REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE | M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE TOME DIXIÈME PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, 4 1898 Mo. Bot. Garden, SUR UNE DIPTÉROCÉCIDIE FOLIAIRE D'HYPERICUM PERFORATUM par M. Aug. DAGUILLON. Il n’est pas rare de trouver en été, dans les parties récemment coupées des boïs de la région parisienne, où abonde le Millepertuis (Hypericum perforatum), des pieds de cette espèce affectés d’une anomalie qui frappe immédiatement les yeux de l'observateur le moins prévenu. On sait que les feuilles d’ Hypericum perforatum sont opposées décussées. Leur limbe (fig. 1), dont le contour a la forme d’une ellipse allongée, est parsemé de petites poches sécrétrices qui en occupent à peu près toute l’épaisseur et dont la plupart ont un contenu incolore, ce qui les fait paraître, sur la feuille examinée par transparence, comme autant d’orifices Fig. 1. — Feuille normale Fig. 2. — Feuille Lire d'Hypericum perforatum. d'Aypericum perforatum. ‘dont la présence justifierait le nom vulgairement donné à la plante; d' itres poches peuvent avoir un contenu de couleur brun foncé. Poe affectés 4 l'anomalie dont il est ici Fe cer- G REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tains rameaux, au lieu de s’allonger normalement et de porter des feuilles bien développées et régulièrement espacées, demeurent très courts. Leur première ou leurs deux premières paires de feuilles, extrêmement réduites, sont étroites et terininées en pointe; puis le rameau se termine brusquement après une dernière paire de feuilles beaucoup plus volumineuses, dont la forme et l'aspect général ne rappellent aucunement ceux des feuilles normales. Chacune de ces deux feuilles (fig. 2) est à peine plus longue que large; son contour a la forme d’une courte ellipse, tronquée, à une extrémité de son grand axe, par la surface d’insertion de la feuille sur son rameau, tandis que l’extrémité opposée se termine en une pointe émoussée. Le limbe, épais et de consistance charnue, se courbe de manière à devenir convexe sur sa face dorsale, concave sur sa face ventrale, consti- tuant dans son ensemble une sorte de surface ellipsoïdale dont la nervure médiane serait un méridien; on peut encore comparer la forme de la feuille ainsi modifiée à celle d’une sorte de nacelle ; par son bord libre, légère- ment relevé, elle s’applique contre la feuille opposée, sans se sou- der cependant avec elle (fig. 3), de manière à limiter une cavité à peu près sphérique, à l’intérieur de laquelle on trouve générale- ment, en écartant les deux feuilles, quelques larves vermiformes, de couleur ordinairement orangée. Au lieu de conserver la couleur verte des feuilles normales, les feuilles altérées ne tardent pas à prendre dans leurs parties externes, c’est-à-dire voisines de leurs faces dorsales, une coloration rouge qui rappelle celle de certains fruits mûrs de la plante; leur bord est généralement marqué par un assez grand nombre de ces petites poches sécrétrices à contenu brun noirâtre qui sont disséminées sans ordre dans les feuilles normales et qu’on observe aussi sur les deux bords des pétales; en examinant ces feuilles à l'œil nu par transparence, on n’aperçoit Fig. 3. — Coupe transversale schématique de la galle. pas, au contraire, ces poches à contenu incolore qui criblent les — feuilles normales. + Eu même temps que ces modifications locales, qui aboutissent à la formation d’un certain nombre de poches abritant des larves, on constate aussi une altération ces de la nr tout _. | DIPTÉROCÉCIDIE FOLIAIRE D'HYPERICUM PERFORATUM 1 les feuilles de la tige principale et des branches secondaires que n’affecte pas directement l’anomalie deviennent étroites, quelques- unes presque linéaires; les fleurs apparaissent en fort petit nombre; quelquefois même l'individu atteint est entièrement stérile. Cette cécidie foliaire est connue depuis fort longtemps; mais les observateurs se sont, en général, uniquement préoccupés d'étudier l’insecte qui en provoque la formation. Elle à été décrite dès 1832 par Gené (1), qui déclare l’avoir prise longtemps pour le fruit du Millepertuis, et plus tard, en 1847, par Bremi. M. A. Giard (2) la signalait une fois de plus en 1889 pour rattacher les modifica- tions qu’elle entraîne dans l’ensemble de la plante attaquée à cette catégorie générale de phénomènes qu’il a rangés sous la désigna- tion commune de phénomènes de castration parasitaire. Les auteurs ne paraissent pas, d’ailleurs, entièrement d’accord sur la détermination de l’espèce à laquelle on doit attribuer la cécidie (3). Bremi en avait fait une espèce d’un genre de Diptères, le genre Cecidomyia (Cecidomyia Hyperici Bremi). En 1892, Rübsaamen (4) restaurait, pour y faire entrer Cecidomyia destructor (la fameuse Mouche de Hesse), le genre Oligotrophus, qui avait été créé par Latreille et dont le type était, pour ce dernier, Oligotrophus juniperinus — Cecidomyia juniperina De Geer. Quelque temps après, M. À. Giard faisait remarquer (5) que, s’il lui paraissait difficile de placer Cecidomyia destructor dans le genre Oligotrophus, il était vrai du moins que Cecidomyia Hyperici Bremi, et quelques autres espèces dont Rübsaamen ne parle pas, forment bien, avec Oligo- trophus juniperinus Latr., un ensemble naturel : « Gené, qui a si | » parfaitement décrit les divers états de la Cécidomyie du Mille- (1) G. Gené : Una specie di Cecidomia che vive sugli ts (2) A. Giard : Sur la castration parasitaire de l’Hy um perforatum L. par le Cecidomyia Hyperici Bremi et par l’Erysiphe Martii Le (Comptes rendus, 1889, t. 109, p. 324). (3) Si on fait usage, pour la détermination de cette espèce, des clefs publiées par le D' HR. von Schlechtendal (Die Ga alibildungen (Zoocecidien) der deuts- pouvant varier dre trà à la vraie mue . Zeitse nas XXXVI, p. 376. 8 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE » eo insistait déjà avec raison sur ce rapprochement » ; pour M. Giard, l’insecte producteur de la galle du Millepertuis dorrsi donc être placé dans le genre Oligotrophus Latr. En 1896, Kiefier (1), ayant retrouvé en Lorraine la galle de Gené et en ayant obtenu l’insecte parfait, le range dans le genre Diplosis, sous le nom de Diplosis Giardi n. sp. M. Giard, à qui je dois les indications qui m'ont permis de recueillir ces renseignements d'ordre entomolo- gique et que je remercie vivement de son extrême obligeance, s’en tient à son opinion sur la position générique de l’espèce, à laquelle il pense qu’il conviendrait de donner le nom de Oligotro- plus Giardi Kiefter. : Si, comme on le voit par ce qui précède, les entomologistes se sont fréquemment occupés des galles du Millepertuis, les botanistes n’en ont pas, que je sache, fait l’étude anatomique, et ce sont quel- ques résultats de cette étude que la présente note a pour objet de faire connaître. L'étude dont il s’agit se ramène, en somme, à une comparaison entre la structure normale de la feuille d’Hypericum perforatum et celle d'une feuille atteinte par l’anomalie. La première modification qui frappe l’observateur est l’épais- sissement relativement considérable de la feuille anormale. Le limbe d’une feuille normale a, dans ses parties latérales, une épais- seur moyenne de Omm{4%; ce n’est qu’au niveau de la uervure médiane, beaucoup plus saillante que toutes les autres à la face injérieure de la feuille, qu’il atteint une épaisseur à peu près dou- ble, soit d'environ Omm30. L'épaisseur d’une feuille anormale, aussi comparable que possible à la précédente (prise sur le même pied et constituant, par exemple, la feuille axillante du rameau atteint par l’anomalie), est beaucoup plus uniforme : c’est à peine si la nervure médiane est indiquée par une légère saillie à la face dor- sale de la feuille; l’épaisseur moyenne de l'organe est d’environ Omn32; elle est légèrement supérieure à l'épaisseur maxima de la feuille normale au niveau de la nervure médiane. : Dans la feuille normale, l’épiderme est formé de cellules à sontgues sinueux; leurs membranes Lot due portent une . (0 J: 3. Kiefer : Observations sur les Diplosis et di uodités (Bull. Soc, entom. Fr., Séance du LL novembre 1396, P. 383). agnoses de 0e pe an : DIPTÉROCÉCIDIE FOLIAIRE D’HYPERICUM PERFORATUM 9 sorte de réseau d’épaississement qui se présente, sur les cellules vues de face, sous la forme de boutons irrégulièrement disséminés le long de chaque ligne qui limite deux cellules voisines et faisant saillie tantôt d’un côté, tantôt de l’autre (fig. 4). Les cellules sont plus larges et plus hautes dans lépi- derme supérieur que dans l’épiderme és a inférieur, qui porte de nombreux stoma- Ÿ AN tes; elles ont aussi des contours plus sinueux : l'épaisseur, assez uniforme, de l’épiderme supérieur peut atteindre 33u; © celle de l’épiderme inférieur, beaucoup moins uniforme à cause de la présence de — nombreux stomates, bordés de cellules plus petites et moins hautes que les Ferme te épiderme fo- autres, varie entre 11 et 23 u, ce qui donne une moyeune sensiblement égale à la moitié de l’épaisseur de l’épiderme supérieur. Dans la feuille anormale, les contours des cellules épidermiques | perdent à peu près complètement leurs sinuosités : ils deviennent très sensiblement polygonaux ; ce n’est qu'à l’épiderme inférieur qu’ils manifestent, par de légères inflexions, une tendance à la sinuosité. D'ailleurs les membranes de séparation, dont les contours représentent la tranche, possèdent encore le réseau d’épaississe- ment qu’on remarque dans les feuilles normales. Quant aux dimen- sions des cellules épidermiques, elles sont assez sensiblement modifiées : d’une manière générale, les cellules de la feuille anor- male sont un peu plus larges que celles de la feuille normale, d’où il résulte que les stomates, à la face inférieure, sont plus espacés que dans la feuille normale ; par contre, les cellules de l’épiderme supérieur diminuent beaucoup de hauteur et les deux épidermes _ prennent une épaisseur à peu près identique, sensiblement égale à celle de l’épiderme inférieur d’une feuille normale (11 à 23 x envi- ron). Il faut remarquer d’ailleurs que dans l’épiderme supérieur de la feuille anormale, qui regarde la cavité de la galle et offre une surface générale concave, chaque cellule présente elle-même cette forme, de sorte qu’elle apparaît, sur une coupe transversale, sous : l'aspect d'une sorte de croissant qui tourne sa concavité vers cum perforatum. 10 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l'extérieur et entre en contact par ses extrémités avec les crois- sants représentant les cellules voisines (fig. 5 à 8). Le mésophylle de la feuille normale (fig. 9) est nettement diffé- rencié en parenchyme palissadique, vers la face supérieure, et paren- chyme lacuueux, vers la face inférieure, Le parenchyme palissadique ne comprend généralement qu’une assise de cellules étroitement Fig. 5 à 8. — Comparaison entre les épidermes d’une feuille normale et ceux due feuille anormale. — S, é épiderme supérieur d’une feuille normale; 1, son épiderme inférieur; S’, épiderme supérieur d'une es a anormale; l son * épiderme inférieur. + : serrées, dont chacune a environ 45 y de haut sur 11 u de Ho ül . _ occupe à peu près la moilié de l'épaisseur du mésophylle. Le tissu Fe lacuneux, qui en occupe l’autre moitié, comprend, en presque tous - . | | ses points, deux assises de cellules dont chacune est environ deux _ fois plus …… que ML bre re 23 —. . sur u . de DIPTÉROCÉCIDIE FOLIAIRE D’'HYPERICUM PERFORATUM 11 large) et légèrement rétréci vers son milieu de manière à offrir quel- que ressemblance avec une courte pièce osseuse que termineraient deux épiphyses. Dans le mésophylle de la feuille anormale (fig. 10) il n’est plus possible de distinguer nettement deux sortes de paren- chyme. On trouve bien, immédiatement au-dessous de l’épiderme supérieur, une première assise de cellules dont les sections par un plan perpendiculaire à la surface du limbe ont une forme à peu près carrée (chacune d’elles ayant, par exemple, environ 45 y de haut sur 34 uw de large); cette assise représente évidemment les palissades de la feuille normale; mais encore faut-il remarquer que, si les cellules qui la constituent ont sensiblement la même Fig. 9. — Coupe transversale d’une feuille Fig.10.—Coupetransversale d'une feuille normale, au voisinage de la face supé- anormale, au voisinage de la rieure. — Ep., épiderme; Pal., tissu supérieure, — Ep., épiderme; Par., en palissade; Lac., tissu lacuneux. parenchyme, hauteur que ces dernières, elles ont une largcur bien plus grande, de telle sorte qu’une cellule de l’épiderme supérieur, dans la feuille anormale, recouvre à peine plus d’une cellule sous-jacente (fig. 10), tandis qu’une cellule homologue de la feuille normale recouvre de trois à quatre palissades (fig. 9). Quant au tissu lacuneux de la feuille normale, il est ici représenté par un grand nombre d'assises de cellules irrégulièrement arrondies dont les dimensions vont en décroissant progressivement de la face supérieure vers la face infé- rieure de la feuille. Dans la feuille normale, la nervure principale, qui fait une saillie assez forte à la face inférieure, correspond à une différenciation très marquée de la morphologie interne (fig. 11). Dans le faisceau libéro-ligneux, qui constitue la partie essentielle de la nervure, les _ éléments ligneux se montrent, sur une coupe transversale, dis- 4 posés en rangées régulières qui divergent, à la manière des rayons | d’un éventail, de la face supérieure vers la face inférieure. Le . 12 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE faisceau est entouré d’un péridesme qu’une assise endodermique de grandes cellules, à contours arrondis, sépare latéralement du mésophylle ambiant. Sur les faces supérieure et inférieure de la nervure, l’endoderme est séparé de l’épiderme foliaire par un cordon de collenchyme; réduit souvent à un seul plan de cellules du côté de la face inférieure, ce collenchyme est, au contraire, repré- Fig. 1!. — Coupe transversale de la nervure médiane d’une feuille normal . piderme supérieur  épiderme inférieur; Pal., tissu e e; Lac. tissu lac médiane d’une feuille anormale. . neux ; Coll., collenchyme ; sup, épiderme supérieur ; Ep. inf., épi- End., endoderme; B, bois; derme inférieur ; End, endoderme ; B, hois ; Lib., liber. Lib., liber, Te senté par un grand nombre d’assises du côté de la face inférieure et c'est à lui qu’est due presque exclusivement la forte saillie de la nervure. Avec les deux cordons de collenchyme qui l’accom- pagnent, la nervure principale forme, à travers le limbe de la _ feuille, une sorté de lame continué qui coupe nettement le méso- phylle. Une structure tout à fait semblable se retrouve dans les nervures Secondaires qui proviennent de la ramification de la ner- . DIPTÉROCÉCIDIE FOLIAIRE D'HYPERICUM PERFORATUM 13 vure principale; seulement le nombre des éléments du faisceau libéro-ligneux et du collenchyme y diminue sensiblement. Ce n’est que dans les nervures de troisième ordre et leurs dernières rami- fications, plongées en plein parenchyme, que disparaît toute trace de collenchyme. Dans la feuille anormale, la différenciation de la nervure prin- cipale est beaucoup moindre (fig. 12). Les éléments ligneux du faisceau sont disséminés avec moins d’ordre, au milieu d’un paren- chyme qui manifeste une tendance à s’intercaler entre eux : il semble qu’on assiste à une sorte de morcellement du cordon ligneux. La limite entre le mésophylle, dont nous connaissons déjà la grande homogénéité, et le péridesme du faisceau, perd beaucoup de sa netteté : et par la forme et par la dimension de ses cellules, l’assise endodermique tend à se confondre avec le reste du mésophylle. Quant au collenchyme qui doublait la nervure sur les deux faces dans la feuille normale, il disparaît entièrement ici, et ainsi s'explique le peu d'importance de la saillie que forme la nervure à la face inférieure de la feuille. La structure des nervures secondaires subit une simplification analogue. Sur une coupe transversale du limbe d’une feuille normale, on peut s’assurer que les poches sécrétrices en occupent, au point ôù elles se trouvent, à peu près toute l'épaisseur : en ces points, cha- cune des deux faces de la feuille présente une dépression et la glande est en contact immédiat avec les deux feuillets de l’épi- derme. Au contraire, les poches sécrétrices d’une feuille anormale, à peine plus volumineuses que celles de la feuille normale, sont noyées dans le parenchyme, à peu près à égale distance des deux feuillets épidermiques, dont elles sont séparées par quelques assises de cellules. En ce qui concerne le contenu des cellules foliaires, on peut remarquer que les cellules de l’épiderme inférieur, dans la feuille normale, ainsi que les cellules des assises voisines du mésophylle, se chargent d'une matière colorante rouge, dissoute dans le suc cellulaire. En résumé, on voit que les modifications apportées dans la Structure de la feuille d’Hypericum perforatum par la présence des larves d'Oligotrophus Giardi peuvent s’énoncer comme il suit : 14 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 1° Épaississement général de l'organe ; 20 Élargissement des cellules épidermiques et rectification partielle de leurs contours; 3° Amincissement de l’épiderme supérieur ; 4° Différenciation moindre du mésophylle, dont le nombre total des assises est sensiblement accru; ÿ° Simplification de la structure des nervures, avec disparition du collenchyme qui accompagne normalement les nervures de premier et de second ordre; 6° Enveloppement complet des poches sécrétrices par le méso- phylle, dans lequel elles cessent d’être visibles par transparence; 7° Développement, dans les cellules voisines de la face dorsale, d’un pigment rouge soluble dans le suc cellulaire (1). (1) Travail du laboratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Bonnier. ñ INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX par M. Ch. DASSONVILLE. Ona déjà fait de nombreuses recherches relativement à l'influence de la nature du terrain sur le développement des végétaux. L’Agri- culture a tiré de grands profits des études faites sur les engrais de toute nature. Les procédés d'investigation ont été, jusqu'ici, presque exclu- sivement du domaine de la chimie. On peut se demander si les ressources dont la micrographie dispose ne seraient pas aptes à compléter ces données, à les con- _ trôler, et, dans tous les cas, à mettre au jour de nouveaux docu- ments utiles. Les différences que l’on observe dans la végétation suivant la nature du terrain, suivant que les champs de culture ont reçu des engrais spéciaux, portent à penser que l'aliment doit agir sur la structure au même titre que la lumière, la chaleur, etc... C’est d’ailleurs ce qui ressort des recherches de M. Lesage sur l’influence du chlorure de sodium, et, on conçoit l'intérêt des recherches anatomiques quand on examine la série des faits recueillis sur l’action des milieux extérieurs par MM. Gaston Bonnier, Costantin, Dufour, Gain, Landel, Lothelier, Russell, etc. On pressent, en outre, que si les sels ont une action sur la structure, on doit arriver à gouverner en quelque sorte cette der- nière, puisque l’on peut aisément faire varier la nature ou la dose des sels que l’on emploie. Les conclusions kisuelies doit conduire cette étude sont du ; plus haut intérêt pour la pratique agricole. - Si l’on connaissait exactement la marche que suit le développe- 3 ment des tissus, rs nee et des appareils, sous l'influence des 16 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE causes de variations les plus différentes, on pourrait chercher à obtenir les structures qui seraient démontrées être les plus avanta- geuses pour la pratique. Si par.-exemple, une grande plante herbacée a besoin d’un abondant tissu de soutien et qu'il soit prouvé qu’un certain sel s'oppose à la formation de ce tissu, il faudra éviter de cultiver cette plante avec un engrais renfermant ce sel. Il importe donc de rechercher les lois générales qui régissent l’action des sels sur la structure, de laquelle dépend l'édification plus ou moins complète du végétal. Il va de soi que de telles recherches sont en quelque sorte sans limite, et, je ne me dissimule pas que je n'ai fait que les aborder. INTRODUCTION Lorsqu'on ajoute un sel au terrain dans lequel croît une plante, on ne saurait, par l'observation directe du développement ultérieur, distinguer l'effet produit de l'effet provoqué par les autres Age DIS du milieu. On ne peut apprécier l’action de ce sel qu’en comparant la plante à une autre plante de même espèce vivant dans les mêmes conditions extérieures, moins la présence de ce sel. Pour agir avec certitude, il faut même aller plus loin: il faut prendre des graines semblables et les soumettre à des conditions de milieu rigoureusement identiques. Si, alors, on introduit un sel dans le sol dans lequel ces graines ont été semées, on peut com- parer les plantes qui proviennent de ces graines à celles qui n’ont pas eu de sel à leur disposition. Les différences qui résultent de cette comparaison expriment l'effet du sel sur la végétation. | Mais, lorsqu'on veut soumettre des plantes à des conditions de milieu rigoureusement semblables, on se trouve en DRE de certaines difficultés : C'est d’abord la température, qu’il faut maintenir D riont la même pour tous les sujets d'expérience. Les cultures en plein air ne m'ayant pas paru remplir suffisamment cette condition, j'ai fait presque toutes mes expériences en serre. Puis, pour que les plantes reçoivent les mêmes radiations lumi- neuses, il faut les placer les unes à côté des autres, sans pendant ACTION DES SELS SUR LES VEGÉTAUX 17 les rapprocher trop pour qu’elles ne se nuisent pas mutuellement. Ces conditions sont difficiles à régler. On peut toutefois tourner la difficulté, en prenant soin d’expérimenter sur un grand nombre de sujets. Si, en agissant ainsi, on obtient les mêmes caractères dans toute une série de cultures, on est en droit de supposer que les quantités de iumière reçues ont été sensiblement les mêmes. J’ai donc expérimenté sur un grand nombre d'individus et je n’ai tenu compte, dans mes comparaisons, que des résultats qui se montraient les mêmes sur la grande majorité des plantes. Cela m'a permis, en outre, de distinguer les modifications provoquées par les sels de certaines Reese Toutes les graines provenant d’un même pied ‘ et soumises à des conditions identiques ne donnent pas toujours des plantes absolument semblables, et il importe de ne pas confon- dre ces différences individuelles avec les effets de la cause de variation que l’on étudie. Quand on veut apprécier l’action d’une substance minérale sur la végétation, il importe que le lot témoin de comparaison qui doit être privé de cette substance minérale n’en trouve aucune trace g dons le milieu. Dès lors, des expériences rigoureuses ne sauraient être faites dans un sol naturel, puisque les plantes pourraient ÿ puiser des éléments divers que nous ne saurions apprécier. Il est indispensable d’expérimenter en solutions aqueuses titrées. Ces solutions réalisent des conditions physiques bien différentes de celles des sols ordi- naires. Pour me rapprocher autant que possible de l’état naturel, J'avais songé, dès le début, à introduire, dans les solutions, de la pierre ponce divisée en très petits fragments. Mais, je me suis vite aperçu que, pour une mème solution aqueuse, les plantes variaient considérablement entre elles, suivant que cette solution aqueuse remplissait seule le flacon de culture ou bien imbibait sim cr de la pierre ponce. Ces différences dans le Fo. tenaient à la solubilité de la pierre ponce. Dans certains cas, en effet, il y avait dans mes flacons une certaine hauteur de liquide au-dessus de la pierre ponce. J’ai remarqué alors que, dans cette région, les racines se développaient vigoureusement, alors qu’elles restaient rudimen- aires « dans d’autres flacons qui contenaient la même ga mais L. sans pier re sl à ie “+ Las REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE . D'ailleurs, les expériences de Wiegmann et Polstorff ont établi qu’un sable quartzeux traité par l’eau régale,-puis lavé, cède encore aux végétaux des éléments solubles. II m’a donc paru nécoseaies de ne faire entrer dans le milieu aucun corps solide. En raison des divergences d’opinions qui. ont cours sur l’utilité des matières organiques, j'ai songé aussi à introduire du sucre dans mes milieux de culture. Je décrirai plus loin une expérience préli- minaire qui m’a engagé à n’utiliser que des milieux exclusive- menti composés de matières minérales. Ainsi, pour apprécier l'effet des sels minéraux sur les végétaux, j'ai cultivé mes plantes, d’une part dans une solution titrée de ces : sels minéraux, d’autre part dans l’eau distillée. La différence entre - les résultats obtenus est due à la présence des sels; elle exprime la valeur de l’action de ceux-ci. On pourrait croire que pour étudier l’action d’un sel, il faut comparer des plantes vivant dans une solution de ce sel à d’autres plantes croissant dans l’eau distillée. Cette méthode porte le nom de méthode directe. Mais des expériences nombreuses ont déjà démontré qu'il faut un assez grand nombre d'éléments nutritifs; et on ne peut se rendre compte des eflets d’un sel qu’en suivant la méthode indirecte. Cette méthode consiste en deux opérations successives : Dans la première opération, on compare les effets produits sur un végétal par une solution nutritive complexe à ceux que produit l’eau distillée. La différence exprime l’action de la somme des sels. Si la solution est convenablement choisie, les plantes acquièrent de grandes dimensions et peuvent suivre le cycle complet de leur évolution. Dans un deuxième temps, on. détermine l’action de chaque se | en comparant les effets de la liqueur nutritive complète aux effets de la même liqueur privée chaque fois d’un des sels dont on veut connaître l’action. La différence exprime celte action. Pour étudier d’une façon plus complète l’eftet d’un sel, il suftit d'établir des séries de cultures contenant des doses croissantes de ce sel et de chercher quelle dose produit le meilleur résultat. Il est très utile de savoir si deux bases de la même famille telles que la potasse et la soude, la chaux et et etc. “ ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 19 produisent des effets identiques. Pour résoudre ce problème, on compare les effets de deux solutions connues comme très aptes à produire le développement complet des plantes et contenant respectivement l’une des deux bases soumises à la comparaison: La différence des deux développements fait connaître la valeur comparée de ces bases. On peut, par un procédé analogue, APppéer l'effet des divers acides. La méthode recu permet donc d’apprécier l’influence d’une solution nutritive complète sur la végétation. J’étudierai cette action sous le titre : « Action générale des sels ». Elle permet ensuite de connaître la valeur de chaque sel dans l’action générale et de voir comment varie cette action suivant les proportions du sel dans la solution; enfin de juger l’action com- parée des bases et des acides. J'examinerai ces diverses questions sous le titre : « Action spéciale à chaque sel ». - J’ai fait aussi des expériences en pleine terre. Ces expériences ne sont pas sans utilité. Une étude de ce genre est, en effet, appelée à fournir des renseignements précieux à l’Agriculture. J’ai opéré par méthode directe et par méthode indirecte : Dans le premier cas, j'ai ajouté au soi un seul sel et à des doses diverses. En expérimentant sur un grand nombre de sels différents j'ai pu apprécier la valeur comparée de chacun d'eux. Dans la méthode indirecte, j'ai pris pour témoins les résultats obtenus dans des carrés de terrains qui étaient arrosés avec üne solution nutritive complexe, Des carrés voisins ont été arrosés avec la même solution diminuée de l’un des sels étudiés. La comparai- son de ces différentes cultures avec la première me permettait d'apprécier la valeur de chaque sel. Si ces deux méthodes fournissent des conclusions qui, dañs leur ensemble, concordent entre elles et aussi avec celles que les cultures en solutions aqueuses ont données, on en conclura que malgré leur imperfection déjà signalée, elles peuvent donner des résultats qui méritent un certain degré de confiance. Et ce fait est très important, car, dans la pratique agricole, on ne peut, en | général, expérimenter que de cette façon. Mais ces résultats ne _ Sout en quelque sorte qu'une première approximation : ce son 20 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les expériences en solutions aqueuses qui, seules, fournissent des conclusions rigoureuses. D’après ce qui précède, le présent travail sera divisé en deux parties : Dans la première, je m’occuperai des cultures que j'ai faites en solutions aqueuses. Dans cette étude, j’examinerai : 4e L'action générale des sels d’une solution nutritive complète; 2% L'action spéciale de chaque sel (influence des doses, action comparée des diverses bases et des divers acides). - Dans la seconde, je traiterai des cultures faites en pleine terre. PREMIÈRE PARTIE CULTURES EN SOLUTIONS AQUEUSES. CHAPITRE PREMIER ACTION GÉNÉRALE DES SELS Dispositif employé. — Mes solutions aqueuses étaient contenues dans des éprouvettes entourées de papier noir, afin d'empêcher le développement des Algues qui, sans cette précaution, auraient végété aux dépens des racines. Les graines étaient placées sur un grillage métallique fixé au fond d’un trou pratiqué dans le bouchon des éprouvettes et dont … les mailles pouvaient être facilement agrandies pour suivre le déve- loppement des racines. Les éprouvettes étaient placées en serre, à côté les unes des à autres, dans les mêmes conditions de chaleur et d’éclairement, de telle sorte que les cultures ne différaient que par la présence ou 5 l’absence des sels. Choix du milieu. — /° Sels. — Pour obtenir au plus tôt les diffé rences les plus nettes, j'ai choisi une solution saline qui contient la pare des éléments de l'aliment . si Qt RE CUT Se 10 RARE RS SU ON à EU PU ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 2} Je me suis adressé à la solution recommandée par Knop, qui se prépare d’après la formule suivante : INR nn nu + » …: 1£T. Phosphate de potasse. . : . . . Ogr. 250 Nitrate dé potasse. 1 5. . 0 gr. 250 Sulfate de magnésie . . ose 0 86200 a de _. de Le + Ua Eau . ) rt CEUUS A cette liste, réserve faite des faits établis au sujet de l'utilité du silicium, du zinc et du manganèse, il manque, pour former un aliment complet : du carbone, de l’oxygène et de l’hydrogène que le végétal trouve dans le milieu extérieur et qu’il fixe par la fonc- = tion chlorophyllienne. Pour être toujours homogène, la solution de Knop demande à être faite avec certaines précautions. Si l’on se contentait de dissoudre les sels'et de réunir sans ordre les solutions, on obtien- drait un précipité abondant qui nuiraït aux expériences. On dissout “ensemble le nitrate de chaux et le nitrate de potasse ; on leur ajoute doucement le sulfate de magnésie préalablement dissous. Puis, on délaye l’ensemble dans toute la masse d’eau que doit contenir la liqueur diminuée de la petite quantité nécessaire pour dissoudre le phosphate de potasse. La solution de ce dernier sel est ensuite versée goutte à goutte dans le mélange que l’on agite pendant toute l'opération. On ajoute enfin le phosphate de peroxyde de fer. Dans ces conditions, la liqueur reste parfaitement limpide. _ 2 Matières organiques. — Comme nous sommes encore peu éclairés sur le rôle des matières organiques dans la végétation (1), j'ai fait une expérience préliminaire, pour voir s’il y avait intérêt à faire entrer une substance organique dans la composition du milieu. L'expérience suivante montre que dans les conditions où je devais opérer, il était indispensable dd une solution exclu- sivement minérale : J'ai mis germer des pommes de terre, d’une part dans l’eau distillée, d'autre part dans la solution de Knop, enfin dans celte _ même solution additionnée d’une certaine quantité de sucre candi (4 grammes par litre). | (1) Voir les « Aliments de la plante » par Ch. Dassonville. {Éeho des Associa- tions vétérinaires de France, 1897). de: 2 _sissures ; ils pourrirent et les tiges moururent. 3 restèrent rudimentaires ; ; mais elles ont survécu, comme dans la 1 étudiée. . individuelles pour des variations dues à l’ “Je Mais, le Sarrasin, la Pomme de t terre, > REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Dans des expériences de ce genre, il est pratiquement im poses de stériliser le milieu. Pourtant, j'ai pris la précaution de faire bouillir la solution sucrée et de flamber les éprouvettes. à Douze tubercules en voie de germination iurent mis en culture | L dans chaque série : 4 Dès les premiers jours, les racines se développèrent au contact des liqueurs salines et les tiges poussèrent vigoureusement. Dans l’eau distillée, le développement fut faible. Vers la fin de la première semaine, la croissance s’arrêta dans la culture qui renfermait du sucre candi. La liqueur était trouble ; ; elle était envahie par des microorganismes qui formaient.à la sur- - face une pellicule blanche, épaisse, adhérant aux racines. Quelques … jours après, les tubercules eux-mêmes furent attaqués par les moi- Dans fi solution de Knop sans matière organique, les tiges ont É continué à pousser vigoureusement. Dans l’eau distillée, elles « solution minérale pure, pendant plusieurs mois. Cette expérience nous fait voir que la présence d’une natiée organique dans la liqueur permet aux organismes inférieurs de se développer en abondance et de consommer une partie des sels de Ja solution. - L'introduction de la. matière organique dans 1 ions en fa On voit d’ailleurs, par les résultats que je viens d’indiquer pour la solution de Knop et pour l’eau distillée, que les substances miné- rales en solutions pures permettent au végétal de se développer dans des conditions telles que leur influence peut être aise ren — Mes expériences n’ont porté que sur un ee restreint d’ espèces. J’ai surtout tenu à opérer sur un très grand nombre d'individus, afin d'éviter de prendre des variations action des sels. e Seigle, le Blé, l’Avoine le Lin, le Grand- Soleil, Courge, le Ricin, la Tomate, ” use es: le ER Li J'ai mis à l'étude: le Lupin, la Fève, l ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX A + [. — LÉGUMINEUSES D) A. — LUPIN (Voir Revue générale de Botanique, Tome VIIT, 1896, pages 286 à 294). B. — FÈVE Dans la solution saline, des pieds dè Fève ont dépassé un mètre de hauteur. Ils ont fleuri. Dans l’eau distillée, les tiges sont restées rudimentaires (20 cen- timètres environ). Elles n’ont pas donné de fleurs. Les plantes sont restées vivantes aussi longtemps que dans la solution saline. = MORPHOLOGIE INTERNE 4° Racine. — (La Comparaison est faite au niveau de la base de la tige). = Dans l’eau distillée (fig. 1%), la moelle (m). 1 lignifiée, est entourée par un métaxylème très lignifié (mr) en relation avec les faisceaux primaires (v. p). L’assise génératrice (a. g) ne fonctionne qu’au niveau du liber primaire. Les coupes montrent donc : des faisceaux primaires (v. p) logés profondément et alternes avec le liber primaire {, rejeté vers la périphérie par le liber secondaire ll; du métaxylème #x, sur lequel s'appuie du bois secondaire v. $: cinq rayons de parenchyme (cj) isolant les formations secondaires. Dans la liqueur de Knop (fig. 15), la ble (m), les vaisseaux primaires (v.p), la métaxylème (x) et le boisse condaire (v. s) sont moins lignifiés. L’assise génératrice (a. 4) donne du bois et du liber secondaire, non seulement en dedans du liber reg mais encore au dos de deux faisceaux ligneux. On voit alors, sur la coupe : deux larges massifs de bois secondaire placés vis-à-vis l’un de l’autre ; sur l’un des côtés, un large rayon de parenchyme (cj) adossé à l’un des faisceaux du bois primaire; _ cipaux massifs par deux rayons de parenchyme adossé aux deux 3 : derniers faisceaux du bois ne po - : à l'opposé, un troisième faisceau secondaire séparé des deux prio- 24 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le liber a une disposition analogue, c’est-à-dire, qu’au lieu de cinq faisceaux isolés, il »’y en a plus que trois, dont deux larges, opposés. Les fibres péricycliques (scl) conservent une disposition analo- gue à celle qu’elles ont dans l’eau distillée et permettent de recon- naître le type pentagonal primitif. - Les écorces n’ont pas de différences appréciables. L'action des sels sur la structure de la racine de la Fève se résume K 70/1 À à Eu dislillee Fig. 43 et 14. — Coupes schématiques comparées de deux racines de Fève, cultivées l’une dans la solution de Knop et l’autre dans l’eau distillée. done en uw: diminution dans la lignification des divers éléments, en une augmentation des éléments vasculaires et en une activité plus grande de l'assise génératrice libéro-ligneuse. 2° Tige. — à. Eau distillée (PL. 14, fig. 90). — La tige est quadran- gulaire, fistuleuse. Lés restes de la moelle (m) qui ont persisté sont de nature parenchymateuse. Ro : Chaque angle de la tige est occupé par un faisceau libéro- _ ligneux assez important, au dos duquel on observe un paquet de ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX A fibres sclérifiées. Plus en dedans, on compte vingt faisceaux, petits, ‘répartis sur un cercle. L’assise génératrice a peu ou pas fonctionné. Dans tous les cas, les rayons restent entièrement parenchymateux. Les faisceaux sont donc partout distincts, isolés. À chacun d’eux s’adosse un paquet de fibres péricycliques (scl). L’assise périmédullaire est parenchymateuse. Les vaisseaux sont étroits, très lignifiés. Les primaires sont plongés dans un parenchyme mince. Quand il y a des vaisseaux secondaires (ce qui est assez rare), ceux-ci sont entremêlés de parenchyme lignifié. b. Solution de Knop. (PI. 14, fig. 89). — Le coupe de la tige est pentagonale. La moelle {m), en grande partie détruite, ne laisse que quelques assises de cellules qui sont lignifiées. L’assise péri- médullaire prend aussi le vert d’iode. Les faisceaux qui occupent les angles de la tige sont beaucoup plus importants que dans l’eau distillée. Ils sont au nombre de cinq. Les autres faisceaux ne sont plus isolés, comme précédemment, mais réunis en un anneau continu laissant proéminer, vers le centre, les vaisseaux primaires v.p associés à du parenchyme mince. Les cloisonnements de l’assise génératrice se sont, en eflet, déve- loppés, puis différenciés, au niveau des rayons > comme entre le liber et le bois primaire; mais, au niveau des rayons, la lignifica- tion du bois est moins intense et les vaisseaux sont plus larges qu’au niveau des formations primaires. Le liber forme un anneau continu. À chaque proéminence du bois primaire correspond, au dos du liber, un paquet volumineux de fibres péricycliques. Le nombre des assises de l'écorce est légèrement diminué. En résumé, la solution de Knop détermine dans la tige la forma- tion d’un anneau fermé de bois. Dans la racine, elle altère la symétrie de la structure, par la formation de bois secondaire au niveau de deux des rayons primaires. Ces faits sont dus à un fonc- tionnement de l’assise génératrice au niveau des rayons primaires. Elle augmente le nombre des Are péricycliques, mais ne tend pas à épaissir les parois. Ces conclusions sont analogues à celles que nous avons précé- Dr formulées pou le Lupin (He (4 suivre). à. Revue déterats de pars re 4 loc. cit. REVUE DES TRAVAUX PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1893-1896 {Suile). B. — Période tertiaire. Comme travail d'ensemble sur la flore tertiaire, et avant d’aborder l'examen des travaux de détail, il faut signaler d’abord la Flora ter- tiaria italica de MM. MESCiNELLI et SQUINABOL (1) dans laquelle les auteurs ont donné la description, avec indications synonymiques remar- quablement complètes, de toutes les espèces observées jusqu’à présent, sans excepter les végétaux dre us les couches tertiaires d'Italie, quels ont été les représentants anciens de tel ou tel des genres actuels. Dans le même ordre d'idées, je citerai l'étude de M. Proza sur les Coni- fères tertiaires du Piémont (2), qui s'étend depuis F'Eocène jusqu’au Pliocène et comprend la description de plusieurs espèces nouvelles, notamment d’Abies et de Pinus ; on remarque que les diverses espèces, fort nombreuses, de Pins dont les strobiles ont été recueillis dans le Tertiaire piémontais, viennent se ranger sans difficultés dans less sections actuelles du genre, Strobus, Tæda et Pinaster A la base du Tertiaire, les végétaux fossiles de l’'Eocène français ont donné lieu à quelques observations nouvelles de M. BuREAU, portant principalement sur la flore du Calcaire grossier parisien (3) : il y a cons- taté la présence d’un Aralia de la section des Macropanax, et il a reconnu que le Phyllites nt Brongt., classé plus tard comme Pota- (1) A. Meschinelli et X. Squinabol : de tertiaria italica, Patavii. In-8°, Lxu- 578 p., 1893. (2) P. Peola : Le Conifere terziarie del Piemonte (Boll. Soc. geol. ital. XII, p. 705-746, pl. VE. 1894). (3) E. Bureau : Sur la présnée d'une Araliacée et d’une Pontédériacée fossiles dans le Calcaire ire grossier parisien (C. R. Ac. Sc., CXW, p. 1335-1337, 26 décembre 1892); — Sur les prétendues Fougères fossiles du Calcaire grossier parisien Aid. CXVIL, è pe 201-204, “it 1893). PRE OR ET EEE à nt LIU NOUS M UUU + : ne REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 27 mogeton, puis comme Otteli ia, devait être rapporté au genre Monochoria, de la famille des Pontédériacées ; il a fait voir en outre que les prétendus rose, Nerium parisiense. Il a étudié, d'autre part, une nouvelle série d'échantillons de la flore du Bois-Gouët (1), contemporaine de celle du Calcaire grossier, et y a découvert notamment un Bambou, Bambusites occidentalis, représenté par ses gaines foliaires ‘est également à la flore éocène qu’appartiennent la plupart des Nipadites, ces fruits analogues à ceux des Mipa, qu’on trouve surtout en abondance dans le Tertiaire inférieur de l'Angleterre et de la Belgi- que, et sur lesquels on a établi un nombre assez considérable d'espèces : M. RENDLE a procédé à une revision attentive de celles-ci (2), et les a réduites à six seulement: Mip. Burtini, Nip. lanceolatus, Nip. umbo- natus, Nip. cordiformis, Nip. éllipticus et Nip. Heberti, excluant du genre les Mip. re et ep: curtus, et ne conservant qu'avec doute le Vip. acu L’exploration le de la péninsule d’Apschéron, entreprise par M. Sjôgren, lui a fait découvrir dans les dépôts éocènes de la région une quantité considérable de bois silicifiés, dont l'étude anatomique a été faite par M. J. Feuix (3) : il y a reconnu deux espèces de Conifères, Pityoxylon silesiacum Gœpp. et Physematopityrs excellens n. sp., cette dernière ressemblant beaucoup à un bois de Ginkgo, et dix bois de Dicotylédones, appartenant les uns à des types génériques déjà éfinis, Tænioxylon, Fegonium, Plataninium, Perseoxylon, Anacar- dioxylon, les autres constituant des types nouveaux auxquels l’auteur a donné les noms de Rhamnacinium, Combretacinium, Ternstræmiacti- nium et Sjôgrenia ; les premiers de ces noms indiquent des bois très voisins, par leur constitution, de bois vivants appartenant aux familles des Rhamnacées. des Combrétacées, des Ternstrœmiacées, sans cependant e M. ix, qui s'élève contre des identifications trop hâtives, tie affirmer que ces bois doivent être rapportés formelle- ment et en toute certitude à ces familles. Quant au genre Sjégrenia, il semble se rapprocher des Aurantiacées par certains caractères qui font songer aux Citrus et aux Feronia, sans cependant concorder entière- ment avec aucun de ces deux genres. M. BuREAU a étudié (4) quelques Palmiers du Tongrien des environs (1) E. Bureau. et N. Patouillard : Additions à la flore éocène du Bois-Gouët de (Bull. Soc. sc. nat. de l'Ouest de la France, Ge p. 261-269, “ VL. 1 (2) ÔR B, Rendie : Revision of the genus ee Bowerb. (Jours. Linn. Soc. | London, Bot., XXX, p. 143-154, pl. VI, VIL. Fel (3) J: : Untersuchungen über Fee Hôlzer. 4. Stüek Geitschr. deutsch. geol. Gesellseh., XLVI, p. 79-40, pl. VLLL-X. 1894). | (4) E. Bureau : Sur quelques Palmiers fossiles d'Italie cout. Mus. hist. nat., sr 28 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de Vérone, représentés par de magnifiques échantillons récemment acquis par le Muséum d'histoire de de Paris, et dont l’un, Lata- nites Maximiliani Vis., montre un jeune pied presque complet ; les autres sont des éspèces à feuilles nee Phænicites italicus Vis., très wettinioides Vis. ; M. Bureau regarde ces deux dernières espèces comme M. Bureau la désigne sous le nom de Xentites pratesinensis. Les recherches que MM. Mec, BreicHer et FLicHE poursuivent depuis plusieurs années sur l’Oligocène de l’Alsace leur ont fourni de nouvelles séries d'empreintes végétales (1), provenant de diverses localités, Kleinkembs, Istein et Hagenbach, qui ont été examinées par M. Fliche ; il y a lieu de signaler : à Kleinkembs, un Zygodium, un Chrysodium, le Sequoia Couttsiæ, des inflorescences de Rhizocaulon, sans parler des Dicotylédones assez nombreuses qui y ont été observées ; à Istein, des feuilles du genre fossile Daphnogene qui semblent extrème- ment voisines d’un Actinodaphne de la flore actuelle de la Chine, et à Hagenbach des Cinnamomum remarquables par leur fréquence. M AKOWITZ, de son côté, a publié une intéressante étude sur la flore des gisements oligocènes des environs de Mulhouse (2); il y a reconnu une proportion importante de Gymnospermes, parmi lesquelles le Glyptostrobus europæœus et le Sequoia Couttsiæ se montrent particu- lièrement abondants; il faut mentionner en outre un Cephalotaxites nouveau et un Picea du ty u P. Omorica. Les Monocotylédones comprennent notamment des Rhizocaulon, des Typhacées, une espèce nouvelle de Palmier, Sabalites Færsteri. Parmi les Dicotylédones, les ? opul te viennent les Lauracées, des Cinnamomum principa- lement, les Protéacées avec des Persoonia, des Grevillea, et les Légu- mineuses, elles on peut citer des épines bien recon- alsaticus. Cette flore, que l’auteur considère comme appartenant au sommet de lOligocène inférieur, à son passage à l’Oligocène moyen, comprend un mélange de types des régions sa audes de l'Asie et de l'Ouest de PA éiuns du Nord avec des types nord-américains (t) M. Mieg, G. Bleicher et Fliche : Contribution à Pétude des terrains tertiaires d'Alsace (suite) (Bull. Soc. Géol. Fr., XX, p. 375-385. 1893 ; XXII (2) C. Lakowitz : Beitrâge zur Oligocän-Flora der Umgegend von : Mühlhansen EE (4bhanal. d. geol. Spec. re F. hote v. Elsass-Lothringen, V, p. 177-353, pl. V-XIIL. 4 1895). enntniss der es de FER Die: 3 REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 29 atlantiques, des types australiens, des types sud-américains et des types méditerranéens. L'un des genres qu’elle renferme et qui paraît avoir joué un rôle important dans la flore lacustre de l’époque oligocène, du moins dans nos régions, le genre Rhizocaulon, a fait l’objet d’études spéciales de la part de M. ScHumanx (1) d’abord, puis du Mis DE Saporra (2), études sur lesquelles je passerai brièvement, le travail de M. de Saporta ayant été inséré dans le présent Recueil. Je rappellerai seulement que M. Schumann, contestant l'attribution aux Rhizocaulon des empreintes, d’inflorescences particulièrement, qui leur avaient été rapportées, et ne conservant finalement dans le genre que le seul ARhiz. Brongniarti, représenté par des échantillons silicifiés, avait conclu, d’après la struc- ture des tiges, des feuilles et des racines, qu’on avait affaire là à une Cypéracée, vraisemblablement alliée d'assez près au Cladium Mariscus. Le M de Saporta, ayant repris l'examen de tous les restes décrits par lui comme Rhisocaulon, a montré que les caractères observés sur les empreintes concordaient absolument avec ceux des échantillons silicifiés, et a justifié l’attribution des inflorescences par leur associa- tion constante avec des débris de tiges, de feuilles et de racines appartenant à des plantes de ce genre. Tout en étant complètement d'accord avec M. Schumann sur les caractères anatomiques des Æhi zocaulon, il ne pense pas que ces caractères suffisent pour qu’on puisse les ranger parmi les Cypéracées, dont les éloigne la er. de leur appareil floral; il fait observer que la structure de leurs feuilles et de leurs racines se rapprocherait plutôt, si lon voulait Le as pour guide, de ce qu’on observe chez les Pandanées, et il maintient en fin de compte ses conclusions premières, considérant les Rhizocaulon comme un type particulier de Monocotylédones aquatiques, analogue, à divers points de vue, avec les Restiactes et avec les Eriocaulées, mais sans parenté réelle avec elles, non plus qu'avec les Cypéracées. En fait de travaux relatifs à la flore de l’Oligocène supérieur, je ne ferai que mentionner les recherches de M. ExGezuaArpr sur les plantes de l’Aquitanien du Nord de la Bohême (3), les divers gisements nou- veaux qu'il a explorés ne lui ayant fourni que des espèces déjà connues. La flore miocène inférieure s’est enrichie d’une nouvelle espèce de Nymphéinée, Nrmphæites rhœnensis, découverte dans les gisements de la Rhœn, par M. Kurrz (4), qui la regarde comme très rapprochée € (1) K. Schumann : Untersuchungen über die Rhizocauleen (/ahrb. k. preuss. geol. Landesanst. [. 189, p. 226-287, pl. XXVI-XXVIIL: 1893). (2) Mi: de Saporta : Etude ue sur les Rhizocaulon (Rev. gén. de Botanique, VI, p. 241 -287, pi. ). (3) H. Engelhardt : Beitrâge zur Mie tologie des bôhmischen Mittelgebirg (Lotos, XV, 1895; XVI, 1896. — ren d. en nalurw. medic. Vies e Den en Lotos, Nr. 1896, r. 4). (4) F. Kurtz : ‘Eine neue Nymphæacee aus dem u teren Miocän von Sieblos in der Rhôn sers k. Hé geol. Lundesanst., XIV, rs 17-48, sers 30 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tx peu pumilum. Elle a fait en outre, de la part de MM. von Gellhorn, erth, et von Schlechtendal, objet dé recherches portant sur les gise- ments de lignites de la Marche de Brandebourg: M. voN GELLHORN (1), qui a étudié les bois de ces lignites, n’y a observé que des Coni- fères, entr'autres le Taxodium distichum, ne différant en rien de la orme vivante, et des bois d’Abiétinées, qu’il rapporte à l’Epicéa, au Pin Laricio et au Pin à crochets ; le Pin sylvestre serait en outre représenté par des cônes. Dans les gîtes des environs de Senftenberg, M. EserTH (2) a reconnu, en outre du Tax. distichum dont les bois entrent pour une très forte part dans la constitution du lignite, un assez grand nombre de Dicotylédones représentées soit par des feuilles, soit par des fruits, notamment des fruits de Juglans tarum, de Carya pusilla, de Corylus extrèmement voisins de ceux du Cor. Avel- pp. 6€ ali: fleurs mâles, faînes et feuilles, et parmi ces dernières un certain nombre d'exemplaires à limbe présentant entre les nervures des inci- sions parallèles à celles-ci, ou des perforations, tout à fait analogues à celles qu’on observe sur les feuilles de Hêtre ou de Charme qui ont ae ae ir Pre ce bn Poe de conclure à la er comparatives és le même auteur a faites sur les feuilles dé trois des espèces d'Ulmnus établies par Gœppert, Ulm. carpinoides, Ulm. longi- folia, Ulm. pyrramidalis, Va convaincu que les différences qui les séparent ne sont pas d’un ordre supérieur à celles que présentent les diverses formes de lUlm. campestris, et qu’il faut les considérer toutes trois comme pre à un même type spécifique, pour lequel il conserve le nom d’Ulm. carpinoides. 11 n’est pas douteux que des revisions ee opérées sur d’autres genres auraient le même résultat, les espèces établies sur les empreintes de feuilles ayant été en général beaucoup trop multipliées, et les documents plus complets fournis par des récoltes suivies montrant, pour certaines d’entre elles, des pre insensibles des unes aux autres ; c’est, du reste, dans cet ordre d’idées que sont dirigés la plupart dis travaux récents sur la flore tertiaire. e Baron C. VON ETTINGSHAUSEN, récemment enlevé à la science. a ajouté à ses précédentes études sur la flore tertiaire de Styrie de nou- velles recherches sur les gisements miocènes et pliocènes de la même (1) O. von Gellhorn : Die Braunkohlen-Hôizer io der Mark Brandenburg (Jahr »: k. preuss. _ Landesanst., XIV, p. 3-12, pl. L. 184). O. Eberth : Die Braunkoblenabla y ag : pro gr lagerungen in der Gegend von Senftenberg- (3) D. v yon | Sculechtendal : Beiträge zur ” Keuntniss Noté Braunkohlenflora von ei 8 r. [. Naturwiss., LXIX, p. 193-216, pl. 111- V. 1896). sohioka: E RS à REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 31 région (1) : il y a recueilli un certain nombre de formes spécifiques nouvelles, notamment plusieurs Ficus dans les couches miocènes, et dans les couches pliocènes une feuille de Pig rare décrite comme Cannophryllites, des Betula, un Salix, un Ulmus, un Juglans et un Sorbus, S. palæoaria, très voisin du $. Aria actuel La flore miocène supérieure des couches inférieures à Paludines e l’'Esclavonie à fait l’objet, de la part de M. ENGELHARDT (2), d’une étude détaillée comprenant la description, avec de bonnes figures, d’une cinquantaine d’espèces, dont deux seulement sont nouvelles; la flore est conforme cr son ensemble à ce qu’on avait déjà observé ailleurs sur le même horizon. Les marnes potes des environs de Bra en Italie, appartenant à l’Astien, ont fourni à M. Proc (3) une riche flore, presque exclusivement composée, à la seule exception d'un Tilleul nouveau, Tilia Craveri, d'espèces déjà rencontrées sur d’autres points, mais dont la majorité pliocène : l'auteur explique cette anomalie apparente par ce fait que les plantes récoltées semblent avoir vécu, les unes dans une zone mon- tagneuse, les autres dans une zone littorale jouissant d’un climat un peu plus chaud, qui avait permis le maintien d’un rt assez Leo tant de formes miocènes; certaines espèces encore viva mme Apollonias canariensis, Quercus Ilex, Fagus silvatuca, ne d'ameurs le voisinage de l’ère actuelle. a question des liens qui rattachent les espèces vivantes à leurs congénères fossiles a été, à diverses reprises, l’objet d’intéressantes études de la part du Baron C. von ETrTINGSHAUSEN, particulièrement en ce qui regarde les genres Quercus et Fagus ; dans le dernier travail de ce genre (4) qu'il ait publié, il a étudié spécialement les différentes formes de Hêtres tertiaires qu'il rattache au Fagus Feroniæ d’Unger : il a montré qu’à côté des formes les plus fréquentes, très voisines du F. silvatica, on observe des formes plurinerves se re rochant du F. ferruginea en même temps que du F. Risdoniana, du Tertiaire d'Australie, tandis que d’autres feuilles, à bord Résa ressemblent au F, Sieboldi; d’autres encore semblent alliées à des types tertiaires australiens, F. Mülleri et F. celastrifolia; les trois espèces actuelles de l'hémisphère nord ne représentent donc que des races sorties d'un se et même type spécifique, à savoir du F. Feroniæ. (1) €. von Etlingshausen : Ueber neue Pflanzenfossilien ans den Tertiärschichten Steyermarks (Denkschr. k. Akad. Wiss, Wien, LX, p. 31 3344, 2 pl. 1893). __ (@) H. Engelhardt: Flora aus den unteren Paludinenschichten des Caplagrabens bei Podvin in der Nähe von Brood ra Free éme nalur- Le forsch. Gesellsch., XVI, p. 169-207, pl. I-IX (3) P. Peola : Flora fossile Braidese. Bra. {n- re Sd p., 4 fig. 1895. _&c. von Ettingshausen : Die Formelemente der Europäischen Tertiärbuche Gagus Feronuæ Ung.) (Denkschr. k. Akad. Wiss. Witn, LXI, p. 116, pl IV. “18041. 32 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. F. Krasan a été conduit à des conclusions analogues par l’é tude de divers échantillons de Hêtres pliocènes du Cantal (1), appartenant au Fagus pliocenica Sap., qu’il regarde comme intermédiaire entre le F. silvatica et le F. ferruginea, ce dernier se rattachant lui-même à une forme oligocène décrite comme F. pristina; le F. ferruginea repré- senterait ainsi un type relativement ancien, qui se serait maintenu en : Amérique, tandis que, dans l’ancien continent, son évolution ultérieure aurait donné naissance, d’abord au F. pliocenica, puis à notre F. siloa- tica d’une part, et au F. Sieboldi du Japon d’autre part. M. Noé vON ARCHENEGG a étudié au même point de vue les formes vivantes et fossiles du Tulipier (2), et a retrouvé sur l’espèce actuelle, à ütre plus ou moins anomal, non seulement les formes tertiaires de Liriodendron, mais encore les formes crétacées à feuilles dépourvues de lobes latéraux, telles que Liriodendron Meekii, Lir. giganteum, Lir. populoides, avec une série de passages entre celies-ci et les formes munies de lobes latéraux plus ou moins développés. Il ne doute pas qu’on ait affaire là à une espèce unique, qui devrait porter, d’après la loi de priorité, le nom de Lir. Probneeirité, créé pour le Tulipier ter- üaire, et qui représente la souche de notre Tulipier actuel, dont les formes anomales ne constituent, par le fait, que des manifestations ataviques. (1) F. Krasan : Die ne der . (Denkschr. k. Akad. Wiss Wien, LXI, p. 45-48, 1 pl. 1894 | (2) A. Noé von Archenegg : ae atavistische Blattiormen des Tulpenbaumes Ubid., LXEI, p. 269-284, 4 pl. 1894). : (A suivre). Ve . R Zrizer. 425 — Lille, Imp Le Bigot frères. Le Gérant : ie : Cirque MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT vue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et que are est composée de 32 à F8 8 pages avec planches et De gr dans le texte. e prix annuel oavite d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements mandats. etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Boul oi, à Pari Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. a es BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris Il sera rendu compte dans les revues s péciaies des ouvrages, mémoires ou notes dont un ‘exemplaire aura été a u Directeur de la Revue générale de se anique Les auteurs des travaux insérés dans la Revue sr rpg ont droit gratuitement à nn rs en tirage 4 LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la. : Revue Petnsie de nee ee : = ins. docteut ès thés Le } re. ; iectenraoint à ins BaTTANDIER, professeur à VEcole de | des Hautes-Etudes. Se. | — Bmquer, ms à l'Université. de. a k. Boxsuen sn) membre de lAcadé Das Durour, directeur-adjoint du Labora- toire de Biologie végétale de Fon- tainebleau, FLAHAULT, prufesseur à l’Université de Montpelli ces. FRANCHET, répétiteur au Muséum d’His- toire naturelle. Gain, maître de Conférences à V'Uni- ité de Nan y. GÉNEAU ci “eee LIÈRE, sers à Y'École médecine de GrarD, nn à la de Gui6narp, membre de l'Académie des sciences Hecke, sa à l'Université de Marseille RS Henry, professeur à l'École forestière de Nancy. Hervier (L’Abbé Joseph), Hicxer, garde général des forêts. pre docteur ès sciences de l'Unive rsité de Genève. Re HouLnerr, dote ès sciences. l'abbé), lau nomic "+ F que. | Pauxer, ma | versité de Lun», de l'Université de Copenhague. MacMiLrAN (Conway), professeur à EURE versité de Minnesota. MaGxin, professeur à l'Université de ‘ss MaRMIER, docteur ès sciences, de PIns-. tilut Pasteur, :e Mascer, lauréat de l’Institut. er . maître de Conférences à Le à N. Mer, ste de la Station forestière c. de l'Est, MEsNanp, professeur à l'École de méde- i n. arret: membre œ l'Académie des science PALLADINE, bre co à l'Université de : Kharko We PARMENTIER, doter ès sciences. Pouzsen, docteur Joe Le Éspre e | Mozcranb, chargé de contéténces à la 2 Sorbonne, se REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME DIXIÈME - Livraison du 15 Février 1898 E Le . PRIN CIPAUX RÉSULTATS DES RECHERCHES SUR. LA ROUILLE DES CÉRÉALES, EXÉCUTÉES EN SUÈDE par M. Jakob Eriksson a Il. — SUR LES LAVANDES CULTIVÉES DANS LES JAR- DINS, par M. F. Hy. D à dr HIT. — SUR LA FLORE DES. RÉGIONS ARIDES | DU PLA- - TEAUDE MEXICO, par M. L.G. Seurat . se ee IV. - INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX (avec p planches ie ee et Ein dans le texte), par M Ch. Dassonville — PRINCIPAUX RÉSULTATS DES RECHERCHES SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES EXÉCUTÉES EN SUÉDE (1) par M. Jakob ERIKSSON. Ces recherches sur la Rouille des Céréales ont été commencées en 1890 dans le Champ d’expériences de l’Académie royale d'Agri- culture de Suède; les résultats obtenus jusqu’à l'année 1893 ont été publiés dans un Rapport officiel (2) et ceux obtenus de 1894 à 1897 se trouvent exposés dans une série de Mémoires (3). Je vais résumer ici l’ensemble de toutes ces études et les conclu- sions générales qui en découlent. (1) L'ensemble des travaux de M. Jakob LE Rae de Bota- nique à l’Académie royale d'Agriculture de Suède, a été couronné par l’Aca- re des re de Paris (Prix Desmazières), le 10 antier 1898. (Note la réd (2) J. RAS E. Henning : Die Getreiderost G te und Natur, as Massregeln gegen dialséiban, Stockolm. P. A. ie et Sôn., 1496, b- et 14 pl. 3) J eo: Über die Specialisierung des Acer bei den Getrei- derostpilsen (Ber. d. Deutsch. Bot. Gesellsch., Bd. 12, 1894. 292-331) — Über die Fôrderung der pote durch Kâlte (Centralbl. Cf. Ba kt. a Kunde, 1 Abt. 2, Bd. I, 557-565) — as die verchiedene Widerstandsfühig- keit der 4 Ééroorion gegen Rost konstant oder nicht ? (Zeitsch. f. Pf.-Krank., a 198-200) — Welche Grasarten kônnen die Préberthie mit Rost anstecken ? 1b., 1896, 193-197) — Welche ne rats gas ren re aus pp Weisen- n Verbreitung und Herkunft des rl mia Jabrb. + Wiss. sr 1896, 399: )— Studien über den Hexenbesenrost der Berberits (Puccinia Arrhenatheri ar AA ram s Beitr. z. Biol. d. Pf., 1897, 1-16) — Vie latente et p iq Pa orme Ds rage (Ber. d. Deatsch - Bot. Ge éobsel - .… 1897, 183-194) — Einige Be. Mrycelium dés He: xenbesenrostpilies der Berberitze (Ibid. 1897, dre ie Neue Beobachtungen über die Natur und das Vorkom- des nrosles (Centralbl. f. Bakt. u. Paras. Kunde, 1897, Abt. 2, 291- | Rex tes (1b -251) — Schutzmass- regeln gegen die Berberitse (Zeitschr. f. PI - A Pr 1897, 65) 2 sai tungen über die Specialisierung des es Getreideschwarsrostes |1b.. 1897, 202) — Über de id ES trauch als Trâger und Verbreiler von Gelobs PAGE {Die landw. Vers.-Stationen, 1897, 83-95). Rev. gén. de us =X.. Tableau systématique des formes de la Rot GE Milium effusum. Triticum vulgare. IRÆ sur Aira cæspitosa. 5. AGROSTI sur : , Agrostis canina. » stolonifera, » pulgaris. 6. Pox sur Poa compressa. » cæsia. e | 4 2. à | & \ Espèces : graminis Pers. rubigo-vera D ® ‘ (Æc. Berberidis) (Æec. Asperifoli =] i . d = a | Variété : k Espèces : 1 (1) 2 : 4 4 ers. ee Pa re porn (Schm.) dispersa Er.etE : ‘ r. et Hen. cr. ; ; F tee arr Rouille de Phléole Rouille jaune Sue brus ; (pas d'æcidium). (pas d’æcidium). (Æc. Anchusat] Formes spécialisées : 4 4. Secauis 4. Tririci 1. SECALIS sur sur re Secale cereale. Phleum pratense. Triticum vulgare. Secale cereale. Hordeum vulgare. Festuca elatior. 2. SECALIS 2, Trrrici jubatum. sur sur Triticum r ee Secale cereale. Triticum oul . Carainum. 3. Horver - 3. AGROPYRI » sertorum. sur sur Elymus arenarius. Hordeum vulgare. Triticum rep Bromus secalinus. ELYMI 21G 2: as déte r À ‘ enarius. Avena sativa. Elymus ar us Bromus arvei FL $ stnblor. 5. AGROPYRI » : ee lle repens = { Dactylis glomerata. Fe Alopecurus praten- ä sis (4) 11 faut rapporter aussi à cette e Michelii, Poa Chaixii, P, vratensis FAR Re spèce les formes de la Rouille noire qui sont sur les neuf Gräminées suivi et Triticum unicum. Je n'ai encore pu décider de leur place exacte, par $ PUCCINIA Céréales, connues en 1890 et en 1897 simplex Kcke 3 coronata Corda (Æc. Rhamni) simplex (Kcke) et Hen. Lo ile naine (pas d’æcidium). sur _Hordeum vulgare. 6 coronifera Kleb. Rouille à couronne (Æc. Catharticae) 1. AVENÆ sur Avena saliva. 2: . Alopecuras praten- Atopecuras nigri- a. Pros sur Festuca elatior. 4. Locn sur se FRS _— Ghrcaria on age en 6. ee ich lanatus. » mollis 7 coronata (Corda) Kleb. Rouille couronnée (Æc. Frangulæ) 4. CALAMAGROSTIS sur Calamagrostis . aruüundinacea. Calamagrosts lan- eolata r À Para Phalari arundina- 3: aenosrs Agrostis stolonifera. vulgaris. L, Fi sur Triticum repens. 5. Hozcr sur Holcus lanatus. mollis . 1. EpiGer sur Calamagrostis Epi- geios.. 2. MEucÆ sur Melica nutans. Fo pi US nigricans. a a Fa Panicum miliaceum, Phleum Boehmeri, Phi. % des ex M riences d'inoculation _ 36 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le tableau précédent met en évidence la différence de nos con- naissances sur les diverses espèces ou formes de Rouille en 1890 et en 1897. On voit au premier coup d'œil quelle différence considérable il existe à ce point de vue entre les deux époques. Avant 1890, on ne décrivait que trois espèces de Rouille et une variété; en 1897, je distingue sept espèces comprenant trente formes différentes, sans compter d’autres formes sur lesquelles je ne suis pas encore fixé expérimentalement. Les trois espèces connues jusqu’en 1890 étaient : 10 Le Puccinia graminis, se trouvant sur les quatre céréales les plus répandues (Froment, Seigle, Avoine, Orge); 2 Le Puccinia rubigo-vera (P. str achat sur le Seigle et le Froment ; 3° Le Puis coronata, sur l’Avoine ; Enfin on avait ARORE une variété simplex du P. rubigo-vera, sur l’Orge. On avait, de plus, supposé que toutes les Graminées qui portent l’une de ces espèces de Rouille communiquent la maladie de l’une à l’autre. Et il est à remarquer qu’on a observé, en Suède par exemple, le Puccinia graminis sur plus de: cent espèces différentes de Graminées, L'état actuel de nos connaissances sur les formes de Rouille est bien différent. Pour ne parler d'abord que des Rouilles développées sur les quatre céréales citées plus haut, elles se rapportent à cinq espèces différentes qui comprennent ensemble dix formes distinctes. Ce sont les suivantes : | Puccinia graminis (Rouille noire) : une forme sur le Seigle et l'Orge, une forme sur l’Avoine, une forme sur le Froment. Puccinia dd (Rouille jaune) : une forme sur le Froment, une forme sur l’Orge, une forme sur le Seigle. RECHERCHES SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES 37 Puccinia dispersa (Rouille brune) : une forme sur le Seigle, une forme sur le Froment. Puccinia simplex (Rouille naine) : une forme sur l'Orge. Puccinia coronifera(Rouille à couronne) : une forme sur l’Avoine. Certaines de ces formes qui se rapportent à une même espèce ne présentent entre elles, ni à l'extérieur, ni au microscope, aucune différence morphologique. On ne peut les reconnaître, par exemple, ni par la grandeur, la couleur ou la distribution des pustules, ni par la structure ou la grandeur des spores. Il existe pourtant une différence réelle dans la nature propre de ces formes, et cette diffé- rence est d’un intérêt capital au point de vue pratique. En effet, chaque forme d’une même espèce est invariablement liée à l'espèce -de céréale qu’elle attaque — je la nomme spécialisée — et ne peut être inoculée qu’à cette céréale. C’est ainsi qu’une paille de Seigle attaquée par la Rouille brune peut communiquer la maladie au Seigle, mais non au Froment; qu’une paille d’Avoine attaquée par la Rouille noire peut communiquer la maladie à l’Avoine, mais non au Seigle, à l'Orge ou au Froment. Il n’y a d'exception à cette règle que pour une forme de Rouille noire qui attaque à la fois le Seigle et l’Orge (1). Considérons maintenant l’ensemble des Graminées, cultivées ou sauvages, énumérées dans le tableau précédent; on voit qu’elles peuvent être attaquées par trente formes différentes de Rouille et que ces formes appartiennent à sept espèces différentes du genre Puccinia. L'ancienne espèce Puccinia graminis a été divisée en deux espè- ces : P. graminis (Rouille noire), dont les æcidies sont sur le Berberis vulgaris ; et P. Phlei-pratensis (Rouille de Phléole), sans æcidies. L'ancienne espèce Puccinia rubigo-vera et sa variété simpler forment maintenant trois espèces : P. glumarum (Rouille jaune). Sans æcidies ; P. dispersa (Rouille brune), dont les æcidies sont sur les Anchusa arvensis et A. officinalis; et P. simple (Rouille naine), sans æcidies. L'ancienne espèce Puccinia coronata forme maintenant deux espèces : P. coronifera (Rouille à couronne), dont les æcidies Sont # _@) Quelquefois les pailles de Froment attaquées par la Rouille noire Peuvent exceptionnellement contaminer les autres céréales. 38 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE : sur le Rhamnus catharticus ; et P. coronata (Rouille couronnée), dont les æcidies sont sur le Rhamnus Frangula. Deux formes sont mises à part dans le tableau précédent, parce que les expériences pour déterminer à quelle espèce on doit les rattacher ne sont pee encore terminées. On comprend facilement, après ce qui vient d’être dit, que la propagation de la maladie de la Rouille d’une Graminée à l’autre se trouve très restreinte par suite de l’existence de ces formes qui sont spéciales chacune à quelques espèces de Graminées seulement, le plus souvent même à une seule. Il est vrai que le Seigle et l'Orge peuvent se contaminer réciproquement par la même forme de Rouille noire, et que cette forme est commune encore à cinq espèces de Graminées sauvages {Triticum repens, T.caninum, T. deser- torum, Elymus arenarius, Bromus secalinus) ; il est vrai aussi que la variété de Rouille noire qui attaque l’Avoine peut provenir de plusieurs espèces de Graminées sauvages (Avena elatior, À. sterilis, Dactylis glomerata, Alopecurus pratensis, Milium effusum, Lamarckia aurea, Trisetum distichophyllum). Mais ce sont là des cas exception- pels, les huit autres formes de Rouille qui attaquent les céréales et onze autres formes parmi celles qui attaquent les Graminées sau- vèges sont absolument localisées sur une seule espèce de Graminée. Ainsi. donc, sauf pour les deux premières formes de la Rouille noire, on peut dire que la Rouille des céréales ne peut trouver aucune source de maladie dans les Graminées ee ou sauvages... Les caractères de ces hénes sont donnés surtout par des essais expérimentaux d’inoculation, avec les urédospores des champi- gnons, telles qu’on les trouve sur les feuilles et les pâilles des Graminées. Or, on pourrait se demander si ces essais d’inoculation sont suffisants pour distinguer les formes. On pourrait supposer, par exemple, que toutes les formes spécialisées de la Rouille noire | ayant le même æcidium sur l’Epine-Vinette, l’ "Épine-Vinette serve de passage entre les différentes formes. Ainsi ne pourrait-on pas supposer que la Rouille noire de l’Avoine donne sur l’ Epine-Vinette un Æcidium non spécial à cette forme, mais dont les spores pour- raient donner lieu à toutes les formes d’Uredo de Rouille noire. Par un grand nombre d "expériences faites pendant les années pré- # + $ “ RE Là RECHERCHES SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES 39 cédentes, j'ai démontré qu’il n’en est rien. Ainsi la forme d’Æcidium qui, sur l’Epine-Vinette, provient de la Rouille noire de l’Avoine, ne peut se communiquer qu’à l’Avoine seulement ; la forme d’Æci- dium qui provient de la forme Puccinia du Seigle et de l'Orge ne peut être inoculée qu’au Seigle et à l’Orge, etc. Donc, comme Pueccinia, comme Uredo et comme Æcidium, chacune des formes biologiques de la Rouille est absolument distincte et Vintervéntion de l’æcidiospore n’augmente pas la chance de conta- gion. Nous pouvons tirer de ce qui précède les conclusions suivantes : Les formes de Champignons qui causent les maladies de la Rouille des céréales les plus. répandues (Froment, Seigle, Orge, Avoine) sont au moins au nombre de dix et chacune de ces formes est le plus souvent limitée à une seule céréale : deux d’entre elles seulement peuvent atta- quer aussi quelques Graminées sauvages. Par suite, la propagation de la maladie entre les diverses espèces de céréales et entre les Graminées sauvages et cultivées est considéra- blement restreinte. - Il En examinant le tableau précédent, on voit que la première forme de la Rouille noire (f. sp. Secalis) se rencontre à la fois sur le Seigle, l'Orge, le Triticum repens et quelques autres Graminées sauvages. Or, dans la Suède moyenne et méridionale, le Triticum repens est plus abondamment attaqué par la Rouille noire que toutes les autres Graminées. Il semblerait naturel que les champs _de Seigle et d’Orge où se trouve le Triticum repens soient très atta- . Qués par cette Rouille; en fait il n’en est pas ainsi : l'Orge et le Seigle sont relativement peu attaqués par cette forme de Rouille noire. Je puis d’ailleurs citer des expériences que j'ai faites à ce sujet. à Une parcelle d’Orge a été cultivée à côté d’une motte de Triticum repens très attaquée par la Rouille noire; l'Orge est resté indemme bien que les conditions météorologiques de la saison aient été très favorables à la propagation de la maladie. D'autres expériences _ faites au moyen de pailles attaquées par la Rouille noire et de pieds 40 < REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE d'Epine-Vinette ont démontré la faible propagation de la Graminée à l’Epine-Vinette et réciproquement. Entre diverses variétés d’une même céréale ou même entre les divers pieds d’une même espèce de Graminée sauvage, la propaga- tion de la Rouille est encore très peu considérable, Les cultivateurs ont remarqué que les diverses sortes de Froment sont attaquées par la rouille avec une intensité très différente ; on peut voir une variété dont tous les pieds sont presque entièrement sains, tandis que ceux d’une autre variété sont entièrement détruits par la Rouille.. : Je puis citer à cet égard la culture expérimentale suivante. J'ai cultivé sur une petite parcelle de terrain, une variété de Froment (Horsford’s Perlweizen) très souvent attaquée par la Rouille jaune; tout autour de cette parcelle, sur cinq autres petits terrains, jé semais cinq autres variétés de Froment bien connues comme étant très peu attaquées par la même Rouille. La variété Horsford’s Perl- weizen cultivée sur la parcelle du milieu a montré des traces de Rouille jaune le 11 mai; trente-trois jours après cette Rouille était très développée et dix jours après elle avait atteint son maxi- mum d'extension. Au bout de la première période de trente-trois jours les Froments dés parcelles environnantes étaient encore com- plètement indemnes et à la fin deux parcelles restant complète- ment saines, les trois autres ne montraient que de très faibles traces de Rouille. Toutes ces variétés de Froment avaient été semées le même jour et les pluies avaient été abondantes à la fin de mai et au commencement de juin. D’autres expériences faites pendam l'été 1896 m'ont donné des résultats analogues pour diverses sortes de Froment inégalement attaquées par la Rouille brune. Enfin il n’est pas rare d'observer que la Rouille se propage très peu d’un pied à l’autre de la même espèce de Graminée sauvage. Ainsi, le long d’une route on trouve souvent des mottes de Festuca elatior envahies par le Puccinia coronata, alternant avec des mottes de la même espècé complètement indemnes : ou encore des pieds de Brachypodium silvaticum attaqués par le Puccin ) ia Baryi au milieu d’autres bien sains, etc. : | On peut conclure de ce qui précède les énoncés suivants : . La propagation de la Rouille est souvent peu considérable : 1° entre RECHERCHES SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES 41 les Graminées d'espèce différente qui peuvent porter la même forme spéciale de Rouille: 2 entre la plante à æcidiospores et la plante à urédo- spores et téleutospores ; 3° entre les diverses sortes d’une même espèce de céréale ou entre les divers pieds d’une même espèce de Graminée sauvage. II En constatant la propagation peu considérable de la Rouille jaune d’une sorte de Froment à une autre, j'ai pensé à examiner d’une manière détaillée la faculté germinative des spores. Il résulte de mes recherches que chez beaucoup de formes de Rouille la ger- mination des urédospores et des æcidiospores est très capricieuse ; parfois la germination ne se produit pas, même lorsque les spores ont été immergées dans l’eau pendant quatre ou cinq jours. C'est ce qui a lieu, par exemple, avec des urédospores de Puccinia glu- marum et des æcidiospores de Puccinia graminis. Je me suis demandé si certaines circonstances ne pourraient pas favoriser cette germination difficile. Du temps des anciens Romains, on trouve l'indication que les agriculteurs avaient remar- qué qu’une alternance de nuits froides et de jours chauds est favo- rable au développement de la Rouille. C’est cette observation ancienne qui m'a donné l’idée de refroidir les spores en les mettant dans de la glace pendant quelque temps. Dans plusieurs expé- riences, ce refroidissement a favorisé la germination, et même les Spores de certaines formes n’ont pu être inoculées qu'après qu'on eut éveillé leur faculté germinative par cette méthode de refroi- dissement. De ce qui pres: on peut tirer la conclusion suivante : Le pouvoir nus des urédospores et des æcidiospores est Fou DeRE très faible ou au moins capricieux. IV Dans une certaine mesure, la germination difficile ou capricieuse des spores peut servir à expliquer la faible propagation de la mala- die ; toutefois l'explication n’est pas complète, car même chez les ormes où les spores germent régulièrement et facilement, la dis- Ca # 42 i REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE persion de la maladie est toujours très limitée. Il y a donc liéu de chercher encore une autre cause qui entrave la propagation. Pour expliquer l'invasion de la Rouille et sa propagation dans les champs de Céréales on ne s’est généralement pas préoccupé de la distance qui existe entre un champ cultivé et la source présumée de la maladie. On croyait généralement qu’un arbrisseau d’Epine- - Vinette pouvait infester la contrée environnante en un temps très court. On a même trouvé dans l’Inde de la Rouille noire sur des champs de Froment sans qu'il y eut d’Epine-Vinette à moins de 300 milles anglais (dans les montagnes de l'Himalaya). Cependant on trouve quelquefois chez les auteurs des opinions différentes sur cette question ; plusieurs d’entre eux n’admettent pas la propaga- tion rapide à d’aussi grandes distances. C’est ainsi qu’en 1875, M. Julius Kühn, très compétent dans la question de la Rouille, a publié à Halle un rapport officiel dans lequel il regarde la distance de cent mètres entre l’Epine-Vinette et le champ de céréales comme - une distance suffisante pour empêcher la propagation de la maladie. J'ai fait beaucoup d’ essais expérimentaux afin de déterminer la distance nécessaire à la protection des champs de céréales contre l’envahissement par les æcidiospores, et même à la contamination des Graminées entre elles. Mes recherches ont porté soit sur la propagation de la maladie provenant de pailles rouillées, au prin- temps, sur les Bérberis, Rhamnus, etc., soit au contraire sur la propagation en sens inversé, en été, c’est-à- dire des Berberis, Rhamnus, etc., à diverses Graminées cultivées, soit enfin à la trans- mission d’une Graminée à une autre. Ces essais méthodiques ont été poursuivis pendant plus de cinq années. J'ai étudié, par exemple, l'apparition de la Rouille noire sur le Triticum repens à des distances variées de buissons d’Epine-Vinette. Je n'ai pu constater qu’à une faible distance la propagation de la” Rouille dans ces conditions. La distance maxima à laquelle la pro- pagâtion pouvait se produire était seulement de dix à vingt- cinq mètres C at à la suite de ces bxpétiquces que l’Académie royale d’Agri- culture de Suède à envoyé une circulaire prescrivant la destruction de toute Epine-Vinette sauvage ou cultivée à une distance de cinquante mètres autour des champs de Céréales. On peut conclure de ce qui précède, que : RE té RECHERCHES SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES 43 La propagation de la Rouille dépend de la distance entre les plantes contaminées et les plantes saines. Cette distance n’est jamais consi- dérable. v Des expériences faites de 1890 à 1894 m'ont fait voir que les téleutospores de la Rouille noire ne peuvent germer que lorsqu’elles ont été exposées à l’air et dans les circonstances naturelles qui se produisent en hiver, froid, neige ou pluie; il en résulte que la paille rouillée placée dans des granges ou dans l’intérieur des meules n’est pas à craindre pour la propagation de la maladie. De nouvelles expériences faites en 1896 et en 1897 m'ont per- mis de découvrir un fait intéressant au sujet de la germination des téleutospores. Les téleutospores formés l’année précédente sont les seules qui puissent germer au printemps suivant. Par consé- quent les pailles rouillées qui ont plus d’un an ne peuvent propa- ger la maladie. On peut donc conclure que : La faculté de germination des spores d'hiver (télutésbies) dépend de certaines circonstances extérieures et que les téleutospores ne peuvent germer qu'au printemps qui suit leur formation. * VI s DeS différentes conclusions qui précèdent : multiplicité des formes de Rouille spéciales à telle ou telle espèce de Graminées, Propagation souvent peu considérable d’une plante à l’autre, ger- mination difficile ou capricieuse des æcidiospores et des urédos- pores, absence de contamination au-delà d’une distance peu consi- à dérable, limitation de la faculté germipative des téleutospores, on peut déduire que l’opinion actuellement régnante sur l'origine et la propagation de la Rouille des Céréales et même des autres mala- dies parasitaires des plantes se trouve ébranlée. On admet, en effet, que c’est uniquement la dispersion de ger- mes contagieux toujours nouveaux qui forment continuellement des centres, également nouveaux, de propagation de la maladie. Chacune des cinq conclusions précédentes constitue par elle-même - Une “rune partielle à cette manière de voir. 44 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Il ne suffit pas cependant d’un ensemble de résultats négatifs pour détruire l’opinion actuellement répandue sur l'origine de l’envahissement de la Rouille par des spores venant de l’extérieur, il est nécessaire de chercher une autre cause positive déterminant la source et la transmission de la maladie, Mon intention a d’abord été appelée sur deux ordres de faits d'observation très faciles à constater et qui n’en sont pas moins d’une importance considérable. 1° La Rouille jaune apparaît régulièrement et en abondance sur certaines variétés de Froment et d’Orge, quatre ou cinq semaines ‘après l'ensemencement. 2 L’intensité de la Rouille jaune s'est souvent montrée plus consi- dérable dans les parties ensoleillées d'un champ que dans les parties ombragées du même champ. VII Ces deux observations, vérifiées par de nombreuses expériences que j'ai faites sur les diverses circonstances d'apparition de la maladie, me firent supposer que le germe de la maladie existe dans la plante elle-même. H s'agissait de décider expérimentalement si cette supposition était justifiée. Des pousses d’une variété de Froment Faune, très déposés à la Rouille jaune, provenant de grains semés à à l'arrière-saison, furent renfermées au commencement du printemps, aussitôt après la fonte des neiges, dans de longs et larges tubes de verre bouchés aux deux extré- mités avei du coton; au bout de six à huit. semaines, on vit apparaître des taches de Rouille jaune sur leurs feuilles. Dans ce cas il était impossible d'expliquer l’origine de la Rouille _ par une contagion extérieure, ni avant que les pousses fussent mises dans les tubes, ni pendant qu’elles Continuaient à se déve- FES TA ERNST lopper dans ces tubes. Or, deux hypothèses peuvent être faites sur e l’origine de la maladie : Ou bien le germe de la Rouille a pénétré dans les ; jeunes feuilles lorsque les grains germaient pendant l’arrière-saison, la Rouille jaune venant de spores d'hiver qui germaient en nfème temps ; Ou bien, l’origine de la maladie est dans la paie mère qui l’a transmise par les grains. RECHERCHES SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES 45 Afin de décider entre ces deux hypothèses, j'ai institué d’autres expériences. J'ai fait construire des caisses spéciales permettant de faire des cultures isolées où les grains pourraient germer dans un sol privé de tout germe par une stérilisation préalable, et dans lesquelles les plantes pourraient être, pendant tout le temps de leur développement, mises à l’abri de toute contamination exté-: rieure à l’aide de coton. Des cultures expérimentales établies de cette manière dans des caisses de construction variée ont été exécutées avec du Froment et de l’Orge pendant ces quatre der- nières années. La figure 15 présente une culture de ce genre. Dans Fig. 15. — Culture expérimentale de céréales en milieu stérilisé. cælle culture les caisses avaient des doubles parois de verre, l’espace intermédiaire étant rempli par un courant d’eau froide, afin de modérer la température. Cette culture a été exécutée pen- dant l’année 1895. On peut énoncer ainsi le résultat obtenu : Des pieds d’Orge d'une variété très disposée à la Rouille jaune, prove- . 46 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE nant de grains semés en sol stérilisé et isolés dès le début et pendant leur développement de toute contamination extérieure dans les caisses de cultures expérimental au bout de six à huit semaines. Ces expériences démontrent que la maladie ne peut provenir que d’un germe contenu au le grain lui-même et hérité de ia plante maternelle. = Mais une question nouvelle se pose. Sous quelle forme se trouve ce germe interne de maladie ? Il n’est pas facile de l’observer et de\ le suivre à l’aide du microscope. Ce fut en vain que je cherchai à le constater jusqu’au moment de l'apparition des premières taches. A cette époque, j'ai pu faire, à l’aide d’un grossissement puis- sant, l’observation suivante. Dans le voisinage immédiat des premières taches de la Rouille jaune, les cellules à chlorophylle renferment des corpuscules spéciaux plasma- tiques, d’une forme oblongue, le pose souvent un peu recourbés, soli- taires ou réunis dans chaque cellule: Je. suis amené à considérer ces corpuscules plasmatiques, flottant librement dans la cellule, comme étant la forme primor- diale sous laquelle le plasma du Champignon s’individualise. Avant d’apparaître sous cette forme, il a vécu d’une vie latente ; c’est ce qu'on pourrait appeler l’état mycoplasmatique du Champignon ; il était dans le protoplasma de la plante hospitalière et, mêlé à lui, constituait une sorte de symbiose. À un certain moment, et sous l’action des agents extérieurs, les deux êtres intimement mêlés se séparent ; on voit apparaître d’abord des Corpuscules figurés, puis un mycelium. Le Champignon est entré dans l’état où nous le connaissons depuis longtemps déjà, c’est-à-dire dans son état myce- lien. Ses spores ne tardent pas à se former. La transmission possible de la maladie par hérédité étant ainsi démontrée, il n’en est pas moins vrai que la première des deux hypothèses que j’ai faites précédemment Pourrait aussi être exacte, c'est-à-dire que le germe intérieur pourrait provenir, dans cer- tains cas, de spores d'hiver contaminant les grains germant. Cette ont été dans plusieurs cas envahis par la Rouille importante question n’est pas encore claire et il s’écoulera proba- 54 blement plusieurs ne avant qu’elle soit résolue. 2 RECHERCHES SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES En” On peut déduire des recherches précédentes les deux. conclu- sions principales suivantes : I. — ORIGINE DE LA ROUILLE L'origine de la Rouille des céréales peut provenir : 4° D'un germe interne de maladie, dans la céréale elle- ne Pour certaines variétés de céréales, ce germe provient en effet de la plante mère, et vit dans le grain et même assez ina dans la plante, d’une vie latente et mycoplasmatique. 2° De contamination, extérieure po de pieds voisins malades. IL. _ [NTENSITÉ DE LA ROUILLE L’ intensité de la maladie dépend : Lo De l'énergie avec laquelle les circonstances extérieures (de temps, de sol, d'engrais, ete.) sont capables de transmettre le Champignon de l'état latent mycoplasmatique à l’état mycélien et visible ; 20 De l'intervention de nouvelles matières contagieuses du dehors. La source extérieure de la maladie est loin d’avoir l’importance qu'on lui attribuait. L'ensemble de toutes les recherches que je viens de résumer, me fait voir qu'il faut modifier sur plusieurs points importants les idées généralement répandues sur la propagation de la Rouille. Beaucoup de faits qui semblaient inexplicables sont élucidés par le résultat obtenu. Mais il faut dire que ce n’est là qu’un commence- ment de solution; il faut maintenant des efforts continus pour- Suivis en grand dans des expériences agricoles, té se re maître de la maladie au point de vue pratique. Ainsi, par exemple, la disposition particulière du Blé de Hors- ford’s à la Rouille ; jaune, et la résistance du Blé de Squarehead à . Cette même Rouille peuvent tenir à ce que la première variété trans- Met le Champignon par les grains, tandis que cette transmission Li 48 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ne se fait pas par la seconde. Il y aurait lieu de rechercher s’il serait possible par le croisement de certains Blés d'obtenir des races qui unissent une grande résistance à la Rouille, à une endu- rance suffisante contre le froid. Peut-être que la culture en cer- taines localités s'oppose à l'hérédité de la maladie par la graine, et si cela était, on pourrait y cultiver des céréales pour produire des semences indemnes de Rouille; il est possible aussi que certains engrais, Certains traitements du sol arable, l’époque des semailles influent sur la non transmission de la maladie. C’est dans ce but que le ministre de l'Agriculture de la Prusse a fait faire des essais dans les stations agronomiques de l’empire allemand pour chercher les conséquences pratiques des expériences que je viens de résumer. Il y a lieu de croire que cet exemple sera suivi par les autres États de l’Europe. Si ce travail commun est poursuivi avec méthode, on peut espérer que dans un temps peu éloigné la Rouille des céréales sera, sinon complètement supprimée, du moins atténuée dans des proportions considérales. SUR LES LAVANDES CULTIVÉES DANS LES JARDINS Dar MF: AY, C’est à l’illustre auteur de la Flore française que l’on doit la reconnaissance définitive des deux espèces confondues par Linné sous le nom de Lavanilula Spica. De Candolle démontra qu'il fallait distinguer à titre spécifique les variétés « wngustifolia et B latifolia du Species Plantarum, comme l'avaient fait autrefois Daléchamp et J. Bauhin, et plus récemment Villars et Miller. Il pensait de plus que de ces deux variétés élevées au rang d’es- pèces, la seconde méritait plutôt de conserver le nom de L. Spica, Comme étant le véritable Spic mâle ou l’Aspic des Provençaux, tandis que la première, la vraie Lavande, devait prendre celui de L. vera. (F1. Franç., t. V, p. 397). ; Cette réforme dans la nomenclature, à une époque où les lois n'en étaient pas encore fixées avec précision, parut excessive à beaucoup de naturalistes qui n’adoptèrent pas les noms nouveaux proposés par de Candolle, tout en admettant la justesse de son observation. De ce premier fait est résultée une confusion extrême qui a régné jusqu'ici dans la terminologie du genre. e Candolle, enfin, allait plus loin, et, considérant la Lavande cultivée dans les jardins du Nord, il l’assimilait complètement à l'un des deux types spontanés qu’il avait reconnus dans la région méditerranéenne : d’après lui, elle se rapportait à son L. vera. Il est certain que l’espèce plus méridionale et moins rustique . du L. latifolia Villars (L. Spica DC.) est fort peu répandue en dehors du pays des Oliviers; ce qui s’explique aisément, si, à une lati- _ lude plus élevée, elle est fréquemment détruite par les hivers rigoureux (1). , Mais, lorsqu’on examine avec attention les Lavandes cultivées (1) Elle est cependant indiquée par de Lacroix, et après lui par Boreau, comme … Maluralisée sous le chmat de la Touraine, au Grand-Pressigny (Indre-et-Loire). A 50 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de temps immémorial dans les jardins, ceux surtout dépendant des anciens châteaux et des vieux cloîtres, on est frappé de la diversité, soit de leurs formes, soit de leur mode de végétation. Il est peu probable que leur origine et leur nature soient aussi simples qu’on a bien voulu l’admettre jusqu'ici. C’est la question que je me propose de traiter dans cette note, en comparant ces diverses formes cultivées avec celles non moins nombreuses qui ont été signalées à l’état spontané dans la flore méditerranéenne par les botanistes récents. Cette recherche doit avoir pour point de départ l’analyse minu- tieuse des traits d'organisation qui séparent les deux types Can- dolliens. Elle mettra en évidence l’existence entre eux de toute une série de formes intermédiaires présentant les caractères d’une descendance croisée à divers degrés. LAVANDULA VERA DC. LAVANDULA LATIFOLIA Villars (L. Spica à L.) (L, À 40e 8 L.) Tige ligneuse et s’élevant avec Tige basse, à ramification serrée l’âge à un pied et plus de hauteur. | et faiblement lignifiée. Feuilles subitement rétrécies Feuilles atténuées depuis le tiers près de leur base, dépassant la | supérieur, plus courtes que les longueur des entrenœuds, celles des | entrenœuds au sommet de la tige; ramuscules stériles plus étroites que celles des rameaux florifères. | larges que celles des rameaux flo- rifères. Inflorescence spiciforme en thyr- se obtus, cylindracé, simple ou rameaux très courts et dressés. Inflorescence en thyrse atténué avec deux ou quatre rameaux basi- laires allongés et étalés à 43°. Bractées courtes, ‘scarieuses et Bractées subitement apiculées, à nervures latérales distinctes en éventail. vertes, épaisses et linéaires, sans nervures latérales distinctes. | Bractéoles nulles, ou rudimen- _ Bractéoles distinctes et persis- - | taires, ou caduques. : + tantes Calice laineux à poils hérissés. Calice tomenteux à poils appli- ; qués. Floraison plus tardive de près | d’un mois. Floraison hâtive dans le courant de juillet. celles des ramuscules stériles plus « SUR LES LAVANDES CULTIVÉES . DANS LES JARDINS | 51 La Lavande cultivée le plus fréquemment dans les jardins ne correspond réellement à aucun des deux types. Nous avons vu que de Candolle, et beaucoup d’autres après lui, l'ont confondue avec _ le L. vera. En fait, c’est de cette dernière qu’elle se rapproche le plus, par ses bractées élargies à la base, par ses rameaux fertiles nés l’année précédente et déjà subérisés aux entrenœuds inférieurs au moment de la floraison, par ses feuilles toujours plus étroites sur les pousses stériles, par sa tige, enfin, très allongée et lignifiée, pouvant atteindre et dépasser même un mètre de hauteur. Mais on \ remarque, d’autre part, des traits qui rappellent immédiatement le L. latifolia, des bractées entièrement vertes, plus longues que larges, et surtout la présence ordinaire de un ou deux ramuscules floraux allongés, escortant à la base l’inflorescence terminale. Si l’on ajoute que la plante reste habituellement stérile, on aura un dernier indice très frappant d’ hybridité. sur, origine doit en être très probablement attribuée à la culture, sinon à l’action immédiate de l’homme. On sait que le seul fait de cultiver ensemble diverses espèces de Lavande peut déterminer des germinations de graines hybridées. Le phénomène, maintes fois constaté, s'est vérifié, notamment à Angers, en 1890, dans des conditions d’une clarté parfaite entre deux types pourtant fort éloignés, eu apparence, L. latifolia et L. dentata. Cette curieuse forme intermédiaire a été distribuée, en 1895, dans les ersiccata de la Société franco-helvétique, N° 422, sous le nom de LOTO Allardi. On s’explique aisément que ces plantes, toutes stériles qu’elles sont, puissent se maintenir dans les cultures, grâce à leur facilité d’être multipliées par division. Il est tout aussi facile de concevoir, en outre, pourquoi, dans le cas présent, l’hybride qui nous occupe a pu devenir prédominant, car c’est une conséquence naturelle de Sa rusticité. L'expérience a montré qu’il résiste au froid de certains hivers rigoureux, alors que les deux parents sont détruits : il suffit donc que pareille sélection naturelle se soit répétée un certain nombre de fois pour avoir assuré la diffusion vers le Nord d’une Îorme mieux adaptée aux basses températures. Les qualités ornementales de cette belle plante, ses Joigues . Dents, sa fréquente refloraison à l'automne, auraient . 52 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE suffire d’ailleurs à lui attirer la préférence des jardiniers, et à déter- miner ainsi en sa faveur une sélection artificielle. Il n’est pas rare toutefois de rencontrer spécialement dans les cultures récentes et dans les jardins botaniques le type même du Lavandula vera DC, et c'est quelque fait isolé de cette nature qui aura, sans doute, fixé l'opinion des auteurs précités. Mais ce qui est plus fréquent encore c’est d’y trouver d’autres formes ambiguës qui n’appartiennent exactement ni à l’hybride principal ni à l’es- pèce typique. Il est curieux de constater que cette série d’intermé- diaires marque un rapprochement constant vers le L. vera. Bien d’autres formes, hybrides aussi, se sont produites sponta- nément dans la région méditerranéenne, et divers botanistes, les considérant comme autonomes, ont prodigué pour elles les noms spécifiques. Il resterait à étudier ces produits directs de la nature dans leur patrie d'origine, afin de mettre en pleine lumière leurs affinités. L’esquisse que j’essaierai d’en présenter ici en finissant, résulte de simples comparaisons d’herbiers, aussi devra-t-elle, sans doute, être rectifiée pour plus d’un détail. C’est en effet sur le vif seulement que l’observateur peut saisir les véritables relations des plantes affines, et encore à la condition de les suivre dans leurs différents états de développement. Les botanistes qui envisagent l'espèce d’une manière large ont unanimement rapporté comme simples synonymes au L. vera ces créations récentes. Ainsi Loret et Barrandon, dans la Flore de Montpellier, lui rattachent les L. officinalis Chaix, et L. fragrans Jor- dan. Grenier et Godron (Flore de France) réunissent au même type le L. pyrenaica DC. ; enfin, dans le Conspectus Floræ Europæ Nymann adopte complètement cette manière de voir ; nos meilleures flores ne font pas allusion à l’influence de l’hybridité. Pourtant des faits de cette nature ont à diverses reprises frappé quelques botanistes herborisants. M. Reverchon a distribué sous le nom provisoire, mais ne à de L. hybrida une plante récoltée par lui à Flassau (Vaucluse); M. Albert a nommé . Spica- latifolia une autre qui a paru sous le n° 932 du Flora selecta de M. Ch. Magnier. A la seule ischetthon des caractères a ei on peut conjecturer que les échantillons hybrides ne doivent pas être rares dans le pays des Lavandes ; citons comme exemple les suivantes : SUR LES LAVANDES CULTIVÉES DANS LES JARDINS 53 1° Lavandula pyrenaica DC. ; il est probable seulement que l’origine en est complexe, car la largeur des bractées, leur colora- tion et la légère saillie qu’elles présentent au sommet du thyrse semblent indiquer une affinité quelconque avec le L, Stæchas ; nous n’en parlerons pas ici. 2° Lavandula officinalis Chaix ; dans la pensée de son auteur, cette plante pouvait bien être tout simplement la même dont de Candolle fit plus tard son L. vera; mais l'application courante qu'on fait actuellement de ce nom comprend des formations hybrides, surtout dans celles qu’on rapporte à la var. planifolia. Les échantillons publiés par Verlot sous le N° 2210 de la Société Dauphinoise sont doublement instructifs, en ce qu’ils nous font connaître la plante de Chaix, et celle que le même collecteur avait publiée précédemment sous le nom de L. fragrans dans le Ca‘alogue du jardin de Grenoble; d’après son témoignage, ce sont de purs synonymes. k 3 Lavanda fragrans Jordan; c’est bien encore un hybride appartenant à la mème série, bien qu’il soit difficile d’être fixé sur son compte. La raison principale tient à l'insuffisance de la diagnose donnée par l’auteur, car cette description, toute longue qu'elle soit, omet précisément les caractères qu’il serait plus important de mettre en relief. D'autre part, les exsiccata qui en ont été publiés ne sont pas conformes : ceux parus sous le N° 531 de la Société Franco-Helvétique, en 1895, semblent très semblables, sinon identiques, au L. officinalis Chaix; celui distribué par la Société Rocheloise en 1891 (N° 3126) diffère notablement ; c'est une plante à revoir sur des spécimens authentiques. Notons que ces hybrides spontanés montrent une tendance très nette à se rapprocher du Lavandula vera comme ceux provenant des cultures. | Certains de ces derniers, obtenus par le semis de quelques achaines accidentellement fertiles, finissent par ne plus différer du type que par des feuilles planes et un peu plus élargies. [ls ressem- blent exactement à la forme appelée £. delphinensis par Jordan. Il ne faudrait pas conclure que cette dernière résulte nécessairement d’une hybridation ; elle peut être une simple variété de L. vera. _ Ainsi s'expliquerait, par exemple, sa large dispersion dans la Vallée de Barcelonnette, où le vrai L. latifolia n’est actuellement _ représenté nulle part. | , 54 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Un petit nombre d'échantillons d’herbier, dont la nature hybride semble assez indiquée, se rapprochent davantage, au contraire, du Lavandula latifolia : ils doivent être plus rares, si l’on en juge par les documents qui s’y rapportent. ; 1° Une plante récoltée par Féraud à Carpentras montre, contraire- ment au type, des feuilles plus larges sur les tiges florifères que sur les rejets stériles (L. Feraudi in herb.). 29 Une autre recueillie par M. Guillon dans les Pyrénées-Orien- tales et publiée sous le n° 1326bis de la Société Dauphinoise, possède un thyrse simple avec des feuilles toutes de; même largeur. (L. Guilloni in herb.). 3° Enfin, il faut joindre ici, sans doute, diverses créations de Jordan qui me sont imparfaitement connues, et que ce botaniste range près du L. latifolia : L. erigens à bractées dépassant les cali- ces, et les L. inclinans et interrupta dont les inflorescences sont simples (1). | Cette énumération très sommaire laisse aux botanistes du Midi un large champ de recherches. Elle montre, du moins, qu’il doit exister ici de nombreuses formes en série, conséquence habituelle de l’hybridation spontanée, chaque fois qu’elle se produit de temps immémorial dans une même région entre deux types distincts et largement représentés. : . Malgré son origine cultivée, la plante qui fait le principal objet de cette note mérite-t-elle de porter un nom distinct ? Tel est notre avis, d'autant plus que pas un des hybrides spontanés connus ne peut lui être exactement assimilé. ; Ce Lavandulu hortensis rentre indubitablement dans la série que l'on peut, d’une façon générale, appeler L. verax latifolia, mais il diffère des termes voisins par des caractères nota ressort de la diagnose suivante : LAVANDULA HORTENSIS caule elato, lignoso denudato ; foliis planis, latiusculis, in petiolum longe attenuatis ; thyrso elongato, attenuato, longe pedunculato uno vel altero ramulo basilari sœpius stipato ; bracteis viridibus ovato-lanceolatis, floribunda sed sterilis. Nous terminerons enfin cette étude par un tableau d'ensemble où seront rapprochés par ordre d’affinité probable les hybrides dont il vient d’être question. Ne is nn | (1) Je m’abstiens é parler ici, faute d’en con des L. Guinardi Gandoger et L. Cladophora Ga - bles, comme il onnaître autre chose que le nom, SUR LES LAVANDES CULTIVÉES DANS LES JARDINS 55 LAVANDULA. — Secr. Sp?zca Bentham. I. Bractées vertes, linéaires, sans nervures latérales distinctes, non dilatées à la base, et révolutées aux bords. Bractéoles de même forme, vertes et persistantes, seulement plus petites. A. Thyrse avec 2 longs rameaux basilaires. L. LariFoLIA Villars. — Feuilles plus larges sur les rameaux stériles. X L. Feraudi — Feuilles des rameaux sté- riles étroites. B. Thyrse simple ou à rameaux très courts. X L. Guilloni (Soc. Dauphin., n° 1326 bis). IL. Bractées vertes, élargies à la base, mais bien plus longues que . larges. Bractéoles distinctes, mais souvent caduques et sca- rieuses. A. Thyrse souvent avec 2 rameaux Dh assez allon- . gés ; paire supérieure des feuilles séparées des autres | par un long entrenœud. X L. hortensis hybrid. nov. B. Thyrse sans rameaux basilaires, ou à ramuscules très courts; 4. — Feuilles riourt dépassant beaucoup les entrenœuds. Thyrse long et un peu atténué. X L. hybrida Reverchon (£. Spica-latifolia Albert in exsicc. Magnier, 932). b. — Feuilles supérieures égalant sensiblement les entrenœuds : thyrse lâche et obtus. X L. fragans Jordan (Soc. Rochelaise, n° 3126). Feuilles inférieures de la tige élargies. X L. officinalis Chaix, pr. p. (L. fragans Verlot, in Soc. Dauphin., 2210). Feuilles toutes assez étroites mais planes. IT. Bractées plus ou moins scarieuses ou membraneuses, planes aux bords, souvent courtes, avec. nervures latérales visibles et div en éventail ll rudimentaires. h vera DC. — Feuilles révolutées aux bords. var. aoberres Jordan. Feuilles planes aux psc 1e LA FLORE DES RÉGIONS ARIDES DU PLATEAU DE MEXICO par M. L. G. SEURAT Les hauts plateaux du Mexique sont un lieu très favorable pour l’étude de la résistance des êtres à la sécheresse. Les environs de Mexico offrent un grand nombre de coulées basaltiques très épaisses (Pedregal, Ixtapalapa, etc.), exposées au soleil tout le jour, et où la température est très forte. J'ai noté en février, sur un mur blanc de mon jardin, des températures de 42° C. De plus, ces endroits sont complètement arides : pendant sept mois il n’y tombe pas d’eau. La quantité d’eau recueillie à l'Observatoire météorologique central de Mexico pendant la saison sèche (du 47 novembre au 31 mai), est de 9 centimètres ; la tension moyenne de la vapeur d’eau est, à l’ombre, de 6 millimètres. Si l’on tient compte que ces nombres sont encore trop forts pour les régions que nous examinons, on voit que l'atmosphère y est d’uné grande sécheresse; nous avons donc dans ces lieux une température égale à celle des Terres chaudes, mais pas cette humidité intense qui rend la végétation des Terres chaudes si luxuriante. La végétation très spéciale établie sur ces laves, pendant la saison sèche, va faire l’objet de cette note. Cette flore, très pauvre, à cette époque, se compose : de Cactées ; d’une Amaryllidée, l’Agave Ame- ricana ; d’une Anacardiacée, le Schinus molle ; d'une Composée, le Senecio præcox ; enfin, d’une Ortie, d’une Labiée, de Fougères et de quelques Lichens. A. Cactées. Les plantes appartenant à cette famille sont : Opuntia Tuna, arborescent ; Opuntia tunicata, à piquants its. recourbés en crochet ; er Mammillaria : ereus. Ces plantes, grâce à leur cuticule et à leurs piquants, con: somment, avec une grande parcimonie, la provision d’eau accu- = mulée dans la saison humide, Un rte d’ sonne Tuna, pesant A te EE LA FLORE DES RÉGIONS ARIDES DU PLATEAU DE MEXICO 57 1589 gr., exposé sur un toit en plein soleil, en mars, perd environ {1 gr.5 de son poids par vingt-quatre heures; si au contraire on opère sur un échantillon dont on a coupé les épines à la base, sans faire de blessure, la perte d’eau est doublée. Les Mammillaires ont leur tige charnue presque entièrement cachée dans le sol. Toutes ces Cactées ont des racines extrêmement longues, traçan- tes dans les Opuntia ; ces racines, courant entre les interstices de la lave, puisent la presque totalité de l’eau qui existe dans le sol. Ces Cactées peuvent ainsi attendre la saison des pluies ; c’est d’ailleurs pendant la saison sèche qu’elles fleurissent. 2. Agave americana. — Le Maguey est ici dans son lieu de prédilection, sa cuticule épaisse le protège suffisamment contre la trop grande perte d’eau. Cette cuticule est très résistante ; les Aztèques s’en servaient en guise de parchemin : il existe au Musée de Mexico un grand nombre de tableaux aztèques peints sur des cuticules d'Agave, en particulier un plan de la ville. 3. Schinus molle. — Le Schinus molle ou arbre du Pérou, possède des feuilles pennées dont les folioles ont une cuticule vernie. La racine est très longue, courant à la surface du sol pour aller se ramifier ensuite à son intérieur. L'existence de cette racine tra. Canle, très grande, est la raison pour laquelle le Schinus est exclu des jardins. 4, Senecio præcox. — Cette Composée a un aspect bizarre : la tige droite sur ? mètre 50 environ, se ramifie un petit nombre de fois, et chacune des ramifications se termine par un groupe d’inflores- 3 cences. La plante, au moment où elle est en fleurs (janvier, février) ne porte pas de feuilles: ce n’est qu’après la chute des fleurs que les feuilles paraissent. C’est cette particularité qui a fait donner . à l'espèce son nom; elle s’explique par la nécessité qu'a la plante de ne pas dépenser trop d’eau à la fois, ce qui arriverait fatalement si la plante avait en même temps des fleurs et des feuilles. Les feuilles, palminerves, longuement pétiolées, ont leur surface très fortement vernissée; elles sont d’ailleurs e petit nombre, à l'extré- Mité de chacun des rameaux. La tige est complètement dépourvue de feuilles sur tout son parcours : elle est d’ailleurs verte; son écorce très épaisse la protège bien contre le soleil; elle contient 5 58 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des réserves d’eau accumulées dans la moelle. De plus cette tige contient des canaux sécréteurs corticaux qui renferment un liquide à Odeur caractéristique; si on blesse la tige, la plaie est aussitôt cicatrisée. La racine est très longue et s'enfonce profondément dans le sol, c’est-à-dire dans les interstices de la lave remplis par de la terre végétale. Si l'on compare les inflorescences de S. præcox à celle d’un autre Senecio, le S. vernus, qui pousse dans des endroits moins arides, on voit qu’elles ont même forme. L'involucre dans les deux cas est formé de huit bractées concrescentes à la base, libres au sommet; les fleurs ligulées, au nombre de 5 dans S. præcox et de 5 ou 4 dans S. vernus ont même forme, mêmes dimensions, et même couleur (jaune); les fleurs tubulées sont également les mêmes. Dans la tige de S. vernus existent des canaux sécréteurs et une huile qui a la même odeur caractéristique que celle de S. præcoz; ici toutefois cette huile est moins abondante. La moelle est plus réduite dans le S. vernus. Ces deux plantes, si elles ne sont pas la même, sont donc très voisines sous ces divers rapports. Si on ne considère que la forme extérieure de l'appareil végétatif, au contraire, on trouve des différences énormes : le S. vernus est un petit arbuste très rameux, dont les rameaux portent de nombreuses feuilles lancéo- lées, dentées sur les bords: il n’a rien qui rappelle l’aspect misé- rable de S. præcor. 5. Les Orties de Tizapan ont leurs feuilles couvertes de nom- breux poils très longs et il en est de même pour la Labiée ; ces deux plantes se cachent d'ailleurs dans les anfractuosités de la roche, à l'ombre par conséquent. La flore que nous venons de passer en revue.est comme on le voit très pauvre; elle est composée de plantes adaptées à la séche- resse et se protégeant contre elle par des moyens variés. Si nous considérons cette même région dans la saison des pluies(juin 1897: 13:78 d’eau recueillie; 4er juin au 31 octobre 1895 : 43m51), nous y trouverons, au contraire, une végétation luxuriante, représentée par plusieurs centaines d’ espèces; ces plantes vont prospérer pen- dant les cinq mois de la saison des pluies, pour disparaître dès la saison sèche et laisser place à la flore désertique dont nous avons … parlé au début. :. ù INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX par M. Ch. DASSONVILLE Suite). fs GRAMINÉES A. SEIGLE (Voir Revue générale de Botanique, Tome VIE, 1896, pages 324 à 328). B. — AVOINE Le 30 mars, j'ai mis germer des grains d’Avoine, d’une part dans la solution de Knop, d’autre part dans l’eau 1 distillée (2). Les différences ont été notées le 30 mai. I. — MORPHOLOGIE EXTERNE a. Eau distillée. — A cette date, chaque pied porte trois feuilles ayant chacune 5 cent. environ. La tige est grêle et ne dépasse pas 7 cent. Elle est parfaitement verte. Les racines sont très peu nom- breuses, rudimentaires. b. Solution de Knop. — Dès le début, la végétation s’est montrée plus vigoureuse que dans l’eau distillée ; le 30 mai, la tige portait 5 feuilles longues de 18 centimètres. Mais, les feuilles avaient progressivement jauni et la verse de la tige s'était produite. L'étude anatomique du pied des chaumes nous donnera l'explication de ce phénomène. Les racines étaient très nombreuses et très ramifiées ; cles mesu- dcprés en moyenne {0 centimètres. @) D'autres cultures dau | pour but de rechercher le rôle des divers sels de la Pointe de Kaop on télé entreprises en même temps. Il en sera à question plus loin. 60 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE IT. — MORPHOLOGIE INTERNE 1° Racine. — a. Eau distillée (P1. 9, fig. 55). — Le cylindre cen- tral possède un vaisseau axile, à paroi sclérifiée mais non lignifiée. Tout le conjonctif est re le péricycle lui-même a ses mem- branes épaissies. On compte six faisceaux de bois, répartis suivant un cercle. Chacun d’eux ne comprend qu’un seul vaisseau. Les vaisseaux ont une paroi fortement épaissie, mais se colorant mal par le vert d’iode, indice d’une lignification: peu accusée. Aussi ne les distin- gue-t-on des éléments voisins que par leur diamètre qui est un peu plus grand. Le liber, comme le bois, est très peu développé. L'endoderme a ses parois internes et latérales épaissies. L'écorce comprend trois assises de cellules dont les dimensions vont en augmentant du centre vers l'extérieur. b. Solution de Knop. — La figure 56 (PI. 9) représente la coupe d’une racine née dans une solution de Knop dans laquelle les sels de potasse avaient été remplacés par des sels de soude. La structure est la même dans la solution normale de Knop, sauf qu'il ne se produit aucune lignification et que le nombre des vaisseaux est un peu différent. En tenant compte de ces faits, nous pouvons, au moyen de cette figure, donner une description-de la structure ana-. tomique dans la solution du Knop : Le cylindre central, incomparablement plus large que dans l’eau distillée, possède, en son centre, non plus un seul mais cinq grands vaisseaux à paroi mince, répartis dans la masse du conjonctif qui est entièrement parenchymateux. Plus à la périphérie, dix faisceaux vasculaires s ‘’appuyent contre l’endoderme. Les vaisseaux, au nombre de deux à cinq par fais- ceau, ont une large lumière; leur paroi est à peine épaissie et non lignifiée. Le liber est très développé. Les cellules du péricycle sont. sise radialement Toutes les parois de l’endoderme restent minces. - Le développement de l'écorce est à la fois centripète et centri- . fuge ; un anneau médian de larges cellules est compris entre un anneau des et un anneau Plus intérieur de petites cellules. ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 61 En résumé, les sels de la solution de Knop favorisent le déve- loppement du cylindre central de la racine. Ils augmentent le nombre et le diamètre des vaisseaux et empêchent la sclérification du conjontif et de l’endoderme. : L'absence des sels a pour résultats : la sclérification du con- jonctif, la réduction à un seul du nombre des vaisseaux centraux et le développement plus faible du liber. 2° Tige. — Jes comparaisons ont été faites au milieu du deuxième entrenœud inférieur, près du point de flexion des tiges qui, dans la solution de Knop, ont versé. a. Eau distillée (PI. 9, fig. 52). — La tige est pleine; la moelle, formée de cellules à méats, renferme, vers son centre, un faisceau (f) constitué par deux petits vaisseaux que sépare un petit amas de tissu libériforme. La face interne des cellules qui entourent ce faisceau est fortement lignifiée (1). Autour de la moelle, le desmogène forme un manchon (lig.) de cellules très lignifiées qui enferme les faisceaux libéro-ligneux. Ceux-ci sont ainsi réunis sur un seul cercle ; et leur méristème formateur, transformé en tissu de soutien, n’a plus tendance à se différencier désormais. L'accroissement de cette région est donc définitif et le diamètre a acquis sa dimension maxima. Les vaisseaux (v. p) sont petits, très lignifiés. L’épiderme (e. p) est fortement cutinisé sur ses faces externe et latérales. De temps en temps, une de ses cellules resle mince. b. Solution de Knop (PL.9, fig.53).— La moelle (m) est formée de très grandes cellules irrégulières, à parois très minces. Elle renferme un tout petit faisceau central (2). Le méristème vasculaire ne présente pas trace de lignification ; il conserve la faculté de se diviser et forme des faisceaux nettement isolés, ne montrant aucun rapport les uns avec les autres. Les plus récemment formés sont vers la périphérie, les plus âgés sont répartis sur un cercle vers l’intérieur. On compte en tout seize faisceaux. (1) J'ai observé ce faisceau à la base de la tige dans toutes mes cultures d'Avoine, aussi bien en présence des sels que dans l’eau distillée. Dans les entrenœuds plus ne le retrouve pas; il disparaît avec la moelle. D'autre part, je n'ai retrouvé ce faisceau chez aucune des autres Graminées que j'ai étudiées. Il se pour- rait on L. és Arr au genre nome ou à une de ses divisions 8 ètre que prend la tige n’a pas permis de représenter ici ce : atcone 62 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les cellules du méristème qui les séparent les uns des autres ont de grandes dimensions; elles ont l'aspect du parenchyme de la moelle; leur paroi est extrêmement mince. J'ai représenté (PI. 9, fig. 53) trois de ces faisceaux qui occupent un même rayon. On voit que le calibre de leurs vaisseaux va en diminuant du centre à la périphérie. La lignification de ces vais- seaux, seuls éléments épaissis de la tige, est extrêmement faible. L'épiderme ne présente pas trace de cutinisation. Il suffit d'examiner comparativement les figures 52 et 53 pour comprendre comment la tige courte et grêle de l’Avoine cultivée dans l’eau distillée est restée droite, alors que, sous l’action des sels, la disparition complète des éléments de soutien ne pouvait permettre aux entrenœuds de la base de maintenir la verticalité nécessaire au développement de la plante. En résumé, la solution de Knop a pour effet de favoriser le cloisonnement du méristème vasculaire et, par suite, d'augmenter le nombre des faisceaux de la tige; mais elle entraîne la disparition des éléments de soutien, ce qui provoque la « verse » de la plante, - lorsque l’action des sels a fait prendre aux parties supérieures un développement trop grand pour la faible résistance qu'offrent les tissus de Ja base de la tige. 3° Feuille. — à. Eau distillée. — Dans l'eau distillée, la 2e feuille, comptée à partir du sommet, possède” en sa région moyenne, | 7 nervures. La nervure médiane (PI. 14, fig. 93) est reliée aux deux épidermes par une bande épaisse de tissu hypodermique (sel) surtout abondant à la face dorsale. er Les faisceaux de rang pair (par rapport à la nervure médiane) offrent des dispositions analogues. . Une rangée de cellules à parois minces entoure l’assise-limite des vaisseaux ; tous les autres éléments du‘limbe sont très forte ment sclérifiés. . - ur les bords, la feuille possède des fibres scléreuses. 24 L'épiderme est fortement cutinisé : seules, les cellules bulli- * formes (bull.) sont minces. Ou voit en général un poil (p) très : lignifié au-dessus de chaque nervure. a à SRE ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 63 b. Solution de Knop. — Dans la solution de Knop, la coupe com- parable montre onze nervures. La nervure médiane (PI. 14, fig. 94) est recouverte, vers la face supérieure, par un parenchyme à membranes très minces. Le tissu hypodermique (scl) de la nervure médiane est très peu développé, surtout vers la face supérieure, où il n’est représenté que par quatre petites cellules à peine épaissies. A la face infé- rieure, il est plus abondant ; mais, en comparaison des dimensions de la feuille, il est loin d’avoir l'importance qu’on observe dans : l'eau distillée. Dans tous les cas, ses éléments sont moins épaissis. Au niveau des autres nervures, le tissu hypodermique est encore plus réduit. Les membranes des cellules du mésophylle sont légè- rement épaissies, mais. IRON moins que dans l’eau distillée. Les épidermes sont minces dans toute leur étendue. Les bords des feuilles n’ont pas de fibres scléreuses. En résumé, la svlution de Knop a pour eftet d'augmenter le nombre des nervures de la feuille et de favoriser le développement du mésophylle, qui reste entièrement mince au-dessus de la ner- vure médiane et très peu épaissi dans le reste de la feuille. L'absence des sels entraine la formation de bandes lignifiées qui relient les nervures principales aux deux épidermes et de fibres scléreuses aux bords des feuilles. Elle sclérifie très fortement le mésophylle, cutinise les épidermes et provoque l'apparition de poils lignifiés au-dessus des nervures. C. — BLÉ Des grains de Blé mis à germer dans les mêmes conditions que l’Avoine dont il vient d’être question, et à la même date, ont donné des résultats analogues. En présence des sels, la végétation s’est montrée active dès le début. Mais bientôt, les plantes ont « versé », puisse sont décolorées. Dans l’eau distillée, elles sont restées petites et grèles ; mais | a ont conservé une couleur vert-foncé et sont demeurées. bien ites 64 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les observations recueillies le 30 mai sont résumées dans le tableau suivant : EAU DISTILLÉE SOLUTION DE KNôP Longueur pres des racines . L cent, 20 cent Longueur des tiges: 2. «24... 7 à 8 cent. 16 cent. Nombre de feuilles étalées . . , . . 3: 6 Longueur des feuillés. °°. 6 cent. 43 cent. Largeur des fenilles "1... 4 millim. 1/2 & millim. MORPHOLOGIE INTERNE. Les comparaisons ont été établies après 40 jours de végétation. 4° Racine. — a. Eau distillée (PI. 14, fig. 88). — Le conjonctif du cylindre central est constitué par un parenchyme mince renfermant quatre larges vaisseaux à paroi non épaissie. Vers la périphérie du cylindre, on voit un cercle de dix fais- ceaux constitués par un ou deux vaisseaux à membrane épaissie mais non lignifiée et reliés à l’endoderme par des vaisseaux plus petits, à paroi mince. | Le liber est peu développé. Les cellules du péricycle sont assez grandes et allongées dans le sens radial. L’endoderme n’est pas différencié, mais les éléments de l'écorce sont fortement lignifiés. L’assise qui touche à l’endoderme est la plus lignifiée. La lignification diminue progressivement de l’inté- rieur vers l'extérieur, à mesure qu’augmente le diamètre des cellules, qui sont disposées en quatre rangées concentriques. L’assise pilifère est de nature cellulosique. b. Solution de Knop (PI. 8, fig. 43). — Le cylindre central est plus développé que dans l’eau distillée. Les cellules du conjonctif ont de plus grandes dimensions. Elles comprennent dans leur masse quatre grands vaisseaux beaucoup plus larges qu’en l'absence de tout sel. Le nombre des faisceaux extérieurs est de onze. Les vaisseaux, au nombre de un à deux par faisceau, sont plus larges et moins épaissis que dans l’eau distillée. Ils sont très légèrement lignifiés. Le liber (1) est très développé. Les parois de l’endoderme (end), de même que celles des cellules : 4 _ de l'écorce (ec) sont entièrement minces. Le compte dans l'écorce sept assises de cellules. ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 65 Cette région possède de larges lacunes aérifères (lacs)développées aux dépens des 3me, 4me et jme rangées comptées du centre .vers l'extérieur. L’assise pilifère est de nature cellulosique. En résumé l’action des sels de la solution de Knop sur la struc- ture de la racine se traduit : 1° par l'augmentation des diamètres des cellules du conjonctif et des vaisseaux centraux du cylindre central ; 2 par une légère augmentation du nombre et du calibre des vaisseaux du cercle extérieur ; 3 par un plus grand développe- ment du liber ; 3 par la disparition de toute lignification dans l'écorce ; 5° par la formation de larges lacunes aérifères dans cette région. ; 2°Tige. — a. Euu distillée (PI. 8, fig. 45). — La tige est fistuleuse. Le deuxième entrenœud de la base possède une couronne de douze faisceaux à vaisseaux (v. p) étroits, bien lignifiés, à liber (lib) peu abondant. Les cellules de l’assise (as. l) qui limite chacun de ces faisceaux du côté tourné vers le centre de la racine sont légèrement lignifiées à leur face externe et sur les faces latérales. À l’extérieur de ce cercle, on voit quelques faisceaux plus petits, Pour la plupart à peine ébauchés. La figure 45 en représente un Qui a déjà acquis un développement analogue à ceux du cercle inté- rieur. Presque tous les autres n’ont encore qu'un seul vaisseau accompagné de quelques éléments libériformes; mais tous ces faisceaux ont déjà une assise limite légèrement lignifiée. Le méristème qui relie les faisceaux du cercle intérieur à ceux de la périphérie est parfois légèrement lignifié. L’épiderme n’est pas différencié. b. Solution de Knop (2me entrenœud inférieur). (PL. 8, fig. 46). — Au simple aspect des coupes, on est frappé de la minceur des mem- branes des cellules. Le tissu apparaît comme une dentelle extrême- ment fragile à mailles larges et extrêmement délicates. {n’y a plus la moindre trace de lignification du méristème ni des assises-limites des faisceaux. | La tige est fistuleuse. € méristème est abondamment cloisonné et constitue une large Z0ne différenciant un cercle intérieur de quinze gros faisceaux | Séparés les uns des autres par de grandes cellules très minces. - 66 = REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Ces faisceaux ont un liber abondant. Les vaisseaux tangentiels (v. p.) ne présentent pas trace d’épaississement. On ne les distingue des éléments voisins que par la place qu’ils occupent et par les dimensions plus faibles des cellules de l’assise qui limite ces faisceaux. Derrière ce cercle intérieur, on voit l'ébauche d’un deuxième cercle de faisceaux ayant les mêmes caractères. : 4 Au niveau de ces derniers, les cellules du méristème sont plus petites ; mais elles ont la même minceur. L’épiderme est également mince. En somme, si on compare cette structure à celle qu’on observe dans l’eau distillée, on peut conclure que les sels de la solution de Knop favorisent le cloisonnement du méristème vasculaire, aug- mentent les dimensions des cellules et le nombre des faisceaux ; mais ils entravent la lignification et par suite nuisent au dévelop- pement des éléments de soutien. Si l’on considère que les Blés cultivés dans la solution de Knop ont versé; que le centre de flexion des tigès a toujours été le deuxième entrenœud inférieur, l'examen de la structure que je viens de décrire expliquera le mécanisme de la verse et permettra de conclure : les sels de la solution de Knop déterminent la verse du Blé par l’entrave qu’ils apportent à la lignification de la base de la tige. Nous avons vu que ces sels produisent sur la végétation de l’Avoine des résultats analogues et l'examen de la structure nous a conduit à la même conclusion. Le centre de flexion des tiges versées s’étant toujours montré au-dessus du premier entrenœud, j'ai examiné la structure de cette dernière région. À ce niveau, les cellules ont une membrane assez épaisse. Le diamètre de la tige est moins grand. Le méristème vasculaire moins abondant qu'au 2% entrenœud. Les cellules qui séparent les fais- # ceaux vasculaires sont plus petites. Enfin, les vaisseaux et les cellules des assises-limites sont légèrement lignifiés. En somme, la structure est intermédiaire à celle qu'on observe : au deuxième entrenœud dans les sels et dans l’eau distillée. = Les éléments de soutien sont plus nombreux qu’au deuxième ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 67 entrenœud, ce qui explique la résistance relative que la tige pré- sente en cet endroit. 3 Feuille. — à. Eau distillée (PL. 14, fig. 91). — Vers le milieu de la deuxième feuille, on compte treize nervures de dimensions variables. On peut les classer ainsi : une médiane, la plus impor- tante ; deux de deuxième ordre, occupant, symétriquement, le Quatrième rang par rapport à l’axe de la feuille. Les autres, plus petites, sont à peu près toutes égales entre elles. Le faisceau médian et les nervures de deuxième ordre sont reliés aux épidermes par des bandes épaisses de tissu hypoder- mique très lignifié (sel), qu’on retrouve également au bord des feuilles. Tout le mésophylle est très fortement sclérifié. L’épiderme n’est pas cutinisé ; il est pourvu de poils. b. Solution de Knop.— La région comparable (PI. 14, fig. 92) montre vingt et une nervures réparties ainsi : une médiane, de premier ordre; huit de deuxième ordre, occupant symétriquement les 3m, | if) Tme et 9e rangs comptés à partir de la nervure médiane. On trouve du tissu hypodermique au niveau du faisceau mé- dian et de la 3me paire de nervures; mais il est très réduit et sur- tout peu lignifié. Partout ailleurs, il fait défaut. Au bord des feuilles les fibres sont très rares et très peu sclérifiées. Au-dessus de la nervure médiane le mésophylle est constitué Par une masse importante de parenchyme mince. Ailleurs il est formé de grandes cellules beaucoup moins sclérifiées que dans l'eau distillée. L’épiderme n’est pas cutinisé ; il est pourvu de poils. * En résumé, la solution de Knop augmente le nombre des ner- vures de la feuille et favorise le développement du mésophylle, qui Teste entièrement mince au-dessus de la nervure médiane et très Peu épaissi dans le reste de la feuille ; elle diminue l'importance des bandes lignifiées qui relient les nervures aux épidermes et Celle des fibres des bords de la feuille. Son absence sclérifie très … fortement Je mésophylle. Ce sont là des conclusions absolument pe res à celles que NOUS avons formulées chez l’Avoine. … C’est à dessein que j'ai réuni sur une même jishe (PL. mn) a pe : ou d’Avoine ee 93 et îig- Sn et les nr de Blé 4 de # ie 68 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE et fig. 92), parce qu’en les observant comparativement on voit combien il est important de tenir compte des modifications histo- logiques provoquées par le milieu, quand on cherche à classer les végétaux d’après les caractères anatomiques. Si l’on priait une personne non prévenue des variations que la structure peut subir, de classer ces quatre feuilles d’après leurs caractères histologiques, on la verrait grouper d’une part les feuilles des figures 91 et 93 et d'autre part celles des figures 92 et 94; c’est-à-dire que chaque fois elle réunirait des espèces diffé- rentes. Cette personne déclarerait, en outre, que ces deux groupes sont très différents l’un de l’autre ; alors que dans chacun d’eux il s'agit des mêmes espèces. Les comparaisons de ces quatre figures conduisent aux deux conclusions suivantes : 1° L'influence du milieu peut modifier la structure de deux espèces différentes au point de leur donner une très grande ressem- blance ; 2° les variations du milieu peuvent modifier la structure des individus appartenant à une même espèce au point de les rendre absolument dissemblables. Remarquons de plus que si, dans le cas présent, nous cher- chions à caractériser les genres Avoine et Blé par la structure des feuilles, nous ne pourrions nous appuyer sur un seul caractère : Tous les tissus se montrent sujets à subir des modifications : Le mésophylle ; le tissu hypodermique des nervures et du bord des feuilles; le tissu vasculaire, considéré au point de vue de son état de lignification, du nombre des faisceaux et du mode de leur répartition d’après leur importance respective. | Les poils, même, ont chez le Blé des caractères différents dans les sels (fig. 92) et dans l’eau distillée (fig. 91). Chez l'Avoine, ils dis- paraissent dans la solution saline, ainsi que la cutine de l’épiderme. Je n’insiste pas; car je me réserve de revenir plus loin sur ces faits. La présente observation suffira à montrer pour le moment combien la structure est modifiable suivant les conditions du milieu et, particulièrement, suivant que les plantes ont des sels à leur dis- REVUE DES TRAVAUX PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1893-1896 {/Fin). En Amérique, Sir W. Dawson a fait connaître la flore tertiaire inférieure de Burrard’s Inlet (1), près de Vancouver, qui paraît corres- pondre au commencement de la période éocène ; elle renferme quelques espèces nouvelles, entr’autres un Palmier, rapporté au genre Manicaria, qu’on peut se demander s’il s’agit bien là d’un type comparable au genre Æsculus. M. F. H. KwowLron rapporte également à l’Eocène la flore tertiaire de l’Alaska (2), dans laquelle il a observé 115 espèces, dont six seule- ment étaient nouvelles ; un grand nombre d’entre elles se rencontrent dans la flore miocène du centre de l'Enrope, mais on sait aujourd’hui, par l'étude de la flore tertiaire des régions arctiques et par Sa cOmpa- raison attentive avec la flore éocène, avec celle des dépôts anglais en Particulier, que ces espèces n’ont apparu sous nos latitudes qu'après s'être montrées d’abord beaucoup plus au Nord, et qu’il est nécessaire, Pour apprécier l’âge d’un gisement tertiaire d’après les plantes fossiles qu’il renferme, d’avoir égard à la latitude à laquelle il se trouve : On à été ainsi amené à classer comme éocène la flore d’Atanekerdluk au Groënland, et l’on doit attribuer le même âge à la flore de l'Alaska, qui offre avec celle-ci la plus grande similitude de composition et renferme d’ailleurs quelques formes de la flore crétacée supérieure de Vancouver, du Canada ou des Etats-Unis. see Le même auteur a donné un aperçu d'ensemble de la constitution des flores fossiles observées à trois niveaux successifs dans les cendres (1) Sir W. Dawson : On collections of tertiary plants from the vicinity of the city of Vancouver, B. C. (Trans. Roy. Soc. Canada, 2 Ser , 1, sect. IV, P- 137-152, Pl. 1V-VIN. 1895 ne @) F. H. Knowlton : A review of the fossil Flora of Alaska, with descriptions of new species (Proc. U. S. Nat. Mus., XVII, p. 207-240, pl. IX. 18%). 70 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE et tufs volcaniques du Parc National de la Yellowstone (1); sur horizon le plus inférieur, correspondant à la série des laves acides, ont été reconnues 79 espèces, dont plus de la moitié sont nouvelles ; parmi les autres, le plus grand nombre appartiennent à la flore du système supérieur de Laramie, à l'étage de Fort-Union, c’est-à-dire à l'Eocène inférieur. Plus haut, apparaît une flore moins riche, mais très différente de la première, avec laquelle elle n’a que deux espèces communes, de même qu'elle n’en a que trois avec la flore supérieure; ses rapports 1 v classer dans le Miocène, Quant à la flore supérieure, contemporaine des éruptions Ne elle vient se ranger dans le Miocène supérieur, à peu près sur le même niveau que la flore des graviers aurifères de quelles sept espècés différentes de Pins et deux Sequoia, dont lun extrêmement voisin du Seg. sempervirens. Les Dicotylédones y sont nombreuses, et l’on peut citer comme particulièrement abondants les Quercus, les Juglans, les Carya, les Populus, les Ulmus, les Ficus, les Laurus, les Platanus, les Aralia, les Magnolia, dont un allié de près au Magn. fœtida vivant. Ainsi constituée, celte flore se montre très différente de la flore actuelle de la région, qui ne comprend ni Cupulifères, ni Juglandées, ni Ulmacées, ni Lauracées, ni Platanées, ni Ar raliacées, ni fères, Pityoxrlon fallax n. sp. et Cupressinoxylon eutreton n. Sp. et quatre bois de Dicotylédones, à savoir un Perseoxylon déjà observé dans les gîtes d’opale de Hongrie, et trois types spécifiques nouveaux, Pr Knowltoni, Plataninium Haydeni et Rhamnacinium radiatum Er de distance du Parc National, et sur le même niveau, M.KxowLrox (3) a reconnu. de son côté, une nouvelle forme spéciique de bois de Conifère, Pityoxylon Pealei. Dans l'Amérique du Sud, les tufs volcaniques du Cerro de Potosi en Bolivie, appartenant à un niveau tertiaire non encore précisé, ont fourni une assez grande quantité d'empreintes, qui ont été étudiées, | % 1) F. H. Knowlton : The tertiary Floras of the Yellowstone National Park (Amer. Journ. of Sci., 1896, I, p. 51-58). (2) J. Felix : Untersuchungen über . Hôlzer. V. Stück (Zeitschr. deutsch. - 1896). geol Geselisch., XLVIHI, p. 249-260, La 3) E nowlton : Description of its œil 7. bot. Club, xXIN, 1 250-251, pl. 21. set new species of fossil wood from ; 1896). Ua 4 à REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 71 il y a déjà quelques années, partie par M. Britton, partie par M. ENGELHARDT; une nouvelle série d'échantillons a permis à ce dernier (1) de reconnaître un certain nombre de formes spécifiques nouvelles, qu’il a pu rapporter presque toutes à des genres vivants, appartenant pour la plupart à la flore tropicale : je citerai un Loma- riopsis voisin d’une espèce sud-américaine, un Podocarpus analogue au Pod. Lamberti du Brésil, et parmi les Dicotylédones des a ro tants des genres Gaylussacia, Weinmannia, Capparis, ainsi qu'un nombre important de Papilionacées et surtout de Mimosées; la végé- tation de la région, qui a aujourd’hui un caractère désertique et ne se compose que de plantes herbacées, était alors très différente et comprenait, sinon des arbres, tout au moins des arbustes et des plantes ligneuses buissonnantes. M. Engelhardt a donné en outre la Rnb avec figures détaillées, de deux autres séries de plantes tertiaires, d’âge incertain également, provenant les unes de l’Equateur et les autres de la Colombie (2) : parmi les premières, je citerai une Pipéracée du genre Arthante, une Loranthacée du genre Phoradendron, des Malpighiacées des genres Hiræa et Banisteria, quelques Myrtacées des genres Eugenia, Myrcia, Myrciaria, des Papilionacées des genres Lonchocarpus et Steolaiutk. et plusieurs Mimosées des genres Cæsalpinia, Cassia, Macrolobium, Pterogyne, Inga. A ce point de vue, c’est-à-dire par l’abondance relative des otosi. genre Meniscium, un Salvinia affine au Salv. oblongifolia, une feuille de Musacée, une feuille flabellés de Palmier, une Aroïdée, et une assez les Laurinées qui tiennent la première place, avec les ire Persea, Nectandra, Gœppertia, Acrodiclidium et Laurophyllum ; il en était e même dans la flore tertiaire du Chili que M. Engelhardt avait étudiée il y a que elques années. Ces différences entre les gisements de la Colombie et ceux de l’'Equateur et de la Bolivie paraissent devoir être attribuées à des différences climatériques locales; il est impossible, toutefois, de savoir si on a affaire là à des flores de même âge ou d’âges différents. On voit dans tous les cas que ces flores ne ressemblent pour ainsi dire en rien aux flores tertiaires de l'hémisphère boréal, étant ssez près, KT Ce fait, qui on bien établi, paraît en contradiction avec la théorie (1) H. Engelhardt : Ueber neue fossile Pflanzenreste vom Cerro de Potosi (4bhandi. d. Isis in Dresden, 18%, p. 343, pl D. (2) H. Engelbardt : Ueber neue Tertiärpflanzen Süd-Amerikas rat Senc- nt naturforsch. Gesellsch., XIX, pe 147, 9 pl. 1895). 72 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE mise en avant par le Baron C. von ETTINGSHAUSEN dans son étude (1) sur les relations des flores actuelles avec la flore tertiaire, et d’après laquelle on ne trouverait nulle part, à l’époque tertiaire, la flore com- posée seulement d’ancêtres des types qui vivent actuellement dans le pays. Il s’appuie, pour soutenir cette thèse, sur la présence, toujours admise par lui, de nombreuses formes australiennes dans la flore ter- tiaire de l’Europe, ainsi que sur l’existence en Australie, à l’époque tertiaire, de formes qui ne s’y trouvent plus aujourd’hui, telles que des Hêtres de la section Eufagus et des Alnus alliés de près à des espèces européennes. En remontant dans le passé, on arriverait à une flore ches d’où ils sont sortis, flore qui eût été la même sur toute la surface du globe, et d’où les flores actuelles seraient dérivées par. le fait de diversifications locales, certains types se développant et se multipliant dans une région, et s’éteignant dans telles ou telles autres : ainsi pour les types australiens, qui seraient devenus prédominants en Australie, au détriment des types européens, tandis qu'ils disparaissaient de nos pays. Quelque séduisante que puisse paraître cette théorie, et quelque bien présentée et bien soutenue qu’elle ait été par son auteur, il me paraît impossible de l’accepter sans réserves, en présence notamment d'observations semblables à celles de M. Engelhardt. Il y a eu certai- nement en Europe et dans l'Amérique du Nord, à l’époque crétacée et pendant une partie de l’époque tertiaire, un certain nombre de types de la flore australienne actuelle, tels, par exemple, que des Eucalyp- tus; mais pour beaucoup d’autres l'attribution a été pour le moins contestée, et le Marquis de Saporta a montré notamment que les pré- tendus Leptomeria de nos dépôts tertiaires n’étaient autre chose que des inflorescences de Palmiers, et qu'il fallait reporter dans les Myricées la plupart des feuilles classées comme Banksia où Dryandra; il ne semble donc pas que le mélange de formes ait été, surtout à l’époque tertiaire, aussi absolu et aussi général que l’admet M. C. von Ettingshau- sen, et il est prudent, avant de se faire une conviction à cet égard, d'attendre que nous soyons en possession, sur les flores tertiaires et crétacées de l'hémisphère austral, de renseignements plus complets et plus certains que ceux qui nous ont été jusqu’à présent fournis. C. — Période Quaternaire. A l’époque quaternaire on n’a plus affaire qu’à des espèces encore vivantes actuellement, mais on constate que leur distribution n’a pas toujours été la même qu'aujourd'hui et les différences que l’on observe dans la constitution de la flore permettent de se rendre compte des (4) C. von Ettingshausen : Zur Theorie der Entwickelun der jetzi en : der Erde aus der Tertiärflora (Sitzungsber. k, Akad. Wiss. Wien NE : p. 303-392. 1894). js ï Fe REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 43 modifications climatériques qui se sont accomplies depuis la fin de la période tertiaire; seulement les dépôts dans lesquels on rencontre des restes de plantes quaternaires, tufs ou tourbes, sont généralement 2 d’étendue très limitée et ce n’est que par la multiplication des recher- ches, la comparaison et la coordination des renseignements recueillis dans les diverses localités, qu’il est possible d'arriver à des résultats offrant un intérêt général. Aussi, dans les régions riches en dépôts de ce genre, telles notamment que l'Allemagne du Nord et la péninsule. scandinave, les études locales sont-elles trop nombreuses pour qu'il soit, le plus souvent, impossible de les passer toutes en revue, et faut- il se borner à rendre compte des travaux qui présentent un caractère général ou qui renferment des observations particulièrement dignes d’être notées. En France, les seuls gisements qui aient été explorés dans ces quatre dernières années sont les tufs calcaires du col du Lautaret, dans lesquels M. Kiria (1) a reconnu un Salix, et des rameaux ainsi que des cônes de Pinus sylvestris en grande abondance; l’âge de ces tufs, recouverts en plusieurs points par des dépôts morainiques, est difficile à préciser : s'ils ne sont pas antéglaciaires, ils correspondent dans tous les cas à une époque où il existait au Lautaret une végétation forestière assez riche, qui en a disparu aujourd’hui, quelques Mélèzes rabougris s'y montrant seulement çà et là. : . En Alsace, les tufs de Kiffis, dans la partie sud du massif jurassi- que de Ferrette, ont fourni à MM. Fuicue, BLeiceR et Mic (2) d’abon- dantes récoltes d'empreintes végétales, parmi lesquelles je citerai le Carex glaucu, le Salix incana, V Acer Pseudo-Platanus, tous trois très fréquents, et le Cyrtisus Laburnum qui n'existe plus dans la localité ; Par contre le Sapin, le Charme et le Hêtre, qui y sont maintenant très communs, n’ont pas été rencontrés dans les tufs. L'ensemble de la flore indique, pour la région, un climat plus humide et un peu plus chaud que celui qui y règne aujourd’hui, et conduit à rapporter la formation de ces tufs à l’époque interglaciaire. Le Hêtre paraît avoir été alors totalement absent du Nord-Est et du Centre de la France, et n’y être revenu qu'après le retrait définitif des glaciers. M. L. Weunrri (3) a observé dans les tufs de Flurlingen, près de Schaffouse, une flore analogue, et probablement de même âge, avec Acer Pseudo-Platanus en abondance, accompagné de feuilles de Buxus Semperviren$ et de Cypéracées ; l’ensemble en est sensiblement diffé-. rent de la flore actuelle de la localité. (1) W. Kilian : Sur les tufs calcaires du col du Lautaret (C. R. Ac. Sc., CXIX, 4 574-576, 1°" octobre 1894). (2) Fliche, Bleicher et Mieg : Note sur les tufs calcaires de Kiflis (Sundgau, … Alsace) (Bull. Soc. Géol. Fr., XXII, p. 471-482, 1895). : | à (3) L. Webrli : Ueber den Kalktuff von Flurlingen bei Schaffhausen (Œst. Ung. Schr. f. Zuckerind. uw. Landwirth., Heft 2, 18 p. 1 pl. 189). 4 ce) . . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Dans le Nord de l'Italie, MM. Bazrzer et FiscHER (1) ont er # flore des marnes interglaciaires de Pianico-Sellere, au bord du d’Iseo, et lui ont reconnu de grandes analogies avec la flore de la É. che de Hôtting, près d’Innsbrück, étudiée par M.R. von Wettstein; comme cette dernière, et comme la flore interglaciaire de Lugano, elle renferme e nombreux fragments de feuilles de Rhododendron ponticum, et à côté de celles-ci des feuilles d’Erable qui paraissent appartenir à une espèce caucasienne, l’Acer insigne; d'autre part, diverses formes de nos pays, Abies pectinata, Carpinus Betulus, Corylus Avellana, Acer ” Pseudo- Platanus, Buxus sempervirens, Viburnum Lantana; elle se com- pose ainsi d’un mélange d'éléments de la flore pontique et de la flore de l'Europe moyenne. Il semble que toutes les flores interglaciaires du Nord de l'Italie et du Tyrol présentent ce même caractère. Aux environs Rome, ” mire + étudié la flore d’une couche tourbeuse rencontrée à 9 mètr à Ripetta, sur le Tibre(2), et n’y a trouvé que des pe vivant encore dans le pays, à l’excep- tion de quelques Mousses appartenant à la flore des Alpes ou à celle de la Haute-ltalie, mais il n’a relevé aucun indice permettant de fixer l'âge exact du dépôt. Il en a été de même pour la flore des tufs granu- laires des environs de Rome (3), qui ne lui a offert que des espèces de la flore romaine actuelle. Il semble, du reste, que dans ces régions, où lextension glaciaire n’a pas fait sentir ses effets, il ne Ris pas être possible de discerner de variations dans la flore postplioc MM. Lacroix et BUREAU (4) ont reconnu des feuilles . détermi nables de Chamwerops humilis de Phœnix dactylifera, d'Olea europæa de préciser davantage l’âge de ce banc de tuf, dont les empreintes attes- pe Loin PM EU a tent le développement d’une riche végétation arborescente entre deux périodes d'activité volcanique. < En Hongrie, M. M. Sraus (5) a étudié divers dépôts de tufs calcaires, notamment ceux de Ganoez et de Borszék, où il a recueilli de nom- reuses empreintes de Conifères et d’arbres feuillus, ces derniers can- _ tonnés à Ganoez dans les niveaux inférieurs, et l’'Epicéa dominant dans ) E. Fischer : Verzeichniss der von 4. Baltzer gesammelten Pflanzen des . (t Interglacials von Pianico-Sellere (Veues Jahrb. f. Min., 1896, I, p. 15#182, pl. IV). (2) E. Clerici : mener rs della flora rinvenuta nelle fondazioni del ponte in ferro sul Tevere a Ripetla (Boll. Soc. Geol. Ital., XI, p. 335-339, pl X, XI 1893) . Clerici : ss aleune impronte di foglie nei ‘ui granulari di Roma (Bob 4 (3 Soc. Geol. Ital., XH, p. 137-142. 1893). (4) A. Lacroix : Sur la souris Lo pes Tnt végétales dans les cendres volcaniques an CR A c. Sc., CXXIH, , 26 octobre 1896). 48) M. Sub : Die Flora des Kalktufles von Ganéez : — Die Kalktuffablagerung ns von Borszèk eu KÜziüny, XXU, p. 249-254. 1893 ; re D. aan REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 75 la partie supérieure de la formation : la succession est à peu près la même qu'en Suède, à part l’absence de plantes glaciaires, le Pin et le Chène se montrant d’abord, puis le Hêtre et le Charme, et en dernier lieu lEpicéa, qui a éliminé les essences qui l'avaient précédé. En Allemagne, du moins dans la région septentrionale, où l’on dis- tingue les traces de deux, ou même de trois invasions glaciaires succes- sives, séparées par des périodes de réchauffement relatif, on a retrouvé sur divers points des restes de la flore glaciaire, tels que feuilles de Dryas octopetala et de Betula nana, notamment dans certaines tour- bières du Mecklembourg étudiées par M. Drepericus (1). La flore gla- ciaire a même été reconnue jusqu’en Saxe, où M. A. Narmorsr (2) a constaté à Deuben, un peu au sud de Dresde, la présence, dans un lit tourbeux, de feuilles de Salix herbacea, Sal. retusa, Sal. LR rn Polygonum viviparum, Saxifraga those et Sax. Hirculus. n'avait pas encore observé aussi bas de traces de cette flore, et te ConStatation réduit notablement l’espace ne entre la limite sud de l’extension glaciaire arctique, et la limite nord de l'extension glaciaire alpine; M. Nathorst présume que la région comprise entre ces deux limites devrait être elle-même occupée par une flore froide, en grande partie composée de types arctiques ou alpins, et ne comprenant comme essences forestières que des Bouleaux, en particulier Betula odorata. () R. Diederichs : Ueber die fossile Flora der cer raNE eee (4rch. d. Freunde d. Naturgesch. in Mecklenburg, XLIX, p. 1-34, pl. 1, II. 1895). (2) A. G. Nathorst : Die Entdeckung einer fossilen celles in am äussersten Rande des nordisehen Diluviums (Ofvers. k. Vetensk. Akad. Fürhandl., LI, p. et 1893 (3) rires “Pole Characeen von cr (Zeilschr. deutsch. geol. Gel. . 503-505. 1893) ; — Ueber das Vorkommen von Cratopleura- x n bei nds Belzig und rem pl" Jahrb. f. Min., 1895, I, æ 19.1 151). (4) A. Nehring : Ueber Wirbelthier-Reste von Klinge (Neues Jahrb. f. Min , ri 1895, I, P. 183-208, fig. 1 -9) ; — Ueber einen neuen Fund von Cratopionre- James in dem Lauenburger Torflager (Zbid., 1895, 11, 3); — Das geologische Alter des unteren Torflagers von inge bei Cine (Botan. “Centralbl, LXHI, P. 99-102. 1895). () C. A. Weber : Ueber die diluviale Vegetation von Kl inge in Brandenbu Had Per über ihre Herkunft (Engler’s botan. Jahrbücher, XVII, Beibl. pe 40, p. 1-20. 5 — Ueber die diluviale Flora von Fahrenkrug in Holstein (fbid., XVI, si Nr. 43, p. 1-13, 1893) ; — Ueber die fossile Flora nd ons + Pa en Diluvium (4h. naturw. Ver. zu Bremen, XI, p. 413-468. 1896). 76 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE le pays, et qui conduisent à penser que le climat était alors plus doux et plus humide. Je citerai notamment le gisement de Klinge, près de Cotibus dans le Brandebourg, qui a donné lieu à des explorations parti- culièrement suivies et détaillées : on y observe d’abord, à la base, des grains de pollen de Pin, de Peuplier Tremble et de Bouleaux, puis la flore devient de plus en plus riche, dénotant l’existence, sur le bord des eaux, d’une riche végétation forestière, comprenant notamment Picea excelsa, Corylus Avellana, Betula verrucosa, Quercus, Acer campes- tre, [lex aquifolium, Tilia platyphylla, ces deux derniers étrangers aujourd’hui à la flore spontanée de la région; en même temps vivaient dans le bassin de dépôt de nombreuses plantes aquatiques, Nymphéa- cées, Ceratophyllum, Potamogeton, Najas major, etc. Puis la flore semble s'être appauvrie, les couches supérieures ne renfermant plus que de rares débris végétaux. Sur d’autres points, on a trouvé de nom- breux fruits de Trapa natans, espèce qui n’existe plus dans le Nord de l'Allemagne. c à Tous ces gisements, presque sans exception, ont offert en abondance deux types de graines, qui ont donné lieu l’un et l’autre à de nom- d breuses recherches : d’abord des graines d’une Nymphéacée, que … - Weber avait décrites sous le nom générique de Cratopleura, en les rapprochant d’un autre genre fossile, le genre Holopleura Caspary, et parmi lesquelles il avait distingué deux espèces. M. WEBERBAUER (@), en comparant ces graines et celles du Holopleura Victoria avec celles du Brasenia purpurea actuel. a reconnu qu’il y avait identité complète de structure avec ces dernières, les seules différences consistant dans la forme plus allongée des cellules de l’épisperme et dans l’épaississe- ment plus prononcé de leurs parois ; il a en conséquence rapporté ces graines fossiles au genre Brasenia, en les réunissant les unes et les autres en une espèce unique, sous le nom de Brasenia Victoria Casp.(sp.)- us récemment, un certain nombre de ces mêmes graines ont été recueillies en Danemark, près de Copenhague, et en Russie, dans des dépôts interglaciaires situés au voisinage des sources du Dniéper, où elles sont associées à une flore très analogue à celles des dépôts con- temporains du Nord de l'Allemagne, Carpinus Betulus, Betula odorata, Nymphæa alba, Ceratophyllum demersum, Najas major, Potamogeton, etc. M. G. ANDERSSON (2), qui a procédé à leur examen, a été amené à les rattacher purement et simplement à l'espèce vivante, les échantillons de celle-ci qu’il a étudiés lui ayant offert, en ce qui regarde la forme et l’épaississement des cellules, des variations très étendues, et quelques- uns d’entre eux s’étant montrés, à ce point de vue, parfaitement identi- (1) A. Weberbauer : Ueber die fossilen Nymphæaceen Caspary und Cratopleuwra Weber und ihre Bezichungen zu der recenten Gattung Brasenia (Ber. deutsch. bot. Gesellsch., XI, p. 366-374, pl. XVIII. 1893). (2) G. Andersson : Ueber das fossile Vorkommen in Russland und Dänemark (Bihang. till k. Sv. Afd. HE, Nv. 1, 24 p., 2 pl. 4896). À -Gattungen Holopleura der Brasenia purpurea Mich. Vetensk. Akad. Handi.. XXI, REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 71 ques aux spécimens fossiles. Le Brasenia purpurea, auquel paraissent appartenir également de pue trouvées dans certains dépôts miocè- nes, a donc eu jadis une eaucoup plus grande qu’aujourd’hui. Le second type de graines auquel je faisais allusion tout à l'heure a exercé pendant plusieurs années la sagacité des paléobotanistes avant qu’on ait pu arriver à son égard à une attribution définitive : désignées d’abord sous le nom de Paradoxocarpus carinatus, ces graines, trou- vées surtout en grande abondance à Klinge, ont été ensuite rapportées au genre fossile Folliculites à raison de leur ressemblance avec le Folli- culites kaltennordheimensis des couches tertiaires, mais sans qu’on fût Pour cela mieux éclairé sur leurs relations avec les formes vivantes ; aucun botaniste n'ayant pu se prononcer sur leurs affinités, il ne parais- Sait guère douteux qu'il fallût les rapporter à un type générique aujour- d'hui disparu. M. Ascherson avait cru cependant reconnaître quelque re pl entre elles et ines du Pistacia vera, et M. Poronté (1), mettant à profit cette indication, avait conclu, de l'étude comparative genre éteint de la famille des Anacardiacées. Toutefois leur extrême abondance dans le dépôt tourbeux de-Klinge semblait dénoter qu'il S’agissait plutôt là d’une plante aquatique, et M. Kerzuack (2), guidé Par cette idée, a fini, en examinant les graines d’un grand nombre de plantes aquatiques ou marécageuses, par reconnaître que ces graines, demeurées si longtemps énigmatiques, ne différaient en rien de celles du Stratiotes aloides, auquel elles doivent être purement et simplement attribuées; quant à leurs congénères tertiaires, “rés représentent par conséquent une autre forme spécifique de ce même genre Stratiotes, dont M. Sraus (3) a, d’ailleurs, reconnu des feuilles dans le Tertiaire récent de Transylvanie, et dont Heer avait rapproché une fleur trouvée dans le Miocène d'Œningen n Scandinavie l'étude de la flore des dépôts quaternaires à fait l’objet de nombreux et importants travaux, parmi lesquels il faut citer Principalement ceux de MM. Axpersson (4), Bzyrr (5), NaArxorsr (6) (1) H. Potonié : Follioulites Kaltennordheimensis Zenker und a Hé Carinatus Léhrins Pot. (Neues Jahrb. f. Min., 1893, M, p. 86-1143, pl. V,VD). .. K.K tiadk . Follienlites (Naturwniss. Wôchen hr Ep 10€ %, 18 octo- “'Uebe e Zugehôrigkeit der Gattung Follicusites zu der lebenden Le Ps Siratiotes (Zelsshr. dentech, gool. Cesellech. XLVIIE 4806, (3) M. Staub : Angaben zur Geschicte von Stratiotes aloïdes C. (Botan. Cen- re LVILI, p. 234-237. 189%). | (4) G. Andersson : Växtpaleontologiska Undersôkningar af Svenska Torfmossar (sang il So.Vetensk. Akad. Handl. , XVI, Aïde Ill, I, Nr. 2 et 8, “Geo Foren 1e: ed senglaciala och laciala Aflagr melle Fürhandl. XVI, p. "1578 p. 666-1087 je ; — Die Geschichte der der Vegetation chwedens (Engler’s botan. Enr XXII, p. 433-550, pl. IV-V. 1896). FI (5) A. Blytt: Zur Geschichte der nordeuropäischen, bescslers 2 Noryregischen pe dv eee botan. Jahr.., XVII, Beibl. pe 41, ns . … : Ueber de gegenwärtigen Yon dem Vorkommen fossiler i ans “Em k. S. vien POSE pendi. XVII, Ad. TL Nr à se pe # Une En Cn vaxtiürande Lera fran Vi me inland (Geol. Füren. Fôrhandt., PRVE, p. 361-369. in 78 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE et SERNANDER (1); sauf dans la portion la plus méridionale de la pénin- sule scandinave, on ne peut distinguer d’époque interglaciaire, le mouve. ment de retraite des glaces ne s’étant pas fait sentir au-delà ; les obser- vations recueillies portent donc sur les modifications de la flore consé- cutives à l’époque glaciaire, et montrent qu’à un moment donné le climat a été sensiblement plus doux qu’il ne l’est aujourd’hui. D’après M. Blytt, il y aurait eu alternance de périodes humides et de périodes sèches, attestées par l’intercalation, dans la plupart des gisements, de lits de racines indiquant une modification de régime, une période de sécheresse relative, permettant l’établissement d’une végétation forestière là où il n’y avait auparavant qu'une Jetons marécageuse. La succession de bas en haut, serait la suivante Dépôts morainiques de la ériode glaciaire. Couches renfermant des plantes de la flore arctique, dénotant un climat continental rigoureux : période arctique Couches de tourbe, avec débris de Bomieux t de Tremble, corres- pondant à une période sie subglaciaire +, Période sèche, subarctique e $ Période humide, in onda Hans Se tourbe renfermant une flore encore septentrionale, avec Pin sylve ‘ Période sèche, boréale: climat plus doux, ou par la présence du Chêne et du Noisetier, celui-ci en abondan. der atlantique, humide et c Con la période du Chêne rouvr Pé a plus sèche, subboréale. s ea re subatlantique, es à la couche de tourbe 4 la plus é $ re ie HA Mere laquelle la formation tourbeuse a été recouverte par it de racines. : M. Blytt dei: ve la dre actuelle de la Norwège, les éléments correspondant à ces diverses périodes, les espèces xérophiles s'étant introduites pendant les périodes boréale et subboréale, et les espèces ygrophiles pendant les périodes atlantique et subatlantique Les observations faites en Suède par M. Andersson ne lui semblent pas confirmer celles de M. Blytt en ce qui concerne l'alternance régu- lière de périodes sèches et de périodes humides, les variations qu’on constate dans la constitution des lits successifs, de tourbe et de racines, paraissant dues dans plus d’un cas à des variations des conditions locales: Mais a ce AU Re * flore + ses diverses modifications, He 3 et montré partout la Res succession : les premières couches, généra- ; (1) R. Sernander : Uebe: n Bau einiger in der provinz Upland ge Torfmoore (Botan. fran ie LXHL, P. 46-56. 1895). — R, Serna Le Frs mark : Eine Torfmooruntersuehung aus dem nôrdlichen Nerike (Bull. geo. Inst. Univ. Ki Upsala, M, p- 317-344, pl. XVI-XIX. res REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 79 er argileuses, qui recouvrent les dépôts morainiques, renferment e flore nettement arctique, caractérisée principalement par Dryas For Salix polaris, Sal. reticulata, Oxyria digyna, et que M. An- La flore aquatique de la me période, avec Nyrmphæa alba, Nuphar luteum, Carex filiformis, différait peu de ce qu’elle est actuellement. A celte flore de Bouleaux a succédé la flore des Pins, caractérisée par Pinus sylvestris, Sorbus ee Prunus Padus, Rhamnus Frangula; dans les couches les plus élevées des dépôts renfermant cette flore des Pins, apparaissent Tilia europæa, Cornus sanguinea, Ulmus montana, Alnus glutinosa, Corylus Avellana; en même temps le Trapa natans se montre en abondance dans les couches tourbeuses, avec des formes de fruits très variées; le climat était alors plus chaud qu’aujourd’hui, d’en- viron 2, comme température moyenne annuelle. Ensuite vient la flore du Chêne, dont l'apparition paraît correspondre au début de l'époque néolithique, avec Acer platanoides, Fraxinus excelsior, Viscum album, et lex aquifolium; on retrouve notamment des débris de ce dernier jusqu’au-delà du 63° net avec lui se montrent, vers la fin de la période du Chêne, mais seulement dans le sud de la Scandinavie, quel- ques espèces de caractère continental plus accentué, Tilia grandifolia, Carpinus Betulus, Acer campestre. Enfin vient la flore du Hétre, celui- ci s'étant, à partir de ce moment, substitué au Chêne, par suite d’un refroidissement graduel de la température; en dernier lieu est arrivé l'Epicéa, dont on ne retrouve de traces que dans les dépôts les plus récents, et qui n’a peut-être pas encore pris toute |” extension que lui Permettent les conditions nes actuelles. arallèlement à ces transformations successives de la flore terrestre, : après u l'époque glaciaire. il s’est produit pendant la période des Bouleaux et des Pins, un exhaussement par suite duquel la Baltique est devenue une mer intérieure qui s’est peu à peu dessalée, la mér à Ancylus, dans laquelle a vécu une riche flore de Diatomées; celle-ci a ensuite fait Place, à la suite d’un nouvel affaissement qui : a commencé à se mani- fester vers le moment de l’arrivée du Chêne, à une mer de nouveau Salée, la mer à Litorina, rs les dépôts ne renferment plus que des Didinies marines; le maximum de cet affaissement paraît concorder à peu près avec l'extension maxima du Chène vers le Nord, après quoi un relèvement s’est produit, et les — de caractère continental ont peu à peu rétrogradé. _ Les dépôts ques. de l'Amérique du Nord ont donné lieu a 80 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE lement à quélques observations, d’abord de la part de M. Horrick (1), qui a étudié la flore du drift post-tertiaire et préglaciaire de Bridgeton, dans le New-Jersey ; il y à observé notamment les genres Ostrya, Pla- nera, Ulmus, Castanea, Morus, Persea, Laurus, Leucothoe, Liquidam- bar, Viburnum, Æsculus, Diospyros, Asimina, Magnolia, représentés vers le Sud; elle comprenait toutefois deux genres de Légumineuses, Mesoneurum et Lonchocarpus, qui, aujourd’hui, n’existent plus au nord du Mexique, et dont la présence est attestée par des gousses assez nom- breuses rencontrées dans ce même dépôt, mais paraissant différentes spécifiquement des formes vivantes. Il est probable qu'on a affaire là à des survivants de la flore tertiaire. | Au Canada, M. PENHALLOW (2), à pu déterminer un assez grand nombre de débris végétaux, fragments de bois et empreintes de feuilles, proveriant de divers dépôts interglaciaires du pays, et n’y a trouvé que des espèces actuellement vivantes, à l'exception d’une feuille d’Erable, d’affinités incertaines ; mais il a été amené à reconnaître l'existence de deux flores assez distinctes dant à deux groupes différents de gisements : l’une provenant du niveau des re à Leda, comprend des espèces qui vivent actuellement dans le pays, mais qui pour la plupart s'étendent beaucoup plus au Nord, et sans ep plus méridionales, de telle sorte que le climat paraît avoir été, au moment du dépôt de ces argiles, un peu plus froid peut-être qu'aujourd'hui. L'autre flore, observée dans les gisements sableux de la Don River, se compose au contraire, en majeure partie, d'espèces plutôt méridionales par rapport à celles qui peuplent actuellement la région, telles que Ulmus racemosa, Quercus obtusiloba, Platanus occidentalis, Asimina triloba, et surtout Maclura aurantiaca. Bien que le niveau rélatif des deux séries de dépôts demeure un peu incertain, il semble probable que la première de ces deux flores est de date quelque peu antérieure à la seconde et corres- pond à un moment où la calotte glaciaire arctique ne s’était pas encore retirée aussi loin qu’à l’époque où a vécu cette deuxième flore, dont la composition dénote un climat sensiblement plus chaud qu’aujourd’hui, et semblable à celui de la région moyenne des Etats-Unis. (1) A. Hollick : propre of the Yellow Gravel at Bridgeton (Proc. Amer. Ass., st. meet.; p. 177- }; — New species of Leguminous pods from the Yellow Gravel at Bridgeton. N. J. (Bull. Torrey. bot. Club, XXII, p. 46-49, pl. 258, 259. 1896). (2 D P- fenbaliowr : Contributions to the pleistocene Flora of Canada (Tree Roy. Soc. Canada, 1, sect. 1V, p. 59-77. 1896). R. ZeiLrer. 425 — Lille. Imp. Le Bigot frères. | te us - Th. Clerquin. Tome 10. Planche S. \ Revue générale de Botanique. 2p sex . He ner à as 2 FE Fr SLA N a? D œ ose CA FRS TRS S-$ % h ee: a ee Lu @) Fo cn 00 à ae dd F) x 7 à | 5 s2@® 7 HA : ses +. ê à ART RTE | & de “é: ot LOST 7 2 J + à: ES - ni KR OR SD if c S { ce À sr ‘à ee PRIT ; 1ù : / vo : @ QUE, a À as RE { L'E COR ONE . x? (2 Ne / æ HS ER û © Cr) CESR A ss San NA Le RD x Fe cena F Le 8 CET Ÿ do | r< & Fe J. Poinsot sc. Imp. Le Bigot. Ch. Dassonville del. à : Blé de . F5 (eau); 43, 46 et 48 (polasse); #7 (soude); 44 et 49 (phosphate) . ? 50 (sans silice); 51 (avec silire)]. Tome 10. Planche 9. Revue générale de Botanique. à à LS) c be = : i ae RTS al LA à HE | LDACACLT A #, \ ) x Se és st Cry ere ESS end. y É Q ui) L RL Dents REX ra Sort à ap, p N MX An A Re A De TA LE C% (2 0 ® à Ci Le ee CE7 ) ®œ: e LL sn DT Le sos @, « où de ne 2108 eo: eue! a CE Ch. Dassonville det. Imp. Le Bigot. _ Avoine [Bet (eau); 33 (pousse); 84 et 56 (soude)]. Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 14. RE s LITE D 0e 6 ES Veret=s # S KE à À ÿ 7) FR SEX ee Re Ca = ee rs Ÿ ® L_) RE # ra AE Ce CD ! ee ( 24 e (J fee es a TES 5 LE ES S & ae ee ®, CEE x | CS HSE CR: COTE pe CE LEE CHO ES 2. D X XP r HO at LA 3 ®, ,® E 7) e Ch. Dassonville del. Imp. Le Bigot. J. Poinsot sc. Fêève [89 (Knop); 90 (eau)]. — Blé [92 (Knop); 88 et 91 (eau) |. Avoine | 9% (Knop) ; 93 (eau) ]. MODE DE PUBLICATION & ue D'ABONNEMENT a Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque rit est composée de 32 à 48 pages avec ps et figures dans 1 Le prix re êe (payable d’avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie, 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. dresser lout ce qui concerne la rédaction à abs ner BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, P a rendu compte dans les revues rest à se ouvrages, mémoires où u noles de M un ad pe de aura été adressé au Directeur de la Revue Botanique _. Les auteurs des travaux insérés dans la Revue ( ai vo de : Botanique ont _ droit RE dite à PP an on n tirage à part LISTE és AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la Æevue nu de nn er : Aus: dvrer ès sclertes. - Fe 4 Cauvrau», directeur adjoint à rte LE des Hau tes-Et udes. : PATTANDIER, professeur à l'Ecole. de. Le médecine d'Alger, | Cosranrin, n dire de Ca * | Beiuer, professeur à l'Université de _ Genève, : . Paxsien Gaston), 0 membre < VAcadé- | Ne be de l'Académie des |: JAN ER, résident. de nm | Société de | DEvaux yeologie.… à Durous, MAT FE A du Labora- oire de Biologie végétale de Fon- tainebleau, FLABAULT, professeur à l’Université de ontpellier . F LOT, docteur ès sciences. FockEu, docteur ès sciences FRANCHET, répétiteur au Mosdbu d’'His- _ toire naturelle. GAIN, maître de Conférences à l'Uni- versité de Nanc GÉNEAU DE Lama FE professeur à l'École de médecine de Rei ms, GiarD, professeur à la Sorbonne, GuiGnarp, membre de l’Académie des _ science: HeckEL, professeur à Marseille. Henry, professeur à l'École forestière e Nancy. Her vIER {(L’Abbé Joseph). Hicker, garde général des forêts. HOCHREUTINER, docteur ès sciences a l'Université de Genève HouLBERT, es ès sciences. de l'in l'Université de. Lun», de l'Université de Copen MacCMiLian (Con hs Fr versité äe Minnes Mani, roses à “rome Besanç : | MaRMIER, cr ès sciences, del titut Pas MasCLer, aÉ de l'Institut. MATRUCHoT, maîlre de Conférences Sorbonne, Mer, directeur de la Station fores de l'Est. “Marat, professeur à l’École de # FRE chargé de Conférences Sorbonne, : NauDiN, membre de l'Académie. sciences. PALLADINE, professeur à l'Université Varsovie. PARMENTIER, docteur ès sciences _ Poursen, docteur ès sciences, de versité de Copenhague. PRILLIEUX, re à institut ge 6 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQ * DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE er . TOME DIXIÈME L2 “+ k à 4 : DGivobo du 15 Mars 1898 PONT, ÉDI EAN DS 15 JAN. SE LIVRAISON DU 15 MARS 1898 L — DE L'INFLUENCE DÉS RAYONS x in LE GERMI- NATION se en par MM. ons sept et Thouvenin IL — NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE (avec he et figures dans le texte), par M. Marin Molliard. EL — SE des fleurs de re erectus sous l’action Ustilago Dont IL. — action a par se he rtitin Saw > Sur < là ure des faisceaux du Glyceria aquatica . . LL — en un cas de Du nee chez le Pteris aquilina . I. ONE SA USE sr. - _ à n Symplocos par PRéobestiion Rs nplot Ellis . : III. — INFLUENCE DES SELS. MINÉRAUX SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX (avec planches et figures dans le al Lars M. Ch. Dassonville (Suite) . ; IV. — REVUE DES TAGS SUR LA DESCRIPTION LA G GÉOGRAPHIE DES LICHENS, — en de. 1897, par M. A, M. Hue : PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON em PLANCHE 1. — Premier appareil rue tas l'étude de l'influence des rayons germina PLANCHE 2. — Second ps am ma r étude de Fhfiuence des mis x germin PLANGEE — - Maïs, Grand Salil. DE L'INFLUENCE DES RAYONS X SUR LA GERMINATION par MM. MALDINEY et THOUVENIN. [4 Tous les auteurs qui, jusqu’à présent, ont étudié l’action des rayons X sur les plantes, ne reconnaissent à ces rayons aucune influence spéciale; un seul auteur admet mes agissent comme la lumière ordinaire. M. Schober (1) a mis de très jeunes TRS d'avoine à l'abri de la lumière dans une caisse noircie en dedans et en dehors, mais transparente pour les rayons X. Le tube producteur des rayons, placé en dehors de la caisse, était distant des germes de deux centimètres seulement. Après l’action des rayons X pendant un certain temps, M. Schober a constaté que ces rayons n’avaient pas Produit d’héliotropisme. 11 a constaté en outre qu’à la suite de l'exposition aux rayons X les plantules expérimentées n'avaient Pas perdu la faculté héliotropique. M. Muller (2), qui a recherché si dans l’action des rayons Solaires sur les plantes rien ne pouvait être attribué aux rayons Rœntgen, a conclu que, ni avec le secours des réactifs photogra- phiques, ni avec celui des plantes douées d’un héliotropisme des plus sensibles, on ne pouvait constater de rayons X dans la lumière Solaire Vs MM. Beauregard et Guichard (3) ont établi que les rayons X semblent n’avoir aucune action sur la vitalité des microbes. M. Atkinson (4) a d’abord recherché si les rayons X Marti une (1) Schober : Ein Versuch mit Rôntgen re strahlen auf Keimplansen { ses der deutschen Botanisch Gesells., 1896, p. 1 (2 Muller : Konnen die Rônigens strahlen im PRIT für die P lunzen zur Wirhung (Ber. der deutsch, Bot. Gesell. Session e xtraordinaire, À » (3) Société de Biologie (Séance du 24 juillet 1897). (4) arr dans la Revue ou me mare me v- uèn, + rnG LE 82 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE action nuisible sur les plantes ; après avoir exposé à ces rayons “pendant dix heures. des plantes en voie de développement, il a. 4 remarqué qu’aucun résultat défavorable ne se manifestait. | Cependant, de très jeunes plantes soumises à l’action des avons pendant quarante-cinq heures en cinq jours, lui ont paru manifester. quelques troubles dans leur développement ultérieur, consistant en un léger retard ; elles cessèrent un peu moins vite que les : témoins de présenter les signes d’étiolement dus à ce que la lumière du jour était exclue. Dans une expérience où la lumière ne fut pas à exclue, il n’observa aucun effet nuisible. - à M. Atkinson a constaté aussi que les rayons X n’exercent aucune : influence sur les différentes Bactéries chromogènes, ni sur la vitalité du Bacillus communis, ni sur les Oscillariées, ni sur la Sensitive. Aussi conclut-il que les rayons X n'ont aucune action sur la vie végétale. Cependant rien ne prouve qu'avec une exposition plus ; longue, on ne pourrait observer quelques résultats positifs. . M. Tolomès {1}, par contre, est arrivé à des conclusions diffé- : rentes de celles posées par les auteurs précédents. A la suite de ses + Le Bacillus anthracis ; il a vu encore des rameaux d "Elodea plongés dans leau chargée d’ acide carbonique dégager, sous l'action des rayons X, des bulles comme en présence du soleil. Nous avons D de has dolls peut être 1 influence des rayons X sur la vie et la structure des végétaux. Notre travail est en cours d’exécution. Ce sont les résultats déjà acquis qui jont - l'objet de la petite note que nous publions aujourd’hui. EXPÉRIENCE 1. — Le 4 août, à “dix heures du matin, des graines de Liseron (Convolvulus arvensis) et de Cresson alénois (Lepidiuth sativum) ont été semées dans deux pots À et B : les conditions da s lesquelles se trouvaient placées ces graines étaient autant qu possible identiques. : Le pot À a été soumis tous les jours, Pendant une hours l'action _ rayons X. | : Atti dei Lincei et résumé dans la Nature Li 3 1étrer ie p.383. ia Fr DE L'INFLUENCE DES RAYONS X SUR LA GERMINATION 83 Dans cette expérience et comme dans toutes celles qui suivent, l'intensité du courant était égale en moyenne à huit ampères ; Pappareil producteur des rayons X était un petit tube de la maison Chabaud (4, 4’, PL. 1 et 2), distant des graines de huit centimètres. 6 août, dix heures du matin : pot A, quatre graines de Cresson germent; pot B, rien. 8 août, dix heures du matin : pot À, les graines de Liseron commencent à germer ; pot B, les graines de Cresson germent. Le 13 août seulement les graines de Liseron ont germé dans le pot B. à EXPÉRIENCE II. — Dans cette expérience mise en train le 17 août, à dix heures du matin, trois graines de Liseron ont été placées sur un fragment de tricot de laine saupoudré d’un peu de terre et maintenu constamment humide. Trois autres graines de la même ‘espèce ont été exactement placées dans les mêmes conditions, mais soumises en outre chaque jour, pendant une heure, à l’action des rayons X Le 19, à dix heures du matin, deux de ces dernières graines avaient poussé des germes longs de 6 et 7°» et le soir du même jour, à sept heures, nous avons constaté que la troisième germait, Les graines non soumises à l’action des rayons X n’ont commencé à germer que le 24. La germination, dans ces deux ÉÉDéris bete, a donc été hâtée Chez les graines exposées aux rayons X. Mais une grave objection se présente, les graines mises au-des- Sous du tube producteur des rayons X se trouvaient par là même dans un champ électrique et, comme on sait, l'électricité, dans une mesure convenable, favorise la végétation. Il importait donc, tout °n exposant les graines aux rayons X, de les soustraire à l'influence .du champ électrique. Aussi, avons-nous institué une nouvelle série d'expériences dans lesquelles cette condition était réalisée. Comme dans l’ expérience II, les graines étaient placées sur un fragment de tricot de laine recouvert d'une légère couche de terre. Maintenue constamment humide. Entre le tube et les graines « sur. lesquelles devaient agir les rayons X était interposée une mince | au uk ium {L Al , PI. 1) en ponneener avec le sol (f. £.). Œ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE En outre, pour que les graines témoins fussent exactement dans les : mêmes conditions que les autres, sauf l’action des rayons X, elles ont été placées sur le même support au-dessous de la lame d'alu” minium, mais mises en dehors de l'influence des rayous X au moyen d’une épaisse lame de plomb (P. Pb.) qui les protégeait entièrement. Ces dernières graines se trouvaient donc, autant que possible, dans les conditions normales de la végétation. Expérience III. — Conduite par M. Maldiney seul, cette expé- rience a été commencée le 12° septembre, à dix heures du matin. Trois graines de Liseron ont été exposées dans les conditions, énoncées plus haut, à l’action des rayons X. Le 3 septembre, à huit heures du matin, ces trois graines avaieul des germes longs de 5 à 6mm et, le 7 seulement, les trois graines témoins germaient. ExPÉRIENCE IV, — Faite dans les mêmes conditions que l'expé- rience III, avec six graines de Cresson alénois ; trois de ces graines ont été soumises aux rayons X, les trois autres soustraites à leur influence. L'expérience a commencé le 11 novembre, à trois heures du soir, une heure de rayons X ; le 12, trois heures de ces rayons et le 13, une heure ; ce même jour, à quatre heures du soir, les trois graines exposées aux rayons X avaient germé et il fallut attendre jusqu’au 17 pour voir les trois graines témoins germer à leur tour: Pour les expériences qui suivent, l'appareil employé dans les expériences III et IV a été un peu modifié. Nous avons craint, en effet, que des lignes de force électrique contournant Ja lame d’alu- minium, interposée entre le tube producteur des rayons et les graines, pussent arriver jusqu'à ces dernières qui se seraient donc encore trouvées dans un champ électrique. I est vrai que les graines témoins étant sur le même support auraient, elles aussi, été dans un champ électrique, la lame de plomb qui se trouvait au-dessus d'elles ne pouvant guère les protéger puisqu'elle n’était pas en communication avec le sol. Cependant il nous a paru préfé- rable d'éliminer toute possibilité d'une influence étrangère à celle des rayons X. Pour cela, la lame d'aluminium, repliée sur les bords, A a été placée, mais seulement chaque jour pendant là durée de > VE DE L'INFLUENCE DES RAYONS X SUR LA GERMINATION 85 l’exposition aux rayons X, sur le support des graines qu’elle enve- loppait à la façon d’un étui(£. Al, PI. 2) ; cette lame, bien entendu, était encore reliée au sol (/. t.). Comme précédemment une plaque de plomb (P. Pb.) disposée au-dessus des graines témoins (Gr. t.), empéchait les rayons X d'arriver jusqu’à elles. EXPÉRIENCE V. — Commencée le 23 novembre, à onze heures du malin, avec six graines de Millet (Panicum miliaceum). Les trois graines expérimentées ont été soumises tous les jours, pendant deux heures, aux rayons X ; elles germent le 30 novembre. Le 3 décembre, alors que les graines témoins ne montraient encore aucun germe, un accident est arrivé qui a mis fin à l’expé- périence. EXPÉRIENCE VI. — Mise en train le 3 décembre, à neuf heures du matin, cette expérience a encore été faite avec des graines de Millet qui ont été exposées aux rayons X pendant deux heures chaque jour. | Sur les trois graines expérimentées, deux ont germé le 9 décembre et la troisième le 10; le 21 seulement les graines témoins germent. EXPÉRIENCE VIL. — Cette dernière expérience commencée, elle aussi, le 3 décembre, à neuf heures du matin, avec des graines de Liseron qui, tous les jours, ont été placées pendant deux heures Sous l'influence des rayons X. ‘ Les trois graines ainsi traitées n’ont germé que le 19; quant aux trois graines témoins, c'est tout au plus si le 24 décembre elles aCCusaient un léger gonflement. Quinze autres graines de Liseron, semées le 3 décembre et placées dans les mêmes conditions que les graines témoins se sont comporlées comme elles, aucune n'ayant encore germé le 24 décembre. | or On peut remarquer que dans les expériences faites à la fin de hovembre et surtout durant le mois de décembre, le temps que ne Sraines ont mis pour germer est assez long. Cela tient à ce que si dans la journée, le laboratoire où nous opérions avait une tempé- 'ature convenable, 45 degrés en moyenne, il en était autrement . Pendant la nuit, où la température, malgré les précautions prises, 86 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE On pourrait peut-être nous objecter que les rayons X ont pro- duit une élévation de température dans la terre soumise à leur ï action, et qu’alors il est tout naturel que les graines semées dans * cette terre aient germé avant les graines témoins. Mais il n’en est rien, des expériences ayant été faites au moyen d’une paire d’aiguilles thermo-électriques reliées à un galvanomètre | Thomson très sensible, aucune différence appréciable de tempéra- ture n’a pu être constatée entre la terre exposée pendant deux | heures aux rayons X et celle qui ne l'était pas. I semble donc, maintenant, que l’on peut conclure que les rayons X hâtent la germination, tout au moins pour les graines de Liseron, Cresson alénois et Millet. En outre, comme les jeunes plantules, au sortir de la graine, offraient la coloration jaune pâle habituelle, on peut en déduire É. que les rayons X bre sans influence sur la formation de . chlorophylle (4). (1) Ce travail a été fait au Laboratoire de Physique de l'Université de Besançon. Pa EXPLICATION DES PLANCHES 1 ET 2 L. AL, lame d'aluminium. P. Pb, plaque de plomb. JS, t, fil reliant la lame d’aluminium avec le sol. Gr. e, graine expérimentée. Gr. t, graine témoin. re TR ET ET CE ER hd Ames 4 NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE par M. Marin MOLLIARD Je réunis sous ce titre quelques observations de pathologie qui me semblent présenter un certain intérêt au point de vue des mo- difications subies par les organes végétaux dans leur morphologie externe ou interne, soit que ces modifications nous renseignent sur Ja façon dont agit le parasite, soit qu’elles nous éclairent sur quelque point de morphologie normale ou qu’elles soient de nouveaux exemples particulièrement nets de DAPHARCRES biologi- ques généraux. « - l PROLIFÉRATION DES FLEURS DE BROMUS ERECTUS SOUS L'ACTION DE L’USTILAGO BROMIVORA TUL. Plusieurs espèces de Bromes sont atfaquées par ce parasite dont l'action a été signalée par différents auteurs, Tulasne (1), Stroh- Meyer (2), soit au point de vue morphologique, soit au point de vue anatomique ; il forme ses spores dans l'ovaire et à la base des &lumelles ; les échantillons de Bromus erectus que j'ai rencontrés à Beaumont-sur. Oise atteints par cette Ustilaginée m'ont présenté, outre les faits déjà décrits, un phénomène qui n’a pas encore été signalé dans ce-cas particulier et qui est assez rare dans l’histoire de la Mycocécidiologie, je veux parler d’une prolifération des fleurs, transformation qui s’observe si communément au contraire dans les plantes altaquées par des Acariens et des Aphidiens, arts chez les Crucifères et les Ombellitères. Beaucoup des fleurs ainsi LE ring AA présentent, entre la in Melle antérieure et la glumélle postérieure, dont la # normale, un Jong pédoncule floral replié sur loi méme él So par je ‘2. 2° (1) Tulasne : Ustilaginées (Ann. Se. Nat. Bot. z sr, vi, 1847). . | «0 ) Strohmeye er : Anatomische Untersuchung der durch Lagon hereor- A Ro = indie rt Dissert. 1896. n). A é î 4 88 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE une fleur envahie par le parasite ; dans la figure 16, À, on voit une | fleur qui offre en son centre, en place d’ovaire, deux pédoncules … semblables, terminés l’un par une fleur F, l’autre par deux fleurs Fi'et F2. Étudions d’un peu plus près les modifications qui sont représentées dans cette figure 16, A. On a supposé enlevées les deux glumelles dont l’extrémité supérieure atteindrait environ le niveau de la lettre F1; en dedans de ces glumelles se trouvent quatre feuilles scarieuses (1, 2, 3, 4); la feuille 1, qui est placée entre la glumelle antérieure, possède, ainsi que les feuilles 3 et 4, une ner- vure médiane et deux nervures latérales qui, s'écartant dans là région moyenne, viennent converger vers l’extrémité de la nervure médiane (fig. 16, B); la feuille 2 opposée à la glumelle postérieure | offre une nervation très différente (fig. 16, C); on trouve vers la. partie gauche les trois nervures dont il vient d’être question, mais :. il s’y ajoute à droite une nervure qui, visiblement, n’appartient pas au même système que les précédentes et qui nous fait penser que l’écaille 2 est formée de deux feuilles accolées; une échancrure. médiane ne fait d’ailleurs que nous confirmer dans cette hypothèse; On aurait alors non pas 4, mais 5 feuilles en dedans des glumelles; il est assez naturel de regarder ces feuilles comme étant les repré- | sentants des deux glumellules et des trois étamines; 3 et 4 seraient les glumellules, 1 l’étamine antérieure, 2 résulterait de la soudure des deux étamines postérieures. Rappelons que ce fait consistant dans la soudure de deux feuilles voisines n’est pas isolé dans la. morphologie de la fleur des Graminées et que nous avons été. amené, par des considérations d'ordre analogue, à regarder là glumelle postérieure comme formée par deux feuilles concres- _centes latéralement (1). > Nous ne trouvons pas trace de Carpelles dans ces fleurs proli- ières, mais le nombre des pédoncules naissant en leur centre, qui est toujours de un ou de deux, semble bien indiquer, comme c’est le cas général pour ce phénomène dans les autres plantes, que ces | pédoncules naissent à l’aisselle des carpelles, que ceux-ci sont par . 1 conséquent au moins ) au nombre de deux; mais l'un d'eux n’est jamais aussi bien développé que l’autre, ne donne pas toujour par suite, de bourgeon axillaire, ou ce dernier se développe en un (0 M. Molliard : Cécidies florales (Ann. Sc, Nat, Bot. 8° Sér.. 1, p. 2133 18%) NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE SR pédoncule plus grêle, comme c’est le cas pour la fleur représentée par la figure 16, A. La fleur F est constituée par deux feuilles opposées, semblables entre elles et comparables à des glumes; en dedans de ces glumes aucun Organe n’est développé, on n’y trouve qu’un massif informe envahi par le parasite; on à donc ici un épillet réduit à une fleur; l’autre épillet présente également deux glumes G et Get chacune mn Fig. 16, — from erectus attaqué par l'Ustilago bromivora. À, Fleur mr . (G = 10); B, glumellule ; C, deux étamines concrescentes ; D, étamine modifiée + E, £lumellule et étamine concrescentes (G — A F, tes emboîtés ae = #0. . des deux fleurs dont il est composé, a ses deux glumelles plus où moins déformées; la fleur F> offre en outre un phénomène de Même ordre que la fleur initiale, € ’est-à-dire une prolifération, _ Mais à un degré moindre, et centrale au lieu d’être latérale ; en dedans des glumelles se trouve, en effet, un cyele : formé par trois : ; leuiiés, dont une est soudée aux x deux vois hacune est termi | que nous allons décrire dans une seconde fleur; à sa base nous : | “ de Sa nervation et de sa structure nettement distincte sur les deux 90 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE née par une pointe assez allongée et ayant tous les caractères d’un stigmate plumeux; ce sont les trois étamines transformées, offrant les caractères de phyllodie sur lesquels nous allons revenir, et en dedans desquelles on voit un pistil ouvert à la partie supérieure et | présentant trois stigmates; ce pistil contient à son tour à son inté- : rieur un dernier pistil peu développé, également ouvert, et à trois stigmates et présentant un ovulé rudimentaire: nous observons ici des pistils emboîtés les uns dans les autres (fig. 16, F), tout à fait comparables à ceux que j'ai signalés (1) dans les fleurs doubles de Petunia hybrida et rentrant dans la catégorie des phénomènes de prolifération endocarpique de Godron. : Le nombre des stigmates, qui est toujours de trois dans ces pistils, vient à l'appui des considérations de morphologie normale pour faire admettre l'existence de trois carpelles concourant à là formation des pistils des Graminées. 54 La fleur que nous venons d'étudier nous a présenté les princi- pales modifications qu'on peut repcontrer dans le Bromus erectus | attaqué par l’Ustilago bromivora ; une seule nous a aussi échappé, observons quatre lames disposées en dedans des glumelles ; celle qui est placée contre la glumelle antérieure s'offre à nous comme 0 une étamine dont les sacs polliniques se sont transformés en lames en tout semblables à celles que j'ai décrites pour les étamines du Bromus erectus subissant l'action du Phytoptus tenuis Nal.; il en est | de même d’une des étamines situées contre la glumelle postérieure; » l’une des deux autres lames existantes représente une glumellule; quant à la dernière, elle apparait comme résultant de la concres- cence de la seconde glumellule avec la troisième étamine à cause moitiés ; il suffira, pour s’en convaincre, de comparer les figures 16,B (glumellule}, 16, D (étamine transformée) et 46, E, se rappor- comprendre la valeur de ces écailles qu’on trouve en dedans des slumelles des fleurs prolifères, car ici la nature des étamines est () M. Molliard : Sur la formation du pollen dans les ovules du Pet hybrida (Rev. g. de Bot., VILL, 18%6, p, 56). se de NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 91 encore reconnaissable et nous montre que deux feuilles voisines peuvent se développer en restant soudées latéralement. En résumé, les fleurs du Bromus erectus peuvent présenter les principaux phénomènes suivants lorsqu'ils sont envahis par l’Usti- lago bromivora : 4° Phyllodie des étamines ; 20 Prolifération latérale, des axes d'épillets apparaissant au centre de la fleur ; 30 Prolifération centrale, plusieurs cycles de carpelles se mon- trant emboîtés les uns dans les autres. Un grand nombre de Graminées ont leurs épillets attaqués par des Ustilaginées et il serait assez singulier que les transformations dont nous venons de parler ne se rencontrent que dans un cas particulier. La seule espèce chez laquelle nous ayons cherché à retrouver trace de ces phénomènes pathologiques est l’Avena sativa attaquée par l'Ustilago segetum ; nous avons constaté que dans ce cas le parasite produit sur son hôte des effets très comparables à ce Que nous venons de décrire ; ils sont simplement moins accen- tués, les pédoncules florifères secondaires étant moins longuement développés, et surtout ils sont masqués rapidement par la destruc- tion précoce de tous les organes floraux. Nous avons retrouvé la même prolifération et une transformation des étamines absolument identiques ; nous avons même observé dans cet exemple un cas de prolifération répété, la fleur secondaire provenant de la formation d'un pr emier axe présentant à son tour le même phénomène. - IL. ACTION EXERCÉE PAR L'USTILAGO LONGISSIMA SOW. SUR LA STRUCTURE DES FAISCEAUX DU GLYCERIA AQUATICA Je ne reviendrai pas sur les transformations que le parasite fait | Subir aux feuilles de l'hôte, où il se révèle par de longues files de ' _ Spores, situées non seulement dans les lacunes aérifères comprises ie entre deux régions vasculaires voisines, comme l’a montré ee . (1), mais aussi dans le tissu environnant, ainsi que l'indique . | 0. Stdhinyer te: je ne veux signaler ici que l'action du name (1) De Bary : ere hs über d. arandpite, P- 8. un, ne Otto — LC . D 92 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sur les faisceaux libéro-ligneux situés dans les bandes de paren- 1 chyme qui bordent chacun des files de spores; Strohmeyer dit bien 4 que les cellules parenchymateuses subissent une hypertrophie et 4 | que leur nombre augmente dans les régions envahies par l’Ustila- # _ginée, mais il ajoute que les faisceaux sont simplement éloignés l’un de l’autre sans subir aucune modification; or, dans tous les à échantillons de Glyceria aquatica que j'ai examinés la dissymétrie Fig. 17.— À, faisceau normal de la feuille de à gauche duquel se : Glyceriu aquatica ; B, faisceau trouve une ct 285 occupée par l'Uslilago longissima (G=275). physiologique dans laquelle se trouve le faisceau, bordé d’un côté Par un tissu‘attaqué par le parasite et de l’autre par un tissu sa __ retentit sur sa constitution anatomique, et cela d’une manière très frappante. ne RER T " ie e. - A Ce © sn Utues par { ou 2 vaisseaux anne” _ lés ou spiralés médians, suivis d’un massif de vaisseaux réticulés, AN nn ASE SE PT CU do di RE : HN : de chaque on 5 ee at loppe un très large vaisseau. ponctué; le faisceau est entouré de toutes parts par une gaine sclérifiée qui NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE 93 n’est séparée latéralement de la lacune aérifère que par une assise de grandes cellules parenchymateuses. Si l’Ustilaginée a pénétré dans une de ces lacunes le faisceau prend un aspect très dissymé- trique, qui tient à ce que, du côté du parasite, le gros vaisseau ponctué ne s’est pas développé; la gaine sclérifiée n’existe pas non plus et les tissus normaux situés entre la lacune aérifère d’une part, les vaisseaux annelés, spiralés, réticulés et le liber d'autre part, sont remplacés par un tissu parenchymateux uniforme dont les cellules sont d’autant plus écartées les unes des autres par le mycélium du parasite qu’elles sont plus extérieures. C'est un exemple de plus à ajouter à ceux qui existent déjà nombreux montrant qu'une cellule attaquée par un parasite au moment où elle est encore indifférenciée est détournée de sa voie de différen- ciation normale pour devenir une cellule nourricière de ce parasite. Le sclérenchyme, qui reste normalement bien développé en dessous de l’épiderme des deux faces de la feuille, au niveau des faisceaux, subit en même temps une réduction considérable dans les régions envahies. HIT, SUR UN CAS DE DIMORPHISME PARASITAIRE CHEZ LE PTERIS AQUILINA : Tout parasite détermine dans l'hôte qu'il attaque des modifica- lions physiologiques qui sont accompagnées de transformations anatomiques et morphologiques; mais le plus souvent il est facile de reconnaître la nature pathologique de ces dernières parce qu’elles n'intéressent que certains organes ou même une partie de @ux-ci; la nature spécifique de la plante reste ainsi évidente ; il n'en est Pas cependant toujours ainsi et il peut arriver que la plante allaquée soit modifiée à la fois dans toutes ses partiés, qu'elle tcquière ainsi un port tout différent de celui qu'elle possède à l'état normal, qu’elle présente, en d’autres termes, un véritable “imorphisme parasitaire; j'en ai trouvé un exemple très net dans des frondes de Pteris aquilina subissant l’action d’une espèce non décrite de Phytoptus. : 52 ÿ à Ù BTE pe . . J'ai rencontré les échantillons auxquels je fais allusion au milieu d'autres parfaitement normaux, sur des falaises des Côtes-du-Nord, _ : à St-Cast ; je les avais recueillis croyant avoir affaire à une variété 94 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE du Pteris aquilina et ce n’est qu ’en les examinant de plus près je reconnus la nature parasitaire de cette anomalie ; toutes le 1 folioles hébergeaient des Phytoptus que je n’ai jamais retrouvés S les individus ayant le port habituel. On sait que les frondes saines de la Fougère qui nous occupé. sont à peu près planes, les pétioles secondaires se trouvant dans le Fig. 18. ue Extrémité d’une Fe normale de Pieris aquilina (Gr. mat. le même plan que le pétiole principal : les échantillons sains que : étudiés, provenant du même endroit qi présentaient des frondes tri Pi ponnaltsr la figure 18 représente |’ ë: : ; NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE 95 ble de la fronde, au lieu d’être plan, a une apparence intriquée; de plus les segments de la feuille sont pennatiséqués une fois de plus et cela d’une manière très irrégulière, comme l'indique la figure 19 représentant la région correspondant à celle de la figure 18. Lors- que les segments ne sont pas subdivisés leur contour est moins régulier, leur surface plus bombée. La forme d’un de ces segments est très différente en coupe Fig. 19. — Extrémité d’une fronde de Pleris aquilina attaquée par le Phytoptus Pteridis (Gr. nat.). ne sp pour les échantillons sains et ceux qui. ont sabt . l'attaque des Acariens ; chez ces derniers les bords sont recourbés très fortement en dessous de la feuille, et l'expansion normalemei en à développée, qe es la nu Ho plane, est à peine “due sont logés les Phytoptus ; leur présence me c ile la fracure ae eure re du Jimbe foliaire ; c'e 96 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE chyme palissadique est atténué ou n'apparait pas du tout; les « cellules épidermiques qui sont au contact du parasite sont à peine … hypertrophiées, l’Acarien paraît vivre surtout aux dépens des poils : glanduleux qui se développent sur la. La er face inférieure des frondes de Pteris, où à Ÿ W ils apparaissent en beaucoup plus grand … nombre dans les échantillons parasités. s. Le Phytoptus doit hiverner sur les rhi- Fe zomes du Pteris, car plusieurs pieds que j'avais marqués une première année 3 comme attaqués l'étaient tous à nouveau l'année d’après. Enfin la présence des parasites empêche toujours le développe- … ment des sporanges. | : Il est probable que beaucoup de cas de lératologiques concernant la segmen: tation des frondes de Pteris aquilina, tels que ceux qu'a signalés Klein (1), sont dus à une action parasitaire de même nature que celle que nous venons de décrire. ?. 50 Les caractères essentiels du Phytoptus ee 20: — Phytoplus P “%. : Jont nous venons de signaler l’action sur dis, n. sp., femelle, face Pe ve : à à on les frondes du Pteris aquilina, qui est . RAA ma Connaissance le premier qui Soit signalé comme vivant sur une Cryptogame vasculaire, et que je désignerai sous le nom de P. Pteridis sont représentés par la : figure 20, qui se rapporte à un individu femelle. La longueur du corps est de 150 , sa plus grande largeur environ 40 w; il est très finement annelé et ponctué; le bouclier Céphalothoracique possède ;. une forme et une ornementation très Caractéristiques. - 4 x Ter FEIIITTT D. RCE DT PME ELA STD Te e\T IV. MODIFICATIONS ANATOMIQUES DÉTERMINÉES CHEZ UN SYMPLOCOS PAR L'EXOBASIDIUM SYMPLOCI ELLIS (Planche 15). “ Depuis que Woronine (2) à décrit et étudié l'Erobasidium 4 (1) Kiein : Uters: über Bildungeabweich. an Blättern (Jahrb. 1. w. Bo. 18) p. 47). ; : né nd (2) Woronine : Exobasidium Vaccinii(Verhandt à Nat 2 6 à 4867: p. 397, 4 PI.) Nues se Leu RNA NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE 97 Vaccinii qui se développe sur les différents organes aériens de plusieurs espèces de Vaccintum, les mycologues ont retrouvé un assez grand nombre de formes appartenant au même genre et produisant sur leurs hôtes des tumeurs très visibles, non seulement, comme on aurait pu le croire au début, sur des Ericacées ou des plantes alliées à ces dernières (Andromeda, Oxyococcos, Rhododen- dron, Azalea, Ledum, Arctostaphylos….), mais aussi sur des plantes très éloignées des précédentes (Laurinées, Saxifragées, Graminées). Ellis a décrit plusieurs espèces américaines, dont une vivante sur le Symplocos tinctoria et qu’il a dénommée E. Symploci. J'ai reçu de Chine des tumeurs produites par un Ærobasidium sur un Symplocos d'espèce indéterminée recueilli à Longtchéou (Province du Kouang-Si) par M. J. Beauvais, chancelier du Consulat français, à qui je suis redevable de plusieurs envois intéressants de cette région. Cet Exobasidium, qui est très vraisemblablement le même que celui qui a été décrit par Ellis, présente les caractères très constants du genre; les basides allongées portent à l'extrémité de longs sérigmates, ordinairement quatre, mais quelquefois aussi cinq spores légèrement arquées (environ 20 » sur 4,5 w), dans lesquelles apparaissent deux ou trois cloisons transversales. Il est d’ailleurs très possible que l'identification des espèces, établie éxpérimentalement par Richards (1) pour les Æ. Andromedæ et E. Vaccinii se poursuive pour de plus nombreuses formes. Les tumeurs que j'ai observées sur le Symplocos sp. se formen aux dépens des bourgeons, des tiges et des pétioles ainsi que des fleurs. Les bourgeons attaqués sont démes urément hypertrophiés ; les feuilles qui les constituent sont écartées les unes des autres, le point végétatif pouvant ainsi être mis complètement à nu; les écailles du bourgeon apparaissent à l’état de parties renflées qui s'allongent peu, les feuilles internes restent à un état morpholo- Sique embryonnaire. Les figures 2, 3 et 4 de la Planche 15 repré- sentent trois de ces bourgeons B; hypertrophiés qu’on peut comparer au bourgeon normal dessiné en haut et à gau che de la figure #; un des bourgeons de la figure 4 est dirigé de haut en bas; l’action du Parasite l’a empêché d’obéir à l'action directrice de la pesanteur. Pétioles peuvent subir une h ypertrophie comparable ; tel _—. ve k ) H. M. Richards: Notes on Cultures of Exobasidium Andromedæ and of “ecinii (Bot. Gazette, XXI. 1596, p. 101). Rey, Sén. de Botanique. Un Ru 98 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE celui que représente la figure 1 de la PI. 13: ils sont alors le plus souvent tordus, l’hypertrophie étant plus accentuée du côté de la face inférieure; le parasite continue souvent à se développer dans la région basilaire de la nervure médiane du limbe. Il suffira de considérer les figures 6 et 7 pour se faire une idée … Ge dit GE pe re rs rs a ge feu | se 4 Ë : Fig. 21. — Pélivle de Symplocu, cou libers primaires ‘et secondaires : f, faisceaux libéro-ligneux accessoires (G = 15); C, portion 1 normal (G = 150). des déformations subies par la fleur d se renfle énormément. - Tous ces organes hypertr profondes dans leur anatomie. ont toute la région ovarienne ophiés subissent des modifications Wakker (1) a étudié la structure d (0) Wakker: Untersuchungen über den Einfuss parastéeh- plc ouf Mehrphlanzen (Aaheb. 1 visa. Bolan XXIV, 10 pe nee PE? eu 4 NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE 99 tiges de Vaccinium Vitis-Idaea attaquées par l'E. Vaccin ; le tissu cortical normalement lacuneux et constitué par des cellules à Chlorophylle est remplacé par un tissu parenchymateux formé de cellules hypertrophiées, sans lacunes et sans chlorophylle ; le sclé- RE 4 ÊÜ \ RS * ‘ sat \ ne PE { ‘D! nn ; Fig. 2, — Région vasculaire de pétiole de Symplocos attaqué par l'Exobasidium Symploci. Les formations secondaires (be, L>) sont séparées nettement des formations primaires (b4, l1). G — 150). Li »4 ; : renchyme péricyclique disparait, le système vasculaire est très réduit ; le mycélium du parasite est surtout développé entre les ee ‘Cellules externes de l'écorce et e’est par la rupture de la cuticule {ue l’hyménium apparaît à la surface de l'organe, comme l'a mon- 100 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tré Woronine. M. Fockeu (1) a fourni de son côté des renseignements sur l’anatomie des tumeurs produites sur les feuilles du Rhododen- dron dadoricum par l'E. Rhododendri. La mycocécidie du Symplocos sp. m’a offert une structure très particulière, surtout en ce qui concerne les transformations que subit l’appareil vasculaire. Comparons, par exemple, la structure d’un pétiole hypertrophié (fig. 21, B) avec la structure normale (fig. 21, A); le pétiole sain présente un arc vasculaire dont les tissus secondaires sont peu développés ; les vaisseaux secondaires conti- nuent d'ailieurs exactement les rangées radiales de vaisseaux primaires. Dans le pétiole attaqué les formations secondaires sont bien représentées, mais au lieu de constituer, comme dans le pétiole et surtout dans la tige, une zone ininterrompue s’intercalant exactement entre le bois et le liber primaires, il y a ici une sépa- ration très nette entre les formations primaires et secondaires, el cela aussi bien dans les tiges hypertrophiées que dans les pétioles; la figure 22, A, représente le début des formations secondaires dans un pétiole attaqué: on voit que le méristème s'établit contre le liber primaire, qui est déjà séparé du bois primaire b, par des cellules parenchymateuses hypertrophiées qui se divisent indis- tinctement dans tous les sens: les vaisseaux ligneux secondaires be se différencient dans ce méristème par places et les cellules inter- médiaires sont fortement envahies par le mycélium du parasite, comme celles qui séparent les rangées de vaisseaux primaires, Si bien qu’on observe finalement la structure indiquée plus haut et représentée schématiquement par la figure 21, B, et en détail par la figure 22, A. Alors que les cellules parenchymateuses sont très hypertrophiées, le calibre des vaisseaux ligneux reste le même qu’à l’état normal. ” Tout le parenchyme cortical, puissamment développé par l’ac- tion de l’Erobasidium, renferme un grand nombre de faisceaux libéro-ligneux accessoires qui sont en relation avec le système vasculaire normal, sont disposés absolument sans aucun ordre et orientés d’une manière quelconque : cette vascularisation patho- ee logique du parenchyme cortical est très vraisemblablement liée au grand développement de ce Parenchyme ; on aurait ici un cas (1) H. Fockeu : Note pour servir à l’histoire de ly mycotécidie des Rhododéi: drons (Revue biol. du Nord de la France, VI, 1894, p. 355) TN PR ne Mn en NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE 11 très net de la dépendance fonctionnelle des différents tissus et de la formation abondante, dans une région ou il n’apparaît normale- ment jamais, d’un tissu qui devient physiologiquement nécessaire. Les cellules parenchymateuses hypertrophiées contiennent souvent plusieurs noyaux ; elles possèdent de petits grains de chlo- rophylle et ordinairement des cristaux mâclés d’oxalate de chaux : normalement l'oxalate de chaux est localisé à l'état de cristaux très développés dans le parenchyme libérien ; il s'opère donc une diffusion de ce sel dans tout l’organe. En résumé, la principale action de l’Exobasidium Symploci sur la structure de l'hôte consiste dans un grand développement des lormations vasculaires et dans la séparation très précise des forma tions vasculaires primaires et secondaires (1). EXPLICATION DE LA PLANCHE 15 (Toutes les figures sont exécutées grandeur naturelle), Fig. 1. — Portion de tige, pétiole et bourgeon correspondants hyper- trophiés par le parasite. Fig. 2,3 et 4. — Bourgeons hypertrophiés ; sur le double bourgeon de la figure 4 existe en haut et à gauche un bourgeon normal qui peut servir de comparaison. Fig. 5. -- Portion d'’inflorescence normale. Fig. 6 et 7. — Fleurs hypertrophiées. (1) Travail du Laboratoire de Botanique de la Faculté des Sciences, dirigé par G. Bonnier. INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX 4 SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX par M. Ch. DASSONVILLE /Suite). D. — MAÏS Des Maïs cultivés dans la solution de Knop ont montré, au ; 15e jour, 11 racines adventives ramifiées, longues de 50 centimètres, ; et 7 feuilles dont les plus grandes mesuraient 16 centimètres. L’en- … semble des gaînes foliaires avait 1 centimètre de diamètre. Dans l’eau distillée, les racines ne dépassaient pas { centimètre. Il y en avait cinq. Les feuilles, au nombre de cinq, avaient de très faibles : dimensions. MORPHOLOGIE INTERNE 1° Racine. — La racine présente les particularités suivantes : a. Dans la vit de Knop . 5 fig. %). 1. L’assise pére (ap) est pourvue d’un grand nombre de poils absorbants. 2. Les parois des cellules de | l’assise subpériphériquesont très légèrement \ignifiées. 3. L’écorce est creusée de : très grandes lacunes aérifères (lac.) formées par la destruction de certaines cellules. Cinq des assises de l'écorce, seulement, restent entières : ce sont : l’endoderme, son assise adjacente et les tédis assises les plus extérieures. Toutes les autres ie ag à à la dr eo des lacunes. b. Dans l’eau distillée (PI1. 5, fig. 25). 4. L'assise pilifère ne montre pas de poils absorbants. . Les parois des cellules de ce subpériphérique sont fortement lignifiées. | 3. L'écorce n’a pas de lacu- % nes aérifères. Elle est formée de : neuf rangées de cellules rondes, à méats, sur lesquelles on r& connait aisément un développe” ment centripète et un développe ment gg ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 103 4. L’endoderme est lignifié à sa face interne et sur ses faces latérales, dans les deux cas ; mais la lignification est beaucoup plus intense dans l’eau distillée que dans la solution saline. 5. Contre l’endoderme s’ap- | 5. Contre l’endoderme s’ap- puyent 17 faisceaux assez épais- | puyent seulement 12 faisceaux, sis mais dont le vaisseau le plus | dont tous les vaisseaux sont for- interne seul, prend le vert tement lignifiés. Les cellules d'iode ; c’est-à-dire que les au- | qui les entourent directement tres ne sont pas lignifiés. le sont aussi. 1 Dans l’un et l’autre cas, ces faisceaux sont répartis sur une même circonférence en dedans de laquelle on observe un cercle intérieur de vaisseaux à très large lumière : 6. Ces gros vaisseaux du cer- 6. Ces vaisseaux sont au. cle interne sont au nombre de | nombre de sept. Ils sont entou- huit. Ils sont entourés de deux | rés d’une rangée unique de cel- à quatre rangées de cellules à | lules plus grandes que dans les paroi lignifiée, dont les externes | sels et très fortement lignifiées. se touchent et rassemblent les Ces vaisseaux restent isolés vaisseaux dans un anneau fermé | les uns des autres. de tissu scléreux relativement peu lignifié. 7. — La moelle présente les mêmes caractères dans les deux cas. En résumé, l’action des sels sur la structure de la racine du Maïs a surtout pour effet d'augmenter le nombre des poils absor- bants, de faire naître dans l'écorce de larges lacunes aérifères, d'augmenter le nombre des faisceaux vasculaires. Elle diminue la lignification de l’assise subpériphérique, de l’endoderme, des vais- Seaux et des cellules qui entourent ces derniers. ? Feuilles. — La feuille subit des modifications considérables dont on peut se rendre compte par l'examen des figures (PI. 5, fig. 26 et 27) qui représentent les régions comparables de fouilles homologues. . a. Eau distillée (PL 5, fig. 27). — De chaque côté de Ja nervure É (médiane, courent des nervures latérales assez sensiblement équi- 1e valentes. Le mésophylle qu’elles traversent est formé de cellules 0 _très petites et fortement sclérifiées. Anis de la nervure mé- 104 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE diane, ces cellules ont des dimensions un peu plus grandes et restent parenchymateuses ; mais elles sont très peu nombreuses. à La nervure médiane a des vaisseaux étroits, très lignifiés, reliés par des cellules très petites et très lignifiées. Le liber est peu abon- dant. Les autres nervures sont constituées par un seul groupé de deux ou trois vaisseaux groupés vers la partie supérieure, et s’ap- pu yant sur le liber. | L'épiderme est formé de grandes cellules à parois très minces, à grand axe parallèle à l’axe de la feuille. Sous les épidermes, au niveau des nervures les mieux développées, on trouve quelques : fibres sclérifiées. ; b. Solution de Knop (PI. 5, fig. 26). De chaque côté de la ner- | vure médiane, on voit trois faisceaux de dimensions relativement ; faibles, puis un quatrième très développé, en quelque sorte compa- rable à la nervure médiane. Le mésophylle situé au-dessus de l’espace compris entre ce fals- ceau et la nervure médiane forme une large bande de parenchyme | à grandes cellules polygonales. | L Dans le reste de la feuille, le mésophylle est formé de cellules 6 : sclérenchyme sensiblement moins épaissies que dans l’eau distillée : et plus grandes. a La nrvure médiane est incomparablement plus développée | qu’en l’absence des sels. Les vaisseaux sont larges, relativement peu lignifiés et reliés par des cellules peu lignifiées. Le liber es) très abondant. ; Le tissu hypodermique forme un appareil important de soutien À qui relie la nervure médiane à l’épiderme inférieur. : Relativement petites, au-dessus de Ja nervure médiane, les cellules de l’épiderme supérieur prennent de très grandes dimen- sions en s’éloignant de cette dernière. Les cellules de l’épiderme inférieur sont aussi un peu plus grandes que dans l’eau distillée. Ces différences sont d’un ordre analogue à celles que j'ai signa lées chez les autres Graminées, Le développement du tissu byp0-. dermique au dos de la nervure principale, dans la solution saline, est seul en opposition avec ce que l’on observe chez l’Ayoine, le. Seigle et le Blé. Mais il y a lieu d'observer que ce tissu n’a manifes. tement ici qu'un rôle de soutien. à | | \ ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 105 IH — POLYGONÉES SARRASIN Du Sarrasin semé dans la solution de Knop a donné des plantes qui, après deux mois de végétation, avaient un développement double de celui qu’avaient acquis des Pare cultivés dans l’eau distillée. Dans la solution de Knop, les plantes ont fleuri. MORPHOLOGIE INTERNE Tige. — a. Euu distillée (PI. 6, fig. 33). — Chaque faisceau libéro-ligneux est enveloppé par une gaîne de cellules sclérifiées. Ces gaines se réunissent latéralement pour former dans la tige un épais manchon fibreux. = ya, par faisceau, un seul vaisseau de petit calibre et très lignifié. b. Solution de Knop (PI. 6, fig. 32). — Il n'y a pas trace de sclérification autour des faisceaux. Chaque faisceau possède plu- sieurs vaisseaux, à lumière large, peu lignifiés. _IV. — LINÉES LIN. Après 15 jours de végétation, des pieds de Lin ayant vécu, d’une Part dans l’eau distillée, d'autre part dans la solution de Knop, n’ont Pas présenté de différences extérieures appréciables. MORPHOLOGIE INTERNE 1° Racine. — Ainsi qu’on peut le voir en comparant les an 36 et 37 (PL. 7), la structure est assez différente : 4. Dans l'eau distillée (PI. 7, fig. 37), les vaisseaux sont fortement lignifés les formations secondaires n'existent pas encore. L'assise Subpériphériq ue est lignifiée sur ses faces externes et latérales. . D. Dans la snlution de: FRE (PL 7, pie: 36), les vaisseaux ee ste . 106 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE lignifiés, plus larges et plus nombreux. Les formations secondaires ; sont déjà abondantes. L’assise 7 ne Re pas | trace de lignification. ï L'action des sels se manifeste donc dans la racine par une aug- mentation du nombre et du diamètre des vaisseaux, et par une | diminution de la lignification. L'absence des sels retarde L'apnérE ; tion des formations secondaires. 4 2 Axe hypocotylé. — a. Eau distillée (P1. 7, fig. 39). — La moelle : est abondante. ; Les faisceaux libéro-ligneux sont isolés, au nombre de six. b. Solution de Knop (PI. 7, fig. 38). — La moelle est fortement comprimée par deux arcs épais de bois. L’assise génératricé fonc- : tionne très activement. L’épiderme forme des poils assez développés. - En somme, l'absence des sels provoque un retard doi formater : secondaires. V.— SOLANÉES POMME DE rca Au bout de deux mois de Vendue des pommes de terre eut tivées dans la solution de Knop et dans l’eau distillée avaient us le développement représenté par la figure 23. MORPHOLOGIE INTERNE Tige. — a. Eau distillée. La tige possède cinq faisceaux princi paux. (La figure 31, PL. 6, représente un de ces faisceaux). Ces fais- ceaux sont reliés ana par du bois secondaire à vaisseaux très étroits. Il existe du liber interne à chaque faisceau principal, et, en dedans, du bois secondaire. Derrière le liber externe qui à un sys analogue à celui du bois, on voit des fibres se cliques (sel) très. iortemer” _ sclérosées, de L’écorce est formée de t trois où quatre po) de Re cel- ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 107 lules à méats, entourées par trois assises de cellules beaucoup plus petites, sans méats. L’épiderme n’est pas différencié. b. Solution de Knop. — Le nom- bre des faisceaux principaux n’est plus que de trois; mais, ils attei- gnent de très grandes dimensions, Comme on le voit en examinant la figure 30 (PL: 6), qui ne représente qu'une partie de l’un de ces fais- ceaux, Les vaisseaux sont très nombreux et à très large lumière. Un anneau de bois secondaire relie ces faisceaux, comme dans l'eau distillée ; mais les éléments de ce bois sont plus larges. Le liber interne et le liber ex- terne ont la même disposition qu’en l’absence des sels; mais ils sont incomparablement plus déve- loppés. Les fibres péricycliques font défaut. L'écorce a des assises plus nom- breuses de cellules plus grandes que dans l’eau distillée : les rangées extérieures ont des méats. Toute- fois, le rapport des deux écorces est loin d’être aussi élevé que le rapport des vaisseaux. En somme, la différence capi- 6 tale réside en une augmentation Considérable des dimensions de l'appareil vasculaire et en la sup- Pression des fibres péricycliques Quand la plante a erû dans la solu- are de Knop. " (pans le cours de l'ex périence, une des drones de lerre cultivées A ga a Fig. 23. — Po mme de terre. “ che, échantillon cultivé dans la à solution de Knop; à à droite, échan- . tillon cultivé dans res __—— Elle a continué 108 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE à végéter et a pris un développement sensiblement égal à celui des autres cultures privées de sels : mais sa tige est restée jaune, et les feuilles, atrophiées, se sont réduites à des appendices styliformes ayant deux millimètres environ. à Enfin, l'écorce possède trois larges colonnes d’un tissu de cellules petites et sans méats, très lignifiées (lig.). L'épiderme est fortem bandes lignifiées dans l’écorce avec cutinisation de l’épiderme. f Bien que ces modifications soient en dehors du présent sujet, € i m'ont paru assez intéressantes pour ouvrir à leur égard cette pare thèse). VI. — CUCURBITACÉS rer EUPHORBIACÉES COURGE ET RICIN Des graines de Courge et de Ricin se sont parfaitement dé loppées dans la solution de Knop. Dans l'eau distillée, les cotylédons ne se sont pas étalés et le plantes sont mortes après avoir allongé leur radicule de quelq centimètres seulement. . | Par suite, il ne nous a pas été possible d’établir de comparaisoD: Mais, l’activité très grande que ces végétaux ont pris en prése des sels nous a permis d’instituer des expériences sur l’action d principaux éléments de la liqueur de Knop. ei Il en sera question plus loin. ie VIL. — URTICÉES CHANVRE En recherchant l’aetion du sulfate de magnésie sur le Chanvre. - j'ai eu l'occasion de comparer l'action de l'eau distillée à celle la solution de Knop. : Pour éviter des redites, je renvoie à ce paragraphe. ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 109 VII. — COMPOSÉES GRAND SOLEIL J'ai représenté (PI. 5, fig. 28) une coupe de tige de Grand Soleil ayant vécu dans la solution de Knop, et (PI. 5, fig. 29), la même région de la même espèce cultivée dans l’eau distillée. Les figures montrent que les sels activent les formations secon- daires; que leur absence entraine la formation de fibres péricycli- ques lignifiées très abondantes. Dans ce dernier cas, les vaisseaux sont aussi un peu plus lignifiés. Les canaux sécréteurs de l'écorce ne présentent pas de difié- rences REMOTE. IX. — CRUCIFÈRES. MOUTARDE té 1° Racine. — à. Duns l’eau distillée, le système vasculaire est sim- plement représenté par deux faisceaux primaires se rejoignant vers le centre et constitués, chacun, par une file radiale unique de Vaisseaux bien lignifiés. L'endoderme est fortement lignifié à sa face interne et sur ses faces latérales. L'écorce a trois assises de cellules à méats. b. Dans la liqueur de Knop, l'appareil vasculaire est constitué non-seulement par ses deux faisceaux primaires, mais encore par Un métaxylème abondant et des vaisseaux secondaires très nom- breux. L'assise génératrice fonctionne très activement. ; L'écorce est exfoliée. L’assise la plus extérieure est l’endoderme, qui ne possède plus de différenciation à sa face interne, mais au ‘ontraire sur ses faces externes et latérales. 2 Tige. — Les tiges diffèrent entre elles par le nombre des faisceaux qui est plus grand (dix-huit), dans la solution de Knop que dans l’eau distillée où il est de (quinze) et par les dimensions pue a née a des éléments anatomiques, en ponte des sels. de - 110 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE CONCLUSIONS DU PREMIER CHAPITRE 1 Dans ce qui précède, nous avons étudié les différences que | l’on observe entre des plantes de même espèce vivant d'une part dans l’eau distillée, d’autre part dans la solution de Knop, | toutes les autres conditions du milieu étant les mêmes. ‘4 Nous avons vu que l'absence complète de substances minérales M _ dent en outre un port spécial, une rigidité très accusée. Leurs racines restent extrêmement Courtes, mais elles ont ordinairemel un diamètre plus grand qu’en présence des sels. vent, comme en pleine terre, toutes les phases de la végétation : elles donnent des fleurs (Lupin, Moutarde, Sarrasin, Fève) et même de fruits (Avoine, Blé). hs . a | Le fait le plus frappant que l’on observe, dès le début, est un allongement considérable des racines qui, à la fois, sont grèles € se ramifient abondamment. Ne die : mort du végétal. ‘ C'est ainsi que le Seigle cesse de croître au bout d’un moi ont le 40me jour; que l’ Avoine et le Blé, après avol poussé vigoureusement, fléchissent au niveau du deuxième en ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 111 nœud inférieur de la tige, comme sous l'influence du poids trop cousidérable des parties supérieures. En un mot, l'Avoine et le Blé (versent », puis se décolorent et meurent vers le 60% jour. Aux eflets provoqués par les sels sur la morphologie interne correspondent des modifications de structure qui, pour les difié- rentes espèces étudiées, peuvent être résumées ainsi : k Légumineuses (Lupin, Fève). La présence des sels augmente le nombre et le diamètre des vais- seaux et retarde leur lignification dans tous les organes. Chez le Lupin, elle détermine la formation d’un anneau fermé de bois aussi bien dans la tige que dans la racine, elle retarde la sclérose des fibres périeyeliques et la lignification de l’endoderme de la racine. Chez la Fève, elle active le fonctionnement de l’assise généra-. _ trice qui détermine alors, dans la tige, la formation d’un anneau fermé de bois. Dans la racine, cette assise forme du bois au niveau de deux rayons médullaires opposés et transforme ainsi la symétrie radiée de l'organe en symétrie bilatérale. En l'absence des sels, les vaisseaux restent groupés en faisceaux isolés dans l’une comme dans l’ autre espèce. . En dernière analyse, le fait dominant de l’action de la solution de Kaop, se résume en une augmentation de l'appareil vasculaire el en un retard de la lignification. IL. Graminées (Avoine, Blé, Seigle, Mais). D L'action générale des sels chez les Graminées consiste égale- ment en une augmentation des éléments de l'appareil vasculaire ten un retard de la lignification. L'augmentation du nombre des vaisseaux est surtout Conbidée rable dans la racine d’Avoine. Tandis que, däns l’eau distillée, le Cylindre central possède un gros vaisseau axile (PI. 9, fig. 55) et cinq vaisseaux très petits s'appuyant contre l’endoderme ; dans la solution de Knop on compte quatre ou cinq gros vaisseaux répartis Sans ordre dans le Haas et un cercle extérieur de qu faisceaux vasculaires. | ue Dans la tige, les vaisseaux ont toujours de grands diamètres; . le Méristème vasculaire se cloisonnne constant en et différencie 112 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE à mesure de nouveaux vaisseaux vers la périphérie. Quand les sels font défaut, au contraire, le méristème vasculaire se lignifie de très bonne heure; les faisceaux petits et trèslignifiés qu’il engendre à sont répartis sur un cercle unique, englobés comme dans un man- . chon par les cellules lignifiées du méristème qui ne peut plus: se 1 cloisonner ni former de nouveaux éléments vasculaires. : } Cette lignification du méristème vasculaire de la tige, celle des vaisseaux, et enfin la cutinisation de l’épiderme expliquent le main- tien de la verticalité des Graminées cultivées dans l'eau distillée. Dans la solution de Knop, au contraire, on ne constate pas de : lignïification : les parois des cellules de la tige sont extrémement … minces, le méristème n’a pas trace d'éléments de soutien, la lignifi- cation des vaisseaux est considérablement diminuée et même quel- quefois fait totalement défaut (Blé). C’est au retard de la lignifica- tion des éléments de la tige en présence des sels de la liqueur de Knop_ qu'il faut attribuer la «verse» qui se produit dans cette solution saline. É Dans la racine, la lignification ou la sclérification des tissus est : aussi très faible en présence des sels. ‘4 Elle est au contraire très prononcée dans l’eau distillée ; etil est 4 intéressant de remarquer que, dans ce cas, la lignification débute suivant un mode qui varie avec l'espèce: , Chez le Seigle, ce sont des cellules de la périphérie qui &ont lignifiées les premières. Chez le Blé, ce sont les assises profondes de l’écorce. ï Chez le Maïs, ce sont les cellules de l’assise subpériphérique el 4 les parois internes et latérales de l’endodermé. Chez l’Avoine, les éléments de l'écorce icstont minces; mais le e conjonctif du cylindre central est entièrement sclérifié. 4 En présence des sels, l’écorce de la racine subit, en outre, des # modifications qui donnent à penser que les phénomènes respira- ; 4 toires sont moins actifs dans l'eau distillée : dans ce dernier milieu, en effet, l'écorce du Seigle est dépourvue de méats ; le Blé, le Seigle 4 et le Maïs, en ont seulement de très petits. Dans la solution de F Knop, les méats sont très nombreux chez le Seigle ; l'Avoine, le. Blé et le Mais ont de larges lacunes aérifères. 42 Enfin, suivant que les Gratin vivent dans l'eax distillée, ou. \ ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX Le à dans la solution de Knop, leurs Fe ont une structure diflé- rente ; Dans l'eau distillée, l'épaisseur de la feuille est faible; le nombre des nervures très réduit. Chez le Seigle, l’Avoine et le Blé, les fais- ceaux les plus volumineux sont reliés aux deux épidermes par une bande de cellules à parois lignifiées. Les feuilles présentent à leurs bords des fibres scléreuses. Le mésophylle est entièrement formé de cellules très fortement sclérifiées. L’ épiderme est cutinisé chez l’Avoine. Celui du Blé et celui du Seigle restent minces; mais ils portent de nombreux poils lignifiés. Dans la liqueur de Knop, l épaisseur de la feuille est très grande. Le nombre des nervures est augmenté ; la disposition des faisceaux est par suite très modifiée. (Comparer les figures 26 et 27. PI. 5.) Il n'existe plus de bande de cellules lignifiées reliant les nervures principales aux deux épidermes. Le mésophylle est parenchyma- leux au niveau de la nervure médiane et n’est nulle part aussi sclarifié que dans l’eau distillée. Les épidermes sont toujours min- ces. Les poils, quant ils existent ne sont pas lignifiés. LL. Polygonées (Sarrasin). L'action de l’eau distillée provoque, dans la tige, la formation d'un manchon fibreux qui enveloppe des faisceaux à vaisseaux étroits et très lignifiés. La présence des sels retarde la sclérifica- tion, augmente. le nombre et le diamètre des vaisseaux (PI. 6, lig. 32 et 33). IV. Linées (Lin). L'absence des sels diminue le nombre des vaisseaux et hâte la lignification de la racine et de la tige. Elle retarde les forma- tions secondaires. Y: Solanées (Pomme de terre). La solution de Knop augmente le nombre et les dimensions des Vaisseaux ; elle retarde le développement des fibres te hi XL Composées (Grand Soleil). _ La solution de Knop active les formations secondaires de. da : tige ; a des sels retarde la pepe me Rev. gén. de Botanique, — X. 114 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE _VIL. Crucifères (Moutarde). La liqueur de Knop favorise le développement du métaxylème, hâte l’apparition des formations secondaires de la racine et change u le sens des lignifications de l’endoderme, en même temps quel provoque la disparition de l'écorce. | Elle augmente le nombre des faisceaux de la tige et accroît les : dimensions de ses éléments constituants. : APPENDICE Daus le cours de recherches analogues, M. Schultz a pensé de métaux provenant de l’alambice qui servait à la distillation. | Cette interprétation était possible ; car on sait qu'il suflit Le 0,2 à 0,3 dix-millionièmes de plomb pour empêcher le développe ment de l'Elodea, du Ceratophyllum et du Lemna trisulra (M: Devaux, 1893). Mais, puisque m2 solution de Knop avait été faite avec la même eau distillée, il fallait admettre, ou bien que Ke métaux étaient précipités par les sels de la liqueur, ou bien qu'ils formaient avec eux des composés inoffensifs. avec des dimensions rudimentaires il est vrai, mais avec un aspect bien vivant. = Quoi qu’il en soit, des recherches s’imposaient. M. Schultz 4. cultivé des Lupins dans de l’eau distillée à deux reprises succés sives dans des ballons en verre. ; Les Lupins ont donné des racines assez longues, sans radicelles. Il m'a semblé, dès lors, que l'eau distillée de M. Schultz n'était peut-être pas exempte des nitrates et des sels ammoniacaux d02 _ ilest si difficile de se débarrasser. PC | Dès lors, j'ai repris moi-même les expériences. J'ai disti . mème eau six fois de suite dans des ballons en verre, et,;au dépu de chaque opération, j'ai eu soin de laisser dégager une gr ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 115 quantité de vapeurs, afin de chasser autant que possible tous les nitrates. J'ai battu cette eau et je m'en suis servi pour les parus suivantes : 15 grains de Blé sont semés dans l’eau que j'ai distillée dans les ballons. 15 grains de Blé sont semés dans l’eau distillée qui m avait servi dans mes expériences précédentes. 15 grains de Blé sont semés dans la liqueur de Knop joe avec l’eau distillée dans le verre. 3 grains de Blé sont semés dans des éprouvettes M plies d’eau distillée à laquelle j'ajoute de la rognure de cuivre. J'ai pris le soin de n’employer que des éprouvettes absolument neuves. Dans chaque éprouvette il y avait trois grains germant. Après 30 jours de végétation, j'ai relevé les résultats suivants : . Les plantes de la liqueur de Knop ont des racines très longues | _ €t abondamment ramifiées. Celles de l’eau distillée des one antérieures ont des racines avortées. Des 15 plantes cultivées dans l’eau distillée dans les ballons en verre, douze sont exactement semblables aux plantes cultivées dans l'eau distillée à l'alambic. Trois autres, celles de l’éprouvette qui avait été fiialie avec le iond du ballon d’eau distillée, avaient des racines longues de 10 centimètres, mais sans trace de ramification. Peut-être le fond de la réserve d’eau renfermait-il des traces de silice extraite du verre Par la vapeur d’eau, peut-être aussi l’éprouvette n'était-elle pas d’une propreté absolue ? Dans tous les cas, les résultats fournis par LS ue renee plan- | tes autorisent à considérer ceux de cette der un accident, Dès lors, il semble oitnne us que les carac- tères que j'ai constatés dans toutes mes cultures de l’eau distillée Sont bien dus à l’absence des sels nutritifs et non à la none des métaux nuisibles. . Quant à l'effet toxique des métaux, il est indiscutable. Les trois Gens ie ont a cultivées dans l’eau à Dose Hi a . ee 116 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE mes Un la tournure de cuivre, se sont à peine développées. Elles n’ont pas à étalé une seule feuille. Leurs dimensions n’ont pas atteint la moitié de celles des Blés cultivés dans l’eau distillée. La chlorophylle ne s'est pas formée.Les plantes sont restées jaunes et leur sommet s’est flétri de très bonne heure. Elles étaient mortes à l’époque des comparaisons ; tandis que les plantes de l’eau distillée étaient bien … vivantes, avec des racines rudimentaires, il est vrai, mais avec des feuilles bien étalées et colorées en vert intense. En présence de ces résultats, je me crois en droit de considérer les faits que j'ai exposés précédemment comme définitivement | établis. 3 ï ‘ É ; À 4 ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 117 CHAPITRE DEUXIÈME ACTION SPÉCIALE A CHAQUE SEL LUPIN (Voir Revue générale de Botanique, Tome VII, 1896, page 328 à 331). SEIGLE Dans des conditions d ‘expériences analogues aux précédentes, quinze jours après le début de la germination, les tiges et les feuilles du Seigle ne montrent que des différences de volume. L'ordre décroissant est représenté par la liste suivante : 1° Sol. de Knop sans sulfate de magnésie ; 2 Sol. de Knop normale : 3% Sol. de Knop sans nitrate de chaux ; # Sol. de Knop sans nitrate de potasse ; 5° Eau distillée ; 6° Sol. de Knop sans phosphate de potasse. Les racines de ces Seigles ont déjà été figurées dans la Revue (Voir Revue générale de Botanique, Tome VIIL, 1896, Planche 11). Plus longues dans la solution privée de nitrate de potasse 20) “ent., puis dans la solution de Knop sans nitrate de chaux 12 cent., elles sont couvertes, sur toute leur longueur, dans-ces deux solu- tions, de poils absorbants très serrés ayant 3 à 4m de longueur. Dans le premier cas, les radicelles font défaut ; elles sont à pee ébauchées, mais nombreuses, dans le deuxième. Dans la solution normale de Knop, les racines n ‘ont plus que 9 centimètres; les poils absorbants sont très rares, peu développés, . À peine visibles. En revanche, les radicelles sont très : a EE . et dépassent parfois un centimètre. ee Le absence du sulfate de AS réduit eoore leur longueur : 118 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Elles n'ont plus que six centimètres et sont pourvues, sur toute leur étendue, de radicelles très nombreuses, régulièrement dispo sées, constantes dans leurs dimensions (2m environ). : Dans l’eau distillée et dans la solution sans phosphate de potasse, l’atrophie est évidente. Les racines ne laissent voir ni radicelles ni poils absorbants : leur longueur ne dépasse pas deux. centimètres. L'époque avancée de la saison ne m'a pas permis de poursuivre. ce développement. Aussi, pour toute conclusion, me borneräai-) à faire remarquer combien ces différences de morphologie externê sont déjà appréciables après 15 jours de végétation. : ou : ( | MORPHOLOGIE INTERNE . Dans le but de faire voir également, combien peut être grand l'influence d’un sel donné sur la structure, même après une aclio de faible durée, j'ai représenté (PI. 7, fig. 42) la structure de la racine du Seigle né en l'absence de phosphate de potasse et (PI. fig. 41) celle de la racine du Seigle ayant vécu sans nitrates. La première nous montre une écorce entièrement subérisée un cylindre central renfermant de larges vaisseaux au sein d'u _conjonctif extrêmement mince. | La deuxième (que l’on constate aussi bien en l’absence nitrate de chaux qu'en l'absence du nitrate de potasse) diffère de la structare de la racine en solution complète par le nombre moins | grand des assises de l'écorce et la réduction des espaces intercel lulaires. Enfin, je mentionnerai qu’en l'absence de phosphate de po tasse, la feuille de Seigle est garnie d’un grand nombre de poils lignifiés, ce que l’on n’observe ni dans la solution de Knop, ni dan l’eau distillée. - … Ces deux séries d'expériences sur le Lupin et le Seigle suflise à montrer qu'il y a intérêt à rechercher l’action propre à cha sel sur la forme et la structure des plantes. Nous allons tenter de préciser l’ac Fa . tion de quelques-uns d sels sur diverses espèces végétales. ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX RICIN [. — ACTION DU PHOSPHATE DE POTASSE Le 12 mai, j'ai semé des graines de Ricin dans une solution de Knop privée de phosphate de potasse et dans une solution de Knop complète. MORPHOLOGIE EXTERNE. Les différences observées le 19 juillet sont les suivantes : Longueur de la racine principale . nee res des radicelles racines aiventives. Axe yporot lé - épicoty Ë mbre inde FREE Sans Phosphate Avec Phosphate 03 0"30 0,015 0,30 0,005 . 0,09 {très grêle). 0,09 . 0,02 No Les feuilles, en l’absence de phosphate, sont restées petites (PL. 12, fig. 79) en comparaison de celles de la solution complète (PI. 12, fig. 77). Leur forme est modifiée : le lobe médian, relative- ment très allongé, proémine sur les lobes latéraux. our nous en tenir aux faits principaux indiqués par le tableau ci-dessus, nous dirons : Le phosphate de potasse augmente les dimen- sions de la plante; il porte surtout son action sur l'allongement des racines. MORPHOLOGIE INTERNE 1° Racine A. Extrémité inférieure : a. Solution de Knop L. La moelle est large. Elle renferme quatre faisceaux en Croix, formés de vaisseaux dis- posés en file, Les plus extérieurs sont séparés du péricycle par trois rangées de cellules. b. Solution de Knop sansphosphate [. La moelle est large. On voit quatre faisceaux primaires for- més de vaisseaux groupés en | massifs. Les faisceaux s’écartent au centre; les branches tendent à se rejoindre deux à deux comme | pour entourer la moelle. Les | vaisseaux les plus externes sont séparés du péricyele par 7 ou .. rangées de cellules as . | radialement. 120 IL. Le liber forme quatre paquets directement adossés au péricycle. En dedans, il s'appuie sur des arcs de cellules qui commencent à se diviser et se trouvent en rapport avec les premiers re du PEUR lème. III. Le- mélaxylème, à peine ébauché montre qu’il provient de la différenciation de certaines cellules disposées en file reliant les vaisseaux les plus internes au liber. IV. L’endoderme (PI. 10, fig. 57) est marqué d’une ponctua- tion sur les faces latérales, auprès de l'intersection de ces faces et des faces internes. V. Les cellules de l'écorce sont rondes, à méats. A la péri- | Phérie, elles s’aplatissent. Les plus extérieures sont légèrement subérisées. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE “trois assises de cellules de parais : | ment des cristaux mâclés. _ cellules conservent une colorà- alors qu'il s’agit d’une propriélé | i 4 fixe la matière colorante, 50 | à | £ sus II. Les quatre paquets dé liber sont aplatis tangentielle-, ment et séparés du péricycle par, chyme mince. IL. L'origine du métazyle me est plus évidente encore. IV. L'endoderme (PI. 10, ie 58) est peu différencié. V. Les cellules de lécoré sont allongées radialement; elles n’ont pas de méats. Au voisinagè du cylindre central, elles renfer- ques, jaunâtres. Cette io persiste après l’action de l'hypo- Chlorite de soude, Après action du vert d’iode et du carmin, Ce* tion vert intense. On constal® Spéciile de leur contenu qui par places, soit daus toute S0 ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 121 B. Région moyenne : a. Solution de Knop (PI. 10, fig. 59). I. Il n’y a pas de moelle. Le centre de l'organe est occupé par le métaxylème qui prend une grande importance. Ce mé-: taxylème a des vaisseaux larges, disposés sans ordre apparent. IL. Les vaisseaux primaires (v.p) sont disposés sur une seule file. III. Les vaisseaux secondai- res Sont séparés du métaxylème Par un arc épais de tissu sclé- - Teux très lignifié (p. sc). IV. Au dos des faisceaux pri- maires existe un rayon relative- ment étroit de parenchyme qui sépare latéralement les libers. Le liber s'appuye directement sur le péricycle. V. L’endoderme n’est pas li- gnifié. VI. L'écorce est homogène, à cellules rondes et à iméats, sans cristaux. VIL. L’'ussise rbpériphéts que “. est légèrement subérisée. b. Solution de Knop sans phosphate ( fig. 60). I. La moelle persiste, large, à cellules rondes, à méats. Elle est circonscrite par un anneau de métaxylème qui renferme des canaux sécréteurs (sec). IL. Les vaisseaux primaires (v.p) sont disposés en massifs. III. Le parenchyme secondaire qui avoisine le métaxylème, bien que lignifié, n’a pas des mem- branes épaissies comme dans la liqueur de Knop. IV. Au dos des faisceaux pri- maires s’étale un large rayon de parenchyme qui s’épanouit, vers l'extérieur, entre le liber et le péricycle. Le Liber est donc séparé du _péricycle par plusieurs assises de cellules. V. L'endoderme est. forte- ment lignifié. VL L'écorce renferme des cellules analogues à celles que j'ai signalées à l'extrémité de l'organe ; mais en nombre beau- coup moins grand. Elle ne pos” sède- plus de cristaux. : VIL Les assises de la périphé- : rie sont très nr subé- e. 122 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE En somme, en l'absence de phosphate, les tissus parenchyma- M teux | moelle, rayons) sont abondants; la lignification est moindre et. la subérisation (endoderme, assises périphériques) est plus grande. 4 Au tiers supérieur de la racine, il devient impossible d'établir » des comparaisons, parce que le nombre des radicelles est très grand dans la solution de Knop, ce qui altère profondément la structure de l’axe. En résumé, dans la racine du Ricin, le phosphate de potasse déter- mine la formation d'un paquet de vaisseaux qui se substituent à a | moelle. Il diminue l'importance des rayons de parenchyme et provoque l'apparition, au dos du métaxylème, d’arcs épais, de fibres scléreuses. Il . retarde la subérisation de l’endoderme et celle des assises périphériques. : Il empêche la formation de cristaux à l'extrémité de la racine. . Son absence produit dans l'écorce une modification du contenu de L certaines cellules, fait naître des canaux sécréteurs au sein même du à métaxylème et provoque l'apparition de cristaux vers le poins Me 4 de l'organe. IT. Axe hypocotylé (PI. 10, fig. 62 et 61). Le grand développement de l’assise génératrice lorsque la plante a vécu dans la liqueur de Knop, la réduction de cette assise lorsque la solution ne contient pas de phosphate, tels sont les deux faits opposés principaux que l'on observe en COR para les axes ie 4 cotylés. ‘à _ Dans le premier cas, il se développe en outre des fibres péricy= cliques (sel), et, au voisinage de l'anneau d’épaississement, des cristaux mâclés. Ces fibres et ces cristaux font défaut quand la solution nutritive ne contient pas de phosphate. à En résumé, le phosphate de potasse active le développement des | couches génératrices cambiales et des fibres péricycliques, il fait appt raître des cristaux dans l'axe hypocotylé. 4 HI. Axe épicotylé (3m entrenœud supérieur). En présence du phosphate (PI. 10, fig. 63). l’assise génératric est large et forme sept des vaisseaux secondaires qui viens s'ajouter au bois primaire ; la moelle est creuse ; les sept assises à plus exiériagres ont de Aie eus pis ce mo ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 123 Quand le phosphate fait défaut, il n’y a pas de formations secon- daires; la moelle est pleine; les trois assises les plus extérieures de l'écorce seulement ont des méats aquifères d’ailleurs peu dévelop- pés. Tous les éléments sont moins nombreux et plus petits. Dans les deux cultures, les cellules de la moelle contiennent en abondance des cristaux mâclés répartis surtout au voisinage des vaisseaux. On en rencontre aussi au voisinage du liber, et dans l'écorce, mais plus rarement. Réflexions sur l’orig gine des cristaux du Ricin. — J'ai dit qu’on observe des cristaux dans toute l'étendue de la tige du Ricin qui a vécu dans la solution de Knop. On n’en trouve pas _ dans la racine. Chez le Ricin qui a poussé dans une solution privée d'acide Phosphorique, on observe ces mêmes cristaux à la fois dans l’axe épicotylé et à l'extrémité végétative de la racine : on n'en rencontre pas dans l'axe hypocotylé ni dans les régions supérieures de Ja racine. Dans les deux cas, le nombre de ces cristaux est considérable au Sommet de la tige. _Ges faits portent à penser que les éléments de l'atmobihess ne Sont pas étrangers à leur formation. Et, en effet, si l’on émet l’hypothèse que ces cristaux sont pro- duits par la combinaison de certains des corps de la solution, on ne comprend pas pourquoi, dans un cas, ces cristaux se forment seulement au niveau des parties jeunes de la tige, alors que, dans l’autre Cas, on les rencontre à la fois à l'extrémité de la tige et à celle de la racine, mais jamais dans les régions intermédiaires. De plus, la solution privée de phosphates ne renferme que des äzotates et des sulfates. Or, ces derniers seuls sont susceptibles de cristalliser ainsi ; mais la solution nutritive s’appauvrissant cons- lamment, les cristaux devraient être moins nombreux dans les : Parties récemment développées que dans les régions plus ancien- nes ; Ce qui est contraire à ce que nous avons observé. . Il paraît done certain que l'atmosphère intervient dans la for- . _ Mation des cristaux et que, par re l'acide de ceux-ci … dérive de Facile carbonique. * 124 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Ce fait mérite d’être mis en relief : En eflet, la transformation de l’azote des nitrates en matières albuminoïdes met constamment en liberté les bases de ces sels. Il est évident que ces bases tendent à être aussitôt neutralisées. Or, on conçoit que, si le milieu renferme un phosphate acide où ; même un phosphate neutre, ces bases puissent être immédiatement … fixées par ce sel et accompagner le phosphore dans ses migrations ultérieures. On comprend, en outre, que, à mesure de l’utilisation : du phosphore dans les régions supérieures en voie de croissance, 4 ces bases redeviennent libres, se combinent aux dérivés de l'acide 1 carbonique de l'atmosphère et que des cristaux apparaissent. Dès lors, ces cristaux ne se forment qu’au sommet de la tige. Mais, si le milieu ne renferme pas de sél susceptible de s’empa-. rer des bases mises en liberté (comme c’est le cas pour la liqueur. de Knop lorsqu'elle est privée de phosphate), ces bases ne peuvent se combiner qu’à l'acide carbonique du milieu. C’est ce qui semble se passer ici ; et les cristaux que l’on constate dans ce cas au s0M-. met de la racine pourraient bien être dus, — quoi qu’on en pense généralement — à une absorption de l'acide carbonique par cet. organe. Quoi qu’il en soit de ces considérations théoriques que je donne. d’ailleurs sous toutes réserves, des faits qui ont été précédemment : exposés on peut conclure : Dans la racine du Ricin, le phosphate de potasse détermine la for me tion d'un paquet de vuisseaux qui se substituent à la moelle. Il diminue l'importance des rayons de parenchyme et provoque l'apparition &: fibres scléreuses au dos du métaxylème. IL diminue la subérisation de. l’endoderme et des assises de la périphérie de l'écorce. 1l empêche la for- mation de cristaux à l'extrémité de la racine. Son absence provoque dans l'écorce une modification du contenu des. sein du métarylème Le provoque la formation de cristaux vers le point végétatif de l'organtr cellules, fait naître des canaux sécréteurs au Dans la tige, ce sel hâte le développement des couches génératrices cambiales et augmente l'importance des méats aquifères ; il différenciés dans l'axe hypocotylé, des fibres Péricycliques. os < . da (A suivre). REVUE DES TRAVAUX SUR LA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS PUBLIÉS EN 1894-1897 Le genre de Lichens, proclamé jadis le plus difficile de tous, vient d’être l'objet d’une savante Monographie (1) et se trouve ainsi mis à la portée de ceux qui s'intéressent à ces charmantes petites plantes. L'ouvrage de Floerke, De Cladoniis, difficillimo Lichenum genere, coMMentatio nova, datant de 1828, avait bien vieilli et n’était plus à la hauteur de la science actuelle, Dans les deux gros volumes de M. le D' Waixio, qui ne comprennent pas moins d’un millier de pages, on lrouve la description et l'anatomie de 1% espèces de Cladonia rangées d'après leur mode de végétation, l’examen et la revision des exsiccatas publiés et la discussion de toutes les formes et variétés données par les différents auteurs, et elles sont fort nombreuses, puis lindica- Uon de tous les pays où elles ont été recueillies. Ces formes ou variétés deux subdivisions : Subglaucescentes et Stramineo-flavidæ. On y remarque le CZ. flabelliformis, ancienne espèce de Floerke, abandonnée après lui et placée avec un autre nom sous le CL. macilenta Hoffm. et deux espèces nouvelles : CI. hypoxanthoides, du Brésil, et CL. oceanica, des iles Sandwich. La série des Ochrophææ où Cladonia | fruits (1) D' E, Wainio : Monographia Cladoniarum wniversalis (Extr. des Acla Societatis pro Fauna et Flora fennica); Helsinforsiæ, 2 vol. in-8°, 1887 et 1894. À 126 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE bruns représente 97 espèces divisées en quatre parties : la premi Clathrinæ, n’a que trois espèces et répond au genre Clathrina Müll.… Arg. ou (‘ladia Nyl. Dans la deuxième et la troisième, Unciales et. Chesmariæ, sont distribuées les autres espèces du genre Cladina Nyl et la troisième comprend en outre les C{. furcata Schra d. et squamosa Hoffin. avec les espèces voisines. Ces deux parties sont celles qui contiennent le plus d’espèces nouvelles : CL. substellata, connexa, albo-- fuscescens, mutabilis, polytry pa, consimilis, carassensis, chondotrypa, rhodolenca, sphacelata et pleurophyrtlla, recueillies par M. Wainio lui même dans le voyage qu'il fit au Brésil en 1885; CL. erythrosperma, de. la même région, mais qui avait été déjà rapportée du Venezuela et. nommée Cl. squamosa par M. Nylander; C{. mexicana, du Mexique, | appelée CL. lepidota par ce dernier auteur et enfin CL. pseudopityrea, de la Corse, qui se trouve dans l’herbier Schærer sous le nom | oda, de Java, dans l’herbier Stizenberger, et enfin Cl. se 0po; bellira, de la Nouvelle-Grenade, dans l’herbier Müller. 11 serait trop. ong d’énumérer toutes les formes ou variétés FRERE créées par. ainsi que tous les noms spécifiques qui, pour raison de pRorRe. ônt £ké changés, comme par soupe CL. reticulata : ca u lie 2.08 cent pages sont consacrées al ; les Cl. pyxidata Fr., furcata Schrad as acill Wild. ; en ont chacun une quarantaine Un autre Mémoire relatif aux Cladonia la conséquence de la Monographie de sur les exsiccatas du … et qui est en quelque s0 1 M.Wainio est celui de M. ARNO : Rehm (1). Celui-ci en a publié, de 1869 à Q) D* F. Hans di Rehm Cladonia czsireata 1869-1895 ; München. cs “br. in-3e de 34 pages. : REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 427 un total de 440 : M. Arnold a revisé ses déterminations et d’après ses vues personnelles et en se conformant aux observations de M. Wainio. L’opuscule de M. Arnold se divise en six parties. La première indique la date de l'apparition des Cladoniæ exsiccatæ; la deuxième donne les noms que doivent porter chacun des 440 numéros; la troisième les place sous chacune des 43 espèces auxquelles ils appartiennent et contient en outre un certain nombre de remarques. Dans les quatrième et cin- quième parties se trouvent les noms des collecteurs et ceux des lieux d'origine de ces Cladonia, et enfin la sixième résume la classification des différents auteurs qui se sont occupés de ce genre. plus parfaits des Lichens, les Stictées, ou, comme disent les Allemands, les Lichens à fossettes, Grübchenflechten, ont été réunis par le regretté M. SrizENBERGER en une savante monographie (1). Son ouvrage se divise en deux parties : la première est consacrée aux notions générales sur les Stictées et à l'étude de l’histoire de leur orga- nisation ainsi qu’à celle de leur élassification. Dans la seconde sont énumérées les 189 espèces qui appartiennent à la tribu des Stictei. Il ÿ à environ cinquante ans, on n’en connaissait qu’une quarantaine. Delise, dans son Histoire des Lichens, genre Sticta, parue en 1822 et demeurée classique à cause des belles planches qui lPaccompagnent, en a bien décrit 6r, mais, comme le remarque M. Stizenberger, 20 doivent en être exclues comme ou appartenant à d’autres genres, ou étant dou- leuses, ou encore n'étant plus regardées que comme des variétés. Les lichénologues, contemporains ou successeurs du savant Normand, E. Fries, Persoon, Laurer, Taylor, Schærer, Montagne et Babington ont augmenté ce total, mais dans une faible proportion ; ce sont surtout les modernes et en particulier MM. Nylander, Krempelhuber et Müller, qui l’ont considérablement grossi. M. Stizenberger, simplifiant la classi- lication de M. Nylander (2), n’a admis que trois genres dans cette tribu : icasolia avec 35 espèces, Sticta avec 82 et Stictina avec 72. Les deux derniers genres sont divisés’en trois sections : lacunomaculatæ, pseudo- %phellatæ et eucyphellatæ. Le nom de chaque espèce est suivi de l’indi- Cationdes exsiccatas, quand il y en a eu de publiés, de la forme et des mesures des spores, si elles sont connues, des réactions, de leur distri- bution géographique et çà et là de courtes descriptions ; deux espèces seulement ont été entièrement décrites, Sticta aurora DN. et Stictina Berteroana; ce dernier, dans mes Lichenes exotici n° 879, est placé au nombre des Ricasolia. Le R. Montagnei Nyl. a été également changé de genre et est devenu un Sticta. Une seule espèce, trop brièvement - décrite, est nouvelle, le Sticta Valdiviana Nyl. Quelques-unes ont repris Un nom plus ancien, comme le Æicasolia erosa Nyl. et le A. crenulata Var. Slenospora, qui sont synonymes et doivent se nommer R. querct- (1) breilung (Extr. du Flora, 1895); br, in-8° se (2) Voir Hue : Lichenes exotici, pp. 86-101. a Ro Ft ; Fo 128 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE zans Ach., et le Sticta canariensis Schær., qui redevient le s.. querci- tt maintenant sous le nom de S. Weigelii Stizenb. Enfin, cet auteur fait remarquer que les gonidies bleues du Stictina retigera Müll. Arg, méconnues par M. Nylander dans son Synopsis, ont été distinguées, non par M. Müller, comme celui-ci lécrit en 1895, mais par Schwen- dener, dès l’année 1863. Quant à la distribution des espèces de cs trois genres dans chacune des cinq parties du monde, on remarque que l'Amérique en possède le plus grand nombre, 121; 88 ont été obser- vés en Australie, 51 en Asie, 41 en Afrique et seulement 14 en Europe Cette dernière n’en a aucune qui lui soit propre; 65 ne végètent qu’en Amérique, 43 en Australie, 16 en Asie et 9 en Afrique. C’est dont l'Australie et l'Amérique qui présentent le plus d'espèces endémiques, el la première en a presque la moitié du total. (A suivre). Abbé HuE. 425 — Lille, Imp Le Bigot frères. Le Gérant : Th. Clerquin- à ‘ | Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 1. PPL Premier appart pour l'étude Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 2. Imp. Le Bigot. Second appareil pour l'étude sur sf fi ras ile one il LE NT sat ne Die 2 2 tr ui dE ES NS éS Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 5. RTE ee qe Re GÉCHL Ÿ4 Ses æ: ci se ® 2, s n® CET U A EE 19 ges ON eo oO ss CEE @ ie :20 08 _e SE 5 ON YT/ WE ee pee ASE Dar LÉ > © ONE > : , re eee CD Se Best D Te RÉ EN SC x À ë fnac o@ ©: L US (®) 9 QE es GT & LA Be CEE DES evene e-°a" RC + awrme CEE TEE 11 Ch. Dassonville det. Imp. Le Bigot. Maïs [24 et 26 (Knop); 25 et 27 (eau) |. — Grand Soleil [28 (Knop); 29 (eau)] S Le à È 4 S 1° = L LE S prive s = = Sri Sne, . © : à È Æ a à : £ à 3 2 ÈS NS è 14 e ë s +. ; o Es a SE Se = sa :; = a = & : 164 : ù + CORRE NY IX . R d 1 N ; : | RO Re d ee Ga : à È A \ EE di S se : : È ; SUR ie ë : È as F: LES : eh S ee “ È Ê S RÈ [ea Revue générale de Botanique. D TS ; _P Fg:40 TETE Mr RSR CL a ef Dee Eu Ca s\ \ PR ee... RSR À 7 É] } ù ss ap TQ ÊE se RETESS (] i EE vs. LL PC PÈRE xt LORS û ARR Le a 22: RÉ LE e [1 CAT IE SAT TT cQ RE re | AOL se LYS ve p@ ÉXC W rQ ee Ch. Dassonville del. Imp. Le Bigot. J. Poinsot sc. Lin [36 et 38 (Knop): 37 et 39 (eau)]. — Pomme de terre [40 (immergée dans l'eau) . Seigle [1 (sans nitrates); 42 (sans phosphate) ]. Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 15 mp. Le Bigot. Bertin se. Tumeurs produites sur le Symplocos sp. par l'Exobasidium Symploci Ell. 11 > 2143 Le Fe ! MODE DE PUBLICATION & & CONDITIONS D’ ABONNEMENT La oise rénérilé de Botartqué param le 15 de ae inoig êt ‘chaque livraison est nr de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix sa Émis d'avance) est mn ; 20 fr. pour Paris, les Départements el l'Algérie 22 fr. 50 pour l'Étranger. : Aucune livraison n'est vendue séparément. À a+ Ê : #À TR les hedactate ils: mandats, hs à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, 4 Paris, dE On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues Rs ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, 7€ . Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois, _. Féldressct (out ‘cer ST a Gaston DONNER, | professeur à la Sorbonne, 15, rue de l’Estrapade, Paris. - ; : Chr sd réa télé is tés fév ‘ipéailes dis lérdpes Are RE Re | génér: y RÉCENTES PUBLICATIONS BOTANI D' K. GoœseL : Organographie der phanzen insbesondere der Archeg und Samenpflanzen. Erster Teil: Allgemeine OrYRROQE EE e Gustave Fischer, 1898). J. H. Wagker EN F. A. F. C. Wexr: De Ziekten van het Suik e Java. RTS ere (Leyde, Brill, 1898). AGarDH : Analecta algologica. Continuatio IV (Acta Universitatis densis, ns XXXAII, 1897). ARESCROUG : Ueber die physiologische Leistungen und die Entw des Grundgewebes des Blattes (Ibid.). Lironss : Zur Physiologie des sara Zellkernes (Ibid.). S. MuR8Ecx : Contributions à la con nce des Renonculacées. —t bitacées de la flore du A Dust. re TAfrique (Ibid.). ô S. BERGGREN : Om Cyperaceer na (Ibid.). D°R. v. Werrsrenx : Grundzüge der geographisch-morphologische: Fe Phanzensystematick. Avec 7 cartes (lena, Gustave Fisc H°® MARCAILHOU D'AYMERIC : Contribution à la flore de l'Ando sions au Puig me. Coma Pedrosa et au Puig Dels Feoks (Ba Bigorre, D. Bérot, 1898). P. Bugani: Flora Pyr yr enæa. Opus posthumum editum curante 0. Vol. I (Milan, U, Hæpli, 1897). L'ouvrage sera complet en #4 vol Le vol. Il sera publié en 1598, le vol. Il en 1899 et le v voi: LT en ER. ts Anatomia vegetule (Milan, V. Hoepli, 1897). L. Moxreu : Fisio | | ia ed allo sv se deg tuto botanico dell iver REVUE GÉNÉRALE DÉ OTANIQU DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER En ft MEMBRE DE L'INSTIFUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME DIXIÈME Livraison du 15 Avril 1898 PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4 RUE pu BoULOI, à — LIVRAISON DU 45 AVRIL 1898 I. — RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE (avec figures dans le texte), par M. A. Flrunet _ IL. — LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE _ 1893. NOUVELLES OBSERVATIONS, par M. Ed- mond Henry. II. — INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LA FORME - ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX (avec planches a + ds dans le texte), par M. Ch. Dassonville Lara r . Ve - REVUE DES TRAVAUX SUR LA | DESCRIPTION ET LAS Gi IE DES LICHENS, publiés en 1894- {M7 par M A NL ue out) | RE RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE par M. A. PRUNET. INTRODUCTION Le black rot est une des plus redoutables maladies de la Vigne. Il n’en est pas qui dans le même temps cause d’aussi grandes pertes. Le black rot est originaire de l'Amérique du Nord. Comme le Mildiou, il à été introduit en France avec les cépages américains résistant au phylloxera destinés à servir de porte-greffle aux Cépages européens. Le black rot existe aux États-Unis sur toutes les vignes sau- ages ou cultivées à l’est des montagnes Rocheuses et au sud du 439 de latitude. Son domaine correspond sensiblement à celui du mil-. diou. Il est particulièrement fréquent et intense au voisinage des S'ands cours d’eau comme le Missouri, l'Ohio et dans les États qui bordent l'Atlantique, le golfe du Mexique et les grande lacs. Les diverses espèces du genre Vitis peuvent être atteintes de black rot, mais avec une intensité très inégale. Le Vitis vinifera est particulièrement sensible à la maladie. armi les espèces américaines, les plus résistantes sont les Vitis rupestris, Y. Berlandieri, V. cinerea, V. Linsecomii, V. monti- cola, y. candicans ; viennent ensuite les V. riparia, V. cordifolia, T- rotundifolia ; 1es espèces les moins résistantes sont les iris Labrusca et V. aestivalis (1). Les viticulteurs américains ont été obligés de renoncer à la cul- lure des Cépages européens, tous dérivés du P. vinifera, princi- Palement à cause de leur sensibilité au black rot. Leur préoccu: Pation constante a été de créer par hybridation ou par croisement des Cépages plus ou moins indemnes de black rot. Ils ont dû pour. “la recourir aux espèces les plus résistantes, telles que les Véfis $ Oo Lamson Scribner : Report on the Fungus diseases, p. #7-et soivaniess 6 : * Mala : Une mission viticole en Amérique. p. 223 et suivan Re Rev. Sén. de Botanique. — X. 150 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rupestris, V. Linsecomii, V. rotundifolia, etc., et les cépages qu'ils : ont ainsi obtenus ne leur ont fourni que des vins sans valeur. Le black rot est l’un des plus grands obstacles aux progrès de la viti- 5 culture aux États-Unis. Le black rot a été observé pour la première fois en France, en août 1885 par MM. Viala et Ravaz aux environs de Ganges (Hérault). En 1887, il fut signalé dans divers départements. Il existe, actuelle-. ment, dans la presque totalité du vignoble français. C’est dans les départements du Gers, des Landes, de Lot-et-Garonne, de la Gironde, de la Haute-Garonne, de l'Aveyron, du Lot, du Tarn, que son inten- sité s’est montrée particulièrement considérable. Le black rot est dû au parasitisme d’un Champignon appar- tenant à l’ordre des Ascomycètes, sous-ordre des Pyrénomycètes, famille des Sphériales, tribu des Mycosphérellacées, qui a reçu successivement diverses appellations. Le Dr Bidwell trouva le premier les périthèces dans le Vineland en mai 1880. I fit part de sa découverte à Ellis qui donna au parasite le nom de Sphaerit | Bidvellii (1) bientôt changé en 1882 par M. Saccardo en celui d Physalospora Bidwellii (2). Le genre Physalo spora étant caractérisé par l'association de paraphyses aux asques dans les périthèces, et les périthèces du champignon du black rot étant dépourvus de paraphyses, MM. Viala et Ravaz séparèrent avec raison @ . dernier du genre Physalospora .et le rattachèrent au genre Laestadia d’Auerswald sous le nom de Laestadia Bidwellii (3). 0r le nom de Laestadia attribué seulement en 1869 à un genre de Champignons par Auerswald avait été donné dès 1832 à un genré de Composées par Kunth. Pour éviter une confusion et par raison de priorité le nom de Laestadia devait être réservé aux Composées ainsi nommées par Kunth. MM. Viala et Ravaz, dont l’attentiol avait été appelée sur cette cause d'erreur, attribuèrent alors al | parasite du black rot le nom de Guignardia Bidwellii (4). Maisk D: Otto Kuntze avait constaté précédemment ce double emploiet . (1) Ellis : Bulletin of the Torrey Botanical Club, August 1880, vol. VII, p. D. {2} Saccardo : Sytlloge fungorum, vol. I, P-. 441. __ (3) Viala et Ravaz: Note 1888, p. 492). (4) Viala et Ravaz: Sur {a dénomination botanique du Black rot (Bulletin d la Société mycologique de France, 1892, p. 63). “A sur le Black rot (Progrès agricole de Montpellier RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE 131 changé le nom de Laestadia Bidwellii en celui de Karlia Bidwellii (4). D'après la loi de priorité ce dernier nom devrait seul subsister. C’est en particulier l’opinion de M. Magnus (2). Après un examen attentif de la question, il m’a paru comme à M. Lindau (3), que la conservation du nom de Karlia présentait des inconvénients d'une certaine gravité. Le Karlia Oxalidis, pour lequel le genre Karlia a été créé par Rabenhorst, appartient en réalité au genre Stigmatea de Fries; d’autre part M. Bonorden a réuni sous le nom de Karlia des espèces de Guignardia et de Stigmatea. On voit donc que le maintien du nom de Karlia pourrait prêter à des erreurs. Il semble dès lors avantageux de désigner le champignon du black rot sous le nom de Guignardia Bidweilit (ENis) Viala et Ravaz. Les périthèces ne sont pas formés directement par le mycelium. Îls prennent naissance dans des sclérotes qui se développent en très grand nombre à la surface des grains de raisins black rotés et qui représentent les organes de conservation du parasite pendant Phiver (4), © “L'évolution des périthèces peut commencer de bonne heure lorsque les hivers sont doux : en 1897, j'ai trouvé des asques mûres dès le mois de novembre ; en 1897, dès le mois d'octobre. Elle peut d'ailleurs se poursuivre longtemps : au mois de juillet 1897, il m’a été possible de trouver encore quelques périthèces pourvus d’asques Sur des raisins black rotés de l’année précédente. Cette lenteur dans l'évolution générale des périthèces tient d’abord à ce que les sclé- … lotes ne mürissent pas en même temps, ensuite à ce que le dévelop- _ Pement des asques dans les périthèces n’est pas simultané, mais Successif. De novembre 1896 à mai 1897 j'ai trouvé fréquemment le même jour et assez souvent sur le même grain de raisin, des Sclérotes non modifiés, des sclérotes plus ou moins complètement _ transformés en périthèces et des périthèces vides. D'autre part, . dans un mème périthèce on peut rencontrer à côté d’asques encoré - {rès jeunes, des asques mûres ou même déjà vidées de leurs spores. 1) Oo Kuntze : Revisio generum plantarum, Pars II, p. 86. F. Le P. Magnus : Sur la dénomination botanique des espèces du genre ‘esladia (Bulletin de la Socièté mycologique de France 1893, p. 174). . # Engler et Pranti : Pflanzenfamilien Teil, Abteilung 1, p. 422, en note. En) P.Viala : Une mission viticole en Amérique, p. 242.— A. Prunet : res * 23 mars 1896 et 1°: février 1897. 132 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Au fur et à mesure de leur mâturation, les asques projettent leurs spores à l’extérieur par l'orifice du périthèce. 5 Les ascospores renferment un protoplasma finement granuleux et possèdent une membrane mince et incolore. Elles sont bientôt détruites quand elles ne germent pas. L'évolution précoce des | périthèces semble donc à première vue très défavorable au parasite. Il ne semble pas qu’il en soit ainsi. Des observations que j'ai pour suivies d'avril à septembre 1897, il résulte, en effet, que les ascos … pores sont susceptibles de former à l’extrémité d’un court tube É germinatif une spore secondaire le plus souvent unicellulaire “ quelquefois bi ou multicellulaire, à protoplasma homogène à mem- brane brune plus épaisse, présentant enfin tous les caractères d’une spore de conservation. | La formation de ces spores secondaires brunes atténue sans doute dans une assez large mesure les conséquences qui peuvent résulter pour le champignon du black rot d’une évolution hâtive : des périthèces. Pendant l’année 1897, en eflet, le black rot a sv avec une extrême intensité et cependant, comme on l’a vu plus + haut, l’évolution des périthèces avait débuté en novembre 1896. En dehors des périthèces, les sclérotes peuvent donner naissance à des pycnides et à des spermogonies (1) et en outre à des conidio- phores (2). De tous ces appareils fructifères, les périthèces sont de beaucoup les plus nombreux. Viennent ensuite les pycnides. Les À dans des conditions tout à fait exceptionnelles. fu L’invasion de la Vigne par le parasite au printemps est donc due essentiellement aux Spores fournies par les périthèces et les pycnides issues de sclérotes. MM. Viala et Ravaz admettent on outre que des pycnides formées pendant la saison précédente peuvent conserver leurs spores intactes pendant tout l'hiver et fournir ainsi des spores d’invasion. Par leur nombre, et la proprié : qu'elles possèdent de donner naissance à des spores secondaires (4) A. Prunet : Loc. CH, ee | 3 (2) Viala et Ravaz : Nouvelles espèces de Phoma (Bulletin de la Société Beta _ nique de France (1886). ne . RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE 133 très résistantes, les ascospores doivent jouer dans l'invasion de la vigne le principal rôle. Pendant toute la belle saison, le parasite forme en grand nombre à la surface des organes black rotés des pycnides mélangées à une faible proportion de spermogonies. D’après M. Viala, le para- site pourrait aussi former dans certaines conditions des conidio- phores (1). Quoi qu’il en soit, les spores de propagation sont essen- tiellement fournies par les pycaides. : La mise en liberté des spores formées dans les pycnides se fait Suivant le processus habituel. Lorsque les spores détachées des basides sont libres dans la cavité de la pycaide, les couches les plus _ internes de la paroi pycnidienne se gélifient et le mucilage plus ou moins oléagineux qui en résulte englobe les spores dans sa masse. Il goufle de plus en plus en absorbant de l’eau et bientôt sort de la Pycnide en entraînant les spores. La masse formée par les spores ét le mucilage devient dure et cassante par la sécheresse. L’eau de pluie ou de rosée dissout peu à peu la matière agglutinante et les spores peuvent alors être disséminées par le vent. Si les circonstances atmosphériques ne sont pas favorables cette dissémination est lente et difficile. On's’explique par là que le black rot qui existe en France depuis 1885, se soit propagé si len- lement et qu'il ne sévisse avec intensité que dans ses premiers foyers et dans le voisinage. On s’explique par là aussi les inéga- lités que peut présenter son intensité non seulement dans les différentes régions d’une même commune, mais encore dans les diverses parties d’un même vignoble. Ces inégalités sont surtout marquées dans les foyers récents ou dans les foyers anciens qui, pour des raisons encore difliciles à Préciser, sont dans leur ensemble faiblement atteints. Là on peut constater que des carrés de vigne voisins sont les uns restés presque Indemnes tandis que les autres ont perdu plus ou moins complète Ment leur récolte. On peut mème observer de telles différences “aire les divers points d’un mème carré de vigne. # Sont là des faits qu’il ne faut pas perdre de vue lorsqu'on se Propose de faire des recherches en vue du traitement du black rot. Le Guignardia Bidicellii peut s'attaquer à tous les organes verts : e teob) P. Viala : Sur Le développement du Black rot (Comptes-rendus, 23 novembre 134 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de la vigne. Il n’envahit pas la totalité de ces organes mais ÿ pr duit des lésions limitées de dimensions variables dont chacune à paraît résulter de l'infection par une spore spéciale. Ces lésions présentent des caractères qui varient avec la nature des organes atteints (1). ENT ele ee Feuilles. — Sur les feuilles, les lésions apparaissent d’abord sous l'aspect de taches d’un vert plus clair que le reste de la feuille; | ces taches prennent ensuite un aspect livide, puis une teinte brune d’abord päle et passant ensuite au brun rouge, c’est-à-dire à là couleur feuille morte. Bientôt, se montrent à la surface des taches des pustules noires visibles à l’œil nu qui sont des pycnides et des spermogonies. Les taches des feuilles sont plus ou moins irréguliè- rement arrondies et présentent un contour nettement délimité; leur diamètre varie entre 4mm à 45mm, : En dehors des taches de black rot, le limbe de la feuille est parfaitement vert et vivant à moins que les taches ne soient assez nombreuses pour s'étendre à la presque totalité de la surface du limbe. Sauf dans ce dernier cas, les feuilles restent en place et continuent à remplir leurs fonctions. | Rameaux, vrilles, pétioles des feuilles, p‘doncules des grappes. ne Les lésions se présentent sous l'apparence de taches brunes aux- quelles peuvent correspondre des dépressions plus ou moins pro fondes et qui portent à leur surface comme les taches des feuilles, des pustules noires qui sont des pycnides et des spermogonies. Ces taches sont plus allongées que celle des feuilles, mais leurs dimen- . sions moyennes sont à peu près les mêmes. Elles sont d'ordinaire ” superficielles et leur présence n’a le plus souvent aucune consé- quence fâcheuse pour l'organe qui les porte. Dans certains cas, toutefois, les lésions sont assez profondes pour atteindre ou mêmê dépasser la moelle ; les parties de l’organe envahi situées au-dessus | de la lésion peuvent, dès lors, se flétrir et se dessécher. . Grains de raisin. — Les grains de raisin attaqués par le parasite présentent d’abord au point d’attaque une petite tache brun clair, comme livide, très régulièrement circulaire, de 4 à 2mm de diamètre. Autour de cette tache le grain prend une teinte d’un brun rouge qui, très rapidement, envahit la totalité du grain. Ensuite, le Fe . et NS Se DES SA (4) P. Viala : Les maladies de la Vigne. RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE 12 se ride, se dessèche et prend une couleur d’un noir violacé. Sa surface est recouverte de pustules dont le plus petit nombre repré- sente des pycnides et des spermogonies et le plus grand nombre des selérotes. Fe On voit donc que le parasite forme uniquement des organes de propagation sur les parties végétatives de son hôte et surtout des organes de conservation sur les grains de raisin. | Les grappes ou les grains isolés attaqués par le black rot se détachent et tombent spontanément ou sont jetés à terre au moment de la taille de la vigne. Les sclérotes qu’ils portent à leur surface fournissent les spores d’invasion qui, au printemps, permettent au parasite de s'élever du sol à la plante nourricière. Le parasite du black rot doit chaque année envahir de nouveau son hôte. L. — ÉVOLUTION ANNUELLE DU BLACK ROT Lorsqu'on étudie la marche du black rot pendant une saison entière, on voit que les lésions caractéristiques de la maladie ne se succèdent pas d’une façon régulière sur les organes verts de la Vigne, mais apparaissent seulement par intervalles. Depuis le moment où la vigne commence à porter des feuilles adultes jusqu'à l'automne on voit ces lésions se former en grand nombre à certaines époques plus on moins éloignées les unes des autres, chacune de ces formations en masse constituant ce que les viticulteurs appellent depuis longtemps une invasion (1). . Mle Ministre de l'Agriculture ayant bien voulu m Mission en vue de l'étude du black rot, j'ai passé la Partie de l'année 1897 dans un foyer d’une extrême intensité, situé Près de Nogaro (Gers):.et j'ai pu étudier la marche et les caractères is invasions de black rot. Il m'a été possible en outre de suivre | 1 Par jour l’évolution de la maladie et en préciser les di se Ce terme est évidemment impropre, puisqu'il s'applique ne io Li 7 envahit réellement son hôte, mais à un état qui correspond T'esage . . me du développement du parasite. Il a pour lui d'être consacré PAF : 3 “Voir une signification familière aux viticulteurs. Fe D. e confier une. plus grande verses 136 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE circonstances. C’est un travail qui n'avait pu être fait jusqu'ici. Mes observations ont été faites, et ceci est essentiel, sur des Vignes qui n’ont reçu aucune espèce de traitement, non seulement contre le black rot, mais encore contre tout autre maladie. On com:- prend que c’est seulement dans de telles conditions que l’évolution du black rot peut être considérée comme normale. Ces Vignes, comme presque toutes celles de l’'Armagnac, étaient constituées par un cépage unique, la Folle blanche. Ainsi se trouvaient éliminées les perturbations dues à l'influence propre des cépages. D'ailleurs j'ai pu visiter aussi, au cours de la saison, des Vignes constituées par des cépages divers et je n’y ai fait aucune observation qui ne vint confirmer celles que fournissaient les Vignes de Folle blanche. En 1897, le printemps et l’été, constamment humides en Armpa” gnac, ont présenté des conditions toujours favorables au parasite. L'évolution du black rot pendant la saison dernière peut donc sans doute être considérée comme typique. Dans mes vignes d'expérience, j'ai observé des invasions aux | dates suivantes : 3 mai, 48 mai, 7 juin, 6 juillet, 25 juillet, 18 août, | 9 septembre, 12 octobre. Ces dates correspondent aux débuts des invasions ; ce sont les seules que l’on puisse établir avec quelque précision ; celles de la fin ou de la période aiguë des invasions sont beaucoup plus incertaines. Invasion du 3 mai. — Très peu intense et intéressant presque . uniquement les feuilles ; à grand peine j'ai pu découvrir une vrille et deux jeunes sarments portant chacun une tache. Les feuilles | _ tachées sont peü nombreuses sur les souches atteintes, et les souches : atteintes sont en faible proportion. Le 5 mai, sur 50 pousses contaminées prises au hasard : 40 ont 1 feuille tachée, soit 80 0/, : 8 ont 2 feuilles tachées, soit 16 °/ ; AO — rte a Sur les 62 feuilles tachées portées par ces pousses : 48 portent une seule tache, soit 77,4 °/o: 10 se + 2 laChes, © 16.1°., 2 — 3 “és a a a — 6,5 °/0 : 4 — 6 Le it # À 4 Le 2 : ou “ s . + £ RECHÉRCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE 137 Les pousses normales nées à l'extrémité des bras de la souche sont moins atteintes que les pousses issues de rejets de l’année précédente, oubliés au moment de la taille et qui sont plus ou moins étalés à la surface du sol. Ces dernières portent presque toujours des feuilles tachées. Le 5 mai, sur 55 pousses issues de rejets rampants : 17 avaient 1 feuille tachée, soit 30 °/ 21 = "9 fonitles tachées, soit 38 °/ AY as FAURE 23,5 °/o der renTs HUE PAS 8574 Parmi les 114 feuilles tachées portées par ces pousses : &8 feuilles ont une tache, soit 420/o 29 -- DPF NS 13 ie s | — — Ac) 9 es LA De — 8 °/o 15 —_ plus de 4 taches 140/0 Sur certaines feuilles, le nombre des taches atteint 20 ou 25. L'influence du voisinage du sol sur l'intensité de la maladie ressort nettement de la comparaison des deux tableaux ci-dessus aux deux tableaux précédents. On se rappelle que le sol est le grand réservoir des spores d’in- Vasion du Guignardia Bidiwellii et que chaque année le parasite doit de nonveau au printemps, monter du sol à sa plante nourricière. Le 5 mai, le nombre total des feuilles épanouies varie sur les Pousses normales entre 6 et 10 sur lesquelles de 1 à 5 ont leur taille définitive. Les sarments qui présentent plusieurs feuilles tachées sont les Plus vigoureux, les plus avancés, ceux qui portent le plus grand Ombre de feuilles de dimensions adultes. Au point de vue du rang qu'elles occupent sur leurs Sarments 'éspectifs, les 62 feuilles tachées appartenant aux 50 pousses nor- males, dont il a été précédemment parlé, peuvent se grouper ainsi qu'il suit : 3 occupent le 4° rang, soit 4,8 °/o 3 Lu D = + 2. le 36 io + 8 ee &e — — 13 ‘Jo 2 Ge — — 3,20/0 138 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE - On voit que la plupart des feuilles atteintes occupent une posi: … tion intermédiaire sur les sarments : ce ne sont ni les plus jeunes, ni les plus âgées. Les feuilles qui n’ont pas encore la taille adulte ne sont pas tachées. Les taches sont localisées sur les feuilles qui viennent à peine d’atteindre leurs dimensions définitives. On peut faire des constatations analogues sur les feuilles portées par les pousses issues des rejets étalés à la surface du sol. Toutefois ici les pousses sont de développement très inégal, beaucoup n'ont qu’une seule feuille de dimensions définitives, tandis que d’autres en Ont 4 ou 5, il en résulte que les feuilles les plus basses peuvent : être aussi souvent tachées que les feuilles intermédiaires. L. Sur les 11% taches de cette catégorie, : 26 occupent le 4 rang, soit 23 °/o 37 — — — 320) 29 — 3 — — 26 °Jo 17 _ 4e — __ 45 oo 5 Pt 5e Le EL A 0/0 Quel que soit le rang qu’elles occupent, les feuilles tachées sont . comme précédemment les plus jeunes parmi les adultes. | Du 5 mai au 15 mai, j'ai vu se former deci delà quelques taches L. nouvelles, ainsi le 8, le 10, le 12, le 45. Ces taches se montraieni 4 surtout sur des sarments non encore tachés, moins avancés dans leur développement que les premiers atteints. Le 17 mai, 58 pousses normales prises au hasard sont encore examinées. 53 ont une feuille tachée, soit 91,3 °/, & — 2 feuilles oh sa LCR — 8,7 °/ | Sur les 64 feuilles tachées qu’elles portent : : 58 ont une seule tache, soit 90,6 °/o | : 3 — 2 taches, 2 re 3 He rene 9,4 °/ 14 à L’intensité de la maladie ne s’est pas aggravée depuis le 5 mai Invasion du 18 mai. — ms la matinée du 48 mai, quelques taches toutes récentes sur les feuill des de non traitées Me +21 cs RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE 139 de témoins. Dans l'après-midi les taches nouvelles deviennent très nombreuses on les voit pour ajnsi dire se former sous les yeux. Le 19 au matin, sur 50 pousses examinées : 22 ont une feuille tachée, soit. 44 0) 1 8 — 2 feuilles tachées, — 360 9. 3 bis SE —. 48°/ 7 ii À ae — 2/0 Les 93 feuilles tachées appartenant à ces pousses ont un nombre total de 288 taches. La moyenne du nombre des taches par feuille est donc de 3,2. Le 20 au matin sur 50 pousses : 6 ont une feuille tachée, soit 12 , 145 — 2 ne tachées, — 30° 48 — 3 fo 8 — % sie e — 46°) 3 — 5 ae a PR LA Le nombre total de feuilles tachées portées par ces pousses est de 137, le nombre total des taches est de 905, soit une moyenne de 6,6 taches par feuille. Le 21 au matin, sur 50 pousses : 3 ont 2 feuilles tachées, soit 6 % 3 40 °/0 1 Le “ — 30 % Des se Ces pousses ont 172 fouilles tachées portant ensemble 1807 taches, soit une moyenne de 10,5 par feuille. Le 23 au matin, sur 50 pousses : 10 ont 3 feuilles tachées, soit 20 °/o Dos 0 | 9/0 47 — 5 _ _— — 34/0 2 = 6. — he; 40% Ces pousses ont 211 feuilles tachées portant ensemble 2004 taches, soit en moyenne 9,5 taches par feuille. Le 24 et le 25, encore quelques taches nouvelles. Le 26 mai, l'invasion paraît terminée, le soir de ce jour, 50 Pousses étaient encore examinées : | 2 avaient 3 feuilles tachées, soit 6 Jo 17 4 — 340 2 de 5 ne A er 44 0/0 Prius "480 140 __ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Elles portaient 238 feuilles tachées ayant ensemble 2139 taches, soit une moyenne de 9 taches par feuille. : Il résulte de ce qui précède que la formation des taches a été surtout active le 2 et le 3° jour de l'invasion, le maximum corrés- pondant au % jour. Les 5/6 des taches se sont formées dans les à premiers jours. La formation des taches nouvelles, quoique beau coup ralentie après le 3€ jour, n’a complètement cessé que le 8 jour: La moyenne générale du nombre des taches par feuille a aug- menté rapidement du 1 au % jour, et a décru ensuite un peu … jusqu’au 8 jour. L Pour s'expliquer cette décroissance, il est nécessaire d'examiner ; comparativement le rang des feuilles tachées et la répartition des : taches sur l’ensemble des feuilles tachées. s Les 93 feuilles tachées des 50 pousses examinées le 19 mai & , groupaient comme suit au point de vue du rang qu’elles occupaient à partir de la base des pousses : HR RATE LAN APN ES EE cn Ses - Re CSSS St É 1 occupait le 2 rang. 5 occupaient le 3 — 23 _— &e — * 32 — 5 — is ae 6e — 42 — Te — 2 — 8 — u Les 238 feuilles tachées de 50 pousses du 26 mai se groupaient | de la facon suivante : 1 occupait le 2 rang. 11 occupaient le 3 — 3 — 4e Si l'on compare ces deux tableaux, on voit qu’au début de rip vasion les 2/3 des taches environ étaient portées par des feuilles dont le rang ne dépassait pas la 5, tandis qu'à la fin, au contrairè les 2/3 des feuilles tachées occupent un rang supérieur au 9. | Or, les feuilles de rang élevé présentent moins de taches ue, les feuilles inférieures, la moyenne générale du nombre des tac RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE 141 par feuille devait par suite s’abaisser à mesure que la proportion des feuilles supérieures atteintes devenait plus considérable. Le tableau suivant permet de constater cette décroissance du nombre moyen des taches par feuille qui s’observe à la fin de l’in- vasion, des feuilles moyennes aux feuilles supérieures. Ce tableau représente le nombre moyen des taches par feuille sur les pousses examinées le 26 mai : Feuilles de 2° rang 4,1 das CAE 11,23 — 4e — 12,52 De — 14,7 — Gé "136 — 7 — 8,43 ne = 5,29 — 9e — 2,1% Ce tableau montre en outre que les feuilles qui ont présenté le maximum de taches sont la 3e et la 6e, c’est-à-dire des feuilles de Position intermédiaire, Le tableau précédent montre que ce sont ces rie feuilles qui ont den le jet souvent des taches de black ro Sur s Vignes non traitées, je n’ai pu trouver un seul sarment qui eût été épargné par l'invasion du 18 mai et qui ne portât un terlain nombre de feuilles tachées. Les feuilles atteintes par l'invasion du 3 mai sont complètement épargnées par l’invasion du 18 mai. Sur les sarments frappés par les deux invasions du 3 et du 18 Inaï, la série des feuilles tachées pendant l'invasion du 18 mai fait immédiatement suite le long du sarment à la feuille ou aux feuilles lachées pendant l'invasion du 3 mai ou en est séparée par une ou deux feuilles restées indemnes. Pendant la deuxième invasion comme pendant la première, les feuilles atteintes ont été uniquement les plus jeunes parmi celles Jui venaient d’avoir leur taille définitive ou celles qui avaient pr que cette taille. (A suivre). LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 °4 (NOUVELLES OBSERVATIONS) par M. Edmond HENRY ; Depuis l’année 1895 où j'ai publié dans ce Recueil (1) mes pre mières remarques relatives à l’influence de la désastreuse séche- resse de 1893 sur la végétation forestière en Lorraine, j'ai eu l'occasion de faire à ce sujet, sur d’autres sols et dans d’autres aussi grandement à souffrir, comme je l’ai montré, et qui n'ont pas encore, en général, effectué la récolte de 1893. : Qu'est en effet la récolte pour le propriétaire de bois ? C'est le volume du manteau ligneux qui se forme chaque apnée autour de tous les axes, augmenté du volume des pousses de l’année. On peu! donc distinguer, dans cet accroissement total, l'accroissement en hauteur et l'accroissement en diamètre. Le premier qui résulte de l'allongement du bourgeon terminal est, en général, rapide et facile à mesurer dans la jeunesse: mais une fois que l'arbre a acquis À peu près sa taille, que sa cime s’est développée et a constitué de grosses branches qui doivent durer jusqu’à l’exploitation, quand l'arbre est fait, comme on dit, l'accroissement en hauteur et m nié l'accroissement dû au volume des pousses de l’année devient moins important et difficile, sinon impossible, à mesurer: celui de | cime même n’a qu’un intérêt secondaire. Toute l'attention sylviculteur se concentre alors sur l'accroissement en diamètre d (1) Voir Revue générale de Botanique, T. VII, 1895, p. 49. . LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 143 fût qui est la partie de beaucoup la plus précieuse de l'arbre. Chaque année le diamètre de ce fût s'accroît de l'épaisseur de l'anneau ligneux qui vient de se former. Plus cet anneau sera large, plus vite l'arbre arrivera aux dimensions convenables pour l’ex- ploitation, plus vite aussi le propriétaire pourra réaliser sa récolte. L’accroissement annuel total d’une plante ligneuse saine, in- tacte, c’est-à-dire non attaquée par les insectes ou les champignons, dépend d’un certain nombre de facteurs qui sont : 1° L'espèce. Chacun sait que, toutes conditions égales d’ailleurs, certaines espèces croissent plus vite que les autres ; d’où la division des plantes ligneuses en sous-arbrisseaux, arbrisseaux et arbres. En ce qui concerne les espèces forestières vivant en massif, On a _ @xprimé l’idée que la production en volume sur une surface donnée variait, il est vrai, avec l'espèce mais que la production en matière, en poids, était sensiblement la même, les essences à végé- lation rapide ayant d'ordinaire un bois plus léger que les arbres appelés bois durs en langage forestier et qui ont une croissance Sénéralément lente. Ce n’est pas exact. Dans une même station, . Fapporte Hartig (1), un peuplement d’épicéa de 60 ans comparé à Un peuplement de hêtre de même âge a produit 2,78 fois plus de bois en volume et 1,80 fois plus en substance sèche ; 2 L'origine de l'individu. Ainsi l’on a démontré par l'expérience que les plants provenant de gros glands croissaient plus vite que Ceux qui étaient issus de petits. La graine d’épicéa de Norvège, qui est remarquablement petite, semée en Allemagne à côté de Sraines de ce pays, donne des plants qui ont, du moins dans les Premières années, une mauvaise végétation (2); 30 Le sol. Il est par trop évident que les qualités physiques et chimiques du sol exercent la plus grande influence sur l’accrois- sement $ # Le peuplement environnant. Suivant sa taille, sa densité, son *nracinement, il gènera plus ou moins l'arbre considéré ; | 5° La fructification. Hartig a montré (3) que les hêtres chargés de faines ont un accroissement de moitié plus mince que les hètres 1. (0 Leirbuch der Anatomie und Physiologie der Pflanzen, par D' Robert Hartig- Berlin, 1894, PA Harrié, oc. cit., p.26. | . (3) Das Holz der Rothbuche. Berlin, 1888. 144 -_ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE voisins qui n’ont pas fructifié. J'ai vérifié ce fait plusieurs fois; 4 6o L'âge. L’accroissement annuel total augmente jusqu'à un âge très avancé, quelquefois jusqu’à 250 à 300 ans sur des épigéus, 4 sapins, chênes isolés ; ‘ 1° Enfin, les circonstances climatériques. L’intensité, la durée, la distribution de la chaleur, l'humidité de l’air, sa pureté, l’abon: … dance et la répartition des eaux météoriques sous forme de pluie . ou de neige, l’époque et l’intensité des gelées, etc., influent aussi de la façon la plus nette sur la végétation. | Si done on examine un grand nombre d’arbres sains de même espèce, de même âge et de même origine, ayant crû sur le même sol et dans les mêmes conditions de voisinage et de fructification, les différences que l'on pourra constater dans l’accroissement d'une année à l’autre, ne devront être Tres qu'aux circonstances climatériques. Les différences d’accroissement en hauteur sont, nous venons de le dire, difficiles à mesurer et du reste insignifiantes sur ls arbres faits. Il n’en est pas de même pour l’aceroissement diamé- 4 tral beaucoup plus important. Celui-ci se prête à une détermin& tion exacte, grâce à la distinction généralement facile des couches ligneuses annuelles chez nos arbres indigènes. Leur épaisseur peut être mesurée à 1/10 de millimètre près, à l’aide d’un pied à coulisse divisé en millimètres et muni d’un vernier donnant le dixième de : millimètre. Les chiffres suivants se FAppOrIent tous (comme ceux de mes précédentes mensurations) à des épaisseurs d’anneaux ligneux mesurées suivant un même rayon sur une section trans versale de la tige faite à 1®,30 au-dessus du sol ; c’est la sectiol dite à hauteur d'homme, en langage forestier. : De cette donnée unique, on ne peut évidemment déduire le 4 quantum de l’accroissement diamétral de l'arbre, puisque l'épais Seur aussi bien que la surface annulaire d’une couche ligneust annuelle varient aux diverses hauteurs du fût ; aussi n'est-ce pas notre but (1); nous voulons seulement ur des rapports et are EME in T CR ARE NY, jy sr le Te 5 MES UNIL ROME À QU LRO LS TO Ne L ({ } La mesure des accroissements annuels et moyens des arbres, la ne ois de laccroissement en baute ur et en volume soit des arbres, soit des nos con le récent ouvrage de M. Huffel, chargé de cours à l'École nationale forestière : arbres et les a Ep 2 Formation de leur volume et de leur Dee Berger-Levrault et ce, LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 145 pour cela une seule mensuration suffit : le point essentiel est de la répéter sur un grand nombre d'arbres pour avoir une moyenne qui se rapproche autant que possible de la réalité. Si l’on examine sur une section transversale, prise près du sol, les couches ligneuses d’un arbre ayant crû toujours dans les mêmes conditions, on voit, au centre, des couches minces auxquelles suc- cédent des anneaux plus larges atteignant bientôt un maximum à partir duquel ils vont en s’amincissant progressivement jusqu’à la périphérie. Comme l'arbre grossit chaque année, il est évident que cette diminution dans l’épaisseur des couches n’est pas incom- Patible avec une augmentation d’accroissement de la surface de section (accroissement circulaire). Pour fixer les idées, supposons que l'arbre s’accroisse chaque année d’un volume égal, représenté Par un cylindre de 0,10 de rayon, volume de la tige au bout de la 1° année, A la 10e année, l'épaisseur de l’anneau ligneux équivalent N 0 rolbme spa dé. 20 0Om,0162 À la 20e année, elle sera de. . . . . . . . Om,0414 — 30e hs 0m ,0092 — 4ÿe us 0®,0080 — 50e sas 0m ,0071 = fe nn Om,006% (1). On voit que, même pour les anneaux très larges (7 millimètres), la diminution normale d'épaisseur tenant à l’étalement d’un myme volume sur un cylindre de diamètre croissant est de moins de 10 de millimètre par an. Si, au lieu de cette diminution extrémement lente, on constate Sur des brins de semence (2) de mème àge ayant leurs cimes isolées ‘u-dessus d’un taillis où l'on n’a fait depuis 20 ou 30 ans aucune Opération culturale, des variations brusques et générales, il est Impossible de ne pas admettre qu’elles soient dues aux circons- lances Climatériques. Ainsi la diminution considérable d'épaisseur de l'anneau ligneux de 1893, diminution que j'ai constatée, dans nes premières recherches sur tous les arbres (feuillus ou résineux) . (1) Je dois ces chiffres à l’obligeance de M. Petitcollot, professeur à l'Ecole na- tionale forestière. ce ©) En langage forestier on appelle brin de semence ou seulement brin l'arbre Qui provient directement d’une semence. 146 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des forêts de la plaine lorraine ne peut être attribuée qu'à l'extrême sécheresse de cette année, où peudant 50 jours (du 2 mars au 40 mai) il n’est pas tombé une goutte d’eau. Voici, du reste, les conclusions que je me suis cru autorisé à formuler en 1894 : 1 La sécheresse extraordinaire de 1893 a influé, d’une manière évidente, en Lorraine, sur la végétation de tous les arbres (feuillus Lettre) ou résineux) des forêts de plaine aussi bien que sur la plupart des cultures agricoles ; 2 La production ligneuse de cette année a été, par ce fait, ré- duite à un chiffre variant entre 30 p. 100 et 76 p. 100 du rendement d'une année normale ; 30 Cette baisse de production dépend essentiellement de l'en racinement de l'espèce considérée, fort peu de la nature du sol; 4° Enfin, en Lorraine du moins, les pluies qui surviennent pen | dant la saison de végétation ont, toutes choses égales d’ailleurs, plus d'influence sur la végétation forestière que les pluies hiver- nales. Je n'avais pu observer en 1894 que des arbres végétant sur des : sols calcaires (oolithe inférieure, corallien) ou argileux (lias) Les sols siliceux examinés (grès infraliasique de la forêt d'Hymont, près Mirecourt) à grains très fins, fortement mélangés d'argile, S rapprochaient tellement, par leurs propriétés physiques, des sols à _ argileux du lias, qu’ils ne pouvaient servir comme type de 508 . siliceux. Il était intéressant de savoir comment s'était. comportée . la végétation forestière dans cette catégorie de sols, si bien pourvis | de forêts et si différents des sols calcaires ou argileux par leur teneur en eau et surtout par le rôle capital qu’y joue l’eau à l'état à | capillaire. 2 | Cette fois je me suis adressé aux sols siliceux bien nets de l'in. portant élage vosgien, lequel est presque entièrement constitué par des grès siliceux, soit à gros grains avec ciment argilo-ferrl. gineux rare (grès vosgien), soit à petits grains avec paillettes de | re et ciment argileux abondant (grès bigarré). Cet étage affleure à des altitudes variant entre 300 mètres et 1,000 mètres et porte | RU “ Re Jes dans les parHee hacene . Par tiCcSs Dasses #0 foutilil L de chêne et de hêtre, dans les parties élevées (chaine des Basses Vosges) des forèts de sapin, épicéa et hôtre. J'ai fait quelques LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 147 observations sur la végétation de ces forêts siliceuses soit de col- line, soit de montagne et je vais en donner les résultats. Pour constater l'influence de la sécheresse sur les sols siliceux et pouvoir la comparer à son action sur les sols calcaires, il fallait trouver côte à côte des taillis sous futaie de chêne et hêtre en sol calcaire bien net, comme l’est celui de la forêt de Haye, par exemple, et d’autres en sol siliceux franc. Ces conditions se trouvent réunies sur certains points des environs de Héricourt (Haute-Saône) où les bois des communes de Byans, Trémoins, Verlans situés sur les calcaires oolithiques, avoisinent d’autres (Champey) situés sur le grès bigarré (1). Grâce à l'extrême obligeance de M. Seyrig, garde général des forêts à Héricourt, auquel j'adresse ici mes bien sincères remerciements, j'ai eu en ma possession une dizaine de Spécimens de chacune des deux essences, hêtre et chêne, sur Chaque sol. Ces spécimens pris à 1",30 au-dessus du sol, dans les forêts sus-nommées, sur des modernes (2) hêtre et chène, consis- taient en de petits cylindres de bois extraits de l’arbre suivant le layon à l’aide de la sonde de Pressler. Ces arbres croissaient à une altitude variant entre 400 et 430 mètres dans des coupes àgées de 25 à 30 ans où, pendant ce laps de temps, il n2 s’est fait aucune Opération culturale. Voici les résultats relatifs aux anneaux ligneux es 4 ou 5 dernières années : ne SOL 1894 | 1893 | 1892 | 1891 | 1890 | Siliceux | 23,5 13,5 19m9 | 25mn,3 26v",5 Siliceux | 10%",4 gum 4 | 10v»,9 | 12,1 » Calcaire | 21"",5 gun 7 | 160,9 | 34,2 | 31"",9 | Calcaire| 6,0 gum 4 5es 7 FRA LL Ce tableau comprend, comme ceux de mes premières recherches, tous les arbres examinés. Seulement parmi les chènes envoyés, 1 en sol siliceux et 3 en sol calcaire avaient des anneaux He minces Pour pouvoir être mesurés. On voit, du reste, au der pt (1) C'est à M. Jolyet, DRE Pr des forêts attaché à l'École forestière, que ; je dois ce précieux re nseigne D Le aient dd de ra de réserve qui, au moment de . ont deux révolutions. 148 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE coup d'œil, que, dans cette partie de la Haute Saône, les chènes, soit en sol siliceux, soit en calcaire, ont une végétation beaucoup moins active que les hêtres dout le mesurage a toujours été possible. Dans la forêt de Champey, située sur le grès bigarré, 9 modernes bêtres pris au hasard dans un taillis âgé de 30 ans se sont accrus, en totalité, sur le rayon, de 13m,5 en 1893 et de 25wm,3 en 1891, qui représente à peu près, comme on le voit par les chifires de 1894 et de 1890, une année normale. L’accroissement en 1893 n’a donc été que la moitié (exactement les 53,35 p. 100) de celui de 1891 pris comme unité, tandis que pour les chênes il s’est élevé aux —— de celui de 1891. Le fléchis- 100 sement a été sensiblement moindre que pour les hêtres et absolu- ment le même que celui que j'ai constaté sur les chènes du bois communal de Rosières-aux-Salines, situé aussi en sol siliceux (alluvions quaternaires de la Meurthe). Là, 9 chênes ont donné un accroissement total, suivant le rayon, de 20mm,2 en 1893 ; D 6 La en 1892 et 28mm,6 en 1891. La production de 1893 égale les ne de celle de 1894. Si l'on examine maintenant les forèts calcaires de la Haute-Saône situées dans le voisinage immédiat des forêts précédentes sur grès bigarré, on voit de suite qu’elles ont été bien plus éprouvées. En 1893 l’accroissement des hêtres sur la section prise à 17,30 au-dessus du sol n’est que le 1/4, exactement les 25,43 p. 100 de celui de 1891. La production a été plus réduite encore que dans nos. forêts lorraines où elle a atteint 36.7 p.100 de 1891 (forêt de Haye), 42.6 p. 100 (autres forêts de l’oolithe inférieure), 30.0 p. 100 (forêts du corallien). Le rendement de ces forêts de la onto ns est le plus faible à | que j'aie constaté jusqu'ici; ce fait confirme l'observation de M: Jolyet qui m'avait dit que la sécheresse avait été très intense sur ces : points. Ld, les deux années 1892 et 1893 n'ont produit, sur la section de la tige à hauteur d'homme, que les 3/4 du bois fabriqué dans la . seule année 1891 ou 1890! : Il en a été de ue en Se S Ms + dos en croire la végé tation de deux ch e de fêtu, au bord sep LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 149 tentrional du plateau de la forêt d’Othe. Ces deux brins de 7 et 10 centimètres de diamètre se sont accrus, en somme, sur le rayon, de Sum 5 en 1894 ; 2mm 8 en 1893; 1mm,9 en 1892 et 6mm,6 en 1891. J'avais donc raison d'affirmer, dans ma première note (1), «que les circoustances climatériques des années 1892 et 1893 avaient eu la plus fâcheuse influence sur la végétation du hêtre dans les forêts lorraines en sol calcaire » puisque mes premiers résultats se con- firment même pour les forêts de régions voisines de la Lorraine. Quant aux chênes des forêts calcaires de ce point de la Haute-Saône, leur production ligneuse en 1893, sur la surface de section à hauteur d'homme, a été les a exactement les 59.45 p. 100 de celle de 1891. En résumé, ces nouvelles constatations viennent corroborer, de tous points, les premières : 1° Le chêne, dont les racines pivotantes peuvent puiser l'eau des couches profondes, a moins souffert dans les sols calcaires et siliceux que le hêtre à enracinement superficiel. Son rendement s'était élevé dans les sols siliceux aux 100 dans les sols calcaires 60 aux 75 de celui de 1891, tandis que la production du hêtre n’a été que les ne de celle de 1891 sur sol siliceux et s'est abaissée jus- , 2 ë ds , Le qu aux 106 Pour les sols calcaires. Cette circonstance de l'enraci nement (2) a beaucoup plus d'importance ici que la nature du sol, comme il ressort du tableau suivant où figurent des sols argileux, siliceux et calcaires. Si l’on compare les accroissements de 1893 Sur la section prise à 1",30 au-dessus du sol à ceux de 1891 pris Comme unité, on trouve les rapports suivants : (1) Voir Revue générale de botanique, t. VIL, p. 57, 18%5- (@) A la aquelle s'ajoutent peut-être d’autres dont nous ne con lélations avec l'état physique du sol. naissons pas les 150 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 1893 1891 Chênes Sol calcaire de la Haute-Saône : . . . . . . . . . . . 59m 4 100 Sol calcaire de la forût dé Have. un 61"",8 100 Sol siliceux de Ia Haute-Saône 5 2 0 70m 0 100 DO RRHOUR QU Habib RS den rte PL loue 100 Sol calcaire oolithique (Meurthe-et-Moselle) . . . . . . 1385 100 BUL eiéaire. COPANIER , LL ON PR ent Tam 6 100 Sol siliceux (grès argileux de l’infralias). , . . . . . . 16", 100 Hêtres Sol calcaire de la Haute-Saône . , 25mm 4 100 OL Caiaire Cotaien 2 1 von etc. 30mm,0 100 Sol calcaire de la forêt de Haye. . . , . . . . . . .. 36"",7 100 . PORN OR las, ir sens 41°%,0 100 Sol calcaire oolithique (Meurthe-et-Moselle) . . .: . . . 42"r,6 100 Por mous de If Haute-Saône 2, 0 53m, 4 100 Ainsi, quelle que soit la nature du sol, le rendement du chène . en 1893 a oscillé entre 60 p. 100 et 76 p. 100 de celui de 1891, avec un écart de 16 unités. seulement entre les chiffres extrèmes, tandis i que celui du hêtre a fléchi au point de n’atteindre que du quart à la moitié de celui de 489 avec un écart de 28 unités entre le minimum et le maximum. Le hêtre constitue. donc un instrument bien plus sensible que le chêne pour la mesure de l'influence des faits climatériques en question et c’est lui qu'on devra choisir de préférence pour l’étude de cet ordre de phénomènes. 2 Que conclure de sa végétation sur les divers sols forestiers examinés, sinon qu’il a trouvé dans le sol profond du grès bigarré de la Haute-Saône (rendement maximum — 53.4 p. 100) l’eau qui. lui a tant fait défaut sur les sols calcaires, superficiels et filtrants : d'à côté (rendement minimum — 25.4 p. 100)? Ces forêts voisines, à même altitude, ont subi les mêmes influences atmosphériques; dès lors, les différences dans la végétation d'arbres de mème espèce M. même âge, même origine, croissant dans les peuplements restés vierges depuis 25 ou 30 ans ne sont imputables qu’au sol. Le grès bigarré est resté bien plus humecté à la surface que le calcaire oolithique : l’eau, emmagasinée en grande quantité dans les couches profondes de ce sol poreux, a pu aisément remonter LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 151 par Capillarité j’usqu’aux racines des bhêtres, pour fournir, sans la satisfaire, à leur énorme évaporation. On a caculé qu’un massif plein de hêtres renfermant, par hectare, de 400 à 600 tiges de 100 à 120 ans évaporait, dans la saison de végétation, de 3,500,000 à 5,400,000 kilogr. d’eau (1) ; par suite, le besoin en eau du massif serait satisfait par une lame d’eau de 50 centimètres en admettant que tout fût absorbé par les racines. Or, il n’est tombé : à Nancy que 24 centimètres pendant la saison de la végétalion au lieu de 40, chiffre moyen. Une bien faible partie de ces 24 centi- mètres de pluies d’été a pu pénétrer jusqu'aux racines qui ont dû se contenter de la réserve du sol, et il faudrait admettre que ce sol fût bien profond, amplement pourvu d’eau hivernale pouvant remonter toute par capillarité pour que les hêtres n’eussent pas eu à souffrir de la soif (2). D’après quelques observations faites aussi sur des sols siliceux, Mais à plus haute aititude que les précédents, le long de la crête. des basses Vosges, du Schneeberg au Grand-Brocard, l’année 1893 a été, parmi les dix dernières, celle de moindre rendement pour le hêtre et le sapin. J'ai mesuré les accroissements de 20 sapins et de 13 hètres et j'ai trouvé que l’année 1893 avait fourni les +55 de ni 5R la production de 1891 pour le sapin et les. seulement pour le 100 hêtre, c’est-à-dire à peu près le même chiffre que sur le grès bigarré de la Haute-Saône ES . Parmi ces sapins, 5 ont été pris au bord du lac de La Maix ; leur pied baignaïit dans l’eau ; néanmoins ils 57 Ont si mal végété que leur accroissement n’a été que les 700 de Celui qu'ils avaient pris en 1891 (3). (2) Si l'on li m pport l'eau fixée par le sol et la quan- : } on calcule, dit Ramann, le rapport entre bal, 00 il : _lombe 60 centimètres d’eau, une couche de sol sablonneux de 7 à mètres d' $eur renferme autant d'eau qu’il en tombe annuellement. (8) Le lac était bien rempli au moment de la prise des échan tillons : mais ila (lé presque à sec pendant la saison de végétation de 1893. 152 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE basses altitudes, ceux des environs de Raon-l' Étape, on obtient dd | une réponse analogue: 28 sapins pris au hasard dans la fort | depuis le pied de la côte de la Roche-Saint-Blaise jusqu’au sommet, n’ont donné en 1893, que les Fe de production de 1891. D’après ces chiffres (+ dans le haut, us dans le bas des Vosges gréseuses), on est en droit d’affirmer que, là aussi, la pro- duction ligneuse du sapin a été fortement diminuée par la séche- resse de 1893. M. Mer, qui s’est occupé, après moi, de cette question, ayant constaté que, sur le granit, l'accroissement diamétral du sapin à . été aussi entravé par la sécheresse (1), on peut affirmer que, à toutes les altitudes et sur tous les sols de la Lorraine, la sécheresse de 1893 a diminué dans une forte proportion, très variable d’ailleurs, la production ligneuse de toutes les essences forestières. Ce ralentissement dans la végétation du sapin s’est encore fait sentir beaucoup plus au sud. Au centre des montagnes du Jura, dans les forêts peuplées de sapin, épicéa et hêtre, des environs de Pontarlier (Doubs), à des Altitudes variant de 870 à 950 mètres, j'ai constaté sur des échan- tillons que je dois à l’obligeance de Mr l'inspecteur des forêts Cardot, les accroissements suivants (voir le premier tableau, page 153) : Dans ces hautes régions du Jura le sapin a beaucoup plus souffert que ie hêtre en 1893 ; il n’a fourni que les É de la pro: duction de 1891, tandis que le hêtre a fait un anneau (14,1) très voisin de la moyenne qui est 15,1 pour les 8 dernières années. 100 La production du hêtre a été en 1893 les ce de celle de 1891; pris comme unité, on a le rapport voisin de celui ( ) j'ai pour les —— VOi —— |] que j'ai trouvé pou sapins des Vosges gréseuses, 19 100. | _. LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 133 1897 | 1896 | 1895 | 1894 |1893 | 4892 | 1891 | 1890 e ma. mm mm mm mm. mm. mm, mm. 12 Épicéas et Sapins (Forêt | de Pontarlier) . . . . | 38,5 | 28,0 | 36.3 | 35,9 | 24,6 | 38,7 | 42,5 | 45,1 8 Épicéas et Sapins (Côte 13: 114 FRA ERA 8,5 | 14,9 | 17,1 | 18,3 | 13,0 | 18,7 | 22,3 | 22,1 7 Épicéas et Sapins (Bois dessus occidental, . . | 21,5 | 16,2 | 21.9 | 19,3 | 10,8 | 22,1 | 25,8 | 25,1 Somme des 27 Épicéas. | 78.5 | 59,1 | 75,3 | 73,5 | 48,4 | 79,5 | 90,6 | 92,3 8 Hêtres (Bois de la Baril- lette). . . ..| 5,7| 8,6] 4,5 | 11,8 | 9,0 | 12,2 | 10,2 | 11,1 4 » (Bois de Suans). . | 5,7 | 6,9 | 5,0| 5,61 5,1] 5,6] 5,7| 8,1 Somme des 12 Hètres. | 41,4 | 15,5 | 9,5 | 47,49 14,1 | 17,8 | 15,9 | 19,2 nano LOCATITÉS ESSENCES 96 | 95 | 94 | 93 | 92 | 91 | 90 | 89 | 88 mo | mm } mm | mm | wm } m rm | mm | mm Grande-Chartreuse . | 7 Sapins (Couvent) ......|.... |. .[18,5/20,0 119,3 21,3 125,7 ]20,6 Id. L rate 8.0 141,6 /10,5 [11,8 140,2 [10,4 141,8 [12,1 [10,3 # " . m4 : ld. 4 Épicéas rer } 10,9 [13,6 111,6 [133 113,4 [41,7 12,9 144,1 [11,5 Somme des 15 Sapins . 43,6 43,5 41,4 49,0 51,9 42,4 Id. -.| 9 Hètres (Couvent) 15,4112,3 | 5,4112,7 142,3! 8,5 Id. 4 Hètres 2,9/ 8,5110,8| 9,7] 8,6] 7,5! 8,0! 9,5] 8,8 AR des 13 Hètres. 25,1 |20,9 12,9 |20,7 21,8 [15,3 [Fois de la Chaup à . smnalioo celonnette. 8 Pins sylvestres .......[....|....1-. 11,5 111,1) 9,7 40,8 30, - Près Sisteron en ei 9 Chènes et Fruitiers 25,3 26,2 23,5 29,0 | 29,2 Cai sols (pr. Grasse). 3 Pins sylvestres . ..... bn MT 10,1 . SNS 154 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE mais en 1897 et surtout en 1895 elle a fléchi dans une bien plus forte proportion, sous l'influence d’un autre élément climatérique dont il va être question. Si nous allons plus au sud encore et que nous interrogions les sapins de la Grande Chartreuse, près de Grenoble, nous constatons qu'ils n'ont pas souffert en 1893, dont l’action néfaste sur la végé- tation forestière ne semble pas avoir dépassé vers le sud la chaîne du Jura, du moins pour l’Est de la France, comme le montrent les chiffres suivants relatifs à des arbres pris en divers points des Alpes (Massif de la Grande Chartreuse (Isère) (1), environs de Bar- celonnette, et de Sisteron (Basses-Alpes), de Grasse (Alpes-Mari- times). (Voir le second tableau, page 153). En ces divers points du massif des Alpes, l’année 1893, loin d’avoir été défavorable à la végétation forestière est, au contraire, à compter parmi les plus propices. Ici encore, comme dans le Jura; il n’y a pas un parallélisme constant entre la marche de la végé- tation des feuillus et des résineux : comme dans le Jura les hètres de la Grande Chartreuse ont peu prospéré en 1895, qui a été unê bonne année pour les sapins. J'ai pu constater de même l’innocuité de l’année 1893, pour la végétation forestière dans deux départements à climat très-sec, Gard et l’Hérault, grâce aux documents qui m'ont été très obli- geamment fournis par M. Anterrieu-Vons, garde général des eaux et. forêts à Bédarieux (Hérault). Voici les résultats de mes mesuragés- LOCALITÉS ESSENCES 96 | 95 | 94 | 93 | 92 | 91 | 90 | 88 ” mom | mm | mm | mm mm |: mm | mom | mm Pont du Gard ......| 8 Arbres divers …….120.4125 1 [22,2 [27,31....[....f+«e 8 Hètres (500-700m) 15,6 17,6 146,0 [47,5 [12,6 110,9 110,7 117,8 17 en é ; 94 92 4 102 0 127,5 Lergue (Bédarieux) 12 Chènes (200-700m) ….. 26,5 29,1 59 21,# ac 20 Led # 8 Pins d'Alep (300m) ... ,121,1 [19,6 116.9 |15,5 |20,5121,4 [28,1 |33,5 | « Les spécimens, écrit M. Antérrieu-Vons, proviennent du a mètre de la Lergue : ils ont été pris dans des peuplements ? (1) Je remercie M. Gallois, inspect djoint des forêts à Saint-Laur pour les échantillons et les renseignements qu'il a bien voulu me fournir. LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 155 aucune opération culturale n’a été faite depuis 1865, époque des premiers reboisements. On peut dire que la sécheresse a eu, dans ces terrains calcaires ou gréseux, son minimum d'effet ; elle est la règle; les pluies, surtout en été, sont de très rares exceptions et il y a bien longtemps qu’on n’en a pas signalé. » On voit qu’en effet dans le Gard et dans l’Hérault la production ligneuse de 1893 a été sensiblement la même, pour les trois essences étudiées, que celle des années voisines. Dans les Basses-Pyrénées (inspection de Mauléon) l'anneau de 1893, observé sur les souches, est au moins aussi épais que les autres (1). s Enfin si nous quittons le sud de la France pour remonter vers le nord, nous voyons que, même au bord de la mer, aux Sables d'Olonne, l'influence de la sécheresse de 1893 et des deux années précédentes s’est fait nettement sentir sur les pins maritimes. J'ai trouvé pour la somme des largeurs des accroissements annuels de 9 pins maritimes de 1890 à 1896 les chiftres suivants : 37,7 ; 24,4 ; 25,3: 25,9; 43,8; 35,3 ; 32,2. Dans dla forêt de La Chaize-le-Vicomte, près de ia Roche-sur-Yon, l'accroissement des hêtres en 1893 n’a Pas même été la moitié de celui de 1891. Ces documents, tout incom plets qu'ils sont, permettent de déli- Miler à peu près la zone qui a eu à souffrir des conditions climatériques exceptionnelles de 1893. Non seulement les trois départements lorrains, mais l'Yonne, la Haute-Saône, le Doubs, même la Vendée ont subi dans leur production ligneuse un déficit Plus ou moins considérable. : Par contre, dans l'Isère, les Basses-Alpes, les Alpes-Maritimes, le Gard, l'Hérault, les Basses-Pyrénées, c’est-à-dire dans le sud de là France, il ne semble pas qu’il y ait eu de diminution. En tout cas, on conçoit (et c'est le point que je veux mettre en relief) qu’en multipliant les observations de ce genre on pourrait Préciser les limites de la région influencée et en comparant les ‘rconstances climatériques (pluie, gelée, chaleur, etc...) des pointé : ‘nés et des points influencés, on pourrait déterminer à partir ; de quel degré et dans quelle mesure suivant les régions et les sols . ‘$ divers facteurs de la végétation retentissent sur la production . ras Renseignements dus à l’obligeance de M. Martimor, inspecteur des eaux el "8 à Mauléon. 156 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ligneuse des différentes essences. Prenons pour exemple le besoin en eau : comme pour tous les facteurs, il y a, pour chaque espèce, un minimum au-dessous duquel la plante meurt de soif; il yaun optimum pour lequel la plante végète le mieux possible, fabrique le plus large anneau ligneux ; il y a un maximum au-delà duquel la plante meurt non plus par manque d’eau mais par excès. Ces minimum et ces optimum varient pour une même plante, pour le hêtre par exemple, suivant les régions, les sols, etc., et il faut reconnaître que nous manquons de renseignements précis sur ces ; points importants. Des observations telles que celles que je viens . de rapporter peuvent seules servir. 1 Les appréciations qui ne s'appuient pas sur des mesures directes, … | précises n’ont aucune portée; celles qu’on tire, entr’autres, de l'aspect du feuillage sont souvent trompeuses. | INFLUENCE DES GELÉES PRINTANIÈRES. — Suivant les années, bien | mieux, dans une même année, suivant les régions et les espèces, ce sera l’un ou l’autre des éléments climatériques qui fera surtout | sentir son influence sur la végétation, qui sera la dominante. : Ainsi daus le Jura le hêtre a grandement souftert en 1895 eten 1897 ; dans la Chartreuse il en a été de même en 1891, en 1895 et probablement aussi eu 1897 (1). Le fait est évidemment dù à une 4 circonstance climatérique. Ce sont les gelées printanières qu'il faut accuser en l'espèce. à Le 17 mai 1891 et le 24 mai 1895 le froid a détruit les feuilles des bhêtres dans les Vosges, le Jura, les Alpes jusqu’à 1100 mètres | d'altitude. En‘1897, le 12 mai, le thermomètre est descendu à # au-dessous de zéro dans la région parisienne, plus bas encore dans les Vosges et le Jura et les jeunes feuilles des hêtres ont été plus où. moins complètement détruites (2). Les arbres ont dû former de nouveaux rameaux, de on feuilles aux dépens de leurs réserves et l’anneau ligneux fabriqué (1) Je n'ai pu m’en assurer parce que les spécimens du massif de la Grande nt ju jte rECLOUNES avant la Ga cf nn ve lé rs (2) M.Gri e de Botanique, T1 (1897), p. MT Pistucbte de sie gelée au point de vue de la nn et d 2 constitution des pousses de remplacement. Le supplément de con mmation trs plastiques que l'arbre fait à cette occasion se traduit nécesairenent sé ne diminution d'épaisseur de train ligneu LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 157 en moins de temps par des feuilles moins nombreuses et moins actives (M. Griflon vient de montrer que ces feuilles ont le limbe moins épais, le parenchyme en palissade très réduit) est, on le comprend, moins épais que l’anneau normal. Il est facile d'évaluer en mètres cubes et en francs le dommage causé par ces gelées printanières, en admettant qu’elles soient seules en cause, ce qu’on voit en éxaminant soit les autres circons- lances qu'a présentées l’année, soit la végétation des essences indemnes. Ainsi les uétréé de Pontarlier, à la suite de ces gelées, ont fabriqué un anneau ligneux qui n’était, en 1897, que les 100 et en 1895, que les —— de l'anneau moyen des huit dernières années. 63 100 INFLUENCE DES ANNÉES PLUVIEUSES ET FROIDES. — Si en 1893, c’est le manque d’eau pendant la saison de végétation qui a nui à la production ligneuse, si en 1891, en 1895 et 1897 ce sont les gelées Printanières, d’autres années ce pourra être l'excès d’eau joint à une température insuffisante, comme il est arrivé en 1888. (€ En mars 1888 (1), le retard de la végétation est considérable. En juin il tombe une grande quantité d’eau (119 millimètres), plus encore en juillet (137 millimètres), qui a été en même temps très froid. La végétation a beaucoup souffert, l’année ayant été très pluvieuse et très froide, justement au moment de la plus grande activité _physiologique. La moyenne de température de l'année n’a été, à à Nancy, que de 7,91, inférieure de 10,43 à la tem- pérature normale. » es mauvaises co nditi limatériq ont eu leur répercussion VALILUILIUVLIO sur la tr des arbres. D'après Hartig, le rendement du hêtre a subi, cette année-là, une forte diminution tandis que l’épicéa dans la même station formait un anneau normal. M. Mer a constaté qu'aux environs de Gérardmer les sapins accusaient en 1888 une couche plus étroite que les adjacentes et à tous les niveaux. J'ai vu qu'il en avait été de même pour les hêtres et les sapins de notre région, comme il ressort du tableau suivant : (1) Bulletin météorologique de Meurthe-et-Moselle. 158 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE SOMME DES ACCROISSEMENTS DANS LES ANNÉES A F QE ——————— " D 1895 | 1894 | 1893 | 1892 | 1891 | 1890 | 1889 | 1888 | 1887 HÊTRES 7 Hêètres. Champenoux purs ru Foi me ra ie Rs . (argileux) » | 13,9! 6,7 | 13,9! 24,1 | 149,1 | 46,2 | 41,3 | 19,3 10 Hètres. Haute-Saône É {calonifo) ie » 24,5 1587 LP 146,9! 342! 31,9, 95,9 | 47,7 |° 22,9 9 Hètres. Haute-Saône (grès bigarré).... » 24,5 | 13,5 | 19,9! 25,3 | 96,5 | 921,6 | 416,8.| 23,0 10 Hètres G4 Remenau- mont (calcaire). ... | 23,3 | 21,5 | 15,6 17,8: 94,5 | 17.9) 45,41 43,7 | 243 9 Hôêtres. Fourasses de Velaine (calcaire)... » | 20,8! 8,8 | 17,2! 927,2| 94,5 | 49,9 | 17,2 | 17,3 SAPINS Fe NU 40,2 | 37,7] 28,9 | 33,4 | 42,5 | 48,2 | 43,8 | 34,1 | 38,2) \ amant 158,2 | 95,0 | 139,5 | 193,9 | 190,7 | 169,0 | 129,8 | 167,3 En comparant les sommes des accroissements de ces 78 arbres, on remarque qu'après 1893 c’est 1888 qui a été l’année de moindre production; vient ensuite 1892 qui s’est distinguée, comme là suivante, quoique à un moindre degré, par la rareté des pluies pen- dant la saison de végétation. S’il n’est tombé à Nancy pendant cetl saison, que je considère comme correspondant au printemps et l'été météorologique (du 4er mars au 4er septembre), que 244 milli- mètres d’eau en 1893, le sol n’en a reçu que 280 millimètres en 1892, quand la moyenne des 28 années précédentes (1866-1895) à été de 381 millimètres. Il est à noter que, depuis 1888, c’est pendant ces deux saison$ de végétation que la température à été le plus élevée; la somme. des moyennes mensuelles a été de 940,7 en 1893 et de 84°,8 en 1892: Ces deux saisons sèches et chaudes ont été séparées par des pluies. hivernales abondantes. Pendant le repos de la végétation (automne et hiver météorologiques du 4er septembre au 1er mars), il est. tombé, en 1891-1892, 510 millimètres d’eau et en 1892-1893. 4 millimètres, tandis que la moyenne des 28 années précédentes D. été que de 405 millimètres. Par contre, les saisons de végétatio! de 1891 et 1890 qui ont été favorables à la production lig: el qui ont reçu. le taux d’eau moyen, l’une 390 millimè ; LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 4159 l'autre 380 millimètres, ont été précédées des périodes hivernales _ les plus sèches qu’on ait vues à Nancy depuis 1866 (1). Dans ces _ périodes de repos, 1889-1890 et 1890-1891, le sol de Nancy n’a reçu _ que 283 millimètres et 280 millimètres d’eau, la moyenne étant de 405 millimètres. Ce qui semble indiquer qu’en Lorraine et pour _ tous les sols, comme je l’ai déjà fait remarquer, la végétation fores- tière a beaucoup plus à compter avec les pluies de printemps et d'été qu'avec celles d'automne et d’hiver. L'examen du tableau précédent montre encore que si les épicéas n’ont pas souffert en 1888 en Bavière, au dire de Hartig, il n’en a pas été de même pour les sapins des Vosges. Il serait inté- ressant de vérifier comment se sont comportés nos épicéas en 1888; des circonstances climatériques, par exemple, les gelées, nous venons de le voir, peuvent être nuisibles à une essence et indiffé- rentes à une autre. On sait encore fort peu de chose à ce sujet et c’est seulement par l'examen attentif, minutieux, des faits météo- riques aux diverses phases de la végétation combiné avec l'étude de l'anneau ligneux qu’on pourra déterminer les conditions optima + de la végétation de chaque essence et affirmer la nocuité ou l’inno- Cuité de tel ou tel phénomène. On voit, par ces deux exemples des années 1888 et 1893, que l'arbre enregistre fidèlement dans ses couches annuelles les diverses circonstances qui ont influé sur sa végétation et l’on peut retrouver _ dans son corps ligneux, à des centaines d’années d'intervalle, la _ trace des faits météoriques ou des opérations culturales dont la _ forêt a été le théâtre. C’est ainsi que nous constatons encore aujourd’hui dans nos Chênes, sous forme de lunure, l'effet du rigoureux hiver de 1789 aussi nettement que celui de l'hiver 1879-1880. C’est ainsi que nous pouvons préciser la date exacte des exploitations dans les _ laïllis sous futaie, par les larges accroissements que prennent _ les arbres de réserve dans les années qui suivent de près l’abatage du taillis. Que si l’on ratisse la couverture morte des forêts en sol Pauvre ‘pour en faire la litière des bestiaux, comme il arrive en _Maïnte localité d’Allemagne, l’anneau ligneux manifestera bientôt SE ee UE CE TE DE Se ES Se RP ee EN SRE D nee US SEA ARE TE RE su Me BOT Te (1) Je n'ai pu remonter plus haut; 1865 est la date de la fondation du Bullelin Létéoraogique de Meurthe-et-Mosell. 160 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE par son amincissement progressif que c’est là un procédé déplorable des plus nuisibles au propriétaire de la forêt. Les dégâts des insectes se traduisent souvent aussi dans le corps de l’arbre par une diminution d'épaisseur et une moindre lignification de l’anneau ligneux formé dans l’année où le dégât s’est produit. On sait, par exemple, que les invasions de hannetons se reproduisent tous les trois ans ; les chènes défeuillés par les hannetons montreront de trois en trois anneaux ligneux un anneau mince correspondant à l’année de grande multiplication de ces insectes. En somme, quand on veut bien se donner la peine de lire dans le bois des arbres, on peut apprendre beaucoup de choses sur les circonstances de leur vie; mais il est indispensable, pour y lire avec netteté, d'observer rigoureusement tout d’abord la règle Capitale en expérimentation qui est de laisser fixes toutes les con- ditions déterminantes d’un phénomène, sauf celle dont on veut étudier l’action. J'espère avoir montré par ces observations que, si le forestier ne peut, comme l’agriculteur, déterminer chaque année par la pesée des récoltes l’efflet des circonstances climatériques, des amendements ou des engrais, il possède dans l'appréciation de . l'épaisseur et de la constitution de l'anneau ligneux d'arbres | convenablement choisis, un moyen précieux de mesurer les . diverses influences qui agissent sur la forêt et de se renseigner ainsi sur leur importance relative ou absolue. É Ge Le ep D Male IR © TEE PE SR SR sn don US Se Se nr | ME INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX par Ch. DASSONVILLE Suite, IL. — AcrTion pu SULFATE DE MAGNÉSIE Le 12 mai, huit graines sont semées dans une liqueur de Knop sans sulfate de magnésie ; Deux graines sont semées dans une liqueur de Knop ayant, par litre, 1 gramme de sulfate de magnésie. Les cultures dans la solution normale de Knop dont il a été _ Question plus haut servaient de terme de comparaison (Toutes . ces cultures étaient dans les mêmes conditions). 1° Marche de la végétation. 29 mai. — Les comparaisons établies _ à cette époque (17e jour) sont représentées dans le tableau sui- vant : k Avec sulfate 0.250/1000 Sans sulfate - Longeur de la racine principale . . . 22 centim. n. (peu ramifiéei (abondamment ramifiée) 4 bre de racines adventives. , . . . 14 0 ._ !Ongueur de l'axe hianeas Fra atte 3 centim. ÿ centim. _ Etat des cotÿlédohs. : 4, à peine élalés très larges (5 c.) eu : Au début de la végétation, le sulfate de magnésie retarde le développement du Ricin. - ES Dans la solution renfermant 1/1000 de sulfate de magnésie, un des Ricins est mort avant d’avoir étalé ses cotylédons. Sa racine n’a pas dépassé 3 centimètres. L'autre a paru souffrir dès les premiers jours. Puis, tout-à-coup, Le 29 mai, j'ai relevé les observations suivantes : Longueur de la racine principale . . . . . . 6 cent. rs ramifiée) ao 9 des racines adventives . . . . . . . r de l'axe hypocotylé.: : 5. - Sr tiré Cotylédons, très large: de. 0 7 centimètres + gén. de Botanique. FE Lo : 5 44 : 162 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La différence observée entre les deux plantes cultivées dans | cette solution d’une part. et, d’autre part, l'apparence de contradic- É. tion que ce Ricin oppose à la conclusion précédente (conclusion établie sur 14 cultures) semblent montrer que ce dernier Ricin échappe à la loi générale peut-être par des propriétés qui lui sont individuelles. | Il n’en est rien. On verra plus loin que son cas peut être inter- prété. | Le 16 juin, les différences entre les Ricins privés de sulfate de magnésie et ceux de la solution de Knop sont moins marquées. L'activité de la végétation est diminuée chez les premiers : les autres Ricins poussent vigoureusement. Le 7 juillet, l'avantage est à ces derniers. Leur tige mesure 20 cent. et porte 5 larges feuilles. Celle des … autres n’atteint pas 15 ue leurs feuilles sont deux fois Poe 4 petites. L'arrêt de croissance, dans ce dernier cas, pouvait être attribué : soit à l’indispensabilité de la magnésie, Soit à l’appauvrissement ; du liquide par une consommation trop rapide des sels dans les pre . miers temps de la végétation. 4 Pour éviter cette objection, j’ai renouvelé les liquides : Les différences continuent à s’accentuer : Les feuilles âgées tom- | bent successivement, chez les plantes privées de sulfate; tandis que, dans la solution de Knop, les plantes poussent vigoureusement. Le 20 juillet, j'ai mis fin aux expériences parce que le dévelop- pement restait stationnaire chez les Ricins privés de magnésie. Les figures 77 et 78 (pl. 12) font voir les dimensions respectives des feuilles les mieux développées (la 2m° au sommet), la première dans la solution de Knop, la deuxième dans la solution privée de sulfate. Elles représentent assez exactement le rapport de | 'ensem: ble des feuilles. Les autres faits observés sont notés Sans. sulfate : de ee toc de magnésie * Longueur de la racine principale . ue 30 centim. 60 centim. Long nyenne des radivelles . . , . 39 centim. 3 à 4 cent ue ré hypocotylé. . . . .. 9 centim. 11 on oe : CAES CE A er Longueur de l'axe épieo its Ercentim, 4 cen Loniueur m mexima mé 17 10 nié. 6 centim 8 AUS OT al ETS Ur Se J'ajouterai, qu'en présence du sel de magnésie, l’ensemble des racines adventives et des radicelles constitue un système beaucoup mieux développé qu’en l’absence de ce sel, tandis que la racine principale est moins longue de moitié, comme il est indiqué dans le tableau ci-dessus. à Cette remarque doit être rapprochée des données fournies le même jour par l’examen du Ricin cultivé dans la solution à 1/1000 de sulfate de magnésie et qui sont les suivantes : ENER EE LE RE y me Longueur de la racine principale... sets 15 centimètres Longueur. de l'axe hyporotylé . . . . . . . . 16 centimètres Longueur de l'axe épicotylé . . . . . . te 15 centimètres Nombre des entre-nœæuds. . +... ...... 9 En comparant ce tableau au précédent, on voit que la racine _ Principale est quatre fois plus petite que dans les cultures privées de sulfate, Elle est d’ailleurs grêle et très peu ramifiée. Au niveau du collét, elle s'élargit brusquement et il se détache un très grand nombre de racines adventives dont l’ensemble forme un système . absorbant extrémement puissant. | à Déjà, le 29 mai {voir plus haut) nous avions constaté que la racine principale était très courte; mais que le système adventif était bien développé. Il ressort donc que, dans toutes ces expériences, le sulfate de ma- 4 gnésie s’est montré nuisible à la croissance de la racine principale, : mais qu’il s’est montré très favorable au dE des racines j adventives (1). L'apparition des racines adventives peut être plus ou moins - hâtive. Dès le 29 mai, elles sont nombreuses (22), à la dose concen- _trée 1/1000:; moins nombreuses (44) dans la solution de Knop; on . Den voit aucune, à cette date, dans la solution privée du sel de _ Magnésie. = L’absorption devenant brusquement plus active avec l'appari- lion du système adventif, on comprend: De les autres organes (1) ar action os du sulfate __ sur la nos | Noel et sur adventives paraît étrange, a r abord; toutefois, si l'on considère que aernér de de ce ex par la plante jé RE piton (de Saussure. Recherches imiques), on peut penser qu’au moment où les racines adventives se dévelop- Pent, la pins grande partie du sel a disparu du milien de culture et par conséquent ne nuit pas à la croissance de ces nouveaux rgai je ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 163 164 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE prennent un grand développement dès que ce système commence à fonctionner. Ces organes se développant d'autant plus tôt que les racines adventives fonctionnent de meilleure heure, l'apparence de contra- diction que semblait provoquer le Ricin poussant dans la dose Con centrée n'existe pas. Il y a eu dans ce cas un raccourcissement de la période languissante que provoque le sulfate de magnésie sur la racine principale, raccourcissement né du développement hâtif des racines adventives. _ L'ensemble de ces considérations permet de conclure : Chez le Ricin, le sulfate de magnésie nuit au développement de ti, racine terminale ; mais il provoque l'apparition d’un système adventif qui croît d'autant plus vite que la proportion de ce sel dans la liqueur est plus grande. Le développement des organes aériens est en rappel direct avec celui des racines adventives. L'absence de ce sel est une cause d'activité de croissance pour. la. à racine principale et, consécutivement, pour les divers organes, au début de la végétation; mais les dimensions que prend la racine ne sont pas suffisantes pour assurer le développement complet de la plante. La croissance est ralentie faute d'un système adventif qui ne se forme Lan. quand il n’y a pas de sulfate de magnésie dans le milieu salin. MORPHOLOGIE INTERNE La structure des Ricins qui ont été privés de sulfate de magnétiti} diffère de celle des Ricins de la solution de Knop par les caractères : suivants : I y a : {° diminution des dimensions des cellules; 2° Lignifica- tion moins accusée des vaisseaux ; 3° Réduction dans le fonctionne- ment de l’assise génératrice qui ne se forme, d ‘ailleurs, que dans: _laxe hypocotylé. Les plantes de la solution concentrée en sulfate de magnésie ont une structure qui présente les caractères opposés. CONCLUSION. — Le sulfate de magnésie augmente les dimensions des Agir lignifie les vaisseaux et active le fonctionnement de l’ assise ratrice. ; RE ra: Le k L é » ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 165 BLÉ [.— ACTION COMPARÉE DE LA SOUDE ET DE LA POTASSE. A côté des cultures en liqueur de Knop dont il a été parlé plus haut, j’ai mis germer des grains de Blé dans une solution de Knop dont les sels de potasse étaient remplacés par des poids égaux des mêmes sels de soude. La comparaison des résultats observés exprime la valeur res- pective de la potasse et de la soude dans la végétation du blé. MORPHOLOGIE EXTERNE Ainsi qu'on l'a vu plus haut, la liqueur potassique se montre très favorable à la végétation, dès le début. Les plantes poussent vigoureusement; mais, le 20 mai, elles versent. Leur croissance dès _ lors s’arrête; elles meurent vers les premiers joursde juin. Dans la solution sodée, la végétation est moins active. Les tiges. restent constamment grêles, avec des nœuds très apparents. Mais les plantes ne versent pas ; elles suivent leur complète évolution et donnent des épis, rudimentaires, il est vrai. Le 30 mai, les plantes de la solution sodée ont acquis un déve- loppement supérieur aux dimensions maxima observées dans les _ Cultures en solution potassique, ainsi qu’on le voit dans le tableau | Suivant: À ‘3 Solution potassique Solution sodée perd one des racines . 20 centimètres 30 centimètres Longue : 16 » 18 » Non bis de feuilles étalées . à Longueur des feuilles Sing 13 re 16 centimètres Largeur des feuilles . . . . . 4 3 millimètres Coloration NÉ ui Re jaune éiolsnaets vert foncé Ces faits, recueillis sur 15 plantes dans chaque culture, peuvent être ainsi résumés : La solution de Knop donne au Blé, dès le début, une végétation : ‘intensive : mais elle détermine la « verse ». La s0bhts tution dans cette liqueur des sels de soude aux “ls de potasse donne une végétation moins luxuriante dès le début ; mais elle suffit à conserver à la tige sa ét et sa couleur. + 166 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE En d’autres termes : La potasse provoque la verse du Blé; la soude la prévient. L'examen de la structure de ces plantes au niveau du deuxième entre-nœud inférieur (centre de flexion de toutes les tiges qui ont versé) nous éclairera sur le mécanisme de la verse en présence de la potasse et fera voir par quel mode d’action la soude prévient cet accident. MORPHOLOGIE INTERNE A. — SOLUTION POTASSIQUE DE KNop. J'ai décrit plus haut la structure du blé ayant vécu dans la solution de Knop; au 40° jour de végétation. Nous avons vu que le deuxième entre-nœud inférieur est caractérisé, à cette époque (fig. 46, pl. 8), par la minceur excessive des parois des cellules, par l'absence complète de lignification des assises-limite et des vais- seaux de disposition tangentielle, en un mot, par l'absence des éléments de soutien. | J'ai étudié, au même endroit, la structure de la racine et de la feuille (figures 88, 91, 92, pl. 14). Je m'occuperai simplement ici de la structure du 2% entr nœud inférieur au 60m jour, c’est-à-dire à l'époque même de de verse. Tige. — 2% entre-nœud inférieur, 60% jour. — En examinant les coupes, on voit un cercle intérieur de 17 faisceaux entouré par un deuxième cercle de faisceaux peu nombreux et peu développés: Les vaisseaux et l'assise-limite des faisceaux du cercle intérieur sont légèrement lignifiés (fig. 48, pl. 8) ; les faisceaux sont séparés pour assurer le soutènement. Les autres se relient au cercle exté rieur par des cellules peu lignifiées. Les faisceaux du rang extérieur sont reliés latéralement pa des cellules relativement peu lignifiées, disposées en une couronmM de deux assises qui s'appuie sur l’endoderme dont les paroi interne et latérales sont seules épaissies. : L'écorce comprend une rangée unique de cellules mini L'épiderme n “est pas cutinisé,. ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX ‘ 167 B. SOLUTION SODÉE structure très voisine de celle qu’on observe dans la liqueur potas- sique (fig. 43, pl. 8). La différence essentielle réside dans la persistance des assises de l'écorce qui ne forment pas de lacunes. Le diamètre des vais- seaux est aussi un peu plus faible ; les parois internes et latérales de l’endoderme sont légèrement lignifiées. à ; n, % 4 É, Re d ï L ‘4 HS tre ET 5 SES 20 Tige (2me entre-nœud inférieur). 40° jour. — Les coupes sont semblables à celles du premier entre-nœud des plantes de _ même âge ayant vécu dans la solulion potassique. Elles n’en _ diffèrent que par les dimensions un peu moindres des éléments constituants. C’est donc dire (d’après ce que nous avons vu plus haut) : la lignification est incomparablement plus intense qu’au deuxième entre-nœud de la tige née dans la solution potassique. Par suite, la région est déjà mieux ue pour le soutien que : _ dans la liqueur contenant de la potasse. ‘ 60% jour. — A cette époque, le mécanisme de Paction de la - Soude comme agent propre à éviter la verse est encore plus sigui- ficatif; car les coupes font voir une lignification très intense (fig. 47, pl. 8), bien apte à maintenir la tige verticale : 4 Les faisceaux du cercle intérieur sont serrés les uns contre les | # autres ; ou bien encore, ils sont réunis par une, rarement deux cellules très fortement lignifiées. Ils sont, en outre, rapprochés . du cercle extérieur et reliés aux faisceaux de ce dernier par un . tissu très lignifié. : Autrement dit, le méristème vasculaire limite ses cloisonne- ments et se lignifie abondamment dans toute son étendue. 1 Enfin, l’épiderme est très fortement cutinisé, surtout à sa face : externe et sur ses faces latérales. PS PP Se | es LP EN be LT TS UT solution de potasse. ConcLusion. — Dans toutes nos iities nous avons vu la verse se produire dans la liqueur potassique ; les tiges FORPSE ee pins la solution sodée. 1° Racine. — En présence de la soude, les racines ont une 3° Feuille. — La structure est absolument la même que dans la $ 168 * REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE L'examen de la structure nous a montré : 1° Qu'en présence de la potasse, les tissus de soutien font défaut à la base de la tige ; que les éléments cellulaires sont nombreux, grands et minces ; 2 Qu’en présence de la soude, la base de la tige est très forte- ment lignifiée. Ces particularités de structure expliquent la différence d'action des deux bases sur le port de la plante et on peut conclure : Chez le Blé, la potasse facilite les cloisonnements cellulaires et par conséquent favorise la croissance : mais elle returde la lignification des tissus de soutien et provoque la « verse ». _ La soude joue dans le cloisonnement cellulaire un rôle beaucoup moins actif et par suite favorise moins lu croissance : mais, en sa pré- sence, la tige prend à sa base une lignification précoce et très intense qui prévient « la verse ». REMARQUES. — I. Dans les expériences dont il vient d’être ques- tion, nos milieux ne différaient que par la nature des bases « Potasse et Soude ». Les faits constatés sont donc imputables à l’action de ces deux corps exclusivement. Cela ne veut pas dire, bien entendu, que la verse du Blé est toujours causée par un excès de potasse dans le sol; car d’autres conditions (lumière, chaleur, humidité, etc.) agissent sur la struc- ture et peuvent la modifier dans le même sens que la potasse. Tous les agents capables d'augmenter le poids des parties supé rieures de la plante et de diminuer en même temps la résistance de la tige à sa base sont des causes prédisposantes de la verse. IT. Lorsque le Blé montre, dès le début de la germination, une végétation luxuriante, il verse le plus souvent, à sa maturité. C’est là un fait admis par les Agriculteurs. Certains ont attribué cette exubérance du début à la potasse, parce que les analyses ont le plus souvent dévoilé l'abondance de ce: corps dans les terrains qui donnent général t cette exubérance. Mais, si l’on a entrevu la relation qui existe entre la quantité de potasse contenue dans le sol et la Croissance des céréales, personne n’a soupçonné (que nous sachions, du moins,) qu’on dût rapporter également à cette base la verse de ces plantes. ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 169 Nos expériences établissent le rôle de la potasse dans la verse et montrent le mécanisme de son action. . C'est là un fait important; car, si l’analyse chimique dévoile une forte proportion de potasse dans un sol donné, il devient indi- qué de n’y pas semer du Blé avant d’avoir épuisé ce sol par des plantes avides de potasse, comme la Betterave, par exemple. IT. Depuis la découverte des Nitrières du Pérou, le nitrate de soude, en raison de son faible prix, a remplacé le nitrate de potasse que l’on considère comme un engrais de premier ordre. Ce sel a donné de belles récoltes. Dès lors, les savants qui, avec Péligot, nient l'assimilation de la soude, ont dû invoquer, pour expliquer les bons effets constatés, une double décomposition dans le sol, donnant naissance à du nitrate de potasse. Cette théorie n’est peut-être pas justifiée; car, il faut admettre que la soude est assimilable, puisque mes plantes se sont bien développées en l’absence de toute autre base alcaline. IV. Il est connu que lorsqu'on ajoute du nitrate de soude à un terrain ensemencé avec du Blé, les plantes prennent une couleur vert foncé et un port spécial. On rend le fait particulièrement évident en traçant des figures, sur le sol, avec le sel que l’on répand : La Culture reproduit alors les mêmes caractères en vert foncé tran- Chant sur le fond jaunâtre que forment les plantes avoisinantes. Plus tard les différences sont moins accusées. Toutefois, les Agri- . Culteurs disent que les Blés cultivés dans un terrain additionné de aitrate de soude versent moins souvent que les autres. Dans mes cultures en solution sodée, les plantes ont pris dès le début l'aspect qu’elles ont dans les terrains où l’on a répandu du nitrate de soude. Cela me porte à croire que si le nitrate de soude se transforme, dans le sol, en nitrate de potasse, comme le veut Péligot, il agit aussi, au moins en partie, à l’état de sel de soude et donne à . la plante sa couleur et sa rigidité caractéristiques. V. Enfin, il est digne de remarque que M. Is. Pierre n’a constaté la présence de la soude qu’à la base des chaumes. Il en a conclu que n'existant pas dans les régions en voie de croissance qui sont riches en potasse, la soude ne joue par rapport à cette dernière qu'un « rôle secondaire ». 170 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Ce rôle est accessoire, en effet, puisqu'il découle des expériences précédentes que la soude est peu propre à donner un grand dévelop- pement; mais elle donne une grande solidité à la ré de la tige; son ue est donc important. On peut conclure : La potasse active la croissance du Blé; mais elle provoque É* verse. L'action de la soude sur la croissance des organes est relativement faible; elle tend à contrebalancer les effets de la potasse sur la disparition de la lignification et donne à la base de la tige une résistance indispensable au soutien de la plante. Nous verrons plus loin que la soude n’est pas le corps qui jouit de cette A Et (A suivre). REVUE DES TRAVAUX { SUR LA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS PUBLIÉS EN 1894-1897 (Suite) L M. DARBISHIRE, assistant à l’Institut botanique de Kiel, a commencé à nous faire connaître le résultat de ses études sur les Roccellei par la publication d’un genre nouveau, le Dendographa (1) créé par lui pour le Lichen que Tuckermann avait nommé autrefois Roccella leucophæa, . et qui se sépare des Roccella, surtout par les caractères anatomiques du cortex du thalle et par ceux de l’apothécie. Puis dans une deuxième brochure (2) consacrée à l’énumération et à la distribution des autres genres qu'il a formés en examinant principalement l'herbier du Muséum de Paris et celui de Montagne, il propose, à l'exemple de son illustre changement, car les apothécies lirelliformes de certains des genres nou- Yeaux indiquent une réelle affinité entre les Graphidei et les Roccellei. M. le docteur Darbishire craint que cette révolution dans la classifica- tion des Lichens ne soit pas du goût de ceux qui sont habitués à les disposer, suivant leur mode de végétation, en Lichens fruticuleux, foliacés et crustacés. 11 faut remarquer d’abord que cette division n’a jamais été absolue, car il y a longtemps que les Acarospora et les Endocarpon sont au milieu des genres à thalle crustacé. Personne n’a jamais réclamé, et cependant est-il un Lichen mieux foliacé que l’Endo- Carpon miniatum Ach., que les novices en lichénographie prennent Souvent pour un Gyrophora. De plus, dès l’année 1878. M. Müller (4) a introduit le genre Dirina à apothécies lecanorines dans les Graphidées ; il ÿ a ensuite mis les Thelotrema et les Ocellularia (5), puis quelques Lecidea (6), par exemple L. prenmea Acb., L. proximans Nyl. et e {1) 0. Darbishire : Dendogranha eine neue Flechtengattung (Extr. du Berichte der deutschen botanischen Gesellschaît, 1895) ; br. in-8 : de 13 pages avec 1 planche. (2) O. Darbishire : Uber die Flechtentribus der Roccella (même Recueil, 1896); br. in-& de 10 pages avec 1 planche. (3) J. Reinke : Abhandlungen uber Flechten, LU, p. M8. (4) J. Müller : Lichenologische Beiträge, n° 111, n Flora, 1878. (5) J. Müller : Lichenologische Beiträge, n° 368. in Flora. 1881. (6) J. Müller : Ibidem, n° 439 (même année du Flora). 172 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les genres PhAlyctis et Tremotylium (1), à cause de leurs gonidies tirées des Trentepohlia. Il est vrai que tous ces Lichens ont un thalle crustacé … et que, par conséquent, ce changement ne peut pas soulever d’objec- » tion sérieuse. En est-il de même de l'introduction des Roccellées dans | les Graphidacées ? Si on admet que l’on doive ranger dans une même série tous les genres qui spi des gonidies de même nature, il s'en suivra que les Pannaria, les Stictina, les Nephromium et les … Peltigera devront RÉ place près des Collemacées et alors ces trois 4 derniers genres se trouveront séparés des Sticta, Nephroma et Peltidea, avec lesquels ils ont une étroite affinité. ie nouvelle classification | ne sera-t-elle pas beaucoup moins naturelle que l’ancienne ? Je le crois. M M. le professeur Reinke, pour tourner cette ee a réuni dans le . groupe des Hana gi aines Lie dont les affinités paraissent ès problématiques r exemple 1] RES : Thelotrema (à gonidies chroolepo hs ‘Urecolaria, Pre aria; puis les Parmeliées Lecanora, Ramalina, Parmelia, etc.; les Acarosporées : Acarospora et Thelocarpon. Je passe sous silence d'autre genres à gonidies vertes, pour citer ensuite les Lichinées et les Pannariées, dans lesquels se trouvent d’une part les Pannaria et les Stictina à gonidies bleues, d'autre part les Fi et les ee à gonidies vertes; enfin les à à à di. d’une part, appartiennent aux trois grandes divisions natu- mi : thalles fruticuleux, foliacés et crustacés, et d'autre part pré é sentent des gonidies, les unes vertes, les autres bleues et d’autres A Ne vaut- il pas mieux sen tenir. à l’ancienne classification ? Du reste, il n’est pas utile de nous attarder davantage sur l’opuscule 4 ; genres nouveaux : Pentagenella, — bte M paderié et Reinkella. Ce dernier est postérieur aux autres et l’auteur l’a trouvé en revisant les Roccella de M. Male d’Argovie (2), enlevé trop tôt la lichénologie, qu’il a tant illustrée à nous parlons de la cecile des Lichens, citons celle qui a été publiée par le distingué professeur de Cryptogamie à 1 supérieure de Pharmacie de Paris, M. le docteur MARCHAND (3). À l'exemple de M: Wainio (4), il a rattaché ces plantes aux Champignons (1) J. Müller : 1bidem, n° A n Flora, 1882. ar (2) Dr 0. Dartishire : Revis RE Arten der Roccellei im Flechtenherba des Dr J. Müller-Argoviensis (Bulletin de l’Herbier Boissier, 1897); br. in-Ÿ L pages. (3) D' . Marchand : Énumération méthodique et raisonnée des familles e … re ‘de la classe des Myconhytes. ep php et Lichens); Paris, 1 18%. vol. tn-8 de 334 pages ESS figures dans le texte). à ‘à ) D' E. Wainio : Étude sur la faut pr naturelle et la É des Lichens du Brésil, roi tion. REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 173 La classe des Mycophytes est divisée par lui en trois sous-classes les Mycomycophyrtes (plantes à cellules fongiques) et M ephycoplots (plantes be Es 1e cellules fongiques et d'AIRRE es). baie t M \ nh a | i-même que les Lichens, pourvus, comme les pr: de cellules allongées et incolores, diffèrent essentiellement de ces derniers par la présence de cellules arrondies colorées par la chlorophylle. Puisque les Lichens diffè- rent absolument des Champignons, pourquoi ne pas leur conserver leur antique dénomination et leur réserver une place spéciale dans le domaine de la Cryptogamie: S'ils ont des alliances avec les Champignons, ils tou- chent également de très près aux Algues, et par conséquent ils doivent être placés entre ces deux grandes see de Éagure Des l’on ôte de la classe des Lichens les genres et les espèces qui, d’une part, végètent sans gonidies et qui, Vu part, ne présentent pes ce cellules ns l an Mcophrcophrtes en onze familles qu’il a réparties d’abord en deux alliances : Basidiolichens et Thécalichens. La première n’a qu’une famille et que deux genres : Cora et Dictyonema. Tous les autres genres appartiennent à la seconde alliance. Celle-ci est divisée en deux n li la première sous-alliance a deux ordres, les En alamiés et les Ectothalamiés, suivant que l’apothécie végète dans hrs du thalle ,Ou à sa surface. On voit par là de quelle façon l’auteur a réparti les ‘différents genres des Lichens. js Marchand n’ayant pas la prétention e faire une œuvre absolument complète, a dû se borner, sous le rap- port des genres, à la classification de M. Nylander. Il a voulu présenter à ses élèves un résumé clair et méthodique de tous les Lichens, et . j'estime que sous ce rapport il a parfaitement réussi. M. Zopr (1) est entré dans cette voie de l’épuration de l’énuméra- . tion des Lichens en réunissant dans un Mémoire tous les petits Cham- ignons parasites de leurs thalles ou de leurs apothécies. Ces parasites, nous dit-il dans un autre ouvrage que je vais citer tout à l'heure sont au nombre d'environ 400 et attaquent près de 350 espèces de Lichens. L'auteur les a rangés par ordre alphabétique et cite au-dessous de Chaque nom spécifique les Champignons que l’on y peut rencontrer, En y ajoutant quelques détails et toujours la forme et la mesure des Spores. Mais la présence de ces petits Champignons n’est pas indiffé- rente pour les Lichens qui les portent ; ils sont des hôtes incommodes, déterminant même de véritables maladies. C’est ce que M. Zopf veut Prouver en étudiant longuement, avec figures et planches à l’appui, les Champignons parasites considérés comme maladies des Lichens. La (1) W. Zopt : Ubersicht si ss Flechten Doré ea Pilze (Extr. de l'Hedwigia, 1896) ; br. in-8° 4 Li 174 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE première partie de ce beau tive a paru (1) et contient la description de seize espèces En inant les généralités sur les Lichens, il est impossible de ne pas mentionner plusieurs ouvrages ui, quoique muets sur la distribu- ordre sur leur anatomie et sont ainsi capables d’aider à en faire une détermination certaine. En première ligne vient la magistrale étude de M. le docteur REINKE, professeur à l’Université de Kiel (2), déjà citée à propos de la classification de M. Darbishire. La première des cinq parties de cet ouvrage est consacrée à l’anatomie des Cladonia et à la recherche de la place que doivent occuper les Lichens dans la classification des plantes, et l’auteur les sépare complètement des Champignons. Après. avoir émis, dans la troisième partie, quelques hypothèses sur la morpho- : logie phylogénitique des Lichens, il arrive, dans la quatrième, à la morphologie comparée de leur thalle, dans chaque genre et même dans chaque sous-genre ; une espèce est étudiée et des figures en montrent et l'aspect extérieur et la place qu’occupent, à l’intérieur du thalle et sou- vent même de l’apothécie, les deux éléments qui les composent, les hyphes et ie gonidies. Dans la cinquième partie, M. Reinkée DORE une classification des Lichens, classification sur laquelle nous n’avons pas à revenir. Citons encore l’œuvre, plus étendue dans un sens, plus res- treinte dans l’autre, de M. ZuxaL (3), sur la morphologie et la biologie des Lichens vivant sur les écorces ; l'étude de M. FünFrsrrück sur les Lichens calcicoles (5), dans liquelie il regarde les cellules sphéroïdes de uk i à M. DarBisire (6) pour d'émonirer l'inanité du microgonidisme de Minks ; l'analyse du blanc du Thamnolia vermicularis Ach., dans lequel (1) D: W. Zopf : Untersuchungen über die durch parasitiche Pilze hervor- gerufenen Krankheiten der Fiechten (Erste Abhandlung). Halle 1897, br. in 4° de 89 pages avec 2 planches et fizures dans le Lexte (2) D" J. Reinke : Abhandtungen über Flechten (Extr.'du Pringheim's Jar- LES mr D bucher fur wissensch. pen radars _. 185: 1 vol. in-8° de 354 pages avec nombreuscs figures dans le te (3) 4. Zukal : Moro yhele und biologische rhin es Er über die Flecheten (Extr. du Sitzungsberische der Kaiser]. ré Le r Wissenschafît in (4) G. Lindau : Lichenologische Untersuchungen, EN b Ueber Waschsthun: und Anheftungsweise. der Rindenflechten. Dresden, 1895; br. in-4° de 66 pages avec 3 planches. (5) M. Fünistuck : Die Félabichéaunges der Kalkflechten, avec Supplémen . (Extr. du Funistuck’s Beitragen zur don Botanik); vol. in-8° de 73 pages et 6 pages avec 3 planches, 1835 et ? (6) O. Darbishire : Kritische Benerhurgen über das rie (Extr. de l'Hed wigia, is br. in-8° de 10 pages. ‘ Le PTS REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 175 M. Zoprr (1) a reconnu la présence de l’acide thamnolique; l'étude au point de vue chimique de la substance des Lichens de M. Hesse (2), et enfin la thèse de doctorat de M. Bizz (3) sur l’anatomie de l’apothécie des Collémacées et des Pannariées, sur laquelle il y a certaines réserves à faire, par exemple le Collema subplicatile est un Leptogium, comme du reste l’auteur semble le reconnaître en lui attribuant un cortex en pseudoparenchyme, le Leptogium Hildenbrandiüi Nyl. et le L. saturni- num (Sm.) Nyl. (4) ne forment qu’une espèce, comme il y a identité enire le L. saturninum Nyl. Prodr. Lich. Gall. p. 26 et le L. myo- chrum Nyl. Cet auteur n’est pas du reste le premier qui ait fait cette confusion (5) et il aurait pu me citer. Enfin, M. le doctéur A. ZauL- BRUCKNER a publié, en 1893-1895 (6), comme il l’avait fait les années _ précédentes, le compte-rendu des ouvrages sur les Lichens parus dans le courant de ces années. Ces comptes-rendus sont divisés en six: parties ; dans la première, les ouvrages sont énumérés sous les noms des auteurs rangés par ordre alphabétique: Dans les autres ces mêmes ouvrages reparaissent sous une rubrique spéciale : Anatomie, Biologie, etc., et l’auteur indique les choses intéressantes et les espèces nouvelles qu ls contiennent. Parmi celles-ci, je citerai le Gyrophora panier végétant sur les rochers granitiqu es du Japon et décrit pàr M. Myoshi. La dernière partie, consacrée aux exsiccatas, présente la liste de toutes les espèces qui ont été publiées dans l’année. Nous allons maintenant parler des ouvrages parus en France pendant cette période de quatre années, et la première place dans cette énumération doit être sans contredit attribuée à la Flore de M. Boisrez (3). Ce charmant petit volume fait partie d’une collection formée sous les auspices de M. Bonnier et destinée à permettre au plus ignorant en Botanique de déterminer rapidement les différentes plantes, Phanérogames, Mousses et Hépatiques, Champignons et par conséquent Lichens. Pour pouvoir nommer l’un de ces derniers au moyen de l’ou- vrage du savant professeur, que faut-il? Une loupe ordinaire et un décimètre divisé en millimètres ; donc ni microscope, ni réactions, mais (1) W. Zopt : Die Weissfärbung von Thamno'ia vermicularis, bedingt durch eine neue rence Flechtensäure (Thamnolsaüre) (Extr. de l'Hedwigia, 1893) ; br. in-8e de (2) O. Hesse : be Flechenstoffe (Extr. du Bérichte der deutsch. chemisch. Er Berlin, 1897); (3) O. Billing : Untersuchtngen über den Bau der . bei den Gallert- flechien und Pannariaceen, Kiel, 1897; br. in-8° de 30 pa : (4) In Flora, 1860, p. 545. (5) Voir mes Lichenes exotici, page 21. (6) Botanischer Jahresbericht, 1893-1894: et 1893, 3 br. in-8° de 22, 25 et 26 pages. (7) A. Boistel : Nouvelle Flore des Lichens pour la détermination facile de . Ces plantes, avec 1178 ét Barres ntant toutes les espèces; Paris, sans dale une 1 vol. in-12 de 164 page 176 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE il est nécessaire que les échantillons soient en bon état et de récolte récente. Il sera aussi presque indispensable, avant d’entreprendre une détermination quelconque, de lire les notions générales illustrées de figures et débarrassées, autant qu’il a été possible, des termes scienti- fiques. Possédant donc une idée sommaire des différents organes des Lichens, on ouvre la Flore au premier tableau. J'ai oublié de dire que cet ouvrage n’est qu’une suite de tableaux donnant une figure et une description concise de chacune des 524 espèces énumérées. Ces espèces, l’auteur les appelle des espèces types parce qu’il a éliminé les sous- espèces et celles qui dans les dernières années ont fractionné les anciens types. Ce premier tableau donne la division des Lichens suivant leur manière de végéter. Si le Lichen dont on s’occupe a un thalle gélatineux- transparent, on va de suite au tableau indiquant les genres de la 15° famillle, Collemacées. Si ce thalle n’est pas gélatineux. il faut examiner s’il est formé de tiges, de lanières, de feuilles ou s’il ressemble à une croûte et les deux tableaux suivants font connaître la famille et la page où on trouvera la distinction des genres de cette famille. Une fois le genre connu, on arrive vite, en parcourant les caractères qui différencient les groupes formés dans ce genre, à trouver le nom de l'espèce. Cette Flore peut-elle servir à une détermination scientifique de tous les Lichens ? Je nele crois pas, ou plutôt on peut y arriver pour certains et non pour tous. Une des raisons en est que M. Boistel a attribué à tous les Lichens des gonidies vertes, et cependant la distinc- tion entre les gonidies vertes et les gonidies bleues peut être faite à la loupe, en enlevant avec un canif un petit fragment du cortex sur une partie jeune du thalle, Du reste donner des déterminations scientifiques n’est nullement le but que l’auteur s’est proposé. Il a voulu que le botaniste trouvant quelques Lichens en récoltant des plantes vasculaires, que le simple amateur, que la personne même non initiée aux principes de la Botanique, puissent nommer le Lichen qui leur tombe sous la - main. Cela est-il possible ? Oui, et par conséquent l’auteur est arrivé à ses fins. Ajoutons qu'il s’est avancé un peu plus loin dans la science que nous ne l’avons dit plus haut, car çà et là il nomme les variétés, indique les réactions et même la forme des spores. Ce dernier caractère est du reste presque indispensable pour certaines espèces des genres Lecidea et Verrucaria. Sans nous arrêter à certaines critiques que l’on pourrait formuler sur le choix de certaines espèces regardées comme types, il est incontestable que M. Boistel a fait une œuvre de vulgarisa- tion qui sera utile à beaucoup de personnes : c’est du reste le seul éloge qu’il ambitionne. (A suivre). | Abbé Hue. - 425 — Lille. Imp. Le Bigot frères. Le Gérant : Th. Clerquin. TREND FES Tome 10. Planche 10 nd DE 20, see æ, go, Revue générale de Botanique. Ka Imp. Le Bigot. J. Poinsot sc. Ch. Dassonvitte del. = È È È ” è S es S a ® ë 3 Se #0 _ È à 2 à ë à 2 à a Le] = 3 Fi . R Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 11. 2%, Se a D LE ou ss 20000 ANAL no Mens LIRE RSS . SLR Fr 72 . se ï ÿ, Le “ %, CRE) è (1? $, (0 ; "g f, 22 NE or a LD EX Ho Des. ‘> dE À, ET 7 @ (7 2 + as [) + = Li ) ne AT) AU ) je, 4% A2 = Ces A 2@:: (2 JE VAT & > CE ( t X ® LS ti ESS CE L DSSres CS K A. S2 ga GR ci a œ'e ;. ë © Li to NA ST ê ® _ S} \ À H PEN Diisent f F2 a 5 ae e Ress 2 î CES & Te TRE SON /T Ne si (EX (] + ee C2 CD Lo LR A2 KE CRE EX " KE PES 2 SRE EE CE ë: 7 RTE ES a KE NN ue SEE ve é RG a Ge me Ve ne end TE Ses CASE Dr @, PL ER 18 et x (7 OR TT. ee ARTS RIDETS ST sc/ as URSS PR NES v.® Does ess L e = eAes es so, ve LELPEE - CEE US... KILL EXII OX . LS À | 02-000 001/ 248 SIT NOT VE D ane ere RER ARE Y 7 CE HN TS : bi “ RE Fr. A es ee : OS 5e Fig:69 es TT 1g: 66 Ch. Dassonvitie et. Imp. Le Bigot. J. Poinsot sc. Tomate [66, 69 et 70 (soude); 67, 68 et 71 (polasse)]. LT PE Lip à it OS ECS ES, à MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT vue générale de Botaniq “es le 15 de cape ; ue et ts pe est composée de 32 8 pages avec pl et figures dans le 1 Le prix annuel ob d'avance) est de 20 îr. pour Paris, les Départements et l’Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. | Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul _ DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. _ Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. cn BONNIER, _ professeur à la Sorbonne, 15, rue de l’'Estrapade, Pari RCE sera rendu compte dans les revues spéciales des rai mémoires notes dont un 1 exemplaire aura élé adressé au Directeur de la Revue générale d de a Dep é ser. verlure - Les auteurs des travaux insérés dans la ser À ic Br de Svisnires ont _ droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires à part. LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la Æevue générale de ladepe | AuBxrr, docteur ès sciences. CRAUVEAUD, or adjoint . rEcse é: nn Prrargs à l'Ecole de da ne : médecine d’Alger. ds re maître de Conférences see Briquer, peer à l’Université de | Genève $ Boxer (Gaston), n membre de V'Acadé- : Re res de l'Académie des D. Bou, Didier de la Société & e : EVAU: _ Mycologie, versité de eu an de a Faculté des | Ducs | Duvour, dicectéur-adjoiat du Labora- ‘toire ee logie végétale de Fon- _taineblea Ertxsson re nr à l'Acadé- >. mie royale d’Agricullu -Montpe FLOT, ic: " sciences, * _ Focxeu, docteur ès. sciences. FRANCHET, répétiteur au Muséum. Gain, maître de Conférences à lV'Uni- versité de Nancy. GÉNEAU DE Re professeur à l'École de médecine de Reims, Grarp, él: à la nent Guiexarp, membre de l'Académie des _ Hecxet, es: à l'Université de Marseille. ip Ste à Foie forestière | | Parmenrier, docteur ès sciences, . (L'Abbé Jo). ice, garde : général des forêts, eme aps ” sciences de à. Preis | ati. es.” _ Hus (l'abbé), lauréat de l'institut. Br te arts à la Faculté rer peut À à l'Université de Lausanne Jacoe pe Concnnt. PTS sciences, Janczsveat br spas à ere _sité de € _ JONKMAN, de pr dUirent | Juweuse, ar me àla tord : des Re LDERUP-| es à. scien-. ces, de: rame de Cope un (de), professeur à l'Université ito. messe ep el Lu PES See. … RS ner | Wamuxe, professeur à l'Uni MaACMILIAN Sa professeur 1 ; sofa. % re de Suède. F LAHAU rs primeur à l'Université de. PALLADINE, professeur à l'Univ b Varsovie. PRILLIEUX, professeur à l'institut nomiqi PAUNET, ste de Conférences à à | rs (William), docteur ès s SecNerTE, docteur ès sciences. | TRouvEnN, À ete à r 1 di TRaBur, ner à l’École de _. d'Alger. | Vazcor (J. le l'Ob Lun», de l'Université de Copen . versité de Minn MaGnis, Fr à 'OnIrea Besan nçon, MARMIER, res ès sciences, , de titut Pas MASCLEr, né de Finstitut, : MarTrucuoT, maître de Cintérenhéé Sorbonne. : Mer, directeur de la Station fore de l'Est, Re MESNARD, — à l’École de ine de Rouen, 7 MoLLianD, Fes de 2 à Sorbonne, NauDiN, membre de l'Académie sciences, PouLsen, docteur ès sciences, de versité de Copenhague. versilé de Toulouse. Fab ire ne ape ÊE x, docteur ès sciences. SaporrA (de), correspondant de fitut. esançon. du Mont Vas rie membre de PA _des sciences DIRIGÉE PAR ns M. Gaston BONNIER ee MEMBRE DE L'INSTITUT, + PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE d is dans le texte), par M. Henri Coupin û SUR LA TOXICITÉ DU CHLORURE DE SODIUM ET DE L'EAU DE MER A L'ÉGARD DES VÉGÉTAUX par M. Henri COUPIN L'étude de l’action des poisons sur les plantes a été jusqu'ici absolument négligée, malgré l'intérêt qu’elle présente au point de vue de la physiologie végétale, de la physiologie générale et, jusqu'à un certain point, de la pratique agricole. C’est dans l'intention de combler cette lacune que j'ai entrepris : une longue série de recherches dont je publie ici la première note. Le but que je poursuis surtout est de connaître quelle est la dose toxique de chaque poison afin de pouvoir les comparer entre eux et - voir quelle relation il y a entre leur toxicité et leur nature chimique; les nombres obtenus permettront aussi de comparer les mêmes Poisons avec leur manière de se comporter à l'égard des animaux. À part de petites notes isolées et sur lesquelles nous reviendrons , à l’occasion, les seuls trayaux que nous possédons sur la que | Sont ceux de MM. Louis Kahlenberg et Rodney H. True (1) d’une Part et de M. F. Heald (2) d'autre part. Mais les expériences de ces | trois auteurs, outre qu’elles ne s’adressent qu’à un petit nombre de Corps chimiques (3), ne paraissent pas avoir toute la précision . désirable, Ces auteurs, en effet, prenaient une plantule dont la radicule avait de 4 à 5 centimètres de long (Lupin, Pois, Courge) et, après avoir marqué un trait à l'encre de Chine à + %e Louis Kahlenberg and Rodney H. True : On the loxic action of dissolw ‘ salts and their. electrolytic dissociation. (The botanical gazette. Vol. XH, me : rase 1896). x * (2) F. D. Heald : On the toxic effect of dilute solution of acido and salts _ "POn plants. (The botanical gazette. Vol. XXII, n° 2. rss “nan à . 4. Les acides sont surtout étudiés. 178 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE millimètres du sommet, les mettaient à germer dans diverses solu- tions toxiques. Celles qui croissaient peu et dont l’aspect général était malade étaient considérées comme tuées. Les observations étaient faites, au minimum, au bout de 15 heures et, au maximum, au bout de 48 heures. Mes propres expériences m'ont montré que ce faible laps de temps ne permettait pas de se rendre compte de la vitalité de la plantule. Tout au plus, de ces expériences, pouvait-on tirer le chiffre de la dose (ou plutôt d’une des doses, car il yena une multitude) qui ralentit la croissance, mais non celui de la dose toxique. Ce n’est que dans les cultures durant 8, 45, 20 jours et même plus que l’on peut affirmer — et encore souvent difficilement — quelle est celle qui a été tuée. La croissance pendant les pre- mières heures ne signifie absolument rien. J'ai souvent vu des racines croître, dans certaines solutions, autant que dans l’eau distillée, puis mourir au bout de 3 ou 4 jours. D’autre part, les plantules dont la croissance s’était considérablement ralentie les premiers jours, ont souvent repris une certaine vigueur au bout de : 3 ou 4 jours, soit par le réveil de la racine principale, soit e là, naissance de radicelles nouvelles. = MÉTHODE EXPÉRIMENTALE. — La méthode que j'ai employée pour | _ faire ces études est très simple. Elle consiste à faire germer une * série de plantules dans de l’eau distillée additionnée d’une certaine dose pour 100 du poison étudié. On établit ainsi une série de cul- _tures de moins en moins riches en poison et on note les vases où _ la plante est tuée et ceux où sa végétation est troublée. En général, on commence à faire des solutions à 5 c/o, 4 °/o, 3 °/o; 2 °/0, 1 °/o, 4/29/, 1/4 °/o, 4/8 °/o, etc. Si l'on voit la plante mourir dans la _ solution à 3 °%, par exemple, on fait de nouvelles solutions à 2,1; _22;2,3;2,4; 2,5; 2,6; 27; 2,8; 29; 3°}, toujours en mettant _ comme témoin un pied dans eau ordinaire. On arrive ainsi à avoir : le chiffre de la toxicité avec une approximation suffisante qu'il est : inutile He mas à l'extrême, par suite des variations indivi- # LÉ plantules. _ Les solutions sont placées dans des verres que l'on entoure Où où ‘ non de papier noir. Les graines sont d’abord gonflées dans l'eau, puis mises à germer dans du papier buvard. Ce n'est que lorsque es ne ont une racine de 2 à 3 centimètres qu’on _ met Là TOXICITÉ DU CHLORURE DE SODIUM 179 germer dans les solutions empoisonnées. Pour cela, on les maintient à l’aide d’une épingle dans le trou d’un bouchon flottant à la surface du liquide (fig. 24). Il faut que les racines et une petite portion de la graine baignent dans ce dernier. Sans cette précaution, ou la graine se dessèche ou elle est submergée et, dans les deux cas, sa croissance est troublée ou même annulés ; c’est là malheureusement un fait qui arrive et, souvent, on voit tout série d'expériences perdues par suite de la non-germination d’une des graines de la série. À ce sujet, je recommanderai de piquer l’épingle dans le bouchon de manière à ce qu’elle traverse le trou en son milieu, et non en-dessous comme on le fait quelquefois. Si _ la germination dure trop long- _ temps, on rechange, bien enten- du, le liquide de temps à autre. _ Pour avoir desrésultats certains, il est bon d’ailleurs d'attendre pour arrêter l'expérience que la plante qui croît dans l’eau dis- _ tillée commence à se flétrir. Il est évident a priori, et la moindre expérience le prouve, que toutes les plantes ne réagis- sent pas de même à l'égard des Poisons. Aussi, pour comparer _ Ceux-ci, est-il nécessaire d’étu- É dier leur action sur les mêmes Plantes. J'ai fait choix du Pois et : du Blé de Bordeaux qui, tous deux, germent fort bien et dont É les matières de réserve permet- | tent un grand développement Fig. n Diaposttis employé pour faire Sans autre nourriture. Ce n’est ae _ Au’exceptionnellement et, en outre, que j'ai étudié d’autres ER de appelle équivalent toxique le poids minimum du poison que Bssout dans 100 parties d'eau, empêche la germination. : À nine qu'un Pois germe dans une solution de subi Corrosif à 1,66 °/, et ne germe pas dans une solution à 4,67 Avalon toxique du sublimé Corrosif, _. le sera be 180 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 1,66. — Si l'équivalent toxique pour le Blé est de 1,80, je diraique le sublimé est plus toxique pour le Pois que pour le Blé. — Enfin, si un autre chlorure a un équivalent toxique de 0,53 pour le Pois,. je dirai qu’il est beaucoup moins toxique que le bichlorure de mercure. ‘ La même méthode permet aussi de connaître d’autres éléments. Considérons par exemple le schéma de la fig. 25, où j’ai représenté par des lignes plus ou moins longues les dimensions qu'’atteignent les plantes d’une série de cultures. RE Fig. 25. — Schér tant les différentes dimensions des plantes ” d’une série de culiurés. En a, b, c, les plantes sont mortes presque dès leur immersion. En d, la plante a cru pendant deux ou trois jours, puis est morte. En e et f, on a des plantes rabougries. + En UA h, à, on a des plantes bien développées, mais moins que les” En j jet k, on a des ge aussi bien développées que dans l'eai Le distillée. L'est la longueur de la plante ayant germé dans l’eau distillée. _ On pourra dire: La dose de d est celle de 1 ‘équivalent toxique. Les ae de g, : et î lantsent un a peu la croissance. T + ie ... AUS UUSCS LL FLE y © Chaque fois que je le pourrai, je noterai toutes ces doses, ee #1 chose n'est pas toujours facile < dechaqueplantule. en Enfin, pour les substances utiles à la séstation: mais is qui à certaine € dose deviennent pond il net de noter e 7 TOXICITÉ DU CHLORURE DE SODIUM A81 la dose optimum. Il pourra alors arriver que l’on ait deux doses indifiérentes, l’une en-deçà, l’autre au-delà de la dose favorable, comme cela est figuré dans le second schéma (fig. 25), où les doses vont en diminuant de a à t. Ces considérations générales sur les Poisons étant données, j'aborde la question de la toxicité du chlorure de sodium qu’en raison de son importance, j'ai étudié avec un peu plus de détails que celle des autres corps. Bien que les effets du chlorure de sodium aient été abordés par ui ip ji: ss 6h iis sa TE rose a Dose Dose Dose dsbilé teur indifferenle. lovorablè indifférente germinalion Fig. 26. — Schéma représentant la série complète des doses. plusieurs auteurs ( 1), soit au point de vue purement botanique, au point de vue agronomique (engrais ; mise en culture des marais Salants, etc.) on chercherait vainement des chiffres sur sa toxicité. On sait que ce sel existe dans les eaux de la mer en diverses pro- portions, dont les exemples ci-dessous donne une idée es (pour 1000 parties d'eau) : Océan atlantique Méditerranée Chlorure de sodium RO — de magnésium... 2,9% à + ARE Sulfate de magnésie RU Ras : dE de soude... ;....... 0,27 a. 2 de chdug 1,00 HR r rs. Chlorure de potassium a 0,80 A Isidore roi Walker, Truchet, Mathieu de Péligot, G , Lesage, Vandevelde, ete. 182 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE CAFOOAAE He CRUE... LA: See 0,36 DrORUPE UE S0dUME 0,55 ER Re à... trace OO UE DORE 0,20 | ; 31,14 37,65 17,66 La solubilité du sel marin est d'environ 35 °/.. Nécessaire aux plantes marines, le chlorure de sodium est nuisible pour les plantes 4 de l’intérieur des terres. Mais dans quelle mesure et dans quelle proportion ? C’est ce que vont établir les expériences ci-dessous. 1° Blé de Bordeaux. — Dans le tableau ci-contre comme dans … les suivants : _ G indique, en centimètres, la longueur de la partie aérienne, depuis la graine jusqu’au sommet de la feuille la plus grande. R indique, en centimètres, la longueur de la plus grande radicelle. Il résulte du tableau précédent (voir page 183) que, pour le Blé : 1° L'équivalent toxique du chlorure de sodium est de 1,8. + 2 Le chlorure de sodium à 1,6 et 1,4°/, retarde la croissance du 2 Blé et notamment celle des radicelles. | 3 Le chlorure de sodium à 1,2 et 1 °/o retarde un peu le croissance _ du Blé. - 49 Le chlorure de sodium à °/0 est indifférent à la croissance du Blé. or. Pois Prince Albert. — Dans le tableau de la page 184 : di: indique, en centimètres, la longueur de la tige. R indique, en centimètres, la longueur de la racine primaire. _Il'ya ici un fait curieux à noter, bien qu’il ne se soit produit que dans cette expérience et non dans d’autres analogues. C’est que, le 3 décembre, la petite plante ayant poussé dans le chlorure de Fe sodium à 1 °/, avait une fleur en bouton de 1 /2 centimètre de long. _ Mais le 5 décembre, la plante s’est brusquement flétrie (peut-être _ par suite d’un accident} et la fleur n’a pu s'ouvrir. Ses radicelles _ n'avaient d’ailleurs que 1 à 20m de ua et, comme la racine prin- ne Re étaient rougies à l'extrémité. pré Part la suivante (ir 17401 able de la page 183). CR LÉ TOXICITÉ DU CHLORURE DE SODIUM 183 : DÉBUT DE L'EXPÉRIENCE : 23 ocroBre 1897 Proportion 25 97 2 6 15 2 6 du chlorure de sodium | OCtob. |! Octobre | Novembre | Novembre | Novembre | Décembre | Décembre G. 2 2 %/0 Mort R. 4 G.21 G. 21/2 G. 21/2 L,8 °/o le / Mort À: H: ON. | | G.12 | He G. 2 G. 312| G. G. 6 R. 3 G. 13 : R.112| R.1 2.2 | pas | FR radicelles). à G.12 a 1 | G. 112 | G.312| G. 4 BR. 3 G.13 1,4 °/0 : LÉ | J R. 1 1/2 R. : à R: (Petites R. 4 radicelles). : G. 7 G. 8 amie 1,2 ») G:6 ki 7 R. 7 10). R. 61/2 | (Apparition |(Nombreuses| (Petites | R. IL dornicelles. radicelles). | radicelles). me | eamemutnmmnons 6: 7 G. 8 4 a À G. 12 G. 12 ex Lip | nn Pa R. 5 (Appariti on | (Nombreuses H 1 R. 12 ! de petites | ;adicelles). . | radicelles). G. 11 6. 1 à 120} G.61/2| R. 10 R, 12 G.15 | G. à es. R.6 { ition (Nombreuxes R, 15 R, L k ; de petites redele. radicelles). nes. l'annee : | G. 11 G. 11 ne L Eau 6: G.,61/2 | R. 10 RE G, 15 G. 20 F ! distiée | R.3 | R.6 (Apparition | Nombreuses! R- 15 | R.18 | R. be. : de p petites À he vtr Re 184 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 11 résulte de ces deux séries d’expériences que (pour le Pois) : 4° L'équivalent toxique du chlorure de sodium est 1,2. . 2 Le chlorure de sodium à 1 °/, est très nuisible, presque toxique. DÉBUT DE L'EXPÉRIENCE : 11 OCTOBRE 1897 RL 6 À 25 27 29 2 15 3 ] ane. | Octobre | Octobre | Octobre | Octobre | Octobre | Novemb.| Novemb.| Décemb &: 1 … G.1/2| p 4 |G-11/2| G.11/2| G. 2 G. 2 G.21/2| G.10 L'A Hs @radi- | R.4 |R.4 R.5 R. 5 R.5 R. 6 celles). G. 2 dre | G. 122 G.3 G:3 G.31/4| G.5 |G.8 G.9 05°, R. 6 | / R.2 | Groûi |R.7 |R 7 |R.71/2| R.10 | R.10 | R.10 È celles). | | 6.1 omwel 12] Re 64 |6.4 |64 |6s |c.e6 R.2 (8 radi- | R. 7 R.7 R,71/2) R.10 |! R.ti | celles). : + Ge H Se GE : | : : Lois, ets !6.6 67 | 6.10 | #5 R.3 (15 radi- | R, 12 HR: 1815 | R: 15 ER. #5 | celles). ’ G. 4 G. 4 R. 10 Ê G. 147 G. 6 G. 7 G. 10 Œ 43 +3 |(Usradi- | R.12 |R.15 |R.15 R.15 | R. 15 celles). | | ï ge Le chlorure de sodium à 0,8 et 6°), retarde beaucoup la croissance. &o Le chlorure de sodium à 0,5 °}, retarde " peu la croissance. de ÿ° Le chlorure de sodium à 0,25 */. À t à la ace Nuits LA a 2 Vence. < De plusieurs expériences, il est résulté que l'équiv n le sodium pour la dire est de 1,1. TOXICITÉ DU CHLORURE DE SODIUM 185 4 Lupin blanc (voir le tableau de la page 186): Il résulte de cette série d’expériences que, pour le Lupin blanc : 1° L’équivalent toxique du chlorure de sodium est de 1,2. 2° Le chlorure de sodium à 1 °/0 est très nuisible, presque toxique. 3 Le chlorure de sodium à 0,8 et 0,6 °/, retarde sensiblement la croissance. DÉBUT DE L'EXPÉRIENCE : #4 DÉCEMBRE 1897 ge 9 13 18 22 27 du chlorure de sodium Décembre Décembre Décembre | Décembre Décembre 6: G.2 G. 2 14,5 ‘/. . “. 1 à vs Mort R, 4 R. 4 R,4 R:& G. 12 G. 11/4 G. 2 6 1,3 °/, # £ | R. 2 R.4 . G, à G. 5 (a G.1 G. 2122 h.:9 Fa 4 G.4 + 2 G. 21/2 R. 5 R.6 à G:5 G£ | de. 6.112 | 6.3 H: 5: R 8 R. 10 R;:H : } G. 6 G.8 06 +, 6.112 1 6G:3 Ni R.5 R. 8 R. 12 Eau G 11/22 | 6G.5. 6. 8 G. 10 distillée | R.10 | R.12 R.2 | R.2 Je Maïs (voir le tableau de la page 187) : | : résulte de cette série d'expériences que, pour us Maïs: TT 186 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 2° Le chlorure de sodium à 1,3; 1 et 0,8 °/, retarde . la croissance. 3 Le chlorure de à 0,6 °/, retarde un peu la croissance. DÉBUT DE L'EXPÉRIENCE : 11 DÉCEMBRE 1897 En bite 13 18 27 31 3 du chlorure de sodium Décembre Décembre Décembre Décembre Janvier 0 G, 0 2 oo | Mort Mort Mort R.1 R. 1 : G.0 G. 0 4 15 4 Mort Mort Mort É R. 2 R. 21/2 . ne G. 0 G G. 0 | 1,3 °/0 Mort R, 2 R. 4 R. 5 6. 0 6.0 .1 G. 1/2 4 12% | és é Mort | R.1 R. 21/2 R. 3 î | G G. 1%, G. 0 1/4 R. 4 R.6 R. 61/4 08 G. 0 6; 1 G. 11/2 G.21/2 D : Pre R;-6 R. 61/4 a G. 0 6. 3 6. 5 R. 2 (ie R. 10 R. #5 Eau en G, 0 G. 11/2 | G. 10 G; 13 me R.10 | R.45 R. 20 | Résumé, ps ‘e quil faut surtout retenir de ces expérience c’est que léquiv: du chlorure de sodium est de 4, 8 pour le Blé ; . pour le Pois ; : TOXICITÉ DU CHLORURE DE SODIUM 187 1,1 pour la Vesce ; 1,2 pour le Lupin ; 1,4 pour le Maïs ; : A1 DÉCEMBRE 1897 DÉBUT DE L'EXPÉRIENCE Proportion 13 18 27 31 3 , : du chlorure î de sodium Décembre | Décembre | Décembre | Décembre Janvier G. 2°}; Mort Mort Mort Mort R. G.: 172 G.. 1/2 15°, ; / Mort Mort Mort H,3 R.4 G. 1/ G. 1/2 G. 1 | 1,4 : £ Mort Mort R' + 1 BR 11/2 G. 1/4 G. 1/2 G. 1/2 G. 1/2 4% H + |: ER R. & R.°4 G. 1/4 G. 1,2 G. 31/2 | G.4 H. 1 R.5 R. R:9 R. 10 G. 1/4 G. 1/2 G, & R-+ K.Æ K.-11 G. 1/4 G;1 G, 4 G. 6 G. 8 R.1 HE R. 10 R. 42 KR, 13 G. 172 6.7 : GE G 14 R:# R. R. 10 H.: H:1 En somme, pour les plantes ne croissant pas citer ; d de la mer, la toxicité moyenne du chlorure de sodium est d'environ : 188 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Nous venons de voir que la toxicité du sel marin pour la plupart des plantes est de 1,5 °/.. Or, les eaux de la mer en contiennent environ 2,5 */ et les terres qu’elles baignent sont encore plus salées. C’est ce qui explique la limite parfaitement tranchée qui sépare les flores marines et maritimes de la flore de l’intérieur du continent. Ici, une question se pose (1). Les plantes de l’intérieur des terres que le hasard amène dans la zone salée meurent-elles seulement parce qu’il y a du chlorure de sodium ? Les autres corps qui se trouvent dans la mer n’agissent-ils pas aussi ? Pour s'en convaincre, il suffit d'étudier la toxicité de ces der- niers et notamment du sulfate de magnésie et du chlorure de magné- Sium, qui, en raison de leur proportion, sont évidemment les seuls pouvant agir. On trouve que la toxicité du premier est voisine du 1 °/0 alors que sa proportion dans l’eau de mer n’est que de 0,75 °/o. On voit aussi que la toxicité du chlorure de magnésium est voisine de 0,80 alors que sa proportion dans l’eau de mer n’est que d’en- viron 0,60 /.. Donc l’eau de mer tue les plantes de l’intérieur des | terres seulement par son chlorure de sodium et non par les autres : sels qu’elle tient en dissolution (2). ; Autre question à résoudre : Quel est le degré de résistance des plantes marines aux sels en dissolution dans l’eau de mer ? Pour 5 s' m'en rendre Compte, n'ayant pas de graines, j'ai employé un moyen ‘ Fe détourné qui peut permettre aussi d'étudier la toxicité des poisons, ’ ie sn avec moins de précision que la méthode des cultures dans “ l’eau. Li | Il consiste à couper des branches bien vigoureuses du végétal 3 à examiner et à laisser tremper la partie inférieure, bien sec- tionnée, dans une solution plus ou moins toxique. Celle-ci, _aspirée par la transpiration, pénètre dans les vaisseaux et 5 ns dé sas dans tout le végétal. te @ Ce paragraphe a été rédigé d'après 1 toire æ. | St- Vaäst-la-Hougue, où M. ÈS de add es expériences faites au labora . : times résistent beaucoup plus que les autres à l’action du sel marin Le Puisque leur dose toxique est d'environ 3 à 4 °, mais cette Le ur est peu différente de la sine où le aa de sodiu TOXICITÉ DU CHLORURE DE SODIUM M Dès lors, dans celui-ci, si la dose est toxique, on voit les feuilles et les fleurs se flétrir ou se dessécher et la tige s’affaisser si elle est herbacée. Avec de nombreuses plantes, j'ai vérifié qu’on obtenait le même chiffre de toxicité qu'avec les germinations, mais avec moins de précision. Quand, en effet, on est au voisinage de la dose toxique, on voit, parfois, quelques feuilles inférieures se flétrir, mais les feuilles supérieures restent vivantes. De sorte que l’on est souvent dans l’indécision. C’est ce qui m’a engagé à abandonner cette méthode que j'avais d’abord employée pendant plusieurs mois ; d’autre part, elle exige de rapporter au laboratoire des plantes cueillies dans les champs et qui, pendant le trajet, peuvent se détériorer, surtout pendant l’époque des chaleurs. : Pour le sujet qui nous occupe, cette méthode, ainsi qu ’on vale voir, était d’autant plus suffisante qu’au laboratoire de St-Vaast- b- Hougue, où nous l’avons mise en œuvre, les plantes étaient placées, aussitôt cueillies, dans Les solutions toxiques: Voici les résultats obtenus avec du chlorure de sodium : Beta maritima : Mort dans une solution’à 4 °/o; Assez bien portant dans une solution à 3 °/0 ; Bien portant dans une solution à 2,6 °/c. Atriplex hastata, var. marilima : Mort dans une solution à 5 °/.. Assez bien portant dans une solution 4 oo. Bien portant dans une solution à 3,5 °/. Cakile maritima : Mort dans une solution à 4° ; Assez bien portant dans une solution à 3°/ ; Bien portant dans une solution à 2,8 °/ 6: Ainsi, cofnme il y avait lieu de s’y attendre, les plantes mar Piste dans la mer. - 190 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Ce fait est intéressant à noter comparativement à ce qui se passe pour les autres sels de l’eau de mer. En eftet, pour le Beta maritima, V’Atriplex hastata, var. maritima, et le Cakile maritima, la dose toxique du sulfate de magnésie est d’environ 3°/.. Pour les mêmes plantes, la dose toxique du chlorure de magné- sium est d'environ 2,5 °/.. Ces chiffres sont, on le voit, très supérieurs à la proportion des mêmes sels dans l’eau de mer et à leur toxicité à l’égard des plantes bon maritimes. Nous concluerons donc que les plantes maritimes sont adaptées presque exactement à la proportion du chlorure de sodium contenu dans l'eau de mer, mais qu’elles le sont beaucoup plus au sulfate de _ magnésie et au chlorure de magnésium. Autrement dit, les plantes maritimes mourraient si la proportion du sel marin augmentait un peu dans l’eau de mer; mais elles _ résisteraient encore si la proportion du chlorure de magnésium devenait triple ou même quadruple ( 1). __ (f) Travail du laboratoire de botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Fe © NOTE SUR LA POLLINISATION DES CACTÉES | par M. L. G. SEURAT. Les Cactées sont extrêmement abondantes sur les hauts plateaux du Mexique ; dans le vallée de Mexico, en particulier, on en trouve de nombreux représentants dans tous les endroits arides. La florai- _ Sona lieu en avril et mai. OpunriA. — Nous avons eu l’occasion d'examiner de nombreuses fleurs de Nopal (Opuntia Tuna); voici ce que nous avons observé : Dans une fleur épanouie, les étamines très nombreuses sont _ étalées, à une certaine distance du style et du stigmate; ces étamines sont douées d’une mobilité très grande sous l’action d’une excitation | mécanique : en touchant légèrement le filet dans sa partie interne, L c’est-à-dire qui regarde le pistil, on voit au bout de peu detemps | l’'étamine se courber et se diriger, d’un mouvement d’abord lent, | Mais qui s’accélère, vers le ni De ou ie re si on a touché une Fe : _étamine supérieure, c’est tr liquel’anthère; ee _ si c’est une étamine placée intérieurement, c’est contre le style. Naturellement l’étamine imprègne de pollen le style ou le stigmate. . J'ai noté 4 à 6 secondes entre le moment de l'excitation et l'ins- (ant où commence le mouvement; dans les étamines périphériques, . le retard est plus grand; j'ai observé le phénomène sur des fleurs 8 ee sur la plante, et sur des fleurs coupées et rapportées à la à de aucun cas je n'ai vu les étamines se mouvoir sans Avoir =. Subi une excitation. #. Si l’on examine une fleur d Opuntia Tuna sur le point d’éclore, est pas rare d’ y trouver une Abeille : l’insecte entre en écartant les pr et sort au bout de peu de temps pour aller sur une autre ur. Les étamines sous l’action de cette excitation se rise ; re Style et le stigmate ; on peut s'en rendre compte en exai les choses sur une fleur qui vient d’éclore. D'ailleurs le % © insecte pénètre dans la fleur, | les étamines s se Énuesirre ‘ouvrent de pollen. nombre de petits Diptères enfermés dans la fleur lors de sa ferme- _ Que pendant un temps relativement court. C’est sur cette différence à! 192 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La pollinisation de la plante est donc due à la mobilité extrême des étamines et à la visite de l'Insecte. J'ai observé le même mouvement des étamines, lorsqu'on sci le style, dans la fleur d’une autre espèce, l Opuntia tunicata (Abrojo). Cereus. — Les fleurs très grandes, d’un blanc éclatant, ont un style très long, dont les branches stigmatiques sont à un niveau supérieur à l’anthère la plus élevée. De plus l'excitation des éta- _ mines, faible ou violente, ne produit aucun résultat : l’étamine reste immobile. La pollinisation se fait donc par le secours des insectes. Voici ce que j'ai observé : la fleur s’épanouit et ne tarde pas à se fermer (12 heures environ après l'épanouissement). Elle … paraît alors flétrie. La fermeture des pétales a rejeté les étamines au centre de la fleur et c’est probablement à ce moment que se fait le dépôt du pollen sur le stigmate et le style; d’ailleurs un grand M ture doivent FRsnen jouer un rôle dans le transport du pollen. : Il ya donc une fiérence absolue entre la pollinisation chez # _ les Opuntia et la pollinisation chez les Cereus. Dans les Opuntia, l'insecte est nécessaire au transport du pollen, la fleur reste e long- temps épanouie; dans les Cereus, au contraire, le rôle de l’insecte, _ S'il existe, est plutôt secondaire; de plus la fleur ne reste épanouie : se nous attirons l'attention. INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX par Ch. DASSONVILLE /Suite IL. — Acrion Du PHOSPHATE DE POTASSE SUIVANT LES DOSES (DÉTERMINATION DE L'OPTIMUM DE CE SEL) 30 mars. 12 grains res _ “pes des solutions nn renfermant respectivement 2 (liqueur de Knop), nd 7 phosphate de potasse. a Le 11 ras, les comparaisons donnent les résultats suivants : ne 1000 0.125 SR es 0 #00 SOL, = + SOL, So, Eu Longueur des racines . . . . 4 cent. 6 cent. 20 cent. Ce qui exprime un fait déjà énoncé : le phosphate de potasse : favorise le développement des racines en longueur. F Les dimensions de la tige et des feuilles montrent des aifté- _ rences analogues, mais moins considérables. . | La marche de la végétation s’est maintenue ahé ce sens; mais le. ; 30 mai, les deux premières cultures ont versé; la troisième a pour- _ Suivi son évolution et a donné des fleurs réduites à leurs dome . La longueur. des racines est : Sol. à ss 4 cent. Sol. à ee 8 cent. Sol. à Le 22 cent. Dans les conditions de l’expérience, la dose - ES . due à ae es favorable. Il est vraisemblable que la dose optima véri É b le es Yi aurait nou de recommencer nt rience 8 49% REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE MORPHOLOGIE INTERNE J’étudierai l’action de ce . es la structure en Rien les _ plantes nées dans 1000 1° Racine. — a. Solution de Knop. (Voir page 64 et fig. 43, PI. 8). 0.500 2548 b. Solution avec — de phosphate de potasse. Le diamètre de la racine est diminué (comparer fig. 43 et fig. 44, | _ PI. 8). La concentration du phosphate a pour effet de lignifier tous les éléments du cylindre central, à exception du péricycle et du 2 HpOr. Les vaisseaux sont fortement lignifiés, aussi bien ceux du centre que ceux qui s ‘appuient sur l’endoderme. L'écorce n’a pas de lacunes ; elle ne présente pas trace de ligni- 4 | fication. Les poils absorbants sont nombreux. te En résumé, l'augmentation de la dose du phosphate, dans la _ liqueur de Knop, réduit le diamètre de la racine, lignifie le cylindre : | central, empêche la formation des lacunes dans l'écorce et augmente le nombre des poils absorbants. ‘4 + Han . 2me Entre-nœud inférieur. 60% jour. a. Sol. re © (Voir page 65 et fig. 48, PI. 8). b. Sol. 2 (rie 49, PI. 8). L'augmentation de la dose du phos- LA _phate a diminué de moitié le diamètre de l’entre-nœud. La moelle _ persiste en partie. ‘4 Le méristème vasculaire forme un anneau de cellules très _ petites et très fortement lignifiées (lig.) qui réunit, sur un même cercle extérieur, un grand nombre de faisceaux (18). Le cercle Cette disposition établit “a : appareil de ces se important L écorce estrelativem attr quatr . es ( es à paroï : mince. L'épiderme est peu épaissi. 51 comparaison des £ sure 48 et 49 (PI. . montre ques Quand on porte au double a dose d'acide p rique de la solu se le nombre des ssises de écorce de la base de la L ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 195 _ est augmenté ; le méristème vasculaire se lignifie très fortement et _ forme dans l'épaisseur de l'organe un support très résistant. Les plantes dont nous venons de comparer la structure ont été soumises à des conditions qui ne différaient que par la 0e du phosphate de potasse contenu dans le milieu ; Elles ont versé en présence des doses faibles et ont présenté à la base de leur tige une structure pauvre en éléments lignifiés ; Elles sont restées parfaitement droites avec une structure très riche en éléments de soutien, en présence des doses élevées. On peut donc conclure : | AT Le phosphate de potasse à dose concentrée (0 gr. 500 par litre) À empêche la verse du Blé par la lignification qu’il provoque au niveau . des entre-nœuds inférieurs de la tige. Cette lignification s'observe égale- ns ment dans le cylindre central de la racine. B. 3me entreRaBUE Une ere Fe) À.08 rte le méristème _ vasculaire ne présente g. 50, PI. 8). Il existe un cercle ltéeieut de 18 obus. Les vaisseaux de disposition _ langentielle restent minces comme à la base de la tige dans la solu- tion de Knop. F Un deuxième rang extérieur de faisceaux s'appuie, à la péri- : Phérie, contre l’avant-dernière assise, réduisant l'écorce à ns seule rangée de cellules. : _ Tout le tissu compris entre ces deux cercles de faisceaux est à parenchymateux, à grandes cellules analogues à celles de la moelle. _- Les coupes ont une analogie frappante avec celles de la tige des Plantes qui ont vécu dans un milieu moins riche en acide RS Phorique. | Or, on sait, par les travaux de Garreau, are de : M. L. Pierre, Leplay, Berthelot et André, que le phosphore ne. Ccumule dans les à res mo que vers a in de gétation. : il est intéressant de constater, ici, k C s'est dans les régions ) tion est très faible. 196. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE III. — ACTION DU SILICATE DE POTASSE. OPTIMUM DE CE SEL. (30 mars). J'ai compare bé cultures de blé poussant dans une solution de Knop ayant us * de phosphate de potasse du Blé cultivé dans la même liqueur additionnée de silicate de potasse aux doses respectives de Oer-5, 18r., 2er. par litre. MORPHOLOGIE EXTERNE Au début, la croissance des racines est maxima à la dose de . Okr-5. À 2r./1000, les racines sont sensiblement moins développées que dans la solution privée de silice. Le développement des organes aériens suit un UN inverse (1). (30 mai). Le développement des racines est sensiblement peer F ee portionnel aux doses de silice. Les tiges ont les dimensions suivantes : | sans smicare | suacare Ogr.5/1000 | siLicare 1/1000 siLiCATE 2/1000 | LE coloration va progressivement ds jaune-vert au vert-foncé, _dela solution sans silice à la liqueur concentrée en ce sel. _ Les tiges sont rigides. Elles n’ont pas versé ; mais les limbes An luisants des feuilles inférieures forment, avec la tige, des angles . très aigus, « comme si elles avaient fléchi sous l’action d'un PE ae lourd. Les plantes portent des fleurs avortées. = Ces expériences ne permettent pas de conclure au rôle de la . silice sur le maintien de la verticalité, puisque les solutions con “L tenaient du phosphate de potasse à dose suffisante pour em ê cher la verse. Elles expriment seulement que, dans Je condit OD: EN Men: que ces eflets ne conduisent à aucune be: je crois L v “ae Lo ap parce +. sont montrés constants et très arr s te te ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 197 Ê ‘de l'expérience, le silicate de potasse est favorable à la croissance de la plante. MORPHOLOGIE INTERNE 1° Tige. — En présence du silicate de potasse à 2/1000, la struc- ture du 2me entre-nœud inférieur de la tige est absolument la . mème qu’en l'absence de silice (fig. 49, PI. 8). Au niveau du 3% entre-nœud supérieur, les coupes montrent une lignification intense (fig. 51, PL. 8), alors qu’en l'absence de silice (1) _ (fig. 50, PI. 8), tous les tissus restent parenchymateux. }” épiderme est fortement cutinisé. Les deux assises qui lui sont - Sous-jacentes sont très lignifiées ; leurs cellules restent petites. = Les éléments du méristème vasculaire sont larges, comme en l'absence du silicate, mais les faisceaux se relient à la périphérie … Par des cellules qui prennent énergiquement le vert d’iode. _ Les assises-limite et les vaisseaux sont fortement lignifiés. 2° Feuille. En l’absence du silicate, le tissu hypodermique est Quand la silice entre dans le liquide nutritif pour la proportion _2/1000, le tissu hypodermique est très abondant, très lignifié. Il relie toutes les nervures, même les plus petites, aux deux pen Par une bande épaisse. Les poils sont abondants. CoNcLUSION. — Le silicate de potasse favorise la croissance dé la ke | Plante. A dose de 2 gr. par litre, il n'a pas d'action sur la structure de la base de La tige ; mais il lignifie très énergiquement les éléments “pré du ‘sommet de cet organe et le tissu orne Eu _ de à IV. AcrioN ù NITRATE DE POTASSE. Recherche de l'optimum. - ï ai étudié cette action dans Fi milieux nutritifs contenant | vement Me 7. — 0 gr. 250 — RE A 500 — Aa gs HAVE nr ue an. a 198 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 4 Racine. 40m jour : Les racines sont abondamment pourvues de poils absorbants dans les trois premières cultures. Elles ont comme longueur : Dose 0 gr. 125 Om. 15 O0 » 250 O0 » 12 0 » 500 0 » 8 1 » 000 0 » GOme jour (30 mai), elles mesurent : Dose 0 gr. 125 0 m. 20 0» 250 . 0 » 18 O0 » 500 0 » 10 : 1 » 000 0°» :15 A cette dernière dose ( —) leur diamètre est extrêmement faible ; les racines sont filiformes dans toute l’acception du mot. Le FAT de ces organes va décroissant avec le degré de con- centration de la solution en nitrate. ; CoxcLusion, — Le développement des racines est inversement propor- À pure à la dose du nitrate de potasse. 2° Organes aériens. — Les résultats sont résumés dans le tableau suivant (1) : Loneueur pes Tices NomBRe CouLEUR % tee 20e able DES FEUILLES DES FEUILLES 40° jour | 60e jour 60 jour 60° jour , see end 030 0"35 6 Étiolées 0,250 0,30 (2) " 0,33 (3) 6 ou 5 ( Vert tirant 0,500 0,20 0,25 sua \ sur le jaune. 1,000 4 Vert franc. su: 0,17 Vers le 60° jour, les tiges avaient versé, dans les solutions à 01% on Lie base fléchissait manifestement à la dose 0. 500. Les pantes - Fes | restaient droites à la dose f ed : us et pen “83, 1 Ces chiites de St a tes ou mêmes que ceux des € expériences précédentes. el Lab cran AR et ee verbe pannes >) f ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX ET 400 On voit, par ces données, que /e pipe de tous les organes est inversement proportionnel aux doses de nitrate de potasse employé. La verse s’est manifestée d’abord chez les plantes les mieux développées, ce qui s'explique par le poids plus considérable de leurs organes feuillés, À la dose de 1/1000 les plantes n’ont pas versé et ont achevé leur évolution ; elles ont donné des fleurs avortées, réduites aux glumelles. re leurs tiges sont restées très courtes, grèles, et n'ont jamais dépassé 020 : ; les racines, filiformes, RER au maxi- mum 0m{7. à Il est vraisemblable qu’à cette dose, les plantes n’ont pas versés 5? malgré la grande quantité de potasse contenue dans le milieu, Parce que la forte dose de nitrate a eu pour effet de diminuer d’une Fe façon notable le poids de la tige. Observation. — L'action nuisible du nitrate de potasse que j'ai constatée dans ces cultures est en désaccord avec les faits générale- ment admis et en particulier avec ceux qui ont été relatés pie M. Is. Pierre. Mais, il convient de remarquer que ce savant faisait ses hé riences en milieux solides, non définis; par suite, on ne sau- : rail affirmer que ses résultats ne sont pas dus aussi bien à une influence des nitrates sur le sol qu’à une action directe du nitrate ë _ de potasse sur la plante. : | Le point de vue auquel je me place est par coins ent tout différent du sien et nos conclusions peuvent être opposées sans 2. qu ‘il y ait contradiction véritable. RE era ie cl Eee EE MoRPHOLOGIE INTERNE. Les caractères généraux de la structure sont les mêmes quelle | 4 que soit la quantité du nitrate contenu dans la culture. C'est celle | REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE LE — BOTANIQUE HISTORIQUE ET PHILOLOGIQUE. Les renseignements La relatifs à la Botanique ou aux botanistes ne sont jamais dépourvus d'intérêt. Mentionnons donc quel- que publications sur ce sujet : Pendant longtemps les naturalistes se sont contentés de décrire ou de figurer les plantes sans les conserver. À qui est dû le premier herbier ? D’après les recherches de M. Jean Camus (1) ce serait à un Anglais, Jean Falconer, qui a voyagé en Italie. L’herbier daterait de _1523. Ce botaniste eut des imitateurs : Aldrovandi avait réuni 5000 plantes. Un herbier de Cesalpino (1563) est conservé au Musée d'His- toire naturelle de Florence. Bientôt les naturalistes qui avaient des relations entre eux se livrèrent à des échanges et la coutume de dessé- _ cher et de conserver les plantes devint alors générale. à M. John BRIQUET a publié (2) une note sur V'herbier Delessert et le - M. GérarD (3) fait revivre le souvenir des anciens botanistes de la région lyonnaise, Claret de la Tourette, l'abbé Rozier, la famille de Jussieu, etc. Puis il esquisse l’histoire complète du jardin botanique de la ville de Lyon depuis sa fondation ea Jean-Emmanuel Gilibert au _ dix-huitième siècle. È En 1896 est mort J. Lloyd, si connu par sa Flore de l'Ouest ; une excellente monographie publiée par M. Gapeceau (3) fait ressortir à out ce qu’il ÿ a de personnel dans l’œuvre de ce botaniste. * es sait qu'Hippolyte Rodin a publié une Esquisse de la végétation du département de Seine-et-Oise, Ce premier travail a été complété mms un recueil de province, qui contient naturellement peu de botanique : c'est le Bulletin de la Société académique d'archéologie, sciences et arts du département de l'Oise. Ces notes de Rodin ont paru de 1863 # 17 et il faut savoir gré à à MM. J. Camus et JANPERT de nous & HAGILE TC (4) , NT soif es premiers: sites. (2) Notice sur l'état actuel de Verdier Désert et du Jardin botanique Genève (Bulletin de l’herbier Boissier, vol. IV, 1896). _ (3) Notice sur la vie et les travaux : un Une œuvre ue connue there ai rad de Botanique). REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE 201 Un travail peu connu également est celui du botaniste Villars inti- tulé « Travail sur les plantes sauvages utiles ». M. CHABERT nous fait connaître ce travail dans une intéressante nr est (x). : Villars avait été chargé de propager la naissance des plantes Sauvages utiles, principalement des plantes Sao rn Pour exciter à la consommation de ces plantes, Villars avait trouvé cet argument : _ © Le peuple français, fier et courageux, puisqu'il a reconquis sa liberté, () pourraient être considérées comme une espèce de laine végétale, propre à servir de lit aux républicains » Cet opuscule causa à Villars bien des soucis. D’abord le Directoire du département de l'Isère lui fit remarquer que sa préface était trop scientifique et serait difficilement comprise des « sans-culottes de la campagne ». Puis ouvrage lui-même fut mal interprété; les sans-culottes de la ville, et même les nt drones à jugèrent que Villars avait eu l'intention e les priver de pain, et sa vie fut un instant menacée. Ajoutons que parmi les te dont Villars D CS CAR l'usage plusieurs étaient peu recommandables. Il conseille, par exemple, les _ jeunes feuilles du Cirstiim arvense, les feuilles res et les jeunes pousses de la Vigne, les racines d’Arum. Aucun lecteur, je crois, n'aura l'intention d’essayer de ces mets. Bien plus, citons encore le rhizome du Liseron des champs, et surtout le rhizome de la Bryone qui, s’ils ne . restaient méconnus, et qu'aucun de ses compatriotes n'avait pe ke Book du rs : È Mont obus Ra er ou grammaticales. Dons 7m récent _ OPuscule (2) l’auteur attaque le nom de Vaccinium Vitis idæa donné . à une espèce d’Airell Les anciens, en effet, nous dit M. de S'-Lager, ont donné fréquem- ment le nom de Vitis à des plantes qui n’avaient avec la Vigne qu'une €. Vitis idæa accompagné de quelques qualificatifs tifs indiquant générale- ment la couleur du fruit de la plante a a donné à des plantes dive ; ét, En particulier à des Vaccinium. C’est à un Vaccinium que Linné & donné le nom spécifique de Vitis pa sous lequel cette en (4 Villers sous la Terreur (Bulletin n de —. Boissier, ol. y, 1897). ea — du Mont Ida et le Faccinium . 202 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE actuellement désignée. Malheureusement le. Väccinium Vitis idæa de Airelle à fruit rouge, et la seule Airelle poussant sur le mont Ida a des fruits noirs. Le nom spécifique de la plante de Linné est donc défectueux à tout point de vue. à Quel nom pourrait-on lui donner ? M. de S'-Lager étudie alors quelle ; est la plante que les poètes latins, Virgile, Ovide, etc., ont désignée sous le nom de Vaccinium. D'une savante dissertation linguistique, dans les détails de laquelle nous n’entrerons pas, l’auteur conclut que ce nom désigne une Jacinthe de couleur foncée dont les fleurs ser- vaient à teindre en pourpre les étoffes. Rien de commun par consé- quent entre le Vaccinium de Virgile et les Airelles. Pour désigner ces dernières M. de S'-Lager propose le nom généri- que de Myrtillus, que l’on trouve déjà chez plusieurs naturalistes de l'antiquité. Il n’a pas grand espoir de faire triompher pratiquement son opinion. Mais il demande au moins que l’on cesse de désigner par le nom de Vitis idæa une Airelle à fruits rouges, alors que celle du Mont Ida est à fruits noirs. Cette dernière pourrait être dénommée Vaccinium ‘u : rubrum, désignation qui lui a été très anciennement donnée. Se rangera-t-on à l’avis de M. de S'-Lager, même avec la concession … qu’il fait relativement au nom Vaccinium ? La chose nous paraît peu probable. Les changements proposés pour les noms de plantes par @ Savant sont extrêmement nombreux, et souvent fort justifiés; ils sont | trop. Au point de vue du succès, E. de S'Lager a le grand tort d’avoir … sites trop raison Dans nne autre brochure (1), M. de S'-Lager montre que les bota-. _ nistes ont chan x r Ce: ENACÉ PER LE CET NE CNE) US REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE 203 4 3 Vo à Siles études philologiques p peuvent être uti questions botaniques, mversement la Botanique: peut servir à donner une Lepes à des questions posées par d’autres sciences. nsi, pendant longtemps, l’on a été peu fixé sur les relations qui avaient exister entre l’Egypte durant les premières dynasties de ses rois et les contrées voisines, l'Asie en particulier. Récemment M. BEAUVISAGE (1) a examiné du bois de cercueils pharao- niques. Les cercueils dont il est question ici remontent au moins à la XII° dynastie, sinon à une dynastie antérieure, c’est-àdire au moins à 240 ans avant l'ère chrétienne, Or, l'examen histologique a fait connaïi- tre, sans le moindre doute, que le cercueil étudié était du bois d’If. Or lIf ne pousse pas en Egypte; il y avait donc déjà à cette époque reculée des relations commerciales entre l'Egypte et l'Asie Mineure. Cet argument vient s ‘ajouter à ceux empruntés à d’autres ordres d'idées | pour démontrer que de telles relations existaient à une époque bien É antérieure à celle à laquelle, pendant longtemps, on les a fait com mencer. II. — BOTANIQUE PITTORESQUE : Il n’est guère de région un peu étendue qui ne possède ce que l’on _ Peut appeler des curiosités botaniques, telles que par exemple des nn © _ remarquables par leur âge, leur taille, etc. Il est intéressant de faire _ Connaître ces curiosités. M. GapEAU DE KERVILLE s’en est occupé pour . la Normandie (2). L'auteur a réuni tous les renseignements er ; _ et botaniques concernant des arbres intéressants de Normandie ; il a précisé autant que possible leur âge, leur taille, etc., et, chose p ee il en a donné des es Grâce à lui, par conséquent, ces arbres ne URRONR jamais tout entiers. Cest ainsi qu'il décrit, cer autres, le Chêne-Chapelle d'Allouville : (Seine-Inférieure), creux sur une assez grande hauteur, ce qui a permis de bâtir à son intérieur deux chapelles superposées ; cet arbre a de 800 900 ans. Dans le parc de Barville (Eure), un Epicéa a marcotté ses ; branches inférieures, de sorte qu’il apparaît comme le père vénérable d’une quinzaine d’arbres qui l'entourent. Dans un Chène, à la Haye de _ Routot (Eure), qui doit avoir environ 1500 ans, on a pu également _ Construire une chapelle. M. de Kerville, outre une série d'arbres isolés, décrit, dans la même brochure, deux plan 4 Cercueils fbarsdsiques en-bois d’If, — Recherches sur sd bois pharanl s (Recueil de travaux relatifs à la philologie et à dnmeters u 0e 6 yriennes c iv Rouen, n 204 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ont de 30 à 35 mètres de hauteur. Dans le même parc, une avenue de _278 mètres de longueur est bordée de 143 Epicéas cg d'environ 80 ans et ta beaucoup ont au moins 25 mètres de hauteu serait à désirer que l’on fît connaître ainsi les rs intéressants à ‘as titres des diverses régions de la France. M. MaGxIN nous fait connaître des curiosités botaniques d’un autre genre. Il s’agit de plantes qui, habituellement, poussent à terre, dans les conditions ordinaires, mais qui viennent parfois sur des arbres (1). Sur des Saules têtards, situés çà et là dans la région lyonnaise, M. Magnin a compté 85 espèces de plantes appartenant à 71 genres dif- __ férents et à 34 familles. Ce sont des Geranium, des Achillea, des Polr- podium, des Lamium, des Asparagus, des re eonaan, etc. Il n’y a _ pas que des plantes herbacées. M. Magnin cite : _— Lonicera Xylos-. - teum, Cornus sanguinea, Alnus FAR un Rhamnus catharticus de _ 250 de hauteur, un Morus de 4 à 5 ans, etc. Dans rs plupart des cas le Saule est creux et les racines de la plante étrangère descendent par _ la cavité j jusqu’au sol; mais souvent les racines supérieures se ramifient dans le bois pourri du Saule et sans doute y vivent en parasites. __- Parmi les arbres d’autres espèces pouvant aussi porter une petite Flore, M. Magnin cite des Frênes, des Sapins, des Peupliers, des Tilleuls. Sur ces derniers, à Pontarler, il s’est installé une xépération a com- observées dans ce genre bizarre de station, soit par lui-même, soit par d’autres botanistes. | . Cinq planches annexées à la brochure reproduisent quelques-unes S plus curieuses associations d’arbres observées par M. Magnin. : Il y a quelques années M. de Lapparent nous a appris qu’on pour: rait faire de la géologie en chemin de fer, Dans un récent opuscule (2) g. M. Gaston BonnIER fait voir que l’on peut également s'occuper de . Le ie dont M. Éonniee donne la description a été heureusement ‘ L situé sur la ligne de Grenoble à Aix, limité aux stations estier de Clermont au Nord et de Sisteron au Sud. Dans une scend en _s'avançant en même temps ers. le Sud. Aussi Lt comstater une, succession intéressante € d 4) Florure adventice Fe, HAE de la la région lyonnaise, 1895. ue ne hate x nas éditeur ; 1897) Re REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE 205 de À Monestier de Clermont on est à 830 mètres d'altitude et au-des- sous de cé qu’on appelle la zone subalpine ; les plantes que lon _ aperçoit sont l’Hippophae rhamnoides, le Calamagrostis argentea, le Cirsium ferox ; sur les obinee qui dominent la voie sont des forêts d’Abies pectinata. Au loin, en regardant à gauche, on aperçoit la chaîne de l’Obiou où l’on peut distinguer aisément la zone subalpine avec ses Hêtres, ses Sapins, la zone alpine inférieure avec ses pâturages situés au-dessus des forêts, la zone alpine supérieure riche en Rhododendrons et couronnée par les névés. C’est près de la station de Chabulières que le train, montant pro- gressivement, atteint la zone subalpine ; et là un fait est intéressant à % plusieurs fois alternativement dans l’une et dans l’autre. A quoi cela _ tient-il? C’est que la ligne de séparation de ces deux zones n’est pas horizontale ; elle est ondulée ; elle se relève sur les flancs bombés des | pentes, et au contraire, dans les vallées sie TRES où la neige reste ée plus longtemps, où la a _ de sorte que le tracé du chemin de fer montant régulièrement se 9 trouve. 8 __ tantôt au-dessus, tantôt au-dessous de cette ligne de séparati Le À Saint-Maurice-en-Trièves on est nettement dans la zone nn | 1 et l’on aperçoit une plante caractéristique de cette zone, la Gentiane _ jaune. Par endroits, on peut voir de la fenêtre du wagon deux pentes | opposées, tournées, l’une vers le Nord, l’autre vers le Sud, et le fait se traduit par deux végétations arborescentes différentes : sur la pre- | _ mière, rs Sapins ; sur la seconde, Vie Buis, des Noisetiers. , , eitn£ce ar Hoes se onte encore et l’on se trou és au-dessus Pie Gérés Enfin on arrive au Col de la Croix- Haute, à À * nn EE _ de 1167 mètres. none A partir de cet endroit on va redescendre et, d’une façon générale, dt _ On va revoir ce que l’on a déjà vu, mais en sens inverse. Mais il v a É % des différences intéressantes à noter. Ainsi l’on se trouve alors à des- Ho Ala station du Pont de iris on voit quelques | Chênes s ve s des Thymus rer à Ja à station de Serre altitude, on 206 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dus les champs on voit des Aandiers: le nombre des espèces médi- terranéennes va en augmentant, et en poussant un peu au-delà de Sisteron on arriverait aux Oliviers. | n voit, d’après ce résumé, combien on peut faire d'observations botaniques intéressantes du fond d’un compartiment de chemin de fer Ajoutons qu'un simple coup d’œil permet souvent de se rendre pare d’un fait et que dès lors le temps ne manque pas pour s'occuper à la fois de Botanique et de Géologie ; outre les faits que l’on pourra constater RARE à chacune de ces sciences prise isolément, on en obser- que l'on aura rabais un voyage née en Ron passe-temps. III. — BOTANIQUE AGRICOLE Le Département de l'Agriculture des Etats-Unis 7 une foule de travaux dont la plupart ont un grand intérêt prati . LAMSON-SCRIBNER est l’auteur d’un Atlas De EAN les princi- pales Graminées américaines (1). Ghaque espèce est indiquée avec son ee port et quelques détails de son épillet, de sa graine s’il y a lieu. Au-des- sous de la figure une courte notice donne les caractères essentiels de Pense et l'indication dé la région et de la saison où l’on trouve la M. Vase (2) a fait un travail du même genre pour les Graminées d’une région plus limitée : la Californie. l'Orégon, le Texas et l'Arizona. _ Le même auteur s’est occupé en outre (3) de Graminées et autres plantes | fourragères étr angères et introduites aux Dons Un appendice dû à |: Ticanpson donne la composition chimique d’un grand nombre +. Le hr ets a publié diverses notes sur les Graminées et les plantes fourragères des Etats d’lowa, du Nebraska et du Colorado (4). 4 Un travail pub ié également par le Département de l'Agriculture et Fa dû à M. Merron B. Waure, contient les résultats très intéressants d’ex-. |. périences faites sur des fécondations artificielles des fleurs de poiriers. _ L'auteur a comparé des fruits et des pépins provenant de fleurs fécon- 4 dées par le pollen de fleurs de la même variété avec ceux de fleurs . fécondées par un pollen d’une autre variété. 7 queues par Se : _. À been Pair ré de ce ua vail : REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE 207 Fleur de poire Bart fécondée bat du pores de pe variété Poids du fruit ‘© Poids du pépin Fe me ? Poire Bartlett (autofécondation) . . . 100,40 0,07 Pont d'ANjou., "ere 116,1 0,38 /FONS Castor, 1 Ne er 167,7 0,38 Poire d'Angouléme. "7102 133,6 0,30 Poire doyenne blanche. . . . . . .. 89,4 0,27 Poire clapps favorite. . . . . 114,2 0,32 On voit qu’il y a déjà de oi différences entre les fruits qui, en “ps sont plus lourds quand il y a eu fécondation croisée que dans le s d’autofécondation. Le même résultat est surtou marqué pour les eus qui sont extrêmement réduits lors de l’autofécondation et attei- gnent un poids quatre et cinq fois plus considérable lors de la féconda- tion croisée. Cette dernière opération favorise donc encore plus la graine 3 que le fruit. On voit en outre quels sont les croisements les plus favo- rabl es. L'Université de Pensylvanie a fait publier, il y a quelques années, Un travail très complet sur le Maïs, dû à M. HARSHBERGER (1). Cette à plante est étudiée d’abord au point de vue botanique et historique, 1 Puis au point de vue actuel et pratique. L'auteur donne de nombreux = : détails sur la ne chimique du Maïs, puis il le compare à _ diverses autres substances alim entaires et montre toute LHAPORTARES ë de cette céréale dans Papticaltare américaine _ M. Meenax (2) a pu blié une série d'articles dans le détail desquels “. … Îl serait difficile d’entrer ; ces notes sont relatives à des questions très variées ; voici les titres de elques-uns d’entre eux : origine des for- origine et nature des glandes chez les plantes | À un moment où l’on s'occupe beaucoup à questions de colonisa- lion, un traité d'ensemble sur les ces coloniales est appelé à ï rendre de grands services . Signalons à cet égard l'important ouvrage Les premiers asto traitent de questions générales : traits ess s _ tiels des climats tropicaux, influence du climat sur la séghalion, opé (1) Maize : a botanical and economic study. (Contribution from the botanica lborator y of the University of M ee 1893. (2) Proceedings of the Academy of natural Sciences + (Plain 1897) 4) ver des pue close. 208 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE européens qui croissent aisément dans nos colonies, comme le Chou, et ceux qui paraissent ne pouvoir s’y acclimater, la Carotte, par exemple. _ Vient ensuite l'examen des fruits, dont les uns sont d’un grand emploi alimentaire, comme les Dattes, les Bananes, les autres jouent le même rôle que nos fruits d'Europe, telles les Oranges, les Goyaves, les Ananas, etc. Puis l’auteur étudie les plantes à sucre, dont la principale est évidemment la Canne, et enfin les plantes fourragères (Herbe du Para, etc.). À côté des plantes ayant un rôle capital, M. Sagot a souci de donner la liste de celles dont l’usage est beaucoup plus Sr cela com- plète heureusemnt l’étude de chaque groupe de plan | Une partie de Fotrège, consacrée aux animaux, Un en dehors de _ la présente étude, 4 Cet ouvrage n ’était pas publié lors de la mort de M. Sagot. C'est M. Raoul qui s’est chargé de la publication, et qui a complété le tra- vail par l’addition d’un grand nombre de notes des be précieuses. M. Raow a de plus continué l’œuvre de Sagot. Le tout n’a pas encore paru, mais nous devons signaler le fascicule relatif au Caféier, qui he donne tous les Paie rente cr nécessaires sur la culture de cette … _ plante (1). & Un ouvrage plus modeste et se rapportant un peu au même sujet © est dû à M. Devez (2). Ce travail plus spécial, puisqu'il ne se rapporte qu’à la Guyane, nous fait connaître les principaux produits de ce pays. _ substances alimentaires, arte tinctoriales, etc., bois industriels, _ sont er oran passés en IVe BOTANIQUE MÉDICALE ET RAR ERCNIQUE verses plantes coloniales oléagineuses fournissent, après l’extrac- tion de l'huile, des tourteaux que l’on a parfois essayé d'employer comme 2 aliments pour le bétail. Tels sont, par exemple, les tourteaux de Ricin et _ les tourteaux de Coton. = Les uns comme les autres sont plus ou moins toxiques. Les tourteaux se de Ricin ont ae la mort «danimans; mais en outre, des personnes _. avant ARE à pe A . 2 dre symp- _ tômes d'empoisonnement. M. BeauvisaGe G) à fait le relevé des cas bien a Le plus souvent les | malades se sont guéris, mais parfois l'e Paiement a été complet; ' Re La Sn to à laquelle on donne le nn LL subst C'est Conxevix @ qu: a étudié la question des tourteaux de Co w Calture du Catéier. (2) Notice sur les produits de la Guyane | sa (3) Toxicité des graines de Ricin Re da Etude Lee to ique es sraines et des tourteau de REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE 209 et des substances extraites de la graine, et il en est arrivé aux conclu- sions suivantes : L’huile de Cotonnier est absolument inoffensive. Nous devons nous considérer comme tranquillisés par ce résultat, car il paraît que nous en mangeons fréquemment sous le nom d’huile d'olive. La farine obtenue au moyen de la graine est extrêmement toxique ; ; les spermodermes le sont moins. Cornevin ne condamne cependant pas, d'une façon absolue, 1 ’emploi des tourteaux de Coton dans l’alimentation du bétail, mais il résulte de ce qui précède qu’on ne doit en user qu'avec modération. C’est encore à des plantes exotiques que l’on doit des médicaments récemment incrits au Codex : M. L. PLancHoN (1) nous les fait con- . od _ glucoside (strophantine) dont l’action est d'augmenter la force et lam- plitude des contractions du cœur, et le Rhamnus Purshiana, dont éco n ne _ Caractères des substances médicamenteuses a publié une brochure qui donne d’une façon très détaillée les caractères des écorces des Quin- _ quinas américains (2). “ Enfin dans un ouvrage plus important (3), M. Planchon a étudié la _ famille des Apocynées ainsi que les produits comestibles, médicamen- _teux ou toxiques que fournissent les plantes de cette famille, Après des généralités botaniques sur les Apocynées, l’auteur ét udie _Successivement les fruits et graines, les organes végétatifs et enfin le latex et Rs nee qui n’avaient pu prendre place “rs les Fe Pages précéde ie nie en re une étude de M. Gerger (4) sur le genre Adan- sonia (Baobab). Le pédoncule floral, et surtout l'écorce, renferment beaucoup de tannin ; dans les feuilles on trouve une gran ende quantité de mucilage ; enfin dans la moelle il y a une Se abondance de corps gras. 73 PPS PAIPET ET CRETE CR — | ETS de NE VEUT _ À côté d’études de ce genre, il y en a qui nous font connaître les Propriétés industrielles de diverses plantes peu connues des régions d: tropicales. ou Signalons par exemple deux plantes étudiées par M La première est l’£rouma de la Nouvelle-Calédonie . . Cette plante Dee gérogues récemment inscrites au Codex (Bulletin de Pharmacie | } (2) Tableau des caractères des principales écorces des Quai américains (Nouveau Montpellier pa xt 4 1894). Produits fournis à la matière médicale par la nue des | Apocynées | us, Ars 4) 1240 . = ‘REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE . est le Macaranga Vedeliana Müll. Par la benzine ou l’alcool absolu on _ obtient une résine qui est jaune pâle prise en masse et blanche à l’état purulent. Cette substance est localisée dans des poils capités pluricellu- laires situés à la face inférieure d’ane part, et, d’autre part, dans des aticifères qui occupent le parenchyme et le liber des nervures de la feuille et l'écorce, le liber et la moelle de la tige. La seconde est le Sakharé de la Guyane française. Cette plante que, faute de documents botaniques suffisants, M. Jumelle pe désigne pas V. — VARIÉTÉS ET OUVRAGES GÉNÉRAUX M. MaAssarr, botaniste belge, a séjourné plusieurs mois à Java et il a pu utiliser pour ses travaux les ressources du laboratoire de Bui- tenzorg, dirigé par M. Treub (1). 1 a publié sur la Flore de ce pays,un livre qui, malgré son aspect technique, les nombreux noms de plantes qu'il renferme, n’a rien la sécheresse d’un ouvrage de science et nous fait connaître, avec une rare intensité de vie, les principaux caractères des plantes tropicales. Que l’on imagine un pays qui ne connaît pas les saisons, où le the _ momètre se tient toujours entre 22 et 31 degrés, où l'humidité de l'a _ est très grande et l’on se fera une idée de la puissance de la TO qu'un sol riche peut fournir. Citons, pour donner un exemple, une sorte de Palmiers, des Ore e doxa regia qui, Plantés en 1887, avaient déjà atteint, en 1895, 15 mèt de hauteur. Et ce n’est pas seulement la richesse de la végétation qui est remarquable, c'est le mode de vie d’un grand nombre de pla si di fférent de ce que nous connaissons dans nos pays tempérés. cite purtout ces plantes, Figuiers ou autres, qui tout le long de le _ ge émettent des racines adventives descendant jusqu’au sol et 5 Hero Mais ces nes es parfois sont très nombreuses, arrivent | co Un Botaniste en Malte. REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE RIT D’autres plantes émettent le long de leurs troncs des rameaux _ floraux extrêmement courts, de sorte que l’on voit s’étayer sur plu- sieurs mètres des fleurs et des fruits que l’on croirait avoir été piqués _ Sur la tige. Il y a de telles plantes dans les familles les plus diverses. __ La forêt tropicale, c’est le lieu de prédilection des plantes épiphytes ; les Fougères, les Orchidées épiphytes sont en abondance extrême. / C’est aussi sous les ge que l’on rencontre tant de plantes _ grimpantes et des liane : D’après les plantes à la famille des Cactées que nous voyons habi- _ tuellement, on n’imaginerait pas qu’il y ait des Cactées grimpantes. _ Cependant ilen sopagi le Cereus inermis grimpe sur des Ficus jusqu’à _ 25 mètres de haute Une sorte de Palnies le Plectocomia, s'élève aussi très haut, grâce De RO EE ET FR + LP RSS _ terminale de ces pétioles qui s Eedpén bien au-delà de l'insertion des _ folioles. Cette plante monte jusqu’au sommet des arbres où elle se fixe. Quand le sommet est atteint, la plante s’allonge encore ; comment va- . t-elle alors pouvoir se fixer? Les parties inférieures se détachent alors ER NT ON OS VTT SORT Pons Mine M Quelques lianes edént des propriétés biologiques bien remar- . quables. Ce rtain es br anches Le sont Er de feuilles très ra : nt à à crottre, mp dans herbe jusqu’à ce qu ‘elles HR te n tronc à leur convenance; quand elles l'ont trouvé, elles l'entourent, etles branches mn apr ont de eo pi ne crane ne rie: Java, aux hautes alütudes (2500 à 3000 m n.), on ouve des ass se À Arts ann et de Fenes. de arms on. _ à des épines situés tout le long des pétioles. principalement sur la partie 212 PV CENUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE peut rencontrer par exemple des Æubus, des Ranunculus, des Poly-. gonum, etc. : . Les bords de la mer présentent aussi des plantes dont la biologie est bien remarquable. C’est là, dans les marécages salés ou dans la mer même, aux endroits soumis au flux et au reflux, que l’on trouve les Sonneratia ; ces plantes émettent des racines ons droites, s’élevant perpendiculairement au sol et pouvant AT suite respirer. Chez les Bruguiera gymnorhisa, les Lumnitzera rac , des raci- nes sortent aussi du sol dans l’air ; mais elle ne est rés à s’incur- ver pour plonger de nouveau dans la vase, Toute la partie aérienne 4 orraient être baisée par le flot et périr. Alors ce qu'il y a de curieux, c’est que les graines restent sur la plante mère, y acquièrent déjà un degré avancé de développement; les embryons atteignent parfois jus- qu’à 80 centimètres de longueur ; à un certain moment ces plantes tom- bent à terre, mais elles poussent alors très vite des racines et de la sorte se fixent au sol et peuvent continuer leur développement sans _ être entraînées ou fruit, ou même de la fleur, le calic ice, par exemple, pen. en _ Quantité des poils raides, crochus, qui fixent au sol les graines jusqu’au ilité ! moment où des racines ont assuré leur st La biologie d’une foule de plantes Date fournirait des recherches _ du Les haut intéré rêt. + Dan nes se ra tons M. Treug montre quel intérêt, à le | rare et pratique, peut avoir une telle installation dans les : A tropicaux où la richesse de la Flore, le mode de vie de tant d | Plantes variées amènent à générale ou spéciale, et où tant d’espèces peuvent fournir des pois utiles. Vient ere dans Lee» une histoire résumée du Jar os ÉRe ares ; une rivière Æ forme une île de San ro . qui peuvent être fi ne Dèr botanische Garten zu à to aut Java a . . : REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE 213 _ cette occasion pour parler des plantes les plus intéressantes que l’on _ rencontre et des curiosités biologiques de plusieurs d’entre elles. Outre les salles réservées aux travaux spécialement botaniques, le F' Laboratoire comprend des ‘installations pour la photographie, pour … des recherches pharmaceutiques, des dr ÉedRsppe etc. ien plus dans une forêt montagneuse des environs, une construc- E. tion annexe du Laboratoire fournit de la Des à DA er see On voit que les ressources ne ma nquent à aucun point de v L'ouvrage que nous analysons contient ensuite la liste . travaux exécutés dans le Laboratoire et celle des travailleurs qui y ont passé. Les recherches ont trait aux parties les plus variées de la Botanique. Quant aux travailleurs, il nous sera permis de regretter de n’y voir figurer aucun nom Franc Ce mème regret, je l'ai entendu formuler par M. Treub lui-même, qui, il y a dix ans, était venu passer pee _ mois en Europe. se : À propos de régions extraçeuropéennes, mentionnons un travail | de Botanique systématique sur la Flore de Tunisie, effectué par à . M. Mureecx (1). Cette publication, qui sera continuée, va des Renon- _ culacées aux Cucurbitacées. Six planches ont trait à diverses plantes : des familles étudiées ; Se È sus ee 2 ob Mat Æehé 7 us aus REg Cu nd MN PR de ee, D RS SN CS EE Quand on s'occupe des multiples problèmes is soulève la ARE pou du transformisme, on choisit ses exemples et s gument dans le règne animal. Dans un livre des ss panne 6). M. Cosrannx vient de montrer que les végétaux, eux aussi, fournissent - une ample moisson de faits pouvant jeter quelque lumière sur la ques- ne tion. Nous dirons même qu’à certains égards ils se prêtent davantage 7 . à des dr de harpe tenta à hote sont docteur Muller a fait ici avec une logic À hrs in-& de 5 p Fe __ Ext. du Journal de Botanique, 199) ÿ $ -(2 r. L) m de la Soc: d'E REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 219 _ remarquable pour le Lecidea lutea Schær et les espèces affines; il a formé une tribu voisine des Lécidéées, celle des Biatorinopsideæ, et pour _ les Xylographa et les genres voisins une autre tribu, Xylographideæ, proche de celle des Graphidées. rs cette façon les droits de la nature et ceux de la science sont mis d’accord. Au commencement des genres se trouve un tableau chtis rer à chacune des espèces, _ lesquelles sont ensuite décrites. Cet ouvrage est appelé à rendre des services et il est regrettable que PE de la dernière partie, prête depuis longtemps, se fasse tant atten En Lorraine, M. l'abbé HARMAND, #e consacre tous ses loisirs à l'étude des Lichens de cette province, a ajouté cinq nouveaux fascicules à ses Exsiccatas (1), dont un est exclusivement consacré aux Cladonia, et il a entrepris la PS Es important ouvrage orné de planches présentant des dessins de coupes et de spores et des reproductions photographiques d'état tnene re La Pre suivie par l'auteur est celle de M. Nylander, et par conséquent l'ouvrage-commence par les Lichens à thalle gélatineux et finit pour le For avec les Gyrophora Des tableaux dichotomiques, comme dans la Flore des Lichens de Franche-Comté, conduisent d’abord aux genres puis aux espèces. Les échantillons d’une même espèce qui ont été tous étudiés par M. l'abbé F A . DE PEU Es _ classés sous ces trois rubriques : Meurthe-et-Moselle, Vosges et Lor- _raine annexée, et par conséquent la plus ou moins grande diffusion _ d’une espèce dans cette région se voit du premier coup d'œil. En fait 4 d’exsiccalas, il ne cite que les siens et ceux de Mongeot (3) et ces der- niers après revision; mais rquoi n'avoir pas donné le titre exact de _ Collema, Calicium, Cladonia, Parmelia et Physcia. On voit que Pis M. l'abbé Harmand a récolté un grand nombre de ces Lichens, car æ _ Pour les classer il a été obligé, non seulement de rire les formes _ des auteurs anciens, mais encore d’en créer de nouvelles. Il a enrichi la Flore lorraine d’un bon nombre d'espèces qui n’y avaient pa été observées et dont certaines sont rares, per apenpie Collema chalaza- Aum Ach, et C. enariam, Nyi., Clado- nia nn Nyl et CL. . strepsilis Wain.. Usnea iongisinus Ach ‘armelia exasperatula Ny1., — tribacella Nyi., etc. Les e n ce Se “ = &, = æ F È ë 2e | ” œ : ; EN J +. 8 FA : 5 ê 5 um ë D (D Fes Harmand : Lichenes in Lotharingia, Fascicules 13-17. F2 Harmand : vue RE des Lic hens her: Ney); " Dies: ins. 1894-1897, avec 246 res et 13 pl Sves nu ST Vogeso-rhenanæ 220 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE nouvelles sont : Collema subcheileum, C. salsuriolense et Leptogium granuliforme. I est tout à fait digne de remarque que certains Lichens de la région alpine, comme Platysma cucullatum Ny1l., Alectoria ochro- leuca Nyl. et À. sarmentosa Ach. récoltés autrefois par les docteurs Mougeot, Godron et Behrer, n’ont été retrouvés ni par M. l’abbé Harmand, ni par M. Claudel, qui ont cependant parcouru les hautes Vosges dans tous les sens. Si on compare la Flore lorraine à celle de la Franche-Comté, il est incontestable que la première l'emporte sur la seconde pour le nombre et la rareté des espèces ans plusieurs rs semble d'étre complètement déterminés, mais peut-être M. l'abbé Peer DER at eu que des échantillons incomplets. Dans un autre Mémoire (2), cet auteur divise ces mêmes Lichens d’après le substra- sind Liens de Bitche (Extr. du Bull. de la Soc. +. + DPI, Mois t 5, de 24 pages. te © lie Flechten Lothringens nach ihrer Unterlage geordn REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS D tum sur lequel ils végètent. Je pense qu'il faut retrancher de cette liste, comme de la précédente, le Stereocaulon paschale Ach. dont la déter- mination du reste n’est pas de M. l'abbé Kieffer et le Cladonia rma (Ny1.) dont la réaction indiquée est erronée et qui paraît n'être qu’une forme du Cl. subcariosa Nyl. Cette erreur du reste n’est pas imputable M. Kieffer, et j’y suis tombé moi-même dans la précédente Revue des travaux sur les Lichens (2) en contestant à M. l'abbé Harmand sa détermination du CL. subcariosa, qui est excellente. La faute remonte à M. Nylander qui a mis sous le nom du C1. Jfirma ma des échantillons qui appartiennent, les uns à cette espèce et les autres au C!. Jubcariosa (2) et à Leighton qui a indiqué pour le premier la réaction os second GO). à La potasse ne donne au CL. firma qu’une teinte jaune ne Quittant la Lorraine, nous nous arrêterons un moment dan: le ne Nord de la France pour entrer ensuite en Belgique. Saint-Omer est peu riche en Lichens ; le fr. GAsiLIEN (4) en a récolté seulement 129 sur les remparts et danë les environs de cette ville, et encore faut-il en retran- ais quaire qui appartiennent à Boulogne-sur-Mer, et parmi ces der- rs, il y a une forme nouvelle du Verrucaria muralis Ach., la forme à tels À part une douzaine d’espèces qui sont très répandues, Me ou sous-espèce ou variété du vulgaire Parmelia caperata ais. glauca Nyl. Belgique, M. ToNGLET (5) continuant ses investigations sur fee — calcaires des environs de Dinant-sur-Meuse, a enrichi la flore di ce royaume de quinze Lichens nouveaux dont un a été très rarement observé, le Bilimbia cupreo-rosella Stizenb. S'il y a eu des défections Parmi les botanistes belges qui ont entrepris de doter leur pays d’une : _ flore de Lichens, MM. Dens et Pietquin paraissant ne plus s'occuper de _ létude de ces cryptogames, d’autres se sont mis courageusement au . travail et ont grandement avancé cette œuvre nationale. M. Loc _ Qui en 1890 avait publié une première liste de Lichens de la Bclgighn. _€n donne une seconde en 1895 es ét l'année suivante fait Fons 1) Revue générale de Botanique, p- 9. 2) Wainio : Monogra ste Corée “i, PP. {39 et 400. - 3) Leighton : Notulæ lichenologicæ, XI, x. _ (4) Fr. Gasilien : Lichens des Serres de Saint-Omer (Extr. du Jou L guine, Ses br. in-8° de 8 S Tonglet : Notice res re | Lichens nouveaux pour. la : que Æxtr. + Bulletin de la Société royale e de Botanique de pag : k G. SAS qe Ma dérie pour la Flore cryploge ni ee (Extr. du même Bull. 1890 et 1895); 2 br. in-8° de 12 el 20 22 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE espèces recueillies par M. Delogne 7 les Ardennes Belges (1) Le premier de ces Mémoires en présente 103 récoltées dans diff‘rentes parties de la Belgique, car les localités sont souvent nombreuses sous chacune d’elles ; le second en offre 131, prises dans 4 localités apparte- TOov le Namat) ie et enfin les 132 Lichens de M. Delogne proviennent priteiphiement de la partie de la vallée de la Semois, comprise entre Bouillon et notre frontière. Un certain nombre de ces espèces sont _ communes bien entendu aux trois listes; néanmoins La Flore belge se trouve enrichie de plus de trente espèces ou variétés qui n'avaient pas exemple Stereocaulon paschale Ach. Placodium gelidum Koerb., . M. Lochenies regarde le Pannaria cœruleobadia Scht. ., où Pannaria _ rubiginosa var. conoplea Nyl., comme spécial aux Ardennes en Belgi- que; il serait assez étonnant qu’on ne le retrouvât pas ailleurs, car ce n'est pas un Lichen rare. Le nom de la plupart de ces Lichens est suivi d’une description plus ou moins longue, mais il est assez étrange À _de trouver dans un travail aussi soigné ces deux mots: Sticla sie © _ Culata. On ne peut bien ne pas adopter le genre Lobarina Ny1., en reste pas moins reconnu que ce Lichen a des gonidies psc Fe pue Fe. en il appartient au genre Stictina. a n Angleterre, le rév. Jounson (2) a publié sept fascicules d’exsic- catas de Lichens au nombre de 280, récoltés principalement dans le Lu n 6 Las ue Les + Locheni par M. Delgne: Prepiement dans le rd “ras belges (Extr. du même Bull., 1-26): br. inS de 23 pages Faue ne The north. of. England Lichen-Herbarium, 1894-1897 (3) Crombie : 4 monogr h vol. in-8e de sie pages. Le Le Lichens found à in Britain, London 1894, REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 223 ces placées ailleurs par ce dernier. Tous les genres, anciens et nouveaux, sont définis par l’auteur, et il en est de même des espèces, mais l'aire de distribution géographique de ces dernières paraît peu heureusement disposée. Dans la flore de Leighton on voit du premier coup d'œil si l'espèce végète en Angleterre, en Ecosse ou en Irlande, tandis qu'avec M. Crombie, il faut être très versé dans la géographie anglaise pour rkconnaître auquel de ces royaumes appartiennent les nombreuses loca- lités qu'il cite. Enfin cet auteur redresse çà et là les erreurs de son pré- décesseur, et ajoute un certain nombre d'espèces qu'il serait trop long _ de citer; elles sont faciles à distinguer par l’omission de la citation de _ louvrage de Leighton. ous montons ensuite vers le Nord, et nous nous arrêtons dans l'ile | Doc pour aller ensuite encore plus haut. M. GroNLuND (1)arécolté . dans cette île 103 espèces de Lichens qu’il a réparties, d’après la nomen- ; Pilature de Th, Tries, en 36 genres, dont le moins représenté est celui des _ Cladonia avec 11 espèces; viennent ensuite les Lecanora et les Lecidea avec chacun 10 espèces. On y trouve bien entendu les Lichens caracté- _ ristiques des terres les plus froides, Usnea melaxantha Ach., ere 4 * hodo : passé cles mois dans les Détases de cette Ale se ra ge vers l'île tré Septentrionale de Jan-Mayen, et le 27 juillet, le capitaine Bienaimé met f nombre de 42 et un certain nombre d’entre eux ne se trouvent pas dans ouvrage de M. Th. Fries (3) qui embrasse cependant Rennes plu de localités. Les espèces foliacées et fraticaleases forment ponee :. “8 cu sx Gronlund : Tillæg til Islands ns (Extr. du Bo in ne br. in-8 de " pepe ; she “Las Lichenes Spitsbergenses, 1867. 294 arts REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE moitié de la récolte, mais elles sont développées, ou très courtes, ce qui s’ AS Je l’absence d’ar our terminer ce qui concerne . ‘Licheas du nord de l'Europe, citons Phistoire de la Lichénologie en Finlande de M. Brenner et deux _ ouvrages en Suède de M. Malme. M. BRENNER (1) retrace les différentes ee de l’étude des Lichens dans sa patrie de 1673 à 1896. Le premier ouvrage dans lequel il est question de ces Cryptogames est celui de ea plicata) comme astringent et guérissant les blessures. Après avoir énuméré les autres ouvrages parus après 1673, l’auteur donne la liste _des Lichens connus en 1827 et fait ensuite un parallèle entre les espèces _ de la Finlande en l’année 1852 et celles de l'ouvrage de Fries sur les pin de la Scandinavie (2) qui avait paru en 1846, montrant combien ns ces 14 ans l'étude des Lichens a progressé. Le reste de l’ouvrage rt sa publications faites après 1852. = avoir consacré deux petits opuscules aux Lichens de deux ; ocalités de la Suède (3) M. Rte ip aux espèces de cette contrée . qu'il a déjà publiées une espèce et une variété nouvelles : Caloplaca | perfida et Lecidea enalliza var. un puis il décrit deux espèces litigieuses : Bacidia intermissa (Ny1.) et Bnellia coniopta (Nyl.). Dans un autre Mémoire plus étendu (4), le même auteur donne l'historique, . l'anatomie, la description détaillée et la distribution géographique en _ Suède et en Norwège des 10 espèces du groupe des Rinodina sophodes Th. Fr. et exigua Th. Fr. Deux planches présentent la forme des spores de ces espèces. Le travail que je viens d'indiquer ne contient que neuf de ces espèces, la dixième se trouve dans un autre petit opus- Ur (5) qui renferme aussi quelques additions aux autres ARinodina. ee (M. Brenner : rs till kännedom af lichenologin à Finland, 1673-1896; br. in-8° de 59p 41 (2e, Frien: ne Vegetabilium Scandinavice, 184 à (3) G. Malme : Lie chenologiska notiser 11 Nagra pe om lafvegetationem vid Vet itern. — Lu Bidrag till sodra Sveriges laffiora. — {V Adjumenta ad Licheno- r nu Sueciæ meridionalis (Extr. du Botaniska Notiser, 1892-1895); 3 br. in-8, es. Le 0e Malme : Des sydsrenska formerna af Rinodina sophodes (Ach.) Th. Fi on Rinodina exigua (Ach.) Th. Fr. (Extr. du K. Svenska vet. — Akad. handlin- “er 1895); br. in-8 de 44 pages, avec 2 planches ; (5) G. Malme : Lichenologiska notiser, V, Bidra ag tille kännedomen om € :8 sydsvenska nr triersn af sophodes-gruppen (ŒExtr. du Hetanisss Notiser ps ne 11 pages. . suivre). Abbé Hu. Le Gérant : Th. Cler MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT : Revue générale de Botanique paraît le 15 ke chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec ER et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avoir) est Fe î 20 ir. pour Paris, les Départements el Page 22 fr. 50 pour l'Étranger. ice livraison n’est vendue séparément. ÿ Wirswen : Anatomie und he 4 Panzer Vierte ver und ehrte auflage (Vienne, A. Hül 98). — Se og Ruheperide und über eini a Kéiminhedingungen der . Sam seum album (Bot. Deutsch. Gesell. Band. Heft. 10). Es. nn. Die pflanzliehen Zellhaüte (Berlin, Sobrades Bo ger, 1898). M. TREUR : L'organe frac et l'apogamie du Balanophora elongata du Jardin bot. de Buitenzorg, vol. XV, 1898). ee EWaRT : ne ir irritabitity (Ibid). FE Houssay : Le rôle des phénomènes osmatiques dans la division cellu ARE à les os de la mitose (Anatomischer Anzeiger, Band XIV, Son ER : Die Gelenk: olster von cer und Oxalis (Sitza sue &! ‘Akadem mie d. Wiss zu ee 1898). ber die Formocränderung e cy Ha rischen Organs in Fr M EM Sousse dreier, sursprimglich lmgitudinal gest me Zonen (Ibid. à ne — MiGuLa : * St as Characearum europararum. Iilust trir te Beschr der Chara ceen Europas n mit Le fier er der ù LE aus dessen Bearbeitung der Characeen in Ra Se 133 Abbildungen eh einer Eialeitung. “Lait FT : On « « Tronsfian-tisque »: is Origin and Fu: er mous Plants een of the Lin pean PROTESSRUR DE BOTANIQUE A 7 son ONNE à Livraison du 15 Juin $ tn ne x] __ I. — SÛR LES MYCOCÉCIDIES DES RŒSTELIA (avec | et figures dans le texte), par M. L. Géneau EL n PRAMVHLO LL LEULLS Li : JP RES . . M na. 1x en, TUI RE DES S VÉGÉTAUX (avec planches et us dans le texte), par M. Ch. Dassonville SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE tableau suivant : La Éheans de: ces dobE savants peuvent se résumer dans le On sait que l’ancien genre Reæstelia est constitué par plusieurs _cécidies appartenant à des Urédinées hétéroiques qui forment actuellement le genre Gymnosporangium. Ces Gymnosporangium, au moins pour les espèces françaises, passent une partie de leur vie ous forme d’écidies sur différents arbres Rosacés, plus particuliè- rement sur ceux de la sous-famille des Pomacées, et l’autre partie, Ecinies TÉLEUTOSPORES Restelia cancellata sur le Poirier. binæ, sur Juniperus sSabinatdaprée À J. virginiana, J. ph achetez re Von Tubeuf). Restelia... sur les Cydonia vulgaris, ve oxyacantha, Mespilus ger- _G.confusum, sur le J. Sabina (d'après telia pue sur le ré G. eo tuforne sur le J. commu nis (d'après Von ut Doux cornuta et ue sur lus s AuCupa- Pirus, Malus, Sorb Des: : Chamamespiius, 8. Aria. G. tremelloides = G. conieun et nana aps Von ] 226 SCT REVUE: GÉNÉRALE DE BOTANIQUE En tout, quatre espèces assez hou délimitées comme hôtes, mais moins bien toutefois au point de vue morphologique. Ce sont quelques-unes des cécidies formées par les Reæstelin que je vais _ étudier successivement dans les pages suivantes. I CÉCIDIES DU RŒSTELIA LACERATA. Les écidies qui constituent ce Rwstelia attaquent les jeunes tiges. _ les pétioles, les feuilles, les pédoncules floraux et les jeunes fruits _ du Cratæqus oxyacantha et du C. monogyna, qu’on peut d’ailleurs ne considérer que comme deux variétés d’un même type. Je les ai _ rencontrées en grande abondance, au printemps de 1897, aux envi- _ rons de Reims, dans les haies d’Aubépine, à Rilly la-Montagne, à Muiïzon, à Jonchery-sur-Vesle. Ce qui me fait supposer que l’es- pèce est très répandue dans la région, c’est que chaque fois que je … l'ai cherchée, à l’époque voulue, je l’ai rencontrée. Les Genévriers Sont très abondants dans certaines localités de la même région et rangium clavariæforme à Rilly-la-Montagne. L'attaque du Restelia lacerata se traduit par de fortes bour- soufflures sur les parties infestées, qui sont accompagnées de courbures très frappantes. - Je vais passer en revue la structure des cécidies formées sur chaque organe de l'Aubépine. 19 — Cécinres DE LA TIGE. Modes EXTERNE. — Les rameaux attaqués sont toujours __ des rameaux jeunes, datant de l’année même. Du moins je n'ai _ Pas vu de rameaux de l’année précédente ayant subi l'infection. C'est vers le mois de Juin que le Champignon fructifie: son ense- mencement doit dater de la fin d'Avril ou du | AUTRE Mai. Si l'on admet que les écidiospores sont d 1 Rouille de l'Aubépine sur les Genévriers, c’ est vers le moi _ Juin que ces derniers doivent être contaminés: mais il se Il qu ‘ils n’en laissent rien paraître au début, car les téle or e mûres n ‘apparaissent sur ces Conifères ii. mois d’A SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA se à née suivante. Deux suppositions sont dès lors faisables : ou bien _ les écidiospores tombant en Juin sur le Genévrier, y germent _ immédiatement et donnent naissance à un mycélium hybernant qui D ne produit de téleutospores qu’au printemps suivant. Dans ce cas, c’est le mycélium qui remplace physiologiquement les téleutospo- res et qui joue le rôle de spore d'hiver. Ou bien l'écidiospore ne germe pas aussitôt, mais elle passe l'hiver (il paraît démontré que certaines spores de Restelia conservent longtemps leur pouvoir germinatif) et germe au printemps sur le Genévrier. Dans cette k seconde alternative les rôles seraient tout à fait renversés, l'écidio- Spore devenant spore d'hiver et la téleutospore, spore d'été. Je n'ai pas trouvé de renseignements en faveur de l’une des hypothèses plus que de l’autre. La première paraît cependant plus vraisem- blable. Il n’en est pas moins vrai que les Gymnosporangium présen- | tent dans la date d'apparition de leurs stades successifs des ee gences assez grandes d’avec les autres Urédinées. Le rameau attaqué montre un gouflement assez considérable sur une longueur variable mais qui peut atteindre trois centimètres dans certains cas. Le diamètre de la tige est quelquelois quadruplé on quintuplé au niveau de la cécidie. La coloration générale de. A Surface est brun-noirâtre au moment de la sporose. ; Le gonflement est accompagné de courbure dans presque ! tous les cas, par suite du développement inéquilatéral des tissus hyper- ; _trophiés. Dans les haies où se trouvent les Aubépines on constate Souvent que la convexité de la courbure est tournée vers l’extérieur | de la haie; l’arrivée de la sporidie et l’attaque s'étant faite de ce côté, le Champignon se développe mieux et plus rapidement sur la face de la tige tournée vers le dehors; l'hypertrophie y est plus accentuée, ce qui force la tige à prendre une forme arquée et à diriger son extrémité vers rer ré la haie. . Con il ” _ à pas là de règle absolue. su Die Cie a : Most INTERNE. — La structure de la cécidie est très intéressante si on la compare à celle de la tige normale. En pre nantles précautions d’usage pour avoir des rameaux aussi COMpA- rables que possible, l’un attaqué, l’autre indemne, on peu : dupe ere, faire les observations, der eu 298 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE a. — Épiderme. L'épiderme normal (P1.3, fig. 1, e) forme une assise de cellules à paroi externe assez épaissie et nettement cutinisée. La cutinisation s'étend même à toute l'épaisseur de la paroi. Dans un bon nombre de cellules la membrane de la paroi externe envoie dans la cavité cellulaire un prolongement sous forme de doigt ou de mamelon, qui est également cutinisé. Je ne sais si ce fait est général dans les Cratæqus, mais je l'ai observé à plusieurs reprises. L’épiderme de la cécidie (PI. 3, fig. 2, e) montre des parois exter- nes moins épaisses et probablement moins bien cutinisées, car le vert d’iode ne se fixe qu’à certains endroits; en beaucoup d’autres la cuticule reste incolore. La forme des cellules est irrégulière ; elles sont encore presque isodiamétriques et bien unies entre elles, ainsi qu’avec les assises sous-jacentes. Les épaississements internes cutinisés que j'ai signalés plus haut font toujours défaut. | En somme, l’épiderme de la cécidie montre une différenciation _ moins avancée que celui de la tige normale, aussi bien au point de _ vue chimique qu’au point de vue morphologique; mais la taille des cellules est plus grande. Il semble que celles-ci gagnent en taille ce è Le ‘elles perdent en pq # b. + Mérstins subéro-phellodermique. La première ébauche méristème subéro-phellodermique est : dans l’épiderme ainsi que le montre la jeune tige sur une coupe _ transversale. On voit toutes les cellules épidermiques (PL. 3, fig. 1) Subir un cloisonnement, et leur portion interne devient la cellule initiale du méristème circulaire. Sur les échantillons recueillis en Juin on trouve facilement ce début du liège. Mais l'épiderme de la cécidie ne présente rien de semblable ; il ne se forme ni liège ni Phelloderme, à son niveau, et de ce côté les différenciations en tissus es. ce qui concorde avec l'état de d renciation peu avancé de le l'épiderme. 6. —_ + Here. ; L'écorce des jeunes rameaux à. Éd se divise en d + uches. La Tu externe consist en Z de cellules col SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 29% . chymateuses (PL. 3, fig. 1, c) dont les parois sont épaissies presque | régulièrement sur tout le contour. Elles sont un peu aplaties dans le sens radial. Aucun méat bien visible ne les sépare; enfin la couche de collenchyme est continue sur tout le pourtour de la tige. La zone interne de l'écorce est formée de 6 à 8 assises de cellules semblables aux précédentes pour la forme et la disposition; mais leurs parois sont minces et on aperçoit presque partout entre elles de petits méats triangulaires ; en outre, de distance en distance, il y a de véritables lacunes plus allongées dans le sens tangentiel que dans le sens radial. On rencontre aussi çà et là des cellules M “ _ fères à macles. 2 … L’écorce de la cécidie (PI. 3, fig. 2) montre, aux lieu et place du ; collenchyme, une zone de 2-3 assises de cellules diversement développées, isodiamétriques, à parois cellulosiques très minces, plus ou moins intimement unies entre elles, mais laissant toutefois _ Get là quelques méats triangulaires, toujours très petits par rapport au diamètre des cellules. La zone interne de l'écorce, où il n’est plus possible de discerner _Cellulosiques restent très minces. Elles sont très peu et très mal unies entre elles, laissant toujours d’assez grandes lacunes qui les _ Séparent, mais qui sont difficiles à saisir parce que d'autres cellules situées dans des plans inférieurs ou supérieurs à celui que l'or | examine, paraissent les combler, Au premier abord, done, ce paren- chyme cortical paraît très compact, mais en réalité il mériterait ; le nom de parenchyme lacuneux. Son grand développement en épaisseur ne paraît pas dû à une multiplication abondante du nom bre des éléments, mais bien plutôt à leur agrandissement. ( agrandissement a lieu pen Hans le sens pue de sorte q la longueur de ces « ent 3 à 4 fois leur largeur _ Un certain nombre d’entre elles présentent des cloisons perpendi _Culaires à leur grand axe, mais les cellules filles issues d’un te - cloisonnement restent toujours très intimement unies entre el inées dans leur intérieur, Mine un à tissu Er 230 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE gasinent les aliments destinés à la nourriture du Champignon. À . noter ici aussi l’arrêt dans la différenciation des cellules du collen- chyme. # ._ L'endoderme, pas plus dans la tige normale que dans la cécidie, ca n’est différencié, ni visible. Toutefois, il faut remarquer que les _ assises les plus internes de l'écorce (2 à 3), dans la cécidie, sont . _ formées de cellules presque isodiamétriques, ce qui les distingue bien des cellules de la partie moyenne de l'écorce. qui sont allon- gées dans le sens du rayon. Le d. — Péricycle. Au mois de Juin, le péricycle de la tige du Cratægus se montre _ inégalement développé en tous ses points, bien qu'il forme une _ Ceinture scléreuse continue tout autour du cylindre central. En _efiet, en face des faisceaux libéro-ligneux primitifs, il forme des _arcs de sclérenchyme (PI. 3, fig. 4, p}, composés de fibres à parois fortement épaissies et lignifiées, à cavité réduite à un point, intime- ment unies entre elles, sans méats. Le vert d’iode leur conne ces éléments forment comme des encoches sur la f CREER niveau des rayons a ec les ace interne dé SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 231: Si j'insiste sur la description de cette zone, c’est pour mieux montrer combien elle est différenciée dans tous ses points. Au con- _ traire le péricycle de la cécidie se montre aussi peu différencié que _ possible. (PI. 3, fig. 3, p). Les arcs atteignent, il est vrai, une plus _ grande taille et leur épaisseur, au moins au point de vue du nom- bre des éléments, est presque doublée. Mais toutes les cellules ont. des paroïs minces et cellulosiques, à contour ovale ou arrondi ; elles laissent entre elles des méats de taille variable où circulent les nombreux filaments du mycélium parasite. À leur face interne, les arcs ne présentent plus les encoches citées plus haut ; enfin es ques cellules sont oxalifères (cristaux isolés ou mâclés). _ Entre les ares, au niveau des rayons médullaires steel rien ne distingue plus le péricycle des rayons eux-mêmes ; de sorte ue la communication reste lar gement établie entre l'écorce etla _ moelle (P1. 3, fig. 3, r). : Le péricycle a donc subi un arrêt dans sa différenciation, ce qui odifie profondément son aspect; de tissu de soutien qu ’il est à état normal, il devient dans la cécidie, en conservant une forme Presque embryonnaire, un tissu à réserves nutritives ; il est le js immédiatement en contact avec le parasite. e. — Liber. Le liber dans la tige normale est diatéibué en arcs coule ceux du sclérenchyme péricyclique (PL 3, fig. 4, |). Chaque arc est é en compartiments par les rayons médullaires secondaires, formés € en général d’une seule rangée radiale _ cellules, très dis tes des éléments du liber par leur diamèt ) plus gra nc 3 fig. 4, r). Dans l'intérieur des compartiments ainsi formés t bes criblés sont répartis au milieu se cellules Fun » li e srand re que pr _——. sti ar #4 rangées acolées de ne s 932 ne REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ce cas le compartiment libérien est interrompu. Parfois cepen cette interruption n’a pas lieu, et le liber proprement dit & sans discontinuité depuis le bord du bois jusqu’à celui du scléren- chyme, ainsi que cela à lieu dans la tige normale. Beaucoup cellules des rayons médullaires sont oxalifères. f. — Méristème libéro-ligneur. Dans une tige normale le méristème libéro-ligneux secondaire est destiné à fonctionner pendant de longues années. Dans la cécidie, au contraire, sa durée est éphémère, et, lorsque le Champignon produit ses spores, le cambium ne fonctionne déjà plus. La plus grande partie de l'hypertrophie est due à l Rue « ment anormal des cellules. 4. — Bois. Dans la tige d’Aubépine, au mois de Juin, on voit le € SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA Fe des agées de vaisseaux à lumière petite, formant dettééleis des | plus associées que dans le bois normal (PL. 8, fig. 6, b). Les ligneuses sont remplacées par un abondant parenchyme à oisons cellulosiques minces et présentant quelques méats. Le bois primaire de la tige normale est formé de vaisseaux en ries radiales, bien lignifiés et plongés dans un parenchyme à ois minces et cellulosiques. Le bois primaire de la cécidie montre des vaisseaux rapidement résorbés plongés dans un parenchyme assez peu modifié. Ce paren- iyme en eflet est déjà différencié au moment de l’attaque du D puon. A. h. — Moelle et zone péri-médullaire. Ne PL, à RORATR rai ds méats triangulaires, irréguliers. Cette moelle arrive à An ”. entièrement à l'écorce, sauf que ses cellules restent isodia- 2 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE .j. — Coupe longitudinale de la cécidie. Je me suis contenté de donner jusqu'ici la disposition. ger, dans la plupart des cas, de la forme des éléments qui composent les diverses assises. Les coupes longitudinales complèteront les données précédentes. | La région qui, dans la cécidie, correspond au collenchyme, pe montre que des éléments courts. Ceci, combiné avec ce que l'on sait déjà d’après les coupes transversales, permet de conclure que les cellules de cette région sont isodiamétriques, ou à peu P Dans la tige normale le collenchyme a des cellules très allon On saisit aussitôt la modification profonde qu’a subie ce Lis _ par le fait de l’attaque du parasite. L’écorce de la cécidie ne montre que des cellules courtes dat sens longitudinal; elles sont au contraire plus allongées dans le sens transversal (sens radial des coupes transversales). Ceci moins irrégulières (PI. 4, fig. 9). On voit que l’on est loin ur Le affectée par les mêmes éléments dans les tiges n0! - ême éolés, au milieu Du à roy à La forme me vaisseaux est aussi très irrégulière : elle se e plutôt de celle des cellules ordinaires du parenchyme SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 33 sont arrêtés dans leur différenciation à un stade tout-à fait pri itif (PL. 4, fig. 12, v’). Quant aux fibres du parenchyme ligneux ercalées, dans la tige normale, aux vaisseaux (PI. 4, fig. 11) et ux cellules des rayons médullaires, elles se sont arrêtées aussi ans leur différenciation, pour donner naissance à un pur paren- yme à réserves (PI. 4, fig. 12). k. — Localisation du parasite. y a lieu aussi de rechercher quels sont les tissus qui donnent pl is particulièrement asile au mycélium parasite. On sait quele ie des Urédinées se trouve So var Lame les méats F à Hiloies dû parenchyme. Tout F. ti LS est 1 done suscep- . ble de subir les attaques directes du parasite. Cependant, le mycélium paraît beaucoup plus abondant sur ertains points que sur d’autres, et ce fait m'a one. constant | admettre qu'il a des lieux de prédilection. On trouve toujours les filaments en grande abondance et beau plus développés que partout ai SC lérenchyme se trouve. transiormé en simple parenchyme. lance du mycélium est telle sur ce point que sur une Cot nsversale on voit souvent les cellules prete me : ll se produit à ce niveau un ensemble qui n'est pas dé pourvu fait de ressemblance avec la zone FL. gonidies des Lichens mères. Mais je me garderai bien d’insister Sur une compa- FalSon qui, à bien des points de vue, Sc exactitud Il en de faire ocheme el de signaler cel 1aire C | le: aoins sms à donuer si à un para Ï pour en faire un de 236 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le péricyele forme ainsi une sorte d’anneau plus éd parasilé, et c’est vers sa face externe que débutent les fructifie i écidiennes. Rarement, cependant, la cupule est en contact | base avec le péricycle. Le fond des écidies repose généralement les assises les plus internes de l'écorce. Un fait assez remarquable est encore à noter : les lamenll mycélium suivent, comme je l'ai déjà dit, les espaces interce laires, c'est-à-dire des chemins faciles à parcourir. Cependa _ quelques filaments paraissent préférer les voies plus difficiles; j nee à Hébage reprises, sur des ur transverse et M | deux cellules, en des points où je ne puis croire qu’il y ait eu Ô méat préexistant. Les filaments auraient dans ce cas, dédoublé cloisons cellulosiques pour se frayer une voie plus pénible, i ble à la nutrition. Ces cas ne sont pas tellement rares qu’ . : : puisse rencontrer dans la même cloison deux et même trois (ments à agissant de la même façon à des niveaux différents. à rarement dés ou tes), _ Mais dans les tubes criblés du liber ou dans les éléments Ja: mème région qui ne présentent pas de cribles, mais qui S0 _ prob: blement des équivalents des tubes criblés, les suçoirs * _ tellement multipliés et tellement allongés qu'ils es pr ue entièrement la cavité du tube. Cet extraordinaire développement de l'appareil absorl parasite dans les éléments conducteurs du liber vient à l’a i. ainsi que le pense la majorité des botanistes, el ainsi L vient 5 û à AT Vie SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA st Là juence la plus immédiate de cette situation c’est donc la for- d'un puissant appareil d'absorption capable de capter au Ainsi donc, si, d’une part, le parasite exerce une action an Porte, et pour sine dire de contact, sur 5 ee de la tige blable, d'autre part, qu rl doit avoir une action à distanes, ur les portions de la tige inférieures à la cécidie, puisqu'il leur | enlève une partie notable, sinon la totalité, des matériaux nutritifs destinés à leur accroissement, Il ya là une série de TRÉMOrEReR E à Je n° ai pas observé de suçoirs dans la cavité des vaisseaux, voie ncipale de la sève ascendante. Il est évident, à priori, que s'il en > ils doivent être bien moins nombreux que dans le Liber, iisqu'ils ne serviraient qu’à capter une sève non encore élaborée. L'étude des cécidies du Ræsteha lacerata sur la tige du Cratæqus ryacantha étant terminée, je vais décrire, avant de tirer des con- us générales, les cécidies produites par | le même ae 5e les autres parties de la plante. INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX | SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX par Ch. DASSONVILLE /Suite) AVOINE. 1. — ACTION RIRES DE LA SOUDE ET DE LA POTASSE. Ces cultures ont été faites dans les mêmes conditions que celles | du Blé. Elles ont donné des résultats analogues : _ En présence des sels de soude, les tiges grêles, à nœuds marqués, sont restées droites et bien vertes ; elles ont fleuri 6 racines sont courtes (4 cent.}, non ramifiées, peu nombreuses. + Dale la solution normale de Knop, les plantes ont pris, de _ début, un très grand développement; mais elles ont M Æ é sont pas arrivées au terme de leur évolution. . ConcLusioN. — Comme chez le Blé, la potasse provoque lo la soude la prévient _ MoRPHOLOGIE INTERNE 16. à Solution potassique (Voir page 60) la stract dar racine dans la solution de Knop). ” Solution sodée (Voir fig. 56, PI. 9). vaisseaux du cylindre central st ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 239 > Tige (2 entre-nœud inférieur). (Voir fig. 54, PI. 9). : A Solution potassique. (Voir fig. 53, pl. 9). _B. Solution sodée. — La moelle est formée de larges cellules polygonales : elle renferme un petit faisceau central. Comme avec la potasse, le méristème est abondamment cloi- sonné; mais les faisceaux qu’il différencie sont répartis sur un : seul cercle. Ils sont rapprochés les uns des autres au point d’être . contigus ou séparés seulement par une ou deux petites cellules dont la lignification est toujours intense. Les vaisseaux sont lignifés; ils ont un grand calibre et sont aplatis dans le sens tangentiél. Les deux larges vaisseaux latéraux de chaque faisceau sont réunis par une longue chaîne de vaisseaux Plus petits, qui constituent d’ importants éléments de soutien. Au dos de chacun des faisceaux, le méristème lignifie ses cel- _lules;si bien que deux faisceaux qui ne sont pas absolument contigus nn. semblent avoir à leur côté extérieur un véritable tuteur de cellules lignifiées. Quand les faisceaux se touchent, ils se trouvent comme . enveloppés dans un manchon de tissu de soutien. En présence de la soude, les tissus de la région inférieure dela igese lignifient donc de très bonne heure, ce qui n'a pas lieu lorsque Milieu de culture est à base de potasse ; dans le premier cas, la + Plante acquiert un développement moindre, bien qu ‘assez Impor- tant. 1 suffit de comparer les fig. 53 et 34 pour saisir le rôle dela structure dans le soutien de la plante en présence de la soude. : ConcLusIoN. — Dans certaines conditions d'expérience, les sels | ‘ potusse déterminent la verse de l'Avoine parce que la lignification Me se produit pas ou est extrémement retardée en leur présence ; les. s de soude consercent à l'Avoine sa verticalité en provoquant de ne heure la lignification mpnene au 4 soutien de la pins ; sin ill s’ : montrée “dentique cl qui a été décrite pour la solution de Knop. dé oi } l'action comparée de la pre et de Avoine se chez le Le. | om plèten 240 ù REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE IL — ACTION DU PHOSPHATE DE POTASSE. Le 30 mars, 12 grains d’Avoine sont semés dans des solutions _Ogr. 125 — 0 gr. 250 — 0 gr. 500 de phosphate de potasse par lit de liqueur de Knop. : Les effets observés sont consignés dans le tableau suivant: 40° JOUR 60: JOUR D: MC TP nm — | — En aree — ORGANES LE ONGUEUR Lonxerere sones Éxraue ’ , D+S DES at ABRIENS | Racines | Racines ph FEUILLES Nœubps Fe Les feuilles ont commencé à jaunir d’abord dans la soluti . Plus concentrée; puis dans celle à 0.250; enfin, dans la plus fe : Vers le ol mai, les Aou versent dans la se à 0. ms. Fan la fa à 0. 500, les bigutes ont niche sans fleurir. Ê sont mortes vers le 15 juin; mais les tiges sont restées droites. : at, A la dose °-50 on , ce sel nr or verse de la plante Mr — Aonos DU SILICATE DE POTASSE- | _æ mars. grains de ue sont mis à pus dans des sol Le ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX | 241 “oalturés se ressemblent ; toutefois, à la dose 2/1000, les nn is sont moins larges et un peu moins longues. _ Toutes ces Avoines ont versé. _ Conczusion. — Le silicate de potasse a peu d'action sur la croissance de l'Avoine. Il ne prévient pas la verse. IV. — ACTION DU NITRATE DE POTASSE. Dans des conditions analogues à celles que j'ai exposées pour le Blé, les diverses doses de nitrate ont donné chez l’Avoine des effets _ analogues, pendant quarante jours de végétation. : Plus tard, les comparaisons n’ont pu être établies : les plantes ont été envahies par les pucerons: elles en ont souffert au point de i . pouvoir plus être comparées. o Le tableau suivant résume les faits recueillis le 41 mai (40° enr LONGUEUR FEUILLES RACINES NOMBRE LonGuEuR || 5 () ines + Tome sont semées, d’une art, fans © ue es d'au tre me dans du more 242 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 50me jour. — Dans la première solution, les feuilles comm ncent à jaunir; les tiges ont trente centimètres de longueur. Dan à solution sodée, les tiges ne dépassent pas quinze centimètres. Dans les deux cultures, la racine principale est rudimentaire (4 cent. }; mais les racines adventives sont très développées, surtout dans la solution potassique. Dans cette dernière, l’axe hypocotylé, très large, Lots à sa sur- face un grand nombre de rugosités qui sont des ébauches de racines adventives. Ces organes se seraient probablement développés en grand nombre, sile grillage sur lequel reposaient les graines avait = laissé un libre passage à l’axe hypocotylé, et si, au lieu d'être . aqueux, le milieu avait été solide, apte à fournir aux racines ul point d'appui pour enfoncer la plante. _ Dans la solution sodée, l'axe hypocotylé ne présentait Fe rugosités analogues. L'examen histologique n’a pee , 4 une de racines à ce niveau. : Conczusron. — La soude favorise moins que la potasse la forme Û es racines adventives à la croissance des organes. | MoRPHOLOGIE INTERNE Le n Lin Sobtion. potassique (fig. 67, PI. 41). — De chaq _ des vaisseaux primaires (0.p) on voit un métaxylème et secondaire en si grande abondance que les coupes prennent # forme d un + de eme Le Lee est ne dans la aires ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 243 pement des formations secondaires. Elle diminue le nombre des cellules Pécorce et elle leur donne de plus grandes dimensions ; en un mot, elle entrave le cloisonnement cellulaire. ns 2 Axe hypocotylé. — Dans les deux cas, le passage de la racine Fe à la tige se fait très rapidement. Le conjonctif apparaît : il sépare _ l'un de l’autre les faisceaux primaires et refoule à la périphérie le bois secondaire. Puis, il écarte en y les faisceaux primaires % subissent aussitôt leur rotation. Pendant que la rotation s'opère, la zone périmédullaire s’ébau- “che et différencie deux paquets de liber interne qui se placent dans um plan perpendiculaire au plan primitif des faisceaux primaires. En face de la situation que chacun d’eux occupe, l’assise géné- ne ratrice active ses cloisonnements et refoule, latéralement, les | faisceaux de bois. Lorsque la rotation est effectuée, l’axe est constitué par quatre Coins de bois équidistants dont les sommets intérieurs, occupés par les vaisseaux primaires, sont reliés deux à deux par du liber interne. _ L’assise génératrice se.cloisonne alors tout autour de l'orge et 1 différencie un anneau fermé de bois. Dans les deux tiers inférieurs de l’axe hypocotylé, le bois ain: Constitué possède, dans la solution potassique, des vaisseaux plus larges (fig. 68, PI. 11) que dans la solution sodée (fig. 69, PL. 11); Mais la lignification des éléments est beaucoup plus intense en _ Présence de la soude, et atteint un plus grand nombre des à ments engendrés par l’assise génératrice. _ On voit aussi, dans ce dernier cas, des fibres E ès épaisses et très fortement lignifiées dont on ne trouve pas face en présence de la potasse. Mais, en approchant des cotylédons, la lig gnification p apidement de son importance : la lignifica cation du bois inférieure à ce qu’elle est dans la solution de potasse. rl pe jusqu'à l'origine de l'axe épicoty RD (ec 244 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les faisceaux; ils se diflérencient parfois en vaisseaux qui S répartis sans ordre. Les cellules du péricycle sont grandes. Dans la solution potassique (fig. 71, PI. 11), l'appareil vasculaire est constitué par sept grands faisceaux à vaisseaux très larges à paroi peu lignifiée. Entre ces faisceaux, l’assise génératrice pas différenciée. Ses cellules sont très nombreuses et petite celles du péricycle ont aussi de faibles dimensions. Les différences sont aussi très grandes dans l'écorce. Compatét POP RENE __ sent entre elles des espaces assez grands, remplis de Se L endoderme n 'est de différencié. a {grades Cela tient uniquement à mention du ame : . bin la soude se montre ou moins favorable la Rs au téreloppement de la Tomate. ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX JR ——. 7 ces trois espèces (Tomate, Avoine et Blé) la soude a montré la priété manifeste de provoquer de très bonne heure la formation c tissus de soutien dans les régions inférieures de la tige. Or (nous l’avons déjà dit), par l’analyse, M. Is. Pierre a constaté que la soude n’existait pour ainsi dire que dans les régions inférieures de la plante. Il en a conclu que n’arrivant pas aux régions en voie de croissance, ce corps n’était pas indispensable et ne devait jouer _ Qu'un rôle accessoire. C’est évidemment un rôle accessoire qu'ont joué les tissus de | soutien provoqués par la soude chez la Tomate; mais chez l’Avoine et le Blé, ce rôle devient très important, puisque c’est par le déve- Le loppement précoce de ces tissus que la plante a pu se Run | droite et suivre le cours complet de son évolution. a En présence de ces faits, n'est-il pas permis de penser que, si la # potasse j joue le rôle principal dans le développement des végétaux, la soude doit, dans certains cas, lui venir en aide à titre de correc- tif, en étayant les divers organes que la pur concourt à iormer? ÉCRAN H. — ACTION DU NITRATE DE CHAUX: DOSE OPTIMA. J'ai mis germer des graines de Tomate dans les tiqueurs rs mant respectivement 0 gr. 250, 1 gr., 2gr., 3 gr., 10 gr. de nitrate ” chaux par litre de liqueur de Knop. : Do: des tiges. au bout de 50 jours de végétation est la vante . LL. — Le nitrate de chaur € est farah à nai. se dose seins st de 2 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE CHANVRE. hi Ï. — ACTION DU ne DE MAGNÉSIE. OPTIMUM. Les expériences ont été mises en train le 5 mai 1896. Elles ont purté sur 42 graines semées, par six, dans les milieux suivants : de Eau distillée. — Solution aqueuse de sulfate de magnésie à 111000 — Liqueur de Knop sans sulfate de magnésie. — Liqueur de Knop _ avec sulfate de magnésie 0.950 — 0.500 — 1 — et 10 gromiee par litre de solution. = Le schéma suivant représente les dimensions respectives des ee après 10, 13, 24 jours de serptee. ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX xicité de ce sel quand il n’est pas uni aux autres substances es cotylédons et les deux premières feuilles sont bien étalés as toutes les cultures. 13 jour. — (Courbe B). Les Chanvres meurent dans la solution de ilfate de magnésie pure. L'optimum se montre dans la soution nutritive qui ne contient pas de sulfate de magnésie. 24e jour. — (Courbe C). La vie a cessé, dans l’eau distillée. Dans s0 tion de Knop sans sulfate les plantes commencent à je | vigoureuses ; la tige et les feuilles sont rudimentaires. partir de cette époque, le maximum à: ne à la dose jour (16 juin). er Les plantes ] Pi ‘ivée : u à de ux paires de feuilles qui soient vote. Les at 00 d 44000 les feuilles jaunissent sur les bords : les limb semés de taches ds re les tiges n'ont que + our "(7 juillet). — - À la dose mo | 248 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE fig. 76 et 72), il est à remarquer que les folioles de la Ba toujours rudimentaires. à Enfin, à 10/1000, les racines montrent une tendance très accusée à se ramifier régulièrement de chaque côté, en figurant un double _ peigne. Cette tendance n’a pas été constatée dans les autres cultures. Conczusion. — Chez le Chanvre les solutions pures de ve de _ magnésie sont toxiques. L'eau distillée n'entretient la vie que pendant une courte durée. L'absence du sulfate de magnésie dans une solution renfermant les autres _ mutritifs semble favorable au début de la véÿ _ tation. Plus tard, ce sel se montre indispensable : mais il possède une action nuisible quand il dépasse la proportion 0.5/1000, qui & Optima. + MORPHOLOGIE INTERNE J'ai comparé entre elles : les plantes de la liqueur de Knop sulfate de magnésie, celles de la solution à 0.5/1000, et ceiles de solution à 10/1000. | a Racine. À. Sans sulfate de magnésie. — x. Région moyen g. 83, PI. 13). L'écorce (ec) est ronde, à méats. L’endoderm n’est pas différencié. Le péricycle a trois assises de cellules, au dos de liber (l); sept ou huit au dos des faisceaux. | Il ya deux faisceaux primaires (op), laissant au centre ou, cellules de moelle légèrement lignifiées. Le métaxylème et je formations secondaires sont àp iuchés. na périure 85, PL. 13). Dans sa région la plus di : nciée, les deux faisceaux primaires ont relativement un gra développement et se rejoignent au centre. Les vaisseaux d 0 (omx), noyés au milieu de fibres lignifiées, sont peu n reux. Je vaisseaux secondaires (vs), rares, sont peu ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX ilieu de la racine (fig. 84, PI. 13), on constate une différenciation à s grande, bien plus avancée même qu’au niveau supérieur dé 55 la racine privée de sulfate de magnésie. Les faisceaux primaires ont six à huit vaisseaux dont les plus pprochés du centre ont une large section. Le métaxylème est très t des divers appareils de la racine, considérée en sa région moyenne. B. Région supérieure. — Au niveau supérieur de la racine, la ucture esl encore plus différenciée. Mais les vaisseaux primaires Sont très peu développés ; l'appareil vasculaire est presque exclu- sivement constitué par du bois secondaire. 3 Cest là un fait intéressant à noter, parce que les vaisseaux pri- maires de cette région étaient les seuls qui fonctionnaient au début de la végétation, à l'époque où nous avons constaté que le sulfate agnésie retarde la croissance de la racine. La comparaison des figures 83 et 85 nous montre, au contraire, l'a : est donc peut-être pas nv lle de penser que “h à , : magnésie ralentit la végétation au début, parce qu'il retarde. renciation des faisceaux primaires de la racine. Et comme e développement des formations secondaires, on conçoit | cro issance datenne très ee dès que celles-ci ont. donné 250 na REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE … magnésie (fig. 86, PI. 13). La tige est cylindrique. Le és en son centre, est circonscrite par un anneau de bois secondaire. Les faisceaux primaires (cp) sont à peine marqués. On ne recon guère leur place qu’à des paquets de petites cellules app ee _ à la zone périmédullaire. à L'anneau de bois secondaire a des vaisseaux peu nombreux, | répartis sans ordre. Le liber forme un anneau continu; les tubes criblés sont répartis irrégulièrement. Il renferme quelques canaux _ sécréteurs de petit diamètre. Le péricycle forme des paquets peu importants de scléren- chyme disséminé sur toute la circonférence. : Les cellules des deux assises extérieures de l'écorce sont légè- ment sclérifiées et aplaties tangentiellement. Il en est de m : des « cellules de l’épiderme, qui sont légèrement catinisées. B. Sulfate de magnésie. 0.5/1000 (fig. 87, P1.13). La tige est cal ae ‘à- quatre crêtes bien saillantes, séparées par de profonds sillons. ne Au centre, la moëlls (m) différencie quatre ares de cellule à longées radialement et plusieurs fois divisées. La rencontre de ces arcs deux par deux forme un petit losange à l'intérieur duqu les cellules perdent leur r forme polygonale, se plissent et tendent À se lignifier. L'appareil vasculaire est représenté par des faisceaux (op) ; 3, 4, 5 et jusqu’à 8 files radiales de vaisseaux à paroi très ligni Les plus importants de ces faisceaux correspondent aux pi nences de la tige. Les cellules de l'assise génératrice forment anneau large de parenchyme. En ua mot, il mms très nette de l appareil - … toire en faiscea sn ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 91 La moelle persiste ; ses cellules sont très irrégulières. génératrice est peu épaisse; le liber peu développé. Les | péricycliques sont moins sclérifiées qu’à dose faible; leur “ répartition est irrégulière. L'écorce est parenchymateuse ( en certains endroits; ailleurs elle est sclérifiée. En somme, l'examen des coupes montre une tendance à la dis- position que j'ai décrite à la dose de 0.5/1000; mais il semble que la proportion élevée du sulfate de magnésie ait entravé le développe- ment des cellules et nui à leur complète différenciation. CONCLUSION. — A dose optima, le sulfate de magnésie tend à grouper les éléments de l'appareil circulatoire de la tige en faisceaux distincts ; il accroît Les dimensions et le nombre des canaux sécre- Hs, favorise le développement des fibres péricycliques, sclérifie l'écorce e lui ue ‘un développement nie enfin, il modifie le centre de la 4 cé COURGE MonpnoLoGtE INTERNE. es fférences a anatomiques : sont peu considérables. a A. Avec pre Les er: de l'assise. subéreuse ente 252 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE verses et les faces latérales. Le Mrierale n’est 'nulle part épaiss : Les vaisseaux des quatre faisceaux primaires sont réunis en massifs. > Tige (4 entre-nœud supérieur). — La tige possède, dans les «4 deux cas, 10 faisceaux collatéraux placés en alternance sur deux cercles concentriques. Ces faisceaux sont incomparablement plus développés en présence du phosphate, qu’en l’absence de ce sel. Les vaisseaux ligneux sont surtout remarquables par leur diamètre qui est au moins cinq ou six fois plus grand dans le premier cas que dans le second. Enfin, dans la liqueur privée de phosphate, les formations péricycliques sont petites et légèrement épaissies, tandis qu elles sont relativement ei et minces dans la liqueur nutritive complète. Les axes hypocotylés ne diffèrent entre eux que par les dimen- sions des éléments. Ces différences ne sont pas assez rm pour égitimer ; _des conclusions. : AUBERGINE. ACTION DU NITRATE DE POTASSE. . Des Aubergines semées, au mois d'août, dans des solutions ren : fermant respectivement Osr125, Osr-250, Osr-500 de nitrate de potasse litre . liqueur de Knop ont donné des plantes d'autant mie elop moins de nitrate de potasse. Au bout dun mois, les dimensions de ces plantes étaient inve ent proportionnelles à la dose de nitrate employée. L'épo pas permis de prolonger l’expérie | On peut conclure, toutefois, que le nitrate de potasse est nu 1 au die de l Aubergine, au moins au début de w pu î ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 253": 30 graines - — dans une solution de Knop sans nitrates.(Le nitrate de potasse est supprimé ; le nitrate de chaux, remplacé par la dose de chaux qu ‘il contient). 10 graines — dans une solution de Knop renfermant 0s'-750 de É nitrate de potasse par litre. ; h] FHTAIRES — dans une solution de Knop renfermant 187250 de nitrate de potasse par litre. 10 mai. — Les cotylédons sont bien étalés dans la culture privée de nitrates; les axes hypocotylés ont quatre centimètres. Les cotylédons s'ouvrent à peine, dans la solution de Knop; les axes hypocotylés ne dépassent pas trois centimètres. crade Dans les cultures renfermant de fortes doses de nitrate de potasse, la végétation est moins avancée. Conczusion. — Les nitrates retardent la croissunce du Volubilis au début de la végétation. Je fais deux séries des trente plantes qui poussent dans la liqueur privée de nitrates : _ 4° Quinze de ces plantes continuent à vivre dans les conditions. où elles ont été placées jusqu’à présent. 2 Aux quinze autres, j'ajoute 0.250 de nitrate de potasse par litre de solution aqueuse. Voici dès lors ce qui se passe : : dernières prennent un dé ent considérable ; bientôt : elles dépassent les plantes privées ‘de nitrates et ont, sur toutes les cultures, une supériorité manifeste qui dure jusqu'au 45 mai. 45 mai. — Les plantes qui vivent depuis le début de l'expé- rience dans la solution de Knop re ie à pousser très vig ser ib tles ar p rime ja mesures suivantes r rect | eil 254 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE (20 juin). a ttes AZOTATES AZOTATES x ISANS AZOTATES AJOUTÉS 5 #0 er 1.250 | | LE 29 Maï Be. Longueur de la | ; 4 racine io 1 mètre 20 PL ce é 1 | À Assez nom- Très nom- Radicelles et breuses, breuses. nombreuses racines adventives derbi uniformes, | de longueur 0°30 040 ariable Longueur : F2 ” ‘ de la tige _— es j Nombre | des entrenœuds L 12 14 ol À partir du 2 ; juin, les cultures à la dose Oer-750 et à la dose Agr-950 restent « tid entiques,. Les feuilles développées sont toutes semblables pour u une ea plante et pour chaque culture. J'ai représenté (fig. 81, pl. 12) une feuille de la culture privée _ d'azotates (fig. 18, pl. 12), celle de la dose 0.750; (fig. 18, pl. 12) celle ve la dose 1.250 (19 juillet). ENS es Au JÉL. ut, le vitrate de p potasse retarde la cro 80 c feuillés ionnell t à sa dose. Plus tard il est à rh à la croissance de la a plant. AU à son action retardairi es radicelles et pelle É ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 255 .. Cet effet différent sur la racine principale et sur les racines _adventives est probablement la cause des résultats inverses que l’on constate dans le développement des orgänes aériens suivant cu qu’ on observe ces résultats au début de la végétation ou à sa fin. PIN 10 août 1896. — Des graines de Pin maritime sont semées dans _ les milieux suivants : Eau distillée. Liqueur de Knop sans phosphate de potasse. » sans nitrates. » normale. Me avec 1 gr. 5 de nitrate de chaux par litre. 15 septembre. — Les plantes dépérissent dans l’eau distillée et ans la solution privée de phosphate. Les feuilles jaunissent. Les rganes aériens sont moins | Les racines ont les dimensions sutrantés: : Eau distillée, 2 centimètres. Liqueur sans phosphate, 2 contimètres. | » sans nitrates, 23 » »: dé Kn6p 7, 4 » » » ‘avec nitrate de chaux 1 gr. ÿ — 15 cen CE Rs 1e L Quelaues j jours plus tard, | les 1€ s le 15 octobre, c’est le tour des plantes privées. de cines de ces “hu es Cod et Li tant nr ns gu LE res so D ont ja jamais atteinte I OPI cembre. — La végétation + se pre dans, le initiés 256 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ; Conctuson. — 4 da longue, une forte quantité de nitrate ‘à chaux est donc préjudiciable. Remarque.— On peut se demander si cet effet est dû à un re d’acide azotique ou à un excès de chaux. S'il est dû à l'excès d’acide azotique, on doit conclure, en raison des résultats obtenus en l’absence des nitrates, que les doses suivant lesquelles l’acide azotique peut entrer dans la constitution du milieu varient dans des limites assez étroites, comprises ue 4 0 et 185. Si l’action nuisible doit être rapportée à la chaux, on est Con- duit à penser que l’état sous lequel ce corps se présente dans lé milieu a une grande importance, puisque le Pin croît gonna 4 bien dans les sols riches en chaux. Cette expérience nécessite donc de nouvelles recherches. J'ai ; cru devoir, cependant, signaler ces résultats, parce que l'étude d’un sujet vaste ne consiste pas forcément à formuler des conclu- 6 sions immédiates, mais ausi bien à poser les se problèmes a fait naître à chaque instant cette étude. : : MORPHOLOGIE INTERNE Re dose de nitrate de chaux, le bois secondaire de la tige est ne présente pas trace de lignification. “ht 53°Les résultats obtenus das la culture du Pin mten être résur sai ane de la “roc m'a montré, qu’en présence d’une extrêmement lignifié. Dans la liqueur de Knop, le bois secondaire | ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 237 CONCLUSIONS DU DEUXIÈME CHAPITRE En groupant les divers résultats fournis par chacune de ces expériences, on aboutit aux conclusions suivantes : SULFATE DE MAGNÉSIE Le sulfate de magnésie retarde la croissance au début ; plus … tard, il se montre indispensable (Lupin, Ricin, Chanvre). Chez le Ricin, cette action retardatrice porte surtout sur la croissance de la racine terminale. Cet organe reste atrophié. Plus . tard, naissent des racines ad ventives, en nombre d'autant plusgrand que le milieu contient plus de sulfate de magnésie; les organes | aériens se développent alors en proportion directe de la croissance hr de ces organes adventifs. ;. Chez le Chanvre, l’action retardatrice du début se matitènte ‘encore très nettement sur la racine. Elle porte sur les faisceaux maires, qui se développent peu, en présence du sel. Mais le sul- fate de magnésie active le développement des formations secon- daires et, par suite, la végétation, quand le bois secondaire tu so à l'insuffisance du bois primaire. PHOSPHATE DE POTASSE. : Le phosphate de SE est indispensable à la vé (Lupin, Ricin, Seigle, Blé, Avoine, Courge, Pin). Il favorise le dé- ; : A des racines dt cuir à sa dose 0 Blé, s de structure que provoque ce sel sont p UU OLEUVEULU __ renciations de l’assise subéreuse et de l’endoderme de la ra rs, PS RE REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE loppement des couches génératrices cambiales de la tige; il joue un rôle important dans la différenciation des fibres péricycliques de l’axe hypocotylé. La principale action du phosphate de potasse sur la structure du Blé est du même ordre : Il lignifie très fortement le cylindre centräl de la racine et le méristème de la tige, effet de la plus baute importance, car il empêche la plante de verser. Enfin; Î augmente le nombre des assises de l'écorce. Chez le Seigle, en l’absence de phosphate, le cylindre central de la racinè reste entièrement parenchymateux; l'écorce est subérisée dans toute son étendue. M Enfin, chez la Çourge, l'action du phosphate, moins acc que dans les espèces s précédentes, a pour effet de retarder les difié- m mais, en même temps, ce sel provoque la formation de fibres ACTION DES SELS SUR LES vÉGÉraux RL ï feuilles. ll lignifie très énergiquement les éléments périphériques _ du sommet de l’axe et fait apparaître dans la feuille des bandes de tissu lignifié qui relient les nervures aux deux épidermes. Il augmente le nombre des poils. NITRATES L'action des nitrates s'est montrée très différente suivant les espèces : Ces sels sont en au Pin maritime, cependant ils retardent la croissance de sa racine. Is sont également nécessaires à la végétation de l’I pres Volu- bilis, mais leur action fertilisante n’est appréciable qu'’assez tard : au début, ils paraissent nettement nuisibles. Pourtant, pour acqué- rir son développement maximum, la plante doit avoir des nitrates à sa disposition, dès la germination. Si les sels ne sont introduits _ dans le milieu que plus tard, la plante reste incomplètement développée. Les nitrates nuisent à la croissance delaracinetermi- _ nale et activent la formation des racines adventives. a - Chezle Lupin, ces sels sont utiles dès le début ; plus tard, Le Sont nuisibles. . Le nitrate de potasse s’est montré nuisible au développement du : Blé, de l'Avoine et de l'Aubergine en raison directe de la dose de el employée. Le nitrate de chaux a été favorable à la végétation de la Tomate. .., La dose de deux grammes par litre de solution de Knop a donné le _ développement maximum. de | Une dose de 1 gr. 5 s ‘est au contraire montrée nuisible pour le _ Pin maritime. En présence d’une diversité d'action aussi grande, il est actuel- lement impossible de formuler une opinion sur l'action des nitrates, De PR D Sie : ss oi .s et p: Tr k ] lle à rétarde la lignification et provoque la ire La soude joue. pen le ch msnent cell 260 he REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ‘ coup moins actif et favorise moins la croissance ; mais el hâte la lignification et, par suite, prévient la verse. Elle peut ainsi contre- balancer les effets de la potasse. La potasse se montre aussi plus favorable que la soude al la À croissance de la Tomate. Comme chez les Graminées précédemment 4 décrites, elle retarde la ligoification de la base de la tige; mais dans l'espèce, cette action est sans effet sur le port de la plante. La potasse augmente en outre les dimensions des vaisseaux de l'axe épicotylé de la Tomate, cutinise l’épiderme et transforme en collen- c chyme l’assise sous-épidermique de l'écorce. La soude, au contraire, : hâte la lignification; elle fait apparaître des fibres scléreuses d'ori- _gine péricyclique à la région inférieure de l’axe hypocotylé. Elle . diminue considérablement l'importance de l’appareil vasculaire, | augmente les dimensions des cellules de l'écorce, supprime les différenciations de l’épiderme et de l’assise sous-épidermique. En somme, la potasse joue un rôle plus important que la soud dans la croissance du Blé, de l’Avoine et de la Tomate. Mais la soude à une action qui lui est propre et qui est de lignifier les régions _ inférieures de la tige. Cette action peut dans certains cas n’avo pas d'effet utile appréciable (Tomate). Elle a une très gra influence sur le soutènement des tiges longues et grêles comm _ celles des céréales, et contribue à élayer les divers organes que I | potasse concourt à former. _ (A suivre). REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS PUBLIÉS EN 1894, 1895, 1896 ET 1897. MYXOMYCÈTES. Myxobactériacées et Myxobotrysacées. — Un intéressant débat s’est élevé, pendant ces dernières années, au sujet d'organismes découverts et étudiés en 1892 par M. TuaxTER (1), que l’auteur avait rangés par _ les Bactéries, mais que, depuis lors, M. Zukal a voulu, pour certaines formes tout au moins, rattacher aux Myxomycètes. Les Myxobactériacées de Thaxter sont des Bactéries qui, à Pétat végétalif, ressemblent à des Bacilles et comme eux se multiplient par Scissio on transversale; a sont entourées d’une gangue gélatineuse diti 4 seéique initiale, tantôt sont portés sur un pédicelle simple ou rami- _ fié. Dans ce dernier cas, la plante à l’état de fructification res is Singulièrement aux arbuscules conidifères de certaines Mucédinées; été _ Prises autrefois pour des Champignons filamenteux et classés parmi ë les _ Mucédinées. En PS le Londres crocatus jadis FACRrE le Stig aurantiaca B. et C. sont S Et doivent à l’a être rangés parmi les Myxobactériacées. F basant d’une part sur la nature bacttiehne de l'élément végé- tait, d’antre part sur le mode de formation des kystes de conservatior n’esl pas sans analogie avec le mode de formation du sporan, je Monet, M. Thaxter a donné le nom de Mr ctérié l'ensemble 26e : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE d'autre part que ces formes d’enkystement collectif ne s’observent chez * aucune autre Bactérie, et attribuant à ce caractère une haute valeur taxinomique, M. Thaxter fait de ce nouveau groupe une famille cent | velle de Bactériacées. M. VuizLEMix (1), dans un examen critique fort judicieux de ce sin * de classification, a fait remarquer que les appareils de fructification des Myxobactériacées les placent nettement au-dessus des autres Bactéries, c ss Amibes. es nine appareil sine rues ont de plus un ds : € orme pa de Il en conclut, trie aux Lise de Thaxter, que les Myxobactériacées doivent être considérées comme une famille spéciale de l’ordre des Bactériacées, form pposer . à l’ensemble encore chaotique des Bactériacées propéeuient t dites Les choses en étaient à ce point quand M. ZuxaL (2) décrivit un ce Jonguement pédicellées {Gr. = 450); D, arbuseule te en fo de Bury avec spores courtement pédicellées et di cpu ” can = 200); vs isolées 16e. = 450) (d'ap. Zukal). : organisme he ER, er fui sur une écorce d’osier, en COMPà de lichens, et qu’il considéra comme un Myxomycète. I lui donn pm de. Rated variabilis et en fit le type d’une famille » ju L rysacées. Par tous ses caractères, REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 263 _ plasmode orangé constitué par un hyaloplasma renfermant de nom- breux microsomes en forme de baguettes (A, fig. 28). Au moment de la . fructification, on voit se former deux sortes de spores. Les unes, volu- mineuses, se forment par enkystement de lobes arrondis du plasmode, lesquels s’entourent d’une membrane délicate; ce sont des spores sessiles ou brièvement pédicellées, reposant directement sur le subs- tratum (C, qn 28). Les autres, plus petites, sont gere sur une colonne verticale formée par différenciation du plasmode; elles se développent par bourgeonnement sur une sorte de tête renflée et sont courtement pédicellées (D, fig. 28). see SR de la formation des spores, le contenu du plasmode change d’as : les microsomes en bâtonnets disparais- sent et sont remplacés re un grand nombre de filaments allongés (B. fig. 28) qui prennent part à la for nes des ApOres ets ‘observent on y _ dans leur intérieur. Enfin l’auteur n’a ot Ces caractères ont fait condilitee par M. Zukal le Mrsobotrre comme _ un Myxomycète à spores externes, prenant place ainsi qu'il suit dans l'ordre des Myxomycètes: ; Endosporées (la plupart des Myxomycètes). ñ Cératiomyxées : Ceratiomyxa. Heo ps | Myxobotrysacées : Myxobotrys. Les PE ee à diffèrent des Cératiomyxées par divers carac- “ rs, ons Fe principal ts ps le phase, ne s’y fragmente pas en sance à unespore, comme MyxoMYcèTEs nn a Fra “ne le Ceratiomyxa . Quelques mois après ce DL M. Zuraz (1), averti M ee de l'identité Drohatie du Myxobotrys avec le x R Mes crocatus B. et C., a publié une nouvelle note, dans 1 aquelle il reconnaît cette une, admet par en Por du nom Chondrom myces & sur {tion sur r le groupe ‘des Mi obhct tips dans Ar hier a ae précisément le les Chondromyces is et lichenicolus, M. ss nie a NS + # à S ? “ ' , la matière gélatinense de de she LS bactéries rep ur nicros0 les soi-disa: nt kystes tente ‘des Myxo tériacées ne les spores d du Myxomycète. M. Zukal donne raisons suivantes. En premier lieu, pour édifier ‘ompliqué que le Chondromyces, une force € M eh | aire. Or, dans l'état actuel de nos connaissances, un > tell Zukal : : vois zu meiner mitheiungen her RUté ‘m9. Hefte des Jahrg 896. (Ber. D, Bot. Ges. * “ L ; ne réside ni dans les Bactéries isolées, ni dans le mucus qui les enve- loppe ; on l’observe au contraire dans l’hyaloplasma des Myxomycètes. D'autre part, M. Zukal assure que l'examen à l’état vivant et aussi les réactions microchimiques lui ont montré que le prétendu mucus est non | mucus mais bien du protoplasma. Enfin il a pa Dot pue aie Re des Myxomycètes authentiques des REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 46. — se sul Au ro “Thaxt.: K, kyste germant d'u n nor- male ; C, individus ec, colorés sr l'hé- matoxyline de Delafield Dole ei à de la transformatio Po a, 6, 3 à, e, stades s fs la germination des ue (d’ap. Thaxter) | bescens : ä,b,c,d, e, 1 9. es successifs sen spores : à ceux du Chondromyces. D’après lui ces bâtonnets dans ndi- montrer tous les caractères des bâtonnets de Chon myces. Les arguments présentés par M. Zukal sont de valeur cées de Thaxter. Dans un récent travail :! relatif à ur mn fait me d’abord remarquer que les propriétés attribuées par Zukal à aux sit, REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 265 eld, M. Thaxter décèle dans les bâtonnets (C, fig. 33) une structure claire) qu’on a déjà observée chez diverses bactéries. Enfin, pour cer- taines Myxobactériacées appartenant au genre Myxococcus, M. Thaxter a pu fournir de nouvelles preuves particulièrement convaincantes. Les Myxococcus présentent en effet un double enkystement. Outre des co des kystes individuels sph'riques, sorte de spores, provenant de ce que chaque individu bactérien s’enkyste pour son propre compte en même temps qu’il est englobé dans un kyste collectif. Or M M. Thaxtera pu suivre sur le vivant, en cellules Van Tieghem, la transformation _graduelle des bâtonnets en spores (a, b, c, d, e, fig. 33), lesquelles don- nent à nouveau, par germination, des bâtonnets en file. Il a pu suivre les stades successifs de cette germination des spores, a vu le bâtonnet se diviser transversalement pendant qu'il est encore adhérent à la spore, puis se détacher d’elle et devenir libre («, , y, à, ©, fig. 33), Ces observations décisives semblent devoir clore la discussion, et À moins qu'il soit apporté au débat de nouveaux éléments d’appié- ciation, on doit considérer que Myxobotrys ou Chondromyces comme des Bactéries et non des MAomee (D: f Travaux d'ensemble. — Les Myxomycètes nl dits n’ont donné lieu, pendant ces derniers temps, qu’à un petit nombre de tra- Yaux d'ensemble. Le plus important est dû à M. Lister (2); c’est un catalogue descriptif de toutes les espèces de Myxomycèles qui figurent dans l’herbier du British Museum. L'auteur à ajoute une courte descrip- tion des autres espèces communes, donnant ainsi une véritable mono- _0n y trouve décrit en particulier le process le noyau. L'auteur, laissant de côté les Acrasiées et les Plasmodiopho- _ rées, qui ne figurent pas dans la liste des espèces étudiées par lui, par- e les ne en deux sous-classes : Exosporées (comprenant 4 Pendant l'impression de cette Revue, M. Zukal vient de publier un dernier die Mémoire sur la question (Zukal : Ueber die Myxobacterien, Berichte der D. Bot sn -jan 1898). Dans ce omen se produisent les kystes coloniaux, De #2 rappellent exactement celles. des Bactéries Enfin l'auteur | espèce : 0. A. Lister : 4 monograph of of the My: e10z: F4 being a des ri Dons the Britis ia Museum, London , 1894, avec texte. # 2 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE _le ts genre Ceratiompsa) et mous La classification des Endos- _ porées est la suiv A. Spores are : AMAUROSPORALES. a. avec Calcaire, Carcarinées : Physaracées, Didymiacées. 2 b. pas de rer AMAUROCHÆTINÉES : Stémonitacées, Amau rochætacées. B. Spores de couleurs variées, non violettes (excepté Cribaria vio- la lacea) : LAMPROSPORALES, Fe a. Capillitium absent ou ne constituant pas un système dd filaments uniformes : Anéminées : Hét térodermacées, b. Capillitium formé de filaments soebiEUe : CALONÉMINÉES : Trichiacées, Arcyriacées, Margaritacées, Lycogalacées. _ Outre ce traité général, M. A. Lister (1) a publié un « Guide » qui pratiquement est un manuel pour les Myxomycètes d'Europe, car, outre les espèces britanniques du British Museum, il renferme toutes celles qui figurent dans les herbiers des jardins botaniques de Kew et d’Edim- bourg, et aussi dans les herbiers des jardins botaniques continéhtée _de Paris, Strasbourg, Christiania, Leide. Dans ce manuel, la description est forcément courte, et la synonymie donnée dans la « Monographie » supprimée faute de place. Mais le livre donne toutefois ce qui est. ssaire pour la détermination des espèces. Depuis l'ouvrage de Cooke = « Myxomycetes of Great Britain », la liste des espèces britanni- d’espèces environ, et sur les 175 espèces nm en HA dans la collection du British Museum, 56 seulement sont Frans et dtennent des Etats-Unis et des pays tropicaux. Les Myxomycètes, Re ont des Champignons remarquablement HA t {ponu Æ LURLTYCLUE Œ »s un peu per à à La surtace du à globe. Lister : Guide to the us eee 1895. (A suivre) Res L. MATRUCHOT. REVUE DES TRAVAUX _ SUR LA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS PUBLIÉS EN 1894-1897 (Suite). Avant de pénétrer dans l'Allemagne et dans l'Autriche, où nous rons beaucoup à glaner, arrêtons-nous un moment dans l'ile danoise d'Helgoland où M. SanpsTepe (1) a récolté 45 espèces de Lichens. Le sol de cette île est formé de grès et de calcaire, mais ce sont les Lichens du calcaire qui dominent dans cette énumération et PHARES dans les espèces crustacées. Les foliacées sont rares; on n’en compte que 13 et on n’y voit pas un seul Cladonia. Le même auteur a publié un _ Second supplément (2) à sa Flore lichénique des terres basses du nord- - ouest de l'Allemagne renfermant deux espèces intéressantes, l’une rare, l'Opegra apha mi Nyl, et f'auure nouvelle pour l'Allemagne, Graphis ramificans Ny1. n ouvrage Ne non seulement pour le pays où il a été publié, mais encore pour toute l’Europe est la Monographie des Pertusariées e M. DarBisniRE (3). L'auteur comprend dans ce groupe 7 genres eh en 3 séries d’après leurs spores et la présence ou l'absence de | sorédies. Les espèces à spores simples si elles ont un thalle non soro- dié donnent 3 genres : Megalospora Ne Pertusaria DC. et Pinospora Th. Fr., et 2, si elles présentent des sorédiées : Ochrolechia Mass: et = Varioloria Ach. Pour les espèces à es septées, il y a également _ 2genres : Varicellaria Nyl. et Phlictis Wallr. Les genres sont ensuite séparés les uns des autres par le. nombre des spores dans Me . thèque et la forme de l’apothécie. On voit que cet arr : Simple, facile à suivre et il a le mérite de n’avoir exigé aucun * st dpt Le genre Pertusaria tel Lt se Mons Fee les di différen Varioloria (1) H. | Sandstede : Die Flechten es (Aus der Biolog. Austalt 2 auf Hel \ ung à re | Ex D Be rs om 268 HE REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE apothécies ont un rebord thallin, tandis que lui n’en possède pas, et par conséquent, il semble que, malgré l'amplitude de ses spores, sa place est mieux marquée parmi les Lecidea, place que du reste il occupe né longtemps dans les autres auteurs. Il resterait alors six genres s’ap- puyant d’abord sur ce caractère naturel, facile à constater à l'œil nu, le rebord thallin des apothécies, puis sur la note microscopique des spores. Avant de parler des exsiccatas allemands, signalons le petit opuscule de M. Leperer (1) énumérant quatre espèces nouvelles pour la Bavière. temps qui nous occupe. M. Zwackh, d'Heidelberg, a publié son 22° fas cicule avec les numéros 1146-1176, et M. Arno» a donné les numéros 1569-1718 de sa grande collection, où 1636 1643 ainsi que 1 di photographies, et en même temps il a fait avancer ses sténs de Munich (2) de 281 à 462. Cet auteur a eu l'excellente idée de publier, pour faciliter les recherches, l'énumération de ses exsicatas de 1 pa 1600 (3) en y admettant tontes les rectifications qu'il y avait à faire. _ Cet opusenle, comme celui qui à rapport aux Cladonia de Rehm, à é divisé en cinq parties, donnant d’abord l’énumération de chacune . des 1600 espèces, puis les groupant par genres, ensuite sous les noms : _ collecteurs, sous ceux des pays d’où elles viennent et ss ne : où elles ont été prises. Ce travail de près de quarante … un véritable monument que M. Arnold a élevé à de la France, a envoyé L RE Muséum —. » la partie publiée de cette Se en n’y mettant seule condition, celle de 11 conserver séparée de l’herbier général. Pour ses Lichens de Munich, il en a donné le catalogue dans les différentes ublications qu'il a faites sur cette région. Celle de cette année (4), : ième Le a ss à 490 le nombre des Lichens de Munich. (M. Loter Einigé Berichien yer. pianos Es è Bayer ds “ess cher LR ” (2) F. Arnold : : Livhenes monacenses exticcati. : a F. Arnold : : Lichen es exticeati 1859-1693, München, 6 ir de 8 REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 269 Dans ses Fragments lichénologiques (1) il a indiqué les noms moder- nes des Lichens de lherbier de Wulfen appartenant au Muséum de l'Université de Vienne et un certain nombre de parasites des Lichens. Les parasites sont de deux sortes : les uns sont de vrais Lichens enva- hissant le thalle de leurs voisins, phénomène qui n’est pas rare dans les endroits où ces cryptogames ont une belle végétation, Les autres sont de véritables Champignons, quoique certains d’entre eux soient encore mis par quelques lichénologues au rang des Lichens. La liste de ces _ derniers est un supplément aux listes déjà publiées par l’auteur et un . bon nombre se retrouvent dans l’ouvrage de M. Zopf cité plus haut. M. Arnold a figuré dans la planche qui accompagne le n° # les spores de quelques-uns de ces Champignons. Les localités explorées par le même auteur (2) dans les montagnes du Tyrol sont: Fians, Galtur, Wolkenstein, Plansee et Branderberg, d’où il a rapporté un grand nombre de Lichens classés d’après les hasards des rencontres. Il en est de communs, il en est de rares et même de très rares, comme par exemple le Peltigera canina va. Soreumatica Flot. et le Lecanora epanora Ach. Le nom d’un bon nombre des espèces énumérées est suivi de remarques descriptives et de la mesure des spores. La seconde partie du n° 30 donne l'exposé sy stématique de toutes les espèces que M. Arnold a recueillies dans le Tyrol depuis . ans. Le total en est de 825 et de 880 en y comprenant les espèces vrai- ment parasites ou Champignons. Une remarque curieuse à faire est que cel exposé est exactement le même, quant au nombre d'espèces que _ celui qui a été publié en 1880. Ce tableau aurait pu rendre de grands services aux travailleurs si la citation des pages avait été autrement. PRE celle du tirage à part, or certains fascicules ont une pere particn®. lière et par conséquent cette indication’ne conduit à rien. Sans sortir du Tyrol, citons les herborisations du stoasent Ka stock (3) dans les Alpes Moltener et à Ehrenbourg dans le Pusterthal. Dans cette dernière localité située dans une vallée, l'altitude n’est den de | 300 à 400 m., mais au sud d’Ehrenbourg des pentes es escarpées s’él ent jusqu’à 2000 pr et ess nas ARTE ” hauteur de la première calé Les ml classé _ d'après leur substratum. On y remarque deux x espèces et une for honvelles : Aspicilia simulans, Bilimbia cœsiomarginata et grd 2 Brujeriana f. deplanata. Les autres espèces » ne diffèrent pas de (1) F. Arnold : . oise 33 et 4 Ent. de CR botan. Zeitschrift, 1894 et 1895); 2 br. in-8° de 21 et 10 pages avec 1 plane @rF. ns Licheolisehe Ausflüge in Tirol, XXVI-XXX à ndlung . Zoologisch-b “potanischen Gesellsehait in Wien, 1896- EN hr. in-8° Lan et 43 pages. _ (8) E. Kernstock : s. haitine VI-NIE(Extr. 08 même RO +. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE que M. Arnold a récoltées dans le Tyrol, et à l'exemple de ce dernier M. Kernstock, après chaque localité indique un certain nombre d'espèces appartenant aux lieux précédemment visités, Dans la précédente Revue, je n’ai indiqué que les numéros III et IV, et j'ai omis V, Judicarien, qui : se trouve à Ja suite du IV. Beaucoup d’espèces sont comme dans les Lichenologische Ausflüge accompagnées de diagnoses. Un autre petit Mémoire du même auteur (1) est consacré aux 208 Lichens récoltés par le comte Sarnthein à Brixen et dans les environs, localité également siluée dans le Tyrol; ce n’est qu’une énumération sans diagnoses. : Du Tyrol, nous passons en Styrie, toujours sous la conduite de M. Sphaey (2). Les Lichens qu’il a récoltés aux environs de Gratz, s les années 1883, 1884 et 1888, sont au nombre de 249 ; on y remar- de. une forme nouvelle, Alectoria cana f. rubescens. Ws sont notable- ment plus nombreux que ceux qui ont été recueillis en 1874, non loin de Gratz, à Léoben, par M. Breidler et déterminés par M. ZAHLBRUCKNER (3); * lise est de 1 . De la Styrie nous Ph en Bohême avec M. Wurx (4), qui énumère 187 Lichens récoltés dans les environs de Leipa à une alti- tude de 230 à 750 mètres; ils sont divisés en gélatineux, fruticuleux | et foliacés. Les premiers ne sont représentés que par un Collema ; les : Dos ont de espèces et les derniers 46 ; le ge es d 5). L Re | he Ja Dre nous allons en Hongrie, avec M. ZLABLBRUCKNER, | dre ensuile tout à fait dans le sud de l'Autriche. Mais ‘avant Ra Re des Lichens de Presbourg, disons que cet auteur a décrit et figuré (6) un Pannaria nouveau, le P. austriaca, T nstock : Zur Lichenentere Stiemarks (Extr. du s nschaftichen Vereines pis k, 182); br. in-8 de 24 pages. AR + : Slii titérisohe F r. Wurm : “Die Flechten der Um os von Bühm Leipa (E Extr. ( Jabresberic hte der K.K Re Re a pa, 1895); br. inde 33 (5) kevue gén: rale de Bot tanique ‘ triaca aca n. sp pe des Annalén des Bb gr in 2 pages : rar ce REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS sur le schiste à Aspang, dans la Basse-Autriche ; il se place près des = per (Wahlenb.}) et P. el/œina du nene botaniste, sans pr endre faire connaître co En la végétalion A: M. 7 Acchne (1) en donne néanmoins une idée assez nette par les Lichens récoltés par 2 aux environs de Saint-Georges et par ses : prédécesseurs non loin de Presbourg. Cette collection, de 200 espèces alpines et subalpines, divisée en 64 genres d’après la méthode de Th. Fries, provient donc de cinq sources, car à ses récoltes de Saint-Georges, l’auteur a joint les Lichens énumérés par trois auteurs de Flores de Presbourg, Lumnitzer en 1791, Endlicher en 1827 et Bolla en 1860 et quelques-uns qui se trouvent dans l'ouvrage d’un autre auteur hongrois, Hazslinszky, édité à Budapest en 1884. On y trouve une variété nou- velle, Pyrenula nitida var. æquata. De la Hongrie, nous allons hr la Bosnie et l’Herzégovine; le même 7. M. Zahlbruchner (2) a publié un Supplément au Prodrome de la Flore lichenique de ces contrées (3) qui porte à 288 le nombre des Lichens qui y végètent, répartis en 71 genres d’après la méthode employée pour ceux qui précèdent : une espèce et une variété sont nouvelles, Rhizo- carpon bosniacum et Lobaria pulmonacea var. isidiosa. Cette florule est ‘un peu plus variée que la précédente, mais elle ne pont eee que les copèces de la plain n Italie, non loin de la France, le professeur Heim a récolté s mont Rosa, à une altitude de 4354 m. une très petite collection ms Lichens, 9 espèces, dans lesquels M. MüLLEr (4) a reconnu deux x variétés nouvelles; A/ectoria jubata var. depressula et Placodium concolor var. pulvinatum. Elles indiquent combien les Lichens, à une si grande hau- leur, se présentent sous une forme rabougrie. Ce petit opuscule a ét se. publié après la mort de M. Müller, Müller Argoviensis, comme il s’appe- lait luismême; la lichenologie a fait en sa personne une perle très grandi _ et il n’est pas probable que le vide qu'il a laissé dans cette science soit de sitôt comblé. De l’autre côté de ce PET hier la mer Adriatique, M. Grizci (5) énumère les Lichens qui ont été par luiet ses pré- décesseurs dans l’ancien Picénum. Ils sont au nombre de 1%, disposés Sous 29 genres d'après la méthode de M. Nylander. Comme cette de * à (1) A. Zahlbruckner : Zur Flechtenflora des Pressburger Comitates (Extr. sn des Vereines fur Henan Naturkunde in Press sburg) : br. i de x “ss (2) A. Zahbrucinsr: Material zur Flechenfiora s und der H nschaftliche Mitheilung aus Dbsoien und der me sa e de Botanique, 1. II, p. 406. NL ES er : Ueber einige Flechien vom Monte Rosa (Extr. du Bernie es mn br. in-8e de 15 pages. 4 Fe QU % e AT 272 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE est traversée par l’Apennin, on trouve dans ce catalogue quelques espè | ces subalpines, mais le voisinage de la mer n’en a fourni qu'une seule sara le ARoccella . Ach. Le lichénologue italien bien M. JATTA (1), a publié d’abord une petite notice sur bas Lèpres : alennes, qu’il divise en FL séries : les Lèpres véritables au nombre de 4, les fausses Lèpres qui ne soit que des thalles mer ou sper- mogonilères de vrais Lichens comprenant 12 espèces et enfin les Cham- pignons qui n’ont sous ce nom que 2 représentants. Puis il a terminé en 1894 un Eee général (2) de tous les Lichens italiens; com- mencé en 1892, il a été terminé en 1894. Ce catalogue, dont les 24 tribus et les 104 genres sont He d'après leur ordre systématique, com- nre n les différentes espèces sont, énnmérées d’après leur altitude, leur situation n géographique et enfin d’après leur substratum. a) A. Jatta : Quaiche aa sulle « Lepre » italiane (Extr. du Malpi- : ghia , 1894) ; br. in-8 de 15 page (2) A. : Materiali per 1 un Censimento generale dei Licheni italiant, 2-18)4 (Extr. du Nuovo Giornale botania italiana ot du suis della Societa tanica italiana) ; vol. in-8 de plus de 200 pages. Abbé Hue. di (A suivre). générale de Botanique. Tome 10. Planche 3. TE 1e ie na re De der ae és en Si è S 14 CS E LOT ë ne sas NS 1 : EE ee RS sc & à. : ee e ae Tome 10. Planche 4. ; à FR RS me ON GUTENT + dE ; se 17 » + Joe Na | FU qe Imp. Le Bigot. Mycocécidies des Reæstelia. | Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 12. ff? / pa 2 LL fr ® N our ME 7 PSN TAN A NRA D FT SANS A LS VIRE SS TS ESS QU \/ e QI AURS S DAS ïn ne @el RSC ÿ FEES 7 aa £ Ch. Dassonvitle det. Imp. Le Bigot. J. Poinsot sc. Chanvre [72, 73, 74, 75, 16 (MySO" à 3% 0 ré» 1eme CE VD. Ricin [77 (Knop); 78 (sans magnésie); 79 (sans phosphate) |. TIpomée | 80 (sans azotates); 81 et 82 (avec azotates)]. Ro É. 2 sa e @>: d . dE = ee A) S ire 42 SE È S à HÉSRR ES > PERS AL LE > S LAS NS 2 TE £ ju Enr HO È . ep. PTS & S TEA . =. | D È UE AS Es ÿ e x ense PR : DS Une je NN ST ULFO RS =: NC RO SRE HE RSS Fe PU SEE Q* RS x) 0e { Im. Le Bigo Chanvre [83, 85 et 86 (sans sulfate de magnésie); 84, 87 (sans sulfate) ]. S 2 Cal "= à S > S [sa d S Ÿ —_ 5 Me D S ES = £ & è LS © >= où = sl FA à : 2 7 CIEL 6e. & ] © RRSSE BRAS RE PSE æ MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botani araît 4 7 de biaqué mois et chaque Does est composée de aa É pas ches et figures dans le Le prix annuel sable d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l'Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc. à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris. Il sera rendu compte dans es ame arr À ouvrages, mémoires , ou “dre me pe, etemplaire au hi “été dressé irecteur de la Revue générale d iqu Ro node en à sur Fi évuvertare. e uteurs des travaux insérés dans la Revue p'ReraEe de. Botanique S on droit | grétaiteusent à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. - LISTE DES AUTEURS _des principaux Mémoires ou. Articles parus dans le Revue rires de labs - _. Aupenr, docteur ès sciences : | Cauvraun, dreteuradoit a YEcol des Hautes- # professeur à VEcole de médeeitie d’Alger. CosTANTIN, maitre de en Briquer, Fe à l'Université de + 7 Cenéte . -Bonnier (Gaston), à membre de V'Acadé- à D 'AGUILL. | mie des Se : Bons, _ de l'Académie. des Fm Bounrs, président de É Société de. . | Mycologie. toire se al végétale de . taine en st) professeur : l’Acadé- ‘mie ro d’Agric e Suède. ar ue irscur : es de | ete run: dscteur . sciences. octeur ès sciences FAR, répétiteur au PS Gain, maître de Conférences à l'Uni- versité de Nancy GÉNEAU ke ee MARLIÈRE, nn à l'École de médecine de GraRp, ue à la pa es membre de l’Académie des nces Ho. proeseur à l'Université de Marse Lo er à Y'École forestière e Nancy. ts {L’Abbé Joseph). Pr er général des forêts, | Université de G © Mouinenr, docteur Hs (l'abbé), url — rhodte ps (l'abbé), professeur *: Facul D PORT ER Re 7 | ancarv ne), professeur à — _sité de Josaar, à de de Foniverté d'Utrecht.… ace : LAN Lux», de l'Université de Copen, L: nee Re professeu ta. Durour, di actasrcioint à du Labora- re plane à l'Université Besan MasCLer, ane de l'institut, | _. directeur de la Station torestière. à FEst, | Naunix, scien. TINER, docteur ès sciences de PAILLIEUX, professeur à l'institut ag enève de ne nom À versité de Toulouse. d Rasor (Charles), “has se | | Ray, docteur ès science à l'Université de _Saporra (de), correspondant d de titut rsité äde À RES as ès sciences, de itut Marrucaor, maître de Conférences ! Sorbonne, rats Rneg à l'École de m i n. Mais. Fes de Conférences é orbonne. membre de l'Académie ces, Late Fu à l'Université de Varsov inst docteur ès sciences. POULSEN, docteur ès ame: vérsité de Copenhague. k PRüNET, battre de Conférences | Russezz (William), docteur ès Smenerre, docteur ès sciences MEMBRE DE L'INSTITUT, LIVRAISON DU 15 JUILLET 1898 JL — SUR LA CULTURE DES PLANTES EUROPÉENNES A MEXICO, par M. E, G: Seurat. . . IL — SUR LES MYCOCÉCIDIES DES RŒSTELIA Fe à dt . planches el figures dans le texte), par M. L. Géneau_ 4 CT Lamarlière a HE — — INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LÀ FORME | ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX (avec planches et RAR dans le rar par M. Ch. pere oe Re Le SUR LA CULTURE DES PLANTES EUROPÉENNES A MEXICO par M. L.-G. SEURAT La température relativement peu élevée (1) qui règne à Mexico _ permet de cultiver sur le plateau un certain nombre de plantes européennes : Blé, plantes potagères, arbres fruitiers (Poirier, Pommier, etc.). Il existe même dans les jardins de Mexico un grand nombre de plantes communes de l’Europe. Un élément nécessaire, l’eau, faisant défaut pendant huit mois de l’année, empêche toute- tefois la grande culture de beaucoup de plantes européennes ; les . _ Agaves (Magueys)et les Cactées sont les seules plantes qui puissent résister à cette sécheresse extrême. Dans les lieux où on peut fournir l’eau artificiellement onade : belles cultures : dans une hacienda voisine de Mexico on obtient de magnifiques récoltes de Blé et de Maïs (deux par an) en irri- Suant les champs pendant la saison sèche ; dans les autres hacien- das, on sème le Maïs vers la fin de la saison sèche (Juin) et la saison des pluies arrivant, les jeunes pousses ont de l’eau à discrétion et se développent rapidement. Au sud de la ville se pratique la culture des plantes potagères et des fleurs; cette culture se fait dans des conditions particulières, qu’il est intéressant de signaler. Cette région était autrefois occupée : Par un vaste lac peu profond, qui s’étendait d’ailleurs autour de Mexico. Les Aztèques ont recouvert de terre la végétation de Carex, Mépageant des sillons où s’accumulait l'eau ; ces sillons limitaient des rectangles de petite dimension qui flottaient sur les eaux du lac. _ C'est sur ces champs en miniature que se fait l’'ensemencement. Ces jardins flottants sont appelés chinampas (de tlali, terre et . _(Mpaat], eau). She > Le canal de la Viga, qui court du Sud au Nord depuis le lac de Température moyenne de l’année à Mexico (ville): 15°4 centigrades, à Mmbre, : _lev, gén. de Botanique. — X. LE ME re REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Xochimilco jusqu’à Mexico est bordé de ces jardins flottants : les Indiens circulent autour des chinampas dans des canots très étroits et à l’ai- de d’écuelles jettent l’eau des fossés sur la petite cul- ture. La chinampa est d’ail- leurs mobile et peut être déplacée ; il arrive même que sous l’action du vent deux chinampas voisines arrivent à se toucher. Les plantes cultivées dans ces jardins flottants sont des plus variées : Blé, Orge. Maïs, Choux, Carot- tes, Navets, Artichauts, Poireaux, Radis cultivés, etc…,enfin il y a des fleurs, des Rosiers en particulier; je signalerai également le Dahlia sauvage. | Toutes ces plantes sont transportées à la ville dans canal de la Viga; la partie sud de la ville, où se font ces arrivages de légumes, de fourrages et de fleurs est certainement un el droit que ce spectacle rend pittoresque et charmant Je signalerai enfin une se observation relative aux ee h, région de l'axe hypoco- plantes à tubercules ; sion ylé colorée en rouge: k, région blanche pr de l'axe hypocotylé; r, racine, sème des Radis cultivés, les graines venant d'Eu- LA SUR LA CULTURE DES PLANTES EUROPÉENNES À MEXICO 275 rope, on obtient, à condition de semer à l'ombre et de bien arroser, des Radis semblables à ceux de France ; si au contraire on sème des graines du «pays», on obtient un Radis sans tubercule, à tige souterraine (axe hypocotylé) grêle et uniforme. J'ai obtenu ainsi, au bout de deux mois, dans un terrain bien abrité, bien fumé et arrosé deux fois par jour, des radis à feuil- lage bien développé (fig. 47), dont l’axe hypocotyle h, h’ mesu- rant 61 millim. de longueur, avait un diamètre uniforme de 22 à 2m5; cet axe présentait d’ailleurs une région supérieure de couleur rouge h, correspondant à l’endroit où aurait du se faire le tubercule. L'absence du tubercule est facile à expliquer : la plante trans- portée à Mexico ayant une température uniforme d’un bout de l'année à l’autre, de l’eau à discrétion fournie par le jardinier, n’a pas à interrompre sa végétation pendant l’hiver (l'hiver à Mexico est caractérisé par des nuits très froides, où le thermomètre des- cend aux environs de 0 degré C., et des journées chaudes ; les plantes potagères sont protégées contre le froïd par le jardinier) et n'ayant pas besoin de faire de réserves, perd l’habitude d’en faire dès la première génération ; les graines du pays sont en effet les graines de Radis provenant d'Europe. La vd doit donc être constamment importée d'Europe. Le même phénomène se produit avec les Carottes, les Navets, etc. En soumettant ces plantes à un régime uniforme en Europe, On arriverait à des résultats identiques. Il y a enfin un autre point qui mérite d'être éclairci: on a pré- tendu que certaines plantes d'Europe transportées à Mexico ne donnaient pas de graines; en réalité il n’en est rien. Ce qui a pu donner naissance à cette croyance est le fait que les arbres fruitiers, Malgré de nombreux soins, ne donnent que de maigres résultats le plus souvent ; je erois que le fait est dû à ce qu'un grand nombre de fleurs ne sont pas fécondées, par suite de l'absence des insectes destinés à assurer la pollinisation. SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE Fin). 20 — CÉCIDIES DU PÉTIOLE. La coupe transversale d’un pétiole de Cratægus montre une silhouette qui se rapproche beaucoup d’un cercle, sauf au niveau de la face supérieure qui est marquée par une entaille correspon- dant à une gouttière et qui est bordée de chaque côté par un bourrelet (1, fig. 48). La coupe transversale de la cécidie pétiolaire montre un contour plus irrégulier et vaguement circulaire (2, fig. 49). L'irrégularité est F6 pl \ m cb Fa ser 7 … Æ Fig. 48 et 49, — (1) Coupe . berne cn pr du Cratægus Oxyacantha : pf, petits faisceaux ; e, : 8, sclérenchyme ; 4, liber; b, bois. — (2) Coupe transversale du péliole Pt (schématique): ec, loge d'une écidie; e, écorce ; pl petit faisceau; p, péricycle; /, liber, b, bois; M, T région médullaire. — Ces x schémas, faits à la né e claire et au e gross ment, montrent les dhiles comparatives des organes attaqués et indemnes. généralement causée par l’éruption des écidies. Quant à la gout- _tière de la face supérieure, elle est à peine indiquée par un léger sillon, et, dans plusieurs cas elle est même remplacée par un véri table bourrelet présentant des fructifications écidiales. SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 271 a. — Épiderme. La comparaison de l’épiderme de la cécidie et de celui du pétiole normal montre des différences absolument du même ordre que celles que j'ai fait voir plus haut dans la tige. Le tissu protecteur est donc ici encore moins bien différencié dans la cécidie que dans le pétiole normal. . b. — Écorce. Sous l’épiderme, sur tout le pourtour du pétiole, se montrent généralement deux assises de cellules collenchymateuses ; elles ont une coupe transversale circulaire et des parois à peine épaissies : elles sont plus grandes que les cellules épidermiques, mais plus petites que les cellules corticales proprement dites. Par leur taille plus grande, la présence de méats triangulaires ou quadrangulaires, et la minceur de leurs parois cellulosiques, ces cellules se distin- guent de leurs voisines. On ne voit pas d’endoderme différencié. À la face supérieure du pétiole, et surtout au niveau des bourrelets qui bordent la gouttière ventrale, le tissu cortical est lacuneux et. formé de petits éléments arrondis. Tout cet appareil cortical est remplacé dans la cécidie pétiolaire Par un parenchyme exactement semblable à celui qu’on rencontre au même niveau dans la tige attaquée. Et, si l’écorce de la tige et du pétiole normaux ne sont pas tout-à-fait identiques, leur différen- Ciation sous l’action du parasite aboutit à la formation de tissus semblables, c'est à-dire d’un parenchyme à parois cellulosiques minces bourré de réserves. ce. — Cylindre central. Le cylindre central de la tige est représenté dans le pétiole de l’Aubépine par trois faisceaux très inégaux. Le médian, vu Sur une Coupe transversale, a la forme d’un croissant à concavité tournée Vers la face supérieure, les deux latéraux beaucoup plus petits, Presque circulaires sont situés en face des cornes de croissant. Le faisceau médian montre un arc péricyclique continu sur toute sa face dorsale. Ce sont des fibres à parois polygonales, épais- sies et lignifiées, mais à cavité interne encore assez développée ; 978 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE elles paraissent avoir une tout autre forme que les cellules péricy- cliques de la tige. Cependant leur sort est le mème dans la cécidie : elles évoluent, sous l'influence du Champignon, en parenchyme à réserves, semblable à celui qu’on rencontre au même niveau dans la tige. Cependant, il arrive que certaines cellules échappent à l'action du parasite et évoluent en fibres scléreuses parfaitement - différenciées. Le liber du faisceau médian forme un arc s’emboîtant dans le précédent. Sa structure est celle du liber normal : il est interrompu çà et là par des rayons médullaires formés d’une seule rangée de cellules plus grandes que leurs voisines. Au contact du liber et du bois se trouve une zone de cloisonne- ments réguliers et parallèles qui indiquent le début de la formation d’un cambium. Le pétiole normal montre donc quelques tissus secondaires peu développés. Dans la cécidie, le liber est bien développé et sa division en compartiments est plus nettement accentuée que dans le liber nor- mal, par suite de ce fait que les cellules médullaires se dévelop- pant beaucoup, tranchent sur le fond de la préparation. Je n'ai pas trouvé de traces de cambium dans la cécidie pétiolaire, s il existe quelquefois, son existence est tout-à-fait éphémère. Le bois normal forme un are plus interne que celui du liber, il est composé d'un grand nombre de vaisseaux en séries radiales disposés en un seul rang et en contact les uns avec les autres. Les séries sont séparées par une rangée de cellules {quelquefois deux), parenchymateuses, à parois minces et cellulosiques, qui sont des rayons médullaires. Dans la cécidie pétiolaire, les faisceaux du bois, comme ceux du liber sont très distincts les uns des autres par suite de l'élar- gissement des rayons médullaires, élargissement dù uniquement à la grande taille des cellules et non à leur multiplication, car elles sont toujours unisériées dans le sens radial. Les vaisseaux au COB- traire sont plurisériés. Enfin la face supérieure du faisceau médian est occupée par ul tissu équivalent à la moelle de la tige, qui est un parenchyme à parois lignifiées, à l’état normal. Dans la cécidie, cette région es transformée en un tissu tout-à-fait semblable au péricycle, ayes SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 279 lequel il se met d’ailleurs en relation, en contournant les deux cornes du croissant libéro-ligneux. Voici le résultat de quelques mensurations comparatives faites sur le pétiole normal et sur la cécidie pétiolaire. Les dimensions sont prises sur une ligne qui coïncide avec le plan de symétrie de structure. el péiolaise Rapport Épiderme 1 2 1/2 Collenchyme 3 5 3/5 Écorce 12 80 3/20 Arc scléreux 3 s] 3/5 Liber 5 b] 1 Bois 8 14 4/7 Moelle 4: 4-20 1/4 env. Écorce sup. 21 95 41/4 à 1/5 Épiderme 1 : 4/2. Mais, je le répète, ces chiftres sont tout au plus bons à donner une idée de la taille relative de la cécidie et du pétiole normal, et ils sont essentiellement variables, tout au moins dans certaines limites. Quant aux petits.faisceaux latéraux, leur développement dans le pétiole est variable et ils peuvent même manquer. On distingue . sur leur face dorsale une assise de cellules péricycliques lignifiées, a puis un liber très développé, enfin quelques éléments peu nombreux constituent le bois. Ces diverses régions, dans la cécidie, subissent es mêmes modifications que les régions homologues du grand faisceau médian. En résumé, rien dans cette cécidie ne diffère essentiellement de celle que j’ai étudiée précédemment et qui était formée aux dépens de la tige. Les tissus homologues ont subi une évolution semblable, c’est-à-dire presque toujours une différenciation moindre que dans les organes à l’état normal. Le Champignon a .donc agi identique- ment sur deux organes différents de la mème plante. 3e — CécipiEs DU LIMBE. L'attaque du Cham pignon se produit le plus souvent au niveau de la nervure médiane, à différentes hauteurs, plus rarement sur les nervures latérales. Le gonflement produit ainsi, toujours moins 280 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE développé que ceux des tiges et des pétioles, est saillant surtout sur la face inférieure de la feuille: au niveau de la face supérieure il y a en général une dépression qui porte un grand nombre de spermogonies. La nervure médiaue reproduit, dans sa structure, les diverses particularités citées à propos du pétiole. Cependant le péricycle du faisceau n’est pas lignifié. A la face supérieure, la cavité du fais- ceau est occupée par un tissu équivalent à la moelle de la tige mais non lignifié. La gouttière dorsale du pétiole est remplacée par une masse de tissu collenchymateux épais, formant un gros fais- ceau. Le limbe qui s’insère de chaque côté de cette nervure médiane montre deux épidermes à grandes cellules, une assise palissadi- que très nette et l’ébauche d’une deuxième, Le tissu lacuneux est bien développé. La cécidie, au niveau de la nervure médiane, montre la struc- ture suivante : ; L’épiderme et l'écorce de la face inférieure considérablement hypertrophiés subissent les mêmes modifications que l’épiderme et l’écorce de la tige et du pétiole. Le péricycle est transformé en parenchyme nutritif, Le liber et le bois sont remarquables par Je grand développement des rayons médullaires qui peuvent agrandir _ et multiplier leurs cellules. A la face supérieure, aux lieu et place de la région médullaire et du faisceau collenchymateux, se développe un tissu de parenchyme à parois minces et à grandes cellules, semblable au parenchyme | cortical. Dans le limbe, le tissu lacuneux qui est l’homologue de l'écorce, subit la même transformation que celle-ci et se met en conti- nuité avec l'écorce de la face inférieure de la nervure médiane. Le tissu en palissade, quoique modifié assez fortement, conserve quelque chose de sa forme primitive : ses cellules s’allongent beau Coup, tout en restant très étroites : ; elles peuvent aussi former plusieurs rangées superposées, qui vont s’accoler au tissu déve- loppé à la face supérieure de Ja nervure médiane et qui remplace le collenchyme normal. I y à toujours une transition prusqué entre la forme et la disposition des cellules de ces deux tissus, © qui permet, lors même de la transformation profonde sous il ‘action du parasite, de les mn + l’un de l’autre. SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 281 En résumé, le limbe montre, toutes proportions gardées, les mêmes transformations que le pétiole et la tige dans les por- tions homologues. Seul, le parenchyme palissadique, tout en se modifiant dans une certaine mesure, se montre plus réfractaire aux - transformations profondes et reste toujours reconnaissable. 49 — CÉCcIDIES DU FRUIT. Le Ræstelia lacerata attaque aussi les jeunes fruits d'Aubépine ; mais ce Cas est beaucoup plus rare que les précédents, je n'ai guère trouvé que deux fruits ainsi attaqués. La figure 50 montre les modifications que le parasite fait subir à la morphologie externe de son hôte. Le pédoncule floral prend aussi part à la formation de la cécidie, dans le cas présent, et contribue à en augmenter le volume. Les nombreuses coupes en série que j'ai pratiquées dans cette cécidie ne m'ont pas montré qu’elle différât profondément ses précédentes. Dans la région pédonculaire, la cécidie est identique comme struc- ture à la cécidie caulinaire, ce qui est d'ailleurs à prévoir, le pédoncule pré- sentant en réduction la structure d'une jeune tige; tout au plus peut-on Fig. 50. = Deux fruits du Crate- noter que l'allongement des cellules de qus Oxyacantha, V'un cécidié, l'écorce dans le sens radial est beau- c; l'autre indemne, %. COUP moins accentué que dans la tige. Ce fait tient sans doute à ce que l’hypertrophie est moins forte dans la région pédonculaire de la cécidie que dans les cécidies Caulinaires étudiées plus haut. Dans le fruit même la structure de la écrdie ne diffère pas essentiellement de cle du fruit normal, au moins avant sa matu- 'aturation complète. C’est qu’en effet, la majeure partie du fruit est formée de parenchyme à réserves. Le Champignon n’a point ici à produire de modifications profondes, puisque son action à préci- Sément pour effet de créer au point attaqué des magasins nutritifs. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Ici, le terrain est tout préparé pour le recevoir et il n’a qu’à s’ins- taller. 1 est même étonnant que l'attaque des fruits ne soit pas plus fréquente. La seule raison que je trouve de cette rareté est celle-ci : c’est que les fleurs s’épanouissent quelque temps après que les téleutospores ont émis leur sporidies. Ces dernières alors, ou bien ont germé sur d’autres organes, ou bien ont perdu leur pouvoir germinatif. Il resterait bien les écidiolispores pour trans- mettre la maladie aux fruits. Mais leur rôle est encore à démontrer. Quoi qu’il en soit, le parenchyme général du fruit, sous l’action du Rœstelia, multiplie beaucoup ses cellules en les agrandissant, ce qui donne plus de volume à la cécidie, mais la forme des éléments ne change pas et reste toujours plus ou moins sphérique. Les nombreux faisceaux qui traversent le fruit de bas en haut sont un peu plus volumineux dans la cécidie, mais leur nombre et leur disposition restent les mêmes. Leur accroissement en volume est dû aussi bien à l'agrandissement qu’à la multiplication des élé- ments conjonctifs réunissant les éléments conducteurs. Au centre de la cécidie comme au centre du fruit normal, se trouve une cavité, mais aucune graine ne s’y développe. Le fruit est stérile. Cette stérilité est peut-être un effet direct de l'action . du Champignon, celui-ci ayant capté toute la nourriture destinée aux jeunes graines. Peut-être aussi n’y avait-il pas eu fécondation, et alors serait intervenu le phénomène de la castration parasitaire. Je ne pourrais résoudre la question, n’ayant pas eu l'occasion de suivre le développement. Il CÉCIDIES DU RŒSTELIA CORNUTA J’ai rencontré fréquemment cette cécidie sur le Sorbus Aucuparit sur la lisière de la Forêt de Reims, au-dessus de Rilly et de ChignY» puis plus loin, à Verzy. Son abondance en ces endroits fait prés mer que le Ræstelia cornuta est fréquent sur toute la bordure . la Montagne de Reims. Les Genévriers d’ailleurs, comme je l'ai se plus baut, sont abondants dans là mème région et on observe S00° vent les téleutospores, c’est-à-dire le Gymnosporangium juniperinun" sur ces Genévriers. Por SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 283 Les cécidies si fréquentes que j'ai trouvées étaient toutes foliaires. Leur comparaison avec celles des feuilles du Cratæyus, produites par le R. lacerata, sera donc seule permise et n’en produira pas moins pour cela des résultats intéressants. Le Rœstelia attaque les folioles ordinairement au niveau de la nervure médiane, à différentes hauteurs, plus rarement au niveau des nervures secondaires. La nervure médiane à l’état normal présente la structure sui- vante. L'épiderme de la face inférieure a des parois fortement cuti- nisées à cellules régulières et petites. Viennent ensuite deux assises Fig. 51 et 52. — (3) Coupe transversale as te du limbe du Sorbus AuCU- paria au niveau de la nervure médiane de la foliole : c, collenchyme ; {p, tissu en palissade; {{, tissu lacuneux ; !, fiber: b, pois. — (4) Coupe transvers sale du limbe attaqué (schématique) : ec, loge d'une écidie: © . tissu parenchymateux En le collenchyme; {p, tissu en palissade ; 4, tissu lacuneux ; L, liber; , 15. à _ tollenchymateuses à cellules rondes, à parois médiocrement et régu- lièrement épaissies sur tout le pourtour, puis quatre à Cinq assises de cellules corticales proprement dites, de tailles diverses avec quelques méats. Le faisceau, sur une coupe transversale, montre la forme d'un _ éventail, Il est muni sur sa face inférieure d'un arc péricyclique Scléreux bien développé, mais les cellules ont des parois ue épais- 284 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sies, quoique lignifiées; leur cavité reste par ce fait assez considé- | rable. Le liber forme un arc interrompu, de distance en distance, par les grandes cellules des rayons médullaires. Tous les éléments du bois, y compris le parenchyme sont entièrement lignifiés. L'arc médullaire formant la portion supérieure du faisceau est aussi complètement lignifié et ses cellules ont des parois assez épaissies. Au-dessus du faisceau se développe une masse collenchy- mateuse assez peu développée; les parois des cellules y sont bien et régulièrement épaissies. Enfin l’épiderme supérieur est pette ment cutinisé. De chaque côté de la nervure s’insère le limbe, Sous l’épiderme Supérieur, dont les éléments sont très grands, et moins bien cutinisés, se trouvent deux assises en palissade. Le tissu lacuneux est bien développé et présente de grandes lacunes (PL. 4, fig. 7). La Cécidie, au niveau de la nervure médiane, montre un épiderme qui a subi les mêmes modifications que dans les Cralæqus. En place du collenchyme on constate une assise de cellules à parois tout-à-fait minces, à peu prés isodiamétriques. L'écorce est formée de nombreuses cellules, allongées radialement, à parois également minces, dont l’ensemble présente la plus grande ressemblance avec le tissu cortical des cécidies du Cratægus. Le péricycle a aussi évolué en tissu parenchymateux, et c'es entre ses cellules que se rencontrent le plus abondamment les fila- ments mycéliens : ici encore se trouve le séjour de prédilection du parasite. Le liber, peu développé, est fort attaqué par le Champignon, et il montre Presque autant de filaments de mycélium que le pér icycle. Dans le bois, les vaisseaux seuls sont lignifiés, tout le paren- chyme se développe fortement en larges ra yons médullaires. Le tissu médullaire est lui-même modifié comme le péricycle; cependant il peut rester quelques cellules qui ont résisté aux attaques du Champignon et qui évoluent alors comme le font les : cellules. de la même région à l'état normal, c'est-à-dire qu'elles épaississent et lignifient assez fortement leurs parois. . D. Dans les portions de la cécidie qui correspondent au limbe “| hypertrophié (PI. 4, fig. 8), le tissu en palissade semble le moins modifié de tous les tissus. Cependant ses cellules s’allongenl ét peuvent se cloisonner transversalement. Quant au tissu lacune SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 285 qui n’est autre qu’une modification de l'écorce, on le voit évoluer dans la cécidie en un tissu tout à fait semblable à l'écorce hyper- trophiée. On voit par cette rapide comparaison que la cécidie foliaire du Ræstelia cornuta est en tout semblable à celle du A. lacerata sur le Cratægus, sauf sur ce point que le mycélium parasite semble un peu moins bien condensé dans le péricycle. Cette identité entre les deux cécidies foliaires permet de sup- poser que les cécidies pétiolaires et caulinaires, quand elles se pro- duisent ont aussi la même structure. Je n’ai pu vérifier cet a priori que sur une cécidie pétiolaire d’un Sorbus Aucupuria de Norwège, que je dois à l'obligeance de M. le D' Fockeu. L’hypertrophie était localisée sur la face infé- rieure : l’écorce et le péricycle la constituaient presque à eux seuls. Le faisceau médian était, il est vrai, un peu plus volumineux que dans le pétiole normal, mais sa structure générale paraissait peu modifiée. Dans certaines portions latérales même, l’are péricyclique ne présentait aucune des modifications ordinaires en pareil cas. Ce même faisceau médian présentait toutefois une modification assez intéressante : il était divisé en trois portions inégales par deux _ traînées parenchymateuses assez larges (probablement des rayons médullaires élargis anormalement). Ce phénomène se retrouve d'ailleurs dans la cécidie de la nervure médiane du Sorbus Aucuparia. III CÉCIDIES DU RŒSTELIA PENICILLATA des feuilles de Pirus J'ai étudié la structure de ces cécidies sur gie végé- Communis cultivé dans le jardin du Laboratoire de Biolo tale de Fontainebleau. Comme celles du R. lacerata, elles Si face inférieure : à la face supérieure, il ya une dépression, _ de nombreuses spermogonies. : _ Il y a, avec les cécidies précédentes, quelques différences de _ détail que je ne fais que citer en passant : le tissu en palissade peut rester à peu près intact, même au niveau de la tache à spermogonies, sont surtout saillantes sur la portant 286 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tout au plus est-il légèrement hypertrophié; les nervures nom. breuses (l'attaque se produisant souvent au niveau du limbe), qui traversent la plage cécidiée ne paraissent pas non plus fortement modifiées ; elles conservent même presque intacte leur ceinture scléreuse. La masse de la cécidie paraît formée dans la majeure partie des cas par le tissu lacuneux qui subit ici les modifications habituelles en pareil cas, et que j'ai déjà décrites. Ces cécidies rentrent donc facilement dans la même catégorie que les précédentes. CONCLUSIONS De ces recherches sur la structure des cécidies produites par diverse Ræstelia sur des arbres Rosacés, on peut tirer les conclu- sions suivantes. 1° Des cécidies produites par un même Champignon parasite (R. lacerata), sur divers membres (tiges, pétioles, feuilles, fruit} d’une même plante (Cratægus Oxyacantha), ont une structure anä- logue, le Champignon agissant de même sur les organes et les tissus homologues. 2 Des cécidies produites par divers Champignons du même genre, et menant le même genre de vie (les divers Ræstelia étudiés), sur des plantes appartenant à la même famille (Arbres rosacés), ont une structure analogue, sauf des différences de détail peu ne importantes. | 3 L'attaque du Cbampigion se traduit dans presque tous les tissus par un arrêt dans la différenciation des éléments, arrêt qui fait que ces éléments sont presque toujours restés voisins de l’état embryonnaire. C’est ainsi que les tissus protecteurs ou bien sont mal dévelop pés (cuticule et épiderme), ou bien ne le sont pas du tout (liège dl. phelloderme). Ceci concorde avec l'existence éphémère de la ee die, destinée à disparaître rapidement après la sporose. | Les tissus conducteurs ascendant et descendant (bois et liber) sont proportionnellement un peu plus développés (comme abon dance d'éléments) dans la D Crps que dans l organe normal, mais > f : D'Oes PRE PR TT CN mn PUTS lg 1 ne RL x er gr” SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTRLIA 287 les éléments (vaisseaux et tubes criblés) sont moins bien différen- ciés et mal formés, et quelques-uns même arrêtés dans leur déve- loppement. Les tissus de soutien (collenchyme, sclérenchyme péricyclique, parenchyme ligneux, cellules lignifiées de la moelle} sont transfor- més en parenchymes nutritif et à réserves. Les tissus purement parenchymateux deviennent aussi des magasins à réserves considérablement hypertrophiés. & La majeure partie de l’hypertrophie est attribuable à l'écorce et aux tissus homologues (tissu lacuneux de la feuille). 3 La formation d'éléments secondaires a lieu au moins dans le méristème libéro-ligneux, mais elle a peu d'importance, et c'est plutôt à l'agrandissement des cellules hypertrophiées qu’à leur cloisonnement qu’est due la grande taille de la cécidie. 6° Le mycélium parasite circule dans les espaces intercellulaires préformés, mais peut aussi dédoubler des cloisons pour se faire un passage. 1° Le mycélium est surtout abondant dans le péricyele et le liber : les loges des écidies sont localisées dans l'écorce. Les éléments où le Mmycélium envoie le plus de suçoirs sont les éléments conducteurs libériens. - On ne peut s'empêcher d’être frappé, lorsqu'on étudie la struc- ture de telles cécidies, de la ressemblance qu’elles présentent avec bon nombre de tubercules. Ceux-ci, d’ailleurs, ne sont autres que des lieux d'emmagasinement de réserves, comme la cécidie elle- même. I] n’y a rien d'étonnant à ce que deux organes ayant des fonctions analogues se ressemblent anatomiquement, bien que la raison d’être de leur existence ne soit pas la même, et c'est le . Cas de faire remarquer une fois de plus l'unité dans la manière de procéder de la nature dans des circonstances diverses (1). () Ce travail a été fait au ee d'histoire naturelle de l'École de Méde- Cine et de Pharmacie de Reim 288 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE 3. Fig. 1.— Cratægus Oxyacantha normal; e, épiderme de la tige, avec épaississements internes et cloisonnements marquant le début de l’assise Rd c, collenchyme i — C. Oxyacantha, attaqué pie le Rœstelia lacerata; e, épi- derme : la tige; ec, Ris me. Fig. 3. — Suite de la figure 2; e, cellules les plus internes de l'écorce; p, péricycle; Z, liber; r, Héilaien des rayons médullaires. Fig. 4. — Suite de la figure 1; e, écorce; ee fibres péricycliques; -L, liber; r, rayons médullaires. A comparer avec Fig. 5. — Suite des figures 1 et 4; , vaisseaux senti [, fibres ligneuses ; bp, bois primaire ; m, moelle, Fig. 6 uite des figures 2 et 3; b, bois secondaire en f, parenchyme ligneux ; bp, bois primaire, À comparer avec la fig. PLANCHE 4. Fig. 7. — Sorbus Aucuparia; coupe de la feuille normale au voisi- nage de la nervure médiane; e, épiderme supérieur; e’, épiderme infé- rieur ; {p, lissu en palissade; t{, tissu lacuneux; €, collenchyme. Fig 8. — La même, mais dans une feuille attaquée, au niveau de la . cécidie; e, épiderme supérieur ; e’ épiderme inférieur ; tp, tissu en palis- sade; fl, tissu lacuneux; c, collenchyme. Fig. 9. — Cratægus Oùracantha: coupe tangentielle dans la région du liber de la cécidie caulinaire; /, {, tubes criblés ; p, parenchyme libérien. ig. — La même dans la région libérienne d’une tige normale; l, tube criblé; r, rayons médullaires. Fig. 11. — Cratægus Oxyacantha ; coupe tangentielle dans la région | du bois dans une tige normale; v, vaisseau ponctué; f, fibre ligneust; r, rayon médullaire, Fig. 12. — La même dans la région ligneuse d'une cécidie caulinaire; v, ?, vaisseaux ; vw’ vaisseaux arrêtés dans leur différenciation ; 7 LR rayon médullaire. INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX par Ch. DASSONVILLE Suite) DEUXIÈME PARTIE EXPÉRIENCES EN PLEINE TERRE Première série : Méthode indirecte. (Voir Revue générale de Botanique, Tome VI, 1896, p. 332 à 335). Deuxième série : Action des sels suivant leurs doses. (Méthode directe). Le 15 mai 1896, j'ai semé en lignes, dans des carrés de terrain ayant chacun 4 mètre de côté, des graines de Sarrasin (poids égaux dans chaque carré.) J'ai semé aussi du Chanvre. Je m'étais donné Comme but de comparer, sur chaque récolte, les eflets de divers sels que j'introduisais dans le soil à des doses différentes. Quatre carrés sont affectés à l'étude de chaque sel : je dissous 5 grammes du sel dans de l’eau, puis, j'arrose le premier carré vec 1/15 de la solution, le second avec 2/15, le troisième avec 4/15, le Quatrième avec 8/15 ; les poids du sel mis dans les carrés varient | (one comme 1. 2. 4. 8 et ont respectivement pour valeur absolue 987.333 —_ 6 or. 666 — 13 gr. 332 — 26 gr. 664. Les semis sont faits après ces arrosages. Rey, gén. de Botanique. — X. 290 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les sels dont j'ai étudié les eflets sont les suivants : Chlorure de sodium, chlorure de potassium ; Azotate de soude, azotate de potasse, azotate d’ammoniaque . Sulfate de magnésie, sulfate de chaux ; Phosphate de potasse, phosphate de peroxyde de fer ; Oxalate de potasse. Quatre carrés servant de témoins n’ont rien reçu. ACTION SUR LA GERMINATION. Le chlorure de potassium à la dose de 13 gr. 332 (carré n° 3) à montré, dès le début, une action très favorable à la germination des graines du Sarrasin. Le 4er juin, en effet, les plantes présentent, dans ce carré, des axes hypocotylés de 5 centimètres de longueur, avec des cotylédons parfaitement étalés, alors que, dans les autres carrés, pas une plante n’est encore sortie de terre. Le Chanvre a germé très tard, en présence 17 l'oxalate de potasse. : Je n’ai pas noté d'effet appréciable sur la précocité de la ae à ; nation dans les autres cultures. Le poids des graines semées ayant été le même PAR chaque carré, il semble que l’on puisse apprécier l'effet des divers sels sur la germination par le nombre des plantes qui ont été récoltées. Mais, les causes nombreuses qui peuvent nuire au développement du végétal au début de la germination, la qualité variable de la semence ne nous permettent pas d’attacher au nombre de plantes récoltées rapporté à celui des grains semés un caractère suffisamment précis. Toutefois, lorsqu'en présence d’un sel, dans toute une série de | cultures, le nombre des plantes qui se sont développées est très faible, on est en droit de penser que ce sel a exercé une influencé nuisible à la germination. C’est le cas de l’oxalate de potasse dans les éxbériontes à sur le Chanvre (voir plus loin Tableau B); cette constatation coufirme d J'ailleurs le retard que j'ai observé dans |” apparition des plantules- On peut donc conclure : Le chlorure de potassium, à la dose 4 13 gr. 332 par mètre carré de terrain, favorise la. germination du Sarrasin ; l'oxalate de potasse nuit à la germination du Chanvre: ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 291 APPRÉCIATION DES RÉCOLTES. L'aspect extérieur des récoltes permet de se faire une première idée approximative sur l'influence d’un sel. Le résultat ainsi obtenu est assurément peu précis. On arriverait à une conclusion plus exacte en pesant toutes les récoltes à l’état vert. Mais ici, une cause d'erreur importante intervient : il est pratiquement impossible de séparer complètement, à l'état frais, les racines de la terre qui les entoure. D'ailleurs, les végétaux contiennent une grande quantité d'eau. Les plantes qui, par leur aspect extérieur, paraissent les mieux développées, dont le poids frais serait le plus considérable, ne sont pas nécessairement celles qui, dans le cours de leur végétation, se sont assimilé le plus de substances diverses, carbone, azote, sels minéraux, etc. Ce qui mesure avec le plus d’exactitude le développement réel du végétal, la quantité de substances qu'il a fabriquées, c’est le poids sec de la récolte, | La comparaison des résultats obtenus par ces deux méthodes renseigne sur la quantité d’eau que contient une récolte. ; C'est souvent à cette quantité d’eau qu'est due l’exubérance de la végétation de certaines cultures, tandis que d’autres cultures d’un aspect moins beau fournissent des récoltes ayant un poids sec plus considérable, par conséquent plus belles en réalité. I. — SARRASIN. 1° Aspect extérieur des récoltes. Pour donner une idée de la marche du développement, j'exami- Nérai les cultures à deux époques différentes, au 17 juin et au 21 juillet 1896. A cette dernière date, toutes les plantes étaient en fleurs. L. CHLORURES. À. Chlorure de sodium. 17 juin. Les tiges les mieux développées l'ont pas plus de 6 centimètres. Les entre-nœuds sont courts, les feuilles petites (1 cent. 1/2). C'est dans le carré n° 1 (dose 5 gr. ss ‘ue les plantes sont le moins atrophiées. 292 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 21 juillet. Dans les divers carrés, le développement est en raison inverse de la quantité de chlorure de sodium ajoutée au sol. En outre, on constate aisément que ces quatre carrés fournissent des récoltes incomparablement plus pauvres que ceux où il y a d’autres sels et même que ceux où l’on n’a ajouté aucun sel. En résumé, le chlorure de sodium nuit à la végétation du Sarrasin. Son action nocive est proportionnelle à son poids. à B. Chlorure de potassium. 17 juin. La dose 13 gr. 332 (carré n° 3) se montre très nettement optima dans la culture : les organes aériens ont 14 à 15 centimètres de longueur. Les tiges sont, en général, garnies de cinq feuilles, dont les plus grandes dépassent 4 centimètres ; presque toutes ont des fleurs. À la dose de 6 gr. 666, la hauteur maxima est de 9 centimètres. Les tiges les mieux garnies ont deux feuilles aussi larges que dans le carré précédent, mais sensiblement plus courtes. Le développement est encore moindre à la dose 3 gr. 333 de sel. Avec la plus grande quantité du chlorure employée, 26 gr. 664 (carré n° 4), les plantes sont moins développées qu'avec la dose la plus faible. Les feuilles, au nombre de deux seulement par individu, ne dépassent pas 2 centimètres. Elles sont jaunes; leurs nervures, colorées en rouge intense, tranchent violemment sur le limbe. 21 juillet. L’optimum n’est plus à la dose 13gr. 332, il est à la dose 6 gr. 666 (carré n° 2) et l’ordre suivant lequel la végétation décroît est représenté par les proportions respectives 2. 1. 4. 8 de chlorure, c’est-à-dire dans les carrés n° 2, n° 1, n° 3, n° 4. Ces quatre cultures sont moins chétives que celles obtenues avec le chlorure de sodium, mais elles sont inférieures à presque toutes les suivantes (1). On peut conclure : Pendant les premiers à de la végétation, les organes aériens du Sarrasin croissent avec les proportions plus grandes de chlorure de potassium : cet effet s'arrête à une certaine dose qui est optima, au-delà de laquelle le sel est nuisible à la plante. A l'époque de la floraison, la dose optima du début est manifestement nuisible et le maximum de ne ru s’observe à une dose moins concentrée. (1) A l'époque de la floraison, les ar de la pra le nombre etles dimensions des feuilles sont trop variables il soit possible de pont des à | valeurs numériques sur la taille de la tige et Les feuilles pr diverses plantes ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX | 293 Il. AZOTATES. À. Azotate de soude, 17 juin. Développement peu avancé. Les cotylédons seuls sont étalés : les axes hypocotylés, rudimentaires. La hauteur maxima est de 4 centimètres. Dans le carré n° 4, les plantes sont tout à fait rabougries. 21 juillet. Les organes feuillés sont très petits. Ce sont les plus petits, après ceux de la culture en chlorure de sodium: mais les feuilles sont arrondies au lieu d’être acuminées comme dans les cultures précédentes et elles ont une coloration vert foncé. En somme, l’azotate de soude est manifestement nuisible à la végétation du Sarrasin ; ce sel donne aux are une teinte verte particulière. B. Azotate de potasse. 17 juin. En présence de ce sel, les plantes ont des dimensions plus grandes que dans toutes les autres cultures. Les individus atteignent une hauteur qui dépasse 18 centimètres. Les entre nœuds sont longs et gros. Les feuilles sont aussi larges que longues (4 centimètres). Elles ont une coloration vert foncé, analogue à celle de la culture dans l’azotate de soude. Le développement est un peu plus grand aux doses faibles (carrés 4 et 2) qu'aux doses plus fortes. 21 juillet. Culture superbe, très supérieure à toutes les ni. Les feuilles sont larges et vert foncé. Pas d’optimum appréciable. En résumé, l’azotate de potasse est très favorable au développement du Sarrasin. Les doses faibles de ce sel semblent les plus actives au début, mais (dans les conditions de l'expérience) le degré de concentration n’a aucune influence sur le résultat final. Ce sel donne aux fouilles une teinte verte particulière. C. Azotate d'ammoniaque. 17 juin. Les Sarrasins sont moins développés qu’en présence de l’azotate de potasse; mais ils sont incomparablement plus hauts qu'avec l’azotate de soude, excepté Pourtant dans le carré n° 4, où la tige n’atteint pas 3 centimètres ; c’est-à-dire, qu’à cette période, une dose très concentrée est nuisible. Dans les carrés n° 4 et n° 2, les organes feuillés ont 7 centi- mètres. Dans le carré n° 3, la tige mesure 12 centimètres; elle est _ Sarnie de feuilles nettement acuminées, de 3 cent. 1/2. I y a | té °Ptimum, à cette époque, pour la dose 13 gr. 332. 21 juillet. L'optimum persiste dans le carré n° 3et la cultures et 294 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE très belle, bien que notablement inférieure à celle du nitrate de potasse. À la dose maxima, les plantes qui, le mois précédent, avaient semblé souftrir d’un excès de sel, ont pris d’assez grandes dimensions, bien que celles-ci soient sensiblement moindres que dans le carré n° 3. Aux doses faibles, les plantes sont moins développées. Il est à noter, enfin, que les feuilles ont pris la même coloration vert foncé et la même forme arrondie que dans les sols arrosés de nitrate de soude et de nitrate de potasse ; ce qui semble indiquer que les caractères que j'ai constatés en présence des nitrates, doi- vent être attribués à l’acide azotique. En résumé, le nitrate d’ammoniaque favorise le développement du Sarrasin, mais à un degré moindre que l’azotate de potasse. Une dose très forte se montre, dès le début, préjudiciable. IL existe un degré de concentration optimum (13 gr. 332 dans nos recherches) pour toute là durée de la végétation. Il convient d’ajouter, à titre de conclusion générale: L'acide des nitrates donne aux feuilles du Sarrasin une couleur verte très foncée. TTL. SULFATES : A. Sulfate de Magnésie. 27 juin. Les cotylédons seuls sont étalés. À la dose minima, les axes hypocotylés n’ont pas plus de 4 centim. Ils sont progressivement plus grands dans les terrains plus chargés de sels ; à la dose maxima, ils atteignent 7 centimètres. 21 juillet. Les cultures sont assez bien développées. La plus belle culture est celle du carré n° 2. | En résumé, pendant la première période de la végétation, les effets _ sont proportionnels aux doses de sulfate de magnésie ; vers l'époque de la floraison, les doses fortes ne se sont pas montrées ns ist y. a eu un optimum pour la dose de 6 gr. 666. B. Sulfate de Chaux. 17 juin. La dose la plus concentrée donne de belles plantes qui, par leur taille, peuvent être classées après les plantes de l’azotate de potasse. Même aux doses plus faibles, Ces plantes se sont toujours montrées supérieures à celles des cultures témoins qui n’avaient reçu aucun sel. 21 juillet. Par l'aspect général de la récolte à cette époque, Je sulfate de chaux se classe à côté du sulfate de magnésie ; mais ACTION ‘DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 295 ici, les plantes sont d’autant ee belles que le sol contient plus de sulfate de chaux. En résumé, {e sulfate de chaux est favorable au développement du Sarrasin. Son action est proportionnelle à la dose (dans les limites où ce sel a été employé). IV. PHOSPHATES : ; A. Phosphate de potasse. 17 juin. La végétation est‘luxuriante, surtout dans les carrés les plus chargés de sels, où les ai mesurent 9 centim. et portent de larges feuilles. 21 juillet. La culture se classe après celle des nitrates de potasse et d'ammoniaque, avec optimum aux deux doses les plus faibles. En résumé, le phosphate de potasse est très favorable au Sarrasin, surtout à faible dose. B. Phosphate de perozyde de 17 juin. Les plantes sont hautes, mais grêles. Les tiges ont 12 centimètres de longueur, mais les feuilles sont très petites et jaunâtres. Il y a optimum dans le carré n°3, ae “ 21 juillet. Le développement est à peu près analogue à celui du phosphate de potasse; mais, ici, ce sont 1. doses les plus fortes qui produisent les meilleurs effets. Je dois noter que les feuilles sont restées jaunâtres pendant toute la durée de la végétation. En résumé, lephosphate de peroxyde de fer favorise le développement du Sgrrasin ; mais aux doses concentrées il altère la couleur verte des feuilles. V. OxALATES : Oxalate de potasse. 17 juin. Le dalogpement est très irré- Sulier, et, en général, les plantes sont chétives. Certaines d’entre - elles ont une tige feuillée qui atteint 410 centimètres; mais beaucoup n'ont étalé que leurs cotylédons et leur axe hypocotylé ne dépasse Pas 3 centimètres. 21 juillet. La culture est uniforme, avec un lége bia en faveur de la dose la plus faible. L'ensemble est comparable aux | cultures en présence des sulfates. Mais un fait particulier que l'on | Constate, c'est que les fleurs ont soufiert et RARE comme _ Srillées, ; 296 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE En résumé, l’oralate de potasse s’est montré, dès le début, répit ciable à un grand nombre de plantes ; cette action nuisible ne s’est pas maintenue et l'emploi du sel a donné une récolte assez avantageuse. Toutefois les fleurs ont paru souffrir. VI. CULTURES TÉMOINS : 17 juin. Dans les cultures où il n’avait pas été ajouté de matière minérale, le développement, à cette époque, était moyen. Les élé- ments du sol ont suffi à donner des plantes mieux développées que dans les cultures arrosées de chlorure de sodium, d’azotate de soude, de sulfate de magnésie ou d’oxalate de potasse. Le 21 juillet, la culture témoin n'était plus supérieure qu’à celles de l’azotate de soude et du chlorure de sodium. Classement des sels d'après la récolte qu'ils ont fournie. L'ordre décroissant suivant lequel on pouvait ranger les récoltes d’après leur développement moyen, à l’époque de la floraison, est le suivant : PAL EU EM ES LR Azotate de potasse. si Azotate d’ammoniaque. Phosphate de potasse. Sulfate de chaux. Sulfate de magnésie. Oxalate de potasse. Phosphate de peroxyde de fer. Chlorure de potassium. Culture témoin. Azotate de soude. Chlorure de sodium. ConcLuston. — L'action des sels sur lG forme et les dimensions des plantes, d’après ce qui vient d’être dit, peut être résumée ainsi : Chez le Sarrasin, l'azotate de soude et le chlorure de sodium s0nt nuisibles, en tout temps, à la culture. Le chlorure de potassium se montre favorable à faible dose, nuisible à dose concentrée. L’azotate de potasse, l’azotate. d’. ammoniaque, le phosphate de. à potasse, le sulfate de chaux et le phosphate de fer sont des sels fertili= sants pendant toute la durée de la végétation. (Cette name Er classe dans l’ordre de leur utilité décroissante). Re De aude EPL DEEE ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 297 Le sulfate de magnésie et l'oralate de potasse retardent le dévelop- pement, au début. Plus tard, ils exercent une action favorable qui les classe près du sulfate de chaux. L'acide nitrique des azotates donne aux feuilles une coloration vert foncé, caractéristique. 9% Poids sec. Le nombre des plantes qui se sont développées a été parfois très différent, suivant les carrés. Aussi, pour comparer l'effet des diverses doses d’un même sel ne doit-on pas considérer le poids brut de ce sel mis dans le sol, mais le poids moyen que chaque pied a eu à sa disposition. Il peut arriver en effet que, dans un sol pauvre en sel, le nombre des graines ayant germé soit très faible ; et alors, chaque pied développé a pu utiliser plus de substance minérale que ceux du carré voisin dans lequel le poids de sel mis dans le sol était plus considérable mais où il y a eu beaucoup plus de plantes à se parta- ger ce poids. Dès lors, il m’a semblé préférable d'établir le rapport qui existe entre le poids sec de chaque plante et la quantité de sel qui lui a été fourni, que de rechercher la relation entre ce poids et le degré de concentration du sol. Pour le Sarrasin, la distinction n’a pas d'importance, parce que, dans chaque culture, les plantes ont pu prendre une dose propor- tionnelle au degré de salure du terrain (Tableau A) ; mais il n’en est pas de même pour le Chanvre, ainsi qu’on le verra plus loin (Ta- bleau B). è Le poids sec a été déterminé sur les plantes entières, les racines soigneusement débarrassées de la terre restée adhérente. Après un séchage de plusieurs mois à l'air libre, les plantes ont été coupées en petits morceaux, puis séchées à l'étuve. Quand, après plusieurs jours, le degré de siccité était devenu suffisant, les échantillons étaient réduits en poudre, puis pesés. On les reportait à l'étuve et on les y maintenait jusqu’à ce que leur poids demeurât L Les résultats sont consignés dans le tableau À (voir pages 298 et 299). Les sels sont classés suivant l'ordre d'après lequel ils se Sont montrés favorables à la végétation. er 0 | De l'examen de ce tableau, il ressort, qu'en présence de certains invariable, 298 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Tableau A. — SARRASIN | ; Numéros | Nombre | Quantité POIDS. SEG F 2 oo, NATURE DES SELS de sel total js moyen carrés | plantes | par plante ES pied Bi re Gr. G Gr. | Gr. 1 124 0.0235 | 162 1.467 : . Azotate d'ammoniaque . \ è 134 | 0.044 | 205 5 | 1.526 ( 1.841 ) 3 138 0.086 1! 276.5 | 2.003 RER 119 0.1995 | 282 2,369 | 926.0 | 1 139 0.0145 | 248.5 | 1.310 2 167 0.0355 | 191 1.143 Azotate de potasse. . . . k 1.283 sat j 5 [mc 0 210 | 1.250 Le 100 0.2376 | 144 1.440 | 853.5 l 178 0.0154 | 218 1 ses Pa 2 121 0.049 | 201 1.636 : Sulfate de magnésie . . . 1.266 ne see | 3 | 148 | 6.0802 | 141 0.68 | | Æ:: 149 0.159 | 274 1.839 | e4 | | 1 181 0.0151 | 251 386 Sulfate de chaux. . . . . . Bu L/p:088 -E HIT-P. L0.880 1.222 3 133 0.089 123 0.924 4 118 0,258 205.5 | 1.741 | 697.0 \ 1 201 0 010351 194 0.965 | Oxalale de potasse PRET 4 105 057 140 1 359 1.205 ) ÿ 96 0.102 112 1.166 4 104 0.2315 | 138.5 | 1.331 | 5.5 | | 1 158 0,017 152 0.962 Phosphate de polasse. . à Le 128 0.046 | 138.5 | 1-089 0.830 | <. 172 0.069 | 125.5 | 0.729 ir 124 0.191 82 0.661 | 498.0 | | ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 299 _ Chlorure de sodium . . . + © 19 en pa [=] ES «© à l { md © © © Les ee Numéros | Nombre | Quantité POIDS SEC NATURE DES SELS de À de À RE D Le otal par moyen A és lantes ar plant È É pi Bron rm De ne Do Gr. Gr Gr. | Gr 1 137 0,020 | 114 0.833 Phosphate de fer. . . . | ? 145 | 0.0405 À 199 | 0.751 | 0 826 > 134 0.088 126.5 | 0 4 121 0.196 118 0.975 467.5 1 83 0 62,5 f:0:7 Absence sels . , :730. ve de ses 93 # 67 0.720 0.736.5 1 187 0.0195 | 163 0.871 | Azotate de soude. . . . . ? 176 -0335 | 123 0.698 \ 0.731 3 124 0.095 95.5 | 0.71 4 36 0.066 LES 0.585 | 402.5 SE : 146 0.0185 | 99.5 | 0.682 Chlorure de potassium . \ < 99 | 0.06 59.5 | 0.652 | 0.568 | 3 148 | 0.084 | 72.2 | 0.487 \ 4 111 0.214 55.5 | 0.500 Sels (4 zotate d'ummoniaque, azotate de potasse, sulfate de magnésie, sulfate de chaux, oralate de potasse, phosphate de potasse, phosphate de fer), le poids moyen de la substance sèche de chaque plante est plus Srand qu’en l'absence de tout sel; c’est-à-dire que ces sels sont fertilisants. Au contraire, on voit que dans les sols arrosés avec de l’azotate , soude, du chlorure de potassium ou du chlorure de sodium, le poids Moyen à été plus faible que dans le sol naturel, d’où il suit que ces sels ont une action nuisible. ru 300 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Seule, la détermination du poids sec permet d’apprécier d’une facon réelle l’action fertilisante des divers agents. S'il nous avait été possible de connaître exactement le poids des plantes à l'état vert, par une simple soustraction, nous aurions pu mesurer la quantité d’eau contenue dans les cultures. A défaut de ce second terme numérique, reportons-nous aux observations qui sont résumées page 296. Dans le groupement des sels que nous avons exposé à cet endroit, nous avons vu que plusieurs d’entre eux ont des effets fertilisants tellement marqués, que le doute sur la place que nous avons assignée à ces sels n'est pas possible, Ainsi, quoique nous ne puissions exprimer par des chiffres les poids respectifs des plantes vertes récoltées, d’une part, dans l’azotate de potasse, d'autre part dans l’azotate d'ammoniaque, nous sommes cependant en droit d'affirmer que l'avantage des dimensions était incontestablement aux premiers, tant les diffé- rences étaient appréciables au simple aspect des récoltes. Si nous ne tenons compte que des différences dont le sens est indiscutable, nous pourrons comparer les conclusions que nous avons formulées sur les Sarrasins à l'état vert aux résultats indiqués par le tableau des poids secs, et, les divergences entre Ces deux séries devront être rapportées à la quantité d’eau contenue dans les plantes, suivant les divers sels employés. Nous observons ainsi que l’azotate de potasse, qui donnait les _ végétaux verts les mieux développés, n’occupe que le second rang dans la série des poids secs ; ce qui indique qu’une grande partie de son action sur l’accroissement de la plante consiste en J'intro- duction d’une grande quantité d’eau dans les tissus de celle-ci. Par contre, l'azotate d’ammoniaque montre une action opposée et, pour une quantité d’eau moins grande, donne une très forte quantité de matière sèche. Nous voyons, en outre, que tous les sels de potasse (Phosphate, oxalate et chlorure, aussi bien que l’azotate) occupent une situation moins élevée, dans la série des poids secs que dans l’autre série ; CE qui exprime qu’en présence des sels de potasse la teneur du Sarrasin en eau est plus grande qu’en présence des autres sels. Enfio, le tableau A montre : FES 1° Que le poids sec augmente continuellement avec les quantités n d’azotate d'a mmoniaque ajoutées au sol, ou = 2 Que l'effet nuisible de l’azotate de soude et des chlorures est Surtout marqué aux doses concentrées. 3° Que le phosphate de potasse révèle un optimum, à la dose de 0 gr. 092 par plante et qu'il devient nuisible lorsque la dose dépasse 0 gr. 138 On ne saurait tirer des déductions quant à l’action du degré de concentration des autres sels. En comparant les poids secs obtenus avec des sels de même acide, on peut avoir une idée de l'effet respectif des bases ; inverse- ment, on peut juger de l'effet des acides par la comparaison des sels de même base : En rapprochant les effets de l’azotate de potasse de ceux de l’azotate de soude, on voit que la base de ce dernier sel convient moins bien que la potasse et ne saurait lui être substituée. La comparaison des effets des chlorures donne la même con- clusion. De la même façon, on verrait que la chaux et la magnésie ont _ des effets très approchés. En comparant entre eux les sels de potasse, on est conduit à ranger ainsi les acides d’après leur ordre ab do dans la formation de la matière sèche : 1° Acide azotique. % Acide oxalique. 3° Acide phosphorique. 4° Acide chlorhydrique. Enfin, si on considère que le phosphate de potasse et le phos- phate de fer ont donné des résultats très voisins l’un de l’autre, on est conduit à penser que les effets de ces sels sont presqu’exclusi- vement dus à l'acide phosphorique, puisque le fer n'entre dans la constitution des végétaux que pour des proportions infinitésimales. Conclusions. — De l'exposé qui précède, on peut conclure : L Pour des doses convenablement choisies, certains sels sont favorables au développement du Sarrasin pendant toute la durée de la végétation (azotate d’ammoniaque, sulfate de chaux, phosphate de Potasse, phosphate de protoxyde de fer) D'autres se montrent nuisibles dès le début qui, plus tard, exercent Une action fertilisante (sulfate de magnésie et surtout oxalate de _ Potasse). D'autres accusent un effet sers au début mais ue à la fin ee _ (Chlorure de potassium). ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX si me, 302 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Enfin, l’uzote de soude et le chlorure de sodium se montrent cons- tamment nuisibles. IH. Dans certains cas, le degré de concentration du sel semble n'avoir pas d'influence appréciable sur les dimensions du végétal ni sur le poids sec (azotate de potasse). Dans d’autres, le degré de concentration des sels & une action progressive croissante et l'effet nuisible ou utile croit en raison directe de la quantité de sel. Il reste entendu que cette action progressive n’est considérée que dans les conditions de nos expériences, car l’action utile des sels fertilisants doit passer par un maximum, puisque, si l'on opérait dans des sols sursaturés, la vie serait impossible. Souvent, ce maximum se présente déjà avec une des doses que nous avons employées. Ce maximum est réel, s’il est l'expression de faits observés sur la variation de la substance sèche; il n'est qu’apparent quand on le déduit du simple aspect extérieur de la récolte et que la considération du poids sec ne fournit pas la même conclusion. Dans ce dernier cas, c'est une quantité d’eau considé- rable qui donne à la récolte son apparence exubérante. De même l'action progressive peut être seulement apparente où réelle dans les mêmes conditions. Ces considérations permettent de classer les résultats de la façon suivante (Voir tableau page 303). Les faits consignés dans ce tableau peuvent être ainsi exprimés : a. L'azotate de potasse et l’oxalate de potasse agissent, aux doses diverses qui ont été employées, indépendamment de leur degré de concentration. b. Le chlorure de potassium, l'azotate d’ammoniaque, le sulfate de magnésie produisent, à une dose déterminée, un maximum dans La quan: tité d’eau de la plante ; mais les eflets des doses sur la formation de la substance sèche ne suivent pas la même marche : L'azotate d'a. moniaque produit un effet fertilisant qui va croissant avec le poids de sel | employé. Le chlorure de potassium a également un effet constamment croissant, mais c’est un effet nuisible. Quant au sulfate de magnésie, il produit un effet qui ne paraît pas varier avec les doses employées. c. Le phosphate de potasse révèle une action fertilisante main ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 303 SELS DONT LE DEGRÉ DE CONCENTRATION À UNE ACTION Es INVARIABLE VARIABLE CR RE —— lente ie un a Progressivement croissante Avec optimum Az0ë K | AzOSK Réelle Apparente Réel | Apparent: |, nuisible | utile | nuisible | utile Nacl. Nacl. Kel. Kel. AZONa |Az03AzH1| AzO*Na - PO:Fe: 03 FO'Fe2035 AxO? AIRE SO1Ca SO‘Ca SOiMg /22 SO Mg Oxalate | Oxalate {= © 3 Æ à rs : de Potasse | potasse < PO‘K?2H| PO‘K:H —— tant au point de vue du développement extérieur des plantes que de la Production de matière sèche. d. Le phosphate de fer, le chlorure de sodium, l'azotate de soude Provoquent des effets proportionnels aux doses, appréciables aussi bien sur les plantes vertes qu'après élimination d’eau, le premier dans un sens favorable, les autres dans un sens nuisible. e. Le sulfate de chaux augmente progressivement la quantité d'eau de la plante, quand on l’introduit à des doses croissantes ; mais ces diffé rentes doses n’ont pas fait varier d’une façon appréciable l'augmentation de la matière sèche (1). ors en potasse, car on a vu précédemment que les sels de potisse ont pour € et d'augmenter le contenu des plantes en eau. 304 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE {II Pour un sel déterminé, ce n’est pas toujours la même dose qui produit l'effet optimum aux divers stades de développement de plante. Ainsi, pour le chlorure de potassium, c’est le carré n° 3 qui est le plus beau au début ; plus tard, c’est le carré n° 2. Pour le sulfate de magnésie, au début, le maximum de déve- loppement est dans le carré n° 4 ; plus tard, c’est dans le n° 2 qu'il a lieu. Pour l’azotate de potasse, le n° 3 présente un optimum au début ; plus tard tous les carrés se ressemblent sensiblement. D'autre part, pour l’azotate d'ammoniaque, c'est La même dose qui produit l'effet maximum pendant toute la durée de la végétation (carré n°3). IV. Les effets des sels sur la production totale de la substance sèche du Sarrasin jusqu’au moment de la formation de la graine peuvent être classés, d'après leur sens et leur importance, dans l’ordre suivant : Effets utiles : 1° Azotate d’ammoniaque ; 20 azotate de potasse ; 30 sulfate de magnésie; 4° oxalate de potasse; 5° phosphate de potasse; 6° phosphate de fer. Effets nuisibles : 4° Azotate de soude ; > chlorure de potassium ; 3 chlorure de sodium. V. Les sels de potasse augmentent la teneur du Sarrasin en eau. VI. La soude donne toujours des effets moins avantageux que Le potasse, soit dans les azotates, soit dans les chlorures. VIL. La chaux et la magnésie ont des effets sensiblement égaux. VIIL Les acides, yroupés suivant leur importanee croissante dans la production de la matière sèche forment la série suivante : 40 Acide azotique; 2 acide oxalique; 3 acide phosphorique; 4° acide chlorhy- drique. IX. L'acide azotique donne aux feuilles une teinte vert foncé. X. C’est à l'acide phosphorique qu'est dù l'effet prépondérant dans l'action fertilisante des phosphates. si (A suivre). DÉS Ain a NE Men nn E. Le: REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS : PUBLIÉS EN 1894, 1895, 1896 Er 1897 (Suite). Plasmodiophorées. — Le genre Plasmodiophora a été établi autrefois par Woronine pour un Myxomycète (P. Brassicæ), se développant en _ abondance, aux environs de PR rm sur les racines du Chou _ et y produisant des hypertrophies qu’on désigne sous le nom de hébrie du chou. Ce parasite a été retrouvé un peu partout en Europe, et . il semble même remarquablement ubiquiste puisque M. Mac-BRibE (1) vient de le signaler jusque dans l’lowa oriental (Amérique du Nord). . Le Plasmodiophora est rangé par certains auteurs (Van Le em) dans à. _ la famille des Chytridinées, dont il serait un type aberrant donnant Passage aux Myxomycètes. Mais en général on s’accorde io chræ- ter, Prillieux) à considérer ce genre comme constituant, avec quelques È genres voisins, une famille de l’ordre des Myxomycètes, à laquelle on . donne le nom de Plasmodiophorées 4 Signalé d’abord sur les diverses variétés de Choux cultivés, le 1 P: Brassicæ a été retrouvé sur d’autres plantes horticoles (Navet, Rave. | | 2 Perte pendant deux années dans le sol, et qu’au moment de la ger- MMination [a réaction (acide ou alcaline) du milieu a une influence mar- _ Quée sur le développement: les acides favorisent la germination des spores et le développement du plasmode; les alcalis, au contraire, _ entravent la germination et peuvent même empêcher complètement le La por On sait que c’est précisément au genre Plasmodiophora que M) Mac Bride : Bull. Lab. Nat. Hist. lowa, 1893. (2) Magnus : Weitere Notiz über das Ports von Plasmodiophora Brassicæ ® wilden Cruciferen (Sitzungsber. Naturw. Ges. Isis, Dresde, 7 P- (3) Halsted : C/ub-Root in common Weeds: (Bull. Torrey Bot. Club, vol. XXE, , P. 76, 2 4) Massee : Note on the disease of Cabbages and allied pes sous us { Finger and Toe » (Proced. Roy. Soc. London, vol. LV ee 1895, p. Rev, gén. de Botanique . Pet … 306 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE MM. Viala et Sauvageau ont rapporté un myxomycèle auquel ils attri- buent la cause de la Brunissure de la Vigne. Ce parasite n’a été observé par eux qu’à l’intérieur des cellules de l'hôte, où il forme des plasmodes plus ou moins spumeux, de couleur jaune rougeâtre.D'après M.DEBRAY (1) le parasite de la Brunissure n’est pas spécial à la Vigne et peut s’obser- ver chez un grand nombre de végétaux (68 espèces). On l'y trouve sous divers états. Dans les parties bien vivantes de la plante hospitalière, il se présente sous trois formes différentes : 1° plasmode intimement mélangé au protoplasma de l'hôte, et dont il est difficile de le distinguer ; 2° plus fréquemment, plasmodes condensés, de couleur jaune soufre, de forme sphérique ou ellipsoïdale ; 3° parfois plasmodes spumeux, TE ons de nombreuses vacuoles. Dans les parties mortes ou forte- nt attaquées, le parasite se présente soit à l’état de kystes, soit à lé ba céroïde, Les kystes sont sphériques ou mamelonnés; à leur surface le protoplasma s’est durci et forme une pseudomembrane ; les kystes sphériques peuvent germer par bourgeonnement à la façon des levures. Parfois toute la masse du protoplasma prend la consistance de la membrane et devient orangée ou brune, c’est l’état céroïde. M. Debray croit avoir observé la germination de ces corps céroïdes : ils donne- raient de petits bourgeons sphériques jaunes. Plusieurs plasmodes peuvent se fusionner en un seul sans contraction. Un plasmode peut se diviser en plusieurs masses soit par étirement, soit par bourgeonne- parasite de la DT RE s'éloigne donc du Plasmodiophora Brassicæ Pour M. Debray, il constitue un genre particulier Pseudocommis, lequel serait le type d’un groupe spécial de Myxomycètes, les Pseu docommi- dées, intermédiaires entre les Myxomycètes proprement dits et les Vam- pyrellées,. . RozE (2) a repris l’etude du Pseudocommis vitis Debray (= Plasmodiophora vitis Viala et Sauv.). Il a retrouvé cet organisme dans ls tubercules de certaines variétés de pomme de terre. SOUS les formes de plasmodes et de kystes sphériques jaunes que M. Debray avait déjà signalées dans les feuilles de la même plante. Des essais la brunissure dans les feuilles, M. Roze en conclut que le Pseudocommis parcourt un cycle de développement très simple : il passe des tuber- (4) Debray : La Brunissure chez les végétaux (Revue de Viticulture, 18%); Nouvelles recherches sur la Brunissure (Comptes Rendus de l’Ac. des Se., ; ? » P: % 1 (2) Roze : L Pseudocommis vitis Debray dans les tubercules de pomnie d ” terre (C. R. de lAc. des Sc., t. 124, 1897, p. 704. REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 307 cules aux feuilles par l'intérieur des tissus; puis, entraîné à l’état de kystes dans les feuilles fanées qui tombent sur le sol à l’automne, il y germe et envahit les tubercules nouveaux. D’après M. es, le plasmode examiné en préparations microscopiques peut, dans certaines condi- tions, reprendre sa vitalité et donner un plasmode incolore (comme Debray l’a déjà observé sur la Vigne) ; ce plasmode est plus actif que le premier, il entoure les grains d’amidon et les corrode. Recherchant le Pseudocommis chez les végétaux les plus variés, M. Roze (1) = observé dans un grand nombre de plantes cultivées, où le myxamibe serait soit le précurseur soit le commensal de champi- gnons plus élevés en organisation qu’on aurait jusqu'ici décrits comme la cause du mal ; il l’a retrouvé aussi dans beaucoup de plantes bul- beuses, surtout en serre AE dans des plantes aquatiques, Algues diverses, Elodea (où l’action du parasite lui a semblé provoquer une accélération des MORE DURE AN etc. Il fant convenir qu u Pseudocommis, d’une part, cette ubiquité extrême qui semble être sa ne (car on ne la retrouve à un tel degré chez aucun autre Champignon), et aussi, dans un gnons à qui jusqu'ici on attribuait le rôle d’agents pathogènes, tous ces faits ne sont pas sans soulever dans l’esprit un doute sur l’autonomie même du Pseudocommis aussi bien que sur sa valeur pa RE Précisément M. Massee, par l'examen d’un cas particulier, a donné ce doute une base des plus sérieuses. Étudiant diverses Grebiiées atteintes de la maladie dite du «Spot », et constatant une très grande es à attribua d’abord la maladie à un parasite analogue qu'il appela Plas- modiophora orchidis. Mais bientôt, après des essais infructueux d’ino- culation de la maladie, M. Massee (3) se rendit compte, par d’ingé- nieuses et minutieuses expériences, que le « Spot » est déterminé sim- plement par des agents physiques, en particulier par un brusque a abai ment de température. En laissant séjourner, sur une feuille saine, de betits morceaux de glace, en maintenant la température basse et latmo osphère saturée, on peut produire sur les feuilles e des taches qui évoluent comme celles du « Spot », et on constate que les (1) ar Du Pseudocommis vitis el de sa présence dans les plantes es (Bull. mycolog., t. 13, 1897, p. 162); Nouvelles observations sur le Psew us “gts Debray (id., p. 172); Recherches rétrospeclives sur le Pseudo- Commis (id., 1897, p. 217); De la présence du Pseudocommis dans les plantes Submergées d'eau dvode el pa plantes marines pe 1897, p. 228). (2) Massee : On an Orchid-Disease (Annals of Botany, vol. IX, 1895, n° 70). 35, p. 1 (3) Massee : « Spot » Disease of Orchids (Ann. of. Bot., vol. IX, era n° 95, p. 421,1 a coloriée. Traduit dans la Revue mycologique, 1896, p. 63 de | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 4, vésicules peu vacuolaires, fortement colorables : b, vésicules voie nine et remplies de vacuoles. Gr. = 300 environ (d’apr. Massee). de Massee, les résultats obtenus sont particulièrement saisissants. Dans les cellules en voie de dégénérescence apparaissent des sphères réfringentes hyalines, où les grains de chlorophylle et d’amidon se sont comme dissous peu à peu. Bientôt ces sphères, chargées de tannin, se creusent de vacuoles, grandissent, envahissent toute la cellule et prennent laspect spumeux soient observé dans le Pseudo- commis. Ce réseau change constamment de forme et simule ainsi les mouvements ———. du Pseudocommis ; mais M. Massee a vu immersion dans une solution d'acide osmique au 1/100, ce a enlève touié incertitude et établit la nature non plasmodique S formations. Dans certaines cellules d’Eria rosea (fig. 53, A) Plata est complètement recouvert de petits globules tannifères qi donnent l'apparence des amas de s spores de Plasmodiophora vitis M. Massee à donc réalisé ex xpérimentalement, par de simples : actions | physiques, des formations très semblables à celles que présente 1 Pseudocommis vilis à ses divers états de D 2 ap Dans 1e Le RS REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 309 _ même ordres d'idées, M. Decacroix (1) a observé, sur un Catleya atta- qué par ie Ceuthospora minima, un contenu d’apparence pseudoplas- modique qu’il considère comme Je produit de l’action du parasite sur le protoplasma cellulaire de l'hôte. Enfin, d’après M. Massee, ce sont des conditions analogues à celles qui déterminent le « Spot » qui, dans les feuilles de Tomates, produisent la maladie décrite par ABBEY (2) et que cet auteur avait rapportée à un organisme parasite, le Plasmodiophora tomati. Pour combattre cette manière de voir, M. Roze (3) a invoqué de nouvelles preuves à l’appui de l'existence du Pseudocommis. Il a fait remarquer d’abord que les aspects du parasite différaient profondément le ceux que présentent les cellules ordinaires en voie de dégénéres- cence. Il a en outre réalisé des expériences d'i modes issus de Pomme de terre, il a infecté de nombreuses graines, lesquelles, mises à germer, ont donné des plantules dont les feuilles renfermaient le Pseudocommis. En résumé, il semble que la question ne soit pas encore entièrement résolue pour la plupart des cas, et le travail de M. Massee semble même mettre en doute l’autonomie du Pseudocommis vitis (= Plasmodiophora vitis). De nouvelles observations et surtout de nouvelles expériences Sont nécessaires pour éclaircir ce point encore obscur de la Biologie végétale et pour montrer si le parasite existe partout où il a été signalé, ou bien au contraire si ce sont les idées de M. Mussee à ce sujet qui _ doivent être généralisées. D'ailleurs, même en supposant démontrée de façon irréfutable l'existence du parasite de la Brunissure, la question se pose encore, dans certains cas tout au moins, de savoir si cet orga- nisme est pathogène ou non. Un examen critique devient alors néces- Saire pour chaque cas particulier; mais un tel examen sort manifeste- ment du cadre de cette Revue, et nous ne le ferons pas ici. Acrasiées. — Reprenant l'étude des Labyrinthulées, ce groupe _ Curieux de Myxomycètes qui se rapprochent des Acrasiées par leur plas- _ Mode agrégé mais qui sont parasites comme les Plasmodiophorées, M. Zorr (4) a suivi la formation et la germination des spores ou formes (1) Delacroix : Espèces parasites nouvelles (Bull. Soc. Mycol., 1897, p- gi (2) Abbey : The « drooping » disease in Tomatves (Journ. Hort., sér. ” 360 | vol. XXX, 1895 ? 7), P (3) Roze : Sur le Pseudocommié vilis Debray, et sur de nouvelles preuves de l'existence de çe Myxomycète (C. R. de l’Ac. des Se., t. 124, 1897, p. 1109). (4) Zopf: Beiträge zur Phys. und Horph. nied. Organ., IL, 1892, p. 36, et . un. » P. 60, avec 2 fig. ï À one Le ) _ ‘ à 310 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE émettant un ou deux pseudopodes qui percent la membrane du kyste. Souvent les amibes restent pendant un temps considérable à l’intérieur du ai avant de s'évader; ils l’entraînent alors dans leurs mouve- ments M. es NGEARD (:) a créé un genre nouveau, Sappinia, pour une Acrasiée (S. pedata) qui s'est développée sur du crottin de ein et qui présente dans son développement des caractères intermédiai entre les Rhizopodes amæbiformes, tels que les Amwba, et les pénenee déjà connues, surtout les Copromyxa. Tous les myxamibes passent à état de spores, mais les amas sporifères ont une forme irrégulière, - mal définie, ce qui est une différence avec les Copromyxa. ndosporées. — Nous n'avons à signaler qu’un petit nombre de tra- vaux relatifs au développement des Myxomycètes endosporés. Mac CLATCHIE (2) a obtenu la germination des spores de plusieurs espèces : da, Hermiarcyria rubiformis, particulier Reticularia umbrina, les spores germent très facilement et très vite, par exemple au bout d’une heure dans leau distillée. M. EL. Duranp (3) après avoir décrit et figuré plusieurs Myxomycètes rares de l’état de New-York (Arcyria macrospora, Cribraria purpurea, Trichia erecta), donne le développement de l’Enteridium Rozeanum Rost., depuis la germination de la spore jusqu’à la formation des plas- modes. Les zoospores de cette dernière espèce sont assez particulières, ayant en général deux cils, un à chaque extrémité. Enfin, M. ZoPr décrit l’état plasmodial d’un myxomycète, qui est probablement Ænte- romyxa paludosa Cienk., lequel se développe dans le test des Saccaminia. Systématique. — La systématique du groupe des Myxomycètes à donné lieu à un assez grand nombre de travaux, et plusieurs genres et espèces nouvelles ont été décrits. M. ScmiLsersky (5), par des ral- sons tirées de la structure du sporange, propose de détacher Cribraria mirabilis de ce genre, pour le ranger dans le genre Dictydium. I décrit aussi une nouvelle espèce Physarum mucoroides, parasite sur la tige et les feuilles de Sedum carneum; dans les nœuds du capillitium. de celte intéressante espèce se trouvent des corpuscules calcaires. (1) Dangeard : Contribution à l’étude des Acrasises (Le Botaniste, V° série, . 1896, p. 1, avec : @) Mic Clatchie : Not on germinaling myxomycetous [spores (Bot. Gazette, vol. XIX, 1894, p. 245). (3) EL. Durand : Some rare Myxomycetes of central New-York, wilh notes on the germinalion of Enteridium Rozeanum (Bot. Gaz., vol. XIX, 18%, P. 89, avec 2 pl.). À (4) Zopf : Zeitschrift Qu wissenschaftliche Zoologie, vol. LVII, fase. #, mai 189%, p. 618, avec 2 fi (5) Schilbersky : + + Baitrègé zur Morphologie und eee der nee mycelen (Bot. Centralblatt, vol. _—.— 1896, p. 81, avec 1 ; REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS su D érie de not écutives à sa «Monographie», M. LisTER(1) étudie diverses espèces critiques (Crateriachæa mutabilis Rost. et Chon- drioderma simplex Schræt.), rares ou nouvelles (Badhamia foliicola). Sous le nom de Xleistobolus pusillus et Didy mium oculatum, M. Laie- PERT (2) décrit deux nouvelles espèces de Myxomycètes, trouvées toutes les deux sur des bois de Pin mort. Xleistobolus forme un nouveau genre caractérisé par ses sporanges solitaires, sphériques, sessiles, à opercule circulaire à bord denté, avec un double péridium et un capilli- tium rudimentaire formé seulement de quelques filaments courts. Enfin l’on doit à M. Roze la création de plusieurs genres nouveaux, comprenant des formes d’une extrême simplicité. Le Vilmorinella mi- crococcorum (3) se développe dans le mucus d’un microcoque observé dans la gangrène de la pomme de terre. A l'état végétatif, c’est un myxamibe formé de sphérules plasmodiques qui se gonflent par l'eau et qui peuvent pousser des bourgeons s’isolant en sphérules-filles. ; d Z infecter de la fécule saine de pomme de terre, et même de la fécule de blé, en se servant pour cela de fécule contaminée de pomme de terre. Il est à remarquer que, dans ces divers passages, les caractères morpho- logiques des plasmodes changent avec la nature et la grosseur des grains d’amidon. Aussi faut-il peut-être n’accorder qu'une valeur provi- soire à ces genres et espèces uniquement définies par les caractères du plasmode, et, ainsi que le pense M. Roze lui-même, attendre, pour les classer, de les connaître mieux. Les mêmes observations s'appliquent V, 1897, t : Ueber zwei neue Myromycelen (Verhandl. K-K. Zool. Bot. en, L, 44, , p. 20, avec 1: e : Un nouveau type générique de Myxomycèles (C. R. Ac. SC... 17). — Vilmorinella, nouveau genre de Myxomycetes (Bull. ., t. XIE, 1897, p. 89). Roze : L’Amylotrogqus, un nouveau genre de Myxomycèles (Journal de ) g.}. — Les espèces du genre Amylotrogus, II, 1897, p. 76, avec 1 pl). — . Ac. Sc., t. 124, 1897, P. 2481. 312 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sans doute au nouveau genre Xanthochroa Solani, établi par M. Roze (1) pour un myxomycète jaune d'organisation très simple, qui se développe sur les tubercules de pomme de terre, vivant des restes de l’Amylotrogus, | et dont le plasmode amorphe s’enkyste à un moment donné dé se conserver. Les Myxomycètes des États-Unis ont fait l'objet de divers mémoires et notes. Dans un ouvrage d'ensemble non encore achevé, M. MorGan (2) étudie avec détail les Myxomycètes de Miami Valley dans l'Ohio. Outre un assez grand nombre d’espèces nouvelles, l’auteur a créé deux genres nouveaux. Dans la famille des Physaracées, il réunit dans le nouveau genre Cytidium sept espèces de Didymium et de Physarum, lesquelles se distinguent des Physarum proprement dits en ce que la columelle donne naissance au capillitium, ce qui indique une relation avec les Didymium annexées au travail représentent les sporanges, capillitium et spores es espèces les plus intéressantes. Se plaçant uniquement ‘au point de vue systématique, M. SHELDON (3) dresse la liste de 42 espèces de Myxomycètes du Minnesota; mais pous sant le « pre de PÉRPrES » use à ses nue mt ere il supprime une b qu s depuis Linné et les remplace par de très anciens noms dé doutes qu'il essaie, On doit à M. Rex (4) quelques études sur la soiré et le dévelop- pement d'espèces déjà connues. Enfin mentionnons pour terminer diver- ses notes dues à MM. O.F. Cook (5), MorGAN (6). BELL Lu noie (8). (1) E. Roze : Le Pseudocommis vitis es les ARDENNE de pomme de berre el'un nouveau genre de Myxomycètes (Bull. Soc mycol.,t. XII, 1897, p- 155) - ac Morgan : The Myxomycetes of the ha Valley, ni (Journ. Cincinnati - Hist., 1893-1896, avec 7 planches). me Sheldon : 4 Study :of some Minnesota Mycetozoa (Minnesota botanical re NE n° 9, fasc. VII, 1895, p. 462). (4) R otes on Cribraria minutissima and Licea minima (Bot. , 1894, p. 397). — es chæa Thomasii (Proc. Acad. of nat. Se, of Philadelphia, ur 1894, (5) O. Cook : guet nomenclature in the Myxomycetes (Bull. Torrey Bot. CI. si 1895, : Av r Fa of Mucilago spongiosa Leys (Bot. Gaz., vol. XXIV, (7) Bell : The slime moulds Myxomycetes of Crete. Relevé de 16 Myxomycètes: (8) Cliflord : Notes on some physiological properties of a myxomycele re modium (Ann. of Bot., vol. XI, 1897, P. 179, avec 3 fig.). (A suivre) L. MATrRUuCHOT. PACE le RE REVUE DES TRAVAUX SUR LA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS PUBLIÉS EN 1894-1897 (Suite). Pour terminer les ouvrages relatifs aux Lichens européens, il nous faut revenir sur nos pas et passer en Turquie avant de gagner l’Asie- Mineure. M. ZancLBRUCKNER. avec lequel nous étions tout à l'heure en Autriche, a fait connaître une petite collection de Lichens formée en 1893 par M. Dôrfler dans l’Albanie (1). Elle comprend seulement 25 espèces avec une variété nouvelle: Verrucaria papillosa var. mesospora. Au mois de septembre 1896, M. Harutian Abeljang a fait l'ascension du célèbre mont Ararat, en Arménie, dont le sommet était alors couvert de neige. Il a pu néanmoins y récolter quelques Lichens intéressants à cause de l'altitude fort élevée, 4912 mètres, où ils végétaient. M. le elegans Ach., le Gyalolechia aurella Arn. et le Placodium disperso- areolatum. Schar, tous européens, ainsi qu’un Lecanora et un Lecidea Qui n’ont pu être déterminés exactement, Aucune de ces espèces n’est commune avec celles du mont Rosa, dont il a été question plus haut, € Lecanora elegans se trouve dans les régions les plus froides, au Spitzherg, par exemple, mais le Placodium disperso-areolatum, quoique Végétant seulement dans les régions alpines, ne se rencontre que dans les mont méridionales de l’Europe (sud de la France et de la Suisse, ltalie). De l'Arménie, nous descendons dans le sud de la Perse. Dans ce royaume, le docteur Stapf récolta, il y a une vingtaine d’années, une remarquable collection de Lichens qui ont été déterminés, en partie du moins, par M. Müller (3). Quelques-uns provenant des environs de Bus- Chire n'avaient pas été soumis à ce célèbre lichenologue ; M. le docteur STEINER (4) les trouva dans l’herbier de l'Université de Vienne, les étudia 1) A. Zahlbruckner : Lichenes albanici a el. Dürfler anno 1895 lecti (Extr. de l'Hedwigia, 1897) ; br. in-8° de 4 pages. ee (2) F. Arnold : Flechten auf dem Ararat (Extr. du Bull. de l'Herbier Boissier, 1897) ; br. in-8 de 3 pages. (3) Revue de Botanique, t. VI, p. 28. ; : ; (4) J. Steiner : Beitrag zur Flechtenflora Südpersiens (Extr. du Sitzungsbe - Fichten der k. Academie der Wissenschaften in Wien, 18%); br. in-8° de 11 pag, 314 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE et y reconnut 21 espèces toutes saxicoles. Sur ce total, 8 espèces sont communes à la Perse et à l’Europe, 3 le sont à la Perse et au nord de l'Afrique (Algérie et Egypte) et les 6 autres sont nouvelles. Dans cette iste, comme dans la précédente, je n’ai pas compris plusieurs espèces de Ticothecium ou Endococcus, genre placé maintenant dans les Cham- pignons; je crois qu'il faut ranger dans la même catégorie un genre nouveau créé par M. Steiner, Verrucula, séparé du genre voisin el ancien Verrucaria, par l'absence de séntdies. La classification suivie par cet auteur est celle de M. Müller dont nous aurons occasion de parler à propos de la Nouvelle-Zélande. Avec ce dernier nous pénétrons dans l'Inde anglaise pour remonter ensuite dans la Sibérie en traversant le plateau central. Le révérend Stevens (1) à récolté dans les monts Sikkin 12 espèces de Lichens s dans la Chine. Dans le centre de l'Asie, M. BRoTHERUS (2), subven- tionné par l’Université d'Helsingfors a exploré les montagnes qui 2 entourent le lac d'Issikoul, surtout au point de vue bryologique; il a rapporté nas d’autres plantes et en particulier. 62 Lichens, 64 si l’on compte un Endoecoccus et un Lichen anormal, jusqu'alors inconnu, Athecaria Sp Nyl. Le nom de ce savant indique que c'est lui qui a déterminé cette petite verts partagée par moitié en Lichens fruticuleux et folaciés d’une part et en Lichens crustacés d'autre part. n bon nombre de ces espèces sont alpines ou pre communes à scia SR PT second, à la Suisse, see que lon peut toujours s'attendre trouver dans une contrée non encore explorée des Lichens regardée comme endémiques pour une autre région. La collection de la Sibérie aie (3) a été formée par MM. Mar- tianoff et Bartaschow ; elle a été déterminée par M. Waiio qui la dis- posée suivant la méthode dont il s'en servi dans son étude sur les Lichens du Brésil. Ils sont au nombre de 130, répartis en 30 genres; les mieux représentés de ces derniers sont les Cladonia, 17 espèces, puis les Parmelia et les Lecanora avec chacun 16. Tous à l'exception (1) J. Müller : Lichenes Sikkimenses a rev. Stevens in montibus Sihkin. Indiæ orientalis lecti (Extr. du Bulletin de l'Herbier Boissier, 1895) ; br. in-8° de 2 pas. (2) F. Brotherus : Contributions à la Flore Su de es centrale “ (Extr. du Ofversigt af Finska Vet. Soc. Fôrb., 1897); br. in-8° de 13 3 ) E. Waini:: Lichenes in Sibiria meridionali Loets (Extr. des Acta à Soeietats 4 pro Fauna et Flora fenuica, 1896) ; br. in-8e de 20 pages. TT UE PR ER 2 den RE PU DAE SE NPES| PUUE PRE : 7e REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 315 d’un seul, le Sticta Wrightii Tuck., ou Ricasolia Wrightii Nyl appar- tiennent à la région septentrionale de l'Europe, et la plupart végètent même dans les plaines et dans les montegnes de la France. Le Sticta Wrightii Tuck., espèce japonaise, indiquée comme douteuse pour la Sibérie dans mes Lichenes exotici appartient donc réellement à cette contrée. M. Wainio n’a signalé que 4 variétés nouvelles, nombre de nouveautés restreint si l’on songe que les Lichens de cette vaste région sont peu connus. Deux Mémoires. l’un de M. Nylander (1) et l’autre de M. Müller (2) ont été seuls consacrés je crois aux Lichens de Sibérie, et ces deux collections sont moins importantes que celles de M. Wainio. nom spécifique étant plus ancien que Fauire; V Amphiloma granu- losum Müll. Arg. ou Lecanora granulosa Nyÿ1. doit se nommer Placo- ium subgranulosum Wain., parce que cet adjecti granulosa avait suivre M. Wainio, n’aurait-il pas dû donner quelques explications et dire ce qu’est le Parmelia caperata, le \ÿpe d’Acharius, car il doit être représenté dans son herbier. Th. Fries (5) qui a aussi examiné l'herbier d'Acharius, rapporte la forme américaine cylisphora au \ÿp6, disant, comme ce dernier auteur lui-même, que c’est un échantillon jeune, non encore entièrement formé. Quant à un autre changement seulement proposé et non exécuté par M. Wainio, celui de Cetraria Pinastri (Scop.) en Cetraria caperata, le Lichen caperatus représentant ns: espèce, n'est-il pas une de ces mutations destinées à embrouiller plutôt qu’à éclaircir la lichénographie, et la règle donnée par nr en en existerait de plus anciens, n'est-elle pas bonne à ; n n'empêche de mettre dans les ouvrages savants, Ces noms sa AERTe Synonymie. Nous commençons notre promenade à travers les deux Av rare + + : 3 , i : 23 Par une visite aux terres qui confinent au cercle polaire arctique (1j W. Nylander: Lichenes Middendorffiant, 1867. (2) 3. Müller: Lichenes Finschianti, 187. 5 (1 E. Scharer : Enumeratio critica Lichenum europæorum, P- b. 49. y. 1, (&) Hoffmann : Plante lichenose, tab. 3%, tig. 1, tab. 39, fig. L, ne Run. (5) Th. Fries: Lichenographia scandinavica, p- 187: 316 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. Hartz a recueilli dans le Groenland une importante collection de Lichens déterminée par le léchénologue danois bien connu, l’auteur la Flore du Danemark et de celle du Groenland, le révérend DEICHMANN Branru (1). Elle se compose de 187 espèces réparties en 52 genres; au milieu de celles qui sont propres à la zone arctique, ou communes à cette zone et aux hautes montagnes de l’Europe, il en est une que l'on est très étonné d’y rencontrer, l’Acarospora Schleicheri (Ach.), que l’on n’avait encore vu que sur les bords de la mer Méditerranée, dans le sud de la France, en Sardaigne et en Algérie, et sur les côtes de l'océan Pacifique, en Californie. La forme du Peltigera canina à sorédies bleuâtres est le P. spuria f. erumpens Tayl., Lichen rare et signalé seu- lement en Lorraine, en Suisse et dans le Japon D’après M. DARBISHIRE qui aussi a étudié les Lichens du Groenland, le total des espèces observées jusqu'alors dans cette froide région serait de 286. Sa petite collection provenant du district d’Umanak (2) a augmenté ce total, car il indique deux espèces que l’on n’avait pas ren- contrées dans les terres arctiques, le Dufouria madreporiformis Acb. et le Solorina bispora Nyl. Les autres au nombre de 21 sont arctiques ou alpines. L'ile de Terre-Neuve et le Labrador ont fourni au révérend Wag- horne 87 espèces de Lichens déterminés par M. HuzrixG (3) et disposés par lui dans l’ordre alphabétique: il y a ajoute quelques espèces de Californie et des États-Unis et on y remarque une espèce nouvelle, e s s. M lobes: dose pape ton (4) en Amérique, mais encore M. ARNOLD, V h, étudiait en même temps que M. Hulting lès récoltes de M. “Waglioene et -pübliait la même année que lui deux : Mémoires : l’un sur les Lichens de Terre-Neuve (5) et l’autre sur ceux du Labrador (6). On voit que M. Waghorne a agi comme avait fait il y a quelques années le docteur Delamare dans une île voisine, à Mique- lon; il a expédié ses Lichens à plusieurs personnes et c’est par centaines que M. Arnold les a reçus de 1893 à 1896. Dans le premier de ses Opus- cules, ce dernier nous apprend que M. Waghorne est le troisième bota- niste qui ait recueilli des Lichens à Terre-Neuve; le premier est Bache- (4) S. Deichmann Branth: Lichener fra Scoresby Sund og Hold with Hope (Extr. du Meddelelser om Gronlands, 1894) : br. in-8° de 21 pages. (2) O0. Darbishire : Flechten ra en à Umanakdistrikt, Kiel, 1897 ; br. in-4° 7 pages avec ? figures dans le . (3) J. Holting: Beiträge zur AE Nordamericas (Extr. de dei ‘VA 1896) : br, in-8 de 8 : (4) Bulletin of the Torr. orrey botanical Club, 1895. 5 (5) F. Arnold : Lichenologische es ente : 35, Noufhndlane (EX ares terriche botanieal Zeitschrift, 1896) : br. in-8° de 39 pages avec 1 plane He (6) F. Arnold : Labrador, München, 18%, br. in-8° de 18 pages. de REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 317 lon de la Pylaye de 1816 à 1820 et le deuxième Despréaux en 1829. Celui- ci en a rapporté une assez grande quantité de Cladonia qui se trouvent dans l’herbier de Delise; il en existe aussi de très beaux spécimens dans celui de Bory de Saint-Vincent, appartenant maintenant à M. le docteur Bornet. M. Arnold a reproduit quelques intéres santes de la Pylaye. Des espèces très communes chez nous, Zvern Prunastri, Ramalina farinacea, fastigiata, Las et pollinari, man- quent complètement à Terre-Neuve; M. Waghorne a trouvé le Z. farinacea. « Rien n’est plus ligue: dit encore de la Pire que les parties des bois qui abondent en arbres desséchés couverts par les Alectoria jubata et sarmentosa. La couleur noire du premier (espèce si ressemblante au poil des animaux que nos matelots prirent la plante pour da poil d’ours) ne fait que plus ressortir la couleur d’un jaune blanchâtre de l'A. sarmentosa; ces deux Lichens vivent fréquemment entremêlés ensemble, couvrent le tronc et pendant comme des crêpes funèbres le long des branches mutilées ». M, Waghorne ne dit pas si ce triste aspect des arbres existe encore. M. Arnold a énuméré et sou- vent décrit 251 espèces de Lichens dont 5 doivent être rangées parmi les Champignons ; le Biatora exemptilis, voisin du B. vernalis Ach., est nouveau. Le Pertusaria créé par M. Hulting ne se trouve pas dans cette liste. Les Cladonia ont 28 espèces et de nombreuses formes; les Gyrophora qui aiment les régions froides, sont également bien repré- sentés avec 13 espèces; les Rhizocarpon en ont 10 dont plusieurs ne végè- tent que dans le Nord et les spores de 6 d’entre elles sont figurées dans la planche. La collection du Labrador comprend 127 espèces dont 3 Champignons; un tiers environ des 124 Lichens véritables ne s’est pas trouvé à Ter re-Neuve; il y a 3 espèces et une forme nouvelles déjà publiées par + Eckfeldt à l'exception du £ecidea Eabradorica Arn. La ore du Labrador, comme celle de Terre-Neuve, se compose d'espèces Où tout à fait arctiques ou és dans les montagnes et même dans les plaines de l’Europe. Il faut remarquer que parmi les premières, c’est- à-dire parmi les espèces rie certaines se trouvent dans le Labrador et non à Terre-Neuve, par exemple Peltigera Icabrosa Th. Fr., Pertu- saria dactylina Ach. et P. subobducens Nyl., que l'on voit dans l'ile de Miquelon. J'ai oublié de signaler une variété nouvelle de l’'Umbilicaria Pustulata, la var. labradorensis Hulting, de l’anse au Clair dans le Labrador (M. Hulting écrit partout l’ause pour l’anse). M. E. Wirrev, le savant monographe des Arthonia, a pabi une cas Notice . sur les Parmelia de l'Amérique du Nord, qui sont au re de 27, avec une espèce nouvelle, P. M-potropoides Nyl.; les ren- + æbute donnés par cet auteur laissent parfois un peu à désirer Sous le rapport de l'exactitude. IL dit, par exemple, que la médulle du P. perluta est insensible à l’action de la potasse, quand ce réactif la (1) B. Willey : Notes on some North American Species of Parmelia (Extr. du ï. | Bolanical Gazette, 1896) ; br. in-S' de 4 pages . 318 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE fait jaunir; que celle de la var. olivetorum Ach. rougit en employant également la potasse, tandis que ce réactif n'a pas d’action sur elle et que c’est le chlorure de rs qui la fait rougir, De l’État du Colorado, M. Penard a envoyé, en t à M. Murzer (1), une collection de 28 espèces, dont une nouvelle, k “ln odina Penardiana. Les Lichens (2) des montagnes Noires, dans le sud du Dakota, déterminés par M. Wir- LIAMS, l’auteur d’une étude sur le rare Parmelia molliuscula Ach. sont la réunion de trois collections, lune faite par M. Bessey près de Custer City, l’autre par l’auteur lui-même, la même année, dans les environs de Rapid City et la troisième par M. Rydberg, en 1892, dans la même région que la première. Ces espèces, au nombre de 83, saxicoles pour plus de la moitié, indiquent la flore subalpine des régions tempérécs. Une seule espèce, si elle est bien déterminée, appartient aux terres froides, le Lecanora oreina Ach., mais il est facile de le confondre avec le Lecanora Mougeotioides Ny1., qui végète en France. La Flore des Lichens des environs de Chicago, déterminés par M. Carxins avec l’aide de M. celles qui sont nouvelles, Lecanora perproxima Nyl. déjà cité et Verru- caria prospersella Nyl. Il me paraît que c’est un peu court pour faire reconnaître une espèce nouvelle de dire seulement qu’elle se place près d’une certaine espèce, qu’elle a le faciès d’une autre espèce et d'en ere la mesure des spores. Dans ce Catalogue se trouve le Parmelia cetrata Ach. que M. Willey regarde comme douteux pour l'Amérique a. Le même M. Calkins (4) a fait déterminer écélriient par M. Nylander quatre Lichens de l’ouest de la Virginie regardés comme nouveaux par ce savant, un Lecanora, un Artonia et deux Lecidea, dont l'un est parasite du thalle d’une espèce foliacée. Le regretté M. STIZENBERGER (5) a publié l’année de sa mort une liste de 55 espèces participant par conséquent à la flore arctique et à celle des régions tempérées. Cette liste, quuique courte, est importante parce qu’elle fait connaître 6 espèces qui ne se trouvent pas dans le Synopsis de TUCKER- MANN (6); Ramalina pollinarieila Ny1., des régions arctiques, Pr suia (1) J. Müller : An enumeration of the plants collected by E. Penard in Calor during the D NA of, 1892 (Extr. du Bulletin de l’Herbier Boissier, 1895) ; in-8 de 3 p er 1 Ÿ Me Lichens of the Black hills and their Atos (Extr: du Bulletin of the Torrey botanical Club, 1893) ; br. in-8° de 7 LES (3) W. Calkins : The Lichen-Flura of Chicago and vicinity Et: du Bulletin of the geobgic il and natural history Survey, Chicago, 1896) ; br. in-8° de 58 pages: (4) New west Virginia Lichens Extr. du Botanical Gazette, 1896) : in-8, 2 p'8t5: 5) E. Stizenberger : Notes on Western Lichens (Extr. de FErythea; February: 1895) ; in-3 de 3 pages. (6) €. Tuckerman : À Synopsis of the North-American Lichens. Le Fr ARS HU Es REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 319 lychnœa Nyl., Lecanora cerinella Nyl., L. hypopoptoides Nyl., lecida meiocarpa Nyl. et Opegrapha atrorimalis NyLl, de l'Europe. Ce court Mémoire a eu deux éditions, et la seconde (1), faite trois jours après le décès de M. Stizenberger, contient en plus des 35 Lichens dont il vient d’être question un Alectoria nouveau, l'A. pacifica, récolté par le doc- teur Palmer dans la petite île de la Guadaloupe, sur les côtes de la Californie. ve MÜüLLer nous pénétrons dans la végétation, sinon tropicale, du moins des régions chaudes, son opuscule sur les Graphidées récoltées par M. Eckfeldt (2) dans la Louisiane et la Floride offre, en fait de nouveautés, 3 Opegrapha, 2 Melaspilea, 3 Graphis et 2 Arthonia. Un naturaliste du Muséum de Paris, M. Diguet (3) a récolté dans le fond u golfe # Par 27 Lichens dont. 16 sont communs à Draps Arabie. Quant àu Æoccella que avais placé avec “a sous le nom de À. fuciformis, M. Darbishire n'a fait remarquer qu'il appartient au R. di ea L’énumération par M. Eckfeldt des 40 Lichens ramassés par M. Palmer en Californie et au Mexique (4) semble dite à la manière PS certains noms sont orthographiés, un écrivain peu fami- liarisé avec la lichenologie; ils sont tous, à l’exception de 6, fruticuleux ou foliacés. Ceux de M. Bessey, professeur à l'Université de Nebraska se appartiennent ane à ces deux dernières catégories. Ils on été récoltés sur le mont Orizaba, dans le Mexique, par MM. Smith 5 Bruner et sont au Gb de 68, tant espèces que ap et la moitié presque de ce total se trouve en Europe. Un autre Mémoire relatif aux Lichens du Mexique, est celui de M. ee à sur les espèces récoltées par M. Eckeldt, qui sont au nombre de 29. Le total, dans louvrage, est de 40, mais les 11 autres nel de pays très éloi- gnés les uns des autres, de l'Amérique du Nord, de la Patagonie, des (t) E. Stizenberger : 4 list of Lichens collected by M. R. Reuleaux in the ré Parls of north America (Extr. des Proc. Cal. Acad. Sci. 30 Augusti 1.95) b in-io de 4 pages. 13 (2) J. Müller: Graphidea Eckfeldtian in Lousiana et Florida lecta addilis observalionibus in Graphideas a Re) regionis (Extr. du Bulle- tin de l’Herbier Boissier, 1895) ; br. in-8° de 10 pages (3) Abbé Hue : ns de cstes nie rit par w. Diguet (Extr. du Journal de RÉ ER 1895) ; br. in-&° de 5 p 4) W. Eckfeldt : ne of one pa California and Mexico collected by Dr pane from 1888 Lo 1802 (Ext ar Lars bations from 4he_N.'6. natlenat Herbarium, Washington, 1893) : .2 (5) E. Bessey : _. on RARE D in de l'American br. in-8° de 6 pag (6) J. Müller : hu ens Eckfeldtiani a cl. J. W. Ec kfeldt Philadelphiensi, Proserlim in Mexico lecti (Extr. du Bulletin de l'Herbier Buissier , 1895 5); br in-8° Pages S Naturalist, 1 ; 320 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE îles Sandwich, etc. Les espèces nouvelles dépassent le quart de len- semble; dix d’entre élles appartiennent au Mexique, la onzième, ï Medusulina texana, est du Texas. Parmi les nouveautés ES A “4 on en remarque une, le Tylophorum ch ré qui Se un à enre qui n’a que à espèces, en comptant celle-ci. Les autres ant + Costa-Rica, la Nouvelle-Grenade ou re Vanille et la Nouvelle- Calédonie. C’est à peu près dans le même temps que le T. moderatum NyL., de la Colombie et le 7. he site Müll. Arg., de l'Australie, ont été observés en Afrique, dans l'Usambarau (1). Ce pétit genre se place dans la série des Epiconiodei, c’est-à-dire près des Caliciées. : vant de quitter le territoire de l'Amérique septentrionale pour visiter lesiles des Antilles nous avons à signaler quelques espèces nouvelles de M. Mëzzer (2) appartenant aux contrées que nous venons de citer, | États-Unis, Louisiane, Califo nie et Mexique. Ces Lichens lui ont été envoyés par M. Eckfeldt, et st ceux que ce botaniste avait d’abord ere à M. Nylender, M. seras fait rs PNSIRRRES Le etes :. cidé des Graphidées et des Verrucariées, avec 3 espèces pour chacune É 1 ces tribus; il y a de plus un Parmeliella. (1) J. Müller: Lichenes usambareuses, 1894. - (2) J. Müller ; Lichenes exotici, MI et IV (Extr. de l'Hedwigia, 1895) .£ b£::54 in-8° de 11 et 7 pages (A suivre). Abbé Hue. EE PR 425 — Lille. Imp. Le Bigot frères. Le Gérant : Th. Clerquit..… te PUBLICATIONS BOTANIQUES SE ra + das mimi PH mbion mit Berü chsichti dis Me dic Lu Doiiues zum Gebrauch bei Vorlesungen und Studien über specielle und medicinisch-pharmaceutische Botanik (Berlin, Gebrüder Born- a 1898). PALLADINE : pores pre 2e édition (Varsovie, 1898, en langue russe). res matières protéiques dans les plantes 4 se? ‘étude de la flore Pre dologig jque th er- ul} du Muséum de Marseille, Tom. I, rca cs 1898). Mano: : Monographia Claroniarum universalis (Acta sn me fauna | a a fennica, XIV, n°1, 1897). + DE L'Unité dans la variation. 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Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE _ Livraison du 15 Août 1898 LIVRAISON DU 15 AOÛT 1898 . ES DE L'HERMAPHRODISME CHEZ LA MERGURIALE ET LE CHANVRE (avec _— age le texte), par M. M. ROME. ne 2 si |. IL. — INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LA FORME _ ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX (avec planches et figures dans le sde par M. Ch. Dassonville (uite) . Re a a ML — REVUE DES TRAVAUX SUR | LA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS, ue en 1804- 1897, par M. _. M. Neue (suite). rue DE L’'HERMAPHRODISME CHEZ LA MERCURIALE ET LE CHANVRE par M. Marin MOLLIARD Plusieurs plantes dioïques présentent assez souvent des exem- plaires monoïques et, plus rarement, on observe dans une même fleur les organes des deux sexes; ce dernier cas est particulière- ment intéressant, et cela à plusieurs points de vue; car il y a lieu de se demander de quelle manière apparait cet hermaphrodisme accidentel] ; est-il une modification de la fleur mâle ou de la fleur _ femelle par l’adjonction d’un cycle qui faisait normalement défaut, et dans ce cas est-il de formation nouvelle ou a-t-on affaire à la _ réapparition d’un cycle avorté, en d'autres termes la fleur normale est-elle unisexuée fondamentalement ou par avortement ? Ou bieu _les organes du nouveau sexe qui font leur apparition proviennent- ils de la transformation des organes correspondant au premier sexe. En dehors de ce point de vue purement morphologique, se pose | la question de savoir dans quelles conditions S "effectue cette appa- _rition d’un nouveau sexe dans une fleur primitivement unisexuée. Le but de cet article est de faire connaître le résultat de mes obser: _vations et de mes expériences relatives à la or en et surtout se au Chanvre. L — MERCURIALIS ANNUA Des Holictiou des organes sexués ont élé souvent observées et brièvement décrites chez cette plante; c’est ainsi que Baillon (1), Masters (2), Hofimann (3) parlent de pieds mâles de Mercurialis (4) Baillon : Adansonia, p. 205. A (2) Masters : Fegetable Teratology, p A SL “a Hofimann : Zur Gemma (Botanische Zeitung, XXIX, 4871 . o Rev. gén. de bete e _ Xe D 322 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE annua portant de fleurs femelles ou des fleurs hermaphrodites; de même des pieds femelles peuvent présenter des fleurs mâles; j'ai retrouvé mains individus mâles de cette espèce présentant des fleurs femelles ou hermaphrodites et dans tous les cas les carpelles m'ont paru provenir de la transformation d’étamines, et cela pour deux raisons. Dans ces fleurs le nombre des carpelles était très variable, de deux à cinq, souvent trois, tous à ovule bien conformé ou non; or ce nombre n’est qu ‘exceptionnel dans les fleurs femelles normales ; le nombre des étamines était diminué d’autant, et de plus dans ces pieds anormaux j'ai souvent observé des étamines à moitié trans- formées en carpelles; telle est l’étamine représentée par la figure 56 (B) dont la partie supérieure se termine par un stigmate, et qui porte Fig. 55 et 56. — A, Étamine normale de Mercurialis annua; B, étamine trans- formée en partie en carpelle; $, p., sac pollinique; c, us carpellaire ; $l, stigmate, Gr. — en dessous de ce stigmate, d’un côté une loge pollinique, de l’autre une lame dont la face ventrale présente de nombreux poils en tout semblables à ceux qui èxistent à la surface des ovaires normaux; du côté de la loge pollinique on observe quelques poils semblables, ce qui indique un début de transformation de cette partie de l’an- thère en lame carpellaire. Cette réduction dans le nombre des étamines correspondant aux carpelles présents, et cette transformation partielle des étamines “en carpelles nous donnent à penser que c’est bien aux dépens des à ÿ : DE L'HERMAPHRODISME CHEZ LA MERCURIALE ET LE CHANVRE 923 élamines que se constituent les carpelles dans les fleurs mâles de Mercurialis annuua. Nous avons dit que nous avions affaire à des pieds müles por- tant des fleurs hermaphrodites parce que les fleurs mäles prédomi- naient; mais on pourrait objecter que ce sont peut-être des pieds femelles qui se transforment presque entièrement en pieds mâles et présentent comme transition des fleurs hermaphrodites; les organes qui sont intermédiaires entre les carpelles et les étamines seraient alors des carpelles se transformant en étamines; ce qui nous empé- che de considérer qu’il en est ainsi, est le nombre souvent supé- rieur à deux des carpelles; s'il existait une cause physiologique, quelle qu'elle soit d’ailleurs, amenant la transformation des organes sexuels femelles en organes sexuels mâles, on comprendrait mal qu'elle puisse déterminer en même temps | augmentation du nom- bre des carpelles. Il peut arriver aussi que des pieds femelles, c'est-à-dire ne por- tant presque exclusivement que des fleurs femelles, présentent quelques fleurs hermaphrodites ou mâles; je n’ai jamais vu dans ce cas le nombre des carpelles augmenter et les étamjnes paraissent alors provenir de la transformation des staminodes présentées normalement par la fleur femelle. Les transformations que nous venons d'étudier tendent à nous faire considérer la fleur de Mercuriale comme formée, en ce qui concerne les organes sexuels, par un certain nombre de feuilles florales qui donnent des étamines dans la fleur mâle, deux carpelles et quelques staminodes dans la fleur fémelle; c’est à une conclu- sion semblable, mais établie d’une manière plus sûre, que nous allons arriver pour le Chanvre. Nous pourrons de plus établir pour le Chanvre dans quelles Conditions peut s'effectuer la transformation des fleurs mâles en fleurs femelles. Il, — CANNABIS SATIVA Plusieurs auteurs, tels que Braun (1), ont de même signalé la présence de pieds monoïques chez le Chanvre, joues _—_— me: (1) Braun : Bot. Zeitung, XXXI, 1873, P. 267. ? 324 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE fleurs hermaphrodites. Gasparrini (1) dit qu’il a pu obtenir des transformations des organes sexuels de cette plante en semant les graines de très bonne heure et il donne un dessin d’une fleur her- maphrodite obtenue dans ces conditions ; nous y reviendrons plus loin. J'ai pu, en cultivant le Chanvre dans une serre, obtenir expéri- mentalement la transiormation de fleurs mâles en fleurs femelles, observer toutes les transitions morphologiques entre ces deux extrêmes et par suite en faire une étude beaucoup plus complète que pour la Mercuriale. Dans les conditions de culture auxquelles Je fais allusion, et sur le détail desquelles je reviendrai tout à l'heure, les pieds mâles, constitués normalement, n'étaient que l'exception ; presque tous présentaient des fleurs à étamines plus ou moins transformées en carpelles ; étudions-les d’abord en elles- mêmes. Nous pouvons distinguer dans les modifications subies par Îles fleurs mâles les degrés suivants : - 4° Les fleurs mâles les moins modifiées diffèrent à peine du type normal ; la seule différence consiste en ce que la bractée périgonale entoure plus étroitement la fleur et que les sépales sont moins développés. 2° Une ou plusieurs des étamines se terminent par un filament qui a la constitution des stigmates plumeux normaux, mais Ont une anthère encore bien conformée ; les sépales de ces fleurs sont soudés sur une plus où moins grande hauteur et chacun d'eux devient très mince, membraneux ; ses poils disparaissent de plus en plus ; lorsque la soudure est complète on a un organe rappelant tout à fait le périgone de la fleur femelle, bien qu’il ne soit pas en général aussi étroitement appliqué que ce dernier contre les organes plus internes (Fig. 57 et 58, A et B, et Fig. 63, A). Quelquefois où observe la concrescence de deux étamines dont les anthères seules deviennent libres dans leur partie supérieure, les sacs polliniques correspondant aux bords voisins se fusionnant également ; il nous sera utile plus tard d’avoir fait remarquer que dans ce cas les deux étamines soudées partent d’une région plus centrale de la fleur que les trois autres étamines que nous SUpp0- (1} G. Gasparrini : Ricerche sulla embriogenia della Canape (Ati dr. Acead. 2). : d, Sc, fis. e math. I si À 4 DE L'HERMAPHRODISME CHEZ LA MERCURIALE ET LÉ CHANVRE 395 sons rester isolées, et qui s’insérent assez excentriquement sur le réceptacle. 30 D’autres fleurs ont toutes leurs étamines soudées bord à bord ; elles se terminent toutes ou presque toutes par un stigmate et peu- les côtés Mit “HS, bractée stipulaire : ve bractée banale: s, Sépa Gr. = 30 Fig. 60 à 6 — À, B, C, trois fleurs mâles de Chanvre, dont les étamines +. à des nn divers, transformées en carpelles; $.p., Sacs an Gr Yent présenter des rudiments de sacs polliniques ou en être totale- Ment dépourvus; nous avons donc à ce degré de transformation des fleurs constituées par une bractée périgonale entourant étroite “ x 326 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ment la fleur, comme cela arrive pour la fleur femelle, un calice transformé en un périgone, et 5 pièces florales, qui manifestement sont des étamines transformées et ont tous les caractères de car- pelles constituant un pistil encore ouvert à sa partie supérieure ; c'est une fleur femelle présentant le type 5 des fleurs mâles (Fig. 60 à 62, A, Bet C). 4 Certaines fleurs nous présentent une transformation semblable de l’androcée en pistil, mais à laquelle ne prennent part qu’un moins grand nombre d’étamines, le plus souvent réduit à deux (Fig. 59, Cet fig. 64, B); ces deux étamines deviennent alors plus centrales que les autres, comme les étamines soudées dont je parlais tout à l’heure et constituent un pistil à deux stigmates; on trouve tous les intermédiaires possibles entre les deux étamines libres, à sacs polliniques normaux et le pistil formé de deux carpelles, parfaitement ferméet contenant à son intérieur un ovule, par exemple une des feuilles florales portant des sacs polliniques d'un côté, un ovule de l’autre. Quel que soit le nombre n des feuilles staminales transformées en carpelles, les étamines constituées normalement sont toujours au nombre de 5-n, ou du moins ne sont jamais en nombre supé- rieur, certaines pouvant s’atrophier et laisser seulement des traces plus ou moins apparentes de leur présence. 5” Supposons maintenant que cette atrophie s’étende aux trois élamines qui ne se transforment pas en carpelles et nous serons en présence d’une fleur tout à fait comparable à la fleur femelle normale (Fig. 65, C). J'ai souvent rencontré parmi ces fleurs dont l'appareil sexuel se réduit à deux feuilles, l’une des feuilles constituée par une étamine ne différant de l'étamine normale que par labsence de filet et la présence d’un prolongement stigmatique, l'autre ayant la forme d’un carpelle ouvert présentant ou non un ovule. Si on observait isolément ce dernier cas on croirait avoir affaire à des fleurs femelles dont les carpelles deviennent libres et dont l’un prend la structure d’une étamine ; mais la série des autres transformations qu'on peut observer sur le même pied, montre que ce sont hien, comme toules les précédentes, des modifications de fleurs mâles. Ce n'est qu'exceplionnellement que les ovules apparaissent dans. les fleurs où les carpelles restent ouverts; cependant on peut obser- ver sur des fleurs constituées par 5 étamines métamorphosées en _carpelles à peine soudés à leur base un ovule occupant le centre du disque formé par la partie concrescente de ces carpelles. En restant au point de vue purement morphologique ces trans- formations nous fournissent plusieurs renseignements sur la struc- À _ Fig. 63 à 65. — A, B, deux fleurs mâles de Chanvre se rapprochant du type de la fleur femelle, complètement réalisé dans la fleur C; s, sépales ; €, carpelle; S. p., sacs polliniques. Gr. — 17 pour les fig. À et C. Gr. — 60 pour la fig. B. ture de la fleur du Chanvre. Nous avons vu en effet le calice se réduire de plus en plus à partir de la fleur mâle typique et arriver à prendre la forme du périgone de la fleur femelle; nous sommes donc amenés à regarder ces deux organes comme équivalents. Nous avons de plus assisté au passage graduel de la fleur mâle à la fleur femelle en ce qui concerne les organes sexuels; les 5 étamines se sont transformées en 5 carpelles ou plusieurs se sont atrophiés, se réduisant en fin de compte à deux feuilles carpellaires ; nous n'avons jamais observé d’étamine ou de carpelle isolé se ter- _ Minant par deux stigmates ; il est donc logique de regarder le pistil du Chanvre comme formé par autant de carpelles qu'on y compte de stigmates, c’est-à-dire deux. . Les feuilles carpellaires ne seraient autre chose que deux des cinq feuilles développées sous forme d’étamines dans la fleur mâle, en d’autres termes il n°y aurait qu’un seul cycle de feuilles sexuelles dans la fleur du Chanvre, cette fleur serait unisexuée fondamenta- DE L'HERMAPHRODISME CHEZ LA MERCURIALE ET LE CHANVRE 327 à RE REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE lement et non par avortement. Nous arrivons pour le Chanvre à la même conclusion que Seemen ({} pour les fleurs de Salir et par des considérations du même ordre. On trouve souvent à la base de l'ovaire de la fleur femelle nor- male du Chanvre de petites saillies, pouvant se développer sous forme d’appendices cylindriques et dans lesquelles Briosi et Tognini (2) voient des représentants des étamines atrophiées; ces auteurs ajoutent qu'on ne trouve qu’exceptionnellement 5 de ces saillies et expliquent ce fait par la difficulté qui existe dans l’obser- vation de ces organes souvent très peu développés: cela ne fait que nous confirmer dans nos conclusions; nous n avons pour noire part, jamais observé plus de 3 de ces émergences ; elles correspon- dent à celles des 5 pièces florales qui ne sont pas développées en carpelles. La figure par laquelle spot représente les fleurs herma- phrodites du Chanvre nous montre un axe sur lequel s’insèrent en hélice très allongée 5 étamines, et qui se termine à sa partie supé- rieure par un pistil; nous n'avons jamais rien observé de semblable; ou celte figure est inexacte ou Gasparrini a eu affaire à un autre phénomène que celui qui nous occupe, tel qu'une prolifération centrale de la fleur. L'étude anatomique des fleurs mâles plus ou moins profondé- ment transformées de manière à se rapprocher du type de la fleur femelle ne m'ont fourni en plus de ce que nous avons appris par l'étude extérieure, qu’un fait un peu nouveau. Les étaminés pré- sentent dans la formation des grains de pollen les phénomènes normaux, qui s'arrêtent le plus souvent à la constitution des cellules mères proprement dites des grains de pollen; dans cer” tains sacs polliniques, surtout dans ceux qui sont le plus réduits, on observe à côlé de ces cellules mères, qui présentent une taille normale, une cellule véritablement géante (fig. 66, À, €. 4.); elle esl ordinairement située immédiatement contre l’assise nourricière, ce qui pourrait faire croire qu’elle provient de cette assise et n'est pas homologue à une dns mère pollinique. mais peut aussi 0CEUPET {t: 0. Seemen : pps Blütenbildung bei einer Salix fragilis (OEsterr. bot. Zig. 1895, n° 78. 1. 2) Briosi et T. i: Imtôrno alla Anatomia della Can apa Pars ; À Orgai + sessuali (Milano, 1894), p. 53. “4 DE L'HERMAPHRODISME CREZ LA MERCURIALE ET LE CHANVRE 329 une situation parfaitement centrale dans le sac pollinique et _ être entourée de toutes parts par des cellules mères à l’une desquelles elle est par équent équivalente. Cette cellule devient * vacuolaire, son protoplasma moins granuleux et son noyau ne tarde pas à se diviser en deux, chacun des noyaux n1, n», résultant de cette division s'écartant l'un de l’autre, entourés par une partie du protoplasma primitif. ee On ne peut s'empêcher de comparer ces phénomènes à ceux qui * Fig. 66 et 67.— À, portion de sac pollinique ; ép., épiderme; 4. #., assise nourri- cière ; c. M. p., cellule mère pollinique normale ; €. g. cellule mère poilinique , géante à deux noyaux n, et n,; C. d., cellules mères polliniques bordant Ja cellule €. g: B, sac embryonnaire correspondant. Gr. = #50. se passent dans la formation du sac embryonnaire ; On observe dans les deux cas la même division du noyau et du protoplasma sans formation correspondante de cloison. Nous sommes tentés de plus, Par ce que nous avons décrit précédemment, à voir ici la transfor- Mation d’une cellule mère pollinique en une cellule mère de sat embryonnaire, la transformation d’un sexe dans l’autre portant alors sur les cel lles elles-mêmes, sans que l'organe dans lequel elles prennent naissance soit modifié dans sa forme externe ; ne &st-ce bien là l'interprétation qu’il faut donner de ce phénomène, ou bien se trouve-t-on simplement en présence d’une dégénéres- ne sont pas destinées à atteindre dans les plantes examinées 2. { ténce particulière des cellules mères des sacs polliniques qui 330 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE complet développement ? Pourquoi, si ce sont des cellules mères polliniques évoluant à la manière d’une cellule mère de sac embryonnaire, pe se divisent-elles pas davantage et n’y observe-t- on pas la constitution des huit sons caractéristiques des sacs embryonnaires ? Pour répondre à cette dernière objection, il suffit d'examiner le sac embryonnaire d’un ovule porté par la même plante dans une fleur plus transformée dans le sens femelle ; ce sac embryon- naire à une taille tout à fait comparable à celles des cellules mères polliniques géantes en question et leur développement s'arrête également à la formation de deux cellules rappelant beaucoup celles qui se constituent dans les cellules mères polliniques qui nous occupent. Quant à l'hypothèse d’une dégénérescence spéciale des cellules mères polliniques, rien ne vient l’appuyer ; lorsque celles-ci ne doivent pas arriver, et c’est ici le cas, à la constitution des grains de pollen, elles meurent sans prendre de caractères particuliers (nous exceptons le cas où les cellules mères polliniques subissent une action parasitaire, auquel cas elles peuvent évoluer en cellules parenchymateuses ou autres, mais alors sans se diviser préalable- ment) et c’est ce que font ici même toutes les autres cellules mères. Nous avons donc, pour regarder ces cellules comme étant des cellules mères polliniques se transformant en cellule mère de sac embryonnaire, les raisons suivantes : elles ont des dimensions comparables à celles des cellules mères de sac einbryonnaire nor males, elles subissent une division tout à fait semblable, qui, dans les deux cas, n’est pas suivie d’une nouvelle division, et enfin on observe autour de ces cellules mères polliniques géantes des cellules également homologues des cellules mères polliniques, qui restent accolées contre elles, sont visiblement digérées par elles et sont tout à fait semblables à celles qu’on trouve autour du sac embryonnaire (Fig. 66, e. d.). Nous avons donc jusqu’à présent. toute raison de croire que 1 1 transformation d’un sexe dans l’autre peut s’observer en ce qui concerne les cellules sexuelles seules, indépendamment des organes dans lesquelles elles se forment; on n’a jamais signalé de Sem: blables transformations d’ une Minis mère pollinique en cellule mère de sac embryonnaire, mais on connait ne cas de DE L'HERMAPHRODISME CHEZ LA MERCURIALE ET LE CHANVRE 391 . la transformation inverse chez les Phanérogames; j'ai en particu- . lier étudié chez le Petunia hybrida le développement des grains de pollen à l’intérieur du sac embryonnaire (1); il n’est pas plus étonnant d'assister à la transformation inverse. Toutes les modifications que nous venons signaler n'ont pas seulement de l'intérêt au point de vue de la morphologie de la _ fleur de Chanvre, mais elles viennent s'ajouter au peu que nous savons sur la détermination du sexe chez les plantes dioiques. Il résulte, ainsi que l’indiquent Briosi et Tognini dans leur important travail sur le Chanvre (2), des nombreuses statistiques établies sur _ des champs de cette plante, que le rapport des pieds femelles aux ; pieds mâles est très sensiblement constant ; on compte en moyenne È 412 pieds femelles pour 100 pieds mâles, et cette proportion varie _ très peu pour des cultures de cette plante effectuées dans des con- ditions variées de terrain, d'humidité, de chaleur ; les variations _ naturelles de milieu semblent donc ne pas avoir d'action sur la _ détermination de sexe d’une graine donnée, ou si cette action . existe elle se traduit par des variations dans le rapport des indi- vidus femelles aux individus mâles, que ne permettent pas de _ mettre en évidence les erreurs de statistique ; aussi considère-t-on que le sexe du Chanvre, plus généralement d’une plante dioïque, est établi d'une manière définitive une fois la graine constituée. Nous avons vu que si, au lieu de cultiver le Chanvre dans des + conditions ordinaires, on en sème les graines dans une serre, pres- que tous les pieds mâles offrent dans leurs fleurs des modifications qui amènent la réalisation plus ou moins complète d’une fleur _ femelle; nous observons sur un pied donné la transformation d’un sexe dans l’autre; mais ces pieds sont toujours des pieds mâles par l'ensemble de leurs fleurs, et les modifications qui nous occupent seraient moins importantes si, parmi les individus que nous avons _ ainsi cultivés, nous obtenions toujours la même proportion (| 112 à 100) entre les pieds femelles et ces pieds mâles à fleurs plus ou . moins transformées. Or il en est loin d’être ainsi : les pieds femelles ont toujours êté dans mes expériences, en beaucoup plus grande proportion que dans les conditions normales. Oo (1) M. Molhard : Développement de grains de pollen dans l'ovule du Peluni hybrida (Rev. Gén. de Bot., VI, 1806, p. 49). 2) Briosi e Tognini : L. € p. 105 # k + 1 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE PREMIÈRE EXPÉRIENCE. — Sur 160 graines mises à germer, 147 se sont développées, 119 ont donné naissance à des individus à fleurs femelles toutes bien instituées et les 28 autres à des pieds mâles, et la plupart de ces individus, 21, présentaient de nom- breuses fleurs plus ou moins transformées en fleurs femelles, sou- vent complètement; on compte donc ici 425 individus femelles pour 100 individus mâles. Admettons que les 13 graines qui n’ont pas germé aient donné naissance à des pieds mâles, nous aurions encore 290 pieds femelles pour 100 pieds mâles; or, dans des centaines de statistiques de même ordre, c’est-à-dire portant sur : à des nombres de pieds comparables à ceux dont il vient d’être ques- | tion,et concernant des cultures faites dans des conditions normales, j'ai toujours trouvé pour 100 individus mâles de 72 à 164 pieds femelles. 4 2e EXPÉRIENCE. — 200 graines ont été mises à germer ; sur les R 172 qui se sont développées jusqu’à fleur (18 n’ont pas germé, 10 n’ont pas fleuri) 148 ont donné des pieds femelles, 24 des pieds mâles, dont aucun n’était exempt des transformations que nous . avons décrites et dont plusieurs n’ont été comptés comme mâles qu'à cause de la présence de une ou deux fleurs présentant des “ étamines; la proportion est ici, en ne tenant compte que des pieds … qui ont fleuri, de 616 femelles pour 100 mâles, et si on suppose : que toutes les autres graines se soient développées en pieds mâles, de 284 femelles pour 100 mâles. É Il est très important de tenir compte ici des graines qui n'ont … pas germé et de celles qui ont donné naissance à des individus qui 4 ne sont pas arrivés à floraison, car on peut objecter aux expériences de cette nature, où on ne prend pas cette précaution, qu’on mesure l'influence comparée des conditions auxquelles les plantes sont … soumises sur les individus de chacun des sexes ; tel facteur pour- rait augmenter la proportion des individus femelles par exemple, en empêchant dans une certaine mesure le développement des individus mâles. Je viens de rapporter deux des expérierces les plus probantes, mais j'en ai effectué beaucoup d'autres qui m'ont toujours donné des résultats dans le même sens, et je suis amené par elles à conclure que, parmi les individus femelles de ces expériences, s’en trouvent provenant de graines qui, dans des conditions normales de culture, : DE L'HERMAPHRODISME CHEZ LA MERCURIALE ET LE CHANVRE 333 auraient donné naissance à des pieds mâles. Nous avons d’ailleurs _ compté comme mâle tout pied qui présentait une seule fleur avec _ la moindre trace d’étamine, pied qui est en somme beaucoup plutôt femelle que mâle puisqu'il pourrait avoir toutes ses fleurs femelles à l'exception d’une seule ; que cette fleur vienne à disparaître et le pied est devenu uniquement femelle et compté comme tel ; les sta- tistiques établies ne font donc que nous confirmer dans la possibilité de la transformation d’un sexe dans l’autre, à laquelle nous à déjà fait assister le seul examen morphologique ; elle est ici établie, soit que nous tenions compte de l’ensemble des graines semées, soit que nous considérions isolément les pieds mâles. Il nous reste à rechercher quel est le facteur qui agit dans ce cas; nous avons dit que les semis avaient été effectués dans une serre; les pieds qui se sont développés dans ces conditions restaient très petits ; leur taille maxima, rarement atteinte, était d'environ 935 cm., leur taille moyenne de 20 cm; ils étaient peu ou pas ramifiés et ne tardaient pas à mourir après avoir donné naissance à quelques fleurs qui restaient toujours plus petites que les fleurs _ normales et n’atteignaient jamais, comme nous l'avons déjà vu, _ leur entier développement; les grains de pollen, par exemple, n’arrivaient jamais à leur parfaite constitution ; les conditions qui ont déterminé la transformation du sexe mâle en sexe femelle étaient donc très mauvaises pour l’ensemble de la plante; or la tivement à la détermination production des individus femelles; en admettant que cette règle soit généralement exacte, elle souffre ici du moins une exception des plus nettes : la transformation plus ou moins complète des étamines en carpelles accompagne ici un très faible développement de l'appareil végétatif. J'ai cherché à isoler parmi les différents facteurs constituant le | milieu dans lequel se sont développés les pieds de Chanvre que _Dous venons d'étudier celui qui agissai Prépondérante; par des expériences comparées : que la nature chimique du terreau dans léquel ont été faits les semis, que l'humidité du sol, non plus que celle de l'atmosphère, : que la température n'intervenaient pas, mais que ces transforma- tions étaient dues à la faible intensité de j'ai pu montrer t d'une manière exclusive ou la lumière que recevaient 334 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les plantes en expérience; Gasparrini attribuait la transformation : analogue qu'il a décrite chez le Chanvre à la précocité des semis; or, j'ai obtenu les mêmes résultats en semant les graines d’un même É lot au mois de mars, au mois de septembre ou à quelque autre … époque intermédiaire. L’intensité des transformations varie en . même temps que l’intensité de l’ombre, et des semis effectués à une 3 intensité lumineuse normale, toutes les autres conditions restant comparables, n’ont produit que des pieds parfaitement normaux. En résumé, cette étude des transformations des fleurs mâles chez le Chanvre nous à conduits aux conclusions suivantes : A. Conclusions d'ordre morphologique : 1° Le périgone de la fleur femelle du Chanvre est homologue du calice de la fleur mâle. 20 La fleur du Chanvre est unisexuée fondamentalement. 3 Le pistil de cette plante est formé de deux carpelles. & Des cellules mères polliniques peuvent se développer à la façon de cellules mères de sac embryonnaire. B. Conclusions d’ordre physiologique : ‘ 5 Le sexe n’est pas absolument déterminé dans la graine du Chanvre et des conditions anormales peuvent le modifier. 6° Nous observons une transformation des pieds mâles en pieds femeiles dans des conditions très grrr au développement - ; l'appareil végétatif. Ë 7 Cette transformation est due à une faible intensité lumineuse (1). En rat du Laboratoire de Botanique de la Faculté des Sciences, dirigé parï .G. Bon INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX par Ch. DASSONVILLE /Suile) il. CHANVRE. Avant d'exposer en détails, comme je viens de le faire pour le Sarrasin, mes expériences sur le Chanvre, je tiens à faire remarquer que, dans quelques carrés, le nombre des plantes qui a poussé a _ été très faible. Ces carrés n’entrent pas en ligne de compte dans _ l'étude qui suit. {o Aspect extérieur des récoltes. L'examen des plantes à l’état vert à été fait le 17 juin et le 11 août. 17 juin. Les dimensions moyennes des tiges dans chaque carré : sont représentées fig. 9. : 4 D’après cette figure, les résultats suivants sont faciles à voir : 1 L'azotate de potasse et le phosphate de potasse ont une . influence très avantageuse sur la végétation. Il y a un optimum au _ carré n° 2 pour ce dernier sel. 2 Le chlorure de potassium et l’azotate de soude sont favorables aussi ; mais l'effet est déjà moindre que pour les sels précédents. Tous les deux présentent une dose oplima. % Le chlorure de sodium s’est montré utile à la plus faible dose. A toutes les autres doses il a été nuisible, et cela d'autant plus _ qu’il était plus concentré. | &o Le sulfate de chaux et le sulfate de magnésie n’ont eu d'efet appréciable qu’à la dosé maxima. _ 5 Le phosphate de fer s’est montré légèrement préjudiciable l’une façon uniforme. . . Te 2 SP NE RUES RE A ee CN HE D re - 336 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Je n'ai représenté ni l’oxalate de potasse, ni le nitrate d'ammo- niaque parce que les eultures de ces deux sels contenaient, dans chaque carré, des plantes de dimensions très inégales et que, par suite, la moyenne, difficile à évaluer avec précision, n'avait aucune signification. 11 août. A cette époque, les dimensions de quelques tiges obte- nues avec l’oralate de potasse sont deux fois plus grandes que dans ASE : 26 MAR T ap | evo ; : pie sie 1 racer Si | 27 LR PÉRNE E N7 CA MP ‘ é ; 4 De ES à ! nr on à HR TE TT Eng ses °*% « ï à 2 He à À re | Rp oi ho Me 130 . Ÿ ee: 19 : À Ya N à cé ,° 4 à : 6, SQ'Ca a De | Jans sels 5 6° + ans sels. Le PO*Fe” De LE Ns [4e 1 s Fa Doset Dose? Dose 4 Doseë Fig. 68. — Courbe montrant les dimensions moyennes des tiges de Chanvre ivant le ur culture dans différents sels. les autres milieux ; mais, pour les raisons que j'ai données précé- demment, il est impossible de tirer une conclusion de cet avantage Peut-être ce sel exercetil une action très défavorable à à la ser nation ? : Les autres cultures ot paru Do ivoi être classées ainsi, à us “ les dimensions moyennes des plantes: 4° 4zotate de potasse. > hd à poisse 3 avoratr game ACTION. DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 337 niaque. 4° et 5° Sulfate de chaux et chlorure de potassium. 6? Sulfate de magnésie. T Phosphate de fer. 8 Culture sans sels. 9% 4zotate de soude. 10° Chlorure de sodium. Les effets observés, d'après les diverses doses, peuvent être ex- primés de Ja façon suivante : 4 Sels donnant un développement croissant en raison directe des doses : Azotate de potasse. Phosphate de potasse. Azotale d'ammoniaque, Sulfate de chaux. 20 Sels ayant un optimum. Sulfate de magnésie (carré n° 2). Chlorure de potassium (carré n° 2). 30 Sels nuisibles à La végétation en raison directe de leurs doses. Azotate de soude. Chlorure de sodium, 4° Sels sans éffet appréciable. Phosphate de fer. 2 Poids sec. C’est surtout pour le Chanvre qu'il y a lieu de comparer Le poids sec à la quantité de sel puisé par la plante et non pas au degré de salure du terrain. On voit, en effet, dans le tableau qui suit, que, sou- vent, cette quantité n’a aucun rapport avec le degré de concentration _ du sel, en raison de la variabilité du nombre des plantes développées dans les cultures. Il est à remarquer, d'autre part, que les poids de substance sèche relevés sont, en général, en relation assez évidente avec les quantités de sel mis à la disposition de chaque plante ; tandis qu’au contraire, ces poids n’ont le plus souvent aucun rapport-avec le degré de salure. Cela tend à démontrer que Le résultat de la compa- raison du poids sec à la quantité de sel que la plante a ps prendre doit se rapprocher assez exactement de la vérité. 4 La dessiccation a été plus difficile pour le Chanvre que pour le : : Sarrasin : il a été impossible d'obtenir un. état de division aussi complet, car les fibres du Chanvre résistent au triturage. J'ai dû Maintenir ces plantes à l’étuve pendant un Us qui a duré de rois semaines à un mois. # d à k > Rev. gén. de Botanique, — x. de 338 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Tableau B. — CHANVRE Numéros| Nombre | Quantité POIDS SEC NATURE DES SELS de sel Tu nié CT dvi carrés | plantes | par plante ne pied rats Gr. Oo. Gr | Gr. ET 15 0.444 |! 112 7.467 \ Î 6 0.555 42 7 | 0 te d 12.524 xalate de potasse . L 4 11 2 424 95 8.63 | 2:95 3 3 4.444 81 27 / | 330 | I 8 0.4165 | 32.3 | 4.037 2 16 0.4165 | :6 8:5 Azotate d° ; 3.896 zolate d’ammoniaque . 2 29 À 159 70 2 (043 4 ri: 1.975 | 135.1 | 5.005 ; | 293.4 | 1 85 0.039 | 197.5 | 2.32 2 48 0.091 | 201.5 | 2.76 _ Azotate de potasse , 2.995 AE 4 3 31 43 | 13.39 4 59 0.452 | 225 3.81 | 139.1 | 3 30 0.444 39.5 | 1.647 2 7 0,952 4.285 S lfate d ' F 2.774 pp at . 4 a1 | 0.935] 72 a (AE à 2 1.666 5 2.9 | 146.5 2 53 0.125 93.1 | 1.758 1 19 0.175 . 188 Tr: Phosphat s \ ’ |. 2.513 10sphate de potasse. | 3 15 0.922 s 2.333:| 4 28 +159 95 4,130 ; 5 278.1 1 13 0.2945 | 26.8 | 2.06 Sulfate de chaux. . , . . è cas br LE nd 2.484 3 15 | 0.888 | 51 |34 2 6 1.111 15 22 | [200.3 ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 339 Numéros | Nombre | Quantité POIDS NET NATURE DES SELS des des e sel total par moyen carrés | plantes | par plante par ed par récolte aie culture Gr. Gr. Gr. | Gr. 1 26 0.128 58,1 | 2.234 Phosphate de fer. . . . . | - 37 0.180 0 1.890 { 2.241 3 34 0308 88.5 | 2.60 4 0 » » » : 216.6 1 95 0.0345 | 251.5 | 2.62 Chlorure de potassium . .) ? 22 0.303 | 73.2 | 3.327 | 2.211. , 59 0.381 65 1.859 | 4 50 0.583 52 1.04 441.7 Nan déle : 55 2 cu 1 73 » 158 2.169 > 099 2 94 » 190,5 | 2.03 1 7 0.0455 | 156.7 | 2.147 Azotate de soude. , . . . è 87 D07 cs ia | 1.499 3 71 0.1875 | 100.8 | 1.42 | 4 30 0.7405 | 21 0.583 439.5 | 1 28 0.119 39 1.393 Chlorure de sodium . . .) sl 0.1355 | 70 £ va | 1.277 3 16 0 1755 85 1 + 4 95 0.2855 | 116.5 | 1.226 | | 310.5 Dans tous les cas, les résultats ont été seulement considérés comme acquis, lorsque les poids demeuraient invariables après un intervalle de 48 heures à l’étuve. Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau des pages 338 et 339 ; Si, pour les raisons que j'ai exposées, on fait a l'oxalate de potasse, on voit, dans ce tableau, que la série des sels classés d'après le poids moyen de la substance sèche qu'ils ont donnée, est assez sensiblement la mème que pour le Sarrasin, bstraction de 340 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Elle en diffère par le passage du phosphate de potasse au-dessus du sulfate de chaux et par celui du chlorure de potassium dans la catégorie des sels fertilisants. 1} convient de remarquer qué, chez le Chanvre, le premier de ces sels ne montre plus d’optimum, mais accuse au contraire un rendement proportionnel à sa dose; c'est là la réelle différence que ce sel présente dans les deux cultures. Le chlorure de potassium paraît avantageux, quand le sol en renferme une très faible quantité ; il présente une dose optima au-dessus de laquelle il devient nuisible. SELS DONT LE DEGRÉ DE CONCENTRATION A UNE ACTION SUR LE CHANVRE INVARIABLE VARIABLE | | css oo nt nn" 250 Sur. 5 | l'aspect se Progressive . Avec optimum | t | Réelle Apparente Réel. | Apparen | | nuisible utile nuisible | utile | | | | | Nael. | Nacl. ue | Kel. Kel. A20°Na AzOŸNa | AzOK . AzOŸK POiFe?0° | PO*K’H q e Z Az0*AzH AzOŸ AzH* S0Mg s0'Mg POiFe-0® ( | | |. SOfCa SO! Ca | PO'Fe°0? | li Oxalate de potasse indéterminable dans les conditions de l'expérience: _ Les différences que nous venons de signaler pour ces deux sels | entre leurs effets sur le Sarrasin et sur le carre sont d sons peu accentuées, En comparant les résultats fournis par l'examen des pis sur pied à ceux du poids see, on établirait de la mème manière nr pour le Sarrasin le tableau ci-contre : US ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX on | Les faits consignés dans ce Pen peuvent s ii CpRER ainsi : : L'azotate de potasse, le phosphate de potasse, Pazotate Es que, augmentent à la fois les dimensions et le poids sec du Chanvre en raison directe de leur dose. Le sulfate de magnésie et le An de potassium produisent un effet maximum pour une dose qui est la même, que l'on considère les dimensions des plantes ou les poids secs obtenus. Le sulfate de chaux augmente progressivement la teneur de la plante en eau ; mais le poids sec passe par un oplimum. Le chlorure de sodium et le nitrate de soude diminuent la teneur en eau et la substance sèche proportionnellement à leur poids. -_ En rapprochant les résultats généraux des observations recueil- lies à la première période du développement, on verrait, en outre, que l’action des sels se traduit par des effets qui varient suivant l'épo- que de la végétation : Le sulfate de magnésie montre son action hibrable assez tardive- ment. L'azotate d'ammoniaque est dans le même cas. L’azotate de potasse montre surtout son efficacité dans les premiers temps de la végétation. Le phosphate de fer n'a d'action appréviable que très tard ; encore | ‘celte action est-elle faible. La position des optimums est très variable : Certains disparaissent dans le cours du développement (phosphate de potasse, azotate de soude) ; d’autres apparaissent (sulfate de chaux et de pre d’autres, enfin, persistenl (chlorure de potasse). Enfin, en s'appuyant sur des conditions analogues à celles que j'ai exposées pour le Sarrasin, on aboutirait aux conclusions suivantes : Les sels de potasse ouest la teneur dela Lg en eau. La soude produit toujours des effets moi que la potasse. La chaux et la magnésie ont des effets sensiblement éqaur. L'ordre d'utilité décroissante des acides est le suivant : azotique. 2 Acide Poire 30 Acide honte 40 Acide 342 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Co dstion entre les expériences de la première série (Lupin) et celles de la seconde (Sarrasin et Ghanvre). Les expériences faites sur le Chanvre et le Sarrasin d’une part. sur le Lupin d’autre part, fournissent les résultats concordants qui suivent : 1° Le sulfate de magnésie a exercé, chez toutes ces espèces, une influence très faible au début ; plus tard, il s’est montré très néces- saire. 2 Le phosphate de potasse a toujours favorisé le développement du Chanvre et du Sarrasin. L'étude du Lupin nous a conduit à la même conclusion, puisque nous avons vu que la suppression de ce corps dans la liqueur de Knop donne des plantes de taille très réduite. Mais, en ce qui concerne l’azotate de potasse, nous constatons un désaccord frappant : . Tandis que ce sel a été très favorable au Chanvre et au Sarrasin, il s’est montré, au contraire, préjudiciable à la culture du Lupin. Nous avons vu, en effet, que le poids sec est relativement faible dans une culture arrosée avec de la solution de Knop privée d’azo- tate de potasse; qu’il est au contraire relativement élevé lorsque les plantes sont arrosées avec une solution de Knop normale. Ce désaccord ne peut pas être réel, car on devrait en conclure que les tissus du Lupin se constituent sans sel azoté. D'où vient donc cette contradiction ? On sait par les travaux de MM. Hellriegel et Wilfartb, Bréal, Pratzmowski, Beyerinck, Franck, Tacke et surtout ceux de MM. Schloesing fils et Em. Laurent que les tubercules radicaux des Légumineuses jouissent de la propriété de fixer l'azote almos- phérique. Bien plus, les micro-organismes de ces tubercules sem blent être les éléments les plus importants de l’alimentation azotée du Lupin, puisqu'ils ont sufli aux besoins de la plante dans les sols pauvres en nitrates. Or, nous avons constaté que les Lupins cultivés dans un milieu où nous n'avions pas ajouté de nitrate de potasse étaient ceux qui possédaient le plus grand nombre de tubercules. Il est dès lors vraisemblable, qu _ ajoutant du nitrate de mare LEE ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 943 potasse au sol, on entrave le développement des micro- -organismes des racines du Lupin qui se trouve ainsi privé de sa principale source d’azote, La contradiction signalée est donc seulement apparente et l’en- semble de nos expériences permettent de formuler des conclusions d'ensemble. CONCLUSIONS DES EXPÉRIENCES DE LA DEUXIÈME PARTIE Dans nos expériences, nous avons observé une augmentation de la teneur en eau, en présence des sels de potasse; la substitution de la soude à la potasse a toujours produit une diminution de récolte ; la chaux et la magnésie se sont montrées sensiblement équivalentes. L'ordre des acides — réserves faites pour l’acide oxa- lique — à été le même. Les poids moyens de la substance sèche développée sous l'influence des mêmes sels ont subi des variations - analogues (exception faite de la substance sèche du Lupin, en pré- sence des nitrates, que nous avons expliquée plus haut). Les mêmes sels ont été fertilisants et leurs effets ont permis de les classer, à très peu de chose près, dans le même ordre. Les mèmes sels se sont montrés nuisibles. Nous avons vu que, d’une façon générale, les premiers he d'un sel sur le développement du végétal sont souvent en opposition avec le rendement final et que l’exubérance d’une récolte est sou- vent due, au moins en partie, à une accumulation d’eau. Or, l'effet Produit, dès le début, par l’adjonction d’un engrais chimique el l'estimation sur pied de la récolte sont, dans la pratique agricole, es deux critériums habituels qui font apprécier la valeur à un engrais. On voit, par suite, quelle grave erreur on est appelé à commettre. Il y aurail intérêt à reprendre, pour les principales espèces exploitées, des expériences comparatives et à déterminer rigoureu- sement les variations du poids sec pour chaque sel. 344 = REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE L'analogie d'action des sels suivant leur degré de concentration ‘s’est montrée moins nette; mais l’imperfection même de la méthode ne nous permet pas d'attribuer les écarts observés à la différence ‘des espèces. : Eorsque nous: win un sel à une terre, nous ne pouvons pas apprécier les modifications que nous faisons subir à cette terre : une certaine quantité de ce sel peut être fixée par les éléments du sol, le reste restant à l’état libre ou disparaissant, entraîné par les eaux. Dès lors, on ne connaît pas avec précision le degré de concen- tration du sel; et, si l'on veut établir le rapport des variations de la substance sèche avec les doses des sels, il est indispensablé de recourir à l'emploi des cultures pures qui permettent d'évaluer le poids sec d’une récolte en fonction de la dose du sel employé. Seules, les cultures en solutions aqueuses ont toute la rigueur et Ja précision désirables. REVUE DES TRAVAUX SUR LA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS PUBLIÉS EN 1894-1897 /Suile). Dans la plus orientale des petites Antilles, la Barbade, M. MücLer grapha et d'Opegrapha et une de Graphis récoltées par Anderson et conservées dans l’herbier de Kew. La flore lichénique de deux autres de ces îles, la Dominique et Saint-Vincent, a été étudiée par M. Waiio, Les Lichens récoltés par . Elliott (2) Soms-ausgdmbre de 152 subdivisés en 119 Discolichenes, 81 Prrenolichenes et 2 Lichenes imperfecti. Le genre Lecidea avec 21 Thelotrema 6 sur 9, les Parmelia 5 sur 8. Il n’y a là rien d'étonnant, Car les Lichens de ces deux iles avaient été jusqu'alors fort peu étudiés, et quant aux Parmelia c’est un des genres les plus embrouillés; dans cerlains herbiers, et même dans celui du Muséum de Paris, on trouve Sous un même nom des échantillons qui n'ont entre eux que de vagues . ressemblances, M. Müller. en négligeant pour l'étude de ces espèces les _ léaclions et les spermalies, n’a pas peu contribué à rendre les détor Minations difficiles; M. Wainio a commencé à mettre un peu d'ordre _ dans ce chaos, mais l'œuvre n’est pas encore achevée. Il faut signaler Une tribu nouvelle, £ctolechieæ, comprenant deux gross, Ar sa … liopsis et Ectolechia: le premier est nouveau ainsi que l'espèce qui ul _ st attribuée, À loccasion des Arthonia récoltés par Wright dans l'ile de Cuba, ns. f (Extr. du Linnean Society's Journal, vol, XXX); br. in-8 de 13 9 Botany, 1895-189;); br. in-8 de 38 pages. décrit dans un autre ouvrage (1) deux espèces nouvelles de Platy- 13. Müller: Theo t G sertim ex Herb. reg. Kewensi “ (2) E. Wainio : Li-henes Antillarum a W. R. Elliott collecti (Extr. du me" } 346 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE . SU (1) donne un aperçu de la classification qu’il a adoptée ncien genre. Il en ôte d’abord 25 espèces pour le genr Aaron (NyL) caractérisé par les gonidies du thalle qui sont nicellulaires et globuleuses (dans toutes les autres, elles sont chroolé- se Le genre Arthothelium . AE ME ensuite 60 dont les spores sont PAAIACREMAIGRSEE, et les 250 qui are sont d’abord sépa- rées en 4 classes Ab, Dati Fuscæ et Nigræ, puis subdivisées an aque section d’après le nombre de clgisans ses: spores et la grandeur du es RARE C Macrocephales et U ).M. Müller ces BE Édolbes k lurnière sé fait dans le très riardidhie Synopsis Arthoniæ de M. W lley (2) lequel manque un peu de clarté dans les grandes divisions, et qu’ainsi l'étude de ce genre difficile est rendue à peu près abordable. Dans lopuscule de M. Müller 42 espèces des genres Arthonia et Arthothelium sont énumé- rées ou décrites et on y trouve les diagnoses de deux des espèces dont le nom seul se trouve chez M. Willey. Ce n’est pas seulement dans le genre Arthonia que M. Müller a mis de l’ordre, il a rendu le même service à la science pour les autres Graphidées : Thelotrema, Graphis, Opegrapha, etc, et pour les Pyrenocarpées. Le même système a été appliqué à ces genres, c’est-à-dire que les fractionnements qu il a faits dans chaque d’eux ‘reposent sur la couleur des spores et la manière dont elles sont divisées à l’intérieur. Prenons pour exemple lancien genre Graphis qui dans les régions chaudes présente plus de 300 espèces. 1. — Spores divisées transversalement : 1° hyalines, Graphis ; > brunes, Phæographis. IL. — Spores parenchymateuses : 1° hyalines, Graphina: 2° brunes, Phæographina. N est facile de voir que ce ii Hu est . préférable aux Stirpes que M. Nylander avait d’abord Étabee sans s défini nir. as l'Amérique du Sud nous n’avons à signaler que des détermi- nations de M. Müller : à Caracas (3) la simple énumération de 187 espè- ces récoltées par le docteur Ernst. Ce professeur avait déjà envoyé à M. Müller des Lichens dont les espèces nouvelles ont été décrites dans le Lichenologische Beitrage (4). Les re des 6 espèces nouvelles de la présente collection se trouvent dans les Lichens exotici déjà cités (5), les premières étaient des Graphidées ; celles-ci sont surtout des Lecidea et des Porina. Ces Lichens appartiennent à la végétation tropicale et peu d’entre eux se retrouvent en Europe. L'une de ces espèces observées pour la première fois mérite d’être mentionnée, le Ramalea myrioclu- (t) J. Müller: ne el Arthothelii Species Wrightian®æ in insula Cuba lectæ (Extr. du Bulletin de l'Herbier Boissier, ue ; br. ip-8° de 12 pages: (2) Revue générale à Bolanique, 1. È (3) J. Müller : Lichenes de «a él. Pr D Ernst prope Caracas lecli “0 (Extr. de l'Hedwigia, 1895) ; br. in-8° de 8 pag (4) J. Müller : rasta Beitrage, se 206- 219 (5) J. Müller: Lichenes exotici, IV, n°° 150, 151, 153, jé “363 et 164. st the AR PTE REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 347 della, car le genre a peu d’espèces et la distribution géographique en est fort restreinte, l’une végète en Australie et les trois autres sont de l'Amérique ae Cuba, Caracas et le Brésil, et de plus cette der- nière À. coilophylla Müll. es Lichenes exotici n° 142, at-elle été regar- der d’abord par cet auteur et l’est-elle encore par M. Wainio comme un Cladonia. M. Müller sépare complètement les Ramalea des Ramalina et les place dans une tribu spéciale. Dans les deux ouvrages suivants nous avons encore affaire. à la flore des régions chaudes. Le second fascicule des Lichens de Costa-Rica (1) en présente 281 dont 81 appar- tiennent aux Graphidées et 60 aux Pyrenocarpées. Ceux qui n’avaient pas encore été sont moins nombreux que dans le Arr fascicule (2), car ils n’atteignent pas le quart de l’ensemble. Les Graphidées, en y comprenant les Thelotrema, ont 23 de ces 61 espèces nouvelles, et les Pyrénocarpées, 15. Sur le total général de 281, 184 ne se trouvent pas ans la première liste, ce qui porte à 398 le nombre des Lichens de Costa-Rica. L'augmentation est surtout dans le genre rase 23 _ ces; dans les différents genres des Lecidées, il y a 29 en plus dans les Graphidées en y CORDES les TA dote et les Grass déjà cités, 65. Dans ces calculs je n’ai pas tenu compte des variétés, qui sont assez a Re une variété nouvelle dans le : Pérou, Anaptychia ciliaris var. peruviana Müll. Argov. (3), un Thelo- trema nouveau dans la Guyane (4), T. Secoligella “Müll Arg. et nous entrons dans le Brésil. Là nous trouvons encore des nouveautés mé dans les genres Ocellularia, Thelotrema, Déni pas Tatygrapha e ans plusieurs genres de Graphidées, et nous arrivons à la ps faite par M. Ule (5), laquelle n’est que la suite de . qui a été publiée en 1891 sous un autre nom (6). Quelques noms de la présente. liste S'ajoutent à ceux de la cerire sans compter, bien entendu, les nouveautés, qui sont au nombre de 14 et dont les Graphidées et les Jrénocarpées emportent plus de la moitié; les diagnoses de ces espèces se trouvent dansles Lichenes exotici (7). L'une d’elles, n° 124, Melaspilea Conglomerans, parasite sur le thalle d'un Pertusaria devrait, ce semble, _ Prendre place parmi les Champignons. Parmi les cinq qui restent, 4) Th. Durand et H. Pittier: Primiliæ Floræ Costaricensis : Lichens, seconde + Énumération, auctore J. Müller ÊRrE du Bulletin de la Société royale de Bota- nique de Belgique, 1893) ; br. in-8° d (2) Revue générale de Botanique, d V,. p. 12 (3) J. Müller : Lichenes exotici, IV, n° 106. (4) 3. Müller : Jbidem., n° 118. (@) J, Müller: Thelotremeæ et Graphideæ norw, n® 1-11, 19, 23-26 et es (6) 3. a Lichenes Uleani in Brasilia lecii (Extr. de l'Hedwigia, ); in-8o, 4 (7) 3, sq Lichenes Caihärinenses. voir Revue générale de ne EE V. A Gi 4. Fier Lichenes exotici, HE, n° 102, 103, 104, 114, 122, aa 130 et 134- 348 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l'une est fort intéressante, et l’on est assez étonné de trouver un Ephebe, E. Uleana, n° 102, au sud du Brésil, dans la province de Sainte- Catherine. 8 genre Æphebe, qui ne comprend que 5 espèces avec celle- ci, a une aire de diffusion très restreinte. L’Æphebe pubescens Fr., commun sur qe grès des environs de Paris, ne se retrouve, ilehiors de l’Europe, qu’en Algérie et au Groënland. Les Æ. solida et Lesque- reuxi Bornet sont de l'Amérique du Nord et l’£. tasmanica Cromb., de l'Australie. C’est donc la première fois qu’un Æphebe est signalé dans l'Amérique da Sud. C’est aussi le premier Siphula, S. carassana, n° 104, que l'on récolte dans le Brésil. Ce genre, quoique plus répandu que l’Ephebe, ne compte que 15 à 20 espèces. Trois formes nouvelles d’Usnea et le Sticta patagonica Müll. Arg. (1) récoltés en Patagonie et commu- qués à M. Müller par M. Otto Kuntze, terminent la revision des Lichens de l'Amérique. En Océanie, l'Herbier de Kew a offert à M. Müller deux Lichens nou- veaux (2), l’un de l’île Ternate, du groupe des Moluques, le Phæogra- phis tremulans, et l'autre, Phæographina flexuosa, des îles Philippines, d'espèces nouvelles provenant principalement des provinces de Queen- sland et de Victoria, Dans les Lichenes exoticinous trouvons d'abord (3) Phyllopsor: melanocarpa,Placodium flavo-stramineum, Lecania mol- liuscula, Pertusaria arenacea, Lecidea scorigena et Arthonia interstes, de la province de Victoria. Dans un autre Mémoire (4) la même pro- vince, ainsi que celles de Queensland et de la Nouvelle-Galles du Sud ont fourni 38 espèces ou variétés nouvelles appartenant aux genres Lecanora, Lecania, Callopisma, Rinodina, Pertusaria (18 espèces), Lecidea, Blastenia et Buellia. Certaines proviennent de la petite île de Thursday, située au nord du Queensland, et il faut distinguer le Lecania subsquamosa récolté à une altitude de 4500 & sur le mont Mueller. Les Thélotremées, Graphidées et Pyrénocarpées sont dans les mêmes pro- vinces (5) au nombre de 50; le genre Graphis, sectionné comme nous l'avons dit plus haut, en enlève 13. Dans un quatrième opuscule (6); des genres assez nombreux soit fruticuleux, soit foliacés ou crustacé (1) J. Müller : Lichenes exotici, À sde et 144. (2) J. Müller : Thelotremecæ et Crapideæ ovæ, n° 27 et 30. (3) J. Müller : Lichenes exotici, HE, n°: 160, 111-113, 115 et 121. (4) J. Müller : Lecanoreæ et 'Lecideæ er novæ (Extr. du Bulletin de l’'Herbier pres 1895): br. in-8° de 9 (») J : Sertum australiense a p cies novæ australienses Theloire- n mearum, . Graphidearum " Pyrenocarpearum (Extr. du Bulletin de 'Herbier Boissier, 1895) ; br. in-à pages. = (6} J. Müller : Aubade Faren, (Este. du même Recueil, - en be. in8° 2: de 10 pages FR ST AT SRE Ps EP PE EEE REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 349 s ont fourni 44 nouveautés. Les Patellaria sont au nombre de 10; on remarque un Coenogonium, le C. ornatum. Ce genre, quoique assez répandu dans les pays exotiques, compte peu d'espèces, à peine une serait bien nécessaire pour en faciliter l'étude qu'elles soient de nouveau énumérées et placées, selon l’ordre systématique au milieu des anciennes, C’est ce travail que M. Müller se nn à d'exécuter en publiant une flore générale des Lichens de l'Australie, quand la mort est venu le surprendre, Il l’avait d’ailleurs commencé pour les Pyré- a les espèces sont rangées selon leurs affinités sous chaque nom géné- _ rique, en un mot, on voit l’ordre systématique que l’auteur a mis dans . ce groupe. Il s’y trouve 18 espèces nouv velles, ce qui porte à 156 le ‘ajouté quelques espèces de l'ile de Lord Howe, qui appartient à la No uvelle- ie du Sud et de l'archipel de Fidji. Cette collection de 49 espèces se compose uniquement , as fruticuleux et foliacés. Elle est jiehé en Sticta, 15 espèces n Parmelia, 11 espèces. On y remarque la présence du Stictina pr RE Nyl., espèce européenne, Subconspersa: var. eradicata, de New-England. Avant de passer en Nouvelle-Zélande nous trouvons dans l’Herbier de Kew un nouvel Arthothelium (3), VA. ferax. Nouvelle Zélande à est une des régions du globe la plus riche en bin, et comme la végétation y est très différente, suivant la latitude Ou l'orientation, il s’ensuit que la flore de ce pays touche d’un côté, par des nombreux Sphærophoron et Sticta que l’on y rencontre, à la flore nu et d’un autre côté par les espèces de Graphidées qu’elle sont plus grandes que œr oÿaumé, car si on les en Enbotail la Nou- Velle-Zélande monterait jusqu’à Munich. Cette région a été lrès e xplo- e, principalement par Colenso et Sinclair dans le nord, par Lindsay 1 J Müller : Pyrenocarpaæ Queenslandiæ (Extr. de l'Australasian Association ae eme t of science, Brisbane, 1895); br. in-8o de 18 pages. 2) A : Lichene. à Mooreani ns des Annalen desK. K. Naturhisto- rischen bia 1896); br. in-4e de 6 pages (3) J. Müller : Thclotreme et Graphideæ nôve, ne 3l 350 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE s la province d’Otago, par Helms dans les environs de Greymouth envoyés en Europe et y ont été étudiés. Mais les lichénologues ont tra- vaillé sans s’occuper de leurs prédécesseurs. Ainsi, le D' Stirton, en 1876 1 et 1877, a ignoré l’ouvrage de Krempelhuber paru en 1876, le D' Knight À a été longtemps sans connaître les travaux des deux précédents, et enfin M. Nylander (1) ne s’est pas occupé de ce qu’avaient publié Stir- ton, Krempelhuber et Knight. Il en est résulté que les mêmes espèces ont été décrites sous des noms différents et que par conséquent la flore lichénique est tombée dans un véritable chaos. M. Müller a voulu,y mettre de l’ordre; ne pouvant pas se procurer tous les échantillons originaux, il a examiné avec soin et comparé entre eux les diagnoses | e ces auteurs et supprimé les espèces qui lui ont paru semblables. d été décrites, mais il est d’une haute importance au point de vue de la classification. C’est du reste le premier de ses ouvrages où le Dr Müller ait mis en œuvre l’ordre systématique qu'il avait adopté et que jus- qu’alors il s’était contenté d'indiquer dans différents opuscules. Les : Co Discocarpées et Pyrénocarpées. Les deux premiers sont simplemen divisés en tribus; dans le troisième, Discocarpées, trois séries sont établies : 1° Diploblastées pour les Stereocaulon, Cladonia et Bæomyces ; > Tham EN qques comprenant tous les genres qui, dans la classification de M. Nylander, vont des Ramalina aux Pannaria inclu sivement, en y ajoutant toutefois les Thamnolia et Siphula, que celui-ci place près des Cladonia et la tribu des Phyllopsorées, créée pour les Biatora à thalle microphylle, et en en retranchant les Heppia où Derma- tocarpées, qui sont rejetés dans le quatrième ordre; 3 Kryoblastées ‘ pour les espèces à thalle crustacé. L'auteur maintient dans cette série | les Odontotrema et les Myrangium, qui sont maintenant exclus des Lichens. Le quatrième ordre, comme les deux premiers, est divisé en tribus. L'ouvrage de M. Nylander ne contient que 331 espèces ; celui de M. Müller en présente 730 réparties en 115 genres, On pouvait croire | qu'après ces travaux, les anciens Lichens de la Nouvelle- Zélande : étaient bien connus qu'il n’en serait plus question et qu’on n’aurait à ajouter à la flore de cette région que les découvertes que l’on y pourrait faire. Mais voilà que M. Müller obtient du Musée royal de Kew Ja “4 communication des récoltes faites autrefois par Colenso (3) et en trouve un certain nombre qui n’avaient pas encore été signalés en Nouvelle (1) Cat À Hot de Botanique, t. 1, p. 402. Lu (2) J onspeclus en Lichenum Novæ Zelandiæ (Extr. du. 11 (3) septentrionali prope Napier lecti, el nuperius maissi, tu Herbario. r servati (Extr. du Journal ot the Linnean Society, Bolany, 1895);. ;.bre in-8° de 12 p- s PCR LS is DS D LE cé ES REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 351 Zélande. Ils se décomposent en 29 variétés d'espèces déjà énumérées et en 18 espèces, dont 10 étaient déjà connues, d’ailleurs, et 8 sont décrites comme nouvelles. De ce chef, le total des Lichens de la Nou- velle-Zélande se trouve porté à 748. Dans cette collection se trouve le Stictina scrobiculata Nyl1., qui n’avait pas encore été trouvé dans cette ile; nous avons vu plus haut que l’on vient de le découvrir en Australie, Le nombre des Sticta se trouve porté à 52. Mais nous n’en avons pas encore fini avec les Lichens de la Nouvelle-Zélande, car pendant que M. Müller publie ces travaux, M. J. HezLzBom trouve dans l'Herbier du Muséum de Stockholm trois asciouide contenant environ 200 espèces de Lichens non déterminés et sans nom de colle cteur, mais munis de numéros d'ordre. H ne tarde pas à apprendre que le collecteur est rogames récoltées en même temps et indiquent par conséquent les localités. M. Hellbom se met à l’œuvre, étudie ces Lichens et les ter- à-dire en 1896. Il a tenu compte, dit-il, de tous les travaux de ses pré- décesseurs, c'était facile avec le Conspectus de M. Müller, et, en effet, il énumère toutes les espèces qui ne se trouvent pas dans la collection de M. Berggren et arrive au total de 953 espèces, chiffre qui n’est pas exact, car M. Hellbom n’a pas eu connaissance du dernier opuscule de . Müller. Il faut donc ajouter à cette somme les 18 espèces de la biéction Colenso et ainsi c’est 7971 espèces, sans compter les nom- reusés variétés, qui, jusqu'alors, ont été reconnues en Nouvelle-. Zélande, Le nombre des Sticta se trouve augmenté d’une unité et porté à 53. La collection de M. Berggren a une grande importance, parce que ce botaniste a parcouru les deux îles qui forment la Nouvelle-Zélande. Dans son introduction, M. Hellbom énumère sous le nom des localités 'angées par provinces les Lichens qui y ont été SA pr te de nue l'Océanie et d’aller en Afrique pour y terminer notre course, us avons à citer une espèce nouvelle de la No aie Caiédinlé, ons Re (2); cet Arthonia, récolté par Balansa, avait été autrefois rapporté par M. Müller à l'A. gracilis Eschw. Nous pénétrons dans le continent africain par le cap de Bonne- Espérance, d’où Mac Owan a rapporté l’Opegrapha alceraie et le à. veraphina limbata (3), espèces nouvelles conservées dans l'Herbier € Kew. Mais avant d’en parcourir les côtes, signalons le second et (1) J. Helilbom : Lichenæa Neo-Zelandica seu Lichenes Novæ Zelandiæ a Sv. Berggren annis 1875-75 collec ti, additis cœueris speciebus indidem huc usque COgnitis, breviter nn (Extr. de Bihan tisl K. Svenska Vet.- Akau. _ Handlingar, ): tirage à part de 150 pages, Stockholm, 1896. (2) 3. Mül üller : Lichenes Rss arr 120. (3) 3. ie. Thelotromeæ et Grmyhier movæ, n° 16 et 29. 352 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ne Supplément (1) de l'ouvrage de M. SrizENBERGER comprenant s Lichens connus de l'Afrique. Dans ces Suppléments, comme dit le ses se trouvent d’abord quelques corrections, puis les espèces ubliées depuis l’apparition du Lichenæa ou l'augmentation de l’aire de is. helopsis isiaca, tous de l'Egyfé. Cet opuscule n’est pas d’un usage commode pour le travailleur; pour cause de brièveté, l’auteur n’a pas rappelé le nom de l'espèce, il n’en a donné que le numéro, et par consé- quent si l’on veut savoir à quoi se rapporte l’adjonction ou la correction indiquée, il faut feuilleter en même temps que ce second Supplément et le corps de l'ouvrage et le premier Supplément (1) E. Stizenberger : Supplementa ad Lichenæam Africanam, W, Addenda el È corrigenda ex annis 1895-1894 (Extr. du Jaheresbericht der S' Gallischen Natur- wissenschaftlichen Gesellschaft, 1893-94) ; br. in-8e de 59 pages. n suivre). ; Abbé Hu. 425 — Lille, Imp. Le Bigot frères. es Le Gérant : Th. Te RE ÿ MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque Rae est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans 1 Le prix nd Core d'avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Etranger. . Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris Il sera rendu compte dans be revues spéciales des ouvrages, mémoires ou notes dont un re Lie a aéreese: au Directeur de la Revue générale de Botanique. De plu + sur la couverture. L-2 PP pl ral TE pe | BETLE NET A AU" At LAN + ts gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à dors LISTE DES AUTEURS . des principaux Mémoires ou Articles parus dans la | Æevue générale à de Ph ES ï po docteur ès._sclencés.: CHAUVEAUD, rec gere à l'Ecole : BaTranDer, nee à Ecole de _ ; rieure. ee Briquer, professeur à l’Université de | . lEcoie var cine. ni Genève. de “Dash Ibn membre de l'Acadé- E. enr, Peu SES de Re des è de: Sciences. Poupus, Leger de la Société de Le es auteurs Fe travaux insérés dans la Revue lsenéwutient Botanique ont Fe on médecine d’Alger, D eu as de Conférences à .. Durour, directeur-adjoint du Labora- toire de — végétale de Fon- taineblea ne b}, professeur à l’Acadé- TS royale d'Agriculture de Suède, FLABAULT, professeur à l’Université de Montpellier. FLor, docteur ès sciences, Fockeu, docteur ès sciences . versité de Nancy. GÉNEAU DE ere Ras à l'École de médecine GiarD, professeur à la shsess Guienarb, membre de l’Académie des sciences HECKEL, profeseur à l’Université + Marseill Henry, us: à FÉcole forestière de Nancy. ion (L’Abbé Joseph). Hicker, garde général des forêts. HocHReuTiNER, docteur ès sciences de À — versilé de Genève BERT, docteur nn. Hue gs abbé), lauréat de l'Institu£. By (l'abbé), professeur à la Faculté e d'A. Angers. Sons profensour à l'Université . Lausann ns Ÿ cs sv Janczewskt (de), professeur à l'Univer- sité de Cracov: Jonxman, de han d’Utrecht. É Jumezue, professeur-adjoint à la Faculté F des Sciences de ser es 4 _… l'Université e Copenhague. Lun A FT. URIVErSILe de Quito. LucLErc pu SABLON, ee dure de la Faculté à | dns. duélése Er esters. ie | THOUVENIN, rat à l'École Na prolesseur à à l'Université Copenbague. È. ne POULSEN, Ray, docteur ès : RusseLz (William), docteur ès sciences. _. SaPoRrA (de), Re de vie : titut. _ Van “énse membre de académie des sciences. Lun», de l'Université de Copenhague MACMILIAN (Conway), press à l’Uni- versité de Minneso “AE docteur ès sciences, de l’Ins- titut Pasteur, ‘ ; Masceer, lauréat de l’Institut. Maraucuor, maître de Conférences à la Sorbonne MaGniN, pu s l'Université de 74 Besanç Mex, directeur de la Station forestière de l'Est MESNanD, Enr à l'École de méde- ine de Rouen. RE 2 ste de Cunférences à la a Sorbonne, sc Naumw, membre de l'Académie des # sciences + Paztanine, professeur à l'Université de Varsovie. : PaRMENTIER, docteur ès sciences. docteur ès nu de 'Uni- versité de Copenhague PRILLIEUX, professeur à l'institut agro non ique ét élire de Conférences à PUni- À rsité de Toulouse ae (Charles), explorateur. sciences. _ médecine de rss TRABUT, prof L'on CE 2 eci - d'Alger. Vazror S ). directeur de l'Observatoire du Mont-Blanc. rene : Re on 1 RECHERCHES SUR LES RÉSERVES HYDROCARBONÉES « DES BULBES ET DES TUBERCULES par M. LECLERC DU SABLON Les parties souterraines de certaines plantes se différencient Sont digérées et fournissent des matériaux servant à un développe- - ment rapide de la plante. Je me suis proposé d'étudier la formation et la digestion de ces réserves. On concoit tout de suite ce que de pareilles recherches aussi mmairement énoncées ont de vaste et d’indéterminé. Il est indis- sable de définir et de limiter nettement le but que je me suis posé. Les réserves accumulées ee les bulbes ou les tubercules urtout formées par des hydrates bone : amidon, inuline, ine, sucre; les Hotidreé albuminoïdes S'y trouvent aussi, : : s en très faible proportion. Je me suis borné pour le moment à À er r les hydrates de carbone, et j'ai rs : _— les pue . Rev, gén, de botaniqut. — x. _ditions la quantité d’eau retenue dans les tissus, était Le faible. 394 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tion et de digestion, dans la composition des organes de réserve. : Cette étude peut montrer les transformations subies par chacune des matières de réserve pendant l’évolution de la plante. 4 Mais on sait combien sont nombreux et différents dans leurs propriétés les composés hydrocarbonés qui se trouvent dans la plante. On ne peut avoir la prétention de les isoler et de les définir tous. Dans une étude comme celle-ci il est indispensable de les … grouper en un très petit nombre de catégories. Au point de vue physiologique qui m'occupe seul, l'essentiel est de réunir les subs- 2 tances qui jouent le même rôle dans la plante et de séparer celles 1 1 päles modifications qui surviennent, pendant la période de forma- 4 2 4 : qui ont des rôles différents ; les caractères purement He ont une importance RE Le sens des résultats de ce travail dépend des méthodes suivies; … je vais donc d'abord exposer ces méthodes qui ont été les mêmes : dans tous les cas. Les plantes que j'ai choisies pour exemple ont | été étudiées environ tous les mois ou toutes les six semaines pen- dant le courant d’une année. Il y a ainsi peu de chances de laisser passer inaperçue une phase importante de la végétation. De plus, les plantes d’une même espèce ont été presque toujours récoltées À dans la même localité afin d'éviter les différences dues à l'influence du milieu. Les unes étaient cultivées au jardin des plantes de Tou- louse, les autres ont dù être récoltées aux environs. Il y a quelque fois de grandes difficultés à trouver certaines plantes pendant la période de vie ralentie; à cet égard j'ai été secondé très utilement par M. Henri Pic qui, grâce à sa connaissance précise de certaines localités intéressantes, a pu trouver par exemple des Ophrys, des Ficaires, des Asphodèles, des Colchiques, à une époque où ces … plantes sont réduites à leurs parties souterraines. è Après la récolte, l'organe de réserve à étudier était séparé des 1 parties voisines, puis placé dans une étuve pour y être desséché. * On sait que pour arriver à une dessiccation complète, la tempéra- ture de l’étuve doit être élevée au-dessus de 1400°. Mais une pareille façon de procéder aurait pû avoir quelques inconvénients en modi: fiant les propriétés de certains composés. Il m'a paru suffisant de laisser les plantes sad trois jours dans une étuve chauffée à 95°, je me suis assuré que dans ces con. ere hi LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 355 L'erreur ainsi commise, d’ailleurs toujours dans le même sens, est inférieure aux différences individuelles que peuvent présenter des organes recueillis à la même époque. Cette méthode de dessiccation me paraît donc avoir une exacti- tude suffisante et on verra que dans certains cas elle fournit sur la marche de la végétation des résultats intéressants. Des pesées effectuées avant et après la dessiccation donnent 1 quantité d’eau perdue. : Les matériaux d'étude desséchés sont ensuite réduits en poudre aussi fine que possible et mis à macérer dans de l'alcool à 90°. Je prolonge la macération pendant huit jours, en agitant le flacon aussi souvent que possible. Les hydrates de carbone, solubles dans l'alcool à 90, tels que les sucres, sont ainsi séparés des autres composés tels que la dextrine, l’amidon, l’inuline, les gommes. Pour que la dissolution des sucres soit complète, je n’ai jamais mis plus de deux grammes de matière desséchée dans un flacon ren- fermant environ-40 grammes d’alcool.. ai Les hydrates de carbone dissous dans ces conditions par l'alcool + comprennent les sucres, les glucosides et dans certains cas des subs- tances telles que la galactane qui sont intermédiaires entre les sucres et les dextrines et partiellement solubles dans l’alcoo!l à 90e. Lorsque les hydrates de carbone partiellement solubles dans l'alcool étaient en quantité notable j'ai modifié un peu la méthode suivie comme on le verra dans le chapitre relatif au Stachys. Dans les autres cas, la séparation entre les substances solubles dans l’alcool à 900 et les substances insolubles dans les mêmes conditions m'a paru assez nette pour pouvoir être acceptée ; j'admettrai donc d’une façon générale que les matières sucrées sont dissoutes dans l'alcool à 90° et que les matières amylacées ne se dissolvent pas. J'indi- querai d’ailleurs dans le courant du travail les cas où il peut y . avoir quelques incertitudes à ce sujet. Après la macération dans _ l'alcool, je filtre et je lave avec de l'alcool à 90°; puis l'alcool est évaporé jusqu’à consistance sirupeuse; ensuite je reprends, par l'eau, je traite par le sous-acétate de plomb afin de précipiter les _ Slucosides et d’autres substances non azotées qui pourraient fausser | les résultats du dosage des sucres par la liqueur de Fœæhling. Puis je divise le liquide en deux parties; da les sucres réducteurs au moyen de la liqueur s ns l’une je dose directement o de Fœhling:; je traite 356 ; REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l’autre par l'acide chlorhydrique étendu, afin de transformer tous è les sucres en sucres réducteurs que je dose; par différence ) j'obtiens la quantité de sucres non réducteurs. J'ai opéré l’interversion du sucre de la façon suivante, la même dans tous les cas : le liquide sucré était additionné de 9 °/, de son volume d’acide chlorhydrique pur dont la densité est 1,17 et l’ébul- lition durait une demi-heure. La manière d'opérer étant la même dans tous les cas les résultats sont comparables. La matière épuisée par l'alcool est ensuite traitée par l’eau; je la laisse macérer pendant 24 heures afin de permettre aux subs- tances solubles dans l'eau de se dissoudre. J'ai ainsi divisé les hydrates de carbone insolubles dans l’alcool en deux groupes : ceux 1 qui sont solubles dans l’eau et que je réunirai sous la dénomination commune de dextrines et ceux qui sont insolubles dans l’eau froide tels que l’amidon, l’inuline et certaines matières gommeuses. Je traite ensuite les substances solubles aussi bien que les insolubles par l'acide chlorhydrique et cela de la même façon que j'ai traité des sucres pour les intervertir ; je transforme ainsi en glucose les matières . et la plus grande partie des matières gom- meuses. . D’après les expériences faites par Allihn (1), la durée de l'ébul- | lition et la concentration de l’acide chlorhydrique que j'ai adoptée correspondent à une saccharification presque complète des matières amylacées. D’ailleurs comme j'ai opéré dans tous les cas de la même façon et sur des quantités de matière à peu près pareilles, il s'en . suit que les résultats d’une même série d'expériences sont COMpa- rables même si leur valeur n’est pas tout à fait exacte. La présence de substances gommeuses en quantité quelquefois considérable est une difficulté ; j'ai considéré comme comparables aux matières amylacées celles de ces substances qui se transforment en glucose sous l’action de l’acide chlorhydrique dans les conditions É où j'ai opéré. Les substances gommeuses saccharifiables et solubles à dans l’eau seront donc dosées avec la dextrine et celles qui sont ; insolubles seront dosées avec l’amidon. Mais, avec les plantes qui renferment des gommes, l’acide chlorhydrique donne naissance à e une certaine quantité de matières qui réduisent la liqueur Pa : (1) Allihn : Action de l'acide ehorkyärique fondu sur l’amidon. Voir Annales Sn tome X, p. %5, + ss Le LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 357 Fæbling et qui sont précipitées par le sous-acétate de plomb. Après plomb la liqueur neutralisée. Les substances précipitées de cette façon sont quelquefois abondantes et comprennent un assez grand nombre de composés qu’il serait difficile de déterminer d’une façon précise. Pour chacune des plantes étudiées j'indiquerai, comme renseignement complémentaire, le résultat qui aurait été obtenu avec la liqueur de Fœhling si je n’avais pas traité par le sous-acétate _de plomb. En opérant avec de l’amidon ou du saccharose pur, j'ai _ Constaté que l’action du sous-acétate ne modifiait pas les résultats fournis. Si, au contraire, on a saccharifié des matières gommeuses, la liqueur de Fœhling accuse une proportion de substances réduc- trices notablement plus grande si on n’a pas traité par le sous- acétate, La différence évaluée en glucose peut s'élever jusqu’à 10 °/6 du poids de la matière sèche. Dans tous les cas j'ai évalué les substances réductrices comme Certains cas des corrections à faire si on voulait avoir des nombres exacts d’une facon absolue et non pas seulement comparables. On Pour tenir compte de l’eau fixée par les matières amylacées pendant la saccharification ; c’est là une erreur faible et qui d’ailleurs se retrouvant partout n'empêche pas les résultats d’être comparables. L'hypothèse que les substances réductrices sont uniquement formées de glucose est surtout inexacte dans le dosage direct des + ation des résultats qu seront donnés. l'action de l'acide chlorhydrique je traite par le sous-acétate de. si elles étaient composées de glucose pur. Il y aurait donc dans me sucre non réducteur. L'essentiel est d'être fixé sur la signi- . : : 358 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE En sômme, je doserai donc quatre catégories d’ hydrates de carbone évaluées chacune en glucose : 40 Les sucres réducteurs solubles dans l’alcool à 90c et dosés par la liqueur de Fœbling après l’action du sous-acétate de plomb. 20 Les sucres non réducteurs extraits également par l'alcool à 90° et dosés après l’action du sous-acétate et l’interversion par l’acide chlorhydrique. 3° Les hydrates de carbone insolubles dans l'alcool à 90o, solu- bles dans l’eau et dosés à l’état de glucose après l’action de l'acide chlorhydrique étendu suivie de la précipitation par le sous- -acétate. 4o Les hydrates de carbone insolubles dans 1 ‘alcool à 90° et dans l’eau froide et dosés également à l’état de glucose après l’action de l'acide chlorhydrique et la précipitation par le sous-acétate. Cette classification des hydrates de carbone m'a paru Concorde dans une certaine mesure avec leur rôle dans la nutrition de la plante. La 4m catégorie comprend en effet l’amidon et l’inuline qui sont essentiellement des substances de réserve ; la 3m° catégorie comprend les dextrines qui sont des substances de réserve ou des produits intermédiaires provenant de la digestion des hydrates de carbone du 4m groupe ; la 2m catégorie comprend les saccha- roses qui peuvent aussi jouer le rôle de réserve mais qui dans certains Cas proviennent de la- digestion des dextrines ; enfin la {® catégorie comprend essentiellement les glucoses qui ne jouent pas en général le rôle de réserve mais proviennent le plus souvent de la digestion des autres matières hydrocarbonées dont ‘ils sont la forme directement assimilable. On sait que la digestion des réserves s'effectue essentiellement. sous l'action des diastases sécrétées par le protoplasma. Il m’a paru intéressant de mettre en évidence dans certains cas l’action de ces diastases, Pour cela, au lieu de dessécher directement les partie des plantes à étudier, je les écrase encore fraîches, j'ajoute une petite quantité d’eau et je laisse macérer pendant 24 heures avant de dessécher. 40 Dans ces conditions, les diastases dissoutes dans un excès ; d'eau . sont au contact des matières de réserve et peuvent agir sur elles aussi bien et même mieux que dans la plante vivante. De plus, 1 produits de la digestion des réserves, au lieu d’être assimilés OÙ entraînés dans d’autres parties de la plante, restent dans la matin LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 399 : soumise à l'analyse et peuvent s’y accumuler en quantité plus grande . que dans un organe vivant. En comparant les résultats obtenus : _ avec deux portions de plantes aussi, semblables que possible et . dont l'une a été desséchée directement, tandis que l'autre a été ._ (raitée comme je viens de le dire, on peut se rendre compte du 3 mode d'action des diastases. À Chacune des plantes” que j'ai étudiées présentant au point de . Vue qui m'occupe des caractères propres, il m’a paru préférable _ d'exposer séparément les résultats obtenus avec chaque espèce. . J'ai rapproché d’ailleurs les plantes dont les réserves ont une com- | Position semblable afin d'éviter autant que possible les redites. | OPHRYS ARANIFERA : Morphologie externe. — Au moment de la floraison de l’Ophrys, _ vers le mois d'Avril, on sait qu’il y a à la base de la tige deux tuber- __cules arrondis ; l’un, le plus âgé, déjà ridé et mou, est en voie de . résorption, il se vide peu à peu et au mois de Juin les matières de _ réserve qu'il renfermait ont été complètement digérées ; le vieux _ tubercule est alors réduit à un amas de cellules mortes et brunâtres qui se détachent de la tige. Pendant ce temps, l’autre tubercule, le _ plus jeune, a continué de s’accroître et, lorsque dans le courant de _ Juin les parties aériennes sont desséchées, ce tubercule, gorgé de matières nutritives, passe à l’état de vie ralentie et constitue à lui _ Sul toute la partie vivante de la plante. : La période de vie ralentie dure à peine deux mois ; | Mencement du mois d’Août le bourgeon qui est au sommet du _ tubercule commence à se développer et dans le courant de Sep- _ lembreles premières feuilles arrivent à Ja surface de la terre ; puis . Pendant l'automne et l'hiver la rosette de feuilles formée pue _bourgeon s'accroît de plus en plus. | . . le mois de N ee ss nouveau tubercule commence à se Îormer et au com mencement du printemps à acquis à peu près les Mêmes dimensions que l’ancien; la tige s’allonge rapidement) épens des réserves du vieux tubercule et les fleurs se formen Nous sommes revenus à notre point de départ. 7e Les tubercules de l'Ophrys comme ceux Ge are D. a indigènes en général sont donc bisannuels; ils D. eux dès le com- 0 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE périodes de vie active séparées par une période de vie ralentie, La première période qui est une période de formation s'étend du mois de Novembre au mois de Juin; la période de repos va de juin en Août; et la seconde période de vie active, qui est une période de destruction, commence au mois d’Août pour se terminer au mois de Juin de l’année suivante. Tel est, dans ses grandes lignes, le mode de dévéloppehell des _tubercules de l’Ophrys; bien que la marche en soit assez régulière, il s’en faut qu’à un moment donné tous les pieds poussant dans la même station se trouvent au même état: certains individus sont quelquefois en retard de plusieurs semaines sur les individus voisins. On devra donc s’attendre à trouver dans l’état du dévelop. pement physiologique des différences de même ordre. ; Formation et digestion des réserves. — Les tubercules de la plu part des Orchidées indigènes renferment des réserves constituées principalement par de l’amidon et une matière mucilagineuse hydrocarbonée, On sait que ces substances sont quelquefois utili- sées pour faire une pâte alimentaire connue sous le nom de salep. La matière mucilagineuse des tubercules d'Orchidées a la même composition que l’amidon mais se colore en jaune par l'iode. D’après Aug. Husemann (1) on peut la considérer soit comme une modification de la cellulose, soit comme un composé intermédiaire entre la dextrine et l’'amidon. À cause de cette similitude de propriétés entre la matière muci- _lagineuse et l'amidon et aussi à cause de la difficulté qu ilyaà séparer par filtration ces deux substances, j'ai préféré ne pas les distinguer et es Lnoment ne des As Le tableau 1ées: le tableau 2 indique la proportion de chacune des substances dosées rapportée à 100 parties de matière sèche analysée, c’est le tableau ! us. une forme qui rend les comparaisons plus faciles. TABLEAU 1 Poids de la nn Re 7 non. che réducteurs réducteurs . : - ortese Crus G mmes : prés + 0,033 0,041 RE . ; a. Au. Husemant, A. Hilger und Th. Husemano : Die Pfunzenstol: TABLEAU 2 Ë Matières réducteurs °/, non réducteurs °/, amylacées °/. 4 février. 10 13 32 LUE Fan met een 7 7 4h MAN... 2 0,4 57 D 0,1 0,3 67 BR 0 0 70 10 septembre 0 0 65 15 octobre . 1,7 2,6 60 20 novembre 8 42 59 22 décembre 7 15 57 & février ë 8 19 37 UE. , 9 47 29 Aa 18 13 16 ER 8 5 10 Pendant la période de formation des réserves, c’est-à-dire du mois de Février au commencement de Juin, la proportion de sucre Va constamment en décroissant et arrive à zéro lorsque le tubercule entre dans la période de vie ralentie; la quantité de saccharose étant d’ailleurs à peu près égale à la quantité de glucose. Pendant ce temps la proportion d'amyloses (amidon el mucilage) augmente constamment et atteint son maximum pendant la période de vie ralentie, Les amyloses sont donc les seules substanc Carbonée du tubercule. Les sucres sont seulement un produit transitoire ; c’est sans doute sous cette forme que les hydrates de Carbone formés dans les feuilles vertes arrivent Vers les parties _ Souterraines ; puis, dans le tissu de réserve, les sucres se transfor- ment en amyloses. Les proportions relatives de glucose et . Saccharose ne montrent pas clairement le rôle particulier de chacun de ces composés dans la formation des réserves. es de réserve hydro- 362 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les premiers développements du bourgéon n’entraînent pas une modification importante dans la composition du tubercule, Les sucres qui se forment alors sont immédiatement absorbés par les jeunes feuilles. Plus tard, au contraire, lorsque la consommation des réserves est plus active la proportion de sucre augmente d'une façon considérable pendant que la proportion d’amyloses diminue. Il est intéressant de comparer, pendant la période de consom- mation des réserves les quantités relatives de glucose et de sat- charose. Au commencement, le saccharose est en plus grande abondance; en Novembre, par exemple, on trouve 12 °/, de saccha- _ rose et 3,8 c/, seulement de glucose. A la fin, au contraire, à partir du mois d'Avril, il y a plus de glucose que de saccharose. On peut en déduire le rôle des deux sortes de sucres dans la digestion des réserves amylacées. Les amyloses sont d’abord transformés en : sacCharose, et le saccharose à son tour est transformé en glucose qui est directement assimilé. On comprend ainsi que le produit intermédiaire soit plus abondant au commencement de la digestion qu’à la fin. Au commencement de Juin, lorsque Les vieux tuber- cules sont flétris On y trouve encore 10°/ de matières amyla- cées bien que l'exa- men au microscope Le n'yrévèle paslapré sence de grains d'a 2 / = cn midon. La matière ré © gineuses qui sont A US NE Pmnenhe l'or encore dans les cel- te peu 2, matières amylacées : 3, eau : la lules, soit des ne sie st à une échelle 20 fois plus faible que 4 branes cellulaires qui sont toujours plus ou moins attaquées par les acides. =. La figure 69 est destinée à rendre plus frappante les variante € Composition chimique du tubercule. — LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 903 La courbe 2? représente les variations des amyloses et présente un maximum correspondant à la période de vie ralentie. La courbe 1 représente les variations de l’ensemble de sucres ; on y voit un minimum correspondant au maximum de la courbe des amyloses et un maximum vers la fin de la vie du tubercule. Les deux courbes se croisent au début de la formation du tubercule puis au moment de la floraison; le troisième point de croisement en juin n’a pas d'intérêt, le tubercule étant alors complètement mort, On peut accélérer les réactions qui concourent à la digestion des matières de réserve en coupant les tubercules frais en tranches très minces et en les laissant macérer pendant 24 heures dans une très petite quantité d'eau. On fait ensuite dessécher et on dose les hydrates de carbone de la façon ordinaire en ayani soin de ne pas perdre les substances dissoutes dans l’eau. Pendant la période de consommation des réserves, on trouve beaucoup plus de glucose dans les tubercules ainsi traités que dans les tubercules étudiés directement. Le 4 Février, par exemple, l'étude des tubercules anciens donne les résultats suivants : Glucose ‘/, Saccharose ‘/° Arayloses °/« 8 19 37 Tubereules intacts. . 43 . Tubercules coupés. . 18 Pendant les 24 heures de macération dans l’eau, la composition Charose ont diminué pendant que le glucose à augment : Si on traite de la même façon des tubercules Jeunes (46 Mars) 02 obtient un résultat différent : Glucose ‘/ Saccharose "/0 apres °/0 Tubercules entiers. . 7 = 7 : Tubercules coupés. , 5 A En tenant com pte de la quantité de matières solubles qui peut _ être Perdue dans le cas des tubercules coupés, on voit ne la Matération dans l’eau n’a pas modifié sensiblement la cdprpos te” des tubercules jeunes. C’est qu'à ce moment le tissu de Le À _ l'nferme pas les diastases qui apparaîtront seulement pendan se Période de consommation et provoqueront là formation rapicé u : d'une Quantité notable de glucose. 364 . . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Répartition de l'eau. — Le tableau 3 montre comment varie la proportion d’eau dans les tubercules aux différentes époques de l’année. La première colonne verticale indique la date à laquelle les | tubercules ont été arrachés ; la seconde, le poids des tubercules È e. frais ; la troisième contient le poids des tubercules desséchés; la LS quatrième, qui est la différence de la seconde et de la troisième, : représente la quantité d’eau perdue pendant la dessiccation ; la cinquième indique la quantité d'eau correspondant à 100 parties de matière sèche, et la sixième donne la quantité d’eau corres- pondant à 100 parties de matière fraiche. Ces deux dernières | colonnes, obtenues par un calcul simple au moyen de nombres figurant sur les colonnes précédentes, sont destinées à donner aux résultats une forme plus ifrappante et plus favorable aux comparaisons, 6 * CARS fine LE TABLEAU 3 Poids de la Poids de la Eau °/ Eau matière matiè Eau de matière de matière ch sb fraiche 3 Grammes Grammes Grammes : S'vmoniree 440 0,395 3,344 838 s: 16 mars... . . .. 12,736 1,324 11,412 862 de dt avt | 12,43 1,776 10,658 600 De... 24 46% ,283 20,181 KT e 10 septembre . . . 13,042 2,045 10,997 537 Sclérification. — Dans l'eau distillée, les cellules du me Phylle sont très fortement sclérifiées (Maïs, Avoine et Blé); les cellules du cylindre central de la racine d’Avoine, celles qui avoi- aussi très fortement Sclérifiées. Dans la solution de Knop, la selérification de ce très faible, sinon nulle. %% Lignification. — D'une façon générale, dans le s éléments est au distillée, les végé- Avoine), Dans la solution de Knop, ces plantes versent avant d'avoir pré- la structure des tissus les de deux plantes de même Foi 376 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE “espèce, considérées à un moment donné, peut être très dissemblable. = Les recherches d'anatomie expérimentale effectuées depuis une quinzaine d’années ont montré jusqu’à quel point les divers tissus des plantes peuvent varier suivant les conditions du milieu. L'étude de l’action des sels recule encore les limites des variations. Ainsi, on savait que, chez une même espèce, la structure varie suivant les conditions climatériques auxquelles les plantes sont soumises. On peut ajouter maintenant qu’elle varie avec la compo: sition chimique du sol. C’est donc dire que l'anatomie des végé- taux de la flore naturelle peut être très différente chez une même espèce, même dans des contrées très rapprochées, puisque le soi dans lequel croissent ces végétaux peut être riche en chaux (roches calcaires), en silice (roches siliceuses), en magnésie (dolo- mie), en potasse (roches feldspathiques), etc... ou, au contraire, être presque complètement dépourvu de ces éléments. En présence de ces faits, on se demande s’il y a des caractères anatomiques vraiment immuables, constants, quel que soit le milieu dans lequel le végétal s’est développé. Jusqu'ici, nous pouvons dire qu’il en existe au moins un ayant ce privilège. Nous voulons parler de la disposition relative des faisceaux du bois et des faisceaux du liber, soit dans la racine, soit dans la tige, disposition qui s’est maintenue constante à côté des variations énormes constatées pour tous les tissus. » De nombreux travaux ont déjà été faits dans le but de préciser la structure anatomique des végétaux et de faire servir les connais- sances acquises à fixer avec plus d’exactitude les affinités des plantes entre elles, en d’autres termes, d'appliquer l'anatomie à la classification. Certes, de fort intéressants résultats ont été déjà obtenus à cet égard; mais les variations dues à l'influence de cer tains milieux sont si considérables, qu'il y a lieu de se demander S! certaines différences anatomiques constatées ne sont pas dues Pa fois aux différences des milieux dans lesquels les plantes comparées ont vécu. nt ne risque-t-on pas, en effet, de donner une signification {ax 0 nomique à des faits d'ordre purement physiologique ? . Pour comparer les gaz entre eux au point de vue de leur densités ne doit-on pas les prendre tous à 0 et à 760 ? . ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX LOT ; De même les recherches anatomiques devraient porter sur des plantes ayant vécu dans le même milieu, mêmes conditions de lumière, chaleur, etc. L’expérimentation est donc nécessaire si l’on veut obtenir toute l’exactitude dont l'anatomie a besoin pour les comparaisons et ses classifications. Ces recherches ont été faites au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau et au Laboratoire de Botanique de la Sorbonne. Elles ont été entreprises sur les indications de M. Gaston Bonnier et sous sa direction. Je suis heureux de lui témoigner ie toute ma reconnaissance pour son bienveillant accueil et pour les excellents conseils qu'il n’a cessé de me donner. J'adresse aussi mes bien vifs remerciements à M. Dufour, pour son précieux concours et l’aide obligeante qu'il m'a prêtée avec tant d’amabilité. EXPLICATION DES PLANCHES (Planches 5 à 14) PLANCHE Ÿ Fig. 24. — Maïs. Racine. Solution de Knop. Fig. 25. — Maïs. Racine. Eau distillée. Fig. 26. — Maïs, Feuille. Solution de Knop. Fig. 27. — Maïs. Feuille. Eau distillée. Fig.28, — Grand Soleil. Deux faisceaux de la tige. Solution de on Fig. 29. — Grand Soleil. Tige. Région comparable à la figure 28. Eau distillée. PLANCHE 6 Fig. 30, — Pomme de Terre. Tige. Solution de Knop. Fig. 31. — Pomme de Terre. Tige. Eau distillée. - Fig. 32. — Sarrasin. Tige. Solation ‘de Knop- Fig. 33. — Sarrasin. Tige. Eau dis … Fig. 3% — Chanvre. Axe hypocoty de Loneae 0.500/1000. Solution de Knop sans sulfate distillée E Solution de Knop avec __—. ig. 35. — Chanvre. Axe hypocotylé. de Magnésie. 318 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE PLANCHE 7 . Fig. 36. — Lin. Racine. Solution de Knop (15° jour). Fig. 37. — Lin. Racine, Eau distillée (15° jour). Fig. 38. — Lin. Axe hypocotylé. Solution de Knop. Fig. 39. — Lin. Axe hypocotylé. Eau distillée. Fig. 40. — Pomme de terre. Tige développée en milieu aquatique. Eau distillée. Fig. 41. — Seigle. Racine. Solution de Knop. Sans nitrates. Fig. 42. — Seigle. Racine. Solution de Knop sans phosphate de potasse. PLANCHE 8 Fig. 43. — Blé. Racine dans la solution de Knop (Région sup"). Fig. 44. — Blé. Mème région dans la solution de Knop avec phos- phate de potasse 0.500/1.000 Fig. 45. — Blé. Deuxième entrenœud inférieur, dans l’eau distillée : (40° jour de végétation). Fig. 46. — Blé. Même région dans la solution de Knop (40° jour). Fig. é. — Blé. Deuxième entre-nœud inférieur dans une solution sodée (60° jour). Fig. 48. — Blé. Même région dans la liqueur de Knop à la potasse (60° jour). . Fig. 49. — Blé. Même région avec phosphate de potasse 0.500/1.000 (60° jour). ig. 50. — Blé. 3%° entre-nœud supérieur avec phosphate de potasse 0.500/1.000, Fig. 51. — Blé. Même région avec Pope de potasse 0.500/1.000 et silicate de potasse 2/1.000 PLANCHE 9 Fig. 52. — 4voine. Deuxième entre-nœud inférieur dans l’eau asile. ee. Fig. 53. — Avoine. Deuxième entre-nœud inférieur dans la solution = Knop à la potasse : Fg:64: Aobine: Même région dans une solution de KnoP ee Fig. 55. — Avoine. Racine, Eau distillée. Mig. 56. — Avoine. Racine. Solution de Knop. PLANCHE 10 Fig. és — Ricin. Racine. Solution de Knop. Extrémité inférieure Fig. 58. — Ricin. Même région dans la solution de Knop pee > + de potasse g. 59. — Ricin. ce Solution de Knop. Région moyenne: 1g. 60. — Ricin. Même région, dans une solution de Knop prive de 7 Rs de potasse, ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 379 à Fig. 61. — Ricin. Axe hypocotylé. Solution de Knop sans phosphate _ de potasse. à Fig. 62. — Ricin. Mème région, dans la solution de Knop. Fig. 63.— Ricin. Tige. Solution de Knop. _ Fig. 64. — Ricin. Tige. Solution de Knop privée de phosphate de potasse. PLANCHE 11 Fig. 66. — Tomate. Racine. Solution sodée. Fig. 67. — Tomate. Même région. Solution potassique. Fig. 68. — Tomate. Axe hypocotylé. Solution potassique. Fig. 69. — Tomate. Même région. Solution sodée. Fig. 730. — Tomate. Tige. Solution sodée. Fig. 71. — Tomate. Même région. Solution potassique. PLANCHE 12 Fig. 92. — Chanvre. Feuille de la 2 paire caiptle à partir du sommet, solution de Knop avec sulfate de magnésie 10/1.000 Fig. 793. — Chanvre. mere, comparable. Solution de Knop avec sulfate de magnésie 1/1.0 Fig. 74. — Chanvre. Feuille comparable. Solution de Knop avec _ sulfate de magnésie 0,5/1.000 Fig. 75. — Chanvre. Feuille comparable. Sulfate de magnésie 0,2/1.0 _ Fig. 76. — re Feuille comparable. Solution d sulfate de magnési Fig. 77. — Ricin. -Fovillé. Solution de Knop. ours 78. —"Ricin. Feuille. Solution de Knop s _ Magnésie. î Fig. 79. — Ricin. Feuille. _ Poiasse. _ Fig. 8o. — Jpomæa Volubilis. Solution de Knop Sans azotates. … Fig. 8r. — Zpomæa Volubilis. Solution de Knop privée de-nitrates au début du en Ces sels n’ont été a} Milieu de cultur Le 82. — Tone Volubilis. #, ex Ék : : ; : Solution normale de Knop. e Knop, sans ans sulfate de Solution de Knop sans phosphate de joutés que tard, au Avec nitrate à la dose 1 gr. 250/1.000. PLANCHE 13 + Fig. 83. — Chanvre. Racine, région moyenne. Solution de Knop Sans sulfate de > magnésie 18. 84. — Chanvre. Racine région Sulfate de magnésie 0.5/1.00 Fig. 85. — Chanvre. RE extrémil _Sans Done de magnésie. moyenne. Solution de Knop avec ité supérieure. Solution de Knop 380 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Fig. 86. — Chanvre. Tige. Solution de Knop sans sulfate de magnésie, Fig. 85. — Chanvre. Tige. Solution de Knop avec sulfaie de magnésie 0.5/1.000. PLANCHE 14 Fig. 88. — Blé. Racine. Eau distillée. Fig. 89. — Fève. Tige. Solution de Knop. Fig. 93. — Avoine. Feuille. Eau distillée. Mig. 94. — Avoine. Feuille, Solution de Knop. LETTRES COMMUNES Ep.s, épiderme supérieur ; — Æp.i, épiderme inférieur ; — Wmx, métaxylème ; — +. p, bois primaire; — v. s, bois secondaire; — _L liber primaire ; — {/, liber secondaire ; — p. c, péricycle; — end, en oderme ; — scl, sclérenchyme ; — a. Pr assise Re — 48 assise génératrice libéro-ligneuse secondaire ; — oelle ; — lb, tissu libériforme (chez les Graminées 8); — bull, allais bullitormes (feuille des Graminées) ; — ass. /, (assise limite). : REVUE DES TRAVAUX SUR IA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS PUBLIÉS EN 1894-1897 (lin). Re 2 1e OR de SF LE | Les Allemands continuent l'exploration de la côte Est, qui leur appar- tient, et dans l’Usambara, MM. Stuhlmann, Saint-Paul-Hilaire et Volkens et plusieurs autres collecteurs ont ramassé 295 espèces de Lichens et 13 variétés, déterminées par M. Müller (1). Cet auteur en décrit 55 des premières et 26 des secondes comme nouvelles, ce qui fait un total de 8r nouveautés. 11 faut remarquer que sur ce total de 295 espèces, 2 sont propres à l'Afrique, 30 lui sont communes avec les régions de l'Est de l’ancien monde, et 4o avec les régions chaudes de l'Amérique. : Les 155 espèces qui restent, un peu plus de la moitié du total, vivent _ (galement en Afrique, en Amérique et dans les pays orientaux, et enfin _ 100 espèces, un tiers environ, appartiennent à la végétation tropicale ou Subtropicale, 11 y a peu de Lichens foliacés nouveaux : Sticta Volkensü, $. (Ricasolia ) Holstiana, Parmelia nitens, Physcia abbreviata, Phyl op" Sora brachyspora et Ph. pannosa. Les nouveautés se trouvent princi- , 14 sont communes à l’Europe et à l'Afrique et les e Bonne-Espérance. iploschistes actinostomus var. æneus au Cap ee * # s'. . + £taoi re _ ant au Graphis diaphoroides, propre à l'Afrique, il ne s'était enco A) 1. Müller : Lichenes Usambares (Ext. de l'Engler’s botanisehen Jahrbüchern, : 884); br. in-8° de 61 pages. - ; À) J. Steiner : Flechten aus Britisch-Oslafrica pe . du Sitzungsberichten der Le. Akademie der Wissenschaften in Wien, 1887); Dr in in-8e de 28 pages. l sépare la Cafrerie de la Capitainerie de Mozambique, par M. Quintas(} _€t enfin sur le territoire de Mozambique par l’évêque Emeria. Less du Cap-Vert ont fourni 9 espèces, dont 5 Ramalina sur les 6 de la ie, _ le fleuve Lorenzo-Marquez, 12 et le Mozambique, 19, mais une espéee Ont été récoltées en même temps par ce dernier et M. Cardoso, c 4" . 0 | REA : F i ans ._ Resl même pas indiquée. Sans sortir des possessions portugaises pe 382 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE TES LT È rencontré que dans cette dernière région. Parmi les nouveautés, il faut distinguer 2 Usnea, U. perhispidella et U. Liechtensteini. Notons 4 Lichens nouveaux pour l'ile Maurice (1), 3 Graphis et 1 Opegrapha, conservés dans l'Herbier de Kew et passons sur la côte occidentale pour finir par l'Algérie et la Tunisie. Les Lichens de l'ile d'Annobon de M. NYLANDER, récohés par M. Newton en 1892 sont la continuation de l'exploration des petites îles portugaises du golfe de Guinée (2). Les îles d’Annobon et des Tortues sont volcaniques et ont fourni surtout des Lichens saxicoles. Le total en est de 31, dont 14 avaient été trouvés dans les îles de Saint-Thomas, du Prince et des Chèvres. Sur les 15 restants, 2 sont nouveaux, Physcia : devertens et Placodium crispicans. Le seul caractère indiqué pour sépa rer le premier de son voisin, le Ph. picta (Sw.), est la réaction; @ caractère est insuffisant, s’il est seul, pour établir une espèce. Suræes 31 espèces, la moitié environ, 15, est commune à l’Europe. si Une petite collection de 36 Lichens déterminés par M. Nylander, à _ été publiée par les soins de M. Henriquès, professeur à l'Université de Coïmbre (3). Elle a été formée dans des possessions portugaises bi éloignées les unes des autres : dans les îles du Cap-Vert, Saint-Nicolas | et Saint-Jacques par M. Cardoso, près du fleuve Lorenzo-Marquez, PR ES Or CRT RE T de cette région est commune avec la collection de M. Quintas, et3 autre elles suffisantes pour faire distinguer l'espèce, c’est tort douteux, “ : Certainement celle du Graphis ne l’est pas, car la couleur des spores 2: : gaises da l'Afrique, le même M. Henriquès a publié 31 espèces de Lichen® (Q d. Müller : Thelotremeæ et Graphideæ novæ, n° 18, 2, 28 et Le à Le (2) W. Nylander : Enumération des Lichens de l'ile d'Annobon, 1896: (G) W. Nylander Botanique, 1. If, p. (4) Lichenes africani a el. J. Re ncobi, F: 08 Fes Let. J, À, C : si À t S. Jacobt, 2 Lourenco Mat à ardoso ins. S. Nicolai els ) Emeri® “Pécopi lecti (Extr. du Boll, du Soc, Brot., 1895); br, in-8° de 4 re e Li ! ae 0 à à Lichenes insularum Guineensium. (Revue génér* | Dr ° REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 383 récoltées par M. Carreiro et déterminées par M. Nylander; 7 ou 8 d’entre elles seulement ne végètent pas en Europe. Dans la préface, M. Henriquès dit que Seubert, en 1844, a signalé 10 Lichens dans les iles Açores, et Drouet 41, en 1866, mais il n’établit aucune comparaison entre ces listes et la sienne. Dans les îles Canaries, M. Müller signale (1) e variété nouvelle de l'Amphiloma elegans, la var. imbricatum, récoltée par Despréaux et O. Kuntze. En Algérie, le regretté M. FLAGEY, dont la mort vient d’être annon- _cée (2), a publié, en 1895, la troisième centurie de ses Lichens d’Algé- rie (3) et l'année suivante le Catalogue (4) de ses récoltes et de toutes les espèces connues de cette région, avec l'indication de ses exsiccatas de 1 à 307. L'Algérie, paraît-il, présente encore de grandes étendues non explorées au point de vue des Lichens, elle doit en recéler une grande abondance, car M. Flagey, qui n’a parcouru qu’une partie de la province de Constantine, en énumère ou décrit près de 520 espèces; il y joint ceux de ses prédécesseurs, et il en est peu de ceux-ci qu'il n'ait pas retrouvés. Cette flore est celle du bassin méditerranéen; elle _L'a rien de tropical ni même de subtropical, car le genre Graphis ÿ fait complètement défaut, et toutes les Graphidées réunies n'arrivent qu'à _ la somme de 22. Elle est surtout riche en Lichens crustacés, Lécanorées, Lécidées et Verrucariées ; les espèces fruticuleuses ou foliacées n’attei- _ gnent pas le cinquième du total, 85 sur 519. Les Cladonia sont peu augmenterait si on visitait les montagnes de la province d'Alger, qui s'élèvent à plus de 2000 mètres. Les ont de 34 ; nulles dans les Lichens à thalle fruticuleux ou foliacé, elles sont dispersées dans les genres à thalle crustacé et parmi les Collemacées : le genre Lecania, qui en a 4, est le plus favorisé. Toutes ces espèces sont disposées d’après la méthode de Massalongo. L'une d'elles, Je Ramalina maciformis, est au moins douteuse, et l’exsiccata qui # se publiée sous son nom ne lui appartient pas. Il me paraît difficile de regarder le AR. thrausta comme une variété du À. calicaris, : auquel _ P’appartient même pas le A. fraxinea, qui présente un cortex différent. Quand on descend vers le sud, la végétation lichénique change an pes, les thalles fructiculeux manquent et elle prend un aspect assez Singu- lier par la fréquence sur la terre des Heppia et des Endocarpon el Sur les rochers des Omphalaria et Psorotichia. _ (1) J. Müller : Lichenes exotici, n° 147. (2) Le 27 janvier 1898. ne. (3) C. Flagey : Lichenes algerienses exsiccali. (4 © Fiagey : Catalogue des Lichens de l'Algérie, Alger, 189, YO ad de 41 pages, Le 3 284 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE C'est cette flore, déjà connue par les récoltes de M. Norrlin (1) qu’expose M. STEINER (2), au moins en partie, en publiant les Lichens récoltés à Biskra dans le nord-ouest du Sahara. Ils sont au nombre de 15, 16 avec un Champignon, et 4 d’entre eux sont donnés comme nou: veaux, mais M. Flagey a fait remarquer, dans le Supplément à son Catalogue, que l’Heppia subrosulata Steiner spec. nov. avait été déjà décrite par M. Nylander sous le nom de AH. cervinella; restent done it M. Steine lichénologues. Ovide (3) a écrit : ruricola aratrum), Lecanora platy= carpa, règardé par son auteur comme le type du L. circummunita. Le tiers des vrais Lichens de cette petite collection, soit 5 espèces, appar: tient à la classe des Lichens gélatineux, Psorotichia, Omphalaria, te, caractéristiques des roches calcaires de cette région. La flore des Lichens de la Tunisie (4) a de grandes affinités 1 avec celle de l’Algérie et du Sahara et en même temps avec celle de l'Egypte. On y trouve des Collémacées, des Heppia et des Endocarpon, et en plus le Lecanora crassa f. deserti Müll. Arg., Squamaria lentigera f. deserti Nyl. qui, là comme en Egypte, s'étend sur de grandes surfaces avec son thalle blanc. En l’apercevant de loin, m'a dit M. Patouillard, Jogue on croirait que la terre est couverte de neige. C’est ce savant myco 4 espèces et 5 variétés nouvelles, et parmi ces dernières 1 Pet (Collemacées) et 1 Heppia. Les premières sont : Heppia furva, Leca albido-aurantiaca, Lecidea Patouillardi et L. tunetana. Les Lichers de cette contrée, devenue française, sont encore peu connus et il serait bien à désirer qu’un lichénologue allat explorer. En attendant, j'aural encore l’occasion d’en parler, car il reste à étudier deux petites col . Lions, l’une faite par M. Patouillard à son second voyage, et l’autre pee M. Letourneux | (1) W. Nylander : Symbolæ quœda. nan a Sahariensem, is Flora, 1878. y quædam ad lichenographiam “ue J- Steiner : Ein Beitrag zur Flechtenflora der Sahara (Extr. du richten der K. K. Akademie der Wissenschaften in Wien, 1895); br in-8° (3) Ovide : Trist. IV, 6, r ; (4) A. Hue : Lichenes Tunisiæ | s ; lant aire. misiæ (Extr. du Catalogue raisonné des pl 73 _. de la Tunisie faisant partie de l'Exploration scientifique de la Tunisie + pee les auspices du Ministère de l’Instruction publique), br. “: du Sitzungs de11p- es ce Abbé Hu 425 — Lille. Imp, Le Bigot frères. | Le Gérant : Th. Clerdu NO DE PUBLICATION & CONDITIONS DABONNEMENT | La Revue générale de Botanique parait le 15 dé ais : F ; _mois et chaque livraison est compésée de 32 à 48 pages avec Planches, | et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 fr, pour Paris, les Départements el l'Algérie. Pia 22 fr. 50 pour l'Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. - és ? Fe core demandes d'abonnements, mandats, ete., s La yes à ‘ie ie DUPONT, 4, rue da Bouloi, à ad * “ht gratuitement à à vital és + des principaux Mé ; eee 2 générale à de Botanique. e | me pes % Ponienté bai À Emo du Labora- its de Biologie végétale de Fon- _ tainebleau, EntKssox (Jakob), professeur à l'Acadé- ie royale d’Agricullure de Suède. +, Agreé à l'Université de Re lier HE Re FLOT, docteur ès sciences. $ # Fo : cam. maître de Conférences à rsité de Nancy. ue mt DE LAMARLIÈRE, or à oh Fr Y'Uni- e médecine de Reims, p, professeur à la Sorbonne, Guen, membre de l'Académie des nces. “er professeur à l'Université de : _ Marseille. ce NRY, pr à l'école forestière “4 Muse te envier (L'Abbé Joseph}. or général des forêts. Lun», de l'Université de Copenhague see Sade ME ri l'Uni- e Minne- Fear Goes à Université "* Besançon. MaruiER, docteur ès sciences, de Pins litut Pasteur, MascLer, lauréat de F Institut, MarrucnoT, maitre de Conférences an. Sorbonne, . directeur de la Station trestière . l'Est Fe professeur à à l'École | de éd | és cine de liouen. ü MoLLiaR», res de Conférences à uw Sorbonne | Naunix, membre de l'Académie des sciences PALLADINE, professeur ar Université d de Varsovie. Parmentier, docteur ès Scie POULSEN, docteur ès sciences, de net rsité de Copenhague. | | PRILUEUX, professeur à l'Institut nomique. PRreN+T, maître de Conférences à On _versilé de Toulouse, | Rasor (Chartes), explorateur. Rav, docteur ès sciencrs. | Russeuz (William), docteur ès : SapoR ra el er r de tiltut REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR A Se FN Se Ne, CR et EP on + M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME DIXIÈME Livraison du 15 Octobre 1898 DÉS N NV ÉRT UrE TEE PR RICE ed re PA UL DUPONT, ÉDITEU EE EE 4, RUE DU BOULOE,. 4 ne 48 98 LIVRAISON DU 15 OCTOBRE 1898 I. — RECHERCHES SUR LES RÉSERVES HYDROCAR- BONÉES DES BULBES ET DES TUBERCULES (avec figures dans le texte), par M. Leclere du Sablon (suite) . IL. — RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE . (avec planche), par M. A. Prunet (fin). - - : ms é _ I. — REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE parus en 1895 et 1896, par M. Marin Molliard : 65 L. PLANCHE CONTENUE DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 91, — Le Black Rot de la Vigne. Gette livraison renferme eu outre neuf gravures dans le texte. . si Pour. Je mode de Publication et les conditions dahomement voir È _ la troisième page de la couverture, : RECHERCHES SUR LES RÉSERVES HYDROCARBONÉES DES BULBES ET DES TUBERCULES par M. LECLERC DU SABLON Suite) _ HYACINTHUS ORIENTALIS Le développement de la Jacinthe ressemble à celui de la _Tulipe ; mais il y a entre ces deux plantes certaines différences relatives au mode de renouvellement du bulbe. Lorsqu'un bulbe de Jacinthe germe à l’automne, le bourgeon du centre donne un Certain nombre de feuilles allongées, puis la tige florifère. Ce déve- loppement s'effectue aux dépens des réserves accumulées dans l’an- Gien bulbe; les feuilles les plus externes se flétrissent et finissent Par se dessécher. Pendant ta floraison la base f, (fig. 71) des feuilles Vertes s’épaissit et se transforme en organe de réserve, en même lemps qu’un bourgeon b formé d’écailles se développe contre la ase de la tige; un nouveau bulbe se forme ainsi à l’intérieur de l'ancien qui n’est pas complètement digéré, les écailles les plus Aternes e restant généralement une année de plus. Au mois de Juin, lorsque la partie verte des feuilles est desséchée, | ‘0Mprend donc : 1° vers l’extérieur, quelques écailles de l’année Précédente ; 2 Ja base des feuilles vertes, dont la partie aérienne flétrie, 3 au centre, un bourgeon formé d’écailles entière- t'incolores. D'autre part, surtout dans certaines variétés, des illes se forment pendant l'hiver et le printemps à l'aisselle S écailles de l’ancien bulbe et constituent à la fin de la saison ‘ant de bulbes pouvant mener une existence indépendante; Ces Rev. gén. de Botanique. — X. et 386 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE bulbilles diffèrent de ceux de Tulipe en ce que certaines de leurs écailles se prolongent par un limbe vert. Je me suis d’abord proposé de suivre les variations de composition qu'éprou- vent les écailles d’un bulbe depuis leur formation jusqu’au moment où elles sont digérées. Pour étudier la période de formation, j'ai considéré soit de jeunes bulbes, soit la base des feuilles qui entourent la tige florifère; les résultats ayant été les mêmes dans les deux Cas, je me bornerai à parler des bulbilles. Fig. 71. — Coupe longitudi. Pour la période de digestion, j'ai consi- le ae déré les écailles de la partie externe de fige l’ancien bulbe; j'indiquerai d’ailleurs vert des feuilles ; f;, base Un peu plus loin les différences qui de vertes; b, jeune existent entre les diverses parties de ce Re €, écailles internes ulbe. trent la e l’ancien bulbe qui res- moniren re gg spé Les tableaux 7 et 8 D ore : des RS Ï écailles externes de lan= Composition des écailles aux diverses cien bulbe presque com- plètement dégénérées. phases de leur évolution. TABLEAU 7 Poids de la _____ Sucres ___. Matières amylets. matièr : non solubles |; bles sèche réducteurs Léucteurs dans l'eau ie ailes Asie aéisanes Granane Grammes 18 janvier, . . 143 0,017 0,049 0,083 0,02 , n , PE SA 0,017 0,057 ee ee METRE Te « FS L re NU 11723 rs D 0,454 res 9 novembre . à, 0,042 0,058 0,360 ns 18 décembre 3540 01420 0200 0,964 0 10.février. . | 1,659 0130 0,092 0,252 0,07 TABLEAU 8 Sucres ___ Matières amy — 1 9/a réducteurs +/, * ., 70n :oNDISS ae de 18 janvier. ES 4 er or Ne È : RATÉ oi 4 16 LOS 0,2 pe e 27 ma 1, 0,5 1 2, 2 11 novembre . . . 2 3 21 , 18 décembre , . . 3 £ 27 8 10 Rues © ie ei Si did 45 . ie LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 387 Du 18 Janvier au 4er Mai les parties étudiées sont des bulbilles : en voie de formation. Le 27 Mai, les feuilles commençaient à se dessécher; le 21 Novembre, le bulbe étudié était arraché depuis plusieurs mois et ne germait pas encore; le 18 Décembre, les feuilles sortaient de terre; le 10 Février, la tige florifère apparaissait. On voit qu’au point de vue de la composition il y a une assez grande analogie entre les bulbes de Jacinthe et ceux de Tulipe. Les sucres, surtout les sucres non réducteurs, sont assez abon- dants dans les jeunes bulbes, puis disparaissent presque complète- ment lorsque la vie ralentie commence, et se reforment de nouveau au moment de la germination. Pendant la période de digestion des réserves, la proportion de sucre est toujours bien moins considé- rable que dans la Tulipe. Les matières amylacées se trouvent à la fois sous forme d’ami- don et sous forme de dextrine ; la proportion d'amidon étant rela- tivement plus forte pendant la vie ralentie et plus faible pendant la formation et la destruction des réserves, la dextrine peut donc être considérée comme un intermédiaire entre l’amidon et les sucres. Pendant la période de vie ralentie, de Mai en Novembre, les phér nomènes chimiques de la digestion commencent à se Eee ’ une partie des matières amylacées est transformée en sucres ; © te : or ces nucléoles ARR is constituée ; il faudrait admettre un passage de mr aire à travers cette membrane. 3 Lun rum De même dans les cellules mères du pollen du Lau part et du Fritillaria persica le nucléole est dissous au mom hi _r ent où se dissout la Membrane nucléaire ; à partir de ce moment i colore d’une manière moins intense ; n Jusqu'à sa dissolution il conserve sa for LP i se i avait déj rit anté- orme irrégulière indiquée par FARMER (2), ait M a eurement (1893) la fragmentation du nucléole pendan D Je | Bot., XXVII, (1} E. Strasburger : Kariokinetische Probleme (Jahrb. £, w: Bo. - %, p. 151-204. 2 PI). 1e . AE _ (2) J.-B. Farmer : Ueber Kerntheilung in Lien ee es es "#ZUg auf die Centrosomen-Frage (Flora, LXXX- 4895, p- À | 428 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cariokinétique et son passage dans le cytoplasma. L’axiome de Zim- mermann est donc inacceptable, car un seul cas bien net de dissolution du nucléole suffit pour l’infirmer. Pour Strasburger les corpuscules se colorant comme les nucléoles et apparaissant dans le noyau ou le cytoplasma, après la dissolution du nucléole, doivent provenir de substance nucléaire dissoute. L'auteur à vérifié ses observations sur les cellules de l’endosperme du Fritillaria imperialis et sur différents points végétatifs. a façon dont les nueléoles se comportent microchimiquement empé- chent d’admettre pour la substance chromatique une origine nucléaire ; on pourrait au contraire en se basant sur des considérations de micro- chimie regarder les fibres du fuseau comme dérivant de la substance nucléolaire; mais Strasburger ne peut arriver à cette conclusion par directe il variait de 16 à 32 chez le Lilium longiflorum; il me" compté que 16 dans la plupart des noyaux des régions en voie de crois” . . S sance ; dans beaucoup de cellules on en compte 24 ; mais ces nombre (9 JE. Humphrey: On some consti n. of Bot. IX, 18% P. 561-579, PL. XX) constituents of the cell (An (2) (2) H.-H. Dixon : On the chromosomes of Lilium longiflorum (Proc: pie } + $ R- Irish Acad. Sc, I, Vol. Up, 1896, p. 707-720, PI. XXII). _ Présente une structure très différente de celle de REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 429 16 et 24 ne sont caractéristiques pour aucun tissu; on rencontre des noyaux à 24 chromosomes dans l’écorce, les faisceaux de la feuille, dans la moelle de la tige, dans l’assise sous-épidermique des jeunes anthères ; rieurs du sac embryonnaire peut varier d’un sac à l’autre, où bien dans un même sac ; il peut être de 12, 10 ou 8. | _ Le nombre de chromosomes est donc très variable dans une même plante, même dans les tissus jeunés, où Strasburger pensait qu'il était constant | E. SarGanr (1) a étudié la formation du noyau de l'oosphère dans le Lilium Martagon. Les chromosomes se divisent longitudinalement i duisent à la formation de mation du filament spirème et tre part certaines formes particulières présentées : le stade de repos, le stade ion; ces phases sont ensuite plus gros, mais sans changer de structure. ES de Le stade synapsis est caractérisé, pour le premier pr si de pollen, _ €mbryonnaire comme pour les cellules _ _ d’un seul côté _ Par le fait que les filaments chromatiques EE a Ge et la mem- d’une vacuole nucléaire ; le nucléole se ea se | bran ie : i partiellement. PNR PER RE e nucléaire disparaît — SEE cellule mère du sac embryonnaire s cellules pans _ lors que le filament spirème des noyaux végétatifs fixe les : the serual nuclei in Liliu XXHI-XXIN)- m Martagon. (4) E. Sargant: The formation of ee Ann. of Bot. X, 1896, p. 445-477. PI. 430 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE a: chromatine celui du premier noyau du sac embryonnaire est érythro- mr et se trouve bordé par de petits grains de chromatine. Le stade de segmentation n'offre rien de particulier. Pendant la seconde cariokinèse, qui se produit presque immédiate- ment après la première, le noyau qui se trouve du côté de la chalaze présente de 24 à 32 chromosomes, bien qu'il ne s’en soit formé que 12 à la première cariokinèse. IsmikAwWA (1) a étudié le développement des grains de pollen de l'Allium fistulosum et particulièrement au point de vue de la réduction chromatique. Les cellules végétatives possèdent dans leur noyau 16 chromosomes, les cellules sexuelles n'en comptent que 8; lors de la première division des cellules mères des grains de pollen chaque chro” rnosome s une division longitudinale ; chacun des chromosomes qui résultent de cette division se coude fortement de façon à prendre uné fo ou moins nette de V; ces filaments chromatiques $€ raccourcissent généralement et s’accolent dans leur région coudée. Les chromosomes résultant de la division longitudinale se scindent ensuite transversalement au sommet du V; dans la première division nucléaire e cha. aque cellule mère, il s'opère done successivement une division De ale et une division transversale des chromosomes, si bien à la fin il existe 16 chromosomes à chaque pôle; chaque chromosome rs noyaux-fils se résout en microsomes et perd temporairement S0R individualité, La seconde division, qui aboutit à la formation des 4 cellules pollini- ques, a lieu suivant le mode hétérotypique de Flemming ; les ;chroin somes prennent la forme annulaire et sont au nombre de huit; Ces anneaux chromatiques se séparent en deux groupes de 8 chromosomes simples ; il my a pas de division PE le noyau de chaque cellule pollinique possède ces 8 chromosomes simples. La formation des noyaux végétatif et sexuel s'opère comme bon, chaque chromo- ome subissant une division longitudinale. es des pole: Miss SARGANT (2) a repris l'examen de ces faits chez le LEE artagon. On saït que lorsque la plaque nucléaire est (1) C. Ishikawa : Études des éléments reproducteurs. I. Le dévelopP je eyes dans le règne végétal (Journ. of the College of Se: PI ne REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 431 chromosome s’est divisé complètement suivant le sens longitudinal; les deux segments sont rectilignes et placés côte à côte; ce n’est qu’à leur D re périphérique, où viennent s’insérer les fibres du faisceau, ils ont commencé à se séparer. Au stade diaster typique les seg- ments sont complètement séparés en deux groupes et ont:la forme de V à angle tourné vers le pôle où ils se dirigent; comment. s'effectue ce changement de forme des chromosomes qui, de rectilignes, acquièrent la forme d’un V ? Jusqu'ici on pensait que cette modification était réalisée par la croissance plus considérable de l’extrémité périphérique du se ment chromatique, et cette vue semblait confirmée par l’existence de segments ayant une forme intermédiaire, celle de V à branches très égales. b, a À c d Fig. 77-78. He “Shétes de la séparation des filaments chromatiques; 4, b,cC LL. nues M. Sargant: @1, bi, c1 (filaments chromatiques vus de profil), €? (les mêmes vus de _—. d’après Farmer et Belajeff. Farmer et Belajeff ont admis de leur côté qu'il es démarrent dat s* seconde division longitudinale incomplète, dens un P an équ tique; ces » hé: e du segment C chromatique; ce S’arrétant avant l'extrémité périphériqu Pa Corte VO 27). à une incurvation de leur extrémité périphérique, © "est _ rallie à peu près à la première explication (fig- 78). ariations que FARMER (1) revient sur cette question et décrit des v Mitosis U) J. Bretl. Farmer : On the Division of the Ca Re M sen te 1895, in the Ag sq vo of Lilium (Journ- of the R. Microsc. P. 502-505 ). 432 - . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE présenie le type normal de la division hétérotypique des cellules mères des grains de pollen; l’auteur persiste dans l'opinion qu'il a émise et oppose en nes à re ER de Miss Sargant, que la courbure t le développement des filaments chromati- Ré ne sauraient être un critérium du stade . de développement des segments chromatiques, comme ils devraient l'être, si son explication était valable. Rosen (1) a étudié les points végétatifs de diverses Fougères et les différents organes du Psilotum triquetrum; dans les cellules végé- tatives de cette dernière plante, l’auteur à compté environ 96 chromosomes, alors que les cellules mères des spores n’en ont qu'environ 68; dans ces dernières on observe avant la Fig. 79. — Stade Synap- sis dans les cellules “ar des spores de Ar cart diet première division une structure filamenteuse 1000 (d’après te de la chromatine (stade Dolicho- hot néma où Synapsis); le noyau paraît complète- ment rempli d’un nombre infini de filaments très fins, intriqués les uns dans les autres; ils prennent ensuite une baiser: irrégulière, se réunissent les uns aux autres et finissent par constituer le filament spirème. L'auteur a retrouvé ce stade Dolicho- nema dans les sporanges POsmand regalis et dans'les anthères du Convallaria vulgaris. (4) Rosen : Kerne und mo. in nreristematischen und sporogenen Gewebe (Cohn's Beitr. z. Biol. d. Pfl. VII, 1895, p. 225-312, 3 P1.). (A suivre). M. MoLLIARD. — Lille. Imp. Le Bigot frères Le Gérant : Th. Clerquin: Le Black Rot de la Vigne MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l'Etranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats. etc., à M. Paul Paris. DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Adresser tout ce qui concerne la rédaction à Gaston BONNIER, sers à la Sorbonne, 15, rue de l’Estrapade, Par a rendu comple aans ns les revues spéciales Le ouvrages, mémoires la Re ou notes dont un Se aura été adressé au Directeur généra sur la couverture. C4 auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont Les droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la ÆRevue générale de Botanique 4 AugerrT, docteur ès sciences. pion ue à l'Ecole de médecine d'Alger. Briquer, rie à lPUniversité de Genève. Boxien (Gaston), membre de l'Acadé- mie des Sciences. sara membre de VAcadémie des ns a de la Société de Mycologie. à BOUTROUx, _ de » es des Ége o de l'Académie dcs Rte de Ps CS à l'Ecole des Hautes-Etudes abs maître de D + si Ecoie Normale Supérie . ie docteur ès sciences. DaGuILLON, maître de conne 5 Dos rbonne. So DanreL, docteur ba sciences: DASsONVILLE, vétérinaire de l'armée. . Devaux, maître de Conférences à Un versité de Bordeaux . Durour, direteur-aoi int du Labora- toire de e Biologie végétale de Fon- Fo (Jakob), professeur à l’Acadé- mie royale d’Agricullure de Suède. FLABAULT, prufesseur à l’Université de Montpellie Pa For, docteur ès sciences . Focxeu, docteur ès sciences, FranNCuer, répétiteur au Muséum LL res de Conférences à VUni- 6 de Nanc ds DE ÉSsitrite, professeur à _ l'École de médecine de Reims, Gta», professeur à la Sorbonne. Gui6xarn, membre de l’Académie des sciences. Heckez, professeur à l’Université de Marseille. _ Henry, professeur à l’École forestière = de Nancy. Hervier (L’Abbé Joseph). _ Iickez,, garde général des forêts. IocuReUTINER, docteur ès sciences de a HouLsERT, octeur ès z Hus ie lauréat de R: lx (l'abbé), professeur à la Faculté catholique d'Angers. Jaccas, peur à | l'Université de ou DE Consraor détour ès sciences, Jaxezewsui (d (de), professeur à l'Univer- ne sité de re ee ou. de l'Université d'Utrecht, Sr professeur-adjoint à Ja Faculté des Sciences de Marseille. 7e-KOSEVINGE, docteur ès scien- l'Unive Copenhague. Lacennenm {de professeur à l'Université de Quito. à LecLERC nu SaBLoN, “doyen de la Faculté des sciences de Tou Le (M. } docteur ès sciences. Lun», de l'Université de Copie de MacmiLiax (Conw ay), np: l'Uni- versité de Mion ‘ MaGxnin, professeur à l'Université de MARMIER, D ès sciences, de l'Ins- titut Pas MASCLEF, RAR de l’Institut, sara maître de Conférences à la Sorbonn me. FRERE de la Station forestière e l'Est. Le Ee etes à l'École de méde- ine d res pr de Conférencts â la Sorbonne NAUDIN, membre de l'Académie _ de science jus E, | prose à l'Université de Varsovie ie PAR han docteur ès sciences. Le PouLSEN, docteur ès sciences, de l'Uni- ns versité de Copenhague. Lt Pen. professeur à l'Institut agro= Page. maitre de Conférences arv versité de Toulouse : Rasor re explorateur. AY, docteur ès sciences. RusseLL (William), docteur ès sciences. : Saponra (de), correspondant de lIns- titut. Sacnerrr, docteur ès sciences. THoUvENIN, professeur à l'École de médecine d e Besançon. TRABUT. rip à l'École de médecine d'Alger VazLor (J.), directeur de l'Observatoire REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME DIXIÈME Livraison du 15 Novembre 1898 a = PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR “4 nu no mot 4 ae — LIVRAISON DU 15 NOVEMBRE 1898 Ï. — ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE AN£- MONE L. Chapitre quatrième : La Tige (avec plan- ches), par M. Edouard de Janczewski . - .: 43 II. — RECHERCHES SUR LES RÉSERVES HYDROCAR- BONÉES DES BULBES ET DES TUBERCULES (avec figures dans le texte), par M. Leclere du Sablon JL. — REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS, __ publiés en 189%, 1895, 1896 et 1897 (avec figures dans à î le texte) par L. M. Matruchôt (suite) . . - + . 3 1. _ - REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE k | Parus en —. et 1896, par M. Marin Molliard (suite) Es - | PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 16, — Tiges des Anémones. _ PLANGE 17. — Tiges des Anémones. rme en outre vingt-et-une gravures s dans le texte ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. par M. Édouard de JANCZEWSKI. CHAPITRE QUATRIÈME TIGE. Toutes les espèces de ce genre possèdent une tige vivace, des- _ linée à accumuler des substances de réserve. Ce rôle, elle le remplit Seule, ou le partage avec les racines adventives (1). Il y a trois formes principales à distinguer suivant le milieu où Végètent et présentent les tiges. Elles sont épigées, périgées ou … hypogces. Jetons d’abord un coup d'œil sommaire sur les différences les plus aecentuées dans les caractères de la tige et passons ensuite en _ levue toutes les sections du genre, en choisissant les espèces typi- _ 4ues que nous avons pu analyser sur le vivant ou sur des échan- tillons d’herbier. | La tige épigée (aérienne), tout-à-fait exceptionnelle dans les Ané- _ ones, s'élève au-dessus du sol, à une certaine hauteur et forme Un assez humble arbrisseau. Son tissu, très dur, lui permet de se _ lenir dressée et de supporter les feuilles et fleurs (4. capensis). la tige hypogée (souterraine) est propre à toutes les espèces des Sections : Oriba, Barneoudia, Sylvia et Hepatica, et sert essentielle- ment à accumuler les matériaux de réserve. Elle affecte tantôt la . forme d’un tubercule simple ou rameux, épaissi par l'activité d'une _ 70ne génératrice continue, tantôt celle d’un rhizome plus ou moins : long et mince, habituellement dépourvu de tout tissu a ais Dans tous ces cas, la pousse annuelle engendre des écailles ie … finit Par produire une seule feuille normale, ou quelques-unes dis- | Posées en rosette. La tige hypogée'se rencontre aussi dans d’autres Revue générale de Bolunique, 18 (1) Voyez le troisième chapitre de ce travail : 1807, p. 337. - Rev, gén, de Botanique, — X. 434 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sections du genre, mais elle ne sert pas à les caractériser et peut porter un cachet tout spécial (4. hypaticaefolia, A. Sellowi, A. par- viflora, A. Richardson). La tige périgée caractérise toutes les espèces des sections : Pulsa- tilla, Omalocarpus et Knowltonia, et la plupart des espèces de la section Anemonanthea, en un mot des plantes que les anciens appe- laient acaules. Les botanistes modernes ont négligé de lui donner un nom plus convenable, bien qu’elle soit tout-à-fait digne d'en recevoir un, car elle se distingue des formes précédentes, par l'absence d’entrenœuds, par sa végétation au niveau même du sol et par d’autres caractères. Elle est tantôt indivise (Omalocarpus), tantôt divisée en rameaux également courts (Pulsatilla). Réduite à ce point, la tige périgée ne constitue pas de magasin suffisant pour les matériaux de réserve, et cette fonction incombe à la volumi- neuse racine principale (pivot) ou aux nombreuses et longues racines adventives. Dans la plupart des espèces, le milieu où végète la tige est cOns- tant; dans d’autres il peut varier et entrainer nécessairement la. transformation du caractère de la tige. Ainsi, dans la section Sylvia, il y a tout un groupe d'espèces (4. baikalensis, A. stoloniferd, 4. Delavayi) dont la tige hypogée et stoloniforme passe au sommet en tige périgée. L’A. decapetala de la section Oriba possède, comme ses congénères, un rhizome tubéreux, mais celui-ci peut produire de vrais stolons. Enfin, dans l’A. silvestris qui peut ètre considéré comme type de la section Anemonanthea, les tiges adventives, éma- nant des bourgeons engendrés par les racines, portent le caractère de rhizomes dans leurs parties souterraines, et de tiges périgées . leurs sommets, proches du niveau du sol. L'étude comparée de la structure de la tige (1), n'a révélé, 1 ” Vrai, aucun caractère particulier et commun au genre entier, mails elle a démontré que la manière de vivre de la tige entrainé des conséquences anatomiques, telles que la présence ou l'absence complète de l’endoderme, de la zone génératrice ou des tissus mécaniques. . L'endoderme entourant l'anneau des faisceaux libéro-lignet . ER pe Structure des Renonculacées (Annales des se pal. CS A SRE uen de à rie de Cracovie, vol. 24, 1892, p- 105-136, P': ne hybrides ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 435 n'existe jamais dans les tiges épigées et périgées ; il manque aussi dans les tubercules et les rhizomes, excepté pour la section Hepatica. Ilest au contraire apparent dans les tiges stoloniformes et ne dis- paraît que dans leur passage à l’état de tiges périgées (A. baikalen- sis, A. Delavayi, À. stolonifera, A. parviflora, 4. Richardson). La zone génératrice ne fait jamais défaut et fonctionne régulié- rement dans les tiges épigées et périgées ; par la production de nouveaux tissus, bois et liber, elle rend ces tiges propres à sup- porter le fardeau des feuilles, fleurs, voire même de riches inflores- cences. Mais c'est dans les tubercules qu’elle atteint son maximum d'activité, car elle est obligée d’y produire en peu de temps une grande quantité de parenchyme servant de magasin aux matériaux de réserve. Les rhizomes, souvent minces et longs, sont au contraire Sénéralement dépourvus de tout tissu générateur et contiennent des faisceaux libéro-ligneux réduits à leur structure primaire, Comme dans-les monocotylédones ; s'ils en possèdent, l'activité de la zone génératrice est trop faible pour influer sensiblement sur le volume de la tige (Hepatica, A. hepaticaefolia, A. Sellowi). _ Le tissu scléreux, sous forme de fibres ou de parenchyme lignifié, est entièrement superflu aux tiges hypogées et périgées ne Portan Pas d'organes d’un poids plus considérable. Lorsque ce tissu ne Manque pas entièrement, ce sont tantôt de petits arcs en groupes _ fibreux disposés sur la limite extérieure du liber primaire (4. silves- (ris, A. pennsyloanica, A. stolonifera), tantôt la couche pér iphérique _ de la moelle (Hepatica, A. pennsyloanica, A. stolonifera) ou bien même la couche périphérique de l'écorce primaire qui, dans ce Cas, devient un tissu protecteur (4. coronaria). Mais les tiges épigées (4. Capensis) et périgées, chargées de grosses feuilles et de hautes _ttriches inflorescences (4. japonica, A. virginiana), ne peuvent pas . $ passer de soutien et, réellement, les fibres et les cellules lignifiées entrent ici pour une bonne part dans la composition du ré et de l'écorce et peuvent même prévaloir dans le bois (4. capensis). La fonction des organes foliaires influe généralement Sur le . nombre ou la structure des faisceaux qu'ils reçoivent de la tige. . Lorsque la feuille normale reçoit du rhizome trois faisceaux ss … Dlets, les écailles en diffèrent soit par le nombre, soit par la consti- _ lution de leurs faisceaux. Ainsi, dans l'Hepatica, chaque ane Contient un faisceau médian complet et deux latéraux, uniquement 436 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE fibreux. Mais dans l'A. nemorosa, il n'y a qu’un seul faisceau dans chaque écaille, excepté une ou deux des écailles transitoires précé- dant la feuille normale ; celles-ci contiennent en outre deux fais- ceaux latéraux, uniquement fibreux. Les caractères anatomiques de la tige des Anémones peuvent être résumés de la manière suivante : L’épiderme reste ordinairement quelques années à l’état vivant, après quoi il meurt en se colorant en brun. Il ne produit pas de - Stomates, mais bien souvent des poils unicellulairés, d’une longueur considérable. Le liège apparaît dans très peu d’espèces et se développe tantôt dans l'écorce primaire (4. rivularis), tantôt sur sa limite avec le liber (4. japonica), ou dans le liber même (4. narcissiflora). L'écorce primaire se conserve indéfiniment sur la tige, où s’exfolie en sens centripète. Elle ne meurt entièrement que dans le‘cas où üne zone de liège coupe sa communication avec les tissus plus profonds. Lés cellules de son parenchyme se touchent intime- ment ou laissent entre elles de petits méats aérifères. Le tissu sécréteur fait toujours défaut; on n’y trouve même pas d’oxalate de chaux. s - Leliber primaire ne présente aucune régularité dans sa structure: Le liber secondaire lui est semblable; ou contient des tubes eri- blés réunis en groupes distribués en rayons (4. rivularis) où en zones plus ou moins concentriques (4. narcissiflora). La disposition des fibres scléreusés a été déjà antérieurement indiquée. La zone cambiale, dont nous avons précédemment parlé, ut tionne sur tout le cercle avec la même intensité. Les exceptions à cette règle sont bien rares, mais très faciles à reconnaître par l'excentricité de la moelle (4. parviflora). RE Le bois primaire est composé de vaisseaux ligneux et de paren chyme entremèlés. Le bois secondaire lui ressemble généralement Par Sa composition. Cependant, le parenchyme peut lui manquer totalement et être remplacé par des fibres ligneuses (4. capensis) Dans d’autres cas, le parénchyme prédomine énormément, et les vaisseaux groupés en petits faisééaux se disposent en rayon? (4: rivularis) ou en zones concentriques (Barneoudia). Quelqueloiss la proportion des vaisseaux et du parenchyme peut, en apparente , ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEWONE L. 437 changer avec l’âge de la tige; cela arrive dans les tubercules où les cellules parenchymateuses augmentent de volume avec le temps et éloignent. les petits groupes vasculaires (4. coronaria) l’un de l'autre. s Les vaisseaux primaires sont spiralés et annelés, les secondaires -ponctués ou rarement réticulés. Le parenchyme est généralement mou, mais, dans les cas déjà mentionnés, il peut être lignifié en bonne part (4. japonica, A. virginiana). Les rayons médullaires. primaires traversent tantôt toute l’épais- seur du bois (4. silvestris, A. pennsylvanica), tantôt ils se perdent dans ses parties extérieures (A. capensis). Lorsqu'ils sont larges et .multipliés par des rayons secondaires, le bois est souvent réduit à de minces lamelles radiales (Pulsatilla, A. rivularis). Leur tissu peut être lignifié en partie (A. japonica) ou mème entièrement (4. stolonifera). : La moelle reste vivante jusqu’à la mort de la tige; quelquefois elle se différencie en une partie périphérique lignifiée et une cen- trale qui se désorganise avec le temps (4. capensis, Hepatica). En terminant cet aperçu général sur l’organisation et la struc- ture de la tige, nous sommes obligés de mentionner que dans cer- taines espèces, en vieillissant, la tige se sépare en cordons ou se transforme en réseau à cause de l’atrophie qui atteint ee tie de ses tissus (écorce, bois et moelle), et de leur désorganisation (4. narcissiflora, A. obtusiloba, A. trullifolia, Pulsatilla). Nous remettons cependant ces détails à la partie spéciale. Sect. I. — PULSATILLA Fourn. P. pATENS Fourn. Morphologie. — Dans toutes les Pulsatilles, la tige est périgée ï _ fait suite à la racine principale (pivot) dans laquelle se rassemblen es matériaux de réserve. Elle se ramifie aussi bien dans ls plantes Cultivées que dans les spontanées ; en hiver, On voit le pivot cou- _ lonné de gros bourgeons serrés, quelquefois même garanties Fa Anatomie, — Chaque feuille recoit de la tige ordinairemen . # faisceaux libéro-ligneux. Dans les larges rayons médullaires ke lige, la zone génératrice produit des faisceaux secondaires ni à 438 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE plets, avec du bois remplacé par un petit groupe fibreux (PI. 16, fig. 4). Pour cette raison, l'écorce secondaire devient assez uniforme dans toute son étendue, tandis que le bois se compose de larges rayons médullaires et de lames ligneuses dans lesquelles les vais- seaux se trouvent mêlés à du parenchyme. Dans tous les tissus parenchymateux, d'origine primaire ou secondaire, on aperçoit. des fibres ligneuses disséminées sans aucun ordre apparent, soit isolées, soit réunies en petits groupes. | Comme dans la racine, la désorganisation des vieux tissus avance en sens centripète dans l'écorce et centrifuge dans le bois. L'écorce : primaire s'exfolie la première et le liber suit son exemple. En attendant, la moelle devient un centre de désorganisation pour le bois, surtout pour les rayons médullaires. 11 se forme ainsi des cavités dont la plus grande est centrale et étoilée, les autres irré- gulières et dispersées dans les rayons médullaires (PI. 16, fig. 2): Dans un état plus avancé, on voit la tige se fendre souvent en deux, en trois, etc. et suivre exactement le sort du pivot. Sect. II. — ANEMONANTHEA D. C. À. SILVESTRIS L. Morphologie. — La tige primaire, issue de la graine, est entière- . ment périgée, mesure jusqu'à 4mm en diamètre, produit des feuilles normales et donne naissance à des rameaux plus minces, mais complètement semblables. _ Les tiges adventives engendrées par les racines présentent Un Caractère tout différent. Elles poussent en sens vertical et atteignent une longueur dépendante de la profondeur du sol où elles sont nées. Leurs entre nœuds sont bien distincts, longs de 5 à 87, ma'° minces, ne dépassant pas 2mm en ‘diamètre. Leurs nœuds portent Chacun un organe foliaire réduit à une gaine pointue. Au nee” du sol, ces tiges hypogées se transforment complètement, devien- nent périgées et ne se distinguent plus de la tige principale. L'angle de divergence des organes foliaires est de 2/5; à ee de la torsion de la tige, ordinairement c’est la huitième feuille 4° est superposée à la première. | ee Anatomie. — Chaque organe foliaire reçoit de la tige trois 7 ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEVOYE L. 439 ceaux libéro-ligneux qui peuvent se ramifier déjà dans leur passage à travers l’écorce et émettre 2 à 4 branches plus minces, composées de fibres seules. Le faisceau central traverse ordinairement deux entre-nœuds de la tige et les faisceaux latéraux un seul ; après quoi ils se soudent aux faisceaux voisins pour former un réseau irrégu- lier (PL. 16, fig. 3). Lorsque la zone génératrice entre en pleine activité, elle complète les anastomoses qui manquaient et corrige ainsi le réseau (PI. 16, fig. 4). Dans la tige hypogée, l'écorce primaire contient deux larges fentes (PI. 16, fig. 5) qui soulèvent l’épiderme avec la couche sous-jacente et forment la continuation des fentes du pétiole. Les tissus soulevés meurent avec le temps et laissent à nu une bonne surface de parenchyme cortical qui, par conséquent, se colore en brun (PI. 16, fig. 6 et 7). À l’intérieur, l'écorce primaire finit par une couche d’endoderme. Dans la partie transitoire de la tige, la couche endodermique devient de moins en moins complète et dis- paraît entièrement à la base de la partie périgée (1). L'anneau libéro-ligneux coutent habituellement sept faisceaux distincts, entourés par l’endoderme ondulé. De ce nombre, le fais- ceau médian de la feuille la plus proche se différencie Le premier ; ensuite vient le tour de ses deux faisceaux latéraux et du médian de la deuxième feuille, et à la fin celui des latéraux de la deuxième et du médian de la troisième. La zone génératrice Se complète de bonne heure et, à la suite de son activité, les parties ligneuses des faisceaux se rapprochent et se soudent même (PI. 16, fig- 7). En même temps, il se produit une lignification dans quelques élé- ments libériens extérieurs. Le liber contient de minces tubes criblés, dispersés dans du parenchyme; le bois est composé de Vaisseaux et de parenchyme. Dans la tige je vas primaire contient les mêmes Lane mais l’endoderme y manque absolument. La moelle est pren 7 mineuse et les rayons médullaires très larges- Dans a ea se développe un bon nombre de nouveaux faisceaux libé 7 de (PL. 16, fig. 8) qui ne tardent pas à se souder avec les pue el Maires, excepté avec ceux qui S8 rendent à Ja feuille lap : Has (PI. 16, fig. 9). L'activité de la zone génératrice étant an | (1} Comp. Marié : L. c. p. 57, pl. Hi; Miczynski, l, c. ex 440 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE intense que dans les tiges hypogées, le bois et le liber deviennent assez épais, mais conservent la même structure. La limite entre le liber et l’écorce primaire est peu distincte au début, parce qu’elle _ n’est pas marquée par l’endoderme; elle s’accentue avec le temps par la lignification de plus nombreux éléments libériens extérieurs, disposés en lames arquées, ou en fer à cheval (P1. 16, fig. 9). À, JAPONICA Sieb. et Zucc. (1). Morphologie. — Cette espèce ne donne pas de graines dans notre climat et se reproduit uniquement par des bourgeons adventifs engendrés dans les racines. Lorsque ceux-ci prennent naissance non loin du niveau du sol, ils se développent en fortes tiges péri- gées, garnies de grandes feuilles et terminées par de hautes el riches inflorescences. Anatomie. — Dans la zone libéro-ligneuse d’une tige toute jeune on reconnaît 6 à 7 faisceaux primaires. La tige plus âgée est bien autrement dure que dans les espèces précédentes. Son écorce pri- maire, dont le parenchyme contient des méats intercellulaires, se sépare du liber par du liège et tombe en désorganisation. L'écorce secondaire ne contient pas de rayons médullaires, et les petits faisceaux criblés sont disséminés, comme dans la racine, dans tout le parenchyme, et s’entourent, chacun, par ordre d’ancienneté, d'une gaine scléreuse (PI. 16, fig. 10), Le bois primaire est composé de vaisseaux et de parenchyme qui se lignifie avec le temps. Dans le bois secondaire, les lames vasculaires sont plus nombreuses que les faisceaux primaires, et contiennent de larges vaisseaux disposés en une ou deux séries; les larges rayons médullaires se lignifient auprès des lames vascu- Jaires et sur des points irrégulièrement disposés (PI. 46, fig. 10). Les éléments lignifiés du bois et de l'écorce sont allongés (quelquefois dix fois plus longs que larges) et pointus ; cependant, Comme dans la racine, ce sont des cellules vivantes, contenant du Proloplasme et une grande quantité de fécule, pendant le repos de la végétation. Les couches extérieures de la moelle sont aussi sujettes à la lignification et relient le bois primaire en un anneau presque continu. (1) Comp. Marié : Z. C.-p. 61 et Miczynski : p. 117, ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 441 À. VIRGINIANA L. Morphologie. — Chargée de feuilles assez grandes et de riches inflorescences, la tige périgée de cette espèce est nécessairement assez forte et dure. Ses racines ne produisent de bourgeons adven- tifs que dans des cas exceptionnels. Anatomie (1). — Le volume de la tige et sa structure assignent à cette espèce une place intermédiaire entre les deux précédentes. En effet, il y a ici lignification partielle des tissus de l'écorce, du bois et même de la moelle, lignification qui est plus tardive et moins étendue que dans l’4. japonica (PI. 17, fig. 11). Les premiers tissus lignifiés apparaissent en dehors des groupes criblés primaires en formant des bandes, arcs, ou fer-à-cheval. Plus tard, on les voit auprès des groupes criblés secondaires qu'ils enveloppent quelquefois d’une gaine complète. Le bois primaire est généralement dépourvu du parenchyme lignifié qui apparaît dans le bois secondaire sans aucune régularité, s’avance quelque- fois à peu près jusqu’à la zone génératrice et forme des îlots très durs. La moelle est tantôt complètement tendre, tantôt lignifiée dans sa partie périphérique. A. PARVIFLORA Mchx. Morphologie. — Dans cette petite plante, la tige est longue, grêle, ramifiée, stoloniforme, il paraît qu'elle rampe. dans les toufles de mousse. Les entrenœuds mesurent environ 10 millim.en _ longueur et 4 millim. en diamètre; à chaque nœud il y à une écaille. Le sommet de chaque branche se transforme avec le temps en tige périgée, munie de quelques feuilles normales el terminée Souvent par une fleur. Anatomie. — La tige stoloniforme possède avec des méats intercellulaires et une large fente qui soulève lépiderme et les deux ou trois couches sous-jacentes. À PLntée rieur, l'écorce primaire est limitée par une assise endodermique- La zone génératrice apparaît de bonne heure et contribue à la | Soudure des faisceaux en anneaux du liber et de bois (PI. 17, fig. 12). : Sa production ultérieure est inégale, la plus forte d’un côté de la une écorce primaire (1) Comp, Marié : /. €. p. 61 et Mierynski : L: €. P- 417: 442 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tige, la plus faible de l’autre. C’est ainsi que la moelle devient excentrique dans toute tige plus âgée (PI. 17, fig. 43). La production du liber contenant de rares tubes criblés est toujours plus riche que celle du bois composé de vaisseaux et de parenchyme. Nulle part il n’y a de fibres ou de parenchyme lignifié. L'écorce primaire couvre le liber dans toutes les tiges, même les plus âgées; sa surface est seulement brune, parce qu'elle est dépouillée des couches externes soulevées par la fente et désorga- nisées pour cette raison. Sect. III. — ORIBA Abans. À. CORONARIA L. Morphologie. — Bien que le mode de végétation de cette espèce ait été l'objet d’une étude très consciencieuse de la part de Th. Irmisch (1), il ne sera pas superflu de rappeler ici que son tuber- Cule est souvent ramifié, que les jeunes rameaux portent de petites écailles et que le bourgeon terminal développe l’année suivante un cycle de feuilles normales et une fleur, quelquefois même deux ou trois. Après la floraison, le tubercule primaire donne naissance à des tubercules secondaires destinés à fleurir l'année suivante et lui-même se désorganise immédiatement ou un an après. Anatomie. — Le tubercule est composé de parenchyme et ne Contient que bien peu d'éléments criblés et vasculaires. À son otigine, l'anneau libéro-ligneux se compose d’une dizaine de fais- ceaux inégaux et sépare la moelle volumineuse et l'écorce primaire (PI: 17, fig. 14). Ensuite, la zone génératrice, bien active, produit de larges rayons médullaires et d'étroits faisceaux (PL. 17, fig: 15} Dans le bois, les vaisseaux sont plus serrés au début que plus tard, parce que les cellules parenchymateuses qui y sont mélées auÿmentent leur volume et les éloignent encore davantage. En attendant, l'écorce primaire se désorganise et met à nu une Coucne de cellules scléreuses formée à la limite de l’écorce secondaire. À. PALMATA L. Morphologie. — Nous avons démontré antérieurement (2) qe : (1) Th. Irmisch : Ueber einige Ranuncul D , 1856, p- 1-6): (2) L. c. page 345. | ; ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 443 rhizome tuberculeux de cette espèce, plus simple et bien moindre que dans l’A. coronaria, est aidé, dans sa fonction d’accumuler les matériaux de réserve, par la racine principale et une ou deux racines adventives charnues. Le petit nombre d'échantillons vivants que nous avons pu examiner, ne nous a pas permis de déterminer si chaque partie du rhizome vit plus de deux ans et si elle produit des écailles précédant les feuilles normales qui couronnent son sommet. Anatomie. — La structure du rhizome ne présente que peu de différences avec celle du rhizome de l'A. coronaria. Le liber et le bois y sont encore plus pauvres en tubes criblés et en vaisseaux, absolument comme dans ses racines charnues. Il n’y a pas de couche scléreuse protégeant à l'extérieur l’écorce secondaire. À. DECAPETALA L. (— A. CAROTINIANA Walt) Morphologie. — Les plantes d’herbier présentent un rhizome ovoide portant de minces racines adventives à sa base et un cycle de feuilles avec une fleur au sommet. Quelques-unes se trouvent munies d’un stolon assez grêle, long de plusieurs centimètres et garni d’écailies éloignées de un centimètre environ ; il prend nais- sance à l’aisselle d’une feuille de l’année précédente. Les plantules issues des graines nous ont appris que leur entre- nœud hypocotylé se renfle en tubercule et que les stolons sont produits par des plantes plus robustes, âgées de deux ans. La culture ayant été détruite, nous n'avons pu déterminer la destina- tion des stolons. Anatomie. — La structure du tubercule n’a rien de particulier. Il est riche en parenchyme, mais moins pauvre en tubes criblés et en vaisseaux que celui de l'A. coronaria. Les éléments scléreux manquent complètement. SE I BARNEOUDIA Gay B. CYANOLEUCA Leib. . Morphologie. — Les échantillons des espèces appartenant à cette section sont assez rares dans les herbiers et ne pouvaient pas être étudiés avec toute l'attention nécessaire. Leur tige forme toujours 444 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE un bulbe rond ou aplati, ayant jusqu’à un centimètre en diamètre. Des racines bien délicates partent de sa surface et surtout de sa base. Le sommet est garni d’une ou quelques feuilles ou fleurs. À l’aisselle de chaque feuille il y a un bourgeon. Lorsque le bulbe est cordiforme, tantôt c’est la base qui est bifurquée, tantôt le sommet. Anatomie. — Le bulbe est essentiellement parenchymateux, gorgé d’amidon et bien pauvre en tissus caractéristiques du bois et du liber. Dans le bois, les vaisseaux réticulés sont réunis en groupes disposés en rayons et en zones plus ou moins régulières (PI. 17, fig. 16). On ne trouve de tubes criblés qu’à proximité de la zone génératrice. Il est évident que l’écorce primaire est très épaisse. Le parenchyme est compact dans l’écorce primaire; il contient des méats intercellulaires dans le liber, le bois et la moelle. Les éléments scléreux ne se trouvent nulle part. La coloration brune de la surface du bulbe dépend des couches extérieures inertes. Sect. V. —. PULSATILLOIDES D. C. A. capensis Lam. Morphologie. — De cet arbuste, certainement unique dans les Anémones, nous ne connaissons qué des échantillons d’herbier, bien incomplets; ce sont des rameaux garnis de feuilles et fleurs et longs de 15 à 20 centim. Les feuilles sont alternes. Leurs pétioles, élargis à la base, reçoi- vent de la tige, chacun, 7 à 8 faisceaux libéro-ligneux. Sur les bra?- ches de deux ans, les feuilles ont déjà perdu leurs James et sont réduites aux pétioles. Les entrenœuds mesurent 5 à 15 centim. en longueur et jusqu’à 5 mill. en diamètre, après deux ans. L'inflorescence étant terminale, chaque rameau est prolongé par Un ramuscule partant de l’aisselle de la dernière feuille. Ce n07- bre est quelquefois doublé. Les premiers organes foliaires d'un ramuscule sont des écailles sans lame ni pétiole. ; Anatomie. — Dans une tige âgée de deux ans, l'écorce Pr re est inerte, brune, composée d’un tissu serré. En dedan$ de l'écorce primaire, les tubes criblés sont réunis en groupes qui se _tourent bientôt de gaines scléreuses, comme dans l’A. japonica (PI17, fig. 17). Le hois est complètement dépourvu de parenchyme et 1° contient pas de rayons médullaires. Il est très dur et compe me ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 445 fibres ligneuses, qui y prédominent, et de vaisseaux. La mémbrane _ épaisse des fibres est ornée de-pores en fente. Les vaisseaux dispo- sés en séries radiales, sont à peu près aussi larges que les fibres dont ils se distinguent par la structure beaucoup plus compliquée de leurs parois. Leurs eloisons terminales sont peu inclinées et percées, chacune, d’un gros trou; leurs parois latérales sont plissées en spirales sur la face intérieure et percées de pores aréolés avec une ouverture en fente (PI. 17, fig. 18). Le bois et le liber primaires appartenant à trois faisceaux de la feuille la plus proche ont une structure différente de celle des mêmes tissus secondaires. Ce bois est composé d’un mélange de vaisseaux et de parenchyme et, pour cette raison, facile à distinguer dans l’anneau ligneux (PI. 17, fig. 17, x.p.)..Le liber ne s’entoure pas de gaîne scléreuse, mais il est pris dans un arc fibreux, bien plus large et épais que lui-même (fig. 17, L.p.). La moelle est divisée en deux parties : l’une centrale, complète, ment désorganisée et remplacée par un creux, l'autre périphérique fortement lignifiée et servant plutôt comme tissu de soutien que comme tissu actif. C’est seulement dans le voisinage dé l'anneau ligneux que les cellules médullaires contiennent du protoplasma et de l’amidon. ie A. oBLusiLoBA Don. Morphologie. — La tige périgée émet à Sa base des racines adven- tives, est elle-même couverte de gaines desséchées, et porte au sommet un cycle de feuilles et une inflorescence assez pauvre: : ë à encore quelques inflorescences axillaires dans les plantes plu robustes. Anatomie. — Daus les vieilles portions de la tige, il y 3 pue du bois mort. Le bois vivant est entouré d'un cercle générateur, qui produit à l'extérieur un tissu nettement limité contre pe 4e _ anciens. Ce cercle est composé toujours d'une por de re | génératrice ancienne qui possède seule la faculté SEE z liber et du bois, et d’un arc supplémentaire qui n’engendre parenchyme, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur: uties _ Lorsque la plus grande partie du bois et de = zone É “ qui le touche, est conservée à l’état vivant, le cercle gén Complète par des arcs supplémentaires, formés sous le bois mortet 446 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE le rejetant vers l'écorce (PI. 17, fig. 19). Si, au contraire, la plus grande partie du bois et de la zone génératrice est atrophiée, ce qui est plus fréquent, alors chaque portion vivante s’entoure d’un cer- cle générateur qui lui est propre, et se sépare ainsi du bois mort occupant le centre de la tige. Ce cercle est aussi composé d’un arc de la zone génératrice ancienne et d’un autre supplémentaire beaucoup plus large que le premier (PI. 17, fig. 20). Le liber contient des groupes criblés disséminés dans du parenchyme; le bois est coupé par des rayons médullaires et formé par un mélange de vaisseaux et de parenchyme. À. TRULLIFOLIA Hook. fil. et Thoms. (= A. cELESTINA Franchet). Très proche de la précédente, cette espèce en diffère un peu par la structure de sa tige, parce que le bois y est plus dur, plus | riche en vaisseaux, et le parenchyme qui l'entoure relativement plus épais, parsemé de groupes criblés faciles à reconnaître, même à un faible grossissement (PI. 18, fig. 21). Comme dans l'A. obtu- siloba, le bois est ensuite partiellement atrophié, et les parties restées vivantes s’entourent de cercles générateurs propres, COM- posés de portions de la zone génératrice ancienne et d’arcs supplé- mentaires (PI. 18, fig. 21 et 22). [A suivre). RECHERCHES LES RÉSERVES HYDROCARBONÉES DES BULBES ET DES TUBERCULES par M. LECLERC DU SABLON /Suite) SOLANUM TUBEROSUM Les tubercules de pomme de terre sont un type très net de réserve amylacée; la proportion d'amidon, d’après M. de Vries, peut varier de 10 à 24 °/, du poids de la matière fraîche. La dextrine est en proportion faible et d’ailleurs variable. Cer- tains auteurs ont signalé la présence de sucre dans les tubercules mûrs, d’autres ont nié l'existence de cette matière. Cette diver- gence d'opinion tient à la différence des variétés étudiées, les unes étant dépourvues de sucre, d’autres, généralement les meilleures, en renfermant une certaine quantité, très faible d’ailleurs. M. de Vries (1) a publié uo travail très étendu sur la germina- tion des tubercules de pomme de terre. Il s’est attaché à préciser là répartition et la migration des substances de réserve à l'intérieur du tubercule et des jeunes tiges ; il a en particulier indiqué, en se servant de procédés micro-chimiques, les régions où Île sucre Se trouvait en plus grande abondance. | Le mémoire de M. Hungerbühler (2) se rapporte aux tuber cures non mûrs; on y trouve des dosages d’amidon et de sucre effectués à diverses phases de la maturation. Le 23 juin, dans des ra gros comme une noix, l'auteur trouve 56,7 °/ d’amidon pre Portion étant rapportée à 100 parties de matière sèche), 6,4 °/0 de (1) de Vries : Lanvirthschaftliche jaurbücher, t. 7, p. 216; 187. (2) Humgerbühler : Versuchs-Stationen, t. 32, p. 381; re 448 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sucres réducteurs et 4,69 °/, de sucres non réducteurs ou de dex- trines. À ce moment, les tubercules pouvaient presque être consi- dérés comme mûrs. M. Prunet (1) s’est surtout attaché à mettre en évidence les différences physiologiques qui existent entre la partie antérieure et la partie postérieure des tubercules; dans les tubercules non germés aussi bien que dans les tubercules germés, il a constaté que les hydrates de carbone étaient plus abondants dans la moitié antérieure. D'autre part, M. Prunet à fait voir que la digestion de l’amidon était due à des diastases plus abondantes dans la partie antérieure. J’ai étudié des tubercules en voie de formation et pendant la germination ; j'ai dosé l’amidon, les dextrines et les sucres dans l'ensemble du tubercule. Les tableaux 21 et 22 renferment les résultats de ces dosages. TABLEAU 21 Poids de la Sucres ee ne More “don à Dee sèche réducteurs rédmeteurs dans l ét jus *e Grammes Grabiibes Grammes , Grammes Grammes Mars. : satin QE) traces 0,016 0,075 ME 1,622 0,007 0,029 0,076 0,823 Re 1,977 ,007 traces 0,010 1,111 18 décembre 1,810 traces traces 0,050 1,176 26 janvier. . . 2,041 traces traces 0,037 1,250 13 février. , _ .. . 1,199 0,015 0,008 0,043 0,681 mars 1,199 0,063 0,031 0,060 0,513 AS ah er 0. 703 0,046 0,007 0,015 0,155 TABLEAU. 22 à ucre _ Matières ee réducteurs ras rédue- solubles solubles ‘/e 8 dans l’eau ‘/° RS ire 0 . Æ 50 aval 04 1 A 50 3 mai SA CN An “ : 03 F4 55 18 détenir te 0 He 65 Muvies,.: : ÿ::: £ Gi B février. . :, 1 à 6 à 6 9 D ee i Fe 9 4 42 13 avril. 6 1 ; à 22 (1) Prunet : Revue générale de Botanique, i. 5, p. 49; 1893. LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 149 Les tubercules récoltés le 19 Mars étaient un peu plus petits que des noisettes; le 13 Avril, ils étaient un peu plus gros; le 3 Mai, ils avaient presque leurs dimensions définitives; le 18 Décembre, j'ai opéré sur des tubercules à l’état de vie ralentie et extraits de terre . depuis longtemps ; enfin, le 26 Janvier, le 13 Février, le 19 Mars et le 13 Avril, je me suis servi de tubercules semés dans une serre et dont la germination était de plus en plus avancée. On voit que pen- dant la période de formation, la composition est peu variable; dès le commencement, la proportion d’amidon est considérable; les autres hydrates de carbone sont un peu plus abondants qu'au moment de la maturité. Pendant la période de germination, les changements sont d’abord peu importants: ainsi, le 13 Février, les nouvelles tiges ont déjà 30 centimètres de hauteur alors que la proportion de sucre es encore très faible; le 43 Mars, les tiges aériennes sont hautes de 40 centimètres et les jeunes tubercules commencent à se former. C’est alors que la digestion des réserves devient rapide; l'amidon _ disparaît peu à peu des vieux tubercules, mais la quantité de sucre est toujours faible. Le 13 Avril, lorsque j'ai trouvé G°/, de glucose, les vieux tubercules étaient déjà mous et commençaient à noircir ; il est probable que le glucose trouvé provenait de fermentations secondaires et non de la digestion proprement dite. Il résulte de cet examen que les produits de la digestion de l’amidon, dextrines et sucres, séjournent peu dans les tubercules et sont aussitôt après leur formation absorbés et assimilés pie. 2 tiges et les racines en voie de formation. La pomme ca terre n'est donc pas un exemple favorable pour montrer les divers états de là transformation de l’amidon en substance assimilable. Cela tient à ce que lés diastases ne digèrent l'amidon qu'au Le eme des besoins de la plante. La composition des tubercules est à pee modifiée lorsqu'on les a écrasés et laissé macérer dans Fe Ge dant 24 heures. On a vu, au contraire, que dans ces ns : digestion des réserves amylacées d’autres plantes est considérable ment accélérée. de Rev, gén. de Bntauique. — x. 450 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE RANUNCULUS BULBOSUS La base de la tige de la Renoncule bulbeuse est formée par un tubercule arrondi portant des racines à sa partie inférieure. Aux mois de Juin et Juillet, lorsque les parties aériennes sont flétries, ce tubercule reste la seule partie vivante de la plante. Dès le mois d’Août, un bourgeon se développe à la partie supérieure et produit une roselte de feuilles vertes. La tige très courte sur laquelle sont attachées les feuilles se renfle peu à peu de façon à produire un nouveau bulbe superposé au premier et donne des racines à sa partie inférieure: Pendant ce temps, les réserves de l’ancien bulbe sont consom- - mées et dès le mois de Janvier on n’en trouve plus trace dans la plupart des pieds. Jusqu'au mois de Mars, l'aspect de la plante reste à peu près le même, le nouveau bulbe grossit et les feuilles deviennent de plus en plus nombreuses. Au mois d’Avril la tige aérienne pousse rapidement, les feuilles de la base se flétrissent, les fleurs s'épanouissent ; enfin, en Juin ou Juillet, lorsque les fruits sont mûrs, toutes les parties aériennes se dessèchent et il ne reste plus que le bulbe souterrain. Les réserves accumulées dans le tubercule de la Renoncule sont surtout formées par de l’amidon; au mois de Juin la proportion de cette substance varie entre 50 et 60 °/. On y trouve aussi une certaine quantité de dextrine, ( à 8 °/ environ, et très peu de sucre. J'ai suivi les variations des hydrates de carbone, depuis le mois _ Novembre, époque à laquelle le jeune tubereule est assez 8r0$ Pour être analysé facilement jusqu’au mois de Décembre de l’année suivante, alors que le tubercule vieux est presque complètement digéré. Les tableaux 23 et 24 renferment le résultat des dosages effectués. | “as ne TABLEAU 93 ha Poids de la Sucres Matières amylacées Rs x èche non solubles ;hsolubles sèche réducteurs Léjucteurs dans l'eau ee Grammes Grammes Grammes Gr ammes Ses ï ps RS : 0,016 0,029 0,095 rs embre . . +. 1,484 0,015 0,095 RU re D ANT, 7 1,675 0,040 0,071 0,128 0,500 ds: : 1,564 0,083 0,053 0,085 0,500 Eavrit,_ _. 2 032 0,041 0,005 0,059 0,880 an... 35 0,068 0,042 0,231 1,800 NOR... 1,627 0,032 0,070 0,138 0,833 dl: 785 0,088 0,268 0,163 0434 10 septembre L 1,782 0,075 0,104 0,228 0,346 Aroctobre. :. ; .,. 1,566 0,057 0,079 0,205 0,266 2, novembre . . . . 1,768 0,066 0,058 , 0,212 0,416 43 décembre . . . . 0,876 0,053 0,042 0,085 0,180 TABLEAU 24 se RP er LT à Matières amylacées réducteurs non réduc- solubles insolubles °/0 teurs °/» dans l’eau °/ 9/0 24 novembre . . . . 2 4 12 38 12 décembre . . 1 6 9 33 45 janvier. . . . .. 2 4 7 ne mem ii Cuir 5 ) 5 32 AL 0: 2 0.2 3 43 Do, 2 1 6 oÙ Dh, |. 2 4 8 # AO A ÿ 15 9 24 10 septembre . 4 6 12 19 20 octobre. . . 8 5 13 17 24 novembre . . 3 3 2 23 13 décembre . . 6 4 9 ré Du mois de Septembre au Mois de mars, on ne voit sur le sol qu’une rosette de feuilles; en Avril, les tiges se développent et fleurissent ; à la fin de Juin, les parties aériennes sont desséchées, il ne reste plus que le tubercule souterrain. Vers le 4er Août, le bour- geon développé à la partie supérieure du bulbe commence à pro- duire des feuilles vertes. Les sucres sont peu abondants pendant la période de formation du tubereule ; les variations, d’ailleurs peu considérables, que j'ai observées, paraissent dues à des différences individuelles. Au moment où les fleurs vont s'épanouir, les sucrés passent par un minimum, augmentent un peu pendant la vie ralentie et atteignent brusquement une proportion de 20 o/, et . Même plus lorsque le bourgeon se développe; on conçoit en effet qu’à ce moment les matières amylacées sont digérées et donnent du Sucre destiné à être assimilé par les jeunes feuilles. Plus tard, la | proportion du sucre baisse, peut-être parce que la rosette des 2 _ feuilles plus développée a besoin de plus de nourriture et ne laisse se Pas le sucre s’accumuler. 452 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La dextrine n'est jamais très abondante, mais les variations en sont très régulières. Il y a un premier maximum dans les très jeunes tubercules en voie de formation, puis un minimum en Avril lorsque les réserves sont sur le point d’être constituées et enfin, un second maximum en automne pendant la digestion des réserves. L'amidon, déjà en proportion considérable dans les jeunes tuber- cules, passe par un maximum au moment de la floraison et de la vie ralentie, puis diminue pendant la période de digestion. En somme les choses se passent comme dans la plupart des organes de réserve renfermant de l’amidon. Aussi bien pendant là formation que pendant la digestion de l'amidon, la dextrine et les sucres sont des produits transitoires. On les trouve en plus grande abondance que dans la pomme de terre, mais en bien moindre quantité que dans la Ficaire, le Lis ou la Tulipe. Le tableau 25 représente les variations de la proportion d'eau dans le tubercule pendant la même période où j'ai étudié la varia- = tion des hydrates de carbone. TABLEAU %5 Poids de Eau °/o de ce matière sche . matière sèche à Grammes Grammes Grammes Grammes 24 novembre , . . . 2,986 .0,805 2,181 43 d re ; 12,297 3,221 9,076 he 15 janvier. . . ... 13,269 3,002 10,267 342 “here 7,550 1,582 5,968 ee Eavhi een 7,199 1,991 5,208 Lé 0 10,707 4,901 5,806 1e Rs 7,457 3,: 4,153 es 4 août. 14,385 -4,167 7,218 _ : septembre. . ... 13,087 . 3,705 9,382 7. octobre . . . . . 13,947 3,672 10,275 ee 24 novembre . . . . 13,911 3,738 10,173 Le 13- décembre . . , . , 466 0,906 3,260 pe : CT La proportion d’eau n’est jamais très considérable dans les tubercules de Renoncule, On observe un maximum pendant a période de formation, vers le mois de mars, puis un minimum Pendant la floraison ; l'eau augmente ensuite jusqu'à à la fin de la vie du tubercule. Il est à remarquer que le minimum de l’eau, dat da . l ee comme on ROUE s'y attendre avec le maximum‘ Fr F. _ précédent est formé par un gros bourgeon _ Surface du sol. Le rhizome est alors loujours for LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 453 l’amidon, a lieu pendant la floraison et non un peu plus tard, lorsque toutes les parties aériennes sont flétries. Ces deux faits montrent que le moment où la végétation est arrêtée n’est pas celui où la composition des réserves semble indiquer la vie la plus ralentie à l’intérieur du tubercule. ARUM ITALICUM Morphologie externe. — L’Arum est une plante vivace très commune dans presque toutes les régions de la France, surtout dans les lieux humides et ombreux. Les feuilles, très grandes et en forme de fer de flèche apparaissent en automne et se déve- loppent pendant tout l'hiver ; au printemps la tige sort de terre et se termine par un épi de fleurs entouré d’une très grande bractée. Au commencement de l'été les feuilles sont complètement flétries et les fruits ne tardent pas à mürir. Pour l'intelligence de ce qui va suivre, il est essentiel de bien connaître l’évolution des parties souterraines. Sur un pied arraché vers la fin de Mai on voit un rhizome gros et court formé de trois articles disposés horizontalement. Sur. l’article du milieu, qui est le plus renflé, s’insèrent la tige florifère, les feuilles maintenant flétries et les racines qui ont nourri la plante pendant la saison _ Précédente. L'article que j'appellerai postérieur à une surface nue, Mais porte encore les traces de l'insertion de la tige, des feuilles et des racines de l’an passé, enfin l’article antérieur opposé au recouvert d’écailles. Pendant l'été le rhizome ainsi constitué reste à l’état de vie ralentie, les racines et les feuilles étant flétries. Mais dès le commencement de Septembre, des racines se forment tout autour de Éardele anté- rieur du rhizome en même temps que le bourgeon terminal + _Mence à se développer ; bientôt les feuilles vertes Mar 6 les feuilles et les racines, l’arti- ve qui se trouvent dans de digestion. 454 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Pendant toute la période de végétation active, de Septembre en Avril, le rhizome conserve à peu près le même aspect, mais l’ar- ticle antérieur qui porte les feuilles et les racines va sans cesse en _s’épaississant tandis que l’article postérieur se réduit de plus en plus et finit par disparaître complètement vers le mois de Mai. A cette même époque, un bourgeon se forme à l’aisselle d'une feuille de l’article antérieur, c’est le commencement d’un nouvel article destiné à remplacer celui qui disparaît. Le rhizone de l’Arum se ramifie donc en sympode comme celui de l'Iris ou du Sceau de Salomon; mais il se résorbe d’un côté à mesure qu’il s’allonge de l’autre. Un article déterminé ne vit ainsi que trois ans; pendant la première année il se forme, pendant la seconde il ne se modifie pas sensiblement, pendant la troisième il est consommé. Il sera plus facile maintenant de suivre les changements qui s’opèrent dans la composition du rhizome. J'étudierai d’abord un article déterminé pendant les trois années de son existence; puis je comparerai entre eux, aux diverses époques de l'année, les trois articles qui forment le rhizome à un moment donné. Étude des réserves. — Les réserves du rhizome d'Arum Sont essentiellement formées par de l’amidon. J'ai dosé séparément dans les trois articles du rhizome et aux diverses époques de l'année le glucose, le saccharose, la dextrine et l’amidon. Les tableaux 26 et 27 renferment le résultat de cette étude ; un article est ainsi suivi pendant les trois années de son existence à partir du mois de Juin de la première année, époque à laquelle il commence à aPP? raître à l’état de gros bourgeon. Le premier tiers du tableau se rapporte donc à une portion du rhizome âgée de moins d’un àn et formant l’article antérieur; le second tiers peut être considéré comme se rapportant à la même portion du rhizome pendant la seconde année de son existence alors qu'elle constitue l’article moyen; enfin le troisième tiers s'applique toujours au même segment pendant la troisième année de son existence alors qu'il constitue la partie postérieure du rhizome. LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 455 TABLEAU 26 - Poids de la Sucres Matières amylacées ière solubles e réducteurs ts Lans l'éaé insolubles Grammes Gran ammes Grimmes Gremmes Grémmet | BIT MSP Er 5 00% 0,021 0,055 ne puet 5... > 1,790 traces 10,008 0,107 1,040 Raodt. : : , 1,868 traces traces 050 1,200 20 septembre 5 1 O 0,005 0, 0,088 0,712 10 octobre . . : . . 1,682 0,007 0,073 0,061 0,606 19 novembre 1,664 0,009 0,056 0,066 0,869 20 décembre 2,504 0,010 0,090 0,280 1,587 4 février 1,862 0,009 0,005 0,078 1,425 16 mars 1,587 0,006 0,01% k 1,011 SAS à 1,9 0,026 0,018 0,078 . 1,1% LIU SR 1,818 traces 0,017 0,061 1,224 RH Dr rre ,992 traces 0,015 ,072 1,123 LT ACER 1,902 traces traces 0,118 0,967 20 septembre 3,488 0,187 0,151 0,361 1,002 40 octobre . . . . . 3294 0,138 0,235 0,329 0,953 19 novembre , . 1,720 0,018 0,017 0,170 0,714 20 décembre 3,971 ,022 0,053 0,715 222 k février. . . . . . 1,740 0,024 0,036 0,133 0,800 ar 1,705 0,030 0,024 0,114 0,750 27 avril 1,933 0,097 0,076 250 0,952 Riel s ue 288 0,063 0,087 0,22 0,2 20 septembre. . 1,575 0,050 0,235 0,184 0,100 10 octobre . . . + - 1562 0,181 0,131 DIS: 007 19 novembre . . . 1,691 0,258 0,142 0,160 De 20 décembre . . . . 2,179 0,270 0,130 ets nr & février. . . . . . 0,360 0,015 traces 0,010 cd TABLEAU 27 Sucres . _ Matières amylacées réducteurs fon rédue- solubles dans insolubles A teurs °/o l’eau */s 25 Din. 02 1 : 58 Full, ©... 0 0,4 ÿ & nn 0 0 + “ 20 oe 0,2 3 - 35 10 octobre . . - . 0,4 4 ; pr 19 novembre 0,5 3 : 63 10 décembre 0,4 - se 60 & février. . . :: . 0,4 0,2 % ps M: 0.4 0,9 Ÿ &0 ORNE, 7. 1 _ “ 67 { juin . . 0 0.9 3 À huit 0 0,7 ë «0 ne 0 4 * | 456 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 20 septembre . 5 4 10 29 10 octobre. ©; . . A 7 10 29 19 novembre 1 1 10 41 décembre 0 1 18 55 RME, 7e 0 1 2 7 46 A Do. 4 1 1 6 44 MES ET 5 A 12 18 D bts: 152 5 6 17 17 20 septembre 3 14 11 6 10 octobre . . . . . El 8 10 5 19 novembre 15 8 9 - 10 e > 12 6 21 10 & février. . . . . . & 0 3 8 - L'examen des tableaux 26 et 27 montre que la quantité du sucre est faible d’une facon générale. Pendant la première année iln'ya que des traces de glucose et la proportion de saccharose n'excède pas 40/0. Il y a un maximum au mois d'Octobre, c'est-à-dire au moment où la végétation est la plus active. Pendant la seconde année, la proportion de sucre est un peu plus forte, toujours avec un maximum au mois d'Octobre. Enfin, pendant la troisième année, la quantité de sucre est notablement plus considérable et présente ün maximum au mois de Novembre. Nous pouvions nous attendre à ce dernier résultat; la partie la plus âgée du rhizome étant en Voie de résorption, il est tout naturel que la digestion soit plus active dans cette région. Le sucre qui est ainsi formé dans l’article postérieur, traverse ensuite les autres parties du rhizome pour être consommé dans les feuilles ou les racines. La proportion de dextrine est un peu plus forte que celle de sucre et varie à peu près de la même manière. L'amidon est en quäntité considérable ; d’une façon générale ge y en a plus pendant la première année que pendant la seconde et beaucoup plus pendant la seconde que pendant la troisième D'ailleurs l'aspect seul d'une coupe longitudinale faite dans Un rhizome pourrait servir à indiquer la répartition de l’amidon : les. deux premiers articles sont d’un blanc laiteux, tandis que le troi- sième et quelquefois la partie postérieure du second sont d'une couleur plus sombre et bleuissent moins fortement par l’iode. Per. ; _ dant la troisième année, j'ai trouvé souvent, d'un mois à Vautre, quelquefois même dans le même mois, des différences relativement grandes dans la proportion d'anridon. Cela tient à des différente individuelles ou bien à ce que la limite entre le deuxième eee | “4 je £ 2 Ë Ja fois aux trois articles, bien que le troisième seul soit & Sur ce dernier point. Quoi qu’il en soit, dès le moi _ Proportion d'amidon augmente de analogues, la destruction de l’amidon coïnct LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 47: sième article n’est pas bien nette et qu'on trouve plus ou moins _d'amidon dans la partie postérieure, suivant le point où la sépara- tion a été faite. L'examen de la courbe 2 (fig. 80) qui représente les variations de . l’amidon nous montre encore plus nettement un fait caractéristique: c’est l'existence de deux minima vers le mois de Septembre ou d'Octobre de la première et de la seconde année; un troisième minimum moins net existe à la même époque de la troisième année. Ces minima correspondent à la période où la végétation est la à D ne * Juillet janvier 1:jaillet f'janvter juillet T'janvier F ig. 80.— 1, sucres ; 2, amidon ; 3, eau. La courbe 3 est à une échelle 10 fois plus faible que 1 et 2. plus active et où par conséquent les réserves sont consommées en abondance. Mais il est remarquable que cette diminution dans la proportion des substances de réserve se manifeste à la fois dans les trois articles du rhizome. Peut-être les parties en voie de dévelop- pement empruntent-elles les aliments qui leur sont nécessaires à n voie de il en Octobre, aux dépens de pas dosés à l'état de glucose pourrait seule renselgner s de Décembre la nouveau; comme dans les cas le avec une production résorption; peut-être aussi se forme-t l'amidon, des composés qui ne sont Une analyse plus complète du rhizome 458 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE plus ou moins forte de dextrine et de sucres. La dextrine et le saccharose sont des produits intermédiaires entre l'amidon et le glucose direétement assimilable. Il est à remarquer que ces divers produits de la digestion de l’amidon sont toujours en faible quan- tité ; le glucose est consommé au fur et à mesure de sa production. On peut d’ailleurs augmenter la proportion des produits de décomposition de l’amidon en opérant comme je l'ai indiqué pour d’autres exemples. Avant de dessécher les matériaux d'étude, je les râpe de façon à obtenir une pulpe aussi fine que possible et je laisse macérer dans un peu d’eau pendant 24 heures ; les diastases agissent alors sur l’amidon plus rapidement que pendant la vie de la plante et les produits de la digestion n'étant pas consommés s'accumulent. Je citerai en particulier l'expérience faite avec des pieds d’Arum récoltés le 4 Février. À ce moment la plante est en pleine végéta- tion, les deux premiers articles du rhizome sont très développés, le troisième est presque complètement digéré. Le tableau 28 contient les résultats que j'ai obtenus. La pre- mière partie du tableau indique la composition des trois articles après 24 heures de macération dans l’eau; la seconde partie COD- tient la comparaison d’une part-de la proportion des matières dosées après macération et d'autre part de la proportion des mêmes matières dosées directement dans des tubercules semblables. TABLEAU 28 Poids de la Sucres _Matières amylacées_ tx — atiere bles sèche réducteurs Sébietousé aan: l'eau ‘1 ne Grammes rs arhs ETES Gremmés Grammes à 5 : é ArUCle.. à. 1,862 0,039 0,011 0,45% ) . ue 1,599 0,280 0,072 0,250 0,185 » A Lie ee 0,388 0,027 0,000 0,045 0,025 ue Matières AMP A _ a réducteurs nonréduc- solubles dans insolubles 4er articl °/0 teurs °/ l’eau ° / G- 60 Homme. 2 au lieu de O O6 aù lieu de O 24 au lieu de 4 37 au lit de HR EE s 1 . 45 _» 1 > 56 ruse A 0 On 0 + » + ©: Dans le premier article, l'amidon a été en grande partie trans” ormé en dextrine. Dans le dosage direct on trouve en effet 60 °/o LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 459 d'amidon et 4 °/, de dextrine tandis que dans le dosage après l’action des diastases, on trouve 37 °/, d'amidon et 24 °/. de dex- trine. La quantité de sucre est plus grande que dans le dosage direct, mais reste encore faible. Dans le second article, l’action des diastases a été plus énergique, il n’y a plus que 41 °/° d’amidon au lieu de 46 °/, et il s’est formé non seulement une quantité notable de dextrine (15 °/, au lieu de 7 °/e), mais encore des sucres ei sur- tout du glucose (17 °/, au lieu de 1 °/.). Dans le troisième article, la digestion étant déjà à peu près complète dans le rhizome intact, on comprend que la macération n'ait pas produit beaucoup de . Changements. Il résulte de cette expérience que les diastases servant à digérer l’'amidon existent dans toute l'étendue du rhizome mais sont moins abondantes ou moins énergiques dans la partie antérieure. Dans le premier article, en eflet, j'ai obtenu seulement le commence: ment de la digestion, c’est-à-dire la transformation d’une partie de l'amidon en dextrine:; dans le second article la digestion était plus avancée puisqu’une plus grande quantité d'amidon a été attaquée et a servi à faire non-seulement de la dextrine, mais une quantité considérable de glucose assimilable. La présence de la diastase dans les trois articles, peut expliquer comment, au mois d'Octobre, l’amidon diminue dans les trois articles du rhizome à la fois; la digestion des réserves s'effectue alors dans toute l'étendue du rhizome pour servir à la formation des feuilles et des racines. Répartition de l'eau. — Le tableau 29 indique la façon dont varie, pendant toute l’année, la quantité d'eau renfermée dans chacun des articles du rhizome. Un article déterminé ‘est pris ai moment de son apparition, vers le premier Juin, puis il est suivi pou ses trois années d'existence. La courbe (3) de la figure 80, qui n'est que la traduction graphique du tableau 29, représente Îes varia- tions de la proportion d’eau pendant la même période de un années. TABLEAU 29 Poids de Poids de rs 5 la matière la matière Eau a Le fraiche sèche æ Grammes Grammes her Grammes ER, 6,526 re ns << Het. 9,491 2,687 y x6 10 ao 20,382 5,063 15,519 PRET ER es PES 460 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 20 septembre. . . . 8,047 xt 6907 6,840 19 novembre . . . . 16,583 4,431 12,152 274 décembre 12,695 3,852 8, 229 & février: -:. : . . 8,628 3,158 5,470 173 ROBE 5 Ut, 16,997 6,4 10,500 1 AA: 1: 20,845 7,647 13,198 172 cr 15,951 5,647 10,304 182 Hi) SES 22,442 4,485 17,957 400 CE | RUE 29,477 4,467 25,010 559 20 septembre . 36,664 5,049 31,615 626 19 novembre 21,641 4,571 17,070 373 26 décembre 25,011 5, 19,524 355 & février. , . . 9,854 2,042 7,812 382 DUR 16,052 3,531 12,521 o Me. 12,960 3,127 9,833 314 SRE 7, 8,521 1,157 ,364 636 AS sos ue 13,947 1,334 12,613 945 20 septembre. . . . 6,807 0,745 6.062 813 19 novembre . . .. 22,476 2,856 19,620 686 16 décembre . . . . 4,174 0,483 3,691 76% Ronrier, .. 6,058 0,69% 5,364 T2 On voit que d’une façon générale la proportion d'eau présente Fa trois minima correspondant, pour chacune des trois années, au commencement de la période de vie ralentie, vers le mois de Juin. C’est pendant la seconde année que ce minimum est le plus faible. On observe même trois maxima correspondant à la reprise de la végétation, vers le mois de Septembre. L'examen du tableau 29 ou de la courbe 3 (fig. 80) nous montre encore que pendant la première année il y a moins d'eau que pên- dant la seconde année et surtout que pendant la troisième année ; On à remarqué en effet que la partie postérieure du rhizome qui est . €n voie de résorption à toujours une consistance très molle. Il en résulte que si on compare à un moment donné les trois articles du rhizome au point de vue de la teneur en eau on doit trouver qué le premier article contient moins d’eau que le second et le second moins que le troisième. En fait, cette progression se vérifie presque toujours, sauf quelquefois au moment de la reprise de la végéta tion; l’article antérieur qui porte alors des racines, mais pas enCOTE des feuilles vertes, renferme alors assez souvent plus d'eau que Re second article. IL faut remarquer aussi que les maxima de l’eau correspondent exactement aux minima de l’'amidon. C'est là une règle à peu . près générale: la digestion des réserves entraîne toujours une : : Un ap, on obtient le même résultat que si l LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 461 augmentation dans la proportion d’eau. La courbe de l'eau d’une part et la courbe des matières de réserves d'autre part ont en général des variations inverses. IRIS GERMANICA L'appareil végétatif de l’Iris se compose d’un gros rhizome hori- zontal qui porte des racines à sa face inférieure et se termine à son extrémité la plus jeune, par un bourgeon recouvert de grandes feuilles vertes qui sortent de terre. Au printemps, les bourgeons qui doivent produire des fleurs se développent rapidement et don- nent une tige aérienne qui se flétrit lorsque les fruits sont mûrs. L'été est la saison où la vie est la moins active. En automne, de nouveaux bourgeons se forment à l'extrémité des rhizomes qui ont produit des tiges florifères ; les bourgeons qui n’ont pas produit des tiges aériennes continuent simplement à s’allonger en formant de nouvelles feuilles. Le rhizome s’allonge ainsi chaque année. Les segments Corres- pondant à chaque période annuelle de végétalion sont séparés les uns des autres par des étranglements plus ou moins nets qui per- mettent de les distinguer. Pour étudier l'influence de l’âge, on pourra donc comparer entre eux les différents segments d’un rhi- zome, Dans beaucoup de cas on trouve six ou huit segments; les plus âgés perdent leurs matières de réserve et meurent. st J'étudierai d’abord l'influence de la saison sur la composition d’un segment d’âge déterminé et je me bornerai pour le he: à donner les résultats que j'ai obtenus avec les trois premiers seg- ments. C’est au mois de Janvier seulement que j'ai commencé à étudier les nouveaux bourgeons développés à l'automne. En étudiant les trois premiers segments d’un rhizome pendant | on avait suivi un 8e8- ment déterminé pendant trois années. Les tableaux 30 et a peu- vent donc être considérés comme donnant les changements de + * Position que subit un segment de rhizome depuis le mois tarte de la première année, jusqu’au mois de Novembre de sa troisi 462 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE TABLEAU 30 : ; : " Pois deie u PU0re Matières amylacées matière no 7 solubles , à sèche Téducteurs Lsqueteurs dans l'eau insolubles Grammes Grammes Grammes Grammes Grammes 19 janvier. . . . . . 1,815 05 0,102 1 0,363 IT SE EE 1,950 0,047 0,143 0,113 0,383 | : 1,927 0,050 0,075 ,063 0,818 DR 6, 1,870 0,010 0,045 0,053 0,640 9 novembre 1,028 0,007 .020 ,038 0,200 49 janvier. : : . . . 1,815 0,018 0,053 0,136 0,333 TR TR 1,872 056 0,210 0,110 0,375 a ,961 0,040 0,096 0,079 0,875 D 1,699 0,020 0,022 0,048 0,470 9 novembre 1,625 0,009 0,024 0,059 250 49 janviér. : . . . : ,865 0,085 0,076 0,166 0,285 45 mars. , . .. .. 1,852 0,092 226 0,125 »380 D 1,910 0,077 0,111 0,102 0,777 TRES 2 1,476 0,035 0,019 , De » 9 novembre . ... 1,7% 0,038 0,017 0,083 0,250 TABLEAU 31 _ Sucres ___Matières amylacées réducteurs non réduc- solubles insolubles °/0 teurs °/, dans l’eau °/ °/u 19 faavier.: 4 3 9 20 ME mar 2 7 5 20 D 2 % 3 #2 AFaoût 0,5 0,8 2 36 9 novembre . 0,6 2. 3 19 LL te PT 1 2 7 18 RER 3 ai 5 20 RE AE NE E 2 k k #4 Madté 1 n 2 27 9 novembre , 03 1 3 14 19 janvier. . , : a " 9 15 ns 5. 42 6 20 18 jaime is % # $ 40 ao. ] 1 3 pa] 9 novembre . . . 2 1 4 1% La quantité de sucre est peu considérable et passe par un maxi- num vers le mois de Mars, c'est-à-dire avant la floraison. Le max man de la première année est plus faible que ceux des années Sulvantes. De même, les minima de ta proportion de sucre qui ont lieu vers le mois d'Octobre vont en augmentant avec l'âge du sezment. ot LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 463 L’amidon subit des variations très considérables; au mois de Juin, c’est-à-dire à la fin de la période de la végétation active, il y a un maximum pour tous les segments, puis la proportion baisse rapidement, passe par un minimum de Novembre en Février et remonte ensuite. L'examen au microscope permet de vérifier qu'en effet les grains d’amidon sont beaucoup plus abondants en été qu'en hiver. La dextrine doit être considérée ici encore comme un produit inter- médiaire entre l'amidon et les sucres; c’est vers le mois de Janvier qu'on en trouve le plus ; le maximum de la dextrine précède celui du sucre. Les courbes de la figure 81 représentent les variations des sucres et de l’amidon dans les trois premières années de la vie d'un segment de rhizome d'Iris. à : * “&r .# Et D PE 2 PAR ï > Re ; « Lis : Lx LE ms tnt ir <. es ljanvier juillet Z:janmer — 1'jvillet 'jonvier 1: juillet Fig. 81. — 1, sucres; 2, amidon. En continuant la même étude sur des segments plus âgés, j'ai 0btenu des résultats analogues; la mème périodicité annuelle se reproduit ; l’'amidon passe par un maximum tous les ans aù mois de Juin et les sucres atteignent leur maximum an mois de per Mais tandis que les maxima de l’amidon sont de plus en plus faibles, les maxima du sucre sont de plus en plus forts. | L'amidon diminue donc d’une façon générale, depuis la ss la plus jeune du rhizome, jusqu’à la partie la plus agée et les sucres augmentent en même temps que l’'amidon diminue. F0 Le 30 Août, par exemple, un rhizome composé de 3.888 Lo; : _renfermait dans chaque segment, à partir du ss HE À Ex 204,304, 6 °/, et 6/, de sucres et 34 °/o, me 4 nr tte Li _ 16/, d’amidon. On peut trouver quelques exceptions à COTE TR 464 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE . notamment pour le second segment qui renferme quel moins de sucre que le premier. Les rhizomes d'Iris renferment des malières mucilagineuses en abondance, surlout l'hiver; il semble que pendant cette saison une partie de l’amidon se soit transformée en mucilages. Au mois de Janvier par exemple, la proportion de matières amylacées dans les exemples non traitées par le sous-acétate de plomb est plus forte de 7 ‘/, pour le premier segment, de 11 °/, pour le second, de 9 °/, pour le troisième, de 8 °/, pour le quatrième et de 9 °/ pe le cinquième, Le rhizome du Sceau de Salomon (Polygonatum multiflorum) végèle à peu près de la même façou que celui de l'iris; on sait même que la distinction des segments annuels y est particulière- ment nette; l’'amidon est peu abondant, la matière de réserve est Sur'out formée par une sorte de dextrine mucilagineuse donnant du glucuse sous l’action des acides et mélangée à une proportion de sucre très variable suivant les saisons. é D'une façon générale on peut dire que les réserves subissent les mêmes transformations dans le rhizome du Sceau de Salomon que que dans celui de l’Iris, Les échantillons que j'ai étudiés aux | diverses saisons ayant été cultivés dans des conditions différentes, les résultats obtenus ne sort pas comparables ; je me contenterai done d' ir là composition d’un rhizome formé de quatre arli- cles, le 22 Février, au moment où la période de vie active va COM mencer.… TABLEAU 32 Poids de la Sucres Matières : amylacées De 1 " noiooe lubles sèche réducteurs itaar dans l’eau ne LEE G sa Me Ê Grammes 1 article 75 Fr rev ve rer * 0 2 0,080 es Dee. Ro Or «010 0,022 347 + : 0,086 jé ti dos 0,766 0,133 0,037 0,247 0,045 M een 0,676 0,142 0,023 0,148 0,04 TABLEAU 3 = Sueres ne rédueteurs non rédue- lubles ME re a que ” REX NE AE er 11 2 ; Die oi 17 5 2 5 que M Pre à 3 22 6 LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 465 TABLEAU 34 Poids de Poids de Eau °/, de la matière la matière Eau la matière fraiche sèche sèche * Grinises One Driines EP p Fe apucle. . , 0 141,126 3,356 7,770 231 2m 'Ér eu 3,080 0,947 2,133 225 pes RP Rae 3,077 0,807 . 2,270 281 que No Emo 3,366 0,687 2,679 389 Les réserves sont surtout formées par des matières amylacées solubles dans l’eau et la proportion de ces matières est la plus forte dans les articles les plus jeunes. Le sucre réducteur au contraire est en quantité plus grande dans les articles les plus âgés. Le sucre non réducteur est surtout abondant dans le premier article qui va bientôt se prolonger en une tige aérienne. En somme, plus le rhi- zome est âgé, plus la digestion des réserves y est avancée. La proportion d'eau varie comme l’ensemble de sucres; le pre- mier article qui est un peu plus hydraté que le second renferme 15 °/, de sucres au lieu de 13°/. Ordinairement, le minimum de l’eau se trouve ainsi dans le second article. FICARIA RANUNCULOIDES La période de végétation active de la Ficaire s'étend du mois de Septembre au mois de Mai. Pendant tout l'été la plante est réduite à un certain nombre de racines renflées qui se rattachent à un très court rhizome; au mois de Septembre un ou plusieurs bourgeons se développent et donnent des feuilles dont le limbe vert vient s’étaler à la surface du sol. Dès la fin de Décembre, les boutons de fleurs apparaissent et s’épanouissent successivement jusqu'au mois d'Avril. Vers la fin de Février, de nouvelles racines renflées se forment et se remplissent de matières nutritives tandis que les anciennes sont peu à peu digérées et se flétrisseut. Au mois de Mai les feuilles se dessèchent, les nouvelles racines on. complètement remplacé les anciennes, la vie de la plante se ralentit, : J'ai analysé les tubercules, à peu près de MOIS en mois pendant | toute la durée de leur développement, du mois de Février d une Rev, gén. de Botanique. x: ds 466 :. - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE année au mois de Février de l’année suivante. Les tableaux 95 et 36 renferment les résultats de mes analyses. . TABLEAU 35 i Sucres Matières amylacées Re le sèche réducteurs Lsqueteurs dans l’eau insolubles Grammes Grammes Grammes Grammes Grammes 2 NME... | | 4,03% 0,028 0,008 0,031 0,542 RO rs - 1,290 0,007 0,009 0,051 0,781 MR un. ; 1,560 , 0,025 0,129 0,727 OS RER 3,623 0,076 0,780 0,582 0,730 juillet: 0 280 1,271 0,246 0,549 re 1,458 0,020 0, 0,250 0,438 2 octobre. . . . .. 6 0,036 0,24 0,363 0,400 9 novembre 1,676 0,032 0,244 0,250 ts 48 janvier. . . . .. 1,902 0,173 0,174 0,185 0,217 49 février. . . . ., 1,661 0,222 0,304 0,083 0,123 28 février. . . . . . 0,228 0,061 0,047 0,011 0,014 Die... 0,485 0,030 traces 0,008 0,032 fréatiret TABLEAU 36 Sucres _Matières amylacées réducteurs non réduc- solubles dans insolubles °/0 teurs °/, ’eau ® 9/0 23 février: 2 7 3 52 a 0,5 0,7 4 63 DIR à... . + 1 8 46 M ie, 2 21 16 20 + et 1 38 7 - 46: 1 août PE ot 1 45 47 : 30 2'octobre: : . . .:. 2 14 21 23 ;9 novembre . . + ms 14 d 18 janvier. à es - 9 9 () : A1 ne Se à RU PRGUES À 1 48 5 7 23 février. .. 26 1 4 is 23 (OVER, 6 0 2 LUE Les tubercules jeunes renferment presque exclusivement de l'amidon; la réserve présente alors à peu près la même compos" _. que dans l’Arum où la pomme de terre; mais dès le M0® d'Avril, une partie de l’'amidon devient soluble dans l’eau. Au m0 de Mai, lorsque la végétation se ralentit, ce changement S'accus® encore plus, l'amidoi diminue pendant que la dextrine augmente; Rs * transformation de la matière hydrocarbonée ne s’arr ète pas là et la déxtrine provenant de l'amidon-donne du sucre n0n réduc” LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 467 teur; au mois de Juillet, lorsque la vie de la plante est la moins active, le sucre non réducteur a atteint son maximum et constitue beaucoup plus de la moitié de la réserve totale. À partir du mois d’Août, lorsque la végétation active recom- mence, une transformation inverse se produit et une partie du sucre revient à l’état de dextrine et d’amidon. Puis, la plante vit aux dépens des réserves accumulées dans les racines ; les matières amylacées aussi bien que les sucres non réducteurs sont transfor- més en glucose qui est assimilé; la proportion de ce dernier com- posé n’augmente d’une façon sensible qu’à partir du mois de Décembre. Dans certaines racines flétries, le glucose s’accumule même quelquefois en quan- lité considérable comme on le voit à la fin des tableaux précédents. Les courbes représentées par la figure 82, ne sunt que la représentation des résul- tats portés au tableau 36. La courbe'3 montre la variation de la proportion des matières amylacées (amidon et dex- irine); la courbe 2 indique les changements de propor- tion de sucres non réducteurs et la courbe { s'applique aux Fig. 82.— 1. sucres réducteurs; 2, sat : non réducteurs; 3, matières amylacées ; sucres réducteurs. Les varla- eau. La courbe 4 est à une échelle tions en sens inverse des ma- 10 fois plus faible que 1, 2 et 3. tières amylacées et de sucres non réducteurs montrent que ces deux sortes de sub remplacent comme matières de réserve suivant les p développement. Pendant la vie ralentie, après, elle est surtout amylacée. Da l’'amidon se trantorme donc en dextrine, puis en SU°* dtif teur à deux époques : 4° En Mai et Juin, lorsque me Te t mis alors la transformation s'arrête au sucre OR DR : ; PR lorsque les réserves sont en réserve; 2 À partir du mois d'Octobre, q : POS T'mars T'juillet L'noveirbre stances se hases du la réserve est surtout sucrée; avant et ns le cours du développement sucre non réduc- 468 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE consommées; mais alors le sucre non réducteur provenant des matières amylacées se décompose à son tour et donne du glucose directement assimilable les choses se passent à ce moment comme dans les autres plantes à réserves amylacées. Entre ces deux phases, vers le mois d’Aoùût, une transformation inverse se produit et une partie du sucre revient à l’état d’amidon. Les différences entre deux pieds différents considérés à la même époque sont encore plus grandes pour la Ficaire que pour la plupart des autres plantes. Dans la première période, aux mois de Février et de Mars, ces différences sont relativement faibles ; les tubercules ne renferment alors presque que de l’amidon. Plus tard, la trans- formation d’amidon en sucre s’effectue d’une façon inégale ; la pro- portion de sucres non réducteurs peut alors varier suivant les cas de 25 °/. à 45 0/o. : Mais c’est à la fin du développement que les différences indivi- duelles sont les plus considérables et cela tient à ce que c’est le moment des changements les plus rapides; je vais en donner quel- ques exemples. Au mois de Février, les vieux tubercules de cer- tains pieds renfermaient 13 +/, de sucres réducteurs et 18.°/ de sucres non réducteurs, d’autres 26 °/, de sucres réducteurs êt 7 % de sucres non réducteurs, d’autres enfin 6 °/, de sucres réducteurs et des traces seulement de sucres non réducteurs. On peut s’expli- quer facilement ces différences en admettant que ce sont.là trois phases successives de la digestion des réserves; les sucres non réducteurs d’abord abondants se transforment en sucres réduc- teurs qui disparaissent à leur tour, assimilés par la plante. L'étude de cette dernière période du développement montre en outre que tout le sucre que l’on trouve alors dans les tubercules ne provient pas des matières amylacées. Ce résultat pouvait dans une certaine mesure être prévu par l'augmentation considérable de l'ensemble des sucres de Janvier à Février, mais l'expérience sui- vante le met en évidence d’une façon plus claire. Le 18 Janvier, les tubercules analysés directement renfermaient 18 °/, de sucres et 20 °/o de matières amylacées. Des tubercules pris sur les mêmes pieds mais écrasés. au contact de. l’eau pour activer l’action des diastases ont donné 31 °/, de sucres et 49 °/, de matières amylacées- | On Peut conclure de la comparaison de ces nombres que le sucre qui s’est formé pendant l'expérience ne provient pas des matières LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 469 amylacées, mais bien d’autres substances non azotées qui n’ont pas _ été dosées dans les conditions où je me suis placé. Ces substances sont probablement de celles qui ont été éliminées par le sous acétate de plomb. En comparant les résultats de l'expérience précédente avec la composition des tubercules un mois plus tard, on voit que l'écrasement des tubercules au contact de l’eau a produit le même effet que l’action normale des sucs digestifs pendant un mois dans la plante vivante. J'ai recherché d'autre part si le traitement par le sous-acétate de plomb éliminait beaucoup de substances réductrices. Au mois de Décembre, j'ai constaté que le sous-acétate éliminait environ 6 v/, de matières amylacées et une quantité très faible de subs- tances solubles dans l’alcool; au mois de Janvier, la proportion des matières amylacées éliminées était d'environ de 8 à 100). Ilest probable que le sucre qui se produit en abondance par l’action des sucs digestifs à cette époque, comme l'a montré l'expérience pré- cédente, provient en grande partie des matières précipitées par le _sous-acétate: c’est là un point qui devrait être étudié par de nouvelles recherches. Le tableau 37 montre que la quantité d’eau contenue dans les tubercules de Ficaire est très variable, suivant l’état du développe- ment. TABLEAU 37 oids de Poids de Eau °/° de la menere la es a Eau matière sèche ic s 2 février...” 4,75% 1,049 3,705 353 mans: LL ,322 0,810 2,512 309 MAN TER t n 5,762 1,624 4,138 ré MUR à 12,367 3,719 8,588 227 nie 20 16,222 5,396 10 826 200 nent 5: 12,497 4,612 7 170 À octobre. | 2 11,362 3,104 8,258 es 9 novembre 8,711 1,721 6,990 rs 11 décembre 11,031 1,388 9,68 ms H'onvier. : . : ::- 19,803 2,295 17,508 rs 19 février... :,, 22,174 2.16% 19,710 ex Ne IGvhier: , : . : . 8,566 0.750 7,816 D42 proportion d’eau es! assez forte, de . son minimum vers la fin no: "Août. À la reprise dela Au commencement, la 300 à 400 +/,, puis elle diminue et atteint de la période de vie ralentie, au MOIS d 470 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE végétation, l’eau augmente rapidement et continue à augmenter jusqu’à la fin de la digestion des réserves. Les choses se passent donc à ce point de vue d’une façon tout à fait normale et comme on pouvait le prévoir, c'est pendant la vie ralentie qu'il y a le moins d’eau et c'est pendant la digestion des réserves qu'il y en a le plus. | HELIANTHUS TUBEROSUS Les tubercules de Topinambour sont des fragments de liges souterraines et se développent à peu près de la même façon que ceux de la pomme de terre, un peu plus tardivement peut-être. _ Les matières de réserves qu'on y trouve sont surtout des hydrates de carbone. La moyenne des analyses citées dans l'ouvrage de Kônig est la suivante pour les tubercules desséchés ; matières aZ0- tées : 10,31 °/,; matières grasses 2,78 °/,; cellulose 7,18 °/.; Cen- dres 6,42 °/; autres substances non azotées 74,31 °/,. Ce dernier chiffre est obtenu par différence et l’on range parmi les substances non -azotées non-seulement les hydrates de carbone qu'on peut _ isoler mais encore toutes les substances non déterminées qui ne rentrent pas dans les autres catégories. La nature et les propriétés des réserves hydrocarbonées du Topinambour ont été étudiées avec beaucoup de soin par MM. Dieck et Tollens (1); ces auteurs ont reconnu que la majeure partie des réserves était constituée par Un hydrate de carbone ayant la même composition que la dextrine el étant comme cette dernière substance soluble dans l’eau et inso- luble dans l'alcool; pour désigner cet hydrate de carbone le nom de lévuline leur a Paru préférable à celui de synanthrose employé par d’autres auteurs; la lévuline ne diffère en effet de Ja dextrine {ue parce qu'elle dévie à gauche le plan de polarisation et qu'elle donne, sous l’action des acides étendus du lévulose et non du pe ‘ose proprement dit. MM. Dieck et Tollens ont d’ailleurs montré sp les propriétés du lévulose provenant de la lévuline étaient Variables suivant la façon dont il avait été préparé. Ainsi, l’action de (1) Dieck und Tollens : Uber kohlenhydrate der Topinamburknolle ne 48 Lœvulin (Annale der Chemie, t. 198, p. 228). : . LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES #71 d'une température de 100° utilisée pour dessécher le sucre à pour résultat d'augmenter le pouvoir rotatoire et de diminuer le pouvoir réducteur. Les dosages que je vais. citer ayant été effectués à l’aide de la liqueur de Fæhling, il était donc essentiel, pour avoir des résultats comparables, de traiter toujours de la même façon Ja matière à analyser; c’est ce que je me suis efforcé de faire, Outre la lévuline, les tubercules de Topinambour renferment, en moindre quantité il est vrai, du sucre et de l'inuline. MM. Dieck et Tollens ont dosé ces diverses substances à des époques différentes mais qu’ils ne précisent pas; dans une pre- mière analyse ils ont trouvé 0,69 °/, d’inuline, 12,64 °/, de lévuline et 3,46 °/, de sucre ; dans une seconde 1,40 °/ d’inuline, 7,35 °/ de lévuline et 6,28 °/, de sucre; dans une troisième 8,60 °/, de lévu- line et 2,130/, de sucre ; dans une quatrième 8,88 °/ de lévuline et 2, 090/, de sucre. Les résultats sont plus forts dans les deux pre- mières analyses parce que c’est seulement dans les deux dernières que les matières mucilagineuses ont été précipitées par le sous- acétate de plomb. Les auteurs font remarquer que dans le courant de l'hiver l’inuline diminue et finit même par disparaître complète- ment : ils concluent avec raison de leurs recherches que l’inuline, la lévuline et le lévulose sont trois termes d’une série respective- ment comparables à l’amidon, à la dextrine et au glucose que l'on trouve dans d’autres plantes. Dans ces analyses, la proportion des - matières dosées est prise par rapport au poids de Ja matière frat- che; pour avoir la proportion par rapport à la matière sèche, il faudrait multiplier les nombres dounés à peu près par 5- En opérant sur le Topinambour comme sur les autres plantes, j'ai d’abord extrait les sucres par l'alcool à 90°; puis, en tr nue par l’eau froide la matière épuisée par l'alcool, j'ai nr les hydr à tes de carbone solubles qui sont constitués essentiellement par la lévuline; l'inuline et les autres hydrates de carbone mao restaient pour le dernier dosage. J'ai soi ainsi be tu pr depuis le commencement de leur formation jusqu à la sig 24 puis pendant la germination jusqu’à la digestion Ras e d réserves. Les tableaux 38 et 39 renferment les résultats des dosage effectués. 472 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE TABLEAU 38 Poids.de la______ Sucres ____ Matières ampylacées “sèche rédacteurs véquoiburs dons Peau insolubles 5 DR ET De 1,859 0,016 ,: 2 0,110 RE 3,772 0,040 0,158 0,891 248 1 septembre , . , . 1,943 0,007 0,079 0,465 0,243 2 octobre. : . . . . 1,831 0,008 0,126 0,555 0,117 16 novembre . . . . 1.634 0,010 0,207 0,454 0,105 2 décembre 1,712 0,014 0,224 0,476 0,125 2'lévties. 2 1,649 0,020 0,351 0,437 094 13 mars... 1 0,045 0,241 0,363 0,0% | , 1,742 0,166 0,15% 0,205 0,118 D 7 0,038 0,075 0,060 0,076 TABLEAU 39 Sucr Matières amylacées o teurs °/, l’eau °/o °/0 | 0,8 20 4 23 6 ee MO EEE 0,3 4 23 12 16 novembre . 0,6 12 27 6 28 décembre 0,8 13 97 7 FRE. 0: 1 21 26 5 D UP 2 42 19 5 RÉ 9 8 11 6 D |. À 6 k 6 Le 28 Juin, les tubercules n’ont guère plus de 1 centimètre de diamètre; le 16 Novembre, on peut les considérer comme complè- tement formés; le 13 Mars, Ja germination est commencée; le 25 Mai, les vieux tubercules sont ramollis et vont entrer en décom- RER tion. Pendant toute la période de formation, la quantité de sucre réducteur est très faible, j’ajouterai d’ailleurs que la détermination en à été faite avec quelque incertitude, le précipité produit au con- lact-de la liqueur de Fœhling étant peu net et ne permettant pas d'apprécier avec précision le moment où la réduction est complète ; Pendant la germination, les sucres réducteurs sont plus abondants _et plus faciles à doser. Les sucres non réducteurs sont en quantité plus considérable et atteignent leur maximum à la fin de l'hiver: Comme l'avaient remarqué MM. Dieck et Tollens, la proportion de sucre augmente pendant l'hiver. LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 473 Dans le Topinambour les sucres non réducteurs jouent donc le rôle de matières de réserve et non pas seulement le rôle de produit intermédiaire entre les matières amylacées et les sucres réducteurs. La lévuline se trouve déjà en quantité notable dans les très jeunes tubercules puis passe par un maximum pendant l'hiver et diminue ensuite rapidement pendant la germination. L'inuline est en pro: portion assez faible; le Topinambour pouvant renfermer d’autres hydrates de carbone insolubles dans l’eau, les nombres placés à la dernière colonne des tableaux 38 et 39 ne se rapportent pas seule- ment à l’inuline mais encore aux autres hydrates de carbone inso- lubles. Lorsque je ne traite pas par le sous-acétate de plomb les résul- tats sont plus forts de 5 à 10 °/, et l'augmentation porte exclusive- ment sur la lévuline; le Topinambour contient donc une assez grande quantité de mucilages solubles dans l’eau. La proportion d’eau (tableau 40) renfermée dans les tubercules, est relativement considérable et d’ailleurs assez variable {de 400 °/o à 500 pendant la période de formation), puis elle diminue et passe par un minimum pendant l'hiver (350 «/, environ); enfin pendant la germination, l’eau augmente considérablement et dépasse 1000°/. TABLEAU 40 Poids de Poids de Eau °/o la Rues la matière Eau de matière “+ fraiche sèche sèche pile 5 12,110 1,917 10,193 531 I CR 47,887 9,409 38,478 ms 1 septembre. . . . 69,277 12,467 56,810 ue + dtlôbré.. ,:, 82,097 13,937 68,160 16 novembre 36,411 6,356 30.055 ét 28 décembre . 53,202 11,397 41,805 ” HAOVÉIET,.. era 40,207 8,992 31,215 5: RDS, 1 14,688 2,395 re re Li peer de 18,427 1,832 + . 13,292 1,264 12,028 951 DAHLIA VARIABILIS du Dahlia sont des racines renflées qui Les organes de réserve , l'état de vie ralentie ; au printemps restent pendant tout l'hiver à 474 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des bourgeons se forment qui donnent les tiges aériennes. ES en été, de nouvelles racines renflées naissent à la base des tiges série nes ; pendant ce temps les anciens tubercules, au lieu de se flétrir comme dans le Topinambour ou la pomme de terre, reforment des réserves et repassent l'hiver suivant à l’état de vie ralentie. Les tubercules sont donc vivaces comme ceux d’Asphodèle. 9 Les réserves du Dahlia sont surtout formées par de l’inuline qu'on appelait autrefois dahline pour exprimer sa provenance habituelle. En même temps que l’inuline on y trouve un autre hydrate de carbone insoluble dans l'alcool, soluble dans l’eau et qui est sans doute identique à la lévuline étudiée dans le Topinambour. La séparation de l’inuline d’avec la lévuline, présente quelque incer- titude à cause de la solubilité partielle de l’inuline dans les cr tions où j'ai opéré; comme de plus ces deux composés jouent k es près le même rôle physiologique il m’a païu préférable de les réunir sous le nom de matières amylacées. À M. Puriewitsch (1) qui a étudié la germination des tubercules du Dahlia a constaté par des réactions microchimiques là Ce tion de l’inuline et la formation du glucose. J'ai suivi les tubercules de Dahlia d’abord en été pendant Jour période de formation et jusqu’au passage à l’état de vie ralentie, puis l’année suivante, depuis la germination jusqu'à la fin de la Saison, alors que le tubercule passe à l’état de vie ralentie pour la seconde fois, Les tableaux 4 et 42 contiennent les résultats des énalÿses faites. Au mois de Novembre de la première année, les tubercules 9Bt atteint leurs dimensions définitives, Mais les parties aériennes ne Sont pas encore desséchées. En mars, toute végétation est DEFOEES depuis longtemps; en Avril, la germination commence ; en Août, la plante est en fleur. EL Remarquons d’abord que pendant l’hiver les tubercules ne ren” ferment que très peu de sucre; cette substance ne constitue donc Pas une réserve comme dans le Topinambour, c’est simplement Le Produit de transition: on sait d’ailleurs que la proportion d'inniie est beaucoup plus forte que dans le Topinambour et oscille au (1) Puriewitseh t'I0ë dit, p. 27. LES RÉSERVÉES. DES BULBES ET DES TUBERCULES 475 30et 40 °/, pendant l'hiver; par contre, la lévuline est moins abon- dante. La Pendant la période de formation, les sucres sont d’abord en proportion notable, puis diminuent et passent par un minimum voisin de zéro pendant l'hiver; l’année suivante les sucres augmen- tent pendant la germination, passent par un maximum (16 °/.) au moment de la floraison et rediminuent ensuite pour passer par un second minimum l'hiver d’après, et ainsi de suite. TABLEAU #1 de SR nu à MOT ÉeS - een a réducteurs aie amylacées 43 septembre . . . , 1,821 0,080 0,148 0,680 9 octobre . 2 1,788 0,044 0,156 0.647 19 novembre 1,626 0,058 0,100 0,689 Mars 7 US 1.829 traces 035 0,915 EL PR 1.918 .017 0,046 0 559 Un dre 4,650 0,057 0,053 0.469 nt 0 1,874 0,200 0,122 0,480 9 octobre. . . .: .. 1,719 0,035 0,090 0.660 16 novembre . . . . 1,816 0,033 0,067 0,846 TABLEAU 42 Sucres «PRES “2 Matières ô eurs 6es ° réducteurs °/o . _ ra amylacées °/o 13 septembre . . , . k A D octohre. , : 2 8 2 19 novembre 3 6 5 D 0 1 “ ee 0,8 2 mr Mo 3 3 : D | | 10 6 pes 9oetobfe. : . . .. 2 Le dé 16 novembre . . . . L 3 La proportion des matières amylacées suit une marche inverse, Passant par un maximum pendant l'hiver, et par un Eu ve au moment de la floraison. En comparant les tubercules en volé de formation à ceux qui se sont développés l’année amas trouve une faible différence de composition ; on verra qu il en est de même pour les tubercules d’Asphodèle. * Si, au lieu de considérer isolément les su _ amylacées, on fait la somme de ces produits, On V cres et les matières oit que le maximum 476 2. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE est pendant l'hiver, et le minimum au mois d'Avril, peu de temps après le début de la végétation; c’est là un fait que j’ai déjà remar- qué pour plusieurs autres plantes vivaces : le minimum des hydra- tes de carbone a lieu peu après le début de la végétation active. Le traitement par le sous-acétate de plomb diminue notable- ment la proportion des matières amylacées trouvées. En analysant des tubercules dont une moitié seulement est traitée par le sous- acétate on trouve pour les matières amylacées des différences qui sont seulement de 6 à 8 °/, dans les tubercules jeunes, mais qui s'élèvent à 10 et 12 0/, à la fin de la seconde année. La proportion des matières mucilagineuses est donc considérable, surtout dans les tubercules vieux. Les variations dans la proportion d’eau, indiquées dans le tableau 43, sont en sens inverse des variations de la matière amylacée, Pendant l'hiver, l’eau passe par un minimum, puis aug- _ mente brusquement au moment de la germination, atteiot au mois de Mai un maximum très élevé et diminue ensuite jusqu’en hiver. La quantité d’eau très considérable qui s’emmagasine dans les _ tubercules au mois de Mai, tient, non aux conditions de milieu qui ont peu varié dans le courant de l'année, mais bien plutôt à ce que la digestion des réserves produit à ce moment des composés qui attirent et retiennent l’eau avec une grande énergie ; la plupart des organes présentent d’ailleurs un phénomène analogue dans Ja première partie de la période active de végétation. TABLEAU 43 Poids de Poids de _. x * la matière la matière Eau de matière | fraiche sèche Dr s. septembre, . . 62,687 10,720 51,967 pois 9 octabre. . . , . . 29927 L,567 25,360 — 19 novembre . , .. 60,378 14.586 45,792 7 10 Mars, LL Ps 48,772 12,625 36,147 me 10 avril, a 38,327 6,946 31,381 ape mal. 17,535 2,149 15,386 us À à 10,390 1,034 9,356 PE : re ET 86,122 12,944 73,178 7 à 2 en SE 61,122 13,347 47,775 à novembre 83,921 29 O41 61.880 230 Les courbes de la figure 83 représentent les variations de l'eau, des matières amylacées et des sucres, : LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 477 En somme, les réserves du Dahlia sont formées presque exclusi- vement de matières amylacées parmi lesquelles on sait que l’inu- line joue le rôle principal. Les sucres sont seulement un produit intermédiaire qui disparaît presque com: plètement pendant l'hiver. Les tubercules vivaces subissent chaque année des variations périodiques. Les sucres passent par un maximum au moment de la floraison et par un wnini- mum en hiver. Les matiè- res amylacées au contraire présentent un maximum en hiver et un minimum Me r % ‘s. +. si > Le À 7 Pée.s 7 î w, Liseplembre 1: fevrier 1 : juillet Dnpan te période gere ig. 83. — 1, sucres; 2, matières amylacées; gélation acti ve. L'eau varie 3, eau. La courbe 3 est à une échelle 10 fois en sens inverse des matiè- . plus faible que 1 et 2 res amylacées, atteint un maximum très élevé au mois de Mai et qe pa pendant l'hiver. r un misimum ALLIUM CKPA uelle; éndaut la première année, bulbe souterrain où S'+ ’accumulent l'état de vie ralentie. À la tre du bulbe se développe, L'Ognon est une plante bisann les bases des feuilles forment un des réserves et qui passe pendant l'êté à fin de l'hiver, le bourgeon qui est au cen donne de nouvelles feuilles dont la partie supérieure aérienne est verte et dont la base engaînante et souterraine renferme des ares nutritives provenant soit del ‘assimilation effectuée dans les feui ” soit de la digestion des réserves du bulbe; souvent plusieurs bour geons se développent & ainsi à l'intérieur du bulbe et donnent ere uue tige florifère dont la partie supérieure est Creuse, et don base renferme, comme les feu illes qui l'entourent, d'abondantes 478 -:. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE réserves nutritives. En été, lorsque les graines sont mûres, toutes les réserves renfermées dans les parties souterraines sont épuisées et la plante meurt. Telle est la marche ordinaire de l’évolution de l’Ognon. Quelquefois la plante est annuelle, et les réserves accu- mulées la première année sont immédiatement employées. D'autres fois au contraire, pendant li seconde année un bourgeon maît à Vaisselle d’une écaille de l’ancien bulbe et donne un nouveau bulbe formé de feuilles entièrement souterraines ; les choses se passent alors exactement comme dans la Tulipe, et l'Ognon se conduit comme une plante vivace. L'analyse de bulbes d'Ognon, citée par Kônig, indique 20 °/, de sucre et 570/, d’autres substances non azotées. Pendant l'hiver, j'ai constaté que la proportion de sucre était assez variable, oscillant généralement entre 18 et 25 °/, bien que j'aie eu son de choisir Loujours la même variété. En suivant les mêmes méthodes d'ana- lyses que pour les autres plantes, j'ai trouvé pour les matières ämylacées solubles ou insolubles dans l’eau, des chiffres très faibles inférieurs généralement à 10 °/,; les hydrates de carbone transfor- mables facilement en glucose sont donc peu abondants. Si l'on ne l'aile pas par le sous-acétate de plomb, les résultats sont différents et le précipité obtenu avec la liqueur de Fœæhling est beaucoup plus abontant. Le liquide renferme donc des substances réduisant d’une façon plus ou moins nette la liqueur de Fæhling et que le sous acélate de plomb précipite; j'ai évalué ces substances à 20 °/ envi- ron du poids de la matière sèche, D'autre part, si dans le dosage du sucre extrait par l'alcool à 90° on ne traite pas par le sous-acétate de plomb avant d' intervertir, on trouve une proportion de sucre non réducteur plus grande de 6 /, environ; c'est que l'alcool avait extrait, en même temps que le sucre, des glucosides que le sous” acétate de plomb élimine et qui donnent du glucose sous l'action de l'acide chlorhydrique étendu. M. Puriewitsch (4) a constaté par des essais qualitatifs faits sur des bulbes d'Ognon en germination que le glucose était plus abon- dant dans les écailles extérieures que vers le centre. Dans les tableaux qui vont suivre j'ai donné les résultats de trois. dosages : 1v les sucres réductèurs, 2 les sucres non ré An HE bméisitch, loc, cit., p. 5, LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TÜBERCULES 479 les glucosides ayant été éliminés par le sous acétate de plomb avant _ l’interversion et avant le dosage de sucres réducteurs; 3° les matiè- res amylacées transformables en glucose par l’action de l'acide chlorhydrique, les substances précipitables par le sous-acétate de plomb ayant été éliminées avant le dosage. J'ai d’abord suivi le développement du bulbe depuis le moment où il commence à se former jusqu’à la complète digestion des réserves pendant la seconde année. Les tableaux 44 et 45 contiennent le résultat de cette étude. TABLEAU #44 Sucres 1 baies Se A Matières a matière : non smvldaiés “sèche réducteurs »équeteurs ane FOR jrs 0e 0,346 0,027 .007. 0.030 Juillet . 0,848 0.250 0,048 0.058 1 Ne 18 0,470 0,164 0,191 10 septembre 1 929 0,200 0,24 0 181 écembre 1,585 0,269 0,8 0,125 HAVIGP 1 4 0,691 0,190 0,035 0,079 M vrier, . . .:. 0,345 0,085 0,018 0,021 CU SRE ARRE 6,508 0,026 0,025 0,042 TABLEAU #5 Sucres Total des Matière à < non to ° amylacées © réducteurs ” péducteurs */ sucrés °/0 y s 6 juin : 10 8 DE D Em R à Ai re 8 5 juillet 33 5 de a 10 août . . 2 8 sa $ 10 septembre 40 21 ; :& décembre 17 Î . ii 26 janvier, . . . . . 27 ] 5 s DH otike. . . .: 2% 5 5 RS RES 5 5 10 Le 6 Juin, les jeunes bulbes ont à peine 5 mill. de diamètre; le 10 Août, le bulbe paraît formé, mais les fogilles sont rs vertes; le 10 Septembre, les feuilles sont flétries; le balbe sta le 4 Décembre était cueilli depuis longtemps déjà; le 26 pRrer: x germination était commencée ; le 43 Avril, la hampe florifère est formée, mais les fleurs ne sont pas encore épanoules: : | es sucres dant la période de forma- :_ Les sucres réducteurs augmentent pen tion du bulbe et sont d’abord beaucoup . plus abondants que les . a. 480 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sucres non réducteurs ; mais à la fin de l'été, lorsque la végétation se ralentit, le glucose diminue pendant que le saccharose continue à augmenter ; les choses se passent comme si le glucose se trans- formait en saccharose., Au mois de Septembre, le glucose passe par un minimum et le saccharose par un maximum; puis, et bien avant que le bulbe n’ait commencé à germer, la transformation inverse se produit, les sucres réducteurs augmentent de nouveau et les sucres non rédacteurs diminuent ; ce changement s’accentue encore lorsque le bulbe commence à germer. Enfin, lorsque le vieux bulbe est presque complètement digéré, les sucres, aussi bien réducteurs que non réducteurs, sont en faible proportion. La der- nière colonne verticale montre que les hydrates de carbone pou- vaut donner du glucose sont toujours en petite quantité. On peut suivre les variations de proportion des sucres avec les courbes tracées sur la figure 84, La courbe 2 se rapporte au glu: cose, la courbe 1 au saccharose et la courbe 3 obtenue en ajou- tant les ordonnées de 1 et de 2, indique les variations de l'en- semble des sucres. Les deux premières courbes montrent d’une façon très nette les variations en sens inverse du glucose et du saccharose. On y voit aussi, comme d’ailleurs dans les tableaux précédents, que la quantité totale de sucre passe par un minimum pendant là période de vie ralentie. Ce résul- 2, ne cure tat s'explique facilement par ce des sucres. F5 3% ensemble fit que le bulbe à l'état de repos | renferme d’autres matières by drocarbonées qui, à la fin de la première période végétative, $6 sont formées aux dépens du glucose et qui pendant la germination redonnent du glucose. | k Fr. oi peut d’ailleurs mettre ce dernier point en évidence en dosant les oashes dans un bulbe qui a été préalablement écrasé au contact de l'eau afin de permettre aux diastases d'agir. : : - mai _ Lseplembre T'janvier Fi LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 481 J'ai fait cette expérience le 24 Février sur un bulbe dont la ger- mination était commencée. Le résultat a été le suivant : Sucres réducteurs Sucres non réducteurs Total des sucres Bulbe intact . , . 4°}, 6 */o 30 °/, Bulbe écrasé . . . 45 9 » 45 9 On voit d’abord que tout le saccharose existant dans le bulbe a été transformé en glucose; de plus la quantité totale de sucres à augmenté de 15 °/, du poids total de la matière analysée; il faut donc que le bulbe renferme des matières de réserve autres que les sucres et pouvant donner du glucose sous l’action des diastases. Jusqu'à présent je n'ai parlé que des bulbes qui, formés pendant la première année, se résorbent pendant la seconde. Mais 00 sait qu’au commencement de la seconde année, lorsque le bulbe germe, les feuilles vertes qui se forment accumulent dans leur base des matières de réserves analogues à celles des bulbes et qui sont des- tinées à être consommées au moment de la formation des fleurs et des graines ; un pareil dépôt de réserve se fait également à la base de la tige florifère. Ce sont en quelque sorte des stations où les réserves s'arrêtent avant d’être consommées. Dans les exemples que j'ai étudiés, le vieux bulbe était presque complètement digéré dès le mois d'Avril el ce qui restait des réserves avait émigré dans la base des nouvelles feuilles et dans la tige. Le tableau 46 indique la proportion du sucre renfermé dans les bases des feuilles en Avril, Mai et Juin. TABLEAU 46 i Sucres Sucres Sucres non la ie Fe ‘ non réducteurs réducteurs sèche reuucieurS - Légucteurs ‘/ Ja AR ONE ui 0,589 0,092 0,054 15 à DE Le re 0,892 . 0,200 0,022 2 A , _ 4,6% 0,530 0,085 31 Le 13 Avril, la hampe florifère avait environ la moitié de sa longueur définitive et le 28 Juin les fleurs étaient épanoules- | Pendant toute cette période, la proportion de glucose augmente et les choses se passent comme dans un bulbe qui commence à germer. Il en est de même dans la base de la hampe florifère ; le 5 Juin elle renferme 23 °/. de glucose et 12 °/, de saccharose, et le 28 Juin 32 */, de glucose et ds , 4e _ moment les matières de réserves sont presque entièrement rade ; Rev, gén, de Botanique. — X. | seulement de saccharose. A cé ASE REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE formées en glucose qui va être employé pour la formation des graines. Comme je l'ai rappelé au commencement de ce chapitre, il se forme quelquefois pendant la seconde année un nouveau bulbe de la même façon que dans la Tulipe ; l'Ognon devient alors vivace. Les quelques mesures que j'ai faites sur ces bulbes de remplacement - me permettent de penser que les réactions qui s’y passent sont les _ mêmes que dans le bulbe d’une plante bisannuelle. Ainsi, le 28 Juin, il y avait 31 °/, de glucose et 15 °/, de saccha- _ rose; le 40 Août, lorsque la vie ralentie allait commencer, il y avait 15 °/, de glucose et 20 °/, de saccharose. Pendant la formation, le Slucose est plus abondant ; pendant la vie ralentie, au contraire, _ la saccharose l'emporte et la proportion de l’ensemble des sucres _ést moindre. L'étude de la variation de la proportion d'eau ne présente pas dans l'Ognon un grand intérêt. L'eau est toujours en proportion sr : considérable et diminue à peine pendant la vie ralentie ; j'en ai Toujours trouvé plus de 1.000 parties pour cent de matière sèche; le bulbe renferme donc des substances qui retiennent l'eau avec une grande énergie ; le sucre est une de ces substances. _ [résulte de ce qui précède que les sucres jouent un rôle considérable dans le bulbe de l'Ognon; ils constituent une partie des réserves soit à l'état de glucose, soit à l'état de saccharose. Le glucose est beaucoup plus abondant dans les périodes de vie active ; pendant la première année, il provient de l’assimilation par les feuilles et va servir à la synthèse du saccharose ou des aulres réserves non azotées ; pendant la seconde année, il provient de la digestion de ces mêmes réserves. On doit remarquer aussi que lorsque la végétation est suspendue, la vie est encore relativement active dans le bulbe, les changements qui s’y effectuent en sont la _ Preuve; ce fait est en rapport avec la proportion notable de pre c0se et la grande quantité d’eau que renferme alors le bulbe. (A suivre). REVUE DES TRAVAUX SUR'EES CHAMPIGNONS PUBLIÉS EN 1894, 1895, 1896 ET 1897 (Suite). OOMYCÈTES I. — MucoriNÉEs. Depuis les recherches de Van Tieghem et Le Monnier, de Brefeld, de Bainier, ete., les Mucorinées sont bien connues dans leurs formes et leur développement. Mais l'étude de leur structure, au point de vue cytologique, est beaucoup moins avancée. Les recherches de M. Maurice LÉGER constituent une importante contribution à celte étude. Avani lui, un petit nombre de bota s seul t s'étaient occupés de la question. M. Van Tieghem avait, le premier, en 1875, fait connaître les mouvements du protoplasma chez ces végétaux, la cicatrisation des blessures et l’occlusion spontanée du protoplasma au moyen de cloisons, la formation et le rôle des cristalloïdes de mucorine. Schmitz (1879) avait signalé de nombreux noyaux dans le mycelium d’un Mucor et d’un Chæ- tocladium. M. Vuüillemin (1887) avait vu des noyaux dans le mycelium des Pilobolus, constaté la présence d’un, deux, parfois trois ou quatre noyaux dans la spore, et enfin soupçonné la présence de noyaux dans la zigospore du Mucor heterogamus ; il avait aussi donné quelques détails de structure sur la membrane du sporange et des filaments chez le Sporodinia grandis. Enfin, en 1891, M. de Wèvre avait recherché les noyaux de plusieurs Mucorinées et était arrivé à des résultats qui sont d’ailleurs en désaccord avec ceux de M. Léger. Les premières recherches de M. Léger ont été faites en commen avec M. Dancrarp (1), mais un très grand nombre des faits qu'il expose résultent de ses propres observations (2). . nicte (1) Dangeard et Léger : Sur la structure des Mucorinées {Comptes rendus l’'Acad. des Sc., t. 118, 19 février 1894j. — La repr duction sex id., 5 m : : () nue Las histologiques sur le développement des sondes” (C. R. de l'Acad. des Se., t. 120, 1895, p. 647). — Recherches Sur La structure des u Mucorinées (thèse de doctorat, Faculté des Sciences de Paris} avec 21 planches, Poitiers, 1895. — Structure el développement de la zygospore du Sporodinia. à _ grandis (Revue générale de Botanique, 1895, 1. VII, p. #51, avec , planches). eue 48k = REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La technique employée par M. Léger est relativement simple : fixa- - tion par Palcool à 95”, coloration surtout par les picrocarmins, l’héma- toxyline ou la fachsine; mais le manuel opératoire est assez délicat, il est exposé d’ailleurs avec grand détail par l’auteur. Les recherches ont porté sur des Mucorinées assez nombreuses et appartenant à des genres assez variés pour que les conclusions puissent être acceptées comme générales. Voici les principales de ces conclusions : Tous les organes des Mucorinées contiennent un protoplasma iden- tique, d’abord dense, homogène, remplissant complètement les cavités qui le contiennent, puis devenant pariétal et élaborant de lhuile qui à une tendance à s’accumuler au centre des organes. Les cristaux de mucorine existent toujours dans la zygospore jeune; M. Léger en _ conclut, contrairement à l'opinion émise autrefois par M: Van Tieghem, que la mucorine, loin d’être une matière inutile ou nuisible, est un produit nécessaire au développement de la plante, au moins en ce qui concerne la zygospore. Toutefois il convient de remarquer que l’ap- parition précoce de la mucorine ne suflit pas pour faire rejeter l’idée qu'elle est un produit d’excrétion : chez certains végétaux supérieurs les cellules destinées à donner les laticifères sont souvent différenciées les premières dans l'embryon. . Le noyau des Mucorinées est sphérique, pourvu d’un nucléole central _ qui se colore énergiquement sous l’action des réactifs, et d'une mem brane; entre la membrane et le nucléole existe une zone circulaire incolore, indifférente à tous les colorants. Dans les filaments, les noyat* présentent toujours la division directe, par simple étranglement ; 0 n'observe de division caryokinétique que dans un seul cas, à l'intérieur des spores, au début de la germination. Toutes les spores (sporangl0® _ pores, chlamydospores, conidies) sont plurinucléées et le nombre des noyaux y peut varier dans de larges limites, de deux à cent, par exemple. Les présente, d’après M. Léger, des phénomènes tout à fait parti- mucorine. Plus tard, le protoplasma de la zygospore devient trabécu” _laire, le nombre des noyaux diminue considérablement par destruct" gasiné en leur centre de l'huile prise dans la zygospore elle-même. se Mbryogènes se fusionnent ensemble : elles forment ainsi dans la se > Pore deux grosses sphères creuses qui, pendant cette fusion, ont Ca TE REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 485 s ces deux sphères s’entourent d’une double membrane et constituent ce que l’auteur appelle les sphères embryonnaires, dont la présence est constante dans toutes les zygospores de Mucorinées. À la germination, membranes, se fusionnent, et dans la masse on voit apparaître des noyaux. et des cristalloïdes de mucorine. Ces nouveaux noyaux pénè- trent dans le filament germinatif après s'être divisés chacun une fois par caryokinèse. L'auteur ayant reconnu dans les azygospores les mêmes phases de développement et la même constitution que dans les zygospores, avec cette différence toutefois qu’il n’y a plus qu’une sphère embryonnaire au lieu de deux, il en conclut que le fait essentiel dans la formation des zygospores est, non pas l’anastomose des ampoules dites sexuelles, mais le développement et la présence des sphères embryonnaires. Dans l'esprit de M. Léger, si quelque chose, dans cette suite de phénomènes, rappelle une fécondation, c’est la fusion des nombreuses sphères embryo- gènes, aboutissant à la formation de sphères embryonnaires. Cette con- ception étant admise, les azygospores seraient des œufs au même titre que les zygospores. L’anastomose des ampoules dites sexuelles, d’une part, la fusion des deux sphères embryonnaires d'autre part, ne sont donc plus, pour l’auteur, que des phénomènes accessoires. Il nous paraît au contraire que la fusion des deux sphères embryon- naires est le point capital, et c'est malheureusement celui pour lequel qu'il se fasse dans chaque ampoule très complexe dont M. Léger a pu fixer quelques stades, mais que l'extrême difficulté du sujet ne lui a pas petmis de suivre d'une façon continue et en détail. Après un long temps de repo nl se conjuguent, et c’est à ce moment, nous paraît-il, que Se place la véri- table formation de l'œuf. Si cette conception est exacte, il y aurait quelque analogie entre ces faits et ceux que M. Trow a, comme nous le verrons plus loin, observés chez les Saprolegnia. | , D'ailleurs il semble bien que l'étude cytologique des Mucorinées ait Les divers procédés de tech- êm M.Isrvanrri(r), étudiant le même Sporodinia grandis ( sperma) et une espèce de Mucor, noyaux dans la zygospore et au Con spores avant leur germination. + , : Par l'emploi d’une méthode de coloration spéciale, M. L. MaATRU (4) Istvanfi : 4 penészek sejtmagvärol (De fungorum nucleis. Magyar Nové- nytani Lapok, XII, 1889, p. 33 (en magyar). — Ueber der Entwicklung der Pilze (Berichte d. deut. bot. Ges-, t. XI (4895), p. #55), avec : PE : ny ne à ve. die Rolle der Zellkerne bei 486 *_ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE CHOT (1) a réussi à mettre en évidence une structure assez particulière du cytoplasma des filaments d’un Mortierella. H a observé: 1° un hya- loplasma indifférent au réactif colorant et doué d’une certaine rigidité comme lhyaloplasma des Myxomycètes; 2° creusés dans ce hyalo- lasma, un certain nombre de canalicules distincts les uns des autres, remplis d’un protoplasma finement granuleux, sur lequel se fixe la matière colorante. Ces canalicules, plus ou moins rectilignes et en nom- bre variable (2 à 10) suivant la grosseur du filament, sont le siège des Courants protoplasmiques. Se plaçant plus spécialement au point de vue physiologique, M. J. C. ARTHUR (2) a étudié les mouvements du protoplasma chez quelques _Mucorinées. Il est d’avis que les courants observés, qui sont irréguliers et changent souvent de sens, sont dus à l’absorption osmotique de l'eau en un point du filament et à l’extravasation de l’eau en un autre point. Un problème tout à fait à l’ordre du jour est l'étude des modifica- tions produites sur l'appareil reproducteur des Champignons par le Changement des conditions de milieu. Certaines Mucorinées, particuliè- ds plastiques, ont donné lieu à d’intéressantes observations à cet jé ee M. BACHMANN (3) a choisi le Thamnidium elegans comme sujet d'expériences. On sait que cette Mucorinée présente deux sortes de Sporanges : un gros sporange terminal polyspore à membrane diflluente et à columelle, et quelques sporangioles sans columelle, à membrane non diffluente, disposés sur des pédoncules ramifiés en dichotomie. Ces . formes de sporanges se produisent ; si les conditions exiérieures Ch&n- L sa fluidité, avec le degré d'humidité, la température, M. Bachmann à PU ramener à 6 types, les nombreuses formes de Thamnidium elegans (1) L. Matruchot : Sur La stru s une a clure d s amental dans ü espèce de Mortierella (C. R. Ac, Se., t gr 1 ï ; + » P- . se : C. Arthur : Movement of Protoplasm in Cœnocytic Hyphae. (Communi- de présentée à la session tenue à Toronto, en 1897, par la Soc. bot. re #l; TésuMé paru dans Bot. Gazette, t. XXIV. n° : 1. -- Id. Annals . Botany, vol. XI, 1897. cad | J. Bachmann : Einfluss der à 5 HET “rdés orangien- bildung von Thamnidium dusseren Bedingungen auf ie por an uns PAR UM elegans Link. (Botan. Zeitung, 16 juillet 18%) à REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 487 et ces divers ty pes LA dans des conditions de culture très précises, ainsi qu’on va le vo 1% {ype. — Sporanges terminaux. Sporangioles paucispores à dicho- tomie fine, qui peut aller jusqu’au 10° degré. Sporangioles très précoces. — S’observe sur une décoction de fumier, sur une gélose à 2,5 °/, de peptone, sur une gélose à 4 °/, de peptone et 0.5 °/, d’azote de potas- sium, etc. — Sporanges terminaux. Sporangioles de 16 à 60 x, avec nn. spores et fréquemment avec columelle et gélification ma tielle de la membrane. — S’observe sur pain humide, sur jus d'orange, sur ses sur pruneaux fortement cu Je e. — Sporanges terminaux pen (la plante a exac- un CARE d’un Mucor). — S'observe sur des Ne peu cuits, sur de RENE de malt étendu de denx volumes d’ea ea : — Sporangioles exclusivement. — D'ébecrve sur des milieux variés, quand la température est de 27 à * type. — Mycelium sans sporange ni RO — a, mycelium à Hé renflées, avec gemmes (chlamydospores) : s’observe dans n 6° type, “ras longtemps, n’a pas pu être 0 É vail en mé né un réel intérêt, car il montre qu’en dehors des facteurs cosmiques, l'influence du milieu nutritif peut modifier pro- fondément les organes reproducteurs des végétaux inférieurs. La re n’a d’ailleurs aucune influence sur la production des spores. 2uaq alors le Thamnidium elegans est la seule Mucorinée connue qui, par rés des conditions extérieures, puisse être astreinte à former l’une ou lau- tre de ces deux sortes de sporanges ou à supprimer entièrement la se même ordre d'idées, M. ScHosTAKOWITSCH (1) a étudié l'in- fluence du milieu nutritif et de e espèce nouvelle M. Schostakowitsch Soda u sporange, de la columelle et des spores, lorsqu'on fait “raser * composition du milieu (jus de pruneaux, glycérine, asparagl (1) Schostakowitsch : Mucor proliferus n. 8: _ (Ber. t. Ges., t. 14 (1896) p. 260, avec une pla . Are: die Rares des Mucor proliferus von den dusseren Dedingungen (Flora, t. 84, p. 88), avec une planche. 488 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE minéraux) et la température. L'un des cas observés montre un sporange ramifié avant la formation des spores, et le même fait se produisant - plusieurs fois on a sur un même filament une série de sporanges avortés. À ans une série de cultures nombreuses, M. Morint (1) a démontré le remarquable polymorphisme du Mucor racemosus. La famille des Mucorinées s’est enrichie, pendant ces dernières années, de quelques genres et espèces nouvelles. A cet égard, l’un des faits les plus intéressants à signaler est le rattachement aux Mucorinées . du genre Dispira, créé autrefois par Van Tieghem pour un Champignon (D. cornuta) qu’il considérait comme une forme conidienne d’Asco- de protoplasma. — 6, divers stades de formation de l'œuf; la figu montre sept crampons de Dispara fixés sur un filament de Mucor (4 après Thaxter). mycète. M. TuAxTER (2) vient de découvrir une seconde espèce du même genre, D. americana, qui vit en parasite sur un Mucor et qu produit des sporanges et des œufs en abondance (fig. 85 à 90). Les Sté rigmates qui terminent les filaments dressés et faussement dichotomes ont -nvariablement deux cellules; et chaque stérigmate bourgeonne _ Certain nombre de sporaages linéaires, avec spores disposées en chape- lets, comme dans les Syncephalis et Piptocephalis (3, fig. 87). La rep” _ Auction sexuelle de ce Champignon est fort remarquable. Les œufs $ (1) Morini : Note micologiche. [Malpighia, t. x, 1896, p. 72), avec une pote G 2) R. Thaxter : New or peculiar American Zygomycetes : L, Dispira (Bot az., t. = (1895), p. 513, avec une planche. id l RE REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 489 formetñt sur les crampons latéraux qui fixent la plante à son support. À un moment donné, une de ces branches latérales se coupe par une cloison en deux parties, qui vont devenir les éléments sexuels (6, fig. 90). La partie externe se séparant ultérieurement du filament mère, ne reçoit plus que par l'intermédiaire de la partie interne les matériaux empruntés à l'hôte. Les deux gamètes se différencient bientôt (5, fig. 90). Le gamète externe devient sphérique et sera l’œuf; le gamète interne s'étale en une masse digitée qui semble être une dépendance du Mucor et qui n’est pas sans rappeler les ornements qu’on observe sur les gamètes de l'œuf des Absidia et des Phycomyces. Ce gamète palmé renferme une huile jaune qui sert à la nutrition de l'œuf. /! n'y a pas conjugaison : les deux gamètes sont dissemblables et l’un des deux déverse son proto. plasma dans l’autre. C’est là une différence profonde avec les autres Mucorinées et il faudrait s'adresser au Basidiobolus pour trouver, chez les Champignons, un mode de formation comparable. Mais, par tous ses autres caractères, le Dispira americana est une véritable Mucorinée. Etant donné la parenté évidente des Dimargaris et des Dispira, M. Thaxter propose de constituer, avec ces deux genres, un groupe de Mucorinées qu’on placerait au voisinage des Piptocephalis dans la tribu aberrant surtou n É M. Thaxter rapproche les Coemansiées (Martensella, Coemansia, Kickxella) des Mucorinées. Dans un second mémoire, M. THAXTER (1) a repris l'étude des genres S à È À [a _ ee) S à % È S PA es Ex S 3 al © fe) © Lee d Pal [e] Le | 4 ru] Cm © [= 72 El © A Ë S "+ halastrum tives; il y décrit en effet des sporanges linéaires où les spores sont i se et où la membrane du sporange est nettement distincte des spores contenues à l’intérieur. Cette constata- i manière de voir des botanistes allemands É les sporanges linéaires des Céphalidées bservations de M. Thaxter Con- c | : firment donc pleinement l'exactitude des vues de M. Van Tieghem à ce sujet. . Aux Syncephalis déjà connus, velles (S. Wynneae, S. tenuis, S. prcnosper détail le développement et où il trouve une DO thèse dont nous venons de parler. SA : = M. Cunninena (2) a étudié, lui aussi, une Mucorinée ee ne appartenant à ce genre Choanephora qu'il avait, le rnrasse rie aux Mucorinées en 1878. L'espèce nouvelle, C. Simsont, VI M. Thaxter ajoute trois espèces nou ma), dont il étudie en velle confirmation de la (1) R. Thaxter : New 07 peculiar Zygomyceles. 2 me ee and Syn- à cephalis (Bot. Gazette, vol. XXIV (1897), p- 1, AVEC 2 planch om (2) Cunningham : 4 new and parasile species of Choan 11 a Bot. Garden Calcutta, vol. VI, 1895, avee 2 P anches). } de Microscopie, t. 90 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE _ sur des /pomæa et des Zinnia, mais peut se cultiver sur des infusions végétales variées. Ce genre Choanephora semble être comme le point central et le lien naturel entre les divers groupes de Champignons. Il se relie d’une part, ainsi que Brefeld l’a déjà montré, aux Basidiomycètes et aux Ascomycètes par ses fructifications conidiennes et sporangiales. Par divers caractères, il se rapproche des Rhizidiées et par conséquent des Chytridinées. Enfin il se relie aux véritables Oomycètes, comme les Péronosporées, par'ses fructifications conidiennes réduites dans certai- nes conditions de milieu, _— sk parasitisme du C. Simsoni et par les conditions de formation des œ n genre nouveau ue a Cas créé par M. DEWÈVRE (1) pour une Mucorinée (C. capitata) qui se place au voisinage des Mortierella, mais qui en diffère par le mode de ramification et les nombreux sporanges paucispores. Signalons enfin, pour terminer, une très intéressante espèce nou- velle d’Absidia (A. Tieghemi) dont M. vox DeckenBacu (2) a donné la description et suivi le développement ; un Thamnidium nouveau, Tham- nidium (Helicostylum) cyaneum, à spores bleues, décrit par MM. R. Poux et CLEMenrs (3); enfin le Phycomyces Pirottianus sp. n. dont M. Monini (4) a fait l'étude et où le mode de formation de la zZyYgospore présente quelques particularités intéressantes, relativement aux orne- Fe menis qui recouvrent la zygospore à sa maturité. de ne nous reste plus à mentionner, sur le grou , qu'un travail = - SYys Menatate de M. Pouxp (5), relatif aux Mnorinées américaines. L'auteur adopte la classification suiva 1. Mucoréess : Eumucorées, Rhizo opées, Thamnidiées, Pilobolées. IL MorriéreLLÉES ÉMorfisrolles Herpocladium, Carnoya). _ CHoANÉPHORÉES (Choanephora V. CaœrocLaniées ( Chtocladirem). V. CÉPHALIDÉES (Piptocephalis, Syncephalis, Sy ncephalastram. maintien des Chætocladium à Vétat de tribu distincte est une . €rreur dont M. Van Tieghem a depuis longtemps fait justice. (1 Dewèvre : À propos d’un genre nouveau de Mucorinées (Bull. Soc: perse Æ, 1895, p. 36). (2) Von Deckenbach : Sur un Absidia nouveau (Scripta botanica 1898). dé . Hate Pound et Clements : New species of fungi (Bot. Survey of Nebras*è» (4) Morini : Note imieplogisehe (Matpighia, t. X, 1896, p. 72) avec une _. - 5} Pou vision of the Mucoracene with special reference 10 Spe . reported from Nor th-America Serie Bot. studies, Bull. n° IX, 189%, P + 87). (A suivre) Le L. MATRUCHOT. REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1895 ET 1896 (suite) HÆCKER (1) émet l'opinion que la réduction chromatique observée par Guignard, Strasburger et d’autres botanistes dans les cellules mères des grains de pollen et dans le sac embryonnaire ne constitue qu’une pseudo-réduction; il se base principalement sur ce fait (2) que les observations de Belajeff, Sargant et Farmer n’établissent pas que dans la division des cellules-mères des grains de pollen il y ait une double division longitudinale des chromosomes, semblable à celle qu’on rencontre dans la formation des éléments reproducteurs des les cellules sexuelles du Triton; la chromatine pendant chromosomes offre dans les deux Cas une évolution Pa ner identique; pour Moore la division hétérotypique n’est pas, ee dans les deux cas comparable en gros, mais dans ses moindres détai 5 Moore et Farmer ont publié ailleurs (4) en collaboration, une note touchant à la mème discussion. À : er M. Drcacny (5) continue ses études physiologiques et morp (1) V. Hæcker : The reduction of the chromosomes in the sexuul CR Cribed by botanists : A reply Lo Professor Strasburger (Ann. 0 ; ÿ P. 95-101 “ à Q (2) V. Fes Zur Frage nach dem Vorkommen der aan den Pflanzen (Arch, f. mikx Anat XXXXVI, 189, pe 7408). s of Chromo- 3) JE S. Moore : On the essential Similarity 0f the proces Fe Some reduction in animals and plants (Ann: of. Bot., Les f ties existing (4) J.-B. Farmer H. J. E. S. Moore: On the essential st se Ke ut between the heterotype nuclear divisions in animals and plan , Anzeiger, XI, 1895, p. 71-80). pre ae NE 6) Degagny : Recherches sur la division du noyau _ végélaux (Bull. Soc. Bot. de Fr., 1895 et 18%). bei cellulaire chez les de A2. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ques sur la division nucléaire chez les Spirogyres et le Lis blanc; il est _ amené par elles à regarder le noyau comme ayant pour rôle « de pré- parer une matière destinée à respirer et, en respirant, à produire des forces vives. Il la prépare derrière sa membrane; puis, lorsqu'elle est à point, il fait intervenir la respiration cellulaire, en rendant la mem- brane nucléaire plus perméable. » Nous négligeons à dessein de mentionner la plupart des faits pré- sentés par STRASBURGER (1), en particulier ceux qui se rapportent à la séparation des chromosomes, le mémoire correspondant ayant été ana- lysé dans la précédente revue. On a souvent comparé les figures kariokinétiques aux figures d’attrac- tion déterminées par deux pôles magnétiques de signes différents. Pour A. GaLLARDpo (2) ce serait l'expression même de la loi de la division cellulaire. Cet auteur reproche aux théories émises jusqu’à présent pour expliquer les phénomènes de la division indirecte de ne pas rendre compte des filaments inutiles, d'admettre pour les filaments un épaississement qui n’a pas été observé; de plus si ce sont les filaments _contractiles qui attirent les chromosomes, ils devraient être droits et non curvilignes; on n’explique pas davantage la séparation des chro- mosomes. Pour détourner les objections, Strasburger et Hœker Suppo” . - sent que les chromosomes glissent sur les filaments du fuseau, attirés par une force chimiotactique émanant des sphères attractives. C’est en somme la théorie de Strasburger que Gallardo reprend en lui donnant une forme plus précise. Pour l’auteur les centrosomes sont les centres de force correspon” dant à une force newtonienne de nature indéterminée; ils sont de même potentiel, ce que démontre la position équatoriale et équidistante des centres de la zone neutre où se disposent les chromosomes avant leur division. La marche en directions opposées suivie par les anses jumelles indique nettement le signe contraire des forces qui les attirent. Le faisceau nucléaire et les radiations constituant l’amphiaster sont lexlé” _ riorisation des lignes de force du champ de force produit par les se Centrosomes. Ces lignes de force sont plus visibles dans les cellules à protoplasma granuleux, comme les œufs d’Echinodermes, que dans celles qui possèdent un protoplasma de texture homogène, qu ré fréquemment elles ne sont révélées que grâce à l'emploi de ré sure propriés. Gallardo (3) explique ainsi tous les phénomènes de la division cellu- (1) Strasburger : Kurivkinetische Probleme (Jahrb. £ w. Bot. XXVUHI, 1895, =. 151-204, 2 PI.). (2) A. Gallardo: Essai d'interprétation des figures karyokinétiques (Anales d. Mus. Nac. d. Buenos- :s, V, 1896, p. 11-22). . sn (3) A. Gallardo: La Carioquinesis (An. d. 1. Soc. Cientif, Argentina, XHE 18%, p. 5-34). - | es REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 493 laire et ceux de la fécondation et fait remarquer que les figures cario- kinétiques multipolaires produites expérimentalement par le sulfate de quinine et l'hydrate de chloral, ainsi que celles qu’on observe patholo- giquement correspondent également à à la disposition des lignes de force dans des champs produits par 3, 4 ou plusieurs centres de forces newtoniennes. Division directe et division indirecte anormale, E. SARGANT (1) a observé que dans le sac embryonnaire du Lilium Martagon les noyaux antipodes proviennent d’une division directe; dans une autre note (2) l’auteur montre que les deux premières divisions de ce sac embryonnaire ont lieu d’après le mode cariokinétique ordinaire ; quant à la dernière division elle s’effectuerait suivant le mode indirect normal pour le noyau situé le plus près du micropyle et suivant le mode Fe pour les trois autres. H. oN (3) a observé des cas semblables de division amitosique dans l A0 du Fritillaria Re où des noyaux anormaux atleignaient une taille de o""2 se réduisaient en un gran de parties après avoir acquis des pare ou pris une forme d’anneau ; l’auteur a remarqué pour ces noyaux lexistence de transitions entre la division directe et la division indirecte. Les nucléoles disparaissent et il se constitue des chromosomes, mais la membrane nucléaire ne disparaît pas, il ne se forme pas de plaque nucléaire et les chromosomes ne subissent pas de division longitudinale. L'auteur a -d’ailleurs observé, à côté de ces noyaux anormaux, d’autres noyaux parfaitement normaux ; ;: on ne peut donc attribuer les anomalies signa- lées à l’action des réactifs. G. Gazgorri (4) a obtenu par l’action de divers agents dés divisions cariokinétiques anormales. L'action d'une température élevée sur l'épi- thélium de la Salamandre amène une division plus active avec des see asymétriques et multipolaires, et une production de cellu- romatiques et hyperchromatiques. Ces phénomènes sont | ne de formes de dégénérescence, vacuolaires et pigmentaires. es éléments achromatiques du faisceau peuvent se rompre et ame- ee . _ ner des troubles dans l'orientation des chromosomes; ceux-ci eux- -mêèmes peuvent subir des altérations dans leur forme ou leur faculté de fixer les colorants. (1) E. Sargant : The formation of the sexual nuclei in Lilium Martagon ie X of Bot , X, 1896, p. 445-477. PI. XXII-XXIIT). : (2) E. Sa re: Direct — division in the embryo-sac of, Lilium Marla gon (Ann. of Bot. 1896, p. ! { =: à Abnormal hole in the endosperm of Fritillaria imperialis Fee nt Men ñ Unregelmässigkeiten Y; 0 ) G. Galeotti : Ueber erperimentelle Erzeugung Pathol., XX, des kariokinetischen Processes (Beitr. z PR ST 1896, p. 192-219, 2 PE). 494 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE L'auteur étudie de même l’action du courant électrique sur la divi- sion cellulaire. Û TERASSIMOFF à montré en 1892 qu’on pouvait obtenir des cellules dépourvues de noyaux en soumettant des Algues, telles que les Spiro- gyra et les Zygnema, à une température inférieure à o°; une des cellules résultant d’une division se trouve sans noyau alors que Pautre en possède deux de dimensions égales ou inégales. Dans une nouvelle communication (1), le mème auteur montre que les anesthésiques et ‘autres substances chimiques p-uvent également déterminer la produc- tion de cellules sans noyau. ë 2. CyTroPLASsMA Selon A. MEYER (2) les travaux de Terletzki (1884) et de Kienitz- Gerloff (1891) relatifs aux communications protoplasmiques qui existent entre les cellules, sont entachés d’une même erreur; cés auteurs auraient pris pour de simples orifices des plages criblées. Terletzki a étudié ces communications, surtout dans le rhizôme du Struthiopteris germanica; Meyer montre que l'emploi de cette technique amène à une mauvaise Interprétation des faits; il le prouve en l’appliquant sur les cellules de la moelle du Nerium Oleander: la figure 93 représente une de ces cellules avec ses (Spaces intercellulaires (3. i); au centre on observe une cloison g parallèle à la section ; dans la figure 94 (4) on a la même cellule après le traitement par l’iode et l'acide sulfurique; les cloisons délimitant les espaces cellulaires se gonflent beaucoup et la cavité cellulaire devient i toplasmi : ule à cellule, mais la communication pro” 2 2smique s'effectue par un grand nombre de filaments extrêmement nus, représentés dans les deux figures 95 (5) 1) J: T. Gerassimoft: Lever ei : ilen zu erhalten ie (Moscou, 1896). x n Verfahren kernlose Zel | j 4 “haverbindungen zwischen den Parenchymzellen einiger Filicinen und ui #'C8permen (Ber. d. d. bot. Gesellsch., XIV, 4896, p. 454-158. PI Xe à _ “cncentrés. Les mo REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 495 EMM (1) a étudié les phénomènes de désorganisation qu'on observe dans la cellule sous l'influence d’une température Rs trop haute ou trop basse, de la lumière, de l'électricité, de diverses acides, alcalis, eau oxygénée, sels métalliques | alcools, phénol, couleurs d’aniline, et Sisste successivement l’action de ces agents sur la configuration du protoplasma sur sa aire $ interne, sur le noyau et le suc cellulaire. Il n'existe aucun caractère spécial de désorganisation s’appliquant à une force ou à une substance. Les modifications qu’elles entraînent Fig. M à 95. — 1 et 2 (d” Le es Kienitz- Re Cellules du pie du Stru- “éhiopterts germanica (G 1000), existent, d’a ces te pts ce du ge munication en mique en 4, us en b. 3: e de l'écorce e intercellulaire ; 4, Dion pt à ke sas k : . la cellule pris par Kienitz 5 : un de ces bras à part ; la cloison s de la à droite de côté ee = 13500). Les ct 5 d’ après parie uis sont essentiellement les suivantes : collapsus du protopl: ram le modifications apparaissant dans sa configuration, changem dE Re contour, dislocation du protoplasma et finalement tran ansforma io Siructure interne. Les changements de configuration pare a. el sion ’acide oxalique, les a! rapi els que l'électricité, Pacid Peru: “h cations internes du protoplasma peuvent a | n _ ramener à 3 types : 1° On ax ne la formation cerps Je _ rb. f. w. “pot. (1) S. bu : Desorganti . sationerscheinungen der Zelle {aan XXVII, 4895, p. 627-700. PI. VITI-IX)- : 496 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE différentes formes ; le plus souvent ce sont des granulations qui sont assez semblables aux granulations normales (action typique des acides); s granualations peuvent se grouper en chaînes, réseaux, formations dendritiques, fibreuses. 2° Il se produit en second lieu duc le proto- plasma des phénomènes de dissolution qui se traduisent par la forma- tion de vacuoles ; par suite de cette vacuolarisation le protoplasma peut être complètement transformé en une sorte d’émulsion dont les éléments peuvent atteindre une taille considé- tion du protoplasma et se constituer des vacuoles qui sont moins grandes et moins nombreuses que les précé- dentes ; cela arrive surtout par suite d'actions mécaniques. Les modifica- tions que subit le noyau sont tout à ait a à celles que subit le protoplas Tou Fig. 96 et 97. — Cellules de poils sta- i aux de Tradescantia virgi- ces ét présentent Micte A da ii une grande variété; ils dépendent -_ d’une durée de15 pen ‘après de l'agent et aussi de la rapidité de éticulai- - Klemm). son action; les structures r res, fibrillaires, alvéolaires, qui ont été signalées par les différents auteurs pour le protoplasma, ont été obtenus par Klemm expérimentalement; ce ne sont que différents états qu'un même protoplasma peut présenter. (A suivre). M. MozLtaRD. 425 — Lille. Imp Le Bigot frères e s “Le Gérant : Th. Clerquin- Revue genérale de Botanique. Tome 10. Planche 16. m.aer X.sec sel Ed. de Jancsewski del. J. Poinsot sc. Imp. Le Bigot. , Tiges des Anémones Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 17. , +4 + LD tu. PO RATE 1) ” e'.… Ni 7 + LE # * med sc/ meer io. 17 Le J. Poinsot sc. Ed. de Jancsewski del. Imp. Le Bigot. Tiges des Anémones ; | HOLTERMANN : Myke _ “rs MODE DE PUBLICATION & —… D'ABONNEMENT Revue générale de Botaniq araît le 15 de ch ind mois et chaque livraison est composée Em de 8 pages avec pla et figures dans le texte Le prix annuel (niraile d'avance) est de 20 fr. pour Paris, les Déparlements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes qu Coe rrrh mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, professeur à la Sorbon _. F. rue ne ie trapade, Paris a rendu compte dans les ro des ouvrages, mémoires ou notes dont un bee ce 4 aura “été Directeur de la Revue sue de Botanique. De plus ronvrage envoyé sera annoncé immédiatement r la couverture Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont droit grataticuient à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. RÉCENTES PUBLICATIONS BOTANIQUES G. HôünMaNx : Studien über die Protoplasmastrümung bei den Characeen (lena, Fischer, 18 — Dr et Fr. HÉTIE ER : Obsercations sur la flore du Jura et du Lyon-. is (Besançon. Dodivers, ad ee Dont hi à KES mycologique des Pays-Bas (Neder- landsch Kruidk. Archief, 2° série, VI). — Beiträge zur Pilzflora der * Nodsrlapd (Hedwigia, Bd. XXXVIF, SCHAW : D ‘he Fertilization of ge (Annals of PBotany, N° XLVII, jan Warp Some Thames Bacteria (Ib d.}: Hrze : On the Roots of Bignonia bi. BARBER : Cupressinoryien res (Ibid.). Ewanr: The Action of Co d of Sunlight upon Aquatic Plants (Ibid.). coTT and SARGANT : On { . bcloppenent of Arum maculatum from the : Dictionnaire de Physiologie, 3 fascicule du tome HE is, us. 1 se nr et LAURENT : Examen d'une collection de végétaux fossiles de Rou- 2. nie (Bucarest, 18 Nic “ Uber. das Verhalten des Pollenschlauches bei der, Ulme Gul. de l’Académie imp. des Sciences de St-Pétersbourg, m }.. F1. Tassr : Le Proteacte, in en j'éelio Stenocarpus sinua Are Endl. (Studio 0: mo-morfologico comparativo) (Bull. del Laborat orio ed Orto botan. di Siena, fase. 2-3, 1898). oi HANSEN : Recherches sur la phusiologie c£ la morphologie des ferments alcoo- À es. IX, Sur la vifaité de ie rments alcooliques et leur di 8 : dans les milieux nutriti sed 40 rt sec A à des travaux x du *: sen Laboratoi voip | Ca : Etudes de Hoyt lacustre. — Sur les Algues perforantes d'eau = douce; Les galets sculptés du rivage des lacs RD Sur les Algues tir die à du lac Léman (Bull. de l'Herbier Boïssi ol. VE, N° 6, 1898). MITH : À ponano to ie life history of the Pontedérinc} ( Botanical Gazette, vol. XXV, Chic . Lvon : À En to the ve history of Euphorbia rorollata (Ibid). WorspeLL : The Vascular Structure of the Sporophylls of the aies (Annals of Botany, vol. XH, (898). — The comparative Anatomie of certain Gpura op the Cycadaceæ (Lin- nean Society’s Journal. Botany, vol. XXXIHI, Jerrrey : The Gamelophyte of Botrychium vir. is (Transactions of Can adian Institute, 1897 | re 1 nettarii estranuziali nelle Bombaee (Contribuzioni alla ologia vegetale, vol. IE, fase. IE, Palerm LOxGo : Ésiste riolis: nei Dust Htnstipres vegelali : ? (Annuario del R. Instituto Bot. di Roma, vol VIE, 1898). CavaRa : Dr osserrazioni alla critica rar al mio lavoro « Intorno ad nantes nucleari » dal Signor Dott. B. Longo colla nota « Esiste isi nei nuclei cegetali » ( Flores, 98). Pan 0 sers Mode of Dissemination and on the Reticulations of Rama- a retculata (Botanical Gazette, juin 1898). re a Imbedding Lichens (Journal of applied Microscopy, _ ARLOW : ‘Some edible and si Fungi (U.S. Department of Agricul- ture, N° 15, Sn FEnSALD Lil Genus Antennaria in New Enaland pure of the ie Boston iety 4 Natural History, vol. 28, N° 8,1 Notes upon some Northiréstern “Castilleias of the partiflora Group rer, vol. VE, N°5, 1898). ra € Gueux ENMAN : Retision of the AROU and Central American Species of. _ Galium and Relbunium (Proceedi ings a the American Academy of Arts ad run vol. XXX CHE, N°23. ). : Dia ere eu and Critical tr Phanerogams (Ibid.). es : Der ae der Moose ( Lunds Universitets ArsS- :: 2. kriit, Band In 2, N°1, 1898). … Jüxsson : akttgeker ré rätrikningen hos Mossorna (Ibid., N° LU : Dre Relatorio.de uma excursào botanica feita na Serra do Itai (Revista do rés à Niels do Rio ps Janeiro, vol. 1, 1896). Hinarsua : Notes on some Melampsoræ of Japan, Îl (Botenical Magazine. Tokyo, vol. XII, N° 134, 1898) . Mocr : Einige La am. Mikrotom Reinhcld-Giltay (Zeitschrift für wissenschaftliche Mikrosl opie und für Oops Technik, . Sat XV, 1 a Ke è und SCRIONNIN : Noch einmal Saccharomyces und Schimmelpilze _. (Centralbatt für acteriologie, Parasitenk unde und Inteksionskrank- on -_ heiten, Band IV, 1898). Rowwsox À netr spécies A Apios fron om Kentucky (Botanical Gazette, 1898). Swisece und Wes Hybr their utiliza _. _ plant bree eding — {OYearbook of D pr en U, rs à __—, À spraying mirture for “cauliflower end labbige worms (Ven = ultural Ex er G M. Gaston BONNIER DIRIGÉE PAR _— MEMBRE DE L'INSTITUT, SF SE BOTANIQUE A LA SORBONNE OFESSEUR DE bg mbre 1898 … * TOME DIXIË 8 à ison du 15 Déce ô Livra SEILLIERS ROUGES ee une ee par - Jakob Eriksson. . HT ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRÉ AWE- ces), par M. Edouard de Janezewski (Jin) . a - RECHERCHES $ SUR LES RÉSERVES HYDROCAR- _ BONÉES DES BULBES ET DES TUBERCULES do ns dans 4 “ne par M, Leclere du Sablon -( ee — - REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS, en 1894, 1895, 1896 et 1897 (avec figures d + texte), per. M. L. Matruchot (suite) . . . . + Le - REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VROETALE : parus en 1895 et 1896 (avec re dans le par M. Mai arin RE Ca (saite) RAISON DU 15 DÉCEMBRE 1898 | . ÉTUDE SUR LE PUCCINIA RIBIS DC. DES GRO- dé MONE L. Chapitre quatrième : La Tige (avec plan- . 697 | ÉTUDE SUR LE PUCCINIA RIBIS DC. DES GROSEILLIERS ROUGES par M. Jakob ERIKSSON. En été 1896 j'ai reçu d’un agriculteur de Blekinge (Suède méri- dionale) des branches de Groseillier rouge (Ribes rubrum), dont les feuilles et les fruits étaient attaqués par une sorte de rouille. L'envoi . était accompagné d’une lettre, avec un rapport sur l’apparition de la maladie, dans laquelle on me demandait la cause de la maladie et les moyens de la combattre. Les arbrisseaux malades croissaient à part dans une partie spéciale du jardin ; les années précédentes on n’avait observé la maladie sur aucun arbrisseau et actuellement on ne voyait rien sur les Cassis (Ribes nigrun). Les feuilles malades présentaient l'aspect que représente la figure 1 (PI. 20). Elles étaient couvertes à la surface supérieure de taches noires formées par des groupes de spores. Ces taches étaient nombreuses et dispersées, et chaque tache était entourée d’un cercle clair, presque blanc. La surface inférieure n'avait aucun groupe de spores. Les baies, qui étaient déjà presque mûres, portaient ds taches (fig. 2, PL. 20) semblables à celles qui se trouvaient à la surface . supérieure des feuilles. Les spores (fig. 3, PI. 20), qui avaient 27 à 31 y de longueur et 11 à 13 de largeur, étaient composées de deux loges et apparte- naient à l'espèce de rouille, qui est connue sous le nom de Puccinia Ribis DC. En m’adressant à l'expéditeur de l'échantillon j'appris que les : arbrisseaux malades étaient environ au nombre de quarante ; qu'ils avaient crû au même endroit depuis 149 ans; qu’ils provenaient d’arbrisseaux anciens du jardin dans lequel on avait planté, il y a environ dix ans, d’autres arbrisseaux de la même sorte provenant de Gothembourg, parfaitement sains au même moment, et qu’au- cune maladie n’était visible sur les Cassis ni sur les Groseilliers à | Rev, gén. de Botanique, — X. 3 498 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Maquereau, mais seulement sur les Groseilliers blancs du jardin. En outre mon correspondant admet comme possible que la maladie existait déjà pendant les années précédentes, quoique peut-être à un degré si faible qu’elle avait échappé à l'attention. Le champignon, dont il s’agit ici, a été découvert sur le Ribes rubrum en France et décrit pour la première fois par A. P. de Can- dolle (1) en 1805. Ensuite il a été observé en plusieurs endroits de l’Europe centrale et septentrionale non seulement sur le À. rubrum, mais aussi sur les R. Grossularia, R. nigrum, R. alpinum et R. petræum. En Suède le champignon est mentionné en 1886 par C. J. Johansson (2) sur le Ribes rubrum des régions montagneuses de Jämtland et d’Herjedalen. : En 1889, G. Lagerheim (3) en distingua deux formes, toutes deux sur le À. rubrum. L'une « présente des groupes de spores entourés d’une zone rouge et d'une zone jaune; les spores sont arrondies aux deux ‘extrémités et revêlues d’une membrane très brune, épaisse, mais ne présentent au sommet de la spore que très peu ou point d’épaississement spécial : les spores ont de 24 à 33 w de longueur et de 18 à 21 u de largeur. : L'autre forme B papillifera, présente des groupes de spores entou- rés seulement d’une zone jaune ; les spores sont plus longues et plus étroites et vont en se rétrécissant vers les extrémités; elles Sont revêtues d’une membrane plus mince et papilleuse au sommet, €t ont de 30 à 36 de longueur et de 13 à 18 u de largeur. La pre- mière de ces formes venait de la Norvège (Osterdalen), l’autre de l'Amérique du Nord (Nipagon en Canada). Des ravages comme ceux décrits plus haut ont été mentionnés en Danemark (Jylland) par E. Rostrup (4) en 1890 et dans le duché de Bade par C. Bach (5) en 1891. (1) J.-B. de Lamarek et A. P. de Candolle : Flore Française, T. 2, p. 221, Paris, 1805. i . (2) C. J. Johansson : Peronosporeerna, Ustilagineerna och Uredineerna ? _Sämilands och Herjedalens fj&litrakter. (Botaniska Notiser, 1886, p. 171). (3) G. Lagerheim : Ueber einige neue oder bemerkenswerthe Uredineen. (Hedwigia, 1839, p. 107. * Le (4) E. Rostrup : Oversigt over de à 1890 indlübne Forespürgsler angauende Sygdomme hos Kulturplanter. (Tidskr. f. Landoek, Kôpenhamn, 1891, sep. p. 15). (5) G- Bach : Schädliche Insekten an Johannisbeeren. {Wochenblatt d. landw- Ver. im Grossh. Baden, 1894, P. 352; cit. Zeitschr. £. Pl, Krankh., 1891, p- 232)- "A ÉTUDE SUR LE PUCCINIA RIBIS DC. 499 Assez longtemps on s’est demandé si ce champignon pouvait être une forme alternante d'Æcidium Grossulariae Pers., champi- gnon qui a été observé fréquemment sur le R. Grossularia en Suède et sur les R. Grossularia, R. rubrum, R. nigrum, R. alpinum, R. aureum, R. rotundifolium dans l'Europe centrale et septentrionale et dans l'Amérique du Nord et l'Asie du Nord. C’est pourquoi l’on voit souvent cet Æcidium rangé comme un état de développement du Puccinia Ribis (1). D'autre part la justesse d’une telle réunion à été niée en vertu de ce que les deux formes se rencontrent souvent en des endroits différents dans la nature. En Suède une telle déné- gation a été donnée par C. J. Johansson, parce que le Puccinia Ribis se rencontre dans les régions montagneuses de Jämtland et d’Her- _ jedalen, tandis que l’Æcidium Grossulariae y manque tout à fait. On est parvenu à une certitude complète sur ce point, au moins à l’égard des formes du champignon qui se trouvent en Allema- gne, d’abord par les expériences de H. Klebahn pendant les années 1893-97. Il résulte de ces essais que l’Æcidium du Ribes Grossularia, R. rubrum et R. aureum est une forme alternante du Puccinia Pring- sheimiana Kleb, qui vient sur les Carex acuta et C. Goodenoughii (2), pendant que le R. nigrum paraît porter deux formes d’Æcidium, ditérentes entre elles, l’une correspondant au Puccinia Magnusit Kleb. des Carex riparia et C. acutifolia, l'autre forme au Puccinia Ribis-nigri acutae Kleb. du Carex acula (3). Quelquefois on a émis aussi le soupçon (4) que le Puccinia Ribis correspond au Cæoma Ribesii Lk., champignon qui apparait très communément en Suède sur le R. alpinum et sur les R. alpinum, R. Grossularia, R. rubrum, R. nigrum, R. atropurpureur dans l’Europe centrale et septentrionale et dans l’Asie du Nord. L'inexac- titude d’une telle opinion a été démontrée par P. Nielsen et Rostrup (5), qui ont trouvé par des essais de culture, que ce cham- (1) On trouve une telle réunion encore en 1896, chez A. B. Frank : Die Krankhei- ten der Pflanzen. Auf. Le pt ; : (2) H. Li. : Kulturversuche init heterdcischen Uredineen, I, Bericht (1893). (Zeitschr. f. Pl. Krankh. 1894, p. 85-86). — IIL. Bericht (1894) db, 1895, p- 76-79). (3) H. Klebahn : Kulturversuche, ete., V. Bericht (1896) (Ib., 1896, p. 325-332). Vorlaufiger Bericht über Kulturversuche mit heterücischen Rostpilzen, 1b., 1897, . 2 129. # \S 3 (4) P. A. Karsten: Mycologia fennica (P. 4, Bidrag t. Kän af Finl. Nat. o. Folk, H. 31, Helsingfors, 1879, p. 38)- a (5) E. Pnps Nogle nye ialettagelser angaaende de heteroeciske Uredineer (Overs. ov. d. K. D. Vid. Selsk. Forh ; 1884 (Sep. p- 13)). | 500 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE pignon est un état de développement du Melampsora Hartigii Trüm, qui vient sur les Salir mollissima, S. viminalis, S. pruinosa et S. daphnoides (1). D’après tout ce qui a été cité jusqu'ici de la bibliographie, on peut inférer comme probable que le Puccinia Ribis est un champignon indépendant, qu’on doit le ranger dans le sous-genre Micropuccinia, qui n’a que des téleutospores. Cependant on ne pouvait atteindre la certitude que par des essais spéciaux de culture car on peut admettre la possibilité que ce champignon soit RÉ(ErOMEMS hr arriver à une certilude sur ce point et apprendre de quelle manière ce champignon survit et se multiplie d’une année à l’au- tre, et par là obtenir un point de départ pour le combattre heureu- an: sement, je me décidai à commencer en automne 1896 po ; essais de culture avec ce champignon. Peu après la réception de l’envoi mentionné plus haut, au com- mencement du mois d'août, des spores du champignon étaient mises, _ pour germer, chaque jour dans de petits vases de terre, remplis _ d'eau. Ces essais restèrent sans résultats, même dans le cas (Tableau 1), où les spores avaient été retroidies dans un appareil spécial (une armoire de congélation) (2), où la température était maintenue entre — 5° et — 11°C pendant 7 heures. Trois jours après aucune germination ne s'était produite. Il est évident que les spores avaient besoin (comme on le suppose, en rattachant ce champignon au sous-genre Micropuccinia) d’un certain temps de repos. C’est pourquoi des feuilles sporifères furent mises dans ul châssis du jardin expérimental de la station, le 13 octobre 1896, Pour y passer l’hiver. Le 17 avril 1897 elles étaient placées dans le laboratoire, où elles étaient conservées ensuite dans un pot en verre ouvert. Pendant le mois de mai de 1897 des essais de germination étaient gra “om Mg trois formes de rouille déja regret hong sg Æcidium ossular e et Cæoma Ribesii), il y a encore une quatrième forme sur diverses ie sde grilles, 1e | Cronartium ribi Do lt qui est. rs com id vds n Suède m) et = on rare sur le R. aureum. De nouvelles re gnon correspond à la rouille vésiculaire ou ’ STE (Peridermium Strob K KLeB orrespo Eruxsson : Einige Beobachtu ungen : 2 ti à ne u. Par.-Kunde, Abt. 2. 1896, p. Ass vs 4 k sort Fi ren eimun er Kélie. Centr. Hi. LS Bakt, ete. H, arbre té Pilzpo ÉTUDE SUR LE ?UCCINIA RIBIS DC. 501 exécutés avec des spores hivernées. Le tableau 1 indique les résultats de deux de ces essais. Nous distinguons les degrés sui- vants de germination : 0 = nulle, 1 = germination solitaire, 2 = peu fréquente, 3 — assez commune, # — commune. TABLEAU 1 Faculté germinative des spores de Puccinia Ribis sur Ribes rubrum # SPORES RÉSULTATS 5 | CONSERVÉES £ | après £ | Après [5 | Après £ <| £ F3. |). E| = DANS LE JAR Ro Ê Êl Ê Ë + ; 3 POU lol 2| & LS lle lire £ È ie DIN EXPÉRI- sg " 5 # = - & = £ “ 3 # || % | LABORATOIRE GERMER || 5 13121. S|2l: |0|8|. MENTAL æm || E = || |S|x & = 1 = a | 1 ||1896 |1896 24/7 —4/8 — 1896 4/8 || 0 ®| 0 | 11 710 | 2 0 : à | | 2!» |» » 340 (6 0 |agozt8s | o || 4) 0 | 23! ; | 112 3 | » BRU A » 29/5 || 4 18 | | Au bout de un à deux jours la germination pouvait être consi- dérée comme commune. Les spores qui germent font, au début, sortir du sommet de leur loge supérieure un tube de germination (fig. 4, PL. 20) et peu après à la base de la loge inférieure, un autre tube de germination (fig. 5). Ces deux tubes sont pâles. La situation du tube de la loge infé- rieure est, par conséquent, la même que P. Magnus (1), en 1890, a observée chez le Puccinia singularis sur l'Anemone ranunculoides d’Autriche et que G. Lagerheim (2) a trouvée assez fréquemment la même année chez diverses Urédinées, dont les spores sont arrondies aux deux extrémités, spécialement dans le sous-genre Micropuccinia. Les tubes de germination n’atteignaient qu ‘une longueur mo- dérée : après 3 jours, 8-10 fois la longueur de la spore même. Vers . (1) P. ee eine neue Puccinia auf Anemone ranunculoides. Ve Ber. d. . Nat. Fr. zu Berlin, 1890, p. : (2) G: nié : Dai singularis Ségk, und Bäumleri Lagerh (Hedwi- gia, 1890, p. il 502 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la base, le tubeétait divisé par des cloisons transversales, le contenu des cellules était clair, excepté aux cloisons, où pouvaient s'accu- muler quelques petits grains oblongs. Le sommet du tube était _ presque entièrement occupé par ces grains. Il était très curieux de n’observer en général aucune ramification du tube et aucune formation de sporidies, bien qu’un assez grand nombre d'essais de germinations fussent exécutés et poursuivis pendant 2 à 3 jours (1). Dans un cas seulement, le 11 juillet, quand les spores allaient perdre leur faculté germinative, je réussis à constater la formation des sporidies. Avec des spores germinatives, j'exécutai deux séries d'essais expérimentaux d’inoculation, dont les résullats sont indiqués par le tableau 2. TABLEAU 2 Essais d’inoculation du Ribes rubrum avec le Puccinia Ribis RÉ MAT n S r OCU- ayant servi PLANTES LIEUX RÉSULTATS - » PARU CHPRESMAANRT OLAN FÉES Et LATIONS! aux ino- INOCULÉES D'INOCULATION 2 cultions : EE | a 2 2 © | 2 7 + DES TACHES Se » LES 2 > # “ DE PUSTU s [salés E | £ spas 20 2 152 & 2 ESPÈCE + = POSITION Abe ES 2 | Z 29 | 39 | 77 1125} 46 [Ribes rubrum| 4 À 11 Feuilles. 18 10 2!» » » | » nigrum| 2 2% |Feuilles et fruits.] — 3 | » » » » rubrum| 1 » » + 10 & |30/51 4 | 18 TRibes rubrum| 1 | 30 Feuilles. +| 3 | 30 CN 4 » En » 16)1 28 » + sh A » » | » nigrum| 1 23 » Pa ) Il m'a semblé presque qu'une transformation du contenu granuleux, € corpuscules semblables à de petits bâtons, ait lieu successivement dans s les “ le développement germinatif des spores de P'Ustilaginée Tylosporium , a n 1882, par M. Woronine (Beil ur Kenniniss té Ustilagineen. Abh. d. Senek. Nat. Ges. Bd. 12, 1882, p. 575, ete.). Je ne dif: * 575, suffisamment de ir pour continuer cette recherche étendue me tél e cas, une germination différente de celle d'autr raser Cependant, je n’ai pas voulu passer sous silence mes soupeo ons» nt. 2} Une baie malade ; les autres baies inoculées s'étaient détachées d'avance: le bn Cette “ avait été pres le lendemain, hors d u Laboratoire, Du ne ÉTUDE SUR LE PUCCINIA RIBIS DC. 503 Ces essais indiquent que ce champignon se propage directement sur la même plante nourricière, où il est né, sans autre état inter- médiaire sur une autre plante et sans autre état de développement “que celui mentionné ci-dessus. Par conséquent, c’est une vraie Micropuccinia. Environ vingt jours après l’inoculation, les endroits inoculés montraient des protubérances vésiculaires, qui devenaient de plus en plus grandes chaque jour, jusqu’à ce qu’elles se rompissent. La brisure se produisit au bout de vingt-neuf à trente-neuf jours, ce qui est ainsi la durée de l’incubation du champignon. Les feuilles rendues malades artificiellement présentaient une différence avec celles qui étaient malades spontanément (fig. 1); en eflet, les pustules des premières n'étaient pas distribuées sur toute la sur- face de la feuille, mais seulement sur un endroit assez limité autour du point de l’inoculation. C’est ce que l’on peut voir fig. 6 (PI. 20), où les points inoculés sont indiqués par des croix rouges. Cela prouve que le mycélium ne peut s'étendre que difficilement dans le tissu cellulaire de la feuille et nous oblige à supposer que si une feuille devient malade par contagion extérieure au degré que montre la fig. 4, la matière contagieuse doit être disponible en grande abondance et finement distribuée au voisinage de l'arbrisseau. Dans l’une des deux séries les deux numéros de Ribes rubrum étaient traités différemment à cet égard : l’un (N° 5) était placé le lendemain de l'inoculation hors du Laboratoire dans le jardin expérimental en sol libre, tandis que l'autre (N° 4) était laissé en pot dans la serre. Cela était fait pour savoir de quelle manière les circonstances extérieures autour de la plante inoculée influent sur le développement de la maladie et sur le temps qui est nécessaire pour ce développement. L'on a évidemment raison de supposer que les circonstances anormales, auxquelles tou jours sera exposée, malgré toute précaution, une plante qui poussera dans une serre, se feront valoir d'autant plus que la durée du développement, c'est-à dire ici la durée de l’incubation du Champignon, est comparativement plus longue. Cependant, dans ce cas, comme ordinairement dans le cas d’une courte durée de l'incubation, par exemple au développement d’Æcidium Berberidis où d’Uredo gra- minis sur les graminées, il s’en fallait tellement que les circons- 504 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tances fussent nuisibles au champignon dans son développement, que celui-ci au contraire poussait plus fortement et plus rapidement - dans le Laboratoire qu’en plein air. Après 29 jours la plante du Laboratoire donnait des résultats en trois endroits, tandis que celle du jardin, dans le même temps, n’en donnait aucun, et après 39 jours la première montra tous les endroits inoculés malades, tandis que la seconde, ni alors ni après, ne présenta de taches que sur 8 points parmi 28 inoculés. Sans doute, le développement plus faible et plus lent de la maladie sur les plantes du jardin est imputable essentiellement à l'humidité variable du sol, qui entou- _ rait les racines de la plante, et aussi à l'humidité variable de l'air, qui se trouvait autour de ses feuilles et rameaux. Un dessèche- ment intermittent doit influer d’une manière défavorable, non seule- ment sur la plante nourricière, mais aussi sur le parasite qui en vit. Des expériences du tableau ci-dessus on peut tirer aussi une autre conclusion. Le Puccinia Ribis se rencontre sur plusieurs espèces de groseilliers, mais la forme du champignon dont il s’agit dans les essais mentionnés plus haut (la forme des groseilliers _ rouges) ne donne des résultats positifs que sur le Ribes rubrum, tandis que le R. nigrum reste toujours sain. On peut donc consi- _dérer comme prouvé que ce champignon se spécialise d’après la plante qu’il attaque et que nous avons à distinguer dans Île Puccinia Ribis DC une forme spéciale «rubri» qui se développe Sur le Ribes rubrum et non sur le R. nigrum. Cela concorde également avec le rapport de l'expéditeur des branches malades de Blekinge, où il était dit que les Cassis étaient _Sains. Au même endroit aussi les groseilles à maquereau étaient Sans taches, d’où l’on peut conclure que la f. sp. rubri laisse intacte aussi cette espèce de groseilles, Les groseilles blanches, qui ne sont qu'une variété des groseilles rouges, paraissent, au contraire, être attaquables par la forme du champignon distinguée ici. On peut encore tirer des essais décrits plus haut une conclusion pleine d'intérêt Pour ceux qui souhaitent prendre des mesures contre le parasite. Grâce à ces expériences on sait quelles mesures il faut prendre et à quel moment on doit les prendre. D'abord, il faut qu'on ramasse, emmène et brûle en automne toutes les feuilles (1) J. Eviksson et E. Henning : Die Getreideroste. Stockholm, 18%6, P- 2, rt : . ÉTUDE SUR LE PUCCINIA RIBIS DC. : 505 et les fruits dès qu'ils tombent des arbrisseaux malades. Mais, lorsque cela ne peut avoir lieu si minutieusement, plusieurs ger- mes de la maladie restent nécessairement sur le sol au-dessous et autour des arbrisseaux pendant l'hiver et là constituent au prin- temps un foyer dangereux de contamination des feuilles et des ovaires; il faut qu’on exécute en avril ou mai, époque où les arbrisseaux commencent à pousser, un ou deux arrosages avec de la bouillie bordelaise, non seulement sur les arbrisseaux, mais aussi au-dessous et autour, sur le sol, pour rendre les matières contagieuses inofiensives et pour empêcher leur entrée dans les feuilles tendres. Surtout on ne doit pas omettre de faire un tel arrosage, si on à, à l’époque indiquée, creusé ou ratissé le sol au-dessous et autour des arbrisseaux. Par un tel travail, tout natu- rellement, beaucoup de spores, auparavant recouvertes, sont mises à l’air, circonstances qui sont favorables à leur germination. Une autre question se pose enfin. De quelle manière la maladie était-elle parvenue dans le jardin de Blekinge, mentionné ci-dessus. Les recherches exécutées ne donnent aucune indication pour répon- dre à cette question, mais à certains égards on peut cependant émettre une opinion en comparant certaines déclarations de mon correspondant de Blekinge, avec certaines observations des der- nières années relatives à l'apparition différente de la maladie de la rouille, en même temps, sur des gazons voisins de la même gra- minée, mais d’un âge différent. Je considère comme probable, que la maladie des groseilliers rouges s’est introduite dans le jardin par les arbrisseaux nouveaux, qui étaient venus de Gothembourg environ 40 ans avant, qu'elle s’est communiquée peu à peu et qu’elle a pris possession des vieux arbrisseaux du jardin, en même temps qu’elle a abandonné les arbustes importés. Une telle sorte de périodicité, rappelant à la fois les diverses générations des phanérogames bisannuelles ou vivaces, et la prétendue immu- nité qui succède à certaines maladies des hommes et des animaux, j'ai cru l'avoir trouvée dans plusieurs cas dont je parlerai à l'avenir, et elle est peut-être également la clé de l'énigme dans le cas dont il s’agit ici. 506 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les résultats des recherches qui précèdent peuvent être résumés dans les conclusions suivantes : | 4. Le Puccnia RiBis DC. est une véritable Micropuccinia avec une Seule génération de spores, de téleutospores, qui entrent en ger- mination au printemps qui suit leur naissance. 2. Dans ce champignon on peut distinguer la forme spéciale RUBRI, qui attaque le Ribes rubrum, et aussi la variété à baies blanches, mais non le R. nigrum, et probablement pas davantage le R. Grossularia. 3. Une nouvelle maladie peut provenir au printemps suivant, par contagion venant des spores hivernées en plein air et après une durée d'incubation de 29 à 39 jours. Les préservatifs qu’on peut employer, d’après les résultats ci- dessus mentionnés sont les suivants : 1° En automne ramasser, emmener et brûler immédiatement toutes les feuilles et baies malades qui tombent des arbrisseaux : 2 Au printemps, quand les mêmes arbrisseaux ou d'autres de la même variété, poussant près des précédents, commencent à épanouir leurs bourgeons, faire un ou deux arrosages avec la bouillie bordelaise, non seulement sur les arbrisseaur, mais aussi sur le sol environnant, surtout après chaque binage ou ratissage entrepris à ce moment. EXPLICATION DE LA PLANCHE 20 Fig. 1. — Feuilles de groseillier rouge (Ribes rubrum), d’un jardin en békinge (Suède méridionale), attaquées 2e le Puccinia Ribis DC: _e 24/7 (1/1). Fig. 2. — Grappe de baies attaquées de la A maladie. 1896 2 (1/2). Fig. 3. — Trois spores. 1896 24/7 (500/ D. Fig. 4. — Spore en germination 24 heures après avoir été mise dans l’eau ; elle a un seul tube f qui provient de la cellule supérieure: 1897 19/6 (500/1). Fig. 5. — Spore en germination 48 heures après sa mise dans Fean; elle à un second tube germinatif qui provient de la cellule inférieure: 1897 20/5 (500/1). Fig. 6. — Feuille qui a été inoculée au printemps 1897 par des spores n germination aux deux endroits notés par une croix dt 1897 1318 QG). ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. par M. Édouard de JANCZEWSKI (Fin). Sect. VI — RIVULARIDIUM Nob. À. HEPATICAEFOLIA Hook (1) Morphologie. — Le rhizome horizontal de cette espèce a un aspect particulier, parce qu’il est hérissé des bases charnues des feuilles anciennes. Son sommet est couronné de plusieurs feuilles complètes, tandis que toutes les autres ont perdu leur lame et pétiole, sauf la partie basilaire, généralement longue de 5 millim., destinée à accumuler les matériaux de réserve et terminée par une suface presque égale. Les entrenœuds sont bien courts et donnent naissance à des racines adventives qui se remplissent aussi de matériaux de réserve. Le diamètre du rhizome ne dépasse pas 5 millim. Anatomie. — La zone génératrice étant peu active, la différence n’est pas grande entre un rhizome jeune et un rhizome âgé, où les faisceaux libéro-ligneux sont plus volumineux et en partie soudés les uns aux autres (PI. 18, fig. 23). Le bois y est mou, parce que les vaisseaux sont mêlés de parenchyme. Le rhizome de l’A. Sellowi ressemble entièrement, par son aspect et sa structure, à celui de l'A. hepaticæfolia. A. Ricuarpsonr Hook. Morphologie. — La tige horizontale de cette petite plante est très grêle, n’atteint pas même { millim. de diamètre et végète pro- bablement dans des touffes de mousse. Les entrenœuds sont longs (1) Cest dans le section Rivularidium que doit être placée celle espèce, jamais dans l'Omatocarpus, comme l'a fait Prantl {(Beiträge zur Systemalik der Ranunculaceen, 1887). Son inflorescence est terminale et le fruit lourd et non ailé. 508 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de quelques centimètres. Chaque rœud produit une feuille normale et quelques racines adventives. Lorsque la tige est terminée par une fleur, la nouvelle pousse part de l’aisselle de la dernière feuille ét ressemble, dès sa base, à la tige mère, tant par la longueur des entrenœuds que par la forme des feuiiles, Anatomie, — L'écorce primaire est limitée à l’intérieur par l'endoderme et se compose de cellules assez grandes. Son épaisseur est relativement considérable. L’anneau libéro-ligneux est composé de deux à cinq faisceaux qui entourent une moelle très petite. À. RIVULARIS Hamilt. Morphologie. — La tige périgée, simple, courte et large, termine un pivot volumineux, semblable à une carotte. . Anatomie. — 11 y à beaucoup d’analogie entre la structure de la tige et celle du pivot. Les faisceaux libéro-ligneux sont nombreux et très étroits (PL. 48, fig. 24). Dans leur liber ou leur bois, les tubes criblés ou les vaisseaux sont mêlés au parenchyme et alignés en sens radial. La moelle et l'écorce sont relativement volumi- _ neuses. L’écorce est traversée par de nombreux faisceaux se ren- dant aux feuilles ; les faisceaux les plus proches de la surface sont les seuls où on trouve des arcs scléreux en dehors du liber. Une couche de liège se forme dans l'écorce primaire et la divise en deux parties, l’une vivante et l'autre morte. Sect. VI. — OMALOCARPUS DC. À. NARCISSIFLORA L. Morphologie. — Dans cette plante, la tige est périgée, simple et robuste. Son diamètre dépasse quelquefois 6 mm. A sa base, comme l’a bien démontré M. P. Marié (4) «elle se dissocie en COF- » dons radiciformes, comme certaines vieilles souches d'Aconit. » Ces cordons ne sont qu’une portion du système libéro-ligneux » isolée par une couche isolée de suber, avec désorganisation du » du tissu intermédiaire ». : ste Anatomie. — Dans une tige encore intacte, le bois est compos? _de faisceaux distincts qui se joignent de plus en plus vers la20D sénératrice (PI. 18, fig. 25). Le parenchyme qui entoure le bois 4) L, €, p. 63. ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 509 contient des groupes criblés disposés sur des zones concentriques plus ou moins régulières. En outre, elle est traversée par les fais- ceaux libéro-ligneux se rendant aux feuilles plus proches. Dans les parties plus anciennes, la zone génératrice s’atrophie partiellement et ses arcs actifs se prolongent vers la moelle, mais pe constituent pas de cercles fermés, comme cela avait lieu dans l'A. obtusiloba. En même temps, une zone de liège, à contours sinueux et plus ou moins parallèles aux arcs générateurs, vient : séparer les parties extérieures de l'écorce qui se désorganisent et disparaissent (PI. 18, fig. 26). Dès ce moment, la surface de la tige est creusée de sillons. Avec le temps, les arcs générateurs en fer à cheval réunissent leurs bras dans la moelle ou embrassent seulement le jeune bois en le séparant du vieux atrophié (PI. 18, fig. 26, 27). La zone du liège suit leur exemple, pousse, de la profondeur des sillons, des bras vers la moelle, dans la direction parallèle aux cercles générateurs. Ces bras se joignent et embrassent, dans l'écorce de cylindres ainsi formés, non seulement le bois mort, mais aussi des portions de la moelle. Lorsque tout le reste de la moelle sera désorganisé, la tige se transformera en un réseau constitué par des cylindres indivi- dualisés (cordons de M. Marié) couverts de liège et contenant cha- cun un cercle générateur autour du bois central (PI. 48, fig. 27). Comme dans V4. obtusiloba, le cercle générateur de chaque cylindre est composé de deux arcs ou demi-cercles, dont l'un est un vestige de la zone génératrice primaire et l’autre supplémentaire. Les produits des deux sont bien différents ; ceux du premier sont exactement pareils à ceux de la zone génératrice normale (bois à l’intérieur, liber à l’extérieur), tandis que les produits du demi- cercle supplémentaire sont uniquement parenchymateux et beau- coup plus réduits. Sect. VILL — ANEMONIDIUM Spach. A. PENNSYLVANICA L. Morphologie. — La multiplication de cette plante est obtenue avec grande énergie par des bourgeons adventifs, produits sur le côté supérieur des racines ; ils y naissent quelquefois en si grand nombre l’un près de l’autre, que la racine ressemble à une crête. 510 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le bourgeon récent est couvert d’écailles (gaînes foliaires) ayant 2/5 comme angle de divergence. S'il est proche du niveau du sol, il peut produire une feuille normale l’année même de sa formation, mais, généralement, c'est dans la deuxième année qu'il se déve- loppe en tige terminée par quelques feuilles et par une inflorescence. La longueur de la tige dépend naturellement de la profondeur de son insertion ; lorsqu'elle est assez considérable, les entre-nœuds sont bien distincts. Chaque nœud porte une écaille. Vers le niveau du sol, la tige prend le caractère périgé en produisant des feuilles normales insérées l’une tout près de l’autre. Une tige ayant fleuri, donne l’année suivante, une ou deux bran- ches entièrement semblables à la tige mère et issues de l’aisselle des feuilles normales. A cette époque, la racine mère commence déjà à se désorganiser de place en place et porte l'empreinte de la vieillesse. Anatomie. — Dans un bourgeon récent, l'anneau libéro-ligneux est composé de nombreux faisceaux, dont quelques-uns, apparte- nant à la feuille la plus proche, sont munis d’un are scléreux, en dehors du liber (PI. 18, fig. 28). Dans la tige développée, le nombre des faisceaux ligneux est diminué par leur soudure; les arcs ou groupes scléreux ont apparu sur la limite du liber et de l’écorce primaire (PI. 18, fig. 29). La moelle a formé des ares lignifiés auprès du bois primaire ; l'épi- derme est inerte presque dans sa totalité. L'année d’après (troisième), le liber et le bois sont encore plus épais; dans le bois, on reconnaît les rayons médullaires secondaires qui le divisent en lamelles radiales assez nombreuses. Sur la limite du liber et de l'écorce primaire, les arcs ligneux ont gagné en épaisseur et en largeur et rendent cette limite encore plus appa- rente (PI. 18, fig. 30). Sect. IX. — KNOWLTONIA Salisb. K. vesicaroria Sims. 3 Morphologie. — La tige périgée et peu rameuse de nos échantillons _ cultivés produit des feuilles normales persistantes, embrassant ” ; tige par leurs gaînes, et des inflorescences terminales. Les Faeine® = adventives naissent à la base de la tige, entre les feuilles inférieures: : : ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 511 Anatomie. — Il n’y a rien de caractéristique davus la structure de cette tige. L’anneau libéro-ligneux est composé de faisceaux peu nombreux séparés par des rayons médullaires assez larges (PI. 49, fig. 31). Dans le bois, les vaisseaux sont mêlés de parenchyme; dans le liber les tubes criblés sont disséminés'sans aucun ordre apparent. Sect. X. — SYLVIA Gaud. À. NEMOROSA L. Morphologie — Le mode de végétation de cette espèce fut l’objet d’une étude approfondie de la part de Th. Irmisch (1), à laquelle uous ne pouvons ajouter que peu de chose. Rappelons d’abord que le rhizome de cette plante pousse dans le sol eu direction presque horizontale, se ramifie çà et là, atteint quelquefois une longueur considérable et mesure 3-4 millim. en diamètre. Au printemps, il produit au sommet une fleur ou bien une à deux feuilles: bientôt après le bourgeon, axillaire ou terminal, se développe en une nou- velle portion de rhizome munie d’écailles espacées de 2à 3 millim., longue de 3 à 5 centim. et terminée par les organes qui s’épa- nouiront au printemps suivant (fleur ou une à deux feuilles). Contrairement à l’assertion de frmisch, nous avons pu toujours constater des articulations dans le rhizome, et déterminer que chaque section correspond à une année de végétation. En eflet, la section annuelle du rhizome commence par un étranglement, se renfle ensuite et se prolonge en cylindre un peu plus mince que la partie basilaire renflée; c’est presque la forme d’une massue ren- versée. | L’angle de divergence 2/5 représente la disposition des écailles. Anatomie. — Chaque écaille reçoit du rhizome un faisceau libéro-ligneux (PI. 19, fig. 32 A.-L.); celle qui précède la feuille nor- male fait exception, car elle est munie, en outre, de deux faisceaux latéraux, beaucoup plus grèles et dépourvus d'éléments caractéris- tiques du liber et du bois (M). La feuille normale (N), ainsi que la deuxième feuille, ou l'écaille qui la remplace, reçoivent, au Con- traire, trois faisceaux complets, le médian plus gros, les latéraux plus étroits. (1) Th. Irmisch : Zur Morphologie der Knollen-und Zwiebelgewächse, 1859, 202-204. os 512 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE L'épiderme du rhizome développé est toujours brun. Cette colo- ration se voit d’abord dans les parois extérieures, passe ensuite aux latérales et intérieures et touche plus tard les membranes de la couche sous-jacente. Le parenchyme de l’écorce et de la moelle est très serré, les méats intercellulaires y sont de très petite dimension. La mem- brane, mince en général, est épaissie tout autour de ces méats et donne à tout ce tissu une apparence collenchymateuse (1). Une seule fois il nous est arrivé de trouver des cellules à membrane épaissie et lignifiée, avec ponctuations, disséminées dans tout le parenchyme. C'était une section du rhizome âgée probablement de deux ans. L’anneau libéro-ligneux contient un petit nombre de faisceaux, dont les uns sont simples, les autres composés de deux ou trois soudés sur les côtés (PI. 19, fig. 33). Ils sont dépourvus de tissu générateur et de selérenchyme, c’est pourquoi leur liber n’a pas de limites bien accentuées et le rhizome possède le même diamètre dans sa vieillesse que la première année de son existence, La durée de chaque section du rhizome est relativement longue; nous avons trouvé le parenchyme des sections âgées de six ans complètement gorgé d’amidon pendant le repos de la végétation. À. ALTAICA Fisch., A. cœruLEA DC., A. RANUNCULOIDES L. à Le rhizome de ces espèces est entièrement semblable à celui de _la précédente et n’en diffère ni par son aspect, ni par le mode de végétation. Quant à la structure, la différence est minime et consiste en ce que les membranes du parenchyme ne possèdent pas d’épais- sissements autour des méats. En outre, dans l’A. altaica, chaque faisceau libéro-ligneux est entouré d’un anneau de cellules parti- culières moins riche en amidon que le parenchyme environnanl, mais ne possédant Pas de caractères propres à l’endoderme. A. FLAGCIDA Fr. Schmidt, A. umBrosa A. Meyer, À. uDENsis Frautv. et Meyer. : Semblable par : sa structure à celui des espèces précédentes de Ja même section, le rhizome de celles-ci ne possède plus la mem 2. ë a) Da L. c. page ic pi. I, ns 45: ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 513 me. Court et gros (jusqu’à 7 mm. en diamètre) dans l'A, flaccida, il est terminé par 2-4 feuilles et 1-3 inflorescences ; long et grêle dans les deux autres, il est composé de longs entre-nœuds (jusqu’à 25%» dans l’A. udensis) et se termine par une feuille ou une fleur. À. BAIKALENSIS Furcz. Morphologie. — Le rhizome est ici long, mince et ramifié ; au sommet, il se transforme en tige périgée, assez épaisse. Les entre-nœuds du rhizome, pour ainsi dire sloloniforme, mesu- rent brdinairement 10-15 mm. en longueur et 2 mm. environ en diamètre. Chaque nœud porte une écaille et engendre quelques racines ; les plus gros émettent des racines plus nombreuses et un rameau axillaire. On trouve aussi quelques racines partant des . entre-nœuds plus anciens. Les tiges périgées continuant le rhizome sont courtes et épaisses (3 à 5 mm. de diamètre). Leur base est couverte d'écailles serrées ; leur sommet porte une ou deux feuilles et souvent (les plus vigou- reuses) une inflorescence terminale. Selon toute vraisemblance, ces tiges sont aussi vivaces que le rhizome et produisent chaque année un certain nombre d’écailles avec une ou deux feuilles nor- males, voire même une inflorescence. Anatomie. — Le rhizome stoloniforme contient une zone endo- dermique à contour sinueux (PI. 19, fig. 3%). L'écorce primaire renferme de petits méats intercellulaires. La moelle est petite et les rayons médullaires étroits. Les faiseeaux libéro-ligneux, au nombre de 4 à 6, sont au contraire assez larges et ne renferment pas de tissu générateur. Leur bois est assez dur, parce que les vaisseaux Cons- tituent le tissu prédominant. En dedans de l’endoderme, on voit quelques éléments lignifiés dans le liber de l’un ou l’autre faisceau. Toute autre est la structure de la tige, périgée. n’y a plus d’en- doderme distinct et la moelle est large. La zone génératrice produit une couche de bois assez régulière mais dépourvue de rayons médullaires. Le tissu du bois est un mélange de vaisseaux et de parenchyme. En dehcers du bois se trouvent des groupes libériens séparés par de larges bandes de parenchyme (PI. 19, fig. 35). Le sclérenchyme n’accompagne que les faisceaux foliaires détachés de l'anneau ou traversant l'écorce ; il y forme des arcs au-delà du liber. | Rev. gén. de se — X. 514 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE A. STOLONIFERA Max. Morphologie. — Le mode de végétation ressemble beaucoup à celui de l'espèce précédente. Le rhizome stoloniforme est mince (environ 1,5 millim. de diamètre) et se compose de longs entre- nœuds; au sommet, il se change en tige périgée produisant des racines adventives, des feuilles normales, de nouvelles branches stoloniformes et souvent une inflorescence. __ Anatomie. — Le rhizome contient une assise endodermique à contour sinueux (PI. 19, fig. 36). Les larges faisceaux libéro- ligneux, généralement ay nombre de six, sont entièrement dépour- _ Vus de tissu générateur. Le liber des trois faisceaux plus larges _ est séparé de l’endoderme par un arc lignifié. Les rayons médul- laires sont étroits el lignifiés comme la zone périphérique de la moelle. A. DeLavayt: Franch. Morphologie. — La tige de cette petite plante est articulée. Les nœuds ayant 2-3 millim. de diamètre sont réunis par des portions filiformes, longues de plusieurs millimètres, ne dépassant pas 4 millim. de diamètre et représentant, chacune, un seul entrenœud. Les nœuds portent au contraire le caractère de tiges périgées et engendrent des racines adventives. Aux nœuds anciens, on Voit des traces d’écailles et des restes d’une feuille ou d’une fleur. Au nœud terminal, il y a toujours une feuille ou une fleur dont l’inser- tion est enveloppée de quelques écailles. Anatomie, — L’entrenœud allongé est analogue à tout un rhi- Zome Stoloniforme et contient une assise endodermique. L’écorce primaire est très volumineuse. Les trois faisceaux libéro-ligneux, dépourvus de tissu générateur, sont séparés par des rayons médul- laires très étroits. 11 n’y a pas de moelle distincte (PL. 19, fig. 37). Sect. XI. — HEPATICA Dill. H. TRANSSILvANICA Fuss. (H. ANGuLosA DC.) Morphologie. — Le rhizome ressemble complètement à celui de l'Hépatique commune, étudiée par Irmisch (1). Les rameaux récemn-. (1) L. c. pages 196-498. ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 515 ment développés portent des écailles à la partie inférieure et des feuilles normales à la supérieure. Leur disposition est de 2/5. De nombreuses racines adventives, brunes et longues, couvrent les parties plus âgées du rhizome. Anatomie, — Chaque organe foliaire reçoit du rhizome trois faisceaux qui sont tous libéro-ligneux dans les pétioles des feuilles normales, tandis que dans les écailles, les deux latéraux ne con- tiennent ni vaisseaux, ni tubes cribreux et sont fibreux, rudi- mentaires. Dans un bourgeon (PI. 19, fig. 38), l’anneau libéro-ligneux contient six jeunes faisceaux séparés par de larges rayons médul- laires. Quand les faisceaux acquièrent leur structure parfaite, il se développe autour de l’anneau une assise endodermique qui le sépare de l'écorce primaire. Dans un rhizome d’un certain âge, il ya une zone génératrice continue, mais son activité est trop faible pour exercer une influence sur le diamètre du rhizome. Cependant le bois forme un anneau pe contenant pas de rayons médullaires et composé d'un mélange de vaisseaux et de parenchyme; cet anneau est tantôt continu, tantôt interrompu auprès des faisceaux qui se dirigent vers la feuille la plus proche (PI. 19, fig. 39). La moelle se différencie en deux parties, l’intérieure molle et la périphérique lignifiée. Tantôt c’est la première qui prédomine et devient souvent creuse au centre. tantôt c’est la deuxième et même à un si haut degré que la pre- mière est réduite à une dizaine de cellules seulement. L'écorce primaire contient de petits méats intercellulaires, et est plus ou moins attaquée à l'extérieur, parce que l’épiderme la laisse à au en se désorganisant à un certain âge. Quant au sclérenchyme, il ne forme que des arcs auprès du liber de ces faisceaux, qui se rendent à la feuille la pqus proche, mais il peut aussi leur manquer entièrement. 516 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE EXPLICATION DES PLANCHES 16 à 19 Indications 6. à toutes les figures : 4, B, C, D, etc., — faisceeaux médians des feuilles qui se suivent; a, b, c, d, etc. — leurs faisceaux latéraux; €. p. — écorce primaire; €. sec. — écorce secondaire ; end. — endoderme ; f. cr. — groupes (faisceaux) de tubes cribreux; f. !. — faisceaux libériens; f. {. L — faisceaux libéro- ligneux ; f. 0. — faisceaux vasculaires; L. = liber: L. p.— liber primaire ; M. ar. = cavités aérifères ; med. — moelle; med. sel. — moelle lignifiée ; . TM. = rayons médullaires; sl. — sclérenchyme ; s. ph. — liège; #. = bois; %. a. — bois atrophié; x. sci. — bois avec parenchyme lignifié; %. p. = bois primaire; «. sec. — bois secondaire; z. g. — zone génératrice. PLANCHE 16 Fig. 1. — Pulsatilla patens. Coupe transversale d’une tige jeune. Le _ Cambium interfasciculaire a formé des faisceaux dont le bois ne contient pas de vaisseaux et est remplacé par quelques fibres ligneuses. Il y a aussi des fibres disséminées dans l'écorce et la moelle. Gr. = 12. Fig. 2. — Coupe d'une tige âgée qui a été, plus haut, fendue-en deux, ensuite en trois parties, par suite de la désorganisation des rayons médul- _ laires et de la moelle. Gr. — 8 Fig. 3. — Anemone silvestris. Réseau formé dans la tige souterrainé Jeune par les faisceaux libéroligneux, construit d’après les coupes trans- versales successives. Fig. 4. — Réseau d’une tige périgée, complété et renforcé par l’activité de la zone génératrice. Fig. 5.— Entrenœæud jeune d’une tige souterraine. Les vaisseaux se Sont déjà développés dans les faisceaux : A,a,aet B. La zone génératrice COm- mence à se former, L'écorce primaire est complétée et contient deux larges fentes. Gr. — 23. - 6. — Entrenœud plus âgé d’une tige semblable. Les vaisseaux se _ Sont déjà développés dans tous les faisceaux ; la zone génératrice est com- blète. La plupart du tissu extérieur, soulevé par la fente, a été déchiré pendant la préparation de la Coupe. Gr, 23. 18. {. — Entrenœud encore plus avancé. Les faisceaux ligneux Com- : mencent à se souder vers la zone génératrice. Dans le liber primaire, il Y a des éléments lignifiés, touchant l’endoderme. Gr. = 23. a ct F eue tige périgée. De nombreux faisceaux se sont développés nre les faisceaux libéro-ligneux primaires {foliaires) et, souvent, ne pos” sédant encore aucun vaisseau formé. Gr. — 12, : or es es tige périgée. Les faisceaux sont complètement soudés, limité P''on de quatre appartenant aux feuilles B (8, b, bi et C (C). La imite du liber et de l'écorce primaire est rendue çà et là plas apparente par des fibres lignifiées, réunies en lames, arcs, etc. Gr. = 12. # ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 317 . 10. — Anemone japonica. Tige périgée assez mince, déjà dépourvue de ee primaire. Dans l'écorce secondaire, les groupes cribreux, sauf les jeunes, sont entourés de gaînes lignifiées. Dans le bois, il y a dix lames vasculaires entourées de parenchyme lignifié. Les rayons médullaires sonf souvent coupés où parsemés de parenchyme lignifié. Gr, — PLANCHE 17 Fig.11.— Anemone virginiana. Tige périgée, assez jeune. Dans l'écorce, il y a des faisceaux se dirigeant vers la feuille suivante. Le tissu ligneux qui accompagne les groupes cribreux, forme rarement des gaînes complè tes. Dans le bois jeune, il y a des portions entièrement lignifiées. Gr.—=8. Fig.12.—4. parviflora. Tige stoloniforme avec faisceaux libéro-ligneux soudés. Gr. — Fig. 13. — Même tige, plus âgée. La moelle est excentrique, parce que la zone génératrice est plus active en bas qu’en haut de la figure. Gr. —18 14. — 4. coronaria. Jeune tubercule. Quelques faisceaux ne conte- nant pas de vaisseaux développés. Gr. — 12. Fig. 15. — Tubercule adulte. L'’écorce secondaire est protégée par une couche scléreuse à laquelle adhère un petit morceau de l’écorce primaire. Dans le bois intérieur, les vaisseaux sont plus éloignés les uns des autres que dans le bois nouveau. Gr. =8. Fig. 16. — Barneoudia cyanoleuca. Coupe transversale du bulbe. Dans le bois, les groupes de vaisseaux sont disposés en quatre cercles, plus ou moins réguliers. Gr. = 8. Fig. 17. — Anemone capensis. Tige âgée de deux ans, avec moelle creuse au centre. Dans le bois, il y a trois flots distincts qui ane aux trois faisceaux principaux ; de même dans le liber. Gr. = Fig. 148. — Coupe longitudinale d’un vaisseau isolé. Gr. = 610. Fig. 19. — 4. obtusiloba. Coupe de la partie basilaire d’une tige périgée. La zone génératrice est complétée par des arcs générateurs développés au- dessous du bois atrophié et rejeté vers l'écorce. Les limites de ROpOREe nouvelle et ancienne sont très nettes. Gr. — Fig. 20, — Coupe semblable. La plupart du bois est atrophié. Ses deux morceaux vivants sont entourés de cercles générateurs et de nouvelle écorce. — Gr. = PLANCHE 18 Fig. 21. — Anemone trullifolia. Partie basilaire de la tie: La moitié du bois est atrophiée, l’autre, vivante, est entourée d’un cercle générateur et . une nouvelle écorce. Gr. = 8. ig. 22, — Coupe semblable. Deux particules du bois sont restées vivantes et embrassées par des cercles générateurs. Gr. = 8. Fig. 23. — 4. hepaticæfolia. Coupe de rhizome âgé. Gr. = Fig. 24. — 4. rivularis. Coupe de la tige périgée, SRE annuelle. L'écorce primaire est semée de faisceaux se rendant aux feuilles et munis 318 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE d’ares scléreux. La partie périphérique de cette écorce est séparée par une couche de liège et inerte par conséquent. Gr. — #. ig. 25. — À. narcissiflora. Coupe d’une jeune tige périgée. L'écorce contient des groupes cribreux disposés en zones concentriques et des faisceaux se dirigeant vers les feuilles. Gr. = Fig. 26. — La moitié d’une tige âgée. Une ST de la zone génératrice et du bois a été atrophiée. Les arcs générateurs vivants se dirigent vers la moelle. Le liège couvre la surface de la tige qui a perdu la plupart de son écorce. Gr. = 8 Fig. 27. — Coupe de trois cordons formant le réseau libéro-ligneux de la tige dont tous les autres tissus ont été désorganisés. Chaque cordon est couvert de liège et contient du bois vivant à l’intérieur. L'écorce de la partie supérieur (extérieure par rapport à l'axe de la tige) contient des groupes cribreux; celle de re cl est constituée de paren- chyme avec du bois atrophié inclus. Fig. 28. — A. pennsylvanica. Fe hs récente. Trois faisceaux quittant l'anneau portent à l'extérieur des arcs fibreux. Gr. = 8. Fig. 29. — Tige adventive dans sa deuxième année. Il y a des arcs scléreux à limite externe du liber, et auprès du bois primaire dans la moelle. Fig. 30. — Tige adventive dans sa troisième année; elle a été beaucoup . Plus grêle à l’origine que celles des fig 28 et 29. Son bois est coupé par de _ nombreux rayons médullaires secondaires. Gr. = 8. PLANCHE 19 pig. 31. — Knotcltonia vesicatoria. Coupe d’une tige périgée au-dessous de la ramification. Gr. — 8 ig. 32 + Anemone nemorosa. Réseau formé par les faisceaux libéro- ligneux dans le rhizome de la dernière année. Construit d’après les coupes “transversales successives. 33. — Coupe transversale du rhizome. Gr. — 12. Fig. 34. — 4. baikalensis. Rhizome stoloniforme. Gr. — 12. Fig. 35. — Tige périgée de la même plante. Gr. — 12. Fig. 36. — 4. stolonifera. Rhizome stoloniforme. Gr. — 18. Fig. 37. — 4 Delavayi. Entrenœud sr diet Au centre n'ya Lu de moelle distincte. Gr. — 18. i — Hepatica transsilvanica. Coupe d'un bourgeon avec deux écaillès nibérentes Gr. Fig. 39. — Rhizome âgé de cette espèce. Dans l'écorce, il y a une bande brune de tissu désorganisé. L'anneau ligneux est interrompu par deux faisceaux qui se rendent à la feuille. Dans la moelle, il y a une z0n€ lignifiée étroite. mots _— 1] _RECHERCHES SUR LES RÉSERVES HYDROCARBONÉES DES BULBES.ET-DES TUBERCÇCULES par M. LECLERC DU SABLON Fin). ASPHODELUS ALBUS L’Asphodèle est une plante vivace de la famille des Liliacées, très commune dans certains bois des environs de Toulouse et surtout dans la forêt de Bouconne; le rhizome porte un grand nombre de racines tuberculeuses serrées les unes contre les autres et ayant à peu près l'apparence d’un Radis; la partie supérieure de ces racines est renflée et a environ 15 de diamètre ; la partie terminale s’allonge, se ramifie et joue le rôle de racine ordinaire. Jusqu'au mois de Février ou de Mars la plante est réduite au rhizome et aux racines renflées ; à ce moment (fig. 98), le bourgeon qui se trouvait au sOm- met du rhizome se développe et donne une rosette de feuilles allongées ; en même temps, et vers la base du bour- geon qui vient de pousser, un certain nombre de nouvelles racines J se for- ment, d’abord minces, mais se renflent bientôt et au bout d’un ou deux mois _ deviennent semblables aux anciennes. À la fin de Mars, sur les pieds qui doi- vent fleurir, la tige florifère se déve- loppe rapidement et les fleurs commencent à s ‘Avril. Au mois de Juin les fruits sont mûrs, les parties courant d Fig. 98. — Parties souterraines d'un pied d’Asphodèle au mois de Mars; j,j, jeunes ra- cines non encore renflées. ’épanouir dans le 520 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE aériennes de la plante commencent à se dessécher et la vie redevient ralentie. Les racines renflées se forment donc chaque année, vers le mois de Mars, à l'extrémité la plus jeune du rhizome ; elles res- tent ensuite pendant plusieurs années sans changement apparent ; par leur situation sur le rhizome on peut connaître leur âge relatif, les plus jeunes étant portées sur les parties les plus jeunes du rhizome. Sur les pieds âgés, le nombre des racines reste à peu près constant car, à mesure qu’il s’en forme de nouvelles d’un côté, celles qui sont à l’extrémité opposée du rhizome se flétrissent et disparaissent. D’après le nombre total des racines existant à un moment donné et le nombre de celles qui se forment chaque année, on peut évaluer à 4 ou 5 années environ la durée de l’existence de chacune d’elles. Afin de me rendre compte des changements de composition que subissent les racines suivant leur âge et suivant la saison, j'ai récolté un certain nombre de pieds aux différentes époques de l’année et sur chacun d’eux j'ai pris pour les étudier : 1° les racines les plus jeunes ; 2 des racines d’âge moyen ; 3 les racines les plus âgées. Pendant la première année de leur existence, les jeunes racines sont faciles à reconnaître à leur couleur plus claire ; il n’y à pas non plus de doute sur le choix des racines les plus âgées qui sont sur l'extrémité inférieure du rhizome et quelquefois commen- cent à se flétrir; les racines d'âge moyen étaient prises à peu près _ Sur la partie moyenne du rhizome. En opérant ainsi, j'ai constaté que dès le mois de Mai les tuber- cules jeunes avaient à peu près la même composition que les tubercules moyens et que les tubercules vieux différaient peu des tubercules moyens, sauf cependant lorsqu'ils étaient tout à fait flétris, ce qui arrive généralement ‘au printemps. J'ai donc admis qu’à un moment donné tous les tubercules, sauf ceux qui sont en _ Voie de formation ou ceux qui sont flétris, ont sensiblement la même Composition. Cette hypothèse n’est pas tout à fait exacte, _ mais les différences trouvées à un moment donné entre les tuber- cules d’âges différents sont de même ordre que les différences trouvées entre les tubereules de même âge de deux pieds différents. ela posé, j'aurai donc à étudier : 1° la formation des jeunes tubercules ; 2 les variations de composition que subissent les LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 521 tubercules adultes dans le courant d’une année; 3° la disparition des matières de réserve dans les tubercules qui se flétrissent. Pour résoudre la première et la seconde question, il me suflira de suivre les jeunes tubercules depuis le moment de leur formation en Mars jusqu’au mois de Novembre de l’année suivante. Les tableaux 47 et 48 renferment les résultats des dosages relatifs à cette période. TABLEAU 47 . 0 Sucres Matières amylacées la DatiBts TO EC eplablés à 0 LE sèche réducteurs Lsqueteurs dans l'eau insolubles DS. MALE. sep 1,120 0,110 0,181 0,122 0,06% HE MR ue 1,771 0,322 0,678 0,108 0,060 up eee hu 1,880 0,436 0,706 0,136 0,082 SLUNIBES 4 1,825 0,207 0,538 0,202 ÿ septembre 1,8% 0,206 ,296 0,205 084 12 octobre . . : . » 1,804 0,174 0,272 0,189 0,100 22 novembre . . . . 1,857 0,160 0,256 0,297 26 décembre 4,026 0,46% 0,733 0,548 0,169 SL ABVTIOT ve ne 1,678 0,140 0,373 0,200 0,082 Rd dre 1,654 0,193 0,387 0,166 0,069 HA oo 1,904 ! 0,572 0,222 0,070 JAM as pu 1:99 0,482 0,629 0,130 0,055 2 -HAHOt 1,875 0,207 0,686 0,200 0,061 1 septembre É 0,222 0,358 ,200 0,083 12 pre get 1,602 0,185 0,297 0,174 0,057 22 novembre . . . . 1,863 0,220 0,254 0,215 0,130 26 décembre . . - - 1,967 0,198 0,453 0,390 0,078 TABLEAU 48 Matières amylacées di ARR ET TT . ri Re rer insolubles °/0 DT MAR nn 9 16 0 5 FÉRATE . 18 38 6 : LE ANA er 23 37 7 k DT UiHét.: . 11 29 11 3 1 septembre à 11 15 11 # 12 pie. 4 a 9 5 10 5 22 novembre 8 14 15 % 26 décembre 11 18 13 k Le TA 0 2e PR EE 8 22 12 4 D HATS 0 ii 23 10 +4 A HRAE oare 15 30 11 3 D IR ser 25 92 6 2 2f juillet : : il 36 40 : 4 septembre Il 19 10 : 12 octobre : 11 19 10 ë 22 novembre 11 43. 11 : 26 décembre . . - . 10 522 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE . On reconnaît tout de suite que le sucre est la principale matière de réserve de l’Asphodèle. Pendant toute l’année on trouve en même temps du sucre réducteur et du sucre non réducteur. Pour chacune de ces deux catégories de sucre, le maximum a lieu en Mai et Juin, c’est-à-dire à la fin de la période de végétation active. Pendant l'automne et l'hiver, c’est-à-dire pendant la période de vie ralentie et au commencement de la période de vie active, la propor-. tion est bien moindre. Il faut remarquer que la proportion de sucres réducteurs varie dans le même sens que celle des sucres non rédueteurs. C’est là un fait qu’on n'observe pas généralement dans les plantes à réserve sucrée et sur lequel je reviendrai tout à l’heure. En mème temps que du sucre, les tubercules d’Asphodèle renfer- ment un hydrate de carbone insoluble dans l’alcool, soluble dans \ \ 4 RE LL L'avril L'octibre 'ovril T'actobre Fig. 99. — f, sucres réducteurs: 2, ensemble des sucres; 3, eau La courbe 3 est à une échelle 10 fois plus faible que 1 et 2. l'eau et que l’on peut considérer comme une dextrine. La proportion de ce composé est peu considérable et paraît varier en sens inverse Ps celle du sucre, le maximum de la dextrine est, en effet, en Novembre et le minimum en Juin. Les matières amylacées ins0” es dans l’eau sont en très petite quantité et ne jouent pas de LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 523 rôle physiologique important. La variation de l’ensemble des hydrates de carbone dosés s’eflectue dans le même sens que la variation des sucres, c’est-à-dire que le maximum est en Juin et le minimum en Novembre. Les courbes représentées par la figure 99 sont destinées à rendre plus sensibles la périodicité des variations. La courbe 1 se rapporte aux sucres réducteurs et la courbe 2 à l’ensemble des sucres réduc- teurs et non réducteurs. Il est intéressant de constater que les maxima de ces deux courbes ont lieu aux mêmes époques. On verra un peu plus loin les conséquences qu’on en peut tirer relati- vement aux rôles des divers hydrates de carbone dans l’Asphodèle, Je vais maintenant indiquer les modifications qui surviennent dans les tubercules les plus âgés qui se flétrissent et sont sur le point de disparaître. Du mois de Mai au mois de Novembre, les tubercules les plus vieux ont à peu près la même composition que les autres. Pendant l'hiver, au contraire, alors que la végétation active recommence, on voit les plus vieux tubercules se flétrir, puis finalement se dessécher ; il semble que pendant cette période la plante puise dans les vieux tubercules les matières nutritives nécessaires à la formation des nouvelles feuilles. Pour montrer la nature des modifications que subissent les vieux tubercules flétris, j'indiquerai seulement les résultats que j'ai trouvés en Février et en Mars en étudiant ces vieux tubercules et les tubercules d'âge moyen. TABLEAU 49 Sucres Matières amylacées ne CR GR Ed S ee R réducteurs non réduc- solubles insolubles D teurs °/, dans l’eau °/, %/e do Tubercules moyens. 8 22 sue vieux. . 18 12 3 3 » moyens. {1 23 10 4 . 4 » vieux. . 2% 1 5 6 Dans les tubercules en voie de digestion, le sucre réducteur augmente donc aux dépens du sucre non réducteur et de la dex- trine. Le sucre réducteur est done encore dans ce cas la forme sous laquelle les autres hydrates de carbone sont rendus assimilables par les sucs digestifs. On peut d’ailleurs corroborer cette conclusion en mettant en évidence l'action des diastases renfermées dans les cellules. Pour 524 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cela je doserai les hydrates de carbone soit directement, soit après avoir écrasé les tubercules au contact de l’eau afin de faciliter l'ac- tion des diastases, C’est au moment du développement des jeunes feuilles que les diastases sont les plus abondantes; je me bornerai donc, pour montrer leur mode d’action; à citer une expérience faite au mois de Mars sur des tubercules d'âge moyen et sur des tuber- cules vieux. TABLEAU 50, Sucres Matières amylacées TT © réducteurs non réduc- solubles insolubles Lo teurs ? dans l’eau °/ A 8 de entiers, . . . 8 22 12 k oyens ; 3 8 y écrasés, . . . 22 il 7 4 à viox ORUOrS | 18 12 3 [2 a écrasés, . . . 28 2 3 L Dans les tubercules vieux l’action des diastases a eu pour effet de transformer en sucres réducteurs la presque totalité des sucres non réducteurs ; dans les tubercules d'âge moyen une transforma- tion du même ordre s’est opérée, mais moins complètement ; de plus, la proportion de dextrine a diminué au profit de la proportion de sucres. L'action des diastases produit donc dans ce cas une série de transformations dans le même sens que pour les autres plantes étudiées. J'ai fait quelques essais comparatifs afin de déterminer la quan- tité de matière précipitée par le sous-acétate de plomb. On sait qu'en traitant par ce réactif l'extrait alcoolique repris par l’eau, on élimine surtout les glucosides. Au mois de Juin, lorsque la proportion de sucre atteint son maximum, les glucosides sont peu abondants; en ne traitant pas par le sous-acétate on trouve à peine 1 °/ de sucre en plus. Au contraire, pendant l'hiver, lorsque la quantité de sucre est moindre, le sous-acétate précipite une plus grande quantité de matière ; en Novembre et Décembre, par exemple, j'ai trouvé que la proportion de sucre était plus forte de 3 à 8 °/, lorsque je n€ traitais pas par le sous-acétate. Il semblerait d’après cela que pendant l'automne et l’hiver une partie du sucre a contribué à former des glucosides et cela expli- querait, en partie au moins, la diminution dans la proportion de sucre à cette époque. à A En ne traitant pas par le sous-acétate dans le dosage de la dex- LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 525 trine, je trouve environ 3 à 5 °/0 de cette substance en plus et cela pendant toute l'année. On sait que dans ces circonstances le sous- acétate précipite les matières mucilagineuses; ces matières existent donc pendant toute l’année en proportion nolable dans les tuber- cules d’Asphodèle. Dans le dosage des hydrates de carbone insolubles dans l'alcool et dans l’eau, la suppression du traitement par le sous- acètate m'a fait trouver environ 2 à 4°/, de matière en plus pendant l'automne et l'hiver ; en été, le résultat du dosage est à peu grès le même, avec ou sans traitement par le sous-acétate. Il résulte de ce qui précède que les hydrates de carbone ren- fermés dans les tubercules d'Asphodèle sont surtout des sucres réducteurs et non rédueteurs et une matière analogue à la dextrine. Les nombres que j’ai donnés dans les tableaux 47 et 48 sont ceux qui se rapprochent le plus de la moyenne. Mais, les résultats obtenus par l'étude de pieds comparables montrent que les divers hydrates de carbone trouvés peuvent dans une certaine mesure se remplacer, Ainsi, par exemple, le 27 Décembre 1896 j'ai trouvé dans un tuber- cule jeune 14 °/, de sucres et 29 °/, de dextrine ; à la même époque, en 1897, j'ai trouvé dans des tubercules au même état 34 °/, de sucres et 10 °/, de dextrine. La somme est sensiblement la même, mais le rapport des deux matières est excessivement différent. On ne peut s'expliquer ces variations qu’en admettant que la matière hydro-carbonée peut, suivant des circonstances peu importantes, se présenter sous une forme plutôt que sous une autre; cela est d'autant plus admissible qu’il semble que, dans la plante vivante, les dextrines puissent se transformer en sucres et inversement. On a vu en effet, d’une part, que les diastases transforment les dextrines en sucres. D'autre part, après le mois de Juin, pendant la vie ralentie, le sucre diminue et la dextrine augmente, on peut en induire que les sucres se transforment en dextrine ; cette transfor- mation pouvant être poussée plus ou moins loin, on s’explique- rait ainsi comment à un moment donné les quantités relatives de sucres et de dextrine sont très différentes ; cela tiendrait sim- plement à ce que les conditions qui favorisent la transformation des sucres en dextrine ont été réalisés à des degrés différents. L'étude chimique des propriétés du sucre non réducteur et de la dextriue de l'Asphodèle montrerait d'ailleurs probablement qu’il y a peu de différences entre ces deux composés. 526 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Une autre observation à laquelle donne lieu l'examen des cour- bes de la figure 13 c’est que dans les tubercules adultes la propor- tion des sucres réducteurs varie de la même façon que celle des sucres non réducteurs. Le glucose passe par un maximum au mois de Juin en même temps que le saccharose. Ordinairement il n’en _ est pas ainsi et les sucres réducteurs passent par un minimum au commencement de la vie ralentie lorsque les matières de réserve passent par un maximum. Une première explication de cette singularité apparente serait d'admettre qu’il n’y a dans les tubercules d’Asphodèle qu’une seule sorte de sucre ayant un pouvoir réducteur inférieur à celui du glucose et pouvant se transformer en glucose sous l’action de l’acide chlorhydrique. Si cette hypothèse était exacte, le rapport entre les sucres réducteurs et les sucres non réducteurs devrait être constant; mais on constate qu’il n’en est pas ainsi, le rapport entre les deux sortes de sucres étant variable avec l’âge des tubercules. H est cependant possible que l'hypothèse que je viens de faire soit partiellement exacte et que le sucre trouvé dans les Asphodèles soit un mélange de glucose et d’un saccharose peu réducteur tel, par exemple, que le maltose ; une étude chimique approfondie pourrait seule résoudre cette question. D'ailleurs, ce parallélisme entre la courbe du glucose et celle du saccharose est une exception beaucoup plus apparente que réelle. Si on observe dans les autres plantes que le glucose varie en sens inverse du saccharose, c’est que l’on considère des organes de réserve en voie de formation ou de digestion. Dans le cas actuel, on a Suivi pendant une année un tubercule adulte dont les réserves ne seront digérées peut-être que dans plusieurs années : les deux cas ne sont pas comparables. Un tubercule d'âge moyen considéré du mois de Juin d’une année au mois de Juin de l’année suivante, subit dans sa composition des transformations qui se reproduisent pério- diquement chaque année. Mais on ne peut pas dire que les réserves ‘qu’ils renferment soient digérées comme le sont, par exemple, celles d’un bulbe d’Ognon ou de Tulipe au moment de la floraison. Tout au plus y a-t-il une digestion partielle n’intéressant qu’une faible partie de la réserve. C’est seulement dans les vieux tubercules qui se flétrissent que la digestion a lieu d’une façon complète, et alors on voit la proportion des deux sortes de sucres varier en sels LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 527 inverse ; le sucre non réducteur diminue rapidement, tandis que le sucre réducteur augmente. C’est en somme sous forme de sucre réducteur que sont assimilées les réserves hydrocarbonées de l’Asphodèle, Les phénomènes chimiques de la digestion sont donc essentiellement les mêmes que dans les autres plantes à réserves sucrées. On peut done admettre que la matière de réserve de l’Asphodèle est formée par un mélange de sucres réducteurs et de sucres non réducteurs (cette hypothèse n’exeluant pas la présence d’un sucre intermédiaire entre le glucose et le saccharose au point de vue de la réduction). Pendant la période adulte des tubercules, ces deux sortes de sucres subissent en même temps des variations pério- diques annuelles. Plus tard, lorsque les tubercules sont digérés, les sucres non réducteurs se transforment en glucose assimilable. Les variations de la proportion d’eau sont en rapport avec les variations des matières de réserve et surtout du sucre. Le tableau 51 donne la proportion d’eau pendant les 18 premiers mois de la vie d’un tubercule; la courbe 3 de la figure 99 n'est que la traduction gräphique de ce tableau. On voit tout de suite que la courbe de TABLEAU 51 Poids de Poids au °/o la matière la matière Eau de matière fraiche sèche sèche D HAS, 8,157 0,662 7,4 1132 PEAR re ,999 3,077 17,922 582 mire at 41,757 9,990 31,767 318 OL HU. + à 32,407 9,052 23,355 258 septembre , 71,759 14,933 56,826 : 43 :octobre8:::.. ,897 9,814 49,083 501 novembre : 30,15% 4,861 25,293 520 26 décembre " 73,585 12,153 61,432 5 S'léerier. is For 123 10,911 62,212 570 AR here 21,901 18,571 557 mat #, 19,307 4,019 45, MeNh Hs Ne 35,072 10,712 24,360 227 ST OU 24,892 1,66% 17, 224 septembre us 34,207 8,33% 25,873 310 10 octobre . . .:: : 28,972 6,372 À 22 novembre . . . - 24,986 3,510 941,476 611 l'eau est inverse de celle des réserves et présente un minimum vers le mois de Juin ou de Juillet. 11 faut remarquer cependant que le minimum de l'eau a lieu un peu après le maximum des réserves. Ce _ retard est surtout sensible la première année et cela s'explique 528 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE facilement. Les tubercules qui se développent au mois de Mars renferment en effet une quantilé d’eau très considérable, plus de 1.000 24, on conçoit qu'en Mai ou Juin il reste encore plus d’eau * dans ces tubercules que dans ceux qui sont déjà formés depuis plusieurs années. Fe Dans les tubercules âgés qui commencent à se flétrir, la pro- portion d’eau augmente considérablement. Aiusi, au mois de Février et de Mars, les vieux tubercules renferment de 900 à 1.000 parties d'eau pour cent de matière sèche. On a vu qu'il en est ainsi géné- ralement dans tous les organes de réserve en voie de destruction. _ En somme, les tubercules qui sont les organes de réserve de l’'Asphodèle vivent pendant plusieurs années ; leur période de formation est très courte et dure à peine 2 ou 3 mois, en Mars et Avril. Puis, pendant plusieurs années, ils demeurent sans change- ment extérieur apparent. C’est ce qu’on peut appeler leur période adulte. Enfin, au printemps d’une année suivante, les tubercules devenus les plus âgés se flétrissent, les matières de réserve qu'ils renferment étant digérées. . La matière de réserve est essentiellement formée par un mélange de sucre réducteur, de sucre non réducteur et de dextrine; le sucre non réducteur jouant le rôle le plus important. Pendant la période adulte, le tubercule subit dans sa composition des variations annuelles périodiques en rapport avec la périodicité de la végéta- tion; vers le mois de Juin, les sucres présentent un maximum el Veau un minimum, en même temps que la vie de la plante com mence à Se ralentir, Puis, à partir du mois de Juillet, l’eau aug- mente et les sucres diminuent. Il est probable qu'à ce moment les matières sucrées se transforment partiellement en substances qui Me Sont pas dosables par la méthode que j'ai suivie et qui retien- pa: l’eau avec énergie. Dès le mois de Novembre, le bourgeon qui doit se développer au printemps suivant, commence à se former, là Vie n’est donc pas très ralentie pendant l'hiver. : Enfin, au mois de Mars, et sans que l’on observe de changements - considérables dans les tubercules adultes, la période de végétation active commence ; de jeunes tubercules se forment et les tubercules les plus vieux se flétrissent ; on constate alors dans ces derniers des changements considérables ; presque toutes les substances dé Mt c S'y transforment en glucose directement assimilable. LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 529 STACHYS TUBERIFERA Les tubercules du Stachys tuberifera ont été étudiés au point de vue morphologique par M. Seignette (1) et au point de vue chimique par M. de Planta (2) ; ce sont des organes de réserves formés par un certain nombre d’entrenœuds renflés et situés à l'extrémité de rameaux souterrains. M. de Planta en a fait l’analyse complète au mois de Février, pendant la période de vie ralentie. Il a trouvé que les matières de réserve étaient constituées surtout par un hydrate de carbone, la galactane, qui, par ses propriétés, est intermédiaire entre le sucre et l’amidon. M. de Planta a trouvé dans les tubercules de Stachys 78 °/9 de matières non azotées ; mais en se rapportant au travail (3) où il a . décrit les procédés d'analyses employés, on voit que ce nombre n’a pas été obtenu directement, mais bien en prenant la différence entre 100 et la somme des matières dosées directement (matières azotées, cendres, etc.) En dosant directement les hydrates de carbone transformables en sucres, il n’a trouvé qu'environ 51 °/0. Je n'ai pas pu employer la même méthode que pour les autres plantes. L'alcool à 90° dissout, en effet, non-seulement les sucres, dans le cas où il y en aurait, mais encore une certaine quantité de galactane dont la plus grande partie reste insoluble. De la sorte, les sucres ne sont pas isolés et la galactane se trouve divisée en deux parties ; pour dissoudre complètement la galactane avec de l'alcool à 90°, il faudrait employer de grandes quantités de dissol- vant ou épuiser plusieurs fois la matière à analyser. 11 m'a paru préférable de traiter d’abord par l'alcool absolu les tubercules desséchés et pulvérisés. Les sucres sont ainsi dissous si la quantité d'alcool est suffisante et la galactane reste complètement insoluble. Je traite ensuite par l’eau qui dissout toute la galactane et peut-être aussi d’autres hydrates de carbone voisins que je ne chercherai pas à isoler. Je traite ensuite par l'acide chlorhydrique à chaud (1) Seignette : Revue générale de Botanique, tome 1, p- 415, 1889. (2) de Planta : Revue générale de Botanique, tome 1, p. 85, 1889. (3) de Planta : Versuchsstationen, tome 35, p. 437, 1888. | Rev. gén, de Botanique, — X.. 530 REVUE GÉNÉRALÉ DE BOTANIQUE afin de transformer la galactane en sucre réducteur qui se dose avec la liqueur de Fœhling; puis je traite par l’acide chlorhydrique à chaud la matière épuisée par l’eau, ce qui permet de doser, à l'état de glucose, les hydrates de carbone insolubles dans l’eau. Dans les deux cas je précipite par le sous-acétate de plomb avant de faire agir la liqueur de Fœæhling. ; Les tubercules que j'ai étudiés ont été semés au mois de Janvier, les uns dans une serre, les autres en pleine terre. Les premiers m'ont surtout servi à étudier la digestion des réserves, les seconds seuls ont donné des pieds adultes où j'ai pu étudier la formation des nouveaux tubercules, à partir du mois d’Août. Le tableau 52 montre les quantités de galactane et de matières amylacées insolubles renfermées dans les tubercules aux divers états de leur développement. Le 13 Août, les tubercules appa raissent à peine sous forme d’un petit renflement au sommet des rhizomes; . le 14 Septembre, ils étaient un peu plus gros ; le 44 Octobre ils avaient leur aspect et leurs dimensions définitives. Le 11 Janvier correspond à la période de vie ralentie. Le 26 Janvier, la germina- tion était commencée et la tige verte avait déjà 4°® de hauteur; plus tard le développement de la plante était de plus en plus avancé. TABLEAU 52 Poids de la Matières amylacées Matières amylgese matière solubles solubles insolubles sèche dans l'eau inSolubles Guns l'eau 9/0 dé M Le 1,469 0,385 0,078 2 ; 14 septembre. . . . 1,128 0,521 0,088 36 2 A octobre. . . .. . 162 0,740 0,100 15 s F8 Pt, : 3,757 1,904 0) 50 À 26 janvier. . . . . . 1,4 0,602 0,059 40 : : février 0,483 0,092 0,022 18 " Re 0,496 0,046 0,030 w « mai . . 4,590 0,111 0,091 7 à On voit que la galactane se conduit comme une substance de réserve, la proportion en augmente constamment depuis le com- Mmencement de la formation jusqu’à la maturité des tubercules, puis dique pendant la germination jusqu'à la complète digestion des réserves. La proportion de matières amylacées insolubles dans l'eau resle à peu près constante pendant toute la vie des tubercules. Je n'ai pas fait figurer sur ce tableau les quantités de suéres LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 531 extraites par l’alcool absolu à cause de leur peu d'importance. C’est tout au plus, en effet, si j'ai pu extraire, 0,1 ou 0,2 °/, de sucre qui réduisait d'ailleurs directement la liqueur de Fæhling. Cette faible proportion donne la certitude que tout le sucre a été dissous par l'alcool absolu ; la quantité d'alcool employé aurait pu en effet dissoudre environ 0 gr. 500 de sucre, et j'en ai trouvé au plus 0 gr. 010. Aussi bien pendant la formation des tubercules que pendant leur germination, le glucose n’existe donc qu’à l'état de traces. On doit en conclure, ou bien que la galactane est assimi- lable directement, ou bien que le glucose qui proviendrait de la digestion de la galactane est assimilé au fur et à mesure de sa production. Pour élucider cette question, j'ai recherché le glucose dans des tubercules en germination après les avoir écrasés et laissé macérer dans l’eau pendant 24 heures. Dans ces conditions, les diastases agissent sur les matières de réserve sans que le produit de la digestion soit consommé ; le glucose, s’il était le produit de l’action des diastases, devrait donc s'accumuler en quantité notable. Eu réalité j'ai trouvé dans cette expérience un peu plus de glu- cose que dans le dosage direct, mais toujours en quantité très faible 0,6 °/, au lieu de 0,2 °/o. Si l’on se souvient des quantités beaucoup plus considérables de glucose qui sont produites dans lesexpériences semblables faites avec les tubercules d’'Ophrys ou le rhizome d’Arum, on pensera sans doute que le glucose n’est pas le produit normal de la digestion de la galactane; il est probable que la galactane est assimilée direc- tement. J'ai refait les mêmes dosages en ne traitant pas par le sous- acétate de plomb : la proportion de galactane trouvée a été alors supérieure de 7 à 8 0/0. Le tableau 53 indique la proportion d’eau renfermée dans les tubercules; on voit que le sens de la variation est le mème que dans les organes de réserve de la plupart des autres plantes; la _ proportion d’eau diminue depuis le commencement de la formation jusqu’à la période de vie ralentie, puis augmente pendant toute la période de destruction des réserves. an 532 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE TABLEAU 53 Poids de Poids de Eau +/, de la matière la matière Eau matière sèche sèche OUR 4 10,772 1,487 9,285 62% 14 septembre . . .. 10,084 1,452 8,632 , 09% 14 octobre . . . . . 20,399 3,877 16,522 426 2 NI, . 9,088 1,959 7,129 36% 26 janvier. . . à 16,588 2,390 14,198 593 MS IOTMEr, :., : . : 4,412 0,487 3,925 806 MR lc à: 6,510 0,501 6,009 119 ue. 11,962 0,887 11,075 1249 RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS | Composition des réserves. — Dans les exemples que j'ai étudiés, les réserve accumulées dans les parties souterraines sont essentiel- lement formées de matières hydrocarbonées telles que l’amidon, l'inuline, les dextrines, les sucres. Pendant la période de vie ralen- tie, où les réserves ont leur cou position caractéristique, ces Subs- lances existent dans les organes de réserve soit à l'état isvlé, soit le plus souvent mélées les unes aux autres dans des proportious diverses. Il est difficile de faire une classification très nette des plantes d’après la composition chimique de leurs réserves, car il Y à Pour ainsi dire autant de cas particuliers que d'espèces ; on peut néanmoins rapprocher dans un certain nombre de catégories les cas qui se ressemblent le plus. F 1° Amidon. — Parmi les plantes que j'ai étudiées, celles dont les réserves sont presque exclusivement formées d'amidon sont : _ les tubercules de pomme de terre, les rhizomes d’Arum et d’Iris, les tubercules de Colchique et de Renoncule. On peut y trouver aussi un peu de dextrine et de sucre, mais toujours en quantité très faible, . 2 Amidon et dextrines. Du Dane beaucoup d'organes de réserve, * l'amidon se trouve mêlé à des dextrines où à des substances muci- lagineuses plus ou moins solubles dans l’eau. Tels sont les tuber- seu LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 533 cules d’Ophrys, les bulbes de Lis, de Tulipe et de Jacinthe. La séparation entre les substances solubles dans l’eau et celles qui sont insolubles est quelquefois assez facile à faire, comme dans la Tulipe par exemple : d’autres fois, comme pour l’Ophrys, il se forme au contact de l’eau froide une sorte d’empois dont il est très difficile d'extraire par filtration les matières solubles dans l’eau. 3 Amidon, dextrine et sucres non réducteurs. — C'est là un cas très particulier que je n'ai rencontré que dans les tubercules de Ficaire. La réserve, d’abord exclusivement amylacée, se transiorme ensuite partiellement, avant le commencement de la digestion, en dextrine et en sucres non réducteurs. 4° Inuline et lévuline. — C'est le cas du Dahlia que l’on peut considérer comme comparable à celui de la Tulipe, où l’amidon aurait été remplacé par l’inuline et la dextrine par la lévuline. 3° Inuline, lévuline et sucres non réducteurs. — On trouve ces trois substances réunies dans le Topinambour, comme dans la Ficaire on trouvait l’amidon, la dextrine et les sucres. 60 Sucres réducteurs et non réducteurs. — Un mélange de sucres réducteurs et non réducteurs forme la plus grande partie des réserves de l’Ognon et de l’Asphodèle, mais on y trouve en même temps et en proportion variable d’autres substances hydrocarbonées telles que les dextrines et les gommes. Digestion des matières de réserve. — Après une période de vie plus ou moins ralentie, la végétation de la plante redevient active et les réserves accumulées dans les parties souterraines sont digé- rées pour servir à la formation des premières racines et des pre- mières feuilles. Les réactions qui se produisent mité : l’amidon est transformé en dextrine, puis en sucres non réduc- teurs, puis en sucres réducteurs. Les dextrines sont transformées en sucres non réducteurs, puis en sucres réducteurs. L'inuline se conduit comme l’amidon, mais donne d’abord de la lévuline et non de la dextrine; de plus, le dernier terme de la digestion est du lévu- lose et non du glucose. Le sucre de canne est transformé également en sucre réducteur. Les matières de réserves hydrocarbonées sont done, directement où indirectement, transformées en sucre réducteur ou glucose et ] t quable unifor- 534 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE c'est sous cette forme qu’elles sont assimilées. La galactane qui constitue la réserve du Stachys parait seule faire exception à cette règle; c'est une substance intermédiaire par ses propriétés entre la dextrine et le sucre et qui semble être assimilée directement. Si la série des transformations des substances hydrocarbonées est uniforme, les produits intermédiaires entre la matière de réserve et le glucose assimilable s'accumulent en proportions variables. Ainsi, dans là pomme de terre, même au moment où la digestion est la plus active, on ne trouve que des quantités très faibles de dextrine et de sucre ; la dextrine et les sucres non réducteurs sont transformés en glucose aussitôt après leur production aux dépens de l’amidon ; le glucose à son tour est assimilé immédiatement après sa production et ne s’accumule pas dans le tubercule. On trouve les produits intermédiaires en quantité un peu plus forte dans le rhizome d’Arum et surtout dans l’Iris et le Coléthique, la production du glucose étant plus rapide que sa consommation. Dans la Renoncule on a vu qu’au début de la végétation, les pro- duits intermédiaires, dextrine et sucres, étaient très abondants et , = diminuaient ensuite, l'assimilation étant supérieure à la production. Dans tous les cas, la digestion des matières amylacées est due à des diastases dont on peut montrer l’action en écrasant les organes de réserves frais et en les laissant macérer dans l’eau pendant quelques heures. Dans ces conditions la digestion est activée et les produits intermédiaires, ainsi que le glucose, peuvent se produire en quantités relativement considérables. C'est là un moyen de mettre en évidence les produits de la digestion et aussi de déter- miner les parties des organes de réserves où les diastases sont les plus actives. Formation des réserves. — Le mécanisme de la formation des réserves est moins net que celui de la digestion: on n’a plus en effet affaire ici à des diastases dont les réactions sont simples, mais l’action directe du … Jérer les réactions par l'expérience et augmenter la proportion des produits intermédiaires qui peuvent se former ; on doit se contenter de constater la présence des composés qui se trouvent dans les _P'sanes de réserve en voie de formation et qui semblent servir à former ces réserves. Ainsi les jeunes bulbes de Tulipe renferment protoplasma vivant ; on ne peut donc pas accé LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 535 de la dextrine et du sucre non réducteur en proportion assez consi- dérable pendant que l’amidon se forme ; le sucre, puis la dextrine diminuent à mesure que l’amidon augmente ; on peut en conclure que le sucre se transforme en dextrine et la dextrine en amidon; mais cette transformation ne pouvant être reproduite par l’expé- rience il y a toujours quelque chose d’hypothétique dans une pareille conclusion. : Dans la plupart des autres plantes à réserves amylacées on peut faire des observations du même genre; les sucres, surtout les sucres non réducteurs, et la dextrine précèdent généralement la formation de l’amidon : néanmoins dans la pomme de terre et l’Arum par exemple, les jeunes tubercules ne renferment que des quantités insignifiantes de sucre et de dextrine ; il se peut alors, soit que la matière amylacée se formè directement aux dépens de substances autres que le sucre, soit plutôt que le sucre soit transformé en matière amylacée dès son arrivée dans l'organe de réserve. De l'ensemble des faits observés, il semble néanmoins résulter que les réactions qui donnent lieu à la formation des réserves amY- lacées sont inverses de celles qui accompagnent leur digestion; le point de départ paraît être cependant un sucre non réducteur et non un sucre réducteur; les sucres non réducteurs serviraient à former la dextrine, et la dextrine l’amidon. Il y a là une certaine analogie avec ce qui se passe dans les fruits charnus où les sucres non réducteurs se forment d’abord tandis que les sucres réducteurs apparaissent plus tard et proviennent de la transformation des sucres non réducteurs. L'inuline et la lévuline se conduisent encore à ce point de vue comme l’amidon et la dextrine. La galactane du Stachys qui est assimilée directement se forme aussi directement. Périodicité dans la composition des organes de réserve vivaces. — La plupart des organes de réserve que j'ai étudiés sont bisannuels, Pendant la première année les réserves se forment, pendant la seconde elles sont digérées, et entre la formation et la digestion se trouve une période de repos. Mais certains organes de réserve vivent pendant plus de deux années ; tels sont les tubercules d’Asphodèle et de Dahlia, les rhizomes d’Iris et d’Arum. Entre la _ formation et la digestion complète des réserves, il s'écoule donc : 536 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE une ou plusieurs années pendant lesquelles la plante passe par des alternatives de vie active et de vie ralentie. L’organe de réserve, sans changer de forme extérieure, suit par des transformations intérieures ces changements périodiques. Au début de la période de vie active, la proportion de réserves passe par un minimum, puis, au commencement de la vie ralentie, les réserves passent par un maximum. On peut expliquer facilement cette périodicité. Lorsque la plante consomme des réserves, elle peut en effet les puiser non seulement dans les organes les plus âgés, mais dans tous ceux qui sont com- plètement formés, de là une digestion partielle dans les organes qui doivent vivre encore plusieurs années. De même, lorsque de nouvelles réserves sont formées, elles peuvent s’emmagasiner non seulement dans les organes en voie de formation, mais encore dans _ les autres plus âgés. Les tubercules ou les rhizomes vivaces seraient donc des réservoirs où là plaute, suivant la saison, puiserait ou emmagasinerait des réserves nutritives. ,» . . à £ “ul n C'est là une des principales causes des variations périodiques que présentent les réserves vivaces, mais il peut en exister une autre. Une plante, surtout à l’état de vie active, est le siège de réac- tions continuelles et la diminution des réserves au début de la végétation peut s’expliquer en partie par la formation de certains composés tels que les acides organiques qui, sans être assimila- bles, ne doivent avoir qu’une durée limitée et disparaissent pen- _ dant la vie ralentie. … Vie ralentie. — Dans les plantes bisannuelles ou vivaces, les organes de réserve passent par une ou plusieurs périodes de vie. ralentie. Généralement le moment de la vie ralentie coïncide avec la saison la plus sèche, la vie active se développant de l’au- tomne au printemps. Il semble que l’organisation des plantes her- _ bacées à réserves souterraines ait surtout pour résultat de leur per- mettre de traverser, sans souffrir, les périodes de sécheresse. Il faut _Femarquer d’ailleurs que ces dispositions sont d'autant plus néces- : ue l'appareil absorbant des plantes que j'ai étudiées est généralement peu développé par rapport à la surface des feuilles _ Vertes qui transpirent. Rs Maximum de la proportion dés réserves a lieu au commen” LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 537 cement de la période de vie ralentie et cette proportion ne reste pas constante pendant tout le repos de la végétation comme on aurait pu s'y attendre. Même avant la formation de nouvelles feuilles ou de nouvelles racines, les réserves se transforment de façon à préparer la reprise de la végétation. Ainsi dans les bulbes de Jacinthe à l’état de repos complet apparent, l’amidon se trans- forme peu à peu en dextrine et en sucre; dans l’Ognon, le saccha- rose se transforme en glucose; dans les racines de Ficaire, du saccharose se forme aux dépens de l’amidon. Le repos des plantes vivaces est donc plus apparent que réel ; si la végétation est arrêtée, les transiormations internes n’en. sont pas moins actives grâce aux diastases produites par le pro- toplasma. D'autre part, le moment de la floraison ne correspond pas tou- jours à une grande activité interne; souvent (Colchique, Asphodèle, _Renoncule) la floraison marque pour les réserves le commencement de la vie ralentie. Variations de la proportion d'eau. — Lorsque les organes de réserve sont bisannuels, les variations de la proportion d’eau s’effec- tuent toujours de la même façon. Dans les jeunes organes, la quantité d’eau est d’abord très forte, puis diminue à mesure que la réserve se constitue, passe par un minimum pendant la période de repos, augmente ensuite rapidement au moment de la reprise de la végétation et s’accroit jusqu'à ce que les réserves soient COmM- plètement épuisées. Dans les organes de réserve vivaces on trouve toujours une grande proportion d’eau aux époques de la formation et de la des- truction finale des réserves; entre ces deux périodes extrêmes la proportion d'eau subit des variations périodiques annuelles en rapport avec l’état de la végétation. À la fin de la période de vie active, lorsque les réserves atteignent leur maximum, la proportion d’eau passe par un minimum, puis au moment de la reprise de la végétation, alors que les réserves sont à leur minimum, l’eau aug- mente très rapidement et passe par un maximum. Les variations périodiques de l’eau sont donc inverses de celles des réserves. Chaque année, pour un organe déterminé, il y a un maximum et un minimum de l’eau ; à mesure que l'organe vieillit, les maxima 538 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE et les minima sont de plus en plus élevés, de sorte que, à un moment donné, les organes de réserve d’un même pied renferment d'autant plus d’eau qu’ils sont plus âgés. : La première cause à laquelle on serait tenté d'attribuer les variations de l’eau est la variation d’hydratation du milieu exté- rieur; mais il suffit d'examiner un exemple quelconque pour se convaincre que l'influence du milieu est relativement faible. Ainsi, dans les rhizomes d’Arum, l’eau augmente en Juillet, alors que le sol est sec, passe par un maximum en Septembre et diminue ensuite rapidement en Octobre, alors que l’hydratation du sol aug- mente. Il y a, au contraire, un rapport constant entre l’hydrata- tion des organes de réserve et les transformations subies par les réserves. Au moment du départ de la végétation, lorsque les réserves commencent à être utilisées, il y a toujours un rapide accroisse- ment de la proportion d’eau, quelles que soient les conditions extérieures. On peut s'expliquer ce fait en supposant qu'il se pro- . duit alors dans les organes de réserve des composés qui attirent et retiennent l’eau avec beaucoup d'énergie ; les matières de réserve qui disparaissent en grande quantité à ce moment-là peuvent être employées, au moins en partie, à former ces composés. L'une des substances qui contribuent à attirer l’eau dans les organes de réserve est le sucre; on remarque en effet que presque toujours les variations du sucre sont dans le même sens que celles de l’eau. Plus tard, lorsque les réserves se constituent, les composés avides d’eau disparaissent et la proportion d’eau diminue quel que soit l'état d'humidité du sol. La proportion d’eau dépend donc de la composition chimique des organes de réserve et se trouve presque indépendante du milieu extérieur. REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS PUBLIÉS EN 1894, 1895, 1896 ET 1897 /Suite). II. — ENTOMOPHTHORÉES. Les recherches les plus importantes, entreprises sur ce groupe, ont été, dans ces dernières années, celles de M. RaciBorsKki (1) sur le Basi- diobolus ranarum. Cet auteur a étudié expérimentalement l'influence des conditions extérieures sur la végétation et la reproduction du Basi- diobolus. Les résultats principaux de son travail sont les suivants, La aotiions nutritive la meilleure pour cultiver le Basidiobolus est une solution de peptone : le champignon se développe pegé tatin" bien dans une solution à parties égales de peptone et de glucose (1 p. 100). À baëse température (6°) le mycelium reste stérile; à rie ordinaire, à l'air libre, se forment les conidies ; enfin les œufs ou zygotes nutritif pauvre ou épuisé, température élevée, etc.). Le Basidiobolus est, d’autre part, très sensible aux variations de concentration du milieu nutritif. Dans les milieux plus concentrés (dose de glucose augmentée, adjonction de glycérine aux cultures), les cellules deviennent plus courtes, tendent vers la forme sphérique, et les cloisons deviennent _obliques, souvent même longitudinales. Avec adjonction de glycérine en quantité notable, il se forme des cellules pe où les noyaux continuent à se diviser mais où le cloisonnement ne se fait plus : les cellules sont a polynucléées. Dans ces dndionE il ne se fait plus ni conidies, ni œu Sous l'influence de la aie du milieu et après un temps assez long, les cellules épaississent leur paroi et passent à l’état de vie ralentie. Elles remplissent alors les fonctions de spores durables, mais elles perdent rapidement (deux mois) leur pouvoir germinatif. On peut les comparer aux chlamydospores des Mucorinées et de divers autres nr Re ns des milieux convenablement choisis, le Basidiobolus présente {1) Raciborski : Ueber den Einfluss äusserer Bedingungen auf die tie weise des Loncatepne ranarum. (Flora, t. 82, 1896, p. 107) avec 11 figures. * 540 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE un état Palmella typique, comme on n’en a observé jusqu'ici que chez les Algues vertes. Pour obtenir ce stade palmelloïde, il suffit de fournir au champignon l’azote, non plus sous forme de peptone ou d’asparagine, mais sous forme d’ammoniaque ou d’amines (sel ammoniacal, chlorhy- drates de méthylamine, d'éthylamine, de propylamine), le milieu conti- nuant à renfermer des composés hydrocarbonés (glucose, saccharose, maliose, dextrine, etc.) dans les solutions minérales normales. Comme dans les cas précédents, il ne se forme ici ni conidies, ni œufs. Cet état palmelloïde conduit à la formation d'individus isolés, libres, comparables à un certain point aux formes levures et aux formes ‘oïdiales des autres espèces. Ces trois modes de végétation à l’état isolé, analogues par le développement, constitnent un groupe biologique fort intéressant. Ils ne sont qu’accidentels chez les Champignons supérieurs, . mais ils constituent la règle chez les organismes inférieurs, Bactéries et Saccharomyces. Enfin, si l’on fournit au Pasidiobolus le carbone sous forme d’alcool méthylique ou de gomme, on observe un mycélium grêle avec formaiion de zygospores. D’une façon générale, les zygospores de Basidiobolus se forment, comme nous l’avons vu, dans des conditions de vie difficile. Les mêmes Causes déjà signalées par Buchner chez les Bactéries pour la formation des spores, par Van Tieghem chez les Mucorinées pour la formation des zygospores et des chlamydospores, agissent pour provoquer chez le Basidiobolus la formation des œufs, qui sont ici les organes de conser- vation. : Enfin, dernière observation fort curieuse, les deux stades de la fructification sexuée chez le Basidiobolus, fusion des protoplasmas et fusion des noyaux, sont souvent éloignés l’un de l’autre de plusieurs semaines, absolument e chez les Conjuguées, où Klebahn a montré que ces deux phases peuvent même être distantes de plusieurs mois. £ L'épaississement de la membrane, qui caractérise la formation de l'œuf, En étudiant la même espèce à un point de vue différent et plus spécialement Cytologique, M. Farrcaicn (1) est arrivé à des résultats intéressants sur la structure ‘filaments chromatiques distincts, il se fait un fuseau achromatique et cniéressant, puisque c’est la première fois qu’on signale le fait chezles mpignons. 5 pos (4) Faïrchild : Ueber Kerntheilun md B ) Basidiob dans DR g und Befruchtung bei Basidiobolus ra Tum (Jahrb. wiss. Bot., t. XXX, 1896, p. 285), avec 2 planches. Fe REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 541 sait que diverses Entomophthorées hope, Entomophthora) sont d'actifs destructeurs d'insectes, M. GraRD (1) a observé récemment nil É pathogène qui est l’Entomophthora aulicae découvert par Frauenfeld en 1835 et décrit plus Re CR par Cohn en 1870. M. Giard suppose que c’est la même espèce que celle étudiée récemment par Von TuBEUF (2) et qui cause une Ru redoutable sur la chenille de la Noctuelle des Pins (Panolis piniperda = Trachea piniperda). e basant sur la grande Rs es maladies ainsi déterminées par les Entomophthorées sur les insectes, M. WEBsTER (3) à proposé d'utiliser la tendance des chenilles à cheminer sur les poteaux et fils de clôture pour combattre les chenilles de Spilosoma virginica, à laide de l'Entomophthora aulicae. H suflit en effet de multiplier les clôtures et les fils de fer autour des végétaux ravagés pour augmenter dans des proportions énormes la mortalité par les épidémies d'Entomophthora lorsque celles-ci viennent à se déclarer. « Dès que ces épidémies se produisent, dit M. Giard, il convient de ne pas enlever les on mortes et même d'arrêter tout autre essai de destruction, car beaucoup de chenilles qui paraissent saines sont déjà malades et, en core ei les chenilles seront nombreuses, plus lépidémie progressera rapide- ment. La puissance destructive des Champignons parasites dépasse en réa circonstance tout ce que l’homme pourrait faire. DE fe u (4) a repris, sous le nom d’Empusa auliene l'étude de cette Nes ee d’'Entomophthorées. Il à suivi le dév-loppement complet du champignon et a montré comment se forment aux dépens du mycelium fragmenté, d’une part les spores durables, d'autre part les appareils conidiens. 11 range ce champignon dans le genre Empusa à cause du filament conidifère qui est simple, le genre Ertomophthora étant pour lui caractérisé au contraire par un appareil conidien ramifié. Pour cet auteur, ni dans le mycelium ni dans les spores durables on ne peut trouver de différences tranchées entre les deux genres. Signalons enfin, pour terminer, une note de M. DEL GUERCIO (5) sur le genre EZmpusa, et quelques remarques de M. Arxinsox (6) sur l’'Em- tomophthorée déjà connue, Compleloria complens, trouvée sur des prothalles de Fougères. (1) A. Giard : Le parasite de l'Ecaille-martre me de Viticulture, 189%6-I, . 456 }. (2) Von Tubeuf : Empusa aulicae (Forstlich. Naturw. Zeitschr., 1893). (3) Webster : eines où some Rte Ace RD (Journal of Cincinnati Nat. hist, ., janvier 1894) (d’apr. Giard, loc. cil.). (4) Lindau : Ru aulicae (Hedwigia, t. 36, p. 290) avec une figure. (5) Del Guercio : Bull. Soc. Bot. ital., 1894, p. 89. (6) Atkinson : Free complens me Gazette, 1894, p. 467). 542 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE LIL. — CHyTRIDINÉES ET ANCYLISTÉES. Les Chytridinées ont fait l’objet d’assez nombreuses recherches récentes, mais il s’agit de notes isolées et de courts mémoires plutôt que de travaux d'ensemble sur le groupe. M. Zorr (1) a trouvé dans l’oogone de Vaucheria sessilis et V.terres- tris un organisme parasite dont il fait le type d’un genre nouveau de Chytridinées sous le nom de Latrostium comprimens; c’est un genre voisin des Rhizophidium. à Le mème auteur (2) a retrouvé en abondance dans des cellules de Pilobolus une Chytridinée, Pleotrachelus Julgens, qw'il avait observée pour la première fois en 1884 sur le Pilobolus crystallinus. Ce parasite change en galles les ébauches de sporanges, qui se présentent alors comme de petits tubercules jaunâtres renfermant de nombreux z008p0- _ ranges du parasite. Les zygospores de Pilobolus ne se sont montrées que dans les cultures atteintes par le parasite : l’auteur en conclut que Vatrophie des Sporanges amène la formation des zygospores. Enfin l’auteur signale que le Pleotrachelus lui-même peut être attaqué à son tour par un autre parasite, l’Endobiella destruens, lequel peut du reste attaquer directement le Pilobolus. ss . DANGEARD (3) a suivi l’évolution d’une Chytridinée parasite à l’intérieur du noyau d’un Rhizopode (Amæba verrucosa), et il explique, Par l'intervention de ce parasite, diverses anomalies qui avaient été signalées dans la structure de ce noyau et dans son mode de division. I fait de ce Parasite un genre nouveau, Nucleophaga, qui prendrait place à la base du groupe, au voisinage du genre Sphærita. Dans le même mémoire, l’auteur reprend et complète l’étude du genre Sphærita dont il signale une nouvelle espèce sur les Euglènes. infin M. Arkixson (4) a étudié et décrit avec soin les mouvements amiboïdes grâce auxquels les zoospores de Æhizophidium globosum (Parasite sur des Spirogyres) effectuent leur sortie par lostiole du Z00Sporange. Diverses Chytridinées sont parasites sur les végétaux supérieurs et Peuvent y occasionner des maladies redoutables. Ainsi M. PRUNET (5) a signalé l'existence, sur le Blé, d’une Chytridinée y produisant une maladie non encore décrite. L'auteur a créé pour ce champignon un (4) W. Zopf : Beitr. z. Phys. und Morph. niederer Organismen, 4° partie, 189%, avec une planche. (2) W. Zopf : Beiträge zur Physiol. und Morphol. niederer Organ, 18%. (3] Dangeard : Mémoire sur Les Purasiles du noyau et du proloplasma. (Le Bot., 4° sér., fase. 6 (1896), p. 199). ; 1) Atkinson : Bot. Gazette, t. XIX (189%), p. 503. : . (5) Prunet : Maludie nouvelle du Blé, causée par une Chytridinée (C. R. Ac. : Se., t. 119, 189,4, p. 108). . : a 4 REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 543 genre nouveau Pyroctonum, caractérisé par des filaments nus, donnant des zoosporanges d’abord nus, puis entourés d’une fine membrane qui se moule sur la paroi cellulaire; les zoospores sont à un cil, se forment dans les cellules et germent en perçant les cloisons. Enfin le parasite peut se conserver à l’aide de kystes Le même auteur (1) rattache à Dictons d’une Chytridinée parasite les diverses maladies de la Vigne connues sous le nom de brunissure, mal nero, anthracnose ponctuée. Pour lui, toutes ces affections ne sont que des formes d’une seule et même maladie qu’il dénomme Chytridiose et dont la cause serait un ns DE (C. viticolum Prunet) carac- térisé ainsi : mycelium très fin, à membrane, formant des zoosporanges volumineux à nombreuses zoospores DE kystes de conserva- tion bruns, germant au printemps en donnant des 00spores ; parasite vrai, l’auteur n’ayant pu obtenir des cultures artificielles. Enfin une maladie du mûrier est due, d’après M. Prunet, à un Cladochytrium mori très voisin de celui de la vigne. Sur la pomme de terre, M. ScmiLBeersky (2) signale aussi une Chytridinée pathogène à laquelle il donne le nom de Chrysophlyctis endobiotica (n. g.,n s). C’est un parasite endobiotique, dépourvu de mycélium, céneistai simplement, à la maturité, en zoosporanges ii riques d’un jaune d’or, trouvés d'ordinaire dans l’assise hypopérider- : male du RP Les zoospores sont petites et sphériques, à cil unique. Peut-être cette forme se rapproche-t-elle des parasites observés par M. Roze sur les tubercules de pommes de terre et qui, comme nous l'avons vu, ont été rattachés par lui aux Myxomycètes. La maladie du Peuplier pyramidal, si fréquente aujourd’hui dans diverses régions de la France, et attribuée par ! M. Vuillemin à l’action du Didymosphæria populina, serait due, d’après M. DANGEARD (3) à une Chytridinée, Rhizophagus nopulinss n. Sp., qui attaque et détruit les plus jeunes racines. Enfin l'organisme qui produit la lèpre de la Betterave ne serait, d’après M. Vuizcemin (4), nullement une Ustilaginée, comme le pensent MM. Trabut et Saccardo, mais bien une Chytridinée déjà connue depuis longtemps, le Cladochytrium pulposum (Wallroth) Fischer. 119, (4 A Prunet : Sur une Chytridinée parasile de la Vigne (C. R. Ac. Sc. € ni avec la pres 1894, p. 572). — Sur les rapports du pre p- 1233). — La maladie du Mürier (id 5, p. 222). (2) Schilbersky : Ein neuer Séhorfparasit se Kartoffe Lie (Ber. D. Bot. Ges., t. XIV, p. 56). re Bota- (3; Dangeard : Une Le rasé du Peuplier dans l'Ouest de la Frunce _ niste, 3° série, 1896, p. 38 (4) Vuillemin : Origine ‘de la lèpre de la Betterave (C. R. As. Sc., t. 123, 1896, É } ici es date pulposum (id., t. 125, 1897, p. 905). (Bull. Soc. Porn. t. 43, 1896, D. 44 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. pe WicpeMmaAN (1) a publié divers mémoires et notes sur les Chytridinées belges. Il décrit d'assez nombreuses espèces nouvelles appartenant aux genres Lagenidium, Olpidiopsis (dont il fait la mono- graphie), Rhisidium, Cladochy trium, Olpidium, Rhizophlyctis, Rhisidio- myces et Rhizophidium, et crée un genre nouveau, Lageniopsis, pour un organisme intermédiaire entre les Ancylistées et les Péronosporées. L ; qui réunit toutes les données jusqu'ici éparses sur la systématique et l'aire de dispersion des Chytridinées. Ce relevé, qui comprend 232 espè- _ ces réparties dans 47 genres, rendra de réels services aux botanistes, trop peu nombreux encore, qui s’occupent de ce groupe intéressant de Champignons. armi les espèces de Chytridinées nouvellement décrites, signalons encore le Chytridium simulans que M. DANGEARD (3) a observé se déve- loppant sur un champignon aquatique : la zoospore, se fixant sur un filament de ce champignon, produit un rhizoïde nu qui se développe dans le protoplasma de l’hôte et duquel il est difficile de le différencier ; ape tard, en grandissant, le parasite se transforme en un sporange sphé rique rempli de zoospores à un cil. M. Morini (4) décrit un Rhizophidium nouveau (À. messanense). Miss (5) étudie deux espèces de Synchytrium (S. Geranii, S. stellar M. Mauro (6), en même rs qu'il étudiait les Saprolégniées de Suisse, à recueilli un certain nombre de Chytridinées et d’Ancylistées dont il donne un rapide aperçu. Ii décrit ensuite avec grand détail le développement de Y'Olpidiopsis major n. sp., trouvé sur Saprolegnia T reli. M. C. Schrôter (7) a observé que le AÆhizophidium fuscus (A. 1895, p. 6, avec 3 he. id., t. XX, 1896, p. 19, avec 3 planches, et p . 106 avec ia, 1895, p. 33. (2) E. de Wildeman : ee Chytridinæarum (Bull. Soc. roy. de Bot. de Bel- gique, t. 35, fasc. I, 189,6, p. AA . il: Ge une ASS espèce de Chytridinée (Le Botaniste, 5° tt (4) Morini : Note micologiche (Malpighia, t. X, 1896, p. 72), avec une planche. 4 Ida Clendenin : Syn chylrium on Stellaria media (Bot. Gaz., vol. XIX, 1894, BP. 2%), avec une planche, — RL Le ium on Gerunium caroliniunumi (Bot. Gaz., vol XX, 1895, P- 2) avec une plane (6 Munixis : per Fa der scMpeizerischen Vibsoyile nebst Ang se über eine neue Chytridinee. ia avec une pla nche. (7) C. Schrôter : Arch. des Se. phys. et nat. de Genève, 1897, p. 474. * PCR, 2 (Jahresber, Naturf. Ges. Graubündens, 38, Coire, : 5 REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 545 qu’il y a, entre les deux variétés de Fragilaria, qui morphologique- ment diffèrent très peu, une différence chimique sensible, Signalons enfin, pour terminer, une note de M. Sappin-Trouffy (1) sur la place du Protomyces macrosporus Unger dans la classification. Ce champignon a une place systématique encore bien indécise. De Bar le rapprochait des Ustilaginées, MM. Plowright et Marshall Ward le mettent au voisinage des Æntyloma, M. Van Tieghem le classe parmi les Exoascées. Pour des raisons tirées de l’étude histologique, M. Sappin- Trouffy le rattache aux Chytridinées et le pare au voisinage des Clado- chytrium. (1) Sappin-Troufty : Note sur la place du Protomyces macrosporus Unger dans. la classification. (Le Botaniste, 5° série, 1897, p. 285) (A suivre). L. MArRucHOT. | Rev. gén. de Botanique. — X. REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1895 ET 1896 Suite). Les recherches de nombreux observateurs ont déjà montré que les cristalloïdes protéiques, qui avaient été considérés comme spéciaux aux tissus de réserve des graines ou des organes pérennants, se rencontraient assez fréquemment dans d’autres parties des plantes. À l’occasion d'autres recherches P. Baccarint (1) a observé de ces cristalloïdes dans les organes floraux de plusieurs Légumineuses, spécialement des Génistées et des Phaséolées; ils apparaissent dans des coupes pratiquées dans les tissus frais et examinées dans de l’eau distillée ou dans une solution aqueuse de sucre à 3°; l’auteur a recouru également à la technique indiquée par Zimmermann et avec moins de succès à celle de Borzi (solution d’iode à 4 °/, dans l'alcool abso Dans le Genista Ætnensis les cristalloïdes PRE dans tous les organes végétatifs et sont localisés dans les feuilles florales ; aucune cellule du calice ni de la corolle n’en est privée ; ils se rencontrent éga- lement dans les cellules épidermiques du filet et de l’anthère et dans la région stylaire du pistil; ils sont particulièrement développés dans lépiderme interne du calice où ils occupent une grande partie de la cavité cellulaire. Après l’anthèse florale ils perdent leur forme polyédi- que et se convertissent en amas sphériques, tout en conservant leur réfringence spéciale et la faculté de se colorer par la fuchsine acide. Les cellules à cristalloïde sont dépourvues de noyau, ce qui donne à penser à l’auteur que ce enr est d’origine nucléaire, qu'il provient d’une dégénérescence du n Baccarini décrit ü ne les formations semblables qu'il a observées chez le Spartium junceum, V Astragalus sesameus, le Vigna glabra, le Phaseolus multiflorus. 11 ne voit pas dans ces formations des produc- ms comparables au point de vue physiologique à celles qu’on observe s les organes de réserve ; il les compare aux amas mucilagineux que Sandi. a le premier décrits dans les tubes criblés du ÆRobinia pseudo-acacia et du Wistaria sinensis, et que lui-même a retrouvés dans un grand nombre de Papilionacées ; dans les deux cas on aurait a aire à un processus de dégénérescence nucléaire, dans lequel le noyau acquiert l’aspect d’une masse polyédrique plus ou moins régulière, homogène, brillante et douée d'une affinité LR pour les matières colorantes. (4) P. Baccarini : Sui cristalloidi fiorali di alcune Leguminose | (Bull. d. Sue. ne * bot. ital., 1895, p. 139-144). REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 547 L.-H, Hu (1) signale la présence de cristalloïdes protéiques dans le cytoplasma des poils unicellulaires qui se trouvent sur le placenta du Scilla patula ; la meilleure technique pour leur observation est, d’après l’auteur, la suivante : fixation par des solutions alcooliques concentrées d'acide picrique et de sublimé, inclusion dans la parafline, coupes de 2 à 3x d'épaisseur, coloration par un mélange d’éosine et de bleu de méthyle. Les cristalloïdes n'existent pas dans de très jeunes ovaires et commencent à s’y observer lorsque les ovaires ont environ 7" de lon à l’état de fines granulations dont on ne peut affirmer la structure cristalline. Dans les ovaires des fleurs épanouies tous les poils contien- nent des cristalloïdes qui se présentent sous forme ren souvent Poe après la fécondation ils disparaissent souven ‘auteur a remarqué que l'apparition des cristalloïdes est en relation avec une diminution dans le nombre et la grosseur des nucléoles ; il émet l'hypothèse que la substance des nucléoles et celle des cristal- loïdes doit servir à la nutrition des tubes polliniques. De petits cristalloïdes se retrouvent dans les cellules l’année 4 _ Revue des travaux sur les Bactéries et les fermentations publiés M. l’année IOVE TE 1 ie 220, Boyer (Voyez ViALa). Branpza (M.). Recherches anatomiques sur la structure de l'hybride entre l’Æsculus rubicunda et le Pavig flava-{T, 2): eme + 4 _ Recherches anatomiques sur les hybrides 433, M un nes. . —— Développement des + : la graine (T. 3) , 405, 150, BRiQuEr (John). La florule du Mont Soudine He d'Annecy) (T. 5 338 PEAR METRE as UE AE in: De te ee CR MU CU Ur VOS GR Re te , T4 Crauveaup (Gustave). Sur la structure de la racine de l’Hydro- charis Morsus-Ranæ (T. 9) . . . . . 2 Sur le rôle des tubes criblés (T. 9). COSTANTIN (J.). Sur les variations des Alternaria et des ce 453, CR ie o pme ur Revue des travaux sur Îles Champignons publiés en 1888 (T. Ah 95, 155, Étude sur la culture des Basidiomycètes (T. 3). Revue des travaux sur les Champignons publiés en 4889 et 1890 (T. 3). . - 127, 176, 272, ns Remarques sur la convergence des formes conidiennes (T. 5}. ++ - ++ ++: * * ? . Revue des travaux publiés sur les Champi- gnons SE les années 1891 à 1893 UT à D rie sNaser 37 (Tiboo tie ae Note sur la culture de la « pietra fungaia » Re et Durour (L.). Recherches sur la Môle, naiss die du np de cou- che (T. l: . 401, 462, 569 u Pages 484 570 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE CosTaNTIN (J.) et Durour (L.). Action des antiseptiques sur la maladie du Cham- pignon de couche (T. 5). . et MarrucHor (L.). Recherches sur le Vert-de- gris, le Plâtre et le Chanci, maladies du blanc de Champi- RC OR Un nd dd au ou te Courin (Henri). Sur la structure du micropyle des graines des Légurmineuses- (T9)... KE Sur le mucilage exosmosé par les graines (T. 9) pe Sur une germination tératologique du Pois fo Sur la toxicité du chlorure de sodium et de l’eau de mer à l’égard des végétaux (T. 10) CurteL (G.). Recherches physiologiques sur la transpiration et l'assimilation pendant les nuits norvé- pionnés (Ads = DaGuizLon (Aug.). Recherch phol sur les feuilles ne des Conifères (T. 2) 484, 201, 245, 307, — Sur une diptérocécidie foliaire d’Hype- ë ricum perforatum (T. 10) . . . . . . . DanieL (L.). Le tannin dans les Composées (T. 2) . . . . . . — Note sur l'influence du drainage et de la chaux sur la végétation spontanée dans le dépar- tement de la Mayenne {T. 3) .:. : .,..., | — Sur les racines napiformes transitoires des Monütotylédones {7:94 1.155 RS SE — Recherches morphologiques et physiologiques SUF 14 MORE a. ù, — Sur quelques applications pratiques de la greffe herbaeën (4,6): 7 25°: Re art Es — Un nouveau Chou fourrager (T. 7) . . . . . . . — Un nouveau procédé de greffage (T. 9). . . . . . : . Dassonvize (Ch.). Action des sels sur la forme et la structure des végétaux (T. 8]. .:...:: .. 9294 — Influence des sels minéraux sur la forme et la structure des végétaux (T. 10). 45, Mon -59, 102, 161, 193, 238, 289, 335, Devaux (H.). Porosité des fruits des Cucurbitacées (T. 3). tie Notice sur A. ji Glissir, pu Li Pages 497 TABLE DES DIX PREMIERS VOLUMES DEwWÈvRE et BorDAGE (E.). Sur l’analyse photographique des | mouvements des végétaux (T. 4) . . . . . . . , . . . . DucaarTre (P.). Sur les aiguillons du Rosa sericea (T. 5). . . Durour (Léon). Une nouvelle espèce de Chanterelle (T. 4). 3 — Les nouveaux procédés de gravure photogra- phique ft 4h +. ire" — Une nouvelle espèce de Psathyrella (T. 1). . . — Revue des travaux relatifs aux méthodes de technique, publiés en 1888 et jusqu'en avril 1889 1) 0, ca 280, — Revue des travaux relatifs aux méthodes de technique publiés en 1889, 1890 et jusqu'en avril 18914.(T, 3): .:- +... 427, 488, — Revue de travaux divers de Botanique (T. 10). — et Cosranrin (J.) (Voyez COSTANTIN). de et HickeL (Robert). Les ennemis du Pin dans la Champagne crayeuse (T. 6). . . . . + - : Dupray. Sur une nouvelle espèce de Spirogyra (T. Dies EriKsson (Jakob). Principaux résultats des recherches sur la Rouille des céréales exécutées en Suède LÉ me te ss: io Étude sur le Puccinia Ribis DC. des Gro- seilliers rouges (T. 10) . . - . : + - : Fayon (V.). Structure du protoplasma vivant (T. 3). - - : : FLaauLr (Ch.). Revue des travaux sur les Algues, publiés en 1888, et pour une partie en 1889 (T. 2). 33, Revue des travaux sur les Algues, publiés de = 4889 au commencement de 1892(T. 5). 87, 136, 181, 235, 276, 328, 389, 435, 493, ne D ir... 41, 83, For (L.). Recherches sur Ja structure comparée de -la tige des arbres{T. 2). . . . - . . . - + : 17, 66, — Quelques procédés pratiques de micrographie (T. 6). Focxeu (Henri). Recherches sur quelques cécidies foliaires LE PR A" ire . FRANCHET l'Asie, publiés en 1887 (T. 1) : : - : : (A.). Revue des travaux Sur la Botanique descriptive + et la géographie botanique des plantes de Fe 7 Ÿ CE REVUE GÉNÉRALE DE- BOTANIQUE - Francuer (A.). Les Bambusées à étamines monadelphes (T. 2). Gain (Edmond). Action de l’eau du sol sur la végétation D M ae Por 15, 71, PK Sur lä variation des graines sous l'influence =. ‘du chat ét du sol (PSE … GÉNEAU DE LAMARLIÈRE (Léon). Recherches physiologiques sur les feuilles développées à l'ombre et A SO EE 4). 2 481, À Sur trois espèces nouvelles de Sphé- onu D: PE RARE + Distribution des Mousses sur le littoral du Nord de la France (T. 7). _ Étude sur la flore maritime du Golfe de Gascogne-[T. 7) .: . . . . 438, ne Revue des travaux publiés sur les Mus- cinées depuis le 4 janvier 1889 jusqu’au 4° janvier 1895 (T. 8) 40, 74, 111, 168, 217, 313, 368, 426, Rip re 73, 153, 233, 260, — Sur les Mycocécidies des Ræstelia Re, 225 GERBER (Voyez BERG). Giarp (A.). Nouvelles études sur le Lachnidium acridiorum “à D ee parasite du Criquet pèlerin GRELOT (P. ]. Sur les faisceaux staminaux RSR Le Frs (Ed.). De l'influence de la gelée printanière de 1897 sur la végétation d tières (T. DRE de Di ue + de à | GuiGnarp (Léon). Développement et constitution . anthéro- Vide (HAE 0 , 63, 136, | Hecker (E.). Une nouvelle espèce de l'Afrique oitiale (Sola- num Duchartrei) (T. 2) HExry (Edmond). Revue des travaux de botanique forestière publiés en 1888 et 1889 (T. 2). ES A À SN AE, QE hd Oued Vins Aie Ke — Revue des travaux de botanique forestiéié on 1690, 1894 et 1892 (TH)... 2 Pages 465 123 318 276 ms La végétation forestière en Lorraine Me . dant Fannés 1893 LR: 1 Ge sa D De PERTE NS 7 M »| TABLE DES DIX PREMIERS VOLUMES Henry (Edmond). La végétation forestière pendant l’année : 1893. Nouvelles observations (T. 10). . Hervier (J.). Sur quelques plantes d'Espagne récoltées par M Réverchon (Er at." ts ns CO — Note sur le polymorphisme du Populus Tremula et de sa variété Freyni (T. 8). . . . . . . . Hicxez (Robert). (Voyez Durour). HocareurTiNER (Georges). Étude sur les phanérogames aqua- tiques du Rhône et du port de Genève (T. 8) . . 90, 158, 188, Hue (A. M.). Revue des travaux sur la description et la géo- graphie botanique des Lichens, publiés en ASS IE fl ns Lo Revue des travaux sur la description et la géo- graphie des Lichens, publiés en 1889 (T. 2) . Revue des travaux sur la description et la géo- graphie des Lichens, publiés en 1890 (T. 4) . Revue des travaux sur la description et la géo- graphie des Lichens, publiés en 1891 (T. 5) . Revue des travaux sur la description et la géo- graphie des Lichens, publiés en 1892 et 1893 D es nie 174, 222, Revue des travaux sur la description et la géo- graphie des Lichens publiés en 1894-1897 (T. 40) . . . 125, 174, 215, 267, 312, 345, Hy (F.). Les inflorescences en botanique descriptive (T. 6). . — {(T. 7) 5, __ Sur les Lavandes cultivées dans les jardins (T. 10). . Jaccarp (Paul). Influence de la pression des gaz sur le déve- loppement des végétaux (T. 5}. : . . + + - 289 Jacos pe CorpemoY (H.). Description d’une Liliacée exotique peu connue; le Cohnia flabelliformis (T. 4) . . . . + + : - Jacos pe Coroemoy (E. et H.). Sur le polymorphisme de l'4s- plenium lineatum SW. LR ER ie _ JANCZEWSKI (Edouard de). Études morphologiques sur le genre An a à ? 6. < . Chapitre premier : Fruit et graine; Chapitre deuxième : 574 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Pages Germination (T. 4). . . . .. sm te 241, 289 Chapitre troisième : La Racine {F9}. .°: .. ... 337 Chapitre quatrième : La Tige (T. 40). . . . . . . 433, 507 JoNkMax (H. F.). Note sur un appareil de germination (T. 9). 45 JuMELLE (Henri). NN et transpiration chlorophyl- us — He physiologiques sur le développe- ment des plantes annuelles (T. 1). 401, : 195, 258, 318, 359, 430 — Revue des travaux de physiologie végétale, parus en 1888 et jusqu’en juillet 1889 à 487, 537 — Le Laboratoire de Biologie végétale de Fon- taineébleau (T. 2) — Influence des anesthésiques sur la transpira- tion der végétaux (T2)... : — Revue des travaux de physiologie et de chimie végétales parus de juillet 1889 à avril SOMME ZE. - _ . 989, 324, 359: — Nouvelles recherches sur l’assimilation et la transpiration chlorophylliennes (T. 3). 241, 293 us Revue des travaux de physiologie et chimie ess parus d’avril 1890 à juin 1891 (io. 326, 361, 389, 437, 534 — Recherches physiologiques sur les Lichens CESR Le 49, 103, 159, 220, 259, 305 _— Revue des travaux de physiologie et chimie végétales, parus de juin 1891 à août 1893 (T. 6). . 123, 186, 212, 273, 310, 345, 379, 424, 471, 528 (T. 7). 27, 85, 172, 233,278, 345, 343, 389, 420, 476 _ Étude anatomique du Cissus gongylodes (T.9). 129 Kozperup ROSENvINGE. Influence des agents extérieurs sur “ne l'organisation polaire et dorsiventrale des plantes (T. 1). , 423, 170, 244, 304 Dev aie e Note sur un nouveau parait de la Vigne : ) CRE be Mig He Àre Bee TABLE DES DIX PREMIERS VOLUMES . LecLerc pu SABLON. Revue des travaux d'anatomie publiés en 1888 (T. 1) 47 — Sur le sommeil des feuilles (T. 2). — Revue des travaux d’anatomie végétale, parus en et au commencement de 890 FD) ri 412, 456, né Sur les . des Équisétacées (T. 4). — _ Sur une maladie du Platane (T. 4). . _— Sur l'anatomie de la tige de la Glycine _ Recherches sur la germination des graines oléagineuses (T. 7) . . . . 145, 205, — Sur la digestion des albumens gélatineux RE A RE — Sur la germination des amandes (T. 9). . PRE NE RC RS ME UN RE ere 2: of ALL. Sur les réserves oléagineuses de la noix è 3 me Recherches sur les réserves hydrocar- bonées des bulbes et des tubercules CR UN 7, . 999, 989, 4, Lécer (Maurice). Structure et développement de la zygospore du Sporidinia grandis (T. 7) . . - . . . . . . . . + « . Le Granp (Ant.). Nomenclature binaire. La règle de priorité devant l'usage [T. 9): 420.0. 408 ere re LesaGe (P.). Recherches expérimentales sur les modifications des feuilles chez les plantes maritimes (T. 2). 54, 106, LoTHELIER (A.). ns. sur les plantes à dihéteté (T. 5) Lunp (Jules-Ferdinand). Note sur 1 ’influence de la sicesiton sur la respiration des tubercules er Mac Mizcan (Conway). Les plantes européennes introduites dans la vallée du Minnesota (T. 3). . . - + . . . + + - - Macnin (Ant.). Sur la distribution du Cyclamen europæum dans le Massif du Jura (T. 3) . . .- - - - Recherches sur la végétation des lacs du Jura RE os a to nee 241 576 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE F Pages MaGnix (Ant.). La végétation des lacs du Jura. Note addi- De LT a 515 MaLpiney et THOUVENIN. De linisence: des rayons X sur la D su toi. . Marin (L.). Revue des travaux publiés sur la microbie et les fermentations pendant les années 1893 et 1894 (T. 8). 266, 306, 337 Masozer (A.). Les formes critiques d’Hellébores de la Savoie et du Daphné; À) 0, je — Revue des travaux sur la classification et la géo- graphie botanique des plantes vasculaires de la France, publiés en 1888 et 1889 (T. 2) . . 555 D SNS 43, 85, 135, 189 M es 392, 442, 503, 569 — Sur l’adaptation du Pteris aquilina aux sols cal- 5 EE A PE PAS ee VE Te OR Marrucuor (L.). Structure, développement et forme parfaite “des Gliocladtum (T; 7)... . —., me Développement d’un Cladobotryum (T. 7) . . 497 — Recherches biologiques sur les Champignons E:9} -- Revue des travaux sur les publiés en ones 1895, 1896, 1897 (T. 10). 261, 305, 483, 539 . — et PS (J. (Voyez CosranTiIN). | he (Émile). Le Chaudron du Sapin (T. 6) mn (Eugène). Nouvelle méthode pour déterminer la pureté de certaines essences végétales HR Oh es mo cles se _ Étude critique et expérimentale sur la mesure de l'intensité des parfums des plautes.(E. 6)... ue — Action de la lumière et dequelquesagents extérieurs sur le dégagement des codeur CP 129, 203 - PHuan( Marin). Revue des travaux de tératologie et de patho- . logie végétales pour les années 1892, 1893 et 1894 ne 7} 465, LT LR AO AR LA Ie NS, MA SES CO TABLE DES DIX PREMIERS VOLUMES HE ete Pa MOLLIARD (Léon). Se la. PER E du Dale dans le at REP sx . du Petunia hybride (ES. . +... _ Homologie du massif pehique. et de l'ovule (T. 8 Le Hy Dette he pathologique A Éllnles Vos lales (T; Plan auoiv stabéibin à 2 0 : — Notes de pathologie végétale (, 10). De l'hermaphrodisme chez la Mercuriale et le Chanvre (T. 10)..2:.25 scene «4. te Revue des travaux d'anatomie végétale parus . en 1895 et 1896 (T. 10). 423, 491, Naupin (Ch.). Quelques observations sur la acoudation des Palmiers du genre Phœnix (T.5). . .°. . . in Observations sur le climat et les Procustene du 1 _Jiltoral de la Provence (T. 6). : : . - + . . PALLADINE (W.). Recherches sur la respiration des fouilles vertes et des feuilles étiolées (T. 5). cs - Sur le rôle des hydrates de carbone FR résistance à l'asphyxie chez les plantes : supérieures (T:.6).... .. . . . -.- ie . Recherches sur la corrélation entre la respi- ration des plantes et les substances azotées Me D EE Re ce nou «+ ve _ Recherches sur la formation de la chloro- phylle dans les plantes Fa PL AC 0 PARMENTIER (Paul). Recherches sur les Épilobes de France in bmp res 29, PLANTA (A. DE). Note sur la composition des tubercules de Crosne du Japon (Stachys tuberifera) (T. di. si POULSEN (V. A.). Une nouvelle phanérogame sans chloro- : phylle (Thismia Glaziowii) (T. 1). ar Note sur la préparation des grains d’ se PONS DES An. nt tro rie PRILLIEUX (Ed.). Les tumeurs à bacilles des branches de l’Olivier et du Pin d'Alep . : ! a PRONEE fa }. rs la perforation des tubercules de Pomme de terré par les rhizomes du Chiendent (T. dk * _ Contribution à l'étude des relations entre les se et les insectes (T. wi nn. à ‘578 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE “cote (A). Revue des travaux d'anatomie éiétale parus de juillet 1890 à décembre 4891 (T: 4). 41, 79 Mee 135, 186, 231, 283, 332, — Recherches physiques sur les Hibéceutts de la Pomme de terre (T. ue Sur un nouveau mode de MARS dé Pope pidue dela Vigne (F0). "5. 4 — Influence du mode de répartition des Er sur leur utilisation par les plantes (T. 6) . . 2 Revue des travaux d'anatomie végétale parus en 1892, 1893 et 189% (T. 9). 27, 58, 119, 150, ë 181, 226, 355, — Recherches sur le Black Rot de la Was (T. 10). 129, . Ranos (Charles). Sur les limites d'altitude des cultures et des les régions adjacentes. (T. 8} ; 2 1: , à Rav (J .). Variations des Champignons bitesieurs sous Lin- + Suence du mieu (F. 9}. 25 Le 193, 255, Russrcr (W.). Recherches sur le dpfébsemient et anatomie des cladodes du petit Houx (T. 2) . ma Contribution à létude de a sécrêteur des Papilionacées (T. 2). … Étude anatomique d'une acidie du ne (T. 3. Chou (T. nas Observations sur _. développement ‘Y'inflo- rescence mâle du Noyer (T. 4). . . . . . . fluence des vagues (T. 4 — Nouvelle note sur les pelotes marines (T. 5). LORS ANT COS ONE OT DANS US DUR se nt CA végétale parus en 1888 ou dans _ essences forestières dans la Scandinavie UPS et — Étude des folioles anormales du Visio sb (T. 2) te Étude anatomique d'une acidie re ee # 2 3) : d Le Transformation des cônes de Pins sous lin- Sxponrs eh DE). Les inflorescences des Palmiers lossiles ae no Revue des travaux de paléontologie 4 - Je cours des années précédentes . : (Re 541, Pages TABLE DES : DIX. PREMIERS. VOLUMES SaPouTA (Marquis pe). Revue des travaux de PT végétale parus en France ‘dans'* cours des années 1889-1892 ns : (T. 5). . . 119,172, 280, 265, 317, — . . . Étude monographique sur les Rhizocau- Here lon-(Ti 6h cour. vétitus 241, 900, rois (A.). Récherches sur les ro ET 1): 415, 451, 471, 509, 558, SnvRax (G.). Sur la flore des régions arides " ds de Mexico (T. 10) . . Note sur la io Uinisations dés Caciées (T. 10) Sur la culture des plantes européennes à Mekies CRE AO} de ta te Taouvenin (Maurice). De l'influence des courants électriques continus sur la décomposition de l'acide eue à chez les végétaux aquatiques (T. 8) . : TraBuT (L.). L'Abies numidica, Re de dé ses affinités avec les Abies méditerranéens (T2 Les champignons PA du hs _… Pi. - Revision des ss dé its | Riella et dose tion d’une espèce nouvelle (T. à) - : Sur les variations du 7. Mirbeckii Durieu, en Algérie (T. 4). aa Note sur les Marsilia d'Algérie (TL 6. in ne Sur une Ustilaginée parasite de la Betterave . (œdomyces leproides) (T. 6). . + +: : : * : }. Sur la vitesse de la croissance d'un Lichen FE. 8h VaLLoT (J. saxicole Sur une station cu ‘pie is à vins sur un n dyke siliceu x du bois de Lodève Rs... Sur l'existence de feuilles sans méristèles (T. 8 k me végétal r | … Tiecnew (Ph.). © dans la fleur de certaines phanérogames . VaRIGNY (Henry »£). L’atropine est-elle un : SATA er _. L2 L2 se "€ L2 LA Me A UNE Ne Visa ee Une maladie des dE he-boutuses (r. 3 Br ei ER de 2 maladie nouvelle des raisins ( Aurto- craint Vitis Sp. n.) Fr 3) - Zeucush ÎR. Fe “Le Marquis G. de Saporta, ‘sa vie et ses travaux ER ne iris 3 Revue des travaux de téRédutologie vu Le publiés -dans le cours des années 1893-1896 324, 360, 399,440 < Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 18 J. Poinsot sc. Imp. Le Bigot. Ed. de Jancsewski del. Tiges des Anémones Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 19. _med.scl Fix. 39 J. Poinsot sc. scl : Imp. Le Bigot. Ed. de Janczewski del. Tiges des Anémones Revue general tani ] tevue générale de Botanique. Tome 10. Planche 20. H Sjôberg et JEriksson ad nat. delin.. Gen Stab Lit. Anst., Stockholm Puccinia Ribis DC. sur Ribes rubrum. M. Gaston BONNIER As = MEMBRE DE L'INSTITUT, # PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE à Ë à # “ Li raison du 15 Ja ï rats Fe or MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT. Se LA Revue générale de Botanique parait le 15 de chaque mois et chaque livraison est be de 5 @ de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. : Le ls annuel (payable d’a avance) est de : 20 fr. as ee les Départements et l'Algérie. Fe hs + RÉCENTES PUBLICATIONS MARQUES D' A. F. W: SCHIMPER : gere Sn ss auf phsiolofiéher india mit 502 als Tafeln oder den Text gedruckten abbildun Autotypie, 5 Tafeln in Lidhière ck und 4 geographisehen Karten. oi: D Zweiter Theil : Resp und Genossenschaften. Dritter +: Zon > Atebhafte : Dre tropischen Zonen. ZW ces Abschnitt : Die temperirten Zonen. Dritter Abschnitt : Die Lt Zonen. Vierter Abschnitt : Die Hôn Fünfter Abschnitt : Die Vegetation der Gewässer (léna, Gustav'Fischer, 1898, IGNATIUS UrBax : 8 ymbolæ re seu fondamenta Floræ Indiæ 0 ..dentalis. Volumen I, Fasciculus 1, continet : Bibliographia India _ occidentalis botanica (Berlin, nn trébuer. 1898). cp D. Grecescu : Conspec “e ee oc Plantele vasculare indigene : : cele naturalizate ce se gûsesc pe teritoriul Romäniei, considerate [a nur de vedere "siieiete si ge0 rs (Hart, ospnies : Drépiatéa 1898. — Berlin, Friedlände H. JumeLLE : Les '