FAR MISSOURI nt rt BOTANICAL : GARDEN. js * si à PE à $ À ÿ 21 + & nr Ë vos Li ke # "1 x Li f . x pages he nai + ne A; SE. ent à ide > Sn re ET pe Par MT pet VAT RER 7e É me, a. RS EU RIT NU à o iÉé Fr Kye re du, RE de PE AT CU à ES Ur ge Ras A NE RS 4 Ô EN ee \ CU on à ve f REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE ñ TOME DEUXIÈME PARIS LIBRAIRIE DES SCIENCES NATURELLES PAUL KLINCKSIECK, ÉDITEUR 52, RUE DES ÉCOLES, 52 EN FACE DE LA SORBONNE 1890 DESCRIPTION PANCRATIUM SAHARÆ COSSON (inédit) Par MM. BATTANDIER et TRABUT. MM. Cosson, Letourneux, Paris, Warion et divers autres botanistes ont depuis longtemps signalé la présence dans le Sahara d'une plante du genre Pancratium. M. le D° Cosson l'a plusieurs fois désignée sous le nom de Pancratium Sahara. MM. Bonnetet Maurv,en 1888, la signalent sous ce même nom à Djenien-Bou-Resq (1). Mais aucun de ces botanistes n’a récolté Ja plante en fleur, et cette espèce (si toutefois les Pancratium. du Sahara appartiennent tous à une même espèce) était restée jusqu’à ce jour fort obscure, En 1888, au mois de juin, nous vimes dans les sables près d’Aïn-Sefra de nombreux pieds de Pancratium en feuilles, nous en rapportâämes quelques-uns, et l’un d’eux ayant fleuri et fructifié cette année au jardin bota- nique, nous avons pu le dessiner et le décrire. : PancraTIum Sanaræ Cosson (inédit). Bulbe ovoïde, à tuniques brunes, de grosseur moyenne ; feuilles ordinairement 2-4, linéaires, un peu charnues, contour- nées en spirale, beaucoup plus longues que la tige, glauques, _canaliculées, aigües. Tige courte, légèrement comprimée, portant de 3 à%4 fleurs, d'abord dressée, puis penchée après la floraison. Spathe (au moins dans notre échantillon) à une seule valve. Pédicelles (1) Bonnet et Maury : D’Ain-Sefra à Djenien-Bou-Resq (Journal de Botanique, septembre 1888). D EE À VERT 6 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. presque nuls. Bractéoles nulles. Fleurs blanches ; tube du péri- gone grêle, allongé, presque double du limbe ; divisions du limbe linéaires-oblongues, étroites, presque semblables entre elles, vertes sur le dos, terminées par une longue pointe cucullée. Cou- ronne campanulée-obconique, plus courte que le tiers des divi- sions du limbe, divisée au sommet en douze dents et douze denticules, Dents linéaires-aigües, disposées par pairesentre les étamines, écartées et portant dans leur angle deux denticules. Filets des étamines un peu plus longs que les dents de la couronne, d’abord dressés, puis recourbés. Anthères linéaires, jaunâtres, dorsifixes, très mobiles. Style filiforme, égal aux éta- mines, trilobé au sommet. Capsules obscurément trigones, oblongues, un peu aigües au sommet. Graines petites pour le genre, globuleuses ou ovoïdes, entourées d’un tégument spon- gieux, plusou moins comprimées, anguleuses. Fleurs paraissant en octobre, bientôt suivies par les feuilles. Fruit mürissant en novembre. / _ Espèce se distinguant par de nombreux caractères de toutes celles décrites jusqu’à ce jour. Bulbe, 4 à 5 centimètres de long ; feuilles longues de 1 à 2 décimètres, larges de 3 à 6 millimètres ; tige, longue de 4 centimètres dans l'échantillon vu ; tube du périgone avec l'ovaire ayant environ 8 centimètres ; divisions du limbe 40 à 45 millimètres ; pointe de ces divisions de 4 à 5 millimètres : capsules 18 millimètres. EXPLICATION DE LA PLANCHE 1, 1. Tige florifère. 2. Bulbe, feuilles, capsule. 3. Fragment de la couronne. . Une pièce du périgone, Grai raine, . Coupe de la feuille 8. RECHERCHES PHYSIOLOGIQUES LA TRANSPIRATION ET L'ASSIMILATION PENDANT LES NUITS NORVÉGIENNES. Par M. G. CURTEL C'est un fait depuislongtemps connu que les plantes des régions septentrionales acquièrent une taille à laquelle les mêmes es- pèces de nos contrées ne parviennent jamais. Cependant, lorsque l'on songe que dans ces terres peu privilégiées les végétaux ne disposent que d'un temps fort court pour leur développement, que les froids ne cessent que fort tard et font de bonne heure leur réapparition, une question se présente immédiatement à l'esprit, c’est celle de savoir quelles peuvent bien être les causes qui donnent à la plante cette singulière activité de croissance. Au reste, des mesures précises ont démontré que pour cer- _ taines d’entre elles cette activité était vraiment merveilleuse, N'était-il pas alors naturel de rechercher si, parmi ces causes ignorées, l’une d'elles ne serait pas tout simplement la plus grande durée de l’assimilation chlorophyllienne, qui s’exercerait même durant les nuits norvégiennes, si l'on peut donner le nom de nuit à ce long crépuscule que quelques instants séparent à peine, aux mois de juin, juillet et août, de l'aurore du lendemain? C'est dans cette pensée que nous avons entrepris ces expé- riences. Étant donné le peu de facilité des transports en Norvège, notre laboratoire de voyage se composait tout simplement de l'appareil à analyse de MM. Bonnier et Mangin, construit par Golaz, appareil de la plus grande précision et d’une élémentaire 8 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE, simplicité de manipulation : quelques flacons de produits chi- miques, un peu de mercure, quiqeues tubes et éprouvettes, c'était tout notre bagage réduit ainsi au strict nécessaire ; strict nécessaire qui fut cependant sur la route plus d’une fois un sérieux impedimentum. Nos expériences ont intéressé succes- sivement les deux fonctions chlorophylliennes : 1° Transpiration, 2° Assimilation. Elles ont été effectuées dans la station de poste de Kongsvold située en plein massif montagneux du Dovre, à une altitude de 900 mètres environ. 1° TRANSPIRATION. L'appareil dont nous nous sommes servi pour étudier les variations de la transpiration était fort simple (fig. 1). D'abord un tube en U. Dans la branche AB plongeait un plant de seigle entier avec ses racines; nous le choisissions autant que possible d'âge moyen; pas trop âgé, pour que le grand nombre de feuilles ne produisit pas une transpiration trop active qui eût nécessité des mises au zéro trop fréquentes ; pas trop jeune, pour que l'on pût admettre que, dans le temps relative- ment court que duraient nos expériences, toute la perte d’eau du récipient correspondait à l’eau évaporée. Au reste, le seigle n’ar- rive en ces régions que rarement à maturité, et bien que n'ayant pas fleuri, la croissance du pied que nous avions choisi était sensiblement près de son terme. Le pied de seigle passait au travers d’un bouchon de caoutchouc, recouvert d’une couche de cire molle qui empèchait toute évaporation de l’eau. Dans la branche CD se trouvait plongée la partie coudée EF d’un tube capillaire gradué EFG, et là encore l’'évaporation de l'eau du récipient était empêchée par la présence d’un tampon de cire molle placée sur le bouchon de caoutchouc que traversait le tube. Ce tube n'était pas trop capillaire, de façon à +: À LI . . 4 à ce qu'il fallût à l’eau un certain temps assez long pour parvenir … du zèro de la graduation à la 200° division. M: Se ï & à OT al ET 4 ne . ARS ne qe QE US mé oh ne RECHERCHES PHYSIOLOGIQUES EN NORVÈGE. 9 Pour amener l’eau au zéro, comme il eût été fort difficile de démonter les parties A et D, nous usions de l’artifice fort simple suivant : on inclinaitle tout jusqu’à ce que l’eau arrivât à l'extré- mité du tube gradué; plongeant alors cette extrémité dans un vase rempli d’eau, on le remettait dans la position horizontale en maintenant cette extrémité sous l’eau, de façon à faire siphon; on fixait l’ appareil sur son support, dans une position qui devait rester immuable, le moindre mouvement produisant le déplace- ment de la colonne d’eau du tube. Puis avec un mince morceau Eu à G 15) 1 EI Of DE | Fig. 1. — Appareil pour étudier la transpiration des plantes. de papier buvard on déterminait exactement l’affleurement au 0, et l'expérience commencait. On notait l'heure ; puis à des intervalles égaux on faisait des lectures sur le tube gradué. Les déplacements plus ou moins rapides de la colonne d’eau du tube indiquaient les variations de la transpiration. Quelques précau- tions étaient à prendre. Il fallait s'assurer que réellement il n’y avait pas d’autre cause d’évaporation que les feuilles ; autrement dit, il fallait s'assurer qu'en À commeen D, la couche de cire molle isolait complètement, avec l'aide des bouchons, le liquide du tube en U de l'atmosphère extérieure. Pour cela, nous remplacions la plante P par un agitateur de 10 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. mème diamètre placé dans les mêmes conditions; on exposait le tout à la lumière, il ne devait pas y avoir d’oscillation ni de recul dans la colonne liquide en FG, c’est ce qui fut constaté. Pour plus de précautions un petit cornet en papier placé en G pré- servait du vent, à l'extrémité de la colonne, la mince surface liquide. C'est à l’aide de ce petit appareil que nous avons, dans la nuit du 31 juillet au 1% août, trouvé qu'il y avait eu toute la nuit transpiration, avec un minimum évident vers minuit, corres- pondant au minimum de lumière. Nous enregistrions simultanément : 1° les températures à l’aide d’un thermomètre gradué en 10° de degré; 2° L'état hygrométrique à l’aide d’un hygromètre à cadran, Cet hygromètre ne nous fournissait évidemment pas de va- leurs absolues, mais comme il s'agissait des variations et non pas des intensités absolues, il était parfaitement suffisant, 3° Les variations approximatives de l'intensité lumineuse. Nous nous servions à cet effet d’un petit instrument qu’on utilise en photographie, où il rend d’assez grands services, du photo- mètre Decoudun.— Cet appareil ne donne, bien entendu, que des indications approximatives ; mais il s'agissait surtout pour nous d'enregistrer les variations d’éclairement aux diverses heures de la nuit. Les deux tableaux ci-joints donnent les résultats de ces expé- riences : Variations de la transpiration (1). 31 juillet soir. Numéro de graduat. {. Exp. comm. à 9h.7 m. mise au zéro. T—6°,2 Phot. —H, EH—96 0 9 h.28 m.,5 T= 40 EH=97 200 2. — 10h.6m. mise au zéro 0 — 10h. 45 m. T—3 ch. brusque EH—97 27 de la lum Phot.=X (1) T, température. — Phot., photomètre; la lettre qui suit le signe — donne le degré du photomètre. — EH, état hygrométri rique. 1 4 RECHERCHES PHYSIOLOGIQUES EN NORVÈGE. 2, Exp,comm, à 10 h. 55 m. 1 AB — 12h. 00 m. — 12 h, 20 m. — 1h.00 m. bé 41h.35 m. n 2h. 00 m. — 2h. 30 m. — 2h. 30 m. — 3 h. 00 m. ani 3h. 30 m. Phot. =D minimum de lumière A 7 = Phot=—1I lumière boréale F=20"9 — 100 Phot, —H, T—=—12,9 EH = 100 Phot. = G. T=-05 EH = 100 Phot. = E T=— 710,8 EH — 100 T=—10,8 EH — 100 Phot. ne peut servir lumière trop forte. 19,9 EH — 100 T=—1°,9 EH — 100 Remise au zéro T——920,5 EH— 100 T——20,5 EH — 100 Expériences complémentaires des précédentes, 30 juillet, soir. 99 EH— 68,5 vent froid T—11,# 99absorb, 200 EH— 5 h., 20 m. mise au zéro EH—74 60 pi &h. (0m. 44h. 40 m. té &h.40m.à5h,10m. divis. 5h.50m 6h.10m. 7h. 0 EH=—70 112 EH — 69 6h.19m. mise au zéro EH—69,5 14 8 EH=—73 7h. Si. mise au zéro (disparition du soleil) TETE T1 60 Ti=40 52 1:10, T—= 8,5 1458 er La vallée où nous opérions et où est située la station de poste de Kongs- vold est très encaissée et alignée dans la direction N.-$. Le soleil disparut donc à 7 h. 5 m. derrière le versant ouest très élevé de la vallée. 8 h. 148 m. 9h.18 m. 9h.50 m. 10h. 20 m. 10h.30m. mise à 5 11h.10m. Les chiffres obtenus dans cette série d'expériences nous mon= 104 EH = 85? 455 EH — 94 4717 EH = 94 494 EH = 96 42 EH—98 106,5 LES dr à Fé T=3 _trent qu'il y a une décroissance régulière de la transpiration avec la tombée du jour, puisque c’est de 10 heures à minuit, c’est-à-dire durant les heures d’éclairement minimum, que la RIT, RTL NE OR ne k 42 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. transpiration a été le plus faible. Enfin dès le retour de la lu- mière, vers les minuit 30, l’activité transpiratrice n’a pas cessé de croître jusqu'au matin. C'est ainsi que de minuit 30 à 1”, c’est-à-dire en 30 m., 23 di- visions sont absorbées malgré une température extérieure de — 1°,8, un état hygrométrique qui était la complète saturation, alors que de 10",55 à 11,35, à une température de 2, à un état hygrométrique non encore complètement à saturation, 8 divi- sions seulement étaient absorbées en 40 m. Au contraire de 2",30 à 3”, malgré une température de — 2°, 59 divisions sont absorbées en 30 m., et de 2° à 2",30, 47 divi- sions les ont dans le même temps, mais avec une lumière un peu moins intense. Nota. — Le fait que les variations de la colonne liquide du tube capillaire ont été beaucoup plus considérables précisément au moment du minimum de température, et alors que l’état hygrométrique était à saturation, démontre en outre que toute cause d'erreur imputable au fait d’une évaporation superficielle de-T'eau contenue dans notre petit appareil est inadmissible, En effet, si cette cause d'erreur eût existé, elle aurait surtout eu son effet aux températures plus élevées du début, par exemple vers les 10 heures, alors que l’état hygrométrique n’était pas complè- tement la saturation. Or, le contraire a lieu. 2° ASSIMILATION. Pour nous assurer que les plantes en expérience assimilaient aux diverses heures de la nuit norvégienne, nous avons opéré de la façon suivante : Nous avons exposé successivement à l'obscurité et à la lumière une même plante, dans des conditions aussi identiques que pos- sible, c’est-à-dire durant le même temps, à une température sen- siblement constante, dans un même volume d'air pris pur. Dans ces conditions il est évident que si la lumière extérieure est nulle ou du moins sans action sur la plante, les résultats de x À Re A Éd #S NE RS Re ve 4 # 24 _ LA ! OA vs Le MON PE ’ EX | :\ RECHERCHES PHYSIOLOGIQUES EN NORVÈGE. 13 l’analyse des gaz dans les deux expériences seront concordants. Il est évident d'autre part que si nous constatons une différence dans la teneur des deux atmosphères en C0? et en 0, il en faudra conclure que la lumière a eu une action sur la plante, et si enfin ily a diminution de CO? et augmentation de O, il faudra con- clure que la plante a assimilé sous l’action de cette lumière. Voici le tableau de nos expériences. Ces expériences ont été faites les unes avec des feuilles de seigle, les autres avec des feuilles d'Hieracium Pilosella. Nous placions une feuille de seigle de 10 centimètres environ dans une éprouvette de 30 centimètres cubes. Cette éprouvette renfermait un petit thermomètre fixé par du mastic à la gutta à un orifice de la paroi supérieure. . Un autre thermomètre indiquait la température extérieure. Dans une première expérience commencée à 7 h. 35 du soir ét terminée à 9 h. 35, et durant laquelle la plante a respiré dans l'obscurité, l’éprouvette étant entourée d’un carton noir opaque, nous avons trouvé comme composition de l'atmosphère intérieure au bout de ce temps (la température intérieure étant de 9° et la température extérieure de 6°): {C0 :;4,6 , 4 { 0,00 . 1. 0 —18,97 } NOR initiale étant ! 20,59 Az=— "19,40 (5 9,41 Pais la plante, retirée de l'atmosphère intérieure ci-dessus, était de nouveau placée dans l’air pur, dans la même éprouvelte débarrassée cette fois de son manchon opaque. Le tout était exposé à une lumière relativement assez intense, d'origine vrai- semblablement polaire, étant donnée la direction d’où elle nous parvenait, de 9 h. 45 à 11 h. 45. Au bout de ce temps l'atmosphère intérieure était devenue : CO2— 0,00 À 2. 0 — 20,90 Ar= 71,09 la température intérieure était de 6°, celle extérieure étant de 2°2. ME. 3 CARE Ar CHR E 14 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Or l'air extérieur présentait la composition suivante : En supposant l'azote invariable, il nous faut multiplier dans / l'analyse 2 les quantités d'O et de CO? par le rapport pus cela fait 0 — 20,98 C02==., 0,00 d. Az 79,41 Il y a donc eu gain d'O ; gain il est vrai très léger. D'où est venu cet oxygène ? Il n'y avait pas CO* libre dans le gaz initial; celui formé par la respiration a bien sans doute été détruit au fur et à mesure de sa formation, mais la résultante n'aurait pu être évidemment qu’une invariabilité de l'atmosphère inté- rieure : nous ne pouvons attribuer ce léger gain d’O qu’à la décomposition d’un gaz C0* encore contenu dans les méats de la feuille. Au reste peu importe cette origine, l'absence seule de CO? dans l'atmosphère intérieure de léprouvette suffit à démontrer l'assimilation, puisque quelques instants auparavant, dans les mêmes conditions de température, il s’en formait alors que la plante n’était pas exposée à l'influence de la lumière. Si les conditions de température avaient différé sensiblement dans les deux expériences, on pourraitidire à la rigueur, en ne tenant pas compte du gain d'oxygène, que la plante n’a ni respiré ni assimilé, mais étant données les conditions très voisines où elle s’est trouvée dans les deux cas, la chose est inadmissible, et de plus l’augmentation, bien que faible, de la teneur en 0, s’op- pose à cette hypothèse. De minuit à une heure, nouvelle expérience à l'obscurité. La température s’est abaïssée à 0 : on a trouvé pour la composition de l'atmosphère intérieure au bout d’une heure seulement: & C0 097: 0,00 x 0— 20,03 | au lieu de { 20,58 Az=—179,40 79,41 RECHERCHES PHYSIOLOGIQUES EN NORVÈGE. 15 sept CO? UE il y a donc eu encore respiration : et Le rapport 4 resté voi- sin de 1, comme dans la première expérience où il était 1,63. 0,57 ———; iciil est de =. 1,61? 0,55 De 1 heure à 2 heures la plante fut exposée à la lumière déjà très vive à une température voisine de 0. Le gaz analysé à la fin de l'expérience a la composition suivante : CO?— 0,00 0 = 20,30 Az=—19,70 De l'absence d’acide carbonique dans cette nouvelle expé- rience, alors qu’il s’en était formé dans les mêmes conditions mais à l'obscurité, dans l'expérience précédente, nous concluons à l'assimilation. Puis de 2 h. 23 à 2 h. 53, c'est-à-dire une demi-heure durant seulement, une feuille d'Hiéracium ne modifia pas sensible- ment la constitution de son atmosphère initiale : CO?— 0,00 0=—20,55 | Az= 79,45 Tandis que de 3 heures à 3 h. 30 la mème feuille donna à l'obscurité pour atmosphère intérieure : CO?—= 1,75 0=19,25 Az—"19,00 Enfin dans une autre expérience entreprise de 8 h. 20 à 10 h. 20 nous avons introduit dans une vaste éprouvette de 200 centimètres cubes de capacité une feuille de Hiéracium, et en même temps nous avons modifié l'atmosphère initiale prise pure en y ajoutant une certaine quantité de C0 préparé au moyen de l'acide tartrique et du bicarbonate de soude. L’atmosphère initiale était alors : C02— 20,20 0 — 15,65 Az — 64,24 16 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. . L’atmosphère terminale après deux heures d'exposition à la lumière était : CO2=— 13,23 0 2219,85 Az = 66,91 ce qui devient, en ramenant à la proportion d’azote initiale, supposée invariable, CO?— 12,67 O—19,01 Il y a donc eu dans ces conditions diminution de CO* et gain correspondant d'oxygène. Cette expérience vient confirmer les précédentes et met hors de doute la réalité de l'assimilation. En résumé, nous conclurons : 1° Que durant toute la durée de la nuit du 31 juillet au 1° août y a eu assimilation et transpiration chlorophylliennes ;' 2° Qu'en particulier pour l'assimilation il y a eu un minimum correspondant au minimum de lumière. On conçoit donc comment les plantes septentrionales peuvent parvenir à une taille relativement considérable, bien que la saison favorable à leur développement ne commence que tard et se termine très tôt. Ces plantes en effet n’ont presque pas d’in- : terruption dans l’activité de leur fonction chlorophyllienne. Assimilant jour et nuit, au moins, bien entendu dans la belle saison, elles trouvent dans cet apport continu de matériaux nu- tritifs la raison principale de leur activité de croissance. Est-ce la seule ? nous n’oserions l’affirmer. L’abondance de la chloro- phylle, la dimension des grains chargés de cette substance peuvent avoir aussi leur influence. RECHERCHES SUR LA NERUCIURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRE Par M. Léon FLOT INTRODUCTION Considérons un arbre âge à la fin de l'automne : il a produit, dans le cours de l’année, des branches qui se sont développées de différentes manières d’après le lieu de leur apparition, la direction dans laquelle elles se sont développées ou leur desti- nation (axes à fruit). On peut se demander si ces branches sont en tout point équivalentes. Si elles ne le sont pas, ce qui à priori semble évident, on peut se proposer de déterminer la valeur de leurs différences morphologiques ou physiologiques. Considérons d’un autre côté une plante provenant du déve- loppement d’une graine pendant la première année: elle a pro- duit un axe feuillé, généralement assez simple ; cet axe est-il l'équivalent de la production annuelle de l'arbre adulte ? de quelle nature sont les différences, s’il en existe ? En remarquant, de plus, que dans l'embryon les axes de la future plante sont, en général, ébauchés en une radicule, une tigelle et une gemmule, et que le développement de ces organes est assuré grâce aux réserves embryonnaires, il y a lieu d’ob- server la croissance de ces axes primilifs et de la comparer à ceux qui leur font suite ; car le mode de nutrition de ces organes étant absolument différent de celui des axes feuillés qui en pro- viendront, ne doit-on pas s'attendre à des différences anatomi- - ques, dues à l'adaptation de l’organe à la fonction ? Rev. gén. de Botanique. — II. 2 18 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Telles sont les questions qui ont servi de point de départ à ces À recherches. Pour ne comparer que des choses en tout point comparables, je n'ai fait d'observations que sur des branches ou des semis ayant achevé leur différenciation secondaire. Les plantes d’un an affectant la direction verticale, je ne leur al comparé que des branches verticales, végétant dans les meil- leures conditions. En fait de semis, je ne me suis occupé que de ceux que j'ai faits ou recueillis moi-même, en les plaçant autant que possible dans les conditions ordinaires de leur développe- ment, en les récoltant dans la forêt chaque fois que j'ai pu le faire, en supprimant les procédés de culture qui, en hâtant la croissance, influent sur la structure anatomique. Il est vrai que, pour procéder ainsi, j'ai dû me limiter aux arbres de la région parisienne et à ceux qui s'y sont facilement acclimatés. Les conseils de M. Colomb, préparateur à la Faculté, m'ont été très précieux pour mener à bonne fin l'exécution des photo- graphies qui accompagnent ce travail: je lai en exprime ici ma plus vive gratitude. M. Henry, chef des pépinières du Muséum, et M. Duval, dé, 4 recteur de l’école de botanique, m'ont fourni avec la plus grande obligeance les semis qu’ils avaient à leur disposition ; qu'ils veuillent bien accepter mes meilleurs remerciements. La disposition que j'ai adoptée pour ce travail m'a permis de le condenser en un nombre peu considérable de pages. S'il m'avait fallu prendre un à un chacun des arbres étudiés, donner | pour chaque espèce, avec la description de la tigeet delati- … gelle, des mesures comparatives, j'aurais composé un volume beaucoup plus imposant que celui-ei, mais impossible à lire. Il fallait choisir entre faire très long ou faire très court, et comme le second procédé était seul compatible avec la clarté, c'est celui . que j'ai préféré. J’étudie donc les modifications qui se Stodos8 TS dans chaque tissu biere qu'il appartient à la dernière pousse d’une tige de l'année, ou à une tigelle, et je suis l’ordre de leur disposition de l'extérieur à intérieur de la tige. Ce travail sera donc divisé en deux parties : Dans la première, sous le titre de morphologie externe, je : # æ STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 19 donne quelques détails sur les formes différentes que peuvent prendre les pousses d’un an (branches ou semis). Dans la seconde, intitulée morphologie interne, j'examine les caractères de leur structure anatomique, les différences que peuvent présenter les parties comparées. Pour terminer j’étudie le passage de la structure tigellaire à la structure caulinaire et je formule les conclusions de mon travail. PREMIÈRE PARTIE. — MORPHOLOGIE EXTERNE. La plante provenant d'une graine est toujours moins déve- loppée que la branche verticale, et il n’est pas possible de fixer de règle dansles variations que peut présenter ce développement, qui paraît surtout dépendre d’influences spécifiques. Tel arbre, en effet, peut, dans sa première année, acquérir des dimensions considérables, eu égard à la taille des autres semis : ce sont les arbres à bois mou, à croissance rapide (Bi- gnonia catalpa, Paulownia imperialis, Sureau, Marronnier, Aïlante, Pin Pignon, Pin maritime). Les cinq premiers peuvent atteindre une hauteur de 40 centimètres avec 10-15 entre-nœuds et des feuilles bien développées. Telautre, au contraire, ne développe que la première feuille ou le premier verticille épicotylé (Lierre, Sapin, Épine-vinette). Il en est qui se ramifient dès la première année (Cupressus sempervirens, Pinus Pinea, Celtis australis, Olivier, etc.) ; ET dant c’est le plus petit nombre. Ce qui prouve bien que ces différences tiennent à des causes spécifiques et non à la grosseur de la graine ou à la nature de ses réserves, c'est, pour citer un exemple, le développement tout à fait différent du Cyprès et du Sapin, dont les graines sont, dans les deux cas, pourvus d’albumen. Le Sapin donne la première année une plantule longue de 6-12 centimètres avec une seule rosette de feuilles, tandis que le Cyprès d’un an est un petit arbuste de 20-25 centimètres de haut avec des branches ramifiées et un tronc de 6-8 millimètres de diamètre. 20 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Un autre exemple montrera que l'influence du milieu peut intervenir pour modifier la croissance. Dans les années sèches, l'Érable Sycomore ne produit, dans sa première pousse, qu'un verlicille de deux feuilles au-dessus des cotylédons; si l'année est humide ou si les conditions de milieu sont très favorables, le bourgeon terminal, qui aurait pu demeurer inactif jusqu'à l’année suivante, se développe et donne 2-3 entre-nœuds avec feuilles presque normales. Feuilles. La disposition des feuilles sur l'axe, dans la première année, est souvent différente de celle qu’on observe dans la branche d'un arbre âgé. Je n’insisterai que sur les cas qui m'ont semblé intéressants, ces différences ayant déjà été indiquées, notamment par M. Van Tieghem (1). Les cotylédons sont tantôt persistants pendant la première 4 année (Conifères, Cupulifères, Charme, Lierre, Re tantôt caducs de bonne heure. Beaucoup d'arbres qui ont leurs feuilles isolées sur l'adulte 4 les ont d’abord opposées ou verticillées (semis de Prunier, Orme, Charme, Hêtre, Celtis australis).. La forme des premières feuilles est souvent différente de la forme normale : par exemple, les jeunes Érables ont deux feuilles simples, cordées, entières où dentées, tandis que celles ee de l'adulte sont palmipartites. Dans les feuilles composées, ce phénomène se éompl4n El Le Sureau a une première paire de feuilles ovales, dentées, simples; : une seconde paire à trois folioles, et la troisième à cinq folioles régulières. Le Robinier donne, après ses cotylédons, une feuille simple, qui diffère d’une foliole ordinaire par ses dimensions plus grandes et sa forme presque circulaire ; la deuxième feuille : a trois folioles, la troisième einq, et la quatrième sept. Le Cytise, | qui appartient à la même famille, a sa première feuille trifoliolée. (1) Traité de Botanique, p. 335. STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES, 24 La première feuille de l’Aïlante est à trois folioles lancéolées- aiguës; celle de la Clématite est simple, la suivante trifoliolée, Le Chêne, le Châtaignier, le Noyer présentent, au début de leur germination, de petits appendices foliacés, verts, qui peu- vent jouer quelque temps le rôle de feuilles (Châtaignier), mais qui s’atrophient bientôt, dès que se développent les feuilles nor- males. Leur présence est due à ce fait que, dans ces arbres, le point végétatif de l'embryon n'est surmonté, au lieu de feuilles mème incomplètes, que par de petites écailles minces qui, pous- sées hors de terre par l'accroissement longitudinal de la plantule, s’espacent le long de la tige, peuvent s'épanouir quelque temps en un limbe incomplet, anormal, et bientôt se dessèchent ou s’atrophient. Elles sont, le plus souvent, disposées sans ordre autour de la tige; cependant, dans le Noyer commun et le Noyer bétérophylle (Juglans heterophylla), elles se placent, en dispo- sition distique, le long de la tige, et 11 se produit, à l’aisselle de chacune d'elles, un petit bourgeon qui ne se développe géné- ralement pas. Dans la branche du Chêne, du Châtaignier, les écailles protectrices du bourgeon se développent de la même façon, ainsi que dans certaines Rosacées (Aubépine) (1). Région tigellaire. Dans la plante d'un an, la partie inférieure de la tige possède des caractères qui lui sont propres. Sa structure est morphologi- quement différente de celle de la racine et de celle de la tige. Cette région provient du développement des organes embryon- naires, et comme elle s'étend souvent plus haut que les cotylé- dons, je lui donnerai le nom de région tigellaire, pour éviter qu'on la confonde avec la tigelle proprement dite qui, par défi- nition, ne dépasse pas les cotylédons. Je donnerai d'abord les caractères extérieurs qui la distinguent de la tige. La région tigellaire est presque toujours renflée, et ce renfle- ment affecte des aspects divers. Il peut diminuer progressivement (1) Van Tieghem, Traité de Botanique, p. 336. 22 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. vers le haut; la région tigellaire présente alors la forme d’un tronc de cône (Noyer, Chêne, Frène, Marronnier, Kælreuteria, fig. 2, E); il peut se terminer tout d’un coup, comme dans la Vigne vierge (fig. 2, A), où il est très développé; dans la Vigne (fig. 2, B), le renflement ne se produit pas dès la base, de sorte que la région tigellaire est fusiforme; dans le Figuier, il a une forme sphérique (fig. 2, D); dans le Robinia, il y a un étran- glement bien marqué à l'insertion des cotylédons (fig. 2, C). Dans cette énumération, j'ai compris les arbres dont les cotylédons sont hypogés (Noyer, Chêne), et qui, par conséquent, Fig. 2. — Aspect extérieur de la région tigellaire de quelques arbres. — À, Vigne- vierge; B, Vigne; C, Robinier; D, Figuier; E, Noyer hétérophylle: €, insertion des cotylédons ; 7, pétioles ; 6, bourgeons rudimentaires. ne devraient pas avoir de tigelle épigée; c’est que la région tigel- . é 0 , LA e LA L laire, entendue comme je l'ai dit plus haut, s'étend souvent jus- qu'au-dessus des cotylédons. Dans le Chêne, le Châtaignier, elle cesse un peu avant l'apparilion des premières feuilles normales, et comprend toute la région décrite plus haut, dans laquelle les organes foliaires de l'embryon (écailles, feuilles avortées) vien- Û nent s espacer le long de la tige; dans l’'Amandier, elle se pro- longe sur une longueur de 4 à 15 centimètres au-dessus des co- tylédons ; dans le Pommier, le Kœlreuteria, etc.,elle cesse brus- quement au niveau de leur insertion. Dans tous les cas, il est facile de la distinguer à première vue, car elle ne porte pas de poils, même quand la tige en est __— abondamment pourvue (Cytise, Groseillier) de plus, elle est toujours crevassée, par suite d’une y È 4 STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 23 formation subéreuse plus ou moins profonde, et son aspect offre toujours un contraste frappant avec Ja région caulinaire de la plantule, recouverte d’un épiderme lisse ou velu. Exception doit être faite, cependant, pour les tigelles de Houx, de Lierre, qui n’ont pas de liège dans la première année. Branches de dessous. Les branches qui naissent dans le courant de l’année sur un même arbre peuvent différer au point de vue de la morphologie ou de la physiologie. J’examinerai successivement ces deux cas. L. Branches morphologiquement différentes des branches verticales. Considérons une branche verticale terminale à la fin de l'hiver. Le bourgeon terminal se développera en une branche verticale dirigée dans le prolongement de la première; les bourgeons latéraux produiront des branches de second ordre, qui s'écartent de la verticale suivant un angle assez constant pour un même végétal (Châtaignier). Mais toutes ne se développeront pas égale- ment : celles du haut et celles du bas resteront courtes, tandis que les branches nées vers le milieu atteindront la plus grande longueur. L'année suivante, les branches de troisième ordre se développeront de la même façon, par rapport à celles de second ordre, et les rameaux se rapprocheront d'autant plus de l'ho- rizontalité, qu'ils seront d’un degré plus élevé par rapport à la branche-mère. Quelquefois même les rameaux courts sont hori- zontaux dès la deuxième année. es rameaux horizontaux, ou branches de dessous, ont une des- tinée variable suivant l'arbre auquel ils appartiennent. Dans les arbres à croissance rapide (Marronnier, Paulownia, Catalpa, Sureau, Érable Sycomore), ils ne se développent pas ultérieu- rement, ou s'ils le font, ce n’est que pour disparaître l’année sui- vante ; mais dans des arbres à bois dur (Hêtre, Orme, Noisetier, Bouleau, Conifères), ils persistent, et leur structure diffère de 24 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. celle des branches verticales par les caractères suivants : 1° Leur diamètre est beaucoup plus faible, et leurs entre- nœuds plus courts; 2° Leur développement est plus précoce : en juin, ils sont en général aoûtés, et le bourgeon terminal est formé, alors que les autres branches sont encore en pleine végétalion. 3° Les canaux sécréteurs, lorsque la branche verticale en présente, sont plus nombreux où plus développés (Sureau). 4° Vu la grande réduction du diamètre, les faisceaux réparateurs peuvent constituer, presque à eux seuls, l'anneau libéro-ligneux (Bouleau, Noisetier). 5° Dans les cas où leur diamètre est un peu plus considé- rable (Noyer), il peut arriver que la zone de bois secondaire située entre les faisceaux principaux manque presque totale- ment de vaisseaux. Cependant je n’ai observé ce fait que dans le Noyer. Dans d’autres arbres (Peuplier, etc.) la répartition des vaisseaux au sein du bois secondaire est à peu de chose près la même que dans la branche verticale. IL. Branches physiologiquement différentes des branches verticales. Dans un assez grand nombre d'arbres (Cerisier, Pommier, Prunier, Pècher, Groseillier, Girgko, ete.), la majeure partie des … bourgeons axillaires formés dans l'année précédente ne pro- _ duisent dans la seconde année qu'une rosette de feuilles et ne s'allongent que d’une manière insignifiante, à tel point qu'un rameau de cinq ans peut n'avoir que quelques centimètres de longueur. Les principales différences que de telles ProReES offrent avec les branches verticales sont les suivantes : “. 1° Leur diamètre es au moins égal et souvent supérieur à celui des branches nées la même année. 2° L'augmentation de diamètre est due à un plus grand” ledit du parenchyme cortical et médullaire. 3° L'anneau libéro-ligneux est constamment appauvri par les départs foliaires, ce qui s'explique facilement par ce RTE NT TT * I LR NU D AN ROC re REC: DEN SM RL PRET PEU Éd AM PART ny ce RAR RE re L'APET RRRT LENS y Fa 4 RO NN te DIE le ra RO DT AS PT MAR EL TEUN \ ‘ NE. ll " ÿ Û sr STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE. DES ARBRES. 25 fait que les feuilles composant le cycle foliaire s’'insèrent toutes presque au mème niveau. 4° Les canaux sécréteurs sont plus développés (Gingko). 5° Ces axes sont souvent le siège unique des organes reproducteurs (bourgeons à fruits du Poirier, du Pommier, du Cerisier, etc.). DEUXIÈME PARTIE. — MORPHOLOGIE INTERNE N. B. — Pour éviter des répétitions faligantes et pour rendre en même temps le texte plus clair, je désignerai les organes dont j'ai comparé la structure par les abréviations suivantes : V représente la pousse verticale terminale d’un arbre âgé. — Ja région caulinaire de l'arbre d'un an. i — la région tigellaire du mème. D — la branche de dessous d’un arbre âgé. Pour l'étude anatomique des membres que je me suis proposé ‘ de comparer, je suivrai la disposition topographique des diffé- cents tissus, en procédant de l'extérieur vers l'intérieur. EPIDERME. L'épiderme a sensiblement la même structure dans V et dans A. Les poils sont presque toujours de même nature; seules les plantules qui se développent peuvent présenter quelques poils capités, reste de ceux qui accompagnent le développement du bourgeon etqui sont ordinairement caducs. Les autres formations épidermiques (glandes squammeuses du Bouleau, etc.) existent sur l’une lorsqu'elles se trouvent sur l’autre. La cuticule de À est moins épaisse dans le Houx et dans l'Eucalyptus. Quelquefois V présente un épiderme à cellules plates, tandis 26 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. que dans A elles sont papilleuses (Bouleau, Ailante, Noisetier). Ailleurs c’est le contraire qui arrive (Ribes macrocarpos). Ailleurs encore les deux épidermes sont semblables en tout point (Pommier, Figuier, Prunier, Amandier, Paulownia, Frêne, Hêtre, Vigne-vierge). Région tigellaire. — Mais dans la tigelle son développement par apparition de cloisons radiales est précaire et bientôt il se trouve exfolié par un liège plus ou moins profond. L’épiderme tigellaire du Troëne à feuilles ovales {Ligustrum ovalifolium) ne présente pas les cellules à parois épaisses qu'on trouve en V. Dans aucun cas on n’observe les poils qui existent en V et en A. D. — Dans les branches de dessous, l’épiderme persiste lors même qu'il est exfolié en V par un liège hypodermique (Noise- er, Bouleau, Noyer). LIÈGE Le liège est, de tous les tissus, celui qui fournit, au point de vue des différences morphologiques existant entre les membres comparés ici, les données les plus importantes. Son apparilion a lieu plus ou moins tardivement et se fait à différentes profondeurs. En général, les plantes d’un an for- ment leur liège plus {ôt que les branches. Ce fait peut ètre attribué, soit à l'arrêt précoce de la végétation dans certaines plantules (Chène, Orme), soit à une activité propre à la tigelle : une tigelle de Caroubier, par exemple, n’avant encore développé que ses deux cotylédons et longue de 5 centimètres, présente déjà deux assises de liège péricyclique. Quant à l’époque de son apparition dans les branches, elle a déjà été mentionnée avec assez de détails pour que je me dis- pense de m’y arrêter (1). En V le liège peut apparaître en cinq endroits. 1° Dans l'épiderme (Pommier). 2° Dans la majorité des arbres (Chène, Châtaignier, Orme, (1) Van Tieghem, Tr, de Bot., p. 171. STRUGTURE COMPARÉE DE LA TIGE BES ARBRES. 27 Hôtre, Bouleau, Sureau, Ailante, ete.), il se forme sous lépi- derme une couche de liège épaisse de 1-2 assises (Frêne, Sureau) à 20 assises (Aïlante, Paulownia). Ce liège est continu, proté- geant la tige d’un revêtement uniforme, interrompu çà et [à par des lenticelles. 3° Dans certains arbres (Robinia, Cytise, Kæœlreutera) le méris- {ème séparateur prend naissance dans une couche plus profonde et plusieurs assises sous-épidermiques sont ainsi mortifiées. 4° I peut apparaître aussi dans une région plus profonde de l'écorce et jusque dans l’endoderme (certaines Rosacées, Ribes). 5° Dans la Clématite, la Vigne, l'Épine-vinette, le Chèvre- feuille, il se forme plus profondément encore, dans le péricyele, mortifiant toute l'écorce primaire et même les ares scléreux déjà formés. : L'ordre ci-dessus est celui que je vais suivre pour l'étude du tissu subéreux. Il. — Arbres à liège épidermique. Dans le Pommier le liège de la branche de l’année naît par division des cellules de l’épiderme. Le Pommier d’un an ne présente pas de ès dans sa région caulinaire, mais toute sa région tigellaire est recouverte d'un liège hypodermique écailleux qui cesse brusquement avec la structure tigellaire au niveau des cotylédons. Il. — Arbres à liège hypodermique. Parmi les arbres étudiés, ceux dont les noms suivent ont, dans leurs branches de l’année, un liège hypodermaique, c'est-à- dire naissant dans l’assise sous-épidermique. Chêne, Châtaignier, Hêtre, Noisetier, Noyer, Bouleau, Frène, Olivier, Orme, Marronnier, Aïlante, Paulownia, Catalpa, Pru- nier, Figuier, Vigne-vierge, Pêcher, Amandier, Pin maritime, Pin Pignon, Cèdre, Sapin. Les plantes d’un an fournies par les semis de ces arbres pré- . 2% REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. sentent dans la région caulinaire un liège hypodermique ana- logue à celui de V. L’épaisseur peut en être aussi grande (Bouleau, Paulownia), plus petite (Marronnier) ou plus grande . (Figuier). [l est plus rare que A n'en possède pas du tout : ce fait se produit cependant dans le Pommier, le Prunier, le Noyer, l’'Amandier. Région tigellaire. — Dans la région tigellaire, tous ces arbres ont un liège bien développé, qui peut se rencontrer à différentes profondeurs. | 1° Le liège est hypodermique dans les espèces suivantes * Ailante (1), Figuier (fig. 3), Paulownia, Olivier, Marronnier, Noisetier. Fig. 3. — Fiquier. — A gauche, la tige; à droite, la région tigellaire: E, écorce; " L, liber; B, bois: M, moelle; é, épiderme; sw, liège ; sc, sclérenchyme ; m, pa- renchyme provenant du méristème interne. Dans ce cas, il présente quelques différences avec le liège . _hypodermique de V ou de A. Les cellules sont plus étendues dans le sens tangentiel, à parois toujours minces et, sauf l’as- sise la plus interne, ne contiennent que de l'air. Quelquefois, au lieu d’être en assises concentriques, elles chevauchent les unes sur les autres. De plus, ce liège hypodermique diffère du premier par ce fait que sa croissance est limitée de telle sorte qu'il se crevasse suivant des lignes longitudinales, et forme des 14 écailles plus où moins adhérentes à la tige. Ce n'est pas un tissu vivant, protégeant les organes internes et s'ouvrant çà et (1) Dans l'Ailante, il peut même naître dans une assise plus profonde. STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 29 là par des lenticelles, c’est une couche dont la mort survient rapidement et dont la rangée interne seule est vivante. Les assises extérieures périssent à mesure que, par apparition de cloisons radiales, le diamètre de la tigelle augmente. Aussi ne présente-t-il pas de lenticelles et ne forme-t-il pas d’écorce secondaire. Les portions exfoliées ont sur la coupe transversale la forme d'un trapèze dont la plus grande base est la dernière . 4. — ET ee mn — À droite, la région tigellaire ; à gauche, la tige; jé éc ; L, liber; B, ; M, moelle; ép, épiderme; su, liège; scl, scléren- “te assise formée (fig. 4). IL peut être plus abondant . celui de V (Noisetier), mais il ne compte en général que 4-3 assises d'épaisseur. 2° IL est profond dans les arbres suivants : Noyer, Châtaignier, Hêtre, Charme, Chène, Orme, Pêcher, Amandier, Cerisier, Peuplier, Pavia, Celtis, Kaœlreuteria, Erable, Sapin, Pin Pignon, Pin maritime, Cedrus Deodara, etc. Dans ce cas, il naît à des profondeurs variables : a. — Dans l'écorce proprement dite. Noyer. — I exfolie 8-10 rangs d’écorce. Fréne. — 6-8 assises de liège exfolient l'épiderme, le premier liège hypodermique et 2-3 couches d'écorce. Le liège profond est écailleux, et ne se rencontre que très bas sur la tigelle: plus haut il est hypodermique. Bouleau. — La couche subéreuse est hypodermique en pue ral et profonde par endroits. Acer Pseudolatanus. — Le liège exfolie 5-6 couches d'écorce 30 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. et nn hypodermique vers le haut de la tigelle (fig. 5). Fig. 5. — Acer Pseudoplatanus. — À gauche, la tige; à droite, la région tigel- laire; L, liber ; B, bois; M, moelle sé épider rme ; Su, ni E sel, ne m, parenchyme provenant du méristère interne. Pavia. — 1 exfolie par endroits l’épiderme, plus la couche hypodermique. Fig. 6. — Pin marilime. — À gauche, la région tigellaire ; à . la re ; E, écorce; . L, liber ; B, bois; su, liège ; scl, sclérenchyme; c.s, canaux sécréteurs. Fig. T. — Pin Pignon. — À gauche, la région tigellaire ; à d ce foliaire ; E, dorée : 4 liber; B, bois; sw, cs ubé A “ ic teurs; sel, sclérenchyme. F 4 reuse; CS, canaux sécré- STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES, 31 Chêne. — A naît dans une couche profonde de l'écorce et de- vient hypodermique vers la première feuille normale. b. — Dans beaucoup de Conifères (Pin maritime, Pin Pignon, Sapin, Cedrus Deodara), il exfolie l'écorce primaire et la zone de grandes cellules scléreuses qui forment le stéréome de la ti- gelle (fig. 6, 7). 3° Le liège est endodermique dans beaucoup de tigelles. Sureau. — L'endoderme se subérifie et forme en quelques points du tissu subéreux ; l’écorce meurt de bonne heure. L'’en- doderme devenu subéreux se fait remarquer par les grandes di- mensions de ses cellules. Orme. — Deux ou trois assises de liège endodermique sé- Fig. 8. — Hétre. — Région tigellaire pour Fig. 9. — Charme. --- À gauche, chi di la tige, voir le schéma du Figuier; L, el aa à droite, la tige; L, liber; B, bois; M, moelle; sw, liège : ois; M, moelle; su, He: scl, sclérenchyme. D ue. parent l'écorce primaire; ce méristème produit 2-3 assises d'écorce secondaire. Hêtre. — Le méristème forme 4-5 couches d'écorce secondaire (fig. 8). | = Charme. — Le liège apparaît dans l’endoderme, mais il n'y a pas production d’écorce secondaire (fig. 9). 4° Le liège peut enfin être péricyclique : Chätaignier. — M naît dans l'assise externe du péricycle, l’endoderme exfolié est souvent très net : on trouve 4-5 assises de liège et une seule assise d’écorce secondaire (pl. 4, fig. 4). Prunier. — W exfolie l'endoderme et s’annule vers le haut de la Uügelle. 32 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Aniilot Pécher. — Le liège en V est hypodermique et nat” tard, souvent sur un seul côté de la tige. En A il est nul, et en T il est péricyclique avec 1-2 Fouçnes d’écorce secondaire (Hg- 1073 Fig. 5 — Pécher. — A Le la tige; à droite la région tigellaire ; E, écorce à L, liber; B, bois: M, moelle; su, liège et lentic-lle; ép, épiderme; Z.e, zone externe de l'écorce ; Z.,i zone interne : sel, Frame Lt m, parenchyme prorstà nant du méristème interne. Prunus Mahaleb. — KW naît dans la couche externe du péricycle et devient hypodermique à l'insertion des cotylédons. Celtis australis. — 4-5 assises du tissu subéreux. Le reste de _ l'écorce tombe (fig. 11). Peuplier. — 1 forme 2-4 couches d'écorce secondaire. te 2 Fig. 11. — crise australis. — À gauche, la région tigellaire; à droite, la Re. liber; B, bois; M, moelle ; su, liège; sel, sclérenchyme. Vigne-vierge. — Sa Ugelle ressemble à celle de la Vigne dé crite Fe loin (fig. 23). (A suivre.) ‘ L ee ie an die 43 RE RE LE UN END. AT Ni # Der ME VEN LEE ue) lan pe VI OURS ARNO RE Lee ME vu Le lle EENER rÉRS .. A À RARES PDO T PIN NET EN OME AUN O EG MR REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES PUBLIÉS EN 1888, ET POUR UNE PARTIE EN 1889. Il importe avant tout, lorsqu'il s'agit de parler des Algues, de limiter son sujet. La manière dont on comprend ce groupe est assez variée pour que cette précaution soit nécessaire. On a pris l'habitude de considérer les Bacté- ries comme se rattachant aux Algues, et l’on a plus d’une bonne raison pour le faire ; mais ces êtres ont pris depuis quelques années une importance si spéciale qu'il convient de leur donner une place à part dans la bibliogra- phie scientifique. _ Depuis quelques années aussi, on s'est accoutumé, en France, à placer les Characées parmi les Algues ; c'était, il est vrai, l’avis de quelques botanistes allemands; mais, en réalité, ces plantes n'ont en commun avec beaucoup d’Algues que leur mode de vie aquatique. Aucune découverte nouvelle n'a modifié ce que nous en savions autrefois; M. Guignard, en étudiant avec toute la rigueur des procédés de la technique moderne les organes repro- ducteurs des Characées, vient de montrer que les anthérozoïdes de ces e Cryptogames vasculaires ; l'anthérozoïde y est formé par 1 noyau; ce n’est pas une cellule, comme l’anthérozoïde des Algues rouges et brunes; tout semble donc confirmer l'opinion que les Characées ne sont pas des Algues. Ce sont peut-être des Muscinées, des Archégoniées, pour employer une dénomination plus générale; si on ne peut les considérer comme telles, il faut, du moins, y voir un groupe de Cryplogames dont les pr cr ne sauraient être déterminées dans l’état actuel de nos con- naissan Les Dites ou Bacillariées sont certainement des Algues; mais les procédés qu’on applique à leur étude et la nature même de l'intérêt que les spécialistes attachent à ces plantes justifieraient également une élude particulière, Notre sujet étant ainsi limité, on peut se rendre compte, sans difficulté, de la situation générale des études algologiques en ce moment. Les Algues ont été l’objet de travaux particulièrement importants depuis quarante ans; lorsque le rôle des anthérozoïdes, des œufs et des zoospores eut été établi par Thuret et par M. Pringsheim, les études de la plupart des eryptogamistes se concentrèrent sur un sujet considéré à juste titre comme présentant un grand intérêt au point de vue de la connaissance des phéno- mènes de la vie. Des découvertes très importantes ont élé faites successive- ment sur la reproduction des Thallophytes jusqu’à ces dernières années. S'il reste encore bien des faits intéressants à découvrir, on peut penser qu'ils ne modifieront pas d’une manière notable l'ensemble de nos connais - sances acluelles; aussi n’avons-nous guère à signaler, parmi les travaux Rev. gén. de Botanique. — II, 3 34 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. ! récents, que des découvertes de détail sur les phénomènes de la reproduction. L'anatomie de la cellule et des tissus a fait chez les Algues les mêmes progrès qu'elle a faits dans l’ensemble des végétaux ; il faut reconnaitre, d'ailleurs, que lorsqu'il s’agit des Thallophytes, l'étude anatomique est inséparable de la morphologie externe. C'est dans celte union nécessaire que nous trouvons même la clef des progrès réalisés depuis quelques années dans la connaissance systématique des Algues. Pendant longtemps, on crut pouvoir s'appuyer d’une manière à peu près exclusive sur les carac- ières extérieurs pour distinguer ces plantes; nous possédons, dans les ouvrages de M. Kützing, de véritables monuments datant de cette période. La connaissance plus exacte de la morphologie interne et les procédés de la technique microscopique ont introduit dans l'étude des Algues des méthodes rigoureuses d'observation et de comparaison. On peut dire sans témérité que l'étude de presque tous les groupes doit être reprise avec les moyens nouveaux d'observation; on le comprend sans peine, lorsqu'on réfléchit que chez la plupart des Algues, comme dans la majorité des . Champignons, le corps est trop peu différencié pour qu’on puisse en prendre une idée exacte sans le secours du microscope, tout au plus peut-on dire que beaucoup d’Algues Floridées et Phœæosporées peuvent être reconnues sans observations anatomiques, à la condition qu'on se soit une première fois rendu compte de leur organisation ; un grand nombre d’entre elles ne peuvent être distinguées, ni spécifiquement, ni génériquement, sans l’em- ploi d'instruments grossissants. Les études poursuivies dans cette voie ont produit d'excellents résultats. … ; ; ; < à | | Suivant la manière dont elles ont été entreprises, ou bien elles ont fait dis- linguer des espèces, des genres, des groupes même d'ordre plus élevé dont on ne soupçonnait pas l'existence ; ou bien, soumettant à une critique rigou- reuse les groupes antérieurement connus, elles ont eu pour résultat d'en préciser les caractères, de montrer jusqu’à quel point la forme extérieure est liée à l’organisation intime. Chose remarquable, la conséquence la plus fréquente de cette étude critique est une réduction dans le nombre des … espèces décrites uniquement sur les formes extérieures. Il est à désirer que ces travaux monographiques, basés sur des documents authentiques, soient plus nombreux qu'ils ne l’ont été jusqu'ici. 4 La connaissance de la distribution géographique des Algues ne laisse pas moins à désirer; les brillantes expéditions de la première moitié de ce siècle, # qu'importants. Les contemporains ne les ont pas négligés, mais les moyens. critiques leur manquaient trop souvent. On peut aujourd’hui reprendre à. nouveau ces {ravaux prématurés, en soumettre les éléments à des observa- tions comparatives et connaître de la sorte d'une manière satisfaisante tous les éléments connus d’une flore déterminée. A cet égard, nous proposerions. volontiers comme modèle le travail publié cette année par M. Hariot sur les Algues de Magellan et de la Terre de Feu. C’est par ce procédé seulement qu'on parviendra à la connaissance des éléments nécessaires pour déter- miner les traits les plus importants de la distribution des flores marines. à 4 conlinuées par quelques nations, entreprises par d’autres, ont accumulé … dans les grandes collections nationales des documents aussi nombreux REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES, 35 Nous pourrions signaler encore quelques questions qui ont incidemment pris une certaine importance relative dans l’histoire des Algues La question controversée du pléomorphisme et du polyÿmorphisme des Bactéries a eu un retentissement dans le domaine des Algues. Le problème, dès longtemps posé, puisqu'il a passionné de bons esprits dès la première moitié du siècle, ne nous paraît pas plus près qu'alors de recevoir une solu- tion. Il en est de celte question comme de la génération spontanée : à mesure que les méthodes rigoureuses démontrent l'erreur de ceux qui y croient, des difficultés nyirélles naissent auxquelles la science ne peut attuellement répondre. La question en est toujours au point où elle élait lorsque de Bary la traïta en 1863 : « On s’est uniquement borné à consi- dérer comme appartenant au même cycle de développement un certain nombre de formes qui vivent fréquemment au voisinage les unes des autres, sans avoir pour cela d’autres raisons que leur ressemblance. » ÏJ. — ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE. Faisons remarquer, en commençant, combien les Algues se prêtent aux recherches de morphologie et de physiologie générales. La cellule s’y modifie à l'infini, plus que dans aucun autre groupe d'êtres vivants; elle y atteint souvent des dimensions exceplionnelles et se prête parfois merveil- leusement à l'observation. Aussi, chaque année, les Algues ont-elles une part importante dans les progrès des sciences ar- Fig. 12. — Spirogyra is iata. — Division dd noyau ; bone, combien les £ he , états successifs. : é à nous 0 é con- naître la Chlorophylle et ses modifications. ms recherches ont été poussées dans une autre direction depuis quelques mo M. STRASBURGER, dont les travaux ont tant nieibas depuis vingt ans à nous éclairer sur l’histoire du noyau, a étudié avec beaucoup d'attention celui des Spirogyra (1). Remarquable par sa grosseur relative, il offre des particularités qui ont frappé plusieurs observateurs et qui peuvent nous aider à comprendre et à généraliser quelques-uns des phénomènes observés ailleurs. Le noyau lenticulaire du S. polytæniata possède un gros nucléole très chromatique et une charpente excessivement délicate, dont les filaments non colorables ne renferment que quelques granulations chromatiques. Au début des phénomènes de la division, le nucléole disparait et les fila- + (1) Strasburger : Ueber Ke Fu im Pflanzenreiche, nebst einem age über Befruchiung. (lena, 1858, a pl.). 36 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. ments deviennent de plus en plus colorables par les réactifs de la chroma- tine; quand la contraction et l'épaississement de ces filaments chromatiques : a atteint un certain degré, ils se rapprochent du centre du noyau en s’éloi- gnant de la membrane à laquelle ils sont rattachés par des fils achromatiques délicats el peu nombreux. Pendant ce lemps le noyau devient discoïde en s’aplatissant sur les deux faces ; le cytoplasme s’accumule à l'extérieur en formant des stries qui sont perpendiculaires aux deux faces et parallèles entre elles; c'est là l'origine du fuseau. La membrane du noyau parait alors plus épaisse ; la plaque nucléaire constituée par les filaments chromatiques de plus en plus contractés et épaissis est reliée à la membrane par les fils achromaliques internes dont il a été question plus haut et dont le nombre est beaucoup moindre que celui des fils formés par le cytoplasma et silués encore à l'extérieur. Puis, sur les deux faces planes, la membrane devient invisible, les fils achromaliques externes se continuent à l'intérieur. Le fuseau a donc, en somme, une origine double; mais M. Strasburger est disposé à croire que les fils situés à l'intérieur du noyau avant la disparition de la membrane sont de même nature que ceux qui y pénètrent ensuite … après que celle dernière a disparu ; en lout cas, ils ont les mêmes réactions. On sait que plusieurs savants, et en particulier M. Flemming, considèrent au contraire le fuseau comme tirant son origine, non du cytoplasme, mais du noyau lui-même, plasmatique. M. Meunier | - Carnoy ; il a poursuivi ses recherches » la Siruciure des noyaux les plus par- ; faits; il a une membrane propre, probablement une partie proloplasmique, fort réduite toutefois : il renferme toute la nuel exclusivement confinée dans un étui de moins complètement, "« £ » Si elles sont confirmées, feront entrer … nouvelle ; il n’est pas douteux qu'elles u P d’Algues des objets d'étude (1) Meunier: Le nueléole des Spi F ; ‘ ptrogyra (La Cellul » etc., JL, fasc. 3, 19 pages grand iu-8, av. ? d ins TN NE REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES. 37 particulièrement favorables, sa présence n’a pas été constatée partout. Des observateurs habiles n’ont pu le reconnaître chez les Algues Cyanophycées el n’ont pu confirmer les faits annoncés par M. Wille et par M. Zacharias, M. Scorr (1) croit avoir reconnu l'existence d’un noyau dans un Tolypothriæ et dans plusieurs Oscillaires; il y figure même les filaments nucléaires et croit avoir saisi les différents stades de la karyokinèse. M. Wexr (2), après avoir étudié la manière dont se forment et se multi- plient les vacuoles dans les cellules végétatives, a étendu ses observations aux cellules reproductrices des Algues. Qu'il s'agisse des zoospores, des anthérozoïdes ou des œufs, les Me RON toujours, par voie de division, de la vacuole de It cellule m M. K. ROsENvINGE (3) a signalé de curieux phénomènes dans la division cellulaire des Floridées. Chez ces plantes, toutes les cellules issues d’une même cellule mère sont unies par des pores, qu'on peut appeler primaires. Des pores secondaires se forment chez les Polysiphonia, entre des cellules qui n'ont pas la même origine; les noyaux y prennent une part active; le noyau primitif des cellules péricentrales se divise en deux; l'un garde sa place ; l'autre se place contre le bord externe et inférieur de la cellule ; une portion minime du protoplasme se concentre autour du noyau fille inférieur et se sépare de la cellule-mère par une cloison; en même temps le noyau fille avec le protoplasme qui l’environne pénètre à travers la membrane de la cellule péricentrale sous-jacente et se confond avec cette cellule; ce nou- veau noyau prend part aux divisions que subissent ultérieurement les cellules dans lesquelles ils se sont introduits; les pores secondaires des Polysiphonia paraissent destinés, comme les pores des Hyménomycètes, à assurer la communication entre les cellules. L'histoire de la membrane cellulaire a fait de grands progrès, grâce à l'emploi desréactifs colorants ; on sait combien la membrane est variée chez les Algues, il ne faut donc pas s'étonner que ces plantes aient été l’objet de recherches très altentives sur ce point. M. HauprrLeiscx (4) s'est occupé spécialement de la membrane des Algues vertes el surtout des Desmidiées. La membrane de presque toutes les Desmidiées est beaucoup plus complexe qu'on ne l'avait cru jusque-là ; elle se compose de deux parties distinctes, et même de quatre chez beau- coup de Penium et de Closterium; ces plantes se rapprocheraient beaucoup plus des Diatomées qu'on ne l’avait cru jusque-là. Chez les Spirotænia seuls, la membrane est formée d’une seule pièce; peut-être ces plantes devraient- elles former avec les Mesotænium et les Cylindrocystis un groupe intermédiaire aux Zygnémées et aux Desmidiées. La membrane de la plupart des Desmidiées est percée de pores très fins, (1) Linn, Soc. Journ. Bot., XXIV, p. 1 (2) here : Dre nt in den Ar pt gszellen der Algen (Botan, Zeitung, 1889, no 12). (3) Rosenvinge : Botanisk Tidsskrift, XVII, 1. Copenhague, 1888, 9 pages et 1 pl (4) Bufttste ch : Zellmembran und Hallgalierte der Desmidiaceen. (Philos. inaug. Dissert. Greifswald, 1888, in-8, p. 8, ge 38 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. diversement disposés suivant les cas et remplis de protoplasme ; on n'a pas réussi pourtant à constater leur présence dans les Closterium et les Penium. Beaucoup de Desmidiées sont en outre entourées d’une enveloppe mucilagineuse, composée de prismes accolés correspondant à chaque pore et marqués de fines trainées colorables par les colorants ordinaires du pro- plasme. Quelques Desmidiées sont dépourvues d’enveloppe mucilagineuse, bien qu’elles soient pourvues de pores (Micrasterias rotala); mais le plus souvent l'absence de l’une est liée à l'absence des autres. Les Desmidiées filamen- teuses ont aussi leurs faces en contact percées de pores, bien que les parois en contact y soient rarement tapissées de mucilage; il est donc vraisemblable qu’il y a continuité protoplasmique entre toutes les cellules d'un même filament, On rapprochera avec intérêt les observations de M. Hauptfleisch de celles qui ont été poursuivies par M. Klebs en 1886 Le thalle des Nostocacées filamenteuses est formé de cellules disposées ordinairement en files constituant le trichome, et d’une enveloppe ou gaine simplement mucilagineuse ou condensée en un tube à contours définis. La l'enveloppe propre de la cellule; parfois même ils en méconnaissent com- plètement l'existence. M. Gowonr (1) à démontré qu’il existe une membrane propre autour des cellules des Nostacées filamenteuses, à quelque moment que ce soit de la vie de la plante; elle est toujours mince, étroitement appliquée contre le proto- plasme, mais il n’est pas difficile de Ja mettre en évidence par la contraction et la dissolution du contenu vivant de la cellule; elle est insoluble dans les acides forts et ne se colore jamais en bleu sous l’action de l’iode. La gaine peut faire défaut dans certains cas el pendant un temps plus où moins long, comme sur les hormogonies qui se dispersent sous la simple protection de leurs membranes propres; elle est soluble dans les acides chromique et sulfurique ; il faut en excepler toutefois les parties ordinai- rement émergées qui se sont cutinisées au contact habituel de l'air ; elle se colore fréquemment en bleu par le chloro-iodure de zinc. Elle se rapproche donc de la vraie cellulose plus que la membrane propre. La spore est produite par l’enkystement d’une cellule végétative; elle pos- sède une exospore double formée par la gaine en même temps que par la membrane propre épaissie et modifiée, et une endospore produite seulement au moment de la maturité et identique par ses propriétés chimiques à la 0 propre des cellules végétatives. A l’occasion d’une Revision des Nostocacées hétérocystées, MM. Borner el FLAHAULT donnent un résumé des connaissances actuelles sur l'anatomie de ces plantes (2) 1) Journal de Botani PE vip 1ugg, 10» Pe 48,1888 e Bull. Soc. bot, de France, XXXV, 32 D., (?) Annales des sciences naturelles, Te sér., Botanique, vol. III ? L LL REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES. 39 M. Scaürr {1) a cherché à déterminer les propriétés optiques de la matière colorante rouge extraite du thalle des Floridées ; M. Nozz (2), qui a expéri- menté sur la matière colorante du Bangiu, arrive aux mêmes résultats que M. Schütt. L'analyse spectrale confirme les observations de MM. Rosanoff, Askenasy et Reinke ; il n’y a pas de bande d'absorption dans le rouge, mais trois bandes dans le bleu et le vert. Le point d'absorption maximum du spectre de la chlorophylle correspond précisément au minimum d’absorp- tion du spectre de la Phycoérythrine. Il en résulte que la Phycoérythrine n'a pas avec la Chlorophylle les ressemblances qu’on lui a attribuées; on ne peut la considérer comme une modification de la Chlorophylle. Les condi- lions dans lesquelles se manifeste la fluorescence de la Phycoérythrine l'éloignent également de la Chlorophylle. Il en est de même des propriétés physiques. Mais s’il n’y a pas de lien morphologique entre ces deux subs- tances, tout porte à croire que la chlorophylline et la phycoérythrine sont produites simultanément par le travail de l'assimilation. Les Chromatophores des Phéosporées ont des formes qui n’ont pas attiré l'attention comme ils le méritent; ils sont beaucoup ae variés que ne le font penser les travaux de M. Schmitz et de M. Schimper. M. Reixke en décrit un certain nombre (3) ; 11s sont isolés et discoïdes dns le Scytosiphon rer tarius ; isolés, mais grands et étalés dans le Ralfsia verrucosa; le Myrionomua orbiculare en présente deux ou trois dans chaque cellule ; ils sont très variés chez les Ectocarpus et dans plusieurs autres genres; discoïdes et multiples dans quelques espèces, ils sont ailleurs allongés en bâtonnets ou en rubans; il peut même n'y en avoir qu'un, disposé en long ruban comme le grand chromatophore des Spirogyra. Les caractères lirés des chromatophores n'ont aucune valeur générique; mais il faut en tenir grand compte dans les diagnoses spécifiques ; car ils conservent rigoureusement les mêmes carac- ières dans une même espèce. 1 1 7 à LR ITR 3 I P ] queiq P M. Guignard (4) a cherché à déterminer l’origine des anthérozoïdes des Algues et à en suivre le développement. Contrairement à ce qui se passe chez les Characées, les Muscinées et les Cryptogames vasculaires, l’anthé- rozoide est une cellule nue, formée d’un noyau et d’une couche peu épaisse de protoplasme; chez les Fucacées, dont M. Guignard a étudié sept espèces, l'analogie est si grande qu'on peut considérer la marche des phénomènes comme identique ; dans le Fucus serratus, par exemple, le noyau primitif de l’anthéridie se divise successivement en soixante-quatre noyaux suivant le procédé habituel de la karyokinèse ; la substance protoplasmique fonda- mentale de l’Anthéridie se répartit autour de chacun de ces noyaux; les cils prennent naissance aux dépens de la zone périphérique granuleuse du pro- toplasme et sont fixés au corps de l’anthérozoïde au voisinage immédiat du point rouge dit oculiforme. (1) Berichte : deutsch. bot. Ges., VI, p, 36-51, 1 pl.; p. 305-323, 1 pl. (2) Arbeiten d. bot. Institut. in Würsburg, XXII, p. 489-495. (3) Berichte d. deutsch. bot. Ges., VI, p. 213-217, av. 1 pl. (4) Revue générale de Botanique, I, 1889. 40 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Chez les Floridées, l’anthéridie se forme par la transformation directe d’une cellule du thalle, ou, plus rarement, elle résulte de la bipartition plus ou moins répétée du premier produit du bourgeonnement de la cellule anthéridifère. Le contenu de l’anthéridie est ordinairement employé tout entier pour la formation du pollinide ; il n’en est pourtant pas ainsi chez les Corallinées. Le pollinide, au moment de sa mise en liberté, est entouré déjà d’une très légère membrane. M. Overton (1) à essayé de résoudre quelques-uns des points délicats laissés jusqu'à présent dans l'obscurité au sujet de la conjugaison des Spiro- gyra. On retrouve facilement les deux noyaux sur des préparations de. zygoles nouvellement formés; ils n’ont subi jusque-là aucun changement essentiel; les noyaux se rapprochent de plus en plus l’un de l’autre pour se pénétrer et se confondre finalement. M. Overton est d'accord avec M. Schmitz sur ce point. l Grâce à des procédés techniques qui lui ont permis d'éclaircir le contenu des zygotes, M. KLeBAux (2) a repris cette étude au point où M. Overton l’a laissée ; les deux noyaux, après s’être pénétrés, possèdent encore chacun un nucléole; lorsque les zygotes sont complètement mûrs, on ne reconnait plus qu’un seul noyau et un seul nucléoie. La fusion des deux noyaux et des nucléoles parait s'effectuer beaucoup plus rapidement et plus complètement chez les Zygnema, et peut-être aussi chez les Cylindrocystis; dans les Clos- {erium, au contraire, ils ne paraissent pas devoir se confondre. Se L'anatomie spéciale des Algues à donné lieu à quelques travaux d'autant plus intéressants que la structure de ces plantes est plus variée et diffère davantage de celle de tous les autres végélaux. M. Woopwortx (3) a reconnu l'existence d’ iniliale de tous les tissus, dans les Fucus lurcatus, vesiculosus et filiformis. Ce résultat permet de considérer cette structure € Siné Fucacées, puisqu'elle a été observée par Kay sur le Pelvetia, par M. Reinke chez les Sargassum, Cystoseira, Cystophora, Cystophyllum et Hatidrys, par É M. Valiante chez les Cystoseira. | On parait moins une cellule terminale unique, M. Bigelow s'étendent à quelques plantes i i (1) Berichte d. deutsch. bot. Ges., VI, p. (2) Berichte d. deutsch bot. G kr con av. 1 pl. 1 (3) Annals of Botany, I, 1888, 9 jabes Du ; (4) Proceed. of the Amer Aca + Of art and se , XXII, oft pl (5) Botaniska notiser, 1 » P: 111, 1888. REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES. p21 l'axe; les diaphragmes pleins du Champia Re à po près dans le Lomentaria Baileyana où ils sont remplacés par réseau cellulaire à mailles ouvertes. La partie principale du thalle du Fes ia Coulteri est formée de tissu solide; les rameaux latéraux seuls en sont creux et munis de diaphragmes comme ceux du Champia parvula M. Schwendener pense que la disposition spiralée des feuilles ou des organes appendiculaires en général est déterminée par le contact de ces organes avec l’axe qui les produit. Tel n’est pas l'avis de M. K. RosENvINGE (1). Dans le Polysiphonia violacea, les organes appendiculaires (ou feuilles) ne sont jamais en contact ni avec la tige ni avec les feuilles plus âgées. Les premières divisions de la cellule terminale qui déterminent la position des feuilles ne sont jamais cachées par aucun organe; ces cellules filles ne subis- sent donc pas plus de contact que la cellule terminale elle-même; elles se développent pourtant en spirale régulière avec une divergence de :. point où se formera la feuille la plus élevée est marqué dès avant la division de la cellule terminale; pour cela, le noyau se divise; le noyau fille inférieur, au lieu de se placer dans l’axe de la cellule primitive, prend une position excentrique; il va se placer précisément au point où se formera la feuille; la cloison qui sépare les deux noyaux est oblique dès l’origine; il ne paraît donc pas que les conditions soité extérieures puissent être invoquées pour expliquer la position des feuilles Î. STRÜMFELT nee une origine variéeaux uen Et des Algues (2). Ils peuvent, suivant lui, se rattacher à trois types il se forme dès la germination une cellule initiale d'un rhizoïde Lriinaire pe demeure l’unique organe de fixation (Erythrotrichia, OEdogonium, Cladophora), ou bien il se développe aussi des rhizoïdes adventifs (Polysiphonia, Ceramium, Spongomor- pla) ; 2 il se produit d'abord un filament cellulaire rampant et ramifié, qui forme sur le substratum un lacis plus ou moins réticulé (Desmarestia); c'est de cette manière que commence à se former l'appareil fixateur des Chorda, Stilophora, Asperococcus ; il se transforme plus tard seulement en coussinet cellulaire; 3° il se forme, dès la germination, un coussinet complexe de cellules; la plupart des Floridées non filamenteuses se rattachent à ce type ve ce Fr eLc.). M. Bar ie attentivement (3) et figure le développement du bulbe du Len Mr Indépendamment des modifications qui intéressent la orphologie externe et qui transforment la lige primitivement cylindrique en un bulbe complexe couvert de racines, l’auteur signale quelques parti- cularités anatomiques dignes d'intérêt, telles que les connexions qui s’éta- blissent plus ou moins tardivement entre certaines cellules du thalle, la présence de nombreux noyaux dans d’autres, le développement de sporanges jusque sur le bulbe, etc. Le tissu intérieur des vésicules des Fucacées se rattache à deux lypes sui- vant M. Wie (4). Dans le Fucus vesiculosus et l'Ozothallia nodosa, il forme a El (1) Botanisk Tidwkrift, XVI, 1. Pare pe 1888,.9 pages, av. 1 Les (2) Botan. Centralblatt, XXXI, p. 381 {3) Annals of Botany, ILT, 1889, p 1-64, 2 2 pl. (4) Biologiska Füreningen Fôrhandlingar, 1. 1885, p. 63-65, Stockholm. 42 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. un feutrage serré de filaments très ramifiés; dans l'Halidrys siliquosa et le Cystoseira ericoides, il se compose de filaments parallèles presque simples ; les vésicules paraissent toujours remplies d'oxygène ; jamais elles ne ren- ferment d'acide carbonique; celui qui est produit par la respiration est sans doute dissous immédiatement par le contenu des cellules ou par l’eau qui imbibe la plante. Les Caulerpa, d'après les observations de M. Wakker (1), possèdent plus que toutes les autres Siphonées la faculté de se régénérer par une partie de leur thalle; fragmentés et bouturés, ils produisent en un point quelconque de leur corps, même des parties foliacées, des rhizoïdes et des rhizomes adventifs, absolument comme en produisent les feuilles de plusieurs plantes phanérogames. 1 Le dépôt d'incrustations calcaires à la surface des plantes aquatiques ne se fait qu’à la lumière; c’est, suivant les observations de M. Pringsheim (2), le résultat direct de l'assimilation des plantes dans les eaux chargées d'acide carbonique; M. Gomonr (3) arrive à la même conclusion à l’occasion du développement des Phormidium. M. Lerrces s'occupe particulièrement de lincrustation normale des Acetabularia (4); si on traite le thalle de ces ces deux sels; il essaye de poser les principales conditions du problème. M. Nozz (5) a cherché à déterminer par la méthode expérimentale ce qui, dans le mode d’accroissement des Bryopsis el des Caulerpa, revient au géo- tropisme et à l’héliotropisme. En renversant la direction de l'accroissement, on ne voit apparaître de nouvelles feuilles et de nouveaux bourgeons que du côté illuminé, quel que soit ce côté ment du côté obscur; M. Noll en conclu ment est indépendant de la pesanteur. La formation des combinaisons azotées aux dépens de l'azote de l'atmo- Sphère serait liée, d’après M. Frank ( (Oscillaires, Glæocapsa, combinaisons azotées ; les rhizoïdes se produisent unique- L que chez ces plantes le développe- plantes ne jouissent pas de elle lui parait plus développée chez les chez les plantes vertes; il a cité autre- ugères élevés en dehors de toute combi- un développement normal; les cultures des Nostocacées, et d'autant plus qu'il y milieu nutritif, Ce fait ne lai semble pas (1) Verslagen en Mede 5 : DS ESSE Last edédeel. d. K. Akad. van Wetenschapen : Afd, Natur. INT, ?, (2) Pringsheim’s Jahrbücher (3) Buil. Soc. bot. de Franc Akad. ad CVI, 1887, 95 pages, 1 pl. in-8. er. d. deutsch. bot. Gesch VIT 190 +. $ . 188 (7) Hedwigia, XX VIN, 1889, hoft < 9, fase. 1. ER ES RE EEE à RE Ne SA RE an F So et ER DT A te OP MN HO SIN rate RO OU ele Re DD En = de, + REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES. 43 pourtant fournir une preuve suffisante de la formation de combinaisons azotées aux dépens de l'azote libre ; la vapeur d’eau tient presque toujours en dissolution des sels ammoniacaux, auxquels on pourrait aussi attribuer l’origine des produits azotés formés dans les plantes. Quoi qu'il en soit, ce fait lui semble jeter quelque lumière sur l’histoire de la symbiose des Nos- tocs et de diverses plantes vertes. Il paraît possible, en effet, que la facilitéavec laquelle les Nostocs assimilent l'azote les rende particulièrement utiles aux Anthoceros, Azolla, Gunnera, etc., dans les tissus desquels ils vivent. Peut- être même les poils qu’on a observés dans les lacunes de ces plantes peuvent- ils servir à absorber au profit de la plante hospitalière les combinaisons azotées formées par les Nostocs. Les zoologistes ont signalé depuis longtemps la présence d’Algues perfo- rantes dans le test calcaire d’un grand nombre de Mollusques; MM. Boxer et FLaxauLr (1) signalent le nouveau genre Hyella, qui est le représentant le plus élevé de la famille des Chamæsiphonées et le genre Gomontia ; c’est une Siphonocladée, mais ses sporanges ont une forme si particulière qu'il parait nécessaire d'en faire le type d’une tribu nouvelle (Gomontiées), voisine des ne et des Cladophorées. L a signalé un exemple de symbiose entre un infusoire, le Tintin- nus que et une Algue de couleur brune qu'on avait prise d’abord pour : une Ectocarpée; c’est une Diatomée filamenteuse du genre Chætoceros ; elle ne parail pas modifiée notablement par cette vie commune. MM. Cienkowski et Brandt ont mis hors de doute la nature végétale des cellules jaunes qui vivent dans le protoplasme des Radiolaires ; on en a fait des Algues sous le nom de Zooxanthella ; M. Brandt a émis cette opinion, qu'au moins à l’état adulte, lorsque les Algues se sont beaucoup multipliées, les Radiolaires ne vivent que des produits de l'assimilation formés par les Zooæanthella. M. FauNTzine (2) est arrivé, par l'observation et l'expérience, à d’autres con- clusions. Les Radiolaires, à tout âge de leur vie active, se nourrissent d'animalcules; cela n'empêche pas que les Radiolaires puissent, en cas de besoin, se passer d’une nourriture animale, grâce aux Algues auxquelles ils donnent asile, D'ailleurs ces Algues servent elles-mêmes à la nourriture des Radiolaires, non seulement au moment où ils s’enkystent, comme le pense M. Brandt, mais pendant toute leur vie active. Les Zooæanthella sont dissociées en très peu de temps et les débris en sont entrainés dans tous les sens par les cou- rants proteplasmiques. Les granules d’amidon ne trouve dans le proto- plasme extracapsulaire n’ont pas une autre origin Les cellules jaunes sont détruites de la : fois et présentent les mêmes apparences dans plusieurs Actinies où M. Famintzine a pu les obser- ver. Il est donc certain que la symbiose qui se fait entre les Zooxanthella et les animaux n’a pas pour unique résultat de fournir à ces Algues un asile; elles servent aussi de nourriture à leurs hôtes. (1) Journal de Botanique, HE pe (2) Mém. Acad. Saint Pétérs be Per Vi, t. XXXVI, 36 pages, 2? pl. in-#, 1889. 4: ._ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Ïl. — FLORIDÉES. Les FLorDÉES n'ont donné lieu celte année qu'à un petit nombre de publi- cations et généralement peu importantes. M. BorNEMANx (1) s’est attaché à vérifier sur les Lémanéacées du Harz, de la Forêt-Noire et de quelques autres localités, les résultats obtenus par Wartmann, par M. Sirodot, etc. Comme on pouvait s’y attendre, il ne mo- difie nos connaissances sur aucun point important; parmi les espèces qu'il a observées, deux sont nouvelles ; ce sont le Sacheria rubra distingué surtout par sa couleur et sa consistance el le S. cæspitosa, qui est voisin du S. rigida Sirodot. M. Peter (2) confirme simplement les observations de M. Sirodot sur l'alternance des générations des Chantransia, Batrachospermum et Lemanea. Le procarpe des Gracilaria se développe dans les profondeurs d'un tissu opaque el formé de petites cellules ; aussi, bien que les cystocarpes naissent sur toute la longueur des rameaux et qu'ils soient parfois très abondants, … M. Thuret n’avait pas réussi à les observer avant la fécondation. M. Jouxson (3) les a étudiés sur des matériaux traités par l'acide picrique et l'alcool, en coupant au microtome les rameaux qui lui paraissaient le mieux pouvoir: lui montrer de jeunes procarpes. Le procarpe est formé de six ou sept cel- lules, l’une d’elles donne naissance au trichogyne qui gagne la surface à travers le tissu cortical. Une cavité se fait, par dissociation du tissu, au-dessus du procarpe ; c’est dans cette cavité que se développeront le placenta et les spores. Les cellules du placenta se mettent en communica- tion les unes avec les autres par des canaux assez larges pour laisser passer les noyaux. Le tissu cortical, accru au-dessus du de la fécondation, se creuse d’ c'est par là que les spores s’éch du procarpe émettent développent les spores. à 4 c'est que l’ un Canal suivant le parcours du trichogyne ; eaux; c’est dans celte ca- our se faire jour au dehors. M. Johnson (4) coccées, et sur l'impossibilité, de lon systématique d’une Floridée (1) Beitrag zur i i ”s LE he 4 4 a Lemaneaceen (Philos, inaug. Dissert, Frivourg . (2) Botan. Centralblatt, XXXIIT (3) Annals of Botany, II, 1888 (4) Annals of Botany, par le seul examen dela structure du thalle. F F 188-192, 1888. P. 213-222, av. 1 p. II, 1888, p. 293-304, av. 1 pl. procarpe, à la suite . que naissent les procarpes ; le trichogyne … versité de structure du thalle des Sphæro- puis longtemps incontestée, de fixer la posi- … RE NET e LES in © = REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES, 45 UT, — PHÉOPHYCÉES, Les Paéopaycées ont, au contraire, été l’objet de plusieurs publications importantes. Il convient de placer en première ligne l'ensemble des publi- cations de M. J. Reixke ; elles présentent un grand intérêt au point de vue de l'histoire de ces plantes. Le groupe des Tiloptéridées a été établi par Thuret pour des plantes ayant le port des Ectocarpus, mais possédant de grosses spores immobiles et des Antérozoïdes semblables à ceux des Fucacées. La fécondation n’en a pourtant été observée ni par Thuret ni par ceux qui se sont occupés après lui de ces plantes. M. Reinke a trouvé dans la Baltique trois des quatre espèces connues jusqu'à présent et fournit à leur sujet de précieux ren- seignements (1). ar la structure de l'appareil végétatif, l'Haplospora globosa tient le milieu entre les Ectocarpus et les Sphacelaria. Les sporanges sont formés d'ordi- naire par la cellule terminale de rameaux très cours, formés de une à cinq cellules ; plus rarement ils sont sessiles; parfois fième ils sont formés aux dépens d'un article intercalaire d’un filament. On voit donc se produire ici, par exception, ce qui fait le carac- tère distinctif du genre Scaphosphora Kjellman. Le sporange atteint ses dimensions définitives avant que son contenu commence à se diviser; tourée d'une faible enveloppe, s'é- chappe de la membrane du spo- range pour germer aussitôt, Des Fig. 13. — Haplospora globosa : pif nr tio cloisons, dont la position n'est pas diverses du sporange; b, sporauge plus : PETER nv presque … mais ne oh dr rigoureusement déterminée, “ré ore qu’un seul noyau. les quatre noyaux, et l'embryo développe un rhizoïde après Rite divisions nouvelles. Des observations multipliées ne laissent à M. Reinke aucun doute au sujet de la nature asexuée des spores de l'Haplospora ; il tés compare volontiers aux tétra- spores des Dictyotées; là les quatre noyaux du tétrasporange se séparent les uns des autres et donnent naissance à quatre embryons; ils ne se séparent pas dans l'Huplospora et n’y forment qu’une seule plantule. Le Scaphospora speciosa possède deux sortes d'organes reproducteurs, des œufs et des zoospores. Les oosporanges ressemblent beaucoup aux sporanges de l'Haplospora; ils ne sont pourtant jamais terminaux. L'œuf ne possède qu’un seul noyau au moment de la fécondation, et s'échappe du sporange sous forme de sphère protoplasmique nue; on n’en à pas observé le sort ultérieur. Le Scaphosphora possède aussi des sporanges pluriloculaires, pro- duits par les mêmes individus que les précédents, el ressemblant aux (1) Botanische Zeitung, 1889, nos 7 à 9, 18 pages, av. 2? pl. 46 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. sporanges pluriloculaires des Ectocarpus. M. Reinke n’a pas observé la sortie des corps reproducteurs, mais il considère comme tels des corps mobiles pourvus de deux cils inégaux, l’un antérieur, l’autre postérieur, qu'il a vus au voisinage des sporanges uniloculaires vidés. Sont-ce là des zoospores, comme le pense M. Kjellman? M. Reinke y voit plutôt des organes sexués différenciés en œuf et anthérozoïdes. Il va plus loin; considérant l'identité des caractères végétatifs de l'Huplospora et du Scaphosphora, il pense que ces deux plantes appartiennent à une même espèce dont la première est la forme sexuée; s'il en est ainsi, les Tiloptéridées doivent être caractérisés par l'existence de trois sortes d'organes reproducteurs; spores asexuées immobiles; œufs immobiles et anthérozoïdes mobiles, ces derniers étant réunis sur les mêmes individus. a même série de phénomènes se produirait dans le Tilopteris Mertensii. M. Reinke croit devoir limiter le groupe des Tiloptéridées à un seul genre laires et T. globosa Reinke (comprenant Huplospora globosa et Scaphosphora speciosa), à sporanges et oogones latéraux où partiellement situés dans le tissu de la fronde. Les Phéophycées sont l'objet d'une étude particulièrement attentive de l'auteur. Cette partie du travail de M. Reinke a Pour complément nécessaire le premier fascicule de l'Atlas deutscher Meeresalgen (2). . e propose, à litre provisoire, une Classification nouvelle des éophycées zoosporées. Il est frappé des liens qui unissent entre eux di > à la condition toutefois riées le genre Chorda, comme Thuret le proposait ne Westlichen Ostsee deutschen Antheils; eine system. p Pr. LE sir . re and À émet und eine Vegotatisnskarte (VIe Bericht d. (Schmidt et Klaunig), 1489, Sen Mecre, im Kiel, in-4, de 101 pages, Kiel, 2) À (2) Atlas deutscher Meeresalgen. 1m Auftrage d. K. preuss. Minist. für Landwirtl- REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES. #7 déjà. Tous les autres groupes secondaires de Zoosporées sont beaucoup moins naturels ; malgré les liens qui les unissent, on y trouve pourtant quelques types bien caractésisés, Les Sphacélariées, Scytosiphonées et Chordariées se limitent assez nettement les unes vis-à-vis des autres, sans avoir pourtant le degré d'autonomie des Laminariées. Anssi M. Reinke propose-t-il de réunir toutes les Zoosporées, sauf les Cutlériées et les La- minariées, en une seule grande famille à laquelle il donne le nom d'Ectocarpacées. IL voit dans les Ectocarpus le centre ds 14. — HWalotrix RME Fig. Fe — Kje/imania sorifera : a, émi a, Sporanges en voie de dé sion des mi pet b, ER en voie loppement; b, deux sporanges de PA me ve déjà vidés autour duquel rayonnent tous ts autres genres; Îles Sphacélariées, les Myrionémées, les Chordariées deviennent autant de groupes inférieurs dans la famille. Les Chorda séparés des Laminariées se A va des Scytosiphon. Dans deux genres, les sporanges couvrent d’une couche continue toute la groupe intermédiaire aux Scytosiphonées et aux Dictyosiphonées. schaft, etc., herausgegeben von d. Kommission z. wissensch. Unters. d. deutschen Meere ; Heft I, 34 pages, in-4, pl. 1-%5. Berlin (Paul Parey), 1889. 48 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. nouveau genre Halothrix se place à côté des Giraudia parmi les “Le Elachistéées ; l'H. lumbricalis à le port et les dimensions de l'Elachistea fuci- cola; mais il en ditfère notablement par sa structure. Les Leptonema et Symphoricoccus ont à peu près le même port et sont plus voisins des Elachistea, les premiers en diffèrent pourtant par leurs sporanges pluriloculaires ; les seconds se rapprochent des Myriotrichia. Le genre Kjellmania appartient aux Punctariées, il forme des filaments - isolés, rameux, longs de 1 à 5 centimètres; il possède deux sortes de sporanges pluriloculaires parfois réunis sur le même individu; les uns sont intercalaires, les autres saillants el groupés au-dessus de la surface générale. du thalle, ce qui les éloigne des Scytosiphonées. Le genre Microspongium est lrès voisin de l'Ascocyclus Magnus et des Ralfsia. Le Chordaria baltica Gobi devient le Gobia baltica : cette plante était autre- [] Fig. 16. — Gobia baltica : Fig. 17. — Dictyosiphon chordaria. a, portion de Ja surface reproductrice du thalle ; b,sommet végétatif d'un ra- meau. fois considérée par Areschoug comme un Dictyosiphon ; elle en est, en effet, > “ * ’ très Yoisine par Son mode d’accroissement terminal; elle se rapproche aussi des Chordaria par la partie reproductrice de son thalle dont les cellules ne forment pas une couche parenchymateuse, mais se dressent en un tapis de courts rameaux bi- ou tricellulaires. Ce caractère l'éloigne des Dictyosi-. phon et parait justifier la séparation des deux genres, tout en assurant une place au Gobia à côté des Dictyosiphon. M. Reinke ajoute beaucoup de renseignements précis sur un certain . nombre de genres et d'espèces peu connus, tels que Ascocyelus Magnus, . Desmotrichum Spermatochnus et Halorhiza Kützing res L'auteur a pris soin de signaler les principaux faits que nous venons de résumer dans deux communications préliminaires (4). Cn. FLamaucr. (1) Berichte d. deutsch. bot. Ges., VI, 1:88, P. 14-20 et 240 (A suivre.) Ce PVR PR one AOL SERA DR MEME D NES LP PR OR Let US VA RE PT Re 4 à den ete NT UNE FÉRP Re $ : Rent nu a tes te di cle Gé bei à *." Vel She db cie dite lite te à id dE vi SÉ S Ve Na 1 Rte cure à Er ONE MU, Q7r © L'aide + at ncnté A 2 ES FE RU A dE UNIL <> 5e) Cd nr 0 Se NN ES D SN UE mu mé di de UNE NOUVELLE ESPÈCE DE L'AFRIQUE TROPICALE SOLANUM DUCHARTREI Par M. Edouard HECKEL. Parmi les plantes de l’Afrique tropicale que j'ai reçues de mes correspondants, l’une des plus intéressantes est une nouvelle es- pèce du genre Solanum. Je dédie cette plante à M. P. Duchartre, dont les travaux ont illustré la science botanique française. En voici la description : SoLaNUM Ducaarrret E. Heckel (PI. 2). Sous-arbrisseau à tige ligneuse, dressée, très rameuse, mesu- rant 50 à 60 centimètres de haut, très fortement aiguillonnée, d’un vert sale blanchâtre, couverte de poils étoilés, denses. Feuilles longues de 8 à 12 centimètres, ovales, oblongues, sinueuses, lobées (à 8 lobes oblongs aigus et à découpures ai- guës) ou sinueuses anguleuses, à limbe inégal à la base, aiguillon- nées sur les deux faces et sur le court pétiole, tomenteuses sur les deux faces, mais surtout au-dessous; les poils stellaires sont plus nombreux sur la marge des feuilles que sur les nervures. Pétioles verts, aiguillonnés comme les nervures des feuilles (à aiguillons recourbés, pleins, jaunes à leur pointe, brunâtres, tubulés, velus au moins à leur base), longs de 3 à 6 centimètres, ronds comme les rameaux. Pédoncules floraux extra-axillaires, bifides, aiguillonnés, longs, multiflores et très tomenteux, accrescents (comme le calice) après la fécondation. Calice vert, quinquéfide, à lobes ai- guillonnés, très velus dans la fleur mâle, peu aiguillonnés mais Rev. gén. de Botanique. — II. 4 Li _ mâle et capité dans la fleur femelle. Baie glabre, ronde, ayant, 50 “REVUE GÉNÉRALE ! DE BOTANIQUE. velus dans la fleur femelle. Corolle violette, à cinq lobes aigus, couverts de poils sur leur partie médiane et externe : le reste de la face externe et la face interne est glabre. Cinq anthères j jau- nes. Ovaire sphérique biloculaire, villeux, à poils caducs. L'ovaire, le style etle stigmate sont très réduits en dimensions. dans la fleur mâle : le stigmate est quadrifide dans la fleur. 4 4 | Le NS SPL ET RS NES NON NAN RP à maturité la couleur, la forme et la grosseur d’une prune reine- claude, biloculaire, à semences pulpeuses, pulpe verte et amère. Cette plante, qui a été rapportée de la côte occidentale d'Afri- | que par le D' Duclot, médecin de la marine, sur les indications de M. C. Sambuc (auteur d’une Contribution à la Flore et à lan matière médicale de la Sénégambie), croît sur le plateau de Thiès, ; à Rufisque (Sénégal) et probablement sur plusieurs points de la | côte occidentale d'Afrique. Elle fleurit en mars et en avril. Cette plante est désignée par les peuplades du pays Woloff, sous le « nom de Beut-i-Djane (1). Vivante au Jardin botanique de Mar- seille et du Muséum de Paris, sèche dans l'herbier de la Faculté des sciences de Marseille, elle a fleuri et fructifié dans les serre] du Jardin pe Le de Marseille. — OBSERVATIONS. — Cette courte diagnose mérite quelques aéré loppements, en raison des particularités que présente cette plante 4 et qui probablement sont communes à toute la section des We longena, à laquelle elle appartient sans conteste. : Dans ce groupe, l'espèce dont elle se rapproche le plus est le S. undatum Lam. du Malabar et de l'ile Maurice; mais cette {D Le nom de cette plante en Wolof est sg ou encore Bet-i-djan. Le pre à Saint-Louis et Bou à Gorée, mot Bet signifie œŒIL ou veux et se pronon ce Beu e peu e qu'une Sénégal emploient a Feuills re grand nombre d’affec pee - UNE NOUVELLE ESPÈCE DE L’AFRIQUE TROPICALE. 54 dernière plante s’en éloigne par sa tige subherbacée, rubescente, par ses feuilles longuement pétiolées, obtuses, subcordées, ses pétioles rougeâtres, ses aiguillons droits, nus, ses pédoncules s0- litaires, uniflores, et enfin ses baies presque rondes. Le S. fusca- tum L. (espèce américaine) s’en distingue par un plus petit nom- bre de caractères encore, savoir: la couleur verte, sale, de la plante, les feuilles rudes au toucher, les aiguillons droits et gla- bres, les pédoncules bifides à leur base, et les baies vertes tachées de blanc avant la maturité. Le S. Hermanni Dun. (du cap de Bonne-Espérance) s’en éloigne par ses poils tecteurs étoilés, très petits et éloignés les uns des autres, par des feuilles sinuées pinnatifides, à lobes étroits à la base et à échancrures arrondies, glabres à la face supérieure; par ses aiguillons droits, subulés, glabres, enfin par ses baies vertes tachées de blanc avant la matu- rité. Le S. coagulans L. de l'Arabie Heureuse en diffère par son état tantôt inerme, tantôt faiblement aiguillonné, par ses poils stellaires courts et ses feuilles blanches en dessous, ses nervures médianes tantôt inermes, tantôt peu aiguillonnées, ses aiguillons droits, ronds et subulés, par ses baies ovales presque sphériques. Le S. sanctum L. de la Palestine présente les mêmes caractè- res différentiels, car il s'éloigne peu du S. coagulans. Les S. marginatum L. d'Abyssinie, S. Campechiense d'Amérique (golfe du Mexique), S. Trongum Poir. et S. pressum Dun. des Molu- ques, enfin S. album Lour. d'Amboine et de Cochinchine, sont tellement distincts de la série précédente à laquelle appartient cette espèce, et s'en éloignent si bien par la couleur de la co- rolle et la forme du fruit, qu'il n'y a pas lieu de les rapprocher du S. Duchartrei (4). Mais il n’en est pas de même des S. escu- lentum et ovigerum de Dunal. lei, les points de contact sont multiples, surtout avec cette dernière espèce, dont le fruit est 1) Je comprends très bien que quelques auteurs p’aient voulu reconnaître qu'une cifiques de S. esculentum, ovigerum, undatum, Hermanni, fuscatum, 0 agulans, sanctum, car en réalité il n’y a pas entre ces espèces des différences très saillantes ri a , p. 208 et suiv.) dans sa section des Melongena riche de 12 espèces. Elles constituent, en effet, un groupe tout à fait distinct. x 52 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. : pulpeux, amer et à pulpe verdâtre comme dans le S. Duchartrei. | Mais il est un caractère sur lequel nous devons insister et que Dunal a signalé à grands traits, dans les termes suivants : « Dans certaines espèces munies d’aiguillons, les fleurs fertiles offrent ceci de singulier, que leur calice est muni de ces organes, tandis que celui des fleurs stériles en est dépourvu, ou n'en a | qu’une quantité infiniment moindre que celui des fleurs fertiles. Les espèces du groupe Melongena, par exemple, offrent ce phénomène d’une manière frappante. Dans ces plantes, les fleurs sont disposées sur un pédoncule qui, à sa naissance, se divise en deux branches que l’on peut prendre, si l’on veut, pour deux pédoncules géminés. Une de ces branches est beaucoup plus courte que l’autre, plus forte et ne porte qu’une fleur; cette fleur étant fertile a, par conséquent, un calice aiguillonné et le pistil plus long que les anthères. L'autre branche du pédoncule porte plusieurs fleurs qui n’ont que très peu ou point d’aiguillons au calice. Celles dont le calice est muni de ces organes ont quelque- fois le style plus long que les anthères, et alors elles sont fertiles; mais le plus souvent, ainsi que les fleurs à calice dépourvu d’ai- guillons, leur style est beaucoup plus court que les anthères, et elles avortent (1). » Je ne saurais affirmer si ces dispositions, comme l’assure Dunal, sont communes à toutes les espèces di son groupe Melongena, mais elles existent dans le S Duchartrei où elles constituent, comme dans le S. esculentum (où j'ai auss examiné de près les fleurs), un véritable état unisexué monoique réalisé par l’avortement complet du pollen dans les étamines de la fleur femelle de l’aubergine, tandis que dansle S. Duchartrei, les étamines de la fleur femelle renferment un pollen évidemment infécond et de plus petite dimension que celui de la fleur mâle, qui est très bien développé. ne L'organe femelle, outre la réduction de toutes ses parties dans la fleur physiologiquement mâle, y porte un stigmate petit couvert de papilles courtes et sèches, tandis que dans la fleur physiologiquement femelle, le style long est terminé par un ee (1) Histoire naturelle médicale et économique des SoLANUM. Paris, 1813, p. 89 et s. UNE NOUVELLE ESPÈCE DE L’AFRIQUE TROPICALE. 53 stigmate très capité, de couleur verte et couvert de longues pa- pilles humides : les ovules paraissent semblables dans les deux ovaires et également développés. Si l’on joint à cette condition hétérostylée unisexuée qui se retrouve dans les deux espèces, cette autre déjà signalée dans le S. ovigerum de la présence d’une pulpe verdâtre et toxique dansle fruit, on reconnaîtra qu'il existe entre les S. Duchartrei et S. ovigerum (qui n’est qu’une variété toxique de l’aubergine, ou mieux probablement la forme sau- vage dont l’aubergine est dérivée par culture), des points de rapprochement remarquables, comme il en existe du reste avec les S. undatum, coaqulans, Hermanni, incanum et sanctum. est à noter du reste que ces dernières espèces sont africaines comme le S. Duchartrei, qui ne serait, sur ce même continent, qu'une forme spécifique du type Melongena, adaptée à la région sénégalienne à courte période de pluies (1). — Je dis une forme spécifique, parce que, reproduite pendant deux années de grai- nes provenant du plateau de Thiès, elle s’est conservée intégra- lement dans les serres chaudes du Jardin botanique de Marseille, et a fleuri en août 1888 et en juillet 1889. Une plante identique- ment semblable m'a été adressée vivante du Muséum de Paris, par M. Cornu, sous le nom de So/anum du Gabon. Il y a donc quelques probabilités pour que cette espèce s’étende assez loin sur la côte occidentale de l'Afrique tropicale et que son aire géo- graphique ne soit pas limitée aux deux localités, Thiès et Rufisque que j'ai indiquées avec certitude pour avoir recu des plantes en- tières et des fruits de ces deux provenances. EXPLICATION DE LA PLANCHE 2. Fig. ; — Rameau fleuri de Solanum Duchartrei. (Grandeur naturelle.) Fig. 2. — Fruit mûr sphérique avec pédoncule spinescent et calice épineux qe (Grandeur naturelle.) Fig. Feuille ondulée, sinueuse, de l’extrémité supérieure de la tige (face infériouré) montrant les aiguillons. (Grandeur naturelle.) (1) J'adopte, pour le climat et si distribution Le am des rare en Sénégam- bie, + division . par M. C. Sambuc (Loc. cit.) en : 1° plantes confinées dans la zone méridionale à longue a de Ans 20 ui confinées dans la zone hionuté à arte période de pluies ee aille (face supérieure). (Grandeur Aneale) poil unicellulaire étoilé à six branc es (50/1). ae OS QUE) 7 pr LES Tes as PE RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LES MODIFICATION S DES FEUILLES CHEZ LES PLANTES MARITIMES Par M. Pierre LESAGE. INTRODUCTION Les plantes qui vivent habituellement ou accidentellement au bord de la mer ont été étudiées au point de vue de leur distri- bution géographique ou des variations seulement extérieures qu’elles peuvent subir, suivant le milieu dans lequel elles végè- tent; mais il n’a été publié, jusqu'ici, aucun travail d'ensemble concernant leur anatomie. Je me suis proposé non de combler cette vaste __—— mais seulement d’en explorer un point. J'ai d'abord cherché à connaitre la structure des feuilles des plantes qui vivent au bord de la mer, la structure des feuilles des mêmes plantes qui poussent spontanément ou sont cultivées dans l’intérieur des terres, afin d'arriver, par comparaison, à faire ressortir quelle peut être l’action maritime sur l'anatomie de la feuille. | Pour donner une valeur réelle aux résultats obtenus, le con- trôle de l’expérimentation m'a paru de première nécessité, et j'ai institué une série de cultures. : Les faits connus jusqu'à ce jour tendent à montrer, d’une façon générale, que toute plante capable de vivre dans les deux 56 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. milieux que nous allons considérer, se modifiera plus ou moins suivant le milieu où elle se développera. En particulier : 4° Vivant d'habitude au bord de la mer, elle y aura des : feuilles charnues; 1 2° Transportée dans l'intérieur des terres, elle y développera des feuilles plus minces; 3° Vivant d'habitude à l'intérieur des terres, et transportée au bord de la mer, elle y acquerra des feuilles plus épaisses que celles qu'elle portait à l’intérieur. Le voisinage du bord de la mer a donc, entre autres effets, | celui d'augmenter l'épaisseur de la feuille; maisle milieu qu'il . représente est caractérisé par des influences multiples qui, isolées, peuvent agir dans des sens divers et d’une façon plus ou moins apparente. Citons-en les principales : 1° L'influence du sol ; 2° L'influence de l'humidité du sol; 3° L'influence de l'humidité de l'air ; 4° L'influence des vents: 9° L'influence de la lumière ; 6° L'influence de la température, etc. Est-ce l'ensemble, un groupe ou l’une de ces influences qui produit la variation d'épaisseur? La question ne peut se résoudre d’une façon absolue; mais il est facile de montrer que le chlorure de sodium se retrouve dans le jeu de la plupart de ces influences. J'ai donc été porté … à baser toutes mes cultures sur le sel marin. PREMIÈRE PARTIE ÉTUDE DES ESPÈCES PRISES DANS LA NATURE, PRRATAE .r * “ ÿ ï 3 ai étudié 90 espèces réparties entre 32 familles. Deux € péces maritimes prises sur un seul point ont fourni des ren- - seignements destinés à être employés dans la comparaison sd | à F & + + . , LA générale. Ce sont : l'Asplenium Mmarinum, qui a montré un mésophylle très serré ; le Sa/sola Kali, remarquable par le grand : | AS es LERS INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. 37 développement de son parenchyme intérieur, à grandes cellules incolores, et dépourvu de lacunes ou à méats intercellulaires extrêmement réduits, au-dessous de l’assise continue de cellules tabulaires chlorophylliennes. J'ai comparé entre elles 6 espèces, très voisines deux à deux, ou mieux 3 espèces à leur variété maritime respective. Ce sont : Polygonum aviculare, var. P. maritimum. Sperqularia rubra, var. Sp. marina. Chrysanthemum inodorum, var. Ch. maritimum. Laissant à part le Beta maritima et le Beta vulgaris, j'ai, en somme, comparé les feuilles de VM à VT dans 85 espèces (1). Sur ces 85 espèces : | 54 sont plus épaisses pour VM; 27 restent indifférentes ; 4 sont plus épaisses chez VT. Les espèces qui ont montré une feuille plus épaisse au bord de la mer sont : 1° Plantes qu'on retrouve plus souvent à l'intérieur que sur le littoral. Aspidium Filix-mas. Lychnis dioica. Polypodium vulgare. Alsine media, Spergularia rubra. Conium maculatum. Hydrocotyle vulgaris. nagallis arvensis. Samolus Valerandi. Ruscus aculeatus. Parietaria officinalis. Atriplex has Solanum Dulcamara. Beta vulgari Ligustrum vulgare Thesium humifusum Scrophularia air. Mercurialis annua. Plantago Coronopus. Lonicera Periclymenum. tu Melilotus officinalis. Stellaria holostea. (1) Pour la même espèce, VM (variété maritime) représente les échantillons du bord de la mer, VT (variété terrestre) ceux de l’intérieur ou les plus éloignés du rivage. Senecio red Bellis pere hrysan nheieie inodorum, Tussilago Farfara E Plantes den littoral. 2 Salicornia herbacea. Eryngium maritimum. Atriplex portulacoides. Crithmum maritimum. Beta maritima. Glaux maritima. - Cakile maritima. Armeria maritima. . Diplotaxis tenuifolia. Lycium barbarum. Glaucium luteum. lantago maritima. Silene maritima. : Inula crithmoides. Arenaria peploides. | Aster Tripolium. Apium graveolens. Le a Les espèces restées indifférentes sont : 4° Plantes de l'intérieur, Scolopendrium officinale. Malva sylvestris. Hypericum perforatum. Umbilicus pendulinus. Hedera Helix. Erythræa Centaurium. Lamium purpureum. Betonica officinalis. Teucrium Scorodonia. Plantago major. Ranunculus Ficaria. F, Plantes ie FUN : | aren aria. Triglochin maritimum. Suæda maritima. Althæa officinalis. ; ; Euphorbia Peplis. Ruppia maritima. Les espèces qui ont une feuille plus épaisse pour VT sont : Convolvulus arvensis. . Asplenium Trichomanes. : _— lupuli Galeopsis ochroleuca. mprend que des es Remarquons que la dernière liste ne co ae de l'intérieur. Les plantes restées indifférentes, quant à feuille, ont indiqué des différences : : j'ai constaté un grand développement du tissu incolore chez le à l'épaisseur de dans certains cas. Ainsi | Psamma arenaria : \e Ruppia maritima, venu dans la partie me INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. : 89. plus salée d’un marécage, a montré des feuilles moins vertes que celui d’une portion moins saumâtre du même marécage; le Triglochin palustre accuse plus de palissades, pris à la Varde .(VM), et une tendance à moins de lacunes, etc. Les plantes liltorales de ce groupe n'ont pas indiqué de variation sensible, probablement parce que les conditions de milieu pour VM et VT n'offraient pas de différences suffisam- ment accentuées. Le premier Re le plus nombreux, montre nettement que : 1° Une plante de l’intérieur, poussant au bord de la mer, y acquiert des feuilles plus épaisses ; + 2 Une plante du bord de la mer et cultivée à l'intérieur y prend des feuilles plus minces. Le deuxième groupe et le troisième montrent que ceci. ne s'applique pas à toutes les plantes; la règle n’est pas absolue. Maintenant que nous savons, en général, que la feuille est plus épaisse au bord de la mer, voyons comment se produit la différence d'épaisseur et ce qui l'accompagne dans la structure de la feuille ; Nous verrons spécialement les résultats qui concernent les diverses parties suivantes de la feuille : 1° Les épidermes, pour constater si les cellüles épidermiques ont subi des variations correspondantes à celles de l'épaisseur de la feuille ; 2° La paroi externe des cellules épidermiques, pour savoir si cette paroi est plus ou moins épaisse suivant la station (en com- prenant la cuticule dans l'épaisseur) ; 3° Le mésophylle, pour chercher, quand il augmente d’épais- seur, à quelles sortes de cellules il doit son développement (nous verrons que les palissades jouent le principal rôle); 4 Les nervures, pour voir si leurs dimensions correspondent aux variations du mésophylle ; 5° Les vaisseaux, en prenant le diamètre des plus grands dans les mèmes nervures, pour se rendre compte du rapport avec l’épaississement de la feuille, s’il en existe un ; | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 1 & L ie oxalate de chaux, tannin, etc., et leur rap-. 5 avec la station ; 7° La chlorophylle et sa répartition dans les cellules suivant Je milieu. ; . 1° Les épidermes. — Pour simplifier les résultats, nous conve- 4 nons de représenter par El le rapport du nombre des cellules 4 vues par unité de surface sur l’épiderme de VT à celui des 2 _ mèmes cellules de VM, et par tn le rapport inverse; enfin, . pour éviter les erreurs de déformation ou autres, nous ne comp- tons ces Fc qe que lorsqu'ils dépassent 1,25, les variations entre _. et 1,25 étant rapportées à l'unité. Sur 61 espèces : 23 | 23 ont montré MERS 25 : 7 ù 31 sont ds indifférentes dans les limites indiquées ; 4 no ont eu Pa > S 1 23, pèse À LES espèces qui ont montré des cellules épidermiques plus | | que qe M sont : ; Rapport D > 1,25. | du aculeatns.… dinde 23 D ue Polygonum aviculare. ...... dé x . LS < | OT UT eee 125 13 : P. Hydropiper... RES CN PAP ° 14 , | SRE bte. 1,5 ; 4 Beta maritima.......... Péeste 1,5 rs Laonée RE ee 3 s | Thesium humifusum.… |! obus " # | Mercurialis annua. RUES rs | _. Cakile mari nr a :: + Le Pilot tenu" 222 in js | us officinalis M Vraie, 1,4 1,0 + Unbiieus pendulinus.… RE . ce SR ie Vert 1,8 » sd Et CC See ve à sn 6 4% + + 6 se ritima . Lonicera Periclymenum Po rs mise 1,0 4,4 Endie CDS ir ais, 2,0 » Les espèces pour res les variations n'ont pas atteint 1,25 sont : Sstonsaiqe ee Anthyllis vuineraria. Aspidium Filix- Lotus corniculatus. : Polypodium élire Lychnis _ ioica. Osmunda regalis. Arenaria peploides. Pteris aquilina. Stellaria holostea. Asplenium Trichomanes. Crithmum maritimum. Blechnum Spicant. Apium graveolens. Parietaria officinalis. Conium maculatu Salicornia herbacea. Hydrocotyle ralgaris. anunculus sceleratus. Glaux maritima. Fr Ranunculus Ficaria. Samolus Valerandi, Hypericum perforatum. Armeria maritima. Euphorbia Peplis. Ligustrum vulgare. Euphorbia exigua. : Plantago Coronopus. Glaucium luteum. Tussilago Farfara. Trifolium arvense. Les espèces dont les cellules épidermiques ont été plus grandes chez VT sont : Rapport de > 1,9%. D Ep. supérieur. Ep. inférieur, Nasturtium officinale............... “ ; Medicago lu TE 1,5 4,7 rs disons mie ET mises 1,3 1,5 x gr Helix..…. ; és a 1,4 Eu Scrophularia te ie 10 Aster Tripolium.................... abs y 55° Dails péronnis:. is imeusiviie | Pt) 1,8 _ de 4 à 5 fois plus grande; le Beta vulgaris a des cellules épider- _ miques 3 à 4 fois plus grandes quand le rapport des épaisseurs à _ cellules épidermiques 4 à 5 fois plus grandes en surface (ceci . épidermiques. … papilles de l’Arripler in développées chez VM que chez VT. Deux fois seulement j'ai pu _ plus épaisse, chez : “et, le plus souvent, il était très voisin de 1. Ces variations peuvent atteindr te cp ef ÉRALE DE BOTANIQUE. REVUE GÉN Ce qui ressort des observations précédentes, c'est que plus | de la moitié des espèces restent indifférentes; les différences ne » sont très accentuées que dans cinq ou six espèces. 1 De plus, quand il y a des différences, elles ne suivent pas. régulièrement la variation d'épaisseur de la feuille. En effet, le } Cakile maritima, par exemple, montre des cellules épidermi- » ques 2 fois plus grandes en surface quand l’épaisseur totale est de la feuille est ee c'est-à-dire de 8 à 3. Le Silence maritima ; présente bien des feuilles 4 fois plus épaisses chez VM avec des è ne soutient pas encore la proportionnalité) ; mais l'Aster Tripo= \ lium, avec une épaisseur de feuille 3 fois plus grande, n'a“ plus que des cellules épidermiques une fois et demie plus pe-. tites. nt en 1 En somme, les cellules épidermiques ne peuvent rien donner de précis sur leurs rapports avec le voisinage de la mer. | Les stomates présentent les mêmes résultats que les cellules ! Les poils ne m'ont rien donné. J'en excepte cependant les. Dortulacoides, qui se montrent bien plus s La paroi externe des cellules épidermiques. — Je n'ai cons- laté sur cette paroi que des différences extrêmement faibles. 1 Pa avoir pour VM une paroi deux fois le Silene maritima et le Cakile maritima. rapport des épaisseurs a été plus petit que 2, Partout ailleurs le un plus grand nombre d'assises ; | € toutle mésophylle ou une partie | ee Le NA RL sde UE A Le el - Fe HT INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. du mésophylle, et en particulier une forme spéciale de tissu, comme nous allons le voir pour les palissades. Sur les 54 espèces ayant accusé une plus grande épaisseur dans la feuille de VM, 11 ont montré un égal développement de tous les éléments; ce sont : Aspidium Filix-mas. Hydrocotyle vulgaris. Glaux maritima. Senecio vulgaris. T espèces ont indiqué le développement des palissades en volume et en DR sans augmentation d'assises ; ce sont : _ Parietaria officinalis. Mercurialis annua. _5 espèces ont plusspécialement accusé une augmentation dans Diplotaxis tenuifolia. Conium maculatum. Glechoma hederacea. le nombre des assises palissadiques; ce sont : né Hydropiper. Ranunculus sceleratus. Lychnis dioica. : 31 espèces ont biésonté Alsine media. Apium graveolens. une augmentation de volume et de longueur des palissades en même temps que les assises palissa- diques ont été plus nombreuses; ce sont : Polygonum aviculare. Beta maritima. Beta vulgaris. Atriplex portulacoides. . Atriplex hastata.. Thesium humifusum. Cakile maritima. Nasturtium officinale, Glaucium luteum. Trifolium arvense. ‘ (1) Voir planche 7 , fig. 3 et 4. Anthyllis vulneraria. Samolus Valerandi. Armeria maritima. : ht te ( . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Solanum Dulcamara. }, Bellis perennis. rcium barbarum. Chrysanthemum maritimum. Ligustrum vulgare. Inula crithmoides. Scrophularia aquatica. Tussilago Farfara. Plantago maritima. Aster Tripolium. Plantago Coronopus. (ps Da & B a \ Si j'ajoute que 8 espèces ayant un mésophylle centrique au. bord de la mer, le perdent pour devenir bifacial vers l'intérieur" par disparition des palissades inférieures, j'aurai suffisamment, prouvé que l'épaisseur de la feuille de VM est due au grand. développement des palissades, Ces 8 espèces sont : * 30 Thesium humifusum (1). Arenaria peploides, 4 Glaucium luteum. Lycium barbarum. 7 Anthyllis vulneraria. Aster Tripolium. À Enfin remarquons que toutes les plantes du littoral que jai - étudiées possèdent des palissades, que, chez la plupart, ces palis- _ Sades sont extrêmement développées, et que presque toutes ces espèces ont leur mésophylle centrique. 1 Evidemment je laisse les Graminées de côté. il résulte clairement du rapprochement de ces faits que le _Yoisinage du bord de la mer, en même temps qu'il détermine l'épaississement de la feuille, | exagéré du tissu palissadique. Les lacunes et méats intercellulaires. est plus développé, | Beta maritima. Silene maritima. à Y provoque le développement | ; CV vu ci sai : — Si le tissu palissadique AN dont | le mésophylle dans son ensemble présentera me Fa plus réduites, puisque ces palissades sont dis es | “es “SO NOU pas à supprimer complètement les méats | nai ‘ es, Mais au moins à les diminuer de beaucoup. * qué tes ris ee considération, j'ai pu constater directement À ftalede ne re la feuille est moins lacuneuse que vers nale ie ES £e qui a rapport au Scolopendrium offici- , YCtuM barbarum, et au T ussilago Farfara. C'est en core = (1) Voir planche T, fig. 1 et 2. MA SÉRIE NES 8 RARES ei INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. 65 ce que j'ai pu observer directement dans les feuilles des espèces suivantes : Scolopendrium officinale. Asplenium marinum. lechnum ‘Spicans. Triglochin pa cons Atriplex does” Glaucium luteu Anthyllis vulneraria, Lotus corniculatus. Samolus Valerandi. Lycium barbarum. Scrophularia aquatica. Tussilago Farfara, ete. Aster trifolium. (Re œ 54 . ss na à £ à (À suivre.) Lu £ ” £ Ie F / 15 Les FES 9e = s è és FN AU dm ER LAPS GE se Aie { a 34 +4 f de LEA À ‘ ( Fees ñ h e È Fr Eu 1 LES 4 LS k à # r € À AD a ge AR 4 À È rentes 1% #7 ; . + PES ei à , # #2 he SATA } pont LL File . à Vs : | AT ur à F # RECHERCHES SUR LA NIRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRE Par M. Léon FLOT (Suite), Il. — Arbres à liège cortical sous-hypodermique. Nous avons vu plus haut que dans le Cytise, le Aobinia e Kælreuteria, le liège se produit en V dans une assise de ce lules séparée de l’épiderme par 2-3 couches d'écorce. situation du liège, je l'appellerai, pour abréger, sous-hypc mique. Examinons ce qui se passe dans la tigelle de ces arbre WU A7 ie | ro Robinia. — 1 est ou yodermique comme en V, mai région externe meurt bientôt et est exfoliée, il n'en reste des lambeaux. Cytise. — Dans la tigelle apparaît de bonne heure un cortical qui exfolie 4-5 assises d’écorce. Kælreuteria. — En V, il ya 6- 8 assises de liège, quelqu avec 2 couches d’écorce secondai ire. En T, le liège est profo | € STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 67 de plus en plus vers le bas où il naît dans l'endoderme: le reste de l’écorce tombe; il se forme 10-12 assises d'écorce secondaire dans la partie inférieure de la tigelle (fig. 18). IT. — Arbres à liège profond. V. — Le liège peut naître dans le cylindre central, soit dans l'assise sous-cndodermique (Aibes), soit dans une assise péricy- clique plus profonde. D'ordinaire, le péricycle se différencie, pour la plus grande partie, en sclérenchyme, et le stéréome ainsi formé se dispose soit en ares seléreux au dos des faisceaux F 77 te - a La ÿi ie) Fig. — Cl us: re — À gauche, un rayon de la tige; à droite, la région er L, liber; B, bois; M, moelle; PE nl exfolié; su, liège scl.2, por som, se col, collenchy (Vigne, Clématite) (pl. 3, fig. 1), soit en une couche continue (Colutea, Lonicera, Berberis). A. — Les tiges de l'année sont quelquefois dépourvues de liège (Vigne (pl.3, fig. 1). Plus généralement, ce tissu présente la même disposition qu'en V. T.— Dans la tigelle, il y a des différences souvent impor- tantes. Vigne. — Le liège naît hs le péricytle exfoliant toute l’é- corce et le sclérenchyme. Par suite du développement considé- rable du péricycle, l'écorce primaire est crevassée, réduite en lambeaux qui disparaissent bientôt, de sorte qu'il semble, au premier abord, que le liège tigellaire est cortical. En suivant son développement dans toute Ja longueur de la tigelle et dans 68 __ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 1 son premier entre-nœud, on voit nettement que son lieu d'or gine est le périeycle (pl. 3, fig. 2). Clématite. — Le liège se forme tard; la zone de cellules qui se trouve entre les faisceaux primitifs de sclérenchyme se mors tifie après une sclérose plus ou moins intense et il se forme un assise de liège péricyclique au-dessous (fig. 19). Colutea arborescens. — En V, le liège exfolie une partie péricycle et les faisceaux scléreux primitifs; en À, il en est d même; mais en T, le liège n’est que cortical, apparaissant dà une assise moyenne de l'écorce. Lonicera. — Le liège est aussi cortical dans la tigelle dec arbuste (fig. 20). Berberis. — En V, le liège exfolie la zone scléreuse primiti : … 64 jus ii _ à = su Fig. nr vas aire U siprruee — À gauche; la tige; à droit a tigellaire ; E, écorce primaire; L, liber ; B, bois; M, moelle ; ép, épidert sel, sclérenchyme : “ ie liège: é.?, écorce sore v 8 lac, ins centrale, M de même en T, il passe au dos des fitediex Lbécieps et toute l'écorce et le FRERE sclérifié. IV. — Arbres ne ane pas de liège dans la première année. … Dans cette catégorie on trouve : sas Indigofera dosua, Lierre, Spartium junceum, Moux, Negundo, Eucalyptus, Cyprès. … Les plantes d’un an n’ont pas de liège. jap : Dans les tigelles on trouve, vers le bas, des dthilles subéréui deut le Houx et le Lierre: ajoutons les observations suivantes : Indigofera. -= La tigelle à un liège cortical profond, naiss STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 69 dans l’assise sus-endodermique et exfoliant l'écorce première qui est très peu développée. Spartium. — Les branches de l'année, servant à la fonction chlorophyllienne, n'ont pas de liège, mais dans la tigelle il y a un liège corticai déchiqueté, Acer Negundo. — Dans la région tigellaire on trouve un liège hypodermique, épais de cinq à six cellules. Eucalyptus. — En V, sous l'épiderme, on voit quelques assises d'écorce secondaire (pl. 5, fig. 5), mais aucune d'elles ne donne la réaction du liège; en A iln'y a pas de liège non plus; mais T À 7] À TÉ E, écorce; L, liber avec assises de fibres; B, bois (les pointes primaires en noir); su, liège; scl, sclérenchyme; c.s, canaux sécréteurs ; la, lacunes; v.1, pointes primaires ; /, parenchyme foliaire. possède un liège péricyclique ou cortical, avec une couche d’é- corce secondaire (pl. 5, fig. 6). Cyprès. — Dans la tige verticale on ne trouve pas de liège; entre le parenchyme des feuilles et l'écorce de la tige on ne trouve que des lacunes (/4, fig. 21). En A, on ne voit aucun liège, mais en T il y a un liège sous l'épiderme (fig. 21). ÉCORCE. Les différences existant entre les membres comparés portent surtout sur les tissus secondaires: aussi ne considérerai-je ici que l'écorce parvenue à l’état adulte, c’est-à-dire possédant tous les tissus qui proviennent de sa différenciation dans le cours de la première année. 70 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 1° Zone externe. — Chez tous les arbres il se produit d'assez bonne heure un changement de structure dans les cellules appartenant à [a portion externe de l'écorce. Un nombre plus ou moins grand d'assises cellulaires épaissit ses cloisons et devient pour la plante un tissu de soutien, tout en restant doué” d'une grande activité. L'épaisseur de cette zone externe peut varier de deux à huit assises. V. — Les cellules qui la composent sont épaissies, tantôt sur toutes les faces (Noyer), tantôt sur les faces tangentielles seules (Noisetier), tantôt seulement sur les points qui touchent les méats (Aïlante). Elles sont presque toujours plus petites que les autres cellules de l'écorce, Très rarement celte zone manque (Eucalyptus). L'épaississement est dû à un dépôt de collenchyme el la mem brane présente toujours les réactions de la cellulose. La com munication intercellulaire est assurée par des ponctuation ovales nombreuses, séparées les unes des autres par des band d'épaississement qui, lorsque la cellule est vue dans son entier donnent à la membrane l'aspect réticulé. Au milieu de cette zone, sont souvent disséminées des cellule scléreuses (Aïlante, Hètre, Olivier). À. — La zone externe existe aussi en A. Les cellules sont souvent moins “paies, mais en général. elles présentent } même disposition qu'en V. Les ponctuations sont seulemen différentes, souvent plus fines. L'épaisseur de Ja zone se rédui quelquefois à deux assises (Lierre, Olivier). T. — Dans la tigelle la zone externe ne se différencie pas, où du moins très tard et dans quelques arbres seulement ( Bouleat) La zone interne est seule représentée, 2° Zone interne. | V. — La zone interne de l'écorce se compose de parenchym à parois minces. Au point de vue qui nous occupe, je dis guerai simplement deux catégories de plantes. Dans les unes la zone interne est formée de cellules éra avec des méats assez grands, voire même avec des lacunes; cet STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 4 zone peut servir, dans toute son étendue, de lieu de réserve pour les substances amylacées (Marronnier, Ailante, Paulownia, Ca- talpa, Noisetier, etc.). Dans les autres arbres, les cellules sont de deux sortes : les unes petites, isodiamétriques, à contenu riche en protoplasma, amidon, huile, suivant les espèces ; les autres plus grandes, vides, cristallifères, ou à contenu très peu abondant. Les petites cellules sont disposées en chapelets autour des grandes (Chêne, Noyer, Xælreuteria). Dans le Noyer, les deux sortes de cellules forment, par leur arrangement, des compartiments dans l'écorce. A. — En A, la zone interne est aussi composée de paren- chyme mince, avec méats, lacunes, sauf un plus grand nombre de cloisons radiales. Quelquefois il y a aussi deux sortes de cel- lules (Noyer): les petites, à contenu abondant ; les grandes, con- tenant des cristaux. T. — Dans la tigelle, la zone interne décrite ci-dessus manque souvent par suite d’exfolialion. Lorsque le liège est hypodermique, la zone interne se fait remarquer par le grand nombre de ses cloisons radiales, pro- venant de la multiplication des cellules par dédoublement tan- gentiel, à cause de l'accroissement de diamètre de Ja tigelle. L’écorce tigellaire est alors entièrement composée de paren- chyme à parois minces ; elle est assez souvent divisée par plu- sieurs rangées de cellules mortifiées, écrasées (Frène, Aiïlante, Sureau). Lorsque le liège est cortical ou péricyclique, elle peut se re- former de deux façons : {1° Par prolifération des cellules restantes ; les cellules sont groupées irrégulièrement, ou régulièrement en bandes concen- triques avec nombreuses cloisons radiales (Châtaignier, Chêne, Figuier, Sureau). 2° Par production d’écorce secondaire, dont les cellules se disposent en files radiales (Xæ/reuteria, Orme, Peuplier, Hètre). La couche d’écorce secondaire est généralement peu épaisse (2 à 3 assises), cependant dans le Xælreuteria on peut compter 10 à 15 files radiales de cellules. 72 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Un des caractères particuliers à l'écorce tigellaire consisié dans l'intensité de son développement, qui est souvent consid rable, et dans l'accumulation des réserves (amidon, huile) qui s'y déposent à la fin de la période végétative. 3° Endoderme. — Ajoutons quelques mots au sujet de l'assise la plus interne de l'écorce, c’est-à-dire de l'endoderme. L'endoderme est toujours peu distinct et son contenu amylacé abondant n'est même pas un caractère suffisant pour le faire reconnaître. Dans les arbres de la famille des Rosacées la dis- linction est cependant assez facile. Il semblerait que dans la tigelle on püt facilement le recon- naître, mais il ne faut pas oublier que le liège y est très souvent endodermique ou péricyclique ; que, par suite, l'endoderme se trouve rejeté à la périphérie avec l’écorce mortifiée et il est souvent très difficile de l'y distinguer. Dans la tigelle de certaines Rosacées (Prunier) il forme à l'extérieur du liège une couche continue de grandes cellules. Enfin, dans l'Eucalyptus, l'Olivier, le Châtaignier, l'endoderme est assez net (pl. 4, fig. 4), ainsique dans les branches de Spartiun junceum. Résumé des caractères de l'écorce. On peut résumer ainsi ce qui vient d’° Quand l'écorce est intacte, son épaisseur est généralement plus grande dans la ligelle que dans la branche ou dans la région caulinaire de la plante d'un an. Mais, au bout de peu de lemps, une couche de liège, séparant une ou plusieurs couches de cellules, en diminue l'épaisseur et peut même la rejeter tout entière. On aperçoit alors au dessous de la couche subéreuse; devenue externe par la mort et la chute des cellules périphéri- ques, le sclérenchyme et le parenchyme péricyclique. Ce dernier lissu joue alors le rôle du parenchyme cortica]. ‘écorce de la région caulinaire de la plante d’un an est sem- blable Par Sa structure à celle d'une branche verticale d'arbre 8e : on y distingue une zone externe à parois épaisses et une être dit de l'écorce. STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 13 zone interne à parois minces. Dans la région tigellaire, tout - le parenchyme est à parois minces. Un liège plus ou moins profond, sans lenticelles lorsqu'il est extérieur, apparaît de très bonne heure dans la région ügellaire des plantes d’un an, et mortifie soit l’épiderme, soit une couche d'écorce plus ou moins épaisse, soit même l'écorce tout entière. PÉRICYCLE. Une grande partie du péricyele se différencie dans la majorité des arbres en une zone scléreuse continue ou fragmentée. I. Parmi les arbres à zone scléreuse continue on peut citer : _ Olivier, Houx, Frène, Pommier, Prunier, Ailante, Noyer, Marronnier, Châtaignier, Bouleau, Noisetier, Hètre, Peuplier. Cette zone n’est pas continue dans le principe; il se forme d’abord, au dos de chaque faisceau, un arc en forme de crois- sant ou de portion de couronne, constitué par du péricycle épaissi; ensuite, à des époques variables selon les plantes (de bonne heure dans les branches de dessous), cet are devient sclé- reux. Puis, vers la fin de la période de végétation, vers le mois de septembre généralement pour V, les arcs scléreux primitifs, dont les pointes, par suite du développement du cylindre cen- tral, se sont parfois redressées, forment une couche épaisse de quatre ou huit cellules, interrompue en face des rayons prinéi- paux par des portions parenchymateuses. C’est alors que s'opère dans ces cellules péricycliques intercalaires une différenciation qui les transforme en cellules scléreuses de dimensions souvent très grandes, à parois très épaisses, ayant une forme elliptique, avec canalicules nombreux. Ces cellules sont toujours faciles à reconnaître, car elles ont, au minimum, trois fois le diamètre des fibres voisines, et ont leurs parois stratifiées d’une manière très apparente. Le cylindre central se trouve alors soutenu par un anneau scléreux continu. Il. D'autres arbres ont leur clérénctigineà groupé par paquets de fibres situés au dos des faisceaux; tels sont : # A RON TU à 4 file do Vi EE PAU RSR CE Va Li LEE hi LEURS D UC DTAT IT PAIE: 4 74. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Vigne, Lüerre, Épine-vinette, Paulownia, CUlématite, Vigne- vierge. On sait que dans la Vigne, la Clématite, les ares scléreux pri- mitifs sont exfoliés par une couche de liège péricyclique et rem- placés par de nouveaux arcs de fibres scléreuses, situées au dos du liber el partageant mème le compartiment libérien d’une façon régulière (Vigne), ou irrégulière (Clématite, Épine-vinette, par des bandes tangentielles de fibres. Dans le Chèvrefeuille le sclérenchyme primitif est aussi exfolié. Quelquefois les fibres ou cellules scléreuses manquent COM- plètement dans la branche de l’année (V); il en est ainsi dans le Groseillier, où le liège apparaît de bonne heure dans le pé- ricycle. Cependant, à la fin de l'été, on peut distinguer, dans la couche de cellules produite par le jeu de l'assise méris- témalique subéro-corticale, des cellules à parois plus épaisses, cellulosiques, qui peuvent jouer le rôle de tissu de soutien. Ces cellules existent avec les mêmes caractères en A et en T; mais ici il n’y en à que deux rangs et elles sont moins épaissies. Les faisceaux de liber interne de l'Eucalyptus sont pourvus de sclérenchyme formant une bande continue. À: — Dansla plante d'un an, le sclérenchyine se développe de ] à ÿ “ , “ + ! » , à même façon qu’en V, à cette différence près que les phéno- mènes y présentent moins d’i arc dorsal ou en zone, Son épaisseur est moindre. Les cellules scléreuses ce interfasciculaires peuvent exister (Châtaignier), mais, P'us souvent, elles ne se différencient pas (Marronnier, Bou- leau su etc.). Dans le Lierre, V à des paquets de sclérenchyme, À n'en à pas trace. T. — Dans la üigelle, les une réduction remarquable. Au dos dans la plupart des cas, des fi bre, de une à cin Prunier, Olivier (fig. 22), breuses : Bouleau, Noyer, bres scléreuses en très petit nom- Aïlante, avec fibres très peu nom- + productions scléreuses éprouvent . des faisceaux on trouve, (Paulownia, Catalpa, Eucalyptus (fig. 6, PL: 5} : 4 ntensité. Si le tissu scléreux est en - Châtaignier (fig. 4, PL 4), avec fibres M Re nn dr": STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 75 plus nombreuses). Le sclérenchyme peut même manquer com- plètement, et cela peut arriver de deux façons : 1° Il ne se développe pas (Lierre, Groseillier, Frêne, Houx); dans ce cas, le péricycle est souvent abondant (Lierre, Gro- seillier, Houx). 2° Il se forme de bonne heure une zone de liège dans l'assise péricyclique moyenne, et le sclérenchyme est exfolié; on n’en trouve plus trace sur la tigelle adulte (Vigne, Vigne-vierge). Si parfois ce sclérenchyme existe, il est très peu abondant. C’est ainsi que dans la figure 2, planche 3, on peut voir une fibre unique au dos de chaque faisceau vasculaire. IT. Au point de vue histologique, il est bon de faire remar- V4 LL? ju ea — Oliv — À gauche, la tige; à droite, la région RE E, écorce ; bé: B, bé M, moelle; : ép, épiderme ; su, liège; scl, sclérenchyme quer que si les fibres existent en T, elles sont rarement de même nature que celles de la tige ; elles présentent souvent la réaction de la cellulose. Dans la tige mème il peut exister deux sortes de selérenchyme à longs éléments. Dans le Prunier, par exemple, il se forme d’abord des fibres épaisses à section transversale circulaire, peu nombreuses; c’est ce qu'on peut appeler le sclérenchyme pri- mitif. Gelles qui viennent s’y ajouter, par suite du développement, sont moins épaisses avec la section polygonale. Dans la tigelle les premières seules existent. IV. Enfin le péricycle peut jouer un rôle très important dans certaines tigelles, telles que celle de la Vigne et de la Vigne- vierge, où il remplace physiologiquement l'écorce exfoliée. Ici une couche de liège apparaît de très bonne heure dans lassise 76 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. : péricyclique externe et mortifie toute l'écorce. Alors les celluless péricycliques restantes prolifèrent abondamment et forment en: Pr . . ® s e Lo He SU » h définitive une couche qui n'a pas moins de 20-25 assises de | r 4 à Fig. 23. — Vigne-vierge. — ‘A gauche, la tige; à droite, la rég on tigellaire. ‘Th E, écorce; L, liber; B, bois; M, moelle; P, péricycle; ép, épiderme ; su, liège» 3.€, zone interne de l'écorce; z.i, zone externe; sel, sclérenchyme ; », parenchyme produit par le méristème interne. 4! cellules, toujours gorgées d'amidon. Cette grande abondance dum parenchyme forme la caractérislique des tigelles de ces plantes, car dans la tige, le péricycle et l'écorce réunis présentent à peine 5-8 cellules d'épaisseur (fig. 23 et 2, PL. 3). LIBER. La structure du liber est tellement connue dans les arbres éludiés ici que je me bornerai | peut présenter en Acten T. En Ailest moins développé, x “ . LE Le à Citer les particularités qu'il Al quoique ayant toujours la mème composition générale. Très souvent on n'y trouve aucune trace dé liber primaire écrasé. La forme des compartiments peut aussi être quelque peu différente, mais il n'y à là rien de bien impot= tant. fl ET le liber est peu développé et les compartiments ne som 'eprésentés d’une manière bien nelle que dans quelques arbres Les tubes y sont rares, par petits i chyme, quelquefois sous forme de cellules recloisonnées (Ace Pseudo-P latanus), où bien encore diffluent au milieu du péri- cycle très développé (Vi hé! Vigne-v: : Le liber peut p ë gne-vierge) (fig. 2, PI. 3). qui traversent ta roduire normalement des couches de fibres ngenliellement Jes compartiments (Chène STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 71 Vigne, Clématite, Noyer, Épine-vinette); en À ces couches de fibres se montrent quelquefois dans les points de plus fort ac- croissement radial, mais elles sont moins développées qu'en V. Dans Ia Vigne la plante d’un an n’en à pas (fig. 1, PI. 3). La tigelle ne présente jamais ces zones de fibres. Dans l'Épine-vinette la tigelle n’est surmontée que du bour- geon terminal et les deux faisceaux libériens sont alternes avec les deux faisceaux ligneux. L'Eucalyptus possède un liber interne qu'on trouve bien dé- veloppé en V et en A (fig. 5, PI. 5). Ce liber est produit par le jeu d'un méristème interne dont le point de départ (en A), en direc- tion longitudinale, paraît être le deuxième ou le troisième entre- nœud, car à cette hauteur la différenciation en est achevée, tandis que plus haut et-plus bas on trouve des traces du méris- tème. Mais dans la tigelle on ne trouve pas de liber interne ; la moelle y est du reste fort réduite (fig. 6, PL. 5). Cette absence de liber interne n’est pas générale, car dans lAmomon {Sison Amomon) la tigelle présente en dedans du cercle ligneux des îlots libériens bien caractérisés. Le liber présente dans la tigelle de quelques arbres une dis- position remarquable. Si l’on fait une coupe transversale d’une tigelle de Figuier, on voit les faisceaux libériens former des triangles, allongés radialement, qui occupent une grande partie (la moitié) de la zone extra-ligneuse et sont bien distincts du parenchyme environnant (fig. 2). Chaque triangle est constitué jusque vers la moitié de sa hauteur par du parenchyme et des” tubes criblés. L'active division trirectangulaire des cellules entre les fais- ceaux est remarquable: on peut voir aussi dans l'écorce quel- ques fibres scléreuses éparses. (A suivre.) par la __— # dde pluriloculaires; le M. ocellata (Gg. 24 REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES PUBLIÉS EN 1838, ET POUR UNE PARTIE EN 1889 (/in). II. — PHÉOPHYCÉES (suife). M. Rescu considère la elassilcation actuelle des Sporochnoïidées comme À ro Hp à fait étéetris (1). Fe °1 moment, et à l'occasion de la décou« e Desmarestia 7 _ la 2e pe (8 2 ridoides el D. Will), il propose un g : nues en quatre sections, d’après la forme et la structure des rameaux de pre nier ordre ; la première comprend les D. liguluta et herbacea ; les D. aculea s Rossi, SAP appartiennent à la seconde; le D. Wiülli est le type de: troisième; la quatrième comprend les D. viridis, chordalis et peut-être le . media de Greville. Le nouveau genre Microcoryne décrit par M. Srrômrezr (2) appartient à famille des Chordariées, il se place à côté des Eudesme dont il se distingue. par ses filaments périphériques différenciés par rapport à un axe central € esl une Algue de 2-5 millimèl de haul; ses sporanges pluriloct laires ont 50 à 60 y de long, ‘sur 5-10 y de large. L'auteur décrit mème temps quelques aüt plantes nouvelles : Stragular pusilla, Phycocelis fæcunda, ele» pèce n'est pas rare à Biarritz}, M. Bonxer n'y a observé que sporañges uniloculaires ; les 200$ pores y atteignent des dimension qu'on n'a observées jusqu'ici €l Fig. 2. — Microcoryne ocellata. aucune Phéophycée; elles selle otvdat ge avoir, en effet, jusqu'à 35! ce on Er ie germer sans copulation préalable. + P ri PM, son mode de Végétalion, la dimension de ses 209 es espèces ordinaires du genre Pylaiella, telles q M. Bornet établisse un sous-genre Bachelot l de long: Je P, littoralis, Pour que 1 Me 1888, n ota sin, IL, de de à P. 381-384, a 1 pl (3) Revue génér, de Botanique, 1, 1888, p. PAL 1 pl. REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES. 19 es - comprend pour le moment les P. fulveseens, P. nana Kjellmann et une troisième espèce décrite par Crouan sous le nom d'Ectocarpus Hooperi M.R.G. Fracoso (1 Ydéerit également une nou- velle espèce d’Ectocarpus (E. Lagunæ) des envi- rons de Cadix. M. Bonner (2) décrit une nouvelle espèce de aminaire découverte à Minorque par M. Ro- driguez (fig. 25); son stipe pourvu d’un cercle de canaux gommeux la place dans le groupe dont M. Külzing à fait le genre Hafyggia; elle s'y range à côté des L. japonica el Suinclairi, qui ont, comme elle, un thalle rampant, prolifère. Des cinq espèces de Laminariées qui ont été si- gnalées dans la Méditerranée, le L. Rodriguezii est la seule qui soit spéciale à cette mer, la seule aussi dont l’indigénat ne soit pas contestable, et de fixité; les trois autres (Succorhiza bulbosa, Phyllaria purpurascens, Laminaria saccharina) se - rencontrent d’une manière incoustante, dans le voisinage et à l'intérieur des ports. C’est un fait remarquable que, par son mode de végétation, le Laminaria Rodriguezii s'éloigne de toutes nos espèces atlantiques et ressemble à des espèces qui toutes habitent l'océan Pacifique. IV. — cHLOROPUYCÉES. Il n’est pas facile de grouper méthodiquement les familles dont l’ensembie forme le groupe des Cuzororaycées; M. pe Tont, en annonçant la pu- blication qu’il vient de faire de la première partie du Syllige Algarum, publie la manière dont il entend disposer ces familles (3); il les groupe en quatre ordres : les Confervoidées, subdivisées en Oogames ((Edogoniées, etc.) et Isogames; les Siphonées, les Protococcoïdées et les Desmidioïi- dées. M. HansGirG (4) cherche à grouper les genres de Confervoidées ; une première subdivision com- prend _— de _ pere rs chules sont tre À 5 “he de la sr Espan. de Hist. Nat., XVI, p. 441-442. (2) B a Soc. botan. de France, XXXW, P. 361-366, av. 1 pl. 453. (3) rt , 1888, p AVES 4) Hedwigia, 1889, p. 1°. 17. a — Fig, 25. — nur Rodri- ge D }; dans une deuxième sont réunies MN te 50. - . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les plantes dont les “cellules végétalives sont ordinairement uninucléées à l'état jeune, qui sont habituellement bi-mullinucléées à l'état adulte (Cons fervacées); le troisième groupe comprend toutes les Confervoidées uninu cléées à l'état adulte, quels que soient les caractères fournis par les organes. reproducteurs; ceux-ci ne servent qu'à caractériser les familles. M. de Toni (1) croit que l’ancien genre Chionyphe créé par Thienemantii ne représente qu’un protonéma de mousse; cependant M. de Toni n'a pas VI d’échantillon de la plante de Thienemann ; le même auteur !2) établit l'ide ; tité du genre Pilinia créé par Külzing en 1843 avec l'Acroblaste élabli f M. Reinsch en 1879 pour des plantes du groupe des Confervoidées, M.. k WiLoeman (3) annonce que le genre Bulbotrichia doit disparaitre de nomenclature algologique ; le B. orokoensis Wolle est un Lichen voisin 4 u Spot Calycium chlorinum. M. Crauer a étudié quelques-uns des types les plus remarquables. Siphonées verticillées sur la structure desquels il nous révèle d'intéressar détails (4). On ne sait presque rien sur les moyens de reproduction de @ plantes, si ce n’est pour l'Acetubularia et le Dasycladus. HN ne parait doivent être divisées en deux sous-familles : 4° Acétabulariées (Polyphysa, Acetabularia) ; = : 2, Dasycladées (Dasycladus, Neomeris, Cymopolia). . Le Botrydium appartient à un groupe différent; cependant, ce n'est À Parmi les Siphonocladiacées, telles que les comprend M. Schmitz, qu'il > da ne M ” Cramer en fait un groupe monotype voisin me Le genre Avrainvillea créé en 1842 par Decaisne ne parait pas avoir # dr. co lout d'abord comme il le méritait, si l'on en juge par les noms mule AI ples qu ont reçus les plantes de ce genre; la même année, en effet, Chaus in Va donnait à la même plante le nom dé Fradelia fuliginosa ; Zanardini, . Harvey el M. Külzing ont successivement donné les noms génériques ES \ ; a V, 1889, p. [1 A 4 Dr LE ks de Belg. XXVII, 1898. D ennroce bweiz, Naturf. Ges. in Zürich., XXX, 50 pages in, av. pan . D ce REVUE DES TRAVAUX SUR LE3 ALGUES. 8t peul-être le Chlorodesmis major Zanardini rentre-t-il dans le même genre. Le genre Struvea ful élabli en 14845 par Sonder pour une espèce qu'il nomma S. plumosa. Harvey y ajouta le S. macrophylla ; M. Külzing en ajouta deux encore ; mais l’une d'elles est l’Apjohnia læte-vireus Harvey ; depuis, quelques formes nouvelles ont été recueillies en différents points des mers chaudes et nommées, si bien que nous devons considérer comme très incomplets les renseignements que M. Agardh donnait sur les Shruvea ans sa récente monographie des Siphonées. On ne connait jusqu'ici d’or- ganes reproducteurs chez aucune des espèces de ce genre remar- osilion systématique incertaine parmi les Siphonées; il est voisin, pourrait être considéré d'autre part comme formant un terme de ass sage aux Cludophora et aux Spon gocladia. Les noms de Phyllodictyon, Pterodiclyon, Cormodictyon devien- nent synonymes de Stru ” le genre comprend six espèces plumosa Sonder, S. Mérghy lle Harvey, S. ramosa Dickie, S. pul- cherrima, S. tenuis Külzing (fig. 26), S. delicatulu Kützing; toutes sont tropicales. Le Boodlea, nouveau genre établi pe MM. Muunay et pe Toni (?), est Fig. 26. — Struvea tenuis : a, thalle ne ipbonée inârine voisine-dés b, fragment de la fronde plus grossi M Rob et des Sfruvea ; le thalle en est spongieux, formé de filameuts confervoïdes régulièrement articulés, à rameaux dirigés dans toutes les PRE de y “espace, 0e vis la y 20 des pm ces rameaux sont d’ le sont ceux des Struvea:; le B. coacta provient des mers du Japon; il a été tel vethii décrit par Dickie sous le nom de Cludophora coacta. _ Zanaroini a donné le nom de Spongodendron à deux plantes qu'il a nom- mées S. crassum et S. dichotomum; l'étude des échantillons originaux a prouvé à MM. Murray et Boodle (3) que le Spongodendron fait double emploi avec le genre Spongocladia Areschoug, qu’il faut adopter pour se conformer à la loi de priorité. C'est parmi les Cladophorées et probablement tout près des en que ce genre a sa place ; c'est à de simples apparences qu'il (1) Annals of Botany, IT, n° VIF, ss 265-282, av. 1 pl., 1888, (2) lue. UN, p. 14-17, 188 (3) Annals of Botan ny, 1, n° 6, p. RE 1888, et III, 1889. Rev. gén. de Botanique. — II, 6 82 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. doit d’avoir été confondu avec les Siphonées. On connaît actuellement tro espèces de Spongocladia, le S. vaucheriæformis Areschoug ( Spongodendrons rassum Zanardini), S. dichotoma (Spongodendron Zanardini) el S. neocaledonieun Grunow; toutes appartiennent aux mers tropicales. F otrydiopsis arhiza Borzi (1) est une Algue aquatique formée de cellules libres parfaitement sphériques, à noyau unique, à chronstosh ; pariétaux. La reproduction se fait par zoospores asexuées, par isogamètes : | et par une division des cellules végétalives en corps immobiles mis ulté rieurement en liberté par la dissolution de la membrane, Ce nouveau genre _se place entre le Botrydium et l'ancien genre Hormotheca Borzi, qui devi | le Bumilleria Borzi. A celte occasion, M. Bonzr résume Ja classification des Chlorophycées qu Mischococcus Nägeli, Sciadium Braun); 2° Confervacées (Conferva, Dictyo Borzi) ; 3° Botrydiacées (Bumilleria, Botrydiopsis, Botrydium). Après avoir résumé l'histoire du Sphæroplea et confirmé la plupart des faits établis par M. Cohn et revus récemment par M. Heinricher, M. R Fi 4 NC alt Fr g. — Sphæro bc, cloisons cellu lo: roplea. épaisses et excroissances des parois; en a on voit en tes quelques noyaux WENHOFF (2) Nr en détail ut ; samment élucidé + ARE Phénomènes qui n’ont pas été si membrane oi de l'œuf À fécondé es fortement cutinisée et ssis se; la membrane lisse interne est formée d uvent conserver leurs faculiés germinatiM ce u moment où la [ll contenu se vie se manifeste en € un en dé H orme les zoospores ; elles produisent en ge trio Hé 5 allénué à ses deux extrémités en un long fagel cloison; ns dr beaucoup avant qu'il y apparaisse une $ °ns se produisent d'ailleurs à des époques {rès variables, a me one du ri + eq vx tr 1,p 60-18, 1889. REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES. 83 vant l’âge de la plante et l’activité dela végétation: elles sont épaisses, irrégu- lièrement plissées et marquées de couches parallèles; elles sont closes dès le début, ou bien commencent par un bourrelet annulaire qui s’accroit peu à peu et s'oblitère finalement. Il se produit, en outre, en des points quelcon- ques des parois, des excroissances cellulosiques qui remplissent parfois la cavité cellulaire sur une certaine longueur (fig. 27) ; ces excroissances n'ayant pas été signalées par M. Cohn, M. Heinricher a pensé que la forme étudiée par lui est une variété adaptationnelle du Sp. annulina, à laquelle il a donné le nom de crassisepta ; M. Rauwenhoff n’est pas éloigné d'accepter cette ma- nière de voir. Les cellules adultes renferment une multitude de très petits noyaux, comme l'avait annoncé déjà M. Heinricher: les anthérozoïdes en possèdent chacun un; au contraire, plusieurs noyaux paraissent se fusionner en un seul pour devenir le centre d’un œuf. On connait peu le développement des Confervacées, parmi lesquelles M. LacerneIm range le genre binuclearia, Chætomorpha, Conferva, Hormiscia, Microspora, Rhizoclonium, Ulothrix, Urospora (1); il a étudié à ce point de vue les Microspora et les Conferva ; l'auteur pense que M. Wille et M. Kirchner ont eu tort de ne pas maintenir la distinction de ces deux genres établie par Thuret; les chromatophores des Conferva sont discoïdes et ne renfer- ment pas d'amidon; ceux des Microspora ont la forme de rubans et contien- nent de l’amidon ; les grandes zoospores des Microspora ont deux ou quatre cils, elles n’en ont qu’un chez les Conferva ; en germant les zoospores des Microspora passent à l’état de repos, tandis qu'elles se développent aussitôt en filament chez les Conferva. 11 est certain que les Microspora et Conferva sont des Algues complètement développées et non des stades de développe- ment, comme M. Borzi l’admet pour le C. bombycinu; cultivée sans inter- ruption depuis 4882, cetle espèce n'a subi aucune modification. MM. Wicpemax (2), De Toni {31 el Hanscine (4) se sont engagés dans une longue discussion au sujet des Trentepohlia et de quelques plantes voisines. .… C'est à tort, dit M. de Wildeman, qu'on a tiré un caractère spécifique de la présence de gamétanges (?) pédicellés chez certains Trentepohlin; ce caractère se retrouve plus ou moins accidentellement dans plusieurs espèces d'Europe connues depuis longtemps, et même dans la plus vulgaire de toutes, le T. aurea, dontle T. uncinata Gobi n'est qu’une forme: M. de Wildeman décrit à cette occasion trois Trentepohlia nouveaux du Chili et de Ceylan. M Toni identifie le Phyllactidium tropieum Môbius, épiphyte sur les feuilles d'Orchidées, avec son Hansgirgin flabelligera. Le rapprochement de ces deux plantes n’est pas justifié, suivant M. Hauior (5). Ces deux plantes sont voisines du Mycoidea puru-itica Cunningham, mais elles en diffèrent pourtant par quelques caractères faciles à constater; le Mycoidea possède (1) Berichte d. deutsche botan, Ges , V, p. 409-417. (2) Bull. Soc. Roy. de Botan. de Belgique, XXVI et XXVII. (3) Notarisia, If, p. 517 et 581; Bull. Soc. Roy. d: Botan. de Belgique, XXVYIT: Real. Acad. dei Lincei, 1838, p. 281; Bot. Centralblatr, 1849, n° 33. 4) Hedwigia, 1839, p. 12-17; Flora. Neue Reihe, XLVH, 1889, p. 56-59. (5) Journal de Botanique, III, p. 286, 1889. 84 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. des rhizoïdes qui le fixent au substratum et qu'on ne trouve ni dans le : Phyllactidium pi dans l'Hansgirgia. | ( de Toni pense d’ailleurs que l’Hansgirgia conslilue un lype parfaite ient distinet qui ne saurait être immédiatement rapproché d'aucun autre il ési le seul représentant de la famille dés Hansgirgiacées de Toni, inte médiaire aux Chroolépidées et aux Cladophorées. = L'auteur que nous venons de citer éloigne complètement cette plant des Phycopellis qui se reproduiraient par zoospores asexuées, tandis que l'Hansgirgia aurait des gamètes mobiles; cette discussion n'a pas jusqu'à présent jeté beaucoup de lumière sur la question. Tous les Entocladia connus jusque là étaient marins. M. Lagerheim à découvert l'E. gracilis sur ou dans les cellules du Claïlophora fracta croiss sant dans les eaux douces ; cette plante a des zoospores et des isogamètes: Dans un précédent travail, M. Hansgirg avait rangé les Entocludiu parmi les Chætophoracées; il en fait maintenant (1) des Trentopohliacées, tout ef admeltant qu'on pourrait en faire une famille intermédiaire comprenant en outre les Endoclonium, Chætonema et Bolbocoleon. Le Chætopeltis minor est une plante d’eau douce qui a le port des Cole chæte ; M. Mômius (2) n'y a observé que des isogamètes qui se forment aû nombre de quatre ou huit dans des cellules quelconques du thalle ; les samètes sont biciliés et munis d'un point oculiforme. M. Berthold a placé les Chælopeltis à côts des Phycopellis; c'est aussi l'avis de M. Môbius: pense que la place de ces deux genres est marquée près des Chætophoracées avec les Wycoidea et Phyllactidrum. Le Pringsheimia Reinke (3) a aussi le port des Coleochæte; il vit sur le thalle de diverses Kloridées eL Phéosporées de la Baltique; il se reproduit par de grosses z00 que les zo0spores, mais quatre fois plus petites. Le Prinysheimia est très voisin des Chætopeltis : mais le type de ce seule qu'ail observée M. Mübius, Pringsheimia qu’à celle de Chætopeltis. n sous-genre Chamæthamnion 1 millimètre de hauteur. antôt mince, tantôt très de nombreux chromatophor , uns entourent un pyrénoide. Le co vise, a membrane se dissout el met en liberté les. (1) Flora, 1888, no 14 ot 33 ; : 33 av, { pl. e pres Fe 1 b. Ges., VI, p. 242-248. av 1 pl., 1883 er si , . , . p. 46, note te, "tien Uslsee, etc, et Atlas deutscher Meeresalgen; VOS *, dont quelques- , À tenu de la vésicule se di F REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES. 85 produits de la division, qui deviennent autant de vésicules mouvelles. e genre Uronema Lagerheim (1) paraît être un des nombreux termes de passage entre les Chætophoracées Wittrock et les Ulotrichées Rabenhorst : VU. confervicolum a le port d'un Ulothrix; il se reproduit par de grandes z008pores, ordinairement isolées dans chaque cellule et par des aplanos- pores immobiles dont l’auteur n’a pu suivre le développement. M. Lagerheim rapproche de l'Uronema le Stigeoclonium simpliciusculum Reinsch, tout en les distinguant spécifiquement. e genre Hormidium a été créé par M. Külzing pour des Chlorophycées qu’il rangea plus tard parmi les Ulothrir, dont elles ont toutes s apparences. Les bolanistes s'accordent aujourd'hui à considérer les Hormidiu comme constituant une section du genre Ulothriæ ; elle comprend toutes les espèces aériennes de ce genre. M. Gay étudie trois de ces espèces, et trouve dans la structure cellulaire des caractères plus fixes que ceux que fournissent la forme du thalle, le mode de cloisonnement, la dimension des cellules et, en général, l'ensemble des caractères plus facilement accessibles à la vue (2). M. Gay donne des diagnoses nouvelles des Ulothrix radicans, parietina et crenulata de M. Kützing beaucoup plus précises que les dia- gnoses classiques de M. Kützing; il y joint quelques données synonymiques basées sur l'examen d'échantillons authentiques ; il ressort, en somme, de ce travail, que la structure cellulaire fournit les caractères les moins sujets à varier à travers les transformations morphologiques que peuvent subir les Algues au cours de leur développement. Il en ressort aussi que le inhorghini attribué aux genres Ulothrix et Prasiola doit être beaucoup réduit. Les thalles filamenteux qui se (ransfor- ment en Schizogonium ne représentent pas des Ulothrixæ, mais des Schizogo- nium dans l’une des phases de leur développement. Les Schizogoniur eux-mêmes ne se transforment pas en Prasiola ; ces deux genres sont bien autonomes; mais le Prasiola crispa établit entre eux un passage et met en évidence le lien de parenté qui les unit. Il n’y a pas davantage de relations entre le genre Pleurococcus et les genres Schizogonium et Prasiola. Le Dermatophyton radivans Peter vit sur la face dorsale de la carapace des Tortues d'eau douce (3); cette plante forme des plaques vertes orbicu- laires qui peuvent alteindre 1 centimètre de diamètre environ, épaisse de _plusieurs couches de cellules; celles qui sont en contact avec la carapace en pénètrent le tissu. Des fragments détachés de la plante peuvent pour- tant vivre librement dans l’eau et ps se reproduire par zoospores, comme dans leur état normal. Le Dermatophyton, nommé DEEE" Epiclemmydia lusitanica par M. Potter, parait être une Ulvac MM. L. Kceix (4) et Ovenron (5) ont, à quelques semaines PR nee publié chacun de leur côté un important travail sur la morphologie (1) Malpighia, IT, 1888, 7 p.; av (2) Bulletin Soc. bot. de France, EU p. 65-75, 188 (3) Journal of the Linnean Society bot., XXIV, p. 251-254, av. (4) De Jahrbücher, ee _ 133-210, av. 3 pl., et Fr an d, deutsch. bot. Ges., -53, av. 1 (5) Botan. oi AXE. p. a et suiv. avec 4 pl., 1889. l'acide sulfuri st entourée d’une couche Re er Par une matière gélifice. ‘est pas occupée par de l'eau, mais Mouvement des co : . À : autour d’un axe incliné lonies de Volwoz est un mouvement de rotation, sé REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. et la biologie des Volvex; tous deux ajoutent d’intéressants détails à ce que nous savions depuis la publication des recherches de MM. Cohn, Stein, ete. sur les mêmes organismes ; les résultats obtenus par ces deux observateurs concordant sur presque tous les points, il paraît préférable de résumer . simultanément ces deux mémoires. : On ne peut tirer aucun caractère de la dimension absolue des colonies de Volvoæ pour la spécification de ces plantes ; on ne peut distinguer les deux. À ë. ; { À $ : | à ive, Comme dans l'Hydrodictyon et les Sineuse propre à chaque cellule, 18. diffé 14 i * de el que. La cavité dté-mds érenciée colorable par lo , 0lvox ont done un ft s nn ris au plan dans lequel elles se meuvent; les * Postérieur ; c'est Principalement dans l'hémisphère RATER Ve ES IE A TE REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES. 87 postérieur que se forment les parthénogonidies et les œufs. (On a donné le nom de parthénogonidies aux corps reproducteurs asexués des Volvo, nom malheureux en ce qu’il semble indiquer un caractère sexué qui ne se serait pas manifeslé.) Les anthéridies se forment aux dépens de leurs cellules mères primitives par une division constamment perpendiculaire au même plan. Chaque anthéridie forme par suite un faisceau de 16 ou 32 an- thérozoïdes parallèles entre eux ; les anthérozoïdes ne s’isolent les uns des autres qu'après leur mise en liberté. On peut compter jusqu'à 1,000 ou 1,100 anthéridies dans les colonies exclusivement mâles; M. Klein admet une interprétation nouvelle au sujet de la valeur morphologique d'une cellule végélative; M. Klein y voit l'homologue d’une colonie fille; le mode de division, radial par rapport à un centre virtuel de figure, est le même que celui des cellules d'une jeune colonie; mais tandis que dans une colonie végétative, la surface générale devient une sphère, dans la colonie mâle elle prend seulement la forme d’un segment de sphère. Cette interprétation sim- plifie la notion morphologique des Volvo, car les œufs, les anthérozoïdes et les cellules végétatives ont alors la même valeur. Le faisceau d’anthérozoïdes devient une colonie mâle; chacune des cellules qui la constitue est une anthéridie renfermant un seul anthérozoïde; l’anthéridie ne es qu'un anthérozoïde comme l’oogone ne forme qu’un œuf. Les Volvox, n'étant pas formés de cellules primitivement libres et indépen- dantes, ne consliluent pas ce que Braun a nommé un Cœnobium; c'est une colonie dans laquelle s'établit entre les cellules une division du travail, comme il s’en établit entre les individus d'une ruche d'abeille; un petit nombre d'individus vivent du travail des autres et assument exclusivement toutes les fonctions reproductrices. M. Overton croit avoir reconnu que, chez les Volvox, les points oculi- formes ne se multiplient pas par division, mais qu'ils se forment de toutes pièces, contrairement à ce que M. Klebs a observé chez les Euglènes. La place du genre Volvox est indiquée au sommet de la série des Vol- vocinées ; il se relie étroitement aux Flagellés par les Chlamydomonas et les Chrysomonas ; il se ratlache aux Palmellacées, surtout par le Physocytium confervicola Borzi M. Overton donne la caractéristique des deux espèces de Volvox euro- péens ; il la tire des caractères anatomiques en même temps que des organes reproducteurs. Le Volvoxz minor de Stein doit prendre le nôm de V. aureus Ehrenberg, conformément à la règle de priorité. Le V. Carteri Slein semble occuper une place intermédiaire entre les V. globator el aureus M. Daxcearp voit dans les Chlamydomonadinées le point de départ commun des Pleurococcées, des Tétrasporées, des Hydrodictyées et des Characiées, comme les Chytridinées le sont pour les Ancylistées, Saprolé- gniées et Mucorinées (1). Les Chlamydomonadinées sont des organismes unicellulaires, nucléés, à membranes presque toujours nettement cellulosiques, mobiles, pourvus de (1) Annales des sciences naturelles, 7€ sér., Botanique, VI, p. 105, av. 2 pl., 1888; Journal me Botanique II 1838, p. 350 D pete RE perea ee ‘2 ‘2 sf « Fls 88 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. deux ou trois cils, à protoplasme vert (sauf dans le Polytoma), sans chromas tephores distincts; ces êtres produisent de l'amidon ; ils sont pourvus;des vacuoles contractiles. Ils ont une reproduction asexuée par zoospores: | pour les former, tout le protoplasme des cellules végétatives se divise, sui- « vant les espèces, en 2, #4, 8 ou 16 zoospores. La reproduction sexuée est connue dans quatre genres; peut-être est-elle plus générale qu'on ne l'a constaté jusqu'ici; dans la plupart des cas, on ne peut reconnaitre aucune différencialion entre les gamêtes ; ils sont munis de | deux ou quatre cils; ils s'unissent pour former un œuf qui plus tard se « divisera en quatre ou huit cellules (dans certains cas, au moins, ces cellules - donneraient naissance à des zoospores), el le cycle recommence, Chez le Chlamydomonas Pulvisculus, les gamètes sont différenciés. #1 Les Cblamydomonadinées comprennent actuellement les genres Chlorogüs nium Ehrenberg, Cercidium, Phacotus Perty, Chlamydomonas, Pithiseus, « Chlamydococcus Braun, Tetraselmis Stein, Coecomonas Stein, Chloranyium Stein et Polytella Ehrenb.; le Polytella uvella est le terme le plus dégradé des Volvocinées. Les Volvocinées se décomposent done en : 1° Volvocées, comprenant Volvor, Stephanosphæra, Eudorina, Pandorina et As (placé par Stein dans les Chlamydomonadinées) ; 2° Chlamydomo- È nadinées. : proprement dites semblent devoir être rapprochées des Desmidiées plutôt gellés, tantôt comme des végétaux; M. Dangeard (2), . sont des Thallophytes détachés des Flagellé ; »! \ sé se es par “à l'intermédiaire des Cryplomonadinées ; Ja différenciation dans le sens ières. , Divers indices portent M. Lacennerm à rattacher l'Hydrurus aux Fla- ‘ gellées (3); il y a des vacuoles dans ch au Moins, sont pulsaliles : Une revue des espèces connues la spécification est intermédiaires qu'on sence de poils ne lui sembl (1) Dangeara : Le i (2) “te de Deque 1° 1 ; He. tu en (4) Bull. de je gotscll bot. Ges., VI, 1988, 1 3 4 + Roy. de Bot. de Belgique, p, 1-89, av. 1 pl. très difficile dans ce genre à ent pas pouvoir fournir des aque cellule, et deux d'entre elles, « rencontre entre les formés? REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES. 89 caractères spécifiques, la membrane cellulaire est quelquefois teintée en. rose, comme celle de certains Pediastrum M. Askunasy (1) trouve dans le développement des Pediastrum de grandes analogies avec celui des Volvocinées; M. Pringsheim les a mises autrefois -en relief en comparant le Pandorina à l'Hydrodictyon. Le Pediastrum est, d'ailleurs, inséparable de l'Hydrodictyon. En dehors de la forme, il n'y a pas entre ces plantes de différence importante; dans l'H udeodétiren les zoospores (macrogonidies) s'unissent à l’intérieur de leurs cellules mères et y forment ane nouvelle colonie: elles sont mises en liberté dans le Pediastrum. Les excellents travaux de Braun, de Bary, de M. Prings- heim ont laissé quelques points obscurs dans l'histoire des Pediastrum. M. Askenasy à pu suivre l'évolution depuis la forme hivernale, le Polye- driuni des anciens botanistes, jusqu’à la formation de zygotes. Le Polyedriuin divise son contenu en (6-64 cellules qui s’échappent de la membrane, englobés dans une vésicule ; elles se disposent dans un même plan et s’accolent pour former une colonie (un cœænobium) de Pediastrum ; les macrogonidies (zoospores) se développent aux dépens des cellules de la colonie, comme l'a décrit Braun. Les microgonidies sont des Me pinniess elles s'unissent deux par deux pour former un zygote. Le Chlorothecium Pirottæ Borzi (2) est une FH me 4 chez Jaquelle on observe à la fois des zoospores et des isogamètes; le Chlorothecium parait devoir se placer à côté des Miachaconots Nägeli, dont M. Borzi a étudié le développement (3), M. pe Toni (4) a observé une fleur d’eau produite à la surface d’un aqua- “ium et formée d’une quantité innombrable de z0ospores appartenant, comme l'a montré léur développement ultérieur, au Dictyosphærium Ehren- bérgiunum Nägeli. M. HansGinc (5) remet en lumière le genre Trochiscia que M. Külzing avait créé pour des plantes qu'il croyait appartenir aux Desmidiées: ce sont en réalité des Palmellacées ; elles comprennent les Acañthococcus Lagerheim (non Harvey et Hooker) et Glochiococcus de Toni; le genre Tetraedron Külzing se confondrait aussi avec les Polyedrium Nägeli, Astericium Corda et Cerasterias Reinsch. Les Polyedrium. sont des organismes unicellulaires qu’on rencontre habi- tuellement mêlés aux Desmidiées. M. Rewscir (6) en fait une famille des Polyédriées dont il fait la monographie. Les Polyedriun et Closteridium sont des Polyédriées simples; aux Polyédriées composées appartiennent les Cerasterias el Thamniastrum ; sur 27 espèces, 23 appartiennent aux Polye- drium. M. HaxsGinG (7) divise le genre Spirogyra de Link ER les Rhyn- (4) Berichte d. deutsch. bot. Ges.; VE, 1888, p. _—.. av. Tpl. (2) Maipighia, 11, 1888, p. 250-259. (3) Malpighia, IE, 1888, p. 133-147. (4) Nuovo Giornale oe — » XX, p. 295-297, 1888. (6) Notarisia, 1888, p. de av .2 plat. (1) Hedwigia, Le Hft 9-10, av, { pl. 90 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. chonema et Sirogonium de Kützing) en deux sections suivant le mode de n développement des tubes copulateurs. Le genre Zygnema peut être divisé. selon lui en deux sous-genres : Zygogonium de Bary et Euzygnema Gay. Le Spirogyra oraria Dupray (1) se rapproche du S. fusco-atra Rabenh. par l la forme des zygospores, mais il en diffère par ses dimensions moindres et par la spire qui est souvent double. M. Lacernerm (2) donne la diagnose de l'Œlogonium seirospermum, du M Spirogyra dædalea, du Desmidiun majus, espèces nouvelles; il sigaale quelques variétés nouvelles et diverses espèces de Chlorophycées sur lesquelles il lui paraît intéressant d'appeler l'attention en raison de leur rare d’un chromatophore étoilé semblable à celui des Cylindrocystis. V. — PHYCOCHROMOPHYCÉES. s en prenant pour base de leur travail l'examen rement décrites. La seconde partie du mémoire Y occupent le rang le plus élevé par leur différen Peuvent se rompre, faire herni manière d’un rameau. Les Nost des Nostocacées hétérocystées ; toutes la même valeur, Les Rivulariacées co : mprennent 1 niacées 5 genres avec ] 5 17 espèces ; les Scytonémées comprennent 7 gen (1) Revue générale de : s Bota (2) Nitarisia, HI, p. 501-595, 1868 3 1889, no 5, TP PR handl, d. K. Zoolo les des sciences uaturelles. 8. bot. Ges, in Wien, XXXVIH, p. 85. Le nouveau genre Astrocosmium Slockmayer (3) est voisin des Cosmarium \ et des Cosmaridium, mais il diffère des uns et des autres par l'existence ymie sur des descriptions insuffisantes. Ont entrepris de mettre l'ordre dans le groupé | El ENS z Hé é pe Dé RE CEE à ee LS £ " EG re EE PE ER do D M, sen Lien Mrs nu 0 cet 0 NES UN MS Rd D es er Us - na ah 0 PS UN IE se renseigner par l'examen des échantillons rablement le nombre des espèces antérieu= ; espèces sont réparties en quatre ichomes ÿ ont une base et un sommet prolongé Océes constituent le groupe le plus simple les cellules Végélatives des trichomes 0nh RE DT, NS RE ET VE PUIS et. Ji NS PANNES A 0 CR UE) — Sie genres avec 59 espèces ; les Sirosipho" ù I nu Te sér, ; Botanique, HN, 1V, V et VII, 1886-1888. REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES. 91 el 40 espèces, les Nosiocées 8 genres avec 56 espèces. Aucune tribu n'est exclusivement marine ou d’eau douce. L'ensemble des Nostocacées hétéro- cyslées comprend 29 espèces marines, 133 plantes d’eau douce et 9 sau- mâtres. Sept plantes nouvelles ont été décrites dans la Revision; le nouveau genre Wollea est intermédiaire aux Nostoc et aux Anabæna; les trichomes sont ceux d'un Anabæna, mais ils sont englobés dans leurs gaines con- fluentes, de manière à former un tube creux fixé originairement au substratum par une de ses extrémités. MM. Bornet et Flahault ont donné un résumé de leur travail dans les mémoires de Ja Société des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg. Les mêmes auteurs ont publié, à la mème occasion (1), une concordance des Algen Sachsens et Europa’s de Rabenhorst avec la Revision M. HaxsGinG (2) a publié de son côté un Synopsis des genres de Cyano- phycées connus jusqu’à présent ; il donne à ces plantes le nom de Myxo- phycées qui leur a été attribué par M. Stizenberger en 1860. IL y signale le nouveau genre Dactylococcopsis parmi les Chroococcoïdées ; depuis, le même auteur a ajouté des Addenda à ce Synopsis (3) et décrit incidemment dans la même note un nouveau genre de Phéophycées sous le nom de Phæoder- matium ; 1 ne dit rien d’ailleurs de ses affinités. M, Richter (4) a fait une communication sur le Glæotrichiu solida. Le genre Pleurocapsa Thuret (Chamæsiphonées) est voisin des Dermocarpa ; on nen connaissait jusque-là qu’une espèce marine. M. Lacenmeim (5) a observé dans les eaux douces une plante qu'il rapporte à ce genre, le P. fluviatilis; peut-être est-ce la même qui a fait l'objet d'une communica- tion de M. Mübius à l’occasion de l'Askenasya polymorpha (6). VI. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Quand il s’agit de la distribution géographique des Algues, il convient de distinguer ce qui intéresse les Algues d'eau douce et ce qui concerne les flores marines. Jusqu'à présent, la distribution des Algues d’eau douce paraît dépendre assez peu des conditions climatériques spéciales pour qu’on ne puisse dis- tinguer des régions naturelles à la surface de notre globe, Tout au plus peut-on distinguer, à ce point de vue, les pays froids des pays chauds; encore n'est-il peut-être pas une seule famille riche en espèces d'eau douce qui ne soit représentée à la fois sous des climats très variés, et qui ne pré- sente des espèces communes à des climats différents! Aussi ne pouvons- nous guère que signaler les nombreux travaux relatifs aux flores algolo- giques d’eau douce, en appelant l'attention sur les faits particuliers qu'ils annoncent incidemment. (1) Notarisia III, 1888, p. 387-397. (2) Notarisia, LU, 1858, p. 584-590. (3) tien IV, pes 656-658 (4) Sitzungsb. der avurf. Ges. ue Leipig, 1888. (5) Notiish I, 1948: . 429-4 (6) Berichte d. ie bot. Gé, 5$ “y. et VI, p. 358-360. 92 REVUE GÉNÉRALE DE BITATIQUE. Il-en est autrement des flores marines. Nous sommes loin de pouvoir établir une carte ‘des régions aigologiques qui puisse paraitre salisfai sante; mais, du moins, est-il possible de distinguer les flores polaires 4 Las PR TR mianique. etc., de subdiviser l'Atlantique en régions : secondaires; la mer des Indes et les iles du Pacifique paraissent aussiw former des régions naturelles; il en résulte que les travaux publiés sur les 1 flores marines ont, au point de vue géographique, une grande importancem relalive. M. Bount({ ) a publié sur les Algues marines et leur extension un tray. que nous n'avons pas eu l’occasion de lire; il a publié également une ét sur les Desmidiées du Grünland (2). M: Norsrenr (3) et M. BüRGENSEN (4) se sont occupés successivement d Desmidiées de Bornholm ; le premier a fait connaitre 48 espèces nouvel pour le Danemarck, le second 27 ; parmi elles se trouvent nécessaireme des espèces inconnues jusque-là. M. Tralz considère le cap Elie comme l'un des points les plus riches Algues, dans le golfe de Forth, et publie Ja liste (5) des 177 espèces qu la recueillies sur une côte d’une éiondue de 3 milles seulement, M. Bexnerr fait connaitre le nouveau genre Capsulococcus (Protococoées remarquable par le tégument lamelleux, ferme ou subgélatineux qui en veloppe un groupe de 2 à 8 cellules; il donne une liste (6) des Algusl d’eau douce recueillies pendant l'été dans la région des lacs à l'ouest de” _ l'Angleterre sEsotpun Holmes est une petite espèce saxicole des mers anglaises} crinilus Carm.; le Phyllitis flifor mis se rapproche 6 - Fascia, mais ses frondes sont be i 4 1 “arpa est voisin du R. eluvata Crouan (7 k vs RENE (8) donne unc liste de 18 Desmidiées recueillies dans } . larais d la Lithuanie, et décrit trois Cosmarium et un Staurastrum no eaux; il a publié aussi (9) le catalogue des Algues récoltées par lui, € Pologne; disposé sur le pl plan des Alques d logue ne comprend pas moin ; «Mois. do M. Kirchner, da 4 Up Studier | ais üfver Sôtvaltensalger och deras Utbredning, 154 pages, av. ? Pl ” U) Bihang till K. Sy. V. | ie ne pes ét. Akad. Handlingar, XII, 3, 48 pages, av. ? plant ; a Meddel. fra den naturhist, Foreningi Kjôbenhavn, 1888, p. 182-? Hi one Se, 0 P. 141-159, 1888, av. 1 pl. D em Ba ne 2 the cite « & (8) Nourisin, IV. pee an Society, us, XXIY, 1838, p. 450-453, av, 1 pl. (9) Sprawozd, Kom. fizyjoge. (10) Mé Akad. Umiejet., 1 ) Mémoire de la Soc. des naturalistes de Ne pt 395- 136, 1888. < L REVUE DES TRAVAUX. SUR LES ALGUES, 93 des travaux de même nature pour les environs de Kharkow {1} et de Tschugujew (2). Nous devons à M. Kôxie des contributions à la flore algologique des envi- rons de Cassel (3); à M. Kincuner des documents nouveaux sur la flore du Würtemberg (4) ; à M. Heioën, un travail sur les Algues du Mecklenbourg (5); M. Higroyuus (6) publie quelques notes sur diverses espèces. M. LoircesserGer donne une liste (7) de 80 espèces environ d'Algues d'eau douce de la Haute-Autriche; M. Hans@rnG (8) fait d'intéressantes observa- tions sur la flore algologique des marais salants, des eaux thermales et des montagnes de Bohème; ce sont là d’utiles compléments aux travaux de Schwabe, de MM. Cohn, Richter et à ceux qu'a publiés le mème auteur sur cette partie de l'empire autrichien. Le prodrome de la flore algologique de Bohême est un volumineux travail (9); la première partie, seule publiée jusqu'ici, comprend 523 espèces (à l'exclusion des Diatomées et des Characées); 12% figures dans le texte sont destinées à représenter les genres des Floridées, des nr cées el des Chlorophycées mentionnées ou décrites. A l'exemple de M. Rostafinski, M. Hansgirg place les Chromophyton el les Hydrurus parmi les Phéophycées. Les Chlorophycées sont divisées en Confervoidées, Siphonées, Protococcoïdées et Conjuguées; l’auteur apporte des changements considérables dans la disposition de plusieurs groupes secondaires et crée plusieurs genres nouveaux M. FranauLr(10) signale 230 espèces d’Algues marines recueillies au Croisie, au voisinage de l'embouchure de la 2. en septembre et octobre; cette liste pres rss 37 Phycochromophycé Lewix a classé (11) une roltablian d'Algues d'eau douce d’Es- hgheg l'Oncobyrsa hispanica est nouveau; M. pe Toni (12) a commencé le publication de documents sur la flore portugaise; M. P. rs (13) s'est occupé des Floridées de la Toscane; MM. pe Tons et Levr ont commencé la publicalion d’une flore algologique de la Vénétie (14) ; M. PicconE (15) émet l'opinion que le Fucus vesiculosus récolté de temps en temps sur les côtes de Ligurie n'y est pas indigène, et qu'il est accidentellement transporté de l'Atlantique; il signale (16) le Valonia macrophysa et le Galaxaura -adriatiea 1) Bull. dela Soc. impér. des naturalistes de Moscou, 1858, p. 289-347. 2) Arb. d. Naturforscher. Ges. au d. Kais. ré Re XXII, 1888, p. 33-82. 3) Deutsche botan. ap IV, 1888, p. 8 4) Jahresheft d. Vereins für vaterl. N naar ies in SE ape ds 1888, p. 143-166. 5) Beitrag zur FF VE ur in-$, 17 pages, Güstrow, 1889 . Bericht über d. Thâtigkeit d. bot. Sect. d. Schles. Ges. im Jahre 1887, p. 293- pv vhandi. der K. zool. bot. in ht à 1888, p- 223-226. OEsterr. bot. Zeitschrift, 1888, p. 41- ‘ Prodromus der A'genflora von hhimen, 1r Theil. Prague, 1886-88. 10) Bull. Soc. bot. de angers x 1885, p. 311. 11) Bihang till Sv. K. Vet. Akad, Handling XIV, 1883, 24 pages, av. 3 pl. 12) Notarisia, III, 18388, p. | 431-4 (13) Notarisia, LIL, 1888, fe . A. 14) Atti della Soc. Toscar Sc. natur. in Pisa, IX, p. 41, 1888. 15) Flora algologica dela Vania Venezia, 1888. 5) Notarisia, IV, 1859, n qu œ 94 _ ! REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. comme ayant été récoltés pour la première fois sur les mêmes côtes, M. HanscmG a fait quelques observations algologiques sur les côtes de la Dalmatie (4); M. Haucr fait connaître quatre Cyanophycées nouvelles recueil- . lies sur divers points de l'Adriatique (2). En dehors de l'Europe, M. FarLow (3) décrit et figure quelques espèces \ nouvelles des Etats-Unis : Chrysmenia pseudodichotoma, Glæosiphonia ver- 1 ticillaris, Mesogloia Andersonü, Dictyosiphon Macounü, Ectocarpus tomen- M tosoides, et ajoute divers renseignements sur d’autres espèces peu connues. M. Cocuws (4) publie les florules algologiques du Nantucket et des environs d’Allantic City (5); en collaboration avec M. Dawe, il donne le catalogue. des Algues marines et d’eau douce du comté de Middlesex (6); M. Wesr (7), . M. Hanvey (8), M. Burcess (9) et M. Wozce (10) publient quelques documents. sur les Algues d'eau douce et surtout sur les Desmidiées de l'Amérique du Nord. À M. P. Remsce fait connaitre quelques plantes nouvelles récollées en Géorgie par M. Wille lors de l'expédition allemande du passage de Vénus en. 1882-83; elles sont an nombre de 20; le nouveau genre Chroa appartient. aux Chordariacées; le Merenix se place entre les Dasya et les Polysiphonia parmi les "Rhodomélées; le Straggaria est une Floridée nouvelle dont la place n’a pu être déterminée, en l'absence de tout organe reproducteur (14}:. trional MM. pe Tonr et Paozerri signalent 31 espèces de M ot 4 ©: NE M. Havcr (45) k continue la publication des Algues recueillies dans la mer (1) OEsterr, bot. Zeitschrift, 1889, nos 1 ot À n° let ? Mass., 1888. (5) In Flora of Middlesex Count 2 (6) Bulletin of the Torrey bot. nd 152-164 + Malden, 1888. 9-3 . Of the R. mic éte rosc. Soci b, XV, p. 30 ; ety, 1889, no 2, ay. 2 pl.; Journal of botauÿi 8, u° 6, e sciences, sch. Botan, Ges., VI, 1888, an à n° 7. XXI, 1889, p, 171-9j ccad. dei Lineci, IV, p. 10 j enet. (13) Hedwigia, XXVIE, #. “ue 00 Padove. IV, 1888, n0 2, REVUE DES TRAVAUX SUR LES ALGUES. 95 Rouge et l'océan Indien par J.-M. Hildebrandi ; M. Borner (1) a nommé 26 Algues recueillies par M. Faurot à l'ile de Kamarane et aux environs - immédiats d'Obock; M. pe WiLoemax s'occupe de la flore des Algues d’eau douce du Congo (2). Wallich avait observé 140 espèces de Desmidiées au Bengale; il n'en a pas malheureusement publié le catalogue complet: M. LAcergEIM (3) fournit une liste de 148 espèces de cette région; elles sont presque exclusivement tropicales, et, pour la plupart, communes à la Birmauie et au Bengale. M. G. Murray (4) a relevé le catalogue des 788 espèces signalées comme constituant l'ensemble de la flore algologique des Indes occidentales, et dressé un (ableau comparatif des espèces communes à celte région et aux principales mers; le catalogue qu'il a dressé sera un précieux document pour ceux qui auront l’occasion de poursuivre des recherches sur la flore marine des Antilles ; la région qu'a étudiée M. Murray lui paraît très natu- relle, même en y comprenant les Bermudes ; elle possède près de 350 es- pèces qui lui sont propres. a flore algologique de Porto-Rico n'avait encore été Fobjet d’aucun travail; les documents mis en œuvre par M. Havcr (5) jeltent quelque lumière sur la physionomie de la flore algologique des Indes occidentales ; ils montrent une certaine communauté de caractères entre la mer Rouge et les Antilles; bon nombre d’espèces sont communes ; quelques genres sont représentés dans ces deux mers par des espèces voisines appartenant sur- tout aux Siphonées, au genre Sargasse et aux Algues calcaires. Le catalogue publié par M. Hauck comprend 92 espèces. La participation de M. HarioT (6) à la mission A envoyée au cap Horn en 1882-83 lui a fourni l’occasion de récoller un certain nombre d'espèces nouvelles pour cette région particulièrement intéressante en raison de son climat; il a eu l'heureuse idée de dresser un catalogue rai- sonné de toutes les espèces recueillies par lui et avant lui, par Commerson, Gaudichaud, Dumont d'Urville, J. Hooker, etc. Actuellement, 225 Algues ont été signalées dans l'archipel Magellanique, dont 42 Phycochromophycées, 43 Chlorophycées, 38 Phéophycées, 131 Floridées. De toutes les espèces ec e n u Chili, 34 avec Kerguelen, malgré l'énorme distance qui sépare l’Archipel de Magellan de Kerguelen. La principale différence entre les mers boréales et australes réside dans la dispersion des Laminariées et des Fucacées ; dans le Nord, les Laminaires et les Fucus prédominent ; ces genres sont remplacés dans les mers du Sud par un petit nombre d'espèces de Macrocystis, Lessonia et Durvillæa, parmi lesquels se trouvent les géants dela flore pélagique. Les Sargasses, fréquentes encore sur la côte du Chili, ne s'étendent pas jusqu’au cap Horn. (1) Journal de botanique, II, janvier 1888. (2) Comptes rendus des séances de la Soc. Roy. de Bot. de ii à 1889, p. 6. (3) Bihang till K. Sv. Vet. Akad. Fe XIII, 12 page 888. (4) Journal of Botany, XXVI. 1838, p. 307, et XXVII, 18K9 (x) Mission scientifique du cap Horn. lue. 109 pages, in-4, av. 9 pl. en couleur. (6) Hedwigia, 1889, p. 21-26. 96 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. M. Hariot décrit Six espèces nouvelles : Siphonocludus voluticola, Ecto- carpus Constanciæ, Sphacelaria Borneti, Ceramium Dozei, Hildebrandtia Le Cannellieri, Callophyllis atrosanguinéa. M. ve Toni (1) a aussi publié sur les Algues de la terre de Feu une courte note, où figurent quelques espèces non signalées par M. Hariot ; le même auteur signale quelques plantes de l'Amérique du Sud (2). ERGGREN a recueilli plus de 300 espèces d'eau douce pendant son he à la Nouvelle-Zélande en 1874-75. Le catalogue en est publié par M. Nonpsreot (3); le plus grand nombre des espèces signalées appartient à l'Europe tempérée ; quelques-unes indiqueraient des rapports climatériques entre la Nouvelle-Zélande et l'Europe tempérée occidentale. Pourtant, beau- coup d'espèces sont nouvelles ; ce sont surtout des Desmidiées. M. Nordstedt mentionne dans le même travail et sous forme d'appendice quelques Algues d'eau douce d'Australie. Enfin M. Askgasy à publié les résultats algologiques de l'expédition alle- mande de la Gazelle (4) avec la collaboration de MM. Boruet, Grunow, Hariot, Mübius et Nordstedt. Là aussi quelques espèces nouvelles ont été décrites ; Microchæte nat Arasyamene reliculata, Caulerpa delicatula, Cystophylium y ,S. mauritianum, Chantransia Nuu- manni, Ces plantes pr oviennent de localités très différentes et souvent fort éloignées les unes des autre CH. FLanauLrr. (1) ii, IL, 1889, p. 67 1-68. (2) E s bot. Ja brb., IX, p. 457 (3) Ko sou Sy. Vet. Akad. nbaltipés. En, av. | PE RE —— S. 7 vi, Stockholm, n-4, M. S. Gazelle, IV Teil, Botanik. Algen, 58 De in-4° da à Re En PE RE en RERO) ÉTUDES SUR LA VÉGÉTATION DE LA VABEËE D’AURE (HAUTES-PYRÉNÉES) Par M. Gaston BONNIER (Planche 10) INTRODUCTION Ayant passé plusieurs saisons dans la vallée d’Aure, où j'ai installé de petites stations de cultures (1), comme dans les Alpes, j'en ai profité pour noter la distribution des plantes dans cette vallée et sur les montagnes avoisinantes. Ainsi que dans d’autres études analogues (2), je me suis pro- posé d'indiquer, dans cette région limitée, la distribution géo- graphique des espèces en tenant compte de leur fréquence rela- tive, de déterminer les limites générales de leur extension en altitude, enfin de comparer cette flore à celle des autres régions des Pyrénées et aux diverses flores de la chaîne des Alpes. Il existe peu de travaux, comme on sait, sur la géographie bota- nique des Pyrénées et peut-être cet essai pourra-t-il être plus tard de quelque utilité pour un travail plus étendu. J'ai à remercier particulièrement mon confrère, M. Bour- dette, qui m'a obligeamment communiqué les listes de plantes qu’il a notées dans diverses parties de la vallée d’Aure, et entre autres dans certaines vallées secondaires sur lesquelles j'avais (1) Voyez les stations de culture n° 1, n° 2 (pl. 10), à 740 m. et 2400 m. d'altitude. (2) Voyez par exemple : G. Bonnier, Éludes sur la végétalion de la vallée de Cha- moniæ el de la chaîne du Mont-Blanc (Revue générale de Botanique, 1889, p. ?8). 7 Rev. gén. de Botanique. — II, à 98 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. È ati aniste, au-… des documents insuffisants. Les observations de ce bota aus ? " ni quel on doit plusieurs découvertes notables, m'ont done permis de compléter cette étude. Î. — LA VALLÉE D'AURE. La vallée d’Aure, depuis Vielle-Aure jusqu'au plateau de Lannemezan, est à peu près orientée du Sud au Nord, tandis que dans sa partie haute elle est orientée de l'Ouest à l'Est. Je ne m'occuperai que de la partie de la vallée située en amont d'Arreau; c'est la contrée qui présente le plus d'intérêt. La région étudiée se trouve ainsi délimitée : au Sud par la chaîne centrale des Pyrénées dont les sommets principaux sont le pic de Lustou (3025 m. d'altitude), le pic de Batoua (3035 m.) mée par la chaîne de Néouvielle dont les somm centrale, est ensuite orientée de l'Ouest à l tant massif de 1 d'altitude. A l'Est, la ré qui vient se confondre Cette région des Pyr présente sa végétalion, de la distribution des es En effet, comme la n offrent presque que d soit de l'Ouest à l'Est, tre un coup d'œil jeté s Toutes les vallées sec “première orientation, seconde, à Arreau avec la vallée d’Aure. pèces par rapport à l'exposition. ur la carte de la planche 10. En outre, la constituti plexe dans cette partie des Pyrénées tion des Couches silurienn bandes de schistes calcaires et le pic de Troumouse (3086 m.). A l'Ouest, la limite est for- F ets principaux sont le pic Long (3194 m.) et le pic de Néouvielle (3092 m.). Cette chaine, dirigée d'abord du Sud au Nord, à partir de la chaine. Est et forme l'impor-. ’Arbizon, dont le pic le plus élevé a 2834 mètres gion est limitée par la vallée du Louron, . FA vallée principale, les vallées secondaires eux orientations : elles sont toutes dirigées. soit du Sud au Nord, C’est ce que mon- | énées, indépendamment de l'intérêt que est particulièrement favorable à l'étude ondaires de la rive gauche présentent la . toutes celles de la rive droite offrent h . | on géologique du sol est tellement com- 7 > il ya une telle intrica es schisteuses traversées par des ou dolomitiques que la terre végé- : Fr de MR LD 0 SFR SES VÉGÉTATION DE LA VALLÉE D’AURE. 99 tale n’y présente pas des différences très marquées sur de grandes étendues au point de vue de sa composition chimique. Aussi les espèces végétales sont-elles distribuées à cet égard d'une façon presque uniforme. Malgré la richesse assez grande de sa végétation, la vallée d’Aure paraît avoir été peu explorée par les botanistes. Dans les diverses flores des Pyrénées et dans les flores plus générales, on trouve rarement indiquées les localités situées dans cêtte vallée ou dans les vallées secondaires qui en dépendent; Zetterstedt, qui comprendla vallée d’Aure dans la flore qu'ilétudie (1), a parcouru toutes les vallées qu'il indique sauf la vallée d’Aure. C'était une raison de plus pour publier les documents recueillis sur les plantes de cette contrée. Il. — LES ZONES VÉGÉTALES. L'étude de la distribution des espèces en altitude relative per- met d'établir les zones que l’on distingue ordinairement dans les régions montagneuses : 1° La zone inférieure des montagnes qui s'étend au fond des vallées et s'élève jusqu'à des altitudes assez élevées sur les ver- sants exposés au Sud; 2° La zone subalpine ou région des Sapins, parfois difficile à délimiter sur ces mêmes versants ; 3° La zone alpine inférieure ; c'est dans cette zone que se trou- vent compris les hauts pâturages ; 4° La zone alpine supérieure située à la base de la région des neiges perpéluelles. Examinons successivement ces diverses zones; il est d’abord nécessaire de savoir par quelles plantes on peut les caractériser et il est utile de faire une étude de la végétation dans les loca- lités principales de chacune de ces zones; ensuite nous cher- cherons quelles sont les limites qui les séparent. (1) Zetterstedt, Plantes vasculaires des Pyrénées principales, Paris, 1857. 100 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 1. — Zone inférieure des montagnes. On a appelé cette zone « région des vallées profondes » ; on pourrait aussi la désigner plus exactement sous le nom de zone des Chènes. | C'est là que se trouvent les champs cultivés et les prairies in- férieures. C’est donc surtout sur les escarpements des rochers, sur les pentes incultes, dans les bois ou sur le bord des rivières et des ruisseaux qu’il faut y chercher les caractéristiques de la végétation spontanée. On remarque dans cette zone un certain nombre de plantes tout à fait méridionales qui luttent avec les plantes de régions plus tempérées ou qui forment comme de petites colonies sur les versants bien exposés au Midi. 1° Étude détaillée de diverses localités. — Avant de dresser la iste des espèces généralement caractéristiques de cette zone, … passons en revue les localités différemment exposées pour étu- … dier leur végétation. Commençons par le fond de la vallée principale. Les arbres sont surtout des Chênes que forment cà et là, au bas des monta- gnes, des bois assez importants, puis des Saules ct des Aunes, : près de la Neste d’Aure ou des ruisseaux, des Peupliers, des Su- : reaux, des Frènes. La liste suivante comprend les principales espèces d'arbres répandus dans la vallée et dans les bois qui la bordent : Tilia silvestris. Salix alba. Fraxinus excelsior, Salix viminalis. Alnus glutinosa, Salix purpurea Betula alba. Salix incana. Populus nigra Salix rubra. Er Corylus Avellana. sets Quercus Robur (sessiliflora). L . 0 ë $ e$ principaux arbrisseaux sont les Myricaria germanica dans les délaissés de la Neste et de ses affluents ; les Clematis Vitalba, UD PS Pi k: La VAE ; : VÉGÉTATION DE LA VALLÉE D'AURE. _ At Prunus Padus, Prunus spinosa, Acer campestre, Lonicera Peri- clymenum, Viburnum Lantana, Ligustrum vulqare, Rubus, Rosa, Cratæqus Oxyacantha, dans les haies ou dans les bois ; les Sarothammus scoparius, Genista Scorpius, Amelanchier vulgaris, Hedera Helix, Buxus sempervirens, sur les pentes ou sur les rochers. Comme type de la végétation des coteaux incultes et non boi- sés, on peut citer la végétation qui se trouve à la base de la montagne située entre Cadéac et Ancizan. Au milieu des divers arbrisseaux, la plupart de ceux qui vien- nent d’être cités, et parmi lesquels l'espèce méridionale Genista Scorpius, on trouve les plantes suivantes : 1° Comme abondantes et caractéristiques : Helleborus fætidus. Sedum altissimum. Dianthus ii Scofularia canina. Ononis Natrix Rumex scutatus. Lathyrus silv its. Melica nebrodensis. 2° Comme abondantes, mais moins caractéristiques : Reseda lutea, var. Inula Conyza. Sisymbrium acutangulum. Campanula Trachelium. Saponaria officinalis. Campanula rotundifolia. Daucus Carôta. Vincetoxicum officinale, var. Pimpinella saxifraga. Linaria supina. Galium Mollugo. Origanum vulgare. Carduus nutans. Galeopsis Ladanum. Centaurea Scabiosa. : 3° Comme moins abondantes, mais sur les rochers exposés au Midi : Saponaria ocymoides. Thymus vulgaris. Fumaria vulgaris. Ceterach officinarum. A titre d'exemple de la végétation des bois, dans cette zone, on peut choisir le bois de chènes qui est traversé par la roule d'Ar- ” reau à Lancon et qui s'étend entre 700 et ss mètres d'altitude, au-dessus de Cadéac. Avec les Chênes on trouve des Noisetiers, des Tilleuls, des 102. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 1 Frênes et surtout, dans la partie la plus élevée, des Hètres et des Bouleaux. Les arbrisseaux sont surtout le Genêt-à-balais, le | Calluna vulgaris, des Ronces, des Rosiers et le Genista pilosa. Les plantes herbacées les plus répandues sont les suivantes : » Aquilegia vulgaris. Meélampyrum silvaticum. Galium Cruciata. Calamintha Clinopodium. Lampsana communis. Galeopsis Ladanum. Campanula Trachelium. Teucrium Scorodonia. Pulmonaria officinalis. Pteris aquilina. Digitalis lutea. Parmi les plantes moins répandues dans le même bois, on peut citer : 4 Sambucus racemosa. Digitalis purpurea. Asperula odorata. Teucrium pyrenaicum. Prenanthes purpurea. Polypodium Dryopteris. - Solidago Virga-aurea. Blechnum Spicans. Les bois qui s'étendententre Lançon et Gouaux, et quiatteignent 4 jusqu'à 1150 mètres d'altitude, présentent une végétation ana- logue. On voit ainsi que Jusqu'à une altitude assez élevée, sauf sur … les pentes exposées au Nord, la végétation ordinaire des plaines peut s'élever sans grand mélange avec les espèces de mon- … | tagnes et sans espèces bien spéciales. Quelques plantes subal pines telles que le Prenanthes Purpurea e indiquent seules le voisinage des mon remarquable, c'est l'abondance du plante de la région trouve ici à de basses tle Teucrium pyrenaicum lagnes. Ce qui est le plus Melampyrum silvaticum, subalpine supérieure en Dauphiné, qui se ve ici à altitudes, même à l'exposition du Sud. . C'est “Inst que sur le même versant (au-dessus de la route de adéac à Gouaux) on peut rencontrer, à une altitude plus élevée que cette plante alpine, le Genista Scorpius, déjà cité plus haut, et qui est une espèce méridionale. : . L Cet exemple montre do dente, qu’il n'ya rien d pèces, non seulement e tude relative, Et il s'agit nc une fois de plus, d'une manière évi- e déterminé dans la distribution des es- n altitude absolue, mais même en alti- 1C1 d'espèces très répandues formant le VÉGÉTATION DE LA VALLÉE D'AURE. 103 fond de la végétation; on ne saurait attribuer leur présence en ces localités à des causes purement accidentelles (1). La lutte entre les espèces joue ici évidemment un rôle impor- tant. Ainsi, quant au Melampyrum silvaticum, on pourrait re- marquer que le Melampyrum nemorosum est très répandu dans la région des Alpes où la première espèce est rejetée à la partie supérieure de la région subalpine et même dans les prairies de la région alpine inférieure. Si on étudie avec soin la répartition de ces deux espèces, dans la chaîne de Belledonne, près de Gre- noble par exemple, on voit clairement que le Melampyrum ne- morosum l'emporte sur l'autre espèce du même genre dans la région inférieure des montagnes et à la base de la région subalpine. Dans les Hautes-Pyrénées, où le M. nemorosum n'existe pas, le M. silvaticum n'est plus limité aux régions éle- vées et on le trouve en abondance jusque dans les bois de la plaine, aux environs de Tarbes par exemple. Cette plante n’a plus à lutter alors qu'avec le M. pratense, et dans la région infé- rieure des montagnes cette dernière espèce a le dessous. Quant au Genista Scorpius, il semble avoir remplacé les Uex et il entre en lutte avec le Sarothamnus scoparius. Yci, la com- position chimique du sol intervient dans une certaine limite, sur les sols calcaires c’est la première des deux Papilionacées qui l'emporte; sur les sols siliceux, c'est la seconde. Mais là encore, on peut très bien voir que la composition chimique du sol n'a rien d’absolu. En l'absence du Sarothamnus, le Genista Scorpius, dans les régions chaudes par exemple, tolère les sols siliceux. En l'absence de cette dernière espèce, à des altitudes plus élevées, par exemple, le Sarothamnus scoparius tolère les sols calcaires ; j'ai trouvé cette espèce sur un sol riche en carbo- nate de chaux en plusieurs points de la vallée d’Aulon. Enfin, lorsque les deux plantes luttent ensemble, elles se cantonnent sur des terrains différents, bien qu'en certains points on puisse les trouver à la fois. (1) J'ai cité d’autres exemples de ri dans les altitudes aussi nets que celui du Melampyrum silvalicum; tels sont les Cam la barbata et Astrantia minor, en Haute-Savoie et en Dauphiné (Rébuë générale de Botanique, ‘1889, p. 82). 104 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. A On trouve aussi à des altitudes plus basses un singulier mé- lange d'espèces; c’est ainsi que M. Bourdette a noté les plantes … suivantes au calvaire d’Arreau, à environ 700 mètres d'altitude : Dianthus Carthusianorum. Sarothamnus scoparius. Genista pilosa. irus communis,. Sempervivum tectorum. Tordylium maximum. Lonicera periclymenum. Senecio silvaticus. Senecio viscosus. Serratula tinctoria. Xeranthemum cylindraceum. Arnoseris minima, Vacciniam Myrtillus. Galeopsis Ladanum, Rumex scutatus. Rumex Acetosella, Nardurus Lachenalii (1). Asplenium septentrionale. Dans les prairies basses de la vallée, on trouve parfois des espèces subalpines qui luttent avec les espèces de plaine. Je … citerai, près de Cadéac, l'Astrantia major qui domine dans cer- tains prés. Dans les endroits humides et dans les prés de la zone infé- rieure des montagnes, on peut noter comme répandus : Parnassia palustris. Carum verticillatum. Menyanthes trifoliata. Crocus multifidus, Notons encore un certain nombre d'espèces moins communes que les précédentes, mais qui caractérisent surtout les parties les plus élevées et bien exposées de la régi gnes. Ce sont : Hepatica triloba. a. Carlina acanthifolia. Enfin, il faut nécessairement signaler dans (1) Cette espèce, nonvell Polygonum Bistorta. Potamogeton natans. Sparganium ramosum. Carlina acaulis. Leucanthemum corymbosum. Ramondia pyrenaica. Satureia montana. Globularia nudicaulis. Daphne Laureola. Epipactis latifolia. | Yerte à cette localité par K Ne le département des Hautes-Pyrénées, a été décou- * ourdette. Je l'ai retrouvée près d'Ancizan. EE on inférieure des monta- ; la région de la VÉGÉTATION DE LA VALLÉE D’AURE. 105 vallée d’Aure, qui est le plus en amont, des plantes subalpines qui se trouvent très répandues sur les pentes au milieu de la zone inférieure des montagnes, telles sont les Saxifraga aizoides, Saxifraga longifolia, Valeriana pyrenaica qu'on observe sur les éboulis au delà de Saint-Lary. 2° Espèces caractéristiques de la zone inférieure des monta- gnes. — En éliminant les plantes qui se retrouvent en abon- dance dans la zone subalpine où même dans la zone alpine et en se bornant aux espèces qui sont répandues presque partout dans la zone inférieure des montagnes ou qui sont très caracté- ristiques, on peut dresser la liste suivante : Helleborus fœtidus. Aquilegia vulguris. Saponaria officinalis. da 1 Cratægus Oxyacantha. Amelanchier vulgaris. Sedum altissimum. Libanotis montana. Carlina acaulis. Centaurea Scabiosa. Inula Conyza. Campanula Trachelium. Scrofularia canina. Origanum vulgare. Satureia montana. Globularia nudicaulis. Salix viminalis Corylus Avellana. Quercus Robur. Melica nebrodensis. (A suivre.) RECHERCHES EXPÉRIMENTALES LES MODIFICATIONS DES FEUILLES | CHEZ LES PLANTES MARITIMES Par M. Pierre LESAGE (Suite). 4° Les nervures. — J'ai comparé les nervures analogues, le plus souvent la médiane, en des points correspondants, dans les plantes qui ont montré des variations d'épaisseur de la feuille. IL en résulte que, à part 2 ou 3 espèces, quandil n'ya qu'un faisceau libéro-ligneux, ce qui a été le cas le plus général pour les espèces = étudiées, ce faisceau présente des dimensions un peu plus _grandes quand Ja feuille est plus épaisse, mais ces dimensions ne sont pas forcément augmentées dans la même proportion que les épaisseurs. Il suffira de donner quelquesnombres pour rendre : plus exactement ce qui précède. J'ai bien vu chez le Critimum maritimum pour les épaisseurs : VM, 9295 VE, 188 quand les deux axes de la section médian sont représentés par : VM. 63-60 VT. 35-30 Mais chezle Silene maritime, si les épaisseurs sont données par: VM. 168 Vi. 0 du faisceau libéro-ligneux À INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. 107 les axes ne sont plus dans [es mêmes rapports, comme on le voit par les nombres suivants : VM. 23-30 VT. 16-16 5° Les vaisseaux. — J'ai comparé entre eux les diamètres des plus grands vaisseaux pris dans les mêmes nervures ; il yaeu peu de différences d’une station à l'autre, pour une grande variation d'épaisseur de la feuille. Je n’ai jamais vu des vaisseaux deux fois plus grands chez VM:; le plus souvent les différences He Los ont été très faibles ou nulles. 6° Les sécrétions : oxalate de chaux, tannin, ete... — J'ai relevé, chaque fois que l’occasion s’en est présentée dans le cours de mes recherches, les quantités de cristaux en oursins trouvés dans le mésophylle ; sur 14 cas, 7 ont présenté plus de cristaux chez VM, 7 chez VT; le sable amorphe se retrouve plus souvent chez VM du Zycium barbarum, mais aussi plus souvent chez VT du So/a- num Dulcamara. Le Lotus corniculatus de l'intérieur présente des cellules à tannin plus nombreuses que celui de Rennes; mais l'Armeria maritima porte beaucoup plus de plombagine dans les feuilles du bord de la mer, dans celles de Rothéneuf. Dans ces renseignements nous ne trouvons rien qui permette de dire que les sécrétions soient ou favorisées ou ralenties par le voisinage du bord de la mer. 7° La chlorophylle. — Dans certains cas je n'ai pu voir si la chlorophylle était plus où moins abondante dans les feuilles de VM ou dans celles de VT, Dans d’autres la chose a été plus facile. C'est ainsi que le Thesium humifusum montre-une grande diffé- rence à cet égard; il en est de même pour le Cakile maritima : les grains sont beaucoup plus petits dans la plante maritime. Dans certaines espèces, les grains de ‘chlorophylle, d'un dia- mètre égal, sont moins abondants dans les cellules d'assises cor- respondantes du mésophylle, comme on le voit pour l'Azripler portulacoides. 108 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Dans d’autres, les grains, plus ou moins inégaux, sont moins nombreux dans des cellules de même assise, comme on peut le voir dans les feuilles du Tri/olium arvense. Enfin ces mêmes grains, dans des cellules analogues, sont beaucoup plus petits sans être relativement plus nombreux. C’est ce que l'on observe chez le Ranunculus sceleratus. En résumé, on ne peut pas toujours constater des différences dans la quantité de chlorophylle; mais, quand la chose est possible, on reconnaît que les plantes du bord de la mer ont une tendance à avoir moins de chlorophylle. C’est ce que j'ai’pu vérifier sur les espèces suivantes : Scolopendrium officinale, Anthyllis Vulneraria. uppia maritima. Lotus corniculatus. Alisma Plantago, Silene maritima. Suaeda maritima, Spergularia rubra. Atriplex portulacoides. Arenaria peploides. Beta maritima. Ligustrum ‘vulgare. Thesium humifusum. Lycium barbarum. Ranunculus sceleratus. Scrophularia aquatica, Glaucium luteum. Plantago maritima. Diplotaxis tenuifolia. Chrysanthemum inodorum. Cakile maritima. Inula crithmoides, Mercurialis annua. Tussilago Farfara, Trifolium arvense. = | Aster Trifolium. Il convient d'ajouter que la chlorophylle est relativement moins développée chez VM que chez VT pour le Psamma arenaria, le Glyceria maritima et le Lepturus filiformis. Si nous résumons les résultats obtenus, nous verrons que, sur les 8 cas considérés, 3 seulement ont donné des différences suffi- santes pour leur attribuer un sens déterminé; en y ajoutant la considération de l'épaisseur de la feuille, nous arrivons aux Quatre conclusions suivantes : 1° Les plantes qui vivent sur le bord de ln mer y prennent des feuilles plus épaisses. Toutes Les Plantes ne suivent pas forcément celte règle. 2 La variation d'épaisseur est accompagnée d'un grand déve- loppement du tissu palissadique. INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. 109 3° Les lacunes et les méats intercellulaires tendent à se réduire dans les feuilles du littoral. 4° La chlorophylle tend à être moins abondante sur le bord de la mer, que ce soit par réduction du volume ou par réduction du nombre des grains de chlorophylle. Ces conclusions précisent et augmentent celles que M. Cos- tantin (1) tire de la morphologie externe. Nous lisons en effet : « Le développement des plantes dans les terrains salés détermine à des degrés divers un épaississement des feuilles, des tiges et des fruits, un changement dans la nuance verte de la plante, et dans quelques cas une production abondante de poils sur tout lPindividu. » L'épaisseur plus grande de la feuille de VM n'était plus à dé- montrer; mais 1] y avait à faire voir que toutes les plantes ne l'acquièrent pas nécessairement. Le changement dans la nuance verte est, d’après mes résultats, une tendance à la diminution de la chlorophylle dans les cellules du mésophylle des échantillons les plus soumis à l'influence du sel marin: L’Atriplex portulacoides en particulier a montré un plus grand. développement des papilles sur VM; je cite ce cas pour compléter la comparaison. (1) Costantin, La flore du liltoral (Journal de botanique, 1re année, n° 3, p. 45. 1887, Paris). SECONDE PARTIE ÉTUDE EXPÉRIMENTALE CHAPITRE PREMIER CULTURES Je me suis proposé de cultiver trois espèces : Pisum sativum. Linum grandiflorum. Lepidium sativum. Pour modifier autant que possible les conditions de milieu, : j'ai considéré quatre cas caractérisés, au début de la culture, de. la facon suivante : : ‘ Sol constant, arrosage variable... au chlorure de sodium. 2° à l’eau de mer. (2 1 * Arrosage constant, sol variable. À ?” terreau et chlorure de sodium à 4° terreau et tangue. IL est utile de connaître la Composition chimique, quant aux chlorures, des matériaux employés. ; 4 Le sol, constant au début des opérations, était représenté par Un terreau accusant 14,650 de chlorures par kilogramme (1). ice de mer employée marquait 33,760 de chlorures par itre, La langue, venant de Moidrey, renfermait au moment de (1) Tous les essais des chlorures ont été faits i : j ‘à la co par le nitrate d'argent jusqu’à la . Gr rouge due à la présence d’un peu de chromate de potassium (on rapporté out au chlorure de sodium). Agenda du chimiste, n° 230, P. 198. Paris, 1881. N 77 Ps PNA AE A NET NS A Ni REP SRE A ET ES 2 "+ MOTTE VE o TS Ne PE DES pe LAS AR : > d ù MT PUR A US REP TUX + 1 x LEA EE? f u j : #S PE ge INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. 114 son emploi 7*,376 de chlorures par kilogramme ou encore 175,703 par litre. L'eau de Vilaine qui servait dans les arrosages constants con- tenait en moyenne 0*,056 de chlorures par litre. La série des arrosages variables comprenait douze pots, chaque pot contenant 3 kilogrammes de terreau. Six étaient arrosés, chacun dans une proportion spéciale, avec une solution de chlo- rure de sodium ; les six autres avec une dilution d’eau de mer. Les proportions du premier groupe étaient (1) : Notation abrégée. Eau dé Vilaine. Sel marin. D RS a ed à 1 litre 25 gr. DD TRUC ee uses Id 12,5 DS WEAR ue Id. 5,0 DÉS MS st afinelonns d 2,5 ie mie OUT DOME DM Id 1,66 \ ge ni ES ES Pt CR Id 1,00 | Celles du deuxième groupe : ; nie Notation abrégée. Eau de Vilaine, Eau de mer. io nt 6 À et s'odin de nes pe Us UN NS re D 1/2 +M IR sinus tes 1/2 1/2 D 478 HE 4/5 1/5 D 9/10 +M FÉERIES 9/10 1/10 D 14/15+M RARE ds deg tnt 14/15 1/16 D'OAES EN 1/8... 24/23 1/25 La série des arrosages constants comprenait dix pots contenant chacun 3 kilogrammes de terre dont la composition était varia- ble ; ils devaient toujours être arrosés à l’eau de Vilaine. Voici le groupe terreau et sel marin : Notation abrégée. Terreau. Sel marin, + BODS Es i à 2500gr. 500gr À PAU en annee. 4 2750 250 EP Se dr 2875 125 Le: 588. SON qu 291 BH] À Ve me M TN 2975 25 SR TE Dies ones : 2956 11 Le dernier groupe était formé de quatre pots où de la tangue non lavée fournissait le sel marin. (1) Pour éviter les longueurs dans le texte, je désigne chaque culture en me ser- vant d’une notation abrégée indiquée à gauche dans les quatre tableaux qui suivent. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Les mélanges étaient faits de la façon suivante : Chlorures apportés ë tangue Notation abrégée. Terreau. Tangue. r la EVE an tas ane ss 0 p 228r TA es 1/2 1/2 11 ,06# T 3/8+6 1/4... 3/% &h:::.: 5 ,0932 Hjseerids he GES pur 0 0 ,000 L'ensemble comptait donc 22 pots par espèce et 66 pour les trois plantes étudiées. La disposition la meilleure avait été prise pour aérer les plantes et surtout leur donner de la lumière aussi également que pos sible ; les pots étaient d’ailleurs aux trois quarts enfoncés dans le sol pour garder l'humidité. Le tout était placé dans un jardin très bien éclairé, convena- blement aéré et plutôt sec qu'humide. Les graines, choisies avec soin, ont été semées le 16 avril 1888 et, le 28 avril, je commençais les arrosages. Le soir, j'arrosais les deux premiers groupes avec les dilutions préparées ; par ailleurs, avec de l’eau de Vilaine : le matin, avec de l'eau de Vilaine partout. A Chaque pot recevait 40 centimètres cubes ; le 8 mai, je portais cette quantité à 50 centimètres cubes, le 18 mai à 75 centimè- tres cubes et, le 1°’ juin, voyant que la pluie tombait assez sou- vent, je n'ai plus arrosé les DS et les DM qu'avec les dilutions préparées, quand cette pluie me le permettait. Enfin, le 6 juin, ï Fa il devint nécessaire d’arroser chaque pot avec 100 centimètres cubes, étant donné le mauvais temps qui me forçait à espacer un peu trop mes arrosages. Nous allons suivre dans le chapitre IL le développement des trois plantes dans les différentes conditions qui leur sont faites; à , Le * * , ’ + mais, avant d’en arriver à, il me semble bon que le degre de salure soit parfaitement fixé pour chaque pot, surtout dans les deux premiers groupes, afin de se ren possibles dans toute la série. Exagérée dans le groupe terreau et convenable, le plus souvent, dans le groupe terreau et tangue; le sel apporté par les arrosages est en dre compte des rapports : sel, la salure n’est que assez faible quantité relati- pd F z pre f Lt bé wide VER 2 L'Ae UT A PR DM D PR PE LAC Tee Me TU Ye SE net da ee INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. 113 vement au poids du sol sur lequel il est versé ; cela ne l'empêche pas d’être d’un effet déplorable sur la plante, par exemple dans les arrosages D $S 25 et M. Comme j'ai fait mes principales récoltes le 10 et le 28 juin, voyons, à ces dates, quelles sont les pau de chlorures reçues par chaque pot. Dans les groupes des D LS et des D + M. Au 10 juin. Au 98 juin. D+S 2e RE sols à 568,250 90 gr. DS 28 ,125 43 ED Dali mt, C0. à 11,250 18 RE is dE Pen es CE jar 5 ,025 9 Dhs dir iimisul Juice 3 150 6 DHSÉ6 SE Le nat sf, 2 ,250 3,600 DR hd nes D LI M. 748r,250 1182r,800 B'IRÉMAS rer 37 ,195 59 ,400 D 4 MANS SEE ue à 14 ,850 23 ,760 D 9/10+ M 4/40 ..:..::,: 4,425 11 88 D A4 LUI k -,950 7 ,920 DORADQ ER 1/29... 2 910 4,750 Il serait juste d’ajouter par pot les 5 grammes de chlorures apportés par les 3 kilogrammes du terreau employé. Nous pourrions établir avec les données ci-dessus une échelle de cette salure dans tous les groupes et aux deux époques citées. Nous verrions que, au 10 juin, D + S 12,5 a reçu plus de sel que la tangue pure n’en contient, mais qu'on lui en a moins fourni qu'à T +25 S$ dans les mélanges terreau et sel; DES 25 corres- pondrait à peine à T +55 $S Il en serait de même pour les D + M. Au 28 juin, D 4/5 + M 1/5 et D + S5 ont reçu autant de sel ou presque autant que la tangue pure en renferme; il en a été fourni à D + S 25 plus qu'à T + 55S, mais moins qu'à T + 125$. Remarquons que la tangue pure contient moins de sel que le mélange T + 255. En somme la série la plus faible est représentée par le groupe terreau et tangue, celle de la plus forte salure est formée par les mélanges terreau et sel. Les arrosages variables représentent Rev. gén. de Botanique. — II. 8 114 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE, 7 la moyenne ; mais le fait de distribuer le sel aux plantes par des arrosages est loin d’être absolument comparable à celui de le, distribuer préalablement dans le sol. Dans ces expériences je cherche moins à atteindre une rigou- reuse exactitude qu'à voir s’il existe des conditions de salure« capables de provoquer la carnosité et de reproduire les faits que j'ai signalés dans la nature. C'est dans ce but que j'ai exagéré les proportions des mélanges terreau et sel ainsi que la dose des arrosages salés. Dans le cours d'agriculture de Gasparin, nous lisons (1) : « Après 0,02 de sel, la terre est impropre à la culture et ne porte plus que des plantes propres aux terrains maritimes, et Ces dernières cessent d’y croître si la dose s'élève à 0,05. » ‘On lit encore à la même page : « Julia Fontenelle portait à | 0,0% et à 0,06 la quantité de sel marin que peuvent contenir les terres salées propres à la culture aux environs de Narbonne. Au-dessus la végétation cesse, excepté pour la soude, qui ne. végète plus quand la proportion atteint 0,12 ou 0,14. » En préparant des sols où le sel entrait pour 1/6, 1/12, etc dans le but d'y cultiver les plantes, j'étais donc assuré de dépasser la limite de la végétation possible. Les arrosages à l’eau de mer pure ou bien à l’eau de Vilaine - contenant 25 grammes de chlorure de sodium par litre devaient aussi être funestes, surtout à des cultures en pots; je les ai. employés. ? + 0 ’ * à J'avais, sur ces différents cas, chance de produire la carnosité dans plusieurs ou, au moins, dans l’un d’eux si cette production La e L L1 L [2 L . était possible. J'ai réussi surtout pour le Lepidium satioum cul- üvé en 1888; jai obtenu, pour la même plante, des résultats ;. us nets encore dans la culture de 1889 entreprise en semant | les graines récoltées avec soin dans les pots de l’année précé à dente et traitées exactement de la même facon. (1) Gasparin. Cours d'agriculture, t. I, p. 297 et 298. Tr TETE RE RL ls Ki), # nul vs BL": NW 'EMNALE AUX NET £ LE Le. à Lo A AT LORS te RTS LUE CR TE TE OU LS TS Ve ee PE OMC SP er ONE a I OR à] AS Te x A EU à EEE PL ! Fr En Je A NT pire AR UC PI Op eue ÉTE D et LEE Es PORTE RU PT ibn dr WA à PS pile AG “a » ee He à NN AC Ne QE he 50 de Mr RE ES 4 4 , # DT PRE LM TM RE D 2 (27e % DR LT SRRE EL # re CHAPITRE II ÉTUDE DES ESPÈCES CULTIVÉES ET SE ru DES DIFFÉRENCES Pisom sarivum. — Au 25 avril tout avait germé dans les pots excepté le groupe terreau et sel où l'apparition s’est faite : en T+-11$S au 26 avril, le 30 avril en T +958, le 2 mai en T+555, en T+250$, et le 10 mai, en T 125$. Disons que les pots T + 125$ et T+250$ n'ont jamais rien donné : les pieds poussés sont pourris sur terre. Je n’ai donc eu que THAIS; TH25S et TH55S à étudier. Dans les groupes des DS et des D+-M, les pieds, tous parus, ont, dans certains pots, perdu de leur vigueur, se sont flé- tris, puis desséchés parce qu'ils ne pouvaient supporter l’arro- sage qui leur était servi. C’est ainsi que le 28 mai M se dessèche, D1/2+M1/2 se fane: il en est de même pour DS 35 et D +$S 12,5. Au 10 juin D1/2+M1/2; DS 35 sont desséchés, D+S 12,5 souffre beaucoup et se dessèche les jours suivants. Au 19 juillet, je n'avais plus que DÆS5; DHS2,5; D+S1,66: D+S1; D9/10+M1/10; D14/15+M1/15; D 24/25 S1/35; TH55S; T+25S; THIS et tout le groupe terreau et tangue. Les dimensions extérieures étaient très variables. mais a)- laient en diminuant du sol le moins salé au plus salé. Je rapporterai toujours la comparaison aux échantillons types du pot où il n’y avait que du terreau et que j'arrosais seulement à l’eau de Vilaine. J'ai fait trois cueillettes de feuilles : le 43 mai, le 10 juin et le 19 juillet. A chaque fois je prenais des feuilles de même ordre sur la tige, c'est-à-dire de même âge et complètement développées. Récolte du 13 mai. — Au 13 mai, je n’ai trouvé sur les coupes en des points comparables que des différences d'épaisseur. Les He * Re 116 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. feuilles les plus épaisses étaient celles de D 1/2 + M 1/2; M D-LS 2,5; T3/4-LS1/4 et celles de T +558; les plus minces étaient celles de T et de T+H11S. Récolte du A0 juin. — Au 10 juin, les épaisseurs les plus grandes sont celles des feuilles de D+$2,5; D+5S12,5; T+558 et de T ; les feuilles les plus minces sont celles du mélange de la tangue. Une autre différence tend à se manifester, mais très faiblement. Le mésophylle bifacial ne présente qu’une assise de M cellules en palissades. Dans les feuilles de D HS 12,5; D S2,5; T+55S, ces palissades sont plus allongées que dans celles de T; il y là correspondance avec l'épaisseur. Dans les feuilles de D4/5+1/5 il semble y avoir tendance au dédoublement de l’assise qui est unique dans les cas précédents. Récolte du 19 juillet. — Au 19 juillet, les différences ne sont pas beaucoup plus accentuées. Cependant l'épaisseur est plus grande, avec les palissades plus allongées dans les feuilles de D9/10+M1/10; TH25S; D + S5; DH S 2,5 que dans celles de T. De plus DÆ$2,5 et T-L25S tendent à avoir de la chloro- phylle moins abondante qu'ailleurs : c’est surtout dans les cel lules palissadiques de D 9/10 M 1/10 qüe la chlorophylle paraît le plus réduite, les grains y semblent plus petits et, relativement aux dimensions de la cellule, un peu moins nombreux. On peut avoir une idée de cette différence en comparant les figures 3 et # de Ia planche 9 qui représentent une cellule palissadique . de D9/10LM1/10 et de T. Les épidermes varient, mais sans rapport avec l'épaisseur de la feuille, la salure du sol et on trouve des contradictions. LE , . L'épaisseur de la paroi externe des cellules épidermiques ne change pas sensiblement, _: Les nervures sont développées proportionnellement aux di … Mensions extérieures de la feuille. Fi Les vaisseaux ne donnent pas ratlacher aux différences des conditions faites aux plantes. En somme, je ne retiens que les trois points suivants : 1° L'épaisseur de la sages préparés; RE PA URL DR. RE NT JP En à Re Ai de différences qui puissent se. à 7 ARÉNSESRE PER 2 feuille est plus grande surtout pour les arr0* $ NE El ph 0 RS EEE Loue ee © ARMES PRE D ENS ' REPEONE en 7 &® INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. 117 2° Les palissades suivent légèrement la variation d'épaissèur ; 3° La chlorophylle tend très faiblement à diminuer, en particu- hier, dans D9/10+M1/10, relativement à ce qu'elle est dans les cellules de terreau. Linum éranpirLoruM. — [1 commence à paraître au 27 avril dans les pots à arrosages variables, le 3 mai dans le groupe de la tangue et, le 5 mai, dans les pots du groupe terreau et sel : T+HUS, T+4925S, T+55S. _ Les graines semées dans le pot T4125S n'ont donné que deux pieds parus seulement le 30 juin et dont la hauteur, au 21 juillet, était de 3 à 4 centimètres, avec une racine de 5 centi- mètres. Les autres pots (T+4-250$S et T+500$S) n'ont rien produit. Les pieds poussés dans les groupes des DS et des D+M disparaissent peu à peu, flétris, puis desséchés par les arrosages préparés : le 20 mai dans les pots M, D1/2+M1/2 et D+S95; le 31 mai dans D+S 12,5; le 20 juin dans D4/5 LM1/5. 11 ne reste dans DS, qu’un seul pied jusqu’à la récolte. Nous n'avons fait la cueillette des feuilles qu’au 21 juillet, À ce moment les pieds allaient en décroissant de T (186"") à t (65%"); de THAS (165%) à T-H55S (108""). Dans les groupes des D+S$S et des D +M la taille était moins réguliè- rement décroissante et les différences bien moins accentuées. Les feuilles correspondantes ont une surface allant en dé- croissant de terreau à tangue, de TL AIS à TH55S; mais, aux groupes des DES et des DM la feuille, comme la tige, semble aussi vigoureuse, sinon plus vigoureuse que celle de T, surtout dans les D+ M. La coupe transversale présente une épaisseur moindre dans les pots t, T3/4+ 11/4; TH55S et DLS1,66; mais cette épais- seur est plus grande que celle de terreau dans D9/10-M 1/10, D14/15+M1/15; DHS5; D+S2,5; TH25S; T +118. Le point remarquable est que le mésophylle centrique tend à de- venir complètement palissadique entre les nervures. C’est ce que l'on voit très bien dans D9/10+M 1/10; T+25$S; DLS 2,5; D+S5. Ce dernier cas est représenté dans la figure 4, pl. 9 x 418 , REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. _Broupe terreau et sel où les Je 2% avril, TL 11S;le 95, T+425S; le 27, T-L55S: le 29, En effet, dans tous les pots opposée à la figure 2 qui représente la coupe de la feuille prise dans T et qui montre un mésophylle à éléments isodiamétri- ques vers le centre, sinon horizontaux, avec des lacunes plus développées que dans D+S5. Ici la feuille des échantillons salés, en particulier des échan- tillons arrosés avec des solutions salines, est plus épaisse que celle de terreau. Ceci tient au plus grand développement en vo- lume des palissades et surtout de leur allongement, palissades qui peuvent envahir tout le mésophylle. Ces mêmes éléments, vus de face et par transparence au travers de l’épiderme, parais- sent plus serrés dans D$5 que dans terreau; malgré cela, dans un même carré, on compte pour D-LS5 120 cellules où le terreau en présente 250. Ces palissades sont donc plus larges, beaucoup plus longues et plus serrées dans D5S5, ce qui di- minue d'autant les méats intercellulaires. C’est d’ailleurs ce que montrént les dessins que nous venons de voir. Les cellules épidermiques suivent l'augmentation d'épaisseur de la feuille; leur paroi externe, culicule comprise, n'indique pas de différence. Lés vaisseaux ne donnent rien de précis. La chlorophylle m'a paru un peu moins abondante dans les cellules de T3/44t1/4, T1/2-41/2, T-L55S, D9/10+-M1/10 et D +S1,66 que dans celles de terreau. Les différences s’accusent ici bien plus que dans le pois; en particulier, les palissades sont plus développées et les méats plus réduits dans la feuille la plus épaisse, celle qui vient des pols les plus salés, surtout Par arrosages, que dans celle de terreau. Lepprum samivum. — Le 22 avril, lout était levé; excepté au pieds sont parus dans l'ordre suivant: T+ 135$; le 30, TL 250$ | et, le 1° mai, T-L500S. Cette espèce résiste mieux au sel que les deux précédentes. les pieds poussent avec plus où égélation se manifeste, de sorte qu'au complète. IL est vrai de dire que M moins de vigueur, mais la v 28 juin la série est encore INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. 119 ne possède plus qu'un pied qui serait mort si j'avais continué son arrosage spécial; je l'ai arrosé à moitié d’eau de mer. Dans D+S25 il y a encore 4 pieds; mais M+_500$S n’en montre plus qu'un. Ces restrictions faites, le Lepidium sativum a fleuri par- tout, et dans 18 pots j'ai pu recueillir des graines que j'ai réser- vées pour les cultures ultérieures. Les différences extérieures et les intérieures sont accusées. Je ne m occuperai que de la structure de la feuille. J'ai fait trois récoltes : au 13 mai, au 10 juin et au 28 juin. La première, pour étudier les feuilles cotylédonaires déve- loppées; la seconde pour comparer les cinquièmes feuilles au- dessous de l'inflorescence terminale; la troisième pour les qua- trièmes feuilles au-dessous de la même inflorescence.. Récolte du 13 mai. — Rappelons que le 13 mai les arrosages étaientcommencés depuis quinze jours, dès lorsles groupes D + S et DM pouvaient avoir subi assez longtemps déjà l’action de ces arrosages pour indiquer des différences. Tout le groupe des D ÆS a la feuille plus épaisse ou au moins égale à celle de terreau ; du groupe des D+M, il n’y a queM qui l'ait plus épaisse; les autres l'ont un peu plus mince. La feuille du terreau l'emporte sur toutes les autres. J'ai représenté (fig. 5 et 6, PL. 8) la coupe de la feuille (ter- reau) et celle de M; de la comparaison il ressort nettement que, en dehors de l’épaisseur un peu plus grande pour M, les palis- sades y sont plus développées radialement et ont une assise en plus que dans la feuille de terreau. On peut juger de la diffé- rence, quant aux méats intercellulaires et voir qu'ils sont plus développés sur le terreau que dans M; on peut encore vérifier ce point en étudiant les feuilles par transparence, ainsi que les palissades vues de face et prises à la chambre claire. Une autre différence consiste dans la faible quantité de chlorophylle que possède M, relativement à ce qu’en montrent les cellules de terreau. Disons tout de suite que cette différence très nette dans cer- tains cas ne se représente plus avec la même netteté dans d’autres cas, quand elle ne change pas de sens. Cependant, ce 120. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. qu'il y a de certain, c’est que dans les échantillons où les palis-. sades exagèrent fortement leur longueur, 1l y a tendance à la diminution de la chlorophylle, et ceci se produit surtout quand la plante a été arrosée soit à l’eau de mer, soit à une solution de sel marin dans des proportions assez élevées. Nous avons déjà vu cette différence dans la nature, nous la retrouverons encore dans la suite de cette étude. La différence des palissades indiquée par M est reproduite par D+S 25 et D Æ$ 12,5 qui ont aussi des feuilles plus épaisses 4 que terreau. Les échantillons poussés dans le mélange terreau et sel pré- sentent des palissades relativement plus développées que celles de terreau. Cependant les feuilles sont plus minces; mais le nombre des assises du tissu palissadique est plus grand, et le rapport de ce tissu au mésophylle est plus prononcé que dans terreau. C'est ainsi que T +500 S présente des palissades qui occupent plus de la moitié du mésophylle et comptent 4 rangées quand terreau n’a que 2 rangées, et que le rapport d'épaisseur de ces 2 rangées à l’epaisseur du mésophylle est plus petit que 1/3. Les épidermessuivent irrégulièrement la variation d'épaisseur. Récolte du 10 juin. — Le 10 juin, sur 20 pots, 19 ont donné des feuilles plus épaisses que celles de terreau. Les palissades ont une tendance à envahir tout le mésophylle . comme on peut le voir pour T+-250 S, DS 95 sur les figures 7 et 9, PI. 8: elles sont bien plus développées que dans la feuille de terreau (fig. 8). Les mêmes dessins nous rendent compte des dimensions relatives que peuvent avoir les lacunes. En étudiant la feuille par transparence on voit encore que ces lacunes sont plus développées dans celle de terreau que dans. celles de DÆS 25, D4-S12,5, T-+250S, T +125S, D 1/24 M 1/2, etc. Les palissades supérieures et inférieures, vues de face et prises à la chambre claire, rendent très bien la même différence. | Les épidermes varient peu, même quand il se produit une Le grande épaisseur des feuilles comparées. ans D-LS 95 Ja Chlorophylle paraît moins abondante que be ne NET Er SRE LE ES EE NV LEARN RE 7 2e der PET NE OR EST EE ra ya - SE Ces INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. | dans la feuille de terreau. Avec ce qui précède, ceci tendrait à prouver que la chlorophylle diminue avec la salure. Les plantes du groupe terreau et sel sembleraient indiquer le contraire, c’est-à-dire que, à partir de T+11S$ pouraller jusqu'à T 2508, la coloration verte de ces plantes devient extérieurement de plus en plus foncée. Mais ceci tient surtout à un inégal développement des échan- tillons, à l’âge différent des pieds d’un pot à l’autre de ce groupe. Remarquons, en effet, que, soit en 1888, soit en 1889, les pieds sont parus successivement de T+ 411$ à T-L250S avec des inter- valles plus ou moins longs. C’est ainsi qu’en 1889, six semaines après la semaille, T +250 S montre encore des plantes qui sortent de terre quand, dans T+11S$, elles sont sorties dès la première semaine. | Il s'établit là une différence d'âge, un retard qui empêche une comparaison rigoureuse, Ce retard se continue jusqu’à la matu- ration des graines. D'ailleurs cette apparence de coloration n’est qu'extérieure; les cellules de même ordre, dans une feuille analogue, n’accu- sent pas plus de chlorophylle dans TL 250$, T+195 S que dans terreau. | Il est même bon de dire que, à la sortie de terre, les jeunes plantules, déjà plus ou moins vertes dans les autres groupes, sont jaunâtres et même blanchâtres dans les pots fortement salés. Cependant, pour tenir compte de ces apparences extérieures, de l'absence de différences tranchées dans les cellules chloro- phylliennes, nous dirons que la chlorophylle diminue sensible- ment dans les seuls cas des arrosages variables, quand les solu- tions présentent un degré assez élevé de salure. (A suivre.) RECHERCHES SUR LA SIRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRE Par M. Léon FLOT (Suite). Dans la Vigne-vierge, lorsque la différenciation est achevée, on n’aperçoit plus de traces de l’assise méristématique libéro- ligneuse. Le liber forme des groupes allongés radialement, larges de 3-4, épais de 6-8 cellules, qui se distinguent du paren- chyme environnant par les dimensions plus petites de leurs cellules : ici aucune trace de sclérenchyme au dos des fais- ceaux (fig. 16). ni Mérisrème LIBÉRO-LIGNEUX. Il est aujourd’hui communément admis que dans le cylindn central apparaissent d’abord des faisceaux primaires, en nombre variable suivant les espèces considérées. Puis, à une époque plus ou moins précoce, une assise de méristème primitif, déjà différenciée comme parenchyme, devient génératrice et donne d’un côté du bois secondaire, de l’autre du liber secondaire. Le type le plus connu, le schéma classique, est fourni par le Ricin. ; On peut faire à ce modèle un reproche capital, c'est d'appar- tenir à la tigelle, dont (on vient de le voir) la structure est bien différente de celle de la tige. : Si l'on veut, comme j'ai tenté de le faire, comparer la struc= ture primaire de la branche à celle de la tige d'un an, on & De, ANS OS) Me En PURE M La cd ÿ IR NAT TETE RP ES A Te ( MO RER , nl PE, Je 2 ÿ x VITRO TES? t STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 123 trouve immédiatement arrêté par un obstacle imprévu : on ne trouve pas de structure primaire. Aussitôt après avoir franchi le méristème primitif, celui du point végétatif, on aperçoit sur la coupe transversale une zone continue, faisant le tour de la tige et dans laquelle les faisceaux apparaissent de plus en plus nom- breux à mesure qu’on descend. Les cellules qui la composent se distinguent de leurs voisines par leur plus grande dimension longitudinale, ce qui fait que sur une coupe transversale traitée par l’hypochlorite de soude et colorée, elles se détachent en clair sur le reste du parenchyme. En faisant des coupes longitudinales du point végétatif, on voit le cloisonnement longitudinal de cette zone se produire jus- qu'au-dessous de la première feuille nettement indiquée, j'en- tends celle qui forme déjà une émergence de quelques cellules : l'allongement est déjà bien visible et contraste avec la forme isodiamétrique ou tabulaire du parenchyme cortical ou médul- laire. Dans les plantes où les feuilles s’accroissent rapidement, cette zone est souvent affaiblie jusqu’au sommet par les départs des faisceaux pour les feuilles. Si maintenant on fait une coupe du Ricin, non plus dans la tigelle, mais dans la tige, on voit nettement la zone que je viens d'indiquer, affaiblie constamment d’un côté par les départs foliaires, et nulle part, si jeune que soit la tige, on ne trouve la structure du schéma. Or, si la tige d’une plante possède dans son jeune âge une structure particulière, on devrait la retrouver dans toutes les parties jeunes, ce qui n'existe pas, du moins pour la majeure partie des arbres et pour beaucoup de plantes her- bacées. Pour étudier dans de bonnes conditions la structure primaire des arbres, j'ai fait des coupes dans un chêne de 1 millimètre de longueur. On sait que dans cet arbre les cotylédons sont hypogés, la tigelle excessivement réduite et la gemmule pour ainsi dire nulle. Le point végétatif, à cet âge, est recouvert par quelques petites écailles qui jamais ne se développent en feuilles. La première différenciation consiste en l'apparition de faisceaux 2 Avr, M * es F AR EN nt $ A Pt orientées, puis, très souvent, une file continue de cloisonÿ 124 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. primitifs, à peine indiqués, naissant dans une zone à cloisonnes ments très actifs, mais, à la vérité, assez confusément indiquées Une ou deux coupes au-dessous, la zone est nette et les faisceaux s’y montrent plus distinctement. Puis elle s’accentue, les fais ceaux s'organisent et enfin, dans une coupe inférieure, la zone. étant bien nettement et depuis longtemps délimitée, la première trachée apparaît. à Puis le développement progresse, les faisceaux primitifs s@ développant beaucoup plus rapidement que les autres et faisant saillie en dehors et en dedans de la zone. A partir dece moments il semble qu'une impulsion nouvelle soit donnée à la croissance, les faisceaux principaux se développent avec une grande rapi- dité et les faisceaux secondaires commencent à faire saillie, Jusque là, les portions interfasciculaires de la zone se soni d'abord étirées radialement pour suivre cet accroissement et épaisseur, se divisant çà et là, par quelques cloisons diversement : tangentielles apparaît, et le pont méristématique est formé. É Je n'ai jamais rencontré, dans les arbres que j'ai étudiés, de 4 faisceaux primaires différenciés au milieu d'un parenchyme 4 homogène et reliés ensuite par un pont de méristème. Si quel quefois ce type idéal peut paraître réalisé, ce n’est que lorsque lé à développement rapide des feuilles donne une telle intensité au dés. veloppement des faisceaux primaires, qué ceux-ci semblent isolés. Ce terme de faisceaux primaires que je viens d'employer semble en désaccord avec le mode d'aceroissement exposé plus. haut : il n’y a là qu'une apparence, car s'il n'existe pas, dans le Jeune âge, de faisceaux en disposition isolée, au milieu d'un parenchyme homogène, il est facile de voir qu'ils sont cependant mt no , en section transversale, la figure d unes e Ltée produisent ainsi des vaisseaux Jigneux das en dedans et en dehors différenciation est ac du côté ligneux 3-6- daire : ik, $€ propage avec intensité et régularité dans toute la 2086 METTENT 48 LS ARRET AE Pl MR nl ue ee STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 1.128 cambiale ; mais ces pointes ligneuses primaires conservent leur organisation primitive et dans la plupart des arbres, même à la fin de la première année, les files de vaisseaux annelés, spi- ralés, etc., sont encore entourées d’un parenchyme à parois minces cellulosiques. Dans la région tigellaire cette structure ne se rencontre pas, et jusqu'au premier ou même au second entre-nœud, les pointes primaires n'apparaissent pas. Dès qu'elles se montrent, la région tigellaire cesse et ses caractères font place à ceux de la tige pro- prement dite : le sclérenchyme se développe normalement, les différentes parties de l'axe prennent les proportions relatives qu'elles ont d'ordinaire dans la région caulinaire, mais c'est surtout l'augmentation du diamètre de la moelle qui devient sen- sible ; le liège tigellaire peut se raccorder au même niveau ; cependant, le plus souvent, il le dépasse quelque peu. Les faisceaux qui naissent isolément dans la zone cambiale sont ceux qui forment les traces foliaires, mais il en peut naître d’autres sur tout le pourtour.de la zone de méristème. Le Noyer en est un exemple intéressant. Dans cet arbre, en éffet, tout le: bord interne de la région ligneuse est pourvu de petits faisceaux de 1-3 vaisseau x entourés de parenchyme cellulosique mince; ils forment, entre les grands faisceaux principaux, de petits îlots vasculaires bien nets au bord interne de la zone continue, puis- sante et régulière du bois secondaire. La partie la plus active de la zone cambiale est la couche qui forme d’un côté le bois, de l’autre le Liber ; mais d'autres parties de ce méristème peuvent conserver pendant longtemps une vilalité qui les rend propres à se-diviser et à produire ainsi de nouveaux éléments. C'est ainsi que dans beaucoup d’arbres, et surtout dans ceux dont la croissance est rapide, il reste, au bord interne de l’anneau de méristème libéro-ligneux, une couche peu épaisse de parenchyme dont font partie les cellules qui entourent les faisceaux primaires. L'activité vitale de ce tissu se révèle par l'apparition de cloi- sons diversement orientées souvent en files continues dans quel- ques cellules, indiquant ainsi de petits méristèmes partiels consé- 126 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. cutifs à la différenciation de l’anneau libéro-ligneux et témoignant d’une augmentation dans le diamètre intérieur du cylindre central. On peut voir, dans le Paulownia notamment, ces files de cloisons dans les cellules du parenchyme des faisceaux. 11 m'est arrivé même de rencontrer dans un Paulownia de l’année un groupe de trachées complètement entouré par un cercle de parenchyme en assises concentriques (fig. 8, pl. 6). Cela prove- nait de ce qu’un faisceau, au moment du passage de la tigelle à la tige, s'était détaché vers le centre; les cellules qui l’entouraient | s'étäient divisées par une file de cloisons et à mesure que la tige s'élevait, le nombre des assises augmentait, de manière à pré- senter l'aspect de la figure 8, planche 6. Je ne cite ce cas téralologique que pour montrer combien grande peut être l’activité de ce parenchyme ; d’autres faits ten- dent à prouver qu'il jouit d’une certaine autonomie. 1° Dans l’Eucalyptus on y voit apparaître l’assise de méristème qui sert de point de départ à la formation du liber et du scléren- chyme internes. 2 Ses cellules à cause de leurs moindres dimensions sont toujours distinctes de celles de la moelle, même quand la moelle est cellulosique. 3° L’amidon et les produits d’assimilation s’y rencontrent en très grande abondance, alors même que la moelle en est. dépourvue. 4° Dansles cas où la moelle disparait, cette zone persiste. 5° Elle peut se lignifier (Chène, etc.) ou rester cellulosique (Paulownia, Figuier, etc.). 6° Elle peut produire du sclérenchyme au bord interne des faisceaux (Peuplier). 7° C'est elle qui renferme les canaux sécréteurs intraligneux (Aïlante, Sureau, Lierre, Robinia). En résumé, lorsqu'on étudie la structure primaire des arbres, il semble plus conforme aux faits d'admettre que les faisceaux naissant au sein d’une zone cambiale continue peuvent former du liber et du bois sur tout son pourtour. Par suite de l'impul- sion donnée par le développement des feuilles, les traces foliaires Re ee STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 427 prennentune grande extension dans le sens radial, et il semble que les faisceaux qui les forment soient nés isolément et aient été reliés ensuite par une bande de méristème. La portion interne de la zone cambiale qui fait le tour des faisceaux primaires conserve son activité et forme une zone parenchymateuse intra- ligneuse douée de propriétés particulières. La structure tigellaire, propre à l'embryon, ne peut être comparée à celle de la tige, ni être considérée comme sa structure primitive. Cette restriction faite, et sauf les différences dues à l'intensité du développement, l'apparition des faisceaux dans la branche d’un arbre âgé a lieu de même façon que dans la plante d’unan. Bois. Il serait fastidieux d'énumérer arbre par arbre les différences que j'ai constatées dans le mode de groupement des éléments ligneux; je m'arrêterai aux observations qui offrent quelque généralité ou quelque intérêt particulier. En V, les pointes primaires proéminent dans la portion interne du parenchyme de la zone méristématique; il en est de même en A. Pendant toute la première année, les cellules qui avoisi- nent immédiatement les vaisseaux spiralés restent à l’état de parenchyme cellulosique, même lorsque la lignification est in- tense dans le bois ou dans la moelle. L’explication de ce fait a été donnée plus haut. | | En T, on n'observe jamais de pointes primaires ; on constate du reste que, dès qu'en montant on arrive à celles-ci, la struc- ture tigellaire, caractérisée par ‘des différences dans le liège, le sclérenchyme, l'écorce, disparaît pour faire place à la structure de la tige. On conçoit facilement qu'il en soit ainsi, puisque toute celte région tigellaire résulte du développement de la région que parcourent les faisceaux pour passer de l'orientation de la racine à celle dela tige. On voit bien, à la face interne de la zone ligneuse, des vaisseaux primaires, mais leur disposition varie suivant la hauteur à laquelle on les. observe ; ils sont disséminés dans la moelle, souvent séparés du bois par #-3 assises de cellules ; qu'en A. 128 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. dans le Groseillier, ils conservent pendant longtemps une dispo. sition en cercle autour de la moelle et sont bien distincts du bois secondaire. Dans le Cytise (fig. 33) on voit encore l'orientation sécantielle des faisceaux à la hauteur où le liège tigellaires disparaît. 3 Le nombre des faisceaux est naturellement différent en Tét” en À ainsi que leur mode de groupement. Cela dépend en effets du nombre des faisceaux de l'embryon, qui sont seuls repré: 1 sentés dans la structure tigellaire. Dès que les premières feuilles. normales sont formées, les faisceaux se groupent en cercle plus ou moins large et la structure tigellaire cesse. Dans la V igne, il ÿ à dans la tigelle quatre faisceaux ligneux ; dans le premier 8. 30. — Cèdre. — A gauche, la région tigellaire; à droite, la tige. scl, couché 4 de cellules scléreuses ; su, assise de liège; L, liber; B, bois ; M, moelle ; c.s, C& naux sécréteurs ; E, écorce, è Fi entre-nœud épicotylé leur nombre s'élève à 16 (fig. 1 et 2, pl.3 Quant à l'importance du développement du bois, il est à pet près le même en V eten À, toutes proportions gardées. Dan: la tigelle, le bois est toujours plus développé qu’en A ‘et p sente souvent une grande abondance de parenchyme ligneux, | sans vaisseaux (Noisetier). 1. 04 Dans d'autres arbres, les vaisseaux y sont aussi fréquents Dans les Conifères, les trachées forment des nombres Na: riables de groupes vasculaires composés d'éléments peu noms breux auxquels est généralement adossé un canal sécréteur, Les sroupes sont au nombre de 4 dans le Cèdre (fig. 17), de 5 dan$ le Sapin, de 5-6 dans le Pin. {ls sont de plus en plus distincts à mesure qu'on se rapproche des cotylédons. En A et en V, les F5 trachées forment des bandes figurant un polygone ja 4, 5, 6 cb- ; Ne tés. En tout cas, les trachéides sont en plus grande ahoñdlaes ag en T qu’en À ou en V. Le bois peut être si développé dans la tigelle qu’il surpasse en valeur absolue celui de A et de V. Ainsi, dans le Cyprès, le bois tigellaire peut atteindre six fois la valeur de celui d’une branche de l’année. Mais la lignification ne s'opère pas toujours entièrement en T, et le bois se colore par le carmin agissant après le vert d'iode. Dans le Spartiun junceum, V'Indigofera par exemple, les vaisseaux et le parenchyme ligneux adjacent sont seuls lignifiés complètement, les fibres ligneuses ne le sont pas, car le vert d'iode en est chassé par le brun d’aniline. More. La moelle se trouve, à la fin de la période végétative, Jigni- fiée dans certains arbres, en À comme en V (Châtaignier). Dans d'autres les parois des cellules demeurent à l’état de cellulose (Marronnier, Noisetier, Ampelopsis). Enfin elle peut être Head fiée en V et non en À (Figuier, Bouleau), Mais en T elle présente comme caractère d’être très réduite, à ce point que, sur sa section, on ne trouve quelquefois que 10-20 cellules, et cela même dans les arbres qui présentent en A un grand développement de la moelle (Paulownia). Quelquetois elle est un peu plus abondante (Frène), dans ce cas on la trouve le plus souvent détruite à la fin de l'été La moelle du Noyer est divisée, en V, en diaphragmes épais de 6-10 cellules, séparés par des intervalles équivalents; rien de semblable n'existe dans le Noyer d’un an. Résumé des caractères du cylindre centrar. D'après ce que nous venons de voir en détail, le cylindre central possède, dans la région ligellaire, des caractères parti- culiers qui font de cette région un axe intermédiaire entre la Rev. gén. de Botanique. — HI. 9 bee: 5 CSD 130 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Ë racine et la tige, tandis que la structure de la région caulinaire est, à peu de chose près, celle d’une branche terminale d'arbre. âgé. Le sclérenchyme de la région tigellaire est nul ou peu déve loppé. | Le péricyele y est généralement abondant et peut remplate physiologiquement le parenchyme cortical exfolié (Vigne). Le liber y est peu abondant, les tubes criblés disposés par pelits îlots; le liber interne peut être nul. Le bois y est très développé et manque de pointes primaires ! | cela se comprend très facilement si l'on considère que, quant. au cylindre central, la région tigellaire embrasse tout l'espace dans lequel les faisceaux passent de l'orientation centripèté a l'orientation centrifuge. APPAREIL SÉCRÉTEUR. Lorsqu'un arbre âgé présente dans ses parties jeunes dés canaux sécréteurs, on observe des modifications importantes dans l’appareil de la sécrétion chez les plantes d’un an et dans … les branches de dessous. En ce qui concerne ces dernières, les canaux sont beaucoup plus développés, par exemple dans le Ginkgo et dans le Sureat, où ils se présentent soit avec un diamètre beaucoup plus grand (Ginkgo), soit en nombre plus considérable (Sureau). É Si l'on compare une branche de lierre (V) à un lierre de . l'année, on remarque immédiatement chez ce dernier l'absenc® des canaux sécréteurs si abondants en V. Le Lierre présente même une particularité intéressante, On sait qu'il sert à faire des bordures dans les parcs et qu'alors toutes ses branches Son! horizontales ; dans ce cas, les canaux sécréteurs sont réduits at . nombre de quatre, situés deux par deux à la face supérieure et à la face inférieure. . “Les Conifères présentent aussi dans l'appareil sécréteur dela région ligellaire une réduction parfois frappante (Mélèzes fig. 34). Le STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. PEN Dans le Sureau, les canaux sécréteurs de la moelle, très faciles à reconnaître, ne sont pas visibles dans les coupes trai- lées par l'hypochlorite de soude. Ce n’est qu'à l'état frais qu'on peut apercevoir, dans certaines cellules, un contenu plus abon- dant, mais jamais on n'observe, en T, la disposition caracté- ristique des cellules qui forment la bordure du canal. La tigelle du Figuier ne présente aucune trace de laticifères: Fig. 31. — Mélèze. — uche, la tige; à droite, la région tigellaire. L, liber; B, bois; sr. moelle ; r ae PE su, liège ; c.s, canaux sécréteurs; scl, sclé- renchym de même dans l'Euédloté et dans l’Aïlante, la tigelle est dé- pourvue d'appareil sécréteur (fig. 6, pl. 5). Sans vouloir préjuger cette question, qui nécessite de nou- velles recherches et qui a une assez grande importance en raison de la fixité que présentent les caractères de l'appareil sécréteur, il était bon, je crois, de signaler les particularités qui se rencontrent là encore dans la région tigellaire et qui contri- buent à la différencier de la tige. Passage de la structure tigellaire à la structure caulinaire. Nous avons vu que la région tigellaire peut être pourvue d’un liège cortical ou même endodermique alors que la région cau- linaire de la mème plante d’un an possède un liège hypoder- mique ou en est parfois complètement privée. On peut observer dans la tigelle une absence totale de sclérenchyme alors que, plus haut, la tige en produit normalement. Il est donc intéres- “132 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. reste la même. tigellaire profond, à liège caulinaire hypodermique. Le rac dement peut être lent (Chêne) ou brusque (Cytise). Dans sant de savoir maintenant comment la structure tigellaire se raccorde avec celle de la tige. hr. naire est des plus frappants. On peut voir ainsi que, dans certains arbres, le liège exfoliateur tigellaire n'atteint pas le hauteur des cotylédons, que dans d’autres il va jusqu'aux coty lédons (Pommier), qu’il peut passer dans le premier entre- nœuds sur une longueur plus ou moins grande (2-8 entre-nœudss sur 4-15 centimètres) (Amandier). aburnum. — Région tigellaire ; su, assise subéreuse;. r, raccordement des deux lièges. À Fig. 32. — Cylisus L dans un même tissu, le raccordement est tout indiqué. Si deux lièges sont hypodermiques, leur structure seule change au point de contact, celui de la lige devenant surtout un tiss protecteur et conservant l’épiderme adhérent. Si les deux li sont profonds, ils sont tous deux exfoliateurs et leur structi Le cas le plus intéressant est fourni par les arbres à li De premier Cas, on voit la zone corticale exfoliée par le diminuer peu à peu d'épaisseur, la zone interne conservant dimensions, de sorte qu'au point de raccord il ne reste plu l'épiderme en dehors du liège. Dans le second cas (üy Hêtre), à quelque distance des cotylédons, on voit le liège à STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 133 laire cortical former un brusque repli vers l'épiderme (fig. 32 et 33) dans certaines régions de la coupe transversale et y devenir sous-épidermique. Celte portion hypodermique prend une extension de plus en plus grande et, quelques millimètres plus haut, elle comprend tout le pourtour de la tigelle. Peut-on alors, abstraction faite du cylindre central, considérer la région de la tigelle où le liège a changé de nature et de po- sition comme appartenant à la tige, au sens usuel du mot? L'exemple du Cytise lui-même vient répondre de la manière la Fig. 33. — Cytisus Laburnum. — Région tigellaire montrant le raccordement du liège profond et du liège hypodermique; au centre, les faisceaux montrant l'orientation sécantielle. plus claire à cette question et montrer que la tigelle possède, pour ainsi dire, une véritable autonomie. Dans cet arbre, en effet, le liège hypodermique qui succède au liège cortical dans la partie supérieure de la tigelle passe dans le premier entre- nœud et s’y termine par des ares subéreux de plus en plus ré- duits: la région caulinaire ne présente pas de liège. Considérons maintenant la facon dont s'opère le raccorde- ment du liège péricyclique et du liège hypodermique : je pren- drai comme exemple le Sainte-Lucie (Prunus Mahaleb). Dans cet arbre, le liège péricyclique passe au-dessus des co- 134 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. ‘4 tylédons et occupe les deux tiers inférieurs du premier entre: nœud, laissant vers l'extérieur une couche d'écorce de moins " en moins épaisse, Au moment du passage, c'est-à-dire vers les M deux tiers de l'entre-nœud, il ne reste plus qu’une ou deux assises corticales entre l’épiderme et le liège ; puis, en moins d’un millimètre, le passage s'opère. On voit le méristème subé= M reux gagner la couche hypodermique et s’y développer suivant h. un arc peu étendu d’abord, mais ne tardant pas à faire le tour 4 Lo de la tige. Suivant lé rayon passant par les points de raccord,” | on peut voir les deux lièges séparés par une couche peu épaissè « : à de cellules mortifiées et le passage de l’un à l’autre est si rapide qu’en faisant 8-10 coupes en série, j'ai pu en obtenir toutes les - | a __ phases. . Il est aussi intéressant de savoir ce qui se passe dans les arbres u | qui, comme l'Amandier, la Vigne, ont un liège péricyclique dans n : la région tigellaire, tandis que la tige qui lui fait suite en est MW . dépourvue. ca Êe Dans l’Amandier, le liège péricyclique passe dans le troisièmes entre-nœud et s'y termine en inême temps que les dernières ne traces du renflement tigellaire. La terminaison s'opère par une. diminution de l'épaisseur de la zone subéreuse. A la hauteur du deuxième nœud, les faisceaux des bourgeons axillaires se déta- chent en passant au dehors de la zone subéreuse qui s’inter- rompt et ne forment plus que deux arcs. Ces restes de la co | ronne subéreuse perdent peu à peu leur caractère et, à peu de distance de leur fragmentation, la zone subéreuse disparaît. Dans la Vigne, la disparition du liège se fait progressivement: ; Vers le tiers inférieur du premier entre-nœud, le liège ne se. laisse plus facilement reconnaître et disparait en même temps. qu'apparait la première fibre de sclérenchyme (fig. 2, pl. 3): CONCLUSIONS. 2 Des recherches qui précèdent, il paraît résulter ceci : + 3 Dans la plante d'un an, on doit considérer deux régions : bien distinctes : la région tigellaire, la région caulinaire. STRUCTURE COMPARÉE DE LA TIGE DES ARBRES. 195, 2 Dans certains arbres, la région tigellaire seule se développe pendant la première année. 3° Au point de vue morphologique externe la branche d’un. an d’un arbre âgé et la région caulinaire de l'arbre d'un an présentent peu de différences, à part celle de l'intensité du dé- veloppement. La tigelle est presque toujours renflée et écail- leuse, toujours glabre, même quand la région caulinaire est très poilue. Le renflement tigellaire peut inême atteindre de grandes proportions relativement au diamètre de la tige. La région tigellaire ne porte jamais de vraies feuilles, elle prend fin un peu avant l'apparition des premières feuilles normales. 4° Au point de vué anatomique, V et A ne présentent que des différences d'importance secondaire : la région tigellaire a, au contraire, une structure spéciale, caractérisée par : a. — L'apparition précoce d'un liège hypodermique, cor- tical ou péricyclique ; b, — Le grand développement de la zone ten eRVnih Late externe (écorce ou péricyele) ; ce. — L'absence de différenciation dans la zone externe de l'écorce ; d. — La grande réduction ou l'absence du sclérenchyme ; e.— Le grand développement du bois ; f. — L'absence des pointes primaires et de la zone parenchy- mateuse circummédullaire ; g.— La faible Tignification des éléments ligneux ; h.— La réduction du diamètre de la moëlle. 5° Au point de vue physiologique V et À ne présentent pres- que pas de différences : la tigelle est toujours remarquable par l'accumulation des réserves. En résumé, dans la plante d’un an pourvue de tige, la portion caulinaire peut être considérée comme l'équivalent d'une branche verticale d'arbre âgé se développant dans le prolonge- ment d’un axe intermédiaire entre la racine et Ja lige (la tigelle) : cet axe, de son côté, est produit par le développement des or- ganes et des réserves de l'embryon, REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Ce travail a été fait au laboratoire des recherches botaniqu de la Faculté des sciences de Paris, sous la direction de M. G ton Bonnier à qui j'exprime toute ma reconnaissance pour bienveillante sollicitude qu'il m'a toujours témoignée. EXPLICATION DES PLANCHES, (Phototypographie directe sur cuivre.) Planche 3. Fig. 4, — Vigne (de se — Région caulinaire, sans liège, sclé chyme en îlots fasciculai Fig. 2. — Région Halte La la même plante, montrant l'écorce enr le sclérenchyme nul (une seule fibre près de l'échancr à gauche), un liège profond; la réel peu développée, Planche 4. Fig. 3. — Bignonia Catalpa. — Exemple de tige avec liège hypodermiqu f _ écorce à deux zones, sclérenchyme bien dévelo Fig. 4 — Châtaignier. — Exemple de tigelle à liège profond, à renchyme développé. Les Planche 5. “be 5. — Rnclyphis globulus. — Tige, sans liège, avec des poches taux, une assise exlerne de sclérenchyme; trois rangs de fibres scléreu: un liber et un sclérenchyme interne. Fig. 6. — Région tigellaire, avec un liège, un sclérenchyme épars,un très épais, moelle très réduite, liber et sclérenchyme internes nuls. Planche 6. Fig. 7. — Section transversale d'une tige de Mélèze, représentée sc tiquement dans le texte figuré. Fig. 8. — Section d’une tige de Paulownia imperialis montrant le du méristème interne. A droite et à gauche, on voit des cloisons diversen orientées, en dehors de la moelle, Au centre de la figure, un faisc complètement isolé par un méristème en assises concentriques. REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE FORESTIÈRE PUBLIÉS EN 1888 ET 1889 Les recherches faites en France et dans les divers pays de l'Europe, prin- cipalement en Allemagne, sur la botanique forestière paraissent dans des recueils spéciaux peu lus des botanistes de profession, Elles méritent cepen-. dant d’être signalées; on y trouve résolues ou étudiées de nombreuses questions relatives à l'anatomie, à la physiologie et à la pathologie des ar- L. — ANATOMIE. I a paru dans ces derniers temps d'importantes recherches d'anatomie comparée qui ont mis en évidence les analogies de structure des familles voisines par leurs caractères floraux ou des diverses formes d'une même famille. Le Dr Müzxer, professeur de botanique à l'Académie forestière de Münden, vient de publier un travail très intéressant (1) conçu dans le même esprit, une sorte d'anatomie comparée du bois des espèces forestières indigènes en Allemagne ou cultivées dans les parcs. L'ouvrage se com- pose: 1° d'un atlas de 21 planches contenant chacune dix photographies très nettes et fort bien gravées de coupes minces transversales, radiales ou tangentielles représentées à des grossissements divers; 2 d'un texte expli- catif divisé en deux parties dont la première est une sorte d'introduction spécialement consacrée à la description du bois des espèces figurées dans ‘atlas. L'auteur distingue d’abord évidemment deux groupes: les bois fères, des rayons médullaires et des ponctuations des trachéides. Les bois feuillus, bien plus nombreux, sont partagés, d’après le groupement des vais- seaux, en {rois types, et d’après l'épaisseur des rayons médullaires en cinq (1) Dr N.-3.-C. Müller : Atlas der Holzstructur dargestellt in Microphotographien (21 planches avec texte explicatif). Halle, Imprimerie Wilhelm Knapp, 1888. structure anatomique. 138 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. È divisions, L'étude des coupes transversales, radiales et tangentielles fournit ensuite, pour les espèces réunies dans le même type et la même division, des caractères qui permettent de déterminer la plupart des essences. C'est. là un fait important pour la science comme pour la pratique. Il peut être très utile dans beaucoup de cas, pour les paléontologistes, par exemple, comme pour ceux qui travaillent ou emploient les bois, de distinguer les espèces même sur de menus fragments. L'observation microscopique com- piète ou confirme les résultats fournis par l'examen à l'œil nu ou à la loupe (1}, et apporte de nouvelles preuves à l'appui de ce fait depuis longs temps reconnu que les bois d’une même famille ont généralement une structure analogue. Dans le même ordre d'idées signalons l'intéressant ouvrage de MM. Harri@ el Wegen sur le bois de hêtre (2) où se trouve, parmi d'autres recherches s'adressant plus spécialement aux forestiers, une description complète de. la structuré anatomique de cette importante essence. Quelques observations nous semblent nouvelles; ainsi les cellules des rayons médullaires minces ont une forme toute différente de celle des rayons larges. Elles sont longues et fusiformes. Dans la paroi des vaisseaux scalariformes on remarqué, en » coupe transversale, de gros grains calcaires. La longueur et le diamètre des. fibres (trachéides et fibres sclérenchymateuses) et des éléments des vaisseaux varient suivant l'âge et la région de l'arbre, ce qui explique les différences de densité, etc, IT. — pyysioLoGiE. Le livre de Hartig"offre plus d'intérêt encore au point de vue physiologi=. que. L'auteur a réussi à trouver des relations très nettes entre la transpird- tion des arbres, le nombre et lé diamètre des vaisseaux et la densité. La largeur de la couche annuelle va généralement en augmentant depuis les premières branches jusqu'au sol: les vaisseaux dont le nombre et le dia mètre restent constants sont donc plus rapprochés vers le haut du tronc, _ la densité y diminue en même temps que le pouvoir conducteur de l'aubie Augmente à l'unité de surface. Dans la cime le lit du courant de sève se rétrécit vite jusqu'au sommet; les vaisseaux dès lors deviennent plus étroits el Ja densité s'accroit. La diminution de densité des hôtres avec l'âge sex" plique d'une manière analogue. D'autres observations portant soil sur des ar” bres fortement ébranchés, soit sur des arbres brusquement isolés ont permis à l'auteur de préciser les rapports existant entre les [fonctions du bois et sà F _ (1) On pouvait déjà, grâce aux excellents tableaux dichotomiques dressés en Fe _ f Paris, Bérger-Levrault, 1877), en Alle re par R. Hartig (Die Unterscheidungsmerkmale der Wichtigeren in eu hlani ét ©. : té des anneaux ligne i PNE 7 gneux, la densité, la couleur, etc. Arte : Das Holz der Roth hé in anatomisch-physiologische" fürstlicher Richtung. Berlin, Julius Springer, 1888 80, 238 pe REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE FORESTIÈRE, 139: La répartition, la circulation et le rôle des matières de réserve ont été l'objet de minutieuses recherches. C'est ainsi que Hartig a montré, contrai- rement à l'opinion reçue, que la réserve amylacée ne se dissout pas com- plètement au printemps; une faible partie seulement, celle contenue dans les deux plus jeunes couches ligneuses, disparaît pendant quelques mois d'été pour servir à la formation des pousses, et se reforme en octobre. provision des matières de réserve va donc en s'augmentant, el dès qu’elle a atteint certaines limites, l'arbre l'emploie à produire des semences. Il a en- suite besoin d’un repos plus ou moins prolongé, suivant l'essence, pour refaire sa provision. Ainsi s'explique le fait. bien connu que les arbres frui- tiers ou forestiers ne fructifient pas abondamment chaque année. En com- parant des hèêtres chargés de faines avec d’autres situés dans les mêmes conditions, mais n'ayant pas fructifié, Hartig a toujours constaté que, chez les premiers, l'accroissement était réduit de moitié (1), la réserve amylacée des deux Liers, la réserve azotée plus encore. Le chapitre relatif à tn en ‘épaisseur contient des données très int l'arbre s’accroitannuellement suivant les circonstances gps On y étabiit clairement, entre au caen qu'à conditions égales de situation et d'éclairement, l'accroissement n’es nullement proportionnel, comme on le croyait généralement, à la ms qe foliacée, que, chez les arbres croissant en plein air avec une large cime, il y a plutôt un excès de feuilles, car des ébranchements portant sur la moi- tié du feuillage n’ont pts aucune diminution d'accroissement, On y dé- montre aussi que, sans augmentation sensible de lumière et de feuillage, l'addition de arab: nutritives peut tripler l'accroissement. La deuxième partie de l'ouvrage contient de nombreuses analyses chimi- ques qui sont l’œuvre de M. Weber, et représentent une somme de travail dont peuvent seuls se rendre compte ceux qui se sont livrés à ce genre de recherches. Grâce à lui, nous connaissons exactement la répartition de l’a- zote et des principes minéraux dansle bois et l'écorce du hêtre et les quan- tités absorbées par an et par hectare. Il a étudié l'influence, sur la composi- tion chimique du bois, de l'âge, du sol, des saisons, des circonstances de végétation. Il a calculé les quantités de chacune des matières importantes contenues dans un mètre cube de bois à divers âges et l'épuisement annuel du sol par la forêt de hêtre en azote et en principes minéraux. Citons, à titre d'exemples, quelques-uns des nombreux résullats de ce beau travail. La quantité dès principes minéraux augmente de la périphérie au centre ; ce fait contredit l'opinion admise que le bois parfait est bien plus pauvre en cendres que les autres régions du bois. L'augmentation dans le taux des cendres à mesure qu’on s’avance vers le cœur de l'arbre tient d'a- bord à la potasse, qui s’accroit régulièrement, puis à la chaux et à la ma- gnésie. L’acide phosphorique et l’azote diminuent au contraire progressi- mement de dehors en dedans. Le taux des cendres et celui de la potasse, (1) Le fait a été vérifié pour les environs de Nancy: sur deux ee voisins, de même grosseur, l'anneau ligneux de 1888 était de moitié moins large que celui de l’année précédente nour le hètre qui avait cu fainée abondante en 1888: il hit deux fois plus large, pour celui qui était resté stérile, REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. n de l’acide phosphorique et de l’azole sont très élevés duns la première jeu nesse des peuplements ; puis la proportion centésimale de ces substances, « par suite de l’état serré des gaulis et des perchis et du rationnement de là “ nourriture, diminue rapidement jusque vers soixante ans; après survient une nouvelle période d'augmentation vers l’âge de 80 à 400 ans, suivie d’une longue phase où le taux reste constant. Il n'y a d'absorption active des trois principes sus-indiqués que dans les premières années; un peuplement . e 80 ans en contient déjà presque autant qu'un autre de 50 à 60 ans plus : ux. # Tous les résultats acquis dans cet ordre d'idées devront être pris en sé riense considération dans l'application des modes de traitement, des termes w d'exploitabilité, aussi bien que dans les questions relatives à l'épuisement es sols. Les végétaux forestiers, en effet, comme les plantes agricoles, ont. absolument besoin de principes minéraux, contrairement aux affirmations à. d'une prétendue doctrine nouvelle qui conclut à l’inutilité de ces principes … pour la végétation forestière. Les arbres n'échappent.pas aux lois générales » de la nutrition. L'efficacité des matières minérales est du reste démontrée u directement par ce fait qu’à un surcroil d'engrais minéraux, notamment dé potasse dans les massifs du Spessart, correspond une augmentation sensi-. | ble dans l'accroissement. Quant à l'azote, le calcul fondé sur les analyses montre qu'un hectare de massif de hêtres de 50 à 100 ans n’absorbe en - L'azote est absorbé par les plantes en grande partie sous forme de nitrates iennent, comme l'ont montré MM. Schlæsing et Mün landis que les sols des champs famés à fumier, poudrette etc.) en contiennent beau”, (1) Ebermeyer : GeAal der Waldbüd Allgemei , Vaidbüden und Waldbäume a Salpetersauren Salse (Alige ieine Forst-und Jagdzeitung, 1888, p. 274). : REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE FORESTIÈRE. jet à coup. Il en conclut que les premiers offrent un milieu défavorable au déve- loppement des micro-organismes nitrificateurs, sans doute en raison de l'absence de matières animales (1). Celles-ci seraient donc nécessaires pour la transformation en nitrates des principes albuminoïdes végétaux qui, sans leur concours, ne donneraient, en se décomposant, que de l'ammoniaque. Cette absence de nitrates peut se démontrer encore indirectement. Les essais de culture dans l’eau prouvent que les plantes ne contiennent de nitrates que s’il y en a dans les solutions; elles sont incapables de transformer l'ammoniaque ou l'azote libre en la moindre trace d'acide nitrique. Or les arbres crûs en forêt ne renferment jamais de nitrates; il n’y en a donc pas dans les sols forestiers. Dès lors les arbres ne peuvent absorber d'azote assi- milable qu’à l’état d’ammoniaque ou de combinaisons organiques azotées (amides) formées par décomposition des matières protéiques de la couver- Lure ; ces amides, solubles en peus dans l’eau, donnent, par dédoublement, de l’'ammoniaque quand on les fait bouillir avec des acides faibles ou des alcalis. D’après les asie d'Ebermeyer, l'humus forestier contient, outre l'ammoniaque, des amides dont font usage, en tous cas, les arbres qui possèdent des my corhizes. III. — PATHOLOGIE VÉGÉTALE. L'ouvrage le plus important qui ait jamais paru sur les maladies des ar- bres est bien certainement celui que viént de publier l'infatigable professeur de Münich, R. HarriG (2). On y trouve exactement décrites par l’un des bota- nistes les plus compétents en la matière les nombreuses maladies qui affec- tent les végétaux ligneux indigènes ou cultivés. Cet excellent manuel de pathologie des arbres est indispensable aux botanistes aussi bien qu'aux propriéaires, gérants ou planteurs de bois, qui réclamaient depuis longtemps un recueil présentant sous une forme condensée l’état actuel de la science et l'épicéa et du pin de montagne due à un pyrénomycète, Herpotrichia (1) Ces essais demanderaient à être répétés sur des sols forestiers de nature miné- pe A variée. Ne pourrait-il se faire que l'absence du micrococcus se tint à es éctisbe, telles, par see ga que l'acidité si accusée dans les sois des outhitén? La présence des n trates se or du rest LE mr par ne diphémy- lamine et l'acide sulfurique leger é qui nent une co n bleue aux dissolu- tions aqueuses de sols contenant les plus faibles traces dé Tivhés ou ms nitrates. (2) À. Hartig : perd der Baumkrankheiten. 2e édition corrigée et augmentée F 291 p. in-8° avec 137 figures dans le texte. Berlin, Julius Springer, 1889. Une traduc- tion rene de cet ouvrage va paraître dans les stone de la science agronomique ran ére. (3) ps re de Hallier, Sorauer, Frank sont déjà anciens et traitent pe des maladies des plantes cultivées ; le plus récent, die Krankheiten der ac est de 1880 et beaucoup de découvertes ont été faites depuis cette époq = + 142 N REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. À nigra, n. sp. ; une affection des jeunes plants d’Abies Douglasii causée p : un discomycète, Botrytis Douglasii, n. Sp.; une maladie des semis d’épi et de sapins due à un champignon provisoirement rattaché au genre P. lozzia (P. Hartigü, n. sp.), mais dont la forme ascosporée est encore inc d'arbres (1) sont résumées dans le manuel de son maitre, Hartig, dont 2 _ Symbiotique de Franck et à regarder ces mycéliums comme de Si reux pour les trembles qui sont aux environs des pineraies et dont la forn œcidienne se développe soit sur le pin sylvestre (Cæoma pinitorquum), où produit des déformations de l’axe très dommageables, soit sur les aiguilles de mélèze où le mal qu’elle cause est insignifiant ; une maladie, très fréquente. en Bavière sur les sapins de tout âge, provoquée par le Phoma abietina,t détermine un étranglement local des rameaux et la mort de tout ce qui est au-dessus ; une affection des aiguilles de sapin et d'épicéa due au Trick phæria parasilica; une autre du Cytisus laburnum causée aussi par un p nomycète, le Cucurbitaria Laburni. L'histoire du Dematophora necatriæ produit sur la vigne la terrible affection, dite pourridié, y est faite avet tail et accompagnée de nombreuses figures L'ouvrage est divisé en # parties : la première est consacrée aux dom- 88. games affectée à l'étude des champignons parasites. La deuxième partie traile blessures, la troisième des maladies dues à l'influence du sol, et la derni de celles qui ont pour cause les agents atmosphériques. A la fin se trô un tableau, très utile pour la rapidité des recherches, où, à la "2 nom des diverses espèces ligneuses rangées par ordre alphabétique, $ énumérées toutes les maladies qu’elles peuvent subir et qui sont # tionnées par l’auteur. L'ouvrage est illustré de belles et eee fig qui facilitent l'intelligence du texte, d’ailleurs clair et concis, qualités @ n'est pas inutile de faire ressortir lorsqu'il s’agit des livres allemands. Les recherches publiées en 1888 par M. pe TurEeur sur diverses maladies venons de parler. Elles se terminent par des observations de myÿco sur le pin cembro, d’après lesquelles l’auteur est amené à rejeter la sm C'est aussi l'opinion de Robert Hartig, dont voici les prof pra qui sont à peu près sans influence sur la plante. Certes \ ne opinion banale, mais elle est mieux justifiée par les faits qu , du D F Franck. » à > : (1) Dr Von Tubeur: Beiträgeteur Kenninissider Baumkrankheiten. Berlin, S' (2) D'R. Hartig : Die p/lanzlichen Wurzel a3 ñn2 parasilen (Allgem. Forst, er tung, 1888, p. 118, traduit dans la Revue des Eaux et A en 1888, p. 472)- REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE FORESTIÈRE,. 143 Dans ce même ordre d'idées, Rosrrup (1) vient de publier une description illustrée des CHAMPIgUOBS parasites les plus dangereux pour les forêts danoises. On n'y trouve que des espèces déjà connues; mais il est intéressant de déterminer l'étendue de leur aire d'habitation et de constater que par- tout elles se comportent de la même facon. Depuis plusieurs années le peuplier pyramidal est atteint d'une maladie qui se manifeste d’abord par le noircissement et la mort des rameaux in- férieurs, et finalement par le dépérissement et le déssèchement de la cime. M. Vurcemin (2) a reconnu qu'elle était due à l'invasion d’un champignon parasite du genre Didymosphæria. Les branches basses noircissent au-dessus de l'endroit où a pénétré le mycélium, s’incurvent et meurent. Les bour- geons situés au-dessous de la région infectée se développent rapidement en nombreuses pousses qui affament la cime, et celle-ci sèche le plus souvent avant d'avoir été envahie par le champignon. Après avoir décrit les appa- reils de reproduction, l’auteur indique les remèdes à employer. C'est un soin dont lui sauront grand gré les propriétaires des plantations de cette essence si répandue, d'autant plus qu’au cas particulier lés moyens curatifs sont faciles et peu coûteux. Les solutions cupriques et, ce qui est plus com- mode pr per des rameaux inférieurs entravent très vite les pro- grès du M. Dr ieux a montré (3) que le Napicludium Tremulæ, cause de Ja maladie des feuilles du peuplier pyramidal et du tremble, n'est que la forme conidienne et printanière du même parasite qui envahit et lue les extrémités des rameaux sur lesquelles il fructifie en Phoma (forme pycnidienne) pen- dant l'été et en Didymosphæria (forme ascosporée) l'hiver. Le pin d’Alep (Pinus halepensis) présente sur divers points du Var et des Alpes-Maritimes une très singulière maladie dont M. VuizcemiN à pu encore déterminer la cause (4). Sur les rameaux et sur l’axe principal se voient e no nuisibles, mais qui, en se développant, envahissent tout le pourtour de la branche, entravent la circulation et déterminent bientôt la mort des ra- meéaux et de l’arbre lui-même. Ces tumeurs sont dues à des bactéries qui, pénétrant jusqu’à la zone cambiale, la mortifient sur une certaine étendue en même temps qu’elles s’y développent en zooglées. Elles provoquent, par réaction de l'organisme, une hypertrophie des tissus ligneux et corticaux qui se contournent en masses irrégulières autour des canalicules contenant les zooglées. C'est là un fait très intéressant pour la pathologie végétale ; car il constitue, ce nous semble, le premier exemple de bactéries déterminant (1) Afbildning of Beskrivelse A de farligste Snyllesvampe i Danmarks Skoue of E. Rostrup. Copenhague, 188 @ Vuillemin : Comptes Si de l'Académie des sciences, séances du 25 mars 188 pd Prillieux : Comptes rendus de l'Académie des sciences. Séance du 27 mai 1889. PA Vuillemin : Comptes rendus de l'Académie des sciences, octobre et décembre REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. sur un végétal ligneux vivant des bactériocécidies. On ne connait pas eneo le mode d’invasion ni les moyens d’enrayer cette maladie, qui cause d dégâts sérieux dans les reboisements de la zone méditerranéenne (1), IV. — GÉOGRAPHIE BOTANIQUE, plet, les flores ligneuses et herbacées de massifs forestiers naturels ou créés” Voici les principales conclusions de cette remarquable étude : Les espèces dont les fruits ou les graines sont recherchées par les oiseau sont les plus envahissantes el l’emportent même sur celles à fruits ailés très inégale ; certaines se répandant très vite, d'autres avec une extrême lenteur, notamment les plantes de petite taille, ligneuses et surtout h acées qui vivent à l'ombre de la forêt. Ce n’est pas seulement Ja présence . Ues modifications exigent un temps fort long, puisque des cantons bo il y a plus d'un siècle et demi n’ont pas encore le sol et par suite le végétal des cantons qui n’ont jamais cessé d’être boisés. à En forêt, la lutte entre individus de même espèce et entre espèces diffé rentes est des. plus vives, et la substitution peut se faire très vite quand les espèces considérées habitent ensemble la forêt, et quand il s’agit seulemel d’un renversement dans l'importance numérique de chacune d'elles. Lorss la naturalisation peut, donner en grand de bons résultats, mais il ne fau Jamais la tenter sans avoir tout d’abord procédé à des expériences Co! plètement probantes. Beaucoup d'arbres et d'arbustes étrangers à la région ont élé introduits dans les bois étudiés (Champfètu, près de Sens, Yonne); une seule espèce, le châtaignier, est complètement naturalisée. 2 (1) Voyez Revue génér: i 1 M sde générale de Botanique, t. 1, 188 agronomique française et étrangère, 1888, 1. I, p. 297-348). ! (3) Voir à ce sujet le très important ouvrage de Müller, Études sur les formes. turelles de l’humus, leur influence sur la végétation et le sol (Annales de la science agronomique française ct étrangère, 1389). : MISSOURI FOTANICAL GARDEN. ÉTUDES SUR LA VÉGÉTATION DE LA VALLÉE D’AURE (HAUTES-PYRÉNÉES) Par M. Gaston BONNIER (Suile), 3 Variations de la végétation dans la zone inférieure des mon- tagnes, suivant l'exposition. — Dans cette zone, au milieu de la végétation générale dont lesespèces viennent d’être énumérées, on peut observer, suivant l'exposition, des variations intéressantes. Les petits mamelons, de formation glaciaire, qu'on rencontre dans la vallée d’Aure au voisinage des vallées secondaires se prêtent très bien à cette étude. Ils offrent ordinairement du côté du Sud, sur les rochers bien exposés, comme de petites colonies de plantes méridionales. Je citerai les mamelons qui sont au- dessus d’Ancizan entre la vallée d'Aulon et celle d’Ancizan. Voici, par exemple, quelques plantes qui caractérisent le ver- sant sud et le versant nord de Versant sud : Fumaria vulgaris. Saponaria ocymoides Astragalus monspessulanus. Coronilla minima. Telephium Imperati. Sedum altissimum. montanum, Buplevrum opacum. Crucianella nneusttoie (4). Thymus vulgaris. Melica nebrodensis. ces mamelons. Versant nord : Helleborus fœtidus. Erysimum ochroleucum. Reseda lutea, Rosa Es RS Sedum DTA NT latifolium. Viburnum Lantana. Brachypodium pinnatum. (1) Espèce nouvelle pour le Ag Et des Hautes-Pyrénées que j'ai trouvée sur plusieurs points de la vallée d'A Rev. gén. de re _- IL 10 Fer Le rale ; ces variations font voir, en effet, que des espèces qui, pot d'altitude, ils peuvent s'élever jusqu’à 1250 mètres sur les pal _ties exposées au midi. tion subalpine l'ensemble des végétaux dont nous venons de parl Ce sont là de simples variations locales, mais qui ne sont pm sans intérêt, au point de vue de la géographie botanique gé la plupart, pourraient croître à toutes les expositions sur coteau, se localisent plus ou moins sur chaque versant, lo à qu’elles luttent ensemble. Sur d’autres points de la vallée, cer. taines espèces non alpines, telles que le Thymus vulgaris et Coronilla minima, peuvent dépasser 1000 mètres d'altitude comme sur la montagne qui domine Cadéac, à l’ouest. 4° Limites de la zone inférieure des montagnes. — Dans région qui nous occupe, nous n'avons à considérer que la limit supérieure de cette zone. Cette limite supérieure varie beaucou en altitude suivant l'exposition. : C'est ainsi que les Chênes qui caractérisent surtout cet région ont une limite supérieure très variable. Tandis que Si les versants nord on n’en trouve pas au-dessus de 850 mètres Les gros chênes qui se trouvent à droite du chemin d Cadéac à la Hourquette, méritent d’être signalés d’une faço toute spéciale. À une altitude de 1150 à 1230 mètres, ils où pris un très grand développement. J'en ai mesuré plusieurs dont le tronc a plus de 6 mètres de tour : et comme les cou da bois sont très serrées à cette altitude, on juge de l'âge con dérable que ces arbres peuvent avoir. ; Il est à remarquer que l’on ne trouve pas, sur cette montag de chênes plus jeunes s'élevant à une aussi grande altitude qu les chênes dont je viens de parler. Ce serait un argument ef faveur de l’abaissement des limites végétales dans les Pyrénées depuis une époque relativement récente. Cette supposition $€ confirmée par les observations de M. Vallot sur la diminu récente de l'étendue des neiges éternelles dans le masi Néouvielle. Voyons maintenant quelle est la limite qui sépare de la vë Si nous remontons la vallée d’Aure, à partir d'Arreau (voyez la planche 10), en restant sur la rive gauche de la Neste, nous verrons déboucher dans la vallée d’Aure de petites vallées secon- daires dirigées de l'Ouest à l'Est. Lorsqu'on remonte une de ces vallées et qu'on est arrivé au delà de 900 mètres d'altitude, on voit des deux côtés du cours d’eau la zone subalpine en face de la zone inférieure, aux mêmes altitudes, la première sur la rive droite du cours d’eau, la seconde sur la rive gauche. Les premiers Sapins apparaissent sur la rive droite vers 850 à 900 mètres d'altitude et se mêlent aux Hêtres, tandis que sur la rive gauche de chaque cours d’eau les Chènes ne disparaissent que vers 1 200 mètres d'altitude, et la végétation de la zone infé- rieure ne cesse que vers {400 mètres. _: Ainsi donc, la limite des deux zones s'élève de 5 à 600 mètres de plus sur le versant sud que sur le versant nord. Cette différence est encore plus accentuée dans la vallée. d'Aulon située en amont de celles dont je viens de parler. Près de Guchen, au nord de la montagne située sur la rive droite de la rivière d'Aulon, la limite s'abaisse à 820 mètres d'altitude, tandis qu'au contraire les plantes de la zone inférieure remon- tent à de grandes altitudes sur les pentessud du pic d'Arbizon. La zone subalpine devient même peu nette et difficile à limiter sur les pentes de l’Arbizon exposées au midi; c’est ce qui est indiqué sur la carte par des lignes vertes obliques. En faisant l'ascension de l’Arbizon par ce versant, on passe presque sans interruption de la zone inférieure à la zone subalpine. Cette dernière zone n’est guère indiquée que par les ris æyphioides et Asphodelus albus (A. subalpinus). Le Noisetier s'élève au-dessus d'Aulon jusqu’à 1700 mètres d'altitude, tandis que sur des rochers abrités on peut trouver le Silene acaulis descendu jusqu'à 1750 mètres d'altitude ; c’est assez montrer combien la zone alpine et la zone inférieure se rapprochent. Je reviendrai sur cette végétation mixte à propos de la zone subalpine. La même disposition s’observe dans le val de Soulan et s’accentue plus encore dans la partie haute de la vallée d’Aure, entre Tramesaygues et Aragnouet. C’est là que le VÉGÉTATION DE LA SALUÉ DRE LE RARE A7 “ 148 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. contraste est le plus frappant entre la végétation subal ni à versants nord et la végétation des versants sud. Là aussi, au midi du pic d'Arrouyes, la zone inférieure di montagnes s’élève jusqu’à plus de 1700 mètres d'altitude ea allant confondre sa végétation avec celle de la région alpine. _ Revenons maintenant vers Arreau en descendant la rive droite de la Neste. Nous passerons devant l'entrée des vals de Moudang, du Rioumajou, du Lustou, d’Azet qui sont tous dirigis 4 du Sud au Nord. ". Depuis le Plan, jusqu'aux pentes situées en face d’ Eget, c'esiu la Neste qui fait la limite entre la zone inférieure et la zone sub: alpine. La première ne pénètre donc pas dans le val de Mou-« dang, tout couvert de Sapins jusqu’à sa base. ne. En façe d’Eget, la limite remonte sur Ja rive droite, mais san8 s'élever sensiblement au-dessus de 1 100 mètres d'altitude ; elle englobe la base du Rioumajou, puis passant devant le val dé Lustou, remonte sur le versant du val d’Azet qui est exposé au Sud- Dent. où elle atteint l'altitude de 4 500 mètres. Ce contournement de la limite va se répéler exactement de le même manière dans les petits vallons de Graïhen et de Gouaux; puis, {raversant près de Lançon cette chaîne de montagnes basses, la limite des zones coupe les pentes de la rive gauche, du Lustou en remontant au-dessus de Genost, sur le versant “AS au Sud-Est (1). 2 Zone subalpine. C'est la zone des forèts de Sapins qui sont presque toutes composées de Sapins blancs (Afies pectinata). Les Épicéas n'ont pas prospéré dans les quelques cantons où l'administration dés. forêts en a fait mettre, Les Pins (Pinus silvestris et Pinus unéts nata) sont {rès répandus dans certaines parties de la zone sub® Eu surtout aux pou hautes altitudes de cette zone. chers sur les nee de la y vallée d'A ure dans le Guide du pa, de 3 à 74). VÉGÉTATION DE LA VALLÉE D'AURE. 149 Sauf dans les pâturages broutés par les moutons, la végéta- tion de la zone subalpine peut être étudiée partout avec faci- lité. De plus, comme il y a dans les massifs de l’Arbizon, du Lustou et du Néouvielle, beaucoup de pâturages où les bestiaux ne commencent à aller qu’en automne, on peut aussi noter aisé- ment la végétation de ces parties dépourvues de forêts, mais cependant comprises dans la zone qui nous occupe. C'est en général sur les versants franchement exposés au Sud que la zone subalpine est la moins nette dans la contrée que nous étudions. Les forêts de Sapins sont rares à cette exposi- tion et les plantes de la zoneinférieure des montagnes vont alors jusqu'à se mêler avec celles de la zone alpine. 1° Étude détaillée de diverses locelités. — Comme précédem- ment, passons d'abord en revue les principales localités où se développe la zone subalpine, puis nous chercherons à dresser la liste des espèces qui la caractérisent. Le val d’Aulon, qui est orienté de l'Ouest à l'Est et qui vient déboucher à Guchen, présente sur le versant exposé au nord la végétation subalpine très bien caractérisée. Les arbres et arbustes les plus répandus sont les suivants : Clematis Vitalba. Sambucus racemosa. Tilia silvestris. Cornus sanguinea, Ilex aquifolium. Arctostaphylos Uva-ursi. Prunus spinosa. Vaccinium Myrtillus. Rubus fruticosus. Fraxinus excelsior, Rubus Idæus. | Daphne Laureola. Rubus saxatilis, Ulmus montana. Ribes alpinum. Fagus silvata. Sambucus nigra. Abies pectinata. Les plantes herbacées les plus abondantes sont : re fœtidus. Vincetoxicum officinale. Aconitum Lycoctonum. mi mans TP RE vesca. Rum Knautia silvatica. polystichcats Fi bons, Prenanthes purpurea. Pteris aquilina. Picris pyrenaica. dues, on peut citer : Thalictrum aquilegifolium. Ranunculus nemorosus. Aconitum Napellus. Actæa spicata (1). Meconopsis cambrica. Hesperis matronalis. Arabis alpina. Dianthus deltoides. Epilobium spicatum. Spiræa Aruncus. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Comme un peu moins abondantes, mais encore assez r Digitalis lutea. Ton 27 LT, NT AR Fun Pre das LA Astrantia major. Valeriana pyrenaica. Cirsium monspessulanum. Mulgedium Plumierii. ampanula patula. Digitalis purpurea. Veronica urticæfolia. Erinus alpinus. Betonica alopecuroides, Ramondia pyrenaica. Polystichum Filix-fœmina. Aspidium aculeatum. Je citerai, en terminant, la liste des plantes de plaine qui s assez répandues dans le val d'Aulon au milieu de la végéta _ subalpine et qui toutes ou presque toutes paraissent très me fiées pour le climat. Je place dans cette liste celles qui pr tent en général des feuilles plus épaisses, d’un vert plus fo et des fleurs plus colorées que les plantes de même es observées en plaine : | | Aquilegia vulgaris. Saponaria officinalis. Silene inflata, Crepis virens. Campanula Trachelium. Verbascum sinuatum. Astragalus Glycyphyllos. Lathyrus sylvestris, Circæa lutetiana. Eupatorium cannabinum. Se. : Teucrium Scorodonia. Cirsium eriophorum. Une végétation assez analogue à celle qui précède peut notée sur les versants exposés au nord du val qui mène Hourquette de Cadéac ou du val de Barrancouan près d’Ar Ainsi que dans la vallée de Soulan. Les forêts de Sapins de la chaîne de montagnes qui sépa la vallée de la Neste de la vallée du Louron ont une végét subalpine moins riche. On peut y citer l'Helleborus viridis (1) Cette plante est très rare dans les Hautes-Pyrénées. VÉGÉTATION DE LA VALLÉE D'AURE. remplace l'A. fœtidus, les Bouleaux (Betula alba) qui y fént : souvent abondants ainsi que les Pins (Pinus silvestris) et quel- ques espèces plus répandues que dans les forêts de la rive gau- che telles que Lilium Martagon, Blechnum Spicant et Polypo- dium Dryopteris. Le val de Couplan, depuis le hameau de Fabian jusqu'aux alentours du lac d’Orrédon, est très favorable à l'étude de la zone subalpine qui offre une végétation riche et variée sur tou- tes les pentes. Le sol y est constitué comme dans le val d'Aulon par un mélange de schistes argileux avec des schistes calcaires et dolomitiques, sauf la partie supérieure du val qui est granitique. C'est uniquement du versant boisé, c'est-à-dire du versant exposé au nord, que je vais tracer la végétation. Les Hèêtres dominent d’abord; vers 1200 mètres d'altitude les Sapins se joignent aux Hêtres, puis deviennent l'espèce doini- nante. Les Bouleaux et surtout les Pins se mêlent aux Sapins vers 1 590 mètres d'altitude et cette dernière espèce arborescente devient à son tour dominante, en même temps que les Rhodo- dendrons apparaissent dans la végétation des forêts. On peut observer dans les forêts du val de Couplan toutes les espèces citées plus haut; je citerai en outre les suivantes comme assez abondantes et caractéristiques : 1° Depuis Fabian jusqu’à 1 500 mètres d'altitude (limite infé- rieure des Rhododendrons) : Rhamnus alpinus. Adenosty les albifrons. Alchimilla alpina. irsium carlinoides. axifraga ascendens. Gentiana campestris. Laserpitium Siler. Daphne ereum. Lonicera alpigena. Lilium pyrenaicum. %% Au-dessus de 1 500 mètres environ : Aconitum Anthora. Saxifraga aspera. Viola biflora. Buplevrum angulosum. Viola cornuta. ; Angelica pyrenaica. Gypsophila repens. Molospermum cicutarium (1). (1) Cette localité m'a été signalée par M. Bourdette. J'ai trouvé aussi cette grande ombellifère à peu près à la mème altitude vers le haut de la gorge Barricave dans le Rioumajou, © REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. _Arnica montana. . Plantago alpina. Leontopodium alpinum. Armeria alpina. Primula viscosa. Lilium pyrenaicum. Vaccinium uliginosum. * Asphodelus albus. Gentiana lutea. Veratrum album. Veronica fruticulosa. Juncus trifidus. Bartsia alpina. | Allosorus crispus. On voit par cette dernière liste que dans la partie supérieure da val de Couplan, les espèces alpines descendent jusque dans. les forêts; c’est ainsi qu'on y trouve encore sur les rochers les Anemone alpina, Cardamine resedifolia, Silene acaulis, Linaria, alpina, etc. Les forêts du val de Lustou, du Rioumajou et du Moudang ont une végétation analogue à celles du val de Couplan; mai comme ces vallées sont exposées au Nord, la végétation subalpin les envahit tout entières, et l'on n’y observe pas cette oppositi brusque dans la végétation des deux versants, comme dans lesvals. de la Hourquette de Cadéac, d’Aulon, de Soulan et de Couplan: C'est, comme je l’ai dit plus haut, sur les versants exposés à Sud dans ces dernières vallées que la zone subalpine est pl difficile à caractériser, On y trouve cependant des espèces assez caractéristiques, telles que les suivantes : Reseda glauca. | |. Satureia montana. Galega officinalis, | Euphorbia Cyparissias. Sedum Fabaria. | | Iris xyphioides, Mais les espèces de la zone inférieure des montagnes ÿ $ mêlées et à une altitude un peu plus élevée on ne tarde pas | rencontrer des plantes alpines. Cependant, on observe parfois sur ces versants de grandes étendues couvertes de Pteris aquilina ou de Calluna vulgaris qui s'interrompent çà et là par des pra ries où abondent l’Aconitum Napellus et le Digitalis purpured où bien l’Asphodelus albus et Y'Iris Typhioides; d'autres fois, C sont des Genévriers, des Houx, des Uex nanus qui sont au ere “ou a Rhododendrons. On peut ainsi par € arbustes ou de fougères, entremêlés de plantes subalpines, séparer sur ces versants la région inférie des montagnes de la région alpine proprement dite. la liste suivante : Aconitum Lycoctonum. Aconitum Napellus. sis cam econop rè Geranium silvaticum. 1lez aquifolium. - Trifolium alpestre. Epilobium spicatum. Prenanthes purpurea. * Lors na VÉGÉTATION DE LA pire D'AURE.. 53 2e Espèces caractéristiques de la zone subalpine. — fa ie . sissant les plantes à la fois très répandues et caractéristiques dans toutes les localités que nous venons de citer, on peut dresser Arnica montana. Cirsium monspessulanum. Campanula pa Veronica ur olia - Erinus alpinu Betonica cpesuroies. s silva Abies pectinata. Pinus silvestris Pinus uncinata, (A suivre.) RECHERCHES MORPHOLOGIQUES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES Par M. Aug. DAGUILLON. INTRODUCTION. 4 Au cours de recherches plus générales que je m'étais proposèn de faire sur la morphologie de la feuille, mon attention à étés attirée sur les variations de forme que peuvent présenter extés rieurement les feuilles successives d'une espèce végétale donnée lorsqu'on en étudie le développement à partir de la germina tion. Q | Depuis longtemps et à diverses reprises, de nombreux botæ, nistes ont signalé des phénomènes de cet ordre. Chez beaucoup de Dicotylédonées, par exemple, on peut observer entre les coty=… lédons où feuilles séminales et les feuilles normales de la plante (que les premières restent hypogées comme dans le Chêne, . Fève, EN RNA ee 7 CE MARAIS Se EMA CR elc. ou deviennent épigées comme dans le Ricin, le Haris cot, etc.) une série curieuse et plus ou moins complète d'inter-. médiaires. Je rappelle seulement que les premières feuilles du éduisent à de très petites lames vertes, présentant à leurs extrémités libres deux languettes symétriques qui parais=. sent correspondre aux Stipules d’une feuille normale. Une dis. position analogue se remarque dans la Fève. Dans le Ricin, les deux premières feuilles qui succèdent aux cotylédons foliacés Sont opposées comme ceux-ci, tandis que les suivantes sont alternes. Dans le Haricot, les deux premières feuilles sont oppor. _ sées et simples, tandis que les suivantes sont alternes et compo’. LI RECRERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 435 | sées. Le Hêtre, dont les feuilles normales sont alternes, a deux premières feuilles opposées. Chez le Frêne, où la feuille est normalement composée, les deux premières feuilles sont simples. Chez le Robinier on peut observer, parmi les feuilles qui se dé- veloppent dans le cours de la première année, fous les passages _entre une première feuille simple et les feuilles normales à nom- breuses folioles. Des faits analogues ont été fréquemment constatés dans l'étude du développement de certaines Monoco- tylédonées. Je n'’insiste pas sur ces observations, et je n'en retiens actuellement que cette conclusion générale, qu'on peut souvent distinguer entre les feuilles séminales et les feuilles | normales d’une Phanérogame angiosperme des formes intérmé- diaires, auxquelles on a donné, depuis longtemps déjà, le nom de feuilles primordiales. Il paraît en être de même chez les Phanérogames gymnos- permes du groupe des Conifères. I semble que chez ces der- nières plantes on puisse souvent distinguer parmi les feuilles deux formes assez sensiblement différentes : une forme juvénile qui succède immédiatement aux cotylédons et se conserve pen- dant la première année ou les premières années : et une forme adulte qui, après ce laps de temps plus ou moins considérable, remplace la première, J'ai pensé qu'il pouvait y avoir quelque intérêt à rechercher si cette existence de feuilles primordiales n’a pas chez les Coni- fères un caractère de généralité, et à mettre en évidence les différences anatomiques qui correspondent à ce polymorphisme extérieur. : ; : Cette étude, sans offrir d’obstacle sérieux, présentait toutefois certaines difficultés. s Il était d'abord nécessaire, pour autoriser quelque généralisa- tion, d'étendre mesrecherches à un nombre suffisant d'espèces, choisies parmi les genres principaux des trois tribus de Coni- fères. Or beaucoup de ces espèces, d’origine exotique, sont mul- tipliées dans nos climats par bouture ou par greffe : il était ma-. laisé soit de s'en procurer des graines, soit d'obtenir Ja germina- tion de celles-ci et un développement suffisant des jeunes plantes. «, 156. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. D'autre part, si l’évolution d’un jeune plant de Conifère n’est + pas sensiblement modifiée, dans sa morphologie externe, par les conditions d’hérédité ou de milieu, on ne saurait dire qu'il en soit de même pour la morphologie interne. Les résultats récents et importants qu'ont fournis divers essais d'anatomie expérimen- tale permettent au contraire d'affirmer que, sans parler des variations individuelles, l’action du milieu extérieur (aliment ou radiation) exerce une influence notable sur la disposition et Je développement relatifs des divers tissus d’une plante. Il était donc désirable de ne comparer que les membres successifs d’un même individu, placé pendant toute la durée de son existence dans des conditions extérieures aussi constantes que possible, Malheureusement, une semblable rigueur eût exigé un temps considérable ; j'ai donc souvent comparé des membres pris sur. des individus différents, d’âges successivement croissants. Je me’ suis du moins efforcé, dans ces cas, d'éliminer, autant qu'il a été en mon pouvoir, les causes intrinsèques ou extrinsèques de variations qui eussent pu entacher d'erreur mes diverses conclu- sions : les premières, en comparant des plantes provenant de semis faits avec des graines de même origine : — les autres en m'assurant que ces plantes de semis avaient été soumises à des conditions de milieu sensiblement identiques. J'ajoute, pour ny plus revenir, que mes comparaisons ont toujours porté sur des organes arrivés au dernier terme de leur développement et réa- lisant, par. suite, leur maximum de différenciation anatomique. Je n'ai pas eu la prétention d'étudier, du point de vue où je me plaçais, toutes les espèces ni même tous les genres de Coni- fères. Forcé de limiter le champ de mes recherches; j'ai porté surtout mon attention sur les espèces communes, et de préfé- rence sur celles qui appartiennent à la flore française, étendant ensuite mes observations à quelques espèces plus rares. Je suis “ 4 à À. . . F * ” ; ConVaincu qu'il y aurait bien des faits intéressants à mettre en lumière pour qui voudrait compléter cette étude par l'examen de toutes les formes exotiques dont beaucoup sont encore, aux yeux des botanistes descripteurs, genera incertæ sedis ; peut-être . l'étude de l'évolution de l'appareil végétatif dans ces types mal RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 457 connus jetterait-elle quelque jour sur la classification qu'il con- vient de leur appliquer. Dans l'exposé des résultats principaux que m'ont fournis mes recherches, j'ai suivi l’ordre taxinomique qu’on adopte générale- ment dans l'étude des Conifères. Cette famille est divisée en trois tribus dont les caractères sont consignés dans le tableau suivant : " | Pistil st enr A dant re | bractée sde: 1. Abiélinées... Pinus, Cedrus, Larix, Picea, Abies. = E 4 Bractées mères spiralées.... Araucaria, Dam- 5 | res Mes + | ms Corus 5 ÿ ryptomeria, Tu- , bractée mère. 2. pe à ent pe zodium…. Bractées mères verticillées. . SA HER, pr de Calti- IL. Pas de cône; pres- que toujours un AU 5. vu, He 3 3. Taæinées.... Tax Dean Ginkgo, PAL et Le présent mémoire a pour objet de mettre en évidence les conclusions auxquelles m'a conduit l'étude de la tribu des Abié- tinées ; je réserve pour une publication ultérieure l'examen des Cupressinées et des Taxinées. HISTORIQUE. Il faudrait énumérer à peu près tous les livres classiques de botanique si l’on voulait citer les divers ouvrages où la question qui nous occupe dans ce travail a été touchée par quelqu’une de ses faces. Je renvoie simplement le lecteur au Traité de Bota- nique de M. Van Tieghem (1) pour l'énoncé général de ce fait que « suivant l’âge de la tige qui les porte, les feuilles vertes bien développées ont souvent des formes différentes. » En ce qui concerne spécialement le groupe des Conifères, il n'est guère d'ouvrage de botanique descriptive, s'occupant de (1) Ph. Van Tieghem : Traité de Botanique, 1re édition, 1884 ; P. 335. phisme Rite le traité classique de M. Carrière (1) est riche en observations de cet ordre. M. L. Collot, dans une étude courte mais substantielle, de ce phénomène envisagé avec toute généralité (2), a résumé l'ensemble des faits connus jusqu’à 1 eten a montré l'intérêt philosophique. Mon travail ayant surtout pour objet de Must dans l'ana-. tomie des organes une confirmation et, s’il se peut, une extension des données de la morphologie externe, il importe de passer rapidement en revue les travaux qui ont contribué à nous fai conriaître la structure des feuilles de Conifères. En 1874, M. C. E. Bertrand a publié sur l'anatomie compar des tiges et des feuilles chez les Gnétacées . et les Conifères, ui mémoire étendu (3) dans lequel il donne l'indication générale des travaux antérieurs au sien et touchant le même sujet relevons parmi ceux qui concernent plus ou moins directement la morphologie de la feuille chez les Conifères, ceux de Güp- pert (4), Schacht (5), F. Hildebrand (6), Dippel (7), Fr. Tho* mas (8), Ed. Strasburger (9), Ph, Van Tieghem (10).- Au cours de son travail, M. Bertrand s’est proposé de trou dans l'organisation anatomique des diverses espèces de Con res, des caractères applicables à leur classification. Il a obteñt notamment par l'étude des feuilles, des groupements natu d'espèces ou de genres : les tableaux synoptiques disséminés da son mémoire montrent comment l'étüde microscopique dr section fransversale de feuille peut conduire à la détermina (1) E.-A. Carrière : Trailé général des Conifères, Paris, ; (2) L. Collot : Études morphologiques sur les feuilles der très jeunes végél (Rev. des sc. naturelles, rédigée par Dubreuil, 1876, t. V, n° 1, p. 49-56). (3) C.-E. Bertrand : Anatomie comparée des liges et des feuilles chez les Gn el les Conifères Tdiin À sc. nat., Bot., 5° sér., t. XX, 1874 4) HR Sr : De structura anatomica Coniferar um (Vratislaviæ, cum ? tab., (5) H. + rte Der Baum (Bonn, 1860). (6) F. Hildebrand : Bau der Spaltéffaingen der Coniferen ei Zeitung, 1860) ii Mn Zur se der Coniferen (Bot. Zeitung, 1 : Zur vergl. Anat, d. Pringsh. pd: IV, Mt: .. g Coniferen Lonbaliiter ring (9) E Mlbarser: Die Gnetaceen und die Coniferen (Jena, 1873). (10) Ph. Van Tieghem : Sur les ca an Bot., 5 série, t. vi, 1872). naux sécréteurs des plantes ( & RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 459 générique ou spécifique. « On peut encore déduire », ajoute l’auteur, « de l'examen de ces tableaux qu’il y a une concor- dance parfaite entre la distribution géographique des espèces et leur classification naturelle. Le travail très étendu de M. Bertrand a servi de base à tous ceux qui se sont ensuite occupés de l'anatomie des organes végétatifs chez les Conifères ; il renferme d'ailleurs quelques indications sur les tin de structure que présentent les feuilles des diverses pousses dans certains genres, notamment chez les Pins. Parmi les botanistes qui, après M. Hdi ont étudié les feuilles des Conifères, certains se sont placés, comme lui, au point de vue de l'anatomie comparée, et ont demandé à l'histo-_ logie des caractères taxinomiques. Em. Purkyne (1), Mac- Nab (2), Carl Bolle (3), C. Koch (4), Engelmann (5), J._ Med- wedew (6), R. von Wettstein (7), etc. ont suivi cette voie. C’est surtout aux variations que présentent la disposition et le nombre des stomates, la forme et la situation des canaux sécréteurs, le développement de l'appareil hypodermique, que ces divers auteurs ont emprunté des caractères permettant soit de recon- naître les espèces ou les genres déjà établis, soit de fixer la va- leur spécifique de formes nouvelles. (1) Em. Purkyne : Ueber die dre cp hr schiede der Pinus d'etre oct ber. der Künigl. bühm. gesellsch. der Wissenschaften in Prag, 1875, p. 9-12). ] a d.,R Revision “A ihe épebtet of Abies, etc. (Proceedings x# the Royal Irish cations 1875-76, passim). (3) Carl Bolle : pe Omorika-fichte, ein ver europaischer ere Ste des Vereins zur Befôrderuns des Gartenbaues in den kônigl. Preuss. Staaten Gärtner Le und Pflanzenkunde, 1817; p. m4 158). 4) C. Koch : Abies Douglasii (Sitzungsber, der Bot. Vereins der Provinz Bran- denburg, 1877, p. 15). (5) G. Engelmann : A Synopsis of the American Firs (Transactions of the A = DK [1-1 > 2 à S es È % © Se 1 LT & & + a à © nn -Q emy of science of St-Louis, vol. III, n° 4, 1878); hé of the genus Ph, and dserption of P. Ellioti pr vol. IV, 1880 : p. 161-1 (6) J. wedew : Einige rkungen äber die Unraieiungmentmale von _ Abies Fi ares Stev. (héros der C er Freunde “der Naturw. und des Alpenclubs, Heft IF, 1880, Tifl is). v. Wettstein : Verwer{hung des nétohinhen Blattbaues für die syslema- YR, tische Hériité eidung der einheimischen Coniferen (K. K. Akademi e der Wissens- 1887). chaften in Wien, 13 oct. notes suggérées par ces observations ; je signalerai seulement caille, prise sur un plant adulte d’une Conifère déterminée, loi _de structure de Ja feuille dépend, dans une certaine mesure, d ur sl 160 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Quelques-uns, à l'exemple de Henning (1), ont poursti l'étude générale des lois qui président à la symétrie des tissüs de la feuilie. Un grand nombre se sont attachés à déterminer les variatio que peuvent amener dans la structure de cet organe les causes extérieures, telles que l'habitat, le climat, le géotropisme, été Je citerai pour mémoire MM. Areschoug (2), Mer (3), Môbius (4), Grüss (5), Noack (6), ete. Toutes leurs recherches ont montré que le développement de chaque tissu de la feuille où de d’être absolument constant, est fonction d'une foule de facteur dont chacun tend à le modifier dans un sens propre : l'é “quilibr nombre, de la nature et de l'intensité de ces forces multip Enfin, il suffit de feuilleter les recueils périodiques pour # surer que le polymorphisme de la feuille, dans une espèt donnée de Conifères, toutes conditions égales d’ailleurs, n'a cessé de frapper les observateurs. Je ne puis songer à citer toutes JS noms de mi (7), PR ee (8), Menge (9), Beissner( * À or trs Die mt rl eee bei den Coniferen (Bot. cle : (2) Areschoug : Fe Einfluss des Fe sur. Se anatomische Structur der Ë jlaté Pre (Engler's Bot. Jahrb. Poe II, ne 25 11) jai 3) Mer: . us : Fpratiete Botanik, 1885, t. XVL, fu 26 : Die Knospenschuppen der Cités und deren Anpassung an ” und K lima (Inaugural Mn Berlin, 1885). (6) Noack : Der Einfluss des Klimas auf die Cuticularisation und Verholzung! TT Cohéhres (Pringshoims Jahrbücher für wissenschaftliche Bo ) G. -A. Pasquale : Della Egg en nel Cupressus funebris (8) Hildebrand : Abweichende Formen der Blatistiele, Raiior al und À ls L (9) Menge : Ueber die Blattscheide der nadeln von Pinus silvestris (Beriche! Der erste Versammlung des Westpreussischen botanisch- -zoologischen Vereins zu Dansi}r be Baiianer : Ueber Fo» rmveränderung von Coniferen sämlingen (Regal tnfor, AE" Id., Verschiedene Bemerku ungen über te (Regel's Garie Ucbes dfor botan. Gesellschaft. 1888). RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÉRES. 161. Kirk (1), Lazarski (2), Masters (3), Hemsley (4), Gôbel (5), ete., parmi ceux des botanistes qui ont le plus contribué à mettre en évidence l'influence que l’âge de la plante exerce sur la disposi- tion des feuilles à la surface de l’axe qui les supporte, et sur leur aspect extérieur. Mais je dois, en mème temps, faire remar- quer que leurs travaux ont porté presque toujours sur les Cupres- sinées, où le polymorphisme foliaire se présente en quelque sorte avec son maximum d'intensité, au point que des formes. juvéniles d'espèces connues à l’état adulte ont pu être décrites comme des espèces distinctes. Je dois ajouter aussi que l'étude anatomique du polymorphisme n’a été, dans tous ces mémoires, qu'à peine effleurée (6); elle n’a pas fait l’objet d'un travail synthétique. C’est ce double motif qui m'a poussé à entreprendre le travail actuel, et à commencer la publication des résultats obtenus par la tribu un peu négligée des Abiétinées. Je me suis efforcé d'étudier pas à pas la différenciation pro- gressive que subit le membre foliaire, depuis sa forme séminaie (cotylédon) jusqu'à sa forme adulte (feuille végétative); j'ai laissé, : au contraire, de côté l'étude des phénomènes de différenciation régressive, qui conduisent de la feuille végétative à l'écaille pro- tectrice du bourgeon; on en trouverait d’ailleurs les éléments dans le mémoire que M. Gôbel a consacré à la morphologie et à la physiologie de la Feuille (7). ; (1) T. Kirk, On the new Zealand species of Rent … and Pro- ceedings of the New Zealand Institute, 1817, vol. X (2) Jos. Lazarski, Beiträge zur vergleichende Anat un de ‘platter einiger ac sineen (Zeitsehri ift des allgem. ôsterr. Apotheker-Ver. . Masters, Dimorphic leaves of Conifers (the Ni XXII, 1880). (4) W. 8. Hemsley, Juvenile forms vf Conifers (the Gardener's le, XV, PE Gübel, Ueber die nn der Pflanzen (Flora, 1889). (6) M. Bertrand (loc. cit.) donne incidemment quelques indications sur la struc- ture des deux ré de feuilles chez les Pins; M. Vallot, dans un travail plus récent (Le Juniperus phænicea à forme spiculaire, Journal de Botan nique, 1888, p. 329), a eu l'occasion de étre en ii ne En anatomiques qui caractérisent deux formes de feuilles chez certains Gen (1) K. Gübel,Beilräge zur prairie sui Physiologie des Blattes. X. Die Nieder- blätter (Bot. Zeitung, XXX, Leipzig, 1880). (A suivre.) Rev. gén. de Botanique. — IL. 11 RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LES MODIFICATIONS DES FEUILLES CHEZ LES PLANTES MARITIMES Par M. Pierre LESAGE (fin). Récolte du 28 juin. — Ce dernier point s’accuse encore davan- tage dans l'étude des feuilles récoltées le 28 juin. andis que les groupes terreau et tangue, terreau et sel, ne montrent pas de différence sensible, quant à la chlorophylle, les autres groupes, en particulier les pots DÆ+S12,5, D+S25, Di + M 145, D4/2LM 1/2, M ont de la chlorophylle en moins grande quantité que les plantes de terreau seul ou bien des pots les moins salés dans chaque groupe. C'est ce que rendent les figures 5, 6, 7 et9, PI. 9, si on les compare à la figure 8. Celle-ci donne la répartition de la chloro- phylle dans une cellule palissadique de D + S1 qui représente à très peu près, les conditions de terreau, celles-là montrent une même cellule palissadique dans DS 12,5; D+S 25; D1/2+ M 1/2; M. Notons en passant l’exagération de la cellule palisésdique deM prise comme les autres, au-dessus de la nervure médiane. J'ai représenté la coupe des feuilles de D+S 25, M, T et T + 500$ (fig. 1,2. 3 et 4, PI. 8). Nous remarquons que deux sont plus épaisses que celle de terreau et une, celle de T + 500 S, est plus mince. Mais, à part les variations d'épaisseur, les trois coupes FINE _ apportée par des arrosages répétés, que dans celles qui vienneni D45+M1/5; D9A04M 1/10; D14/15-LM 1/15: D 24/23 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. “F0 D+S 25, M et T +500 S montrent des palissades plus régu- lièrement disposées, plus serrées et en assises plus nombreuses. que terreau. ‘ Le mésophylle présente six assises dans les quatre cas; il est le. plus lacuneux dans la feuille de terreau et les cellules de ln région moyenne y sont plus ou moins irrégulières ou même. allongées horizontalement. D 1/2+-M1/2 montre la même disposition que M; D-LS12% est comme D LS 25. 53 Les palissades sont donc plus développées dans le sens radil et présentent plus d'assises dans les plantes salées que dans celles | de terreau. À Les lacunes sont moins prononcées et Ja chlorophylle es moins abondante dans les plantes des pots où la salure a été des pots les moins salés ou de terreau. I'en est de même pour l'épaisseur de la feuille. _ Relativement à celle des feuilles types venant de terreau, @& est : 1° Bien plus grande dans D +S25; M, D1/24-M 1/2; T+3238 et T3/4+ 11/4; : 2° À peu près égale dans D+S 12,5; DLS92,5; DES M1/25; 1, T 3/4+t1/4; T4195S: 3° Légèrement plus petite dans DS 5, T +250, T +555 T+HSet T1/24t4/2. | Les feuilles sont donc charnues, surtout sur les échantillof l'épaisseur de la feuille. Il en est de même pour les nervu En moyenne, à une très grande épaisseur correspondent, le plià souvent, des cellules épidermiques un peu plus grandes et ( nervures plus développées qu'à une épaisseur ordinaire. Æ changements sont loin de présenter une proportionnalité, etilf des contradictions. .. £ INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. 165 La paroi externe des cellules épidermiques est assez peu va- riable. J'ai pris, à la chambre claire et à un même grossissement, toutes les coupes que je devais comparer; en rapprochant les croquis, les différences sont saisissantes ; c'est de cette manière que je les ai reconnues et signalées dans l'étude des trois espèces cultivées ; c’est parmi ces dessins que j'ai pris les figures qui composent les planches 8 et 9, choisissant les plus propres à rendre les points que je voulais faire ressortir. J'ai aussi essayé de comprendre, à l’aide de courbes, la marche des cultures pour le Lepidium sativum (fig. 34, p. 166). En prenant dans chaque groupe : 1° Pour abscisses, les quantités de sel ayant passé dans chaque pot du 16 avril au 10 juin ; 2° Pour ordonnées, les hauteurs des pieds de Lepidium, la sur- face, l'épaisseur des mêmes feuilles et les nombres d'assises palissadiques de ces mêmes feuilles. J'ai obtenu, dans chacun des quatre groupes, quatre courbes dont l'allure générale accuse un commencement de parallélisme, prises deux à deux. C'est ce que l’on voit entre : 1° La hauteur des pieds et la surface de la feuille ; 2° L’épaisseur de la feuilleetlenombre des assises palissadiques. En même temps, et la chose est surtout frappante pour le groupe des DS (1), les courbes montrent des variations in- verses que nous pouvons traduire de la façon suivante: 1° Quand la hauteur des pieds et la surface des feuilles dimi- nuent, l'épaisseur de la feuille et le nombre des assises palissa- diques augmentent; en même temps la salure devient plus forte. 2° Quand la hauteur des pieds et la surface des feuilles aug- mentent, l'épaisseur de la feuille, le nombre des assises de palis- sades et la salure diminuent. Je me suis laissé entrainer à dire quelque chose sur ce point €n me rappelant ce qui se passe dans la nature, ce que j'ai vu, (1) Voir la figure 34 des courbes du Lepidium salivum, au 10 juin 1888, dans le groupe des D + SctdansT. 4 APRES GPS SE D 408 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. par nn dans l’'Aster Tripolium du Vivier. A la limité du ; 0 15 20 25 30 Eh £o 45 50 55 o| Li É . | i | ge f î à ME 7ERLE,. 4 me. Ë #05 Pre F9 = é00 &° A î 4 .. L 11! ce" : ï B de se - "17 _. | pie : } nr ie : ' Mrs Rio ar à : d L <é . u | 60 ee : «TT ji, AS LSES # GR: L "EE : #5ol! i : s SE 29e [T2 #1 a. * : s | è o ” | ke | “ : & à DE RANCE In » +, | . à Hs ë : F- : Cor & : ur -A | . É: ; U + 1 4 e Ÿ Pen de ke 46 D ane PS À . hi To pe KO _ 4 CN Cu * À FF T7 = pr] CA En 3 on F F 2" K ï Ur am és é: fé Fe Ü 3 vf cr 5 ”. 8 : Oo ut rs, : à m4 _ QT © | | | a 7 Fig. 34. — Lepidium Lep in salioum à au 10 juin 1888 dans le poupe des D +S et dans le scisses Ps t les : $ dans daee pot jusqu'à ce jour; les ordonnées SALUE de nt passé da es surfaces et les nomb », ts “ res d’a s : baissée dans le ra des ques, 3,5 veut pport de 2? à 1. Pour la courbe à prs.es 4,5 est he ee . Fe QU y a 3, quelquefois 4 (3 à 4) assises; de INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. 4167. gazon, sur les vases salées, la plante est très petite, les feuilles courtes, étroites, mais fortement épaissies et à mésophylle tout palissadique (fig. 6, PI. 7); vers l’intérieur des terres, sur les bords du Guyoul, elle présente des tiges élevées, des feuilles plus de deux fois plus longues et plus larges que les précédentes, mais bien plus minces et à mésophylle formé en majeure partie de tissu spongieux (fig. 5, PI. 7). De telle sorte que, avec les salures des deux stations, et les données ci-dessus, je pourrais tracer, pour l’Aster Tripolium, des courbes qui seraient tout à fait concordantes, dans leur. allure re bn avec celles du Lepidium sativum. Il m'a paru intéressant de montrer que mes cultures peuvent donner des conclusions en accord avec ce que la nature laisse clairement saisir dans quelques-unes de ses manifestations. C’est un gage de la solidité des renseignements qu’elles m'ont fournis et je suis plus à l'aise pouï formuler les résultats de mes expé- riences. Nes 0 6, ee les PR LN EE TE Eu PERRET” ps ya ) : k A \ s T4 He AS EN M ap ES £ “y AU à. LAURE LES Ve) 2e : es 4 Fron ATuNTE A " * k 14 "AN 1 Fe CHAPITRE III CONCLUSIONS DE LA PARTIE EXPÉRIMENTALE Des trois espèces étudiées, une seule s'est conservée dans lontes les conditions de la culture. Les pu pousser dans les pots trop salés, ni se conserver dans ceux que j'ai arrosés avec des liqueurs trop concentrées. Le Lepidium sativum à résisté à la salure de T-+5008, T +950, qui était poussée à l'extrême et à l’eau de Vilaine ad- ditionnée de 25 grammes de sel par litre. Les deux autres . plantes se sont arrêtées à T +55$ et n'ont pu subir que les br rosages de D4/5 + M1/5 et D-LS5, au plus, c’est-à-dire ceux où l'eau ne contenait que 5 grammes de sei par litre 4 C'est là une différence notable qui nous montre combien les plantes peuvent résister inégalement à l’action du sel marin. L'étude anatomique nous fait voir encore que le Lepidium ee sativum manifeste les plus grandes variations de carnosité et de : Structure, : C’est sur ce Lepidium sativum deux-autres n’ont pas que j'ai pu constater un certain rapport entre la taille des tiges, la surface des feuilles et le déve- loppement des palissades ou l'épaisseur de la feuille. | Pour cette espèce, dans les limites de mes cultures et an 10 juin, j'ai vu que : Quand la hauteur des “ tent, le nombre des ee feuille diminuent : Quand la hauteur des pieds et Ja surface de Ja feuille dimi- nuent, le nombre des assises palissadiques augmente et la feuille S épaissit. J'ai pu constater encore, dans la marche des cultures, que le développement de la tige en hauteur et celui de la feuille en Surface se font parallèlement : qu'un parallélis pieds et la surface de Ja feuille augmen- assises palissadiques et l'épaisseur de Ja me inverse existe INFLUENCE DU BORD DE LA MER SUR LES FEUILLES. 169 entre l'épaisseur de la feuille et le développement des palissades. C'est ce que traduiraient les courbes dont j'ai parlé. Mais je cherchais surtout à vérifier les quatre points prinei- paux que j'avais fait ressortir de l’étude des plantes dans la nature. Nous avons vu que le Pisum sativum accusait une plus grande épaisseur de la feuille surtout dans les groupes des D+S et des D+M. NH montrait une plus grande longueur de ses palis- sades dans lès mêmes cas et j'ai signalé D9/10+M1/10 comme présentant un peu moins de chlorophylle que terreau. Le Linum grandiflorum à fait ressortir le développement des palissades qui tendent à envahir tout le mésophylle, en rédui- sant de beaucoup les méats intercellulaires: en même temps, la plus grande épaisseur de Ja feuille correspond aux sols les plus salés. a La chlorophylle a para moins abondante dans les pots où le sel est en plus grande quantité que dans Je terreau. Enfin le Lepidium sativum a fait voir que les palissades se développent fortement avec la salure et les méats intercellulaires tendent à disparaître. Mais il y a deux groupes à établir : d’une part les arrosages D+S et D+M, d'autre part les sols terreau et sel, terreau et tangue. Dans le premier groupe, à des palissa- des exagérées dans les arrosages à solutions plus concentrées, correspond une épaisseur très grande de la feuille; dans le second, les palissades peuvent être beaucoup mieux représentées dans les pots très salés que dans terreau, bien que la feuille ÿ demeure plus mince. C'est ce que nous ont montré les feuilles récoltées le 13 mai et le 28 juin. La chlorophylle tend à diminuer sensiblement, mais je n’ai bien constaté cela que dans les feuilles des pots arrosés aux di- lutions et où les palissades sont fortement exagérées, c'est-à-dire venant de D+S25; D+S125; M: D1/2+ M1/2. De l’ensemble de ces faits on peut tirer les conclusions sui- vantes : 1° La feuille devient plus épaisse dans un sol salé; mais sur- 170 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. tout si la salure est apportée sous forme d'arrosages. Les effets se font sentir avec plus ou moins d'énergie d'une espèce à l'autre; 2° Les palissades se développent beaucoup plus dans les terrains salés, quelle que soit la façon dont le sel ait été apporté; mais l'exagération de ces palissades est plus grande dans les échantile lons arrosés avec des dilutions préparées ; 3° Les méats intercellulaires diminuent beaucoup avec la forme palissadique du mésophylle et, dés lors, avec La salure du sol ; 4° La chlorophylle tend à se réduire dans les échantillons où les palissades sont très exagérées, dans ceux qui ont été arrosés avec les dilutions les plus salées. ‘3 Haas TRS, Le . LES À re Pet TROISIÈME PARTIE CONCLUSIONS GÉNÉRALES Si nous comparons ces résultats à ceux que j'ai donnés à la fin de l'étude des espèces prises dans la nature, nous reconnai- trons que les cultures, pour les quatre points considérés, sont en complet accord avec ce qui se produit dans Jes en spontanées. Le voisinage du bord de la mer augmente le plus souvent l'épaisseur de la feuille et en modifie la structure. L'influence dominante introduit dans les feuilles des modifications tout à fait comparables à celles qui sont le résultat de cultures où l'élé- ment variable est le sel marin. Je suis donc porté à dire que ce sel détermine, pour la plus | grande part, les variations des plantes au bord de la mer. Quel est son mode d'action? je ne puis prétendre l'indiquer exactement et je n'ai point pour le moment, dirigé mes efforts de ce côté. Je dois cepeudant rappeler que, dans mes cultures, les effets les plus faciles à constater et les mieux caractérisés se sont pro- duits dans les pots où la salure était apportée par les arrosages les plus salés. : Ceci reporte l'esprit vers la répartition du sel par les vents, les embruns de la mer, les brumes. Dans ces conditions, pourquoi la liste des plantes indifférentes est-elle aussi longue ? J'en ai compté 27 sur un total de 85 plantes. Mes cueillettes ont pourtant été faites soit sur la grève, soit, au plus éloigné, dans les champs de bordure; la distance des stations maritimes Dans tème, les cellules Palissa 172 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 7 à la ligne des plus hautes mers a donc très peu varié pour 1 différentes espèces, et le mode de répartition dont je be ei parler pouvait s'effectuer également ou presque également dans tous les cas. C'est qu'alors la salure apportée seulement par 1e vents n’est pas suffisante ; il faut que le sol la présente lui-même et encore dans des proportions relativement élevées. Il y aurait comme conséquence que les plantes vraiment maritimes occupent sur le littoral une bande qui doit être très étroite. Dans les cultures renouvelées de 1889, j'ai constaté une carno- sité très prononcée dans les échantillons poussés sur le mélange terreau et sel dans la proportion de 1/12, En 1888, je n'avais pas vu une aussi grande épaisseur de feuille, Il s'ensuit que la plante se soumet mieux à une influence subie déjà pendant un certain temps. Il en ressort surtout que le sol salé peut déterminer la carnosité aussi bien que le sol où la salure n'est introduite que par des arrosages préparés. Ceci nous engage fortement à croire que, dans l'expérimenta- tion, si nous appliquions simultanément les deux procédés, la carnosité serait mieux et plus vite obtenue qu'en les employant isolément : sur un sol préalablement salé, arroser alternative- ment à l’eau douce et à l’eau salée, Qu'il soit apporté par l'atmosphère ou fourni par le sol, je ne puis rien dire sur l’action intime du sel marin. Je suis seule- ment en droit de le considérer, par l’analogie des effets, comme l'agent principal déterminant les variations importantes que j'ai reconnues et signalées à la fois dans mes cultures et dans les plantes recueillies dañs la nature, J'ai donc vérifié par mes cultures ] Première partie; les conclusi travail : 1° Les plantes vivant Plus épaisses que lorsq Toutes les plantes ne sui 2° Dans les plantes q es quatre conclusions de la OnS suivantes résument tout mon au bord de la mer y prennent des feuilles “elles végètent à l'intérieur des terres. vent pas forcément cette règle ; ui subissent avec suceës l'influence mart- diques sont très développées. Se l'épaisseur de la fée est notablement accrue, Let Mu : s'allongent beaucoup; en même temps, le nombre des assises du mésophylle peut augmenter ou rester lemême suivant les espèces. St la feuille garde à peu près lu même épaisseur dans les diffe- rents cas, les palissades se développent de telle façon que le rap- port du tissu palissadique au mésophylle soit le plus grand au bord de la mer; 3° Les lacunes se réduisent ue dans les de des plan- tes du littoral ; 4° La chlorophylle tend à étre moins abondante dans les cellules des plantes qui ont poussé au bord de la mer. Cette conclusion est moins rigoureuse que les précédentes, On ne la vérifie bien que dans les plantes des stations qui sont inondées plus où moins souvent par la mer ou qui reçoivent en assez grande quantité les embruns des vaques; o° La carnosité, le développement des palissades, la réduction des lacunes et la diminution de la chlorophylle peuvent être pro- voqués dans des cultures expérimentales où l'élément variable est le sel. Les conditions favorables varient d’une espèce à l’autre. Pour le Lepinium sATIVUM, ces conditions favorables ont été réa- lisées surtout dans les pots qui ont été arrosés aux dilutions les plus concentrées dans mes deux séries. De a trait aux palissades est tout aussi marquée; les cellules sont plus serrées dans V JUS 7 grandes marées, de Paimpol, VM. _ pour VM,, une assise palissadique en plus dans le groupe supérieur, uné ’ : du Guyoul, VT, au grossissement de 73 d. EXPLICATION DES PLANCHES. ; Planche ‘7. Fig. 1. — Coupe tranversale de la feuille de Thesium humifusum de la Sarthe, VT; gross. 160 d. Fig. 2. — La même coupe du Thesium humifusum de la Varde, VM, au même grossissement. La différence d'épaisseur est très frappante ; celle qui ans VM. à Fig. 3. — Coupe transversale de la feuille de l'Eryngium maritimum du « Jardin de Rennes, VT ; elle est prise entre les nervures ; gross. 460 d ig. #. — La même coupe de l’Eryngium maritimum non inondé aux En comparant les figures 3 et 4 ou reconnait une plus grande épaisseur en plus dans le groupe inférieur remplaçant l'avant dernière-assise lacu- neuse et à éléments irréguliers de VT. Je n'ai pas donné la coupe de VM c'est-à-dire des échantillons inondés aux grandes marées, il suffit de dire qu'elle exagère encore les palissades et l'épaisseur de Ja feuille par rapport à VM:. Fig. 5. — Coupe transversale de la feuille de l'Aster Tripolium des bords | Fig. 6. — La même coupe de l’Aster Tripolium le plus avancé sur les. vases du Vivier, VM. La co épaisse, qu'elle a des palissades en assises beaucoup plus nombreuses et plus développées radicalement ; qu’enfin son mésophylle est plus serré. Planche 8. 18. 1. — Coupe.transversale de Ja foliole médiane de la quatrième feuille au-dessous de l'inflorescence terminale. Lepidium sativum, récolte du 28 juin, D + S25 (230 d.) ig. 2. — Lepidium salivum, Fig. 3. — Lepidium sativum, Fig, 4. — Lepidium sativum coupe. récolte du 28 juin, M, la même coupe. récolte du 28 juin, terreau, la même coupe. » récolte du 28 juin, D+500$S, la même plus grande épaisseur, une s deM et D+ S25, avec des palissades en- » entre les nervures ; malgré sa minceur, dique tandis. que la feuille 3, du terreau, est plus lacu- ssades dans un mésophylle de UM Salivum, récolte du Fig. 5. — Lepidi ' se i sver- sale de la foliole mé ue de r 13 mai, terreau, coupe transver une des deux premières feuilles; gross. 2504. pe Le NS Pa EE er De HR Pa cr ir An us SE dm NÉE ES Vie à : s É é ; Fe NÉ RSA Ve: F Abe EXPLICATION DES PLANCHES. “ÿ RÉNATARA. Fig. 6. — Lepidium sativum, récolte du 43 mai, M; la même coupe faite Ve pour comparer à la précédente. M est plus épaisse; les palissades y sont plus développées radialement et comptent une assise de plus que la feuille ee de terreau, où les méats intercellulaires sont plus grands. Fig. 7. — Lepidium sativum, récolte du 10 juin, T+250S; coupe trans- è versale de la foliole médiane de la cinquième feuille au-dessous de l’inflores- da cence terminale; gross. 250 d. 554 . 8. — Lepidium pres récolte du 10 juin, terreau ; la même que 7. Fig. 9. — Lepidium sativum, récolte du 10 juin, D + $25: la même coupe que les deux précédentes. Ces trois coupes font voir que D +- S25 et T + 250 S ue portent des feuilles plus épaisses, charnues ; les assises palissadiques y sont pe plus nombreuses et les méats intercellulaires plus réduits que dans la feuille de de terreau. Planche 9. 4 Fig. 1. — Linum grandifiorum D-+-S5, coupe transversale de la feuille; do. gross. 250 d. Fig. 2. — Linum grandiflorum, terreau ; la même coupe que la précé- Mes. dente. de En comparant ces deux figures on constate que D + S5 est beaucoup plus Se épaisse, offre, entre les deux nervures, 4 assises palissadiques envahissant : tout le mésophylle, quand la feuille de terreau n’en présente que 2, les 2 autres assises étant formées de cellules plus ou moins isodiamétriques et laissant entre elles des méats relativement développés 2 — Pisum sativum, récolte du 19 juillet, D 9/410+M1/10, cellule M: palissadique avec grains de chlorophylle; gross. 500 d : 00 Eig ; 4. — Pisum sativum, récolte du 19 juillet, Tan même cellule palis- sadique pour comparer à la précédente. On voit que 4 renferme des grains de chlorophylle plus gros et plus nombreux que D 9/10 + M 1/10 (500 d.) ir Fig. 5. — Lepidium sativum, récolte du 28 juin, D + $12,5; cellule palissa- De à dique prise Sur la nervure médiane pour comparer la répartition de la chlo- es rophylle (500 d.) en ig. 6. — Lepidium sativum, récolte du 28 juin, D + S25; cellule palissa- dique dans les mêmes conditions que celle de 5 Fig. 7. — Lepidium sativum, récolte du 28 id is code cellule analogue à celle de 6 Fig. 8. — Lénidièuns sativum, récolte du 28 juin, D+S1; cellule palissa- äique à comparer aux 3 précédentes et à la suivante; elle présente la chlo- us : ne os comme les cellules analogues prises dans les feuilles de terreau. à — Lepidium sativum, récolte du 28 juin, M; cellule palissadique prise bi comme les précédentes sur la nervure médiane et au même grassissement. De l'examen de ces 5 figures il résulte que les grains de chlorophylle sont plus gros dans T+S, qu'ailleurs, où ils sont ou plus petits (5,7) ou plus ou moins désagrégés (6,9); on peut dire que la chlorophylle est moins abon- en dante dans les celiules de D+ S12,5; D1/2+ M 1/2; D +S2%5; M, que dans NE celles de D+S$S, ou de terreau. Pure x pas, Join de là, à la totalité des espèces que l’ d'entre elles, en sorte qu'à c _tives sont parfois étranges.e elles s'écartent beaucoup de celles qui nous litude envahissent souvent l'esprit, et l’ REVUE DES TRAYAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE parus EN 888 OÙ DANS LE couns DES ANNÉES PRÉCÉDENTES. (Suite.) É. III — ÈRE NÉOPHYTIQUE. - À. — Période crétacée. 4 Dans notre revue des derniers travaux relatifs aux ères paléophytiqué et mésophytique (1) nous n’avons eu qu'à suivre, pour ainsi dire, une voie dès ‘ lo ; el à partir du moment où le règne achève de se compléter, il n'en est plus ainsi; nous avons à faire de grands efforts Pour éviter l'erreur; en un mot, l'interprétation des formes offre par fois des difficultés insurmontables. ; Nous distinguons bien certaines grandes catégories : telle plante est une Filicinée, telle autre une Dicotylée:; mais s'il s’agit de la rapporter à quelque » Soit éteint, soit encore vivant, l'embarras, le doute, l'incer- On ne sait réellement à quoi se ré n'est pas universelle; elle ne s’appliq Soudre. Cette incertitude, il est vrai, nn ôté d'attributions légitimes ou presque assurées» il en existe, {oujours de plus où moins hasardées, sur lesquelles l'auteur le plus hardi ae us restreints. En dehors de celui qui écrit ces lignes nt adonnées, en France, à l'étude des plantes créla mn (1) Voir ci-dessus Revue générale de Botanique (1889, p. 541 et 582). REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 177 cées ou tertiaires, malgré l'intérêt qu’elles présentent et la richesse des do- : cuments qui demanderaient à voir le jour. Naturellement, nous nous effor- cerons de ne rien négliger dans l'analyse des travaux venus à notre connaissance et concernant l’ère néophytique; mais nous aurons surtout recours, dans notre exposé, à l'ensemble des documents accumulés soit entre nos mains, soit dans diverses collections, et qui, demeurés inédits, sont pour- tant de nature à jeter une vive lumière sur une foule de questions non encore résolues, aussitôt que le temps ou la bonne volonté de ceux qu'attire la pa- léontologie végétale permettront d'en tirer parti. L'ère néophytique, nous l'avons déjà dit, coïncide à peu près avec le com- mencement de la période crétacée; mais le début même de cette ère n'ayant rien. de brusque et résultant uniquement de l'introduction d’un élément jusqu'alors absent, en apparence au moins, de la flore Lerrestre, celui des Angiospermes Dicotylées, associées en nombre limité aux types encore domi- nants de l'ère précédente, il s'ensuit que l’on rencontre des ensembles appartenant déjà à la craie, tels que les flores wéaldiennes de l'Allemagne du Nord et celle de l’urgonien des Carpathes, dans lesquelles rien n’est changé en apparence vis-à-vis de ce qui existait auparavant. Les Dicotylées étant ou réellement absentes de ces flores ou trop subordonnées encore et trop rejetées à l'écart pour y jouer un rôle, c'est aux dernières flores juras- siques qu'il faut recourir si l’on cherche à définir les liens étroits ratta- chant les types exclusivement dominateurs des localités que nous venons de citer à ceux des âges antérieurs. Schimper n’a pas manqué de faire ressortir cette connexion et de rejoindre le wealdien au jurassique, au point de vue phytologique, le premier n'étant qu'un simple prolongement de celui-ci. Lors du cénomanien, premier étage de la craie moyenne, tout est déjà changé. L'Amérique du Nord (Dakota-group}), les contrées polaires, la Bohême et la Saxe, enfin le Portugal sur lequel nous reviendrons bientôt, ont fourni de riches séries de plantes, généralement rapportées à ce niveau, qui montrent la révolution déjà accomplie et les Dicotylées assez nombreuses pour oblenir la prépondérance, assez variées pour offrir tous les caractères d'une évolution déjà éloignée assurément de son point de départ origi- naire. s On conçoit pourtant le très grand intérêt qui s’attacherait à la possibilité de remonter plus loin et de se rapprocher encore plus du point initial, d'ar- river finalement à constater les premiers mouvements d'expansion auxquels les Dicotylées ont dû obéir, lorsqu'elles commencèrent à se répandre, avant de se substituer aux types antérieurs et de les éliminer entièrement. Effecti- vement, des progrès sont sur le point de s’accomplir dans cette direction, et l'on a droit d'espérer que, sur le sol américain aussi bien qu'en Europe sur les bords du Tage, il sera donné de rencontrer des Dicotylées notablement plus anciennes que celles du cénomanien, contemporaines sinon des der- nières formations jurassiques, appartenant du moins aux étages crétacés les plus inférieurs et, d’une façon générale, à cette division à laquelle M. de Lapparent a justement appliqué le terme d'infracrétacé, comme répondant à une sorte de période intermédiaire, séparant la fin du jurassique de la craie proprement dite, et comprenant les quatre étages ou subdivisions du 2 Rev. gén. de Botanique. — II, 1 178 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. ; néocomien, de l’urgonien, de l'aptien et du gault ou albien, au-dessus duquel repose le cénomanien. Les plus instructives de ces plantes fossiles infracrétacées seraient celles M de la formation dite du Potomac, qui s’étend dans les États de Virginie, du Maryland, de la Caroline du Nord, et qui ont été l’objet d’une étude spéciale de la part du professeur Fontaine, en vue d’une publication impatiemment P P P attendue. Les lits d’où provient celte flore recouvrent une formation plus. 7 ancienne qui, en Virginie et dans la Caroline, ont fourni des plantes décrites en 1883 par le même professeur Fontaine (1), et dont les caractères accusent franchement le jurassique inférieur. En attendant que le savant professeur ait fait paraître la flore du Potomac, dont la physionomie jurassique avait primitivement frappé M. Rogers el qui ne saurait en tout cas occuper dans la série un niveau supérieur à celui du wealdien d'Europe, nous savons, par un mémoire récent de M. Lester Ward (2), que dans cet ensemble d’une richesse vraiment exceptionnelle, ne comptant pas moins de 350 espèces, ; parmi lesquelles les Dictyopteris, Thaumatopteris el Cluthropteris jouent | un rôle considérable, le professeur Fontaine n’a pas recueilli moins de 15 espèces de Dicotylées, dont le faciès archaïque a frappé l'esprit observa: teur de M. Ward, à qui M. Fontaine à communiqué les documents dont il prépare la publication. L'auteur de la notice américaine s'exprime ainsi au sujet des Dicolylées du Potomac : « Nous constatons qu'elles se comportent justement comme elles devraient le faire dans une formation qui représen: terait un âge immédiatement voisin de celui dans lequel cette catégorie végétale aurait commencé de paraître à la surface du globe; elle constitue se en effet ce qu'il y a de plus rare dans la flore en question : absentes e beaucoup de lits les plus riches en empreintes, les Dicolylées se montrent partout dans une proportion à peine égale à celle des types inférieurs de égé taux, distinguées par des caractères étranges, vagues et mal définis, au point de faire douter parfois de leurs affinités réelles avec le groupe dont elles font partie ; rappelant par certains côtés les Fougères, les Cycadées, les Coni- fères ou même les Monocotylées, elles comprennent des types nettement . prophétiques de plusieurs familles actuellement en possession de leur COM ' plet développement. Ces Dicotylées forment par cela même un groupe homo” me non encore différencié, réunissant d’une facon à peine discernable ous les éléments de la flore dicotylée postérieure... Il n’y a rien là que de. Ale el l'anomalie, si elle existe, se montre plutôt dans les flores CÉno. Maniennes, où le type se présente sous une forme bien développée eten por session de la prépondérance déjà pleinement acquise. » À re Me « de Portugal, bien qu'elles ne soient pas aussi re ù Ë qu'elles soient distribuées sur plusieurs niveaux SUCCESS M tions ee ER + pas moins dignes d'intérêt que celles du Potomac. Nous mission géologi aire de ces plantes, qui nous ont été confiées par la CO 860/ogique de Lisbonne, présidée par M. Delgado, l’objet d'une de | su spéciale; mais leur examen étan (1) Contrib. to the kn À ow. vor Washington, 1883, r 1 ] om the americ. Journ. of science, vol. XXXVI, aug., 1888. t déjà avancé, nous pouvons entrer ici, 0f the older mezozoic. Fi, of Virginia, by Wif: Morris É - REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. , relative et sous un aspect bien faits pour attirer l’attention. A Buarcos, cependant, les Fougères et les Conifères ne diffèrent pas de celles des niveaux inférieurs : comme à Valle de Lobos, c’est toujours le Sphenopteris Mantelli qui domine parmiles premières ; il s’y joint des formestrès curieuses, dont les unes touchent à celles du wealdien, ou du turonien de Bagnols, tandis que d’autres rappellent plutôt les Cladophlebis et autres types du co- rallien de la Côte-d'Or. Les Conifères sont surtout représentées par un Bra- Chyphyllum d'affinité jurassique, associé à un Sequoia aux rameaux grêles et accompagné d'un véritable Cycas, d’une physionomie toute particulière, due à la ténuité des segments qui garnissent ses frondes. Les Dicotylées, dont plusieurs ne sauraient être définies, ni rapportées à quelque groupe connu, tellement leur limbe foliaire se trouve découpé en lobes ou segments irréguliers dont on ne rencontre guère d'exemple en dehors des Protéacées, comprennent à côté de ces sortes de formes, d’autres espèces qui rentrent au contraire sans trop d'efforts dans le cadre de celles qui nous sont familières et dont plusieurs, du reste, ont été également obser- vées dans le cénomanien de Bohême. C’est un Salix assimilable à ceux de la section Fragiles, un Sassafras, plusieurs Aralia, un Aristolochia ? Enfin une Nymphéinée à feuilles peltées, de petite taille, parfaitement assimilable aux Brasenia, très voisins des Calomba et différant comme ceux-ci des Nym- phéacées propres par leurs carpelles au nombre de 6 ou plus, non soudés entre eux. Les seuls Brasenia actuels, réduits, à ce qu'il semble, à une espèce unique, habitent les eaux douces de presque toutes les régions tropicales. (1) Voir : Heer, Contrib, à la F1. foss..du Portugal, Zurich, 1882. 480 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. L'extension du genre est donc en rapport avec son antiquité présumée son organisalion moins complexe donne raison de sa présence dans un aussi reculé que l'infracrétacé. A Nazareth, autre gisement dont | s’écarte peu de celui de Buarcos, les Dicotylées sont associées à des F" lopsis, type de Conifères observé en premier lieu dans l'urgonien de W si répandues dans le cénomanien de Bohême. Il ne faut pas laisser dé un fruit de Nazareth fort petit, mais d’une pa conservation, que reproduit notre figure 35. Il pa difficile de méconnaitre dans ce fruit le mérica d'une Ombellifère, analogue à ceux des Carum, ( sa, Œnanthe, etc. Beaucoup de feuilles de ce gisement de Naz sont du reste d’une détermination difficile, à rais Fig.35.— Peucedanites MÊME de la trivialité de leurs caractères de forméet antiquissimus Sap. nervalion, qui empêche de pouvoir saisir à leur Méricarped'uneOm- droit une attribution générique, appuyée sur des, * dices tant soit peu sérieux, An near La belle flore du cénomanien de Bohème, ill gal. — L'organe est avec tant de soin grâce à M. Velenovsky, comi i ur la série de la craie moyenne et s'interpose, pour | ous D dire, entre les niveaux à plantes du Portugal, d 1 de plu- vient d'être question et la flore encore inédite, Sieurs genresactuels remarquable à bien des points de vue, du turonien d'Ombellifères. Bagnols, dans le Gard, dont la découverte et l'exp tion sont dues à M. le professeur Marion et qui sé trouve inséparablem liée, au point de vue phytologique, à celle du Beausset, en Provence. | été encore publié sur ces deux flores I sud-est de la France, que des notions préliminaires ; tance relative : Les Fougères, Dicksonia Du Premier rang et qu'à côté d'elles, des Dicks Ë ver Punctata, Sternb.), des Cyathées (Thyrsopteris capsulifera Vi “orescentes tiennent une place considérable (1); au Beausset, de (1) Voy., Die Farn. d, Rôhmish, kreideform., Prag., 1868. è REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 48t que dans le Gard, la prépondérance revient, parmi les Fougères, à un type réellement étrange qui semble tenir, par le mode d’incisure des frondes, aux Scleropteris et Lomatopteris jurassiques, tandis que la nervation en réseau de ses pinnules le rapproche des Lonchopteris. Ce sont nos Comptoniopteris, nommés ainsi parce qu’ils ne sont pas sans une certaine analogie extérieure avec des Comptonia, circonstance faite pour persuader que la plante du grès crétacé de Transylvanie, identifiée par Unger avec le Comptonites antiquus de Nilsson (1), et qualifiée par Schimper de composition bizarre (2), se rap- porte à quelque forme congénère de celles qui abondent dans le turonien de Bagnols. La supposition est d'autant plus admissible que les couches | transylvaniennes se rapportent au même niveau à Innoceramus problematicus auquel appartiennent celles des environs de Bagnols. Bien qu'il soit impos- sible de méconnaître une Filicinée dans ce type dont les empreintes présen- tent à Bagnols des portions notables de frondes affectant le port de celles des Callipteris du permien, la présence d’une nervation réticulée reporterail l'esprit vers quelque forme aberrante de Dicotylées, si d'autre part l’obser- vation, dans certains cas, d’un rebord marginal cernant les pinnules n’obli- geait d'admettre un mode de fructification conforme à celui des Lomatopteris jurassiques, genre auquel les Comptoniopteris confinent au premier abord par le faciès. Les pennes de ces Fougères sont toujours décurrentes sur Je rachis principal qui est appendiculé ; il en est de même d’une curieuse espèce qui nous est connue par un dessin de M. Marion et dont les pinnules, adhérentes par la base, offrent des Jacinies apicales qui donnent à ce type une curieuse ressemblance avec un type d'Osmondées australiennes, le Lep- topteris hymenophylloïdes, R. et L. (Todea hymenophylloïdes, Rich.); mais cette forme de Bagnols peut être, d'autre part, rapprochée des Kirchnera de Velenovsky. Les Conifères comprennent surtout des formes araucariennes, Nous avons figuré dans le Monde des plantes (3) un rameau de l'Araucaria Toucasi Sap., qui semble modelé sur ceux de l’A. Bidwilii actuel. D'autres rameaux fré- quents à Bagnols, retracent le type bien connu de l’Araucaria excelsa ou Pin de Norfolck ou se rapportent aux Cyparissidium de Heer. © Il existe sur les confins douteux des Angiospermes et des Gymnospermes certaines-empreintes dont le classement ne saurait être que provisoire, Dans celte catégorie se range, en premier lieu, une feuille de Bagnols, considérée par nous comme ressemblant extérieurement à celles des Dracæna (4); mais an très beau dessin de M. Marion que nous avons sous les yeux fait voir que cette plante diffère très peu du Krannera mirabilis de Corda, type probléma- tique observé dans les grès cénomanien de Bohême, et dont M. Velenovsky a figuré de si beaux échantillons (5). Une autre empreinte de Bagnols rentre (1) Foss. Pflanzenreste aus Siebenb. und Ungorn., fig. 1. (2) Traité de pal. vég., I, p. 560. (3) P. 198, fig. 21. (4) Voy. L'évolution du règne végét. — Les Phanérogames, par G. de Saporta et A.-F. Marion, II, p. 40. ; (5) Die Gymnospermen d. Bëhmisch. kreideform. v. D' Velenowsky, Prag., 1885, p. 1, pl. let IV. = irrégulièrement distribuées. Les Chondrophyllum ne ressemblent à ri Ne ON REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. | sans anomalie dans le cadre générique de nos 'Palæorachis et pourrait bi& dénoter l’inflorescence de quelque Phæœnicoïdée primordiale, dont les feui nous resteraient inconnues. Lés Dicotylées turoniennes du sud-est de la France offrent cetle f cularité qu’une partie d’entre elles seulement peut être rapportée à genre actuels, dont l’existence, dès celte époque, se trouve ainsi éta sinon d’une façon incontestable, du moins d’après des indices assez sé eu pour entrainer la persuation. Il en est spécialement ainsi d'un Magnolia à Beausset, M. telonensis Sap. (1). La présence même du genre, observé ment dans la craie du Portugal, dans celle de Moravie et de Bohème, être considérée comme établie avec certitude. Deux espèces de Bagn notent deux Ménispermées, assimilables aux Cocculus, C. princeps à C. cercifolius Sap. On observe encore à Bagnols une Euphorbe, Eupl phyllum antiquum Sap., et un Laurier, L. præatavia Sap.; mais toutes autres Dicotylées : Polytænia (P. quinquesecta Sap. et Mar.),Sapotacites, dites, Myrtophyllum, Leguminosites (2), ne peuvent être rappo qu _Tappellent vaguement les Loranthacées. D'autres encore sout plus ét et l'on hésite à proposer pour elles un classement qui puisse satisfaire. Au-dessus du turonien, ét sans sortir de la craie, vers l'hori campanien, et sur un niveau équivalent à l'étage de Gosau, on rèm encore des plantes dans le sud-est de la France, au sein des lits qui pagnent les lignites du bassin de Fuveau. Ces plantes, toujours, il est fort clairsemées, le plus souvent réduites à des résidus indétermi n'ont élé l’objet, jusqu'ici, d'aucun travail d'ensemble, Nous en 41 connaitre quelques-unes particulièrement des Rhizocaulées, dont reparall plus loin dans la série tertiaire, à la hauteur de l'éocène Supé et de l’oligocène. Les Rhizocaulon, plantes palustres, ont dà contribuër, \ large part à la formation des lignites du bassin, qui proviennent S ment de l'accumulation de végétaux aquatiques, au fond d'une napp® quille et assez peu profonde. Plusieurs indices viennent à l'appui Li er de voir et le plus évident résulte de la rareté extrême des Mess Dre PR regard de l'abondance relative de celles qui, vi Les “4 ont laissé leurs vestiges dans les lits charbonneux en voie de pe n es de végétaux terrestres et après de longues recherches, ’ale espèce, en dehors de quelques Phyllites sans importance a été le & % a des plantes, p. 198, fig. 97, 2. à elques-unes de ces espèces : Polytænia quinquesecta, Euphe rs pr ct ériger Chondrophyton dissectum, ont été figurées ( IL, p. 117, fig. 125, et 128, fig. 126. REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 183 de Gosau, nommé Flabellaria longirachis par Unger, et qui semble, par les caractères ambigus de sa fronde semi-flabellée, tenir le milieu entre les frondes flabellées et les frondes régulièrement pinnées, à la facon de celles de Phænix. Les plantes palustres du bassin de Fuveau sont bien plus nombreuses et surtout plus significatives. Parmi les Fougères, après des fragments de l 6 ston mité de fronde (PI. 41, fig. 1) dont le rachis est accompagné de ses folioles et dans laquelle on ne saurait méconnaître un Osmunda remarquable par le contour élancé de ses folioles, lancéolées-linéaires, atténuées-obtuses à leur extrémité supérieure. Nous figurons ici pour la première fois, sur la planche 11, cette forme curieuse qui doit prendre place, dans la section Euosmunda Presl (emend.), tout auprès d’une forme, race, variété ou sous- espèce, dépendant du type de l'O. regalis et rapportée de Sénégambie par M. Heudelot (1). Les Monocotylées, outre les Rhizocaulon que nous avons mentionnés et de Fig. 36. — A et B, graines rss du Nelumbium provinciale Sap. ., grand, nat. l’une d'e elles est grossie en A’. — Il faut noter le rapport de ces graines avec celles des Euryale, dépouillées de oreille. nombreuses empreintes d’un Nipadites de petite taille (N. provincialis Sap.), comprennent encore les restes d’un Pistia, P. Mozeli Sap. et Mar., dont nous avons fait ressortir la presque identité avec le P. stratiotes actuel (2). Mais la principale plante palustre des couches à lignites de Fuveau est assurément le Nelumbium provinciale Sap., découvert à Trets par M. l'ingénieur Darodes (3) dans des lits charbonneux qui ont également fourni des œufs agglomérés de Corydalis, des valves d'Unio et des dents de Sgen rem Les feuilles du Nelumbium provinciale Sap., conformes à celles des espèc vi- vantes, tantôt étalées à plat, tantôt repliées en cornet, disposition qu elles prennent d’elles-mêmes, au moment où elles cessent de végéter, sont de plus accompagnées, à ce qu’il semble, de graines éparses, très analogues à celles du Nelumbium luteum d'Amérique. Ces graines, que nous figurons ici (fig. 36), s'écartent pourtant quelque peu de celles des Nelumbium vivants par le hyle ou cicatrice d'insertion basilaire plus large et plus prononcée, et par un point ombiliqué : répond à l’em- (1) Cette forme me dar Nob., existe dans l'herbier +3 Muséum de Paris. Elle habite les ruisseaux u vive, à Touto-Dhialon, Sénégamb (2) Voy. L'Évol. du r PRE vég. — Les a ge ï. ‘37, fig. 114, C. ot D. (3) Voir la figure d’une feuiile de cette espèce, réduite à 1/3 gr. nat. dans l'ou- vrage précédemment cité, Il, p. 126, fig. 128. 184 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. notre note à l’Académie q placement du stigmate, au lieu de la saillie à sommet capité qui termi supérieurement les achaines du Nelumbium luteum Wild., bien plus voisins par leur forme arrondie que ne le sont ceux de l'espèce asiatique, N. spé ciosum Wild. B. — Période éocène. En p ivant notre marche ascendante, c'est-à-dire en allant des couches inférieures vers les plus récentes, de manière à atteindre avant tout 1 paléocène ou base de l’éocène proprement dit, nous rencontrons le gisemen de Sézanne qui nous offre un tableau très exact de l'aspect que présentait la végétation du nord de la France peu après le début des temps tertiaires Ce gisement est un travertin différant très peu par l'aspect de la roche co : crétionnée qui forme’la masse des travertins plus récents, datant les uns du miocène, comme ceux de Vesoul (Haute-Saône), les autres du pliocène, tels que les tufs de Meximieux. Mais si la roche, dans les trois cas, résulte d même phénomène chimique, il suffit de considérer la flore de Sézanne poli » une physionomie sensiblement égale à toutes les espèces et qui s'oppose pee cela même à leur exacte détermination. Lorsque l'on parcourt un herbier gnalé toute une série d'espèces, appartenanh | Wegmanni Brngt., A. suberetaceum Sap.) SOit 0 FA, polyphyllum Wild., formes ap est considérable en Amérique, de La seconde espèce (PI, 1 1) FL. foss | o UE ste jésanne (Mém. de la Soc. géol., 3e série, t DA * ugeres tert. — i rendus 7 Ac. des sc., 1. CIV, séance du # avril er des Comptes : » séances de l REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. | 185 tout en faisant ressortir sa ressemblance avec les Trichomanes. Elfective- ment, comme on peut en juger par la figure que nous donnons, les piunules lobulées, à lobules tantôt simples, tantôt eux-mêmes bifides ou bipartits, auxquelles donnent lieu les subdivisions de la fronde, ressemblent à celles du Davallia canariensis. Une nervure très déliée, partant de la base des pin- nules, émet alternativement des veinules toujours simples, desservant chaque lobe ou lobule, et ceux-ci affectent une terminaison obtuse. Cependant, depuis qu'après avoir exactement dessiné l'empreinte fossile, nous avons pu la rapprocher d'un Trichomanes européen, le T. speciosum Wild. rapporté par Schimper d'Irlande, où cette plante très rare habite les cascades de Furk près de Killarny, nous sommes resté convaincu que la Fougère de Sézanne, réellement congénère de celle d’irlande, s’en écartait à peine d’après tous les caractères visibles; la terminaison bifide des lobes étant similaire des deux parts, et l'étude de l'empreinte fossile ayant permis d’entrevoir à la surface la trame du réseau cellulaire qui constitue, chez les Trichomanes, le mésophylle du tissu foliaire. Il n’est même pas impossible de concevoir que le Trichomanes speciosum, actuellement sur le point de disparaître en Irlande, ait eu pour ancêtre direct celui de Sézanne, que nous nommons Trichomanes Bayeanum. n France, la flore des grès du Soissonnais n’est qu’un prolongement de celle de Sézanne : elle est antérieure à l'établissement de la mer du calcaire grossier et à la révolution végétale qui se produisit à cette époque, mais sans doute d’une façon graduelle ; les effets de cette révolution ne se trouvant accomplis que vers le milieu de l’éocène proprement dit. C’est bien ce qui résulte de l'examen, même superficiel, que nous avons fait, grâce à notre ami M. J.-S. Gardner, de la belle flore de Bonrnemouth, si soigneusement exploitée par lui et dont la science lui demande la publication. Supérieur e à celle de l'argile de Londres, à peine plus récente que celle du Soissonnais, cette flore qui correspond sans doute à la base du calcaire grossier parisien, atteste, à n’en pas douter, et par la présence de nombreux Pal- miers, et par celle de beaucoup de types de physionomie tropicale qu'à ce Le moment de l'éocène la zone torride débordait au nord jusqu’en Angle- terre. Dans la rapide revue qu’il nous a été donné d’en faire, nous avons n seulement de l'existence de plusieurs Ficus, de diverses : té frappé, no Artocarpées, Celtidées, Araliacées, Ampélidées, Sterculiacées, d’un Nerium à grandes feuilles, mais par-dessus tout de l’affluence des Légumineuses, qui pour la plupart au moins doivent être distribuées, d’après leurs fruits, dans les tribus plus spécialement exotiques des Dalbergiées, des Césalpiniées et des Mimosées. Plusieurs des espèces de Bournemouth offrent un rapport évident avec celles qui figurent sur la planche 60 de l'ouvrage de Watelet (1) et qui proviennent des grès du Soisonnais. Mais, ce qui distingue les flores éocènes d'Angleterre, à partir de celle de Reading (lits inférieurs à l’argile de Londres), jusqu'à celle de Bournemouth (horizon de la base du calcaire grossier parisien), c’est qu'à côlé des végétaux d'affinité tropicale, il en existe d'autres associés aux premiers dans les mêmes lits et qui, déjà pré- (1) Plantes du bass. de Paris, pl. 60. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. sents sur le sol anglais, n'étaient pourtant destinés à se répandre en Eur que dans le cours du miocène et tout au plus à partir de l’oligocène, Nous citerons à Reading le Platanus trisecta Sap. de Ménat, dont les feuilles bien. reconnaissables se trouvent accompagnées de glomérules. Le type du Hêtre et celui de l’Aûne se montrent également à Bournemouth, où l’on obse aussi, à côté d'un Custanea, un Populus du type ciliata et plusieurs Sal analogues à ceux de la section fragilis. La présence de ces types semble. venir à l'appui de la théorie qui fait venir du nord et de proche en procheles. divers genres caractéristiques de la végétation boréale actuelle. Il est du reste évident qu’une révolution végétale, imprimant à l’ensemble. de la flore, dans l’Europe centrale, une physionomie différente de celle. qu'elle avait jusque-là présentée, était en train de se réaliser pendan qu’au fond de la mer parisienne se déposaient les lits du calcaire grossier Vers le haut de la formation, sur l'horizon de l'étage paléothérien, révolution est accomplie, et aux formes amples, aux feuillages luxuriants qui dominaient lors du paléocène, se trouvent substitués des végétaux menus feuillage grêle, aux formes généralement étroites, allongées, souvent épi neuses, que leur aspect seul fail aisément reconnaitre. Cette nouvelle flore, reconnaissable à son seul faciès, adaptée sans doute à des conditions de climat plus extrêmes et à l'influence d’une chaleur plus sèche que celles qui dominaient auparavant, a laissé des débris, auprès de. Paris, dans les sables de Beauchamp, à Bagneux, au Trocadéro, On sait que les principales espèces de ce niveau sont, à côté du Collitris Brongniarti Endl., et du Nipadites Burtini Brngt., l'Ottelia parisiensis Sap., le Drya Micheloti Wat., le Myrica subhæringiana Sap., l'Euphorbiophyllum vetus Sap le Zizyphus pseudo-Ungeri Sap., enfin le Nerium parisiense Sap. Nous pour- [ei rencontré par nous au Trocadéro; mais, faute d'espace, nous nous bornerons aux notices son collaborateur M. Vasseur signalent, dans le gisement de Bois-Gouet, découvert par celui-ci dans la Loire-Inférieure, un Nerium nouveau, N. seuri E, Bur. séparé par l’auteur de son proche voisin le Nerium parisienst et provenant de lits visiblement contemporains des marnes du Trocadéro Le Nerium Vasseuri diffère fort peu du reste du N. sarthacense Sap- peut-être permis de reconnaitre un Bumelia peu éloigné de notre B. subspte thulata des gypses d'Aix. (2). On doit au même savant une autre étude st la flore du calcaire grossier parisien (3), dans laquelle M. Bureau, après 1) Ext. i ” ï (1) ee Bull. de la Soc. géol. de France, 3° série, t, IX, p. 286, Séance 0° 2) Sap. Derniéres adj. à la f. des G " k er : . ypses d'Air, 2% partie, pl. 13, fig — pay 2e 0 expansa, Sap., Ibid., pl. 9, fig. 12. : : la Pa Mrs in mém. publ. par la soc. Philomath. à l'occasion du Centenaire 2: di ton, 1188-1888; — E4 sur la fl. loss. du cale. gross., Paris, par E. A ARTE pr REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 187 avoir décrit et figuré une Pandanée, P. lutetianus Bur., deux Palmiers, Flab. parisiensis Slernb. et Sabal)præcursoria Schimp, et la tige d’un Yucea, Y. Roberti Bur., d’après des échantillons de la galerie de géologie du Muséum, a determiné génériquement le Nymphæa dubia Wat. (1). en signalant dans ce fossile les caractères de structure propres au rhizome des Nuphar. Par son aspect et sa conformation grêle, le rhizome du N. dubium ressemble d’une manière frappante à celui du N. pumilum D. C., petite espèce des eaux froides et tempérées du monde actuel ; mais c'est avec le Nuphar japonicum, dont le rhizome n’a pas été encore observé, que M. Bureau serait tenté d'assimiler l'espèce éocène, si heureusement déterminée par lui C'est ici la place qui revient à nos Dernières adjonctions à la flore foss. d'Aix (2, insérées d’abord dans les Annales des sciences naturelles, et réu- nies ensuite en un volume publié en 1889. Notre but, dans cet ouvrage, a été d'abord de fixer d’une façon précise la position des divers niveaux, puis les conditions ayant présidé au dépôt de ce gisement, un des plus riches, mais aussi l’un des plus complexes de la série tertiaire, et dont les lits les plus peuplés de végétaux sont en définitive sensiblement inférieurs à la couche des gypses exploités. La flore d'Aix, placée vers le sommet de l’éocène et sur l'horizon paléothérien de Montmartre (ligurien inf., gypses et marnes du tableau de M. de Lapparent) est maintenant, c’est-à-dire à la suite de nos Adjonctions, la plus nombreuse en espèces et la plus variée de toutes les flores de la série : elle compte en totalité cinq cents espèces ou or- ganes décrits et approximativement déterminés. Elle est particulièrement remarquable par la faible dimension ou, si l’on veut, par la taille réduite de ses formes, plus petites dans leurs diverses parties qu'à aucune autre époque. Il n’y a guère d'exceplion à cet égard qu’en ce qui touche certains Aralia à feuilles palmées. Les feuilles et le fruit du Nerium exile Sap., les graines de Catalpa, celles de plusieurs Composées, surmontées d’aigrettes poilues, certaines Myrsinées et bien d'autres indices révèlent cette Lendance due sans doute à des influences climatériques, s'exerçant à travers une longue durée dans un sens déterminé. Les Laurinées dominent dans cet en- semble riche en Palmiers, en Gonifères, surtout en Pins, en Myricées, Dios- pyrées, Myrcinées, Araliacées, Célastrinées, Anacardiacées, et encore plus en Légumineuses appartenant en majorité à des tribus actuellement exoti- ques : celles des Sophorées (Calpurnia), des Dalbergiées, des Césalpiniées, enfin des Mimosées, qui comprennent une longue suite d'Acacia et de plu- sieurs Mimosa. n sait que ce qui distingue la flore d’Aix, c’est l’association dans une mesure restreinte, il est vrai, aux types qui viennent d’être énumérés et dont la prépondérance est incontestable, d’autres types ou formes, demeu- rés européens. Ces formes, à raison même de leur rareté, ont exigé beaucoup de recherches ; mais leur existence se trouve établie sur des documents trop authentiques pour ne pas être admise avec certitude : il en est ainsi d'un Ainus (feuille et strobile), de deux Betula (samares), d’un Ostrya (involucre), (1) Watelet, Plantes foss. du bass. de Paris, pl. 58, fig. (2) Avec 33 planches et précédées de notions stratig. et ÉTAPE Paris, G. Mas- son, éd., 1889 dont les feuilles en crochet s'é 1) Voy. 1 6 | : PAUSE Doliostrobus Sternbergii, Nouveau genre de Conif. foss. tert., par M x. grav. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. de plusieurs Salix et Populus, d’un Fraxinus (samares), de deux Acer (samares}s qui contrastent en apparence avec les Chrysodium, Lygodium et Marattia, ave les graines de Cédrélacées, les fleurs de Bombacées, les involucres gelhardtia, les fruits d’Aïlantes, les légumes de Dalbergiées et les folioles dés Mimosées, auxquels les premiers se trouvent mêlés à la surface des mêmes. lits : de là, la supposition qu’au-dessus et non loin de l’ancien lac d'Aix, dressait un massif montagneux peuplé d’une végétation différente de cells de la région inférieure et dont les débris auraient été accidentellement in troduits au sein des couches en voie de formation. Il ressort du reste d8 l'exploration dont nous avons donné les résultats, que cette flore d’Aix,en faisant abstraction des éléments que lui ont postérieurement enlevés 1 ‘révolutions amenées par l’abaissement climatérique, comprenait dès lors] plupart de ceux qui constituent encore sous nos yeux la végétation médi- terranéenne, surtout si l’on ajoute aux espèces demeurées provençales, celles qui, émigrées plus au sud n’ont pas pourtant disparu complètement dé la r . gion. Il en serait notamment ainsi, non seulement du Callitris enco vivant en Algérie, des Myrsine qu’on retrouve aux Canaries et en Arabi mais aussi de certaines formes, celles que le Zizyphus Spina-Christi Wild ‘ actuellement tunisien et qui se trouve représenté dans la flore d'Aix par une espèce presque semblable. 11 en est de même des Osyris, Daphne, S Cercis, Olea, Hedera, Paliurus, Pistacia, pour ne citer que les plus saillan qui depuis lors seraient restés attachés au sol de la même région, dont n'auraient cessé de caractériser la flore. | Nous avons pu signaler dans la flore d'Aix quelques types qui sembler avoir totalement disparu : de ce nombre est l'Isoetopsis subaphylla Sap., se rapproche pourtant des Isoetes graminoïdes actuels. Mentionnons enc0 le Philibertia (Ph. eœul. Sap.), distinct des Callitris auxquels il confine, en reliant, selon toute apparence, aux Frenelopsis de la craie inférieure, sur lesquels nous devons à M. Zeiller une notice pleine d'intérêt. Nous somme Ë comme s'il s'agissait d'un type encore existant et de démontrer que c® { éeint devait être identifié avec l'Araucarites Sternbergii Ett., plus tard, Se Heer, Sequoia Sternbergii, et qu'il présentait, avec des strobiles constitués comme ceux des Dammara, c'est-à-dire ayant des graines unilatéralement appendiculées, solitaires sur chaque écaille, se détachant librement de ce ciet caduques comme elles à la maturité, des rameaux « araucariformes ” étalaient parfois sur le milieu des brar > — Ann. des sc. géol., t. XX, n° 3-#, avec ? pl. de façon à prendre en s'allongeant une forme presque aciculaire. Les organes végétatifs affectaient donc ici une sorte de polymorphisme et au tolal les rameaux offraient plutôt l'aspect de ceux des Sequoia et des Cryp- tomeria que de ceux des Araucaria propres, bien que la structure et la dis- position des appareils fructificat bligent de placer ce genre singulier non loin de ces derniers et dans le voisinage presque immédiat des Dammara. Les Doliostrobus dont il existe des indices dès le terrain jurassique, et auxquels ont peut-être appartenu quelques-unes des formes mésophytiques, généralement atiribuées aux Araucaria, a laissé des traces bien reconnais- sables dans l’éocène de l'ile de Wight. Ils jouent un rôle important lors de l'Oligocène, dont le Doliostrobus Sternbergii Mar., est une des formes carac- téristiques. Plus tard, ils déclinent pour l’éclipser ensuite définitivement; il en existe pourtant une dernière espèce dans la flore mio-pliocène de Cer- dagne, où elle est représentée par des fragments de rameaux et une écaille de strobile détachée. Rien aujourd’hui dans la zone boréale ne rappelle ces curieuses Dammarées de l’ancienne Europe, éteintes sans postérité, rameau séparé sans doute depuis les temps les plus reculés de la branche mère, dont les Dammara sud-asiatiques sont également sorties. C. — Période miocène. A parlir de l'éocène supérieur des gypses d’Aix, les flores locales, éche- lonnées de bas en haut, se succèdent dans le midi de la France à de si courts intervalles qu’il devient possible de suivre pas à pas le mouvement qui modifie et transforme graduellement la végétation dans le cours de l'oli- gocène el communique aux divers ensembles des caractères nouveaux tenant surtout à l'introduction, puis à la proportion croissante des types demeurés depuis européens, particulièrement de ceux à feuilles caduques, auparavant très rares, Sinon totalement inconnus. La plus ancienne de ces flores locales est celle des gypses de Gargas, situés à l'extrême base de l'oligocène, qui s'écarle peu de celle d'Aix par Flabellaria et le Zizyphus Ungeri Hr., comme formes caraclérisliques ; mais, à Saint-Zacharie, les premiers indices du mouvement qui va se produire et tendra ensuite à se compléter se laissent entrevoir. Les Alnus (A. prisca Sap.), Ostrya, Carpinus (O. tenerrima Sap., C. cuspidata Sap.), Ulmus (U. primæva Sap.), Acer (A. primævum Sap.), ne sont plus aussi exceptionnels et commencent à se répandre. Le mouvement ne s’arrêle pas dans les flores immédiatement subséquentes du bassin de Marseille, de Célas et d’Armissan, caractérisées par la présence d’une espêce oligocène par excellence, le Comptonia dryandræfolia Bragt. La flore de Célas, que nous avons men- tionnée à propos du Doliostrobus, devra bientôt sans doute à M. le professeur Marion la mise en lumière des richesses qu'elle renferme. — Les Betula (B. pulchella Sap.), Carpinus, Acer (A. Garguieri Sap., A. Massiliense Sap.) se montrent dans les calcaires marneux littoraux, dans la même proportion de fréquence qu’à Saint-Zacharie, et l’on sait qu'à Armissan, à côté des REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. De, |: A. RÉ à + REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Betula qui abondent (B. dryadum Brnet., cuspidens Sap., fraterna Sap.), plusieurs Alnus, Ostrya, Carpinus, des Acer narbonense Sap., pseudo-campes is (C. primigenia Ung.M enfin un Populus retraçant le type du P. ciliata des Indes, et dont on recueilli de magnifiques empreintes (1). Le mouvement dont nous parlons, dû sans doute à l'influence d’une chaleur moins intense, jointe à un accroi= sement de l'humidité atmosphérique, se trouve accompli à la hauteur de l'aquitanien, et il nous est parfaitement possible d’en mesurer les effets par la considération de la flore de la Manosque et de celle de Céreste (Basses- Alpes), dont les gisements se touchent et qui se rapportent, à une nuance près, au même niveau géognostique, celui de l'aquitanien. Elles ont fourni. à l'observation un si grand nombre d'empreintes, qu'il résulte de celte affluence des renseignements très précis sur les allures de la végétation ét les éléments qu’elle comprenait en Provence, et probablement dans tout le u sud de la région française, au moment où s'ouvre la période mollassique où miocène propre. FR Mal = da œ —æ e à 3 à ë > S © È # un œ s= $ Fe un œ 3 œ un œ D 4 œ œ 5 S nn Fer C1 Les flores réunies de Manosque et de Céreste comprennent un total d'au moins deux cent cinquante espèces, én laissant de côté les feuilles et organes divers indéterminés; mais si l’on enlève de ce nombre une quaran- | laine d'espèces communes aux deux localités, c'est à deux cents espèces. : seulement que doit être porté l’ensemble des formes végétales dont il a été recueilli jusqu'à présent des traces certaines. Il convient de rechercher | d’abord la cause du phénomène auquel est due la conservation des em» preintes. Cette cause, quelle que soit l’affluence des débris de plantes, dis. tribués dans les schistes marneux feuilletés de Céreste, comme à la surface | des plaques calcaires du bois d’Asson, près de Manosque, ne saurait être | cherchée dans un transport tant soit peu violent, Bien au contraire, il est. aisé d'établir que le vent seul, Ja ehute naturelle, aidée peut-être du char- à | » doivent être uniquement invoqués. Le itat aquatique, furent ensevelies sa à tquence des anciennes feuilles ou organé ion écartée des végétaux dont HE qu'il est difficile de ne pas croire à la prédo e$ sans doule sur le premier plan, et de né. non loin du gisement de Manosque, d’une chaité minance des Laurinées, placé pas admettre l'existence, (1) Une feuille très complète de ce Po s | | (D) pulus, P. palzomelas Sap., a été figurée daté le Monde des Plantes, p. 266, fig. 78, sous une réduction de 1 JS grand. nat. ; e REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. * 491 boisée et relativement escarpée, d’où seraient arrivées certaines espèces à la fois plus clairsemées et plus amies de la fraîcheur, que nous allons observer associées à celles dont la masse principale se trouve composée. En laissant de côté la classification méthodique, nous pouvons diviser l’ensemble de cette flore aquitanienne en trois parts ou groupes : ce sont les plantes aquati- ques, ayant vécu dans les eaux mêmes au fond duquel elles ont laissé leurs empreintes; ensuite, les Lypes de physionomie indigène, auxquels pour la première fois un rôle important se trouve réservé ; enfin, le groupe des types de physionomie exotique qui, malgré tout, garde la prédominance. Jetons un coup d'œil rapide sur chacun de ces groupes ; nous saisirons les progrès accomplis dans la marche dont la flore d'Aix laissait entrevoir les premiers débuts. Les plantes palustres du premier groupe comprennent, à côté des Cypé- racées, des Typhacées, parmi lesquelles le Typha latissima Al. Br. tenait le premier rang, à côté d’un dernier Rhizocaulon (Rh. recentius Sap.), d’une Po- tamée ou Hydrocharidée de grande taille (Ottelia? manuescensis Sap.) d’un Salvinia déjà connu (S. formosa Ung.), une série de Nympheinées, d’une richesse exceptionnelle, si l’on tient compte de l’étroit espace qui les réunis- sait, ,au sein des eaux d’un seul et même lac. On distingue en effet à Ma- nosque ou à Céreste : 1° Quatre Nymphæa, qui sont par rang de taille : le N. calophylla Sap., imparfaitement décrit (1), dont les feuilles, d’une ampleur parfois surprenante, sont décidément entières le long des bords; le N. gypsorum Sap. (2) à feuilles orbiculaires plus petites, identiques à celles de l’espèce d'Aix; enfin, deux autres Nymphæa, l’un assimilable en plus petit à lPautre, N. minuta Sap., très analogue au N. tetragona Georg. (N. pygmæ Ait.), de la Mandshurie, complètent ce curieux ensemble qui comprenait toutes les variétés de grandeur. Auprès des Nymphæa propres, on rencontrait à Manosque comme à Cé- reste, un Anœctomeria représenté à la fois par ses feuilles et par ses coussi- nets, accompagné en outre d’un disque stigmatique détaché. L'espèce, (4) Et. sur la végétation tertiaire, TI, FI. de Manosque, pl. 11, fig. 1-3, Ann. sc. g. 97. (2) Se : une y re peu éloignée du N. gypsorum, le N. Dumasii Sap., don nous avio guré des feuilles presque entières dans notre mémoire sur tué Organis- s pro sbtéaeiuts (PI. III et IV ; Paris, Masson, 1584), provenant de l’oligocène, d'e eau douce des environs d’Alais, que se rapporte un rhizome intégralement fossilisé, c'est-à-dire moulé en totalité, Le nous avons signalé dans une mer insérée aux d L Comptes rendus de l’Ac. des s CIV), en mai 188 87. Ce rhizome est remarquable ar son épaisseur; il a os sa forme cylindrique et les cédé dont il est recouvert ont gardé toute leur saillie, ainsi que les cicatrices tre des rome et des radicelles dont le rhizome des 8 Nymphæa se dépouille à mesure qu'il avance en i est à un mode pareil de Moslliestion qu'est dû la présence dans le même gisement des tiges de l'Equisetum Lombardianum Sap., remarquables par ie grande taille et dédiées par st comme le dr gts à l'auteur de la découverte, M. Lombard-Dumas, de Sommière RSR ss. vég. et traces d’invertébrés associés dans les anc. terr., par le Penser de Savon Bull. de la Soc. géol. de France, 3° série, t. XIV, p. 407, séance du de avril 1886.) |A. média Sap., plus petite que celle d’Armissan, dépasse de beaucot dy | VOgétal demeure intact et Ham mr détails rue du ré REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. dimensions de l’Anœctomeria nana Sap., des gypses d'Aix, dont nous & figuré récemment le rhizome. Nous possédons une feuille d’une rema: beauté de l’'Anœctomeria de Manosque ; elle laisse voir la substance même A réunion des À e trouve comp à Céreste par un Nelumbium d'une remarquable beauté; ; il s'éloigne uol qu'il ne saurait être confondu avec le N. Buchii Ett., de Monte-Promina;! reparait dans la Mollasse suisse, et dont l'attribution aux Nélumb semble même pas absolument certaine. Le cycle des plantes aquatiq Manosque se trouve complété par l'empreinte curieuse d’un Ceratophÿllit C. aquitanicum Sap. (1), qui n'est pas éloigné du C. demersum L., bind plus petit dans toutes les parties. Marquis DE SAPORT (4 suivre.) M RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT ET L'ANATOMIE DES CLADODES DU PETIT-HOUX Par M. William RUSSELL (1!) Le petit Houx (Ruscus aculeatus) est, comme on sait, une Liliacée que l’on rencontre assez fréquemment dans nos bois où, au commencement du printemps, sa tige souterraine émet des rejets aériens remarquables par le polymorphisme de leurs feuilles. Celles de la base, séparées par de courts entre-nœuds et à limbe généralement avorté (2), se réduisent à une large gaine à bords scarieux, pauvre en chlorophylle. Ces feuilles s'emboîtant réciproquement servent à la protection du bour- geqn ; dès que celui-ci est sorti de terre, elles se dessèchent et ne tardent pas à disparaître. Les feuilles des nœuds suivants, abondamment pourvues de chlorophylle et non engainantes sont d'abord bien développées, puis diminuent peu à peu de dimen- sion de manière à se réduire dans la région supérieure du ra- meau à de simples écailles qui perdent leur chlorophylle et de- viennent scarieuses. Les feuilles engainantes de la base, ainsi que les premières feuilles non engainantes, ont chacune à leur aisselle un bourgeon qui se transforme en branche, tandis qu'entre les feuilles sui- vantes et la tige on voit un organe qui, jeune, a la forme d’un écusson gibbeux du côté externe et terminé par une pointe hya- line et qui lorsqu'il est développé se présente sous forme d’une (1) Ce travail a été fait au laboratoire de Botanique de la JOEROERS; dirigé par M. le gba Bonnier. (2) Ask enasy (Botanik. Morpholog. Studien, p. 3, ftiel. 1872) a observé des Es où ces feuilles se développaient et possédaient un large limbe porté par un long Rev. gén. de Botanique. — IT. 13 LR ER pe bb CAT. Ac ON ds ts AT LE AP Ca St PRET Ne D AE Vo oo Sa à. Lo CPS LD SEANCES CCS À 4 dEne # Er ne OK VC OE MR OU © A Tee ; # PS S Î € ES UT ; Ka 104 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. lame verte folüforme portant quelquefois une fleur sur sa fà supérieure. | Les premiers observateurs, se basant sur la forme extérieu de cette lame, n’hésitaient pas à la considérer comme une feu Cependant, dès 1820, Turpin (/conographie, p. 83), avait di tingué « la feuille réduite à l’état rudimentaire du rame aplati » et ajoutait que « si quelque chose se développe entré feuille et la tige, c’est toujours un bourgeon qui devient un & meau. » En 1827, De Candolle écrivait : « L'avortement dt feuilles de Ruscus et Jeur changement en membranes déte minent le développement du bourgeon en un rameau aplati de forme semblable à une feuille, mais qu'on voit porter bractées et des fleurs » (Organ. végét., p. 238). Plus tard, A: Saint-Hilaire mentionnant l'aplatissement des rameaux di Ruscus, disait à leur propos : « commeces rameaux sont courts prennent en s'élargissant la figure d'une feuille. » Vers 184 Martins donna le nom de c/adodum à ces rameaux aplatis simt lant des feuilles, expression qui depuis a été adoptée par nombreux botanistes. Les travaux plus récents de Herrm Schacht (1), de M. Clos (2), de M. Cauvet (3) et de M. Datailh semblaient avoir établi d'une manière irréfutable que les lar ê foliacées des Ruscus étaient de la même nature que les rame! aplatis que l’on trouve chez les Xylophyllum, Yes Muhle beckia, etc., lorsque M. Van Tieghem (5) reprenant un travail Duval-Jouve (6), fut amené à conclure d'après la distribution l'orientation des faisceaux dans la lame verte que celle-cir sentait une feuille unie avec le rameau axillaire dont elle pre dait. Lorsque la lame ne portait pas de fleur, était Stérl comme on dit, ce rameau avortait aussitôt qu'il avait produits première feuille, tandis que dans les lames fertiles il rest soudé avec cette feuille sur une certaine longueur et la trave (1) Schacht (Flora, 1853, p. 457). (2) Clos (Mém. de l'Acad. des sciences de Toulouse, 1860). et (Bull. de la Soc. Bot. de France, 1871). . 1878). (5) Van Tieghem (Bull. de la Soc, Bot. de F | | . de + Bot. de France, 1884, pp. 81-90). (e As Duval-Jouve (Bull. de la Soc. Bot. de France, 1877, p. 143 et Mémoires dl émie des sciences de Montpellier, 1877). U. # Fe F4 a PU Ua eye RU RE ER ee PR AN 0) DO NT ND EM NL 1 Fe. ME te EMA 66 Pr RS LE Pr US CR RTE M De We .— » + + ra TRE NRA AU : RSR + & ? VPRS Er s er LT SRE EU MAN ’ UE "LA OP De eee Du ÿ LES CLADODES DU PETIT-HOUX. ES sait ensuite pour se terminer sur sa face opposée en un pédon- cule floral. Cette conception ingénieuse aurait eu besoin d’être contrôlée par l'étude du développement, ce que M. Van Tieghem n’a pas fait. Or, si vers le mois de février ou de mars on pratique des Fig. 37. — Rameau de Ruscus aculeatus Kig. 38. — Coupe longitudinale axile à cladode terminal bifurqué ; on voit la d’une jeune pousse de Ruscus acu- tige aplatie au-dessous du cladode ter- leulus. — $, jeune cladode stérile; F, minal. jeune cladode portant une feuille et un rameau de seconde génération. coupes longitudinales axiles dans une jeune pousse sur le point de sortir de terre, voici ce que l’on observe. A l’aisselle de chacune des premières feuilles, au-dessous du sommet végétatif, apparaît de très bonne heure un petit mamelon. D'abord surbaissé et en quelque sorte couché sur la feuille axil- lante, il prend la forme d’un cylindre qui s’arque peu à peu en tournant sa portion concave vers le haut, puis s’aplatit progressi- vement et se transforme en une lame. Dans certains cas(, fig. 38) cette lame reste simple, tandis que dans d’autres (F, fig. 38) elle montre bientôt à sa face supérieure, près de son point végétatif, une légère proéminence qui, à mesure que l'organe s’allonge, 196 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. revêt peu à peu les caractères d'une feuille ; lorsque cette feuille a atteint un certain développement, un cloisonnement s'opère à son aisselle et un nouveau mamelon apparaît; il résulte de k que les lames vertes des Ruscus sont des rameaux, modifiés par suite de la prédominance de la croissance transversale suivant un de leurs diamètres et cessant de très bonne heure de s’allonger. Lorsqu'un sommet végétatif arrête sa croissance avant que le jeune bourgeon ne se soit ramifié, on a une lame stérile, tandis que si cette ramification s'opère elle donnera un pédoncule floral, celui-ci est par conséquent de seconde génération par rapport au rameau axillaire. L'étude anatomique de ces rameaux aplatis, auxquels nous pouvons conserver le nom de cladodes, va confirmer ce que nous à montré l'étude du développement. Avant d'examiner un cladode latéral, nous pouvons observer que l'extrémité des rameaux du R. aculeatus se termine toujours par une lame qui extérieurement est construite exactement comme les cladodes latéraux. Le rameau considéré avant de se terminer par cette lame s’aplatit sur une longueur de plusieurs entre-nœuds et ses feuilles qui dans toute la région inférieure sont disposées suivant deux cinquièmes se placent en disposition distique alterne. Cet aplatissement du rameau détermine des modifications impor- tantes dans la disposition des faisceaux du cylindre central et dans la forme de celui-ci; d'abord circulaire, il prend la forme d'une ellipse qui s’allonge de plus en plus et commence, au ni- veau de l’avant-dernier nœud, à émettre successivement à droite et à gauche de l'extrémité de son grand axe des faisceaux qui viennent Se ranger dans l'écorce en tournant leur bois du côté de la dernière feuille ; un peu au-dessus de celle-ci l’aplatissement est tel que les faisceaux de chaque moitié de l'ellipse sont situés RE méme plan en conservant néanmoins leur orientation: En même temps, à mesure qu'on s'élève le nombre des fais A me til un moment où le c lind rates sosie RE pr tentée bar te As re central du rameau n est plus rep di sceau orienté comme les faisceaux LES CLADODES DU PETIT-HOUX. 197 sont passés dans l'écorce et se continuant jusqu’à l'extrémité de la tige sous forme d’une nervure ; aussi, les sections transversales pratiquées dans toute la région supérieure montrent-elles dans le parenchyme une seule rangée de faisceaux tous orientés de la même manière, structure que nous allons retrouver dans les cladodes latéraux. Parfois, dans ce cladode terminal, les bords de la lame, au lieu d'être simples, sont bifurqués (fig. 37) et les petites ailes ainsi for- mées contiennent chacune un ou plusieurs faisceaux; ces fais- ceaux, comme il convient à une tige ailée quadrangulaire, ont leurs bois en regard et leur liber tourné vers l'extérieur. Si, maintenant, nous pratiquons une série de coupes transver- sales successives dans un cladode latéral, nous voyons qu'à la base, le cylindre central de forme elliptique, se compose de deux séries de faisceaux : les uns orientés normalement sont situés à la périphérie de l’ellipse, tandis que les autres disposés suivant son grand axe et beaucoup’plus développés ont leur bois tourné vers le bas (Fig. 39, I et IT); bientôt de chaque extrémité du grand axe et en alternance assez régulière, partent des faisceaux qui vont occuper les bords de la lame en conservant leur orientation (fig. 39, IT et IV); à mesure que ces faisceaux passent dans la lame, ceux de la partie inférieure de l'ellipse, tournant sur eux- mèmes de 180° viennent peu à peu remplacer les faisceaux dis- parus. Quand le cladode n’est pas flori fère, les faisceaux supérieurs viennent également se disposer suivant le grand axe, sans avoir besoin de tourner sur eux-mêmes pour être orientés comme les précédents. On voit donc que dans un cladode stérile, tout se passe comme dans un cladode terminal; comme dans celui-ci les faisceaux se disposent sur un même plân et s’étalent ensuite progressivement dans la lame en prenant tous la même orienta- tion qui ici est celle des faisceaux du grand axe; aussi, une Coupe transversale d’un pareil cladode faite à ce niveau montre que les faisceaux sont disposés en une seule rangée comme dans une feuille, d’où l'hypothèse émise par Duval-Jouve et M. Van Tieghem que ce cladode représenterait la première feuille d'un rameau qui avorterait après l'avoir produite. 198 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Dans les cladodes florifères, les faisceaux de l'arc supérieur de l’ellipse PP concourent à la formation du cylindre central du pédoncule floral (IV à VII, fig. 39). | Lorsque les coupes sont faites un peu au-dessous de celui-ci, se ie pm des faisceaux dans des coupes successives transversales d'un btics e lat rene — FP, faisceaux supérieurs allant dans le pédoncule; A, BC: °Ux inlérieurs qui se dédoublent en AA’, BB’, CC’, les uns allant dan # pédoncule, les autres rest 6 k 4 illante dû site he, ant en dehors des faisceaux de la bractée axillan on voit que le cylindre central du rameau aplati se compose à Sa partie supérieure des faisceaux P. P destinés au pédoneule el à Sa partie inférieure de trois faisceaux A, B, C diversemen! orientés (IV, fig. 39) ; le faisceau B a son bois tourné vers Je Di LES CLADODES DU PETIT-HOUX. 199 tandis que les faisceaux À et C situés un peu au-dessous et appartenant à l'arc inférieur, ont déjà opéré un quart de révolu- tion pour prendre la même orientation que B. À l'approche du nœud, un faisceau / (VI, VI, VI, fig. 39) se sépare du faisceau B et marche rapidement à la périphérie pour passer dans la bractée axillante du pédoncule floral où il se place de façon à avoir son lber extérieur, c’est-à-dire en haut. Le cylindre central du pédoncule se complète ensuite par l’ad- jonction de deux faisceaux A’ et B° provenant le premier du dédoublement du faisceau A (VI, fig. 39), le deuxième de celui de B (VIL, fig. 39). Lorsque le cylindre central du pédoncule s'est séparé de celui du cladode, les trois faisceaux que renferme celui-ci s'écartent les uns des autres et vont diverger dans la lame avec la même orientation que ceux qui les y ont précédés (VIT, fig. 39). Le cladode fertile ne diffère donc du cladode stérile qu'en ce que l’aplatissement du cylindre central n’est complètement opéré qu'au-dessus du rameau ftoral . En résumé, le développement, qui montre que le pédoncule floral est un rameau de seconde génération, et l'anatomie com- parée du cladode terminal et du cladode latéral prouvent que la lame verte du Ruscus, n’est ni une feuille ni une feuille unie au rameau axillaire dont elle procède ; c'est un rameau aplati. Dans ce rameau, le cylindre central s’est comme décomposé et fractionné en parties séparées les unes des autres qui sont disposées sur un même plan. RECHERCHES MORPHOLOGIQUES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES Par M. Aug. DAGUILLON (Suike) (1). I. ABIÉTINÉES. On peut répartir de la façon suivante, dans un tableau synopti- que, les genres principaux de cetté tribu : {Feuilles persistantes, aplaties, dépourvues de cous- À inets; cônes dressés à écailles caduques....... Abies. Une - S ; ; Feuilles | Sans coussinets. Pseudotsuga. seule sorte SU pecyishaniés, aplaties. de ra- avec coussinets. Tsuga, Ce pendan + écailles persistantes. re À ps sa munies de ol ur. Picea. / Feuilles normales n'occu- pant que les rameaux B. Feuilles coriaces et COUPER, te oem Pinus. ersistantes..:.... Deux | Feuilles normales sur les sortes \ deux sortes de rameaux. Cedrus. e ra- | meaux. | Feuilles molles et caduques..................... Larix. 1. — Genre Abies. Les feuilles des Sapins adultes sont persistantes. Parmi les botanistes descripteurs, les uns les qualifient de sessiles, d’autres (1) Depuis la A QE de la première partie de cette étude, j'ai reçu, grâce l'obligeance de M. le professeur Gôbel (de Marburg), communication du travail sui- iträ phologie pe nzen, par Ernst Kaufholz, Rostock, 1888. Ce travail, qui n'avait été analysé (à ma connaissance) ni dans Je Botanisches Centralblatt, ni dans le Botani he Zeitung et dr pes n’a pa aucun recueil pé- nee _—— relativement au sujet qui cupe des coochäsns s que je suis heureu absolument tirés par le crane publiées dans les Comptes rendus + l'Académie des sciences (14 janvier 1889). 202 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. les considèrent comme brièvement pétiolées ; elles sont, en effet, étranglées vers leur base, mais sur une très faible longueur. Elles sont toujours aplaties, et offrent deux faces bien distinctes ts face supérieure généralement lisse, une face inférieure sillonnée ordinairement sur toute sa longueur par deux bandelettes blan- châtres; leur section transversale présente une forme sensible- ment elliptique; leurs bords sont lisses. Alternes et insérées, en général, suivant le cycle 5 elles paraissent souvent distiques sur les branches latérales, et s'étalent dans un plan sensiblement horizontal; il est alors facile de voir qu'elles conservent, en réalité, leur distribution normale à la surface du rameau, et que leur orientation nouvelle est due à une simple torsion de leurs régions pétiolaires, assurant à leurs faces morphologique- ments inférieures la situation physiologique qui leur convient. Par l'étude de la morphologie interne, ces feuilles se caracté- risent de la facon suivante : l'épiderme porte toujours à la face inférieure deux bandelettes, dont chacune est formée de piu- sieurs files de Slomates; le parenchyme est hétérogène; il se divise en tissu palissadiforme, adjacent à la face supérieure, et tissu Ricuneux, adjacent à la face inférieure ; deux canaux sécré- teurs, situés aux angles de Ja feuille, soit immédiatement au- dessous de l'épiderme, soit plus profondément, s'étendent d'une extrémité à l'autre de l'organe ; l'hypoderme se présente fré- quemment, constitué Par des fibres à membranes sclérifiées, qui partagent la direction d'allongement de Ja feuille tout entière; la nervure médiane est composée essentiellement d’un faisceau libéro-ligneux, qui se dédouble dès son entrée dans la feuille ; elle est entourée d'une bande plus où moins complète de sclé- renchyme lignifié, où se 'éMarquent soit des cellules isodiamé- triques à membran Ï Sclérenchyme adjacents RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 203 qu'on peut, sans hésitation, assimiler à un nn rs € “562 qu’elle ne porte jamais les plissements subérifiés si CORTE ques de certaines assises homologues. Ceci conduit à considérer tout ce qui est situé à l’intérieur de cet endoderme, cR ae des éléments libéro-ligneux, comme étant de formation péri- cyclique. Abies pectinata. Les feuilles d'A. pectinata adulte ont été caractérisées (1) par la situation des canaux sécréteurs, immédiatement accolés à l’épi- derme inférieur, l'absence de stomates à la face supérieure de la feuille, la présence de sept files stomatiques à chaque bande- lette de la face inférieure, enfin l'existence, sous la face supé- rieure, d’une assise hypodermique assez riche, mais discontinue. La germination d'une graine d'Abies pectinata ne fournit, en général, dans la première année, qu'une tigelle terminée par un verticille de cotylédons ordinairement au nombre de cinq à sept, avec lesquels alternent les feuilles d’un verticille unique, en nombre égal. Les cotylédons, de grande taille, sont près de deux fois aussi longs que les feuilles. Le sommet de l’axe est OCCupÉ Par un bourgeon terminal, que recouvre une série d’écailles pro- tectrices de couleur brune. C’est seulement dans le cours de la seconde année que l’on voit généralement ce bourgeon s'épanouir, et donner naissance à une pousse verticale d'environ 3 centime- tres de longueur, portant des feuilles alternes, dont l'aspect exté- rieur rappelle à peu près celles du premier verticille, Dans les années suivantes, l'axe continue de s'allonger ; puis il se ramifie ; Mais le jeune Sapin ne prend un accroissement bien sensible en hauteur qu’à partir de la dixième ou douzième année. [y a donc lieu de distinguer, pendant le cours du dévelop- pement normal d’un Sapin, trois sortes de feuilles : dons; 2 les feuilles verticillées de la première feuilles éparses des années suivantes. 4° 1° les cotylé- année; 3° les Cotylédon. — Il est facile de reconnaitre extérieurement (1) Voir Bertrand : loc. cit. p. 89. 204 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. | que le cotylédon est sessile, allongé, terminé en pointe, et que sa section transversale présente la forme d’un triangle isocele, dont la base correspond à la face inférieure, celle qui, dans la graine, regardait le tégument. Une coupe transversale (1) montre (fig. 47) que ce cotylédon est recouvert d’un épiderme dont les membranes cellulaires sont cutinisées sur leurs faces externes. Les deux pans de la face supé- rieure portent seuls des stomates; la face inférieure en est to- talement dépourvue. Le parenchyme cotylédonaire est homogène et formé de cel- lules à contours irrégulièrement arrondis. Rema rquons, toute- fois, que les cellules de l’assise qui double immédiatement l'épi- yléd - hyp, sclérenchyme hypodermique ; rate Er je tissu lacuneux; €, canal sécréteur; end, endoderme; » PénCycle, 6, bois ; 46, liber. (Nota. — Cette gure, ainsi que toutes 1 fi Fr suivantes, est hématique et : ; purement schématiq destinée à fixer les rapports et le dével ) 0ppement relatif des divers tissus. derme supérieur sont lé à la surface de ce dern parois épaisses et ligni | me scléreux. L'arête de la face supérieure parait être la région où ces fibres se développent de préférence: Vers les angles inférieurs de la section transversale, deux Ca- naux sécréteurs, presque Sous-épidermiques, possèdent des parois trés nettes, formées de deux assises superposées de cellules (2). Le centre de la coupe est occupé par une nervure : la partie (1) Cette coupe est faite ver ili S le milieu d { si nr R: de toutes celles qui suivent. ® la longueur de l'organe; il en se ne ete. que jai Yérifiée Chez toutes les espèces de Sapins que j'ai pu pa mo _ ss sr nc erronée suivant moi, de Schacht (Der Baum) : les pertes al » C'après cet auteur, peu où point développés dans les cotÿ- RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 205 principale en est un faisceau libéro-ligneux simple ; il est plongé dans un tissu dont la plupart des cellules, plus petites que celles du parenchyme cotylédonaire, ont conservé des membranes minces, cellulosiques, lisses, à contour polygonal; quelques- unes, disséminées au milieu de ces dernières, possèdent, au contraire, des membranes lignifiées et marquées de ponctua- tions aréolées; c'est en quelque sorte l’ébauche du sclérenchyme qui accompagne la nervure dans la feuille de la plante adulte. La nervure médiane n’est pas séparée neftement du paren- chyme qui l'entoure; on peut d’ailleurs remarquer qu'à sa droite et à sa gauche les cellules parenchymateuses sont légèrement allongées et alignées dans le sens transversal. ue = DE er App Ep ig. 48. — Abies pectinata : feuille du premier verticille. — scler. hyp, scléren- Chyme hypodermique; pal, tissu en palissade; lac, tissu lacuneux; ce, canal sécré- teur; end, endoderme; 7, fibres lisses; b, bois; lib, liber, 2° Feuille du premier verticille. — La section transversale d'une feuille du premier verticille (fig. 48) présente une forme assez différente de la précédente : elle est à peu près elliptique. L'épiderme, très nettement cutinisé, ne porte de stomates qu'à la face inférieure, où ils sont groupés en deux régions _Situées symétriquement de part et d'autre du plan de symétrie de la feuille ; ce sont les deux bandelettes blanchâtres, visibles à l'œil nu, qui siflonnent d'un bout à l'autre la face inférieure de la feuille, et dont chacune paraît comprendre, en général, cinq files de stomates. La répartition des stomates à la surface de la feuille est ici inverse de celle que nous avons remarquée dans les cotylédons. Le parenchyme foliaire présente un aspect nettement hétéro- gène; au voisinage de la face supérieure s'étend un véritable F5 206 RÉVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. tissu en palissade, formé d'une ou deux assises de cellules; un: tissu plus lâche double la face inférieure. De rares fibres hypo- dermiques se font remarquer de distance en distance ; on peut, par exemple, en rencontrer deux sous l’épiderme supérieur, de part et d'autre du plan de symétrie. Les bords de la feuille sont occupés par deux canaux sécréteurs sous-épidermiques (PI. 45, fig. 3). La nervure médiane (P], 15, fig. 1) comprend un faisceai libéro-ligneux simple, dont le bois renferme à peu près le mème nombre de vaisseaux que celui du cotylédon. Le faisceau est plongé dans un tissu de cellules petites, à parois généralement minces et cellulosiques, dont quelques-unes sont lignifiées et aréolées ; au-dessus du faisceau, et par conséquent du côté du bois, on remarque parfois un petit groupe de deux ou trois fibres volumineuses, à section transversale irrégulièrement arrondie, à membranes épaisses et lignifiées. Tout cet ensemble est séparé du mésophylle par une assise presque continue de cellules volu- mneuses, à contour assez régulièrement arrondi, qui se distin- , guent e netiement par leur forme des cellules extérieurs, allongées transversalement de part et d'autre de la nervure; ce ne Sont pas moins distinctes du conjonctif de la nervuré, dont les cellules sont plus petites et plus serrées, de telle sorte u'il sjà 18 d'assim: q semble déjà permis d'assimiler cette assise de séparation 4 un endoderme. , à Feuille d'une Pousse de deuxième année. — Celle-ci, dans sa . np Fe ri encore une forme elliptique, L'épiderme pate aplatie que voue des feuilles primordiales. ’ ortement cutinisé, porte à sa face infé- ri sx deux bandelettes, dont chacune comprend sept rangées Ongitudinales de stomates. eux faces, il es à fibres hy il est doublé % distance en distance par quelques > Où tout au plus groupées deux par se remarque aux angles, non plus Dans les régions moyennes de ses qu'au niveau des bandelettes. Le m H A \ ésophylle est hétérogène : deux assises, dont la secondé RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 207 mal caractérisée, de tissu en palissade ; tissu lacuneux vers la face: inférieure, Aux angles latéraux de la feuille, les deux canaux sécréteurs sont appliqués assez étroitement contre l'épiderme inférieur. La nervure médiane (PI. 15, fig. 2), à section elliptique, com- prend non plus un faisceau libéro-ligneux unique, mais bien deux faisceaux parfaitement distincts, dont chacun peut renfer- mer, par exemple, une trentaine de vaisseaux; ce sont deux branches d’un faisceau primaire simple émané de la tige. Le pé- ricycle commun, dans lequel sont plongés ces deux faisceaux, subit une sclérification plus complète que dans la feuille pri- mordiale; cette sclérification paraît surtout marquée à la face £° Fig. 49. — Abies pectinata : feuille d'une pousse de deuxième année. — scler. hyp, sclérenchyme hypodermique; pal, tissu en palissade:; lac, tissu la uneux ; “ cana r, SCICren- sécréteur; end, endoderme; per, péricycle; /, fibres lisses; scler. pe chyme péricyclique ; b, bois; Gb, liber. libérienne de la nervure, où le tissu de soutien forme une bande médiane qui pénètre entre les deux faisceaux à la façon d'un Coin; on y remarque à la fois des cellules à ponctuations aréolées (ce sont les éléments dominants), et quelques fibres à parois lisses, uniformément épaissies. De part et d'autre de l'endoderme, qui n’est pas mieux carac- térisé que dans la feuille primordiale, les cellules du mésophylle ont encore une tendance à s’allonger en files radiales. 4° Feuille d'une pousse de n°" année. — Parmi les feuilles qui se développent chaque année sur un arbre âgé, il faut en distinguer de deux sortes. Les unes, portées par la pousse ter- minale de la plante (sa flèche), sont insérées obliquement sur celle-ci, suivant la spire connue, et font avec la verticale un angle da 208 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. à peu près constant ; elles paraissent, en général, épaisses dans le. sens dorsiventral, étroites dans le sens latéral. Les autres, insérées sur les branches nouvelles dont la direction est, au bout de peu d'années, sensiblement horizontale, sont elles-mèmes étalées dans des plans à peu près horizontaux; il suffit de les comparer à celles de la flèche, pour les trouver généralement plus minces et plus larges. J'ai dit comment s'explique l'apparence distique de leur in- sertion (voir p. 15). À ces différences d'orientation et de forme extérieure corres- pondent certaines divergences anatomiques dont l'étude m'a re- Fig. 50. — Abies pectinata : feuille d'une pousse latérale de nème année, — scler ig : mers hypodermique; pal, tissu en palissade; ac, tissu lacuneux; : Lu eur; end, endoderme ; per, péricycle; scler. per, sclérenchyme péri- , al cyclique; 6, bois; Zb, liber. tenu quelque temps (1) ; mais j'ai dû reconnaitre bientôt qu’elles sont d'ordre secondaire Par rapport aux caractères que l'âge de R plante imprime à la structure de la feuille, et, sans les exa- miner 1c1, je prendrai pour type une feuille insérée sur une branche latérale, 34 section transversale (fig. 50) L’épiderme, fortement cutinisé, bandelettes de stomates ( doublé intérieurement par fibres discontinue à la fa angles de la feuille est constamment elliptique porte à sa face inférieure deux sept rangées longitudinales). Il est un hypoderme formé d’une assise de à ce Supérieure, existant toujours aux (PL 15, fig. 4), et interrompue à la face in f a aus: Daguillon : Observat : Fins sur La structure des feuilles de quelques Con la Société botanique de France, t. KXXV/ 1888, p. 53). É RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 209 férieure en face des bandelettes. Le tissu en palissade présente les mêmes caractères que dans les feuilles de la plante jeune; les cellules, plus ou moins arrondies, du tissu lacuneux affec- tent encore leur disposition radiale de part et d'autre de la nervure. Les deux canaux sécréteurs occupent toujours leur position sous-épidermique aux angles de la feuille. La nervure, à section elliptique, entourée de son endoderme, renferme deux faisceaux très distincts plongés dans un péricyele dont la sclé- rification, bien que plus complète, affecte les caractères généraux de celle que j'ai signalée sur une pousse de deuxième année. Si l’on veut bien comparer une feuille adulte, née sur un arbre âgé, à une feuille également adulte, mais née dans la pre- mière année de la plante, on voit par ce qui précède que ces deux feuilles présentent de très sensibles différences : 1° Dans leur mode d'insertion (la première fait partie d’un verticille alternant avec celui des cotylédons, la deuxième d’une : 13 spire correspondant au cycle ); 2° Dans le nombre de leurs stomates (cinq rangées environ dans chaque bandelette chez la feuille primordiale, sept chez la feuille normale) ; 3° Dans le développement de l’hypoderme scléreux, presque nul chez la première, assez riche chez la seconde ; 4° Dans la structure intime de la nervure médiane, simple chez la première, dédoublée chez la seconde, — sclérifiée fai- blement chez l’une, fortement chez l’autre. Entre ces deux types extrèmes, la feuille adulte d'une pousse de deuxième année forme un intermédiaire. Si enfin on revient à l'étude du cotylédon, on voit que, plus simple dans l’ensemble de son organisation, il se rapproche de la feuille primordiale qui lui succède par la simplicité de sa ner- vure médiane et l'absence presque totale d'hypoderme, mais s’en distingue fort nettement par la situation de ses stomates, constamment localisés à la face supérieure. Quant à la forme de Rev. gén. de Botanique. — II. 1% 210 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE, sa seclion transversale, bien que très caractéristique, elle ne doit intervenir qu'à titre secondaire dans la comparaison : elle est vraisemblablement liée à la nécessité que subissent les cinq à sept colylédons de se grouper symétriquemént autour de l'axe de l'embryon. Abies cilicica. D'après M. Bertrand (1), les feuilles de l'arbre adulte diffèrent surtout, de celles d’A4. pectinata par l'absence de tout hypo- derme à la face supérieure. La germination de cette espèce offre à peu près les mêmes caractères extérieurs que celle d'A. pectinata. 1° Cotylédons. — Beaucoup plus longs que les feuilles du pre- Fig. 51. — Abies cilicica : cotvl 0e : s * Cotylédon. — scer, hyp, sclérenchyme h odermique ; pal, tissu palissadiforme : /ac, tissu lacuneux : à Rp me; Per: érlsce: 4, ble: pi eux; C, canal sécréteur; end, endoderme; mier verlicille, les cot transversale (fig. 51), précédente. Épiderme ne portant de stomates qu'à la face supérieure. mogène ; Cependant, au voisinage de la face su- Ylédons présentent encore, à la section la forme triangulaire signalée dans l'espèce (1) Bertrand : he, cit, p. 89, RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 211 proprement parler, d'hypoderme : à peine peut-on remarquer deux ou trois fibres isolées au voisinage de l’arête supérieure ; deux canaux sécréteurs, parfaitement caractérisés, chacun avec ses deux assises propres, aux deux angles latéraux. La nervure médiane, assez mal limitée, contient un faisceau libéro-ligneux unique; dans le péricyle on remarque surtout des cellules à ponctuations aréolées et, vers les faces dorsale et ventrale du faisceau, quelques fibres à parois épaisses et lisses. 2° Feuilles du premier verticille. — Klles offrent encore une Selei lp Fig. 52. — Abies cilicica : feuille du premier verticille. — scler. hyp, sclérenchyme hypodermique; pal, tissu palissadiforme; lac, tissu lacuneux; c, canal sécréteur; end, endoderme ; per, péricycle ; f, fibres lisses; à, bois ; /ib, “liber grande ressemblance avec les feuilles homologues d’A. pecti- nata. Section transversale à peu près elliptique (fig. 52). Les stomates sont localisés à la face inférieure en deux ban- delettes dont chacune paraît contenir généralement cinq rangées de stomates. Le parenchyme, hétérogène, ne comprend qu'une assise bien nette de tissu en palissade. Pas d’hypoderme : tout au plus quelques fibres, isolées ou groupées deux par deux, dou- blent l’épiderme sur de rares points, de préférence dans la région moyenne de la face inférieure. Deux canaux sécréteurs, normaux. Enveloppée d’un endoderme comparable à celui d'A. pectinata, la nervure médiane ne contient encore qu’un fais- ceau indivis ; le péricycle y renferme deux sortes d'éléments de soutien : des cellules aréolées et quelques fibres, surtout au-dessus du bois. | Me REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 3 Feuilles d’une pousse de n°” année. — Section transver- sale à peu près elliptique (fig. 53). L'épiderme porte à sa face inférieure deux bandelettes plus riches en stomates que dans la forme précédente : chacune pa- raît en renfermer généralement sept rangées. L’épiderme est doublé par une assise hypodermique ; contrairement au carac- tère fourni par M. Bertrand, je l’ai reconnue à la face supé- rieure : 1l est vrai qu'elle y est quelquefois discontinue ; elle se développe mieux aux angles et s’interrompt au niveau des ban- delettes pour reparaître sous la nervure. Le parenchyme est hétérogène, mais ne comprend guère qu’une assise palissadi- forme nettement caractérisée, Sous un endoderme commun, ja 49e Aer. La pa à : D ee — Abies cilicica : feuille d’une pousse latérale de nème année. — scler. hyp, Se sn ; pul, tissu en palissade; ac, tissu lacuneux; €, canal eur; end, endoderme ; per, péricycle ; scler. per icyclique; b, bois: 9, liber, *È » Péricycle; scler, per, sclérenchyme péricyclique; nervure médiane comprend deux faisceaux libéro-ligneux; le péricycle, dont les éléments conjonctifs sont formés de petites cellules à membranes minces, à contours polygonaux, comprend éneore deux sortes d'éléments scléreux : des cellules aréolées, dominant sur les côtés, et quelques fibres, formant au-dessus et au-dessous de la nervure comme un double coin qui s’enfon- Cerait entre les deux faisceaux Les deux canaux sécréteurs oceu- Pent toujours la même situation. | IL est bon de remar précédente, l'aspect exté quer qu'ici encore, comme dans l'espèce jé manifeste une différence assez frappante entre rieur des feuilles de la flèche et celui des feuilles de Mere “+ : les premières épaisses et courtes, les autres € re } alivement plus longues. RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 213 En somme, le passage de la forme primordiale à la forme défi- nitive obéit, dans ce second exemple, à peu près aux mêmes lois que dans le premier : il est caractérisé par une modification phyllotaxique, un accroissement dans le nombre des stomates, le développement progressif de l’hypoderme, enfin et surtout par le dédoublement interne du faisceau de la nervure médiane, sous un endoderme commun. Abies cephalonica. Dans cette espèce adulte, les feuilles diffèrent de celles des Ab. pectinata et cilicica par la continuité de l’hypoderme sous l'épiderme supérieur. La germination d’une graine d'A. cephalonica donnant lieu aux mêmes phénomènes que dans les deux espèces qui précèdent, le même ordre s'impose dans l'étude des feuilles successives de la plante, que nous pourrons d'ailleurs abréger. 1° Cotylédon. — Le nombre des cotylédons peut être par Fig. 54. — Abies cephalonica : cotylédon. — pal, tissa en palissade ; lac, tissu lacu- neux; €, canal sécréteur; end, endoderme ; per, péricyele; ar, tissu aréolé ; b, bois; lib, liber. exemple de neuf. Leur structure rappelle en beaucoup de points (fig. 54) celle que nous ont révélée les À. pectinata et cilicica. 2 Feuille au premier verticille. — Elle est encore caracté- 21% REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. risée (fig. 55) par le petit nombre des stomates (trois à quatre ran- gées) qui composent chaque bandelette de la face imférieure,]par l'absence totale d’hypoderme, et par la simplicité de la nervure médiane, où l’endoderme protège un faisceau libéro-ligneux ig- " Le Abies cephalonica : feuille du premier verticille. — pal, tissu en palis- if ac, tissu lacuneux; c, canal sécréteur; end, endoderme: per, péricycle; scter. per, sclérenchyme péricyclique ; 6, bois; /b, liber. unique, dont la face dorsale surtout est bordée d’un cordon detissu du Les canaux sécréteurs existent aux an gles de la feuille, et € parenchyme contient une assise épaisse de tissu en palissade. 3 Feuille d'une pousse de deuxième année. — L'hypoderme apparaît (fig. 56): il forme aux angles de la feuille et à sa face infé- reure, entre les deux bandelettes, une assise continue. Les sto- mates Sont plus nombreux aux bandelettes, qui paraissent en con- a D A AMAR AUS SU er dame Fig. 56. — Abies : hyp, sclérenchyme hypnae : feuille dune pousse de deuxième année. — s4" . ©, Canal sécréteur; ms : ps ann | pe tissu on palissade; Zac, tissu lacuneux; cyclique ; 4, bois: lib, liber, rme; per, péricycle; scler, per, sclérenchyme péri dorsales sont protégées par un arc 0 A . À , n ne remarque que du tissu aréolé. RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 215 4° Feuille d’une pousse de troisième ou quatrième année, — L'hypoderme se développe de plus en plus (fig. 57): aux angles de la feuille et sous la nervure, il forme toujours une assise continue : "Q so / IN A À a es à HS PAST LV 7. Fig. 57. — Abies Sad feuille d’une cm + 3e ou 4° année. — scler, hyp sclérenc gi hypodermique ; pal, tissu en palissade; lc, tissu lacuneux sécréteur; end, endoderme ; per, péricycle; scler. red sclérenchyme boss b, bois; lib, liber il s'étend à la face supérieure où se remarquent de nombreuses fibres, isolées ou groupées deux par deux, constituant en un mot une assise discontinue. La nervure médiane garde sa structure, et le tissu en palissade est nettement dédoublé en deux assises. 5° Feuille d'une pousse de n°" année. — Prenons enfin une feuille adulte (fig. 58), née sur une pousse nouvelle d'un arbre end 8 Ze _rémmmmm nm LR - rs seler: per Fig. 58. — Abies cephalonica : feuille d'une pousse verticale de nème année. — scler. hyp, sclérenchyme h ter be pal, tissu en palissade; lac, tissu étions : C, canal sécréteur ; end, en ns per, péricycle; scler, per, sclérenchyme péri- cyclique; 6, bois; Z4b, liber âgé. L’hypoderme aura poursuivi son développement : il aura pris à la face supérieure l'aspect d’une assise quelquefois continue, dans tous les cas beaucoup moins discontinue qu’elle n’était chez la feuille d’une plante jeune. Quant à la nervure médiane, 216 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. elle diffère surtout de ce qu'elle était dans les cas précédents par l'apparition de fibres qui s’intercalent aux éléments aréolés, sur- tout entre les deux faisceaux, sur leurs faces ventrales. L'aspect extérieur de la feuille emprunte encore des carac- tères spéciaux à sa situation sur la flèche ou sur les branches end de nn. — Seler. hyp :ùs LEP EL pr D 4 LPS CLLT Per Fig. 59, — Abies ce phalonica : feuille d'une Pousse verticale _ nème année. — scler. aup re € hypodermique; Pal; tissu en palissade lac, tissu lacuneux; C; Canal end, nuriq ; scler. per, Miéenchyme péricyclique; pe péricycle; ;. A lib, \iber latérales. Sur la flèche (fig. 59), elle est épaisse et relativement Courte; sur les branches latérales, elle est beaucoup plus aplatie et souvent plus allongée. Il m'a paru de plus que l’hypoderme se développe davantage dans les fe uilles de la flèche, où il forme partout {sauf au niveau des ba qui peut même se dédoubler aux angles (1), ndelettes) une assise continue, Sur certains points, par exemple (1) Cette cie Wed ne de l’hypoderm € est signalée par M, Bertrand comme de la plante, c va €; On voit que si l'on suit c qu'on fl ire Pourrait Li mic l'évolution 0 $ Saractère perd une grande partie de sa valeu (À suivre.) AC es gi GC TT NN PRET AU Teese: à VE MM DO ne ae ets ur. Sn Led Où are re Ta : ' ME" : Va 3 ee | 6 We die - + 3 D + ÉTUDES SUR LA VÉGÉTATION st FE DE LA VALLÉE D’AURE ; (HAUTES-PYRÉNÉES) | Par M. Gaston BONNIER (Suite). 3. — Zone alpine (inférieure et supérieure). 1° Zone alpine inférieure. — La zone alpine inférieure est reliée par une végétation intermédiaire à la zone subalpine et mème parfois à la zone inférieure des montagnes. Comme la zone subalpine, elle est mieux limitée sur les versants exposés au Nord que sur ceux exposés au Sud. Sur les versants nord, elle commence là où cessent les Sapins et conserve ses caractères malgré la présence des Pins (Pinus uncinata). LE Sa partie inférieure est ordinairement caractérisée sur tous SR les versants par les Rhododendron ferrugineum et Juniperus di Communis (alpina), qui forment des buissons serrés. | ni L'étude du versant sud de la chaine de l’Arbizon fera voir combien il est difficile de limiter cette zone et comment les alti- tudes absolues ne peuvent servir à établir les régions des montagnes. Si l’on part du village d'Aulon pour gravir le massif de l'Ar- bizon soit en se dirigeant directement vers les pics principaux soit en suivant la partie supérieure du val d'Aulon pour remon- ter au col de la Paloume, on rencontre un mélange de végé- faux dont l'extension en altitude varie beaucoup suivant les cir- | à constances locales. ï Sur les pentes qui séparent les vallons secondaires et bien exposées au Sud, les végétaux de la zone inférieure des monta- gnes s'élèvent à une altitude relativement grande et l’on trouve _ bizon, malgré le mé 218 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. des plantes de plaine, modifiées il est vrai par La séjour ds la région alpine, jusqu'à la crête supérieure de l'Arbizon; tels sont les Thymus Serpyllum, Lotus corniculatus, ITU Sane gusorba, etc. 1] en est autrement dans js ps où la neige séjourne beaücoup plus longtemps et où tes voit au cons traire des plantes de la zone alpine descendre à des altitudes assez basses. | Aussi, peut-on trouver à une même altitude aux environs d'Aulon, el même en se limitant au massif de l’Arbizon, des plantes appartenant à trois zones différentes. C'est ainsi que sur les larges espaces qui séparent deux vallons, le Noisetier os abondant jusqu’à plus de 1700 mètres d'altitude et que la noi- selle y müûrit presque tous les ans à cette altitude, tandis que le Silene acaulis descend dans les vallons secondaires et se trouve même en grande quantité sur les pelouses et sur les rochers à celle même altitude de 1 700 même. En certains points, la zone Subalpine est assez bien indiquée, comme je l'ai déjà dit, par des prés ou abondent les Aspho- dèles et les Iris ou bien encore par la masse serrée des Pteris et des Calluna, au-dessus desquels on peut parfois marquer nettement la base de la région alpine par l'apparition des Rhododendrons. Toutefois, à des altitudes relativement plus grandes au-dessus des derniers Cotoneaster, des rochers cou- verts de Gypsophila r tpens, de Dianthus, de Kernera saxatilis ou de Teucrium Pyrenaicum, on voit apparaître la végétation franchement alpine : les A/chimilla alpina, Saxifraga ascen- dens, S. long tfolia, Dryas OcCtopetala, Geranium cinereum, My0- Sols alpestris, etc, qui se mêlent à quelques plantes subalpines mier abord les recherch Au fond des vallées du Lustou, du Rioumajou, du Mou- VÉGÉTATION DE LA VALLÉE D’AURE. 219 dang (1), là où cessent les Sapins, la limite inférieure de la région alpine est beaucoup plus nette. En somme, que ce soit sur un versant sud ou sur un versant nord, on peut caractériser la région alpine inférieure, dans la contrée qui nous occupe, surtout par les espèces suivantes : Thalictrum alpinum. Anemone alpina. Ranunculus montanus. enr cena apaver alpin Are | etait. Cardamine alpina. Kernera saxatilis. Iberis spathulata. Viola cornuta. Asterocarpus sesamoides. Sibbaldia procumbens. Potentilla HN Alchimilla Rosa alpina. Cotoneaster vulgaris. Epilobium alpinum. Sedum alpestre. Saæifraga ascendens. Lonicera pyrenaica. Galium Lapeyrousianum. Homogyne we Aster alpinu Senecio RTE ti. Gnaphalium D. um. Jasione perenn Campanula Shetelierté Vaccinium uliginosum. Primula farinosa. Gentiana nivalis. edi Plantago alpina. Oxyria digyna. Nigritella angustifolia. Juncus trifdus. Carex sempervirens. Festuca Halleri.. Poa alpina. Allosorus crispus. L'influence qu’exerce l'exposition sur l'altitude de la limite supérieure de la région alpine inférieure est beaucoup moins grande que celle constatée sur l'altitude de sa limite inférieure. On peut toutefois noter une différence d'altitude encore assez sensible dans l'extension de la plupart des espèces de la liste précédente sur les versants sud et nord d’une même chaîne : sur (1) A ce propos, citons à l'entrée des pâturages de la vallée du re le Nepeta lanceolata qui y a été signalé pour la première fois par M. Bourdet 220 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. les deux versants du massif de l’Arbizon par exemple, ou encore sur les deux versants de la chaine principale des Pyrénées. 2° Zone alpine supérieure. — La zone alpine supérieure, ÿ compris la zone que l'on a quelquefois nommée zone glaciale s'étend jusqu'au sommet des plus hauts pics, car on peut trouver des plantes phanérogames aux altitudes les plus élevées de la chaîne pyrénéenne, Cette zone est beaucoup moins bien carac- térisée par rapport à la précédente que dans les Alpes. Ce n’est guère que la distribution relative des espèces qui peut servir à la délimiter. Le caractère principal de cette zone supérieure, c'est son uni- formité ; on retrouve un certain nombre d'espèces, toujours les mêmes, sur presque tous les pics des Hautes-Pyrénées. Aussi Pourra-t-on trouver une énumération détaillée des espèces de celle zone dans le travail de M. J. Vallot (1) Les localités citées ne sont pas comprises, pour la plupart, dans la région qui nous occupe actuellement, mais sauf quel- ques espèces rares, les plantes de la région alpine supérieure sont celles que l’on y trouve citées, au moins par la partie la plus élevée de cette zone. En somme, comme il est encore zone glaciale, nous Caractériserons rieure par la prédominance des esp plus difficile.de séparer une toute la région alpine supé- èces suivantes : Anemone vernalis. n. Leucanthemum alpinum. Ranunculus glacialis. Artemisia mutellina. Ranuneutus alpestris, Erigeron unifiorus. ba frigida. P} } ] ui tyteuma hemisphæricum. Stellaria Cerastoides, É À Androsace pubescens. Gregoria vitatiana. Luzula spicata. : Trisetum subspicatum. “ifraga groenlandica. Poa laxa ' Galium Cæspitosum. a à Ê S -. È È # Oreochloa disticha. D’ LA | [2 1 è 4 “2e manière générale, la Z0n€ alpine tout entière s'étend (1) 3, Vaïlot : ] i de France, j V lore glaciale des Hautes-Pyrénées (Bulletin de la Société botanique VÉGÉTATION DE LA VALLÉE D'AURE. SR sur le massif de l’Arbizon d'où elle rejoint par la chaîne de Néouvielle la chaîne centrale des Pyrénées dont elle occupe toute la partie haute. 4. — Extension des plantes de plaines jusqu'à des alittudes élevées. J'ai été amené à à étudier, pour d'autres recherches, les plantes de plaines que l’on peut observer dans cette région des Pyré- nées à des altitudes élevées, en tout cas dans la zone alpine que nous venons de caractériser, J'en ai profité pour dresser Ja liste de ces plantes qui luttent, parfois avec succès contre les plantes alpines. Voici cette liste : Ranunculus acris L., zone alpine inférieure, parfois jusqu’ à 2500 mètres. e. Sisymbrium austriacum Jacq., région alpine, jusqu'à environ 2250 mètres. Hélianthemum vulgare Gærtn, abondant dans la zone alpine inférieure. Viola palustris L. et V. pyrenaica Ram., çà el Jà. Parnassia palustris L. abondant dans toute la région alpine; je l’ai trouvée à 2600 mètres d’allitude. Polygala vulgaris L., zone alpine inférieure. Silene inflata Sm., zone alpine inférieure ; abondant. Silene nutans L., zone alpine inférieure Sagina procumbens L., presque toute la zen alpine. Arenaria serpyllifolia L., monte jusqu’à pas de 3000 mètres, devient vivace (pic d’Arbizon) (1 Cerastium arvense L., j jasgu ’à 2900 mètres. Linum catharticum L., zone alpine inférieure. Geranium pyrenaicum L., zone alpine inférieure. Genista pilosa L., forme parfois des buissons dans la zone des Rho- dodendrons. Anthyllis Vulneraria L., monte jusque dans la région glaciaire et pré- sente toutes les transitions entre les formes extrêmes dans la configuration l’épaisseur de ses feuilles et le coloris de ses fleurs. Trifolium pratense L., s'élève jusqu'à plus de 2700 mètres d'altitude. Lotus corniculatus L., monte presque jusqu'aux dernières limites de la (1) Voyez G. Bonnier : Sur quelques plantes annuelles ou bisannuelles, qui devien nent vivaces dans les hautes attitudes (Bulletin de la Société botanique de France, 1884). . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. végétation et présente toutes les transitions depuis Je forme des P aines ; jusqu'à celle des hauts sommets à fleurs isolées el à feuilles petites, très épaisses. Lathyrus pratensis L., zone alpine inférieure; on fait une sorte de thé avec les SE | celte plante récoltés à une altitude élevée. ippocrepis comosa L., s'élève parfois jusqu’à 2800 mètres. sep menti Sibth, monte presque jusqu'aux dernières limites de la végét Bu Ne Ai zone alpine inférieure. Poterium Sanguisorba L., zone alpine Er re. Alchimilla vulgaris L., dépasse 2 700 mè Cotoneaster vulgaris Pers., dépasse 2 600 di dans le massif de l’Arbizon: et au Luston, leranthus annuus L. ,20ne alpine inférieures — devient plurannuel. alium verum L.. ahoniqui dans la région alpine inférieure. Galium silvestre Poll., zone alpine inférieure. themum m vulgare La am., jusqu’à 3000 mètres. Achilea Millefolium L., zone a inférieure. _ Tarazacum officinale Wigg., jusqu'aux dernières limites de la végétation. rieure (massif de Néouvielle Vaccinium Myrtillus L., jusqu'aux dernières limites de la végétation Calluna vulgaris Sa alisb., abondant dans la zone alpine inférieure, s s'élève parfois jusque dans la région glaciale, ulmonaria angustifolia L., Çà et là dans la région alpine. Echium vulgare L., zone alpine inférieure Ven Supina Desf., fréquent dans la zone alpine inférieure. nica Chamædry $ tte fréquent dans la zone alpine inférieure. +; fréquent dans la z ine inféri Euphrsia officinalis L., s . jusqu’au 17 prremeiiehe abondant: tanthus 2 Ar > (R. minor Ehrh, }, s'élève jusqu'au-dessus de Campanula rotundifotia L., zone alpine inférieure et parfois même supé- e). à Pyllum L., (et T. Cd s Fr.), f toute la région sa se sur les pins les plus élevés elrahit L. Re des ça henes ve la région alpine. ia L., ne alpine inférieur ee re zone apine inféri rieure VÉGÉTATION DE LA VALLÉE D’AURE. :* 223 Daphne rose . jusque dans la zone alpine supérieure. esium pratense Ehrh., s'élève au-dessus de 2700 mètres d'altitude {chaine inutiles Néouvielle). Urtica dioica L., voisinage des cabanes, dans la zone alpine. Orchis viridis Grant; région alpine (rare). Epipactis latifolia AÏl., zone alpine inférieure. Luzula campestris DC. jusque dans la région glacial Scirpus cæspitosus L., jusqu’au-dessus de 2600 Éaises d'altitude. Curex echinata _Murr., zone alpine inférieure et zone alpine supérieure. Agrostis vulgaris With., toute la région alpine. Aira fleæuosa L., zone _— inférieure. Festuca rubra L., jusqu'aux plus hauts sommets. Anthoæanthum odoratum L., zone alpine inférieure. Poa annua L., toute la région alpine — devient vivace. Poa nemoralis L., jusqu'au delà de 2600 mètres. Briza media L., zone alpine inférieure. Sesleria cærulea Ard., jusqu'aux plus hauts sommets. mètre Polypodium vulgare L., région alpine inférieure. Cystopteris fragilis Bernh., toute la région alpine. Asplenium septentrionale Sw., toute la région alpine. | (À suivre.) Be NII | AUOT EN REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE YÉGÉTALE PARUS EN 1888 OU DANS LE COURS DES ANNÉES PRÉCÉDENTES. (Fin.) Considérons maintenant les types de physionomie indigène, c’est-à-dire similaires de ceux que l'Europe possède encore et qui forment la masse ordinaire de la végétation de notre continent : ils donnent lieu à l’'énuméra- tion suivante : Espèces de Manosque ou de Céreste. Espèces vivantes correspondantes. \ Alnus orientalis Dne ; À. subcordata C.-A, Mey. 1. Alnus Sporadum Ung......,.. À Sn Yunnan, n° 538 et 539, \ Herb. Mus 2. Alnus restituta Sap.......... Alnus dm Le et Zucc. 3. Betula elliptica Sap..…........ Betula Jacquemontii Sp. Er Betula costata Trautr, 4. Betula assimilis Sap......... B. Ermani var. g costata Reg. 5. Carpinus grandis Ung....... Carpinus viminea Wall. 6. Ostrya Atlantidis Ung..... .… Ostrya carpinifolia Scop. 7. Fagus pristina Sap......….... Fagus ferruginea, Michx. 8. Populus leucophylla Ung (1)... Populus canescens Sm 9. Populus subheliadum Sap..... Populus tremula var. | ili il 10. Populus palæomelas........., es SEE Er 11. Populus oxyphylla Sap..... .. Populus nigra L. 12. Salir gracilis Sap ...... ..... Salie fragüis L. 13." Salto hovatert Hréssssis is Saliæ fragilis L. 14. Salix ovatior Sap:........... Salix Safsaf Schimpf. 15. Salix angusta Al. Br....…..... Saliæ viminalis L. 16, Salix elongata D. Web. .i..... Salix cyathipoda Anders. 17, Planera Ungeri, Elt.....::1. Zelkova Richardi Mich. 18. Planera protokeaki Sap....... Zelkova Keaki Miq 19. Ulmus discepta Sap......... Ulmus Davidiana PI. 20, Celtis cernua Sap.. Celtis caucasica Wild. 21. Fraxinus juglandina Sap...…. Fraxinus Bungeana D.C. 22, Fraxinus ulmifolia, Sap...... Fraxinus australis Gay. ; ( Acer rubrum 23. Acer trilobatum AÏ. Br...... * | A. rufinerve ich. dec: (1) Cette er et quelques autres de Céreste ont été indiquées d ‘après un relevé général dont nous sommes redevables à notre ami et confrère M. Fliche. te va de Botanique. — I. 0e 091 0e MON DES AE Rs rt: 27e Me GENS | Le ROUEN 0 PCTV. | EC Tee ESA rt : à LR. C0, LORS pe gi ben 2 TE lo M PE 0 BU ETS PAT A 4 7 ù + SATA "i Pire ée PVR AT rs FA AD A NA SA #2 # ss # LU MU # AREA ET Le EE FT. MMS A D ve 226 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. : Acer opulifolium Vill. 3 24. Acer recognitum Sap......... À. purpurascens Franch. à à Acer Striatum Michx. 25. Acer tenuilobatum Sap....... À. cratægifolium Sieb.. el Zuët. 26. Acer gracile, Sap........... Acertataricum L.var. Ginnaln.Maæim, _ 27. Acer angustilobum Hr........ Acer Buergerianum Miq. 28. Juglans acuminata A. Br...., Juglans regia L. 29. Pistacin Lentiscus oligocenica . Pistacia Lentiseus L. 30. Cercis Ameliæ Sep........... Cercis chinensis Bge. de A ne considérer que cet ensemble, on pourrait se croire en face d'un ' paysage européen nuancé de formes plus particulièrement est-asiatiques, avec celle restriction cependant que les Chênes, du moins ceux dont l'as- pect nous est familier, les chênes à feuilles lobées de la section Robur où Cerris, font entièrement défaut. Ces sortes de chènes, répandus actuellement . dans toute la zone tempérée boréale, étaient alors absents de l’Europe ou du moins ne s'y présentaient que très rarement ; ils ne s'y montrèrent, en ds nombre d’abord restreint, que beaucoup plus tard, et ne se multiplièrent 1e en se caractérisant de plus en plus qu’à partir du mio-pliocène. Dans l'énu- ë mération précédente, on remarquera surtout la présence du hêtre, le rôle des Bétulacées, l'importance relative des Salicinées, l’affluence des érables. me Vis observer des diversités de fréquence qui dénotent sans doute des : re de stations, plus rapprochées ou plus écartées du périmètre des & vas pt : les Betula sont bien plus rares que les Alnus ; les Salis sbulé fois ir au Ulmus que les Planera. Le Celtis n’a été trouvé qu'une (P. subheliogs me IL en est de même du Populus de Ja section tremula hs +3 a : si types étaient sans doute alors confinés vers pr S : s - prheste jusque dans pt * hote ep . drole PourHat une idée très fausse de la végélation aquitanienne, €l à ème de nos groupes, celui à physionomie exotique € à affinité tropicale. Le précédent se trouve diet encadré par celui- prépondérance, au moins en ce qui touche les espéces beaucoup plus difficile, faute de documents, de saisir là végétal herbacé. Rien de plus rare que des empreintes C'est même en considération de cette rareté que nou e espèce trouvée une fois à Manosque et encore inédite. une feui euille que sa forme, sa consistance et les détails mêmes “ pelle composition du tapis se rapportant à Jui. Signalerons ici un ee à es nervures, les déta: . amenant ir plutôt l'espri D. es, les détails du petit réseau r . _ Sspril vers ce qui existe chez les Rumeæ (1). Nous avons longtemps a L., de la flore f: . Ù ? | hé . 1 R « « t rançai Fe aient les R. cbtusifolius € ‘® et le R. nepalentis Sprgl. — Certaines Atriplicées REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 227 examiné cetle curieuse empreinte (voy. PI. 13, fig. 2), aidé dans celte recherche de l'expérience de notre ami M. E. Bureau et des conseils de M. Franchet, sans êlre parvenu à nous faire une conviction définitive sur l’attribution générique à adopter de préférence; c’est ce qui nous engage à appliquer provisoirement à l’espèce la dénomination de Rumex brassicoides. La figure que nous donnons permettra peut-être d'arriver à une exacte détermination du genre ou du moins de la famille dont elle a fait partie. Dans le groupe exolique, trois catégories se partagent la prééminence: les Palmiers, les Laurinées et les Légumineuses. Mais, en dehors d’eux il faut tout d'abord fixer les yeux sur les Fougères, tellement elles présentent de traits significatifs. Parmi elles, le genre à la fois tropical et aquatique par son habitat des Chrysodium est représenté par deux espèces, dont l’une égale ou dépasse les proportions des plus grandes formes actuelles, en supposant que conformément à ce qui existe chez tous les Chrysodium vivants, elle ait possédé des frondes pinnées. Notre figure, pl. 12, fig. 1, reproduit un remarquable exemplaire de ce Chrysodium, Ch. splendidum Sap., que je dois à l’extrême obligeance de Mile Rostan et qui provient de Manosque ; il en existe une autre semblable, recueilli à Céreste, dans la collection de l'École des. mines. Nous serions porté à identifier notre Ch. splendidum avec les figures 2 et 4, pl. 12, du British éocène FI. (1) de notre ami Gardner, réunies par lui à son Chrysodium Lanzæanum (Visiani), espèce plus pelite que l’on observe également à Manosque associée à la précédente. Les autres Fougères, groupées autour de ce Chrysodium, ne man- quent pas d'intérêt : nous figurons ici pour en donner l'idée, les Pteris uro- phylla Ung. (pl. 12, fig. 3 et 4, 13, fig. 5) et radobojana Ung. (pl. 13, fig. 6-7; un Arpidium de Céreste, A. abtusilobum Sap. (pl. 12, fig. 2), peu éloigné de l’Aspidium Fischeri Hr.; un fragment de fronde qui pourrait bien dénoter un Davallia, D. tenera Sie (pl. 12, fig. 6); un autre de Céreste que nous lapportons sans invraisemblance aux “Micrôlepia (pl. 12, fig. 5) et qui res- semble par ses moindres détails et la ténuité de ses subdivisions au M. Schlechtendali Mett., espèce bien connue de Bogota. Les espèces des mêmes gisements antérieurement signalées sont : Lygodium Gaudini Hr., — Osmunda tignitum Mr., — Pteris pennæformis H., — Lastraea styriaca Hr. C’est là un ensemble qui révèle assurément une physionomie et des ten- dances tropicales des mieux accusées Aux trois Palmiers : Sabal major Ung,, Flabellaria lacerata Sap., Phœnix pseudo-sylvestris Sap., ce dernier touchant de près au Ph. sylvestris Roxb., des Indes orientales, si l’on joint l’affluence des Laurinées, aussi riches que variées, la présence des Engelhardtia, du Magnolia Ludwigi Ett., la fré- quence des Sophorées (Calpurnia pulcherrima Sap., — Virvili macro- carpa Sap.), Dalbergiées, Césalpiniées, Mimosées, on ne conservera aucun doute relativement à la prépondérance acquise à l'élément tropical dans cette flore, déjà si européenne par certains côtés. Nous pourrions nous ae à considérer, entre autres le Bela maritima. — Les feuilles de a ie les plus analogues seraient celles du B. chinensis, L., des Brassica crelica Bord. et Rober- a J. Gay (1) Pars 1. Filices, p. 27. 228 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. attacher à faire ressortir ce contraste ; nous nous contenterons d'insister sur quelques points. Comme exemple de Légumineuse dénotant, soit une Dalbergiée, soit une Césalpinée, nous figurons ici deux fruits de Légumi- neuses (pl. 13, fig. 3-4), dont l’un (fig. 4) encore adhérent à l'axe de l'in- forescence et mutilé dans le haut; l’autre (fig. 3) à peu près intact. Tous. deux sont encore involucrés à leur point d'attache sur le pédoncelle par débris du tube calycinal persistant; nous les plaçcons parmi les Cæsulpinites à cause de leur conformité apparente avec les légumes des Milletia (M. ci- nerea Benth., des Cæsalpinia, Copaifera, etc. La difficulté même d'arriver à une détermination générique, lorsqu'on se trouve en présence de types d'affinité tropicale, doit être prise en considération. Nous avons parlé du Magnolia Ludwigi, bien reconnaissable à Manosque; mais à côté des feuilles de ce Magnolia et de quelques autres, à côté des Laurinées qu'il est au moins toujours possible de rapporter à l’ensemble de la famille, il existe à Manosque, comme à Céreste, une foule de feuilles dont l'attribution à un genre où groupe déterminé ne saurait être que conjecturale, et ces feuilles phytologue, figurer ici une de ces empreintes critiques, dont la détermi- nalion ne saurait être ni absolument rigoureuse ni tout à fait définitives. pe du F. benghalensis Roxb. et mieux + (F. leucosticta Spr.); mais, en dehors des Ficus, carpées, on observe des formes et une nervation encore du F. venosa Wild MRC Si l'on s’adresse aux Arto ne terminal REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 229 l'extrême beauté de conservation de leur réseau veineux pouvaient être rangées sans anomalie dans des genres très différents et rapportées à divers groupes actuellement extraeuropéens, tels que ceux des Monimiacées, Ru- biacées, Anonacées, Dilléniacées, Malpighiacées, Combrétacées, etc. Beau- coup de plantes de cette catégorie ont été décrites par Unger dans son Sylloge (1) et déterminées par cela même très approximativement, bien que, prises en masse, elles témoignent de l’affluence relative de l'élément tro- pical, dans l’Europe de l’âge que nous considérons. Avant de poursuivre, nous avons à mentionner une intéressante notice de M. Fliche sur les Plantes oligocènes des environs de Mulhouse, dont le gi- sement exploré par Schimper a été l’objet par M. Fliche de recherches nou- velles, et sur lequel ce savant prépare un travail d'ensemble destiné, nous l'espérons, à une prochaine publicité. Les gisements de plantes fossiles équivalant à l'horizon mollassique ou miocène propre son! assez peu répandus en France, en sorte que la riche flore helvétienne, publiée par Heer comble jusqu'ici, pour notre pays, unesorte de lacune entre l’aquitanien etle miocène récent. Mais, vers ce dernier niveau et lui du mio-pliocène, les flores locales reparaissent surdivers points du ter- ritoire français et s’échelonnent ensuite à travers le pliocène, jusqu'au quater- naireinclusivement. Certaines de ces flores partielles ont été l’objet de travaux dont nous signalerons les plus récents. — Nous devons à M. l'abbé Boulay une notice sur la flore tertiaire des environs de Privas, Mont-Charay, Ro- chesauve, Pourchères (2), que l’auteur range sur l'horizon exact de celle d'ŒÆningen. Il énumère un total de 119 espèces déterminées, parmi les- quelles certaines, telles que le Callitris Brongnartiü Endl. et le Sequoia Langsdorfi Hr., le Laurus primigenia Ung., les Cinnamonum polymorphum Hr., Buchii Hr. et Scheuchzeri Hr., le Berchemia multinervis Hr., V Engelhardtia ultima Sap., remontent jusque là d'un niveau très inférieur, tandis que d'autres annoncent le pliocène ou se rattachent même sans effort à des formes actuellement vivantes. Il en est ainsi des Carpinus orientalis Lam, — Ostrya carpinifolin Scop., — Betula subpubescens Gœpp., — Castanea atavia Ung., — Quercus mediterranea Ung., — Salix cinerea L., — Populus tremu- læfolia Sap., — Ulmus Cocchii Gaud., — Laurus canariensis Web., — Fraxinus Ornus L., — Viburnum rugosum Pers. — Vilis prævinifera Sap., — Acer pseudocampestre Ung., — Plerocarya denticulata Hr., — Cercis sili- quastrum L. var. elliptica Boul., qui tous diffèrent peu des formes actuelles corresponduntes où se confondent entièrement avec celles-ci. Certaines espèces de M. l'abbé Boulay constituent de curieuses raretés, en admettant la légitimité de leur attribution : il en est ainsi du Cedrus vivariensis Boul., basé sur des semences non douteuses, du Zizyphus quadriloba Boul, du Rosa Charayrei Boul., du Ficus fleæuosa Boul., du Celtis auriculata Boul., dont l'auteur établit les caractères, mais sans les avoir encore figurés. On constate dans tous les cas la réduction très graduellement opérée, il est vrai, de l'élément d'’affinité tropicale et le développement corrélatif de celui (1) Syll. pl. foss., pugillus tertius et ult. Wien, 1866. ou (2) Bull de la Soc. bot. de France, t. XXXIV, 1887, p. 227, 239 et 255, 279. 230 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. qui est destiné à se maintenir sur notre sol, en obtenant la prépondérante en Europe. Ge mouvement ne cesse de s’accentuer à mesure que l’on avance dans le pliocène. C'est immédiatement au-dessus de la flore précédente que nous plaçons celle des couches lacustres à empreintes végétales de Cerdagne, publiée en 1885 par M. Rérolle (1) dans un mémoire consciencieux. L'auteur range cette flore sur l’horizon miacène le plus élevé, soit à l'extrême base du pliocène, soil à la hauteur du messinien où mio-pliocène. 1] énumère et décrit uue quarantaine d'espèces, figurées avec soin, et fait ressortir la q Saportana Rér. se rap dans le Cantal P si répandu dans tout le pliocène et si aisé- ne rouve présent comme à Sinigaglia. L'élément ropicale tend à s’eff il est repré- senté ; acer, et cependant il est repré” un Cinnamomum (C. Polymorphum Hr., par l'Oreodaphne Heëri leux (Ficus Sp, Rér.), enfin par le Juniperus 15 que le Bumus sempervirens L., de même qu'à ne par plusieurs feuilles, et qu'une foliole accom 4 A iles, et quu à Pagnée d'un chaton mâle dénote D ice d'en à uglans que rien n6 Pare de notre J. regia L. oué D. — Période Pliocène. La flore de Cerd de Théziers (Gard), ration avec M. À. M (1 Voy. Et. sur Les né use S vég. é NE p Montpelicr, 1hgg 4 Cerdagne, par Louis Rérolle; extr. de la Rev Couches “XP. à la moll, mar, du bassin de Théziers et sur les pl. foss: agne mène naturelle sur laquelle, arion, nous ment à celle de Vaquières, non loin de concertavec M. Tournouër et en collabo- avions publié une notice en 4874 (2), et dont RAM TES SE OS HE: qe ae" ee ON TIMES À RE Là MAG ETS K RSR TES : REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 231 l'étude a été reprise dernièrement par M. l'abbé Boulay, dans un mémoire accompagné de sept planches (1).— A la suite d’une nouvelle exploration du gisement, M. l'abbé Boulay a ajouté plusieurs espèces nouvelles aux douze que nous avions signalées originairement. Le nombre total, en tenant compte des dernières adjonctions, s’élèverait à près de cinquante espèces, parmi lesquelles seraient compris les Quercus pseudo-suber Santi, Q. Ilex L., Q. coccifera L., Castanea atavia Ung., Laurus nobilis L. et canariensis Web., Nerium Oleander L., Fraxinus Ornus Lam., Phyllirea media L. et latifolia L., Ilex canariensis Poir., Acer opulifolium Will. et creticum Sp., représentés par des formes identiques ou subidentiques à celles de l'ordre actuel qui portent les mêmes noms. Aux espèces miocènes que nous avions mentionnées : Osmunda bilinica Etl., Glyptostrobus europæus Hr., Smilax grandifolia Ung., les recherches de M. Boulay ont ajouté le Platanus aceroides Gœpp., le Sas- safras Ferretianum Mass., le Liquidambar europæum Al. Br., le Carpinus grandis Ung., enfin le Liriodendron Procaccinii Ung., dont il n’est pas néces- saire de faire ressortir l'importance. Toutes ces espèces se retrouvent à Sini- gaglia, et trois servent à rejoindre le gisement de Théziers à celui de Meximieux. Il n'est pas inutile d'ajouter que cette liaison n'enlève rien à ce que nous avions avancé à l'égard des trois zones, l’une voisine du niveau de la mer d’alors, l’autre plus avancée vers l’intérieur des terres, la dernière enfin soumise à l'influence de l’allitude, que l’étude combinée des marnes de Théziers, des tufs de Meximieux et des cinérites du Cantal permettent de reconnaître et d'interroger. C’est là un fait dépendant de la situation même des trois catégories de gisements, et il n'élait jamais venu à notre pensée d'admettre que ces trois zones présumées se trouvassent séparées l’une de l’autre par des limites absolument tranchées. Elles n’existaient pas moins, et les découvertes de M. Boulay contribuent à accentuer leurs caractères respectifs, en faisant voir que, très rare à Meximieux, le Platanus aceroides hantait de préférence les plaines de la vallée du Rhône ; tandis que deux Smilax, deux aûnes particuliers, l'ancêtre de notre Fraxinus Ornus, des chênes encore spéciaux à la zone méditerranéenne (Q. pseudo-suber Santi, Q. ilex L., Q. coccifera L.) et avec eux des Célastrinées (Celartrus gardonensis L. et M.), des Phyilirea, sans oublier notre Arundo, très légitimement déter- miné, composent un ensemble assurément distinct à plusieurs égards de celui que présente la flore de Meximieux, enrichie tout récemment d’un Quercus à très larges feuilles, à lobes marginaux obtus, et d’un lex dont le plus proche analogue est l'Ilex trifurcata Lindi., de la Chine. La riche végétation comprise dans les Cinérites du Cantal, explorée avec tant de succès et d'intelligence, joints à tant de dévouement pour la science, par notre ami M. Rames, représente la contrepartie montagnarde et fores- tière de celle de Meximieux. Elle nous révèle la composition des rideaux qui couvraient, au-dessus d’un certain niveau, les flancs et la croupe des de Aa par MM. G. de Saporta et A.-F. Marion, avec deux planches de en taux et er du Bull. de la Soc. géol. de France, 3° série, t. II, p. 272, éinés du # mai 1 Mém. de l'Acad. ss Paula, t. VII, 1889, 3e trim. — La fl. plioc. des eaux de Théziers (Gard.), par M. l'abbé Boulay, membre corresp. de l’Ac. de Vaucluse. 232 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. massifs du Cantal, alors en pleine activité volcanique. Les cendres éruptives, accumulées et durcies ont empâté tous les débris de plantes qui jonchaient le sol ou qui les entrainaient au pied des escarpements, et que les matières rejetées à l’état de détritus ponceux ou de poussières stratifiées envelop- paient en les préservant. Depuis le premier travail publié par nous sur la flore des Cinérites, les recherches de M, Rames, loin de s'arrêler, n’ont cessé de nous fournir des documents nouveaux, quelques-uns des plus précieux, et le nombre des gisements s’est accru de ceux de Niac, de Chambeuil, du Roc-de-Cuze, de la Sabie, que nous ne connaissions pas originairement. La Mougudo a fourni, entre autres nouveautés, les feuilles d’une Cypéracée, triplissées, de grande laille, à plis médian et latéraux très marqués, com- parablé par ses proportions au seul Care ma%ima Scop., indigène, et, parmi naître à première vue l'Acer Magnini Rér., de la flore de la Cerdagne (2). Cet érable offre une remarquable analogie, je dirai plus, une étroite affinité miopliocène de l'Europe et celle qui caractérise l'extrême Asie actuelle. “ nouveau gisement de la Sabie, dout la roche ressemble à celle de end à peu près les mêmes espèces que la dernière localité, nous avons reçu, outre d plaires de Sassafras Perretianum Mass. ne ampleur inusitée, une feuille complète et e Vilis subintegra Sap. (3). Cette vigne est aspect gaufré de ses feuilles au V. amurensis, du Y, Thunbergii Sieb, et même au Vitis lanata rilanica Desf. ‘en rarement les plantes fossiles. Au Smilaæ mau* un La d sh, G. A. Meéy. plocenicum et opulifolium Vi, à UrUS du type nobilis, à des formes de Fagus touchant de près à notre me: es Fu tab.28, fig. 2 et 9. — Ce sont peut-être . préso i , 10s et plus ou moins étalées qui auront donné lieu à la présomption qui porte M. l'abbé Boulay à admettre l' Rio don Creme + XXXIV T la fl. tert, des env. de Privas. — Bull. de M. Boulay de nouveaux détails, Au moment de l'impression, nous recevons de erreur que nous a : One Cerris Sap., subcrenata Sa ên réalité au gisèment do R D Te cette espèce, vég, — Phanérogames, 11, p. 115, une feuille *s0., t. QIV, dubte du 4 MA dog nouvel, Obs, — Comptes rendus de l'Ac. FLE Ë S REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 233 F. sylvatica et accompagnées d'involucres fructifères ne différant de ceux de l'espèce moderne que par la longueur proportionnelle du pédoncule, au Pterocarya fraxinifolia Spr., à ün Salix voisin du S. alba L., se joignent le Corylus insignis Hr., deux Viburnum dont l’un confine au Y. Tinus PP FR plusieurs feuilles de plantes herbacées: Ra- nunculus, Parnassia, etun Hedera remarquable par l'exiguité de ses feuilles. À cet ensemble s'ajoutent trois Fougères : l’une est un Aspi- dium assimilable à des formes tertiaires du genre, la seconde un Asplenium du type Di- Plazium, et la troisième, plus difficile à dite. miner et que nous reproduisons ici (fig. 60), rapprochée d'abord par nous des Polybotryu, mais dans laquelle, sans rien affirmer de cer- lain, nous pensons reconnaitre les restes d’un Trichomanes. A Chambeuil, dont la roche est une sorlé Fig Tgichoman ET de de tuf ponceux à pâte fine, tendre et grisâtre, PE me Sap.; grandeur l'espèce dominante est un Pin à trois feuilles, naturelle : rai de fronde Pinus Ramesiana Sap. dont les cônes, par la attribué avec doute ii pds 4 saillie apophysaire de leurs écailles et la forme dti ‘do ie obtefii ‘par subpyramidale du strobile, paraît tenir le mi- y, ames. lieu entre le Pinus canariensis D. C. et les Pinus longifolia Lamb. et Gerardiana Wall., de l'Himalaya. Il est assurément cu- rieux d’avoir à constater sur le sol français, à une époque relativement récente, la présence ré un type aussi nettement extra-européen que celui dont nous venons de par On observe encore a Chambeuil : un Laurus?, un Sassafras à lobes plus consacrons ici une planche entière (PI. 44) et plusieurs figures, tellement elle accuse des caractères étrangers à ceux de toutes les formes que possède notre continent. Nous avons signalé cetie Fougère, dans la note’insérée aux Comptes rendus, sous le nom provisoire d’Heteroneuron cantalense, en l'assi- Milant par cela même à un type du groupe des Acrostichées, dont notre fossile affectait en effet l'apparence. Mais notre opinion a changé, depuis qu’une étude comparée du réseau veineux, dont nous reproduisons les moindres détails, et la présence d’une marge denticulée ont enlevé au rap- prochement adopté par nous en premier lieu toute vraisemblance, Il nous a paru que les frondes des Acrostichées, généralement entières ou autrement denticulées le long des bords, présentaient en outre des mailles appendicu- lées, caractère que l’on n’observe pas dans le réseau veineux de notre fossile. u contraire, en nous reportant à une section distraite des Pteris propres par Pres], sous le nom de Litobrochia et aujourd’hui presque entièrement tropi- cale, si l’on compare les frondes pinnatisèques, à segments confluents vers le haut, de re de Chambeuil, dont nous figurons, pl. 44, les principales empreintes, avec les formes actuelles des Litobrochia, on voit qu’elles se placent très naturellement auprès de celles du Pteris gigantea Wild., espèce ES er | “ancêt Ï directs, à Peine différenci 234 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. de Vénézuela. Le Pt. comans Fosbt. (Litobrochia comans Presl) offre les mêmes rapports que l’on retrouve, bien qu’à un moindre degré dans le Péeris (Lito- brochia) podophylla Sw. — Si l'on repoussait le rapprochement que nous | indiquons, comme n'étant pas appuyé sur la présence des parties fructifiées, nous ne voyons, en dehors des formes que nous venons de citer, que le seul Woodwardia angustifolia 3. M., de l'Amérique du Nord, dont on pourrait in- voquer la ressemblance; mais celle que nous venons de marquer avec les Litobrochia nous semble à la fois la plus naturelle et la plus frappante, à Fig. 61 et 62 2.66 02, — À gaucl k aquifolium L., vec he ui Boulei Sap., forme ancestrale présumée de l'Ikr , ENOn Parasite du genre Phillos en 4, rapportée par M. Patouillard à un champi- \ de l'Ile aguifolium pour Ne. ; grandeur naturelle, — A droite, une feu € terme de comparaison avec la feuille fossile. e arrêlät à |’ Era 4U à l'hypothèse d'un genre pliocène, entièrement ans les mêmes gi c à isem i liques, se Hot dada pliocènes, à des types aussi franchement ex0- i iées des formes qui dénotent au contraire les Par l'aspect, le contour et a Îlez pliocène, I. Boulei Sap., diffère très Peu . Il Nèise distingue M Supérieure, de notre Ilex aquifo” te placée ment de celui-ci, comme le prouve la feuille ere, us auprès de la fossile, que par des lobes épineux moins REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 235 nombreux de moitié, quatre paires au lieu de huit en moyenne de chaque côté de la feuille (fig. 61 et 62). C’est là une trop faible différence pour donner à croire que notre Ileæ Boulei soit autre qu'une forme ancestrale, peut-être une race locale dépendant du type que l'Ilex aquifolium repré- sente au sein des bois européens de nos jours. La feuille fossile porte en outre deux traces de parasites, l’une parfaite ment nette (fig. 4, en a) et sur la nature desquelles nous avons consulté M. Palouillard, un spécialiste dont le nom fait autorité. Sa réponse nous à appris « que les deux traces appartenaient à la même espèce, la plus petite étant un état jeune de la plus grande, » Cette dernière, bien visible sur notre figure, « est elle-même un état jeune et encore stérile ; elle se rap- porte, comme l’autre, à un champignon du genre Phyllosticha, genre carac- térisé par des périthèces naissant en grand nombre sur une tache snperfi- cielle, entourée soit d’une auréole, soit d’un bourrelet où d’une dépression qui délimite la partie périthécigère et précède l'apparition des périthèces. C'est le cas que présente la feuille fossile dont la tache se trouve circonscrite par le sillon qui cerne Ja cuticule encore intacte et sans trace de périthèces. » Selon M. Patouillard, l'espèce de Phyllosticha à laquelle la forme fossile doit être rapportée n’existerait plus sur les Ieæ européens: mais il aurait observé au Muséum, sur des Ilex de la Chine, des taches analogues non encore décrites. : Il nous reste à mentionner, avant de prendre congé du tertiaire, les tufs à empreintes végétales de la Valentine et de Saint-Marcel, dans la banlieue de Marseille, dont notre ami M. Marion a fail récemment une étude très suivie, et entrepris une exploration attentive. La végétation de ces tufs est encore bien éloignée à certains égards de celle qui existe actuellement aux mêmes lieux; elle dénote plus de chaleur égale, et aussi plus d'humidité, comme l’abondance seule des eaux courantes auxquelles sont dues ces masses travertineusés le donne à présumer. En attendant la publication de cette flore, nous nous contenterons de mentionner, à titre de nouveauté remarquable, la découverte de plusieurs cônes du Pinus halepensis Mill., déjà présent sur les collines, tandis qu’un palmier à feuilles flabellées plus amples que celles du palmier de Chusan ou Trachycarpus, mais se rappor- ant au même type, ornait encore les strations abritées et fraiches de la région. Enfin, au Quercus pseudo-suber Santi, à divers Peupliers et Lauriers, au Nerium Oleander, au Cercis siliquastrum L., qui abondaïent au bord des anciennes eaux, il faut joindre un Magnolia, dont les divers organes heu- reusement recueillis et habilement reconstitués marquent la place auprès du M. Yulan Desf., espèce chinoise bien connue. : Nous devons à MM. Beicher et Fliche une étude des bois silicifiés de Tu- nisie et d'Algérie, rapportés par M. Ph. Thomas, à la suite d'une HussION scientifique dont il avait été chargé. M. Thomas, dans une note De. aux Comptes rendus de l'Ac. des sc. (4°* oct. 1888), rapporte à l'horizon du pliocène la formation d’où proviennent ces bois, en la synchronisant avec la formation lacustre des environs de-Constantine. M. Bleicher, dans sa note, communiquée à la même date, insiste sur l'unité de composition de toutes les roches à bois silicifiés et affirme leur extension probable jusque . ® Bu se la Soc. géol., 3e série, t. XII 236 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. dans le Maroc. Quant à M. Fliche, l'étude à laquelle il s’est livré sur les bois à Mèmes lui a permis de reconnaître un Araucariozylon, A. ægypticum Kr., déjà signalé en Égypte, une tige de Bambusée, Bambusites Thomasi F1, enfin plusieurs bois de Dicotylées, assimilables à ceux des Ficus, des Aca- cia, etc. Cet examen confirme l'attribution à un seul et même niveau et à une cause semblable de l'ensemble des bois pétrifiés si abondants dans tout le nord africain, des environs du Caire au fond du Maroc. E. — Période quaternaire. . Le même M. Fliche avait porté son attention sur les lignites quaternaires de Jarville, près de Nancy, dans une note déjà ancienne (10 mai 1875), eny signalant la présence de l'Alnus viridis D. C., du Pinus montana Du Roi, du Larix europæa D. C., du Picea excelsa Link., etc. Il a depuis (3 déc. 1883) exploré sur le même niveau les lignites de Bois-l’Abbé, près d’Épinal, qui renferment à peu près les mêmes espèces, en remarquant que pour ren- contrer une flore semblable, il faut maintenant s'élever beaucoup plus sur la chaine des Vosges, D En. . ot - « à ans une note plus récente (2), l'auteur arrive à des résultats à peu près concordants, en ConSlalant l'influence d’une humidité plus froide sur l'as Socialion végétale, à admettre des oscillations climatériques de nature à affecter les phéno= Le. a1e et correspondant à des alternances de périodes PASegn ct ou plus froides, dont la dernière aurait coincidé avec l'homme magdalénien. RSR est celui de MM. Bleichér et Fliche (3) intitulé : Recherches rela- quelques tufs quaternaires du N.-E. de la France. 11 résume tous Jes Squ'a ce Jour dans cette région du territoire françai- & ? P. 6, 1883. : la Soc. des se. de Nancy; — sur les tufs et Les tourbes de Lasnez, Pré ie un TEE - géol., 3e série, t. XVII, p. 566; 1889, — I1 existe encore un Contient des détai : afin sur la Flor. plioc., du Monte-Mario à Rome. plupart avec celles qu _—.… sur les espèces de ce gisement, identiques pour *9%e8 du Val-d'Arno décrites autérieurement par M. Ch.-Th. Gaudin- REVUE DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. 237 Les tufs passés en revue sont ceux de Pont-à-Mousson, où : dominent plusieurs Saules (Salix cinerea L., et capreu L.), le Populus tremuta L., le Quercus me nr és Corylots Avellana L., les Tiliu parvifolia et grandifotia Ebrh., — x de la Sauvage avec les Taxus baccata L., les Acer Said -DRRMESS 14 # ré platanoides L., les Tilia grandifotia Ehrh., Fraxinus excelsior L., etc.; — ceux de la Perle comprenant les Salia cinerea L., ces flores avec celles de Moret, près de Paris, et de la France méridionale, ressort de cet exposé, qui démontre en même temps la persistance d’un climat doux et humide jusque dans le nord de la France, pendant la pre- mière moitié du quaternaire. Les tourbes et tufs, certainement postérieurs de Lasnez, montreraient par contre la transition vers un âge plus rapproché du nôtre, sous l'influence d’un climat toujours humide, mais beaucoup moins tempéré, s'abaissant même par intervalles au-dessous de « ce qu'il est aux mêmes lieux à l’époque actuelle. En nous amenant pas à pas jusqu’au moment où l’homme commence à se répandre en Europe, tandis que la végétation de notre continent ne diffère plus de celle de l’état vivant que par de très faibles nuances, te- nant au mode de distribution des formes locales, notre étude, consciencieuse au point de vue des travaux paléophytologiques publiés en France, nous a fourni en même temps l’occasion de résumer en un petit nombre de pages la marche générale et les étapes successives du monde végétal. Nous l’avons vu se compléter lentement par l’adjonction de certaines catégories d’abord absentes ou du moins rejetées sur les derniers plans, puis par le développe- ment et la complexité croissante de ces mêmes catégories, particulièrement de celle des Dicotylées qui maintenant et depuis longtemps Fm ans à elles seules la grande majorité du règne végétal tout entier. Mais, en même temps, ne l’oublions pas, à mesure que celui-ci s’enrichissait de er acquisitions, il s’appauvrissait, d'autre part, en éprouvant des pertes; et ces pertes successives, ces appauvrissements partiels n'ont nulle part, sauf pourtant dans l’extrême Nord, été plus sensibles que dans nos pays, où par le concours de plusieurs circonstances réunies, par l'influence de l'abaisse- ment climatérique, aussi bien que par une disposition géographique défa- vorable, et aussi, nous le croyons, par les effets matériels de l'envahisse- ment des glaciers, la végétation d’abord très riche el demeurée plus tard opulente, en dépit de certaines éliminations, a été ensuite et définitivement dépouillée d’une partie notable des éléments qu’elle conservait encore, même dans un âge relativement peu reculé, comme le pliocène. Ces élé- ments ainsi éliminés, une partie d’entre eux a été perdue à tout jamais; mais plusieurs autres, nous avons pu le constater, se retrouvent en Asie, sous une latitude correspondante, soit dans la Chine, soit au Japon. — Plus les recherches se perfectionneront et les études se compléteront, plus aussi 238 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. avanceront nos connaissances encore à leur début sur l'origine de nos prin- cipales formes et sur les liens généalogiques soit directs, soit collatéraux, qui les rejoignent à celles des âges antérieurs, retrouvées à l’état fossile. Marquis DE SAporra. EXPLICATION DES PLANCHES. Planche 11. Fig. 1. — Osmunda Gerini Sap., sommité de fronde, grandeur naturelle, Fig. 1%, — Une pinnule du même échantillon, grossie. Fig. 2, — Trichomanes Bayeanum Sap., portion de fronde, grandeur na- turelle, ig. 2. — Une pinnule grossie, pour montrer la forme des lobes et la disposition des nervures. Fig. 3.— Adiantum sezannense Sap., portion de fronde, grandeur naturelle. Planche 12. Fig. 1. — Chrysodium splendidum Sap., sommité d’une fronde simple ou plus probablement moitié supérieure d’une foliole, grandeur naturelle. Fig. 1% et 15, — Réseau veineux sous deux grossissements, pour montrer la forme et la disposition des mailles de ce réseau. Fig. 2. — Aspidium obtusilobum Sap., fragment de penne, grandeur natu- relle. : Fig. 2%, — Portion du même échan tillon, grossie. Eig. 3 et 4, — Pteris ur ophilla Ung., fragments de fronde, grandeur na- turelle, es d. — Microlepia multisecta Sap., fragment de fronde, grandeur nà- relle, Fig. 58, 5b et 5e, — Diverses portion du même échantillon, grossie. Fig. 6. — Davallia tenera Sap., fragment de fronde, grandeur naturelle. Fig. 6%, — Portion du même échantillon, grossie. Planche 13. plète, ou plus probablement , deur naturelle. feuille grandeur naturelle. ni 0 # ae à Fig: 3. — Casalpinites c "épicuus Sap., légumes monospermes et pédi- “5 un encore attenant au Tameau de l'inflorescence, grandeur LAN PRE Fe à Pteris urophylla Ung., fragment de fronde, grandeur naturelle: turelle, 7: — Pteris radobojana Ung., fragments de fronde. grandeur na- Planche 14. 6 5 TER Eee SAT RSS ne RSS 7 s 1g. 1-5. — P n- deur naturelle. Rs. . Fig. 4, — Segment grossi, pour montrer la disposition du réseau veineux. ÉTUDES SUR LA VÉGÉTATION DE LA VALLÉE D’AURF (HAUTES-PYRÉNÉES) Par M. Gaston BONNIER fi») LUE. — COMPARAISON AVEC LES AUTRES FLORES. Je ne m'étendrai pas longuement sur cette dernière partie de mes études sur la vallée d'Aure, car je compte publier pro- chainement un travail d'ensemble sur la comparaison de la _ végétation des Pyrénées avec celle des Alpes. Je signalerai, cependant, les résultats généraux de la compa- raison que l’on peut faire entre la végétation que nous venons d'étudier et celle des autres parties des Pyrénées ou celle des Alpes françaises. Au point de vue de la distribution relative des espèces, la flore de la vallée d'Aure présente à peu près les mêmes carac- lères généraux que la flore des vallées voisines des Pyrénées centrales. On n'y voit cependant que rarement le Buis (Burus Sempervirens) envahir complètement les pentes des montagnes el modifier complètement la végélation, comme dans la vallée de Luz par exemple. D'ailleurs l'extension du Buis varie beau- toup dans les diverses vallées des Pyrénées : cet arbuste si abondant à Luz, à Saint-Sauveur, Gèvre et Gavarnie, fait com- Plètement défaut dans la vallée voisine, celle de Cauterets. Comme les flores des autres vallées des Pyrénées centrales, la flore de la vallée d'Aure n'est pas sensiblement modifiée par son ‘ontact avec la flore du versant espagnol, dont elle est séparée Par les hautes cimes de la chaîne centrale des Pyrénées. Cette Rev. gén. de Botanique. —IL 16 242 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. flore est, au contraire, remarquable par son mélange avec la flore des plaines du sud-ouest de fa France, et nous avons vu, même un certain nombre de plantes méridionales, venir s'établir en petites colonies sur les flancs des montagnes bien exposés, jusqu'au-dessus de 1000 mètres d'altitude et même parfois jus- qu'au milieu de la région subalpine dans le Rioumajou. D'autre part, les plantes de plaines qui se répandent dans la région inférieure des montagnes, s'étendent sur les versants exposés au Sud, dans toute la région subalpine et vont même se mêler en grand nombre aux espèces de la région alpine. À ce propos, l'on a pu remarquer combien est importante l'in- fluence de l'exposition des versants. Il ne faudrait pas croire que les limites végétales sont simplement relevées sur les versants sud par rapport aux altitudes qu'elles occupent sur les versants nord, ainsi que cela a lieu dans les Carpathes, les Vosges ou les Alpes septentrionales. Ici la modification due à l'exposition esl plus profonde, l'influence s'exerce non seulement sur les limites d'altitude des espèces, mais encore sur leur distribution relative. C'est ainsi que nous avons vu cette sorte d'intrication des trois principales zones végétales sur les pentes méridionales, tandis qu'elles se séparent nettement les unes des autres sur les pentes exposées au Nord. La distribution des. espèces en altitude est d’ailleurs très différente dans les Pyrénées: centrales et dans les Alpes par exemple. Pour ne: parler que d’espèces très répandues, les grandes étendues couvertes de «Pteris aquilina ou de Callunt vulgaris, à la base de la région alpine sont très caractéristiques. La première de ces deux espèces ne s’observe en général, dans les Alpes, qu'au-dessous des. sapins, la seconde est rarement aussi abondante que dans les Pyrénées. | Quant aux espèces de plaines qui s'élèvent jusqu'aux hautes altitudes, si l’on compare la liste que j'ai donnée plus haut, avet ads ne ares S'élevant dans la région alptf de ! anc (1), on sera frappé du grand nombre (1) G: Bonnier : Etudes sur la vé ; ÿetation de lu Vallée de CI One et de la chaine du Mont Bläne (Revue générale de Botanique, 1889: h. 39). #. RE 24 VEGÉTATION DE LA VALLÉE D’AURE. 233 d'espèces communes à ces deux listes. Toutefois, au poiat de vue de leur fréquence, il n’y a pas de rapprochement à établir : sur la chaîne du Mont Blanc, les espèces de plaine l’emportent de beaucoup sur les plantes alpines dans la lutte pour l'existence: dans la vallée d’Aure ce sont, au contraire, ces dernières qui sont les plus nombreuses. Si l’on compare la flore d'une vallée des Pyrénées centrales telle que la vallée d'Aure à celle des autres régions monta- gneuses, le nombre des espèces caractéristiques des Pyrénées n'est pas très considérable, comparativement au nombre total des espèces alpines et subalpines. Pour la vallée d'Aure, j'ai dressé la liste suivante des espèces types caractéristiques en même temps exclusivement ou pres- que exclusivement pyrénéennes : lberis spathulatu. Valeriana pyrenaica. Viola cornuta. Valeriana globulariæfolia. Reseda glauca. Senecio Tournefortii. Alsine cerastüfolia. Achillea pyrenaica. Cerastium pyrenaicum. Carduus carlinoides. eranium Cinereum. Rhaponticum cynaroiles. Oxytropis pyrenaica. Jurinea pyrenaica. Vicia pyrenaica. Soyeria lampsanoides. Potentilla alchimilloides. Androsace pyrenaica. Atifraga ascendens Gentiana Burseri ajugæ/folia. Ramondia pyrenaic Satifraga longifolia Scrofularia pyrenaica Saxifraga aretioides. Pedicularis pyrenaica Buplevrum angulosum. Passerina calycin«. Molospermum cicutarium. Salix pyrenaica. Eryngrum Bour urgali. Lilium pyrenaicum. Galium papillosum. 1ris myphioides. Galium Lapeyrousianum. ASperula hirta. Careæ pyrenaica. Careæ decipiens. Telles sont les espèces pouvarñt caractériser la flore qui nous °ECUpe; mais, on l'a vu par les études précédentes et par d'autres analogues, l’'énumération pure et simple des espèces ne suffit Pas pour se rendre compte de la géographie botanique com- Parée ; leur distribution relative, leur fréquence plus où moins grande, l'influence de l'altitude ou de l'exposition sur cette NC + 244 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. distribution et sur cette fréquence, enfin la lutte des espèces entre elles et le remplacement d'espèces les unes par les autres sont autant de faits importants à considérer. C’est seulement lorsqu'ils ont été notés avec soin dans plusieurs régions limitées prises pour type que l’on peut ensuite établir des comparaisons plus générales. Je terminerai par quelques lignes relatives aux stations de cultures que j'ai établies dans la vallée d’Aure, comme dans la valiée de Chamonix, et qui sont destinées à rechercher quelle est l'influence du elimat alpin sur l'aspect extérieur et sur la la structure des mêmes espèces. Les endroits où sont placées ces cultures sont indiqués sur la planche 10; l’un près de Cadéac, à 750 mètres d'altitude, l’autre au col de la Paloume, sur la chaîne de l’Arbizon à 2.400 mètres d'altitude. Ce n’est pas ici le lieu de donner les résultats obte- nus dans l'étude comparée de la structure des plantes à diverses iltitudes. Je me contenterai de dire que les plantes de plaines dont la liste est citée p. 221, présentent comme dans les Alpes un certain nombre de modifications importantes, si on les com- pare aux plantes des stations inférieures : couleur plus foncée des feuilles, taille réduite, développement relatif des parties souter- raines, coloris plus vif des fleurs, etc., ainsi que des modifications correspondantes dans la structure interne. Ces mêmes change- Sa: celte adaptation de la forme et de la structure au climat alpin, ont été obtenus expérimentalement dans les cultures de la Slation supérieure de la vallée d’Aure, au col de la Paloume, coinme dans les cultures de la station supérieure de l’Aiguille de la Tour, sur la chaîne du Mont Blanc. EXPLICATION DE LA PLANCHE 10 no oe Ft 1h vallée Aus, indiquant les limites de la zone infé- Montagnes, de la zone subalni i la position des stations de culture. pine et de la zone alpine, et la p RECHERCHES MORPHOLOGIQUES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES Par M. Aug. DAGUILLON (Suite). Abies bracteata. Les feuilles de cette espèce adulte sont caractérisées, d'après M. Bertrand, par le grand nombre des files stomatiques de leurs bandelettes et la continuité de leur assise hypodermique. La germination présente encore les phénomènes décrits dans les espèces précédentes. 1° Cotylédon. — Structure très analogue à celle des cotylédons dans les espèces précédentes. 2 Feuille du premier verticille. — L'épiderme ne porte de Stomates qu'à la face inférieure, où ils forment deux bandelettes à trois ou quatre files. L'hypoderme est à peine indiqué par quelques fibres isolées à la face supérieure ; aux angles de la feuille, il tend à former une assise continue. Le parenchyme, déjà hétérogène, ne comprend guère qu'une assise nettement différenciée de tissu en palissade. La nervure médiane (PI. 15, fig. 5) est déjà divisée par une lame de tissu conjonctif en deux faisceaux libéro-li gneux; au-dessous d’elle et sur ses côtés, quel- ques éléments sclérifiés forment, dans une section transversale, une sorte de croissant auquel s'ajoutent de rares éléments situés ers la face supérieure et dans le plan de symétrie. Ar TE ME Pre AU EEE ACER à 2 DEP E AN P E a : Cie Font 4 ET PCA TS DAS CEE SORT TN NE 0 22 2e NL SR (Le ne Tite Se Ù ; Nbr a UE ii AE TUE PV à ‘ \ £ : r + M A JDN der | Au ù * PER NE DA ET 1.74 + Lib ÿ Fire :46 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 3° Feuille d’une pousse de deuxième année. — Sur une pousse de deuxième année, les feuilles présentent déjà une différen- clation plus avancée. Chaque bandelette présente un plus grand nombre de files stomatiques (6 à 7). L'hypoderme forme une assise continue non seulement aux angles, mais aussi à la face inférieure, au-dessous de la nervure ; les fibres se multiplient vers le milieu de la face supérieure. Les deux branches de la nervure médiane se séparent nettement. La sclérification du péricycle, au-dessous et sur les côtés de la nervure, s’accentue : le tissu de soutien forme, sur une section transversale, une sorte de double croissant relié par une lame de même nature au cordon scléreux situé au-dessus de la nervure; mais on y trouve encore presque uniquement du tissu aréolé. Sur des pousses un peu plus âgées (3 ans par exemple) on voit se poursuivre le développement de l’hypoderme sclé- F + - . ST ’ 4 _reux; l'assise continue, déjà formée aux angles de la feuille et à sa face inférieure, s'étend au milieu de la face supérieure, F4 . % d'où elle se relie à l'hypoderme des angles par quelques fibres isolées. #° Feuille d’une pousse de n°": année. — La différenciation de la feuille atteint son maximum : le nombre des files stomatiques dans chaque bandelette peut atteindre douze à quinze, L'hypo- derme forme au-dessous de l'épiderme une assise continue dans presque toute son étendue, sauf à la face supérieure, où elle est interrompue par places. Le tissu en palissade se dédouble fré- quemment en deux assises. Au sein du parenchyme se remarquent (PL. 15, fig: 7), de distance en distance, de grosses fibres isolées, dont chacune présente une membrane lisse, épaisse et lignifiée, el une lumière très fine (1). La nervure (PL 16, fig. 6), nettement divisée en deux faisceaux libéro-ligneux, est entourée à peu près de tous côtés par du sclérenchyme : dans la section transversale: ce dernier se présente surtout sur une ligne affectant la forme (1) Ces éléments paraissent êtr e d ifiés de fibres pseudoli MER don u groupe de ceux que M. Bertrand a qualifi il nie cependant l'existence chez l'A. practeata. RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 247 déjà signalée dans les feuilles précédentes ; mais ce qui distingue nettement ce sclérenchyme de celui de la plante jeune, c’est la nature de ses éléments constitutifs : aux cellules aréolées qui lormaient presque seules tout le sclérenchyme péricyclique dans les feuilles de la plante jeune s'ajoutent encore, surtout au-dessus et au-dessous de la nervure, quelques fibres de gros calibre, à membranes épaisses et lisses. lei encore il est bon de remarquer que les feuilles sont très différentes d'aspect suivant qu'elles sont fixées à la flèche ou aux branches latérales : les feuilles de la flèche sont courtes, épaisses, très aiguës du bout et dressées obliquement ; celles des branches latérales, beaucoup plus longues en général, sont larges, aplaties et s’étalent dans un plan de part et d'autre du rameau. L'aplatissement sera rendu sensible par les données “ h \ . . , E « suivantes : dans une feuille de la flèche j'ai trouvé a 0,27 à peu près (E représentant l'épaisseur et L la largeur de la feuille) ; dans une feuille latérale t = 0,17. Si l’on passe d'une feuille de la flèche à une feuille d’une branche latérale, la section elliptique de la nervure médiane s’aplatit : le rapport de l’épais- seur à la largeur, égal à 0,75 dans la première feuille, descend Par exemple à 0,6 dans la seconde. Les bandelettes sont en général plus larges et les files de stomates plus nombreuses sur les feuilles latérales que sur celles de la flèche. Aux angles de là feuille d’une branche latérale, les deux assises opposées de l'hypoderme scléreux s'affrontent souvent de manière à consti- luer une assise double, qui, sans interposition de parenchyme, prolonge le limbe sur les côtés par deux bandes minces et tran- Chantes (P1. 16, fig. 8). Le tissu en palissade est, en général, mieux développé à la flèche que sur les branches latérales; on Y lemarque deux assises fort nettes, dont une disparaît dans les feuilles aplaties. Une dernière différence se manifeste quelque- is dans l’organisation de l'appareil sécréteur : aux deux canaux Smélriquement disposés vers les angles du limbe dans les 248 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. feuilles de la flèche s'ajoutent, dans les feuilles latérales, deux canaux plus étroits, placés au voisinage immédiat des bandes scléreuses signalées plus haut. Abies Pinsapo. Les feuilles d’A6. Pinsapo adulte sont caractérisées par la situation de leurs canaux sécréleurs, plongés dans le paren- chyme à une faible distance de l’épiderme inférieur, par la présence de stomates à la face supérieure, et par l'existence d’un hypoderme. Les caractères généraux de la germination sont encore les mêmes que dans les cas précédents. 1° Cotylédon. — Les cotylédons forment un verticille ordi- nairement de sept pièces. La figure de la section transversale end. pal. a NN Re, _x- {b eu es Mere e Os © ge 7 sn déc: Sn ra ee pal, tissu en palissade; /ac, tissu lacu- x;.€, canal $ écréteur; end, endoderm ; per, péricycle; scler. per, scléren- pr péricyclique : ca Vois: lib, liber, d'un cotylédon est celle d'un triangle isocèle très [surbaissé (fig. 63). L'épiderme ne porte de stomates qu'à la face supé- rieure; dans aucune de ses parties il n’est doublé par un hypo- débmis, Le Poe est presque absolument homogène ; toutefois es cellules de l’assise Sous-épidermique supérieure prennent un aspect légèrement palissadiforme : celles qui entourent la ner- Yure médiane s’allongent aan: à sa droite et à Sa gauche. Deux canaux sécréteurs , ccupent les angles, nervure médiane, simple d° très nets et sous-épidermiques un bout à l’autre du cotylédon, RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 249 est limitée par un endoderme peu net; sa région péricyclique présente quelques éléments de tissu aréolé, développés surtout vers la face libérienne du faisceau. 2° Feuille d’une pousse de première année. — Les feuilles de la première année se réduisent encore à un verlicille unique, dont les pièces alternent avec les cotylédons. La section transversale est grossièrement elliptique (fig. 64). BR L'épiderme ne porte de stomates qu'à la face inférieure, où ils Se sont distribués sur deux bandelettes à files peu nombreuses ur à (4 par exemple). Nulle trace d’hypoderme. Le parenchyme est hétérogène : une assise palissadique dou- A, ER lac z OX ue pal Re Rd © AC SE © ) # à e \® ji Lee je ee de io ar ne Fig. _… Abies Pinsapo : feuille du premier verticille. — pal, tissu en palissade, lac, tissu lacuneux; c, canal sécréteur ; end, endoderme; per, péricycle; scler. per. selérenchyme péricyclique ; 6, bois; (46, liber. ble l’'épiderme supérieur. Deux canaux sécréteurs sous-épider- Miques se remarquent aux angles de la feuille. Es Un endoderme peu net sépare du parenchyme une nervure | médiane indivise, assez semblable à celle du cotylédon. 3 Feuille d'une pousse de deuxième année. — L'épiderme Porte toujours à la face inférieure une double bandelette de sto- males; mais on en voit apparaître aussi quelques-uns à la face ie Supérieure (fig. 65). a Le tissu en palissade devient plus riche ; il comprend souvent F2 deux assises assez nettes. Deux canaux sécréteurs sous-épidermi- ques occupent leur position normale. e distance en distance apparaissent les fibres hypodermi- ues; on en remarque surtout aux angles de la feuille et quel- quefois à Ja face inférieure, au niveau de la nervure. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Eafin la nervure médiane présente une importante modifica- tion : le faisceau libéro-ligneux s’y divise nettement en deux branches. Il est de plus entouré d’une gaine plus abondante de val t red er y V seler per Fig. 65. — Abies Pinsapo : feuille d’une Ars sé deuxième année : scler. ue sérenchyme hypodermique; pal, tissu en pal ; lac, tissu lacuneux ; c, canal réteur ; end, Er per, péricycle ; press ide sclérenchyme néricy is ’, bois ; lib, li ; f ! ’ F , . . Fe ? A ussu aréolé, développé surtout à sa face libérienne et s’enfon ant à la manière d’un coin entre les deux branches ; mais sur ce point les cellules sont plus grandes et leurs membranes irrégulièrement contournées. 4° Feuille d'une pousse de troisième ou quatrième année. — L'épiderme porte encore ses deux bandelettes de stomates. La / DR EN AP FRE NE PAS { 7 at a x \ PE, \ ai UE ms a. us Ne Fun ES — scler per de seler 07724 ; Fig. 66. — Abies Pi 1nSapo : feuille d'une pousse de 3me ou 4me année, — sçhr ma see, po ermique; pal, tissu en palissade ; dar, tissu ] de pr créteur; en erme ; per, péricycle; scler. l scies nérie ds q ! b, bois: 48, Jiber. ts er« per, slére É lace supérieure est stomatifère, comme dans la forme précédente (fig: 66). L'hypoderme s'étend surtout à la face inférieure, où il dévient continu au niveau de la nervure. Le sclérenchyme adja- cent à Ja face libérienne du faisceau se développe. RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 251 9° Feuille d'une pousse de cinquième année (fig. 67). —:Les sto- de mates se multiplient à l'épiderme de la face supérieure. L'hy- poderme, qui forme maintenant à la face inférieure une assise presque continue, ne s’interrompant guère qu'au niveau des ban- delettes, est assez continu vers les angles et apparaît à la face su- périeure sous la forme de quelques fibres éparses. Le parenchyme et l'appareil sécréteur présentent toujours les mêmes caractères. a Quant à la nervure médiane, le tissu aréolé s'y développe de plus en plus : non seulement il entoure les deux branches du faisceau sur leurs faces inférieures et latérales extrêmes, mais aussi 11 pénètre profondément entre elles, leur formant une cloi- Fig. 67. — Abies Pinsapo : feuille d'une pousse de 5"%c année. — scler. hyp, scléren- chyme hypodermique ; pal, tissu en palissade ; lac, tissu lacuneux ; c, canal sécré- De è | eur; end, endoderme; per, péricycle; scler. per, sclérenchyme péricyelique ; Se b, bois: lib, liber. 4 son longitudinale de séparation qui s'épaissit vers la face ligneuse du faisceau, de manière que la section transversale du cordon & total de sclérenchyme présente à peu près la forme d’une ancre. 6° Feuille d’une pousse de n°" année. — Chez l'A. Pinsapo TE la différence entre les feuilles de la flèche et celles des branches r : latérales ou de leurs ramifications n'est pas aussi marquée que 5 dans les espèces précédentes. Ainsi leur mode d'insertion ‘est a exactement le même; nulle part on ne remarque cet aspect ee faussement distique qui, dans les A. pectinata et bracteata sur- ue. tout, distingue les feuilles des pousses latérales de celles de la flèche où des pousses verticales ; toutes paraissent nettement alternes. LR D'ailleurs le port général de la plante s'accorde avec ce ca- 252 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. ractère : les branches latérales d'ordre élevé, au lieu de s’étaler dans des plans sensiblement horizontaux, suivent toutes les in- clinaisons possibles et parfois prennent une direction exactement verticale, mais e sens inverse à celui de la tige principale. J'ai pu cependant remarquer que les feuilles de la flèche sont en général plus courtes et plus épaisses que celles des branches ib F4 seler Ayp « CG ) FR » RRRRE 2 _ Cote Seler' per Fig. 68. — Abies Pinsapo : feuille d'une pousse de nème année. — scler. hyp, SClé- renchyme hypodermique; pal, tissu en palissade; Zac, tissu lacuneux; €, Canal sécréteur; end, endoderme; per, péricycle; scler. per, sclérenchyme péricyclique; b, bois; Zi, liber. latérales, quelle que soit la direction de ces dernières; mais aucune différence anatomique digne d'intérêt ne m’a paru cor- respondre à celte légère dissemblance. Les feuilles de la plante adulte (fig. 68) diffèrent surtout de LA CON à ., . . celles que j ai étudiées en dernier lieu par le développement de hypoderme, qui forme à la face supérieure une assise continué; interrompue seulement au niveau des stomates. J'ai eu l'occasion d'étudier encore le développement d’autres espèces de Sapins : toutes m'ont fourni des résultats concordant avec les précédents et dont l'énumération ne pourrait qu'amener des répétitions fastidieuses. Je me crois, par suite, autorisé à conclure que l’existence de feuilles primordiales est absolument constante dans le genre Abies. Ces feuilles primordiales se pré- sentent toujours sous la forme d’un verticille unique dont les pièces alternent avec celles du verticille cotylédonaire. Elles différent donc des feuilles définitives, qui sont toujours alterne RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 253 par leur mode d'insertion, quoiqu'on puisse fort bien admettre l'assimilation du verticille primordial à une spire très surbais- sée. — Elles peuvent encore en différer par le nombre et le mode de distribution de leurs stomates : ceux-ci forment, dans tous les Abtes, à la face inférieure de la feuille, deux bandelettes longitudinales dont les files sont moins nombreuses chez la feuille primordiale que chez la feuille définitive (A. pectinata, A. cilicica, A. cephalonica, A. bracteata, A. Pinsapo); chez certains Aôzes seulement (A. Pinsapo), la feuille définitive porte en outre quelques stomates à la face supérieure; dans ces espèces la feuille primordiale semble en être dépourvue. — La couche hypodermique de fibres, continue ou discontinue, que l’on rencontre chez la plupart des espèces, existe rarement dans les feuilles primordiales, dont l'appareil tégumentaire est par suite fort peu développé. — La nervure médiane qui, chez tous les Abies, se divise en deux branches parallèles dans toute l'étendue du limbe, reste presque toujours simple et indivise dans la feuille primordiale; À. bracteata m'a semblé fournir une exception à cette règle, bien que la division du faisceau libéro- ligneux que j'ai remarquée dans cette espèce dès la feuille pri- mordiale, y soit beaucoup moins accentuée que dans la feuille définitive. D'ailleurs, le nombre des éléments ligneux ou libériens est plus considérable dans la feuille définitive que dans la feuille primordiale. Quant au sclérenchyme péricyelique qui double toujours la nervure médiane, ébauché dans le cotylédon, il ne se développe guère davantage dans la feuille primordiale, qui se reconnaît encore, par conséquent, à la simplicité de son appareil de soutien. Remarquons enfin, à cet égard, que les éléments qui entrent dans la constitution de cet appareil sont de deux sortes : 1° des cellules sensiblement isodiamétriques, à membra- nes lignifiées et ornées de ponctuations aréolées ; 2° des fibres à membranes épaisses et lisses. J’ai constaté, d'une manière géné- rale, que les cellules aréolées apparaissent en premier lieu et souvent existent seules dans les feuilles primordiales; ce n'est que plus tard qu'on voit s’y ajouter les fibres lisses dont le déve- loppement complet caractérise les feuilles définitives. Er a A + fl Lim n 18828" ME 2 lotir" ce VS EUR MN A ee Mer SU ji SNS. ant de ONE E ERREUR EURE ER 0 A | vo ao AN NU ve SR TUE MAPSE En ÉD CO Ter LA TRS MT ee AT AN LIT (2 ct LT Ce AN " EL FE “ pe ELA L” # À De NT LA FA # # 3 it $ F 7 | es " Fe er at see à AAC à : L C4 À NA EE PE à MARTIN HUE PA ue ae Ne 4 AE : + p 254 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Les modifications qui conduisent du premier type de feuilles au second se manifestent peu à peu quand on cherche à les suivre depuis les feuilles primordiales jusqu'aux feuilles qui ont atteint leur maximum de différenciation. Je voudrais, avant de quitter l'étude de ce premier genre d’A- biétinées, attirer l'attention sur l'inconvénient qu'il peut y avoir à en caractériser les espèces par les dispositions anatomiques que présentent les divers tissus de la feuille (épiderme, hypo- derme, etc.). On voit, en effet, par l’étude précédente, combien ces dispositions sont susceplibles de se modifier avec l'âge de la plante. Je sais bien qu'il est facile d'éviter les erreurs que pourrait entrainer cette variabilité en ne prenant que des feuilles définitives pour objets de la détermination. Il n’en est pas Moins vrai que, si l'on se place à un point de vue plutôt philosophique que pratique, des caractères aussi fugaces que ceux dont je viens de parler ne sauraient avoir une grande valeur. 2. — Genre Picea. Les espèces du genre Picea ont été longtemps réunies au genre Abies; cette confusion entre deux types génériques qui, à tous les points de vue, méritent d’ ‘ dans le langage ordinaire, bien aux Épicéas (g. Picea) Le seul aspect des ètre séparés, persiste encore qui applique le nom de Sapins aussi Cea) qu'aux véritables Sapins (g. Abies). : feuilles justifie la distinction aujourd'hui adoptée. Celles des Abies sont aplaties, à section sensiblement + elliptique; chez les Picea elles sont généralement tétragones. Alternes dans les deux genres, elles reposent chez les Picea sur de volumineux coussinets. Leur surface, qui chez les Abies pré- ut toujours à l’une de ses faces deux bandelettes blanchâtres, va à peu près lisse dans les Piceg. Cette différence d'aspect tient ” Hs à ol des stomates qui, au lieu d’être localisés comme pe mine chacune d'elles ils forment deux es gave és gas Psote 4 groupes symétriques de files RECHERCHES SUR LES FEUILLES, DES CONIFÈRES. 255 espacées. Il est à remarquer, d’ailleurs, que les stomates sont souvent plus nombreux à la face supérieure qu’à la face infé- rieure. : Toute la structure de la feuille manifeste entre les deux genres de profondes différences. Au-dessous d’une assise presque conli- nue de fibres hypodermiques, le parenchyme foliaire des Picea est homogène : il est formé généralement de cellules à parois légèrement sinueuses, disposées en files convergeant vers l'axe de la feuille; attenant d’une part à l'hypoderme, celles-ci se terminent d'autre part à un endoderme beaucoup mieux carac- térisé que celui des Abies : c’est une assise régulièrement cireu- laire, dont toutes les cellules, plus étroites dans le sens radial que dans le sens tangentiel, sont très sensiblement égales entre elles ; leurs faces de contact portent les cadres d’épaississement subérifiés qui manquent au genre Abies. Dans le parenchyme, au voisinage des angles latéraux de la feuille, et adjacents à l’épi- derme inférieur, on remarque ici encore deux canaux sécréteurs. La nervure médiane, limitée par l'endoderme, comprend en général-un faisceau libéro-ligneux indivis : cependant une assise moyenne de cellules conjonctives tend le plus souvent à en parta- ser la masse en deux moitiés symétriques. Au dos du faisceau est développé un cordon de sclérenchyme où apparaissent quel- ques fibres à membranes fortement épaissies et lignifiées : ce sont des éléments de soutien formés par le péricyele qui entoure de toutes parts le faisceau. En somme, les feuilles des Picea diffèrent essentiellement de celles des Abies par leur section transversale quadrangulaire, — par la distribution de leurs stomates, répartis entre les deux faces, — par l'homogénéité de leur parenchyme, — par la différencia- tion de leur endoderme,-— enfin par la. simplicité de leur ner- Yure médiane. Picea excelsa. On à considéré comme un caractére spécifique des feuilles de P. excelsa la présence d’un seul canal sécréteur; ce canal serait un des-deux qui existent généralement aux angles latéraux de la 256 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. feuille, ce qui donnerait à celle-ci une asymétrie partielle. Je dois dire que ce caractère, loin d’être absolu, m'a paru excep- lionnel. Sans doute la disposition de l'appareil sécréteur dans les feuilles de P. excelsa est soumise à certaines variations indivi- duelles ou adaptatives; mais si on a rencontré souvent un seul canal sécréteur, si parfois même toute trace d'appareil sécréteur lait défaut, la structure normale comporte deux canaux symétri- quement disposés. | Le nombre des cotylédons de Picea excelsa varie entre 6 et 10: il est fréquemment de 8 ou 9, formant un verticille au sommet de la tigelle. Dans le cours de la première année, il se développe au milieu de ce verticille une pousse terminale généralement assez longue et portant des feuilles éparses, déjà disposées sui- vant la spire qui caractérise celles de la plante adulte. Ce sont des feuilles longues, minces, à section sensiblement tétragone, et finement dentées sur leurs quatre arêtes. Parfois la pousse ainsi formée se ramifie dès la première année: mais les feuilles que portent alors ces ramifications ne diffèrent aucunement des premieres. C’est encore sous cet aspect que paraissent se présen- ter le plus souvent les feuilles de la deuxième année, souvent mème celles de la troisième. Cette étude de la germination d’une graine de P. excelsa ap- profondit, si je puis ainsi parler, le fossé que l'étude de la plante adulte creusait déjà entre les genres Abres et Picea. Peu à peu la fine denticulation qui caractérise cette première rm s’atténue et disparaît : les feuilles portées soit par la tige principale, soit par ses ramifications des divers ordres, prennent enfin l'aspect qu'on leur connaît chez la plante adulte. On sait qu'on peut alors distinguer parmi elles deux catégories : celles de la tige principale et en particulier de la flèche, qui se dressent °bliquement vers le ciel, — celles des branches latérales, qui s élalent au contraire dans des plans sensiblement horizontaux ; les premières ont une section très nettement tétragone ; les au- tres sont au contraire sensiblement aplaties. Il résulte de ce qui précède qu'il faut distinguer, dans le cours développement d’un Épicéa, trois sortes de feuilles : 4° les co- < F ; ‘4 : 1 166 ï k 5 4 PRE NET AR LR So pli AU Ale ' TE CRT PCR PSE do PE VERTE et À NU : J RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 257 tylédons ; 2° les feuilles finement dentées de la première année ou des premières années ; 3° les feuilles lisses des années suivantes, parmi lesquelles on pourra comparer celles de la flèche à celles des branches latérales. 1° Cotylédon. — Le cotylédon, peu volumineux, présente une section transversale triangulaire, à sommet supérieur (fig. 69). Il'est tapissé extérieurement par une assise épidermique à mem- branes cutinisées vers l'extérieur; les stomates se trouvent exclu- ME eu Fig. 69. — Picea re cotylédon. — par, parenchyme; . endoderme ; his péricycle; ar, tissu aréolé; b, bois; lb, lib sivement sur les deux pans de la face supérieure. Le long de l'arête supérieure, l’épiderme porte fréquemment de très fines dents, visibles à l'œil nu, régulièrement espacées et qui se pré- sentent au microscope comme des poils unicellaires, à | Mousses et à membranes cutinisées. Le parenchyme, homogène, formé de cellules arrondies, ne Paraît pas renfermer de traces d'appareil sécréteur. On ne re- Connaît pas de couche hypodermique au-dessous de l'épiderme. Un endoderme assez distinct, formé de cellules plus volumi- Neuses que leurs voisines et portant sur leurs parois communes Rev, gén. de Botanique. — I. 17 258 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. desbandes d'épaississement subérifiées, que sépare de ce paren- chyme une nervure médiane. Celle-ci comprend un faisceau libéro-ligneux indivis, entouré de quelques cellules que leur situation assimile à un péricycle, et dont quelques-unes paraissent soumises à la sclérification : des ponctuations aréolées s'y manifestent sur quelques points. 2 Feuille primordiale. — La section transversale des feuilles primordiales est en général tétragone; on peut remarquer de noue Fig. 10 et 71. — Picea excelsa : feui + : I sébré » # euilles primordiales. — par, parenchyme ; € ce” réteur ; end, endoderme; per, péricycle; ar, tissu aréolé; b, bois; 46, liber- C : E é # ependant que, parmi les feuilles les plus voisines des cotylédons, , s : v à es Saplatit fréquemment (fig. 70 et 71). rs cutinisé dans ses membranes externes, se pro” onge de é A M ou a en place, le long des quatre arêtes de la feuille, ils qui c j ; . : d'où . qui communiquent à l’organe la fine denticulation peut remarquer extérieurement. Les stomates sont déjà RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 259 répartis aux deux faces de la feuille, sans se grouper en véri- tables bandelettes. Aucune trace d’hypoderme (PI. 16, fig. 12); parfois cependant on peut observer une fibre isolée : j'en ai remarqué fréquemment la présence au milieu de la face infé- rieure de la feuille. Au milieu du parenchyme homogène apparaît la nervure (PI. 16, fig. 9), enveloppée par un endoderme fort net et pré- sentant déjà les ponctuations caractéristiques. Le faisceau libéro-ligneux est entièrement indivis. Le sclé- Fig. 12 — Piceu excelsa : feuille d’une re de deuxième année. — scler, hyp, sérénchyme hypodermi ue; par, parenchyme; €, canal sécréteur ; sr endo- derme ; per, péricycle; ar, tissu aréolé ; rs bois; 4b, liber renchyme péricyclique, caractéristique de la plante adulte, n'a Pas encore fait son apparition complète; on peut toutefois re- Marquer que, sur la face libérienne du faisceau, certaines cel- lules du péricycle ont déjà lignifié leurs membranes sans les épaissir sensiblement, et portent des ponctuations aréolées. L'appareil sécréteur est représenté par deux canaux, occupant leur position normale. 3° Feuille d'une pousse de deuxième année. — L'aspect exté- rieur de l'organe est encore le mème que dans la première année : les quatre arêtes portent chacune sa fine rangée de poils. PO TE PUS É ee R AR Re ED 7 ge OR * per SF 1:12 ne LA ut - 260 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. L'hypoderme commence à se manifester (fig. 72) : il apparait aux angles inférieur et supérieur sous forme de quelques fibres; on en voit aussi apparaître quelques-unes aux angles latéraux, où elles se confondent avec les assises externes des canaux sécréteurs. Enveloppée par l’endoderme, la nervure médiane ne s’est pas sensiblement différenciée; le sclérenchyme péricyclique s'y ré- duit encore à du tissu aréolé. #° Feuille d'une pousse de n°" année. — La différenciation de la feuille atteint ici son maximum : l’'hypoderme forme une assise continue ; quant au sclérenchyme de la nervure médiane, il se complète par l'apparition de grosses fibres à membranes épaisses, lisses et lignifiées, qui se placent au dos du faisceau, au milieu du tissu aréolé. La comparaison entre les feuilles de la flèche et celles des branches latérales (fig. 73 et 74) montre que la section transver- sale de ces dernières, bien que quadrangulaire, est beaucoup plus aplatie que celle des premières : la position des deux canaux sécréteurs et les rapports entre le bois et le liber de la nervure médiane permettent de s'assurer immédiatement que l’aplatis- sement s'est produit de droite à gauche, et que la face qui ai premier abord paraissait supérieure n’est autre qu’une face laté- rale. La torsion qu'on observe facilement sur la plupart des pé- lioles peut d'ailleurs faire reconnaitre extéricurement cette orientation de la feuille, couchée sur le côté. Dans cette feuille, dont l'épaisseur a été peu modifiée, mais dont la largeur a très sensiblement diminué, la nervure médiane est devenue beaucoup’ plus grêle. Fixons les idées par quelques nombres. Dans une feuille de la E flèche, le rapport L de l'épaisseur à la largeur de la feuille était 1 à 2 LES 0 1,2. Dans une feuille d’une branche latérale aussi ; USSi comparable que possible à la précédente (je veux dire une RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 261 feuille de même âge prise sur le même pied), ce rapport était devenu = 2. Dans le même système de mesure, le dia- mètre C de la nervure médiane était exprimé par le nombre 3, 4e ‘ poE d'où D 4, pour le premier cas: — par 1,8, d’où T =Ô à peu près, pour le second cas. L’endoderme, dans la feuille de la seler lyÿp ra Fig. 13. — Picea excelsa : feuilled'unepousse ver- Fig. 74. — Piceaercelsa : feuille ticale de nème année. — scler. hyp, sclérenchyme d’une pousse latérale de nèm° hypodermique ; par, parenchyme; €, canal sé- année.— scler, hyp, scléren- créteur; end, endoderme; per, péricycle; ar, chyme hypodermique; par, tissu aréolé ; /, fibres lisses ; b, bois; 6, liber. parenchyme ; €, canal sécré- eur; end, endoderme; per péricycle ; ar, ve aréolé : f, fibres lisses ; b, bois; Lib, liber. , flèche, comprenait 22 cellules; il n’en comptait que 16, sensi- blement plus petites que les précédentes, dans la feuille latérale. La réduction avait donc porté surtout sur la nervure médiane. La structure même de cette dernière est d’ailleurs assez n0- lablement modifiée quand on passe d’une feuille de la flèche à ‘ne feuille latérale. Dans l'exemple que je viens de citer, le bois comprenait 37 vaisseaux et le sclérenchyme péricyclique Jéléments fibreux, pour la feuille de la flèche (PL. 16, fig. 10): Pour la feuille latérale, on ne trouvait que 30 vaisseaux ligneux 262 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. et 5 éléments scléreux, les uns et les autres d’un calibre moindre que celui des parties correspondantes de la première (PI. 16, fig. 11). Le liber et le parenchyme conjonctif de la nervure participaient à cette réduction générale dans le nombre et le volume des éléments. Dans le parenchyme cortical, il n’y a guère d'autre différence à signaler que la diminution du nombre des assises cellulaires suivant le sens de l’aplatissement. Reste l'hypoderme scléreux. Formé sur presque toute son éle due par une assise unique de cellules à parois épaissies et ligni- liées, il se double d'une seconde assise vers l'angle inférieur dans la feuille de la flèche (PI. 16, fig. 13), tandis qu'il n'offre pas, en général, d’épaississement semblable à l'angle supérieur. Au con- traire cet épaississement hypodermique ne se produit nulle part dans la feuille aplatie, ou se produit aussi bien vers l'angle supe- rieur que vers l'angle inférieur, c’est-à-dire surles deux bords ren- dus latéraux par la torsion du pétiole. Cette uniformité de l'hypo- derme aux deux extrémités d’un diamètre de la section transver- sale de la feuille manifeste une sorte de tendance que la nou- velle orientation de l'organe lui donnerait à prendre un nouveau plan de symétrie, perpendiculaire au plan morphologique. Je dois ajouter que cette tendance ne se retrouve nullement dans le mésophylle, homogène comme celui des feuilles de lt flèche. Quant aux canaux sécréteurs, ils paraissent garder dans les feuilles aplaties à peu près le même calibre que dans les feuilles nettement quadrangulaires. J'ai insisté un peu longuemen L) LA sp 1 t sur les différences que j'ai pu observer entre l’ une et l'autre forme de feuilles dans le Picea ércelsa, parce qu’elles m'ont paru plus sensibles et plus intéres Santes que dans d’autres espèces; mais cette étude, qui ne $® rattache qu’indirectement au sujet de ce travail, fournirait (jen suis Convaincu) des résul{ats nombreux, si l'on se proposait de L . 3 Là LU à 1 h 8 déterminer les relations générales qui peuvent exister, au moil chez les Conifères, entr e l'orientation des feuilles et le dévelop- Pement de leurs différents tissus. RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 263 L'étude des autres espèces du genre Picea. (sensu. stricto) m'ayant fourni des résultats analogues à ceux que je viens d'exposer, concluons que les feuilles primordiales des Épicéas affectent la même disposition alterne que celles de l'arbre adulle; mais elles se distinguent de celles-ci par plusieurs ca- ractères : leurs quatre arêtes, au lieu d’être lisses, présentent une fine denticulation, due à des poils épidermiques ; l'hypo- derme, qui dans les feuilles définitives formera au moins une assise continue, est absent ou à peine indiqué; le faisceau libéro ligneux de la nervure médiane reste absolument indivis, au lieu d’être dédoublé par une large lame de tissu conjonctif, comme dans les feuilles définitives; quant au sclérenchyme, qui dans l'arbre adulte forme au-dessous de ce faisceau un cordon continu riche en grosses fibres lisses, il n’est qu'ébauché dans les feuilles primordiales et réduit au tissu aréolé. Il serait bien invraisemblable qu'il n’y eût entre les deux genres Ares et Picea, que nous venons d'examiner, aucune forme intermédiaire : l'étude seule de la feuille permet d’en trouver. Ainsi M. Bertrand signale dans les Picea ajanensis et Sitchensis des feuilles aplaties qui les rapprochent du genre Abies; la face supérieure de la feuille porte seule des stomates dans le P. ajanensis, on en voit aux deux faces dans le P. sut chensis ; le parenchyme, homogène dans la deuxième de ces deux espèces, est hétérogène et bifacial dans la première, qui s'éloigne le plus du type des Picea par son organisation foliaire. Mais il existe d’autres formes, plus nombreuses, que l'organi- sation de leur appareil végélatif distingue assez nettement des vrais Picea pour qu'il ait été nécessaire de les séparer et d'en former deux sous-genres distincts, les sous-genres Zsuga et Pseudotsuga. La feuille des Tsuga, molle, aplatie à la manière de celle des Abies, mais supportée par un coussinet à la facon de celle des Picea, possède à sa face inférieure deux bandelettes de sto- 264 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. males. La nervure médiane comprend un faisceau libéroli- gneux simple, entouré de quelques éléments aréolés. Le paren- chyme est hétérogène (une ou deux assises palissadiformes vers la face supérieure, tissu lacuneux vers la face inférieure). L'as- sise qui enveloppe la nervure médiane arrondit ses cellules de manière à constituer un endoderme fort analogue à celui des Abies. Quelques fibres hypodermiques renforcent les bords de la feuille ou sont disséminées vers le milieu des faces supérieure et inférieure. Enfin un canal sécréteur unique est placé dans le plan de symétrie, au-dessous de la nervure. J'ai pu étudier de jeunes plants appartenant à quelques espèces de Tsuga, et notamment au 75. canadensis : j'ai reconou dans la différenciation progressive de la feuille des caractères lout à fait conformes à ceux que nous ont fournis jusqu'ici les genres Abies et Picea. Le nombre des cotylédons de Ts. canadensis est de 3 ou 4: ils sont plats, très courts, largement et brusquement obtus à leur sommet. La section transversale du cotylédon présente la forme d’un triangle très surbaissé, L'épiderme ne porte de sto- mates épars qu'à la face supérieure; il n’est pas doublé d'un hypoderme. Le parenchyme est à peu près homogène, bien que l'assise la plus voisine de la face supérieure ailonge légèrement ses cellules en palissade. La nervare médiane est simple et à peu près dépourvue d'éléments de soutien aréolés. Je n'ai pas vu d'appareil sécréteur. Les feuilles de la première année, éparses le long de la pre- fete pousse, diffèrent des cotylédons par la forme elliptique de leur section transversale, — par Ja répartition de leurs stomates en deux bandelettes symétriques à la face inférieure, — par le nelleté de l’assise palissadiforme adjacente à la face supérieure, 6 l'apparition d'éléments aréolés plus nombreux dans le FI de la nervure médiane, — enfin par l'existence d'un op sécréteur au-dessous de cette nervure., Elles diffèrent, AS tie part, des feuilles de l'arbre adulte par l'absence totale Alpe derme el par le moindre développement du sclérenchyme péricyclique. RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 265 La feuille des Pseudotsuga, coriace, raide, aplatie, dépourvue de coussinet comme celle des Axes, diffère essentiellement de celle des Tsuga par la disposition de l'appareil sécréteur : deux canaux, situés symétriquement de part et d'autre de la nervure, sont accolés à l’épiderme inférieur dans le voisinage des bords. Elle se distingue aussi par le développement plus grand de l’as- sise hypodermique, qui peut se dédoubler le long des bords et s'étendre aux deux faces supérieure et inférieure, jusqu’entre les files de stomates. Celies-ci forment, comme chez les Tsuga, deux bandelettes symétriques à la face inférieure de la feuille, dont le parenchyme est aussi hétérogène. Chez le Ps. Douglasii, pris pour exemple, le nombre des coty- lédons est ordinairement de six, formant un verticille au som- met de la tigelle; du milieu de ce verticille sort à la germination, comme chez les Tsuga et les Picea, une première pousse cou- verte de feuilles éparses à la façon de celles de la plante adulte. La section transversale du cotylédon est encore triangulaire. Les stomates sont localisés à la face supérieure. Le parenchyme est homogène, bien que l’assise immédiatement adjacente à l'é- piderme supérieur allonge légèrement ses cellules de manière à leur communiquer un aspect palissadiforme. L'appareil sécréteur fait défaut. Un endoderme net, dont les cellules subérifient leurs membranes, sépare ce parenchyme d’une nervure médiane, où le faisceau libéroligneux, simple d'un bout à l’autre, est accom- pagné de quelques cellules aréolées, lui constituant un appareil de soutien. Dans une feuille prise sur un plant d’un an, la section trans- versale est sensiblement elliptique. Les stomates sont rejetés à la face inférieure où ils forment deux bandelettes assez rappro- chées l’une de l’autre dans Je plan de symétrie. Le parenchyme, à peine différencié en tissu palissadiforme et tissu lacuneux, con- lient, au voisinage des angles, deux canaux sécréteurs. Aucune trace d'hypoderme ne se remarque, pas plusaux angles qu'en face de la nervure médiane. Dans celle-ci, le bois du faisceau unique Porie à sa face inférieure une sorte de lame vasculaire qui s'en- fonce à la façon d’un coin entre les éléments du liber, qu'elle 4, 4.6 87 0e Ze er dbfi OR LU RS DMX MP 1 à el f % ie Dir Lis 4 Œ x de es ere À # Au “4 | F4 EEE de ” : f : 266 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. partage en deux cordons symétriques ; le péricyele ambiant con- tient quelques éléments aréolés. Cette feuille, dont la structure diffère beaucoup, comme on le voit, de celle du cotylédon, se distingue surtout de celle de Varbre adulte par l'absence totale d'hypoderme: ce caractère rentre dans la règle générale qui s'est dégagée de l'étude du genre Picea proprement dit. L'hypoderme fait plus tard son apparition : on peut, par exem- ple, observer deux ou trois fibres vers le milieu de la face supé- rieure dans une feuille détachée d’une pousse de deuxième année: peu à peu il s'étend soit aux régions moyennes des faces supé- rieure et inférieure, soit aux angles latéraux de la feuille. En mème temps s’accentue la différenciation du parenchyme en tis- sus palissadiforme et lacuneux. 3, — Genre Pinus. La disposition et la forme extérieure des feuilles chez les Pins paraissent dès le premier abord très différentes de ce que nous avons vu dans les genres précédents. Un arbre avancé en àge ne porte de feuilles solitaires que sur les pousses terminales; mais ces feuilles se réduisent à de simples écailles. A l'aisselle de chacune d'elles se développe un rameau latéral qui demeure très court. Les premières feuilles de ce rameau, minces, écailleuses et Insérées Suivant une spire très surbaissée, forment une simple saine protectrice aux dernières feuilles; celles-ci subissent seu- les un développement normal, etse groupent au nombre de deux, trois ou cinq, suivant les espèces, de manière à former une sorte de verticille ou de faisceau (feuilles fasciculées) ; c’est en partie ce mode de groupement qui à permis d'établir dans le genre Pinus un certain nombre de sections : Jes Cembra et Strobus (feuilles Quinées) ; — Jes Pseudostrobus, où elles sont en général quinées, exceptionnellement ternées ou quaternées : —les Tœda (feuilles ne ee ionmellement géninées); — 11 end géminées); — les Pinaster (feuilles 8e Minées, très rarement ternées); — enfin les Monophylla, où SES A nm. RTE de fe M OS ONE Ex PPS ES ON Te PAIN ES LS né Le DE 4 Or CR SRE OO LU ENV PP in Pt Se ts ne a) Le CP" ER + CNET re” + 1% % . É 1 « n > RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 267 chaque gaine ne contient qu’une feuille simple (aiguille). M. Kronfeld (1) à montré que certaines espèces de Pins, nor- malement pourvues de deux aiguilles par rameau court, peuvent accidentellement en porter trois ou davantage. La forme des feuilles fasciculées dépend de leur mode d’asso- ciation. Lorsque leur nombre dépasse 2, la section transversale de chacune d'elles est triangulaire ; lorsqu'elles sont géminées, cetle section est demi-elliptique. La structure des feuilles fasciculées peut être ainsi caractérisée : siomates aux deux faces; — une ou plusieurs assises plus ou moins continues d’'hypoderme scléreux ; — mésophylle homogène dont les membranes portent, vers l’intérieur des cellules, de cu- rieux replis, bien des fois signalés ; — endoderme aussi net que celui des feuilles de Picea ; — nervure médiane dont le faisceau libéro-ligneux reste simple (sections Cembra et Pseudostrobus) ou se bifurque (sections Toeda, Pinea et Pinaster), et dont le péricyele renferme surtout du tissu aréolé, quelquefois des libres à membranes épaisses et lisses: — appareil sécréteur représenté par deux ou plusieurs canaux situés soit immédiate- ment au-dessous de l'hypoderme, soit dans la profondeur même du parenchyme, jusqu'au voisinage immédiat de l’endoderme. Bref, par l’homogénéité de leur parenchyme et la netteté de leur endoderme, ces feuilles éloignent bien plus le genre Pinus du Senre Aftes que du genre Picea, qui de ce point de vue peut étre considéré comme fournissant une transition entre les deux types foliaires très différents des Pins et des Sapins. Si l'on suit le développement d’un Pin à partir de la germi- nation de [a graine, on peut s'assurer que dans la premièreannée, ” quelquefois même dans les premières années, ses feuilles présen- tent un aspect tout autre que celui qui vient d'être décrit. Elles Sont éparses et distribuées sur une hélice allongée ; le cycle fo- liaire, facile à discerner, est le même que celui des écailles soli- aires sur les pousses terminales d’un arbre adulte. Longues, aplaties dans le sens dorsiventral, et munies, au moinssur chacun (1) Kronfeld : Ueber Polyphyllie bei Pinus Mughus, P. silvestris (Sitzungsber. der K.K, <00l0g. bol. Gesellsch. in Wien, 1888). " »” ; Pa f Mdr EN MRET, A TS RES. LÉUT ul 477 l Fe Nr 268 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. de leurs bords latéraux, d’une rangée de poils dirigés oblique- ment vers la pointe, leur couleur est un vert glauque assez dif- férent du vert plus vif des feuilles fasciculées. Plus tard seule- ment, soit dès la seconde année de végétation, soit dans une des années suivantes, exceptionnellement dès la première année, on voitse développer des pousses pourvues de feuilles fasciculées et dont les feuilles solitaires sont représentées par de simples écail- les. Entre ces deux formes très différentes ilsembie qu'il n’y ail guère de transition; et l’on peut dire queles Pins, dans le cours de leur évolution, possèdent successivement deux types de feuil- les qui paraissent généralement s’exclure : le type des feuilles éparses, insérées directement sur la pousse qui correspond à leur année d'apparition, et le type des feuilles fasciculées, portées par des ramifications courtes de cette pousse. L'apparition du second type est accompagnée normalement d’une réduction con- sidérable du premier, qui passe à l’état d'écaille. Ce polymorphisme foliaire a été signalé pour la première fois par M. de Tristan (1), qui l'avait remarqué sur le Pin maritime ; il a été ensuite vérifié par À. P. de Candolle ; il est tout à fait général dans le gente Pinus. | De ces considérations résulte, pour qui veut connaître exacte- ment l’évolution foliaire dans une espèce donnée de Pin, la né- cessité d'étudier successivement : 1° un cotylédon ; —2° une des feuilles éparses prises sur un pied d’un an ; — 3° uné des feuil- les fasciculées d'un pied âgé. J'ai appliqué cette étude à bon nombre d'espèces ; je vais en indiquer les résultats pour quelques types choisis dans diverses sections. Pinus Strobus. — (Section Strobus). l° Cotylédon. — Les cotylédons, comme chez tous les Pins, forment un verticille entourant le sommet de la tigelle; leur nombre varie ordinairement entre 8 et 10. La section transversale d’un cotylédon (fig. 75) est un triangle () Ann. du Muséum, vol. XVI (1810), p. 241. RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 269 isocèle à sommet supérieur (forme très générale chez les Abié- tinées). L'épiderme ne porte de stomates qu'aux deux pans de la face supérieure ; dans aucune de ses parties il n'est doublé de fibres hypodermiques. Le parenchyme est homogène; les cellules qui le forment ont des membranes irrégulièrement contournées et offrant en cer- tains points une première ébauche de ces plissements qui ca- ractérisent le parenchyme de la feuille. L’assise qui double per F . / : PL: CE un 0 Fig. 55. — Pinus Strobus : cotylédon. — par, parenchyme ; €, canal sécréteur ; en de : Rite erme; per, péricycle; scler. per, sclérenchyme péricyclique; d, bois immédiatement l’épiderme de la face inférieure est formée de cellules petites et arrondies. Vers les bords de cette face se re- marquent deux canaux sécréteurs. L’endoderme se présente avec une grande netteté autour de la nervure médiane; il est cependant dépourvu de cadres d’épais- Ssissement subérifiés. Le faisceau libéro-ligneux dela nervure est indivis ; il est en- touré d’un péricyele dont certains éléments se montrent lignifiés etornés de penctuations aréolées. 2 Feuille primordiale. — La pousse qui surmonte la tigelle dans le cours de la première année ne porte, suivant la règle, que des feuilles éparses, longues, à section transversale sensiblement elliptique (fig. 76), bordées sur leurs quatre arèles principales et Surtout sur les deux latérales de poils épid co 1 PR OR APCE MARS PS : # 270 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. qui au premier abord leur communiquent un aspect denticulé. L'épiderme porte des stomates sur les deux faces de la feuille; mais ceux-ci ne forment que des files espacées, ne s’associant pas en bandelettes. Pas plus que dans le cotylédon, on n'aperçoit de fibres hypodermiques. Le parenchyme, toujours homogène, présente déjà, avec la plus grande netteté, ses pli { téristiq Deux canaux sécréteurs, immédiatement sous-épidermiques, occupent les an- gles latéraux, au voisinage de la face inférieure (PI. 17, fig. 14). L'endoderme possède les épaississement subérifiés qui man- quaient à celui du cotylédon. Le faisceau libéro-ligneux médian reste encore indivis; ce- pendant uné lame de cellules conjonctives tend parfois à le Fig. 16. — Pinus Strobus : feuille primordiale, — par, parenchyme; c, canal sécré 1 sécré- teur; end, endoderme; per le : nié GO clique: b, Nu: lib, liber. ; per, péricycle; scler. per, sclérenchyme péricycliq séparer en deux moitiés symétriques. Le sclérenchyme péricy- clique se développe ; les éléments aréolés se multiplient comme dans le cotylédon, surtout à la face ligneuse du faisceau. 3° Feuille fasciculée. — Dès la deuxième année de végétation, les pousses nouvelles se présentent avec l'aspect normal de la plante adulte. A l’aisselle de simples écailles, morphologiquement équi- valentes aux feuilles alternes dela première pousse, se développent æ courts rameaux, dont chacun porte un faisceau de cinq feuilles 4 Section triangulaire (fig. 77); leurs trois arêtes, au lieu d'offrir de fins poils épidermiques, comme celles des feuilles primordia- les, sont tout au plus granuleuses ou même absolument lisses Sur une coupe transversale, l’épiderme se montre pourvu de membranes très épaisses et fortement cutinisées qui réduisent “ RÉCHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 271 beaucoup les cavités cellulaires. Les cellules quioccupent les trois angles sont de distance en distance assez saillantes vers l'extérieur ; cest ce qui communique aux arêtes correspondantes l'aspect granuleux que j'indiquais tout à l'heure. Des stomates se mon- trent aux deux pans de la face supérieure, comme dans le coty- lédon ; je n’en ai pas remarqué à la face inférieure. Une assise à membranes lignifiées double l'épiderme dans loute son étendue ; cet hypoderme est sensiblement plus épais que l’épiderme, dont il comprime fortement les cellules. Le parenchyme, homogène et pourvu de plissements, renferme de part et d'autre du plan de symétrie deux canaux sécréteurs Fig. 71. — Pinus Stlrobus : feuille fasciculée. — scler. hyp, sclérenchyme hypoder- mique; par, parenchyme; c, canal sécréteur ; end, endoderme; scler. per, sclé- renchyme péricyclique ; b, bois : lib, Liber. Sous-hypodermiques, placés contre la face inférieure à quelque distance des angles latéraux (PI. 17, fig. 15). La structure de la nervure médiane ne diffère pas sensible- ment de ce qu’elle est dans les feuilles primordiales. Le faisceau libéro-ligneux, indivis, est {out au plus traversé par une lame Moyenne de cellules conjonctives; il est plongé dans une gaine de tissu aréolé, développée surtout vers sa face supérieure. A mesure que la plante avance en âge, le nombre des éléments *ugmente dans le faisceau libéro-ligneux ; c'est à peu près à cela que semble se borner le travail dv différenciation qui s’accomplit alors dans la structure des feu..ies successives. Si nous comparons, d’après la description précédente, les er LU Pet A à 7 272 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. feuilles primordiales aux feuilles fasciculées, nous voyons aïsé- ment qu’elles diffèrent par plusieurs caractères : "5 1° Le evycle foliaire est facile à reconnaître dans les feuilles primordiales ; il l'est beaucoup moins à la surface des rameaux très courts qui portent les feuilles fasciculées,. > L’épiderme, lisse dans les feuilles fasciculées, est velu le long des arêtes des feuilles primordiales; il porte des stomates aux deux faces de ces dernières, tandis qu'il n’en possède qu'à la face supérieure dans les premières. 3° L'hypoderme selérifié, absent dans les feuilles primordiales, forme dans les feuilles fasciculées une assise continue. Pinus pinea (section Pinea). La germination du Pin pignon présente dans son ensemble les mêmes caractères que celle du Pin du Lord. Les cotylédons forment encore un verticille au sommet de la tigelle: les feuilles restent éparses, velues et glauques pendant la première année du développement, souvent même bien au delà de cette limite. 1° Cotylédon. — Les cotylédons, nombreux (12 par exemple), sont longs, épais, beaucoup plus développés que les feuilles de la première année, Leur section transversale (fig. 78) présente la forme d’un triangle isocèle assez haut. ’épiderme porte des stomates sur les deux pans de la face supérieure, et n’en présente aucun à la face inférieure. A l'angle supérieur de la section on peut remarquer des poils épidermiques pluricellulaires, souvent assez longs. Le parenchyme, formé de cellules arrondies, à membranes lisses et légèrement contournées comme pour une ébauche de re- plis internes, se modifie dans son assise sous-épidermique, COM- posée de cellules plus petites et plus serrées; vers la face infé- feure, surtout du côté des angles, cette assise se multiplie el séinre deux canaux sécréteurs. Dans certains échantillons j'ai téheeé la présence d’un troisième canal sécréteur au voisinage de l'angle supérieur. La nervure médiane, enveloppée par une assise assez continue de grosses cellules arrondies, qu'on peut RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 273 assimiler à un endoderme, comprend un faisceau libéro-ligneux Fig. 18. — Pinus pinea : cotylédon. — h, hypoderme; €, canal sécréteur; par, parenchyme ; end, endoderme; per, péricycle; scler. per, sclérenchyme péricy- clique; b, bois ; 4b, liber. indivis et plongé dans un péricycle dont de nombreux éléments se différencient en s’ornant de ponctuations aréolées. 2 Feuille primordiale. — Plus courtes el moins épaisses que les cotylédons, les feuilles de la première année présentent une section transversale grossièrement elliptique (fig. 79). L’épiderme porte au milieu des deux faces et surtout sur les bords latéraux de la feuille des poils unicellulaires; ses deux faces sont percées de stomates. Les membranes cellulaires du parenchyme, qui est homogène, offrent déjà des plissements très nets. Deux canaux sécréteurs, immédiatement sous-épidermiques, suivent les bords de la feuille. La nervure médiane, entourée d'un endoderme beaucoup plus net que celui du cotylédon et pourvu d'épaissis- sements subérifiés, comprend encore un faisceau libéro-ligneux 18 Rev, gén, de Botanique. — IL. 274 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. indivis, enveloppé d’ane gaine péricyclique de tissu aréolé; tout Fig. 19, — Pinus pires : : feuille primordiale, — par, parenchyme; €, canal sécré- teur; end, endoderme; per, péricycle; ‘scler. per, sclérenchyme "péricyclique b, bois; lib, liber, : au plus une lame de cellules conjonctives tend-elle à diviser Le bois et le liber du faisceau en deux masses symétriques. 3° Feuille fasciculée. — Toute différente est la structure d’une des feuilles géminées, qu’on peut recueillir sur un arbre adulte. À noi — Pinus md sr Fiat — scler. hyp, cm rer hypoder- 7, pars Canal sécréteur ; erd, endoderme; per, péricycle; pr la per; seérenchyme périeyelique : % bois; Zb, liber. Leur section transversale est demie Miptique (fig. 80), leur sur- re lisse, leur couleur plus claire que celle des feuilles primor- es. L'épiderme est percé de stomates aux deux faces. IL recouvre Le ÿ" Mis ont AS Mt 27 CAVE | Fa ET PAS SNL EE RER, DU be à A ” F: F 4 DE 1 E4 AA mr 4 / “ test : 4 RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 275 un hypoderme scléreux formé d'une double assise dans presque toute son étendue, et qui sur bien des points (et en particulier aux angles latéraux) comprend même plus de deux assises. Le faisceau libéro-ligneux de la nervure médiane, au lieu de rester simple, se bifurque et laisse pénétrer entre ses deux cor- dons symétriques une lame assez épaisse de tissu conjonctif. Le sclérenchyme péricyclique est encore représenté par un tissu aréolé, développé surtout vers la face libérienne du faisceau dédoublé. Deux canaux sécréteurs occupent normalement les angles, où ils sont plongés en partie dans le tissu hypodermique ; dans de rares échantillons, j'ai constaté l'absence de ces canaux; par contre, j'ai eu l'occasion d'observer un canal très grêle placé, dans un exemplaire anormal, à l'intérieur de la nervure, au- dessus du faisceau libéro-ligneux, dans le tissu conjonctif qui contribuait à former la cloison moyenne de ce dernier. Dans cette espèce, comme dans la première, bien qu'elles appartiennent à deux sections assez différentes du genre Pinus, on peut donc constater encore l'existence des feuilles primordia- les, et observer que le passage de cette forme simple à la forme définitive est surtout caractérisé : 1° Par une modification phyllotaxique; 2° Par un changement d’état de la surface épidermique; 3 Par l'apparition des fibres hypodermiques ; * 4° Par une altération dans la structure de la nervure médiane, 3 dont le faisceau libéro-ligneux se bifurque. a (A suivre.) 7 OBSERVATIONS SUR LES BERBERIDÉEN, NYMPHÉAGÉES, PAPAYÉRAGEES ET FUMARIACÉES DE LA FLORE DE FRANCE Par M. Gaston BONNIER (1) BERBÉRIDÉES. BERBERIS. 1. Morphologie. Le Berberis vulgaris lorsqu'il germe développe un axe hypo- cotylé allongé, renflé seulement dans sa partie inférieure et déve- loppe deux cotylédons ovales en pointe que surmontent d’abord deux feuilles primordiales déjà très semblables aux feuilles des rameaux de la plante adulte et à dents spinuleuses. Ensuite, les feuilles se modifient sur la lige principale et se transforment bientôt en épines, produisant l'année suivante des rameaux à leur aisselle. Au sujet de la formation des épines, M. Lothelier a fait de curieuses expériences dont il nous à autorisé à figurer le résultat principal (fig. 84 et 82). En faisant développer exactement dans les mêmes conditions (1) Ces obseryati Mique, en 1889, ns font suite à celles publiées dans la Revue générale de Bota- î BERBÉRIDÉES DE LA FLORE DE FRANCE, 277 de lumière, de température et d'arrosage deux échantillons d' Épine-Vinette, l'un dans l'air sec, l’autre dans l'air humide, on observe de grandes différences dans le développement de leurs feuilles. C'estainsi que la figure de gauche représente un Zerberis cultivé Ù celui de gauche “cé ds Fr prorata Peu ray rentre e M. Lothelier), dans de l'air desséché (sous une cloche avec une coupelle d'acide sulfurique), on voit qu'après trois feuilles primordiales ordi- naires et dont le limbe est développé, brusquement la plante ne Produit plus que des feuilles transformées en épines. La figure de droite représente un pied comparable développé en même temps et dans les mêmes conditions, mais à l'air humide h, 7 0 MANS PT # k 2 4 LU ANT RENE A Ur AE mt Re de NE SRE SO NICE f 1% SH Ne, Fà es Lin SAUNA {4% 226 # > AE D LU Te) RAT RIRE NO TR RL en ©! F 4 A RE LES + Ra LS Per ; s V4 s d Ar) Ur var le : N ‘ ' 278 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. (sous une cloche avec une coupelle d’eau). On voit que toutes les feuilles ont leur limbe développé comme les premières. Si l’on place le premier pied dans l'air humide après lavoir fait développer dans l’air sec, les feuilles suivantes développent leur limbe au lieu d'être épineuses. On peut également faire l’ex- périence inverse. . Ces expériences montrent combien la sécheresse de l’air influe sur la formation des piquants de l'Épine-Vinette. Dans les sta- tions naturelles, on peut observer que les piquants sont aussi plus développés dans les localités où l’air est très sec. ! 2, Distribution. Berberis vulgaris L. — Malgré la loi récente qui a ordonné la destruction de cette plante qui, comme on sait, porte la forme éci- dienne du champignon qui cause la rouille du blé, le Berberis existe encore en abondance dans presque toute la France. On l'indique souvent comme étant exclusif des terrains cal- caires. Je l'ai trouvé en Dauphiné en beaucoup d’endroits où le sol était dépourvu de carbonate de chaux et parfois sur les ter- rains granitiques en Alsace. On le trouve aussi sur le silex en Auvergne (Arb.). En certaines régions l'Épine-Vinette est rare ou paraît n'être pas spontanée. C’est ainsi qu’elle est très rare dans l'Aude (Bai, F. et B.) et très rare dans le Cantal (Miz.), qu'elle est assez rare dans le Tarn où elle ne semble pas spontanée et dans l'Aveyron (Ge). D'ailleurs, là où le Berberis vulgaris existe spontanément si répartition géographique est toujours très variable, Aux environs Paris, on peut citer sa grande abondance entre Herblay € l'Isle-Adam (Boud.), tandis que cet arbuste est bien moins fréquent dans les localités, analogues comme sol, du départé- ment de Seine-et-Marne (1). Dans la Haute-Marne, la Marne et les Ardennes, cette espècé 1) Pour jati (1) ue ve noms d'auteurs cités qui ont bien voulu me rs Bolanique, 1889.) nédites, voir le tableau de Ja page 331. (Revue générale 0? BERBÉRIDÉES DE LA FLORE DE FRANCE. 279 semble devenir plus rare que dans la Côte-d'Or (Baz.). Le Berbe- ris est très commun dans les Basses-Alpes et est très rare dans le Var. La variation de son extension en altitude relative est aussi à signaler. Dans les Alpes, on trouve le Berberis au-dessous de la région subalpine, tandis que dans le Jura on le trouve dans la haute région des sapins. EPIMEDIUM Epimedium alpinum L. — Cette plante a été naturalisée à Nancy, à Marcilly-sur-Eure, à Bex, à Dijon, à la Chartreuse de Saint-Hugon. Elle se reproduit par graines en Savoie. (A suivre.) a Det ue LEA LAN LR ATS Ge on Ne # 1 Pi ss 1 A4 NP AE AS ORALE HIDE DENT | CR ee LM EP E % A REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES PARUS DE JUILLET 1889 A AVRIL 1890 ÏJ, — PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 1° Physiologie de La cellule. Nous avons analysé, dans la revue précédente de Physiologie, les recher- ches dé M. Wortmann sur l'accroissement de la cellule, et nous avons, de même, résumé les objections soulevées à ce propos par M. Noll. Le dernier travail de M. Wonruanx (1) est moins un exposé de faits nouveaux qu'une réponse à ces objections. Le point principal sur lequel différent M. Wortmann et M. Noll se rapporle aux causes qui règlent la plus ou moins grande extensibilité des mem- du côté convexe ou du côté concave dans les cellules présentanl des phénomènes de courbure. D'après M. Wortmann, l'accroissement d’une cellule dépend de trois fac- teurs : force osmotique du contenu, extensibilité de la membrane, quantité d'eau fournie par le milieu. Une cellule en voie de croissance produi d'abord des substances osmotiques ; avec ces substances elle attire l'eau qui l'entoure, et l’eau ainsi introduite, distendant les membranes par turges- cence, accroit le volume de la cellule. En même temps les substances pr0- duites viennent par apposition, épaissir les membranes. Deux cas sont alors À considérer : 1° La cellule est placée normalement. Toutes les matières qui doivent contribuer à Ja formation de la membrane se répartissent alors uniformément sur toute la surface de cette cellule, Celle-ci présente partout, dans ce cas, la même épaisseur, par suite la même extensibilité et, toul en augmentant de volume, conserve sa forme première; 2° Au contraire; ; posilion de la cellule est modifiée, une cellule de la tige, par exemple, _ placée horizontalement, On sait que, dans de telles conditions, la cellule S® courbe. Cependant la production de substances osmotiques et l'apport d'eau restent évidemment les mêmes que dans le premier cas. Les changements survenus Se rapportent donc au troisième facteur : l'extensibilité ou la for- mation de la membrane. Comme, toutefois, la quantité de matières Pro duites et apposées à la membrane ne change pas dans son ensemble, il (1) Wortmann : Ueber die Bezieh ezur den normalen 3 eztehungen der Reizbewegungen wachsender orga” Wachsthumserscheinungen (Botanische Zeitung, 1889, nos 28-30). St ERA POP À + QU Pr Ne eue ñ REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES. 981 le cas d'un accroissement inégal, au contraire, pour la même quantité to- tale, le côté concave en recoit 3, le côté convexe 7. De là résulte l’extensi- bilité inégale des deux faces opposées. C’est ce dernier point de la théorie de M. Wortmann que conteste en particulier M. Noll. Selon lui, la membrane d’une cellule en voie de courbure est plus extensible sur le côté convexe, non parce que son épaississement se trouve amoindri, mais parce que le protoplasme exerce sur elle une action chimique particulière qui augmente son extensibilité, en même temps qu'une action analogue, mais inverse, diminue celle de la face concave, M. Noll n'apporte du reste aucune preuve positive de l'influence du pro- toplasma sur la plus ou moins grande extensibilité de la membrane. Le mode d'action de ces propriétés chimiques particulières restant un mystère, M. Wortmann refuse de les admettre. Il considère comme bien plus simple de rechercher les causes de la courbure dans les membranes elles-mêmes el dans leurs extensibilités inégales, dues à des épaississements inégaux, L'extensibilité inégale des deux faces opposées d'une cellule courbée a, en elfet, été prouvée par M. Wiesner au moyen de la plasmolyse. D'autre part, comme M. Noll lui-même le reconnait, non seulement les membranes du côté concave de cette cellule courbée, sont relativement moins extensibles que celles du côté convexe, mais même, au point de vue absolu, elles sont moins extensibles qu’elles le seraient à l’état normal, si l'organe n'avait pas été déplacé; l'inverse a lieu pour la face convexe. Ce fait vient à l'appui de l'opinion de M. Wortmann, car il s'explique facilement par une répartition inégale des matières d'épaississement sur les faces opposées de la cellule courbée En attendant d'autres recherches, il faut donc reconnaitre que la théorie de M. Wortmann a tout au moins l'avantage de ne pas faire appel à des propriétés chimiques ignorées, d’être claire, et de concorder avec les faits connus. Les causes externes qui peuvent influer sur l'accroissement de la cellule et produire, par suite, dans les organes, des phénomènes de courbure, sont nombreuses, et il est souvent difficile de déterminer le rôle précis qu'il convient, dans un cas particulier, d'assigner à chacune d'elles. On admet, par exemple, que les mouvements des fleurs sont dus à la Pesanteur et à la lumière, mais il ne faut pas oublier que cette dernière, outre son action propre, agit encore comme source de chaleur. Il y a done là deux causes simultanées, dont il convient d'examiner séparément les effets, M, Vücarixc (1) a cherché précisément à déterminer l'influence de la Chaleur sur les mouvements floraux, indépendamment de la lumière. Ses expériences ont été faites sur l'Anemone stellata. Quand le moment de u pa- nouissement floral de cette plante est arrivé, la tige, jusqu'alors courbée, se relève, et la fleur s'ouvre aux premiers rayons du soleil. Le soir, les feuilles du périanthe, se rapprochant, passent à l'état de sommeil, et le pédoncule (1) H, Vüchting : Ueber den Einfluss der Wärme auf die Blüthenbewequngen der Anemone stellata (Fahrbücher für wissenschaftliche Botanik. XXI, fase. ?). 282 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. floral se penche de nouveau, jusqu’au malin, où il se redresse. Ces mouve- u lors insensible à toutes les variations de chaleur et de lumière. Ces faits élant connus, M. Vüchting place, un jour de soleil, vers onze heures, les fleurs ouvertes sous une cloche aux parois sombres. Il constate alors que les fleurs, malgré l'obscurité, ne se ferment pas et que leurs pédoncules restent droits jusqu’au soir. u contraire, même fortement éclairées par le soleil, les fleurs se ferment et les tiges se courbent quand on produit sous la cloche qui les recouvre un abaissement de température (+ 7° au lieu de —- 18°) au moyen d'un mélange réfrigérant. Enfin, à l'obscurité, les fleurs fermées se sont rouverles, à une température de 20. Du reste les mouvements des tiges continuent pen- dant deux ou trois jours, même lorsque leurs fleurs ont été enlevées. L'Ane- mone nemorosa, la Tulipa silvestris ont présenté les mêmes phénomènes. La lumière n’a donc pas, par elle-même, sur les mouvements de veille et de sommeil l'influence qu’on lui attribue ; ces mouvements ne sont pas dus à l'alternance quotidienne de Ja lumière et de l'obscurité, mais aux variations de température qui en résultent, On sait que ces variations de température, de chaleur, etc., cessent, au- , .. # . ps , . * ! dessous d’un minimum déterminé, d’être perceptibles à nos sens, et on uveau pour l’héliotropisme d’un champignon. Des cultures pures de Phycomyces nitens sont placées en séries longitudi- nales, à des distances égales, sous une caisse rectangulaire dont on a enlevé les deux faces opposées les plus petites. Aux deux extrémités ouvertes de celte sorte de tunnel, deux miroirs reflètent à l'intérieur la lumière d'une lampe posée sur la caisse. Chaque culture est ainsi éclairée sur deux côtés par deux sources lumi- neuses de même intensité, mais, fandis que la culture du centre reçoit la même quantité de lumière surses deux faces, les autres cultures en reçoivent des quantités différentes. Ges dernières cultures seules se courbent. On fait ke Intensité de la source lumineuse en approchant ou en éloignant mpe et l’on calcule, dans tous ces cas, les quantités de lumière reçues que, quelle que soit Mat m* fACES opposées, M. Massart a ainsi constalé là lumià A6 Soit l'intensité lumineuse, le champignon se courbe quant re Han en ru des faces Surpasse, au moins, la lumière reçué ; Par l’autre de 100 °u 555" L'auteur fait remarquer, en terminant, que le ( Bat do Le a gr lé pour l'héliotropisme d'un champignon" # REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES. 983 champignon est, par suite, bien moins sensible que l'homme à la lumière, mais que sa sensibilité lumineuse est plus fine que notre sensibilité auditive ou tactile, En ce qui concerne l’action de la lumière sur les organismes inférieurs libres, M. Stahl a observé que le Closterium moniliferum se rapproche de la source lumineuse quand celle-ci est faible et s’en éloigne quand elle est forte, mais il n’a pas constaté le fait sur d’autres Desmidiées, M. Anennoz (4) a repris cette expérience et obtenu des résultats plus généraux. La plupart des Desmidées se dirigent vers la lumière, elles s'appuient sur un côté et relèvent plus ou moins l’autre. S'il ne tombe, en leur voisinage, qu'un rayon lumineux, elles se mettent dans sa direction, puis se meuvent vers lui, mais la position axiale est, avant tout, nécessaire. L’angle d'inclinaison est constant pour la même espèce, il n'est pas le complément de l'angle d'incidence de la lumière et dépend de la forme de l'extrémité de l'algue. Quant à la phototaxie négalive, à fort éclairement, elle n’est observable que sur certaines espèces, précisément celles dont la phototaxie positive est dif- ficile à constater, à faible lumière, Ces organismes inférieurs libres présentent souvent une propriété parti- culière, désignée par M. Srance (2), sous le nom de chemotactisme, M. En- gelmann à reconnu que l'oxygène attirait les Bactéries; M. Stah vu de même des plasmodies se diriger vers un décocté de tourbe. Tous ces Mouvements, provoqués par des agents chimiques, sont dits chemo- tactiques. Grâce à eux, les organismes libres sont amenés vers le lieu où ils trouveront la nourriture qui leur est nécessaire. M. Pfeffer a ainsi observé dés spores des Saprolegniacées qui se dirigeaient vers la matière qui diffu- sait des muscles de cadavres de mouches. Quelle est, dans cette substance, l'élément qui les attire ? C’est ce qu'a recherché M. Stange. A cet effet, il plonge dans la goutte d’eau renfermant les zoospores l'extrémité ouverte d'un tube Capillaire de 13 à 15 y de diamètre, fermé à l'autre bout, et rempli d'une solution plus où moins concentrée de la matière à examiner, Si la solution est trop concentrée ou si la substance employée ne les attire Pas, les z0ospores restent à une certaine distance de l'ouverture du tube ou s'enfuient. Si, au contraire, les conditions sont favorables, on les voit, aussitôt arrivées dans la zone de diffusion, tourbillonner et se précipiter dans le tube. L'auteur a ainsi constaté que les combinaisons carbonées ou azotées si nécessaires à la structure du végétal n’agissent pas comme ma- tières attirantes, L’azotate de polasse, le sulfate de potasse, le chlorate de Potasse, le sulfate de magnésie, la glycérine, les sucres repoussent les Z00Spores ou les laissent indifférentes. Les phosphates de polasse, de soude, e Chaux, sont au contraire très actifs. Ce sont eux, sans nul doute, qui, lrès abondants dans les extraits de viandes, sont les agents de l'excitation. — ÿ Aderhold: Beitrag zur Kenntniss richtender Kräfle bei der Bewegung niederer Organismen (lenaische Zeitschrift für Naturwissenschaft. V, QUE . ï Stange : Ueber chemotactische Reizbewegungen (Botanische Zeitung. 18 … 7- 284 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. La potasse libre n'atlire pas; l'acide phosphorique, au contraire (0,04 p. 400) vive et rapide. Cet acide est donc la cause essentielle de alcalins ou alcalino-terreux 8 expériences ont été faites avec les myxa 8 omycètes. Les phosphates, nitrates, sulfates, les acides phosphorique, citrique, tartrique, le tannin, la g e, le glucose ont exercé aucu n sur les du Chondrioderma difforme 0 Au contraire, l'acide malique (0,5 p. 100) et, à un bien plus faible degré, les acides lactique et butyrique ont agi. De même le malate et le lactate de potasse ont attiré les amæbes. L'agent principal de l’attraction est ici l'acide malique à 0,5 p. 100. Il est à rémarquer que la solution de malate de potasse présentant l’optimum de concentration, correspond à 4 p. 100 d'acide malique; on ne peut donc déduire de la composition chimique d’un sel la mesure de son action. Avec les myxamæbes d'Athalium septicum, l'acide le plus favorable à l'attraction est l'acide lactique. Enfin, ajoutons que, dans loutes ces expériences, l’âge de l'organisme a une grande influence, mais que la température et la plus ou moins grande abondance d'oxygène sont des facteurs négligeables. Parmi les influences diverses qu’exerce la lumière sur la plante, M. Kozperue Rosexvinée (1) en signale une, jusqu'ici ignorée, au sujet de l'organisation polaire de certaines algues. Un œuf de Fucus est primitive- ment sphérique, mais, au moment de la germination, la formation d'une cloison le divise en deux cellules : une petite qui constituera un rhizoïdé; ét une grande qui formera le thalle, La plante n’est plus alors symétrique que par rapport à un axe, elle a une organisation polaire. Or M. Kosenvingt à constaté que la lumière agit souvent sur cette polarité. Ainsi, dans des œufs de Pelvetia canaliculata, exposés de facon à ne recevoir la lumière que d’un seul côté, la premièré cloison tend toujours à se former perpendiculai- rement à la direction des rayons lumineux, la petite cellule étant tournée vers le côté le moins éclairé. 11 n'y a guère d'exception que pour le Futus serratus, dont les œufs orientent indifféremment leur première cloison: Pour toutes les espèces, la pesanteur ne parait avoir aucune action sur ja polarité. D'autre part, le rhizoïde, que nous avons vu fuir la lumière, semble éviter de même une trop grande abondance d'oxygène, car, lorsque plu sieurs œufs sont rapprochés les uns des autres, leurs rhizoïdes sont tour er dirigés vers le centre de l'agglomération, où l'oxygène est plus rare ez | 1) Kol ingé : à * ei nu pe son 7 : Influence des agents extérieurs sur l'organisation P° es plantes (Revue générale de botanique, 1889, 2-6)- PL, 1% à PÉ ROC AN pe COS RENE 2 CA né pe Nr PO NN SM PE md ie MU Tr ea ré LASER ae le ET QE ‘ ” \ Pre M te ARE EN De LE Eh EU ds PPT à à mA “ 4 ” CE Qi 7 REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES. 285 souvent due à l'influence de la lumière. Exception doit être faite cependant pour le Pisum sativum et pour le Vicia faba dont la dorsiventralité paraît indifférente à la lumière et n'est déterminée que par la pesanteur. Toutes ces observations ne sont, du reste, applicables qu’à la tige princi- pale. L'organisation dorsiventrale des rameaux est ordinairement indépen- dante des conditions externes et ne dépend que de la position du rameau par rapport à la tige mère. Les agents extérieurs ont été longtemps considérés comme la cause exclusive des mouvements protoplasmiques observés dans certaines cellules, mais on sait aujourd’hui que ces mouvements représentent un fait général, résultant d’une activité propre du protoplasma. Ces mouvements sont de deux sortes : mouvements de rotation, entrai- nant le protoplasma, dans un courant circulaire, le long des parois de la cellule; et mouvements de circulation, le conduisant, dans un courant transversal, d’une paroi à la paroi opposée. M. Jawse (1) a suivi ces mouve- ments sur le Caulerpa prolifera. Le Caulerpa prolifera est une algue marine, morphologiquement composée d’une seule cellule, mais se comportant, physiologiquement, comme une plante pluricellulaire, puisqu'elle présente des rhizoïdes, un rhizome et des feuilles, dont aucune paroi n’interrompt la communication. Une particularité du Caulerpa est la présence, dans tous ses organes, de trabécules protoplasmiques unissant deux points de à paroi. Dans la feuille, ces trabécules, perpendiculaires aux surfäces foliaires, ont pour effet de s'opposer à une trop forte distension des parois sous l’action de la turgescence. Dans les rhizoïdes, le rhizome et les pétioles des feuilles, leur direction est quelconque. De plus, d’autres trabécules unis- sent entre eux les trabécules des parois et toutes ces anastomoses, dirigées dans tous les sens, forment un réseau très compliqué. Tous ces trabécules se forment dans les courants protoplasmiques par suite d’un dépôt de molé- cules de cellulose s'agrégeant en une assise résistante. Ils sont recouverts, Comme les parois cellulaires, d’une couche protoplasmique et l’on peut ainsi distinguer dans la cellule trois sortes de protoplasmes : 1° protoplasme de la Le Paroï, renfermant les grains chlorophylliens ; 2° protoplasme des trabécules ; É d° protoplasme proprement dit, traversant dans tous les sens le liquide cellulaire sous forme de cordons, d'épaisseur variable, qui partent rarement de la paroi et relient, en général, les trabécules. M. Janse a étudié le déplace- Ment de ces trois sortes de protoplasmes. D’après ses recherches, le mouve- ment du protoplasme pariétal est très faible, si même il existe; il en est de même du mouvement du protoplasme des trabécules. Au contraire, le mouve- ment des cordons est rapide (410-180 y par minute) et facile à observer. La rapidité de leur déplacement dépend de la grosseur des granulations pro- loplasmiques : faible pour les gros noyaux, elle est très grande pour les petits, Surtout dans les filaments, presque hyalins, qui en renferment peu: L'intensité du courant augmente et diminue avec le besoin de nutrition. .. 1) Janse : Die Bewegungen des Protoplasma von Caulerpa prolifera (ahrbücher Wissenschaftliche Botanik. 1889, fasc. 2), ne TA BREL 6 HR LL PR LUTTE of QT RE SA ee LA Vie RS OMAN SE, dt AS à MN ET RE Ml A A RNA A a RO dec 286 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Eu résumé, il n'y a pas ici de mouvements de rotation du protoplasme, pareils à Ceux qu'on observe chez les Nitella et chez les Hydrocharis. I n'y a que des mouvements de circulation, qui ne doivent pas être comparés à ceux des poils radicaux des Tradescantia ou des Cucurbita. Chez ces der- nie:s, en effet, les courants centraux, réunis entre eux par le courant cir- culaire, suivent toujours la même direction. Il n’en peut être de même pour le Caulerpa, qui ne présente pas de courant circulaire, Le plasma, après avoir cheminé transversalement, revient sur lui-même. Les changements qui surviennent dans le contenu cellulaire en présence des solutions alcalines ont déjà fourni à MM. Læw et Bokorny l’occasion de nombreuses recherches. Aujourd’hui M. Bokonny (1) rapproche ces phéno- mènes de ceux que Darwin observa dans les cellules de tentacules de Droséra, au contact de corps étrangers, et qu’il désigna sous le nom d'agrégation. Quand on excite un tentacule de Drosera, quel que soit le moyen d’excila- tion employé, voici ce qu’on observe. Les cellules épithéliales de la tête et du en une seule. La nature albuminoïde de ces granulations a été prouvée par M. Bokornÿ au moyen de la i : , , 1 ji les trs solution aicaline d’azotate d'argent au 700000 qui ] noircil après plusieurs heures, Quant à leur origine, elle est variable. Con* sidérons une cellule d'un tentacule de Drosera, M. H. de Vries admet que Sranulations proviennent d’une division de la vacuole en un plus 0 Cri + nombre de petites, dont chacune reste entourée par ae De l'enveloppe primitive. Cette manière de voir n’est pars : *0rnY, entièrement conforme à la réalité. Il y a bien contraction, puis division de la paroi vacuolaire (tonoplaste) en petites masses albuminoïdes (1) Th. Bokorny : Ueber Aggre hs D #6 C0 Me 1 f. SHULRCEL EUT ON SARA 1889). REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES. 287 mais toutes les granulations n’ont pas cette origine et beaucoup d’entre elles proviennent encore, dans le Drosera, de l’albumine du suc cellulaire qui s’est condensée. Dans les Spirogyres, l’albumine du suc cellulaire se condense de même, sous l'influence des alcalis; en outre, il y a, ici, condensation d’albumine dans le protoplasme pariétal; par contre la paroi vacuolaire ne se divise pas. Beaucoup d’autres expériences ont été faites par l’auteur sur les cellules de l’urne du Nepenthes phyllamphora, du pétiole du Darlingtonia californica, de l’épiderme du Primula sinensis, du Crocus vernus, du Pelargonium zonale, du Cyclamen europæum, de l'Escheveria gibbiflora, etc. Elles ont été faites avec le carbonate d’'ammoniaque, l’ammoniaque, la potasse, la caféine, etc. i ‘agrégations : = M. Bokorny est ainsi amené à distinguer quatre sortes d 1° Contraction de tout le protoplasme pariétal (Crocus vernus) ; 2° contrac- tion et division de la paroi vacuolaire; 3° condensation de l'albumine du suc cellulaire ; 4° condensation de l'albamine du protoplasme. Le premier de ces modes d’agrégation n’est qu’une exception. Les trois autres se pré- sentent, isolés ou réunis, dans certain tissus d’un grand nombre de plantes. Entre tous les tissus, l’épiderme paraît le plus propre à ces phénomènes, ce qui concorde avec sa grande teneur en albumine. Il est à remarquer que l'agrégation se produit sans porter préjudice à la cellule quand le réactif n’est pas trop concentré. Le caractère essentiel du réactif à employer pour provoquer la condensation de l’albumine est d’être alcalin. Ainsi, de deux corps isomères, l’amarine et l'hydrobenzamide, l’un, acide, ne produit pas l’agrégation, l’autre, alcalin, la produit. De même le sulfate de fer (1), introduit{dans Ja plante en solution étendue, amène la for- malion de corpuscules albuminoïdes, au moyen du sulfate de fer basique qui se produit par oxydation. La plupart des cellules présentant les phénomènes d'agrégalion renfer- ment du tannin. Cette coïncidence a amené M. Pfeffer à considérer les granulations comme des précipités de tannate d’albumine dus à la neutra- lisation du suc cellulaire acide. MM. Loew et Boxorny (2) combattent cette opinion. Le tannin des granulations est, selon eux, inutile à la réaction. Pour le prouver ils ont fait disparaitre le tannin des cellules de Spirogyres en cultivant celles-ci dans une solution nourricière de nitrates dont l'apport augmente la formation d’albumine. Bien que le Lannin ne soit pas une ma- lière de réserve, il est cependant alors employé pour cette formation parce que les substances nécessaires, comme les hydrates de carbone et l’aspa- ragine, deviennent insuffisantes. On peut ainsi, en se plaçant dans ces condi- tions appropriées, le faire disparaître. MM. Loew et Bokorny y sont parvenus et ont pu constater dans les cellules ainsi privées de tannin, l'apparition de : &ranulations réduisant l’azotate d'argent. Ils se sont assurés, de plus, par (1) Th. Bokorny : Eine bemerk the Wirkung oxydirler Eisenvitriollsungen auf lebendefl Armes ri mp ot Gesellschaft. Août 1889). td Uber den Nachweiss von Wasserstoffsuperoxyd in lebenden Pflanzenzellen (2) Loew et Bokorny : Ueber das verhalten von Pflansensellen zu slark verdünnter alkalischer Silherlôsung (Botanisches Contralblatt. 1889, 39-45). * 288 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. les réactifs appropriés, que tous ces petits agrégats ne renferment exclus: vement que de l’albumine. Les résultats ont été lès mêmes avec les cellules | de Cladophora qui, normalement, ne renferment jamais de tannin. MM. Læw et Bokorny proposent de nommer protéosomes ces granulalions produites dans la cellule par la condensation de l’albumine active sous in fluence des bases, en présence ou en l'absence de tanuin. Tous les protéosomes ont les mêmes caractères généraux, mais ils pré: sentent éntre eux quelques différences, selon la base qui les a produits, Ainsi les protéosomes de la potasse résistent moins longtemps à l'élévation de la température et perdent plus vite leur pouvoir réducteur que les pro- téosomes de l'ammoniaque: Ils sont, de même, plus vite détruits que ces derniers par l'acide acétique D'autre part, les bases ifuèut inégalement, suivant leur nature, sur les \ différentes parties de la cellule. La caféine, par exemple, agit surtout sur l'albumine du suc cellulaire des Spirogyres, tandis que, chez la même plante, l'ammoniaque donne surtout des granulations dans le protoplasme. L'antipyrine, comme la caféine, exerce son action principale sur l’albumine du suc cellulaire, Le pouvoir réducteur des protéosomes de la caféine et de l'antipyrine est plus faible que celui des protéosomes de l'ammoniaque et de la potasse Quelle que soit la base, son effet est nul quand il y a eu, même peu de temps, action préalable des acides sur le contenu cellulaire, Les protéosomes n Merry que dans la cellule vivante. HENRI JUMELLE. (A suivre.) tr + : + L2 LE LABORATOIRE DE BIOLOGIE VÉGÉTALE DE FONTAINEBLEAU NorTicE PAR M. Henri JUMELLE Le Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau est une annexe du Laboratoire de Botanique de la Faculté des sciences de Paris, dirigé par M. Gaston Bonnier. C’est sur l'initiative de M. Liard, le directeur de notre enseignement supérieur toujours préoccupé de faire œuvre ulile pour le développement de la science française, que fut décidée, dans le courant de l'année 1888, la création de cette station scientifique. La construction en à été activement menée par M. Oudiné, inspecteur des travaux de la Sorbonne, et, depuis le 15 mai dernier, le laboratoire est ouvert aux travailleurs. La création du nouvel établissement a été déterminée par les difficultés de tous genres que présente généralement au centre des villes l'installation des expériences et des cultures nécessaires aux recherches physiologiques. Les motifs qui ont fait choisir Fontainebleau sont, d’une part, la situation privilégiée de cette ville près d’une forèt à la flore abondante et variée, de l’autre, les communications rapides et nombreuses qui la relient à Paris. Le Laboratoire de Biologie végétale a été construit à trois cents mètres environ de la gare, sur le bord de la forêt qui le limite à l'ouest et au nord, et dont une parcelle a été enclose et Rev. gén. de Botanique. — II. 19 PRE Ne AO Nan y) aie K£ we in Fan NE ie LA AO fat ER CE LA TO SEE NE ARR CS ie UE 2 290 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. conservée (fig. 84). La façade principale, exposée au midi, es tournée vers la route de la tour Denecourt; à l’est, la vue s’étend, par delà le chemin de fer, jusqu'aux collines boisées de Samoreau. Le Laboratoire tel qu'il est actuellement (fig. 83), d’après les plans de M. Nénot, l'architecte de la nouvelle Sorbonne, corres- pond à la moitié seulement de l'établissement projeté; la partie qui reste à construire ne sera faite que plus tard, lorsque des crédits nouveaux le permettront. Pour le moment, la salle de recherches (S, fig. 85 et 87), qu'on peut reconnaître (fig. 83) à ses nombreuses fenêtres rapprochées les unes des autres, peut recevoir vingt-quatre travailleurs. A l'intérieur, vers le mi- lieu de la hauteur, sont suspendues, sur les côtés, deux larges galeries sur lesquelles travaillent les personnes qui s'adonnent particulièrement aux observations microscopiques ou à l'étude des végétaux inférieurs; le bas est de préférence destiné aux recherches physiologiques qui, avec l'emploi d'appareils, néces- sitent plus d'espace. Les instruments indispensables aux études de chimie végétale sont dès aujourd’hui installés dans cette salle : grilles à analyse, trompe de Schlæsing, balances de précision, etc. Pour li physiologie, les travailleurs ont à leur disposition les appareils à analyses de gaz, des étuves Gay-Lussac, des étuves à glycérine, un autoclave pour la stérilisation, ete. Des instru- ments enregistreurs facilitent les observations. Ce sont là seu- lement les appareils d'une nécessité immédiate et d'une utilité générale; les instruments exigés par des expériences spéciales seront achetés au fur et à mesure des besoins. at côté de la salle des recherches sont le cabinet du directeur ct bibliothèque (fig. 85 et 86). Des conduits, avec des prises nombreuses, amènent le gaz dans ces deux pièces et dans la salle de recherches. L'’aile antérieure de la maison est occupée par le chef des cultures, M. C. Duval. Une partie de l’élage supé- qu des travailleurs, dont quete ê aboratoire. anse prolangement du bâtiment (S, fig. 84), au centre sh de sai ‘entourent, une serre a été aménag je ces qui doivent êlre faites dans des €0n LE LABORATOIRE DE BIOLOGIE VÉGÉTALE DE FONTAINEBLEAU. 291 tions particulières de température. Cette serre est divisée en serre chaude et serre tempérée; c’est dans cette dernière sur- tout que peuvent être disposés les appareils nécessaires aux expé- riences physiologiques. On peut y établir un renouvellement d’eau continu. Nous ferons remarquer, à ce sujet, que la question de l’eau était importante à résoudre. Heureusement, l'endroit choisi, pour établir le laboratoire, était spécialement favorable, puis- Rares ÉRES TASEEE Fig. 83. — Vue du Laboratoire (partie actuellement construite). qu'il se trouve au-dessous, et à 350 mètres de distance des réser- Voirs de la ville. L'ouverture du Laboratoire de Fontainebleau marque le pre- Mier pas fait par la botanique dans la voie où, depuis quelques années déjà s’est engagée avec succès la zoologie. On tendenfin de Plus en plus à reconnaitre que, dans bien des cas, l'étude anato- mique ou physiologique des êtres vivants demande à être pour- SUviIe sur place, dans les conditions mêmes où ces êtres se sont développés : On peul ainsi expérimenter sur des individus plus nombreux et plus sains : on peut observer les fonctions normales Le Nr %'< M, LAWSE Mt 77 RE ART + LL ER y LR Poe MkPge ENURPES RATE MNT SE TRE À me L 292 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. des êtres vivant dans leur milieu naturel. Pour ces raisons déjà la Faculté des sciences de Paris s’est annexé les stations z0olo- giques maritimes de Banyuls, de Roscoff, de Wimereux et du Havre. L'exemple a paru bon puisqu'il a été aussitôt suivi par les Facultés de province et qu'aujourd'hui des stations z00l- giques sont disséminées de tous côtés. Mais jusqu'alors, la zoologie seule, du moins en France, a eu le privilège des laboratoires de ce genre. Et cependant ha nécessité qui à été ainsi universellement reconnue d'aller, en dehors du centre des Facultés, établir des stations spéciales pour l'étude anatomique et physiologique d’une partie du règne animal, nous semble s'imposer plus grande encore pour la bota- nique. Nombre d'animaux peuvent vivre à l'aise entre les quatre murs d’une cour de laboratoire et déjà fournir à la physiologie animale des sujets nombreux d’investigations. Au contraire, dans les recherches de physiologie végétale, toutes les plantes demandent à être observées à l'endroit même où elles se sont développées, car elles font partie du milieu où elles sont nées. Le premier effet du transport est un éfat maladif qui enlève beaucoup de certitude aux résultats obtenus. Faire croître ces plantes sur place, il n’y faut pas penser; dans la plupart des laboratoires de nos Facultés, admirablement aménagés d’ailleurs pour l'étude des phénomènes d’étiolement, l'emplacement, l'air et la lumière sont ce qui manque le plus; toutes les conditions sont réunies pour que les plantes qui s’y développent restenl chétives. Quand il s'agit d'entreprendre surles arbres ou sur les arbustes des expériences qui permettraient de résoudre bien des ques” tions encore débattues où à peine abordées, la difficulté sl bien autre. Où se procurer, où conserver, même de simples arbustes ? 11 existe, il est vrai, des jardins botaniques, mais les | directeurs ne penseront certes jamais à sacrifier en vue Fa recherches aux résullats incertains, les quelques exemplaires 4 Le ont pour chaque espèce. Ils auront raison d’ailleurs é Muséum par exemple ne répondrait pas à sa destination sl lransformait ses jardins en champs d'expériences; il n'a pa ête LE LABORATOIRE DE BIOLOGIE VÉGÉTALE DE FONTAINEBLEAU. 293 fondé dans ce but, mais dans celui de faciliter, par un en- 2 = S + à d $ pe | ; = À. , FRE, — : ÿn” : 18: 84. — Plan des terrains du labo- à : , ratoire (superficie de ? hectares 1/2). Le entrée da L, bâtiment É- cs semble de collections unique, les études de classification dans 294 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. les différentes branches des sciences naturelles, Cette destina- lion ne peut s’accorder avec les exigences des recherches phy- siologiques. Pour de telles recherches, il faut, avant tout, une végélation spontanée offrant, non plus quelques rares échan- tillons catalogués, mais, à l'infini, des plantes et des arbres à tous les états de développement. Le physiologiste, outre qu'il est sûr alors d'observer des phénomènes normaux, que ne vient pas troubler un état maladif, peut, par des expériences aussi répétées qu'il le désire, obtenir le contrôle de ses résultats. C’est ce que permet de réaliser le laboratoire de Fontainebleau placé à proximité de la forêt. Comme il n’a pas el ne doit pas avoir la préoccupation d'entreprendre des collections, ce labora- loire présente un autre avantage : il laisse aux travailleurs les terrains de culture qui l'entourent. Depuis quelques années, l'anatomie expérimentale a pris en France un grand développement, et il serait superflu de rappeler ici les résultats intéressants qu'a déjà fournis cette partie toute nouvelle de la botanique. En faisant varier le milieu dans lequel se développe chaque partie de la plante, on est arrivé aujourd'hui à recueillir quelques notions sur les relations qui existent entre ce milieu et la structure des organes. Il reste beaucoup à faire dans ce sens; malheureusement, les cultures que ces recherches exi- gent sont trop souvent arrêtées par le défaut d'emplacement où par une exposition défavorable. C’est encore le but du Labora- toire de Fontainebleau de contribuer à faire disparaître cetle sorte de difficultés. Sous ce rapport, l'établissement a déjà rendu service aux élèves du Laboratoire de la Sorbonne. Beaucoup d'entre eux, que leurs études retiennent à Paris, sont venus donner à M. Duval les renseignements nécessaires pour les cul- lures qu'ils veulent entreprendre. Ces cultures sont en bonne voie, elles donnent déjà des résultats qu'on ne pouvait obtenir dans les bâtiments de la Sorbonne, actuellement affectés à a Botanique. Les terrains de Fontainebleau ne sont pas, du resle, uni- tr réservés aux travailleurs du Laboratoire. M. Duval ‘lablira et entretiendra, dans les conditions voulues, toutes LE LABORATOIRE DE BIOLOGIE VÉGÉTALE DE FONTAINEBLEAU. 295 les cultures que désireront installer les personnes éloignées. A côté de ces recherches de science pure poursuivies sans le | | = ADORATOIRE » » BIOLOGIE — VEGETALE PLAN DU PREMIER ETAGE HPNENOT ar: Fig. 85 et 86. — Plans (échelle de 0,0021 par mètre). Plans du rez- de-chaussée. Plan du Here étage. Vi,V,s vestibules C, palie : sal e recherèhes 12. 3,4, b. >chambr es des travailleurs. boratoire du pr ofesseur. n bibliothèque | A;A,A,. peste du chef des cultures. Souci d'applications immédiates, il en est d'autres qui, à l'intérêt Scientifique, joignent l'avantage de fournir des conclusions dont 296 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. il peut être tiré parti dans la pratique. Celles-ci auront aussi une large place au Laboratoire de Fontainebleau. Au premier rang sont les questions qui touchent à la pathologie végétale. Beau- coup des maladies qui attaquent et détruisent les vignes, les arbres des jardins ou des forêts sont mal connues. Cela tient surtout à ce que les personnes plus particulièrement aptes à les étudier sont, en général, trop éloignées des lieux de ravages. Cest seulement en observant soi-même le mal, en étant le témoin de ses effels, en suivant pas à pas son développement, en ayant chaque jour sous les yeux des exemples nombreux, qu'on peut, aidé de connaissances scientifiques, surprendre les conditions de sa propagation et parvenir à l’entraver. Des relations s& sont déjà établies à ce sujet entre le Laboratoire de Fontaine- bleau et quelques horticulteurs, ainsi qu'avec l'administration des forêts qui, dès le début, a fait au nouvel établissement l'accueil le plus sympathique. Ces relations s'étendront encore par la suite; elles rendront doublement service, d’une part, aux prati- ciens qui, par correspondance ou directement, viendront puiser des renseignements sur les maladies parasitaires qui les inté- ressent ; de l’autre, aux travailleurs qui trouveront là des occa sions de recherches. Enfin, l'étude scientifique des procédés employés dans les eul- tures horticoles, agricoles ou forestières sera également abordée à Fontainebleau. Cette idée a été favorablement accueillie par les horticulteurs dont plusieurs se sont empressés d'offrir des plantes au laboratoire. Nous sommes heureux de remercier, à C@ propos, MM. Baltet, G. Boucher, Defresne, Delahaye, Delaville, Jamin, Lecointe et de Vilmorin. Les habitants de la région on! tenu également à montrer l'intérêt qu’ils prennent à ces études S ont déjà témoigné, par des dons faits au Laboratoi re, de l'inten lon qu'ils ont de concourir à faciliter les recherches. C'est ainsi +. M. Feuilleaubois, M. le Colonel Chevillot et M. Morlet on! droitaussi à (ous nos remerciements. Nous ne doutons pas que des dons nouveaux viennent encore contribuer à augmenter les re Sources du laboratoire. Une loi récente aplanit heureusement; à “€ Propos, les difficultés que présentait autrefois leur acceptation: 297 “SAnOqeAtay op saiquueuo ‘2 ‘y Sosseq oned ‘guy {094019 ormed ‘99 ‘s0U4eu9er op Q2 “opeory : ojones y — ‘88 10 LE AU 1usaoasueay odno9 : 9101p % ‘IPN np e7 üifique. On On SCIen LE LABORATOIRE DE BIOLOGIE VÉGÉTALE DE FONTAINEBLEAU. Tel est le plan d’études de la nouvelle stat an n Le me tque ce plan est des plus vastes il comprend l'ensemble des . u Voir 298 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. questions nombreuses qui, dans les différentes parties de la Bo- tanique, ne peuvent être, pour des raisons multiples, facilement abordées à Paris même. Le laboratoire de Fontainebleau viendra ainsi compléter les laboratoires de la Faculté actuellement en construction dans la nouvelle Sorbonne, où les services de la Botanique relatifs à l’enseignement et aux recherches recçoi- vent tous les développements nécessaires. Ces services occupent une superficie de 4700 mètres carrés environ, comprenant une salle pour les manipulations des élèves de licence, un amphi- théâtre spécial et ses annexes, des galeries de collections, une Bibliothèque, une serre, une salle de photographie, un atelier et douze salles de recherches. Les travailleurs trouveront ainsi, par l’ensemble des deux nouveaux Laboratoires de la Sorbonne, toutes les conditions d'emplacement et de commodité voulues pour les études micros- copiques, ils auront toutes les ressources désirables pour leurs recherches physiologiques. Nous venons de rappeler cependant combien serait insuffisant, sur bien des points, le Laboratoire de Botanique le mieux installé au centre d’une ville, dépourvu de terrain d'expériences ou de cultures. C’est cette lacune qu'est destinée à combler la station de Fontainebleau, en même temps qu'elle procurera aux Laboratoires de Paris tous les matériaux d'études nécessaires. La Sorbonne sera ainsi à même d'offrir aux botanistes français et étrangers toutes les ressources que l'on est en droit d'attendre de la première de nos Facultés. Les botanistes élrangers sont sûrs de trouver à Fontainebleau, avec l'accueil le plus bienveillant, les conditions de travail qu'ils rencontreraient difficilement ailleurs. Après leur départ, ils Seront foujours avec plaisir comptés au nombre des correspon- dants du Laboratoire. Pour les botanistes français à qui limitent trop souvent la Bota- nique à l'an atomie et à la classification et qui tendent à oublier que celle science comprend encore la physiologie et la chimie AS peut-être toutes ces conditions fatbiables de recher- ches les ramèneront-elles vers des études aujourd'hui un pet .: AU de x ir? LE LABORATOIRE DE BIOLOGIE VÉGÉTALE DE FONTAINEBLEAU. 299 délaissées dans notre pays où elles furent cependant si long- temps en honneur, avec les Duhamel, les Dutrochet et les Bous- singault. Le Laboratoire de Biologie végétale peut avoir sous ce rapport une très grande influence ; il en aura une autre encore par sa situation même, car, en pleine nature, la vue continuelle des objets d’études inspire assurément à l'esprit de l'observateur attentif des idées de recherches que ne suggérera jamais la con- templation d’un laboratoire perdu dans l’agglomération de nos Facultés. RECHERCHES ANATOMIQUES SUR LA STRUCTURE DE L'HYBRIDE ENTRE L'ÆSCULUS RUBICUNDA sr ve PA VIA FLA VA Par M. Marcel BRANDZA (1!) Les hybrides produits par deux espèces végétales présentent en général, comme on sait, des caractères morphologiques les ratlachant à leurs deux parents; mais on né s’est pas préoccupé Fa jusqu'ici, à ma connaissance, de leur étude anatomique. On peut se demander, cependant, s’il n'existe pas chez les hybrides des caracteres anatomiques spéciaux, et que la morphologie externe ne peut pas faire prévoir. Je prendrai pour premier exemple l'Æsculus rubicundo-flava, produit par l'hybridation entre l’Æsculus rubicunda DC, et le Pavia flava Lois (2). A Get hybride présente les fleurs et les fruits de l'Æsculus, mais “# ses feuilles, beaucoup moins larges que celles d’Æsculus, rap- 1e pellent au contraire par la forme et par l'aspect extérieur ‘k celles du Pavia. Là s'arrêtent les différences qu'indique la morphologie externe ; l'anatomie, comme on va le voir, en pré- D. sente d’autres qui sont plus considérables. Pour mettre ce fait LS en évidence, je vais comparer la structure de diverses parties de l’hybride et de ses deux parents. (1) Ce es _ fait dans le laboratoire de biologie végétale de Fontainebleau, Sous la bienveillante direction de M. te professeur Gaston Bonnier. D à he Je dois sé échantillons de cet hybride à l'obligeance de M. Morlet, horticulteur du _ 302 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. I. Pétiole et nervures principales des folioles. — Si V'on fait une coupe transversale dans le pétiole du Pavia flam (fig. 89, À et A) on observe les caractères suivants: dans le liber qu’un anneau continu de sclérenchyme (sc, fig. A) sépare À : RS SR 0 s cn. B Fi à : H,B, coupes Schématiques du pétiole: À, Pavia nes montrant culus rub se tisceaux Médullaires et la continuité du sclérenchyme sc. B, Æs- es ts nt les faisceaux médullaires fm, et la discontisoité du + hybride, montra sk fe faisceaux fm, comme dans l’Æsculus sc; ri au sclérenchyme continu se, com ans le Pavia. — A',H',B', portions de | (très grossi Fr h * intermé- diaire entre A’ (Pavia) et B'(Æscul ; Lu. ybride montrant la structure ‘æ l'écorce (e, fig. A), les cellules libériennes (7, fig. A’) sont dis- posées en petits groupes, séparés par de grandes cellules de Parenchyme libérien (», fig g. A’). Dans le bois, les vaisseaux (b, fig. A1) sont alignés shit des rayons réguliers. Les cellules du Parenchyme ligneux (4, fig. A’), qu'on ne DA Ju UE 4 Poe LOT ES re eee UE A RL eee 1 VTT PAR Re EU Et Fe MT ns AA ce FERA UE UE MERE: PAT à a SN IE IR LAN LUS tar ec A tue A EAN ou NEC ANR TU ? PA PER TR A M PE SRE À AA age eut | ER MAR ME SR. eu Da vu WE MES TE Ex ‘he Te par EAN à cs 8 ‘ : AN AR ; AE nm + ; * Le *- ë . ir , C EX, ; ALL ; RE ST ë 2 ! | just STRUCTURE DE L'HYBRIDÉ D’ÆSCULUS ET DE PAVIA. 303 PSN rencontre jamais entre les vaisseaux d’un même rayon, sont loca- lisées en une ou plusieurs rangées dans l'intervalle des rayons. Au centre, est une large moelle (», fig. A), dans laquelle il n°y | à jamais aucun faisceau. Ste ; La même disposition se retrouve dans les nervures princi- pales de chaque foliole. Chez l'Æsculus rubicunda (fig. 89, B et B'), la structure diffère de la précédente par plusieurs points assez importants. Au lieu d'un anneau de sclérenchyme, on ne trouve plus ici que des ares sclérenchymateux superposés aux faisceaux libéro-ligneux (se, fig. B). Les cellules libériennes, séparées les unes des autres dans l'espèce précédente, ne sont plus ici que rarement inter- rompues par de grandes cellules de parenchyme libérien (p, fig. B”). Dans le bois, la disposition des vaisseaux diffère également. Les vaisseaux (4, fig. B') sont toujours, il est vrai, disposés en files radiales régulières ; mais ils sont séparés les uns des autres, dans chaque rayon, par des cellules de parenchyme ligneux (pl, fig. B’). En outre, dans la moelle du pétiole, on voit deux où plusieurs faisceaux libéro-ligneux (fe, fig. B), qui font défaut dans le Pavia (fig. A). Dans les folioles de l'Æsculus, chaque nervure principale ne renferme qu'un seul de ces faisceaux, Situé au centre de la moelle. Ces faisceaux médullaires se retrou- vent toujours dans le pétiole de l’Æsculus, ils manquent dans le pétiole du Pavia ; c'est là un caractère anatomique qui permet sur une coupe de distinguer immédiatement les deux types l’un de l’autre. Si nous examinons maintenant la structure de ces mêmes Parties dans l'hybride (fig. 89, H et H'), nous trouvons l'anneau de sclérenchyme ainsi que le bois et Le liber disposés comme dans le Pavia, mais la présence constante de faisceaux dans la moelle du pétiole et des nervures rappelle la structure de l'Æsculus. up à et USER Ce et ce DE ren Le simple examen du pétiole vient déjà de nous révéler une Caractéristique anatomique de l'hybride. L'anatomie des autres Parües de la plante va nous en fournir encore d’autres. | 30 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. I. Limbe. — La première différence anatomique qu'on observe entre le limbe du Pavia (fig. 95, A) et celui de l’Æsculus (Hig. 95, B) se rapporte au nombre des assises palissadiques. Ge caractère peut paraître, au premier abord, ne pas devoir être constant ; on sait, en effet, que le nombre et la grandeur de ces assises sont souvent liés aux conditions d’exposition de là plante. J'ai pu cependant me convaincre, en examinant pour les deux genres un grand nombre d'individus pris dans des situa- lions différentes, que ce caractère présente ici une remarquable constance. Quelle que soit l'exposition, j'ai toujours trouvé deux Esce Fig.95 à 97. — Fragments de coupes transversales du Jimbe de la feuille : À, Pavia [lava, avec une assise en palissade et sans cellules à huile; B, Æsculus rubicunda, avec deux assises en palissade et avec cellules à huile h; H, hybride, avec une assise en palissade (comme A), et avec cellules à huile A (comme B). assises palissadiques dans le limbe de l'Æsculus et une seule dans celui du Pavia. Si maintenant nous examinons l'hybride (fig. 95, H), nous observons, d’une manière aussi invariable, une seule assise par lissadique. L'hybride peut donc être assimilé, sous ce rapport, au Pavia. Mais un autre caractère le rapproche de l’Æsculus; c'est la présence, dans le parenchyme lacuneux, de grandes cel- lules remplies d'huile (2). Ces cellules, en effet, se retrouvent dans l’Æseulus (lig. 95, B), tandis qu'on ne les rencontre jamais dans le Pavia (fig. 95, A). NL Tige et axe de l'inflorescence. — Dans la tige et dans l'axe de l'inflorescence du Pavia, le sclérenchyme, le liber et le bois, sont disposés de mème que dans le pétiole et dans les ner” vureS principales des folioles. Au contraire dans l'Æseulus la disposition des faisceaux du bois n’est plus celle du pétiole- En AA de VE Dre “4 % , i x Fr" 12 . Fa STRUCTURE DE L'AYBRIDE D'ÆSCULUS ET DE PAVIA. 305 effet, les vaisseaux ne sont plus en files régulières, ils semblent disséminés sans aucun ordre dans le parenchyme ligneux. Les bandes de parenchyme qui séparent les groupes de vaisseaux sont très larges. En résumé, l’étude anatomique des différentes parties de l'hybride comparée à celle des mêmes parties des deux parents nous fournit les conclusions suivantes : L’'Æsculus rubicundo-flava, Aybride entre l'Æsculus rubi- cunda DC ef Ze Pavia flava Lois., présente un mélange des carac- tères anatomiques particuliers à chacun de ses deux parents. Comme dans le Pavia flava on y trouve dans toutes ses parties un anneau continu de sclérenchyme, des vaisseaux du bois dis- posés en files radiales, des groupes de cellules libériennes séparés par de grandes cellules de parenchyme ; Comme dans l Æsculus rubicunda on y remarque des faisceaux libéro-ligneux dans la moelle du pétiole et dans celle des ner- vures principales des folioles ; Le limbe de la feuille n'a qu'une seule assise palissadique, Comme dans le Pavia ; mais son parenchyme lacuneux possède des cellules remplies d'huile comme dans l Æsculus. Un voit, par cet exemple, quel intérêt peut présenter l'étude anatomique des hybrides et l'on peut espérer que ce genre de recherches permettra de résoudre un certain nombre de ques- lions litigieuses que la morphologie externe a __—. sans solu- lion définitive. Rev. géo. de Botanique, — HI. 20 ER re Re Pré db tr ongntt APTE à “> ; CR * Nr #6 AU À AAA Le ls "NT te F HQE ue LOTS + 43 y Sa Et EL RE a RTE AE AE ve PRE MN Ne mo fe ù É PU ae Ce Dr Me TR ETES NU 20 de dE REA: F4 RECHERCHES MORPHOLOGIQUES h SUR * LES FEUILLES DES CONIFÈRES Par M. Aug. DAGUILLON (Suite), Pinus maritima (section Pinaster). ti 98. — Pinus .4h,h par, parenchyme: ce rt Sr 0 ypoderme ; pr jo; L'allure générale de la germination étant toujours la même, 308 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 1° Cotylédon. — Les cotylédons du Pin maritime forment généralement un verticille de sept pièces. Ils ont, par rapport aux feuilles primordiales, des dimensions beaucoup plus faibles que les cotylédons du Pin pignon; ils en diffèrent surtout, d'a près les échantillons que j'ai pu observer, par l’absence générale de tout appareil sécréteur (fig. 98) ; de plus, cette assise hypoder- mique de petites cellules qui, dans le Pin pignon, est continue, ne se montre ici qu'au niveau de l’épiderme inférieur. 2° Feuille primordiale. — Les feuilles développées dans la première année sont toutes éparses et se présentent à peu près ga Tr a feuille primordiale. — par, parenchyme; €, canal b, bois: lib, liber_ erme; per, péricycle; scler. per, sclérenchyme péricyclique; avec le même aspect que les feuilles primordiales des deux espè- ces précédentes; la pousse qui les porte peut être simple ou pos séder quelques ramifications. Leur structure (fig. 99) diffère peu de celle que nous avons reconnue dans les Pinus Strobus et pinea : épiderme pourvu de stomates aux deux faces et de poils aux quatre arêtes de la feuille (surtout aux deux latérales); — parenchyme homogène, à plissements caractéristiques; — faisceau libéro- ligne ux médian, indivis, enveloppé d’une gaine de lissu aréolé « d’un endoderme à bandes d’épaississement subérifiées (PI. 17; üg. 18); — deux canaux sécréleurs vers les arêtes latérales (PL. 17, fig. 16). L2 # Feuille fascicule. — Les feuilles fasciculées, groupées RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 309 2 par 2, peuvent apparaitre dès la seconde année; les rameaux courts qui les portent se développent alors aux aisselles de feuil- les solitaires qui, avec des dimensions un peu réduites, rappellent tout à fait les feuilles primordiales, dont elles partagent la signi- lication morphologique. Plus tard ces feuilles solitaires se rédui- sent progressivement et finissent par prendre l'aspect écailleux qu’elles possèdent dans l'arbre adulte, où les feuilles fasciculées subissent seules un développement normal. Une feuille fasciculée, prise sur un arbre complètement adulte, JSeêer yp Fig. 100. — Pinus mar de ar feuille fasciculée. — scler. HUP sclérenchyme hypo- dermique; par, par me : 6, canal sécréteur; end, endoderme; per, péricycle ; LA ar, tissu aréolé; f, pré lisses; b, bois; lib, liber et présentant par suite son maximum de différenciation, possède une section demi-elliptique (fig. 100). L'épiderme, constitué par des cellules à parois très épaisses, fortement cutinisées, limitant des cavités très réduites, est doublé intérieurement par deux assises hypodermiques parfaitement continues : les membranes cellulaires y sont fortement lignifées ; l'assise la plus superficielle est formée de cellules sensiblement isodiamétriques : la plus profonde, de cellules aplaties dans le sens fangentiel, et par suite allongées perpendiculairement à la surface, surtout vers les arètes saillantes de la feuille (PI. 17, fig.17). Dans un Pin maritime âgé de deux ans, la différenciation del hypoderme est en général moins avancée : il peut se réduire, par exemple, à une assise unique vers les parties latérales de la face inférieure et sur quelques autres points. CET ME #P % "4 PR ES 7 EAN de MR NES ef we Ne ET RU PRIE ER tt RS Ar AUT ni a LEE : + IX Po RE EN A Hi.4 310 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Les deux faces de l'épiderme sont percées de stomates: mais ces derniers sont engagés profondément dans des sortes de cryptes creusées dans l’hypoderme scléreux. Le parenchyme, homogène, présente avec tout leur dévelop- pement les plissements caractéristiques des membranes. Dans la nervure médiane (PI. 17, fig. 19), enveloppée par un endoderme très net, le faisceau libéro-ligneux se bifurque. Le tissu aréolé, qui lui forme un péricycle, envoie entre les deux branches du fais eau une lame de séparation, aux deux extrémités de laquelle on remarque fréquemment quelques fibres volumineuses à parois épaisses, lisses et lignifiées ; on n’en observe, au contraire, pres- que jamais de semblables dans les feuilles primordiales; c'est à peine si elles font leur apparition dans les feuilles d’un arbre de deux ans. Les canaux sécréteurs, plongés en plein parenchyme, sont généralement assez nombreux, et forment une véritable ceinture suivant l’endoderme à quelque distance : j'en ai compté jus qu'à quinze dans certains échantillons; dans des exemplaires de feuilles fasciculées pris sur une plante de deux ans, j'ai vu, au contraire, leur nombre se réduire à deux; ils étaient placés vers les angles supérieurs de l'endoderme, dont la section transversale . partage la forme demi-elliptique de la section entière de la feuille. Pinus silvestris (section Pinaster). - La gerMinalicn se présente encore avec les mêmes carat- téres que dans les espèces déjà décrites. 1° Cotylédon. — Le nombre des cotylédons est souvent de 6 où de 7. Leur section transversale est triangulaire (fig. 101); — l'épi- derme ne porte de stomates qu’à la face supérieure et n’est pa doublé d'an hypoderme ; — Je parenchyme, dont les cellules af” rondies ébauchent à peine les plissements de leurs membranes; est séparé de la nervure médiane par un endoderme peu dis- tinct; — la nervure médiane comprend un faisceau libéro RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 341 « ligneux indivis, dont la face supérieure s'appuie à quelques éléments de soutien faiblement ses mais pourvus déjà de es \ Fig: 101. — Pinus silvestris : cotylédon. — par, parenchyme; ce endoderme; per, péricycle; scler. per, sclérenchyme séerelideé b, bois; lib, liber ponctuations aréolées ; — les divers échantillons que observés _ne m'ont pas montré de canaux sécréteurs. 2° Feuille primordiale. — Les feuilles primordiales sont Fig. 102. — Pinus silvestris : feuille primordiale. — par, parenchyme; e, canal sécré- ur; end, endoderme; per, péricycle; scler. per, sclérenchyme péricyclique ; ; ÿ, bois ; lib, liber. _tparses, mais souvent serrées à la surface de la tige, où elles for- Ment une touffe assez épaisse; — elles sont finement dentées Sur leurs bords. 312 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. La section transversale est sensiblement elliptique (fig. 102); — l'épiderme est percé de stomates à ses deux faces ; —il porte des files de poils le long des arêtes de la feuille, et n’est encore doublé d'aucune assise hypodermique : — les plissements des membranes cellulaires caractérisent déjà le parenchyme ; — l'endoderme, à section transversale elliptique, porte des cadres d’épaississement subérifiés : — le faisceau libéro-igneux de la ner- vure médiane (PI. 17, fig. 20), enccre simple dans son ensemble, se laisse cependant partager dans Ja partie ligneuse en deux por- lions symétriques par un large rayon médullaire ; —le tissu aréolé se développe dans le péricycle qui le sépare de l’endoderme; — deux canaux sécréteurs sous-épidermiques occupent les angles de la section, au voisinage de la face inférieure. 3° Feuille fasciculée. — Les feuilles géminées présentent fré- quémment sur leurs bords, surtout dans les premières années, une fine granulation due à des saillies externes des cellules épidermiques. La section transversale est demi-elliptique (fig. 103); — l'épi- derme, fortement cutinisé dans ses membranes externes, porte des stomates sur ses deux faces ; — une assise hypodermique, scle- rifiée, le tapisse intérieurement ; elle est généralement dédoublée Sur presque toute son étendue dans les feuilles d'arbres très âgés: — le parenchyme, homogène et pourvu de nombreux plissements, contient en général deux canaux sécréteurs, occupant la même position que dans la feuille primordiale, et dont l’assise externe partage les caractères de l'hypoderme, avec lequel elle se con- Hnue; dans certaines feuilles, appartenant surtout à des arbres âgés, j'ai observé trois canaux sécréteurs, plongés en plein pa renchyme, un dans le plan de symétrie, les deux autres dan les parties latérales; — à l'intérieur d’un endoderme fort net, dont la section transversale peut s'étrangler légèrement dan le plan de Symétrie, le faisceau libéro-ligneux de la nervurë médiane se Partage en deux branches très distinctes (PI. A7, ne: 21);—le péricyele contient de nombreux éléments aréo” lés qui, dès la seconde et la troisième année, se disposent surtout RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 313 le long d’un arc enveloppant la face libérienne du faisceau: à ces éléments s’ajouteni bientôt quelques fibres lisses, d’ab ord isolées, mais qui, dans les plantes âgées, se multiplient et for- end LA Métro FN VS PTT 920000000220. } : 4 «1 œl ar Fig. 103. — Pinus silvestris : feuille fasciculée. — scler. hyp, sclérenchyme hypoder- mique ; par, parenchyme; c, canal sécréteur; end, endoderme ; pers, périeyele; ar, tissu aréolé ; /, fibres lisses ; b, bois ; Zb, liber. ment, à la façon des cellules aréolées, un are protecteur à la face inférieure de la nervure: cet arc est intercalé entre le liber et le tissu aréolé. Il me parait inutile de multiplier davantage les exemples. Les Pinus excelsa où Pin pleureur (de la section Sérobus);: — P. canariensis (de la section Tæda); — P. cembroides (de la sec- tion Pinea); — P. halepensis, P. austriaca (de la section Pinas- ler), etc., suivent, à peu de chose près, les règles qui résultent de l'étude précédente. Nous sommes en droit de conclure que l'existence de feuilles primordiales est absolument constante chez les Pins. Ces feuilles se distinguent de celles de la plante adulte : 1° par leur distribution à la surface de la tige, où le cycle foliaire est facile à reconnaître, tandis qu'il l’est beaucoup moins à la Surface des rameaux très courts qui portent les feuilles fas- ciculées ; — 2° par l'aspect de leur épiderme, velu aux angles À L' AR, SR VA pie PMP ANR PRIT Lars THE is au A ar Me 7 HN AU re à ü Den, HE AE = ve he 1 NT 314 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. de Ja feuille, et toujours pourvu de stomates à ses deux faces, même dans le cas exceptionnel (Pinus Strobus) où les feuilles fasciculées n’en portent qu’à la face supérieure; — 3° par l'absence presque absolue des fibres hypodermiques qui four- nissent aux feuilles fasciculées au moins une assise protectrice; — 4° par la structure de la nervure médiane, dont le faisceau li- béro-ligneux reste toujours indivis, tandis que dans les feuilles fasciculées il se bifurque fréquemment (P. silvestris, P. ma- ritima, ete.). D'ailleurs l'appareil conducteur (bois et liber) et l'appareil de Soutien (sclérenchyme) y sont moins développés que dans les feuilles fasciculées. Quant à la forme que présente la section transversale de la feuille, elle n’a pas une extrème importance au point de vue de la comparaison qui nous occupe; elle est, en effet, en relation évidente avec le mode de groupement des feuilles dans le bour- geon. Dans le P. Strobus, où les feuilles sont groupées symélri- tement au nombre de cinq autour de l'axe du bourgeon, leur section transversale à Ja forme triangulaire d’un secteur de cercle; dans les P. maritima, silvestris, ete., où chaque bourgeon n'en renferme que deux, cette section ala forme d’un demi-cerele Ou, par l'allongement du diamètretransversal, d’une demi-ellipse: On peut ajouter, d'une manière générale, qu'entre la strut: _{ure primordiale et Ja Structure définitive des feuilles de Pins °n ne rencontre guère ces transitions insensibles qui chez les Abies, ou même chez les Picea, conduisent des feuilles du prt- Imier verticille ou de la première pousse à celles de la planté adulte. 1] n’en faudrait pas conclure cependant que l'apparition des feuilles fasciculées exclue forcément la présence de feuilles ‘Parses, normalement développées; il n’est pas rare, au C0! lraire, pendant les premières années d'existence de la planté, d observer, sur les longues pousses qui s’épanouissent à chaque Printemps, des feuilles solitaires à peu près semblables à celles ‘de Ja Première année: c’est aux aisselles de ces feuilles que sont Axés, les rameaux courts, porteurs des feuilles fasciculées. PIuS lard, ces feuilles solitaires se réduisent à l'état de simples écailles, : FERMT ER : de D SAT OS AE 7 a SEPT ATTEND AS PE RER TOR ER NT D RD D 80 pe en TO ES PART M APN OT en ETES ; RE RME rs AEAREE FN »* RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 345 qu'on désigne quelquefois du nom de bractées, et la plante, par- venue à son développement complet, ne porte plus que des feuilles fasciculées. Une exception à la loi de succession ainsi déterminée a été observée en 1861 par M. Gubler ({). Des individus âgés de Pinus pinea, vivant près du golfe de la Napoule, portaient deux sortes de feuilles : aux feuilles fasciculées normales s'ajoutaient des feuilles éparses, d’un vert glauque, possédant une longueur de 12 à 15 millimètres, aplaties, terminées en pointe et dentées sur leurs bords. Les arbres, hauts d’un mètre à peine, élaient ra- bougris et ne rappelaient aucunement par leur port celui du Pin pignon : leur aspect était plutôt celui de Genévriers. L'ob- servateur ne s’est pas trompé sur la signification morphologique de cette anomalie, qu'il a considérée comme un retour à la forme juvénile; il a eru en trouver Ja cause dans le passage fré- quent de bestiaux, qui auraient brouté continuellement les pousses jeunes des arbres. Or j'ai pu observer une anomalie tout à fait analogue sur un pied de Pinus Pinea que renferme l'École de botanique du Mu- séum d'histoire naturelle. Cet arbre, qui sans doute n'a pas le port d’un Pin pignon normal, mais qui possède incontesta- blement l'aspect général d'un Pin, porte chaque année sur cer- laines pousses deux sortes de feuilles : les unes, éparses, présen- tent (aux dimensions près) les caractères signalés par M. Gubler dans les feuilles anormales de ses exemplaires; à leurs aisselles se développent des rameaux courts, porteurs de feuilles géminées, persistant plus longtemps que les premières. En un mot, aux écailles rudimentaires qui, sur un Pin âgé, apparaissent ordinai- rement à la base des rameaux courts, se substituent ici de vé- ritables feuilles dont la forme et l'aspect manifestent un retour à l'élat primordial. Je ferai remarquer, en passant, que l'expli- cation fournie par M. Gubler de l'anomalie qu'il signalait ne Peut guère convenir dans le cas présent. (1) Bull, Soc. bol., 1861, p. 521. 316 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. J'ai fait l'étude anatomique de ces feuilles anormales. Leur section transversale est à peu près elliptique. L'épiderme, perct de stomates aux deux faces, se prolonge sur les arêtes latérales par des poils fins, qui communiquent à la feuille sa denticu- lation externe. IL n'y a pas d'hypoderme ; à peine remarque- t-on, de place en place, quelques fibres isolées. Le parenchyme, pourvu de membranes plissées, est séparé par un endoderme parfaitement caractérisé de la nervure médiane, qui comprend un faisceau libéro-ligneux indivis, plongé dans une gaine de tissu aréolé. Deux canaux sécréleurs, normaux, occupent le voi- sinage des angles, au-dessous de l'épiderme inférieur. Bref, les Caractères anatomiques des feuilles anormales les rapprochent absolument des feuilles solitaires de la plante jeune, ce qui con- firme l'interprétation précédemment énoncée (4). Il est bon de remarquer {outefois que ces feuilles anormales empruntent aux feuilles fasciculées, propres à l'état adulte, quelques-uns de leurs caractères, surtout un développement assez riche du tissu con- ducteur et du tissu de soutien dans la nervure médiane. | Je dois à l'obligeance de M. G. Bonnier la communication de quelques échantillons de Pin maritime qui présentaient une anomalie semblable, et dont l'étude anatomique m'a fourni des résullats analogues. J'attribue moins d'intérêt aux anomalies signalées par M. Kronfeld (2) dans diverses espèces de Pins, et qui consistent dans une modification du nombre des feuilles de chaque ver licille : il en résulte évidemment, pour chacune d'elles, une modification dans Ja forme de la section transversale. 4. — Genre Larix. L& à : es Les Mélèzes adultes portent deux sortes de feuilles. Les , isi À surface Visiblement alternes et espacées, se développent à la sur . . à : È er- des pousses qui subissent au printemps un accroissement int (1) Le travail de M. j Vallot, déià ei : dans cert - J. jà cité (voir p. 161), montre que logie le retour à la forme primordiale Peut n'être qu'apparent : l'étude de la morpho og int rmet encore de l'expliquer (2) Kronfela, Ueber ains Cas Polyphyllie, etc, (loc. cit.) ; RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 317 calaire considérable et qu'on qualifie pour cette raison de pousses longues; comme elles s’allongent elles-mêmes. assez sensiblement, on les appelle aussi feuilles lonques. Les autres sont insérées suivant une spire très surbaissée à la surface de courts rameaux (pousses courtes) nés aux aisselles des feuilles longues; comme elles sont d’ailleurs plus courtes que celles-ci, on les désigne du nom de feuilles courtes ; on les dit aussi fasci- culées, à cause de leur rapprochement étroit. Les unes et les autres sont sessiles, aplaties, reposent sur des coussinets bien développés, et (fait exceptionnel chez les Conifères) se détachent de leurs rameaux en automne pour tomber sur le sol: ce sont des feuilles cadugues. Aplaties, étroites, d'une consistance généralement assez molle, les feuilles (qu’elles appartiennent aux longues ou aux courtes pousses) possèdent une structure hétérogène qui les rapproche plutôt des feuilles des Abies que de celles des Pinus. Leur épi- derme ne porte de stomates qu'à la face inférieure, où ils sont répartis en deux bandelettes symétriques. Le sclérenchyme hypodermique est nul ou peu développé : quand il existe, comme dans le Larir europæa, 11 forme une simple assise aux angles de la feuille et dans les régions moyennes des faces supérieure et inférieure. Le parenchyme est différencié en deux couches : une Couche supérieure de tissu en palissade, une couche inférieure de tissu lacuneux. Deux canaux sécréteurs, généralement grêles, occupent les angles où ils sont intercalés entre l'épiderme et le sclérenchyme sous-jacent. Enveloppée par un endoderme fort net, la nervure médiane est essentiellement constituée par un faisceau libéro-ligneux indivis; le péricycle qui sépare ce fais- eau de l’endoderme est partiellement sclérifié : les éléments de Soutien y sont représentés par des cellules aréolées et par des fibres lisses. Larix europæa. Lorsqu'une graine de Larix europæa vient à germer, la tigelle 4 + * qu elle produit porte un verticille de cotylédons, au nombre de 947, du milieu duquel sort une première pousse, uniquement 318 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. pourvue de feuilles éparses, qui tombent à la fin de la première année. La pousse de la seconde année ne porte encore que des feuilles solitaires, longues et minces comme les premières, re- tombant mollement autour de la tige. Plus tard seulement, on voit se développer, aux aisselles de certaines feuilles longues, des bourgeons dont l'épanouissement donne ultérieurement naissance à de courtes pousses, couvertes de feuilles fascicu- lées. 1° Cotylédon. — Le cotylédon présente, dans sa section trans- versale, une forme triangulaire (fig. 104). L'épiderme porte des stomates aux deux pans de la face supé- Fig. 104. — Lariz europæa : cotylédon. — par, parenchyme; c, canal sécréteur; He per, péricycle ; scler. per, sclérenchyme péricyclique; b, bois; rieure; il en est entièrement dépourvu à Ja face inférieure. Le parenchyme, formé de cellules arrondies, contient vers les angles inférieurs deux canaux sécréteurs très déliés. Un endoderme, composé de cellules volumineuses, à contouts arrondis, pourvues d'épaississements subérifiés sur certaines de leurs faces de contact, enveloppe la nervure médiane : celle-ti se réduit à un faisceau libéro-ligneux simple, soutenu vers St face libérienne Par quelques éléments sclérifiés du péricyele: 2° Feuille de la première année. — La section transversale 6! 8rossièrement elliptique (fig. 105). L'épiderme, dont les membranes sont nettement cutinisées vers l'extérieur, ne porte de stomates qu'à sa face inférieure; où ils sont déjà disposés en deux bandelettes parallèles, a SC QUE Se en PE LT ENS ‘ : mL AT | RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 319 Le parenchyme est à peu près homogène et formé de cellules à contours irréguliers; cependant celles qui touchent l’épiderme supérieur s’allongent perpendiculairement à sa surface et ten- dent à s'associer en tissu palissadiforme; celles qui bordent, à droite et à gauche, la nervure médiane, tendent à rayonner au- tour de celle-ci. Nulle trace d'hypoderme scléreux, pas plus aux angles de la feuille que daus le plan de symétrie. Cependant quelques cellules du parenchyme, immédiatement sous-épidermiques et inter- médiaires aux bandelettes, ont un diamètre plus petit et un con- tour plus régulièrement arrondi que leurs congénères. La nervure médiane est entourée par un endoderme dont les cellules présentent dans leurs cloisons de contaet une subérifica- Fig. 105. — Larir europæa : feuille primordiale: — pal, tissu en palissade ; lac, tissu lacuneux; c, canal sécréteur: scler. hyp, sclérenchyme hypodermique ; end, endo- derme; scler, per, sclérenchyme péricyclique ; D, bois; /6b, liber. tion qui peut s'étendre à la membrane entière. Le faisceau libéro-ligneux est traversé, suivant le plan de symétrie, par une lame de tissu conjonctif qui tend à le diviser en deux branches; c'esl une disposition qui peut se rencontrer aussi dans les feuilles de la plante adulte. Certaines cellules du péricycle, à parois irrégulièrement contournées, présentent des ponctuations aréolées ; parmi elles se remarquent aussi quelques longues fibres à membranes épaisses et lisses. 3 Feuilies de l'arbre adulte. — Les feuilles de l'arbre adulte (ig. 106) différent surtout, au point de vue anatomique, de celles de la plante jeune par l'existence d’une assise hypodermique discontinue, mais bien caractérisée : les fibres occupent les + Parties moyennes des faces supérieure el inférieure et les angles 320 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. latéraux, où elles enveloppent les canaux sécréteurs. On peut aussi remarquer que le tissu palissadiforme, s’y développant pro- gressivement, dédouble son assise, unique au début. Quant aux différences anatomiques que présentent souvent les feuilles longues et les feuilles courtes de la plante âgée, elles résident surtout dans un inégal développement du tissu hypo- dermique, plus riche dans les feuilles longues, quelquefois absent dans les feuilles courtes. Bien que la comparaison des feuilles de la plante adulte avec celles de la première pousse ne révèle pas dans le genre Larir des différences aussi nettes que dans les cas précédents, elle montre cependant (ainsi qu’on vient de le voir) chez les feuilles al 06.— Larix europæu : feuille définitive, — pal, tissu en palissade ; lac, tissu voir neux; €, Canal sécréteur ; scler. hyp, sclérenchyme hypoder mans end, endo- erme ; ÿcler. per, sclérenchyme péricycligne; b, bois; 4b, liber primordiales l'absence totale de l'assise hypodermique qui, pour certaines espèces, caractérise les feuilles définitives, et le très faible développement du sclérenchyme adjacent à la face libé- rienne du faiscean. (A suivre.) REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES PARUS DE JUILLET 1889 A AVRIL 1890 (Suite), Les cellules qui jouent un rôle dans les mouvements des feuilles du Mimosa pudica sont de deux sortes : les cellules sensibles qui sont le siège du mou- vement, el les cellules conductrices qui leur transmettent l'excitation. M. Ha- BERLANDT (1) à repris, pour en tirer des conclusions physiologiques, l'étude anatomique de ces dernières. Il décrit minutieusement leur forme et la place qu’elles occupent dans les différentes parties de la plante. Partout, dans la tige, comme dans les coussinets, les pétioles et les feuilles, leur position est la même; on les trouve toujours intercalées aux éléments libé- riens, accolées aux tubes criblés. Ce sont de longues cellules en forme d’ou- tres disposées en séries longitudinales, renfermant un protoplasme pariélal el un noyau, et qu'on peut homologuer aux poches à tannin du Phaseolus multiflorus el du Robinia Pseudoacacia. Leurs parois sont tendres, incolores, evenant d'un violet sombre par le chlorure de zinc iodé. Les parois lon- gitudinales sont ponctuées d'un seul côté, celui tourné vers l’élément libé- rien. Chaque paroi transversale présente une large ponctuation unique, centrale ou excentrique et de diamètre variable; elle est fermée par une mince membrane, parsemée d’une infinité de petits pores à travers les- quels passent des filaments protoplasmiques. Les cellules sensibles ne se trouvent, comme on sait, que dans le coussinet ; elles sont séparées du liber et des cellules conductrices par deux à trois assises de collenchyme. Les cellules du collenchyme communiquent par des ponctuations : entre elles d’une part, et avec des cellules sensibles de l’autre. De cette étude anatomique, M. Haberlandt déduit le rôle des cellules conductrices dans la transmission de l'excitation. Cette transmission, selon lui, repose sur les différences de pression hydrostatique provoquées dans ces cellules, et sur le mouvement du suc cellulaire, qui en résulte. Dutrochet et Meyen admettaient que c'est la partie ligneuse du cylindre central de la lige qui est conductrice, car si on fait une incision dans l'écorce, une goutte de liquide vient perler à la surface et cette goutte d’eau, pour Dutrochet et Meyen, provient des vaisseaux du bois. M. Haberlandt a recueilli ce liquide et constaté qu’il renferme, outre des granulations résineuses, une substance organique cristallisable se comportant comme un glycoside, et une substance Mucilagineuse du groupe des gommes. Or le contenu des cellules conduc- trices étudiées plus haut a la même composition. C’est donc, dit M. Haber- (1) Haberlandt : Das Reizlander Gewebesystem der Sinnpflange (Leipzig, 1890). Rev. gén. de Botanique. — Il. 21 322 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE, landt, aux variations de pression de ces cellules et non de celles dés vaisseaux qu'est due la (ransmission de l'excitation. Pour prouver qu cette transmission, dans le cas d’une blessure faite à la plante, n’est pas due à une excitabilité particulière du protoplasme, mais à un simple phéno- mène physique de changement de pression, l’auteur tue préalablement les tiges par l’eau bouillante; il constate alors que l'excitation continue à se transmettre. Il reconnaît, il est vrai, que dans de telles conditions Jexcitation par contact ne se produit plus; il n'en rapporte pas moins aux mêmes causes (destruction de l'équilibre hydrostatique et mouvement du suc cellulaire) la transmission de l’excilation. Le passage du suc cellulaire, d'une cellule à l’autre, se fait par la paroi ponctuée, assimilable à uue plaque poreuse. La couche protoplasmique, qui revêt cette membrane de fermeture de la ponctuation, est différente de la couche hyaloplasmique ordinaire; elle est, à l’état permanent (et non pas- sager comme dans les cellules sensibles), très perméable au suc cellulaire et aux subsiances dissoutes qu'il renferme. Quant à Ja structure des filaments qui traversent les pores, l’auteur ne la précise pas. Le passage de l'excita- apport d'eau, mais serait produit par le changement de volume et de taille des deux sortes de cellules, sous l'influence d’un affaiblissement de pression dans le tissu conducteur. Il est à regretter que la plupart de ces conclusions soient surtout basées sur des raisonnements provoqués par la simple observation anatomique. Dans cel ordre de recherches, il nous semble de toute nécessité que des expériences viennent confirmer l'interprétation des faits. Sans quoi, Jes conclusions laissent une large place au doute et ne restent, en somme; qu'à l'état d’hypothèses. 2° Physiologie des tissus et des organes. humides ; selon les autres, c’est le contraire qui a lieu. MM. WiesNER . phellogène du Pinus syluestris, dans le liège de la tige du ira qui ne présentent pas d'espaces intercellulaires, se sont montrét® (1) Wiesner et Molisch : Untersu 7 16 (Sitzangsberichto der Kais. chungen über die Gasbewegung in der Pfl {sl Akad. der Wissenschaften. Vienne, 1889, vol. XVI, # REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES. 323 imperméables à l'air, sous une pression de 400 à 700 millimètres de mer- cure, pendant un temps plus ou moins long, variant entre 44 et 31 jours, Des plaques de liège de 9 à 14 assises de cellules ont été de même imper- méables à l'air pendant 24 heures, sous une pression de 4 atmosphères. Les mêmes expériences ont été répétées avec d’autres tissus. Les fruits, tels que le raisin, la prune, la cerise, la pomme, ont des enveloppes dont l'épi- derme ne présente pas de stomates. Mème après 75 jours de pression à { atmosphère, on n'a pu constater, pour ces enveloppes, de perméabilité à l'air, Les résultats ont été analogues, avec le tégument de la graine de Phaseolus multiflorus, avec les feuilles de Mnium punctatum, avec les feuilles séchées de Potamogeton crispus, avec la feuille de Lierre qui est dépourvue stomates sur la face supérieure, avec l’endosperme du Phytelephas macrocarpa, enfin avec une grande algue unicellulaire, l'Ulva latissima. Pour la moelle, les matériaux de recherches sont rares, à cause de la présence constante d'espaces intercellulaires. La moelle de la tige du Juglans regia remplit heureusement les conditions voulues. Cette moelle se présente sur l'arbre en lames séparées par des espaces assez larges; chacune des lames se compose de nombreuses cellules, remplies d'air, accolées, serrées les unes contre les autres sur une épaisseur d'environ 0,04, On obtient, en les is à et à travers lesquels on n’a pu constater aucune filtration d’air, après 24 heures sous une pression de 380 millimètres. Aucune membrane cellu- laire, sèche ou humide, morte ou vivante, ne se laisse donc traverser par ‘air, même sous pression. De ce que ces membranes végétales ne se comportent pas comme des plaques poreuses, il ne s’ensuit pas, cependant, qu’elles soient imperméables aux gaz. Le contraire est déjà, depuis longlemps connu; . Wiesner et né permettent pas du tout la dialyse ou ne la permettent que faiblement, comme Je périderme, si elles sont séches. La diffusion est d'autant plus rapide que le tissu est plus imbibé, Les membranes lignifiées sèches se com- lables à une plaque de caoutchouc; sèches où humides, elles peuvent être comparées à une plaque de gélatine placée dans les mêmes conditions. L'acide carbonique sort plus rapidement de la cellule, dans l'air que dans l'eau, il diffuse plus vite que l'hydrogène, l'oxygène et l'azote. La rapidité de diffusion d’un gaz à travers la membrame imbibée d'eau correspond à la formule d'Exner, elle est directement proportionnelle au coefficient d’ab- Sorption et inversement proportionnelle à la racine carrée de la densité de ce gaz. En d’autres termes, la membrane humide se comporte à l'égard des gaz comme une lame d’eau; rappelons que c’est le résultat déjà obtenu Par M. Devaux sur les plantes aquatiques. Quand les gaz filtrent, par pres- pt, à travers un tissu, cette filtration doit être attribuée à la présence d'espaces Capillaires intercellulaires. A ce propos, MM. Wiesner et Molisch 9nl-constaté que la pénétration est plus rapide à travers la moelle à grandes = 324 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. cellules qu'à travers la moelle à petites cellules ; elle est plus rapide dans le le sens transversal que dans le sens axial. L'eau, en obstruant les con- duits capillaires, ralentit le passage des gaz. Enfin il n’y a aucun rapport entre la densité d'un gaz et sa vitesse de passage dans les espaces inter: cellulaires. Les observations qui précèdent permettraient peut-être d'interpréter faci- lement quelques-uns des résultats que M. Kruricri (1) a obtenus sans en rechercher les causes. M. Kruticki, étudiant la perméabilité du bois à l'air, à été amené à distinguer : 1° les bois à perméabilité facile comme le Chêne, le Peuplier, se laissant pénétrer par l'air sous une pression de 3 à 40 milli- mètres de mercure ; 2 les bois à perméabilité difficile, comme le Bouleau, l'Érable, exigeant une pression supérieure à 1 atmosphère; 3° les bois; très nombreux, intermédiaires par leur perméabilité aux précédents. Ces trois sroupes de bois deviennent, les uns et les autres, d’une entrée difficile à l'air quand les rameaux se terminent par des bourgeons d'hiver. Dans tous également, la pression doit être plus forte quand la plante se dessèche. ‘air que renferment les branches n’a pas toujours la même composi- tion. En hiver, il est plus pauvre en oxygène que l'air atmosphérique, mais plus riche en azote, et surtout en acide carbonique. Au commencement du printemps, la quantité d'oxygène augmente, et celle de l'acide carbonique diminue, de telle sorte que, lorsque les bourgeons s'ouvrent, la composition de l'air du bois est à peu près celle de l’air atmosphérique. 5 M. TscuapLowirz (2), par des expériences analogues, cherche à établir le contenu en air des tissus servant à la conduction de l’eau, dans le but dè déterminer l'influence de cet air sur le mouvement de l'eau. 11 conclut dè ses résultats que la pression de l'air ainsi contenu dans le bois ne po Jouer aucun rôle dans l'ascension de l’eau. La capillarité, selon lui, est auss! pr puissante, el les deux agents essentiels du phénomène sont l’osmosé el l’imbibition. l : Le rôle de l’osmose dans l'absorption de l'eau par les racines et dans élévation de cette eau jusqu'aux feuilles fut pour la première fois mis une plante dont les racines ont été tuées par l’eau bouillante ou uné solu- tion de sublimé corrosif M. Boehm avait, dès lors, admis que l’eau est poussée de bas en haut par les (1) Kraticki : Die Gasbewe ; i i univ. imp à . ung in den P tanica horti unlv- rues vol. 11, F. pt 9 flanzen (Scripta botan schaplowitz : Beitra she n der (Gartenwis * 9 zu Lehre von der Wasserbewegung 1 C “tenwissenschaftliche Versuche. Konigl. pomologische Versuchstation: (3) Boehm : Ursache des Pflanst Proskaü, Sa/tsleigens (Berichte der deut. bot. Gesellschaft, 1889)- REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES. 325 différences de pression de l'air atmosphérique et de l’air inclus dans les élé- sève monte, de degré en degré, jusqu’à la cime de l'arbre. La bulle d'air ‘ d'une cellule, chassant de l’eau dans une cellule située plus haut, se détend; l'eau venant d'une cellule située plus bas vient la comprimer de nouveau ; en même temps, l’eau nouvellement arrivée abandonne de l'air dissous, puis la nouvelle bulle se détend, et il y à ainsi des variations successives de pression, se suivant très rapidement. M. Boehm semble lui-même ne pas tenir énormément à sa nouvelie interprétation. La pression n’est plus aujourd’hui pour lui qu'une cause très secondaire de l'ascension de l’eau. En effet, en supprimant complètement la pression externe au-dessus de l'eau, privée d'air, dans laquelle plon- gent des rameaux, il a constaté que la prise d’eau par la plante a lieu comme à l'état normal. Il ne reste donc qu’une seule cause possible de l'ascension de la sève : Ja capillarité, C’est la nouvelle théorie de M. Boehm, qu'il admet par élimination, après avoir constaté que, des trois causes qui Peuvent 4 priori produire l'ascension, deux doivent être rejetées. - L'auteur décrit ensuite, telle qu'il se la représente, la disposition de l’eau dans le bois, sous la forme d’un fil continu. Les vues de M. Boehm sur ce Sujet ne sont pas entièrement partagées par M. VEsQuE (4), il en résulte une longue discussion qui ne peut guère être résumée, et pour laquelle nous 'envoyons aux articles originaux. : Nous citerons ici, pour mémoire, les recherches de M. FANKHAUSER (2). ? . _" * L'auteur, qui semble ignorer complètement les travaux de ses devanciers, Vaisseaux qui, sur des coupes, sont très colorées. Les recherches ont été faites avec la fuchsine et le vert solide. L’auteur croit avoir justifié la théorie e l'ascension de l’eau par imbibition. Au sujet de la localisation de l’eau dans le bois, M. Hartig pense que dans les arbres à bois blanc une partie seulement de ce bois, correspondant à ? A Vesque : Remarques sur le travail de M. Bochm (Annales agronomiques, février (2) Fankhauser : Beiträge zur Erklärung der Saftleitung in Holztheilen der Gefüss- Pansen (Berne, 1889). — Bewegung der Flüssigkeiten in pflanzlichen Geweben, ins- ee in Gerstenkorn (Allg. Zeitschrift für Bierbrauerei und Malzfabrikation, * ® Wieler : Erwiderung auf R. Hartigs Bemerkungen zu meiner Abhandlung : js Tan Ort der Wasserleitung in Holzkôrper, etc.» (Berichte der deut. bot, Ges., 326 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. annuel en communicalion avec les organes d'absorption conduit seul, Ceci repose sur la nature même de la plante, de ne produire de vaisseaux condue- teurs que dans la mesure de ses besoins, provoqués par le nombre des feuilles ou l'intensité de ses fonctions. C’est dans la formation des feuilles qu'il faut rechercher la cause de la formation des trachéides, chaque année, Sont seulement conducteurs, en général, les vaisseaux du dernier anneau el ceux du précédent qui se trouvaient en relation avec les feuilles lorsqu'elles étaient encore à l'état de bourgeons. Ce qui précède est vrai, non seulement pour les tiges, mais même pour les rameaux, qui ne présentent avec les premières qu'une différence d'âge. Chez les Conifères, le rôle des ponctuations aréolées dans le cheminement e l’eau est encore mal déterminé. Une ponctuation aréolée (fig. 107) est constituée de la façon suivante : les quatre lamelles 4, b,b, a, de la paroi de la trachéide circonserivent un disque de membrane non lignifiée sts, qu’elles en- châssent en laissant un canal de passage c; la partie cen- trale du disque s'épaissit au torus t. Ce torus, comme ka membrane médiane m de la paroi, est imperméable aux gaz ; le bord clair s est au contraire très perméable. our M. Russow, le torus est un appareil mécanique dé- 18-107.— Ponctua= vant être, par sa construction, considéré comme une SOU- tion aréolée, vue en coupe. P name (1). Dans ce but, l’auteur calcule les quantités d’eau fitrant, à mésurè {M on augmente la pression, à travers des branches d'Abies pectina l'eau augmente régulièrement avec la pression, l'arbre se comporte Com une plaque poreuse; mais si la filtration suit une marche irrégulière, il fai! bien admettre qu'il se produit dans le bois des obstacles au passage de Fer et une obstruction des pores. Or M. Pappenheim a observé que la quantité x LES ge : Zur Frage der Verschtussfähigkeit der Hoftüpfel im SP tinthole en (Bcrichte der deut. bot. Gesellschaft, février 1889). REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES. 927 d'eau filtrée augmente d’abord avec la pression, mais pour diminuer bientôt de plus en plus. Elle augmente de nouveau, au contraire, quand on cesse d'agir, Les ponctuations de l’aubier se sont donc fermées, puis de nouveau ou- vertes. Il est nécessaire d’ajouter que, même sous une pression de #50 mil- limètres, l'auteur n'a jamais obtenu un arrêt complet de filtration de l’eau. Il attribue le fait à une fermeture incomplète. Peut-être M. Godlewski aurait- il le droit de faire intervenir ici la présence des plissements. Toutes les plantes à chlorophylle, sans exception, sont considérées comme capables d'assimiler le carbone de l'air. M. Gasron BonntEr (1) a observé cependant que quelques plantes parasites de la famille des Scrofularinées appartenant aux genres Euphrasia, Bartsia et Rhinanthus, bien qu'ayant des feuilles vertes, ne dégagent pas d'oxygène à la lumière quel que soit l’éclai- rement, quelle que soit la méthode employée. Ce fait semble donc, au pre- mier abord, contredire la généralité admise du phénomène, mais la contra- diction n’est qu'apparente. L'action chlorophyllienne, en effet, n'est pas nulle chez ces plantes, elle est seulement masquée par la respiration. M. Bonnier met en effet en évidence, de la façon suivante, ce double échange des gaz, et, en particulier, le dégagement d’oxygène qui est ensuite réab- sorbé par la respiration. Deux éprouvettes sont remplies d'azote; dans cha- cune d'elles est placé un bâton de phosphore, et, dans l’une seulement, la plante à observer. Après avoir exposé les deux éprouvettes à la lumière, on les met à l’obscurité. Le phosphore luit dans l’éprouvette renfermant la plante, et non dans l’autre, révélant ainsi la présence d’une petite quantité d'oxygène émise par la plante parasite et soustraite à la respiration par Île phosphore, Toutes les plantes parasites à chlorophylle ne présentent pas cette curieuse particularité d'une émission d’acide carbonique toujours plus forte que l’ab- sorplion. Chez les Mélampyres, le Gui, par exemple, l'assimilation l'emporte sur larespiration, presq tant que chez les plant Se dt Ed E Doi émission d'oxygène à la lumièren’est donc pas, entous cas, un caractère général Pouvant servir de criterium pour la reconnaissance des plantes parasites. Chez les Cactées l'émission d'oxygène, à la lumière, n’est pas accompagnée d'une absorption corrélative de l'acide carbonique de l'air. De Saussure, le Premier, a signalé le fait. Plus récemment, Mayer a constaté dans ces plantes une grande proportion d'acides organiques et M. H. de Vries à établi par des dosages que cette proportion décroit pendant le jour et augmente pen- dant la nuit. Le rapprochement de ces observations amène à l'hypothèse Plausible que les acides organiques, sous l'influence du soleil, sont décom- POsés par la chlorophylle. Pour résoudre la question, M. MAxGIN (2) a injecté (1) Gaston Bonnier : Note sur quelques plantes à chlorophylle, qui ne dégagent pas d'oxygène à la lumière Daites rendus des séances de la Société de biologie, 16 nov. 1889). : (2) L. Mangin : Sur les modifications apportées dans les échanges gazeux normauz des plantes par la présence des acides organiques (Comptes rendus de l'Académie des sciences, novembre 1889). 328 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. avec des solutions litrées d'acides malique, citrique et tartrique d’une part, avec de l’eau distillée d'autre part, des feuilles, aussi semblables entre elles que possible, de fusain, de laurier rose et de lilas, et a observé les différences qui se sont produites dans les échanges gazeux de ces feuilles ainsi traitées, Les feuilles de fusain injectées d’acides organiques se sont comportées comme les Cactées : à la lumière, elles ont émis de l’oxygène sans absorption corré- lative d'acide carbonique ; à l'obscurité, elles ont exhalé un volume d'acide carbonique bien plus grand que le volume d'oxygène absorbé, bien plus grand aussi que le volume d'acide carbonique rejeté par les feuilles normales. Ainsi la présence des acides organiques dans les tissus modifie les échanges gazeux respiratoires : à l’état normal, la feuille ne perd que du carbone et accroît ou conserve sa fencur en oxygène ; injectée d'acides organiques, elle perd à la fois du carbone et de l'oxygène. Ainsi peut s'expliquer la parti- cularité physiologique des Cactées ; l'acide carbonique que les tissus de ces plantes exhalent en excès sous l'influence des acides organiques suffit à entretenir leur assimilation. Cet acide carbonique paraît, en résumé, exhalé indépendamment de toute intervention extérieure des radiations, et le rôle de la chlorophylle se borne à le réduire, avec l’aide de la lumière. Pour que l'assimilation du carbone ait lieu, il suffit d’un éclairement très faible, Au cours d’un voyage en Norvège, M. G. Currez (1) remarquant là singulière activité de croissance des plantes de cette région ét la grande taille qu’elles atteignent souvent dans ces terres peu privilégiées, où la belle saison ne dure qu’un temps très court, a été amené à rechercher si une des causes de cette croissance rapide n’était pas la plus grande durée de l’assimilation chlorophylienne, qui s’exercerait même pendant les nuits norvégiennes- . Les expériences ont été faites pour les deux fonctions chlorophylliennes, transpiralion et assimilation, pendant la nuit du 31 juillet au 1°" août, ans le massif montagneux du Dovre à une altitude de 900 mètres environ. L'auleur que : Dans toute la durée de la nuit du 31 juillet au 4er août, il Y 8 eu assimilation et transpiration chlorophylliennes ; 2° en particulier pour r' Ait, il ÿ à eu un minimum correspondant au minimum de lumière: Ainsi s'explique que les plantes septentrionales, n'ayant pas d'interruption Hs, nn Recherches physiologiques sur la transpiration et l'assimilation "ul norvégiennes (Revue générale de botanique, janvier 1 FAN Y NUE | D DES à EST RR Abel ÿ a REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES. 329 dans l'activité de leurs fonctions chlorophylliennes, parviennent en peu de temps à une taille considérable. Quand les parties vertes d’une plante sont transportées et maintenues à l'obscurité, la chlorophylle se détruit, comme on sait, après un temps plus ou moins long. Cette destruction, pour M. Buscn (1), n’est pas un effet di- rect de l'obscurité, car la chlorophylle peut rester très longtemps intacte en l'absence de lumière; elle n’est qu’un phénomène secondaire résultant de la mort de la cellule séjournant à l'obscurité. Quand une partie de plante est placée à l'abri complet de la lumière, la chlorophylle qu’elle renferme n’est pas détruite, mais émigre vers les parties de la plante éclairées. L'auteur la expérimenté sur des Phaseolus multiflorus, Zea Maïs, Helianthus annuus, Hedera Helix, etc., dont quelques feuilles étaient entourées de papier noir. Les noyaux des cellules de ces feuilles se dissolvent, la chlorophylle, l’ami- don des grains de chlorophylle, quelques substances minérales, comme la potasse et l’acide phosphorique, émigrent L’obscurité tue la cellule parce qu’elle supprime sa fonction. C’est ainsi que les nervures foliaires meurent à l'obscurité si toutes les parties de la feuille auxquelles elles servent de canaux conducteurs sont elles-mêmes laissées à l'abri de la lumière; elles continuent à vivre, même à l'obscurité, si les parties vers lesquelles elles conduisent la sève restent éclairées. Le fait peut être, par exemple, observé pour le péliole à l'égard de la feuille. Les fruits et les graines se développent, en général, comme à l'état normal, dans une obscurité constante, quand il reste sur la tige une quantité de feuilles suffisante pour leur fournir les matières élaborées nécessaires. L'étiolement de la plante à l’abri de la lumière a été jusqu'ici considéré Comme une maladie. Dans certains cas, cependant, c’est un état nécessaire à la vie du végétal ; M. Gonzewski (2) cherche à le prouver, en particulier, pour la plantule, et ses explications satisferont amplement tous ceux qui veulent bien trouver dans les causes finales les raisons suffisantes de certains phé- nomènes, M. Godlewski se demande ce que serait devenue la plantule si elle s'était développée sous terre comme à la lumière. Les matières transformées auraient été alors employées inutilement par les feuilles, qui ne peuvent encore assimiler ; la résistance que la terre aurait opposée à une large sur- face foliaire eût été difficilement vaincue par la plante, et les feuilles au- raient en même temps subi maintes déperditions. Au contraire, rien de semblable avec les petites feuilles qui se forment à l'obscurité. Comme elles offrent peu de résistance, la plante monte rapidement à la lumière, aidée encore par l'allongement des entre-nœuds qui ont pris pour la circonstance un développement anormal. L'appareil de soutien est peu développé, il est vrai; qu'importe, puisque la plante est protégée contre le vent par la terre (1) Busch : Untersuchungen über die Frage ob das Licht zu den unmittelbaren Lebensbedingung d . bot. TO EME QT RUE EN Ne tr a Le SN SE OR OI ST CR a TER re re DATE are Gr (Ce Me à Pepe ETES A Mae Li À r'4 1e FEES RTE TRE ADN “ 4 Up: LPS 330 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. qui l'entoure. Dans les Monocotylédones, les feuilles, gagnant en longueur ce qu’elles perdent en largeur, arrivent de même, par ce balancement bien compris, très rapidement à la lumière. 11 n’y a, dans tous ces faits, rien de maladif, mais simplement des phénomènes d'adaptation. Les graines ne doivent cependant pas être enterrées trop profondément. M. Godlewski en a enfoni quelques-unes à une profondeur de 25 centimètres, et d’autres à une profondeur de 50 centimètres. Tandis que les premières plantes parvenues à la lumière se sont développées normalement, les se- condes ont fleuri, mais ont donné des graines qui n’ont pas mûri. M. Godlewski a observé que la proportion d’eau est la même dans les feuilles à la lumière et à l'obscurité. C’est le résultat que j'avais déjà ob- . tenu (1) en suivant les variations du poids sec et du poids frais de plantes cultivées dans un endroit éclairé ou obscur. À la lumière, la plante éprouve d'abord une diminution continuelle de poids sec, due à la respiration et aux différentes transformations chimiques qui se produisent dans les cotylédons, mais peu à peu, sous l’influence dé l'assimilation qui introduit du carbone dans la plante, cette perte de poids sec diminue, puis le grain l'emporte et le poids de la plante s'élève alors de plus en plus. Ce grain ne croit pas régulièrement pendant toute la vie du végétal, il subit des oscillations fréquentes et présente son principal mini- mum au début de la floraison. Il y à à celte époque migration de substances du bas de la plante vers le haut, sous l'influence de la forte consommation - de carbone par la respiration des fleurs en voie de développement. Au début de la maturation il y a absorption considérable de substances minérales. A l'obscurité, cette absorption des sels minéraux est toujours excessive- ment faible. La plante qui germe et se développe dans ces conditions subit Jusqu'à sa mort, une diminution de poids sec. Cette mort survient quan toutes les matières de réserve ont été transformées. Pendant la vie de la plante, à part l'axe hypocotylé, toutes les parties sèches pèsent moins qu la lumière; pour l’axe hypocotylé, toutes proportions gardées, il est à re Marquer que l'accroissement suit la même marche dansles plantes éclairées et dans les plantes étiolées ; il augmente, diminue et cesse aux mèmes Ép07 ques. Sous le rapport de Ja quantité d’eau, les plantes étiolées en renferment une proportion plus grande que les plantes vertes, dans la racine et dans l'axe hypocotylé, une proportion moindre dans les cotylédons, enfin un£ Proportion égale dans les feuilles, sauf à la fin du développement où elle augmente considérablement à l'obscurité. La grande quantité d'eau de la plante non éclairée est due à un ralentissement de la transpiration et surtout Une augmentation de l'absorption. “ Pendant la germinalion, les causes externes qui peuvent activer le déve- °Ppement de la plantule sont des plus nombreuses, M. Heckez (2) en ajoute : (1) Henri Jumelle : Recher 7 S PSE landes sa ‘ ches physiologiques sur le développement des P TE RE Ares * pre de vhs ue, 4880). _. 168 } Ed. Heckel : Nouvelles recher jolnoé » la germination des gra? .… (ournal de botanique, 1889, 11-20). 2 pr REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES, 334 quelques-unes à celles déjà connues. À la température de 40° à 60°, les graines, qui germent plus lentement qu'à la température ordinaire si elles sont plongées dans l’eau, ont, au contraire, une germination considérable- ment activée si elles se trouvent dans une atmosphère humide. Le soufre n'a jamais d'action, même sur les embryons qui en renferment; mais l'acide sulfurique, qui, à la dose de 2 p. 100, détruit le pouvoir germinatif, favorise notablement la germination quand l'eau dans laquelle plongent les graines en renferment la proportion de cinq à huit gouttes pour un demi-litre. Quant à l'acide sulfureux, son action est très variable : la dose qui tue les graines de Sinapis alba ne fait que suspendre le processus germinatif de celles du Brassica nigra. Signalons, en terminant cette partie physiologique, les deux mémoires de M. de Vries et de M.H.de Vries (1) confirme par des expériences faites sur le Dipsacus sylves- tris l'opinion de Braun sur les causes de la torsion de certaines tiges. Ce phénomène, assez rare d’ailleurs, et observé pour la première fois par Braun en 1854, est dû à la multiplication exagérée des feuilles, entrainant leur disposition en spirale, et à la déviation de leur base. De plus, des cul- tures suivies pendant plusieurs années ont permis à l’auteur d'établir que celte torsion est un phénomène d’hérédité, fixable par sélection. . Kxy (2) a provoqué l’enracinement de tiges retournées d'Ampelopsis quinquefolia et d'Hedera Heliæ. Des racines se sont ainsi développées à l’ex- trémité normalement supérieure, et des bourgeons à l’extrémité inférieure de ces tiges. Chaque branche a également présenté, après quelques années, près de la base, un diamètre plus grand qu’à la pointe, donnant ainsi l'im- Pression d’une plante normale ; mais, dans les branches retournées comme dans les De normalement enracinées, le cal a toujours été plus abon- dant à l’extré algré une culture de plusieurs années, Je rstDi ion: n'a donc été qu'extérieur, jamais intérieur. II. — CHIMIE VÉGÉTALE. Avant ces dernières années, il était presque universellement admis, con- formément à la théorie de Boussingault, que les plantes sont incapables de s'assimiler l'azote de l'air et qu’elles empruntent exclusivement aux nitrates ou aux co omposés ammoniacaux du sol l’azote nécessaire à leur développement. En 1886, M. Frac (3) porta le premier coup à cette théorie. Il mit à germer dans un sol de composition chimique déterminée des graines de Légumineuses dont la teneur en azote lui était connue, et, après un (1) H. de Vries : Ueber die Erblickheit der Zwangsdrehung (Berichte der deu. bot. Ges. ; août 1 )K Ray : Umkehrsversuche mil a quinquefolia und Hedera Helix (Berichte der à so “es De “ah me 9). 3) F :U perimentellen Nachweiss der or “age rep 8 durch er Agen gas sd deut. bot. Ges., den gegen wartigen Stand unserer Kenntnisse der Asp ANS prog sie us stoffs durch die Pflanze (id., pres n 1889). pa a. Va 332 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. certain temps de végétation, il analysa de nouveau le sol et les plantes qui s'y élaient développées. Il trouva alors que ces plantes renfermaient une quantilé d'azote bien supérieure à celle que leurs graines el le sol avaient pu leur fournir. Il en conclut que l'excès d'azote provenait de l’atmosphère, et les analyses nombreuses qu’il a faites depuis celte époque ont toujours confirmé ses premiers résultats. L'utilisation de l’azote de l’air par les Lé- gumineuses semble donc aujourd’hui hors de doute. Mais comment est réalisée celte assimilation; et toutes les plantes ont- elles cette faculté ? Tels sont les deux points controversés, sur lesquels repose aujourd'hui la discussion. L'assimilation de l'azote de l'air, d'après M. Frank, peut se faire par toute la surface de la plante, et est une fonction commune à tous les végétaux pourvus de chlorophylle. M. Frank établit, en effet, que les Algues vertes inférieures, telles que les Oscillaria, les Ulothrix, les Chlorococcum, etc., absorbent l'azote élémentaire, e la terre, arrosée avec de l’eau pure, est placée dans des vases en verre, où l'air ne peut arriver que dépouillé de ses moindres traces d'’ammoniaque. Plusieurs des vases ainsi préparés sont laissés à la lumière, les uns stérilisés, les autres sans stérilisation préalable; un troisième lot, non stérilisé, est mis à l'obscurité. Après dix-huit semaines, la terre de chaque vase, dontla tion notable dans la quantité d'azote qu’ils renferment ; les autres vases ont la même proportion d'azote qu’au début de l'expérience, ou même une pr0- portion moindre, par suite de décompositions de substances. En même temps, on observe, au microscope, sur la terre des premiers vases, la for- mation d’une croûte verte, invisible dans les autres. Cette croûte verte est due à des protonémas de mousses et à une infinité d’Algues, d'espèces va- riées. Ces végétaux inférieurs sont manifestement la cause de l'absorption de l'azote libre de l'air, 1 suffit donc, pour enlever l'azote à l'atmosphère, de la présence d’un protoplasme coloré par la chlorophylle ou une substance voisine, et il n’est nullement nécessaire de faire intervenir dans le phéno- mène un organe particulier. | Telle n’est pas l’opinion de MM. HezLrieGez et WiczrarTa (1). Les Légumi- neuses, d'après ces auteurs, n’assimilent pas par elles-mêmes l'azote de l'air; ce rôle est exclusivement dévolu à des bacilles contenus dans les tu bercules, qu'on observe sur leurs racines, et, si ces tubercules ne se forment pas, la plante n’emprunte son azote qu'aux nitrates ou aux combinaisons Ammoniacales du sol, Des graines de Pois, par exemple, ont été mises à &ermer dans une terre stérilisée par calcination et arrosée avec de l'eau Préalablement chauffée à 60°, Les plantes se sont développées, mais fesr le ; ë iné quel- _“éneur en azole n'a pas augmenté, On a alors versé sur le sol calciné quel ques centimètres cubes d’une eau qui a été en contact avec la terre d'une y Hellriegel et Willfarth : Erfolgé die Assimilation des freien Stickstojfs rh ti E pre unter Milwirkung niederer Orgunismen (Berichte der Dm fluss, ele. » (i d.). — Bemerkungen zu den Aufsatze von B. Franck : « Uber den ENTER RS CIE ROSE EN RES (Ir 4 ë FT CE SR TE K Are A TES DAT TACAN cs %+ À ai AT y 4 BD ANT TO SL #2 Ni Éo f#. FER A “ in [a REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES. 333 culture de Légumineuses. A partir de ce moment, des nodosités remplies de bactéries se sont formées sur les racines et les plantes se sont considérable= ment enrichies en azote. Tous ces changements n'ont pas lieu quand l'eau de la même terre fertile a été chauffée. M. Prazuowsi (1), dans des expé- riences analogues, est arrivé aux mêmes résultats, et M. BréaL (2), à l'appui de ces faits, a constaté que les tubercules sont les parties de la plante les plus riches en azote, Ces deux savants sont, en outre, parvenus à inoculer à des Légumineuses les bactéries prises sur les racines d’une autre plante, de la même espèce ou d’une espèce différente. M. Bréal a fait pousser les plantes, ainsi inoculées, dans du gravier renfermant une solution de chlo- rure de potassium et de phosphate de chaux. Il a observé, dans ce cas, un gain d'azote qu'il n’a pas retrouvé chez d'autres plantes, cultivées en même temps el dans les mêmes conditions, mais non inoculées. L'influence des bactéries sur l'assimilation de l’azote par les Légumineuses est donc incon- testable. - Frank ne nie pas cette influence, mais, tandis que MM. Hellriegel et Willfarth ne reconnaissent qu'aux bactéries le rôle assimilateur, M. Frank prétend que la Légumineuse elle-même, indépendamment de l’action micro- bienne, peut également absorber l’azote libre. Si MM. Hellriegel et Willfarth n’ont pu chserver cette assimilation ni pour les Légumineuses dépourvues de tubercules ni pour les plantes d'autres familles, cela est dù, pense M. Frank, à l’état maladif de leurs cultures. Les Légumineuses pourvues de tubercules ne se distinguent, en effet, selon lui, des autres végétaux que par l'intensité plus grande du phénomène, et il n'y a, à ce point de vue, entre elles et les Graminées par exemple qu’une diffé- rence de degré, due peut-être à ce fait que l'action des bactéries vient, chez les Légumineuses, se superposer à l'action de la plante. En résumé, l'assi- milation de l'azote libre est, pour M. Frank, un processus commun à presque tout l'ensemble du règne végétal; elle est, au contraire, pour MM. Hellriegel et Willfarth une fonction spéciale, limitée à certains bacilles. Tel est actuel- lement l’état de la question, L'azote emprunté, d'autre part, aux matières du sol par les racines, est, comme l’a montré Boussingault, exclusivement utilisé sous forme minérale. Tout d’abord, les composés ammoniacaux furent seuls considérés comme utilisables: puis on admit que l’ammoniaque, pour être employée par la Plante, doit passer à l'état de nitrate. Récemment, M. Müxrz (3) a cultivé des végétaux supérieurs dans un sol Contenant des sels ammoniacaux, mais exempt de nitrates et soustrait, par Slérilisation, à l’action du ferment nitrique. La végétation s'est faite, dans ‘es conditions, d’une manière satisfaisante, et, cependant, l'examen des (1) Prazmowski : O isfocie i znaczeuiu biologicznem brodawek Korzeniowych grochu (Académie des sciences de Cracovie, juin 1889). à 2) Bréal : Expériences sur la culture des Légumineuses (Annales agronomiques, 1 (3) Müntz : Sur Le rôle de l'ammoniaque dans la nutrition des végétaux supérieurs (Comptes rendus de l’Ac. des Sciences, octobre 1889). D ti LL AS 2 Re tn) # ; 338 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. terres stérilisées n’a jamais donné aucune trace de nitrate formé, Les végétaux supérieurs peuvent donc absorber directement, par leurs racines, azote ammoniacal; et la nitrification des engrais ammoniacaux n’est pas une condition indispensable de leur utilisation. Lorsque la solution nourricière dans laquelle se développent des Sarrazins est privée de potasse, M. Nobbe a démontré que ces plantes se développent à peine mieux que dans l’eau distillée. M. Lupke (1) a refait les mêmes expériences sur le Haricot d'Espagne. Les plantes privées de potassé sont en relard sur les autres, mais sont cependant mieux développées que dans l'eau pure; elle ont formé de l'amidon, ont assimilé et müûri. La polass, moins indispensable au Haricot qu’au Sarrazin, n’est donc pas, comme le croyait Nobbe, nécessaire à la formation de l’'amidon dans les grains dé chlorophylle et ne joue pas un rôle spécifique dans l’assimilation. D'après les analyses de cendres faites par M. Couxccer (2) avec les feuil- _ les d’Acer pseudoplatanus, de Syringa, et, avec les plantes entières de Gen- tiana ciliata, d'Adonis æstivalis, de Seigle, de Blé, de Solanum tubero- sum, ete., la potasse semble la substance minérale la plus constamment répandue en abondance dans la plante. Dans le Viscum album, elle est accom- pagnée d'une grande quantité d'acide phosphorique. Dans l'arbre attaqué par ce parasite, les branches malades renferment, de même, plus de polasse et d'acide phosphorique que les branches saines; au contraire, elles renfet: ment moins de chaux. L'oxalate de chaux peut se présenter dans la plante sous cinq formés différentes : 4° en cristaux des systèmes monoclinique et quadratiqué; 2° en mâcles; 3° en sphérites ; 4° en raphides ; 5° en poussière cristalline. M. Kou (3) décrit quelques expériences destinées à expliquer la production. de ces formes variées d’oxalate de chaux dans la cellule. En mélangeatl par exemple, deux solutions de chlorure de calcium et d'acide oxaliqué; on obtient des cristaux monocliniques dans les mélanges fortement acides, et des cristaux quadratiques dans les solutions faiblement acides, où nel tres, ou alcalines. Les cristaux sont d'autant plus grands que la solution de chlorure de calcium est plus concentrée. Les sphérites se forment, à côté des cristaux quadratiques, dans les mêmes conditions que leeux-ci ; is apparaissent seuls dans les solutions fortement alcalines. D'une façon gén rale, quels que soient le sel de chaux et l'oxalate employés, l'apparition E formes cristallines différentes est déterminée par la réaction acide, alealin® ses ue du mélange. Dans la solution de sulfate de chaux et d'acide oxali- que, il ne se forme jamais de sphérites. Au point de vue physiologique, la chaux, dissociée de l'acide oxalique sous des conditions données, sert de véhicule aux hydrates de carbonè F) Bntaméotes ne 180 dans les plantes (Landw. Jahrb. XVD)- Kohl : Ana omisçh-physiologische Untersuchung der Kalksalze und $ Kieselsaüre in der Pflante. (Marburg. 1889). REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES. 335 sous forme d’hydrocarbonates de chaux, au point de vue biologique. L'oxalate de chaux servirait, comme la silice qu’on rencontre dans les mem- branes épidermiques, à protéger les plantes contre les atteintes des ani- maux et des champignons Le rôle de l’oxalate de chaux dans la plante a donné lieu à de nom- breuses +068 contradictoires. Aë à Re PRE Pur rat < D MN EST ; æ é het : = : 340 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. lasticité des parois entrera seule en jeu. Mais celle expérience même nous apprend que cette élasticité est plus grande sur ka face convexe, dont les cellules tendent, avec plus de force, à re- prendre leur forme normale; donc la feuille devra prendre h position de sommeil. C’est ce qu'on observe en effet dans le sommeil diurne du milieu de la journée, et d’une façon cons tante, lorsque la plante se trouve dans un sol très desséché. Les mouvements provoqués de la Sensitive étant, comme on sai, corrélatifs d’une perte d’eau du renflement moteur, doivent, quant à leur mécanisme, êlre rapprochés des mouvements de sommeil diurne. M. Pfeffer avait d’ailleurs indiqué ce rappro- chement. Le sommeil nocturne se manifeste par les mêmes mouñt- ments que le sommeil diurne, mais est provoqué par une cause opposée : une augmentation de la quantité d’eau dans le ren- flement moteur. Le soir, lorsque la transpiration se ralentit, l'eau s’accumule dans ce renflement. Les cellules ayant hà même forme, et, autant qu’on peut en juger, le même content sur les deux faces, on n’a pas de raison pour supposer que la lurgescence augmente plus d’un côté que de l’autre. Il est, at contraire, naturel de supposer que les parois du côté convexe élant plus épaisses que celles du côté concave absorbent plis d'eau et se gonflent avec plus de force. L'équilibre qui existait entre les deux faces du renflement est par là rompu au proll du côté convexe dont les cellules se déploient pendant que } côté concave est plus fortement comprimé. La même chose * produit lorsqu'on met dans l’eau une coupe épaisse et encore vivante, Telle est la manière de voir qui m'a été suggérée par UM grand nombre d'observations. On ne peut avoir la prétention sur un pareil sujet d'expliquer les faits sans avoir en aucul? façon ne à l'hypothèse, on ne doit cependant accorder À l'hypothèse qu'une part aussi faible que possible ; c'est pour celle raison qu'une explication des mouvements de sommeil des feuilles fondée sur l'expérience et l'observation m'a paru utile à présenter. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'APPAREIL SECRÉTEUR DES PAPILIONACÉES Par M. William RUSSELL (!) eo P Lorsqu'on examine une coupe transversale pratiquée dans la lige d’un Phaseolus, on voit qu'au voisinage des faisceaux sont de larges cellules dont le contenu noircit en présence de l'acé- late de fer et se colore en jaune orangé par le réactif de Bræ- mer (2). Ces cellules renferment, en effet, du tannin et comme elles sont disposées en file continue s'étendant depuis le niveau des cotylédons jusqu’à l'extrémité des dernières ramifications, elles représentent de véritables laticifères à parois propres. La présence de cellules sécrétrices, chez les Papilionacées, a été en premier lieu signalée par M. Sachs (3) chez les Phaseolus, puis par M. Trécul (4), qui a vu qu’un grand nombre de plantes de cette famille possédaient des appareils sécréteurs analogues ; mais ce dernier botaniste n'ayant étudié que des plantes adultes n a pu détermiver avec précision quelles étaient la nature et l'ori- gine de ces cellules à tannin, car si dans la plante jeune le tan- üin se localise dans des cellules spéciales, il n’en est pas de même dans la plante âgée, où il peut se répartir dans n'importe quelle (1) Ce travail à été fait au laboratoire de botanique de la Sorbonne dirigé par M. le professeur Bonnier. FA Aus — réactif histochimique des tannins (Soc. sc. nat. de Toulouse, Gi) Untersuchungen über die Keimung der Schminkbohne. (Sitz. Ber. der Wiener (4) Ann. se Ve série t. IV, p: 378. 0 _ 342 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. cellule du parenchyme. M. Sachs, qui a suivi pas à pas la ger- mination du Haricot, a bien observé que les cellules à tannin étaient de nature libérienne, mais n’a pas poussé assez loin ses investigations pour pouvoir dire comment elles se formaient. Dans le bourgeon terminal d’une plante qui a rompu ses enveloppes séminales, la marche de la différenciation est trop rapide pour que l’on puisse saisir le moment où se forme une cellule à tannin; aussi est-il préférable de prendre une plantuke encore renfermée dans la graine; l'embryon de Haricot, par exemple, par son grand développement, peut être un sujel d'étude facile. Si donc on fait des coupes au-dessus de la première paire de feuilles de la jeune plantule, on voit qu'à une très courte distance du sommet, dans le tissu non encore différencié du cylindre central, certaines cellules prennent successivement plusieurs cloisons radiales, puis quelques cloisons tangentielles, de façon à former des ilots composés de files de petites cellules. À peine ces ilots sont-ils constitués, que l’on voit une des cellules de chacun, souvent deux, prendre vers un de leurs angles, une cloison qui découpe une petite cellule ; celle-ci s'accroît rapide- ment sans se cloisonner désormais, tandis qu'au contraire, les cellules voisines continuent à se diviser et constituent bientôt un amas autour de la cellule considérée; de cet amas cellulaire naîtront du côté externe les éléments du liber, et du côté interne, en arrière de la cellule, les éléments du bois. ; Les cellules à tannin-se forment donc avant le bois et le liber mais, ainsi que l’a montré M. Sachs, le tannin ne fait son appt tition à leur intérieur qu'au moment de la germination. : Dans les plantes adultes, le tannin cesse d’être localisé dans des cellules spéciales et se trouve disséminé dans les cellules corticales et médullaires ; il coexiste alors dans les régions épi dermiques et hypodermiques avec un pigment rouge qui à les mêmes réactions que lui. (Voyez au sujet des relations du Pigment rouge avec le tannin le travail de M. Wigand, résume dans le Bot. Zeitung, 1888, n° 11.) Les cellules à tannin sont d'ordinaire au nombre de deux duls TANNIN DES PAPILIONACÉES. 343 chaque faisceau chez les Phaseolus, V'Onobrychis et l'Ornitho- pus; elles sont souvent en nombre double chez le Lotus et le Tetragonolobus. Dans tout ce qui précède, j'ai considéré, je puis dire à priom, le tannin comme une substance de rebut et les cellules qui le contiennent comme représentant les éléments d'un appareil sécréteur. Cette manière de voir, qui a aussi été celle de M. Sachs (1) et qui est encore celle de M. Haberlandt (2), n’est pas, comme on sait, partagée par tout le monde, Aïnsi, M. Pfeffer (3) admet que dans certains cas cette sub- stance peut se comporter comme une matière de réserve, tandis que dans d’autres elle est sans utilité. M. E. Schulz (4), dans ses recherches sur les feuilles persis- tantes, recherches qui avaient pour but de montrer que ces feuilles emmagasinaient des réserves pendant l'hiver, n'ayant trouvé que du tannin dans leurs cellules, a cru devoir conclure qu'il y jouait le rôle de matière de réserve. - Enfin M. Môller (5) considère le tannin comme un produit direct de l'assimilation, se formant avec l’'amidon dans le tissu en palissade des feuilles, d'où il se rend par le mésophylle dans les nervures et de là dans les endroits où il va s'accumuler, au voisinage des faisceaux et dans l'épiderme. Ge tissu aurait même, pour fonction spéciale, de conserver pendant l'hiver le fannin qui, au printemps, serait utilisé par la plante. En présence de ces diverses opinions, j'ai cru qu'il ne serait Pas inutile de rechercher si, chez les Papilionacées, le tannin jouait, oui ou non, un rôle. Dans ce but, j'ai pris deux lots de graines de Haricot d' Éspigue (Phaseolus multiflorus) et j'ai semé l’un d'eux A à la lumière et l'autre B à à l'obscurité; au bout de trois semaines, les plantes (1) Sachs : Loc. cil., et Lehrbuch der Botanik, 187 Dis Haberlan dt: Das Reizleitende pra ar pr Sinnpflanze, p. 19. (3) Prefer : Planenphysiologre, De (4) E. Schulz : Flora Ann. 188 15e (5) H. Müller (Berichte der diutstiqn he ges., t. VI). 34% REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. ayant germé et développé leurs premières feuilles, le tannin avait fait son apparition dans les cellules spéciales, aussi bien dans les plantes vertes que dans les plantes étiolées, quoiqu'en plus petite quantité chez ces dernières. L'amidon, très abondant dans la plante verte, ne se trouxait que dans l’endoderme de la plante étiolée. | J'ai alors placé à l'obscurité une plante du lot A après avoir enlevé ses cotylédons, et, l'ayant laissée en expérience pendantun mois, j'ai constaté que tout l'amidon avait disparu, tandis qu'at contraire le tannin avait subsisté. | Les plantes du lot A, maintenues à la lumière, avaient dans ce laps de temps augmenté considérablement leur teneur en lannin qui commençait à se disséminer dans les cellules ordi- naires ; quant aux plantes. du lot B, elles avaient cessé de sat croître ; tout l'amidon fourni par leurs cotylédons avait dispari et leur sommet se flétrissait; cependant toutes les cellules spé- ciales renfermaient du tannin. | Il résulte donc de ces expériences : 1° que le tannin, qui n'existe pas dans la graine, apparaît dans les plantes maintenues à l’obseurité, lesquelles sont incapables de fabriquer des résel- ves ; 2° qu'il subsiste dans la plante sans être utilisé, alors que tout l'amidon qu'elle renferme ayant disparu, celle-ci meurt faute d'éléments nutritifs. Ea résumé : Le fannin se comporte chez les Papilionacées comme une me tière d'excrétion qui au début se localise dans des cellules spé: rer analoques à des laticifères, lesquelles apparaissent ans és faisceaux avant la différenciation derceux-ci 2h bois el ën iber. RECHERCHES MORPHOLOGIQUES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES Par M. Aug. DAGUILLON (fin). _5. — Genre Cedrus. Les Cèdrés adultes portent, comme les Mélèzes, deux sortes de feuilles, mais toutes persistantes : des feuilles éparses sur les longues pousses, et des feuilles fasciculées sur les courtes ; les premières sont elles-mêmes en général plus longues que Îles secondes. La forme de leur section transversale est grossièrement triangulaire ou polygonale: elle ne présente pas un contour absolument constant dans chaque espèce. Sessiles et supportées par de volumineux coussinets, ces feuilles ont une surface à peu prèslisse : en tous cas on n'y remarque pas à l'œil nu de bande- lettes longitudinales analogues à celles qui caractérisent les feuilles des Larix. L'épiderme, doublé d'une assise hypodermique continue, porte sur chaque face de là feuille quelques files longitudinales de stomates qui paraissent en général plus nombreuses à la face inférieure qu'à la face supérieure; l’assise hypodermique s'inter- rompt au niveau de chaque orifice stomatique. Le parenchyme, parfaitement homogène, est formé de cellules à peu près isodiamétriques, mais qui toutefois tendent à se dis- Poser, comme chez les Picea, en files rayonnant de l'axe vers la périphérie, Deux canaux sécréteurs, dont Ja position emprunte uné cer- 346 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. tainé variabilité à l'irrégularité même de la forme extérieure de la feuille, signalée plus haut, sont placés au voisinage des arêtes droite et gauche, immédiatement au-dessous de l’épiderme infé- rieur. La nervure médiane est séparée du parenchyme par un endo- derme de la plus grande netteté, pourvu de cadres d’épaississe- ment subérifiés. Elle se compose essentiellement d’un faisceau libéro-ligneux qu’on peut qualifier de simple, mais qui se laisse cependant diviser, aussi bien dans sa portion libérienne que dans sa portion ligneuse, par un large rayon médullaire. Le péri- cycle renferme, surtout à la face dorsale du faisceau, des éléments de soutien ; ce sont : 4° des cellules aréolées ; — 2° des fibres lisses, comprises généralement entre le liber du faisceau et le tissu aréolé, Les embryons des Cèdres sont généralement pourvus d'un ver- licille d'environ 9 cotylédons : j'ai vu cependant, chez certains échantillons de Cedrus deodara notamment, ce nombre s'élever jusqu’à 13. Peu après le début de la germination, ces cotylédons épigés s’étalent au sommet de la tigelle en une couronne règu- lière, et du centre de ce verticille sort une pousse terminale qui s’allonge verticalement. Celle-ci ne porte souvent que des feuilles éparses, ce qui permet de l’assimiler aux pousses longues de là plante adulte ; quelquefois cependant, lorsque la végétation de la jeune plante trouve des conditions particulièrement favorables, on voit se développer dès Ja première année, aux aisselles de certaines feuilles éparses, de courtes pousses supportant des feuilles fasciculées; cette ressemblance hâtive entre la plante jeune et sa forme adulte nous permet de prévoir que la différen- Gation anatomique des feuilles chez les Cèdres doit suivre une rare plus rapide que dans les genres précédents. L étude des trois espèces du genre Cedrus : C. deodart C. atlantica et C. Libani, va nous éclairer sur ce point. Cedrus deodarua. * M. Bertrand caractérise les feuilles de cette espèce : 1° par la HU s : ES NE ï L À 4 RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 347 présence dé stomates à la face inférieure de l’épiderme ; —2° par la forme subtétragone de l'organe entier; — 3° par le grand nombre des files de stomates qui occupent l'une ou l’autre face (8-12 files à la face supérieure ; — 4-6 files à la face inférieure). 1° Cotylédon. — La section transversale du cotylédon a, comme chez les Pins, la forme d’un triangle isocèle assez haut (fig. 108). L'épiderme est pourvu de stomates sur les deux pans de la face supérieure. Il est doublé dans toute son étendue par une on Fig. 108. — Cedrus deodara : cotylédon. — h, hypoderme; par, parenchyme ; €, canal sécréteur; end, endoderme ; per, péricycle ; b, bois; lib, liber. k plusieurs assises de cellules petiles, assez étroitement serrées, non lignifiées cependant ; c’est une sorte d'hypoderme imparfait : l'assise est unique sous la face supérieure; elle se multiplie au contraire sous la face inférieure, surtout au voisinage des angles, où les cellules du tissu protecteür enveloppent deux canaux sécré- teurs fort nets (PL. 18, fig. 25). Le parenchyme général est, au contraire, formé de grandes cellules à contours arrondis, qui, au voisinage de la face supérieure-et sous l’assise hypodermique, Sallongent normalement à la surface de l'organe, prenant en quelque sorte l'aspect palissadiforme. ts CEE La nervure médiane (PI. 18, fig. 22) est enveloppée d'un péri- L 348 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. cycle, dont les cellules, petites et polyédriques, sont sclérifiées sur quelques points ; les cellules de son assise la plus externe alternent fort nettement avec celles de l’assise la plus interne du paren- chyme ambiant, qui peut être dès lors considérée comme l’endo- derme. Le faisceau libéro-ligneux est indivis. 2° Feuille primordiale. — La section transversale est fréquem- ment tétragone ; toutefois sa forme est soumise à certaines Fig. 109. — Cedrus deodara : feuille primordiale, — scler. hyp, sclérenchyme hyÿpo- dermique ; €, canal sécréteur ; par, parenchyme ; end, endoderme; per, péricycle; ar, Ussu aréolé; /, fibres lisses: b, bois; lib, liber. variations; elle peut présenter par exemple un aspect hexagonal (fig. 109 L'épiderme, entièrement lisse et dépourvu de poils, est percé de stomates sur toutes les faces de la feuille; il est doublé dan toutes ses parties, sauf aux points qui correspondent auxstomates, Par une assise continue d’hypoderme à membranes lignifiées: Le Parenchyme que recouvre cel hypoderme est constitué par des cellules dont les membranes portent déjà, vers l'intérieur des cellules, des replis comparables à ceux que nous avons remar” dans les fouilles des Pins. Deux canaux sécréteurs, immé- diatement sous-épidermiques, occupent les arêtes latérales de la feuille, où ils écrasent en quelque sorte l’assise hypodermiqué- La nervure médiane (PL. 18, fig. 23), protégée par un endoderm® RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 349 fort net, pourvu de cadres d’épaississement, est déjà divisée dans sa partie ligneuse par un large rayon médullaire, occu- pant le plan de symétrie ; toutefois certains échantillons mon- trent un bois parfaitement indivis. Au liber indivis est adossé dans le péricycle un arc de tissu aréolé ; entre cette bande péricyclique et le liber s’intercalent fré- quemment quelque grosses fibres à membranes épaisses et lisses (1,2 ou 3 au plus). 3° Feuille d’un arbre adulte. — On sait qu'il faut ici, d’après Fig. 110. — Cedrus deodara âgé : feuille longue. — scler. h, sclérenchyme hypoder- mique; par, parenchyme; c, canal sécréteur; end, endoderme; ar, tissu aréolé ; f fibres lisses; b, bois ; /b, liber. l'étude de la morphologie externe, distinguer les feuilles longues et les feuilles courtes. Étudions par exemple une feuille longue. Sa section transversale (fig. 110), bien que soumise encore à certaines irrégularités, est en général assez nettement tétra- gone. L’épiderme porte des stomates à ses deux faces, où ils parais- sent fréquemment localisés le long de quatre zones assez ana- logues à des bandelettes. L'hypoderme scléreux, le parenchyme général, l'appareil sécréteur, ne présentent pas de différences sensibles avec ceux des feuilles primordiales (PI. 18, fig. 26); je n'ai pas observé la différenciation hétérogène du parenchyme, que M. Bertrand signale comme un caractère spécifique. je Le ET ni a UT v ES ON RP NE NT De va s 3 DRE aol 003 7 RE? ' ” OT UT De w Re # 7 k. RS M rt: 4, dr F nel CN RE AN (4 st AP + . L2 350 REVUE GENÉRALE DE BOTANIQUE. Dans la nervure médiane (PL. 18, fig. 24), le bois est toujours bipartit, et le large rayon médullaire qui le divise en deux moi- . tiés symétriques s'étend jusque-dans le Liber. Quant au scléren- - chyme péricyclique, on y voit se développer les éléments fibreux, dont le nombre peut s'élever jusqu'à dix. Une section transversale dans une feuille courte (fig. 441) montre quelques différences de structure : la principale consiste en une réduction du nombre des éléments fibreux dans le pé- ricycle, qui peut tomber par exemple à 2. En somme, les feuilles éparses de la plante jeune diffèrent Fig. 111. — Cedrus deodara âgé : feuille courte. — scler. h, sclérenchyme hypoder- mique; €, canal sécréteur; par, parenchyme; end, endoderme; per, péricycle; ar, tissu aréolé ; /, fibres lisses ; 6, bois ; lib, liber. moins encore dans cette espèce que dans le genre Larit des feuilles éparses de la plante adulte. C’est ainsi que le scléren- chyme hypodermique y forme constamment une assise continue. D'ailleurs, cette assise, sans être lignifiée, est déjà ébauchée dans les cotylédons, contrairement à ce qui se passe dans es Pinus, Abies, Picea, Larix. Ainsi se trouve mise en évidence, dès le début du développement de la plante, une sorte de pré- cocité dans la différenciation des divers tissus foliaires. Re- marquons toutelois que le sclérenchyme adjacent au faisceau libéro-igneux est moins développé dans les feuilles primordiales que dans les feuilles définitives, et qu'on y observe encore, dan$ 1 io ÿ : ET UR SP ch Fi Le! Has CES nr ARS V. EN à ‘ ‘ ge rs PA RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 354 : le mode d'apparition des éléments à membranes lisses, la loi de | succession énoncée pour les genres précédents. Cedrus atlantica. Celte espèce est caractérisée, d'après M. Bertrand, par la forme triangulaire des feuilles et par l'absence de stomates à la face inférieure ; je dois dire de suite que je n'ai jamais vérifié ce Des \ 4 Are ET En à Dame Een NE DE US FT RE 7-7 Fig. 112. — Cedrus atlantica : otylédon. — h, hypoderme; par, parenchyme ; end, endoderme ; per, péricycle ; b, bois; Lib, liber. dernier caractère ; quant à la forme de la section transversale, je ne puis que répéter ici ce que j'ai dit de l'espèce précédente : celle forme est toujours assez variable, surtout dans les feuilles Courtes, où elle dépend sans doute du mode de groupement plus où moins régulier des organes dans le bourgeon. Les phénomènes consécutifs à la germination se présentant ici à peu près avec les mêmes caractères que dans l'espèce précé- dente, nous pourrons en abréger l’étude. Le cotylédon (fig. 112) présente sensiblement la mème forme 352 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. que celui de C. deodara ; il possède encore au-dessous de son épiderme cette assise continue de petites cellules, régulièrement juxtaposées, ébauche d’un hypoderme ; mais il semble au moins fréquemment dépourvu d'appareil sécréteur. Les feuilles primordiales (fig. 113) paraissent en général ne pas subir dans leur nervure médiane la bipartition qui intéresse le bois et le liber des feuilles définitives. Le sclérenchyme péricyclique se réduit à quelques cellules aréolées. L'appareil sécréteur, qui n'existait pas dans le cotylédon, est ici peu développé : tantôt il Fig. 113. — Cedrus atlantica * feuille primordiale, — scler. h, sclérenchyme hyp0” dermique ; c, cañal sécréteur : par, parenchyme; end, endoderme; per, péricycle; ar, Ussu aréolé; 6, bois : lib, liber. est formé de deux canaux, très grèles et appliqués étroitement contre l’hypoderme, qui disparaît fréquemment à leur niveau; tantôt il se réduit à un seul de ces canaux, ce qui communique à la structure de la feuille une certaine dissymétrie. Dans un arbre adulte, les feuilles longues (fig. 114)ne diffèrent guère des précédentes que par la bipartition de la nervure M® diane, au moins dans sa région ligneuse, et par le développemen! dusclérenchyme péricyclique : les éléments aréolés se multiplien! el s'élendent de manière à former un arc continu, adossé dis face libérienne du faisceau ; quelques fibres lisses peuvent see S'intercaler entre le liber et le tissu aréolé. Quant à l'appart} - RECHERCHES SUR LES FEUILLES DES CONIFÈRES. 353 sécréteur, il semble subir fréquemment la même atrophie que dans les feuilles primordiales. lei encore, les feuilles courtes paraissent différer sonvent des. feuilles longues par le faible développement des fibres lisses. Peut-être convient-il de remarquer que le Cedrus atlantica, Fig. 114. — Cedrus Le av âgé : feuille longue. — scler. À, sclérenchyme hypo der- mMique; par, parenchyme ; c, canal sécréteur: _. endoderme; per, péricycle ; ar, tissu aréolé; f, fibres lisses; b, bois; Lib, lib us adulte, est moins riche que C. deodara en éléments de celte nature. Cedrus that. M. tenu caractérise cette espèce par la forme triangulaire de sa feuille, ce qui la rapprocherait de l’espèce précédente, et par la présence de stomates aux deux faces, ce qui la a au Contraire à C. deodara. Le cotylédon, comme celui de C. atlantica, paraît générale- ment pourra de tout appareil sécréteur. Cette réduction se manifeste encore dans les feuilles proprement dites, soit par une diminution très sensible dans le calibre des canaux, soit par la disparition totale de l'un d'eux. Les feuilles primordiales se font ordinairement remarquer Par la simplicité de leur nervure médiane el par la composition Rev, gén. de Botanique. — II. 23 858 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. de leur sclérenchyme péricyclique, presque exclusivement réduit aux éléments aréolés (PI. 18, fig. 27); tout au plus voit-on à la face dorsale du liber, ét engagé comme un coin dans le tissu aréolé, un petit groupe de deux ou trois fibres lisses. Dans les feuilles, longues ou courtes, de l'arbre adulte, le bois de la nervure médiane se laisse pénétrer par une lame conjont- tive ; le péricycle s'enrichit en fibres lisses : elles forment, au- dessous du liber et dans le plan de symétrie, un faisceau com- pact (de T à 8 éléments par exemple, sur une section transet- sale); par ses faces inférieure et latérales, ce faisceau plonge dans le tissu aréolé; parfois on remarque, à la face ligneuse du fais- ceau, une ou deux fibres semblables (PI. 18, fig. 28). La forme de la section transversale des feuilles, soit primor- diales, soit définitives, parait soumise, dans cette espèce comme dans les deux autres du genre Cedrus, à bien des variations, qui permettent difficilement d'en tirer des caractères spécifiques. CONCLUSIONS Résumons les conclusions auxquelles nous a conduit cette étude de l’évolution foliaire chez les Abiétinées : 1° Dans cette tribu de Conifères l'existence de feuilles primor- diales, c'est-à-dire intermédiaires aux cotylédons et aux feuilles de la plante adulte, peut être considérée comme constante. 2 Le passage de la forme primordiale à la forme définitive peut se faire sans transitions ménagées, comme nous l'avons constaté dans le genre Pinus, ou au contraire par gradations insensibles, comme le montre le genre Abtes. 3° Ce passage est quelquefois caractérisé par une modifica- tion phyllotaxique (Abies, Pinus). 4 Parfois aussi il est marqué par un changement dans l'état de la surface épidermique : velue dans les feuilles primordiales, elle devient lisse dans les feuilles définitives (Picea, Pinus). 9 [est presque toujours accompagné par le développement, au-dessous de l'épiderme, d'une ou plusieurs assises de scléren- chyme qui assurent à la feuille soutien et protection. Le genre Cedrus est le seul qui fasse exception à cette règle : l'hypoderme scléreux s’y manifeste avec netteté dèsles premières feuilles; déjà mème il est indiqué dans les cotylédons. 6° Le sclérenchyme péricyclique qui enveloppe plus où moins complètement la nervure médiane, au-dessous de son endo- derme, acquiert ün développement plus considérable. De plus, parmi les deux sortes d'éléments qui concourent à le constituer (cellules à ponctuations aréolées et fibres à membranes lisses), ce sont les derniers qui, souvent absents dans les feuilles primor- diales, apparaissent avec le passage de la forme primordiale à la lorme définitive. T° Dans certains genres (Abies, Pinus) le système libéro-ligneux de la nervure médiane, provenant d’un faisceau unique de la 356 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. tige, se bifurque à l’intérieur de la feuille définitive, tandis quil demeure simple dans la feuille primordiale : ces deux branches du faisceau libéro-ligneux restent d’ailleurs enfermées dans un endoderme commun. ee 8° Dans tous les cas, le nombre des éléments conducteurs du bois et du liber augmente beaucoup lorsqu'on passe de la feuille primordiale à la feuille définitive. 9 Lorsque le parenchyme foliaire est hétérogène et bifacial, la différenciation du Hssu palissadiforme s’accentue générale- ment dans les feuilles définitives. S S'il fallait condenser ces divers résultats en un énoncé unique, nous dirions que l'étude des feuilles successives que présente, à partir de la germination, une espèce donnée d'Abié- tinées, met en évidence une différenciation croissante dans la morphologie interne de ces organes : cette différenciation est surtout caractérisée par le développement des appareils conduc- leur, tégumentaire et de soutien. Toutes les recherches nécessaires à cette étude ont été faitesau Laboratoire de Botanique de la Sorbonne, sous la ,bienveillante direction de M. Gaston Bonnier. Qu'il me soit permis de lui témoigner ici ma {rès vive reconnaissance pour les conseils el les encouragements précieux qu'il n’a cessé de me prodiguer: LE EXPLICATION DES PLANCHES, Notalions communes à loutes les figures : ep, épiderme ; par, parenchyme ; pal, tissu en palissade ; lac, tissu lacu- neux ; hyp. sr , hypoderme séléiebé re e, canal sécréteur ; end, endoderme : per, péricycle ? ar, issu aréolé ; f, fibres à membranes lisses; b, bois ;” lib, liber. Planche 15. Abies pectinata. F Fig. 1,— Feuille primordiale : section transversale de la nervure médiane Fig. 2. — Feuille . pousse de deuxième année : section Lransversale : de la nervure médian Fig. 3. — Feuille me section transversale dans une région margi- nale du limbe. ig. 4. — Feuille d’une pousse de nè"e année : section transversale dans une région marginale du limbe. Abies bracteata. Fig. 5. — Feuille PR section transversale de la nervure médiane. Fig. 6. — Feuille d’une pousse verticale de nè"° année : section transver- sale di ee Planche 16. Abies bracteata. Fig. 7. — Feuille d’une pousse verticale de nè"° année : section transver- Sale de la nervure médiane (moins grossie que la fig. à Fig. 8. — Feuille d’une pousse latérale de ni"® année: section transversale dans une région marginale du limbe. Picea excelsa. ig. 9. — Feuille primordiale: section transversale de la nervure médiane (plus grossie que les fig. 10 et 41). Fig. 10. — Feuille d'une ps verticale Yersale de la nervure média Fig. 11. — Feuille d’une pose latérale de nèm année: seclion trans- Yérsale de la nervure médian Fig. 12. — Feuille aa: section transversale du limbe au voisi- nage de l’arête inférieure, Fig. 13. — Feuille d'une pousse verticale de nèm année : section transver- de nève année: section trans- Sale du limbe au voisinage de l’arête inférieure. 358 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Planche 17. Pinus Strobus. Fig. 14. — Feuille tire section transversale du limbe au voisi- nage d’une arête latéra Fig. 15, — Feuille ee section transversale du limbe au voisi- nage d'une arête latérale. Pinus maritima. Fig. 16. — Feuille rar section transversale du limbe au voisi- SA d'une arête latér - 17, — Feuille NtutEs : seclion transversale du limbe au voisinage d'une arête latérale. Fig. 18. — Feuille primordiale : section transversale de la nervure. Fig. 19. — Feuille fasciculée : section transversale de la nervure. Pinus Silvestris. Fig. 20. — Feuille primordiale : section transversale de la nervure. Fig. 21. — Feuille fasciculée : section transversale de la nervure. Planche 18. Cedrus deodara. Fig. 22. — Cotylédon: coupe transversale de la nervure. Fig. 23. — Feuille primordiale : coupe transversale de la nervurê. Pack 24. - Feuille longue d’un arbre âgé : coupe transversale de la nervure. + 25. — Cotylédon : Coupe (ransversale du limbe au voisinage d'une “rh latérale. Fi 18. 26. — Feuille longue ds arbre âgé : coupe transversale du limbe rencontrant un canal sécréteu Cedrus Libani. Fig. 27. — Feuille primordiale : Coupe transversale de la nervu Fig. 28. — Feuille longue d’un arbre âgé: coupe Éastirié de Ja nérvure, REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES PARUS DE JUILLET 1889 A AVRIL 1890 (Fin). Les parties de la cellule les plus riches en albumine sont, d’après Zacha- rias, les chromatophores. Ce fait a amené M. Carapowicki (1) à penser que ces chromatophores sont le siège de la synthèse des albuminoïdes. Pour s'en assurer, l’auteur enlève, aussi complètement que possible, l'albumine aux parties de la plante qui en renferment le plus. À cet effet, les plantes (Phaseolus vulgaris, Cucurbita pepo, Zea mays), sont cultivées dans une solu- tion saline non azotée obtenue en remplaçant le salpêtre et l'azotate de chaux du mélange de Knop par le chlorure de potassium et le sulfate de chaux. Le développement est d’abord normal, puis se ralentit peu à peu, et s'arrête enfin tout à fait après deux ou trois mois. Les feuilles restées fraiches de ces plantes ne présentent pas ou presque pas de matières albu- minoïdes., Ces feuilles sont coupées et portées dans la solution normale de Knop et observées au microscope. M. Chrapowicki a ainsi constaté que les matières albuminoïdes qui se forment alors aux dépens des nitrates de la solution apparaissent bien tout d’abord dans les chromatophores. La décomposition des matières albuminoïdes amène, par oxydation, la production d'hydrates de carbone. Le fait a élé démontré par de nom- breuses recherches, et les analyses de MM. Schulze et Flechsig, entre autres, ont décélé dans la plantule une concordance entre la formation d'amidon transitoire et l'accumulation d’amidon. M. W. PaLLanix (2) regarde, en particulier, l’asparagine des graines de Légumineuses comme le produit accessoire formé en même temps que l'amidon par l'oxydation des albumi- noïdes. A l'appui de son opinion, il établit que l’asparagine, comme l’'ami- don, ne prend naissance qu'à la faveur de l'assimilation de l'oxygène de l'air, La nécessité de cette oxydation pour la formation de l’amidon expli- que pourquoi le rapport A est plus petit pour les plantules de Légumi- neuses que pour les plantules de Graminées. Comme l’amidon, le saccharose peut n’apparaître dans la PRE (1) Chrapowicki : Beobachtungen über die Eiweissbildung in den chlorophytlfüh- renden Pflanzen (Arb. der Saint-Pétersbourg Naturforscher-Gesellschaft, gares n + (2) W. Paladin : Koklehydrate als Orydationsproducle der Eimeisstoffe (Berichte der deut. bot. Ges. avril 1889). 360 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. dant la germination. M. Scuuzze (1) oblient et dose le saccharose des plan- tes en traitant la substance pulvérisée par une solution aqueuse d’hydrate de strontiane. Le saccharate de strontiane qui se précipite est repris et agité dans l’eau chargée d’acide carbonique. Le carbonate de strontiane formé est isolé de la solution par filtration et celle-ci, ne renfermant plus que du saccharose, est mise à évaporer, On obtient, en définitive, après avoir repris le sirop par l'alcool, des cristaux de saccharose. Les graines de Lupinus luteus, ainsi traitées, ne donnent pas à la lumière, la moindre trace sucre de canne pour 800 grammes d’embryon desséché. Du saccharose s'esl donc formé aux dépens des substances organiques de réserve. Les substances de réserve hydrocarbonées qu'on peut trouver dans les graines de Légumineuses sont, les unes mélangées au contenu cellulaire, les autres incluses dans la membrane à l’état d'épaississement des parois. Au nombré de ces dernières est lé mucilage, décrit par M. Tschirch : c'esl une sorte de substance épaisse, se gonflant dans l'eau, qui peut la dissou- dre. M. NADELMANX (2), qui l'a étudiée de nouveau, distingue : {° Les membranes formées de ce mucilage, qui ne bleuissent point par l'iode et ne prennent qu'une coloration jaune, par l'iode et l'acide sul- ° Les membranes cellulosiques qui se gonflent également par l'eau, mais qui présentent avec l'acide sulfurique iodé la réaction bleue de la cellulose; 3° Les membranes amyloïdes bleuissant par l'iode seul. Toutes les graines de Légumineuses ne renferment pas de mucilage dans leurs membranes. M, Nadelmann divise les graines de cetle famille en deux groupes : celles dont les parois secondaires d’épaississement appartiennent aux cellules de l'albumen et celles dont les mêmes parois se rapportent aux cellules des cotylédons. Les graines du premier groupe renferment seules des mucilages. Ce mucilage est dissous pendant la germination et sert al développement de la plantule, 11 contribue en même temps, par s0n 80 flement, à accroitre, au début de la germination, le volume de la grain _ ui le contient. Son apposition aux membranes a lieu de la manière Sir vante : des bulles mucilagineuses apparaissent, dans les jeunes cellules, y état de vacuoles, puis toutes ces petites vacuoles se réunissent en une grosse unique venant s'appliquer contre les parois cellulaires. Tantôt, comme dans ne Trèfle, le mucilage se produit directement ; tantôt, comme dans le Gênet, il naït par métamorphose de la cellulose mucilagineuse. Nous avons dit que les épaississements des parois des cellules cotylé- donaires ne renfermaient jamais de mucilage. Ces épaississements SOnt 16 d’après M. Nadelmann, constitués par de la cellulose (Lupin) ou par de 11 PA mqu “ere ps von Rohrzücker in eliolirten Keimpflanzen (Berich Ë (Bericht® (2) Nadelmann : Ueber die : : x ie Schleime i en der dent, bot Ges. juin 1689) Chleimendosperme der Leguminosensam REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES. 361 substance amyloïde (Courbaril) qui, comme le mucilage, disparaissent peu à peu pendant la germinalion. En général, plus les parois d’épaississement formées par ces substances sont fortes, plus l'amidon est en faible quantité. D'après la répartition de ces différentes substances hydrocarbonées, ainsi que des matières grasses et de l’aleurone dans la graine, M. Nadelmann a distingué huit groupes de Légumineuses, pour l'énumération desquels nous renvoyons au mémoire. Toutes les substances de réserve hydrocarbonées des graines de légumi- neuses avant la germination ont donc été, par l'auteur précédent, ramenées quatre : l'amidon, contenu dans la cellule; la cellulose, la matière amyloïde et le mucilage, contribuant aux épaississements des parois. Cependant M. Scuuzze (1) rappelle que les graines non germées de Faba vulgaris, de Vicia sativa, de Soja hispida renferment entore du saccharose. Une autre substance a aussi échappé aux recherches microchimiques de M. Nadelmann ; fréquemment, en effet, on trouve dans toutes ces graines un hydrate de carbone, soluble dans l’eau, et qui, par ébullition avec l'acide sulfurique étendu, donne du galactose, et, par oxydalion avec l'acide nitrique, de l'acide mucique. Cette substance fut, pour la première fois, signalée par M. Müntz dans le Medicago sativa, et désignée par lui sous le nom de galactine. Elle a été, depuis, rencontrée par M. Maxwell dans le Faba vulgaris, le Vicia sativa, ete. M. Schulze qui l’a étudiée dans le Lupinus luteus l'appelle galactane 6 et constate qu'elle disparait très rapidement dans l'embryon rmé. Les graines de Lupinus luteus, Pisum sativum, Vicia sativa, etc., renfer- microchimie, montre que la paragalactane est, dans la graine, à l'état d'épaississement des parois. Cette paragalactane est, comme la galactane, Re pendant la germination; elle donne du galactose et un pen- glyc : La cellulose qui, dans le Lupin par exemple, constitue, à l’état d'épaissis- *ement de la membrane, une matière de réserve est-elle bien identique à la cellulose proprement dite? Elle a, jusqu'ici, été considérée comme telle Parce qu'elle se dissout dans la liqueur cupro-ammoniacale et se colore en bleu par je choro-iodure de zinc; elle a cependant des propriétés chimiques lytique de cette substance, un sucre réduisant la liqueur de Fehling, comme la dextrine et fermentescible, mais se distinguant, par ses combinaisons cris- tallisées, de tous les sucres connus. Il appelle donc cellulose de réserve cette cellulose Particulière, et séminose le sucre qu’elle fournit. sc “ : Ueber die stickotosffreien Reservestoffe einiger Leguminosensamen er deut. bot. Ges. nov. . y Reïss : Ueber die Natur der Reservecellulose und über ihre Auflcsungsweise bei “tmung der Samen (Berichte der deut. bot. Ges. novembre 1889). « 362 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. La cellulose de réserve donnant la séminose a été retirée par M. Reiss des graines d'un grand nombre de plantes : Phylelephas macrocarpa ; Phenix dactyfera; Allium cepa ; Asparagus officinalis ; Iris pseudacorus ; Coffea arabica; Fœniculum capillaceum, etc. Elle n'a pas été trouvée dans les graines d'Impa- tiens balsamina, de Primula .officinalis, etc., dont les parois d'épaississe- ment sont constituées par la substance amyloïde. Son rôle de substance de réserve n’est pas douteux, car elle disparait dans les plantules. M. Rejss a suivi son mode de dissolution sur un certain nombre des plantes cilées plus haut, et le compare à celui de la substance amyloïde. Ainsi, dans les graines de Phœnix et de Chamærops, la membrane se dissout régulièrement de l'intérieur vers l'extérieur de la cellule, la lame moyenne persistant seule; dans les graines d'Asparagus c'est au contraire la lame la plus interne de la membrane, celle qui limite le protoplasme, qui iste. D’autres fois encore, pour ne citer que quelques cas, la dissolution se fait par une sorte de corrosion : dans les graines de Tropæolum, d'Impatiens, par exemple, dès que l'attaque commence, on voit, partant de l'intérieur de la cellule, de nombreux canaux qui pénètrent irrégulièrement vers la lame moyenne; les parties persistantes forment, en définitive, de fines aiguilles hérissant cette lame, M, Reiss a ainsi reconnu six modes différents de dis- solution, Entre Ja cellulose de réserve et la séminose existe un produit intermé- diaire qui représente un mélange analogue à la dextrine de l’amidon : c'est Ja séminine. La séminine distingue encore nettement la cellulose de réserve de la cellulose ordinaire, car, par opposition à la dextrine, c’est un hydrale lévogyre. La triticine des rhizomes de Triticum repens, l'irisine de TS pseudocorus-sont également lévogyres ; ils ne peuvent cependant être iden- tifiés à la séminine, car leur produit final est de la lévulose el non de la séminose. Une autre espèce de sucre, ne cristallisant pas et réduisant moins que la dextrose, a élé trouvée par M. Green (1) dans les tubercules de T ina bour en germination. Ce sucre provient de la transformation de l'inuline sous l'action d'un ferment; tandis que linuline est insoluble dans l'alcool à 65°, le sucre ne l’est que dans l’alcoo! à 82°, Le ferment qui produit la trans” formation n'existe que pendant la germination, mais M. Green, par une Ge 58 nence analogue à celle faite sur le pancréas, a pu provoquer artificiellement son développement en maintenant pendant vingt-quatre heures Îes tuber- cules à une température de 35°, Parmi les substances concourant à Ja constitution des membranes cell laires, M. Mancix (2) affirme la présence constante des composés pectiques Ces composés forment deux séries : une série neutre (pectine, pectose) : une série acide (acides pectique, métapectique, etc.). Ce sont les compo je rase 7 the germination of the tuber of the Jerusalem Artichoke (Helian” (x M | (Annals of Botany J, page 223 É ngi ur la présence de : végétaux rendus de l’Ac, des sc. és 1889). FRARONS peaqne fee les VQ (Comptes REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES. 363 de cette seconde série qui forment la {rame cellulaire, L'auteur s'en est assuré en débarrassant la membrane de la cellulose au moyen du réactif de Schweizer. La paroi conserve cependant son épaisseur primitive et présente, dans un liquide neutre, avec la phénosafranine, le bleu de méthylène, la” rosolane, etc., les réactions colorées de l'acide pectique. Divers organes d'Amygdalées donnent, lorsqu'ils sont broyés, de l'acide cyanhydrique, grâce à l’action de l’'émulsine ou synaptase sur l’amygdaline en présence de l’eau. Le glucoside fournit de l'acide cyanhydrique, de l'essence d'amandes amères et du glucose. M. Johannsen a déjà cherché à expliquer pourquoi cetle réaction ne se produit pas dans la plante vivante, par exemple dans les amandes amères avant el pendant Ja germination, M. Guiexaro (1) complète, à ce sujet, les résultats de M. Johannsen en indi- quant d’une facon plus précise, la localisation de ces deux substances, amygdaline et émulsine, dans des tissus différents. Pour la recherche de l'émulsine l’auteur emploie d'abord le réactif de Millon qui décèle la présence des matières protéiques; il tente ensuite de donner naissance à l'acide cyanhydrique dans les cellules mêmes à émulsine, en faisant agir des coupes fraîches sur une solution d’amygdaline à une température comprise entre 50° et 60°. La formation de l'acide cyanhydrique est révélée par le réactif de Schœnbein. Enfin, pour confirmer les données ainsi fournies, il isole, autant que possible, les cellules à émulsine d'une part, les cellules à amygdaline de l’autre, et il met en contact, à la tempéra- ture convenable, les premières avec une solution d’amygdaline, les secondes avec une solution d'émulsine, pour donner naissance à l'acide cyanhydrique. Les recherches ainsi conduites montrent que, chez les feuilles de Laurier- cerise, l’émulsine est contenue dans des cellules spéciales représentant l'endoderme, ainsi que dans quelques cellules non sclérifiées du péricycle, qu'on trouve isolées ou plus souvent reliées à la gaine endodermique ; l'amygdaline se trouve dans le parenchyme ; la partie ligneuse des faisceaux ne donne aucune réaction. Chez les amandes, douces où amères, le cylindre central de la partie axile ne contient d'émulsine que dans le péricycle ; les faisceaux des cotylé- dons en renferment en outre une petite quantité dans l'endoderme. Quant à l'amygdaline les expériences de M. Johannsen ont déjà prouvé qu'elle est localisée dans le parenchyme cotylédonaire des amandes amères. Au nombre des réserves nutritives azotées destinées au jeune végétal, M. En. Heckez (2?) compte les alcaloïdes. Des graines de Sterculia acuminata ont, en effet, présenté, pendant leur germination, une disparition de caféine, en même temps qu’apparaissaient la chlorophylle et l'azotate de potasse qui n’existent jamais dans les cotylédons non germés. De même ont disparu (1) Guignard : Sur la localisation, dans les amandes et le Laurier-cerise, des Princi f. c FORT 1 2.7 1T 1 de hotaniau nos 1 ui Lu 1 Î y Ÿ q Journ DOLAIHIY , , di (2) Ed. Heckel : Sur l’utilisation et les transformations de quelques alculoïdes ans la graine pendant la germination (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, ) ne Ve OPA + ee, 2 AT QU Eee Ken aire * 364 = REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. rapidement sous l'influence de l'embryon, les alcaloïdes de l'albumen Strychnos nuæ vomica el du Datura stramonium. À un moment donné, tous les alcaloïdes de la graine ont passé, transformés, dans la jeune plante à laquelle ils ont servi d'aliments. Les alcaloïdes qui ont ainsi disparu un moment dans la plante ne tardent pas sans doute à réapparaître, car M. CLaurriau (1) constate que la jeune plante de Papaver somniferum, qui n’est pas d’abord vénéneuse, le devient ensuile, au cours du développement. Chez des plantes de 10 à 15 centimètres de haut, pourvues de qualre à cinq feuilles, M. Clautriau a trouvé un latex renfermant de la morphine, qui n'apparait pas encore dans l’épiderme. e maximum de richesse de la plante en alcaloïdes a lieu au moment de la maturation des graines. Les tissus qui en contiennent le plus sont les laticiféres ; il y a, dans le latex, de la morphine, de la narcotine, de M … papavérine, de la codéine, peut-être aussi de la thébaïne : il y a aussi de l'acide méconique, ce qui confirme l’opinion que la morphine existe à l'état de se] de cet acide. En dehors des laticifères, c'est surtout dans les cellules épidermiques des divers organes que ces alcalcïdes sont le plus abondants; leur proportion décroit du sommet de la plante vers la base, el ils dispa- raissent complètement dans les couches superficielles des racines. Ils per- sistent le plus longtemps dans l'épiderme des capsules. M. Clautriau n°'x pas trouvé d'alcaloïdes dans les points végétalifs du far : -Paver somniferum.M. Worczar, (2) constate, au contraire, pour la solaniné, “ que celte substance est abondante dans les méristèmes des Solanum, puis diminue dans les tissus avec le développement, et persisie rarement dans les parties formées, sauf au voisinage des bourgeons et des radicelles. Les bourgeons floraux, par contre, accroissent leur proportion de solanine ae le développement. Toutes les parties de la fleur n’en renferment pas ége- lement ; comme l’auteur précédent pour la morphine, M. Wortczal trouve Surtout la solanine dans les assises périphériques du fruit et dans les cou” ches environnant la graine. Celle-ci ne contiendrait pas d’alcaloïdes 1! dans le Papaver Somniferum, ni dans les Solanum. . La Solanine ne serait, pour M. Wolczal, ni un produit de la synthèse P? | Cas, qu'il serait peut-être téméraire d'étendre à l’ensemble des alcaloïdes les conclusions fournies par l’un d’eux. 2 Clautriau : Recherches microchimiques sur la localisation des alealoides . ot node (Mémoires de la Société belge de microscopie, pre 3/# d'après le Zal: Sur la répartition de La solanine dans la plante (Bot. cent-*1 p $ travaux des naturalistes de Kasan). REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES. 365 Un rôle sur lequel lous ces auteurs semblent d'accord, bien qu'il nous paraisse discutable et trop admis, en général, a priori, c'est le rôle de pro- teclion que loutes ces substances joueraient pour la plante, à l'égard des animaux. Ainsi s'explique encore, pour M. Voicr (1) la localisation de l'essence d'ail dans les tissus des Allium. Celle essence, colorée en rouge par l'acide sulfurique, blanchissant par les sels de mercure, jaunissant par le chlorure de platine, se trouve surtout dans l'épiderme ou les couches externes de toutes les parties de la plante, dans les enveloppes du fruit et de la graine, dans l’assise de l’endosperme entourant l'embryon; on la ren- contre en second lieu, dans les gaines des faisceaux vasculaires. Son goût âcre aurait pour effet de protéger contre les morsures des animaux, la plante en général et les voies conductrices de la sève et de l'eau en particulier. Telle est, du moins l’opinion de M. Voigt. Il est certes impossible d'apporter contre ce genre d'interprétation aucun argumen positif; nous croyons cependant qu’un tel rôle, s'il existe, est tout à fait accessoire, plutôt réalisé par contre-coup, et que la cause directe, d’ailleurs inconnue, de La localisation de ces alcaloïdes et de ces essences doit être cherchée ailleurs. Les causes finales, que beaucoup d'auteurs font ainsi san cesse intervenir, ont l'avantage incontestable de fournir une explication facile des faits embarrassants, mais elles sont nuisibles aux. progrès de la science, parce qu'elles dispensent de recherches ultérieures en donnant à l'esprit une salisfaction illusoire, dont il est dupe. Nous mentionnerons maintenant les derniers Fo parus sur les ma- tières colorantes des végétaux inférieurs et supérieu Chez les végétaux inférieurs, M. Zorr (2) signale de nouvelles matières colorantes des Champignons. L'auteur a obtenu, dans le Polyporus hispidus : 1° Une matière colorante jaune, insoluble dans l'eau, acide vis-à-vis des bases, et que ses réactions rapprochent de la gomme-gutte; 2° un autre corps, également jaune, acide, mais soluble dans l’eau. Ces deux substances sont infiltrées dans les membranes du Champignon. Les fructificalions des Téléphorées ont donné: 1° Une matière colorante rouge mérilant par ses Propriétés un nom spécial, l'acide téléphorique ; 2° un corps résineux jaune acide, insoluble dans l’eau; 3° une matière jaune, acide, soluble dans l’eau. Cette dernière est, avec l'acide téléphorique, un excrétat infiltré dans la membrane; la résine acide, au contraire, se trouve dans le suc cellulaire. Une Polyporée, le Trametes cinnabarina, a un hymenium' rouge cinabre, landis que la masse du chapeau est d'un rouge orange. Ce champignon renferme: 4° Une matière colorante, rouge cinabre, soluble dans l'alcool, les acides concentrés et les alcalis, insoluble dans l’éther de pétrole; c "est le æanthotramétine ; 2 une résine acide, matière d’excrétion comme la a pré- Bacterium egregium qu'on rencontre dans les poussières de l'air et qui forme, sur des plaques de gélatine, des colonies lenticulaires d’une couleur (1) Voigt : Lokalisirung des æœtherischen Ocles in den Geweben der Allium Arten uch der Hamburgischer wissenschafilichen Anlage 2) Zopl: Ueber Pong (Bot. Zeitung, 1889, n° 4, 5, G). + 366 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. jaune intense. La coloration de cette Bactérie est due à une matière grasse qui présente, à l'examen spectroscopique, une parenté avec l’anthoxanihine de certaines fleurs et des Urédinées. L'emploi des réactifs et la connaissance de leurs effets sur les matières colorantes, si variées, des Lichens ont été préconisés par certains Licheno- logues pour la détermination de ces végétaux. Dans le but de contribuüer à l'établissement d’une classification basée sur ces réactions, M. Bacaann (1) étudie les matières colorantes non crislallisées des Lichens, bien moins connues que les substances cristallisées. Les matières colorantes amorphes sont contenues dans l’algue : soit dans la membrane; soit à l'élat de granu- lations, dans sa cellule; soit sous forme d’excrétats sur la face interne de sa membrane. Les deux derniers cas sont rares, le premier est de beaucoup le plus fréquent. Les membranes étant composées de plusieurs lamelles, les pigments sont inégalement répartis dans chacune d'elles, et différemment e spicili , Thalloidinia, rhizoïdes); une bleue (Biatora); une violette (Arthonia); cinq rouges (Urceolaria, Lecanora, Phialopsis, ete.) ; cinq brunes. Chacune de ces matières présente avec les acides ‘et les bases des réactions particulières el M. Bachmann à ainsi construit des tables de réactions pouvant servir à la. détermination des Lichens. . Chez les végétaux supérieurs, une matière colorante très répandue est la la carotine : c'est un carbure d'hydrogène, de coloration rouge, accom- Pagnant constamment dans les feuilles la chlorophylle. M. ArnauD (2), qui l'a surtout étudiée, en à fait récemment de nouveaux dosages. D'après ces En réduisant la chlorophylle, M. Timirrazerr (3) a obtenu un dérivé de celle substance Les propriétés optiques de ce nouveau corps, que l’auteur nommé pe Ds Permeltent de reconnaitre : 4° Qu'i! provient de la chloroph} prie qui ù (1) Bachmann : Ueber htiopalalihietediohicé rs 23 (tabs Pringsheim 1889): Éd : Recherches sur la carotine : son rôle physiologique probable dans (3) rire à rs . nr des sciences, décembre 1889.) de l'Acadée ie k * LA prolophylline des pla: j tes rendus de ; mie des sciences, 2 septembre 1889). Plantes éliolées (Comptes REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET CHIMIE VÉGÉTALES 367 chlorophylle, par suite d’un phénomène d’oxydation. En partant de la chlo- rophylline, c'est-à-dire de la chlorophylle débarrassée de sa xanthophylle, M. Timiriazeff a obtenu des solutions violettes de protophylline. Ces solutions se conservent indéfiniment dans une atmosphère d'acide carbonique, à l'obscurité, et verdissent au soleil, par transformation de Il est probable que l'oxydation se fait aux dépens de l'acide carbonique. Le verdissement des plantes est donc dû aux rayons absorbés par la proto- phylline des plantes étiolées, comme la décomposition de l'acide carbonique est due aux rayons absorbés par la chlorophylle des plantes vertes. HENRI JUMELLE. à |: ” ! à ; ñ Mo. Bot. Garden. SUR LA RÉPARTITION DES ACIDES ORGANIQUES CHEZ LES PLANTES GRASSES Par M. E. AUBERT Les végétaux renferment des acides organiques tantôt libres, tantôt combinés avec des bases minérales ou organiques. Ces acides sont assez nombreux et répartis d'une manière différente chez les diverses plantes; toutefois les plantes grasses en con- tiennent une proportion en général beaucoup plus forte que les autres végétaux, proportion telle qu'un dosage de ces acides y devient possible, alors que chez les plantes ordinaires cette opé- ration présente de grandes difficultés. M: Mayer (1) a reconnu que les feuilles des Crassulacées ren- ferment de l'acide malique ou de l'acide isomalique dont la quan- tité décroit notablement pendant la période d’insolation de ces feuilles. . M. Hugo de Vries (2) s’est livré à de patientes recherches Concernant l'influence de la lumière et de la chaleur sur la for- mation périodique des acides chez les plantes grasses. Jusqu'à présent, le problème de la répartition des acides orga- niques chez ces végélaux n’a pas été abordé; aussi, m'a-t-il Paru intéressant d'apporter quelque lumière sur cette question. . Je n'ai encore étudié que quelques Crassulacées, me réservant d'étendre mes recherches à un plus grand nombre de plantes grasses, p. 211, . ; ®) Hugo de Vries : Ueber die Periodicität im Saüre-Gehalte der Fetipflanzen (Na- urkunde, 3 Reeks, Deel 1, Amsterdam, 1884). Rev. gén. de Botanique. — Il. 24 RON RER Vi. D rv 4 à | w CET L'ÉR A TN ONNL LC ER EIERS PRe due A LE * à SR PRE Pr Le "A # + Re 07 2 OO LR Em 6 4, rs LC Let LE AE # À As) de De Vtt ; x TRS ts £+ 370 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Les végétaux sur lesquels ont porté mes expériences sont les Sedum dendroideum Sessé et Moc. (du Mexique), Crassula arbo- rescens Willd. (du cap de Bonne-Espérance), Sempervivum tecto- rum L. ; J'étudierai dans ce travail : 1° La nature des acides organiques que contiennent ces plantes ; 2° La distribution des acides organiques et ses rapports avec la transpiration. 1. — Dans les divers organes d’une plante; 2. — Dans les diverses parties d’une même feuille. : 3° L'influence du développement sur les variations de pro- portion des acides organiques chez les plantes grasses. S 1: — NATURE ,DES ACIDES ORGANIQUES QUE RENFERMENT LES PLANTES GRASSES. Mes recherches sont relatives seulement aux principes acides solubles dans l'eau, principes qu'il est facile de déceler et de doser. On broïe dans un mortier, avec le moins d’eau possible, la partie du végétal considérée dont on a déterminé le poids. Ver- sant la bouillie claire ainsi obtenue et l'eau de lavage du mortier dans un tube à essais à paroi mince, on porte ce tube dans un bain-marie à 90° environ et l’on abandonne pendant unê demi-heure. La température de 90° est suffisante pour activer la dissolution des principes solubles dans l’eau, sans provoquer la décomposition des acides organiques. On filtre ensuite et, recueillant le liquide clair, on l'additionne d’une solution d'act- late neutre de plomb. 11 se forme un précipité à base de plomb dont les acides sont les acides organiques contenus dans la liqueur. Ce précipité bién lavé est mis en suspension dans l'eau distillée et traité par un courant d'hydrogène sulfuré, jusqu'à transformation complète du sel organique à base de plomb en sulfure de plomb et acides organiques libres. La liqueur claire filtrée renferme les acides organiques dépourvus de tout pri” Fr pit ad sé à ACIDES ORGANIQUES DES PLANTES GRASSES, 371 cipe étranger. On y détermine la nature de ces acides par la méthode analytique de Dragendorf (1). Des analyses, plusieurs fois répétées avec soin, me permettent d'affirmer que dans les trois plantes grasses citées plus haut, il n'eriste, comme acide libre ou à demi combiné, que l'acide ma- lique; j'ai quelquefois décelé des traces tout à fait négligeables d'acide tartrique. Je ne saurais infirmer d’une manière absolue la notion, men- tionnée par certains auteurs, de la présence d'acide oxalique libre dans les plantes grasses (Crassulacées, Mésembryanthé- mées et Cactées) ; des recherches ultérieures me permettront de trancher définitivement la question, mais il m'est impossible d'en admettre l'exactitude pour les plantes que j'ai nommées. Le fait que l’acide malique se rencontre seul dans ces espèces facilite l’étude de sa répartition dans les diverses régions d’une plante, A cet effet, après avoir soumis à la température de 90°, comme plus haut, un organe végétatif broyé dans l’eau, on recueille le liquide clair filtré, on l’additionne de quelques gouttes d'une solution alcoolique de phénolphtaléine, puis on Ÿ verse peu à peu, à l’aide d’une burette de Mohr, une liqueur litrée de carbonate de soude. Tant que le liquide est acide, il demeure incolore ou légèrement verdâtre; il vire au violet tendre aussitôt qu'il est neutralisé par la liqueur alcaline. Ce changement de couleur, dû à la solution de phénolphtaléine, indique la fin de la réaction. On lit la quantité de liqueur titrée employée et, par une série de calculs très simples, on déduit le poids, en milligrammes, d'acide malique que renferme 1 gramme de poids frais de l'organe étudié. C'est toujours à 1 gramme de poids frais de la plante que sont lapportés les nombres cités plus loin. (1) Voyez l'Encyclopédie chimique de Frémy, t. X. 372 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. $ 2. — DISTRIBUTION DE L'ACIDE MALIQUE DANS LES PLANTES GRASSES, 1. — Distribution dans les divers organes d’une plante grasse; rapport de cette répartition avec la transpiration dans les mémes organes. J'envisagerai successivement, dans ce chapitre, la répartition de l'acide malique dans les diverses feuilles d’une même branche de Sedum dendroideum, dans celles du Crassula arborescens, puis du Sempervivum tectorum. Mes premières déterminations avaient porté sur la Joubarbe; mais cette plante a l'inconvénient de présenter ses feuilles sui- vant une spirale très surbaissée, en sorte qu’il est difficile d'en détacher les feuilles, surtout celles voisines du centre de lt rosette, sans les altérer plus ou moins à leur point d'insertion. Avec le Sedum dendroideum et le Crassula arborescens, mien de pareil ; les feuilles sont assez distantes les unes des autresel comme arliculées sur l’axe qui les porte; aussi ne résulte-t-il de leur détachement aucune perte de liquide, aucune cause d'alté- ration qui puisse provoquer des objections, tant pour l'étude de la répartition de l'acide organique qu'au sujet de la transpr ration. Le Sedum dendroideum a des feuilles glabres, luisantes, épais ses de 2 millimètres environ, de forme ovale très allongét: alternes et disposées suivant le cycle 3/8. Le Crassula arborescens possède des feuilles beaucoup ple épaisses (pouvant atteindre jusqu’à 5 millimètres d'épaisseur) nettement articulées sur l'axe : elles sont opposées el les ve cilles successifs croisés. Grâce à cette opposition des feuilles le Crassula m'a permis, non seulement d'étudier la distibution de l'acide malique à diverses hauteurs sur la tige, mais encorè de rechercher si deux feuilles opposées sont également riches €? cet acide, : feuilles ant le uilles” Le Sempervivum tectorum présente une rosette de très serrées le long de l’axe où elles sont disposées 4 cycle 3/8. Les rosettes possédant un grand nombre de le 734 dm) ä& (L74 We ‘ kr * ÉR : 6 Mina Fe # ACIDES ORGANIQUES DES PLANTES GRASSES. 373 présentent une légère courbure des génératrices suivant les- queiles sont insérées les feuilles superposées. Il m'a paru nécessaire d'exposer en même temps les nombres obtenus par dosage de l'acide malique dans les feuilles d’une plante grasse et ceux que m'a donnés l’étude de la transpiration d'autres feuilles identiques de la même plante. J'ai employé, pour évaluer la transpiration des feuilles, Ja méthode de la perte de poids, les feuilles étant placées dans une atmosphère d'état hygrométrique constant, sous une cloche dont je donnerai plus tard la description. Les pertes de poids des feuilles sont représentées par la quan- lité d'eau que perdrait en une heure, 1 gramme de poids frais de l'organe étudié. 1° Sedum dendroideum. — Le 22 mai 1890, j'ai pris, sur l’un des plants dont je disposais, deux branches entièrement compa- rables par leur développement; l’une portait onze feuilles et l'autre dix. J'ai dosé l'acide malique dans les feuilles successives de la première branche et étudié la transpiration des feuilles de la seconde. Les résultats obtenus sont consignés dans le tableau suivant : dc 4 ro ALES Re OS CR EE St a dei A PL LT a nait & 4 a SAN Rs de PT D CI LA SR t4 CR Neon DS MR sa AA ! Tableau I. ACIDE MALIQUE. TRANSPIRATION. D —— mé Q QUAN N° D'ORDRE | Poips FRAIS | en milligram.| N0S D'oRDRE | poIDs FRAIS | en milligram. des dès mas ds des d cor gr feuilles. feuilles. + ai s feuilles. feuilles. | snnne de poids frais. de poids frais nan", Bourgeon terminal et aie Bourgeon terminal et LE feuille 1 .1203 1.2 feuille 4 0.0759 14.9 2 0.2225 2.3 0.1519 22.9 3 0.3530 2,9 3 0.2970 32.5 4 0.5580 3.5 4 .5675 35.3 5 0.7015 3.7 5 0.7334 25.3 6 0.8860 4.5 6 0.7572 18.4 7 1.0060- 5.1 7 1.145145 19.1 8 1.1063 5.6 8 1.0774 13.5 9 1.2690 5.6 9 1.0663 7.8 10 1.3300 5.1 10 1.1075 13.4 11 1 .2920 4.15 — HRTES 374 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. La relation entre la répartition de l'acide malique dans les feuilles et la transpiration de feuilles identiques, si relation il y a, sera plus clairement indiquée par l'examen comparatif des courbes construites à l’aide des nombres du tableau I (fig. 4115), que par ces nombres eux-mêmes. Sur l'axe des abscisses OA, on prend 11 points équidistants CEE 2, | TR Sas Pau ES ". “ait Fig. 115. — Sedum dendroideum. 1, 2, 3... feuilles successives de la tige prises à partir du sommet. — Courbe de l'acide malique en trait plein; une division prise sur les ordonnées successives 1, 2, 3... correspond à 1 milligramme d'acide mal que dans les feuilles considérées. — Courbe de l’eau transpirée en trait pointillé; une division prise sur les mêmes ordonnées correspond à 10 milligr. d'eau ae par les feuilles 1, 2, 3. désignés par les numéros d'ordre des feuilles sur la tige. En ces points 1,2, 3... 10, 11, on élève des ordonnées : | Les unes proportionnelles aux quantités d'acide malique, indi- quées dans la 3° colonne du tableau I. 4 Les autres Proportionnelles aux quantités d’eau transpirée mentionnées dans la 6° colonne. On obtient ainsi, sur chaque ordonnée, deux points apparle- nant l’un à la courbe de l'acide malique, l’autre à la courbe de l'eau transpirée. EE RÉ e . 0e Mist = NB de RE NC Re LORS SCAN ANT rer Et / Ù ÉRE EE TO Û ) ACIDES ORGANIQUES DES PLANTES GRASSES. 375 La courbe de l'acide malique est construite ici de façon qu'une division représente 1 milligramme d'acide malique et elle est figurée par un trait continu ; celle de l’eau transpirée, formée d'un trait pointillé, est construite de façon qu'une division représente 10 milligrammes d’eau disparue. De l'examen de ces deux courbes, on peut déduire que : 1° La richesse des feuilles en acide malique crott à partir du bourgeon terminal jusqu'en un certain point de la tige dont les feuilles ont atteint leur développement maximum; puis elle décroit chez les feuilles inférieures qui commencent à subir une altération, sans que La proportion de l'acide organique y devienne cependant négligeable. 2° La quantité d’eau transpirée augmente depuis le bourgeon terminal jusqu'à une feuille très rapprochée encore du sommet, Puis diminue chez les feuilles qui achèvent leur croissance, à l'exception des inférieures dont la transpiration augmente légè- rement. 3 La courbe de l'eau transpirée présente un minimum corres- Pondant au maximum de la courbe d'acide malique. Remarque. — La seconde de ces conclusions est conforme aux faits connus chez les plantes non grasses; mais les deux autres déductions me paraissent n'avoir jamais été formulées ; et Cependant le fait que la éranspiration d'une feuille est d'autant Plus faible que celte feuille contient plus d'acide malique est en _ Parfait accord avec les idées de M. de Vries, qui a ‘trouvé que la Proportion d’eau dans les cellules augmente avec la quantité d'acides organiques qu'elle renferme, avec les expériences de M. Bürgerstein, qui à fait voir que la transpiration est retardée Par la présence des sels dans les plantes et avec le résultat des recherches de M. Jumelle, qui a montré que l'absorption est ugmentée par ces mêmes sels (4). : Îme faut montrer maintenant que.les remarques précé- al Henri Jumelle : Recherches physiologiques sur le développement des plantes uelles (Revue générale de Botanique, p. 366, t. 1, 1889). 376 - - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. dentles ne sont pas seulement applicables au Sedum dendroi- deum, maïs encore aux deux autres plantes grasses étudiées. 2° Crassula arborescens. — 11 importe avant tout de savoir si les deux feuilles opposées d’un même verticille renferment la même quantité d'acide malique. Les dosages effectués pour deux verticilles successifs d’une même branche ont donné les résul- tats suivants : Quantité en milligrammes Poids frais. d'acide malique gr. pour 1 gr. de poids frais. A due vd 1.04 1.34 niv ( a 1.928 1.63 3e verticille, LE 3.735 1.57 Ces nombres sont deux à deux comparables ; mais, dans cer- tains cas, ils peuvent subir de plus grands écarts, notamment quand la branche étudiée a été prise*dans une plante très fournie de rameaux couverts de feuilles; alors les deux feuilles d'un même verticille peuvent être éclairées de manières toutes diffé- rentes, auquel cas la proportion d'acide malique devient assez variable. Poids frais. Acide alle È milligr. Feuille à l’ombre.. 3.044 4.2% Exempl ‘8 ee soie P ( b. Feuille ala lumière. 2.892 4 J'ai tenu à montrer par là que des recherches comparatives comme celles qui suivent exigent un choix préalable des bran- . €hes à étudier, ces dernières devant être, autant que possible, également éclairées de toutes parts. Le 11 juin 1890, j'ai choisi, sur un plant de Crassula arbores- cens, une tige feuillée pourvue de 7 verticilles bien développés: Au sommet existe un point végétatif de chaque côté et près duquel apparaissent deux feuilles d’abord accolées par Jour? faces ventralés, puis s’étalant quand elles ont atteint 2 centi- mètres de hauteur environ. (Cette remarque à son importance. car l’état de développement du plus jeune verticille influe Sur la forme de la première portion de là courbe relative à lea! transpirée), : : J'ai détaché sur la tige en question, suivant une hélice décrite ACIDES ORGANIQUES DES PLANTES GRASSES. 377 autour de l'axe, une feuille de chacun des 7 verticilles pour y doser l'acide malique. Les T autres feuilles, semblablement placées, m'ont servi à étudier la transpiration. Le tableau 11 contient les résultats de cette série d’expé- riences. Tableau II. ACIDE MALIQUE. TRANSPIRATION. nn "on _—— Po. atttiitett — {| *°s 'onpre en milligrammes| N°° D'ORDRE en milligrammes es POIDS FRAIS, | d'acide malique des POIDS FRAIS. | d'eau transpirée i 1 : 1 k feuilles, 2 Lis bus, feuilles. à pulls frais. sre gr. 1 0.1235 3.6 sl 0.0803 19.4 2 1.9265 4.9 2 2.0606 + | 3 2.4295 959 3 2.6785 2.9 4 3.1992 4.9 4 2.7700 1.8 9 4.3270 5.4 5 4.8860 1.9 6 4.4760 4.9 6 4.644? 1.8 7 2.6755 3,5 7 3.2900 2.9 Les courbes de l'acide malique et de l’eau transpirée (fig. 116) sont construites comme il a été indiqué plus haut avec cette différence que, la transpiration des feuilles épaisses de Crassula étant (rès faible, j'ai dû représenter par une division prise sur les ordonnées, 1/10 de milligramme d’eau transpirée. (L'échelle de la 2° courbe est ainsi 10 fois plus grande que pour le Sedum dendroideum. ) L'examen de ces courbes nous révèle une particularité sin- gulière : les feuilles du 3° verticille accusent : l’une, une notable diminution d'acide malique ; l’autre, une augmentation de la transpiration. - Cette constatation est intéressante en ce qu'elle confirme la 3° conclusion énoncée pour le Sedum dendroideum : La courbe de l'acide malique présente ici deux maxima aux- Quels correspondent rigoureusement deux minima de la courbe de l'eau transpirée, 78 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Si la courbe de l’eau transpirée ne présente pas, à ses débuls, une forme identique à celle du Sedum dendroideum, cela tient à ce que les feuilles du 1° verticille sont déjà relativement déve- loppées et difficilement comparables à des organes végétatifs très jeunes comme les feuilles du centre d’une rosette de Semper- … vivum. J'ai fait, sur d’autres branches du même plant de Crassul | DEEP Lik | Fa RES À ii L de. | | A | $ o | f 1! | e ï EE JEAN 1 i| | dead, / | il k Le Ê A; \E [| $ il È À TRS |] 3 D 3 V ÿ \ C7 i£ LL. es VAR: al » =" Te | À DC Lil Kad Be ce LE me cd LL. _ 1 J 4 FE à Us D 4 FE 76 Fig. 116. — Crassula arborescens. Mème a fig. 1, sauf pou rée construite d s Fig. 117. — Sempervivum teclorum. ti Mèmes notations que pour la fig. 1- arborescens, des recherches analogues aux précédentes. Aucunè d'elles ne m'a donné les points de rebroussement des courbes : 7. je viens de signaler. Le cas précédent méritait cependant 1 d'être cité, parce que l'exception qu'il nous offre confirme préti- _ Sément la loi que je m'efforce d'établir. _. . L'étude de la répartition de l'acide malique dans les entre” nœuds d'une tige de Crassula arborescens donne une courbe identique à celle qu'on obtient pour les feuilles des verticilles ACIDES ORGANIQUES DES PLANTES GRASSES. 379 successifs; elle est convexe du côté de l’axe des abscisses. Tou- tefois la quantité d'acide malique, dans un entre-nœud, est tou- jours plus faible que dans les feuilles des verticiies qui limitent cet entre-nœud ; ceci n’a rien de surprenant, car le parenchyme de l'entre-nœud est toujours moins abondant que celui d’une feuille voisine. 3° Sempervivum tectorum. — J'ai détaché d’une grande roselte de Sempervivum deux séries de feuilles insérées sur deux géné- ratrices à peu près opposées. Les notant avec soin, du centre à la périphérie, j'ai dosé dans l’une des séries l'acide malique et mesuré la quantité d’eau transpirée par les feuilles de la 2° série. Le tableau III renferme les nombres obtenus. Tableau III. ACIDE MALIQUE. TRANSPIRATION. a — Es — — N°S p' , QUA D ORDRE ei milligrammes N9S D ORDRE en milligrammes des POIDS FRAIS. | d'acide malique des POIDS FRAIS. | d'eau transpirée er Pepoidtulee | feuilles. Em y em gr. gr. a 0.0212 1.6 a 0.0208 59.3 b 0.0325 4.7 b' 0.0378 21.9 c 0.0880 2.3 c’ 0.1022 24.9 d 0.1970 4.1 d' 0.1970 14,6 e 0.2980 k.1 e’ 0.2924 12.5 f 0.3375 » f 0.32 12.3 g 0.3090 3.5 g' 0.3230 9.3 h 0.2835 2.6 h' 0.3048 7.4 D'où on déduit les courbes que représente la figure 117. _ La courbe de la transpiration ne présente pas encore d'in- flexion dès le début vers l’axe des abscisses parce que la feuille a est assez éloignée du centre de la rosette et n’est pas l’une des plus jeunes. C’est la première de celles que j'ai pu détacher sans altérer ni cette feuille, ni celles qui l'entouraient. J'ai néanmoins figuré en M l'inflexion dont je parle, car je l'ai obtenue nettement chaque fois que j'ai pu, sur des rosettes à feuilles moins serrées, extraire toule une série de feuilles dont 380 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. quelques-unes étaient très rapprochées du bourgeon terminal. En résumé, les conclusions tirées de l'interprétation des courbes fournies par le Sedum dendroideum peuvent être for- mulées d’une manière identique pour les Crassula arborescens et Sempervivum tectorum. Nous pouvons, dès maintenant, les considérer: comme très générales et sans nul doute applicables à toutes les plantes grasses possédant l'acide malique comme seul acide organique soluble dans l’eau. 2. — Distribution de l'acide malique dans les diverses parties d'une méme feuille. Les feuilles du Crassula arborescens sont, en raison de leurs dimensions en surface et enépais- seur, très propres à ce genre de recherches. Fig.118.— Crassu- fais- Ceaux libéro-li- gneux, à égalité de parenchyme, 4° Répartition en surface. — Les feuilles jaunes de la base du Sedum dendroideum ayant accusé une certaine quantité d'acide malique, j'ai cher- ché à connaître la distribution de cet acide dans les feuilles qui commencent à jaunir chez les Crassula arborescens. La chlorophylle disparait d'abord à la pointe de la feuille, puis peu à peu jusqu’au pétiole. En dosant l'acide malique dans la portion jaune (4, fig. 118), puis dans la partie médiane, encore verte (B), enfin dans la région basilaire (C), qui contient les faisceaux libéro-ligneux pénétrant dans la feuille et une moindre quantité de parenchyme, j'ai obtenu, dans trois anä- lyses successives, les nombres suivants : Acide malique Régions. Poids frais. pour 1 gramme de poids frais. gr. milligr. { 4 1.206 3.1 {re analyse. B 2.075 = c 0.806 1.3 | A 1.915 3.78 . 2° analyse. B 2,896 3.5 er 0.745 3.2 ACIDES ORGANIQUES DES PLANTES GRASSES. 381 Acide malique Régions. Poids frais. pour 1 gramme de poids frais. gr. milligr. { A 1.038 2.3 3° analyse. B 1.540 2.1 lc 0.671 1.9 Ainsi, l'acide malique est encore en proportion relativement élevée dans les feuilles ou portions de feuilles dépourvues de chlorophylle. Ces feuilles jaunes, en se détachant de la plante, entraînent avec elles une portion notable de la réserve nu- tritive temporairement accumulée dans le végétal sous la forme d'acide malique. 2° Répartition en épaisseur.— Le 11 juin 1890, j'ai pris une feuille verte de Cras- sula arborescens dont la face supérieure élait directement exposée au soleil; cou- pant au milieu de cette feuille une ron- delle circulaire (fig. 119), je l'ai partagée, ? He atmioure suivant un plan XY, en 2 parties aussi égales que possible : S du côté supérieur directement et vive- ment éclairé, D du côté inférieur à l'ombre. L'analyse de ces 2 portions a donné : . Acide malique Poids frais. pour 1 gramme . de poids frais. gr. milligr. S 0.682 1.16 . D 0.783 2.45 D'où je déduis : {° La répartition de l'acide malique est variable dans les diverses régions d’une feuille. 2 La proportion d'acide est d'autant moindre en un point de la feuille que cette région est plus vivement éclairée. , La question que je viens de traiter n’est qu'ébauchée, pour ainsi dire; je me propose de l’étudier d'une manière plus. complète, 382 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. S 3. — Des causes Qui INFLUENT SUR LA PROPORTION DE L'AIDE MALIQUE CHEZ LES PLANTES GRASSES. Mes recherches relatives à l'influence de la lumière et del chaleur sur la proportion de l'acide malique chez les plantes grasses ont confirmé les conclusions des travaux de M. Mayer et de M. Hugo de Vries, à savoir : que la lumière et la chaleur entrainent la destruction totale ou partielle de cet acide. Une cause sur l'influence de laquelle je me permettra d'insister dans ce mémoire est l’état de développement du végétal : L'acide malique s'accumulant dans les plantes grasses pen- dant la nuit, les dosages comparatifs de cet acide, chez des plants inégalement développés d’une même espèce, doivent toujours être effectués à la même heure du jour el en aussi peu de temps que possible. J'ai dosé dans ces conditions, le 27 mars 1890, l'acide mali- que dans cinq rosettes de poids différents, prises sur la même culture de Sempervivum tectorum. Acide malique Poids frais. pour 1 gramme de poids frais Rosette très CSN se, 0.0294 É 90 Rosette un peu plus développée. 0.1364 0.86 Id. Id. 0.4756 0.84 Id. Id. 0.9980 1.51 Id. Id. 2.2930 1.9 Les lrois nombres 0,90, 0,86, 0,84 de ce tableau peuvent être considérés comme identiques ; mais la proportion d'acide mali- que pour 1 gramme de poids frais augmente chez les rosetles Pourvues d’un plus grand nombre de feuilles. Les 'osettes jeunes de Sempervivum renferment une faible pro- Portion d'acide Malique ; à mesure qu'elles se développent, elles Conliennent une plus grande quantité d'acide, accumulée surtout dans les feuilles Périphériques. Cette déduction est conforme aux résultats indiqués dans le deuxième Paragraphe de ce travail. ACIDES ORGANIQUES DES PLANTES GRASSES. 383 Une rosette jeune de Sempervivum est identique à la partie centrale d'une rosette âgée. Or la partie centrale d'une rosette contient moins de chlorophylle que les feuilles étalées voisines de la périphérie. M. Hugo de Vries a remarqué que l'exposition d'une plante grasse pendant quelques heures à la lumière est nécessaire pour provoquer la formation d'acide malique chez cette plante plongée ensuite dans l'obscurité ; d'autre part, une plante grasse, placée pendant plusieurs jours dans une chambre noire, perd peu à peu l'acide organique qu'elle a formé dans les premiers moments, en même temps que sa chlorophylle disparaît. L'effet inducteur de la lumière paraît dû à la chlorophylle qui, absorbant de la chaleur, détermine chez la cellule végétale une série de réactions chimiques inconnues dont le point de départ est la réduction de l'acide carbonique et dont l’une des phases est la production d'acide malique. Cette hypothèse permet de comprendre pourquoi, malgré un éclairement identique de rosettes ayant un développement dif- férent, celles qui sont les plus âgées et les plus vertes renferment le plus d'acide malique. 11 me paraît logique d'admettre aussi que l'absence de chlorophylle, dans une feuille jaune exposée à la lumière, entraine un ralentissement dans les transformations ultérieures de l’acide malique. En particulier, la proportion de cet acide devra être plus grande à la pointe jaune d’une feuille que dans la partie médiane qui seule est encore verte ; c'est, en effet, ce que l'expérience m'a montré. CONCLUSIONS GENÉRALES. Les conclusions suivantes se dégagent du travail que je vicns d'exposer : l° L'acide malique est le seul acide organique libre ou à demi combiné, soluble dans l'eau, que renferment les Crassu- lacées que j'ai étudiées. : 2° L’acide malique est en quantité très faible dans les parties Jeunes de la tige et des feuilles, crott à mesure qu’on s'éloigne du 384 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. bourgeon terminal et passe par un maximum pour diminuer dns les organes les plus âgés. 3° La quantité d'eau transpirée par un organe adulte d'une plante grasse est d'autant plus faible que cet organe est plus riche en acide malique. 4 Une plante grasse renferme d'autant plus d'acide malique qu'elle est plus développée. La production de cet acide semble liée à la plus ou moins grande quantité de chlorophylle contenue dans l'organe étudié. | | L’acide malique est évidemment un produit transitoire, utilisé par la plante, surtout lors de son exposition à la lumière. Le problème complexe à résoudre est la découverte de la série de réactions chimiques qui, de l'acide carbonique absorbé par l'assimilation, conduisent à l'acide malique et de l'acide malique à l'acide carbonique dégagé par la respiration. (Ce travail à été fait au laboratoire de Recherches botaniques de la Sorbonne, sous la bienveillante direction de M. Gaston Bonnier.) NOTE UN NOUVEAU PARASITE DANGEREUX DE LA VIGNE (UREDO VIALÆ, sp. nov.) de LAGERHEIM . Par M. Professeur à l'Université de Quito (Équateur). On sait que la vigne est attaquée par un grand nombre de parasites animaux et végétaux. M. Von Thümen ne signale pas moins de 323 Champignons vivant sur le seul Vitis vinifera à titre de parasites ou de saprophytes. Quelques-uns eux d’entre eux, On ne le sait que trop, causent des dégâts considérables dans les vignobles pour lesquels ils sont une menace constante. I] suffit de mentionner les noms de l'Oidium T. ückeri, du Peronospora vilicola, du Coniothyrium diplodiella, &u Dematophora necatrir, Pour rappeler combien leurs ravages sont considérables. grande rareté des Urédinées parmi les parasites connus de la vigne et des Ampélidées est très remarquable. On ne con- nait jusqu'à présent avec certitude que deux Urédinées parasites des Ampélidées (1); ce sont l’Æcidium Cissi Winter sur le (1) M. Fischer de Waldheim a montré (Ann. sc. natur. Bot., 1876, P- 244) que Je ua incarcerata Lé illé, ou Uredo Cissi st une Ustilaginée qui doit porter le nom de Schroeteria Cissi de Toni (Sylloge, Ustilag., p. 501). M. Fisch ® aldheim dit (les Ustilaginées et le pl nourricières, p. 55) que cette nds *Pparaît dans les fruits qu’elle gonfle en en détruisant le contenu i de. itat les pétioles gonflés et déformé ut-être ces auteurs Tu $ Cu en vue deux espèces différentes. On consultera utilement sur ce point : Masne, in Ann. sc. natur hi : Schrœter in Hedwigia, 1876, p. 135, et : ot. 6° sér. XV, 1883, p. 292. 16 saurais dire ce qu'est Uredo viticida Daille (in Roumeguère, Revue mycolo- Rev. gén. de Botanique, — II. 2 386 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Cissus sicyifolius (1) et l’Æcidium cissigenum Welwitsch sur un Cissus indéterminé (2). Quant à l'Uredo Vitis Thümen, il a été décrit par cet auteur (3), en 1882 bien qu'il lui ait donné un nom plusieurs années auparavant. Dans le Sylloge Uredinearum, M. de Toni donne à cette espèce la diagnose suivante : « Soris hypophyllis, dense gregariis, nonnunquam in maculis fuscis sed plerumque sine maculis, in foliorum pagina superiore maculas parvas, stramineas : formantibus, hemisphæricis, solitaris, nunquam confluentibus, duris, pallide aurantiaco-flavis (tamen in speciminibus exsiccatis), minutis, solidis: uredosporis guttuli- formibus aut globosis, 15 v diam., aut ovatis 20 — 14, aut ellip- soideis 22—12— 15, subpedicellatis, basi propagatulis, dilulis- sime lutescentibus, episporio levi, crasso, inæquali, plerumque vertice crassissimo. — Hab. in foliis vivis vel sublanguidis vitis viniferæ, Aiken Carolinæ australis (H. W. Ravenel). On k verra plus loin, il ne s’agit pourtant pas ici d’une Urédinée, mais d'une plante bien différente. Pendant une excursion botanique que je fis au mois d'octobre gique, 1881, n° 11, p. 27). Ce n’est certainement pas un Uredo, il est à peine vrai semblable que ce soit une Urédinée. Voici ce dat en vi M. Rou me (Loc. cit Saillant et distinctif de ce parasite est, dit-il, d’a s spores sensiblement : ques, tan is que celles de “bon pe sont ovales ou elliptiques. Les ar prés Ja site ne seraient pas no plus sans analogie, pour la forme comme Late is dimension, avec celles du nds des céréales. En employant un grossisseme 1,000 diamètres, il a constaté … cloisonne ent ge # r cavité. Co Li eh. des ceps », il evôft devoir ui donner le nr hrs viticida. 11 ne ser Aer possible que ce parasite fût celui que M. désigné antérieuremen re * nom de Cladosporium autumnale Faites . sciences physiques et nat 6). p. # (1) Winterin Hedwigia 1884, p. 168; Rabenhorst-Winter, Fungi europæi, D Pt On ne connaissait jusqu’à présent cette espèce que du Brésil (San Francistt rès Yince de Sainte -Catheri ne je l'ai récoltée abondamment sur la même espèce P de Panama en octobre ues (2) Voyez A. de ages sun Revision des Ustilaginées et des Urédinées . s, dans l’herbier de Welwitsch (Boletim da Sociedade Broteriana, VU, 188%, " Coimbra, 18 89). (3) Von Mes en, Die Pilze der Weinstockes, Wien, 1878, (4) Von Thümen » Verzeïichniss der am haufigsten RE M Pi Weinstock, den Obst Bäumen und Sträuchern di den Erdbeeren p. 3 (K: physiol. vers. stat. Klosterneuburg, 18 876, / Spas 4 At: “ Nr à 4" ET , À nn CE A WE 1 Faut" Per OM To Pa EP GP MCE ASS EN PES "+ 1 OAGT TE PR ; + PAPA PRG Vrpe NOUVEAU PARASITE DE LA VIGNE. 387 dernier à la Jamaïque, entre Kingston et Rockfort, le proprié- taire d'une villa située sur le versant de Ja montagne m'invita à visiter son jardin. Des vignes couvraient des vérandas ; celles de ces plantes qui poussaient derrière la maison étaient très belles, garnies de grappes bien fournies de gros raisins bleus : celles, au contraire, qui lapissaient la façade du côté de la mer avaient un aspect misérable et ne portaient aucune trace de fruits. Une grande partie des feuilles étaient complètement flé- tries et sur presque toutes les autres feuilles se montraient des taches décolorées. Un examen très superficiel à la loupe me montra aussitôt que cette maladie était causée par une Urédinée. Après un examen microscopique attentif, je puis décrire ce Champignon, et le donner comme ne répondant à aucune forme antérieurement connue. I n'a été observé que sous la forme Uredo; les coussinets d'Urédos se trouvent exclusivement sur la face inférieure de la feuille : ils sont ordinairement très petits, punctiformes (PI. 19, fig. 1); rarement ils atteignent les dimensions d’un millimètre carré. Îls sont souvent très rapprochés les uns des autres et cou- “rent une grande partie des feuilles atteintes. Les plus grands coussinets déterminent sur la face supérieure de la feuille de petites taches jaunes ou brunes. La partie de la feuille qui est envahie par les colonies d'Uredos demeure plus longtemps verte que le reste de la feuille. Les Urédospores sont piriformes ou ovoïdes, ont de 20 à 27 y de longueur sur 15 à 18 y de largeur; elles sont recouvertes d’une membrane uniformément mince, incolore et toute couverte de pelites pointes (fig. 2); son contenu à une coloration. rouge orangée; une couronne de paraphyses ‘sez longues, incolores, entoure chaque groupe d'urédospores ; elles sont souvent renflées à la base; leurs parois sont assez minces (fig. 3). F- Voici la diagnose de cette nouvelle espèce, que je dédie à M. Pierre Viala, professeur à l'École nationale d'agriculture de Montpellier, pour rendre hommage à ses beaux travaux sur les Maladies de la vigne. REDO ViaLe. — Soris hypophyllis, solitariis majoribus vel RENE MOT TA ANTON R VE VT nTA RE à ÿ 1 388 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. dense grégariis minimis, solitariis in pagina superiore foliorum maculas parvas formantibus; uredosporis pyriformibus vel ovoi- deis, 20-27 y. longis, 15-18 y latis, membrana hyalina tenui acu- leata et contentu aureo præditis, paraphysibus eylindricis wl inferne dilatatis curvatis incoloribus circumdatis. | Hab. in foliis vivis Vités sp. parasitica in insula Jamaica (nd. occident.) inter Kingston et Rockfort, octob. 1889, legi ipse. L'Uredo Vialæ ne saurait être confondu avec l'Uredo Wii Thümen, car l’Uredo vitis n’est ni une Urédinée, ni mêmem champignon, comme M. Viala m'a fait l'amitié de me l'appren- dre. Les échantillons distribués sous ce nom dans les exsicealis de M. Von Thümen et ceux qu'il a bien voulu m'envoyer pet: sonnellement, m'écrit M. Viala, n’appartiennent pas à une Uré- dinée. « L'affection qui a donné lieu à cette erreur, assez coM- mune dans les vignes plantées dans les sables du cordonlittonl, | n'est pas due à un champignon ; elle est de nature physiologique et accidentelle. Les échantillons authentiques que j'ai examinè ne présentent de parasite ni intérieur ni extérieur. J'ai exe miné dans l’herbier de Philadelphie et dans l'herbier Cuntisä Cambridge (Mass.) les échantillons originaux de Ravenel; ik sont identiques avec ceux de M. Thümen ; les cellules de lèp derme altéré çà et là s’isolent par dessiccation et peuvent èlré confondues à un examen très superficiel, avec des Sp . d'Urédo, à cause de leur teinte roussâtre. » : L'Uredo Vialæ ést donc la première Urédinée constatée avec 4 certitude sur une Vixs. Souhaitons qu'elle soit la seule: C'est un fait bien connu que les plus redoutables parasites de la vigne sont venus en Europe d'Amérique. On sait tous : ravages que causent l'Oidium, le Black rot, le Mildew, a Mk. nose el lous les sacrifices que ces champignons imposent ”. iticulteurs. Qui sait si l’Uredo Vialæ n'est pas un Dour" 1 danger? Je me suis fait un devoir d'appeler sur lui l'attent® | des botanistes et des agriculteurs ‘européens. Re : or vallée Au cours d’une excursion toute récente dans la belle v”" de Chillo, à deux heures de Quito, j'ai rencontré pâr une? } d # * * . LA À ME MEL AA ONP le 7" ML & ST LC TE Ro 1 NT nn Ter - san 24 A4, TES D 4 M is SE de DAS ù % È s'en à A n°? Mr D NOUVEAU PARASITE DE LA VIGNE. : 389 tude de 2,520 mètres, sur un Cassus, une Urédinée qui se rappro- che assez de l'Uredo Vialæ pour que j'hésite à l'en distinguer autrement qu’à titre de variété ; quelques différences d'aspect, de dimension des spores, la différence entre les plantes nourricières me paraissent autoriser au moins une distinction provisoire en- tre ces deux Urédos. Celui dont il est question maintenant était assez abondant sur les feuilles d’un Cissus que je détermine avec quelque doute C. rhombifolia Vahl, au voisinage immédiat de la campagne de don Modesto Ponce. Ce Cissus n’est pas rare tout près de Quito dans les Quebradas (1) semblables à celle dans laquelle j'ai observé cet Uredo; mais c’est en vain que j'y ai, jusqu’à présent, cher- ché des Urédinées sur les Ampélidées; peut-être est-ce là une question d'altitude et cette plante ne vient-elle que dans la par- lie inférieure des vallées. L'Uredo Cissi n'apparaît que sur la faceinférieure des feuilles. Les groupes de spores sont plus grands que dans l'U. Vialæ et ont environ un millimètre carré. A la loupe, on reconnaît que tantôt chaque tache correspond à un seul groupe de spores, qu'ail- leurs elle en comprend plusieurs concrescents. Ces groupes de Sporesse confondent donc ou demeurent isolés. Une tache brune indique sur la face supérieure de la feuille la présence du para- site. La partie atteinte est bientôt tuée. Les spores sont piriformes ou ovales de 24 à 39 y de longueur sur 18 à 25 de largeur, plus grandes par conséquent que celles de VU. Vialz ; leur contenu est rouge orangé; leur membrane est mince, incolore, échinée. Les sores sont entourés de paraphyses incolores recourbées, en tout semblables à ceux de l'U. Vialæ; Pas plus que dans l'U. Vialæ, je n’ai trouvé aucune autre forme de spores. Voici la diagnose provisoire de cette plante : Uneno Cissr. — Soris hypophyllis, solitariis vel confluentibus, Auranbacis ; sporis pyriformibus velovalibus contentu aurantiaco (1) On donne le nom de Quebrada à des ravins humides et profonds qu'on rencon- tre abondamment dans les hautes régions de l'Équateur; leur végétation, subtropicale Comme celle des montagnes et des prairies voisines, en est pourtant bien différente. 390 REVUE GÉNÉRAL: DE BOTANIQUE. 51 et membrana achroa, aculeata prœditis, 24-39 y longis, 18-Du latis, paraphysibus incoloribus, curvatis, cireumdatis. ; Hab. in foliis vivis Cissi rhombifoliæ ? Nahl, ad Chillo prope Quito Equatoriæ, Jun. 1890, legi ipse. EXPLICATION DE LA PLANCHE 19. Fig. 1. — Face inférieure d’une feuille de Vigne atteinte par l'Uredo Vie (grand. nat.). ; Fig. 2. — Spores ; la première a est jeune encore et fixée à son support; on a négligé d'indiquer le contenu dans les autres (b, c, d, e, f), pour laisser mieux voir les accidents de la membrane. 2 Fig. 3. — Différentes formes de paraphyses. Jardin botanique de Quito, mai 1890. #1 LE TANNIN DANS LES COMPOSÉES Par M. Lucien DANIEL (1). On désigne sous le nom générique de tannins, en l'absence de caractères différentiels suffisamment précis, les substances as- tringentes organiques qui ont pour caractère principal commun de donner avec les sels de fer des précipités colorés. Ainsi définis, les tannins sont très communs dans les diverses parties des végétaux; on les trouve en particulier dans la famille des Composées, où ils n’ont pas été signalés, à ma connaissance du moins. Seul, l'acide gallique a été indiqué dans les fleurs de l'Arnica (2). Je n’essayerai pas de compléter l'étude des tannins au point de vue de la chimie pure; les moyens dont je dispose sont trop insuffisants. Je me placerai plus spécialement au point de vue botanique et je limiterai mes observations à la famille des Com- posées, et à deux familles vosines (Ambrosiacées, Dipsacées). Étudier les réactions principales des tannins dans la famille des Composées, leur abondance relative dans les diverses espèces de cette famille, dans les divers organes de chaque plante, soit à l'état jeune, soit à l’état adulte; voir si l’étiolement, dans les es- pèces comestibles, fait varierounon les proportions des substan- ces astringentes, si, dans l'inflorescence en capitule, ils jouent, r FR £ Le LRU TL , " FA à br dt RE + L Ma 2 394 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. beaucoup de Chicoracées et de Corymbifères, c'est l'organe qui en contient le moins. Avec le perchlorure de fer, le précipité, peu abondant, a une coloration olive très pâle. L'eau de baryte fournit un précipité peu abondant le plus souvent mais qui ne tarde pas à rougir. Mais si les proportions du tannin dans la racine sont peu con- Sidérables en général, il n’en est pas toujours ainsi. L’Achillæa Millefolium, par exemple, contient un peu plusde tannin dans la racine et le rhizome que dans la tige, mais là feuille dépasse de beaucoup la racine en substances astringentes. Dans le Lappa major et le Centaurea nigra, c'est la racine qui est l'organe le plus riche en tannin de toute Ja plante, etc. A l’état jeune Ja racine paraît en contenir moins qu’à l'état adulte. Les différences de proportions sont particulièrement marquées dans les espèces riches en tannin telle que le Lappa major, etc, où le précipité vert très foncé dans la racine adulte est simplement olive dans la racine jeune. En résumé, on peut dire que le tannin est peu abondant dans da racine adulte ; West plus abondant dans les Cynarocéphales que dans les Corymbifères, et duns celles-ci que dans les Chicoracées. La racine jeune contient moins de tannin que la racine âgée. Tiges. — Autant que possible, j'ai pris des portions de tiges comprises entre les entre-nœuds ; sinon j'ai eu soin de les bien débarrasser des bourgeons et des parties de feuilles qui auraient pu nuire à la précision des résultats. | En règle générale, la tige adulte est assez pauvre en substan- ces astringentes. Dans tous les cas, j'ai obtenu des précipités peu abondants et une coloration olive pâle avec les sels de fer. L'eau de baryte donne des précipités qui rougissent moins vite que ceux de la racine. Quelques espèces, parfois, ont une tige assez riche en tannim mais cependant la tige en contient moins que les autres organes" _Centaurea nigra, elc.; la coloration est alors olive très foncé. * Quant aux tiges jeunes, j'ai choisi les jeunes pousses au vols” LE TANNIN DANS LES COMPOSÉES. 395 nage du bourgeon terminal. J'ai surtout étudié les espèces riches en lannin. Contrairement à ce qui se passe dans les racines, c’est la tige jeune qui renferme le plus de substances astringentes. Centau- rea, Lappa, etc. Conclusions : La tige jeune contient plus de tannin que la tige adulte. En général, les proportions de tannin sont faibles dans da tige adulte, et ne présentent pas de variations très tranchées avec les espèces de Composées. Feuilles. — Certaines Composées présentent des feuilles de moyenne faille ; les poids mis en expériences peuvent compren- dre alors un certain nombre de feuilles. Dans d’autres, au contraire, les feuilles ont des dimensions très considérables, et l'expérience ne peut porter que sur une partie de la feuille (Artichaut, Bardane, etc.). Mais alors j'ai obtenu des résultats différents suivant que j'ai expérimenté sur des parties différentes d’une même feuille, Cela tient à la proportion relative des nervures et du parenchyme. En effet, si l’on prend séparément des poids égaux de grosses nervures et de parenchyme, on constate que les nervures con- tiennent, comme la tige, très peu de tannin, tandis que le pa- renchyme en renferme en très grande abondance. Les résultats doivent dès lors être différents suivant les pro- portions relatives des nervures et du parenchyme. Ceci posé, on peut dire que c’est la feuille qui, de toutes les parties de la plante, contient les plus fortes proportions de subs- tances astringentes. Presque partout les sels de fer donnent avec lessolutions aqueuses un précipité vert très foncé et très abondant. Cette fois encore, ce sont les Chicoracées qui sont les plus Pauvres. Certaines d’entre elles, comme la Laitne et la Chicorée cultivées, en restent à la teinte olive, sans arriver au vert propre- ment dit; mais cette teinte est beaucoup plus foncée que celle produite par la racine, la tige ou les capitules. ÎLest bien entendu que je ne parle que des feuilles vertes des Laitues et Chicorées : Les feuilles étiolées contiennent très peu de = 396 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. tannin ; le précipité qu’elles donnent avec le perchlorure de fer est à peine marqué et la coloration olive très pâle. Si maintenant l’on compare la feuille adulte à la feuille jeune, on constale qu'en général celle-ci est la moins riche en tannin. Quelquefois cependant, c’est le contraire : Centaurea nigra, ete. Conclusions : La feuille est l'organe de la plante qui contient le plus de substances astringentes. Elle en renferme en général plus à l'état adulte qu'à l'état jeune, plus dans le parenchyme que dans les nervures ; plus quand elle est verte que quand elle est étiolée que dans les autres tribus. Capitules. — Tai pris d’abord des capitules de tout âge, dans les espèces dont le capitule n’atteint pas un poids élevé; pour les autres, j'ai pris une partie seulement du capitule, mais en ayant soin que réceptacle, bractées, soies et fleurs s’y trouvent normalement représentées. Dans toutes les espèces sur lesquelles j'ai fait porter mes recherches, j'ai trouvé que la quantité de tannin est variable avec l'espèce considérée, mais cette quantité, toujours inférieure à celle de la feuille adulte, reste supérieure à celle de la tige et en général à celle de la racine. Si maintenant je compare dans une même espèce, des capi- tules de divers âges, provenant d'un même échantillon, je trouve des proportions différentes suivant l’âge de ces capitules. Pour plus de clarté, je prendrai plusieurs exemples appar- tenant ou non à des genres d'une même tribu : le Carduus nutans, l’Artichaut, le Centaurea nigra et le Crepis virens. J'ai opéré sur quatre catégories de capitules : 1° ceux qui sont très jeunes ; 2 ceux qui sont jeunes, c’est-à-dire non fleu- nsencore, mais assez près de s'ouvrir; 3° ceux qui sont en pleine fleur; 4° ceux qui sont défleuris. Dans le Centaurea nigra (1), les capitules jeunes souvent “hate Li “a de ne pas opérer sur des solutions trop concentrées, sinon . 0"Oration sont plus difficiles à saisir. Il suffit, dans ce cas, d'ajou pee Yolume de liquide mis en expérience une même quantité d’eau ai <8 différences apparaissent beaucoup plus nettes. LE TANNIN DANS LES COMPOSÉES. 397 contiennent beaucoup de tannin ; les solutions sont plus riches que celles des trois autres catégories de capitules qui s'égalent sensiblement. lei donc, le {annin présente un maximum dans le capitule jeune. Dans le Carduus nutans, le précipité obtenu avec les Ccapi- tules très jeunes est peu abondant et sa teinte olive : ce précipité est bien moins abondant et sa teinte olive plus pâle dans les capitules sur le point de fleurir, Dans les capitules en fleur, le précipité devient abondant, la teinte olive très foncée; enfin dans les capitules défleuris, la proportion du tannin diminue et reste cependant supérieure à celles des capitules jeunes et très jeunes. Le maximum du tannin se trouve ici dans les capitules en fleur. Dans l’Artichaut (Cynara Scolymus), au moment de la florai- Son, il y à un maximum dans le capitule jeune, puis un deuxième maximum. Enfin le Creps virens m'a fourni dans les quatre cas des colo- rations sensiblement égales, en opérant sur des solutions soit concentrées, soit étendues. Il n'y a cette fois aucun maximum. Les résultats de ces diverses expériences sont des plus contra- dictoires et paraissent inexplicables au premier abord. Or les capitules sont des organes composés. Les variations qu'ils présentent avec l’âge dans une même espèce ou dans des plantes différentes ne sont-elles pas une conséquence des varia- tions dans les proportions relatives des organes qui constituent chaque capitule? En un mot les diverses parties du capitule sont-elles plus où moins riches en tannin, à l’état adulte ou non? J'ai été ainsi amené à rechercher les proportions du tannin dans les diverses parties d’un même capitule. L'espèce qui se prêle le mieux à cette étude est évidemment l’Artichaut. J'ai pris séparément des poids égaux des diverses parties du Capitule adulte : réceptacle, bractées externes, bractées internes, soies et fleurs (foin), et j'ai comparé avec la feuille et la tige. La tige de l’Artichaut, comme toutes les tiges, donne une coloration olive; les feuilles, une coloration verte très foncée. Le réceptacle est très pauvre en tannin; la réaction se fait 393 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. lentement et la coloration est olive très pâle, beaucoup plus pâle que celle du pédoncule. Les bractées externes sont elles-mèmes pauvres en substances astringentes ; leur teinte est intermédiaire entre celle du récep- tacle et celle du pédoncule. Les bractées internes, étiolées normalement, fournissent un précipité abondant d’un beau vert (1). Enfin les paillettes et fleurs qui constituent ce qu'on appelle vulgairement le foin, sont de toutes les parties du capitule les plus riches en tannin. Elles donnent avec les sels de fer un pré- cipité dont l'abondance et la teinte égalent celles des feuilles. Ces différences sont confirmées par l'examen microscopique. Les coupes, plongées dans le sulfate de fer, verdissent bien davan- lage et beaucoup plus vite dans le foin et les bractées internes que dans les bractées externes et le réceptacle. Il est à remar- quer que cette coloration se fait plus vite et est plus accentuée dans les faisceaux et le sclérenchyme que dans le reste du paren- chyme : elle se fait aussi plus vite dans le parenchyme ineolore que dans le parenchyme vert (2). Mais si beaucoup de plantes peuvent se ramener au cas de l'Artichaut, d’autres au contraire s’en éloignent. Ainsi le Cen- taurea nigra ne présente pas de différences sensibles entre le tannin des fleurs et celui des autres parties du capitule. Si, au lieu d'examiner séparément chaque partie du capitule, je les examine ensemble, comme je l’ai fait au début, j'obtiens évidemment une coloration générale, qui est la résultante des teintes particulières des éléments divers du capitule. Comme ces éléments comprennent à la fois des portions. de tiges (réceptacle) des organes joliacés (bractées) et des fleurs, le capitule entier donne en général la mesure de la richesse moÿenne en tannin des diverses Composées. À ce point de vue, on peut grouper ainsi les diverses espèces que j'ai étudiées : . es + nier do en contradiction avec is que j'ai observé dans le cas d'étiole- ns artificiel des Laitues et Chicorées cultivé es. à (2) Nouvelle Contradiction avec ce qui se passe dans les feuilles ordinaires Où ” parenchyme vert est le plus riche en tannin. LE TANNIN DANS LES COMPOSÉES. 1° Espèces à tannin très abondant dans leurs capitules ; Ds cannabinum. Solidago D S. canaden Stenactis annua. Aster Amellus, A. pyrenæus Senecio Doria. S. Jacobæa. Artemisia Absinthium. A. vulgaris. Tanacetum vulgare. Leucanthemum vulgare. Chrysanthemum coronarium. C. segetum Corymbifères. Pyrethrum Myconis. Achillæa Milletolium. Bidens tripartita. B. bullata Buphtalmum salicifolium. Corvisarlia Heleniu Inula Vaillantii. I. viscosa. I. Conyza. I. dysenterica. I. bifrons. Carpesium cernuum. Helianthus tuberosus. Cynarocéphales. Echinops sphærocephalus. E. ruthenicus. : Galactites tomentosa. C. anglicum. Carduus nutans. C. tenuiflorus. Carduncellus mitissimus. Centaurea nigra. C. Jacea. Cichorium Intybus. Tolpis barbata. Hedypnois polymorpha. Érrgug glabra: H. radica C. Cyanus. C. collina. GC. Calcitrapa. C. Solstitialis. C. montana Micéoloncté almanticus. Carthamus tinctorius. Saussuræa pulchella. Chamepeuce Casabonæ. Carlina vulgaris. Lappa major. Xeranthemum radiatum. Chicoracées. Seriola ælnensis. Leontodon alpinus. L. hispidus. Sonchus arvensis. Barkausia alpina. 399 400 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Zacintha verrucosa. Hieracium Pilosella. H. sabaudum. Andryala ragusina. A. sinuata Coogon glaber. 2° Espèces à tannin assez abondant ; Nardosmia fragrans. Matricaria inodora. Hyoseris radiata. Scorzonera humilis. Picris hieracioides. Corymbifères. Anthemis nobilis. . Anacyclus clavatus. a. Jasonia tuberos Calendula officinalis. Helianthus annuus. Chicoracées. Lacluca scariola. L. perennis. Hieracium murorum. 3° Espèces à tannin peu abondant. Tussilago Farfara. Aster Tripolium. Bellis annua. B. perennis. Doronicum plantagineum. Senecio aquaticus. S. erucifolius. Catananche cærulea. Lampsana communis. Helminthia echioïdes. Urospermum picroides. irla Chondrilla juncæa. Taraxacum Dens-leonis. Lactuca saligna. - Muralis, L. viminea. Corymbiféres. S. crassifolius. Anthemis Cotula. Santolina Chamæcyparissus. Inula Pulicaria. IL. britannica. Antennaria dioica. Filago minima. Micropus bovine Chicoracées. Sonchus asper. S. oleraceus. Picridium Han Crepis tectorum. Eat tt fœtida B. setosa Endoptera asper Mulgedium Re LE TANNIN DANS LES COMPOSÉES. 401 A l'inspection de ces listes, on voit de suite que ce sont sur- tout les Cynarocéphales qui sont les plus riches en tannin, et les Chicoracées les plus pauvres. Il me reste maintenant à apprécier les résultats que j'ai obtenus avec des capitules d'âge différent, résultats contradic- foires, puisque certaines espèces présentent un maximum en tannin tandis que d’autres n’en ont pas. Il n’y a pas de maximum (Crepis virens) lorsque les diverses parties du capitule sont aussi riches en tannin les unes que les autres, soit à l’état jeune, soit à l’état adulte. Mais si ces parties présentent des différences en matières astringentes, soit à l’état jeune, soit à l’état adulte, il en résulte un maximum au moment où prédominent les organes les plus riches en tannin. Ainsi, dans le Centaurea nigra, les organes jeunes, tiges et feuilles, réceptacle et bractées, sont plus riches en tannin que les mêmes organes adultes. Comme les fleurs et paillettes ne se développent qu'assez tard, les bractées vertes et le réceptacle jeune forment à eux seuls le capitule. A poids égal, ils doivent donc être les plus riches en tannin; le maximum de cette substance dans le capitule très jeune s’explique ainsi facilement; il n'y a pas d'autre maximum possible, puisque les diverses parties du capitule adulte s’équivalent, comme richesse en lannin. Dans l’Artichaut, les conditions précédentes se compliquent par le fait que les diverses parties du capitule adulte ont une teneur différente en tannin. L'Artichaut présente en effet un maximum au début du capitule, puis le tannin diminue pour augmenter de nouveau lors de la floraison. Les fleurs et paillettes (foin), très riches en tannin, sont la cause de cette augmenta- tion. La légère diminution qui suit est due à ce que les fleurs se fanent, et leurs proportions deviennent moindres dans la masse totale. Dans les Carduus nutans, Taraxacum Dens-leonis, etc., le Maximum du début n’existe pas, mais il a lieu au moment de Rev. gén. de Botanique, — II. 26 402 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. F la floraison, les fleurs étant de toutes les parties du capitule les. plus riches en tannin, et leur plus grand développement se trous vant atteint à ce moment. En somme, on voit que /es variations du tannin dans les capi- tules d'âges différents sont une conséquence des variations danses proportions relatives et la richesse en tannin des parties qua cons lituent le capitule aux diverses périodes du développement. Les résultats très différents que fournissent les diverses espèces expérimentées me paraissent prouver que les substances astringentes du capitule ne sont pas des matières de réser comme l’inuline. HE. — amprosracées Er DIPSACÉES. Le tannin des Ambrosiacées et des Dipsacées rappelle entiè: rement celui des Composées par ses réactions, c’est-à-dire quil est sans action sur la gélatine, et précipite les sels de fer en ver. La coloration est vert tendre dans les Xanthium, qui sont en général les moins riches en tannin ; il est vert foncé noirâlre dans les Ambrosia, où le tannin est plus abondant. Enfin les Dipsucus (D. silvestris, D. Fullonum, etc.) donnent avec les sels de fer, un précipité vert foncé, et paraissent assez riches en substances astringentes. CONCLUSIONS GÉNÉRALES. 1° Les tannins contenus dans les Composées, Ambrosiavées, Dipsacées, Précipitent en vert les sels de fer, sauf le Stenaclis annua qui les précipite en brun noir. Ils sont tous sans 46h" sur la gélatine. 2° Dans une méme Plante, c’est en général dans la feurlle ee Se trouve, à poids égal, le plus de substances astringentes; Le ensuite le capitule, puis la tige, puis la racine. 3° La racine Jeune est moins riche en tannin que la racine adulle, c’est le contraire pour la tige. La feuille, en général . LE TANNIN DANS LES COMPOSÉES,. 103 plus riche en tannin à l'état adulte qu'à l'état jeune ; le paren- chyme en contient plus que les nervures. 4° L'étiolement, dans les feuilles végétatives, nuit au déveloy- pement du tannin. 9° Le capitule est l'organe qui donne, dans les Composées, la mesure moyenne du tannin de chaque espèce. Cette moyenne est inférieure à celle de la feuille, mais supérieure à celles de la racine et de la tige. 6° Les espèces les plus riches en tannin appartiennent princi- palement aux Cynarocéphales; les Chicoracées sont en général les plus pauvres en substances astringentes. 7° Les variations du tannin dans les capitules d'âge différent sont dues très probablement aux variations avec l'âge des propor- lions des parties constituantes du capitule, parties qui, assez souvent, ont une teneur différente en tannin. 8° Comme dans les capitules le tannin peut ne pas présenter de maximum, ou en présenter à des moments différents suivant les espèces considérées, il semble que ces substances ne jouent pas, Comme l'inuline, le rôle d'une réserve. REVUE DES TRAVAUX SUR LA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS PUBLIÉS EN 1889 Si on commence par la France l’énumération des ouvrages sur la déter- mination des Lichens, qui ont paru dans le cours de l’année 1889, il faul d'abord citer les fascicules 6 et 7 des Exsiccata de M. l'abbé Harmand (1), el un opuscule du même auteur (2). Dans cette première partie d’un travail qui sera continué, M. l'abbé Harmand, s'arrêtant aux Lecidea, énumère 72 es- pèces de Lichens, qui appartiennent pour la plupart au département de Meurthe-et-Moselle; quelques-uns proviennent des Vosges et de la Lorraine annexée, Ce mémoire complète le Catalogue des plantes cellulaires du dépar- tement de la Meurthe de M. le docteur Godron, dont l'apparition remonte à l'année 1843. On trouve, en effet, chez M. l’abbé Harmand, et des localités nouvelles pour certains des Lichens cités par M. Godron, et des espèces qui n'avaient pas encore été récoltées en Lorraine. Ces dernières se décomposent en Lichens déjà trouvés dans d'autres régions, mais encore inconnus dans les environs de Nancy, comme Collema chalazanum Ach., C. myriococcu 207 espèces, el ne va pas au delà des Urceolaria; quelques-unes de ii n aValent pas encore été recueillies en Auvergne, et un bon nom à d’entre elles provient du Plomb du Cantal, non encore exploré au Le e » 4: nue des éun £ { (1) L'abbé Harmand : Lichenes in L imgi : : otharingia. prainte - Dr . Harmand : Observations relatives à la Flore lichénique de la Lo , $ (3) L'abbé Hue : Lichens as (Ball. de la Soc. bot. d rance, t, X + Dot. de F 4 + x s . F. uê de votes, hé : Étude sur les Pertusaria de la Flore française (ne du Cantal et de quelques départements voisi XX . = 7" GS NS RARE Fi HET ae tu Les CE: Ha Lau ol ; 1." LRU D EN DE A TR EN OT TE remet : $ ROSE MR RE Eee MT ele DA D te ARE Se o y ME * , * REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS. 405 plus que M. l'abbé Olivier ne l'indique. Par exemple, P. melanochlora (D. C.) Nyl., est pour ce dernier une variété de P, dactylina (Ach.) Nyl.; jamais M. Nylander n’a indiqué une telle affinité entre ces deux espèces. D'un autre côté, si on examine chacune des espèces proposées par M. l'abbé Olivier, il faudra en éliminer quelques-unes : Pertusaria bryontha (Ach.) et P. dactylina (Ach.) Nyl., appartiennent au climat froid du nord de l'Europe et des hautes allitudes des Alpes, et M. l'abbé Olivier ne cite aucune autorité établissant qu'elles ont été récoltées en France. Il est vrai que dans sa Flore des Lichens de l'Orne, page 169, il donne P. dactylina (Ach.) comme une espèce normande ; mais dans le mémoire qui nous occupe il ne parle plus de celle localité. P. obducens Nyl. est une espèce de la Finlande et des contrées environ- nantes, et en aucun lieu M. Nylander n’a écrit qu'on l'a vue en France. M. Larbalestier a envoyé de Jersey à M. Nylander P. urceolaria Nyl., et dans aucun des écrits de ce dernier on ne lit que cette espèce est à rechercher dans les Pyrénées-Orientales. Quant à P. conglobata (Ach.) l'erreur est plus grave, car c’est le P, velata Nyl., et M. l'abbé Olivier a pris pour cette espèce le vulgaire Lecanora parella Ach., comme l’attesle le n° 175 de ses Exsiccata. Enfin cet anteur donne des réactions d’une exactitude peu rigoureuse, el gratifie M. Nylander d’un ouvrage qu'il n’a jamais composé : Observata in Flora ratisbonnense, Les déterminations de Lichens européens nouveaux, que le Savant lichénographe a publiées dans le Flora de Ratisbonne, l'ont été sous le litre d'Addenda ad Lichenographiam europæam. Citons une espèce nouvelle récoltée en Sicile, et nommée par M. le Dr J. Müller (1) Parmeliella Lajaconi, et remontons vers le nord pour gagner l'Asie. Il faudra cependant nous arrè- ter quelque temps en Allemagne. A Heidelberg, M. von Zwackh-Holzhausen a donné le 20: fascicule d quables Ersiccata, n°s 1063-1099 ; à Ratis- bonne, M. Rehm, les n°° 361-376 de ses Cladoniæ eæsiceatæ. Dans la Bavière, M. le Dr Arnold a ajouté à sa publication d'Exsiccata les n° 1432-1492. De 1450 à 1463, et de 1484 à 1492, ce sont des photographies reproduisant des Cladonia des herbiers de Flotow et de F loërke, conservés le premier à Berlin, et le second à Rostock. Les autres numéros sont des Lichens. Il a, de plus, “ommencé une autre publication d'Exsiceata (2), ceux des Lichens de Munich, dont les n°* 1.76 sont parus. Enfin, M. Arnold a donné une seconde édition de ses Lichens du Jura franconien (3). La première, éditée dans le Flora de les Lichens étaient à peine connus les années dernières : je veux parler # duché d'Oldenbourg. Karl Mueller et le D: Koch en avaient, en effet, donn deux courtes listes en 1844; celle du premier en énumérait 32, et celle du (D 3. Müller : Lichenologische Beiträge (Flora, 1859). ! F: Arnold : Lichenes Monacenses exsiccali, 1889. - (3) F. Arnold : Die Lichenen des Fraenkischen Jura, 1890. Stadtainhof, 1890. 406 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. second 40. Vingt et un ans plus tard, Kærber insérait, dans sa Parerga lichenologica, une espèce nouvelle de cette région, Arthopyrenia Kelpüi:et après une autre période de plus de vingt ans, en 1887, M. Nylander décrivait 3 espèces nouvelles d'Oldenbourg : Cladonia polybotrya, CI. gracilior et Ste- reocaulon Spissum. Ces Lichens avaient été récoltés par M. Sandstede, qui déjà préparait la publication qui nous occupe (1). Il avait entrepris, de con- cert avec le D° F. Mueller, de Varel, de donner une flore des Mousses et des Lichens du duché d'Oldenbourg. Les Mousses, étudiées par M. Mueller, on! paru à Brême en 1885 ; restait donc la détermination des Lichens réservée à M. Sandstede. Ce dernier a joint, à ses récoltes du pays d'Oldenbourg, toutes celles qu'il a pu faire dans la Frise orientale, et il a repris les espèces de Koch, conservées en partie dans l’herbier du Musée d'Oldenbourg, et pour l'autre partie, dans celui de la ville de Brême. Il arrive ainsi à présenter un total de 320 espèces réparties en 43 genres, d’après la méthode de M. Nylan- der. L'auteur fait remarquer avec raison que ce chiffre est considérable pour le peu d'étendue et la basse altitude des pays explorés. En Silési, M. Stein publie un supplément (2) à sa remarquable flore des Lichens de ce pays, parue il y a dix ans, Ses nouvelles explorations, opérées principale- ment dans les régions de Grünberger et de Lôwenberger, lui ont permis d'ajouter un bon nombre ge localités à des espèces rares, et de découvrir 23 espèces nouvelles Pour ce pays, dont 8 sont nommées et décrites par lui. Ce sont : Dimerospora Hellwigii, Lecanora Silesiaca, Thelotrema Elsneri, Seo- liciosporum Baggei var. epithymum, Hazslinskia æylographoides, Thorombium Cladoniæ, Th. Jonaspidis, Strickeria Hellhwigii et Arthopyrenia vratislaviensis. On doit espérer que M. Stein ne s’en tiendra pas là, car il est probable que de riches récoltes restent à opérer sur le mont Glatzer et dans le massif des forêts de la rive droite de l’Oder, où depuis cinquante ans aucun Lichen nâ élé recueilli. Avant de sortir l’Europe, il ne reste plus qu'à parler des Lichens de la Bosnie et de l'Herzégovine (3). Tant que ces deux provinces demeurèrent sous la domination ottomane, peu d'explorateurs osèrent s'y aventurer. Deux Savants seulement allèrent y recueillir des collections botaniques, et en par” ticulier des Lichens, Sendtner en 1849, et le Dr Weis en 1865. Mais aussitôt que ces pays furent rattachés à l'empire d'Autriche (1878), l'étude de la ré Dique y prit un rapide essor. L'auteur du mémoire que nous analÿsons, . D'Zahlbruckner, publia, en 1886 et 1889, les Lichens que ie Dr G. Ritter x Beck’s en avait rapportés; et dans les années 1886 el 1888, MM. Lojka : Kerner donnèrent des Exsiceata des Lichens de ces contrées. Dans le pue mémoire, M. Zahlbruckner énumère 213 espèces de la Bosnie et de l'He ‘ 8ovine; il suit la classification de M. Th. Fries, et les divise en 60 ee estime que ce nombre est peu élevé pour un pays dont les terrains sont D bre variés, mais il faut remarquer que cet auteur restreint beaucoup le nom : (1) H. Staudstede : Beiträge zu einer Lichenenfiora des Nordwest deutschen flandes (Abhandl. herausgegeb. vom naturwisenschaftl. vereine zu Bremen; hlesis- (2) B. Stein : Nachtrüge zur Flechtenflora Schlesiens (Jahres-Berichte des sc yes chen Geselschaft für vaterländische Cultur. Breslau, 1889). » Hercego” (3) A. Zahlbruckner : Prodromus einer Flechtenflora Bosmiens nes vina. Vicnne, 1889 7 REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS. 407 des espèces, et que les siennes possèdent de nombreuses variétés. Deux espèces n'ont encore été observées que dans ces contrées : Physma dalma- ticum (Koërber) et Polyblastia bosniaca Zah]lbr. La variété australis du Lecidea emiergens appartient aussi en propre à M. Zahlbruckner, mais, d’après lui, il est possible qu’elle existe ailleurs. Enfin, il y a une complète conformité entre les Lichens calcicoles du sud de la Bosnie et de l'Herzégovine, et les espèces calcicoles et saxicoles du nord de l'Italie. n Asie, nous trouvons d’abord 2 pelites collections déterminées par M. le D° Müller (1). L'une vient de la Cochinchine où l'a recueillie M. Berlaud ; elle comprend 16 espèces dont 5 nouvelles : Pertusaria emergens, Arthonia Mangifera, A. myriocarpa, A. leucoschisma et Pyrenula rhombospora. Celle du Tonkin est encore moins considérable, car elle n’a que 13 espèces dont &nouvelles : Collema furfureolum, Physcia crispula, Patellaria polysporella et Willeya rimosa. Mais M. l'abbé Bon, qui l'a formée, a déjà fait de nouveaux envois. Vient ensuite la seconde série des récoltes faites dans le Yunuan par l'infatigable M. l'abbé Delavay (2). Ce mémoire comprend 88 espèces, dont 3 n'ont encore été trouvées que dans le Yunnan, et 3 autres sont communes à cette contrée et à l'Inde. Dans les premières, il en est une fort remarqua- ble, Gyrophora yunnana Nyl., qui est corticole; avant M. l'abbé Delavay on ne connaissait que des Gyrophora saxicoles. On y compte aussi 7 espèces nouvelles : Leptogium Delavayi Hue, Platysma yunnanense Nyl., Parmelia mesophora Nyl., Lecanora callopizodes Nyl., L. endophæoides Hue, L. flavido- Tufa et Normandina Davidis Hue, auxquelles se joint la variété cinereo fusces- cens du Lecidea albuginosa Nyl. I faut encore remarquer qu’une forme de Leptogium décrite sous le nom du L. Menziesii Mont. a été nommée L. tricho- Phorum Müll. Argov., par M. Müller qui a vu celte plante et de l'Inde et de l'ile de Java. Une importante collection de Lichens récoltés au Japon par M. le Dr Almquist, lors de l'expédition de la Véga, sera bientôt publiée par M. Nylander; il en énumère quelques Pertusaria dans ses Lichens des iles du golfe de Guinée. L'explorateur allemand, M. Hans Meyer, a fait, en janvier 1887, l'ascension du Kilimandscharo, la plus haute des montagnes de l'Afrique. D'une alti- tude qui varie de 2,000 à 6,000 mètres, il a rapporté 26 Lichens que M. Stein à déterminés (3), el parmi lesquels il à distingué 5 espèces nouvelles : Ste- reocaulon Meyeri, Ramalina Meyeri, Gyrophora umbilicarioides, Urceolaria Stei- fensandi et Pyrenula Gravenreuthii, et il a ajouté 3 formes ou variétés à 3 espèces déjà connues : Usnea longissima f. Ebersteinü, U. cornuta var. Meyeri et Stereocaulon Vesuvianum var. Kilimandscharoense. L'année suivante, M. Hans Meyer essaya d'explorer la région de l'Usambara, pays monta- 8neux d'une étendue à peu près égale à celle de Zanzibar. I fut maltraité Par les Arabes révoltés contre la Compagnie de colonisation allemande, et il perdit presque toutes ses collections. Il sauva cependant quelques pelits échantillons de Lichens dans lesquels M. Stein a reconnu 2 espèces nouvelles : * (1) 3. Mütler : Lichenolooi tr 1889). : : gische Beiträge (Flora, ) (2) L'abbé Hue : Lichenes yunnanenses (Bull. Soc. bot. de France, t. XXXVI. + Stein: Ueber africanische Flechten (Jahresbericht der Schlesischen Ge- sellschaft für vaterländische Cultur. Breslau, 1889). RE Re DT LR ” sd Le M pu 5% + pv a RAC MR SE 408 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Phlyctis Meyeri et Bombyliospora Meyeri, ainsi que 4 variétés également no elles : Ramalina pusilla var. Meyeri, R. rigida var. africana, Parmela tiliacea var, eæimia, et P. revoluta var. ambigua. Enfin, le mêmé M. Stena reçu de M. Ledien, chef des cultures à Vivi, une petite collection de Lichers du Congo renfermant 22 espèces avec 7 nouveautés; 4 espèces : Parmelit congensis, Dimelæna Stanleyi, Myxodictyon icmadophiloides et Croeynia Let poldi; et 3 variétés : Usnea strigosa f. Ledienii, Rinodina exigua var. congensis, et R. sophodes var. Ledienii. Si nous passons sur la côte ouest de l'Afrique, nous trouvons une très intéressante étude des Lichens de trois iles du golle de Guinée, San Thomé, du Prince et des Chèvres (1). Les Lichens de la Guinée étaient à peine connus; M. Nylanderen a publié deux très courtes listes dans les années 1862 et 1863 du Flora de Ratishbonne. Mais M. Müller en 1886, et M, Newton en 1889, explorèrent l’un l'ile San Thomé, et l’autre celle du Prince. Les Lichens qu'ils en rapportèrent furent déterminés par M. Nylander el publiés par lui; ceux de San Thomé, en 1886, dans le Flora et dans le Bulletin de la société Brotero à Coïmbre; ceux des iles du Prince et des Chè- vres parurent en 1888 dans ce dernier recueil seulement, De nouvelles récolles furent faites, en 1887, dans l'ile San Thomé par MM. Newton et Quintas, et en 1888 dans l'ile du Prince, par M. Quintas seul. Ces collections contiennent d'assez nombreux Lichens saxicoles, pris sur les roches volea- niques qui forment le fond du sol de ces îles, M. Nylander, désireux de bien faire connaitre la végétation lichénique de ces iles, a fondu ensemble ces # collections, et il a obtenu ainsi un total de 129 espèces. Vingt-huit de ces Lichens, c’est-à-dire un peu plus du cinquième, végètent également en Europe. Les tribus qui fournissent le plus d'espèces sont celle des Lecanoy Lecidés qui en a 40, dont 7 communes avec l'Europe, et celle des Graphidés avec 30 espèces, dont 3 seulement sont européennes. Les espèces nouvelles des deux dernières collections sont au nombre de 21, el elles se décomposent en 3 Lecanora, 9 Lecidea, 2 Graphis, 6 Verrucaria et 1 variété de Lecanaclis. Dans la première collection de San Thomé, on en trouve 20, et # dans là première des iles du Prince et des Chèvres, sans compter quelques variétés, ce qui donne 45 espèces nouvelles sur ce total de 129. M. Nylander, dans unê note de la page 46, fait remarquer avec raison que j'ai eu tort, l’année dets nière (2), d'attribuer à M. Müller la découverte de la fructification de l'Hele- rina tortuosa. Dès l’année 1874, Flora, page 70, M. Nylander avait décrit les Spores de ce Lichen, : Pour l'Amérique du Nord, il faut ajouter aux Lichenes Freti Behringtt de M: Nylander, le Platysma Richardsoni (Hook.), récolté à Port-Clarence Pèl * Almquist. Le D" Jules Roell a exploré la côte occidentale de cette partiedu (1) W. Nylander : Lichenes insularum Guineensium. Parisiis, 1889. (2) Revue générale de Botanique, t. I, p. 400. (3) S. Müller : Lichenes Orogonenses in Rocky Mountains, Washington Ter anno Cncouver el ferritoris vicinis Americæ occidentalis a cl. dre Julio Prælerlapso lecti et à cl. dre Dieck communicati (Flora 1889). itory. poell REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS. 109 car on en comple 60. Les Cadonia, au nombre de 15, sont le genre le mieux représenté, Une seule variété est nouvelle, Leptogium corniculatum var, bar- batum. M. Muller réunit, sous le nom de Leptogium corniculatum Minks, le L. palmatum Mont. et l'Obryzum corniculatum Nyl., landis que M. Nylander sépare ces 2 espèces au point qu'il rejette la seconde dans les Pyrenocarpés. La Floride et la Californie ont fourni cette année quelques bonnes espèces, qui ont été nommées el décrites par M. Nylander. Le Dr Eckfeldt (1) en a publié 5 de la Floride, Lecidea floridensis, Stigmatidium inscriptum, Ar- thonia albo-virescens, Graphis abaphoides et Gr. subvirginalis récoltées par lui et M. Calkins, et 4 de la Californie, Heppia omphaliza, recueillie par M. Palmer. M. Nylander, dans un des appendicesde ses Lichen. ins. Guineens., areproduil ses propres déterminations el y a ajouté : Lecidea carneo-al- L. mesophæa, Graphis subparilis, Gr. subfulgurata, Gr. interversa, Gr. turbulenta, Platygrapha subattingens et Verrucaria subpunctiformis, de la Floride, ainsi que Stigmatidium compunctulum, de l'ile Hawaï. En descendant vers l'Amérique du Sud, signalons 1 espèce de l'ile Saint-Jean, Mycopo- rellum ellipticum, décrite par M. Müller, Avec cet auteur nous entrons dans le Brésil. Nous trouvons d'abord dans ses Contrib. Lichénol. déjà citées trois espèces nouvelles pour ce pays : Heteromyces rubescens, Parmelia Uleana et Lecidea pallens. Vient ensuite une collection de Lichens, tous saxicoles, ré- coltés par M. Glaziou aux environs de Rio-Janeiro, et principalement sur les pentes d’une montagne voisine de cette ville (2). Toutes les espèces saxicoles indiquées par le D' Krempelhuber dans ses Lichenes Brasilienses parus en 1876, s’y sont retrouvées. On voit ensuite dans le travail de M. Müller 29 espé- ces, qui n'avaient pas été récoltées dans la province de Rio-de-Janeiro, et qu'il se contente d'énumérer, puis il donne la description de 30 espèces don 28 sont des nouveautés. Parmi celles-ci, une est à thalle foliacé, Parmeliæ Glaziovii ; les autres ont des thalles crustacés et appartiennent principale- ment aux Lecanora et Lecidea; on n’y voit que deux Graphidés, Opegrapha farinulenta et Graphis consanguinea. Une des déterminations des espèces déjà anciennes, qui n’avaient pas encore été trouvées dans le Brésil, à été corrigée par M. Müller dans le Flora; au lieu de Lecidea subspilota, il faut lire L. tessellina. Un autre Mémoire du même auteur (3) est entièrement con- Sacré aux Lichens épiphylles. Toutes les espèces nouvelles de ce travail Proviennent du Brésil, et elles y ont été récoltées et par M. Glaziou, aux Environs de Rio-de-Janeiro, ou par M. Puiggari, dans les provinces méri- dionales. M. Müller justifie le titre qu’il a adopté, car tout est nouveau dans son opuscule, ou bien il décrit des espèces inconnues, ou bien il fait entrer des espèces déjà anciennes dans des genres qu'il crée. Le nombre de %S Lichens épiphylles est de 82; 43 sont nouveaux et les 39 autres sont Seulement placés dans un genre nouveau. Ces derniers genres sont : Calenia, nagramme de Lecania, avec trois espèces nouvelles; Tapellaria, également Anagramme de Patellaria, qui n’en a qu'une; Asterothyrium, à cause de la (1) Bulletin of the Torrey botanical Club, t. XVI. New-York. (2) J. Müller : Lichenes Debutichopoti lin lecti a el. dre Glaziou (N. Giorn. botan. .s 1889). (8) 3. Müller : Lichenes epiphylli novi. Genève, 1800. thoniopsis, 2 espèces nouvelles et 7 anciennes de différentes régions; tes dernières étaient autrefois des Arthonia; Chroodiscus, 8 espèces nouvelles, et 2 mises auparavant dans les Platygrapha ; Rotula, avec 7 espèces qui étaient aussi des Platygrapha ; Opegraphella, 2 espèces enlevées aux Opegrapha; enfin Phylloporina, genre divisé en 3 sections et contenant 21 espèces de différents pays, prises dans les Porina et Verrucaria. Les genres déjà connus qui ont des espèces nouvelles sont : Lecania, 1 espèce ; Myxodictyon, À espèce; Patel- laria, 18 espèces, Lecidea, 1 espèce; Heterothecium, 4 espèces; Lopadium, &espèces ; Biatorinopsis, 4 espèces et enfin Cœnogonium, 1 espèce. M. Nylander, Lich. ins. Guineens., décrit aussi un Lichen du Brésil, Graphis subnitida. Pour une confrée voisine, le Paraguay, nous trouvons une espèce nouvelle, Peru saria paraguayensis récoltée par M. Lorentz et décrite par M. Müller dans le Flora. En descendant vers les terres australes, nous rencontrons 2 espèces de la République Argentine, également décrites par M. Müller dans ses Contrib. Lichénol. du Flora : Psorotichia argentinica el Calliposma pulveru- lentum, ainsi que 2 formes ou variétés, Peltigera polydactyla var. microcarpa f. cephalodäügera et Callopisma floridanum var. nigrescens. En dehors des es pèces que nous venons de citer pour le Paraguay et la République Argenté, M. Müller présente l'étude d’une collection faite par M. le Dr Lorentz dans ces 2 régions et principalement dans le sud de la République Argentine (1). La région explorée par M. Lorentz est toute différente de celle qu'il parcot rut en 1872-74, en compagnie de M. Hieronymus. Les Lichens rapportés de ce premier voyage ont été déterminés par Krempelhuber, puis corrigés par M. Müller, La collection qui nous occupe ne ressemble guère à cellequi past par les mains de Krempelhuber; les Lichens communs aux 2 collections sont rares, el des espèces nouvelles de ce dernier, on ne peut citer que à Uruguensis, qui se soit retrouvé dans les Lichens de M. Lorentz. Ces derniél se composent de 52 espèces, dont 8 sont nouvelles, ainsi que 4 variétés. Les espèces nouvelles sont Parmelia sorediantha ; Placodiun Lorentzü et PI: sub globosum; Catolechia tabacina ; Rinodina argentiniana, R. subquamosa el À conspersa; enfin Buellia cretacea. En parcourant la liste de ces Lichens, on voit que la contrée explorée est plus froide que celle qui a été précédenunen! visitée, car au lieu de 8 Graphis qui se trouvent dans celte dernièrés on n’en voit qu'un seul dans le mémoire de M. Müller. Les collections, Eur en espèces nouvelles, que MM. Spegazzini et Hariot ont rapportées de” Patagonie et des terres Magellaniques, ont tenu l'attention des lichén0 $ gues fixée sur ces contrées. C'est donc sans surprise que nous es MM. Nylander et Müller ajouter quelques espèces aux énumérations qu are précédemment données des Lichens de ces régions. M. Nylander, Lich. pe Guineens, décrit 4 Lecanora, L. crythromma, et Pertusariu, P. microcarper de les Malouines, et M. Müller donne un genre nouveau, Siphulastrun!, à 80 _ dies bleuâtres, qui n’a qu'une espèce également nouvelle, S. triste : : Fuégie et Pertusaria patagonica, de la Patagonie. Ces deux Lichens a? pe . (3 Müller : Lichenes argentinienses a cl. dre Lorentz in Argentinia australie _ Palagonica et prope Conceptionem Lcti, additis nonnullis in Paraguay P fs Sumpcion ab eodem lectis (Flora 1889). Ra Les RTS EL ge Ne Fe RS AT RE RE PRET ete À : Le : » REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICIHENS. 41 tiennent aux collections de Spegazzini, tandis que ceux de M. Nylander ont été récollés par Lechler. C’est dans le Flora de 1855 que le savant lichéno- logue a donné une liste des récoltes de cet explorateur dans le sud de l'Ami- rique. C’est pourquoi encore, M. le D' Jatta a eu raison de publier une liste des Lichens recueillis en 1882 par une expédition italienne dans la Palago- nie (1). Ces espèces ayant été déterminées par M. Müller, il est facile de les comparer avec celles de Spegazzini. Les espèces de M. Jatta, toutes à thalle fruticuleux ou foliacé, sont au nombre de 33; la 34°, à thalle crustacé, est un Lichen communiqué par M. Arnold. Sur ce nombre 10 sont communes avec la liste de M. Müller, et 7, avec celle de M. Nylander. La tribu dominante est, comme on le voit ordinairement dans les terres australes, celle des Stictés : il y a 5 Stictina dont 1 nouvelle, S. Otawayensis et 7 Sticta. En Océanie, M. Müller corrige deux déterminations de lilede Mindanao, faisant partie de l'archipel des Philippines : Usnea chrysopoga Stein devient Us. barbata var. œanthopoga Müll. Arg. ou Us. æanthopoga Nyl.; Us. Scha- denbergiana Güpp. el Stein n’est autre chose que Us. straminea Muell, Argov., nom plus ancien. M. Stein de son côté décrit un Lichen nouveau de la même ile, Psorothecium Schadenbergianum, récolté en 1883 par M. le D' Schadenberg. . Müller signale une variété nouvelle, microcarpoides, de Stereocaulon ranu- lsum, récoltée dans une ile vers l'archipel Fidjiet la Nouvelle-Zélande. Pour cette dernière île, M. Nylander ajoute à sa nombreuse énumération de l’an- née dernière Lecanora subparellina, qu'il avait compris, autrefois sous son Lecanora parellina. Le D' Stizenberger (2) donne la liste des Lichens, récollés dans la Nouvelle-Zélande par M. Knight, qui ont été publiés dans les Exsic- cata de MM. Arnold, Zwackh et Lojka. Ces Lichens sont au nombre de 21; 20 ont été déterminés par M. Nylander et font partie de son ouvrage sur la Nouvelle-Zélande; le 21°, Lecanora argillacea Knight, n'est qu'une mauvaise forme du L. rhodomma Ny1. Deux autres Lecanora, L. continua et L.Hartmanni de Knight, publiés dans ces Exsiceata, appartiennent à l'Australie. La Nou- velle-Guinée a présenté quelques espèces nouvelles à M. Müller (Contrib. Li- chénol.) : Sticta leucophylla, à la suite de laquelle il énumère quelques autres Lichens de la même ile; Anzia Gregoriana et A. hypololeuca, récoltées par sir Mac Gregor. On voit que M. Müller adopte le genre Anzia, proposé par M. Stizenberger dans le Flora de 1862, et qui est pour M. Nylander une sec- lion des Parmelia. Il énumère les espèces, au nombre de 8, qu'il regarde Comme appartenant à ce genre; il oublie cependant de citer Parmelia leuco- batoides Ny1., du Yunnan. Enfin M. Müller énumère une petite collection des iles Sandwich (3) du D: Hildebrand, composée d'espèces à thalle foliacé ou fruticuleux, et dont une seule est nouvelle, Leptogium mesotropum. On y re- Marque aussi 2 formes qui n’avaient pas encore été observées. Abbé Hue. (1) A. Jatta : Licheni patagonici raccolti nelle 1882 dalla nave italiana Caracciolo (N. Giorn. bot. ital., 1890). ing li dE. Stizenberger : Neuseeländische Lichenen in allgemeiner zugänglichen Exsic- talenwerken (Flora 1889). * (3j 3. Müller : Lichenes Sandwicenses a Ir° Hildebrand lecti et a Prof. Askenasy Communicali (Flora 1889). ‘ "n | PR LU DRE DENT RUE Var PES + x re pes ES y DOTE al Etat, À + Là LT NT MS TR 7 PTE 4s K de Cor Aie ts L 2: 7. REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGETALE PARUS EN 1889 ET AU COMMENCEMENT DE 1890 La Revue a déjà rendu compte des travaux de M. Verminsrt el de M. Waxker; On se souvient que ces auteurs concluent de leurs observa- tions, que les grains d’aleurone ne se forment pas au sein du protoplasma, mais dans les vacuoles lorsque la graine se dessèche en mûrissant. Les _ grains d'aleurone ne seraient d’après eux que des vacuoles desséchées. M: Franz Luorke (1), vient de publier un travail dont les conclusions sont différentes. Après avoir examiné la forme et les réactions chimiques des grains d’aleurone dans un grand nombre de familles, l'auteur en arrive à étudier l’origine des grains d’aleurone, à discuter les idées et à contrôler les expériences de ses prédécesseurs. M. Verminski et M. Wakker avaient provoqué la formation des grains d’aleurone dans une graine qui n’en pré- sentait pas encore en déshydratant cette graine ; en rendant l’eau ils avaient fait disparaitre les grains d’aleurone. M. Ludtke, qui a essayé de reproduire ces expériences, n’a pu y parvenir; il a toujours vu les cristalloïdes et les globoïdes insolubles dans l’eau et disparaitre seulement au moment de l& germination de la graine. M. Ludtke s’en tient donc aux idées classiques de M. Pfeffer et considère les grains d’aleurone comme de simples dérivés. du protoplasma. Il est fâcheux que sur une question aussi importante Ja. Science ne soit pas fixée d’une façon définitive. En éludiant la formation des cystolithes du Ficus elastica, M. GIESEN HAGEN (2) apporte un nouvel argument en faveur de l'accroissement de la membrane par apposition, Il a observé que le pédoncule de ces cystolithes était formé de couches de cellulose semblables entre elles et qui étaient venues s'emboiter les unes dans les autres. Le corps du cystolithe est aussi formé de couches de cellulose superposées, mais entre ces couches et dans les es Canaux qui se dirigent de la périphérie du cystolithe vers son point d'inser” lion sur le pédoncule, il s'est déposé du calcaire qui masque la cellulose. M. Zacwanras (3) a aussi étudié l'accroissement de la membrane dans »” Cas très particulier. En isolant du reste d’une tige de Chara fætida un _ portant un poil radical, l’auteur a remarqué que vers l’extrémilé du pol (1) Franz Ludtke : Beiträge zur kenntniss ber Aleuronkürner (abrbücher fur we senschaftliche Botanik, t. XXI, p. 63). é Flora it “noel : Das Wachsthum der Cystolithen von Ficus elastiea (* ich (ahrbücher (3) E. Zacha rias : Ueber Entstehung und W,. d : achsthum der Zellhau fur wissenschafiliche Botanik, t. XX. D. 107). REVUE D'ANATOMIE. 413 la membrane s'épaissit rapidement. Eu quelques heures on peut suivre sous le microscope la formation, aux dépens du protoplasma, d'un épais- sissement considérable de la paroi cellulosique. Au sein du protoplasma on voit se former de petits granules de cellulose qui augmentent en nombre, grossissent et finissent par se souder entre eux de facon à former une vé- ritable couche de cellulose. Le travail de M. Lecourte (1) sur le liber des Angiospermes nous fait aussi connaître plusieurs points intéressants de l’histoire de la membrane æellulaire. Après avoir fait une étude très complète de la répartition et de la forme des différents éléments du liber dans un grand nombre d'espèces, V'auteur décrit le mode de formation des cribles dans les parois transver- sales des tubes criblés. La membrane destinée à devenir un crible est d’abord, comme toutes les membranes jeunes, constituée par une substance azotée qui ne présente pas les réactions de la cellulose ; bientôt cette cloison se transforme en cellu- lose, mais dans certaines régions seulement ; la cellulose se forme suivant des filaments entrecroisés qui limitent des mailles polygonales, ces mailles étant précisément les ponctualions des futurs cribles. Les parties cellulo- siques sont recouvertes sur leurs deux faces par la substance azotée qui. constituait seule la cloison primitive. Les mailles qui sont circonscrites par les filaments de cellulose restent formées de matière azotée et sont beau- et on place Le robinet à trois voies 7, dans la position IH] (P1. 24), puis on met en communication, par le tube£, l'appareil à prises avec un appareil à acide carbonique, au moyen du tube x (PI, 24, en bas, à droite). Le robinet r, étant ouvert, et le robinet à trois voies étant dans la position IL, il est facile de se rendre compte que l'acide car- bonique passe à l'extérieur en suivant les tubes x, t, ets. On abaisse pendant ce temps la boule B comme il estindiqué en P,. Aucune Pression ne s’exerçant, pour le moment, à la surface du mercure du réservoir A, puisque Ja position du robinet à trois voies in- lercepte toute communication de ce réservoir avec l'extérieur, le mercure ne s'abaisse pas dans ce réservoir et ne passe pas en B. Quand, l'air ayant été chassé de l'appareil à acide carboni- que, Ce gaz passe pur dans les tubes 4, et s, on amène peu à peu le robinet r, dans la position [. Le réservoir communique ainsi avec l'appareil à acide carbonique, et le mercure de ce réservoir L w L'acide sulfurique ne peut servir de corps desséchant, puisqu'il absorberait dans oche C, les Yapeurs d’éther, D . ! on G t ee Va Mali - 3 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. passe dans la boule B, de façon à rétablir l'égalité des niveaux. Quand le mereure arrive en 7, on ferme le robinet r, et, après avoir ouvert r, on élève la boule en la remettant sur la planchelté de l'appareil à prises, comme elle se trouve figurée en P, (PI. 24, en haut). L’acide carbonique est ainsi refoulé dans la cloche et vient remplacer, à volume égal, l'air qui en a été retiré. Une opération analogue permet d'introduire, de même, l'acide carbonique en C,. Si les réservoirs des deux appareils à prises sont également calibrés, il suffit d’abaisser le mercure jusqu’au même nivei dans les deux cas, pour faire parvenir dans les deux eloches lt mème proportion d’acide carbonique. Dans le cas où le calibre dés réservoirs n’est pas exactement le mème, on détermine par une série d'expériences préalables les niveaux or un même volume, Les rameaux F, et F, étant ainsi placés dans une aimspèté renfermant la même proportion d’acide carbonique, on anes- thésie les feuilles de la cloche C;. Pour cela, on fait écouler, goutte à goutte, dans la cloche C, l’éther du tube T en ouvrant avec précaution le robinet R. La graduation du tube permet de connaître exactement la quantité d’éther ainsi versée. Par des expériences répétées, on détermine alors, en comparant l'assimi- lation des mêmes plantes dans les cloches C, et C., la dose d'anes- thésique nécessaire pour ralentir et arrêter cette assimilation. Une précaution importante est à prendre. La tension des va” peurs d’éther en C, abaisse, à l'intérieur de la cloche, le niveat du mercure et pourrait même refouler de l'air vers l'extérieur Après avoir ajouté l’acide carbonique et avant d'introduire l'éther, on enlève, au moyen de l'appareil à prises, un certain volume d’air. Le niveau du mercure monte à l'intérieur de la cloche et l'éther versé, en l’abaissant, ramène sensiblement 1 pression interne à la pression normale. On n'a plus à craindre, pendant l'expérience, une perte d'air qui troublerait les résultats de l'analyse. {1 . tenu compte du volume de gaz enlevé. Aussitôt après l’évaporation complète de l'éther versé ao L cloche C,, quand le niveau du mercure.ne varie plus, l'air INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES SUR LA TRANSPIRATION. 423 deux cloches est analysé, au moyen de l'appareil de MM. Bonnier et Mangin. Une seconde analyse est faite une heure ou deux après. La comparaison des changements survenus dans la com- position des atmosphères des deux cloches indique l'influence exercée sur la plante, au point de vue des échanges gazeux, par la dose d’éther qui lui a été fournie. D'autre part, l'augmentation de poids des coupelles renfer- mant le chlorure de calcium permet de comparer l'intensité de la transpiration chez la plante anesthésiée et chez la plante nor- male (1). Toutes ces expériences ont été faites dans l’espace de temps le plus court possible. La durée de l'expérience a en effet une grande influence : une dose d’éther, inoffensive pendant un temps donné et qui, au début, arrête seulement l'assimilation, peut tuer la plante si son action se prolonge. Une forte dose agissant pendant un temps très court est même préférable à une faible dose agissant pendant un temps plus long. Le moment où la plante commence à souffrir est presque tou- jours indiqué par l'apparition de taches brunes ou noires sur les feuilles. Les feuilles qui commencent ainsi à brunir ne sont du reste pas encore mortes ; lavées à grande eau, elles peuvent de nouveau assimiler. Cette assimilation, après lavage des feuilles anesthésiées, est, dans tous les cas, le critérium qui permet de se rendre compte de la valeur de l'expérience en prouvant que les recherches ont élé faites sur un sujet vivant. Enfin, bien souvent, nous nous sommes contenté de retarder l'assimilation sans l'arrêter complètement. Le but que nous poursuivions était encore at- leint dans ces conditions, puisque nous nous sommes surtout Proposé de rechercher le sens dans lequel varie la transpiration quand on modifie l'assimilation au moyen des anesthésiques. (1) “ar Ki recherches mes rte (loc. cit.) sur la transpiration chlorophyllienne °n présence on en l'absence d'acide carbonique, le poids res par la plante apr 3 Chaque toits nous i di encore la quantité d'e par Un tel contrôle n'est pas ic tree car le poids de l'éther absorbé par les feuilles anesthésiées vient troubler 1e résultats REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 42% Il Transpiration, à la lumière, des plantes anesthésiées. Les expériences qui vont suivre ont été faites dans Les condi- tions indiquées plus haut, avec l'appareil précédemment décrit. Nous les diviserons en deux séries : 1° La dose d’anesthésique employée arrête l'assimilation ou, du moins, sous son influence, la décomposition de l'acide car- bonique est devenue si faible que la résultante se traduit, à la lumière, pour l'atmosphère de la cloche renfermant la plante anesthésiée, par une diminution d'oxygène et une augmentation d'acide carbonique. Dans les mêmes conditions, mais non SO mise à l'éther, la plante de la seconde cloche a fait disparaitre une certaine quantité d'acide carbonique et rejeté de l'oxygène. 2° La dose d’anesthésique retarde seulement T'assimilation. Dans les deux cloches, après l'expérience, de l'acide carbonique à disparu, remplacé par de l'oxygène. Mais un mème poids de feuilles a décomposé moins d’acide carbonique dans la cloche renfermant de l’éther que dans l’autre. 1. L'assimilation est arrétée. — Nos recherches ont porté sur le Chêne, le Charme, le Hêtre, la Pomme de terre et la Fougère. 1. Chéne(Quercus Robur). — Une série d'expériences préalables a pour but de déterminer la dose d’éther nécessaire pour arrête? l'assimilation. A cet effet, deux branches de Chène, prises sur le mème arbre, et aussi semblables que possible, sont placées 50° les cloches comme nous l'avons indiqué. Si alors on laisse écour ler dans la cloche C, trois centimètres cubes d’éther, on constalé, au bout de deux heures, une diminution encore sensible d'acide carbonique à l'intérieur de la cloche. L'assimilation n'est don pas complètement arrêtée. Au contraire, si on verse en C, quatre centimètres cubes thésique et si on Compare, après le même temps que préc d'anes- édem- INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES SUR LA TRANSPIRATION. 423 ment, les atmosphères des deux cloches, on constate dans ces aimosphères les modifications suivantes : Dans la cloche avec éther. Dans la cloche sans éther, © + CO? — 0,85 pour cent. — C0?— 0,97 pour cent. — O0 —1,05 id. +" 0 =0,99 - id. Les feuilles anesthésiées ont été lavées à grande eau et remises a assimiler dans la cloche C,. Au bout d'une heure, l'analyse de cette cloche donnait : — C0? = 0,30 + O0 —0,35 Ainsi la dose de 4 centimètres cubes d’éther versés dans une cloche de deux litres et demi environ de capacité a arrêté l’as- similation sans tuer la plante. ; D'autre part, les coupelles de chlorure de calcium placées dans les deux cloches ont été pesées après l'expérience. En même temps, les feuilles qui ont servi aux recherches ontété détachées de chaque rameau et desséchées à l’étuve à 110°. On peut ainsi constater que, en deux heures, un même poids sec de feuilles a évaporé : Dans la cloche avec éther., ..…... is ... 16,475 d'eau. Dans la cloche sans éther................ Oër,710 — La dose d'éther qui arrête l'assimilation n'a donc pas, dans ce cas, ralenti la transpiration ; bien au contraire, elle l'a nota- blement augmentée. 2. Charme (Carpinus Betulus). — Une série d'expériences fai- tes comme les précédentes montre que les feuilles de Charme exigent, pour être anesthésiées, la même dose d’éther que les feuilles de Chêne. En faisant agir cette dose, on trouve que, après deux heures d'expérience, l'atmosphère des cloches présente par rapport à l'atmosphère initiale les différences suivantes : Avec éther. Sans éther. + CO? — 2,00 — CO2 — 0,69 QU 22,40 + O =—=0,80 Les feuilles anesthésiées ont recommencé, après lavage, à dé- Composer l'acide carbonique. 426 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Pendant ces deux heures d'expérience, les feuilles avaient évaporé, pour un même poids sec : Dans ta cloche avec éther........:...... 08,705 d'eau. Dans la cloche sans éther.......... pere 08r,550 — Le résultat est le même que précédemment. 3. Fougère-Aigle (Pteris aquilina). — 3 centimètres cubes d'éther ont suffi à arrêter l'assimilation d’une feuille de Péeris. Après deux heures d'exposition au soleil, l'atmosphère des cloches était ainsi modifiée : Avec éther. Sans éther. + C0? — 0,447 —_ CO? —0,136 — O0 —0,550 + O0 —0,103 Après ce temps, toujours pour un même poids sec, les feuilles avaient évaporé sous les cloches : Avec éther...... 1 RE DO er mere 08r,655 d’eau. DR GO SRE Le pores 08r,550 — La différence, bien que plus faible, est dans le même sens que pour les cas précédents. 4. Pomme de terre (Solanum tuberosum). A la dose de 4 centimètres cubes d’éther, l'assimilation des feuilles de So/anum tuberosum a été momentanément arrètée. Pendant ce temps, un même poids de feuilles a transpiré : Sous la cloche-avec éther...........:.... 06,750 d’eau. Sous la cloche sans éther................ Osr,520 — Ici encore l'arrêt de l'assimilation coïncide avec une augmen- tation de la transpiration. Les feuilles de Hêtre donnent les mêmes ssiliati: IL. L'assimilation est ralentie. — Mèmes espèces étudiées. 1. Charme. — Nous avons vu que la dose de 4 centimètres Cubes d’éther arrêtait l'assimilation des feuilles de Charme: 3 centimètres cubes ne font que la ralentir. En effet, à cette dose, après une heure, on trouve dans les deux cloches une dimint- tion d'acide carbonique. Cette diminution est moindre ceper” INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES SUR LA TRANSPIRATION. 427 dant dans la cloche renfermant l’éther que dans l’autre. On trouve, après deux heures, pour un poids sensiblement égal de feuilles : Dans la cloche avec éther. Dans la cloche sans fther, — CO? — 0,450 — C0? — + O —0,540 + O0 —1,560 Au bout de ce temps, les rameaux ont évaporé en eau : Dans la cloche avec éther..:..:5.. 1... 08r,530 Das la Cioche: sans éther. ..:::54,....1,,.... 06r,455 Une seconde expérience analogue donne pour les quantités d'eau évaporée : Par les feuilles anesthésiées.....,...... USA 087,550 Par les feuilles normales... :................... Our, 445 Les résultats sont donc les mêmes que dans la première série d'expériences. Ici, toutefois, la différence des quantités d’eau: évaporée par les feuilles anesthésiées et normales est plus faible. Mais remarquons que cela est précisément en rapport avec une action moins énergique de l’anesthésique. 2. Hôtre (Faqus silvatica). — Les feuilles de Hètre paraissent particulièrement sensibles aux anesthésiques : 2 centimètres cu- bes d’éther arrêtent l'assimilation ; 1°,5 la ralentit considérable- ment. En opérant à cette dernière dose, on trouve qu'un même poids de feuilles modifie ainsi, en deux heures, l'atmosphère : Dans la cloche avec éther. Dans la cloche sans éther. == CO? — 0,6 — C0? = 1,36 +0 01e + 0 —=1,55 Les feuilles ont évaporé, pendant ce temps, pour un même poids sec : Dans la cloche avec éther.. :...:........ 06r,330 d'eau. Dans la cloche sans éther............. se Vi PO , — Enfin les feuilles de Solanum tuberosum, de Pteris, ete, ont fourni des résultats analogues. Résumé. — Les deux séries d'expériences que nous venons de décrire concordent donc entre elles. Elles amènent l’une et ARR REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. l’autre à cette conclusion que lorsqu'une dose d'anesthésique, capable d’arréter ou, au moins, de ralentir l'assimilation, agit sur une plante éclairée, les feuilles de cette plante évaporent une quantité d'eau plus grande qu'à l'état normal. Faut-il en conclure que la transpiration chlorophyllienne est augmentée? Les recherches précédentes ne suffisent pas à le prouver ; celles qui vont suivre permettront seules de donner une réponse à cette question. III Transpiration, à l'obscurité, des plantes anesthésiées. Indépendamment de l'influence particulière que peut exercer . l'éther sur la transpiration chlorophyllienne, la présence de l'anesthésique peut, en effet, apporter, sous d’autres causés, dans la plante, des modifications qui agiront également sur l'é- Yaporation de l’eau. Il est donc nécessaire de déterminer com- ment, sous le rapport de la transpiration, se comportera là plante à l'obscurité quand, dans ces conditions, on fera agir la même dose d’anesthésique. Les différences observées dans les deux cas devront alors nettement être rapportées à la présence ou à l'absence des radiations. Répétons donc sur les mêmes plantes, mais à l'obscurité, les expériences déjà décrites, en faisant agir les doses d’éther dont l'influence, à la lumière, nous est connue. À 1. Chéne. — Sous les cloches C, et C,, recouvertes de pare noir, nous avons placé deux branches de Chène, et à côté d’eiles, comme précédemment, deux coupelles remplies de chlo- rure de calcium, puis dans la cloche C, nous avons fait écouler 4 centimètres cubes d’éther. , Au bout de deux heures, les feuilles avaient transpiré, pour ne même poids sec : 05,070 d'eau. 05,440 — Dans la cloche avec éther Dans la cloche sans éther ns ms ons ss INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES SUR LA TRANSPIRATION. 429 La présence de l’éther a eu, ici, un effet inverse de celui que nous avons observé à la lumière. 2, Pomme de terre. — A la dose de 4 centimètres cubes d’é- ther, l'assimilation, à la lumière, est arrêtée. Pour cette même dose, nous avons trouvé qu'un même poids de feuilles a évaporé, à l'obscurité : ï 4 gr 1e expérience, ayant duré une heure... “he Sp LÉ nr “se ,119 2me expérience, ayant duré une heure... rare +R : ee 12 * gr 2 3e expérience, ayant duré deux heures. he nes oi ee 4 ÿ Comme pour les feuilles de Chène, la quantité d’eau évapo- rée en l'absence d’éther est sensiblement double de la quantité évaporée en présence de l’anesthésique. 3. Pteris aquilina. — 3 centimètres cubes d’éther, à la lumière, arrêtent l'assimilation d’une feuille de Pteris. Ea faisant agir cette dose à l'obscurité, nous avons trouvé que, en deux heures, un même poids de feuilles a transpiré : Dans la cloche avec éther................ 08r,096 d’eau. Dans la cloche sans éther............,... 08,145 — C'est le résultat déjà obtenu avec les feuilles de Chène et de Pomme de terre. 4. étre. — Nous avons fourni aux feuilles de Hêtre 1°,5 d’é- ther, qui, à la lumière, ne fait que ralentir l'assimilation. Dans ces conditions, à l'obscurité, un même poids de feuilles à transpiré: Avec éther... 08,110 { Sans éther... 08,165 Avec éther... 08r,230 Sans éther... 06,335 1"° expérience, ayant duré une heure... 2 expérience, ayant duré deux heures. Il est à remarquer que la différence d’évaporation est un peu moindre que précédemment, dans le cas où la dose d’éther, à Ja lumière, arrêtait, au lieu de la ralentir simplement, l'assimilation chloro-phyllienne. Cette différence reste cependant des plus sensibles, et toujours dans le même sens. 430 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE, Avec les feuilles de Charme, nous avons obtenu des différén- ces analogues. D'où il résulte que, contrairement à ce qui se passe à la lu- mière : A l'obscurité, l'action de l'éther sur la plante anesthésiée a pour effet de diminuer la transpiration. CONCLUSIONS Ainsi, une même dose d’éther agit différemment sur la trans- piration de la plante, à la lumière, et à l'obscurité : elle l’aug- mente dans le premier cas, elle la ralentit dans le second. Nous devons reconnaître qu’il nous est, pour le moment, im- possible de donner la cause de ce ralentissement de la transpi- ration à l'obscurité. La loi du mélange des gaz et des vapeurs empêche d'admettre un seul instant que la tension des vapeurs d'éther retarde l'évaporation de l’eau, et il est, d'ailleurs, facile de’s’assurer en remplaçant, sous les cloches, les plantes par des coupelles remplies d’eau, que l'évaporation n’est nullement mo- difiée par la présence de l’éther. Quelle que soit sa cause, ce ralentissement à l’obscurité nous permet de conclure que l'augmentation à la lumière, de la transpiration de la plante anesthésiée est bien due à l'influence de léther sur les corps chlorophylliens puisque, à l'obscurité, c'est-à-dire quand l'action de l'anesthésique sur ces corps M peut Se manifester, la transpiration de la méme plante 0 seulement n’est plus augmentée, mais méme est considérablement diminuée. | Donc, quand on fait agir sur une plante verte, à la lumière, une dose d'anesthésique qui arréte ou ralentit l'assimilation, il y & évaporation par la plante d'une plus grande quantité d'eau, el cet accroissement d’évaporation est dû à l'accélération de la transpiration chlorophyllienne. 5151 RS L'accélération est même plus grande qu'il peut le paraitre au premier abord par l'examen des résultats obtenus dans 108 INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES SUR LA TRANSPIRATION. 431 expériences à la lumière; en effet, avant que, dans ces expé- riences, la transpiration de la plante anesthésiée égale celle de la plante normale, il faut déjà que la transpiration ehlorophyl- lienne vienne compenser la diminution d'évaporation due d'au- tre part à l'influence de l’éther sur le protoplasma ; car il est vraisemblable que cette influence, quoique masquée, s'exerce en présence, comme en l'absence, des rayons lumineux. Quant à cette coïncidence de l'augmentation de la transpira- tion avec une diminution de l'assimilation, rappelons que nous l'avons déjà obtenue lorsque, dans des recherches précédentes, nous avons entravé l'assimilation chlorophyllienne, privant la plante d'acide carbonique à décomposer, à la lumière. La même explication satisfait évidemment aux deux cas. Les radiations absorbées par la chlorophylle sont à l’état normal em- ployées d’une part à la décomposition de l'acide carbonique, et de l'autre à l’évaporation d’une certaine quantité d’eau, mais : Quand, par un moyen quelconque, on arrête l'assimilation sans supprimer l'absorption des radiations par la chlorophylle, toute l'énergie de ces radiations se reporte sur la transpiration et l'accélère. Le résultat est le même, soit qu’on suspende la fonction assi- milatrice dans ses effets, en la privant d'acide carbonique à dé- composer, soit qu’on arrête la fonction elle-même, par l’anes- thésie. EXPLICATION DE LA PLANCHE 24. La planche 24 représente les deux appareils servant aux expériences com- arées. L'appareil figuré en haut de la planche est celui qui sert à l'action des anesthésiques, I1 est représenté au moment où cet appareil est en expé- rience, L'appareil figuré en bas est celui qui sert d'appareil témoin sans anesthé- Sique. Il est représenté au moment où on va remplir la cloche d'une certaine Quantité d’acide carbonique. | 1, I, HI, position du robinet à 3 voies Ta P,, P,, appareil à prise. CG, C;, cloche où l’on met en expérience les rameaux comparables F,, F,. - T,T, tübe gradué à robinet R, par où on introduit une certaine _tiond' cr dans la cloche ; 4, t, " ue Li, ti, tubes et obeR de CORMANRAHON, , robinet à trois voies. T# Ft dés appareils à prises P, et P æ tube mettant en communication un appareil à acide carbonique pi il à prises ÉGUBeTe + nt dù chlorure de BAS en morceaux. + éme pour recueillir les gaz. 8, 8, tube de dégagement. RURAL VO 0 fn eut ee (2 4 APATAS 4 ee LT: NE EN ES? s: RECHERCHES ANATOMIQUES SUR LES HYBRIDES Par M. Marcel BRANDZA (1) Tous les botanistes qui se sont occupés de l'étude des hy- brides se sont contentés, jusqu’à présent, d'examiner leur mor- phologie externe. On ne s’est jamais demandé de quelle ma- nière les caractères tirés de la structure se transmettent dans l'hybride. J'ai déjà montré, dans cet ordre d'idées, que l'Æscu- lus rubicundo-flava (2), hybride entre l'Æsculus rubicunda et le Pavia flava, présentait, dans tous les organes, un mélange de caractères anatomiques particuliers à chacune des deux plantes dont il tire son origine. Ayant eu, depuis, l’occasion d'étudier plusieurs autres exemples, je me suis proposé de réunir ensem- ble dans le présent travail toutes les plantes hybrides dont j'ai fait l'anatomie, afin d'arriver à des conclusions plus générales. I. FIMBRIATA CARR. Cette plante à été obtenue par l'hybridation du Rosa rugosa avec un Rosier qu’on appelle H"° Alfred Carrière (3). L'espèce qui en est résultée se montre, sous le rapport de la morphologie externe, intermédiaire entre les deux plantes dont elle est issue. Ses fleurs, moins doubles que celles du Rosier M*° Alfred Car- (1) Ce travail a été fait au laboratoire de Can 2 végétale de Fontainebleau, sous la dienvoillante direction de M. Gaston Bonn (2) Marcel Brandza, Recherches anatomiques sur la structure de Le A ef l'Æscu js rubicunda et le Pavia flava (Revue générale de Botanique, À. t. I, K? (3 Je dois l'échantillon de cet hybride à l'obligeance de M. Morlet, RME. Rev. gén. de Botanique, — II. 28 434 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. rière, sont caractérisées par une teinte rose pâle ainsi que par les dentelures que présentent ses pétales périphériques, Les deux parents de cet hybride offrent entre eux des diffé- rences externes très importantes. Ainsi, le Rosa rugosa est entiè- rement couvert de poils et de piquants ; en outre, ses fleurs sont simples et rouges, tandis que le second parent est un Rosa com- plètement dépourvu de poils et dont les fleurs sont très dou- blées et blanches. Nous verrons plus loin qu'à ces différences morphologiques, correspondent, dans tous les organes, des dis- semblances anatomiques bien plus importantes. Étant donnée la structure différente de ces deux plantes, j'ai cherché de quelle manière les caractères anatomiques parti- culiers à chacune d’elles se fusionnent dans le produit résul- tant de leur hybridation. Comme la morphologie externe montre l’hybride intermé- diaire entre les deux espèces, on aurait pu s'attendre à &@ qu'il en fût de même pour sa structure anatomique. Or, nous verrons, en étudiant les différents organes de ces plantes, que le résultat auquel nous sommes arrivé est tout autre et que dans sa structure l'hybride n’est pas intermédiaire entre les deux parents, mais qu'il présente un mélange des caractères du père et de la mère. 1° Pétiole. — Sur une coupe transversale du pétiole du #05 faisceaux 5 eül faisceà + jté de Fig. 120 à 122. — Schéma du pétiole : A, Rosa rugosa, avec plusieurs chaque côté de l'arc principal; B, Rosier Mme A. Carrière, avec un c de chaque côté de l'arc; H, hybride, avec plusieurs faisceaux de chaque l'arc, comme A. — 4, bois; /, liber ; s, sclérenchyme. Jules rugosa, on observe, au-dessous d’un épiderme dont les ce ze es se prolongent en poil, une écorce formée de cellules arrondi à irrégulières ef augmentant légèrement de volume de la P ANATOMIE DES HYBRIDES. 435 phérie vers le centre. Les fibres péricycliques forment une bande scléreuse, interrompue de distance en distance par des cellules parenchymateuses, de manière qu'on peut compter dans ce sclérenchyme de 15 à 20 îlots de fibres. Les faisceaux vasculaires sont disposés suivant un arc largement ouvert en haut (A, fig. 120). On y distingue un faisceau central plus grand ayant la forme d’un croissant et, de chaque côté, trois faisceaux plus petits. La partie centrale de la coupe est occupée par une large moelle dont les cellules polygonales sont, à peu de chosé près, toutes d’égales dimensions (A, fig. 123). Entre le pétiole de cette plante et celui du Rosier M”° Alfred Carrière, il existe plusieurs différences dont la constance rend la distinction entre les deux coupes très facile. Fig. 123 à 125. — ge“ 0 de coupes transversales de la “ee A, Rosa rugosa; sier Mme A. Carrière; H, hybrid La première différence que nous constatons, c’est que dans cetle dernière espèce les cellules épidermiques sont plus grandes et ne se prolongent jamais en poils. . Tandis que précédemment les cellules de l’écorce allaient en augmentant légèrement de volume de l'extérieur vers l'inté- rieur, ici l'écorce peut être décomposée facilement en deux zones : l’externe compte environ six assises de cellules cubi- ques dont les dimensions sont égales à celle de l’assise épider- mique ; l'interne, qui n’a que trois assises, est formée de grandes cellules Éétiyonités: La disposition des faisceaux nous montre encore d’autres dif- férences non moins constantes. Tout d'abord, le faisceau prin- Gipal médian est plus développé que précédemment (B, fig. 120) ; ensuite, de chaque côté, on ne rencontre qu'un seul faisceau plus petit. rt DU AU Pet Ci nes net dde: ‘à ‘ RUE <. À 436 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Le sclérenchyme, quoique disposé comme dans la Rosa w- gosa, se distingue cependant par la grande ligaification de ses fibres dont les cavités cellulaires ne sont plus reconnaissables. La moelle offre également une disposition particulière. Elle est formée de cellules de deux sortes : les unes très grandes el de formes variées, les autres, moins nombreuses, très petites et entremêlées avec les premières (B, fig. 123). Si maintenant de l'examen de ces deux plantes on passe à celui de l'hybride, on constate à la fois, dans le pétiole de ce dernier, des caractères appartenant les uns à la première espèce, les autres à la seconde. C’est ainsi que l'épiderme, l'écorce et la moelle sont tels que nous les avons vus chez le Rosier M" AE fred Carrière, tandis que les faisceaux présentent, par leur dis- position et par leur structure, les caractères du Rosa rugoi (voy. H, fig. 120 et H, fig. 123). 2 Nervures principales des fotiotes. — Le Rosa rugosa pré Fig. 126 à 128. — À, H, B, coupes schématiques des nervures principales des foliolès: À, Rosa rugosa; B, Rosier Mme À. Carrière; H, hybride montrant les deux moltiès du limbe / disposées comme dans A : /, faisceau. sente encore dans l’épiderme et l'écorce de ses nervures print cipales une structure très semblable à celle des mêmes pu” ties du pétiole. Les faisceaux libéro-ligneux, dépourvus de loute trace de sclérenchyme, sont réunis en un seul arc gl occupe la partie médiane de la coupe (/, fig. 126, A). Daus h structure du liber on constate ici une disposition particulière * les cellules libériennes sont groupées en petits flots séparés P°° de grandes cellules de parenchyme libérien remplies de cristaux d’oxalate de chaux. Les deux moitiés du limbe s’insèrent pres? verticalement sur la nervure principale, de manière qu'elles l0r- ment, avec cette dernière, un sillon profond. ANATOMIE DES HYBRIDES. 437 Le Rosier M**° Alfred Carrière m'a montré quelques différences dans la structure de ses nervures principales. Ainsi, le faisceau libéro-ligneux, bien que disposé en un arc unique comme pré- cédemment (/ fig. 126, B), est plus développé et présente un liber dont les cellules libériennes sont en bande continue, non inté- rompue par des grandes cellules parenchymateuses. En outre, les deux moitiés du limbe se réunissent horizontalement avec la nervure principale, sans former aucun sillon. I n’y a rien à dire de l'écorce et de l'épiderme, car ces parties sont exactement semblables à celles qui leur correspondent dans le pétiole. Dans l’hybride, les nervures principales ont une structure dans laquelle on reconnaît des caractères anatomiques parti- culiers à chacune des deux espèces dont il est issu. C’est ainsi que l'épiderme et l'écorce sont comme dans le Rosier M”*° Al- fred Carrière, tandis que le faisceau par la disposition de ses cellules libériennes en îlots que séparent de grandes cellules de parenchyme, ainsi que l'insertion presque verticale des deux moitiés du limbe avec la nervure, rappellent au contraire Je Rosa rugosa (H, fig. 126). 3 Limbe. — Au-dessous d’un épiderme externe, on observe, LL 1 La 1] QUTTUILTUIT se UNIT # PEL] ZT, QI T7 8 PA TRE OS LE e TT 1. 2 Fig. 199 à 131, — Fragments de coupes transversales du limbe de la feuille: À, Rosa "* ec un parenchyme sans lacunes et un épiderme inférieur à cellules pro- longées en papilles; B, Rosier Mme À, Carrière montrant un parenchyme lacuneux ; 5 hybride montrant un parenchym lacunes (comme A), et un épiderme inférieur À cellules non prolongées en papilles (comme B). dans le limbe du Rosa rugosa, un parenchyme dont l'assise la Plus externe a ses cellules en palissade (A, fig. 129). Les trois assises suivantes sont formées de cellules polyédriques ne lais- Sant aucun méat entre elles. Le limbe est limité par un épi- derme interne très caractéristique par le prolongement ‘de cha- une de ses cellules en une petite papille conique. 438 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Deux caractères essentiels distinguent le limbe du Roser M"° Alfred Carrière de celui de l'espèce précédente. Le premier est que les cellules du parenchyme sont irrégulières et forment, au-dessous de l’assise palissadique, un tissu à larges lacunes (B, fig. 129); le second, non moins constant que le premier, est tiré de ce fait que les cellules de l’épiderme inférieur ne se pro- longent jamais en papilles. Dans l’hybride (H, fig. 129), le parenchyme du limbe est formé de cellules polyédriques sans méats entre elles comme nous l'avons vu chez la Rosa rugosa, mais les cellules de l'épi- derme interne sont petiteset ne se prolongent jamais en papilles, comme dans Je Rosier M"° Alfred Carrière. 4° Tige. — Les faisceaux vasculaires sont différemment dis- posés dans les tiges des deux plantes que nous comparons; Les autres parties (épiderme, écorce, moelle) restent, pour chacune d'elles, telles que nous les avons vues dans les autres organes: Dans le Rosa rugosa les faisceaux de la tige sont disposés Sul- vant une sorte de circonférence sinueuse sur laquelle ont comple de 40 jusqu'à 50 faisceaux libéro-ligneux, surmontés par autant de paquets de fibres péricycliques peu lignifiées. Entre les LES laisceaux consécutifs, on trouve une bande de tissu conjonclif. Dans le Rosier M"° Afred Carrière les faisceaux forment # anneau libéro-ligneux continu surmonté d’un nombre conside- rable de paquets de fibres fortement lignifiées. L'hybride présente dans sa tige des faisceaux disposés comme dans le Rosa rugosa; par contre, l'épiderme, l'écorce et là . : d moelle ressemblent aux mêmes parties du Rosier M Alfre Carrière. ; ro. -encorê 5° Axe floral..— Les faisceaux libéro-ligneux sont-en07"” dans l’axe floral du Rosa rugosa, de mème que dans la Ug6 isolés et disposés suivant une circonférence sinuetse- Les jame® de tissu conjonctif, qu’on trouve entre deux faisceaux mc cutifs, sont encore plus développées que précédemment: es fibres sont peu nombreuses. 13 } ANATOMIE DES HYBRIDES. 439 Ce qui distingue l’axe floral du Rosier M°° Alfred Carrière de celui que nous avons vu chez l'espèce précédente, c'est la dis- position des faisceaux qui ne restent plus isolés les uns des au- tres (B, fig. 132). Très souvent, ils se réunissent ensemble pour former des arcs plus grands provenant de la fusion de trois ou quatre petits faisceaux en un seul. En outre, en dehors de ce premier cercle, il existe constamment dans l'écorce quatre ou Fig. 132 à 134. — Coupes reg do de l’axe floral: A, Rosa rugosa, montrant les faisceaux libres entre eux; B, Rosier Mme A. Carrière, ayant les faisceaux réunis plusieurs ensemble ; H, hybride, sootrèté les faisceaux disposés comme dans A. f. faisceaux ; m, moelle : e, écorce. plusieurs faisceaux. A l'extérieur de chaque faisceau, on ren- contre un paquet de fibres péricycliques fortement lignifiées. Comme dans tous les organes jusqu'ici étudiés, la trans- mission des caractères anatomiques des deux parents s'effectue, dans l’axe floral de l'hybride, de la même manière. C’est ainsi que les faisceaux de l’hybride sont disposés comme dans le Rosa rugosa (H, fig. 132), tandis que l'épiderme, l'écorce et la moelle présentent le même aspect que dans le Rosier M"°-Alfred Car- rière. En résumé, l'étude que nous venons de faire sur l'anatomie du Rosa rugoso-fimbriata, hybride entre le Rosa rugosa et le Ro- sier M" Alfred Carrière, nous permet d'établir les faits sui- vants : 1° De la comparaison entre la structure des deux parents, il résulte que l'épiderme, l'écorce et la moelle présentent, dans les deux plantes, une constitution particulière qui reste, pour cha- cune d'elles, la même dans tous les organes, tandis que les fais- ceaux ln sont, dans chacune de ces deux espèces, di- Pérsement disposés d’un organe à l'autre ; ÿ PE EUR PT DO TA MATE de tbe As d FE , .; ñ ‘ 440 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 2° L'anatomie de lhybride, comparée à celle de ses deux pa- rents, montre, dans tous les organes (pétiole, limbe, nervures principales des folioles, tiges, axe floral), nr mélange de cara- tères anatomiques particuliers aux deux parents. C'est ainsi que dans toutes les parties de l'hybride, l'épiderme, l'écorce et moelle sont disposés comme dans le Rosier M”° Alfred Carrière, tandis que les faisceaux libéro-ligneux sont disposés comme dans le Rosa rugosa. L'hybride ne présente donc pas dans sa structure des caractères intermédiaires, mais bien une juxtaposition de caractères appar- tenant à chacun des deux parents IL. — Corus rricoLor. Cette plante, ainsi nommée à cause de ses feuilles tachetées de blanc, jaune et vert, est, comme on sait, hybride entre le Cornus alba et le Cornus mas. Lu première de ces deux espèces se distingue de la seconde par ses feuilles plus petites et. pana- chées. L’anatomie comparée de ces trois plantes nous à per- mis de constater dans l'hybride des caractères de structure le reliant à ses deux parents, mais d'une manière différente sui- vant les organes étudiés. 4° Tige. — Une coupe transversale faite dans une tige de première année du Cornus alba présente une forme lozangiqu® (À, fig. 135). Au-dessous d’un épiderme à cellules prismatiqué fortement cutinisées, on remarque une large écorce dontles assises les plus externes sont formées de cellules eubiques très réguliè- rement disposées. Par contre, les assises les plus internes de Le corce sont formées par des cellules arrondies qui laissent entre elles de petits méats. Correspondant aux quatre angles de la les cellules de l'écorce interne sont plus grandes et contienne”" Chacune un gros cristal d’oxalate de chaux. De cette LoHDIER jé voit dans l'écorce quatre îlots de cellules à cristaux. Les faiscea®” libéro-ligneux forment un hexagone dont les six angles sont 0€” Cupés par autant de gros faisceaux du bois (A, fg- 435) ANATOMIE DES HYBRIDES. 441 Entre deux gros faisceaux consécutifs on trouve quelques vaisseaux plus petits. Le liber /, disposé en bande continue, encadre, à l'extérieur, l'hexagone formé par les faisceaux du bois 4. Le sclérenchyme fait complètement défaut. Sur plusieurs points, la structure de la tige du Cornus mas s'écarte de celle que nous venons de voir chez l'espèce précé- dente. D'abord la forme de la tige est celle d'un hexagone à an- gles arrondis (B, fig. 135) ; ensuite, l'écorce est entièrement con- stituée par des cellules arrondies laissant entre elles de petits méats. Les cristaux d’oxalate de chaux sont disséminés sans or- dre dans les cellules des assises les plus profondes de l'écorce. Fig. 135 à gr — she sa à schématiques de la tige: e, écorce; 6, bois; 4, liber; oelle; À, Cornus alba; B, Cornus mas; H, hybride. Les faisceaux libéro-ligneux forment un cercle complet et le bois ne présente aucune interruption. Par toutes les parties de sa tige, l'hybride est exactement inter- médiaire entre ses deux parents. C’est ainsi que la tige présente la forme d’un hexagone à angles non arrondis (H, fig. 135); les as- sises les plus externes de l’écorce, bien que n'offrant pas la régu- - larité que nous leur avons constatée dans le Cornus alba, sont toutefois formées de cellules moins arrondies que celles que nous avons vues constituer l'écorce du Cornus mas. Les cristaux d'oxalate de chaux sont localisés dans six groupes de cellules situés en dehors des six gros faisceaux du bois. Comme entre deux faisceaux de bois consécutifs, qui d'ail- leurs sont plus développés que dans le Cornus alba, on trouve de petits vaisseaux, on voit qu'il y a par là une transition vers le cercle complet de bois que nous avons décrit dans le Cornus mas. 2° Pétiole. — L'hybride présente dans la structure de son pétiole une moyenne entre les mêmes parties des deux plantes PS A AN AU À RE a Ur ñ D Ed UE ré RUES 442 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. dont il est issu. En effet, l'unique faisceau libéro-ligneux de son pétiole est plus petitque celui du Cornus mas et plus développé que celui du Cornus alba. 11 en est de même pour les nervures principales des folioles. 3° Limbe.— Dans le limbe, au-dessous de l’épiderme externe, on rencontre un hypoderme qui est suivi d’une seule assise de cellules en palissade. Le parenchyme lacuneux est formé par des cellules irrégulières limitées vers l’intérieur par une rangée épidermique de petites cellules cubiques. Deux caractères distinguent le limbe de cette espèce de celui qu'on observe chez le Cornus mas. Le premier c'est l'absence d'assise hypodermique dans cette dernière espèce, le second ce sont les dimensions plus grandes que présentent les cellules de l’épiderme interne. Par son limbe l’hybride, se rapproche à la fois des deux espèces parentes. Comme le Cornus alba il montre un épiderme interne à petites cellules, tandis que l'absence d’assise hypodermique le rapproche du Cornus mas. En résumé, Le Cornus tricolor, hybride entre le Cornus alba el le Cornus mas, présente dans la tige, le pétiole et les nervures prut cipales des feuilles une structure intermédiaire entre ses deux Parents, tandis que son limbe montre un mélange de caractères anatomiques particuliers aux deux plantes dont il est issu. [IL — CinsIUM ARVENSE-LANCEOLATUM (1). Cet hybride établit, par sa morphologie externe, une sorte de Passage entre le Cérsium arvense et le Cirsium lanceolatu- Ayant fait son anatomie, j'ai pu confirmer le mème fait po certains de ses organes, tandis que pour d’autres j'ai trouvé un mélange de caractères anatomiques propres à chacune des deux plantes dont l'hybride est issu. (1) Je dois l'échantillon de cet intéressant hybride à l'obligeance de M. E. G. Cam ANATOMIE DES HYBRIDES. 443 1° Pétiole. — Une coupe transversale faite à la base du pétiole du Cirsium arvense présente la forme d’un triangle à peu près isocèle (A, fig. 138),. L’angle interne est occupé par un paquet de collenchyme € qu’on rencontre également, disposé suivant une bande continue, le long de la face inférieure du pétiole. Au cen- tre de la coupe on distingue sept faisceaux libéro-ligneux for- mant un arc ouvert vers l'extérieur. Parmi ces faisceaux, les trois centraux / sont plus grands. Le pétiole du Cirsium lanceolatum se distingue du précédent sur plusieurs points. Comme le montre la figure B (fig. 133), le péliole subit un aplatissement considérable et se montre en même temps pourvu d'ailes latérales; le collenchyme forme deux bandes qui tapissent, à l’intérieur, chacune des deux faces du . ee à es — AR transversales sde, Mes du pétiole : A, Lx vo ar- » ave e forme triangulaire, un petit nombre de faisceaux f. et de petites ads cllenchymatenses sc; B, Cirsium aient, montrant des Lie latérales, n grand nombre de faisceaux f'et de larges bandes collenchymateuses c ; H, hybride DORE da ailes comme B, les faisceaux et le collenchyme comme A. pétiole, Les faisceaux sont plus nombreux que précédemment : on en compte jusqu'à neuf, dont cinq plus grands occupent la partie centrale. Si l’on passe maintenant à l'étude de l'hybride, on constate dans le pétiole des caractères spéciaux que nous avons rencontrés dans chacune des deux espèces dont nous venons de faire l'examen, C’est ainsi que le collenchyme et les faisceaux sont tels que nous les avons décrits dans la première espèce, tandis que les ailes latérales que porte le pétiole de l'hybride le rappro- chent de la seconde espèce. 2 Axe floral. — A la-surface de l'axe floral du Cirsium arvense, on remarque une série de lignes saillantes disposées longitudinalement. En coupe transversale, l'axe floral offre à sa f; 444 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. périphérie autant de proéminences qu'il y avait de lignes sail- lantes à sa surface (A, fig. 141). Les parties de l'écorce comprises entre deux angles collenchymateux successifs sont occupées par un tissu mou à cellules rondes contenant de la chlorophylle. Les faisceaux libéro-ligneux, séparés les uns des autres par des rayons médullaires étroits, sont disposés suivant deux circonférences dont l’interne compte un nombre considérable de faisceaux. Les faisceaux externes, moins nombreux, sont toujours disposés au- dessous de chaque angle collenchymateux et nous avons cons- tamment rencontré autant de faisceaux qu'il y avait de ces angles. Un plus grand nombre de faisceaux vasculaires ainsi qu'un Fig. 141 à 143. — A,H,B, coupes schématiques de la tige: A, Cirsium rs ; Cirsium lanceolatum ; M, hybride, intermédiaire par le nombre des angles €0 . chymateux c et des faisceaux / entre A et B développement plus considérable de tous les tissus de soutien distinguent l'axe floral du Cirsium lanceolatum (B, fig. 14) de celui que nous avons vu dans l'espèce précédente. Les angles saillants de la tige sont ici plus nombreux et plus proéminents; enoutre, chacun d’eux est occupé par un collenchyme € bien plus développé. Non seulement les faisceaux sont plus nombret* dans les deux cercles, mais encore dans chacun d’eux il y a pli de vaisseaux du bois, et un sclérenchyme, à la fois interne el externe, incomparablement mieux accentué dans cette espèce que dans l’autre. La simple comparaison des figures A, HetB (fig. 141 à 143) suffit pour montrer que l'hybride est, par le nombre des fair ceaux de son axe floral, parfaitement intermédiaire entre Les ANATOMIE DES HYBRIDES. 445 2219 deux Cérsium dont ] nes. Cette moyenne ga que l’hybride présente, se retrouve même dans le développe- ment du collenchyme aïnsi que dans les faisceaux et le scléren- chyme. 3° Tige. — L'axe floral nous étant connu, peu de chose nous reste à dire relativement à la tige. D’une manière générale, on retrouve dans la tige plus d’angles collenchymateux et plus de faisceaux libéro-ligneux chez le Céirsium lanceolatum que chez le Cirsium arvense. Quant à l’hybride, il établit encore, par la structure de cet organe, le passage entre ses deux parents. En résumé, /e Cirsium arvense-lanceolatum présente une tige et un axe floral intermédiaires par leur structure entre les deux parents, tandis que le pétiole est formé par une juxtaposition de caractères anatomiques propres à chacune des deux espèces dont il est issu. (A suivre.) OBSERVATIONS SUR LES DERDERIDAEN, NYMPHÉAGÉES, PAPAYÉRAOH ET FUMARIACÉES DE LA FLORE DE FRANCE Par M. Gaston BONNIER (suite). NYMPHÉACÉES NYMPHÆA Nymphæa alba L. — J'ai observé, dans plusieurs lacs des Al- pes, des échantillons de cette espèce ne donnant jamais de feuilles flottantes. [1 n’y avait que des feuilles pellucides submergées el en plus grand nombre que dans les échantillons ordinaires, aln$! que cela se présente assez souvent aussi dans les parties des r- vières où le courant est rapide. Le P. Gave à récolté dans un endroit sauvage, aux envilOD$ de Contamine-sur-Arve (Haute-Savoie), des échantillons de Nyt- phæa dont les fleurs avaient la même grandeur que celles du N. alba type, mais dont les feuilles sont identiques à celles du N. minor Bess. ; cette forme curieuse est à signaler comme inter médiaire. Ce serait un argument de plus à invoquer pour + Sidérer le N, minor comme devant être entièrement rattaché a À. alba. D'autant plus qu'on trouve parfois des N. minor à grandes feuilles et à petites fleurs et que M. Gave a observé lui-même NYMPHÉACÉES DE LA FLORE DE FRANCE. 447 des feuilles plus grandes sur certains échantillons de la forme qu'il a découverte. Le Nymphæa alba n’est d’ailleurs pas fréquent dans les ré- gions élevées des Alpes; il est rare dans les lacs des hautes Vosges, dans le Puy-de-Dôme et dans le Cantal où M. Malvezin ne l’a trouvé que dans l'étang de Boumegoux (canton de Saint-Ubanet), dans le Tarn, sauf quelques bassins où il a été introduit (C.), dans la Provence, sauf dans les marais de la Crau, de la Camargue, de Saint-Remi, de Mouriès et en quelques points du Var (Br.). Il a dans le Nord une distribution très irrégulière, et ne se trouve, par exemple, dans aucune vallée du Boulonnais (Masc.). NUPHAR Nuphar luteum L. et N. pumilum Smith. — Le N. luteum n’a pas été trouvé dans l'Aude (Baï.); il est rare dans le Tarn (C.) et dans une grande partie de la Provence. M. Héribaud a observé tous les intermédiaires au lac de Sal- liens (pied de l’'Aubrac) en Auvergne, entre le N. luteum et le N. pumilum. PAPAVÉRACÉES PAPAVER. 1. Morphologie et structure. Les espèces les plus répandues de ce genre sont bisannuelles, larement annuelles, quoiqu'on les indique ordinairement comme annuelles dans les flores. Le Papaver alpinum et les sous-espèces u on y rattache sont vivaces. Chez les uns comme chez les autres, la germination débute de la même manière. La graine se fend en général de façon que me fente corresponde à la séparation des deux cotylédons. La ra- dicule se développe, puis la tigelle s’allonge plus ou moins; elle est grêle et allongée dans les P.Rhæas (fig. 145, à droite), P. Ar- 448 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. gemone, P. pinnatifidum, P. dubium, etc. ; elle est au contraire très courte dans le P. somniferum (fig. 144, à gauche). Les feuilles primordiales des Pavots ont des formes très diffé- rentes suivant les espèces. C’est ainsi que chez le P. Rhæas et plusieurs espèces voisines, des feuilles à limbe ovale et en- ermination du à droite: ge ipale ; #9, Fig. 144 et 145. — Germinations diverses des Papaver. A gauche: & LP. somniferum, à tigelle courte, à feuilles primordiales écailleuses ; mination du P, Rhæas, à tigelle allongée et grêle. — r, racine prin€ gelle ; cc’, cotylédons. tier succèdent aux cotylédons ce’ qui sont étroits et allongés (fig. 145); on ne voit paraître que plus tard des feuilles rappé lant les feuilles de la plante adulte par leur forme et leur strue- ture. Les feuilles primordiales du P. somniferum ont la n°2 de petites écailles assez semblables aux cotylédons (6, €’; fig. 144) et sont bientôt suivies de feuilles relativement très grandes el découpées. Fe Les fleurs des Papaver présentent très souvent des ou des monstruosités. On a cité les intermédiaires qui 58 P” anomalies M Hi ; PAPAVÉRACÉES DE LA FLORE DE FRANCE. 449 duisent naturellement entre les étamines et les pétales (1), les sépales pétaloïdes, etc.; on observe aussi parfois des P. Rhæas, P. dubium, P. hybridum ayanttrois sépales et six pétales sur toutes leurs fleurs. J'ai trouvé une fois, aux environs de Grenoble, un P. Rhæas dont la capsule avait des cloisons complètes réunies au centre. Les tiges aériennes des espèces du genre Papaver ont une structure générale qui rappelle celle des tiges de Ranunculus. Sur une section transversale, on voit de nombreux faisceaux li- béro-ligneux disposés sur plusieurs circonférences concentriques et ordinairement sans formations secondaires, ce qui rappelle l'aspect que présentent les coupes de tiges des Monocotylédones. Dans la tige souterraine du P. alpinum, il en est tout autge- ment. La jeune tige a ordinairement cinq faisceaux sur un seul cercle et ses formations secondaires précoces produisent du bois superposé au bois primaire et seulement du parenchyme for- mant un tissu de réserve entre les faisceaux. La moelle est assez considérable et le tout est entouré d’un liège. Ces rhizomes groupés souvent en assez grand nombre, au sommet d'une ra- cine principale, épaisse et très longue, ne produisent pas de ra- cines adventives et donnent latéralement les longs pédoncules aériens. 2. Distribution géographique. P. somniferum L. — Cette espèce peut être non seulement subspontanée, mais naturalisée. Il en est ainsi dans l'Aveyron (C.) et en Provence où la plante, en certaines localités, a toutes les apparences d'une espèce spontanée (Br.). P. Rhæas L. — Dans les Ardennes, le P. Rhæas semble moins Commun en dehors des terrains calcaires (Baz.). On sait que cette plante est très polymorphe. D'un semis de graines d'une mème capsule de P. Rhæas on obtient, suivant les conditions, des plantes qui présentent souvent de très grandes différences quant (1) Voyez, par exemple, L. Dufour, Une monstruosité du Papaver Rhæas (Natura- liste, 1887). Rev. gén. de Botanique. — Il. j 29 450 = REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. : “:# à la forme des feuilles, la disposition des poils, le nombre ds stigmates, la forme de la capsule, etc. P. dubium L. — Mèmes observations que pour l'espèce précé dente. I] faut ajouter que cette plante est assez rare dans la ré- gion méditerranéenne et même tout à fait rare dans la Pro- vence. Cette plante paraît exclusivement chéésle dans le Nord de là France (Masc.), tandis qu’on la trouve dans les terrains siliceux en Auvergne (E.). P. Argemone L. — Cette espèce semble presque partout plus commune sur les terrains siliceux que sur les terrains @k caires. P. hybridum L. — Le P. hybridum est assez rare dans le centre et surtout dans l’est de la France. Cette plante préfère : les terrains calcaires, et y remplace souvent la précédente. P. pinnatifidum Moris. — Cette plante des Alpes maritimes (Nice, Menton, Monaco, etc.) est très distincte et ses graines st- mées en des terrains différents donnent des plantes très sembh- bles. On la trouve sur les rochers, dans les oliviers et me les décombres. P. alpinum L. — Cette espèce des hautes régions se trouve dans toute la chaîne des Alpes, depuis les Alpes maritimes jus qu'en Haute Savoie, mais elle est plus rare dans le n0 M Alpes françaises. On la trouve aussi dans les Pyrénées. J'ai nolé la variété a/biflorum aux petites Rousses et aux grandes Rousses (Isère). MECONOPSIS. À. Morphologie. cer se 1. cambrica esl vivace par des bourgeons de rempla . . ment, à la base de la tige. Sa racine principale se détruit cm longue 6 en out: une sorte de filet qui se creuse entre à < 4 # mailles. Si l’on examine la structure d’une racine âgée de Me- conopsis, on voit que les formations secondaires ont des tissus lignifiés alternant avec des tissus mous, de telle façon qu'au bout d'un certain temps on voit des parties saillantes à l'extérieur, formant une sorte de réseau, qui correspondent aux tissus ligni- fiés; ces parties saïllantes sont séparées par des creux corres- pondant aux tissus mous; à mesure que la racine devient plus âgée, ces parties en creux s’accentuent, les tissus mous qui y correspondent se détruisent et dans les racines très vieilles on voit alors le réseau séparé par des lames dont il a été parlé plus haut. La destruction complète de la racine, et par suite de la plante, car les bourgeons de remplacement ne produisent pas de nouvelles racines, a lieu peu de temps après. 2. Distribution. Meconopsis cambrica Vig. — Cette plante qui est surtout ré- pandue dans la chaîne des Pyrénées se retrouve en Auvergne, dans le Cantal où elle est très rare (MIz.), dans l'Aude, au pic de Bugarrah (Corbières) (Bai.), dans les hautes Cévennes (F. et B.); on la cite dans les Cévennes aveyronnaises, à Brusque, Muras- son, Saint-Sever et dans les montagnes du centre de l'Aveyron, à Trémouilles. Elle est rare dans l'Hérault. On la signale comme rare dans le Calvados, et Bonnemaison l'avait trouvée en Bretagne dans la forêt de Laz (montagnes noires) où on ne l’a plus retrouvée. ROEMERIA. Le R. Lybrida, indiqué comme annuel dans les flores, est sou- vent bisannuel. ns Rœmeria hybrida DC. — Le Rœmeria est surtout une espèce de la région méditerranéenne. Cette plante est très commune dans les Bouches-du-Rhône, plus rare en Vaucluse, dans les Basses-Alpes et le Var (Br.). Je l'ai trouvée dans les Alpes-Maritimes, aux environs d'Antibes, PAPAVÉRACÉES DE LA FLORE DE FRANCE. 451 E 432 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. bien qu’elle ne soit pas citée dans la flore d’Ardoino. Le Rome ria remonte dans la Drôme (S.-L.) et jusqu'à Gap (Reverchon)et Embrun (Boutigny); elle est citée dans le Tarn où elle est très rare, à Saix près de Castres (Martin); c’est par erreur que Gré- nier et Godron la citent en Auvergne {H.). On l’a signalée dans “la Vienne, les Deux-Sèvres et le Maine-et-Loire. GLAUCIUM. 1. Morphologie. La germination des Glaucium se fait à peu près, au début, comme celle du Papaver Rhæas. La tigelle est très allongée el relativement plus large que la racine principale et le collebest marqué extérieurement d’une façon très nette. Les colylédons, SET ; 21 TES REX \# RE AR RTS CS va ae — Coupe transversale faite dans le cylindre ee au sommet de la Lu 4 ne jeune germination de Glaucium luteum. — e, endoderme; Ps péricycles , iber Bp, bois primaire de __— formation ; B', ST bois primaire. sont pétiolés et leur limbe est ovale allongé, les feuilles primor- diales sont entières ou avec quelques dents au sommet. La racine principale et la tigelle ont un cylindre central qui comprend deux faisceaux continus formant une lame primail® de bois centripète (B, fig. 146), de telle sorte que le passag® # la structure vasculaire de la racine à celui de la tige ne S® ait que dans la partie tout à fait supérieure de la tigelle. Sonnements indiquent très tôt le début des formations S res. Celles-ci se produisent sur la racine et sur la tigelle _-mant deux groupes de tissus ligneux qui laissent entre tissu mou. Ainsi que l'a fait remarquer Royer, le G. luteum est econdai- Des cloi- ’ en for- à eux de. 3 souven! : us M a es à 7-1 E É fr ZE ÉRNReS PAPAVÉRACÉES DE LA FLORE DE FRANCE. 453 pérennant, mais il ne vit qu'un petit nombre: d'années à cause des fénestralions qui se produisent par la destruction du tissu mou de sa racine principale. 2. Distribution. Glaucium luteum Scop. — Le G. luteum n’est pas une plante exclusivement maritime. Elle est assez commune sur les sables dans toute la région méditerranéenne d'où elle remonte d'une part jusqu'en Dauphiné, et elle est naturalisée à Lyon (S.-L.), d'autre part jusque dans le Tarn (C.) et en Auvergne où elle est rare. Dans l'Ouest elle est très commune au bord de l'Océan, surtout au sud de l'embouchure de la Loire. On re- trouve cette espèce sur les bords de la Manche jusque sur les dunes de Berck-sur-Mer. Plus au Nord, on ne trouve plus que quelques pieds isolés dans de rares localités (Masc.). M. Masclef croit cette espèce peu sensible à l'influence du sel marin, ce que confirment les observations de M. Lesage (1). D'après le pre- mier de ces botanistes cette plante ne pénètre plus guère dans l'intérieur des terres au delà de la Loire et se localise sur le lit- oral, sans doute à cause du climat plus doux qui y règne et peut- être aussi parce que la concurrence vitale y est moins grande. En tout cas, il est constaté que le G. luteum tolère une-forte sa- lure dans le sol sur lequel il croît. : G. Corniculatum Curt. — Cette plante, qu'on peut considérer comme une sous-espèce, est plus rare que la précédente. On la rencontre surtout dans les cultures de la Provence, mais souvent dans le reste de la région méditerranéenne. Elle est rare à Mont- pellier, abondante à Saint-Guilhem-le-Désert, dans l'Hérault (F -€tB.). On la signale à Cannes (Aude) (Bai.). En dehors de la région méditerranéenne on l’a trouvée très rarement à Castres (C.) eten Auvergne. ns Influence du bord de la mer sur la structure des feuilles, Rennes, : es, ainsi qu'une fraction du parenchyme de réserve, $ entouré” 45% REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. CHELIDONIUM. 1. Morphologie. La germination du Chelidonium rappelle un peu celle du La paver sommferum. Sa ligelle est relativement courte et est à base à peu près de la même grosseur que la racine principale. A : quelques écailles succèdent, comme dans le P. somniferum, des feuilles qui ont déjà la forme des feuilles adultes. ; La racine se détruit chez le Chelidonium, comme celle dues conopsis, el les fénestrations y sont encore plus nettes. Au L Fig. nÉ plante n'est-elle pas indéfiniment vivace, mais ne vit qu one ; bre d'années limitées. re Dans une racine jeune 6n voit deux faisceaux ligneux et deux faisceaux libériens. Les formations secondaires précoces pre duisent bientôt du bois en abondance en dedans des faisceaux Hbériens et le parenchyme mou du liber secondaire ainsi que : primaires se développe beaucoup. Dans les années ee _ les formations secondaires ne produisent du bois que çà | #e . (ô, fig. 147), et quand la racine est plus âgée ces plantes Jigné ; d un tissu de cicatrisation non seulement subérifié, mais s- PAPAVÉRACÉES DE LA FLORE DE FRANCE. 4:8 lignifié (2, fig. 147). C’est cette structure que l'on peut recon- naître en examinant une coupe faite dans l’une des mailles du réseau de la racine âgée (fig. 147). 2. Distribution. €C. majus L. — Le Chelidonium est moins commun en Pro- vence que dans le reste de la France. La variété laciniatum a été notée dans les Pyrénées-Orien- tales (Br.) et à Andilly (Seine-et-Oise), dans une propriété où elle n'a pas été plantée (Boud.). SLR RSR RS nt “#4 HYPECOUM. Les Hypecoum, indiqués comme plantes annuelles dans les flores, sont parfois bisannuels. H. procumbens L. — Cette plante, de la région méditerra- néenne et qu'on trouve surtout sur les sables, n'est jamais très abondante. Assez rare dans les Bouches-du-Rhône, elle est plus rare dans le Var, les Alpes-Maritimes, l'Hérault, l'Aude. On la retrouve dans le Tarn où elle est très rare, à Saint-Sulpice, sur les rives du Tarn (Bel). H. grandiflorum Benth. — Cette espèce, qui est {rès voisine de la précédente, n'a pas été signalée en dehors des Pyrénées- Orientales. re SEL FL. pendulum L. — L'H. pendulum est plus rare que l'A. pro- Cumbens dans la région méditerranéenne, mais il remonte dans l'Ouest (Deux-Sèvres, Vienne, Maine-et-Loire) où il est très rare. Assez rare en Vaucluse et dans l'arrondissement d'Aix, semble manquer dans le reste de la Provence (Br.). C'est par érreurque Grenier et Godron le citent à Montpellier. On le trouve 4 Béxiers et vers le Roussillon; à Nimes, il est très rare tR),. D M he (A suivre.) REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1889 ET AU COMMENCEMENT DE 1890 La formation des racines chez les plantes vasculaires a été l'objet à d'u travail d'ensemble de la part de MM. Van TiecHem et Doucior (1). édite : nons d'abord les résultats de ce travail pour ce qui concerne les Phanéro- . mes. En radicelles naissent dans le péricycle de la racine qui les porte. Late. que le péricycle est simple, les cellules qui doivent former la racine : s’accroissent radialement, puis se divisent par une cloison tanger nn _ en deux assises, Les cellules de l’assise interne constituentle qi &. Fig. 148. — Portion d’une section transversale, d'une racine terminale qua pr Cucumis Melo, passant par l'axe d’une radicelle au premier état. L’assise € péricycle double donne à Ja fois l'épiderme, 1 sommet du ms ‘1nsi que l'épistèle très développée. La poche est sad dans toute son 0 rme jé l’assise sus-endodermique; e, poche; 4 derme; ec, écorce; c, cylindre central ; en, endoduttap® pe, péricycle ; 6, bois (d'après MM. Van Tieghem et Doulio ot). interne l'écorce (ec), et par leur rang externe ce que les auteurs à onsli- l'épiderme | (ep): Feu trois régions de la jeune racine sont donc ainsi © tuées dès le Si le SR … formé de deux ou plusieurs assises, presque rs à l’assise la plus externe se comporte exactement comme l’assise dun péricyele simple: c’est-à-dire donne toute la radicelle ; _ Externes s’accroissent aussi : à produire la base de la radice © (1) Van Tieghem et Douliot : Recherches com lort A4 paratives sur l'origine B Fe Vi À es vasculaires nn des sciences en REVUE D’ANATOMIE. 457 Une fois formée, la radicelle grandit et, en s’accroïissant, attaque et digère l'écorce de la racine mère, pour se frayer un passage vers l'extérieur. Quel- quefois l'endoderme est t digéré comme le reste de l'écorce; c’est le cas le plus simple (Crucifères, Crassulacées, Portulacées, etc.). Le slus souvent au contraire, l'endoderme s’accroît et enveloppe la jeune racine d’une sorte de capuchon que les auteurs ont appelé poche, et qui attaque et digère l'écorce. L'endoderme qui forme la poche peut rester simple ou se dédoubler ; quel- quefois même une ou plusieurs assises corlicales, internes, ne sont pas digérées el se joignent à l’endoderme, pour entourer la racine d’une poche plus épaisse (Légumineuses, Rosacées, Cucurbitacées, etc.). Après la sortie de la radicelle, la poche et la partie externe de l’épiderme s'exfolient; l’assise interne seule reste chez les Dicotylédones et les Gym- nospermes et forme l’assise pilifère. Chez les Monocotylédones et les Nym- phéacées, l'épiderme s’exfolie tout entier et l’assise pilifère est formée par l'assise la plus externe de l'écorce. C’est là, comme on le voit, le caractère différentiel le plus important que présentent les Dicotylédones et les Mono- cotylédones dans la formation des racines et encore voit-on qu'il n'est pas génér Chez les Cryptogames vasculaires, les radicelles naissent dans l’endoderme x dé 19 par la différenciation très précoce de l’endoderme, qui est, chez les Cryptogames, la première assise différenciée de l'écorce externe, tandis qu’elle est la dernière chez les Phanérogames ; 2° par leur origine unicellu- laire et endodermique: 3° par leur disposition vis-à-vis les faisceaux du bois même lorsque le nombre des faisceaux de la racine mère est seule- ment de deux. Les racines latérales des Phanérogames se forment sur la tige mère de la même façon que les radicelles sur la racine mère. Les Cryplogames vasculaires se répartissent en deux groupes Éinaie au point de vue de l’ori rigine et du développement de racines latérales endo- gènes : d’une part les Filicinées et d’autre part les Lycopodium et les Isoetes. Les E press et les Selaginella ne produisent que des racines latérales exogène Dans k premier groupe, les racines se forment dans l'endoderme aux dépens d’une seule cellule ; dans le second groupe au contraire, les racines latérales se forment dans le péricycle aux dépens de plusieurs cellules et présentent après leur formation trois sortes d'imtiales dislincles. Les Lyco- um et Fe Isoetes se conduisent donc sous ce rapport comme des Pha- nérogame En somme les très nombreux exemples étudiés peuvent se ramener à deux types 1° Les racines ont {rois sortes d’initiales et naissent dans le péricycle (radi- um) ct racines latérales de Phanérogames, racines latérales de Lycopo- dium) : : ? Les racines ont une seule initiale et naissent dans l'endoderme (radi- celles et racines latérales de Filicinées, radicelles d’Equisétacées). üé - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. M. LacHmanN (1) a consacré un long mémoire aux études des racines de Fougères ; il a étudié d’une facon spéciale le mode d'insertion de ces racinés sur la tige; à ce point de vue, M. Lachmann distingue trois cas: à 4° Les racines sont insérées sur la tige el ne correspondent pas aux are C'est le cas des Fougères qui ont leurs faisceaux concentrés en un seulcordon axile, ou fusionnés latéralement en un cylindre creux ou encore anasto- mosés en mailles inégales et irrégulières, ne correspondant pas aux feuilles. Lorsque la tige a une structure istutals, les racines sont insérées sans ordre sur le côté inférieur ou ventral seulement du rhizome (Hymeno- phyllum, Trichomanes, Lygodium, Polypodium, Acrostichum, etc.), ou tout au moins en nombre plus grand sur le côté ventral que sur le côté dorsal (Pteris aquilina, Adiantum Capillus Veneris, etc.). on contraire, lorsque la tige est dressée et symétrique par rapport à son , les racines sont distribuées | - Sur lout le pourtour de la tige etes np Pteris longifolia, ete); 2° Les racines sont instrées sur la tige et correspondent aux feuilles. Dans ce cas, la structure de la tige est toujours symétrique par rapport dues axe et les faisceaux forment des mailles régulières en rapport avec les feuilles. Les racines sont alors toutes insérées à la base des feuilles. À chaque feuille correspond un certain nombre de racines. Quelquefois, il n’y à qu'une seule racine médiane au-dessous de chaque feuille (Athyrium, Ceterahs chnum spicant, ete.); d’autres fois, il y en a deux (Cytpiets ù munda, etc.), où trois (Aspidén Es mas, À. spinulosum etc.), 0 encore un nombre plus , Cyathea, Alsophila, etc); 3° Les racines sont insérées sur le pétiole des feuilles. Avant les {ravi de M. Lachmann, on rangeait dans celte catégorie un très grand nc E . £ Fougères. En reprenant un à un les exemples cités par les différents auteurs et en disséquant avec soin les faisceaux, M. Lachmann s'est assuré que presque toujours les faisceaux de la racine s’inséraient sur le système vas. culaire de la tige, et non pas sur celui de la feuille. Dans une seule espèces le Ceratopteris thalictroïdes, insertion des feuilles se fait bien réellement. sur le pétiole, L'auteur étudie ensuite un certain nombre de questions relatives rame tomie des Fougères, il montre que les faisceaux de la racine se ra MORE tantôt directement aux faisceaux de la tige, tantôt par l intermédiaire ns: sorte de faisceau à structure caulinaire ; il apporte de nouveaux argumen anatomiques en faveur de la nature caulivaire des stolons des mo que certains auteurs prennent pour des racines; enfin il signale l'Anisogo" ne num seramporense comme nouvel exemple de Fougères dont les racin _ se prolonger par une tige. M. Rosrowzew (2 (2) a fait une étude spéciale de cette curieuse tran e Ho de racines en tiges qu'on observe chez un certain nombre d de Crypl “ré vasculaires. En faisant des coupes longitudinales dans le sor {) Lachmann : Contribution à l'histoire naturelle de La racine des Fougères bn — de la Société botanique de Lyon, 1888). : Lx eitrà e zur kennt d kryptogamen (Flora; & p. 155, nié äg nniniss der Gefasskryplog sforma- e. AE en PP EN Lee NN DIEM ns % ; = à ENT Er ji VE + cs REVUE D'ANATOMIE. 439 d'une racine qui se transforme en bourgeon, l’auteur a pu observer le détail de la transformation, dans l'Asplenium esculentum, le Platycerium alcicorne et quelques autres espèces. À un moment donné, la cellule terminale de la racine cesse de se cloisonner du côté de la coiffe. La coiffe cessant d'être régénérée ne tarde pas à disparaitre et la cellule terminale se trouve à nu comme dans une tige. Les segments qui sont détachés parallèlement aux Fig. 149. — Coupe longitud — Schz, cellule terminal US ; Sc, selérenchyme. La ligne ponctuée supérieure indique la trois faces planes de cette cellule terminale (Schz, fig. 149) cessent de se cloisonner comme dans la racine, pour se cloisonner comme dans la tige et les poils de l’assise pilifère cessent de se former. Dans une coupe longitudi- nale du méristème terminal, on peut distinguer nettement ce qui est tige de ce qui est racine {voyez les lignes pointillées de la fig. 149). Les change- ments qui s’opèrent dans le système vasculaire sont à peu près les mêmes que Ceux qui ont été observés dans le passage de la racine à la tige d'une jeune plantule, Ce passage de la racine à Ja tige a été étudié dans un certain nombre d'espèces par M. Lrcienc pu SABLON (4). En passant dans la tige les deux faisceaux de la racine se réuniront par leur base et les deux faisceaux du liber s’élargiront, de façon à se réunir et à former un anneau complet au- tour du bois. Les nouvelles portions de tiges qui se forment sont plus épaisses et ont une structure plus complexe. Dans le Pteris aquilina, par exemple, il se forme un liber interne au centre de la partie ligneuse de la lige de façon à ce que le bois ait la forme d’un anneau compris entre deux parties libériennes. Par suite du départ d'un certain nombre de vaisseaux dans les feuilles, cet anneau se rompt une fois, puis deux fois, l'endoderme S'infléchit vis-à-vis de ces solutions de continuité dans l'anneau du bois, et forme bienlôt deux endodermes distincts, entourant chacun un cordon li- béro-igneux formé de hois au centre et de liber à la périphérie. Ces cor- l 1) Leclerc du Sablon : Recherches sur la formation de la tige des Fougères (An- Males des sciences naturelles: Te série, Bot., t. XI, p. 1}. Fe REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. dons libéro-ligneux se ramifient ensuite et augmentent en nombre j ce que la tige ait atteint son diamètre définitif. La marche des faisceaux dans la tige adulte d’un certain nombre de Fougères, appartenant à la Famille des Marattiacées (Kaulfussia, Angiopteris erecla, Marattia fraxinea, etc.) a été étudiée avec soin par M. Küax (1) L'auteur à ensuite fait une étude spéciale de l'appareil sécréteur d’un grand nombre de Cryptogames vasculaires et notamment des cellules en gomme des Marattiacées ; il a trouvé des cellules à gomme dans un certain nombre de Lycopodium et notamment dans le L. inundatum. L'Osmunda regalis pré- M. TReuB (2) continue ses recherches sur les Lycopodiacées en publiant # ! Fig.150 (à Sauche). — Lycopodium cernuum. Jeune pousse et partie du PH . section longitudinale : S, suspenseur ; cot, cotylédon; fub, tubercule. coty- : Fig 151 (à droite). — Jeune Plantule de L. cernuum, vue extériearement : er © Fe : PL, P2,P3, feuilles successives; vf, point végétatif; p, pied (d’après Me A $ . l'embryologie du Lycopodium cernuum. L'embryon de cette plante est S} er : apte dis über die Anatomie der Marattiacen und andere" 6 “ JPtOgamen (Flora, t, LXXII P. 459, 1889). Fr Cllreub: Études-sur les Luconcii rs ü jardin botanique de Burtél z0rg, VIT, p. 1). YCopodiacées (Annales du jardin | u L REVUE D’ANATOMIE. 461 formé par une masse de parenchyme à peu près homogène, où on ne tarde pas à pouvoir distinguer trois étages : 1° Du côté du col de l’archégone, se. trouve le suspenseur formé par une seule cellule plus grosse que les autres ; 2 au milieu se trouve le pied qui reste enfermé dans le prothalle; 3° à # - l'extrémité opposée se trouve une masse parenchymaleuse, qui se déve- du prothalle qui la renfermaient d’abord. Ce troisième étage est le tubercule embryonnaire qui, arrivé au contact du sol, se couvre de poils radicaux et joue le rôle d’organe absorbant et fixateur. Plus tard, à la partie supérieure du tubercule embryonnaire, dans le voisinage du pied, se forme un mame- lon qui s'allonge rapidement et constitue le cotylédon. Puis, près de la base du cotylédon, l’auteur a vu se différencier le point végétatif de la tige qui s'allonge lentement, et se couvre de feuilles de plus en plus nombreuses, La première racine est exogène el se forme à la surface du tubercule em- bryonnaire. : : M. Treus indique ensuite le mode de formation et le rôle de petits tuber- cules qu’on avait observés sur les racines de Lycopodium cernuum. Ces tuber- cules se forment dans l'écorce el très près du sommet de [a racine qui continue ensuite à s’accroitre ; une fois développés, ils peuvent se séparer du reste de la plante, rester plus ou moins longtemps à l’état de vie ralen- tie, puis se développer et donner un nouveau pied de Lycopode. Les tuber- cules radicaux da Lycopodium cernuum sont donc simplement des propagules. M. Douzror (1) a étudié la formation du périderme dans la tige des Dico- tylédones, On sait que sous le nom de périderme on comprend : le liège, l'écorce secondaire et l’assise génératrice subéro-corticale. M. Douzior a re- cherché dans un certain nombre d'espèces le lieu de formation de cette assise génératrice qui donne du liège à l'extérieur et du parenchyme à l'intérieur. Lorsque cette assise se forme à la superficie de la tige, dans l’épiderme ou l’assise sous-épidermique, les observalions de l'auteur sont conformes à celles des Botanistes plus anciens. Mais dans le cas où le périderme se forme dans une assise profonde, l’auteur montre que presque toujours c'est dans le péricycle qu'il se forme, entre l'endoderme et le liber, et non pas dans le liber comme on le croyait autrefois. C’est seulement dans des cas très rares (Rubus) que le périderme prend naissance dans l’endoderme : l’auteur cite en terminant quelques observations, montrant que le périderme se déve- loppe davantage au soleil qu’à l'ombre. M. Scnexcr (2) a étudié Ja formation d'un tissu qui joue chez certaines plantes aquatiques le même rôle que le liège. Ce tissu que l’anteur appelle aérenchyme est formé de cellules très allongées radialement et renfermant chacune un noyau et du protoplasma très clair. Entre ces cellules se Que de très grandes lacunes, communiquant entre elles et renfermant de l'air. (1) Douliot : Recherches sur le périderme (Annales des sciences naturelles; Te sér., Bot. t. X, p. 395 , Je (2) Schenck : Ueber das Aërenchym, ein dem Kork homologes Gwebe bei sumpf Pflanzen (ahrbucher für wissenschaftliche Botanik, t. XX, p- 526). À COM © REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 74 : k Comme le liège, l'aérenchyme est formé par une assise génératrice qui, \ donnant naissance à l’aérenchyme par sa face externe, produit vers l'inté- rieur du parenchyme cellulaire. D'après l'auteur, le rôle de l’aérenchyme. est de fournir à la plante une réserve d'air qui lui est nécessaire pour la reproduction. L'aérenchyme constituerait en quelque sorte le poumon de la plante et non pas des flotteurs comme on l'avait cru quelquefois, Parmi Fig. 152. — Coupe dans l'aérenchyme d'une plante aquatique : 4, aérenchyme; Pg, _ Couche génératrice à double fonctionnement; ph, parenchyme cellulaire interne - (d'après M. Schenck). ” ; LÉ EI les plantes étudiées par M. Scmexcr, citons le Jussiæa peruvianu, le J. répens et plusieurs autres espèces du même genre, l'Epilobium hirsutum, le Lythrum Salicaria, l'Hypericum brasiliense, le Cleome spinosa, le Lycopus europæus, ke Mimosa cinerea, le Lotus uliginosus, etc. Fe . L'étude comparée d’un même membre de la plante considéré successive- : ment en diverses régions de cetle plante a fait l’objet de plusieurs travaux importants. M. DaGuiLon (1) a étudié les feuilles des Abiétinées ; les prê- mières feuilles qui se développent après les cotylédons ne présentent pes Loujours les mêmes caractères que les feuilles définitives. M. Daguillon fait une étude anatomique très complète de ces feuilles intermédiaires entrekes cotylédons et les feuilles de la plante adulte et qu'on nomme feuilles prie mordiales. Le passage de la forme primordiale à la forme définitive peut se aire sans transitions ménagées (Pinus) ou bien encore par des gradations imseusibles. Dans tous les cas les différences anatomiques observées Le : À (1) Dagnillon : Recherches morphologiques sur la feuilte des Conifères (Revue gé- : rale de Botanique, 1890). a f Ch M Ë % File de Botanique, 1890) lantes parmi ces différences est le développement de l'appareil de soutien plus grand dans la feuille définitive que dans la feuille primordiale, Sous l'épiderme il se forme dans la feuille définitive une couche de sclérenchyme plus ou moins épaisse qui fait défaut dans la feuille primordiale, Le genre Cedrus fait seul exception à cette règle, l'hypoderme scléreux s'y mani- moins considérable dans la feuille définitive. De plus, parmi les deux sortes d'élé- ments qui concourent à conslituer ce tissu de soutien (cellules à ponctua- lions aréolées et fibres à membranes lisses) ce sont les derniers qui carac- térisent plus spécialement la forme définitive de la feuille. Le tissu conducteur est aussi plus développé dans la feuille définitive que dans la feaille primordiale, les éléments conducteurs du bois el du liber sont plus nombreux. Dans certains genres (Abies, Pinus), le faisceau libéro-ligneux _de la nervure médiane se bifurque à l’intérieur de la feuille définitive, tandis qu'il demeure simple dans la feuille primordiale. % FLor (1) a fait pour la tige des arbres la même étude que M. Daguillon pour les feuilles des Conifères. Lorsqu'on fait germer une graine d'arbre, il y a souvent au-dessus des cotylédons une région de la tige qui présente des caractères spéciaux différents des caractères d'un morceau de tige de même âge pris sur un arbre âgé. M. Flot a fait une étude particulière de ces caraclères autant au point de vue de la morphologie interne qu'au point de vue anatomique. L'auteur a appelé région tigellaire cette partie de la tige principale qui constitue en quelque sorte un intermédiaire entre la tige et la racine. Dans la région tigellaire les feuilles sont réduites à des écailles peu développées; ce n’est que dans la’ région caulinaire propre- ment dite que les feuilles’de forme normale se développent ; cette parti- cularité seule suffit pour définir d’une façon nette ces deux régions au Point de vue de Ja morphologie externe. De plus la région tigellaire est sou- “ent renflée et toujours glabre alors même que le reste de la tige est couvert e poils, Mais les caractères anatomiques sont plus nombreux el non moins nets que les caractères extérieurs. Dans la région tigellaire on Constale en effet : 1° L'apparition du liège plus précoce et souvent plus profonde que dans la région caulinaire ; a Un développement plus grand du parenchyme cortical et péricy- clique ; 3° L'absence de différenciation dans la zone externe de l'écorce ; 4° Une grande réduction ou même l'absence du sclérenchyme ; 5° L'absence de pointes de bois primaire s’avançant dans la moelle ; 6° Le grand développement du bois secondaire qui forme souvent un ? Las Recherches sur la structure comparée de la tige des arbres (Revue géné- sb REVUE D'ANATOMIE. 463 _ ces deux sortes de feuilles sont à peu près les mêmes. Une des plus impor- comple rs que : Je bois de la région Cénlinehtes ; les éléments du bois étant d’ailleurs peu ligaifiés; ù La réduction du diamètre de la moelle ; HS ue Etes ANR D Goma EE «MR LES BAMBUS! ES À ÉTAMINES MONADELPHES Par M. A. FRANCHET On peut aujourd'hui citer quatre genres de Bambusées, de la sous-tribu des Eubambuseæ, dont les étamines ont leurs filets plus ou moins adhérents entre eux à la base. En 1867, lorsqu'il publia sa monographie des Bambusacées, Munro n’en connais- sait que deux, le Gigantochloa Kurz, Mss., dont les espèces sont réparties dans l'Inde et dans l’Archipel malais, et l'Oxzytenan- thera Munro, qui offre la même distribution géographique que le précédent et, de plus, possède un représentant dans l'Afrique tropicale. Dans le Genera plantarum, MM. Bentham et Hooker ne don- nèrent, pour ce groupe, que les deux genres précédemment établis par Munro; mais M. Hackel put en citer un troisième, le Puelia Franch., de l'Afrique tropicale occidentale, dans la famille des Gramineæ qu'il rédigea pour les Natürlichen Pflansenfamilien. C’est encore l'Afrique qui fournit au même &roupe son quatrième genre, l'Atractocarpa, dont l'étude fait plus spécialement le sujet de cette note. Ce genre Atractocarpa Franch., Bull. de la Soc. Linn. de Paris (1887), p. 675, auquel Done d'une seule fleur mâle, très endommagée, m'avait fait attribuer des étamines à filets libres de toute adhérence entre eux, fut tout d’abord placé par M. Hackel, en considération de ce caractère, au voisinage immé- diat du genre Bambusa: il s’en écartait pourtant très nota- blement, ne füt-ce que par la forme de la glumelle supérieure dans la fleur femelle, qui n'était point mince, bicarénée, Comme on le voit constamment dans toutes les espèces de Bam- Rev. gén. de Botanique. — Il. 30 466 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. busa, mais coriace, cylindrique, enroulée et dépourvue de &- rènes; cette particularité jointe à celle de l'existence, dans chaque épillet, d'une seule fleur fertile terminale, rapprochait déjàsingulièrementl’A#ractocarpa desOxyt theraetdu Puelia. Dans un deuxième voyage qu'il fit au Core en 1867, M. Tho- lon retrouva la plante aux environs de Brazzaville, mais sous une forme assez sensiblement différente, à feuilles plus grandes, plus longuement atténuées à la base, à inflorescence plus dé- veloppée; il put, cette fois, la récolter dans des conditions tout à fait favorables à l'étude de l’androcée, c’est-à-dire presque au début de l’anthèse, alors que les fleurs n’avaient encore subi au- cune modification dans leurs organes. Les premiers Afractocarpa rapportés par M. Thollon avaient en effet été recueillis à une période voisine de la maturité; seule fleur mâle qui restait ne présentait plus que quatre éta- mines dont les filets, allongés comme il arrive chez les Graminées dont la floraison est avancée, semblaient être libres jusqu'à la base, sans trace de monadelphie (1). L'examen de nouveaux spécimens d’Atractocarpa ‘est venu modifier une première appréciation dans ce qu'elle avait d'inexact, affirmant de nouveau l’étroite affinité de ce genre avec avec les Oxytenanthera et surtout avec le Puelia, puisqu'en réalité les étamines sont au nombre de 6 et brièvement monadelphes la base. J'ai dit précédemment que les spécimens récoltés en dernier lieu aux environs de Brazzaville différaient en quelques points des premiers ; cette diversité porte non seulement sur les feuilles et sur l’inflorescence, mais aussi et surtout sur la mr des fleurs qui composent chacun des épillets. Ainsi, tandis que dans les premiers individus examinés, les fleurs pourvues de Jeur bieu (1) Dans le er étee d nude ren Munro, la monadelphie des étaminess js tard, que très courte, est toujours appréciable début de la floraison; rence Da 'Atra” » i ÿ tocarpa. T1 n’est peut-être pas inutile de faire observer que la monadelpin à istence à ées n’est que le résultat d'une légère adhérence des filets due D rien membraneuse si mince et si délicate, qu’elle se rompt S0 pression, au moins sur la plante sèche. BAMBUSÉES A ÉTAMINES MONADELPHES. #67 ‘ androcée se montraient très rares, leurs épillets n'étant formés que de 3-4 fleurs neutres (1) et presque tous d’une fleur femelle terminale, les nouveaux échantillons de M. Tholon étaient au contraire très riches en fleurs mâles, leurs épillets ne présentant constamment qu'une seule fleur neutre, la plus inférieure de toutes. Je dois ajouter que malgré ces différences assez notables entre les deux plantes récoltées à quelques années d'intervalle, je ne crois pas qu'il y ait lieu de les considérer comme deux types spécifiques distincts. Ea réunissant les données fournies par les spécimens envoyés par M. Tholon, on peut établir la description suivante du genre Atractocarpa : Spiculæ e latere compressæ, ovato-oblongæ, acutæ, 4-5 flore ; glumæ vacuæ 2, naviculares, dorso rotundatæ, obtusæ, 7-9 nerviæ, præter marginem ciliolatam glabræ, inæquales, superiore nunc duplo majore ; glumella superior (nisi in flore supremo) glumis similis, superior tenuis, bicarinata, carinis late aliformibus, ad apicem et secus alas dense ciliata, adpresse tenuissime pube- rulæ ; glumellæ floris supremi fæminei ab inferioribus dissimiles, inter se conformes, rigide coriaceæ, multinerves, dorso rotun- datæ, ecarinatæ, semi involutæ, exteriore interiorem gynæceum foventem arcte involvente ; lodiculæ 3 obovato-spatulatæ, parte superiore fimbriatæ, hyalinæ, gynœceum vel androceum cin- gentes, scilicet 2 anterioribus, 1 posteriore; flores omnes uni- sexuales (adjunctis 4 vel 3-4 neutris), inferioribus masculis cum unico inferiore neutro, vel omnibus neutris, cum uno masculo haud raro deficiente; /. masculus : stamina 6, filamentis bre- Vibus (saltem inœunte anthesi) basi monadelphis; antheræ li- neares, apice bifidæ et ciliolatæ ; rudimentum floris fœæminei nullum ; fos fæmineus unicus, terminalis, cum rudimento androcei e staminibus 6 distantibus, effetis, minimis, liberis Constante ; ovarium oblongum, glabrum, lodieulis triplo brevius ; Stylus ad medium trifidus (nune bifidus), ramis stigmaticis : (1) C'est-à-dire ne renfermant, au lieu d'une androcée ou d'un gynécée, qu'un corps ra 6, allongé, entouré d'ailleurs de 3 lodicules semblables à celles qui ne font ja- us dans les fleurs normales, et représentant très probablement un androcée RE ET AL Le Vas dE: . IL M Le F É re: ent, HR TGUONLE FPO OR RAS SNS TT CUTPAUE > 4 de NT dt À pars da M PEN ES 4 ; ; 2 … À FT LA HE SR PEN e Va TE + HET A 468 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. parum recurvis, breviter intus papillosis ; caryopsis fusiformis, leviter compressa, antice sulcata, glabra, nitida, basi styli indu- rata, dilatata lobataque coronata et acuminata; scutellum qua- dratum. — Rhizoma elongatum, longe repens; folia infima ad vaginam addueta ; lamina in superioribus sensim ampliata, m supremis nunc fere pedalis, 2 poll. lata, lanceolata, longe acu- minato-caudata, basi rotundata vel attenuata, glabra; petiolo brevio cum vagina articulato; textura papyracea, nervis longitu- dinalibus crebris, tenuibus, nervulis transversis opacis, vix cons- picuis ; vaginæ ore glabræ; panicula terminalis elongata, anguste paniculata axi angulata breviter pilosa ; rami paniculæ nunc bre- vissimi, nunc magis evoluti, pedicellis, nune abbreviatis, nunc tenuibus pollicaribus; flores 4 inferiores cum spiculæ axi arti- culati quam facile secedentes, flore masculo vel neutro superiore flori supremo fœmino arcte contiguo, nec cum illo articulato. La forme anormale des deux enveloppes qui entourent ha fleur femelle de l'A tractocarpa, du Puelia et des Ozytenanthera, jointe à l'absence complète de toute dissemblance entre elles, constituent deux particularités intéressantes qui rendent diffeile toute appréciation d’analogie avec les organes de position simi- laires qui accompagnent les autres fleurs dans le même épillel. Si l’on considère ces enveloppes, ainsi que l’a fait Munro, comme les analogues des glumelles supérieures et inférieures, il faut admettre que la glumelle supérieure de la fleur femelle, dans ces genres, présente des caractères qui ne se retrouvent pis dans celle des autres graminées et une nervation qui doit élor- gner toute idée d’assimilation avec un périanthe. A ce deruiér point de vue surtout l'enveloppe intérieure des fleurs femelles d'Oxytenanthera est absolument distincte de toutes les autres el c'est en se basant uniquement sur la considération de sa posilio! dans la fleur et en faisant abstraction de sa forme et de la mul- tiplicité des nervures, que Munro a pu lui donner le nom de Palea superior. D'autre part, c'est en raison de sa forme cylindrique -roulée ainsi que des caractères de sa nervation d'où ré l'absence des deux carènes, caractéristiques des glumelles SUP et en- sulte é- BAMBUSÉES A ÉTAMINES MONADELPHES. 469 rieures, que MM. Bentham et Hooker ont refusé ce nom à l’en- veloppe intérieure de la fleur femelle des Oxytenanthera ; ils disent à ce propos: « In flore terminali palea 0, nisi pro palea «glumam intimam sequenti simillimam haberes ». Et, partant de ce principe, ils donnent le nom de glumes « glumæ » (1) aux deux bractées qui accompagnent et enveloppent la fleur fe- melle des diverses espèces d'Oxytenanthera. X en résulte pour eux que celte fleur doit être considérée comme absolument nue, puisque dans ce genre il n'existe pas même de lodicules et que le gynécée a pour enveloppe protectrice immédiate la ghemelle inférieure. Ce fait n'est pas isolé d’ailleurs: il se présente dans d'autres genres de Graminées, notamment dans plusieurs Pa- nicées telles que: Zchnanthus, Cenchrus, Streptochæta (genre singulier, celui peut-être qui se rapproche le plus de ceux qui font le sujet de cette note), Pharus, Anomochloa, ete.; ces exem- ples viennent ainsi à l'appui de l'opinion des deux auteurs du Genera plantarum, et la rendent tout à fait probable. Toutefois, pour plus de clarté dans la description, j'ai dù continuer à appliquer l'appellation de glumelle supérieure à toutes les en- veloppes immédiates des androcées et du gynécée dans le genre Afractocarpa. Le tableau suivant résume tout ce qui a été dit précédem- ment sur les Bambusées à étamines monadelphes de la sous- tribu Eubambuseæ, en établissant les relations qui les rappro- chent et les différences qui les séparent. 1. Glumellæ florum omnium heteromorphæ, scilicet glumella inferior Mmultinervis, dorso rotundata, superior tenuis, dorso bicarinato-alata. en. {. Gigantochloa Kurz, ex Munro. — Gramina arbores- cenlia ; spiculæ compressæ, dense glomeratæ; flores omnes S&pius hermaphroditi ; lodiculæ 2 vel 3. (1) On sait que pour MM. Bentham et Hooker, il n'ya dans ies fleurs des graminées que des glumes et des palea; ces derniers, qui peuvent représenter le périanthe, ag crient l'enveloppe immédiate des organes reproducteurs; ils appellent glumes 0h-Seulement les bractées stériles placées d'ordinaire à la base des épillets, mais : glumelles aussi les bractées de deuxième génération qu’on nomme plus habituellement inférieures ou extérieures 470 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 2. Glumellæ florum inferiorum (masculorum et neutrorum) heteromorphæ, superiore tenui bicarinato-alata ; glumellæ floris supremi (fæminei) homomorphæ, involuto-cylindricæ, utraque multinervis, cartilaginea. 4. Lodiculæ nullæ. Gen. 2. Oxytenanthera Munro. — Gramina arborescentia: spiculæ zereti-subulatæ, secus ramos dense glomeratæ, flore unico superiore fertili, hermaphrodito, 1-3 inferioribus (si adsint) masculis vel neutris. 8. Lodiculæ 3 in omnibus floribus. Gen. 3. Puelia Franch. — Herba humilis; panicula termi- nalis, brevis, secunda, arcuata : spiculæ breviter pedicellate, : compressæ ; glamæ ad basin spicularum 3-4 vacuæ ; flores omnes unisexuales, inferioribus varie masculis vel neutris, supremo fœæmineo ; cariopsis sxbglobosa, antice non sulcata. Gen. 4. Atractocarpa Franch. — Herba; panieula terminalis elongata; spiculæ graciliter pedicellatæ, compressæ; glumæ ad basin spicularum tantum 2 vacuæ: flores omnes unisexuales, inferioribus varie masculis vel neutris, sapremo fœmineo; C- riopsis fusiformis antice sulcata. EXPLICATION DE LA PLANCHE 25 ATRACTOCAR PA OLYRÆFOLIA Franch. À. Partie supérieure de la plante ; 1/2 grandeur. B. Inflorescence, 1/1 grandeur. k 6 l. Épillet complet (gr. 3 fois). — 2, Portion supérieure de l'épillet cer d’une fleur mâle (ou neutre) et de la fleur femelle (gr. 5 fois). — 3- Gi inférieure des fleurs mâles ou neutres. — 4. Glumelle supérieure des ue c rence des étamines. — 8, Lodicule (gr. 9 fois). —9. Corps neutre ( — 10. Glumelle inférieure de la fleur terminale femelle. — 11: de supérieure de la même. — 12. Gynécée. — 13. Portion inférieure du 8} cée avec l'androcée formé de 6 élamines atrophiées, libres. — 14. Cariopsé surmonté par le style épaissi à la base. Glumelle RTE UT PTE RECHERCHES ANATOMIQUES SUR LES HTYBRIDES Par M. Marcel BRANDZA (\rin). IV. — Manruprum VarzranTu (1). Plusieurs opinions ont été émises sur la nature de cette plante remarquable, qui par ses caractères extérieurs est en grande partie intermédiaire entre le Marrubium vulgare et le Leonurus Cardiaca. Mérat (2), le premier, émit l'opinion que le M. Vaillantii pourrait bien être un hybride. Pour Bentham (3), cette plante ne serait qu’une forme remarquable de M. vulgare. C'est égale- ment l'opinion de Cosson et Germain de Saint-Pierre (4). M. Cogniaux (5), considérant que le M. Vaillantii est une plante qui n’a apparu qu'accidentellement,et à des longs intervalles, que ses anthères sont presque toutes dépourvues de le et ses ovules avortés, conclut que cette espèce ne peut être qu'un hybride entre le M. vulgare & le Leonurus Cardiaca. Plus tard, M. Bonnet (6) reprit la question et analysa minu- lieusement les caractères morphologiques de cette plante. Bien que les feuilles incisées-palmées du M. Vaillantii rappellent sensiblement celle du Leonurus, et que d'autre part la stérilité (1) Cosson et Germain de Saint-Pierre, Flore des environs de Paris, p+ 410. (2) Revue de la Flrre nn p- 489. 3) Bentham : Prodr., XIE, p. (4) Loc. . (5) Bull. Soc. bot. de Fr. ,t. XX, Sess. extraord., p. 24 en note. (6) Bull, nd bot. de Fr., t. XXVI, fig. 282. AT ue MS Pi 472 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. de cette plante ait été toujours reconnue, l’auteur pense que le M. Vaillanti n'est qu'une monstruosité végétale, une vires cence. En somme la simple morphologie externe ne peut suffire à constater l'hybridité du M. Vaillantir. L'anatomie donne des ren- seignements plus précis. Ayant eu l’occasion de me procurer un échantillon de celte. plante (1), j'ai fait l'étude anatomique de ses différents organes, et j'ai comparé ensuite leur structure avec celle des mêmes pat- ties chez le Marrubium vulqare et le Leonurus Cardiaca. 1° Tige. — La tige du Leonurus qui est couverte sur toute sa surface de poils simples, pluricellulaires, présente sur une à sa surfa (comme A) et ramifiés (comme B), quatre paquets de collenchyme (comme ©/ six faisceaux du bois b (comme A); — 1, liber coupe transversale la forme d’un rectangle (A, fig. 153) dont les quatre coins sont occupés par des paquets collenchymateur Sur les deux faces longues du rectangle il existe deux proëll! nences longitudinales également occupées par du collenchyme On observe en outre, sur chaque face de la tige, deux groupe de collenchyme, de manière qu'on peut compter en tout quator® bandes collenchymateuses. cu Labor?” (1) Je dois cet échantillon à l'obligeance de M. Duval, chef de cultures &ü nt. toire de biologie de Fontainebleau ANATOMIE DES HYBRIDES. 4173 Les faisceaux libéro-ligneux sont également disposés suivant un rectangle. Aux quatre angles de la tige, se trouvent placés * quatre gros faisceaux de bois disposés chacun en arc. A côté de q 8 P ces quatre faisceaux principaux, on rencontre encore, sur cha- cune des faces larges de la tige, un faisceau plus petit. Le liber, disposé en bande continue, encadre vers l'extérieur les six fais- ceaux du bois. La tige du M. vulgare possède une structure sensiblement dif- férente. En premier lieu la section de la tige est carrée (B, fig. 153) et toute sa surface est couverte de poils pluricellulaires ramifiés. Le collenchyme ne forme que quatre bandes, chacune d'elles localisée dans un des coins de la tige. Les faisceaux libéro-ligneux sont au nombre de quatre et il n’y pas de faisceaux médians comme dans la tige précédente. Le M. Vaillantit présente, réunis dans sa tige, des caractères propres à chacune des deux espèces précédentes. La section de la tige est carrée comme dans le M. vulqare ; de même le collen- chyme ne forme, comme dans cette dernière espèce, que quatre bandes placées dans les angles de la tige. Au contraire, la dis- position des faisceaux libéro-ligneux est dans l'hybride, analogue à celle que nous avons décrit chez le Leonurus Cardiaca. Enfin tandis que chez chacune des deux espèces parentes, les poils qui couvrent la tige ont tous la même forme, simple dans la pre- Mière, ramifiée dans la seconde, sur la tige de l’hybride on re- trouve ces deux sortes de poils mélangés ensemble. C'est là un fait important que nous allons retrouver dans d’autres organes de cette plante. Ainsi, l'étude anatomique montre, d'une manière incontes- table, dans la tige du M. Vaillantii, des caractères pris aux deux espèces dont il est issu. 2 Pétiote. — L'étude de cet organe nous paraît particulière ment intéressante, parce que dans sa structure la juxtaposition des caractères anatomiques particuliers aux parents se fait dans le même sens que dans la tige. Etudions d’abord le pétiole du Leonurus Cardiaca. Sur une 474 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. coupe transversale, le pétiole de celte plante (A, fig. 156) pré- sente une partie centrale élargie et échancrée en haut, pourvue de chaque côté d’une petite aile. Le centre de la coupe est o- cupé par deux faisceaux libéro-ligneux séparés l’un de l'autre par une seule assise de tissu conjonctif. Ces faisceaux ont cha- cun la forme d'un croissant à concavité tournée vers le centre de la coupe. On remarque en outre, de chaque côté, trois faisceaux plus petits. Toute la surface du pétiole est garniede poils simples, pluricellulaires, identiques à ceux dont nous avons constaté la présence sur la tige. Si on examine maintenant le pétiole du M. vulgare (B, fig. 156) on voit qu'il s’écarte du type précédent. Les différences , avec des poils simples ramifiés sur centre ; H, Marrubium Vaillantii montr F comme A sur sa face supérieure et des poils ramifiés comme B sur rit en outre au centre du pétiole on trouve deux faisceaux / recourbés comme en À. sa face in{é- qu'on rencontre résident à la fois dans la forme générale de a Coupe transversale, et dans le nombre et la disposition des fais- ceaux. La coupe est, en effet, elliptique et les deux ailes jatérales sont bien plus accentuées que dans le Leonurus Cardiaca. Au centre, on ne rencontre qu'un seul gros faisceau ovale, orienté suivant le grand axe de la coupe. De chaque côté, et suivant la même ligne, se trouvent placés trois petits faisceaux. Tandis que dans le Leonurus Cardiaca toute la surface du pe tiole se trouve tapissée de poils, ici ces derniers, ramifiés Comme ceux de la tige, sont localisés sur la face interne seule- ment. Passons maintenant à l'examen de l'hybride. Nous constalons d’abord que les poils sont, chez ce dernier, différents suivant là PET RATE RÉ AMOE VAS 1e SE ANATOMIE DES HYBRIDES. 475 face du pétiole que l'on considère ; comme dans le Leonurus, ils sont simples sur la face supérieure du pétiole; au contraire, ils sont ramifiés, comme dans le Marrubium, sur la face infé- rieure. La section transversale du pétiole de l'hybride (M, fig. 156), bien que présentant une forme identique à celle du Marru- bium, montre cependant deux gros faisceaux distincts dispo- sés de la même manière que dans le Leonurus. En résumé, le pétiole de l'hybride a la forme du M. vulgare et des faisceaux comme dans le Leonurus. 3 Limbe. — Nous avons vu, précédemment, que le limbe de Fig. 159 à 161. — À, H,B, fragments des coupes transversales des limbes : A, Leonu rus Cardiaca montrant sur ses deux faces des poils simples ; B, Marrubium vulyare, avec des poils ramifiés sur ses deux faces ; H, Marrubium Vaillantii, avec des poils simples (comme A) sur la face supérieure et ramifiés (comme B) sur la face inférieure, — f, faisceaux. la feuille du M. Vaillantii est découpé comme celui du Leonu- rus. Bien que nous n’ayons pu constater aucune différence dans la structure interne du limbe chez ces trois plantes, il nous à été toutefois possible de reconnaitre, grâce aux poils qu'on ren- contre à sa surface, que le limbe du W. Vaillantii présente des caractères des deux espèces parentes. On se rappelle que dans le pétiole de l'hybride la face supé- rieure, celle qui regarde vers l'extérieur, présente des poils simples comme dans le Leonurus, tandis que les poils de la face interne sont ramifiés comme dans le M. vulgare. Les mèmes Caractères se retrouvent sur les deux faces du limbe (H,; fig. 159). En effet, comme sur le pétiole, la face inférieure du limbe porte des poils ramifiés, tandis que les poils simples sont localisés sur la face externe seulement. 476 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. En résumé, l'étude anatomique du M. Vaillantii, hybride entre le Leonurus Cardiaca et le M. vulgare, nous permet de constater dans la structure de ses différents organes un mélange des caractères anatomiques particuliers aux deux parents. Ainsi : 1° En section transversale, le pétiole et la tige de l'hybrideont la même forme générale que le pétiole et la tige du M. Nulgare, mais les faisceaux présentent la méme disposition que dans le Leonurus Cardiaca. 2 Sur la tige de l'hybride on constate un mélange de poils simples comme ceux du Leonurus, et de poils ramifiés comme ceux du Marrubium ; sur Le pétiole et sur le limbe, au contraire, les poils simples sont localisés sur la face externe, et les poils a- muifiés sur la face interne. V. — MEpicaco FALCATO-SATIVA. Cette espèce, par la couleur jaune violacée de ses fleurs, ain que par la forme de son fruit, est nettement intermédiaire entre le M. falcata et le M. sativa. ” L’anatomie de ses différents organes m'a permis de consla- ter que la structure de l’hybride réalise une sorte de moyenne entre ses deux parents. Tige. — Si on fait une coupe transversale dans la tige : | M. falcata, au-dessous de l'inflorescence principale, 0n Jui | trouve une forme polygonale irrégulière, présentant un petit nombre d’angles saillants, le plus souvent quatre où cinq; 07 cupés chacun par un paquet de collenchyme. Les sir libéro-ligneux sont disposés suivant un cercle. Les Lars de bois se réunissent vers l'intérieur en une bande continutr tandis que les faisceaux de liber restent distincts les uns ré autres. Au-dessus de chaque faisceau, il existe un paquet fibres péricycliques fortement épaissies. La tige du M. sativa peut être facilement distinguée de l'espèce précédente. D'abord les faisceaux, moins me sont distincts et séparés les uns des autres par des rayons 1 de celle ANATOMIE DES HYBRIDES. à 417 dullaires étroits. Remarquons, en outre que le sclérenchyme fait ici défaut. Ainsi, un nombre plus considérable d’angles collen- chymateux, une réduction dans le nombre et le développement des faisceaux, absence du sclérenchyme, tels sont les caractères qui permettent, sans peine, de distinguer ces deux Medicago l'un de l’autre. La simple comparaison de nos figures (fig. 162 à 164) suffit pour montrer que la tige du M. yalcato-sativa est, par sa structure, parfaitement intermédiaire entre celle de ses deux parents. Le Fig. 162 à 164. — A, H,B, coupes transversales schématiques de la tige : A, Medicago falcata avec ses nombreux y aux réunis 215 leur bois b, et un petit nombre d'angles collenchymateux c; B, Medicago saliva, montrant très peu de faisceaux isolés et un nombre plus Las d’angles collenchymateux c; H, hybride, utermédiaire par ses faisceaux et ses angles collenchymateux entre A et B. — LE rire [, liber ; b, bois. nombre des angles collenchymateux et des faisceaux, le degré de liquéfaction de chacun d'eux, ainsi que le développement du sclérenchyme, établissent !a transition entre le M. faleata et le M. sativa. Dans le pétiole de l'hybride on constate trois faisceaux situés dans les trois angles de la coupe. Ces faisceaux, par le dévelop- pement de leurs différentes parties sont également intermédiaires entre ceux des deux parents. En résumé, dans la tige et dans le pétiole du M. falcato-sa- tiva, la structure est intermédiaire entre celle des deux parents. VIE. — SorBus HYBRIDA. Il est actuellement établi que le Sorbus À ybrida a pour pa- rents le S. aucuparia et le S. Aria. En effet, entre les feuilles 478 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. composées du S. aucuparia et les feuilles entières du S. 4ria, les feuilles décomposées du S. kybrida établissent une transition très nette. Il m'a donc semblé intéressant de voir si la structure anato- mique du pétiole ne serait pas intermédiaire entre celle des deux parents. Dans le S. Aria la forme de la coupe transversale du pétiole (B, fig. 165) est arrondie, et on reconnaît dans son centre un seul gros faisceau libéro-ligneux. Dans ce faisceau on distingue trois parties, une centrale et deux latérales, chacune d'elles étant recourbée en forme de croissant. A l'extérieur on trouve, Fig. 165 à 167. — A, H, B, coupes schématiques des pétioles : À, Sorbus aucuparus montrant un gros faisceau médian et deux petits faisceaux latéraux; B, S ” Aria, avec un seul faisceau médian divisé en trois; H, hybride, intermédiaire pa de faisceaux et son sclérenchyme s, entre À et B. — b, bois ; /, liber; #, Scléren- chyme de distance en distance, quelques fibres péricycliques forte: ment épaissies. Cette structure n’est plus la même dans le S. aucuparu lei, le faisceau central (A, fig. 165) est continu et de chaque côté de ses bords il y a encore un petit faisceau. En outre, le sclé- renchyme est très épais et forme une bande continue. Quant à l'hybride, il est parfaitement intermédiaire par là structure de son pétiole (H, fig. 165), entre les deux plantes précédentes. Le grand faisceau central est légèrement rs en trois segments et les deux petits faisceaux latéraux s; réunis au faisceau médian. Enfin, le sclérenchyme de TRES est, lui aussi, intermédiaire entre les sclérenchymes des deux parents, La comparaison de la tige et de l’axe floral de l'hybride a He eut ANATOMIE DES HYBRIDES. 479 les organes correspondants des parents nous fournit les mêmes résultats. En somme, {a structure des différents organes du S. hybrida établit une sorte de moyenne entre le S. Aria et le S. aucuparia. CONCLUSIONS GÉNÉRALES. On peut formuler, relativement aux hybrides que j'ai étudiés, les conclusions suivantes : 1° Certains hybrides peuvent présenter dans leur structure une juxtaposition de caractères particuliers qu'on retrouve séparé- ment chez les deux parents (Rosa rugoso-fimbriata, Marrubium Vaillantii). 2 Dans d'autres exemples, la structure des différentes parties de l'hybride est, pour tous les tissus, simplement intermédiaire entre les deux parents (Medicago falcato-sativa, Sorbus hybrida). 3 Enfin, d'autres hybrides ont dans certains organes une struc- ture intermédiaire entre Les tissus des deux parents, tandis que dans d’autres organes on y observe une juxtaposition de carac- tères anatomiques particuliers aux parents (Cornus tricolor, Cir- sium arvense-lanceolatum). Les exemples précédents font déjà voir quel intérêt peut présenter l'étude anatomique des hybrides. Cette étude per- mettra, sans doute, en bien des cas, de résoudre des questions que la simple description externe laisse sans solution. ÉTUDE DES FOLIOLES ANORMALES DU : VICIA SEPIUM Par M. William RUSSELL (1). On sait combien sont intéressantes la plupart des monstruosités végétales et quels précieux renseignements elles peuvent quel- quefois nous fournir sur la valeur de certains organes, dont il serait difficile d'interpréter la nature si la tératologie ne venait en aide à l'observateur ; néanmoins, les résultats que l’on a Obtenus n’ont pas toujours été ce qu'ils auraient pu être si, à un examen détaillé des formes extérieures, on avait joint une étude anatomique des organes monstrueux. La morphologie, en effet, permet dans quelqnes cas de reconnaître leur nature, mais très souvent aussi les complications sont tellement gran- des qu’elle ne peut être d'aucune utilité. D'ailleurs, mème lorsqu'un organe anormal ne présente par sa forme ou par sa situation aucune difficulté d'interprétation, l'anatomie peut encore dévoiler des faits intéressants, car il est bien rare qu'à une anomalie de conformation extérieure ne correspondent pas des modifications de structure. C'est ce que je vais montrer en abordant l'étude de certaines productions que j'ai rencontrées très fréquemment cel automne sur les Vicia sepium et qui résultaient d’une transformation des folioles appartenant aux feuilles composées les plus rapprochées : du sommet des rameaux aériens. AU travail a été fait au Laboratoire de biologie végétale de Fontainebleau dirigé- * le prof Gaston Bonnier. Rev. gén. de Botanique. — II. 31 482 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Parmi ces folioles, les unes étaient simplement enroulées en forme de cornets qui avaient conservé l'apparence foliacée, tandis que les autres considérablement hypertrophiées s'étaient, en apparence, soudées par leurs bords et figuraient des sortes de gousses raccourcies; toutes les folioles transformées, au lièu d’être restées dans le même plan que les autres, s'étaient re dressées de façon à avoir leur pointe tournée vers le haut. On observait du reste tous les passages entre les folioles nor males et les folioles modifiées; ainsi, les feuilles situées à quel- que distance du sommet portaient à la fois des folioles normales Fig. 168 et 169, — Extrémités de rameaux du Vicia sepium portant des folioles el roulées. et des folioles en cornets, plus haut on ne trouvait plus que des folioles en cornets et des pseudo-gousses, et enfin dans # dernières feuilles les pseudo-gousses s'étaient complètement substituées aux autres folioles (fig. 168 et 169). . Souvent les entre-nœuds qui séparaient les pétioles de feuilles étaient très courts et en même temps les pétioles avaient subi un arrêt dans leur allongement tout en portant cepene” un grand nombre de folioles, celles-ci rapprochées les une ES tre les autres figuraient alors des espèces de capitules qU LÉ vaient atteindre une grande dimension. . Cette union des bords opposés d’une feuille a été ohsersé temps en temps chez quelques végétaux, elle constitue €P care ral une anomalie que les botanistes ont désignée sous © " d’ascidie, par analogie avec les curieux organes des Nepenlhes FOLIOLES ANORMALES DE VICIA. 483 Le professeur Morren (1) en 1838 et 1852 a établi une sorte de classification des ascidies, qu’il divise en deux groupes sui- _vant qu'elles résultent de l'union des bords d’une seule feuille, ou de la réunion de deux feuilles. Dans le premier groupe, qui seul doit nous intéresser, il distingue le cas où la feuille a pris la forme d’un cornet et celui où par suite de l'union complète de ses bords elle figure une sorte de capuchon ; d’après lui, une trentaine de plantes dont un Vicia dont il ne donne pas le nom spécifique peuvent présenter des feuilles qui rentrent dans le premier cas, tandis que le second n’a été observé que chez une Tulipe : la Tulipa gesneriana.….. Des ascidies en forme de cornets ont été signalées par de Candolle (2), chez le Pisum sativum et le Lathyrus tuberosus. ML. Dutailly (3) a décrit avec détail ceux du Pisum sativum qui d’après lui ont l'aspect de cornets foliacés fortement évasés situés à l'extrémité de rameaux. M. de Lanessan (4) a retrouvé des ascidies semblables chez le Spinacia oleracea, Y'étude ana- tomique lui a montré que les cellules du mésophylle étaient beaucoup plus développées dans la région moyenne que dans les régions sous-épidermiques et que les faisceaux étaient rejetés dans le tiers interne du limbe. Récemment M. Lachmann (5)a signalé la présence de feuilles ascidiées chez le Staphylea pinnata, mais s’est borné à des con- Sidérations de morphologie externe, d’ailleurs les ascidies du Staphylea sont encore des ascidies en cornets. I résulte donc de cette courte bibliographie que la plupart des ascidies que l'on connaît revêtent la forme de cornets, et que les ascidies en forme de capuchons telles qu'on en observe chez le Vicia Sepium ne se rencontrent que très rarement. Cette plante est d'autant plus intéressante qu'elle présente à la fois les deux sortes d’ascidies. co Morren : Bull. Acad. Roy. Bruxelles, 1838,t. V, p. 582 et 1852, t. XIX, p. 437. W Can olle : Monstruosités végétales. 4 paris : Bulletin de la Société Lin., 1819, p. 25. © Lanessan : Bull. Soc. Lin., 1876, p. 1. ont hmann : Note sur des folioles ascidiées d’un Staphylea pinnala (Bull. de la - Bot. de Lyon, 1886). 484 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Pour expliquer la structure d’une ascidie il est nécessaire de bien connaître celle d’une foliole normale, c’est donc par l'étude anatomique d’une de ces dernières que je vais commencer, après quoi je mettrai en parallèle celle d’une foliole ascidiée, Les folioles de Vicia sepium sont très minces et ne comprei: nent entre leurs épidermes que quatre ou cinq assises de petites cellules. L'épiderme formé de cellules sensiblement cubiques est plus haut à la face supérieure qu’à la face inférieure, il est for: tement cutinisé à la face supérieure. L’assise de parenchyme située au-dessous de l’épiderme supé rieure est palissadiforme, tandis que les cellules de l’assise sous épidermique inférieure ne se distinguent de celles qui const tuent la zone moyenne du limbe qu’au-dessous de la nervure médiane, où elles sont réunies en un hypoderme légèrement col lenchymateux. Les cellules de la zone moyenne, ou mésophyll, sont allongées dans le sens de la largeur du limbe et laissent entre elles de nombreux méats; le nombre des assises de celle zone est variable selon la partie de la foliole considérée, one compte deux sur les bords, trois près de la nervure médianet! une seule au-dessous du faisceau qui occupe cette nervure. | Quant au faisceau lui-même, il se compose d'une portil libéro-ligneuse, assez grosse, entourée d'un périeyele d'un assise de cellules sur les côtés, dédoublé du côté libérien 7 deux rangs de cellules selérenchymateuses mêlées de quelques fibres et divisé dans sa région sous-palissadique en nombreuses . fibres qui vont s'appuyer contre l’assise en palissade. Toutes les cellules du parenchyme de la foliole normale S0 abondamment pourvues de chlorophylle. Lorsqu'on fait des coupes transversales d’une ascidie à hauteurs différentes, on voit qu’il n’y a soudure des bords ÿ limbe qu'à la base, dans tout le reste les bords sont seulem Ê iqué pren exté- appliqués l’un contre l'autre, mais si étroitement, que VUS rieurement, ils semblent coalescents. ci L'épaississement du limbe n’est pas uniforme, il atteint FOLIOLES ANORMALES DE VICIA. 485 maximum de chaque côté de la nervure médiane et va en s’atté- auant sur les bords (fig. 170). Les différentes assises de la foliolenon modifiée se retrouvent, mais sont toutes caractérisées par le grand développement de Fig. 110. — Schéma d’une coupe transversale d’ascidie de Vicia sepium, montrant les faisceaux rejetés vers la face supérieure de la feuille. Les lignes pointillées figurent la disposition rayonnante des cellules de la 3° assise. leurs éléments, elles ont du reste subi des modifications très inté- ressantes (fig. 171). L'épiderme supérieur, qui tapisse la face interne de l’ascidie, est représenté sur les bords par de petites cellules cubiques qui eg à AS P. , " R es À es + ass P e et s® F ec anne foliole ascidiée A et d’unc foliole es, épiderme de la face en palissade; 1r° ass., g. 171. RE PP bye s : normale F de Vicia sepium, vues au même grossissement; .. érieure; ei, épiderme de la face inférieure ; 4ss. p., assise ass., 3° ass., assises du ménophylle. à mesure que l’on avance vers la nervure médiane s’aplatissent Peu à peu de façon à devenir complètement tabulaires ; l’épiderme inférieur, au contraire, formé sur les bords de cellules à peu près semblables à celles correspondantes de l'épiderme supérieur est composé dans tout le reste de très grosses cellules qui ont ce- 486 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. pendant conservé la forme cubique. L’assise en palissadet, comme l'épiderme supérieur, éprouvé une sorte de compression et s'est fréquemment divisée en plusieurs couches, particulière: ment au-dessus de la nervure médiane. Les cellules de l’assise sous-épidermique inférieure et celle de la zone moyenne sont complètement transformées; au lien d'an tissu lacuneux à très petits éléments, on voit d'énormes cellules constituant un tissu serré ne présentant que quelques petits méats. Ce tissu, qui représente à Jui seul plus des 2/31 l'épaisseur du limbe, a ses éléments augmentant progressivement de volume, depuis les bords jusqu’à la nervure médiane ; 0! peut dire que c’est lui qui règle l’épaississement de l'ascidie. Ses différentes assises se comportent différemment: l'assise sous-palissadique, désignée sous le nom de première assise dans la figure 171, semble encore participer de la sorte de com- pression qu'ont éprouvée les cellules des assises supérieurs ses cellules sont étirées tangentiellement et sont en général di visées en deux par des cloisons transversales, fréquemment dans ce cas les cellules inférieures restent indivises, tandis que ” supérieures prennent plusieurs cloisons radiales. Les cellules des deux assises de la face inférieure de la foliole sont au contrl allongées dans le sens de l’épaisseur du limbe ; l'allongement même des plus remarquables dans la troisième assise 0 mi sous-épidermique inférieure, qu’elles transforment en UP bé table tissu en palissade. L’accroissement en longueur des se lules de cette assise est tel, qu’à elles seules, elles contribuel pour moitié à l’épaississement du limbe; ces cellules au ” d'être dirigées perpendiculairement aux deux épidermes sr versent le limbe obliquement: elles affectent en quelque as une disposition rayonnante autour du faisceau ne leurs extrémités supérieures prolongées viendraient se ren trer dans ce faisceau. 0 Les cellules de la deuxième assise sont en général se hautes que celles de la troisième, cependant dans uv F5 elles peuvent être aussi longues et quelquefois mème elles portent en dimension sur celles-ci. FR - EU Le EE Fin en. ei? ué FOLIOLES ANORMALES DE VICIA. 487 Par suite du grand développement qu'ont pris les cellules de la face inférieure, les faisceaux semblent rejetés dans la zone supérieure de la foliole ; ils ne sont pas du reste sensiblement modifiés; on n’observe en effet qu’une légère réduction des éléments ligneux et libériens et une diminution dans le nombre des fibres et des cellules sclérifiées du péricycle. Les folioles transformées en ascidies sont très pauvres en chlorophylle, les grandes cellules des parois externes n’en con- tiennent pas et elle ne se trouve en quantité appréciable que dans les cellules des parois internes, exception faite bien en- tendu de la couche épidermique. L'étude de la structure d'une ascidie permet aisément d'expliquer par quel mécanisme une foliole peut s’enrouler autour de sa nervure médiane de manière à mettre ses bords opposés en contact; en effet, j'ai montré que les cellules de la moitié inférieure du limbe sont à larges sections et qu'à l'excep- tion des cellules épidermiques, elles sont beaucoup plus hautes que larges, tandis qu’au contraire les cellules de la moitié supé- rieure plus petites sont étirées dans le sens de la largeur. C'est donc par suite de la prédominance d’accroissement des cellules de la zone inférieure sur celui des cellules de la zone supérieure que l'enroulement a dû s'effectuer; il est probable que la disposition rayonnante des cellules de la moitié infé- rieure à singulièrement aidé à l’accomplissement de. ce phé- nomène, Les modifications éprouvées par les folioles retentissent sou- vent sur le pétiole qui les porte ; celui-ci, ainsi que je l'ai dit plus haut, subit un arrêt dans son allongement; d'autres fois la vrille qui le termine disparaît ; presque toujours sa forme . Change et tend à devenir cylindrique. Dans ces pétioles anor- maux, les cellules de l'épiderme supérieur sont beaucoup plus grandes que celles de l'épiderme inférieur, ce qui est l'inverse de ce que l’on voit dans un pétiole non modifié. Les cellules du parenchyme ont un très grand diamètre, sur- tout celles de la région moyenne; enfin on observe une grande 488 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. réduction des paquets fibreux péricycliques, très gros dans les pétioles normaux. Connaissant le mécanisme de la formation des ascidies, il était intéressant d’en rechercher les causes déterminantes. Gelte partie de la question a toujours été laissée de côté par les bota- nistes qui ont écrit sur les ascidies. La transformation des folioles du Vicia sepium m'a paru, si je puis m’exprimer ainsi, un fait presque normal, car Je Vai observée sur presque tous les pieds que j'ai eu l'occasion de rencontrer cet automne soit dans les bois de Verrières, soit dans la forêt de Fontainebleau. Cette déformation semblait partieu- lière à celte espèce de Vicia, car elle ne se voyait ni sur le Vicia Cracca ni sur le Vicia sativa qui habitaient les mèmes parages; en outre, loin d'être favorable à la plante, elle pa raissait plutôt lui être nuisible, car les rameaux ascidifères étaient en géneral chétifs et dépourvus de fleurs. = Lorsqu'on ouvre une ascidie en écartant l’un de l'autre les bords en contact, on ne trouve à son intérieur qu'une matière jaunâtre qui imprègne la paroi des cellules épidermiques. Le présence de cette substance, et, en même temps, certaines dé- chirures qu'offrait la paroi interne m'ayant porté à croire que peut-être un insecte n’était pas étranger à leur formation, ho l’idée d'ouvrir de très jeunes ascidies et j'ai en effet constalé qu'elles renfermaient chacune une ou plusieurs larves see par une sorte de rostre aux parois des cellules épidermiques au-dessus de la nervure médiane. Ces larves de couleur blanc jaunâtre sont apodes breux segments très visibles ; elles appartiennent probablement à quelque cécidie. c4 Ainsi, la présence de larves nées, je suppose, dans la régi” épidermique, a suffi pour déterminer l'hypertrophie et l'enrot lement des folioles, qui, en rapprochant leurs bords, ont _ titué une cavité close dans laquelle la larve a pu se développer # d’où elle est sortie plus tard lorsque son évolution à été terminée. ILse dégage même de ces faits une particularité intéressantt on sait en effet que dans la plupart des galles les larves viven et à nom- FOLIOLES ANORMALES DE VICIA. 489 dans l'intérieur des tissus dont l'hypertrophie a été déterminée par leur présence ; ici, au contraire, l’insecte exerce pour ainsi dire une action à distance, car, libre dans la cavité formée par l'enroulement de la feuille, il amène une modification dans des tissus avec lesquels il n’est pas en contact. Il est probable que les insectes interviennent fréquemment dans la formation des ascidies et qu’un grand nombre des feuilles ascidiées signalées par les botanistes proviennent de feuilles normales qui ont été modifiées par la présence de quelque insecte. En résume le Nicia sepium fournit un exemple de folioles transformées en ascidies par suite de la piqüre d'un insecte. Cette piqüre a déterminé une inégalité d'accroissement des cel- lules des faces supérieure et inférieure d'où est résulté un en- roulement de la foliole autour de sa nervure médiane comme axe. REVUE DES TRAYAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1889 ET AU COMMENCEMENT DE 1890 (Fin). Dans une tige âgée d'un an M. Prüner (1) a étudié les modifications qu'éprouvent les faisceaux libéro-ligneux en passant de la tige à la feuille et la Structure comparée des nœuds et des entrenœuds. Avant de passer dans une feuille, un faisceau ligneux subit de profondes modifications : les vaisseaux deviennent plus nombreux et d’un calibre plus faible ; les vais- seaux ponclués font place aux vaisseaux annelés et spiralés ; les éléments de soutien, fibres et cellules ligneuses, sont remplacés par du parenchyme mou, Une fois dans la feuille, le faisceau reprend ses caractères primitifs et Sa structure normale. En comparant la structure d'un nœud à celle d'un entrenœud de la même tige, M. Prunet a trouvé des différences notables. Aux nœuds, les cellules de l'épiderme, de l'écorce et de la moelle sont beaucoup plus grandes et quelquefois plus nombreuses qu’à l’entrenœud, tandis que les élé- men{s de soutien sont beaucoup moins abondants. Les faisceaux du bois, même ceux qui ne passent pas dans la feuille, sont profondément modifiés el ces modifications sont celles qui ont été décrites dans les faisceaux qui passent de la tige à la feuille. D’une façon générale, les nœuds sont modifiés de façon à pouvoir servir de réservoir à l’eau et aux matières nutritives élaborées par la feuille et à faciliter les échanges entre la tige et la feuille. M. Dax (2) a étudié la structure des bractées qui entourent les capitules : de Composées. Il a trouvé que la structure des bractées différait d’une façon bien notable de la structure des feuilles, Dans une bractée le parenchyme renfermant de la chlorophylle est composé de cellules arrondies formant ordinairement une couche vers la face inférieure de la bractée; du côté de la ace supérieure se trouve au contraire le plus souvent du parenchyme incolore, La disposition des tissus est done dans la bractée inverse de ce qu’elle est dans la feuille, Cela tient à ce que les conditions d'éclairement Sont aussi renversées, la face supérieure de la bractée appliquée contre le Capitule recevant moins de lumière que la face inférieure. L'auteur fait ensuite une étude spéciale du stéréome de la bractée et en tire des carac- têres utiles pour une classification; puis, dans les bractées de toutes les (1) Prunet : Sur Les faisceaux foliaires (Comptes rendus, séance du 28 avril 1889). Sur la structure comparée des nœuds et des entrenœuds de la tige des Dicotylé- dones (Comptes rendus, séance du 17 avril 1890). : (?) Daniel : Structure de la feuille et des fotioles de l'involucre dans les Chicora- cées, les Corymbifères et les Cynarocéphales (Bull. de la Soc. bot. de France, Séances du 14 décembre 1888, 8 février et 8 mars 1889). 492 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Cynarocéphales et de quelques Corymbifères, il signale la présence de l'inu- line qui ne se trouve qu’exceptionnellement dans les feuilles. Dans un travail plus étendu (1), M. Daniel a entrepris l'étude détaillée des Composées européennes au point de vue de leur classification parles térêt que comme caractères spécifiques, car les espèces d'un même genre sont parfois très différentes sous ce rapport. Dans un chapitre physiologique, M. Daniel se demande si le scléren- chyme des bractées, souvent développé en dehors de la chlorophylle, est transparent pour la lumière nécessaire à l'assimilation. Plusieurs séries d'expériences mettent en évidence cette transparence du sclérenchyme. M. Daniel reprend aussi, dans un des chapitres de son mémoire, l'étude de l’inuline dans les capitules des Composées, sujet sur lequel il avait déjà publié une note préliminaire (2). Rare dans les Chicoracées et les Co- rymbifères, l'inuline est très fréquente dans les Cynarocéphales, L'auteur fait voir que l'inuline du capitule des Composées est une réserve de courte durée qui est utilisée entièrement pour le développement de l'ovaire et sur- tout des fruits. Le mémoire de M. Daniel comprend une seconde partie beaucoup plus générale qui traite de l'influence qu'exerce l'orientation sur la structure des feuilles, des bractées et des sépales dans d’autres plantes que les composées" L'auteur résume dans un tableau toutes les structures de feuilles qu il , observées et montre quel est le rapport de ces structures avec leur orien- tation par rapport à la lumière. ‘on si trouve toujours le type hétérogène renversé ; la i que toujours de celle des feuilles végétatives, soit par son stéréomeé ju par la forme et la disposition des parenchymes ; l'orientation du limbe : Tout le monde a été frappé de l'aspect tout particulier que présentent Jes plantes croissant au bord de la mer ; M. LESAGE, après avoir étudi à . dla nombre de plantes maritimes, est arrivé aux conclusions pu ps d de là {aines plantes (Pisum sativum, Linum grandifiorum, Lepidium sativun) À Jucre des (1) Recherches anatomiques et physiologiques sur les bractées de 'Involueré des Sciences naturelles de Botanique, 1890). C S (Annales R) Comptes rendus de la Société de Biologie (1889). M NT LOTIR LEE M DTA re >" L G F REVUE D’ANATOMIE. "493 un sol plus ou moins salé. Les plantes cultivées dans un sol salé présentaient les caractères des plantes poussant au bord de la me Les résultats importants des études d’anatomie AL dons faites par M. Lesage sont précédés d’une longue étude (2) “He ue 90 eg es réparties entre 32 familles où l’auteur compare la structure d 16Z les ennors espèces, des individus placés à des distances inégales du Er de la mer. D’une manière générale et en laissant de côté un certain nombre re peu sensibles aux modifications de milieu, M. Lesage y trouve les différences qu'il a ensuite réalisées expérimentalem ent : augmenta- tion du tissu en palissade, diminution des méats, réduction de la chloro- Il ylle. Il résulte de l'ensemble des recherches très intéressantes de M. Lesage, que les plantes maritimes supportent une forte proportion de sel marin plus facilement que les autres plantes; résistent mieux à l’'appauvrissement de la chlorophylle par le développement du tissu palinadique, Mais on ne peut pas dire que ces plantes prospèrent mieux au bord de la mer, au con- traire, On serait tenté d'admettre que c’est par suite d’une élimination dans la lutte pour l'existence qu’elles se trouvent le plus souvent localisées sur les sols salés. M. SauvaGeau (3) a consacré une série de notes à l'anatomie de la racine des plantes aqualiques. Dans plusieurs genres (Zostera, Cymodocea, Posi- donia, Potamogeton) l'auteur a décrit des vaisseaux du bois et des tubes criblés bien caractérisés, mais c’est surtout à l’étude de l'appareil de soutien qu’il s’est attaché. Au point de vue de cet appareil, les plantes submergées qui croissent dans l'eau douce ou l'eau de mer ne se compor- tent pas toutes de la même façon. Quelques-unes peuvent posséder un Sléréome puissant composé de cellules de selérenchyme nombreuses et for- tement épaissies {Posidonia Caulini, Potamogeton plantagineus, Pot. polygo- nifolius, Pot. natans), d'autres épaississent leurs parois sans les lignifier oStera marina, Z. nana, Cymodocea æquorea, etc.), et leur système méca- nique est un véritable collenchyme, d’autres enfin sont dépourvues d’appa- reil de soutien (Najas major, N. minor). M. DaxGrarp (4) a étudié le passage de la tige à la racine chez les Phané- "osames ; il s'est surtout attaché à rechercher le mode d'insertion des fais- Seaux des cotylédons sur les faisceaux de la racine et les rapports de nombre et de position qui existent entre ces faisceaux. Lorsque la racine possède deux ou quatre faisceaux ligneux, il y a également deux ou quatre faisceaux dans le pétiole de chaque cotylédon. Si le nombre des faisceaux (1) Lesage: Influence du bord de la mer sur la structure des feuilles (Comptes rendus, séance du 2 juillet 1889. Voir aussi Revue générale de botanique, 1890). ?) Voir ee Thèse pour le Doctorat (Rennes, 1890). (8) Sauvageau : Sur la racine des Na ajas. Co sta à l'étude du système méca- Rique des flantos aquatiques (Journal de bolanique, 1889 (4) Dangeard : Le mode d'union de la tige à la racine (Comptes ous séance du 15 octobre 1888 et du 3 février 1890, le Botaniste, 1re série, p. 49% REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. de la racine varie de quatre à huit, le nombre des faisceaux de chaque coty: lédon reste de quatre. Chez les Gymnospermes, lorsque le nombre des cotylédons est supérieur à trois, le nombre des faisceaux de la racine est moitié moindre. Dans tous les cas, sauf pour quelques exceptions reconnues depuis, le plan médian d’un cotylédon passe toujours par un faisceau de la acine. Dans la partie anatomique de son travail sur les tubercules, M. Sr GNETTE (1) étudie la structure et le développement des parties renflées d'un grand nombre d’espèces ; il a ainsi déterminé avec certitude non seulement la nature de l'organe renflé mais encore la région de l’organe dont le déve- loppement à produit la tubérification. De toutesles descriptions données pat l'auteur, il résulte que les tissus vasculaires et fibreux sont proportionnelle: ment moins développés dans les parties tubérifiées. D’autre part, quelle que soit la nature des tissus où les réserves s'accumulent, les cellules qui les constituent sont à parois relativement minces et leur forme est peu allongée dans le sens de l'organe qui contient ces tissus. C’est de la sorte que le bois et le liber secondaires prennent dans les tubercules la même apparence que l'écorce et la moelle. Ainsi s'expliquent certaines erreuts des auteurs relativement à la constitution anatomique des tubercules. Parmi les espèces les plus spécialement étudiées par l’auteur, citons: le Stachys tuberifera, le Cyperus esculentus, le Veratrum album, l'ASparagis officinalis, etc M. Hexrt DUCHARTRE (2) a fait une étude anatomique très complèle du sous genre Lemoinea renfermant les Bégonias tubéreux proprement dits. En suivant le développement, il a constaté que le tubercule était formé par la partie supérieure de l'axe hypocotylé, les autres parties de la plantule n'ayant qu'une existence transitoire, L'accroissement annuel du tuberaile résulte de l’activité d’une assise génératrice qui forme du ‘côté interne ” parenchyme secondaire susceptible lui-même de divisions d'ordre tertiall et donnant ainsi naissance à des faisceaux libéro-ligneux. Dans la partie du lravail concernant la tige et la feuille, l'auteur étudié avec détail la march? des faisceaux, la nature des tissus, la désarticulation des tiges et des feuilles. M. Rogixsox (3) a étudié les anomalies de structure de la tige du 2e crene macrophylla. Dans cette tige l'anneau du bois secondaire est gr seur irrégulière ; vis-à-vis des parties les plus minces du bois des 7 libérien est plus épais et s'enfonce dans le bois. De plus il se forme a une même tige plusieurs couches génératrices qui donnent autant à neaux libéro-ligneux de plus en plus irréguliers. En suivant le ment de cette tige, l’auteur a reconnu qu'avant l'apparition des sa dû Secondaires le liber primaire formait un anneau continu autour du bois - (1) Seignette : Recherches sur Les tubereules (Revue générale de botanique mn _@) Henri Duchartre : Observation sur le sous-genre Lemoinea E. F oupn FRANS (3) Robinson : Beiträge zur Kenntniss der Stammanatomie von Phytocrent Phylla (Botanische Zeitung, n° 40, 41, 42 et 48, 1889). à REVUE D’ANATOMIE. 495 lieu d'être disposé par faisceaux. Puis c’est dans les intervalles qui séparent les faisceaux du bois primaire que le bois secondaire se développe le moins et le liber secondaire le plus. Plus tard une seconde couche géné- ratrice se forme en partie dans le péricycle, en partie dans le liber secon- daire et donne naissance à des tissus irrégulièrement disposés; le bois formé par cette seconde assise ne forme plus un anneau continu, mais seu- lement des faisceaux isolés. Les couches génératrices qui se forment à l’exté- rieur de la seconde, dans des régions de plus en plus difficiles à définir exactement, donnent lieu à des tissus de plus en plus irrégulièrement disposés. M. Liëxier (1) à fait une élude anatomique très étendue des organes végélalifs des Lécythidées, Napoléonées et des Barringtoniées; il arrive par des considérations anatomiques à réunir ces trois groupes de végétaux en une seule famille, la famille des Lécythidacées. Cette conclusion, confirmant d'une façon très nette le résultat que fournit un examen attentif de la fleur, montre les services que l'anatomie peut rendre à la classification. M. Joxow (2) a publié un mémoire important sur les plantes dépourvues de chlorophylle qui vivent sur des matières organiques en voie de décompo- silion. Ces plantes qu'on appelle quelquefois humicoles appartiennent aux familles des Orchidées, Burmanniacées, Triuriacées, Pyrolées, Monotropées et Gentianées. Au point de vue de la morphologie externe, elles sont carac- térisées par l’absence de chlorophylle, le peu de développement des feuilles ordinairement réduites à des écailles. Au point de vue anatomique, la racine de ces plantes se distingue par l'absence de poils radicaux, le grand développement de l'écorce et la réduction du système vasculaire. Dans Presque toutes les racines, l’auteur a trouvé en abondance un mycé- lium de Champignon qu'il lui a été difficile de déterminer ; il pense que c’est là un cas de cymbiose, La transpiration étant très faible à cause de l'absence de chlorophylle, on n’est pas surpris de voir le système conducteur de la le très réduit et les stomates absents sur la tige comme sur les feuilles. L'Epipogon aphillum est la seule plante humicole qui porte des stomates et encore Sur son rhizome seulement. Les graines sont très petites, ne ren- ferment que très peu de matières de réserves et ont un embryon peu différencié. , Dans une étude très complète sur l'Halfa (Stipa tenacissima) (3), M. L. TRaBUT “ludie l'anatomie de cette Graminée. Le rhizôme, la feuille, la racine sont étudiés avec détails. Quelques lignes relatives à l'influence du climat sec et dacées (Bulletin scientifique de la France et de la Belgique, t. XXI, 1390). Pa te ie chlorophyllfreien Humuspflanzen nach ihren biologischen und VusCR entwickelunsgeschichte Verhaltnissen (ahrbücher fur wissenschaftliche Botanik, t. XX, p. 475). M L. Trabut : Étude sur l'Halfa (Mémoire ayant obtenu le premier. prix au SOurS ouvert par le Gouvernement général de l'Algérie. — Alger, 1889). © REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. du hat humide sur la structure de l'Halfa sont particulièrer santes au point de vue de l'anatomie expérimentale. M. Tra REVUE DES TRAVAUX SUR LES BACTÉRIES ET LES FERMENTATIONS PUBLIÉS PENDANT L'ANNÉE 1889 (1) L'inépuisable question du pléomorphisme des bactéries continue à pas- sionner plusieurs savants. Le mémoire de M. Winogradsky sur les sulfo- bactéries, analysé ici l’année dernière, portait un coup sensible à la théorie du pléomorphisme en démontrant l'inexaclitude de faits importants invo- qués par ses partisans. M. Mercaxixorr apporte des faits nouveaux à l'appui de cette théorie (2). IL a remarqué dans les étangs d’Odessa, peuplés par des millions de Daphnia magna, un certain nombre de ces cladocères qui se distinguaient par leur couleur rouge écarlate, tandis que la couleur natu- relle de cette espèce est jaune clair. L'observation microscopique montra que la coloration anormale des daphnies avait pour cause le parasitisme d'une bactérie. I! étudia celle-ci et la vit passer par une remarquable série de transformations. Il la désigne sous le nom de Spirobacillus Cienkowskii, en mémoire d'un champion de la théorie du pléomorphisme. Les transfor- malions observées par M. Metchnikoff sont, si elles existent réellement, bien propres à discréditer toute distinction morphologique chez les bac- téries. Il annonce en effet que le même micro-organisme présente d’abord la forme de cellules ovoides longues de 3 à 5 p, ressemblant plus à des levûres qu'à des bactéries pour la forme (fig.172:1), mais se-rattachant aux bactéries par la scissiparité; puis celle de bacilles droits (fig. 2-5); puis celle de grands bacilles courbes (fig. 6, 7) ; puis celle de spirillès (fig. 8-10); puis celle de petits bacilles courbes (fig. 11, 12), de filaments minces (fig. 13), él enfin de spores (fig. 14). Lidell edf core À En présence de résultats d’une si grande portée, le lecteur est enr droit de se montrer difficile sur les preuves. Or, M. Metchnikoff fournit, comme unique preuve de ses assertions, des séries d'observations microscopiques du contenu de daphnies malades. 11 n’a réussi à cultiver le spirobacille n$ aucun milieu nutritif. Aussi M. Wixoënansxy ne considère-t-il pas la question comme jugée par les faits nouveaux que présente M. Metchnikoff. Il déclare (3) que la théorie Quelques mémoires parus en 1889 trouveront bien place dans la Revue des travaux publiés en 1890. |; @) EL. Metchnikof : Contribution à l'étude du pléomorphisme des bactériens (Ann. de l'Institut Pasteur, 1889, p. 61). (3) S. Winogradsky : Sur Le pléomorphisme des bactéries (Ann. de l'Institut Pas- eur, 1889, p. 249). Rev. g£n. de Botanique. — Il. 32 COR ES TON CAC sx A Se M À SA qu "S ip 498 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. pléomorphiste moderne repose sur des fautes d'observation toujours altri- - buables à la même cause d’erreur: on n’a pas observé directement les phénomènes de développement dans leur continuité. Il ne prétend pas d'ail: leurs qu’on ne trouvera pas d'espèces de bactéries pléomorphes ; il peut bien en exister comme il existe des algues et des champignons pléomorphes;il ne prétend pas davantage qu'on ne puisse, à l'exemple des jardiniers et des agriculteurs pour les plantes de culture, produire lentement chez les bactéries des variétés constantes, résultat tenté par M. Wasserzug, avec un : À S | 1 Fe Le 4 fs e æ } . æ ! Ÿ SN 4/13 “si é° S51 Se vt ‘ AE S ge Fig. 112à 185. — États me du Spirobacillus tes Toutes les Le | ont été faites à la chambre claire de Nachet, et avec un grossissement de pda 4 Fe 5 et obj. 1/18 de mr 7 — 1. “stade du bactérium à duituléé rh pris chez 3. e Daphnie de couleur grisâtre. — ?, État un peu plus avancé. ue en spirilles, d’un autre exemplaire de Dettes — 9. État “ Liu con ol spi- 10. Redressement des spirilles et leur ge rs die per d'une ee en nr ne très petits . Bacilles | recourbés Rs A phnée r rc _ Me de flaments après la mort e la Daphnée. — de sporulat F (D'après Metchnike or. médiocre succès il est vrai. Ce que M. Winogradsky nie, en s'appuyé ga) les faits bien observés, c’est le pléomorphisme des bactéries en généra . M. Metchnikoff (1) répond que la méthode recommandée par S0n : Inst. Pasteur: (4) El Metchnikoff : Noe sur le pléomorphisme des bactéries (ADD: . 1889, p. 265). NES CPS EU MEME TR À Le ee "ad TA: ts 8 28 PE RAT Es y. : REVUE DES TRAVAUX SUR LES BACTÉRIES. 499 dicteur, l'observation directe des phénomènes de développement dans leur continuité, est très bonne en elle-même, mais qu'il est injuste d'en exiger l'application dans les cas où elle est inapplicable, si une autre méthode peut aussi donner des résullals sûrs. Le malheur est que la méthode par laqueile M. Metchnikoff a étudié le Spirobacillus Cienkowskii ne saurait inspirer une confiance absolue. Après ces questions relatives à la morphologie, si nous passons à la physiologie des organismes microscopiques, nous trouvons de nombreux travaux à signaler. On sait que deux genres de vie se rencoutrent chez ces êtres, la vie aérobie et la vie anaérobie; cette dernière est naturellement la plus difficile à étudier. M. Foureur (1), après avoir décrit les différents pro- cédés employés jusqu'à présent pour la culture à l'abri de l'oxygène, indi- que une technique nouvelle dont il est l’auteur en collaboration avec M.R. Wurrz. Cette technique, dont nous ne pouvons donner ici le détail, est fondée sur le déplacement de l'air dans les vases à culture au moyen du gaz d'éclairage, et la conservation des milieux nutritifs privés d'air sous une couche liquide imperméable à l'oxygène, de préférence une couche de pétrole, Elle est combinée surtout en vue de la culture sur milieu solide. Elle supprime l'emploi de tout appareil dispendieux ou encombrant, et se recommande par la simplicité de l'outillage comme des manipulations. Quant aux résultats obtenus, ils sont très satisfaisants : l’auteur a pu cul- tiver, par ses procédés, sur milieu solide, le vibrion septique, le Bacillus icus, et même la bactérie du charbon symptomatique, dont la culture sur milieu solide avait été tentée sans succès par plusieurs expérimentateurs. I M. Roux avait obtenu des cultures de cet organisme sur gélose (2). La durée de la vie des micro-organismes dans les milieux où ils ont ter- miné leur période de vie active est un point sur lequel nous ne possédons encore que des données éparses, et il n’en pourrait être autrement puisqu'il NY à pas un grand nombre d'années que l’on sait faire des cultures pures. M. Ducaux a entrepris l'étude systématique de cette question depuis 1885 (3). Il avait alors montré que pour les bactéries les meilleures garantiés de durée étaient la conservation à l'abri de l'air dans un milieu légèrement alcalin. Ce mode de conservation a été appliqué par l’auteur à huit espèces dont il connaissait bien les conditions de rajeunissement (4). Toutes ont été telrouvées vivantes au bout de dix ans. D’autres espèces, moins connues de M. Duclaux, ont donné des résultats: moins sûrs, les unes ont pu être ra- jeunies, les autres n’ont pas pu l'être, sans qu'il soit permis d'affirmer telles étaient mortes, parce que le liquide où elles étaient semées, re- connu ré Propre au développement de leurs cellules adultes, pouvait ne pas (re au rajeunissement de leurs spores. (1) Albert Foureur : Étude sur la culture des micro-organismes anaérobies (Thèse pr le Dee en médecine. Paris). X : Ann, Inst, Pasteur, 1887. : : A + Nu : Sur la vie des germes de microbes (Ann. de chim. et de phys., + F " (4) E. Duclaux : Sur La conservation des microbes (Ann. Inst. Pasteur, 1889, p- 18). 500 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. LES Les espèces qui se sont certainement conservées étaient des ferments des : matières albuminoïdes. Il ne faudrait pas étendre à tous les micro-orga … nismes les résultats trouvés pour elles. Les levüres, par exemple, ne se con servent pas dans les mêmes conditions. La privation d'air abrège leur vie, C'est dans des vases permettant le libre accès d’un air pur de germes qu'elles se conservent le plus longtemps. M. Duclaux (1) a examiné à ce point de vue des ballons qui avaient servi à M. Pasteur en 4873 et 18% pour ses célèbres expériences sur la bière, et qui avaient été consertés depuis ce temps en communication avec l’air par des tubes de verre effilés. Les uns contenaient une levüre dans la bière faite par elle, les autres avaie reçu à l’origine de la levüre et de l’eau sucrée acidulée par un peu d'a tartrique. Sur 25 ballons essayés, M. Duclaux en trouve 5 où la levüreest morte. Sur ces 5 cas de mort, 3 sont dus à un titre alcoolique trop élevé (56%, 54e, 466, d'alcool par litre); les deux autres à une acidité relativement considérable, qui s'était développée sous l'influence de la vie de la levûre. Les levûres retrouvées vivantes ont permis à M. Duclaux de trailer une question accessoire d’un grand intérêt. Les levûres sur lesquelles opérail M. Pasteur étaient-elles pures? Sont-elles restées semblables aux desenp= tions qu’en a données M. Pasteur? S'il y avait mélange, quelles étaient les espèces distinctes contenues dans les mélanges ? Il s'agissait donc de{r chacun de ces échantillons de levûre comme un mélange, et d'en séparer el d'en caractériser les espèces présentes. L'auteur n’emploie pas pour elle recherche la culture sur milieux solides, qui peut avoir pour effet de rendre _ introuvables les espèces déjà en minorité dans un mélange. Il emploie le sélection par inégalité de résistance aux conditions qui gènent Je dévelop- pement sans l'empêcher, Les conditions choisies sont : 4° Ja cullure eh milieux légèrement alcalins ; 2 la culture en milieux acides. Cette recherche à montré que sur 20 ballons empruntés aux anciennes expériences © M. Pasteur, 18 contenaient des levüres pures, et 2 contenaient des mélanges de deux levères ; les étiquettes faisaient savoir que ces deux derniers ballons 18 premiers ballons, plusieurs avaient été décrites par M. Pasteur re Études sur la bière ; rajeunies, elles se rapportaient exactement à ces 4 criptions. M. Duclaux conclut que la méthode de séparation qu'emplo) 5 | M: Pasteur, fondée sur Ja différence des propriétés physiologiques di . levres, ne le cède pas à la méthode si vantée des cultures pe RES + peut même, suivant le problème à résoudre, se montrer supérieure : gail : : dernière. Chaque technique a ses avantages particuliers. La meilleur celle que l’expérimentateur institue spécialement en vue de la question d nn traite, . encorefot La nutrition des organismes grands et petits est une fonction montre mal connue. La définition même du mot aliment est, comme 2, + e ; "AS M. Ducraux (2), impossible à donner avec précision. Nous ne pourons 4° : (DE. Duclanx : Conservation des levires (Ann. Inst. Pasteur, 1889, are 91) _ (2) E. Duclaux : Sur la nutrition intracellulaire (Aun. Inst. Pasteur RSS REVUE DES TRAVAUX SUR LES BACTÉRIES. 501 très imparfaitement, chez les êtres supérieurs, suivre l'aliment dans son transit au travers de l'appareil digestif et de l'appareil circulatoire. Les diffi- cultés sont bien moindres quand il s’agit d'êtres dont le corps est réduit à une simple cellule. « Si je rappelle,dit M. Duclaux, qu'il n'ya, au point de vuede la nutrition, aucune ligne de démarcation entre les cellules des microbes et celles des animaux supérieurs, que partout les mêmes matières alimentaires dans la construction de l'édifice cellulaire et les autres sont rejetés, on voit que les microbes nous fourniront un terrain excellent pour l'étude de la nutrition intime de la cellule, puisque avec eux cette cellule pourra être mise directement en présence de l'aliment, sans les intermédiaires obscurs par lesquels il faut passer chez les animaux supérieurs. » D'abord, quels sont les principes définis qui peuvent servir d'aliments ? Il y a des micro-organismes qui sont très délicats sur le choix des aliments; ce ne sont pas ceux-là que nous consulterons. Nous nous adresserons de préférence aux espèces facilement polyphages, telles que les levüres, et sur- tout les moisissures. M. Laurent (4) a étudié à ce point de vue une levûre haute employée à Bruxelles pour la préparation de la bière brune. On fournit à celle levûre un milieu minéral (eau, sulfate d'ammoniaque, phosphate de potasse, sulfate de magnésie) auquel on ajoute la matière organique que Yon veut essayer comme aliment, et l’on voit s'il y a ou non développement. M. Laurent a constaté de cette manière que la levûre peut emprunter sa matière organique à une foule de substances. Peuvent servir d'aliments hydrocarbonés, notamment les sucres, les substances hydrocarbonées sus- ceptibles de se convertir en sucre par hydratation (glycogène, dextrine, empois d’amidon), la gomme arabique, la gélose, divers alcools polyatomi- ques, divers acides à l’état libre ou à l’état de sels (acide acétique, lactique, malonique, succinique, pyrotartrique et malique), des amides, quelques alcaloïdes, la peptone, la caséine, l’albumine de l'œuf, etc. M. Laurent donne aussi une longue liste de substances reconnues non assimilables, où nous releyons les alcools monoatomiques et les acides gras autres que l'acide acétique. Parmi lous les corps assimilables, les sucres connus comme fermentes- cibles sont les seuls qui aient fourni de l'alcool. Les autres corps assimila- bles ne peuvent servir d'aliments à la levère qu’au contact de l'air, tandis que les sucres fermentescibles peuvent nourrir la levüre en l’absence de l'oxy- gène. Ce point a été démontré depuis longtemps par M. Denys Cochin, qui a formulé celle loi : « jeunes ou vieilles, nées en présence ou en J'absence de l'air, les cellules (de levüre) ont besoin, pour vivre, soit de l'air, soit du sucre (2) ». G.E: Laurent : Nutrition hydrocarbonée et formation de glycogène chez la levtre de bière (Ann, Inst. Pasteur, 1889, p. 113). — Recherches sur la valeur comparée sie el des sels ammoniacaux comme aliments de la levûre de bière et de Mines autres plantes (Ibid., p. 362). * . ns Cochin : De la fermentation alcoolique et de la vie de la levüre de bière Privée d'air (Ann. de chim, et de pbys., 5° série, t. XXI, p. 558, 1880). LR Nr ee LA LU FC Er Cm TEEN SX à 502 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. M. Laurent a cherché aussi quels composés azotés minéraux pouvaient " fournir l'azote à la levüre et à d’autres plantes ; les composés examinés sont l'ammoniaque, l’acide nitrique et l’acide nitreux. Les nitrites se sont mon- - trés absolument inassimilables pour la levûre; les nitrates n'ont permis qu'un très faible développement. Les sels ammoniacaux ont au contraire donné de bons résultats. Ainsi l’azote de l'ammoniaque est préféré par la levûre à l’azote de l'acide nitrique. Il en est de même pour les bactéries vul- gaires; mais on ne saurait appliquer cetle conclusion à d’autres organismes. Diverses moisissures s’ lent i bien des nitrates que des sels am- ar ment l’ammoniaque ou les nitrates, tantôt elles préfèrent les nitrates. Dans la pratique agricole les nitrates ont une influence plus régulière et plus manifeste, mais ici on n’assiste plus à un phénomène simple : les aliments fournis peuvent être modifiés dans le sol par les bactéries avant d’être em- ployéés par les plantes cultivées. Tels sont les principaux résultats obtenus relativement à la recherchedes corps qui peuvent servir d'aliments. Mais que deviennent ces aliments dans la cellule ? De quelle manière sont-ils utilisés? La levûre, comme beaucoup d’autres végétaux, n'emploie pas ses aliments au jour le jour pour satisfaire des besoins immédiats. Elle se crée une r En 1882 M. Errera (1) décJarait que la levûre contenait du glycogèné. 100. M. Duclaux, dans le mémoire déjà cité, a cherché à préciser autant ule. 31 s'est quefois du t poly- ef étrangers. illus Rôle du saccharose. — C'est l'aliment par excellence pour l'Aspere mger. Ajouté au milieu minéral convenable, il donne lieu au développe rit normal de la plante. Dans le même milieu, sans sucre (liquide Raulin P°" * . , _ ? (1) L. Errera : L'épiplasme des Ascomycètes et le glycogène des vég ARE (2) Le. cit., p. 118. REVUE DES TRAVAUX SUR LES BACTÉRIES. 803 de sucre et d'acide tartrique), une spore d'Aspergillus niger germe et pousse un tube mycélien.Mais une fois la sn consommée, la végélation s'arrête. Si l'on fait une culture en milieu complet, puis qu’on supprime le sucre à ivers moments de la végétation cf décantant le liquide primitif, lavant et introduisant le liquide non sucré), on observe des résultats différents. Si la privation de sucre a lieu quand le mycélium est bien développé, mais que les tubes sporifères ne sont pas encore formés, le développement se conti- nue sans sucre jusqu'au bout; seulement les tubes sporifères ne se forment qu'en petit nombre ; leurs ser sont a ie æ ep hier: au lieu de passer au noir. Le nombre des j Si Fig. si à 191. — Aspergillus niger (grossissement + + rer conidien normal obtenu dans la culture sur liquide Rau …. — 2,3,4, 5, 6, formes divers ne de la fr uctification des cultures pures sur bouillon Liebig ou dans l'eau de levû On remarquera qu’en 6 le filament fructifère s'est cloisonné. . Duclaux. be l'on supprime le sucre quand les tubes sporifères sont déjà formés, le aève> loppement se poursuit à peu près aussi bien et aussi complètement qu'en présence du sucre. Donc les spores se construisent à à l’aide de réserves. Cel- les-ci peuvent être formées par la plante au moyen du sucre et des sels ammoniacaux, On peut subvenir aux bisous de la plante en supprimant le sucre, mais alors il faudra fournir, au lieu de sels ammoniacaux comme source d'azote, une matière azotée plus directement assimilable, par exemple du bouillon Liebig ou du bouillon de levûre. Dans ce cas on obtient un développement complet, aboulissant à des on fertiles, mais la fructification est très imparfaite. Les spores, très peu nombreuses, brunes ou même jaunâtres, Sont portées sur un renflement unit réduit à de très petites dimensions (fig. 186 : 2, 3,4, 5, et 6 Rôle du lactose. — I est absolument impropre à la nourriture et à la cons- truction des jeunes tissus. Il est au contraire un véritable, quoique médio. cre aliment pour la plante adulte. Le rôle de la mannite est à peu près le même. Elle est brûlée encore plus lentement parla plante adulte avec formation intérimaire d'acide oxalique, Amidon. — A l'état d’empois ilest liquéfié, puis saccharifié par l'amylase que sécrète la plante, et consommé exactement comme le sucre avec pro- duction intérimaire d'acide oxalique. Il en est tout autrement quand on emploie l'amidon cru. M. Duclaux mo- difie le liquide Raulin en supprimant toute matière hydrocarhonée (l'acidité nécessaire est obtenue par lacide sulfurique au lieu de l'acide tartrique), et à ce liquide il ajoute, comme unique aliment hydrocarboné, de l'amidon cru. Dans ce milieu les spores d’Aspergillus ne peuvent pas germer. La plante adulte peut au contraire y vivre; les grains d'amidon sont alors len- tement corrodés; un peu de sucre apparaît et est brûlé avec formalion inlé- rimaire d'acide oxalique. Les divers grains d'amidon présentent une résis- tance variable. En somme l'amidon cru est un aliment pour la plante adulle, mais un aliment médiocre, , Alcools. — L'alcool ne peut servir d’aliment aux spores. Il convient al contraire très bien au mycélium déjà formé. Il est brûlé presque aussi vile que le sucre et permet un développement complet. L'Aspergillus en sup- porte jusqu'à 6 et8 p.100 dans le liquide nourricier. Au delà de cette pro: portion l'alcool produit un effet toxique. Avec les alcools supérieurs (alcools butylique et surtout amyliqué) On observe des effets toxiques même à faible dose. : La glycérine à faible dose se comporte comme le lactose ; à dose élev elle tue la plante. Acide tartrique. — Cet acide peut servir comme unique aliment hydrocar- boné. L’Aspergillus en supporte et en brûle des doses assez considérables. Si l’on fait des cultures successives sur du liquide Raulin sans sucre, mais renfermant sa dose normale d'acide taritrique (4 grammes par litre) on obtient une dégénérescence manifeste : les capitules ont une couleur Jar de moins en moins foncée. Après un nombre suffisant de générations. il Es se forme plus que des spores à peine colorées en brun verdâtre. Une cu” ture en liquide normal sucré ne suffit pas pour rendre à la plante 568 nr. tères normaux; à la troisième culture en milieu sucré ces caractères son rétablis. La dégénérescence est beaucoup moins accentuée si dans le liquide Raulin non sucré on ajoute une dose d'acide tartrique supérieure à Ja dose normale, par exemple 15 à 20 grammes par litre. à LL SHRETES des . Autres acides organiques. — L'acide acétique est toléré el brûlé jusqu à & doses considérables, .qui peuvent aller jusqu’à 8 et 40 p. 100. L'acide es que est aussi toléré et brûlé, mais à des doses plus faibles qui n@ re guère dépasser 2 grammes par litre, Au delà de cette proportion il est 10 ; à fait toxique, A la dose de 5 grammes par litre il tue les tilaments my liens. Le butyrate de chaux est au contraire facilement consomm 8e «Si l'on donne à la plante des mélanges d'acide acétique et d'un à ” Acide (butyrique, tartrique, lactique), Lous ces acides étant à des doses 4 DATA REVUE DES TRAVAUX SUR LES BACTÉRIES. 005 la plante peut supporter, l'analyse du liquide montre que l'acide acétique disparaît plus vite que chacun des {rois autres. é Une conclusion ressort de l’ensemble de ces recherches, c’est que la valeur d’un aliment n’est pas une chose absolue, mais relative aux conditions dans lesquelles se trouve la plante. « Il y a des aliments de croissance, d'âge mûr, de réserve, d'attente, des aliments de fonction qui ne sont utiles qu'à une certaine période de la vie de la ‘plante et pour certaines de ses cel- lules. » Ces notions ne sont pas nouvelles, mais elles sont ici étayées sur des faits précis el sur des mesures exactes. Dans un second mémoire (1) M. Duczaux étudie la nutrition intra-cellu- laire dans des conditions toutes spéciales. Quand une levûre est cultivée dans un milieu nutritif sucré, une fois la fermentation terminée elle cesse de se mulliplier; mais, si elle n’est pas privée d'air, elle reste vivante et peut se conserver, comme nous l'avons vu plus haut, pendant des années. Ce n’est Pas, comme pour cerlains organismes, à l'état de spores que cette levüre se conserve. Il se forme, à la vérité, des spores dans certains cas; mais dans les vieux dépôts de levûre ces spores sont en petit nombre. Si, comme l'a fait M. Duclaux (2), on sème dans un liquide nutrilif contenu dans une petite euve à recouvrement placée sous le microscope un petit nombre de cellules de levûre provenant d'un vieux dépôt, et qu'on examine à un assez faible grossissement pour avoir dans le champ une cinquantaine de cellules, S'ils ont été en parlie consommés, ils n’ont pas disparu dans la même pro- portion, M. Duclaux à donc cherché si la glycérine et l'acide succinique avaient conservé leur proportion normale l’un par rapport à l’autre, soit 4,5 à 5 fois plus de glycérine que d’acide succinique. Dans les ballons où la le- ie était morte peu de temps après la fin de la fermentation (ceux où le liquide était le plus acide ou le plus alcoolique) le rapport trouvé a élé #,7- AL E. Duclaux : Sur la nutrition intracellulaire (2e mémoire). Ann. Inst. Pasteur, 9, p. 413 ss Duclaux : San né ‘mali * la levire (Ann. Inst. Pas- teur, 1889, p. 356). € sur la formation des spores dans { +... + 5 ÉPRPARe S Ê l'ÉORMNASET 107 Lie FN wi AS *É DES SR ER” PETER Mad > 306 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 4,8. C’est le rapport normal. Dans d’autres ballons où la levûre était morte, . : mais où l'acidité et la richesse alcoolique moindres permettaient de suppos … ser que la vie avait duré plus longtemps après fermentation terminée, on a trouvé les rapports 2,7-2,6. Dans les ballons où la levûre était restéevivante, on a trouvé les rapports 1,0-0,2. Par conséquent la levûre, soumise à une vie aérobie dans le liquide qu’elle a fait fermenter, y détruit peu à peula glycérine qu’elle a produite, en y respectant l'acide succinique, Une autre expérience montre que la dextrine des bières, qui n’est pas attaquée par la levûre dans le cours de la fermentation, est, comme la glycérine, attaquée peu à peu si la levüre peut mener ensuile une vie aérobie. Tels sont les changements que la levüre fait subir au milieu en vieilhssant, Quels changements subit la levûre elle-même à l'intérieur de ses lissus? L'analyse montre qu'il y a formation de matière grasse et perte d'azote. D'où vient la matière grasse formée ? Elle ne s’est pas produite aux dépens de la matière azotée du protoplasma. En effet l'analyse d’une levüre ayant vieilli dans de l’eau sucrée pure a montré une perte d’azote qui correspond à une quantité de carbone inférieure à celle de la matière grasse en excès trouvée dans celle même levûre, La matière grasse est donc produile aux dépens d’aliments hydrocarbonés. sn C’est à la glycérine qu'il est le plus naturel d'attribuer ce pouvoir, cri en disparaît par le vieillissement un poids deux ou trois fois plus grand que celui de la levûre, et par conséquent plus que suffisant pour fournir la ma- tière grasse de nouvelle formation. ; Après la glycérine il faut placer la dextrine, quand il y en a. De plus la levûre digère encore et fait disparaitre de ses propres Lissus des malières hydrocarbonées. Ce phénomène, éludié autrefois par M. Pasteur, à pu ètre mis netlement en évidence sur la levûre conservée quinze ans vivante: la presque totalité du protoplasma. L'autodigestion des membranes de cel- culose fournit donc aussi une certaine part des aliments qui sont transformés en malière grasse. sl Cetle production de matière grasse dans le vieillissement n’est que me" ration d'un phénomène physiologique normal. La levüre, semée dans vieillissement la formation de matière grasse augmente Get 0 7 hydro- de dégénérescence grasse produite par une déviation de l'alimentation A} Le carbonée de la cellule. = su CONTE - Nous dirons maintenant quelques mots sur les actions chimiques ” cro-0rganismes. | Ç a ctéries montre Un nouveau mémoire de M. WinoGRADSKY (4) sur les sulfobactéries ” . ; : a. foste (1) S. Winogradsky : Recherches physiologiques sur les sulfobactéries (An | Pasteur, 1889, p. 49). iv Re: REVUE DES TRAVAUX SUR LES BACTÉRIES. 507 que ces micro-organismes exercent essenliellement une aclion oxydante. Cette proposition est opposée à la théorie donnée par M. Plauchud (Comptes rendus 1877, p. 235 et 1882, p. 1363), reprise par MM. Etard et Olivier (Comptes rendus, juin 1888), qui attribuent à la barégine la propriété de subir au sein de l’eau une fermentation compliquée avec formation d'acide carbo- nique, d'hydrogène sulfuré et de sulfocyanhydrate d’ammoniaque. Il est vrai que lorsqu'on introduit de la barégine dans une bouteille pleine d’eau et bouchée, il se forme de l'hydrogène sulfuré; mais M. Winogradsky montre que ce gaz, loin d’être produit par l’activité vitale des sulfobactéries de la barégine, est produit par la mort de celles-ci. Dans les conditions de l'expérience de M. Olivier, il y a putréfaction par les bactéries ordinaires et production d'hydrogène sulfuré aux dépens du soufre contenu dans les cellules mortes des sulfobactéries. Comment se forme le soufre dans les sulfobactéries ? Est-ce par réduction des sulfates ou par oxydation de l'hydrogène sulfuré? Si l’on immerge des filaments de Béggiatoa dans une solution de sulfates en culture suffisamment pure, on voit disparaitre les granules de soufre de ces filaments, el il suffit, pour les voir reparaître, de faire barboter quelques bulles d'hydrogène sul- furé dans la même solution. C'est donc par oxydation de l'hydrogène sul- furé que se forme le soufre. Il est à remarquer que ce soufre intra-cellulaire n'est pas cristallisé; il est en gouttelettes d’une consistance molle qui cris- tallisent facilement dès qu’on tue les cellules. - Que devient ce soufre emmagasiné à l'intérieur des cellules? M. Wino- £Sradsky prend quelques flocons de filaments, aussi semblables que possible, riches en soufre. 11 les lave avec de l’eau de source (l'eau distillée les tuerait rapidement), puis les transporte dans une série de gouttes de grandeurs éga- les, disposées sur des porte-objet. Dans une goutte sur deux on tue Jes fila- ments par la chaleur ou le chléroforme, puis on compare les gouttes où les filaments sont tués avec les gouttes où on a laissé vivre les sulfuraires pen- dant vingt-quatre, quarante-huit heures, etc... en ajoufant aux unes € aux autres une solution de chlorure de baryum acidulée par l'acide chlor- hydrique, La concentration du réactif est telle que la minime proportion de sulfate contenue dans l'eau de source employée ne soit pas décelée. Les gouttes où les filaments n’ont pas véca ne donnent aucune réaction; les autres donnent un précipité de sulfate de baryte d'autant plus abondant que la végélation a duré plus longtemps. ; Ainsi les sulfobactéries ne produisent que des combustions : combustion de l'hydrogène sulfuré extérieur pour produire du soufre intra-cellulaire, et combustion de ce soufre intra-cellulaire pour produire de l'acide sulfurique qui est rejeté au dehors. I est un mode d’action chimique des bactéries qui prend de plus en plus d'importance à mesure que la science se développe, c'est l'action par son médiaire des diastases. L'étude de ces sécrétions est extrèmement délicate ès qu’on prétend faire quelques essais quantitatifs. # 6 . Me Fenxnacu à précisé d’une manière très instructive les conditions qui influent sur l'activité chimique des diastases. I a choisi pour cette étude la 508 =, REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. sucrase sécrétée par l'Aspergillus niger (4). Après une culture normale faile sur liquide nutritif, on décante celui-ci et on le remplace par de léau distillée qu’on laisse quarante-huit heures en contact avec le mycélium,Le liquide obtenu ainsi est riche en sucrase. Pour qu'il ne soit pas altéré par des bactéries, l'auteur emploie deux moyens, suivant les cas : ou bienih ajoute au liquide une trace d'essence de moutarde, qui ne modifie pas lac tion de la sucrase, ou bien il n’ajoute aucun antiseptique, mais opère toutes les manipulations, culture, décantation, macération dans l’eau, dans les conditions de pureté. Une fois le liquide à sucrase obtenu, on étudie les con- tivité de la sucrase le poids de saccharose (mesuré en centigrammes) qui est interverti en une heure à 56° par 2 centigrammes de liquide à sucrasé amenés au volume de 10 centimètres cubes avec de l’eau et de l’eau sucrée. 1° Acidité ou alcalinité du liquide. — On sait qu’une certaine acidité est favorable aux actions de diastases, tandis que l’alcalinité est nuisible. La sucrase est extrêmement délicale sur ce point; elle est bien plus sensible uele papier de tournesol. Le liquide à sucrase primitif possède une Lrès légère acidité due à l’acide oxalique produit par l’Aspergillus. Si on } ajoule de petites portions successives de soude très étendues, on conslale que l'activité de la liqueur varie considérablement. Quand on arrive à la neutra- lité au papier, une goutte de soude de plus ou de moins ne produit aucun effet visible sur le papier indicateur, mais produit des variations importantes sur l’activité de la sucrase. Si maintenant on observe l'effet de doses CrOIS- santes de divers acides (2), on constate que, défalcation faite de l'interve” sion effectuée par l'acide seul, chaque acide produit un effet maximum dm l'activité de la sucrase pour une certaine dose qui varie beaucoup d'un acl à l’autre. Acides. Dose d'effet maximum. Tartrique 1 gramme par litre. Succinique 2 — nr : Lactique - D — Acétique 10 — Da Avec l'acide sulfurique la dose d'effet maximum est inférieure à 25 mille grammes par litre, Quand la sucrase est additionnée de la dose d'acide qui pr maximum, ce maximum est le même quelle que soit la nature ® la sucrase, additionnée des doses citées ci-dessus des acides tartrique: cinique, lactique, acétique, a exactement la mème activité. nos ° Action de la chaleur. — La sucrase est détruite vers 70°; lopi® le d'action est à 56°, Or dès cette température, la sucrase, conservée me Vide, subit peu à peu une diminution d'activité. Ainsi un liquide F je d'activité 25,4, conservé vingt-quatre heures dans le vide à 50°, P pee ‘ qu'une activité 18,7. Cette altération par la chaleur est moindre $! CAL est acide, et plus grande si le liquide est alcalin. oduit l'effet de l'acide : suc” amset CA + Fernbach : Sur le dosage de la sucrase (Ann. Inst. Pasteur; 1889, P (2) Loc. cit., p. 531. REVUE DES TRAVAUX SUR LES BACTÉRIES. 509 3° Action de l'air. — La sucrase s’oxyde à l'air, même à la température ordinaire, et cette oxydation, lente en milieu acide, est d'autant plus rapide que le liquide est plus alcalin. Plus la température s'élève, plus l'oxydation est rapide. . 4 Action de la lumière, — Dans le vide, la iumière n'exerce aucune action. En présence de l'air, l’insolation diminue rapidement l'activité de la sucrase. La réaction du liquide a encore ici une influence, mais opposée à celle que nous lui avons vue pour l'oxydation à l'obscurité; c'est en milieu acide que la lumière altère le plus la sucrase. Ces faits montrent combien il est difficile de faire des mesures précises avec les diastases, puisque leur activité peut varier sous des influences si délicatés. Il résulte de l’étude faite par M. Fernbach que, pour pouvoir faire une série d'expériences avec un liquide diastasifère, il faudra l'obtenir à l’état de pureté (c'est-à-dire sans mélange de bactéries) et l'enfermer dans des tubes stériles qu’on scellera vides d'air et qu'on maintieudra à une tempé- rature peu élevée, De plus quand on veut comparer l’activité de divers liqui- des diastasifères, pour éviter les variations dues à la réaction du milieu, il convient d'opérer toujours en milieu acidulé à la dose optimum, par exem- ple par 1/100 d'acide acétique pour la sucrase, parce que de petites varia- tions dans la dose d'acide de part et d'autre de la dose qui produit l'effet maximum n'introduisent pas de variations appréciables dans l’activité de la dias | Ce travail sera d’une grande utilité pour tous ceux qui auront à étudier des actions de diastase. Les diastases sécrétées par les micro-organismes ne se distinguent pas par des caractères essentiels de celles que sécrètent les organismes supérieurs. 1 est même difficile de faire la part de ces deux sortes de sécrétion dans les diastases qui produisent la digestion intestinale des animaux, Aussi dirons- nous un mot d'une étude qui n’a aucun rapport avecles micro-organismes. M. Dusourc (1) a étudié la diastase de l'urine que M. Béchamp avait fait con- naître en 1865, sous le nom de néfrozymasme. 1] montre que c'est une amy- lase distincte de celle du malt en ce qu’elle pousse l'hydratation de l’amidon Jusqu'au glucose, comme le font les amylases sécrétées par l’Aspergillus Jlaucus, le Penicillium glaueum, V'Eurotium orizæ, tandis que celle du malt ne fait que du maltose. Recherchant l'origine de cette amylase, il constate qu'elle est identique avec celles du sang et du foie, ce qui permet d'attribuer À tes diastases une origine commune : les viscères abdominaux. Nous terminerons cette revue en parlant d’un travail où sont appliquées avec une remarquable perfection et souvent avec des procédés créés par l’au- teur toutes les meilleures méthodes actuellement connues pour l'étude com- Plète d’un micro-organisme au triple point de vue morphologique, physio- logique et chimique, | in (1) Hlisée Dubourg : Recherches sur l'amylase de l'urine (Thèse pour le doctorat ès Sciences physiques, Paris). ù 510 HE “REVUE (GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. M. Viexaz (1) a choisi pour cette étude un bacille découvert par R+ Koch sur les pommes de terre, nommé par ce savant Kartoffel-bacillus, et désigné : depuis par Flügge sous le nom de Bacillus mesentericus vulgatus. Get orga- nisme est très voisin du Thyrothrix tenuis de M. Duclaux. Parmi les innom- brables faits contenus dans ce mémoire, nous ne pourrons que prélever ceux qui nous paraissent les plus remarquables, soit par une porlée géné: rale au point de vue de la connaissance des bactériacées, soit au contraire par le caractère spécial à l'organisme en question. Le bacille Mesentericus vulgatus est très répandu; l’auteur l’a trouvé dans l'air, dans l’eau des rivières et des puits, dans la terre, à la surface des grains de blé et des grains d'avoine, dans le son et la farine. Il se présente sous la forme de bacilies entourés par une substance gélatineuse de nature a qui les fail adhérer entre eux en zooglée. La ténacité de la ooglée diminue quand apparaissent les premières spores. La spore n'est pas une forme que prend le bacille quand le milieu de culture est devenu impropre au développement : en effet le bacille mesentericus vulgatus forme des spores au bout de quatre ou cinq jours (à 36°-38c), et deux mois plus tard on retrouve dans le même milieu des bacilles en voie de division: Là spore se forme donc, comme la graine de beaucoup . plantes, lement parce qu’elle est une forme de l’évolution de la plan Action de la chaleur et des substances dites ad eriqus -— La température optima est comprise entre 34° et 41°. De 50° à 75° le bacille ne se développe pas, mais reste vivant. Il faut, pour le tuer à l'abri de l'air, une température plus élevée qu’en présence de l’air : ainsi ses spores. humides, à l'air, sont tuées par une exposilion à 115° pendant 10 minutes, tandis que sans air la température de 125° est nécessaire. Dans le rôle des antiseptiques, nous remarquerons l'influence de l'acidité, La nature de l'acide est loin d’être indifférente. Voici des doses qui rendent impossible le développement en bouillon de veau peptonisé et neutralisé : ere sh e : : 1 pour 300 J'ÉTRRRRRNN T5 rer 1 — 500 — me ir ] 1 — 1111 de TarTPIQUE 3 Pa he pc ds bi ss: “1: =: 1666 2 DOUROMNO .. iii diese ve ive 1 — 7? Le bacille n’est pas détruit par le suc gastrique, de sorte qu'on nr dans les matières fécales. Nutrition. — 11 exige des matières albuminoïdes. Parmi les sels le phos- phaste tribasique de potasse lui est particulièrement favorable. 6 … Respiration. — Il est essentiellement aérobie, 1 gramme de plante séchée à 100° consomme en 24 heures 133 centimètres cubes d'oxygène soit as fois plus que 1 gramme d'homme adulte faisant un travail modéré. dé oxygène consommé est en partie fixé sur l'organisme lui-même, etenp" dévelo _ grande partie employé à oxyder les matériaux du milieu dans lequel il sè oppe. (1) W. Vignal: Contribution à l'élude des bactériacées Ge bacille se vulgatus). Thèse pour le doctorat ès-sciences naturelles. Par REVUE DES TRAVAUX SUR LES BACTÉRIES, 511 Action sur le substratum. — Ce bacille dissout l’albumine cuite, la fibrine et le gluten, liquéfie la gélatine. FE Cultivé sur le lait, il coagule la caséine, puis la redissout. 1 intervertit le saccharose en même temps qu'il en détruit une petite frac- tion. S'il y a excès de saccharose, l'interversion s’arrêle quand il ÿ a environ 300 grammes de sucre interverti par litre. Cette limite atteinte, la proportion de sucre interverti reste constante dans la liqueur par suite d'un équilibre qui s'établit entre le sucre interverti consommé et celui qui se produit à nouveau aux dépens du saccharose en excès. Il transforme l'amidon cuit en dextrine, maltose et glucose. Celte trans- formation est limitée par la production corrélative d’un peu d'acide butyri- que; lorsque la teneur en acide butyrique atteint 1 /100, la végétation arrête. I! dissout l'amidon cru, mais sans le saccharifier. Il se cultive bien sur la pomme de Lerre nouvelle crue, et en détruit lentement l’'amidon. Il dissocie les éléments (cellules et fibres) des végétaux lorsque la for- malion du bois et du liber n’est pas très avancée, il attaque seulement la subslance moyenne des cloisons, mais jamais la cellulose qui forme les tissus végétaux. Ces actions chimiques multiples sont produites par des diastases, que l'auteur à étudiées pour elles-mêmes en dehors de l'organisme qui les sé- crète. Les faits précédents font présamer que le bacille sécrète au moins cinq diastases : 1° Une sucrase; 2° une amylase ; 3° une présure; 4° une ca- séase et des diastases dissolvant l’albumine cuite, la fibrine, la gélatine, toutes ces diastases pouvant être être distinctes ou non; 5° une diastase qui dissocie les cellules végétales. agir les diastases L’expérienc e montre que l'aliment exerce une influence considérable sur les proportions des diverses diastases sécrétées. En prenant pour liquide aulritif une solution aqueuse de peptone à 1 p. 100, on n’a trouvé qu'une “ylase et une sucrase. Dans le bouillon de veau neutralisé on obtient en Outre une présure, une diastase dissociant les éléments jeunes des tissus végé- lux, et une autre diastase empéchant la prise de la gélatine ; mais dans ce mi- IEU On n'a pu constater la présence d'aucune diastase dissolvant les matières albuminoïdes. Quand on ajoute du sucre au milieu de culture, le bacille sécrète plus de sucrase qu’en l’absence du sucre; quand on ajoute de l’amidon il sécrète plus d’amylase. En cultivant le bacille dans du lait et mélangeant, à 57, le lait de culture à du lait stérilisé, on à mis en évidence la présure el la caséase, Ainsi du lait de culture de sept jours, mélangé à 57° avec des Pr'oportions croissantes de Jait neuf, a produit la coagulalion to- de 512 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. talé de 1 000 fois son volume de lait, et la redissolution de la caséine de of son volume de lait. Le lait de culture de onze jours a coagulé seulement 50 volumes de lait, mais a redissous le coagulum de 29 volumes de. il y a donc eu, du septième au onzième jour de culture, diminution dek présure et augmentation de la caséase, On à recherché aussi les diastases qui se produisent dans les culte pommes de terre, en broyant celles-ci avec de l’eau, filtrant le liquide . sur papier, et essayant à la manière ordinaire ce liquide filtré. Le liquide provenant de la culture sur pomme de terre crue s’est montré sans aclion sur l’amidon cru, mais contenait une amylase dissolvant l'empois, une su- crase, une présure et une dias{ase dissociant les cellules végétales. On nya pas trouvé de caséase. La culture sur pomme de terre cuile a meer mêmes diastases en moindre quantité. po : L'auteur a cherché à comparer la quantité d'amylase sécrétée prie _cille Mesentericus vulgatus avec celle qui existait dans le pancréas d'un chien en pleine digestion: il a trouvé qu’à poids égal le pancréas du chien ms ‘ nait environ deux fois plus d’amylase. On voit combien cette monographie d’une bactérie particulière med. lumière sur des questions générales d’une haute importance. 4 ue sb 01 LÉON BouTROUx. _— He CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES Par M. Gaston BONNIER INTRODUCTION À la suite de voyages dans les Alpes centrales, l'Auvergne, les Pyrénées et les Alpes françaises (1871-1876), en Scandinavie, avec mon ami Ch, Flahault (1878), dans les Karpathes et les Alpes autrichiennes (1879) (1), j'avais réuni un grand nombre d'échantillons des mêmes espèces croissant à des altitudes diffé- rentes, Frappé de l’action que le climat alpin semble exercer sur les plantes, je me suis proposé d'étudier cette influence. Je n'ai pas tardé à m'apercevoir, en essayant de comparer entre eux des échantillons de la même espèce, au point de vue de leur forme et de leurstructure, que la question complexe de l’in- fluence directe du milieu ne pouvait ètre abordée d'une ma Mère profitable sans une étude expérimentale ; ilétait nécessaire que des plantes issues du méme pied initial fussent placées en même temps dans les deux climats différents. Je me suis également rendu compte que l'examen direct des modifications que subissent les principales fonctions des vêgé- laux ainsi comparés, doit ètre joint à l'étude morphologique. On peut, en effet, se demander, s’il n'existe pas une cerlaiue corrélation entre les fonctions et les changements de forme ob- és, comment les modifications obtenues par le climat corres- Pondent au mode de vie d’une plante alpine. SCrY PA Bonnier et Ch. Flahaut : Modifications des végélaux sous l'inflience F di ions Physiques du milieu (Ann. des se. nat., 6e série, t. VIF, p. 93, 1878). : aston Bonnier : Observations sur la Flore alpine d'Europe (Ann. des sc. nat,, série, t. X, P: 5, 1880). Rev. gén. de Botanique, — II. 33 > 514 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE, On sait que les plantes de la région alpine n’ont pour se dé: velopper, fleurir et fructifier qu’une saison très courte pendant l'absence de neiges. Cependant, ces plantes qui sont toutes vi: vaces mettent en réserve dans leurs parties souterraines une provision de nourriture relativement plus abondante que les plantes de plaine qui leur sont comparables. Par quelles mo- difications, par quelles adaptations spéciales une plante de ka région alpine parvient-elle, après une évolution rapide, à accu- muler des réserves en si peu de temps ? C’est pour les diverses raisons que je viens d'exposer que jai entrepris mes recherches à l'aide de cultures comparées. J'aiétabli des champs de cultures à diverses hauteurs, dans les Alpes etdans les Pyrénées. Ces champs, quoiqu’entourés de palissades et sur- veillés de temps à autre, ont été parfois endommagés par les troupeaux et plus encore par les bergers. Aussi ne me suis-je pas contenté de ces plantations. J'ai établi en outre en divers endroits, marqués par des entailles ou par de la peinture sur les rochers, des pieds de diverses espèces dont la moitié était plantée en plaine: La plupart de ces endroits étaient assez escarpés pour $ trouver à l'abri de la malveillance, et toujours dans des régions où ne vont pas les troupeaux. Les stations les plus élevées sont, dans les Alpes, sur la chain du Mont-Blanc, à l'aiguille de la Tour (à 2300 m. d'altitude), et dans les Pyrénées, sur la chaine du Pic d'Arbizon, au col # la Paloume (à 2400 m. d'altitude). D'autres plantations ont été faites dans les Pyrénées, au col d'Aspin (1500 m.), à la Hour quete d’Arreau (1520 m.) et dans une station de cultures infè- _rieure, à Cadéac (740 m.). Certaines espèces ont été plantés dans les Alpes, dans les rochers près de Pierre-Pointue (2030 mm.) à Lognan (1970 m.), au Montanvers (1900 m.), à La Part (1600 m.), ete., et dans la station de cultures de Chamon!* (1060 m.). Enfin les stations les plus basses ont été dans Je-Gers et à Paris. . Dans plusieurs des stations inférieures, pour éliminer D fluence due à la nature du sol, on a transporté de Ja lerrè pe CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. 515 venant de la station supérieure, de telle sorte que les plantes à comparer Se sont trouvées sur un sol de même nature. De plus, pour établir les comparaisons, le plant cultivé à une altitude élevée et le plant cultivé à la station Ja plus basse prôvenaient, comme je l'ai dit plus haut, du même pied qui avait été divisé en deux. En quelques cas, des semis ont été faits: les graines semees à diverses altitudes provenaient alors du même individu. Une des questions les plus importantes à résoudré dans toutes ces cultures, c'est le choix des espèces à soumettre aux compa- raisons. Si la plante étudiée ne peut facilement supporter les climats que lui offrent les altitudes différentes, on s'expose à comparer deux plants issus du même être il est vrai, mais dont l’un se développera peut-être d’une manière anormale, par suite du changement de climat qu'on lui a fait subir. C’est ainsi qu'on ne saurait obtenir des résultats valables en comparant les espèces alpines naturelles aux plants des mèmes espèces cultivées dans un jardin botanique de la plaine. L'espèce alpine ne pourra être maintenue en plaine qu'artificiellement et en prenant les Caractères d’une plante horticole. En réalité, elle ne sera pas adaptée au climat de la région inférieure. Réciproquement, les espèces spéciales aux plaines et qu'on ne rencontre jamais dans les montagnes ne peuvent pas, en général, s'adapter au climat alpin et ne sauraient donner aucun résultat intéres-: sant dans les cultures comparatives. C'est ce qu'on verra plus loin. * Cet inconvénient se présentérait souvent si l'on prenait Comme sujets d’études des espèces quelconques. J'ai espéré Oblenir les meilleurs résultats avec des plantes qu'on trouve SPoulanément aux diverses altitudes et, en particulier, dans les régions avoisinant immédiatement les cultures. C’est en partie dans ce but que j'avais étudié d’une manière spéciale les plantes de plaines qui s'élèvent dans les hautes altitudes sur la chaine du Mont-Blanc (1) et dans la Vallée d'Aure (2), dont j'ai publié | 4 Voyez la Rovue générale de Botanique, 1889, p. 33. 2) Voyez la Revuc générale de Botanique, 1890, p. 221. és ‘525 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 1 les listes. J'ai donc opéré de préférence sur ces espèces; de plus, dans tous les cas où j'ai pu réaliser les conditions nécessaires, j'ai choisi pour point de départ un pied à diviser en deux, pris à une allitude intermédiaire. Lorsque la cullure a pu ètre faile ainsi, chacune Ges deux moitiés du pied subissait en sens con- traire un changement de elimat à peu près égal. C'est ainsi qu'un pied de Lotus corniculalus, par exemple, pris dansun endroit découvert, à la base de la région des Sapins, pouvait être divisé en deux, la première moitié étant transplantée en pleine région alpine, la seconde moitié étant transplantée dans une station de plaine. | Une autre difficulté provient de ce qu’une espèce de plante donnée à des caractères qui ne varient pas toujours dans le même sens à mesure qu'on s'élève en altitude. Lorsque les autres conditions restent sensiblement les mêmes, on voit, par exemple, que la teinte verte des feuilles d’une espèce donnée peut augmenter jusqu’à une certaine altitude, puis diminuer. Chaque espèce peut donc encore passer par une sorte d’opéimum: Pour trouver les plus grandes différences, il faut tàcher de ne culliver, à une altitude déterminée, que des espèces pour les- quelles cette altitude est voisine de l'optimum. Il ne faut pas croire que ce soit toujours en comparant des espèces dont la différence d'altitude est la plus considérable qu'on trouverà le plus de dissemblance entre les échantillons. Une plante, venu accidentellement en dehors de ses limites naturelles, à une all tude trop élevée, pourra être tuée par le climat en quelques années. Si l'on étudie cette plante en voie de dépérissement, où y {rouvera souvent des caractères qui se rapprocheront plus ou moins de ceux des plantes de plaine de la même espèce: Une plante recueillie aux altitudes les plus élevées se troutere souvent beaucoup moins différenciée qu’une plante de la Le espèce croissant à 2000 mètres par exemple. De là des difficultés nouvelles dans les comparaisons à établir. C'est grâce à l'étude préalable des modifications à l’état naturel que j'ai pu faire intervenir celle COn$ importante dans le choix des espèces étudiées. qu'on observe idération CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. 517 On peut s'expliquer ainsi que si l’on compare, comme on l’a fait quelquefois, des espèces très différentes entre elles, ou mème les diverses espèces d’un même genre croissant natu- rellement à des altitudes variées, on n'arrive le plus souvent à aucune conclusion générale. Cette variation en sens contraire que la plupart des espèces présentent dans les altitudes les plus élevées, jointe à la compa- raison de plantes alpines spontanées avec les plantes cultivées dans les jardins botaniques, a pu faire admettre des conclusions un peu prématurées au sujet de l'influence du climat alpin sur la structure des feuilles (1). J'aurai l’occasion de revenir sur celte question avec plus de détails lorsque je traiterai des modi- fications de la structure. On pourra peut-être objecter au mode de recherches adopté que la quantité d’eau tombée dans les slations comparées n’est pas la même, que la quantité de lumière reçue est diffé- rente, etc. ; il suffirait alors de répondre que c’est principalement l'ensemble de ces changements de conditions physiques du mi- lieu qui constitue le changement de climat. Je ne recherche pas l'influence absolue de l'altitude, en admettant que cette in- fluence existe (2); je recherche l'influence du changement de climat, Pour ne pas compliquer ce changement en Y ajou- tant l'influence du sol ou des procédés de culture, j'ai établi autant que possible les cultures comparées sur des sols de même nalure, ainsi que je l'ai indiqué plus haut, sans arrosage, ni fumure, ni aucun soin de jardinage. De plus, les plantations étaient toujours faites dans des endroits aussi découverts que possible, À ’ Q h - . à En résumé, j'ai essayé de chercher l'influence qu exerce le changement de climat dû à la différence d'altitude sur la forme, la structure et les fonctions des végétaux. (1) Voyez Leist : Ueber den Einfluss des alpinen Standortes auf die Ausbildung der Laubblätter (Mittheilungen der Naturforschenden Gesellschaft von Bern, 1889). e is « en admettant que cette influence existe », car M. Müntz en transportant wa pied de Laurier-rose au sommet du Pic du Midi et en l'exposant à des conditions Seclairement, d'humidité, ete., tout à fait identiques à 2100 mètres d'altitude et à aris, à Obtenu une assimilation semblable. 518 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. | : J'ai pris surtout comme sujets d'expériences des espèces qui croissent naturellement aux diverses altitudes examinées, dans l'endroit même où étaient faites les plantations; de plus, les espèces ont été choisies parmi celles qui présentent à l'état spon- tané les plus grandes différences pour les altitudes examinées. Dans la première partie de ce travail, que je publie aujour- d'hui, je ne m’occuperai que des changements obtenus dans les caractères extérieurs des plantes. Je ne puis terminer cette introduction, sans adresser mes re merciements à mon collègue M. Cornu pour les pieds prove: nant du Museum qu'il a bien voulu mettre à ma disposition, à MM. V. Payot et Charlet de Chamonix, à M. Fisse de Cadéac, el à M. Capdetrey d'Aulon pour les soins qu'ils ont donnés à mes cultures dans les montagnes. 1. — ÉTABLISSEMENT DES CULTURES. Je vais indiquer comment ont été faites les plantations et les semis dans les Alpes et les Pyrénées, soit dans les champs dé cultures, soit dans les rochers ou à divers emplacements. Les plantations des espèces marquées d'un astérisque sont des essals qui se trouvent en dehors des conditions que jai indiquées plus haut pour le choix des espèces. La plupart de ces essais, COMME on le verra plus loin, n’ont donné aucun résultat. I. — Cultures dans les Pyrénées. Les premiers essais de cultures comparées dans les PER ont élé faites en 1884, à Gavarnie à 1380 mètres d'altitude et au col d’Aspin à 1500 mètres d'altitude, en même temp que dans la plaine à Mirande (Gers) et à Paris. 580 D’autres cultures ont été établies en 1886, 1887; 1888 et ke au col d’Aspin, à la Hourquette d'Arreau (1520 m-) € ee champ de cultures du col de la Paloume, sur la chaîne du d'Arbizon (2400 m.). CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. 519 Ce dernier champ de cultures a étéfétabli dans la région alpine en même temps qu'une autre station de cultures à Cadéac (à 750 mètres d'altitude). La stationfde cultures du col de Ja Paloume, dont l'emplacement est marqué sur la carte botanique de la vallée d’Aure que j'ai publiée (1), a été sur- veillée par M. Capdetrey, dont le zèle intelligent ne m'a jamais fait défaut. La station de Cadéac (2) a été surveillée par M. Fisse, directeur de l'Établissement de Cadéac-les-Bains. 1° ESsPèces PLANTÉES DANS LE CHAMP DE CULTURES DU PIC D'ARBIZON. Voici d'abord quels ont été les échantillons plantés, la moitié dans une des stations inférieures (Paris, Mirande ou Cadéac), la moitié dans la station du Pic d'Arbizon (à 2400 m.). J'y ai joint les noms des espèces semées. 1887 (19 octobre). 4° Plantations. Une par Échantillons de r'échanbiion Dh get : u Pic d'Arbiz provenant de : Numéros. et l'autre partie à à : 1 Rubus idæus........ er Museum. adéac. OS CUIR un Fontainebleau. Cadéac et Paris. 3 Silene inflata........ fun -nes Meudon. : 4 Luzula campestris .............. Id. Cadéac. 5 Trisetum flavessens ............. Id. Paris. 8 Anthyllis Vulneraria, ........... Louye. Id T Phlomis agraria (h) {3).......... Museum. Cadéac et Paris. ‘$ Veronica gentianoides (h) ....... Id. Id. "9 Campanula glomerata (h)........ Id. Id. “10 Alyssum saæatile (h)............ Id. Id. 11 Lotus corniculatus . .…............ Fontainebleau. Mirande et Paris. 12 Achillea LU SRE Id. Paris. 13 Carex digitata.. …............. ; Id. Id. G. Bonnier: Étude sur La végétation de la vallée dont ne drag 97e la Station de cultures n° 2. Revue générale de Bota t. II, 1890, pl. 10. SE Voyez la station de be. n° 1, même planche. ) Les espèces marquées d'un mare ren choisies en dehors des plantes SPontanées croissant aux altitudes et dan ons des plantations. Celles qui sont 9n Outre suivies du signe (4) étaient des rs boriebtes M ù #5 : ss % # 4 520 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. : Échantillons de rando Fe Numéros. provenant de : Arbizon Jet pitié 2 14 Campanula rotundifolia. ........ Pierrefonds. Cadéne et Paris | 27 AUTOS UIYAT. ir. 200 2. Id. Id. : 46 Veronica officinalis. ............ Id, Id. 2° Semis. Numéros. 17 Poterium Sanguisorba........... DRE OR Rire... 19 Buplevrum falcatum............ 20 Lotus Corniculatus.:2.......... . Ra A PJOÏUM PÉDONE: né crise a os ue à Graines prises sur la même plante 22 Achillea Millefolium. ........... aux environs de Paris et semées 23 Taraxacum Dens-leonis.......... en même temps (le 19 oct. 4881). 2% Molinia cærulea :..........,.... à Cadéac et au pic d’Arbizon. 25 Leontodon hastilis .......,...... 26 Leucanthemum vulgare.......... AT DPI Re ut ee dense ne COR DO e ne -mecvue.l 1888 (19 juillet) bleau). e parti . de l'échantillon de 2 Une ë | tnt" 5 à dus au De d'Arbizon, l'autre à: -29. Aster formossnmup{hhes..:................... . Cadéac et pure . 30 Vice APE RE... noi. ivue Id. | 84. Aster HiCOlOP (H} St. tie. “32 Mulgedium macrophyllum (h ) "33 Lamium maculatum (h) CR Na CAyE malt (hhusen nés Done 22 ee. sv edit ds “35 Hieracium aurantiacum. . 00 Anbrielia macrostyla (h}.:.....,.,,,;.soirvurren "37 Cerastium tomentosum (h) LÉ LS RNA NN AN RRAA MEME de Se SO SE UN NC A RU ONE ss... 40 Veronica pallida (h) 41 Galium verum ture tssse Let ns bn SE CS 2 A GP OCR NS NL sé tscees esse sos scores: 43 Thymus peine: . A En RD A De 2e A M RAS CR ES JE OM “ wi RNA San. . der én 6.6 s ete ke Pivot CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. 52{ 1889 (20 septembre). Plantations (a moitié de l'échantillon était plantée au Pic d'Arbizon, l’autre moitié dans un nouveau terrain à Cadéac). uméros, *47 Phlomis tuberosa (h). *48 Pæonia albiflora (h). 49 Helleborus caucasicus (h). *50 Potentilla umbrosa (h). Gypsophila sabulosa (h). *52 cms Schafta (h). 53 Helianthemum vulgare. “54 ess collinum (h). “55 Betonica longifolia (h). “56 Slachys lanata (h). #3 Serraltula coronata (h). *58 Cerastium Biebersteinianum (h) 59 Dactylis glomerata “60 Pyrethrum carneum (h). “61 Onobrychis petræa (h). *62 Aster sibiricus (h). 63 Teucrium Scorodonia. "64 Campanula sibirica (h). “65 Trollius asiaticus (h). 66 Leucanthemum vulgare. 67 Delphinium raie (h}. 68 Galium Crucia *69 Coluria Aer RE (h). 70 Bellis perennis. T1 Campanula lactiflora (h). 16 Erinus alpinus. 2° Espèces PLANTÉES DANS LES ROCHERS (PYRÉNÉES). Voici maintenant les noms s des espèces qui ont été plantées dans les rochers, en divers endroits des Pyrénées. Ces plantes Provenaient des environs de Paris (Fontainebleau et Meudon), la moitié du pied était plantée dans la station inférieure sur le 522 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. même sol que l’autre moitié plantée dans un endroit déterminé sur les montagnes : er ss où l'espèce Numéros. it plantée Hauteur, Date, 71 Solidago Virga-aurea.......... Col d’ Aspin. 1550 1884 18 Lotus corniculatus............. Pic du Midi. 2400 1884 79 Gnaphalium silvaticum......... Id. 2300 41884 PU CICR CM ris... Chaine de l’Arbizon. 2200" 488 81 Galium VÉTUIM. Id. 2200% 1886 02 CAN DATE 0... ...... Hourquette d’Arreau. 1520" 4884 83 Achillea Millefoliim LE Col d’Aspin. 1500% 1884 DE TA VON. 5... Id. 1500 1884 85 Teucrium Scorodonia........... Id. 1500 1884 00 DOADONE MUC... ee à » Chaine de l'Arbizon. 2000" 48% DE DrUNOUE CIDRE Sn een ve e d. 2000 1886 88 Thymus Serpyllum............. Id. 2600 1886 9 CaRuMR CFA... :..... Port de Gavarnie. 2200" 1884 90 Epilobium montanum.......... Hourqnette d’Arreau. 1520" 188: 91 Parnassia palustris............ Chaine de l'Arbizon. 1500 188 92 Galeopsis Tetrahit...:......... Hourquette d’Arreau. 1520 1884 93 Buplevrum falcatum........... i idi 2100% 188 94 Campanula rotundifolia. ....... Id. 300% 1884 95 Potentilla Tormentilla.......... Chaine de l'Arbizon. 2200 188 96 Calluna vulgaris. ............. Col d’Aspi 1500® 1888 97 Helianthemum vulgare ......... 1500% 1888 98 Ranunculus acris.............. Chaine ds l'Arbizon. 1900% 1888 99 Dactylis glomerata............. Col d’Aspin. 1500% 1884 400 Veronica officinalis. ........... Id. 1500% 1834 IT. — Cultures dans les Alpes. Les premiers essais de cultures dans les Alpes ont été faits aux environs du Bourg-d'Oisans en 1882 et 1883. D'autres cultures ont été établies en 1887 et 188 chaîne du Mont-Blanc et dans la vallée de Chamonix Les stations inférieures des plaines dont j'ai ati plus haut, à propos des cultures dans les Pyrénées, ont servi aussi de terme de comparaison pour les cultures dans les Alpe Les champs de culture de Chamonix (1050 m. d'altitude) e de l’Aiguille de la Tour (2300 m.} au-dessus de Pierre-Pointu sont indiqués dans la carte botanique de la vallée de Chamoni* que j'ai publiée (1). 8, sur là chaîne (1) G. Bonnier : Étude sur la végélalion de la vallée de Chamonix pr du Mont-Blanc. Voyez Stations de cultures no 3 et n°4. Revue générale de t. 1, 1889, pl. 7). CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. Lake bus FPE Te ro es or: ARE ER FER a » MS RP 1x 2. FR ee. « p* n va 523 M. Venance Payot, qui a choisi avec moi l'emplacement du champ, à bien voulu s'occuper de le surveiller avec l'aide de son neveu M. Charlet. 1° Espèces PLANTÉES DANS LES CHAMPS DE CULTURES DE L'AIGUILLE DE LA Tour. Voici d’abord les noms des espèces, dont un plant séparé a été. mis dans une station inférieure ou dans la station intermédiaire (1050 m.), l’autre partie du même plant étant placée à la station de l’Aiguille de la Tour (2300 m.). Fy espèces semées. 1887 (6 septembre). 4° Plantations. : Échantillons Numéros, provenant de : 104 Poterium Sanguisorba......... Fontainebleau. 102 Chenopodium Bonus-Henricus... Meudon. 103 Ranunculus acris.............. Fontainebleau. uen kr A 1 PONS PS RE . 105 Dactylis glomerata ............ Museum. 06 Fragaria vesca................ Id. LT LE LL SERRE Id. 108 Rumex scutatus............... Id. 109 Allium Schænoprasum. ........ Id. 110 Taraxacum Dens-leonis........ Paris. au SE cor odoratum.. ...… Id. 2 CPR OUR... ..:.:..:... Meudon 113 Trifoliun ; Hs Pisrasiei Id. PU ICE DOIGE secs « Museum 115 Trifolium repens..…............ Id. 116 Onobrychis sativa ............. Id. 117 Alchimilla vulgaris... ........ Id. 118 Solidago Virga-aurea.…. . Fontainebleau 119 Polypodium vulgare..…......... Id. 120 Hieracium murorum.. …........ Id. 121 Scilla autumnalis............. IH. sn Potentilla Tormentilla ......... Id. ge 0 5 0 TRE MM RE Id. + Molinia cute: nn inverse Id. 125 Calluna vulgaris. ........... Id. ai joint les noms des Une partie és ph à l'Aiguille de E “Tour, ’autre à : Paris et Chamonix. Id. P Paris et Chamonix. Paris. Paris et Chamonix. Id. Chamonix. Id Paris et Chamonix. Chamonix. I. Id. Paris et Chamonix. Id. Id. Paris et Chamonix. Chamonix. Paris et Chamonix. Chamonix. BE ne REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Une de l'ée : Échantil aété Numeros. étant. dé: à l'Aiguille 126 Alchimilla vulgaris ........... Chamonix. 1427 Lotus uliginosus.....,... site Id 128 Silene nutans..... “Ex Id. 129 Campanula rhomboidalis .… NS SR - Id. "130 Campanula barbata ........... Id. 31 Euphrasia officinalis.....,..... Id. ‘132 Helianthus tuberosus........... Museum Paris et Ch “133 Betonica grandiflora (h) ....... Id. “434 Pyrethrum roseum (h) ... Si Id. “135 Serratula coronata (h)......... Id. “136 Saxifraga crassifolia Li) PSS Id. “137 Veronica caucasica (h)......... Id. "438 Calimeris integrifolia (h) ...... Id. 139 Vaccinium Myrtillus: .......... Chamonix. Chamonix. 140 Campanula barbata.….......... ; d 2 Semis. ous | er Molinia M. vers... | Graines prises sur lamêmepla 142 Poterium Sanguisorba ......... environs de Paris et set RD MANU... , | méme temps (le 6 septembn 14% Dactylis glomerata . à Chamonix el à l'Aiguille 445 Ch + nine Bonus-Henrieus… sn Four. | : 1888 (16 septembre). ie Plantations (échantillons du Museum (4) et de Fontai eb Numéros, à rAiguil . AN AE De NOUS D D CT RCE CRC A GE N v | 147 Campanula Men ns 4 " 149 Athyrium Peliz-fæmina.. ................... + 0 Polapodinit-pulgares à 5,2. .4 re à à à dre ce ci 5 08 Dm Culjafié. 1: :.:........... FO TANEUS SA PUR... 7.1... ........ cris D oe UUS 4. Leucanthemum vulgare............ 105. Scutellaria macrantha (h.\ 456 C illuna vulgaris. . © nt EC nbvies serie 2 SNS se ER ER TE j PHERUES PC Le ss ver vi vim nm venue MAR ts ré be ses s secs erirre ee CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. 52% 2° Espèces PLANTÉES DANS LES ROCHERS (ALPES). Vos. maintenant les noms des espèces qui ont été plantées en divers endroits de la chaîne du Mont-Blanc ; la moitié d’un pied étant plantée dans la station inférieure, sur le mème sol que l'autre moitié plantée en divers endroits des montagnes. Toutes ces plantations ont été faites en 1887. Numéros. Localité où l'espèce était Fra UN SUV. ris: tete ierre-Pointue PO ON DORE ii re e Id. 160 Solidago Virga-Aurea................ Lognan. 161 Gnaphalium silvaticum............... Id. er AT ALT 1 SOS RER ER La Para, "163 Picea excelsa (deux plants identiques). Pierre-Pointue. "16% Hypericum perforatum . ..........:... Mi: 100 DANE COTRICRIOONS 5.114. 28 201 LOS DorAiculalus .. :::: 50 0 Glacier d’Argentière. 168 Lotus corniculatus.. .................. Montanvers. 109 Drunella vulgaris, ....,............ Id. 170 Teucrium Scorodonia................. Id. "AA Carduus defloratus ..............,... Aiguille de Ja Tour. 172 Buplevrum falcatum ................. A nn + 17% Prunus domestica (deux plants iden- Le NRA AT Chamonix. 175 Betula alba (deux Hart identiques)... Cascade du Dard. 176 Ampelopsis hederacea . Chamonix. 117 Achillea Millefotium.… Fee tes Se La Para. 178 Fragaria vesca.. RE ru Pierre-Pointue. 179 Rubus idæus ...... La Para. 180 Leucanthemum sie RÉ Chamonix. 181 Fr 53 eæcelsior (ds et iden- RE Es PRÉ qe a. : Id. 182 Thaliotre "an An PSE La Para. 183 Scabiosa s Ben NE. DL HT, ” Pierre-Pointue. 184 de ut (deux plants identiques). Chamonix. 185 Prunus Padus (deux ae identiques). Id. 186 Thymus Serpyllum.……............ ..… Glacier d'Argentière. 187 Epilobium montanum..... pee -. Montanvers. VASE r ren re vetess La Para. Glacier d’Argentière, Pierre-Pointue. Lognan. Altitude. M6: ets REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Numéros. Localité où l’espèee était plantée. Altitude, 191 Campanula rotundifolia .........,.... Pierre-Pointue,. 40m 192 Juniperus communis (deux plants iden- RE et ds Tee 0 ve 0 0 0 à à Aiguille de la Tour. 2300% 299 POUREULIG FOPMENnCUIE. 1,15. Id. 2300 194 Pterisaquilina (deux plants identiques) La Para. 1600% 195 Helianthemum vulgare......... Marre Lognan. 19502 Enfin, quelques essais de plantations d'espèces alpines récol- tées au-dessus de la région des sapins ont été tentés à l'altitude de Chamonix (1050 m.). : Ce sont les espèces suivantes : 196 Leucanthemum alpinum. 197 Epilobium alpinum. 198 Saxifraga bryoides. 199 Geum montarum. 200 Juniperus alpina. 201 Empetrum nigrum. 202 Astrantia minor. 203 Alchimilla alpina. . I. — RÉSULTAT DES CULTURES. En 1890, voici quelles étaient les plantes vivantes dans toutes les cultures précédentes faites depuis 1884. Ce sont les plantés portant les numéros (1) : s 1,2, 8,11, 12, 13, 14, 15, *29, *30, *31, *32, ‘33, 39, 40,4; 42, 47, ‘48, ‘49, 53, *55, 59, “60, “62, 63, 66, 68, 70, 13, 1h "15, 16, 11, 18, 19, 80, 81, 82, 83, 85, 86, 87, 88, 89, 90,91 92,93, 98, 99, 100, 101, 102, 103, 105, 106, 107, 110, 144, M 113, 114, 117, ‘124, 122, 194, 126, 197, 130, ‘192, 133, 19h 135, *136, 137, 139, 140, 141, 142, 143, 145, 144, 147, 1 150, 451, 152, 153, 154, ‘157,159, 160, 161, 162, 166, 167: 10% 169, 170, 171, 172, 173, 174, 175, 176, 179, 181, 183, 184; 185, 187, 188, 189, 190, 193, 196, 197, 199, 200, 201, 203. s Ainsi donc 123 pieds sur 203 sont restés vivants dans Jen ® | tures alpines. Parmi les pieds correspondant à ces 123 numéro (1) Les numéros marqués d’un astérisque indiquent comme précédemment e #7 pèces horticoles ou non spontanées dans la région même des cultures- Ci CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. 597 119 étaient restés vivants dans les stations inférieures, de façon que la comparaison a pu s'établir pour presque toutes les espèces. Sur ces 123 pieds vivants, 23 seulement appartiennent aux espèces horticoles ou ‘aux espèces non spontanées dans la ré-° gion des cultures. La plupart de ces 23 plantes sont d'ailleurs en voie de dépérissement graduel et auront sans doute disparu d'ici à quelques années. Parmi les 100 plants d'espèces spontanées, il en est aussi quelques-uns qui dépérissent, surtout parmi les plantes qui, prises aux environs de Paris, ont été transportées. | — Toutes Les comparaisons ne devront étre faites, je le répète, qu'entre les plants que l’on peut considérer comme réellement ac- climatés, c'est-à-dire qui agrandissent chaque année leurs par- lies souterraines et prennent depuis leur plantation. un déve- loppement de plus en plus grand. - l'est parfaitement évident que les différences qu’on pourra observer entre les organes semblables, chez une plante en voie de dépérissement et chez une plante saine, ne seront pas à considérer. Ce dépérissement de la plante est bien dû au climat si l'on veut, mais comme il doit entrainer dans un bref délai la mort de ce végétal, cela prouve qu'une telle plante ne peut s’introduire dans Ja région considérée; dès lors, son étude ne présente plus aucun intérêt au point de vue qui nous occupe. La mort de tous les pieds qui ont péri est due surtout au froid sans neige. Quelques plantes, dans les cultures des Pyré- nées en particulier, n'ont pu supporter en été l'alternance du soleil chaud de Ja journée et du froid de la nuit, même par des nuils où il ne gelait pas ; elles semblent avoir péri par l'effet du aÿonnement nocturne. ÆEuñn, certaines espèces ne paraissaient avoir en rien souffert M du froid excessif ni de l’altération de chaleur et de froid, mais elles n'ont pu assez vite emmagasiner dès la première Année les réserves suffisantes pour passer à l'année suivante. Au second été, une rosette de toutes petites feuilles à apparu ; au troisième ou au quatrième élé, la plante était morte. 528 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. — Dans les cultures les plus élevées, la neige a disparu, en moyenne, à la fin de mai et la neige d'hiver a reparu à la fin de septembre. Les plantes n'avaient donc que quatre mo au plus pour accomplir complètement l'évolution de leurs parties aériennes. IL faut remarquer en outre que la neige venait recouvrir deux ou trois fois les cultures supérieures en plein été pendant quelques jours. Cette chute de neige en été qui à lieu tous les ans, dans la région alpine, contribue sañs doute pour beaucoup à modifier l'aspect des végétaux. Dans les cultures faites au milieu de la région subalpine des ‘Alpes et des Pyrénées, les parties aériennes peuvent se déve- lopper, en moyenne, pendant six mois et la neige n’inlervientpas d’une manière sensible pendant la belle saison. IL. — MODIFICATIONS DES CARACTÈRES EXTÉRIEURS DES VÉGÉTAUX. 1° Taille et aspect général des plantes. On observe dans le port de la plante, dès la première année, etsurtout au bout de deux ans, un changement qui était facile à prévoir. Les végétaux de la station supérieure sont de taille plus pelite et leurs rameaux sont beaucoup plus rapprochés du sol. Les figures 192 à 203 rendent compte de ce changement de port très frappant chez certaines espèces. Ces figures représelr tent l'aspect des Lotus corniculatus, Alchimilla vulqars, Potentilla tormentilla et Helianthus tuberosus, au bout de deux ans de culture à l'Aiguille de la Tour (2300 m.). On a rep” senté, pour la comparaison, les croquis qui montrent la diffé rence de taille et d'aspect entre les deux moitiés du mème pied, l'une P dans la station inférieure, l’autre M dans la station Su” périeure. La transformation du Topinambour (Helianthus tubert : (lig. 192) qui forme tous les ans sur le sol une rosette pe feuilles très velues M,M' est particulièrement remarquable: * CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. 529 plante, adaptée au climat alpin dès la première saison, élait devenue si parfaitement méconnaissable que j'avais marqué le 2 A 7 | Les Be Es AE P M M Fig. 192 a 194, — mt tuberosus (Topinambour). P, port de la plante de la sta- tion inférieure; M, port de la plante dans . station supérieure (2 300 m.); M’, la plante de la station nt moins rédui pied de Topinambour, parmi les Aer ayant péri. Je me de- Fig. 195 à ru ne Alchimilla vulgaris. P, gort t de la plante dans la station rar rieure; M, port de la à plante daus la station supérieure (2 300 nn la station Moinne moins réduite. Mmandais ce que pouvait bien être cette rosette, quand nee examiner le sommet d’un grand pied d’Helianthus dans la sta- Rev. gén. de Botanique. — II. & 530 AS REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. . tion inférieure, je crus remarquer dans le bourgeon terminal une disposilion des feuilles qui rappelait la rosette de la cul- M o5t/ LA INSEE ET CALE 4 El e sn infé- _. 198 à 200. — Lotus corniculatus. P, port de la plante dans Nr hp eure; M port de la plante dans la station supérieure (2 300 m.); M’; la plat : station supérieure, moins grossie. ture supérieure. Je remontai à l’Aiguille de la Tour, je gétchi : ris a jnfé- ; ja station. Il de 201 à 203. — Pete monta P, port de la plante st w, paie” rieure ; mn port de la pla ns la station supérieure (2.300 m la station Dpétieuse moins S srustl ie. : qe vainer® | une feuille et l'examen anatomique put me Con pour, LE ne . . , e+ 1 m fé j'avais bien réellement affaire au pied de Topina CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. 531 j'avais planté. Depuis, ce pied a donné plusieurs rosettes sem- blables, toujours très velues et appliquées sur le sol. Les planches 20, 21, 22 et 23, sont des gravures obtenues par photographie directe des échantillons cultivés à des altitudes différentes. On y observe le faible développement relatif des parties aériennes. Dans le Teucrium Scodonia, par exemple (5, M, pl. 21), de la culture du col d'Aspin (1500 m. d'altitude), on ne voit sortir du sol, pour chaque tige, qu'une à quatre paires de feuilles déve- loppées, rapprochées les unes des autres sur de courts entre- nœuds, tandis que l’autre moitié de l'échantillon cultivé en plaine (5, P, pl. 21) à des tiges portant cinq à douze paires de feuilles développées espacées les unes des autres. On peut remarquer, en outre, ce fait très frappant que les changements si grands produits par le climat sur les feuilles et sur les tiges est presque nul sur les fleurs. Des tiges! courtes de l’échan- üllon provenant de la culture supérieure, on voit sortir une inflorescence aussi large que l’une de celles de la plante de plaine. Les fleurs sont même plus grandes pour le pied cultivé en Mmoniagne, comme on peut le constater sur les photographies de la planche 21. Lors même que la plante offre à la station supérieure comme une réduction totale de la plante cultivée en plaine [Achillea Millefolium (pl. 21); Graphalium silvaticum (pl. 23) ; Poterium Sanguisorba et Buplevrum falcatum (pl. 22); Solidago Virga- aurea (pl. 20)}, les fleurs semblent n'avoir guère subi de modi- lications dans leur grandeur. Il en est de même pour les fruits qui sont plus semblables encore dans leur aspect. On peut le rémarquer pour les deux ports de Lotus corniculatus (2, M et 2, P, pl. 20), devenus si dissemblables, sauf pour les fruits qui ont une apparence identique. Comme les fleurs de Teucrium, celles du Solidago (4, M, pl. 20) et surtout du Carduus defloratus (T, M, pl. 22) ont offert un développement plus considérable dans les stations élevées. IL est vrai que certaines espèces présentent le plus souvent des fleurs moin S nombreuses dans les cultures élevées, et ie fait est 532 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. frappant pour le Lotus corniculatus (2, M, pl. 20) qui ne pré sente qu’une à deux fleurs par grappe, tandis que l’autre moilié du plant (2, P, pl, 20) offre des grappes très fournies; mas ces fleurs isolées de l’échantillon supérieur sont, on peut le voir, aussi grandes que celles de l'échantillon inférieur. Le Galium Cruciata qui est photographié en 3, M, et3P (pl. 20) est encore un exemple très démonstratif de la réduction du développement des parties aériennes par la culture danse climat alpin. On ne voit plus sortir du sol (en 3, M) quune petite masse de feuilles serrées les unes contre les autres; mais à l’aisselle de ces feuilles, sont développées de petites fleurs aussi grandes que les fleurs de l’échantillon de plaine. On n'obtient pas pour toutes les espèces des différences aussi prononcées que les précédentes, surtout quand il ny à eu ni neige ni très forte gelée en été. C’est ainsi que dans Ja saison de 1889, au champ de cultures du col de la Paloume, l'absence de neige et de gelée intense a permis aux tiges d’Achillea Mille- folium d'atteindre 0°,40 de hauteur (le pied correspondant delà station inférieure ayant 0,70), à un Ranunculus acris d'atteindrè 0",50 (le pied correspondant de la station inférieure ayant0",80) En somme, ce sont là des cas exceptionnels, intéressants tou- tefois parce qu’ils montrent quel rôle important la gelée ella neige peuvent jouer dans ce qu'on a appelé le nanisme des plantes alpines. Jai eu l’occasion de faire des observations sur ce sujet, dans les cultures de l'Aiguille de la Tour et de Pierre” Pointue, alors qu'il était tombé beaucoup de neige al pre d'août. J'ai constaté que le poids de la neige tombée et la gelée intense qui détruit toutes les parties aériennes des plantes * une certaine distance au-dessus du sol seraient par eux-mèm” des causes suffisantes pour expliquer la modification qui st se duit à cette altitude, dans le port des végélaux- En Lens : l'influence directe et immédiate du climat est ici manifesle. 2 Coloration et dimension des feuilles. + , (2 . . Ë que les D'une manière générale, l'observation directe montre dt. CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. 533 feuilles d'une même espèce sont d’un vert plus intense et sont plus épaisses dans la région subalpine et dans la région alpine que dans les plaines. Mais les comparaisons des échantillons naturels sont tou- jours difficiles à établir. Il faut prendre la moyenne d'un très grand nombre de déterminations. J'ai mesuré avec le chromomètre de la Société sténochro- mique, par réflexion et par transparence, l'intensité de la colo- ration verte chez 91 des pieds cultivés dans les stations les plus élevées et dans les stations inférieures, laissant de côté le cas des feuilles trop velues pour permettre ces mesures. J'ai tou- jours trouvé une augmentation de teinte pour les plantes culti- vées dans la région subalpine et dans la région alpine infé- rieure, sauf pour les plantes en voie de dépérissement. Ces dernières, dont les parties aériennes se développaient de moins en moins à chaque saison, finissaient par avoir des feuilles pâles où même jaunâtres. Le même fait s’est produit pour la plu- part des 23 espèces horticoles ou non spontanées dans la ré- gion des cultures. Pour les espèces réellement acclimatées et pour les diffé- rences d’allitudes citées plus haut, cette augmentation de la teinte verte des feuilles est très frappante. J'ai pu la mettre en évidence, en faisant cueillir à la fois à la même heure les plantes dans la station supérieure et dans la station inférieure et en comparant les échantillons frais, qui avaient été mis dans de la mousse humide et y étaient restés pendant le même temps. Chez une espèce donnée, il est à remarquer que celte diffe- rence de teinte devient moins grande à partir d’une certaine alti- tude. S'il s'agit d’un arbre, par exemple, les échantillons souffre- leux, pouvant à peine croître à la limite supérieure des arbres, auront les feuilles moins vertes que ceux des mêmes espèces observés en pleine région subalpine. Pour une plante tolérant loutes lesallitudes, on voit souvent les feuilles plus vertes dans la région alpine inférieure qu'aux dernières limites de la région où croissent les phanérogames. C'est ce qui explique pourquoi Jes plantes des cultures qui n'ont pu s’acclimater n'ont pas pré- 534 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. En senté, en général, un verdissement plus intense dans leurs feuilles. Les deux faits sont corrélatifs. Quant aux dimensions des feuilles, toutes les espèces adaptées au climat dans les cultures offrent en général des feuilles plus. petites et plus épaisses que celles des plantes de Ja station infé rieure qui leur correspondent. Des mesures précises de celle épaisseur, sur lesquelles je reviendrai à propos de la structure. montrent que le plus souvent l'épaisseur augmente d’un 1/60ù d'un 1/5, parfois d’un 1/3 ou même plus. 3° Coloration et dimensions des fleurs. La variation avec l'altitude de la teinte des fleurs chez une même espèce est encore plus nette que la variation de la teinte des feuilles. Les observations directes peuvent même permeltre de formuler des conclusions, sans faire d'expériences de uk tures (1). Toutefois, aux altitudes les plus élevées des Alpes et des Pyrénées, on remarque facilement une variation en sen contraire. Les mêmes plantes herbacées ont souvent des fleurs plus colorées dans la région alpine qu'aux dernières limites de la végétation. Dans les conditions où étaient établies mes cultures, j'ai jours pu observer au chromomètre des variations qui allaient de 1/2 à 8 degrés, marquant toujours des teintes plus intense aux altitudes supérieures. Cette variation, quoique moins il tense, a même pu être observée pour quelques plantes horticoles (Veronica caucasica, Vinca herbacea). Quant aux dimensions des fleurs, le plus souvent elle changent pas sensiblement ; en plusieurs cas, comme je l'ai plus haut, elles sipentoué même avec l'altitude. s ne i di 4° Développement des parties souterraines. at esl Chez les plantes à rhizomes dont l'adaptation” au climat © urss (1) G. Bonnier : De la variation avec l'altitude des mais à es gr eo 1 chez une méme espèce (Bulletin de la Soc. bot, de France; t. XXVI CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. 535 certaine, les tiges souterraines se sont développées relative- ment aux parties aériennes beaucoup plus dans la région alpine que dans la plaine. [l en est de même pour les racines renflées. J'ai fait voir aussi que certaines espèces qui sont annuelles dans les régions inférieures peuvent devenir vivaces aux allitudes élevées (1). On peut se convainere du développement des rhizomes en jetant un coup d'œil sur les planches 20, 21, 22 et 23. Le Teucrium Scorodonia (5, M et 5, P, pl. 21) est une des espèces qui présentent le plus de différence à cet égard. On y voit en » M une partie seulement d’un énorme rhizome à divi- sions très épaisses. La moitié du même échantillon cultivée en plaine (5, P) a un rhizome grèle et allongé dont on voit un fragment photographié. L’Achillea Millefolium photographié sur la même planche montre une bien moins grande différence dans les rhizones ; mais en déterrant avec soin toutes les parties souterraines d'un pied de la culture supérieure et en mesurant exactement Ja somme des volumes de ces parties par immersion dans l'eau, j'ai pu déterminer le rapport du volume de ces parties souter- raines à celui des parties aériennes. La même opération a élé faite pour l'échantillon de la culture inférieure. Le rapport était d’un 1/3 plus grand pour la plante de la région alpine. Le Lotus corniculatus dont le fragment des parties souter- raines est représenté en 2, P et 2 M (planche 20) offre presque d'aussi grandes différences que le Teucrium. On peut encore conslaler cette épaisseur relative du rhizome ou des racines dans le Solidago Virga-aurea (pl. 20), le Poterium sanquisorba le Buplevrum falcatum (pl. 22) et l'Urtica dioica (pl. 23). A l’état naturel, j'ai recueilli des échantillons dans la région alpine dont les rhizomes très épais (y compris toutes leurs rami- fications) avaient jusqu'à 8 mètres de longueur (Vaccinium Myrtillus), et 3%,50 (Lotus corniculatus). (16. Bonnier: Sur quelques plantes annuelles ou bisannuelles qui peuvent Re 18) aux hautes altitudes (Bulletin de la Soc. bot. de France, ft. XXXI, p. 306, SNA HE spas. £ Sr rar ‘ - .. M'osnoriogu: ontistiauop ; : : , sa or eunre un, p SANOTI ER e . quurd np o1ytouuxr ©] LENS : n ue} ‘aso4i 9 UL _. ‘a An PH USA0D ag « « 01°0 « 130 ***otunoIe4 EI 9P 109 2 DHDIAUIN A SUIUIUY € PL) ]-sossredo snjd'uorqsopnog| € + « 00°F « « RU Re SR EM À 0 24]S2dU09 499 Y 484 à “juouosueyo op nog| « « OL‘0 9‘0 &‘o |-*anox ex op arpnaty (stwos) mr auahiS\EYT rs | epT G‘0 + «e c9‘0 « 9‘0 Re de SIOAUPAUON ÉEi 88 jrs : ‘JurY8109 6 5 fJsnjd oueyq unp small 0 « 090 « c‘0 **UOZIQIY.J 2p autRU)| *""""s478N)0d mssputvq|16 e ‘108 af ans aryejde Z snjd ‘onçoa snjd oqueq| 0 FE + GL'‘Q g‘0 L‘o |''"ouwnoteg tI ap 109 * 240Dpna WnunpUDYI |LC ei ‘PI « e + GL‘0 « L‘0 NAT, p 97onbinopl:" ‘DI ra Z “‘JUOUWOBULUD 9P n94| 0 y + 090 « c‘0 “°° ""nqulogæeualq|" "7" """Shù ysnypd 21109 1GCT m |'onpoa snjd nod un ajuejq| & + + gg co &O |'’UOZIQY.I 2p SU) ‘| ‘DI 86 A *10S NP S24% ui "3 -U99 CZ 9P SNSSAP-NP 9108 #: < |ljuo souuorpe sas] sal 8 + 8 + ca‘0 40 c'o * *AINOI, PI 2P AFpRAIYÇ | *°** "PI CO} = “ao ddopoa 1 [° Z |-9p uo1q son oquetd £son] | & |-104 snjd sajpinoz :samof] 1 = Op 9AQUOU PUIS SUION| & + lg Cr'0 9‘0 c'0 **‘owunojed ®] 2P [09/''"""" "52109 SNJNOUNUDY|TY = j Lai «45 F a D 5 » 5, 8 # È ee à a A © = É + —- En e Bertone os) 52 dE ë £ RTE Serre Lea nn Fe F4 2 = EST RER RE 8 5 5 © ‘SHUAL TND Sa *SAJANV'Id SHDHASA S4Q ne nApOErIwuResoCE ss) 5 à © © o © SNOILL VAHHS40 Besse Ass UE: * E * 8e RE Es ST F2 £- 2€ Lo CR 5 | 5 SALITYIOT SKON 3 © cl E Pr mu 2% & @ a TT —— Le #7 cal "AMAAIUMANT NOILVIS V'I HG IJIHO V HUVANOD _ + s A4NHI4HANS NOILVLS V'T 44 LNV'Id ce ; be) = . sal je # Jmey'soossoipsulousoft]| j + « C4 ‘0 « go |‘‘’an0Z eçep eypmBry| : :-pouosimPuDs Wn140q | FOT 2788 "s9s -srede snjd nod un sapino gl co + s ec 9‘0 do |" "tt mmeqgeml.--... pi GLI ‘Xna1quiou snçd su0] -pungte fsonpoa snjd nod un ‘so99ejota snjd sojpinagl & + « 0%‘0 c‘0 #o |‘ ‘°Uwnopg tj 2p opl'*"""""""""snæpL SnQNU|} ‘SOSN9IQUIOU SUIOU U9I sinoj} ‘Snjaa sud dnoo *syano09 snjd soçponod {sos 72 Œœ T9 Z Le ss & |-nvoq soporod 40 soppmog| « « 0L'0 “ .i PI titre :D089n DMODAT| 907 un ‘PI 1 tr L 040 c‘0 4‘0 v… ‘PI …. ‘PI C6 7: a. *“sogouoy snjd sopeyod ; JR = |sop sosueio sogory ‘70s 4% E flo ans Soggonoo snjd sostj| y + + 9° 40 go |'''ANOL e7 9p op 'HAUAUAOT VINIU9I0d | TI EL nn “sossiedo snçd sopinagl € + « 00‘F de « de ne à | etre pDS2UOp SnUnAq |YLY a *S9RIe] Sud - FRA = ho sossredo snjd sappnogl # + « 0Z‘} « «e “ose. 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"PI -pddoçoapp So QULOZIU ‘PI uotmofuegs op nag _ ete oi, ER conteste, Pie rn À ‘0 + «€ + Go + 2 ” ANS COS OS Lee) HA + + 09'0 ‘ 66 0 “à pI nouer wnahyry | 4 ; 4 : cpl ++ *-a4nBmna wmipodfioq|o8y *‘(srwuos) “PI y} 4 à Lt 5 or! A ‘PI La ***ewunoqeq I 9p 109|°*""""*"vamnaæs muyon|e "PI ‘{srwes) ‘PJ L- sd: vjop ogpoy|""""" “DI ce ee 19": “DT a. ‘PI omiauob suyfonq|6s =: ‘PI esse: sumbpna sus01By|S} ‘MOI PJ op oppnñiyl""""""-"vomund — ::*eunOUa 87 2p 109)" """* nyDN ap — . ‘PI under rte ONU TD) LOF ep np oprosen] "+". "po pin |ELI den EN VER CRC **UOZIQUV,I 0p eUtUqD |" "7" """*" "Hor01p VoUAT [08 4e ‘PI test -(srmos)sn9u Mmop-snuog vumpodoney2|s4t °° NOL NI 0p opinsiv see rss trs NOM HO] -SNUO Rd #01 en 2 pe 1 021 542 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. IL est à remarquer, il est vrai, que dans bien des localités &- ches et surtout au bord de la mer on trouve également un grand développement analogue des parties souterraines ; aussi l'établis- sement de cultures comparées, faites dans le même sol, étaitil nécessaire pour démontrer que le climat alpin favorise le déve loppement des réserves dans les parties sonterraines. C'est ceque l'examen comparé de mes cultures a démontré. II va sans dire que j’exclus toujours les plantes en voie de dépérissement dont j'ai parlé plus haut; et encore même pour la plupart de cs plantes le rapport des volumes des parties souterraines au w- lume des parties aériennes s'est-il montré toujours plus grand dans la région alpine, mais alors cela tenait simplement à l'ap- pauvrissement des tiges aériennes. On trouvera dans les tableaux précédents les principaux résul- tats des comparaisons failes entre les cultures. Toutes les mesures sont rapportées pour chaque pied coupé en deux au plant de station supérieure. : Les plantes horticoles dont j'avais tenté la culture ne figtr rent pas dans les tableaux précédents, car parmi celles qu vivent encore, la plupart sont en voie de dépérissement gf duel. On peut citer parmi celles qui ont le moins souffert du changement de climat les Saxifraga crassifolia, Heliantlus tube rosus, Vinca herbacea, Veronica caucasica et Betoniéa gra diflora. — Dans la première colonne des tableaux qui précèdent # trouvent inscrits les rapports des hauteurs maxima. On it sc exemple 0,5. Cela veut dire que si le plant de la station supérieur" a 0",30, celui de la station inférieure est de 0",60; le rapport 0,30 PCR : Ja 2 = 0,5 indique que la hauteur maximum du plant de 0,60 : : tion station supérieure est la moitié de celle du plant de Ja stalio inférieure. Il en est de même pour le rapport de la Rss moyenne des entre-nœuds et pour le rapport de Ja me . moyenne des feuilles, indiqués dans les deux colonnes SuIva® | Enfin, dans les cinquième et sixième colonnes, sont inscrites CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. 543 différences de degré chromométrique, étant considéré le plant de la station supérieure. C'est ainsi que +2 veut dire que la teinte de la fleur de la station supérieure à deux degrés du chromomètre de plus que celle de la fleur prise sur l'autre moi- tié de la plante cultivée dans la station inférieure, Pour montrer de quelle manière ont été faites les observations comparées sur 12s deux moitiés d'un mème pied plantées à des alitudes différentes. Je transcris celles relatives au 7ri/olium repens observé à la fin d'avril 1889 et qui avait été planté dans les deux stations en 1887. Trifolium repens (20 et 21 avril 1889). Moitié du pied, plantée à Cadéac en 1887. Moitié du pied, plantée sur la chaîne de l'Arbizon en 1887 — Hauteur maximum — 0,22, — Hauteur maximum —0",13. — Fleurs peu serrées à pédicelle | — Fleurs très serrées (moins nom- égalant environ le tube du calice. breuses par capitule) à pédicclle éga- lant le 1/3 ou le 1/4 du tube du calice. — Longueur moyenne des pédon-| — Longueur moyenne des pédoncu- cules communs — Om,130, les communs — 0",080. — Pédoncule commun presque | —— Pédoncule commun velu. sans poils. — Longueur moyenne des pétio- les — Om 080. ? — Longueur moyenne des pélio- les — 0,020. — Largeur moyenne des folioles — m,010 — Largeur moyenne des folioles — 0n,015. — Folioles d’un vert clair par trans- Parence (14 } du chromomètre) — Feuilles minces. — Folioles d’un vert foncé par tran- Ê sparence (1# e du chromomètre). : — Feuilles épaisses (1/5 en plus u’à Cadéac). rs eurs blanches (tige fleurie mise | —— Fleurs d'un blanc rosé (tige alcool, n° £8). fleurie mise dans l'alcool, n° 210). CONCLUSIONS L' H (a ensemble dés résultats donnés par les cultures compare à ps des plantes à l'état naturel permet de tirer des re- s ‘ précédentes un certain nombre de conclusions. LS . compte que les modifications observées ne udiées avec fruit que sur des plantes : 1° qui se 544 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. trouvent biiaiénient aux altitudes où l’on opère, aussi se l'altitude inférieure qu'à l'altitude supérieure; 2 qui se sa réellement adaptées au climat et qui se développent noms ment dans les saisons successives ; 3° qui sont mises dans le même sol et sans aucun soin de jardinage (fumure, arrosages, éle} 4° qui sont placées dans des endroits également découverts. Les tableaux précédents font voir que les espèces sont ins inégalement modifiées par le changement de climat. Tandisque le Lotus corniculatus ou le Brunella vulgaris, par exemple, subis sent des transformations considérables, le Zkymus Serpylumum le Chenopodium Bonus-Henricus par exemple, sont des plantest peine modifiées par le climat alpin. On à vu également que certains caractères varient d'abo dans un sens, à mesure que l'altitude augmente, puis en St contraire ; tels sont la couleur des fleurs ou l'intensité de h teinte verte des feuilles. Une même espèce peut donc présent Pour certains caractères un optimum d'altitude qui correspond au maximum des variations de ces caractères. D'autres caractères, au contraire, tels que la taille de la plane. l'abondance des poils, semblent varier dans le mème sens avet l'altitude jusqu’à la limite de la végétation phanérogamique. C’est seulement après l'examen préliminaire de ces faits géné raux que les stations de cultures ont pu ètre choisies et que ja pu chercher à établir les comparaisons dans les meilleures cob- dilions, c’est-à-dire de façon à obtenir le plus de différence possible dans tous les caractères à Ja fois. Un pied d'une espèce donnée étant coupé en deux moitié la première moitié a été plantée dans la station supérieure ge dans la région subalpine ou dans la région alpine pére seconde moitié était placée sur un sol identique dans la stati inférieure située au fond d’une vallée ou en plaine. fig D'une manière générale, pour les plantes réellement acclin® tées dans les deux stations, et dans les conditions D re la faites les cultures, on observe le plus souvent que le RE: s station supérieure présente : 1° Une taille plus petite ; frant CULTURES EXPÉRIMENTALES DANS LES ALPES ET LES PYRÉNÉES. 54S ® Des entre-nœuds plus courts ; | 3° Un développement relatif plus considérable des parties sou- lerraines ; x 4° Des feuilles plus petites (1) ; . 5° Des feuilles plus épaisses relativement à leur surface et sou- vent même plus épaisses en valeur absolue ; 6° Une teinte plus verte des feuilles ; T° Une coloration plus vive des fleurs. Je montrerai dans la seconde et dans la troisième partie de ces recherches comment les caractères de la structure et les Yarialions des fonctions des végétaux correspondent aux modi- fications des caractères extérieurs (2). | EXPLICATION DES PLANCHES. à Planche 20. 1, P. Solidago Virga-aurea, de la station inférieure. 1, M. La moitié du même plant cultivée à l'altitude de 1800 mètres, mon- (rant la lige aérienne réduite et les capitules relativement plus gros. P. Lotus ecrnieulatus, cultivé dans la station inférieure. 2, M. La moitié du même plant cultivée à 2 400 mètres d'altitude, mon- les parties souterraines beauconp plus développées, les feuilles très ‘tes, les fleurs moins nombreuses et les fruits presque semblables. » P. Galium Cruciata de la station inférieure. 3, M. La moitié du même plant cultivée à 2400 mètres d'altitude, mon- trant les parti très dévelo ppés réd Planche 21. Millefolium, de la station inférieure, Moitié du même plant cultivée à 2300 mètres d'altitude, mon- érienne peu developpée. \ slaor se 7" Scorodonia, fragment de la moitié du plant cultivée à la ms inférieure. | » M. La moitié du même plant cultivée à 1500 mètres; on voit un frag- ment de Ja tig ê Soulerraine, qui a acquis une épaisseur relativement consi- el la réduct 4, P. Achillea » M. La ion des tiges aériennes feuillées et fleuries. à Planche 22. ee mi Un Sanguisorba, de la station inférieure ; une partie du plant és développée, à here la région subalpine. herches seront exposées dans la Revue générale de Bota que. Rev. gén. de Botanique, — ï1 S aériennes extrêmement réduites et les rhizomes gréles, : 546 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. 6, M. La moitié du même plant cultivée à 2 300 mètres d'altitude, 7, P. Carduus defloratus, à 700 mètres d'altitude. 7, M. La moitié du même plant cultivée à 2 300 mètres d'altitude ;ony voit le capitule relativement plus gros, sur une tige aérienne plus courteà entre-nœuds bien plus serrés. 8, P. Buplevrum falcatum, de la station inférieure (une partie du plan! 8, M. La moitié du même plant cultivée à 2 000 mètres d'altitude. Planche 23. 9, P. Gnaphalium silvaticum, de la station inférieure. 9, M. La moitié du même plant cultivée à 2 300 mètres d’allitude. 10, P. Urtica dioica, fragment du plant de la station inférieure. 10, M. Fragment de la moitié du même plant cultivé à 2200 mètre d'altitude. 11, P. Galium verum, fragment du plant de la station inférieure. 11, M. Fragment de la moitié du mème plant cultivé à 2200 mêlrs d’altitude. ne CURE à A AE TRE EEE era, LA PRÉPARATION DES GRAINS D'ALEURONE Par M. V. A. POULSEN Avant la publication de l'édition française de mon petit travail sur la « microchimie végétale » (1), il n'existait aucune méthode qui permit de préparer, d’une manière inaltérable, les grains d'aleurone de l'albumen. Comme j'avais toujours cherché à obtenir des préparations de ce genre, soit à la glycérine, soit au baume de Canada, je fis alors connaître une méthode dont le lemps est venu confirmer l'efficacité. En effet, les coupes faites à cetle époque à travers l'albumen du Ricin laissent encore oir la structure interne des grains d’aleurone d'une manière aussi distincte qu'au premier jour. Cependant tout récemment M. Overton, de Zurich, a découvert (2) une nouvelle méthode qui me semble offrir de réels avantages et dont je me suis servi aussitôt, Voici en quoi elle consiste : Après avoir durci, pendant quelques heures, les coupes de l’al- bumen du Ricin dans de l'alcool absolu, M. Overton les plonge dans une solution aqueuse d'acide gallotannique; les cristalloïdes Simbibent de cet acide et prennent une coloration brunâtre, fre les met dans une solution d'acide osmique, à 1 p: 100. re plus alors qu’à laver les coupes dans de l'eau distillée Mettre dans la glycérine, La Méthode de M. Overton se base, comme on le voit, sur la Production de l'osmium métallique dans les cristalloïdes. Il m'a (1) Traduction de M. \ DCR. M. Paul Lachmann ; Paris, 1882 pe 84. ** Pstologie und Physiol. d. Charen ; Botan, Cent-alb'att, Dà. 44, 1890, pag: L _ publier deux méthodes nouvelles qui en sont déri 548 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. paru intéressant de faire subir les autres réactions du tanniné des coupes d’albumen de Ricin traitées de la même manièm J'ai ainsi obtenu deux nouvelles méthodes permettant de « procurer des préparations microscopiques qui peuvent serwrà la démonstration pendant plusieurs années. En voici l'expo: 1° Procédé au bichromate de potasse. Les sections très minces de l’albumen sont d’abord plongés dans l'alcool absolu pendant vingt-quatre heures. Une bo durcies, elles sont placées pendant une heure dans une soluli aqueuse d’acide tannique, à 25 p. 100, puis lavées dans de les distillée : on les plonge alors dans une solution aqueuse de bichre- mate de potasse, et on les y laisse séjourner, jusqu’à ce qu'ells soient devenues brunes ou jaunâtres. Les coupes ainsi traitées doivent être conservées dans la glycérine. Elles présentent des grains d’aleurone tout à fait transparents, où l'on voit nt tement les deux sortes d’enclaves, le cristalloïde à contours biet nets et le petit globoïde. | 2° Procédé au gallotannate de fer. Les sections une fois durcies sont, comme précéd | imbibées de lannin et lavées; on les plonge ensuite pendant une heure, ou moins, dans une solution aqueuse de sulfate à fer de 10 à 20 p. 100 ; on obtient ainsi une coloration bleue foncée, presque noirâtre, puis on les lave et on les déshydn dans l'alcool absolu. On place alors les coupes dans l'essencè | girofle, et enfin dans le baume de Canada. Les préparaie. ainsi faites sont très durables et d’une netteté admirable: _ “e emment, , + . . ! 14 e n'avut Je sais par expérience combien il est désagréable d A ? Ï gné pas des préparations fixées au moment où l'on jrs per démonstration microscopique aux élèves. C'est pour ci que je prends ici la liberté, non seulement d'attirer la & , re 1" U : : î ou £ sur la méthode déjà citée de M. Overton, mas ee vées. ë . : j ue Laboratoire d'anatomie végétale de l'Universilé de Copies . Novembre 10° OBSERVATIONS SUR LES BIRDÉRIDÉES, NYMPHÉAGEEN, PAPATERAUEES Par M. Gaston BONNIER (fin). FUMARIACÉES CORYDALLIS 1. Morphologie. | La germination des Corydallis est au début assez semblable me les différentes espèces; les cotylédons sont entiers et allon- 8és, mais la suite du développement est différente chez le *- Dulbosa, le C. lutea et le C. claviculata.. — développement le plus remarquable est celui du C. bulbosa T1 ne présente ordinairement qu'un seul eotylédon et dont la LE ne se développe pas. On sait que le cotylédon, la ; RPG E partie de la racine principale se détruisent ensuite; L dé k Provision de nourriture conservée vient s'emmaga- | pretiér fu un bourgeon adventif situé sur la racine. C'est le bout à de Ja plante. A la base de ce tubercule, au de suite * seconde saison en naît un autre plus gros, et ainsi (ae 2 US A ne nt . développement du Corydallis lutea qui diffère du précé- 550 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. dent y ressemble cependant par ce point que la plante se mul: tiplie par des bourgeons adventifs nés sur les racines. Le phé nomène qui se produit dans la première année du C. bulom a lieu ici tous les ans ; mais, tandis que la réserve est condensée en un tubercule dans la première espèce, elle se répartit en grand nombre de bourgeons adventifs chez le C. lutea. Au pot de vue du développement, ainsi que des caractères extérieurel de l'anatomie, le C. claviculata se rapproche, au contraire, de Fumaria. 2. Distribution. Corydallis bulbosa Pers. (C. cava Schweigg, C. fabacea Pa, C. solida Smith). J'ai recueilli en Dauphiné, sur le mont Saint Eynard et le mont Rachais, une collection d'échantillons te nombreux, intermédiaires entre les trois espèces par tous est | ractères. La sous-espèce C. so/ida est particulièrement réptidn dans le midi. On la trouve dans la région alpine des Alpes-M- ritimes et des Basses-Alpes (Br.), à la Sainte-Baume (Rout: | Assez rare, et seulement dans la région montagneuse, dans k Tarn, elle est assez commune dans les montagnes de l'Aveg et dans les Cévennes (C.), ainsi que dans les basses montage de l'Hérault et du Gard (F. et B.). M. Malvezin l'a observée” qu'à 1600 mètres d'altitude dans le Cantal. Localisé D : terrains siliceux, comme dans l'Aveyron, on peut trouver É C. solida sur les schistes et les calcaires, dans les Ardennes (Ba: Corydallis lutea DC. — Cette espèce ordinairement … sur les vieux murs est naturalisée sur les rochers en pluste”” localités de la Savoie. Corydallis claviculata DC. — C’est à tort que ‘Res Godron indiquent ce Corydallis à Montpellier (F. et à du l'observe dans les Cévennes, à partir de 600 mètres: . " pit teux qu'il existe à Avignon, localité indiquée MERE Grenier et Godron. M. Reverchon l'a trouvé à Serre Alpes) en 1872. FUMARIACÉES DE LA FLORE DE FRANCE. 554 Assez rare dans la partie montagneuse du Tarn, cette espèce est très rare dans l'Aveyron où M. Coste la signale seulement à Murasson et à Laval-Roquecézières, à l'altitude de 8 à 900 mètres. D'une manière générale, c’est une plante qui préfère les ter- rains siliceux. FUMARIA 4. Morphologie et structure. En germant, les Eumaria développent leur gemmule et pro- duisent, pour la plupart, des feuilles primordiales allongées qui rappellent la forme des cotylédons. Chez les Fumäria, la racine principale persiste en général et s’épaissit. D'une constitution anatomique très analogue à celle des Glaucium, celle racine se détruit rapidement soit sur deux régions opposées, soit sur un cerlain nombre de lignes tout autour. Dans le premier cas, ce n'est pas, comme le dit Royer (1), parce qu'il ne se forme pas ® lissus secondaires en face des faisceaux du bois primaire, Cest, comme chez beaucoup de Papavéracées, parce que les Lissus secondaires y sont mous et peu résistants, tandis que les tissus secondaires produits à l’intérieur des deux faisceaux libé- Tiens primaires sont lignifiés et résistants. ° La structure primaire de la tigelle des Fumaria rappelle tout à fait celle de la tigelle de Glaucium qui a été figurée plus haut (2). 1 s'y trouve, au début, une lame de bois primaire el oi ne libériens logés dans un eylindre central relati- » pelit par rapport à l’écorce. nee primordiales successives sont remarquables _ $ Fr one ir de leur limbe qui 5e re ren s + malus bee externe: On trouve dans les 58 Fri ne nn entre un de sort des feuilles ? ui des ne le parenchyme auière Rate : 7 ondément découpées. F » Je signalerai encore les feuilles grimpantes de certains fi vert de la Côte-d'Or, p. T1. Yez la Revue générale de Botanique, 1890, fig. 146, p.452. 552 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Fumaria, et particulièrement du Fumaria capreolata où Von observe toutes les transitions entre un lobe ordinaire de feuilk el une vrille, aussi bien au point de vue anatomique qu'à cehi de la morphologie externe. 2. Distribution. Fumaria capreolata L. — Cette espèce que M. Clavaud a divisée en deux sous-espèces (F, speciosa et F. Lorseleurii), las conde divisée elle-même en F. Boræi Jord. et F. Bastardi Bar, est, dans l’ensemble, une espèce des localités chaudes. Très né: pandue dans la région méditerranéenne où elle est commune dans les sables maritimes, elle s'étend dans le sud-ouest, l'ous et le centre en devenant de moins en moins abondante. Asa rare dans le Tarn et rare dans l'Aveyron où elle se trouve sut les terrains siliceux (C.), elle est signalée à Carcassonne (Bai. Dans le Nord, on la retrouve jusque dans les Ardennes, milieu des broussailles très chaudes exposées au sud-ouest, à Chooz, près Givet (Baz). | M. Émile Martin n’a pas remarqué aux environs de Romora?- tin d’intermédiaire entre les K. Boræi et F. Bastardi ; ire F intermédiaires se trouvent assez fréquemment dans le centre : de la France et surtout dans le Sud-Ouest. rh Le même auteur observe depuis un certain nombre d'année dans un terrain de Romorantin, sur une très petite étendue, 1 Fumaria qui diffère du F. Boræi par l'éclat de ses Lors si grandes, plus nombreuses et plus espacées sur le nue Commun et que, conformément à l'opinion de M. Franchet, appelé F. Boræi var. major. Fumaria media DC., non Lois. (FE. agraria GG., non 109 ++ Localités à citer: Carcassonne (Bai), Eyguières (Bouches Rhône) (Br.), vieux murs à Saint-Sernin, dans le Taro (C). “ii de Fumaria densifiora DC. — Il faut ajouter aux localités FUMARIACÉES DE LA FLORE DE FRANCE. 553 cette espèce : les Ardennes à Belair près de Charleville et Mé- iières, sur les murs, et le département de la Marne (Baz.). Fumaria Vaillantii Lois. — Cette plante se trouve dans la région du Nord, çà et [à dans les moissons des collines crayeuses d'Artois et de Picardie (Masc.). C'est par erreur que Lamotte Ja signale comme très commune en Auvergne (M., H.). Le F. Vaillantii est rare en Provence ; on le trouve au Plan- de-Lorgues près d’Aix en Provence (Br.). Il est rare dans le Tarn et assez répandu dans l'Aveyron (C.). On le trouve dans la Nièvre, la Côte-d'Or et les Ardennes (Baz.). Dans la Sarthe, il est assez commun à Saint-Mamers (Ch.). D'une manière générale, cette plante préfère les terrains cal- caires. Fumaria spicata L. — Cette plante est répandue dans la ré- Sion méditerranéene sauf à l'Est. Commune dans le Languedoc et les Bouches-du-Rhône, elle est plus rare dans le Var et très rare dans les Alpes-Maritimes (1). al e suite des observations sur les Plantes de la Flore de France paraitra US la Revue générale de Botanique, en 1891. REVUE DES TRAVAUX : SUR LA CLASSIFICATION ET LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES VASCULAIRES DE LA FRANCE PUBLIÉS EN 1888 ET 1889 L'étude des plantes vasculaires de la France captive trop de botanistes Pour qu’en deux années consécutives l’on n'ait pas à enregistrer un nombre considérable de travaux. Mais beaucoup, n'ayant pour objet que des re- cherches ou observations partielles, ne sont que des articles très courts dont le souvenir échappe bientôt; de plus la plupart ont été publiés dans une foule de revues, de bulletins de sociétés savantes et de périodiques de toute sorle que l'on ne peut se procurer que très difficilement; dans ces con- ditions il devient impossible de se faire une juste idée des progrès faits Par la botanique française dans un laps de temps déterminé. L'on con- serve bien à l'esprit le souvenir d’une flore, d’un catalogue, de remarques IMporlantes de géographie botanique, mais tout le reste finit par passer MMéperçu. Un travail d'ensemble, qui puisse guider les recherches des tra- failleurs, s'impose donc. Malheureusement, avec cette division de travail à l'infini, résultat nécessaire de l’état actuel de la littérature botanique spé- ne auteurs un bienveillant concours en les priant de faire connaître ne. à la Revue générale leurs diverses publications, comme l'ont : infs savants que nous ne saurions trop remercier de leurs gra- Cieux envois. Les travau déèé X phytographiques que nous avons à analyser se rapportent à S"oupes bien distincts. Les uns d’un ordre purement descriptif traitent étudia are Passer successivement en revue ces deux séries de travaux, en gra NE séparément dans leur partie descriptive et dans leur partie gé0- As Ceux qui sont rédigés à ces deux points de vue différents. Ps Mao nie quelques mots sur les essais d'application des carac < raies ques à la classification des plantes françaises et sur les ouvrages ‘que populaire ou de vulgarisation. 556 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. L. — BOTANIQUE DESCRIPTIVE. 19 Travaux d'ensemble : Flores. En fait de travaux récents embrassant un certain ensemble de la class fication des plantes vasculaires, nous n'avons à signaler que la Flore de la Côte-d'Or de MM. VraLLANES el d'ARBAUMONT (1), la seconde partie de Essai de la Flore du sud-ouest de M. Revec (2) et la huitième édition de la Flors de Cariot par le D' Sainr-Lacer (3). Les auteurs de la Flore de la Côte-d'Or n'ont eu d'autre prétention que de faire une petite flore classique, claire et commode, d’un département où la botanique est en grand honneur. Ils ont parfaitement réussi, mai leurs tableaux analytiques et les courtes descriptions qu’ils donnent dés familles, des genres et des espèces ne dépassent pas le but proposé. Une simple remarque à propos de la synonymie suivie dans ce travail. Partisans des lois de priorité, les auteurs ont adopté les noms génériques el spéd- fiques les plus anciens ; c’est ainsi, par exemple, que le Corynephorus canes cens P. B. est dénommé Weingærtneria canescens Brnh. Nous ne croyons pas cet essai heureux dans un ouvrage destiné aux commençan(s et aux Sim ples amateurs ; c’est, au contraire, les exposer à de nombreuses erreursoi confusions quand ils consulteront d'autres flores. Le fragment de la Flore du sud-ouest, œuvre posthume du regrellé M. Revel publiée par les soins de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, sous la direction de M. Jordan de Puyfol, comprend la famille des Composées jusqu'à celle des Labiées inclusivement. Les 435 espèces qui en font l’objet y sont traitées au point de vue descriptif de la même façon que dans la première partie de 1883 ; la synonymie est assez complète, diagnoses sont courtes et claires et des notes critiques accompagnent. les espèces liligieuses, La huitième édition de la Flore de Cariot comprenant le bassin ae ‘ Rhône et de Ja Loire semble presque une œuvre nouvelle tant elle à Modifications importantes. Tout d’abord elle contient 112 pages dep ce de la précédente édition, et cet accroissement ne résulte pas ss l’extension donnée à la partie géographique, mais aussi du plus Mere veloppement accordé à la partie descriptive toutes les fois que hi nécessaire à M. le Dr Saint-Lager en vue de la clarté des diagnoses. des l'ordonnance des espèces, genres et familles est toute autre. Le n0M #° (1 A. Viallanes et J. d’Arbaumont : Flore de la Côte-d'Or contenant # . Dj, des plantes vasculaires spontanées ou cultivées en grand dans le départemenr. 1889. taniques u Recherches bo Lore du bassit (2) J. Revel : Essai de La flore du sud-ouest de la France 0 faites dans cette région. Partie II. Villefranche, 1889. (3) A. Cariot : Étude de fleurs, t. IL. Botanique descriptive Où F moyen du Rhône et de la Loire. Édit. VII, revue et augmentée, par le D' Lyon, 1889. REVUE DES TRAVAUX SUR LES PLANTES DE FRANCE. 557 genres et des familles a été accru dans la proportion de 18 pour les pre- miers de ces groupes et de 19 pour les seconds. M. Saint-Lager, en effet, juge qu'il n’y à aucune commodité mnémonique à réduire ce nombre autant que possible; et à l'appui de sa manière de voir, il constate avec raison que le bo- tauiste n'a fait qu'une économie illusoire en ce qui concerne les noms dont il est obligé de garder le souvenir, lorsqu'il a réuni les Arenaria aux Alsine, les Chrysanthemum aux Leucanthemum, les Cirsium aux Carduus, les Blitum aux Chenopodium, les Setaria et Digitaria aux Panicum, ete., puisque malgré celle réunion il est forcé de créer des sous-genres dont il doit connaitre les noms, Le nombre des espèces, au contraire, a diminué dans de notables proportions ; 149 formes admises comme espèces dans Ja septième édition sont descendues au degré de variétés dans la huitième. M. Saint-Lager attribue aux espèces qu'il admet une valeur différente ; 2668 sont données comme primordiales et 362 autres, dont le nom est im- primé en plus petits caractères, sont considérées comme des formes secon- daires subordonnées aux premières; sur ces dernières, 90 non numérotées sont {rès brièvement décrites et 90 autres sont supposées hybrides ou métis. sairement cette subordination des espèces trouve surtout son appli- tation à propos des genres critiques. Fidèle à ses principes sur la réforme de la nomenclature botanique, M. Saint-Lager ne tient pas toujours compte des lois de la nomenclature botanique formulées au Congrès de 1867. S'appuyant sur les principes Exposés par Linné dans sa Philosophia botanica, quand un nom spécifique rappelle soit un nom d'homme ou de pays, soit des propriétés médicales, alimentaires et industrielles, il propose souvent un nom nouveau expri- Mant un caractère organique différentiel, par exemple Ranuneulus da- WParpus pour R. Seguieri, Androsace divaricata pour À. Chaixi, Trientalis folia pour T. europæa, Rumex macrophyllus pour R. hydrolapathum, Hydrocharis cordifolia pour H. Morsus-ranæ, Orobanche sarothamnophya et medicaginifiæn Pour O. major et medicaginis, etc., ete. De même quand un 0m spécifique ou générique est en désaccord avec les règles de la gram- Maire, de l'orthographe ou avec le génie de la langue à laquelle ilest de il le remplace par une autre dénomination plus correcte ; ainsi Fete dium Calceolus dont la traduction exacte est Sabot dé Vénus-Sa Lu ex Caleeolus allernifolius, afin d'éviter « cette tautologie tout à se “SUPportable dans une nomenclature en usage parmi les hommes insruits » ; ra les genres OEnothera, Kentrophyllum et Gagea sont orthographiés hist a, Centrophylium eu Gagia. Enfin, à titre de curiosité et de remarque crue, les appellations génériques sont suivies des noms des auteurs “ENS qui en font mention, et on lit souvent à côté de celui du bolaniste ile, à 9nné la description précise ceux de Bauhin, Clusius, Lobel, me * Pline, Dioscoride, Virgile, Columelle, Varron, Caton et Théophraste- per renier et toute la classe des Cryptogames vasculaires ont été sé nn” MM. Boullu et Lachmann; ce sonl, prets ns vaux de ü Phies partielles que nous analyserons séparémen Le : ee ' t point dans Cadre, ils sont j Quant aux Characées qui ne rentrent po œuvre d'un autre spécialiste, M. Garcin. . 558 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Avec un pareil ensemble d'éléments nouveaux, l'œuvre de M. Cariot prend un tout autre aspect et devient l’une de nos flores régionales les plus impor. tantes. Quelques-unes des innovations que M. Saint-Lager y a apportées doi. vent-elles être prises comme modèle pour les flores à venir, c'est ce que nous essayerons de juger quand, à la fin de notre revue de botanique des- criplive, nous ferons ressortir dans une courte synthèse les diverses ten- dances et théories qui se dégagent naturellement des travaux que nous aurons analysés. 2° Fragments descriptifs, notes critiques, observations, questions de nomen- clature, etc. Cette série est de beaucoup la plus importante. Les articles sont nom: breux, et, bien qu’ils se bornent quelquefois à quelques lignes, ils renfér- ment presque loujours des faits nouveaux et des observations inédites.0n y trouve, en effet, outre quelques descriptions d'espèces nouvelles br © posées telles par leurs auteurs, une foule de remarques sur nos variétés, espèces el genres critiques, encore mal étudiés et dont la valeur n'est pis bien délimitée ; de plus, ils font connaître et étudient de nombreuses plans hybrides ou quelques anomalies ou élucident bien des points obscurs Synonymie et quelques questions de détail sur la nomenclature. Pour metlre un certain ordre dans cette revue et en même temps per mettre de la consulter plus facilement, nous allons analyser ces différents travaux dans l'ordre des familles de la Flore de France. Renonculacées. M. G. Bonxien (1), dans un travail que les lecteurs de la Revue nue | ont déjà apprécié et sur lequel nous aurons encore l’occasion de rev à plusieurs fois, étudie la famille dans son ensemble. Rappelons seulement quelques-unes de ses principales conclusions. dd La distinction entre les genres Clematis et Atragene n’a pas grande à | elle n’est fondée que sur un seul caractère, la présence ou l'ab ar pétales à l'intérieur des sépales pétaloïdes. Or, ce caractère SE ANS nullement constant puisque l’on trouve assez fréquemment des Re” Clematis Vitalba et de C. Flammula dont les étamines extérieures de rétit formées en pélales comme dans une fleur ordinaire d'Atragene, lt quement des fleurs d'Afragene sans pétales. : hizomes Chez les Thalictrum, le caractère fondé sur la distinction des vr sn Courts, renflés et des stolons grêles, que l’on donne comme per T. minus, toujours indiqué dans les flores comme stolonifère, . di souvent dans la région sous-alpine et alpine sans stolons €! ?° uvé muni breux renflements, tandis qu'au contraire le T. fætidum a été trou”. de stolons grêles et allongés. (P pe de France (* (1) G. Bonnier : Observations sur les Renonculacées de la flo gén. de Botanique, 1889). Le OT PE CERTA 7 LAS A A F Ÿ PRE LS Er " Le Ta Ne LT + AR Re 4 à H: % l REVUE DES TRAVAUX SUR LES PLANTES DE FRANCE. 539 Les fleurs de beaucoup d'espèces du genre Anemone présentent souvent de grandes variations de forme et de structure. Parmi les nombreux exem- ples donnés, citons l'A. nemorosa de Marlotte avec les trois sépales extérieurs verts comme trois sépales de Ficaire et des exemplaires de cette espèce, allaqués par l'Æcidium anemones, dont les sépales sont déformés et souvent creusés en cornet comme des sépales de Myosurus et des pétales d’Ancolie, Le genre Callianthemum ne peut être caractérisé d'une manière bien nelle; on rencontre souvent des formes de passage avec diverses espèces de Renoncules. Enfin le genre Caltha, au point de vue des diverses parties du pistil, peut être considéré comme intermédiaire entre les genres Ranunculus et Helle- borus, pendant plusieurs années consécutives dans le département du Nord et identiques à d'autres spécimens trouvés dans la Somme par de Vicq et dans la Seine-Inférieure par M. Niel, croit à une variété bien déterminée, à flo- raison plus tardive, propre au nord et au nord-ouest de la France. Quant à M, Hua, il signale une forme découverte par lui en Seine-et-ODise près Ecouen et Conslamment caratérisée par l'absence d'étamines et une flo- Faison plus tardive; il en fait une variété anandra. M. Foucau (3) a étudié le polymorphisme du Ranunculus trichophyllus. Celle espèce offre, dans le sud-ouest, des formes à fleurs plus ou moins Srandes, à feuilles plus où moins flasques, plus ou moins incrustées et à .P°°es plus ou moins hérissés ou tout à fait glabres. Dans les eaux cal- Cares de l'intérieur, les carpelles sont ordinairement assez hérissés et les Mr de la région maritime, la plante est quelquefois hispide dans $ parlies, à Carpelles {rès hérissés et à feuilles très raides ; enfin calcaires et courantes, elle est souvent entièrement gla- peu Le urs, On en trouve fréquemment dont les pétales dépassent S sépales, ou les égalent plusieurs fois, et il n’est pas rare d'observer a LE aanrte Sur ne forme à grande fleur de l'Anemone nemorosa L. observée (2) H. Hua: 4 td ie nord (Journal de Botanique, 1888, P- 407). . rem0r0sa L., var. anandra (Bull. Soc. bot. de France, 1888, (3) 3. | p. ER Foucaud : Ranuncutus lrichophyllus Chæix (Bull. Soc. bot. Rochelaise, 1889, n * nm \ RE 560. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. toutes ces formes croissant pêle-mêle dans le même fossé! Lorsque ce fa. nunculus est entièrement glabre, ajoute M. Foucaud, il ressemble beaucoup au R. Droueti, avec lequel il croit souvent, mais il s’en distingue facile. ment par la forme et la disposition de ses carpelles formant unetête con. que et non globuleuse. M. Luoyp (1), qui, dans la dernière édition de sa Flore de l'ouest, publiée en Collaboration avec M. Foucaud, disait à propos du Ranunculus Droueli: “Ou nous n'avons pas cette plante, ou bien M. Foucaud el moi ne satin pas la distinguer » du R. trichophyllus, a eu depuis maintes fois l'occasion de l’observer dans le rayon de sa flore, et il la considère comme une espèet distincte. D’après cet éminent botaniste le R. Droueti diffère surtout di BR. trichophyllus par ses carpelles moins nombreux, glabres, lâches, v'estä- L dire espacés de manière que la moitié supérieure du carpelle qui est ren- flée-arrondie est tout à fait dégagée; dans le R. trichophyllus, au contraire, les carpelles sont velus, serrés, comprimés, un peu aigus et imbriqués de manière à laisser voir seulement le côté extérieur du carpelle. Cette dispo sition donne à la lête des fruits un aspect différent facile à distinguer. De plus dans le R. Drouetii les stigmates sont plus étroits et en languetlé; dans le R. trichophyllus ils approchent de l'ovale. Cette comparaison des carpelles à et des stigmates doit être faite sur les plantes vivantes. Les autres caro res tirés-de la grosseur et de la grandeur des tiges, de la couleur et de h consistance des feuilles sont très variables ; M. Lloyd a rencontré quelque- : fois les deux espèces dans les mêmes fossés el il n’a pu les distinguer É - près les avoir tirées de l’eau et avoir examiné les carpelles et les ME deux espèces doivent être conservées, mais la synonymie qu'ils complètement en désaccord avec celle des botanistes français. En mr M. Jordan, le R. acris n’est qu’une variété du R. Steveni; pour M. ee contraire, le vérilable R, acris serait exactement le R. boræanus A | dan et ce dernier botaniste aurait pris le R. Steveni pour le R. _. Ni Dans une autre note, M. Malinvaud (3) tout en reconnaissant pa ; Caractères attribués par Linné à son Ranunculus chærophyllos nè pre é nent pas à Ja plante française généralement désignée sous ce pr - une autre forme du sud-ouest de l'Europe, juge cependant que le! eue cifique de chærophyllos doit être conservé à notre plante ENT - remplacé par celui de fabellatus Desf. comme l’a proposé M. lies puie pour cela sur l'autorité de Boissier, Cosson et autres, qui ms . . ochelise Ro ‘ (1) 3. Lloyd : Ranunculus Drouetii Schultz. (Bull. Soc. bot. R r Hé Malinvaud : Ranunculus Sleveni Andrez. et R. acris L. ( ie d p. 405). 8. p. #41) | (3) E. Malinvaud : Queslion de nomenclature (Journ. de bot, 1888, P + REVUE DES TRAVAUX SUR LES PLANTES DE FRANCE. 561 tité des R. flabellatus et chærophyllos et sur l’article 56 des lois de la nomen- clature botanique. F (hé La conclusion de M. Malinvaud est combattue par M. Francuer (4) qui adopte au contraire celle de M. Freyn, pour cette raison que Linné a com- pris sous le nom de R. chærophyllos au moins quatre espèces différentes et que si l'on voulait conserver ce nom on ne pourrait l'appliquer qu'à une espèce non française, le R. millefoliatus, la seule dont l'identité puisse être élablie d'après la synonymie des deux éditions du Species. En réponse à cet article, M. Malinvaud (2) tout en admettant la justesse des observations de M. Franchet et en reconnaissant que l'expression de chærophyllos, qui avait autrefois, pour notre plante française, un sens précis el fixé par l’usage, sera désormais indécise et sujelte à l’équivoque, estime toujours qu'elle ne peut être remplacée par celle de flabellatus. Aussi il pré- fère tout simplement conserver la première, comme l’a fait Boissier « ne. confusio major oriatur ». M. Mascuer (3), dans une revision des Hellébores des Alpes de la Savoie et du Dauphiné, appartenant au groupe Euhelleborus (Schifiner), arrive à celte conclusion que nous n'avons dans ces régions que des formes mal définies où de transition se rapportant toujours à plusieurs types distinels et ne réunissant jamais Lous les caractères d'un seul, A l'appui de son affirmation il décrit un certain nombre de formes de passage du type viridis (H. viridis L. sens. auct. recent.) vers les types occidentalis, dumetorum et multifidus (H. occidentalis Reut., H. dumetcrum Kit, H. multifidus Vis.), puis d'autres formes présentant le mélange complet des deux types viridis et occidentalis, “Ain un type nouveau, lui aussi tout de transition, qu'il appelle H. Person- nati en mémoire du botaniste qui l’a trouvé le premier. M. Masclef en donne une longue description et montre que s’il possède un certain nombre de ‘aracières trop nettement tranehés pour qu'il puisse rentrer dans une es- èce déjà décrite, il n’en présente pas moins de nombreuses affinités avec les formes occidentales et orientales de la section Euhelleborus. Selon lui ce “veau {ype alpin établit nettement le passage entre les types du nord et ceux dé l'est et du midi. Cette Présence exclusive de formes de transition dans nos Alpes fran- us. ae se Lerminer les aires de dispersion de tous les types occi-. Rp e la section Euhelleborus, l'affinité que présente l'H. she Pa: LS par son carpelle libre à la base, avec les types orientaux, e Le Lots 2 ain qui ressort des travaux de ses devanciers, que rs ispersion cs ere ne sont bien caractérisés qu'au centre de leur aire de porte M. M NaiS que sur leurs limites ils se confondent avec leurs voisins, * Masclef à affirmer que tous les types de la section Euhelle ne sont RP ue des formes locales dues aux transformations d’un type primitif et (1) A. Franch Marge: Vote sur ! de bot. 1889, p. 11). Dre, € sur le Ranunculus chærophyllos (Journ. de p.21), Vaud : À propos du Ranunculus chærophyllos (Journ. de bot. 1889, JA £én. d Masclef € bot., 18 “a formes critiques d'Hellébores de la Savoie et du Dauphiné (Rev. p. 597) Rev. L gén. de Botanique. — II. 6 4 _ par ses feuilles supérieures peu découpées et sa longue capsule, oblonge "es REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. | appartiennent à une seule et même espèce type. M. Masclef propose dé. COn- server jusqu’à nouvel ordre le nom d’H. officinalis Spach, à cette espère er © ie _ E (eo = en Le] [er] = pi) Q © o [=] B, = [qe] [= 4 o [= "1 [e] = ® Cu dns T oo er Le TZ e Len. un ne pl (æ] æ 2 = ë titre que l’H. odorus Kit. Papavéracées. C’est par la description d’une espèce de cette famille, le Papaver pimn- tifidum Moris, que M. Roux (1), dans le « Naturaliste », commence la publ cation du second fascicule de ses « Suites à la Flore de France de Grenier el Godron ». Selon M. Rouy, cette plante de l'Ilalie méridionale, commune Nice et à Menton, est une « bonne espèce facile à distinguer du P. dubium en massue, très insensiblement atténuée à la base. Crucifères. Dans une étude des Iberis du Gard, M. MarTiN (4) relève dans la de Pouzolz deux erreurs que seuls les partisans de l’école js vent {rouver bien graves : les Iberis Violetti Soy. Will. et ns : Sunt les I. deflexifolia et collina de Jordan. À ce propos M- me (1 G. Rouy : Suites à la « Flore de France » de Grenier et ee Casa. _. des plantes signalées en France et en Corse depuis 1855). Le Naturaliste, Fe . (2) Loc. cit., 1888, p. 31. nc See (8) Giraudias : Notes critiques sur la flore ariégeoise (Extrait du Bull: Scient. d'Angers, 1888), pot. Frs 188, Le Martin : Notice sur les Iberis de la flore du Gard (Bull. Soc. D d TER TE DT ET ER l'AS EME 2 REVUE DES TRAVAUX SUR LES PLANTES DE FRANCE. 563 « regretlable » que de Pouzolz « ait eu la singulière idée » de se servir des flores de Normandie et de Lorraine et non de l'étude de M. Jordan sur quelques espèces nouvelles du genre Iberis. Enfin pour M. Martin l'I. pan- duræformis Pourr. est une excellente espèce. Violariées. Le Viola sabulosa Bor. des sables maritimes de nos côles septentrionales a éléétudié par M. Masccer(1). Après avoir énuméré ses principaux caractères et relevé un certain nombre d'inexactitudes dans les descriptions de Boreau, de Candolle, Dumortier et de Vicq, cet auteur montre que ce Violu, communé- ment regardé comme une assez bonne espèce, doil être considéré comme une simple variété littorale du V. tricolor; de nombreuses affinités avec la variété vulgaris Koch (V. tricolor Bor.) et avec les variétés agreslis et sege- talis Gren. et Godr. (V. agrestis Jord., V. segetalis Jord.) marquent sa place au milieu d'elles. Un Viola récolté près de Périgueux et envoyé par M. »'ABzac DE LA Douze (2) à la Société botanique de France, avec nombreux détails et description à l'appui, n’a pu être déterminé sûrement. Tandis que M. Malinvaud le consi- ère comme une variété à pelites fleurs du V. virescens Jord., ou peut-être un hybride, M. Rouy le regarde comme le V. scotophylla Jord. Si nous citons cet exemple c'est simplement pour montrer une fois de plus combien la détermination exacte de certaines formes jordaniennes embarrasse souvent les botanistes les plus compétents. À suivre.) A. MAScCLEr. 4 de la France (Journ. de 1 Cote FUI UC a À. Masclef: Étude sur la géographie bot 1 Li (2) Abzac de la Douze: Lettre à M, Malinvaud (Bull. Soc. bot. Fr., 1888, P- 211%: . Te S'OTT 7 à in PR ee ee é: Description du Pancratium Saharæ Cosson (inédit), par MM. Bavranoier er Trapur (avec une planche, PI 41)... Recherches physiologiques sur la transpiration et l'assimi- lation pendant les nuits norvégiennes, par M. G. Cunrez (avec figure dans le texte) D Recherches sur la structure comparée de la tige des arbres, par M. Liox FLor (avec 20 figures dans le texte et quatre planches, PI. 3, 4, 5, 6 CCR +. 1. Morphologie externe . . ..... RS I. Morphologie interne. . ........ .. 25, 66, 122 Unenouvelle espèce de l'Afrique tropicale (So/anum Duchar- trei), par M. Énorarn Hrcke (avec une planche, PI. 2). 49 Recherches expérimentales sur les modifications des feuilles Études sur la végétation de la vallée d'Aure (Hautes-Pyré- PL D Par M. Gasrox Bonter (avec une carte coloriée, .10) MUR RTE Te » . LANG AN 0e Recherches morphologiques sur les feuilles des Conifères, EN RO RL QUE elrred 0. . + LORS, AOC EE CU A SSP Me Sd UN rl en sur le développement et l'anatomie des Cla- petit Houx, par M. Waizuam Russezz (avec 9. Ge Recherches odes du 10 figures dans le texte) . Observations sur les Berbéridées, Nym phéacées, Papavéra- 171 97, 445, 217, 241 : 566 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. cées et Fumariacées de la Flore de France, par M. Gas-. TON Bonnie (avec 6 figures dans le texte) : Berbéridéés. . ... . 27 NYMphéacées. ........... 0 ss 00 Papavératées; 2... JURA SC NS .. MOTEUR LD ei 1 13. [= O Éd Q (e] La 5e [St Le = " Ce ms Œ Le = Lan a 1 — [>| [nl [a (>) ga FE] [qe] ar) [ep] =) (e 0) [= La) © tn © rt] os | un — [a] ae © 4 es œ Pr un S ar amet [q=) A, © 5 S (e) ui + nt =" [ee] un _— (qe) [er] pi + suzc o un a. o Le! ns es as 1 [æ! Ês ti me] [| (=) a un a œ Et © 2 Se Se nacées, par M. Wiccram Russezz . . . . . . .. . .... . Sur la répartition des acides organiques chez les plantes (se) ar. PE un [#7] [e) 12 re d Lei 2= le ss Las [==] 1 Le] pe TT œ uw (a) o ©t cn (e (e] S — © A er = BE un dt © Lol © 4 Led æ & LE e lannin dans les Composées, par M. Lucren Dane . .. Influence des anesthésiques sur la transpiration des végé- taux, par M. Henur Juverxe (avec une planche, PI. 24).. # Recherches anatomiques sur les hybrides, par M. Marcsz Branpza (avec 39 figures dans le texte) . . . ..... 433, Les Bambusées à étamines monadelphes, par M. A. Frax- . CHET (avec une planche, PI. 29)... Fe Etude des folioles anormales du Vécia sepium, par M. Wi- LIAM RUSSELL (avec 4 figures dans le texte) ......-.-: Cultures expérimentales dans les Alpes et les Pyrénées (avec 12 figures dans le texte et 4 planches, PI. 20,21, 22, 23), par M. GASTON DONNER es 53 Note sur Ja préparation des grains d’Aleurone, par M. V. 1 547 A. Povrsr: TABLE DES REVUES DES TRAVAUX FRANÇAIS ET ÉTRANGERS Revue des travaux sur les Algues publiés en 1888, et pour une partie en 1889, par M. Cn. Frauaurr (avec 12 figures dans le texte comprenant 22 croquis). ........... - Anatomie et physiologie . , .:.434+ 040. PURE... ci PR HE Phédphycées …:. .:.....:.3. 00 0 pe. Ghidrophyées, .... 4. LL V. Phycochromophycées . . . . .. ses LU si VE. Distribution géographique. . . . . ... 2 000 Revue des travaux de botanique forestière publiés en 1888 et 1889, par M. E. Henry . .. ... or. EN RE PINS... oo IT. Pathologie végétale . . ........... IV. Géographie botanique. ...:.:4547 Ne Revue des travaux de paléontologie végétale parus en 1888 ou dans le cours des années précédentes, par - le marquis de Saponra (suite et fin) (avec 5 figures t quatre planches, PI. 44, 12, 43, 14).......:.. re néophytique: A. Période crétacée . . . .. is . Période éocène. . : 977 C. Période miocène. . .... 189, D. Période pliocène . ........ Re E. Période quaternaire . . ..--: vue des travaux de physiologie et de chimie végétales . Pürus de juillet 1889 à avril 1890, par M. Henri JUMELLE avec figure dans le texte ARS HER CU PL - Physiologie végétale : 1° Physiologie nr En ule. , 2 Physiologie des tissus : et des organes . . . - . IL. Chimie végétale DE ES OR Cie EN, GO Hal eh, D AL re à 331, 359 368 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Revue des travaux sur la description = Re des _Lichens publiés en 1889, par M. A. Hus. . . ... 4 Revue des travaux d'anatomie végétale er en 1889 el: au commencement de 1890, par M. LecLerc Du Salon (avec 5 figures dans le texte) SR ... 412, 456, A Revue des travaux sur les Bactéries et les fermentations publiés pendant l’année 1889, par Léon Bourroux (avec 2 hpures dans le texte) . ............. Revue ‘des travaux sur la classification et la géographie botanique des plantes vasculaires de la France Po en 1888 et 1889, par M. A. Masccer . . .......... L Botanique JéSCTIDIIVE. +: 02 vi TABLE DES PLANCHES CONTENUES DANS LE TOME DEUXIÈME Planche 1. Pancratium Sahara. — 2. Solanum Duchartrei. 5 à Vigne. — 4. Bignonia Catalpa et Châtaignier. 4, — 9. Eucalyptus globulus. — 6. Mélèze et Paulownia imperialis. É — 1. Thesium humifusum, Eryngium maritimum et « Aster Trifolium. 5 CEA — 8. Lepidium sativum. Rs T 9. Lin, Pois et Lepidium. — 10. Carte botanique de la vallée d’Aure (Planche en couleur). Le — A1. Osmunda Gerini, Trichomanes Bayeanum et F Adiantum Sezanense. : ; — 12. Chrysodium splendidum, Aspidium obtusilobum, Pteris urophylla, Microlepia multisecta et Da- n vallia tenera. * — 13. Gastonia Julianii, Rumex brassicoides, Cæsalpi- ? nètes conspicuus, Pteris urophylla et Pteris rado- ojana. 14. Litobrochia cäntalensis. 15. Abies pectinata et Abies bracteata. 16. Abies bracteata et Picea excelsa — 17. Pinus Strobus, Pinus maritima et Pinus silvestris. 18. Cedrus décdara et Cedrus Libani. k 19. Uredo Vialæ. is 20. Cultures comparées : So/idago Virga-aurea, Lotus - corniculatus, Galium Cruciata “7. 28, Cultures comparées : Achëllea Millefolium, Teu- Crium Scorodonia. - 22. Cultures comparées : Poterium Sanquisorba, Dee So duus defloratus, Buplevrum falcatum. LES 24. fière des anesthésiques sur 25. Atractocarpa olyræfolia. TABLE DES ARTICLES ET DES REVUES PAR NOMS D'AUTEURS ÉN AAE AORE Duté Gut EN ENS nd A ie Un y LAN AR ne EE Pr, Qt r Boxien (Gaston). Étudessurla végétation dela vallée d’Aure MURS PYPÉNUES) .- , : 40 97, 145, 217, — Observations sur les Berbéridées, Nymphéacées, Papavéracées ct Fumariacées de la Flore de .-... 276, 446, — Cultures expérimentales dans les Alpes et les Su Re RU EE CE GE dE ni ue nf Dé DU Eu es De es ed, du eu ed | Baanpza (M). Recherches anatomiques sur la structure de hybride entre l'Æsculus rubicunda ei le Pavia flava. . Recherches anatomiques sur les hybrides . .. 433, Currez (G.) et l'assimi les feuilles des Conifères . ........ 154, 201, 245, 307, F - Le tannin dans les Composées . ......-.- rt Revue » Et pour une partie en 1889. . .......... a Recherches sur la structure comparée de la tige rbres (Solanum Hexny (E.), -} Revue des t Pen Lu en graphie des ravaux sur la description et la g 17, 66, 241 549 513 301 471 345 391 des travaux sur les Algues publiés ; 122 372 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Jumecse (H.). Le Laboratoire de Biologie végétale de Fon- IHebIéAU, : Influence =. anesthésiques s sur la transpiration des FR: : :. USER nt — Revue des des de physiologie et de chimie végé- tales parus de juillet 1889 à avril 1890. . 280, 321,3 heu (de). Note sur un nouveau parasite de la Vigne. 3% 37 Leczerc pu SaBcon. Sur le sommeil des feuilles. .,...... — Revue des travaux d'anatomie végétale, parus en Lesace (P.).R des feuilles chez les plantes maritimes. ..... 04,1 Masczer (A.). Revue des travaux sur la classification et a géographie botanique des plantes vasculaires de la France, publiés en 1888 et 1889 . Ÿ Î 1889 et au commencement de 1890. . #2, 456, 41 06, 10 PouLsex (V.-A.). Note sur la préparation ‘des ‘grains L” ROOMIONE a tu Russezz (W.). Recherches sur le développement et l'ana- tomie des cladodes du petit Houx . Se — Contribution à l'étude de l'appareil sécréo ‘des 4 PADINUDACOËS ,: : 5 2.604 7 Re — Étude des folioles anormales du Vicia sepium. . ver (Marquis de). Revue des travaux de paléontlogie égétale parus en 1888 ou dans Je cours des années pré 5 . A, ee us RE D mr de di ET | * TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS DONT LES TRAVAUX ONT ÉTÉ ANALYSÉS DANS LES __ REVUES DES TRAVAUX FRANÇAIS ET ÉTRANGERS Explication des signes : (a) Revue d'anatomie ; (al) Revue des travaux pu- … bliés sur les Algues ; (b) Revue des travaux publiés sur les Bactéries 5 les fermentations ; (f) Revue des travaux de botanique forestière ; (fr) R des travaux publiés sur la classification et la géographie MA des Es _ plantes vasculaires de la France ; ({) Revue des travaux publiés sur les Li- chens; (pa) Revue des travaux de Dre végétale; (ph) Revue des travaux de physiologie et de chimie végétales D A Hineñ emma ave Abzac de la Douze (fr)... 863 | Borzi (al) .:4140 34280000 Adérhold (p}) … 283 | Boulay (pa)......... 229, LES Ataumont (et Villes (. 556 | Brachmann (ph) 366 a ....... à réal (ph)... 000 Pr _ 333 Se © Oo a er AR DAC CE SC ET 4 dmnésmmonss «89, 96 a 92 | Cariot (fr)......snso.s.ssssss MG 235, 236 Deco e CSS 359 D 40 | Clautriau (ph).......ss...... 364 J............., 32% | Collins (al Tee nn... 26). — et Dame (al)... .......... 287| Councler (ph).......... ses M"... V%|Curtel JOUR + Ur ae) . 558 | Cramer [al)...:.......:##e11000 te. ua (D 80, 81 HU din D... à Fe un Daguillon (a)....-.-..ssssrrss 7 TE —: REVUE GÉNÉRALE DE Dame et Collins (al).......... 94 DOBGAN @hii ei. 493 mi RÉ COMEDIE 87 PE etre site 491 a RE ARS ENT EE TETE 46 — et van (a).5. 2. 456 D (li dise re ce 509 POOUULIre (R) (Q) 0... ... 49% LEE 0) PERTE 499, 505 DOprar al... ..... Vas res 90 E émis RÉ RTS TRUITE 140 an AI ERP PEN 409 F PAM fl)... 0. 43 FOTO (Miss res ubes., ce 94 ORDRE De soute oo 507 DRAM vs és eue ve 93 — et Bornet D): 38, 43, Fliche te a dnenv rs dec u se docs se 229, 236 — ds Bléicher thai: 235, 236 LAC TT RE Re re 463 D 178 ÉRORUE ii1i.5..... 559 (D UE 499 FTAROSIRS G.) (al)... . Franchet "triste, . Pan hs siiirs. Ë ÉPRDR (ON Rs creer. Frankhauser (ph)........... . G DPUNOT OO esse ds As 185 ns A RE n S LON 8: Giesenihagen (a)...:i.:1.., 2. 412 Giraudias (fr). .......... : 562 Godlewski (ph)... cesse s 329 Gomont ({al)......... sr. 38, 82 Green (ph)... ..... és 362 Guignard (L.) (Mac Sectes 415 ae CA 39 RS RD ET a à 363 mn + (ph}see Hansen ss Hüa (fr)... Hue {1.000 vs J Janse (ph)....... re Jatta (1)... si É te Re Johnson (al)......... Johow (a)........ Jumelle (ph)... Kirchner (al)... 9 Kühn {a)........ M NU Lachmann ne : see an (al). 9,8, 88 10 Lau tt b). Car ,.. “ Scies du Sablon OS . Lecomte (H.) (a)... re ’ RERO ENS 2m ie... D Rite: _. 14 CPE 2. LRSPÉ RENE CR ns ss... hs rersssssssse ane ess 0 65 6: + tons ons os s torse se ss. rss ose. NN TENER SES SN 0 + à à à Pl 2 NE AC EE A 7 EN DE PRET EN ESS ER 0 6 0 6 RTE "137 Rosenvinge (K.) (al)..:..+.. 37; #1 His 333: (phl...sss se RSR ie 95 | Rostowzew (a)..........sss ÉVriidute 80 | Rostrup (fh........s. ss hot ss PERS RATS SU S.à ER Vs Se vos eo à ti Due 26 GE FES re RE TU 40, 85 ns CCC CR tons CCR CR sr ss ss... ser Robinson (a)..........:.. sé. Rouy (fr)... Re «s k s 556 Saint-Lager (fr)........ . 187 Saporta (de) (pa). 182, 184, É 2 91, A 7, 232, : — et Marion sl suit 481, : : PRE A UE on nd unter À Sam Ga 283 Minas, 406, #07 al 1 Stockmayer (al)::...::...... cu 414 rat (a). PTE ETES Mie ii DEL. T Wakker (d}:: 3542040000 Ward (L.) (pa Me LL Fhomas 47 TS Per ais Weber et Harlig (f).....sss M Timiriazeff (p 366 Wehner (ph).....sssses | Ton 1 (de) a Vu «79, “80, 83, 89, 93, 96 Went {al}. 5.440000 _— et Levi (al).....::..... West (al)... — dMorr rray (al).......... 81! wWicler (ph ere — ne... 9 L ee nn les sm cou s. #90 RL, Learn 5 à à 0 à 4 2 MUR hrnnse s ous 88 so à 00 00 TFschaplowitz (ph)............. D aubeut (de) {fh 52:21: 0 47 142 U DRBUR (Dlhsssscsssosse sise se - 209 V Van Tieghem et Douliot (a):... 456 | Zachar as (a)... Velenovsky (pa) A sara = bre (D. € ; EN QYPE F #4 Flot, Phot. lab. Sorb. Ch. G. pal, sc. Vigne. Imp. Jules Crété, Corbeil. 1. Région caulinaire. — 2. Région tigellaire. | De 7 ÿne >: Plañche 4 ; 5 ee ARRPR ASS EAN UÉ SE en its TS Fe ex. RUE ESESS ES É 2 er. EX, LES Te 57 ao VER ; D Li Le L, Flot, phot. lab, Sorb. 3. Bignonia Catalpa. — 4. Châtaignier (région tigellaire). LE Imp. Jules Crété, Corbeil. -# ROM EVE 4 ” F e- Es. PHONE S A % AE. £ 2 - ee -p* à LE FF *: CSIT T - ; F 4 Le 54 me * NA) D K° De EM: À 7 53 RE Aid: | $ EEE + 0 - LA : à # je 4 Re k ER ; ES RC UNE : ESS £ x : 2, : à à 4 es VrATF % + Fa 8 . G. Petit, Tome 2. Planche 5. Ch S gellair $ égion li S S 7 = > € © = mr éd © re | nn e à ER > ‘e . — D 1 >= > Œ à S Ex e = ‘S ES = LS t Revue générule de Botanique. L. Flot, phos. lab, Sorb. Jules Crété, Corbeil. Imp eau” C2 he + Le 2 ÉRSEL en (1 (A # rh K “ES 1 Faes| # FA a\ & Nan #Æ NT PA D /jigs CR < , ® “ re4 5 Me AN CH se Fesses { À Led Le LS \\ TL. en 18 L. Flot, Phot. lab, Sorb. Ch. G, Petit se. # 7. Mélèze. — 8, Paulownia imperialis. Imp. Jules Crété, Corbeil, / E rynqium mariimumn. (3-4 Aster Tripotium | {1-2 LL haunéfiusurn Lepidi m salioum Feuilles :du 13 mat (5-6) ge 70 juin [7-89 / du 26 juin /r2-3-4) T mp ÆE.Bry faris É D #0 + M Yo rer RE He dates Dee are dé. 4 Lin due 21 juillet [1-2 }. Pois du 20 juillet (3-4 À. bé Lepidiu mi du 26 jui /5-6- # à 69/ ZImp E Bry Forss leoue generale de Botanique. Tome 2 Planche 10 ANS 1 HN k ; * JA 7 INSSSSs & si CN fl CARTE BOTANIQUE ES 7 4 INSSÆ N HN DE LA VALLEE D'AUREZ SE J) H 2 o Pyrenees) : > ; Dressee par GC _Bonnier . ZE ne \ NE nl tem di at, ; AL } 11 rat Es av PRPRET STE ) 888 : ESS r i EU Zone subalprne . | Zone adpine CEE | B Stations de Culture LIN LUCE TETE GIE Ki Pt ÿ, We UE W, ns NE NN me | RU a fs Une AIN NEA a} W VA NE = Ë \i È E LE y AT 7 #7 ét k d ÿ. NE # HA Zmp Æ. BrY Ferrs. Ÿ de Saporta del is d Bry, far Edouar Imp. Sap. ichomanes Bayeañrum Tr "À r Gerini Sap. : D 3 Adiantum Sexanens ap Tome 2. Planche 12 CU SSSR LR S 40) ÿ Ce NN AK ANS N NS N à N QE 7 #4 / #4, à SN N NA TX ESS ASTON À E / 1 44 AN NN ARE vu Eu aù à SN RRQ AVARS : PRE RAA # 4) UT PNR ÿ N WE A RON A A f , LIT PRE RS nd à de Cu à ERA PPS Cor 14 2” lepiæ multsecla Paris 2. pidiun obtusilobum Sap ÿ. in tenera Sap. Lcro Le mp. Edouard Bry.: - splendidiun Sap.— hylla Ung. — D LS urop Sap Chrysodium — 3-4 Pler 2, Tome 2. Planche 13 CT PAS 5 T2) 7 à A Millot th Ÿ de Saporta del Imp. Edouard. Bry, Paris. : , + » ] | À Gastonia Julianit Sap._— 2. Rumeæ om a | — 9-4. Cæsalpinites conspicuus Sap.—5. Pleris urop Ung.__ 6-7. 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