REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE LILLE — IMPRIMERIE LE BIGOT FRÈRES REVUE GÉN DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER É Re OFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE … Mo.Bot Garésn, 1893. ee ee 2. UL DUPONT, ÉDITEUR 4 RUE Du BouLor, 4 Fee x % 1897 Pt he +p At dhdre / | SUR LA GERMINATION DES AMANDES par M. LECLERC DU SABLON Dans un précédent travail (1) j'ai fait connaître le résultat de mes expériences sur les germinations des graines de quelques plan- tes oléagineuses telles que le Ricin, le Chanvre, le Lin, le Colza, J’Arachide ; la note que je publie maintenant sur la germination des amandes peut être considérée comme la suite de ce travail. J’ai étudié en effet, toujours d’après les mêmes méthodes, comment variait, dans les différentes parties d’une graine en voie de dévelop- pement, la proportion d'huile et des principaux hydrates des car- bones. J'ai examiné en même temps les amandes douces et les amandes amères ; les graines qui m'ont servi ont été cueillies au mois d’octo- bre 1895; elles ont été mises à germer dans une serre dès le mois de décembre de la même année et ont été analysées dans le courant de l'hiver. On sait que la germination des amandes s'effectue d’une façon assez irrégulière. Ainsi, un mois après avoir été mises en terre certaines graines avaient déjà émis une racine longue de plusieurs centimètres, tandis que d’autres n’avaient encore subi aucune modi- fication. Je rne suis assuré que, pour les amandes comme pour les autres plantes, les graines comparables au point de vue physiologi- que étaient celles qui étaient arrivées au même degré de développe- ment morphologique et non pas celles qui se trouvaient depuis le même temps dans des conditions favorables à leur germination. J'indiquerai donc l’état de développement des graines en donnant .la longueur de la radicule sans tenir compte du temps depuis lequel ces graines ont été mises à germer. Les méthodes d'analyses employées sont les mêmes que j'ai indi- ‘quées dans mon premier travail. Les graines à analyser étaient desséchées pendant trois jours dans une > étuve à 4ÿo environ, puis ; ns dénérais de Botanique, 1895, page 145, 205, 258. 6 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE pulvérisées, pesées et placées dans un flacon bouché à l’émeri et renfermant de l’éther anhydre destiné à extraire l’huile. Au bout d’un séjour de huit jours environ dans l’éther la matière est filtrée. L'éther évaporé abandonne l’huile des graines qui se trouve ainsi isolée et que l'on peut peser. La matière épuisée par l’éther est ensuite traitée par l'alcool à 90° qui dissout le sucre. Je fais évapo- rer l’alcool jusqu’à consistance sirupeuse, je reprends par l’eau qui redissout les sucres ; j'élimine le tannin et quelques autres produits au moyen du sous-acétate de plomb; puis dans la moitié de la liqueur, je dose directement le glucose et d’une façon générale les sucres qui réduisent la liqueur de Fehling, dans l’autre moitié je ramène tous les sucres à l’état de glucose au moyen de l’action de l’acide chlorhydrique à chaud. J’obtiens ainsi la quantité totale du sucre et par différence j’ai la quantité des sucres non réducteurs que je confonds sous la qualification de saccharose. Ensuite je reprends par l’eau la matière épuisée successivement par l’éther et l'alcool et je la traite par l’acide chlorhydrique étendu à l’ébullition pour transformer en glucose l’amidon et les autres hydrates de carbone, tels que la dextrine, qui sont insolubles dans 1 ‘alcool à 90°; je dose ainsi à l’état de glucose cette nouvelle catégorie de produits hydro- carbonés que l’on réunit MANN sous Ja qualification _ d’amyloses. Ces divers dosages effectués sur des graines à des états différents de développement permettent de se faire une certaine idée de la marche générale des transformations qui s’opèrent dans les réserves non azotées de la graine. Pour rendre les résultats plus facilement comparables, je rapporterai la teneur de toutes les substances dosées au poids total de la matière soumise à l'analyse et desséchée dans les conditions indiquées plus haut. Au point de vue auquel je me suis placé, les amandes douces ditièrent fort peu des amandes amères, j'exposerai donc simultané- ment les résultats obtenus pour ces deux sortes de graines. Je commencerai par montrer de quelle façon varie la proportion ÿ Lé d'huile, je passerai ensuite à l'étude des hydrates de carbone. AUILE. — Amandes douces. Les amandes douces mûres et + germées renferment environ 30 o/, d'huile. Pendant la germination _ cette pr paron diminue de la façon Fr par le tableau . “ SUR LA GERMINATION DES AMANDES 7 Tableau 1. Nombre Longueur re Huile —. fs En des graines de la radicule atière seche matière he gr. m gr. m. 5, 0 4 778 2 389 50 3 Ocm,?2 1 868 O0 894 47 : 2cm AE CA 1 019 45 5 9cm 2 908 1 091 37 5 13cm 3 502 É 2e 35 4 15cm 2 739 0 601 1: 4 16cm 2 7175 0 566 20 4 20cm 2 681 0 201 s 11 faut remarquer que les quantités d'huile portées sur ce tableau se rapportent à la plantule entière. On voit que la proportion d’huile &iminue lentement. À développement égal les graines de Ricin et la plupart des autres graines oléagineuses renferment relativement . beaucoup moins d’huile. Il est vrai que pendant la germination le poids sec des graines diminue et que par conséquent une quan- tité notable d'huile peut être digérée sans que le rapport du poids de l'huile qui reste au poids total de la graine soit sensiblement modifié. N'ayant pas pesé chaque graine avant de la mettre à germer, je ne puis indiquer avec précision la perte du poids sec de chacune d'elles. Mais toutes les graines que j'ai employées étaient à peu près pareilles et en connaissant le poids de chacune au moment de l’ana- lyse on peut se faire une idée approximative de la perte de poids. Ainsi, tandis que le poids moyen des graines non germées était de 0£r, 955, le poids moyen des graines prises aux diverses phases du développement indiquées au tableau 4 était de Osr, 622 — Osr, 750 — Osr, 581 — Ogr, 700 — Or, 684 — Our, 693 — Osr, 670. On voit que la perte du poids sec est surtout considérable au début de la germi- nation, c'est ce qui explique pourquoi c’est à cette période que la proportion d’huile diminue le moins vite. On peut maintenant se demander comment l'huile est distribuée : dans les diverses parties de la plantule en voie de germination. _ Pour répondre à cette question j'ai dosé separément l'huile : 1° dans” ; _ les cotylédons, 2 dans la tige et la racine. Il ne m’a pas paru utile de séparer la tige de la racine. Le tableau 2 re pour chacun des états de développement 8 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE étudiés la proportion d’huile qui se trouve d’une part dans les coty- lédons et d’autre part dans le reste de la plantule. Tableau 2. Dr turs Huile Pie de la radicule matière sèche pour 100 Fe gr. m. gr. m. Cotylédons . 2 632 1 082 42 Mes Tige et racine. . 0 27% 0 009 3 Cotylédons . .. 2 964 1 208 40 7. | Tige etracine. . 0 538 0 019 3 Cotylèdons . . . 2 17% 0 594 6 à rs Tige et racine. 0 563 0 017 3 Cotylédons . .. 2 044 0 546. 26 . Tige etracine . O0 731 0 02 3 Cotylédons . .. 1 535 0 163 10 20 Tige et racine. . 1 146 0 038 3 On voit que la tige et la racine renferment de l'huile en petite quantité et dans une proportion à peu près constante. Mais comme _le poids de la tige et de la racine d’une graine augmente, il en résulte que le poids de l’huile qui s’y trouve augmente aussi et dans le même rapport. On doit donc admettre que pendant la germina- tion une petite quantité d’huile passe des cotylédons dans les autres parties de la plantule, Jusqu'à présent j'ai appelé huile l'ensemble des corps gras extraits au moyen de l’éther ; mais on sait que dans les graines en germination l'huile neutre est toujours mélée à une certaine quan- tité d'acides gras. Pour me faire une idée de la façon dont variait la quantité d'acides gras j'ai opéré de la façon suivante. L'ensemble des corps gras étant isolé et pesé, je traite par l'alcool qui dissout les acides et j'ajoute quelques gouttes d’une dissolution de vert malachite. Puis à l’aide d'une pipette graduée je verse goutte à goutte une dissolution titrée de baryte jusqu’à ce que la liqueur soit neutralisée, ce qui est indiqué par le changement de couleur du vert malachite. J'ai ainsi la quantité de baryte nécessaire pour neu- We traliser les acides gras. On peut donc, et sans connaître d’une façon précise la quantité absolue d'acides, voir de quelle façon ces com- _ posés varient pendant la germination. À ‘On constate ainsi que dans les cotylédons la proportion d'acides SUR LA GERMINATION DES AMANDES 9 gras est faible et augmente très lentement. Ainsi pour neutraliser les corps gras extraits de 1008r. de cotylédons desséchés il faut 0er 1 de baryte au commencement de la période germinative et Osr3 lorsque la radicule à atteint une longueur de 15°" environ. Cette proportion est beaucoup plus forte dans la tige et la racine et dimi- nue pendant que le développement se produit. Lorsque la radicule est longue de 9m, il faut environ 18r de baryte pour neutraliser les corps gras extraits de 100sr de matière sèche, il en faut seulement Or, 4 lorsque la radicule est longue de 15cm. Si l’on se rappelle la faible quantité de corps gras qui se trouve dans la tige et dans la racine on arrivera à penser que les acides y sont relativement très abondants par rapport à l'huile neutre. Pendant la germination des amandes il y a donc, comme dans les autres graines oléagineuses, mise en liberté d’une certaine quantité d'acides gras que l'on doit considérer comme un des produits de la digestion de l'huile; la plus grande partie des acides gras ainsi for- més émigre dans la tige et la racine, surtout dans la racine. Amandes amères. — Les amandes amères renferment à peu près la même quantité d’huile que les amandes douces et pendant la ger- _mination la proportion de cette matière de réserve diminue à peu | près de la même façon. Les deux tableaux suivants donnent lieu aux mêmes remarques que les tableaux 1 et 2; l’un, le tableau 3, est relatif à la quantité d'huile renfermée dans l’ensemble de la graine, l’autre, le tableau 4, indique là répartition de l'huile d’une part dans les cotylédons, d'autre part dans les autres parties de la plantule. Tableau 3. cher Huile Nombre Longueur de l4 Huile des graines de la radicule ,natière sèche pour 100 26 675 _18 375 12 Lo D D mi CO à on æ 3 19 & ww Go © 1 we æ À Lil S CO me © © mi po © ce Lun] La Lo 1 10 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Tableau 4. Lorgueur De Huile Huile de la radicule matière sèche pour 100 E LS :m. gr. œ. Cotylédons . . . 3 244 1 02 33 jé Tigeetracine. . © 576 0 024 4 Cotylédons . . . 2 "84 0 898 32 Le Tige et racine. . 0 755 0 026 3 Cotylédons . . . 2 564 0 648 25 15° L Tige et racine. 1 008 0 324 3 Cotylédons . . 1 982 0 334 16 206 Tige et racine. 0 949 0 039 4 SUCRES. — Amandes douces. — Les graines non germées ne renferment que des traces de glucose et contiennent par contre une quantité notable de saccharose, environ 4 °/,. Ce saccharose constitue une matière de réserve destinée à être transformée en glucose et assimilée pendant la germination. Il est facile de mon- trer que les diastases pouvant opérer cette transformation existent dans la graine non germée. Pour cela on prend deux lots de graines aussi comparables que possible. Dans l’un on dose les sucres par la méthode ordinaire et on trouve seulement des traces de glucose et 4 °/, de saccharose. L'autre lot est pilé et laissé au contact d’une faible quantité d’eau pendant 24 heures, puis on le dessèche et on l'analyse comme le précédent; on y trouve la même quantité totale de sucre, mais il n’y a plus que 3 °/, de saccharose et, par contre, un peu plus de 1 °/, de glucose. On peut conclure de cette expérience que, pendant que les graines pilées sont restés au contact de l’eau. le saccharose a été mêlé à l'invertine qui l’a transformé partielle- ment en glucose, J'ai montré d’ailleurs l’existence d’un phénomène analogue dans d’autres graines oléagineuses. En étudiant les graines germées on y trouve des sucres ayant une provenance tout à fait diflérente. Dans les amandes comme dans les autres graines oléagineuses, le sucre est le principal pro- duit de la digestion de l’huile. Le tableau 5 indique la quantité de sucre qui se trouve dans l’ensemble de la one aux diverses Lérapi de la germination. < _ SUR LA GERMINATION DES AMANDES 11 Tableau 5. Longueur Poids “dela à mal * Glucose nat Saccharose Saccharose °/Q Sueres °/0 RS ES mit re a . ae: Hs. a 11 PAS à ES CE LE gr. m.… 0 3 386 0 0 0 0 136 4 4 9em 2 908 0 053 1 0 160 5 6 13cm 3 503 0 080 2 O0 176 D 1 15cm 2::13$ 0 162 6] 0 200 d' 12 16cm 2 11 0 200 ’ 0 170 6 13 20cm 2 681 0 323 12 0 060 2 14 La proportion totale du sucre, bien qu’inférieure à celle qui a . été trouvée dans les graines de Ricin, est néanmoins supérieure à celle qui existe dans la plupart des graines oléagineuses. Bien que le saccharose qui se trouve dans les graines non germées soit digéré pendant la germination, la proportion de ce sucre augmente néanmoins pendant un Certain temps. En se rapportant aux explications qui ont été données à propos du Ricin, on verra que le saccharose formé peut être considéré comme un produit de la transformation de l'huile. Puis, ce saccharose, comme celui qui se trouvait en réserve dans la graine non germée, se transforme à son tour en glucose directement assimilable; dans l’ensemble de la graine, la proportion de ce dernier sucre augmente cons- tamment. Une certaine quantité de glucose trouvé dans la graine germée, provient aussi de la digestion desglucosides qui se trouvent dans la graine en proportion d’ailleurs assez faible (1 °/o à 2 0/0). - Dans le tableau 6 on a distingué d’une part les sucres renfermés dans les cotylédons, et d'autre part ceux qui se trouvent dans les autres parties de la plantule. Tableau 6. Poids rs Frs er Glucose Fe T00 Saccharose Saccharose*/, Sueres °/« radicule sèche gr. m. gr. m. gr. m. Cotylédons. . . 2 632 O0 030 1 0 197 6 si Tige ex racire. 26 vd 0. 5 0 ov3 1 9 Coylédons.… . . 2 954, O0 030 1 0 178 6 7 Tige et racine. . 0 538 . U 050 9 0 020 3 12 Cotylédous . ° HO 170, 0 10e: à 0 130 r Tige et racine. . O0 563 O0 058 10 0 020 3 13 otylédons. . . 2 044 O0 123 6 O 142 6 12 T rot. : 0:73 O 0861 .11 . O0 (0 3 14 ns. Fr 525: 0 17% il 0 048 3 14 à PO 6 16 12 0 1 2. 12 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Ce tableau montre que les sucres réducteurs, de même que les sucres non réducteurs, ne sont pas répartis uniformément dans la plantule. D'une façon générale les cotylédons renferment plus de sacchärose et moins de glucose que les autres parties de la plantule. D'ailleurs les détails du tableau 6 s'expliquent facilement par ce fait que le saccharose est un produit intermédiaire entre l’huile qui est en réserve dans les cotylédons et le glucose qui est assimilé dans la tige et la racine. Au début de la germination, en effet, lorsque la digestion de l'huile commence, les cotylédons renferment une certaine quantité de saccharose et très peu de glucose; puis de nouvelles quantités de saccharose se forment aux dépens de l'huile pendant que le sac- charose déjà formé passe à l’état de glucose ; c’est ce qui explique pourquoi la proportion de saccharose est à peu près constante, tandis que celle de glucose augmente constamment. A la fin de la période gérminative alors que la réserve d’huile est presque épuisée, la pro- duction de saccharose se ralentit sans que sa transformation en glucose soit arrêtée ; de là cette diminution de la proportion de sac- charose à la fin de la germination. Dans la tige et la racine il en est tout autrement ; il n° y à qu'une quantité insignifiante d'huile et par conséquent production négli- geable de saccharose. Le sucre que la tige et la racine reçoivent des cotylédons est constitué par un mélange de glucose et de saccharose qui se transforme en glucose; il est donc naturel de trouver ici plus de glucose et moins de saccharose que dans les cotylédons. La trans- formation du saccharose en glucose s’effectue d’ailleurs sans doute aussi bien dans la tige et la racine que dans les cotylédons. II est aussi fort probable que la migration de glucose vers la tige et la racine s’eflectue plus facilement que celle du saccharose. Ce fait d’ailleursne serait pas isolé car on a vu que, pendant la germina- tion des graines de Ricin, le glucose passe de l’albumen dans la plantule à l'exclusion presque complète du saccharose, Si maintenant on dose isolément les sucres qui se trouvent dans la tige et ceux qui se trouvent dans la racine, on constate dans la se tige une proportion bien plus forte aussi bien de glucose que de saccharose. Ainsi lorsque la roipule est longue de 20cm, la tige renferme 17°/, de gluco , tandis que la racine - a sm seulement &o 0 y glucose et 1°) de saccharose. il e SUR LA GERMINATION DES AMANDES 13 bien entendu que dans ce cas comme dans tous ceux qui ont été étudiés la plantule n’a pas encore commencé de verdir. Amandes amères. — L'étude des sucres dans la germination des amandes amères donne à peu près les mêmes résultats que pour les amandes douces comme l’indiquent les tableaux 7 et8. Dans le tableau 7 les plantules sont considérées dans leur ensemble; dans le tableau 8 les sucres ont été dosés isolément, d'une part dans les cotylédons et d'autre part dans le reste de la plantule. Tableau 7. oids : rs Frs Glucose ur 00 Saccharose Saccharose°/, Sucres © /0 - radicule sèche gr, ni gt m. gr 1. 0 3 228 traces 0 0 156 5 5 3cm 2 439 0 024 1 0 122 5 6 9cm + DeÙ 0 172 4 0 318 8 12 13cm 3 539 0 193 5 0 269 7 12 15cm S2:D7E O0 288 8 0 298 8 16 20cm 2 931 0 266 9 0 256 8 17 Tableau S. Poid my rer Pod Glucose er Saccharose Saccharose©/, Sucres © /4 radicule sèche m. gr. m. gr. m. Cotylédons . . 3 244 0 092 re 0 300 9 11 Tige et racine. © 576 0 080 15 0 018 = | 16 és ees . 2 784 0 0% 3 0 254 9 12 13m À mige et rain. O0 755 0 097 12 0 029 3 15 ie 0 O0 140 ÿ 0 266 10 15 15cm Ua. el racine. 1 008 (0 148 140 0 032 3 17 Cotylédons . . 1 982 0 120 6 0 228 11 17 200 À mige etracine, © 949 O 144 15 0 028 3 18 En comparant ces tableaux avec les tableaux 5 et 6, on remarque que les proportions de sucre sont relativement plus _ considérables dans les amandes amères que dans les amandes _ douces. Les amandes amères auraient done une saveur plus sucrée si ce n’était la formation d’acide cyanhydrique au contact de l'eau. D'ailleurs la marche de la digestion de l'huile et de la ation des sucres est le même dans les deux cas. 14 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE AMYLOSES. — Amandes douces. — Les graines épuisées par l'alcool à 90° renferment encore des amyloses (amidon, dextrine) ; j'ai dosé tous ces composés en même temps en lesramenant à l’état de glucose par l’action de l’acide chlorhydrique étendu et bouil- lant. Le tableau 9 indique dans quelle proportion ces hydrates de carbone insolubles’ dans l'alcool se trouvent dans l’ensemble de la graine et le tableau 10 donne le même renseignement pour les cotylédons d’une part et les autres parties de la plantule d’autre part. Tableau 9. Longueur . ee } Total des hydrates e 1a oses myloses 0/0 radicule matière sèche ; . de carbon gr. M. gr. m. 0 3 386 0 215 6 10 9cm 2 908 0 170 5 55 13cm 3 -502 0 220 6 13 15cm ? 19 0 210 7 20 16cm 2 755 0 295 8 21 20cm 2 681 0 270 10 24 Tableau 10. Poids ‘ Longueur se : PRE je ? Total des hydrates e m r' myioses oses 8/, carbone radieule Lois 2. nr lo. gr: nm gr. m. pense , 2 63 0 140 Ge 12 %m } Tige et racine . O0 276 O0 030 10 19 Cotylédons , 2 964 0 180 + 13 13% Tige et racine . 0 535 O0 043 8 20 A Co otylédons . . . 2? 17% 0 166 7 19 5% ) fige et racine . ‘O0 563 O 046 8 21 tds LEE : 2? 064 0 156 7 19 _ ge et racine . O0 131 O0 068 È 23 ces SR + 1 635 0 165 10 24 IT Tige et racine , 1 146 0 105 # 22 Les hydrates de carbone réunis sous le nom d'amyloses | “ être transformés en glucose par l'acide chlorhydrique bouillant. _ Les graines non germées ne renferment pas d'amidon, mas _ pendant Ja germination il s'en forme, surtout dans te ge SUR LA GERMINATION DES AMANDES 45 . dans la racine. L'amidon se trouve toujours néanmoins en faible proportion et la plus grande partie du glucose dosé provient de dextrines ou de composés analoguës. Amandes amères. — Au point de vue des it de carbone insolubles dans l'alcool, les amandes amères diffèrent peu des amandes douces comme le montrent les tableaux 11 et 12 relatifs, le premier aux plantules entières, le second aux cotylédons isolés des autres parties de la plantule. Tableau 11. Longueur Poids 3 dé. rie men de la de la Amyloses Amyloses +/, de carbone «/, radicule matière sèche gr. m gr. m. 0 3 588 0 216 6 11 9em 3 820 0 336 8 20 13cm 3 539 0 328 9 21 : 15cm 3: 91e 0 302 8 24 ‘ - 20cm 2 931 D 28 9 26 Tableau 12. ‘4 Poids Longueur dela de la matière Amyloses Amyloses °/ à mg Rire radicule sèche e carbone o/e gr: mm. gr : m. Cotylédons . . . 3 241 0 286 8 19 %m } Tige et racine. 0 516 0 050 8 24 Cotylédons . . . 2 784 ‘0 267 9 21 13m ? Tige et racine . O0 755 O 061 8 23 Cotylédons . . . 2 564 0 228 8 23 15°® } Tige et racine . 1 008 O 074 7 24 pie édon + 0 0 212 10 sf à 20 Tige et racine .. 0 949 0 070 7 25 : En comparant le tableau 10 au tableau 12 on remarque que dans __Jes amandes amères la proportion d’hydrates de carbone est la | _ mème dans les cotylédons que dans le reste de la plantule et varie à peine pendant la durée de la germination. Dans les amandes douces, au contraire, la proportion est d’abord plus faible dans les _ cotylédons que dans la plantule, et à la fin de la germination ent au contraire us forte dans les cotylédons. 16 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Il est difficile de préciser l’origine de ces hydrates de carbone ; il est probable qu'une certaine partie au moins est un produit de la digestion de l'huile, intermédiaire entre l’huile et les sucres. Conclusion. — En somme les amandes subissent pendant leur germination les mêmes transformations chimiques que les autres graines oléagineuses ; l’huile est digérée peu à peu en même temps qu’une certaine quantité d’acides gras est mise en liberté. Le produit principal de la décomposition de l’huile est un sucre non réducteur que l’on peut ranger dans la catégorie des saccharoses et qui est à son tour transformé en glucose directement assimilable. SUR UNE FORME CONIDIENNE NOUVELLE ‘DANS LE GENRE CHÆTOMIUM par M. Em. BOULANGER (1). J'ai déjà exposé (2) les liens de parenté existant entre un Sporotrichum, un Graphium et un Chætomium ; j'ai montré comment ces deux dernières formes pouvaient se produire dans les cultures du Sporotrichum. Le Champignon que j'étudie aujourd'hui, quoique très différent, appartient à la même série ; nous verrons, en effet, qu’il peut présenter dans les cultures la forme simple des Sporotri- chum, et que sa forme parfaite est un Chætomium. 4 E — DescriPpriON pu CHAMPIGNON. Ce Champignon s'est développé sur de l'écorce de Piscidia erythrina (3), mise à moisir. Je le cultive depuis quatre ans sur des milieux variés, et les Cultures qui m'ont servi dans cette étude sont le résultat d’une longue série de semis successifs, effectués dans ce laps de temps. Les modifications qu’il a subies dans son développement, et que je vais exposer, ne se sont présentées qu'après deux ans de culture et sur des milieux déterminés : elles s’y sont toujours montrées depuis. On cultive bien ce Champignon sur le bois pourri, sur la feuille de bananier et aussi sur des tranches de carotte stérilisées; mais : il est assez long à se développer (quinze jours environ). Les milieux M comme la pomme de terre, et les milieux liquides en général ne lui conviennent pas; dans les milieux liquides, où il (1) Travail du Laboratoire de Botanique de la rgpes dirigé par M. G. Bonnier, (2) Revue générale de Botanique, t. VIL (1895), p. Cette écorce vient du Brésil ; la plante est js pr dans l'Amérique 18 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE se développe, il reste peu abondant et ne fructifie pas avant tra semaines. “4 Dans les nombreux semis successifs que j'ai faits, j'ai toujours ; reporté les semences provenant d'un milieu de culture dans des tubes contenant le même milieu ; j'espérais ainsi mieux fixer chez ce Champignon les caractères qu’il peut acquérir sur un milieu nutritif déterminé. Ce Champignon n’ayant pas encore été décrit, je l'appelle pro- visoirement Dicyma ampullifera ; ce nom, ainsi qu’on le verra pie * loin, rappelle ses principaux caractères. à Le Dicyma ampullifera est filamenteux ; il forme à la surface dé substratum de petites toufies fstbindnsés: blanches à l’état jeune, prenant une teinte bleu-verdàtre à maturité et noire dans les cul- tures âgées. Sur tranches de carotte, il est tou jours d’une nuance | vert foncé ; sur bois il est noir. On se rend bien compte de sa structure en l’examinant directe- ment dans un tube de culture, à un faible grossissement (fig. 1). À furme sur le substratum un tapis blanc, bien développé, constitué par des filaments stériles, rampants et incolores : sur ce mycelium se dressent des filaments fructifères, noirs, rigides, hauts de 1"” environ, présentant une ramification régulière et très caractéris- tique. Dès l'insertion sur le mycelium, le filament site est cutinisé, d’où sa coloration noire ; cet axe principal (fig. 4, a) long de 400 à : 150 y, se termine par une ampoule incolore ; à la base de celle-ci, naissent deux axes de second ordre opposés, cutinisés et rigides, | se terminant aussi chacun par une ampoule semblable. Ces axes secondaires donnent naissance de la même facon, chacun à deux. à axes de troisième ordre; mais ceux-ci ne produisent à leur tour | qu un axe unique, et ainsi de suite. Une telle ramification est done à la base une cyme bipare, se terminant par plusieurs cymes unipares. La série des axes successifs ou sympode étant rigide, Je Dicyma prend par suite un aspect très régulier, Une des caractéris- tiques de ce champignon consiste dans ce fait que chacun des axes avorte à l'extrémité, en se terminant par une ampoule incolore stérile. Sur les articles constituant le | sympode, et vers le milieu le SUR UNE FORME CONIDIENNE DE CHÆTOMIUM 19 chacun d’eux, prennent naissance de petits rameaux fructifères, supportant d’épais bouquets de spores. Si l’on examine le Dicyma à un plus fort grossissement, sur le mycelium ramifié, incolore (24 5 diam.), on voit se dresser les filaments fertiles (fig. 2) plus épais (4.5 diam.) ; ils sont cloisonnés régulièrement. Leur coloration, qui paraît noire à un très faible grossissement, est en réalité brunâtre ; à un grossissement très fort, elle peut être représentée par la teinte wumbrinus, de la Chro- motaxie de Saccardo. La membrane, en raison de sa cutinisation développée, est cassante ; elle se brise net, lorsqu'on exerce une pression sur la lamelle de la préparation. L'ampoule (fig. 2, a) qui termine chaque article, est incolore : c’est la seule partie aérienne du Dicyma, qui ne soit pas cutinisée (1). Elle a un contour régulier, ovoïde, et se trouve exactement dans le prolongement de l'axe qu’elle termine ; elle se rattache au filament par un col allongé et plus étroit ; elle mesure en moyenne 9 u X 3 p. . L'’ampoule n’est pas une partie morte du Champignon, elle renferme du protoplasma vivant, car dans certains cas elle est susceptible de bourgeonner (fig. 7 et 8), et de se transformer en filament. Elle constitue par sa forme particulière et sa généralité un caractère important de cette Mucédinée. RAMEAU SPORIFÈRE. — Les spores forment des bouquets volumi- neux à l’extrémité des rameaux qui les portent. Parfois plusieurs rameaux (fig. 3’, r) peuvent s’insérer sur un même point du fila- ment; ils donnent naissance chacun à 2—5 branches secondaires (fig. 3,3”, b), portant 3—5 basides, disposées en verticille (fig. 3, 3’,c); parfois même il y a plusieurs verticilles de basides à différentes hauteurs. Toutes ces ramifications se cutinisent quand le Champi- gnon est mûr, les basides seules restent incolores. La baside renflée à la base quand elle est jeune, bourgeonne à son extrémité amincie une première spore ; dès que celle-ci s’est _ formée, elle est rejetée de côté (fig. 3, d), une seconde spore bour- geonne à son tour, et ainsi de suite, de sorte que la baside se trouve entourée de spores, les plus jeunes étant vers La pointe, La : _ baside vieillie (10 — 12 x X 4 — 5 y), dépouillée de ses spores (fig. 4), a} La baside, comme nous le verrons plus gt n’est pas cutinisée ; mais on ee pas lorsqu'elle est hérissée de spore 20 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE $ \4 apparait dentelée irrégulièrement ; sa surface est parsemée de petits points réfringents, traces d'insertion des spores. La spore (fig. 5) est à peu près de la même nuance que le filament ; elle est ovoide | (7,5 x X 4,5 x), échinulée et s’insère sur la baside par un petit bec réfringent et incolore. | En résumé, le Dicyma umpullifera présente des filaments fertiles dressés, noirâtres ; ces filaments se ramifient en une cyme bipare, que terminent des cymes unipares ; chaque article du sympode, terminé par une ampoule incolore, porte en général un rameau sporifère; celui-ci, plus ou moins ramifié, supporte des verticilles de basides, hérissées de spores noirâtres, ovoïdes et échinulées. Les filaments cutinisés et les spores noires font de cette mois- sissure une Dématiée typique. Elle diffère nettement des autres Dématiées par l’ensemble de ses caractères, et surtout par sa rami- fication et par les ampoules terminales de chaque branche : elle constitue donc un genre nouveau auquel je donne le nom de Dicyma, pour rappeler le mode de ramification qui comprend une double série de cymes successives. Le nom d’espèce (D. ampullifera) rappelle la présence des ampoules, caractère qui frappe au premier abord quand on examine ce champignon. IL. — MobiFicATIONS PRODUITES PAR LA CULTURE. On peut cultiver longtemps le Dicyma ampullifera sur la feuille -de bananier ou sur le bois pourri, sans le voir se déformer ; après de nombreuses cultures successives, il a gardé tous les caractères qu'il présente à l’état naturel. Je l’ai conservé pendant quatre an$ sur ces milieux ; il y montre toujours son mode spécial de ramifica- tion et ses ampoules caractéristiques ; les rameaux sporifères © ont leur structure normale. | Le Dicyma se cultive très bien sur tranches de carotte still sées, mais sur ce milieu il change d’aspect après des cultures: répétées et: se modifie profondément. Les filaments dressés, primi- tivement floconneux, s’agrègent et forment d'épais cordons cylin driques, très rRuteres cette forme agrégée, assez mal enn reste stérile. Th e SUR UNE FORME CONIDIENNE DE CHÆTOMIUM 21 Dans les mêmes cultures, à côté de cordons agrégés et parmi les _filaments sporifères normaux, s’en trouvent d’autres, en grand nombre, qui ne portent plus d’ampoules : à la place de celles-ci se sont développés des filaments sporifères semblables aux autres et d'ordinaire il ne reste aucune trace de l’ampoule (fig. 6). Mais on se rend facilement compte qu'ils résultent du bourgeonnement de celle-ci, car sur quelques pieds ce bourgeonnement est resté à son début, et on y distingue encore le contour de l’ampoule (fig. 7 et 8). Par suite de cette transformation, la ramification du Champi- gnon se trouve entièrement modifiée, et celui-ci prend un tout autre aspect (fig. 9), que celui que j'ai décrit plus haut. Les spores n’ont du reste subi aucune modification soit dans leur nature; soit dans leur mode d’insertion. Ii semble donc que les milieux plus riches, qui conviennent mieux au développement de ce Champignon, produisent une trans- formation de l’ampoule en un filament sporifère normal. Les milieux liquides conviennent. peu en général au développe- ment du Dicyma. Dans le moût de bière, par exemple, ce Champi- gnon est très long à se développer et il n’y fructifie pas ; ses filaments dressés présentent toujours la ramification typique en cyme bipare terminée par des cymes unipares ; chaque article du sympode cutinisé se termine encore par une ampoule incolore ; mais il ne se forme pas de rameaux sporifères (fig. 16). Cultivé dans du bouillon ordinaire, le Dicyma subit une modifi- cation différente. Les ampoules, au lieu d’être, comme dans les cultures sur carotte, remplacées par des filaments, ne se dévelop- pent pas ; sauf ce point, la structure du Champignon est normale : la ramification est la même que celle décrite en premier lieu, mais _les ampoules manquent entièrement. On constate, dans les cultures sur pomme de terre, le même Ré phénomène : le Dicyma s'y développe très mal; il creuse à la surface _ du substratum des godets de forme irrégulière, Caractère commun _ Jux cultures pauvres et difficiles de divers Champignons, lorsqu'ils ‘sont placés dans de mauvaises conditions d'existence. Les filaments ne dressés sont ici très courts. et ne forment plus de toufles flocon- | neuses ; au microscope, on constate que l’ ampoule ne s’est formée ; Hernies d'eux. Celle-ci ne se rene donc pas dans les cas de ; à difficile. Pi _ formes. 22 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les cultures sur les divers milieux (carotte, bouillon, pomme de terre) permettent donc de supposer que l'existence de l’ampoule est liée à la nature du milieu. Dans les milieux pauvres elle n'apparaît pas ; dans les milieux moyennement riches, elle se développe normalement ; enfin, dans les milieux très favorables, son développement se poursuit au delà de la forme normale, et l’ampoule devient en bourgeonnant un filament fructifère normal, ce qui change entièrement le faciès et les caractères morpholo- giques de cette moisissure. à Dans toutes ces cultures, d’ailleurs, ce qui reste le plus cons-, tant, ce sont d’une part les caractères de la spore et de son mode d'insertion, d’autre part le mode de ramification. La présence de l’'ampoule est donc un caractère de second ordre par rapport au … caractère tiré du mode de ramification. Celui-ci est, au premier chef, un caractère générique. 444 IL — FoRME Srororricnuu. Une transformation, qui me paraît encore plus importante que … les précédentes, se produit dans les cultures en cellule, en particu- lier si l’on prend comme milieu de culture le jus de navet. AU centre de la culture, sur le mycelium ranpant se dressent les 7 filaments fertiles cutinisés, pourvus d’ampoules et de rameaux | sporifères normaux. Mais sur les bords de la cellule, quand la culture est vieille, les pieds fructifères sont absolument différents. D'une part, ils sont entièrement incolores et beaucoup moins longs | que les filaments ordinaires : de plus, l’ampoule a une tendance | à disparaître à chaque point de ramification ; mais on trouve toutes : les transitions entre les cas extrêmes (fig. 10, 11, 12). On observe done tous les passages entre la forme différenciée, dressée, cutinisée (Dicyma), et cette forme très réduite, rampante, absolu- ment incolore, et dont les filaments dressés (fig. 12, d) sont à peine ramifiés. La présence de l'ampoule (fig. 10 et 41, a) dans quelques … uns de ces pieds sporifères atrophiés est une indication précieuse qui permet de montrer les stades intermédiaires entre les deux __ Quantaux spores, elles sont, dans ces formes réduites, deven incolores, lisses et ovoïdes : elles naissent à l'extrémité, puis SUR UNE FORME CONIDIENNE DE CHÆTOMIUM 23 loppent les rares branches fructifères terminales. La fig. 12, qui est au même grossissement que la fig. 2, montre un filament rampant (r) sur lequel se dressent deux pieds fructifères (4) très réduits. Le rameau dressé mesure environ 30 uw (le Dicyma avait 1mm de haut); le filament a 2 v à 2,5 de diamètre à son insertion sur le mycelium ; la spore mesure 6 u X 41. Par tous ces caractères, cette dernière forme se rattache aux espèces que l’on range dans le genre Sporotrichum (1). Le Dicyma peut donc, dans certaines conditions de culture, se réduire à la forme atrophiée Sporotrichum. [V. — FORME PARFAITE : CÆÆTOMIUM. La forme parfaite du Dicyma ampullifera est un Chætomium; elle ne s’est développée que dans les cultures sur feuilles de bananier ou sur bois; encore ne se produit-elle pas dans les premières cultures, mais uniquement après de nombreux reports successifs, et dans les cultures âgées. On y observe, parmi les filaments rigides et fertiles du Dicyma, de petits périthèces noirs (250 w haut X 200 y larg.), arrondis, submembraneux ; la partie supérieure du péri- thèce est légèrement étirée en forme de col (65 & larg.); tout autour de ce col se dressent (fig. 17) des filaments rigides noirs, ramifiés, dont chaque branche est terminée par une ampoule incolore ; ces poils, situés seulement à la partie supérieure,du périthèce, sont absolument semblables aux filaments fertiles du Picyma :; ils pré- sentent comme eux une ramification en cyme bipare terminée par des cymes unipares, mais ils ne portent pas de spores. Parfois la cyme bipare se montre très réduite. | A la partie supérieure du périthèce, se trouve une petite ouver- ture (ostiole) ; c'est par cet orifice que, lorsque le périthèce est mûr, _ les spores s’échappent agglutinées en longs cordons noirs ; sauf ce bouquet de poils terminal, la surface du périthèce est entièrement lisse ; la membrane qui est à sa surface est formée par les cellules externes cutiniséés d’un pseudo- parenchyme qui en constitue la : paroi. | Comme dans tous les Chætomium, il est assez difficile d'observer a asques, car leur membrane se gélifie de très bonne heure ; en nn) Rev es rare RE 189%. Sporotrichum. PI. ?, fig. 8. 24 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE écrasant de jeunes périthèces sous la lamelle couvre-objet, on ne parvient pas à les apercevoir. Mais on peut y arriver de la façon suivante : on choisit des périthèces jeunes, on monte la préparation dans l’acide lactique et on chauffe au bec Bunsen jusqu’à ébullition. Dans ces conditions, les asques jeunes sont projetées entières hors des périthèces et présentent toutes les phases de développement. L'asque est cylindrique (fig. 18, 18’), fait rare PRE mi les Chæto- mium, et faiblement pédicellée. Elle mesure 46 x 7 y et contient 8 spores, disposées en file (fig. 19). On n’observe pas de paraphyses. Les ascospores (7u5 diam. X 4 u5 d'épaisseur) sont brunes; … vues de profil, elles ont une forme de citron (fig. 22, p) ; mais, vues de face ou de trois-quarts, elles semblent rondes ou elliptiques … (fig. 22, f, o). Leur forme réelle est donc celle d'une lentille. ; Quand on examine attentivement la spore de profil, on. y distingue une ligne médiane plus claire : la cutinisation, en effet, ne s'opère pas sur toute la surface de la spore, mais bien uniquement . aux deux pôles de la lentille, d’où résultent deux calottes hémi- | sphériques (fig. 22, a, b) distinctes l’une de l’autre. et que a la ligne claire (ce), qui a environ 0 & 75 de largeur. | L'ascospore germe (fig. 21) en un point quelconque de cette bande claire, où la cutinisation ne s’est pas produite. 4 On remarque dans les cultures, toujours au voisinagé des périthèces, des chlamydospores brunes, à parois très épaisses. Elles sont pluricellulaires ; formées en général de deux à trois cellules (fig. 13) placées en file, elles peuvent en présenter parfois | un plus grand nombre (fig. 14). Quelquefois même (fig. 15), elles affectent une forme contournée, déterminant un petit massif de * cellules. Cette formation anormale s'explique facilement ; la chla- 4 mydospore résulte de la cutinisation d’une ou plusieurs cellules du mycelium, qui s’isolent du reste du filament après la formation de leur membrane résistante. Dans la fig. 145, un grand nombre de cellules du mycelium ont contribué à former la chlamydospore, et U le filament en se contournant a produit cette forme en massif, qu bn : prendrait au premier abord pour un début de sclérote. RE à 5 QU à NET Shi + ï En résumé, ce périthèce est un Pyrénomycète, appartenant la famille des Sphæriacées, section des Phisosporées. Les périthèces sont simples, ea ess, à col ire re SUR UNE FORME CONIDIENNE DE CHÆTOMIUM on qui les distingue des Ceratostoma ; les asques sont très diffluentes ; les ascospores, dépourvues de prolongements, s’agglutinent à la maturité en lougs cordons noirs, pour sortir du périthèce. Celui-ci porte à sa partie supérieure une touffe de poils rigides, noirs et ramifiés en cyme d’abord bipare puis unipare. Tous ces caractères sont bien ceux des Chætomium, et la forme parfaite du Dicyma doit être rangée dans ce genre. Parmi les diverses espèces de Chætomium, il en est peu qui rappellent celle que j’étudie. Le C. chartarum Winter (nec Ehrenberg) se rapproche quelque peu de celui-ci : il a les asques subcylindriques, les ascospores brunes et lenticulaires ; mais, en premier lieu, la forme de ses poils incrustés et ondulés l’éloigne de celui que j'étudie. En outre, il présente comme forme conidienne ce qu’on appelait autrefois Myrotricum chartarum, qui difière profondément du Dicyma ampullifera. L'espèce récemment décrite par Lindau (1) C. marchicum, présente, comme celle que j'étudie, des spores brunes en forme de citron, et un bouquet de poils à l’entrée de l’ostiole ; elle en diffère par ses asques en massue, ses poils simples et l’absence de toute forme conidienne. Parmi les autres Chætomium, le C. pannosum Walroth a des poils ramifiés ; mais ces derniers très longs, très nombreux, recouvrent toute la surface du périthèce, et affectent une ramification dicho- tome très différente ; de plus, caractère important, l'asque est en forme de massue. | Le Chætomium que j'étudie a donc des caractères spécifiques très particuliers, dont le plus important est encore sa forme coni- dienne. J’en fais une espèce nouvelle que je dédie à Zopf, dont le travail sur les Chætomium fait autorité : | Chætomium Zopfii Em. Boul. — Périthèces supères, petits, subglobuleux, membraneux, noirs, munis d’un col et d’une ostiole entourés d'une rosette de poils noirs, rigides, affectant une ramification typique en cyme bipare terminée par des cymes unipares (chaque axe :. du sympode se terminant par une ampoule incolore). Asques brièvement pédicellées, cylindriques (46 u X 8 u); ascospores brunes, lenticulaires (7,5 y. diam. — 4,5 u d'épaisseur). … Forme conidienne : Dicymu ampuilifera. LA (1) Lindau : Zweï neue deutsche Pilze, Hedwigia, 1896, p. 56. 26 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE 1 Le grossissement est de 1460 pour toutes les figures, a la figure 1. Une ses de 10 {+ est représentée au bas de la plan ig. = hote ampullifera. Vue d'ensemble Fe Champignon, observé del dans un tube de culture ; 4, axe principal, donnant deux axes de second ordre, qui donnent chacan à leur tour deux axes de troisième ordre c. Gr. — Fig. 2. — Le Dicyma vu à un plus fort grossissement ; a, ampoule incolore. Fig. 3, 3. — Rameaux sporifères jeunes. La branche r se divise en plusieurs rameaux b, sur lesquels dd des basides c, disposées en verticille. Naissance des spores (fig d). Fig. 4. — Basides vieillies, ne. de leurs spores. Fig. 5. — Spore du Dicyma Fig. 6. — L'ampoule s’est translormée en filament. Fig. 7 et 8. — Ha case roms de one ér ; on y voit encore le contour de celle-ci PLANCHE 2 Fig. 9. — Transformation du Dicyma, l’ampoule ayant onse un filament sporifère. Gr. = 780. Fig. 10 et 11. — Pieds sporifères incolores, atrophiés. Le Dicyma est réduit à la forme Sporotrichum ; celle-ci présente des ampoules ( a), ce qui montre sa parenté avec la première forme. Gr. == 1460. Fig. 12. — Forme Sporotrichum typique. Sur le mycelium r3..86 séries re pieds sporifères d, très réduits. Gr. — 1460. Fig. 13. — Chlamydospore normale, Gr. = 1460. Fig. M — Une chlamydospore plus développée. Gr. — 780. Fig. 15. — Chlamydospore anormale, en forme de sclérote. Gr.=— 780- PLANCHE 3 Fig. 16. — Dicyma stérile. Gr. — 1745. Fig. 17. — Chæœtomium Zopfii. Gr. = 160. Fig. 18, 18. — Asques jeunes. Gr. — 1460. Fig. 19. — Asque mûre. Gr, — 1460 : Fig. 20, 20’. — Ascospores, vues de face ou de profil. Gr. = 1460. Fig. 21. — Ascospore germant. Gr. — 1460. a . 22, — Ascospores vues de face (f), de trois-quarts (0), de profil cn) : la spore cutinisée, sauf sur la bande circulaire e, te deux épaississements a et b, en forme de calotte, Gr. = 1860. REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VEÉGÉTALE PARUS EN 1892, 1898 & 1894 I. — ANATOMIE DE LA CELLULE. 1° Noyau. Structure et réactions du noyau au repos. — M. AUERBACH (1) à le premier constaté que si l’on fait agir simultanément ou successive- ment sur des cellules vivantes, deux matières colorantes, l’une bleue, verte ou violette (bleu et vert d’aniline, hématoxyline, etc.), l’autre rouge, orangée ou jaune (éosine, fuchsine, orange, carmin, picro- carmin, etc.), certains éléments dé noyaux absorbent exclusivement la première et d’autres exclusivement aussi la seconde. Les éléments nucléaires qui absorbent les matières colorantes de la première série ont reçu le nom de cyanophiles ; les autres ont été appelés érythrophiles. D'ailleurs, en l’absence d’une matière bleue, les éléments cyanophiles peuvent se colorer en rouge et en l’absence d’une matière rouge, les éléments érythrophiles peuvent prendre une coloration bleue. Ce n’est que lorsque les deux sortes de matières colorantes sont employées que les affinités respectives des divers éléments du mens peuvent se manifester. On peut remarquer que la composition chimique des matières colo- rantes n’a aucun rapport avec leur affinité pour tel ou tel élément nucléaire. C’est ainsi que la fuchsine qui est apparentée chimiquement au vert de méthyle agit non comme ce dernier corps mais comme le des cellules animales. M. RosEN (2) s’est proposé de rechercher si des phénomènes a es ne s’observent pas dans les cellules végétales. il a étudié à ce point de vue diverses Liliacées et a pu constater que dans les cellules végétatives jeunes de ces plantes, la charpente chro- 1) Auerbach : Ueber einen sexuellen Gegensatz in der Chromatophilie der hte der kôniglische, preussische Akademie der ones 25 juin | 1891). (2) F. Rosen : Beïträge zur Kenniniss der Pftanzenzellen (Cohn's on i: zur Biologie der Pflanzen, Bd. V, p. 443-459, mit Tafel XVI, 1892). 28 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE matique des noyaux au repos est cyanophile, tandis que les nucléoles et la membrane nucléaire sont érythrophiles MP. (1) a fait des dhscrvalidis analogues chez rue TR M. ASSER @) a obtenu des résultats moins précis que les deux L précédents. Ces discordances s’expliquent peut-être par la nature des méthodes de fixation et de coloration employées par M. Krasser, lesquelles, d’après M. ZAMMERMANN (3), sont en général peu dignes de confiance. e jout l'emploi suffisamment rigoureux des méthodes de double coloration d’Aue sis e Flemming, d’Hermann, de Rosen, etc. , fournit des résultats Lo SET concordants, 1e pee obtenus par l'emploi d’autres méthodes sont, au contraire, oit donc que les qualifications d'érythrophiles ou de cyanophiles tion, le rétablissement de la teneur normale en azote en détermine la 4 réapparition. M. Strasbürger a désigné d’abord sous le nom de « corpuscule de sécrétion », plus tard sous le nom de « paranucléole », un corpuscule ordinairement en forme de croissant, qu’il avait fréquemment vu dans le cytoplasma accolé par sa partie concave à la face externe du noyau: Le paranucléole avait été retrouvé par divers observateurs et en parti- culier par M. Zimmermann, qui avait donné à cette formation le nom de « Sichelstadium » du noyau, faisant ainsi allusion à la forme de faucille que prend ordinairement le paranucléole. Pour M. HumPurey (1), €. (1) A. Zimmermann : Sammel-Referate, ete. (Beihefte zum botanischen Centralblatt, III. P. 206, 321, 401, 1893). Stock : Ein Beitrag zur Kenniniss der Proteinkrystalle (Cohn's Beitrâge _ zur Biologie der Pflanzen, Bd. VI, p. 213-23%, mit Tafel 1, 1892). . REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 59 corpuscule ne serait qu'un produit artificiel résultant de l’action du liquide fixateur et les raisons qu’il en donne sont suffisamment démons- tratives pour convaincre M. STRASBüRGER (2) lui-même. M. Schwarz avait trouvé, à la suite d’un grand nombre de mensu- rations, que les plus gros noyaux et nucléoles ne se rencontrent pas dans le méristème, mais dans les cellules en voie d’active croissance qui ont cessé de se multiplier et qui sont placées dans le voisinage, M. Rosex (3) a conclu de ses recherches sur la racine de la Jacinthe, tout au contraire, que les noyaux les plus volumineux sont dans les cellules du méristème. Il ne donne d’ailleurs pas de résultats de men- c de parallélisme entre l’accroissement de la cellule et celui du noyau. Ce parallélisme serait tout à fait frappant dans l’endosperme du Ricin en germination, dont les cellules s’accroissent sans se multiplier. M. Zacharias estime, comme M. Schwarz, que la croissance du noyau et du nucléole résulte non d’une absorption d’eau, mais d’un accroissement de la substance nucléaire. Dans les cellules qui ont cessé de s’accroître et qui ne se ere plus, le er et les nucléoles, après avoir atteint un volume optimum, prendraient peu à peu des dimen- sions plus petites et leur éépétiénes escence AR d’abord sur le nucléole. L'auteur ne pense pas que la dégénérescence du noyau aille jusqu’à sa disparition complète dans les tubes criblés, tout au moins dans ceux des Gucurbita. Divers auteurs, parmi lesquels von Wille, Hangsgirg, Zacharias, ont décrit dans les cellules de plusieurs espèces de Tylothrix (Cyano- phycées) un noyau volumineux qui occuperait la partie moyenne de la cellule et qui, par son absence de coloration, se distinguerait nette- ment du protoplasme pariétal, plus ou moins coloré en bleu vert. Le noyau renfermerait plusieurs nucléoles. Des recherches de M. H. Zukar (5), il résulte que la substance fondamentale de ce prétendu noyau est en réalité de la matière plasmique et que les nucléoles sont es vrais noyaux. Dès lors, d’après cet auteur, la cellule des Cyano- (1) J.E. Humphrey : Nucleolen und Centrosomen (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, Bd. XII, Heft V, p. 108-117, mit T'afel VI, 1894). (2) E. Strasbürger : Karyokinetische Probleme rare für wissens- chaftliche Botanik, es 23, p. 151-204, mit Tafeln, IT, II, (3) F. Ro res über die Chromatophilie der Zelkerne Scenic Gesellschaft BAT Cultur, Zool.-botan. Section, 15 Februar, 1894). Zacharias : Ueber Beziechungen des Zellenwachsthums zur Pete fenheit des Zellkerns (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, ne: XII, Heft V, p. 103-108. 1894). (5) H. Zuckal : Ueber den Zellinhalt der Schizophyten (Berichte der deuts- Chen botanischen Gesellschaft, Bd. 10, p. 51-55, 1892). | 60 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE phycées doit être considérée comme renfermant une couche de proto- plasma pariétal imprégné d’une matière colorante spécifique, entourant . une masse de protoplasma incolore au sein de laquelle se trouvent de nombreux noyaux. L'auteur a constaté que dans les Bactéries on trouve un, deux ou parfois même un assez grand nombre de noyaux; le nombre en est variable avec les espèces ou même les individus. Ce sont les noyaux qui serviraient de point de départ à la formation des spores, chacun d’eux s’entourant d’un peu de protoplasma et d’une membrane. La démonstration du noyau dans les grains de pollen à autres objets peu transparents est parfois très difficile. M. A. MEYER (1) à obtenu de bons résultats de l’emploi d’un réactif qu il appelle Chorale pollen ; on place à côté un cheveu, puis on recouvre d’une lamelle. Après dix minutes, le noyau a pris une coloration rouge très intense qui, malheureusement, pâlit peu à peu. Le noyau à l’état de division, — On sait que pendant la première phase de division du noyau, la charpente chromatique se transforme arpen en un certain nombre de bâtonnets auxquels M. Waldeyer a donné le nom de « chromosomes », généralemeut adopté aujourd’hui. Un des phénomènes karyokinétiques des végétaux les plus impor- tants mis en évidence, surtout par les travaux de MM. Strasbürger et Guignard, consiste dans la fixité du nombre des chromosomes dans une espèce donnée. M. GuiGxaRp (2) admet que cetie fixité n’est peul- 4 être que relative en ce qui concerne les noyaux végétatifs, mais ges est absolue dans les noyaux sexuels. Il a toujours compté douze chro- mosomes dans les noyaux générateurs mâles de Lilium, de AS et de Tulipa ainsi que dans le noyau de Poosphère de divers Lilium. Il a constaté qu'il y a égalité entre le nombre des saisie Hs des deux noyaux générateurs mâle et femelle d’une mème es De nouvelles études ont, en outre , permis à M. Guignard ts ne 4 ses observations antérieures sur la réduction de moitié que présente le svyennaie que le nombre des chromosomes se réduit exactement . )'A. Meyer: Chlor ne zur Färbung der Zellkerne der Pollenkürner { . (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft (Bd.IX, p. 363, 1892). (2) L. Guignard : Nestes. éludes sur la fécondation (Annales des Sciences naturelles, Botanique, Te série, T. XIV, p. 163-296, pt IX à XVI). RE AN REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 61 et brusquement à la moitié de celui que présentent les noyaux des tissus qui REnIsEns les cellules-mères. M. Guignard a constaté que les deux tétrades de noyaux issues du chromosomes, une curieuse. Peu de tem sn après la première bipartition du noyau primaire, le noyau a ss renferme non plus douze bâtonnets chro- matiques, comme le noyau primaire, mais ordinairement de seize à vingt. Une nouvelle augmentation de nombre;se manifeste au moment de la seconde division, qui donne les trois antipodes et le noyau polaire inférieur ; on compte alors dans les plaques nucléaires de vingt à vingt- quatre chromosomes. Le nombre des chromosomes reste toujours égal à douze dans le noyau supérieur et ses dérivés, oosphère, synergides et noyau polaire supérieur. Le noyau secondaire du sac qui provient nombre ch quarante. Dans les noyaux de abuse dérivés du noyau secondaire, le nombre des chromosomes varie, tout en restant d'ordinaire, surtout au début, plus élevé que dans pt Ages végétatifs. D'AEuS en dehors des variations dans le nomb morphologiques de la karyokinèse sont, dans le due embryonnaire absolument constants. D’après M. Overron(1), les noyaux des cellules-mères sexuelles des Gymnospermes présentent aussi, au moment de leur première division, une réduction de moitié du nombre de leurs chromosomes. our M. Dixon (2) la réduction de moitié existe déjà dans les cellules de l’endosperme du Pinus silvestris; elle aurait par conséquent commencé dans la cellule-mère du sac embryonnaire. M. STRASBüÜRGER (3) a vu que dans l’Osmunda regalis, les noyaux de cellules-mères des spores renferment douze chromosomes et que ce nombre persiste dans les cellules du prothalle et dans les cellules sexuelles. Les noyaux de la plante feuillée renferment au contraire vingt-quatre chromosomes. Il en résulte que chez les Fougères, le nombre des en est deux fois moindre dans le stade sexué Que dans le stade asex M. J. BrercanD (4) a RONVE que dans une Hépatique, le pulse Cinia decipiens, on observe aussi dans le stade asexué deux fois plus de chromosomes que dans le stade sexué. (1) E. Overton: On the Reduction ofthe Chromosomes in the Nuclei of Plants (Annals of Botany, Vol. VII, p. 139-143, (@) H. Dixon : Fertilization of Pinus Hire (Annals of Botany, Vol. VUL, p. d . with Plate I, IV, V, 1894). (3} E. asbürger : Periodische Radaksion der Chromosomenzahl (Biolo- gisches marins Bd. 14, n* 23 et 24, 18 (4) J. Bretland Farmer: Studies in on On Pallavacinia decipiens (Annals of Botany, Vol. VAL, p. 35-52, with Plate VI, VII, 18%). 62 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Enfin, les observations de M. Rosen (1) montrent que les noyaux des cellules-mères des spores du Psilotum triquetrum renferment deux fois moins de chromosomes que les noyaux végétatifs. n résumé, le nombre des chromosomes qui peut être sujet à de légères variations dans les cellules végétatives, est constant pour une » espèce donnée dans les cellules-mères reproductrices sexuelles, et sans doute aussi dans les cellules-mères de spores. Une réduction de moîïtié dans le nombre des chromosomes s’observe dans les cellules-mères reproductrices des Phanérogames et des Cryptogames, et aussi dans les cellules-mères des spores des Cryptogames. De la constance du nombre des chromosomes, beaucoup de cyto-. logues ont conclu à l'indépendance de ces formations dans les noyaux au repos et leur ont attribué ainsi une véritable individualité. noyau au repos et M. Strasbürger a conclu, aprè plusieurs années dé recherches sur des cellules-mères de pollen et sur des cellules d’albumen, à la présence de chromosomes distincts dans les noyaux des cellules | végétales au repos. Pour d’autres cytologues, comme ts age les chromosomes se soudent, au repos, en un filament co M. GuiGxarD (2) se demande si la théorie de lindividuelité des chromosomes est compatible avec les variations dans le nombre de ces éléments qu’il a observées, soit dans les cellules-mères polliniques, soit Surtout dans le sac embryonnaire. M. O. Herrwic G (3) se demande aussi comment, dans l’Ascaris, l'individualité des chromosomes pourrait s€ conserver pendant les changements morphologiques du noyau, où l'on voit, suivant l’âge, tantôt un réseau à mailles délicates, tantôt. de mA ét à SRE Éd ed GS Sd gnard, de supposer que ces Re préexistaient dans le corps de nn de. (1) F. Rosen : Beitrâge zur Kenniniss der Pflanzelien (Cohn's Beiträge ? Biologie der Pflanzen, Bd. VIII, p. 225-313, mit Tafeln II, LUI, IV et 8 fig. dans le texte 1895) (2) L. Guignard : Nouvelles études, ete ” O. Hertwig: Die Zelle und die Getehe (léna, 1892). REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 63 M. ZiIMMERMANX (1) constate que si l’on abandonne le domaine des hypothèses pour s’en tenir à celui des faits, c’est-à-dire à celui des observations exactes, il n’est pas douteux, abstraction faite peut-être de quelques cas particuliers, que le noyau vraiment au repos ne pré- sente jamais une charpente chromatique formée d'un filament continu ou de chromosomes distincts. Nous avons vu, en effet, plus haut, que de l’ensemble des observa- tions faites jusqu’à ce jour il paraît résulter que, sauf dans quelques Cas spéciaux, celui des anthérozoïdes, par exemple, la charpente chro- matique du noyau au repos présente l’apparence de granulations chro- matiques unies ou non par un réticulum de linine Du reste, dans un travail pig PÉRE, M. Srnasnünéen (2), ro à l’individualité pour eux l'individualité physiologique. « Bien que, dit ce botaniste, le vidualité physiologique. Quand on a sous les yeux les étapes succes- sives de la division des noyaux dans la couche protoplasmique pariétale du sac embryonnaire, on ne saurait repousser cette impression que ce sont rs les mêmes chromosomes qui se séparent des noyaux au repos M. fo OSEN (3) est disposé à adopter la théorie de l’individualité physiologique des chromosomes. n conçoit que cette théorie est aussi difficile à démontrer qu’à réfuter. En dehors des partisans, rares aujourd’hui, de l'individualité mor- phologique des chromosomes, beaucoup de cytologues, parmi lesquels M. Guignard (4), admettent que dans la plupart des cas la Gers Chromatique du noyau ne donne pas directement naissance Le mais d'abord à un taie unique et continu, le fil tique une pans EN Rae Er ci-dessous (fig. 4 à 7), accompa- (1) A. Zimmermann : Sammel-Referate aus dem Gesamtgebiete der Zel- baie (Beihefte zum botanischen Conte ihhait Jahrgang ILI, p. 206, 321, 401, }. (2) Strasbürger : Ueber periodische Reduction der Chromosomzahl im Entwicklungsgang der Orgänismen (Biologisches Centralblatt, 1894). (3} F. Rosen : Beitrâge zur Kenntniss der Pfianzenzellen (Cohn’s Heiträge zur TE der Pflanzen. Bd. VII, p. 225-313, mit Talfen I, II, IV et8 fig. dans le texte, (4) L. part Nouvelles études, ete., p. 1 (G) F. Rosen : Beiträge zur Kenniniss der PR ete. 4 MB 64 :_ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE gnent sa description et représentent, d’après lui, les phases principales de cette transformation. M. Pfitzer a depuis longtemps émis l'opinion qne les chromosomes consistent en granulations isolées de chromatine incluses dans une substance fondamentale peu colorable. C’est aussi l'avis de M. Stras- bürger, qui a appelé linine la substance unissante fondamentale. M. Rose (1) admet, comme les deux auteurs précédents, qu’une Fig. 4 à7. — a, b, c, d, phases successives de la transformation de la chaës pe hr ee du noyau en un filament nucléaire. Schéma d après mince zone de linine sépare toujours les unes des autres les granu lations chromatiques et qu’un même enduit de linine recouvre même … les faces latérales des chromosomes 4 Les nouvelles recherches de M. Guéant (2), confirmant ses obser- vations plus anciennes, lui ont montré, au contraire, que les granu- lations chromatiques distinctes encore au stade du filament nucléaire, se fusionnent ensuite complètement, de telle sorte que les chromosomes : paraissent être formés d’une substance homogène analogue à la chro- matine, Les granulations s’isolent de nouveau en même temps que la substance unissante reparaît, à la fin de la karyokinèse. É Les recherches de M. A. ZIMMERMANN (3), en particulier sur les cellules ps l'extrémité de la racine de la Fève, confirment celles de M. Gui A la te d'observations sur les cellules-mères polliniques de divers 1 Larix, M. BELASYErF (4) arrive à des conclusions analogues. ) F. Rosen : Beitrüge zur Kenniniss der Pftanzenzellen (Cohn’s Beiträge 4 zur Biologie der Pflanzen, Bd, VII, p. 225-313, mit Tafeln II, Il, IV et 8 fig. dans le texte, 1895). ï (2) L. Sen Nouvelles études, re (3] A. Zimmermann : Sammel-Refera s dem Gesammtgebiete der Ze ne eee zum botanischen “éditée Jahrgang ‘UE, p- 206, 321. (4) WL Belajeff : Zur Kenniniss der Karyokinese bei den Pfianzen (Flora Ergänzungsband, 1894, p. 430-442, mit Tafeln XII et ae REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 65 On sait que pendant la karyokinèse les chromosomes se dédoublent longitudinalement dans le plan de la plaque nucléaire; les chromo- somes-Sœurs se portent ensuite vers les pôles correspondants pour y former les nouveaux noyaux. MM. Strasbürger et Guignard ont montré que, dans le Lilium, ce dédoublement commence déjà à se dessiner dès le stade du peloton nucléaire. M. Belajeff confirme sous ce rapport les observations de ces deux botanistes, mais le schéma de la division finale des chromosomes tels que l'ont donné MM. Strasbürger et Guignard ne paraît pas à M. BELAGYEFF (1) conforme à la réalité. } Dans les cellules-mères polliniques du Lilium Martagon, les douze bâtonnets chromatiques qui forment la plaque nucléaire prennent une direction radiale, une de leurs extrémités étant liée aux fils du fuseau, et l’autre étant tournée vers la périphérie de la plaque. Le dédouble- ment longitudinal de chaque chromosome est déjà apparent au moment d e la constitution de la plaque nucléaire. Voici en quels termes M. GuicnarD ( crit le mécanisme de leur division définitive « La ion longitudinale de chacun des douze segments, ou sciss un plutôt la séparation de leurs deux moitiés, se manifeste d’abord à leur extrémité la plus rapprochée du centre. ds fur et à mesure que ces moitiés ou segments secondaires s’iso- ; lent les uns des autres, on les voit prendre f la forme de V ou d’'U, dont le nombre est ÿ ; 4 égal dans chaque groupe à celui des seg- =. & à ments primaires et peut être appréci \ 4 mA exactement, soit qu’on 5 observe de profil, + \ \ soit qu’on les regarde par le pôle. » ; # Les (fig.8 à 10). É < : D’après M. Belajeff, les deux segments EN ET D secondaires longitudinaux dans lesquels Etades successifs de rs Chaque chromosome est déjà dédoublé au division des chromoso- Moment de la formation de la plaque ne rs. F sPien ri a ger et Guigna SOnt pas distincts dans toute leur étendue, ma. Dansles trois figures Le sa son par leur bout centripète je. re — j une sorte de 0 n Pointe est fixée aux filaments polaires et dont les bras, rapprochés au point d’être en contact l’un avec l’autre (fig. 11 à 15), sont tournés vers la périphérie. Les deux bras de chaque V sont placés de part et d'autre des filaments polaires correspondants, leur plan de séparation Coïncidant avec le plan même de ces filaments. MM. Strasbürger et Guignard admettaient au contraire que les deux segments secondaires se superposent de façon à se tourner vers les pôles, leur plan de sépa- ration coïncidant avec le plan de la plaque équatoriale Les deux bras du V présenteraient alors dans le plan de la plaque (1) WL Belajeff: Zur Kenntniss, etc. (2) L. Guignard : Nouvelles études, etc. Rev. gén. de Botanique. — IX. 5 66 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 15 un dédoublement longitudinal progressif commençant à leur bout cen- - tripète, c’est-à-dire au sommet du V et gagnant peu à peu leurs extré- 4 mités périphériques. Ce dédoublement aurait pour résultat de diviser - chacun des V primaires de la plaque en deux V secondaires super- posés, c’est-à-dire tournés vers les pôles du fuseau, Sous l'influence de la contraction des filaments polaires fixés à leur sommet, les deux V secondaires se sépareraient graduellement et se porteraient vers les pôles, chacun d’eux ayant dans ce mouvement son ; sommet dirigé vers le pôle correspondant et ses deux bras tournés vers î la plaque nucléaire. ; u début de la séparation, chaque masse chromatique, considérée » dans son ensemble et abstraction faite de ses divisions, présente, vue de profil, la forme d’un T à long bras horizontal (fig. 11 à 15, a), vue de L. face, celle d’une sorte de croix à bras courts et peu distincts (fig.11 à 15, d). À un stade plus avancé, les deux V secondaires écartant leurs bras à 1 mesure qu'ils se séparent, chaque masse chromatique, vue de face, 4 présente l'apparence d’une sorte de rhombe (fig. 11 à 15, e). 4 n résumé, le processus de la fragmentation des chromosomes dans les cellules mères polliniques du Lilium, tel que le conçoit M. Belajeff, diffère de celui qui a été décrit par MM. : a ” à du fuseau nucléaire et au lieu de s Fig. 11-15. — d, un chro- : Mode primaire a daires résultent, non de la séparat vu de l'un des pôles: b, nitive des deux segments secondaires, ma que d' ; 16 | : RE es chroiiésome :: Brimair d’un dédoublement longitudinal de ces seg Fe chaque segment fournissant un bras à €! masse chrom vue : daires de ses divisions, au dé- Les chromosomes secondaires ne pro but de la séparation des e chromosomes secondai- Viendraient donc pas d’une simple fragmen 1 … à axe à iX); tation longitudinale des chromosomes pr L : n * : REA : cés: en a, 2e chromo- Maires suivant le plan de la plaque nucléaire profil; en e, de fée Dos Belajerr, … dont la première dans le plan à Schéma, | polaires et la seconde dans le plan de d’une séparation définitive. La forme en V ou en U que présentent REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 67 après leur sénaration les deux chromosomes secondaires serait origi- nelle et non acquise. Dans les cellules mères polliniques de Larix étudiées aussi par M. Belajeff, les chromosomes présentent, vus de face, au moment de la constitution de la plaque, l'apparence d’une croix, dont les deux grands bras se dirigent vers les pôles et dont les deux autres sont dans le plan équatorial du fuseau. Ces derniers se dédoublent longitudinalement dans le plan de la plaque, à partir du point de rencontre des quatre bras de la croix, lorsque les filaments polaires commençant à se con- tracter lirent sur les grands bras de la croix. Au moment de leur séparation les chromosomes secondaires forment comme dans le Lis une figure rhombique. Dans la Fritillaire, les chromosomes présentent au début de la forma- tion de la plaque, la forme d’un V, d’un Y ou d’un X, avec deux bras segmentation des chromosomes, lorsque toutefois ils en ont présenté une. Dans tous les cas, les chromosomes, vus de face, présentent successivement pendant ce dédoublement, le stade de la croix et le Stade du rhombe. : M. Belajeff estime que le processus de la division des chromosomes Présenté par le Lilium, le Larix et la Fritillaire n’est pas propre à ces trois espèces; il l’a observé aussi dans des tissus variés appartenant à d’autres plantes supérieures et même à des végétaux inférieurs. Il se demande si on ne le retrouverait pas en réalité dans tout le règne Végétal. M. FarMERr (1) qui a étudié, après M. Belajeff, les diverses circons- lances de la fragmentation des chromosomes dans les cellules mères polliniques du Lis, confirme les assertions de ce botaniste. Il pense que les particularités qu’elle présente sont en rapport avec la réduction du us des chromosomes qui se produit dans le noyau primaire de ces Cellules, (1) J. Bretland : Ueber Kerntheilung in Lilium-Antheren besonders in on auf die Centrosumfrage (Flora, Bd. 80, p. 56-67, mit Tafeln I, Il Je . 68 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. STRASBÜRGER (1) considère aussi comme exactes les observations . de M Belajeff et appelle l'attention sur ce fait, d’après lui, insuflisam- nt mis en évidence par M. Belajeff, que dans les cellules mères polliniques du Lis, les chromosomes des deux noyaux secondaires résultent de deux fragmentations successives des chromosomes noyau primaire, la deuxième fragmentation se produisant dans un plan . perpendiculaire à celui de la première, et seule étant suivie d’une séparation définitive. M. Strasbürger admet que ce processus se repro: duit dans les cellules mères polliniques des Liliacés qu’il a pu examiner et sans doute aussi dans celles du Lar'x et du Cycas. Peut-être même, ajoute-t-il, est-ce le mode habituel de division des chrosomomes dans É les noyaux des cellules mères de pollen, dans le noyau primaire du sac … r dinales des chromosomes primaires devient définitive. En tout cas, les faits signalés par M. Belajeff rendraient cette réduction plus. compréhensible. M. Strasbürger avait constaté depuis longtemps que pendant la. division des deux noyaux secondaires des cellules mères de pollen, il. ne se produit pas de dédoublement longitudinal des chromosomes: mais une simple bipartition transversale. Il fait remarquer aujourd’hui que les chromosomes des noyaux secondaires, avant leur bipartition î alors qu’ils sont disposés en plaque équatoriale. sont en forme de V ét | fixés par leu sommet aux filaments du fuseau, et qu’ils rappellent dès lors Sa a les chromosomes qui ont servi à former ces … noyaux Il est d'autant plus porté à admettre que ce sont en réalité les mêmes chromosomes que les noyaux secondaires entrent en division sans passer par une phase de repos. Le deuxième dédoublement longitu dinal des chromosomes primaires pourrait alors, d’après M. Strasbürger, être en quelque sorte rapporté à la division des noyaux secondaires; et les faits signalés par M. Belajeff ne Asia pas sensiblement des phénomènes habituels de la karyokin M. Strasbürger estime en outre que ces ‘faits jettent une lumière nouvelle sur les particularités demeurées jusqu'ici peu explicables que présente, d’après M. FARMER (2), la division du noyau dans les cellules mères des spores d’une Hépatique, le Pallavacinia decipiens. Dans ces lules, on voit les quatre chromosomes du noyau primaire présenter successivement deux dédoublements définitifs qui aboutissent à Ja (1) Strasbürger : Karyokinetische Probleme Are für wissenschaft- liche Botanik, Bd. 27, p. 151-204, mit Tafeln II, I, (2) J. Bretland Farmer : Studies in Hepaticae. de Pallavacinia decipins (Annals of arts ie vôl. VIH, p. 35-51, 2 pl., 1894). REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 69 formation de quatre amas . quatre chromosomes; autour de chaque amas se constitue une spor Des recherches aa rt montreront seules si la théorie de M. Strasbürger, qui explique d’une façon ingénieuse la réduction de moitié que présente à un moment donné le nombre des chromosomes dans les noyaux reproducteurs sexuels ou asexués, peut être défini- tivement acceptée, M. Belajeff, en effet, pense que le processus qu'il a décrit dans les cellules mères polliniques du Lilium, du Larix et du Fritillaria peut s'observer aussi dans les cellules du sac embryon- naire où, ainsi que l’a montré M. Guignard, le nombre des chromosomes tend à redevenir normal. On admet généralement que dans les cellules animales le fuseau nucléaire est constitué par deux sortes de filaments, les uns périph riques, plus robustes, fixés aux chromosomes, les autres centraux, étendus d’un pôle à l’autre sans interruption, et beaucoup plus fins. Pour M.SrrasBüRGER (1), il n’est pas douteux que le fuseau nucléaire des cellules végétales doive présenter la même constitution M. GuicxaRp (2) est du même avis. D’après ce botaniste, le fuseau . Scrait à l’origine formé de filaments semblables. tous également fins, Mais pendant la constitution de la plaque nucléaire les filaments péri- Phériques se fusionneraient par petits groupes, de façon à donner naissance. de chaque côté du fuseau, à autant de gros filaments que la plaque présenterait de chromosomes. L'action ménagée d- l'acide Chlorhydrique étendu montre que les gros filaments ne sont que des faisceaux de filaments fins. L'origine des filaments nucléaires est très controversée. M. Flemming les considère comme formés surtout par la linine de la charpente chro- Matique à laquelle s’ajoute plus tard la substance de la membrane du rl au, MM. Rabl, O. Hertwig, Zacharias, etc., lui attribuent aussi une origine principalement nucléaire. MM. Hermann, STRASBÜRGER (3), GuiGxarD (4), etc., les jugent plutôt d’origine protoplasmique. M. Stras- ui réagissent vis-à-vis des colorants de la même pp que les” nucléoles Pour den raisons analogues, M. Rosex (5) est disposé à adopter cette manière de (1) E. Strasbürger : Probleme, ete. (2) L. Guignard : Nouvelles (3) E. Strasbürger : Ranoktieise hs robiée, ete. (4) L. Guignard : Nouvelles études, ete. (5) F. Rosen : Beitrage zur Kenntniss der Pftanzenzellen (Cohn' s Beitrâge zur Biologie der Pflanzen, Bd. V, p. 443-459, mit Tafel XVI, 1892). 70 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Nous ferons remarquer toutefois que M. Rosen dit que ces granula: « tions sont peu colorables. Les nucléoles absorbent au contraire forte- 4 ment les matières colorantes. Il y a là, ce nous semble, une légère contradiction. + BELAIEFF (2) a étudié en détail le développement des filaments » achromatiques du fuseau dans les cellules mères polliniques du Larix. Au début de la karyokinèse, les chromosomes devenus distincts dans la cavité du noyau se montrent unis entre eux et avec les nucléoles par de fins filaments. En même temps un réseau épais de filaments apparaît dans le protoplasme périnucléaire. D’autres filaments se développent - ord intorme, l'apparent® lyèdre dont le nombre des pôles irait en se réduisant jusqu'à M. Belajeff se demande si les figures quadri et tripolaires observées Par Un grand nombre de botanistes et de zoologisies, au lieu de n'être _… @) WL Belajeff : Zur Kenniniss der Karyokinese bei den Pfianzen (Flor Srganzungsband, 1894, p. 430-442, mit Tafeln XII et XII). REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 71 D’après l’opinion courante, les nucléoles ne s’observeraient géné- ralement pas pendant la karyokinèse. Ils commenceraient à se résorber dès le début de la division du noyau et leur résorption serait d'ordinaire complète après la disparition de la membrane nucléaire ou suivrait de pe leur entrée dans le cytoplasme. observations de M.ZimmERMANx (1) montrent que la persistance des SR UE dans le protoplasma UE ae pendant la division du n constaté que souvent, après la constitution du fuseau, on trouve dans le cytoplasme des corps qui se comportent vis-à-vis des réactifs colo- rants de la même façon que les nucléoles. Comme ils n’apparaissent dans le cytoplasme qu’après la résorption de la membrane nucléaire et qu'ils en disparaissent quand les nucléoles se montrent dans les nouveaux noyaux, il paraît rationnel de supposer qu’il existe un lien génétique entre ces corps et les nucléoles. D’ailleurs, M. Zimmermann a trouvé dans le cytoplasme des nucléoles encore intacts et en parti- culier d’une façon constante dans le tissu sporogène du Psilotum triquetrum M. Humpurey Ge observant à son tour les jeunes sporanges du Psilotum, conclut au'contraire que, dans ces organes, la persistance des nucléoles, au lieu d’être la règle, ne peut être considérée que comme une exception Les observations de MM. KARSTEN Pi GuicxaRD (4), Rosex (5), confirment celles de M. Zimmermann en C e qui concerne le tissu spo- rogène du Psilotum M. FARMER (6) a signalé aussi la persistance plus ou moins complète des nucléoles pendant la karyokinèse dans les cellules mères polli- niques du Lilium Martagon Toutefois, M. Zinimermann paraît avoir donné trop de généralité au phénomène de la persistance des nacléoles, lorsqu'il met la for- mule : Omnis nucleus e nucleola en parallèle avec l’adage : Omnis nucleus e nucleo. En effet, M. Guignard rappelle que « dans nombre de cas dûment (1) A. Zimmermann: Ueber das Verhalten der Nucleolen während der Karyo- kinese | Beiträge zur Morphologie und Physiologie der Pflanzenzellen, Bd. IH, Heftt, 35 p., 2 pl. Tübingen, 1393). (2) J. E. Humphrey : Nucleolen und Centrosomen (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, Bd. 12, Heft. 5, p. 108-117, 1 pL., or (3) G. Karsten : Ueber Beziehungen der Nucleolen zu der Centrosomen bei Psilotum triquetrum (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, B. 11, P. 555-562, 1 pl , 1893). (4) L. Guignard : Nouvelles études, e (5) Rosen : Beiträge zur Kenntniss . Pflanzellen (Cohn's Beiträge, ete. Bd. Ha 4 2253313, mit Tafeln. II, Je LV et 8 fig. dans le texte, 1895). (6) J. Bretland Farmer : On nuclear division of in the Pollen-mother- cells of Li,ium Martagon HE of Botany, de 7, p. 392-969, 2 fig., 1893). 72 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE constatés les rite disparaissent par résorption totale au cours de 4 a karyokinès 4 D'autre due. M. BELA3EFF (1) a toujours vu dans les exemples qu'il complètement en tant qu’éléments figurés après la disparition de la È membrane nucléaire. Il admet que cette disparition est due à l'influence de substances qui ont pénétré avec le protoplasme dans la cavité du noyau. Lorsque le suc nucléaire s’est mélangé au cytoplasme les nucléoles peuvent reparaître sous forme de granulations réagissant comme eux vis-à-vis de la safranine. Plus tard, au moment où commen- … cent à se former les noyaux secondaires, ceux-ci attirant à eux le suc nucléaire, les granulations nucléolaires sont de nouveau complètement 1 insolubles et par conséquent apparents. On voit que d’après M. Belajell | les diverses manières d’être des nucléoles pendant la karyokinèse, peuvent s'expliquer par leur solubilité dans le cytoplasme et leur insolu- bilité dans le suc nucléaire. Enfin M. Rosen estime que dans certains cas tout au moins, les gra- ‘ nulations à réactions nucléolaires que l’on trouve souvent dans le cyto- 3 plasme, peuvent être dues à une action coagulatrice exercée sur k°4 matière nucléolaire Sp par les liquides fixateurs. s (1) WL. Belajeff : Zur Kenntniss des Karyokinese bei den Pflanzen (Flora, 4 Ergänzungsband, 1894, p. 430-442, mit Tafeln XII, XIID). (A suivre) A. PRUNET. REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES DEPUIS LE 4er JANVIER 1889 Jusqu'au 4er JANVIER 1895 (Suite) II. OuvraGcEes DE BRYOLOGIE DESCRIPTIVE 1° Mousses 1° Hypnum. — Des feuilles accessoires sont indiquées par M. HAGEN (1) sur des exemplaires de Hypnum molle de la Norwège. M. Cucmanx (2) reproche à M. Sanio d’avoir confondu Je Hypnum b'copodioides et le H. Wilsoni. En effet, de l'examen d'échantillons authentiques, l’auteur conclut que le H. aduncum à molle x Wilsoni Sanio non Schmp. est le Hypnum lycopodioides de ser eRrenER Quant aux H. INCOPORIONES et genuinum Sanio, ce n’est qu’une variété du Æ. vernicosum qui n’a rien de commun avec le H. lycopodioides de Schwægrichen. 11 faut avouer après la lecture d’un pareil article que certaines parties de la Bryologie deviennent tout-à-fait inextrica- bles, lorsque certains auteurs ont l’idée d’y mettre un peu de clarté. M. Amanx (3), en comparant le Hypnum Sauteri et le H. fasti- giatum distingués comme espèces par Bruch et Schimper dans le Synopsis, trouve que les différences se réduisent à ceci : le H. Sauteri né se distingue que par son facies et sa ténuité; il faut donc en faire une espèce de deuxième ordre subordonnée à la première. pu Buysson (4) a publié quelques remarques sur diverses es d'Amblystegium, pour lesquelles il cite également quelques ocalité AS J. Hagen : Sur La ms mousses norwégiennes. (Revue bryologique, P- 1). (2) Culmann: Note sur les Hypnum lycopodioides et Wilsoni (Rev. bryol. 1894, p. (3) J. Amann : vba Sauteri et H. fastigiatum (Rev. bryol., 1889, p. 11). (4) R. du Buysson : pq à la Monographie des Amblystegium d'Europe. (Revue bryol., 1894, p. 20). 74 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 3 Eurynchium. — Une note de M. GREBE (t1) tend à démontrer que sous le nom d’£. Tommasinii Sendt. v. fagineum H. Müll., on confond deux espèces ; l’une d’elles est nouvelle et décrite par l’auteur sous le nom dE. germanicum. D’après M. Amanx (2), l’Eurynchium diversif. serait une espèce que l’on prendrait actuellement en flagrant délit d'évolution : elle proviendrait en quelque sorte de l'E. strigosum parla var. præcox qui servirait d’intermédiaire. Du reste, le port de ces deux espèces suflirait à les différencier ainsi que le montre l’auteur. FA &° Brachythecium. — Le même auteur (3) montre que le B. trachy- podium Brid. diffère peu par son appareil végétatit du B. velutinum. Mais on peut trouver de bonnes différences dans la capsule et surtout dans le péristome. M. Pauisert (4) annonce la découverte faite par MM. Hagen et Kaurin du B. latifolium à l’état fertile dans les montagnes de Lôm, en Norwège. L'étude des capsules lui a montré que cette Mousse est une forme très voisine du B. rivulare Bruch, auquel il pourrait être rattaché comme sous-espèce propre aux régions alpines et arctiques. Le tyani est une Riyal espèce que M. Ryan (5) a décou- verte td les montagnes de la Norwège et qui a été décrite Nu = A E pu Le] ES qe A re » e Ë æ a | [e] 5 pe La. Fe = © ” qe] S © [e] [ee] & (el = © = n an [a @ Le] el © ë, us q cértains pieds Hub Cette intéressante espèce se rapprocherait du Br. campestre, dont elle se distingue principalement par son pédicelle rude. M. Paicimerr (6) montre, d’autre part, que le B. Ryani (par son pédicelle scabre) est au B. glareosum, comme le B. velutinum est au B. salicinum (pédicelle lisse). 5 Bryhnia. — M. Kaurin (7) montre que le Hypnum scabridum doit être rapporté au genre Bryhnia, d’après les caractères tirés de la struc- ture du fruit, 6° Thyidium ou Thuidium ?. — M. Venruri (8) soulève une question bien vieille déjà, à savoir s’il faut écrire Thuidium ainsi que l’a fait (1) C. Grebe : Eurynchium germanicum ». sp. (Hedwigia, 1894, p. 338). (2} Amann : Eurynchium diversifolium. Br. eur. (Rev. bryol., 1889, p. 91)- (3) Amann : De _ le Brachythecium A À ra (Revue bryol., 1890). :(4)H. Philibert : fertile. (Rev. bryol.1890, p. 19)- v<, E, x de ë Note Bemaerkungen om Brachythecium Ryani. (Bot. not- (IE Fe Philibert : Sur sir Los Mousses norwégiennes (Revue bryol- 47: 6 oi: Bryhile scabrida. (Bot. Not. 1892). due de oc orme ou Thuidium. (Revue bryol., 1894, p. 17). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 19 Schimper en suivant la dérivation adoptée pour le mot Thuia ou Thyi- dium, comme le veut Lindberg, en se conformant à la rigoureuse dérivation du grec au latin, M. Venturi donne tort à ce dernier, allé- guant que l’usage établi veut que l’on suive la glose de Schimper. M. Husxor (1) se range à l’avis de M. Venturi et reconnaif avoir eu tort d’employer le vocable Thyidium dans sa Muscologia gallica. M. Boulay avait d’ailleurs fait de même dans sa Flore (2). La question s’est trouvée de nouveau posée à la Société botanique de Lyon, o M. Sair-LaGer (3) n’a pas perdu l’occasion de se montrer bon étÿymo- logiste et profond érudit, en admettant Thyidium. La voix de la raison au milieu de toutes ces discussions inutiles, s'était déjà fait entendre : M. Degar (4) avait déjà dit auparavant à la Société botanique de Lyon : « Il y a toujours de graves inconvénients à remanier sans raisons légitimes une nomenclature qui a été depuis longtemps acceptée par la grande majorité des Bryologues. Lorsque la recherche de la priorité conduit à rejeter une dénomination consacrée par un long usage, et qui d’ailleurs n’est pas défectueuse, elle va mani- festement à l'encontre des intentions du Législateur de la nomenclature, lequel visait surtout la clarté du langage, et, par conséquent, repoussait tout changement inutile ». M. Paugerr (5) fait œuvre plus utile en étudiant le Thuidium inter- medium, qui se place entre le T. delicatulum et le T. recognitum, et qui a été méconnu jusqu’aujourd’hui. L'auteur donne ensuite des clefs dichotomiques des différents Thuidium, d’après les feuilles caulinaires, les feuilles raméales, les feuilles périchétiales et l'anneau. 7° Pseudoleskea. — M. HAGEN (6) fait observer que le Lesquereuxia patens Lindb., est probablement synonyme de Pseudoleskea atrovirens, var. brachyclada Br. eur. et du Leskia brachyclados de Schwægrichen. D'autre part, M. Borrint (7) décrit un Pseudoleskea nouveau, P. ticinensis voisin du Lesquereuxia patens et du P. atrovirens décou- vert à Airolo, sur le Saint-Gothard. M. PaixiBerr " décrit la capsule encore inconnue du Pseudoleskea tectorum, découverte en Norwège par M. E. Ryan. Cette capsule ressemble che à celle du Leskea nervosa. & Fontinalacées. — Nous devons à M. Carpor (9) une excellente (1) F. Husnot : Loc. cit. (2) N. Boulay : Muscinées de “a France, p. 153. (3) Bulletin trim. de la Soe. bot. de Lyon, 1891, p. 52. (4) Débat : (Ibid., 1894. p. “ re H. Philibert : bas re seripue sp. n. (Revue bryol., 1 1893, p. 33). (6) J. Hagen : Sur quelques Mousses norwégiennes (Rev. bryol.. 1891, # de (7) A. Bottini : Padolahos rires (Proces.verb. della soc. .Toscana di Se. nat. Pise, 1891). (8) H. Philibert : Sur quelques M s (Rev. bryol., 1889, p 59). ) 3. Cardot : Monographie des Fontnalacées (Extr. des Mém. de la Soe, gi Sc. nat. et math. de Cherbourg, 1892). : 76 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE monographie des Mousses de ce groupe. Dans sa préface, l’auteur montre comment bon nombre d'espèces de Fontinalis étaient mal caractérisées par les auteurs, et il fait part des difficultés qu’il a éprou- vées dans leur détermination. C’est ce qui l’a décidé à faire une mono- graphie de ce groupe. Il cite ensuite les sources où il a puisé ses échan- tillons et termine en exprimant le vœu que beaucoup de Bryologues entreprennent de pareilles recherches. près avoir fait l'historique du genre et des espèces, donné la biblio- graphie du sujet et la liste des numéros d’exsiccata cités dans le travail, M. Cardot montre comment il entend les tribus, genres, sections et espèces. Sur cette dernière question, M. Cardot s’éloigne autant que possible des errements de l’école analytique. Toutefois, il est loin d’être un synthétique pur, tout au moins à la manière de Linné, et on ne peut lui reprocher la création d'espèces trop collectives. L'idée (1) de l’auteur est qu'il faut renoncer à l’entité de l’espèce. Celle-ci n’existe que comme groupe de formes, et le terme de groupe spécifique serait beaucoup plus exact que celui d'espèce. Les groupes naturels qui constituent l’espèce n’ont pas la même valeur, et l’auteur admet au moins quatre ordres de groupes spécifiques. Mais une espèce de 3° ordre n’est pas nécessai- rement subordonnée à-une espèce de 2° ordre : elle peut l’être immédia- tement à une espèce de 1° ordre, cela dépend simplement de la somme des caractères distinctifs. L'espèce de 4° ordre pourra peut-être se confondre avec la variété, celle-ci n’étant qu’un rudiment d’espèce, et se trouvant pêle-mêle avec le type. ; Dans un tableau qu’il est loin de donner comme définitif, mais qui est un bon résumé des connaissances actuelles sur la famille des Fonti- nalacées, M. Cardot montre la hiérarchie des types qu’il admet Il donne ensuite un aperçu de la distribution pe phique des Fontinalacées, qui sont des espèces des régions froides et tempérées des deux continents, sauf les Hy-dropogon et les Cryptangium qui appar- tiennent à la région équatoriale de l'Amérique du Sud et le Fontinalis Le ee de l'Afrique. Onze Fontinalis et deux Dichelyma Pr Se à l'Europe, quatre à la Sibérie, le reste de l'Asie en paraît dépourvu. Mais la véritable patrie des Fontinalis est l'Amérique du Nord, où on en trouve 30 types différents. Le groupe comprend six genres : Hydropogon (1 espèce), Cryptangium (1 esp.), Fontinalis (11 esp. de 1° ordre, 24 des trois ordres pue Wardia (1 esp.), Brachely ma (x esp.) et Dichelyma (5 esp AP donne enfin de longues descriptions et des remarques intéressantes à propos de chaque espèce, ainsi que la distribution géographique (2). ne Er + Ft ie der a types spécifiques (Bull. de la (2) Consulter aussi : J, Pablens dichotomique et clé Mn ee du G » par enre Fontinalis (Revue ln si 18 dés 2. Cardot et H. Arnell (Ibid, ol 91, suivi de : Fontinalis gothic REVUE DES TRAVAUX BUBLHÉS SUR LES MUSCINÉES ‘77 9° Polytrichacées. — M. KinpBerG (1) a publié un travail sur les Polytrichacées de l’Europe et de l'Amérique du Nord. L'auteur donne d’abord une diagnose (en anglais) des genres qui composent la famille : Catharinea Ehrh., Psilopilum Brid., Bartramiopsis n. gen., Catha- rinella n. gen. Le genre Bartramiopsis est créé par l’auteur pour l'Atrichum Lescuræi et une sous-espèce nouvelle, le B. Sitkana. Le Genre Catharinella est un sous-genre de C. Müller, élevé à la dignité de genre par M. Kindberg. Les Polytrichum sont divisés en Aloidella C. Müll., Pogonatum Brid., Polytrichadelphus Mitt. et PRO ere C. Müll, ; à signaler une nouvelle espèce, le P. Behringianum. L’auteu donne ensuite l’'énumération des espèces et leur distribution PNG phique. M. HAGEN (2) attire l’attention sur le Catharinea Hausknechtii Jur. et Milde., qui est l’ancien Atrichum undulatum var. attenuatum Br. eur. et qu a été décrit en Norwège, sous le nom de Catharinea ano- mala par M. Bryhn, en Angleterre sous celui de C. lateralis parVaïzey, et en Russie sous le nom d’Atrichum fertile par M. Nawaschin (3). Ce dernier auteur en donne une description bien détaillée. 10° Philonotis. — M. Husnor (4) admet six espèces de Philonotis dioiques. Les quatre premières espèces (L. marchica, cæspitosa, fontana et calcarea) ne sont pas discutées. L'auteur admet ensuite le Philonotis Capillaris de Lindberg et une nouvelle espèce le P. Arnellii, qui n'avait Pas encore été distinguée. M. Husnot donne ensuite un tableau synop- tique de ces espèces avec leur description. M. Pririgert (5) décrit d'une manière détaillée les fruits du P. capüt- laris Lindb. et une nouvelle espèce le P. Ryani récemment découverte en Norwège. 11° Mnium. — M. Amann (6) montre qu'il est très diflicile de distinguer le M. subglobosum du M. punctatum lorsqu'on ne possède pas des exemplaires fructifiés. Il établit ensuite un parallèle entre les Capsules de ces deux espèces qui sont très différentes. Ces deux mousses croissent souvent intimement mélan 12 Bryum. — Notons d’abord les études générales sur le G. Bryum bar M. Amax N (7). L'auteur examine la division, admise actuellement, en Eubryum et Cladodium. Ces derniers sont divisés par M. Philibert Puis par M. Limpricht en Ptychostomum, Hemisynapsium et Eole (1) N.-C. Kindberg : The europæan and north-american Polytrichaceæ revised (Revue bryol., 1894, p. 33). (2) J. Hagen : Sur quelques mousses norwégiennes (Rev. bryol., 1891, p. 1). (3) S. Nawaschin : Atrichum fertile n. sp. (Hedwigia, 1889, Fe va (4) T. Husnot : Les Philonotis dioiques (Revue bryol., 1 p- 4 (5H, rm Philonotis nouvelles ou critiques (Rev. bryol., 10, P- 2. (8) J. Amann : Mnium subglobosum Br. eur. er bryol. 18%, p. 53). (7) 3. Faq Etudes sur le Genre Bryum (Revue bryol., 1892, p. 53;. L] , , 78 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dodium. L'auteur reproche à Limpricht de ne pas établir une hiérarchie armi les espèces : « Dans un ouvrage descriptif comme dans un tableau, il faut éviter de tout mettre au premier plan... La notion d'espèce est, en Bryologie comme ailleurs, une affaire d’appréciation personnelle... jamais nous n’arriverons à être d'accord sur ce qui est une espèce ou sur ce qui ne l’est pas. Ce doit être une raison de plus pour nous engager à grouper autant que possible autour de types déjà distinctions sur des caractères fournis surtout par l'examen minutieux du péristome, à la condition expresse et Capitale de ne pas perdre de vue les affinités naturelles des types ainsi caractérisés et de faire ressortir ces affinités en les exprimant d’une façon ou de l’autre. La distinction de ces formes multiples n’offre pas d’inconvénients et pré- sente même une incontestable utilité. » M. AMANx examine ensuite les diverses sections du G. Bryum, et il termine par l'annonce d’un type nouveau de Cladodium, dont le péris- tome présente, dans diverses capsules, une structure de Ptychostomum, d’Hemisynapsium ou d’Eucladodium, et « fournit ainsi une preuve de plus que la nature se moque des petits compartiments dans lesquels nous voudrions la faire rentrer, » Dans une seconde note, le même auteur (1) développe la proposition précédente, et refuse d'admettre l'hypothèse de l’hybridité pour l'espèce qu'il étudie. Il terminé en donnant une classification de l'ordre des Bryacées qui lui est personnelle. M. PBixierr (2) pense que le Bryum imbricatum de Not., est des- tiné à disparaître de la science, mais il n’en sera pas de même du B. comense Schp., dont d’ailleurs il donne une description très détaillée. M. AManx (3), cependant, montre de son côté que le B. comense n’est qu’une forme du B. cæspititium, bien qu’il en diffère au premier abord par son aspect extérieur. L’auteur a en effet constaté sur les murs de Davos (Suisse), que le B. comense croissait dans les interstices secs des murs brûlés par le soleil, tandis que le B. cæspititium se dévelop- Pait sur la crête terreuse des mêmes murs. On trouve toutes les formes intermédiaires, en passant par la variété imbricatum du B. cæspititium... D’autre part, M. Husnor (4) publie une description du B. imbricatum de Schwægrichen, d’après des exemplaires de l’herbier de l’auteur lui- même. Il montre que le B. imbricatum de Not. est bien le B. comense Schp. et que d’autre part, les auteurs du Bryologia europæa ont pris une autre espèce pour le B, imbricatum. (1) J. Amann : Etudes sur le G. Bryum. 2° article (Rev. bryol,. 1893, p. 39). (2) H. Philibert : B 3 ARE etB. comense (Rev. bryol., 1889, p. 36). (3) 3. Amann : Note sur le Brÿum comense Sch. (Rev. bryol., 1889, p. 5%). (4) T. Husnot : Bryum imbricatum Schw. (Rev. bryol., 1:89, p. 58). NT ENTRE A EE ST REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 79 Enfin M. Amanx (1) proteste contre la réunion que M. Limpricht a faite de son B. Philiberti au B. comense ; ; sEù met en parallèle la diagnose des deux espèces pour appuyer son opini M. PaiciBEert (2) donne la dire ss détaillée d’un nouveau Bryum voisin du B. inclinatum, le B. leptocercis des Iles de la Baltique. Le même auteur aie une étude approfondie des B. acutum Lindb. et archangelicum Br. Schp. 13 Orthotrichum. — M. GRôNVALL (3) a publié des notes critiques sur les Orthotrichum d'Europe. A remarquer la création de deux nou- velles espèces : O. longifolium et O. paradoxum. L'auteur réunit à l'O. arctieum comme variétés, l'O. Blrttii et l'O. Sommerfeltii ; VO. Killiasi comme forme alpine à l'O. speciosum ; l'O. Kaurini comme forme à l'O. pumilum ; d'autre part, l'O. microblephare et l'O. microcarpum sont de bonnes espèces Le même situer (4) a publié également une note sur les fleurs mâles des Orthotrichum e sujet qu'a dois M. BurcaaRp (5) est plus circonscrit : l’auteur s’est borné à étudier les Orthotrichum de la Carniole ; il le fait très en détail pour chaque espèce. M. Cuzmanx (6) signale la présence d’un pré-péristome chez les O. Sturmii et rupestre, ce qui les rapprocherait de l'O. cupulatum et justi- fierait l'opinion de Schimper qui les croyait voisins. Me E. Brirron (7) fait remarquer que c’est à tort que certains auteurs ont rapporté l'O. strangulatum. Pal. Beauv. soit à l'O. Braunii, soit à l'O. cupulatum. C’est à l'O. Porteri Aust. qu'il faut rattacher cette espèce. M. Puuigerr (8) dans une longue note sur l'O. Schimperi montre que ce type est une forme moyenne d’une série dont les deux extrêmes sont les O. Braunii et O. microcarpum, et il cite tous les types qui relient { : J. Amann : Notice sur le Bryum Philiberti Amann (Rev. bryol., 1893, + H. Philibert : Bryum leptocercis, sp. n. (Rev. ge 1894, p. 86). Deux espèces arctiques de Br ryum observées en Suisse (Ib (3) A L. Grônvall: Anteckningar rürande nagra Dong Ortotricha (Ofvers. af Konigl. Vet. Akad. forhandl., 1389, p. 160). (4) A. L. Grônvall : Ueber die ne der mannlichen Blüten bei den Ortho- trichum- Are (Bot. CentralblL. 59). (5) Burchard : Zur Sr and né sm einiger Orthotrichum- Formen aus Krain (Hedwigia, 1892, }. (6) P. Culmann : Note sur les Orthotrichur Sturmii et rupestre (Revue ‘bryol., 1893, p. 58). (7) E. Britton : Note on two of Palisot de Beauvois species of Orthotrichum (Revue bryol., 1889, p. (8 . H. Philibert : Note sur l'Orthotrichum Sehimperi Ps bryol., 1891, P. 80 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE entre elles ces trois formes. La conclusion générale et intéressante qui paraît résulter de ces observations, c'est qu'ici comme ailleurs, dans plusieurs genres de Mousses, les espèces ne constituent pas des types arrêtés, invariables et rigoureusement limités. Ce sont plutôt des cercles plus où moins larges, dans chacun desquels on peut faire entrer, pour la commodité de la nomenclature, un certain nombre de races, sembla- bles les unes aux autres dans une certaine mesure, mais souvent aussi} assez peu différentes pour faire naître des doutes sur la possibilité de les ériger en espèces distinctes et de les rattacher à lune ou à l’autre de celles qui ont été d’abord admises. Mais ce qui est bien remarquable aussi, C’est cette tendance à varier que l’on observe dans quelques-unes de ces races, tendance qui est telle qu’en examinant, par exemple, certaines touffes de l'O. Schimperi, on serait tenté, en voyant tous les stomates largement ouverts, de rapporter ces individus à l'O. micro- Carpumn, tandis qu’en examinant d’autres touffes prises à côté et sur les mêmes arbres, on y constate que tous les stomates sont bien fermés, et on pourrait presque attribuer ces individus à l'O. Braunii. Ces dernières observations montrent tout simplement que le caractère tiré de l’appareil stomatique des Orthotrics est mauvais pour distinguer les espèces puisqu'il est sujet à de telles variations, et que lon a tort de s’y fier pour établir des coupes dans ce genre. (A suivre). L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. Lille. Imp. Le Bigot frères. ' Le Gérant : Th. Clerquin. _ $ a Revue. générale de Botanique. Tome 9. Planche 5 UP ce PER ACTE /evue, générale de Botanique. Zome 9. Planche G D ESS ÿ 4 4 ñ 4 à - ra | M. Moilisrd de} 1 ARS je ARE ee S A hninnirsr »» de Lx cellrite. {4€ Fu LE, #7 Le Imp!## Lemercier Paris. Revue générale de Botanique. Tome 9. Planche 9. Fig 1 CU, bg : H. F, Jonkman del. Imp. Le Bigot. B. Herineq sc. Appareil de germination pour les Fougères. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Etranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes = te mu pag mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Pari : On peut ss procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, chez M. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois, Paris: Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris. à, _ Il sera rendu compte dans les revues spéciales des ouvrages, mémoires | ou notes dont un exemplaire aura été adressé au Directeur de la Revue Kénérale de Botanique. _ Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont | droit gratuitement à tre. Her RE en ere à ee : se RECENTES PUBLICATIONS BOTANIQUES 16 : J ANDERSON : Geschichte der Vegetation Schwedens 4 mk. FRANZ technische Mykologie I. Schiz zomyceten — Gärungen 9 m M VE banc : Uber al und Generations — Wechsel bei Cynips calicis. — 1 m | Dr G. HABERLANDT : ie, Pflanzenanatomie — 9me édit. = 16 m : Pror. FRANZ SCuiNDLer : Die Lehre vom ee auf physiol © gisches Grundlage. Allgemeiner Teil, 8 mk W.E. Baxter : Translation of a Treatise on the Diatomacne by Dr: Henri van Heurck, 35 plates, 290 engravings. — £2 — » —»: ; H. Enmonps ét R. MarLorm: Elementary Hire for South- Afrit Theoretical and Practical. — £ » — 4 — D. H. 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III. — REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE, parus en 1892, 1893 et 1894 (avec figures dans le texte), pr M. 4, Phuñet fente, 5-0 7. - PLANCHES CONTENUES PAR CETTE LIVRAISON. PLANCHE 4. — Pleurotus ostreatus. PLANCRE 7. — Galles d’Orien PLANCHE k — Galles d'Orient. Cette livraison renferme en outre vingt-quatre gravures dans le ! RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR LES CHAMPIGNONS par M. L. MATRUCHOT (1) I. — PLEUROTUS OSTREATUS. Le Pleurotus ostreatus Jacquin est une Agaricinée assez COm- mune dans la région parisienne; elle se développe de préférence dans les endroits humides, sur les souches, sur les troncs abattus, en particulier sur les vieux troncs de peuplier ; les individus sont généralement disposés en touffes. Le carpophore, c’est-à-dire l’ensemble du pied et du chapeau, estcharnu et conchiforme ; la surface du chapeau est d’un brun plus ou moins foncé ou d’un gris cendré, prenant à la longue une nuance bleu ardoise ou violacée. Son diamètre peut atteindre jusqu’à 10 ou 12 centimètres. Les lames hyméniales, blanchâtres, peu serrées, longuement décurrentes, s’anastomosent sur le pied, en formant un réseau qui va s’eflaçant peu à peu vers la partie inférieure. Le pied, généralement court et poilu à la base, conti- nue d’une façon insensible le chapeau ; il est le plus souvent laté- ral ou excentrique, très rarement central. Outre les spores naissant normalement sur les basides, on a signalé, chez le Pleurotus ostreatus, deux autres formes reproduc- trices. M. Patouillard (2), le premier, a fait connaître une forme conidienne constituée par de petites spores ovalaires naissant isolément sur de courts stérigmates portés par des poils. Plus (1) Travail fait au Laboratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Bonnier. (2) Patouillard : Sur l'appareil conidial du Pleurotus Bot., t. 27 (1880), p. 125). — Sur quelques modes nouveaux ou ostreatus (Bull. Soc. peu connus de reproduction secondaire chez les Hyménomycètes. (Revue mycologique, ie avril 1881, p. 10). Rev. gén. de Botanique. — IX. 82 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE récemment, surle mycelium vieilli provenant de la germinatio des basidiospores dans des solutions nutritives, M. Brefeld (1) à a observé une formation oïdiale : après une très longue durée de à. végétation, l'extrémité des filaments aériens semble se désarticuler M en éléments subrectangulaires. à Enfin l’année dernière, M. Costantin et moi (2) avons signalé le : Pleurotus ostreatus comme l’une des espèces dont nous avions. obtenu la germination des spores et la production de mycelium abondant sur milieux stérilisés. Continuant mes recherches dans cette voie, j'ai réussi à obtenir le développement complet des car pophores de PI. ostreatus; j'ai pu faire ainsi un certain nombre d'observations sur la morphologie du développement et sur | anato- mie de cette espèce, sur les variations de structure des éléments de l’hymenium et sur celles des divers organes reproducteurs. Pour la morphologie externe en particulier, les observations que j'ai faites se rapportent toutes par quelque côté aux divers … caractères génériques et spécifiques que j'ai pris soin d’énumére plus haut. À Quant à l’étude anatomique, les indications qu'elle fournit me semblent jeter quelque lumière sur la Re com pare des divers éléments de A te A. — Mycelium et forme oïdale. . Le mycelium produit par la D tion des basdio# pes développe avec vigueur à la surface du milieu nutritif, température est comprise entre 25° et 30° : les filaments, ah floconneux, s'appliquent ensuite étroitement sur le substratum formant un tapis serré et blanc, uniquement formé de myceli stérile. Les hyphes sont assez régulièrement cloisonnés et présen tent une largeur moyenne de 4w Sur ces filaments, les boucles si cractérietiioes du myceliun de certains Basidiomycètes s'observent avec la plus grande facilité Elles sont extrèmement nombreuses, et il est des filaments 4 (1) 0. Brefeld : Untersuchungen aus dem Gesammtgebiete der My ee VIH, P-55, pl IV, fig. 10. 2) Costantin et Matruchot : Sur La production du mycelium des cru” gnons SAPOTIEUER (Bull. Soc. Biologie, 11 janvier 18%). … A. Co RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR LES CHAMPIGNONS 83 sur toute leur longueur présentent une boucle à chaque cloison. Cette disposition est, sans aucun doute, en rapport avec la crois- sance rapide du mycelium et des carpophores; elle permet, Concurremment avec les anastomoses pariétales des filaments qui s’agrègent, un afflux abondant de matières plasmatiques en un point donné du mycelium. Si les conditions de température et de nutrition sont favorables, l’accroissement en longueur des fila- ments mycéliens peut atteindre jusqu’à deux centimètres par jour. Dans toutes mes cultures, le mycelium est resté stérile, aussi bien le mycelium aérien que le mycelium plongé dans le milieu nutritif (1). En aucun cas je n’ai vu se produire la forme oïdiale que signale M. Brefeld. Comme il ne saurait y avoir de doute sur l'identité des deux espèces étudiées, cette divergence de résultats a besoin d’être expliquée. On pourrait tout d’abord admettre ou bien qu’il est des variétés de PL. ostreatus ne donnant naissance à aucune forme oïdiale, ou bien que ces formations, qui ne se mon- trent, d’après M. Brefeld, « qu'après un temps très long et en faible quantité seulement », ont pu échapper à mon observation. Il semble plutôt que, dans les conditions où étaient placées mes cultures, cette forme ne se soit pas produite. Je suis porté à croire, en effet, que les formations oïdiales de cette sorte se produisent de préférence sur les milieux nutritifs pauvres, et voici pourquoi. Dans le Fusarium polymorphum, j'ai décrit autrefois (2) des productions analogues : la partie terminale du mycelium rampant se fragmente, et les articles ainsi isolés, que j’ai appelés des arthrospores, sont capables de germer en don- nant de nouveau le Fusarium. Ces arthrospores ont la plus grande analogie avec la forme oïdiale que M. Brefeld décrit chez de nombreux Hyménomycètes (Hypholoma, Stropharia, Lenzites, etc.) et en particulier chez le Pleurotus ostreatus. Or, dans mon travail sur le Fusarium polymorphum, j'ai fait voir que les arthrospores prennent naissance de préférence dans les milieux peu favorables au développement de la plante ; sur les milieux nutritifs pes (1) Je laisse de côté pour dass l'appareil conidien détormé dont on trouve des échantillons sur le mycelium rampant : ces conidies plus ou moins avortées sont d’ailleurs siériicn,: 4 reviendrai pu loin. ()L. Sr nent de quelques af, CRE RE PA HS -#.. 84 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE riches, comme des tranches de pommes de terre stérilisées, le mycelium de Fusarium se développe abondamment, ne donne que 4 peu d’arthrospores, et souvent même n’en donne pas du tout. Je conçois donc fort bien que, dans le cas du Pl. ostreatus, le même . 1 fait puisse se produire. Le milieu nutritif sur lequel je cultive cette espèce est, comme on l’a vu plus haut, particulièrement L favorable à l'accroissement des hyphes : dans ces conditions, la | forme oïdiale ne saurait y prendre naissance. B. — Développement des carpophores. Les premiers carpophores n'apparaissent dans les cultures \ qu’au bout de plusieurs mois. [ls ne se forment que si l'on a soin de maintenir la température relativement basse, inférieure à 16° ou. 48°. Il y a donc, pour le PI. ostreatus, une température optima pour le développement du mycelium, et une température optima pour le développement des carpophores, et ces deux températures dif fèrent entre elles d’au moins 10° Je n’ai fait aucune expérience pour rechercher si le développe: ment des carpophores pouvait se faire à basse température. M. Wehmer a constaté récemment (1) qu’un froid de 2 à 6° au- dessous de zéro ne nuit en rien au développement du chapeau et des basides de cette même espèce. Fructification par carpophores bourgeonnants. — Dans le cas le plus fréquemment observé dans mes cultures, les carpophores naissent d’abord isolément. En un point du mycelium il'se forme un tubercule qui grandit, s’allonge et développe peu à peu sa partie terminale en un pied et un chapeau entièrement symétriques par _ rapport à l'axe. A ce stade, le carpophore se montre er de trois parties distinctes : (a) en haut, le chapeau, circulaire, convexe, brun noirâtre; entièrement cachées par le bord du chapeau : (b) sous ce chapeau, le col, ou partie supérieure du pied, court, (1) C. Wehmer: Notiz über die Unempfindtichkeit der Hüte des A pilzes (Agaricus ostreatus Jacq.) gegen Erfrieren (Berichte der deutsch raneir en Geselischaît, 1895, t. XII, p. 473). RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR LES CHAMPIGNONS 85 trapu, d’un diamètre presque égal au diamètre du chapeau, et couvert d’un réseau dont la trame est le prolongement des lames du chapeau ; (c) à la base, le tubercule, ou partie renflée du pied, à surface lisse et blanchâtre, dépourvue de réseau. La symétrie axiale de cet ensemble est parfaite; le pied est droit et rigoureusement central, les lames et le réseau sont développés également tout autour du pied. Le carpophore que représentent les figures 1 et 1’ (PI. 4) avait 10 millimètrés de hauteur. Si l’on a soin de maintenir constamment saturée de vapeur d’eau l'atmosphère ambiante, on voit bientôt ce carpophore bourgeonner à sa surface. Tout d’abord, par suite d’une croissance intercalaire rapide, le col s’allonge, le chapeau passe du brun foncé à une nuance pâle (fig. 2), et bientôt l’un et l'autre se recouvrent d’un nombre considérable (20 à 50 par exemple) de mamelons blan- châtres (fig. 3), qui sont le début d’autant de tubercules semblables au tubercule initial, et qui se développeront comme lui en don- nant autant de carpophores nouveaux (1). Ces mamelons ne se développent pas simultanément. Tout d'abord quelques-uns seulement s’accroissent en volume et difié- rencient leur partie supérieure en un Col et un chapeau assez semblables au premier : le stade représenté par la figure 4 montre quatre carpophores (a) plus développés que les autres ; aux Stades suivants (fig. 5 et 6, a’), ces carpophores ont pris une prédo- minance marquée sur tout le reste de la culture. Bientôt ils cessent de s’accroître et entrent en régression ; ils se dessèchent peu à peu, diminuent beaucoup de volume, allongent leur col et prennent une nuance plus foncée. La figure 7 montre, en 4’, trois de ces quatre carpophores: le quatrième a été enlevé, et la trace d'insertion de son pied subsiste en 7. Pendant que la série des carpophores a’ entre en régression, une nouvelle série de chapeaux, arrêtés jusque-là dans leur croissance, commence à se développer. La figure 7 représente en particulier (1) En plaçant des carpophores de Collybin velutipes dans une atmosphère humide à la température de 45°, M. Van Tieghem (Bull. de la Soc. Botanique, 18%6, p. 102) a vu se former, par bourgeonnement à la surface, des carpophores secondaires de dimension inversement proporlionnée à leur nombre. M. Brefeld s pres un bourgeonnement analogue du Coprinus ephemerus à l'abri de la . umière. on LD nn de 86 REVUE GÉNÉRALE DE. BOTANIQUE - trois carpophores a” de cette seconde série, arrivés à leur taille maxima. Comme les précédents, ils entrent plus tard en régres- ‘sion ; puis la croissance se localise sur une troisième série de carpophores secondaires, et ainsi de suite. Les mêmes figures 4 à 7 (PL. 4) montrent aussi le développe- ment parallèle d’un carpophore plus petit placé près de la base du. premier, mais indépendant de lui (b, fig. 5). Au stade représenté \ par la figure 6, ce carpophore a donné naissance, par bourgeon- nement de toute sa surface, à un bouquet de carpophores de 4 second ordre dont quatre sont visibles sur la figure (b', fig. 6). De ce premier groupe un seul individu se développe tout d’abord 4 (b”, fig. 7), les autres devant servir à former les séries suivantes. ’ Dans les deux exemples qui viennent d’être étudiés, tous les | carpophores sauf le premier sont de même ordre ; tous naissent de tubercules bourgeonnés directement sur le carpophore primor dial, tous sont pour ainsi dire de second ordre. Mais on peus à observer des cas différents. 4 Il peut se faire, par exemple, que l’un des carpophores de second ordre prédomine sur tous les autres, et qu'au lieu d’entrer en régression il soit à son tour le siège d’un bourgeonnement ana logue à celui qui a frappé le carpophore initial. Dès lors tout déver loppement cesse parmi les individus de second ordre, la crois: sance se localise sur ceux de troisième ordre, et ceux-ci se déve loppent, comme les précédents, par séries successives. Je n’ai pas observé de Carpophores d’ordre supérieur au troisième. La région où bourgeonnent les chapeaux secondaires n’est pas toujours limitée à la partie supérieure du carpophore, comme dans les exemples précédents (a, fig. 2 et fig. 3). Parfois les bour- geons se produisent sur le col et sur la partie renflée du pied. Les fig. 8 à 10 montrent le développement’de cinq carpophores “ ” ont pris la prédominance sur les autres. mn É 1 + RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR LES CHAMPIGNONS 87 col et chapeau, qui'se hérissent de tubercules secondaires (b, fig. 5; b’, fig. 6). Fructification en chou-fleur. — Dans tous les cas étudiés plus haut, le bourgeonnement des individus de second ou de troisième ordre est tardif, et se fait sur des carpophores déjà difiérenciés, présentant nettement un pied renflé, un col muni es réseau et un chapeau. Mais il peut se faire aussi que le bourgeonnement soit précoce ; dans ce cas les tubercules secondaires naissent en grand nombre à la surface.d’un tubercule primaire non encore différencié en carpo- phore ; la fructification prend un aspect curieux que je désignerai sous le nom de fructification en chou-fleur. Sur une masse centrale unique, on voit apparaître une infinité de petites têtes arrondies et blanchâtres qui sont les rudiments de futurs carpophores ; et ce n’est que tardivement qu’un petit nombre de ces tubercules pren- nent l’avance sur les autres et se développent en petits carpo- phores minuscules à chapeau brunâtre. Un tel mode de développement n'est pas sans rappeler celui du Champignon de couché dans les culiures industrielles dont il est l'objet sur des meules de fumier. On sait que le blanc de champi- gnon, introduit de place en place dans les meules, s’y développe en tous sens et envahit bientôt toute la masse ; puis le mycelium s’agrège en cordons de plus en plus volumineux, et sur ceux de Ces cordons qui courent à la surface de la meule bourgeonnent les jeunes tubercules dont chacun deviendra un carpophore. Ces tubercules apparaissent en touffes plus ou moins serrées, fixées Sur un même cordon mycélien ; mais leur développement n’est pas simultané. Certains de ces tubercules se développent d’abord et c’est seulement lorsque ceux-ci ont atteint leur taille définitive que d’autres se développent à leur tour. Il peut arriver, pour le champignon de couche comme pour le Pleurotus ostreatus, que le grain ne se développe pas, c’est-à-dire que les nombreux petits tubercules ne donnent qu’un nombre infime de chapeaux. Un cas limite de cette fructification en chou-fleur nous est fourni par les figures 42 et 12’; on y voit deux carpophores qui se sont développés sur un tubercule unique non différencié ; étant en très petit nombre, ils ont acquis chacun une _ relativement considérable. 88 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Fructification coralloïde.— Enfin un cas particulièrement intéres. sant est celui que je désignerai sous le nom de fructification coral… loïde du Pleurotus ostreatus. Dans des cultures qui semblent extré- mement vigoureuses, on voit certains gros tubercules primordiaux donner, par bourgeonnement à la partie supérieure, des branches qui vont se ramifiant à leur : tour un grand nombre de fois (fig. 16 ci-contre). La ra mification est vaguement dis. chotomique, et l’ensemble, qui peut atteindre jusqu’à à. ou 4 centimètres de hauteur, rappelle par sa forme le car: pophore de certaines Clavai- res, comme C. coralloiles. Jusqu'à une ramification assez avancée, jusqu’à la for mation des branches de 7° où 8: ordre par exemple, le mas sif demeure stérile ; à partir de ce moment, les branch 1C S à NN de Fig. 16. — Fructification coralloïde du i ifté jent tou- Pleurotus ostrealus; culture âgée de . ultimes se diiérencies "CES quatre mois. Gross. 2 fois. tes presque simultanémen en carpophores à chapeal brunâtre et à col plus ou moins allongé. | Par l'intermédiaire du mode de fructification en chou-fleu vent par simple abréviation de développement. C. — Symétrie et orientation des carpophores. Les carpophores de deuxième et troisième ordre ne présente pas toujours la même forme que le carpophore primordial sur lequel ils ont pris naissance. Certains individus ont le pied mo _ l'enflé à la base, et en même temps le col s’évase à la partie rieure ; des lames isolées, distinctes de la trame du réseau, RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR LES CHAMPIGNONS 89 mencent à se montrer en haut du pied (PI. 4, fig. 5 a’, et fig. 10). En outre, la symétrie radiale cesse d'être aussi parfaite que dans le carpophore primordial : quand l'individu est longuement développé, il offre une tendance vers la symétrie bilatérale. Cette tendance est surtout accusée quand les carpophores secondaires nés sur un même tubercule sont peu nombreux et offrent par Suite un développement considérable en hauteur. Les fig. 12 et 12’ représentent deux carpophores nés sur un tubercule unique ; ils ont acquis une taille relativement grande (2m), eu égard aux faibles dimensions des tubes de culture. Le pied, très long, infléchi et toujours tuberculeux, se continue insensiblement par le chapeau, dont les lames sont longuement décurrentes. Le réseau est à peine. marqué et les lames sont rarement anastomosées. La calotte du Chapeau est toujours circulaire, et le pied n’est jamais latéral (le Chapeau le dépassant de tous côtés) : mais le développement des lames est plus marqué dans la partie convexe. Il y a donc, dans l'ensemble du carpophore, une symétrie bilatérale nette. Ce dernier cas s’observe fréquemment dans la nature, lorsque le pied est excentrique. Quant à l'orientation des carpophores, elle est à peu près quel- Conque pour les individus de forme régulière, dont le développe- ment en hauteur est toujours assez faible. Dans ce cas, le pied Continue à croître dans la direction qu'il avait au début (PI. 4, fig. 4 à 7, fig. 9,9’, 10). Mais pour les individus à grande croissance intercalaire, dont le pied s’allonge beaucoup, l’action combinée d’un géotropisme et d’un hydrotropisme négatifs donne au pied sa Courbure caractéristique et au chapeau son orientation normale (fig. 11, 12, 12). 11 semble que ces deux facteurs agissent plutôt Sur l’élongation des cellules que sur leur multiplication. Dans les fructifications coralloïdes (fig. 16, page 88), l’orienta- tion géotropique est manifeste pour le tronc commun, qui est le Siège d’une forte croissance intercalaire; elle est faible ou oulle Pour le pied des carpophores terminaux. Le pied droit et central du Pleurotus ostreatus, qu’on observe Parfois dans la nature, n’est nullement, comme on l’a supposé, la conséquence du fait que le carpophore s'insère sur une surface horizontale. Dans les figures 9 et 10, en effet, qui représentent des cultures en tube où le tube de verre était maintenu vertical, 90 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE on voit que les chapeaux secondaires n’ont aucune orientation commune ; et inversement les figures 12 et 12’ représentent des individus de forme irrégulière qui se sont développés à la partie supérieure d’un tube, sur une surface horizontale. Il semble donc que la dissymétrie et l'orientation géotropique soient la conséquence d’un développement intercalaire inégal, et ne soient nullement un phénomène primitif. Dans les individus dépourvus de croissance intercalaire, l'orientation est quelconque et la symétrie axiale reste parfaite. Comparaison des formes cultivées avec les formes naturelles. Les formes cultivées de PL. ostreatus diffèrent donc assez profondément | des formes qu'on observe normalement dans la nature. A la vérité, les échantillons obtenus par culture en tubes n’ont qu'une taille minime. Mais d’une part, cette taille est en rapport avec les dimen- _ sions de tubes de culture : dans des tubes de diamètre double, les chapeaux obtenus sont le double ou le triple de ceux que fournissent . les tubes ordinaires. D'autre part, et c’est cela surtout qui importe ici, ces carpophores de dimensions restreintes sont normalement … fructifères ; on y trouve, comme nous le verrons plus loin, des basides et des spores. Ce ne sont donc pas des fructifications … avortées. En comparant ces formes cultivées aux formes naturelles, 0 À reconnaît que la plupart des caractères (soit génériques, soit spéci fiques) de morphologie externe ne sont pas constants dans Île Pl. ostreatus. Le pied, normalement excentrique, latéral ou nul,peut être rigoureusement central, très développé et même renflé. Les lamelles, peu développées dans les individus de forme régulière, n’y sont pd décurrentes. Enfin l'habitat lignicole est loin d’être un caractère | absolu, puisque cette espèce se cultive sur des solutions nutritive à et des milieux nutritifs autres que le bois pourri. L'un des caractères … les plus constants du Pleurotus ostreatus est la présence sur le chapeau d’une cuticule épaisse de nuance branâtre, qui va s’effa çant sur les bords du chapeau. La nuance de cette cuticule peut varier du gris clair au brun foncé, avec des tons bleuâtres Où À _ violacés; mais la cuticule elle-même est constante et caractéristique: RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR LES CHAMPIGNONS 91 D. — Hymenium. L'hymenium des formes cultivées de Pleurotus ostreatus est plus ou moins développé. Les carpophores à symétrie radiale ne pré- sentent, comme où l'a vu plus haut, qu'un hymenium faiblement développé : tandis que le réseau couvre presqu’entièrement la partie supérieure du pied, l’hymenium, qui fait suite à ce réseau, est réduit à de courtes lames. Avec les formes légèrement dissymé- triques on voit apparaître un hymenium plus étendu : des lames de plus en plus développées recouvrent la partie Convexe du pied. Enfin les carpophores entièrement dissymétriques par rapport à leur axe (PI. 4, fig. 11 et 42) sont munis de lames nombreuses longuement décurrentes, le plus souvent simples, parfois bifurquées (fig. 11, 12, 12) venant s’effacer peu à peu à la surface du pied en formant un réseau de peu d’étendue et de faible relief (4). La structure de l’hymenium offre dans ces divers individus des différences profondes. , Carpophores à symétrie bilatérale. — Les carpophores à symétrie bilatérale, qui se rapprochent plus que les autres de la forme du Pleurotus ostreatus qu’on rencontre dans la nature, ont un hymé- nium formé des éléments ordinaires : basides, cystides (2) et cellules non différenciées ou paraphyses (3). Les basides, très nombreuses et normalement constituées, sont cylindriques et font fortement saillie au-dessus de la surface hymé- (1) Dans la tig. 11 de la planche IV, le graveur à représenté par erreur un grand nombre de James bifurquées ; en réalité, un petit nombre seulement de lames sont dans ce cas, comme le montrent mieux les figures 12 et . (2) Certains auteurs signalent le PI. ostreatus comme dépourvu de cystides. M. Patouillard (Hyménomycètes d'Europe, p. 104, pl. 11, fig. 2) décrit et figure des eystides claviformes surmontés d'un petit bouton sessile. J'en ai observé de Semblables ; mais le plus souvent, le bouton est assez longuement pere Dans Le 1: 4 +4 » h “in nine oran FE formes naturelles de PL ostreatus, les Cy ] I que les basides ; ils sont ovales et portent un long stérigmate renflé en bouton à l'extrémité. (3) Faute d'observations personnelles, je ne saurais prendre part discussion relative à l'autonomie des paraphyses chez les Hymé L les désigner d’un nom spécial, et réserver le nom de paraphyses aux éléme définis et parfois hautement différenciés qu'on décrit sous ce nom chez : cètes. Dans la suite de ce travail, le mot paraphyse n’a d'autre sens sd celui de LNte à 92 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE niale : elles portent, à l'extrémité de stérigmates grêles, quatre basidiospores. Les dimensions normales de ces éléments sont : Baside : 20-30 à X 6-8 u ; Stérigmate : 4-6 u X 4 u ; Basidiospore : 15 X 3-4 y. À Ress Né nt Es, en RSS Les paraphyses sont souvent comme tronquées au niveau même de la face externe de l’hymenium. Même dans les individus assez . âgés, ces cellules m'ont paru être assez nombreuses. 0 Les cystides sont beaucoup moins abondants. Ce sont ici des cellules à peine plus grandes (parfois même plus petites) que les M basides, et dont l'extrémité va s’effilant et porte un bouton sphéri- à que ou ovalaire assez réfringent, d’une taille très inférieure à celle M des basidiospores. Parfois la partie effilée est centrale, comme dans » le cystide figuré par M. Patouillard (4): le plus souvent, le pelit 4 renflement en forme de bouton est inséré latéralement sur la face. terminale de la cellule (PI. 4, fig. 14, c). Un point important à noter est la taille relativement petite des cystides, qui dépasse à peine. celle des basides. C’est là une différence avec ce qu’on observe dans. les formes naturelles de PL. ostreatus. 2000 La figure 13 représente la coupe d’une portion d’hymenium. provenant d’un carpophore de forme irrégulière. Outre une baside tétraspore typique,on y voit un groupe de cellules non différenciées au milieu desquelles se trouve un cystide, non saillant au-dessus. de l’hymenium, et deux basides monospores saillantes (2). _ Carpophores à symétrie radiale. — Dans l'hymenium des individus symétriques, le nombre des basides qui se développen normalement est beaucoup plus faible ; maïs les cystides, toujours de petite taille, sont plus nombreux. Il est même certaines plag d’un seul (fig. 17). D’ordinaire ces boutons sont plus ou moins De 2e pédicellés, et les pédicelles re les sie ont “ Le se Les Pasidés mono pores ne pas ra. irous osireatus; me res m'en maintes ha et de eu l'htession d’en des échantillons que M. Boudier a eu or de recueillir à not RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR LES CHAMPIGNONS 93 les deux pédieelles sont terminaux ; tantôt l’un d’eux est terminal et l’autre plus ou moins latéral; parfois même aucun d'eux n’est rigoureusement terminal, tous d'eux s’insérant sur le côté. La figure 17 représente quelques-uns de ces divers cas (1); elle montre la ressemblance frappante de ces cystides à deux stérigmates avec des basides bispores dont les spores seraient atrophiées. Enfin on peut même observer des cystides portant trois stérig- mates (PI. 4, fig. 16, et page 94, fig. 17, b); leur forme rappelle celle d’une Re dont la quatrième spore aurait avorté. Ces faits me semblent avoir quelque importance. On sait en effet que la nature morphologique des cystides est discutée. Les uns les considèrent comme des terminaisons stériles de filaments Sous-hyméniaux (Boudier, Patouillard), les autres comme des éléments hyméniaux d’une nature particulière : poils hyméniaux (Van Tieghem), basides hypertrophiées (De pepnean basides défor- mées (Fayod). Ce qui précède me paraît montrer que les cystides de Pleurotus Ostreatus sont des basides déformées. En efet, en premier lieu, il s'établit une sorte de balancement numérique entre le développe- ment des deux sortes d'organes : quand les basides sont abon dantes (région hyméniale des carpophores bien développés), les CyStides le sont peu, et inversement quand les cystides sont abon- dants (carpophores réduits à symétrie radiale, région du réseau © dans les carpophores normaux); les basides sont rares ou manquent totalement. Ce balancement peut du reste s’observer sur le même Carpophore : en s’éloignant de l’hymenium proprement dit et en se rapprochant du réticule que porte le pied, on voit les basides faire place aux cystides. Un second argument nous est fourni par les formes spéciales de cystides que présentent les échantillons cultivés de PI. ostreatus. . Ces formes sont intermédiaires entre le cystide normal et la baside tétraspore. Elles sont intermédiaires par la taille de la cellule et par le nombre des stérigmates ; si l'on joint à la série des cystides à 3, 2, 1 stérigmates (page 94, fig. 17, b à i), la série des basides à 4, 2,1 spores, on a toutes les formes de réduction possibles de la {1) On y voit aussi un Te ne Apoue qu'un mov! bouton, mais diflérant du SY#ide normal par r sa forme incurv 94 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE baside tétraspore. Toutefois, entre les deux séries, cystides et basi-… des, subsiste une différence constante : dans la première, les spores. ne se développent pas, restent à l’état de boutons rudimentaires et ne s’isolent pas, par une cloison, de la cellule mère; dans là seconde, les spores prennent leur développement normal et acquis rent leur taille maxima (1). Relativement aux cystides de Pleurotus ostreatus, je me range u donc à l'opinion que Fayod a exprimée d'une | façon générale sur la © valeur morphologique des cystides d’Agarici- nées. Je considère que les cystides de PI 0 treatus sont des basides déformées dont « l'exis- À eystide à 3 stérign es; C, d, é Fe. fe rmes gularité des phéno cystides à un seul stérigmate (Gr. — 540 pour les i ident à la — de ). — , cystide sh d’après Patouil- es Fe ar (2). Si, comme il es vraisemblable, les phénomènes de formation de la baside sont, _ dernière analyse, liés à une question de nutrition, on conçoit qu'i n’y ait pas antagonisme entre l'opinion de M. Boudier, qui attribue les caractères du cystide à l’origine profonde du filament qu'il termine, et l’opinion qui fait de ce même cystide une baside incon- plète et déiormée par une déviation dans la nutrition. En résumé, on doit considérer l'hymenium de PL. ostreatlè comme constitué par des extrémités d’hyphes qui se difiérencient … espèce dans la nature, la plupart des cellules de l'hymenium développent en basides fertiles. Un petit nombre de cellules byP (1) Il ne semble pas y avoir d’intermédiaires entre ces deux cas ext : Pre 4e 4, fig. 14), qu’on serait tenté de ranger dans un de ces cas inter! ie 8, : ur qu us Lr-ce monospore dont la spore n’a pas encore auoint RC manière re > voir | sur la différenciation er des cys peuvent p RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR LES CHAMPIGNONS 95 niales deviennent des basides stériles ou cystides. Enfin certains éléments pourraient rester non différenciés pendant toute la vie d champignon (paraphyses de divers auteurs). | Dans les cultures en tube, au contraire, et surtout sur les carpo- phores qui semblent frappés d’un arrêt de développement, c’est la forme cystide qui prédomine. La théorie qui fait considérer les cystides comme des basides modifiées est ancienne dans la science. Elle a pris naissance surtout par l'examen des cystides de forme trés différenciée, comme les Cystides de Pluteus, dont les quatre stérigmates éveillent l’idée d'une baside modifiée. Acceptée et soutenue par de Seynes, Fayod et beaucoup d’autres, cette théorie vient de trouver, je crois, une Confirmation partielle dans l'étude que j'ai faite du Pleurotus ostreatus. E. — Conidies. C’est M. Patouillard qui, le premier, a décrit (1) chez le Pleurotus 0streatus une forme conidienne. Sur des échantillons dont le déve- loppement s'était fait, dit-il, dans de mauvaises conditions, le pied et le chapeau étaient devenus fortement pileux, et les poils des bords du chapeau étaient fructifères. Ces poils, courts, formés de cellules placées bout à bout, offrant des boucles à chaque cloison, Portent, soit à l'extrémité, soit sur le côté, une ou deux spores ovoïides, et il n’y a jamais qu’une spore par cellule (fig. 27, a). Depuis lors M. Patouillard retrouva les mêmes spores sur des poils déve- loppés à la surface du pied, dans une variété de la même espèce. Mes cultures m'ont offert en assez grande quantité des produc- tions analogues que j'appellerai, pour la commodité du langage, des PSeudo-conidies. J'en ai d’abord observé dans la région hyméniale, Sur des poils libres à la surface des lames mais tirant leur origine des tissus voisins. J'en ai retrouvé sur le bord libre des lames, dans l’hymenium lui-même : entre les cellules non différenciées on distingue, outre les basides et les cystides, des cellules plus gréles | portant à l'extrémité une tête arrondie et pédicellée ; ces éléments (1) Patouillard : Sur l’appareil conidial du « Pleurotus ostreatus » (Bull. de la - Bot., t, 27 (1880), p. 125, avec figures dans le texte). — Sur quelques modes MOUveaux ou peu connus de reproduction secondaire chez cètes (Revue mycologique, avril 1881, p. 10). les Hyménomy- 96 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE présentent une grande ressemblance avec les cystides normaux à Ne un seul stérigmate, mais quand on peut suivre dans le tissu sous: : jacent le prolongement de ces cellules, on voit qu'il s’agit de poils : pluricellulaires munis de boucles et portant des conidies latérales comme il a été dit plus haut. | Enfin, j'ai pu retrouver, bien qu’elles y soient très rares, des pseudo-conidies analogues sur le mycelium lui-même. La fig. 15 de Ja pl. 4 représente des portioris de filaments issus de cultures âgées u _de plusieurs mois et ayant déjà donné naissance à des carpophores. à Au centre on y voit une pseudo-conidie dont le pédicelle est renflé à à la base ; à gauche une autre à pédicelle plus grêle ; à droite un : pédicelle très renflé et dépourvu de spore. F Dans des cultures très jeunes, de huit jours par exemple, SU Fig. 27 à 34. — à, conidies du PL. cstremius, d’après Patouillard ; b. poil b à pseudo-conidies ; c, d, e, , g, h, formes diverses de pseudo-conidies observ sur le mycelium. Gross. = 540 pour les 4. bàh. parfois elle a la forme normale, ovalaire (4, e, f), mais reste jours petite (3 & de longueur au maximum) ; rarement enfin, elle est vol aise, sphérique (h) et portée sur un court pédicelle filiforme. La forme habituelle du pédicelle est conique ; il d'ordinaire assez grêle, parfois ventru à la base. | pseudo-conidie et son pédicelle, je considère ces éléments Com des formes différentes d’un même organe, car on trouve tou“ les transitions entre les termes extrêmes. Ces deux termes extrênil sont, d’une part, la pseudo-conidie ovalaire à pédicelle hypertro RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR LES CHAMPIGNONS “à! (fig. 27, d), d'autre part la pseudo-conidie sphérique volumineuse à pédicelle court et grêle (fig. 27, h). Entre les deux, s’étagent des formes intermédiaires variées, dont la fig. 27, c à h, représente les plus remarquables. Les formes e et g sont les plus répandues. Cet organe est-il le même que celui déerit par M. Patouillard sous le nom de conidie ? A vrai dire, je n’ai jamais rencontré de conidies aussi volumineuses que celles qu’il figure (1) et que je reproduis ici (a, fig. 27), dont la longueur atteint et dépasse le diamètre du filament mycélien qui la porte ; toutes celles que j'ai vues dans mes cultures, qu’elles fussent rondes ou ovales, n’avaient qu'un diamètre maximum de 3 u. J'ajoute que ces éléments m'ont paru infertiles ; lors même qu'ils sont séparés de la cellule-mère par une cloison (d, fig. 27) et caduques, ce qui n’est pas rare, ils m'ont toujours paru incapables de germination; mais sur ce point l'observation est si difficile que je ne saurais me prononcer d’une façon absolue. Dans les individus tératologiques étudiés par M. Patouillard, la conidie était relativement volumineuse, et Sans doute susceptible de germination, bien que l’auteur ne men- tionne aucune observation sur ce point. Quoi qu’il en soit, malgré ces différences, malgré aussi l'absence dans les pseudo-conidies de la gouttelette centrale que présentent les conidies figurées par M. Patouillard, la disposition des pseudo- Conidies et des conidies sur les poils hyméniaux est si carac- téristique (comparer les fig. a et b de la fig. 27) que je crois Pouvoir homologuer ces deux éléments l’un avec l’autre. D'autre part, la ressemblance est frappante entre les pseudo- Conidies qu’on trouve sur les poils hyméaiaux ou sur le mycelium, et les cystides à un seul stérigmate que présente parfois abon- damment l’hymenium : la nombreuse série des formes que j'ai observées ne me laisse aucun doute à cet égard. Les cellules à Pseudo-conidies sont pour moi de véritables cystides extra-hymé- niaux. J'assimile donc entièrement aux cystides monostérigmatés les PSeudo-conidies des formes cultivées, et puisque les cystides de PL. ostreatus ne sont pour moi que des basides déformées, j'en lg. re Re Hymén. d'Europe, t. M, fig.1,et Sur l'appareil na gé . ; Rev. gén. de sn 1x. # : . s du Pleurotus glandulosus (Bull. Soc. Botanique, que ces éléments prennent naissance sur des filaments non cloi- débitociton morphologique toute diff. : Soc. Rate à 27 (1880 98 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE conclus que basides normales, cystides, cellules à pseudo-conidies, el M cellules à conidies de Patouillard, sont des différenciations d’un seul M et même élément type, qui évolue différemment selon la situation | qu’il occupe dans l'architecture de la plante (1). Sur le trajet des filaments, cet élément reste cellule mycélienne de forme normale et porte sur le côté une pseudo-conidie stérile. Dans certains cas (cas de pilosisme de Patouillard) l'élément devient fructifère, le stérigmate latéral développant une conidie véritable. Si, au contraire, l'élément est terminal et sert à constituer l'hymne nium, il développe 1-2-3-4 stérigmates qui sont tantôt stériles (cystides) tantôt fructifères (basides) (2). Il y a lieu de mentionner ici les corps sphériques pédicellés que M. Heckel à observés dans les glandules du Pleurotus glandu- losus. Le Pl. glandulosus est considéré comme une variété de PL. vstreatus, dont il ne diffère que par la présence de glandules à la surface des lames. Ces soi-disant glandules ont été étudiées par M. Patouillard (3) et par M. Heckel (4). Ces auteurs ont montré qu'il s’agit en réalité de formations pileuses localisées et purement : accidentelles : aux points considérés les éléments de l'hymenium s’allongent en poils plus ou moins développés. Pour M. Patouillard, ces poils sont toujours stériles. Pour M. Heckel, ces poils sont des stérigmates basidiaux devenus irréguliers et démesurément longsi ils peuvent donner naissance sur leur flanc à de petites sphères 4 brièvement pédicellées, que l’auteur considère comme des pas diospores déformées et non caduques. Malgré la ressemblant de. ces organes avec les pseudo conidies volumineuses et sphérique observées par moi sur le mycelium, le fait, souligné par M. Heckel, sonnés qui sont des stérigmates déformés, empêche de pouvoir les assimiler soit aux conidies de M. Patouillard, soit aux pseudo” conidies que j’ai décrites. (1} Le seul _ faible, à mes yeux, de cette argumentation est rhomolgt que pre tre la conidie de Patouillard et la pseudo-conidie. une (2) Q re la forme oïdiale de des elle a, comme nous l'avons vü: 3} Patouillard : Sur la structure pire Rs du Pleurotus ostreatus (ul: 2 }, (4) E. Heckel : pores observations sur les prétendues glandes ! 302) RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR LES CHAMPIGNONS 99 CONCLUSIONS GÉNÉRALES. En résumé, de ce qui précède, on peut tirer les conclusions suivantes relativement au développement et à l'anatomie du Pleu- rotus ostreatus : L. Modes de fructification. — Dans les cultures artificielles de Pleurotus ostreatus sur milieux stérilisés, en atmosphère cons- tamment humide, les individus qui naissent isolément présentent des carpophores à pied renflé et sont entièrement symétriques par rapport à leur axe. Lorsque les individus sont en groupe et portés sur un pied commun, les carpophores peuvent se développer suivant trois modes principaux : 1° Fructification par carpophores bourgeonnants. Dans ce cas, sur le carpophore symétrique primordial déjà différencié, naissent par bourgeonnement, en des points variables de la surface, un grand nombre de tubercules qui évolueront ultérieurement en Ccarpo- phores de second ordre. Le développement de ces tubercules en carpophores ne se fait pas simultanément, mais par séries succes- sives. | Il peut arriver qu’un carpophore de second ordre déjà différencié bourgeonne à son tour en donnant des carpophores de troisième ordre. 20 Praetihontio en chou-fleur. Dans ce cas, sur un tubereule pri- Mordial non différencié en carpophore se fait un bourgeonnement précoce de nombreux tubercules qui évolueront successivement en Carpophores de second ordre. % Fructification coralloïde. Dans ce cas, qui est, par abréviation de développement, un cas extrème des deux précédents, le tubercule primordial non différencié bourgeonne des branches qui se rami- fient un grand nombre de fois ; quand la ramification est avancée, toutes les branches ultimes se différencient simultanément en Carpophores. ï IL Symétrie et orientation des carpophores: “* _ rarpophores à croissance intercalaire faible ou nulle (carpo . Carpophores de 2e, 3e...... , n®e ordre nés en pr nombre sur un Va. tubercule commun) gardent ÿ symétrie axiale et ne s ‘orientent pas. 100 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les carpophores à grande croissance intercalaire (carpophores de second ordre nés en petit nombre sur un tubercule commun). prennent la symétrie bilatérale et s’orientent géotropiquement. IL. Structure de l'hymenium. — L'hymenium des carpophores à symétrie bilatérale présente des basides normales nombreuses, et de rares cystides de petite taille munis chacun d’un stérigmate . renflé à l’extrémité en un bouton ovalaire ou sphérique. 1 L'hymenium des carpophores à symétrie axiale présente de rares basides normales et de nombreux cystides de petite taille, les uns normaux, les autres munis de deux (parfois trois) stérigmates renflés à l'extrémité en bouton. D'une part, cette dernière forme de cystides, intermédiaireentre | le cystide normal et la baside, et d’autre part, le balancement | numérique qui s'établit entre le développement des basides et des Cystides sur l’hymenium, permettent de considérer le cystide de . Pleurotus ostreatus comme une baside déformée. IV. Forme oïdiale, conidies et pseudo-conidies. — La forme oïdiale décrite par Brefeld ne s’est pas montrée dans mes cultures : j'a. tribue ce fait à la grande vigueur de végétation dont le mycelium est doué dans ces conditions. 4 Le mycelium et les poils hyméniaux présentent des formations analogues aux conidies déjà décrites chez le PL. ostreatus ; mais ces éléments sont en partie atrophiés et semblent stériles : ce sont des pseudo-conidies. + Les cellules à pseudo-conidies ont la plus grande analogie ave” _ les cystides et doivent être considérées comme des cystides extra hyméniaux à un seul stérigmate ; la pseudo-conidie est l'homolo- gue du bouton terminant le cystide ; le stérigmate qui la 2 peut être renflé ou grêle. En conséquence, les basides normales, les cystides hyméniaux à un, deux, trois stérigmates, les cystides extrahyméniaux (cellules à pseudo-conidies), et probablement aussi les conidies antérieurement _ décrites de Pleurotus ostreatus, doivent être considérés comme se . PAépenciahions d’un seul et même élément-type. RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR LES CHAMPIGNONS 101 EXPLICATION DE LA PLANCHE 4 Fig. 1 à 7. — Développement des carpophores par bourgeonne- ment sur un carpophore différencié. Grandeur naturelle. | Fig. 1. — a, Carpophore à symétrie radiale, né directement sur le mycelium. A côté se trouve un carpophore de dimension moindre, indépendant du premier. Fig. 1’. — Le même carpophore 4, grossi trois fois environ. Fig. 2. — Le col du carpophore s’est allongé. 1 — Des he te bourgeonneni sur le col et le chapeau du catpenhor primordial Fig. 4 — Un Rat nombre de tubercules se sont différenciés en carpophores de second ordre.Quatre d’entre eux, tels que a’, constituant une première série, commencent à se développer plus que les autres. Fig. 5. — Les quatre carpophores de second ordre a’ ont pris la prédominance sur les autres. Le carpophore b n’a pas encore bour- geonné. Fig. 6. — Les carpophores a commencent à entrer en régression, Le carpophore b a donné naissance à plusieurs carpophores secon- daires b'. Fig. 7. — Les carpophores de la première série sont desséchés et rapetissés. Trois d’entre eux subsistent en a’, le quatrième a été enlevé, Sa trace se voit en x. Trois carpophores de second ordre a”, éonstituant une seconde série, ont pris un grand développement. L'un des carpophores b’ a pris la prédominance sur les voisins. Fig. 8 et 8. — Un autre carpophore primordial, vu de profil et de face. Grandeur naturelle. Fig. 9 et 9’. — Le même, ayant bourgeonné des carpophores de second ordre à différentes hauteurs sur le pied. Fig. 10. — Le même. Deux carpophores de second ordre ont pris la prédomin ance, Fig. 11. — Trois carpophores à symétrie bilatérale nés sur un tuber- cule commun non encore différencié. Grandeur naturelle. Fig. xd'ét 19): Dee carpophores de second ordre nés sur un ig tubercule commun, Le pied est allongé et renflé ; la ne. bilatérale Est très marquée. Gr. — 1,5. Fig. 13. — Portion de l’hymenium d’un carpophore à smile bila- térale. On y voit: à droite,une baside létraspore; à gauche, ne : 10% : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE monospore; au niveau de l’hymenium, un cystide ; au centre, une baside monospore incomplètement développée et enfin une basidiospore libre. T. — 720. . ig. 14. — Eléments de l’hymenium observés sur un carpophore légèrement dissymétrique (celui dont la trace est figurée en x, fig. 7): 4 baside normale jeune ; b, baside monospore ; c, deux cystides faisant. Saillie hors de l'hyniéntum: Gr: = 7920. Fig. 15. — Tronçons de mycelium provenant d’une culture agée de plusieurs mois. On y voit les boucles mycéliennes et deux formes assez répandues de pseudo-conidies. Gr. — ig. 16. — Un cystide à trois stérigmates, issu du bord d’une lame hyméniale d’un carpophore à symétrie radiale, Gr. — = 540. Fig. 17. — Types les plus répandus de cystides à 1 ou 2 stérigmates Li: dans les carpophores à symétrie radiale, Gr. = 40. 4 SUR QUELQUES CÉCIDIES ORIENTALES par M. H. FOCKEU /Fin,. III. GALLES DE TÉRÉBINTHACÉES Les Térébinthes sont des arbres très répandus dans la région explorée par M. Barrois : les espèces les plus communes sont les Pistacia Terebinthus P., Pistacia vera L. et Pistacia Lentiscus L. C’est surtout le Pirbieit Terebinthus L. qui lui a fourni les échan- tillons qu’il a bien voulu me confier. Ces galles sont toutes produites par des insectes Hémiptères appartenant aux genres Pemphigqus et Aphis. PEMPHIGUS UTRICULARIUS Pass. — Les galles déterminées par cet insecte sont encore appelées galles utriculaires ; elles peu- vent atteindre la grosseur d'une pomme. Cueillies au mois d'avril, elles ont déjà un centimètre de diamètre. Elles sont insérées à la face inférieure du limbe ou à la base du pétiole par un pédicule très court. Leur surface luisante est d’un vert jau- nâtre ; elles sont communes en Syrie. On les trouve en grande abondance, dans le jardin de l'hôpital français de Jérusalem (1). PEMPHIGUS pALLIDuS Derbès. — Les Galles du Pemphigus pal- lidus résultent d’une expansion marginale du limbe qui s’est répliée comme une valve vers la face supérieure. On observe Parfois deux expansions analogues et absolument symétriques de Part et d'autre de la ligne médiane. Au point de vue morpholo- gique, cette galle ressemble beaucoup à la Diptérocécidie si Commune sur les feuilles de Chène de notre région et qui est (1) Quelques échantillons m'ont été rapportés par M. Hennecart, interne des hôpitaux, qu les tenait de M. le D' de Friess, médecin de l'hôpital : 104 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE déterminée par le Diplosis dryobia F. Lw., avec cette difiére toutefois que dans cette dernière,.c'est le parenchyme normal constitue la galle, tandis que dans le cas du Pemphigus pallidusla partie du limbe qui recouvre les insectes gallicoles résulte d’une hypertrophie des tissus. Cette différence est surtout manifeste lorsque l’on étudie le développement de ces deux galloïdes. Les galles du Pemphigus pallidus ont été recueillies pa M. Barrois sur les Pistacia Terebinthus et Pistacia vera L., UD peu partout. “#3 PEMPHIGUS FOLLICULARIUS Pass. — Galles marginales ressemblant beaucoup aux précédentes, mais plus petites, plus globuleuses, , pouvant se trouver à plusieurs sur le bord d’une même feuille constituant une série de logettes ventrues saillantes à la face inférieure des feuilles et dont l’ensemble rappelle assez bien l'aspect d’une gousse. Tandis que l’on peut facilement soulevé le clapet marginal qui constitue la galle du Pemphigqus pallidus, il est plus difficile d'ouvrir une loge quelconque de la galle Pemphigus follicularius sans briser les tissus. Dans le prem cas, l’espace occupé par les insectes est en quelque sorte ul, cavité virtuelle, dans le second cas, les insectes gallicoles, les Per phiqus follicularius, se trouvent au milieu d’une loge assez spa cieuse. La feuille de Térébinthe portant une galle de Pemphigs, pallidus est à peine modifiée au point de vue de sa forme; la feuille du même arbre, au contraire, portant des galles du Pemphigus foll cularius n’a plus ses deux côtés symétriques. La cécidie du P. folli: l cularius constitue une sorte de dentelure surajoutée au bord du. limbe : le clapet qui forme la galle du P. pallidus ne modifie auc nement les dimensions de la feuille. Communes aux environs de Tibériade. PEMPHIGUS SEMILUNARIS Pass. — Les galles déterminées par © insecte se présentent sous la forme d’une expansion localisée Si un des bords du limbe et résultant d’une hypertrophie et d reploiement vers la face supérieure. Cette expansion “semilunail _ présente, à sa surface, un reticulum très fin constitué par les 28 _ vures. Le bord du repli qui la forme est fortement cuticularisé! décrit une courbure à concavité interne par rapport à la nerv? “pm ne ns des une surface bombée, tournée v SUR QUELQUES CÉCIDIES ORIENTALES | 105 face supérieure de la feuille. Son bord libre est échancré HIER lièrement et Jui donne l'aspect d'une oreille. Les galles du Pemphigus follicularius et du Pemphiqus ne ris ont été recueilliès par M. Barrois dans toute la Syrie. PEMPHIGUS RETROFLExUS Courchet. — M. Courchet à désigné provisoirement sous ce nom l’insecte qui produit une galle analogue à celle du Pemphiqus pallidus, mais qui en diffère par ce fait qu’il se fixe à la face PAU du limbe au lieu de se fixer à la face supérieure. Cette variété était assez commune dans les échantillons rappor- tés par M. Barrois. Les exemplaires de cette galle provenaient sur- tout de Tibériade et de Houleh. PEMPHIGUS sp.? — C’est à un insecte du même genre que je crois Pouvoir rapporter quelques échantillons d’une galle spéciale de Térébinthe qui est assez commune dans les jardins de l'hôpital français de Jérusalem et qui diffère beaucoup des espèces étudiées et décrites jusqu'ici. Elle consiste en uu reploiement des jeunes feuilles autour de la nérvure médiane comme charnière, de telle sorte que les deux moitiés du limbe sont accolées par leur face supérieure. De plus, en un point quelconque de cette feuille repliée, se produit un ren- flement, une cavité de la grosseur d’un pois, à l’intérieur de laquelle vivent les insectes gallicoles, ce qui donne à cette galle l'aspect d’une samare (Planche 8, fig. 42, 13). APHIS CHiNENsIs Doub. — Ce puceron, décrit par M. Doubleday, détermine la production connue dans le commerce sous le nom de Galle de Chine ou de Poey-tse. D'après Shenck et Hanbury, on Ja trouverait surtout sur un arbre de la famille des Térébinthacées, le Rhus semialata : d’après Flückiger, le Rhus japonica la fournirait aussi. Les échantillons frais de cette galle que j'ai eus à ma disposition, m'ont été rapportés par M. Hennecart, interne des hôpitaux ; ils Provenaient tous de Jérusalem et avaient été cueillis en même temps que des rameaux sur des Rhus Coriaria L. L L'étude dé ces échantillons frais m’a permis de vérifier l'opi- nion de Guibourt, qui ben que cette galle résulte de lRypee. trophie d’un bourgeon FE 106 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE IV. GALLES D'HÉMIPTÈRES. SCHIZONEURA LANUGINOSA Hart. — Les échantillons de cette galle u cueillis sur l’Orme champêtre proviennent de Kerf Haouar ; ils > sont de petite taille, de la grosseur d’une noisette. L’insecte sT. trouvait encore à l’état larvaire au moment de la récolte (9 mai). TETRANEURA ULM1 De Geer. — Provient du même arbre et de la mème localité. Ces deux espèces sont très communes en Orient. PsyLLopsis FRAxINI L. — Galloïde recueilli sur des Fraxints Ornus aux environs de Damas. GaLLe Du PoPuLus EupHRATICA. — Galle sphéroïdale, unilocu … laire, dure, de couleur verte, située indifféremment à la fat supérieure ou à la face inférieure de la feuille du Populus euphraticüs disséminée le long des nervures ou groupée en séries à la base du limbe. Elle peut atteindre 4 millimètres de diamètre et contient ordinairement une seule larve d’un blanc rosé (PI. 9, fig. 13). A première vue, en ne te- nant compte que des carac- FSEénique d'emsenbl de Ne PAR Onenitaue Poussibble “ou te. du Populus à la galle dé- gaïle du Populus Tremult terminée, dans notre pays, par le Diplosis tremulæ sur les feuilles du Peupli®f Tremble. La forme, la taille, la coloration de ces deux tumeurs $ les mêmes. Il est vrai de dire cependant que la galle d'Orient ait saillie indifféremment sur les deux faces de la feuille, tandis GW celle de notre pays s’insère surtout à la face inférieure (1). vec la galle du Diplosis globui Fab qui lit s saillie à la face siéteure de la feuille < du Peuplier Tremble- SUR QUELQUES CÉCIDIES ORIENTALES 107 La distinction est surtout facile si l’on ouvre ces deux galles. Dans l’une, celle de Populus euphratica, la cavité gallaire est large, spacieuse, en communication directe avec l'extérieur, la paroi de la tumeur étant relativement mince. Dans l’autre, au contraire, la loge occupée par l'animal gallicole est en relation avec l’extérieur par un petit canal très étroit qui traverse une paroi parenchymateuse épaisse. Les dessins schématiques des figu- res 35 et 36 indiquent ces caractères distinc- ifs. La structure anato- mique de ces deux gal- les est aussi bien difté- rente. Unesection trans- versale pratiquée dans la galle du Populus Tre- mula montre, de l’exté- rieur vers l'intérieur, les tissus suivants : 1° Un épiderme, for- mé par une rangée de petites cellules rectan- &ulaires ou cubiques, à Cuticule très mince, avec une assise de cel- lules sous-épidermi- ques rectangulaires. 2 Un parenchyme constitué par des cellu- les polyédriques, à cloi- sonnement assez irré- +. pb pe 7 PRET É BR UT D CD CES qu HEURES. à Ko 29 > Fig — Coupe transversale de la galle déter- si 37 “ 0 ée su le Diplosis minée sur le Populus Tremula par tremulæ. — a, épiderme ; b, etre ie Pfaisceau libéro= dimension de la figure); €, faisceau li ligneux ; d, tissu nutritif; €, grosses cellules . tapissant la cavité gallaire. gulier, allant en diminuant de calibre au fur et à og LE # . approche du centre, et devenant de plus en plus régulières. A 3 Des faisceaux libéro-ligneux très petits, à trajet très sinueux et à orientation variable. Le bois de chaque faisceau je cr considérée comme la dernière assise interne du tissu nutritif. 108 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE septé par quelques vaisseaux réticulés ou ponctués, le liber Jui est superposé, les faisceaux sont beaucoup plus proches de k cavité gallaire que de l’épiderme. 1540 40 Un tissu nutritif formé par des cellules rectangulaires à. cloisonnement très régulier et disposées en série rayonnanies, Ces cellules contiennent des granulations amylacées et présentent - une coloration brun foncé. 5° Enfin une rangée de grosses cellules cubiques contenant de l’amidon et de la graisse et dont le noyau est assez volumineux == {) PAU SAN seuil {| = eù © LE OF * N | , ' \ ' : _ Fig. 38. — Coupe transversale de la galle du Populus euphratica.— à, épi b, parenchyme cortical: b', parenchyme central: €, €, scléren Cette rangée de cellules qui tapisse la cavité gallaire peut Dans une section analogue de la galle du Populus euphratica distingue les tissus suivants : | | # Fi SUR QUELQUES CÉCIDIES ORIENTALES 109 1° Un épiderme, formé par une rangée de cellules um à Rae. épaisse. ° Un parenchyme cortical, dont les cellules composantes sont des dans la zone externe, avec leur grand axe parallèle à l'épiderme, et dont les plus internes sont sphériques. 3° Un parenchyme central, formé d’éléments polyédriques à cloisonnement régulier et dans lequel circulent les faisceaux. 4 Des faisceaux libéro-ligneux orientés d’une façon assez régulière. Ces faisceaux sont très épais et présentent un déve- loppement secondaire considérable. Ils sont disposés dans la région moyenne de la paroi. On y remarque de plus une couche de liber primaire externe (par rapport à la cavité gallaire) et une masse de cellules sclérenchymateuses à chaque extrémité.’ 5° On passe presque sans transition à la couche interne des cellules qui tapissent la cavité gallaire. Ce sont des éléments cubiques qi ressemblent beaucoup aux cellules épidermiques externes. D’après cette description et les dessins qui l’accompagnent, on peut voir que les deux galles diffèrent, au point de vue anatomique, surtout par la présence ou l’absence du tissu nutritif, le développe- ment et la différenciation plus ou moins grande des faisceaux, la position de ces faisceaux dans le parenchyme, enfin par la nature et l'aspect des tissus épidermiques. Ces caractères, joints aux dimen- sions respectives de la cavité gallaire sur laquelle nous avons insisté plus haut, différencient bien nettement l’une de l’autre la galle du Populus Tremula et celle du Populus euphratica (1). La larve unique que j’ai trouvée dans la cavité gallaire était très peu développée au moment de la récolte. (1) Les dessins qui accompagnent ce travail montrent que les faisceaux sont orientés d’une façon différente dans l’une ou dans l’autre galle, Dans la galle du Populus Tremula, les faisceaux ont une orientation externe (par rapport à la cavité gallaire); dans celle du Populus euphratica, ils ont une orientation interne. Ce fait ne constitue pas un caractère distinctif de ces deux espèces. On peut dire, en effet, d'une ere générale, que, dans beaucoup de cécidies, l'orientation des faisceaux est en rapport avec l'insertion de la galle à la face supérieure ou à la ; ace inférieure. ms la feuille, et que les faisceaux conservent dans la tumeur leur on pr mes € 'est-à-dire la pointe tournée nie la rai bre der de la feuille à insérée à la fa ce supérieure de la feuille et les = ose 36 et 37 à une galle de #tE lus Tremula insérée à la face inférieure de la feui 110 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Cette galle a été signalée par Karsch (1) dans le Kurdistan, elle [1 n’avait pas encore été observée dans le Levant. 7 M. Barrois l’a recueillie en abondance sur les Populus euphratia qui ombragent les bords du Jourdain au lieu dit Gué des Pèlerins, en face de Jéricho (20 avril). V. GALLES DES CHÊNES dé E - GaLLE pu Quercus ILex. — Galle pluriloculaire, ovoide, faisant saillie sur les deux faces de la feuille du Quercus Ilex et englobant .. presque complètement tout le limbe, qui n'apparaît plus, de chaque côté de la tumeur, que sous la forme de minces denticules. Les | insectes gallicoles piquent parfois toutes les feuilles d’une même p branche, de sorte que les galles qui en résultent sont groupées € p grappes assez régulières (PL. 7, fig. 4, 5, 6). à Cette cécidie débute par une petite élévation sur la surface de là : feuille, puis elle s'étend dans tous les sens et finit par englober | tout le parenchyme en même temps qu’elle se renfle, devient globu leuse et se colore en rouge. Ces galles ont été recueillies, par M. le Professeur Barrois, au mont Thabor, le 28 avril 1890. Les insectes qu’elles contenaiel n’étaient pas assez développés pour me permettre d’en faire un . détermination sérieuse, mais l’aspect extérieur de la galle correé pond assez bien à la description que donne Karsch (2) de galles provenant de Lusitanie, portées par le Quercus coccifera et qu'il à figurées dans les planches qui accompagnent son travail. L'insecté gallicole producteur de cette cécidie serait, d’après Fabricius G) le Cynips quercus ilicis Fabr. Cependant nos échantillons sont Pl riloculaires. Peut-être pourrait-on aussi les identifier à une Hymé noptérocécidie décrite par Lichtenstein (4), sur les Quercus coccifers et Q. Ilex sous le nom de Andricus cocciferæ et ilicis. GALLE DES Quercus ITHABURENCIS. — Galle uniloculaire, sphé- | … (1) Karseh : Neue Zoocecidien und Ceci re Naturwissenschaften, Berlin, 4880. puis ua ne A a : P. 286. ; ù : (3) Fabricius : Suppl um Ent Fees log iæ SySlematicæ Hafniæ. 1798, p- 23, (4) Lichtenstein : (Bul. Soc. entomol. Fr. 1877, p. CII). Fa PAPA E A DE teurs SUR QUELQUES CÉCIDIES ORIENTALES 411 rique, de la grosseur d’un pois, à surface rugueuse, à paroi dure et ligneuse, située sur les bourgeons axillaires des Quercus ithaburensis (PL 7, fig. 3). Cette galle résulte de l’hypertrophie et de la lignification des bourgeons. Une section transversale montre une zone corticale brune et une zone interne blanchâtre, radiée, de même épaisseur ; l’épais- seur totale de la paroi est de 2 millimètres environ. La cavité gallaire spacieuse a des parois irrégulières. Ces galles, récoltées par M. le Professeur Barrois au Mont Thabor le 28 avril 1890, étaient toutes perforées; il m’a donc été impossible de retrouver aucune trace de l'habitant. Cependant l'aspect de la galle et la localisation de la tumeur sur un bourgeon me permettent de croire que le parasite devait être un Hyménoptère. Elle ressemble beaucoup, à première vue, à la galle déterminée sur les Quercus Pedunculata et sessiliflora par l'Aphilotrix globuli, mais sa structure est absolument différente. Sur une coupe transversale on remarque les tissus suivants : 19 Un épiderme, formé par une seule rangée de cellules à parois minces, à cuticule fine et dont quelques-unes sont prolongées en poils monocellulaires épais, courts, tordus sur eux-mêmes ; 2 Un tissu sous-épidermique, constitué par 4 à 5 rangées de cellules rectangulaires à parois fines, à cloisonnement régulier, d'aspect subériforme, contenant quelques grains d’amidon; 3 Quelques rangées de cellules hexagonales aplaties radiale- ment, à parois épaissies et brunâtres, constituant une sorte de Saîne protectrice destinée à consolider les tissus épidermiques dont la résistance est relativement faible ; # Un parenchyme cortical, dont les cellules à angles mousses et à parois fines ne contiennent pas d’amidon ; % Disséminés au milieu du parenchyme, des paquets de fibres à paroi épaisse, réfringente, et à cloisonnement très irrégulier. Ces fibres rappellent en tous points les éléments désignés, dans Certains organes, sous le nom de cellules pierreuses. Ce sont elles qui donnent à la couche corticale sa grande dureté et qui r sr AU rasoir quand on fait une coupe, à tel point qu’on css obHge de à TaMollir la tumeur dans l’eau chaude, avant de pouvoir ] étudier. De se: : _ fibres. 112 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE De plus ces fibres, qui représentent les éléments libériens, ont leurs parois perforées d’une infinité de petits pores et méritent bien le nom de fibres criblées. Ces paquets isolés de fibres criblées diminuent de taille au fur el à mesure qu’on s'éloigne de la surface ; l’épaisseur de leurs cellules diminue également et, en contact avec le cambium, on trouvé : 6° Les éléments secondaires du liber, qui sont représentés par des cellules sensiblement rectangulaires, mais à parois fines ; 7° Un tissu cambial assez épais, constitué par plusieurs assises de cellules rectangulaires à parois fines ; S Une zone centrale radiée, qui commence immédiatementsous le cambium par des fibres ligneuses, disposées sous forme de bandes radiales séparées par des cellules à parois fines rectangulaires, êl séries linéaires également radiales, et qui constituent la plus grande partie de la zone centrale ;: PE 9% De grandes cellules à cloisonnement drégutiees à paroi . épaisse, réfringente, traversée par des minces canalicules, et rap pelant beaucoup les éléments décrits plus haut. Ce tissu peut être considéré comme un tissu protecteur interne. Il ne forme pas une zone continue, mais de distance en distance ce tissu protecteur est remplacé par des éléments à parois fines dont nous verrons le rôle plus loin ; 10 Le tissu nutritif, constituant les parois de la cavité gallaire et formé par de grandes cellules à angles émoussés, contenant de lamidon. En résumé, on remarque dans cette galle des tissus externes : tendres facilement perméables, deux tissus protecteurs, l’un exté rieur, l’autre intérieur, entre lesquels se trouve une zone ligneusé à Structure radiée et enfin un tissu nutritif. La cavité gallaire a des parois rugueuses. Pour sortir de la galle, l’insecte, étant encore à l'état larvair& prépare un conduit qu’il pratique en profitant des tissus les Pl tendres. Il détruit d’abord les cellules fines que nous avons sign# lées dans la zone 9, suit le trajet de la zone radiée en détruisant le: cellules minces qui séparent les bandes ligneuses (véritables rayon médullaires) et arrive ainsi dans la zone protectrice externe qu'il attaque dans ses cellules les sr tendres situées entre les jlots de SUR QUELQUES CÉCIDIES ORIENTALES 1143 GALLES DES QuEecus ILEX ET ITHABURENSIS. — Petites galles pustu- leuses, uniloculaires, faisant saillie à la face supérieure des feuilles de Chènes /Quercus Ilex et Q. ithaburensis) sous la forme d’une éminence discoïde de 2 millimètres 1/2 de diamètre, à surface lisse, et présentant un petit mucron en son centre. Leur présence est également indiquée, à la face inférieure des feuilles, par une légère éminence duveteuse, déprimée au centre (PI. 7, fig. 1, 2). Ces galles ont été récoltées par M. le Professeur Barrois sur les Chênes du Mont-Thabor le 28 avril 1890 ; elles contiennent chacune une très petite larve de Diptère. Je crois pouvoir homologuer cette galle à celle qui a été som- mairement décrite par Karsch et qui a été trouvée en Grèce sur les feuilles du Quercus macrolepis. La structure de cette galle est très curieuse. Les tissus qui la constituent sont remarquables par l'épaisseur de leurs cellules et la localisation des éléments protecteurs. On sait que, d’une façon générale, l’insecte gallicole se trouve ordinairement entouré par un tissu nutritif, limité de toutes parts Par une zone protectrice que recouvrent des tissus tendres for- mant la masse de la tumeur. | Dans le cas particulier de la diptérocécidie qui nous occupe, les tissus ont la disposition suivante : 1° Un épiderme supérieur dont les cellules ont des parois épaisses ; | 2 Un tissu sous-épidermique résultant de la transformation du Parenchyme en palissade de la feuille et formé par des cellules reclangulaires plus ou moins allongées, à parois très épaisses et dures ; 3° Le tissu nutritif qui n’entoure que la partie supérieure de la loge gallaire : 4° Un tissu protecteur englobant, comme une sorte de cloche, la base de la loge dont il constitue la paroi et se prolongeant Sur les bords du pertuis qui s'ouvre à la face inférieure de la feuille : | % Un tissu subéreux constitué par des cellules rectangulaires à Parois fines, disposées en colonnes irrégulières ; ce tissu forme l plus grande partie de la portion inférieure de la galle ; Rev. gén, de Botanique, — IX. . 114 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 6° L'épiderme qui recouvre la face inférieure présente des poils disposés en toufles. VI. GALLES DIVERSES GALLES DE CRATÆGUS ORITENTALIS. — Galles globuleuses, pluri- loculaires, plus ou moins régulières, de la grosseur d’un pois, SOU vent accolées les unes aux autres et insérées sur le limbe ou Sur le pétiole des feuilles du Cratægus orientalis (P1. 7, fig. 14). Ces galles sont groupées à ‘la partie terminale des jeunes rameaux, Ce qui donne à l’ensemble l’aspect d’une grappe. GALLES D’EPHEDRA. — Elles ont été récoltées par M. le Professeur Barrois, dans les bois qui bordent le lac de Yamouneh (Liban) le 2 juin 1890. RE Ces galles proviennent de la mer Morte et du désert de PalmYré (44-21 avril et 20-27 mai 1890). Galles globuleuses en rosette situées à l'extrémité des rameaux principaux ou le long de la tige des £phedra. Elles semblent résulter de l'hypertrophie d'un bourgeon terminal ou axillaire. [l Y à épaississement des tissus de toutes les folioles qui composent le bourgeon et augmentation du nombre de ces folioles. Lorsqu'on dissocie la galle, on constate que les folioles composantes sont groupées par séries autour d’un point central et qu’elles entourent une enveloppe mince, une sorte de coque d’origine végétale qui protège l’insecte. Cette enveloppe, qui constitue en somme la loge gallaire proprement dite, est excessivement mince, transparente et prend naissance sur une sorte de torus de tissu scléreux qui forme le noyau central de la rosette. Il en résulte que la galle d'Ephedra est en réalité formée par la réunion d’un certain nombre de logt* gallaires, protégées chacune par une série de petites écailles folia- cées. Les différentes loges gallaires sont insérées toutes sur UB réceptacle scléreux convexe et creux (PI. 7, fig. 10, 41 et 12). Lorsqu'on pratique une coupe transversale de cette cécidie | on trouve : 1° Au centre une cavité spacieuse à parois irrégulières dans laquelle n'existe aucun habitant. Je crois cette cavité produit SUR QUELQUES CÉCIDIES ORIENTALES 115 par la dissociation des tissus de l'extrémité des rameaux. Un phénomène du même genre se produit sur les diptérocécidies de certaines Composées; dans ce cas c’est le réceptacle de la fleur qui se creuse : : 2 A la périphérie une série de loges à parois minces contenant chacune une larve et protégées par des folioles. Au moment de la récolte (avril-mai) ces larves étaient très jeunes, et comme les galles avaient été plongées momentanément dans l'alcool, je n'ai pu songer à les cultiver. Il m'a donc été impossible de déterminer à quel groupe appartenait l’insecte pro- ducteur de cette galle. J'ai trouvé en outre sur cette cécidie : 1° Des Acariens disséminés au milieu des poils ; 2 Deux espèces de Thrips vivant entre les folioles ; % Des Hémiptères adultes du groupe des Aphis collés à la Surface de la galle. Je me suis demandé si ces Hémiptères n'étaient Pas les adultes des insectes gallicoles vivant libres en dehors des loges comme cela se voit assez fréquemment dans les hémiptéro- cécidies. C’est une question que je n’ai pu trancher, pour la raison indiquée plus haut. ; GALLES De Tamarix. — Les Tamarir des Indes et notamment le Tamarir orientalis L., présentent souvent des excroissances Noueuses, arrondies, d’un rouge vif, de la grosseur d’un pois, que les Turcs nomment Bazgendge et les Égyptiens Chersamel. D'après Belon (1) elles servaient autrefois en médecine comme succédanés des noix de galles. La Pharmacopæia of India de 1867 ne les indique Pas comme officinales (2). Vogl en a fait l’étude micrographique en 1877. D'autre part, Frauenfeld a observé, depuis Alexandrie jusqu’au bout de la presqu'île de Sinaï, de nombreuses galles de Tamariz Sorrespondant aux deux types suivants : ne 1° Un renflement irrégulier, long de 2 centimètres 1/2, produit Par une chenille de Grapholita aux extrémités des branches du Tamarix articulata ; (1) Belon : Singularités, 1554. (2) G. Planchon : Dict. des Sc. méd., art. Galles. 116 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 2 Une hypertrophie des branches ligneuses du Tamarix galliea localisée dans l’écorce et produite par la chenille de Gelechia sinaica. J Les galles de Tamarir recueillies par M. le professeur Barrois à Palmyre, sur les bords de la mer Morte et du Jourdain (44-24 avril 1890), ne semblent pas se rapporter à aucune des espèces décrites jusqu'ici (PI. 7, fig. 7 et 8). Ce sont des renflements fusiformes, longs de 2 à 3 centimêtres, larges au milieu de 1 centimètre, et localisés sur les rameaux ee “ Tamarix jordanis. Leur couleur d'un brun roussâtre ne se différencie … pas de la teinte normale de l’écorce de l’arbre. La surface est lisse et présente des dépressions longitudinales, visibles surtout SU° les plus grosses galles et qui correspondent à des lignes de ‘maximum d’accroissement dans les tissus constituant la par0! gallaire. A la surface de tous les échantillons se remarquent outre de petites empreintes correspondant à l'insertion de feuilles avortées. J'ai trouvé à l’intérieur de ces galles de Tamarit des Hyménoptères parasites que je n’ai pas encore pu déterminer. GaLLe DE Rosa CaNINA L. — Galles ovoïdes ou sphérique dures, à surface lisse, insérées sur le limbe ou le pétiole des feuilles de Rosa canina et souvent réunies à plusieurs sur les différentes folioles composant une même feuille ; elles forment ainsi de masses plurilobées comme celles que nous avons figurées | planche 8, fig. 1 et 2. ; à Ces galles sont creusées d’une cavité très petite comparativemenl à leur taille. Elles contiennent chacune une larve d’Hyménoptère. Récoltées le 30 mai 1890, à Kossair, près de Homs, elles n'étaient pas encore très développées. GALLES DE L'ARTEMISIA HERBA-ALBA Asso. — Elle a été signalée ; en Syrie par Wetztein. Hausknecht la trouva en Mésopotamie. à La galle contient une larve de Diptère; l’insecte adulte n'est Pas : encore Connu. Cette galle est très commune dans le désert de Palmyre (20-27 mai 1890); elle attire facilement l'œil du voyageur. On trouve un dessin très imparfait de cette galle dans le travail de Karsch que j'ai cité plus haut. Ce dessin a dû être fait d’après un échantillon sec du musée de Berlin. Nous avons pu reconstituef SUR QUELQUES. CÉCIDIES ORIENTALES 117 l'aspect exact de la galle, grâce à la parfaite conservation des échantillons et aux renseignements personnels que nous a fournis M. le Professeur Barrois (P1. 7, fig. 9). Dans certaines régions on s’en sert, paraît-il, comme boute-feu, en raison de sa teneur en nitrate qui favorise la combustion et de l’odeur aromatique qu’elle répand en brûlant. GALLES DE L’ArriPcex mauimus L. — Galle pluri-loculaire en forme de rosette (comparable à la rose du Saule) située à l’extré- mité des rameaux de l’A triplex Halimus et constituée par une série de folioles serrées les unes contre les autres et se recouvrant par- tiellement. Au centre, existe un noyau dur où sont réunies les loges Sallaires. Quand on enlève toutes les folioles, on trouve une hyper- trophie corticale du rameau sur lequel est insérée la tumeur. Cette hypertrophie porte une série de petites cupules dont les Parois donnent insertion aux feuilles et qui abritent chacune une’ larve d'Hémiptère. Cette galle a été récoltée par M. le Prof. Barroïs sur les bords de la mer Morte le 14-21 avril 1890. A cette époque elle n'était pas encore complètement développée. GALLES DE SALSoLA. — Galles sphériques ou ovoïdes, de couleur noire, longues de 4 à 2 centimètres, larges de 1/2 à 1 centimètre, Portant à leur surface des feuilles rudimentaires ou des traces de cicatrices foliaires, insérées sur le trajet ou à l'extrémité des lameaux du Salsola. Ces galles sont percées d’une série de trous très petits dans lesquels on peut à peine introduire la pointe d’une fine aiguille. À ces orifices correspondent autant de galeries creusées dans des tissus de la galle et aboutissant toutes à une grande cavité centrale irrégulière qui est la véritable loge. A l’intérieur de cette loge existaient, dans les 5 échantillons mis à ma disposition, des débris de larves de Diptères. Il est probable que les conduits irréguliers qui traversent la paroi de la galle sont les traces laissées par un nsecte parasite qui a vécu aux dépens de l'insecte gallicole (PI.8, Üg. 5, 6,78). | top Ale MD La galle de Salsola présente de grandes anaiogies d'aspect avec “rlaines diptérocécidies du Saule. Te Cette galle provient. du désert de Paimyre (20-27 RS sn 118 Fig. Fig. 7-8. — Sections Ab et longitudinale de la galle Nr Salsola. Fig. : 9. — Épi de Plantain avec phytoptocécidie du Phytoptus Bar roisi. Fig. 10. — Galle d’Absinthe (1). Fi AU Cette galle, £. -12-13, — Galles de Térébin SUR QUELQUES CÉCIDIES ORIENTALES EXPLICATION DES PLANCHES 7 ET 8 PLANCHE 7 . — Feuille de Chéne avec galles pustuleuses. 2. — Section transversale de la galle, 3. — Galles du Quercus ithaburensis insérées sur des bourgeons axillaires fa - 4. — Branche terminale d’un rameau jeune de Quercus G portant une véritable grappe de g es. + 96. — Feuilles de Quercus Îlex portant su une galle qu englobe la plus grande partie du limbe. . — Galle de Tamarix. 8. — Section transversale de la galle de Tamarix. 9. — Galle d’Artemisia herba-alba. . 10. — Galle d’Ephedra | Mi . II. — Section axillaire de la galle d'Ephedra montrant les diffé rentes parties constituantes de la cécidie. - 12. — Une petite galle d’Ephedra isolée. 13. — Feuille de Populus euphratica avec + 14. — Rameau de Cratægns orientalis dont la Dr babl des feuilles portent une galle. PLANcue 8 - 1-2. — Rameaux de Rosa canina avec galles. 3. — Galle de Sange. 4. — Section ere as et longitudinale de la galle de Saugt: - 5-6. — Galles de Sais 11. — Feuille de Berberis avec galles du Phytoptus curvatus- the produite par le Hi fee sp- Pre. Venant de l'hôpital français de Jérusalem qui n'est pas décrite dans le texte, fera l'objet d’un prochai® REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGETALE PARUS EN 1892, 1893 & 1894 (Suite) Le rôle physiologique des nucléoles est encore assez mystérieux. M. STRASBURGER (1) pense qu’ils peuvent contribuer à la croissance des filaments du fuseau et de la plaque cellulaire qui, on le sait, repré- sente l’ébauche de la cloison de cellulose destinée à séparer les deux nouveaux noyaux ; peut-être même leur substance servirait-elle, d’après Ce botaniste, à l'édification dès membranes des deux nouveaux noyaux. Il faut bien dire que ce sont là autant d’hypothèses et que les raisons Invoquées par M. Strasbürger ont besoin d’être fortifiées. our M. FLEMMING (2) et d’autres auteurs, les nueléoles serviraient à la croissance des chromosomes qui s’observe toujours au début de la karyokinèse, M. Flemming en voit une preuve dans ce fait que les chromosomes tout d’abord cyanophiles deviennent érytrophiles à mesure qu’ils s’accroissent et que ce passage du bleu au rouge est Parallèle à la résorption des nucléoles, qui, nous l’avons vu, sont Cons- tamment érytrophiles. Enfin pour MM. O. Herrwic (3), KarsTen (4), ete., les nucléoles ou tout au moins certains d’entre eux, constitueraient après la dissolution de la membrane nucléaire, les sphères directrices. . Divers observateurs avaient signalé dans les cellules animales l'existence de deux corpuscules qui, au moment de la division du noyau, servent de point de départ à la formation des asters : on les désigne ous des noms assez variés : sphères attractives, centrosphères, “strosphères, corpuscules polaires, corpuscules centraux où €ncoré Centrosomes. . Nous avons déjà fait connaître (5) que M. Guignar d a retrouvé (1) E. Strasbürger : Karyokinetische Probleme, ete. et travaux mériter #4 @ Ww. Flemming : eiträge zur Kenntniss der Zelle (Archiv für Mikroskopische Anatomie. Bd. 27, p. 685, 1891). (3) O. Herwig : Die Zelle und die Gewebe, Jena, 1892. : (4) G. Karsten : Ueber Beziehungen der Nucleolen zu den .Centrosome” Dei Psilotum triquetrum (Berichte der deutsehen botanischen Gesellschaft, Bd. 11, P. . 1893). Sass se Se P Æ CR Ses x és (1 FRE RE NE Se RTS a LE ST ere Fig. 4o. — seed transversale d’une racine souterraine jeune: racines latérales, la plante que nous avons eue à notre dispos provenant de bouture ; é La structure de la région non enterrée des racines aériennes La Structure de la région enterrée des mêmes racines. ee Racines souterraines. — Ces racines, en général, sont gril à leur diamètre moyen est de quinze millimètres. | à quelque distance de n , en une région où ee sont ébauchées les formations secol ÉTUDE ANATOMIQUE DU CISSUS GONGYLODES 133 daires, nous trouvons à signaler, de la périphérie vers le centre, les principaux caractères suivants. La couche subéreuse, mince, est formée de trois à quatre assises cellulaires. L'écorce, dont l'épaisseur correspond à peu près à la moitié du diamètre du cylindre central, comprend dix à douze rangées de cellules. Parmi ces cellules, quelques-unes, çà et là, se distinguent de celles qui les entourent par leurs plus grandes dimensions : chacune contient une raphide enveloppée par une substance mucilagineuse. D’autres cellules, conservant sensible- ment les dimensions ordinaires, contiennent des mâcles d’oxalate de chaux. Le cylindre central (fig. 40) présente tantôt quatre, tantôt cinq faisceaux ligneux primaires. Entre ces faisceaux sont autant de sroupements libéro-ligneux secondaires larges, qui constituent Ja région la plus caractéristique de la racine. Chacun de ces groupé- Fig. 4e, > Coupe transversale schématique d'une racine âgée : s, suber; L, liber; b.s, bois secondaire ; c.p, vaisseaux primaires. ments, en eflet, à ce moment, possède trois ou quatre très gros Vaisseaux disposés suivant deux lignes radiales; et comme, dans l'intervalle laissé entre ces deux lignes, le tissu reste parenchy- Mateux, aussi bien au niveau du liber qu’au niveau du bois, il y 4 nettement tendance à une séparation en faisceaux libéro-ligneux. Et, en fait, si nous considérons une région plus âgée de la ne “ acine, nous voyons que, dans le cylindre central, il n’y a jamais d'auneau continu (fig. 41), mais huit à dix faisceaux libéro-ligneux, bien séparés par des rayons médullaires, dans lesquels, de deux en deux, vers la moelle, sont les faisceaux ligneux primaires. Dans chacun des faisceaux secondaires, le bois représente envi- ron les 5/6e de l'épaisseur totale. Sur les racines les plus âgées 134 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE que nous ayons pu examiner, les vaisseaux, à très gros Calibre, sont surtout disposés suivant deux lignes radiales, comme ils l'étaient déjà dans les groupements de la racine plus jeune ; au voisinage seulement de la moelle, c’est-à-dire dans la région qui correspond à l’époque où ces premiers îlots interfasciculaires se sont dédoublés, ils sont sur un rang. Par contre, à l'extrémité opposée, dans la partie la plus large qui confine au liber, on el trouve quelquefois quatre juxtaposées. Quant au liber, sa section transversale est triangulaire ; et il n’y a pas, en général, de fibres péricycliques superposées. . Racines aériennes examinées dans leur région enterrée. — Afin d'établir une comparaison rigoureuse entre la partie souterraine el la partie non enterrée des racines aériennes, en éliminant les difié- rences anatomiques qui pourraient tenir aux différences d'àgt nous avons fait, sur une même racine, des coupes transversales à quelques millimètres au-dessus de la surface du sol et à quelques millimètres au-dessous, c’est-à-dire en des régions très voisines, pouvant être considérées comme de même âge. Les différences, s'il y en à, ne pourront donc avoir pour cause que le milieu. Voici la structure observée sur des coupes faites au-dessous di sol, dans une racine ayant environ 25 millimètres de diamètre. À la périphérie, la couche subéreuse est formée de 7 à 8 assists cellulaires, au-dessus desquelles persiste encore l’assise la plus externe de la racine jeune. 5 L'écorce, qui comprend 40 à 12 rangées de cellules, par lesquelles, ici encore, sont des cellules plus grosses, à raphides è à mucilage, a, en valeur absolue, à peu près la même épaisseur due dans les racines complètement souterraines. Aussi la différence de diamètre entre les deux doit-elle être attribuée surtout à la moelle, beaucoup plus large et bien mieux délimitée que dans le cas précé dent, où les faisceaux secondaires atteignaient presque le centre Mais c’est surtout dans ces faisceaux secondaires que nous : trouvons, en les comparant à ceux des racines complètement enier” rées, les modifications les mieux caractérisées. Comme précéden ment, entre les faisceaux primaires, qui ici sont généralement 41 nombre de cinq, s'organisent des flots libéro-ligneux secondaire _ Mais la division, en deux faisceaux, de chacun de ces ilot, es ÉTUDE ANATOMIQUE DU CISSUS; GONGYLODES 135 dès ce moment, rendue déjà très nette par la largeur beaucoup plus grande du parenchyme qui les sépare. Par contre ces îlots, bien plus que tout à l'heure, relient leur bois, en dehors, aux faisceaux ligneux primaires ; et, comme les fibres qui forment cette union sont surtout nombreuses à la limite de la moelle, les faisceaux ligneux primaires constituent ainsi la Pr 46 V dont les press sont représentées repectivement par oitiés des îlots secondaires voisins. Chaquè branche est com- posée de quelques gros vaisseaux entourés de nombreuses fibres. Racines aéri : es eù cines aériennes examinées dans la région non enterrée. — Les upes, ainsi , $ , Ê pes, ainsi que nous l'avons dit plus haut, ont été faites sur la ANS ce Ca ES F AR ri FT Re SH nes PA DT RER AE IV LORS ART RÉ ERNN TI « A NOTES SR sr CORNE) ur SUPER FS 1 Vso re TS fl RSS fs CE CC) (J ÉR Véste 4 ce DRE EN RU RTE) RO TXT SRE PEN ESS RE Ne Nr d ML DS | ASSET RS PE DER NAT AA RARE CUT WU NL RAILS) LS ENA US LES QCM HIS / pire Av OÉRSERSNKS HEAR AU ER TE CASA CHERS SR BREL) ESS ,107229 22500000 &, LD LS Sp, 2+50t RÉ! 4 OR CA 2 A } RS $ DL RL (f NS sr /2 0 HN Sa Qù SA) GRR T0 @ res le 15 22 D FR AR A PS Ni > FR RRQ AE TETE TN cree (( NE À HE LESSSNSSE regret X_ er use tt) D BRON ET SO LC TER DTEO< CR RP RER >] MERE RER URL TER ER PR é À T RER A TT JÉED Sea SERA NE AC SN 0 À. AN SSL PE À TS CAS EEE AT TR k IT SR t 1) CRÉÉ PRE DA “ HIRRESESAOE PRE Mie Des. 0, IC CPR RSS | Fi : : A &. 42. — Section transversale d’une racine aérienne. à ke cage sont ss us venons de décrire la partie enterrée, mais . RCA ètre environ au-dessus du sol. AU pres sh FR 1e même que celle des précédentes, et é | Mb ei ro-ligneux et moelle ont le même développement Ne ME c’est dans la constitution de ces diverses zones qu'il ÿ ( TN ences à signaler (fig. 42). n . pr Au subéreuse, bien que la région soit plus agée, a quel | rifoatios 1e de moins qu'au-dessous du niveau du sol, et la subé- “Won des membranes est moins avancée. RTS corce, 136 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE re INR L’écorce renferme, en grande quantité. à côté des cellules à raphides, des cellules contenant des mâcles d’oxalate de chaux. Dans le péricycle en face des faisceaux secondaires, sont quel ques fibres que nous n’avons pas eu l’occasion de mentionner jusqu’alors. Enfin les faisceaux secondaires ont encore leur bois disposé en V, les rayons même entre ces V étant plus larges que tout à l’heure, mais la forme du V est moins nette à cause du plus grand nombré de fibres qui, à la pointe, relient les vaisseaux secondaires au bois primaire (fig. 42). ; Dans l’un et. l’autre cas, d’ailleurs, comme chez les racines entièrement souterraines, toutes ces branches de V en s’acerois- Sant, si la racine, pénétrant dans le sol, s’épaissit, deviennent autant de faisceaux qui restent indéfiniment distincts, avec deux files radiales de vaisseaux. À Nous commenterons tous ces résultats après avoir étudié COM: parativement la tige et le tubercule. LE. — Tice gr TUBERCULE En elle-même, et indépendamment de toute comparaison avet le tubercule, la tige présente quelques caractères anatomiques qu' méritent d’être signalés. Nous allons donc d’abord l'étudier com plètement à divers âges. pee 4 Tige jeune. — Au voisinage immédiat du bourgeon terminal, là : tige, en section transversale, est elliptique, et ce n’est que quelques millimètres plus bas que cette section devient rectangulaire. €l même temps que les ailes apparaissent. | Faisons une première coupe à ce niveau, où la forme caratté- ristique (fig. 43) commence à s'accuser. A La moelle, dont quelques cellules, à peine plus grandes que les autres, sont à mucilage et à raphides, est excessivement développé®- É à À . ‘et Ommg5 en largeur. Les formations lihéss 1: EN SRNT = 2: PE pt » PS | LULU VOUULILIVE ÉTUDE ANATOMIQUE DU CISSUS : GONGYLODES 137 bien séparés les uns des autres, et dans lesquels le bois est repré- senté par une file radiale de trois ou quatre vaisseaux, et le liber Par un amas de tubes criblés. Mais, de plus, exactement à chaque extrémité des deux principaux axes de l’ellipse qu’on peut se repré- EU \ “ * Ÿ 2 Co - sense. Qi! CPErEES TT KL] Toi) Ses < K) .. CR 25 RSA P b tue e, + 4 . e e e Q e de Ci 8 2. S. 1 . ae (7 xs » (J eg : TE - GTS Le * Ex js > 82%. re ea x e XL ge ., es æ | SE ETS LE ) dgres FAT FRE AT CHTSS CRE RO DEN ANOUE : RORUS SN OX LE VS Re Om) NOB 22/1260 ts (Y A Ts OA 22-0508 =. RO DO EE OT nes See a RTE CE = Tr) BF D a _ 43, — Coupe transversale d’un fragment de tige n'ayant que des forma- bons primaires : y, poil capité unicellulaire: p’, émergence avec poil “apité; p”, poil conique pluricellulaire: €, collenchyme; 7, cel le à "aphides; s, anneau fibreux ; {, liber; 0.p, vaisseaux primaires. Senter par Ja pensée, en supposant menée une ligne qui passerait me Tous ces faisceaux, on voit. poindre un faisceau libéro-ligneux, "Mieux accentué dans une coupe faite un peu plus bas. 138 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE - Et en réalité, du reste, la ligne que nous supposons menée est figurée par une zone de cellules petites (s. fig. 43), serrées, à parois un peu épaisses, qui forme un ovale complet, bordant en dehors les vaisseaux les plus externes et séparant, par suite, ces vaisseaux des ilots libériens superposés, L'écorce, relativement mince, ayant environ Omm19 d'épaissens sur la coupe dont nous avons donné les dimensions, est caractérisée par une ligne de grandes cellules qui occupent à peu près sa région médiane. Ces cellules renferment des raphides qu’enveloppe une _ inince couche de mucilage. Enfin l’épiderme est formé de cellules un peu allongées tangel- tiellement, et dont quelques-unes, çà et là, se prolongent en poils capités simples (p), renfermant une substance abondante dont nou n'avons pu déterminer la nature. Toutetois ces poils unicellulaires ne représentent pas seuls les formations annexes de la périphérie de la tige ; et la forte pubes 1 cence de la tige que nous avons indiquée, en décrivant la morpho logie externe, a une autre cause, Le Faisant plus fortement saillie au-dessus de l’épiderme, et 1 assez grand nombre, sont d’autres formations plus complexes Le ont la valeur d’émergences. Elles sont constituées par une ps axile de cellules qu’entoure immédiatement une assise M : (p' fig. 43). Or cette assise externe seule est épidermique, 2 : la file axile, dont chaque cellule contient une grosse mâcle 4 - late de chaux, est en continuité avec l’écorce. Ces émergences e terminent par un gros poil capité unicellulaire, glandulaire, dû à ce que la cellule épidermique du sommet s’est fortement allongé? et renflée en sphère comme quelques-unes des cellules épidermr ques ordinaires. Ces deux sortes de formations annexes, poils capités unicellt” : laires, et émergences terminées par des poils analogues, s€ res . contrent, du reste, non seulement à la surface de la tige, ma encore sur les ailes des angles, qu’il nous reste à examiner. L Ces ailes, nous l'avons dit, sont très développées. Leur large! Peut en effet à peu près égaler l'épaisseur de l'axe. . Elles sont d’origine exclusivement corticale, tout leur gg | interne, recouvert de l’épiderme, n'étant que la continuation © = l'écorce de la: A D à Ars ÉTUDE ANATOMIQUE DU CISSUS GONGYLODES 139 Leur région médiane est occupée par une rangée de grandes cellules à raphides et à mucilage: à leur base, et dans la tige même, est un faisceau collenchymateux (c). Mais leur caractère le plus important à mentionner est le sui- vant : en plus des poils capités et des émergences qu’elles portent latéralement, leur sommet est surmonté de poils tout autres, réunis par bouquets. Ce sont de gros et très longs poils coniques (p”) pluri- ‘ cellulaires, dont la largeur, à la base, est presque égale à la largeur totale de l’aile, et qui ne renferment pas cette substance qui rem- plit la cavité des poils capités. On ne retrouve pas ailleurs, à la surface de la tige, de poils semblables. Tige au début des formations secondaires. — Si nous voulons nous rendre compte de la manière dont apparaissent les formations secondaires, il est nécessaire de faire une coupe un peu au-dessous de la Précédente, dans le troisième entre-nœud à partir du bour- 8geon terminal. Cette seconde coupe, comparée à celle que nous venons de décrire, présente les quelques modifications suivantes : L’anneau de cellules plus petites et à parois épaisses, que nous avons trouvé déjà tout à l’heure en dehors des vaisseaux, entre le bois et le liber primaire, s’est fortement lignifié. Et c’est sur son bord externe que s’est organisée l’assise géné- 'atrice. Mais, en se cloisonnant, cette assise, vérs l'intérieur, n’a donné de bois qu’au-dessus des faisceaux ligneux primaires. En ces Points, sur la coupe que nous considérons, il y a exacte- Ment au-dessus du dernier gros vaisseau primaire — mais de l'autre côté de la zone scléreuse — un gros vaisseau secondaire, réuni à cette zone scléreuse par des fibres qui se sont différenciées sur tout son pourtour. ; Vers l'extérieur, l'assise génératrice n’a donné, de même, de … liber secondaire qu’au niveau des tlots de liber primaire. Ce liber Secondaire, bordé maintenant, en dehors, par un petit massif de fibres péricycliques, est toutefois peu abondant. De telle sorte que, malgré la présence .de formations secon- dires, le cylindre central de la coupe, dans son ensemble, n'a pas " 3SPect très différent de celui d’une tige qui n'a encore que des formations primaires. TE mai : 140 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Nous trouvons toujours le même nombre de faisceaux, placé de même : quatre groupes de #4 à 6 faisceaux aux angles ; et, aux ‘extrémités des deux axes principaux de l’ellipse, un ou deux faisceaux plus petits. Tout le changement consiste, en somme, dans la lignification de l’anneau interne (s.), dans l’épaississement ces faisceaux préexistants, et dans la lignification du périeycle, au niveau de ces faisceaux. Il importe cependant encore d’ajouter, au point de vue dieu tenu cellulaire, que la quantité d’oxalate de chaux a augmenté. Le liber, les rayons médullaires, et les assises qui sont contiguës, en dehors, à l'anneau lignifié, présentent de nombreuses cellules à | mâcles. Toute l’assise même qui touche au bord externe de l'an: neau est oxaligène. Dans les rayons médullaires, outre les cellules . à mâcles, sont quelques grandes cellules à raphides. Si nous examinons maintenant l'écorce, c’est cette abondance 4 d'oxalate de chaux qui est le seul fait à signaler. Nous savons déjé qu’il s’y présente, à l’état de cristaux groupés, sous les deux formes | raphide et mâcle. Les raphides sont toujours dans les grandes : cellules déjà citées, qui sur deux ou trois rangs, occupent la région médiane. Les cellules à mâcles, qui conservent comme plus haut sensiblement leurs dimensions ordinaires, sont réparties dans tout 4 le reste de l'écorce, On en observe en grand nombre aussi biel dans la zone interne que dans les assises sous-épidermiques. Quant à l’épiderme, qui jamais n’est oxaligène, il diffère, à niveau, de celui de l’entre-nœud terminal par la disparition COM. plète des poils capités unicellulaires sessiles. 11 ne reste (pre proéminant à la surface de la tige, que les émergences. Et, puisque _Jes poils capités qui ne sont plus sur ces émergences sont rapide : ment caducs, on voit que les poils qui hérissent toute la surface df la tige du Cissus gongylodes sont à peu près exclusivement les pre : poils capités portés sur des prolongements corticaux. a Base de la tige. — Nous aurons une idée complète de Ja stru® ture de la tige lorsque nous aurons examiné encore une C0 (g. 44) faile à la base d'une tige qui a atteint plusieurs mètres ® ‘longueur. | eo < Celle tige, à ce niveau, a perdu sa forme rectangulaire, ses à ont disparu, elle est devenue presque cylindrique. ÉTUDE ANATOMIQUE DU CISSUS GONGYLODES al La coupe nous montre que ces changements sont dus à l’appa- rition d’une couche (s) subéreuse qui s’est organisée à la périphérie de l'écorce primitive en passant, aux angles, au-dessus des faisceaux du collenchyme. Les ailes et les émergences ont donc été tuées et sont tombées. I n’y a pas de formation notable d’écorce secondaire. Aussi l'épaississement de la tige est-il dû presque entièrement, comme celui de la racine, à Ja région ligneuse. | Pendant, en effet, que l’assise génératrice libéro-ligneuse ne Fig: 4. — Coupe transversale schématique d’une tige âgée : s, suber; P: fibres péricycliques; {, liber; b.s, bois secondaire; 0.p, vaisseaux Primaires; 4.{, anneau lignifié. donnait, en dehors, que très peu de liber, superposé toujours uni- Juement aux îlots primaires, elle se multipliait activement vers l'intérieur. Les tissus nés de ce cloisonnement interne restent toutefois “Urtout parenchymateux, car indéfiniment les cellules de méristème 1e donnent de vaisseaux secondaires qu’au niveau des Lire ag Vaisseaux que nous avons vus apparaître, du côté externe de l’an- feu lignifié, en face du bois primaire. Et, en plus de ces vaisseaux, les seuls éléments ligneux sont quelques fibres qui les entourent. uel que soit donc l’âge de la plante, on trouve toujours re méme nombre de faisceaux libéro-ligneux que dans l'entre-nœud * rminal. 142 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Or, comme ces faisceaux restent bien distincts les uns des autres, qu’ils sont surtout composés par le bois, le liber ne formant que de petites pointes au sommet, si l’on ajoute à cela que, assez rapidement, au cours du développement, aux premiers vaisseaux, qui, dans chaque faisceau, se sont superposés sur un seul rang al bois primaire, succèdent de gros vaisseaux disposés sur deux files, puis sur quatre, on voit comment, de plus, à mesure que la ue à s’épaissit, l’aspect de sa section transversale se rapproche de celui de Ja racine. ; | Dans l’un et l’autre organes, les faisceaux libéro-ligneux, bien à distincts, et où le liber n’entre que pour une faible part, ont leur ‘ bois composé d’une, puis de deux, puis de quatre files radiales de . très gros vaisseaux. : ne Il n’en restera cependant pas moins toujours très facile de dis tinguer la racine de la tige, car cette tige pourra indéfiniment être reconnue à plusieurs caractères : à sa moelle épaisse ; à l'annee lignifié qui, au voisinage de cette moelle, passe en dehors du bois primaire ; à la position de ce bois primaire, placé à la base ee faisceaux secondaires, et non interposé à eux, de deux en Mi : comme dans la racine ; à la présence d’un gros ilot fibreux àk pointe du liber de chaque faisceau ; enfin à ce fait que, quoique la distance entre les quatre groupes de faisceaux diminue avt. l’âge, il reste pourtant toujours, entre les faisceaux extrêmes de æ : groupes, une distance plus grande que celle qui sépare les faisceaux d’un même groupe. Et les faisceaux isolés placés entre ces quaire groupements ne peuvent même jamais effacer complètement a. disposition primitive, car ils restent toujours beaucoup mou, développés que les faisceaux des angles. : à ë i Tubercule. — La description détaillée que nous venons dè - donner pour la tige va nous permettre de saisir rapidement . Constitution du tubercule. à Dégageons, en efiet, parmi tous les autres, deux des caractère anatomiques que nous venons d’énumérer, à savoir : 4° le gl dévelcppement de la région ligneuse: et 20 Ja faible lignificauo” de cette région. Puis supposons que les derniers entre-2®u® de certains rameaux, par suite d’un accroissement local exap®” se renflent considérablement en présentant ces deux caractè ÉTUDE ANATOMIQUE DU CISSUS GONGYLODES * 143 caractères à un plus haut degré encore que dans la tige âgée ; nous aurons le tubercule. a, HS I suffit, pour s'en convaincre de faire une section longitudinale (fig. 45) qui passe à la fois par le tubercule et par l’entre-nœud ordinaire qui le précède. On voit que l'écorce, le liber et la moelle, en passant de cet entre-nœud dans Je renflement, s'épaississent à peine. Dans l'entre-nœud, dont la largeur est de 2 millimètres 100, l'épaisseur de l'écorce est de Omm300 : celle du liber, de Omn073; et celle de la moelle, de je 1e Dans le tubercule, dont le plus Srand diamètre, en sa région média- ne, est de 2 centimètres 500, l'écorce à une épaisseur de 10900; le liber, Omm100; et La moelle, 32m700. nœud, et de 125ma dans le renflement. tte pE re PT AE a Et déjà la même section. longitu- ul dinale peut nous montrer aussi que, malgré ce grand développement du bois, il n'y à que très peu d'éléments lignifiés. Mais une coupe. transversale du tubercule COparée à celle de la base de la tige le fait mieux voir encore. On se rappelle que dans la tige âgée, chaque faisceau ligneux était r éprésenté par deux files continues de GAS CT ONF EES : Séparaient seulement quelques assises de tissu cellulosique. ans le tubercule, je nombre et la disposition générale des Su Gé ‘Sent les mêmes, mais, outre que les vaisseaux. sont beaucoup Plus petits, et aussi moins nombreux, réduits à RETURN 1 : faisceau, un parenchyme beaucoup plus abondant les nos. FT ns des autres. FAR me | _ lüuptions de la zone et aussi, çà et là, entre ces faisceaux. 144 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le bois est, en somme, surtout formé d’un épais parenchyme 1 dans lequel sont noyées des séries de deux à trois petits vaisseaux 4 entourés de quelques fibres; et seule une vue d'ensemble de le | coupe (fig. 46) permet de s’assurer que tous ces vaisseaux sont seal | posés en autant de faisceaux que dans la tige ordinaire, et placés de même, au-dessus du bois primaire. | Ici encore, d’ailleurs, entre ces faisceaux primaires et. secon- ue 46: — Coupe transversale schématique du tubercule : s, suber v ires péricycliques ; U.S, vaisseaux secondaires ; v.p, vaisseaux re - a.l, anneau lignifié.… daires est un anneau lignifié. Mais, alors que cet anneau sur continu dans la tige, il est interrompu (al.) dans le tubercule; € . plutôt un cercle de bandes lignifiées alternant avec du parencl ordinaire, ces bandes se trouvant au-dessus des faisceaux primal" La lignification est donc bien, à tous égards — et par ces Ï fibreuse interne, et par l'isolement, le | ÉTUDE ANATOMIQUE DU CISSUS GONGYLODES 145 nombre et les petites dimensions des vaisseaux — moindre que dans la tige âgée. Et, cependant, si l’on veut établir une comparaison entre l’ana- tomie du tubercule et celle d’une autre région de l’axe aérien, c'est surtout avec cette base de la tige qu'il est possible de le faire. Car, comparé à l’entre-nœud qui le précède sur le rameau qu’il termine, le tubercule offre de plus grandes différences. Il représente, d’abord, tout de suite, un état de développement beaucoup plus avancé. Dans l’entre-nœud, les formations secon- daires commencent seulement d’apparaître ; il n’y a que deux ou trois vaisseaux extérieurs à l’anneau fibreux, en face des faisceaux ligneux primaires. En second lieu, l’écorce est encore recouverte par l’épiderme, et il n’y a pas encore la moindre formation de suber. Au contraire, dans le tubercule, l’épiderme a disparu, les ailes sont flétries, et, à la périphérie de l'écorce, est une couche subéreuse de 10 à 12 rangées de cellules. | Enfin, dans l’entre-nœud, l'écorce ne présente qu’un rang de cellules à mucilage ; il y a plusieurs rangs de très grandes cellules dans le tubercule. Mais, tous ces caractères du renflement apparaissant dans la tige âgée ordinaire, on voit que, comparé à cette dernière, le tuber- cule ne présente bien que les deux différences que nous avons annoncées : développement plus grand encore du bois, et moindre lignification, néanmoins, de ce bois, soit dans son anneau fibreux, soit dans ses faisceaux secondaires. Peut-être n'est-il pas inutile d'ajouter qu’une autre différence qu'on pourrait s'attendre à trouver, n’existe pas : au sommet de chaque faisceau libérien, il y a, dans le tubercule comme dans la üge, un ilot de fibres péricycliques. ii Quelques mots, à présent, sur le contenu cellulaire de ce tuber- Cule, Comme les autres entre-nœuds, le renflement renferme des Cellules à mâcles. Ces cellules sont surtout nombreuses dans la zoue externe du parenchyme cortical, au-dessous de la zone subé- ; reuse ; elles forment, d’autre part, une assise continue, à 7 pér rat Phérie du cylindre central, ainsi qu’autour des faisceaux libériens ét des îlots ligneux du bois secondaire. Ur. Les cellules à raphides et à mucilage sont plus abondantes \ “ 2 Mer oi: de tes 146 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE encore ; il y en a dans toute l'étendue du tubercule : dans la moelle, dans le bois secondaire et dans l'écorce. Celles de la moelle sont petites, ne dépassant guère les dimen- sions des cellules ordinaires: elles contiennent des raphides qui occupent presque toute leur cavité, ne présentant qu’une mince enveloppe de mucilage. Dans le bois, leur volume varie : les unes, petites, ressemblent à celles de Ja moelle; les autres, plus grandes, ou ne contiennent que du mucilage ou renferment, plongée dans ce mucilage, une raphide. 1 en est de même dans l'écorce, mais les unes et les autres son encore plus nombreuses. Les grandes ont des dimensions quatre : où cinq fois supérieures à celles des cellules correspondantes ” bois. Ce sont ces cellules que nous avons décrites plus haut, dis- posées sur trois ou quatre rangs; leur diamètre peut atteindre 200 y. La raphide n’y occupe, en général, qu’une très petite place; - elle forme comme une petite tache sombre au sein de la rase _ abondante du mucilage. Sa longueur ne dépasse pas celle des _ raphides qui sont iucluses dans les petites cellules, et qui, celles là, _ remplissent presque toute la cavité cellulaire, le mucilage De for- # mant autour d’elles qu’une simple enveloppe. Il est certain que le mucilage de toutes ces cellules, qui, me le tubercule, est en assez grande quantité pour rendre la sectio” glaireuse au toucher, et qui présente les réactions colorées propre _ Aux mucilages pectosiques, constitue déjà un des corps de réser\? . A côté, en effet, de ces cellules à mucilage, moelle, bois et ee ont tout le reste de leur parenchyme bourré de grains d'amis ie Ces grains sont simples, ovoïdes-allongés. Leurs dimensions és | . plus fréquentes sont 95 # environ de longueur sur 30 x de es On voit qu’ils atteignent DC la grosseur des grains d’amidon ( pomme de terre, bien que les tubercules soient aériens. ÉTUDE ANATOMIQUE DU CISSUS GONGYLODES 147 CONCLUSIONS M. d’Arbaumont, qui a déjà fait autrefois l'étude anatomique d’un certain nombre d’Ampélidées (1), divise d’après la structure interne de la tige, cette famille en deux groupes, dont l’un est composé d’une section unique (celle des Vites veræ) et dont l’autre se subdivise en quatre sections. Or, dans le premier groupe et dans trois sections du second, le cylindre central est entièrement ligni- fié; la lignification n’est au contraire, jamais complète dans la quatrième section. C’est donc dans celle-ci que doit rentrer notre Cissus gongylodes et il vient s’y placer très nettement à côté des Cissus discolor, serpens, pergamacea, etc., où, de même, les rayons Mmédullaires ne sont lignifiés que suivant une zone interne, et où les faisceaux sont entremélés de tissu parenchymateux. La figure que donne M. d’Arbaumont pour le Cissus discolor est exactement celle d’une coupe transversale de la tige du Cissus gongylodes. En ce qui concerne ce Cissus, nous croyons avoir démontré k comment ce grand développement du bois et, cependant d'autre part, sa faible lignification le rendent, en quelque sorte, tout prêt à se tubériser. Il est certain qu’il faudrait des modifications anatomiques plus profondes pour amener le même résultat dans les autres sections d'Ampélidées où la ligaification atteint tout le cylindre central. Dans le Cissus gongylodes, il suffit, en somme, que le tissu paren Chymateux du bois se développe un peu plus encore, accumulant des substances de réserve, dont les deux plus importantes sont l'amidon et un mucilage, pour que l’entre-nœud se transforme en tubercule, C'est ce qui a lieu : la région ligneuse s’épaissit exagé- rément, le tissu mou devient plus abondant, isolant les vaisseaux des faisceaux et brisant l'anneau ligneux interne continu, ne. sont là les deux seules différences anatomiques que présente de. lubercule par rapport à la tige âgée. o . Les autres caractères du renflement qu’on n’observe pas og è l’entre-nœud qui le précède, se retrouvent, en effet, dans cette ges. à Si On l'examine à sa base. C'est le cas, par exemple, pour 18 É 4) D’Arbaumont : La tige d'Ampélidées (Ann. des Se. mere _. 148 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE couche subéreuse qui enveloppe le tubercule et qui manque cependant dans les entre-nœuds situés immédiatement au-dessous; elle est présente dans les parties plus âgées de l’axe. A un autre point de vue, la présence de ce liège, apparaissant brusquement, sur l’entre-nœud qui se renfle pour former un tuber- cule aérien, est une nouvelle preuve que comme l'avait déjà indiqué M. Costantin, la subérification des tubercules souterrains a MOINS pour cause le milieu que l’épaississement de l'axe. Non pas que l'habitat souterrain soit sans influence sur la for: mation du suber; si, au contraire, nous comparons les deux coupes faites, à des niveaux rapprochés, dans une même racine latérale, | l’une au-dessus du sol et l’autre au-dessous, nous voyons que, dans la partie enterrée, la couche subéreuse est tout de suite plus épaisse que dans la partie aérienne, Mais, en dehors de cette action du milieu, le fait seul qu’il y a épaississement anormal d’une région suffirait pour provoquer, à la périphérie, une production de liège. _ Et nous pourrons répéter pour la lignification ce que nous venons de dire de la subérification. _ Ici encore l'influence du milieu n’est pas douteuse. La diffé- rence, à dire vrai, n’est pas très grande entre la région souterraine et la région aérienne de la racine latérale, mais on comprend qu'en pénétrant dans le sol après s’être allongée longtemps dans l'air, la racine ne peut subir des modifications si rapides qu'il y ait des caractères différentiels nettement tranchés à des niveaux voisins: Ce n’est donc qu’en comparant la racine aérienne à la racine COM plètement souterraine qu’on peut trouver ces caractères biel _ accentués; et nous avons vu que, chez les racines de la base de le . tige, les fibres qui unissent les vaisseaux sont bien moindres qu dans les racines pendantes, et le péricycle ne présente pas trace de : … lignification. à = Toutefois, la diminution du nombre des fibres et des dimensions _des vaisseaux, dans le tubercule resté aérien, prouve aussi qu'il ne faut Pas 1rop s’empresser de rapporter toujours à l’action du milieu des caractères qui peuvent bien se manifester sans que l& Conditions externes varient. Ils sont, chez notre Cissus gongyto®®” Eu le résultat de la tubérisation même, en dehors de toute influenct À ces faits principau ÉTUDE ANATOMIQUE DU CISSUS GONGYLODES 149 nous venons de faire, nous pouvons ajouter accessoirement les Suivants, qui concordent avec les anciennes observations de M. Costantin. La vie dans le sol accroît les ramifications des racines. Les racines latérales du Cissus gongylodes s’allongent dans l'air, où elles peuvent avoir plusieurs mètres, sans se ramifier, si la pointe n'est pas altérée; mais elles donnent de nombreuses radicelles dès qu'elles pénètrent dans la terre. La vie aérienne, chez les racines, a surtout pour résultat général, au point de vue anatomique, d'augmenter l'épaisseur du cylindre central, en amenant un développement plus grand de la moelle et des rayons médullaires. Nous avons vu que les deux faisceaux de chacun des ilots secondaires interposés aux faisceaux ligneux primaires sont bien mieux distincts et séparés par une plus large _ bande de parenchyme chez les racines pendant dans l’air que chez celles qui sont entièrement souterraines. Enfin, à la lumière, il y a une plus grande formation d ’oxalate de chaux. REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VEÉGÉTALE PARUS EN 1892, 1893 & 1894 (Suite) 3° Membrane. M. H. WazLiczer (1) a recherché l’origine des mucilages de la me brane des organes végétatifs, soit dans l’épiderme, soit dans l'intérieur _des tissus. Dans les cellules épidermiques des feuilles, le mucilage at lieu de se former dans la paroi externe des cellules comme cela à lieu d'ordinaire pour les graines, provient de la paroi interne. Ce mucilagé doit être considéré comme représentant une couche secondaire d’épais- sissement de la paroi ; il se forme directement et ne résulte pas de L transformation d’une autre substance préalablement formée. Pare le mucilage est limité en dedans par une lamelle de cellulose qui n'est elle-même qu’une couche tertiaire d’épaississement. Le plasma, refoulé vers la partie externe de la cellule, est mb | jours plus ou moins résorbé (fig. 47). L'a teur n’a jamais trouvé dans les feuilles, de mucilage d’origine sous-épidermique. Le mucilage des cellules internes des Fig. 45. — Une cellule épi- Organes végétatifs dans les Malvacées, i i Tiliacées, Sterculiacées, Rhamnacées # 5, eouche mucilagineuse; Cactées est une couche secondaire d'épais” ?, lamelle cellulosique sissement de la paroi cellulaire primaire: Ne DT Les mucilages étudiés par M. Wall liczek. . ne sont ni des excrétats ni des réserves leur rôle physiologique serait d'emmagasl éderaient ensuite aux tissus voisins, au fur et à S. [et Ë © [sien 53 © |. mer de eau qu'ils c _ mesure de leurs besoin alliczek : Siudien über die Membranschlei ver Orgamé Fa eney r isemnchaliche Botani Ba 28 pe Sr AE AT, 10. Schleimbildung der WW ss 11, 1393). Untersuchun 4 über Lu REVUR DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE TURNE. solutions salines ou colorantes, Son rôle serait de protéger les jeunes organes pendant leur développement, contre le contact immédiat de l'eau, jusqu’à ce que la cuticule ait acquis une épaisseur suffisante. M. F. Noack (1) a constaté l’existence dans les méats de l'écorce de la racine de diverses Orchidées de prolongements de la membrane en forme de filaments plus ou moins tortueux simples ou ramifiés qui lui paraissent être de nature mucilagineuse (fig. 43). Un examen. superficiel pourrait les faire prendre pour des filaments mycéliens tels qu’on en observe dans les mycorhyzes. M. L. Maxcix (2) a rencontré la subs- tance qu'il a appelée callose dans toutes les membranes ou formations spéciales incrus- tées de calcaire qu’il a examinées et en par- Uculier dans la trame organique des cysto- lithes.De nouvelles recherches (3),M. Mangin conclut que cette substance existe d’ailleurs ans un grand nombre de tissus non seule- chis. D’après Noack. C ampignons. Dans certaines membranes, elle constituerait une Substance fondamentale au même titre que la cellulose et les composés Pectiques. M. Mikosch et Strasbürger admettent que dans les fibres non ligni- liées de l'Apocynum Venetum on distingue outre une couche externe formée de lamelles emboîïtées une couche interne mince, nettement distincte de la première, M. Hanausek (4), précisant les observations de ces deux botanistes, a trouvé qu’en faisant réagir l’iode et l'acide sulfurique sur de telles fibres, la couche externe lamelleuse se divise en eux régions dont une en dehors d’un bleu foncé et l'autre en dedans dun bleu clair, Quant à la couche interne elle prend dans ces conditions Une Coloration jaune et est en réalité de nature protoplasmique- Les deux zones de la couche lamelleuse seraient formées de cellulose mais la réaction de cette substance serait modifiée dans la zone interne par la présence de matières étrangères qui sont peut-être des corpuscules SF ÈA (1) F. Noack: Ueber Schleiÿmranken in den Wurselintercellularen Ce ; ds Ta agen (Berichte der deutschen botanischen Gezelischaft, Bd. X, p_ 649-090. , 1892). . RG Me 2 in:S ssai de US ne pouvons que signaler le travail suivant: L. Mangin : Sur un €. T. A1, Classification des mucilages (Bulletin de la Société botanique de France, T: 4, p. XC-XLIV 1898, #6 | . lées de carbonate de chaux (Com 9) L. Mangin : Obs , ai É 70games (Bulletin de la Société botanique de France, L. 39, p. 260 nn (4) L. T. F. Hanausek : Zur Struktur der Zelimembran (Berie Schen botanischen Gesellschaft, Bd. 10, p. 1-4, 1592). ASE 152 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE plasmiques et cette dernière circonstance serait favorable à la théorie des dermatosomes de M. Wiesner. Von Hôhnel avait constaté que les fibres péricycliques ou libérien- nes présentent souvent sur des coupes longitudinales des fentes, des rompues. IÎl pensait que ces phénomènes sont habituels chez les Dicotylédones et qu'ils résultent de la pression de l'écorce sur les tissus plus internes. Cette pression, due à la croissance du cylindre central, présentant des inégalités plus ou moins marquées, déterminerait les divers accidents observés. sentant des fibres lignifiées ou non jusqu’à putréfaction de façon à obtenir un ramollissement des fibres et à diminuer ainsi leur fragilité, M. Schwendener n’a jamais observé de déchirures dans les prépara cellules desquelles il tire les conclusions suivantes : 1° les organ® analogues même de taille différente, mais appartenant au même indi- vidu sont formés de cellules de dimensions semblables ou presque semblables ; 2° les cellules des plantes aquatiques sont généralement plus petites que celles des plantes terrestres dans les organes analogues _et de même taille. L'auteur a en outre remarqué que les grains de . pollen dont le transport sur le stigmate s’effectue d’ordinaire Pa l'intermédiaire du vent sont plus petits que ceux qui sont transportés _ Par les insectes. Les plus grandes cellules faisant partie de tissus qu'il a examinées sont celles de la tige d’Impatiens glandulifera (0,79 $® _ la coupe transversale, 0"® 18 sur la coupe longitudinale). ._. S. Schwendener : Ueber die « Verschiebungen » der Bastfasern im sa: .. von Hühnel’s (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, Bd. XI, Heft ©, p. 239-248, 2 fig., à ne FA Erich Amelung : Ueber mittlere Zellengrüssen (Flora, Bd. 77, p- 176-207, | : _ Nous signalerons en outre les mémoires suivants : :hte GC. Correns : Ueber die Querlamellirung der Bastzellenmembranen (Berichle. der gent EE Gesellschaft, Bd. XI, p. 410). änge , ©. Warburg: Ueber den Einftuss der Verholzung auf di UOTE" dés Zellinhaïles (Ibidem, D. ae der Verholzung auf die Lebensvoré Me (A suivre) à A. PRUNET. : eo REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉEES DEPUIS LE {97 JANVIER 1889 Jusqu'au 497 JANVIER 1895 (Suite) 14 Ulota. — M. Venruri (1) cherche à montrer que VU. americana diffère de l'{. Hutchinsiæ, au moins autant que les U. crispa, crispula et Bruchii diffèrent entre eux, et que la première espèce mérite l’auto- nomie au même titre que la dernière. Quant à la question de savoir si VU. americana est synonyme de l’Orthotrichum americanum P. Beauv., On n’en saura rien, tant qu’on n'aura pu le vérifier sur un échantillon authentique de Palisot de Beauvois. gi M°° E. Brirron (2) fait remarquer que le nom d’0. americanum (1805) est antérieur à celui d’O. Hutchinsiæ (1813). ee De même, M. PEARSON (3) fait remarquer que le nom d’U. calvescens Wils. est antérieur à celui d'U. vittata Mitt., adopté par M. Braithwaite dans sa flore. Ce dernier reconnaît d’ailleurs que M. Pearson à raison. Citons enfin une note de M. GRôNVALL (4) sur une forme particulière d'Ulotr, qui est peut-être une monstruosité. : 15 Grimmia. — Mre E, Brirrox (5) donne la description du péris- tome du G. torquata dont les capsules, encore inconnues, ont été décou- vertes récemment en Amérique. ; M. N. Bryux (6) décrit complètement le G. Ryani confondu jusqu'ici avec le. G. torquata Hornsch. et le G. funalis Schmp. Le M. CoRBièrE (3) montre qu’une variété nouvelle de 6. orbicularis, la var. Therioti, vient faire disparaître la petite différence qui existait encore entre le G. orbicularis et le G. pulvinata, et qui résidait simple- ment dans la forme de la coiffe. ou (1) Venturi : De l’Ulota americana (Revue bryol., 18%, p. 2). a (2) E. Britton : Loc. cit. é Are (3) H, W, Pearson : Ulota calvescens Wils. (The Journal of Botany, 1891, p. 377). (4) A. Grônvall : Ueber eine sonderbare vieilleicht monstrüse Ulota-form. (Bot. Centrbi., 1893, no 1). # ee à * Fr E. Britton : Peristome of Grimmia torquata Hornsch. (Revue bryol., 1889, . (6) N. Bryhn : Om Grimmia Ryani Limpr. ér ditt. (Nyt. Magaz., 1899). , : L. rte Grimmia re +, Therioti Corb. (Rev. bryol., 1890, 154 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 16° Barbula. — M. Venturi (1) décrit trois nouvelles variétés #. ‘a B. ruralis, les var. epilosa densiretis et hirsuta 17° Leptobarbula. — M. CorBIiÈRE (2) fait remarquer que les L. beritt Schp., L. meridionalis Schp. et L. Winteri Schp. ne diffèrent pas pes quement. 18° Campylopus. — # AMANN (3) assure que Schimper a eu tort de réunir le C. alpinus au EE. longirostre. Ces deux Mousses diffèrent par ie structur M. HENRIQUES (4) a publié RATE remarques sur les €. longipilis | Brid. et C. polytrichoides de Not., à la suite de son Catalogue des Mousses du Portugal. ii “M. Dixon (5) a aussi publié d des remarques critiques sur les Camplr lopus de la Grande-Bretagne. : 19° Eustichia. — Dans un travail sur ce Genre, M. BESCHERELLE (6) montre comment le nom créé d’abord par Bridel pour un sous-genrt de Phyllogonium est devenu un genre pour C. Müller, et ne doit, en fin de compte contenir qu’une seule espèce, l'E. longirostris. L’E. noroegiet | qui est resté à côté de l'espèce précédente tant que l’on n’a pas com sa fructification, découverte seulement en 1883, ne doit plus être main * tenu dens ce genre, mais former le genre Bryoriphium Mit. avec : VE. Savatieri Husn. et une espèce nouvelle du Mexique que M. Besche- à relle décrit : &. mexicanum. Quelle place faut-il donner dans la classifi- cation à ces genres ? Jusque dans ces derniers temps les auteurs On … varié d'avis. M. Bescherelle pense qu’à cause de certaines affinités ave les Angstromia, les Campylopus, les Dicranodontium et les Leucoloms À ; doivent prendre place dans la tribu des Weisiées, et constituer ue famille distincte voisine des Dicranées, sous le nom de Bry oxiphiées À M. Bescherelle termine par la description détaillée des trois M ee ‘ qui font le sujet de son travail. . 20° Fissidens. — M. Borrint (7) a fait l'étude anatomique complète : x des F. serrulatus et polyphyllus : il reconnaît quatre formes po _ premier: la forme « est le F. Lan ngei de Not.; la forme 8, le F. serrulaius de Not., la forme y, le F. serrulatus Mitt. ; la forme à, le F. serrulalis ? _ Var. africanus Besch. Dans le F. polyphi Hi Wils. le éme auteur : reconnaît trois formes ; la forme « est le F. serrulatus forme Ç Me (1) Venturi: Barbulæ rurales (Revue bryol., 1890, p. 49) da “he | HA a Leptobarbula berica Se Re trouvé en PRE (tome 2 ep nr poses Note sur Le Campsiopus alpinus Schp. (Revue bryol., 1889, P ol. eu, m J. A. Henriques : Cafalogo dos se ic encontrados em Partugül { a . Soc. Broteriana, 1889). ee ue o, H. W. Dixon s Notes on the british srecies of Campylopus (The Journée (6) E. a ee Étude Botanique, 1892, p. 77 (HA peint Noteree lient (age, 1889, p. 101). À. sur” le Genre Eustichia (Brid.) C. Müll. (Journal br _ REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 155 Bottini (1) ; la forme $ est le F. serrulatus forma pyrenaica Boul. et la forme : de Bottini ; la forme y est le F. Welwitschii Schp. et la forme de Bottini 21° Weisia. — A propos d’une nouvelle espèce du Var qu'il décrit, le W. Albert, M. CoRBIÈRE (2) fait quelques réflexions intéressantes. Le W. Alberti a l'appareil végétatif de l’Hymenostomum tortile et le péristome des Weisia (par exemple des W. viridula et Wimmeriana), mais il s’en distingue par l’inflorescence dioïque. M. Corbière est d’ail- leurs d'avis que les Hymenostomum tortile, microstomum, etc., sont voisins du Weisia viridula et forment avec cette dernière espèce un même genre naturel auquel il faudrait réunir les £ucladium, les Gym- nostomum et les Systegium de Schimper. L'auteur émet aussi l'opinion que le W. viridula est une espèce de premier ordre, ou un stirpe, auquel il faudrait rattacher les W. mucronata, Br. eur., W. Ganderi Jur., W. Wimmeriana Br. eur. et W. Alberti Corb. 22 Bruchia. — M. Earox (3) décrit une nouvelle espèce de ce genre qui présente ceci de particulier que la capsule offre une ligne de démar- Cation entre l’opercule et la base : elle est sous ce rapport intermé- iaire entre les Cleistocarpes et les ‘Schistocarpes. 2% Phascum.— MM. CLatRBots et MANSION (4), en étudiant attentive- ment le P. Flærkeanum qu'ils ont découvert en Belgique, arrivent à cette Conclusion que la forme de la coiffe ne présente pas plus de fixité ” la longueur et la direction du pédicelle de la capsule et ne peut 4 conséquent servir de criterium aux genres de la famille des Phascacées ; se cs Mousses forment une série d’espèces affines dans laquélle pour- raient entrer Ra les Pleuridium et les Sporledera. E. synoicum nain, E. Austini Sull., £. shot Austin, E. æqui- .Moctiale Spr. qui sont à ranger parmi les Nanomitrium. Hybrides. Une Question intéressante qui vient se placer tout naturellement à la suite des travaux sur les Mousses est celle de Fhybridité dans ce (LH) Cf. les Fer précédents du même auteur que le présent travail rectifie: Nota sul F. serrulatus Brid. (Atti della Soc. Tose. di Se. Nat., 1886), et (Ricerche e iron cs nell' Istituto bot. della R. Univ. di rl 10 1850 # ne 3. ds bière : Weisia Alberti n Fr (Revue , » P. 190 et pl. 101 cheat FA P. Free et À. Münéion : ; Découcerte du Phascum Fle um lique (Bull. de 1a Soc. roy. de bot Fa mA 1895, p. 44). 49 Ê Philibert : es le genre Nano mitriun vebrrels dures Le r 156 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE groupe. Peut-il- exister des hybrides chez les Mousses ? Comment peut-on reconnaître qu’une Mousse est hybride ? et a-t-on déjà trouvé des Mousses hybrides ? Ces trois questions préalables, M. H. vox KLINGGRAErF (1) se les est posées. A la première on peut répondre aflirmativement. A la seconde l'observation peut donner une solution: Mais à la troisième l’auteur, après avoir examiné les caractères des formes que l’on a données comme hybrides, répond que jusqu'aujour d’hui l’hybridité d’une Mousse n’a jamais été démontrée avec certitude. Ce n’est pas l'avis de plusieurs bryologues ainsi que je vais Je montrer. M. Carpor (2) cite un Grimmia, découvert en 1888 par le Frère Gasilien, au Pont de Longue, dans le Puy-de-Dôme, qui présente ve caractères extérieurs du G. leucophæa. Toutefois il tient du 6. crinila qui serait le père par la forme de la capsule et le mode d'insertion SU le pédicelle ; le péristome est intermédiaire entre celui des parents supposés ; la plante paraît dioique. Dans l'appareil végétatif, Paction du père se fait sentir dans le tissu de la base des feuilles ; la plante entière serait donc hybride et non pas seulement la capsule. M. PaiciBerr (3), d'après des faits observés dans le Valais, conclut que le Bryum pallens, se trouvant en contact avec le B. pendulum, Dee ; différent de lui, s’hybride. On trouve tous les passages entre les deux péristomes dans les capsules situées au point de contact des "2 espèces. Seules les capsules du B. pallens sont modifiées, de sorte T u le B. pendulum est le père. La capsule seule est hybride et les SPOT® - Paraissent en grande partie avortées. 1722 M. GRôNvALL (4) a cité aussi des hybrides dans le genre Orthotrichun Anomalies de Des anomalies ont été rencontrées maintes fois chez les Mousses ee “a. Quelques notes ont trait à ces anomalies. M. HAGEN (5) a obsertt te | ta anthéridies d’un pied de Webera gracilis recueilli en Norwège de épaississements circulaires assez semblables à ceux des feuilles pe. Sphaignes. Une anthéridie en présentait jusqu’à 20 côte à ce. “i d rs Max FLeisoner (6) a observé na certain nombre d'anomalies NT Ke _.. der Naturt, Ges Pad de Ueber gites bei Farnen und Moosen (S. fai PR ee pe IBi: LH. Philibert: ÿ 1 nouveau Bryum hybride (Revue bryol., 1891, P- ‘eber einem cermentlichen Hybrid innerhalb des Mo ant, 1088, ne Li}. . (Revue bryol., 1891, p. 8). alla Briologia della Sardegna (M REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 157 d'Ephemerum serratum était munie d’un péristome double. Le même auteur a observé deux capsules sur un même pédicelle chez l'Aschisma carmiolica, et trois chez les Ephemerum serratum, E. sessile, Weisia viridula, Pottia minutula, Grimmia sardoa, Orthotrichum rupestre, Funaria mediterranea et Bryum murale. M. Ugo Brizi (1) donne une bibliographie des auteurs qui se sont occupés du sujet. Les cas les plus intéressants qu’il cite sont les Suivants : 1° Atrophie du sporogone, du système chlorophyllien, des spores, etc. ; 2 une capsule de Funaria au contact de la terre donnant Un protonema avec des gemmules ; 3 des arrêts de développement des rameaux latéraux (piqûres d'insectes ?) ou limbe des feuilles réduit à la nervure ; # atrophie des arché ones, cas dans lequel il faudrait les archégones sont bien développés ; l’atrophie des anthéridies est plus rare ; 5° les bypertrophies sont rares, etc. 2° Sphaignes E. Russow, Rôll, qui, outre des travaux spéciaux sur ces végétaux, ont aussi publié quelques idées générales sur la notion d’espèce dans les Sphaignes. Je commencerai par citer les idées générales avant d’en arriver aux travaux spéciaux. : M. Russow (2) a exposé ses vues sur l'espèce dans les Sphaignes dans un article important, paru en 1888, et que M. Graver (5) à traduit en français. a LU: Briä: Appunti di teratologia briologioa (Ann. del R. Istituto bot 2) E. Russow : Uber den Begrif Art bei den Torfmoosen. (lab. alter Naturforsch. Gesellschaft. Jabr., 1 à “AS Gravet : Sur l’idée d’espèce dans . nature 158 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE feuilles caulinaïres et les couches corticales de la tige, parmi les seconds moins variables il faut citer la position des cellules à chloro- phylle qui varie peu et contribue à la formation de groupes d'espèces. Mais, si les caractères sont variables, y a-t-il encore des espèces ? Oui, répond M. Russow ; l’espèce « est un groupe de formes se composant de chaïînons reliés entre eux dans toutes les directions et nettement Séparé d’un deuxième groupe de formes, même par un seul caractère». Cette définition peut paraître contraire à la théorie de la descendant, mais en réalité elle ne l’est pas. k Voici en effet comment M. Russow entend l’espèce. Un certain nombre d'individus que lon ne peut distinguer les uns des autres par aucun caractère constituent un premier groupe, qui est qualifié de Sous-forme. À côté de cette sous-forme, peut se placer un second Sroupe d'individus, composant une seconde sous-forme, qui présente encore quelques transitions à la première sous-forme, et ainsi de DE d'autres groupes. L'ensemble de ces sous-formes constitue un grouRe. d’un ordre supérieur, la forme. Les différentes formes ont entre elles : encore des transitions mais leur ensemble constitue ce que M. RussoW. | nomme la variété, L'ensemble de plusieurs variétés voisines forme un ns de coloris, de port, etc., qui se rencontrent à chaque pas dans * 100 son mémadiré nés qn'on réquisitoire contre ln ficité des CAF © YalS Maintenant passer en revue les principaux travaux Us publiés sur les Spbaignes dans les dernières pass - (1) 3. RôN: Ueber die Vera die Veranderlichkeit der Artmerkmale bei den To 3 et 33). — Ueber die Veranderlichkeit der Si ., REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 159 Le groupe des Sphagna cuspidata a été étudié successivement par M. Russow et M. Warnstorf. M. Russow (1) base la délimitation de ses espèces sur des caractères ürés des pores des feuilles raméales, qui généralement peu visibles sont mis en évidence au moyen du violet de méthyle et de l’hématoxyline de Bühmer. Voici à quel résultat arrive l’auteur pour les espèces et les sous-espèces : Espèces : lo S. cuspidatum (Ehrh. ex parte) Russ. et Warnst. 2° S. Dusenit (Jens.) Russ. et Warnst 6° S. riparium Angst. 7 S. molluscum Bruch. ; M. Warnsrorr (2) a publié aussi un travail sur les Sphagna cuspi- data d'Europe. Laissant de côté les S. molluscum Bruch, S. Lindbergii Schp. et S. riparium Angstr. qui sont peu sujets à discussion, l’auteur S’occupe plus particulièrement des formes rapportées au S, cuspidatum hrh. et au S. recurvum P. Beauv. Il est d’accord avec M. Russow pour la délimitation des complexes de formes, et prend comme caractère Principal la forme et la position des pores sur les cellules des feuilles raméales, Il admet de plus l'existence d’hybrides. Voici comment il distribue les types. À. Lanceolata. a, Fimbriata : S. Lindbergii Schp. b. Erosa: S. riparium Kngstr. c. Triangularia : x. S. cuspidatum (Ehrh.) Russ. et Warnst. . $. mendocinum Laull. et Lesq. y- S. recurvum (P. Beauv.) Russ. et Warnst. ô. obtusum Warnst. B. Ovalia : S. mottuscum Bruch. M. Vexruri (3) a résumé dans un travail sur les Sphaignes JEuRRe. les résultats des travaux de MM. Russow et Warnstorf. Lindberg he : réduit de beaucoup le nombre des espèces en se servant COMME Carac_ tères de la forme des cellules à chlorophylle et des couches nes . ‘ la tige. Le même auteur avait créé un genre Henaere Re, ai forme de la capsule et un genre /socladus, basé sur l'absence : si Jar), E Russow : Sphagnologische Studien (Sitz. des Dorpaler Natur!. re … PE Warnstorf : Die Cuspidatum-gruppe der Eur ed cnsipité san qe 160 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE aux feuilles. Ce dernier caractère que Lindberg a jugé sufisant ÿ F délimiter un genre, il l’a négligé pour la distinction des espèces. : Ge sont précisément ces mêmes caractères délaissés par Lindberg MM. Russow et Warnstorf ont remis en honneur pour multiplier les espèces. L'expérience seule montrera s'ils ont eu raison. Vient ensulle le tableau abrégé des principaux types européens M. Warnstorr (1) publie la description et des remarques sur le phageunt crassicladum ôLL (2) copies. l'étude des Sphaignes du groupes des aout | tel que por M. Warnstorf, avec des remarques critiques. - Warnsrorr (3) étudie aussi les Sphaignes exotiques. Dans Ul travail d’une certaine étendue, il fait remarquer combien est diff l'étude de ces végétaux en raison de la modicité des matériaux dont dispose et de l’imperfection des échantillons. D'autre part une : partie des espèces connues jusqu’à ce jour sont mal ou incompe décrites, de sorte qu'il faudrait avoir en mains les échantillons rosa, 1 polycladum, 7 S. cuspidata, 1 S. rigidum, 7 S. subsecunl 4 S. cymbifolia. Onze plan . très claires accompagnent ce ira Ar et la distribution géographique de chaque espèce également donnée. De petites notes de M. Warnsrorr (4) fixent des points de moindre importance : l’auteur montre par exemple que les S. imbricatui ie S. por Ar Hampe et S. Herminieri Schp. ne diffèrent pas spé fig ment. Quant au S. afjine il pouvait rester quelques doutes sur $ véritable Ra MM. Renauld et Cardot l'avaient placé Me S. imbricatum et le S. cymbifolium. M. Warnstorf confirme Manière de voir par l'étude d’un grand nombre d'échantillons ; distingue trois variétés : 1° cristatum, 2° sublæve, 3° afline Ren. et . M. Warnstort décrit encore une nouvelle variété, le S. degenerans, ” … ‘mmersum, découverte en Angleterre dans le Cheshire par M. Holt. (1} C. Warnstort: S um AS 2 RO Ueher de am ere (En. Cour. 1 . Li de rnstorf : Beitrâge zur Kenntniss exotischer Sphagna (ed ' (4) C. Warnstort : sarigé das Verhaltniss swischen Sphagnum iml er Rens A Hampe und S. Herminieri Schp, (H e Sp ser 10, 2 age) “ina à in rar Cymbitolium, — en nimmt ind Sph ue FA (Bed dw » P. 362). — Sphagn um degenerans sage vis ches Torimoos. (Bot. nee 1890, IL, p. 102) ua DE LAMARLE ” DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT ha La Revue générale de Botanique paraît le 15 de c . et chaque fvraison est composée de 32 à 48 cb avec Sanehés et figures dans le t Le prix annuel Se d'avance) est de : | 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Étranger. Aucune livraison n'est vendue séparément. _ Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. _ Adresser tout ce qui c rne la rédaction à M. sans BONNIER, professeur à la Sorbonne, nr be de : État, Paris. : Al sera ge compte dans nie ds ouvrages. mg mms grrr un exemn etre pd ‘té es fr a nique, ont Auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de de Botanique droit, gratuliemnns à vingt-cinq exemplaires en tirage à p nn | LISTE DES AUTEURS. des principaux Mémoires ou Articles ee dans Ja Revue he sue de - “ Ésoes our ès sciences. PéGTRQUE, doyen de Ja | out des “ATTANDIR no à l'Ecole de ET iangres se . | Méteie d'Alger | Cosrawnin, maitre a RPrshmee: à Püniversité de FRS NIER Ca) membre de l'Acadé-. Durour, directeur-adjoint du Labora- toire de Re a de Fon- taineblea FLABAULT, paeseur à l’Université de Montpellier FLOT, docteur és sciences, Focxev, docteur ès sciences. _ Francs SFr au Muséum d’His- toire natu Gain, sea de Cineres à l’Uni- versité de Nancy. U DE LAMARLIÈRE, professeur à Re de médecine de Reims, due professeur à la Sorbonne. GuiGnarD, membre de l’Académie des sciences. Er à l'Université de . Marseille Henry, oser à à l’École forestière de Nanc Henvien ( Mate Joseph). un, garde général des forêts. . HovLsenr, Mob ès : sciences. Aus (r abbé), lauréat de l'Institut. Hx (l'abbé), pren. à la Faculté catholique d'Angers _ ironie de | Lun», de l'Untrere es Ve FRS ete ès sciencès, de ‘ns Litut Pa MasCLer, _ de l'Institut. Sr en de Conférences Sorbonne cpera PR de l'Académie des iences. es docteur ès shotésst | PouLsen, docteur ès sciences, de versité de Copenhague. Prirtigue, “professeur à A nom ss versit é de Toulouse. RaBor (Charles), explorateur. Russezc (William), docteur ès & _Sapor ra (de), Caen de titut. ? | Smowrrre, docteur ès sciences. REVUE GÉNÉRALE DE OTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME NEUVIÈME Livraison du 15 Mai 1897 N° 101 PARIS PA a L DU PONT, LIVRAISON DU 15 MAI 1897 EL — NOMENCLATURE BINAIRE. — LA RÈGLE DE PRIORITÉ DEVANT L'USAGE, par M. Ant. Le Grand. . - . # . + - ‘ , + . . . Le si 18 IL. — SUR LA STRUCTURE DU MICROPYLE DES GRAINES DES LÉGUMINEUSES (avec une planche), par NE. Henri Codplh > 2. . 15 IL — REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE, parus en 1892, 1893 et 1894 (avec figures dans le texte), par ME. À. Prunet (suife) .-. . .: .-. . -* rl PLANCHE CONTENUE DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 10. — Micropyle des graines des Légunüineuses. Pour le mode de publication et Les conditions d'abonnement, YO la troisième page de la couverture. NOMENCLATURE BINAIRE LA RÈGLE DE PRIORITÉ DEVANT L'USAGE par M. Ant. LE GRAND. Depuis environ un demi-siècle, l'étude de la délimitation de l'espèce a été la préoccupation dominante du floriste : elle a pour ainsi dire absorbé ses facultés. Bien rare est celui qui ne s’est pas cru obligé de présenter en tête d’un travail l’exposé de sa doctrine. Que de conflits et de disputes soulevés par ce problème ! Grâce à la multiplicité des sujets d’études, les esprits sont arrivés à une plus saine appréciation des faits : si l’on considère que les petites espèces Sont maintenant, en général, reléguées au plan qui Con vient à leur importance relative, on sera tenté d'admettre qu’il ya POUr ainsi dire unité de vues parmi les botanistes : on constatera d'ailleurs que les exagérés se raréfient considérablement : leur Œuvre a vécu. | | L. … À l'étude des micromorphes, qui perd visiblement de son Iniérêt, se juxtaposent aujourd’hui des recherches qui, au lieu de loucher à l'essence des êtres, visent leur histoire. “ = Les recherches de nomenclature, à vrai dire, ne sont pas nou- “elles. Depuis longtemps, les auteurs se sont plus ou moins #Pliqués à reprendre, dans la nomenclature binaire, la seule dont Je m'occupe en ce moment, les prémiers noms imposés et à restituer à Chacun ce qui lui appartient. ra. He Depuis l’apparition du Code des lois de nomenclature en 1867 : les botanistes se sont enhardis à appliquer avec plus de précision la règle de priorité. Ne des Toutefois, l'apparence contradictoire ou le manque de précis de “* Quelques-uns des articles de ce Code en rend difficile l'inter- - Prétation rigoureuse : d’où des divergences inévitables d'opinion 162 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE et des appréciations différentes dans le mode d'application. Par suite, les discusions sur ce sujet, quelque peu platoniques, ne sauraient conduire à une solution pratique. C’est l'usage qui établira la règle, et dès lors il semble intéressant de rechercher dans les travaux mêmes des botanistes les errements suivis. Certains ont appliqué la loi d’antériorité d’une manière absolue. conservant invariablement le nom de l’espèce, lorsqu'elle pee d’un genre dans un autre et même le nom de la variété, quand celle-ci est élevée au rang d’espèce. D’autres n’admettent la règle de priorité que sous la réserve de choisir le nom le plus ancien dans la limite du genre. Les uns et les autres invoquent naturellement les lois de la nomenclature de 1867 Boreau, très modéré en cette matière, d’ailleurs complètemen! adonné aux petites espèces, disait: « Sans doute la loi d’antériorité » doit être autant que possible observée ; mais dans une je » mesure, avec les garanties convenables. » (Herborisations de 1865, in Mém. Soc. Acad. de Maine-et-Loire). En fait, l’auteur È la Flore du Centre n’a fait ou accepté que très peu de changements : il est remarquable de le voir adopter, dès sa première édition (4840) le nom de Peucedanum gallicum (1), donné par Latourette, dal$ à Chloris Lugdunensis, à l'espèce encore aujourd'hui fréquemment dénommée P. parisiense D. C. 5 En 1845, Cosson et Germain reprennent, non sans rais0h, la Flore des environs de Paris, les noms linnéens suivants : C€7 ” lium erectum (2) (Sagina erecta L.), Arnoseris minima (3) (Hyoser" _ Minima L.), Mibora minima (4) (Agrostis minima L.) ; et Coss0n* dans (1} Adopté par MM. Edm. Bonnet, Franchet, Corbière, Lloyd, Héribaud, Le Ga 3 . €t dans le Flora gallica de Loiseleur ; le nom de parisiense se trouve da Flor e Balbis. Duby, Cosson et Germain, Grenier et Godron, dans le consp®* * (2) Cer. erectum Coss. et G., Cr in, Clavaud, Edm. Bonnet, Loret el ne ; don, Burnat, Héribaud, Martrin-Donos, Le Grand, ete. : €. quaternellum _ baud, Godron, Loret et Barrandon, Martrin-Donos, Le Grand, etc. — 4- Gaertn, Arcangeli, rer, Boreau, Franchet, Lamotte, Nyman, Wil r., ele. ‘ et Lange, Gren. et God NOMENCLATURE BINAIRE 163 Diotis maritima (Athanasia maritima L.), bien qu'il existât aupara- vant Cerastium quaternellum Fenzl, Arnoseris pusilla Gaertn, Mibora verna P. B. et Diotis candidissima Desf. Duval-Jouve, en 1863 (1), rétablit par droit de priorité Luzula nutans Duv. et Poa Chaixi Vill. pour Luzula pediformis Chaix et Poa sudetica Haenke ; puis en 1869, il change Sporolobus pungens Kunth en Sp. arenarius (Agrostis arenaria Gouan) (2). Dans son étude sur les 4 gropyrum de l'Hérault (1870), il reprend les noms princeps de Triticum intermedium, littorale et elongatum de Host (3). La publication de la Flore de Brandebourg de M. Ascherson, en 1864, jeta quelque trouble dans les usages et les habitudes des botanistes ; cependant, depuis, un certain nombre l'ont suivi dans la voie qu’il avait hardiment ouverte. M. Garcke l'avait précédé : ces deux auteurs appliquent la loi d’antériorité de la façon la plus radicale, Cependant la Flore d'Allemagne de M. Garcke ne ren- ferme guère plus de 60 noms, nouveaux ou peu usités, sur près de 2500 que renferme la 15° édition (1883). Voici la liste de la plupart de ces noms, suivis, quand il y a lieu, de l'indication de quelques auteurs qui les ont adoptés : Ficaria verna Huds., Burnat, Corbière, Gremli, Nyman. — Arabis pauciflora Garcke, Burnat. — Sisymbrium Sinapistrum Cr. ; Burnat, Gremli, Rouy et Foucaud. — Raphanistrum Lampsamm Gaertn, — Helianthemum Chamaæcistus Mill., Ascherson, Edm. Bonnet, Burnat. — Silene vulgaris Garcke, Burnat. — Melandryum album Garcke, Edm. Bonnet. — M. rubrum Garcke. — Malva neglecta allr., Burnat. — Tilia ulmifolia Scop., Edm. Bonnet, Burnat, Franchet, Le Grand. — Medicago hispida Gaertn, Corbière, Franchel- — M. arabica AN, Corbière, Burnat, Edm. Bonnet, Franchet, Battandier, — M. rigidula Desr., Burnat, Franchet. — Onobrychis viciæfolia Scop. Burnat. — Lathyrus pannonicus Garcke, Loret et : | Barrandon, Le Grand. — L. montanus Bernh., Burnat, Arcangeli. — Fragaria viridis Duchesne. — F. moschata Duchesne. — Potentilla Sterilis Garcke, Le Grand. — P. sylestris Neck. — Cotoneaster integer-. "ma Medik. — Trinia glauca Dumort. — Falearia vulgaris Bernh.— à Œnanthe aquatica Lamk., Le Grand. — Feniculum capillaceum Gilib., (2) Bull. Soc. bot. de France, t. k p. 75: 12} Bull, Soc. bot. de France, L XVI, p.293 Mu G) Mém, de l'Acad. des Sciences et Lettres de Montpellier. LCS d ÿ ÉPME 164 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Edm. Bonnet. — Seseli annuum L., Edm. Bonnet, Franchet, Le Grand. — Asperula glauca Bess., Le Grand. — Valerianella rimosa Bast., Edm. Bonnet, Nyman, Franchet. — Arnoseris minima K. — Myosotis arenaria Schrad., Edm. Bonnet. — Scrophulari umbrosa Dumort. — Veronica Tournefortii Gmel. — Orobanche cariophyllacea Sm., Nyman, F. Schultz. — Cynoglossum germani- cum Jacq. — Primulu acaulis Jacq., Koch, Crépin, Le Grand. — Liltorella juncea Bergius. — Parietaria ramiflora Moench, Le Grand. … — Potamogeton alpinus Balb. — Polygonatum officinale AN. Richter, Nyman — Endymion non scriptus Garcke, Le Grand. — Luzu silvatica Gaud., Grenier, Edm. Bonnet, Franchet, Loret et Barr., Le Grand. — L. angustifolia Garcke. — Carer præcox Schreb. (C. Schre- beri Schrk.), — Carex verna Vill. (C. prœcor Jacq.). — C: flacca Schreb., Franchet. — C. pendula Huds., Corbière, Grenier, Fran: chet, Loret et Barr., Le Grand. — C. ventricosa Curt. — C. rostratt With., Franchet. — C. acutiformis Ehrh., Franchet. — Eragrostis major Host, Edm. Bonnet, Franchet, Loret et Barr. — £E. mino | Host, Edm. Bonnet, Franchet, Loret et Barr. — Poa Chairi Vill, Duval-Jouve, Grenier. — Lolium remotum Schrk. — Equiselunt mazimum Lamk., Grenier, Corbière, Le Grand, Edm. Bonnet, Loret @t Barr. — Polystichum montanum Roth., Edm. Bonnet. — asple- nium fontanum Bernh., Nyman, Willk. et L., Le Grand. . M. Burnat, dans sa Flore si étudiée et si soignée des Alpes Maritimes, suit exactement les errements des précédents. En raison de l’importance de cet ouvrage et de la doctrine de l’auteur, j'indi- Roms adoptés sans trop de scrupules ». (Gras, Bull. Soc. bot. dè NOMENCLATURE BINAIRE 165 Silene vulgaris Garcke. — Viscaria vulgaris Rolhl., Kirschleger, Rouy et Fouc. — Dianthus Balbisii D. C., Rouy et Fouc. — D. ino- dorus Kerner. — Sagina repens Burnat, Rouy et Fouc. — Alsine . liniflora Hegetschw., Rouy et Fouc., Gremli. — Sperqularia cam- pestis Aschers., Rouy et Fouc. — Sp. atheniensis Ascherson. — Tilia ulmifolia Scop. — Malva neglecta Walr. — Geranium rivu- re VU CG: lanuginosum Lamk. — Hypericum acutum Moench, Rouy et Fouc. — Cytisus monspessulanus L., Rchb., Briquet, Loret et Barr. — Medicago rigidula Desr. — M. arabica AI. — M. hispida Gaertn. — Melilotus indica L., Coss. et G. — Vicia dasycarpa Ten. — Astragalus sempervirens Lamk. — Lathyrus montanus Bernh. — Lath. filiformis Gay. — Ornithopus exstipulatus Thore. — Onobrychis Diiwfolia Scop. — Acer opalus Mill. Les deux premiers volumes de ce bel ouvrage, énumèrent 700 espèces : en voilà 36 environ, dont les noms sont considérées tomme peu usités, y compris ? noms seulement dus à M. Burnat, Hirschfeldia incana, Sagina repens, soit à peu près 50 noms nouveaux ; OU peu connus sur 14000. Remarqué en passant que l’auteur à omis de reprendre pour l’Alsine Cherleri G. G. le nom linnéen de sedoides donné par Kittel et plus tard par F. Schultz (Herb. norm., n° 833). M. Clos, le savant professeur de Toulouse, accepte de même loutes les conséquences de la loi de priorité : je n'en veux pour Preuve que ses réflexions sur les Lotus tenuifolius (1) et Torilis arvensis (2) (Bull. Soc. bot. de France, XXXVIIL, p. 423, 1891). 9n opinion sur ces noms princeps est bien affirmative. En ce qui “oncerne le premier, le perspicace botaniste toulousain fait remar- quer que, dans les deux éditions du Species, le nom de tenuifolius ‘st écrit en marge en caractères différents et avec une diagnose ; dès lors les botanistes qui considèrent cette plante comme une ‘Spèce, doivent conserver ce dernier nom, bien que la dénomina- tion Lotus tenuis Kit. soit antérieure à Lotus tenuifolius Rchb. - Plusieurs auteurs s'imposent en eftet l'obligation de conserver : nom donné à la variété, quand celle-ci est élevée au rang d'espèce : ainsi, M. Kerner, imité par M. Burnat, a repris pour le Le (1) Lotus tenuifolius L.. adopté par Koch, Boreau,Willkomm et Lange, Lloyd °uc., Le Grand, Loret et Barr. Héribaud. RS D ie _@) Torilis arvensis] Gr dd. Caruel, Loret et Barr., Héribaud, Edm. et, Revel, Le Grand. nee A 166 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Dianthus silvestris Wulf., le nom de D. inodorus, parce que cette plante était en effet le D. Caryophyllus inodorus de L. On devra, pour le même motif revenir à Primula acaulis Jacq. nom adopté par Koch, Boreau (1°e éd.), Crépin, Garcke, Le Grand (Flore du Berry, éd. Il) (1). M. Daveau, dont les recherches sur les plantes du Portugal sont bien connues, applique dans sa rigueur la loi de l’antériorité; j'en citerai pour preuve ses observations sur quelques Carex (Bull. Soc. bot. de France, XXXVIII, p. 220, 1891) où se trouve ressuscité le C. longiseta Brot. dont la descri ption « remarquable de elarté ne laisse subsister aucun doute ». Dans leur importante Flore de France, MM. Rouy et Foucaud, limitant la priorité des noms à celle qu’ils constatent dans le genre: n'appliquent pas la règle dans le cas où les espèces passent d'un genre dans un autre: dès lors, les noms peu usités qu’ils emploient, Sont en nombre plus restreint (2) : Ranunculus diversifolius Gilib. — À. fœniculaceus Gilib. — R. gerantifolius Pourr., Timbal-Lagrave; Grenier. — R. Breyninus Crz.. Kerner, Burnat. — R. Boræanus Jord. Les auteurs déclarent que le nom de napellifolius Crz. est le plus ancien, sans l'adopter toutefois : ce dernier n’eut pas été plus déplacé que R. fœniculaceus où Hypecoum œquilobum Viv. — Papa ver hispidum Lamk. — Rœmeria violacea Medik. — Hypecoum | œquilobum Viv. — Arabis areuata Godet. — Sisymbium Sinapistrumt 7 Crz. — Erysimum longifolium D. C. : les auteurs reconnaissent quê le nom le plus ancien est grandiflorum Desf. adopté par Cosson o = Burnat. — Raphanus silvester Lamk., St-Lager. — Roripa palustris Bess., Rchb., Willk., Burnat. — Astrocarpus purpurascens Rafin. _ Loret et Barr., Boreau, Le Grand. — Cistus glaucus Pourr., Timbal: _ Lagrave. — Helianthemum vineale Pers. — Viola lusitanica Brot. le nom de lactea Sm. plus ancien n’est pas plus impropre que lusilar (2) Ces auteurs, ainsi que Dr St-Lager, dont l'avis doit _ peut être légitimement employ NOMENCLATURE BINAIRE 167 nica. — Polygala serpyllaceum Weiïhe. — Silene Cucubalus Wib., Edm. Bonnet, Franchet. — Cerastium siculum Guss. — Stellaria palustris Ehrh., Nyman, Arcangeli, Gremli, ete. — Alsine liniflora Hegetschw. — Sagina repens Burnat. — Hypericum acutum Mænch, Burnat. La Flore de Montpellier de MM. Loret et Barrandon, relate un bon nombre de noms adoptés en vertu du droit de priorité, que les auteurs déclarent accepter sans réserve. A propos du Pterotheca sancta Schz., ces consciencieux botanistes s'expriment ainsi : (D'après le Code botanique actuel, on sait qu’une plante, même » en changeant de genre, doit toujours conserver son premier nom » spécifique. Nous nous conformons donc à cette sage loi, généra- » lement acceptée aujourd'hui, en donnant au Pterotheca nemau- » sensis de Cassini (Hieracium sanctum L.) le nom de Pterotheca » sancta. » Conformant leurs agissements à leur principe, ils ont établi Plusieurs dénominations nouvelles : Conopodium majus Loret (C. denudatum K.) ; Ptychotis saxifraga Loret et Barr. (P. hetero- Phylla K.): Lathyrus pannonicus Loret et Barr. (Orobus albus L. fil), - Psilurus aristatus Loret et Barr. (Ps. nardoïides Trin.) et admis sans Conteste les combinaisons de noms ci-après : Cerastium erectum Coss. et G. (et non C. quaternellum Fenzl). Senebiera didyma Pers. (et non S. pinnatifida D. C.), Sarothamnus SCoparius K. (et non S. vulgaris Wimm.), Cytisus monspessulanus L., Lotus tenuifolius Rchb., Astrocarpus purpurascens Walp., Sedum Mewense Al, Sedum pruinatum Brot., Ruta hortensis Mill., Epilo- um angustissimum Webb., Torilis arvensis Gren., Trinia dioic ” Gaud., Cineraria lanceolata Lam., Diotis maritima Coss., ArnOSeNS minima K. (et non 4. pusilla Gaertn), Cerinthe major L., Lue F siloatica Gaud., Cyperus serotinus Rottb., Carex pendula Heorr Dactylon officinale Vill., Eragrostis major Host, E. minor Host, . Laterr,, Sporolobus arenarius Duv.-Jouve, Sphenopus dinar one : Bromus Requienii Lois. (B. intermedius Guss.), Panicum chb., Equisetum maximum Lamk. Etant donnée leur déclaration de prin Mant 11:22 à rs ee if TR Se UD CS ipe, les deux auteurs : PRICE AIS F o ana Res L- ils ne l'ont fait, c’est que sans doute ils ont craint d + IN ASE EE e s'aventurer 168 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE au-delà des vérifications qu’il leur était possible d'opérer par eux-mêmes ; ils ont été prudents. Cette même critique doit certainement s’appliquer à beaucoup d’autres. Le Dr F. Schultz tenait absolument au respect du droit de priorité (Archives de Flore, passim). s On se rappelle les efforts de Timbal-Lagrave pour ressusciter les noms de Pourret, tels que Inula dubia, Cistus glaucus, Lamtun longiflorum, Ranunculus geraniifolius, etc. J'ai eu tout à l'heure l'occasion de citer Grenier pour Torilis arvensis ; On trouve encore dans ses travaux Silene venosa Asch., Crepis mollis Aschers., Poa Chairi Vill., Festuca pulchella Schrad., Luzula siloatica Gaud., Carex pendula Huds, Equisetum marin Lamk., Senecio lanceolatus Gren. 1 I est à propos de remarquer, au sujet de cette dernière espéct que c’est Puel qui, le premier, a signalé le nom princeps. Il faudra donc écrire Senecio lanceolatus Puel (Bull. Soc. bot. t. VEIL, p. 540, 1871). Cet auteur a également rétabli, après une dissertation M _ Suement développée, Delphinium verdunense Balb., nom qu'il à _ proposé de substituer par priorité à celui de cardiopetalum D. C: (Bull. Soc. bot., t. VINL, p. 203) ; il a également essayé de démon trer que l'Erythræa diffusa Woods. doit prendre le nom de scilloïdes … (Bull. Soc. bot., t. VIL p. 302). _ Plusieurs autres Flores récentes témoignent du peu de cas quê font leurs auteurs de l'usage et de la tradition. _ Voici l'excellente Flore parisienne du Dr Bonnet qui, PO avoir pas adopté toutes les réformes radicales indiquées précé- _demment, n’en a pas moins cependant largement glané dans le Champ des innovations, par exemple : Ranunculuss sardous Crz. — _Helianthemum Chamwcistus Mit. — Polygala serpyllacea Weihe. Silene Cucubalus Wib. — Melandryum album Garcke. — Cerastium NOMENCLATURE BINAIRE 169 — Primula vulgaris Huds. — Myosotis arenaria Schrad. — Luzula siloatica Gaud. = Carex pendula Huds. — Mibora minima Desv. — Phleum viride AN. — Eragrostis major Host. — Polystichum monta- num Roth. — Equisetum maximum Lamk. etc. On pourra s'étonner que l'honorable auteur ait accepté Linaria viscida, carnosa, filiformis, qui sont de Moench, respectivement pour les Antirrhinum minus, arvense, supinum de Linné que Desfon- laines à nommés avec raison Linaria minor, arvensis et supina. Les botanistes qui ne cherchent la priorité que dans l’étendue du senre, prendront les noms de Moench, antérieurs à ceux de Desfontaines. La plupart des auteurs continueront à préférer les noms linnéens remis en honneur par l’auteur du Flora atlantica. En 1885, dans sa Flore de Loir-et-Cher, M. Franchet n’a, guère moins que le précédent, épargné les innovations: Ranunculus sar- dous Cr. — R. Breyninus Cr. (ce nom est autrement interprété par MM. Burnat, Kerner, Rouy et Foucaud). — Polygala serpyllacea Weihe. — Silene Cucubalus Wib. — Lychnis alba Mill. — Tilia ulmi- folia Scop. — Evonymus vulgaris Scop.— Medicago hispida Gærtn. — M. arabica AN. — y. rigidula Desr. — Sedum pruinatum Brot. — Seseli annuum L. — Peucedanum gallicum Latour. — Valerianella Timosa Bast. — Carduus pratensis Huds. — Primula vulgaris Huds. — Parietaria judaica L. — Luzula silvatica Gaud. — Potamogeton coloratus Horn. -— Carex diandra Roth. (C. teretiuscula Good). — C. flacea Schreb. — C. pendula Huds. — C. rostrata With. — C. %utiformis Ehrh. — Eragrostis major Host, etc. . Ou ne s'explique pas que l’auteur n'ait pas adopté les noms linnéens pour Erysimum perfoliatum Cr., Arnoseris pusilla Gærtn, Mibora verna Desv., ainsi que pour les Linaria, dénommés par Desfontaines, et dont il vient d’être question. + M. Corbière, dans sa récente Flore de Normandie, scrupuleuse- “ent élaborée, à recherché les noms princeps et a fréquemment “nscrit, à côté des noms, la date de leur création et de leurs syno lymes, ce qui permet au lecteur de comparer. Toutefois, on pont "eléver quelques contradictions ; dans le cas où une espèce change de geure, tantôt le nom primitif est repris, tantôt il ne l'est pas _ Pourquoi adopter Arnoseris pusilla et Moenchia quaternelt À apare Plantes nommées minima et erecta par L., alors que l'auteur répron le nom Jinnéen pour le Mibora minima ? NH est logique d' # 170 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dans un cas comme dans l’autre. Ces contradictions se reproduisent ainsi que je l’ai dit, dans quelques-uns des auteurs précédents. … D'ailleurs, M. Corbière, comme MM. Bonnet, Franchet, a souvent rompu avec la tradition, témoin : Ficaria verna Huds. — Ranunculus sardous Crz. — Stellaria palustris Retz. — Medicago hispida Geærtn. — M. arabica AI. — Cineraria lanceolata Lamk. — Cirsium tubero- sum Al. — Erythræa scilloides Chaub. — Primula vulgaris Huds. Carex pendula Huds. — Deschampsia setacex Richt. — Equiselum maximum Lamk., etc. On aurait pu espérer trouver dans le répertoire si documenté de M. Nyman, une certaine orientation. On constate avec regret que l'auteur ne s’est tracé aucune règle fixe, tantôt reprenant des noms anciens peu usités : Evonymus vulgaris Scop. — Cineraria lanceolata Lamk. — Ficaria verna Huds. — Silene Cucubalus Wib. — Medicago arabica AL. — Myosotis collina Ehrh, — Scrophularia oblongifolit Lois. — Aira setacea Huds. — Polygonatum officinale Al. — Streptopus distortus Mich. — Adenostyles viridis Cass. — Cirsium tuberosum Al. — Asplentun fontanum Bernh., ete., tantôt délais- Sant Sans motif apparent des noms primordiaux. Pourquoi admettre Poa sylvatica Chaix (1786), (nom d’ailleurs fort peu usité) avec, à côté, le synonyme de P. Chairi Vill. (1785) et Phleun asperum Jacq. (1786) avec synonyme P. viride AI. (1785). Pourquoi Nyman reprend-il Orobus pannonicus Jacq., et délaisse-t il Peut: danum gallicum Latour ? Il est également fâcheux que Richter dans « Plantæ europ#® ) (1890), n'ait pas suivi une règle précise. On peut lui adresser E même reproche qu’à Nyman : ainsi il admet la désignation toute nouvelle de Psilurus aristatus Loret. : pourquoi dès lors préfère-til . _Carex vulgaris Fr. (4842) à C. Goodnorrii Gay (1849)? Il a pourtant | employé quelques noms peu usités comme Polygonatum officinal AL. — Cyperus serotinus Rotth. — Carex rostrata With. — C. acuité formis Ehrh. — Luzula angustifolia Garcke, etc. a. Mais, dans cet ouvrage d’un intérêt incontestable, toutes es LE dé nominations sont accompagnées de Ja date de leur création € . dès lors, le lecteur a de précieux éléments d’information. 4 Fu Énin M. Masai vient de jeter aux oubliettes, imitant M. Garcke. es L ue one pour adopter Potamogtio". Fe oo ER. MO,1606, : NOMENCLATURE BINAIRE 171 Je ne pousserai pas plus loin la revue que j'ai entreprise, qu’il serait facile d'augmenter en puisant dans de nombreux travaux notamment ceux de Dumortier, Reichenbach, Briquet, Freyn, Kerner, etc. Elle démontre assez quelles sont les tendances actuelles : le nombre et l'autorité des citations sont une preuve suffisante. Le tableau présenté conduit logiquement aux conclusions suivantes : 1° Un courant d'opinion se manifeste nettement et de plus en plus prononcé en faveur de la recherche de la priorité des noms et de la précision dans l'application ; 2 Tous les auteurs cités, sans exception, font, en somme, bon Marché de l'usage et de la tradition. Quelques botanistes proclament que les lois de la nomenclature, que la règle de priorité doivent se concilier avec l’usage, être tem- pérées par la tradition, d’où un troisième système d'interprétation du Code, que l’on pourrait nommer éclectique. Cependant tous nous avons pour objectif la fixité dans la Nomenclature. Eh bien! il semble que le dernier système soit le moins Propre à assurer la stabilité désirée. On conçoit mal cette subordi- nation de la loi à des usages mal définis, qui ne peuvent constituer ‘ue des exceptions. Les exceptions, surtout quand elles peuvent être évitées, sont regrettables : elles enlèvent à la loi le caractère de généralisation et de coercition qui lui est propre. L'usage, en matière de nomenclature comme en toute autre, est Variable, un usage se substituant à un autre avec une facilité 'émarquable, En voici des exemples : Si l’on se reporte aux ouvrages publiés dans la première moitié de ce siècle, on trouve constamment, sous le nom de Carex gyno= is Vill., le Carer si connu aujourd’hui sous le nom de Halle- ana. Lamarck, Balbis, Koch, Duby, Loiseleur, Reichenbach, De Candolle et même Boreau, jusque dans sa deuxième édition (1849) ne relatent que le premier. Puis l'emploi alors exclusif 7 ue à . ‘Pendant si expressif, disparaît presque tout à coup pour faire Place au second, qui, à partir de la période comprise É 1860, est presque unanimement adopté, sauf de très rares né entre 1850 et 172 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tions, motivées peut-être par l’excellente composition de l’ancien nom gynobasis. Voici des exemples récents et probants. Jusque vers 1861 et 1862,les Rununculus Philonotis (1) et Primula grandiflora (2} avaient le privilège de figurer dans toutes les nomenclatures ; il a suffi d’une critique parfaitement écrite et raisonnée de M. Gras pour anéantir ipso facto la tradition, si bien qu'aujourd'hui vous pouvez facilement compter les publications qui n'’accueillent pas les noms, moins heureux cependant, de Ranunculus sardous Cr. et de Primula vulgaris Huds. (3). Un esprit scrutateur peut observer qu’actuellement bien des noms traditionnels sont en passe d’être abandonnés comme les précédents. ll est à désirer toutefois que l’adoption des noms primordiaux soit entourée de toutes les garanties désirables et n’ait lieu qu'après une critique sévère et approiondie : Duval-Jouve et Gras On! donné d’excellents exemples de ce geure de dissertation. On pour” rait, en eflet, citer des divergences, des erreurs d'interprétation qui ne font que justifier les exigences que les botanistes sont en droit _ d'imposer aux auteurs. La priorité limitée, à la facon de MM. Rouy et Foucaud (4) et instituée par eux ou du moins érigée eu principe par ces auteurs, _ est une interprétation inacceptable du Code de 1867 (5); d'autre (4) Bull. Soc. bot., £. IX, p. 324 (1862). (2) Bull. Soc. bot., L. VII, p. 278 (1861). Ç nom de Pr imula grandiflora Lamk. qui est de 1778 (comme celol d'acaulis Jacq.) a été pendant longtemps préféré (Loiseleur, De Candolle, me , Balbis, Godroa, Cosson et Germain, Boreau éd. IL et III, Grenier et t Godron _ St-Lager, etc). Depuis 1862, vulgaris a remplacé grandiflora (Arcangeli, Greml _Witlkomm et Lange, es Edm. Bonnet, Franehet, Corbière, Loret et Barrandon, Nyman. Le Grand, à réceptes di cute de 1867, il convient d’en à. autres qui n’ont rien sd de leur valeur et dont il faut bien reconnaitre icon P une façon éclatante la règle de la priorité quand il prot . 239 et 240) la nécessité d'admettre « le EE nom donné par l'inventeur, to se | Su Sie ux régles... La priorité en effet, est an tel rs qui res rien, . arbitraire, ni de partial ; on doit done adm » epté dans les cas suivants... » Ni usage, la tradition ne sont visés dans ces exceptions ; mais en voie robe F NOMENCLATURE BINAIRE 173 part, l'usage constitue un élément trop variable, trop incertain, pour servir de base à une loi de nomenclature. La stabilité désirée devra être assujettie à des règles autrement nettes et précises que celles du Code en question. Je crois que le procédé le plus sûr consistera dans l'application rationnelle des noms primordiaux soumis à une interprétation rigoureuse : dans le cas seul de doute l’usage sera Conservé. Et que l’on ne crie pas trop à la confusion des confusions! les prioristes (1) radicaux n'auront peut-être pas à changer 200 noms sur 4000 dans la Flore de Grenier et Godron. Est-il nécessaire d'établir la contre- -partie des tableaux précé- dents pour rechercher les partisans de la prétendue immutabilité des noms usuels actuels? Je ne le pense pas. Ce n’est, en effet, que PoStérieurement à 1867 que le conflit a été sérieusemént engagé. L'examen de Flores régionales ou locales, telles que celles de Grenier et Godron, de Willkomm et Lange, le Prodrome de Lamotte, etc., ne saurait donner de déduction concluante : ces travaux ont précédé le mouvement très accentué qui s’opère depuis un petit nombre d’années ; de sorte que si les novateurs sont actuellement en minorité, ce qui ne semble nullement certain, je 1e Serais point étonné que la minorité d'aujourd'hui ere la Majorité de demain. D'autre e part, les recherches synonymiques sont souvent diffi- ciles; il n’est donné qu’à un petit nombre de travailleurs de pouvoir SY livrer, faute de moyens d’études, éloignés qu'ils sont des riches bibliothèques. C’est ce qui explique la réserve de beaucoup d'auteurs et leur défiance manifeste, non sans quelque raison, Sontre des innovations d’une vérification trop souvent malaisée (2). Fi eo où une espèce change de genre : « on doit conserver le nom spécifique “ à Moins que dans le nouveau genre où on l introduit, ce nom ne soit déjà è Dee Ou si lon a fait un genre nouveau, que ce nom ait servi à le désigner. » En parlant des innovations dues à son illustre père, Alph. De Candolle énonce cette Épes à retenir : « Enfin, il applique rigoureusement la loi de mar . x ae Léa Linné avait recommandée masse er mt et que Fe | IL alors communément. » (La Phytographie, P. . d CHER ne 0logisme prioritaire vient de faire son ne sous la oo " + Malinvaud : je préfère l'expression de prne inaug, | um e L M. Meyran, yon. sombre: de Hg ne 2 poli que te meme sn éd. _. Voici Les. sn OUveaux ou usités dans ma Flore du Berry d'espèces cha changées de Principaux (j'ai repris constamment! tous les noms linnéens | 174 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE En résumé, dans tout ce qui précéde j'ai moins cherchéà critiquer soit les théories soit les opinions ; qu’à énumérer des faits, qu'il eut été bienjffacile de multiplier en consultant Fe plus nombreux matériaux et particulièrement les monographies récentes. : | g _ Astrocarpus purpurascens Walp. nr serpyllacea W.— Lychnis : ‘alba Mi. — Tia rue ni hamnus scoparius K. — Lathyrus : | Sterilis Garcke, — Torilis SUR LA STRUCTURE DU MICROPILE BES GRAINES DES LEGUMINEUSE par M. Henri COUPIN. {| Au cours de recherches poursuivies récemment sur différents points de la physiologie des graines (1), j'ai constaté que les détails Concernant la structure du tégument et du hile sont relativement abondants, mais le micropyle est généralement laissé de côté, sans doute par suite des difficultés de son étude. Il est cependant im- portant, au point de vue anatomique et physiologique, de savoir Ce que devient cet orifice, si large dans l’ovule et si difficile à voir dans la graine adulte. Disparaît-il dans la graine mûre ? S’il sub- Siste, quelle structure présente-t-il ? Toutes questions auxquelles les ouvrages ne répondent pas. Pour combler en partie cette lacune, je crois faire connaître succinctement le résultat de mes recherches en ce Qui concerne les Légumineuses, dont les semences sont si fré- {uemment employées en physiologie et dont le tégument présente Souvent une consistance papyracée favorable aux coupes: L'étude de la structure du micropyle est, en effet, fort difficile en raison de sa petitesse et il faut une grande attention pour le relrouver dans les coupes. Il n'y a guère qu’une où deux de ces dernières qui le renferment. J'ai étudié la structure du micropyle chez un grand nombre de £raines de Légumineuses. Les coupes se font facilement en laissant le graines d’abord gonfler dans l’eau pendant vingt-quatre heures- assé ce temps, on isole la région hilo-micropylaire et, après l'avoir orientée dans de la moelle de sureau gorgée d'alcool, on pratique ] Ce sont intéressant de 5 * nombreuses coupes, assez épaisses, au microtome (2 “#8 coupes longitudinales qui rendent le plus de services. RE to el le rejet de l'eau par les graines. Thèse de la Fac. des. Puisse (2) La parañfine ne pénètre pas suffisamment dans les légumenis pour qu'on ou l'employer. ns JU ae a : 176 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Je ne donnerais pas la description du micropyle de one graines que j'ai étudiées. Je me contenterai de dire que la structure de cet orifice se ramène à quatre types principaux : ή type : Le micropyle est une cupule. Exemple : Eve. 2° type : — est un canal. Exemple : Cytise. 3 type : _ est une cavité close. Exemple : 272 #° type : e n’est pas distinct. Exemple : Arachide. Premier type. — Fève. Le premier type est le plus répandu. On le rencontre par a ple chez le Pois, le Haricot, ete. Nous l’étudierons chez la Fève, il est très facile à observer. . Comme on le voit par la fig. 4 (Planche 10), qui re ; Coupe longitudinale (4) médiane de la région hilo-micropylaire, k micropyle se présente sous la forme d’une cavité ovoide, pen 1 peu allongée du côté de la radicule. La cavité est limitée Pi cellules étoilées, très irrégulières dans tous les sens, que re - mêmes, sont en relation avec les cellules du parenchymèe 4 tégument, se présentant sous les mêmes formes. MR À Il en résulte que la cavité micropylaire communique me à ment avec les méats du parenchyme, ce qui explique la fat 4 avec laquelle l’eau pénètre par le micropyle dans le tégument. ne. Le micropyle, on le voit, a une surface très irrégulière et D à limitée par un épiderme. ment Quant à l’épiderme du tégument, il s’interrompt brusque di : au niveau de l’orifice micropylaire : il semble presque Pé? . l’emporte-pièce. Les cellules épidermiques voisines de l’orifice ge 1 seulement légèrement obliques par rapport à la surface de | 1 graine, tandis qu'ailleurs elles lui sont perpendiculaires. du : Le micropyle est séparé des cellules ligneuses ponctuées à 1 hile par une Simple couche de cellules à membranes épaissiés LE _cellulosiques, comme le Sont toutes celles du parenchyme. è “à _ Opposé, le micropyle est tapissé à la partie supérieure PA _ petites cellules arrondies, sans méats, placées sous l’épidermé. On remarque sur la même coupe longitudinale, que les @llu" . (4) Une coupe longitudinale est celle qui passe en même temps par le mile _ hile et le milieu du microp: me TS STRUCTURE DU MICROPYLE DES GRAINES DES LÉGUMINEUSES 177 du parenchyme qui réunissent le micropyle à la cavité radiculaire se distinguent des voisines en ce qu’elles sont allongées dans cette direction. Sur une Coupe transversale, la forme du micropyle (fig. 2) est beaucoup plus régulière : c’est une bouteille dont le goulot, très étroit, est limité par l'épiderme. Celui-ci, à ce niveau, augmente beaucoup d'épaisseur et ses cellules s’incurvent sensiblement. Au même niveau, la partie externe de ces cellules s’imprégne de cutine qui se colore en vert par le vert d’iode. À droite et à gauche, le parenchyme, sur une épaisseur de trois Ou quatre assises, présente des cellules arrondies sans méats. Ces assises diminuent d’ailleurs rapidement d'épaisseur à mesure qu’on s'éloigne du micropyle et se continuent avec des cellules en T à double ligne horizontale qui forment une couche continue sous l'épiderme (1). Sur la même coupe transversale, on voit que la cavité micropy- laire est limitée très irrégulièrement par des cellules étalées et qu'elle communique directement avec les méats du parenchyme. Notons que cette description est relative à des graines gonflées. Chez les graines riches la cavité micropylaire est évidemment plus réduite et parfois même virtuelle. (1) Notons, en passant, que ces cellules, qu’on peut assez bien comparer à des doubles-boutons, sont extrêémement répandues dans les graines, non seulement z les Légumineuses, mais encore chez les autres familles, et occupent RP Û e intér t la Physiologie, J'ai montré dans un travail antérieur (loc. cit.) qu'il y a, pour une ne espèce de graine, des variations individuelles considérables au point de vue de l'absorption de l’eau ; pour ne citer qu’un exemple, certains échantillons com- Mencent à se gonfler au bout d’une heure, d’autre au bout de deux heures, trois heures, douze heures, un jour, deux jours, trois jours, etc. Il en est même qui ne B°allent pas du tout, J'ai cherché vainément à quoi pouvaient être dues ces diflé- - Après avoir fait des comparaisons multiples je crois pouvoi tas ’ # tué par des cellules résident dans la structure de l'épiderme. Si celui-ci est consti “ombien ces blessures sont fréquentes chez elles. Et il est à remarquer que celle eg Ma Pas besoin d’être très volumineuse : une simple fente présentant ee allème de millimètre. où même moins. permet à l'eau de passer dans la couche | dermique, laquelle est, en somme, formée de canaux vides partant .. 178 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Chez le Haricot, les choses sont identiques avec les deux diffé- rences suivantes : | à 4° Sur la coupe transversale, on ne voit qu’une très mince couche de cellules arrondies, sans méats, à droite et à gauche du micropyle. | 2 Les cellules qui, sur la coupe longitudinale, réunissent le micropyle à la cavité radiculaire, ne se distinguent pas de leurs nu voisines. : Ces dernières sont au contraire très nettes chez le Pois. Dans tous ces exemples, l'épiderme du tégument s’arrête brus- quement au niveau du micropyle, comme s’il avait été enlevé à l’emporte-pièce. Une exception se rencontre cependant chez l’Abrus 4 precatorius, celte graine connue en pharmacopée, sous le nom de ‘ Jéquirity. Ici, la cavité micropylaire a la forme d’un canal qu traverse presque le tégument de part en part et dont la partie en cul-de-sac n’est séparée de la cavité intérieure du tégument que par une ou deux assises de petites cellules. ï, 14 URSS Le point à noter dans cette graine, c’est que l’épiderme, du cùé du hile (voir la coupe longitudinale, fig. 3), au lieu de s'arrêter SU? | le bord de l’orifice, plonge à l’intérieur du canal recouvrant la par! sur une faible longueur : ses cellules diminuent rapidement de longueur jusqu’au point où elles se terminent. à + À noter aussi que le parenchyme du tégument, même au niveau du canal micropylaire, est très peu lacuneux. | I Type. — Cymnse. Ce type est beaucoup plus rare que le précédent : on peut Le lement l’observer chez le Cytisus Laburnum, sur des coupes Jongi- tudinales (Planche 10, fig. 4). Ici, le micropyle est un canal complet | qui traverse le tégument de part en part. “Rt Il ne faudrait pas croire cependant qu'il établisse une cons" munication physiologique entre l'extérieur et l'intérieur de graine, En effet, à sa partie inférieure, il est oblitéré par l'albu® _ qui, à ce niveau, s’épaissit sensiblement et, de plus, présente _ Partie externe des cellules légèrement subérifiées, se coloral” vert par le vert d’iode. L'albumen est manifestement renforcé cé point pour oblitérer le micropyle, tandis que, dans les : STRUCTURE DU MICROPYLE DES GRAINES DES LÉGUMINEUSES 179 graines, c’est le tégument lui-même qui se charge de cette oblité- ration. Cette disposition explique pourquoi la graine dont il s’agit se gonfle difficilement, malgré son micropyle, relativement bien ouvert. Comme dans les types précédents, la surface de la cavité n’est pas recouverte d’un épiderme, mais constituée par les cellules irrégulièrement rameuses du parenchyme. | III Type. — Lurn. Dans ce type, l’oblitération du micropyle est beaucoup plus Complète que dans les deux précédents. Chez le Lupin bleu en effet, la cavité micropylaire est fermée à ses deux extrémités (planche 10, fig. 5): à la partie inférieure, par le parenchyme du tégument :; à la partie supérieure par l’épiderme du tégument et celui du funicule qui s’est étendu jusqu’à ce niveau sous forme de cellules dont quelques-unes se prolongent en poils très courts ou mieux en papilles. La cavité, toujours bordée d’ailleurs par des cellules irrégu- : lières du parenchyme, est close: elle est pyriforme et sa pointe dirigée vers l'extérieur indique l’endroit où l’épiderme, se resser- Tant, l’a oblitérée (1). La partie interne de cette cavité est réunie à la cavité radiculaire par des cellules de parenchyme plus petites que partout ailleurs. IVe Type. — ARACBIDE. Dans ce type, le micropyle est oblitéré dans toute sa longueur et n'est pas distinct. Ce type se rencontre pour ainsi dire chez toutes les graines de Légumineuses où le tégument est très mince. Peut-être les auteurs, qui s’occuperont ultérieurement de la question trouveront-ils parmi ces graines des téguments où le micropyle, quoique complètement °blitéré, pourra néanmoins être reconnaissable à la présence de Cellules spéciales, se distinguant des autres cellules du tégument. () 11 est cependant à noter que, dans certaines préparations, le sommet de la : Savité pyriforme se continue à travers l’épiderme par une ligne plus foncée el même !n très léger écartement des cellules. Cette ligne indique l'endroit où se trou vait le Sanal mier opylaire, mais sa lumière est devenue virtuelle. 180 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE CONCLUSIONS Le micropyle de la graine adulte des Légumineuses n a jamais la même structure que celui de l’ovule. Chez ce dernier en efet, il est essentiellement constitué par un canal ouvert à ses deux extré- mités et dont les parois sont tapissées par l’épiderme du ou des téguments. Dans la graine adulte, cet épiderme disparait entière- ment (sauf dans le cas de l'Abrus, où il y en a encore des traces) et la cavité micropylaire est entourée directement par les cellules irrégulières du parenchyme : elle communique ainsi directement avec les méats intercellulaires de ce dernier. Cette structure expli- que pourquoi l’eau pénètre plus facilement par le micropyle que par le reste du tégument. Quant au canal, il ne subsiste que rarement dans toute sa lon- gueur (Cytisus). Le plus souvent il est oblitéré à la partie interne (Fève). Quelquelois aussi, il est oblitéré à ses deux extrémités (Lupin) ou disparaît entièrement (Arachide) (1). EXPLICATION DE LA PLANCHE 10 Fig. 1. — Coupe longitudinale du micropyle de la graine de Faba vulgaris. — a, épiderme du tégument ; b, Ére ns recouvran c, cellules sous-épidermiques du tégument; d, cavité da micropye? e, cavité où est logée le sommet de la radicule; f, cellules allongées 18. 2. — Coupe transversale du micropyle de la graine Le PSE — d, cavité micropylai re; Fig. du Cytisus me ue — €, épiderme du tégument ; p, parenchyme du: tégument ; m, micropyle; h, cellules épidermiques recouvrant le hile; a v, cellules ponctuées du hile ; 4, albumen; b, partie de l’albumen où a . cellules se colorent en vert par le vert d’io Fig. 5. TR En as schématique du micropyle ei F : es h, ce | 4 graine du Lupin bleu. — v, cellules ponctuées du cellules épidermiques recouvrant Je hile; , papilles ; m, cavité micropylaires . 4 ee du tégument ; P;, parenchyme du tégument ; r, cavit té radi . : 0) vai Lo pipes: de Botanique de la Faculté des Sciences de pa REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1892, 1893 & 1894 (Suite) 4° Tissus On sait que dans beaucoup de plantes, les cellules stomatiques sont accompagnées de cellules épidermiques spéciales, plus ou moins diffé renciées des cellules épidermiques normales, qu’on appelle des cellule. annexes. Le rôle des cellules annexes dans le fonctionnement M W.BENEckE (1) apporte beaucoup de lumière à cet égard. Son travail toutefois fournit une notable contribution à la connaissance de anatomie comparée des appareils stomatiques. D'après de Bary, les cellules cambiales et les cellules jeunes voi- Sines appartenant soit au bois, soit au liber, ont pendant l'été leurs Parois uniformément minces et délicates. En hiver, les parois tangen- Awil en soit, les parties des parois tangentielles qui sont épaissies arquent l'emplacement des sculptures que présenteront plus tard les (1) W. Benecke: Die Nebenzellen der Spalloffnungen (Botanische Zeitung, N° 82-37, 1 pl., 1802). @) Fr. Krüger : Ueber die Wandv erdickungen der Cambiumzellen (Bota- nische Zeitung, ne 39-40, 1892, 1fig.). : | 182 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cellules qui les portent lorsqu'elles se seront transformées en éléments ligneux ou libériens. Les parties minces marquent l'emplacement des. ponctuations simples ou aréolées des éléments ligneux (cellules ou vaisseaux) ; elles sont le point de départ de la formation des plaques criblées. On voit donc que sur les parois radiales des cellules cam. biales, l'emplacement des sculptures en creux ou en relief serait d’après l’auteur indiqué à l'avance tandis que sur les parois tangentielles, rien voisines se faire à travers les parties minces des membranes corres- pondant aux ponctuations. Dans ces dernières années, divers botanistes ont signalé l'existence de pores dans la mince membrane des ponctuations simples ou aréo: lées. C’est en particulier à travers ces pores que passent les fins filaments plasmiques qui relient entre eux les masses protoplasmiques des cellules voisines. A la suite de recher- ches qui ont porté sur 79 espèces de Lé gumineuses et un certain nombre des Fig. 49. — Cellules avec plaques criblées. D'après Bengt- à nsson. membranes l'aspect de véritables P# ‘ : ques criblées. Lorsque ces cellules ie: ï terminé leur évolution, les vaisseaux et les trachéides qui en résultent portent sur leurs parois longitudinales ou radiales de nombreusés facilitent singulièrement les mouvements des liquides de trachéide . trachéide, de vaisseau à vaisseau ou de vaisseau à trachéide. L'exist£n® … de cribles dans la paroi des trachéides réduit les différences entre les a Bengt-Jônsson : Siebähnliche Poren in den trachealen Xyleme 4 a porn 7084men haupisächlich der Leguminosen (Berichte der deutsche botanischen Gesellschaît, Bd. X, p. 494.513, Tat. 27, 1892). de REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 183 trachéides et les vaisseaux au point de vue physiologique du transport des liquides et des gaz. Les plaques criblées situées entre des trachéides ou des vaisseaux et des cellules de parenchyme ont leurs pores fermés. Dans ces dernières années des opinions diverses ont été émises au sujet de l’origine des éléments conducteurs secondaires des Yucca Dracæna, ete. ; les uns les considérant comme unicellulaires (Krabbe, Roselez), les autres comme résultant de la fusion de plusieurs cellules superposées (Kny, Mie Loven). MM. Scorr et BREBNER (1) ayant repris l'étude de la question ont constaté que ces éléments proviennent d'une cellule unique qui peut atteindre 30 à 4o fois sa longueur primi- origine que dans la tige. L'origine des formations secondaires d’une ridée, l’Aristea corymbosa est aussi analogue à celle de ces mêmes formations chez les Liliacées et les Dioscorées. . Conwentz avait signalé l'existence accidentelle de thylles dans les trachéides du bois des Conifères fossiles. M. W. Raarz (2) a trouvé de semblables formations chez des Conifères vivantes. Les thylles sont Produits par les cellules de parenchyme avoisinant les trachéides et, comme chez les Angiospermes, par formation d’une hernie de dimen- SIOnS croissantes à travers les ponctuations. Les thylles formés dans une trachéide peuvent arriver au contact les unes des autres et remplir Cetie trachéide d’un véritable tissu. D'après l’auteur lapparition des thylles serait la conséquence de quelque lésion de la tige ou de la racine. Autour du point lésé, les cellules aptes à la division forment un issu cicatriciel et les trachéides se remplissent de thylles. L'obstruction €$ éléments conducteurs par les thylles représenterait pour la plante "n moyen de défense au même titre que l’hypersécrétion de résine qui s'observe aussi, en général, au voisinage des lésions. à Il résulte des recherches de M. Houzerr (3) que certains groupes Apétales sont aussi bien déterminés par la nature de leur bois que Par leurs caractères floraux. D'après ce botaniste, dont les recherches se Sont étendues à l’ensemble des Apétales, les caractères du tissu ligneux de ces plantes peuvent en outre fournir des données générales lort précises et fort étendues sur les relations qui existent entre les familles actuelles et les formes disparues. - Conditions extérieures peuvent apporter certaines modifications dans les éléments du bois: c’est ainsi que dans les espèces adaptées à Fes On the secondary Tissues in certain Monocotyledons (Annals of Botany, Vol. 7, p. 21-62 pl. LI-V, 1893). ; @) W. Raatz + Ueber Thyllenbildungen in der Tracheiden der Coniferenhôlzer (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, Hd. X, p. 163-192, Tai. X, 1892). (6) C. Houlbert: Recherches sur Le bois secondaire des Apétales (Annales des | nces naturelles, 7° série, t, 17, p. 1-183). 184 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la vie aquatique les fibres ligneuses ont des parois minces et les vais- seaux sont très nombreux; dans les espèces des régions sèches, au contraire, les fibres ont des parois épaisses et les vaisseaux sont en petit nombre. Toutefois, dans aucun cas, ces modifications ne sont de nature à altérer la disposition générale du plan ligneux. D’après M.'A. Hergsr (1), la structure des rayons médullaires des plantes herbacées peut avoir une certaine importance systématique, n trouve en général dans la tige des Phanérogames en dedans des vaisseaux ligneux les plus internes, une épaisseur plus ou moins grande d’un tissu différent du parenchyme central, M. Léon FLor (2) a donné à ce tissu le nom de zone périmédullaire. Après avoir montré que la zone périmédullaire tire son origine du méristème vasculaire au même titre que les rayons médullaires et le péricycle, M. Flot en examine avec soin les diverses manières d’être, soit dans la structure primaire, soit dans la structure secondaire, et décrit ensuite les diverses pro- ductions qui peuvent résulter de l’activité génératrice de ses éléments propres. Parmi ces productions, les plus intéressantes sont celles qui consistent en plages criblées ou cribro-vasculaires (Acanthacées, Cam- panulacées, Cucurbitacées, Apocynées, Solanées, Rumex, Epilobium, Erythræa, Tecoma, ete.). _ Diverses opinions ont été émises sur l’origine des plages criblées que l’on observe dans le bois de certaines plantes. D’après M. R. CHODAT (3), cette origine est en réalité variable, Chez les Dicella et les Atropa, ils appartiennent au bois comme région se formant à la face interne de la zone cambiale, Chez les Strychnos, ils naissent à la face externe d'un arc générateur qui arrête son fonctionnement au bout d’un certai temps, tandis qu’un arc adventif se forme à la iphérie en concof- dance avec l’assise génératrice. Chez les Dicella, Vassise génératric® donne quelquefois en même temps par un cloisonnement centripète a centrifuge sur sa face externe et sur sa face interne des éléments gril és. Il en résulte que chez les Dicella et Atropa, les éléments grillagés 6 du bois doivent être désignés sous le nom de xrlème grillagé et che les Strychnos sous le nom d’ilots libériens. Fa C'est-à-dire que ces éléments anatomiques, quoique identiques» constituent ici du bois, là du liber. Pourquoi pas du liber centrilu # du liber centripète ? La structure et les fonctions des tissus sont dont | des caractères sans valeur en anatomie topographique? Nous convié® drons que les appellations employées par M. Chodat sont d’une logique à rigoureuse si l'on admet que la nature des tissus est tout d'abord T'ES ES Y TES I ES SRE AR Ni eg CE ARE PONS (1) A. Herbst: Beitrâge zur Kentniss der Markstrahlen dicotylen Kraiter ; (8) R. Chodat : Origine des tubes criblés dans Le bois (Archives des : pe physiques et naturelles de Genève, 3° Période, T. 27, p. 229-239, avec pl. J, 18 2] REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 185 déterminée par leur position ou la marche de leur développement, mais qui ne voit qu’une classification des tissus où l’on tient si peu de compte de leur structure et de leurs fonctions ne saurait être qu’artificielle. D’après M. K. Treiber (1), les îlots libériens que l’on trouve dans le bois du Ceropegia macrocarpa ne proviendraient pas de l’assise géné- ratrice, mais d’une différenciation subséquente du parenchyme du bois resté cellulosique et à parois minces. Ce botaniste a en outre constaté que d’autres Asclépiadées (Xanahia laniflora, Stephanotis floribunda, Ceropegia stapeliiformis) peuvent présenter une différenciation tardive de leur moelle en éléments libériens. On sait que dans les Aneimia et les Adiantum, les tubes criblés : peuvent se revêtir intérieurement d’un dépôt lignifié. M. G. PorrAuLT (2) a observé que dans les Gleichéniacées, les tubes criblés situés au dos du protoxylème peuvent présenter cette même modification. Des recherches de M. Tscmircx (3) il résulte que dans les canaux sécréteurs, le processus de la formation de la résine et des huiles essen- tielles serait le suivant. La paroi des cellules sécrétrices confinant au réservoir gonfle tout d’abord considérablement par suite de l’apparition dans sa partie moyenne d’une couche de mucilage qui est séparée de la cavité du réservoir par une membrane délicate résistant à l'acide sulfurique et à la macération de Schultze mais soluble dans l'acide Chromique, c’est-à-dire présentant les réactions de la cutine et de la subérine. Cette couche de mucilage fait place à la résine ou à huile essentielle. Ce processus se retrouve dans les cellules sécrétrices inter- nes et les cellules des poils sécréteurs. Il paraît être un peu différent Chez les Myrtacées . : En résumé, dans la plupart des cas, les résines et les huiles membrane des cellules sécrétrices, l’assise régi d’ordin âire d’abord mucilagineuse ; cette couche intermédiaire est Parée du milieu où doit finalement se déverser la sécrétion par une Couche cuticulaire. L'auteur n'entend pas dire que la cellulose a Je mucilage de l’assise résinogène se transforment directement en résine ou huile essentielle, mais qu’elles représentent seulement une phase Intermédiaire, un terme de passage. ; Les 1ecberches de NL Carson (&) sur l'appareil sécréteur des Copaifera lui ont montré que sa structure et son mode de développe- (1) K. Treiber : Ueber den anatomischen Bau des Stammes der Asclepiadaceen (Botanisches Centralblatt, Bd. 48, N°s 8-10, 2 pl., 1891). @) G. Poirault : Sur La structure des Gleichéniacées (Comptes rendus, T. 115, P. 1100, 1892). : (3) A. Tschireh : Ueber die Bildung von Harzen und ätherischen Oelen in Pllanzenkürper (Jahrbücher für wissenschaftlirhe Botanik, Bd. 25, p, 370-379, 1893). (4) L. Guignard : L'appareil sécréteur des Copaifera (Bulletin de la Société botanique de France, t. 39, pl. 233-260, 13 fig. dans le texte, 1891.) are 186 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ment sont restés méconnus et que par l’ensemble de ses caractères, 3 cet appareil constitue un type tout à fait spécial. 4 Cet appareil sécréteur existe dans tous les membres de la plante, à mais sous des formes différentes. Dans les tissus primaires, tels que … l'écorce de la tige, la moelle de la tige et de la racine, ainsi que la feuille, ce sont des poches de longueur variable; dans le bois secon- daire de la tige et de la racine, ce sont au contraire des canaux ans tomosés et fusionnés, de grosseur variable. L'origine de ces réservoirs … sécréteurs est partout schizogène ; ils naissent de très bonne heure, sous forme de méats dans le méristème qui produit les tissus des régions qu'ils devront occuper 4 Les canaux sécréteurs du bois déjà caractérisés par leur disposition : réticulée diffèrent encore des canaux sécréteurs des autres plantes en * ce que leurs cellules de bordure sont beaucoup moins individualisées que rer Elles ne proviennent pas de divisions radiales répétées U des cellules qui entouraient les miats à l'origine ; elles dérivent des | tes cambiales dont le nombre, variable suivant la dimension du canal, n’augmente presque pas dans la suite, L’individualisation des Éoltilés sécrétrices est plus marquée dans la moelle ; elle est très nette dans la feuille et dans le parenchyme cortical. On peut dire qu’au point : de vue de la spécialisation anatomique, l'appareil sécréteur du bois des : | Copaifera comparé à celui des autres plantes pourvues de canaux sécréteurs, occupe le dernier degré de l'échelle. . M. Guicxarp (1) a pu étudier d’une manière complète le dévelop pement du curieux appareil mucifère des Laminariacées, ce qui lui permis de combler diverses lacunes laissées par les auteurs qui s'étaient à avant lui occupés de la question et de rectifier certaines inexac'itudes. 4 Il a constaté que cet appareil ne peut fournir au point de vue des classification que des caractères spécifiques. os On sait que chez les Crucifères il existe un ferment spécial, la myro sine, identique dans toutes les espèces et un glucoside variable, suivant les cas, mais représenté le plus souvent par le myronate de pota sion. Ferment et glucoside sont localisés dans des cellules différentes: Le cas n FL plante. M. L. GuiéxarD (2) a constaté que des cellules spéciales À ferment et d’autres à glucoside se rencontrent aussi dans les cn dées, les Tropéolées, les Limnanthées et les Résédacées. Ces famill Sn AN AN (1) L. Guignard: Observations sur l'appareil mucifère des a (Annales des Sc. nat., 7° sér.. t. 15, p. 1-46, 20 fig. dans le texte, 1892.) _ actifs chez les Limmanthées (Ibid. P. 751) ; — Sur La localisation des de dr. actifs chez les Résédacées (Ibid., p. 861 ne | REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 187 correspondent donc complètement à cet égard à celle des Crucifères (1). On savait que les Papayacées renferment un ferment peptique et un alcaloïde, la carpaïne. M. L GuicnaRp (2) a trouvé en outre chez ces plantes un autre ferment ayant toutes les réactions de la myrosine et des Crucifères et un glycoside analogue au myronate de potassium. Ces deux substances sont localisées dans des éléments distincts et en glycoside. Dans la graine, le ferment se trouve dans le tégument et le glycoside dans l’endosperme. Dans la Carica Condinamarcensis, la tige et la feuille renferment de la myrosine, mais le glycoside est absent. Chez le Vasconella quercifolia la racine contient peu de ferment et très peu de glycoside, la feuille, au contraire, tout en étant pauvre en glycoside, se montre riche en ferment. Diverses Cucurbitacées, les Brronia dioica et alba, le Citrullus Colo- a u des glucosides et qui sont re espectivement la bryonine, la colocrnthine et l'élatérine. La localisation de ces principes actifs était jusqu'ici demeurée ignorée. près avoir très heureusement surmonté certaines difficultés de technique, M. L. BrAEMER (4) a pu, à l’aide de réactions d’une grande netteté, démontrer qu’on les rencontre seulement dans des éléments ee. aux, se présentant sous l’aspect d’articles disposés en files longi- udinales, rectilignes ou sinueuses, ramifiées, à parois formées de ae se pure. Dans la tige et la racine, ces éléments se rencontrent dans le pa renchyme cortical et autour du liber des faisceaux, soit externe, soit interne ; dans la feuille, ils accompagnent aussi les fais- eaux; dans le fruit on les trouve dans le parenchyme périphérique et au ue du liber. ar leur position, ils paraissent correspondre aux tubes criblés . de M. A. Fischer, mais ils s’éloignent des véritables tubes criblés par leur nn diamètre et par la nature de leurs cloi- Sons de séparation, qui ressemblent absolument à leurs cloisons longitu- 8 et dans aucun cas n’ont offert la trace de pores, ni les réactions @ L. ns Rbhevinse Le certains prinoipes actifs encore inconnus Chez Les P. apayacées, (Journal de Botanique, 1894, p. 67-79 et t 85-92). @) L. Guignard : Sur l'existence et le localisation de Pémulsine dans le % ro re (Bulletin de la Société Botanique de France, > série, t. 1, p. cui- ni L. Braemer : De La localisation des reel actifs des Cucurbitacées, (Po Poe et Sébille, 1893, 59 p. et 7 188 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de la callose. Ils en diffèrent aussi par la nature de leur contenu semi fluide finement granuleux, réfringent, de couleur jaune, remplissant . entièrement leur cavité. \ < ar l’ensemble de leurs caractères, ces éléments se rapprochent des laticifères des Convolvulacées qui renferment des contenus anal ogues au point de vue chimique et thérapeutique. Ces mêmes caractères permettent de les mettre en parallèle avec les laticifères des Campa nul Ï thérapeutique, les recherches de M. Braemer ont encore ce rés imprévu de jeter un jour nouveau sur les affinités si obscures et sl : discutées des Cucurbitacées. »° Racine, Tige, Feuille L'anatomie des membres de la plante n’a fourni qu’un petit nombre de travaux. M. RimBacCx (1) s’est proposé de rechercher l’origine des plissements que présentent d'ordinaire sur leurs parois radiales les cellules de F l’endoderme et celles de l’assise subéreuse de la racine. D’après © botaniste, ces plissements et en particulier ceux de l’assise subéreuse seraient la conséquence de la contraction de la racine. On ne les obse® verait pas dans les racines ou portions de racines non contractéesr ans les portions de racine dont la contraction longitudinale empêchée 2 ne d’une couche de plâtre, il ne se formerait pas de plisseme Des Ro. de M. Jacog pe Corpemoy (2), il résulte que 1 que les formations secondaires de la racine des Dracæna sont d'0 corticale, le péricycle peut cependant manifester une activité er : dont le résultat est de faire naître une pression interne suscepl déterminer la rupture de ne et de faire communiquer 8 cylindre central avec l'écorce D'après M. E. P. Frans (3), la structure des racines aériennes des Orchidées a une certaine importance systématique. Les caraclér les plus importants à ce point de vue sont fournis par le voile &” parenchyme cortical. (1) À. Rimbach : Ueber die Ursache der Zellhautwellung in der Exode!” dr Wurzeln (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, Bd. XL Pe 464 (2) H Jacob de Cordemoy : Du rôle du péricycle dans la racine du Dr Marginata (Bulletin de la Société botanique de France, t. 40, p 145-147, 1 _ ()E.-P. Meinecke: Beitrage zur Anatomie der Luftwurzeln der On": sta 18, p. 131-203, 1994). é ART PR LE UE ST TR ee RE NET RO PUS EN Eu SEEN US CE ee SNS UE. ee BOSS MR ere à D TEE pe UNIES SNS ER ES ee à DOTE LE me REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 139 M. Leccerc pu SABLON (1), complétant ses observations antérieures sur la structure de la tige de la Glycine, a constaté que l’anomalie qu’elle présente et qu’il a le premier décrit ne s’observe que sur les rameaux de cette plante qui sont volubiles, et qu’elle semble être la conséquence de l’enroulement autour du support. Nous rappellerons que celte anomalie consiste dans l'apparition à la partie interne de l'écorce, en deux points situés de part et d'autre du support, de deux arcs générateurs libéro-ligneux. Ces deux arcs, qui tendent constamment à se rejoindre dans la région opposée au support, peuvent cesser de fonctionner après quelques années et deux nouvelles assises génératrices surnuméraires peuvent apparaître en dehors des pre- mières. L’anomalie de la Glycine peut être rapprochée de celles que présentent certaines Ménispermées (Cocculus laurifolius, Cissampelos Pareira, ete. ). D'après divers botanistes, et en particulier M. Scuencx (2), les anomalies de structure que présente souvent la tige des plantes à port de liane seraient liées à leur aptitude à la torsion et à la flexion. Ces an i très variables suivant les types, présenteraient cepen- des faisceaux du dant comme caractères communs le morcellement bois et la multiplication des tissus mous (parenchyme non lignifié, Plages criblées). En tordant ou recourbant fortement les tiges de diverses lianes, M. Schenck est parvenu à déterminer la production d'anomalies pré- sentant ces deux caractères. . M. K. Scuizserszxy (3) ayant enlevé sur une longueur de 5 cent. à l’aide d’un scalpel une moitié de la partie inférieure d’une jeune tige de Phaseolus multiflorus, put constater qu’après quinze jours les parties Situées au-dessus et au-dessous de la blessure avaient une Structure Normale, mais que la moitié restante de la région lésée avait pris né Structure tout à fait anormale. L’endoderme devenu générateur avait donné naissance à un arc libéro-ligneux extra-fasciculaire placé en dehors de l'arc libéro-ligneux normal. On sait que les rhizomes de certaines Équisétacées portent des tubercules dont la grosseur moyenne est celle d’une graine de Pois. Des recherches de M. Leczerc pu SABLON (4) il résulte que ces tuber- () M. Leclerc du Sablon : Sur l'Anatomie de la tige de la Glycine (Revue Sénérale de Botanique, t. 5, p. 374-479, 1 pl, 1893). . (2) H. Schenck : Ueber den Einfluss von Torsionen und Biegungen auf das Ra o0chsE hum einiger Lianensiämme (klora, Bd. 71, p. 313-326, Tai. VVI, (8) Karl Schilberszky: Künstlich hervorgerufene Bildung secundärer (extra- RMS er \gefäassbündel bei Dikotyledonen (Berichte der deutschen botanischen .. lischaft, Bd. X, p. 424-432, Taï. 22, 1892). ; tai à (4) M, Léciere du Sablon : Sur Les tubercules des Équisétacées (Revue générare "* Bolaniqne, t. 1V, p. 97-101, 4 fig. dans le texte). 190 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cules sont, au point de vue anatomique, nettement différenciés des rhizomes. Les faisceaux libéro-ligneux sont entourés d’un endoderme spécial, alors même que ce caractère n’existe pas dans le rhizome; les vaisseaux du bois sont disposés sans ordre et il n’y a pas de lacuneà … la partie interne du faisceau. Ce dernier caractère est en rapport u avec le rôle d’organe de réserve que jouent ces tubercules. à M. W. Busse (1) a recherché dans le sommet végétatif de la tige de Abies alba l'origine de la morphologie générale de cette plante ;eta en outre, étudié la succession des périodes annuelles de croissance. Les cotylédons ne sont pas seulement des organes de réserve Où d'absorption des réserves ; ce sont encore dans beaucoup de cas des organes au moins transitoires d’assimilatiôn du carbone. Ce rôle mixte de beaucoup de cotylédons donnait un intérêt tout spécial à la comp& . raison de leurs caractères anatomiques avec ceux des feuilles ordinaires. M. E. Pée-LaBy (2) qui a entrepris ce travail, a constaté que Je > cellules épidermiques des cotylédons et des feuilles ont généralement 1 des formes différentes ; celles des cotylédons sont en outre d'ordinaire à plus grandes ; leurs parois sont plus minces, les latérales et quelque | face inférieure. 11 arrive fréquemment que le cotylédon ayant des Stomates à ses deux faces, la feuille n’en présente qu’à sa face inft- rieure, Les cotylédons hypogés eux-mêmes peuvent être pourvus stomates, tout au moins à la fin de la germination. Le mésophylle du cotylédon est toujours dépourvu d’hypoderr 1 Le tissu palissadique est en général composé d’un nombre "assise plus considérable que celui de la feuille, mais son épaisseur relative és! toujours plus petite. Le tissu lacuneux est au contraire const dons ne se désarticulent pas comme les feuilles, mais se dessèch + place lorsque leurs fonctions sont terminées, M. Reinsch avait signal (1) W. Busse : Beiträge zur Kenniniss der Morphologie und Jahresp® der Weistanne (Flora, Bd. 77, p. 113-175. Taf. IV, 1893). (2) E. Pée-Laby : Recherches sur l'anatomie comparée des colylé dons €! _ feuilles des Dicotylédonées (144 p. et 5 pl., Tou ouse, 1892). . REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 191 la feuille d’Hamamelis virginica comme possédant des sclérites, Or, les feuilles de l’Hamamelis virginica du Jardin botanique de Toulouse n’en contenaient pas, et sur trois échantillons de la même plante pro- venant de l'Amérique septentrionale qui se trouvaient dans l’herbier de la Faculté des sciences de Toulouse, un seul présentait des sclérites dans ses feuilles. Ce fait, observé par M. Pée-Laby, était intéressant à signaler en raison de la tendance actuelle d’un certain nombre de botanistes à donner à ces formations une importance systématique de premier ordre. L’Atragene alpina L. est une plante grimpante dont les pétioles des feuilles peuvent servir à la plante, d’organe d’appui sur des supports variés. Les parties en contact avec les supports présentent des renfle- ments assez volumineux dont M. W. Tonkoff (1) a étudié la structure anatomique. Il résulte des observations de l’auteur que lépiderme de ces formations au lieu de se mouler en quelque sorte sur les inégalités du Support ou de sécréter une substance unissante quelconque, comme cest la règle pour les organes de cette nature, présente une structure normale. Ces renflements ne serviraient pas dans cette plante à la fixation proprement dite; leur rôle serait simplement d'augmenter la ce de contact du pétiole avec le support. - R. MeissNER GE a constaté que les feuilles des Pins s’accroissent uen en épaisseur par une PORC notable d'éléments hbé- riens et faible débat du bois. Il n’a pu observer d’accroissement en longueur. 6° Organes reproducteurs Les inflorescences épiphylles sont généralement considérées comme des productions de l'axe et comme résultant A la concrescence précoce d’une feuille avec une inflorescence. M. C. DE CANDOLLE (3) ayant repris les observations organogéniques de res sur l'inflorescence épiphylle de l’Helwingia ie a vu, que contrairement à paré tion de cet auteur, l’éminence d’où résulte l’inflorescence n ’est jam libre ; elle résulte d’une ist de la base de la feuille cr et représente une production de la face supérieure de cette feuille. M. de Candolle a fait les mêmes constatations sur le Phylionoma ic uspis re du développement des inflorescences des Urticacées et des (1) W. Tonkoff : Veber die Blattstielanschwellungen bei Atrugene alpina Ds “ne der deutschen botanischen Gesellschaft, Bd. XII, Heït 11, p. 40-48, ! pl- “ ) R. Meissner : Ueber das mehrjährige Wachsen der Kiefernadeln (Bota- “ische Zeilung, 1894, p. 55-82, Taf. Li). à 3) C. de Candolle : Sur les inflorescences oh (archives des sciences Physiques et naturelles de Genève, 3 période, T. 24, p. 425-426, 1890). + PE 192 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Moracées a conduit M. GOLENKINE (1) à cette conclusion que toutes ces inflorescences peuvent être rapportées à la cyme sauf celles du Dorste- nia et du Ficus. Quant à ces dernières l’auteur peut en dire seulement e le réceptacle présente longtemps les caractères d’un tissu de ans u C très claires, MM. Briosi et Toenini (2) ont décrit d’une manièré appro- fondie les organes sexuels du Chanvre. La morphologie, la fine anato- mie et le développement de toutes les parties de la fleur sont examinés avec les plus grands détails. Dans le but d'expliquer diverses particu- larités de structure, les auteurs ont fait en outre des observations phy- siologiques intéressantes. Par là, leur travail n’est pas une simple monographie, mais une notable contribution à l'anatomie générale des os or floraux. ‘moire, par sa nature même, ne se prête pas à un résumé. Slpiioné toutefois ce fait que les tissus de la base du nucelle et de la région chalazienne sont en partie subérifiés et lignifiés, et cet autre qué les cellules de l’endosperme, au cours du développement de l'embryon; ont des Lemes de nature albuminoïde et non pas formées de cellulose. On sait que la fleur des Aristoloches est considérée, depuis pit: 'Hldebrand et d’Hermann Müller, comme représentant ell quelque sorte le type des fleurs à fécondation nécesairement croisée, assurée par l'intermédiaire des insectes. Des recherches faites à Java par M. Burcx (3) sur les Aristolochia barbata, elegans, et ornitho- cephala, il résulte que ces plantes ont été à tort considérées comme dichogames. Ce n’est que par exception que le pollen d’une fleur peut être transporté dans une autre. L'expérience lui a montré qu'une fleur est complètement fécondable par son propre pollen et que la féconda- tion peut se produire sans l'intervention d’aucune espèce d’insecte. (1} M. Golenkine : Beitrag zur Entwicklungsgeschichte der Inflorescensen _ Urlicaceen und Moraceen (Flora, Bd. 78, p. 97-132, Taf. IX-XII, 1894). (2) G. Briosiet F. Tognini : Interna alla anatomia della Canapa (come sativa L.). Parte prima : Organi sessuali (Atti dell’ Istituto Botanico di Pari série LI, vol. IL, 119 p., 19 pl.). (3) W. Burck : tee ie “heu. der Aristolochia-Blüthe (Botanisch® Zeitung, 1802, N° 8-9, _ (A suivre). A. PRUNET- .. Lille. Imp. Le Bigut frères. , En Gun 1. Clerquits Tome 9. Planche 10. Revue générale de Botanique. fl | nn Sense | ET ul eo Le [) AR ) \ il À Lee C7 Es es RC Es SD A J F « + d ga } ST DE > Imp. Le Bigot. A. Bertin se. J. Poinsot del. Mycropyle des graines des Léqumineuses. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de Pa mois et chaque fvraison est composée de a." à 48 pages avec plan et figures dans le Le prix annuel RS d'avance) est de : | 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Etranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. resser lout ce qui concerne la rédaction à ne Gaston BONNIER, profésenr à la Sorbonne, 15, rue de l’'Estrapade, «rendu ompte dans les Ar s ot à PR St ou notes dont nn e: semplaire au Hé adreut au Directeur ‘de la Revue “générale de Botan nique S auteurs des travaux insérés dans la Revue générale Le er ee ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage : à part LISTE DES AU TEURS des principaux Mémoires ou Articles parus …— la Revue générale de Rae AUBenT, docteur ès Sciences. Se à BouTroux, äoyen de la Facuilé des : BarraNdie, professeur à l'Ecole de ses re médecine d'Alger. | Cosraxnn, maître de nees. Ban 5 l'Ecole Normale Supérieure QUET, _—— à l'Université ü. x : Genève DaGUILLON, ps de € a | Bonmen nn, n membre der 'Acadé- + mie des : Le Bonne, ee de l'Académie des | Fes | sciences. ne. président de ue Société ee ne : Durour, a du Labora toire de Biologie végétale de Fon- tainebleau, FLABAULT, professeur à l’Université de Montpellier FLor, docteur ès sciences. Focxeu, docteur ès sciences, FranCuer, répétiteur au Muséum d’His- toire naturelle GaiN, maître de Conférences à l'Uni- versité de Nancy GÉNEAU DE Lara nor professeur à l'École de médecine e Reims, GiarD, professeur à la Le GuiGxann, membre de te des sciences. HeckeL, professeur à l’Université de Marseille. Henry, professeur à __ de Nan y. l'École forestière Henvien (L'Abbé Joseph). E (| abbé), 1 lauréat de l'Institut. Ux (l'abbé), professeur à la Faculté tholique d'Angers. | Sarorra (de), corres] 6 -thut Lex», de l'Université de Copenh pires (Conway), professeur é de Minnesota. FHer professeur à l'Unive Manmier, docteur ès science titut Pasteur MascLer, lauréat de nas Pouzsen, docteur ès sciences, vers ras de see Smexerre, docteur ès ee en REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT; PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME NEUVIÈME Livraison du 15 Juin 1897 N° 108 + PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR. 4, RUE DU BOULO1, r de 1897. LIVRAISON DU 15 JUIN 1897 L. — VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS SOUS | L'INFLUENCE DU MILIEU (avec planches et mt ce a dans le texte), par M. J. Rav . . - . : di IL — UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE GREFFAGE (avec Guns = __ dans le texte), par M. L. Daniel. . IL. — DÉVELOPPEMENT ET POLYMORPHISME DU roc TELLA SCOPULA (avec ee Par M: Édouard Boulanger Re . | IV. — REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE, _ Parus en 1892, 1893 et 1894 (avec mate _texte), par M. A. Prunet (suite) . . . “+ — - REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCI- . es le x+ Rae 669 jusqu’ au re pure VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS SOUS L'INFLUENCE DU MILIEU par M. J. RAY. INTRODUCTION Tous ceux qui ont étudié les Champignons ont remarqué le polymorphisme de ces plantes. Quand, par exemple, on examine une moisissure développée sur une substance quelconque, il est raré que, prenant deux fragments en des points même très voisins, 0n ne trouve pas de différences entre eux ; et une variation, extré- Mmement petite, survenue dans les conditions du milieu suffit quelquefois à produire des changements très sensibles dans la Plante. Nous savons d'autre part que l’on trouve des formes de Champignons très diverses : chaque jour nous en apporte de . nouvelles. Sont-elles très distinctes, irréductibles les unes aux autres, ou bien se métamorphosent-elles sans cesse l’une en l’autre? Jusqu'où Peut s’étendre la variation de ces êtres quand les germes s’en disséminent et retombent sur des substrata divers ? Quel est, 8h d’autres termes, le degré de fixité des formes que nous rencon- trons ? D'autre part, quoi qu’il en soit de leur variabilité, comment ce °n établir une classification, une classification naturelle bien tMendu ? En quelle mesure faut-il tenir compte d’une ressem- blance ou d’une différence ? IL n’est pas évident qu'il faille plutôt. - . léunir deux plantes ayant le même thalle que deux plantes ue. le mème appareil reproducteur. Ce sont ces deux questions, Variabilité des caractères et importance relative de ces caractères, uxquelles nous nous sommes proposé de répondre dans quelques CS particuliers. ; ei Nous avons, à cet effet, recueilli des moisissures, et nous les AVOns cultivées dans des conditions aussi variées que possible. 194 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Que cette méthode nous renseigne sur la variabilité des carac- tères, cela ne fait aucun doute. Comment maintenant les résultats obtenus peuvent-ils servir à la classification ? me Les formes vivantes actuelles dérivent d’un certain nombre 7 ‘d’autres formes antérieures, celles-ci des précédentes, etc..., lori gine première étant composée de formes très simples. Soit A l’une | de ces formes ; elle a produit, en évoluant dans diverses diret: ï tions, des formes A1, A>,...... , et d’ailleurs elle a pu se re server elle-même en se compliquant plus ou moins, donnant un à DS A: Ai ds: se comportent d’une façon analogue. 7 La série (A), (A:1)...... représente l’ensemble des formes actuelles. Il existe entre celles-ci des rapports de « parenté » qu'on > exprime d’une manière abrégée en disant par exemple que Fe # descend de l’autre. Or, on les trouve mélées d’une façon quelconque Faire une classification naturelle consiste à retrouver leurs rappor!i “ de parenté, et à les grouper ensemble selon ces rapports. 15 Comment peut-on juger d’une parenté, lorsqu'on dispose En a plement des caractères actuels ? Les caractères présentés par Es. forme ne sont pas d’une acquisition aussi ancienne les uns ne les autres. Connaître l’ordre d'apparition des caractères mettrait : sur la voie de la solution du problème. Lorsqu'un caractère s'établit à dans une forme, il s'ajoute à d’autres, qui pouvaient exister sans 1 lui, et sa qualité dépend forcément d’un ou plusieurs de Ms derniers. Ainsi les caractères plus récents dépendent de pie anciens. La variation de ceux-ci modifie toujours les autres; | Premiers peuvent varier sans que les seconds s’en ressentent.” conçoit donc que la variation des caractères puisse nous renseigné Sur ceux qu'il faudra prendre en premier lieu pour établir ul _Sroupement, C'est-à-dire sur les plus importants. : Nous avons cherché de plus à mettre en lumière l'influentt exercée par un milieu déterminé . _ Telles étant les considérations qui nous ont guidé, nous avi fait de nombreuses cultures dont les résultats sont exposés dans to e, d SE à Fe Std plaçons, ert un ensemble de caractères, qui estla mesure de la var bilité de la plante relativement au milieu imposé. Mais ce n'8st pd nier Céveluppement de la moisissure dans ce mil ractères sont établis ; On observe d’abord une pé VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 195 intéressante d'évolution, plus ou moins longue, pendant laquelle la plante s’adapte. Nous constatons alors que les propriétés ainsi déquises se maintiennent ; elles se transmettent aux générations suivantes, à condition que le milieu soit toujours le même. Cest par l'étude de ces formes diverses réalisées en partant d'une forme origine que nous commencerons. Nous décrirons d'abord, prenant une de nos moisissures comme type, les cultures pratiquées suivant la méthode ordinaire des laboratoires avec des aliments de toute sorte ;: un second chapitre sera réservé à quel- ues conditions spéciales ; puis, nous parlerons de ces phénomènes qui précèdent l'établissement des caractères correspondant à un milieu déterminé, c'est-à-dire des phénomènes d’adaptation. Après cet exposé, viendra l'examen plus rapide des autres ete qui avec le premier ont fait l'objet de nos recherches. Les échantillons d’où nous sommes partis pour procéder aux Cultures appartiennent aux genres Sterigmatocystis, Aspergillus, Penicillium. C’est un et ur: que nous prendrons comme type. Le nombre de nos cultures a dépassé douze cents. Elles ont été faites sur les milieux suivants : | À. Milieux solides ou pâteux : 1° Carotte, pomme de terre, en morceaux ; 2 Riz ; 3 Fragments de canne à sucre : % Gélatine nutritive. B. Milieux liquides : 1° Solutions sucrées : glucose, lévulose, saccharose, au CInquan- e ; 2 Jus de carotte : 3% Empois d’amidon (assez pâteux) ; “ 4 Solutions de sels minéraux : azotates de potasse et d'ammo- niaque, phosphates de potasse et d'ammoniaque au vingt-cinquième. Ces substances étaient renfermées dans des tubes à essais °rdinaires bouchés avec de l'ouate. S conditions spéciales dont nous parlions plus haut sont: ie 1° Milieux liquides agités ane toute la durée du LA no Ment de la plante : | _ l’hématoxyline ; c’est la teinture préconisée par G. von Istvanfli ( pour nos expériences sur des liquides agités ; à M. A. Cliguy ! pe _ Son aide précieuse dans le montage de nos appareils. 196 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 20 Tubes ordinaires fermés hermétiquement ; de 3 Tubes de grande dimension, ouverts ou fermés. ï Nous avons examiné les cultures à tous les points de vue, l. dans leur morphologie et leur structure. De même qu'en étudiant 4 les plantes phanérogames, il faut attacher autant d'attention aux 1 racines, tiges et feuilles qu’à la fleur pour connaître complètement un type, de même ici, aucun organe du végétal n’a été négligé * dans l'observation soit directe, soit microscopique. à La technique employée par nous est une de celles qui déforment à le moins ces plantes délicates : ceci a grande importance, il eût été é fâcheux que des variations fussent introduites par les réactifs. Notre méthode est simplement la suivante : 1° Fixation par l’alcool à 90° ; 2 Coloration par le violet de Gentiane. : Un fragment de la culture, fixé par un séjour de vingt-quatre heures au moins dans l'alcool, reste ensuite une demi-heure env : d'alcool à 900. La teinture se prépare dans un verre de montre; … elle doit être très-étendue, il faut qu’on puisse ee un qe 4 placé sous le verre. 4 Ce traitement suffit pour étudier la forme extérieure el ke cloisonnement ; le contenu des compartiments se trouve CO en masse, : Pour voir les noyaux, nous avons eu recours à la coloration par — pour la coloration des noyaux de divers champignons, ps M. Léger (2) pour les noyaux des mucorinées. Nous adressons tous nos remerciements à MM. J. Costanti A. Giard ainsi qu’à M. Em. Boulanger pour les nombreux M riaux qu’ils ont bien voulu nous donner ; à M. F. Houssa}; qu mis à notre disposition l’avantageuse installation de son laboralol hh Berichte d, cb. D. Bo. L Ges., 1895. _ (2) Léger Le in | 'hése 1900. des AEUMLOF inées, Thèse, ne £ VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 197 CHAPITRE PREMIER 4 CULTURE D'UN STERIGMATOCYSTIS EN TUBES ORDINAIRES Ayant laissé moisir des substances alimentaires dans le but de NOUS procurer des matériaux, nous avons trouvé à la surface d’un fromage une efflorescence blanche ; c’est un champignon dont la diagnose se rapproche le plus de celle donnée par Saccardo pour le Sterigmatocystis alba : ; S. alba Van Tieghem — Mycelio maculiformi albo ; hyphis filiformibus 84 u longis, vesiculam 35-45 w diam. gerentibus ; basidiis 46-17 y longis; sterigmatibus 12-13 y longis ; conidiis Sphæricis albis 3,2 p diam. Nous allons entreprendre la description précise des cultures ui en ont été faites sur les milieux cités plus haut. 1° CULTURES SUR LIQUIDES SUCRÉS a) Glucose (PI. 14, fig. 14). À la surface du liquide s'étend un feutrage très léger, peu °Paque, blanchâtre ; par endroits se dressent dans l'air de petits amas blancs d'aspect granuleux. C’est l'appareil végétatif ou thalle ‘ue champignon qui forme la première partie de cet ensemble ; le. “#Sle est la fructification Le port de la plante est différent de celui Au'elle présentait sur le milieu d'origine : l'appareil végétatif y était diffus au point de n'être presque pas visible, et la fructifica- à Ë tion avait une forme plus précise. | es feutrage qui constitue le thalle est un enchevètrement très Complexe de filaments incolores, très ramifiés sans régularité Aucune, étroits et d’un calibre à peu près constant. Nous en indi- “érons les dimensions dans un tableau final. Tous sont divisés | .. - filament Sporifère qui demeu Ho pelet de Spores n’a 198 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE par des cloisons planes, en général équidistantes ; dans le cas où la largeur est un peu plus considérable, les cloisons sont un peu plus rapprochées ;: quand elle est un peu moindre, les cloisons ù s’éloignent : il semble donc que l’espace compris entre deux cloi sons soit constant (ce n’est pas spécial au cas actuel : les filaments. | des oscillaires, par exemple, présentent la même disposition). Les à compartiments en lesquels sont ainsi partagées les hyphes du | champignon renferment chacun plusieurs noyaux ; ce sont des : articles; les noyaux sont petits et n’ont pas une grosseur invariable (PI. 12, fig. 5a et 5b). La structure articulaire n'a pas encore été 1 signalée dans le genre Sterigmatocystis, mais dans un genre très » voisin, le genre Aspergillus (A. glaucus) elle a été mise en évidence par M. Dangeard (1). Re La fructification (fig. 14) est un groupe de filaments dressés terminés par un massif de spores. Le pied qui porte cette masse à est identique, à part sa forme droite, aux filaments du thale. L’extrémité libre est arrondie et porte trois ou quatre filaments semblables très courts et par conséquent peu cu point cloisonnés, insérés à la même hauteur. En certains endroits de la préparatiol on ne voit pas autre chose. Ailleurs, chacun de ces filaments ter minaux est plus long et fragmenté en de très courts articles légère” ment renflés dans leur région moyenne ; leur largeur augmente progressivement au fur et à mesure qu’on se rapproche du sommet d’un filament. Eu d’autres endroits, les articles terminaux, c'est-ä- dire les plus gros, qui sont en même temps presque ronds, sont séparés les uns des autres, là membrane commune s'étant gélifée dans sa région moyenne. La gelée finit par se dissoudre et Le trouve des articles isolés. Ce sont des spores, car ils peuvent $° développer en filaments mycéliens identiques à ceux de la plan mère. Leur formation, dans son origine et dans la différenciatiO est successive, mais toutes, une fois détachées, ont les mêmé dimensions. Le nombre n’en est pas le même sur les trois branc ue du même pied ni sur deux pieds différents. Enfin, la partie d re Stérile et sert de pédicelle au “pores n a pas une longueur constante. . Les caractères de la reproduction en culture sur glu | oncs : ne a n sexuelle des Ascomycètes (Le Botaniste, : VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 199 1° Ramification verticillée d’un filament dressé ; 2 Formation, sur chaque rameau, d’un chapelet de spores qui toutes ont même diamètre. En quoi s’est modifiée, dans le changement de milieu, la plante déterminée Sterigmatocystis alba ? Un certain nombre de caractères se Sont conservés : la structure articulaire du thalle, la ramifica- tion terminale dans le cas de reproduction, le chapelet de spores, él enfin la dimension des spores. Tous les autres se sont plus ou moins effacés ou même ont disparu ; d’une façon générale, ce sont les qualités de nombre qui ont varié surtout. b) Lévulose. La culture sur lévulose est identique à celle sur glucose. c) Saccharose (PI. 44, fig. 17). Le Champignon s’est fort peu développé ; on ne voit que quel- ques flocons d'un tissu très léger. Îl y a encore un enchevêtrement, très ramifié, de filaments cloi- Sonnés en articles, mais ceux-ci ont un contour irrégulier et un volume variable. On trouve soit de courts articles renflés, soit de plus longs articles dont la surface présente des renflements locaux. Parmi les premiers, il en est qui n’ont plus entre eux qu'un contact de faible étendue ; ils ont presque la forme sphérique. Les dimen- sions de tous les articles sont su périeures à celles de la précédente Culture. L'appareil reproducteur est plus différencié et rappelle davan- | lage le type origine ; c’est toujours cependant un filament dressé portant un amas de spores, un pied et une tête sporifère. Le pied n'a pas la même constitution qu’un segment du thalle, c'est un flament non cloisonné, long et rectiligne, relativement étroit, terminé par un renflement. Sur ce renflement sont insérés, en nombre variable, de courts articles, dont la hauteur et la largeur Sont généralement variables ; chacun d'eux se ramifie en deux e trois branches courtes prolongées par un chapelet de spores. Ces dernières branches sont semblables à celles qui portaient is Spores dans la culture sur glucose, mais seulement quand La diflé- : renciation en est achevée ; la branche sporifère jeune n Pet pe 200 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE identique dans les deux cas, elle se distingue principalement ici par le fait que la formation des spores n'apparaît plus si nettement comme une fragmentation successive en articles d’abord presque semblables aux autres : la sporogenèse est plus condensée, elle se 1 montre Comme un bourgeonnement progressif du filament, Ke 54 bourgeon a la forme d’une spore petite. En second lieu, nous 1 voyons que les rapports de l’hyphe sporifère avec le pied sont pis à compliqués ; l'insertion n’est pas directe, il y a ce qu'on pit appeler des basides (sans vouloir chercher ici une homologation avec les basides des champignons supérieurs). C’est done toute complication du Sterigmatocystis alba, mais sans différenciation poussée aussi loin, puisque les divers organes ne présentent n forme ni dimension constantes. | Les Caractères suivants se sont par conséquent maintenus : ramification terminale en hyphes sporifères, chapelets de spores, basides, dimension des spores. En somme, dans les liquides sucrés employés ici, le Stein tocystis alba a donné : Un thalle feutré peu consistant, très fragmenté, souvent avet dissociation concomitante. Un appareil reproducteur formé d’un filament dressé, n0n dé renCié, ramifié au sommet en filaments courts que terminent des Chapelets de spores de dimension constante; cette ramificatio! ne | terminale peut se faire à deux degrés. 2° CULTURE SUR L'EMPOIS D’AMIDON L’empois dont nous nous sommes servis était d’une consistant pâteuse. On voit se dresser de place en place, parfois réunies kr groupe assez serré, des têtes fructifères. L'appareil végétatif n° g: pas visible. Il est formé en effet d'un mycélium très diffus ; si lo cielle, On y trouve un lacis fort lâche d’hyphes ramifiées et k damment cloisonnées (PL 14, fig. 18). Les articles sont de _. les uns és et Cylindriques, cependant légère "les autres courts et arrondis ; la P en | inage de la surface, VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 201 est dans la profondeur. Cette irrégularité nous rappelle ce que nous avons vu dans la culture sur saccharose, mais elle est moins accentuée, Les pieds sporifères sont des filaments larges, longs, coupés par d’assez fréquentes cloisons, munis d’un renflement terminal ; c’est maintenant une complication plus grande que le type origine. Par contre, à part les spores, le reste de la fructifica- tion n’a pas une forme déterminée ; on y retrouve pourtant à l'état de tendances les caractères manifestés par la précédente culture. Envisageons maintenant les cultures faites sur des milieux plus Complexes, carotte, pomme de terre, soit solides, liquides. Il y a ici mélange d’aliment sucré et d’aliment amylacé ; le premier Prédomine dans la carotte, le second dans la pomme de terre. 3° CULTURE SUR CAROTTE SOLIDE (PI. 13) Le développement de la moisissure est ici d’une grande inten- Sité. Tandis que dans les milieux précédents, le saccharose par exemple, il faut un ou deux mois pour obtenir un léger flocon de Mycélium, il suffit ici de cinq jours pour que le morceau de carotte Soit presque entièrement blanchi d’une fructification très com- Pacte, semblable en son aspect extérieur à celle qui recouvrait le fromage où nous avons trouvé le Champignon. La carotte solide est un milieu extrêmement nutritif et qui convient parfaitement à la plante. Il est même loin d'être épuisé par une première production ; si l'on gratte la surface de la carotte recouverte par le Champignon de manière à enlever au moins toute la fructification de celui-ci, au bout de quatre à cinq jours, la culture a repris son premier aspect ; Cela prouve de plus que le mycélium n’a pas excrété daus le subs- tratuun de subst luble nuisible: lesspores tombées den’importe quelle fructification ont pu germercommecelles qu’on avait semées, et se développer de la même façon. Nous ajouterons à ce propos que | le phénomène de la germination sur place des spores avec rép de végétation se maniteste toujours, mais au bout d’un temps plus long, dans n'importe quelle culture, et il est bon d'examiner cp + Cultures dans la première phase. | Si l’on fait une coupe dans le morceau de carotte envahi par le : | cine: plus. _ rables aux poils absorbants des racines terrestres : ils pe A 202 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Champignon, on constate à l'œil nu que sa surface porte, intime- ment appliquée contre elle,une peau blanche d’un demi-millimètre d'épaisseur : on peut l'enlever sans arracher en même temps des parcelles du milieu nutritif ; elle porte à sa face supérieure les têtes fructifères. Examinons au microscope une coupe très mince. Dans la por- tion de cette coupe qui intéresse la carotte, au milieu d’une pulpe remplie de chromoleucites et de cristaux d’oxalate de chaux, On voit serpenter en tous sens des filaments mycéliens. Les parois des cellules de la carotte sont encore distinctes, plus ou moins déchirées, mais les vaisseaux du bois sont fort bien conservés. Quand on se rapproche de la surface, le mycélium est très enche- vêtré ; à la surface même, on aperçoit un tissu très serré, Un stroma, la peau blanche de tout à l’heure, dont la région libreest pourtant un feutrage peu compact. Telle est la répartition du thalle. La forme et la structure des filaments n’est pas la même suivant qu'on envisage le mycélium interne ou le sus et dans celui-ci la région moyenne ou les bords. se, +a % ct È he. 1 ‘à de 14 ‘| ; ca ent. “A + 4e ‘4 E ! ce ! 4 1. Mycélium interne (PL. 13, fig.6a). On est immédiatement frappé du contour très sinueux en même temps que de la ramification fréquente des filaments qui présentent de nombreuses expal” sions latérales arrondies. On observe en outre de fréquentes anä$ : tomoses entre ces filaments. Leur largeur est relativement grande, nous n’avions pas de filaments d’un aussi grand diamètre dans les cultures antérieures. Les cloisons sont rares, les articles pa conséquent très longs et contournés. C’est presque une temlanct à la Structure continue. Nous ne saurions mieux faire comprendre : : nature de ce mycélium qu’en le comparant au thalle intercellulaire de champignons parasites, en particulier à celui d’une Péronospo racée. Du reste, il n’y a pas grande différence entre les conditions 5 et de la moisissure qui se développe dans la masse des cellul disjointes de la carotte. Un autre caractère assez remarquable de ce mycélium est la formation, principalement au voisinage des vaisseaux du bois, de filaments spéciaux, en tous points compä” VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 203 une surface accidentée dont la forme est évidemment ici déterminée par les obstacles rencontrés (parois des vaisseaux). Cela montre bien la souplesse de ce mycélium interne. 2. Stroma (PI. 13, fig. 6b). — Au voisinage du stroma, le mycélium change progressivement de nature. Voici quelle est la constitution de ce stroma : des filaments très entortillés les uns dans les autres, ramifiés, sans sinuosités cette fois, mais au con- traire avec des changements de direction brusques ; leur largeur est moindre, avec une membrane plus épaisse ; les cloisons sont rapprochées. Ce tissu très dense est essentiellement superficiel. A sa face libre, les filaments sont formés d'assez longs articles, droits, renflés à un bout, présentant une membrane assez épaisse. J'insiste sur ce renflement d’une extrémité, qui a cette parti- Cularité de ne jamais se manifester sur deux extrémités d'articles en contact; il est toujours sur le bout le plus jeune, c’est-à-dire contre la cloison la dernière formée ; il résulte d’une continuation de la croissance après l'apparition de cette cloison. Ce caractère s'est d’ailleurs manifesté dans le mycélium aérien de bien des cultures du Champignon qui nous occupe. Nous avons donc un thalle très développé comprenant : 1° Un mycélium sinueux, souple, large, presque continu ; 20 Un stroma résistant, avec hyphes superficielles en articles Cylindro-coniques. Le pied fructifère est un filament dressé, long et large, à mem- brane deux ou trois fois plus épaisse que celle des filaments aériens 0rdinaires (P1. 43, fig. 6d). Sur toute sa longueur, ilest sectionné par des cloisons planes perpendiculaires à son axe, formées d'une mem- rané assez mince : on peut compter une trentaine de pareilles _Cloisons sur une longueur de un millimètre. Le sommet est renflé et porte en grand nombre des articles (basides) dont la longueur est à peu près égale au diamètre de la tête et la largeur moyenne lois fois moindre ; ces basides ne sont pas cylindriques, mais. plus larges à l’extrémité libre ; chacune est divisée en Son milieu Par une mince cloison. Elles sont couronnées d’une touffe de quatre. 9 cinq petits articles (stérigmates) tous de même Anension et | SE des chapelets de spores. Le diamètre des spores n'a Pas 204 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Par conséquent la plante présente ici un appareil reproducteur caractérisé essentiellement par : 1° Un pied différencié avec cloisons ; 2° Une tête couverte de grosses basides cloisonnées : 3° Une ramification terminale de ces dernières en stérigmates prolongés par des chapelets de spores. Les parties de même nom ont toutes des dimensions constantes, qui seront indiquées plus loin. #° CULTURE SUR POMME DE TERRE SOLIDE (PI. 12). Aussi abondantes que les précédentes, se manifestant avet les mêmes caractères à l'examen macroscopique, les cultures Sur pomme de terre solide montrent cependant de sensibles diffé- rences à l'observation microscopique. Le -thalle est encore à étudier à l’état de mycélium et à l’état de stroma. Lorsqu'on fait une préparation en écrasant un peu de pulpe de la pomme de terre prise au voisinage de la surface, les cellules, qui sont restées dans la stérilisation parfaitement entières, Se séparent simplement les unes des autres demeurant toujours .. intactes, et l’on peut voir leurs intervalles parcourus dans tous les sens par du mycélium en réseau fort peu serré: les cellules elles-mêmes sont recouvertes d’un lacis intimement appliqué à leur surface et formé de filaments qui serpentent en courbes sinueuses (PI. 12, fig. 2). La position de ceux-ci est à Pré ciser ; ils sont tantôt en dehors de la membrane, tantôt en dedans, mais toujours contre : enfin, souvent on peut les suivre SUT un assez long trajet dans l’épaisseur même de la membrant qui est fortement gonflée. Jamais on ne les voit traversant ue cellule. La forme et Ja structure de ce mycélium est la même, LE: peu plus différenciée dans le même sens cependant, que celle du . mycélium observé dans la carotte. Ici, mieux encore, les contours les expansions latérales, les cloisons rares, rendent a. ressemblance frappante avec le thalle des parasites ; la compara” son est même plus nette, à cause de l'intégrité des cellules du arrondis, substratum. Nous n’avons pas observé de poils mycéliens ; il avait d’ailleurs point de vaisseaux dans la région examinée. ARE PS LÉ tERE RES PE : DER ER VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 205 Le stroma est plus développé et plus dense que précédemment; à ce dernier point du vue, le mycélium aérien, c’est-à-dire le tissu lâche de la surface, offre une particularité : très fréquemment les filaments sont accolés, par dix environ, sur une assez grande longueur, formant ainsi d’épais cordons ; ils présentent d’ailleurs alors une membrane plus mince, des cloisons moins fréquentes et un calibre plus régulier. La fructification est formée d’un pied différencié sans cloisons (PI. 12, fig. 1), d’une tête avec basides et stérigmates, de chapelets de Spores. Le pied et la tête ont les mêmes dimensions, à peu de chose près, que dans la culture sur carotte, mais les basides sont trois fois plus courtes et moins larges, elles ne sont pas cloisonnées. Les spores ont le diamètre invariable. Ce qui est spécial à ces cultures sur pomme de terre, c’est pour _ le thalle : fasciation du mycélium, stroma plus compact ; pour l'appareil reproducteur : basides et stérigmates de petite dimen- Sion, absence de cloisons. D° CULTURE SUR JUS DE CAROTTE Sur le jus de carotte, se développent rapidement des paquets de mycélium portant bientôt du stroma couvert de fructifications. Le mycélium entièrement plongé dans le liquide ressemble à celui que nous avons décrit plus haut pour les parties profondes des cultures sur amidon par exemple. Le mycélium superficiel est moins ramifé, à filaments plus droits, constitués par d’assez longs articles. Bien qu’on puisse s'attendre à une identité presque complète entre les deux fructifications sur jus de carotte et carotte solide, on Constate des différences dans la qualité et dans les dimensions des diverses parties : ainsi, les pieds manquent de cloisons, les basides aussi ; ces dernières sont plus petites. I n'y a que les : . Spores de toujours immuables. 6° CuLTURE SUR GÉLATINE NUTRITIVE- Nous considérons maintenant un nouveau genre de milieu, : _ üssi complexe, mais très riche en albuminoïdes. C’est un mélange ni de jus de bœuf, de peptone, et de gélatine. 206 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La moisissure liquéfie la gélatine, formant à sa surface une | croûte mince avec têtes sporifères blanches ; un mycelium (PI. 5, | fig. 22) lâche, peu ramifié, à contours sinueux, cloisons rares, UD stroma sans consistance, tels sont les caractères du thalle. Dans les régions superficielles, on trouve particulièrement abondants et développés ici les articles cylindro-coniques. * Les têtes sporifères et leurs pédicelles, aussi compliquées que dans le Stérigmatocystis origine, ont simplement des dimensions moindres, à part les spores. Les basides sont plus courtes que dans 4 le cas précédent, les stérigmates ont la moitié de leur longueur. $ Nous venons de voir des variations continuelles d’un milieu à | l’autre, mais sans écart bien considérable. La forme primitive ni s’efface presque entièrement au contraire dans les cultures sur sels minéraux. 7° CULTURES SUR SOLUTIONS SALINES. “4 a) Azotates. Azotate de potasse (PI. 15, fig. 20). — Au bout d’un moisenviron après le semis, le liquide est rempli de nombreux flocons à surfatè très déchiquetée. Pas de fructification apparente. Il y a pourtant lieu de rapporter une partie seulement dé la plante ainsi constituée à un thalle et le reste à une fructification. Le premier forme la plus grande partie de l’ensemble. C'est un stroma, peu consistant, dont les hyphes sont cloisonnées en artl cles courts et étroits, légèrement renflés aux deux bouts, ne présen” tant même souvent qu’un contact de faible étendue. ; De place en place, dans la préparation, nous trouvons de larges et longs filaments rectilignes, irrégulièrement cloisonnés, détt chant parfois un mince rameau au voisinage d’une cloison ; Jeu membrane n’est pas plus épaisse que celle des filaments du thallé L'une des extrémité se perd dans le thalle, l’autre est renflét une tête mamelonnée, mais assez pauvrement ; un certain n0M de mamelons se sont allongés en un grêle filament présentant là des renflements assez accusés ; la tendance au développement ; largeur, qui ne s’est pas épuisée dans la formation d'une Sporogène achevée, se manifeste dans ces filaments. On recol _ là une ébauche des fructifications ordinaires. Donc, un thalle WF _ cloisonné, avec rudiments de fructifications où nous retrouvoP* ramification terminale, É =, 2 Azotate d'ammoniaque (PI. 15, fig. 19). — Moins abondant est le rendement dans ce milieu ; on obtient simplement un certain sombre de petits amas superficiels recouverts par endroits d’une sortes de pulvérulence ténue. Chaque amas est élastique, résistant au déchirement et à l'écrasement ; la ramification des hyphes est très compliquée, les articles sont de forme irrégulière, d’un volume plus grand que ceux de la culture précédente, à membrane souvent épaissie. L'appareil fructifère est très différent de ce que nous avons rencontré jusqu’à présent ; et d’abord on trouve à l’extrémité de rameaux quelconques des ensembles de trois ou quatre filaments fragmentés dans toute leur région inférieure en articles courts : cela ressemble un peu à ce que nous avons décrit à propos du glucose, mais il ne se sépare point d'articles terminaux sous forme de spores, la croissance du filament se poursuit même avec le processus habituel ; voilà qui rappelle encore pourtant le pied Sporifère des autres cultures, mais il n’y a point de spores. Ce sont néanmoins des spores qui produisent l’aspect de pulvérulence Signalé plus haut. Eftectivement, certain rameaux, en général Voisins les uns des autres, mais sans disposition caractérisée, sont transformés à leur bout en un chapelet de deux ou trois spores, d’autres spores en formation s’indiquent au-dessous, et le diamètre de ces spores est le même que précédemment. Done, des caractères de l'appareil reproducteur il persiste ici simplement : une ramifi- cation terminale assez effacée et les chapelets de spores, enfin le volume de ces dernières. b) Phosphates (PI. 15, fig. 21). L° Phosphate de potasse. — La culture est très peu développée en Comparaison de celle obtenue avec l’azotate de potasse, mais elle Présente la même structure à tous les points de vue. 2 Phosphate d’ammoniaque. — Ici au contraire le rendement ‘st relativement considérable : c'est encore la seule différence avec la culture dans l’azotate d'ammoniaque. | Nous avons terminé ainsi l'étude des formes obtenues en semant se Spores de Sferigmatocystis alba sur diverses substances autri- Yes dans les conditions ordinaires. 4: Nous résumons et complétons cette étude par le tableau suivant: VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS "OU * Cultures de SreRIGMATOCYSTIS ALBA. — Zubleau des Résultats . MILIEUX THALLE APPAREIL REPRODUCTEUR Mycelium | Stroma Pied | Tête | Basides | Stérigmates ] indistincts Glucose, articles rectang, courts, larg. 3 14 indéterminé d=: 0 indéterminés | en chapelet 3 p,1 4° < Lévulose, d. id. id. id. id id. ! indistincts filam, long | indéterminée | indéterminées id. Rocatacnee. articles renflés courts a cloisons indistincts er ou ; 2 Amidon. les rie arg. 8 LL diam, 9 ue id. id. cloisons art. très longs, art. courts, À fe long. 1125 y 5 sinueux, rectang., x . 12 u,5 N° (arote. larg. # 1,2, membrane larg. 8.0.3 1 pe ] Pat Ù cloisons cloisons (4-5) memb® mince épaisse - long. 1250 : 8 4° Pomme de terre. id, id. (ss , 2 uE cr " larg. 12 u,5 + al a (2-3) Superf. | Profond à rticles | articles 35 5° Jus de Carotte. |rectang. | sinueux id. D 200 (à 36 1 15 pe Er gs pr longs larg. 10 pu (3-4) ar art. sinueux, : 6° Gélatine. longs, ; long. 600 y 48 12 pe 6 pe larg. 3,3 POS ere larg. 6 tu (2-3) Azotate de indistincts indéterminé potasse. art. en haltères, courts, étroits (1 pi) AFF indéterminée |indéterminées | indéterminés À arotatearam imaisunes 80& ANÔÜINVLOH 4Q WIVHANA9 ANAAU VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 209 Conclusions tirées de cette étude. À chaque milieu correspond donc une forme différente, et les différences sont du même ordre que celles dont on fait d'habitude les espèces. Le Sterigmatocystis étudié présente par conséquent une grande variabilité ; d'autre part, avons-nous dit, les formes nou- velles sont fixes. Des résultats du même genre avaient déjà été obtenus pour d'autres Champignons et pour des Bactéries. M. Laurent, dans ses recherches sur Cladosporium herbarum (1), s'était trouvé en présence de sept formes diverses, dont un Peni- cillium. M. Hansen (2) a montré la variabilité des levures dans leur forme et leur taille suivant les milieux, mais il n’a pas toujours produit des variétés stables. Wasserzug (3), en cultivant le Micro- COCCuS prodigiosus dans un milieu acide, l’a transformé en un Bacille, et cette variation se maintenait, à condition de ne point revenir aux bouillons alcalins. Metchnikoff (4) constate que le Spirobacillus Cienkowskii de la Daphnie est susceptible, au cours de l'évolution de la maladie qu’il produit, de prendre cinq formes différentes, Bacilles ou Spirilles. Bien plus, on a rencontré chez d’autres champignons que #" Steri iymatocystis des formes analogues à celles qu’il nous a mon- trées ; le thalle dissocié de la culture sur saccharose nous rappelle les formes levure que M. Brefeld a trouvées chez les Ustilagineés et les Basidiomycètes, M. Duclaux chez l’Oidium lactis, MM. J. J Jubler et Jérgensen, M. Sorel plus tard, chez l'Aspergillus Oryzæ. Nous verrons d’ailleurs dans le second chapitre d’autres varia- tions du Sterigmatocystis alba. Cela étant posé, des faits précédents, nous pouvons tirer des conclusions de deux sortes, les unes relatives aux variations consi- dérées en soi, indépendamment du milieu qui les a produites, les autres relatives à ces mêmes variations en tant que déterminées par tel ou tel milieu. (1) Annales de l'Institut Pasteur, 1888. (2) Annals of Bota any, 1 (3) Annales de l’Institut pastents 1888. (4) Annales de l’Institut Pasteur, 1889. si gén. de Botanique. — IX. 210 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 1° THALLE. Relativement aux variations considérées en elles-mêmes, deux caractères seulement se sont maintenus constamment dans la forme et la structure de l'appareil végétatif. | 1° Le thalle est constitué par des filaments ; 2° Les filaments sont cloisonnés en articles. Les dimensions de ces articles ont varié dans chaque cas, elles ne. sont demeurées les mêmes que dans un milieu donné. Comme là | plante à l’état libre, c’est-à-dire non cultivée en tubes, ne pousse pas indéfiniment sur le même substratum, il en résulte que dans l'étude d’une pareille moisissure, les caractères tirés des dimen- sions n’ont de valeur que pour le milieu où elle est rencontrée. Les deux premiers, filaments, articles, sont les plus importants dans tous les cas. Envisageons maintenant les rapports qui peuvent exister entre les qualités physiques ou chimiques du substratum et la nature de l'appareil végétatif. , I a été employé soit des milieux liquides, soit des milieux _ solides, avec tous les intermédiaires entre ces deux états. Les filaments du Champignon qui se développe pénétrent toujours plus où moins suivant les circonstances à l'intérieur du milieu; une autre partie de la plante, qui est souvent la plus COM Sidérable, demeure au contraire extérieure et se nourrit pa l'intermédiaire de la précédente. Ces deux portions du thalle. superficielle ou profonde, sont très différentes l’une de l’autre ‘à surface des liquides ou des solides, les articles ont la forme de cylindres ou ont tout au moins une symétrie axiale ; ce caractère de régularité est surtout manifeste dans un stroma jeune, il s'efatt plus ou moins dans un stroma plus développé, en raison même Les l’enchevêtrement des hyphes : celles-ci, gènées dans leur crois” sance, se développent selon l’espace libre qui s'offre à elles. Par contre, dans les profondeurs d’un liquide, les hyphes ont un Va | tour irrégulier, sont renflées en des points quelconques, a sur toute leur surface, ce qui forme des articles presque sphér! ques ; dans l’empois d’amidon, il en est de même ; en outre, plus souvent, en ces deux cas, le cloisonnement est poussé très Join _ 9n peut enfin avoir une fragmentation ; dans la pulpe sucrée _ amylacée, nous avons trouvé un thalle qui lui aussi montre _ contour très irrégulier, très sinueux, mais le cloisonnement È VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 211 rare. Pour interpréter ces faits, il suffit de remarquer que le thalle étant plongé dans le milieu nutritif, il y a, autour de lui, identité relative des diverses conditions: en particulier, ce thalle se nourrit par toute sa surface. Ceci détermine une tendance au développement égal dans tous Les sens ; cette tendance, qui est contrebalancée par la nature filamenteuse de la plante, se traduit par la production d’hyphes à nombreux renflements, caractère dont nous venons de dire la généralité. L'existence d’un plus grand nombre de cloisons sur une longueur déterminée serait due, jusqu’à un certain point, au fait même de la croissance en largeur s’opposant à la croissance en longueur, d’où peut résulter un raccourcissement des articles ; mais elle a une autre cause évidente, le faible pouvoir nutritif des milieux où on l’observe. Pourquoi au contraire, dans la pulpe de carotte et de pomme de terre, le thalle, en même temps qu’un contour irrégulier, Prend-il une structure presque continue ? C’est que, si le déve- loppement égal en tous sens est favorisé, moins pourtant que dans un liquide, le développement en tubes mycéliens est davan- tage suscité par la forme de l’espace libre offert à la plante, et d’un autre côté, les conditions de vie ne sont pas en rapport avec la formation d’un système de soutien : elles rappellent certaines Conditions de parasitisme ; or nous avons signalé, dans un précé- dent travail, le cas d’un Trichoderma devenant parasite de Mucor ‘ustaceus et prenant la structure continue (1). 20 APPAREIL REPRODUCTEUR. Quelles que soient les variations introduites dans le milieu, ous retrouvons les caractères suivants : 1° Filament dressé ; 2 Ramification terminale de ce filament ; 3 Chapelet de spores ; 4 Spores de 3 u, 4, arrondies. Ceux que nous rencontrons le plus souvent ensuite sont: basides “ stérigmates, un gros renflement au sommet du filament dressé. l'y a quelque chose de commun à tous ces caractères, le déve loppement d'une partie aérienne de la plante dans toutes les ‘directions. Cela est très net si nous laissons de côté les cas où map- os 4) Mucor et Trichoderma, Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 1896. 242 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE “ due que le gros renflement terminal, la tête. L'extrémité d’un filament dressé prend ou tend à prendre une forme sphérique : égalité de croissance en tous les points. Cette croissance continuant, il se fait des replis de la surface : ce sont d’abord les basides. La raison de ces replis est probablement une raison mécanique, une raison d'équilibre du système, la surface ne pouvant croître indéfiniment en restant sphérique. Les replis ne peuvent croître que par leur côté libre, chacun d’eux ayant néanmoins les mêmes tendances que le renflement primitif : dans les conditions où ils se trouvent, serrés les uns contre les autres, ces tendances s’effacent, et l'on voit reparaître le développement prépondérant dans une direction déterminée. C’est ainsi que les replis secondaires ou stérigmales … qui se forment à l'extrémité libre des basides, comme ces dernières | au sommet du pied, ressemblent beaucoup à des filaments ordi paires sans être pourtant bien serrés les uns contre les autres. Su eux naissent les spores : c’est un cloisonnement suivi de fragmen: tation en petits articles arrondis et là s’arrête le développement du pied : il y a dans ce phénomène — on le voyait tout à l'heure pou le mycélium — une manifestation du même mode de croissance. à | Considérons maintenant les cas laissés de côté : du processus + que nous décrivions à l'instant, il disparaît tous les stades Core pondant à une croissance abondante ;: la masse de champignon produite est d’ailleurs beaucoup moins considérable. . Donc partout se présente, si l’on peut s'exprimer ainsi, développement sphérique. C’est le caractère dominant, les autres lui sont subordonnés. Ce caractère qualitatif est accompagné d’un Cara . ère quantitatif important, la dimension constante des spores (3 Br 1) Le plus souvent ensuite le développement sphérique se traduit - par l'existence d’une tête ronde à replis de deux ordres. 2 : Enfin, toutes les dimensions autre que celles des spores varient SaDs cesse. re Nous classons ainsi par ordre d'importance les caractères del moisissure étudiée, nous essayons en même temps de les explique” dans une certaine mesure. Tout au moins cette classification ©” elle faite dans les limites de nos expériences, mais nous 4W considéré des conditions suffisamment variées pour attribuer à nos résultats quelque généralité. La suite de notre étude viendra confirmer. so (A suivre) À Ë ÿ MUR Re NO Ur MU, ON NE je UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE CREFFACE par M. L. DANIEL. Il est aujourd'hui bien démontré que l’une des conditions les plus importantes pour qu’une grefte réussisse, c'est d'assurer la vie du greffon pendant toute la durée de la phase que j'ai désignée sous le nom d'union provisoire (1), c'est-à-dire jusqu’à ce que le fusionnement des couches génératrices ait amené la soudure com- plète ou union définitive. Les procédés actuellement existants permettent-ils d'assurer la vie du greffon d'une façon absolue pendant cette période ? Il est évident, à chaque fois que l’on coupera le rameau ou bien que l’on détachera un œil avec une portion d’écorce, le greffon séparé de l’arbre étalon sera en continuel danger de mort; Si l’on ne prend une série de précautions minutieuses, il périt sûrement dans un délai plus ou moins rapproché. Ainsi, dans les greffes en fentes ligneuses faites au repos de la sève, l’union provisoire est de longue durée; il faut veiller à la COncordance des couches génératrices, sinon le greffon ne s’imbibe Pas et se dessèche à la montée de la sève. C’est bien pis encore pour les greffes ligneuses faites en fente à l’état herbacé, et pour les greffes des plantes herbacées. On ne Peut éviter la dessiccation du greffon qu’en se servant de cloches, de châssis, de bâches ou de serres, mais alors il faut une sur” Yéillance de tous les instants pour éviter la pourriture. Les greffes en flûte ou en écusson paraissent plus parfaites : le Sreflon étant placé au sein même des couches génératrices — _ lrouve ainsi baigné directement par la sève élaborée et ne saurait : (1) L. Daniel : Recherches anatomiques sur les greffes herbacées el ligneus es : (Bulletin de la Société scientifique et médicale de l'Ouest, 1896). 214 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE se dessécher. L'union provisoire est de courte durée, ce qui favorise p ; d'autant l'union définitive. Cependant ces greffes ne sont pas sans défauts. Si, après avoir détaché l’écusson, on le laisse quelques minutes à l'air, il arrive assez souvent qu’il se flétrit et meurt, quelque parfaite que soit l’opération par la suite. En le mettant dans la bouche pour éviter le contact de l'air, on peut l’imbiber d’une salive délétère et compromettre sa frêle exis- tence. Aussi dit-on qu’il faut le tenir du bout des lèvres, sans le mouiller, ce qui est plus facile à dire qu’à faire. Si l'on peut, par un heureux hasard, éviter ces deux écueils, la greffe en écusson ne réussit pas toujours pour cela. On peut avoir affaire à un sujet trop riche en sève qui se débar- rassera du greffon en le noyant, suivant l'expression des jardiniers. Les greffes dans lesquelles on détache le greffon du pied-mère n'offrent donc jamais la certitude complète de la reprise. Examinons maintenant les greffes en approche dans lesquelles le greffon reste adhérent au pied qui le fournit. Evidemment sa vie est assurée jusqu'au sevrage, mais c’est ce sevrage qui présente des | inconvénients. On sait en effet que deux plantes peuvent fréquemment vivre soudées tant que l’on ne supprime pas leur appareil assimilateur ou leur appareil absorbant. Mais, si on les sèvre, c’est pour elles . Une situation critique que toutes ne parviennent pas à franchir et … sur :! + | nent les circonstances extérieures. . Quand bien même le sevrage réussirait d’une façon parfaite, là greffe en approche est disgracieuse et peu solide ; c’est la raison pour laquelle les jardiniers ne s’en servent que fort rarement, et dans des cas spéciaux où les autres procédés ne peuvent être employés. Cette courte critique suffit amplement à faire voir qu'avetlh meilleure volonté du monde, on n’est jamais sûr de réussir une greffe Le déterminée. Il y a, dans les procédés les meilleurs, actuellement . connus, une part de hasard qu'il paraissait jusqu'ici impossible d'éliminer. gi | Or, combien est regrettable une telle incertitude quand 1e _ désire, soit greffer une plante rare ou unique, soit conserver UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE GREFFAGE 215 variation curieuse de bourgeons que l’on ne saurait fixer par le semis ! Un procédé qui permettrait de réussir infailliblement toute greffe, physiologiquement possible, serait utile à deux titres. Il permettrait, au point de vue pratique, de ne laisser perdre aucune variation intéressante ; au point de vue scientifique, il donnerait le moyen d'éliminer les insuccès dus au hasard et de préciser ainsi dans quelles limites la greffe peut évoluer. Ce procédé, je crois l'avoir trouvé, et je vais le décrire : je l'appelle la greffe en flûte-approche. Il La grefïe en flûte-approche est, comme son nom l'indique, une combinaison de la greffe en approche et de la greffe en flûte; elle 4 tous les avantages de l’une et de l’autre sans offrir leurs InConvénients. Comme toutes les greffes en approche, elle nécessite deux arbres Yoisins ou des plantes en pots, ou bien encore on peut placer le sreflon, détaché de l'étalon, dans une solution de Knop ou mème dans de l’eau pure, jusqu’à la reprise définilive. Nous supposons donc que l’on peut approcher le sujet et le sreffon, ce qui est toujours matériellement possible quand on veut Comme toutes les grefïes en flûte, il faut que le greffon et le Sujet soient en sève : on pourra donc faire cette greffe à œil pous- Sant ou à œil dormant, Enfin, elle pourra être simple ou double, suivant que l’une des Plantes seulement jouera le rôle de sujet et l’autre de greflon ou que Chaque plante sera à la fois sujet et greffon. 1. Greffe en flâte-approche simple. — J'examinerai successive ent la préparation du greffon et celle du sujet, puis la manière de les réunir. Pour préparer le greffon, je découpe au voisinage d’un œil (fig. 50) les trois côtés d'un rectangle a, b,e, d, de 5 à 6 centimètres de long, en laissant intact le quatrième côté, qui n’est pas pointillé Sur la figure, Je soulève le rectangle d'écorce en ayant soin de ne Pas éborgner l'œil et en prenant à cet égard les mêmes précautions ‘lue Pour la greffe en écusson ou en flûte (fig. 51 et 52). 216 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La plaque d’écorce, adhérant au greffon, ne peut mourir et, comme on le sait, fournira par elle-même des productions libéro- ligneuses directes. {n'y a donc plus de crainte pour la vie du greffon, qui est assurée, aussi longtemps qu'on voudra, indépende ee des conditions extérieures : contact de l'air, etc. Fig. 52. — Coupe du rot préparé. page Fig. 53. — Prépara- tion du : u sujet. Fig. 56. — Coupe de la grefe : exécutée veau de l'œil du ue ne PA greflon, suivant AB (fig. Rae grefion. craie Fig 0e Coupe du sujet ; g, grefl on ; cg et cg è Sujet préparé ches ER rep s. La préparation du sujet consiste à détacher complètement: dans . u endroit bien lisse, un rectangle d’écorce, identique au pe ; rare get mais de largeur moindre (fig. 53, a’ bed UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE GREFFAGE 217 La face a’ d’ (fig. 53) est taillée en biseau pour faciliter l’adhé- rence de la plaque greffon. Les trois autres faces sont à angle droit. Ceci fait, pour exécuter la greffe, on approche les deux plantes et, soulevant la plaque greffon, on fait coïncider les rectangles. A gauche, en bas et en haut, les faces be, cd, ab, be’, cd’, a'b', étant taillées à angle droit, se rejoignent exactement. Quant à la quatrième face a d , elle est revêtue par l'écorce du greffon dans la région soulevée vers la droite, et son adhérence sera d’autant plus parfaite avec le greffon que son biseau sera situé dans un plan presque tangent au sujet. Fig. 58. — Greflon, ee son rectangle Fig, 57. d d'écorce soulevé. Sujet, avec son rectangle "écorce soulevé, Il reste à ligaturer solidement au raphia (fig. 55), à mastiquer la portion de la plaie du greffon, qui est mise à nu (fig. 56). La soudure se fait fort bien et l’on pourrait sevrer le greffon vers le vingt-et-unième jour comme pour l'écusson ordinaire. On peut, si l’on craint que la suture soit encore insuffisante, Surtout pour l'œil dormant, retarder le sevrage jusqu’au printemps. 2. Greffe en flâte-approche double. — Si l'on désirait grefler réciproquement deux plantes l’une sur l’autre. on emploierait alors la grefte en flète-approche double. _ Elle diffère de Ja précédente en ce sens que le sujet se pré Paré comme le greffon, mais symétriquement, c'est-à-dire que les côtés des rectangles que l'on ne détache pas sont en sens 218 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE inverse et non du même côté. Les figures 57, 58, 59, 60 et 61, suffisent pour la faire comprendre sans plus d’explications. Evidemment on aura, au moment propice, un double sevrage à faire, qui sera d'autant plus facile à pratiquer que, s’il s’agit de Fig. 59. — C - ins ig. 61. — Coupe de la ne En qe a de a Leg upe du greffe en flûte-approche 8 | double exécutée. Mig, 59, 60 et 61) l'œil dormant, il se ferait presque de lui-même. La ligne d'écorce comprise entre les espaces vides se ride et se È dessèche, et finirait par se rompre si l’on enlevait les ligatures. | IT Il me reste à montrer que cette greffe supprime tous les incon vénients que j'ai indiqués dans les greffes actuellement en usage. _ C'est une greffe en approche; donc le greffon n’est pas séparé de l’étalon et n’est pas exposé à mourir par un retard dans l'opéra: tion ou le manque de concordance des couches génératrices. Il n’est pas davantage nécessaire de prendre des précautions pour éviter la transpiration puisqu'il reste humecté par sa propre ne. sève et celle du sujet. D'autre part, si cette sève est trop abondante dans le sujet ilne sera pas noyé, puisqu'étant bien vivant, il peut pousser de suile, quand l’écusson est obligé de subir une cicatrisation préalable. Ce procédé nouveau n’a pas les inconvénients de la greffe en approche au point de vue du sevrage, puisqu'elle ne tient à l'étalon que par une écorce de moins en moins vivante, et elle partage, 40 point de vue de la cicatrisation, les avantages des greffes en écussol et en flûte. Done, elle n’a pas la forme disgracieuse d’une greffe el _ approche, un. Le succès certain de ce mode de greffage permettra, au point dé vue scientifique, d'affirmer la possibilité ou l'impossibilité d’une UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE GREFFAGE 219 union entre deux plantes données, ce qu’on ne pouvait faire jus- qu'ici, car l’insuccès pouvait être d'ordre purement matériel et 10n d'ordre physiologique. En terminant, je ferai remarquer, ce dont le lecteur a pu déjà s'apercevoir, que si ces genres de grefles réussissent d’une façon sûre, elles ont le défaut d’être plus délicates à exécuter que beau- coup d’autres, et exigent un temps plus long, par conséquent. Elles ne sont donc point destinées à ceux qui veulent faire 300 greffes par jour, comme cela arrive pour l’écussonnage dans les grandes pépinières, mais elles seront utiles, surtout pour certaines greffes en écusson difficiles à réussir et pour les plantes assez n0mM- breuses qui supportent difficilement les divers procédés du greffage. Elles devront être employées de préférence pour les arbres rarés, les variations uniques que l'on voudra conserver et les greffes hété- rogènes que l’on désirerait essayer. DÉVELOPPEMENT ET POLYMORPHISME DU VOLUTELLA SCOPULA par M. Édouard BOULANGER. Les Volutella sont des Champignons inférieurs appartenant au groupe des 7'uberculariées. Leur appareil fructifère est un tuber- cule, appelé sporodochium, qui est formé d’un massif de filaments portant des conidies. Le sporodochium des Volutella est discoïde et entouré de soies formant généralement une ceinture autour de lui. On a décrit déjà de nombreuses espèces de Volutella, que l'on _ range en deux sous-genres : | 1° Les Vo/utella proprement dits, dont le sporodochium est pédicellé ; 2 Les Psionia, qui sont sessiles. L'espèce que je vais étudier a été trouvée sur un bulbe de Jacinthe en putréfaction, ce qui, à première vue, m'avait porté à croire qu’elle était identique à celle que Berkeley (1) a déjà signalée Sur la Jacinthe, le Volutella hyacinthorum. Le sporodochium du Vo/utelia hyacinthorum, très petit el blanc, a un pied très court mais visible. Ces caractères différencient du Volutella hyacinthorum la présente espèce, qui est sessile € doit par conséquent être classée dans le sous-genre Psilonia. D'autre part, le Vo/utella qui fait l’objet de cette étude difière par un grand nombre de caractères, comme nous le verrons plus loi des nombreux Psizonia décrits : aussi j'en fais une espèce nouvelles que j appelle Volutella Scopula. Le sporodochium du V. Seopula (PI. 11, fig. 1), est discoïde et entouré d’une couronne de soies; le nombre de ces soies est (1) Berkeley : Outl., p. 340. EN 2 DR TE M D 0 RUN PE SE à EN DÉVELOPPEMENT ET POLYMORPHISME DU VOLUTELLA SCOPULA 221 variable. Jeune (fig. 2), ce tubercule est d’un blanc rosé et sa surface sporifère est plane; mais, quand le tubercule est âgé, cette surface sécrète un mucus abondant qui englobe les spores déta- chées. Le sporodochium semble alors bombé (fig. 1) et prend un aspect blanc jaunâtre dû au mucilage. Le diamètre du tubercule est de 1/2 millimètre environ. Ses soies, légèrement rosées, sont cloisonnées. CULTURES EN MILIEUX STÉRILISÉS. Le Volutella Scopula ne se développe pas identiquement dans les différents milieux. Sur des milieux solides peu nutritifs, tels que morceau de bois, Paille, feuilles, la forme normale se développe dans les endroits non immergés par le liquide. Sur des milieux solides plus nutritifs, tels que tranche de pomme de terre ou de carotte, le mycélium est fructifère dans Sa forme filamenteuse : c’est ce que l'on peut appeler la forme spori- fère simple du Voutela (fig. 3). Quand la culture devient vieille, il s’y développe aussi des sporodochiums. En milieux liquides nutritifs, il se forme à la surface un voile épais sur lequel on rencontre des rudiments de sporodochium (fig. 10). Dans l’intérieur de ces liquides baignent des filaments enchevêtrés, gélatineux au toucher. Ce mycélium ne porte plus de conidies comme la forme simple aérienne, mais il présente de Place en place des spores aquatiques qui sont de véritables chlamy- dospores (fig. 42). Germination de La spore. — La germination de la spore S'observe facilement en goutte suspendue. Cette spore, qui est ovale (fig. 3), commence par se gonfler et double de volume : puis à un de ses pôles on voit se former un bourgeon qui s’allonge, se cloisonne et devient un filament. Bientôt naît au pôle opposé un deuxième filament. La spore germe donc en deux temps et à ses deux extrémités. Le développement en est arrivé à ce point au bout de vingt-quatre heures dans une étude réglée à 27. Chacun des filaments continue à s’allonger et se ramifie ; c’est alors que, suivant les conditions de milieu, le développement peut donner l’une ou l’autre des formes signalées. 222 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE FORME FILAMENTEUSE SIMPLE. Ainsi que je lai fait remarquer plus haut, la spore semée sur des milieux très nutritifs donne la forme simple. On peut facile ment en suivre le développement en goutte suspendue. On constate alors que les filaments produits par la germination de la spore s’allongent beaucoup, se cloisonnent, et se ramifient latéralement. Ce sont ces rameaux latéraux qui donnent naissance aux spores. Leur cellule terminale se renfle en s’allongeant légèrement; une cloison se forme à la base, et la cellule terminale ainsi isolée devient une spore. Lorsque la spore commence à müûrir, cette cloison se gélifie, de sorte qu’à maturité la conidie n’adhère plus que par un point au filament qui la porte. La paroi de la spore s'étant aussi partiellement gélifiée, elle se trouve englobée dans une masse de mucilage (m, fig. 5). Le mycélium continue à s’allonger et par même processus forme une nouvelle spore identique à la première, celle-ci se trouvant rejetée de côté. Puis on voit naître une troi: sième spore, une quatrième, etc... De sorte qu’à un âge assez avancé On aperçoit l’extrémité du filament secondaire englobéé dans une goutte de mucilage contenant des spores détachées. Ce mode de formation des conidies en une sorte de chapelet dissocié, S'observe d’ailleurs chez beaucoup de champignons (Veréicillium, AcCrostalagmus , Hyalopus). Les spores de la forme simple sont en fuseau; elles Son hyalines, et on distingue nettement en général deux gouttelettes réfringentes à leur intérieur, parfois même trois ou quatre (fig. 6) u. Leur dimension est de 8 & de long sur 2 y de large. R IL est à remarquer que le filament lui-même sécrète du mucilag® le long de sa paroi ; ce mucilage s’agglutine en gouttes adhérant Ça et là aux filaments (m’, fig. 5). FORME TUBERCULARIÉE. On à généralement décrit le sporodochium des Volutella comme composé d’un enchevêtrement de filaments mycéliens, sur lesque” au centre se dressent directement des filaments conidiens simples: el, à la périphérie, des soies qui forment une ceinture au polutellé | DÉVELOPPEMENT ET POLYMORPHISME DU VOLUTELLA SCOPULA 293 M. Boudier cependant à montré que dans le Vo/utella albo-pila (1) les extrémités des filaments conidiens se ramifient. Dans le Vos lella Scopula, la structure est beaucoup plus compliquée encore. J'ai constaté en effet que les gros filaments qui se dressent sur le massif de base ne restent pas simples et se divisent au contraire abondamment (fig. 7). En général chacun d'eux donne trois lameaux se subdivisant à leur tour plusieurs fois de suite. Les derniers rameaux portent les spores. Les supports conidiens sont souvent réunis entre eux par des anastomoses latérales (fig. 8) qui les maintiennent parallèles ; de sorte que tout l’ensemble du rameau ainsi divisé offre J’aspect d’un _Petil balai (scopula). Les spores naissent par le même processus que dans la forme Simple (fig.9), mais elles ont un facies différent. Elles sont de forme Ovale et non allongées en fuseau (fig. 3), et leurs dimensions sont d'environ 6 # de long sur 2 de large. Enfin elles ont deux goutte- lettes souvent peu visibles. On peut aussi se rendre compte que les poils ne naissent pas directement sur le mycélium rampant. Cette étude se fait soit en dilacérant des échantillons jeunes, soit en examinant les rudiments de sporodochium (fig. 10) qui se développent sur le voile des cul- tures en milieu liquide. Sur le mycélium de ce voile nait un gros flament dressé qui se ramifie et donne d’un côté une soie et de l'autre deux supports conidiens, Les poils sont donc des ramiji- ‘alions modifiées des gros filaments de la base. Ces poils (fig. 11) sont légèrement échinulés surtout à leur “Xtrémité supérieure. Ils ont une longueur moyenne de 300 y et Une largeur de 7 u. Ils sont cloisonnés ; les cloisons transversales Sont plus minces que la paroi. CHLAMYDOSPORES. La conidie semée en milieu liquide tel que décoction de ‘rottins, jus sucré. .…., donne des filaments peu ramifiés et fort allongés. Ces filaments présentent de place en place des cellules “énilées à contour très épaissi et à protoplasma granuleux. Ce sont des Chlamydospores. Le plus souvent elles sont intercalaires (1) Bull. de là Soc. mye. de France, L. VI (1891). p. 82, pl. V. 294 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE (&, fig. 12); il s’en trouve cependant de terminales (b, €, d, e, fig. 12). Leur forme est ovale, parfois arrondie. | Des chlam ydospores semblables ont été signalées par M. Was- serzug dans un genre de Tuberculariées voisin, les Fusoma (1) et par M. Matruchot (2) dans un Fusarium. AFFINITÉS. Quelques espèces de Vozutella semblent voisines du Volutella ScCopula, cela tient à l'insuffisance de la diagnose qui les définit, plutôt qu’à une parenté réelle. Le Volutella carnea (3) a des sporodochiums agrégés, formant des masses roses, ce qui le différencie du F. Scopula ; ces sporodo- chiums sont bombés et de couleur Chair ; les massifs conidiens sont couverts de soies cloisonnées et blanches. Les conidies sont ovales. Le Volutella pulchra (4) a des sporodochiums en forme de bouclier, caractère que ne présente pas le V. Scopula; de leur à base part une couronne de soies blanches. Ces tubercules ont à une forme de disque de couleur chair un peu roussâtre. Les con dies elliptiques ont 6 u de long. Le Volutella indica (3) a un sporodochium jaune ee Les con dies sont oblongues, hyalines: elles ont 4 à 6 u sur 2 à 3 p. ce champignon est en somme trop insuffisamment décrit pour qu où _ puisse y rattacher sûrement le V. Seopula. Conclusions En résumé, l'étude du Vo/utelta Scopula m'a donné les R . suivants : . J'ai pu constater que, suivant les milieux de culture employés A ce champignon pouvait prendre différentes formes Ir AC tEREe 1° Une forme filamenteuse simple ; 2 Une forme tuberculariée normale ou sporodochium ; {1} Wasserzug: Mia ne et Li Tu er sur un ! | mycète. (Annales t Pasteur, t. 2, 1888, : Fu Es Pa de nn. sur. : rasé de Lester Muc ie Preuss : Fungi Hoyerswerda, n° 139. (4) Berkeley and Curtis: North Amer. Fung., n° 603. (5) Niessl: Hedwigia, 1878, p. 1%. DÉVELOPPEMENT ET POLYMORPHISME DU VOLUTELLA SCOPULA 225 3 Une forme filamenuteuse adaptée au milieu liquide et portant des chlamydospores. De plus l'étude approfondie du sporodochium m'a permis de montrer que ces tubercules sont plus complexes que l'on ne les avait généralement décrits jusqu'alors; qu'en effet les sporophores sont érès ramifiés dans le Volutella Scopula ; et qu’enfin les poils doivent être considérés comme des rameaux stériles et modifiés des sporophores. EXPLICATION DE LA PLANCHE 11 | Fig. I. — Sporodochium mûr. Gr. = 20. ig. 2. — Sporodochium jeune plus fortement grossi. Sa surface hyméniale encore stérile est dépourvue de mucilage et pan Gr. = 95. er 3. — Spores de la forme sporodochium. Gr. = 1170. g. 4. — Germination de la spore: a, 1" stade ; b, 2° stade; €, 3e es Gr. — 1190. Fig. 5. — Forme conidienne simple. Aux extrémités des rameaux secondaires on voit des amas de spores entourés d’un RTE (m). Le filament sécrète du mucilage le long de sa paroi (n°). Gr. — 1170. Fig. 6. — Spores de la forme conidienne. Elles diffèrent de celles de la fig. 3 par leur forme plus allongée et fusoïde. Gr. = 1170. Fig. 7. — Un des gros rameaux du sporodochium se divisant et _ donnant naissance sue part à des filaments conidiens, d’autre part à Un poil. Gr. — 1170. Fig. 8. — Extrémitéde d latérale. Gr. — 1170. Fig. # M Sporophores cn. nn de former une ue Gr. = 1170. Fig. 10. — Sporodochium réduit à un poil et à un sporop be. 6 = Fig. 11. — Poil fortement grossi vu en perspective à gauche, € Coupe à droite. Gr. — 1190. Fig. 12. — a, filament portant des chlamydospores intercalaires ; . champ dospores latérales ; b, d, e, chlamydospores terminales. = 1190. 1 a + + anactomose à Æ » Rey. gén. de Botanique, — IX. REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1892, 1893 & 1894 (Suite) On admettait jusqu'ici que toutes les Angiospermes produisent leurs ovules sur la face supérieure ou sur la portion marginale de leurs bords carpellaires et ce caractère constituait une des différences invoquées pour séparer le groupe des Angiospermes de celui des Gymno- Spermes. En étudiant les phénomènes de la reproduction chez les Asclépiadées, M. G. CaauveauD (1) a constaté que certaines de ces plantes produisent leurs ovules sur la face intérieure ou dorsale de leurs feuilles carpellaires: Dans cette famille, le pistil est formé de deux feuilles carpellaires opposées, libres dans leur région basilaire ou ovarienne, réunies dans leur portion terminale en une masse pentagonale tout à fait caracté ristique. Si l’on suit sur des coupes transversales le développement de une de ces feuilles carpellaires chez le Dompte-venin, on voit tout 1 sur le lentôt sous forme de petits manchons qui font saillie face externe, face qui est bien la continuation directe de la face rieure de la feuille carpellaire. L'orientation des faisceaux libéro-ligneux permet encore de Fe0° Baïtre celte origine des ovules, soit dans la fleur adulte, soit mêré __ (1)G. Chauveaud : Sur {a fécondation dans les cas de polyembryonie Wetion chez le Domple-venin (Paris, Société d'éditions scientifiques, 1892) RÉVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 221 dans le fruit, alors que les deux ailes soudées ensemble forment une masse plus ou moins irrégulièrement lobée. Cette observation permet d'établir une homologie plus complète entre les Angiospermes et les deux autres groupes des plantes vascu- laires, Gymnospermes et Cryptogames vasculaires, et en outre entre l’organe mâle et l’organe femelle des Angiospermes. M. G. Bonnier avait déjà montré en effet que les sacs polliniques peuvent se rencon- trer sur la face inférieure de leurs feuilles staminales, Le Dompte-venin présente en outre, d’après M. Chauveaud, diverses autres particularités intéressantes : 1° absence de tégument ovulaire ; # formation du sac embryonnaire par l'accroissement direct d’une cellule sous-épidermique ; 3 pluralité des noyaux générateurs dans le grain de pollen; 4 production par fécondation de cellules sexuelles contenues dans le sac embryonnaire de 3, 4 ou 5 embryons pouvant atteindre un développement complet. j La forme de l’ovule est généralement considérée comme constante dans une espèce donnée et même dans des groupes entiers. M. F. Mur- LER (1) a trouvé des ovaires et des fruits de Hohenbergia qui à côté des ovules normaux anatropes, pouvaient présenter des ovules ortho- tropes dans la proportion de 8,9 ‘/.. Les plus beaux fruits étaient ceux qui contenaient la plus forte proportion d’ovules orthotropes, mais Par contre les ovules orthotropes fournissaient deux fois moins de bonnes graines que les anatropes laüfs de spores ou sur des bactéries. Elle serait due surtout, d'après F: EE en dissolution Fa Fritz Muller : Geradléufige Samenantagen bei Hohenbergia (Berichte der | Uischen botanischen Gesellschaft, p. 76-79, 1 pl. 18%). Fi Bé . 78 2} Manabre Myoshi : Ueber Reizbewegungen der Pollenschläuche (Flora, Ba- + P. 76-93, 184). ; _. ne Le 228 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE par les exsudations pistillaires de plantes appartenant aux espèces aux genres et même aux familles les plus variées. Cette sensibilité chimique ou chimiotropisme, n’est d’ailleurs pas la seule que présentent les tubes polliniques. L'auteur a observé qu'ils sont doués d’hydrotropisme positif et en outre d’aérotropisme négatif: ils fuient l’air riche en oxygène. La marche des tubes polliniques à travers le style est purement mécanique. Ils peuvent perforer des parois de cellulose. On sait que chez les Gymnospermes le grain de pollen est cloisonné et se montre formé suivant les cas de 2 cellules dont 1 grande et 1 petite ou de 3 dont 1 grande et 2 petites ou de 4 dont 1 grande et 3 petites. D’après une opinion longtemps courante et inspirée surtout | par les premiers travaux de M. Strasbürger, la petite cellule ou les … petites cellules quand il y en a plusieurs devaient être considérées Comme purement végétatives, la grande cellule formant seule le tube pollinique et seule aussi intervenant dans la fécondation. Dans um premier travail déjà analysé ici (1) M. Belajeff a montré que tout au | Taxus baccata. Voici en résumé quels sont d’après cet auteur les phénomènes dont : ; serait le siège le grain de pollen et le tube pollinique au moment de la fécondation. Abiétinées. — Le grain de pollen comprend 3 petites cellules et les, vers l'extrémité antérieure du tube, où ils r. (1) Revue génér. de Botanique, 1. 1V, 1892. p. 2%. A -.. Belajef : Zur Lehre von dem Pollenschiauche der Gymnospermér © REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 229 est arrivé au contact de l’oosphère, son extrémité antérieure renferme deux noyaux libres et deux petites cellules libres. Ce sont les deux petites cellules qui seules sont susceptibles de participer à la féconda- tion, Les deux noyaux libres qui les accompagnent se résorbent à la fin. D’après l’auteur, les deux petites cellules végétatives postérieures correspondraient à un prothalle mâle de Cryptogames vasculaires. Les deux autres cellules, c’est-à-dire la petite antérieure et la grande corres- pondraient à une anthéridie: la grande, celle qui fournit le tube polli- nique, formant la paroi de l’anthéridie et la petite cellule antérieure la cellule-mère du spermatogène. ; Cupressinées. — Une première simplification apparaît, IL n’y a ici dans le grain de pollen qu’une petite cellule interne qui se comporte absolument comme la petite cellule antérieure des Abiétinées et donne naissance en définitive à deux cellules génératrices mobiles et à un noyau également mobile. Mais la deuxième bipartition de la cellule, celle qui aboutit à la formation de la deuxième cellule génératrice, ne se fait plus, comme chez Abiétinées, à l'extrémité postérieure du tube, elle est plus tardive et n’a lieu que lorsque la petite cellule libre et le noyau mobile sont parvenus à l’extrémité antérieure du tube pollinique. Les deux cellules génératrices du même tube pollinique peuvent féconder deux corpuscules voisins. Ici, le prothalle mâle se trouve En entier constitué par une anthéridie. Taxinées, — Comme chez les Cupressinées, une seule petite cellule. Celle-ci, comme chez Taxinées, donne deux cellules, dont la postérieure _ détruit en partie et dont l’antérieure, avec le noyau de la posté- rleure, se porte à l'extrémité inférieure du tube; lorsque celui-ci est arrivé au contact de l’oosphère la cellule génératrice ne se divise Pas en deux cellules, mais divise simplement son noyau en deux, dont Un petit et aplati et l’autre gros et arrondi; c’est ce dernier seul qui Penètre dans l’oosphère et en assure la fécondation, Ici, comme chez les Cupressinées, le prothalle mâle est réduit à l’anthéridie, mais ne Présente plus qu’une seule cellule génératrice. On voit donc que les Phénomènes dont le grain de pollen et le tube pollinique sont le siège. Pendant la fécondation présentent une simplification croissante depuis les Abiétinées jusqu'aux Taxinées. + Belajeff n’a pu observer l’acte de la fécondation que chez les Cupressinées et les Taxinées. À M. STRASBÜRGER (1) renonçant à sa première interprétation, après aVoir vérifié les faits signalés par M. Belajeff, confirme 1 TRE de cet auteur en ce qui concerne le Taxus et d’autre part les Abiétinées ét les Cupressinées. qu E. Strasbürger : Ueber das Verhalten des Pollens und die Befruchiungs- Porgänge bei den Gymnospermen, Xena, 1892. 0. : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE t _ d'étude. Il fait en outre remarquer que la constitution purement , nucléaire des anthérozoïdes est d'ailleurs peu en rapport avec les a _ le noyau et le protoplasma de la cellule femelle, Où pd les sphères à sr) bei prete (Cohn's Beitrâge zur Biologie der Pflanzen, Bd. VI; P- a Il existe relativement à l’origine des anthérozoïdes deux opinions principales : d’après MM. Schmitz, Zacharias, Leclerc du Sablon, Belajeff, le corps du spermatozoïde serait formé à la fois par le noyau et le plasma; d’après MM. Goebel, Campbell, Strasbürger, Guignard, il serait formé uniquement par le noyau Les divers auteurs s'accordent à Aneitre que les cils sont Fepee plasmique. M. ScHOTTLANDER (1) se rattache à la dernière école. M. CamPBeLz (2) ayant étudié la formation des spermatozoïdes dans le prothalle de lOsmunda Claytoniana et de l'O. cinnamomea onfirme ses recherches antérieures. Il admet cependant que le corps du spermatozoïde est recouvert d’une mince membrane plasmique. Il n’en avait pas parlé dans ses précédentes publications. M. W. BELAÿEFF (3) a étudié la formation des spermatozoïdes das les Characées. Outre les réactifs colorants, il a fait agir. sur les Sper- \ ) u pro acide chlorhydrique à 0,5 c/, pepsine acide). Les deux méthodes lui ont fourni des résultats concordanis. La partie moyenne du sperma- tozoïde est seule d’origine nucléaire (2 tours 1/2 de spire chezle Char& 1 tour 1/2 chez le Nitella), les parties antérieure et postérieure (1/2100 de spire) sont d’origine plasms mique; il en est de même des cils, quisont fixés à une faible distance de lextrémité antérieure des anthérozoïdes. 4 M. Belajeff constate que les figures de M. Schottländer révèlent des déformations qui donnent des doutes sur la valeur de ses . à RE à À ts Re NS pre ne idées actuelles sur la fécondation et en particulier sur le rôle des sphères directrices. Ici, le noyau seul de la cellule mâle irait se fusionner av& directrices et que deviendrait leur rôle dans la fécondat 4 M. STRASBüRGER (4), renoncant à ses opinions peer De Fe peut que confirmer les observations de M. Belajeff. Il admet maintenant la structure partie plasmatique, partie nucléaire des anthérozoïdes, se . Seulement chez les Characées, mais encore chez les Fougères, les Équi tacées, les Marsilia et les Mousses. ; &@ P. Schottlander : Beitrâge zur Kenniniss des Zellkerns und der nn. ee 4 . ) “den (4) E. Strasbürger : Schwodrnsporen, Ganetan, pfanzliche rs … das Wesen der Befruchtung (Histologische Beitrâge, lena, } REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 231 M. Guignard a montré que la fécondation ne consiste pas seulement dans la fusion de deux noyaux, mais encore dans la fusion de deux protoplasmas représentés essentiellement par les sphères directrices des deux noyaux générateurs. En ce qui concerne la marche du noyau mâle et les diverses circonstances de sa fusion avec le noyau femelle, M. Guicxarp pense que les données fournies par M. Strasbürger doivent, tout en conservant leur valeur générale, recevoir quelques modifications. Voici comment, d’après M. Guignard (1), il faut com- prendre les diverses phases de la fécondation. e noyau végétatif qui précède d'ordinaire les deux noyaux géné- rateurs mâles a disparu lorsque le tube pollinique est arrivé au contact du nucelle, Le tube continue son chemin en s’insinuant entre les cellules épidermiques du nucelle superposé au sac embryonnaire. Arrivé au Sommet du sac embryonnaire, il renfle son extrémité en massue ou en ampoule et refoulant devant Jui la membrane du sac pénètre dans sa cavité. Les parties des deux membranes du tube pollinique et du sac Der onnaire qui sont en contact ne peuvent bientôt plus se distinguer lun de l’autre; cette membrane commune qui résulte de la fusion se gonfle et se ramollit beaucoup. i La pénétration du tube pollinique a souvent lieu à côté des syner- 8ides ou entre elles, mais elle peut se faire aussi à travers l’une des FRET gides. Quoi qu’il en soit le tube envoie dans l’oosphère sans temps d'arrêt, à travers la membrane commune ramollie, celui des deux noyaux générateurs qui doit opérer la fécondation et qu’on peut dési- Sner pour le distinguer de son congénère sous le nom de noyau mâle. Ce noyau est accompagné de ses deux sphères directrices et d’un peu de protoplasma paraissant appartenir à la cellule génératrice mâle et sic s’il ne joue pas un rôle essentiel dans la fécondation, sert tout au Moins de substratum au noyau et aux sphères. La copulation des deux éléments générateurs commence par la fusion des deux sphères direc- se l'oosphère. Les deux couples qui en résultent S'é ere Pour laisser passer les noyaux mâle et femelle qui vont dès lors S'accoler. Au moment où il arrive dans l’o LL que le noyau femelle ; tandis q “éoles d’une charpente chromatique délicate, osphère, le noyau mâle est plus ue ce dernier possède plusieurs le noyau mâle n’offre ue Guignard : Nouvelles études sur la fécondation (Annales des Sciences lurelles, 7° série, T. 14, p. 163-296, pl. IX-XVIIL, 1891). 232 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE se produit entre les éléments chromatiques figurés. Dans le noyau commun on peut quelquefois distinguer les deux amas chromatiques mâle et femelle. A partir de ce stade les éléments chromatiques du noyau de l'œuf s'apprêtent à former une plaque nucléaire en même temps qu’apparaît un fuseau achromatique dirigé parallèlement au grand axe de l'œuf, On voit donc que si la fusion ne porte pas sur les segments chromatiques, ceux-ci n’en concourent pas moins ensemble comme dans un noyau unique à former la première figure de division de l’œuf. Cette observation de lindividualité des chromosomes a pour résultat de doubler le nombre des segments chromatiques dans le premier noyau de segmentation comparé aux noyaux sexuels. On sait que chez ces derniers le nombre des chromosomes est deux fois moindre que dans les noyaux des cellules végétatives. Le second noyau générateur qui suit ordinairement de très près le premier dans l’oosphère peut augmenter de volume et se différencier comme lui. On n’a d’ailleurs aucune raison de croire que ces deux noyaux ne sont pas équivalents, et l’on conçoit qu’ils puissent l’un et autre remplir le même rôle. Le noyau générateur non utilisé disparaît bientôt ainsi que ceux des synergides Les deux noyaux polaires qui s nésent pour former le noyau secon- daire du sac fusionnent d’abord leurs sphères directrices deux à deux et la fusion des deux noyaux eux-mêmes rappelle celle des noyaux sexuels en ce sens qu’ils restent longtemps distincts côte à côte, parfois mème jusqu’au moment où la première phase de la division se manifest " En général l’union des noyaux polaires précède de très peu l'entrée du noyau mâle dans l'oosphère, et la première division du noyau sec0n- daire commence dès que le noyau mâle pénètre dans l’oosphère. (A suivre). A. PRUNET- REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS DUR LES MUSCINPRES DEPUIS LE {7 JANVIER 1889 Jusqu'au 4er janvier 1895 (Suite) 3° Hépatiques. Je rendrai compte d’abord des ouvrages généraux sur les Hépati- ques, puis des notes plus spéciales ayant trait à des genres ou à des espèces pris à part. ë M. Howe MarsHaLL (1) s’est occupé surtout de recherches histo- ‘ques sur les Hépatiques. Lindberg avait écrit, en suédois, l’histoire e Pline donne de ces Lichens une description qui peut se rapporter aussi au Marchantia polymorpha. L'auteur passe ensuite en revue les données fournies par O. Brunfels, L. Fuchsius, Bock, Lobel, Taber- Mœmontanus et John Gérard. M. Unperwoon (2) a commencé un /ndex Hepaticarum. L'auteur a relevé d’abord les travaux parus sur ces plantes au nombre de 1016, Aw'il répartit par ordre alphabétique des noms d’auteurs, avec la date € la naissance et de la mort de ceux-ci quand ces ‘dates sont connues. Les Publications des auteurs sont données par ordre chronologique, et beaucoup d’entre elles il y a quelques mots d'analyse. Vient “hsuite une énumération de toutes les Hépatiques qui ont été décrites, Ainsi que leur ordre systématique et un aperçu sur leur distribution phique. : M. Evans (3) a essayé de classer les genres d’Hépatiques, voici en abrégé la classification de 11 7 genres connus : ; L Famille de Jungermanniacées : Tribus des Frullaniées, des Ptili- " (1) Howe Marshall : Chapters in early history of Hepaticology, 1 et Il, Jia, 1894, p. 130 et 143. | T a, L. M. Underwood : Index Hepaticarum, Part. I. Bibliography (Mem. ol Le Repai bot. Club, 1893, p. 1-91). — Voir aussi : Recent works on systematik Hlicology (Bot. Gazette, 1872). , rt Cor A. W. Evans: 4n arrangement of the genera of Hepaticæ (Trans, of the necticut Academy, 1872). + 234 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE diées, des Lépidoziées, des Saccogynées, des Jungermanniées, des Cœælocaulées, des Acrobolbées, des Fossombroniées, des Monocléées, des Metzgériées et des Aneurées, IL. Famille des Anthocérotées. HI. Famille des Marchantiacées : Tribus des Marchantiées et des Lunulariées. IV. Famille des Ricciacées : Tribus des Ricciées et des Sphæro- carpées, Mais à côté de ces ouvrages. il s’est produit une assez vive contro- ges, P verse dans les dernières années à propos de la nomenclature hépatico” logique. M. Le Jouis (1) a fait l’histoire du « Natural arrangement 0f British plants » et a montré comment cet ouvrage avait été oublié pendant un demi-siècle, M. Le Jolis démontre que le véritable auteur de cet ouvrage est Samuel Fréderick Gray et non Bennett et J. E. Gray. D'ailleurs la perte de ce livre importerait peu à la nomenclature, car d’après la loi de priorité tous les genres créés dans cet ouvrage doivent Sans exceptions rentrer dans l’oubli. Cependant M. ARNELL (2) prend la défense de Gray contre M. Le Jolis, et principalement à propos des genres Bazzania, Marchesinus, ete. M. Le Joris (3) montre ensuite que le nom de Genre Porella bus attribué à tort aux Hépatiques. Ce nom est dû à une erreur de Dillenius qui le créa, et Lindberg a eu le tort de faire renaître un terme condamné pour lappliquer au genre Madotheca. La loi de priorité est bonne à Suivre parfois, mais pas toujou rs. : . M: ARNELL (4) démontre, lui, que le Madotheca lævigata Dum. estlk Porella lævigata de Lindberg. er M. Le Jocis (5) publie encoreun ouvrage tout de détail sur la nome?” clature hépaticologique où il essaie de montrer quels sont les meilleurs & ap £ ë noms à quer aux genres de ces végétaux. M. Stepnant (6) répond à M. Le Jolis et expose les raisons pe : à lesquelles il a conservé malgré son avis les noms de Alicularia, MastY 8" nu phora et Ptilidium. Mais M. Le Jocis (7) répond à M. Stephani que les noms de ME à Dhylla, Sendtneraet Blepharozia doivent être substitués respectivement aux trois noms admis précédemment et il en donne les raisons. ons Fe Je me Contenterai de déplorer ici, comme je VPai fait précédemment, S : ces querelles de mots qui n’aboutissent à aucun but pratique “ (1) Le Jolis: Les Genres d'Hépatiques de S. F. Gray (Mém. de la Sot- e . nat. de Cherbourg, 18%). (2) H. W. Arnell : S. Gray's lefvermoss slägten. (Botan. not., 189). (3} Le Jolis : Du nom de genre Porella (Revue bryol., 1892, p. 97). (4) H. W. Arnell: On slaknammet Porella Dill. (Bot. not. 893, p. 120 . (5) Le Jolis : Remarques sur la nomenclature hépaticologique. (Mëm- Re . des Sc. nat, de ; 1895). : HA (6) Stephani : SUT la nomenclature des Hépatiques. (Revue bryol. 1894, P' (7) Le Jolis : La nomenclalure des Hépatiques. (Revue bryol., 1894, pe: Se REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 235 Je passerai maintenant à l’examen de notes qui traitent plus direc- tement des Hépatiques elles-mêmes. M. PariBerT (1) a étudié la fructification encore inconnue et nou- vellement découverte en Norwège par MM. Kaurin et Ryan, du Marsupella revoluta. Par son fruit cette espèce tient le milieu entre les Sarcoceyphus et les Grmnomitrium qu'il faudrait peut-être réunir en un seul genre, le 6. Marsupella. Ryan (2) donne la description détaillée d’une nouvelle espèce de Scapania qu’il a découverte avec M. Kaurin, à Dovre-Fjeld, en Norwège, le S. Kaurini, qui se distingue par son inflorescence de tous les Scapania européens. Une autre espèce, le S. crassiretis, également norwégienne, est décrite par M. Bryan (3). M. Srerxant (4) rappelle la description du Dichiton perpusillum, espèce intéressante et peu connue d'Algérie, que M. Bescherelle lui a communiquée; il la rapproche des Jungermannia au moins autant qu’on ER peut juger par les organes connus. Son double périanthe l'éloigne de toutes les Hépatiques d'Europe et la rapproche de quelques Frullania exotiques, M. PrARsoN (5) a élevé le Frullania tamarisci var. microphylla au rang d’espèce sous le nom de F. microphylla. = M. Srgpxani (6) à fait une revision des Lejeunea de l'herbier de Lindenberg conservé à Vienne et qui, avec celui deGottsche, est la base des espèces décrites dans le Synopsis. L'auteur énumère les diverses “Spèces constituant les Bryopteris, Thysananthus, Ptychanthus, Phrag- TUComa, Omphalanthus et Lejeunea, en redéterminant beaucoup d'espèces d’après les idées nouvelles. Le travail est suivi d’une liste . Complète des espèces contenues dans l’herbier. | + SCHIFFNER (3) a fait le même travail pour les espèces du mème genre du Musée de Berlin (7). Le même auteur (3) étudie aussi le Metzgeriopsis pusilla, découvert à Java, par M. Gæbel, et complète la description donnée par ce Bryologue. Quant à Ja place systématique de cette espèce, M. Schiffner pense qu’elle doit être dans le genre Lejeunea où elle formerait à elle seule un nouveau sous-genre : Thallo-Lejeunea. () H Philibert : Sur La fructification du Marsupella revoluta Dum. (Revue bryol., 1890, p. 33). (2)E. Ryan : Scapania Kaurini n. sp. (Botaniska notiser, 1889, p. 210). (3) N. Bryn: Scapania crassiretis sp. n. (Revue bryol. 1892, p- f)- (4) F. Stephani : Dichiton perpusillum Mont. (Revue bryol., 1889, p. 49). : 7 W H. Pearson : Frullania microphylla (The Journal of Botany. 1894, p. ses: ho : ee : Die Gattung Lejeunea im Herbarium Lindenberg. (Hedwigia, 1890, p. 4). é LAS Schiffner : Revision der Gattungen Bryopteris, ren Fin "der Berliner Museum. (Hedwigia, 1894).— Morphologie undsyslemait : Slelluug von Met $ ; ce Q Hot _ tsschrift, 1893, pp. 118, 153 et 205). 7e rt n P 236 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. R.SPrucE (1) dit que le Lejeunea Rossettiana estune bonne espèce et qu’elle présente beaucoup de rapports avec le L. venusta de Java et le L. erigens du Nord du Brésil ; il explique comment la portion styli- forme de la feuille du L. calcarea doit être considérée comme une stipule, M. PEARSON (2) donne une description détaillée, accompagnée d’une planche, du même Z. Rossettiana, et montre que cette espèce a déjà été décrite par Taylor sous le nom de Z.h tifolia Var. echinata, et qu’elle est déjà figurée dans le British Jungermanniæ de Hooker. M. Corgières (3) a extrait de ses Muscinées de la Manche un article accompagné d’une planche représentant les spores des Fossombronia de ce département. L'auteur décrit une nouvelle espèce, le F. Husnoti. M. TraBur (4) a fait une revision du genre Aiella et donné un tableau des sept espèces connues de ce genre. Le tableau est reproduit dans la Revue bryologique. M. F. Camus (5) a surtout étudié le genre Æiccia. 11 montre quele R. nigrella découvert d’abord aux environs de Montpellier et décrit par auteur, d’une comparaison attentive des Confervoidées et des D phytes les plus simples en organisation, il résulte que le premit” à principal rôle du Sporophyte est la production des spores. Les bre producteurs de ces, dernières doivent être considérés comme les sud (1) R. Spruce: Lejeunea Rossettiana Massal. (Th. Journal of Botany, 1889, pur 1 (2) W. H. Pearson: 4 new British Hepatic. (The Journal of Botany, 1853, Gp L. Corbière: Les Fossombronia du département de la Manche. (3) L. bryologique 1890, p. 1 #2 (4) D° L. Trabut : Revision des espèces du genre Riella et descriplion Riel espèce nouvelle. (Revue générale de Botanique, 189, p. 449. — Le genre RE (Revue bryologique, 1892, p. 44). (PF. Camus : Sur le Ricia nigrella. (Bull. de la Soc. bot. de Fr. 18% P.‘ (8) F- 0. Bower: A theory of the Strobilus in urchegoniated Pants. (A of Botany, 18%, p, 343). Fe REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 237 anciens dans l’histoire évolutive du groupe ; les tissus végétatifs qui les accompagnent sont plus récents. Dans le développement et le perfectionnement des types de la série il y a deux facteurs principaux de progrès. Le premier est la multiplication du nombre des appareils sporigènes. Il est probable, en effet, que les Archégoniates sont dérivées d'organismes aquatiques, d’Algues, par exemple, chez lesquelles l'œuf germait directement ou après quelques divisions, pour former de nouvelles plantes sexuées, et les éléments sexuels se rencontraient dans un milieu aquatique qui servait en même temps de véhicule à ces mêmes éléments. Mais les Archégoniates, plantes terrestres pour la plupart, ont besoin aussi d’un milieu aquatique pour le transport de leurs anthérozoïdes, et la fécondation n’est dès lors possible qu’à certains moments et en présence de l’eau. Cette condition d’humidité Peut ne se présenter que rarement. La plante remédie à cet incon- vénient par la production d’un si re de spores issues d’un seul œuf. On voi en remonta la _sé des Archégoniates, le qui n’en ont “tue très peu, jusqu'aux Fo ugères et aux Lycopodes, Où ces organes sont innombrables. Il est vrai que dans certaines Cryptogames vasculaires qui sont hétérosporées, le nombre des spores lemelles tend à se réduire, mais la présence d'innombrables spores mâles es la fécondation plus certaine et obvie en partie à cet incon- vénient, | Le second facteur de progrès chez les Archégoniates se montre dans la stérilisation d’une portion du tissu sporigène qui est souvent employée à la nutrition des spores après leur formation: c’est un tissu Il voit des exemples chez les Riccia, où il y a une assise périphérique de cellules nourritures, pouvant jusqu’à un certain point se es au PSeudo-péridium des Urédinées. Il y a deux modes de stérilisation des lissus centraux : ainsi, dans les Hépatiques et les Hp le pied Stérile des Marchantia, des Anthoceros et de Jungermanniacées se Tattachent à un premier mode. Au second mode se rapportent les cellu - les isolées telles que les élatères de certaines Hépatiques (Marchantia) € même la columelle des Anthocérotées. Cette stérilisation des tissus Peut amenerla formation de véritables cloisons dans plusieurs cas. Le reste de la théorie s ‘applique plus spécialement aux Cryptogames Yasculaires ; aussi la passerai-je sous silence. 2? Histologie. — Pour ce qui est de l’étude des tissus des Muscinées M général, M. Amanx (1) nous fait part d’un nouveau procédé ; il étu- aient de les distinguer de leurs voisines. L'auteur espère « qu'un jour viendra où ces caractères optiques figureront dans la diagnose (1) J. Amann: of. Revue bryologique, 1891, p. 17. 28 ou REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de chaque espèce au même titre que les caractères morphologiques et anatomiques qui servent, à l'heure qu'il est, de base à nos classifica tions. » Puissent les espérances de M. Amann se réaliser ! toutefois Pauteur ne nn dit pes si ur RRRATÈRES ns Cons dans sé individus d’une ppés fférentes ; ce serait une question à résoudre avant toute autre étude. 3 Anatomie de la tige. — S’en tenant aux anciennes méthodes employées d’ailleurs dans l'étude des Phanérogames, plusieurs anato- mistes ont essayé d'étudier la structure des Mousses dont les grands traits avaient déjà été esquissés par Schimper, MM. Lorentz, Hy et Haberlandt. M. Basrir (1) a examiné dans un bon nombre d’espèces différentes l’axe principal des Mousses et il est arrivé aux conclusions suivantes, Certaines espèces possèdent à la fois une tige aérienne et en rhizome, elles appartiennent au type du Polytrichum juniperinum. D’autres espèces, au contraire, sont dépourvues de rhizome ; leur tige aérienne : appartient à un des trois types suivants : 1° Lé type Sphagnum montre trois régions dans sa tige; l'externe _ formée d’une ou de plusieurs rangées de cellules aquatiques, à paroi minces ; la moyenne ou hypoderme formée de cellules fusitormes à. parois épaissies et subérifiées ; enfin l’interne ou région médullaire, à : cellules prismatiques carrées oiténent de la chlorophylle. Ce type qui - : se rencontre chez les Sphagnum, les Fontinalis et aussi les Leucobr}um | | est éminemment aquatique: C’est un type d’adaptation, et, par consé- quent, il peut s’acquérir; on en voit un exemple dans le Æyprum plumosum lorsqu'il est flottant. Bien plus, on peut transformer, COMME on ES verra plus loin, une Mousse aérienne et terrestre en une MOU: 2° Le deu xième type est celui du Thuidium qui montre une rangée _ de cellules épidermiques à parois épaisses qui paraissent se confondre avec l’hypoderme sous-jacent. A ce type se rattachent bon a de Mousses et, en général, les Hépatiques feuillées. 3° Le troisième type, celui des Mnium, offre une plus at Mn cation que les précédents. Il a de plus que le Thuidium, au milieu du tissu médullaire, un cylindre central formé de cellules allongées se aiguës, à LAC nombreuses. Tels sont différents BP Dicranum, Bartra a, etc. Parmi les fréner munies de rhizome, M. Bastit en à quelques-unes en détail. La tige aérienne du P. juniperinum ns un Quatrième type, faisant suite aux trois précédents, et plus COMP" encore. On y observe, de l'extérieur à l’intérieur : 1° un épiderme 10 d’une seule assise de cellules à parois cutinisées et portant que” «(JE Besil: Recherches anatomiques et physiologiques sur la ne 4 … feuille des Mousses (Re ue gen, de fnlaue à ‘ 891). . REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 239 de la tige ; 4° une zone péricyclique contenant en abondance dans Caractères de la zone péricyclique vont en s’atténuant dans les Pogo- alu et les Atrichum qui passent ainsi insensiblement aux Mnium. La tige souterraine diffère par sa structure de la tige aérienne, Sur la Coupe transversale, qui a la forme d’un triangle curviligne, on distingue triangle, et interrompus au niveau des angles; les cellules en sont peutes et à parois minces, sauf dans l’assise la plus interne qui est ormée de grandes cellules spéciales ; 3° un cylindre central dont les cellules à parois épaisses et lignifiées forment une masse compacte ; 4° un Péricycle formant trois groupes ou secteurs sur la périphérie du Cylindre central et situés en face des angles du rhizome. Ces secteurs Péricycliques sont réunis par un tissu spécial traversant l'écorce, à trois secteurs hypodermiques localisés aux angles extérieurs du & ome, Ces secteurs hypodermo-péricycliques ont des cellules à parois épaissies et de plus en plus différenciées à mesure que l’on s'approche en (0 l’autre, L'épiderme perd peu à peu ses poils, qui se localisent sur la face externe de feuilles écailleuses, qui sont intimement appliquées sur l'axe Et jouent le rôle d’épiderme. La portion de tissu, qui, à travers l'écorce, réunit le secteur péricyclique au secteur hypodermique disparait ä mesure que l’on s'élève sur la tige aérienne, et les trois secteurs de °corce se mettent alors en continuité sur un cercle parfait. Chaque “ntraire souvent ramifiée, M. Bastit, dans son travail, a recherché si la Présence des rameaux amen a1t cnmélmec dific tions dans la structure " je ne : 2 : de la tige. Les tiges dépourvues de cylindre central ne montrent pas de (4) Hy : Bull. de la Soc. bot. de France, 1880, p. 106. : : f (2) E, Bastit : Joc. cit. et aussi : Comparaison entre le rhizome et la tige … lfuillée des Housses. (Ibid. 1889). 240 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE traces raméales. Au contraire les tiges pourvues d’un cylindre central ont des traces raméales, comme cela’ se passe chez les végétaux . M. Morin (1). bien que ne s'étant pas occupé spécialement de la tige des Mousses, cite quelques faits en passant qui ont parfois leur intérêt. M. Morin. par exemple, nie la présence chez les Leucobryum de lassise épidermique à larges cellules citée et figurée par M. Bastit. Mais il ne figure pas lui-même la coupe de la tige de ces Mousses, ce qui eut été au moins utile pour remettre les faits au point. Toutefois il faudrait bien se garder d’accepter les affirmations de M. Morin sans plus ample examen. J’ai eu personnellement l’occasion de constater cette assise épidermique figurée par M. Bastit chez le Leucobryum glaucum développé même dans une localité sèche. D’ailleursle L. glaucum n’est pas essentiellement « ami des lieux humides » ainsi que paraît le croire M. Morin, on le trouve souvent dans les endroits siliceux secs, et même sur des rochers exposés au soleil, comme j’ai pu l’observer à Fontaineblea Les Sphaignes paraissent avoir été moins étudiées que + reste des Muscinées au point de vue de l'anatomie et du développement. Il est vrai que leur structure se fait en même temps que leur description: Aussi faut-il rechercher bon nombre de détails dans les travaux pure- ment descriptifs. Je citerai seulement une particularité anatomique observée par M. GRAVET (2), c’est la présence de fibres (lisez: épaissis- sements de la paroi cellulaire) assez difficiles à observer et qui nesont Pas constantes, dans le tissu central de certains échantillons de Spha- gnum cuspidatum m et de S. recurvum. L'auteur dit ignorer les conditions _ dans lesquelles ces particularités histologiques se produisent. (1) F. Morin : Anatomie comparée el op “. ps feuille des Muscinées Anatomie ie la nervure appliquée à la ctassifica se, Rennes, (2) F. Gravet : Les res des cellules panels bn rep euspidata- (Revue . 1890, p. 2 (A suivre). L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE: Lille. Imp, Le Bigut frères. Le Gérant : Th. Clerquine B. Heninog Btk. D Blanche ll vs générale de Botanique. | Revue générale de Botanique. Tome 9. Planche 12, À) FN ne &) SS Imp. Le Bigot frères. Sterigmatocystis alba, Revue générale de Botanique. ns : J, Ray del, Imp. Le Bigot frères. Sterigmatocystis alba. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT : La Revue pémérale de Botanique paraît le 15 de a mois et tsée livraison est composée de 32 à 48 pages avec ra et res dans le te Le prix annuel (payable d’avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, ete., à M. pat +! DUPO ONT, 4, rue du Bouloi, à Paris F- Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, Professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris. Il sera rendu compte di les revues spéciales dé ouvrages, ? mémoires Ou notes dont un e Ho aura élé adressé a au Directeur de . la Revue générale de Botanique. . “ER Les auteurs des travaux insérés dune la Robes périls de Botanique ont A roit gratuitement à vingt-cinq exemplaires € en pese. part. penseur LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la Æevue PR SRE Auexnr, docteur ès sciences. Boemaux, oran de la Faculté des Barrannien, Professeur à nr à de ; médecine d’ d'Alger, RME professeur à l'Untversité. de ca — Poxmien sn | le : mie des Se “É Psenée directeur-adjoint du Labora- toire de rapaces, Végae de Fon- taineblea “ Loprcpe peu à #7 : Fuor, Ts % sciences. FocKEu, docteur ès sciences, FRANCHET, répétiteur au Muséum d’His- _toire naturelle, Gain, maître de ee à l'Uni- versité de Nanc . GÉNEAU _ Lamine Lee à V'École édecine de __ Grarn, Eee à la Rev . Sumtins, membre de l'Académie des _ sciences. “ Heckez, professeur à l’Université de _ Marseille. : . nn. l'École JP rs da Joseph}. Rte garde général des forêts. REUTINER, docteur ès sciences de Tr Université de Genève. HouLperr, docteur ès sciences. E (l' lauréat de l’Institut. l “isa à la Faculté catholique d’Ange: | professeur " l'Université de "dnntass 1 l’Université de | Mozzran», chargé de Conférences in rbo Jasczewsnt (de), professeur à PUniver-. _ sité de Cracovie. Macs Merle prolsesblis ve innesota, res dur ès sciences, & titut Pasteur, MascLer, lauréat de l'institut Marrucaor, maitre de Conférences à là Sorbonne, : Mer, directeur de la Station forestière. de l'Est. : MesNarp, professeur à l'École de cine de Rouen. Naunix, membre de l'Académie des sciences. PaunerT, maître de Conférences versité de Toulouse. Ragor (Charles), explorateur. Russezz (William), docteur ë: Saporra (de}, correspondant titut. SHGNErTE, Free ès sciences. x REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQU DIRIGÉE PAR | M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME NEUVIÈME Éivraison du-.15 JuiDet 107 N° 108315 FARIS ie PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE pu sono É. + su LE Li EXOSMOSÉ PAR Des GRAINES, SUR LE NUCILAGE EXOSNOSÉ PAR LES CRAINES par M. Henri COUPIN. A On sait que les graines plongées dans l'eau laissent exosmoser une certaine quantité de leurs principes solubles. C’est ainsi que MM. Van Tieghem et Gaston Bonnier (1)ont montré que 100 grammes de graines, immergées dans 200 grammes d’eau, ont abandonné, après quarante-huit heures : Pois. 100 Harieot. vs Blé 4 gr. La quantité des Éabéres exosmosées est Aer plus grande en on renouvelle l’eau ambiante. - Les mêmes auteurs ont aussi montré que, dans le Blé, le Maïs, le Haricot, la Fève, le Pois, la Lentille, le Lupin, etc., le produit _de l’exosmose renferme du sucre de canne. Dans la Châtaigne, au contraire, le Chêne, le Noyer, le Coudrier, l’'Amandier, le Pista- chier, le Sarrasin, et aussi certaines Légumineuses (Soya hispida, Lathyrus sativus, Cicer arietinum, etc.), le résidu de l’exosmose renferme une proportion plus ou moins grande du glucose. Dans tous les cas, en détruisant par la fermentation avec la levure de bière, à la fois le sucre de canne et le glucose, on détermine la Proportion des sucres fermentescibles dans le produit total. Cette Proportion est assez considérable; elle atteint, dans le Haricot, 33 pour 100; dans le Châtaigner, 36 pour 100; dans le Pois, près de 50 pour 100. Ces notions ont été confirmées et étendues par M. A. Perrey (2) La présence de sucres dans les matières exosmosées est donc aujourd’hui bien connue. Il n’en est pas de même des autres Substances qui les accompagnent et sur lesquelles nous n'avons Aucun renseignement. ” Cette note a pour but de faire connaître un point particulier de question. ;. Van Tieghem et G. Bonnier: Action de l'eaw sur les organes à l'état de eñtie (Soc. bot. de France, 1880 : RE Sur le sucre ous rt graines cèdent à l'eau (Ano. des Sc. } ; Re 16 242 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Lorsqu'on traite le liquide dans lequel a baigné les graines par l’alcoo]l absolu ou à 90, on obtient un beau précipité blanc, parfois légèrement jaunâtre. Ce précipité, d’abord floconneux et flottant, se réunit au bord du tube, au bout de quelques heures. J'ai obtenu un pareil précipité avec toutes les semences (graines et akènes) sur lesquelles j’ai expérimenté, notamment le Lupin blanc, le Haricot blanc, le Flageolet, le Lupin bleu, le Blé, le Maïs, la Fève, la Lentille, le Soleil, la Courge, l’Orge, le Sarrasin, le Chanvre, le Pin silvestre, le F évier, etc. 7 7 L’exosmose est très rapide. Avec le Pois, j'en ai constaté des traces au bout de vingt minutes d'immersion. Les substances précipitables par l’alcool sont aussi bien exos- mosées par les embryons que par les téguments, comme je l'ai vérifié en plongeant séparément dans l’eau des embryons et des téguments de Lupin blanc. J'ai cherché à me rendre compte de la quantité de ces substances en employant la série suivante de manipulation : 1° On met les graines pesées dans une quantité d’eau égale environ au double de ce qu’elles absorbent. L'eau est ordinaire ous . plus souvent, éthérée ou chloroformée (pour empêcher les fermen- tations), suivant le cas. On note le temps de l'immersion. 2° On jette le liquide et les graines sur un filtre pour éliminer les matières étrangères et on recueille le liquide qui a passé: 3° Ontraite ce dernier par un peu plus de son volume d'alcool à 90° et on agite. On laisse ainsi pendant 24 heures. ne 4° On met des filtres dans une étuve pendant 48 heures pourlés dessécher. VE 5° Ou pèse les filtres rapidement pour ne pas leur laisser le temps d’absorber l'humidité de l'air. Cette opération donne le poids P- 6° On passe le liquide précédent dans ces filtres. Au bout de deux heures, il ne reste plus sur eux que le précipité humide. 7° On place ces filtres, pendant 48 heures, dans une étuveà 40 de manière à les dessécher entièrement. “4 8 On pèse rapidement le filtre et le précipité desséché et on ak, ‘ poids P’. ” o P° — P donne le poids des matières exomosées précipitées Pa | ‘alcool. | Fe SUR LE MUCILAGE ÉXOSMOSÉ PAR LES GRAINES 243 Voici quelques-uns des nombres obtenus (température : envi- ron 12°). Blé. — 50 grammes de Blé ont exosmosé, en 24 heures, 0 gr. 15 des matières précipitables, soit 0,30 °/, de leur poids. On ajoute de l'eau ordinaire et on constate qu'entre la 24° et la 48e heure, les mêmes graines ont exosmosé 0 gr. 04 de matières précipitables, soit 0,08 pour 100 de leur poids. En 48 heures, le Blé a donc abandonné à l’eau 0,30 + 0,08 — 0,38 °/ de son poids de matières précipitables par l'alcool, Dans une autre expérience, le Blé, constamment laissé pendant 48 heures dans la même eau, a abandonné 0,24 °/, de son poids des matières précipitables. ; Lupin bleu. — Le Lupin bleu a perdu 0,26 °/. de son poids en matières précipitables, en 24 heures. Entre la 2% et la 48° heure, les mêmes graines ont exosmosé 0,14 °/, de leur poids en matières précipitables. En 48 heures, les graines ont donc perdu 0,40 °/. de leur poids en matières précipitables. Haricot blanc. — Des Haricots blancs ont perdu de leur poids, en matières précipitables 1,64 °/., pendant 24 heures, et 4,34 0/0 entre la 24e et la 48° heure. En 48 heures, les Haricots ont donc perdu 2,98 ‘/. de leur poids en matières précipitables. Pois.— Des Pois ont exosmosé 1,08 °/, de leur poids en matières Précipitables, pendant 24 heures. Entre la 24e et la 48° heure, les mêmes graines ont exosmosé 0,92 0). En 48 heures, les Pois ont donc perdu, en matières précipitables, 2°/, de leur poids. Lentilles. — Les Lentilles ont perdu, en matières précipitables 157 °/, de leur poids, en 72 heures. La quantité de ces matières exosmosées est d’ailleurs variable avec les lots mis en expérience et aussi avec la température du liquide. C’est ainsi que des Haricots blancs d’Espagne ont pordu, en 24 heures, 0,66 o/ à la température de 50° et 0,33 °/0 à la tempé- Tature de 15. De même, des Pois Michaux ordinaires ont aban- donné, en 2% heures, des traces de matières précipitables à 15° et 2,10 c/, à 5o, 244 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Il nous reste maintenant à nous demander quelles sont ces matières précipitables par l'alcool. Les réactions suivantes répon- dent à cette question. : 1° Précipité abondant par l'alcool. 2 Le précipité par l'alcool se redissout lentement et mal dans l’eau ordinaire, rapidement dans l’eau aiguisée d'acide chlorhy- drique. 3 Le liquide qui les tient en dissolution ne se colore pas en violet, même à chaud, quand on l’additionne d’une lessive de potasse et d’une goutte de sulfate de cuivre en solution saturée. 4° Leur solution ne donne pas de coloration rose avec le réactit de Millon. 5 Leur solution donne un précipité caséeux avec le sous-acétate de plomb. 6° Leur solution ne réduit pas directement la liqueur de Fehling. 1° Leur solution, bouillie pendant un quart d’heure, avec de l’acide chlorhydrique, réduit la liqueur de Febling. 8° Leur solution précipite par l’acétate de cuivre en solution aqueuse saturée. 9 Leur solution se trouble un peu par l’action de la chaleur. Ces réactions caractérisent ces substances, encore mal définies, que l’on réunit sous le nom de mucilages. * L'exosmose de mucilages par diverses graines, et notamment Par le Lin, la Moutarde, le Coing, le Cresson alénois, le Plantain, etc, était déjà bien connue. Cette note montre que le phénomène est beaucoup plus général qu'on le croyait. En résumé : 1° Presque toutes les graines exosmosent des mucilages dans l'eau où on les a mises à gonfler. À 2° La quantité de mucilages exosmosés est parfois considérable : par exemple, en 48 heures, les Pois peuvent en perdre 2 pour 100, € les Haricots, près de 3 pour 100 de leur poids total. os 3 La quantité de mucilages exosmosés est d'autant plus forte que _ la température est plus élevée. Fra 4° Les muciluges proviennent à la fois de lamandeet du tégument(i} _ LU Travail du Laboratoire de botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gasto # | nier. à ‘ it VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS SOUS L'INFLUENCE DU MILIEU par M. J. RAY (Suite). CHAPITRE II. CULTURES DU STERIGMATOCYSTIS ALBA DANS QUELQUES CONDITIONS SPÉCIALES. I. CULTURES DANS UN LIQUIDE EN MOUVEMENT. Personne n’ignore le faciès particulier des plantes et animaux vivant sur les côtes, battus par les vagues, Sans cesse enveloppés de tourbillons liquides. : Ayant à notre disposition des êtres à développement facile et rapide, nous les avons placés dans un milieu analogue ; nous pen- sions obtenir ainsi d’intéressantes variations, intéressantes soit en elles-mêmes, soit à l'égard des facteurs physiques mis en jeu. L'influence du mouvement sur les plantes inférieures a déjà : fait l’objet d’un certain nombre de recherches. 10 En 1878, M. Howarth constatait que des Bactéries placées dans é un liquide violemment agité ne se développaient pas. M. J. Reinke reprit cette question (1),mais1 tétait cette fois produit par le passage d’une onde sonore due aux vibrations longitudinales d’une verge: il obtint dans ces conditions un développement de la plante, bien plus lent que dans le bouillon au repos. | 2 M. Schmidt, en 1892 (2) étudia des cultures de Bactéries faitesen (1) Sep. abdr. aus Pflüger’s archiv f. d. gesammte Physiologie 1881. (2) Arch. f. hygiene. : 246 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE prenant d’une eau contenant ces Bactéries qui avait été agitée soit à la main, soit par un appareil à secousses : dans le premier cas, il avait tué le Staphylococcus pyogenes citreus, dans le second cas, il avait exercé une action moins forte sur deux microbes, dont la Bactéridie charbonneuse. La même année, M. H. L. Russell (1) fit des expériences sur la croissance en liquides agités des Monilia candida, Oidium albicans, Saccharomyces, Mycoderma. Ces Champignons se développent, mais en donnant beaucoup de cellules et peu d'hyphes. Il n’était dont pas évident que les spores de nos Champignons germeraient. Ces plantes ont au contraire très bien poussé et leur étude nous a donné quelques résultats importants. Les spores de Sterigmatocystis sont semées sur jus de carotte, en tubes ordinaires, ou, pour avoir une masse liquide plus grande, en matras d’un demi-litre environ. Un récipient demeurant fixe, un autre est soumis à une agitation continuelle ; à part cela, les deux sont maintenus dans des conditions identiques. Le tube ou le ballon destinés à être secoués sont suspendus de façon à pouvoir osciller autour d’un axe horizontal. Dans les premières expériences, nous produisions le mouvement en reliant par une attache quelconque un tube de culture ainsi disposé à l'interrupteur d’un fort électro-aimant (P]. 17,E). Avec un ballon, c@ n'étaitguère pratique; nousavonseu recours alorsau système suivant qui ensuite fut également employé pour les tubes. Le récipient est installé au voisinage d'une roue verticale mise en mouvement par un moteur à eau (Pl. 17); la roue porte deux tiges métalliques perpendi- culaires à son plan, fixées excentriquement sur un même diamètre, de part et d'autre de l'axe, La monture du récipient est munie de deux tiges parallèles perpendiculaires à l'axe de suspension ; 4 repos, elles s'appliquent constamment sur les premières. Nous représentons d’ailleurs (fig. 62) un schéma de notre appareil quiel montre clairement le mécanisme, On voit que la roue, à chaque tour, imprime deux secousses au ballon : le liquide présentele même tourbillonnement que l’eau de mer dans les anfractuosités du _ locher, avec plus ou moins d'intensité suivant la vitesse du moteur. Nous avons procédé ainsi à vingt expériences ; un certain DOM (1) Bot. Gazette 1892. . VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 247 bre n’ont duré que huit jours, d’autres deux mois : il fallait examiner la plante aux divers stades du développement. Les conditions ne sont pas les mêmes avec le moteur qu'avec la bobine ; nous envisagerons successivement les deux cas. Considérons un tube à essais ordinaire, lié à l'interrupteur de l'électro-aimant et renfermant quelques centimètres cubes de jus autritif où l’on a semé des spores du Stérigmatocystis. Tout à côté, se trouve, à la même température, à la même lumière, un tube fixe contenant autant de jus, ensemencé aussi. Le nombre des spores est à peu près le même dans les deux, grâce à la précaution prise de faire le semis au moyen d’un fil de platine que termine une boucle avec laquelle seule on touche la surface sporifère origine. La rapidité du mouvement, quand l'interrupteur se trouve ainsi surchargé, est beaucoup moins grande que s’il battait librement ; on peut compter les oscillations. La secousse n’est donc pas très violente, urnant sous l’action t’: tiges fixées au pensio! du ballon B. Apparei tation faible. E: électro-aimant ; de . — B. Appareil pour agitati grrr interrupteur muni d’une tige horizontale ; T : tube de culture mobile autour l'axe 00 et relié à cette tige. Au bout de trois à quatre jours, on voit dans Île tube mobile (P1. 43, fig. 7) un certain nombre de petites masses parfaitement me _ l'iques, d’un blanc jaunâtre, qui montent, descendent, courent en _ (ous sens dans le liquide, tournant d’ailleurs sans cesse Sur x 248 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE elles-mêmes ; leur vitesse est assez faible. La grosseur en est varia- ble : les plus petites ont deux millimètres de diamètre, les plus grandes un demi-centimètre. Le tube fixe renferme quelques îlots superficiels, blanchâtres, avec de légères fructifications. Ces dernières sont absentes dans le tube mobile ; en outre la quantité de champignon développée y est plus considérable, au moins double ; et encore toutes les spores semées n’ont pas contribué à la formation des sphères, car une assez grande partie de ces spores a été projetée sur la paroï, où elles ont produit un mycélium fructifé. Donc, à l'examen extérieur, la culture agitée présente les carac- tères suivants, comparativement à l’autre : Culture mobile. — Sphères de mycélium : quantité 2q ; Culture fixe. — Ilots informes de mycélium fructifié : quantité q. Si l'on coupe une des sphères de la culture mobile en deux moitiés et qu’on regarde la section, on y remarque : 4° une fine striation radiale partant du centre ; 2 deux zones concentriques, la plus intérieure brune, l’autre claire. Les stries sont dues à la disposition des filaments mycélieus; au centre de la sphère se trouve un amas d’une trentaine de petits Corps arrondis, restes de spores ayant germé: de chacun part suivant le rayon un ou plusieurs filaments, abondamment rami- fiés, surtout au voisinage de l’origine : les rameaux les premiers formés sont aussi orientés dans le sens radial : quant aux derniers, ils vont un peu dans toutes les directions, de quoi résulte une zone centrale assez enchevètrée, la zone foncée. Les filaments sont cloisonnés en articles ; leur constitution ne présente pas de diffé- rence appréciable avec la culture fixe (PI. 13, fig. 9). Les sphères mycéliennes résultent par conséquent du dévelop” pement d’un groupe de spores qui ont germé en filaments dirigés en tous sens, se ramifiant plus tard dans toutes les directions. La culture que nous venons d'arrêter pour l’étudier, étant L laissée au repos, produit du jour au lendemain de nombreux pie sporifères sur le pourtour de ses masses sphériques. 11 n’en est rien Pour une culture identique maintenue dans son mouvement. Done. | il y a retard dans la reproduction, retard que la plante tend po” _ ainsi dire à rattraper sitôt le mouvement supprimé. Prenons maïntenant un tube où la culture est âgée de huit * VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 249 jours. La seule différence est une grosseur plus considérable des sphères, un enchevêtrement plus grand des filaments. Enfin, dans une culture plus âgée encore, paraissent des fructi- fications. Nous les décrirons tout à l'heure. Quand on emploie le moteur hydraulique, les secousses du liquide sont relativement violentes. Cette fois, sans introduire plus de spores, on obtient de très nombreuses sphères, car les spores se divisent en groupes plus petits ; mais les sphères sont bien moins grosses que dans les tubes faiblement secoués au bout du même temps (P1. 13, fig. 8). Cinq jours après le semis, à part les différences indiquées à l'instant, ces sphères sont tout à fait de même nature que les pré- cédentes. Quinze ou vingt jours plus tard, leur aspect se modifie. Au lieu de présenter une surface mate et veloutée, elles sont lisses, assez brillantes, ressemblent à de petites boules d'ivoire ; elles ont une grande élasticité : fortement écrasées avec une pince, elles reprennent de suite leur forme. Après un mois, les plus grosses mesurent seulement deux millimètres et demi tandis qu’elles atteignaient un centimètre auparavant. La sphère d’un mois offre des particularités importantes. Les laments ont produit, en s’entremélant, un tissu très compact, un véritable stroma, bien plus serré que le stroma d'une culture fixe. Sur les bords pourtant, les extrémités des hyphes affectent une disposition radiale fort nette. En outre, le cloisonnement s’est très développé : un fragment de mycélium montre jusqu’à six cloisons Tapprochées, alors que dans le même volume de la plante en Culture fixe ou faiblement agitée, on ne trouvait qu’une cloison ou Point du tout. Le nombre des noyaux par article a diminué, C’est Une tendance à la structure cellulaire. Enfin, l'épaisseur de la mem- brane s’est accrue notablement. : Tout cela se manifeste dans un tube ou dans un ballon, mieux *Ccentué en ce dernier cas, la masse de liquide étant considérable. Quant au récipient fixe, la surface du liquide y est uniformé- ent blanche ; le champignon a produit d'abondantes spores, Son thalle est une peau épaisse, flottante, limitée par le verre ; au des- SOUS, un mycélium lâche formant des flocons dans le sein du ilieu. Mais, avons-nous dit, sur la plante en culture agitée, apparais- 250 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sent aussi des fructifications ; seulement elles sont invisibles à l'œil nu, dissimulées dans le tissu de la sphère. Examinons-les dans une culture fortement secouée, On voit au microscope des filaments gros et courts par rapport aux pieds sporifères du jus fixe, assez tortueux, se terminant en tête renflée munie de basides et stérigmates ; ceux-ci portent quelques spores. Les dimensions sont : diamètre de la tête 29 w ; longueur des basides 14 p ; lon- gueur des stérigmates 7 y, diamètre des spores 3 y, 1 (PI. 13, fig. 10). La structure offre des particularités remarquables. La membrane du pied est en moyenne deux ou trois fois plus épaisse qu’à l'ordi- naire ; cette épaisseur n’est pas uniforme : en certaines régions, des proéminences cellulosiques renforcent la paroi, souvent mème la cavité se trouve presque complètement obstruée. Cela se mani feste à un plus haut degré encore dans la tête. D'autre part, la cavité du pied est coupée de fréquentes cloisons : on peut compter jusqu'à 23 cloisons sur une longueur d’un quart de millimètre ; ces €loi- sons sont à membrane assez épaisse et point planes, courbées soit en aVant, Soit en arrière, ce qui correspond à un développement exagéré de cet appareil de soutien. Les basides sont renforcées aussi chacune par une cloison transversale. Enfin les spores On! une paroi plus forte que d'habitude. Donc, l'appareil reproducteur présente, comme le thalle, uù grand développement de la cellulose. En somme, fructification tardive, gènée pour ainsi dire dans son apparition, se montrant d’ailleurs mal, entre les hyphes du thalle, mais solidement édifiée, enfin peu féconde. Nous ajouterons cepel: dant que si les premières têtes sont toujours cachées à l’intérieur du tissu, plus tard il en émerge à la surface; mais nous ne les Y avons jamais vu paraître qu’en un point de la sphère, où elles formaient ensemble une petite saillie brune. Ce qui vient d’être #4 se rencontre, très atténué, sur une culture moins fortement agitée. Nous allons maintenant reconnaître quelque chose de Plus Rhann A | Li (+ Ge | tête d’épingle. C’est un petit corps très dur, solidementencastré dal lestroma. Si on l’écrase, on trouve que l'intérieur, brun clair, ét vrai parenchyme sans méats, formé de cellules polygonales : paroi très épaisse, à cavité peu régulière ; ces cellules sont is0di métriques, d’une dimension moyenne de 10 u. (PL. 13, fig- 11) #7 Se _ Périphérie, la membrane est simplement plus épaisse et CutiB®"" £{ - C2 pe à leur surface un point noir, gros COMINÉ ue. PRES PÉDALE VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 251 Une pareille formation est comparable à ce qu’on appelle un sclé- rote ; seulement, les caractères du sclérote, tissu pseudo-parenchy- mateux serré, membranes épaisses, sont exagérés ici, et de plus le phénomène est précoce. Mais c’est la suite du processus qui se manifeste jusqu'à présent par l'acquisition d’un stéréome déve- loppé ; c’est la naissance d’une forme résistante de conservation. Un certain nombre de sphères portent plusieurs sclérotes ; d’autres plus brunes, en ont même dans leur intérieur. La culture fixe de même âge n’a pas de sclérotes ; mais il en apparaît beaucoup plus tard, quand elle vieillit sur le substratum épuisé. Le nombre des sclérotes augmente dans le récipient mobile assez rapidement, et lorsque la culture est âgée de deux mois, toutes les sphères ont des points noirs. À partir de l’instant où les sclérotes ont apparu, l’activité de croissance s’est ralentie : si l’on compare une semaine après le ballon fixe et le ballon mobile, la masse de champignon n'est guère plus considérable dans celui-ci que dans le premier. Plus lard, la culture mobile ne semble pas se développer davantage, tandis que l’autre s’accroît toujours, avec plissement du stroma. Enfin, quand trois mois se sont écoulés, leur état demeure station- haire, Nous sommes donc arrivés aux résultats suivants : {° Un Champignon est susceptible de se développer dans un liquide en mouvement : 2? Le thalle prend la forme sphérique. Les filaments sont d’abord dirigés suivant les rayons de la Sphère, ils se ramifient ensuite en tous sens. Le système de soutien ‘st très développé (stroma serré, nombreuses cloisons). Ya tendance à la structure cellulaire. 30 L'appareil reproducteur apparaît tardivement. Il est mal formé, peu abondant. Il présente un système de soutien très développé (membranes ses, cloisons). *S Spores, peu nombreuses, ont les dimensions du type origine. 1° Une forme de conservation résistante apparaît de bonne heure. Ÿ La plante croit d'abord très vite, produisant une quantité de Matière Plus grande qu’une culture fixe. La croissance se ralentit "plus tôt et devient très faible, la culture fixe prenant le dessus. 252 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE “ Conclusions relatives à ces résultats. Les conditions de vie que nous venons d'imposer au Sterigmato cystis sont évidemment très nouvelles pour lui et de nature à faire varier profondément les caractères de forme et de structure qui en sont susceptibles. On constate que cette variation s’est manifestée avec les mêmes degrés que précédemment, et cela vient confirmer nos conclusions à ce point de vue. Maintenant, pour ce qui est non plus de la variation en Si, mais du rapport entre le milieu et elle, il y a des conclusions no!- velles à tirer. 41° L'agitation du milieu accroît la résistance de la plante. On sait, à vrai dire, que les plantes côtières, les animaux côtiers ont des organes de protection et de soutien solides. Mas ici nous montrons expérimentalement l’action du milieu. ny “ de bonne heure, un stroma très complexe : ce n’est pas; comes on pourrait le croire, un pelotonnement serré des hyphes causé. par le simple tourbillon, phénomène qu’on réaliserait en secouanl longtemps ensemble dans un liquide des débris organiques file menteux ; c’est le résultat d’une ramification abondante, ad duisant un tissu compacte résistant aux chocs du liquide. da l'agitation est faible, ou moins la masse liquide est grande, moins le stroma est développé ; c'est ainsi que dans un tube à essais, pet avons obtenu des sphères très molles tandis que dans un bal JE c'étaient des sphères très fermes. La membrane est épaissie, le cloisons sont nombreuses : c’est l'acquisition d’un tégument ge efficace, d’un squelette moins fragile, provoquée par les frotteme” et les chocs. ; Ja Le retard dans la production de têtes sporifères, qu! de . culture fixe se dressent déjà en nombre, est évidemment une cop quence de J’incompatibilité entre le mouvement et l'existence d : édifice aussi fragile. Il s'en fait d’abord sur la limite mème de * sphère: ce ne sont pas les premières ainsi apparues qui 1er elles avortent. Ceci ayant comme un retentissement sur Je reslé ; l'organisme, il ne continue plus à s’en produire aussi P®", bord : elles naissent plus profondément, acquérant D” à VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 253 spores, peu nombreuses d’ailleurs. L'appareil reproducteur du Stérigmatocystis est un appareil aérien, qui se développe mal dans l'intérieur des tissus. Les sclérotes sont une tendance vers un autre mode de reproduction ; en effet, beaucoup de moisissures analogues à celle que nous avons étudiée sont douées de ce qu'on appelle forme parfaite, périthèce avec asques : un stade du déve- loppement de ce périthèce est souvent un sclérote, tout au moins par la structure, sinon par les propriétés physiologiques. 2 L’agitation du milieu, en tant que cause de chocs et frotte- ments, joue donc un rôle important, mais nous avons en secouant 20s récipients introduit d’autres conditions que ces chocs et frotte- ments a) Le milieu nutritif se renouvelle sans cesse autour de la plante : c’est une cause de meilleure croissance. Il est vrai que par contre les «excreta » sont, pour les mêmes raisons, constamment ramenés au Contact de cette plante. Voilà une cause de moins active crois- Sance. Nous ne savons si les deux actions inverses se compensent. b) Ceci nous amène à considérer le facteur le plus important Qui soit en jeu dans cette expérience, après toutefois celui que ous avons examiné en premier lieu ; c’est légalisation du milieu tout autour de la plante qui se développe. Envisageons une spore germant dans le liquide en mouvement, SUpposons-la isolée : l'aliment est le même tout autour, l’éclaire- Ment aussi, enfin l'influence que peut avoir la direction constante de la Pesanteur est supprimée. Si la spore pouvait se développer Par tous ses points, elle donnerait tout autour d'elles des filaments Semblables ; sa croissance est limitée à un ou deux points, il se Produit un ou deux filaments, mais ceux-ci pouvant croître par toute leur surface se ramifient dans les directions quelconques : cela donne un ensemble sphérique formé de filaments rayonnants. Nous avons en réalité un petit amas de spores ; on peut le consi- érer comme une spore plus grosse pouvant germer en un plus Sand nombre de points : le résultat sera le même. La partie cen- . Wale de la sphère se complique par des ramifications de deuxième, "oisième, n° ordre des filaments en tous sens : la disposition ladiale S'eflace, mais est toujours visible sur les bords. . La forme sphérique est donc le résultat de l'égalité des condi- Nous extérieures. La structure même s'oppose à ce que l'on voie l 8 5 : 254 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE là simplement l’effet d’une action mécanique. La chose est partieu- É lièrement frappante dans le cas d’une culture en tube faiblement agité. La part de la pesanteur dans les considérations qui précèdent est diffcile à mettre en évidence. Il est plus aisé de montrer en quoi le changement continuel d'orientation par rapport à celle force intervient pour un autre eflet. c) Nous avons insisté sur la rapidité de croissance de la culture pendant les premiers jours. Il faut l’attribuer partiellement à l’influence ou plutôt la non influence de la pesanteur en tant que force de direction constanle. En effet des expériences répétées nous ont prouvé que la pesan-. teur, par ce fait, retarde la croissance de la moisissure. Ce fait ne . nous semble pas avoir été jamais démontré. Suppression de la direction constante de la pesanteur. — Deux cultures identiques sont disposées l’une sur roue verticale tour nant lentement d'un mouvement uniforme, l’autre à côté, mais immobile : il n'y a d’autre différence entre elles que la rot tion. Nous avons constaté une croissance plus rapide de re première, soit à la germination, soit au développement ultérieur. Voici de quelle manière a été réalisée l’identité des deux cultures. Nous nous sommes servis de chambres humides pour observer des germinations, de tubes ordinaires pour avoir des cultures avancées. Deux chambres humides destinées à être comparées reçoivent .. sur leurs lamelles deux gouttes égales d’un liquide contenant des spores en suspension qui s’y trouvent répandues d’une faf0” homogène : il y a ainsi un même nombre de spores dans chaqu® Le liquide est de la gélatine nutritive maintenue à 25 degrés Pa : se solidifie une fois déposée dans la chambre. Cela exige Un68 tine assez aqueuse, afin qu’elle soit liquide à température P° élevée et qu’ensuite elle constitue un substratum sufisamment humide ; car il ne faut pas songer à mettre d’eau dans le us la chambre, on introduirait des perturbations dans l’expérient®" Enfin, on comprend que, pour les mêmes raisons, il faille Le milieu solide. Il est facile de vérifier par un examen microseopii” l'égalité du nombre des spores déposées ; de plus, si l'on à] soin de ne pas mettre trop de spores dans le liquide origine‘ VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS | 255 bien agiter celui-ci pour les séparer, les deux gouttes renferment des spores isolées les unes des autres. Les cultures sont donc iden- tiques. Naturellement, pour chaque expérience, nous avons préparé une dizaine de cellules destinées à la roue, et autant destinées à être laissées au repos. Il importe, dans cette préparation, d’ense- mencer alternativement une chambre mobile et une chambre fixe ; On à ainsi égalité plus certaine entre les deux lots. L'emploi des tubes ordinaires de culture est moins compliqué. On peut se con- tenter de deux tubes, parfaitement égaux : dans chacun d’eux, alternativement l’un et l’autre, on dépose des gouttes toujours égales du liquide chargé de spores. Enfin, poisque, comme = Eliving l’a montré (1), la lumière exerce des Champignons, et que d’autre part il est difficile d'éclairer égale- ment les cultures fixes et les cultures mobiles, on place le tout dans l'obscurité : pour les tubes en particulier, rien n’est plus aisé, on les enveloppe d’un fort papier. La roue a été simplement reliée par une transmission à l'axe du moteur hydraulique (P1. 17). _ Les résultats auxquels nous sommes arrivés dans une expé- rience prise comme exemple sont, cinq jours après le semis : NOMBRE DE SPORES GERMÉES. | lé Culture mobile 75 es ayant produit un tube germinatif long. » » ») court. tif long. Cultur, | 9 A e produit un tube germina Fr D.) » » » court. De plus, la longueur des hyphes est moindre dans le second tas Que dans le premier. Î s’agit là de cultures en cellules. Dans les tubes, nous avons laissé le Champignon pousser quinze jours ; alors chaque goutte était le Siège d’une colonie mycélienne : les colonies dans le pre- nier cas avaient un diamètre plus grand que dans le second. L'influence de la pesanteur est donc partiellement mise en évidence. (1) Studien wb. d. Eimvirkung d. lichtes auf d. Pile; Helsinglors, 1890. 256 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE IE. CULTURE DANS UN LIQUIDE AGITÉ EN PRÉSENCE D'UN OBSTACLE. Nous reportant toujours aux conditions dans lesquelles vivent les plantes et animaux des côtes, nous avons cherché à réaliser un milieu où, en plus de l’agitation du liquide, il y eût quelque chose qui correspondit par exemple au rocher sur lequel souvent est fixé l'organisme marin. Dans l'expérience précédente, la paroi du verre ne remplit nullement ce rôle. Il arrive pourtant parfois que des spores rejetées hors du liquide demeurent attachées à cette paroi, y germent, produisent un mycélium, mais bientôt le tout est balayé et rentre dans le tourbillon. Nous avons ici disposé dans le jus de carotte que contient le récipient, tube ou ballon, un morceau de bois fixe : il suffit que ses extrémités touchent le fond et Je bouchon. L’agitation est produite de la même façon ; une culture fixe identique est installée au voisinage. Au bout de huit jours, la surface du bois, dans la portion immergée et dans celle qui se trouve simplement battue sans être constamment recouverte, porté un feutrage grisâtre très-abondant ; quand il n’est point baigné pal le liquide, la nature filamenteuse n’en apparaît point, on dirait uné gelée compacte. La partie du bois qui reste toujours à sec à reçu par projection un grand nombre de spores, elle est déjà couverte de jeunes fructifications blanches. Dans le ballon fixe, là surface du liquide est voilée d’un stroma fructifié, qui remonte légèrement sur le bois. Quinze jours plus tard, l'aspect de la culture mobile revêt un caractère plus accusé : il y a comme des panaches de fila- ments fixés au bois(PL. 13, fig. 13) et tout le temps secoués, se rabar tant sur le support quand celui-ci est à sec, La ressemblant de forme est frappante avec des algues, des Ectocarpus par exemple Les filaments sont agrégés en cordons ramifiés desquels as détachent latéralement d’abondantes hyphes isolées. Ces cordon sont solides, se rompent difficilement, et sont fortement attachés au bois. Au point de vue de la structure du filament, nous conslæ" _ tons simplement qu'il est long, étroit, parfaitement cylindrique _de même calibre sur toute son étendue, peu cloisonné, peu ram" Les fructifications n’ont pas apparu sur cette forme du thalle. VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 957 Ce résultat est intéressant d’abord par la fixation de la plante. Les spores se sont pour la plupart accrochées à la surface rugueuse du bois et les filaments issus d’elles se sont pour ainsi dire cram- ponnés au support. Certes, beaucoup de spores sont restées dans le liquide, beaucoup, même après germination sur le bois, ont dû en être arrachées ; aussi a-t-on une certaine masse de champignon libre, mais sans forme caractérisée, précisément à cause des per- turbations introduites par la présence du bois. Il n’en est pas moins vrai que l'agitation en présence d’un obstacle susceptible de Servir de support a déterminé une fixation solide. En second lieu, la forme nouvelle qu'a prise le Champignon est également d’un véritable intérêt. Une autre que celle-là pouvait à priori être déterminée par l’action du milieu, la forme d’une croûte étroitement appliquée contre le support. Peut-être l’aurait- on obtenue par des secousses plus violentes. Quoi qu’il en soit, Nous avons une adaptation nette au nouveau genre de vie, Corps résistant, souple. Nous ne croyons pas que jamais un champignon ail présenté les caractères que nous venons de décrire. Ce sont lout à fait des caractères d'algues. D'ailleurs nous reviendrons un instant à ce propos sur la forme Sphérique obtenue précédemment pour signaler sa ressemblance avec certaines algues, ces algues marines plus ou moins sphériques résultant du développement d’un individu dans toutes les direc- tions, qu’on a nommées « Ægagropiles ». Enfin, l'absence complète de fructification est une chose impor- lante à signaler. L'appareil sporifère habituel n’a pu se former et S'il nous avait été permis de poursuivre plus loin ces expériences, Peut-être aurions nous vu apparaître un nouvelle appareil repro- ducteur. on IE. CULTURES EN TUBES HERMÉTIQUEMENT FERMÉS. Après avoir modifié le substratum de la plante, il était naturel de Chercher à modifier 1 ‘atmosphère où elle vit. Nous nous sommes _ V0rnés à imposer à la plante cette condition, de se contenter d’un à ee volume Hmité d'air, 258 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE PAR Nous avons fait de nombreuses cultures dans des tubes ordi- paires, qu’aussitôt après le semis nous fermions hermétiquement: pour cela, il suffisait d’enfoncer le bouchon d'’ouate et de verser de la paraffine dans la partie supérieure du tube. Comme il était évident a priori que le Champignon pousserait d'abord moins bien que dans un tube ouvert, nous nous sommes adressés seulement aux meilleurs milieux nutritifs : carotte, pomme de terre, gélatine. Si l’on compare à une culture en tube non fermé, on constate, après un développement plus lent : É 4° Un aspect pulvérulent de la culture, dû à la ténuité des fructifications ; 2° Une réduction de toutes les dimensions ; 3° L'apparition précoce de sclérotes, très petits et très noirs; &° Une quantité moins considérable de champignon produite. En somme, une réduction générale: le Champignon du tube lermé est à celui du tube ouvert ce que la plante naine des montæ gnes est à celle des régions basses. en IV CULTURES DANS DES RÉCIPIENTS DE GRANDEURS VARIÉES. Enfin le vase lui-même où l’on fait la culture est susceptible À d’être modifié. On peut le prendre grand ou petit, par exemple, el à ce n’est pas sans influence. Les conditions d'observation ont beso® d'être précisées particulièrement. LANTA Nous comparons deux tubes, un tube à essais ordinaire et _ tube de diamètre trois fois plus grand. Tous deux contiennent du. jus de carotte, le second plus que le premier ; on a semé eu 4 Chacun la même quantité de spores. Quelques jours après l'es mencement, chaque tube renferme un petit ilot mycélien couvert de fructifications, le jus est loin d’être épuisé de part et d'autre? les deux îlots sont égaux, autant qu’on peut en juger à l'œil, 1e fructifications sont en même quantité, l'aspect est identique. Cependant nous allons observer des différences dans la $ . ture du mycélium ; les articles, dans le gros tube, sont plus long 1 VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 259 = plus larges, et d’une facon très sensible ; 4 étant la dimension en longueur d’un filament du petit tube, { + 1/3 sera la dimension dans l’autre (PI. 15, fig. 22, — Cultures sur gélatine). Avant de nous demander à quoi attribuer ce résultat, disons de suite que cette expérience montre combien grande est la variabilité des éléments du thalle, pour qu’une influence certainement aussi faible ait pu avoir une telle action. Quelles sont maintenant les causes qui ont agi ? Les différences entrainées par l'inégalité de volume des tubes sont les suivantes : 1° Le gros tube renferme une quantité plus grande de jus de carotte, d’où il résulte : a) Un poids d’aliment plus considérable ; b) Une répartition dans un espace plus grand des substances excrétées et nuisibles au développement. 2 Il y a dans le gros tube, un volume d’air plus grand, d’où résulte une répartition de l’acide carbonique dégagé dans un espace plus étendu. : Or, cette dernière condition n'entre pas en jeu ; en eflet, les différences observées dans la structure se maintiennent identiques lorsque les volumes d’air sont égaux, qu'il s'agisse de tubes bou- chés ou de tubes ouverts ; elles s’effacent au contraire quand, les volumes d’air étant inégaux, les poids de jus sont les mêmes. . C’est donc la première condition qui détermine le phénomène. (A suivre). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES: DEPUIS LE {9 JANVIER 1889 5usQu'au 497 sanvier 1895 (Suite) 3 Elles n’ont pas d’hypoderme interne et leur faisceau possède gr d'éléments conducteurs. Leur partie mince est semblable à la gaine $ euilles aériennes, mais elles ont de plus de nombreux poils ramifiés a l’'épiderme. les Hépatiques. M. Morin montre, après d’autres, il est vrai, quete _taines Hépatiques sont dépourvues de nervure, d’autres, Comme le Scapania et les Plagiochila, ont une nervure courte, ou bien, COM _ Jungermannia albicans et les Bryopteris, une nervure longue. T ve. A REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 261 cette nervure présente une structure simple ; elle est homogène et d’origine épidermique ou sous-épidermique, ce qui la distingue de la nervure d’un bon nombre de Mousses qui est d’origine profonde. Le limbe de la feuille est toujours muni d’une seule assise de cellules même quand il y a une marge. Quant aux Hépatiques à thalle, la nervure y est plus fréquente et plus compliquée. Le groupe des Sphaignes, par les tissus de la feuille, reste assez isolé des autres Muscinées ! (Et cependant les Leucobryacées font le passage !) Si les Andréæacées se rapprochent des Sphaignes par la présence du pseudopode, il est incontestable que le tissu des feuilles les en éloigne tout-à-fait. Ce groupe semble faire le passage des Hépatiques munies de nervure aux Mousses. Mais c’est surtout avec les Grimmia qu’elles ont des rapports, bien que leur structure soit un peu plus simple. N’y aurait-il pas là un exemple de convergen"e par adaptation de deux types assez éloignés dans la classification ? L'auteur oublie de le dire, mais tout le fait supposer. Sur la question de savoir s’il faut maintenir le groupe des Cleisto- Carpes à part, ou s’il faut placer les espèces qui en font partie à côté des genres Stégocarpes qui leur sont parallèles, ainsi que le font plusieurs bryologues modernes, M. Morin se décide, d’après l'étude de la nérvure, pour la seconde alternative. Il n'y a pas, dit-il, de nervure cleistocarpienne, et l’auteur distingue dans les Mousses cléistocarpes quatre types de nervures (Ephémérées, Brüuchiacées, Phascum, Voitia nivalis), que l’on peut retrouver dans des groupes parallèles de Eeures Stégocarpes peu élevés en organisation. Les Leucobryacées se rapprochent des Sphaignes par la présence de cellules aérifères et aquifères mélées aux cellules à chlorophylle. Mais la disposition de ces cellules en plusieurs assises implique déjà un degré de différenciation plus grand que chez les Sphagnacées. Les Dicranées comprennent des types divers, hétérogènes en appa- rence, que relient entre eux des formes intermédiaires et l’ensemble forme un groupe par enchaînement ; par l'intermédiaire des Dicranum albicans et longifolium, ce groupe se rapproche des Leucobryacées. Ces espèces, en effet, montrent dans leur nervure des éléments dits eurycystes, que l’on peut considérer comme équivalents aux cellules à Chlorophylle des Leucobryacées ; toutefois elles forment une assise con- nue. Par l'intermédiaire de ces deux espèces, on passe insensiblement aux Campylopus dont la nervure est plus compliquée et chez lesquelles _ < polrtrichoides par l'adjonction de lamelles dorsales rappelant de … loin celles des Polytrichum. D'ailleurs ce groupe des Campylopus se Montre très naturel, aussi bien par la structure de sa feuille que par file de sa capsule, Les Dicranodontium et les Dicranella font le 262 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE passage des Campylopus aux Dicranum. Ces derniers se font remar- quer par une série ascendante de perfectionnements, par la fusion en arc complet des stéréides et la multiplication des eurycystes. Les Fissidens, les Eustichia et les Distichium se rattachent assez en miniature et On y retrouve des types campylopodiens (Weisia onata, elc.), dicraniens (Weisia, Seligeria, Gymnostomum) € cynodontiens. ans un groupe suivant, l’auteur réunit cinq genres naturels au point de vue de la nervure, et qui ont vraiment entre eux des affinités, ce sont les G. Orthotrichum, Zygodon, Rhacomitrium, Grimmia et Tetraphis. Peut-être y a-til encore ici, l'auteur oublie de le faire remarquer, une convergence par adaptation ; la plupart de ces espèces sont xérophiles et croissent sur des parois généralement verticales, où elles sont sujettes aux grandes variations de l’état hygrométrique de l'atmosphère. filaments ventraux. Les genres Trichostomum, Cinclidotus, Desmato- rs don et Didymodon offrent les mêmes particularités. : Les Bryacées sont caractérisées par la présence générale de sténo- cystes : quatre types principaux qui s’enchainent forment ce groupe : 1° Bryum argenteum, » Bryum proprement dits, 3° Webera, 4° Lepto- bryum. Les Mnium ont un type unitorme qui les place entre les Brrum et et les Aulacomnium. ; Les Polytrichacées sont les Mousses les plus élevées en organisa" tion et forment un groupe des plus autonomes ; elles sont caractérisées Par leur nervure munie d’un faisceau conducteur, d’un hypoderme ventral et d’un épiderme lamellifère. ou Enfin les Pleurocarpes sont inférieures aux Acrocarpes par la siue ture de leur nervure. La structure homogène y est très fréquente al Structure hétérogène beaucoup plus rare. - à #4 RCH (1) à limité davantage le sujet de ses recherches ; mais sa . aussi son idée directrice était-elle plus étroite que celle des auteur précédents. Il partait en effet de cette idée que son maître, M. G® ; . essaie de faire prévaloir, c’est que bien des organes des Muscinées 50 développés en vue de capter l’eau provenant des précipitations AE + Phériques et de la conserver pour les usages de la vie journalière reviendrai plus loin sur cette idée à propos des travaux de M. si : M. Lorch a surtout étudié le développement des tissus de la feuille î dans les Muscinées du groupe des Leucobryum, voisins des SPha* ee (Leucobryum, Octoblepharum, ete). 1] entre en des détails où ea P- sé (1) Lorch: Beiträge zur Anatomie und Biologie der Laubmoose, Flora, _ REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 263. serait impossible de le suivre. D’après cette étude très-serrée de la différenciation du tissu de la feuille en deux sortes de cellules, les unes i ch Leucobryacées, et même avec les Pottiacées des genres Calymperes, Syrrhopodon et Encalypta, qui présentent à la base de leurs feuilles des cellules poreuses et aquifères. La nécessitée de ces formations, de ces réservoirs d’eau, ressort, ces Mousses. Plusieurs, comme les Syrrhopodon et les Calymperes, habitent la surface des troncs d'arbres des régions chaudes; aussi ont- elles besoin de faire des provisions d’eau, lorsque l’occasion s’en présente pour elles, afin de pouvoir franchir sans inconvénients les longues périodes de sécheresse qu’elles peuvent avoir à traverser. e cette première sorte de réservoirs aquifères, l’auteur passe à d’au- tres dispositions présentées par les Mousses et qui ont le même but. Telles sont les oreillettes des feuilles, qui sont comme un vestige des cellules aquifères des Leucobryacées. Les lamelles, les filaments, les Papilles qui ornent la surface des feuilles seraient aussi des appareils destinés à retenir l’eau. 1 n’est pas jusqu’à la disposition des tiges en coussinets denses qui ne soit destinée à retenir également l’eau, ou. fn est de même du protonema des Hépatiques qui s'adapte très bien au + ()K. Gæbel : Archegoniaten-Studien. (Flora, 1892, p- 112) et : On the sim- a Plest form of Moss (Annals of Botany, 18%, }. 264 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE par sa forme ovale ou sphérique et son long pédoncule, rappelle celles des Sphaignes ou des Hépatiques. Le développement de cette fleur mâle se fait de la manière suivante : sur le protonéma qui ne diffère de celui des autres Mousses que par la présence d’anastomoses entre les filaments, il se forme un rameau plus vigoureux. La cellule terminale se cloisonne obliquement, et donne la cellule mère de l’anthéridie, tandis re e la cellule mère de l’enveloppe. La feuille involucrale diffère de celles des autres Muscinées pour son développement : la cellule terminale au lieu de se cloisonner sur ses deux faces, est partagée en deux par une cloison, et il se forme un système d’anticlines divergeant faiblement. La plante femelle possède une petite tige et un seul archégone enve- loppé de plusieurs feuilles involucrales ayant le même développement que la feuille de l’involucre male; elles sont également dépourvues de chlorophylle et leur bord est muni d’appendices piliformes qui, d’après l’auteur, peuvent fonctionner comme poils absorbants s'ils s’enfoncent en terre, ou bien peuvent servir à retenir l’eau, s’ils restent aériens. La présence de ces poils permet de considérer les feuilles involucrales comme des ramifications élargies du protonéma. ? L'absence de chlorophylle dans les feuilles des Buxbaumia ne doit pas faire considérer ces Mousses comme parasites, car le sporogone ë le protonéma assimilent le carbone. Il ne faut pas non plus considérer le : Buxbaumia comme un type régressif et dégradé, mais simplement da . Comme un type inférieur et primitif. Les Diphyscium, qui forment Um genre voisin, se rapprochent des Andreæa et des Sphagnum par ee 4 capsule subsessile ; la base de celle-ci émet des cellules en forme d boyau qui s’enfoncent dans la tige feuillée. Mais leurs feuilles s’accrois" sent par une cellule à double face. La vraie place des Buxbaumiées _Seraït, en résumé, à côté des Andréæacées et des Sphagnacées. 5° Hépatiques — M. Rucr (1) a fait de son côté une étude générale des organes végétatifs des Hépatiques. Toutes les espèces observées on! montré une tige appliquée par une de ses trois faces au support, 5 le Haplomitrium Hookeri et le Calobryum Blumei qui ont des me feuillées et dressées et les Riella qui vivent dans l’eau. L'auteur CO tate la présence de divers tissus : le tissu assimilateur, le tissu à réserves et le tissu mucilagineux Les Ricciacées êt les Marchantiacées présentent : l'exemple du tissu assimilateur le plus différencié. Toutes les Hépatiqu® sans exception sécrètent du mucilage, En général cette substance 6$t produite par des poils à tête sphérique qui couvrent le point V F ais il y à un tissu mucilagineux particulièrement bien développé Chez les Marchantiacées et les Anthocérotacées. AS L'auteur fait observer aussi que la multiplication par voie asexuée (1) G. Ruge : Beiträge zur Kenntniss der Vegetationorgane der Lebermoost. (inaug.-Diss.) Munich. 1893, ue REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 265 est très fréquente chez les Hépatiques. Il est même probable que chaque espèce peut se reproduire de cette manière ; c’est tantôt par des rejets du thalle, tantôt par des bourgeons, tantôt par des tubercules ou des corbeilles à propagules, etc. . GœBeL (1) étudie certains types d'Hépatiques exotiques qui ont leur intérêt au point de vue de la biologie et de la morphologie PAR loides, Les feuilles des deux rangées latérales peuvent atteindre plus d’un centimètre (chez aucune autre Hépatique elles n'atteignent cette taille). Mais le Treubia tient des Hépatiques à thalle par la différen- ciation peu avancée de ses membres et par la position de ses organes reproducteurs . Il n’y à pas trace d’amphigastres. Mais la face supé- rieure de la tige rampante porte des sortes de houppes en zig-zag formant deux rangées de crêtes dorsales. La cellule initiale se divise Par deux anticlines produisant des segments inférieurs qui forment les feuilles et la tige. Du segment suptrieur naissent les crêtes dorsales. Dans l’espace angulaire situé entre ces crêtes et la face FHpÉRICURS de la tige se forment les archégones et les propagules. M. Gœbel n’a pu, faute de matériaux, observer ni les fruits ni les anthéridies. M. Srepnawi (2) qui a reçu de Java cette même Hépatique, fait, dans une planche, ressortir quelques particularités qui n'avaient pas élé figurées assez clairement dans les dessins de M. Gæbel. Il montre aussi que dans une série d’espèces faisant le passage des formes à thalle, à celles qui sont feuillées, telles que Pellia, Symphrogyna sinuata et Blasia, c’est à côté de ce dernier qu’il faut placer le Treubia. Cependant M. Stephani ne reconnait pas aux expansions latérales la valeur de feuilles, parce que leur mode d'insertion est différent de celui des pr feuillées, et qu’elles ont plusieurs assises de cellules. Qt es endices dorsaux, on retrouve quelque chose de semblable dans la date mäle des Aneura. C’est donc aux Hépatiques à thalle qu 51 faudrait réunir le Treubia Se or (DK Gœbel : Morphologische und biologische Studien. Ueber aie Lebermoose. (Ann. du jardin bot. de Buitenzorg. IX, 1890) (@)F. Érpieer Treubia insigais. nes 1891). (3) K Sobel: loc. cit. _ 266 13 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE et chaque segment donne naissance à une rangée de feuilles; mais on ne voit pas dans cette espèce les dichotomies habituelles aux Hépatiques rmina actuellement le type extrême d’une série où se trouverait l’Haplomi- trium comme base Quant au Colura ornata, c’est une Hépatique épiphyte vivant sur les feuilles. De son protonéma réduit à deux rangs de cellules naît, au moyen d’une cellule à trois faces, la plante feuillée. On n’observe pas de propagules chez cette espèce. Dès le début de la formation de la feuille les deux lobes sont distincts; le lobe inférieur se modifie en une sorte d’étroit conduit qui mène au lobe supérieur modifié en sac aquifère, le bord du lobe supérieur forme une sorte d’excroissance et celui du lobe inférieur donne naissance à un clapet qui'ferme l’ouverture du sac. D'ailleurs beaucoup de feuilles sont dépourvues de ces sortes de sacs. M. Gœbel a aussi observé la formation de sacs aquifères sur une espèce javanaise du genre Plagiochila : c'est le premier cas d’une telle formation observée dans ce genre d'Hépatiques. Enfin, 1 sur deux rangs. Les feuilles latérales sont réduites à trois filaments, réunis à la base; deux d’entre eux correspondent au lobe supérieur, le troisième au lobe inférieur des feuilles normales. Gette espèce doit d’ailleurs être placée dans le genre Lepidozia. se M. GŒpEL (1) a encore étudié quelques types d’Hépatiques rudimen- … taires. Dans le Petrocephalozia ephemeroïdes Spr. il y a comme FE _les Ephemerum un protonéma persistant et la tige feuillée semble ne? jusqu’à la formation des organes de reproduction qui sont enveloppés de feuilles semblables à celles de Buxbaumia. A e Le Petropsiella frondiformis que Spruce considérait comme ps Hépatique à thalle, est regardé par M. Gœbel comme un Hépatiqn® feuillée, dont les feuilles latérales sont concrescentes : Car elles ne qu'une seule assise de cellules, et leur bord est muni d’appendices 4" rappellent ceux de certaines Hépatiques à feuilles libres. D'ailleurs il u # des amphigastres rudimentaires à quatre cellules. Sur les r mb . fertiles les feuilles sont isolées et insérées obliquement, leurs lo bee FR . munis de simples papilles. à mr : … Le Zoopsis argentea se rapproche davantage des formes feuillées : ” Na tige est d ES FRET horiz HE ; t que deux cellules 2e (1) K. Gæbel : Archegoniaten-Studien. (Flora, 1893, p. 82-108). l'une porte un poil en fléau de balance, l’autre une simple rangée de cellules. Pour le Lejeunea metzgeriopsis qu’il a déjà décrit, l’auteur complète la description qu’il a donnée ailleurs. Quant à l'Amphibiophytum dioicum il présente le cas d’une Hépatique à thalle formant des feuilles caduques et se rapprochant des véritables Hépatiques à thalle comme les Symphrogyna. Les feuilles sont hori- zontales et n’ont qu’une seule assise de cellules : elles correspondent aux dents situées au bord du point végétatif des espèces typiques de Symphyogyna. | M. Gœ8EL considère toutes ces formes comme embryonnaires et courent dans leur jeunesse. Le thalle peut aussi se présenter chez les formes feuillées ; la différence entre les espèces à thalle et les espèces euillées consiste surtout en ce que chez ces dernières, qui montrent un REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 267 développement plus avancé dans l’appareil végétatif, l'apparition des organes sexuels n’a lieu que sur la tige feuillée. Ce sont les Hépatiques acrogynes. Chez les Hépatiques à thalle (anacrogynes) il peut y avoir des feuilles, mais elles n’ont rien de commun avec les organes sexuels : ceux-ci sont protégés par d’autres moyens. | L'auteur termine son travail par des q velopp t des Riella. Hofmeister considérait le thalle de ces Hépatiques comme équivalent à celui des Marchantia, moins les ailes latérales. Mais M. Gœbel arrive à cette conclusion que les Riella ont un thalle dont le développement est vertical au lieu d’être horizontal : en somme le thalle des Riella est à celui des Marchantia, comme un phyllode d’Acacia est à une feuille ordinaire, 1 3: 1 1 ans un travail plus récent, M. GœgeL (1) reprend ses idées sur le rôle des organes qu’il qualifie d’aquifères et que Spruce et surtout (Rotifères, Anguillules, etc.) vivant en symbiose avec l’'Hépatique. L'auteur revient à ce propos sur une Hépatique néozélandaise, le Metsgeria saccata, qui, bien que thalliforme, possède des sacs aquifères. Cette plante est lignicole et a besoin de faire une provision d’eau, Les autres Metzgeria paraissent moins bien doués sous ce rapport; a leur développement est-il beaucoup moins grand. Cependant l’auteur décrit un Metzgeria adscendens de la Guyane anglaise qui retiendrait si ” l'eau au moyen de touffes de poils, et une variété de notre M. furcata Présenterait quelque chose d’analogue. | : auteur groupe ensuite les Hépatiques d’après la forme de leurs : *PPareils aquifères. Les unes, comme les Trichocolea, Lophoc Fra Gottschea Blumei, ont tout ou partie de leur appareil végétatif .. ss ment ramifié et retiennent l’eau dans les intervalles dé ces ramifi- S. D’autres, comme les Frullania atr M) K. Gæbe] : Archegoniaten-Studien. (V, Flora, 1893, p. 423 et sqq.) 268 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE lumbricoides, ont des feuilles serrées et imbriquées qui déterminent des espaces capillaires où s’emmagasine l’eau : ce sont généralement des Hépatiques des régions chaudes pendant aux branches d'arbres à la manière des Usnea de nos régions. Enfin ces réservoirs aquifères peu- vent être plus spécialisés et être formés par les auricules. Cela se produit de diverses manières : tantôt, comme chez les ARadula, hragmicoma, Lejeunea, etc., les deux lobes de la fenille ne laissent entre eux qu’un espace étroit. Dans ce cas rentre une espèce de Radula hétérophylle (probablement ZX. amentulosa) et le Coluro-Lejeunea paradoxa, que l’auteur décrit très en détail. Tantôt le lobe inférieur seul forme un sac aquifère en se gonflant ; c’est le cas des Frullania et des Polrotus. C’est ici surtout que M. Gæbel est obligé de défendre son opinion contre celle de M. Zelinka. Tantôt enfin l’appareil aquifère a la forme d’une coupe fermée par un clapet comme chez les Physiotium et l’auteur décrit tout au long l'appareil végétatif encore peu connu du | P: cochleariforme. Ce Physiotium présente en dehors de cela une Particularité remarquable, celle d’avoir une cellule terminale se cloi Sonnant seulement sur deux faces, et non sur trois, comme cela a lieu chez les autres Hépatiques. M. Reeves (1) a étudié en détail le développement d’une autre Hépa- tique du même genre, le Physiotium giganteum Web. La cellule initiale de la tige est également à deux faces. Après chaque division, la cellule _ latérale se divise en deux cellules : la supérieure donne naissance au lobe principal de la feuille, et l’inférieure à l’auricule en forme de sat qui S’ouvre du côté de la tige, Les amphigastres manquent. 6° Anatomie du sporogone. — M. Buncer (2), dans un travail assez détaillé, s’est surtout occupé de la structure et du mécanisme des organiques et de l’eau, Le cylindre central est formé par l’endomérs tème et le reste des tissus par l’exoméristème dont l’assise la pes terne donné la gaîne protectrice. En somme le kprophiièee _ (1) J. Reeves . On the developpment of the stem and leaves of P hysioliun. Siganteum Web. (The Journal of Botany, 1894, p. 33). on (2) E. Bunger :Beiträge zur Anatomie der Laubmoos-Kapsel (Bot. Centralb!. 1890, Er. P: 193 et suiv.), me thé (3) R. Vaizey : On the Anatomy and developpment of the Sporogoné Se Pr s °lytrichaceæ (Jouroai of the Linnean Soc. Bot. Vol. XXXIV, P-#* pE h | : x a REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES . 269 mêmes fonctions que le liber des plantes vasculaires ; il y a d’ailleurs des analogies dues à la présence de tubes criblés à perforations non ouvertes. Le leptoxylème est conducteur de l’eau comme le bois des plantes vasculaires. L’apophyse est un organe d'absorption et d’assimilation des gaz. Les Stomates diffèrent un peu du type fondamental qu’on rencontre chez les plantes vasculaires. Le pied du sporogone correspond physiologi- quement à la racine des plantes supérieures ; il est vrai qu'il n’est pas d'origine endogène, mais les Phyllogonium ont aussi une racine exogène; ce serait là un terme de passage. L'absence de la coiffe s'explique par le mode de vie parasitaire du sporogone On sait que les racines des Phanérogames parasites manquent aussi de coiffe. M. Varzey (1) a étudié aussi en détail la structure du sporogone du Splachnum luteum, espèce norwégienne. Voici un aperçu de cette struc- ture, Une coupe transversale pratiquée au niveau où la pédicelle s’en- fonce dans la plante mère montre que l’épiderme de celui-ci est formé de grandes cellules allongées radialement et en contact avec les cellules . de la plante mère; le protoplasme paraît condensé du côté de cette Une columelle. M. Paniserr (2) termine en 1889 et en 1890 la série de ses nombreux articles sur le péristome des Mousses. Dans le huitième article l'auteur # IR. Vaizey : On the Morphology of Splachnum luteum. (Ann. of Botany, 18%, P. 1). Voir aussi: On Splachnum :luteum. (Proceed. of Le ue Philosoph. Soc. 1888-1889). as Fe RU (2) H. Philibert: Etudes sur le péristome. Huitième article. (R Les 2 PL p. 39, p. 67 et 18%, p. 8, p, 25, p. 40. DE étudie le péristome des Tétraphidées, et montre que celui-ci est ss é ébauche de celui des Polytrichacées qu'il a étudié précédemment. Ces 270 = REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE deux familles ont un péristome différent du type des Arthrodontées, car les dents (de 4 à 6 4) sont formées de cellules en tissu compact, tandis que chez les Arthrodontées ces dents sont formées d’une seule rangée de cellules. Ces deux groupes montrent des intermédiaires. Il faut chercher ceux-ci dans les Buxbaumia en particulier, qui, dans une même capsule présentent l’alliance de la structure arthrodontée et de t 0. aujourd’hui. Pas son isolement au milieu des familles actuelles de Mousses, par l’aspect étrange de ses fruits, par la multiplication et | l’inconstance des éléments de son péristome, il offre tous les caractères d’une race irès ancienne. Les Dawsoniées avec leur péristome divisé en lanières piliformes représenteraient l’une des formes les plus anciennes du type némadonté, tandis que les Buxbaumia représen- teraient le commencement de la transition aux Arthrodontées. Enfin les Encalyptées correspondent à une autre phase de cette transition, déjà | plus rapprochée de nous, où le péristome arthrodonté tend à prendre £. brevicolla et E. apophysata, appartenant au iype némadonté, mais passant par degrés au type arthrodonté. D’autre part l'E. procera&t VE. streptocarpa sont diplolépidés, tandis que dans les Æ. rhabdo Carpa, ciliata et vulgaris, le péristome s’amoindrissant par degrés pré sente le type aplolépidé, qui disparaît. Hs Ce dernier type est celui auquel parait s'être arrêté cette famille | après avoir oscillé entre les deux autres. Les genres exotiques er sn : aplolépidées. ie L'auteur termine par l'étude de quelques types de transition qu semblent avoir conservé la trace des degrés par lesquels a dû passe l’organisation péristomiale des Diplolépidées, tels les Discéliées, etc. : 7° Anthéridies et anthérozoïdes. — M. Guignard (1) a étudié ca sa : ue Sénér. de Botanique. 1, 1889, p. 63). _ REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 271 centre ‘une masse importante. Ce dernier se porte bientôt sur le côté, devient ovoïde, puis réniforme. Une de ses extrémités s’allonge alors _en bec, l’autre restant arrondie et plus volumineuse. A cet âge le bec se colore moins vivement que le noyau, par les réactifs de la nucléine, car il est formé, ainsi que l’auteur l’a démontré pour les Characées, de Ja partie fondamentale du noyau qui sert de support à la chro- matine, cette dernière restant dans l'autre partie du noyau. € noyau prend bientôt la forme d’un croissant dont les extrémités ne tardent pas à se rejoindre de manière à former un premier tour de spire. La croissance continuant par l’extrémité rostrale, le noyau arrive à former un deuxième, puis un troisième tour. Les cils se forment de la manière suivante : lorsque le noyau encore ovoïde commence à former un bec qui sera la partie antérieure de l’anthérozoïde, le corps du noyau tstentouré d’un côté par une mince couche de protoplasme. Cette portion ie les divisions successives des cellules de l’anthéridie destinées à donner les cellules mères des anthérozoïdes. Le même nombre se _létrouve à la formation de l’anthérozoïde. La fusion de ces segments se fait lorsque déjà le corps de l’anthérozoïde commencer à se courber. “elui-ci pénètre dans le cytoplasme de l’oosphère, et y forme un noyau Mâle où on retrouve les huit segments; le noyau de l’oosphère en Possède également huit. Au contraire les noyaux secondaires prove” Rant de Ja division du noyau de la cellule embryonnaire, offrent seize Ségments, nombre double de celui que présentent les noyaux sexuels. sait que chez les Muscinées l’anthéridie, par un processus géné- ral, dérive d’une cellule superficielle : M. MorrTiER (2) a trouvé Fe dans les Notothylas, genre d’Hépatiques de l'Amérique du Nord, voisin des Anthoceros, en compagnie desquels il croit, l’anthéridie dérivait d’une cellule hypodermique. L’archégone de ces Hépatiques se rappro- , -aucoup de celui des Fougères. Dans le sporogone il se forme une Columelle, comme chez les Anthoceros, mais cette columelle se diffé- 4) 0. Kruch : Appunti sullo sviluppo degli organi sessuali e sulla fecunda- Flne della Riella Clausonis Lév. (Malpighia, 1890, p. 403, 2 pl). D. M. Mottier : Contributions to the life-history of Nothothylas (Annals _. MBotany, 1894, p. 391, 2 pl). ne 972 REVUE GÉNÉRALE DE BOIANINTS rencie en même temps que le sporogone se ro et ce n’ést pas une formation secondaire comme l’a prétendu M. Gœbel. M. FARMER (1) a étudié de son côté une Hépatique de Ceylan, le ; Pallavicinia decipiens. C’est en somme la description détaillée d'un espèce peu connue, mais qui n’apprend rien au point de vue pr, On y voit un rhizome formé d’un cylindre central, constitué par de longues cellules et entourées d’une écorce épaisse et d’un épiderme pili- re. La fronde est dichotomique et s'accroît à la manière des Hépat- ques thallitormes. L'espèce est dioïque et les organes sexuels sont sur la face dorsale de la fronde fertile, qui est un peu plus étroite que la fronde stérile, ainsi que cela a lieu chez certaines Fougères. L'auteur à aussi observé la division des noyaux dans l’appareil reproducteur; les chromosomes y sont peu nombreux, quatre seulement. (1) J.-B. Farmer : Studies on Hepaticæ : On Pallavicinia decipiens Mitt. (Ann: of Botany 1894, p. 35) _ (A suivre). L. GénEAU DE LAMARLIÈRE. Lille. Imp. Le Bigot frères. _ Repue générale de Botanique. Tome 9. Planche 13. Imp. Le Bigot frères. A. Bertin se. Slerigmatocy stis alba. Revue générale de Botanique. Tome 9. Planche 1 oBrrnneltit a os J. Ray, phot. Imp. Le Bigot frères. A. Bertin sc. Appareils pour cultures en liquides agilés. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT F4 0 e générale de Botanique parait le 15 de chaqu mois et 2 Free livraison est composée de 32 à 48 pages avec plane es dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. [} Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Pari Adresser lout ce qui concerne la CRPAETIOR à M. es BONNIER, Professeur à la Sorbonne, 15, rue de PE pade, ce Se sera rendu “ompte dans les revues spéciale ouvrages, mémoires ; es dont un exemplaire aura été br ressé Fe rues de la Revue states de A Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Doltnique ont droit gratuitement à v vingt-cinq exemplaires en tirage à LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la Revue générale de Botanique Auserr, docteur ès sciences. |Bourroux, doyen de la Faculté des si BarraNDier, nn à l'Ecole de médecine d’ Briquer, tr à l’Université de rs * Boxnier an membre de V'Acadé- | voi ET, mme 4 de l'académie. des f1 ne Durour, técdder.s djoint id Labora - toire de — végétale de Fon- _. + taïineblea FLABAULT, RSS Montpellier. à l’Université de | Fuor, docteur ès sciences. __ Fockeu, docteur ès sciences | FRANGHET, répétiteur au Fe d’His- |Gaix, maître de __—…— à VUni- __ versité de Nanc _ GÉEAU 0e D Laman re RCE à | Vraie à de médecine de Reim: _GunD, professeur à à la a _ GuiGnNarD, membre de l'Académie des sciences. l'Université de «Hacker, professeur à | Marseille. ns protur à TU Besanço Lun», de l'Université de Copenh Rec D way}, professeur ve e Minnesota. titut Pit eur, MASscLer, lauréat de l'Institut … MarTrucaorT, maître de Confe Sorbonne, é Mer, directeur de la Station ! de l'Est. MeenanD. eee à l'Écol : ine de Rouen REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME NEUVIÈME Livraison du 15 Août 1897 N° 1040 | PARIS ; PAUL pu PONT, ÉDITEUR . 1807 LIVRAISON DU 15 AOÛT 1897 L — SUR LES FAISCEAUX STAMINAUX, par M. P.Grélot. 25 IL — VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS SOUS L'INFLUENCE DU MILIEU (avec planches et figures dans le texte), par M. .J. Ray (fin) . . 282 PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON PLANOUE 15. — Sterigmatocystis alba. PLANCHE 16. — Penicellium Sacchari. oir à Pour le mode de publication et les conditions d’ a La la troisième page de Ja Couverture. SUR LES FAISCEAUX STAMINAUX Par M P. GREÉLOT. L'absence de vaisseaux différenciés dans les faisceaux libéro- ligneux d’un organe adulte, est à coup sûr un fait digne de remarque et en contradiction avec la définition mème du faisceau. Assez répandue chez les Monocotylédones, cette particularité est considérée par tous les botanistes comme très rare chez les Dicotylédones. l'y à plus d’un demi-siècle déjà que Mohl signalait chez les _Palmiers la présence de cellules vasculaires imparfaites. 30 ans plus tard, Caspary (1) décrivait dans les genres Aldrovandia, Mono- _ #opa, Nelumbium, des faisceaux composés de cellules allongées, étroites, à membranes sans ponctuations et contenant un liquide coloré et granuleux (cellules conductrices simples), et de «vaisseaux imparfaits » dont les anneaux plus ou moins espacés alternent Par groupes avec des tours de spire. Ces derniers vaisseaux se résorbent parfois totalement (Aldrovandia, Nymphea) pour ne laisser Que des lacunes. 4 En 1864, M. Prilleux (2) constatait des faits à peu près identiques dans la tige de l’Althenia filiformis. En 1868, M. Van Tieghem (3) étudiait la structure anatomique de la tige de l’Utriculaire commune où le faisceau unique qui 9Ceupe l'axe possède, outre des cellules conductrices simples, un Vaisseau central imparfait, à anneaux espacés, mais dont la paroi Me se résorbe pas. ER En 1870, le même savant, dans ses « Recherches sur la symé- (8) Ph. Van Tieghem : « Anatomie de l’Utriculaire commune ». Annales des _ N nat., 5° série, L. X, 1868. ue Rev. gén. de Botanique. — IX, . ke … dans le système fibro-vaseulaire du réceptacle, on est frappé nf nn . de cerlaines phanérogames ». Revue générale de Bot. T VIII, n° 9%6, 1896. 5: É "Ca _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE trie de structure des plantes vasculaires » (1), signalait des vais- seaux entièrement résorbés dans les faisceaux de la racine chez Elodea canadensis, Najas major, Potamogeton lLucens, et enfin des racines ne possédant ni vaisseaux ni cellules libériennes, ni cellules conjonctives, par suite de la destruction hâtive de la cellule-mère du cylindre central ( Vallisneria spiralis, Lemna polyrhiza, L. minor, _L. trisulca). Enfin, en 1896, M. Van Tieghem (2) signalait un fait encore plus curieux : je veux parler de l’absence de méristèle dans les feuilles florales de certaines phanérogames. Chez Gaiadendron Tagua et G. nitidum, par exemple, « les faisceaux libéro-ligneux du calice sont remplacés par tout autant de minces cordons de cellules étroites et longues, renfermant une matière colorante jaune brun, mais entièrement dépourvus de vaisseaux et de tubes criblés». _ Tantôt quelques sépales seulement (Gaïadendron luteum), tantôt tous les sépales à la fois sont dépourvus de méristèle (Gaiadendron Punclatum. G. puracence, Atkinsania ligustrina, etc. Ainsi que la Plupart des genres qui composent les Loranthacées). Ailleurs, cé sont les étamines qui sont dépourvues de méristèle (Arceutho- biacés, Ginalloacées, ete...) ; le même fait s’observe aussi dans les Carpelles (Arceuthobium). En résumé, d’après les exemples cités dans ce court historique, _ qu'il ÿ ait arrêt de développement, résorption ou mème absence Complète de vaisseaux, on remarquera que ces faits n'ont été observés que dans des plantes considérées comme possédant une organisation inférieure (Loranthinées), ou le plus souvent dans des organes adaptés à la vie aquatique. , Je ne sache pas qu’on ait signalé jusqu'ici des faits analogué dans des fleurs appartenant à des familles considérées Come élevées dans la hiérarchie botanique. ke Quelques exemples tirés des Gamopétales supérovariées feront le sujet de la présente note. ne Si on suit attentivement sur des coupes sériées la marche ee laisceaux staminaux depuis l’anthère jusqu’au niveau où ils entrent (1) Ph. Van Tieghem : Annales des se. nat., 5° série, t. XIII, 1870. à feur (2) Ph. van Tieghem : « Sur l'existence de feuilles sans méristèle dans ans SUR LES FAISCEAUX STAMINAUX 275 modifications nombreuses qu'ils peuvent subir chez certains types tant dans leurs connexions avec les faisceaux des autres cycles (comme je l’ai laissé entrevoir dans une note précédente) (1), que dans la nature des éléments qui les composent. Examinons d’abord ce qui se passe dans le réceptacle. Bon nombre de fleurs parfaitement développées observées au moment de l’anthèse, présentent dans leurs faisceaux staminaux (et souvent même dans ceux des autres cycles floraux) une inter- ruption brusque des vaisseaux ligneux dans le réceptacle. Qu'il soit collatéral, bi-collatéral ou concentrique (cette der- nière forme est très répandue), le faisceau se trouve alors composé d’un liber normal, en tout semblable à celui des méristèles des autres cycles, et d’un parenchyme à cellules étroites et prismati- ques, à membranes minces, cellulosiques et imperforées, au lieu el place de vaisseaux ligneux. Les exemples suivants montrent une e,gradation croissante dans limperfection des vaisseaux. Eutoca viscida. — Les faisceaux sépalaires et staminaux sont coalescents jusqu’au dessus du niveau d'insertion des faisceaux du gynécée (l'ovaire est légèrement semi-infère); les faisceaux stami- Maux, nettement bifasciculés, perdent sur un court espace leurs Vaisseaux ligneux dès le niveau de courbure des faisceaux sépa- laires auxquels ils sont superposés. Polemonium reptans. — Les vaisseaux différenciés manquent dans les faisceaux staminaux dès le niveau où ceux-ci sortent du 3 Cylindre central, pour reparaître lorsque ces faisceaux auront Sagné la périphérie, c’est-à-dire un peu au-dessous de l'insertion äPparente de la corolle. Ces faisceaux staminaux sont concentri- ques dans le réceptacle. Il en est à peu près de même chez Lavan- È dula vera, Salpiglossis sinuata, Phlox paniculata. Erinus ulpinus. — Mèmes faits que ci-dessus ; parfois on trouve vers la périphérie un tronçon de vaisseau spiralé très ceroue et très grêle. Cynoglossum officinale. Symphytum cchinatun. Au niveau dé 0 Comptes rendus de l’Ac. des Sc., mai 1896. « Recherches sur la nervation relire chez les Gamopétales bicarpellées de Bentham et Hoocker 2 276 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE courbure des faisceaux staminaux, un à trois vaisseaux seulement sont entraînés vers la périphérie, puis ils disparaissent bientôt; les vaisseaux différenciés ne se retrouvent qu’à la base de la corolle. Pulmonaria saccharata. Echium pyrenaicum. Myosotis alpestris. — Il existe encore des vaisseaux dans les traces staminales (dans le système central du réceptacle), mais ils manquent dès le niveau de _ courbure jusqu’à la base de la corolle. _… Enfin, les faisceaux pétalaires donnent lieu parfois aux mêmes observations : Jasminum fruticans. — Dès que les faisceaux pétalaires sont sortis du syslème central du réceptacle, ils prennent la forme con- _centrique et les vaisseaux disparaissent complètement : on n'en retrouve qu’un peu au-dessous du niveau d'insertion de la corolle. Schizanthus pinnatus. — Sur un court espace, dans le réceptacle, les faisceaux pétalaires, concentriques, ne possèdent pas de vais- _seaux. Ceux-ci apparaissent vers la périphérie un peu au-dessous du niveau où les faisceaux pétalaires se trifurquent avant de péné- trer dans la corolle. Si maintenant nous montons du réceptacle jusqu’à l’anthère, __ nous voyons que chez la plupart des exemples cités plus haut, l'im- perfection constatée dans le faisceau staminal se retrouve sous une autre forme dans la corolle. ae : ; Le groupe des Gamopétales bicarpellées sur lequel ont porté mes recherches nous fournit tous les degrés de soudure du cycle Staminal avec le cycle pétalaire. On y rencontre des fleurs à étami- nes libres et des fleurs à anthères sessiles avec tous les termes de passage entre ces deux types extrêmes. Nous remarquerons dès à présent que c'est surtout chez des fleurs où la concrescence des deux cycles, pétaltaire et staminal, 6Sl le mieux accusée que l'imperfection du faisceau staminal se mont’ avec le plus de netteté. On peut déjà considérer comme un premier degré de dégrada” tion, la réduction qu’on observe dans le nombre des vaisseaur ; _ ligneux du faisceau staminal. Les files de vaisseaux se réduisent " parfois à deux (Echium grandiflorum) et même à une seule ( Heliotro es _ Pium europeum. Caryolopha sempervirens. Pulmonaria saccharala). LS _ Vaisseaux annelés et spiralés ont leurs anneaux espacés eee à: SUR LES FAISCEAUX STAMINAUX 271 épaississements ne présentent que très faiblement les réactions caractéristiques du bois. Il arrive de rencontrer des faisceaux staminaux où les épaissis- sements annelés et spiralés manquent sur une certaine longueur (Cynoglossum bicolor. Cy. officinale). La différenciation ligneuse va en diminuant progressivement vers la base de la corolle puis cesse tout à-coup environ vers le 4/3 inférieur de la hauteur du tube. Si on s'adresse à des sujets jeunes, bien avant l'épanouissement de la corolle, on constate que les faisceaux staminaux ne présentent pas encore de vaisseaux différenciés alors que les faisceaux pétalaires en possèdent déjà depuis longtemps. Il y à un retard dans l’appari- ss tion des vaisseaux staminaux. Mais il arrive aussi que les vaisseaux du faisceau staminal, dans une fleur adulte ne présentent plus du tout d’épaississement annelés ou spiralés. Parfois un court tronçon avec des épaississements très grêles, témoigne de la nature vasculaire de la cellule examinée. Prenons comme exemple la corolle de Nonnea flavescens. Dans des corolles jeunes, on trouve dans le filet staminal un “ie | tronçon de vaisseau très grèle, étiré, mesurant 3-4 p de diamètre environ, avec des bandelettes annelées ou spiralées extrèmement ténues. Au-dessous du filet il n’en existe pas. A l'état adulte, parfois les épaississements persistent en s'étirant de plus en plus ; très rarement, dans le tube, il s’en forme de nouveaux qui sont toujours très courts (1/10 millim. environ) et semblables à ceux qui se trou- vent dans le filet. Toute la partie vasculaire du faisceau ne comprend alors, outre ces tronçons, que des cellules allongées, à membranes | “à cellulosiques, sans ponctuations ni sculptures. Quant au liber qui accompagne ces vaisseaux imparfaitsilma toujours paru semblable à celui des faisceaux normaux du cycle pétalaire, c’est-à-dire qu'il comprend des tubes libériens du type - Courge (1) et des éléments allongés que l’on peut considérer, soit Comme des cellules-compagnes, soit comme des cellules de paren- chyme libérien. | La modification que subit le faisceau peut être plus profonde on ne retrouve plus encore, car chez certaines corolles, dans le filet, (1) Lecomte. « Contribution à l'étude du liber des Angiospermes ». Thèses de .. Paris, 1889, p. 228. ee Le t 6 +) oe - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sur la corolle jeune. Il faut donc qu'ils se soient résorbés..Et en effet, des coupes longitudinales à 1/300 millim. m'ont montréque le vaisseau annelé et spiralé subit dans certains cas, outre l’étirement corrélatif à l’accroissement intercalaire de la corolle, une résorption presque toujours totale de sa bandelette d’épaississement, mais sans formation de lacune comme dans les plantes aquatiques étu- diées par M. Van Tieghem (1). Il m’a été donné d'observer des vaisseaux spiralés présentant encore des vestiges de bandelettes. Celle-ci, qui est restée cellulosi- _ Que, se résorbe peu à peu et apparaît alors sur la membrane propre _ du vaisseau sous forme de courts filaments interrompus çà et là, très grêles, amincis par places ; La membrane cellulosique primitive du vaisseau persiste et s’épaissit même légèrement tout en restant cellulosique : la bandelette seule disparaît. die (0 Ph. van Tiegbem loc. cit. page 2. Les mêmes faits se retrouvent à peu près identiques chez = Nonnea rosea et chez plusieurs espèces appartenant au genrê _ Myosotis. Ainsi, la différenciation des faisceaux staminaux se fait d'une mañière très imparfaite et longtemps après celle des faisceaux péta- laires chez Myosotis alpestris. Dans]la fleur adulte, les épaississements annelés et spiralés ne se sont pas faits ou ont complètement disparb : sauf quelques tronçons très grèles dans la partie supérieure du F4 filet ; il en estde même chez Myosotis silvatica (doublé) et W. hispida. = Chez M. Azoricas, quelques échantillons possédaient des vestiges de vaisseaux différenciés. La plupart n’en contenaient pas. Q L’imperfection vasculaire est plus complète chez M. intermedia _ Que chez tous les Myosotis cités jusqu'ici. J'ai examiné dans cette espèce un grand nombre de fleurs à tous les états de développement _et je n'ai pu en trouver qu’une seule, jeune, présentant un vaisseal différeneié dans un faisceau staminal. fl est rare d'en découvrir des | vestiges dans la fleur adulte. F aueun vestige d’épaississement, alors qu’il en existait dans lefilet Toutes les fleurs examinées plus haut appartiennent aux BOF - _ La fleur est sensiblement zygomorphe et comprend 4 étamines _ ginées. Chez les Scrophulariées, je n’ai encore trouvé les mêmes . faits que chez Erinus alpinus. io SUR LES FAISCEAUX STAMINAUX 279 didynames : la 5e est totalement avortée. Les deux étamines latérales qui sont les plus développées ont un court filet contenant çà et là quelques tronçons de vaisseau spiralé, très peu différenciés, très minces et étirés ; on en retrouve encore quelques-uns au-dessous du filet dans la partie supérieure de la région concrescente. Dans une corolle très jeune (1 millim. 1/2 de long), on trouve une file de vaisseaux spiralés mesurant 5 x de large environ dans chaque faisceau staminal ; ces vaisseaux ont le même diamètre que ceux des faisceaux pétalaires mais présentent déjà çà et là de courtes interruptions avec des régions étirées. Dans la corolle adulte (1 cent. long.), on remarque que les derniers vaisseaux spiralés formés dans les faisceaux pétalaires sont au moins deux fois plus larges que l’unique vaisseau staminal qui a conservé son diamètre primitif. Les deux étamines latérales, plus courtes que les antérieures, ne contiennent plus aucun vestige d’épaississement, soit dans leur filet, soit au-dessous. Là encore ils ont été résorbés. Enfin les Labiées m'ont offert également un type présentant les mêmes phénomènes. Chez Lavanduln vera, les vaisseaux staminaux au nombre de 2-3 files dans le filet sont bientôt réduits au-dessous à une seule file, en même temps que les anneaux s’écartent de plus en plus et que les toursde spire sedéroulent.Vers la base de la corolle. ils disparaissent parfois totalement, parfois ne présentent plus qu'un très faible tronçon. Leur diamètre ne dépasse pas 5 y tandis que celui des Vaisseaux pétalaires atteint 12-15 uv. | Examinons maintenant les conclusions que l'on peut tirer de ces faits. On à vu que, dans le réceptacle, il n’y a pas formation de vais- Seaux différenciés. Les cellules qui devraient donner les vaisseaux ligneux restent procambiales. Dans la corolle au contraire, à Fêtat, jeune, il y a généralement formation de vaisseaux, mais ces Vais- seaux, au lieu de suivre les développements successifs des éléments environnants, ne s’accroissent plus. Leurs tours de spire s'étirent Par suite de l’accroissement intercalaire et le plus souvent dispa- _ laissent. Quoi qu'il en soit, dans la corolle, l'état procambial de la _ Partie ligneuse des faisceaux a été dépassé puisqu'il y à eu diffé- _ lenciation en vaisseaux annelés et spiralés. : L'étude du réceptacle nous montre donc que dans un faisceau 280 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE le liber peut se former avant le bois, tandis que ce dernier peut rester procambial; cela nous amène à dire qu'il convient d'apporter une restriction à cette proposition de M. Bertrand (1) concernant la formation du faisceau : « Si l’on considère un faisceau d’un organe dans toute son étendue, les premières trachées qui s’y carac- térisent se forment dans les régions de cet organe qui n’ont à subir qu’un accroissement ultérieur peu considérable. Il ny à donc pas lieu de chercher une règle spéciale pour connaître si cette formation procède toujours de bas en haut ou de haut en bas. Ce résultat était facile à prévoir a priori ». En effet, une corolle de Symphytum echinatum, mesurant 3 mill. 1/2 de long, présente déjà des vaisseaux différenciés dans ses faisceaux staminaux et il est incontestable que ces faisceaux auront à s’accroître considérable- ment en longueur jusqu’au moment où la corolle aura atteint Sa taille définitive, environ 1 cent. 1/2 de long. Dans le réceptacle au contraire, ces mêmes faisceaux n'auront à subir qu’un très faible accroissement intercalaire et cependant il ne s’y formera pas de vaisseaux. Le lieu d'apparition des premiers vaisseaux ne repré- sente donc pas toujours le niveau de la plus faible croissance inter- calaire si on considère le faisceau dans toute sa longueur. : = Et maintenant on peut se demander si cette imperfection, celte dégénérescence du système vasculaire entrave dans une certaine mesure le dévelopr t normal de l’anthère et du grain de pollen. J'ai pu constater chez] l échantillons que j'ai examinés pour chacune des espèces citées plus haut que toujours le grain de pollen avait une structure normale.On pourra objecter que la fécon- dation chez ces fleurs peut être faite par des graines de pollen venant d’autres fleurs de la même espèce mais ne. présentant pas cette dégradation vasculaire, et que celle-ci peut-être imputée à Ja nature du sol, à l'exposition spéciale des plantes ayant fourni les corolles étudiées, etc. Et d’abord, dans les espèces cilées plus haut, je n'ai trouvé aucune Corolle adulte présentant un faisceau staminal normal. De plus, j'ai fait l’expérience suivante sur un pied de Myosotis siloalt. Après avoir supprimé toutes les fleurs flétries ou épanouies PO ne laisser subsister que des fleurs en bouton, j'ai placé la plantn# : . 4) CE. Bertrand. « Théorie du faisceau ». Bull. scient. du département ” ne SUR LES FAISCEAUX STAMINAUX 281 observation dans un pot que jai entouré complètement de mousse- line fine de façon à opposer un obstacle infranchissable aux insectes ou aux poussières atmosphériques. Le pot fut placé sur une fenêtre du laboratoire. J’ai pu constater par le développement des ovules après la chute des corolles que la fécondation avait eu lieu. Toutes les corolles ont été recueillies et examinées ; toutes présentaient les particularités signalées plus haut. Ces faits, ajoutés à ceux décrits par M. Van Tieghem chez les Loranthacées, montrent donc clairement que le développement du Système vasculaire des étamines n’est pas absolument nécessaire au développement normal de l’anthère et à la formation du grain de pollen parfait. On peut se l’expliquer ainsi: le rôle principal des vaisseaux ligneux, surtout chez des organes de nature foliaire, est avant tout de transporter de l’eau avec des matières dissoutes. Or cette eau se rend surtout aux feuilles végétatives, aux organes verts, pour y être évaporée en grande partie et concourir aussi à la formation des multiples combinaisons chimiqtes qui s’édifient au niveau du grain de chlorophylle. Les étamines qui n’ont, comme là corolle, qu’une urée éphémère, dont la masse parenchymateuse est relativement faible et n’offre pas les phénomènes de la chlorovaporisalion, n’exi- sent donc pas un apport considérable d’eau. Ce qu'il leur faut pour u assurer le développement de l’anthére c’est surtout de la sève Le élaborée qui circule dans le liber. Aussi ce liber existe, comme on l'a vu, sur tout le parcours des faisceaux staminaux, alors même que les vaisseaux ligneux ne se sont pas formés ou qu’ils ont subi une dégénérescence complète. Les vaisseaux ligneux, n avan pas à fonctionner, disparaissent. (Travail fait au laboratoire de Matière médicale de lBcole supérieure de Pharmacie de Nancy) VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS SOUS L'INFLUENCE DU MILIEU par M. J. RAY (Fin). CHAPITRE III. ADAPTATION. — DÉSADAPTATION. —— ÉVOLUTION D'UNE CULTURE D'UN ORDRE DÉTERMINÉ. L Etudions maintenant comment un caractère nouveau s'établit. Considérons par exemple le cas de notre première culture. Nous avons recueilli des spores d’un Sterigmatocystis alba sur du fro- mage moisi, nous les avons semées dans une solution de glucose : il a été obtenu de la sorte la culture d'ordre 1 relative à ce milieu. Au bout de quinze jours seulement des fructifications ont Com- -mencé à paraître tandis que les têtes sporifères se montrent au troisième jour quand.on répand des spores sur le fromage. Exami- nons la plante à ce moment où elle devient complète. Le thalle, . Peu étendu, est constitué par un mycélium dont les articles On! des dimensions intermédiaires entre celles de la culture origine . celles qui ont été données dans le chapitre premier relativement à la culture sur glucose. He L'appareil reproducteur rappelle assez nettement la forme Pre mitive ; le pied seul est différent ; c’est un filament du calibre ordinaire des hyphes mycéliennes moins cloisonné pourtant du celle-ci, et dressé : il porte (PI. 14, fig. 45) un gros renflement ter : minal, avec basides, stérigmates et chapelets de spores, mais il 1° une certaine indétermination dans la forme et les dimensions œ basides etstérigmates. En outre, les diverses têtes ne se ressem?”" à : ; È VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 283 pas ; il y en a de moins modifiées par rapport à la forme primitive, et de plus rapprochées de la forme finale. Donc, dans cette culture d'ordre 4 ou première culture, pas de pied différencié, indétermi- _ nation de la tête, des basides et stérigmates. Recueillons les spores pour les semer dans un tube nouveau de la même solution de glucose. C’est la culture d'ordre 2, ou deuxième culture. Faisons une troisième culture : dans celle-ci, dès le dixième jour, nous aurons une plante plus développée que dans la première culture après quinze jours. Le thalle est plus abondant, les fructifications aussi ; de plus, il y a des différences dans leur constitution avec la première culture : les articles ten- dent nettement vers une forme cylindrique courte ; l'appareil reproducteur est constitué par un filament dressé encore, moins différencié en pied que dans le cas précédent, et à peine renflé au Sommet ; mais il porte quatre ou cinq grosses proéminences arron- dies (PI. 44, fig. 146), munies de stérigmates avec spores, et ces Spores ont toujours le même diamètre. La tête commence donc à s'eflacer, après le pied ; les basides et stérigmates, ces replis de Premier et deuxième ordre du renflement terminal, ont pourtant subsisté, et la propriété du sommet du pied s'est pour ainsi dire 'éportée sur les replis de premier ordre. On ne rencontre plus ici les fructifications observées dans la première culture. _ Continuons à faire des reports sur tubes frais. Quand nous arri- YOns à la sixième culture, nous obtenons dès le huitième jour un développement encore plus abondant que dans la troisième culture au dixième jour, et cette fois l'appareil reproducteur a la forme décrite plus haut comme caractérisant une culture sur glucose. Les basides et stérigmates se sont effacés, il ne reste plus que les “ Chapelets de spores insérés au sommet d’un filament dressé. A Partir de maintenant, toutes les cultures d'ordre plusélevé montrent les mêmes caractères. Pourtant la neuvième se développe un peu . Plus vite que la huitième, la dixième un peu plus vite que la neu- ième, mais les différences de temps décroissent graduellement ee È arrive un moment où toutes les cultures d'ordre succéssif sont identiques. Eu Voilà, dans le cas de notre Champignon, un résultat sem- | able à celui que Wasserzug a obtenu avec Micrococcus prodi- Tosus: cette Bactérie était devenue un Bacille au bout de quinze 284 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cultures. C’est également une variation héréditaire que M. Laurent a réalisée dans le Bacille de Kiel rendu incolore par l'exposition à la lumière. L'ensemble des phénomènes que nous venons de décrire cons titue l'adaptation du Sterigmatocystis à la vie dans un jus sucré et la désadaptation par rapport au milieu primitif. fl a fallu six cul- tures pour que le Champignon prenne sa forme définitive. Dans la première, la spore semée tend à produire une plante ayant les caractères de celle qui l’a engendrée, mais ces caractères ne son! ‘ pas en rapport avec l'aliment fourni et les nouvelles conditions physiques. Reportons-nous à l'époque où une spore, venue d’une origine quelconque, est tombée sur le fromage moisi, se trouvant alors dans les conditions qui ont fait le Sterigmatocyslis ulba. Supposons que cette spore soit, au lieu de cela, tombée dans une solution de glucose ; elle n'aurait pas donné le Sterigmatocystis alba, elle n'aurait pas donné non plus la forme que nous avons décrite relativement au glucose. Eu somme, étant considéré la spore, S, apportant en elle cer taines tendances, on peut écrire : … Fromage : Sterigmatocystis alba. > Glucose : forme F. Glucose : Forme ®. F est une forme participant de & et du Sterigmatocystis alba. ‘pe forme que prend un être introduit à l’état de spores dans un mien déterminé est le résultat des tendances héréditaires apportées Pa _ le germe et des conditions où peuvent s’accomplir les phénomènes. î vitaux dans le milieu nouveau. ARTS Les deux actions se combinent, l’une tendant à produire ue forme, l’autre une forme différente : on arrive à un état d'équilibre #4 Cet état d'équilibre présente la particularité suivante : Sa stabi de. lité varie avec le temps. Ainsi, recueillons des spores de a . huitième culture sur glucose, et semons-les sur fromage. Le des - pignon se développe, mais moins vite que si notre semis pronne ; d’une plante ayant poussé sur le fromage : au lieu de fructifier trois jours, il fructifie au bout de cinq jours seulement e es ne donne-t-il pas la forme primitive. Mais les spores me cette première culture d \eront quatre jou rs une plante fer % bien mieux développée d'ailleurs, et plus semblable au St” RIRE au VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 285 cystis alba. Au bout de trois cultures, nous aurons de nouveau ce dernier. Faisons la même opération en partant de la dixième culture de la forme F, il faudra au moins quatre reports pour retrouver le stérigmatocyste blanc. Le retour à la forme première est d'autant plus difficile que nous nous adressons à ‘une culture d'ordre plus élevé de la forme F. Nous voyons d’autre part qu’il faut : moins de temps pour revenir au Sterigmatocystis alba en partant de F qu’il n’en a fallu pour l'inverse. En résumé, dans l'exemple que nous avons pris, se manifestent les phénomènes suivants : : 1° Pendant huit cultures successives, le Champignon varie Progressivement de la forme Sterigmatocystis alba à la forme F ; à chaque culture, le développement demande un certain temps, différent du temps correspondant à la culture origine, et la durée du développement va sans cesse en décroissant ; 2 À partir de la huitième culture, La forme F est d'autant plus stable que l'ordre est plus élevé : 3 Les caractères ont varié dans l’ordre suivant : l 4) Forme du pied ; 3 b) Tête renflée ; | | €) Dimensions des basides et stérigmates ; d) Présence de tête, basides et stérigmates. | Les dimensions des spores sont restées constantes pendant toute la période de transition. | Ces résultats n'étaient pas évidents à priori, comme on pourrait le croire. En se bornant aux hypothèses, sans faire d'expériences, 9 pouvait aussi bien supposer qu’à la première culture sur glu- t0Se, il se produirait tout simplement un développement moindre, vec même appareil reproducteur (sinon avec un thalle semblable, à Cause du contact intime de ce dernier avec le substratum) ; et de même aux cultures suivantes, jusqu’à l'apparition d’une forme “productrice nouvelle, définitive, susceptible de suppléer la pre- ère. On pouvait supposer encore que l'adaptation consistait ve "A ralentissement considérable du développement lors du premier emDiS Pour aboutir, sans qu’il soit nécessaire de pratiquer un deuxième semis, à la forme reproductrice nouvelle seule possible dans le Milieu nouveau. Il est remarquable de voir au contraire une "yes ve Le ES PE LT Be SAT mu Ver net IS RENTE AU LL ele SP je MANS Su EUR en Î 286 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE série de formes reproductrices nettement définies et fertiles. De plus il est intéressant d’assister pour ainsi dire à l'action du milieu; et la marche de cette action, en train de se produire, nous éclaire aussi bien sur la valeur des caractères de structure que l'a fait le résultat définitif Pour certains milieux, il suffit de une ou deux cultures succes- sives, qui ont d’ailleurs un développement plus rapide que dans le cas précédent, pour arriver à la forme correspondante ; il en est ainsi dans le cas des cultures sur carotte, pomme de terre, gélatine; les mêmes lois s’observent au cours de l'adaptation ; la vitesse est simplement plus grande. Pour d’autres, les sels minéraux par exemple, la vitesse d'adap: lation est plus faible, notamment dans l'emploi du phosphate d’ammoniaque. La première culture, au bout de cinquante-deux jours, n’avait donné qu’un très léger stroma, formant couronné autour du tube, avec une fructification très ténue. La dixième culture, quarante-trois jours après le semis, produisait déjà un stroma consistant recouvrant une bonne partie de Ja suria@ liquide, fructifié aussi. A la douzième, dès le trente-neuvième jour, le développement était plus abondant encore. Ajoutons que pro- gressivement on tendait vers la forme définitive, presque établie dans la douzième culture. Enfin, dans le cas des sucres, de l’amidon, la vitesse d'adapta- tion est intermédiaire entre ces deux extrêmes. Cette ‘vitesse est fonction de deux variables : le nombre des Cultures nécessaires Pour arriver à l’état d'équilibre, la durée e développement de chaque culture. Chacune de ces variables dépend de deux facteurs; la nature de la spore semée (son passé), la nature Physique et chimique du milieu. On ne voit pas un rapport imme” diat entre les deux variables ; si l’on ralentit le développement Par Un moyen quelconque, on ne trouve pas qu’il faille moins de : cultures ; les milieux à développement lent ne demandent pere | nombre de cultures plus petit, un développement rapide n'entraile Pas Un grand nombre de cultures. Pour tous les milieux, on remarque que le retour au milieuP mitif ne demande pas le même temps que le chemin he tantôt le retour est plus rapide, tantôt il est plus lent; nous ce bu établir de loi générale. Carr je à F - En résumé : VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 287 1 L'adaptation du Sterigmatocystis aitba se fait par une série de lormes successives fertiles. 20 La variation suit la marche que nous représentons par ce tableau : Thalle Dimensions. Appareil reproducteur a) Dimensions des divers organes. b) Différenciation du pied; en se modi- fiant, elle fait varier les dimen- sions de la tête, des stérigmates et basides, le nombre de ceux-ci. c) Tête renflée ; sa disparition est suivie des mêmes effets. d) Deux ordres de replis, stérigmates et basides. Plaçons en regard le résultat fourni par l'examen des cultures ; fixées ; désignons par « les caractères variant souvent, par B ceux qui ne varient pas souvent, et par y ceux qui ne varient jamais. Thalle x) Dimensions. y) Filaments. Articles. Appareil reproducteur «) Dimensions. 8) Différenciation du pied. Tête renflée, avec stérigmates el basides. y) Filament dressé. Ramification terminale. Chapelet de spores. Volume des spores. Ces deux tableaux peuvent nous conduire à formuler cette Conclusion : Pour le thalle, la forme filamenteuse, la structure articulaire sont les deux premiers caractères acquis, dominant tous les autres. 4e Our l'appareil reproducteur, il y à d’abord eu des filaments ressés, se ramifiant au sommet en chapelets de spores ; puis se ges développées des têtes sphériques avec deux ordres de replis. 288 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Enfin le filament dressé s’est différencié, ce qui a déterminé le nombre et les dimensions des organes apparus. Nous retraçons ainsi l’histoire de la plante par l'examen de ses variations. KE Jusqu’à présent, nous avons étudié des cultures arrivées à leur entier développement, c'est-à-dire produisant des spores, en d’autres termes des plantes adultes. Nous aurons complètement terminé l’examen de la moisissure dans ses divers états quand nous aurons considéré l’évolution d’une culture, la série des phénomènes compris entre la germina- tion et l'épuisement complet du substratum. Deux points y sont intéressants : : 1° Le développement d’une tête sporifère ; 2° L'apparition de sclérotes dans une culture vieille. 1° DÉVELOPPEMENT D'UNE TÊTE SPORIFÈRE. Prenons par exemple le cas de la culture sur carotte. Il s'élève du thalle un gros filament cloisonné, d’abord de même calibre Sur toute son étendue ; ce filament se renfle à son sommet et la tète ainsi formée bourgeonne sur toute sa surface : les basides naissenl; bientôt sur elles se dressent des stérigmates. On voit que ce développement ne reproduit pas exactemen" l’évolution dans le temps ; il y a renversement dans l'ordre Lod tains stades (tête, pied). Pourtant le développement d’une culture sur pomme de Cds nous offre le phénomène suivant, très remarquable. A la surface du thalle se forment d’abord des fructifications comme celles que | représentent les fig. 3 et 4 de la pl. 42 ; c’est la reproduction ent : de la phylogénie, avec arrêt à un stade éloigné encore de lé actuel : ces fructifications, en eftet, ne sont point stériles. pe tard, d’ailleurs, apparaissent les têtes sporifères normales, pee même processus que pour la carotte. ;. | ‘ Voilà les seuls faits sur lesquels nous devions appeler tion dans l’ontogénie de la plante. l'atten- VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 289 2 APPARITION DE SCLÉROTES, Les sclérotes se forment sur les points de la culture où le milieu commence à s’épuiser, ou tout au moins en des régions de la plante dontles fructifications ont produit toutes leurs spores. Dans des cas exceptionnels, comme celuidesliquides agités, nousles avons cepen- dant obtenus quand la plante était encore jeune; il a étéditcomment On peut l’expliquer. Quand on les trouve sur un thalle âgé, ils ont une constitution assez différente (PI. 13, fig. 12). Ce sont des cor- puscules plus ou moins ronds, pouvant atteindre un millimètre de diamètre, bruns foncés, résistant à l’écrasement. La périphérie ést formée d’un stroma noirâtre simplement un peu plus compact que le stroma du thalle, et à parois cutinisées; tout le reste de la masse est un pseudoparenchyme d'articles gros et courts à Parois épaisses demeurées cellulosiques. L'origine filamenteuse de Ce parenchyme est par endroits très visible. Les sclérotes se développent soit dans l'épaisseur du milieu hutritif, soit à la surface. Plus la culture vieillit, plus ils sont n0mbreux. Quand le milieu est complètement épuisé, la plante se réduit aux sclérotes et l’ensemble des spores. Nous en avons rencon- tré sur tous les milieux, sauf lessels minéraux ; dans ce dernier cas, ce n'est peut-être qu’un retard, dû à la lenteur de l’évolution. Sur les matières amylacées, le riz, l'amidon, la pomme de terre, ils se montrent plus tôt que partout ailleurs et en plus grand nombre. Nous avons conservé toutes nos cultures, les sclérotes n’ont pas encore évolué ; il se pourrait que €e soit là un stade d'une forme Teproductrice parfaite. Tel est l’ensemble de nos observations sur le Sterigmatocystis a. Les résultats obtenus ont leur utilité pour la classification. Si Tous en tenons compte pour d’autres Champignons ou si nous pro cédons sur celles-ci au même travail, il sera aisé de faire un RÉ : Pement naturel. de D'autre part, la variabilité des se nous suggère une _ "Marque importante. Les spores étant toujours emportées d’un Milieu sur un autre, une forme trouvée est une forme passagère ; ous ne sommes jamais sûrs de la retrouver plus tard. Maintenue Sur son milieu, elle La Lenirpoé indéfiniment constante. k 0 gén. de Botanique, 1, 290 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE CHAPITRE IV. CULTURES D’AUTRES ESPÈCES. Nous avons étudié par les mêmes méthodes deux autres formes appartenant également au genre Sterigmatocystis : ce sont par conséquent des plantes à thalle filamenteux articulaire, Se repro- duisant par têtes sporifères munies de basides et stérigmates avet chapelets de spores. La première a été trouvée dans un tube de carotte contaminé accidentellement. Son thalle est constitué par un mycélium blanc _rosé et un stroma de cassure ocracée. Les fructifications ont ss double teinte, rose et verte. Le pied, non cloisonné, est lerminé par un renflement peu accusé couvert de basides globuleuses ; les _stérigmates sont courts, les spores rondes et leur surface est hérissée de petites pointes. Un pigment rouge vif remplit les basides et la tête ; on le trouve en gouttelettes dans le pied ; les spores son vertes, d’une dimension de 2 u, 6. Il nous a été impossible de rapprocher ce champignon d’une espèce connue ; nous l’appellerons - Sterigmatocystis bicolor. | Dans tous les milieux, ces caractères de forme et d ont varié, sauf pourtant la dimension des spores. En particulier dans une solution sucrée, nous avons obtenu des formes très sim- ples réduites à de courts filaments ramifiés au sommet. Entre cette forme extrême et la forme origine, nous avons rencontré toutes les transitions, comme pour le Stérigmatocystis alba. Le Nous avions ici à examiner un caractère absent dans l'exemp? choisi pour type, la présence d’un pigment. Ce pigment appartien". : à la catégorie des lipochromes ou « Fettfarbstoffe », CS ue a tances colorantes rouges ou jaunes qu’on trouve dans Îles cellure® “ vivantes dissoutes dans les corps gras. Dans un certain D de cas, ce pigment est dissous dans le liquide de culture : c’est ai que le jus de raisin prend une belle coloration rose. À propos e structure VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 291 la distribution de ce pigment, nous croyons devoir placer ici une remarque, nous renseignant davantage sur sa nature; Sa présence dans le thalle est corrélative de ce fait que les hyphes du Champi- $n0n sont réunies en cordons, qu'il y à fasciation. Des hyphes isolées semblent incolores ; elles sont roses, chacune isolément, quand elles font partie d’un faisceau. En outre, il arrive dans toutes les cultures que le thalle, dans son développement, vient, pour ainsi dire, butter contre la paroi du tube : au contact de cette paroi se manifeste une pigmentation rouge intense. On sait enfin que le Stroma est toujours plus ou moins coloré, alors qu’en général le mycélium est incolore. Ces phénomènes sont probablement en l'apport avec la nature d’ « excreta » des pigments: l'excrétion se fait par toute la surface de la plante ; or, si un filament est isolé, le produit de l’excrétion s’élimine facilement, puisqu'il y a une srande surface libre ; au contraire, dès que, par un contact plus ou moins étendu, cetle surface libre est réduite, souvent même réduite à Zéro, on comprend que le pigment demeure en place. Quoi qu'il 0 soit, la couleur de ce pigment a varié, mais entre des limites a8Sez rapprochées. Ainsi : Culture sur glucose : Stroma blanc avec taches roses; fructification vert pâle. Culture sur gélatine : Stroma jaune brun; fructification vert foncé. : Ce sont les deux plus grandes variations qui aient été ‘btenues. Une circonstance qui a particulièrement occasionné des Changements de couleur est la culture en tube parafliné. Ainsi, ans une solution de lévulose en tube ordinaire, on a un certain ombre de petits îlots gris brun, très foncés au centre, et de spores Vertes. Quand le semis est effectué dans un tube, qu'on bouche #bSuite hermétiquement, ce sont au contraire des ilots roses dont le centre est très foncé, avec des spores de couleur intermédiaire faire le fauve et le rose. | 7 En somme, pour tout ce qui est des caractères autres que Ce dernier, nous obtenons des variations qui viennent à l'appui des “onclusions relatives au Sterigmatocystis alba. Quant au caractère Plus spécial de notre nouveau Sterigmatocystis, il n’est pas éton- ant de le voir varier ; que la matière excrétée change avec 292 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l'aliment, ceci s’observe chez tous les êtres vivants. Cette var tion peut ne pas correspondre à un changement dans le proto- plasma, qui, restant identique à lui-même, utilise simplement d’une façon différente des aliments différents. Nous terminerons cet examen du second Sferigmatocystis en disant qu’il n’a pas donné de sclérotes ni de forme parfaite. Le troisième Sterigmatocystis étudié, voisin de S. fusca, présen- | tait un stroma blanc et des têtes sporifères brun foncé; nous l’avons trouvé sur des tranches de citron moisi. Nous n’en parlons que pour nommer le sujet d’une troisième série d'expériences dont les résultats concordent parfaitement avec les précédents et indi- quer trois particularités intéressantes qui lui sont spéciales. 1° La couleur brune de ses spores s’est maintenue la même dans toutes les cultures. Nous avons appelé l'attention sur la constance du diamètre des spores ; c’est ici une seconde propriété, relative au : proloplasma et à la membrane, qui demeure constante. D'ailleurs, dans le champignon précédent, les variations de la couleur n’ont | été dans la spore que des variations d'intensité. 3 Es _2° Une seconde remarque se rapporte à l'évolution d’une culture: Quand la culture vieillit, il se passe, pour beaucoup de filaments mycéliens, alors même qu'ils sont isolés, ce que l’on observe dans la formation d'un sclérote. Leur membrane prend une épaisseur" trois à quatre fois plus grande, ce qui constitue de solides cordons. On à, pour ainsi dire, alors des sclérotes formés d’une file d'artiste. : Il ne s’agit pas là d’hyphes épuisées qui durcissent en vieillissant: À : les régions en question sont encore parfaitement en vie; la 1 _Sième observation que nous présentons le montre. 3 Sur le mycélium constitué par de semblables hyphes: Ÿ développent, en beaucoup d’endroits, des filaments étroits, à mel brane mince, Contenu clair, qui s’entortillent autour des premiers, : comme une tige volubile autour de son support ; ils se ramifient ®t . leS rameaux se comportent de même. Ce mycélium second4/" forme parfois des buissons très touffus. Souvent cette proliférali”" se manifeste aux endroits où s'élève un pied sporifère mainte! me USE C'est dans la cavité du pied que plus d’une fois s'allo! jé re UE. minces filaments, ils y donnent même des fructifications TU _ taires réduites à une ou deux basides avec stérigmates comment à bourgeonner. PNR RSR LIAS. LUC PPSBU ENRRS à ce point de vue. . VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 293 Nous avons, avec le troisième Sterigmatocystis, réalisé des cultures en liquide agité ; elles nous ont fourni les mêmes résultats que le Sterigmatocystis alba. | : Sans revenir ici sur les actions du milieu, résumons par un schéma ce que l'étude des variations, poursuivie avec ces trois Sterigmatocystis, peut lati taux divers stades par lesquels cette forme a dû passer; ce schéma est représenté fig. 2. Autant la forme F1, avait de spores de diamètres difié- rents, autant elle a produit de Sterigmatocystis différents Une étude de Sterigmato- tystis appelle une étude d’un genre qui a une grande res- Ar RE | semblance avec le premier, et qu’on pourrait prendre s Pour une forme du premier. Fig. 63, On comprend dans le genre Aspergillus un certain nom- ésrs 6 bre de formes qui toutes ont un appareil reproducteur constitué par un gros filament dressé renflé en une tête qui est couverte de Stérigmates avec chapelets de spores. Nous avons étudié deux de ces formes : l’une à spores jaunes pré- sentant un grand nombre de caractè- res communs avec A. flavescens, l’au- tre à spores vertes se rapprochant beaucoup d’4. fumigatus. Elles ont été cultivées dans des conditions aussi Variées que les précédentes et nous Sommes arrivés à ce résultat : Le thalle demeure filamenteux arti- Culaire, avec variation continuelle di De Suivant le milieu de la forme et de la Sterigmatocystis. F, F» Aspergillus. dimension des articles. Fig. 64. L'appareil reproducteur présente des formes qui oscillent entre d1 et #2. 294 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 1 et 2 sont deux stades de l’évolution de la plante, ce que nous pouvons exprimer par le schéma de la fig. 3 Donc Aspergillus et Sterigmatocystis dérivent de formes Fi et d, très diverses d’ailleurs. — L'un des deux Aspergillus (4. flavescens), nous a fourni une observation intéressante sur la vie en espace clos. Un tube de Culture sur carotte, T, avait été, après complet développement, fermé à la paraffine. Au bout d’un an, il présentait à peu près le même aspect, tandis qu'une culture de même date, T’, laissée dans les conditions ordinaires, était réduite à un amas de spores dessé- ché. Nous fimes un semis des spores T dans un tube frais, et, com: parativement, un semis des spores T’. Dans le premier cas, il se développa un très abondant mycélium avec fructification vert foncé, dans le second cas un mycélium chétif avec fructifications vertes peu abondantes. Il n’était d’ailleurs pas nécessaire de pren” dre une cuïture ordinaire de même date que la culture fermée pour avoir une différence sensible. Déjà, en semant des spores d'uné _ Culture ordinaire, vieille seulement de quatre mois, nous avions un plus faible développement que dans le premier cas. Donc les spores se conservent beaucoup mieux et fort longtemps en espace fermé ; c’est ce que M. Roux (1) a montré pour la Bactéridie our bonneuse ; et c’est ce que l’on connaît bien dans le cas des graines aes plantes Phanérogames. Enfin, nous avons répété un grand nombre des expériences _ Précédentes, en particulier toutes celles du chapitre premier, 7 des Champignons non moins répandus et non moins intéressants par conséquent que les Aspergillus et Sterigmatocystis. On les ran8è dans le genre Penicillium. SR Nos recherches ont porté sur deux Penicillium ; nous insiste” rons particulièrement sur l'un d’entre eux, qui s’est présenté dans desconditions peu ordinaires. Il a été recueilli par nous sur des échän tillons de Canne à sucre malade venus de la Martinique. Dans sa cavités des tiges creusées par les « borers » se trouvait en 25% _Srande quantité, appliqué contre le bois, un feutrage Eur a, Jaune ; C'était, en regardant de plus près, un amas de petits _ Sinets ronds, d’un millimètre au plus, serrés les uns conne (1) Annales de l'institut Pasteur, 1887. VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 295 autres. Beaucoup laissaient au doigt une poussière jaune. Cette poussière, au microscope, se montrait formée d’asques ovales ou rondes renfermant chacune six spores. Nous en fimes des semis sur fragments de canne à sucre stéri- lisés et sur tous les autres milieux employés plus haut. Nous obtenions partout les têtes fructifères en pinceau caractéristiques d'un Penicillium, qui d’ailleurs ne tarda pas à produire dans la plupart des tubes d’abondantes fructifications d’une autre nature, semblables à celles que nous avions trouvées sur la Canne. Il ya donc deux sortes de fructifications: la première est ce qu’on appelle forme conidienne, la seconde est une forme parfaite, constituée par des périthèces. | Examinons par la même méthode que précédemment un cer- tain nombre de ces cultures. 4° CULTURES DE PENICILLIUM EN LIQUIDES SUCRÉS (GLUCOSE, LÉVULOSE, SACCHAROSE). (PI. 16, fig. 23 et 24). Au bout de dix jours, la surface du liquide est voilée par un léger stroma orangé portant un peu partout des tètes fructifères, et, Sur la plus grande partie de son étendue, des périthèces, sous l'aspect de nombreux points jaunes. Les filaments du thalle sont étroits (moins de 2 y), de calibre uniforme, sans ramification sur de grandes longueurs, très sinueux, fort enchevêtrés, souvent anastomosés. Les cloisons sont rares ; assez fréquemment ils présentent une fasciation, mais sur de faibles longueurs. Le stroma se distingue uniquement par un _ tnchevêtrement plus grand encore, avec pigmentation jaune 0rangé. Les fructifications ont les caractères suivants : de longs fila- ments dressés, simplement deux fois plus larges que les hyphes - Végétatives, portent, à une certaine distance au-dessous du sommet, Un verticille de quatre à cinq branches identiques à l'axe ; chacune de ces branches se ramifie an sommet en quatre ou cinq branches _ Plus étroites et de mème longueur : à leur extrémité atténuée, : Saltache un chapelet de spores. Un verticille semblable, mais de 296 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dimensions réduites, termine l’axe : les spores sont ovales: elles ont 2 y de long sur 1 : de large, leur couleur est verte. Les périthèces ne sont pas autre chose que des régions plus compactes du stroma, des filaments formant une pelote assez serrée. Leur surface à la même structure que le stroma, mais, à l’intérieur, se trouvent des filaments de nature spéciale, sur lesquels sont insérées les asques : ils sont très contournés, très _ramifiés, d’un calibre fort irrégulier, tantôt minces comme des fils, tantôt élargis en ampoules ; les asques ne pas sont autre chose que les plus grosses de ces ampoules ; leur membrane est mince, les six spores ont au contraire une membrane dont l’épaisseur est le septième du grand diamètre. Toutes parties du périthèce con- tiennent un pigment jaune soluble dans l'alcool. La plante présente donc la diagnose suivante : Thalle. — Filaments à longs articles, étroits, sinueux. Stroma peu différencié : - Appareil reproducteur. — Filament large dressé, portant deux verticilles de 4-5 branches munies de 4-5 rameaux sporifères, Cha- pelets de spores (Conidies) de 2 & sur À y, périthèces formés de pelo- tes rondes de filaments, ramifiés intérieurement en branches asc0- gènes; asques ovales à 6 spores de 3 sur 2 u,5. Pigmentation jaune dans toutes les parties compactes. 20 CULTURE DU PENICILLIOM SUR CAROTTE Les caractères se résument en : Thalle. — Filaments à articles moins longs, étroits, peu sinueux. Stroma très épais, différencié, orangé vif. Fructifications. — Tête conidienne à dimensions plus grandes el spores de mêmes dimensions. Périthèces identiques moins nombreux. 30 CULTURE DU PENICILLIUW SUR GÉLATINE NUTRITIVE (PI. 16, fig. 25). La Culture est très différente des premières. Fe A la surface de la gélatine s'étend un mince stroma blanc ai VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 29] fructifications brunes. Ce stroma offre au microscope un aspect _ tout à fait caractéristique : des filaments un peu plus gros que dans la culture sur liquides sucrés, produisant des rameaux plus étroits, ceux-ci à leur tour se ramifiant en de plus étroits encore, et ainsi de suite; les filaments de tous les ordres sont d’ailleurs, à part la dimension, semblables entre eux, très tortueux, peu cloisonnés. Les fructifications consistent en des verticilles ae trois branches portant des chapelets de spores et supportées par des filaments semblables à ceux du thalle. Les spores n’ont pas varié. Done : Thalle, — Filaments très ramifiés, de calibre décroissant. Têtes conidiennes à un verticille de trois branches terminées par des spores. Point de périthèces. 4° CULTURES DE PÆNICILLIUM SUR SELS MINÉRAUX a) Azotate de potasse (P1. 16, fig. 27). C’est surtout le thalle, ici, qui présente une constitution spéciale ; les filaments sont aussi étroits que dans la culture sur glucose, Mais souvent fasciés en minces cordons, et en outre, qu’ils soient isolés où forment la périphérie d’un de ces cordons, ils développent . en grand nombre de petites proéminences de forme variable, en général larges à la base, atténuées à l'extrémité. Cela donne à l'appareil végétatif un aspect caractéristique ; nous n'avons pu a. NOUS rendre compte de la cause de cette modification. La plante n’a pas fructifié ; la culture se réduit à un stroma blanc dont la surface est finement chagrinée. a) Azotate d'ammoniaque. Dans la solution de ce sel, il ne s’est pas développé davantage de Conidies ou de périthèces ; on obtient un énorme flocon de _ Mycélium remplissant tout le tube, À et comme formé de ce minces superposées. 298 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 5° CULTURES DE PENICILLIUM EN TUBES FERMÉS. D'une façon générale, ces cultures présentent une réduction dans toutes leurs dimensions, comme dans le cas des Sterigmato- cystis et Aspergillus. Mais il y a ici des modifications spéciales qui ont leur intérêt au point de vue de la variabilité de la plante; l'intérêt en est moins immédiat quant à l’action du milieu, dont il est peu aisé de se rendre compte. Dans les cultures sur lévulose ou sur glucose, c’est le thalle (PI. 16, fig. 26) qui est à considérer particulièrement : il est formé de faisceaux de filaments qui décrivent des spirales à très petit rayon et plus ou moins serrées, cela souvent sur une grande partie _de leur longueur. Cette forme des filaments s’observe encore, mais à un degré moindre, dans la culture sur gélatine en tube fermé. Certes, il est difficile de voir même dans un examen minutieux, la moindre ressemblance (en dehors de la structure filamenteuse articulaire) entre ce thalle et celui des cultures précédentes. Dans les tubes de riz, on constate également, en même temps qu'une légère fasciation, une grande sinuosité dans la course des filaments, mais ce sont les fructifications qui se distinguent sur- tout. Au lieu d’avoir deux verticilles, elles n’en ont qu’un, mais qui comprend un plus grand nombre de branches : il y a réduction dans le développement en longueur avec maintien de la tendance à produire malgré cela le même nombre de branches sporifères. L'action du milieu limité se manifeste enfin dans toutes les cultures en tube fermé par des périthèces plus nombreux que dans les tubes ouverts, alors qu’au contraire les fructifications coni- diennes sont moins abondantes. Telles sont les variations principales observées dans no Cul- tures de Penicillium. En aucun cas, le champignon ne s'est sufli- samment rapproché d’une forme connue de Penicillium pour qué nous puissions le placer dans la classification. Maintenu indéfini- ment sur la Canne à sucre par exemple, il constituerait une espèct nouvelle, que nous appellerons Penicillium Sacchari. Nous résumerons ses variations dans le tableau suivant : nl | VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 299 MILIEUX THALLE APPAREIL REPRODUCTEUR Mycelium Stroma Tête conidienne Périthèces 1 articl. longs, : 2 verticilles de 4-5 br. pelotes Liquides étroits, : ". 4-5 stérigm. ascophores. : différencié. 6 sinueux. Spores vertes 2usur {y Spvre 2 rtiel PT 2 verticilles de 4.5 br. : | En aa à dim. plus grandes, id. Carotte plus courts. orange. Spores vertes 2u sur {14 : D nn RU D Ne nes 4 verticille de 3 br. te ince, blanc spori id. Gélatine longs. na gas ne |Spores brunes 2y. sur 14. : faisceaux Sels id. à 0 g ei | à émergences.| minéraux in 1 Et LR POSER ÿ comme 4, avec : Tubes fermés id. Ra dim. réduites, comme 1. de glucose re Spores vertes 24 sur Îu Ce sont les caractères établis, fixés dans chaque condition de | Milieu. Dans l’ordre de variabilité, on peut les classer ainsi (en commençant par ceux qui varient le moins) : 4 Structure du thalle ; Ramification verticillée de l'appareil conidien. Dimension des conidies. Nombre et dimensions des ascospores. 2 Nombre des verticilles ; 3° Ordre du rameau sporifère (2° ordre) ; & Nombre des branches d’un verticille et des rameaux de pre- mier ordre : 5° Dimensions des branches et rameaux. L'adaptation a exigé un grand nombre de cultures successives, nous avons pratiqué pour chaque cas une quinzaine de cuHures. environ. En étudiant alors l’ordre dans lequel varient les carac-. 300 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tères, nous avons constaté, dans le cas d’une culture sur gélatine par exemple, où la variation a été la plus grande : | 1° Dimensions des branches et rameaux ; “>. 2 Nombres; | 3 Ordre des rameaux sporifères : 4 Nombre des verticilles. _ De la sorte, nous elassons les caractères par ordre d'impor- tance, et, en même temps, nous pouvons dire que l’évolution de / la forme Penicillium a pu être ce qu'indique le schéma de la fig. 4 Nous partons toujours de la. même forme origine ; la forme représentée par Fi, 1, Pa est l’origine commune des trois for- P2 P; mes Sterigmatocystis, Asperqit lus, Penicillium. En. Enfin, en étudiant l'évolu- tion d’une culture sur un milieu ‘déterminé, nous avons vu les mêmes stades se succéder dans le même = ordre pour donner l'appareil reproducteur ; parfois pourtant se montrent de légères interversions. Penicillium VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS 301 CONCLUSIONS GÉNÉRALES Les Champignons que nous venons d'étudier ont manifesté ure grand | modifié leurs conditions d’exis- gd” WWIEWL VUE tence : ainsi les spores d’un Sterigmatocystis alba ont produit sur Chaque milieu où elles ont été semées (sucres, amidon, carotte, pomme de terre, jus de carotte, gélatine, sels minéraux, — liquide agité) une forme différente. Ces transformations n’ont pas été imymé- diates : le premier semis sur l’un quelconque de ces milieux a donné une plante intermédiaire entre le Sterigmatocystis origine et la” forme définitive; les spores de cette première culture, recueillies et portées dans un autre tube contenant le même substratum, se 4 sont développées en une plante ressemblant davantage à cette forme définitive ; après un certain nombre de cultures pratiquées de la sorte, on a obtenu la forme définitive, qui s’est maintenue identique dans toutes les cultures suivantes. Les mêmes phénomènes d'adaptation et de persistance de la forme prise à la suite de cette adaptation se sont manifestés pour les autres espèces étudiées, appartenant aux genres Sterigmatocystis, Aspergillus et Penicillium. Quant à la nature des formes diverses obtenues, voici ce qu’il à été constaté d’essentiel, en partant par exemple du Sterigmato- Cystis alba. Le genre Sterigmatocystis est, comme on sait, carac- térisé par l'appareil sporifère suivant : un filament dressé dont l'extrémité renflée en une tête porte de courts rameaux (basides) divisés en ramuscules (stérigmates) munis chacun d’un chapelet de spores. Ces caractères de genre se maintiennent le plus souvent; Pourtant, dans les liquides sucrés, les fructifications ne présentent ni tête ni basides, ce sont des pinceaux de filaments sporifères (caractères du genre Penicillium); dans les solutions salines, elles se réduisent à un filament sporifère unique. Nous arrivons aux de £ us tea pour le RONES Aspergillus. Dans le casdu Penicillium, He les té conservés dans tous les milieux. Mais #5 Muse ces Fa les caractères dont les mycologues se servent Pour distinguer les espèces ont varié sans cesse avec le substratum et les conditions de l'atmosphère du tube de culture. Par consé- … Auent, si une moisissure se développe à l'air libre, auquel cas ses . . _302 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE spores se disséminent sur les milieux les plus divers, où elles sont susceptibles de germer, elle peut ne se retrouver jamais avec les caractères qu'elle possède à un moment donné. Donc, une moisissure rencontrée dans la nature pourra souvent n’être pas identique à une espèce décrite dans un livre de détermination. Enfin la fréquence des variations et surtout l’ordre où elles se sont produites nous ont permis de formuler une hypothèse relative à l’évolution de ces plantes : les premières moisissures apparues dans le temps auraient eu un appareil sporifère simplement cons- S . Litué par un filament dressé portant des chapelets de spores. Sans pouvoir toujours déterminer avec certitude la cause de telle ou telle structure d’une forme obtenue, nous avons cepen- dant montré l'influence de certains facteurs. Avec un milieu homogène, liquide agité ou quelquefois liquide au repos, s’est manifesté le développement égal en tous sens sous la forme de sphères ou de thalle à articles arrondis ; les cultures et composées de petites masses sphériques, en sont l'exemple le plus frappant. Dans ces mêmes expériences avec liquides nutritifs agités, où entrent en jeu des chocs et des frottements plus ou moins violents, les actions mécaniques ont déterminé la production d’un appareil de résistance puissant : les membranes de la plante sont très épaisses, le cloisonnement abondant, la ramification serrée. Lorsque nous avons introduit dans le liquide en mouvement un obstacle fixe, il y a eu fixation de la plante, il ne s’est pas formé de sphères. Entre toutes les conditions physiques créées par l'agitation, il était particulièrement intéressant de considérer le changement continuel d'orientation par rapport à la direction constante de la pesanteur ; nous avons montré qu’il en résultait une plus grande vitesse de croissance. Ces dernières expériences ont été faites pour deux Sierigmatocystis. ne Nous ne nous hasarderons pas à étendre à d’autres plantes que _ les Champignons étudiés les conclusions que nous avons formur _ lées, nous nous contenterons d’avoir indiqué l'influence très grande du milieu sur la forme et la structure des organismes dans les Cas ue nous venons de signaler. Fit VARIATIONS DES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS. 303 EXPLICATION DES PLANCHES 12 A 15. PLANCHE 12. Fig. 1. pomme “6 terre: GE = — Cellules de pomme de terre recouvertes par le mycélium du Sterigmatoy st alba; à : Cf, = 1907 D: GT. 2 000. Fi 1e. — Sterigmatocystis alba. Fructification d’une culture sur 600. ä — Vue d'ensemble du Champignon à un stade antérieur. r, Fig. re — Fructification correspondant à ce stade. Gr. — 1000. Fig. 5. — Structure du Sterigmatocystis alba. Gr. = 720. a : extrémité d’un filament du thalle, avec noyaux ; b : portion de filament plus âgé ; C: premier stade d’une fructification. PLANCHE 13. Fig. 6. — Sierigmatocystis alba. Fructification jeune d’une culture Sur carotte. Gr. 600, a: mycélium ; b: stroma ; c : hyphes superficielles. Fig. 7. — Culture du Champignon développée en sphères dans un tube contenant du jus de carotte qui a été soumis à une agitation Continue de faible intensité. Grandeur naturelle. Fig. 8. — Culture du Champignon développée en sphères plus petites et plus compactes dans un tube contenant du jus de carotte qui a été Soumis à une agitation continue intense. Grandeur naturelle. Fig. 9. — Secteur d’une sphère jeune, montrant le résultat du déve- loppement de deux spores, qui occupent le centre. Gr. — 700: Fig. 10. — Fructification de la culture en liquide agité. Gr. = 30: & : pied sporifère très cloisonné ; b : pied sporifère à membrane très épaisse Fig. 11. — Portion de sclérote d’une culture en liquide agité. r. = 660. Fig. 12, — Portion de sclérote d’une culture ordinaire âgée. : Gr. — 66o. Fig. 13. — Thalle de Sterigmatocystis alba cultivé dans du jus de Carotte contenant un morceau de bois fixe et soumis à une agitation As Continue, " PLANCHE 14. Fig. 14. — Sterigmatocystis alba. Vue d’ensemble d’une culture sur £lucose, Gr. — 1100. Fig, 15. — pr d'adaptation du Champignon à la vie en liquide _…— É. Gr. Le 304 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Lille. Imp, Le Bigot frères. Le Gérant : Th. * Clerquine Fig. 16. — Autre forme d’adaptation succédant à la première. Gr. — 1100. Fig. 17. — Vue . d'une culture du Champignon sur Sac- charose. Gr. = 11 Fig. 18. — te. d'ensemble d’une culture sur empois d’amidon Gr. — 1100. PLANCHE 15. Fig. 19. — Vue d’ PAR pes culture de Sterigmatocystis alba sur azotate d'ammoniaque. 1000. Fig. 20. — Vue PRES FR culture sur azotate de potasse. Gr. — 1320. + Fig. 21. — Hs d'ensemble d’une culture sur phosphate d’ammo- . niaque. Gr. — nv Fig. 22. — Vie d'ensemble d’une culture sur gélatine ss Gr. — 660. A droite sont figurées des hyphes d’une culture faite un large tube. PLANCHE 16. Fig. 23. — Penicillium Sacchari. Vue d’ensemble d’une culture sur glucose, Gr. — 1500 (sans les périthèces). Fig. 24. — Portion du tissu ascogène d’un jeune périthèce. Gr. = 1320. Fig. 25. — Vue d'ensemble de la culture du Champignon sur gélatine nutritive. Gr. = Fig. 26. — Myeéliam d’une culture sur glucose en tube fermé. Gr. — 1320. Fig. 27. — Mycélium d’une culture sur azotate de potasse. Gr. = 1320. PLANCHE 17. Vue anse Las appareils pour la culture du Sterigmatoc) “stis _ alba en liquide ag M : moteur à ER B : ballon ue Ages agité par le mouvement de ce moteur. _B’: ballon R : roue “es d’un mouvement lent et portant un paquet . tubes de cultures, à côté se trouve un paquet identique fixe. E : électro-aimant. ; T : tube de culture relié à l'interrupteur de lélectro-aimant et secoué par les battements de linterrupteur. Sterigmatocystis alba. _ Revue générale de Botanique. Tome 9. Planche 16. *: Ray de. Imp. Le Bigot frères. A. Bertin se. Penicillium Sacchari. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT ] Le générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaq vraison est composée de 32 à FA pages avec planc et Égeres dans le texte. Le prix annuel (payable d’avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Etranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. ere BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris + Lu rendu compte dans les dr spéciales a+ “ouvrages, mémoires un exemplaire aura Re mr irecteur de la Revue SD à de Bolanique. La auteurs des travaux insérés dans la Revue «générale de nos ha ont droit gratuitement à vingt-cinq exemp laires en tirage à | LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la Æevue générale de Botanique Barranou, professeur re YEcole de sciences de e Besançon. nn Médecine d’Alger. Bniquer, __._— à l’Université - Genève, ° | Boxsien Fate wémbre de PAcadé- Le membre de l'Académie PA rene | rt à de la. Sedé de [ans rat ä Durour, directeur-adjoint du Labora- toire de Biologie végétale de Fon- tainebleau, _ FLamauLT, professeur à l'Université de Montpelli FLor, docteur ès sciences. _ Focxev, docteur ès sciences. FRANCHET, répétiteur au Muséum d’His- : toire naturelle. Gain, maître de Conférences à YUni- versité de Na GÉNEAU DE LAMARLIÈRE, professeur à _ FÉcole de médecine de Rei Gran, professeur à la Sorbonne, : _ Sper-tae membre de l’Académie des | sciences. __. professeur à l'Université de Marseille. Henay, professeur à l'École forestière de Nancy. © Henvien {L’Abbé né. Tucker, garde général des forêls. Hoviserr, docteur ès sciences. Hue (l'abbé), lauréat de l’Institu:, Jaccan, np à doser de + À Li pr docteur ès sciences. Se (de), À rot à l'Univer- —- pret tot à à la Faculté ces, de Seine de Ts NauDix, membre de l'Académie des ciences, Er (l'abbé), professeur ë la Faculté _ catholique d', Angers, | Sxporra (de), correspondant de titut | THOUVENIN, professeur à récole | méd ine de mp À TraBuT, ,P fe ‘Alger. VALLOT (3. ), nés ne du Mont-Blanc r js nt EL À à “2 | _ de Quito. x ee | Lens nf Énnnde: doyen de a Facuité . Lun», de l'Université de Copenhague. MacmiLtan (Conway), professeur à l'Unt- versi Minnesota 1 MaGxis, _—. à l'Université. de Besanço me MARMIER, cer ès sciences, de lns- 2 titut Pas 7 MascLer, me de l'Institut. MaTrucuotT, maître de Conférences à la Sorbonne. EN us Men, directeur de la Station forestière de PEst, ; Mesnarp, professeur à l'École de méde- k cine de Rouen. MozLran», chargé de Conférences à la ie Sorbonne. ee PALLADINE, professeur à l'Université de Kharkow. . ParMenrTiEr, docteur ès sciences. È Pouzsen, docteur ès sciences, de l'Uni- : versité de Copenhague. ire professeur à ristiat agro omique 4 Pau TS de Conférences alt versité de Toulouse. Ragor (Charles), explorateur. Russecz (William), docteur ès sciences. | l'Ins- PRE docteur és sciences. DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME NEUVIÈME Livraison du 15 Septembre 1897 N° 105 PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR me RUE pu BouLOI, | : “+ | CHARIS _MORS US RANÆ (avec figures dans ». texte), par M. Gustave Chauveaud. me SUR LA STRUCTURE DE LA RACINE DE L'HYDROCHARIS MORSUS RANAE par M. Gustave CHAUVEAUD. La racine de -l’'Hydrocharis Morsus ranae a été étudiée par M. Van Tieghem, qui a donné le dessin (1) d’une coupe transver- sale montrant deux faisceaux ligneux, formés chacun d'un seul vaisseau spiralé, alternant avec deux faisceaux libériens composés de plusieurs cellules. Plus tard, MM. Van Tieghem et Douliot indi- Quèrent (2) qu’on rencontre assez souvent trois et même quatre faisceaux ligneux alternant avec autant de faisceaux libériens, et signalèrent comme particularité unique chez les Monocotylédones, l'existence d'un épiderme simple et adhérent, se développant en longs poils absorbants (3). Ayant été amené à étudier cette racine au point de vue du développement des tubes criblés, j'ai constaté d’autres particula- _rités qui, s’ajoutant aux précédentes, me paraissent mériter une description spéciale. Au début, la stèle est formée de cellules polygonales toutes semblables, mais bientôt deux d’entre elles se différencient et sur Une coupe faite très près du sommet de la racine, elles présentent une section arrondie et une taille notablement supérieure à celle des cellules qui les entourent. Ces deux cellules (v, v, fig. 66) sont Séparées l’une de l’autre par deux cellules polygonales et chacune d'elles est séparée de l’endoderme (e) par une assise péricyclique. . Ces deux éléments, dont la différenciation est si hâtive, sont des Vaisseau x mn 306 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE En un point également distant de ces deux vaisseaux, se trouve la cellule mère du premier tube criblé qui ne tarde pas à se cloisonner pour donner naissance à une cellule libérienne (c, fig. 66) et au premier tube criblé {t). Ce tube criblé a une forme losan- _gique et sa paroi prend peu à peu un épaississement notable et des propriétés particulières en même temps que se forment les état). cellule Fig. 66. — Coupe t rsale de la racine d'Hydrocaris Morsus ranæ (1° Ex _endoderme ; v, v, vaisseaux primitifs; {, premier tube criblé; 6, libérienne ; c’, cellule sœur de la cellule mère du tube criblé. ponctuations criblées sur ses cloisons transversales. Cet état UU® représente la figure 1, est une phase remarquable du développement de tout tube criblé, phase que je signale seulement ici. me propo- Sant de la décrire ultérieurement avec plus de détails. Ce tube criblé est emboîté vers l’intérieur par deux cellules péricycliques et vers l'intérieur par sa cellule sœur (ce) et par la cellule S®UT l°” de sa cellule mère. C’est de cette facon que se forment les premiers tubes criblés dans la racine de toutes les autres Monocotÿl ones. a cloison RACINE DE L'HYDROCHARIS 307 quarante-cinq degrés sur le plan diamétral passant par l’axe du tube, soit autrement orientée, alors le tube criblé prend une forme différente, ce qui entraine un changement plus ou moins grand dans la disposition des cellules qui l’entourent. C'est ainsi que ce tube peut présenter une forme pentagonale et ne se distingue des cellules voisines que quand sa paroi a acquis les propriétés auxquelles je viens de faire allusion. Les autres cellules de la stèle continuent à se cloisonner ; {TR rases (+ L} 2:1nu CITE eZ, . Fig. 67. — Coupe transversale de la racine d’Hydrocharis Morsus ranæ (2° élat). — €, endoderme ; w, v, vaisseaux primitifs ; {, premier tube criblé; +’, troisième Vaisseau en voie de formation ; ?, cellule intermédiaire reliant ce vaisseau ?’ au Vaisseau primitif . “ bientôt un troisième vaisseau se différencie et nous voyons à l’aide de la figure 67 de quelle façon ce nouveau vaisseau (v') se rattache Au système vasculaire déjà formé {v) par l'intermédiaire d’une {60e Ilule (i} qui a pris une grande taille. Peu à peu ce nouveau _ Vaisseau (v’) arrondit sa section et acquiert une taille égale à celle d'un des vaisseaux primitifs /v), tandis que la cellule intermé- Jaire (i) va se diviser pour donner naissance à d’autres cellules ui évolueront les unes en tubes criblés, les autres en cellules “riennes et en cellules de conjonctif. La figure 68 représente un un peu plus avancé que le précédent ; on voit les vaisseaux ES Sé de criblé (u, fig. 69), ce qui porte à trois le nombre de ces ël . à 308 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE primitifs (v, *), le vaisseau nouveau {v’) et le premier tube criblé (t). En (f) est un autre tube criblé qui s’est formé de la même façon que le premier, mais qui est apparu plus tard. Entre v et se trouve un groupe de cellules provenant de la division de la cellule à (fig. 67). La cellule m (fig. 68) va à son tour se diviser pour donner naissance à deux cellules dont l’une sera la mère du troisième tube criblé. Quand ce troisième tube criblé sera difié- Fig. 68. — Coupe de la même racine (3 6 ë dans les e (3° état), — Mèmes lettres que a figures précédentes : {”, second tube criblé; m, cellule qui, en se cloisonnanf, donnera naissance au troisième tube criblé. rencié, on aura l'apparence d'une structure typique à symétrie ternaire, dans laquelle les faisceaux ligneux sont réduits chacun à un vaisseau et les faisceaux libériens à un seul tube criblé. | Mais les choses ne restent point en cet état. Par suite de la division des cellules restées à l'état de méristème, le nombredés éléments de la stèle a augmenté et de part et d’autre de chaque tube ‘ … Griblé il se différencie, toujours de la même manière, un autre lue , RACINE DE L'HYDROCHARIS 309 compris entre deux vaisseaux consécutifs. Quelquefois ce nombre peut être un peu plus élevé par suite d’un inégal espacement des vaisseaux. Quoiqu'il en soit, à un certain état du développement de la racine, on trouve une dizaine de tubes criblés disposés assez régulièrement au contact de l’assise péricyelique et si ces tubes n'offrent pas dans leur disposition une régularité plus grande, c'est qu'ils en sont empêchés par la présence des vaisseaux déjà différenciés. Outre ces tubes qui correspondent à autant de faisceaux Fig. 69. — Fragment de la De racine ne (h* état). — Mèmes lettres que me figures précédentes : f, #, fi, li, tub ériphé de faisceaux libériens : 1”, Ee criblé médullaire: {””, tube criblé axile. libériens, il se forme encore d’autres tubes criblés répartis, cCeux- là irrégulièrement en dedans des premiers et dont le nombre peut | varier de six à douze suivant la grosseur de la racine. Ces tubes criblés internes ou médullaires (?”, fig. 69) présentent rarement la forme losangique, ils sont plus souvent pentagonaux ou hexago- Taux et parmi eux il en est un (f”} qui occupe d'ordinaire l'axe _ même de la racine. C’est là un caractère qui n’a été signalé jusqu ici dans aucune autre plante. Avec be les côtés de tous 310 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ces tubes criblés s’incurvent généralement vers l'intérieur et preunsent ainsi un aspect particulier qui permet de les reconnaître assez facilement comme on en peut juger par la figure 70. Tels sont le mode de formation et la disposition des divers éléments entrant dans la constitution de la stèle. Nous venons de voir que la symétrie binaire existe toujours à l’origine et que la symétrie ternaire succède normalement à la première. Dans des _ racines de gros diamètre il peut d’ailleurs parfois s'établir ullé- Fig. 0. — État jeune de la racine d’Hydrocharis Morsus ranæ. — 0 0, Vaisseaux primitifs; f, premier tube criblé; le second tube criblé {’ est bien différencié . avant l'apparition du troisième vaisseau. : rieurement une symétrie quaternaire, de même que des racines gréles peuvent conserver une symétrie binaire. Cette apparition successive des faisceaux telle que la montrent les figures précé- dentes, est un fait que je n’ai constaté dans aucune autre Mono tylédone, car quand on fait une coupe dans une racine quelconque au voisinage du sommet, on voit toujours les premiers tubes criblés répartis symétriquement tout autour de la stèle, leur formation étant simultanée. Il est vrai qu'il y a à cet égard certaines Va lions dans l’Hydrocharis; ainsi, tandis que, dans l'exemple figuré le troisième vaisseau se différencie avant le second tube er" RACINE DE L'HYDROCHARIS 311 on peut voir parfois ce second tube criblé bien différencié avant la formation du troisième vaisseau, et, dans ce cas, le second tube est diamétralement opposé au premier, ainsi que le montre la figure 70 qui a une symétrie nettement binaire. Pour attribuer à cette racine une symétrie soit binaire soit ternaire, on a d’ailleurs jusqu'ici envisagé exclusivement les vaisseaux, accordant à chacun d’eux la signification d’un faisceau ligneux. Or, si ces vaisseaux peuvent être appelés vaisseaux du bois, en raison de la région qu'ils occupent, ils ne sauraient être considérés comme les homologues des vaisseaux semblablement placés chez les autres plantes. En effet, les vaisseaux du bois, c’est- à-dire ceux qui se trouvent à la périphérie de la stèle, ont les caractères suivants : ils ne se différencient que longtemps après les premiers tubes criblés, leur diamètre est généralement étroit, et ils sont pourvus d’épaississements spiralés ou annelés ou tout au moins réticulés. Au contraire, les vaisseaux de l’Hydrocharis apparaissent avant les premiers tubes criblés, leur diamètre dès le début est très grand et leur paroi ne présente que des épaississe- ments scalariformes. Ces caractères et d’autres moins précis à définir, mais bien probants pour quiconque a l'habitude du déve- loppement des racines, permettent d’homologuer ces organes aux Vaisseaux qui se trouvent au centre de la stèle dans la plupart des autres Monocotylédones. Or, ces vaisseaux ne présentent avec les faisceaux du bois aucun rapport de nombre ou de disposition, ils Sont surajoutés aux vaisseaux du bois, et pour les en distinguer on les appelle souvent vaisseaux médullaires. Si cette homologation est exacte (1), l'appareil vasculaire de notre racine se trouve très réduit, les vaisseaux proprement dits font défaut et seuls subsistent ces vaisseaux surnuméraires qui Ont pris la place des premiers. C’est là une dégradation considé- rable, mais qui surprendra moins si l'on se rappelle que cette plante, outre son mode de vie aquatique, possède des poils radicaux : Jai constaté une fois la présence d’un tube criblé re exactement à de ces vaisseaux qu’il séparait du péricycle. Si l’on accorde à ces vaisseaux la snification de faisceaux ligneux, on est conduit à admettre pour ce Cas l'existence d'un faisceau libéro- -ligneux. Or, bien que ce fait soit rare chez l'Hydrocharis, : Comme on n’a jamais trouvé dans une autre racine des tubes criblés super u Vaisseaux proprement dits, il constitue un argument en faveur de l’homologation que je propose. 312 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE doués de propriétés particulières. En effet, ces poils sont nombreux et de grande taille, et de plus ils persistent depuis le voisinage du sommet jusqu’à la base de la racine, constituant un appareil parfaitement susceptible de suppléer l’appareil vasculaire. La description qui précède montre quelles difficultés peut présenter parfois l'interprétation rigoureuse d’une structure en apparence très simple. Elle nous fait voir, en outre, que quand on parle de l’action dégradante exercée par le milieu aquatique Sur l'appareil conducteur, il importe de préciser de quelle portion de cet appareil il s’agit. Cette dégradation partielle n’entraine d’ailleurs pas fatalement une déchéance organique de l'être qui la présente, car dans notre exemple, si l'appareil conducteur est dégradé jusqu’à la suppression des vaisseaux proprement dits. celte suppression est compensée au point de vue physiologique, et il y a par contre une complication du système criblé. En efiet, outre les tubes criblés répartis tout autour de la stèle qui repré- sentent autant de faisceaux libériens, tels qu’ils existent dans beaucoup de Monocotylédones, cette racine possède d’autres tubes criblés disséminés dans la moelle, comme on en rencontre seule- ment dans les racines à structure le plus compliquée, telles que les racines de certaines Aroïdées, et avec un tube criblé axile qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Cela prouve une fois de plus que si les vaisseaux sont soumis plus ou moins étroitement à l'influence des conditions extérieures; les tubes criblés en sont aussi indépendants que possible. gent Pour cette raison qu’il convient d’accorder aux tubes criblés dans les descriptions anatomiques, une importance plus grande qu Le vaisseaux. SUR LES RÉSERVES OLÉAGINEUSES DE LA NOX Par M. LECLERC DU SABLON /{ Cette note est un complément aux travaux que j'ai déjà publiés Sur la germination des graines oléagineuses (1). Je me suis proposé d'étudier la formation et la destruction des réserves oléagineuses renfermées dans la noix. Pour cela j'ai dosé les matières grasses et les hydrates de carbone dans des graines prises aux différentes Phases de leur formation et de leur germination. J'ai suivi la même méthode que pour l'étude des amandes. Les corps gras sont extraits par l'éther anhydre, pesés, puis neutralisés avec de la baryte titrée afin de reconnaître la quantité d'acide gras mélangée à l'huile neutre. Puis la matière épuisée par l’éther est traitée par l'alcool à 90° qui dissout les sucres. Dans une moitié de l'extrait alcoolique, le glucose est dosé directement; l’autre moitié est intervertie pour permettre le dosage du saccharose. On peut ensuite rechercher, dans la matière épuisée par l’éther et l’alcool, les hydrates de carbone insolubles dans. l'alcool et qu’on peut réunir sous la qualification d'amyloses. Les premiers résultats de mon étude sur la formation des - l'éserves ont été publiés dans une note insérée aux Comptes Rendus de l’Académie des Sciences. Je les reprends ici afin de pouvoir Comparer la formation des réserves avec leur destruction pendant là germination. Au commencement de juillet, lorsque j'ai Com- Mencé à étudier les jeunes noix, la graine avait déjà acquis à peu Près ses dimensions définitives, mais l'embryon, très mince, avait à peine un centimètre de longueur et était entouré d’un albumen abondant et de consistance gélatineuse. J'ai continué à analyser Par intervalles des noix fraîchement cueillies jusqu'au mois _ d'octobre, époque à laquelle j'ai trouvé dans les jeunes noix à -PEu près la même composition que dans les noix mûres. (4) Revue générale à e, tome VIII, 189%, pages 145, 205, 258, et | LES che de Borges, une VD, 1 314 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le tableau 1 indique les quantités d’huile, de glucose et de saccharose renfermées dans la graine, de juillet en octobre. Pour rendre les résultats plus clairs, j'ai réuni dans le tableau 2 les proportions de ces différents composés rapportées à 100 parties de matière sèche. Tableau 1 oo . Huil Glucose - Saccharose de la récolte matière sèche Fe gr. mil. gr. mil gr. mil. gr. mail. 6 Juillet . 1 970 (] 06. 15 RS TE te PP 2 139 0 358 053 0 o11 MA 4 67 1 %9 traces 0 030 1 Septembre . . 8 338 4 948 » 0 07% 4 Octobre. . . . 0 506 6 617 » 0 1% Tableau 2 Date ‘de la récolte Eau Huile Glucose Saccharose of %/ ‘/o “o 6 Juillet . .., 837 3 7,6 9 1 PUR 535 16 2,4 0,5. hi -h 274 4 0 0,6 1 Septembre . . 48 59 0 0,8 4 Octobre, . . . 10 62 0 1,6" Les tableaux 3 et 4 donnent pour les graines en germination les mêmes renseignements que les tableaux 1 et 2 pour les graines en formation. L'état du développement est indiqué par la longueur de la radicule, Je n'ai donné dans ces tableaux que le résultat de l'analyse des cotylédons. Je dirai plus loin ce qui m'a paru inté- ressant dans l’étude de la tige et de la racine. Tableau 3 Longueu __— ce de la radicule Huile ._ Glucose Saccharos® matière sèche gr. mil. gr. mil. gr. mil. ©. Non germée. . 7 340 4 669 (1) 0 CE Lt 4 666 2 906 0 018 4 rs ée.. 4 482 s 4 0 020 : 10 Di 4 815 2 485 0 us 5 14 DR EN 2 720 1 : 4i7 0 060 . à nn 3 898 1 719 0 160 D Men 0, so 1 240 0 400 Le > Me a 1° 497 0 210 0 180 ÿ @œ em. D 0 151 0 156 è Fi RÉSERVES OLÉAGINEUSES DE LA NOIX 315 Tableau 4 ongueu de la radicule Huile Glucose Saccharose Je pa 10 Non germée . «+ 63 0 j (HR ARENA 62 0,3 OURS LU St 0,4 DR it. 51 0,5 10cm, 52 2 it NP Re 44 4 1 nd ee 36 11 mn : : 18 15 ) ADR 14 15 La seconde colonne verticale du tableau 2 montre avec quelle rapidité la proportion d’eau renfermée dans la graine décroît à mesure que l’on se rapproche de la maturité; c’est là d’ailleurs, comme on le sait, un phénomène général pour toutes les graines ; il m’a paru néanmoins intéressant de donner les nombres précis pour la noix. Pendant la germination, le phénomène inverse se produit ; la proportion d’eau est d’autant plus grande que la germi- nation est plus avancée. Cette augmentation de la teneur en eau n’est pas en rapport avec le temps pendant lequel les graines sont restées en terre, mais bien avec l’état plus ou moins avancé de la destruction des réserves. Ainsi les graines qui, dans le tableau 4, renferment 52 o/, et 14 °/, d'huile, ont été semées en même temps et dans les mêmes conditions et arrachés en même temps; cepen- dant elles renfermaient des proportions d’eau très différentes ; dans les premières, il y a 93 d’eau pour 100 de matière sèche et dans les secondes, il y a 470 °/o d’eau. La proportion de matières grasses va en diminuant dans les graines en formation et en augmentant dans les graines en germi- nation. La quantité très faible d'huile (3 °/.) que l'on trouve dans les graines très jeunes s'explique par ce fait, que l’albumen qui occupe alors la plus grande partie de la graine n'est pas oléagineux- Le tableau 4 montre que la marche générale de la digestion de l'huile est la même dans la noix que dans les autres graines oléagineuses. La mesure de l'acidité des matières grasses extraites des _Sraines donne lieu à des remarques intéressantes. Pendant la Sermination, l'acidité augmente comme pour les autres graines oléagineuses. Ainsi, lorsque la radicule a 4e de longueur, il las seulement 0,005 de baryte poûr neutraliser 100 parties d'huile; à 316 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la tin de la germination, au contraire, il faut 0,5 de baryte pour neutraliser la même quantité d'huile. Pendant la formation de la graine, les variations sont encore bien plus grandes. Le 6 juillet, il faut 3 parties de baryte pour neutraliser 100 parties d'huile, le °° août il en faut seulement 0,2 et le 1er septembre 0,005. Cette constatation tend à prouver que les réactions qui donnent lieu à la formation des huiles dans les graines sont les mêmes que celles qui président à sa destruction. Les acides gras paraissent être dans les deux cas un produit intermédiaire entre les hydrates de carbone et l'huile neutre. Dans l’étude des sucres, il est essentiel de distinguer le saccha- rose du glucose. Le glucose, qui est la forme assimilable des hydrates de carbone, se trouve toujours dans les graines à l'état de vie active et manque au contraire pendant la période de vie ralentie. La proportion de glucose va constamment en diminuant pendant la formation de la graine et constamment en augmentant pendant la germination. Le saccharose manque d’abord dans les graines très jeunes. On en trouve ensuite une petite quantité qui augmente peu à peu jusqu’au moment de la maturité. La graine renferme alors environ 4 °/, de saccharose que l’on doit considérer comme une matière de réserve. Au commencement de la germi- nation, la proportion de saccharose diminue d’abord un peu; cela tient à ce que le saccharose emmagasiné dans la graine müre est digéré et transformé en glucose; mais bientôt la proportion de saccharose se relève, augmente plus vite que celle du glucose, passe par un maximum et diminue légèrement. Si on compare le glucose au saccharose pendant la germination, on voit que Je saccharose est pendant assez longtemps en quantité beaucoup Plus grande que le glucose ; puis vers la fin de la germination, c'est le glucose qui l'emporte. On peut s’expliquer ces variations dans là _ proportion des sucres de la même facon que pour les autres graines oléagineuses. L'huile neutre attaquée par les sucs digestifs devient _ acide puis est oxydée et transformée en saccharose qui donee du glucose directement assimilable. Le saccharose étant un intermé- _ diaire entre la matière grasse et le glucose, on comprend que les cotylédons renferment d’abord plus de saccharose et puis. era Ja digestion des matières grasses touchée à sa fin, moins de acc?" rose que de glucose. Comme dans les autres graines oléagineuse RÉSERVES OLÉAGINEUSES DE LA NOIX 317 la formation des acides gras et là transformation du saccharose en glucose paraissent dues à l’action de diastases, tandis que l'oxyda- tion qui transforme la matière grasse en hydrate de carbone, parait liée à la respiration. Les hydrates de carbone insolubles dans l'alcool et que l’on peut appeler les amyloses, sont en quantité faible et peu variable, sauf tout à fait au début de la formation. Le 6 juillet, en effet, les jeunes graines renferment environ 22°/, d’amyloses ; elles n’en renferment plus que 14 o/, le 4er août; puis la proportion tombe à 3 °/, envi- ron et varie peu jusqu’à la maturité. Il est probable que la quan- tité relativement considérable d’amylose trouvée dans la très jeune graine est localisée en grande partie dans l’albumen formé d’une sorte de matière gélatineuse. Pendant la germination, la proportion d’amylose dans les cotylédons varie entre 3 °/, et 5 °/ et ces com- posés ne paraissent pas jouer un rôle important dans la digestion des matières grasses. | En même temps que les cotylédons, j'ai étudié les tiges et les racines des graines en germination. Les matières grasses s’y trou- vent en quantité très faible; la proportion est d’à peine 3 °/. au début de la germination et s'abaisse ensuite. Les sucres sont beaucoup plus abondants surtout dans la tige. Les jeunes tiges d'environ 40cm de long et qui commençaient à verdir, renfer- Maient environ 12 c/, de glucose et 4 °/, de saccharose; les racines correspondantes ne renfermaient que 4 °/, de glucose et 4°/, de Saccharose. Un peu plus tard, lorsque les tiges ont 15° de lon- Sueur et portent une ou deux feuilles vertes, la proportion de &lucose tombe à 10 °/, et celle du saccharose à 1 °/,; et les racines correspondantes renferment 3 */ de glucose et 3 °/ de Saccharose, La proportion d’amylose est beaucoup plus consider rable, environ 18 °/, pour les tiges et 25 °/o pour ss racines. Au commencement de la germination, les sucres trouvés dans la tige et dans la racine viennent des cotylédons; mais plus tard, lorsque : l chlorophylle apparaît dans la tigelle, les hydrates de carbone Peuvent être formés par synthèse et ne proviennent plus de la digestion des réserves de la graine. Il faut noter la quantité relati- _Vement considérable d’amylose qui se trouve dans la tige et la _ lâcine et qui, au moins au commencement de la germination, _ Provient de la transformation du glucose venu des cotylédons. REVUE DES TRAVAUX SUR LES MUSCINEES DEPUIS LE {2 JANVIER 1889 3UsQU'AU 4°7 3ANVIER 1895 (Fin) Noyau.— MM. Farmer et REEvES (1) ont découvert chez le Pellia epiphrlla, des centrosphères assez faciles à mettre en évidence dans les spores qui germent, comme on le sait, à l’intérieur du sporogone. Ces auteurs n’ont pu voir le centrosome lui-même, mais seulement les _asters. Il y a dans le noyau, de taille volumineuse, huit chromosomes. MM. Farmer et Reeves décrivent avec soin la caryokinèse de ces noyaux: nouveau sur plusieurs s de Sphaignes. Le Bryologue allemand pense que chez les Sphaignes, de même que chez les Rhizocarpées, les microspores produisent des prothalles mâles, Cette duplicité des SpOres à presque loujours été constatée chez des espèces dioïques, sauf ES tant chez le Sph. acutifolium qui, étant généralement monoïque, devier- drait, Par ce fait, polyoïque. Le même auteur a observé également microspores chez le Dillæna Blyttii, Hépatique de l'Allemagne du Nord, et il conclut immédiatement que certaines Hépatiques sont dioiques comme les Sphaignes. Il pense que l’on pourrait retrouver les pu faits chez les Mousses. Mais M. Gravet est tout à fait opposé à l* (4) 3.-B. Farmer et J. Reeves : On the occurrence of centrosphères in Le epiphylla Nees (Ann. of Botany, 1894, p. 219, 1 pli). (2] S. Berggren : Nâgra iakttagelser rôrande sporer nas SpT idning hs Archidium phascoïdes. (Bot. Not. 1889, n° 2). (3) A L. Letacq : Les spores des Sphaignes d’après les récentes observations de M. Warnstorf (Bull. de la Soc. linn. de Normandie, 1888-1880, p. 271- — Deuxième note sur les spores des Sphaignes (lbid. p. 19%). — 7” visième 10e sur les spores des Sphaignes (Ibid., 184, p. 229). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 319 manière de voir précédente. Pour lui les théories de M. Warnstort ne sont que de simples suppositions. Il considère ces spores, que l'on ne rencontre que rarement, comme des anomalies. Enfin M. Nawaschine, de Moscou, admet que les microspores des Sphaignes sont les spores d’un Champignon parasite, dont les hyphes remplacent les cellules-mères des spores. Ce champignon serait une Ustilaginée, le Tilletia Sphagni ; mais l’auteur n’a pu encore obtenir la germination de ces spores. 10° Ælatères. — Miss Tirpen (1) s’est occupée des élatères des Hépa- tiques, qui, tant à cause de leurs fonctions particulières que de la valeur systématique de leur différenciation, méritent une étude attentive. Les élatères jeunes contiennent toujours de l’amidon, qui disparaît pen- dant la formation des spires d’épaississement des parois de la cellule ; mais il peut s’en trouver encore un peu dans les élatères mûrs. On rencontre des élatères ramifiés chez les Targionia, les Anthoceros, les Radula et les Conocephalus. La ramification est dichotome au moins chez les Conocephalus. La ramification des élatères dépend de la forme du sporogone, de la disposition des élatères par rapport à la pression latérale, enfin de leur propre structure. La ramification commence après le détachement des spores et des élatères à l’intérieur du sporogone et continue jusqu’à la déhiscence de ce dernicr. Le nombre des bandes spirales varie de 1 à 5, et celles-ci peuvent se ramifier de même qu’elles peuvent disparaître. Les élatères normaux de Conocephalus ont, en règle générale, deux spires, dont l’une ou toutes les deux peuvent être ramifiées, Enfin une ramification anormale des élatères amène une ramification anormale des spires. 11° Anatomie expérimentale. — Les recherches sur l'influence du milieu sur la structure et le développement des Phanérogames sont aujourd’hui très nombreuses. On doit à M. Basrir (2) d’avoir appliqué cette méthode d'investigation à l’étude des Muscinées. M. Bastit a étudié d’abord l'influence du milieu aquatique, en for- ant une espèce terrestre, le Polytrichum juniperinum à se développer au fond d’un cristallisoir rempli d’eau. En deux mois et demi il obtint des tiges aquatiques très différentes des tiges aériennes, par leur taille beaucoup plus petite, par leurs sinuosités, par la disposition des feuilles. u point de vue de la structure, ces tiges différaient des tiges aériennes par l'absence de cuticule à l'épiderme, par l’augmentation du volume des cellules, et par la minceur des parois cellalosiques. Ces caractères se retrouvent presque intégralement dans les Mousses normalement ue tiques. Les feuilles aquatiques diffèrent beaucoup aussi des feuilles nor- (1) 3. Tilden : On the morphology of Hepatic elaters with special refer ence 10 branching elaters of Conocephalus cunicus. (Minnesota botanical Studies, 1894, p. 43 (2) E. Bastit : loc. cit. à 0 (#)R. Morin: loc. cit. mente sur des tiges aériennes. 320 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE males. Il y à disparition presque complète de l’acumen et la feuille est arrondie au lieu d’être aiguë; les lames chlorophylliennes disparaissent, les épidermes restent cellulosiques et le limbe ne comprend plus qu'une assise de cellules contenant de la chlorophylle. Il est vrai que ces résultats ont été contredits par M. Mori (1), qui a fait quelques recherches de ce genre sur les Muscinées. L'auteur a observé les Hépatiques sans expérimenter toutefois, et il à trouvé qu’elles étaient peu variables dans leur structure. Mais l’absence d'ex- périmentation plaçant l’objet d’études dans des conditions de dévelop- ment déterminées et connues, enlève beaucoup de sa valeur à cette conclusion. Il est vrai que ce procédé a l’avantage de permettre l'obser- vation de sujets mieux développés, au dire de l’auteur. Mais on peut répondre à cela qu’on ne connaît pas les conditions du développement. Toutefois même à l’aide de cette méthode imparfaite M. Morin reconnaît que le milieu aquatique arrête le développement des amphigastres chez certaines espèces, par exemple chez le Chiloseyphus polr anthos var, rivularis, et le Madotheca porella. 11 se développe aussi des lacunes aérifères dans les espèces inondées. Chez le Sphagnecetis communis, les propagules se développent mieux dans les endroits secs. ais pour les Polytrichacés M. Morin a fait quelques expériences. Il arrive par ce moyen à prouver que les lamelles des Polytrichacées peuvent se développer même dans l’eau, après un long temps d’expé- rience. Et si M. Bastit n’en a pas observé, ce serait, d’après l'auteur, qu’il aurait examiné des feuilles d'individus trop jeunes et encore mal développés. IV. PysioLocie Physiologie. — M. Bastit n’a pas seulement expérimenté sur l'action du milieu aquatique ; il a aussi fait des recherches sur l'influence de la lumière et de la pesanteur sur les tiges. Il a montré ainsi que le pouvo” géotropique négatif des tiges de Mousses aériennes soumises à la Vi® aquatique et vivant dans l'obscurité est très faible. ; Si l’on éclaire ces mêmes tiges par le haut seulement du récipient, on voit qu’elles sont douées d’un héliotropisme positif, qui, se combinant avec le faible géotropisme négatif constaté auparavant, fait prendre * a tige une direction verticale. Si l’on éclaire les récipients par le bas on voit les tiges se diriger de ce côté, ce qui montre que le poux?" héliotropique est plus fort que le pouvoir géotropique négatif. Les mêmes phénomènes se reproduisent absolument si l'on expérr M. Bastit s’est encore livré à des expériences sur le sommeil de € . taines feuilles de Mousses. On sait, en eftet, que sous l'influence de la ce REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 321 sécheresse, les feuilles des Polytrics se relèvent contre la tige. Ce mou- vement en comprend deux autres qui sont simultanés : 1° un mouve- ment de rotation dans le plan de la tige, le limbe se mouvant comme s’il était articulé sur la gaine, 2° un mouvement de flexion longitudinale débutant dans l’acumen et s'étendant au limbe entier. Ces mouvements foliaires se propagent de bas en haut sur la tige. De plus, chaque feuille en même temps se replie dans le sens transversal en forme de gouttière, tige, elles sont dans un état de sommeil hygromé ments sont dus à la variation de la turgescence dans les tissus cellulo- Siques de la feuille. À cet état de sommeil hygrométrique, la fonction respiratoire de la plante se fait encore, mais son intensité est beaucoup diminuée, ainsi que le démontre l’auteur dans une nouvelle série d'expériences. Il en est de même de enr mc he APE €. M. Bastit avait démontré que les fonctions respiratoire et chloro- phyllienne s Roues a ba à l’état de veille et de sommeil été rit c’est-à-dire de la même manière que chez les végétaux érieurs, où ces mêmes fonctions avaien nt été étudiées, Mais ses d’autres Muscinées. Après avoir démontré que dans la respiration le rapport de CO? émis à O absorbé donne des chiffres à peu près iden- tiques à ceux fournis par les plantes appartenant aux autres embran- Chements, l’auteur a fait des recherches sur les quantités absolues de CO? dégagé en les comparant au poids sec. Ces quantités sont les mêmes, dans une même espèce, mise dans les mêmes conditions. Mais ces quantités sont très diverses si l’on s’adresse à des espèces différant entre elles par la structure anatomique, et surtout par la teneur en eau. Dans une même espèce, la quantité de CO? émis est proportionnelle à la quantité d’eau que contiennent les individus. L'expérience a élé faite avec le Mnium undulatum et répétée sur plusieurs autres espèces. he Il en est de même pour ce qui concerne l’assimilation chlorophyl- nne. M. Jünsson a aussi étudié l'influence de la coloration rougeâtre que (1) B. Jünsson : Recherches sur la respiration et l'assimilation des Musci- nées (Comptes-rendus de l’Acad. des Se., 189%, rap du 20 août). Travail fait au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebl es F. Gravet : Sur la couleur. des Sphaignes (Rev. bryol., 1889, p. 35). : on NE < 322 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les mêmes particularités pour les Sphaignes qui sont vertes surtout à l'ombre et qui au soleil peuvent être rougeâtres, brunâtres, etc., selon les variétés. IL constata, au moyen de sulfate de fer, qu’il y a du tanin dans les chatons mâles et les capsules des espèces colorées, et selon l’auteur on peut admettre que le tanin est la cause des colorations. Mais alors on peut se demander, avec M. Gravet, comment il se fait que cer- taines espèces vertes développées à l'ombre sont également riches en tanin dans les mêmes parties. L'auteur qui s’est posé à lui-même l’objection ne s’est pas chargé de la résoudre. A létude du sommeil hygrométrique étudié par M. Bastit peuvent se rattacher les observations de M. MarriroLo (1) sur la réviviscence du Grimaldia dichotoma. Des individus de cette espèce, conservés pendant sept ans en présence de l'acide sulfurique, ont repris, après avoir été humectés, leur végétation, et ont donné en moins de deux mois des _ appareils reproducteurs. L'auteur pense que, pendant la dessiccation, les fonctions vitales ne sont pas entièrement suspendues, mais seulement réduites au minimur. Ce qu'il y a de curieux c’est que ce changement dans les conditions extérieures a amené des modifications importantes dans la structure. S épaississements caractéristiques des cellules de l’épiderme devien- nent plus faibles, l’assise mécanique s’amincit. Le thalle s’élargit, mais les appendices bruns de la face inférieure deviennent plus petits, InOÏRS nombreux, puis disparaissent. M. HABERLANDT (2), qui a déjà démontré que l'accroissement des poils absorbants des Phanérogames est terminal, montre que la même loi préside au développement des rhizoides des Lunularia et des Mar- _ chantia. Ce fait étant posé, on peut se demander comment se font les courbures géotropiques de ces organes. On sait qu’en général lorsqu'il se produit une courbure c’est dans les régions nouvellement formées. M. Haberlandt a montré que dans le cas présent c’est bien au sommet du rhizoïde que se produit la courbure. Quant à l'hypothèse de Wort- Mann, que les courbures doivent leur origine à des mouvements d — citation du protoplasme, M. Haberlandt ne peut l'admettre pour - À rhizoides en question ; car toute l'extrémité de l’organe est remplie de protoplasme qui ne montre aucune différence dans ses diverses parties: La cloison de cellulose est d’égale épaisseur partout, et, Si des ga à zoides de Lunularia cultivés à la surface d’un milieu nutritif ont mOnÛ des courbures avec une membrane plus épaisse à la partie contaYt, faut considérer ce fait comme un résultat de la courbure et non C0? la cause. (4)0. Mattirolo : Nuova osservazione sulla reviviscenzu della Grimaldie. Fe _ dichotoma Raddi (Rendi conti della R. Acad. dei Lincei, p. 579). Re = (2) Haberlandt : Ueber das Längenwachsthum und den Geotropismus . Rhicoïden von Marchantia und Lunularia (Osterr. bot. Zeitsebrit. 1 less REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 9323 Il me reste maintenant à citer LS travaux sur le contenu cellulaire et les membranes des Muscinées. M. Amanx (1) a étudié la se PA de certains corpuscules de . ee vert de mer qui couvrent les feuilles du Leptotrichum glauces- cens. ne se laissent pas mouiller par l’eau et présentent de la similitude avec le revêtement cireux de certaines phanérogames. Ils sont insolubles dans l’eau froide ou bouillante, mais se dissolvent dans léther, le chloroforme et l'alcool à 90 °/, bouillant. La matière se précipite Par refroidissement ou addition d’eau. La solution éthérée a une réaction acide et laisse par évaporation déposer un corps que l’auteur appelle acide leptotrichique, sous forme d’aiguilles prismatiques incolores se . BTOup utour d’un centre. Ces cristaux sont insipides, sans odeur, et a neS la double réfraction. ortions vertes de la plante contiennent environ 13 °/, d’acide une C’est la première substance cristallisable qui ait été rencontrée chez les Mousses Les cellules à huile de certaines Hépatiques ont fait le sujet d’une élude de M. vox Kusrer (2). M. Pfeffer avait démontré depuis long- temps que ces corpuscules contiennent surtout des huiles grasses, et a un lavage à l’alcool montre une membrane de nature albuminoïde. Kuster, mais il n’y a pas de membrane. L'auteur s’est efforcé de la colorer avec le violet de gentiane après avoir fixé les tissus par l'acide osmique. n voit alors les gouttelettes d'huile noir brun, au milieu d’une masse fondamentale d’un beau violet : il y a donc un plasma dans lequel sont _l'épandus des globules d'huile. Mais la membrane de Pfeffer n’est qu’une formation provenant du traitement par les réactifs. Il n’est pas invrai- Semblable que le stroma ait une composition albuminoïde, toutefois ce m'est pas sûr. Ces corpuscules huileux apparaissent au début avec des irréguliers; ils sont d’abord opaques, on voit ensuite se for- r dans leur intérieur les gouttelettes d'huile, qui y apparaissent _. des néo-formations et non par division. Ces corps se forment aussi bien à l'obscurité et dans les jeunes feuilles sans chlorophylle. En Somme ces corpuscules huileux se montrent identiques aux élæoplastes. (LE: re Leptotrichum glaucescens Ham pe (Bot. Centralbl., 1889, P- ns , (2) n Kuster : Die Oelkoi pe der Leur mages und Ihre Verhallniss 74: den en. (Inaug. diss.), Bà L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE, REVUE DES TRAVAUX PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1893-1896 La présente Revue fait suite à celles qui ont été publiées ici même par le regretté Marquis G. de Saporta, et dans lesquelles il a rendu principales entre lesquelles se divise l’histoire des modifications sue cessives du monde végétal ; toutefois si l’on est conduit, par celle considération, comme par la spécialisation des travaux qui Se rappor- tent aux végétaux de chacune de ces périodes et qui n’empiétent que rarement de lune sur l’autre, à adopter une semblable division. elle n’a vraiment toute sa raison d’être que pour les végétaux supérieurs, les végétaux inférieurs ne nous offrant, à ce qu’il semble, que des modifications beaucoup moins tranchées et constituant en même 1m un domaine un peu particulier, à la délimitation duquel il convient d’avoir égard, Je consacrerai donc tout d’abord un chapitre spécial aux végétaux inférieurs, en y comprenant les empreintes problématiques suscep” üibles d’être avec plus ou moins de vraisemblance rangées parn Me es, comme je l'avais fait, d’ailleurs, dans les comptes rendus des à les plus importants : il n’a pas été publié en effet, pen trai- Fe années 1893 à 1896, moins de 622 ouvrages, brochures ou articles, REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 325 tant de paléontologie végétale, sans parler de ceux qui me sont demeurés inconnus, ét j'ai pu prendre connaissance d'environ 550 d’entre eux ; je dois dire, il est vrai, que dans ce nombre il en est qui ont été publiés successivement, sans grandes modifications ni addi- tions, dans plusieurs recueils distincts, et qui viennent ainsi grossir un peu fictivement le chiffre total. Il n’en reste pas moins un ensemble considérable, dans lequel je devrai me borner à signaler les faits essentiels, les observations offrant, au point de vue botanique, un intérêt général, en laissant de côté celles qui ne ne présenteraient qu’un intérêt soit purement local, soit exclusivement géologique, telles que la découverte de gisements nouveaux ne comprenant que des espèces déjà connues sur d’autres points. LE — VÉGÉTAUX INFÉRIEURS ET ORGANISMES PROBLÉMATIQUES. A. — Algues et Organismes problématiques. Depuis les beaux travaux de M. Nathorst, qui ont fait exclure du règne végétal nombre d'empreintes jusqu *alobS classées de confiance, et pour ainsi dire sans examen, parmi les Algues par la plupart des Paléontologistes, la discussion est restée ouverte à l'é égard de meer He encore énigmatiques, sur l’interprétation desquels on ne parvient a$S à se mettre d’accord, tels notamment que les Spirophyrton, les Gyr olithes, les Chondrites. M. Tu. Fucus s’est attaché à leur étude, et il se prononce formellement contre a prends au règne végétal, n'admettant guère comme lors véritables, parmi les « Fucoïdes », que quelques rares empreintes provenant principalement, soit du Trias alpin, soit des Re mr lithographiques de Solenhofen, soit . Encore de la mollasse tertiaire de Suisse. Il a fait connaître en parti- . Culier (1), à l'appui de sa manière de voir concernant les Gyrolithes, _ des corps cylindriques plus ou moins contournés, hs ramifiés, amenés des grands fonds de la Méditerranée par les dragages de ; l'expédition de la Pola, et qui offrent réellement une ressemblance frappante avec ces prétendus cuis fossiles : formés de boue à il | _ lage de tubes d’An Atnélides, et le fin réseau vermiculé qui couvre leur | Surface comme celle des Gyrrolithes paraît correspondre à la présence, Surla Paroi de ces tubes, de colonies d'autres vers beaucoup plus . Petits, plus ou moins voisins du genre Phoronis. Il est certain, dans ous les Cas, qu'on n’a pas affaire à un végétal. :. () Th. Fuchs : Ueber einige von der ôster. Tiefsee-Expedition S. M. Schifles Le Pola » in bedeutenden Tiefen gedretsehte Cytinarite s-ähnliche Kôrper und Den Verwandtschaft ie ie {Denkschr. k. Akad. Wiss. Wien, LXI, F pat, p. 1-23, 3 pl. 326 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE #4 les Fucoïdes comme pour les Spirophytes (1), M. Th. Fuchs e qu’ils sont toujours dirigés normalement à la stratification, evrait avoir lieu pour des Algues; à son avis, les Facoïdes, les Chondrites en particulier, représenteraient le remplissage, par une boue formée des mêmes éléments que la roche encaissante, de trous à rami- fication régulière, creusés par des vers pour y déposer leurs œufs; les Spirophytes, auxquels la même interprélation ne peut s'appliquer, seraient des bandes d'œufs de Gastéropodes. M. H. Poronté ne partage pas cette manière de voir (2) et rapporte les Spirophyton à une action purement mécanique, ayant obtenu expé- rimentalement des empreintes très analogues en donnant à du sable en suspension dans l’eau un mouvement ess énergique, confor- mément à l’idée qu'avait indiquée M. Nathors L'interprétation mise en avant par M. Th. ss pour les Fucoïdes a fait, d’autre part, l’objet de vives protestations, d’abord de la part de M. W. vox GümBer, qui, dans une courte note (3), a défendu l’attri- bution aux Algues, du moins pour les Fucoïdes du Flysch, et a fait remarquer dbtaueut que, loin d’être tonjours normales à la stratifi- cation, ces empreintes étaient au contraire le plus ordinairement étalées _ à la surface des bancs, disposition que j'ai, en effet, constatée moi- même dans les couches à Fucoïdes des environs de St-Jean-de-Luz; il a établi, de plus, que l'analyse chimique révélait pour elles une éléments carburés, tandis que ces derniers n’atteignent qu’une pro- portion insignifiante dans la roche environnante, laquelle est pan plus grande es constituée par du carbonate de chaux. M. RormeLerz, à son tour, a repris la même étude (4), et fe gg fé un examen % e petits tubes souvent ramifiés, dans ia on distingue parfois ” trace de cloisons transversales, et qu’on doit regarder comme des cel- (1) Th. Fuchs : Beitrâge zur Kenntniss der Spirophyten und Fucol a (Sitzungsber. k. Akad. Wiss. Wien, CIL, Abth. 1, p. 532-570, 1 pl. 18%) Studien über ra und Hieroglyphen /Denkschr. k. Akad. Wiss. Let LXII, p. 369-448, 9 pl. 1895). ni __ (@) H. Potonié : Vormaliché und ne pflanzliche Fossilien cvatur- Ë | wiss. Wochenschr., X X, p. 346-351; p. 359-363 ; ig. b. L + on Gümbel : : Vorläufige Mittheilung se Flyschalgen l: Neues 70 À im, 1806, 1 p. à. us à nou : nr bé die Flysch-Fucoiden und einige andere de deutsch. . so liasische, Diatomeen führende Hornschwämme / Zeitsch. A ane “Geselisch. , XLVII, me 854-914, pl. XxI- XXIV). à REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 327 lules rameuses d’origine végétale. Il présume que ces tubes forment un réseau à mailles plus ou moins lâches, qui devait être noyé dans une masse parenchymateuse entourée d’une couche corticale, et qui aurait seul subsisté, après la destruction de ces derniers éléments ; on aurait ainsi affaire à des Algues plus ou moins analogues aux Fucacées ou aux Laminariées. Peut-être encore le thalle était-il simplement formé de cellules tubuleuses dont les couches externes, gélifiées, auraient disparu, auquel cas l’analogie serait plutôt avec les Floridées; mais quelle que soit l'interprétation, M. Rothpletz regarde l'attribution aux Algues comme incontestable. Il a procédé à cette occasion à une révi- sion des Fucoïdes du Flysch, et il substitue aux noms de Chondrites et de Gigartinites, créés en 1828 par Brongniart, celui de Phycopsis, proposé trente ans plus tard par Fischer-Ooster et qui aurait l'avan- tage de ne faire présumer de rapprochement avec aucun genre vivant; mais, à ce compte, beaucoup d’autres noms devraient être changés, et si l’on admettait de telles violations de la loi de priorité, la nomencla- ture, qui tend à prendre plus de stabilité depuis qu’on respecte mieux les règles qui la régissent, ne tarderait pas à offrir une inextricable confusion. Il propose le nom de Granularia pour les espèces à thalle ramifié par dichotomie, et offrant une surface granuleuse ; il conserve les genres Keckia et Gyrophyllites, et groupe sous le nom de Squa- mularia les Fucoïdes à thalles non ramifiés, mais munis d’appendices + simulant des feuilles ou des écailles, et offrant ainsi quelque analogie _phiques de Solenhoten, déjà décrites comme Chondrites, Codites eu Halymenites, sur lesquelles il n’a pu trouver aucune trace d’organisa- ion, mais qui paraissent bien correspondre à des Algues dont le a été conservée. | | : L'attribution aux Algues ne semble guère discutable non plus pour des empreintes charbonneuses du Wealdien d’Angleterre, ressem lant singulièrement, les unes aux Chondrus, les autres aux Catenella, Lt M. A. C. Sewanp a décrites sous le nom générique d’Algacites (1), Proposé par lui afin d’évitér toute présomption en faveur d’un rappro- ri chement qui pourrait n'être pas ex xact. : 1 paraît y avoir également certitude à l'égard d’une empreinte du (1) A. C. Seward : Catalogue of the mesozoic plants in the Department of geo _ logy, British Museum. The Wealden Flora. 1. Londres. 1894. nn: < . se … trabalh. geologicos, NI, p. 92%, pl. I-IV. 1895). 328 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Unis (2), des empreintes analogues, appartenant manifestement à des _ Algues, qu'il a classées dans les genres Haliserites et Dictyotites. Le même auteur a poursuivi ses recherches sur les Nematophyton(3),. ces curieuses Algues géantes des mers dévoniennes et siluriennes _ dont les grosses tiges se retrouvent avec leur structure parfaitement conservée; il a pu étudier, sur une espèce nouvelle, Vem. Ortoni, ainsi que sur le Nem. crassum, des fragments appartenant à la base de la tige, et il a constaté qu'ils présentaient une grande ressemblance avec les portions correspondantes des tiges de Laminaires. C’est, du reste, avec les Laminariées, et en particulier avec les Macrocystis, que les Nemaphyton, d’après M. Penhallow, auraient le plus d’analogies comme structure, bien que M Murray soit plus disposé (4) à les rapporter aux Siphonées. J'ajoute que M. le Comte de Sozms-LAuBACH à reconnu (5) la pré- sence de ce même genre Nematophyton dans le Dévonien supérieur de la région rhénane, représenté par une espèce différente de celles du Dévonien d'Amérique, Nem. Dechenianum. C’est encore aux Laminariées, et en particulier aux Cladostephus; que M, pe Lima compare un organisme recueilli par M. Delgado à la base de la formation silurienne, dans les tufs diabasiques du Cambrien du Portugal (6), et qui se présente sous la forme de cylindres en plein relief simples ou dichotomes, à surface garnie de filaments très fins, surtout à l'extrémité : il y voit une Algue à thalle massif, servant de support à une algue filamenteuse épiphyte, comparable aux Mr sé trichia, et il lui donne le nom de Helviensia Delgadoi. Quelque vrar € que soit l'attribution, il est impossible de nnaître qu’elle n’offre pas le même caractère de certitude que pour les type précédents. (1) R. Kidston : On a new species of Bythotrephis (Proc. R. phys. Li Edinburgh, X1, p. 241-242, pl. X. 1893). É (2) Penhallow : Notes on Erian plants (Proc, U, S. Nat. Mus., XVL p: 105-114. pl. IX-XIV. 1893). (3) Penhallow : Notes on Nematophyton crassum (Ebid., XVI, p. 115-118, Le XV-XVIN. 189% | . en der Gegend von Gräfrath am Niederrhein (Jahrb. d. k. preuss. 920 . _ Land 1 ndesanst. Î 189%, p. 67-99, pl. 11. 1895) ei WW darts Nas: UPS \ ip ie. da Direcçäo. d.. Se REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 329 Il en est de même à l'égard des petites baguettes tubuleuses cloi- sonnées que M. SrErzEL (1) a observées dans le Permien de la For Noire et qu’il a décrites sous le nom générique de Rosenbuschia, en es comparant au Chorda filum, sans prétendre d’ailleurs qu'il faille réelle- ment voir en elles les restes d’une Laminariée. ÎLest également permis de concevoir quelques doutes sur l'interpré- tation d’une série d'empreintes du Silurien moyen dés Etats-Unis, prove- nant du calcaire de Trenton, qui ont été étudiées par M. WaurrieLp (2) et classées par lui parmi les Algues : l’une d’elles, Buthograptus laxus, avait été rapportée jusqu'ici, peut-être à juste titre, aux Graptolites : l'auteur n’hésite pas à y voir une Algue analogue d'aspect au Caulerpa 2 L axe ncote à muni de rétnénux opposés par res ou verticillés. Il rapporte, avec doute, il est vrai, au genre actuel Chætomorpha des filaments parfois enlacés, non articulés, maïs portant des appendices filiformes, articulés et épaissis à leur point d'insertion. Une petite tige articulée, munie de verticilles de filaments capillaires, sert de base à l'établissement du nouveau genre Chætocladus, que M. Whitfield com- pare à la fois aux Dasycladus et aux Wrangelia. Enfin il rapproche des Corallinées, sous le nom générique de Primicorallina, des empreintes à axe articulé, portant des verticilles de rameaux eux-mêmes articulés, une ou deux fois dichotomes, formés d'articles allongés, ovales ou cla- viformes, qui paraissent bien être des Algues, mais qu'il serait peut-être plus naturel de rapporter aux Dasycladées. Il serait à désirer que les intéressantes observations de M. Whitfield fussent complétées par une étude TORRES, si toutefois l’état de conservation des échantillons le permettai D des Dasycladées à l’époque silurienne a, d’ailleurs, été démontrée par M. E. Srorcex (3), qui a découvert dans les calcaires Siluriens de la Scandinavie et des provinces baltiques pire types génériques nouveaux, auxquels il a donné les noms de Rhabdoporella, Arthroporella, Vermiporella, Dasyporella et oeil Il n’est pas Possible d'entrer ici dans le détail des caractères distinctifs de ces (1) 3. T. Sterzel : Die Flora des Rothliegenden von Oppenau (Wité. d. Grossherz.-badisch. FES Landesanst., [IT, Heft 895 (2} R.P. Whitfeld : On new forms of marine Ale from the Trenton Limestone, nat. with Free cs jurés laxus Hall (Bull. Amer. Mus. VE, p. 451-358, . 1894) . (3) E. At Le silurische Siphoneen (VNeues Jahrb. f. Min. . P. 135-446, PE. VIH, VIH). — Ueber die Verbreitung Algentührender Silurgeschiebe, (bid., 1894, I. p. 109-110). — Ueber gesteinsbildende Algen und die Mitwirkung Solcher bei der Bildung der Skandinavisch-baltischen Siarablagerangen ou À: Wiss. Wochenschr., XI, p. 173-178. 1896). hist," 390 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE a: divers genres; il suflira de dire que les Rhabdo: Sté ressemblent extré- mement, Sauf leur excessive petitesse, aux Diplopora du Trias alpin et que les Palæoporella se rapprochent des Borne vivants. C'est encore à ce dernier genre que tie compare une série de fossiles problématiques du Silurien, tels que EP EN| Cyclocrinus, Mastopora, qu’il a reconnus également pour des Siphonées verticillées. Ces diverses formes d’Algues, surtout les premières, ont pris une pari importante à la constitution des calcaires siluriens de différents niveaux. en particulier de ceux de Lykholm et de Borkholm, qui appartiennent à l’Ordovicien supérieur et sont presque entièrement formés par elles. . Stolley rapporte en outre aux Siphonées, d'accord avec M. Rothpletz, qui l’a rangé dans la tribu des Codiées, le Girvanella proble- matica, reconnu par lui dans certains calcaires siluriens supérieurs de Scanie sous la forme de concrétions variant de la grosseur d’une fraise à celle d’une noix, qui constituent presque toute la masse de la roche, comme les Lithothamnium dans certains calcaires tertiaires. ! Je mentionnerai encore, comme addition à nos connaissances sur les _ Siphonées fossiles, la découverte de trois espèces nouvelles de Siphonées verticillées, savoir : un Diplopora, Dipl. lotharingica du Muschelkalk des environs de Saarlouis, décrit par M. E. W. Benecke (1), et deux Acicularia, Ac. Andrussowi du Miocène de Crimée, et Ac. italica du Pliocène ds Monts Lucains, décrits le premier par M. le Comte de Sorus-Lausacu (2), le second par M. E. Ccerici (3). Enfin, M: T#- Fucus a fait connaître (G), de l'Eocène de Greifenstein, une empreinte qu'il rapporte au genre Halimeda, et qui offre en effet une extrême ressemblance avec certaines espèces vivantes de ce genre de Sipho : pe encore problématique est le genre Solenopora, qu'on observe principalement dans les calcaires ordoviciens, mais qui se retrouve dans le Jurassique, et qui avait été jusqu'ici classé dans le règne ani ae ROWN, qui en a . une étude spéciale (5), est porté à le ranger mi des analogies de structure qu’il présente, malgré les dimensions nee plus grandes de ses cellules, avec les L Hithothamnium et les Melobesia, us maérore à raison de son mode et de l'orientation de ses cellules x ungen im elsass- Benecke : Diplopora und einige andere Versteiner à Elsass-Lothrin- . W. ns sed Muschelkalk /Mittheil. d. geol. Landesanst. ®. gen, IV, p. 277-285. 1 1896). (2) H. Grat zu en Donne of the Acetabularieæ (7r4ns: zinn Soc. London, 2° ., V, pt. 1, p. 1-39, pl. I-LV. 1895 10 3) E. Clerici : no l’Acicularia italica (Bolt. Soc, geol. Ital., XIV, P- 1895). 410, 1 . (4) Th. chs : Ueber eine fossile Halimeda aus de ee Gratin Sétemb hier: k. Akad. Wiss, Wien, CII, Abth I, P- 200- RPC . : 45) A. Brown : On the structure and RE of the genus Solenopot … Magaz., 15, P- 145-151, p. 195-203, pl. m eocänen Sandstein se . 204, T P°: - REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 331 normalement à la surface de ces zones; certaines coupes tangentielles lui ont en outre montré des groupes de cellules disposées en rosette comme celles qui se trouvent à l’orifice des conceptacles chez certains Lifho- thamnium; malheureusement il ne semble pas qu'il ait été fait d’autres Coupes pour établir si, à ces cellules en rosette, correspondaient en effet des conceptacles, auquel cas l'attribution n'aurait plus été dis- Cutable, tandis qu’elle demeure quelque peu douteuse ‘On sait, par les travaux de MM. B. RENAULT et C. E. BERTRAND dont il a été rendu compte par le M" de Saporta, que c’est à l'accumulation d'Algues gélatineuses microscopiques, décrites par eux sous les noms de Pila bibractensis et Reinschia australis, que doivent naissance les bogheads permiens de l’Autunois et ceux de la Nouvelle-Galles du Sud. Les mêmes auteurs ont poursuivi leurs recherches (1) sur ces Algu et Sur les combustibles qu’elles ont formés : il ressort de leurs derniers travaux que les Pila et les Reinschia ont des thalles sacculaires creux, constitués par une seule assise de cellules, continue, entourant un vide central ; ils affectent une forme sphérique ou ellipsoïdale chez les Pila, globuleuse aussi, mais moins régulière et mamelonnée, chez les Reinschia, - dont les plus grands thalles ont souvent un aspect cérébriforme. A. leur début, les thalles de Reinschia comptent déjà autant de cellules _ qu'ils doivent en avoir à l’état adulte, leur PA SN ne résul- tant que de l'accroissement re ces cellules en dimensions, sans multi- blication de leur nombre : les Cénobiées étant les seules, parmi les _ compte, tout au moins les Reinschia, paraissent aujourd’hui à M. Ber- and avoir plus d’aflinités avec les Volvocinées qu'avec aucun autre des types d’Algues connus à l’état vivant. M. Renault a observé plusieurs autres espèces de Pila, différant du (1) C: E. Bertrand et B. Renault : Note sur la formation schisteuse et le Boghead d'Autun /Bull. soc. industr. minér., 3 sér., 55 nr. ). — Sur le Reinschia australis / Assoc. fr: avanc. F3 se 2» du: H, p. 490-502, 1894), — Reinschia australis et Premières remarques sur le Kerosene Shale de la Nouvelle-Galles du Sud {Bull. soc. hist. nat. Autun, VI, p. 321-425, pl. ge VIL se E. Bertrand : Conférences sur les charbons de terre. Les Bogheads : à en “f Bu Soc. he de géol., de paléont. et d'hydrol., VIT, Hém. PE … IV, V. 1894). — Nouvelles remarques sur le Kerosene Shale de la Nouvelle-Galles du Sud /Buil. soc. hist. nat. Autun, IX, p. 193-292. 1896). B. Renault : Quelques remarques sur les Pre et les Cannels / Bull; hist. nat. Autun, VA, Pr. verb., p 172-176. 1895). — ra houiiler et Ro mien d’Autun et d’ Epinac, fase. IV : Flore ms 2e part, … Pl.189. Texte, 578 By 2 pl. 1896. — Sur per tie ras de Pilas (Bull, Mus. hist , 1896, p. 65-67). — Nu r l'extension du genre Pila à Thai niveaux séologiqnes in LA 11-106. née. Atlas, 62 er 332 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE P. bibractensis par les dimensions de leurs thalles et par celles des = cellules qui les constituent : telles sont Pila minor. qui se trouve dans } les schistes bitumineux d’Autun inférieurs au boghead, et se retrouve à Boson (Var) dans des dépôts de mème âge et de même nature, associé au P. bibractensis; P. scotica, des bogheads westphaliens d’Ecosse; _P.Karpinskyi, des bogheads du Culm de la Russie centrale, et P. liasica, des couches de combustibles liasiques du Banat hongrois. M. Bertrand a retrouvé, de son côté, le genre Pila en Australie, représenté par une espèce particulière, P. australis, qui accompagne les Reinschia dans un des gisements du Kerosene Shale. Les bogheads d’Ecosse ont offert, d'autre part, à M. Renault, un nouveau type générique d'Algues glo- _ buleuses à thalle creux, discontinu, rappelant un peu les Cælastrum, ds À auquel il a donné le nom de Thylax Enfin, dans les bogheads du Culm de Russie, il a reconnu des organismes microscopiques formés de rameaux buissonnants, articulés, plusieurs fois divisés par dicho- tomie, qui ne sont sans doute autre chose que ceux que M. O. KuNTZÆ (1) a désignés sous le nom générique de Grümbelina et considérés comme des Polypiers chitineux ; M. Renault repousse cette interprétation el Cr ë . n'hésite Pas à y voir des Algues, plus ou moins analogues par ] eur port aux Chætomorpha ; il les désigne sous le nom de Cladiscothalhus Keppeni. Renault (2), une Algue formée de petites colonies de quatre cellules | _ du Houiller de Saint-Etienne. 11 était dès lors à présumer qu (1) 0. Kuntze : Geogenetische Beïtrâge. Leipzig. In-8°, 78 p. av. fig- ue (2) _2* part. chacune englobées dans une masse de gélose, qu’il a découverte dans e Al u aux Cœlastrum, formée de thalles ie de lenticulaires rép dans une membrane gélosique tantôt continue, tantôt contractée €” réseau, qu’il a trouvée tapissant l'intérieur de macrospores de dendrons du Culm d’Esnost et de Combres. Fa n 1879, M. Van Tieghem avait annoncé qu'il avait reconnu la sence du Bacillus Amylobacter au milieu des débris végétaux 5 % de pré B. Renault : Bassin houiller et permien d'Autun et d'Epinae, Flore REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 333 recherches dirigées de ce côté feraient découvrir d’autres Bactériacées ans les échantillons à structure conservée, ces micro-organismes ayant nécessairement, dès qu'il y eut à la surface du globe des matières organiques à décomposer, dû jouer un rôle semblable à celui qu'ils remplissent aujourd’hui : la recherche, dans les coprolithes des schistes bitumineux de l’Autunois, de débris des Algues gélatineuses du boghead, ayant fait reconnaître à M. Henatté dans un de ces coproli- thes, des Bactéries bacillaires, désignées d’abord par lui, en 1892, comme Bacterium permiense, il s'est attaché à poursuivre, dabor sur les coprolithes, puis sur les débris végétaux à structure conserv et jusque dans les schistes et dans la houïlle même, l'étude des te riacées qui peuvent s’y rencontrer, en s’efforçant de déterminer la nature des actions qui doivent leur être attribuées (1). Il a constaté la présence de ces organismes dans tous les échantillons, tant soit peu altérés, qu'il a examinés, quel que fût leur âge, et il a cherché, autant que peut le permettre leur polymorphisme bien connu, à définir les types spécifiques auxquels ils peuvent être rapportés; ce sont toujours, soit des Bactéries coccoïdes, des Microcoques, soit des Bactéries bacil- laires, des Bacilles, sion la forme de bâtonnets droits ou courbes, lantôt isolés, tantôt réunis en chaînettes, à articles situés dans le pro- longement les uns des autres, ou faisant entre eux des coùdes brusques : le protoplasma s’y montre parfois condensé en masses sphériques, qui doivent être des spores. Outre le Bacterium permiense, classé Fr ane sir Bacillus ult permiensis, les coprolithes du Permien d’Autun ont offert à M. Renault une autre forme spécifique plus courte et plus ao, “ue granosus:; dans les écailles et les ossements de poissons de la m e formation, il a reconnu des Microcoques et des Bacilles, Wicr. reg at Bac. lepidophagus, dont certaines variétés ressemblent fort à celles auxquelles on rapporte aujourd’hui la carie des dents. ans les tissus végétaux silicifiés, il a pu distinguer plusieurs formes de Bacilles : Bac. Tieghemi, analogue, mais non identique au Bar. Amylo- bacter, rencontré principalement dans les tissus parenchymateux des Calimaitées ou des Calamodendrées du Permien d’Autun; Bac. vorax, qui se montre dans les débris de plantes du Culm d’Esnost et en a : désagrégé re cellules: Bac. gramma et Bac, 0zodeus qui s ’attaquaient au Contenu des sporanges des Fougères permiennes ou stéphaniennes et, me avoir détruit les spores, se groupaient en zooglées occupant 2. se « 1) B. Renault : Communication sur quelques Bactéries des ieuné primaires . (Bull, Soc. hist. nat. Autun, VI, p. 433-468, av. 20 fig. 189%). — Bassin houiller e _et permien d’Autun et d’Epinac, fase. iv; Flore fossile, 2* part. 1896. — Recherches Rs Sur les Bactériacées fossiles (Ann. sc. nat. 8" sér., BOL, I, p. 275-349, a 1896) — Les Bactéries fossiles et leur œuvre géologique e (Rev. és. des sois, P..953-955; 30 nov. 1896). + a p. 804-813. 1806). — Les Bactériaeées de la houille (. R. Ac. Se, CXXHI, dE REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE place de chacune de celles-ci. Dans la plupart des restes de plantes atiaquées par les Bactéries, M. Renault a reconnu deux formes distinctes de Microcoques, tels, par exemple, que Micr. Guignardi et Micr. hymeno- pha es végétaux silicifiés de Saint-Etienne et d’Autun, dont le pre- “mier s’attaquait aux épaississements cellulaires et faisait disparaître toute trace d’ornementation des parois, sur les trachéides comme sur les cellules, tandis que le second, sensiblement plus petit, s’attaquait aux membranes moyennes et mettait en liberté les éléments des tissus; de même, dans les débris de plantes du Westphalien d’Ecosse, les Micr. scolicus var. À et var. B paraissent avoir joué respectivement les mêmes rôles; de même encore le Micr. esnostensis et le Micr. ere du Culm : d'Ésnost et de Combres ; et les Wicr. devonicus var. À e . B observés dans les tissus végétaux du gisement de Saalfeld, PR autrefois au Dévonien supérieur, mais classé maintenant dans le Culm inférieur; ( ’est au premier de ceux-ci que doit être imputée la disparition des ponctuations sur les trachéides de l’Aporoxylon primigenium. Unger, reconnu, sur des échantillons moins altérés, pour un Araucariorylon où un Cordairylon. Enfin dans les bois de Cycadées du Jurassique supé- rieur, on trouve également deux formes distinctes de Microcoques, Micr. Trigeri, et Mier. sarlatensis, attaquant l’un les épaississements des parois cellulaires et l’autre les membranes moyennes. _ Les cuticules elles-mêmes, bien que plus résistantes que les autres tissus, montrent parois les traces d’une action bactérienne, ainsi que M. Renault l’a constaté sur les cuticules de Bothrodendron du Culm de la Russie Centrale, attaquées et quelquefois Arles par des Micro”. coques, auxquels il a donné le nom de Wicr. Zeiller Après la destruction des tissus, les Bactéries se pars aient fréquent ment en zooglées sphériques, qui ont servi ultérieurement de Les int de départ à une cristallisation rayonnante d’aiguilles siliceu : les … sphérolithes qu’on observe en grand nombre dans cer rtains semis permiens des environs d’Autun n’ont pas d'autre o _ Enfin, M. Renault a pu reronnaître dans la houille oe provenant de la transformation de bois d’Arthropitys, de ces zooglées bactériennes; formées de Microcoques, peu différents du Micr. NY NES qu'il _ désigne sous le nom de Wier. carbo, et auxquels sont asso a terium et des Bacilles, Bacillus carbo. Ces Bactériacées fotaiit des amas beaucoup plus considérables et paraissant moins variées que celles qu’on observe dans les tissus silicifiés, l'auteur doute que puisse les assimiler à ces dernières et se demande s'il ne faudfr pas à voir en elles les Bactériacées spécifiques de la houille, celles à qui serait ré a transformation même de la matiére végétale en h ea mais da “nt et il cemhlés ani Ave e difficile de d’une facon définitive, : : Les Diatomées fossiles ont fait, dans ces quatre déraières _—. pied dan nombre ones de travaux, Asa pour Les er REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE | 335 Pétranger, consistant en général en d’assez courtes notes, et dans le détail desquels il ne paraît pas ici possible d’entrer. Je n’en mention- nerai que les plus importants, parmi lesquels je signalerai tout d’abord le travail déjà cité de M. Rormezerz sur les Algues du Flysch, qui se termine par une étude sur les Phymafoderma du Lias (1) : les prépara- tions microscopiques qu’il a réussi à faire de ces Phymatoderma l'amè- . nent à voir en eux des empreintes laissées non par des Algues, mais par partir du Crétacé supérieur, cette découverte présente, pour l’histoire de cette famille d’Algues, un intérêt considérable et permet d’espérer qu'on retrouvera dans des couches plus anciennes encore des preuves certaines de leur existence. D'autre part, M. H. Ries a observé (2), dans des couches argileuses de Staten Island et de Glen Cove, dans l'Etat de New-York, qui appar- tiennent au Crétacé moyen ou même au sommet de lInfracrétacé, des espèces de Cocconeis, de Melosira et de Stephanodiseus qui lui ont paru pouvoir être identifiées à des formes spécifiques actuellement vivantes. ll reste maintenant à rechercher les Distomées dans l'intervalle compris entre le Lias et le Crétacé moyen. à Pour les Diatomées tertiaires, je me bornerai à mentionner la conti- nuation du grand travail de M. Panrocsek (3) sur les Diatomées fossiles de Hongrie, travail auquel, soit dit en passant, M. TEMPÈRE (4) a adressé d’assez nombreuses critiques et fait plusieurs rectifications, et la remarquable étude de M. Sraus (5) sur la répartition des diverses tribus de cette famille dans les étages successifs du Miocène de Hongrie, Méditerranéen, Sarmatien et Pontien, étude intéressante Surtout au point de vue stratigraphique IL n’est pas sans intérêt de signaler # place importante que tiennent, d'après M. Cayeux (6), les Diatomées dans la constitution des phos- phates de chaux des riches gisements suessoniens du sud de la Tunisie, lesquels représentent un véritable tripoli phospaatisé ; les genres qui se si Rothpletz: Zeitsch. d. deutsch. Geol. Gesellsch., je P. aies nn Ries : Microscopie organisms in the clays of New-York state (Trans. N. ra . Sci, XI, p. 165-169. ee }« É “8 ) 3. Pantocsek : Beitrage zur Kenntniss der fossilen Bacillarien Le dass : I TH Sisswasser- ne Tavarnoket Berlin. In-8°, 42 2 1893. (4) J. Tempère : Remarques sur les Diatomées de Hongrie du D° Pantocsek ; . .. listes rectificatives par MM. J. Brun et E. Baxter (Le Diatomiste, 1,,ps 8 (5) M. Staub : Stratigraphische Bedeutung der Bacillarien (Pohes Külüny, : XXI, p. 390-395. 1893). in (6) L. Cayeux : “Noke e préliminaire sur la constitution des Dhocphaiss es de chaux _ Suessoniens du sud de la Tunisie (C. R. Ac. Sc., CXXIU, p. 273-276; 27 juil. ps ne 336 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE y ont été reconnus sont pour la plupart des genres marins, avec quelques genres vivant dans les eaux saumâtres e citerai encore, pour la France, l’étude de ik randannite aquita- nienne du Puy de Mur, près du Pont-du-Château, par M. GAUTIER (1), qui y a reconnu 17 espèces marines, 52 espèces saumâtres et 7 espèces d’eau douce, paraissant avoir vécu dans un bassin graduellement dessalé par les apports d’eau douce qu'il recevait. Les diverses espèces de Diatomées fossiles observées en Auvergne ont d’ailleurs été décrites dans un travail d'ensemble par le Fr. HériBAuD-JosEPx (2). Enfin, je mentionnerai la création, par M. J. Brun (3), de deux genres nouveaux rencontrés par lui à l’état fossile : Cotyledon, à valve circulaire munie d’une crête élevée et irrégulièrement plissée, trouvé dans les gisements de Yedo et de Kousnetzk, et Radiopalma, à frustule pelliculaire affectant un contour orbiculaire, à surface ponreies munie de côtes linéaires inégales, souvent dichotomes, partant de bords dans la direction du centre, ce dernier genre provinans des dépôts de PAUERE (1) P, Gautier : Éopres sur une randannite miocène marine de la Limagne d'Auvergne (C.R. Ac. Se., CXVI, p. 1527-1530; 26 juin 1893). (2) Fr. ire “Joseph : Les Diatomées d'Auvergne {Revue d'Auvergne, 1893). (3) J. Brun : Diatom espèces nouvelles, marines, Fr lagiques {Mém. Soc. phys. et tte mat. Genève, XXXI, ? Fab 12 pl. 183). (A suivre). R. ZEILLER. Lille, Imp Le Bigot frères. ‘ ; Le Gérant : Th. Clerquine. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT p a Revue générale de Botanique araît le 15 de chaque : = ns chaque er est composée de 32 à 48 pages avec planches _ et figures dans le Le prix annuel EP d'avance) est de : 20 îr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l'Etranger. _ Aucune livraison n’est vendue séparément. P Le Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. paul s DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. Adresser tout ce qui concerne la rédactio n à M. sas BONNIER, ; tre à la Sorbonne, 15, rue de Étstrapate, Par ee Il sera rendu compte dans les revues spéciales ni ET bondage 5 . ou joies dont un Pré ooeie aura élé ressé au nb pcs de la _ &énérale de Botanique. < droit 1 gratuitement à vingt-cinq € a n tira LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la | revue Lans de Botanique _Auper, docteur ès sciences. er so “dayen 2 : Faculté ds ; # BATTANDIER ; * ‘ professeur à l'Ecole de | _ médecine d'Alger. | coms Pre de | Ctéracs 4 T, professeur à l'Université de. . ve, Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale à de Botanique ont Ne: rage à part. oun, ai sets du Labora- ‘ toire de _. e végétale de Fon- - taineblea er, puteseu à l'Université de Môn ntpellier ns maître de Conférences à l’Uni- ae Nanc: ancy. MARLIÈRE, Rs à he à ie de os professeur à la —- GuiGnan», membre de l'Académie des sciences. se Macae, naar. à l'Université de Marseille. à Don molmur à l'École forestière _ de Nanc , garde général des forêts. RE) UTINER, docteur ès sciences de niversité de Genève JULBERT, docteur Ses. * Hue Q'abbe), lauréat de l’Institu:. y a vrL pen à la Faculté Angers Jaccan preneur a VEniversité de | Mozzranp, chargé de Gontérchet À ha Sorbonne | Russezz (William), docteur ès s Lee . correspondant de vies titu Bacns ETTE, docteur ë sciences. Lux», de l'Université de Copenhague M Fe. rl pce. lUni- “ ue ms à “univers. æ Besançon. È Maruier, docteur ès sciences, de vins itu teur, MasCLer, lauréat de l’Institut, ns maître de Conférences an or Mer, directeur de la Station retire de F MESNARD, professeur à l'École de née. cine , NauDIx, membre de l'Académie des scien. PALLADINE, | prleseu à liver à de Kharkow saut docteur ès sciences. none docteur ès sciences, de us rsité de Copenhague. ner Senes à mp ique m PRUNET, mltré de Conférences lUni- versité de Toulouse. : RaBor (Charles), explorateor. é ie ; Far ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. par M. Édouard de JANCZEWSKI. CHAPITRE TROISIÈME (1) RACINE (2). Toutes les espèces connues du genre Anemone sont des plantes vivaces qui accumulent, pendant la période de végétation, des Matériaux assimilés, servant à leur développement ultérieur. Tan- tôt ce sont les rhizomes qui remplissent le rôle de magasin pour ces substances, tantôt les racines ; souvent ce rôle est partagé par les deux organes auxquels viennent quelquefois s'adjoindre les bases des pétioles foliaires. La part destinée aux racines dans ce rôle est intimement liée avec leur durée, et celle-ci avec leur structure qui varie beaucoup dans des espèces aussi nombreuses, habitant de climats très diffé- renis, Pour la même plante, il y a souvent des racines de deux formes, correspondantes à leurs fonctions physiologiques. Toutes ces modifications de forme, fonctions et structure, peuvent être rapportées à cinq cas suivants : [. La racine primaire (pivot), épaisse et vivace, sert de magasin aux substances assimilées. A cette fin, son écorce et son bois sont très riches en parenchyme, mais très pauvres en tubes criblés et en vaisseaux ligneux. Quelques racines latérales ou adventives _ Peuvent prendre un développement semblable et concourir à la même fonction. Toutes les radicelles, sauf ces rares exceptions, restent très minces et vivent peu de temps, car elles sont seulement destinées à à alimenter la plante d’eau et des substances minérales . issoutes. (Anemone rivularis, Pulsatilla). ro Voir Revue générale de Botanique, t. IV, 1892, p. 241 et 289. @) ire présenté à l'Académie des sc iences de Cracovie, : .… de Botanique, — IX. : 0 _ 338 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE IT. La racine primaire et les racines adventives se ressemblent entièrement et atteignent une épaisseur moyenne. Les radicelles sont, au contraire, dépourvues de zone génératrice et restent, par conséquent, très minces. La tige peu développée ne suffit pas à accumuler les substances nutritives; celles-ci se déposent dans toutes les racines et les minces radicelles (Knowltonia). HIT. La racine primaire, les adventives et les radicelles se ressem- blent entièrement, sont assez minces et servent à deux fins. Leur longueur considérable et une abondante ramification les rendent propres à emmagasiner une quantité suffisante de substances assimilées et à puiser, en même temps, l’eau de leur voisinage (4. silvestris, A. japonica, À. virginiana, À.multifida, À. pensylvanica). IV. Toutes les racines sont très minces, participent à l'accumu- lation des substances assimilées, à un certain degré, et aident ainsi le rhizome dans cette fonction (A. Hepatica, A.nemorosa, À. Tam culoides, 4. trifolia, 4. flaccida, A. baïkalensis). V. Toutes les racines sont filiformes et fugitives ; elles ne servent qu'à fournir de l’eau au rhizome tubéreux, seul organe vivant pendant le repos de la végétation (4. apennina, A. coronaria, 4. hor- tensis). La structure des racines est intimement liée à leur fonction. Celles qui sont destinées uniquement à puiser de l’eau et qui jouent un rôle secondaire ou nul dans l’emmagasinement des substances assimilées, ne tireraient profit d’un diamètre plus considérable, et, pour cette raison, elles conservent pour toujours leur structure primaire ou ne la modifient qu’à un degré fort restreint (IV et V)- Quand c’est à elles, et non au rhizome, que revient le rôle d'acu- muler les matières assimilées, leur diamètre augmente avec l’âge, quelquefois énormément, à l'aide d’une zone génératrice continue et toujours active. L'accroissement terminal de la racine ressemble à celui den s plupart des Dicotylédones : l’assise pilifère y provient de l'assise Calyptrogène ayant cessé de produire les tissus dela coiffe. Les radicelles naissent en face des rayons vasculaires du cylindre central de la racine-mère ; elles sont engendrées par le péri” et l’encoderme ne constitue que leur couche extérieure: le pe digestif. ee La structure primaire des racines ne présente rien de caraeté ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE 339 ristique. L’assise pilifère de la racine émet de nombreux poils radi- caux. Ceux-ci ont quelquefois une longue durée et une membrane se colorant en brun (Hepatica). Les cellules âgées sont recouvertes de cuticule brune comme la couche sous-jacente, également cuti- nisée. Les cloisons radiales et l’intérieure, ainsi que la couche intérieure de la paroi externe sont, au contraire, incolores et compo- sées de cellulose (PI. 19, fig. 25, 27). L’exoderme, cette première couche du tissu cortical, porte le même caractère que l’endoderme. Les cloisons radiales y sont subérifiées et plissées en sens transversal. Avec l’âge, sa membrane primaire peut être renforcée par une nouvelle couche en cellulose (PI. 19, fig. 25, 27). L'écorce primaire est constituée par un parenchyme plus ou moins lâche, quelquefois même compact, et ne contient pas d’autres tissus (PI. 19, fig. 23, 26). L’endoderme n’est jamais sclérifié. Les parois de ses cellules possèdent quelquefois une épaisseur considérable à cause d’une couche secondaire, constituée de cellulose (PI. 19, fig. 26). Cette couche fait défaut dans les espèces où la subérification de la paroi primaire s'étend sur les cloisons tangentielles. En général, l'écorce primaire est douée d’une grande vitalité. La tension exercée par les nouveaux tissus provoque, dans les celulles corticales et endodermiques, de nombreuses divisions radiales. L’assise pilifère ne suit pas leur exemple et se déchire en cellules isolées (PL 18, fig. 3), se désorganisant avec le temps ; elle est alors remplacée par l’exoderme dont les parois externes se colo- rent en brun. Dans les racines charnues, l'écorce primaire se sépare de l'écorce secondaire par une couche de liège et se désorganise par lambeaux (4. rivularis), ou, si le liège fait défaut, elle se sépare de la racine avec les couches externes de l'écorce secondaire (Pulsatilla). Le cylindre central de la racine primaire ( pivot) est toujours binaire ; dans les adventives et les radicelles, il peut contenir trois et mêmes quatre groupes vasculaires. Les lames vasculaires sont Plus souvent séparées, au centre, par du parenchyme, que soudées en lame diamétrale ou en étoile. Les groupes libériens sont peu développés et ne contiennent généralement qu’un seul tube criblé apparent £.cr. (PL. 19, fig. 23). hé La zone yénératrice fait entièrement défaut dans beaucoup d’espè- 340 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ces : chez d’autres, elle se développe de bonne heure ou assez tard et influe à différent degré sur la structure et le volume de la racine. Dans les Hepatica, les arcs générateurs n'apparaissent que bien tard au-dessous des groupes libériens, ne produisent que peu de bois, encore moins de liber, et ne sé soudent jamais en zone continue (PI. 19, fig. 24). Dans d’autres Anémones. la zone génératrice se compléte de bonne heure et produit du liber et du bois secondaires tantôt sur toute sa circonférence, tantôt seulement au-dessous des groupes libériens primaires (PI. 18, fig. 40, 15, et PI. 19, fig. 16). Dans le bois secondaire, les éléments vasculaires et parenchyma- teux sont entremêlés en proportions différentes. Les rayons médul- laires peuvent complètement manquer (A. silvestris). Lorsqu'ils sont apparents, les uns — primaires — traversent toute l'épaisseur du bois et du liber, et correspondent aux groupes vasculaires, les autres — secondaires — n’avancent plus si profondément dans les deux sens et coupent le bois en lames radiales, de plus en plus nombreuses vers la circonférence (PI. 18, fig. 7, 10). Les rayons de premier ordre ne subissent aucun changement essentiel ou sont coupés, avec l’âge, par de nouvelles lames vascu- laires (PI. 19, fig. 21). Ils sont très larges dans certaines espèces, parce que les lames libéroligneuses y restent très minces (PI. 18, fig. 13) ; dans d’autres c’est le contraire qui a lieu. Selon les espèces, le parenchyme du bois conserve sa structure primaire pour toujours, tantôt il se lignifie avec le temps sur toute son étendue, ou seulement dans le voisinage des vaisseaux (PI. 19, fig: 21). Les rayons médullaires peuvent subir le même sort. Cette lignification est accompagnée d’un épaississement des parois, et de leur percement par des ponctuations plus ou moins fréquentes: Cependant, la vitalité des cellules n’en souffre nullement, car 0n les voit, en automne, se gorger de fécule. L’écorce secondaire possède une épaisseur très variable. Les tubes criblés sont parfois disséminés dans tout le parenchyme C0r- tical, au-devant du bois et de ses rayons médullaires (PI. 19, fig-21) mais plus souvent ils ne se trouvent que vis-à-vis du bois Le disposent en couches concentriques (PL. 18, fig. 4, 5, 6) ou en séries radiales, faisant suite aux séries vasculaires (PI. 18, fig- 10)- ne sont étroits et ne contiennent pas d'amidon; leurs cribles S0 _ simples et dirigés en sens horizontal. Les cellules annexes me ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE 341 aussi dépourvues de fécule ou en contiennent une quantité peu considérable pendant le repos de la végétation et diffèrent, à cet égard aussi, du parenchyme environnant (PI. 18, fig. 11a, 14). Les éléments lignifiés sont assez rares dans l'écorce. Dans cer- taines espèces, il y a des gaines scléreuses autour des tubes criblés, réunis en petits faisceaux (PI. 19, fig. 22); dans d’autres, on trouve - à limite du liber et de l'écorce primaire, des fibres ligneuses isolées ou rassemblées en petits groupes ou en arcs (PI. 18, fig. 15 et PI. 19, fig. 16). Voyons maintenant quelles sont les modifications principales des racines dans tous les sous-genres que nous avons distingués dans les chapitres précédents, et cherchons, à quel degré les carac- tères de la racine correspondent à la parenté des espèces. Sect. I. — PULSATILLA Tourn. A. PRATENSIS L. Comme dans toutes les Pulsatilles, la racine principale est ici pivotante, sert de magasin aux matières assimilées, atteint 2 et 3 centimètres en diamètre et donne naissance à deux séries de radi- celles minces, peu durables. Cependant, quelques-unes de ces radicelles peuvent acquérir de sensibles dimensions et imiter le pivot ; ce cas arrive toujours, lorsque le sommet du pivot est détruit Par quelque accident et doit être remplacé dans sa fonction. Le cylindre central est binaire dans toutes les racines. Les deux groupes vasculaires se soudent au centre en une lame continue, composée de vaisseaux et de parenchyme entremèlés. L'écorce primaire est constituée par cinq ou six couches de cellules intime- ment liées les unes aux autres. L'assise pilifère engendre de nom- breux poils radicaux. La zone génératrice apparaît de bonne heure et produit deux faisceaux libéro-ligneux alternant avec les groupes vasculaires primaires. | Les radicelles s'arrêtent bientôt dans leur épaississement, servent à l'alimentation de la plante par l’eau (PI. 18, fig. 1, 2) et périssent d'assez bonne heure. Quelques-unes seulement échappent à cette règle et imitent le pivot. de Dans ces radicelles privilégiées, ainsi que dans la racine pet; Maire, les deux faisceaux libéro-ligneux secondaires sont ensuite 342 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE partagés par des rayons secondaires en deux, trois, quatre branches, même davantage (1) (PI. 18, fig. 4, 5, 6). Le bois nouveau est un mélange de vaisseaux et de parenchyme non lignifié. Le liber con- tient des zones parenchymateuses, alternant avec des zones composées de tubes criblés (PI. 48, fig. 6, 8,9). Ceux-ci meurent de bonne heure, et s'aplatissent contre les tissus voisins, ce qui facilite l’exfoliation des couches corticales extérieures. Dans les racines plus volumineuses, la zone génératrice oftre un contour profondément ondulé, mais cela n’influe pas sur la forme de la racine qui reste cylindrique ou ellipsoïde (PI. 15. fig. 6). La cause en est dans la production plus forte des tissus intérieurs par les arcs générateurs interfasciculaires, tandis que les arcs géné- rateurs des tissus libéro-ligneux ont seulement une production plus abondante de liber. Dans les régions médullaires du bois, primaires et secondaires, il se forme bientôt des fentes irrégulières, remplies d'air (PI. 18, fig. 4, 5, 6). L’écorce primaire reste longtemps vivante, et ses cellules se multiplient par des cloisons radiales. L’assise pilifère fait seule exception, car elle est de bonne heure déchirée en cellules isolées, et remplacée dans sa fonction par la couche sous-jacente, l’exo- derme, se colorant en brun. Avec le temps, l'écorce primaire finit par se désorganiser totalement ou s’exfolie avec les couches externes de l’écorce secondaire. Dans les racines plus âgées, l'écorce secondaire rejette ses couches extérieures, à mesure que les nouvelles se sont formées. L'exfoliation part des zones à tubes criblés oblitérés, souvent aussi des fentes qui apparaissent dans le parenchyme, et se dirigent plus ou moins parallèlement à la surface (PL. 148, fig. 5, 6). La tige des Pulsatilles se fendille souvent dans le sens longitu- dinal, parce que la moelle, le bois interne et certains rayons médullaires y meurent et se désorganisent. La même chose se passe alors dans le pivot; les fentes longitudinales qui le coupent en réseau sont tantôt autonomes, tantôt sont le prolongement des fentes de la tige. Une coupe transversale d’un pivot morcelé de cette manière, Sera composée de quelques parcelles dont chacune contiendra uB (4) Pauz Marié. Structure des Renonculacées, Ann. des sc. nat. Ser. Lee 20, 1885, page 52. K. Micnynsxi. Anatomie des Anémones hybrides. CoPP _ rendus de l’Académie à. sc. de Cracovie. Vol. XXIV, 1892, page 124. Se ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE 343 faisceau tout au moins, englobé dans du parenchyme (PI. 48, fig. 7). Il arrive parfois de trouver un pied de Pulsatille fendu tout le long en deux parties égales et complètes ; l’une d’elles reçoit la moitié de la tige et du pivot, avec son bout, tandis que dans l’autre ce bout est remplacé par une radicelle également épaisse, mais insérée en sens oblique. Sect. II. — ANEMONANTHEA (DC.). À. SILVESTRIS L. La racine primaire domine un peu les racines adventives et les radicelles, atteint 3 millim. de diamètre, et mesure, comme elles, jusqu’à 30 et 40 cent. de longueur. La leve and des racines est contrebalancée parleur b ion et leur longueur. Elles sont ainsi propres à servir à deux fins, d'autant plus que le dépôt de substances assimilées n’a pas besoin d’être ici de la même richesse que dans les Pulsatilles, à cause de la floraison beaucoup plus tardive, et de la végétation qui cesse seulement pendant les gelées. Enfin, les racines de l'A. silvestris servent à la multiplica- tion de la plante, en engendrant une multitude de bourgeons adventifs qui apparaissent déjà dans les semis de quelques mois. Dans la racine primaire, le cylindre central est binaire ; dans les adventives et les radicelles le nombre des groupes vasculaires peut être de trois et de quatre. Ces groupes ne sont jamais soudés, Car le centre est toujours occupé par quelques cellules de paren- chyme. L’assise pilifère, l'exoderme et l’endoderme ne présentent rien de remarquable. L'écorce primaire est composée de 6 à 7 couches de cellules parenchymateuses, séparées par de petits méats inter- cellulaires. La zone génératrice apparaît de bonne heure et produit deux faisceaux libéro-ligneux secondaires, séparés par deux rayons médullaires. Avec le temps, les arcs produisant les éléments libéro- ligneux, gagnent en étendue, au détriment des rayons médullaires qui se rétrécissent de plus en plus, et finissent par disparaître entièrement. C’est ainsi que le bois d’une racine âgée est dépourvu de rayons médullaires ; ilest composé de vaisseaux et de parenchyme non lignifié (1). Le liber contient des tubes criblés épars ; sa limite _ (À) K. Miczinskr. L. e. page 411, pl. I, fig. 1. 344 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE avec l'écorce primaire est quelquefois indiquée par de rares cellules lignifiées. L'écorce primaire est douée d'une grande vitalité et ne se trouve désorganisée que sur de très vieilles racines. À. JAPONICA Sieb. et Zucc. Les graines de cette espèce sont stériles dans notre climat. Nous ne Connaissons par conséquent ni la structure de la racine primaire, ni sa relation avec toutes les autres racines de cette plante. Comme dans l’espèce précédente, les racines adventives sont ramifiées et donnent naissance à de nombreux bourgeons adventifs ; elles sont sensiblement plus épaisses et gagnent jusqu'à 5 millim. en diamètre, Le cylindre central est binaire, l'écorce composée de 5 à 6 cou- ches cellulaires (PI. 19, fig. 17). La zone génératrice commence de * bonne heure son activité, L'écorce secondaire contient, sur tout son circuit, des groupes de tubes criblés. Le bois secondaire adopte la forme de deux lames radiales, reliées par deux rayons médullai- res en forme d’éventails (PI, 19, fig. 18, 19). Ce bois est bientôt renforcé par la lignification du parenchyme voisin, après quoi les groupes criblés reçoivent des gaines lignifiées (1) (PI. 19, fig. 20. 1, 22). Dans des racines de deux ans, les lames vasculaires sont bifur- quées par des rayons secondaires, et multipliées. par l'apparition de nouvelles lames et groupes vasculaires dans les rayons en éven- tail (PL. 19, fig. 24). En outre, elles sont souvent reliées par des arcs lignifiés, traversant les rayons. mr L’écorce primaire ne dure pas un an, se décompose quelquefois d’une manière assez régulière et se sépare de l'écorce secondaire par du liège. Dans les racines plus âgées, l'écorce secondaire est irrégulièrement désorganisée à la surface. Les cellules lignifiées qui engainent les vaisseaux criblés (P1.49, : fig. 22), sont taillées en biseau et jusqu’à 8 fois plus longues que _ larges. Leur membrane est percée de petites ponctuations- Ee : _ Cellules lignifiées du bois et des rayons médullaires en diffèrent pe es parois plus minces et réticulées. Les unes et les autre : (A) P. Marié : L. c. page 60, — K. Miczynski : L. e. page 119, pl un, fige 2 . : ù . _ ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE 4NEMONE 345 contiennent, comme celles du parenchyme, de la fécule en abondance. Sect. LIL. — ORIBA Adans. À. PALMATA. L. Le rhizome de cette espèce est secondé dans son rôle de maga- sin par le pivot et par quelques racines adventives qui mesurent 3et 4 millim. de diamètre (1). Toutes les autres, racines adventives et radicelles sont très minces, uniquement destinées à l’alimenta- tion de la plante et ne durent que pendant la période de végéta- tion. Elles ne possèdent pas de zone génératrice ; leur cylindre central est binaire, quelquefois ternaire. Les racines adventives charnues sont plus ou moins fusiformes, plus épaisses au milieu qu'aux extrémités. Elles sont dépourvues d’écorce primaire, qui se désorganise de bonne heure, et couvertes de quelques assises brunes, subérifiées (PL. 48, fig. 12). Leur zone génératrice produit une masse de parenchyme avec une quantité minime de vaisseaux et de tubes criblés. Au centre de la racine, on reconnaît aisément les deux ou trois lames primaires, reliées par des vaisseaux aussi larges que ceux qui sont dispersés dans les lames du bois secondaire (PI. 48, fig. 42 et 13). Les tubes criblés sont très étroits, disséminés dans les lames libériennes, et aussi rares que les vaisseaux dans le bois. L’4. palmata est donc une plante qui possède des racines par- faitement dimorphes, adaptées à deux fonctions différentes. Les racines charnues sont vivaces, ne contiennent qu'un minimum de tissus conducteurs, et se gorgent de matériaux de réserve, tandis que les radicelles ne servent qu’à l’approvisionnement de la plante par l’eau et meurent quand la plante passe à l’état de repos. À. CORONARIA L. Le rhizome tubéreux étant le seul organe accumulant les maté- _riaux de réserve, toutes les racines sont très minces, dépourvues _ de zone génératrice, destinées à fournir de l’eau à la plante et ne (1) Janczewski: Etudes sur le genre 476076. II. Germination (Revue générale de Botanique, 1892, PI. 14 et 15, fig. 12, 13). Ÿ 346 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE survivant pas à la période de végétation. II n’y à que la base du pivot qui se gonfle quelquefois, d’après Irmisch (1). La structure de ces racines ne présente aucun intérêt. L'écorce est Compacte, sans méats intercellulaires. Le cylindre central est binaire, rarement ternaire dans quelques-unes des racines adven- tives. Sect. IV. — BARNEOUDIA Gay. Les tubercules qui ne manquent à aucune espèce de cette sec- tion, émettent à leur base de minces racines adventives, dont la durée et la structure ne peuvent être étudiées sur des échantillons d’herbier, ordinairement mal conservés. Il est toutefois certain que dans le B. cyanoleuca, le Cylindre central contient un triangle arrondi, composé de vaisseaux, mais le tissu générateur y fait entièrement défaut. Sect. V. — PULSATILLOIDES DC. À. TRULLIFOLIA Hook fil. et Thoms. À. OgrusiLoga Don. Les échantillons d’herbier que nous possédous sont munis de racines adventives irop minces pour servir de magasins de réserve. La racine primaire leur manque toujours et par conséquent, doit ressembler aux adventives et n’avoir qu'une durée passagère. Chez ces deux espèces, la structure des racines est tout-à-fait la même. L’écorce primaire contient de petits méats intercellulaires. Dans le cylindre Central, le nombre de groupes vasculaires oscille entre 3 et 5 et descend rarement jusqu'à deux. La zone génératrice n'est pas continue. Les ares générateurs situés au-dessous des Sroupes libériens produisent chacun une dizaine de vaisseaux plus larges que les primaires ; mais cette production insignifiante R'augmente pas le diamètre de la racine et ne masque pas Sa strut- ture. Sect. VI. — RIVULARIDIUM Nob. À. RIVULARIS Hamilt. . ivot de cette espèce est un magasin très volumineux pour les à (A) TR rise : Ueber einige Ranunculaceen. (Botanische Zeitung, ne page 3, PL 1, fig. 40, 17). . ÉTUDES MORPHOLOGIÇQUES SUR LE GENRE ANEMONE 347 matières de réserve; il a la forme d’une carotte et mesure jusqu’à 35 millim. de diamètre, dans les plantes âgées de quatre ans. Quelques radicelles peuvent l’imiter, devenir charnues quoique à un degré bien plus faible, et prendre une direction presque verticale. Cela arrive toujours dans les racines primaires dont le sommet a été rompu ; les radicelles qui le remplacent naissent près de la plaie. Toutes les autres radicelles servent seulement à l'alimentation de la plante et n’atteignent pas 1 millim. de diamètre. Elles sont disposées en deux séries sur la racine pivotante et sur les radicelles charnues. Leur cylindre central contient de 2 à 4 groupes vascu- _ laires. Le tissu générateur fait entièrement défaut, ou se développe très tard en formant des arcs séparés et par conséquent de petits faisceaux libéro-ligneux secondaires. Dans les racines charnues, l’activité du tissu générateur est précoce et considérable. Les arcs générateurs se relient en une zone continue qui produit du bois et du liber en quantités presque égales. L'écorce primaire suit le développement de la racine pen- dant quelque temps; mais quand celle-ci est devenue épaisse de & mill. environ, elle se rompt en lambeaux, se désorganise et est remplacée dans sa fonction protectrice par du liège. Le bois secondaire est essentiellement parenchymateux. Les vaisseaux y sont disposés en rayons se bifurquant vers la périphérie et en rayons simples, d’origine récente (PI. 18, fig. 10). Les rayons eux-mêmes sont un mélange de vaisseaux et de parenchyme, en proportion qui dépend de la saison qui les a vu naïtre. Au prin- temps, les rayons se bifurquent et les vaisseaux sont produits en plus grande proportion; l’âge de la racine se laisse reconnaître, par conséquent, à l’œil nu. L’écorce secondaire contient des tubes criblés, disposés en rayons correspondants pour la plupart aux rayons vasculaires du bois. Dans ces rayons, les tubes sont ou solitaires, ou réunis en petits groupes composés de deux, trois, etc. Les cellules annexes Sont très riches en protoplasma, mais dépourvues de fécule (PL. 18, ne. _ fig. 11). ro Sur les racines âgées, on distingue toujours une couche corti- ne. cale externe brune, morte, fendue et séparée par du liège, des tissus vivants internes (PL. 18, fig. 10). C'est le seul exemple de 2 | rhytidome que nous ayons trouvé dans les Anémones. 348 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE À. HEPATICÆFOLIA Hook. A. SELLOWI Pritz. Dans ces deux espèces, il y a trois organes qui contiennent des réserves, les rhizomes, les bases des pétioles, et les nombreuses racines adventives. Ces racines sont généralement simples, épaisses, ayant jusqu'à 4,5 et 2 millim. de diamètre. L’écorce est relativement large, composée de cellules volumineuses, intimement liées les uns aux autres. Le cylindre central contient deux à quatre groupes vaseu- laires qui sont ensuite soudés en large lame ou en étoile, par la production des arcs générateurs. Une zone génératrice continue ne se forme jamais et n'influe pas sur le diamètre des racines. Sect. VIT. — OMALOCARPUS DC. À. NARCISSIFLORA L. Les racines de cette espèce sont suffisamment nombreuses et épaisses pour servir à deux fins. Leur cylindre central est binaire, quelquefois ternaire dans les racines adventives. Les groupes vasculaires se rejoignent au centre. L’écorce pri- maire est dépourvue de méats intercellulaires. La zone génératrice apparaît très tôt et engendre des faisceaux libéro- ligneux (en nombre égal aux groupes vasculaires primaires), et des rayons qui les séparent. L'écorce secondaire est plus volumineuse que le bois ; S0n Parenchyme qui sert à emmagasiner les réserves, présente unê disposition assez régulière — en séries radiales — de ses éléments constitutifs. Les tubes criblés y sont rares et disséminés sans ordre apparent. Le bois est un mélange irrégulier de parenchyme et de vaisseaux, T ‘Anne 4 4 mn, longtemps et revêt encore des racines dont l'écorce secondaire la dépasse en épaisseur. Ensuite elle meurt _€tse désorganise, à l'exception de l’endoderme protégeant la racine ; 4 et au moment où le liège vientle remplacer dans cette fonction. ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE 349 Sect. VIII. — ANEMONIDIUM Spach. A. PENSYLVANICA L. Il y a peu de plantes dont les racines soient aussi traçantes et servent à une propagation si énergique, que cette espèce américaine. Malgré leur faible diamètre, qui ne dépasse jamais 3 millim., les racines sont si longues et,si nombreuses, qu’elles peuvent parfaite- ment constituer un magasin suffisant pour les matériaux de réserve, nécessaires au développement de nombreux bourgeons adventifs. La racine primaire ne se distingue presque pas des radicelles, bien qu’elle soit le point de départ de tout leur système. L’écorce est dépourvue de méats ; les parois de ses cellules sont un peu épaissies et parsemées de ponctuations. Le cylindre central est binaire, ou ternaire dans quelques radicelles. Dans toutes les racines, il y a une zone génératrice continue qui _ produit les faisceaux libéro-ligneux, séparée par de larges rayons médullaires (PL. 18, fig. 15}. Le bois est un mélange de vaisseaux et de parenchyme partiellement lignifié, en couches plus ou moins régulières (PI. 19, fig. 16). Le liber secondaire contient, à sa limite extérieure, des fibres ligneuses réunies en petits paquets ou en arcs. L’écorce primaire suit tout le développement de la racine en épaisseur ; si elle se désorganise quelquefois, c'est toujours d’une façon irrégulière. Sect. IX. — KNOWLTONIA Salisb. K. VESICATORIA. “ t'a sohinac LANIdORRE Le Lootädes ÉLT 44 1 4 d'A E épaiss de 2 millim. environ — c'est la racine primaire et les racines adventives — et de radicelles minces, ne dépassant pas 0,5 millim. de diamètre. La surface en est toujours d’un brun clair, et le tissu intérieur translucide. Dans les radicelles, l'écorce est composée de cellules volumi- : heuses se gorgeant de fécule en automne; les méats intercellulaires y font toujours défaut. Les deux groupes vasculaires du cylindre . Central sont soudés en nié médiame. Le tissu générateur manque _ totalement. 390 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Dans les racines adventives qui sont plus volumineuses dès leur apparition, mais semblablement organisées, le cylindre central peut contenir trois ou quatre groupes vasculaires, et varier dans la mème racine. De quatre, à la base, le nombre de ces groupes peut descendre à trois, vers le sommet. Les ares générateurs apparais- sent de bonne heure et se complètent ensuite en une zone géné- ratrice continue, produisant du liber mou et du bois entièrement liguifié, dépourvu de rayons médullaires. L’écorce primaire à êté trouvée vivante dans toutes les racines examinées. Sect. X. — SYLVIA Gaud. A. NEMOROSA L. Le rhizome bien développé suffit dans cette plante pour accu- muler les matériaux de réserve. Cependant, les racines adventives y durent quelques années, malgré leur faible diamètre (0,3-0,4 mil.) et malgré l’absence de formations secondaires. Dans une racine âgée au moins d’un an, les deux groupes vas” culaires du cylindre central sont réunis en lame médiane. L'endoderme est composé de cellules dont les parois sont COn- sidérablement épaissies, mais non lignifiées (PI. 19, fig. 26). Les membranes des cellules corticales ont la même structure, mais restent beaucoup plus minces. Il en est de même pour les cellules de l’exoderme, Il n’y a pas de méats dans l'écorce. Dans l'assise Pilifère, la couche extérieure de la membrane périphérique est brune, l’intérieure incolore (PI. 19, fig. 27). Dans de vieilles racines toutes les parois de l’épiderme sont brunes (PI. 19, fig. 26). A. APENNINA L. La manière de vivre de cette espèce est entièrement semblable à celle de l’. coronaria; son rhizome charnu supporte une dessic” cation prolongée et revit même après un an. Les racines adventives ne survivent pas à la période de végétation, sont très minces je dépourvues de tissu générateur. Leur cylindre central est binaire: _ rarementternaire. À. BAIKALENSIS Turez. . Les racines adventives qui naissent aux nœuds du rhizomé ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE 354 sont minces et ne contiennent pas de tissu générateur. Il y a de petits méats dans l’écorce. Le cylindre central renferme ordinaire- ment un triangle vasculaire arrondi, provenant de la soudure de - trois groupes primaires. A. FLACCIDA Fr. Schmidt. Les nombreuses racines adventives engendrées par le rhizome épais, durent plus d’un an et sont assez minces (1 millim. environ), longues et ramifiées. Les méats intercellulaires n’apparaissent que dans la zone médiane de l’écorce ; les couches externes et la couche voisine de l’endoderme en sont dépourvues. Le cylindre central contient trois Où quatre groupes vasculaires se joignant au centre et formant une étoile à trois ou quatre bras. Le tissu générateur manque totalement. Sect. XI. — HEPATICA Dill. H. TRANSSILVANICA (A. ANGULOSA Lam.). Les nombreuses racines adventives partant du rhizome, sont longues, brunes, couvertes de poils radicaux également bruns, et ne diffèrent aucunement de la racine primaire ; leur diamètre ne dépasse pas un millimètre. Toutes les racines se gorgent de matériaux de réserve et vivent longtemps. Leur structure primaire ressemble beaucoup à celle de V4. nemorosa. L'écorce est compacte ; les parois des cellules y sont épaissies (PI. 19, fig. 23-25). Le cylindre central est binaire ; les groupes vasculaires se soudent en lame médiane. Le tissu générateur apparaît sous la forme de deux arcs qui produisent une petite quantité de tissus libériens et ligneux, s’ajoutant aux tissus primaires. Sa fonction est cependant si res- treinte qu’elle influe bien peu sur le contour du cylindre central (PI. 49, fig. 24). L'analyse des racines dans toutes les sections du genre que nous venons d'exposer, nous apprend d’une manière incontestable que la structure et la fonction des racines dans ces plantes ne sont Pas nécessairement parallèles à l'organisation de leurs fleurs, fruits 7 _ ®t graines. 392 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Si dans certaines sections, comme les Sylvia, la racine esttoujours mince et réduite à sa structure primaire, c’est que les caractères biologiques de toutes les espèces sont parfaitement semblables. Mais dans la section Oriba, outre les espèces à racines minces, durant quelques mois seulement, nous trouvons l'A. palmata qui, à côté des racines de ce genre, en possède d’autres, charnues et vivaces, destinées à seconder le rhizome dans l’accumulation des réserves. Cet exemple nous indique qu’il y a corrélation entre l’organisation des racines et celle de la tige. Aïnsi, lorsque le rhizome sera convenablement adapté au rôle de magasin des substances assimilées, les racines seront réduites à leur fonction habituelle et resteront minces, quelquefois fugitives. Mais quand la tige faiblement développée ne suffira plus à l’accu- mulation des réserves, les racines vivaces, plus ou moins épaissies par le tissu générateur, viendront la remplacer dans ce rôle, ou y aider d’une manière plus ou moins efficace : ou bien elles se présen- teront sous deux formes — sous forme de radicelles très minces, propres seulement à puiser de l’eau — et sous forme de racines épaisses, semblables quelquefois à la carotte, et jouant le rôle de Magasin des substances assimilées. EXPLICATION DES PLANCHES 18 et 19 PLANCHE 18 Pulsatilla pratensis I. Structure ps de la racine. Coupe transversale. Grossissement 5 diamètre 2. vase plus avec ES stars" L’assise pilifère mmence à se désagréger; end. — endoderme. Gr. 3. Racine encore plus âgée. Les ds isolées u l'assise pilifère hèrent à l’exoderme. Gr. 5. 4. sous bien plus avancée. L’écorce primaire est partiellement conservée. Les fentes se sont formées dans les rayons à aires; c.— zone génératrice: t. cr. — couches composées de tubes | criblés. Gr. 5. 5. Racine avec écorce secondaire contenant des fentes et FOIRE è la surface. Gr. 5 ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE 353 6. jo assez vieille, mais encore complète; m. a. = fentes de l’écorce s rayons médullaires; 0. — vaisseaux ligneux; c. = zone ES F0 7. Racine fendue en réseau. Un des cordons contenant deux rayons libéro-ligneux; x. — bois. Gr. 5. 8. Zone génératrice, jeune son et jeune liber. Gr. 240. 9. Liber d’une racine âgée, Les tubes criblés sont marqués par des croix. Gr. 135 Anemone rivularis 10. Racine primaire Se de quatre ans; ph=liège ; rht = rhy- tidome brun II. a et b. ne ph de. avec tubes rue et leurs cellules annexes. Gr. 325 A. palmata 12. Jeune racine adventive charnue; ©. p. — groupes vasculaires pri- maires ; Ÿ. €. — vaisseaux Éondaiiés: L. p. = liber primaire; p: ph. = sas brune de l'écorce; c.— couche pers L, cr, — tubes criblés du liber secondaire. Gr. 50. 13. a et b. Racines adventives charnues, l’une binaire, l’autre ternaire. r 9. 14. Tubes criblés avec cellules annexes et parenchyme. Gr. 325. A. pensylvanica 15. Racine binaire, âgée de deux ans; sc. — groupes de fibres sur la limite du liber secondaire; c. — couche génératrice. Gr. 8. PLANCHE 19 À. pensylvanica 16. Racine ternaire plus âgée; end. —.endoderme ; scl. — de og de fibres ; ce. — couche génératrice. Gr. 8. A. japonica . 19. Structure primaire teru racine adventive, end.—endoderme. Gr.12. 8. Racine avec liber et bois secondaires; L.p. — ue primaire ; = de: couche génératrice ; end. — endoderme. Gr. : x. Racine plus agée. Le parenchyme avoisinant Fe ns est déjà | di ; L.p. == liber primaire ; end. = endoderme. Gr : Rev, gén. . Botaniq te | ue. SX: 57 Ve REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 20. Racine avec écorce primaire en voie de destruction. Autour des tubes criblés, se sont formés des gaines et des arcs lignifiés ; st = = sclérenchy me Pos a x. —= sclérenchyme ligneux ; C; uche générat r 21. Racine { re âgée. L’écorce s RES hd, M détruite, est inerte et brune dans ses portions extérieures. me rayons mé aires sont traversés par des arcs lignifiés. Gr. 22. Groupe de tubes criblés embrassé dans une gaine tbréusés Gr. 325. Hepatica transsilvanica 33, stéen primaire d’une racine adventive ; bise — assise pilifère ; erme ; end. — endoderme ; £. cr. = tube criblé. G. 180. 24. Cylindre central d'une racine âgée, avec as d’origine secondaire. 25. Assise pilifère et endoderme d’une racine âgée. La cuticule détruite est remplacée dans sa fonction par une couche de la membrane, brune et subérifiée. Gr. 500. Anemone nemorosa 26. Racine adventive issue d’un rhizome agé de quatre an 27. Assise pilifère et exoderme d’une racine agée Pr an. Sous la cuticule, il y a une couche de la membrane brune et subérifiée. REVUE DES: TRAVAUX: D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1892, 1893 & 1894 (Suite) parvient au sac par le micropyle. Dans le premier cas, le tube pollinique ne passe en aucun point de son parcours par la cavité de l'ovaire ; dans le second, il la parcourt sur une étendue plus ou moins grande. Au moment où M. Treub publia son mémoire, les Casuarinées représentaient le seul groupe de végétaux vivants présentant cette Curieuse particularité. Et comme, par l’ensemble de leurs caractères et Surtout par l'évolution et l’organisation de leurs nombreux sacs embryonnaires, les Casuarinées occupent une place à part parmi les Angiospermes, ce nouveau groupement tiré ainsi de la marche du tube pollinique paraissait justifié. Les travaux de M. NAWASCHINE (1), con- més.en grande partie par les observations de M"° MarG. BENSON (2), enlèvent aux faits signalés par M. Treub une partie de leur impor- lance systématique, puisque plusieurs Apétales, le Bouleau, l’Aune, le Coudrier, tout en ayant un sac embryonnaire dont le développement et l’organisation correspondent absolument au type Angiosperme, sont aussi des Chalazogames, tandis que d’autres Apétales, comme les Myricacées qui ont des affinités assez prononcées avec les Casuarinées, Sont au contraire de vraies Porogames. L’Ulmus effusa est en quelque sorte intermédiaire entre les Chala- Z0games et les Porogames (fig. 71). Le tube pollinique, après avoir Parcouru une partie du hile, arrive à la hauteur du sommet du nucelle, lait un brusque coude et parvient au sac embryonnaire en traversant (US. Nawaschine : Zur Embryobildung der Birke. Vorläufige Miliheilung (Bulletin de l’Académie Impériale des Sciences de St-Pétersbourg, T. XHU, p. 245, 8, 1893) ; — Bericht meiner fortgesetzten Studien über die Embryologie der “ie n (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, Bd. XII, p. 163-169, Be, 1894). . (2) Margaret Benson : Contributions to the embryology of the Amentiferae. (The Transactions of the Linnean Society of London, Vol. III, part. 10, Botany. February, 1894). À de | 5300 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les deux téguments ovulaires. Ici on voit se dessiner cette tendance du tube pollinique à réduire la longueur de sa marche qui se trouve le mieux réalisée chez les vrais Porogames. D’autres Apétales ne manqueront sans doute pas d’être étudiées à ce point de vue, et l’on sera fixé, dans quelques années, sar la valeur qu'il faut réellement attribuer au caractère tiré de la marche du tube pollinique, On sait que le développement embryogénique de l'Ephedra a été établi dans ses grandes lignes par M. Strasburger. M. P. JaccanD (1) S’est proposé d'étudier d’une manière plus approfondie certains points 1 à que ce botaniste n’avait fait qu’effleurer tels que la formation de ration de la graine. Ses recherches ont porté sur l’Ephedra helvetica. Parmi ses conclusions nous relèverons les suivantes, Fig. 71. — Marche du tube pollinique dans diverses Angiospermes : &, My ke Juglans ; b, Bétulinées; e, Ulmus effusa. tp, tube pollinique; #0, myerophY"e; se, Sac embryonnaire, — D’après Nawaschine. Les noyaux libres du sac embryonnaire entrent en division tous En même temps et dans le même sac présentent tous à la fois la même figure karyokinétique. Le nombre des segments chromatiques ré noyaux est moindre dans les cellules endospermiques que dans cellules somatiques. Les archégones sont entourées d’une en bien différenciée qui se désorganise après la fécondation. L’œuf fécon donne naissance dans l’intérieur des archégones à un petit none cellules embryonales entourées d’une membrane de cellulose. Ke su Pas de pro-suspenseur tubuleux. Le rôle de suspenseur primaire rempli par un tissu lignifié (columelle) qui se développe du somme lovule vers sa base ; il porte à son extrémité l'embryon foror existe un suspenseur secondaire résultant de la transformation des (1) P- Jaceard : Recherches embryologiques sur l'Ephedra helvetica. Ets ee #%4. 45p. el 10 pl. (Extrait du Bulletin de la Soc. Vaudoise des Sc. nat, #7 REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 397 cellules les plus âgées de l'embryon, fixé à l’extrémité de la columelle. ès les premières phases du développement de l'embryon, l’endosperme se différencie nettement en deux zones, une centrale (endosperme tran- sitoire destiné à nourrir l'embryon) et une zone périphérique persistante _ (endosperme définitif). e grain de pollen de lEphedra helvetica contient à la maturité dans la fécondation, deux noyaux polaires végétatits dont lun est le noyau du tube pollinique Les observations de M. Strasburger et celles de M. Brower, avaient laissé dans l’embryogénie des Gnetum des lacunes que M. G. Kars- TEN (1) s’est proposé de combler. Tandis que les recherches de ses prédécesseurs avaient porté uniquement sur le Gnetum Gnemon, . Karsten a pu étendre les siennes à un certain né d’autres espèces, six en tout, en comptant le Gnetum Gnemon Les premiers stades du développement de l’ovule ne se distinguent en rien de ce que l’on observe habituellement chez les Gyranospermes. Des différences commencent à apparaître dans l’évolution des _ cellules-mères du sac. Celles-ci ont donné naissance par cloisonnement à des cellules-sœurs qui se ressemblent beaucoup, de telle sorte qu’on ne peut prévoir à l'avance quelles sont celles qui s’organiseront défini- tivement en sacs embryonnaires. Elles ne se différencient que plus tard et il peut arriver même que ts sacs embryonnaires se développent côte à côte jusqu’au moment où ils sont aptes à être fécondés. Les Gnetum offrent donc d’abord ce caractère propre que la différenciation du sac embryonnaire qui doit être fécondé et fournir la plantule y est tardive. Le noyau du sac embryonnaire présente, comme celui des autres _ Gymnospermes, une série de bipartitions et les nombreux noyaux qui en résultent se placent à la périphérie du sac. Chacun d'eux s’entoure ensuite d’une masse PS que limite bientôt à l'extérieur une délicate membrane plasmique. Les petites cellules ainsi constituées Que l’auteur appelle des HU primordiales sont, les unes sexuelles et jouent le rôle d’oosphères, les autres végétatives et donnent nais- sance à l’endosperme; elles sont libres de toute adhérence les unes avec les autres ou avec la paroi du sac (fig. 52). A ce stade le sac, con- D um agrandi aux ue des cellules voisines du nucelle Sente on extrémité deux noyaux générateurs semblables et une Petite cellule végétative. Noyaux et cellule passent dans le sac, Cha- (1) G. Karsten : Beitrag zur a einiger Gnetum-Arten | Bolan. Zeitung. no° 13, 14, 15, pl. Vet VI, 1 358 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cun des deux noyaux est accompagné d’une masse protoplasmique qui s’entoure d’une membrane plasmique extrêmement délicate. Les deux cellules génératrices mâles ainsi constituées et libres dans le sac se distinguent des cellules primordiales par leur taille un peu plus grande et surtout par la grosseur considérable de leur noyau à structune vacuolaire. Un certain nombre de cellules primordiales jouant le rôle d’oosphères doivent ensuite pénétrer dans chaque cellule mâle car leurs noyaux Fig. 72. Fig. 72. — Un sac embryonnaire de Gmetum edule avec de nombreuses cellules primordiales, immédiatement avant l’entrée du tube pollinique. | ig. 73. — c, cellule génératrice mâle ; d, noyau mâle; «, noyau femelle; b, cellule primordiale, Fig. 74. — Un certain nombre de cellules-œufs provenant d’une cellule génératrice (D’après Karsten). Y Sont parfaitement visibles (fig. 53). L'auteur en a observé, dans . même cellule, deux dans une préparation, trois dans une autre; sept dans une troisième, onze dans une quatrième. Il n’a pu savoir si, P# _ exemple dans le dernier cas, les onze noyaux appartenaient à © quatre ou plus vraisemblablement huit noyaux mâles dont chacun $è : _ fusionne avec un noyau femelle. ; | | REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 359 Les noyaux qui résultent de cette fusion s’entourent d’une couche de protoplasma bientôt limitée par une membrane, et donnent ainsi naissance à autant de cellules qui sont des œufs. Avant de s’entourer d’une membrane, les noyaux fécondés peuvent, comme dans l’£Zphedra, se multiplier (ie. 48. Le nombre des cellules-œufs peut dès lors devenir assez grand. Les œufs demeurent libres dans le plasma environnant. Pendant la fécondation, les cellules primordiales végétatives situées dans le plasma du sac ont donné naissance à un tissu endospermique. Chaque cellule-œuf se comporte comme les cellules qui, dans le sac embryonnaire de l’Ephedra, proviennent de la bipartition de l'œuf, chacune d’elles s’allonge en un long tube qui sépare à son extrémité une cellule, laquelle donne naissance à l’embryon, la grande cellule supérieure représentant le suspenseur, Par la réduction du prothalle et l’absence de différenciation des corpuscules, les Gnetum représentent le genre le plus rapproché des Angiospermes, auxquels les rattache déjà leur appareil végétatif. (A suivre). A. PRUNET. REVUE DES TRAVAUX PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1893-1896 /Suite) B. — Champignons. M. H. Poronité a fait connaître (1), du Permien de la Thuringe, un Champignon qu’il a observé à la face interne de certaines écorces et qu’il a désigné sous le nom générique de Rosellinites à raison de sa ressem- blance avec le genre vivant Rosellinia. Dans des bois fossiles de diverses provenances, appartenant pour la plupart soit au Crétacé, soit à l’'Eocène, M. Ferix a reconnu (2) la présence d’un assez grand nombre de Champignons parasites ou sapro-. phytes. représentés non seulement par des filaments mycéliens, mais par des organes reproducteurs, tels que spores, périthèces ou conidies, qu'il a comparés aux organes similaires des Champignons vivants, et dont il a pu déterminer les rapports avec les types actuels. Il les à rangés dans plusieurs genres, dont les noms indiquent suffisamment les affinités, à savoir, parmi les Ascomycètes, le genre Perisporiacites établi sur des périthèces semblables à ceux des Périsporiacées, les genres Leptosphærites et Chætosphærites, établis sur des spores de Sphériacées, _ €t parmi les Hyphomycètes les genres Trichosporites, Haplographites, … | XLVI, 1894, p. 269-280, pl. XIX. — Revue mycol., 1895, p. 45-54, pl. CL) Cladosporites et Dictyosporites appartenant à la famille des Dématiées, et Spegazzinites à celle des Tuberculariées, établis les uns et les autres sur des conidies. M. B. RexAULT a trouvé de même (3) dans les écorces, dans le bois ou dans les macrospores des Lépidodendrons du Culm d’Esnost et de Combres, des mycéliums et des organes fructificateurs appartenant divers types de Champignons : ce sont d’abord des masses protoplas- miques analogues aux plasmodes des Myxomycètes, et qu'il a désignées as Renault : Bassin houiller et permien d’Autun et d'Epinac, Flore fossile, REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 361 sous le nom de Myxomycetes Mangini; puis des oospores et des filaments mycéliens portant des sporanges, attribuables à des Chytridinées endogènes, et nommés Oochytrium Lepidodendri; des thalles de Muco- rinées, tantôt stériles, comme Mucor combrensis, tantôt sporifères, Palæomyces gracilis et Pal. majus; une téleutospore d'Urédinée, Teleu- tospora Milloti, et enfin des mycéliums d’affinités indéterminables, Phel- lomycetes dubius. Certains coprolithes permiens ont également fourni à l’observation de courts filaments mycéliens cloisonnés, Mucedites ster- coraria, appartenant peut-être aux Ascomycètes. C. — Muscinées. Les Muscinées fossiles, si rares dans les formations antérieures au Tertiaire, se sont enrichies de quelques formes génériques et spécifiques nouvelles d’Hépatiques : d’abord, dans le Keuper moyen de la Haute- Silésie, des tiges thalliformes dichotomes rappelant certains Marchantia, et décrites par M. RaciBorskti (1) sous le nom de Palæohepatica Ræmeri ; puis, dans le Jurassique inférieur des environs de Cracovie, des thalles de grandes dimensions à ramification dichotome, désignés par le même AGE SEWARD (3), ne chante re et, dans les couches de passage du rétacé au Tertiaire, dans le système américain de Laramie, des thalles ne à lobes arrondis, que M. KNowLrTon a décrits comme Preissites Wardii (4), à raison de leur ressemblance avec les Preissia, l'absence d’organes fructificateurs ne permettant pas une identification générique positive. II — VÉGÉTAUX PALÉOZOÏQUES. <« La flore paléozoïque a fait l’objet de nombreux travaux, consacrés les uns à l'étude d’ensemble de la flore de régions plus moins étendues à une époque donnée, comprise elle-même entre des limites plus ou moins resserrées, les autres à l'étude spéciale de tel ou tel upe de végétaux, Re es ps ue intéressant plus Sr © = telles qu’on peut les déduire de l'observation des plantes rencontrées dans ces couches ou dans leur voisinage. Bien que ces trois catégories _ de travaux se pénètrent mutuellement et que certains ouvrages parti- (1) Raciborski : Ueber ein neues fossiles Lebermoos /70ter Jahresber. schles. Ges. f[. vaterl. Kultur, Natwrw. Abth., p. 26-27. 1893). 11806). (2) Raciborski : Flora kopalna rer 88 ue Krakowskich. Cz. (3) A. C. Sew: : We iden Flora. Part $ DS Se EN Rae Hepatic from the Lower. Yellowstone in : ta (Bull. Torrey bot. Club, XXI, p. 458-459, pl. 219. 1896). 362 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE culièrement importants traitent à la fois ces trois ordres de sujets, il n’en convient pas moins, pour la clarté de l’exposé, de diviser le présent chapitre en trois sections, conçues ainsi que je viens de Pindi- quer, quitte à revenir au besoin à plus d’une reprise sur un même travail. A, — Études des flores paléozoïques. La flore dévonienne, imparfaitement connue, surtout en Europe, s’est enrichie de quelques observations nouvelles : M. le Comte de Sozms-LAUBACH (1) a pu, sur un échantillon du Dévonien de la région rhénane, antérieurement décrit comme Algue, et présentant une fronde à fines ramifications très analogue à celle du Sphenopteris Condrusorum du Dévonien belge, s'assurer par une préparation microscopique qu’on avait affaire à une Fougère et qu'il était impossible de voir dans ces empreintes, comme on avait été tenté de le penser, les thalles des Nematophyton. SCHMALHAUSEN a étudié (2), peu de temps avant sa mort, la flore du Dévonien supérieur de la région du Donetz : il y a reconnu un type nouveau d’Archæopleris, Arch. archetypus, appartenant à ce genre par ses fructifications, mais se rapprochant des Adiantites par la forme de ses pinnules, et présentant cette particularité, que les pinnules paraissent insérées en hélice autour des rachis, au lieu d’être étalées à _ droite et à gauche. Ila établi, d’autre part, sous le nom de Dimeripterts, un genre nouveau pour des Fougères à folioles divisées par dichoto- mie en fines lanières, et présentant, dans les portions fertiles, des Sporanges coriaces, lancéolés, généralement réunis par paires aux extrémités des ramifications du rachis. Il a observé en outre dans le a rapportée au genre Psygmophyllum sous le nom de Ps. Williamsoni. Les couches carbonifères inférieures du Spitzherg lui ont offert une flore plus riche, comprenant quelques-unes des espèces typiques du () Graf zu Solms-Laubach : Ueber devonische Pflanzenreste aus den Len neschiefern der Gegend von Gräfrath am Niederrhein (Jahrb. K. preuss. geol. Landesanst. f. 1894, p. 67-99, pl. IL. 1895). : = (J. Schmalhausen : Ueber devonische Pflanzen aus dem Donetz-Becken _ (Mém, du Comité géol. de Russie, VIL, ne 3, 33 p., 2 pl. 1894). RE = (8) A. G. Nathorst : Zur fossilen Flora der Polarländer. I. Theil, 1. Liel- à _ Paläozoischen Flora der arktischen Zone (K. Svenska Vet, Akad. Handl., tirs n°4, 80 p., 16 pl. 1894). : REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 363 Culm, et dans laquelle, associées à des Sphénoptéridées, les Lépido- dendrées tiennent la première place, représentées par diverses formes de Lepidodendron, dont deux sont nouvelles, et par un Bothrodendron identique à celui dont les cuticules ont formé certaines des couches de combustible du bassin de Toula dans la Russie Centrale, Bothr. tenerri- mum. L'examen des empreintes de l’île des Ours a conduit M. Nathorst à attribuer un nom nouveau, générique aussi bien que spécifique, celui de Pseudobornia ursina, aux tiges de Calamariées rapportées antérieu- rement par O. Heer à l’Asterocalamites scrobiculatus, et qui lui ont paru différer de toutes les formes connues par le peu de netteté de leurs côtes et par les fines granulations qu’elles présentent, surtout au voisinage de D. articulations. Il a été amené d’autre part à réunir, conformément à ue j'avais indiqué jadis, e gr Cyclostigma au genre PAT qui se trouve représen île des Ours par quatre espèces, dont une nouvelle : on a a là à une flore de pas- sage entre le Dévonien supérieur et le Culm inférieur, très voisine surtout de celle de Kiltorkan en Irlande, laquelle a été rapportée tantôt à l’un, tautôt à l’autre de ces deux étages. La flore des couches qui forment aux Etats-Unis le passage du Culm au Westphalien a fait, de la part de M. Davin Wuure, l’objet d’une intéressante communication (1), eg laquelle il indique les transfor- mations successives que l’on observe de la base au sommet de la série de Potisville, dans la Virginie Occidentale, les formes westphaliennes se mêlant ae à peu aux formes du Culm et les éliminant graduellement, mps certains types particuliers, tels que Wegalopteris, Whittleseya Re se montrant seulement vers le milieu de la série, et sur une hauteur très restreinte. En Angleterre, M. Kipsrow, poursuivant ses belles études sur la flore carbonifère, a fait connaître quelques types intéressants de la série - inférieure d’Ecosse (2), notamment une Fougère voisine de l’Archæopteris Tschermaki, pour laquelle il crée, non sans raison, un genre nouveau, Plumatopteris, où viendraient se ranger les formes du même groupe, appartenant toutes à la flore du Culm, et une Sigillaire, Sig. Youngidna, remarquable par les fortes ondulations des sillons séparatifs des côtes, qui rétrécissent celles-ci au point de as l'aspect de certains Lepidodendron, du Lep. Glineanum du Culm en particulier, comme si à cette époque les deux genres D cé séparés par un moindre intervalle qu'aux ues ultérieure > M. aan a ape d'autre en en détail, la flore des dépôts a houillers de l'Ayrshire en Ecosse, de la partie méridionale du pays de . (1) D. White : The Pottsville Series along New River, West Virginia (Bu. 4 _ Geol. Soc. America, . 305-320. 1895). é : (2) R. Kidston : On some new species of fossil plants from the Lower Carboni- é ferous rocks of Scotland (Proc. Roy. Phys. Soc. Edinburgh, XI, P. 258-268 Pl: IV-VL. 1804). | 364 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Galles, et du bassin du Yorkshire (1); il a reconnu dans la première les espèces habituelles des couches westphaliennes inférieures, tandis uillère peu plus récente, la série inférieure, de White Ash, offrant la flore west- phalienne moyenne, la série de Lower Pennant offrant les espèces habituelles des niveaux les plus élevés du Pas-de-Calais, et lUpper Pennant Series, relativement pauvre en empreintes, paraissant corres- pondre aux couches de Radstock, dans lesquelles la flore renferme déjà un nombre important d’espèces stéphaniennes mêlées aux types caractéristiques du Westphalien supérieur. Dans le Yorkshire, c’est à a rencontré le Sphenopteris communis représenté par des échantillons fertiles, qui indiquent que cette espèce appartient au genre Calymma- totheca ou peut-être aux Crossotheca, l'état de conservation des grou- pes de sporanges laissant planer un léger doute sur l'attribution. Il a de plus fait une étude Spéciale du Pecopteris plumosa, dont il a observé de nombreux échantillons fructifiés, du type Dactylotheca, et dont il a _ donné une synonymie remarquablement complète et détaillée. idston a résumé en outre l’ensemble (2) de ses observations en faisant connaître les caractères des flores successives qu'il a pu observer depuis la base du Carbonifère inférieur, comprenant deux élages, jusqu’au sommet de la formation houillère proprement dite, dans laquelle l'étude des plantes lui a permis de distinguer quatre étages, Correspondant aux Lower, Middle et Upper Coal-Measures, avec inter- _Calation entre ces deux derniers d’un étage de transition bien caracté- risé par sa flore. el me (1} R. Kidston : On the fossil plants of the Kilmarnock, Galston, and Kilwinning Goal Fields, Ayrshire (Trans. Roy. Soc. Edinburgh, XXXVH, pt. Il, p. 307-358, TV: 1898). — On the fossil Flora of the South Wales Coal Field (/bid., XXXVIL, pt. LI, p. 565-614, pl. L_ 1894. — The Yorkshire Carboniferous Flora (Trans. Yorksh. Naturlists’ Union ; 1833-4896). — On the occurrence of Spheno- Pieris communis Lesq. in Britain (Proc. Roy. Phys. Soc. Edinburgh, XI, P. 87- 90, pl. I. 189). — On the fossil Flora of the Yorkshire Coal Field. L. (Trans. R0ÿ- Soc. Edinburgh, XXXVIIL pt. IL, p. 203- : } R. Kidston : On the various divisions of British Carboniterous rocks as renier 7 their fossil Floras /Proc. Roy. Phys. Soc. Edinburgh, XI, P. ae "mer : Ueber die fossilen Farne des Westfälischen Carbons und ibre _Bede utung für eine Gliederung der letzteren. Marburg, in-8e, 49 p. 1893. — “ Steinkohlenvorkomnisse von Ibbenbüren und Osnabrück (Glückauf, 185, me 1 REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 36 ressortir l'identité des caractères reconnus par lui avec ceux que j'avais observés il y a quelques années dans Le bassin houiller du Nord de la France, si bien qu'il a pu paralléliser terme à terme les faisceaux du bassin de Westphalie avec ceux du Nord et du Pas-de-Calais. Il lui a paru toutefois que le faisceau le plus élevé de la Rubr, celui des char- ons flambants à gaz, ne devait correspondre qu’à la partie la plus inférieure de la zone supérieure du Pas-de-Calais, celle-ci ayant son équivalent exact, d’après l’étude de la flore, dans les couches d’Ibben- bühren et du Piesberg près d'Osnabrück, situées plus au Nord que celles de la Ruhr, de telle sorte qu’on pourrait espérer retrouver en profondeur au-dessous d’elles le prolongement de ces dernières. Enfin, j'ai repris à mon tour (1) l'examen des caractères paléobo- taniques que j'avais indiqués en 1888 comme propres aux différents faisceaux dont la MPARUREES constitue la formation houillère du Nord de la France, et j'ai signalé la confirmation complète apportée à mes conclusions par celles de M. Kidston et de M. Cremer : il ressort de cet ensemble d’observations que la flore de la zone inférieure du Westphalien est, en général, assez pauvre, comprenant encore au début quelques espèces du Culm, qui ne tardent pas à disparaître, et caractérisée surtout par l’abondance de certains types spécifiques, tels notamment que Nevropteris Schlehani, destinés à s’éteindre dans la zone moyenne. Celle-ci offre une flore très variée, comprenant encore toutes les espèces de la zone inférieure, mais reléguées pour la plupart au second plan, et l’on y trouve certains types, des Lonchopteris en par- ticulier, qui semblent lui appartenir en propre. Plus haut, dans la zone supérieure du Pas-de Calais, ou la ? ontion Series d'Angleterre, on voit abonder diverses formes à peine entrevues auparavant, Nevro- Pteris rarinervis, Nevwr. Scheuchzeri, surtout Dictyopteris sub-Brongniarti, accompagnés déjà de quelques espèces stéphaniennes, Alethopleris Grandinà, Annularia sphenophylloides, Ann. stellata, auxquelles se joignent dans les Upper Coal Measures d'Angleterre nombre d’autres types, Pecopteris et Odontopteris principalement, qui donnent à la flore : de ces couches un caractère nettement intermédiairé entre la flore westphalienne et la flore RS s telle sorte qu'on peut indifféremment la rattacher à l’une ou : M. H. Poronté a appliqué de même 2 Are fournis par 1 re de la flore à la division en étages du Houiller et du Permien de lAlle- magne (2), distinguant, depuis la base du Culm jusqu’au sommet du de Permien, dix types de flores successifs, qui montrent une CORRE à complète avec les observations faites en France, à cela près qu'il n Lo du Nord de la France + (1) R. Zeiller : Sur les subdivisions du Westphalien d’après les caractères de la flore {Bull. Soc. Géol. Fr., XXI, p. 483-501. Ru " (2) H. Potonié : Die floristische Gliederung der deutschen Carbon und a (Abhandl. d. k. preuss. geol. Landesanst., Heft 21, 58 p- av. fig., 18%). ; 366 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE fait aucune subdivision dans la flore stéphanienne, moins richement représentée, il est vrai, que dans notre pays. L’uniformité de composition de la flore sur une grande partie du globe aux diverses phases de la période houillère a d’ailleurs été confirmée une fois de plus, en dehors de l’Europe, par les observations de M. D. Waure sur les bassins de la région Sud-Ouest du Missouri (1), où il a reconnu exactement les mêmes associations d'espèces que dans la zone supérieure du Pas-de-Calais ou la Transition Series d'Angleterre, avec un très petit nombre seulement de formes nouvelles, appartenant aux genres Sphenopteris, Pecopteris et Nevropteris. J'ai fait moi-même (2) une constatation analogue avec la flore des dépôts houillers des environs d’Héraclée, en Asie Mineure, qui m'a offert le même ensemble d’espèces que l’on rencontre ailleurs sur la limite commune de la zone inférieure et de la zone moyenne du West- phalien : jy ai rencontré cependant un type générique assez inattendu, une espèce nouvelle du genre Phyllotheca, qui n’était connu jusqu’à présent que dans la flore jurassique de l’Europe et de l'Asie, et dans la flore permo-houillère ou permo-triasique de l’Australie ou de l'Inde, et qui paraissait ainsi avoir été, à l’époque paléozoïque, cantonné dans Je domaine de la flore à Glossopteris; sa présence au milieu de la flore westphalienne normale constitue done un fait d’un réel intérêt pour _ Phistoire de ce type générique, d'autant plus que l'espèce qui le repré- Sente à Coslou, Phyll. Rallii. paraît offrir, par la constitution de ses _ fructifications, de réelles affinités avec les Annuiaria, desquels Bron- Sniart avait rapproché les Phyllotheca. J'ai reconnu en outre à Coslou, dans des faisceaux, les uns plus anciens, les autres plus récents que le faisceau charbonneux principal, d’une part la flore du Culm supé- rieur, d’autre part celle du Westphalien supérieur, comprenant déjà une proportion appréciable d'espèces stéphaniennes, comme la flore des Upper Coal Measures d’Angleterre. Une flore très analogue à cette dernière a été également observée par M. W. pe Lima dans les dépôts houillers de l'Alemtejo en Portugal (3); composée d’espèces Stéphaniennes et d'espèces westphaliennes supé-_ à = La flore stéphanienne proprement dite n’a guère donné lieu qu'aux observations que j'ai faites sur les végétaux fossiles des gisements de Nu D. White : Flora of the outlying carboniferous basins of Southwestern _ Missouri (Bull. U. S. Geol. Surv., n° 98, 439 . 1893). (2) R. Zeïller : Sur la flore des dépôts houillers d'Asie Mineure et sur la pré- _Sence dans celle flore du genre Payllotheca (C. R. Ac, Sc., CXX, p. 1228121; 3 juin 1895). | . : 6) W. de Lima : Estudo sobre o Carbonico do Alemtejo (Comm. da Direcgdo dos trabalh. geol., I, fase. 1, 22 p., 4 pl. 1895). | =. REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 367 la Rhune et d’'Ibantelly (1), dans les Basses-Pyrénées, parmi lesquels j'ai reconnu les formes habituelles de la zone la plus élevée du Houiller, avec une espèce nouvelle d’Equisetites, de par la forme spa- tulée des feuilles qui constituent ses gaines, et l’évasement en enton- noir qui devait en résulter pour celles-ci. C’est déjà, d’après M. KATZzER (2), à de PR permienne qu’il faut SES la flore des couches de sitz en Moravie, dont il à fait une étude monographique détaillée th présence, dans la couche supérieure, du Callipteris conferta, si caractéristique de la flore per- mienne, ne laisse aucun doute, en effet, pour le classement de cette couche; pour les deux plus Rd on peut conserver quelque élites. l'absence de figures ne permettant pas de s’assurer, quant à présent, si certaines des espèces citées sont bien les espèces per- miennes de ce nom, ou s’il s’agit simplement des espèces houillères décrites trop souvent sous le même nom par suite de synonymie mal entendue ; en tout cas la présence du Walchia piniformis, invoqué par l’auteur à l’appui de ses conclusions, ne saurait constituer un criterium définitif, cette espèce ayant été, contrairement à ce qu’il admet, rencontrée, dans la Loire et dans le Gard, me des couches appartenant incontestablement à la formation houillèr L'attribution des zones de passage est, d’ailleurs, tésjoues délicate, et en particulier lorsqu'il s’agit des deux époques stéphanienne et per- mienne, dont la flore présente si peu de différences, presque toutes les espèces de la première ayant pré dans la seconde, et les Callipteris étant à peu près le seul type qu’on puisse avec certitude regarder comme exclusivement propre à celle-ci. Aussi la distinction entre l’une et l’autre donne-t-elle souvent lieu à discussion, du moins lorsqu'on se trouve au voisinage de la limite, ainsi qu’en témoignent quelques- uns des travaux dont je vais avoir à parler M. Poronié a donné une description étés de la flore des dépôts Permiens de la Thuringe (3), au nombre desquels il faut comprendre, Sans doute possible, à raison des types caractéristiques qui y ont été recueillis, ceux de Gehren et de Manebach, jadis considérés comme Sphénoptéridées, de Pécoptéridées et de Névroptéridées RL il ny a pas lieu de s’arrêter ici, et une intéressante forme de Conifère à Petites feuilles planes uninerviées, étalées, Abietites Zimmermanni, ainsi que des empreintes sous-corticales appartenant vraisemblablement à des Conifères et pour ent il a créé un nom générique nouveau, (1) R. Zeiller : Notes sur la flore des gisements Étileét de la Rhune et d'Ibantelly (Basses-Pyrénéee) (Bull. Soc. Géol. Fr, XXI, p. 482-489, pl. VI. 1895). (2) F. Katzer : Vorbericht über eine M onographie e der fossilen Flora von Rossitz in Mähren (Sitzungsber. d. k. bühn. Gesellsch. 1895, n° XXIV, 26 p.). _(8) H. Potonié : Die Flora des Rothliegenden von Thüringen {Abhandi. k. Preuss. Landesanst., Heft 9, x-298 p. 34 pl. 1893). 368 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE celui d’Aspidiopsis. Chacune des espèces décrites est étudiée dans le plus grand détail, avec une discussion critique approfondie de la synonymie, grâce à laquelle sont éclaircis désormais les doutes qui s’étaient cr sur DUetes s certains types, un peu insuffisamment défini jadis par Schlothei M.3.T. Fate () a étudié, de son côté, la flore du Rothliegende inférieur du Plauensche Grund, près de Dresde, et celle d’Oppenau dans la Forêt Noire. La première, caractérisée par la présence de quelques types permiens non douteux, des Callipteris notamment, a fourni à l’auteur certaines formes spécifiques nouvelles de Fougères et de Calamariées; un peu plus haut, des couches appartenant au Rothliegende moyen lui ont offert une flore moins riche, mais d'un caractère permien encore mieux accusé. La flore d’Oppenau présente au contraire une composition quelque peu ambiguë, renfermant surtout des espèces aussi bien houillères que permiennes, et aucun Callipteris n’y ayant été rencontré; toutefois la présence du Nevropteris gleiche- nioides, ainsi que de quelques graines PRRUREEE ne permet guère de douter qu’on ait réellement affaire là, comme met l’auteur, au commencement de la formation permienne. Son tr RÉ renferme d’in- téressants détails sur ce Nevropteris, dont les caractères distinctifs avaient été souvent méconnus, et pour lequel il crée un genre nou- veau, sous le nom de Neurocallipteris, tite sans grande nécessité, les particularités qui le distinguent me paraissant être d'ordre pos spécifique que gén nérique M. Sterzel rapproche la flore d’Oppenau de celle de Commentry, qu il avait déjà indiquée, dans son étude sur la flore du Plauensche Grund, comme offrant une apparence plutôt permienne que stépha- menne, contrairement à l’avis exprimé par M. Renault et par moi. Par contre, M. JuLtEx (2), s’appuyant sur des considérations géologi- ques ainsi Que Sur une comparaison un peu hâtive avec la flore du bassin de la Loire, a ne à cette même flore de Commentry un âge d'autre part, m'a permis d'établir (3) que la vérité était entre ces deux (1) J. T. Sterzel : Die Flora des Rothliegenden im Plauenschen Grunde bei Dresden /Abhandl. math. phys. CI. d, k. süchs. Gesel . d. Wiss., XIX, 168 P. 13 ne 1893). — Die Flora des Rotbliegenden von Oppenau im badischen ais walde {Mitteil. d. Grossherz.-badisch. geo. ind ns. ul, p. 261 VHI-XI. 1895). (2) A. Julien : Sur le synchronisme des bassins houillers de Comment ry et de Saint-Etienne et sur les c conséquences qui en découlent {C. R. Ac. Sc, cv p. 155-158; 15 janvier 1894). 8} R. Zeiller : Sur l'âge des re houillers de Commentry (Bull. Soc. Géo. Le Fr, XXU, Lars REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 369 opinions et que les couches de Commentry, renfermant un certain nombre d'espèces qui ne se sont pas rencontrées jusqu'ici dans le Permien, n’ayant jamais offert aucun Callipteris, mais possédant diverses formes en commun avec les couches permiennes inférieures, . devaient être placées, ainsi que nous l’avions annoncé dès le principe, à l'extrême sommet du Stéphanien, sur le seuil, mais en deçà de la limite inférieure du Permien. J’ai montré notamment que quelques- unes des formes invoquées à l'appui de l'attribution à ce dernier terrain, telles que Tæœniopteris jejunata, Nevropteris Planchardi, Pla- giozamites carbonarius, pouvaient avec d’autant plus de raisons être considérées comme ayant apparu avant la fin de l’époque stéphanienne, qu’elles paraissaient s’élever moins haut dans la formation permienne, et que l’ensemble des documents recueillis en France et en Allemagne, tant géologiques que paléobotaniques, ne permettait de regarder comme vraiment caractéristique de la flore ape que le seu genre Callipteris, avec quelques espèces, telles que Pecopteris pinnali- fida, Sig mienne Regina, Tæniopteris multinervis, ré filiciformis. C’est donc avec toute raison que DE Bosniaski (1) considère comme nettement permienne la flore des couches du Monte Pisano, près de Pise, dans lesquelles il a recueilli précisément Callipteris con- ferta et Tœniopteris multinervis en abondance, auxquels viennent s'ajouter encore, d’après un travail de M. G. ARCANGELI, qui a donné la liste des espèces de ce gisement et la diagnose de deux ou trois iypes spécifiques nouveaux (2), quelques autres formes tout aussi caractéristiques, comme Callipteridium Regina, Odontopteris permiensis, Walchia filiciformis, Ginkgo primigenia. On ne comprend guère, dès lors, pourquoi M. Arcangeli invoque plus particulièrement à l’appui de ce classement (3) la flore à caractère un peu indécis d’Oppenau, étant donné surtout que les espèces réellement permiennes de ce der- nier gisement manquent au Monte Pisano. La seule question qui reste douteuse est de savoir si la flore est permienne dans tout son en- semble, ou seulement en partie, comme le pense M. C. De SrEFANI (4), qui indique la zone inférieure de la Traina comme ne renfermant que des espèces stéphaniennes, et ne considère comme permienne que flore des zones supérieures, du Monte J’ai reconnu également les caractères à la flore permienne infé- (1) S. de Bosniaski : Nuove er ner flora _ ee Verracano nel Monte Pisano /Pr.-verb. Soc. tose. di , IX, p. 167-417 (2) G. Arcangeli : La collezione de ue “&. ne Busniaski e te Sa dt S. Lorenzo nel M. Pisano /Bull. Soc. bot. ital., 1895, p. 237-246). (3) G. Arcangeli : La flora del Rothliegenden di Oppenau € le formazioni di S. ie Lorenzo nel M. Pisano {Ibid., 4896, p. 85-94). Fu (4) C. de Stefani : La flora Carbonifera e Permiana del Monte Pisano (Proc. verb. Soc, tosc. di sc. nat., IX, p. 180-184. 1 _ Rev. gén, de Botanique. — IX. 24 310 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rieure dans les plantes fossiles des couches de Trienbach, en Alsace(1), qui m'ont été communiquées par M. Benecke, et parmi lesquelles se sont trouvés notamment deux Callipteris, le Tæniopteris multinervis représenté par des formes nombreuses, et le Walchia filiciformis; des échantillons remarquablement complets et bien conservés de Zamites Planchardi n'ont conduit à créer pour cette espèce et pour celles qui l’avoisinent un genre nouveau, Plagiozamites, caractérisé par l'insertion oblique des folioles sur le rachis. Ce caractère, ainsi que la denticula- _ tion des bords du limbe, rapproche ce genre des Næggerathia, et comme d'autre part l’affinité avec les véritables Zamites ne peut être mise en doute, il m'a paru qu’on devait en conclure au maintien des Nœggerathia parmi les Cycadinées, conformément à l’opinion de Bron- gniart et contrairement à l'avis d’un certain nombre de paléobotanistes qui inclinaient à voir en eux des Fougères. De tous les travaux récemment publiés sur la flore permienne, le plus important sans contredit est la Deuxième partie de la Flore fossile du bassin d’Autun, dans laquelle M. B. Renauzr (2) s’est attaché surtout à l'étude des échantillons silicifiés des riches gisements de lAutunois, dont les principaux £a ent au Permien inférieur, mais dont une partie, ceux de Polroy et d'Esnost, renferment des débris à structure conservée de la flore du Culm. Les Fougères ayant été étudiées par moi dans la Première partie de l'ouvrage, M. Rena t n'y revient que pour ajouter à ce que j'en avais dit la description d’un certain nombre d'échantillons récemment découverts, dont quelques- uns ont servi de base à la création de termes génériques nouveaux : tels sont des pétioles munis d’un faisceau central présentant en Coupe transversale la forme d’un x et accompagnés de fructifications COM posées de sporanges groupés par quatre à six en synangium co ceux des Asterotheca, mais à paroi formée par des cellules dont l'épaisseur va en diminuant graduellement de la région dorsale à la ligne de déhiscence, située vers l'axe du synangium ; ils constituent le genre Diplolabis. D’autres pétioles, formant le genre Dineuron, présentent un double faisceau figurant en coupe deux « tournés dos à dos. Le genre Todeopsis est établi pour des sporanges munis d’une plaque se comme ceux des Osmondées, mais qui n’ont été trouvés qu'isolés, sorte qu’on ignore leur mode de groupement, et que le genre demeure er suite _ peu insuffisamment défini. Ces trois formes génériques se ans le Culm. Les dépôts permiens ont fourni un à ent d’un large épi cylindrique charbonneux, ouvert par fe fentes transversales, que l’auteur rattache aux Ophioglossées, sous le nom d’Ophioglossites antiqua. (1) R. Zeiller : Notes sur la flore des couches permiennes de Trienbach pet (Bull. Soc. Géol. Fr., XXI, Le 163-182, pl. VIII, IX. 1894). : (2) B. Renault : Bassin houiller . pére : Autun et ren Fasc. . à. Flore fossile, 2° gs pr In-4. 62 pl. 1893. — Texte de Su AE de et - pl. 1896. tu Etudes des sites se er . la Franc set REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 371 Les Botryoptéridées ont fourni, à côté des genres Zygopteris et Botryopteris, un type nouveau, Grammatopteris, dont les pétioles sont ourvus d’un faisceau aplati en forme de barre épaisse; de nouveaux spécimens de Botryopteris forensis ont montré des frondes filicoïdes faiblement découpées, vraisemblablement flottantes, chargées de poils articulés équisétiformes, et des amas de fructifications dans lesquels les sporanges externes, demeurant stériles, épaississant fortement leurs parois, et étrofement accolés les uns aux autres, forment autour des sporanges fertiles une enveloppe protectrice continue. M. Renault ee les Botryoptéridées comme un groupe particulier de Cryp- togames vasculaires hétérosporées, qui constituerait un trait d'union entre les Fougères et les Rhizocarpées. Il réunit sous le nom de Calamariées, à raison de leur similitude extérieure, toutes les tiges articulées calamitoïdes ; mais, comme par le passé, il ne rapporte aux Equisétinées que les Calamites non ligneux, les Annularia et les Asterophyllites, avec des épis sporifères dans quel- ues-uns desquels il a observé des macrosporanges et des microspo- ranges juxtaposés. Les Calamites à bois rayonnant, les Calamo- dendrées, demeurent pour lui des Gymnospermes apparentées aux Gnétacées et constituant un lien entre celles-ci et les Calamariées cryptogames : il y distingue trois genres, Bornia, Arthropitys et Cala- modendron, dont le premier, caractérisé par la non-alternance de ses coins ligneux aux articulations, appartient en propre à la flore du Culm. 11 a reconnu dans chacun d’eux plusieurs types spécifiques nouveaux, les différentes espèces se distinguant d’abord par le mode d’ornementation de leurs Re tantôt rayées, tantôt ponctuées, Puis par la largeur relative et le plus ou moins de hauteur des rayons médullaires, Les Astromyelon, considérés il y a peu d comme un genre à part, ont été trouvés par lui en rapport direct avec des tiges d’Arth opityrs, et ne sont autre chose que les racines de ceux-ci; quelques-uns d’entre eux cependant lui ont paru, à raison de la constitution de leurs coins ligneux, représenter plutôt des sortes de stolons, à structure intermédiaire entre celle des tiges et celle des racines. Les Calamodendron lui ont offert également des organes de même nature. Il a rapporté aux Calamodendron et aux Arthropitys, sous les noms de Calamodendrostachys et Arthropityostachys, des épis à verticilles alternants de bractées stériles et de bractées fert iles, ces en tétrades, qui lui paraissent devoir être regardés comme des grains de pollen plutôt que comme des spores. Un autre échantillon, malheu- reusement très incomplet, et qui n’a pu fournir qu'une coupe longitu- dinale, Arthropityostachys Williamsonis, représenterait un épi femelle, rmé d’un fragment iculé, le long duquel se trouvent des __ bractées détachées, qui semblent en rapport avec lui et entre lesquelles sont intercalées des graines, du genre Gnetopsis, dont quelques-unes 312 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE paraissent soudées à leur face ventrale. L'observation serait capitale si la Structure de l’axe avait pu être reconnue, et si d’autre part les relations des bractées avec l’axe d’une part, et avec les graines de l’autre, étaient plus évidentes; mais on peut se demander, en l'absence de coupe transversale, s’il s’agit bien là d’un axe de Calamodendrée, et si les bractées, dont l’espacement ne paraît pas ps bien concorder avec celui des articulations, ont réellement appartenu à cet axe. On verra d’ailleurs plus loin que les observations de MM. Williamson et Scott laissent désormais peu de doute sur l'attribution des Calamo- dendrées aux Equisétinées Quant aux Sphénoptiyilées, que M. Renault avait rapprochées jadis des Salviniées, et qu’il regarde aujourd’hui comme constituant une classe à part de Cryptogames vasculaires, j'indiquerai, en parlant de ce groupe de plantes, . quelques observations nouvelles dont elles ont été l’objet de sa Les HT OMR eS . ’il range seuls, à l'exclusion des Sigillaires, dans la classe des Lycopodinées, lui ont fourni deux espèces nouvelles, Lep. Baylei et Lep. esnostense, provenant du Culm, et dont les tiges ne présentent que du bois primaire centripète ; il a pu, sur la SRI . étudier la structure des feuilles, parcourues par un faisceau libér gneux concentrique entouré Due gaine de tissu aquifère, et Pas dans certaines macrospores le prothalle femelle, offrant à sa partie supérieure un archégone dont le col s’engageait dans le A an auquel correspond l’orifice de la macrospore. Les Sigillariées sont divisées par M. Renault en deux groupes, rte “apte et Sigillaires à écorce lisse, comprenant chacun X. conformément à la nomenclature ancienne, division sur _ pu constater la présence dans ces tiges d’un cylindre ligneux diploxylé, formé d’une couronne interne de faisceaux primaires centri- racine, conformément à en émise depuis Tstihe par l'auteur: Par < contre, l’ Se des feuilles aériennes amène à regarder aujour- hui comme une gaine de cellules vasiformes à éléments rayonnants les éléments qu'il avait décrits antérieurement comme bois secondaire centrifuge ; le cordon foliaire, muni d’un liber concentrique dans la _ feuille, ne serait diploxylé que dans son is urs à travers la tigt’ M. Renault regarde, finalement, les Sigi à écorce lisse comme ee . FRE EaUE des Sum tandis que Le Sigillaires cannelées REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 373 plus anciennes, avec leurs épis à macrospores, pourraient seules être rattachées aux Cryptogames. Le genre Helerangium, dans lequel il classe aujourd’hui les petites tiges décrites jadis par lui comme Zycopodium Renaulti et Lyc. punc- tatum, occuperait une position intermédiaire entre les Cryptogames et les Poroxylées, lesquelles seraient des Gymnospermes inférieures, moins éloignées des Cryptogames que ne le sont les Cycadées. Les Dolerophyllum représenteraient de même un type de transition, avec des faisceaux foliaires diploxylés, et des organes mâles constitués par de gros grains de pollen renfermés dans des logettes tubuleuses creusées dans le parenchyme de feuilles transformées : l’intine de ces grains, que M. Renault désigne sous le nom de prépollinie, sortait, à ce qu’il semble, tout entière de son enveloppe, et l’on retrouve, dans la chambre pollinique de certaines graines du genre Æfheotesta, des prépollinies semblables, dont l’auteur se demande si elles n’auraient pas donné naissance à des anthérozoïdes plutôt qu’à des tubes pollini- ques, réalisant ainsi un mode de Sarre intermédiaire entre celui des Cryptogames et celui des Gymnosperm Il groupe ensuite, sous le nom de re d’une part des empreintes de frondes de Cycadinées, comme le Sphenozamites es et un Pterophyllum nouveau, Pt. Cambrayi, d'autre part une série de tiges dont la structure indique des affinités cycadéennes, comprenant d'abord les Cycadoxylon, puis les Médullosées avec les deux genres Medullosa et Colpoxylon, et un genre nouveau, Ptychoxylon, à cylindre ligneux formé d’une bande sinueuse discontinue de bois centrifuge émettant des cordons foliaires diploxylés. Ecartant l’idée d’une liaison entre les tiges des Médullosées et les Myeloxylon, reconnus par lui pour des pétioles de Fougères marattioïdes, il est porté à penser que les or de observés à Commentry, pourraient bien représenter 1 s des Colpoxylon, auxquels il rattacherait, d'autre part, le Hulose Leuckarti. Enfin, il rapproche des inflorescences de Zamiées, tout en le rangeant dans le genre Cycadospadix, établi pour des carpo phylles de Cycas, un type nouveau de fructifications trouvé dans les Schistes permiens de Millery, Cycadospadix Milleryensis, constitué par des axes garnis de bractées baciniées portant chacune deux petites pines à leur base. appartenant l’une au genre Walchia, l'autre au genre Trichopitys, un intéressant fragment de rameau à feuilles aciculaires rappelant les = Pinites permiensis, et une inflorescence, Antholithus per- _ Miensis, composée d’un axe portant à droite et à gauc Capitules pédonculés, qui semble singulièrement voisine du Sehützia ve 8 ri anomala du Permien de l'Allemagne, dont l'interprétation, du reste, SFE D REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE est toujours demeurée incertaine. Je mentionnerai en outre des bois à ucture conservée, un Cedroxylon, offrant les caractères de nos bois d’Abiétinées, le plus ancien représentant de ce type qui ait encore été observé; et deux genres nouveaux, Hapaloxylon, à trachéides ponc- tuées généralement dépouillées de leurs ponctuations par le travail bactérien, à liber formé de couches alternantes de tubes grillagés et de cellules libériennes, et Retinodendron, à liber très épais, dans lequel des zones de canaux résineux alternent avec des zones de cellules sclérifiées. Enfin les gisements d’Autun ont fourni un grand nombre de graines silicifiées, appartenant aux types génériques étudiés par Brongniart, et à leur partie inférieure d’une chambre à air, destinée vraisemblablement à jouer le rôle de flotteur. M. Renault insiste spécialement dans son travail sur la présence, dans un grand nombre des types qu’il a étudiés, d’un double bois, bois centripète et bois centrifuge, le premier constituant pour lui un Caractère cryptogamique, et le second un caractère phanérogamique, e telle sorte que les tiges qui en sont munies formeraient une chaîne presque continue, allant des Cryptogames aux Phanérogames : le bois phanérogamique aurait apparu d’abord dans le rhizôme, puis dans la tige, pour s'étendre ensuite à la portion caulinaire du cordon foliaire et enfin à la feuille elle-même, et la disparition graduelle du bois cryp- togamique se serait accomplie dans le même ordre. On ne saurait oublier toutefois que les Botrychium et les Helminthostachys, pour avoir un bois secondaire centrifuge, n’en sont pas moins des Cryptogames, et que presque tous les paléobotanistes sont aujourd'hui d'accord pour _ regarder les Calamodendrées comme cryptogames : il ne semble donc Pas qu’il y ait toujours corrélation entre les caractères des organes reproducteurs et ceux de l'appareil libéroligneux, et l'on ne peut en conséquence, à mon avis, adhérer sans réserve à cette classification a # flore à Glossopteris » sous lequel on la désigne habituellement: s pe M. F. Kurrz a reconnu dans la République Argentine (1), dans (JF. Kurtz : Contribuciones à la palæophytologia Argentina, Il. fAe?- Lu * Museo de la Plata, Vi, p. 123-437, 4 pl. 1894). REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 319.: province de San Luis, la présence d’un certain nombre de types de cette flore, entr’autres Gangamopteris cyclopteroides et Nevropteridium validum, identiques à ceux qu’on trouve à la partie inférieure du Système indien de Gondwana, d’où il ressort que cette flore à Glosso- ind È est étendue également dans l'Amérique du Sud. ai moi-même retrouvé le M nn eyclopteroides dans des échantillons provenant des mines de charbon du Brésil méridional, Rio Grande do Sul (1), mais associé à io types de notre flore houillère normale, tels que Lepidodendron, Lepidophloios, et spores de Lycopo- dinées, peut-être de Sigillaires. Une telle association, qui n’avait encore été observée nulle part, prouve qu’à l’époque où se sont formés ces dépôts, la région méridionale du Brésil marquait le contact des deux grandes provinces botaniques entre lesquelles se partageait alors la végétation de notre globe. Elle a permis en outre, en tenant compte de la présence dans les mêmes dépôts de certains types de Fougères, du genre Odontopteris, affines à nos formes dresse de pa php liser avec notre Permien inférieur ces couches charbonneuses de Grande do Sul, et, avec elles, celles de la République Argentine et cles de l'Inde et de l'Australie dans lesquelles se montrent ces mêmes Gangamopteris, couches dont l’âge avait donné lieu à … longues dis- cussions, et que les géologues locaux considéraient comme apparte- nant à Lu partie la plus élevée du Houiller ou à la base du Permien ; les déterminations stratigraphiques et ag ie dr se sont ainsi confirmées mutuellement, et l’on se trouve désormais en possession d’un repère certain pour l'évaluation de Lan des étages superposés aux Couches à Gangamopteris. Comme nos formations permiennes, les formations charbonneuses du Brésil méridional renferment de nom- breux bois fossiles, dont l’un m’a offert un type nouveau, Dado; Courue par de nombreux canaux sécréteurs comme celle des Cycadées, et munie de trois protbérances longitudinales qui paraissent corres- pondre aux séries foliaires ; j’ai observé en outre, dans les rayons médullaires de ce bois, . nombreuses Bactéries coccoïdes, qui ne semblent pas différer de cellés que M. Renault a désignées sous le 7 _ Micrococcus hymenophagus. associations semblables à celle que j'avais constatée dans les | pa brésiliens ont été, d’ailleurs, observées peu après dans la République Argentine par MM. BoDeNsENDER et KuRTZz, qui ont dé- par _ Couvert (2) des Glossopteris dans les couches de la Sierra de los ne du (1} R. Zeïiller : Sur quelques empreintes végétales des gisements : méridional {C. R. Ac. Sc., CXXI, p . 961-964, 16 déc. 1895). — Not : Re a ossile des ra mi de A Grande do re (Bull. Soc. Géo XXL, p. 601-629, pl. VII-X. ). ne ir F. re das vie of fossil plants in a nc (Geol. Magaz., 3176 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Llanos, province de la Rioja, et, en mélange avec eux et avec le Nevropteridium validum, deux espèces de Lepidodendron. A Trapiche, dans la même province, ils ont retrouvé le Lepidophloios laricinus associé au Névroptéridium validum. Ces gisements sont, d’ailleurs, à peu près à la même latitude que ceux du Brésil, et un peu plus au nord que ceux de la province de San Luis, qui, à raison sans doute de leur plus grand éloignement de la limite commune des deux provinces, à Glossopteris, et à Lépidodendrées, n’ont pas offert jusqu'ici de traces de ces dernières. La découverte, dans ces couches permiennes de la République Argentine, d’un type particulier de Salisburiées, Rhipidopsis ginkgoides, e Schmalhausen avait observé dans des couches de la vallée de la Petschora, classées par lui comme jurassiques d’après la constitution de leur flore, m’a conduit à examiner et à discuter (1) la détermina- tion à laquelle il s'était arrêté pour les flores fossiles de ‘Alta, de la Tongouska inférieure et de la Petschora ; j'ai pu montrer que les prin- cipaux types de ces trois gisements, à en juger par les figures qu ilen a données, paraissaient extrêmement voisins de certaines formes de notre flore houillère et permienne, que notamment les Ahiptozamites ne semblaient être autre chose que des Cordaïtes, et qu'il fallait con- sidérer comme permienne et non comme jurassique la flore de Petschora, ainsi sans doute que celle de la Tongouska et celle de VAlaï, des échantillons rapportés à l'Ecole des Mines paraissant d’ailleurs indiquer la présence de ne dans cette dernière et venant ainsi à l'appui de cette conclusion : l'étude de matériaux plus complets me paraît tontcinis nécessaire Les trancher définitive- ment la question. Dans tous les cas, la présence, dans les couches indiennes à Glos- sopteris, de types étroitement alliés à ceux de la flore paléozoïque de type normal, tels, entr’autres, que certaines Fougères et que le Sphenophyllum speciosum, jointe aux associations que j'ai obser vées dans les couches rhétiennes du Tonkin, de formes de la flore euro- péenne et de types à la flore à Glossopteris, me donne lieu de penser _ Vinces botaniques dont j'ai parlé tout à l’heure, et dont la limite Commune devait traverser FAR du Sud non loin du 307? ne En A rique, j'ai pu constater, sur une série d'échantillons recueillis se Fe aus (2) et renfermant principalement des Glossopteris, q) R Zeiller : Remarques sur la flore fossile de l’Altaï à propos des dernières _ découvertes paléobotaniques de MM. Bodenbender et Kurtz /Bull. Soc. Géol. Fr, XXIV, p. 466-487. 1 (2) R. Zeiller : Etude sur quelques plantes fossiles, en particulier Vertebraria . Len des environs de Johannesburg (Transvaal) (Bull. Soc. Géol. Fr XXIV, p. 349-378, pl. XV-XVi, 1896). ot REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 371 avec, des Nœggerathiopsis, que la flore à Glossopteris, déjà reconnue dans la région du Cap et de Natal, s'était étendue vers le nord jusqu’au Transvaal avec sa composition ordinaire. Les échantillons recueillis dans le bassin du Zambèze, non loin de Tete, m’ayant offert, d'autre part, les types habituels de notre flore stéphanienne, il était à pré- s gnée, vers le nord, de la région du Transvaal. C’est ce qu'a établi la découverte faite par M. SewanD (1) sur des échantillons provenant des environs de Johannesburg, d'empreintes de Sigillaria Brardi asso- eiées à des Glossopteris et à des Gangamopteris. os connaissances sur la géographie botanique de la fin des temps primaires ont ainsi fait, dans ces quatre dernières années, des progrès d’une réelle importance. B — Etudes spéciales des groupes de végétaux paléozoïques. La comparaison de divers types de frondes de Fougères paléozoï- ques a conduit M. Poronté (2) à penser que la ramification pinnée régulière de la plupart des frondes de Fougères dérivait, phylogénéti- quement, de la ramification dichotome : il regarde notamment les fron- des à pennes décurrentes, telles que celles des Callipteris et des Calli- Pteridium, comme constituées par les dichotomies successives d’un axe garni, soit de pinnules, soit de pennes simplement pinnées, l'une des branches, alternativement à droite ét à gauche, demeurant prédomi- nante et continuant à se diviser, constituant ainsi l’axe principal, et l’autre ne constituant chaque fois qu’une penne ; c’est l'interprétation que j'avais proposée, dans la Flore de Commentry, à propos du Calli- Dteridium pteridium. M. Potonié voit un acheminement vers la disposi- tion pinnée normale dans les modifications graduelles que présentent les pennes primaires des Palmatopteris, les plus inférieures divisées en deux branches presque égales, et la branche inférieure allant, sur les suivantes, en diminuant peu à peu d'importance, jusqu’à ne plus se distinguer sensiblement des segments de la branche a ne dont elle paraît alors constituer le segment inférieur ou cata Un Position analogue, mais moins accentuée, se retrouve si la plupart des Fougtres houillères, le segment basilaire de chaque penne, le plus développé en général, y étant dirigé du côté inférieur, contrairement à ce qui a lieu chez presque toutes les Fougères vivantes, où le pre- mier segment de chaque penne est anadrome, c’est-à-dire dirigé du côté supérieur. . DA ss Seward : Note on some fossil plants from South Africa (Geol. Magaz., 1896, p. 5 à TEE Die Beziehung zwischen dem echt-gabeligen und dem fiederi- gen Wedel-Aufbau der Farne (Ber. deutsch. bot. Gesellsch., XII, p. 244-257, 1895). #2: 318 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. Poronié s’est préoccupé, d’autre part (1), d'établir de nouvelles coupes dans le genre Sphenopteris, devenu de plus en plus touffu : il propose le terme générique d’Ovopteris pour les espèces dont les seg- ments affectent un contour ovale, avec une base plus ou moins décur- rente, souvent pécoptéroïde, comme le Sphen. chærophylloides ou le Sph. cristata : il groupe d'autre part, sous le nom d’Heteropteris, auquel il a substitué ensuite celui d’Alloiopteris pour éviter un double emploi, les espèces à pinnules dyssymétriques, à base échancrée en avant ou pécoptéroïde, du type du Sphen. Essinghi. Il a créé également un nom nouveau, celui de Neurodontopteris, pour les Névroptéridées à pinnules passant du type névroptéroïde au type odontoptéroïde, comme le Nevr. auriculata ou le Nevr. gleichenioides : ce genre paraît devoir comprendre surtout des formes permiennes. n autre genre nouveau a été établi par M. Kurrz (2), sous le nom de Botrychiopsis, pour une Fougère du Culm de la République Argen- tine, du groupe des Cardioptéridées, à pinnules profondément trilobées, à lobe terminal élargi et échancré au sommet, rappelant un peu, par la forme et la nervation, certains Botrychium. M. D. Wure a fait connaître (3), sous le nom de Tæniopteris mis- souriensis, une intéressante espèce de Fougère du Houiller du Missouri, à pennes rubanées, d’abord contractées à leur base, puis décurrentes, qui paraît établir un lien entre les Alethopteris et les Tæniopteris et Se rapprocher en même temps des Desmopteris; M. White est porté à voir dans les Megalopteris dévoniens la souche commune de ces diflé- rentes formes, Ténioptéridées et Aléthoptéridées, et à rattacher en outre les Megalopteris et les Névroptéridées et Odontoptéridées à une (1) H. Potonié : Die Flora des Rothliegenden von Thüringen (/06. cit (2) F. Kurtz : Contribuci à la palæophytologia Argentina, I (Rev. del Musto de La Pluta, VI, p. 117-422, 1 pl. 1894). .. (3) D. White : À new tæniopteroid fern and its allies (Bull. Geol. Soc: an rica, IV, p. 119-132, pl. 1. 1892). i =) (4) R. Zeiller : Etude sur quelques plantes fossiles, en particulier Fer iepe _ et Glossopleris, des environs de Johannesburg (Transvaal) (Loc. cit.) | REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 379 être au contraire comparée à celle du rhizôme du Strathiopteris ger- manica. J'ai, d’ailleurs, réussi à trouver des frondes de Gloss. Brow- niana encore attachées à le uns de ces Vertebraria, et le fait a été tout récemment confirmé par la mire dans l’Inde, d’une touffe de feuilles de la même espèce, fixées à l'extrémité d’un rhizôme sem- blable (1). J'ai établi en même temps que ces rhizômes avaient dû por- ter également des feuilles écailleuses de petite taille, celles-ci se retrou- vant en empreintes avec la nervation caractéristique des Glossopteris. I semble d’ailleurs que tous les Glossopteris n'aient pas eu pour rhizômes des Vertebraria, les frondes d’une espèce australienne, affine au Gloss. linearis et au Gl. Clarkei, ayant été trouvées par M. R. ETHERIDGE jun. (2) attachées à des tiges ou des rhizômes d’un aspect tout différent, sans plis longitudinaux ni transversaux, mais à surface marquée de cicatrices foliaires transversales très rapprochées. Les difficultés qui se présentent avec les empreintes lorsqu'on a affaire à des organes, rhizômes ou pétioles, dépourvus des feuilles auxquelles ils servaient de supports, se retrouvent avec certains échan- tillons à structure conservée, lorsqu'on y rencontre des caractères ambi- gus ne permettant pas une attribution certaine, ou, ce qui est pis encore, des associations de caractères conduisant à des appréciations diver- gentes. C'est ce qui a lieu pour le plus grand nombre des types dont il va être question, et qu’il convient de passer en revue à la suite des Fougères, à raison re liens qu’une partie au moins d’entre eux parais- sent avoir avec elle M. Ta. Hick a repris (3) l'étude du Rachiopteris cylindrica, du Houiller inférieur me décrit jadis par Williamson, et y a observé une ramification dichotome en branches tantôt égales et tantôt inégales : le faisceau bécteure e concentrique qui en occupe l'axe est unique- ment formé de bois primaire dont les éléments les plus fins sont situés au centre, ce qui semble peu compatible avec l’attribution aux Lyco- Podinées, et se concilierait rca avec les Fougères, l'incertitude es deux classe pendante, et des échantillons ee complets seront nécessaires pour la résoudre. M. A.-C. Sewanp a décrit (4) sous le nom de /achiopteris William- (1} R. D. Oldham : On a plant of Glossopteris with part of the rhizome atta- _ Ched, and on the dos of Vertebraria (Rec. Geol. Surv. of India, XXX, p. 45.50, pl. III-V. 1897). (2) R. Etheridge : On the mode of attachment of the leaves or fronds to the Caudex in Glossopteris, with remarks on the relation of the genus to its D ot (Proc. Linn, Soc. N. S. Wales, IX, p. 228-258. pl. XVHE, XIX. 1894). (3) T. Hick : On pete cylindrica, Will. (Hem. and Proc. Manchester lit. and phil. Soc., XLI, p. 1-14, pl. L. 18%). . (4) A.-C. Seward : On Rachiopteris Williamsoni sp. nov., a new fern from the —… Coal-Measures (Ann. of Bot., VIL, p. 207-218, pl. XI. 1894). 380 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE soni, en lerapportant aux Fougères, un pétiole qui présente en coupe l'aspect des Myeloxylon, mais qui s’en distingue par ses faisceaux concentriques et se rapproche des pétioles des Angiopteris. Chez les Myeloxylon (1), les faisceaux sont collatéraux et le protoxylème y est placé sur le côté tourné vers le liber, disposition conforme à ce qu’on observe chez les Cycadées ; l’auteur ne considère pas, du reste, la connexion signalée par M. Renault entre les Alethopteris et les Myeloxylon comme un argument définitif en faveur de l'attribution de ceux-ci aux Fougères, les organes fructificateurs des Alethopteris elox entan un type intermédiaire entre les Fougères et les Cycadinées, mais plus voisin de ces dernières. M. STERZEL, reprenant un travail commencé par M. O. Weser et resté inachevé (2), a fait faire un pas important à nos connaissances sur ces Myeloxylon en même temps que sur les Medullosa, en apportant la preuve d’un fait qu’avaient simplement annoncé Schenk et M. le Comie de Solms-Laubach, et que quelques paléobotanistes hésitaient à admettre, à savoir que les Myeloxylon dépendaient des Medullosa et représentaient les pétioles issus de ces tiges : les figures publiées par MM. Weber et Sterzel ne laissent, notamment, place à aucun doûte sur la connexion directe du Myel. Landrioti avec le Med. Leuckarti. Les diverses espèces de Medullosa étudiées dans cet important travail sont constituées de même, présentant dans leur région centrale des Stèles de petit diamètre, entourées d’un ou plusieurs cercles concen- nombreux de trachéides primaires, rayées ou spiralées, et entourées . ({) AC. Seward : On the genus Myeloxylon (Brong.) (Ann. of Bot., VII, p- 120; pl. L I, 1893). _ (@) Beiträge zur Kenntniss der Medulloseæ. Nach Mitteilungen und Abbildungen von O. Weber nachträglich bearbeitet von D° J. T. Sterzel er. à. naturiwiss. Gesellsch. zu Chemnitz, p. 44-143, pl. 1-IX. 1896). älteren quil REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 381 diaire entre les unes et les autres. Des frondes filicoïdes, du Callipteris notamment, ont seules été trouvées associées à ces tiges dans des conditions permettant de croire à une relation entre elles, mais aucune n’était attachée. M. Sterzel se demande si les Callipteris, et avec eux les Alethopteris, les Odontopteris et les Nevropteris, ne seraient pas des frondes de Cycadées à port filicoïde plutôt que des Fougères, l'absence de fructifications lui paraissant autoriser une telle supposition. MM. WizziAMsoN et ScoTr sont arrivés à des conclusions tout à fait analogues à l’égard des deux genres Lyginodendron et Heterangium, dont ils ont repris l’étude en grand détail (1). Le Lyginodendron Oldhamium possède autour de sa moelle. des faisceaux libéroligneux collatéraux, qui, à leur sortie de la tige, deviennent concentriques et se divisent en deux branches jumelles ; leur disposition rappelle ce qu'on observe dans le genre Osmunda; mais le protoxylème y est situé au voisinage du bord externe du faisceau, comme chez les Cycadées, dis- position pour laquelle les auteurs proposent la dénomination de méso- xylique. En outre, sauf dans les tiges très jeunes, des coins de bois secondaire rayonnant, formé de trachéides ponctuées à ponctuations plurisériées, sont accolés au bord externe de ces faisceaux de bois rimaire ; mais on ne retrouve dans le pétiole aucune trace de ce bois secondaire. Ces pétioles sont ceux qui avaient été décrits sous le nom e Rachiopteris aspera; leurs ramifications portent de petites folioles Sphénoptéroïdes, semblables à celles du Sphenopteris Hæninghausi, constituées au point de vue anatomique comme le sont habituellement les pinnules de Fougères. L'écorce de la tige offre la structure de Dic- tyoxylon. Le Kaloxylon Hookeri a été en outre reconnu par MM.William- son et Scott, en même temps que par M. Hick (2), pour la racine du Lyginodendron Oldhamium. Dans le genre Heterangium, les échantillons jeunes montrent une sortie de la tige comme ceux des Lyginodendron, mais ne se dédoublent pas. Cette stèle offre, en somme, dans sa structure, une ressemblance marquée avec celle d’une Fougère monostélique du type des Glei- chenia; mais les tiges plus âgées sont pourvues, autour du Do . maire, d’un bois secondaire rayonnant formé de trachéides à ponc- (4) W.-C. Williamson and D.-H. Scott : Further observations on the organiza= tion of the fossil plants of the Coal-Measures. Part. HE. Lyginodendron ap Rue rangium (Phil. Trans. Roy. Soc. London, Vol. 186 B, p. 703-719, pl. 18-29. TË . © (2) T. Hick: On Kaloxylon Hookeri, Will, and Lyginodendron Oldhamitms Me. (Hem. and Proc. Manchester lit. and phil. Soc. IX, p. 109-146. pl. IL, 189). 382 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE très découpées, sphénoptéroïdes, contre lesquelles, dans certaines préparations, ont été trouvés appliqués un ou deux sporanges de Fou- gères, sans qu’on pût établir, malheureusement, s’il y avait ou non liaison entre les uns et les autres. Sur aucun échantillon, quel qu’en fat l’ä on n’a, d’ailleurs, trouvé le moindre indice de cônes ou d’épis eue eurs Les auteurs cohsidére nt ces deux genres comme appartenant à un groupe de plantes à frondes filicoïdes qu'il leur paraît naturel de placer sur les confins des Fougères et des Cycadées : les Heterangium, plus anciens, seraient plus voisins des Fougères que les Lyginodendron, qui marqueraient un pas de plus dans la direction des Cycadées. Un autre type remarquable est le Protopitys Buchiana, du Culm de Falkenberg, qui a été étudié à nouveau par M. le comte de Socws- LAuBACH (1) : il y a reconnu une stèle centrale affectant la forme d’une ellipse très aplatie, composée d’une large moelle entourée d’un anneau continu de bois primaire formé de Fc ra, très mince sur la plus grande partie du pourtour, cet anneau s’épaissit au voisinage des extrémités du grand axe, près de sr desquelles il paraît com- prendre deux groupes de protoxylème; des pétioles se détachaient, alternativement à droite et à gauche, de ces extrémités du grand axe de l'ellipse et se divisaient presque aussitôt en deux branches. Une couche épaisse de bois secondaire, formé de trachéides aréolées à aréoles allon- gées, avec de nombreux rayons médullaires non reliés à la moelle cen- trale, enveloppe de toutes part le bois primaire et rend à la tige un contour circulaire à peu près régulier. M. de Solms considère ce iype comme représentant un groupe particulier, auquel il donne le nom de Protopityées, et qui ne lui semble pouvoir être rapproché que des Lyginodendrées e même antne a repris l'examen des échantillons à structure conservée du Culm inférieur de Saalfeld en T huringe (2), sur lesquels Unger avait jadis établi toute une série de types génériques nouveaux, dont l'interprétation était demeurée des plus incertaines; bien que ces échantillons, qui sont phosphatisés et non silicifiés, n’offrent pas tou- jours une conservation parfaite, M. de Solms a reconnu que les genres Haplocalamus, Kalymma, Calamopteris, Calamosyrinx, Sparganum, 1 lero y nCar ictyon, Mesonevron, Aphyllum PÉTER ne pare les uns comme les autres, que des pétioles ou des rhizomes de _nées, ou des portions de zones corticales de ces organes, ge il les a tous (1) H. Graf zu Solms-Laubach : Ueber die in den Kalksteinen des Kulm vo" Glätzisch-Falkenberg in Schlesien enthallenen Structur bielenden Pflan zonresle- 1 Abhandlung (Botan. Zeitung, 1893, p. 197-210, pl. VI, VII). se es H. Graf zu Sole. Laubach : Ueber die seinerzeit von Unger beschriebenen lfeld in Thüringen Ra von Saalfeld in k. sine geol. Landesänstalt, Heft 2, 400 p., 5 pl. 1896). REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE _383 classés dans le groupe des Rachiopteris. Un type remarquable est celui des Cladoxylées, Rp par les deux genres Cladoxylon et Schizo- xylon, dont le second doit rentrer dans le premier : ce sont des axes polystéliques, ir les stèles présentent en coupe transversale des sec- tions tantôt arrondies ou elliptiques, tantôt aplaties en ruban; sur a ques échantillons jeunes, elles sont uniquement formées de bois maire et affectent un aspect identique, ou à peu près, à celles des Arctopodium; mais le plus souvent elles sont pourvues sur tout ou Partie de leur pourtour d’un bois secondaire rayonnant formé de tra- chéides rayées avec quelques minces rayons médullaires, et elles se rapprochent ainsi des Médullosées. L'un des échantillons étudiés s’est irouvé muni d’un rameau latéral, dont le faisceau, en forme de barre plate relevée de deux saillies, avec liber concentrique, offre la consti- tution normale d’un pétiole de Fougère. Il reste à savoir si les Cladoxy- lon représentent des tiges ou seulement de gros pétioles, bien que la Première interprétation soit la plus vraisemblable. Avec les Calamopityées, représentées par le Calamopitys Saturni, et auxquelles M. de Solms rattache le Stigmaria annularis d'Unger, on à affaire à des tiges dont l’axe se montre constitué par une moelle centrale, entourée d’une zone irrégulière de bois primaire dans laquelle on distingue plusieurs groupes d'éléments plus fins, représentant le Protoxylème, et qui est elle-même entourée d’un anneau assez large de bois secondaire rayonnant, à trachéides ponctuées et à rayons médul- laires composés. De cet axe partent des faisceaux libéroligneux con- centriques, qui se divisent d’abord en ns Fe en plusieurs branches Pour pénétrer dans les pétioles; ceux-ci sont disposés en hélice autour de la tige, munis de faisceaux de fibres no rappelant ceux des Myeloxylon, et parcourus par plusieurs faisceaux libéroligneux rangés sur un même cercle. C’est encore [à un type plus ou moins ana- 20 aux Lyginodendrées. auteur termine son travail par la description d’un type nouveau, d’aflinités problématiques, auquel il donne le nom de Calamopsis, qui, : Par parenthèse, ferait double emploi avec un nom générique créé par Heer pour un Palmier tertiaire; il s’agit d’une tige dont l’axe ligneux Central est formé d’une très petite moelle entourée de coins de bois 'ayonnant, composé de trachéides rayées, qui ressemblent quelque peu à ceux des Arthropithys, mais sont dépourvus de lacune à leur origine ; autour du bois vient d’abord une zone annulaire de liber, puis une écorce parenchymateuse à éléments rayonnants excessivement épaisse. Un des échantillons étudiés portait un prolongement d'apparence radi- Culaire, qui a offert un faisceau ligneux central en forme de coin très Ouvert, entouré d’abord d’une zone irrégulière de liber, puis d'un anneau de tissu parenchymaieux et enfin d’une épaisse couche corti- cale Parenchymateuse à éléments rayonnants. M. de Solms ébédrnt d'émettre aucune hypothèse sur la place à ee à ce type singulier. 384 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE MM. Wiczamson et ScorTr ont résumé dans un important travail comprenant des observations nouvelles d’un haut intérêt (1), les résul- tats de leurs études sur les Calamites ligneux, principalement du type ot désigné par eux simplement comme Calamites : ils ont pu, de même que M. Hicx (2), suivre sur de jeunes échantillons la for- mation dut bois secondaire et constater qu’au début l’organisation de ces tiges ne diffère pour ainsi dire en rien de celle des Æquisetum; comme chez ceux-ci, les lacunes qui entourent la moelle et sont placées à l’ori- gine des coins ligneux, sont dues à la destruction rapide du protoxy- lème, dont ils ont pu retrouver quelques traces, représentées par des débris d'éléments trachéens. D’autre part M. G. CorMAcKx a reconnu (3), _ dans les nœuds de l’'Equisetum maximum, les indices d’un développe- ment secondaire, attesté par la présence dans les nœuds les plus agés de quelques éléments ligneux affectant une disposition radiale, ainsi que de cellules aplaties, situées entre le bois et le liber, tout à fait sem- blable à des cellules cambiales ; il n’y aurait donc, sous ce rapport qu'une différence de degré, et non une différence essentielle, entre les Equisétacées actuelles et les Calamodendrées L'examen de tiges de Calamites présentant plusieurs entrenœuds consécutifs a montré à MM. Williamson et Scott que sur un même individu la bifurcation des faisceaux ligneux ne se fait pas toujours _ avec la même régularité, un même faisceau pouvant se diviser à un _ nœud en deux branches symétriques et traverser le nœud suivant Sans déviation en s’unissant seulement par une bande étroite aux faisceaux voisins. M. J. Feuix a reconnu de son côté (4) que cette biturcation est généralement plus régulière au voisinage de la moelle qu’à distance, et que les caractères qu’elle présente dépendent souvent de la place où la _ Coupe est faite (4) W. C. Williamson and D, H. Scott : Further observations on the organiza- tion of the fossil plants of the Coal-Measures. Part. I. Calamites, Calamostach}s Dee nn (Phil. Trans. Roy. Soc. London, Vol. 185 B, p. 863-959, pl. 72 }. (2) T. Hick, On the primary structure of the stems of Calamites (Mem. and Proc. Manchester lit. and phil. Soc., VIH, p. 458-170, pl. IX. 1894) (3) B.-G. Cormack : On a cambial development in Ps (ann. of Bot.,VIl, p. 6382, pl VI. 1893). (4) J. Felix : Untersuchungen über den inneren Bau Westfaelicher Carbonpiian- _ zen (Fülat. Küzlüny, XXVL, p. 165-178, pl. IV, V, 18%). (A suivre). R. ZEILLER:- Lille. Imp. Le Bigot frères. à Gérant : Th. FE _ Revue générale de Botanique. e Q D 4 ® # ES naar. UC au: Ts VE ELA L E 7, Q ts ER SR L ®, oUUU AE DRE ELLE OC ANS O8 RER Bee NOTE HET RE SRE OX LZ .DC S saute ‘#, LR SAUURRES Ç (2 [] La ESS F'ea= 1 em [es Ed. de Janezewski del. Imp. Le Bigot frères. Racines des Anémones. TES ; HE Tome 9. Planche 18. don ( A CRÉES HA 020248 is B. Herineg se. 4 Écr. FORCES EME TOPER Ed de Janesewski del, Revue générale de Botanique. Imp. Le Bigot frères. Racines des Anémones. Tome 9. Planche 19. B. Herineq se. | MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT Revue générale de Botanique paraît le 15 de ch La ne et chaque livraison cst composée de Ce et figures dans le 2 à 48 pages avec planch r= Le prix annuel (payable d’avanec) est de: ; 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l'Etranger. Aucune livraison n'est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats. etc., à M. Paul aris. DUPONT, 4, rue du Bouloi, à P dresser 2e _ qui Cane que la rédaction à M. Pas BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, Il sera on notes dont un gerer aura _ ot de Botanique e de l'Estrapade, Pa à revues spéciales des ouvrages, mémoires été Fa Saiar au Directeur de la Revue auteurs des travaux insérés dans la Revue gun de à Halanidue ont f droit ; gratuitement à vingt-cinq ne en tirage à part. “ | LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la Revue générale de Botanique _ AuBerT, docteur ës sciences. BATTANDIER, ren à l'Ecole & médecine d'Alger. à BniQuer, professeur à l’Université de: | Genève. ; . BoNNiER (Gaston), membre _ l'Acadé- 2 mie des Sciences : Bonxer, membre de l'académie ds : és PR Let ès sciences. Le : DassoxViLLE, vétérinaire de l'armée. ‘ e Devaux, ra de Conférences à PUni- “ro membre e de l'Académie des . Bourroux, __ de la Faculté des un sciences de Besançon. ne he de Conférences 4: Fe V'Ecols ‘Normale Supérieure. Un DaGuILLON, maître de Conférences à me. _ versité de Durour, directeur-adj int du Labora toire de Biologie végétale de Fon- taine : FLAHAULT, RC à l'Université de _ Montpellier. FLor, docteur ès sciences. FocKEu, docteur ès sciences. FRaNGnET er au Muséum d’His- _ toire natur Gas, maître Fe oblécenen à l’'Uni- versité de Nanc ÉnEAU DE Late V'École de médecine de _ Giarp, professeur à la ses | Guen, membre de T'\cadémie des E, Mae à Bei “Becker, professeur à Université de Marseille. _ re professeur à TÉcole forestière de Nancy. Henvier ( L'Abbé Joseph). E L, garde général des forêts. t TINER, docteu La èg criensec r _— . le Hue (lat ‘ pes d Naupin, science on PRO à. l'Institut Lagre : -_ nomigq: PRUNET, maître de Conférences à a run eur à la Faculté | | | Russeuz (William), docteur ès sciences. < kate 1e correspondant de de docteur à acences. . ; D ben professeur à l'Éco ine de Besa =. Fee pre à re u sde: se | Lun», de l'Université de Copenhague. de isa professeur à l’Uni- rsité de Minnesota. os Fee à l'Université de Besanç MaruiEr, docteur ès sciences, de l’Ins- litut Pasteur Masczer, lauréat de l'Institut. MarrucHor, maitre de Conférences à la Sorbonne. Fe de de la Station (sréstièet: ; MESxaRD, proter à l'École de ide cine de Rouen à Mozutiarn, chargé de Conférences èih Sorbonne. membre de l’Académie des es Su der à 4 l'Université de | Panuenrier, docteur ès sciences. ae docteur ès sciences, de > F'Üni- “8 sité de Uopenhirue. Le Rasor (Charles), explorateur. . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE TOME NEUVIÈME Livraison du 15 Novembre 1897 N° 107 PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, + | das L tr ee | ROPHYLLE DANS LES PLANTES, par M. W. . — SUR LA DIGESTION DE L'ALBUMEN DU DATTIER, RECHERCHES SUR LA FORMATION DE LA CHLOROPHYLLE DANS LES PLANTES par M. W. PALLADINE Dans un premier travail sur la formation de la chlorophylle dans les feuilles étiolées (1) j’ai démontré que de telles feuilles, détachées de la plante, ne deviennent vertes à la lumière qu’à la condition de contenir des hydrates de carbone (par exemple les feuilles étiolées du Blé). Au contraire, les feuilles étiolées qui ne renferment presque pas d’hydrates de carbone (par exemple les feuilles étiolées du Lupin jaune), détachées de la plante et exposées à la lumière, restent jaunes. Cependant, si l’on met ces dernières feuilles sur une solution de saccharose (sucre de canne) ou sur _ une solution de glucose (dextrose) elles deviennent vertes comme celles du Blé, Le présent Mémoire a pour but de rechercher si d’autres Substances peuvent contribuer à la formation de la chlorophylle dans les plantes, et quel rôle joue l’oxygène dans le verdissement des feuilles. PREMIÈRE PARTIE INFLUENCE DE DIVERSES SOLUTIONS SUR LA FORMATION DE LA CHLOROPHYLLE = La plupart des expériences ont porté sur la Fève (Vicia Faba). _ Afin d’en séparer les dernières traces d’hydrates de carbone, j'ai détaché de la plante des feuilles étiolées et je les ai placées pendant un ou deux jours dans l’obscurité sur de l’eau, qui avait été prise dans une conduite d’eau, et préalablement bouillie. Ensuite, un : lot des feuilles étiolées, tout en restant sur la même eau, a été (4) W. Palladine : Ergrünen und Wachsthum der etiolirten Blätter (Berichte . der deutschen botau. Gesellschait. 1X. 1891, p. 229). Rev, gén. de Botanique. — IX. 5 386 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE exposé à la lumière, tandis que d’autres lots semblables ont été placés sur des solutions de diverses substances et exposés à la même lumière. Expérience N° 1 Les feuilles étiolées, détachées de la plante, ont été cultivées sur l’eau dans l'obscurité pendant vingt-quatre heures, puis divisées en cinq lots et exposées à la lumière. 1. Premier lot placé sur de l’eau. Ce n’est qu’au bout de cinq jours que certaines feuilles se sont colorées d’une légère teinte verte, les autres sont restées jaunes. 2. Deuxième lot mis sur une solution de saccharose à 10 pour cent. Au bout de 24 heures, coloration verte, légère au début, puis devenant progressivement très intense. 3. Troisième lot placé sur une solution de glycérine à 10 pour cent. Légère coloration verte le deuxième jour. Au bout de cinq jours, toutes les feuilles sont vertes, quoique la teinte soit moins intense qu'avec le saccharose. 4. Quatrième lot placé sur une solution concentrée d’inuline. Même résultat qu’avec l’eau. L’inuline n’a produit aucun effet. 5. Cinquième lot placé sur une solution de mannite à 10 pour cent. Au bout de cinq jours, nulle trace de teinte verte. Les feuilles sont devenues molles. Ayant été transportées sur une solution de saccharose à 10 pour cent, la plupart ont péri au bout de 24 heures; quelques-unes seulement sont devenues vertes. Par conséquent, la mannite retarde la formation de la chlorophylle, puisque certaines feuilles du premier lot qui était resté sur l” eau, avaient acquis une légère teinte verte, tandis que, sur la mannite, il n’y avait pas la moindre trace de chlorophylle. Expérience N° 2 Des feuilles étiolées, fraîchement cueillies, sont divisées en trois lots et exposées à la lumière. 1. Eau. — Au bout de cinq jours la plupart des feuilles sont devenues vertes. 2. Solution concentrée d’inuline. — Même résultat que sur l'eau. : 3. Solution de mannite à 10 pour cent. — Certaines tuiles se sont colorées d’une légère teinte verte. 11 FORMATION DE LA CHLOROPHYLLE DANS LES PLANTES 387 Expérience N° 3 Des feuilles étiolées de Haricot (Phaseolus vulgaris) sont divisées en cinq lots et exposées à la lumière. 1. Eau. — Pas de chlorophylle. . Solution de mannite à 10 pour cent. — Pas de chlorophylle. . Solution concentrée d’inuline. — Pas de chlorophylle. . Solution de glycérine à 10 pour cent. — Au bout de cinq jours, très légère teinte verte. 5. Solution de saccharose à 40 pour cent. — La teinte verte est devenue progressivement très intense. = © ND Expérience N° 4 Des feuilles étiolées ont été cultivées sur l’eau, dans l’obscurité, pendant 48 heures, puis divisées en quatre lots et exposées à la lumière. 4. Eau. — Presque aucune trace de chlorophylle. 2. Solution concentrée d'inuline. — Même résultat que sur l’eau. 3. Solution de saccharose jà 10 pour cent. — La teinte verte est devenue progressivement très intense. 4. Solution de glycérine à 10 pour cent. — Au bout de huit jours, les feuilles se sont colorées d’une légère teinte verte. Expérience N° 5 Les feuilles étiolées ont été cultivées sur de l’eau dans l'obscurité pendant 48 heures, puis divisées en sept lots et exposées à la lumière. 1. Eau. — Presque aucune trace de chlorophylle. 2. Solution de saccharose à 10 pour cent. — La teinte verte est très intense. 3. Solution de rafjinose à 5 pour cent. — Mème résultai que sur la solution de saccharose. 4. Solution de glucose (dextrose) à 10 pour cent. — Le verdis- sement commence un peu plus tard que sur la solution de Saccharose. 5. Solution de fructose (lévulose) à 10 pour cent. Mème résultat Que sur la solution de dextrose. 6. Solution de galactose à 10 pour cent. — Au bout de cinq jours “ presque aucune trace de chlorophylle. Ensuite, la quantité de Chlorophylle augmente très rapidement. 388 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 7. Solution concentrée de dulcite. — Au bout de cinq jours, pas de chlorophylle. Les feuilles sont restées vivantes avec un paren- chyme palissadique très développé. La dulcite empêche la formation de la chlorophylle. Expérience N° 6 Des feuilles étiolées ont été cultivées sur l’eau, dans l'obscurité, pendant 48 heures, puis divisées en treize lots et exposées à la lumière directe du soleil. 1 Eau. — Pas de chlorophylle. Au bout de trois jours les feuilles ont péri à cause de l’insolation très intense. 2. Solution de saccharose à 10 pour cent. — Les feuilles sont rapidement devenues vertes. 3. Solution concentrée de dextrine. — Au bout de 48 heures quelques feuilles ont acquis une légère teinte verte. 4. Solution concentrée d'asparagine. — Les feuilles ont péri au bout de 48 heures sans trace de chlorophylle. 5. Solution concentrée de tyrosine. — Les feuilles ont péri sans trace de chlorophylle. 6. Solution d'acide quinique à 5 pour cent. — Les feuilles ont péri très rapidement. 7. Solution d'acide quinique à 2 pour cent. — Les feuilles ont péri aussi. 8. Solution durée à 10 pour cent. — Les feuilles ont péri très rapidement, 9. Solution d'urée à 5 pour cent dans une solution de saccharose à 5 pour cent. — La plupart des feuilles ont péri au bout de 48 heures, les autres sont restées jaunes. Par conséquent la présence de l’urée arrête la formation de la chlorophylle. . 10. Solution de mannite à 5 pour cent. — La moitié des feuilles ont péri au bout de trois jours, les autres sont restées jaunes. 11. Solution de mannite à 2,5 pour cent. — Même résultat. Dans ces deux derniers cas les feuilles sont restées vivantes plus long- … temps que sur l’eau. Par conséquent, en présence de la mannite, les feuilles souffrent moins de l'insolation intense que sur l’eau seule- 12. Solution de mannite à 2,5 pour cent dans une solution de Saccharose à pour cent. — Au bout de 48 heures toutes les feuilles ont verdi. . 43. Solution de lactose (sucre du lait) à 5 pour cent. — Au pe ” FORMATION DE LA CHLOROPHYLLE DANS LES PLANTES 389 de 48 heures toutes les feuilles ont verdi, bien que la coloration fût moins intense que sur une solution de saccharose. Expérience Ne 7 Des feuilles étiolées ont été cultivées sur l’eau, dans l'obscurité, pendant 48 heures, puis divisées en quatre lots et exposées à la lumière. 1. Solution d’urée à 4 pour cent dans une solution de saccharose à 10 pour cent. — Les feuilles ont péri sans trace de chlorophylle. 2. Solution d'urée à 2 pour cent dans une solution de saccharose à 10 pour cent. — Le verdissement arrive très lentement. 3. Solution durée à 1 pour cent dans une solution de saccharose à 10 pour cent. — Le verdissement commence plus rapidement que dans le second cas. 4. Solution de l’urée à 0,5 pour cent dans une solution de saccha- rose à 10 pour cent. — Le verdissement commence plus rapidement Que dans le troisième cas. Par conséquent l’urée empêche la formation de la chlorophylle. Expérience N° 8 Des feuilles étiolées ont été cultivées sur l’eau, dans l'obscurité, pendant 3 jours, puis divisées en cinq lots et exposées à la lumière. «1. Solution de saccharose à 10 pour cent. — Les feuilles sont devenues rapidement vertes. 2. Solution d'alcool à 1,3 pour cent dans une solution de saccha- rose à 10 pour cent. — Le verdissement est très faible. 3. Solution d'alcool à 2,5 pour cent dans une solution de saccharose à 10 pour cent. — Le verdissement est encore plus faible. La moitié des feuilles sont restées jaunes. 4. Solution d'alcool à 5 pour cent dans une solution de saccharose à 10 pour cent. — Pas de chlorophylle. Au bout de cinq jours la plupart des feuilles sont mortes. $. Solution d'alcool à 10 pour cent dans une solution de saccharose à 40 pour cent. — Pas de chlorophylle. Au bout de quarante-huit heures la plupart des feuilles sont mortes, Expérience N° 9 Des feuilles étiolées ont été cultivées sur l’eau, dans l'obscurité, 390 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE pendant quarante-huit heures, puis divisées en trois lots et exposées à la lumière. 1. Eau. — Pas de chlorophylle. 2. Solution de saccharose à 10 pour cent. — Les feuilles sont devenues bientôt vertes. 3. Solution de maltose à 10 pour cent. — Les feuilles sont deve- nues vertes, mais la coloration s’est produite plus lentement que sur une solution de saccharose. Expérience N° 10 Des feuilles étiolées ont été divisées en cinq lots. Chaque lot à été cultivé, sur la solution, dans l'obscurité, pendant vingt-quatre heures, puis exposé à la lumière. 1. Solution de chlorhydrate d’ammoniaque à 4 pour cent dans une solution de saccharose à 10 pour cent. — Les feuilles ont péri bientôt, sans trace de chlorophylle. 2. Solution de chlorhydrate d’ammoniaque à 2 pour cent dans une solution de saccharose à 10 pour cent. — Les feuilles sont mortes. 3. Solution de chlorhydrate d’ammoniaque à 1 pour cent dans une solution de saccharose à 10 pour cent. — Toutes les feuilles ont péri sans être devenues vertes, 4. Solution de chlorhydrate d’ammonaque à 0,5 pour cent dans une solution de saccharose à 10 pour cent. — Au bout de quatre jours, la plupart des feuilles étaient restées jaunes, le reste ren coloré légèrement en vert. 6 5. Solution de chlorhydrate d’ammoniaque à 0,25 pour cent dans une solution de saccharose à 10 pour cent. — La plupart des feuilles ont verdi, Par conséquent, la présence du chlorhydrate d’ammoniaque arrête la formation de chlorophylle. Les expériences décrites ci-dessus prouvent que certaines subs- tances contribuent à la formation de la chlorophylle, que d'autres n'exercent pas d'action, et que d’autres retardent ou empêchent même tout à fait la formation de la chlorophylle dans les feuilles. ne: Les substances suivantes sont celles qui contribuent à la forma = lon de la chlorophylle : | FORMATION DE LA CHLOROPHYLLE DANS CES PLANTES 391 Mactharose..,: 5.1 C'2H2011 : Glycérine. 1.1: C3 H8 05 Rafhn086., 4. GHHS0;: Gatactose 4.6 417. C5 H1206 EUUONSO ii ire Ces HO: Lacs iii ii C'2H220!1 33 ta 73 NP CAP DORMMe Eire C12H21010 MaHOSS .Liiciniiss C2H20!1 Seule, la présence des cinq premières substances (saccharose, raffinose, glucose, fructose, maltose) donne aux feuilles une teinte verte intense. En présence de la glycérine, les feuilles se colorent faiblement. En présence de la galactose, de la lactose et de la dextrine, la coloration en vert s'opère très lentement, mais, finale- ment, les feuilles acquièrent leur teinte normale (1). Les substances dont la présence n’exerce aucune influence sur la formation de la chlorophylle sont les suivantes : FAURNO, uv re C'HPO- TYrosn6 7. 05.2, C’H!Az0%. Enfin il y a toute une série de substances dont la présence, pour une certaine concentration, retarde ou même empêche totalement la formation de la chlorophylle, ce sont : Manniié 5250 GOHUON AIDES. EE C?H50O AuUICRe. in CSH1405 Chlorhydrate d’amm. AzH“Cl Asparagine.....:... C#H8Az20% Acide quinique...... C'H!°05: AU Css CH‘#A7z°0 Déjà Lesage (2), de même que Schimper (3), ont démontré que dans le sol, l'excès des éléments constituants de la cendre empêche la formation de la chlorophylle dans les plantes. Nombre de substances organiques possèdent la même propriété à un degré _ supérieur, comme le prouvent mes expériences. Quand on veut se rendre compte de l’absence de chlorophylle dans la plupart des plantes parasites et saprophytes, on se contente souvent de faire intervenir la considération des causes finales. On dit que ces plantes, recevant des combinaisons organiques toutes prêtes, n’ont pas besoin de chlorophylle. Mais la téléologie n’est (4) Pour ces trois dernières substances, et surtout pour la dextrine, il peuty avoir une cause d’erreur dans les expériences, car les solutions de ces substances contenaient des pacièries 2) Lesa tales sur les modifications des fruits chez les plantes : mari times rs série de Botanique, 1890), (3) Schimper : Indo-Malayische Strandflora (Jena, 1891). 392 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE que le premier pas dans l'étude de la nature. On n’explique pas un phénomène en lui attribuant pour cause le résultat utile qu'il produit ; on doit rechercher expérimentalement sa véritable cause. La cause de l'absence de la chlorophylle dans les plantes parasites et saprophytes provient, à mon avis, non pas de ce que la chrorophylle leur est inutile, mais de ce qu’elles ne peuvent en former ; car, comme elles absorbent des combinaisons organiques toutes prêtes, et qu’elles les transforment en de nouvelles combi- naisons, il y a sans doute, parmi ces dernières, certaines substances qui s'opposent à la formation de la chlorophylle. Il va sans dire que cette Opinion doit être confirmée expérimentalement. DEUXIÈME PARTIE INFLUENCE DE L'OXYGÈNE SUR LA FORMATION DE LA CHLOROPHYLLE Dans toutes les expériences sur la formation de la chlorophylle, faites sur des solutions de sucre, on remarque que les feuilles étiolées qui surnagent deviennent vertes, tandis que celles qui coulent au fond restent jaunes. Mais si l'on place les feuilles noyées dans un vase où l'on a versé une mince couche de solution de sucre, de manière que les feuilles se trouvent toujours au contact de l’air, toutes deviennent vertes. Cette observation vient à l'appui de l’opinion que la formation de la chlorophylle est un phénomène d’oxydation et que si l'oxygène a un accès insuffisant, les feuilles restent jaunes. Première Expérience Afin de confirmer cette assertion, des feuilles étiolées ont été placées dans un cristallisoir en verre (A, fig. 75), sur une solution de saccharose à 10 pour cent. Ensuite, au moyen de supports en verre, On à placé dans le cristallisoir, contenant la solution, un autre cristallisoir en verre de plus petites dimensions (B). Les feuilles, recouvertes par le fond du petit cristallisoir, se sont trouvées à l'abri du contact de l'air. Quoique la lumière fût Partout égale, presque toutes les feuilles qui se trouvaient sous le fond du petit cristallisoir et par suite soustraites à l'oxygène de l'air, sont restées jaunes, tandis que les feuilles qui surnageaient . la surface et formaient un anneau autour des précédentes sont _ devenues vertes au bout de vingt-quatre heures. FORMATION DE LA CHLOROPHYLLE DANS LES PLANTES 393 Fig. 75. — Dispositif de l'expérience sur l'influence qu’exerce l'oxygène dans la formation de la chlorophylle. Les feuilles jaunes ayant été ensuite placées sur la solution de sucre où l’air avait un libre accès sont alors, elles aussi, devenues vertes. Deuxième Expérience Des feuilles étiolées ont été cultivées dans l'obscurité pendant quarante-huit heures sur une solution de saccharose à 10 pour cent. Elles ont été ensuite entassées en grande quantité dans une éprou- vette qu’on a exposée à la lumière. Les feuilles de la moitié supé- rieure de l’éprouvette sont devenues vertes avant celles de la moitié inférieure. Toutes les feuilles de la partie supérieure étaient déjà d’un vert éclatant, tandis que la plupart des feuilles de la moitié inférieure étaient encore jaunes et ne sont devenues vertes que beaucoup plus tard. Comme les deux moitiés étaient également éclairées (l'éprouvette étant placée verticalement sur la fenêtre), c’est que la différence de vitesse dans la formation de la chloro- phylle ne dépendait pas en ce cas de la lumière. Or, l’air ne péné- trait dans l’éprouvette que par le haut. Par conséquent, seules les feuilles de la moitié supérieure de l’éprouvette ont reçu une quan- tité suffisante d'oxygène. Les feuilles inférieures, ayant à souffrir du manque d'oxygène, sont devenues vertes beaucoup plus tard. Les résultats que je viens d’obtenir peuvent servir à expliquer dans une certaine mesure, ce que l’on constate chez les plantes grasses. Dans les organes épais et charnus des plantes appartenant aux familles des Crassulacées, des Cactées, etc., on ne trouve de Chlorophylle que dans quelques couches de cellules extérieures. La masse des cellules internes n’en contient pas. En s'appuyant sur les expériences précédentes, on peut dire que la cause de l'ab- sence de chlorophylle provient, non du manque de lumière, mais 394 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE du manque d'oxygène. L’oxygène qui s’introduit dans ces tissus internes peut à peine suflire à la fonction fondamentale des cellules, c’est-à-dire à la respiration. La formation de la chlorophylle n’est possible que s’il y a excès d'oxygène. Ne sait-on pas d’ailleurs, par les recherches sur la respiration des plantes grasses que ces végé- taux présentent une série de particularités qui prouvent que l'oxygène pénètre difficilement dans leurs tissus ? Cet accès difficile _ de l'oxygène est encore mis en évidence par l’absence presque complète de la transmission des pressions gazeuses à travers les tissus des plantes grasses (1). CONCLUSIONS Première Partie | En plaçant des feuilles étiolées ne contenant presque pas d’hydrates de carbone à la surface de diverses solutions, on obtient les résultats suivants : 1° Certaines substances favorisent la formation de la chloro- phylle : saccharose, raffinose, glucose, fructose, maltose, glycérine, galactose, lactose, dextrine ; 2 D’autres substances n’exercent aucune action sur le verdis- sement : inuline, tyrosine : 3° D’autres enfin retardent ou empêchent complètement la formation de la chlorophylle: mannite, dulcite, asparagine, urée, alcool, chlorhydrate d’ammoniaque, acide quinique. Deuxième Partie | Des feuilles étiolées soumises au même éclairement sont placées _ dans des conditions différentes. L'oxygène de l’air pénètre facilement dans les unes et difficilement dans les autres. On constate alors que les premières deviennent rapidement vertes, tandis que les secondes _ restent jaunes ou ne verdissent que très lentement. ù Pour que la chlorophylle prenne naissance, il est donc nécessaire _ que les tissus végétaux reçoivent plus d’ oxygène qu'il ne leur en faut pour la respiration. . (Varsovie, — Laboratoire de Botanique de l'Université). : . (4) Voir G. Bonnier : Transmission de la pression à travers les plantes (Revue À générale Re tome V, p. 82, 1893). P Fe SUR LA DIGESTION DE L'ALBUMEN DU DATTIER par M. LECLERC DU SABLON La graine du Dattier est un des meilleurs exemples que l'on puisse prendre pour montrer la digestion de l’albumen par le cotylédon. On sait en effet que, dans ce cas, le cotylédon, en se développant, se substitue peu à peu à l’albumen qu'il corrode et digère, Dans son travail sur la germination, M. Van Tieghem a rangé l’ailbumen du Dattier,comme les albumens cornés en général, parmi ceux qui ne renferment pas les diastases nécessaires pour transformer leurs matières de réserves et qui sont digérés par les diastases venues des cotylédons. Pendant la germination, en effet, l’albumen ne change pas de forme et les cellules qui le constituent ni ne s’accroissent ni ne se multiplient. Pour pousser plus loin cette étude, j'ai analysé séparément les différentes parties de la graine à diverses phases de la germination. Dans la graine non germée, toute la matière de réserve est renfermée dans l’albumen formé de cellules à parois très épaisses ; ce sont les parois mêmes de ces cellules formées de cellulose très dure qui constituent la réserve hydrocarbonée de la graine; à l’intérieur des cellules se trouve une certaine quantité d'huile et d’aleurone mêlées au protoplasma. La proportion d'huile varie de 7°/, à 40 °/.. Le sucre est en très faible proportion (environ 1 °/.) et ne réduit nettement la liqueur de Fehling qu'après avoir été brûlé par un acide; c'est donc un saccharose. Les hydrates de carbone insolubles dans l'alcool à 90° et solubles dans l’eau sont aussi peu abondants, il n’y en a pas plus de 2 °/.. La cellulose, qui constitue la plus grande partie de la réserve, est transformée partiel- lement en glucose par l’ébullition en présence des acides étendus; en chauffant pendant une demi-heure l’albumen pulvérisé dans de l'eau additionnée d’un dixième d’acide chlorhydrique, on obtient environ 15 °/, de glucose. En faisant bouillir pendant plus long- temps on aurait obtenu une proportion plus grande de glucose, la 396 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cellulose n'étant attaquée que lentement ; dans toutes les opérations du même genre j'ai chauffé pendant le même temps pour obtenir des résultats comparables. Dans les graines germées, j'ai analysé séparément ce qui restait de l'albumen et la partie du cotylédon qui se trouve enfermée dans l’albumen. Mon attention s’est d’abord portée sur la teneur des huiles. La matière à analyser étant d'abord desséchée à 50°, puis pulvérisée, j’extrais les matières grasses par l’éther anhydre. Après avoir pesé la matière grasse, je l’additionne d’une certaine quantité d'alcool à 90° pour dissoudre les acides gras et j'ajoute assez de baryte pour neutraliser ; j'obtiens ainsi approximativement la quantité d'acide gras mêlée à l'huile neutre. Voici les résultats que j'ai obtenus : Tableau 1 Longueur Poids Huil Huile ° Baryte °/, de la radicule de la matière sèche pue de matière sèche d'huile 4cm 3.042 1.236 7.1 0.34 , De 2,740 0.215 7.8 0.19 : Ocmÿ 2.413 0.198 8.2 0.15 0 (non germé) 3.211 0.240 7.4 0.12 albumen isolé 2.883 0.223 7.1 0.18 On peut considérer les graines dont la radicule à déjà atteint 8 centim. comme étant à un état de germination très avancé, la gemmule a en effet une longueur d'environ 12 centim. et le coty- lédon a déjà digéré plus de la moitié de l’albumen. On voit néan- moins que la proportion d'huile est restée sensiblement constante; dans tous les dosages que j'ai faits, cette proportion à toujours _oscillé entre 7 et 9 0/,, les deux proportions.extrêmes étant obtenues _ aussi bien pour les graines non germées que pour les graines à _ Sermination avancée. On peut donc dire que la matière grasse de lalbumen n’est absorbée par le cotylédon qu’au fur et à mesure de _ la digestion des parois mêmes des cellules de l'albumen. La der _ nière ligne horizontale du tableau se rapporte à des graines qui ont _ été privées de leur embryon, puis mises dans les mêmes conditions que les graines qui germaient. La dernière colonne verticale du tableau 1 renferme la quantité . de baryte nécessaire pour neutraliser 100 parties d'huile. On us . Qu'ici la proportion est très différente suivant l’état de la germina- on. La proportion d'acide gras va sans cesse en augmentant avec SUR LA DIGESTION DE L'ALBUMEN DU DATTIER 397 le développement de la plantule. Pour reconnaître la cause à laquelle il faut attribuer cette production d’acide gras, j'ai mis des graines dépourvues d’embryon dans les mêmes conditions et pendant aussi longtemps que les graines qui germaient. J'ai constaté que la proportion d’acide gras y était à peine plus forte que dans les graines non mises en germination et toujours plus faible que dans les graines à germination avancée. Ainsi pour des graines qui étaient restées en terre aussi longtemps que celles dont la radicule avait 8 centim., il fallait seulement 0,18 de baryte pour neutraliser 100 parties d’huile, comme on le voit à la dernière ligne borizontale du tableau des diastases renfermées dans l’albumen. On ne peut donc attribuer à l’action de l’eau qui imprègne la graine que la production d’une petite quantité d’acide gras. La plus grande partie de cette production ne peut s'expliquer que par le passage dans l’albumen d’une certaine quantité de diastases venues du cotylédon. J'ai ensuite recherché la proportion d'hydrate de carbone soluble renfermée dans l’albumen pendant la germination. J’ai dosé d’abord les sucres dans l’alcool à 90° et qui, comme je l’ai dit à propos de la graine non germée, me paraissent devoir être rap- portés aux saccharoses plutôt qu'aux glucoses; puis les hydrates de Carbone insolubles dans l’alcool ét solubles dans l’eau, et que l’on peut rapporter à la dextrine. Tableau 2 Sucre °/o Dext °/0 de la radicule Sucre de nues sèche Dextrine de matière sèche 8 0.028 0.9 0.045 14 4 0.024 0.9 0.034 1,2 0.5 0.019 0.8 0,029 1,2 non germé 0.032 1.0 0.076 2.3 albumen isolé 0.017 0.6 0.037 1.9 Il résulte de ce tableau que la proportion de sucre et de dextrine reste sensiblement constante dans l’albumen pendant la germina- tion. Les graines qui n’ont pas été mises à germer en renferment un peu plus, car dans ce cas il n’y a pas eu de pertes par exosmoses. Il n'y a donc pas dans l’albumen de diastases pouvant produire du sucre ou de la dextrine aux dépens des matières de réserve, et les diastases de ce genre produites par le cotylédon ne se pénètrent pas à l’intérieur de l’albumen. J'ai constaté d’autre part que la cellulose de l’albumen ne se transformait pas plus facilement en 398 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE glucose sous l’influence des acides pendant la germination qu'avant. Le cotylédon et les autres parties de la plantule ne renferment que des traces de matières grasses; on y trouve au contraire une proportion notable de sucre. Je donnerai seulement les résultats obtenus avec la partie du cotylédon qui est entourée par l’albumen. J'ai divisé les cotylédons, dont j'ai pu disposer, en deux groupes : les uns, correspondant aux germinations les plus avancées, avaient une longueur d’au moins 1°%5; les autres, moins développés, avaient une longueur d'au plus 1e»2, Dans les deux cas j'ai dosé séparément la glucose et le saccharose. Largeur Poids de la s/, à Saccharose °/o du cotylédon matière sèche Glucose “matière he Saccharose de matière sèche 41cm 0.148 0.024 16 0.036 24 1cm2 0.227 0.023 40 0.069 30 La proportion totale de sucre est donc dans les deux cas de 40 °/,. On peut admettre que ce sucre provient en grande partie de la digestion de la cellulose de l’albumen et pour une faible part de la digestion des matières grasses. Au commencement de la germi- nation, la proportion de glucose par rapport au saccharose est un peu plus faible que plus tard. Il est probable que, comme un grand nombre d’autres graines, le saccharose est un produit intermédiaire entre la matière de réserve et la glucose directement assimilable. Ces quelques observations montrent donc que non-seulement l'albumen du Dattier ne peut se digérer lui-même, mais qu'encore les diastases sécrétées par le cotylédon, et qui attaquent la cellulose ne pénètrent pas dans l’albumen; leur action ne s'exerce que dans la région de contact du cotylédon et de l’albumen. Seule la diastase qui donne lieu à la production d’acide gras passe du cotylédon dans l’albumen et commence la digestion des matières grasses. REVUE DES TRAVAUX PALEONTOLOGIE VÉGEÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1893-1896 /Suite). Les épis de fructification désignés par eux sous le nom de Calamo- stachys ont montré à MM. Williamson et Scott, comme à M. Hick (1), des caractères qui concordent entièrement avec ceux des tiges, tant au point de vue de l’existence d’une moelle centrale que de celle de coins ligneux rayonnants présentant une lacune à leur origine. Il semble que certaines espèces aient été isosporées et d’autres hétérosporées : le Calamosta- chys Binneyana n’a jamais offert dans ses sporanges qu'un seul type de qe toujours de petites dimensions, tandis que dans un échantillon de Calamostachys Casheana, MM. Williamson et Scott ont observé, spores dans l’un et des macrospores dans les trois autres. téro- sporie n’est donc pas douteuse, et l'attribution des Calamites ligneux aux Cryptogames en découle forcément, ainsi que je l’avais indiqué plus haut en parlant des observations de M. Renault sur les Calamo- dendrées des gisements des environs d’Autun. MM. Williamson et Scott sont, d’ailleurs, d'accord se _ Re quan à latronton Re Ast aux | M d aurès cle structure de leur axe e ligneux, voir en eux que de véritables racines, et non des stolons. M. R. ErTHeRripGe a reconnu (3), dans les PR permocarbonifères de Newcastle, en Australie, une forme curieuse d’Equisétinée, repré- sentée en Serre er des verdcilles de fuiles soudées entre elles sur toute leur longu aux tiges qui les portent ; il est porté à y voir a épi is analogues à ceux des Cingularia et appar- tenant aux Phyllotheca, aux débris desquels on les trouve associés ; (4) T. Hick : Calamostachys Binneyana, Schimp. (Proc. Yorkshire geol. and polyt. Soc., XI, p. 279-293, pl. XIV, XV. 1009: (2) W. C. Williamson and D. H. Scott : of the fossil plants of the Coal-Measures. Part art. _ IL The roots of Calamites (PME Trans. Roy. Soc. London, vol. 186 B, p. 683-701, pl. 15, 17. 185). ER ét n ho nronanti izati on (3) R. Etheridge : On the occurrence of a plant in the Newcastle or Upper Coal- _ Measures possessing characters both of the genera Phyllotheca Brong., and Cin- gularia Weiss (Rec. Geol. Surv. N. S. Wales, IV, p. 148-154, pl. XVII-XIX. 1895). 400 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE mais en l’absence de toute trace d’organe reproducteur, et aucun échan- tillon ne montrant les rameaux à feuilles soudées en connexion avec les rameaux à feuilles libres auxquels ils sont mêlés, il semble difficile d'accepter cette interprétation et de regarder ces empreintes autrement que comme des rameaux stériles d’un type d’Equisétinée nouveau, distinct des Phyllotheca. Complétant les renseignements déjà donnés dans une note antérieure, j'ai établi (1), par l'étude d’épis bien conservés de Sphenophyllum cuneifolium, que ces épis présentaient une constitution identique à ceux que Williamson avait décrits sous le nom de Bowmanites Dawsoni sans pouvoir en déterminer nettement l'attribution : ils sont formés de ver- licilles successifs de bractées soudées latéralement les unes aux autres sur une certaine étendue, et de la face ventrale desquelles se détachent, plus ou moins près de leur base, des pédicelles filiformes de longueur inégale, dont chacun porte un sporange à son extrémité, relevée et recourbée vers l’axe. Les sporanges forment ainsi dans chaque entre- nœud de lépi deux ou trois cercles concentriques. J’ai retrouvé la même constitution sur d’autres espèces de Sphenophyllum, soit en empreintes, soit à l’état silicifié, à cela près que dans quelques-unes il n’y a qu’un seul cercle de sporanges à chaque entrenœud. Enfin, l'ensemble des faits observés m'a donné à penser que les Sphenophyrl- lum devaient être isosporés plutôt qu’hétérosporés. Les pédicelles spo- rangifères me paraissant devoir être regardés comme des lobes ven- _traux des bractées, j'ai comparé cet appareil fructificateur à celui des Marsilia, d’une part, et des Ophioglossées de l’autre, où les fructifica- tions sont également portées par des lobes ventraux des feuilles. J’ai aires. MM. Wicziamsox et Scorr ont confirmé (2) mes observations, et ont constaté notamment que le faisceau foliaire, avant de quitter l’axe de l'épi, se divisait en trois branches, une externe, qui va dans la bractée, et deux en dedans qui se rendent dans les pédicelles ; mais tout en reconnaissant qu'il serait naturel d’après cela de regarder ces e celles sporangifères comme des lobes ventraux des bractées, ils préfè- rent s'abstenir d’une interprétation formelle quant à leur valeur mor- phologique. Le rapprochement auquel j'avais été conduit avec les (1) R. Zeiller : Etude sur la constitution de l'appareil fructificateur des Sphe- __ Nophyllum (Mém. Soc. Géol. Fr., Paléont., IV, mém. n° 11, 39 p., 3 pl. 189). (2 W. C. Williamson and D. H. Scott : Further observations on the organiza tion of the fossil plants of the Coal-Measures. Part. 1. Calamites, CalamostachY. QE. .. Sphenophyllum (loc. cit. 1895). _ REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 401 Ophioglossées et les Marsiliacées leur paraît reposer sur des ressem- blances extérieures plutôt que sur des affinités véritables, ce que, du reste, je ne conteste nullement, mais ils sont d'accord avec moi pour regarder les ER pes comme formant un groupe à part au milieu des Cryptogames vasculai M. Renauzr s’est aussi rangé à cette opinion (1), mais la compa- raison, avec les spores du Bowm. Dawsoni, de celles que j'ai pu obte- nir par la préparation de certains échantillons charbonneux, comme de celles qu'il a du. lui-même sur des épis silicifiés, et certains détails de constitution de ceux-ci le portent à croire, comme par le passé, à PURE RSUE des Sphenophyllum. M. le Comte de Soczms-LauBACH a pu étudier (2) un autre épi du même type, à structure conservée, provenant du Culm, qu’il a décrit sous le nom de Bowmanites Rômeri, préférant ce nom générique à celui de Sphenophyllostachys, qui serait peu pratique. La constitution Sporanges qui leur correspond et que chacun d’eux se bifurque à son sommet pour porter deux sporanges contigus ; en outre, et contraire- ment à ce qui semble avoir lieu sur les échantillons étudiés par MM. Williamson et Scott et par moi, les bractées, non gg que les sporan- Solm a i bilité de uen les sa à aucun autre type végétal actuel- lement connu. M. PoTontÉ (3), au contraire, partant du ripprothément que j'avais indiqué, et comparant le pédicelle des Sporanges des Sphenophyllum au réceptacle parcouru par un faisceau de trachéides qui caractérise le groupe de Pteridales de Prantl, a émis l’avis que les Sphenophyllum devaient être rangés dans ce groupe, à côté des Salviniées, conformé- ment à l’opinion primitive de M. Renault. Les formes à feuilles inégales, réparties en trois paires, et vraisemblablement nageantes, qu'on observe dans le Stéphanien et le Permien, et pour lesquelles on avait créé le genre Trizygia, Rabanne un acheminement vers les Salvinia. 11 relève en outre certaines analogies, mais purement exté- rieures, entre les Sphénophyllées et lé Calammariées: les Sphenophyllum ayant porté parfois des feuilles linéaires simples, semblables à celles (1) B. Renault : Bassin houiller et permien d’Autun et d’Epinac. Flore fossile, 2 ere 896. (2) H. Graf zu Solms-Laubach : Bowmanites Rômeri, eine neue eo oi ra Erceatin ee k. k. geol. Reichsanst., XLV, p. 225-248, pl. IX, X. 1895). (3) H. Potonié : Ueber die Stellung der Sphenophyllaceen im System (Ber, deutsch. se Gesellsch., XU, p. 97-100, 3 fig. 1894. — Die Beziehung der Spheno- Phyllaceen zu à den . Qu Jahrb. f. Min., 1896, 1, p. 141-156, 9 fig.). ev. gén. de Fe — Lx. . 26 402 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des Astérophyllites, les Asterocalamites d'autre part ayant des feuilles plusieurs fois bifurquées et leurs côtes n’alternant pas aux articulations; il est porté à penser d’après cela, malgré les différences profondes de constitution qui les séparent, que les Calamariées et les Sphénophyllées | pourraient descendre d'un type ancestral commun, dont le genre Aste- rocalamites aurait encore gardé quelques traits. Les rs RENAN se sont enrichies, grâce à M. C. E. BERTRAND (1), d’un nouveau type, observé par lui dans des échan- tillons du Houiller PAR erre à structure conservée, et auquel il a donné le nom de Miadesmia : il offre une tige très grêle munie d’un seul autre chose qu’une Sélaginelle, mais l'absence d’épis de fructification ne L met pas de l’affirmer. L'existence de la ligule, reconnue d’abord par M. Hovelacque, puis par M. le Comte de Solms et par M. Williamson chez divers Lepidoden- dron, a également été mise en évidence sur un échantillon de Lepido- _ phloios par M. Poronié (2). Celui-ci a pu en outre déterminer la signifi- cation des deux fossettes qu’on observe de part et d’autre de la carène des coussinets foliaires (3) chez un si grand nombre de Lépidoden- _ drées et il les considère en conséquence comme des appareils de transpira- tion. Il a pu en outre reconnaître les caractères des Lepidophloios sur _ des rameaux bien conservés de Halonia (4), et confirmer linterpréta- tion d’après laquelle ceux-ci ne sont autre chose que des rameaux fructifères de Lepidophloios M R. Kin DSTON à été amené : aux mêmes conclusions (5) par l'étude d’é d'Angleterre et d'Ecosse et a montré qu'il fallait FYPRARS réunir au genre Lepidophloios es genres Lomatophloios et Cyclocladia ; il a constaté que la direction des | coussinets foliaires des Lepidophloios dépendait, au moins chez certaines espèces, de l’âge des rameaux, les coussinets étant dressés sur les _ jeunes branches, et réfléchis sur les is ou branches âgées. (1) C. Eg. Bertrand : Sur une ces Centradesmide de Leone houillère (Assoc. fr. avanc. d. sc., 23 sess., Congr. de Caen, 2° part., p. 588-593. 1 (2) H. Potonié : Ueber ein moi von Lepidophloios macrolepidotus Gol- éenberg mit erbaltener innerer Structur (Zeitsch. deutsch. geol. Ges., XLV, P- 3). (3) H, Potonié : Anatomie der beiden « Male » auf dem unteren Wangenpaar _ und der beiden ae der Blattnarbe des Lepidodendreen - D rs _ (Ber. na L. Ges., . » P. 319-326, pl. XIV. 1893). (4H re Die id., p 484-493, pl. AXE 1893). EE) R. arts On Lepidophloios, and on hé British ns of the Lite Trans. Ro. Soc. ou XXEVH: P. 529.563, pb Li res REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 403 M. WiLLiAMSoN a fait voir également (1) que les protubérances des Halonia, comme les dépressions des tiges ulodendroïdes, représentent les points d’émergence de stèles de faible importance, correspondant évidemment à des organes de durée éphémère, c’est-à-dire à des qui accompagne le cordon foliaire et vient aboutir, en se bifurquant, aux deux cicatricules placées de part et d’autre de l'arc libéroligneux ; il a adopté pour ce tissu le nom de parichnos proposé par M. Bertrand, mais il désigne la ligule, reconnue par lui sur les mêmes échantillons, sous le nom d’organe adénoïde, y voyant plutôt une glande qu'une ligule véritable, assimilable à celle des Selaginella et des Isoetes. Enfin il a étudié, dans le même travail, divers Lepidostrobus, dans lesquels il a reconnu à la fois des macrosporanges et des microsporanges, tantôt b irrégulièrement répartis, tantôt groupés, les premiers à la base du cône, et les derniers au-dessus d’eux ; il a fait connaître en même temps un type dé cône fort différent du type habituel, à bractées très courtes par rapport au diamètre de l’axe central, portant des sporanges globu- leux, avec de petites spores munies, tout autour de l'équateur, d’un bourrelet renflé formé par trois cellules stériles embrassant chacune un tiers de circonférence: il attribue ce cône au Lepidodendron Spenceri. D’après M. D. H. Scott (2), il y aurait à distinguer dans ce Lepido- _ strobus Spenceri deux formes spécifiques distinctes, bien que se ratta- chant au même type; mais la forme des bractées et le mode d'insertion des sporanges, tout différents de ce qu’on observe chez les vrais Lepido- strobus, lui semblent de nature à faire rapprocher ces cônes du Sigilla- tait, dans sa constitution, une ressemblance frappante avec la stèle des (Ann. of Bot., VU, p. 329-354, pl. XVI, XVII 1893). — Studies in the morphology | (Phil. Trans. Roy. à Sigillari 404 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Psilotum. I a constaté en outre, non seulement dans l’axe de ce Lepi- strobus, mais sur divers Lepidodendron à structure conservée, l’exis- tence dans l’écorce d’une zone lacuneuse, à la traversée de laquelle les faisceaux foliaires sont soutenus, comme chez les Lycopodes et les Séla- ginelles, par de nombreux trabécules. Enfin il a observé, dans les spo- ranges du Zepidostr. Brownii ainsi que d’autres espèces, des lames de tissu stérile partant de la base du sporange et s'étendant sur tout ou partie de la hauteur de la cavité, comme les trabécules des sporanges d’Isoetes; on peut également comparer ces lames aux septum des Synangium des Psilotum et des Tmesipteris et regarder simplement ceux-ci comme des sporanges pluriloculaires. En tout cas il ressort de cet ensemble de constatations que les Lépidodendrons présentent, dans le détail de leur structure, des affinités beaucoup plus marquées qu’on ne le pensait avec certaines des Lycopodinées actuelles, en particulier avec les Psilotacées. Les Sigillaires ont donné lieu à d’assez nombreuses observations, touchant principalement les variations que peuvent offrir, chez une même espèce, l’espacement relatif des cicatrices et la saillie plus ou moins marquée des mamelons foliaires. Je citerai tout d’abord le grand travail de Weiss, achevé après sa mort par M. SrerzeL, sur les Subsi- laires ou Sigillaires sans côtes (1). Loin de subdiviser le genre a en plusieurs genres distincts, les auteurs y font rentrer, à titre de simple section, les Bothrodendron, dont ils décrivent quelques espèces nouvelles ; mais je ne puis m’abstenir de faire remarquer que la forme et la petitesse de leurs cicatrices foliaires, rangées non en files verticales, mais en séries obliques, la disposition relative des cicatricules ; er 2 . pe 2: . . LJ e ï 1 situées à l’intérieur de ces cicatrices, la constitution de leurs cicatrices Sous-Corlicales, leur ramification abondante, leurs petites feuilles 1ycopo- diformes, enfin la structure de leurs épis de fructification, constituent autant de Caractères de nature à écarter les Bothrodendron des Sigil- laires et à les rapprocher au contraire des Lépidodendrées; je ne puis donc aucanement souscrire à la réunion proposée. Peut-être même constitue la section Asolanus, et qui n’est pas sans quelques aflinités avec les Bothrodendron, tandis qu'il s’éloigne sous plus d’un rapport débaptisé un peu abusivement par les auteurs, qui le désignent sous ide nom de Sig. mutans, à raison des nombreuses formes qu’il présente, tantôt à mamelons rhomboïdaux saillants et contigus, tantôt à cicatrices (1) Die Sigillarien der Preussischen Steinkohlen-und Rothliegenden-Gebiete il (Die: Gebiete. Le Die Gruppe der Subsigillarien, von E. Weiss. Nach dem handschriftlichen Nachlasse des Verfassers vollendet von T. Sterzél (4bhandl. k. preuss. geol. Landesanst., : _—. 2, xVI-255 p.; Atlas in-4e de 28 pl. 1893). sn ue REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 405 foliaires espacées et dépourvues de mamelons, formes qu'on voit parfois se succéder sur un seul et même échanti M. R. Kipsrox a observé cette même succession sur des échantillons d'Angleterre (1), qui lui ont montré, comme je l'avais constaté il y a quelques années sur une empreinte du terrain houiller de la Corrèze, le Sig. Brardi et le Sig. spinulosa, types respectifs des anciens sous-genres Clathraria et Leiodermaria, associés à la suite l’un de l’autre sur une même tige. M. H. Poronté a fait, de son côté, des observations sembla- bles sur des Sigillaires à côtes (2), dont certains échantillons lui ont offert la forme Rhytidolepis passant, plus ou moins rapidement, soit à la forme Pie soit à la forme tessellata, ou inversement. M, Poto- nié et M. Kidston sont d'accord pour imputer ces variations, non pas à l’âge, mais à une accélération ou à un ralentissement momentané de la végétation de la plante, se reproduisant peut-être périodiquement, ainsi, du reste, que je l’avais moi-même admis jadis pour l'échantillon de la Corrèze auquel je viens de faire allusion (3). Les deux auteurs constatent également que les cicatrices foliaires sont généralement plus rapprochées immédiatement au-dessous des zones d'insertion d’épis de fructification qu’elles ne le sont au-dessus Quelques-unes des indications données par M. RENAULT à propos des Sigillaires, dans son bel ouvrage sur la Flore permienne de l’Autunois dont j'ai parlé plus haut, étant en désaccord avec les observations que je viens d’analyser comme avec un certain nombre de celles qui avaient été publiées antérieurement, je crois devoir y revenir ici avec u plus de détails, ainsi que j'en avais. du reste, annoncé l'intention. M. Renault divise les Sigillaires, non plus, comme on le faisait jadis, en quatre sous-genres, mais en quatre genres : J'avularia et Rhytido- lepis, formant le groupe des Sigillaires à écorce cannelée, qui peuvent être cryptogames ; Clathraria et Leiodermaria, formant le groupe des aires à écorce lisse, qu’il regarde comme plus rapprochées des Gymnospermes. Il place ainsi dans deux genres différents le Clathraria Brardi et le HR np que les échantillons recueillis dans ar Leiodermaria spinulosa, où les cellules de liège forment un réseau (1) R. Kidston : On Sigillaria Brardii, sn LEE and its variations (Proc. Roy. | phys. Soc. Edinburgh, XII. p. 243-246, pl. VIL 1 (2) H. Potonié : Die Wechsel-Zonen-Bildung der Sigillariaceen. (Jahrb. k. preuss. geol. Londeset. f- 1893, p. rt ane pl. I-V. 1894). Sur les variations de de formes du ibn Brardi Brongniart do 8) R. Zeiller … (Bull. Soc. Géol. Fr, Fa KV p- 603, pl. XIV). * 406 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les mailles sont occupées par un tissu cellulaire : les deux écorces examinées ayant même épaisseur, et paraissant également jeunes, il lui semble évident que l'écorce de Leiodermaria ne peut représenter une écorce âgée de Clathraria, dont les cicatrices se seraient peu à peu espacées, en même temps que se seraient effacés les mamelons. Il me paraît qu’il n’y a là qu'un simple malentendu, et non un désac- cord réel, les variations dont il a été parlé tout à l’heure m’ayant nulle- ment été attribuées, comme semble l'avoir cru M. Renault, à l’allonge- ment des tiges avec l’âge, mais à la rapidité plus ou moins grande de leur développement, et des zones à mamelons saillants et contigus se montrant aussi bien au dessous qu’au dessus des zones à cicatrices espacées dépourvues de mamelons. Les différences de structure obser- vées sur des écorces de même âge peuvent précisément dépendre d’une différence de rapidité dans l’élongation de la tige, l'écorce à zone subéreuse continue correspondant à la forme à développement ralenti, et l'écorce à zone subéreuse discontinue à la forme à développement rapide; au surplus, s’il n’en était pas ainsi, ces différences prouveraient simplement que le Sigillaria Menardi diffère spécifiquement du Sig. _Spinulosa, c’est-à-dire du Sig. Brardi, qui n’est qu’une forme de celui-ci, mais elles ne sauraient prévaloir, en faveur de la séparation, à la fois _ spécifique et générique, de ces deux formes, contre des faits d’obser- vation définitivement acquis. Pour la division des Sigillaires en deux groupes d'affinités disparates, M. Renault fait valoir, en l’absence de données certaines sur la struc- ture des tiges des Sigillaires cannelées, les différences qui existeraient entre l’un et l’autre groupe dans la disposition relative des cicatrices foliaires et des cicatrices correspondant aux épis de fructification (1): Chez les Sigillaires cannelées, les épis seraient, suivant lui, insérés tou- jours entre les files verticales de feuilles, tandis que chez les Sigillaires à écorce lisse ils seraient axillaires, insérés au-dessus des feuilles et non entre elles. Il ést certain que, s’il en était ainsi, on pourrait croire à une différence profonde entre les deux groupes; mais le caractère allégué n’a séries de feuilles et non à l'aisselle de celles-ci surplus, la question présente assez d'intérêt, comme touchant à l’attribution même gil- (1) Je laisse de côté l'argument tiré d’un épi détaché, trouvé à Blanzy, et que nzy, et qu nce extérieure avec les épis à macrospores des Sigillaires cannelées i e je l'ai dit ailleurs, à rapporter à | une REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 407 Si chez certaines espèces de Sigillaires sa telles que le Sig. tessellata, les cicatrices d'épis sont toujours placées dans les sillons, r les côtes elles-mêmes, immédiatement au-dessus des cicatrices foliaires : il en est ainsi, par exemple, chez le Sig. mamillaris, comme le prouvent les échantillons que j'ai figurés en 1886 dans la Flore fossile du bassin de Valenciennes (1), et dont je reproduis sur la PI. 20, fig. 1, le plus ré e on remarquera sur cette figure que la plupart des cica- s d’épis sont placées au-dessus des cicatrices foliaires, comme pour Dr organes axillaires, et qu'un petit nombre seulement se trouvent dans les sillons ; par contre, la figure 2 reproduit un autre échantillon de la même espèce où la majorité des cicatrices d’épis sont situées dans les sillons, c’est-à-dire entre les séries de feuilles et non à l’aisselle de celles-ci. Des variations semblables s’observent, d’ailleurs, chez le Sig. _elegans (2), cité par M. Renault comme preuve de l'insertion constante des épis entre les séries foliaires. En ce qui regarde les Sigillaires à écorce lisse, je reproduis sur la figure 3 de la PI. 20 une portion d’un échantillon déjà figuré par moi il y a quelques années (3) et appartenant au Sig. approximata Font. et White, lequel n’est probablement qu’une forme du Sig. Defrancei Brongt. : il est visible que les cicatrices d’épis qu’on y remarque dans la région inférieure, sont placées entre les files verticales de feuilles et ne sont nullement axillaires; c’est ce que montre également Fune Z le Sig. Brardi, dont M. Renault a figuré deux échantillons à l'appui de sa manière de voir, on observerait, d’après lui, « au-dessous de chaque insertion d’épi, une cicatrice plus petite que celles des feuilles voisines, rejetée quelquefois un peu de côté, mais appartenant à une série normale de feuilles » ; l’une de ses figures (p. 193, fig. 38) montre en outre, contre les cicatrices laissées par les épis, une ou deux autres petites cicatrices de feuilles, qu’il rapporte avec toute raison au rameau : fructifère lui-même, qu’un échantillon trouvé à Commentry (5) montre en effet avoir été garni de petites feuilles, au moins à sa base. Les échantillons que je reproduis sur la PL 20, fig. 4 et 5, prouvent qu’il faut adopter la même interprétation pour toutes ces petites cicatrices, qu’elles soient placées sur les côtés du rameau fertile ou au-dessous de de lui, et les considérer, les unes comme les autres, comme dépendant (1) w gr Bassin houiller de Valenciennes, Flore fossile, pl. LXXXVII, fig. 5, 6. Tex (2) Tbid. PE. LXXXV H1, fig. 1. Texte, p. 584. on R. Leiller : Bassin houiller et permien de Brive, Flore fossile, pl. XIV, 5 8e 2 ). se Weiss et Sterzel : loc. cit., pl. XXII, fig. 9:. ao. (5) B. Renault : Flore foss. du terrain houilier de Commentry, 2° part., p. 541, . pl. LXII, fig. 1 408 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE _ de ce rameau et non de la tige : on remarque, en effet, en comparant les fig. 4 A (cicatrice raméale de gauche) et 5 A aux fig. 4B et 5 B, que la petite cicatrice foliaire située au-dessous de la base de l’épi ne diffère pas, comme dimensions, des cicatrices situées latéralement, - tandis qu’elle est infiniment plus petite que les cicatrices foliaires de la tige. De plus, elle est parfois placée de telle sorte (fig. 4 A, cicatrice de gauche, et 5 A), entre des séries régulières de cicatrices foliaires, et à un » appartenant à une série normale de feuilles, dérangée de sa position et rejetée de côté. J'ajoute que la présence de cette petite cicatrice au- dessous de l'insertion de l’épi est loin d’être constante, et qu’elle ne s’observe que sur les échantillons où la base de l’épi fait encore une Saillie appréciable : la direction légèrement oblique qu’elle présente alors par rapport à la surface de la tige elle-même atteste, du reste, ‘qu’elle appartient à la base du rameau ; mais elle manque lorsque l’épi » a été rompu trop au ras de l'écorce, et l’on n’en retrouve pas trace sur Il me reste à citer, à propos des Sigillaires, les observations faites par M. le Comte de Sorms sur les Stigmariopsis (2), qu'il regarde, d’après leur structure, d'accord avec MM. Grand’Eury et Renault, Comme des rhizomes et non comme des racines, appartenant au groupe _ des Sigillaires à écorce lisse. | .. M.Renaurra découvert, dans les gisements de l’'Autunois, une nou- _velle forme de bois fossile, dont il a fait le type d’un genre RTE eu {1) R. Zeiller : Végétaux fossiles du terrain houiller de la France, pl. CLXXIV, fig. 1 (1878), FA éerreee : gmariopsis Grand'Eury € Abhandl., NL, p. 223-237, pl. XXX-XXXIL. 1894) | REVUE DES TRAVAUX DE PALÉCNTOLOGIE 409 sous le nom de Metacordaites (1), et que la continuité de sa moelle centrale, la présence dans celle-ci de nombreux canaux gommeux, écar- tent des ee et rapprochent au contraire du Dadoxylon Pedroi du Brésil; ce type le néanmoins voisin des Cordaïtes par ses feuilles sessiles An disposées, ainsi que les rameaux, en série héli- coïdale régulière autour de la tige, et rapidement caduques; mais les feuilles, au lieu d’être planes à leur base, devaient être pliées en V, d’après la disposition qu’affectent à leur sortie les cordons libéroligneux, au nombre de cinq, qui y pénétraient. Enfin je mentionnerai l’observation qu’a faite M. Potonié (2), rela- tivement aux Tylodendron, dont il a trouvé un échantillon en connexion avec des rameaux de Walchia, ce qui établit le bien fondé des pré- somptions qu’avaient suggérées l’association Lt de ces deux types et leurs ressemblances respectives avec tuis médullaires et avec les rameaux de certaines de nos FE se C. — Etudes relatives au mode de formation des couches de houille. Je ne dirai que peu de mots des observations relatives au mode de formation des couches de houille, qui n’ont guère d'intérêt que pour les géologues et les mineurs, et ne touchent qu’indirectement à la botanique. Un botaniste, M. O. Kunrze, s’est pourtant occupé spécialement de la question et a proposé (3) une théorie assez étrange, d’après laquelle les couches de houille seraient des formations marines, provenant de la sédimentation régulière des débris de la végétation d'îles flottantes, formées de plantes entrelaçant leurs racines à la surface de la mer; il désigne ce mode de formation sous le nom de pélagochthone, par oppo- sition à ceux d’allochthone et d’'autochthone, correspondant l’un à la formation par transport et l’autre à la formation sur place à la manière des tourbières ou des swamps de la Louisiane ; mais cette théorie est trop en désaccord avec les faits observés pour qu'il y ait lieu de s’y arrêter, . PoroNté a fait valoir (4), à l’appui de la théorie de la forma- tion antochthone de la houille, ce fait que les Stig maria, dont on trouve les organes appendiculaires encore en place, rayonnant en divers sens autour de l’axe dont ils dépendent, n’ont pas dû être transportés, mais (1) B. Renault : Note sur le genre Métacordaite (Bull. Soc. hist. nat. Autun, IX, Pr. verb., p. 90-104, 10 fig. 1896). 2) H. Potonié : Ueber seine im August 1893 ne Reise nach den Stwin-. koblenrevieren an der Ruhr, bei Aachen und di ein-Gebietes (Jahrb. k preuss. geol. Landesanst. f. 1893, XIV, p. xLvI-XuIx. À (3) O0. Kuntze : Geogenetische Beiträge. Le ipzig. In-$, 78 p., 7 fig. 1895. (4) H. Potonié : Ueber Autochthonie von Carbonkohlen-Flôtzen und des Senften- berger Braunkohlen-Flôtzes (Jahrb, k. preuss. me Landesanst. d 1895, H RS 2 pl. 1896). 410 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE au contraire enfouis à la place même où ils ont vécu. Les nombreux troncs encore debout qu’il a observés d’autre part dans les exploita- tions des lignites tertiaires de Senftenberg ne lui permettent pas non plus de douter que ces lignites soient formés des débris accumulés de végétaux, de Taxodiumn notamment, ayant vécu sur place dans des conditions semblables à celles . réalisent aujourd’hui les swamps à Cyprès chauves des Etats-Uni OSSELET a fait pre éatethbat (1), comme une preuve de la | formation sur place, la présence, dans les houillères de Lens, de troncs verticaux qui paraissent avoir vécu au lieu même où on les a rencon- trés ; mais M. DE LappARENT a fait remarquer (2) que, ces troncs étant représentés par des anneaux d’écorce remplis par la substance des schistes encaissants, il était au contraire beaucoup plus naturel de voir en eux des souches creuses transportées là par les eaux, des arbres brisés sur place ayant dû être recouverts, mais non remplis, par les sédiments. Le R. P. G. Scumrrz, qui, depuis quelques années, étudie en détail les couches de houille de Belgique (3), à reconnu, en examinant une série de troncs debout qui paraissaient les restes d’une forêt fossile encore en place, que ces troncs étaient tous dépourvus de racines, fran- chement coupés à leur partie inférieure, et qu'entre la base ainsi tran- chée de plusieurs d’entre eux et la roche sous-jacente s’interposaient des tiges aplaties d’Equisétinées ou de Lycopodinées, ce qui exelut abso- Jument la possibilité de la végétation sur place et ne peut s'expliquer que par le transport. La présence, dans les veines de houille, de nom- breux galets roulés, n’est également compatible qu'avec la formation par transport. Par contre le R. P. Schmitz partage entièrement lopinion de M. Potonié à l'égard des Stigmaria qui s’étalent dans les roches du mur des veines de houille et qu’il regarde comme n'ayant pas dû être déplacés. Il y aurait eu alternance entre la formation sur place et la formation par transport, et c’est à ce dernier mode qu’il faudrait rappor- ter les couches de houille et les banes stériles situés à leur toi HI. — VÉGÉTAUX SECONDAIRES ANTÉCRÉTACÉS. Je réunis dans cette section les travaux qui se rapportent aux flores triasique et jurassique, à la période que le Marquis de Saporta dési- (4) 3. Gosselet : Note sur des troncs d'arbres es dans le terrain houilier de Lens (4nn. Soc. Géol. du Nord, XXII, p. 171-183. 1896). se (2) A. de Lapparent : Me Fa la formation des ns houillers (Bull. Soc. . Géol. Fr., XXIV, p. 150-454 (Sclessin, Liège) (Bull. Acad. roy. de Belgique, XXXI, p. 260-266, 1 pl. 18%6).— À LE RE es cailloux roulés du Houiller (Ann. Soc. Géol. de Belgique, RG p.exxe XV . 1894). — Le mur des couches de houille en nee (Ibid... XXII, p. 13-17. sp se (3}.G: Schmitz : Un Au. à AS debout aux charbonnages du Grand-Bac ée REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 411 gnait sous le nom d’ère mésophytique, dans laquelle on ne rencontre plus de représentants des types caractéristiques de la flore paléozoïque, mais de laquelle les Angiospermes, les Dicotylédones tout au moins, semblent encore absentes, période caractérisée par la prédominance des Gymnospermes, Cycadinées et Conifères, les Fougères étant relé- guées au second plan, et les autres classes de Cryptogames vasculaires n'étant guère représentées que par quelques Equisétinées. M. MichaEL a décrit (1) un fragment de tige silicifiée provenant du Muschelkalk de la Haute-Silésie, qui ressemble extérieurement à un norria, c’est-à-dire à un moule interne de Lépidodendrée, mais que Sa Structure a fait reconnaître pour une tige de Fougère, ayant peut-être ARR rapports avec les Osmondées ; il l’a désignée, provisoirement, ous le nom de Xnorria Marian Sur un niveau un peu plus élevé. dans le Keuper inférieur de la région orientale de la Thuringe, M. G. Compter a rencontré (2) une flore assez riche, qui, à côté des types habituels du Trias supérieur, lui a fourni quelques formes nouvelles intéressantes : je citerai une Equisétinée à entrenœuds assez longs, à larges côtes fortement convexes, à moule interne finement strié, Æquisetites singularis; une fronde filicoïde, rappelant certains Thinnfeldia et Ctenopteris, que l’auteur regarde comme une Cycadée d'après les caractères de son épiderme et à laque il donne le nom de Cycadites pinnatilobus, bien qu’il ne s’agisse évidem- ment pas là d’un Cycadites dans le vrai sens de ce terme générique ; un très beau Sphenozamites, Sphen. tener, à larges folioles cüunéifor- mes; et des feuilles à nervures parallèles, à EST aigu, argement tronquées à leur base, que l’auteur ne croit pas, Caractère, pouvoir regarder comme des folioles Rires de frondes de Cycadées, et qu’il rapporte aux Cordaïtées, sous le nom de Cordaites keuperianus: si cette attribution est exacte, les Cordaïtées auraient passé de la flore paléozoïque dans la flore secondaire, en Europe comme dans la province à Glossopteris, où les Nœggerathiopsis, us semblent bien leur appartenir, se poursuivent jusque dans le Rhétie C’est à ce dernier niveau que M. N. Harrz (3) rapporte Fr plantes recueillies au Cap Stewart, sur la côte orientale du Groënland, et qui renferment en effet, avec un Cladophlebis et un Pterophyllum nouveaux, une série d’espèces de la flore infraliasique de Scanie; je ne serais pas éloigné toutefois de penser qu'il s'agirait là plutôt d’une flore ige un peu plus récent, étant donné la présence du Todea Williamsonis, qe n'a pas, que je sache, été rencontré dans le Rhétien, et la ressem- + e dem ah hlosgisch Muschel (1) R. Michael : Ueber zwei kalk (Naturwiss. Wochenschr., X, p. 491-492, 2 fig. 18%). (2) G. Compter : Die fossile Flora des untern Keupers von Ostthüringen (Zeitschr. f. nerve LXVIL, p. 205-230, pl. I-IV. 1894). a 3) N. nat bite fra Cap Stewart i Ostgronland, med en Er à d Oversit (edeelser om Gronland, XIX, p. 215-248, pl. VI-XIX. 18%). de. d’âgeun 412 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE blance de certains échantillons figurés sous le nom de Cladophlebis Rœæsserti avec le Cladophlebis denticulata de la flore liasique et oolithi- que; l’absence de quelques-uns des types les plus caractéristiques de la flore rhétienne fournit, du reste, un autre indice dans le même sens. M. C. T. BarrHoLiN a fait connaître en détail (1) la flore des couches jurassiques inférieures de l’île de Bornholm, qui paraissent s'étendre depuis la zone la plus élevée du Rhétien jusqu’à la zone inférieure du _ Lias moyen : cette flore, qui ressemble beaucoup à celle du Lias infé- rieur de Steierdorf, a offert à l’auteur un certain nombre de formes nouvelles, entr’autres un Sagenopteris, un Dicksonia représenté par des échantillons fertiles aussi bien que stériles, un Otozamites à très petites pinnules, et, parmi les Conifères, plusieurs espèces de Pagiophrl- lum, dont deux sont accompagnées de chatons mâles cylindriques à sous cette dernière forme, au Protorhipis crenata des couches rhé- quelques-uns de ces échantillons ne permet de douter, dans tous ES Cas, qu’on ait affaire là à une Fougère, alliée probablement d'assez près aux Dipteris, et cette constatation me le de ure à faire ” se également, mais sans l’entourer des mêmes prudentes réserves que son auteur. _ Je ne crois pas inutile, à l'appui de l'observation faite par M. Bartho- _ lin, de figurer ici (PL. 2x, fig. 1 à 5) quelques échantillons de Steierdorf auxquels j'ai déjà fait allusion ailleurs (2) et qui me paraissent établir, Pour le Protorhipis Buchi, c’est-à-dire pour le type même du genre, la _ légitimité de l'attribution aux Fougères : ils consistent en de nombreux aux de frondes, présentant tous la nervation caractéristique de . l'échantillon figuré par Andræ, lequel provient du même gisement ; les bords en Sont diversement lobés, mais sur quelques-uns ils montrent (1) C. T. Bartholin : Nogle i den Bornholmske Juraformation forekommende Plantelorsteninger. Copenhague, in-&, 49 p., 14 pl. (Botan. Tidskrift, XNA, _P: 1228. pl. V-XIL, 1892; XIX, p. 8T-A15, pl, 1 VI, 1894). HR … (@) Annuaire géologique universel, VUI, p. 89 (1803). REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE » A13 des dentelures assez semblables à celles de cet échantillon type pour que l'identification ne puisse laisser prise au doute. La division du limbe en deux portions symétriques. He one l’une et l’autre, que l’on voit sur les figures 1 et 2, prouve qu’on a affaire là à des frondes constituées sur le même plan que nos Dipteris, dont elles offrent exac- tement la nervation, si bien qu’on serait tenté de penser qu’il s’agit de nes fossiles de ce dernier genre. Les autres lambeaux, plus grands, qui se trouvent sur les mêmes plaques, tels que ceux s’assurer si toutes les frondes présentaient le même mode de division, et dans quelles limites leur forme générale était susceptible de varier. L'aspect des fragments de frondes de l'échantillon type du Protor. Buchi (1), de même que celui de quelques-unes des figures du Haus- mannia Forchhammeri de Bornholm, semble dénoter des frondes orbi- culaires; les deux espèces, évidemment très voisines l’une de l’autre, auraient eu en ce cas des frondes dimorphes, comme cela a lieu, par exemple, chez les Drynaria, auxquels on avait depuis longtemps com- paré les Protorhipis; toutefois on peut se demander si ces larges frag- ments à contour général arrondi ne proviendraient pas simplement de l’une ou de l’autre moitié d’une grande fronde bipartite à segments en forme d’éventail largement ouvert; mais la découverte d’échantillons plus complets pourra seule faire la re à cet égard. L’un des échan- tillons de Steierdorf (fig. 5) montre à sa surface de petites saillies char- bonneuses régulièrement réparties (fig. 5 A), qui paraissent représen- ter des sores, disposés comime ceux des Dipteris et du Hausm. Forchham- meri, mais la conservation est trop imparfaite pour qu’on puisse s’assu- rer de leur nature et y discerner des sporanges. Quoi qu’il en soit, la ressemblance avec les Dipteris, attestée par la bipartition des frag- ments de frondes des fig. 1 et 2, est trop complète pour qu’on puisse méconnaître l’affinité du Protorhipis Buchi avec ce genre de Fougères et hésiter sur son interprétation. On a pu, sans doute, rapporter aux Protorhipis des échantillons présentant d’autres caractères que ceux ne. des empreintes dont il vient d’être parlé, et je dois ES A Protor. Choffati Sap. de l’'Urgonien du Portugal n’a pas rigoureusement | la même nervation; mais pour les Protorhipis de la flore ane et liasique, il n’y à plus, ce me semble, à douter qu'ils doivent être for- mellement rangés parmi les Fougères, et il faut renoncer à voir en eux des preuves de l'existence des Dicotylédones à une époque aussi reculée, . O. LicniER a étudié (2) les plantes fossiles, peu rep du il y - Lias moyen de Sainte-Honorine-la-Guillaume, dans l’Orne : (1) K. J. Andræ : Beiträge zur Kenntniss der fossilen Flora rep res und des Banates, pl. VLIL, fig. 4 (Abhandi. d. k. k. geol. Reichsanst., 1). (2) 0. Lignier : Végétaux fossiles de Normandie. IL. Contributions à 1 liasique d de Sainte-Honorine-la-Gnillaume feel (Mém. Soc. linn. de Mormsailes XVI, D. 121-152, pl. VIL. 4895). : _. 414 * REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE reconnu des fragments de bois, ainsi que des moules d’étuis médullaires à diaphragmes transversaux semblables aux Artisia, qui semblent les uns et les autres appartenir aux Cordaïtées, observation qui viendrait à l'appui de l'attribution, admise par M. Compter, à laquelle il a été fait allusion plus haut ; les Cycadinées sont représentées par des moules d’étuis médullaires, qui constituent des formes spécifiques nouvelles du genre Cycadeomyelon, et par des frondes, appartenant l’une au Cycadites rectangularis, les autres au genre Otozamites, dans lequel elles donnent lieu à l'établissement de deux espèces nouvelles. M. Lignier crée en outre un nouveau genre, sous le nom de Propalmophyllum, pour des bases de frondes palmées, montrant seulement un large rachis, des bords duquel partent à droite et à gauche des nervures rayonnantes très saillantes, étagées les unes au-dessus des autres de manière à rappeler quelque peu une base de fronde de Sabal; l'auteur rapporte ces feuilles, non sans faire quelques réserves, à une Monocotylédone, représentant peut-être un ancètre des Palmiers. Ce serait le premier indice de l’existence, à une époque aussi ancienne, de plantes de cette famille; mais quelque hypothétique que soit l’attribution, je ne puis me dispenser de la rectifier, ayant observé dans la flore rhétienne du Tonkin de nombreuses empreintes de ce même type, qui ne sont autre chose que des bases de frondes de Fougères Us appartenant au genre Clathropteris, et, en partie au moins, au Clathr. platyphylla. de reproduis sur la figure 6 de la PI 21 un échantillon qui montr quelles dimensions pouvaient atteindre ces bases de frondes et sin rappels en mme oups l’un de ceux qu’a figurés M. Lignier ; quelque lim comprises entre les nervures (fig. 6 A), la nervation eu caracté- ristique des bases de frondes de Clathropteris. de nom de Propalmo- phyllum devra donc disparaître de la nomenclat M. M. Racisorski a publié(r), avec de one planches à l’appui, le grand travail sur les Cryptogames vasculaires du Jurassique infé- rieur de Cracovie dont il avait annoncé les premiers résultats il y a déjà quelques années : les argiles réfractaires de Grojec, appartenant à un niveau encore un peu incertain, mais plus élevé que le Lias inférieur -et plus bas que l’'Oolithe inférieure, lui ont fourni, parmi un grand nom- bre d’empreintes de Fougères appartenant pour la plupart aux types déjà observés dans le Lias inférieur, une quantité importante d’ échan- tillons fructifiés ; il a pu rapporter ainsi les Pecopteris princeps et Pec Williamsonis au genre Todea, le Pec. lobifolia au genre Dicksonia, les Pec. ina , Pec. acuti ere et Pec. Phillipsi à un nouveau type géné rique de en deux séri s parallèles sous hauue pale, lune à droite, l'autre à à gauche de la nd ila mn + _H) M. Raciborski : Flora kopalna maiitarch glinek Krakow skich. CG. L Rodniowce (Archegoniatæ) (Pamietn. Wydz. mat. przyr. 4kad. Uni iej. Li Kra- ne XVIU, p. 142-243, pl. VI-XXVIL 1 1894). REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 415 à ce nouveau genre le nom de Xlukia. 11 a reconnu en outre un Danæa, un Osmunda, un Alsophila, un Thyrsopteris, plusieurs Dicksonia, un type nouveau de Dicksoniées, Gonatosorus, caractérisé par la présence sur chaque pinnule d’un sore unique, marginal, à indusie bivalve, situé à la base du limbe, du côté antérieur; un Davallia, deux Hymeno- phyllum d'attribution un peu incertaine, ja mode d'attache des sporan- es n'ayant pu être reconnu, de sorte qu'il s’agit peut-être de Davalliées ; un Gleichenia, et plusieurs Matoniées, des genres Laccopteris et Micro- dictyon. L'auteur rapproche des Polypodiacées, sous le titre de a polypodiacées, le genre Dictyophyllum, auquel il rapporte notam une espace singulièrement voisine, par sa nervation, des Prot éorhnié ainsi que des Dipteris. La présence de sores non douteux, mais don les sporanges, peut-être indusiés, n’ont pu être observés, a permis à M. Raciborski de ranger définitivement parmi les F ougères le genre Thinn feldia, que certains auteurs proposaient de rapporter aux Cyca- dées. Il est arrivé à la même conclusion pour le genre Ctenis, qui lui a fourni Pure formes spécifiques nouvelles, dont quelques-unes pour- vues de sores arrondis, alignés parallèlement aux nervures dans les mailles ans RES 3 par celles-ci; il n’a pas été possible de dis- cerner les sporanges, et la disposition de ces sores en dehors des ner- vures pourrait faire douter de l'interprétation; toutefois la régularité qu pe Rage couvrant la région inférieure des pinnules chez certaines es s, la région supérieure au contraire chez d’autres, semble bien rie de véritables fructifications ; l’auteur pense qu'il s’agit peut-être là d’un type générique voisin des Diacalpe. I a observé en outre quel- _ ques ee entr’autres un Æquisetum avec des épis bien con- serv : Ce beau travail, malheureusement peu ble à Ja bise des lecteurs, puisqu'il est écrit en polonais, fait faire un grand pas à no8 Connaissances sur la flore Hléridiogique de l’époque secondaire et atteste l’ancienneté d’un bon nombre des types génériques de Fougères de la flore actuelle. M. M. Sraus a rencontré, dans les couches liasiques du Banat hon- grois, une nouvelle et très belle espèce de Ctenis (1), dont la fronde, _ dont les pennes lui ont offert également, entre leurs nervures, des ponc- tuations arrondies que, d’accord avec M. Raciborski, il die comme des fructifications. a présence aux Etats-Unis de la flore jurassique, qui n’y avait pas | encore été signalée, vient d’être reconnue par M. FONTAINE sur des ee échantillons recueillis en rer près d'Oroville (2); elle y est Fe (1) M. Staub : Die fossilen Ctenis-Arten und Ctenis Hungarica n. sp. Œüldt. Küzlüny, XXVI, p. 366-374, pl. VII. 1896). (2) W. M. Fontaine : Notes on some mesozoic plants from near Oroville, Cali- fornia (Amer. ins of Sci., 4896, IL, p- San 416 ! REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE représentée par diverses espèces des genres Cladophlebis, Tæniopteris, Angiopteridium, Ctenis, Pterophyllum, Ctenophyllum, Podozamites ét Pagiophyllum, que Pouténr regarde comme dévet correspondre à lOolithe inférieure. EXPLICATION DES PLANCHES 20 et 21 PLANCHE 20 - let 2. — Sigillaria mamillaris Brongniart. — Empreintes de ue RAR ENS les cicatrices correspondant aux épis de fructification, placées tantôt sur les côtes elles-mêmes, tantôt entre elles. — Mines de Bully-Grenay nn ais). Fig. 3. — Sigillaria approximat& Fontaine et White. — Empreinte de | fine montrant les cicatrices d’é épis placées entre les séries little des _feu uilles et non à l’aisselle de celles-ci. — Puits de recherche de Larche (Corrèze e). Fig. 4et5, — Sigillaria Brardi Brongniart. — Fragments de tiges, : avec cicatrices d'épis disposées en verticilles, et placées, les unes à l’aisselle des _ feuilles, les autres entre les séries longitudinales de feuilles. — Mines de _ Blanzy (Saône-et-Loire re). “4 Fig 4 A, 48, 5A;5 BH 2 Por tions des mêmes échantillons, grossies deux . fois et enr et marhant quelques-unes des cicatrices d’épis flanquées de _ Cicatrices foliaires de , correspondant aux potes feuilles à. La garnissaient la ess du rameau fertile. PLANCHE 21 + Fig. Là5. — Pr otor hipis Buchi Andræ. — Fragments de frondes. — : Mines Fa Hiontert (Hongrie Fig. 54. — Portion de ue tig. 5, grossie trois fois, montrant de petites protubérances charbonneuses qui paraissent représenter des sores. ig. 6. — Clathropteris Sp. — Fragment d’une base de fronde palmée. — sas de Fes (Tonkin). Portion du même échantillon, grossie deux fois, montrant Ja FR leu adéoles d’une partie du limbe comprise entre deux nervures Principa ales : (A suivré): $, Ft . R. ZEILLER- Re TEU ‘Le Gérant : Th. ‘Clerquin- Revue générale de Botanique Tome 9, Planche 20 Sohier à Paris — Sigillaria mamillaris. Brongmiart. — Sig. approximata. Font. et While. — Sig. Brardi. Brongn. Revue générale de Botanique Tome.9, Planche 21 Sohier à Paris 1 $. — Protorbipis Buchi, Andræ. 6. — Clatbropteris (base de fronde). MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT vue générale de Botanique araît le 15 de cha mois et chaque livraison est composée d à 48 pages avec planches et figures dan texte. +. Le prix En (payable d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes Ééhininisedté: mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue da Bouloi, à Paris. dresser tout ce qui concerne la: rédaction à M. annee BONNIER, one à la Sorbonne, 15, rue de l’Estrapade, Paris a rendu com dans les revues s éciales des ouvrages, mémoires ou notes dont un exemplaire aura été sé au Directeur de la Revue £&énérale de Botanique. Les auteurs des travaux jsubrte dans la Revue générale de Botanique ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la | Revue générale de Botanique Augerr, docteur ès sciences. Durour, directeur-adjoint du Labora _ toire de na végétale de gén: taineblea FLABAULT, Se à l’Université de = Montpellie - FLor, docteur ès sciences. Ë _Fockev, docteur ès sciences. FRANCHET, D. au Muséum d’His- _ toire nature Le Garx, maître de Contérenes à VUni- _ versité de N (Géneau DE FRE professeur à l'École de médecine de Reims, _ Grar, professeur à la Sorbonne. __ GuiGnar», membre de l’Académie des * sciences. a HeckeL, ete à nes de ctser, rotasar à Y'École forestière de Nan “Hanvren (Labbe Joseph}. + se Janczewsnt (de), professeur a lUniver- _ sité de Cracovie. & ” Jeusuus, prose dat à 1 Ft Lunp, de l'Université de Copenhague. Fe | Macmican (Conway), professeur à l'Uni- es professeur à l'Université de Besançon. MaARMIER, corses ès sciences, de l’Ins- titut MASCLEF, RS de l'Institut. Marrucuot, maître de Conférences à la orbonne, Mer, directeur de la Station forestière de l'Est Mesnanp, professeur à l'École de méde- cine de Rouen. Moruianp, chargé de Conférences à la Sorbonne, Naupix, membre de l'Académie des | sciences. PaLLADINE, professeur à l'Université sde. . Khark ne W. ParmenrTiEr, docteur ès sciences. Pouzsen, docteur ès at de re versité de Copenhague. PRILLIEUX, rss à l'institut de 2e nomique pes ire de Conférences à l'Uni- ité de Toulouse. FU se ares), explorateur. ae - Russezz (William), docteur ès Ro . ss (de}, “correspondant de lins- Fe : one docteur ès sefences. Cv, a l'Université à de Copentague. [7 DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE BOTANIQUE n renou= ‘on est pr e é de vouloir bi LIVRAISON DU 15 DÉCEMBRE 1897 1 — DE L'INFLUENCE DE LA GELÉE PRINTANIÈRE DE 1897 SUR LA VÉGÉTATION DE QUELQUES ESSENCES FORESTIÈRES (avec planche et ne dans le texte), par M. Ed. Griffon : ll. — SUR LE RÔLE DES TUBES CRIBLÉS, par M. G. Chauveaud. ne Hi. — SUR UNE GERMINATION TÉRATOLOGIQUE DU POIS (avec is dans le pt par M. Henri Coupin . . : À IV. — REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE, + ; Parus en 1892, 1893 et 1894 (avec figures dans le Le fe par M. 4. Prunet Cf): à +. — REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉ- __ TALE, publiés dans le cours des années 1893-1896 (avec planches), par M. R. Zeiller (suite) . . . = VL — TABLES DU VOLUME DE 187 . CONTENUE DANS CETTE LIV RAISON a eur & Prasour 2. — Chêne, Hêtre, Frêne (Pousses nr et Sms : de nt). remplacemen ne DE L'INFLUENCE DE LA GELÉE PRINTANIÈRE DE 1897 SUR LA VÉGÉTATION DE QUELQUES ESSENCES FORESTIÈRES par M. Ed. GRIFFON Les gelées printanières sont des phénomènes qui se présentent à peu près tous les ans, avec une intensité variable, tantôt sur un point, tantôt sur un autre, et qui peuvent causer, quand la végé- tation est avancée, de sérieux dégâts dans les cultures. Cette année, le 12 mai, le thermomètre est descendu à huit degrés au-dessous de zéro dans la région parisienne; et alors, non-seulement les champs, les vignes et les jardins ont eu à souffrir du froid, mais encore les forêts. La gelée, en effet, a détruit plus ou moins complètement le feuillage des arbres et en particulier du Chêne et du Hêtre sur quelques points de la forêt de Fontainebleau. Dans les forêts doma- niales de Haye (plateau calcaire à 300 mètres d’altitüde) et de Champenoux (plaine liasique à 250 mètres), en Meurthe-et-Moselle, ces mêmes essences ont été fort éprouvées. Dans la Haute-Saône, où le froid a été très vif, des plantations de Sapins pectinés, de Tsugas de Douglas, d'Épicéas, ont été gelées. Dans les basses mon- tagnes des Vosges, les Sapins ont été atteints. Des gelées analogues _ à la précédente et qui se sont produites il y a quelques années, méritent d’être signalées. C’est ainsi que le 24 mai 1895, le froid a sévi dans les forêts des Vosges, du Jura et des Alpes; le 17 mai 4891, il a détruit dans le Jura le feuillage de tous les Hèêtres jusqu’à 1100 mètres d’altitude (2). : A Fontainebleau, j'ai pu étudier l'influence que la gelée a re Fe ) Ce travail a été fait au Laboratoire de Biologie végétale de Fontaineblean, | sous ve bienveillante direction de M. Gaston Bonnier. (2) Je tiens ces renseignements de M. Henry, professeur à l'École Forestière : _ qu'il me soit permis de lui adresser ici tous mes remerciements. . Rev. Lu de Botanique. IX: 27 418 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sur la végétation du Chêne et du Hêtre. A la fin de mai, toutes les parties inférieures des arbres, les seules qui aient eu à souffrir du froid, avaient pris cette teinte rouge caractéristique des feuilles grillées et qui ne laissait pas de donner à quelques points de la forêt un certain pittoresque; vers le milieu de juin, une frondaison nouvelle était déjà apparue, au moins pour le Chène, et son vert _tendre contrastait agréablement avec la couleur foncée des feuilles mortes restées encore attachées aux rameaux. J'ai cherché à déterminer comment et dans quelle mesure les parties détruites étaient remplacées par des rameaux nouveaux et j'ai comparé anatomiquement ces derniers aux rameaux normaux du printemps et aux pousses supplémentaires qui se produisent tous les ans en été (pousses d'août). Depuis, j'ai étudié d’autres essenses qui ont eu à souffrir de la gelée, comme le Robinier Faux- Acacia, le Charme, le Châtaignier et le Frêne. Ce sont les observa- tions que j’ai faites sur ces arbres, jointes à celles que j'ai déjà publiées sur le Chêne et le Hêtre (1), que je me propose d'exposer ici. Guererr F eo — ÿ I. — NAISSANCE DES POUSSES DE REMPLACEMENT Chêne. — Dans cette essence, les pousses d’août sont très fré- quentes et leurs dimensions en longueur sont très souvent supé- rieures à celles des pousses de printemps, qu’elles continuent directement ou dont elles sont les ramifications. Quand la pousse de printemps a été gelée, deux cas sont à considérer : 1° Elle a été complètement détruite, et c’est un des bourgeons latéraux situés à l’extrémité de la branche formée l’an dernier, qui s’est développé, donnant ainsi une pousse de remplacement (fig. 76, _ r). Au-dessous de cette dernière, il s’en est parfois formé d’autres, ce qui n'aurait peut-être jamais eu lieu dans la gelée (fig. 76, »’, ””)- 2° La pousse de printemps n’a pas été atteinte à sa base et c'est un bourgeon de la partie respectée par le froid qui a donné le _ lameau de remplacement. Dans ces deux cas, et surtout dans le second, la pousse née après la gelée, s’est développée de façon à | © (4) Ed. Grifion : Influence de la gelée Don de 1897 sur la végétation à - du Chéne et du Hétre (C. R. Acad., 11 octobre 1897). 53 INFLUENCE DE LA GELÉE SUR LES ARBRES 419 se rapprocher de la direction du rameau détruit, ne faisant plus avec elle qu'un angle de 10 à 30 degrés, au lieu de 70 environ, comme dans le cas de la ramification normale ; des faits analogues ont d'ailleurs été observés par les auteurs qui se sont occupés des remplacements produits à la suite de mutilations. Enfin, chose importante à signaler, les pousses de remplacement, qui n’ont fait défaut qu’exceptionnellement, n’ont jamais donné de pousses d'août et elles sont toujours beaucoup moins développées que les pousses normales. Fig. 77. — Branche de Chêne, gelée: mêmes lettres que dans la rs 76. lac placement proba Hêtre. — Cette essence d'ombre a comme toujours été très longue à réparer le dommage causé par le froid et cela d’une façon fort imparfaite. Très souvent, ce n’est pas seulement la pousse de printemps qui a été atteinte, mais aussi, sur une certaine lon- gueur, le bois de l’année précédente ; il en résulte qu’il n’a pu naître aucune pousse de remplacement à l'extrémité du rameau de 1896 attaqué par la gelée. Ce sont alors des bourgeons formés sur la partie respectée de ce rameau de 1896 qui se sont allongés en | pousses feuillées (fig. 78, ’, r”). Dans d’autres cas, plus fréquents, 420 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ces bourgeons ne se sont pas développés, en sorte que les rameaux de 1896 sont restés sans feuilles cette année, pendant toute la durée de la végétation. Pourtant il s’est formé dans un certain nombre de cas de véritables rameaux de remplacement, qui ont pris nais- Fig. 79.— Branche de Hêtre, gelée : mêmes lettres que pour la figure %. | Rs à la base des pousses gelées et qui, en se développant, se sont . lapProchées d'elles comme chez le Chêne (fig. 79, r). Mais ces rameaux sont toujours peu développés: leur longueur dépasse rarement 0w,10 et elle peut s’abaisser à 0w,001. Toutes les pous INFLUENCE DE LA GELÉE SUR LES ARBRES 421 de remplacement, tardivement formées, se reconnaissent avec faci- lité, au premier abord, en ce que, même à la fin de la végétation, elles sont encore couvertes de poils ; leurs feuilles sont relativement petites. Les pousses d’août, qui sont plus rares chez le Hêtre que chez le Chêne, ne se sont jamais produites sur les pousses de rem- placement. Charme. — Cette essence, qui n’était pas représentée dans les points où le froid s’est faitvivement sentir, a donc fort peu souftert dans la forêt de Fontainebleau. J'ai cependant rencontré des rameaux gelés et qui ont été remplacés grâce au sous-bourgeon, qui est si fréquent entre le bourgeon principal et le coussinet et qui permet, grâce à la taille, de former des charmilles au feuillage si touffu ; mais dans ce cas le rameau de remplacement est encore moins développé que la pousse normale et, extérieurement, on voit qu'il est à un état plus jeune par sa coloration moins rouge et son plus petit nombre de lenticelles. Châtaignier. — Ici, la végétation était peu avancée au moment de la gelée; l'anatomie des pousses de remplacement sera, comme nous le ver- rons plus loin, peu modifiée; mais, néan- moins, le développement en longueur de ces pousses s’est trouvé réduit notable- ment et les feuilles sont souvent plus petites que les feuilles normales. Robinier Faux-Acacia. — Cet arbre, qui a pourtant un tempérament rustique, grâce sans doute à ce que l’évolution printanière de ses bourgeons est très tardive, a eu, en plusieurs points, et notamment dans le jardin du laboratoire de Biologie végétale, ses pousses nouvel- lement nées complètement détruites ; celles-ci sont tombées et les arbres ne possèdent plus à l’heure actuelle que des PRE | 1 + Ma Fig. 80. — Partie terminale ee ue Le j'ai trouvé d'un jeune Frêne, gelée: : si es Fa 2 ps À : : , ’ _ des individus sur lesquels on voit à la mêmes lettres que dans la FEAR dt figure 76. 1 422 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de remplacement nés à la suite de la gelée qui a souvent atteint, comme chez le Hêtre, une partie du bois de l’année précédente. Les remplacements se sont produits facilement ; on sait, en effet, que chez le Robinier, les bourgeons sont toujours par groupes de deux à cinq dans des cavités tapissées de poils à l’aisselle des feuilles. Les pousses normales ont un développement continu pendant toute la durée de la végétation et elles peuvent atteindre une longueur très grande, qui dépasse souvent deux mètres ; les pousses de rempla- cement se sont toujours montrées très petites et peu vigoureuses. D. :Fréns. — Les quelques pieds de jeunes Frênes que j'ai pu examiner ont eu l'extrémité de l’axe principal gelée sur une lon- gueur de dix centimètres en moyenne, ainsi que la pousse du printemps qui terminait cet axe. Deux rameaux se sont alors développés sur ce dernier, ne faisant avec lui qu’un angle d'une trentaine de degrés au lieu de 80, comme dans le cas normal. Ce _ lameau portait des feuilles plus petites que celles des arbres non _ gelés (fig. 80). En IT. COMPARAISON ANATOMIQUE DES POUSSES NORMALES ET DES POUSSES DE REMPLACEMENT. . Le retard apporté dans l'évolution des pousses de remplacement et le fait même de la disparition d’une partie du feuillage, ne pou- _ Yaïent manquer de retentir sur la structure de ces pousses. Le _ Chène surtout était intéressant à étudier sous ce rapport, à cause de la grande fréquence des pousses d'août qui se sont toujours _ développées après les pousses de remplacement; ce fait m'a permis alors, dans une certaine mesure, de mettre en évidence l'influence exercée sur la morphologie interne, par la suppression des jeunes “6 _ rameaux elle-même, abstraction faite de la plus courte durée de : . l’évolution des pousses de remplacement. | Toutes les comparaisons ont porté sur des rameaux adultes, Coupés à la fin de la végétation. Je me suis assuré au préalable que les différences constatés à la base des pousses considérées, sont les mêmes qu’au milieu ou au sommet de ces dernières. a _ J’examinerai successivement et pour chaque essence, les diverses régions des rameaux, puis les feuilles. INFLUENCE DE LA GELÉE SUR LES ARBRES 423 1° Rameaux. LA a. Liège. — Ce tissu de protection est en général moins déve- loppé dans la pousse de remplacement. C’est ainsi que chez le Chêne et le Robinier, il est formé par cinq assises de cellules au lieu de six ou sept qu’on observe dans les pousses normales (PL 22, fig. 14 et 1», /). Il en est de même chez le Hêtre, où le liège ne compte que quatre ou cinq assises de cellules au lieu de six (PI. 22, fig. 2 et 2b, [). Dans le Frêne, on compte trois de ces assises au lieu de quatre (PI. 22, fig. 7a et 7», {). Dans le Châtaignier et le Charme, les différences sont peu sensibles et il en sera ainsi pour tous les autres tissus ; ceci d’ailleurs concorde avec ce fait que les deux essences en question ont gelé alors que leur végétation était peu avancée, le retard causé et la perte occasionnée étant par suite moindres. b. Parenchyme cortical. — I] renferme chez le Hôtre des éléments de soutien qui sont des cellules scléreuses. Celles-ci font toujours défaut ou sont très peu représentées dans la pousse de remplace- ment (PI. 22, fig. 2, et 2 , c. scl.). Rien à signaler dans cette région pour les autres arbres, si ce n’est que pour le Charme, les épais- sissements de la membrane des cellules collenchymateuses sont plus marqués dans les pousses nées après la gelée. c. Péricycle. — Chez toutes les espèces étudiées, le énerele donne naissance à des îlots de fibres, en face des faisceaux libéro- ligneux. Ces îlots sont réunis entre eux vis-à-vis des rayons médul- laires par des amas de cellules scléreuses, très développées dans le Charme, et ils constituent ainsi un anneau continu jouant un rôle de soutien. Chez le Chène, cet anneau est moins important dans la pousse de remplacement et les fibres y ont leurs parois moins ; épaisses (PI. 22, fig. 4, et 4» , f.p.). Il en est de même chez le Hêtre, où les cellules scléreuses font défaut (PI. 22, fig. 2 et 2, , c. scl. et f.p.). Chez le Frêne, la différence est également très nette (PI. 22, fig. 7 et 7, c. scl. et f.p.). Chez le Robinier, le Charme et le Chà- taignier, on ne constate guère de différence que dans les épaissis- si sements de la membrane des fibres. d. Liber. — Il y a peu de chose à dire sur ce tissu, sinon que - , proportionnellement au diamètre du rameau, il est moins déve- _ loppé dans la pousse de remplacement comme d’ailleurs le bois 424 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE lui-même. Chez le Chêne cependant, le liber secondaire, dans la pousse d'août comme dans celle du printemps, renferme des îlots fibreux qui manquent dans la pousse de remplacement (PI. 22, fig. et," L). e. Bois. — On sait que le bois secondaire est constitué par des vaisseaux, du parenchyme et des fibres ligneuses. Ces fibres se développent en abondance à la fin de la végétation; et, entremélées de quelques vaisseaux à calibre étroit, elles constituent une zone désignée sous le nom de bois d'automne par opposition au bois poreux du printemps. C’est sur le développement de ces fibres sur- tout que l'influence de la gelée s’est fait le plus sentir. Ce qui frappe en eflet, quand on examine des coupes, c’est l'absence de bois d’au- tomne dans les pousses de remplacement; les gros vaisseaux se rencontrent jusqu’au voisinage du liber et les fibres sont beaucoup moins lignifiées. Ces différences sont très accentuées chez le Chène, le Hêtre et le Frêne (PI. 22, fig. Het, 2 et>, met, f. 08.) Elles sont encore très nettes chez le Robinier, mais elles deviennent peu marquées chez le Charme et le Châtaignier. Les pousses de remplacement du Hêtre ont beaucoup de ressemblance au point de vue anatomique avec ces rameaux rabougris, dont la longueur atteint à peine cinq centimètres en vingt ans, qui se rencontrent en assez grand nombre à l’état normal, et qui, grâce à leurs feuilles presque réunies en fascicules au sommet, contribuent puissam- ment à augmenter le couvert du Hêtre. Î. Moelle.— Rien de particulier à signaler sur elle. Si on la com- pare à l’anneau libéro-ligneux, on voit, comme il fallait s’y attendre d’après ce qui a été dit ci-dessus, que son diamètre est plus gr and dans la pousse de remplacement ; c’est la conséquence du faible développement des faisceaux. 20 Feuilles. La structure des feuilles a été moins modifiée que celle ee rameaux ; cela tient sans doute au temps plus court qui suffit à ces -_ Organes pour achever leur évolution. Cependant, j'ai pu observer _des différences assez notables dans le pétiole comme dans le limbe. 4. Pétiole. — Ces différences portent sur l'anneau fibreux péri cyclique et sur le bois ; elles sont semblables à celles qui ont été { Ê “ INFLUENCE DE LA GELÉE SUR LES ARBRES 425 déjà signalées pour les rameaux, à savoir que les fibres sont moins uombreuses, ont leurs parois moins épaisses et que le bois d’au- tomne n’est pas représenté. Ces différences s’observent bien chez le Chène et surtout chez le Hêtre (PI. 22, fig. & et 3%, met, f. p., b). b. Limbe. — Son épaisseur est moindre dans la pousse de rem- placement et le tissu en palissade a subi une réduction importante. Chez le Chêne, dans la pousse d’août comme dans celle de prin- temps, l’assise palissadique représente environ la moitié ou même les deux tiers de l'épaisseur du mésophylle; elle n’en est plus que le tiers dans la pousse de remplacement (PI. 22, fig. 5, et 5», p.pa.). Chez le Hètre, la même différence s’observe (PI. 22, fig. 6, et 6, p.pa.). Chez le Frêne, la seconde assise palissadique qui existe dans la pousse normale manque dans la pousse de remplacement. CONCLUSIONS. Des observations qui précèdent, on peut tirer les conclusions suivantes : _ 4° À la suite de la gelée printanière de cette année, il s’est formé des pousses de remplacement qui ont évolué plus ou moins rapidement, suivant la nature de l'essence. Fréquentes chez le Chêne, le Robinier, le Frêne, plus rares chez le Hêtre, elles ont, dans tous les cas, ua développement moins important que celui des pousses normales. 20 Leurs tissus de soutien et de protection présentent un état d'infériorité marqué (Chène, Hêtre, Robinier, Frêne), même sur ceux de la pousse d'août quand elle existe (Chêne) : Le liège est composé d’un moins grand nombre d'assises de cellules; les cel- lules scléreuses corticales font défaut (Hêtre); les fibres du liber secondaire ne se forment pas (Chène); les fibres péricycliques et ligneuses sont moins nombreuses et ont leurs parois moins épais- ses; le bois dit d'automne est par suite peu ou point représenté. 3 Des différences analogues quoique moins accentuées s’obser- vent dans le pétiole des feuilles. Celles-ci ont un limbe moins épais (Chêne, Hêtre, Frêne) et le parenchyme en palissade y a subi 0 réduction importante. 426 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE On voit par là que les gelées printanières ont pour conséquence de faire naître des rameaux de remplacement qui paraissent ne remplacer que très imparfaitement les pousses normales et qui sont caractérisés par un plus faible développement et une moins grande différenciation des tissus. EXPLICATION DE LA PLANCHE 22. Les coupes représentées dans cette planche ont été faites aux endroits indiqués par un trait dans les figures 96, 77, 78, 79 et 8o. _ la. Pousse normale de Chêne (pousse de printemps). Gr. = 166. 1». Pousse de remplacement de Chêne. Gr. — 166. L., liège; P. Co., parenchyme cortical; c. scl., cellules sclé- reuses; f.p., fibres péricycliques; /ib., liber; r.m., rayons médullaires : [-L., fibres ligneuses ; 0.8. vaisseaux secon- daires ; .p., vaisseaux primaires ; m, moelle. 66. ; 2. Pousse formulé de otre, Gr, = 1 2b. Pousse de remplacement de Hêtre. Gr. — 166. Mèmes lettres que pour 1: et 1». 3%. Pétiole de Chêne (pousse normale). Gr. — 133. :, db. Id. (pousse de remplacement). Gr. — 123. ha. Pétiole de Hêtre (pousse normale). Gr. — 133 Gp. ‘pousse de remplacement). Gr. — 123. f.p., fibres péricycliques ; L., liber; b., bois; t.c., tissu conjonctif. a. Feuille La Chêne (pousse Aotrale) Gr. — 166. 5b. (pousse de remplacement). Gr. = 166. Ga. . d Hètre (pousse normale). Gr. — 166. 6b (pousse de Far ent) Gr, —= 300 7e: Fa à de Frêne. Gr. 66. 7b. Pousse de remplacement de Frêne: Gr. — 166. Mèmes lettres que pour 12 et 1b. SUR LE ROLE DES TUBES CRIBLÉS par M. G. CHAUVEAUD. Depuis les travaux de Hanstein on s'accorde généralement à con- sidérer les tubes criblés comme des organes servant au transport des matériaux albuminoïdes. Toutefois plusieurs auteurs ont émis des doutes sur ce point et il y a quelques années Blass a fait à cette hypothèse du transport un certain nombre d’objections (1). Les recherches que j'ai entreprises sur le développement des tubes criblés (2) m'ont mis à même de constater un certain nombre de faits sur lesquels je vais m’appuyer pour répondre à ces objec- tions. 1° Si ces tubes servaient au transport des matériaux, dit Blass, ils devraient se trouver surtout là où se fait la plus grande con- sommation de ces matériaux, c’est-à-dire au point végétatif. Or Fischer a déja montré que dans certaines plantes les tubes criblés ne se trouvent que dans le troisième entrenœud, et d’après mes recherches ils ne se voient que dans le second entrenœud (Quercus, Tilia, etc.) et seulement dans le troisième entrenœud (Syringa). Cette affirmation est le résultat d'observations incomplètes en ce sens qu'elles ne tiennent aucun compte des variations que les sai- sons produisent dans la structure du point végétatif. En effet, dans un bourgeon à l’état de repos, les tubes criblés ne se voient qu’à une certaine distance du sommet, à un niveau où les vaisseaux sont eux-mêmes bien différenciés. Dans le même bourgeon, en voie de développement actif, les tubes criblés se différencient beaucoup plus tôt, à un niveau où les vaisseaux ne sont pas encore différenciés. En particulier, dans les plantes indiquées par Blass j'ai pu recon- naître la présence des tubes criblés au niveau du premier core “ : (1) Untersuchungen über die physiologische Bedeutung der Siebtheiles der dr pangn (Bericht der Bot. deut. Gesells., | P ee (2) Sur le mode de formation des tubes criblés ‘dans la racine des Monoto- . . tuléiones a des Se. nat., » 1897). ae 428 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE nœud. D’ailleurs,que ces tubes criblés soient plus ou moins éloignés du sommet, le tissu auquel ils aboutissent est tout entier à l’état de méristème, par conséquent très perméable aux substances dissoutes qui lui sont apportées. D’autre part, le sommet végétatif de la tige est un exemple mal choisi pour évaluer l’apport des matériaux nécessaires à la production des cellules nouvelles, car en même temps qu’il est un lieu de consommation, il peut être aussi un lieu de production de ces mêmes matériaux. En eflet, les nouvelles feuilles, à l’état d’ébauches sur ses flancs, accomplissent les fonc- tions chlorophylliennes et il en est ainsi du sommet végétatif lui- même, Îl vaut mieux s'adresser au point végétatif de la racine, car là, tous les matériaux employés à la production de cellules _ bouvelles sont bien le résultat d’un transport. Or, dans toutes les _ racines que j'ai étudiées, et le nombre en est considérable, les tubes criblés apparaissent au voisinage du sommet et possèdent tous les caractères de différenciation maximum alors que les vais- _ Seaux ne sont pas encore différenciés. 2° Blass constate le peu de praticabilité des pores en raison de = leur petitesse, ajoutant que ces pores n’ont pas été constatés dans un grand nombre de plantes. ; A cela je répondrai que j'ai vu des pores dans les tubes criblés de toutes les plantes que j’ai étudiées et chez beaucoup desquelles ils n'avaient point encore été signalés. En outre, j'ajouterai que si les pores sont en effet le plus souvent extrêmement petits, les parois qui les présentent sont néanmoins plus aisément perméables que les parois des cellules qui n’ont aucune perforation. 3% La troisième objection est relative à l'occlusion des cribles par la substance calleuse, cette occlusion même passagère étant consi- dérée par l’auteur comme une condition très défavorable au trans- port. . Cette occlusion par le cal est loin d’être un phénomène général ; elle ne s’observe que dans un nombre assez restreint de plantes. En _ Ouire, quand elle se produit, cette occlusion a lieu au moment où la végétation s’arrète, par conséquent elle coïncide avec la cessation l'hypothèse du transport. UE Te : A Les tubes criblés, par suite de la pression des éléments voisins. LE du transport, ce qui est loin de fournir un argument défavorable à de SUR LE RÔLE DES TUBES CRIBLÉS 429 s’oblitèrent et se transforment en un tissu particulier (Kératen- chyme de Kauwenhoeft) qui doit être un tissu de soutien. Cette oblitération n’est pas davantage un phénomène général. Quand un tube criblé s’oblitère, par suite de la pression des élé- ments voisins, il est remplacé par un ou plusieurs tubes criblés développés après lui et qui le suppléent dans sa fonction. Ainsi par exemple, quand dans la racine des Graminées ou des Cypéracées le premier tube criblé s’oblitère, le second tube criblé est bien déve- loppé et demeure largement ouvert. Ce dernier ne s’oblitère à son tour que dans les plantes où d’autres tubes criblés existent en dedans de lui, et il ne s’oblitère jamais dans les plantes qui ne possèdent pas d’autres tubes criblés dans leur faisceau libérien. De même, on ne constate jamais aucune trace d’oblitération du tube criblé dans les plantes qui ne possèdent qu’un seul tube criblé par faisceau libérien (certaines Joncées, Naïadacées, etc.) 5 Le nombre peu élevé des tubes criblés comparé à celui des vaisseaux est la cinquième objection. Comparer les vaisseaux et les tubes criblés sous le rapport de la quantité, c’est supposer qu'ils sont comparables au point de vue du travail à effectuer. Or, tandis que les vaisseaux doivent transporter chaque jour une quantité d’eau considérable pour subvenir aux diverses fonctions de la plante, les tubes criblés n’ont à transpor- ter qu'une quantité de matériaux incomparablement plus faible ; car, si pour une plante annuelle on excepte la coifle et l’assise pili- fère, le corps de la plante représente la lotalité des matériaux qui ont pu être transportés par les tubes criblés pendant sa vie entière. Etant donné cette différence dans le travail à accomplir, il est donc naturel de constater une différence dans le nombre des organes affectés à ces deux fonctions. Ce qui confirme bien cette manière de voir c’est que si la quantité d’eau à transporter est moindre, le nombre des vaisseaux diminue sans que le nombre des tubes criblés soit réduit. On peut même voir, sous l'influence de condi- tions particulières, les vaisseaux disparaître presque complète-_ É ment, alors que les tubes criblés existent en très grand nombre (1). & Se ralliant à re de Frank, Blass pense que les tubes cri- {4 ) Sur la structure de la racine de l'Hydrocharis Morsus-ranæ. (herne à pape de Botanique, 1897, p. 305). «À 430 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE blés servent surtout, comme l’endoderme, à la constitution des cellules voisines. Il constate qu’il y a une relation étroite entre la formation du corps ligneux et celle du liber, car chez les plantes ligneuses où le bois est développé les éléments libériens contien- nent une grande accumulation de matériaux plastiques. Chez les _ plantes herbacées, là où le bois est peu développé, ces éléments _ sont déjà à peine remplis de contenu et enfin dans iles plantes aquatiques, il y a des tubes criblés qui présentent seulement les Caractères des cellules du parenchyme ordinaire. Il est évident que les tubes criblés servant au transport, four- nissent par ce fait même aux assises génératrices qui les avoisinent, d'autant plus que la croissance des plantes en épaisseur exige d'ordinaire une dépense de matériaux bien supérieure à celle que nécessite leur accroissement en longueur. Toutefois les tubes criblés sont loin d’être liés aux vaisseaux, ainsi que je l’ai déjà indiqué récemment (4). On voit par les faits que je viens d'exposer combien les caractères _ anatomiques concordent pour confirmer cette hypothèse du trans- Le port par les tubes criblés, et ce n’est qu’en les méconnaissant, qu’on peut interpréter les caractères anatomiques en faveur d’une conclusion contraire. *{t) Loc. cit. SUR UNE GERMINATION TÉRATOLOGIQUE DU POIS par M. Henri COUPIN Cette germination tératologique est remarquable par sa fré- quence. Je l’ai toujours rencontrée dans les graines de Pois achetées chez les marchands grainiers. Pour ne citer que deux exemples, dans un lot de cent graines, je l’ai comptée quinze fois, alors que les graines ne germant pas était de quatre. Dans un autre lot de cent graines, je l’ai comptée sept fois, alors que les graines ne germant pas étaient de deux. Toutes les autres germaient norma- . lement. Ces germinations tératologiques sont nettement reconnaissables à ce que la radicule germe en formant une spirale très serrée de deux ou trois tours de spire (fig. 82). En général, la radicule, dès Fig. 81. — Pois dont la radicule Fig. 82. — Radicule du Pois germant commence à germer en spirale. en spirale. sa sortie du tégument, s’enroule du côté opposé à celui qui touchait Le les cotylédons (fig.81). Quelquefois aussi, mais moins fréquemment, elle se produit en sens inverse ou dans une position intermédiaire, On remarque presque toujours à la surface de ces spires un sillon Jongitudinal (fig. 83) qui intéresse une partie de la radicule et de l’axe hypocotylé ou la radicule seulement. Ce sillon est situé à l’intérieur des tours de spires. Quelquetois, mais plus rarement, * il est situé sur leur convexité et, parfois, sur leur côté. Enfin le : sillon peut faire défaut et la surface de la radicule ne présente, à l'œil, aucune lésion. 432 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE J1 est bon de remarquer que cette torsion en spirale a lieu, quelle que soit la position de la graine. Si, par exemple, la radicule est tournée vers le bas, la radicule, en germant, remonte verticalement, contrairement aux lois du géotropisme ; puis elle redescend, pour remonter à nouveau. Elle peut aussi germer sur le côté, contraire- mannt encore aux lois du géotropisme. . En général, ces racines spirales, après avoir atteint de À à 2 centimètres de longueur, arrêtent leur croissance, mais émettent de nombreuses racines secon- daires (fig. 84) qui‘alors permet- tent à la plante de se dévelop- _ Fig. 83..— Radicule supposée étalée Fig, 84. — Racine de Pois germant en et montrant le sillon longitudinal. spirale et émettant des radicelles. Le 9. digaore si les pieds qui donnent ces graines tératologiques Sont aussi vigoureux que ceux produits par des graines normales. Pour se rendre compte de la nature de ces altérations, il faut Pratiquer des coupes transversales dans la racine et l'axe hypo- cotylé. On voit toujours ainsi que la coupe est net- tement ovale et dorsiven- trale. Prenons, par exemple, le cas le plus fréquent, celui où il y a un sillon. Sur la coupe (fig. 85), on voit que ce sillon pénètre . + jormant en aptes 2 MS ee profondément dans l'écor. vague du cylindre central; F, valsesux: S sillon; + RE er 7e Pa nu Li to de poils. cylindre central. Celui-ci : SUR UNE GERMINATION TÉRATOLOGIQUE DU POIS 433 est, d’ailleurs, très désorganisé; il est impossible de tracer une délimitation entre lui et l'écorce. On n’y rencontre plus que quelques vaisseaux placés tout près de la cavité du sillon. Quant à la zone pilifère, elle est nette à la partie supérieure de l’ovale, mais, à la face inférieure, elle fait pour ainsi dire défaut ; des cellules irrégulières se confondent avec celles de l'écorce. Cette face inférieure, que nous sppebBrOns ventrale, est comme écrasée. Si l’on fait une coupe à l’une des extrémités du sillon, on voit (fig. 86) que la cavité persiste au centre du cylindre central, mais que les bords du sillon sont réunis par de petites cellules qui viennent se continuer au dehors par une couche allant se raccor- — Coupe gr d’une racin 4 Por, faite plus haut que celle de la Fig. 87. — Coupe transversale de l'axe fig. 85. Les hachures indiquent la zone de hypocotyié du Pois faite un … ns: Été liute qui oblitèrent lesillon cen- haut que ral et se raccordent à la zone pilifère, C, cavité “vais der avec l’assise pilifère. Une coupe faite un peu plus loin (fig. 87) montre toujours cette face ventrale épaissie et la cavité médullaire, mais le pont de cellules un peu subérifiées qui les réunit, fait éfaut. Plus loin encore, la racine redevient nor- male. Parfois, les lésions sont moins profondes; le sillon _ Fig. 88. — ee transver rsale d’une racine œ Fig. 89. RE à agé niest à | Pois germant en près mais ne présentant d’une racine s g Fe. La ne rs Le lib est en pointillé; le bois = th ce “mais peu altèrée ue “A 434 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE fait défaut, mais la face ventrale (fig. 88) est comme écrasée. | L'épaisseur, à ce niveau, est très inférieure à ce qu'elle est à la partie supérieure. De plus, les cellules y sont très irrégulières, plus ou moins déformées, et la zone pilifère n’est pas distincte. De plus, dans l'écorce, la zone endodermique, à cellules plissées, est interrompue à la face ventrale. Enfin, le faisceau ligneux qui correspond à cette face est désorganisé en deux, trois ou quatre îlots de vaisseaux, alors que les deux faisceaux supérieurs sont continus. D’ autres fois, enfin, l’endoderme n’est pas interrompu (fig. 89), mais présente une encoche à la face ventrale, PROC qui corres- pond au faisceau également désorganisé. En somme, la rotation de la radicule tient à ce que l'une des faces de la radicule a été lésée plus ou moins, parfois même incisée jusqu’au milieu du cylindre central. Il est curieux de voir la fréquence d’une telle altération, dont l’origine nous échappe (1). (1) Travail fait au Laboratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Bonnier, {l REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉ ÉTALE PARUS EN 1892, 1893 & 1894 (Fin) D’après M. Pfeffer, la macrospore des Fours avant de quitter la sporange, se divide d’abord par une cloison en forme de ménisque en deux cellules fort inégales, dont la supérieure, Es contient un proto- plasma très dense et se cloisonne aussitôt de manière à former une calotte de tissu, qui est le prothalle femelle ; l’inférieure, beaucoup plus grande, reste pour le moment indivise et contient des matériaux de réserve. Après la dissémination et la germination, pendant que le prothalle forme vers son sommet plusieurs archégones et que l’exos- pore se déchire pour les rendre accessibles aux anthérozoïdes, la grande cellule se remplit à son tour d’un tissu de grandés cellules destinées à sn les premiers développements de l'embryon s recherches de Les ERNST HEINSEN (1) le conduisent à à des résultats sensiblement différen D’après cet rte la macrospore prend naissance par voie endo- gène dans le protoplasma de sa cellule-mère spéciale. Au début le pro- toplasma de la spore est homogène, plus tard il devient vacuolaire, puis pariétal. Il est plus épais au sommet de la spore où se trouve le noyau. Celui-ci, par une série de bipartitions, donne naissance à un certain nombre de noyaux qui servent de centre à la formation d’autant de cellules; le tissu cellulaire ainsi constitué s’accroît graduellement vers le bas et très fréquemment la spore est complètement remplie par ce tissu avant sa maturité. On pourrait observer déjà avant la disstmina- tion les ébauches des archégones. L'évolution de la macrospore serait donc continue et ne présenterait pas les deux phases séparées par un intervalle de repos signalées par M. Pfeffer. Elle serait aussi plus rapide que ne le pensait cet auteur. M. Heinsen n’a jamais vu cette sorte de diaphragme en forme de ménisque qui résulterait du premier cloisonne- mént de la macrospore et la diviserait en deux régions, l’une prothal- lienne, l’autre purement nutritive; par suite cette distinction dans a à signification morphologique des parties apiculaire et basilaire du _ thalle femelle doit être supprimée. Le prothalle des Sélaginellées D ; (1) Ernst Heinsen : Die Makrosporen und dus weibliche Prothallium von _ Selaginella (Flora, Bd. 78, p. 466-496, mit Tafel XVI, 16 s (Annals of Botany,t. 8, p. 149, pl. LIN, 5 (DH Campbell : On the pa ae and Em a of er cp 436 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE pas anormal et se place entre celui des Isoétées et celui des Gymnos- ermes. D’après M. Heinsen, l'étude de la formation du prothalle est rendue très difficile par le grand nombre de granulations que renferme ce protoplasma. Par là, peut-être, s’expliquent les erreurs de ses devan- ciers. Dans certaines préparations, il a rendu les macrospores transpa- rentes en dissolvant les granulations par la pepsine; tous les cloison- nements ont été rendus ainsi parfaitement visibles. - Fig. 90 et 91. — Une e macrospore de Selaginella à deux états deuil de dévelop- pement. a, tissu cellulaire à développement b basipète ; b. rss enco in RAT non encore envahie par le tissu cellulaire ; ne près E Hei longue durée de leur prothalle, qui persiste encore Iongtemps après ee la plante feuillée s’est constituée. D’a rès l’auteur, Ce dive rs deux espèces OR . claytoniana et O. cinnamomea) : germi- nation de la spore, formation du prothalle, des anthéridies et des _archégones, fécondation, développement de l'œuf et formation de la plante feuillée, : Bien peu d’espèces ont été ainsi étudiées dans leurs oindres parti loppement des Fougères d’un très grand intérèt. (4) D. H. Campbell : Observations on Sr Development of Marattia Dogs. 4.) 2. 0. cinnamomea L: (Annals of Botany, vol. VI, Cularités, aussi ce travail est-il pour l’histoire du déve- È # REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 437 Enfin, M. D. H. CampeeLz (1) a étudié le développement de l’ Azolla filiculoides. Il conclut de ses nas u re que c’est surtout du Salvinia que l’embryogénie rapproche le gen e Azolla. Ses rapports avec les Marsiliacées sont plus difficiles à PE L’Azolla est de toutes les Rae la moins éloignée des Ptéridophytes homospores. Il d t dériver des Leptosporangées et en particulier des Hyméno- ra Les Marsiliacées reconnaissent plutôt comme souche les Polypodiacées. De son côté, M. Farmer (2) a suivi le développement de l'œuf en embryon et la formation de la plante feuillée dans l Angiopteris evecta. Chargé par M. Kny de fournir des figures originales pour l’histoire du développement des Fougères dans les « Botanischer Wandtafeln », M. Mürrer (3) a vérilié les observations de Reess et de Kündig et ne les a trouvées absolument exactes ni les unes ni les autres, du moins dans _ détails. ait que l'embryon des Graminées peut présenter, à l'opposé du Hat un lobule appelé épiblaste, dont la signifi:ation morpholo- gique est controversée, certains botanistes le considérant comme fai- sant partie du cotylédon unique, d’autres comme représentant la trace d’un deuxième cotylédon. Les recherches de M. Erica Bruns (4) l'ont conduit à adopter cette dernière opinion. Elles lui ont permis en outre de constater que l'existence de l’épiblaste est plus répandue qu’on ne le supposait et qu’au lieu d’être L'encepuon, elle est en réalité la règle. La ns ou l'absence de l’épiblaste n’a d’ailleurs pas d’im- portance systématique. D’après M. WEBERBAUER (5), la structure de la graine des Nym- phéacées peut aider à la caractéristique des sous-familles, tribus et même genres. Contrairement à l’opinion de MM. Mattérolo et Buscalioni, M. K. Scies. (6) admet que la graine des Papilionacées est pourvue d’une vraie cuticule au-dessous de laquelle se trouve souvent une assise mucilagineuse plus ou moins fortement développée. (1) D. H. Campbell : On the Development of Azolla filiculoides Lam. (Annals of or vol. VII, p. 155-185, pl. VII-IX, 1893). | (2) J.-B. Farmer : On the Embryogeny of Angiopteris evecta (Annals of . BObRY, voi. Le P. 265-270, pl. XV, 1 1892). (3) C C. Müller : Zur poriums (Berichte der deutschen botan. Gesellschaft, Bd. XI, Heft 1. P. 54-72, avec fig. 1893). (4) Erich Bruns : Der Grasembryo (Flora, 1892 Erganzungsband, p, 1-33, mit Tafeln FA nes ; (5) À : Beiträge zur Samenanalomie der Nympheaceen (Bota- NAUR Vrér ri Systematik, Bd. 18, p. 213-258, mit Tafel VIII, 1894). (6) K. Schips : Ueber die Culicula und die Auskleidung der Intercellularen in den Samencshalen der Papilionaceen (Berichte der deutschen botan-Gesell. Bd. XI, p. 311-318, 1893). 438 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. W. GRüTTER (1) admet, avec M. Brandza, que, chez les Lythra- riées les téguments de la graine sont constitués par les deux téguments de l’ovule et par la partie externe du nucelle. Il a constaté en outre que la couche gonflable mucilagineuse de ces graines est constituée par lépiderme dont les cellules portent dans leur cavité des formations so PE dans la graine de Cuphea viscosissima et d’Ammansia vertici “ee es Crucitères, d’après M. Guicnarp (3), l’assise interne du tégument séminal (assise aleurique ou protéique})est formée par l'albu- men et non, comme le pensait M. Brandza, par la dernière assise du tégument ovulaire interne. Cette assise existe aussi et reconnaît la même origine dans plusieurs autres familles (Capparidées, Résédacées, Hypéricacées, Balsaminées, Linacées). ” Po our M. MaxGix (&), comme pour MM. Frank, Cramer, etc., Se . ans es ovules à un seul tégume ent sers le tégument est très _ épais et le nucelle est si réduit qu’il est presque complètement résorbé _ pendant le développement du sac embryonnaire et qu’il n’en reste que des traces au moment de la fécondation. Ici, le tégument de la graine n’est donc constitué que par le tégument dé l’ovule qui, d’ailleurs, ne persiste qu’en partie, étant lui-même partiellement résorbé de dedans en dehors pendant le développement de la graine. Le nombre des couches externes persistantes est variable chez les Convolvulacées, mais chez les Ombellifères, la résorption ne s eos qu’à l’épiderme extérieur qui, seul, constitue le tégument de la gra Dans les ovules bi-tégumentés observés pt ir relative des deux téguments est variable et il en est de même de leur sort ultérieur. Dans M) W. Grütter: Ueber den Bau und die Entwickelung der Samenschalen einiger Li rique (Bot. Zeit. 1893, p. 1-26 mit Taf 1). (2) C Correns : Ueber die Epidermis der nn von Cuphea viscosissima FT re botanischen Gesellschaft, Bd. 10 p. 143-152, Taf. VIII. 1Aû (3) L. Guignard : Notes sur la structure et Le développement du pre séminal chez Les Pi (Bulletin de la Société botanique de France, t. 2°} » 1892, et t. 40, es 9. 1892). mr L. Mangin : Observations sur l’assise à mucilage de . graine de se (Bulletin de la Société sion de France, t. 40, p. 119-155, 1 1893). + (5) Georg Kayser: Beiträüge zur Kenntniss der the de Te __ Samen mit besonderer Berücksichtigung der histogenischen Aufbaues der _Samenschaten (Jahrbücher fûr wissenschaftliche Botanik, Bd. 25, p. 79-148, Les Tateln IV-VII, 1893). » (1) Géneau de la Marlière: Sur la germination de quelques Ombellifères F : (Association françal se pour l’avancement des Sciences. Congrès de Marseille, 5 p. ” REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 439 les (ÆŒnothéracées, les deux téguments de l’ovule servent à la constitu- tion des téguments de la graine; l’épiderme du nucelle peut en outre persister aussi. Dans les Tropæolées et les Sapindacées, le tégument interne de l’ovule est résorbé, sauf au voisinage du micropyle, où l’on voit seulement l’origine so du tégument de l’ovule. . GÉNEAU DE LA MARLIÈRE (1) ayant étudié la germination d’un certain nombre d'Ombellifères a constaté qu'il existe dans cette famille une série d’espèces s’écartant progressivement du type général (Smyr- nium Olusatrum, Myrrhis odorata, Ferula communis et glauca, Tnap- sia bulbosa, Chærophyllum bulbosum, à Smyrnium perfoliatum et rotun- difolium)) : 1° par la formation d’un tube oirIedORaires 2° par la posi- tion de la gemmule, qui devient souterraine ; 3° par l’avortement ou la concrescence de certains faisceaux des cotylédons. Le cas extrême est présenté par le Bunium Bulbocastanum, dans lequel on pee supposer que les deux cotylédons sont concrescents en un seul organe M. F. HiLbEBRAND (2) a étudié les diverses states de la ger- mination de quelques plantes (Cecropia peltata, Acacia Re Acacia cornigera, Eucalyptus globulus, divers Anemone, Dentaria, etc. ). On sait que l’on désigne sous le nom de is le Det des bourgeons qui peuvent apparaître parfois en nombre considérable au voisinage des insertions foliaires des plantes les plus ie Jadis considérées comme de simples anomalies, ces bourgeons ont été, dans ces dernières années, observés dans: un très grand nombre de plantes. D’après M. RusseLL (3), ils seraient dus à des ramifications succes- sives précoces du bourgeon latéral de première génération. La dispo- sition de ces bourgeons obéirait toujours aux lois de la phyllotaxie, quand même ils n’auraient pas de feuille axillante. L'expérience lui a montré que leur apparition peut se continuer le plus souvent pendant toute la durée de la vie de la plante. On peut les amener à jour, par exemple, en supprimant successivement, à l’aisselle de la même feuille, plusieurs générations de bourgeons. M. Russell conclut de ses recher- ches que la loi de l’unité de bourgeon axillaire ne souffre aucune exception. ; IL. — Divers Les dispositions propres à assurer la protection des bourgeons pen- dant l'hiver ont été l’objet de nombreux travaux en ce qui concerne les végétaux des régions tempérées. Un travail d'ensemble sur le 1 _— 7e série, t. 15, p.-95-202, pl. 1-IV, 1892). 2 Friedrich Hildebrand : Eiige Beobachtung An Keimlingen und Sr nr ische Z e | 892). pee W. Russell : Recherches er les bourgeons multiples (Annales des Sciences Ne à ee: 440 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE même sujet. mais relatif aux plantes Ar manquait encore. M. Porter (1) s’est attaché à combler cette lacu . Chez ces plantes, la protection des none peut être assurée : 2 moins partielle des vieilles feuilles (Gossypium, Begonia, etc.) ; 4° par la sécrétion d’une substance gommeuse (Gardenia, etc. ). M. H. pe Vrixs (2) a enrichi sa collection de plantes à tige tordue (torsion par étreinte) de cinq espèces nouvelles. Une seule incision 0 déformation chez un certain nombre de descendants d'individus à tige tordue de Valeriana officinalis et d'Agrostemma Githago. D’après les recherches de M. Nozr (3), la surface d’assimilation de pousses feuillées de l’année d’Aristololochia Sipho est, à poids égal, 150 fois plus considérable que dans un Æchinocactus; la surface de transpiration est au contrarre 300 fois plus grande. On voit donc que dans le Cactus le gain relatif obtenu par la réduction de la surface _ transpiratoire est le double de la perte relative qui résulte de la réduc- _ tion de la surface assimilatrice. D'ailleurs, chez les plantes grasses, la réduction de la transpiration n’est pas seulement due à leur faible surface transpiratoire, elle résulte encore de l’épaississement de la cuticule, de l'existence d’enduits cireux à la surface de la cuticule, la \ € dans les cellules de substances à pouvoir osmotique élevé Le capables de retenir fortement l’eau. De telle sorte qu’en définitive, à _ Poïds égal, l’Aristoloche transpire dans le même temps 5100 fois plus d’eau que l’Echinocactus Des recherches de M. À. LOTHELIER (4) il résulte que les épines- rameaux se distinguent des rameaux ordinaires par une réduction des tissus conducteurs et des tissus parenchymateux à parois minces tun acccroissement considérable du stéréome, lequel est spécialement développé dans le cylindre central, surtout dans la moelle. (4) C. Potter: Observations on the ee of buds in si (opte Ce = of the Linnean Soc ciety, Botany, Vol. XXV - , (2H. de “his Sage agen at lere van ct tions (bosse Jaarboek, Jaargang IV, p 45-167, pl. XIV-XV, | _@) F Na 7 : Re zur ns der Suceulenten (Flora, Bd. 77 pe: _(G)A. Lothelier : J. Recherches anatomiques sur les plantes piquante F IT. Influence de l’état hygrométrique et de l'éclairement sur les tiges et les : feuilles des plantes piquantes (Le Bigot, Lille, 1893). Voir aussi : Revue po + hs L518, 1893, _ REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 441 Dans les feuilles-épines, le parenchyme chlorophyllien se réduit ainsi que le tissu conducteur. Le stéréome est surtout représenté par le pé- ricyle très épaissi et fortement sclérifié. Dans les aiguillons le stéréome est presque toujours externe. Les aiguillons sont tous d’origine corticale, mais ils proviennent de régions de l'écorce plus ou moins profondes, et cette gradation repré- sente une sorte d'acheminement des aiguillons vers les épines (Aralia mandchurica, Aralia spinosa, ete.). M. Lothelier démontre en outre expérimentalement que dans l’air sec et au soleil les piquants tendent à s’exagérer, qu’ils tendent au contraire à se réduire ou même à disparaître dans l’air humide et à l'ombre. M. G. Bonnier avait Sonate que le climat alpin a sur la structure des plantes une influence marquée ; et l’emploi de la méthode expéri- mentale lui avait permis de préciser la valeur et l’étendue de cette in- fluence (1). M. WAGxNER (2) ayant repris celles des recherches de M. Bon- t sant par l’allongement où Ia multiplication des cellules en palissade, par l'accroissement du système méatique et la multiplication des sto- mates. Ces modifications sont en rapport avec Dr de l’in- tensité lumineuse aux altitudes élevées, avec la diminution de la teneur absolue de l'air en acide carbonique, avec le RARE de la période de végétation. Les plantes alpines et les plantes arctiques se trouvent exposées des conditions climatériques qui présentent certaines ressemblances. C’est ainsi qu’au point de vue de la somme des températures utiles et de l'humidité du sol, les plantes de la même espèce peuvent se trouver dans des conditions analogues. Mais en considérant l'humidité de l'air et le mode d’éclairement, on constate une remarquable inégalité dans les conditions que peut présenter pour la même espèce, le milieu physique extérieur. En effet, à mesure qu’on s’élève dans les hautes régions des Alpes, l’air devient de plus en plus sec, tandis qu’à mesure qu’on atteint des latitudes plus élevées, l’air devient en général de plus en plus humide. D’autre part, tandis que les plantes sipines sont sonmises à un éclai- rement alternatif, très ,dansune atmosphère dépourvue de brumes, les plantes arctiques sont pren e (1) Voir Comptes-rendus, 26 février et 1” Éapanec in 1890 et Association française pour l'avancement des Sciences, 20° session, Marseille, 2* partie, p. 521, 1891. (2) A. Wagner : Zur Kenntniss des Pa der Alpenpflanzen und dessen (biologischer Bedentung near der kaiserliche Akademie der Wissens- | chaîten zu Wien, Bd. 101, p. 486-548, 2 pl. 1892). 442 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE à une lumière incessante peu intense, au milieu d’un brouillard presque continuel. Ces diverses considérations ont déterminé M. G. BoNNIer (1) à étudier comparativement la structure des plantes de la même - espèce, les unes récoltées dans la région arctique du Nord de l’Europe (Jean Mayen, Spitzberg), les autresrecueillies aux plus hautes altitudes des Alpes et des Pyrénées. ; Bonnier a constaté qu’un certain nombre de différences dans l'aspect extérieur et dans la structure entre les plantes arctiques et les _ plantes alpines des hautes altitudes, se retrouvent, plus ou moins accen- tuées, chez toutes les espèces observées. En considérant les plantes arctiques et en les comparant aux plantes alpines, ces différences sont principalement les suivantes : 1° Dans les divers membres de la plante, les éléments lignifiés ont une tendance à se réduire par leur nombre, l'épaisseur moindre de leurs parois, le calibre plus étroit des vaisseaux : > Les feuilles sont plus épaisses, mais moins différenciées : le tissu en palissade y est beaucoup moins marqué ; les lacunes ou les méats les compare à ceux correspondants des plantes alpines, ont une ten- dance plus ou moins grande à arrondir leurs cellules qui souvent même forment des trabécules Séparant de grands espaces intercellulaires remplis d’air, En associant, comme toujours, l’expérimentation à l’observation, M. Bonnier montre que parmi les facteurs qui peuvent intervenir pour produire les différences observées, température, éclairement, humidité de l'air, humidité du sol, nature chimique du sol, etc., les plus impor- tanis sont l'humidité de l'air et l’éclairement. En opérant sur deux des espèces étudiées, l'Oxyria digyna et le Silene acaulis, M. Bonnier a pu constater que les plantes qui croissent dans un air plus humide sont moins différenciées dans tous leurs tissus. Dans les feuilles, le tissu en palissade dimioue ou tend même à disparaître, . les lacunes sont plus abondantes, la cuticule moins épaisse. Dans les tissus de la tige et de la feuille, la lignification est moindre. D’autre part, en éclairant pendant longtemps les mêmes plantes à la lumière électrique continue et à la même lumière discontinue, in- terrompue chaque jour par douze heures d’obscurité, M. Bonnier a obtenu dans le Premier cas des feuilles plus épaisses et à structure plus simple. On sait d’ailleurs que d'une manière générale, les feuilles sont plus épaisses lorsqu’elles sont plus éclairées (4) G. Bonnier: Les plantes arctiques comparées aux mêmes espèces des Alpes _ #1 des Pyrénées (Revue générale de Botanique, T. VI, p. 505-528, pl. 18-21, 1894) REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 443 Dans les régions tropicales ue de plantes ont une tendance a augmenter l'importance de parenchyme assimilateur de leur tige, suppléant ainsi à la chute fréquente des feuilles au début de la saison sèche, M. W. Russe (1) a constaté que les plantes des garrigues de la région méditerranéenne présentent fréquemment dans leur tige un tissu chlorophyllien bien différencié dans lequel on peut reconnaître trois types fondamentaux de structure représenté d’ après l’auteur par l'Osyris alba, le Æubia tinctorum et le Cistus albidus. IL. — ANATOMIE APPLIQUÉE A LA CLASSIFICATION À. — Cryptogames vasculaires Les recherches de M. G. PoirAULT (2) sur l'anatomie de la tige, de la racine et de la feuille d’un certain nombre de Cryptogames vasculaires (Fougères, Marattiacées et Ophioglossées principalement) renferment e nombreux faits de détail que nous ne pouvons songer à résumer ici et pour lesquels nous renvoyons au mémoire de l’auteur. M. Gibson (3) a pu étudier 53 espèces vivantes sur les 334 que com- prend le genre Selaginella. Ses observations qui n’ont encore porté que sur la tige, doivent être étendues à la racine, à la feuille et au sporange. L'auteur distingue dans la tige huit types différents de structure. La tige des Selaginella Oregana et rupestris lui a montré, outre des tra- chéides, de véritables vaisseaux, fait non signalé Ds rl ici chez les Lycopodiacées. B. — Gymnospermes D’après M. von Tubeuf (4), l’organisation de l'aile de la graine chez les Abiétinées permet de caractériser les genres dont se compose cette famille. C. — Monocotylédones Des recherches de M. Sauvageau (5) sur l'anatomie de la feuille des Butomées, il résulte que les deux genres Lrmnocharis et Hydrocleis ne (1) W. Russell: Sur la structure du tissu assimilateur des tiges chez les plantes arr ane (Comptes rendus, t. 115, , À (2) G. Poirault : Recherches anatomiques sur Les Cr yptogames vasculaires (Annales des Sciences naturelles, Botanique, 7° série, t. XVILI, p. 113-256, 42 fig. +. (3) Q. J. vey Gibson : Contributions towards a Knowledge ui the Anatomy of ie Free Réliginella (Annals of Botany, t. 8, p. 143-201. pl. IX-X1I, 1894). alons encore du mème auteur : On the siliceous deposit in the Cortex of . Pa pepe of Scaginela {ibidem, t. 7, p. 355-366, pl. XVIII, 1893. Are on Tubeuf : Bei zur Kenntniss der Morphologie, Anatomie und Ses: des Samenügis bei den Abietinen (12. Bericht des botanischen Vereins in Semen Fi gl Araay ip nn. (5) C : Sur la famille des Butomées us des Sciences natu- “é 893). a ee relié, série, & XVII, p. 295-326, 9 ne dans le texte, 1 4h REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE réunis par quelques auteurs doivent être maintenus distincts. Les Lym- nocharis et Tenagocharis possèdent une ouverture apicale béante où se réunissent Tes nervures médianes et latérales. Cette ouverture est séparée du milieu ambiant chez les Hydrocleis par la cuticule épider- mique persistante; elle manque totaléhent dans le genre Butomus qui seul aussi est dépourvu de canaux sécréteurs. Beaucoup de Palmiers cultivés dans les serres n’y liant pas et les caractères morphologiques des feuilles n’étant pas toujours suffisants pour permettre la distinction des genres et des espèces, il était intéres- sant de rechercher si l'anatomie ne fournirait pas de meilleurs résultats. M. R. Prisrer (1) qui a étudié à ce point de vue la feuille des Sabalées a pu établir une clef des genres et même des espèces de certain$”genres d’après les caractères anatomiques des feuilles. M. Alb. Nizsox (2) estime que la famille des Xyridées peut se carac- tériser anatomiquement, en particulier par la structure de l’appareil mécanique, des stomates, de l’appareil aérifère périphérique de la racine. _ MeG.Barick4a-IwanowsKkaA(3) a pu,en s’appuyant sur les caractères “Hi morphologiques et nes de la feuille, établir un groupement naturel des espèces du genre Lris près avoir étudié les ot anatomiques de la tige des Dios- corées, M. C. Queva (4) ayant recherché l’origine des bulbilles de ces plantes, a constaté que ces formations résultent de l’aceroissement d’un bourgeon axillaire ou de plusieurs bourgeons concrescents hypertro- phiés dans leur région inférieure. Les observations de M. R. Scauzze (5) montrent que s’il n’est pas " possible de caractériser anatomiquement les diverses sous-familles de Liliacées, on peut cependant trouver çà et là dans l’anatomie intérne la confirmation des affinités révélées par les caractères morphologiques externes. C’est ainsi que les Herrerioïidées rappellent + es Asparagoïdées, les Smilacoïdées et les Enargeoïdées que les Dra- caenoïdées se rapprochent des Asparogoïdées et que les Allioïdées ne peuvent être distinguées au point de vue anatomique des Lilioidées. Les Haemodoracées se distinguent des Liliacées par leurs stomates pourvus dé cellules annexes. Les Amaryllidées ont des stomates pourvus où ({} R. Pfster : Beitrag zur vergleichenden Anatomie der Sabaleenblätter _ (lnaugural-Dissert ation, Zurich, 1892, 50 (2) Albert Nilson : S£udien über die Xyrideen (Konyl. Svenska Vetensk. — # Akad. Handling, Bd. 24, N° ‘s). (Me. Diltin iwane abs : Contribution à l'étude anätomique et LA Ut matique du genre Iris et des genres voisins (Archives des Sciences physiques _ naturelles de Genève, 3 Période, t. 28, p. 413-435, 8 fig. dans le texte, 892). _ (4) C. Queva : dutacières sein s de la tige des Dioscorées es (Comptes rendus, t. 117, p. 295, 4892); — Les bulbilles des Dioscorées tibid., p. 313). We Schulze : Beitrage zur vwergleichenden Anatomie der Liliaceen, Baomodoraceen, Hypoxydoideen und Valloziaceen (Botanische Jahrbücher ! far P- nique. Taf. VIL-VI, 1893). REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 445 non de cellules annexes; leurs autres caractères anatomiques les relient étroitement aux Liliacées. Les Velloziacées se distinguent des familles précédentes par ‘la structure spéciale des faisceaux de leurs feuilles dans lesquels on observe toujours un dédoublement médian du liber dont les deux moitiés sont ensuite rejetées latéralement (1 EICHE (2) a constaté d'autre part que l'anatomie n est d'aucun secours ponr établir la caractéristique des EaHagées Gilliésiées ou leur répartition en genres D. — Dicotylédones Contrairement à ce qu'on pouvait supposer, il n'existe, d’après . À. L. BooDLe et . WoRpDSDELL (3), que des relations loin- i : fort développement du parenchyme ligneux et par l’existence de rayons médullaires, les uns extrêmement larges, les autres réduits à une rangée de cellules; par la coexistence dans le bois de vaisseaux rayés et ponctués et de trachées fibreuses, elle rappellerait cependant celle de res. : L’anatomie seule et la morphologie seule ne peuvent ner di M. PRiEMER (4) fournir les éléments d’nn groupement naturel des gen de la famille des Ulmacées. Mais ce résultat peut être obtenu si l'on : tient compte à la fois des caractères externes et internes. L'auteur apu, en employant cette méthode, établir des clefs de genres et même d’es- pèces. Il estime que les Ulmacées ne peuvent se distinguer anatomique- ment des Celtidées. e Les Th} lattes constituent une famille très homogène, dans laquelle Ja délimitation des genres et le groupement des’genres en tribus d’après les Sr extérieurs seuls, sont difficiles et souvent quelque peu arbitraires. L'étude anatomique des divers organes végétatifs a conduit M. VAN ou (5) à mieux préciser les limites de cette famille et à établir un nouveau groupement des genres qui lui paraît mieux en rapport avec l’ensemble de leurs caractères. D’après M. Van Tieghem, (1) Signalons en outre : W. Sebarf : Beiträge zur Anatomie der Eypowitoën und einiger verwanditer Pflanzen (Botaniches Centralblatt, Bd. 52, N°" 5-10, 1892). (2) &. Reiche : Bei eiträge zur Kenniniss “der Liliacen-Gilliesieæ (Engler’s Botanische Jahrbücher für Systematik, P 262-2717, Taf. 11, 1893). (3) A. L Boodle et W. C. Wordsdell : On the comparative Anatomy of the Botany, vol. 8, p. 231-264, pl. XV-XVIL, 1894). (4) Fra nz Priem mer : Die anatomischen Verhà stop der Laubblätier der 446 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 4 les Thyméléacées diffèrent profondément des Pénéacées par leurs carac- tères anatomiques et doivent être rapprochées des Combrétacées; les Pénéacées devraient être placées à côté des Mélastomacées. — Contrairement à M. Van Tieghem, M. SuPprian (1), estime que les caractères anatomiques seuls ne sauraient servir à un groupement indis- cutable des divers genres de la famille des Thyméléacées, parce que d’une part cés caractères présentent une certaine correspondance d’un genre à l’autre et que d’autre part leur constance est loin d’être absolue. Pour M. Supprian les Pénéacées sont très voisines, au point de vue capes des Thyméléacées E. Gicc (2) d'autre part, examinant les caractères employés par M. Van Ticghem pour l'établissement des sous-familles ou des tribus (origine du périderme, Ses ou forme des cristaux, présence de sclérites, etc.), en conteste la valeur systématique. D’après ce bota- niste, ces caractères ne seraient pas toujours constants, non seulement ans le même genre, mais encore dans la même espèce. M. Gilg en _ conclut que l'anatomie seule n’est pas plus capable de servir de base unique à la classification que la na te seule, celle-ci ayant cependant sur celle-là la supériorité de s’appuyer à la fois sur les carac- _ tères fournis par l’appareil sis et par l’appareil reproducteur, c’est-à-dire par l’ensemble de la plante. _ Après examen d’un certain nombre de genres de Melastomacées _ dont il n'avait pu d'abo rd se aan urer des échantillons, M. VAN … TIEGHEM (3) complète et rectifie la classification des Mélastomacées, qu’il avait donnée lui-même dans un précédent mémoire. Il a toujours constaté qu’il n’existe pas dans la nouvelle classification de réels désaccords entre les caractères externes et les caractères internes et que si des changements ont dû être apportés dans la place de divers genres, cela tient à ce que certains de leurs pie extérieurs avaient : Lu inexactement ou incomplètement apprécié m et Hooker divisent les RAPPORTS en cinq tribus : Malesherbiées, Passiflorées, Modeccées, Achariées et Papayacées. Cette lärge extension, n’est généralement pas ädmise par les auteurs. C’est ainsi que les ee sont élevées au rang de famille par la plupart des ss ’après les Fe anatomiques de M. Harms (1), deux des (4) Karl Supprian : Beiträge zur Kenntniss der or und Peneaceen esrrs s Botanische np ee für Systematik, Bd. 18, p. 306-353, Taf. X, 1893). PSN Gilg : Studien über die A neo ir Reine der Thymeleales ee tber die | ariainies Methode (Botanische Jahrbücher für Systematik, A +8 . 306-353, T 1893). “is ns Ph. Van Tieghem : Deuxième addition aux recherches sur la structure el ous ilés des Mélasiomacées Lstbiles des Sciences naturelles, 7° Série, T. XV, ré (1) H Fc e Verwertun Re Anatomischen Ba Umgreneung und our à der Passiflo not à Jarbücher ve gts _. Don tous Pilanengeographie, Bd. XV, Heït V, : COS REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 447 quatre tribus restantes seulement doivent être conservées : Passiflorées et Achariées. Les Malesherbiées renferment des formes qui, par leurs caractères anatomiques, se rapprochent à la fois des Passiflorées éciau famille, conformément à l'opinion d’Endlicher, appuyée sur les seuls caractères morphologiques. Les Modeccées doivent être versées dans les Passiflorées, conformément à l'opinion d'A. de Candolle. La tribu des Paropsiées d’Endlicher, comprenant quelques genres rattachés aux Passiflorées par Bentham et Hooker ne doit pas rester même dans la famille des Passifloracées et doit être uni aux Flacourtia- cées. Ces genres ont en effet des caractères anatomiques très nets qui ne permettent que de les rapprocher de cette dernière famille, si toutefois on ne veut pas en faire une famille spéciale Une étude anatomique attentive de la tige des Forme pour- suivie sur 207 espèces réparlies en 67 ee a a permis à M. F. Jadin (1), de Horse les conclusions suivantes 1° La tige des Térébinthacées est toujours caractérisée par des canaux se Le développés dans le liber, et protégés extérieurement par des fibres péricycliques. Ce caractère est d’une telle fixité qu'il pourrait être rs comme le caractère anatomique le plus important de cette famille 2° Les nie tartes tirés de l'anatomie de la tige ne peuvent pas servir à caractériser les genres. Néanmoins ils viennent parfois en aide aux caractères morphologiques externes et l’on peut y recourir dans les cas outeux ; 3 Le caractère tiré de la présence ou de l’absence de canaux sécré- teurs médullaires ne saurait être considéré comme important à cause de son manque de fixité ; &° Il ne paraît pas que le climat ait une influence exclusive ou même apituie au poue: e pr " GE Ses des canaux sécréteurs. venin et Leis, M. G. Hozce (2) croit pouvoir, de ses etes sur sa es des Saxifragacées, tirer u s genres de cette famille, M. Gürke (3) pense avec M. Kuntze, que la classification anatomi- que des Malvacées donnée par M. Dumont ne saurait être acceptée, les caractères indiqués par ce Nr pouvant varier dans les pores d’un même genre et les individus d’un Les Violettes du Chili présentent enr as la structure de (1) F. Jadin : Contribution à l'étude des Térébinthacées (Montpellier, 1006, 100 p. et 44 fig. dans le texte (2) Holle : Beiträge zur + Anatomie der . deren Syste- : G. matische Verwerthung (Botanisches Centralblatt, Bd. 53, N°° 1-8, 1893). (3) Max Gürke : Beiträge zur Systematik der Malvaceen hou Jabr- 1892). Nec, tür Systematik, Bd. 16, Heft 3, p. 330-385, 448 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE leurs feuilles, d’après M. K. Reice (1), les caractères propres aux espèce, tendent tous à réduire les pertes d’eau par transpiration. M. Hans HALLIER (2) a pu établir un Conspectus des Convolvulacées où la famille, les tribus et les genres sont définis ‘par l'ensemble de leurs caractères morphologiques et anatomiques. . E. Gixc (3) étudie la structure et les affinités des deux genres Afromendoncia et Mendoncia de la famille des Acanthacées. "M. H. SoceReper (4) a étudié aussi à ce point de vue un autre genre de la même famille, le genre Somalia. M. K. TreiBER (5) a constaté une Tois de plus que les Asclépiadacées et les Apocynacées sont voisines au point de vue dela structure interne. L’anatomie ne permet pas de caractériser les Asclépiadacées, la plupart rouva caractériser les tribus et les genres à cause des étroites resserublances de structure de ces plantes. M. Treiber a peut-être raison, mais nous nous permettrons de faire observer qu'il n'a étudié que 59 espèces sur 1.300 dont se compose la famille et qu’il n’a examiné qu’un seul des membres de la plante, la tige. De ses recherches sur la structure anatomique des Tubiflores, M. G. VON SCHLEPEGRELL (6) tire un nouveau groupement des familles et des genres qui constituent cet ordre. Les familles sont d’abord divisées en deux groupes d’après la présence ou l'absence de tubes criblés périmé- _ dullaires ; les subdivisions suivantes sont établies d’après la structure des poils. Et d’après ce dernier caractère seul, l’auteur croit pouvoir changer plusieurs genres de famille. Fissieurs trouveront que c’est peut- un peu loin (1) K. Reiche : Violæ chilenses. Ein Beitrag zur Pous ré Gattung er (ol god für Systematik, Bd. 16. H ii Je ne ; | Weber die bp mere der Acanthaceen- gattung Somalia (Botanisches Centralblatt, Bd. 50, (5) K. Treiber: Ueber den anatomischen de des Sister der Asclepiadaceen (Botanisches Centralblatt, Bd. 48, Nes 8-10, 2 pl., 1891). (6) G. von Schlepegrell : Beiträge zur ie Anatomie der Tubi- _ floren (Botanisches Centralblatt, Bd. 49, Nos 7-13 et Bd. 50, Nos 1-2, 4 pl, 1892). A. PRUNET. REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1893-1896 (Suite). M. O. Licnier a fait une étude anatomique, remarquablement com- plète et intéressante, du Bennettites Morierei (1), de l’'Oxfordien des Vaches-Noires, près de Villers-sur-Mer, qui avait été antérieurement décrit comme Williamsonia ; c’est une fructification as pars par un faisceau de pédoncules séminifères séparés par organes stériles, partant les uns et les autres d’un réceptacle taiblement con- vexe, le tout enveloppé par de RTE bractées involucrales qui s’insé- 2 sur re fructifère un peu essous du réceptacle. Ces bractées t parcourues par plusieurs Eu libéroligneux, qui paraissent dote comme ceux des coussinets foliaires du Por Gibsonianus, et dont l’écartement graduel vers le sommet dénote l’existence d’un limbe, Sr d'assez petite taille, qui n’a pas été conservé; Vies sent en outre garnies à leur surface de nombreux poils lamelleux, comme on en Ps habituellement chez les Bennettitées. M. Lignier a reconnu que les organes interstitiels ou écailles interséminales, placés entre les eut séminifères, s’inséraient, comme eux, directement sur le réceptacle, et présentaient la même structure qu’eux ou du moins la même structure que les pédoncules atrophiés qu’on rencontre quel- quefois. On a donc affaire là à des organes de même nature au point de vue morphologique, c’est-à-dire à des organes foliaires spécialisés, différant les uns des autres en ce que les uns sont stériles et les autres fertiles, les différences secondaires qu’ils présentent dans leur consti- tution étant en rapport avec les rôles différents qu’ils avaient à remplir. Les écailles interséminales se renflent vers leur extrémité, à la hauteur er. graines, qu’elles entourent et qu’elles dépassent quelque peu. Cha- que pédoncule porte à son sommet une seule graine, orthotrope, unité- ue et munie d’une large chambre pollinique. La graine elle-même se termine par une sorte de mucron, que traverse le canal micropylaire, et qui aboutit à l'extérieur, au fond d’une légère dépression limitée par _ : (1)0. Lignier : Végétaux fossiles de ne Structure et affinités du pus Le. | nettites Morierel Sap..et Mar, (8p.} tre: Linu. de Normandie, XVIW, p.48, pl IV 4894). 450 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les bords des écailles interséminales avoisinantes; elle est dépourvue d’albumen et renferme un gros embryon charnu, dicotylé, dont la radi- cule est tournée vers le sommet du nucelle M. Lignier a pu constater que les écailles interséminales étaient preuve, que les pédoncules séminifères seraient orientés différemment et représenteraient les feuilles de bourgeons unifoliés naissant sur le réceptacle. On aurait ainsi affaire à une inflorescence composée, plus _ complexe que celle des Cycadées. C’est toutefois de celles-ci que M. Lignier rapproche les Bennettitées, qu’il regarde comme une famille à part, descendant d’ancêtres communs avec les Cycadées, ancêtres de qui elles tiendraient les unes et les autres les caractères qui les rappro- chent, tels que la forme de leurs troncs, la constitution de leurs fais- ceaux foliaires, et l’origine foliaire de leurs ovules Il est infiniment probable qu’une partie des frondes cycadéennes de la flore secondaire appartiennent aux Bennettitées et que, sauf par leur fructification, celles-ci avaient avec les Cycadées la plus grande ressem- blance ; mais les différences qui les séparent des Cycadées au point de vue de la constitution des organes fructificateurs ne me paraissent pas d'ordre supérieur à celles que nous constatons, au même point de vue, entre les Cycas d’un côté, et les Zamiées de l’autre, et je serais porté, art, à ranger simplement les Bennettitées parmi les Cycadi- nées, entendues dans un sens plus large, pour y constituer une troi- sième tribu, parallèle à celles des Cycadées vraies et des Zamiées ; une telle réunion ne troublerait pas sensiblement l'homogénéité de la classe, et me semblerait justifiée par l’ensemble des affinités que les Bennetti- tées ont avec les Cycadinées IV. — VÉGÉTAUX CRÉTACÉS ET POSTCRÉTACÉS. À. — Période crétacée. Au premier rang des travaux relatifs à la flore crétacée, il faut mettre le grand ouvrage du Marquis pe SAporTA sur la flore mésozoïque du Portugal (1), si important par son étendue et par la quantité de faits nouveaux, d’un haut intérêt, dont il a enrichi la science ; il devrait tout naturellement faire ici l’objet d’une étude détaillée, si l’auteur n’en : avait par avance, dans sa dernière Revue des travaux de paléontologie végétale, fait connaître lui-même aux lecteurs de ce Recueil les princi- _ Paux résultats; mais il serait inutile de revenir sur ce qu’il a si bien _mésozoïque, accompagnées d’une Notice stratigraphique par P. que hishenne k — ie rl qu Fra. Géol. du Port tugal). (4) Mis de Saporta : Flore fossile du Portugal. Nouvelles contributions à laflore ; REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 451 exposé, et je me bornerai à l'indication des quelques observations pos- térieures à la publication de cette Revue, qui ont pu encore prendre place dans son ouvrage, le dernier et l’un des plus considérables de son œuvre Sat ntologique Sur le } du Crétacé, les couches néo-jurassiques du Portugal n’ont a pare au Mi de Saporta que des Fougères et des Gymnosper- mes, dont il a signalé ici les principaux types ; les premières se sont enrichies d’un genre nouveau, Chrysodiopteris, à nervation aréolée rappelant celle des Chrysodium ; parmi les secondes, je mentionnerai la découverte de rameaux de Sphenolepidium encore munis de leurs ae É dont la ressemblance avec ceux des Sequoia est de nature à e regarder les Sphenolepidium comme les ancêtres de ces derniers. à l'extrême base de l’Infracrétacé, dans le Valanginien, Saporta n’avait encore, il y a quatre ans, rencontré que des formes identiques ou alliées de très près à celle de la flore jurassique supérieure : un nouveau gisement du même âge,celui de Quinta-do-Leiriäo, lui a fourni, avec une feuille non douteuse de Monocotylédone, Alismacites primævus, un petit fragment de feuille, pire Di qui lui a paru pouvoir appartenir à une Dicotylédone avec ant de vraisemblance au moins qu’à une Fougère, et une ie Ah à le obscurément tri- lobée, parcourue par des nervures anastomosées, qu’il a rapprochée des Cédrélées, Cedrelospermites venulosus. I1 semblerait donc que dès cette époque les Dicotylédones aïent été représentées dans la flore ; toutefois, ces indices de leur présence ont paru à l’auteur trop problé- matiques encore pour pouvoir être admis sans réserve, et ce n’est que dans l’Urgonien, sur le niveau de Cercal, avec les Dicotylophyllum et le Choffatia Francheti, qu’il a pu affirmer positivement l'existence de ce groupe si important des Dicotylédones, de mieux en mieux repré- é, à partir de ce moment, à mesure qu’on s'élève dans la série des dépôts. Il faut mentionner, en outre, de Cercal, un nouveau type géné- rique, classé par Saporta comme Proangiosperme à côté du Proto- rhipis Choffati, et représenté par des fragments de feuilles rubanées en même temps que par des débris de tiges munis de racines ou de cica- trices radiculaires arrondies ; l’auteur, qui lui a donné le nom de + Delgadopsis, paraît ei à le regarder comme allié de plus ou moins près aux Rhizocaulon _ Dans les déeies élbiénnes de Buarcos, je signalerai un nouveau genre de Fougères, Phlebomeris, voisin des Comptoniopteris, des Cyea dites remarquables par l'étroites esse de leurs folioles, et parmi les + Dicotylédones, qui forment déjà près du tiers de la flore et rentrent en grande partie dans des genres actuels, des Nymphéinées, voisines des - _ Brasenia, pour lesquelles a été établi un nom générique nouveau, celui 1h _ de Braseniopsis. Au sommet de l’Albien, la flore vraconienne de Naza- _ reth s’est montrée relativement pauvre, renfermant seulement une . vingtaine de des et une open Frenelopsis occidentalis, 452 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sur les cuticules de laquelle j'ai reconnu des stomates à ouverture en étoile, parfaitement semblables à ceux que j'avais observés sur le Fren. Hoheneggeri. nfin, dans les couches cénomaniennes du Portugal, il n y a à m tionner, comme nouveautés de quelque intérêt, que de longues feuilles rubanées de Monocotylédones à nervation très fine, pour lesquelles Saporta a créé le nouveau genre Phyllotænia, et un Magnolia, M. palæo- crelacica, allié d'assez près, à ce qu’il semble, au M. grandiflora actuel. i dans les autres parties de l’Europe la flore infracrétacée semble moins riche que celle du Portugal, elle n’en a pas moins fait l’objet de très fructueuses recherches, notamment de la part de M. Seward en Angleterre et de M. Fliche en France : M. A. C. SeEwARD a étudié en détail (1) tous les restes des végétaux fossiles du Wealdien d ‘Angleterre compris dans les collections du British Museum et a fait faire, pour un nombre d’entre eux, d'importants progrès à nos connaissances : des échantillons fructifiés du Sphenopteris Mantelli, l'une des Fougères les Plus caractéristiques de cette époque, lui ont montré une très grande ressemblance avec les pennes fertiles des Onrchium, et l’ont déterminé à classer cette espèce dans le AS Onychiopsis, établi par M. Yokoyama Pour une forme voisine. Il a créé un genre de Ruffordia, pour une autre Sphénoptéridée, Gæpperti, qui semble se rapprocher des Aneimia aussi bien par la constitution de ses frondes fertiles que par le mode de découpure de ses pennes stériles, Outre diverses espèces nouvelles appartenant à des genres déjà connus, il a décrit, sous le nom de Lecke nbya, une nouvelle forme générique de Fougère à très petites pinnules pécoptéroïdes, faisant un peu songer à certains Gleichenia. Les Cycadinées lui ont également fourni matière à d’intéressantes observations, portant sur les frondes aussi bien que sur les tiges et les organes reproducteurs : je mentionnerai notamment un cône, Andro- strobus Nathorsti, dont les bractées montrent à leur face inférieure la ee à __ Encephalartos. M. Seward a reconnu aussi une nouvelle espèce d’inflo- _ rescence femelle, Bennettites Carruthersi, appartenant au type Wüliam- Sonia qu’il fait rentrer comme sous-genre dans les Bennettites. La liers, une d'échantillons rapportés jusqu'alors aux Monocotylédones et assimilés a x Dracæna ; il a créé pour eux un nouveau nom générique, celui de Benstedtia (2)- Il a rangé à côté des Cycadinées, sans pouvoir en précis PE a. C. Seward : Cata logué of the mesozoic plants in the Department of os. Museum (Nat. Hist.). The Wealden Flora, Part. I. Thallophyta- ion . xL-180 P., A1

Enfin les couches crétacées supérieures de la région ouest des Etats- Unis ont fourni encore à M. HozLicx (3) quelques plantes intéressantes : d’abord un Salvinia bien caractérisé, S. elliptica n. sp., trouvé à Carbonado, dans l'Etat de Washington, et à propos duquel l’auteur a t il écarte avec raison quelques-unes des espèces qui lui avaient ae trees pour les rapporter, l’une aux Marsilia, deux autres, notamment le Sale. Alleni Lesq., au genre Tmesipteris, non signalé __ (f) A. Hollick : Descriptions of new leaves from the Cretaceous (Dakota Group) = of Kansas (Bull. Torrey bol. Club, XXI, p. 225-228, pl. 236, 237. 1895). (2) F. H. Kuowlton : Report upon a small collection of fossil plants from Black Hills,near sr es collected by Prof. R. T, Hill(4mer. Journ. of Sci., L, * 212-214. LATE are | Fossil Salvinias, including description of a new species; — A moe | Nelumbo from the Laramie De at état Colo.;— Wing-likeappen- ï : n ot pure ’ Liriodendron À ose ‘ | Lt Alz: REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE UE jusqu'ici à l’état fossile, une autre aux Fougères,et une dernière aux Dicotylédones. Dans les couches de la formation de Laramie, au Colo- rado, il a observé une feuille peltée de Nymphéinée, qui lui a paru constituer une espèce nouvelle de Nelumbo, N. laramiensis, à côté de laquelle il faut, à son avis, ranger, en les faisant rentrer dans ce même genre, les feuilles du Crétacé canadien décrites par M. Dawson comme Brasenia antiqua. D’autres formes curieuses sont les feuilles lirioden- droïdes à pétiole plus ou moins largement ailé, provenant des couches crétacées du Colorado, qu'il a figurées sous les noms de Liriodendron alatum Newb. mss. et de Liriophyllum populoides Lesq.; observation qu’il a faite récemment sur un Tulipier vivant, de feuilles également munies le long de leur pétiole d’une aile formée par la soudure des deux stipules basilaires, semble bien indiquer qu'il s’agit réellement là de feuilles appartenant ou apparentées au genre Liriodendron, quoi qu’en ait pensé M. Hozx (1), qui s'était élevé contre l'attribution et le rappro- chement admis par M. Hollick ; il se pourrait toutefois que les critiques de M. Holm fussent fondées en ce qui regarde d’autres feuilles, non ailées, échancrées en angle rentrant au sommet, à savoir celles du Liriodendron ou Liriodendropsi simplex, dans lesquelles, à raison d’abord de leur forme allongée, en coin à la base, sans lobes latéraux, puis de l’absence apparente de pétiole et surtout de leur nervation très serrée, il est disposé à voir des folioles de Légumineuses à feuilles trifoliées plutôt que des feuilles alliées de plus ou moins près aux Liriodendron. Sur le bord de la frontière nord-ouest des États-Unis, dans les couches crétacées supérieures de l’île de Vancouver, Sir W. Dawson (2) a observé une riche flore de Dicotylédones renfermant notamment plu- sieurs espèces, pour la plupart nouvelles, de Dryophyllum, de Quercus, de Ficus, d’Artocarpus, de se SR de Magnolia, de Lirio dendron ; l’une de ces dernières, Lir. prætulipiferum, mérite d’être notée à raison de sa grande ressemblance avec les feuilles de l'espèce actuelle.Je men- tionnerai en outre un très beau fragment de feuille de Palmier,classé par l'auteur comme Sabal imperialis, et quelques Conifères, entr’autres le rte Langsdorffi, si voisin du Seg. sempervirens actuel, et un o, Salisburia pusilla n. sp., à feuilles à peine distinctes de celles de Pan vivante. En Australie enfin, l'exploration de gisements crétacés du Queens- land qui paraissent appartenir au Crétacé supérieur, a fourni une ete série d'empreintes végétales, qui ont été Éndiécs et décrites par le Baron C. von ErriNGsHAUSEN (3) ; il n’en a donné malheureuse- (4) T. Holm: On the validity of some fossil species of Liriodendron (Botan. Gazette, XX, p. Rep pl. XXII. 1895). Island Trans. Roy. de Canada, sect. 1ÿ, 1805, PS 53-72, pl. V-X1V. 189% . Kreid Denkschr. + Akad. Wiss. Wien, LXI » P- ei 4 es 1895). (2) Sir J. W. Dawson : On new species of Cretaceous plants from Vancouve- : )- _ (3) C. von Ettingshausen : Beit _… zu tniss der eflora Australiens € ; i 462 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ment que des figures un peu insuffisantes, sur iéopuélles les caractères de la nervation, si essentiels, ne sont pas toujours indiqués, ce qui ne permet aucun contrôle des déterminations. Un petit nombre d’échan- tillons ont pu être identifiés à des espèces du Crétacé supérieur de Nou- et se répartissent dans un grand nombre de genres, parmi lesquels je citerai Casuarina, Myrica, Dr-ophyllum, Quercus, Fagus, Cinnamo- mum, Laurus, Grevillea, Banksia, Diospyros, Aralia, Eucalyptus et Cassia ; l’auteur a créé deux genres nouveaux : Aulacolepis, pour un fruit ou cône d'interprétation incertaine,et difficile à er à appar- tenant peut-être à une Conifère, et Ætheridgea, pour une drupe isolée qu’il rapporte aux Tiliacées en la rapprochant de nain Elæocarpus. C’est, en somme, une flore très analogue à celles qu’on a observées dans le Crétacé supérieur de l'hémisphère boréal, et qui d’ailleurs se sont toutes montrées, quelle que soit la latitude du gisement, fort peu différentes les unes des autres. (A suivre). R, ZeiLzrer. TABLE DES ARTICLES ORIGINAUX Sur la germination des amandes, par M. LECLERC DU SABLON . Sur une forme conidienne nouvelle dans le genre Chætomium, par M. Em. BouLANGER (avec trois planches, PI. 1, 2 et 3 Hypertrophie pathologique des cellules végétales, par M. M. MozLtarD (avec deux planches, PI. 5 et 6) SRE RIDE TTET 7 See Note sur un appareil de germination, par M. H. F. JoNKMaN (avec une planche, PI. 9) ONE PAR PMU MORE NON (RES COTN U OP Ut US AD VER PR Se M Sur quelques Cécidies orientales, par M. H. Fockeu (avec deux planches, PL 7 et 8) 4 Recherches biologiques sur les Champignons, par M. L. Marrucor (avec dix-neuf figures dans le texte et une planche, PI. 4) pe cu PRIE RUE ANS SOON CPS LS Or US TS Re ed ANS OU. AE ES eut Cie Étude anatomique du Cissus gongylodes, par M. H. Jumerze (IVe HUIT HRRres dans le téxle) 2 2. Nomenclature binaire. — La règle de priorité devant l'usage, D ON CR GRANDS nt uns Le Sur la structure du micropyle des graines des Légumineuses par M. Henri Courin (avec une planche, PI. 10) . . . . . Variations des Champignons inférieurs sous l’influence du milieu, par M. J. Ray (avec dix figures dans le texte et six planches, PL 19, 13, 44, 45, 16 et 47) . . , . . : .. . . LE Culture d’un Sterigmatocystis en tubes ordinaires. IL. Cultures du sc ane alba dans quelques CONGILIONS SDODIIES à. 4. se. | | IL. Adaptation. Désadaptation. Évolution d’une culture d’un ordre délermung A DR cs 5 à . Un nouveau procédé de se par M. L. DANIEL avse douze etes A 45 103 81 129 161 175 464 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Développement et polymorphisme du Volutella de par M. EpouarD BOULANGER (avec une planche, PI. 11) . Sur le mucilage exosmosé par les graines, par M. HENRI CoUPIN. Sur les faisceaux staminaux, par M. P. GRELOT . Sur la structure de la racine de l’Hydrocharis Morsus-ranæ, par M. Gusrave CHAUVEAUD (avec cinq figures dans le texte). Sur les réserves oléagineuses de la noix, par M. LECLERC pu RE ie x à Le Études morphologiques sur le genre orne ot, Chapitre troisième : la racine, par M. Epouarp DE J {avec deux planches, PI. 18 et 19) Recherches sur la formation de la chlorophylle dans les plantes, par M. W. PALLADINE (avec une figure dans le texte). Sur la digestion de l’albumen du Dattier, par M. LECLERC pu ARLON ES SP RER SR a NUE de De l’influence de la gelée printanière de 1897 sur la végétation de quelques essences forestières, par M. En. GRIFFON (avec cinq figures dans le texte et une planche, PI. 22) . Sur le rôle des tubes criblés, par M. G. CHauvEAuD Sur une germination tératologique du Pois, par M. HENRI Courix (avec neuf figures dans le texte e}. . ee 395 117 427 431 TABLE DES REVUES DES TRAVAUX FRANCAIS ET ÉTRANGERS Revue des travaux d'anatomie végétale parus en 1892, 1893 et 1894, par M. A. PruNET (avec figures dans le texte). Lo RP 21; 08; 20 Sen re Rd ue INT niet RON 0 nd mie ui MD FISBUS. TE . ie NU acute da à in Nacife, tige) 10H 5 dur 6° Organes reproducteurs. . . . . 191,296, 905, 20 DÉMO LR nu me Nes. Ru Revue des travaux publiés sur les Muscinées depuis le 1er janvier 1889 jusqu’au 1er Janvier 1895, par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE (Suite et fin). IT. Ouvrage de Bryologie descriptive. D nl he a 73, 2 BDUMIENOS À, AE ar HE ia. D D DOUOUR. : n nim i d'art III. Ouvrages de morphologie générale, . . . 236, 260, A De à ee à ao ie à on + Revue des travaux de paléontologie végétale publiés dans le cours des années 1893-1896, par M. R. Zeiicer (avec deux Dnohon, PIC 20 BEBE) 5 ia one tu is I. Végétaux inférieurs et organismes ob donc. A. — Algues et organismes problématiques . . . B. — Champignons Fe NE Ne te à Hi Végétations paléozoïiques - . . . . , : . . . . . “ A. — Étude des flores paléozoïques. . . . . .. . B. — Études spéciales des BE de végétaux PDO sn nu 371, C. — Études relatives au mode de formation des DOUCHOS 06 BOUM 4. , III. Végétaux secondaires antécrétacés . . . . . 410, IV. Végétaux crétacés et postcrétacés. A. — Période crétacée. AA AUS * oies se 435 439 TABLE DES PLANCHES CONTENUES DANS LE TOME NEUVIÈME Planche Chætomium. 1 2 3 4. Pleurotus ostreatus. — 5. Modifications pathologiques de la cellule. 6. Modifications pathologiques de la cellule. 7. Galles d'Orient. 8. Galles d'Orient. 9. Appareil de germination pour les Fougères. :— 10. Micropyle des graines des Légumineuses- pe — Al. Volutella Scopula. — 12. Sterigmatocystis alba. — A3. Sterigmatocystis alba. — A4. Sterigmatocystis alba. — A5. Sterigmatocystis alba. 16. Penicillium Sacchari. 17. Appareils pour cultures en liquides agités. 18. Racine des Anémones. — 19. Racine des Anémones,. 20 21 22 Sigillaria mamillaris, S. approximata, S. Brardi. Protorhipis Buchi, Clathropteris. Chène, Hêtre, Frêne (Pousses normales et pousses de remplacement). 5 TABLE DES ARTICLES ET DES REVUES PAR NOMS D’AUTEURS BouLancer (Édouard). Développement et polymorphisme du Voluiéllé Soopule- se 5 LR BouLANGER (Ém.). Sur une forme conidienne nouvelle dans le RS OR D. dun Li à DU De ou + CHaAuvEAUD (Gustave). Sur la structure de la racine de l’ Hydro- charis Morsus-rañæ: : : . :; :°. : . _ Sur le rôle des tubes criblés. . . . . . Covrix (Henri). Sur la structure du micropyle des graines des Léruminbnses. 0 a us — Sur le mucilage exosmosé par les graines . — Sur une germination tératologique du Pois . DanreL (L.). Un nouveau procédé de greffage . . . . . . . . Focxeu (H.). Sur quelques cécidies orientales. . . . . . 48, GÉNEAU DE LAMaARLIÈRE (L.). Revue des travaux publiés sur les Muscinées depuis le 1‘ Janvier 1889 jusqu’au As anvier: RO 73, 153, 233, 260, _ Greor (P.). Sur les faisceaux staminaux. . . . . ss GRIFFON (Ed.). De l'influence de la gelée printanière de is sur la végétation de quelques essences forestières . . . . Janczewsxi1 (Édouard). Études morphologiques sur le genre Anemone (Suite). Chapitre troisième : la racine. . . . . . JonNxmaAN (H. F.). Note sur un appareil de germination. . . . Jumeze (H.). Étude anatomique du Cissus gongylodes . . . . 220 468 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE LecLerc Du SABLON. Sur la germination des amandes. — Sur les réserves oléagineuses de la noix . — Sur la digestion de l’albumen du Dattier. Le Gran (Ant.). Nomenclature binaire.— La règle de priorité D pure ue da MarrucHor (L.). Hoclerches biologiques sur les Champirions Mozciarp (M.). Hypertrophie pathologique des cellules végé- RO nd dt on ul à à ce Ci de des à PazLaDnine (W.). Recherches sur la formation de la chloro- DAVIS CHR IGS DIMM 0 Lune PrRuNET (A.). Revue des travaux d'anatomie végétale parus en 1892, 1893'et 1894 . : |. . 27, 58, 119, 150, 181, 226, 355, Ray (J.). Variations des Champignons inférieurs sous l’in- Rhone SU RENO s er, 193, 255 Zeiirer (R.). Revue des travaux de paléontologie végétale publiés dans le cours des années 1893-1896... 324, 360, 399, , 282 449 | Det insu re Sr TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS DONT LES TRAVAUX ONT ÉTÉ ANALYSÉS DANS LES REVUES DES TRAVAUX FRANÇAIS ET ÉTRANGERS Explication des signes : (a) Revue des travaux d’Anatomie végétale ; (M) Revue des travaux sur les Muscinées ; (pa) Revue des travaux de Paléontologie végétale, A Altrosan {4}... .ivt Amann (m). 73, 74; 79 Re Amelung (Erich) (a). Andræ (Da), = 6e: + Armangeh. (pa) 2%". +... D , + Auerbach ts B Balicka-Iwanowska (M"° G.) Bartholin Ji PER RE Bastit (mn ; ae MOD, 239, Belajetf (WL.) (a). . 6%, 65, 0, 7 124, 98, Beneeke (W.) Fe ein Benson (Me M.) (a) . ie MERE (M): «©... : attend (C.- à )(pa) . 33, — et Renault (B.) (pa) Bescherelle (m}). . . . . . . Binz (a) : Bonnier (Gaston) (a) : Boodle et Wordsdell (a - _ Bosniaski (S. de) (pa). . Me DURS ANS GR DOS CHEN MP à dir mie US PR ZE 2 MER | Britton pa. se cine He us Brebner et Scott (a). . .. . . Briosi et Tognini (a) n (m) CAT OESE RS AU Mie à Busse (a de 6 Re ET de NN Cu à Buysson (R. du) (m) . . C. Candolle (C. de) (a) . bell (a) Chivetd (G.) (a) CH Ie in t (a) | Clairbois et Mansion (mn) . Clerici (pa Corbière ( ni. HR RP APR DEN AUDE ie GNT it 153, 154, 155, 470 Compter ÉATT SO mous GS e ST ete eg ENT D TOR) - 5. . _ Etheridge (pa). . Ettingshausen C. ob) nus ._ Evans (m) Dre CURE) MS ee “ei _” (J. Bretland) (a). 61, : 00, TE, TAÏ, 122, (m — et Reeves (a) . PSS VON RE AR de DE M MONT LS UNS FRET PE MEL ONE : 5 Fleischer (Max) (m Dir 415 Fuchs tn ) fit 325, 396, G | Gautier CP Ch. 50. Géneau de Lamarlière (a). Heassimolt (à ns CUP GONE RE tee APR AS RU CREER M LÉ CN PR NU M | Karsten (a). jee REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Grônvall (m) . 79, 193, CAMP Id re mire, Guignard (a) 60, 62 à 65, 69 71, 120, 122, 185, 186, 187, 231, sn UN) Se des Gümbel (W. von) (pa). Gürke (a) Ste ee DR Er de EC Haberlandt (m).::; ..... Hagen (m) . .. Hallier (Hans) (a). . . . . . Hanausek (M nus en Hart LD. à Hs Mes Héribaud-Joseph se (pa) : Hertwig (O.) (a). . - . 62, Hick (pa). Hildebrand ( a Holle + RS PRE a A PE À Ne en fe ET 58 Holm (pa) PR OT Eee gt SOS SAMU Humphrey (a) . . . mue ee CAR TN AR DOS NT MR ET e ee. 8 Me D 71, 119, 121, PR RS OUR A NON #9 Kerner 2. en Ge 328, 363 156 438 TABLE ALPHABÉTIQUE Kindber PART UT RE REPAS ae Krüger (a) Hunts (ol 3%; Puris (pa). : . . ee 7 a (W. von) (m) . + Lampe (pa Lapparent (A. de) Pa DR _ Lavdowsky (a 28, Leclerc du Sablon ta). Le Jolis (m) Lester Ward (pa). _ Letacq (m) Eignier {pd}: "2. 413, Lima AS* de) (pa). . Lorch Éheites (a) RE AE Me Mer ee SN Vs fu LR D Ed RU AN NROX DE Ur JE var Mel Le TS 50m CCSN RE ARE et TE CIO DS, PT à Manabre Myoshi (a). . . Mangin (a) I Mansion et Clairbois se Marshall (Howe) (m) . CONTE RES ER AE REX Et à Qt = PAU ER SE ARE ET IE PR PRNE TRCAU LE art UT ” chael (pa), = Morin (m). . Mottier (mn) SUN CRIER ea NU Rue PT PRE re AOC SEE ER DES NOMS D'AUTEURS AT INMDO IR Lu nu 444 NORGE EM) "5 do pen res 151 DA Ti Re msn 440 O CHdhadr ui LH. 2% 2. 379 OVAIRES LU Re GI : 4 Pantocseck (pa) ::. :... 335 Pansson-(n) 0, 236 PéeLaby (4) 5 "sans 190 Penhallow (pa) . . . : . . . 328 PHARE TA ue 2 444 Philibert (m). 74, 799,77 à 79, 155, 156, 235, 209 Porrauit {4}: . : "0 185, 443 Potonié (pa). 326, 360, 365, 367, 377, 378, 4o1, 402, 405, 409 POLErIER no 44o Frierhet (9h. ue. 445 Q CPE ART er en 2 664 R PHAeig (Un ur ve xt 183 Raciborski (pa). 361, ie 453 Reeves (J.) (m) . . 268 et Farmer (a). 125 — (m +: ON Reic nu Bah om: 445, 448 Renault GB ) (pa). 322, 333, 407, ue — et ns (pal: 0. DR ir. . 335 Rimbadh (0) +. .