REVUE GÉNÉRALE
DE
BOTANIQUE
REVUE GÉNÉRALE
DE
BOTANIQUE |
M. Gaston BONNIER
MEMBRE DE L'INSTITUT,
PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE
TOME DIXIÈME
PARIS
PAUL DUPONT, ÉDITEUR
4, RUE DU BOULOI, 4
1898
Mo. Bot. Garden,
SUR UNE DIPTÉROCÉCIDIE FOLIAIRE
D'HYPERICUM PERFORATUM
par M. Aug. DAGUILLON.
Il n’est pas rare de trouver en été, dans les parties récemment
coupées des boïs de la région parisienne, où abonde le Millepertuis
(Hypericum perforatum), des pieds de cette espèce affectés d’une
anomalie qui frappe immédiatement les yeux de l'observateur le
moins prévenu.
On sait que les feuilles d’ Hypericum perforatum sont opposées
décussées. Leur limbe (fig. 1), dont le contour a la forme d’une
ellipse allongée, est parsemé de petites
poches sécrétrices qui en occupent à peu
près toute l’épaisseur et dont la plupart
ont un contenu incolore, ce qui les fait
paraître, sur la feuille examinée par
transparence, comme autant d’orifices
Fig. 1. — Feuille normale Fig. 2. — Feuille Lire
d'Hypericum perforatum. d'Aypericum perforatum.
‘dont la présence justifierait le nom vulgairement donné à la plante;
d' itres poches peuvent avoir un contenu de couleur brun foncé.
Poe affectés 4 l'anomalie dont il est ici Fe cer-
G REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
tains rameaux, au lieu de s’allonger normalement et de porter des
feuilles bien développées et régulièrement espacées, demeurent très
courts. Leur première ou leurs deux premières paires de feuilles,
extrêmement réduites, sont étroites et terininées en pointe; puis le
rameau se termine brusquement après une dernière paire de feuilles
beaucoup plus volumineuses, dont la forme et l'aspect général ne
rappellent aucunement ceux des feuilles normales. Chacune de ces
deux feuilles (fig. 2) est à peine plus longue que large; son contour
a la forme d’une courte ellipse, tronquée, à une extrémité de son
grand axe, par la surface d’insertion de la feuille sur son rameau,
tandis que l’extrémité opposée se termine en une pointe émoussée.
Le limbe, épais et de consistance charnue, se courbe de manière
à devenir convexe sur sa face dorsale,
concave sur sa face ventrale, consti-
tuant dans son ensemble une sorte de
surface ellipsoïdale dont la nervure
médiane serait un méridien; on peut
encore comparer la forme de la feuille
ainsi modifiée à celle d’une sorte de
nacelle ; par son bord libre, légère-
ment relevé, elle s’applique contre la feuille opposée, sans se sou-
der cependant avec elle (fig. 3), de manière à limiter une cavité à
peu près sphérique, à l’intérieur de laquelle on trouve générale-
ment, en écartant les deux feuilles, quelques larves vermiformes,
de couleur ordinairement orangée. Au lieu de conserver la couleur
verte des feuilles normales, les feuilles altérées ne tardent pas à
prendre dans leurs parties externes, c’est-à-dire voisines de leurs
faces dorsales, une coloration rouge qui rappelle celle de certains
fruits mûrs de la plante; leur bord est généralement marqué par
un assez grand nombre de ces petites poches sécrétrices à contenu
brun noirâtre qui sont disséminées sans ordre dans les feuilles
normales et qu’on observe aussi sur les deux bords des pétales; en
examinant ces feuilles à l'œil nu par transparence, on n’aperçoit
Fig. 3. — Coupe transversale
schématique de la galle.
pas, au contraire, ces poches à contenu incolore qui criblent les —
feuilles normales. +
Eu même temps que ces modifications locales, qui aboutissent
à la formation d’un certain nombre de poches abritant des larves,
on constate aussi une altération ces de la nr tout _. |
DIPTÉROCÉCIDIE FOLIAIRE D'HYPERICUM PERFORATUM 1
les feuilles de la tige principale et des branches secondaires que
n’affecte pas directement l’anomalie deviennent étroites, quelques-
unes presque linéaires; les fleurs apparaissent en fort petit nombre;
quelquefois même l'individu atteint est entièrement stérile.
Cette cécidie foliaire est connue depuis fort longtemps; mais
les observateurs se sont, en général, uniquement préoccupés
d'étudier l’insecte qui en provoque la formation. Elle à été décrite
dès 1832 par Gené (1), qui déclare l’avoir prise longtemps pour le
fruit du Millepertuis, et plus tard, en 1847, par Bremi. M. A. Giard (2)
la signalait une fois de plus en 1889 pour rattacher les modifica-
tions qu’elle entraîne dans l’ensemble de la plante attaquée à cette
catégorie générale de phénomènes qu’il a rangés sous la désigna-
tion commune de phénomènes de castration parasitaire.
Les auteurs ne paraissent pas, d’ailleurs, entièrement d’accord
sur la détermination de l’espèce à laquelle on doit attribuer la
cécidie (3). Bremi en avait fait une espèce d’un genre de Diptères,
le genre Cecidomyia (Cecidomyia Hyperici Bremi). En 1892,
Rübsaamen (4) restaurait, pour y faire entrer Cecidomyia destructor
(la fameuse Mouche de Hesse), le genre Oligotrophus, qui avait été
créé par Latreille et dont le type était, pour ce dernier, Oligotrophus
juniperinus — Cecidomyia juniperina De Geer. Quelque temps après,
M. À. Giard faisait remarquer (5) que, s’il lui paraissait difficile de
placer Cecidomyia destructor dans le genre Oligotrophus, il était vrai
du moins que Cecidomyia Hyperici Bremi, et quelques autres
espèces dont Rübsaamen ne parle pas, forment bien, avec Oligo-
trophus juniperinus Latr., un ensemble naturel : « Gené, qui a si |
» parfaitement décrit les divers états de la Cécidomyie du Mille-
(1) G. Gené : Una specie di Cecidomia che vive sugli ts
(2) A. Giard : Sur la castration parasitaire de l’Hy um perforatum L.
par le Cecidomyia Hyperici Bremi et par l’Erysiphe Martii Le (Comptes rendus,
1889, t. 109, p. 324).
(3) Si on fait usage, pour la détermination de cette espèce, des clefs publiées
par le D' HR. von Schlechtendal (Die Ga alibildungen (Zoocecidien) der deuts-
pouvant varier dre trà à la vraie mue
. Zeitse nas XXXVI, p. 376.
8 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
» eo insistait déjà avec raison sur ce rapprochement » ; pour
M. Giard, l’insecte producteur de la galle du Millepertuis dorrsi
donc être placé dans le genre Oligotrophus Latr. En 1896, Kiefier (1),
ayant retrouvé en Lorraine la galle de Gené et en ayant obtenu
l’insecte parfait, le range dans le genre Diplosis, sous le nom de
Diplosis Giardi n. sp. M. Giard, à qui je dois les indications qui
m'ont permis de recueillir ces renseignements d'ordre entomolo-
gique et que je remercie vivement de son extrême obligeance,
s’en tient à son opinion sur la position générique de l’espèce, à
laquelle il pense qu’il conviendrait de donner le nom de Oligotro-
plus Giardi Kiefter. :
Si, comme on le voit par ce qui précède, les entomologistes se
sont fréquemment occupés des galles du Millepertuis, les botanistes
n’en ont pas, que je sache, fait l’étude anatomique, et ce sont quel-
ques résultats de cette étude que la présente note a pour objet de
faire connaître.
L'étude dont il s’agit se ramène, en somme, à une comparaison
entre la structure normale de la feuille d’Hypericum perforatum et
celle d'une feuille atteinte par l’anomalie.
La première modification qui frappe l’observateur est l’épais-
sissement relativement considérable de la feuille anormale. Le
limbe d’une feuille normale a, dans ses parties latérales, une épais-
seur moyenne de Omm{4%; ce n’est qu’au niveau de la uervure
médiane, beaucoup plus saillante que toutes les autres à la face
injérieure de la feuille, qu’il atteint une épaisseur à peu près dou-
ble, soit d'environ Omm30. L'épaisseur d’une feuille anormale, aussi
comparable que possible à la précédente (prise sur le même pied
et constituant, par exemple, la feuille axillante du rameau atteint
par l’anomalie), est beaucoup plus uniforme : c’est à peine si la
nervure médiane est indiquée par une légère saillie à la face dor-
sale de la feuille; l’épaisseur moyenne de l'organe est d’environ
Omn32; elle est légèrement supérieure à l'épaisseur maxima de la
feuille normale au niveau de la nervure médiane. :
Dans la feuille normale, l’épiderme est formé de cellules à
sontgues sinueux; leurs membranes Lot due portent une .
(0 J: 3. Kiefer : Observations sur les Diplosis et di
uodités (Bull. Soc, entom. Fr., Séance du LL novembre 1396, P. 383).
agnoses de 0e pe an :
DIPTÉROCÉCIDIE FOLIAIRE D’HYPERICUM PERFORATUM 9
sorte de réseau d’épaississement qui se présente, sur les cellules
vues de face, sous la forme de boutons irrégulièrement disséminés
le long de chaque ligne qui limite deux cellules voisines et faisant
saillie tantôt d’un côté, tantôt de l’autre (fig. 4). Les cellules sont
plus larges et plus hautes dans lépi-
derme supérieur que dans l’épiderme és a
inférieur, qui porte de nombreux stoma- Ÿ AN
tes; elles ont aussi des contours plus
sinueux : l'épaisseur, assez uniforme, de
l’épiderme supérieur peut atteindre 33u; ©
celle de l’épiderme inférieur, beaucoup
moins uniforme à cause de la présence de —
nombreux stomates, bordés de cellules
plus petites et moins hautes que les Ferme te épiderme fo-
autres, varie entre 11 et 23 u, ce qui
donne une moyeune sensiblement égale
à la moitié de l’épaisseur de l’épiderme supérieur.
Dans la feuille anormale, les contours des cellules épidermiques |
perdent à peu près complètement leurs sinuosités : ils deviennent
très sensiblement polygonaux ; ce n’est qu'à l’épiderme inférieur
qu’ils manifestent, par de légères inflexions, une tendance à la
sinuosité. D'ailleurs les membranes de séparation, dont les contours
représentent la tranche, possèdent encore le réseau d’épaississe-
ment qu’on remarque dans les feuilles normales. Quant aux dimen-
sions des cellules épidermiques, elles sont assez sensiblement
modifiées : d’une manière générale, les cellules de la feuille anor-
male sont un peu plus larges que celles de la feuille normale, d’où
il résulte que les stomates, à la face inférieure, sont plus espacés
que dans la feuille normale ; par contre, les cellules de l’épiderme
supérieur diminuent beaucoup de hauteur et les deux épidermes
_ prennent une épaisseur à peu près identique, sensiblement égale à
celle de l’épiderme inférieur d’une feuille normale (11 à 23 x envi-
ron). Il faut remarquer d’ailleurs que dans l’épiderme supérieur
de la feuille anormale, qui regarde la cavité de la galle et offre une
surface générale concave, chaque cellule présente elle-même cette
forme, de sorte qu’elle apparaît, sur une coupe transversale, sous
: l'aspect d'une sorte de croissant qui tourne sa concavité vers
cum perforatum.
10 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
l'extérieur et entre en contact par ses extrémités avec les crois-
sants représentant les cellules voisines (fig. 5 à 8).
Le mésophylle de la feuille normale (fig. 9) est nettement diffé-
rencié en parenchyme palissadique, vers la face supérieure, et paren-
chyme lacuueux, vers la face inférieure, Le parenchyme palissadique
ne comprend généralement qu’une assise de cellules étroitement
Fig. 5 à 8. — Comparaison entre les épidermes d’une feuille normale et ceux due
feuille anormale. — S, é épiderme supérieur d’une feuille normale; 1, son
épiderme inférieur; S’, épiderme supérieur d'une es a anormale; l son *
épiderme inférieur. + :
serrées, dont chacune a environ 45 y de haut sur 11 u de Ho ül .
_ occupe à peu près la moilié de l'épaisseur du mésophylle. Le tissu Fe
lacuneux, qui en occupe l’autre moitié, comprend, en presque tous - . |
| ses points, deux assises de cellules dont chacune est environ deux
_ fois plus …… que ML bre re 23 —. . sur u . de
DIPTÉROCÉCIDIE FOLIAIRE D’'HYPERICUM PERFORATUM 11
large) et légèrement rétréci vers son milieu de manière à offrir quel-
que ressemblance avec une courte pièce osseuse que termineraient
deux épiphyses. Dans le mésophylle de la feuille anormale (fig. 10)
il n’est plus possible de distinguer nettement deux sortes de paren-
chyme. On trouve bien, immédiatement au-dessous de l’épiderme
supérieur, une première assise de cellules dont les sections par
un plan perpendiculaire à la surface du limbe ont une forme à peu
près carrée (chacune d’elles ayant, par exemple, environ 45 y de
haut sur 34 uw de large); cette assise représente évidemment les
palissades de la feuille normale; mais encore faut-il remarquer
que, si les cellules qui la constituent ont sensiblement la même
Fig. 9. — Coupe transversale d’une feuille Fig.10.—Coupetransversale d'une feuille
normale, au voisinage de la face supé- anormale, au voisinage de la
rieure. — Ep., épiderme; Pal., tissu supérieure, — Ep., épiderme; Par.,
en palissade; Lac., tissu lacuneux. parenchyme,
hauteur que ces dernières, elles ont une largcur bien plus grande,
de telle sorte qu’une cellule de l’épiderme supérieur, dans la feuille
anormale, recouvre à peine plus d’une cellule sous-jacente (fig. 10),
tandis qu’une cellule homologue de la feuille normale recouvre de
trois à quatre palissades (fig. 9). Quant au tissu lacuneux de la
feuille normale, il est ici représenté par un grand nombre d'assises
de cellules irrégulièrement arrondies dont les dimensions vont en
décroissant progressivement de la face supérieure vers la face infé-
rieure de la feuille.
Dans la feuille normale, la nervure principale, qui fait une saillie
assez forte à la face inférieure, correspond à une différenciation
très marquée de la morphologie interne (fig. 11). Dans le faisceau
libéro-ligneux, qui constitue la partie essentielle de la nervure, les
_ éléments ligneux se montrent, sur une coupe transversale, dis-
4 posés en rangées régulières qui divergent, à la manière des rayons |
d’un éventail, de la face supérieure vers la face inférieure. Le .
12 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
faisceau est entouré d’un péridesme qu’une assise endodermique
de grandes cellules, à contours arrondis, sépare latéralement
du mésophylle ambiant. Sur les faces supérieure et inférieure
de la nervure, l’endoderme est séparé de l’épiderme foliaire par
un cordon de collenchyme; réduit souvent à un seul plan de cellules
du côté de la face inférieure, ce collenchyme est, au contraire, repré-
Fig. 1!. — Coupe transversale
de la nervure médiane d’une
feuille normal .
piderme supérieur Â
épiderme inférieur; Pal., tissu
e e; Lac. tissu lac médiane d’une feuille anormale. .
neux ; Coll., collenchyme ; sup, épiderme supérieur ; Ep. inf., épi-
End., endoderme; B, bois; derme inférieur ; End, endoderme ; B, hois ;
Lib., liber. Lib., liber, Te
senté par un grand nombre d’assises du côté de la face inférieure
et c'est à lui qu’est due presque exclusivement la forte saillie de
la nervure. Avec les deux cordons de collenchyme qui l’accom-
pagnent, la nervure principale forme, à travers le limbe de la
_ feuille, une sorté de lame continué qui coupe nettement le méso-
phylle. Une structure tout à fait semblable se retrouve dans les
nervures Secondaires qui proviennent de la ramification de la ner- .
DIPTÉROCÉCIDIE FOLIAIRE D'HYPERICUM PERFORATUM 13
vure principale; seulement le nombre des éléments du faisceau
libéro-ligneux et du collenchyme y diminue sensiblement. Ce n’est
que dans les nervures de troisième ordre et leurs dernières rami-
fications, plongées en plein parenchyme, que disparaît toute trace
de collenchyme.
Dans la feuille anormale, la différenciation de la nervure prin-
cipale est beaucoup moindre (fig. 12). Les éléments ligneux du
faisceau sont disséminés avec moins d’ordre, au milieu d’un paren-
chyme qui manifeste une tendance à s’intercaler entre eux : il
semble qu’on assiste à une sorte de morcellement du cordon
ligneux. La limite entre le mésophylle, dont nous connaissons
déjà la grande homogénéité, et le péridesme du faisceau, perd
beaucoup de sa netteté : et par la forme et par la dimension de ses
cellules, l’assise endodermique tend à se confondre avec le reste
du mésophylle. Quant au collenchyme qui doublait la nervure sur
les deux faces dans la feuille normale, il disparaît entièrement ici,
et ainsi s'explique le peu d'importance de la saillie que forme la
nervure à la face inférieure de la feuille. La structure des nervures
secondaires subit une simplification analogue.
Sur une coupe transversale du limbe d’une feuille normale, on
peut s’assurer que les poches sécrétrices en occupent, au point ôù
elles se trouvent, à peu près toute l'épaisseur : en ces points, cha-
cune des deux faces de la feuille présente une dépression et la
glande est en contact immédiat avec les deux feuillets de l’épi-
derme. Au contraire, les poches sécrétrices d’une feuille anormale,
à peine plus volumineuses que celles de la feuille normale, sont
noyées dans le parenchyme, à peu près à égale distance des deux
feuillets épidermiques, dont elles sont séparées par quelques
assises de cellules.
En ce qui concerne le contenu des cellules foliaires, on peut
remarquer que les cellules de l’épiderme inférieur, dans la feuille
normale, ainsi que les cellules des assises voisines du mésophylle,
se chargent d'une matière colorante rouge, dissoute dans le suc
cellulaire.
En résumé, on voit que les modifications apportées dans la
Structure de la feuille d’Hypericum perforatum par la présence des
larves d'Oligotrophus Giardi peuvent s’énoncer comme il suit :
14 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
1° Épaississement général de l'organe ;
20 Élargissement des cellules épidermiques et rectification
partielle de leurs contours;
3° Amincissement de l’épiderme supérieur ;
4° Différenciation moindre du mésophylle, dont le nombre total
des assises est sensiblement accru;
ÿ° Simplification de la structure des nervures, avec disparition
du collenchyme qui accompagne normalement les nervures de
premier et de second ordre;
6° Enveloppement complet des poches sécrétrices par le méso-
phylle, dans lequel elles cessent d’être visibles par transparence;
7° Développement, dans les cellules voisines de la face dorsale,
d’un pigment rouge soluble dans le suc cellulaire (1).
(1) Travail du laboratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston
Bonnier.
ñ INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX
SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX
par M. Ch. DASSONVILLE.
Ona déjà fait de nombreuses recherches relativement à l'influence
de la nature du terrain sur le développement des végétaux. L’Agri-
culture a tiré de grands profits des études faites sur les engrais de
toute nature.
Les procédés d'investigation ont été, jusqu'ici, presque exclu-
sivement du domaine de la chimie.
On peut se demander si les ressources dont la micrographie
dispose ne seraient pas aptes à compléter ces données, à les con-
_ trôler, et, dans tous les cas, à mettre au jour de nouveaux docu-
ments utiles.
Les différences que l’on observe dans la végétation suivant la
nature du terrain, suivant que les champs de culture ont reçu des
engrais spéciaux, portent à penser que l'aliment doit agir sur la
structure au même titre que la lumière, la chaleur, etc... C’est
d’ailleurs ce qui ressort des recherches de M. Lesage sur l’influence
du chlorure de sodium, et, on conçoit l'intérêt des recherches
anatomiques quand on examine la série des faits recueillis sur
l’action des milieux extérieurs par MM. Gaston Bonnier, Costantin,
Dufour, Gain, Landel, Lothelier, Russell, etc.
On pressent, en outre, que si les sels ont une action sur la
structure, on doit arriver à gouverner en quelque sorte cette der-
nière, puisque l’on peut aisément faire varier la nature ou la dose
des sels que l’on emploie.
Les conclusions kisuelies doit conduire cette étude sont du
; plus haut intérêt pour la pratique agricole.
- Si l’on connaissait exactement la marche que suit le développe-
3 ment des tissus, rs nee et des appareils, sous l'influence des
16 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
causes de variations les plus différentes, on pourrait chercher à
obtenir les structures qui seraient démontrées être les plus avanta-
geuses pour la pratique.
Si par.-exemple, une grande plante herbacée a besoin d’un
abondant tissu de soutien et qu'il soit prouvé qu’un certain sel
s'oppose à la formation de ce tissu, il faudra éviter de cultiver cette
plante avec un engrais renfermant ce sel.
Il importe donc de rechercher les lois générales qui régissent
l’action des sels sur la structure, de laquelle dépend l'édification
plus ou moins complète du végétal.
Il va de soi que de telles recherches sont en quelque sorte sans
limite, et, je ne me dissimule pas que je n'ai fait que les aborder.
INTRODUCTION
Lorsqu'on ajoute un sel au terrain dans lequel croît une plante,
on ne saurait, par l'observation directe du développement ultérieur,
distinguer l'effet produit de l'effet provoqué par les autres Age DIS
du milieu. On ne peut apprécier l’action de ce sel qu’en comparant
la plante à une autre plante de même espèce vivant dans les mêmes
conditions extérieures, moins la présence de ce sel.
Pour agir avec certitude, il faut même aller plus loin: il faut
prendre des graines semblables et les soumettre à des conditions
de milieu rigoureusement identiques. Si, alors, on introduit un sel
dans le sol dans lequel ces graines ont été semées, on peut com-
parer les plantes qui proviennent de ces graines à celles qui n’ont
pas eu de sel à leur disposition. Les différences qui résultent de
cette comparaison expriment l'effet du sel sur la végétation. |
Mais, lorsqu'on veut soumettre des plantes à des conditions de
milieu rigoureusement semblables, on se trouve en DRE de
certaines difficultés :
C'est d’abord la température, qu’il faut maintenir D riont la
même pour tous les sujets d'expérience. Les cultures en plein air ne
m'ayant pas paru remplir suffisamment cette condition, j'ai fait
presque toutes mes expériences en serre.
Puis, pour que les plantes reçoivent les mêmes radiations lumi-
neuses, il faut les placer les unes à côté des autres, sans pendant
ACTION DES SELS SUR LES VEGÉTAUX 17
les rapprocher trop pour qu’elles ne se nuisent pas mutuellement.
Ces conditions sont difficiles à régler. On peut toutefois tourner
la difficulté, en prenant soin d’expérimenter sur un grand nombre
de sujets. Si, en agissant ainsi, on obtient les mêmes caractères dans
toute une série de cultures, on est en droit de supposer que les
quantités de iumière reçues ont été sensiblement les mêmes. J’ai
donc expérimenté sur un grand nombre d'individus et je n’ai tenu
compte, dans mes comparaisons, que des résultats qui se montraient
les mêmes sur la grande majorité des plantes. Cela m'a permis,
en outre, de distinguer les modifications provoquées par les sels de
certaines Reese Toutes les graines provenant d’un même pied
‘ et soumises à des conditions identiques ne donnent pas toujours
des plantes absolument semblables, et il importe de ne pas confon-
dre ces différences individuelles avec les effets de la cause de
variation que l’on étudie.
Quand on veut apprécier l’action d’une substance minérale sur
la végétation, il importe que le lot témoin de comparaison qui doit
être privé de cette substance minérale n’en trouve aucune trace
g dons le milieu.
Dès lors, des expériences rigoureuses ne sauraient être faites
dans un sol naturel, puisque les plantes pourraient ÿ puiser des
éléments divers que nous ne saurions apprécier. Il est indispensable
d’expérimenter en solutions aqueuses titrées. Ces solutions réalisent
des conditions physiques bien différentes de celles des sols ordi-
naires. Pour me rapprocher autant que possible de l’état naturel,
J'avais songé, dès le début, à introduire, dans les solutions, de la
pierre ponce divisée en très petits fragments. Mais, je me suis vite
aperçu que, pour une mème solution aqueuse, les plantes variaient
considérablement entre elles, suivant que cette solution aqueuse
remplissait seule le flacon de culture ou bien imbibait sim cr
de la pierre ponce.
Ces différences dans le Fo. tenaient à la solubilité
de la pierre ponce. Dans certains cas, en effet, il y avait dans mes
flacons une certaine hauteur de liquide au-dessus de la pierre
ponce. J’ai remarqué alors que, dans cette région, les racines se
développaient vigoureusement, alors qu’elles restaient rudimen-
aires « dans d’autres flacons qui contenaient la même ga mais
L. sans pier re sl
à ie
“+
Las REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE .
D'ailleurs, les expériences de Wiegmann et Polstorff ont établi
qu’un sable quartzeux traité par l’eau régale,-puis lavé, cède encore
aux végétaux des éléments solubles. II m’a donc paru nécoseaies
de ne faire entrer dans le milieu aucun corps solide.
En raison des divergences d’opinions qui. ont cours sur l’utilité
des matières organiques, j'ai songé aussi à introduire du sucre dans
mes milieux de culture. Je décrirai plus loin une expérience préli-
minaire qui m’a engagé à n’utiliser que des milieux exclusive-
menti composés de matières minérales.
Ainsi, pour apprécier l'effet des sels minéraux sur les végétaux,
j'ai cultivé mes plantes, d’une part dans une solution titrée de ces :
sels minéraux, d’autre part dans l’eau distillée. La différence entre -
les résultats obtenus est due à la présence des sels; elle exprime
la valeur de l’action de ceux-ci.
On pourrait croire que pour étudier l’action d’un sel, il faut
comparer des plantes vivant dans une solution de ce sel à d’autres
plantes croissant dans l’eau distillée. Cette méthode porte le nom
de méthode directe. Mais des expériences nombreuses ont déjà
démontré qu'il faut un assez grand nombre d'éléments nutritifs;
et on ne peut se rendre compte des eflets d’un sel qu’en suivant la
méthode indirecte.
Cette méthode consiste en deux opérations successives :
Dans la première opération, on compare les effets produits sur
un végétal par une solution nutritive complexe à ceux que produit
l’eau distillée. La différence exprime l’action de la somme des sels.
Si la solution est convenablement choisie, les plantes acquièrent
de grandes dimensions et peuvent suivre le cycle complet de leur
évolution.
Dans un deuxième temps, on. détermine l’action de chaque se |
en comparant les effets de la liqueur nutritive complète aux effets
de la même liqueur privée chaque fois d’un des sels dont on veut
connaître l’action. La différence exprime celte action.
Pour étudier d’une façon plus complète l’eftet d’un sel, il suftit
d'établir des séries de cultures contenant des doses croissantes de
ce sel et de chercher quelle dose produit le meilleur résultat.
Il est très utile de savoir si deux bases de la même famille
telles que la potasse et la soude, la chaux et et etc.
“
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 19
produisent des effets identiques. Pour résoudre ce problème, on
compare les effets de deux solutions connues comme très aptes
à produire le développement complet des plantes et contenant
respectivement l’une des deux bases soumises à la comparaison:
La différence des deux développements fait connaître la valeur
comparée de ces bases.
On peut, par un procédé analogue, APppéer l'effet des divers
acides.
La méthode recu permet donc d’apprécier l’influence d’une
solution nutritive complète sur la végétation. J’étudierai cette
action sous le titre : « Action générale des sels ».
Elle permet ensuite de connaître la valeur de chaque sel dans
l’action générale et de voir comment varie cette action suivant les
proportions du sel dans la solution; enfin de juger l’action com-
parée des bases et des acides. J'examinerai ces diverses questions
sous le titre : « Action spéciale à chaque sel ». -
J’ai fait aussi des expériences en pleine terre. Ces expériences
ne sont pas sans utilité. Une étude de ce genre est, en effet, appelée
à fournir des renseignements précieux à l’Agriculture.
J’ai opéré par méthode directe et par méthode indirecte :
Dans le premier cas, j'ai ajouté au soi un seul sel et à des doses
diverses. En expérimentant sur un grand nombre de sels différents
j'ai pu apprécier la valeur comparée de chacun d'eux.
Dans la méthode indirecte, j'ai pris pour témoins les résultats
obtenus dans des carrés de terrains qui étaient arrosés avec üne
solution nutritive complexe, Des carrés voisins ont été arrosés avec
la même solution diminuée de l’un des sels étudiés. La comparai-
son de ces différentes cultures avec la première me permettait
d'apprécier la valeur de chaque sel.
Si ces deux méthodes fournissent des conclusions qui, dañs
leur ensemble, concordent entre elles et aussi avec celles que les
cultures en solutions aqueuses ont données, on en conclura que
malgré leur imperfection déjà signalée, elles peuvent donner des
résultats qui méritent un certain degré de confiance. Et ce fait
est très important, car, dans la pratique agricole, on ne peut, en
| général, expérimenter que de cette façon. Mais ces résultats ne
_ Sout en quelque sorte qu'une première approximation : ce son
20 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
les expériences en solutions aqueuses qui, seules, fournissent des
conclusions rigoureuses.
D’après ce qui précède, le présent travail sera divisé en deux
parties :
Dans la première, je m’occuperai des cultures que j'ai faites
en solutions aqueuses. Dans cette étude, j’examinerai :
4e L'action générale des sels d’une solution nutritive complète;
2% L'action spéciale de chaque sel (influence des doses, action
comparée des diverses bases et des divers acides).
- Dans la seconde, je traiterai des cultures faites en pleine terre.
PREMIÈRE PARTIE
CULTURES EN SOLUTIONS AQUEUSES.
CHAPITRE PREMIER
ACTION GÉNÉRALE DES SELS
Dispositif employé. — Mes solutions aqueuses étaient contenues
dans des éprouvettes entourées de papier noir, afin d'empêcher le
développement des Algues qui, sans cette précaution, auraient
végété aux dépens des racines.
Les graines étaient placées sur un grillage métallique fixé au
fond d’un trou pratiqué dans le bouchon des éprouvettes et dont …
les mailles pouvaient être facilement agrandies pour suivre le déve-
loppement des racines.
Les éprouvettes étaient placées en serre, à côté les unes des à
autres, dans les mêmes conditions de chaleur et d’éclairement,
de telle sorte que les cultures ne différaient que par la présence ou 5
l’absence des sels.
Choix du milieu. — /° Sels. — Pour obtenir au plus tôt les diffé
rences les plus nettes, j'ai choisi une solution saline qui contient
la pare des éléments de l'aliment .
si
Qt
RE CUT Se 10
RARE RS SU ON à EU PU
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 2}
Je me suis adressé à la solution recommandée par Knop, qui
se prépare d’après la formule suivante :
INR nn nu + » …: 1£T.
Phosphate de potasse. . : . . . Ogr. 250
Nitrate dé potasse. 1 5. . 0 gr. 250
Sulfate de magnésie . . ose 0 86200
a de _. de Le + Ua
Eau . ) rt CEUUS
A cette liste, réserve faite des faits établis au sujet de l'utilité
du silicium, du zinc et du manganèse, il manque, pour former un
aliment complet : du carbone, de l’oxygène et de l’hydrogène que
le végétal trouve dans le milieu extérieur et qu’il fixe par la fonc-
= tion chlorophyllienne.
Pour être toujours homogène, la solution de Knop demande à
être faite avec certaines précautions. Si l’on se contentait de
dissoudre les sels'et de réunir sans ordre les solutions, on obtien-
drait un précipité abondant qui nuiraït aux expériences. On dissout
“ensemble le nitrate de chaux et le nitrate de potasse ; on leur ajoute
doucement le sulfate de magnésie préalablement dissous. Puis, on
délaye l’ensemble dans toute la masse d’eau que doit contenir la
liqueur diminuée de la petite quantité nécessaire pour dissoudre
le phosphate de potasse. La solution de ce dernier sel est ensuite
versée goutte à goutte dans le mélange que l’on agite pendant toute
l'opération. On ajoute enfin le phosphate de peroxyde de fer. Dans
ces conditions, la liqueur reste parfaitement limpide.
_ 2 Matières organiques. — Comme nous sommes encore peu
éclairés sur le rôle des matières organiques dans la végétation (1),
j'ai fait une expérience préliminaire, pour voir s’il y avait intérêt à
faire entrer une substance organique dans la composition du milieu.
L'expérience suivante montre que dans les conditions où je
devais opérer, il était indispensable dd une solution exclu-
sivement minérale :
J'ai mis germer des pommes de terre, d’une part dans l’eau
distillée, d'autre part dans la solution de Knop, enfin dans celte
_ même solution additionnée d’une certaine quantité de sucre candi
(4 grammes par litre).
| (1) Voir les « Aliments de la plante » par Ch. Dassonville. {Éeho des Associa-
tions vétérinaires de France, 1897).
de:
2
_sissures ; ils pourrirent et les tiges moururent. 3
restèrent rudimentaires ; ; mais elles ont survécu, comme dans la
1 étudiée.
. individuelles pour des variations dues à l’
“Je Mais, le Sarrasin, la Pomme de t terre,
> REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Dans des expériences de ce genre, il est pratiquement im poses
de stériliser le milieu. Pourtant, j'ai pris la précaution de faire
bouillir la solution sucrée et de flamber les éprouvettes. à
Douze tubercules en voie de germination iurent mis en culture | L
dans chaque série : 4
Dès les premiers jours, les racines se développèrent au contact
des liqueurs salines et les tiges poussèrent vigoureusement.
Dans l’eau distillée, le développement fut faible.
Vers la fin de la première semaine, la croissance s’arrêta dans
la culture qui renfermait du sucre candi. La liqueur était trouble ; ;
elle était envahie par des microorganismes qui formaient.à la sur- -
face une pellicule blanche, épaisse, adhérant aux racines. Quelques …
jours après, les tubercules eux-mêmes furent attaqués par les moi-
Dans fi solution de Knop sans matière organique, les tiges ont É
continué à pousser vigoureusement. Dans l’eau distillée, elles «
solution minérale pure, pendant plusieurs mois.
Cette expérience nous fait voir que la présence d’une natiée
organique dans la liqueur permet aux organismes inférieurs de se
développer en abondance et de consommer une partie des sels de
Ja solution.
- L'introduction de la. matière organique dans 1 ions en fa
On voit d’ailleurs, par les résultats que je viens d’indiquer pour
la solution de Knop et pour l’eau distillée, que les substances miné-
rales en solutions pures permettent au végétal de se développer
dans des conditions telles que leur influence peut être aise ren
— Mes expériences n’ont porté que sur un
ee restreint d’ espèces. J’ai surtout tenu à opérer sur un très
grand nombre d'individus, afin d'éviter de prendre des variations
action des sels.
e Seigle, le Blé, l’Avoine
le Lin, le Grand- Soleil,
Courge, le Ricin, la Tomate, ” use es: le ER
Li
J'ai mis à l'étude: le Lupin, la Fève, l
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX A
+ [. — LÉGUMINEUSES
D)
A. — LUPIN
(Voir Revue générale de Botanique, Tome VIIT, 1896, pages 286 à 294).
B. — FÈVE
Dans la solution saline, des pieds dè Fève ont dépassé un mètre
de hauteur. Ils ont fleuri.
Dans l’eau distillée, les tiges sont restées rudimentaires (20 cen-
timètres environ). Elles n’ont pas donné de fleurs. Les plantes sont
restées vivantes aussi longtemps que dans la solution saline.
= MORPHOLOGIE INTERNE
4° Racine. — (La Comparaison est faite au niveau de la base de
la tige).
= Dans l’eau distillée (fig. 1%), la moelle (m). 1 lignifiée, est entourée
par un métaxylème très lignifié (mr) en relation avec les faisceaux
primaires (v. p). L’assise génératrice (a. g) ne fonctionne qu’au
niveau du liber primaire.
Les coupes montrent donc : des faisceaux primaires (v. p) logés
profondément et alternes avec le liber primaire {, rejeté vers la
périphérie par le liber secondaire ll; du métaxylème #x, sur lequel
s'appuie du bois secondaire v. $: cinq rayons de parenchyme (cj)
isolant les formations secondaires.
Dans la liqueur de Knop (fig. 15), la ble (m), les vaisseaux
primaires (v.p), la métaxylème (x) et le boisse condaire (v. s) sont
moins lignifiés. L’assise génératrice (a. 4) donne du bois et du liber
secondaire, non seulement en dedans du liber reg mais
encore au dos de deux faisceaux ligneux.
On voit alors, sur la coupe : deux larges massifs de bois secondaire
placés vis-à-vis l’un de l’autre ; sur l’un des côtés, un large rayon
de parenchyme (cj) adossé à l’un des faisceaux du bois primaire;
_ cipaux massifs par deux rayons de parenchyme adossé aux deux
3 : derniers faisceaux du bois ne po
-
: à l'opposé, un troisième faisceau secondaire séparé des deux prio-
24 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Le liber a une disposition analogue, c’est-à-dire, qu’au lieu de
cinq faisceaux isolés, il »’y en a plus que trois, dont deux larges,
opposés.
Les fibres péricycliques (scl) conservent une disposition analo-
gue à celle qu’elles ont dans l’eau distillée et permettent de recon-
naître le type pentagonal primitif. -
Les écorces n’ont pas de différences appréciables.
L'action des sels sur la structure de la racine de la Fève se résume
K 70/1 À à Eu dislillee
Fig. 43 et 14. — Coupes schématiques comparées de deux racines de Fève,
cultivées l’une dans la solution de Knop et l’autre dans l’eau distillée.
done en uw: diminution dans la lignification des divers éléments, en
une augmentation des éléments vasculaires et en une activité plus
grande de l'assise génératrice libéro-ligneuse.
2° Tige. — à. Eau distillée (PL. 14, fig. 90). — La tige est quadran-
gulaire, fistuleuse. Lés restes de la moelle (m) qui ont persisté
sont de nature parenchymateuse. Ro
: Chaque angle de la tige est occupé par un faisceau libéro-
_ ligneux assez important, au dos duquel on observe un paquet de
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX A
fibres sclérifiées. Plus en dedans, on compte vingt faisceaux, petits,
‘répartis sur un cercle. L’assise génératrice a peu ou pas fonctionné.
Dans tous les cas, les rayons restent entièrement parenchymateux.
Les faisceaux sont donc partout distincts, isolés. À chacun d’eux
s’adosse un paquet de fibres péricycliques (scl).
L’assise périmédullaire est parenchymateuse. Les vaisseaux
sont étroits, très lignifiés. Les primaires sont plongés dans un
parenchyme mince. Quand il y a des vaisseaux secondaires (ce qui
est assez rare), ceux-ci sont entremêlés de parenchyme lignifié.
b. Solution de Knop. (PI. 14, fig. 89). — Le coupe de la tige est
pentagonale. La moelle {m), en grande partie détruite, ne laisse
que quelques assises de cellules qui sont lignifiées. L’assise péri-
médullaire prend aussi le vert d’iode.
Les faisceaux qui occupent les angles de la tige sont beaucoup
plus importants que dans l’eau distillée. Ils sont au nombre de cinq.
Les autres faisceaux ne sont plus isolés, comme précédemment,
mais réunis en un anneau continu laissant proéminer, vers le
centre, les vaisseaux primaires v.p associés à du parenchyme mince.
Les cloisonnements de l’assise génératrice se sont, en eflet, déve-
loppés, puis différenciés, au niveau des rayons > comme entre le
liber et le bois primaire; mais, au niveau des rayons, la lignifica-
tion du bois est moins intense et les vaisseaux sont plus larges
qu’au niveau des formations primaires.
Le liber forme un anneau continu.
À chaque proéminence du bois primaire correspond, au dos
du liber, un paquet volumineux de fibres péricycliques.
Le nombre des assises de l'écorce est légèrement diminué.
En résumé, la solution de Knop détermine dans la tige la forma-
tion d’un anneau fermé de bois. Dans la racine, elle altère la
symétrie de la structure, par la formation de bois secondaire au
niveau de deux des rayons primaires. Ces faits sont dus à un fonc-
tionnement de l’assise génératrice au niveau des rayons primaires.
Elle augmente le nombre des Are péricycliques, mais ne tend
pas à épaissir les parois.
Ces conclusions sont analogues à celles que nous avons précé-
Dr formulées pou le Lupin (He (4 suivre).
à. Revue déterats de pars re 4 loc. cit.
REVUE DES TRAVAUX
PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE
PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1893-1896 {Suile).
B. — Période tertiaire.
Comme travail d'ensemble sur la flore tertiaire, et avant d’aborder
l'examen des travaux de détail, il faut signaler d’abord la Flora ter-
tiaria italica de MM. MESCiNELLI et SQUINABOL (1) dans laquelle les
auteurs ont donné la description, avec indications synonymiques remar-
quablement complètes, de toutes les espèces observées jusqu’à présent,
sans excepter les végétaux dre us les couches tertiaires d'Italie,
quels ont été les représentants anciens de tel ou tel des genres actuels.
Dans le même ordre d'idées, je citerai l'étude de M. Proza sur les Coni-
fères tertiaires du Piémont (2), qui s'étend depuis F'Eocène jusqu’au
Pliocène et comprend la description de plusieurs espèces nouvelles,
notamment d’Abies et de Pinus ; on remarque que les diverses espèces,
fort nombreuses, de Pins dont les strobiles ont été recueillis dans le
Tertiaire piémontais, viennent se ranger sans difficultés dans less sections
actuelles du genre, Strobus, Tæda et Pinaster
A la base du Tertiaire, les végétaux fossiles de l’'Eocène français ont
donné lieu à quelques observations nouvelles de M. BuREAU, portant
principalement sur la flore du Calcaire grossier parisien (3) : il y a cons-
taté la présence d’un Aralia de la section des Macropanax, et il a reconnu
que le Phyllites nt Brongt., classé plus tard comme Pota-
(1) A. Meschinelli et X. Squinabol : de tertiaria italica, Patavii. In-8°, Lxu-
578 p., 1893.
(2) P. Peola : Le Conifere terziarie del Piemonte (Boll. Soc. geol. ital. XII,
p. 705-746, pl. VE. 1894).
(3) E. Bureau : Sur la présnée d'une Araliacée et d’une Pontédériacée fossiles
dans le Calcaire ire grossier parisien (C. R. Ac. Sc., CXW, p. 1335-1337, 26 décembre 1892);
— Sur les prétendues Fougères fossiles du Calcaire grossier parisien Aid. CXVIL, è
pe 201-204, “it 1893).
PRE OR ET EEE à nt LIU NOUS M UUU
+
: ne
REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 27
mogeton, puis comme Otteli ia, devait être rapporté au genre Monochoria,
de la famille des Pontédériacées ; il a fait voir en outre que les prétendus
rose, Nerium parisiense. Il a étudié, d'autre part, une nouvelle série
d'échantillons de la flore du Bois-Gouët (1), contemporaine de celle du
Calcaire grossier, et y a découvert notamment un Bambou, Bambusites
occidentalis, représenté par ses gaines foliaires
‘est également à la flore éocène qu’appartiennent la plupart des
Nipadites, ces fruits analogues à ceux des Mipa, qu’on trouve surtout
en abondance dans le Tertiaire inférieur de l'Angleterre et de la Belgi-
que, et sur lesquels on a établi un nombre assez considérable d'espèces :
M. RENDLE a procédé à une revision attentive de celles-ci (2), et les a
réduites à six seulement: Mip. Burtini, Nip. lanceolatus, Nip. umbo-
natus, Nip. cordiformis, Nip. éllipticus et Nip. Heberti, excluant du
genre les Mip. re et ep: curtus, et ne conservant qu'avec
doute le Vip. acu
L’exploration le de la péninsule d’Apschéron, entreprise par
M. Sjôgren, lui a fait découvrir dans les dépôts éocènes de la région
une quantité considérable de bois silicifiés, dont l'étude anatomique a
été faite par M. J. Feuix (3) : il y a reconnu deux espèces de Conifères,
Pityoxylon silesiacum Gœpp. et Physematopityrs excellens n. sp.,
cette dernière ressemblant beaucoup à un bois de Ginkgo, et dix bois
de Dicotylédones, appartenant les uns à des types génériques déjà
éfinis, Tænioxylon, Fegonium, Plataninium, Perseoxylon, Anacar-
dioxylon, les autres constituant des types nouveaux auxquels l’auteur
a donné les noms de Rhamnacinium, Combretacinium, Ternstræmiacti-
nium et Sjôgrenia ; les premiers de ces noms indiquent des bois très
voisins, par leur constitution, de bois vivants appartenant aux familles
des Rhamnacées. des Combrétacées, des Ternstrœmiacées, sans
cependant e M. ix, qui s'élève contre des identifications trop
hâtives, tie affirmer que ces bois doivent être rapportés formelle-
ment et en toute certitude à ces familles. Quant au genre Sjégrenia, il
semble se rapprocher des Aurantiacées par certains caractères qui font
songer aux Citrus et aux Feronia, sans cependant concorder entière-
ment avec aucun de ces deux genres.
M. BuREAU a étudié (4) quelques Palmiers du Tongrien des environs
(1) E. Bureau. et N. Patouillard : Additions à la flore éocène du Bois-Gouët
de (Bull. Soc. sc. nat. de l'Ouest de la France, Ge p. 261-269,
“ VL. 1
(2) ÔR B, Rendie : Revision of the genus ee Bowerb. (Jours. Linn. Soc.
| London, Bot., XXX, p. 143-154, pl. VI, VIL.
Fel
(3) J: : Untersuchungen über Fee Hôlzer. 4. Stüek Geitschr. deutsch.
geol. Gesellseh., XLVI, p. 79-40, pl. VLLL-X. 1894). |
(4) E. Bureau : Sur quelques Palmiers fossiles d'Italie cout. Mus. hist. nat.,
sr
28 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
de Vérone, représentés par de magnifiques échantillons récemment
acquis par le Muséum d'histoire de de Paris, et dont l’un, Lata-
nites Maximiliani Vis., montre un jeune pied presque complet ; les
autres sont des éspèces à feuilles nee Phænicites italicus Vis., très
wettinioides Vis. ; M. Bureau regarde ces deux dernières espèces comme
M. Bureau la désigne sous le nom de Xentites pratesinensis.
Les recherches que MM. Mec, BreicHer et FLicHE poursuivent
depuis plusieurs années sur l’Oligocène de l’Alsace leur ont fourni de
nouvelles séries d'empreintes végétales (1), provenant de diverses
localités, Kleinkembs, Istein et Hagenbach, qui ont été examinées par
M. Fliche ; il y a lieu de signaler : à Kleinkembs, un Zygodium, un
Chrysodium, le Sequoia Couttsiæ, des inflorescences de Rhizocaulon,
sans parler des Dicotylédones assez nombreuses qui y ont été observées ;
à Istein, des feuilles du genre fossile Daphnogene qui semblent extrème-
ment voisines d’un Actinodaphne de la flore actuelle de la Chine, et à
Hagenbach des Cinnamomum remarquables par leur fréquence.
M AKOWITZ, de son côté, a publié une intéressante étude sur la
flore des gisements oligocènes des environs de Mulhouse (2); il y a
reconnu une proportion importante de Gymnospermes, parmi lesquelles
le Glyptostrobus europæœus et le Sequoia Couttsiæ se montrent particu-
lièrement abondants; il faut mentionner en outre un Cephalotaxites
nouveau et un Picea du ty u P. Omorica. Les Monocotylédones
comprennent notamment des Rhizocaulon, des Typhacées, une espèce
nouvelle de Palmier, Sabalites Færsteri. Parmi les Dicotylédones, les
?
opul te viennent les Lauracées, des Cinnamomum principa-
lement, les Protéacées avec des Persoonia, des Grevillea, et les Légu-
mineuses, elles on peut citer des épines bien recon-
alsaticus. Cette flore, que l’auteur considère comme appartenant au
sommet de lOligocène inférieur, à son passage à l’Oligocène moyen,
comprend un mélange de types des régions sa audes de l'Asie et de
l'Ouest de PA éiuns du Nord avec des types nord-américains
(t) M. Mieg, G. Bleicher et Fliche : Contribution à Pétude des terrains tertiaires
d'Alsace (suite) (Bull. Soc. Géol. Fr., XX, p. 375-385. 1893 ; XXII
(2) C. Lakowitz : Beitrâge zur
Oligocän-Flora der Umgegend von : Mühlhansen EE (4bhanal. d. geol. Spec.
re
F. hote v. Elsass-Lothringen, V, p. 177-353, pl. V-XIIL. 4 1895).
enntniss der es de FER Die: 3
REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 29
atlantiques, des types australiens, des types sud-américains et des types
méditerranéens.
L'un des genres qu’elle renferme et qui paraît avoir joué un rôle
important dans la flore lacustre de l’époque oligocène, du moins dans
nos régions, le genre Rhizocaulon, a fait l’objet d’études spéciales de
la part de M. ScHumanx (1) d’abord, puis du Mis DE Saporra (2),
études sur lesquelles je passerai brièvement, le travail de M. de Saporta
ayant été inséré dans le présent Recueil. Je rappellerai seulement que
M. Schumann, contestant l'attribution aux Rhizocaulon des empreintes,
d’inflorescences particulièrement, qui leur avaient été rapportées, et ne
conservant finalement dans le genre que le seul ARhiz. Brongniarti,
représenté par des échantillons silicifiés, avait conclu, d’après la struc-
ture des tiges, des feuilles et des racines, qu’on avait affaire là à une
Cypéracée, vraisemblablement alliée d'assez près au Cladium Mariscus.
Le M de Saporta, ayant repris l'examen de tous les restes décrits
par lui comme Rhisocaulon, a montré que les caractères observés sur
les empreintes concordaient absolument avec ceux des échantillons
silicifiés, et a justifié l’attribution des inflorescences par leur associa-
tion constante avec des débris de tiges, de feuilles et de racines
appartenant à des plantes de ce genre. Tout en étant complètement
d'accord avec M. Schumann sur les caractères anatomiques des Æhi
zocaulon, il ne pense pas que ces caractères suffisent pour qu’on puisse
les ranger parmi les Cypéracées, dont les éloigne la er. de
leur appareil floral; il fait observer que la structure de leurs feuilles
et de leurs racines se rapprocherait plutôt, si lon voulait Le as
pour guide, de ce qu’on observe chez les Pandanées, et il maintient
en fin de compte ses conclusions premières, considérant les Rhizocaulon
comme un type particulier de Monocotylédones aquatiques, analogue,
à divers points de vue, avec les Restiactes et avec les Eriocaulées,
mais sans parenté réelle avec elles, non plus qu'avec les Cypéracées.
En fait de travaux relatifs à la flore de l’Oligocène supérieur, je ne
ferai que mentionner les recherches de M. ExGezuaArpr sur les plantes
de l’Aquitanien du Nord de la Bohême (3), les divers gisements nou-
veaux qu'il a explorés ne lui ayant fourni que des espèces déjà connues.
La flore miocène inférieure s’est enrichie d’une nouvelle espèce de
Nymphéinée, Nrmphæites rhœnensis, découverte dans les gisements de
la Rhœn, par M. Kurrz (4), qui la regarde comme très rapprochée €
(1) K. Schumann : Untersuchungen über die Rhizocauleen (/ahrb. k. preuss.
geol. Landesanst. [. 189, p. 226-287, pl. XXVI-XXVIIL: 1893).
(2) Mi: de Saporta : Etude ue sur les Rhizocaulon (Rev. gén. de
Botanique, VI, p. 241 -287, pi. ).
(3) H. Engelhardt : Beitrâge zur Mie tologie des bôhmischen Mittelgebirg
(Lotos, XV, 1895; XVI, 1896. — ren d. en nalurw. medic. Vies
e Den en Lotos, Nr.
1896, r. 4).
(4) F. Kurtz : ‘Eine neue Nymphæacee aus dem u teren Miocän von Sieblos in
der Rhôn sers k. Hé geol. Lundesanst., XIV, rs 17-48, sers
30 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
tx peu pumilum. Elle a fait en outre, de la part de MM. von Gellhorn,
erth, et von Schlechtendal, objet dé recherches portant sur les gise-
ments de lignites de la Marche de Brandebourg: M. voN GELLHORN (1),
qui a étudié les bois de ces lignites, n’y a observé que des Coni-
fères, entr'autres le Taxodium distichum, ne différant en rien de la
orme vivante, et des bois d’Abiétinées, qu’il rapporte à l’Epicéa,
au Pin Laricio et au Pin à crochets ; le Pin sylvestre serait en outre
représenté par des cônes. Dans les gîtes des environs de Senftenberg,
M. EserTH (2) a reconnu, en outre du Tax. distichum dont les bois
entrent pour une très forte part dans la constitution du lignite, un assez
grand nombre de Dicotylédones représentées soit par des feuilles, soit
par des fruits, notamment des fruits de Juglans tarum, de
Carya pusilla, de Corylus extrèmement voisins de ceux du Cor. Avel-
pp. 6€
ali: fleurs mâles, faînes et feuilles, et parmi ces dernières un certain
nombre d'exemplaires à limbe présentant entre les nervures des inci-
sions parallèles à celles-ci, ou des perforations, tout à fait analogues à
celles qu’on observe sur les feuilles de Hêtre ou de Charme qui ont
ae ae ir Pre ce bn Poe de conclure à la er
comparatives és le même auteur a faites sur les feuilles dé trois des
espèces d'Ulmnus établies par Gœppert, Ulm. carpinoides, Ulm. longi-
folia, Ulm. pyrramidalis, Va convaincu que les différences qui les
séparent ne sont pas d’un ordre supérieur à celles que présentent les
diverses formes de lUlm. campestris, et qu’il faut les considérer toutes
trois comme pre à un même type spécifique, pour lequel il
conserve le nom d’Ulm. carpinoides. 11 n’est pas douteux que des
revisions ee opérées sur d’autres genres auraient le même
résultat, les espèces établies sur les empreintes de feuilles ayant été en
général beaucoup trop multipliées, et les documents plus complets
fournis par des récoltes suivies montrant, pour certaines d’entre elles,
des pre insensibles des unes aux autres ; c’est, du reste, dans cet
ordre d’idées que sont dirigés la plupart dis travaux récents sur la
flore tertiaire.
e Baron C. VON ETTINGSHAUSEN, récemment enlevé à la science. a
ajouté à ses précédentes études sur la flore tertiaire de Styrie de nou-
velles recherches sur les gisements miocènes et pliocènes de la même
(1) O. von Gellhorn : Die Braunkohlen-Hôizer io der Mark Brandenburg (Jahr »:
k. preuss. _ Landesanst., XIV, p. 3-12, pl. L. 184).
O. Eberth : Die Braunkoblenabla y
ag : pro gr lagerungen in der Gegend von Senftenberg-
(3) D. v yon | Sculechtendal : Beiträge zur ” Keuntniss Noté Braunkohlenflora von
ei 8 r. [. Naturwiss., LXIX, p. 193-216, pl. 111- V. 1896).
sohioka:
E
RS à
REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 31
région (1) : il y a recueilli un certain nombre de formes spécifiques
nouvelles, notamment plusieurs Ficus dans les couches miocènes, et
dans les couches pliocènes une feuille de Pig rare décrite comme
Cannophryllites, des Betula, un Salix, un Ulmus, un Juglans et un
Sorbus, S. palæoaria, très voisin du $. Aria actuel
La flore miocène supérieure des couches inférieures à Paludines
e l’'Esclavonie à fait l’objet, de la part de M. ENGELHARDT (2), d’une
étude détaillée comprenant la description, avec de bonnes figures, d’une
cinquantaine d’espèces, dont deux seulement sont nouvelles; la flore
est conforme cr son ensemble à ce qu’on avait déjà observé ailleurs
sur le même horizon.
Les marnes potes des environs de Bra en Italie, appartenant à
l’Astien, ont fourni à M. Proc (3) une riche flore, presque exclusivement
composée, à la seule exception d'un Tilleul nouveau, Tilia Craveri,
d'espèces déjà rencontrées sur d’autres points, mais dont la majorité
pliocène : l'auteur explique cette anomalie apparente par ce fait que
les plantes récoltées semblent avoir vécu, les unes dans une zone mon-
tagneuse, les autres dans une zone littorale jouissant d’un climat un
peu plus chaud, qui avait permis le maintien d’un rt assez Leo
tant de formes miocènes; certaines espèces encore viva mme
Apollonias canariensis, Quercus Ilex, Fagus silvatuca, ne d'ameurs
le voisinage de l’ère actuelle.
a question des liens qui rattachent les espèces vivantes à leurs
congénères fossiles a été, à diverses reprises, l’objet d’intéressantes
études de la part du Baron C. von ETrTINGSHAUSEN, particulièrement en
ce qui regarde les genres Quercus et Fagus ; dans le dernier travail de
ce genre (4) qu'il ait publié, il a étudié spécialement les différentes
formes de Hêtres tertiaires qu'il rattache au Fagus Feroniæ d’Unger :
il a montré qu’à côté des formes les plus fréquentes, très voisines du
F. silvatica, on observe des formes plurinerves se re rochant du
F. ferruginea en même temps que du F. Risdoniana, du Tertiaire
d'Australie, tandis que d’autres feuilles, à bord Résa ressemblent
au F, Sieboldi; d’autres encore semblent alliées à des types tertiaires
australiens, F. Mülleri et F. celastrifolia; les trois espèces actuelles de
l'hémisphère nord ne représentent donc que des races sorties d'un se
et même type spécifique, à savoir du F. Feroniæ.
(1) €. von Etlingshausen : Ueber neue Pflanzenfossilien ans den Tertiärschichten
Steyermarks (Denkschr. k. Akad. Wiss, Wien, LX, p. 31 3344, 2 pl. 1893).
__ (@) H. Engelhardt: Flora aus den unteren Paludinenschichten des Caplagrabens
bei Podvin in der Nähe von Brood ra Free éme nalur-
Le forsch. Gesellsch., XVI, p. 169-207, pl. I-IX
(3) P. Peola : Flora fossile Braidese. Bra. {n- re Sd p., 4 fig. 1895.
_&c. von Ettingshausen : Die Formelemente der Europäischen Tertiärbuche
Gagus Feronuæ Ung.) (Denkschr. k. Akad. Wiss. Witn, LXI, p. 116, pl IV. “18041.
32 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
M. F. Krasan a été conduit à des conclusions analogues par l’é tude
de divers échantillons de Hêtres pliocènes du Cantal (1), appartenant
au Fagus pliocenica Sap., qu’il regarde comme intermédiaire entre le
F. silvatica et le F. ferruginea, ce dernier se rattachant lui-même à
une forme oligocène décrite comme F. pristina; le F. ferruginea repré-
senterait ainsi un type relativement ancien, qui se serait maintenu en :
Amérique, tandis que, dans l’ancien continent, son évolution ultérieure
aurait donné naissance, d’abord au F. pliocenica, puis à notre F. siloa-
tica d’une part, et au F. Sieboldi du Japon d’autre part.
M. Noé vON ARCHENEGG a étudié au même point de vue les formes
vivantes et fossiles du Tulipier (2), et a retrouvé sur l’espèce actuelle,
à ütre plus ou moins anomal, non seulement les formes tertiaires de
Liriodendron, mais encore les formes crétacées à feuilles dépourvues
de lobes latéraux, telles que Liriodendron Meekii, Lir. giganteum, Lir.
populoides, avec une série de passages entre celies-ci et les formes
munies de lobes latéraux plus ou moins développés. Il ne doute pas
qu’on ait affaire là à une espèce unique, qui devrait porter, d’après
la loi de priorité, le nom de Lir. Probneeirité, créé pour le Tulipier ter-
üaire, et qui représente la souche de notre Tulipier actuel, dont les
formes anomales ne constituent, par le fait, que des manifestations
ataviques.
(1) F. Krasan : Die ne der . (Denkschr. k. Akad. Wiss
Wien, LXI, p. 45-48, 1 pl. 1894 |
(2) A. Noé von Archenegg : ae atavistische Blattiormen des Tulpenbaumes
Ubid., LXEI, p. 269-284, 4 pl. 1894). :
(A suivre). Ve . R Zrizer.
425 — Lille, Imp Le Bigot frères. Le Gérant : ie : Cirque
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vue générale de Botanique paraît le 15 de chaque
mois et que are est composée de 32 à F8 8 pages avec planches
et De gr dans le texte.
e prix annuel oavite d'avance) est de :
20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie.
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Adresser les demandes d'abonnements mandats. etc., à M. Paul
DUPONT, 4, rue du Boul oi, à Pari
Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. a es BONNIER,
professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris
Il sera rendu compte dans les revues s péciaies des ouvrages, mémoires
ou notes dont un ‘exemplaire aura été a u Directeur de la Revue
générale de se anique
Les auteurs des travaux insérés dans la Revue sr rpg ont
droit gratuitement à nn rs en tirage 4
LISTE DES AUTEURS
des principaux Mémoires ou Articles parus dans la.
: Revue Petnsie de nee ee :
=
ins. docteut ès thés Le } re. ; iectenraoint à ins
BaTTANDIER, professeur à VEcole de | des Hautes-Etudes.
Se. |
— Bmquer, ms à l'Université. de. a k.
Boxsuen sn) membre de lAcadé Das
Durour, directeur-adjoint du Labora-
toire de Biologie végétale de Fon-
tainebleau,
FLAHAULT, prufesseur à l’Université de
Montpelli
ces.
FRANCHET, répétiteur au Muséum d’His-
toire naturelle.
Gain, maître de Conférences à V'Uni-
ité de Nan
y.
GÉNEAU ci “eee LIÈRE, sers à
Y'École médecine de
GrarD, nn à la de
Gui6narp, membre de l'Académie des
sciences
Hecke, sa
à l'Université de
Marseille RS
Henry, professeur à l'École forestière
de Nancy.
Hervier (L’Abbé Joseph),
Hicxer, garde général des forêts.
pre docteur ès sciences de
l'Unive rsité de Genève. Re
HouLnerr, dote ès sciences.
l'abbé), lau
nomic
"+ F que.
| Pauxer, ma
| versité de
Lun», de l'Université de Copenhague.
MacMiLrAN (Conway), professeur à EURE
versité de Minnesota.
MaGxin, professeur à l'Université de ‘ss
MaRMIER, docteur ès sciences, de PIns-.
tilut Pasteur, :e
Mascer, lauréat de l’Institut.
er . maître de Conférences à Le à
N.
Mer, ste de la Station forestière c.
de l'Est,
MEsNanp, professeur à l'École de méde-
i
n.
arret: membre œ l'Académie des
science
PALLADINE, bre co à l'Université de :
Kharko
We
PARMENTIER, doter ès sciences.
Pouzsen, docteur
Joe Le Éspre e
| Mozcranb, chargé de contéténces à la 2
Sorbonne, se
REVUE GÉNÉRALE
DE
BOTANIQUE
DIRIGÉE PAR
M. Gaston BONNIER
MEMBRE DE L'INSTITUT,
PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE
TOME DIXIÈME
- Livraison du 15 Février 1898
E Le . PRIN CIPAUX RÉSULTATS DES RECHERCHES SUR.
LA ROUILLE DES CÉRÉALES, EXÉCUTÉES EN
SUÈDE par M. Jakob Eriksson a
Il. — SUR LES LAVANDES CULTIVÉES DANS LES JAR-
DINS, par M. F. Hy. D à dr
HIT. — SUR LA FLORE DES. RÉGIONS ARIDES | DU PLA-
- TEAUDE MEXICO, par M. L.G. Seurat . se ee
IV. - INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LA FORME
ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX (avec p planches ie
ee et Ein dans le texte), par M Ch. Dassonville —
PRINCIPAUX RÉSULTATS DES RECHERCHES
SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES
EXÉCUTÉES EN SUÉDE (1)
par M. Jakob ERIKSSON.
Ces recherches sur la Rouille des Céréales ont été commencées
en 1890 dans le Champ d’expériences de l’Académie royale d'Agri-
culture de Suède; les résultats obtenus jusqu’à l'année 1893 ont été
publiés dans un Rapport officiel (2) et ceux obtenus de 1894 à 1897
se trouvent exposés dans une série de Mémoires (3).
Je vais résumer ici l’ensemble de toutes ces études et les conclu-
sions générales qui en découlent.
(1) L'ensemble des travaux de M. Jakob LE Rae de Bota-
nique à l’Académie royale d'Agriculture de Suède, a été couronné par l’Aca-
re des re de Paris (Prix Desmazières), le 10 antier 1898. (Note
la réd
(2) J. RAS E. Henning : Die Getreiderost G te und Natur,
as Massregeln gegen dialséiban, Stockolm. P. A. ie et Sôn., 1496,
b- et 14 pl.
3) J eo: Über die Specialisierung des Acer bei den Getrei-
derostpilsen (Ber. d. Deutsch. Bot. Gesellsch., Bd. 12, 1894. 292-331) — Über die
Fôrderung der pote durch Kâlte (Centralbl. Cf. Ba kt. a
Kunde, 1 Abt. 2, Bd. I, 557-565) — as die verchiedene Widerstandsfühig-
keit der 4 Ééroorion gegen Rost konstant oder nicht ? (Zeitsch. f. Pf.-Krank.,
a 198-200) — Welche Grasarten kônnen die Préberthie mit Rost anstecken ?
1b., 1896, 193-197) — Welche ne rats gas ren re aus pp Weisen-
n
Verbreitung und Herkunft des rl mia Jabrb. + Wiss. sr 1896, 399:
)— Studien über den Hexenbesenrost der Berberits (Puccinia Arrhenatheri
ar AA ram s Beitr. z. Biol. d. Pf., 1897, 1-16) — Vie latente et p iq
Pa orme Ds rage (Ber. d. Deatsch - Bot. Ge éobsel - .… 1897, 183-194) — Einige
Be. Mrycelium dés He: xenbesenrostpilies der Berberitze
(Ibid. 1897, dre ie Neue Beobachtungen über die Natur und das Vorkom-
des nrosles (Centralbl. f. Bakt. u. Paras. Kunde, 1897, Abt. 2, 291-
| Rex tes (1b -251) — Schutzmass-
regeln gegen die Berberitse (Zeitschr. f. PI - A Pr 1897, 65) 2
sai tungen über die Specialisierung des es Getreideschwarsrostes |1b.. 1897,
202) — Über de id ES trauch als Trâger und Verbreiler von Gelobs
PAGE {Die landw. Vers.-Stationen, 1897, 83-95).
Rev. gén. de us =X..
Tableau systématique des formes de la Rot
GE
Milium effusum.
Triticum vulgare.
IRÆ
sur
Aira cæspitosa.
5. AGROSTI
sur :
, Agrostis canina.
» stolonifera,
» pulgaris.
6. Pox
sur
Poa compressa.
» cæsia.
e | 4 2. à
| & \ Espèces : graminis Pers. rubigo-vera D
® ‘ (Æc. Berberidis) (Æec. Asperifoli
=] i . d =
a | Variété : k
Espèces : 1 (1) 2 : 4 4
ers. ee Pa re porn (Schm.) dispersa Er.etE
: ‘ r. et Hen. cr. ; ; F
tee arr Rouille de Phléole Rouille jaune Sue brus
; (pas d'æcidium). (pas d’æcidium). (Æc. Anchusat]
Formes spécialisées : 4
4. Secauis 4. Tririci 1. SECALIS
sur sur re
Secale cereale. Phleum pratense. Triticum vulgare. Secale cereale.
Hordeum vulgare. Festuca elatior. 2. SECALIS 2, Trrrici
jubatum. sur sur
Triticum r ee Secale cereale. Triticum oul
. Carainum. 3. Horver - 3. AGROPYRI
» sertorum.
sur sur
Elymus arenarius. Hordeum vulgare. Triticum rep
Bromus secalinus. ELYMI 21G
2: as déte
r À ‘
enarius.
Avena sativa. Elymus ar us Bromus arvei
FL $ stnblor. 5. AGROPYRI »
: ee lle repens
= { Dactylis glomerata. Fe
Alopecurus praten-
ä sis
(4) 11 faut rapporter aussi à cette e
Michelii, Poa Chaixii, P, vratensis
FAR Re
spèce les formes de la Rouille noire qui sont sur les neuf Gräminées suivi
et Triticum unicum. Je n'ai encore pu décider de leur place exacte, par $
PUCCINIA
Céréales,
connues en 1890 et en 1897
simplex Kcke
3
coronata Corda
(Æc. Rhamni)
simplex (Kcke)
et Hen.
Lo ile naine
(pas d’æcidium).
sur
_Hordeum vulgare.
6
coronifera Kleb.
Rouille à couronne
(Æc. Catharticae)
1. AVENÆ
sur
Avena saliva.
2: .
Alopecuras praten-
Atopecuras nigri-
a. Pros
sur
Festuca elatior.
4. Locn
sur
se FRS
_—
Ghrcaria on age en
6. ee
ich lanatus.
» mollis
7
coronata (Corda) Kleb.
Rouille couronnée
(Æc. Frangulæ)
4. CALAMAGROSTIS
sur
Calamagrostis
. aruüundinacea.
Calamagrosts lan-
eolata
r À Para
Phalari arundina-
3: aenosrs
Agrostis stolonifera.
vulgaris.
L, Fi
sur
Triticum repens.
5. Hozcr
sur
Holcus lanatus.
mollis
.
1. EpiGer
sur
Calamagrostis Epi-
geios..
2. MEucÆ
sur
Melica nutans.
Fo pi US nigricans. a a Fa Panicum miliaceum, Phleum Boehmeri, Phi.
% des ex M riences d'inoculation
_
36 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Le tableau précédent met en évidence la différence de nos con-
naissances sur les diverses espèces ou formes de Rouille en 1890
et en 1897.
On voit au premier coup d'œil quelle différence considérable il
existe à ce point de vue entre les deux époques. Avant 1890, on ne
décrivait que trois espèces de Rouille et une variété; en 1897, je
distingue sept espèces comprenant trente formes différentes, sans
compter d’autres formes sur lesquelles je ne suis pas encore fixé
expérimentalement.
Les trois espèces connues jusqu’en 1890 étaient :
10 Le Puccinia graminis, se trouvant sur les quatre céréales les
plus répandues (Froment, Seigle, Avoine, Orge);
2 Le Puccinia rubigo-vera (P. str achat sur le Seigle et le
Froment ;
3° Le Puis coronata, sur l’Avoine ;
Enfin on avait ARORE une variété simplex du P. rubigo-vera, sur
l’Orge.
On avait, de plus, supposé que toutes les Graminées qui portent
l’une de ces espèces de Rouille communiquent la maladie de l’une
à l’autre. Et il est à remarquer qu’on a observé, en Suède par
exemple, le Puccinia graminis sur plus de: cent espèces différentes
de Graminées,
L'état actuel de nos connaissances sur les formes de Rouille est
bien différent.
Pour ne parler d'abord que des Rouilles développées sur les
quatre céréales citées plus haut, elles se rapportent à cinq espèces
différentes qui comprennent ensemble dix formes distinctes. Ce
sont les suivantes : |
Puccinia graminis (Rouille noire) : une forme sur le Seigle et l'Orge,
une forme sur l’Avoine,
une forme sur le Froment.
Puccinia dd (Rouille jaune) : une forme sur le Froment,
une forme sur l’Orge,
une forme sur le Seigle.
RECHERCHES SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES 37
Puccinia dispersa (Rouille brune) : une forme sur le Seigle,
une forme sur le Froment.
Puccinia simplex (Rouille naine) : une forme sur l'Orge.
Puccinia coronifera(Rouille à couronne) : une forme sur l’Avoine.
Certaines de ces formes qui se rapportent à une même espèce ne
présentent entre elles, ni à l'extérieur, ni au microscope, aucune
différence morphologique. On ne peut les reconnaître, par exemple,
ni par la grandeur, la couleur ou la distribution des pustules, ni
par la structure ou la grandeur des spores. Il existe pourtant une
différence réelle dans la nature propre de ces formes, et cette diffé-
rence est d’un intérêt capital au point de vue pratique. En effet,
chaque forme d’une même espèce est invariablement liée à l'espèce
-de céréale qu’elle attaque — je la nomme spécialisée — et ne peut
être inoculée qu’à cette céréale. C’est ainsi qu’une paille de Seigle
attaquée par la Rouille brune peut communiquer la maladie au
Seigle, mais non au Froment; qu’une paille d’Avoine attaquée par
la Rouille noire peut communiquer la maladie à l’Avoine, mais
non au Seigle, à l'Orge ou au Froment. Il n’y a d'exception à cette
règle que pour une forme de Rouille noire qui attaque à la fois le
Seigle et l’Orge (1).
Considérons maintenant l’ensemble des Graminées, cultivées
ou sauvages, énumérées dans le tableau précédent; on voit qu’elles
peuvent être attaquées par trente formes différentes de Rouille et
que ces formes appartiennent à sept espèces différentes du genre
Puccinia.
L'ancienne espèce Puccinia graminis a été divisée en deux espè-
ces : P. graminis (Rouille noire), dont les æcidies sont sur le Berberis
vulgaris ; et P. Phlei-pratensis (Rouille de Phléole), sans æcidies.
L'ancienne espèce Puccinia rubigo-vera et sa variété simpler
forment maintenant trois espèces : P. glumarum (Rouille jaune).
Sans æcidies ; P. dispersa (Rouille brune), dont les æcidies sont sur
les Anchusa arvensis et A. officinalis; et P. simple (Rouille naine),
sans æcidies.
L'ancienne espèce Puccinia coronata forme maintenant deux
espèces : P. coronifera (Rouille à couronne), dont les æcidies Sont
#
_@) Quelquefois les pailles de Froment attaquées par la Rouille noire
Peuvent exceptionnellement contaminer les autres céréales.
38 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE :
sur le Rhamnus catharticus ; et P. coronata (Rouille couronnée), dont
les æcidies sont sur le Rhamnus Frangula.
Deux formes sont mises à part dans le tableau précédent, parce
que les expériences pour déterminer à quelle espèce on doit les
rattacher ne sont pee encore terminées.
On comprend facilement, après ce qui vient d’être dit, que la
propagation de la maladie de la Rouille d’une Graminée à l’autre se
trouve très restreinte par suite de l’existence de ces formes qui sont
spéciales chacune à quelques espèces de Graminées seulement, le
plus souvent même à une seule. Il est vrai que le Seigle et l'Orge
peuvent se contaminer réciproquement par la même forme de
Rouille noire, et que cette forme est commune encore à cinq
espèces de Graminées sauvages {Triticum repens, T.caninum, T. deser-
torum, Elymus arenarius, Bromus secalinus) ; il est vrai aussi que la
variété de Rouille noire qui attaque l’Avoine peut provenir de
plusieurs espèces de Graminées sauvages (Avena elatior, À. sterilis,
Dactylis glomerata, Alopecurus pratensis, Milium effusum, Lamarckia
aurea, Trisetum distichophyllum). Mais ce sont là des cas exception-
pels, les huit autres formes de Rouille qui attaquent les céréales et
onze autres formes parmi celles qui attaquent les Graminées sau-
vèges sont absolument localisées sur une seule espèce de Graminée.
Ainsi. donc, sauf pour les deux premières formes de la Rouille
noire, on peut dire que la Rouille des céréales ne peut trouver
aucune source de maladie dans les Graminées ee ou
sauvages...
Les caractères de ces hénes sont donnés surtout par des essais
expérimentaux d’inoculation, avec les urédospores des champi-
gnons, telles qu’on les trouve sur les feuilles et les pâilles des
Graminées. Or, on pourrait se demander si ces essais d’inoculation
sont suffisants pour distinguer les formes. On pourrait supposer,
par exemple, que toutes les formes spécialisées de la Rouille noire |
ayant le même æcidium sur l’Epine-Vinette, l’ "Épine-Vinette serve
de passage entre les différentes formes. Ainsi ne pourrait-on pas
supposer que la Rouille noire de l’Avoine donne sur l’ Epine-Vinette
un Æcidium non spécial à cette forme, mais dont les spores pour-
raient donner lieu à toutes les formes d’Uredo de Rouille noire.
Par un grand nombre d "expériences faites pendant les années pré-
#
+ $ “ RE
Là
RECHERCHES SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES 39
cédentes, j'ai démontré qu’il n’en est rien. Ainsi la forme d’Æcidium
qui, sur l’Epine-Vinette, provient de la Rouille noire de l’Avoine,
ne peut se communiquer qu’à l’Avoine seulement ; la forme d’Æci-
dium qui provient de la forme Puccinia du Seigle et de l'Orge ne
peut être inoculée qu’au Seigle et à l’Orge, etc.
Donc, comme Pueccinia, comme Uredo et comme Æcidium, chacune
des formes biologiques de la Rouille est absolument distincte et
Vintervéntion de l’æcidiospore n’augmente pas la chance de conta-
gion.
Nous pouvons tirer de ce qui précède les conclusions suivantes :
Les formes de Champignons qui causent les maladies de la Rouille des
céréales les plus. répandues (Froment, Seigle, Orge, Avoine) sont au
moins au nombre de dix et chacune de ces formes est le plus souvent
limitée à une seule céréale : deux d’entre elles seulement peuvent atta-
quer aussi quelques Graminées sauvages.
Par suite, la propagation de la maladie entre les diverses espèces de
céréales et entre les Graminées sauvages et cultivées est considéra-
blement restreinte.
- Il
En examinant le tableau précédent, on voit que la première
forme de la Rouille noire (f. sp. Secalis) se rencontre à la fois sur
le Seigle, l'Orge, le Triticum repens et quelques autres Graminées
sauvages. Or, dans la Suède moyenne et méridionale, le Triticum
repens est plus abondamment attaqué par la Rouille noire que
toutes les autres Graminées. Il semblerait naturel que les champs
_de Seigle et d’Orge où se trouve le Triticum repens soient très atta-
. Qués par cette Rouille; en fait il n’en est pas ainsi : l'Orge et le
Seigle sont relativement peu attaqués par cette forme de Rouille
noire.
Je puis d’ailleurs citer des expériences que j'ai faites à ce sujet.
à Une parcelle d’Orge a été cultivée à côté d’une motte de Triticum
repens très attaquée par la Rouille noire; l'Orge est resté indemme
bien que les conditions météorologiques de la saison aient été très
favorables à la propagation de la maladie. D'autres expériences
_ faites au moyen de pailles attaquées par la Rouille noire et de pieds
40 < REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
d'Epine-Vinette ont démontré la faible propagation de la Graminée
à l’Epine-Vinette et réciproquement.
Entre diverses variétés d’une même céréale ou même entre les
divers pieds d’une même espèce de Graminée sauvage, la propaga-
tion de la Rouille est encore très peu considérable, Les cultivateurs
ont remarqué que les diverses sortes de Froment sont attaquées
par la rouille avec une intensité très différente ; on peut voir une
variété dont tous les pieds sont presque entièrement sains, tandis
que ceux d’une autre variété sont entièrement détruits par la
Rouille.. :
Je puis citer à cet égard la culture expérimentale suivante. J'ai
cultivé sur une petite parcelle de terrain, une variété de Froment
(Horsford’s Perlweizen) très souvent attaquée par la Rouille jaune;
tout autour de cette parcelle, sur cinq autres petits terrains, jé
semais cinq autres variétés de Froment bien connues comme étant
très peu attaquées par la même Rouille. La variété Horsford’s Perl-
weizen cultivée sur la parcelle du milieu a montré des traces de
Rouille jaune le 11 mai; trente-trois jours après cette Rouille était
très développée et dix jours après elle avait atteint son maxi-
mum d'extension. Au bout de la première période de trente-trois
jours les Froments dés parcelles environnantes étaient encore com-
plètement indemnes et à la fin deux parcelles restant complète-
ment saines, les trois autres ne montraient que de très faibles
traces de Rouille. Toutes ces variétés de Froment avaient été semées
le même jour et les pluies avaient été abondantes à la fin de mai
et au commencement de juin. D’autres expériences faites pendam
l'été 1896 m'ont donné des résultats analogues pour diverses sortes
de Froment inégalement attaquées par la Rouille brune.
Enfin il n’est pas rare d'observer que la Rouille se propage très
peu d’un pied à l’autre de la même espèce de Graminée sauvage.
Ainsi, le long d’une route on trouve souvent des mottes de Festuca
elatior envahies par le Puccinia coronata, alternant avec des mottes
de la même espècé complètement indemnes : ou encore des pieds
de Brachypodium silvaticum attaqués par le Puccin
) ia Baryi au milieu
d’autres bien sains, etc. : |
On peut conclure de ce qui précède les énoncés suivants :
. La propagation de la Rouille est souvent peu considérable : 1° entre
RECHERCHES SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES 41
les Graminées d'espèce différente qui peuvent porter la même forme
spéciale de Rouille: 2 entre la plante à æcidiospores et la plante à urédo-
spores et téleutospores ; 3° entre les diverses sortes d’une même espèce de
céréale ou entre les divers pieds d’une même espèce de Graminée sauvage.
II
En constatant la propagation peu considérable de la Rouille
jaune d’une sorte de Froment à une autre, j'ai pensé à examiner
d’une manière détaillée la faculté germinative des spores. Il résulte
de mes recherches que chez beaucoup de formes de Rouille la ger-
mination des urédospores et des æcidiospores est très capricieuse ;
parfois la germination ne se produit pas, même lorsque les spores
ont été immergées dans l’eau pendant quatre ou cinq jours. C'est
ce qui a lieu, par exemple, avec des urédospores de Puccinia glu-
marum et des æcidiospores de Puccinia graminis.
Je me suis demandé si certaines circonstances ne pourraient
pas favoriser cette germination difficile. Du temps des anciens
Romains, on trouve l'indication que les agriculteurs avaient remar-
qué qu’une alternance de nuits froides et de jours chauds est favo-
rable au développement de la Rouille. C’est cette observation
ancienne qui m'a donné l’idée de refroidir les spores en les mettant
dans de la glace pendant quelque temps. Dans plusieurs expé-
riences, ce refroidissement a favorisé la germination, et même les
Spores de certaines formes n’ont pu être inoculées qu'après qu'on
eut éveillé leur faculté germinative par cette méthode de refroi-
dissement.
De ce qui pres: on peut tirer la conclusion suivante :
Le pouvoir nus des urédospores et des æcidiospores est Fou DeRE
très faible ou au moins capricieux.
IV
Dans une certaine mesure, la germination difficile ou capricieuse
des spores peut servir à expliquer la faible propagation de la mala-
die ; toutefois l'explication n’est pas complète, car même chez les
ormes où les spores germent régulièrement et facilement, la dis-
Ca
#
42 i REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
persion de la maladie est toujours très limitée. Il y a donc liéu
de chercher encore une autre cause qui entrave la propagation.
Pour expliquer l'invasion de la Rouille et sa propagation dans les
champs de Céréales on ne s’est généralement pas préoccupé de la
distance qui existe entre un champ cultivé et la source présumée
de la maladie. On croyait généralement qu’un arbrisseau d’Epine- -
Vinette pouvait infester la contrée environnante en un temps
très court. On a même trouvé dans l’Inde de la Rouille noire sur
des champs de Froment sans qu'il y eut d’Epine-Vinette à moins de
300 milles anglais (dans les montagnes de l'Himalaya). Cependant on
trouve quelquefois chez les auteurs des opinions différentes sur
cette question ; plusieurs d’entre eux n’admettent pas la propaga-
tion rapide à d’aussi grandes distances. C’est ainsi qu’en 1875,
M. Julius Kühn, très compétent dans la question de la Rouille, a
publié à Halle un rapport officiel dans lequel il regarde la distance
de cent mètres entre l’Epine-Vinette et le champ de céréales comme
- une distance suffisante pour empêcher la propagation de la maladie.
J'ai fait beaucoup d’ essais expérimentaux afin de déterminer la
distance nécessaire à la protection des champs de céréales contre
l’envahissement par les æcidiospores, et même à la contamination
des Graminées entre elles. Mes recherches ont porté soit sur la
propagation de la maladie provenant de pailles rouillées, au prin-
temps, sur les Bérberis, Rhamnus, etc., soit au contraire sur la
propagation en sens inversé, en été, c’est-à- dire des Berberis,
Rhamnus, etc., à diverses Graminées cultivées, soit enfin à la trans-
mission d’une Graminée à une autre. Ces essais méthodiques ont
été poursuivis pendant plus de cinq années.
J'ai étudié, par exemple, l'apparition de la Rouille noire sur le
Triticum repens à des distances variées de buissons d’Epine-Vinette.
Je n'ai pu constater qu’à une faible distance la propagation de la”
Rouille dans ces conditions. La distance maxima à laquelle la pro-
pagâtion pouvait se produire était seulement de dix à vingt- cinq
mètres
C at à la suite de ces bxpétiquces que l’Académie royale d’Agri-
culture de Suède à envoyé une circulaire prescrivant la destruction
de toute Epine-Vinette sauvage ou cultivée à une distance de
cinquante mètres autour des champs de Céréales.
On peut conclure de ce qui précède, que : RE
té
RECHERCHES SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES 43
La propagation de la Rouille dépend de la distance entre les plantes
contaminées et les plantes saines. Cette distance n’est jamais consi-
dérable.
v
Des expériences faites de 1890 à 1894 m'ont fait voir que les
téleutospores de la Rouille noire ne peuvent germer que lorsqu’elles
ont été exposées à l’air et dans les circonstances naturelles qui se
produisent en hiver, froid, neige ou pluie; il en résulte que la
paille rouillée placée dans des granges ou dans l’intérieur des
meules n’est pas à craindre pour la propagation de la maladie.
De nouvelles expériences faites en 1896 et en 1897 m'ont per-
mis de découvrir un fait intéressant au sujet de la germination
des téleutospores. Les téleutospores formés l’année précédente sont
les seules qui puissent germer au printemps suivant. Par consé-
quent les pailles rouillées qui ont plus d’un an ne peuvent propa-
ger la maladie.
On peut donc conclure que :
La faculté de germination des spores d'hiver (télutésbies) dépend
de certaines circonstances extérieures et que les téleutospores ne peuvent
germer qu'au printemps qui suit leur formation.
*
VI s
DeS différentes conclusions qui précèdent : multiplicité des
formes de Rouille spéciales à telle ou telle espèce de Graminées,
Propagation souvent peu considérable d’une plante à l’autre, ger-
mination difficile ou capricieuse des æcidiospores et des urédos-
pores, absence de contamination au-delà d’une distance peu consi- à
dérable, limitation de la faculté germipative des téleutospores, on
peut déduire que l’opinion actuellement régnante sur l'origine et
la propagation de la Rouille des Céréales et même des autres mala-
dies parasitaires des plantes se trouve ébranlée.
On admet, en effet, que c’est uniquement la dispersion de ger-
mes contagieux toujours nouveaux qui forment continuellement
des centres, également nouveaux, de propagation de la maladie.
Chacune des cinq conclusions précédentes constitue par elle-même
- Une “rune partielle à cette manière de voir.
44 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Il ne suffit pas cependant d’un ensemble de résultats négatifs
pour détruire l’opinion actuellement répandue sur l'origine de
l’envahissement de la Rouille par des spores venant de l’extérieur,
il est nécessaire de chercher une autre cause positive déterminant
la source et la transmission de la maladie, Mon intention a d’abord
été appelée sur deux ordres de faits d'observation très faciles à
constater et qui n’en sont pas moins d’une importance considérable.
1° La Rouille jaune apparaît régulièrement et en abondance sur
certaines variétés de Froment et d’Orge, quatre ou cinq semaines ‘après
l'ensemencement.
2 L’intensité de la Rouille jaune s'est souvent montrée plus consi-
dérable dans les parties ensoleillées d'un champ que dans les parties
ombragées du même champ.
VII
Ces deux observations, vérifiées par de nombreuses expériences
que j'ai faites sur les diverses circonstances d'apparition de la
maladie, me firent supposer que le germe de la maladie existe dans
la plante elle-même.
H s'agissait de décider expérimentalement si cette supposition
était justifiée.
Des pousses d’une variété de Froment Faune, très déposés à la
Rouille jaune, provenant de grains semés à à l'arrière-saison, furent
renfermées au commencement du printemps, aussitôt après la fonte des
neiges, dans de longs et larges tubes de verre bouchés aux deux extré-
mités avei du coton; au bout de six à huit. semaines, on vit apparaître
des taches de Rouille jaune sur leurs feuilles.
Dans ce cas il était impossible d'expliquer l’origine de la Rouille
_ par une contagion extérieure, ni avant que les pousses fussent
mises dans les tubes, ni pendant qu’elles Continuaient à se déve-
FES TA ERNST
lopper dans ces tubes. Or, deux hypothèses peuvent être faites sur e
l’origine de la maladie :
Ou bien le germe de la Rouille a pénétré dans les ; jeunes feuilles
lorsque les grains germaient pendant l’arrière-saison, la Rouille
jaune venant de spores d'hiver qui germaient en nfème temps ;
Ou bien, l’origine de la maladie est dans la paie mère qui l’a
transmise par les grains.
RECHERCHES SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES 45
Afin de décider entre ces deux hypothèses, j'ai institué d’autres
expériences. J'ai fait construire des caisses spéciales permettant
de faire des cultures isolées où les grains pourraient germer
dans un sol privé de tout germe par une stérilisation préalable, et
dans lesquelles les plantes pourraient être, pendant tout le temps
de leur développement, mises à l’abri de toute contamination exté-:
rieure à l’aide de coton. Des cultures expérimentales établies de
cette manière dans des caisses de construction variée ont été
exécutées avec du Froment et de l’Orge pendant ces quatre der-
nières années. La figure 15 présente une culture de ce genre. Dans
Fig. 15. — Culture expérimentale de céréales en milieu stérilisé.
cælle culture les caisses avaient des doubles parois de verre,
l’espace intermédiaire étant rempli par un courant d’eau froide,
afin de modérer la température. Cette culture a été exécutée pen-
dant l’année 1895.
On peut énoncer ainsi le résultat obtenu :
Des pieds d’Orge d'une variété très disposée à la Rouille jaune, prove-
. 46 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
nant de grains semés en sol stérilisé et isolés dès le début et pendant leur
développement de toute contamination extérieure dans les caisses de
cultures expérimental
au bout de six à huit semaines.
Ces expériences démontrent que la maladie ne peut provenir
que d’un germe contenu au le grain lui-même et hérité de ia
plante maternelle.
= Mais une question nouvelle se pose. Sous quelle forme se trouve
ce germe interne de maladie ? Il n’est pas facile de l’observer et de\
le suivre à l’aide du microscope. Ce fut en vain que je cherchai à le
constater jusqu’au moment de l'apparition des premières taches.
A cette époque, j'ai pu faire, à l’aide d’un grossissement puis-
sant, l’observation suivante.
Dans le voisinage immédiat des premières taches de la Rouille jaune,
les cellules à chlorophylle renferment des corpuscules spéciaux plasma-
tiques, d’une forme oblongue, le pose souvent un peu recourbés, soli-
taires ou réunis dans chaque cellule:
Je. suis amené à considérer ces corpuscules plasmatiques,
flottant librement dans la cellule, comme étant la forme primor-
diale sous laquelle le plasma du Champignon s’individualise. Avant
d’apparaître sous cette forme, il a vécu d’une vie latente ; c’est ce
qu'on pourrait appeler l’état mycoplasmatique du Champignon ; il
était dans le protoplasma de la plante hospitalière et, mêlé à lui,
constituait une sorte de symbiose. À un certain moment, et sous
l’action des agents extérieurs, les deux êtres intimement mêlés se
séparent ; on voit apparaître d’abord des Corpuscules figurés, puis
un mycelium. Le Champignon est entré dans l’état où nous le
connaissons depuis longtemps déjà, c’est-à-dire dans son état myce-
lien. Ses spores ne tardent pas à se former.
La transmission possible de la maladie par hérédité étant ainsi
démontrée, il n’en est pas moins vrai que la première des deux
hypothèses que j’ai faites précédemment Pourrait aussi être exacte,
c'est-à-dire que le germe intérieur pourrait provenir, dans cer-
tains cas, de spores d'hiver contaminant les grains germant. Cette
ont été dans plusieurs cas envahis par la Rouille
importante question n’est pas encore claire et il s’écoulera proba- 54
blement plusieurs ne avant qu’elle soit résolue.
2
RECHERCHES SUR LA ROUILLE DES CÉRÉALES En”
On peut déduire des recherches précédentes les deux. conclu-
sions principales suivantes :
I. — ORIGINE DE LA ROUILLE
L'origine de la Rouille des céréales peut provenir :
4° D'un germe interne de maladie, dans la céréale elle- ne
Pour certaines variétés de céréales, ce germe provient en effet
de la plante mère, et vit dans le grain et même assez ina
dans la plante, d’une vie latente et mycoplasmatique.
2° De contamination, extérieure po de pieds voisins
malades.
IL. _ [NTENSITÉ DE LA ROUILLE
L’ intensité de la maladie dépend :
Lo De l'énergie avec laquelle les circonstances extérieures (de temps,
de sol, d'engrais, ete.) sont capables de transmettre le Champignon de
l'état latent mycoplasmatique à l’état mycélien et visible ;
20 De l'intervention de nouvelles matières contagieuses du dehors.
La source extérieure de la maladie est loin d’avoir l’importance
qu'on lui attribuait.
L'ensemble de toutes les recherches que je viens de résumer,
me fait voir qu'il faut modifier sur plusieurs points importants les
idées généralement répandues sur la propagation de la Rouille.
Beaucoup de faits qui semblaient inexplicables sont élucidés par le
résultat obtenu. Mais il faut dire que ce n’est là qu’un commence-
ment de solution; il faut maintenant des efforts continus pour-
Suivis en grand dans des expériences agricoles, té se re
maître de la maladie au point de vue pratique.
Ainsi, par exemple, la disposition particulière du Blé de Hors-
ford’s à la Rouille ; jaune, et la résistance du Blé de Squarehead à
. Cette même Rouille peuvent tenir à ce que la première variété trans-
Met le Champignon par les grains, tandis que cette transmission
Li
48 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
ne se fait pas par la seconde. Il y aurait lieu de rechercher s’il
serait possible par le croisement de certains Blés d'obtenir des
races qui unissent une grande résistance à la Rouille, à une endu-
rance suffisante contre le froid. Peut-être que la culture en cer-
taines localités s'oppose à l'hérédité de la maladie par la graine, et
si cela était, on pourrait y cultiver des céréales pour produire des
semences indemnes de Rouille; il est possible aussi que certains
engrais, Certains traitements du sol arable, l’époque des semailles
influent sur la non transmission de la maladie.
C’est dans ce but que le ministre de l'Agriculture de la Prusse
a fait faire des essais dans les stations agronomiques de l’empire
allemand pour chercher les conséquences pratiques des expériences
que je viens de résumer. Il y a lieu de croire que cet exemple sera
suivi par les autres États de l’Europe. Si ce travail commun est
poursuivi avec méthode, on peut espérer que dans un temps peu
éloigné la Rouille des céréales sera, sinon complètement supprimée,
du moins atténuée dans des proportions considérales.
SUR LES LAVANDES CULTIVÉES DANS LES JARDINS
Dar MF: AY,
C’est à l’illustre auteur de la Flore française que l’on doit la
reconnaissance définitive des deux espèces confondues par Linné
sous le nom de Lavanilula Spica. De Candolle démontra qu'il fallait
distinguer à titre spécifique les variétés « wngustifolia et B latifolia
du Species Plantarum, comme l'avaient fait autrefois Daléchamp et
J. Bauhin, et plus récemment Villars et Miller.
Il pensait de plus que de ces deux variétés élevées au rang d’es-
pèces, la seconde méritait plutôt de conserver le nom de L. Spica,
Comme étant le véritable Spic mâle ou l’Aspic des Provençaux,
tandis que la première, la vraie Lavande, devait prendre celui de
L. vera. (F1. Franç., t. V, p. 397). ;
Cette réforme dans la nomenclature, à une époque où les lois
n'en étaient pas encore fixées avec précision, parut excessive à
beaucoup de naturalistes qui n’adoptèrent pas les noms nouveaux
proposés par de Candolle, tout en admettant la justesse de son
observation. De ce premier fait est résultée une confusion extrême
qui a régné jusqu'ici dans la terminologie du genre.
e Candolle, enfin, allait plus loin, et, considérant la Lavande
cultivée dans les jardins du Nord, il l’assimilait complètement à
l'un des deux types spontanés qu’il avait reconnus dans la région
méditerranéenne : d’après lui, elle se rapportait à son L. vera.
Il est certain que l’espèce plus méridionale et moins rustique
. du L. latifolia Villars (L. Spica DC.) est fort peu répandue en dehors
du pays des Oliviers; ce qui s’explique aisément, si, à une lati-
_ lude plus élevée, elle est fréquemment détruite par les hivers
rigoureux (1). ,
Mais, lorsqu’on examine avec attention les Lavandes cultivées
(1) Elle est cependant indiquée par de Lacroix, et après lui par Boreau, comme
… Maluralisée sous le chmat de la Touraine, au Grand-Pressigny (Indre-et-Loire).
A
50 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
de temps immémorial dans les jardins, ceux surtout dépendant des
anciens châteaux et des vieux cloîtres, on est frappé de la diversité,
soit de leurs formes, soit de leur mode de végétation. Il est peu
probable que leur origine et leur nature soient aussi simples qu’on
a bien voulu l’admettre jusqu'ici.
C’est la question que je me propose de traiter dans cette note,
en comparant ces diverses formes cultivées avec celles non moins
nombreuses qui ont été signalées à l’état spontané dans la flore
méditerranéenne par les botanistes récents.
Cette recherche doit avoir pour point de départ l’analyse minu-
tieuse des traits d'organisation qui séparent les deux types Can-
dolliens. Elle mettra en évidence l’existence entre eux de toute
une série de formes intermédiaires présentant les caractères d’une
descendance croisée à divers degrés.
LAVANDULA VERA DC. LAVANDULA LATIFOLIA Villars
(L. Spica à L.) (L, À 40e 8 L.)
Tige ligneuse et s’élevant avec Tige basse, à ramification serrée
l’âge à un pied et plus de hauteur. | et faiblement lignifiée.
Feuilles subitement rétrécies Feuilles atténuées depuis le tiers
près de leur base, dépassant la | supérieur, plus courtes que les
longueur des entrenœuds, celles des | entrenœuds au sommet de la tige;
ramuscules stériles plus étroites
que celles des rameaux florifères. | larges que celles des rameaux flo-
rifères.
Inflorescence spiciforme en thyr-
se obtus, cylindracé, simple ou
rameaux très courts et dressés.
Inflorescence en thyrse atténué
avec deux ou quatre rameaux basi-
laires allongés et étalés à 43°.
Bractées courtes, ‘scarieuses et Bractées
subitement apiculées, à nervures
latérales distinctes en éventail.
vertes, épaisses et
linéaires, sans nervures latérales
distinctes. |
Bractéoles nulles, ou rudimen-
_ Bractéoles distinctes et persis- - |
taires, ou caduques. : +
tantes
Calice laineux à poils hérissés. Calice tomenteux à poils appli-
; qués.
Floraison plus tardive de près |
d’un mois.
Floraison hâtive dans le courant
de juillet.
celles des ramuscules stériles plus
«
SUR LES LAVANDES CULTIVÉES . DANS LES JARDINS | 51
La Lavande cultivée le plus fréquemment dans les jardins ne
correspond réellement à aucun des deux types. Nous avons vu que
de Candolle, et beaucoup d’autres après lui, l'ont confondue avec
_ le L. vera. En fait, c’est de cette dernière qu’elle se rapproche le
plus, par ses bractées élargies à la base, par ses rameaux fertiles
nés l’année précédente et déjà subérisés aux entrenœuds inférieurs
au moment de la floraison, par ses feuilles toujours plus étroites
sur les pousses stériles, par sa tige, enfin, très allongée et lignifiée,
pouvant atteindre et dépasser même un mètre de hauteur. Mais on
\ remarque, d’autre part, des traits qui rappellent immédiatement
le L. latifolia, des bractées entièrement vertes, plus longues que
larges, et surtout la présence ordinaire de un ou deux ramuscules
floraux allongés, escortant à la base l’inflorescence terminale.
Si l’on ajoute que la plante reste habituellement stérile, on
aura un dernier indice très frappant d’ hybridité.
sur, origine doit en être très probablement attribuée à la culture,
sinon à l’action immédiate de l’homme. On sait que le seul fait de
cultiver ensemble diverses espèces de Lavande peut déterminer
des germinations de graines hybridées. Le phénomène, maintes
fois constaté, s'est vérifié, notamment à Angers, en 1890, dans des
conditions d’une clarté parfaite entre deux types pourtant fort
éloignés, eu apparence, L. latifolia et L. dentata. Cette curieuse
forme intermédiaire a été distribuée, en 1895, dans les ersiccata de
la Société franco-helvétique, N° 422, sous le nom de LOTO
Allardi.
On s’explique aisément que ces plantes, toutes stériles qu’elles
sont, puissent se maintenir dans les cultures, grâce à leur facilité
d’être multipliées par division. Il est tout aussi facile de concevoir,
en outre, pourquoi, dans le cas présent, l’hybride qui nous occupe
a pu devenir prédominant, car c’est une conséquence naturelle de
Sa rusticité. L'expérience a montré qu’il résiste au froid de certains
hivers rigoureux, alors que les deux parents sont détruits : il suffit
donc que pareille sélection naturelle se soit répétée un certain
nombre de fois pour avoir assuré la diffusion vers le Nord d’une
Îorme mieux adaptée aux basses températures.
Les qualités ornementales de cette belle plante, ses Joigues
. Dents, sa fréquente refloraison à l'automne, auraient .
52 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
suffire d’ailleurs à lui attirer la préférence des jardiniers, et à déter-
miner ainsi en sa faveur une sélection artificielle.
Il n’est pas rare toutefois de rencontrer spécialement dans les
cultures récentes et dans les jardins botaniques le type même du
Lavandula vera DC, et c'est quelque fait isolé de cette nature qui
aura, sans doute, fixé l'opinion des auteurs précités. Mais ce qui
est plus fréquent encore c’est d’y trouver d’autres formes ambiguës
qui n’appartiennent exactement ni à l’hybride principal ni à l’es-
pèce typique. Il est curieux de constater que cette série d’intermé-
diaires marque un rapprochement constant vers le L. vera.
Bien d’autres formes, hybrides aussi, se sont produites sponta-
nément dans la région méditerranéenne, et divers botanistes, les
considérant comme autonomes, ont prodigué pour elles les noms
spécifiques. Il resterait à étudier ces produits directs de la nature
dans leur patrie d'origine, afin de mettre en pleine lumière leurs
affinités. L’esquisse que j’essaierai d’en présenter ici en finissant,
résulte de simples comparaisons d’herbiers, aussi devra-t-elle, sans
doute, être rectifiée pour plus d’un détail. C’est en effet sur le vif
seulement que l’observateur peut saisir les véritables relations des
plantes affines, et encore à la condition de les suivre dans leurs
différents états de développement.
Les botanistes qui envisagent l'espèce d’une manière large ont
unanimement rapporté comme simples synonymes au L. vera ces
créations récentes. Ainsi Loret et Barrandon, dans la Flore de
Montpellier, lui rattachent les L. officinalis Chaix, et L. fragrans Jor-
dan. Grenier et Godron (Flore de France) réunissent au même type
le L. pyrenaica DC. ; enfin, dans le Conspectus Floræ Europæ Nymann
adopte complètement cette manière de voir ; nos meilleures flores
ne font pas allusion à l’influence de l’hybridité.
Pourtant des faits de cette nature ont à diverses reprises frappé
quelques botanistes herborisants. M. Reverchon a distribué sous le
nom provisoire, mais ne à de L. hybrida une plante
récoltée par lui à Flassau (Vaucluse); M. Albert a nommé . Spica-
latifolia une autre qui a paru sous le n° 932 du Flora selecta de
M. Ch. Magnier.
A la seule ischetthon des caractères a ei on peut
conjecturer que les échantillons hybrides ne doivent pas être rares
dans le pays des Lavandes ; citons comme exemple les suivantes :
SUR LES LAVANDES CULTIVÉES DANS LES JARDINS 53
1° Lavandula pyrenaica DC. ; il est probable seulement que
l’origine en est complexe, car la largeur des bractées, leur colora-
tion et la légère saillie qu’elles présentent au sommet du thyrse
semblent indiquer une affinité quelconque avec le L, Stæchas ; nous
n’en parlerons pas ici.
2° Lavandula officinalis Chaix ; dans la pensée de son auteur,
cette plante pouvait bien être tout simplement la même dont de
Candolle fit plus tard son L. vera; mais l'application courante
qu'on fait actuellement de ce nom comprend des formations
hybrides, surtout dans celles qu’on rapporte à la var. planifolia.
Les échantillons publiés par Verlot sous le N° 2210 de la Société
Dauphinoise sont doublement instructifs, en ce qu’ils nous font
connaître la plante de Chaix, et celle que le même collecteur avait
publiée précédemment sous le nom de L. fragrans dans le Ca‘alogue
du jardin de Grenoble; d’après son témoignage, ce sont de purs
synonymes. k
3 Lavanda fragrans Jordan; c’est bien encore un hybride
appartenant à la mème série, bien qu’il soit difficile d’être fixé sur
son compte. La raison principale tient à l'insuffisance de la
diagnose donnée par l’auteur, car cette description, toute longue
qu'elle soit, omet précisément les caractères qu’il serait plus
important de mettre en relief. D'autre part, les exsiccata qui en
ont été publiés ne sont pas conformes : ceux parus sous le N° 531
de la Société Franco-Helvétique, en 1895, semblent très semblables,
sinon identiques, au L. officinalis Chaix; celui distribué par la
Société Rocheloise en 1891 (N° 3126) diffère notablement ; c'est une
plante à revoir sur des spécimens authentiques.
Notons que ces hybrides spontanés montrent une tendance très
nette à se rapprocher du Lavandula vera comme ceux provenant
des cultures. |
Certains de ces derniers, obtenus par le semis de quelques
achaines accidentellement fertiles, finissent par ne plus différer du
type que par des feuilles planes et un peu plus élargies. [ls ressem-
blent exactement à la forme appelée £. delphinensis par Jordan. Il
ne faudrait pas conclure que cette dernière résulte nécessairement
d’une hybridation ; elle peut être une simple variété de L. vera.
_ Ainsi s'expliquerait, par exemple, sa large dispersion dans la
Vallée de Barcelonnette, où le vrai L. latifolia n’est actuellement
_ représenté nulle part. | ,
54 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Un petit nombre d'échantillons d’herbier, dont la nature hybride
semble assez indiquée, se rapprochent davantage, au contraire, du
Lavandula latifolia : ils doivent être plus rares, si l’on en juge par
les documents qui s’y rapportent. ;
1° Une plante récoltée par Féraud à Carpentras montre, contraire-
ment au type, des feuilles plus larges sur les tiges florifères que
sur les rejets stériles (L. Feraudi in herb.).
29 Une autre recueillie par M. Guillon dans les Pyrénées-Orien-
tales et publiée sous le n° 1326bis de la Société Dauphinoise, possède
un thyrse simple avec des feuilles toutes de; même largeur.
(L. Guilloni in herb.).
3° Enfin, il faut joindre ici, sans doute, diverses créations de
Jordan qui me sont imparfaitement connues, et que ce botaniste
range près du L. latifolia : L. erigens à bractées dépassant les cali-
ces, et les L. inclinans et interrupta dont les inflorescences sont
simples (1). |
Cette énumération très sommaire laisse aux botanistes du Midi
un large champ de recherches. Elle montre, du moins, qu’il doit
exister ici de nombreuses formes en série, conséquence habituelle
de l’hybridation spontanée, chaque fois qu’elle se produit de temps
immémorial dans une même région entre deux types distincts et
largement représentés. : .
Malgré son origine cultivée, la plante qui fait le principal objet
de cette note mérite-t-elle de porter un nom distinct ? Tel est notre
avis, d'autant plus que pas un des hybrides spontanés connus ne
peut lui être exactement assimilé. ;
Ce Lavandulu hortensis rentre indubitablement dans la série que
l'on peut, d’une façon générale, appeler L. verax latifolia, mais il
diffère des termes voisins par des caractères nota
ressort de la diagnose suivante :
LAVANDULA HORTENSIS caule elato, lignoso denudato ; foliis planis,
latiusculis, in petiolum longe attenuatis ; thyrso elongato, attenuato,
longe pedunculato uno vel altero ramulo basilari sœpius stipato ;
bracteis viridibus ovato-lanceolatis, floribunda sed sterilis.
Nous terminerons enfin cette étude par un tableau d'ensemble
où seront rapprochés par ordre d’affinité probable les hybrides
dont il vient d’être question. Ne is nn
| (1) Je m’abstiens é parler ici, faute d’en con
des L. Guinardi Gandoger et L. Cladophora Ga
-
bles, comme il
onnaître autre chose que le nom,
SUR LES LAVANDES CULTIVÉES DANS LES JARDINS 55
LAVANDULA. — Secr. Sp?zca Bentham.
I. Bractées vertes, linéaires, sans nervures latérales distinctes,
non dilatées à la base, et révolutées aux bords. Bractéoles de
même forme, vertes et persistantes, seulement plus petites.
A. Thyrse avec 2 longs rameaux basilaires.
L. LariFoLIA Villars. — Feuilles plus larges sur les
rameaux stériles.
X L. Feraudi — Feuilles des rameaux sté-
riles étroites.
B. Thyrse simple ou à rameaux très courts.
X L. Guilloni (Soc. Dauphin., n° 1326 bis).
IL. Bractées vertes, élargies à la base, mais bien plus longues que
. larges. Bractéoles distinctes, mais souvent caduques et sca-
rieuses.
A. Thyrse souvent avec 2 rameaux Dh assez allon-
. gés ; paire supérieure des feuilles séparées des autres |
par un long entrenœud.
X L. hortensis hybrid. nov.
B. Thyrse sans rameaux basilaires, ou à ramuscules très
courts;
4. — Feuilles riourt dépassant beaucoup les
entrenœuds. Thyrse long et un peu atténué.
X L. hybrida Reverchon (£. Spica-latifolia Albert
in exsicc. Magnier, 932).
b. — Feuilles supérieures égalant sensiblement les
entrenœuds : thyrse lâche et obtus.
X L. fragans Jordan (Soc. Rochelaise, n° 3126).
Feuilles inférieures de la tige élargies.
X L. officinalis Chaix, pr. p. (L. fragans Verlot, in
Soc. Dauphin., 2210). Feuilles toutes assez
étroites mais planes.
IT. Bractées plus ou moins scarieuses ou membraneuses, planes
aux bords, souvent courtes, avec. nervures latérales visibles
et div en éventail ll rudimentaires.
h vera DC. — Feuilles révolutées aux bords.
var. aoberres Jordan. Feuilles planes aux
psc 1e
LA FLORE DES RÉGIONS ARIDES
DU PLATEAU DE MEXICO
par M. L. G. SEURAT
Les hauts plateaux du Mexique sont un lieu très favorable pour
l’étude de la résistance des êtres à la sécheresse. Les environs de
Mexico offrent un grand nombre de coulées basaltiques très
épaisses (Pedregal, Ixtapalapa, etc.), exposées au soleil tout le jour,
et où la température est très forte. J'ai noté en février, sur un mur
blanc de mon jardin, des températures de 42° C. De plus, ces
endroits sont complètement arides : pendant sept mois il n’y
tombe pas d’eau. La quantité d’eau recueillie à l'Observatoire
météorologique central de Mexico pendant la saison sèche (du
47 novembre au 31 mai), est de 9 centimètres ; la tension moyenne
de la vapeur d’eau est, à l’ombre, de 6 millimètres. Si l’on tient
compte que ces nombres sont encore trop forts pour les régions
que nous examinons, on voit que l'atmosphère y est d’uné grande
sécheresse; nous avons donc dans ces lieux une température égale
à celle des Terres chaudes, mais pas cette humidité intense qui
rend la végétation des Terres chaudes si luxuriante.
La végétation très spéciale établie sur ces laves, pendant la saison
sèche, va faire l’objet de cette note. Cette flore, très pauvre, à cette
époque, se compose : de Cactées ; d’une Amaryllidée, l’Agave Ame-
ricana ; d’une Anacardiacée, le Schinus molle ; d'une Composée, le
Senecio præcox ; enfin, d’une Ortie, d’une Labiée, de Fougères et de
quelques Lichens.
A. Cactées. Les plantes appartenant à cette famille sont :
Opuntia Tuna, arborescent ;
Opuntia tunicata, à piquants its. recourbés en
crochet ; er
Mammillaria :
ereus.
Ces plantes, grâce à leur cuticule et à leurs piquants, con:
somment, avec une grande parcimonie, la provision d’eau accu-
= mulée dans la saison humide, Un rte d’ sonne Tuna, pesant
A te EE
LA FLORE DES RÉGIONS ARIDES DU PLATEAU DE MEXICO 57
1589 gr., exposé sur un toit en plein soleil, en mars, perd environ
{1 gr.5 de son poids par vingt-quatre heures; si au contraire on
opère sur un échantillon dont on a coupé les épines à la base, sans
faire de blessure, la perte d’eau est doublée.
Les Mammillaires ont leur tige charnue presque entièrement
cachée dans le sol.
Toutes ces Cactées ont des racines extrêmement longues, traçan-
tes dans les Opuntia ; ces racines, courant entre les interstices de la
lave, puisent la presque totalité de l’eau qui existe dans le sol. Ces
Cactées peuvent ainsi attendre la saison des pluies ; c’est d’ailleurs
pendant la saison sèche qu’elles fleurissent.
2. Agave americana. — Le Maguey est ici dans son lieu de
prédilection, sa cuticule épaisse le protège suffisamment contre la
trop grande perte d’eau. Cette cuticule est très résistante ; les
Aztèques s’en servaient en guise de parchemin : il existe au Musée
de Mexico un grand nombre de tableaux aztèques peints sur des
cuticules d'Agave, en particulier un plan de la ville.
3. Schinus molle. — Le Schinus molle ou arbre du Pérou, possède
des feuilles pennées dont les folioles ont une cuticule vernie. La
racine est très longue, courant à la surface du sol pour aller se
ramifier ensuite à son intérieur. L'existence de cette racine tra.
Canle, très grande, est la raison pour laquelle le Schinus est exclu
des jardins.
4, Senecio præcox. — Cette Composée a un aspect bizarre : la tige
droite sur ? mètre 50 environ, se ramifie un petit nombre de fois,
et chacune des ramifications se termine par un groupe d’inflores- 3
cences. La plante, au moment où elle est en fleurs (janvier, février)
ne porte pas de feuilles: ce n’est qu’après la chute des fleurs
que les feuilles paraissent. C’est cette particularité qui a fait donner
. à l'espèce son nom; elle s’explique par la nécessité qu'a la plante
de ne pas dépenser trop d’eau à la fois, ce qui arriverait fatalement
si la plante avait en même temps des fleurs et des feuilles. Les
feuilles, palminerves, longuement pétiolées, ont leur surface très
fortement vernissée; elles sont d’ailleurs e petit nombre, à l'extré-
Mité de chacun des rameaux. La tige est complètement dépourvue
de feuilles sur tout son parcours : elle est d’ailleurs verte; son
écorce très épaisse la protège bien contre le soleil; elle contient
5
58 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
des réserves d’eau accumulées dans la moelle. De plus cette tige
contient des canaux sécréteurs corticaux qui renferment un liquide
à Odeur caractéristique; si on blesse la tige, la plaie est aussitôt
cicatrisée. La racine est très longue et s'enfonce profondément
dans le sol, c’est-à-dire dans les interstices de la lave remplis par
de la terre végétale.
Si l'on compare les inflorescences de S. præcox à celle d’un autre
Senecio, le S. vernus, qui pousse dans des endroits moins arides,
on voit qu’elles ont même forme. L'involucre dans les deux cas est
formé de huit bractées concrescentes à la base, libres au sommet;
les fleurs ligulées, au nombre de 5 dans S. præcox et de 5 ou 4 dans
S. vernus ont même forme, mêmes dimensions, et même couleur
(jaune); les fleurs tubulées sont également les mêmes. Dans la
tige de S. vernus existent des canaux sécréteurs et une huile qui a
la même odeur caractéristique que celle de S. præcoz; ici toutefois
cette huile est moins abondante. La moelle est plus réduite dans
le S. vernus. Ces deux plantes, si elles ne sont pas la même, sont
donc très voisines sous ces divers rapports. Si on ne considère que
la forme extérieure de l'appareil végétatif, au contraire, on trouve
des différences énormes : le S. vernus est un petit arbuste très
rameux, dont les rameaux portent de nombreuses feuilles lancéo-
lées, dentées sur les bords: il n’a rien qui rappelle l’aspect misé-
rable de S. præcor.
5. Les Orties de Tizapan ont leurs feuilles couvertes de nom-
breux poils très longs et il en est de même pour la Labiée ; ces deux
plantes se cachent d'ailleurs dans les anfractuosités de la roche, à
l'ombre par conséquent.
La flore que nous venons de passer en revue.est comme on le
voit très pauvre; elle est composée de plantes adaptées à la séche-
resse et se protégeant contre elle par des moyens variés. Si nous
considérons cette même région dans la saison des pluies(juin 1897:
13:78 d’eau recueillie; 4er juin au 31 octobre 1895 : 43m51), nous
y trouverons, au contraire, une végétation luxuriante, représentée
par plusieurs centaines d’
espèces; ces plantes vont prospérer pen-
dant les cinq mois de la saison des pluies, pour disparaître dès la
saison sèche et laisser place à la flore désertique dont nous avons …
parlé au début. :. ù
INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX
SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX
par M. Ch. DASSONVILLE Suite).
fs GRAMINÉES
A. SEIGLE
(Voir Revue générale de Botanique, Tome VIE, 1896, pages 324 à 328).
B. — AVOINE
Le 30 mars, j'ai mis germer des grains d’Avoine, d’une part dans
la solution de Knop, d’autre part dans l’eau 1 distillée (2).
Les différences ont été notées le 30 mai.
I. — MORPHOLOGIE EXTERNE
a. Eau distillée. — A cette date, chaque pied porte trois feuilles
ayant chacune 5 cent. environ. La tige est grêle et ne dépasse pas
7 cent. Elle est parfaitement verte. Les racines sont très peu nom-
breuses, rudimentaires.
b. Solution de Knop. — Dès le début, la végétation s’est montrée
plus vigoureuse que dans l’eau distillée ; le 30 mai, la tige portait
5 feuilles longues de 18 centimètres.
Mais, les feuilles avaient progressivement jauni et la verse de la
tige s'était produite. L'étude anatomique du pied des chaumes nous
donnera l'explication de ce phénomène.
Les racines étaient très nombreuses et très ramifiées ; cles mesu-
dcprés en moyenne {0 centimètres.
@) D'autres cultures dau | pour but de rechercher le rôle des divers sels de la
Pointe de Kaop on télé entreprises en même temps. Il en sera à question plus loin.
60 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
IT. — MORPHOLOGIE INTERNE
1° Racine. — a. Eau distillée (P1. 9, fig. 55). — Le cylindre cen-
tral possède un vaisseau axile, à paroi sclérifiée mais non lignifiée.
Tout le conjonctif est re le péricycle lui-même a ses mem-
branes épaissies.
On compte six faisceaux de bois, répartis suivant un cercle.
Chacun d’eux ne comprend qu’un seul vaisseau. Les vaisseaux ont
une paroi fortement épaissie, mais se colorant mal par le vert
d’iode, indice d’une lignification: peu accusée. Aussi ne les distin-
gue-t-on des éléments voisins que par leur diamètre qui est un peu
plus grand.
Le liber, comme le bois, est très peu développé.
L'endoderme a ses parois internes et latérales épaissies.
L'écorce comprend trois assises de cellules dont les dimensions
vont en augmentant du centre vers l'extérieur.
b. Solution de Knop. — La figure 56 (PI. 9) représente la coupe
d’une racine née dans une solution de Knop dans laquelle les sels de
potasse avaient été remplacés par des sels de soude. La structure
est la même dans la solution normale de Knop, sauf qu'il ne se
produit aucune lignification et que le nombre des vaisseaux est un
peu différent. En tenant compte de ces faits, nous pouvons, au
moyen de cette figure, donner une description-de la structure ana-.
tomique dans la solution du Knop :
Le cylindre central, incomparablement plus large que dans
l’eau distillée, possède, en son centre, non plus un seul mais cinq
grands vaisseaux à paroi mince, répartis dans la masse du
conjonctif qui est entièrement parenchymateux.
Plus à la périphérie, dix faisceaux vasculaires s ‘’appuyent contre
l’endoderme. Les vaisseaux, au nombre de deux à cinq par fais-
ceau, ont une large lumière; leur paroi est à peine épaissie et non
lignifiée.
Le liber est très développé.
Les cellules du péricycle sont. sise radialement
Toutes les parois de l’endoderme restent minces. -
Le développement de l'écorce est à la fois centripète et centri- .
fuge ; un anneau médian de larges cellules est compris entre un
anneau des et un anneau Plus intérieur de petites cellules.
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 61
En résumé, les sels de la solution de Knop favorisent le déve-
loppement du cylindre central de la racine. Ils augmentent le
nombre et le diamètre des vaisseaux et empêchent la sclérification
du conjontif et de l’endoderme. :
L'absence des sels a pour résultats : la sclérification du con-
jonctif, la réduction à un seul du nombre des vaisseaux centraux
et le développement plus faible du liber.
2° Tige. — Jes comparaisons ont été faites au milieu du
deuxième entrenœud inférieur, près du point de flexion des tiges
qui, dans la solution de Knop, ont versé.
a. Eau distillée (PI. 9, fig. 52). — La tige est pleine; la moelle,
formée de cellules à méats, renferme, vers son centre, un faisceau
(f) constitué par deux petits vaisseaux que sépare un petit amas
de tissu libériforme. La face interne des cellules qui entourent ce
faisceau est fortement lignifiée (1).
Autour de la moelle, le desmogène forme un manchon (lig.) de
cellules très lignifiées qui enferme les faisceaux libéro-ligneux.
Ceux-ci sont ainsi réunis sur un seul cercle ; et leur méristème
formateur, transformé en tissu de soutien, n’a plus tendance à se
différencier désormais. L'accroissement de cette région est donc
définitif et le diamètre a acquis sa dimension maxima.
Les vaisseaux (v. p) sont petits, très lignifiés.
L’épiderme (e. p) est fortement cutinisé sur ses faces externe et
latérales. De temps en temps, une de ses cellules resle mince.
b. Solution de Knop (PL.9, fig.53).— La moelle (m) est formée de très
grandes cellules irrégulières, à parois très minces. Elle renferme un
tout petit faisceau central (2).
Le méristème vasculaire ne présente pas trace de lignification ;
il conserve la faculté de se diviser et forme des faisceaux nettement
isolés, ne montrant aucun rapport les uns avec les autres. Les plus
récemment formés sont vers la périphérie, les plus âgés sont répartis
sur un cercle vers l’intérieur. On compte en tout seize faisceaux.
(1) J'ai observé ce faisceau à la base de la tige dans toutes mes cultures d'Avoine,
aussi bien en présence des sels que dans l’eau distillée. Dans les entrenœuds plus
ne le retrouve pas; il disparaît avec la moelle. D'autre part, je n'ai
retrouvé ce faisceau chez aucune des autres Graminées que j'ai étudiées. Il se pour-
rait on L. és Arr au genre nome ou à une de ses divisions
8 ètre que prend la tige n’a pas permis de représenter ici ce
: atcone
62 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Les cellules du méristème qui les séparent les uns des autres ont
de grandes dimensions; elles ont l'aspect du parenchyme de la
moelle; leur paroi est extrêmement mince.
J'ai représenté (PI. 9, fig. 53) trois de ces faisceaux qui occupent
un même rayon. On voit que le calibre de leurs vaisseaux va en
diminuant du centre à la périphérie. La lignification de ces vais-
seaux, seuls éléments épaissis de la tige, est extrêmement faible.
L'épiderme ne présente pas trace de cutinisation.
Il suffit d'examiner comparativement les figures 52 et 53 pour
comprendre comment la tige courte et grêle de l’Avoine cultivée dans
l’eau distillée est restée droite, alors que, sous l’action des sels, la
disparition complète des éléments de soutien ne pouvait permettre
aux entrenœuds de la base de maintenir la verticalité nécessaire au
développement de la plante.
En résumé, la solution de Knop a pour effet de favoriser le
cloisonnement du méristème vasculaire et, par suite, d'augmenter le
nombre des faisceaux de la tige; mais elle entraîne la disparition
des éléments de soutien, ce qui provoque la « verse » de la plante, -
lorsque l’action des sels a fait prendre aux parties supérieures un
développement trop grand pour la faible résistance qu'offrent les
tissus de Ja base de la tige.
3° Feuille. — à. Eau distillée. — Dans l'eau distillée, la 2e feuille,
comptée à partir du sommet, possède” en sa région moyenne, |
7 nervures.
La nervure médiane (PI. 14, fig. 93) est reliée aux deux épidermes
par une bande épaisse de tissu hypodermique (sel) surtout abondant
à la face dorsale. er
Les faisceaux de rang pair (par rapport à la nervure médiane)
offrent des dispositions analogues. .
Une rangée de cellules à parois minces entoure l’assise-limite
des vaisseaux ; tous les autres éléments du‘limbe sont très forte
ment sclérifiés. . -
ur les bords, la feuille possède des fibres scléreuses. 24
L'épiderme est fortement cutinisé : seules, les cellules bulli-
* formes (bull.) sont minces. Ou voit en général un poil (p) très :
lignifié au-dessus de chaque nervure. a à
SRE
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 63
b. Solution de Knop. — Dans la solution de Knop, la coupe com-
parable montre onze nervures.
La nervure médiane (PI. 14, fig. 94) est recouverte, vers la face
supérieure, par un parenchyme à membranes très minces.
Le tissu hypodermique (scl) de la nervure médiane est très peu
développé, surtout vers la face supérieure, où il n’est représenté
que par quatre petites cellules à peine épaissies. A la face infé-
rieure, il est plus abondant ; mais, en comparaison des dimensions
de la feuille, il est loin d’avoir l'importance qu’on observe dans :
l'eau distillée. Dans tous les cas, ses éléments sont moins épaissis.
Au niveau des autres nervures, le tissu hypodermique est encore
plus réduit. Les membranes des cellules du mésophylle sont légè-
rement épaissies, mais. IRON moins que dans l’eau
distillée.
Les épidermes sont minces dans toute leur étendue.
Les bords des feuilles n’ont pas de fibres scléreuses.
En résumé, la svlution de Knop a pour eftet d'augmenter le
nombre des nervures de la feuille et de favoriser le développement
du mésophylle, qui reste entièrement mince au-dessus de la ner-
vure médiane et très peu épaissi dans le reste de la feuille.
L'absence des sels entraine la formation de bandes lignifiées
qui relient les nervures principales aux deux épidermes et de
fibres scléreuses aux bords des feuilles. Elle sclérifie très fortement
le mésophylle, cutinise les épidermes et provoque l'apparition de
poils lignifiés au-dessus des nervures.
C. — BLÉ
Des grains de Blé mis à germer dans les mêmes conditions que
l’Avoine dont il vient d’être question, et à la même date, ont donné
des résultats analogues.
En présence des sels, la végétation s’est montrée active dès le
début. Mais bientôt, les plantes ont « versé », puisse sont décolorées.
Dans l’eau distillée, elles sont restées petites et grèles ; mais
| a ont conservé une couleur vert-foncé et sont demeurées. bien
ites
64 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Les observations recueillies le 30 mai sont résumées dans le
tableau suivant :
EAU DISTILLÉE SOLUTION DE KNôP
Longueur pres des racines . L cent, 20 cent
Longueur des tiges: 2. «24... 7 à 8 cent. 16 cent.
Nombre de feuilles étalées . . , . . 3: 6
Longueur des feuillés. °°. 6 cent. 43 cent.
Largeur des fenilles "1... 4 millim. 1/2 & millim.
MORPHOLOGIE INTERNE.
Les comparaisons ont été établies après 40 jours de végétation.
4° Racine. — a. Eau distillée (PI. 14, fig. 88). — Le conjonctif
du cylindre central est constitué par un parenchyme mince
renfermant quatre larges vaisseaux à paroi non épaissie.
Vers la périphérie du cylindre, on voit un cercle de dix fais-
ceaux constitués par un ou deux vaisseaux à membrane épaissie
mais non lignifiée et reliés à l’endoderme par des vaisseaux plus
petits, à paroi mince. |
Le liber est peu développé.
Les cellules du péricycle sont assez grandes et allongées dans
le sens radial.
L’endoderme n’est pas différencié, mais les éléments de l'écorce
sont fortement lignifiés. L’assise qui touche à l’endoderme est la
plus lignifiée. La lignification diminue progressivement de l’inté-
rieur vers l'extérieur, à mesure qu’augmente le diamètre des
cellules, qui sont disposées en quatre rangées concentriques.
L’assise pilifère est de nature cellulosique.
b. Solution de Knop (PI. 8, fig. 43). — Le cylindre central est
plus développé que dans l’eau distillée. Les cellules du conjonctif
ont de plus grandes dimensions. Elles comprennent dans leur
masse quatre grands vaisseaux beaucoup plus larges qu’en
l'absence de tout sel. Le nombre des faisceaux extérieurs est de
onze. Les vaisseaux, au nombre de un à deux par faisceau, sont
plus larges et moins épaissis que dans l’eau distillée. Ils sont très
légèrement lignifiés.
Le liber (1) est très développé.
Les parois de l’endoderme (end), de même que celles des cellules : 4
_ de l'écorce (ec) sont entièrement minces. Le compte dans l'écorce
sept assises de cellules.
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 65
Cette région possède de larges lacunes aérifères (lacs)développées
aux dépens des 3me, 4me et jme rangées comptées du centre .vers
l'extérieur.
L’assise pilifère est de nature cellulosique.
En résumé l’action des sels de la solution de Knop sur la struc-
ture de la racine se traduit : 1° par l'augmentation des diamètres
des cellules du conjonctif et des vaisseaux centraux du cylindre
central ; 2 par une légère augmentation du nombre et du calibre
des vaisseaux du cercle extérieur ; 3 par un plus grand développe-
ment du liber ; 3 par la disparition de toute lignification dans
l'écorce ; 5° par la formation de larges lacunes aérifères dans cette
région. ;
2°Tige. — a. Euu distillée (PI. 8, fig. 45). — La tige est fistuleuse.
Le deuxième entrenœud de la base possède une couronne de douze
faisceaux à vaisseaux (v. p) étroits, bien lignifiés, à liber (lib) peu
abondant. Les cellules de l’assise (as. l) qui limite chacun de ces
faisceaux du côté tourné vers le centre de la racine sont légèrement
lignifiées à leur face externe et sur les faces latérales.
À l’extérieur de ce cercle, on voit quelques faisceaux plus petits,
Pour la plupart à peine ébauchés. La figure 45 en représente un
Qui a déjà acquis un développement analogue à ceux du cercle inté-
rieur. Presque tous les autres n’ont encore qu'un seul vaisseau
accompagné de quelques éléments libériformes; mais tous ces
faisceaux ont déjà une assise limite légèrement lignifiée.
Le méristème qui relie les faisceaux du cercle intérieur à ceux
de la périphérie est parfois légèrement lignifié.
L’épiderme n’est pas différencié.
b. Solution de Knop (2me entrenœud inférieur). (PL. 8, fig. 46). —
Au simple aspect des coupes, on est frappé de la minceur des mem-
branes des cellules. Le tissu apparaît comme une dentelle extrême-
ment fragile à mailles larges et extrêmement délicates.
{n’y a plus la moindre trace de lignification du méristème ni
des assises-limites des faisceaux. |
La tige est fistuleuse.
€ méristème est abondamment cloisonné et constitue une large
Z0ne différenciant un cercle intérieur de quinze gros faisceaux
| Séparés les uns des autres par de grandes cellules très minces.
-
66 = REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Ces faisceaux ont un liber abondant. Les vaisseaux tangentiels
(v. p.) ne présentent pas trace d’épaississement. On ne les distingue
des éléments voisins que par la place qu’ils occupent et par
les dimensions plus faibles des cellules de l’assise qui limite ces
faisceaux.
Derrière ce cercle intérieur, on voit l'ébauche d’un deuxième
cercle de faisceaux ayant les mêmes caractères. : 4
Au niveau de ces derniers, les cellules du méristème sont plus
petites ; mais elles ont la même minceur.
L’épiderme est également mince.
En somme, si on compare cette structure à celle qu’on observe
dans l’eau distillée, on peut conclure que les sels de la solution de
Knop favorisent le cloisonnement du méristème vasculaire, aug-
mentent les dimensions des cellules et le nombre des faisceaux ;
mais ils entravent la lignification et par suite nuisent au dévelop-
pement des éléments de soutien.
Si l’on considère que les Blés cultivés dans la solution de Knop
ont versé; que le centre de flexion des tigès a toujours été le
deuxième entrenœud inférieur, l'examen de la structure que je
viens de décrire expliquera le mécanisme de la verse et permettra
de conclure : les sels de la solution de Knop déterminent la verse
du Blé par l’entrave qu’ils apportent à la lignification de la base de
la tige.
Nous avons vu que ces sels produisent sur la végétation de
l’Avoine des résultats analogues et l'examen de la structure nous
a conduit à la même conclusion.
Le centre de flexion des tiges versées s’étant toujours montré
au-dessus du premier entrenœud, j'ai examiné la structure de cette
dernière région.
À ce niveau, les cellules ont une membrane assez épaisse. Le
diamètre de la tige est moins grand. Le méristème vasculaire moins
abondant qu'au 2% entrenœud. Les cellules qui séparent les fais- #
ceaux vasculaires sont plus petites. Enfin, les vaisseaux et les
cellules des assises-limites sont légèrement lignifiés.
En somme, la structure est intermédiaire à celle qu'on observe :
au deuxième entrenœud dans les sels et dans l’eau distillée.
= Les éléments de soutien sont plus nombreux qu’au deuxième
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 67
entrenœud, ce qui explique la résistance relative que la tige pré-
sente en cet endroit.
3 Feuille. — à. Eau distillée (PL. 14, fig. 91). — Vers le milieu
de la deuxième feuille, on compte treize nervures de dimensions
variables. On peut les classer ainsi : une médiane, la plus impor-
tante ; deux de deuxième ordre, occupant, symétriquement, le
Quatrième rang par rapport à l’axe de la feuille. Les autres, plus
petites, sont à peu près toutes égales entre elles.
Le faisceau médian et les nervures de deuxième ordre sont
reliés aux épidermes par des bandes épaisses de tissu hypoder-
mique très lignifié (sel), qu’on retrouve également au bord des
feuilles.
Tout le mésophylle est très fortement sclérifié.
L’épiderme n’est pas cutinisé ; il est pourvu de poils.
b. Solution de Knop.— La région comparable (PI. 14, fig. 92) montre
vingt et une nervures réparties ainsi : une médiane, de premier
ordre; huit de deuxième ordre, occupant symétriquement les 3m,
| if) Tme et 9e rangs comptés à partir de la nervure médiane.
On trouve du tissu hypodermique au niveau du faisceau mé-
dian et de la 3me paire de nervures; mais il est très réduit et sur-
tout peu lignifié. Partout ailleurs, il fait défaut. Au bord des feuilles
les fibres sont très rares et très peu sclérifiées.
Au-dessus de la nervure médiane le mésophylle est constitué
Par une masse importante de parenchyme mince. Ailleurs il est
formé de grandes cellules beaucoup moins sclérifiées que dans
l'eau distillée.
L’épiderme n’est pas cutinisé ; il est pourvu de poils. *
En résumé, la solution de Knop augmente le nombre des ner-
vures de la feuille et favorise le développement du mésophylle, qui
Teste entièrement mince au-dessus de la nervure médiane et très
Peu épaissi dans le reste de la feuille ; elle diminue l'importance
des bandes lignifiées qui relient les nervures aux épidermes et
Celle des fibres des bords de la feuille. Son absence sclérifie très
… fortement Je mésophylle.
Ce sont là des conclusions absolument pe res à celles que
NOUS avons formulées chez l’Avoine.
… C’est à dessein que j'ai réuni sur une même jishe (PL. mn) a pe
: ou d’Avoine ee 93 et îig- Sn et les nr de Blé 4 de # ie
68 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
et fig. 92), parce qu’en les observant comparativement on voit
combien il est important de tenir compte des modifications histo-
logiques provoquées par le milieu, quand on cherche à classer
les végétaux d’après les caractères anatomiques.
Si l’on priait une personne non prévenue des variations que
la structure peut subir, de classer ces quatre feuilles d’après leurs
caractères histologiques, on la verrait grouper d’une part les
feuilles des figures 91 et 93 et d'autre part celles des figures 92
et 94; c’est-à-dire que chaque fois elle réunirait des espèces diffé-
rentes. Cette personne déclarerait, en outre, que ces deux groupes
sont très différents l’un de l’autre ; alors que dans chacun d’eux
il s'agit des mêmes espèces.
Les comparaisons de ces quatre figures conduisent aux deux
conclusions suivantes :
1° L'influence du milieu peut modifier la structure de deux
espèces différentes au point de leur donner une très grande ressem-
blance ; 2° les variations du milieu peuvent modifier la structure
des individus appartenant à une même espèce au point de les
rendre absolument dissemblables.
Remarquons de plus que si, dans le cas présent, nous cher-
chions à caractériser les genres Avoine et Blé par la structure des
feuilles, nous ne pourrions nous appuyer sur un seul caractère :
Tous les tissus se montrent sujets à subir des modifications :
Le mésophylle ; le tissu hypodermique des nervures et du bord
des feuilles; le tissu vasculaire, considéré au point de vue de son
état de lignification, du nombre des faisceaux et du mode de leur
répartition d’après leur importance respective. |
Les poils, même, ont chez le Blé des caractères différents dans
les sels (fig. 92) et dans l’eau distillée (fig. 91). Chez l'Avoine, ils dis-
paraissent dans la solution saline, ainsi que la cutine de l’épiderme.
Je n’insiste pas; car je me réserve de revenir plus loin sur ces
faits. La présente observation suffira à montrer pour le moment
combien la structure est modifiable suivant les conditions du milieu
et, particulièrement, suivant que les plantes ont des sels à leur dis-
REVUE DES TRAVAUX
PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE
PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1893-1896 {/Fin).
En Amérique, Sir W. Dawson a fait connaître la flore tertiaire
inférieure de Burrard’s Inlet (1), près de Vancouver, qui paraît corres-
pondre au commencement de la période éocène ; elle renferme quelques
espèces nouvelles, entr’autres un Palmier, rapporté au genre Manicaria,
qu’on peut se demander s’il s’agit bien là d’un type comparable au
genre Æsculus.
M. F. H. KwowLron rapporte également à l’Eocène la flore tertiaire
de l’Alaska (2), dans laquelle il a observé 115 espèces, dont six seule-
ment étaient nouvelles ; un grand nombre d’entre elles se rencontrent
dans la flore miocène du centre de l'Enrope, mais on sait aujourd’hui,
par l'étude de la flore tertiaire des régions arctiques et par Sa cOmpa-
raison attentive avec la flore éocène, avec celle des dépôts anglais en
Particulier, que ces espèces n’ont apparu sous nos latitudes qu'après
s'être montrées d’abord beaucoup plus au Nord, et qu’il est nécessaire,
Pour apprécier l’âge d’un gisement tertiaire d’après les plantes fossiles
qu’il renferme, d’avoir égard à la latitude à laquelle il se trouve : On à
été ainsi amené à classer comme éocène la flore d’Atanekerdluk au
Groënland, et l’on doit attribuer le même âge à la flore de l'Alaska, qui
offre avec celle-ci la plus grande similitude de composition et renferme
d’ailleurs quelques formes de la flore crétacée supérieure de Vancouver,
du Canada ou des Etats-Unis. see
Le même auteur a donné un aperçu d'ensemble de la constitution
des flores fossiles observées à trois niveaux successifs dans les cendres
(1) Sir W. Dawson : On collections of tertiary plants from the vicinity of the
city of Vancouver, B. C. (Trans. Roy. Soc. Canada, 2 Ser , 1, sect. IV, P- 137-152,
Pl. 1V-VIN. 1895 ne
@) F. H. Knowlton : A review of the fossil Flora of Alaska, with descriptions
of new species (Proc. U. S. Nat. Mus., XVII, p. 207-240, pl. IX. 18%).
70 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
et tufs volcaniques du Parc National de la Yellowstone (1); sur horizon
le plus inférieur, correspondant à la série des laves acides, ont été
reconnues 79 espèces, dont plus de la moitié sont nouvelles ; parmi les
autres, le plus grand nombre appartiennent à la flore du système
supérieur de Laramie, à l'étage de Fort-Union, c’est-à-dire à l'Eocène
inférieur. Plus haut, apparaît une flore moins riche, mais très différente
de la première, avec laquelle elle n’a que deux espèces communes, de
même qu'elle n’en a que trois avec la flore supérieure; ses rapports
1
v
classer dans le Miocène, Quant à la flore supérieure, contemporaine
des éruptions Ne elle vient se ranger dans le Miocène supérieur,
à peu près sur le même niveau que la flore des graviers aurifères de
quelles sept espècés différentes de Pins et deux Sequoia, dont lun
extrêmement voisin du Seg. sempervirens. Les Dicotylédones y sont
nombreuses, et l’on peut citer comme particulièrement abondants les
Quercus, les Juglans, les Carya, les Populus, les Ulmus, les Ficus, les
Laurus, les Platanus, les Aralia, les Magnolia, dont un allié de près
au Magn. fœtida vivant. Ainsi constituée, celte flore se montre très
différente de la flore actuelle de la région, qui ne comprend ni Cupulifères,
ni Juglandées, ni Ulmacées, ni Lauracées, ni Platanées, ni Ar raliacées,
ni
fères, Pityoxrlon fallax n. sp. et Cupressinoxylon eutreton n. Sp. et
quatre bois de Dicotylédones, à savoir un Perseoxylon déjà observé
dans les gîtes d’opale de Hongrie, et trois types spécifiques nouveaux,
Pr Knowltoni, Plataninium Haydeni et Rhamnacinium
radiatum
Er de distance du Parc National, et sur le même niveau,
M.KxowLrox (3) a reconnu. de son côté, une nouvelle forme spéciique
de bois de Conifère, Pityoxylon Pealei.
Dans l'Amérique du Sud, les tufs volcaniques du Cerro de Potosi
en Bolivie, appartenant à un niveau tertiaire non encore précisé, ont
fourni une assez grande quantité d'empreintes, qui ont été étudiées, | %
1) F. H. Knowlton : The tertiary Floras of the Yellowstone National Park
(Amer. Journ. of Sci., 1896, I, p. 51-58).
(2) J. Felix : Untersuchungen über . Hôlzer. V. Stück (Zeitschr. deutsch.
- 1896).
geol Geselisch., XLVIHI, p. 249-260, La
3) E nowlton : Description of
its œil 7. bot. Club, xXIN, 1 250-251, pl. 21.
set new species of fossil wood from ;
1896). Ua
4
à
REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 71
il y a déjà quelques années, partie par M. Britton, partie par
M. ENGELHARDT; une nouvelle série d'échantillons a permis à ce
dernier (1) de reconnaître un certain nombre de formes spécifiques
nouvelles, qu’il a pu rapporter presque toutes à des genres vivants,
appartenant pour la plupart à la flore tropicale : je citerai un Loma-
riopsis voisin d’une espèce sud-américaine, un Podocarpus analogue
au Pod. Lamberti du Brésil, et parmi les Dicotylédones des a ro
tants des genres Gaylussacia, Weinmannia, Capparis, ainsi qu'un
nombre important de Papilionacées et surtout de Mimosées; la végé-
tation de la région, qui a aujourd’hui un caractère désertique et ne
se compose que de plantes herbacées, était alors très différente et
comprenait, sinon des arbres, tout au moins des arbustes et des
plantes ligneuses buissonnantes.
M. Engelhardt a donné en outre la Rnb avec figures détaillées,
de deux autres séries de plantes tertiaires, d’âge incertain également,
provenant les unes de l’Equateur et les autres de la Colombie (2) :
parmi les premières, je citerai une Pipéracée du genre Arthante, une
Loranthacée du genre Phoradendron, des Malpighiacées des genres
Hiræa et Banisteria, quelques Myrtacées des genres Eugenia, Myrcia,
Myrciaria, des Papilionacées des genres Lonchocarpus et Steolaiutk.
et plusieurs Mimosées des genres Cæsalpinia, Cassia, Macrolobium,
Pterogyne, Inga. A ce point de vue, c’est-à-dire par l’abondance relative
des otosi.
genre Meniscium, un Salvinia affine au Salv. oblongifolia, une feuille
de Musacée, une feuille flabellés de Palmier, une Aroïdée, et une assez
les Laurinées qui tiennent la première place, avec les ire Persea,
Nectandra, Gœppertia, Acrodiclidium et Laurophyllum ; il en était
e même dans la flore tertiaire du Chili que M. Engelhardt avait étudiée
il y a que elques années. Ces différences entre les gisements de la
Colombie et ceux de l’'Equateur et de la Bolivie paraissent devoir être
attribuées à des différences climatériques locales; il est impossible,
toutefois, de savoir si on a affaire là à des flores de même âge ou d’âges
différents. On voit dans tous les cas que ces flores ne ressemblent pour
ainsi dire en rien aux flores tertiaires de l'hémisphère boréal, étant
ssez près, KT
Ce fait, qui on bien établi, paraît en contradiction avec la théorie
(1) H. Engelhardt : Ueber neue fossile Pflanzenreste vom Cerro de Potosi
(4bhandi. d. Isis in Dresden, 18%, p. 343, pl D.
(2) H. Engelbardt : Ueber neue Tertiärpflanzen Süd-Amerikas rat Senc-
nt naturforsch. Gesellsch., XIX, pe 147, 9 pl. 1895).
72 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
mise en avant par le Baron C. von ETTINGSHAUSEN dans son étude (1)
sur les relations des flores actuelles avec la flore tertiaire, et d’après
laquelle on ne trouverait nulle part, à l’époque tertiaire, la flore com-
posée seulement d’ancêtres des types qui vivent actuellement dans le
pays. Il s’appuie, pour soutenir cette thèse, sur la présence, toujours
admise par lui, de nombreuses formes australiennes dans la flore ter-
tiaire de l’Europe, ainsi que sur l’existence en Australie, à l’époque
tertiaire, de formes qui ne s’y trouvent plus aujourd’hui, telles que des
Hêtres de la section Eufagus et des Alnus alliés de près à des espèces
européennes. En remontant dans le passé, on arriverait à une flore
ches d’où ils sont sortis, flore qui eût été la même sur toute la surface
du globe, et d’où les flores actuelles seraient dérivées par. le fait de
diversifications locales, certains types se développant et se multipliant
dans une région, et s’éteignant dans telles ou telles autres : ainsi pour
les types australiens, qui seraient devenus prédominants en Australie,
au détriment des types européens, tandis qu'ils disparaissaient de nos
pays. Quelque séduisante que puisse paraître cette théorie, et quelque
bien présentée et bien soutenue qu’elle ait été par son auteur, il me
paraît impossible de l’accepter sans réserves, en présence notamment
d'observations semblables à celles de M. Engelhardt. Il y a eu certai-
nement en Europe et dans l'Amérique du Nord, à l’époque crétacée
et pendant une partie de l’époque tertiaire, un certain nombre de types
de la flore australienne actuelle, tels, par exemple, que des Eucalyp-
tus; mais pour beaucoup d’autres l'attribution a été pour le moins
contestée, et le Marquis de Saporta a montré notamment que les pré-
tendus Leptomeria de nos dépôts tertiaires n’étaient autre chose que des
inflorescences de Palmiers, et qu'il fallait reporter dans les Myricées
la plupart des feuilles classées comme Banksia où Dryandra; il ne
semble donc pas que le mélange de formes ait été, surtout à l’époque
tertiaire, aussi absolu et aussi général que l’admet M. C. von Ettingshau-
sen, et il est prudent, avant de se faire une conviction à cet égard,
d'attendre que nous soyons en possession, sur les flores tertiaires et
crétacées de l'hémisphère austral, de renseignements plus complets et
plus certains que ceux qui nous ont été jusqu’à présent fournis.
C. — Période Quaternaire.
A l’époque quaternaire on n’a plus affaire qu’à des espèces encore
vivantes actuellement, mais on constate que leur distribution n’a pas
toujours été la même qu'aujourd'hui et les différences que l’on observe
dans la constitution de la flore permettent de se rendre compte des
(4) C. von Ettingshausen : Zur Theorie der Entwickelun der jetzi en :
der Erde aus der Tertiärflora (Sitzungsber. k, Akad. Wiss. Wien NE :
p. 303-392. 1894). js ï Fe
REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 43
modifications climatériques qui se sont accomplies depuis la fin de la
période tertiaire; seulement les dépôts dans lesquels on rencontre des
restes de plantes quaternaires, tufs ou tourbes, sont généralement
2
d’étendue très limitée et ce n’est que par la multiplication des recher-
ches, la comparaison et la coordination des renseignements recueillis
dans les diverses localités, qu’il est possible d'arriver à des résultats
offrant un intérêt général. Aussi, dans les régions riches en dépôts de
ce genre, telles notamment que l'Allemagne du Nord et la péninsule.
scandinave, les études locales sont-elles trop nombreuses pour qu'il
soit, le plus souvent, impossible de les passer toutes en revue, et faut-
il se borner à rendre compte des travaux qui présentent un caractère
général ou qui renferment des observations particulièrement dignes
d’être notées.
En France, les seuls gisements qui aient été explorés dans ces
quatre dernières années sont les tufs calcaires du col du Lautaret, dans
lesquels M. Kiria (1) a reconnu un Salix, et des rameaux ainsi que
des cônes de Pinus sylvestris en grande abondance; l’âge de ces tufs,
recouverts en plusieurs points par des dépôts morainiques, est difficile
à préciser : s'ils ne sont pas antéglaciaires, ils correspondent dans
tous les cas à une époque où il existait au Lautaret une végétation
forestière assez riche, qui en a disparu aujourd’hui, quelques Mélèzes
rabougris s'y montrant seulement çà et là. :
. En Alsace, les tufs de Kiffis, dans la partie sud du massif jurassi-
que de Ferrette, ont fourni à MM. Fuicue, BLeiceR et Mic (2) d’abon-
dantes récoltes d'empreintes végétales, parmi lesquelles je citerai le
Carex glaucu, le Salix incana, V Acer Pseudo-Platanus, tous trois très
fréquents, et le Cyrtisus Laburnum qui n'existe plus dans la localité ;
Par contre le Sapin, le Charme et le Hêtre, qui y sont maintenant très
communs, n’ont pas été rencontrés dans les tufs. L'ensemble de la flore
indique, pour la région, un climat plus humide et un peu plus chaud
que celui qui y règne aujourd’hui, et conduit à rapporter la formation
de ces tufs à l’époque interglaciaire. Le Hêtre paraît avoir été alors
totalement absent du Nord-Est et du Centre de la France, et n’y être
revenu qu'après le retrait définitif des glaciers.
M. L. Weunrri (3) a observé dans les tufs de Flurlingen, près de
Schaffouse, une flore analogue, et probablement de même âge, avec
Acer Pseudo-Platanus en abondance, accompagné de feuilles de Buxus
Semperviren$ et de Cypéracées ; l’ensemble en est sensiblement diffé-.
rent de la flore actuelle de la localité.
(1) W. Kilian : Sur les tufs calcaires du col du Lautaret (C. R. Ac. Sc., CXIX,
4 574-576, 1°" octobre 1894).
(2) Fliche, Bleicher et Mieg : Note sur les tufs calcaires de Kiflis (Sundgau,
… Alsace) (Bull. Soc. Géol. Fr., XXII, p. 471-482, 1895). : |
à (3) L. Webrli : Ueber den Kalktuff von Flurlingen bei Schaffhausen (Œst. Ung.
Schr. f. Zuckerind. uw. Landwirth., Heft 2, 18 p. 1 pl. 189).
4
ce) . . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Dans le Nord de l'Italie, MM. Bazrzer et FiscHER (1) ont er #
flore des marnes interglaciaires de Pianico-Sellere, au bord du
d’Iseo, et lui ont reconnu de grandes analogies avec la flore de la É.
che de Hôtting, près d’Innsbrück, étudiée par M.R. von Wettstein; comme
cette dernière, et comme la flore interglaciaire de Lugano, elle renferme
e nombreux fragments de feuilles de Rhododendron ponticum, et à
côté de celles-ci des feuilles d’Erable qui paraissent appartenir à une
espèce caucasienne, l’Acer insigne; d'autre part, diverses formes de
nos pays, Abies pectinata, Carpinus Betulus, Corylus Avellana, Acer
” Pseudo- Platanus, Buxus sempervirens, Viburnum Lantana; elle se com-
pose ainsi d’un mélange d'éléments de la flore pontique et de la flore de
l'Europe moyenne. Il semble que toutes les flores interglaciaires du
Nord de l'Italie et du Tyrol présentent ce même caractère.
Aux environs Rome, ” mire + étudié la flore d’une couche
tourbeuse rencontrée à 9 mètr à Ripetta, sur le Tibre(2),
et n’y a trouvé que des pe vivant encore dans le pays, à l’excep-
tion de quelques Mousses appartenant à la flore des Alpes ou à celle
de la Haute-ltalie, mais il n’a relevé aucun indice permettant de fixer
l'âge exact du dépôt. Il en a été de même pour la flore des tufs granu-
laires des environs de Rome (3), qui ne lui a offert que des espèces de
la flore romaine actuelle. Il semble, du reste, que dans ces régions, où
lextension glaciaire n’a pas fait sentir ses effets, il ne Ris pas être
possible de discerner de variations dans la flore postplioc
MM. Lacroix et BUREAU (4) ont reconnu des feuilles . détermi
nables de Chamwerops humilis de Phœnix dactylifera, d'Olea europæa
de préciser davantage l’âge de ce banc de tuf, dont les empreintes attes-
pe
Loin
PM EU
a
tent le développement d’une riche végétation arborescente entre deux
périodes d'activité volcanique. <
En Hongrie, M. M. Sraus (5) a étudié divers dépôts de tufs calcaires,
notamment ceux de Ganoez et de Borszék, où il a recueilli de nom-
reuses empreintes de Conifères et d’arbres feuillus, ces derniers can-
_ tonnés à Ganoez dans les niveaux inférieurs, et l’'Epicéa dominant dans
) E. Fischer : Verzeichniss der von 4. Baltzer gesammelten Pflanzen des .
(t
Interglacials von Pianico-Sellere (Veues Jahrb. f. Min., 1896, I, p. 15#182, pl. IV).
(2) E. Clerici : mener rs della flora rinvenuta nelle fondazioni del ponte in
ferro sul Tevere a Ripetla (Boll. Soc. Geol. Ital., XI, p. 335-339, pl X, XI 1893)
. Clerici : ss aleune impronte di foglie nei ‘ui granulari di Roma (Bob 4
(3
Soc. Geol. Ital., XH, p. 137-142. 1893).
(4) A. Lacroix : Sur la souris Lo pes Tnt végétales dans
les cendres volcaniques an CR A c. Sc., CXXIH,
, 26 octobre 1896).
48) M. Sub : Die Flora des Kalktufles von Ganéez : — Die Kalktuffablagerung
ns
von Borszèk eu KÜziüny, XXU, p. 249-254. 1893 ; re D. aan
REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 75
la partie supérieure de la formation : la succession est à peu près la
même qu'en Suède, à part l’absence de plantes glaciaires, le Pin et le
Chène se montrant d’abord, puis le Hêtre et le Charme, et en dernier
lieu lEpicéa, qui a éliminé les essences qui l'avaient précédé.
En Allemagne, du moins dans la région septentrionale, où l’on dis-
tingue les traces de deux, ou même de trois invasions glaciaires succes-
sives, séparées par des périodes de réchauffement relatif, on a retrouvé
sur divers points des restes de la flore glaciaire, tels que feuilles de
Dryas octopetala et de Betula nana, notamment dans certaines tour-
bières du Mecklembourg étudiées par M. Drepericus (1). La flore gla-
ciaire a même été reconnue jusqu’en Saxe, où M. A. Narmorsr (2) a
constaté à Deuben, un peu au sud de Dresde, la présence, dans un lit
tourbeux, de feuilles de Salix herbacea, Sal. retusa, Sal. LR rn
Polygonum viviparum, Saxifraga those et Sax. Hirculus.
n'avait pas encore observé aussi bas de traces de cette flore, et te
ConStatation réduit notablement l’espace ne entre la limite sud de
l’extension glaciaire arctique, et la limite nord de l'extension glaciaire
alpine; M. Nathorst présume que la région comprise entre ces deux
limites devrait être elle-même occupée par une flore froide, en grande
partie composée de types arctiques ou alpins, et ne comprenant comme
essences forestières que des Bouleaux, en particulier Betula odorata.
() R. Diederichs : Ueber die fossile Flora der cer raNE eee
(4rch. d. Freunde d. Naturgesch. in Mecklenburg, XLIX, p. 1-34, pl. 1, II. 1895).
(2) A. G. Nathorst : Die Entdeckung einer fossilen celles in am
äussersten Rande des nordisehen Diluviums (Ofvers. k. Vetensk. Akad. Fürhandl.,
LI, p. et 1893
(3) rires “Pole Characeen von cr (Zeilschr. deutsch. geol.
Gel. . 503-505. 1893) ; — Ueber das Vorkommen von Cratopleura-
x n bei nds Belzig und rem pl" Jahrb. f. Min., 1895, I,
æ 19.1 151).
(4) A. Nehring : Ueber Wirbelthier-Reste von Klinge (Neues Jahrb. f. Min , ri
1895, I, P. 183-208, fig. 1 -9) ; — Ueber einen neuen Fund von Cratopionre- James
in dem Lauenburger Torflager (Zbid., 1895, 11, 3); — Das geologische
Alter des unteren Torflagers von inge bei Cine (Botan. “Centralbl, LXHI,
P. 99-102. 1895).
() C. A. Weber : Ueber die diluviale Vegetation von Kl inge in Brandenbu Had
Per über ihre Herkunft (Engler’s botan. Jahrbücher, XVII, Beibl. pe 40, p. 1-20.
5 — Ueber die diluviale Flora von Fahrenkrug in Holstein (fbid., XVI,
si Nr. 43, p. 1-13, 1893) ; — Ueber die fossile Flora nd ons +
Pa en Diluvium (4h. naturw. Ver. zu Bremen, XI, p. 413-468. 1896).
76 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
le pays, et qui conduisent à penser que le climat était alors plus doux
et plus humide. Je citerai notamment le gisement de Klinge, près de
Cotibus dans le Brandebourg, qui a donné lieu à des explorations parti-
culièrement suivies et détaillées : on y observe d’abord, à la base, des
grains de pollen de Pin, de Peuplier Tremble et de Bouleaux, puis la
flore devient de plus en plus riche, dénotant l’existence, sur le bord des
eaux, d’une riche végétation forestière, comprenant notamment Picea
excelsa, Corylus Avellana, Betula verrucosa, Quercus, Acer campes-
tre, [lex aquifolium, Tilia platyphylla, ces deux derniers étrangers
aujourd’hui à la flore spontanée de la région; en même temps vivaient
dans le bassin de dépôt de nombreuses plantes aquatiques, Nymphéa-
cées, Ceratophyllum, Potamogeton, Najas major, etc. Puis la flore
semble s'être appauvrie, les couches supérieures ne renfermant plus
que de rares débris végétaux. Sur d’autres points, on a trouvé de nom-
breux fruits de Trapa natans, espèce qui n’existe plus dans le Nord de
l'Allemagne. c à
Tous ces gisements, presque sans exception, ont offert en abondance
deux types de graines, qui ont donné lieu l’un et l’autre à de nom-
d
breuses recherches : d’abord des graines d’une Nymphéacée, que …
- Weber avait décrites sous le nom générique de Cratopleura, en les
rapprochant d’un autre genre fossile, le genre Holopleura Caspary, et
parmi lesquelles il avait distingué deux espèces. M. WEBERBAUER (@),
en comparant ces graines et celles du Holopleura Victoria avec celles
du Brasenia purpurea actuel. a reconnu qu’il y avait identité complète
de structure avec ces dernières, les seules différences consistant dans
la forme plus allongée des cellules de l’épisperme et dans l’épaississe-
ment plus prononcé de leurs parois ; il a en conséquence rapporté ces
graines fossiles au genre Brasenia, en les réunissant les unes et les
autres en une espèce unique, sous le nom de Brasenia Victoria Casp.(sp.)-
us récemment, un certain nombre de ces mêmes graines ont été
recueillies en Danemark, près de Copenhague, et en Russie, dans des
dépôts interglaciaires situés au voisinage des sources du Dniéper, où
elles sont associées à une flore très analogue à celles des dépôts con-
temporains du Nord de l'Allemagne, Carpinus Betulus, Betula odorata,
Nymphæa alba, Ceratophyllum demersum, Najas major, Potamogeton,
etc. M. G. ANDERSSON (2), qui a procédé à leur examen, a été amené à
les rattacher purement et simplement à l'espèce vivante, les échantillons
de celle-ci qu’il a étudiés lui ayant offert, en ce qui regarde la forme et
l’épaississement des cellules, des variations très étendues, et quelques-
uns d’entre eux s’étant montrés, à ce point de vue, parfaitement identi-
(1) A. Weberbauer : Ueber die fossilen Nymphæaceen
Caspary und Cratopleuwra Weber und ihre Bezichungen zu der recenten Gattung
Brasenia (Ber. deutsch. bot. Gesellsch., XI, p. 366-374, pl. XVIII. 1893).
(2) G. Andersson : Ueber das fossile Vorkommen
in Russland und Dänemark (Bihang. till k. Sv.
Afd. HE, Nv. 1, 24 p., 2 pl. 4896). À
-Gattungen Holopleura
der Brasenia purpurea Mich.
Vetensk. Akad. Handi.. XXI,
REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 71
ques aux spécimens fossiles. Le Brasenia purpurea, auquel paraissent
appartenir également de pue trouvées dans certains dépôts miocè-
nes, a donc eu jadis une eaucoup plus grande qu’aujourd’hui.
Le second type de graines auquel je faisais allusion tout à l'heure a
exercé pendant plusieurs années la sagacité des paléobotanistes avant
qu’on ait pu arriver à son égard à une attribution définitive : désignées
d’abord sous le nom de Paradoxocarpus carinatus, ces graines, trou-
vées surtout en grande abondance à Klinge, ont été ensuite rapportées
au genre fossile Folliculites à raison de leur ressemblance avec le Folli-
culites kaltennordheimensis des couches tertiaires, mais sans qu’on fût
Pour cela mieux éclairé sur leurs relations avec les formes vivantes ;
aucun botaniste n'ayant pu se prononcer sur leurs affinités, il ne parais-
Sait guère douteux qu'il fallût les rapporter à un type générique aujour-
d'hui disparu. M. Ascherson avait cru cependant reconnaître quelque
re pl entre elles et ines du Pistacia vera, et M. Poronté (1),
mettant à profit cette indication, avait conclu, de l'étude comparative
genre éteint de la famille des Anacardiacées. Toutefois leur extrême
abondance dans le dépôt tourbeux de-Klinge semblait dénoter qu'il
S’agissait plutôt là d’une plante aquatique, et M. Kerzuack (2), guidé
Par cette idée, a fini, en examinant les graines d’un grand nombre de
plantes aquatiques ou marécageuses, par reconnaître que ces graines,
demeurées si longtemps énigmatiques, ne différaient en rien de celles
du Stratiotes aloides, auquel elles doivent être purement et simplement
attribuées; quant à leurs congénères tertiaires, “rés représentent par
conséquent une autre forme spécifique de ce même genre Stratiotes,
dont M. Sraus (3) a, d’ailleurs, reconnu des feuilles dans le Tertiaire
récent de Transylvanie, et dont Heer avait rapproché une fleur trouvée
dans le Miocène d'Œningen
n Scandinavie l'étude de la flore des dépôts quaternaires à fait
l’objet de nombreux et importants travaux, parmi lesquels il faut citer
Principalement ceux de MM. Axpersson (4), Bzyrr (5), NaArxorsr (6)
(1) H. Potonié : Follioulites Kaltennordheimensis Zenker und a Hé
Carinatus Léhrins Pot. (Neues Jahrb. f. Min., 1893, M, p. 86-1143, pl. V,VD).
.. K.K tiadk . Follienlites (Naturwniss. Wôchen hr Ep 10€ %, 18 octo-
“'Uebe e Zugehôrigkeit der Gattung Follicusites zu der lebenden
Le Ps Siratiotes (Zelsshr. dentech, gool. Cesellech. XLVIIE 4806,
(3) M. Staub : Angaben zur Geschicte von Stratiotes aloïdes C. (Botan. Cen-
re LVILI, p. 234-237. 189%). |
(4) G. Andersson : Växtpaleontologiska Undersôkningar af Svenska Torfmossar
(sang il So.Vetensk. Akad. Handl. , XVI, Aïde Ill, I, Nr. 2 et 8, “Geo Foren 1e:
ed senglaciala och laciala Aflagr melle
Fürhandl. XVI, p. "1578 p. 666-1087 je ; — Die Geschichte der der Vegetation
chwedens (Engler’s botan. Enr XXII, p. 433-550, pl. IV-V. 1896).
FI (5) A. Blytt: Zur Geschichte der nordeuropäischen, bescslers 2 Noryregischen
pe dv eee botan. Jahr.., XVII, Beibl. pe 41, ns
. … : Ueber de gegenwärtigen
Yon dem Vorkommen fossiler i ans “Em k. S. vien POSE
pendi. XVII, Ad. TL Nr à se pe # Une En Cn vaxtiürande Lera fran Vi me
inland (Geol. Füren. Fôrhandt., PRVE, p. 361-369. in
78 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
et SERNANDER (1); sauf dans la portion la plus méridionale de la pénin-
sule scandinave, on ne peut distinguer d’époque interglaciaire, le mouve.
ment de retraite des glaces ne s’étant pas fait sentir au-delà ; les obser-
vations recueillies portent donc sur les modifications de la flore consé-
cutives à l’époque glaciaire, et montrent qu’à un moment donné le climat
a été sensiblement plus doux qu’il ne l’est aujourd’hui. D’après M. Blytt,
il y aurait eu alternance de périodes humides et de périodes sèches,
attestées par l’intercalation, dans la plupart des gisements, de lits de
racines indiquant une modification de régime, une période de sécheresse
relative, permettant l’établissement d’une végétation forestière là où il
n’y avait auparavant qu'une Jetons marécageuse. La succession
de bas en haut, serait la suivante
Dépôts morainiques de la ériode glaciaire.
Couches renfermant des plantes de la flore arctique, dénotant un
climat continental rigoureux : période arctique
Couches de tourbe, avec débris de Bomieux t de Tremble, corres-
pondant à une période sie subglaciaire +,
Période sèche, subarctique
e
$
Période humide, in onda Hans Se tourbe renfermant une
flore encore septentrionale, avec Pin sylve ‘
Période sèche, boréale: climat plus doux, ou par la présence du
Chêne et du Noisetier, celui-ci en abondan.
der atlantique, humide et c Con la période du Chêne
rouvr
Pé a plus sèche, subboréale. s
ea re subatlantique, es à la couche de tourbe 4
la plus é
$
re ie HA Mere laquelle la formation tourbeuse
a été recouverte par it de racines. :
M. Blytt dei: ve la dre actuelle de la Norwège, les éléments
correspondant à ces diverses périodes, les espèces xérophiles s'étant
introduites pendant les périodes boréale et subboréale, et les espèces
ygrophiles pendant les périodes atlantique et subatlantique
Les observations faites en Suède par M. Andersson ne lui semblent
pas confirmer celles de M. Blytt en ce qui concerne l'alternance régu-
lière de périodes sèches et de périodes humides, les variations qu’on
constate dans la constitution des lits successifs, de tourbe et de racines,
paraissant dues dans plus d’un cas à des variations des conditions
locales: Mais a ce AU Re * flore + ses diverses modifications, He 3
et montré partout la Res succession : les premières couches, généra- ;
(1) R. Sernander : Uebe: n Bau einiger in der provinz Upland ge
Torfmoore (Botan. fran ie LXHL, P. 46-56. 1895). — R, Serna Le Frs
mark : Eine Torfmooruntersuehung aus dem nôrdlichen Nerike (Bull. geo. Inst.
Univ. Ki Upsala, M, p- 317-344, pl. XVI-XIX. res
REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE 79
er argileuses, qui recouvrent les dépôts morainiques, renferment
e flore nettement arctique, caractérisée principalement par Dryas
For Salix polaris, Sal. reticulata, Oxyria digyna, et que M. An-
La flore aquatique de la me période, avec Nyrmphæa alba, Nuphar
luteum, Carex filiformis, différait peu de ce qu’elle est actuellement. A
celte flore de Bouleaux a succédé la flore des Pins, caractérisée par
Pinus sylvestris, Sorbus ee Prunus Padus, Rhamnus Frangula;
dans les couches les plus élevées des dépôts renfermant cette flore des
Pins, apparaissent Tilia europæa, Cornus sanguinea, Ulmus montana,
Alnus glutinosa, Corylus Avellana; en même temps le Trapa natans se
montre en abondance dans les couches tourbeuses, avec des formes de
fruits très variées; le climat était alors plus chaud qu’aujourd’hui, d’en-
viron 2, comme température moyenne annuelle. Ensuite vient la flore
du Chêne, dont l'apparition paraît correspondre au début de l'époque
néolithique, avec Acer platanoides, Fraxinus excelsior, Viscum album,
et lex aquifolium; on retrouve notamment des débris de ce dernier
jusqu’au-delà du 63° net avec lui se montrent, vers la fin de la
période du Chêne, mais seulement dans le sud de la Scandinavie, quel-
ques espèces de caractère continental plus accentué, Tilia grandifolia,
Carpinus Betulus, Acer campestre. Enfin vient la flore du Hétre, celui-
ci s'étant, à partir de ce moment, substitué au Chêne, par suite d’un
refroidissement graduel de la température; en dernier lieu est arrivé
l'Epicéa, dont on ne retrouve de traces que dans les dépôts les plus
récents, et qui n’a peut-être pas encore pris toute |” extension que lui
Permettent les conditions nes actuelles.
arallèlement à ces transformations successives de la flore terrestre,
: après u
l'époque glaciaire. il s’est produit pendant la période des Bouleaux
et des Pins, un exhaussement par suite duquel la Baltique est devenue
une mer intérieure qui s’est peu à peu dessalée, la mér à Ancylus, dans
laquelle a vécu une riche flore de Diatomées; celle-ci a ensuite fait
Place, à la suite d’un nouvel affaissement qui : a commencé à se mani-
fester vers le moment de l’arrivée du Chêne, à une mer de nouveau
Salée, la mer à Litorina, rs les dépôts ne renferment plus que des
Didinies marines; le maximum de cet affaissement paraît concorder
à peu près avec l'extension maxima du Chène vers le Nord, après quoi
un relèvement s’est produit, et les — de caractère continental
ont peu à peu rétrogradé.
_ Les dépôts ques. de l'Amérique du Nord ont donné lieu a
80 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
lement à quélques observations, d’abord de la part de M. Horrick (1),
qui a étudié la flore du drift post-tertiaire et préglaciaire de Bridgeton,
dans le New-Jersey ; il y à observé notamment les genres Ostrya, Pla-
nera, Ulmus, Castanea, Morus, Persea, Laurus, Leucothoe, Liquidam-
bar, Viburnum, Æsculus, Diospyros, Asimina, Magnolia, représentés
vers le Sud; elle comprenait toutefois deux genres de Légumineuses,
Mesoneurum et Lonchocarpus, qui, aujourd’hui, n’existent plus au nord
du Mexique, et dont la présence est attestée par des gousses assez nom-
breuses rencontrées dans ce même dépôt, mais paraissant différentes
spécifiquement des formes vivantes. Il est probable qu'on a affaire là
à des survivants de la flore tertiaire. |
Au Canada, M. PENHALLOW (2), à pu déterminer un assez grand
nombre de débris végétaux, fragments de bois et empreintes de feuilles,
proveriant de divers dépôts interglaciaires du pays, et n’y a trouvé que
des espèces actuellement vivantes, à l'exception d’une feuille d’Erable,
d’affinités incertaines ; mais il a été amené à reconnaître l'existence de
deux flores assez distinctes dant à deux groupes différents de
gisements : l’une provenant du niveau des re à Leda, comprend des
espèces qui vivent actuellement dans le pays, mais qui pour la plupart
s'étendent beaucoup plus au Nord, et sans ep plus méridionales,
de telle sorte que le climat paraît avoir été, au moment du dépôt de
ces argiles, un peu plus froid peut-être qu'aujourd'hui. L'autre flore,
observée dans les gisements sableux de la Don River, se compose au
contraire, en majeure partie, d'espèces plutôt méridionales par rapport
à celles qui peuplent actuellement la région, telles que Ulmus racemosa,
Quercus obtusiloba, Platanus occidentalis, Asimina triloba, et surtout
Maclura aurantiaca. Bien que le niveau rélatif des deux séries de dépôts
demeure un peu incertain, il semble probable que la première de ces
deux flores est de date quelque peu antérieure à la seconde et corres-
pond à un moment où la calotte glaciaire arctique ne s’était pas encore
retirée aussi loin qu’à l’époque où a vécu cette deuxième flore, dont la
composition dénote un climat sensiblement plus chaud qu’aujourd’hui,
et semblable à celui de la région moyenne des Etats-Unis.
(1) A. Hollick : propre of the Yellow Gravel at Bridgeton (Proc. Amer.
Ass., st. meet.; p. 177- }; — New species of Leguminous pods from the
Yellow Gravel at Bridgeton. N. J. (Bull. Torrey. bot. Club, XXII, p. 46-49, pl. 258,
259. 1896).
(2 D P- fenbaliowr : Contributions to the pleistocene Flora of Canada (Tree
Roy. Soc. Canada, 1, sect. 1V, p. 59-77. 1896).
R. ZeiLrer.
425 — Lille. Imp. Le Bigot frères. | te us - Th. Clerquin.
Tome 10. Planche S.
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Revue générale de Botanique.
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Tome 10. Planche 9.
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Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 14.
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Fêève [89 (Knop); 90 (eau)]. — Blé [92 (Knop); 88 et 91 (eau) |.
Avoine | 9% (Knop) ; 93 (eau) ].
MODE DE PUBLICATION & ue D'ABONNEMENT
a Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque
mois et chaque rit est composée de 32 à 48 pages avec ps
et figures dans 1
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dresser lout ce qui concerne la rédaction à abs ner BONNIER,
professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, P
a rendu compte dans les revues rest à se ouvrages, mémoires
où u noles de M un ad pe de aura été adressé au Directeur de la Revue
Botanique
_. Les auteurs des travaux insérés dans la Revue ( ai vo de : Botanique ont
_ droit RE dite à PP an on n tirage à part
LISTE és AUTEURS
des principaux Mémoires ou Articles parus dans la
Æevue nu de nn er
: Aus: dvrer ès sclertes. - Fe 4 Cauvrau», directeur adjoint à rte LE
des Hau tes-Et udes.
: PATTANDIER, professeur à l'Ecole. de. Le
médecine d'Alger, | Cosranrin, n dire de Ca
* | Beiuer, professeur à l'Université de
_ Genève, :
. Paxsien Gaston), 0 membre < VAcadé- |
Ne be de l'Académie des |: JAN
ER, résident. de nm | Société de | DEvaux
yeologie.… à
Durous, MAT FE A du Labora-
oire de Biologie végétale de Fon-
tainebleau,
FLABAULT, professeur à l’Université de
ontpellier .
F LOT, docteur ès sciences.
FockEu, docteur ès sciences
FRANCHET, répétiteur au Mosdbu d’'His-
_ toire naturelle.
GAIN, maître de Conférences à l'Uni-
versité de Nanc
GÉNEAU DE Lama FE professeur à
l'École de médecine de Rei ms,
GiarD, professeur à la Sorbonne,
GuiGnarp, membre de l’Académie des
_ science:
HeckEL, professeur à
Marseille.
Henry, professeur à l'École forestière
e Nancy.
Her vIER {(L’Abbé Joseph).
Hicker, garde général des forêts.
HOCHREUTINER, docteur ès sciences a
l'Université de Genève
HouLBERT, es ès sciences.
de l'in
l'Université de.
Lun», de l'Université de Copen
MacCMiLian (Con hs Fr
versité äe Minnes
Mani, roses à “rome
Besanç :
| MaRMIER, cr ès sciences, del
titut Pas
MasCLer, aÉ de l'Institut.
MATRUCHoT, maîlre de Conférences
Sorbonne,
Mer, directeur de la Station fores
de l'Est.
“Marat, professeur à l’École de #
FRE chargé de Conférences
Sorbonne, :
NauDiN, membre de l'Académie.
sciences.
PALLADINE, professeur à l'Université
Varsovie.
PARMENTIER, docteur ès sciences _
Poursen, docteur ès sciences, de
versité de Copenhague.
PRILLIEUX, re à institut
ge
6 REVUE GÉNÉRALE
DE
BOTANIQ
*
DIRIGÉE PAR
M. Gaston BONNIER
MEMBRE DE L'INSTITUT,
PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE
er
.
TOME DIXIÈME
L2 “+ k à
4 : DGivobo du 15 Mars 1898
PONT, ÉDI
EAN DS 15 JAN. SE
LIVRAISON DU 15 MARS 1898
L — DE L'INFLUENCE DÉS RAYONS x in LE GERMI-
NATION se en par MM. ons sept et
Thouvenin
IL — NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE (avec he
et figures dans le texte), par M. Marin Molliard.
EL — SE des fleurs de re erectus sous l’action
Ustilago Dont
IL. — action a par se he rtitin Saw > Sur < là
ure des faisceaux du Glyceria aquatica . .
LL — en un cas de Du nee chez le Pteris
aquilina .
I. ONE SA USE sr. - _ à n Symplocos
par PRéobestiion Rs nplot Ellis . :
III. — INFLUENCE DES SELS. MINÉRAUX SUR LA FORME
ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX (avec planches
et figures dans le al Lars M. Ch. Dassonville
(Suite) . ;
IV. — REVUE DES TAGS SUR LA DESCRIPTION
LA G GÉOGRAPHIE DES LICHENS, — en de.
1897, par M. A, M. Hue :
PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON
em
PLANCHE 1. — Premier appareil rue tas l'étude de l'influence des rayons
germina
PLANCHE 2. — Second ps am ma r étude de Fhfiuence des mis x
germin
PLANGEE — - Maïs, Grand Salil.
DE L'INFLUENCE
DES RAYONS X SUR LA GERMINATION
par MM. MALDINEY et THOUVENIN. [4
Tous les auteurs qui, jusqu’à présent, ont étudié l’action des
rayons X sur les plantes, ne reconnaissent à ces rayons aucune
influence spéciale; un seul auteur admet mes agissent comme
la lumière ordinaire.
M. Schober (1) a mis de très jeunes TRS d'avoine à l'abri
de la lumière dans une caisse noircie en dedans et en dehors, mais
transparente pour les rayons X. Le tube producteur des rayons,
placé en dehors de la caisse, était distant des germes de deux
centimètres seulement. Après l’action des rayons X pendant un
certain temps, M. Schober a constaté que ces rayons n’avaient pas
Produit d’héliotropisme. 11 a constaté en outre qu’à la suite de
l'exposition aux rayons X les plantules expérimentées n'avaient
Pas perdu la faculté héliotropique.
M. Muller (2), qui a recherché si dans l’action des rayons
Solaires sur les plantes rien ne pouvait être attribué aux rayons
Rœntgen, a conclu que, ni avec le secours des réactifs photogra-
phiques, ni avec celui des plantes douées d’un héliotropisme des
plus sensibles, on ne pouvait constater de rayons X dans la lumière
Solaire Vs
MM. Beauregard et Guichard (3) ont établi que les rayons X
semblent n’avoir aucune action sur la vitalité des microbes.
M. Atkinson (4) a d’abord recherché si les rayons X Marti une
(1) Schober : Ein Versuch mit Rôntgen re strahlen auf Keimplansen
{ ses der deutschen Botanisch Gesells., 1896, p. 1
(2 Muller : Konnen die Rônigens strahlen im PRIT für die P lunzen
zur Wirhung (Ber. der deutsch, Bot. Gesell. Session e xtraordinaire, À »
(3) Société de Biologie (Séance du 24 juillet 1897).
(4) arr dans la Revue ou me mare me
v- uèn, + rnG LE
82 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
action nuisible sur les plantes ; après avoir exposé à ces rayons
“pendant dix heures. des plantes en voie de développement, il a. 4
remarqué qu’aucun résultat défavorable ne se manifestait. |
Cependant, de très jeunes plantes soumises à l’action des avons
pendant quarante-cinq heures en cinq jours, lui ont paru manifester.
quelques troubles dans leur développement ultérieur, consistant
en un léger retard ; elles cessèrent un peu moins vite que les :
témoins de présenter les signes d’étiolement dus à ce que la lumière
du jour était exclue. Dans une expérience où la lumière ne fut pas à
exclue, il n’observa aucun effet nuisible. - à
M. Atkinson a constaté aussi que les rayons X n’exercent aucune :
influence sur les différentes Bactéries chromogènes, ni sur la vitalité
du Bacillus communis, ni sur les Oscillariées, ni sur la Sensitive.
Aussi conclut-il que les rayons X n'ont aucune action sur la vie
végétale. Cependant rien ne prouve qu'avec une exposition plus ;
longue, on ne pourrait observer quelques résultats positifs. .
M. Tolomès {1}, par contre, est arrivé à des conclusions diffé- :
rentes de celles posées par les auteurs précédents. A la suite de ses
+
Le
Bacillus anthracis ; il a vu encore des rameaux d "Elodea plongés dans
leau chargée d’ acide carbonique dégager, sous l'action des rayons X,
des bulles comme en présence du soleil.
Nous avons D de has dolls peut être 1 influence
des rayons X sur la vie et la structure des végétaux. Notre travail
est en cours d’exécution. Ce sont les résultats déjà acquis qui jont
- l'objet de la petite note que nous publions aujourd’hui.
EXPÉRIENCE 1. — Le 4 août, à “dix heures du matin, des graines
de Liseron (Convolvulus arvensis) et de Cresson alénois (Lepidiuth
sativum) ont été semées dans deux pots À et B : les conditions da s
lesquelles se trouvaient placées ces graines étaient autant qu
possible identiques. :
Le pot À a été soumis tous les jours, Pendant une hours
l'action _ rayons X.
| : Atti dei Lincei et résumé dans la Nature Li 3 1étrer ie p.383.
ia Fr
DE L'INFLUENCE DES RAYONS X SUR LA GERMINATION 83
Dans cette expérience et comme dans toutes celles qui suivent,
l'intensité du courant était égale en moyenne à huit ampères ;
Pappareil producteur des rayons X était un petit tube de la maison
Chabaud (4, 4’, PL. 1 et 2), distant des graines de huit centimètres.
6 août, dix heures du matin : pot A, quatre graines de Cresson
germent; pot B, rien.
8 août, dix heures du matin : pot À, les graines de Liseron
commencent à germer ; pot B, les graines de Cresson germent.
Le 13 août seulement les graines de Liseron ont germé dans le
pot B. à
EXPÉRIENCE II. — Dans cette expérience mise en train le 17 août,
à dix heures du matin, trois graines de Liseron ont été placées sur
un fragment de tricot de laine saupoudré d’un peu de terre et
maintenu constamment humide. Trois autres graines de la même
‘espèce ont été exactement placées dans les mêmes conditions, mais
soumises en outre chaque jour, pendant une heure, à l’action des
rayons X
Le 19, à dix heures du matin, deux de ces dernières graines
avaient poussé des germes longs de 6 et 7°» et le soir du même
jour, à sept heures, nous avons constaté que la troisième germait,
Les graines non soumises à l’action des rayons X n’ont commencé
à germer que le 24.
La germination, dans ces deux ÉÉDéris bete, a donc été hâtée
Chez les graines exposées aux rayons X.
Mais une grave objection se présente, les graines mises au-des-
Sous du tube producteur des rayons X se trouvaient par là même
dans un champ électrique et, comme on sait, l'électricité, dans une
mesure convenable, favorise la végétation. Il importait donc, tout
°n exposant les graines aux rayons X, de les soustraire à l'influence
.du champ électrique. Aussi, avons-nous institué une nouvelle série
d'expériences dans lesquelles cette condition était réalisée.
Comme dans l’ expérience II, les graines étaient placées sur un
fragment de tricot de laine recouvert d'une légère couche de terre.
Maintenue constamment humide. Entre le tube et les graines « sur.
lesquelles devaient agir les rayons X était interposée une mince
| au uk ium {L Al , PI. 1) en ponneener avec le sol (f. £.).
Œ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
En outre, pour que les graines témoins fussent exactement dans les :
mêmes conditions que les autres, sauf l’action des rayons X, elles
ont été placées sur le même support au-dessous de la lame d'alu”
minium, mais mises en dehors de l'influence des rayous X au
moyen d’une épaisse lame de plomb (P. Pb.) qui les protégeait
entièrement. Ces dernières graines se trouvaient donc, autant que
possible, dans les conditions normales de la végétation.
Expérience III. — Conduite par M. Maldiney seul, cette expé-
rience a été commencée le 12° septembre, à dix heures du matin.
Trois graines de Liseron ont été exposées dans les conditions,
énoncées plus haut, à l’action des rayons X.
Le 3 septembre, à huit heures du matin, ces trois graines avaieul
des germes longs de 5 à 6mm et, le 7 seulement, les trois graines
témoins germaient.
ExPÉRIENCE IV, — Faite dans les mêmes conditions que l'expé-
rience III, avec six graines de Cresson alénois ; trois de ces graines
ont été soumises aux rayons X, les trois autres soustraites à leur
influence.
L'expérience a commencé le 11 novembre, à trois heures du
soir, une heure de rayons X ; le 12, trois heures de ces rayons et
le 13, une heure ; ce même jour, à quatre heures du soir, les trois
graines exposées aux rayons X avaient germé et il fallut attendre
jusqu’au 17 pour voir les trois graines témoins germer à leur tour:
Pour les expériences qui suivent, l'appareil employé dans les
expériences III et IV a été un peu modifié. Nous avons craint, en
effet, que des lignes de force électrique contournant Ja lame d’alu-
minium, interposée entre le tube producteur des rayons et les
graines, pussent arriver jusqu'à ces dernières qui se seraient donc
encore trouvées dans un champ électrique. I est vrai que les
graines témoins étant sur le même support auraient, elles aussi,
été dans un champ électrique, la lame de plomb qui se trouvait
au-dessus d'elles ne pouvant guère les protéger puisqu'elle n’était
pas en communication avec le sol. Cependant il nous a paru préfé-
rable d'éliminer toute possibilité d'une influence étrangère à celle
des rayons X. Pour cela, la lame d'aluminium, repliée sur les bords, A
a été placée, mais seulement chaque jour pendant là durée de
> VE
DE L'INFLUENCE DES RAYONS X SUR LA GERMINATION 85
l’exposition aux rayons X, sur le support des graines qu’elle enve-
loppait à la façon d’un étui(£. Al, PI. 2) ; cette lame, bien entendu,
était encore reliée au sol (/. t.). Comme précédemment une plaque
de plomb (P. Pb.) disposée au-dessus des graines témoins (Gr. t.),
empéchait les rayons X d'arriver jusqu’à elles.
EXPÉRIENCE V. — Commencée le 23 novembre, à onze heures du
malin, avec six graines de Millet (Panicum miliaceum). Les trois
graines expérimentées ont été soumises tous les jours, pendant
deux heures, aux rayons X ; elles germent le 30 novembre.
Le 3 décembre, alors que les graines témoins ne montraient
encore aucun germe, un accident est arrivé qui a mis fin à l’expé-
périence.
EXPÉRIENCE VI. — Mise en train le 3 décembre, à neuf heures
du matin, cette expérience a encore été faite avec des graines de
Millet qui ont été exposées aux rayons X pendant deux heures
chaque jour. |
Sur les trois graines expérimentées, deux ont germé le
9 décembre et la troisième le 10; le 21 seulement les graines
témoins germent.
EXPÉRIENCE VIL. — Cette dernière expérience commencée, elle
aussi, le 3 décembre, à neuf heures du matin, avec des graines de
Liseron qui, tous les jours, ont été placées pendant deux heures
Sous l'influence des rayons X. ‘
Les trois graines ainsi traitées n’ont germé que le 19; quant aux
trois graines témoins, c'est tout au plus si le 24 décembre elles
aCCusaient un léger gonflement. Quinze autres graines de Liseron,
semées le 3 décembre et placées dans les mêmes conditions que les
graines témoins se sont comporlées comme elles, aucune n'ayant
encore germé le 24 décembre. | or
On peut remarquer que dans les expériences faites à la fin de
hovembre et surtout durant le mois de décembre, le temps que ne
Sraines ont mis pour germer est assez long. Cela tient à ce que si
dans la journée, le laboratoire où nous opérions avait une tempé-
'ature convenable, 45 degrés en moyenne, il en était autrement .
Pendant la nuit, où la température, malgré les précautions prises,
86 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
On pourrait peut-être nous objecter que les rayons X ont pro-
duit une élévation de température dans la terre soumise à leur ï
action, et qu’alors il est tout naturel que les graines semées dans *
cette terre aient germé avant les graines témoins.
Mais il n’en est rien, des expériences ayant été faites au moyen
d’une paire d’aiguilles thermo-électriques reliées à un galvanomètre |
Thomson très sensible, aucune différence appréciable de tempéra-
ture n’a pu être constatée entre la terre exposée pendant deux |
heures aux rayons X et celle qui ne l'était pas.
I semble donc, maintenant, que l’on peut conclure que les rayons
X hâtent la germination, tout au moins pour les graines de Liseron,
Cresson alénois et Millet.
En outre, comme les jeunes plantules, au sortir de la graine,
offraient la coloration jaune pâle habituelle, on peut en déduire É.
que les rayons X bre sans influence sur la formation de .
chlorophylle (4).
(1) Ce travail a été fait au Laboratoire de Physique de l'Université de Besançon.
Pa
EXPLICATION DES PLANCHES 1 ET 2
L. AL, lame d'aluminium.
P. Pb, plaque de plomb.
JS, t, fil reliant la lame d’aluminium avec le sol.
Gr. e, graine expérimentée.
Gr. t, graine témoin.
re TR ET ET CE ER hd Ames 4
NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE
par M. Marin MOLLIARD
Je réunis sous ce titre quelques observations de pathologie qui
me semblent présenter un certain intérêt au point de vue des mo-
difications subies par les organes végétaux dans leur morphologie
externe ou interne, soit que ces modifications nous renseignent
sur Ja façon dont agit le parasite, soit qu’elles nous éclairent sur
quelque point de morphologie normale ou qu’elles soient de
nouveaux exemples particulièrement nets de DAPHARCRES biologi-
ques généraux.
« -
l PROLIFÉRATION DES FLEURS DE BROMUS ERECTUS SOUS L'ACTION
DE L’USTILAGO BROMIVORA TUL.
Plusieurs espèces de Bromes sont atfaquées par ce parasite dont
l'action a été signalée par différents auteurs, Tulasne (1), Stroh-
Meyer (2), soit au point de vue morphologique, soit au point de vue
anatomique ; il forme ses spores dans l'ovaire et à la base des
&lumelles ; les échantillons de Bromus erectus que j'ai rencontrés à
Beaumont-sur. Oise atteints par cette Ustilaginée m'ont présenté,
outre les faits déjà décrits, un phénomène qui n’a pas encore été
signalé dans ce-cas particulier et qui est assez rare dans l’histoire
de la Mycocécidiologie, je veux parler d’une prolifération des fleurs,
transformation qui s’observe si communément au contraire dans
les plantes altaquées par des Acariens et des Aphidiens, arts
chez les Crucifères et les Ombellitères.
Beaucoup des fleurs ainsi LE ring AA présentent, entre la in
Melle antérieure et la glumélle postérieure, dont la
#
normale, un Jong pédoncule floral replié sur loi méme él So par je
‘2. 2°
(1) Tulasne : Ustilaginées (Ann. Se. Nat. Bot. z sr, vi, 1847). . |
«0 ) Strohmeye er : Anatomische Untersuchung der durch Lagon hereor- A
Ro = indie rt Dissert. 1896. n). A
é î 4
88 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
une fleur envahie par le parasite ; dans la figure 16, À, on voit une |
fleur qui offre en son centre, en place d’ovaire, deux pédoncules …
semblables, terminés l’un par une fleur F, l’autre par deux fleurs
Fi'et F2. Étudions d’un peu plus près les modifications qui sont
représentées dans cette figure 16, A. On a supposé enlevées les
deux glumelles dont l’extrémité supérieure atteindrait environ le
niveau de la lettre F1; en dedans de ces glumelles se trouvent quatre
feuilles scarieuses (1, 2, 3, 4); la feuille 1, qui est placée entre la
glumelle antérieure, possède, ainsi que les feuilles 3 et 4, une ner-
vure médiane et deux nervures latérales qui, s'écartant dans là
région moyenne, viennent converger vers l’extrémité de la nervure
médiane (fig. 16, B); la feuille 2 opposée à la glumelle postérieure |
offre une nervation très différente (fig. 16, C); on trouve vers la.
partie gauche les trois nervures dont il vient d’être question, mais :.
il s’y ajoute à droite une nervure qui, visiblement, n’appartient pas
au même système que les précédentes et qui nous fait penser que
l’écaille 2 est formée de deux feuilles accolées; une échancrure.
médiane ne fait d’ailleurs que nous confirmer dans cette hypothèse;
On aurait alors non pas 4, mais 5 feuilles en dedans des glumelles;
il est assez naturel de regarder ces feuilles comme étant les repré- |
sentants des deux glumellules et des trois étamines; 3 et 4 seraient
les glumellules, 1 l’étamine antérieure, 2 résulterait de la soudure
des deux étamines postérieures. Rappelons que ce fait consistant
dans la soudure de deux feuilles voisines n’est pas isolé dans la.
morphologie de la fleur des Graminées et que nous avons été.
amené, par des considérations d'ordre analogue, à regarder là
glumelle postérieure comme formée par deux feuilles concres-
_centes latéralement (1). >
Nous ne trouvons pas trace de Carpelles dans ces fleurs proli-
ières, mais le nombre des pédoncules naissant en leur centre, qui
est toujours de un ou de deux, semble bien indiquer, comme c’est
le cas général pour ce phénomène dans les autres plantes, que ces |
pédoncules naissent à l’aisselle des carpelles, que ceux-ci sont par .
1
conséquent au moins
) au nombre de deux; mais l'un d'eux n’est
jamais
aussi bien développé que l’autre, ne donne pas toujour
par suite, de bourgeon axillaire, ou ce dernier se développe en un
(0 M. Molliard : Cécidies florales (Ann. Sc, Nat, Bot. 8° Sér.. 1, p. 2133 18%)
NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE SR
pédoncule plus grêle, comme c’est le cas pour la fleur représentée
par la figure 16, A.
La fleur F est constituée par deux feuilles opposées, semblables
entre elles et comparables à des glumes; en dedans de ces glumes
aucun Organe n’est développé, on n’y trouve qu’un massif informe
envahi par le parasite; on à donc ici un épillet réduit à une fleur;
l’autre épillet présente également deux glumes G et Get chacune
mn
Fig. 16, — from erectus attaqué par l'Ustilago bromivora. À, Fleur mr .
(G = 10); B, glumellule ; C, deux étamines concrescentes ; D, étamine modifiée +
E, £lumellule et étamine concrescentes (G — A F, tes emboîtés ae = #0. .
des deux fleurs dont il est composé, a ses deux glumelles plus où
moins déformées; la fleur F> offre en outre un phénomène de
Même ordre que la fleur initiale, € ’est-à-dire une prolifération,
_ Mais à un degré moindre, et centrale au lieu d’être latérale ; en
dedans des glumelles se trouve, en effet, un cyele : formé par trois
: ; leuiiés, dont une est soudée aux x deux vois hacune est termi
|
que nous allons décrire dans une seconde fleur; à sa base nous :
|
“
de Sa nervation et de sa structure nettement distincte sur les deux
90 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
née par une pointe assez allongée et ayant tous les caractères d’un
stigmate plumeux; ce sont les trois étamines transformées, offrant
les caractères de phyllodie sur lesquels nous allons revenir, et en
dedans desquelles on voit un pistil ouvert à la partie supérieure et |
présentant trois stigmates; ce pistil contient à son tour à son inté- :
rieur un dernier pistil peu développé, également ouvert, et à trois
stigmates et présentant un ovulé rudimentaire: nous observons ici
des pistils emboîtés les uns dans les autres (fig. 16, F), tout à fait
comparables à ceux que j'ai signalés (1) dans les fleurs doubles de
Petunia hybrida et rentrant dans la catégorie des phénomènes de
prolifération endocarpique de Godron. :
Le nombre des stigmates, qui est toujours de trois dans ces
pistils, vient à l'appui des considérations de morphologie normale
pour faire admettre l'existence de trois carpelles concourant à là
formation des pistils des Graminées. 54
La fleur que nous venons d'étudier nous a présenté les princi-
pales modifications qu'on peut repcontrer dans le Bromus erectus |
attaqué par l’Ustilago bromivora ; une seule nous a aussi échappé,
observons quatre lames disposées en dedans des glumelles ; celle
qui est placée contre la glumelle antérieure s'offre à nous comme 0
une étamine dont les sacs polliniques se sont transformés en lames
en tout semblables à celles que j'ai décrites pour les étamines du
Bromus erectus subissant l'action du Phytoptus tenuis Nal.; il en est |
de même d’une des étamines situées contre la glumelle postérieure; »
l’une des deux autres lames existantes représente une glumellule;
quant à la dernière, elle apparait comme résultant de la concres-
cence de la seconde glumellule avec la troisième étamine à cause
moitiés ; il suffira, pour s’en convaincre, de comparer les figures
16,B (glumellule}, 16, D (étamine transformée) et 46, E, se rappor-
comprendre la valeur de ces écailles qu’on trouve en dedans des
slumelles des fleurs prolifères, car ici la nature des étamines est
() M. Molliard : Sur la formation du pollen dans les ovules du Pet
hybrida (Rev. g. de Bot., VILL, 18%6, p, 56). se de
NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 91
encore reconnaissable et nous montre que deux feuilles voisines
peuvent se développer en restant soudées latéralement.
En résumé, les fleurs du Bromus erectus peuvent présenter les
principaux phénomènes suivants lorsqu'ils sont envahis par l’Usti-
lago bromivora :
4° Phyllodie des étamines ;
20 Prolifération latérale, des axes d'épillets apparaissant au centre
de la fleur ;
30 Prolifération centrale, plusieurs cycles de carpelles se mon-
trant emboîtés les uns dans les autres.
Un grand nombre de Graminées ont leurs épillets attaqués par
des Ustilaginées et il serait assez singulier que les transformations
dont nous venons de parler ne se rencontrent que dans un cas
particulier. La seule espèce chez laquelle nous ayons cherché à
retrouver trace de ces phénomènes pathologiques est l’Avena sativa
attaquée par l'Ustilago segetum ; nous avons constaté que dans ce
cas le parasite produit sur son hôte des effets très comparables à
ce Que nous venons de décrire ; ils sont simplement moins accen-
tués, les pédoncules florifères secondaires étant moins longuement
développés, et surtout ils sont masqués rapidement par la destruc-
tion précoce de tous les organes floraux. Nous avons retrouvé la
même prolifération et une transformation des étamines absolument
identiques ; nous avons même observé dans cet exemple un cas de
prolifération répété, la fleur secondaire provenant de la formation
d'un pr emier axe présentant à son tour le même phénomène.
- IL. ACTION EXERCÉE PAR L'USTILAGO LONGISSIMA SOW.
SUR LA STRUCTURE DES FAISCEAUX DU GLYCERIA AQUATICA
Je ne reviendrai pas sur les transformations que le parasite fait |
Subir aux feuilles de l'hôte, où il se révèle par de longues files de
'
_ Spores, situées non seulement dans les lacunes aérifères comprises ie
entre deux régions vasculaires voisines, comme l’a montré ee .
(1), mais aussi dans le tissu environnant, ainsi que l'indique .
| 0. Stdhinyer te: je ne veux signaler ici que l'action du name
(1) De Bary : ere hs über d. arandpite, P- 8. un,
ne Otto — LC .
D
92 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
sur les faisceaux libéro-ligneux situés dans les bandes de paren- 1
chyme qui bordent chacun des files de spores; Strohmeyer dit bien 4
que les cellules parenchymateuses subissent une hypertrophie et 4 |
que leur nombre augmente dans les régions envahies par l’Ustila- #
_ginée, mais il ajoute que les faisceaux sont simplement éloignés
l’un de l’autre sans subir aucune modification; or, dans tous les à
échantillons de Glyceria aquatica que j'ai examinés la dissymétrie
Fig. 17.— À, faisceau normal de la feuille de
à gauche duquel se :
Glyceriu aquatica ; B, faisceau
trouve une ct 285 occupée par l'Uslilago longissima (G=275).
physiologique dans laquelle se trouve le faisceau, bordé d’un côté
Par un tissu‘attaqué par le parasite et de l’autre par un tissu sa
__ retentit sur sa constitution anatomique, et cela d’une manière très
frappante. ne
RER T " ie e. - A
Ce © sn Utues par { ou 2 vaisseaux anne”
_ lés ou spiralés médians, suivis d’un massif de vaisseaux réticulés,
AN nn ASE SE PT CU do di RE : HN :
de chaque
on 5 ee at loppe un très large vaisseau. ponctué;
le faisceau est entouré de toutes parts par une gaine sclérifiée qui
NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE 93
n’est séparée latéralement de la lacune aérifère que par une assise
de grandes cellules parenchymateuses. Si l’Ustilaginée a pénétré
dans une de ces lacunes le faisceau prend un aspect très dissymé-
trique, qui tient à ce que, du côté du parasite, le gros vaisseau
ponctué ne s’est pas développé; la gaine sclérifiée n’existe pas non
plus et les tissus normaux situés entre la lacune aérifère d’une
part, les vaisseaux annelés, spiralés, réticulés et le liber d'autre
part, sont remplacés par un tissu parenchymateux uniforme dont
les cellules sont d’autant plus écartées les unes des autres par le
mycélium du parasite qu’elles sont plus extérieures. C'est un
exemple de plus à ajouter à ceux qui existent déjà nombreux
montrant qu'une cellule attaquée par un parasite au moment où
elle est encore indifférenciée est détournée de sa voie de différen-
ciation normale pour devenir une cellule nourricière de ce parasite.
Le sclérenchyme, qui reste normalement bien développé en
dessous de l’épiderme des deux faces de la feuille, au niveau des
faisceaux, subit en même temps une réduction considérable dans
les régions envahies.
HIT, SUR UN CAS DE DIMORPHISME PARASITAIRE
CHEZ LE PTERIS AQUILINA
: Tout parasite détermine dans l'hôte qu'il attaque des modifica-
lions physiologiques qui sont accompagnées de transformations
anatomiques et morphologiques; mais le plus souvent il est facile
de reconnaître la nature pathologique de ces dernières parce
qu’elles n'intéressent que certains organes ou même une partie de
@ux-ci; la nature spécifique de la plante reste ainsi évidente ; il
n'en est Pas cependant toujours ainsi et il peut arriver que la plante
allaquée soit modifiée à la fois dans toutes ses partiés, qu'elle
tcquière ainsi un port tout différent de celui qu'elle possède à
l'état normal, qu’elle présente, en d’autres termes, un véritable
“imorphisme parasitaire; j'en ai trouvé un exemple très net dans
des frondes de Pteris aquilina subissant l’action d’une espèce non
décrite de Phytoptus.
: 52 ÿ à Ù BTE pe .
. J'ai rencontré les échantillons auxquels je fais allusion au milieu
d'autres parfaitement normaux, sur des falaises des Côtes-du-Nord, _
: à St-Cast ; je les avais recueillis croyant avoir affaire à une variété
94 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
du Pteris aquilina et ce n’est qu ’en les examinant de plus près
je reconnus la nature parasitaire de cette anomalie ; toutes le 1
folioles hébergeaient des Phytoptus que je n’ai jamais retrouvés S
les individus ayant le port habituel.
On sait que les frondes saines de la Fougère qui nous occupé.
sont à peu près planes, les pétioles secondaires se trouvant dans le
Fig. 18. ue Extrémité d’une Fe normale de Pieris aquilina (Gr. mat. le
même plan que le pétiole principal : les échantillons sains que
: étudiés, provenant du même endroit qi
présentaient des frondes tri Pi ponnaltsr
la figure 18 représente |’ ë:
: ; NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE 95
ble de la fronde, au lieu d’être plan, a une apparence intriquée; de
plus les segments de la feuille sont pennatiséqués une fois de plus
et cela d’une manière très irrégulière, comme l'indique la figure 19
représentant la région correspondant à celle de la figure 18. Lors-
que les segments ne sont pas subdivisés leur contour est moins
régulier, leur surface plus bombée.
La forme d’un de ces segments est très différente en coupe
Fig. 19. — Extrémité d’une fronde de Pleris aquilina attaquée par
le Phytoptus Pteridis (Gr. nat.). ne
sp pour les échantillons sains et ceux qui. ont sabt .
l'attaque des Acariens ; chez ces derniers les bords sont recourbés
très fortement en dessous de la feuille, et l'expansion normalemei
en à développée, qe es la nu Ho plane, est à peine
“due sont logés les Phytoptus ; leur présence me c ile
la fracure ae eure re du Jimbe foliaire ; c'e
96 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
chyme palissadique est atténué ou n'apparait pas du tout; les «
cellules épidermiques qui sont au contact du parasite sont à peine …
hypertrophiées, l’Acarien paraît vivre surtout aux dépens des poils :
glanduleux qui se développent sur la.
La er face inférieure des frondes de Pteris, où à
Ÿ W ils apparaissent en beaucoup plus grand …
nombre dans les échantillons parasités. s.
Le Phytoptus doit hiverner sur les rhi- Fe
zomes du Pteris, car plusieurs pieds que
j'avais marqués une première année 3
comme attaqués l'étaient tous à nouveau
l'année d’après. Enfin la présence des
parasites empêche toujours le développe- …
ment des sporanges. | :
Il est probable que beaucoup de cas
de lératologiques concernant la segmen:
tation des frondes de Pteris aquilina, tels
que ceux qu'a signalés Klein (1), sont
dus à une action parasitaire de même
nature que celle que nous venons de
décrire. ?. 50
Les caractères essentiels du Phytoptus
ee 20: — Phytoplus P “%. : Jont nous venons de signaler l’action sur
dis, n. sp., femelle, face Pe ve : à à
on les frondes du Pteris aquilina, qui est .
RAA ma Connaissance le premier qui Soit
signalé comme vivant sur une Cryptogame vasculaire, et que je
désignerai sous le nom de P. Pteridis sont représentés par la :
figure 20, qui se rapporte à un individu femelle. La longueur du
corps est de 150 , sa plus grande largeur environ 40 w; il est très
finement annelé et ponctué; le bouclier Céphalothoracique possède ;.
une forme et une ornementation très Caractéristiques. - 4
x
Ter
FEIIITTT D.
RCE DT PME ELA STD Te
e\T
IV. MODIFICATIONS ANATOMIQUES DÉTERMINÉES
CHEZ UN SYMPLOCOS PAR L'EXOBASIDIUM SYMPLOCI ELLIS
(Planche 15).
“
Depuis que Woronine (2) à décrit et étudié l'Erobasidium 4
(1) Kiein : Uters: über Bildungeabweich. an Blättern (Jahrb. 1. w. Bo. 18)
p. 47). ; : né nd
(2) Woronine : Exobasidium Vaccinii(Verhandt à Nat 2 6 à 4867:
p. 397, 4 PI.) Nues se Leu RNA
NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE 97
Vaccinii qui se développe sur les différents organes aériens de
plusieurs espèces de Vaccintum, les mycologues ont retrouvé un
assez grand nombre de formes appartenant au même genre et
produisant sur leurs hôtes des tumeurs très visibles, non seulement,
comme on aurait pu le croire au début, sur des Ericacées ou des
plantes alliées à ces dernières (Andromeda, Oxyococcos, Rhododen-
dron, Azalea, Ledum, Arctostaphylos….), mais aussi sur des plantes
très éloignées des précédentes (Laurinées, Saxifragées, Graminées).
Ellis a décrit plusieurs espèces américaines, dont une vivante sur
le Symplocos tinctoria et qu’il a dénommée E. Symploci.
J'ai reçu de Chine des tumeurs produites par un Ærobasidium
sur un Symplocos d'espèce indéterminée recueilli à Longtchéou
(Province du Kouang-Si) par M. J. Beauvais, chancelier du Consulat
français, à qui je suis redevable de plusieurs envois intéressants
de cette région. Cet Exobasidium, qui est très vraisemblablement
le même que celui qui a été décrit par Ellis, présente les caractères
très constants du genre; les basides allongées portent à l'extrémité
de longs sérigmates, ordinairement quatre, mais quelquefois aussi
cinq spores légèrement arquées (environ 20 » sur 4,5 w), dans
lesquelles apparaissent deux ou trois cloisons transversales. Il est
d’ailleurs très possible que l'identification des espèces, établie
éxpérimentalement par Richards (1) pour les Æ. Andromedæ et
E. Vaccinii se poursuive pour de plus nombreuses formes.
Les tumeurs que j'ai observées sur le Symplocos sp. se formen
aux dépens des bourgeons, des tiges et des pétioles ainsi que des
fleurs. Les bourgeons attaqués sont démes urément hypertrophiés ;
les feuilles qui les constituent sont écartées les unes des autres, le
point végétatif pouvant ainsi être mis complètement à nu; les
écailles du bourgeon apparaissent à l’état de parties renflées qui
s'allongent peu, les feuilles internes restent à un état morpholo-
Sique embryonnaire. Les figures 2, 3 et 4 de la Planche 15 repré-
sentent trois de ces bourgeons B; hypertrophiés qu’on peut comparer
au bourgeon normal dessiné en haut et à gau che de la figure #; un
des bourgeons de la figure 4 est dirigé de haut en bas; l’action du
Parasite l’a empêché d’obéir à l'action directrice de la pesanteur.
Pétioles peuvent subir une h ypertrophie comparable ; tel _—. ve
k ) H. M. Richards: Notes on Cultures of Exobasidium Andromedæ and of
“ecinii (Bot. Gazette, XXI. 1596, p. 101).
Rey, Sén. de Botanique. Un Ru
98 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
celui que représente la figure 1 de la PI. 13: ils sont alors le plus
souvent tordus, l’hypertrophie étant plus accentuée du côté de la
face inférieure; le parasite continue souvent à se développer dans
la région basilaire de la nervure médiane du limbe.
Il suffira de considérer les figures 6 et 7 pour se faire une idée …
Ge dit GE pe re
rs rs a
ge
feu |
se 4
Ë :
Fig. 21. — Pélivle de Symplocu,
cou
libers primaires ‘et secondaires : f, faisceaux
libéro-ligneux accessoires (G = 15); C, portion 1
normal (G = 150).
des déformations subies par la fleur d
se renfle énormément.
- Tous ces organes hypertr
profondes dans leur anatomie.
ont toute la région ovarienne
ophiés subissent des modifications
Wakker (1) a étudié la structure d
(0) Wakker: Untersuchungen über den Einfuss parastéeh- plc ouf
Mehrphlanzen (Aaheb. 1 visa. Bolan XXIV, 10 pe nee PE? eu 4
NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE 99
tiges de Vaccinium Vitis-Idaea attaquées par l'E. Vaccin ; le tissu
cortical normalement lacuneux et constitué par des cellules à
Chlorophylle est remplacé par un tissu parenchymateux formé de
cellules hypertrophiées, sans lacunes et sans chlorophylle ; le sclé-
RE
4 ÊÜ
\
RS * ‘
sat \
ne PE { ‘D!
nn ;
Fig. 2, — Région vasculaire de pétiole de Symplocos attaqué par l'Exobasidium
Symploci. Les formations secondaires (be, L>) sont séparées nettement des
formations primaires (b4, l1). G — 150).
Li »4 ; :
renchyme péricyclique disparait, le système vasculaire est très
réduit ; le mycélium du parasite est surtout développé entre les ee
‘Cellules externes de l'écorce et e’est par la rupture de la cuticule
{ue l’hyménium apparaît à la surface de l'organe, comme l'a mon-
100 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
tré Woronine. M. Fockeu (1) a fourni de son côté des renseignements
sur l’anatomie des tumeurs produites sur les feuilles du Rhododen-
dron dadoricum par l'E. Rhododendri.
La mycocécidie du Symplocos sp. m’a offert une structure très
particulière, surtout en ce qui concerne les transformations que
subit l’appareil vasculaire. Comparons, par exemple, la structure
d’un pétiole hypertrophié (fig. 21, B) avec la structure normale
(fig. 21, A); le pétiole sain présente un arc vasculaire dont les tissus
secondaires sont peu développés ; les vaisseaux secondaires conti-
nuent d'ailieurs exactement les rangées radiales de vaisseaux
primaires. Dans le pétiole attaqué les formations secondaires sont
bien représentées, mais au lieu de constituer, comme dans le
pétiole et surtout dans la tige, une zone ininterrompue s’intercalant
exactement entre le bois et le liber primaires, il y a ici une sépa-
ration très nette entre les formations primaires et secondaires, el
cela aussi bien dans les tiges hypertrophiées que dans les pétioles;
la figure 22, A, représente le début des formations secondaires dans
un pétiole attaqué: on voit que le méristème s'établit contre le
liber primaire, qui est déjà séparé du bois primaire b, par des
cellules parenchymateuses hypertrophiées qui se divisent indis-
tinctement dans tous les sens: les vaisseaux ligneux secondaires be
se différencient dans ce méristème par places et les cellules inter-
médiaires sont fortement envahies par le mycélium du parasite,
comme celles qui séparent les rangées de vaisseaux primaires, Si
bien qu’on observe finalement la structure indiquée plus haut et
représentée schématiquement par la figure 21, B, et en détail par
la figure 22, A. Alors que les cellules parenchymateuses sont très
hypertrophiées, le calibre des vaisseaux ligneux reste le même
qu’à l’état normal. ”
Tout le parenchyme cortical, puissamment développé par l’ac-
tion de l’Erobasidium, renferme un grand nombre de faisceaux
libéro-ligneux accessoires qui sont en relation avec le système
vasculaire normal, sont disposés absolument sans aucun ordre et
orientés d’une manière quelconque :
cette vascularisation patho-
ee
logique du parenchyme cortical est très vraisemblablement liée
au grand développement de ce Parenchyme ; on aurait ici un cas
(1) H. Fockeu : Note pour servir à l’histoire de ly mycotécidie des Rhododéi:
drons (Revue biol. du Nord de la France, VI, 1894, p. 355)
TN PR
ne Mn en
NOTES DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE 11
très net de la dépendance fonctionnelle des différents tissus et de la
formation abondante, dans une région ou il n’apparaît normale-
ment jamais, d’un tissu qui devient physiologiquement nécessaire.
Les cellules parenchymateuses hypertrophiées contiennent
souvent plusieurs noyaux ; elles possèdent de petits grains de chlo-
rophylle et ordinairement des cristaux mâclés d’oxalate de chaux :
normalement l'oxalate de chaux est localisé à l'état de cristaux
très développés dans le parenchyme libérien ; il s'opère donc une
diffusion de ce sel dans tout l’organe.
En résumé, la principale action de l’Exobasidium Symploci sur
la structure de l'hôte consiste dans un grand développement des
lormations vasculaires et dans la séparation très précise des forma
tions vasculaires primaires et secondaires (1).
EXPLICATION DE LA PLANCHE 15
(Toutes les figures sont exécutées grandeur naturelle),
Fig. 1. — Portion de tige, pétiole et bourgeon correspondants hyper-
trophiés par le parasite.
Fig. 2,3 et 4. — Bourgeons hypertrophiés ; sur le double bourgeon
de la figure 4 existe en haut et à gauche un bourgeon normal qui peut
servir de comparaison.
Fig. 5. -- Portion d'’inflorescence normale.
Fig. 6 et 7. — Fleurs hypertrophiées.
(1) Travail du Laboratoire de Botanique de la Faculté des Sciences, dirigé
par G. Bonnier.
INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX 4
SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX
par M. Ch. DASSONVILLE /Suite).
D. — MAÏS
Des Maïs cultivés dans la solution de Knop ont montré, au ;
15e jour, 11 racines adventives ramifiées, longues de 50 centimètres, ;
et 7 feuilles dont les plus grandes mesuraient 16 centimètres. L’en- …
semble des gaînes foliaires avait 1 centimètre de diamètre. Dans
l’eau distillée, les racines ne dépassaient pas { centimètre. Il y en
avait cinq. Les feuilles, au nombre de cinq, avaient de très faibles :
dimensions.
MORPHOLOGIE INTERNE
1° Racine. — La racine présente les particularités suivantes :
a. Dans la vit de Knop
. 5 fig. %).
1. L’assise pére (ap) est
pourvue d’un grand nombre de
poils absorbants.
2. Les parois des cellules de |
l’assise subpériphériquesont très
légèrement \ignifiées.
3. L’écorce est creusée de
: très grandes lacunes aérifères
(lac.) formées par la destruction
de certaines cellules.
Cinq des assises de l'écorce,
seulement, restent entières : ce
sont : l’endoderme, son assise
adjacente et les tédis assises les
plus extérieures. Toutes les
autres ie ag à à la dr
eo des lacunes.
b. Dans l’eau distillée
(PI1. 5, fig. 25).
4. L'assise pilifère ne montre
pas de poils absorbants.
. Les parois des cellules
de ce subpériphérique sont
fortement lignifiées. |
3. L'écorce n’a pas de lacu- %
nes aérifères. Elle est formée de :
neuf rangées de cellules rondes,
à méats, sur lesquelles on r&
connait aisément un développe”
ment centripète et un développe
ment gg
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 103
4. L’endoderme est lignifié à sa face interne et sur ses faces
latérales, dans les deux cas ; mais la lignification est beaucoup
plus intense dans l’eau distillée que dans la solution saline.
5. Contre l’endoderme s’ap- | 5. Contre l’endoderme s’ap-
puyent 17 faisceaux assez épais- | puyent seulement 12 faisceaux,
sis mais dont le vaisseau le plus | dont tous les vaisseaux sont for-
interne seul, prend le vert tement lignifiés. Les cellules
d'iode ; c’est-à-dire que les au- | qui les entourent directement
tres ne sont pas lignifiés. le sont aussi.
1
Dans l’un et l’autre cas, ces faisceaux sont répartis sur une
même circonférence en dedans de laquelle on observe un cercle
intérieur de vaisseaux à très large lumière :
6. Ces gros vaisseaux du cer- 6. Ces vaisseaux sont au.
cle interne sont au nombre de | nombre de sept. Ils sont entou-
huit. Ils sont entourés de deux | rés d’une rangée unique de cel-
à quatre rangées de cellules à | lules plus grandes que dans les
paroi lignifiée, dont les externes | sels et très fortement lignifiées.
se touchent et rassemblent les Ces vaisseaux restent isolés
vaisseaux dans un anneau fermé | les uns des autres.
de tissu scléreux relativement
peu lignifié.
7. — La moelle présente les mêmes caractères dans les deux
cas.
En résumé, l’action des sels sur la structure de la racine du
Maïs a surtout pour effet d'augmenter le nombre des poils absor-
bants, de faire naître dans l'écorce de larges lacunes aérifères,
d'augmenter le nombre des faisceaux vasculaires. Elle diminue la
lignification de l’assise subpériphérique, de l’endoderme, des vais-
Seaux et des cellules qui entourent ces derniers.
? Feuilles. — La feuille subit des modifications considérables
dont on peut se rendre compte par l'examen des figures (PI. 5, fig.
26 et 27) qui représentent les régions comparables de fouilles
homologues. .
a. Eau distillée (PL 5, fig. 27). — De chaque côté de Ja nervure É
(médiane, courent des nervures latérales assez sensiblement équi- 1e
valentes. Le mésophylle qu’elles traversent est formé de cellules 0
_très petites et fortement sclérifiées. Anis de la nervure mé-
104 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
diane, ces cellules ont des dimensions un peu plus grandes et
restent parenchymateuses ; mais elles sont très peu nombreuses. à
La nervure médiane a des vaisseaux étroits, très lignifiés, reliés
par des cellules très petites et très lignifiées. Le liber est peu abon-
dant. Les autres nervures sont constituées par un seul groupé de
deux ou trois vaisseaux groupés vers la partie supérieure, et s’ap-
pu yant sur le liber. |
L'épiderme est formé de grandes cellules à parois très minces,
à grand axe parallèle à l’axe de la feuille. Sous les épidermes, au
niveau des nervures les mieux développées, on trouve quelques :
fibres sclérifiées. ;
b. Solution de Knop (PI. 5, fig. 26). De chaque côté de la ner- |
vure médiane, on voit trois faisceaux de dimensions relativement ;
faibles, puis un quatrième très développé, en quelque sorte compa-
rable à la nervure médiane.
Le mésophylle situé au-dessus de l’espace compris entre ce fals-
ceau et la nervure médiane forme une large bande de parenchyme |
à grandes cellules polygonales. | L
Dans le reste de la feuille, le mésophylle est formé de cellules 6 :
sclérenchyme sensiblement moins épaissies que dans l’eau distillée :
et plus grandes. a
La nrvure médiane est incomparablement plus développée |
qu’en l’absence des sels. Les vaisseaux sont larges, relativement
peu lignifiés et reliés par des cellules peu lignifiées. Le liber es)
très abondant. ;
Le tissu hypodermique forme un appareil important de soutien À
qui relie la nervure médiane à l’épiderme inférieur. :
Relativement petites, au-dessus de Ja nervure médiane, les
cellules de l’épiderme supérieur prennent de très grandes dimen-
sions en s’éloignant de cette dernière. Les cellules de l’épiderme
inférieur sont aussi un peu plus grandes que dans l’eau distillée.
Ces différences sont d’un ordre analogue à celles que j'ai signa
lées chez les autres Graminées, Le développement du tissu byp0-.
dermique au dos de la nervure principale, dans la solution saline,
est seul en opposition avec ce que l’on observe chez l’Ayoine, le.
Seigle et le Blé. Mais il y a lieu d'observer que ce tissu n’a manifes.
tement ici qu'un rôle de soutien. à | |
\
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 105
IH — POLYGONÉES
SARRASIN
Du Sarrasin semé dans la solution de Knop a donné des plantes
qui, après deux mois de végétation, avaient un développement
double de celui qu’avaient acquis des Pare cultivés dans
l’eau distillée.
Dans la solution de Knop, les plantes ont fleuri.
MORPHOLOGIE INTERNE
Tige. — a. Euu distillée (PI. 6, fig. 33). — Chaque faisceau
libéro-ligneux est enveloppé par une gaîne de cellules sclérifiées.
Ces gaines se réunissent latéralement pour former dans la tige un
épais manchon fibreux.
= ya, par faisceau, un seul vaisseau de petit calibre et très
lignifié.
b. Solution de Knop (PI. 6, fig. 32). — Il n'y a pas trace de
sclérification autour des faisceaux. Chaque faisceau possède plu-
sieurs vaisseaux, à lumière large, peu lignifiés.
_IV. — LINÉES
LIN.
Après 15 jours de végétation, des pieds de Lin ayant vécu, d’une
Part dans l’eau distillée, d'autre part dans la solution de Knop, n’ont
Pas présenté de différences extérieures appréciables.
MORPHOLOGIE INTERNE
1° Racine. — Ainsi qu’on peut le voir en comparant les an
36 et 37 (PL. 7), la structure est assez différente :
4. Dans l'eau distillée (PI. 7, fig. 37), les vaisseaux sont fortement
lignifés les formations secondaires n'existent pas encore. L'assise
Subpériphériq ue est lignifiée sur ses faces externes et latérales. .
D. Dans la snlution de: FRE (PL 7, pie: 36), les vaisseaux ee ste .
106 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
lignifiés, plus larges et plus nombreux. Les formations secondaires ;
sont déjà abondantes. L’assise 7 ne Re pas |
trace de lignification. ï
L'action des sels se manifeste donc dans la racine par une aug-
mentation du nombre et du diamètre des vaisseaux, et par une |
diminution de la lignification. L'absence des sels retarde L'apnérE ;
tion des formations secondaires. 4
2 Axe hypocotylé. — a. Eau distillée (P1. 7, fig. 39). — La moelle :
est abondante. ;
Les faisceaux libéro-ligneux sont isolés, au nombre de six.
b. Solution de Knop (PI. 7, fig. 38). — La moelle est fortement
comprimée par deux arcs épais de bois. L’assise génératricé fonc- :
tionne très activement.
L’épiderme forme des poils assez développés. -
En somme, l'absence des sels provoque un retard doi formater :
secondaires.
V.— SOLANÉES
POMME DE rca
Au bout de deux mois de Vendue des pommes de terre eut
tivées dans la solution de Knop et dans l’eau distillée avaient us
le développement représenté par la figure 23.
MORPHOLOGIE INTERNE
Tige. — a. Eau distillée. La tige possède cinq faisceaux princi
paux. (La figure 31, PL. 6, représente un de ces faisceaux). Ces fais-
ceaux sont reliés ana par du bois secondaire à vaisseaux
très étroits.
Il existe du liber interne à chaque faisceau principal, et, en
dedans, du bois secondaire.
Derrière le liber externe qui à un sys analogue
à celui du bois, on voit des fibres se cliques (sel) très. iortemer”
_ sclérosées, de
L’écorce est formée de t trois où quatre po) de Re cel-
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 107
lules à méats, entourées par trois assises de cellules beaucoup plus
petites, sans méats. L’épiderme n’est pas différencié.
b. Solution de Knop. — Le nom-
bre des faisceaux principaux n’est
plus que de trois; mais, ils attei-
gnent de très grandes dimensions,
Comme on le voit en examinant la
figure 30 (PL: 6), qui ne représente
qu'une partie de l’un de ces fais-
ceaux, Les vaisseaux sont très
nombreux et à très large lumière.
Un anneau de bois secondaire
relie ces faisceaux, comme dans
l'eau distillée ; mais les éléments
de ce bois sont plus larges.
Le liber interne et le liber ex-
terne ont la même disposition
qu’en l’absence des sels; mais ils
sont incomparablement plus déve-
loppés.
Les fibres péricycliques font
défaut.
L'écorce a des assises plus nom-
breuses de cellules plus grandes
que dans l’eau distillée : les rangées
extérieures ont des méats. Toute-
fois, le rapport des deux écorces
est loin d’être aussi élevé que le
rapport des vaisseaux.
En somme, la différence capi- 6
tale réside en une augmentation
Considérable des dimensions de
l'appareil vasculaire et en la sup-
Pression des fibres péricycliques
Quand la plante a erû dans la solu-
are de Knop.
" (pans le cours de l'ex périence, une des drones de lerre cultivées
A ga a
Fig. 23. — Po mme de terre. “
che, échantillon cultivé dans la à
solution de Knop; à à droite, échan- .
tillon cultivé dans res __——
Elle a continué
108 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
à végéter et a pris un développement sensiblement égal à celui des
autres cultures privées de sels : mais sa tige est restée jaune, et les
feuilles, atrophiées, se sont réduites à des appendices styliformes
ayant deux millimètres environ. à
Enfin, l'écorce possède trois larges colonnes d’un tissu de cellules
petites et sans méats, très lignifiées (lig.). L'épiderme est fortem
bandes lignifiées dans l’écorce avec cutinisation de l’épiderme. f
Bien que ces modifications soient en dehors du présent sujet, € i
m'ont paru assez intéressantes pour ouvrir à leur égard cette pare
thèse).
VI. — CUCURBITACÉS rer EUPHORBIACÉES
COURGE ET RICIN
Des graines de Courge et de Ricin se sont parfaitement dé
loppées dans la solution de Knop.
Dans l'eau distillée, les cotylédons ne se sont pas étalés et le
plantes sont mortes après avoir allongé leur radicule de quelq
centimètres seulement. . |
Par suite, il ne nous a pas été possible d’établir de comparaisoD:
Mais, l’activité très grande que ces végétaux ont pris en prése
des sels nous a permis d’instituer des expériences sur l’action d
principaux éléments de la liqueur de Knop. ei
Il en sera question plus loin. ie
VIL. — URTICÉES
CHANVRE
En recherchant l’aetion du sulfate de magnésie sur le Chanvre. -
j'ai eu l'occasion de comparer l'action de l'eau distillée à celle
la solution de Knop. :
Pour éviter des redites, je renvoie à ce paragraphe.
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 109
VII. — COMPOSÉES
GRAND SOLEIL
J'ai représenté (PI. 5, fig. 28) une coupe de tige de Grand Soleil
ayant vécu dans la solution de Knop, et (PI. 5, fig. 29), la même
région de la même espèce cultivée dans l’eau distillée.
Les figures montrent que les sels activent les formations secon-
daires; que leur absence entraine la formation de fibres péricycli-
ques lignifiées très abondantes. Dans ce dernier cas, les vaisseaux
sont aussi un peu plus lignifiés.
Les canaux sécréteurs de l'écorce ne présentent pas de difié-
rences REMOTE.
IX. — CRUCIFÈRES.
MOUTARDE
té
1° Racine. — à. Duns l’eau distillée, le système vasculaire est sim-
plement représenté par deux faisceaux primaires se rejoignant
vers le centre et constitués, chacun, par une file radiale unique de
Vaisseaux bien lignifiés.
L'endoderme est fortement lignifié à sa face interne et sur ses
faces latérales. L'écorce a trois assises de cellules à méats.
b. Dans la liqueur de Knop, l'appareil vasculaire est constitué
non-seulement par ses deux faisceaux primaires, mais encore par
Un métaxylème abondant et des vaisseaux secondaires très nom-
breux. L'assise génératrice fonctionne très activement. ;
L'écorce est exfoliée. L’assise la plus extérieure est l’endoderme,
qui ne possède plus de différenciation à sa face interne, mais au
‘ontraire sur ses faces externes et latérales.
2 Tige. — Les tiges diffèrent entre elles par le nombre des
faisceaux qui est plus grand (dix-huit), dans la solution de Knop que
dans l’eau distillée où il est de (quinze) et par les dimensions pue a
née a des éléments anatomiques, en ponte des sels. de
- 110 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
CONCLUSIONS DU PREMIER CHAPITRE 1
Dans ce qui précède, nous avons étudié les différences que |
l’on observe entre des plantes de même espèce vivant d'une
part dans l’eau distillée, d’autre part dans la solution de Knop, |
toutes les autres conditions du milieu étant les mêmes. ‘4
Nous avons vu que l'absence complète de substances minérales M
_
dent en outre un port spécial, une rigidité très accusée. Leurs
racines restent extrêmement Courtes, mais elles ont ordinairemel
un diamètre plus grand qu’en présence des sels.
vent, comme en pleine terre, toutes les phases de la végétation : elles
donnent des fleurs (Lupin, Moutarde, Sarrasin, Fève) et même de
fruits (Avoine, Blé). hs . a |
Le fait le plus frappant que l’on observe, dès le début, est un
allongement considérable des racines qui, à la fois, sont grèles €
se ramifient abondamment. Ne die :
mort du végétal. ‘
C'est ainsi que le Seigle cesse de croître au bout d’un moi
ont le 40me jour; que l’ Avoine et le Blé, après avol
poussé vigoureusement, fléchissent au niveau du deuxième en
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 111
nœud inférieur de la tige, comme sous l'influence du poids trop
cousidérable des parties supérieures. En un mot, l'Avoine et le Blé
(versent », puis se décolorent et meurent vers le 60% jour.
Aux eflets provoqués par les sels sur la morphologie interne
correspondent des modifications de structure qui, pour les difié-
rentes espèces étudiées, peuvent être résumées ainsi :
k Légumineuses (Lupin, Fève).
La présence des sels augmente le nombre et le diamètre des vais-
seaux et retarde leur lignification dans tous les organes.
Chez le Lupin, elle détermine la formation d’un anneau fermé
de bois aussi bien dans la tige que dans la racine, elle retarde la
sclérose des fibres périeyeliques et la lignification de l’endoderme
de la racine.
Chez la Fève, elle active le fonctionnement de l’assise généra-.
_ trice qui détermine alors, dans la tige, la formation d’un anneau
fermé de bois. Dans la racine, cette assise forme du bois au niveau
de deux rayons médullaires opposés et transforme ainsi la symétrie
radiée de l'organe en symétrie bilatérale.
En l'absence des sels, les vaisseaux restent groupés en faisceaux
isolés dans l’une comme dans l’ autre espèce.
. En dernière analyse, le fait dominant de l’action de la solution
de Kaop, se résume en une augmentation de l'appareil vasculaire
el en un retard de la lignification.
IL. Graminées (Avoine, Blé, Seigle, Mais).
D
L'action générale des sels chez les Graminées consiste égale-
ment en une augmentation des éléments de l'appareil vasculaire
ten un retard de la lignification.
L'augmentation du nombre des vaisseaux est surtout Conbidée
rable dans la racine d’Avoine. Tandis que, däns l’eau distillée, le
Cylindre central possède un gros vaisseau axile (PI. 9, fig. 55) et
cinq vaisseaux très petits s'appuyant contre l’endoderme ; dans la
solution de Knop on compte quatre ou cinq gros vaisseaux répartis
Sans ordre dans le Haas et un cercle extérieur de qu faisceaux
vasculaires. | ue
Dans la tige, les vaisseaux ont toujours de grands diamètres; .
le Méristème vasculaire se cloisonnne constant en et différencie
112 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
à mesure de nouveaux vaisseaux vers la périphérie. Quand les sels
font défaut, au contraire, le méristème vasculaire se lignifie de
très bonne heure; les faisceaux petits et trèslignifiés qu’il engendre à
sont répartis sur un cercle unique, englobés comme dans un man- .
chon par les cellules lignifiées du méristème qui ne peut plus: se 1
cloisonner ni former de nouveaux éléments vasculaires. : }
Cette lignification du méristème vasculaire de la tige, celle des
vaisseaux, et enfin la cutinisation de l’épiderme expliquent le main-
tien de la verticalité des Graminées cultivées dans l'eau distillée.
Dans la solution de Knop, au contraire, on ne constate pas de :
lignïification : les parois des cellules de la tige sont extrémement …
minces, le méristème n’a pas trace d'éléments de soutien, la lignifi-
cation des vaisseaux est considérablement diminuée et même quel-
quefois fait totalement défaut (Blé). C’est au retard de la lignifica-
tion des éléments de la tige en présence des sels de la liqueur de Knop_
qu'il faut attribuer la «verse» qui se produit dans cette solution saline. É
Dans la racine, la lignification ou la sclérification des tissus est :
aussi très faible en présence des sels. ‘4
Elle est au contraire très prononcée dans l’eau distillée ; etil est 4
intéressant de remarquer que, dans ce cas, la lignification débute
suivant un mode qui varie avec l'espèce: ,
Chez le Seigle, ce sont des cellules de la périphérie qui &ont
lignifiées les premières.
Chez le Blé, ce sont les assises profondes de l’écorce. ï
Chez le Maïs, ce sont les cellules de l’assise subpériphérique el 4
les parois internes et latérales de l’endodermé.
Chez l’Avoine, les éléments de l'écorce icstont minces; mais le e
conjonctif du cylindre central est entièrement sclérifié. 4
En présence des sels, l’écorce de la racine subit, en outre, des #
modifications qui donnent à penser que les phénomènes respira- ; 4
toires sont moins actifs dans l'eau distillée : dans ce dernier milieu,
en effet, l'écorce du Seigle est dépourvue de méats ; le Blé, le Seigle 4
et le Maïs, en ont seulement de très petits. Dans la solution de F
Knop, les méats sont très nombreux chez le Seigle ; l'Avoine, le.
Blé et le Mais ont de larges lacunes aérifères. 42
Enfin, suivant que les Gratin vivent dans l'eax distillée, ou. \
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX Le à
dans la solution de Knop, leurs Fe ont une structure diflé-
rente ;
Dans l'eau distillée, l'épaisseur de la feuille est faible; le nombre
des nervures très réduit. Chez le Seigle, l’Avoine et le Blé, les fais-
ceaux les plus volumineux sont reliés aux deux épidermes par une
bande de cellules à parois lignifiées. Les feuilles présentent à leurs
bords des fibres scléreuses. Le mésophylle est entièrement formé
de cellules très fortement sclérifiées. L’ épiderme est cutinisé chez
l’Avoine. Celui du Blé et celui du Seigle restent minces; mais ils
portent de nombreux poils lignifiés.
Dans la liqueur de Knop, l épaisseur de la feuille est très grande.
Le nombre des nervures est augmenté ; la disposition des faisceaux
est par suite très modifiée. (Comparer les figures 26 et 27. PI. 5.)
Il n'existe plus de bande de cellules lignifiées reliant les nervures
principales aux deux épidermes. Le mésophylle est parenchyma-
leux au niveau de la nervure médiane et n’est nulle part aussi
sclarifié que dans l’eau distillée. Les épidermes sont toujours min-
ces. Les poils, quant ils existent ne sont pas lignifiés.
LL. Polygonées (Sarrasin).
L'action de l’eau distillée provoque, dans la tige, la formation
d'un manchon fibreux qui enveloppe des faisceaux à vaisseaux
étroits et très lignifiés. La présence des sels retarde la sclérifica-
tion, augmente. le nombre et le diamètre des vaisseaux (PI. 6,
lig. 32 et 33).
IV. Linées (Lin).
L'absence des sels diminue le nombre des vaisseaux et hâte
la lignification de la racine et de la tige. Elle retarde les forma-
tions secondaires.
Y: Solanées (Pomme de terre).
La solution de Knop augmente le nombre et les dimensions des
Vaisseaux ; elle retarde le développement des fibres te hi
XL Composées (Grand Soleil).
_ La solution de Knop active les formations secondaires de. da :
tige ; a des sels retarde la pepe me
Rev. gén. de Botanique, — X.
114 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
_VIL. Crucifères (Moutarde).
La liqueur de Knop favorise le développement du métaxylème,
hâte l’apparition des formations secondaires de la racine et change u
le sens des lignifications de l’endoderme, en même temps quel
provoque la disparition de l'écorce. |
Elle augmente le nombre des faisceaux de la tige et accroît les :
dimensions de ses éléments constituants. :
APPENDICE
Daus le cours de recherches analogues, M. Schultz a pensé
de métaux provenant de l’alambice qui servait à la distillation. |
Cette interprétation était possible ; car on sait qu'il suflit Le
0,2 à 0,3 dix-millionièmes de plomb pour empêcher le développe
ment de l'Elodea, du Ceratophyllum et du Lemna trisulra (M:
Devaux, 1893). Mais, puisque m2 solution de Knop avait été faite
avec la même eau distillée, il fallait admettre, ou bien que Ke
métaux étaient précipités par les sels de la liqueur, ou bien qu'ils
formaient avec eux des composés inoffensifs.
avec des dimensions rudimentaires il est vrai, mais avec un aspect
bien vivant.
= Quoi qu’il en soit, des recherches s’imposaient. M. Schultz 4.
cultivé des Lupins dans de l’eau distillée à deux reprises succés
sives dans des ballons en verre. ;
Les Lupins ont donné des racines assez longues, sans radicelles.
Il m'a semblé, dès lors, que l'eau distillée de M. Schultz n'était
peut-être pas exempte des nitrates et des sels ammoniacaux d02
_ ilest si difficile de se débarrasser. PC |
Dès lors, j'ai repris moi-même les expériences. J'ai disti
. mème eau six fois de suite dans des ballons en verre, et,;au dépu
de chaque opération, j'ai eu soin de laisser dégager une gr
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 115
quantité de vapeurs, afin de chasser autant que possible tous les
nitrates.
J'ai battu cette eau et je m'en suis servi pour les parus
suivantes :
15 grains de Blé sont semés dans l’eau que j'ai distillée dans les
ballons.
15 grains de Blé sont semés dans l’eau distillée qui m avait servi
dans mes expériences précédentes.
15 grains de Blé sont semés dans la liqueur de Knop joe avec
l’eau distillée dans le verre.
3 grains de Blé sont semés dans des éprouvettes M plies d’eau
distillée à laquelle j'ajoute de la rognure de cuivre.
J'ai pris le soin de n’employer que des éprouvettes absolument
neuves.
Dans chaque éprouvette il y avait trois grains germant.
Après 30 jours de végétation, j'ai relevé les résultats suivants :
. Les plantes de la liqueur de Knop ont des racines très longues |
_ €t abondamment ramifiées.
Celles de l’eau distillée des one antérieures ont des
racines avortées.
Des 15 plantes cultivées dans l’eau distillée dans les ballons
en verre, douze sont exactement semblables aux plantes cultivées dans
l'eau distillée à l'alambic.
Trois autres, celles de l’éprouvette qui avait été fiialie avec le
iond du ballon d’eau distillée, avaient des racines longues de 10
centimètres, mais sans trace de ramification. Peut-être le fond de
la réserve d’eau renfermait-il des traces de silice extraite du verre
Par la vapeur d’eau, peut-être aussi l’éprouvette n'était-elle pas
d’une propreté absolue ?
Dans tous les cas, les résultats fournis par LS ue renee plan- |
tes autorisent à considérer ceux de cette der
un accident, Dès lors, il semble oitnne us que les carac-
tères que j'ai constatés dans toutes mes cultures de l’eau distillée
Sont bien dus à l’absence des sels nutritifs et non à la none
des métaux nuisibles. .
Quant à l'effet toxique des métaux, il est indiscutable. Les trois
Gens ie ont a cultivées dans l’eau à Dose Hi a . ee
116 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
mes Un
la tournure de cuivre, se sont à peine développées. Elles n’ont pas à
étalé une seule feuille. Leurs dimensions n’ont pas atteint la moitié
de celles des Blés cultivés dans l’eau distillée. La chlorophylle ne
s'est pas formée.Les plantes sont restées jaunes et leur sommet
s’est flétri de très bonne heure. Elles étaient mortes à l’époque des
comparaisons ; tandis que les plantes de l’eau distillée étaient bien …
vivantes, avec des racines rudimentaires, il est vrai, mais avec des
feuilles bien étalées et colorées en vert intense.
En présence de ces résultats, je me crois en droit de considérer
les faits que j'ai exposés précédemment comme définitivement |
établis.
3
ï
‘
É
;
À
4
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 117
CHAPITRE DEUXIÈME
ACTION SPÉCIALE A CHAQUE SEL
LUPIN
(Voir Revue générale de Botanique, Tome VII, 1896, page 328 à 331).
SEIGLE
Dans des conditions d ‘expériences analogues aux précédentes,
quinze jours après le début de la germination, les tiges et les feuilles
du Seigle ne montrent que des différences de volume. L'ordre
décroissant est représenté par la liste suivante :
1° Sol. de Knop sans sulfate de magnésie ;
2 Sol. de Knop normale :
3% Sol. de Knop sans nitrate de chaux ;
# Sol. de Knop sans nitrate de potasse ;
5° Eau distillée ;
6° Sol. de Knop sans phosphate de potasse.
Les racines de ces Seigles ont déjà été figurées dans la Revue
(Voir Revue générale de Botanique, Tome VIIL, 1896, Planche 11).
Plus longues dans la solution privée de nitrate de potasse 20)
“ent., puis dans la solution de Knop sans nitrate de chaux 12 cent.,
elles sont couvertes, sur toute leur longueur, dans-ces deux solu-
tions, de poils absorbants très serrés ayant 3 à 4m de longueur.
Dans le premier cas, les radicelles font défaut ; elles sont à pee
ébauchées, mais nombreuses, dans le deuxième.
Dans la solution normale de Knop, les racines n ‘ont plus que
9 centimètres; les poils absorbants sont très rares, peu développés, .
À peine visibles. En revanche, les radicelles sont très : a EE .
et dépassent parfois un centimètre. ee
Le absence du sulfate de AS réduit eoore leur longueur :
118 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Elles n'ont plus que six centimètres et sont pourvues, sur toute
leur étendue, de radicelles très nombreuses, régulièrement dispo
sées, constantes dans leurs dimensions (2m environ). :
Dans l’eau distillée et dans la solution sans phosphate de
potasse, l’atrophie est évidente. Les racines ne laissent voir ni
radicelles ni poils absorbants : leur longueur ne dépasse pas deux.
centimètres.
L'époque avancée de la saison ne m'a pas permis de poursuivre.
ce développement. Aussi, pour toute conclusion, me borneräai-)
à faire remarquer combien ces différences de morphologie externê
sont déjà appréciables après 15 jours de végétation.
: ou : ( |
MORPHOLOGIE INTERNE
. Dans le but de faire voir également, combien peut être grand
l'influence d’un sel donné sur la structure, même après une aclio
de faible durée, j'ai représenté (PI. 7, fig. 42) la structure de la
racine du Seigle né en l'absence de phosphate de potasse et (PI.
fig. 41) celle de la racine du Seigle ayant vécu sans nitrates.
La première nous montre une écorce entièrement subérisée
un cylindre central renfermant de larges vaisseaux au sein d'u
_conjonctif extrêmement mince. |
La deuxième (que l’on constate aussi bien en l’absence
nitrate de chaux qu'en l'absence du nitrate de potasse) diffère de
la structare de la racine en solution complète par le nombre moins |
grand des assises de l'écorce et la réduction des espaces intercel
lulaires.
Enfin, je mentionnerai qu’en l'absence de phosphate de po
tasse, la feuille de Seigle est garnie d’un grand nombre de poils
lignifiés, ce que l’on n’observe ni dans la solution de Knop, ni dan
l’eau distillée. -
… Ces deux séries d'expériences sur le Lupin et le Seigle suflise
à montrer qu'il y a intérêt à rechercher l’action propre à cha
sel sur la forme et la structure des plantes.
Nous allons tenter de préciser l’ac
Fa . tion de quelques-uns d
sels sur diverses espèces végétales.
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX
RICIN
[. — ACTION DU PHOSPHATE DE POTASSE
Le 12 mai, j'ai semé des graines de Ricin dans une solution de
Knop privée de phosphate de potasse et dans une solution de Knop
complète.
MORPHOLOGIE EXTERNE.
Les différences observées le 19 juillet sont les suivantes :
Longueur de la racine principale .
nee res des radicelles
racines aiventives.
Axe yporot lé
- épicoty Ë
mbre inde FREE
Sans Phosphate Avec Phosphate
03 0"30
0,015 0,30
0,005
. 0,09 {très grêle). 0,09
. 0,02
No
Les feuilles, en l’absence de phosphate, sont restées petites
(PL. 12, fig. 79) en comparaison de celles de la solution complète
(PI. 12, fig. 77). Leur forme est modifiée : le lobe médian, relative-
ment très allongé, proémine sur les lobes latéraux.
our nous en tenir aux faits principaux indiqués par le tableau
ci-dessus, nous dirons :
Le phosphate de potasse augmente les dimen-
sions de la plante; il porte surtout son action sur l'allongement des
racines.
MORPHOLOGIE INTERNE
1° Racine
A. Extrémité inférieure :
a. Solution de Knop
L. La moelle est large. Elle
renferme quatre faisceaux en
Croix, formés de vaisseaux dis-
posés en file, Les plus extérieurs
sont séparés du péricycle par
trois rangées de cellules.
b. Solution de Knop sansphosphate
[. La moelle est large. On voit
quatre faisceaux primaires for-
més de vaisseaux groupés en
| massifs. Les faisceaux s’écartent
au centre; les branches tendent à
se rejoindre deux à deux comme
| pour entourer la moelle. Les
| vaisseaux les plus externes sont
séparés du péricyele par 7 ou ..
rangées de cellules as .
| radialement.
120
IL. Le liber forme quatre
paquets directement adossés au
péricycle. En dedans, il s'appuie
sur des arcs de cellules qui
commencent à se diviser et se
trouvent en rapport avec les
premiers re du PEUR
lème.
III. Le- mélaxylème, à peine
ébauché montre qu’il provient
de la différenciation de certaines
cellules disposées en file reliant
les vaisseaux les plus internes
au liber.
IV. L’endoderme (PI. 10, fig.
57) est marqué d’une ponctua-
tion sur les faces latérales,
auprès de l'intersection de ces
faces et des faces internes.
V. Les cellules de l'écorce
sont rondes, à méats. A la péri- |
Phérie, elles s’aplatissent. Les
plus extérieures sont légèrement
subérisées.
REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
“trois assises de cellules de parais :
| ment des cristaux mâclés.
_ cellules conservent une colorà-
alors qu'il s’agit d’une propriélé
| i
4 fixe la matière colorante, 50
| à | £ sus
II. Les quatre paquets dé
liber sont aplatis tangentielle-,
ment et séparés du péricycle par,
chyme mince.
IL. L'origine du métazyle
me est plus évidente encore.
IV. L'endoderme (PI. 10, ie
58) est peu différencié.
V. Les cellules de lécoré
sont allongées radialement; elles
n’ont pas de méats. Au voisinagè
du cylindre central, elles renfer-
ques, jaunâtres. Cette io
persiste après l’action de l'hypo-
Chlorite de soude, Après action
du vert d’iode et du carmin, Ce*
tion vert intense. On constal®
Spéciile de leur contenu qui
par places, soit daus toute S0
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX
121
B. Région moyenne :
a. Solution de Knop
(PI. 10, fig. 59).
I. Il n’y a pas de moelle. Le
centre de l'organe est occupé
par le métaxylème qui prend
une grande importance. Ce mé-:
taxylème a des vaisseaux larges,
disposés sans ordre apparent.
IL. Les vaisseaux primaires
(v.p) sont disposés sur une seule
file.
III. Les vaisseaux secondai-
res Sont séparés du métaxylème
Par un arc épais de tissu sclé-
- Teux très lignifié (p. sc).
IV. Au dos des faisceaux pri-
maires existe un rayon relative-
ment étroit de parenchyme qui
sépare latéralement les libers.
Le liber s'appuye directement
sur le péricycle.
V. L’endoderme n’est pas li-
gnifié.
VI. L'écorce est homogène,
à cellules rondes et à iméats, sans
cristaux.
VIL. L’'ussise rbpériphéts que
“. est légèrement subérisée.
b. Solution de Knop sans phosphate
( fig. 60).
I. La moelle persiste, large,
à cellules rondes, à méats. Elle
est circonscrite par un anneau
de métaxylème qui renferme des
canaux sécréteurs (sec).
IL. Les vaisseaux primaires
(v.p) sont disposés en massifs.
III. Le parenchyme secondaire
qui avoisine le métaxylème, bien
que lignifié, n’a pas des mem-
branes épaissies comme dans la
liqueur de Knop.
IV. Au dos des faisceaux pri-
maires s’étale un large rayon de
parenchyme qui s’épanouit, vers
l'extérieur, entre le liber et le
péricycle.
Le Liber est donc séparé du
_péricycle par plusieurs assises
de cellules.
V. L'endoderme est. forte-
ment lignifié.
VL L'écorce renferme des
cellules analogues à celles que
j'ai signalées à l'extrémité de
l'organe ; mais en nombre beau-
coup moins grand. Elle ne pos”
sède- plus de cristaux. :
VIL Les assises de la périphé- :
rie sont très nr subé- e.
122 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
En somme, en l'absence de phosphate, les tissus parenchyma- M
teux | moelle, rayons) sont abondants; la lignification est moindre et.
la subérisation (endoderme, assises périphériques) est plus grande. 4
Au tiers supérieur de la racine, il devient impossible d'établir »
des comparaisons, parce que le nombre des radicelles est très grand
dans la solution de Knop, ce qui altère profondément la structure
de l’axe.
En résumé, dans la racine du Ricin, le phosphate de potasse déter-
mine la formation d'un paquet de vaisseaux qui se substituent à a |
moelle. Il diminue l'importance des rayons de parenchyme et provoque
l'apparition, au dos du métaxylème, d’arcs épais, de fibres scléreuses. Il .
retarde la subérisation de l’endoderme et celle des assises périphériques. :
Il empêche la formation de cristaux à l'extrémité de la racine. .
Son absence produit dans l'écorce une modification du contenu de L
certaines cellules, fait naître des canaux sécréteurs au sein même du à
métaxylème et provoque l'apparition de cristaux vers le poins Me 4
de l'organe.
IT. Axe hypocotylé (PI. 10, fig. 62 et 61).
Le grand développement de l’assise génératrice lorsque la plante
a vécu dans la liqueur de Knop, la réduction de cette assise lorsque
la solution ne contient pas de phosphate, tels sont les deux faits
opposés principaux que l'on observe en COR para les axes ie 4
cotylés. ‘à
_ Dans le premier cas, il se développe en outre des fibres péricy=
cliques (sel), et, au voisinage de l'anneau d’épaississement, des
cristaux mâclés.
Ces fibres et ces cristaux font défaut quand la solution nutritive
ne contient pas de phosphate. à
En résumé, le phosphate de potasse active le développement des |
couches génératrices cambiales et des fibres péricycliques, il fait appt
raître des cristaux dans l'axe hypocotylé. 4
HI. Axe épicotylé (3m entrenœud supérieur).
En présence du phosphate (PI. 10, fig. 63). l’assise génératric
est large et forme sept des vaisseaux secondaires qui viens
s'ajouter au bois primaire ; la moelle est creuse ; les sept assises à
plus exiériagres ont de Aie eus pis ce mo
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 123
Quand le phosphate fait défaut, il n’y a pas de formations secon-
daires; la moelle est pleine; les trois assises les plus extérieures de
l'écorce seulement ont des méats aquifères d’ailleurs peu dévelop-
pés. Tous les éléments sont moins nombreux et plus petits.
Dans les deux cultures, les cellules de la moelle contiennent en
abondance des cristaux mâclés répartis surtout au voisinage des
vaisseaux. On en rencontre aussi au voisinage du liber, et dans
l'écorce, mais plus rarement.
Réflexions sur l’orig gine des cristaux du Ricin. — J'ai dit qu’on
observe des cristaux dans toute l'étendue de la tige du Ricin qui
a vécu dans la solution de Knop. On n’en trouve pas _ dans la
racine.
Chez le Ricin qui a poussé dans une solution privée d'acide
Phosphorique, on observe ces mêmes cristaux à la fois dans l’axe
épicotylé et à l'extrémité végétative de la racine : on n'en rencontre
pas dans l'axe hypocotylé ni dans les régions supérieures de Ja
racine.
Dans les deux cas, le nombre de ces cristaux est considérable
au Sommet de la tige.
_Ges faits portent à penser que les éléments de l'atmobihess ne
Sont pas étrangers à leur formation.
Et, en effet, si l’on émet l’hypothèse que ces cristaux sont pro-
duits par la combinaison de certains des corps de la solution, on
ne comprend pas pourquoi, dans un cas, ces cristaux se forment
seulement au niveau des parties jeunes de la tige, alors que, dans
l’autre Cas, on les rencontre à la fois à l'extrémité de la tige et à
celle de la racine, mais jamais dans les régions intermédiaires.
De plus, la solution privée de phosphates ne renferme que des
äzotates et des sulfates. Or, ces derniers seuls sont susceptibles de
cristalliser ainsi ; mais la solution nutritive s’appauvrissant cons-
lamment, les cristaux devraient être moins nombreux dans les :
Parties récemment développées que dans les régions plus ancien-
nes ; Ce qui est contraire à ce que nous avons observé. .
Il paraît done certain que l'atmosphère intervient dans la for- .
_ Mation des cristaux et que, par re l'acide de ceux-ci …
dérive de Facile carbonique.
*
124 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Ce fait mérite d’être mis en relief :
En eflet, la transformation de l’azote des nitrates en matières
albuminoïdes met constamment en liberté les bases de ces sels. Il
est évident que ces bases tendent à être aussitôt neutralisées.
Or, on conçoit que, si le milieu renferme un phosphate acide où ;
même un phosphate neutre, ces bases puissent être immédiatement …
fixées par ce sel et accompagner le phosphore dans ses migrations
ultérieures. On comprend, en outre, que, à mesure de l’utilisation :
du phosphore dans les régions supérieures en voie de croissance, 4
ces bases redeviennent libres, se combinent aux dérivés de l'acide 1
carbonique de l'atmosphère et que des cristaux apparaissent. Dès
lors, ces cristaux ne se forment qu’au sommet de la tige.
Mais, si le milieu ne renferme pas de sél susceptible de s’empa-.
rer des bases mises en liberté (comme c’est le cas pour la liqueur.
de Knop lorsqu'elle est privée de phosphate), ces bases ne peuvent
se combiner qu’à l'acide carbonique du milieu. C’est ce qui semble
se passer ici ; et les cristaux que l’on constate dans ce cas au s0M-.
met de la racine pourraient bien être dus, — quoi qu’on en pense
généralement — à une absorption de l'acide carbonique par cet.
organe.
Quoi qu’il en soit de ces considérations théoriques que je donne.
d’ailleurs sous toutes réserves, des faits qui ont été précédemment :
exposés on peut conclure :
Dans la racine du Ricin, le phosphate de potasse détermine la for me
tion d'un paquet de vuisseaux qui se substituent à la moelle. Il diminue
l'importance des rayons de parenchyme et provoque l'apparition &:
fibres scléreuses au dos du métaxylème. IL diminue la subérisation de.
l’endoderme et des assises de la périphérie de l'écorce. 1l empêche la for-
mation de cristaux à l'extrémité de la racine.
Son absence provoque dans l'écorce une modification du contenu des.
sein du métarylème Le
provoque la formation de cristaux vers le point végétatif de l'organtr
cellules, fait naître des canaux sécréteurs au
Dans la tige, ce sel hâte le développement des couches génératrices
cambiales et augmente l'importance des méats aquifères ; il différenciés
dans l'axe hypocotylé, des fibres Péricycliques. os
< . da (A suivre).
REVUE DES TRAVAUX
SUR
LA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS
PUBLIÉS EN 1894-1897
Le genre de Lichens, proclamé jadis le plus difficile de tous, vient
d’être l'objet d’une savante Monographie (1) et se trouve ainsi mis à
la portée de ceux qui s'intéressent à ces charmantes petites plantes.
L'ouvrage de Floerke, De Cladoniis, difficillimo Lichenum genere,
coMMentatio nova, datant de 1828, avait bien vieilli et n’était plus à
la hauteur de la science actuelle, Dans les deux gros volumes de M. le
D' Waixio, qui ne comprennent pas moins d’un millier de pages, on
lrouve la description et l'anatomie de 1% espèces de Cladonia rangées
d'après leur mode de végétation, l’examen et la revision des exsiccatas
publiés et la discussion de toutes les formes et variétés données
par les différents auteurs, et elles sont fort nombreuses, puis lindica-
Uon de tous les pays où elles ont été recueillies. Ces formes ou variétés
deux subdivisions : Subglaucescentes et Stramineo-flavidæ. On y
remarque le CZ. flabelliformis, ancienne espèce de Floerke, abandonnée
après lui et placée avec un autre nom sous le CL. macilenta Hoffm. et
deux espèces nouvelles : CI. hypoxanthoides, du Brésil, et CL. oceanica,
des iles Sandwich. La série des Ochrophææ où Cladonia | fruits
(1) D' E, Wainio : Monographia Cladoniarum wniversalis (Extr. des Acla
Societatis pro Fauna et Flora fennica); Helsinforsiæ, 2 vol. in-8°, 1887 et 1894. À
126 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
bruns représente 97 espèces divisées en quatre parties : la premi
Clathrinæ, n’a que trois espèces et répond au genre Clathrina Müll.…
Arg. ou (‘ladia Nyl. Dans la deuxième et la troisième, Unciales et.
Chesmariæ, sont distribuées les autres espèces du genre Cladina Nyl
et la troisième comprend en outre les C{. furcata Schra d. et squamosa
Hoffin. avec les espèces voisines. Ces deux parties sont celles qui
contiennent le plus d’espèces nouvelles : CL. substellata, connexa, albo--
fuscescens, mutabilis, polytry pa, consimilis, carassensis, chondotrypa,
rhodolenca, sphacelata et pleurophyrtlla, recueillies par M. Wainio lui
même dans le voyage qu'il fit au Brésil en 1885; CL. erythrosperma, de.
la même région, mais qui avait été déjà rapportée du Venezuela et.
nommée Cl. squamosa par M. Nylander; C{. mexicana, du Mexique, |
appelée CL. lepidota par ce dernier auteur et enfin CL. pseudopityrea, de
la Corse, qui se trouve dans l’herbier Schærer sous le nom |
oda, de Java, dans l’herbier Stizenberger, et enfin Cl. se
0po;
bellira, de la Nouvelle-Grenade, dans l’herbier Müller. 11 serait trop.
ong d’énumérer toutes les formes ou variétés FRERE créées par.
ainsi que tous les noms spécifiques qui, pour raison de
pRorRe. ônt £ké changés, comme par soupe CL. reticulata : ca
u lie 2.08
cent pages sont consacrées al
; les Cl. pyxidata Fr., furcata Schrad as acill
Wild. ; en ont chacun une quarantaine
Un autre Mémoire relatif aux Cladonia
la conséquence de la Monographie de
sur les exsiccatas du …
et qui est en quelque s0 1
M.Wainio est celui de M. ARNO :
Rehm (1). Celui-ci en a publié, de 1869 à
Q) D* F. Hans di Rehm Cladonia czsireata 1869-1895 ; München. cs
“br. in-3e de 34 pages. :
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 427
un total de 440 : M. Arnold a revisé ses déterminations et d’après ses
vues personnelles et en se conformant aux observations de M. Wainio.
L’opuscule de M. Arnold se divise en six parties. La première indique
la date de l'apparition des Cladoniæ exsiccatæ; la deuxième donne les
noms que doivent porter chacun des 440 numéros; la troisième les place
sous chacune des 43 espèces auxquelles ils appartiennent et contient
en outre un certain nombre de remarques. Dans les quatrième et cin-
quième parties se trouvent les noms des collecteurs et ceux des lieux
d'origine de ces Cladonia, et enfin la sixième résume la classification
des différents auteurs qui se sont occupés de ce genre.
plus parfaits des Lichens, les Stictées, ou, comme disent les
Allemands, les Lichens à fossettes, Grübchenflechten, ont été réunis
par le regretté M. SrizENBERGER en une savante monographie (1). Son
ouvrage se divise en deux parties : la première est consacrée aux
notions générales sur les Stictées et à l'étude de l’histoire de leur orga-
nisation ainsi qu’à celle de leur élassification. Dans la seconde sont
énumérées les 189 espèces qui appartiennent à la tribu des Stictei. Il
ÿ à environ cinquante ans, on n’en connaissait qu’une quarantaine.
Delise, dans son Histoire des Lichens, genre Sticta, parue en 1822 et
demeurée classique à cause des belles planches qui lPaccompagnent,
en a bien décrit 6r, mais, comme le remarque M. Stizenberger, 20 doivent
en être exclues comme ou appartenant à d’autres genres, ou étant dou-
leuses, ou encore n'étant plus regardées que comme des variétés. Les
lichénologues, contemporains ou successeurs du savant Normand,
E. Fries, Persoon, Laurer, Taylor, Schærer, Montagne et Babington ont
augmenté ce total, mais dans une faible proportion ; ce sont surtout les
modernes et en particulier MM. Nylander, Krempelhuber et Müller,
qui l’ont considérablement grossi. M. Stizenberger, simplifiant la classi-
lication de M. Nylander (2), n’a admis que trois genres dans cette tribu :
icasolia avec 35 espèces, Sticta avec 82 et Stictina avec 72. Les deux
derniers genres sont divisés’en trois sections : lacunomaculatæ, pseudo-
%phellatæ et eucyphellatæ. Le nom de chaque espèce est suivi de l’indi-
Cationdes exsiccatas, quand il y en a eu de publiés, de la forme et des
mesures des spores, si elles sont connues, des réactions, de leur distri-
bution géographique et çà et là de courtes descriptions ; deux espèces
seulement ont été entièrement décrites, Sticta aurora DN. et Stictina
Berteroana; ce dernier, dans mes Lichenes exotici n° 879, est placé au
nombre des Ricasolia. Le R. Montagnei Nyl. a été également changé
de genre et est devenu un Sticta. Une seule espèce, trop brièvement -
décrite, est nouvelle, le Sticta Valdiviana Nyl. Quelques-unes ont repris
Un nom plus ancien, comme le Æicasolia erosa Nyl. et le A. crenulata
Var. Slenospora, qui sont synonymes et doivent se nommer R. querct-
(1)
breilung (Extr. du Flora, 1895); br, in-8° se
(2) Voir Hue : Lichenes exotici, pp. 86-101. a Ro
Ft ; Fo
128 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
zans Ach., et le Sticta canariensis Schær., qui redevient le s.. querci-
tt
maintenant sous le nom de S. Weigelii Stizenb. Enfin, cet auteur fait
remarquer que les gonidies bleues du Stictina retigera Müll. Arg,
méconnues par M. Nylander dans son Synopsis, ont été distinguées,
non par M. Müller, comme celui-ci lécrit en 1895, mais par Schwen-
dener, dès l’année 1863. Quant à la distribution des espèces de cs
trois genres dans chacune des cinq parties du monde, on remarque
que l'Amérique en possède le plus grand nombre, 121; 88 ont été obser-
vés en Australie, 51 en Asie, 41 en Afrique et seulement 14 en Europe
Cette dernière n’en a aucune qui lui soit propre; 65 ne végètent qu’en
Amérique, 43 en Australie, 16 en Asie et 9 en Afrique. C’est dont
l'Australie et l'Amérique qui présentent le plus d'espèces endémiques,
el la première en a presque la moitié du total.
(A suivre). Abbé HuE.
425 — Lille, Imp Le Bigot frères.
Le Gérant : Th. Clerquin- à ‘
| Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 1.
PPL
Premier appart pour l'étude
Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 2.
Imp. Le Bigot.
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Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 5.
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Lin [36 et 38 (Knop): 37 et 39 (eau)]. — Pomme de terre [40 (immergée dans l'eau) .
Seigle [1 (sans nitrates); 42 (sans phosphate) ].
Revue générale de Botanique. Tome 10. Planche 15
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des Grundgewebes des Blattes (Ibid.).
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S. MuR8Ecx : Contributions à la con nce des Renonculacées. —t
bitacées de la flore du A Dust. re TAfrique (Ibid.). ô
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D°R. v. Werrsrenx : Grundzüge der geographisch-morphologische:
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Vol. I (Milan, U, Hæpli, 1897). L'ouvrage sera complet en #4 vol
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I. — RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE
(avec figures dans le texte), par M. A. Flrunet
_ IL. — LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE
_ 1893. NOUVELLES OBSERVATIONS, par M. Ed-
mond Henry.
II. — INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LA FORME
- ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX (avec planches
a + ds dans le texte), par M. Ch. Dassonville
Lara r .
Ve - REVUE DES TRAVAUX SUR LA | DESCRIPTION ET
LAS Gi IE DES LICHENS, publiés en 1894-
{M7 par M A NL ue out) | RE
RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE
par M. A. PRUNET.
INTRODUCTION
Le black rot est une des plus redoutables maladies de la Vigne.
Il n’en est pas qui dans le même temps cause d’aussi grandes pertes.
Le black rot est originaire de l'Amérique du Nord. Comme le
Mildiou, il à été introduit en France avec les cépages américains
résistant au phylloxera destinés à servir de porte-greffle aux
Cépages européens.
Le black rot existe aux États-Unis sur toutes les vignes sau-
ages ou cultivées à l’est des montagnes Rocheuses et au sud du 439
de latitude. Son domaine correspond sensiblement à celui du mil-.
diou. Il est particulièrement fréquent et intense au voisinage des
S'ands cours d’eau comme le Missouri, l'Ohio et dans les États qui
bordent l'Atlantique, le golfe du Mexique et les grande lacs.
Les diverses espèces du genre Vitis peuvent être atteintes de
black rot, mais avec une intensité très inégale.
Le Vitis vinifera est particulièrement sensible à la maladie.
armi les espèces américaines, les plus résistantes sont les
Vitis rupestris, Y. Berlandieri, V. cinerea, V. Linsecomii, V. monti-
cola, y. candicans ; viennent ensuite les V. riparia, V. cordifolia,
T- rotundifolia ; 1es espèces les moins résistantes sont les iris
Labrusca et V. aestivalis (1).
Les viticulteurs américains ont été obligés de renoncer à la cul-
lure des Cépages européens, tous dérivés du P. vinifera, princi-
Palement à cause de leur sensibilité au black rot. Leur préoccu:
Pation constante a été de créer par hybridation ou par croisement
des Cépages plus ou moins indemnes de black rot. Ils ont dû pour.
“la recourir aux espèces les plus résistantes, telles que les Véfis
$ Oo Lamson Scribner : Report on the Fungus diseases, p. #7-et soivaniess 6 :
* Mala : Une mission viticole en Amérique. p. 223 et suivan Re
Rev. Sén. de Botanique. — X.
150 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
rupestris, V. Linsecomii, V. rotundifolia, etc., et les cépages qu'ils :
ont ainsi obtenus ne leur ont fourni que des vins sans valeur. Le
black rot est l’un des plus grands obstacles aux progrès de la viti- 5
culture aux États-Unis.
Le black rot a été observé pour la première fois en France, en
août 1885 par MM. Viala et Ravaz aux environs de Ganges (Hérault).
En 1887, il fut signalé dans divers départements. Il existe, actuelle-.
ment, dans la presque totalité du vignoble français. C’est dans les
départements du Gers, des Landes, de Lot-et-Garonne, de la Gironde,
de la Haute-Garonne, de l'Aveyron, du Lot, du Tarn, que son inten-
sité s’est montrée particulièrement considérable.
Le black rot est dû au parasitisme d’un Champignon appar-
tenant à l’ordre des Ascomycètes, sous-ordre des Pyrénomycètes,
famille des Sphériales, tribu des Mycosphérellacées, qui a reçu
successivement diverses appellations. Le Dr Bidwell trouva le
premier les périthèces dans le Vineland en mai 1880. I fit part de
sa découverte à Ellis qui donna au parasite le nom de Sphaerit |
Bidvellii (1) bientôt changé en 1882 par M. Saccardo en celui d
Physalospora Bidwellii (2). Le genre Physalo spora étant caractérisé
par l'association de paraphyses aux asques dans les périthèces,
et les périthèces du champignon du black rot étant dépourvus
de paraphyses, MM. Viala et Ravaz séparèrent avec raison @ .
dernier du genre Physalospora .et le rattachèrent au genre
Laestadia d’Auerswald sous le nom de Laestadia Bidwellii (3). 0r
le nom de Laestadia attribué seulement en 1869 à un genre de
Champignons par Auerswald avait été donné dès 1832 à un genré
de Composées par Kunth. Pour éviter une confusion et par raison
de priorité le nom de Laestadia devait être réservé aux Composées
ainsi nommées par Kunth. MM. Viala et Ravaz, dont l’attentiol
avait été appelée sur cette cause d'erreur, attribuèrent alors al |
parasite du black rot le nom de Guignardia Bidwellii (4). Maisk
D: Otto Kuntze avait constaté précédemment ce double emploiet .
(1) Ellis : Bulletin of the Torrey Botanical Club, August 1880, vol. VII, p. D.
{2} Saccardo : Sytlloge fungorum, vol. I, P-. 441.
__ (3) Viala et Ravaz: Note
1888, p. 492).
(4) Viala et Ravaz: Sur {a dénomination botanique du Black rot (Bulletin d
la Société mycologique de France, 1892, p. 63). “A
sur le Black rot (Progrès agricole de Montpellier
RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE 131
changé le nom de Laestadia Bidwellii en celui de Karlia Bidwellii (4).
D'après la loi de priorité ce dernier nom devrait seul subsister.
C’est en particulier l’opinion de M. Magnus (2). Après un examen
attentif de la question, il m’a paru comme à M. Lindau (3),
que la conservation du nom de Karlia présentait des inconvénients
d'une certaine gravité. Le Karlia Oxalidis, pour lequel le genre
Karlia a été créé par Rabenhorst, appartient en réalité au genre
Stigmatea de Fries; d’autre part M. Bonorden a réuni sous le nom
de Karlia des espèces de Guignardia et de Stigmatea. On voit donc
que le maintien du nom de Karlia pourrait prêter à des erreurs. Il
semble dès lors avantageux de désigner le champignon du black
rot sous le nom de Guignardia Bidweilit (ENis) Viala et Ravaz.
Les périthèces ne sont pas formés directement par le mycelium.
Îls prennent naissance dans des sclérotes qui se développent en
très grand nombre à la surface des grains de raisins black rotés et
qui représentent les organes de conservation du parasite pendant
Phiver (4), ©
“L'évolution des périthèces peut commencer de bonne heure
lorsque les hivers sont doux : en 1897, j'ai trouvé des asques mûres
dès le mois de novembre ; en 1897, dès le mois d'octobre. Elle peut
d'ailleurs se poursuivre longtemps : au mois de juillet 1897, il m’a
été possible de trouver encore quelques périthèces pourvus d’asques
Sur des raisins black rotés de l’année précédente. Cette lenteur dans
l'évolution générale des périthèces tient d’abord à ce que les sclé-
… lotes ne mürissent pas en même temps, ensuite à ce que le dévelop-
_ Pement des asques dans les périthèces n’est pas simultané, mais
Successif. De novembre 1896 à mai 1897 j'ai trouvé fréquemment
le même jour et assez souvent sur le même grain de raisin, des
Sclérotes non modifiés, des sclérotes plus ou moins complètement
_ transformés en périthèces et des périthèces vides. D'autre part,
. dans un mème périthèce on peut rencontrer à côté d’asques encoré
- {rès jeunes, des asques mûres ou même déjà vidées de leurs spores.
1) Oo Kuntze : Revisio generum plantarum, Pars II, p. 86.
F. Le P. Magnus : Sur la dénomination botanique des espèces du genre
‘esladia (Bulletin de la Socièté mycologique de France 1893, p. 174).
. # Engler et Pranti : Pflanzenfamilien Teil, Abteilung 1, p. 422, en note.
En) P.Viala : Une mission viticole en Amérique, p. 242.— A. Prunet : res
* 23 mars 1896 et 1°: février 1897.
132 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Au fur et à mesure de leur mâturation, les asques projettent
leurs spores à l’extérieur par l'orifice du périthèce. 5
Les ascospores renferment un protoplasma finement granuleux
et possèdent une membrane mince et incolore. Elles sont bientôt
détruites quand elles ne germent pas. L'évolution précoce des |
périthèces semble donc à première vue très défavorable au parasite.
Il ne semble pas qu’il en soit ainsi. Des observations que j'ai pour
suivies d'avril à septembre 1897, il résulte, en effet, que les ascos …
pores sont susceptibles de former à l’extrémité d’un court tube É
germinatif une spore secondaire le plus souvent unicellulaire “
quelquefois bi ou multicellulaire, à protoplasma homogène à mem-
brane brune plus épaisse, présentant enfin tous les caractères d’une
spore de conservation. |
La formation de ces spores secondaires brunes atténue sans
doute dans une assez large mesure les conséquences qui peuvent
résulter pour le champignon du black rot d’une évolution hâtive :
des périthèces. Pendant l’année 1897, en eflet, le black rot a sv
avec une extrême intensité et cependant, comme on l’a vu plus +
haut, l’évolution des périthèces avait débuté en novembre 1896.
En dehors des périthèces, les sclérotes peuvent donner naissance
à des pycnides et à des spermogonies (1) et en outre à des conidio-
phores (2). De tous ces appareils fructifères, les périthèces sont de
beaucoup les plus nombreux. Viennent ensuite les pycnides. Les À
dans des conditions tout à fait exceptionnelles. fu
L’invasion de la Vigne par le parasite au printemps est donc due
essentiellement aux Spores fournies par les périthèces et les
pycnides issues de sclérotes. MM. Viala et Ravaz admettent on
outre que des pycnides formées pendant la saison précédente
peuvent conserver leurs spores intactes pendant tout l'hiver et
fournir ainsi des spores d’invasion. Par leur nombre, et la proprié :
qu'elles possèdent de donner naissance à des spores secondaires
(4) A. Prunet : Loc. CH, ee | 3
(2) Viala et Ravaz : Nouvelles espèces de Phoma (Bulletin de la Société Beta
_ nique de France (1886). ne .
RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE 133
très résistantes, les ascospores doivent jouer dans l'invasion de la
vigne le principal rôle.
Pendant toute la belle saison, le parasite forme en grand
nombre à la surface des organes black rotés des pycnides mélangées
à une faible proportion de spermogonies. D’après M. Viala, le para-
site pourrait aussi former dans certaines conditions des conidio-
phores (1). Quoi qu’il en soit, les spores de propagation sont essen-
tiellement fournies par les pycaides.
: La mise en liberté des spores formées dans les pycnides se fait
Suivant le processus habituel. Lorsque les spores détachées des
basides sont libres dans la cavité de la pycaide, les couches les plus
_ internes de la paroi pycnidienne se gélifient et le mucilage plus ou
moins oléagineux qui en résulte englobe les spores dans sa masse.
Il goufle de plus en plus en absorbant de l’eau et bientôt sort de la
Pycnide en entraînant les spores. La masse formée par les spores
ét le mucilage devient dure et cassante par la sécheresse. L’eau
de pluie ou de rosée dissout peu à peu la matière agglutinante et
les spores peuvent alors être disséminées par le vent.
Si les circonstances atmosphériques ne sont pas favorables cette
dissémination est lente et difficile. On's’explique par là que le
black rot qui existe en France depuis 1885, se soit propagé si len-
lement et qu'il ne sévisse avec intensité que dans ses premiers
foyers et dans le voisinage. On s’explique par là aussi les inéga-
lités que peut présenter son intensité non seulement dans les
différentes régions d’une même commune, mais encore dans les
diverses parties d’un même vignoble.
Ces inégalités sont surtout marquées dans les foyers récents ou
dans les foyers anciens qui, pour des raisons encore difliciles à
Préciser, sont dans leur ensemble faiblement atteints. Là on peut
constater que des carrés de vigne voisins sont les uns restés presque
Indemnes tandis que les autres ont perdu plus ou moins complète
Ment leur récolte. On peut mème observer de telles différences
“aire les divers points d’un mème carré de vigne.
# Sont là des faits qu’il ne faut pas perdre de vue lorsqu'on se
Propose de faire des recherches en vue du traitement du black rot.
Le Guignardia Bidicellii peut s'attaquer à tous les organes verts
: e teob) P. Viala : Sur Le développement du Black rot (Comptes-rendus, 23 novembre
134 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
de la vigne. Il n’envahit pas la totalité de ces organes mais ÿ pr
duit des lésions limitées de dimensions variables dont chacune à
paraît résulter de l'infection par une spore spéciale. Ces lésions
présentent des caractères qui varient avec la nature des organes
atteints (1).
ENT ele ee
Feuilles. — Sur les feuilles, les lésions apparaissent d’abord
sous l'aspect de taches d’un vert plus clair que le reste de la feuille; |
ces taches prennent ensuite un aspect livide, puis une teinte brune
d’abord päle et passant ensuite au brun rouge, c’est-à-dire à là
couleur feuille morte. Bientôt, se montrent à la surface des taches
des pustules noires visibles à l’œil nu qui sont des pycnides et des
spermogonies. Les taches des feuilles sont plus ou moins irréguliè-
rement arrondies et présentent un contour nettement délimité;
leur diamètre varie entre 4mm à 45mm, :
En dehors des taches de black rot, le limbe de la feuille est
parfaitement vert et vivant à moins que les taches ne soient assez
nombreuses pour s'étendre à la presque totalité de la surface du
limbe. Sauf dans ce dernier cas, les feuilles restent en place et
continuent à remplir leurs fonctions. |
Rameaux, vrilles, pétioles des feuilles, p‘doncules des grappes. ne
Les lésions se présentent sous l'apparence de taches brunes aux-
quelles peuvent correspondre des dépressions plus ou moins pro
fondes et qui portent à leur surface comme les taches des feuilles,
des pustules noires qui sont des pycnides et des spermogonies. Ces
taches sont plus allongées que celle des feuilles, mais leurs dimen- .
sions moyennes sont à peu près les mêmes. Elles sont d'ordinaire ”
superficielles et leur présence n’a le plus souvent aucune consé-
quence fâcheuse pour l'organe qui les porte. Dans certains cas,
toutefois, les lésions sont assez profondes pour atteindre ou mêmê
dépasser la moelle ; les parties de l’organe envahi situées au-dessus |
de la lésion peuvent, dès lors, se flétrir et se dessécher. .
Grains de raisin. — Les grains de raisin attaqués par le parasite
présentent d’abord au point d’attaque une petite tache brun clair,
comme livide, très régulièrement circulaire, de 4 à 2mm de diamètre.
Autour de cette tache le grain prend une teinte d’un brun rouge
qui, très rapidement, envahit la totalité du grain. Ensuite, le Fe .
et NS Se DES SA
(4) P. Viala : Les maladies de la Vigne.
RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE 12
se ride, se dessèche et prend une couleur d’un noir violacé. Sa
surface est recouverte de pustules dont le plus petit nombre repré-
sente des pycnides et des spermogonies et le plus grand nombre
des selérotes. Fe
On voit donc que le parasite forme uniquement des organes de
propagation sur les parties végétatives de son hôte et surtout des
organes de conservation sur les grains de raisin. |
Les grappes ou les grains isolés attaqués par le black rot se
détachent et tombent spontanément ou sont jetés à terre au moment
de la taille de la vigne.
Les sclérotes qu’ils portent à leur surface fournissent les spores
d’invasion qui, au printemps, permettent au parasite de s'élever du
sol à la plante nourricière.
Le parasite du black rot doit chaque année envahir de nouveau
son hôte.
L. — ÉVOLUTION ANNUELLE DU BLACK ROT
Lorsqu'on étudie la marche du black rot pendant une saison
entière, on voit que les lésions caractéristiques de la maladie ne se
succèdent pas d’une façon régulière sur les organes verts de la
Vigne, mais apparaissent seulement par intervalles. Depuis le
moment où la vigne commence à porter des feuilles adultes jusqu'à
l'automne on voit ces lésions se former en grand nombre à certaines
époques plus on moins éloignées les unes des autres, chacune de
ces formations en masse constituant ce que les viticulteurs appellent
depuis longtemps une invasion (1).
. Mle Ministre de l'Agriculture ayant bien voulu m
Mission en vue de l'étude du black rot, j'ai passé la
Partie de l'année 1897 dans un foyer d’une extrême intensité, situé
Près de Nogaro (Gers):.et j'ai pu étudier la marche et les caractères
is invasions de black rot. Il m'a été possible en outre de suivre
| 1 Par jour l’évolution de la maladie et en préciser les di
se Ce terme est évidemment impropre, puisqu'il s'applique ne io
Li 7 envahit réellement son hôte, mais à un état qui correspond T'esage .
. me du développement du parasite. Il a pour lui d'être consacré PAF
: 3 “Voir une signification familière aux viticulteurs. Fe D.
e confier une.
plus grande
verses
136 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
circonstances. C’est un travail qui n'avait pu être fait jusqu'ici.
Mes observations ont été faites, et ceci est essentiel, sur des
Vignes qui n’ont reçu aucune espèce de traitement, non seulement
contre le black rot, mais encore contre tout autre maladie. On com:-
prend que c’est seulement dans de telles conditions que l’évolution
du black rot peut être considérée comme normale. Ces Vignes,
comme presque toutes celles de l’'Armagnac, étaient constituées par
un cépage unique, la Folle blanche. Ainsi se trouvaient éliminées
les perturbations dues à l'influence propre des cépages. D'ailleurs
j'ai pu visiter aussi, au cours de la saison, des Vignes constituées
par des cépages divers et je n’y ai fait aucune observation qui ne
vint confirmer celles que fournissaient les Vignes de Folle blanche.
En 1897, le printemps et l’été, constamment humides en Armpa”
gnac, ont présenté des conditions toujours favorables au parasite.
L'évolution du black rot pendant la saison dernière peut donc sans
doute être considérée comme typique.
Dans mes vignes d'expérience, j'ai observé des invasions aux |
dates suivantes : 3 mai, 48 mai, 7 juin, 6 juillet, 25 juillet, 18 août, |
9 septembre, 12 octobre. Ces dates correspondent aux débuts des
invasions ; ce sont les seules que l’on puisse établir avec quelque
précision ; celles de la fin ou de la période aiguë des invasions
sont beaucoup plus incertaines.
Invasion du 3 mai. — Très peu intense et intéressant presque .
uniquement les feuilles ; à grand peine j'ai pu découvrir une vrille
et deux jeunes sarments portant chacun une tache. Les feuilles |
_ tachées sont peü nombreuses sur les souches atteintes, et les souches :
atteintes sont en faible proportion.
Le 5 mai, sur 50 pousses contaminées prises au hasard :
40 ont 1 feuille tachée, soit 80 0/, :
8 ont 2 feuilles tachées, soit 16 °/ ;
AO — rte a
Sur les 62 feuilles tachées portées par ces pousses :
48 portent une seule tache, soit 77,4 °/o:
10 se
+ 2 laChes, © 16.1°.,
2 — 3 “és a
a a — 6,5 °/0 :
4 — 6 Le it
#
À
4
Le 2
:
ou
“
s
.
+
£
RECHÉRCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE 137
Les pousses normales nées à l'extrémité des bras de la souche
sont moins atteintes que les pousses issues de rejets de l’année
précédente, oubliés au moment de la taille et qui sont plus ou
moins étalés à la surface du sol. Ces dernières portent presque
toujours des feuilles tachées.
Le 5 mai, sur 55 pousses issues de rejets rampants :
17 avaient 1 feuille tachée, soit 30 °/
21 = "9 fonitles tachées, soit 38 °/
AY as FAURE 23,5 °/o
der renTs HUE PAS 8574
Parmi les 114 feuilles tachées portées par ces pousses :
&8 feuilles ont une tache, soit 420/o
29 --
DPF NS
13 ie s | — — Ac)
9 es LA De — 8 °/o
15 —_ plus de 4 taches 140/0
Sur certaines feuilles, le nombre des taches atteint 20 ou 25.
L'influence du voisinage du sol sur l'intensité de la maladie
ressort nettement de la comparaison des deux tableaux ci-dessus
aux deux tableaux précédents.
On se rappelle que le sol est le grand réservoir des spores d’in-
Vasion du Guignardia Bidiwellii et que chaque année le parasite doit
de nonveau au printemps, monter du sol à sa plante nourricière.
Le 5 mai, le nombre total des feuilles épanouies varie sur les
Pousses normales entre 6 et 10 sur lesquelles de 1 à 5 ont leur
taille définitive.
Les sarments qui présentent plusieurs feuilles tachées sont les
Plus vigoureux, les plus avancés, ceux qui portent le plus grand
Ombre de feuilles de dimensions adultes.
Au point de vue du rang qu'elles occupent sur leurs Sarments
'éspectifs, les 62 feuilles tachées appartenant aux 50 pousses nor-
males, dont il a été précédemment parlé, peuvent se grouper ainsi
qu'il suit :
3 occupent le 4° rang, soit 4,8 °/o
3 Lu D = + 2. le
36 io +
8 ee &e — — 13 ‘Jo
2 Ge — — 3,20/0
138 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE -
On voit que la plupart des feuilles atteintes occupent une posi: …
tion intermédiaire sur les sarments : ce ne sont ni les plus jeunes,
ni les plus âgées.
Les feuilles qui n’ont pas encore la taille adulte ne sont pas
tachées. Les taches sont localisées sur les feuilles qui viennent à
peine d’atteindre leurs dimensions définitives.
On peut faire des constatations analogues sur les feuilles portées
par les pousses issues des rejets étalés à la surface du sol. Toutefois
ici les pousses sont de développement très inégal, beaucoup n'ont
qu’une seule feuille de dimensions définitives, tandis que d’autres
en Ont 4 ou 5, il en résulte que les feuilles les plus basses peuvent :
être aussi souvent tachées que les feuilles intermédiaires. L.
Sur les 11% taches de cette catégorie, :
26 occupent le 4 rang, soit 23 °/o
37 —
— — 320)
29 — 3 — — 26 °Jo
17 _ 4e — __ 45 oo
5 Pt 5e Le EL A 0/0
Quel que soit le rang qu’elles occupent, les feuilles tachées sont .
comme précédemment les plus jeunes parmi les adultes. |
Du 5 mai au 15 mai, j'ai vu se former deci delà quelques taches L.
nouvelles, ainsi le 8, le 10, le 12, le 45. Ces taches se montraieni 4
surtout sur des sarments non encore tachés, moins avancés dans
leur développement que les premiers atteints.
Le 17 mai, 58 pousses normales prises au hasard sont encore
examinées.
53 ont une feuille tachée, soit 91,3 °/,
& — 2 feuilles oh sa
LCR — 8,7 °/ |
Sur les 64 feuilles tachées qu’elles portent : :
58 ont une seule tache, soit 90,6 °/o |
:
3 — 2 taches,
2 re 3 He rene 9,4 °/
14 à
L’intensité de la maladie ne s’est pas aggravée depuis le 5 mai
Invasion du 18 mai. — ms la matinée du 48 mai, quelques
taches toutes récentes sur les feuill des de non traitées Me
+21 cs
RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE 139
de témoins. Dans l'après-midi les taches nouvelles deviennent très
nombreuses on les voit pour ajnsi dire se former sous les yeux.
Le 19 au matin, sur 50 pousses examinées :
22 ont une feuille tachée, soit. 44 0)
1
8 — 2 feuilles tachées, — 360
9. 3 bis SE —. 48°/
7 ii À ae — 2/0
Les 93 feuilles tachées appartenant à ces pousses ont un nombre
total de 288 taches. La moyenne du nombre des taches par feuille
est donc de 3,2.
Le 20 au matin sur 50 pousses :
6 ont une feuille tachée, soit 12 ,
145 — 2 ne tachées, — 30°
48 — 3 fo
8 — % sie e — 46°)
3 — 5 ae a PR LA
Le nombre total de feuilles tachées portées par ces pousses est
de 137, le nombre total des taches est de 905, soit une moyenne de
6,6 taches par feuille.
Le 21 au matin, sur 50 pousses :
3 ont 2 feuilles tachées, soit 6 %
3 40 °/0
1 Le “ — 30 %
Des se
Ces pousses ont 172 fouilles tachées portant ensemble 1807
taches, soit une moyenne de 10,5 par feuille.
Le 23 au matin, sur 50 pousses :
10 ont 3 feuilles tachées, soit 20 °/o
Dos 0
| 9/0
47 — 5 _ _— — 34/0
2 = 6. — he; 40%
Ces pousses ont 211 feuilles tachées portant ensemble 2004
taches, soit en moyenne 9,5 taches par feuille.
Le 24 et le 25, encore quelques taches nouvelles.
Le 26 mai, l'invasion paraît terminée, le soir de ce jour, 50
Pousses étaient encore examinées :
| 2 avaient 3 feuilles tachées, soit 6 Jo
17 4 — 340
2 de 5 ne A er 44 0/0
Prius "480
140 __ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Elles portaient 238 feuilles tachées ayant ensemble 2139 taches,
soit une moyenne de 9 taches par feuille. :
Il résulte de ce qui précède que la formation des taches a été
surtout active le 2 et le 3° jour de l'invasion, le maximum corrés-
pondant au % jour. Les 5/6 des taches se sont formées dans les à
premiers jours. La formation des taches nouvelles, quoique beau
coup ralentie après le 3€ jour, n’a complètement cessé que le 8 jour:
La moyenne générale du nombre des taches par feuille a aug-
menté rapidement du 1 au % jour, et a décru ensuite un peu …
jusqu’au 8 jour. L
Pour s'expliquer cette décroissance, il est nécessaire d'examiner ;
comparativement le rang des feuilles tachées et la répartition des :
taches sur l’ensemble des feuilles tachées. s
Les 93 feuilles tachées des 50 pousses examinées le 19 mai & ,
groupaient comme suit au point de vue du rang qu’elles occupaient
à partir de la base des pousses :
HR RATE LAN APN ES EE
cn Ses - Re CSSS St É
1 occupait le 2 rang.
5 occupaient le 3 —
23 _— &e — *
32 — 5 —
is ae 6e —
42 — Te —
2 — 8 — u
Les 238 feuilles tachées de 50 pousses du 26 mai se groupaient |
de la facon suivante :
1 occupait le 2 rang.
11 occupaient le 3 —
3 — 4e
Si l'on compare ces deux tableaux, on voit qu’au début de rip
vasion les 2/3 des taches environ étaient portées par des feuilles
dont le rang ne dépassait pas la 5, tandis qu'à la fin, au contrairè
les 2/3 des feuilles tachées occupent un rang supérieur au 9. |
Or, les feuilles de rang élevé présentent moins de taches ue,
les feuilles inférieures, la moyenne générale du nombre des tac
RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE 141
par feuille devait par suite s’abaisser à mesure que la proportion
des feuilles supérieures atteintes devenait plus considérable.
Le tableau suivant permet de constater cette décroissance du
nombre moyen des taches par feuille qui s’observe à la fin de l’in-
vasion, des feuilles moyennes aux feuilles supérieures. Ce tableau
représente le nombre moyen des taches par feuille sur les pousses
examinées le 26 mai :
Feuilles de 2° rang 4,1
das CAE
11,23
— 4e — 12,52
De — 14,7
— Gé "136
— 7 — 8,43
ne = 5,29
— 9e — 2,1%
Ce tableau montre en outre que les feuilles qui ont présenté
le maximum de taches sont la 3e et la 6e, c’est-à-dire des feuilles de
Position intermédiaire, Le tableau précédent montre que ce sont
ces rie feuilles qui ont den le jet souvent des taches de
black ro
Sur s Vignes non traitées, je n’ai pu trouver un seul sarment
qui eût été épargné par l'invasion du 18 mai et qui ne portât un
terlain nombre de feuilles tachées.
Les feuilles atteintes par l'invasion du 3 mai sont complètement
épargnées par l’invasion du 18 mai.
Sur les sarments frappés par les deux invasions du 3 et du 18
Inaï, la série des feuilles tachées pendant l'invasion du 18 mai fait
immédiatement suite le long du sarment à la feuille ou aux feuilles
lachées pendant l'invasion du 3 mai ou en est séparée par une ou
deux feuilles restées indemnes.
Pendant la deuxième invasion comme pendant la première, les
feuilles atteintes ont été uniquement les plus jeunes parmi celles
Jui venaient d’avoir leur taille définitive ou celles qui avaient
pr que cette taille.
(A suivre).
LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE
PENDANT L'ANNÉE 1893 °4
(NOUVELLES OBSERVATIONS)
par M. Edmond HENRY ;
Depuis l’année 1895 où j'ai publié dans ce Recueil (1) mes pre
mières remarques relatives à l’influence de la désastreuse séche-
resse de 1893 sur la végétation forestière en Lorraine, j'ai eu
l'occasion de faire à ce sujet, sur d’autres sols et dans d’autres
aussi grandement à souffrir, comme je l’ai montré, et qui n'ont pas
encore, en général, effectué la récolte de 1893. :
Qu'est en effet la récolte pour le propriétaire de bois ? C'est le
volume du manteau ligneux qui se forme chaque apnée autour de
tous les axes, augmenté du volume des pousses de l’année. On peu!
donc distinguer, dans cet accroissement total, l'accroissement en
hauteur et l'accroissement en diamètre. Le premier qui résulte de
l'allongement du bourgeon terminal est, en général, rapide et facile
à mesurer dans la jeunesse: mais une fois que l'arbre a acquis À
peu près sa taille, que sa cime s’est développée et a constitué de
grosses branches qui doivent durer jusqu’à l’exploitation, quand
l'arbre est fait, comme on dit, l'accroissement en hauteur et m nié
l'accroissement dû au volume des pousses de l’année devient moins
important et difficile, sinon impossible, à mesurer: celui de |
cime même n’a qu’un intérêt secondaire. Toute l'attention
sylviculteur se concentre alors sur l'accroissement en diamètre d
(1) Voir Revue générale de Botanique, T. VII, 1895, p. 49. .
LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 143
fût qui est la partie de beaucoup la plus précieuse de l'arbre.
Chaque année le diamètre de ce fût s'accroît de l'épaisseur de
l'anneau ligneux qui vient de se former. Plus cet anneau sera large,
plus vite l'arbre arrivera aux dimensions convenables pour l’ex-
ploitation, plus vite aussi le propriétaire pourra réaliser sa récolte.
L’accroissement annuel total d’une plante ligneuse saine, in-
tacte, c’est-à-dire non attaquée par les insectes ou les champignons,
dépend d’un certain nombre de facteurs qui sont :
1° L'espèce. Chacun sait que, toutes conditions égales d’ailleurs,
certaines espèces croissent plus vite que les autres ; d’où la division
des plantes ligneuses en sous-arbrisseaux, arbrisseaux et arbres.
En ce qui concerne les espèces forestières vivant en massif, On a
_ @xprimé l’idée que la production en volume sur une surface
donnée variait, il est vrai, avec l'espèce mais que la production en
matière, en poids, était sensiblement la même, les essences à végé-
lation rapide ayant d'ordinaire un bois plus léger que les arbres
appelés bois durs en langage forestier et qui ont une croissance
Sénéralément lente. Ce n’est pas exact. Dans une même station,
. Fapporte Hartig (1), un peuplement d’épicéa de 60 ans comparé
à Un peuplement de hêtre de même âge a produit 2,78 fois plus de
bois en volume et 1,80 fois plus en substance sèche ;
2 L'origine de l'individu. Ainsi l’on a démontré par l'expérience
que les plants provenant de gros glands croissaient plus vite que
Ceux qui étaient issus de petits. La graine d’épicéa de Norvège,
qui est remarquablement petite, semée en Allemagne à côté de
Sraines de ce pays, donne des plants qui ont, du moins dans les
Premières années, une mauvaise végétation (2);
30 Le sol. Il est par trop évident que les qualités physiques et
chimiques du sol exercent la plus grande influence sur l’accrois-
sement $
# Le peuplement environnant. Suivant sa taille, sa densité, son
*nracinement, il gènera plus ou moins l'arbre considéré ; |
5° La fructification. Hartig a montré (3) que les hêtres chargés
de faines ont un accroissement de moitié plus mince que les hètres
1. (0 Leirbuch der Anatomie und Physiologie der Pflanzen, par D' Robert Hartig-
Berlin, 1894,
PA Harrié, oc. cit., p.26. |
. (3) Das Holz der Rothbuche. Berlin, 1888.
144 -_ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
voisins qui n’ont pas fructifié. J'ai vérifié ce fait plusieurs fois; 4
6o L'âge. L’accroissement annuel total augmente jusqu'à un
âge très avancé, quelquefois jusqu’à 250 à 300 ans sur des épigéus, 4
sapins, chênes isolés ; ‘
1° Enfin, les circonstances climatériques. L’intensité, la durée,
la distribution de la chaleur, l'humidité de l’air, sa pureté, l’abon: …
dance et la répartition des eaux météoriques sous forme de pluie .
ou de neige, l’époque et l’intensité des gelées, etc., influent aussi
de la façon la plus nette sur la végétation. |
Si done on examine un grand nombre d’arbres sains de même
espèce, de même âge et de même origine, ayant crû sur le même
sol et dans les mêmes conditions de voisinage et de fructification,
les différences que l'on pourra constater dans l’accroissement d'une
année à l’autre, ne devront être Tres qu'aux circonstances
climatériques.
Les différences d’accroissement en hauteur sont, nous venons
de le dire, difficiles à mesurer et du reste insignifiantes sur ls
arbres faits. Il n’en est pas de même pour l’aceroissement diamé- 4
tral beaucoup plus important. Celui-ci se prête à une détermin&
tion exacte, grâce à la distinction généralement facile des couches
ligneuses annuelles chez nos arbres indigènes. Leur épaisseur peut
être mesurée à 1/10 de millimètre près, à l’aide d’un pied à coulisse
divisé en millimètres et muni d’un vernier donnant le dixième de :
millimètre. Les chiffres suivants se FAppOrIent tous (comme ceux
de mes précédentes mensurations) à des épaisseurs d’anneaux
ligneux mesurées suivant un même rayon sur une section trans
versale de la tige faite à 1®,30 au-dessus du sol ; c’est la sectiol
dite à hauteur d'homme, en langage forestier. :
De cette donnée unique, on ne peut évidemment déduire le 4
quantum de l’accroissement diamétral de l'arbre, puisque l'épais
Seur aussi bien que la surface annulaire d’une couche ligneust
annuelle varient aux diverses hauteurs du fût ; aussi n'est-ce pas
notre but (1); nous voulons seulement ur des rapports et
are EME in T CR ARE NY, jy
sr le Te 5 MES UNIL ROME À QU LRO LS TO Ne
L ({ } La mesure des accroissements annuels et moyens des arbres, la ne
ois de laccroissement en baute ur et en volume soit des arbres, soit des
nos con
le récent ouvrage de M. Huffel, chargé de cours à l'École nationale forestière :
arbres et les a Ep 2 Formation de leur volume et de leur Dee
Berger-Levrault et ce,
LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 145
pour cela une seule mensuration suffit : le point essentiel est de
la répéter sur un grand nombre d'arbres pour avoir une moyenne
qui se rapproche autant que possible de la réalité.
Si l’on examine sur une section transversale, prise près du sol,
les couches ligneuses d’un arbre ayant crû toujours dans les mêmes
conditions, on voit, au centre, des couches minces auxquelles suc-
cédent des anneaux plus larges atteignant bientôt un maximum à
partir duquel ils vont en s’amincissant progressivement jusqu’à la
périphérie. Comme l'arbre grossit chaque année, il est évident
que cette diminution dans l’épaisseur des couches n’est pas incom-
Patible avec une augmentation d’accroissement de la surface de
section (accroissement circulaire). Pour fixer les idées, supposons
que l'arbre s’accroisse chaque année d’un volume égal, représenté
Par un cylindre de 0,10 de rayon, volume de la tige au bout de la
1° année, A la 10e année, l'épaisseur de l’anneau ligneux équivalent
N 0 rolbme spa dé. 20 0Om,0162
À la 20e année, elle sera de. . . . . . . . Om,0414
— 30e hs 0m ,0092
— 4ÿe us 0®,0080
— 50e sas 0m ,0071
= fe nn Om,006% (1).
On voit que, même pour les anneaux très larges (7 millimètres),
la diminution normale d'épaisseur tenant à l’étalement d’un myme
volume sur un cylindre de diamètre croissant est de moins de 10
de millimètre par an.
Si, au lieu de cette diminution extrémement lente, on constate
Sur des brins de semence (2) de mème àge ayant leurs cimes isolées
‘u-dessus d’un taillis où l'on n’a fait depuis 20 ou 30 ans aucune
Opération culturale, des variations brusques et générales, il est
Impossible de ne pas admettre qu’elles soient dues aux circons-
lances Climatériques. Ainsi la diminution considérable d'épaisseur
de l'anneau ligneux de 1893, diminution que j'ai constatée, dans
nes premières recherches sur tous les arbres (feuillus ou résineux)
. (1) Je dois ces chiffres à l’obligeance de M. Petitcollot, professeur à l'Ecole na-
tionale forestière. ce
©) En langage forestier on appelle brin de semence ou seulement brin l'arbre
Qui provient directement d’une semence.
146 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
des forêts de la plaine lorraine ne peut être attribuée qu'à
l'extrême sécheresse de cette année, où peudant 50 jours (du 2
mars au 40 mai) il n’est pas tombé une goutte d’eau.
Voici, du reste, les conclusions que je me suis cru autorisé à
formuler en 1894 :
1 La sécheresse extraordinaire de 1893 a influé, d’une manière
évidente, en Lorraine, sur la végétation de tous les arbres (feuillus
Lettre)
ou résineux) des forêts de plaine aussi bien que sur la plupart des
cultures agricoles ;
2 La production ligneuse de cette année a été, par ce fait, ré-
duite à un chiffre variant entre 30 p. 100 et 76 p. 100 du rendement
d'une année normale ;
30 Cette baisse de production dépend essentiellement de l'en
racinement de l'espèce considérée, fort peu de la nature du sol;
4° Enfin, en Lorraine du moins, les pluies qui surviennent pen |
dant la saison de végétation ont, toutes choses égales d’ailleurs,
plus d'influence sur la végétation forestière que les pluies hiver-
nales.
Je n'avais pu observer en 1894 que des arbres végétant sur des :
sols calcaires (oolithe inférieure, corallien) ou argileux (lias)
Les sols siliceux examinés (grès infraliasique de la forêt d'Hymont,
près Mirecourt) à grains très fins, fortement mélangés d'argile, S
rapprochaient tellement, par leurs propriétés physiques, des sols à
_ argileux du lias, qu’ils ne pouvaient servir comme type de 508 .
siliceux. Il était intéressant de savoir comment s'était. comportée .
la végétation forestière dans cette catégorie de sols, si bien pourvis |
de forêts et si différents des sols calcaires ou argileux par leur
teneur en eau et surtout par le rôle capital qu’y joue l’eau à l'état à
| capillaire. 2
| Cette fois je me suis adressé aux sols siliceux bien nets de l'in.
portant élage vosgien, lequel est presque entièrement constitué
par des grès siliceux, soit à gros grains avec ciment argilo-ferrl.
gineux rare (grès vosgien), soit à petits grains avec paillettes de |
re et ciment argileux abondant (grès bigarré). Cet étage affleure
à des altitudes variant entre 300 mètres et 1,000 mètres et porte |
RU “ Re Jes
dans les parHee hacene
.
Par tiCcSs Dasses #0 foutilil L
de chêne et de hêtre, dans les parties élevées (chaine des Basses
Vosges) des forèts de sapin, épicéa et hôtre. J'ai fait quelques
LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 147
observations sur la végétation de ces forêts siliceuses soit de col-
line, soit de montagne et je vais en donner les résultats.
Pour constater l'influence de la sécheresse sur les sols siliceux
et pouvoir la comparer à son action sur les sols calcaires, il fallait
trouver côte à côte des taillis sous futaie de chêne et hêtre en sol
calcaire bien net, comme l’est celui de la forêt de Haye, par
exemple, et d’autres en sol siliceux franc. Ces conditions se trouvent
réunies sur certains points des environs de Héricourt (Haute-Saône)
où les bois des communes de Byans, Trémoins, Verlans situés sur
les calcaires oolithiques, avoisinent d’autres (Champey) situés sur
le grès bigarré (1). Grâce à l'extrême obligeance de M. Seyrig,
garde général des forêts à Héricourt, auquel j'adresse ici mes bien
sincères remerciements, j'ai eu en ma possession une dizaine de
Spécimens de chacune des deux essences, hêtre et chêne, sur
Chaque sol. Ces spécimens pris à 1",30 au-dessus du sol, dans les
forêts sus-nommées, sur des modernes (2) hêtre et chène, consis-
taient en de petits cylindres de bois extraits de l’arbre suivant le
layon à l’aide de la sonde de Pressler. Ces arbres croissaient à une
altitude variant entre 400 et 430 mètres dans des coupes àgées de
25 à 30 ans où, pendant ce laps de temps, il n2 s’est fait aucune
Opération culturale. Voici les résultats relatifs aux anneaux ligneux
es 4 ou 5 dernières années :
ne
SOL 1894 | 1893 | 1892 | 1891 | 1890 |
Siliceux | 23,5 13,5 19m9 | 25mn,3 26v",5
Siliceux | 10%",4 gum 4 | 10v»,9 | 12,1 »
Calcaire | 21"",5 gun 7 | 160,9 | 34,2 | 31"",9
| Calcaire| 6,0 gum 4 5es 7 FRA LL
Ce tableau comprend, comme ceux de mes premières recherches,
tous les arbres examinés. Seulement parmi les chènes envoyés,
1 en sol siliceux et 3 en sol calcaire avaient des anneaux He
minces Pour pouvoir être mesurés. On voit, du reste, au der pt
(1) C'est à M. Jolyet, DRE Pr des forêts attaché à l'École forestière,
que ; je dois ce précieux re nseigne
D Le aient dd de ra de réserve qui, au moment de .
ont deux révolutions.
148 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
coup d'œil, que, dans cette partie de la Haute Saône, les chènes,
soit en sol siliceux, soit en calcaire, ont une végétation beaucoup
moins active que les hêtres dout le mesurage a toujours été
possible.
Dans la forêt de Champey, située sur le grès bigarré, 9 modernes
bêtres pris au hasard dans un taillis âgé de 30 ans se sont accrus,
en totalité, sur le rayon, de 13m,5 en 1893 et de 25wm,3 en 1891,
qui représente à peu près, comme on le voit par les chifires de 1894
et de 1890, une année normale.
L’accroissement en 1893 n’a donc été que la moitié (exactement
les 53,35 p. 100) de celui de 1891 pris comme unité, tandis que
pour les chênes il s’est élevé aux —— de celui de 1891. Le fléchis-
100
sement a été sensiblement moindre que pour les hêtres et absolu-
ment le même que celui que j'ai constaté sur les chènes du bois
communal de Rosières-aux-Salines, situé aussi en sol siliceux
(alluvions quaternaires de la Meurthe). Là, 9 chênes ont donné un
accroissement total, suivant le rayon, de 20mm,2 en 1893 ; D 6 La
en 1892 et 28mm,6 en 1891. La production de 1893 égale les ne de
celle de 1894.
Si l'on examine maintenant les forèts calcaires de la Haute-Saône
situées dans le voisinage immédiat des forêts précédentes sur grès
bigarré, on voit de suite qu’elles ont été bien plus éprouvées.
En 1893 l’accroissement des hêtres sur la section prise à 17,30
au-dessus du sol n’est que le 1/4, exactement les 25,43 p. 100 de
celui de 1891. La production a été plus réduite encore que dans nos.
forêts lorraines où elle a atteint 36.7 p.100 de 1891 (forêt de Haye),
42.6 p. 100 (autres forêts de l’oolithe inférieure), 30.0 p. 100 (forêts
du corallien).
Le rendement de ces forêts de la onto ns est le plus faible à |
que j'aie constaté jusqu'ici; ce fait confirme l'observation de M:
Jolyet qui m'avait dit que la sécheresse avait été très intense sur ces :
points. Ld, les deux années 1892 et 1893 n'ont produit, sur la section
de la tige à hauteur d'homme, que les 3/4 du bois fabriqué dans la .
seule année 1891 ou 1890! :
Il en a été de ue en Se S Ms + dos en croire la végé
tation de deux ch e de fêtu, au bord sep
LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 149
tentrional du plateau de la forêt d’Othe. Ces deux brins de 7 et 10
centimètres de diamètre se sont accrus, en somme, sur le rayon, de
Sum 5 en 1894 ; 2mm 8 en 1893; 1mm,9 en 1892 et 6mm,6 en 1891.
J'avais donc raison d'affirmer, dans ma première note (1), «que
les circoustances climatériques des années 1892 et 1893 avaient eu
la plus fâcheuse influence sur la végétation du hêtre dans les forêts
lorraines en sol calcaire » puisque mes premiers résultats se con-
firment même pour les forêts de régions voisines de la Lorraine.
Quant aux chênes des forêts calcaires de ce point de la Haute-Saône,
leur production ligneuse en 1893, sur la surface de section à hauteur
d'homme, a été les a exactement les 59.45 p. 100 de celle de 1891.
En résumé, ces nouvelles constatations viennent corroborer, de
tous points, les premières :
1° Le chêne, dont les racines pivotantes peuvent puiser l'eau
des couches profondes, a moins souffert dans les sols calcaires et
siliceux que le hêtre à enracinement superficiel. Son rendement
s'était élevé dans les sols siliceux aux 100 dans les sols calcaires
60
aux 75 de celui de 1891, tandis que la production du hêtre n’a été
que les ne de celle de 1891 sur sol siliceux et s'est abaissée jus-
, 2 ë ds , Le
qu aux 106 Pour les sols calcaires. Cette circonstance de l'enraci
nement (2) a beaucoup plus d'importance ici que la nature du sol,
comme il ressort du tableau suivant où figurent des sols argileux,
siliceux et calcaires. Si l’on compare les accroissements de 1893
Sur la section prise à 1",30 au-dessus du sol à ceux de 1891 pris
Comme unité, on trouve les rapports suivants :
(1) Voir Revue générale de botanique, t. VIL, p. 57, 18%5-
(@) A la aquelle s'ajoutent peut-être d’autres dont nous ne con
lélations avec l'état physique du sol.
naissons pas les
150 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
1893 1891
Chênes
Sol calcaire de la Haute-Saône : . . . . . . . . . . . 59m 4 100
Sol calcaire de la forût dé Have. un 61"",8 100
Sol siliceux de Ia Haute-Saône 5 2 0 70m 0 100
DO RRHOUR QU Habib RS den rte PL loue 100
Sol calcaire oolithique (Meurthe-et-Moselle) . . . . . . 1385 100
BUL eiéaire. COPANIER , LL ON PR ent Tam 6 100
Sol siliceux (grès argileux de l’infralias). , . . . . . . 16", 100
Hêtres
Sol calcaire de la Haute-Saône . , 25mm 4 100
OL Caiaire Cotaien 2 1 von etc. 30mm,0 100
Sol calcaire de la forêt de Haye. . . , . . . . . . .. 36"",7 100 .
PORN OR las, ir sens 41°%,0 100
Sol calcaire oolithique (Meurthe-et-Moselle) . . .: . . . 42"r,6 100
Por mous de If Haute-Saône 2, 0 53m, 4 100
Ainsi, quelle que soit la nature du sol, le rendement du chène .
en 1893 a oscillé entre 60 p. 100 et 76 p. 100 de celui de 1891, avec
un écart de 16 unités. seulement entre les chiffres extrèmes, tandis i
que celui du hêtre a fléchi au point de n’atteindre que du quart à
la moitié de celui de 489 avec un écart de 28 unités entre le
minimum et le maximum. Le hêtre constitue. donc un instrument
bien plus sensible que le chêne pour la mesure de l'influence des
faits climatériques en question et c’est lui qu'on devra choisir de
préférence pour l’étude de cet ordre de phénomènes.
2 Que conclure de sa végétation sur les divers sols forestiers
examinés, sinon qu’il a trouvé dans le sol profond du grès bigarré
de la Haute-Saône (rendement maximum — 53.4 p. 100) l’eau qui.
lui a tant fait défaut sur les sols calcaires, superficiels et filtrants :
d'à côté (rendement minimum — 25.4 p. 100)? Ces forêts voisines,
à même altitude, ont subi les mêmes influences atmosphériques;
dès lors, les différences dans la végétation d'arbres de mème espèce
M.
même âge, même origine, croissant dans les peuplements restés
vierges depuis 25 ou 30 ans ne sont imputables qu’au sol. Le grès
bigarré est resté bien plus humecté à la surface que le calcaire
oolithique : l’eau, emmagasinée en grande quantité dans les
couches profondes de ce sol poreux, a pu aisément remonter
LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 151
par Capillarité j’usqu’aux racines des bhêtres, pour fournir,
sans la satisfaire, à leur énorme évaporation. On a caculé qu’un
massif plein de hêtres renfermant, par hectare, de 400 à 600 tiges
de 100 à 120 ans évaporait, dans la saison de végétation, de
3,500,000 à 5,400,000 kilogr. d’eau (1) ; par suite, le besoin en eau
du massif serait satisfait par une lame d’eau de 50 centimètres en
admettant que tout fût absorbé par les racines. Or, il n’est tombé :
à Nancy que 24 centimètres pendant la saison de la végétalion au
lieu de 40, chiffre moyen. Une bien faible partie de ces 24 centi-
mètres de pluies d’été a pu pénétrer jusqu'aux racines qui ont dû
se contenter de la réserve du sol, et il faudrait admettre que ce sol
fût bien profond, amplement pourvu d’eau hivernale pouvant
remonter toute par capillarité pour que les hêtres n’eussent pas eu
à souffrir de la soif (2).
D’après quelques observations faites aussi sur des sols siliceux,
Mais à plus haute aititude que les précédents, le long de la crête.
des basses Vosges, du Schneeberg au Grand-Brocard, l’année 1893
a été, parmi les dix dernières, celle de moindre rendement pour
le hêtre et le sapin. J'ai mesuré les accroissements de 20 sapins et
de 13 hètres et j'ai trouvé que l’année 1893 avait fourni les +55 de
ni 5R
la production de 1891 pour le sapin et les. seulement pour le
100
hêtre, c’est-à-dire à peu près le même chiffre que sur le grès bigarré
de la Haute-Saône ES . Parmi ces sapins, 5 ont été pris au bord
du lac de La Maix ; leur pied baignaïit dans l’eau ; néanmoins ils
57
Ont si mal végété que leur accroissement n’a été que les 700 de
Celui qu'ils avaient pris en 1891 (3).
(2) Si l'on li m pport l'eau fixée par le sol et la quan-
: } on calcule, dit Ramann, le rapport entre bal, 00 il :
_lombe 60 centimètres d’eau, une couche de sol sablonneux de 7 à mètres d'
$eur renferme autant d'eau qu’il en tombe annuellement.
(8) Le lac était bien rempli au moment de la prise des échan
tillons : mais ila
(lé presque à sec pendant la saison de végétation de 1893.
152 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
basses altitudes, ceux des environs de Raon-l' Étape, on obtient
dd |
une réponse analogue: 28 sapins pris au hasard dans la fort |
depuis le pied de la côte de la Roche-Saint-Blaise jusqu’au sommet,
n’ont donné en 1893, que les Fe de production de 1891.
D’après ces chiffres (+ dans le haut, us dans le bas des
Vosges gréseuses), on est en droit d’affirmer que, là aussi, la pro-
duction ligneuse du sapin a été fortement diminuée par la séche-
resse de 1893.
M. Mer, qui s’est occupé, après moi, de cette question, ayant
constaté que, sur le granit, l'accroissement diamétral du sapin à .
été aussi entravé par la sécheresse (1), on peut affirmer que, à toutes
les altitudes et sur tous les sols de la Lorraine, la sécheresse de
1893 a diminué dans une forte proportion, très variable d’ailleurs,
la production ligneuse de toutes les essences forestières.
Ce ralentissement dans la végétation du sapin s’est encore fait
sentir beaucoup plus au sud.
Au centre des montagnes du Jura, dans les forêts peuplées de
sapin, épicéa et hêtre, des environs de Pontarlier (Doubs), à des
Altitudes variant de 870 à 950 mètres, j'ai constaté sur des échan-
tillons que je dois à l’obligeance de Mr l'inspecteur des forêts Cardot,
les accroissements suivants (voir le premier tableau, page 153) :
Dans ces hautes régions du Jura le sapin a beaucoup plus
souffert que ie hêtre en 1893 ; il n’a fourni que les É de la pro:
duction de 1891, tandis que le hêtre a fait un anneau (14,1) très
voisin de la moyenne qui est 15,1 pour les 8 dernières années.
100
La production du hêtre a été en 1893 les ce de celle de 1891;
pris comme unité, on a le rapport voisin de celui ( ) j'ai pour les
—— VOi —— |] que j'ai trouvé pou
sapins des Vosges gréseuses, 19 100. |
_.
LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893
133
1897 | 1896 | 1895 | 1894 |1893 | 4892 | 1891 | 1890
e ma. mm mm mm mm. mm. mm, mm.
12 Épicéas et Sapins (Forêt |
de Pontarlier) . . . . | 38,5 | 28,0 | 36.3 | 35,9 | 24,6 | 38,7 | 42,5 | 45,1
8 Épicéas et Sapins (Côte
13: 114 FRA ERA 8,5 | 14,9 | 17,1 | 18,3 | 13,0 | 18,7 | 22,3 | 22,1
7 Épicéas et Sapins (Bois
dessus occidental, . . | 21,5 | 16,2 | 21.9 | 19,3 | 10,8 | 22,1 | 25,8 | 25,1
Somme des 27 Épicéas. | 78.5 | 59,1 | 75,3 | 73,5 | 48,4 | 79,5 | 90,6 | 92,3
8 Hêtres (Bois de la Baril-
lette). . . ..| 5,7| 8,6] 4,5 | 11,8 | 9,0 | 12,2 | 10,2 | 11,1
4 » (Bois de Suans). . | 5,7 | 6,9 | 5,0| 5,61 5,1] 5,6] 5,7| 8,1
Somme des 12 Hètres. | 41,4 | 15,5 | 9,5 | 47,49 14,1 | 17,8 | 15,9 | 19,2
nano
LOCATITÉS ESSENCES 96 | 95 | 94 | 93 | 92 | 91 | 90 | 89 | 88
mo | mm } mm | mm | wm } m rm | mm | mm
Grande-Chartreuse . | 7 Sapins (Couvent) ......|.... |. .[18,5/20,0 119,3 21,3 125,7 ]20,6
Id. L rate 8.0 141,6 /10,5 [11,8 140,2 [10,4 141,8 [12,1 [10,3
# " . m4 :
ld. 4 Épicéas rer } 10,9 [13,6 111,6 [133 113,4 [41,7 12,9 144,1 [11,5
Somme des 15 Sapins . 43,6 43,5 41,4 49,0 51,9 42,4
Id. -.| 9 Hètres (Couvent) 15,4112,3 | 5,4112,7 142,3! 8,5
Id. 4 Hètres 2,9/ 8,5110,8| 9,7] 8,6] 7,5! 8,0! 9,5] 8,8
AR des 13 Hètres. 25,1 |20,9 12,9 |20,7 21,8 [15,3
[Fois de la Chaup à . smnalioo
celonnette. 8 Pins sylvestres .......[....|....1-. 11,5 111,1) 9,7 40,8 30, -
Près Sisteron en ei 9 Chènes et Fruitiers 25,3 26,2 23,5 29,0 | 29,2
Cai
sols (pr. Grasse). 3 Pins sylvestres . ..... bn MT 10,1
. SNS
154 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
mais en 1897 et surtout en 1895 elle a fléchi dans une bien plus
forte proportion, sous l'influence d’un autre élément climatérique
dont il va être question.
Si nous allons plus au sud encore et que nous interrogions les
sapins de la Grande Chartreuse, près de Grenoble, nous constatons
qu'ils n'ont pas souffert en 1893, dont l’action néfaste sur la végé-
tation forestière ne semble pas avoir dépassé vers le sud la chaîne
du Jura, du moins pour l’Est de la France, comme le montrent les
chiffres suivants relatifs à des arbres pris en divers points des
Alpes (Massif de la Grande Chartreuse (Isère) (1), environs de Bar-
celonnette, et de Sisteron (Basses-Alpes), de Grasse (Alpes-Mari-
times). (Voir le second tableau, page 153).
En ces divers points du massif des Alpes, l’année 1893, loin
d’avoir été défavorable à la végétation forestière est, au contraire,
à compter parmi les plus propices. Ici encore, comme dans le Jura;
il n’y a pas un parallélisme constant entre la marche de la végé-
tation des feuillus et des résineux : comme dans le Jura les hètres
de la Grande Chartreuse ont peu prospéré en 1895, qui a été unê
bonne année pour les sapins.
J'ai pu constater de même l’innocuité de l’année 1893, pour la
végétation forestière dans deux départements à climat très-sec,
Gard et l’Hérault, grâce aux documents qui m'ont été très obli-
geamment fournis par M. Anterrieu-Vons, garde général des eaux et.
forêts à Bédarieux (Hérault). Voici les résultats de mes mesuragés-
LOCALITÉS ESSENCES 96 | 95 | 94 | 93 | 92 | 91 | 90 | 88
” mom | mm | mm | mm mm |: mm | mom | mm
Pont du Gard ......| 8 Arbres divers …….120.4125 1 [22,2 [27,31....[....f+«e
8 Hètres (500-700m) 15,6 17,6 146,0 [47,5 [12,6 110,9 110,7 117,8 17
en é ; 94 92 4 102 0 127,5
Lergue (Bédarieux) 12 Chènes (200-700m) ….. 26,5 29,1 59 21,# ac 20 Led #
8 Pins d'Alep (300m) ... ,121,1 [19,6 116.9 |15,5 |20,5121,4 [28,1 |33,5 |
« Les spécimens, écrit M. Antérrieu-Vons, proviennent du a
mètre de la Lergue : ils ont été pris dans des peuplements ?
(1) Je remercie M. Gallois, inspect djoint des forêts à Saint-Laur
pour les échantillons et les renseignements qu'il a bien voulu me fournir.
LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 155
aucune opération culturale n’a été faite depuis 1865, époque des
premiers reboisements. On peut dire que la sécheresse a eu, dans
ces terrains calcaires ou gréseux, son minimum d'effet ; elle est la
règle; les pluies, surtout en été, sont de très rares exceptions et
il y a bien longtemps qu’on n’en a pas signalé. »
On voit qu’en effet dans le Gard et dans l’Hérault la production
ligneuse de 1893 a été sensiblement la même, pour les trois essences
étudiées, que celle des années voisines.
Dans les Basses-Pyrénées (inspection de Mauléon) l'anneau de
1893, observé sur les souches, est au moins aussi épais que les
autres (1). s
Enfin si nous quittons le sud de la France pour remonter vers
le nord, nous voyons que, même au bord de la mer, aux Sables
d'Olonne, l'influence de la sécheresse de 1893 et des deux années
précédentes s’est fait nettement sentir sur les pins maritimes. J'ai
trouvé pour la somme des largeurs des accroissements annuels de
9 pins maritimes de 1890 à 1896 les chiftres suivants : 37,7 ; 24,4 ;
25,3: 25,9; 43,8; 35,3 ; 32,2. Dans dla forêt de La Chaize-le-Vicomte,
près de ia Roche-sur-Yon, l'accroissement des hêtres en 1893 n’a
Pas même été la moitié de celui de 1891.
Ces documents, tout incom plets qu'ils sont, permettent de déli-
Miler à peu près la zone qui a eu à souffrir des conditions
climatériques exceptionnelles de 1893. Non seulement les trois
départements lorrains, mais l'Yonne, la Haute-Saône, le Doubs,
même la Vendée ont subi dans leur production ligneuse un déficit
Plus ou moins considérable. :
Par contre, dans l'Isère, les Basses-Alpes, les Alpes-Maritimes,
le Gard, l'Hérault, les Basses-Pyrénées, c’est-à-dire dans le sud de
là France, il ne semble pas qu’il y ait eu de diminution.
En tout cas, on conçoit (et c'est le point que je veux mettre en
relief) qu’en multipliant les observations de ce genre on pourrait
Préciser les limites de la région influencée et en comparant les
‘rconstances climatériques (pluie, gelée, chaleur, etc...) des pointé :
‘nés et des points influencés, on pourrait déterminer à partir
; de quel degré et dans quelle mesure suivant les régions et les sols
. ‘$ divers facteurs de la végétation retentissent sur la production
. ras Renseignements dus à l’obligeance de M. Martimor, inspecteur des eaux el
"8 à Mauléon.
156 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
ligneuse des différentes essences. Prenons pour exemple le besoin
en eau : comme pour tous les facteurs, il y a, pour chaque espèce,
un minimum au-dessous duquel la plante meurt de soif; il yaun
optimum pour lequel la plante végète le mieux possible, fabrique
le plus large anneau ligneux ; il y a un maximum au-delà duquel
la plante meurt non plus par manque d’eau mais par excès. Ces
minimum et ces optimum varient pour une même plante, pour
le hêtre par exemple, suivant les régions, les sols, etc., et il faut
reconnaître que nous manquons de renseignements précis sur ces ;
points importants. Des observations telles que celles que je viens .
de rapporter peuvent seules servir. 1
Les appréciations qui ne s'appuient pas sur des mesures directes, …
|
précises n’ont aucune portée; celles qu’on tire, entr’autres, de
l'aspect du feuillage sont souvent trompeuses.
|
INFLUENCE DES GELÉES PRINTANIÈRES. — Suivant les années, bien |
mieux, dans une même année, suivant les régions et les espèces,
ce sera l’un ou l’autre des éléments climatériques qui fera surtout |
sentir son influence sur la végétation, qui sera la dominante. :
Ainsi daus le Jura le hêtre a grandement souftert en 1895 eten
1897 ; dans la Chartreuse il en a été de même en 1891, en 1895 et
probablement aussi eu 1897 (1). Le fait est évidemment dù à une 4
circonstance climatérique.
Ce sont les gelées printanières qu'il faut accuser en l'espèce. à
Le 17 mai 1891 et le 24 mai 1895 le froid a détruit les feuilles des
bhêtres dans les Vosges, le Jura, les Alpes jusqu’à 1100 mètres |
d'altitude. En‘1897, le 12 mai, le thermomètre est descendu à #
au-dessous de zéro dans la région parisienne, plus bas encore dans
les Vosges et le Jura et les jeunes feuilles des hêtres ont été plus où.
moins complètement détruites (2).
Les arbres ont dû former de nouveaux rameaux, de on
feuilles aux dépens de leurs réserves et l’anneau ligneux fabriqué
(1) Je n'ai pu m’en assurer parce que les spécimens du massif de la Grande
nt ju jte rECLOUNES avant la Ga cf nn ve lé rs
(2) M.Gri e de Botanique, T1
(1897), p. MT Pistucbte de sie gelée au point de vue de la nn et d 2
constitution des pousses de remplacement. Le supplément de con mmation
trs plastiques que l'arbre fait à cette occasion se traduit nécesairenent sé
ne diminution d'épaisseur de train ligneu
LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 157
en moins de temps par des feuilles moins nombreuses et moins
actives (M. Griflon vient de montrer que ces feuilles ont le limbe
moins épais, le parenchyme en palissade très réduit) est, on le
comprend, moins épais que l’anneau normal.
Il est facile d'évaluer en mètres cubes et en francs le dommage
causé par ces gelées printanières, en admettant qu’elles soient
seules en cause, ce qu’on voit en éxaminant soit les autres circons-
lances qu'a présentées l’année, soit la végétation des essences
indemnes.
Ainsi les uétréé de Pontarlier, à la suite de ces gelées, ont
fabriqué un anneau ligneux qui n’était, en 1897, que les 100 et en
1895, que les —— de l'anneau moyen des huit dernières années.
63
100
INFLUENCE DES ANNÉES PLUVIEUSES ET FROIDES. — Si en 1893, c’est
le manque d’eau pendant la saison de végétation qui a nui à la
production ligneuse, si en 1891, en 1895 et 1897 ce sont les gelées
Printanières, d’autres années ce pourra être l'excès d’eau joint à
une température insuffisante, comme il est arrivé en 1888.
(€ En mars 1888 (1), le retard de la végétation est considérable.
En juin il tombe une grande quantité d’eau (119 millimètres),
plus encore en juillet (137 millimètres), qui a été en même temps
très froid. La végétation a beaucoup souffert, l’année ayant été
très pluvieuse et très froide, justement au moment de la plus
grande activité _physiologique. La moyenne de température de
l'année n’a été, à à Nancy, que de 7,91, inférieure de 10,43 à la tem-
pérature normale. »
es mauvaises co nditi limatériq ont eu leur répercussion
VALILUILIUVLIO
sur la tr des arbres.
D'après Hartig, le rendement du hêtre a subi, cette année-là,
une forte diminution tandis que l’épicéa dans la même station
formait un anneau normal. M. Mer a constaté qu'aux environs de
Gérardmer les sapins accusaient en 1888 une couche plus étroite
que les adjacentes et à tous les niveaux. J'ai vu qu'il en avait été
de même pour les hêtres et les sapins de notre région, comme il
ressort du tableau suivant :
(1) Bulletin météorologique de Meurthe-et-Moselle.
158 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
SOMME DES ACCROISSEMENTS DANS LES ANNÉES
A F QE ——————— "
D
1895 | 1894 | 1893 | 1892 | 1891 | 1890 | 1889 | 1888 | 1887
HÊTRES
7 Hêètres. Champenoux purs ru Foi me ra ie Rs .
(argileux) » | 13,9! 6,7 | 13,9! 24,1 | 149,1 | 46,2 | 41,3 | 19,3
10 Hètres. Haute-Saône É
{calonifo) ie » 24,5 1587 LP 146,9! 342! 31,9, 95,9 | 47,7 |° 22,9
9 Hètres. Haute-Saône
(grès bigarré).... » 24,5 | 13,5 | 19,9! 25,3 | 96,5 | 921,6 | 416,8.| 23,0
10 Hètres G4 Remenau-
mont (calcaire). ... | 23,3 | 21,5 | 15,6 17,8: 94,5 | 17.9) 45,41 43,7 | 243
9 Hôêtres. Fourasses de
Velaine (calcaire)... » | 20,8! 8,8 | 17,2! 927,2| 94,5 | 49,9 | 17,2 | 17,3
SAPINS
Fe NU 40,2 | 37,7] 28,9 | 33,4 | 42,5 | 48,2 | 43,8 | 34,1 | 38,2) \
amant
158,2 | 95,0 | 139,5 | 193,9 | 190,7 | 169,0 | 129,8 | 167,3
En comparant les sommes des accroissements de ces 78 arbres,
on remarque qu'après 1893 c’est 1888 qui a été l’année de moindre
production; vient ensuite 1892 qui s’est distinguée, comme là
suivante, quoique à un moindre degré, par la rareté des pluies pen-
dant la saison de végétation. S’il n’est tombé à Nancy pendant cetl
saison, que je considère comme correspondant au printemps et
l'été météorologique (du 4er mars au 4er septembre), que 244 milli-
mètres d’eau en 1893, le sol n’en a reçu que 280 millimètres en
1892, quand la moyenne des 28 années précédentes (1866-1895) à
été de 381 millimètres.
Il est à noter que, depuis 1888, c’est pendant ces deux saison$
de végétation que la température à été le plus élevée; la somme.
des moyennes mensuelles a été de 940,7 en 1893 et de 84°,8 en 1892:
Ces deux saisons sèches et chaudes ont été séparées par des pluies.
hivernales abondantes. Pendant le repos de la végétation (automne
et hiver météorologiques du 4er septembre au 1er mars), il est.
tombé, en 1891-1892, 510 millimètres d’eau et en 1892-1893. 4
millimètres, tandis que la moyenne des 28 années précédentes D.
été que de 405 millimètres. Par contre, les saisons de végétatio!
de 1891 et 1890 qui ont été favorables à la production lig:
el qui ont reçu. le taux d’eau moyen, l’une 390 millimè ;
LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1893 4159
l'autre 380 millimètres, ont été précédées des périodes hivernales
_ les plus sèches qu’on ait vues à Nancy depuis 1866 (1). Dans ces
_ périodes de repos, 1889-1890 et 1890-1891, le sol de Nancy n’a reçu
_ que 283 millimètres et 280 millimètres d’eau, la moyenne étant de
405 millimètres. Ce qui semble indiquer qu’en Lorraine et pour
_ tous les sols, comme je l’ai déjà fait remarquer, la végétation fores-
tière a beaucoup plus à compter avec les pluies de printemps et
d'été qu'avec celles d'automne et d’hiver.
L'examen du tableau précédent montre encore que si les
épicéas n’ont pas souffert en 1888 en Bavière, au dire de Hartig, il
n’en a pas été de même pour les sapins des Vosges. Il serait inté-
ressant de vérifier comment se sont comportés nos épicéas en 1888;
des circonstances climatériques, par exemple, les gelées, nous
venons de le voir, peuvent être nuisibles à une essence et indiffé-
rentes à une autre. On sait encore fort peu de chose à ce sujet et
c’est seulement par l'examen attentif, minutieux, des faits météo-
riques aux diverses phases de la végétation combiné avec l'étude
de l'anneau ligneux qu’on pourra déterminer les conditions optima
+ de la végétation de chaque essence et affirmer la nocuité ou l’inno-
Cuité de tel ou tel phénomène.
On voit, par ces deux exemples des années 1888 et 1893, que
l'arbre enregistre fidèlement dans ses couches annuelles les diverses
circonstances qui ont influé sur sa végétation et l’on peut retrouver
_ dans son corps ligneux, à des centaines d’années d'intervalle, la
_ trace des faits météoriques ou des opérations culturales dont la
_ forêt a été le théâtre.
C’est ainsi que nous constatons encore aujourd’hui dans nos
Chênes, sous forme de lunure, l'effet du rigoureux hiver de 1789
aussi nettement que celui de l'hiver 1879-1880. C’est ainsi que
nous pouvons préciser la date exacte des exploitations dans les
_ laïllis sous futaie, par les larges accroissements que prennent
_ les arbres de réserve dans les années qui suivent de près l’abatage
du taillis. Que si l’on ratisse la couverture morte des forêts en sol
Pauvre ‘pour en faire la litière des bestiaux, comme il arrive en
_Maïnte localité d’Allemagne, l’anneau ligneux manifestera bientôt
SE ee UE CE TE DE Se ES Se RP ee EN SRE D nee US SEA
ARE TE RE su Me BOT Te
(1) Je n'ai pu remonter plus haut; 1865 est la date de la fondation du Bullelin
Létéoraogique de Meurthe-et-Mosell.
160 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
par son amincissement progressif que c’est là un procédé déplorable
des plus nuisibles au propriétaire de la forêt.
Les dégâts des insectes se traduisent souvent aussi dans le
corps de l’arbre par une diminution d'épaisseur et une moindre
lignification de l’anneau ligneux formé dans l’année où le dégât
s’est produit. On sait, par exemple, que les invasions de hannetons
se reproduisent tous les trois ans ; les chènes défeuillés par les
hannetons montreront de trois en trois anneaux ligneux un anneau
mince correspondant à l’année de grande multiplication de ces
insectes.
En somme, quand on veut bien se donner la peine de lire dans
le bois des arbres, on peut apprendre beaucoup de choses sur les
circonstances de leur vie; mais il est indispensable, pour y lire
avec netteté, d'observer rigoureusement tout d’abord la règle
Capitale en expérimentation qui est de laisser fixes toutes les con-
ditions déterminantes d’un phénomène, sauf celle dont on veut
étudier l’action.
J'espère avoir montré par ces observations que, si le forestier
ne peut, comme l’agriculteur, déterminer chaque année par la
pesée des récoltes l’efflet des circonstances climatériques, des
amendements ou des engrais, il possède dans l'appréciation de .
l'épaisseur et de la constitution de l'anneau ligneux d'arbres |
convenablement choisis, un moyen précieux de mesurer les .
diverses influences qui agissent sur la forêt et de se renseigner
ainsi sur leur importance relative ou absolue.
É Ge Le ep D Male IR © TEE PE SR
SR sn don US Se Se nr |
ME
INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX
SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX
par Ch. DASSONVILLE Suite,
IL. — AcrTion pu SULFATE DE MAGNÉSIE
Le 12 mai, huit graines sont semées dans une liqueur de Knop
sans sulfate de magnésie ;
Deux graines sont semées dans une liqueur de Knop ayant, par
litre, 1 gramme de sulfate de magnésie.
Les cultures dans la solution normale de Knop dont il a été
_ Question plus haut servaient de terme de comparaison (Toutes
. ces cultures étaient dans les mêmes conditions).
1° Marche de la végétation. 29 mai. — Les comparaisons établies
_ à cette époque (17e jour) sont représentées dans le tableau sui-
vant :
k Avec sulfate 0.250/1000 Sans sulfate
- Longeur de la racine principale . . . 22 centim.
n. (peu ramifiéei (abondamment ramifiée)
4 bre de racines adventives. , . . . 14 0
._ !Ongueur de l'axe hianeas Fra atte 3 centim. ÿ centim.
_ Etat des cotÿlédohs. : 4, à peine élalés très larges (5 c.)
eu : Au début de la végétation, le sulfate de magnésie
retarde le développement du Ricin.
- ES
Dans la solution renfermant 1/1000 de sulfate de magnésie, un
des Ricins est mort avant d’avoir étalé ses cotylédons. Sa racine
n’a pas dépassé 3 centimètres.
L'autre a paru souffrir dès les premiers jours. Puis, tout-à-coup,
Le 29 mai, j'ai relevé les observations suivantes :
Longueur de la racine principale . . . . . . 6 cent. rs ramifiée)
ao 9 des racines adventives . . . . . . .
r de l'axe hypocotylé.: : 5. - Sr tiré
Cotylédons, très large: de. 0 7 centimètres
+ gén. de Botanique. FE Lo : 5 44 :
162 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
La différence observée entre les deux plantes cultivées dans |
cette solution d’une part. et, d’autre part, l'apparence de contradic- É.
tion que ce Ricin oppose à la conclusion précédente (conclusion
établie sur 14 cultures) semblent montrer que ce dernier Ricin
échappe à la loi générale peut-être par des propriétés qui lui sont
individuelles. |
Il n’en est rien. On verra plus loin que son cas peut être inter-
prété. |
Le 16 juin, les différences entre les Ricins privés de sulfate de
magnésie et ceux de la solution de Knop sont moins marquées.
L'activité de la végétation est diminuée chez les premiers : les
autres Ricins poussent vigoureusement.
Le 7 juillet, l'avantage est à ces derniers.
Leur tige mesure 20 cent. et porte 5 larges feuilles. Celle des …
autres n’atteint pas 15 ue leurs feuilles sont deux fois Poe 4
petites.
L'arrêt de croissance, dans ce dernier cas, pouvait être attribué :
soit à l’indispensabilité de la magnésie, Soit à l’appauvrissement ;
du liquide par une consommation trop rapide des sels dans les pre .
miers temps de la végétation. 4
Pour éviter cette objection, j’ai renouvelé les liquides :
Les différences continuent à s’accentuer : Les feuilles âgées tom- |
bent successivement, chez les plantes privées de sulfate; tandis
que, dans la solution de Knop, les plantes poussent vigoureusement.
Le 20 juillet, j'ai mis fin aux expériences parce que le dévelop-
pement restait stationnaire chez les Ricins privés de magnésie.
Les figures 77 et 78 (pl. 12) font voir les dimensions respectives
des feuilles les mieux développées (la 2m° au sommet), la première
dans la solution de Knop, la deuxième dans la solution privée de
sulfate. Elles représentent assez exactement le rapport de | 'ensem:
ble des feuilles.
Les autres faits observés sont notés
Sans. sulfate :
de ee toc de magnésie
* Longueur de la racine principale . ue 30 centim. 60 centim.
Long nyenne des radivelles . . , . 39 centim. 3 à 4 cent
ue ré hypocotylé. . . . .. 9 centim. 11 on oe :
CAES CE A er
Longueur de l'axe épieo its Ercentim, 4 cen
Loniueur m mexima mé 17 10 nié. 6 centim
8
AUS OT al ETS Ur Se
J'ajouterai, qu'en présence du sel de magnésie, l’ensemble des
racines adventives et des radicelles constitue un système beaucoup
mieux développé qu’en l’absence de ce sel, tandis que la racine
principale est moins longue de moitié, comme il est indiqué dans
le tableau ci-dessus.
à Cette remarque doit être rapprochée des données fournies le
même jour par l’examen du Ricin cultivé dans la solution à
1/1000 de sulfate de magnésie et qui sont les suivantes :
ENER EE LE RE y me
Longueur de la racine principale... sets 15 centimètres
Longueur. de l'axe hyporotylé . . . . . . . . 16 centimètres
Longueur de l'axe épicotylé . . . . . . te 15 centimètres
Nombre des entre-nϾuds. . +... ...... 9
En comparant ce tableau au précédent, on voit que la racine
_ Principale est quatre fois plus petite que dans les cultures privées
de sulfate, Elle est d’ailleurs grêle et très peu ramifiée. Au niveau
du collét, elle s'élargit brusquement et il se détache un très grand
nombre de racines adventives dont l’ensemble forme un système
. absorbant extrémement puissant. |
à Déjà, le 29 mai {voir plus haut) nous avions constaté que la
racine principale était très courte; mais que le système adventif
était bien développé.
Il ressort donc que, dans toutes ces expériences, le sulfate de ma-
4 gnésie s’est montré nuisible à la croissance de la racine principale,
: mais qu’il s’est montré très favorable au dE des racines
j adventives (1).
L'apparition des racines adventives peut être plus ou moins
- hâtive. Dès le 29 mai, elles sont nombreuses (22), à la dose concen-
_trée 1/1000:; moins nombreuses (44) dans la solution de Knop; on
. Den voit aucune, à cette date, dans la solution privée du sel de
_ Magnésie.
= L’absorption devenant brusquement plus active avec l'appari-
lion du système adventif, on comprend: De les autres organes
(1) ar action os du sulfate __ sur la nos | Noel et sur
adventives paraît étrange, a r abord; toutefois, si l'on considère
que aernér de de ce ex par la plante jé RE piton (de Saussure. Recherches
imiques), on peut penser qu’au moment où les racines adventives se dévelop-
Pent, la pins grande partie du sel a disparu du milien de culture et par conséquent
ne nuit pas à la croissance de ces nouveaux rgai
je
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 163
164 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
prennent un grand développement dès que ce système commence
à fonctionner.
Ces organes se développant d'autant plus tôt que les racines
adventives fonctionnent de meilleure heure, l'apparence de contra-
diction que semblait provoquer le Ricin poussant dans la dose Con
centrée n'existe pas. Il y a eu dans ce cas un raccourcissement de
la période languissante que provoque le sulfate de magnésie sur la
racine principale, raccourcissement né du développement hâtif des
racines adventives.
_ L'ensemble de ces considérations permet de conclure :
Chez le Ricin, le sulfate de magnésie nuit au développement de ti,
racine terminale ; mais il provoque l'apparition d’un système adventif
qui croît d'autant plus vite que la proportion de ce sel dans la liqueur
est plus grande. Le développement des organes aériens est en rappel
direct avec celui des racines adventives.
L'absence de ce sel est une cause d'activité de croissance pour. la. à
racine principale et, consécutivement, pour les divers organes, au début
de la végétation; mais les dimensions que prend la racine ne sont pas
suffisantes pour assurer le développement complet de la plante. La
croissance est ralentie faute d'un système adventif qui ne se forme Lan.
quand il n’y a pas de sulfate de magnésie dans le milieu salin.
MORPHOLOGIE INTERNE
La structure des Ricins qui ont été privés de sulfate de magnétiti}
diffère de celle des Ricins de la solution de Knop par les caractères :
suivants :
I y a : {° diminution des dimensions des cellules; 2° Lignifica-
tion moins accusée des vaisseaux ; 3° Réduction dans le fonctionne-
ment de l’assise génératrice qui ne se forme, d ‘ailleurs, que dans:
_laxe hypocotylé.
Les plantes de la solution concentrée en sulfate de magnésie
ont une structure qui présente les caractères opposés.
CONCLUSION. — Le sulfate de magnésie augmente les dimensions des
Agir lignifie les vaisseaux et active le fonctionnement de l’ assise
ratrice. ;
RE
ra:
Le
k
L
é
»
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 165
BLÉ
[.— ACTION COMPARÉE DE LA SOUDE ET DE LA POTASSE.
A côté des cultures en liqueur de Knop dont il a été parlé plus
haut, j’ai mis germer des grains de Blé dans une solution de Knop
dont les sels de potasse étaient remplacés par des poids égaux
des mêmes sels de soude.
La comparaison des résultats observés exprime la valeur res-
pective de la potasse et de la soude dans la végétation du blé.
MORPHOLOGIE EXTERNE
Ainsi qu'on l'a vu plus haut, la liqueur potassique se montre
très favorable à la végétation, dès le début. Les plantes poussent
vigoureusement; mais, le 20 mai, elles versent. Leur croissance dès
_ lors s’arrête; elles meurent vers les premiers joursde juin.
Dans la solution sodée, la végétation est moins active. Les tiges.
restent constamment grêles, avec des nœuds très apparents. Mais
les plantes ne versent pas ; elles suivent leur complète évolution et
donnent des épis, rudimentaires, il est vrai.
Le 30 mai, les plantes de la solution sodée ont acquis un déve-
loppement supérieur aux dimensions maxima observées dans les
_ Cultures en solution potassique, ainsi qu’on le voit dans le tableau
| Suivant: À
‘3 Solution potassique Solution sodée
perd one des racines . 20 centimètres 30 centimètres
Longue : 16 » 18 »
Non bis de feuilles étalées . à
Longueur des feuilles Sing 13 re 16 centimètres
Largeur des feuilles . . . . . 4 3 millimètres
Coloration NÉ ui Re jaune éiolsnaets vert foncé
Ces faits, recueillis sur 15 plantes dans chaque culture, peuvent
être ainsi résumés :
La solution de Knop donne au Blé, dès le début, une végétation
: ‘intensive : mais elle détermine la « verse ».
La s0bhts tution dans cette liqueur des sels de soude aux “ls de potasse
donne une végétation moins luxuriante dès le début ; mais elle suffit à
conserver à la tige sa ét et sa couleur.
+
166 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
En d’autres termes :
La potasse provoque la verse du Blé; la soude la prévient.
L'examen de la structure de ces plantes au niveau du deuxième
entre-nœud inférieur (centre de flexion de toutes les tiges qui ont
versé) nous éclairera sur le mécanisme de la verse en présence de
la potasse et fera voir par quel mode d’action la soude prévient
cet accident.
MORPHOLOGIE INTERNE
A. — SOLUTION POTASSIQUE DE KNop.
J'ai décrit plus haut la structure du blé ayant vécu dans la
solution de Knop; au 40° jour de végétation. Nous avons vu que le
deuxième entre-nœud inférieur est caractérisé, à cette époque (fig.
46, pl. 8), par la minceur excessive des parois des cellules, par
l'absence complète de lignification des assises-limite et des vais-
seaux de disposition tangentielle, en un mot, par l'absence des
éléments de soutien. |
J'ai étudié, au même endroit, la structure de la racine et de la
feuille (figures 88, 91, 92, pl. 14).
Je m'occuperai simplement ici de la structure du 2% entr
nœud inférieur au 60m jour, c’est-à-dire à l'époque même de de
verse.
Tige. — 2% entre-nœud inférieur, 60% jour. — En examinant les
coupes, on voit un cercle intérieur de 17 faisceaux entouré par un
deuxième cercle de faisceaux peu nombreux et peu développés:
Les vaisseaux et l'assise-limite des faisceaux du cercle intérieur
sont légèrement lignifiés (fig. 48, pl. 8) ; les faisceaux sont séparés
pour assurer le soutènement. Les autres se relient au cercle exté
rieur par des cellules peu lignifiées.
Les faisceaux du rang extérieur sont reliés latéralement pa
des cellules relativement peu lignifiées, disposées en une couronmM
de deux assises qui s'appuie sur l’endoderme dont les paroi
interne et latérales sont seules épaissies. :
L'écorce comprend une rangée unique de cellules mini
L'épiderme n “est pas cutinisé,.
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX ‘ 167
B. SOLUTION SODÉE
structure très voisine de celle qu’on observe dans la liqueur potas-
sique (fig. 43, pl. 8).
La différence essentielle réside dans la persistance des assises
de l'écorce qui ne forment pas de lacunes. Le diamètre des vais-
seaux est aussi un peu plus faible ; les parois internes et latérales
de l’endoderme sont légèrement lignifiées.
à
;
n,
%
4
É,
Re
d
ï
L
‘4
HS tre ET 5 SES
20 Tige (2me entre-nœud inférieur). 40° jour. — Les coupes
sont semblables à celles du premier entre-nœud des plantes de
_ même âge ayant vécu dans la solulion potassique. Elles n’en
_ diffèrent que par les dimensions un peu moindres des éléments
constituants. C’est donc dire (d’après ce que nous avons vu plus
haut) : la lignification est incomparablement plus intense qu’au
deuxième entre-nœud de la tige née dans la solution potassique.
Par suite, la région est déjà mieux ue pour le soutien que
: _ dans la liqueur contenant de la potasse.
‘ 60% jour. — A cette époque, le mécanisme de Paction de la
- Soude comme agent propre à éviter la verse est encore plus sigui-
ficatif; car les coupes font voir une lignification très intense
(fig. 47, pl. 8), bien apte à maintenir la tige verticale :
4 Les faisceaux du cercle intérieur sont serrés les uns contre les
| # autres ; ou bien encore, ils sont réunis par une, rarement deux
cellules très fortement lignifiées. Ils sont, en outre, rapprochés
. du cercle extérieur et reliés aux faisceaux de ce dernier par un
. tissu très lignifié.
: Autrement dit, le méristème vasculaire limite ses cloisonne-
ments et se lignifie abondamment dans toute son étendue.
1 Enfin, l’épiderme est très fortement cutinisé, surtout à sa face
: externe et sur ses faces latérales.
PS PP Se | es LP EN be LT TS UT
solution de potasse.
ConcLusion. — Dans toutes nos iities nous avons vu la verse
se produire dans la liqueur potassique ; les tiges FORPSE ee
pins la solution sodée.
1° Racine. — En présence de la soude, les racines ont une
3° Feuille. — La structure est absolument la même que dans la
$
168 * REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
L'examen de la structure nous a montré :
1° Qu'en présence de la potasse, les tissus de soutien font défaut
à la base de la tige ; que les éléments cellulaires sont nombreux,
grands et minces ;
2 Qu’en présence de la soude, la base de la tige est très forte-
ment lignifiée.
Ces particularités de structure expliquent la différence d'action
des deux bases sur le port de la plante et on peut conclure :
Chez le Blé, la potasse facilite les cloisonnements cellulaires et par
conséquent favorise la croissance : mais elle returde la lignification
des tissus de soutien et provoque la « verse ».
_ La soude joue dans le cloisonnement cellulaire un rôle beaucoup
moins actif et par suite favorise moins lu croissance : mais, en sa pré-
sence, la tige prend à sa base une lignification précoce et très intense
qui prévient « la verse ».
REMARQUES. — I. Dans les expériences dont il vient d’être ques-
tion, nos milieux ne différaient que par la nature des bases « Potasse
et Soude ». Les faits constatés sont donc imputables à l’action de
ces deux corps exclusivement.
Cela ne veut pas dire, bien entendu, que la verse du Blé est
toujours causée par un excès de potasse dans le sol; car d’autres
conditions (lumière, chaleur, humidité, etc.) agissent sur la struc-
ture et peuvent la modifier dans le même sens que la potasse.
Tous les agents capables d'augmenter le poids des parties supé
rieures de la plante et de diminuer en même temps la résistance
de la tige à sa base sont des causes prédisposantes de la verse.
IT. Lorsque le Blé montre, dès le début de la germination, une
végétation luxuriante, il verse le plus souvent, à sa maturité. C’est
là un fait admis par les Agriculteurs.
Certains ont attribué cette exubérance du début à la potasse,
parce que les analyses ont le plus souvent dévoilé l'abondance de ce:
corps dans les terrains qui donnent général t cette exubérance.
Mais, si l’on a entrevu la relation qui existe entre la quantité de
potasse contenue dans le sol et la Croissance des céréales, personne
n’a soupçonné (que nous sachions, du moins,) qu’on dût rapporter
également à cette base la verse de ces plantes.
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 169
Nos expériences établissent le rôle de la potasse dans la verse et
montrent le mécanisme de son action.
. C'est là un fait important; car, si l’analyse chimique dévoile
une forte proportion de potasse dans un sol donné, il devient indi-
qué de n’y pas semer du Blé avant d’avoir épuisé ce sol par des
plantes avides de potasse, comme la Betterave, par exemple.
IT. Depuis la découverte des Nitrières du Pérou, le nitrate de
soude, en raison de son faible prix, a remplacé le nitrate de
potasse que l’on considère comme un engrais de premier ordre.
Ce sel a donné de belles récoltes.
Dès lors, les savants qui, avec Péligot, nient l'assimilation de la
soude, ont dû invoquer, pour expliquer les bons effets constatés, une
double décomposition dans le sol, donnant naissance à du nitrate de
potasse.
Cette théorie n’est peut-être pas justifiée; car, il faut admettre
que la soude est assimilable, puisque mes plantes se sont bien
développées en l’absence de toute autre base alcaline.
IV. Il est connu que lorsqu'on ajoute du nitrate de soude à un
terrain ensemencé avec du Blé, les plantes prennent une couleur vert
foncé et un port spécial. On rend le fait particulièrement évident
en traçant des figures, sur le sol, avec le sel que l’on répand : La
Culture reproduit alors les mêmes caractères en vert foncé tran-
Chant sur le fond jaunâtre que forment les plantes avoisinantes.
Plus tard les différences sont moins accusées. Toutefois, les Agri-
. Culteurs disent que les Blés cultivés dans un terrain additionné de
aitrate de soude versent moins souvent que les autres.
Dans mes cultures en solution sodée, les plantes ont pris dès le
début l'aspect qu’elles ont dans les terrains où l’on a répandu du
nitrate de soude. Cela me porte à croire que si le nitrate de soude se
transforme, dans le sol, en nitrate de potasse, comme le veut Péligot,
il agit aussi, au moins en partie, à l’état de sel de soude et donne à
. la plante sa couleur et sa rigidité caractéristiques.
V. Enfin, il est digne de remarque que M. Is. Pierre n’a constaté
la présence de la soude qu’à la base des chaumes. Il en a conclu que
n'existant pas dans les régions en voie de croissance qui sont riches
en potasse, la soude ne joue par rapport à cette dernière qu'un
« rôle secondaire ».
170 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Ce rôle est accessoire, en effet, puisqu'il découle des expériences
précédentes que la soude est peu propre à donner un grand dévelop-
pement; mais elle donne une grande solidité à la ré de la tige;
son ue est donc important.
On peut conclure :
La potasse active la croissance du Blé; mais elle provoque É* verse.
L'action de la soude sur la croissance des organes est relativement faible;
elle tend à contrebalancer les effets de la potasse sur la disparition de la
lignification et donne à la base de la tige une résistance indispensable
au soutien de la plante.
Nous verrons plus loin que la soude n’est pas le corps qui jouit
de cette A Et
(A suivre).
REVUE DES TRAVAUX
{
SUR
LA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS
PUBLIÉS EN 1894-1897 (Suite)
L
M. DARBISHIRE, assistant à l’Institut botanique de Kiel, a commencé
à nous faire connaître le résultat de ses études sur les Roccellei par la
publication d’un genre nouveau, le Dendographa (1) créé par lui pour
le Lichen que Tuckermann avait nommé autrefois Roccella leucophæa,
. et qui se sépare des Roccella, surtout par les caractères anatomiques
du cortex du thalle et par ceux de l’apothécie. Puis dans une deuxième
brochure (2) consacrée à l’énumération et à la distribution des autres
genres qu'il a formés en examinant principalement l'herbier du Muséum
de Paris et celui de Montagne, il propose, à l'exemple de son illustre
changement, car les apothécies lirelliformes de certains des genres nou-
Yeaux indiquent une réelle affinité entre les Graphidei et les Roccellei.
M. le docteur Darbishire craint que cette révolution dans la classifica-
tion des Lichens ne soit pas du goût de ceux qui sont habitués à les
disposer, suivant leur mode de végétation, en Lichens fruticuleux,
foliacés et crustacés. 11 faut remarquer d’abord que cette division n’a
jamais été absolue, car il y a longtemps que les Acarospora et les
Endocarpon sont au milieu des genres à thalle crustacé. Personne n’a
jamais réclamé, et cependant est-il un Lichen mieux foliacé que l’Endo-
Carpon miniatum Ach., que les novices en lichénographie prennent
Souvent pour un Gyrophora. De plus, dès l’année 1878. M. Müller (4) a
introduit le genre Dirina à apothécies lecanorines dans les Graphidées ;
il ÿ a ensuite mis les Thelotrema et les Ocellularia (5), puis quelques
Lecidea (6), par exemple L. prenmea Acb., L. proximans Nyl. et e
{1) 0. Darbishire : Dendogranha eine neue Flechtengattung (Extr. du Berichte
der deutschen botanischen Gesellschaît, 1895) ; br. in-8 : de 13 pages avec 1 planche.
(2) O. Darbishire : Uber die Flechtentribus der Roccella (même Recueil, 1896);
br. in-& de 10 pages avec 1 planche.
(3) J. Reinke : Abhandlungen uber Flechten, LU, p. M8.
(4) J. Müller : Lichenologische Beiträge, n° 111, n Flora, 1878.
(5) J. Müller : Lichenologische Beiträge, n° 368. in Flora. 1881.
(6) J. Müller : Ibidem, n° 439 (même année du Flora).
172 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
les genres PhAlyctis et Tremotylium (1), à cause de leurs gonidies tirées
des Trentepohlia. Il est vrai que tous ces Lichens ont un thalle crustacé …
et que, par conséquent, ce changement ne peut pas soulever d’objec- »
tion sérieuse. En est-il de même de l'introduction des Roccellées dans |
les Graphidacées ? Si on admet que l’on doive ranger dans une même
série tous les genres qui spi des gonidies de même nature, il
s'en suivra que les Pannaria, les Stictina, les Nephromium et les …
Peltigera devront RÉ place près des Collemacées et alors ces trois 4
derniers genres se trouveront séparés des Sticta, Nephroma et Peltidea,
avec lesquels ils ont une étroite affinité. ie nouvelle classification |
ne sera-t-elle pas beaucoup moins naturelle que l’ancienne ? Je le crois. M
M. le professeur Reinke, pour tourner cette ee a réuni dans le .
groupe des Hana gi aines Lie dont les affinités paraissent
ès problématiques r exemple 1] RES : Thelotrema (à
gonidies chroolepo hs ‘Urecolaria, Pre aria; puis les Parmeliées
Lecanora, Ramalina, Parmelia, etc.; les Acarosporées : Acarospora et
Thelocarpon. Je passe sous silence d'autre genres à gonidies vertes,
pour citer ensuite les Lichinées et les Pannariées, dans lesquels se
trouvent d’une part les Pannaria et les Stictina à gonidies bleues,
d'autre part les Fi et les ee à gonidies vertes; enfin les
à à
à di. d’une part, appartiennent aux trois grandes divisions natu-
mi : thalles fruticuleux, foliacés et crustacés, et d'autre part pré é
sentent des gonidies, les unes vertes, les autres bleues et d’autres
A Ne vaut- il pas mieux sen tenir. à l’ancienne classification ?
Du reste, il n’est pas utile de nous attarder davantage sur l’opuscule
4 ;
genres nouveaux : Pentagenella, — bte M paderié
et Reinkella. Ce dernier est postérieur aux autres et l’auteur l’a trouvé
en revisant les Roccella de M. Male d’Argovie (2), enlevé trop tôt
la lichénologie, qu’il a tant illustrée à
nous parlons de la cecile des Lichens, citons celle
qui a été publiée par le distingué professeur de Cryptogamie à 1
supérieure de Pharmacie de Paris, M. le docteur MARCHAND (3). À
l'exemple de M: Wainio (4), il a rattaché ces plantes aux Champignons
(1) J. Müller : 1bidem, n° A n Flora, 1882. ar
(2) Dr 0. Dartishire : Revis RE Arten der Roccellei im Flechtenherba
des Dr J. Müller-Argoviensis (Bulletin de l’Herbier Boissier, 1897); br. in-Ÿ L
pages.
(3) D' . Marchand : Énumération méthodique et raisonnée des familles e
… re ‘de la classe des Myconhytes. ep php et Lichens); Paris, 1 18%.
vol. tn-8 de 334 pages ESS figures dans le texte). à
‘à ) D' E. Wainio : Étude sur la faut pr naturelle et la É
des Lichens du Brésil, roi tion.
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 173
La classe des Mycophytes est divisée par lui en trois sous-classes
les Mycomycophyrtes (plantes à cellules fongiques) et M ephycoplots
(plantes be Es 1e cellules fongiques et d'AIRRE es). baie
t M \ nh a | i-même
que les Lichens, pourvus, comme les pr: de cellules allongées
et incolores, diffèrent essentiellement de ces derniers par la présence de
cellules arrondies colorées par la chlorophylle. Puisque les Lichens diffè-
rent absolument des Champignons, pourquoi ne pas leur conserver leur
antique dénomination et leur réserver une place spéciale dans le domaine
de la Cryptogamie: S'ils ont des alliances avec les Champignons, ils tou-
chent également de très près aux Algues, et par conséquent ils doivent
être placés entre ces deux grandes see de Éagure Des l’on ôte
de la classe des Lichens les genres et les espèces qui, d’une part,
végètent sans gonidies et qui, Vu part, ne présentent pes ce cellules
ns l an
Mcophrcophrtes en onze familles qu’il a réparties d’abord en deux
alliances : Basidiolichens et Thécalichens. La première n’a qu’une
famille et que deux genres : Cora et Dictyonema. Tous les autres
genres appartiennent à la seconde alliance. Celle-ci est divisée en deux
n li
la première sous-alliance a deux ordres, les En alamiés et les
Ectothalamiés, suivant que l’apothécie végète dans hrs du thalle
,Ou à sa surface. On voit par là de quelle façon l’auteur a réparti les
‘différents genres des Lichens. js Marchand n’ayant pas la prétention
e faire une œuvre absolument complète, a dû se borner, sous le rap-
port des genres, à la classification de M. Nylander. Il a voulu présenter
à ses élèves un résumé clair et méthodique de tous les Lichens, et
. j'estime que sous ce rapport il a parfaitement réussi.
M. Zopr (1) est entré dans cette voie de l’épuration de l’énuméra-
. tion des Lichens en réunissant dans un Mémoire tous les petits Cham-
ignons parasites de leurs thalles ou de leurs apothécies. Ces parasites,
nous dit-il dans un autre ouvrage que je vais citer tout à l'heure sont
au nombre d'environ 400 et attaquent près de 350 espèces de Lichens.
L'auteur les a rangés par ordre alphabétique et cite au-dessous de
Chaque nom spécifique les Champignons que l’on y peut rencontrer,
En y ajoutant quelques détails et toujours la forme et la mesure des
Spores. Mais la présence de ces petits Champignons n’est pas indiffé-
rente pour les Lichens qui les portent ; ils sont des hôtes incommodes,
déterminant même de véritables maladies. C’est ce que M. Zopf veut
Prouver en étudiant longuement, avec figures et planches à l’appui, les
Champignons parasites considérés comme maladies des Lichens. La
(1) W. Zopt : Ubersicht si ss Flechten Doré ea Pilze (Extr. de
l'Hedwigia, 1896) ; br. in-8°
4
Li
174 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
première partie de ce beau tive a paru (1) et contient la description
de seize espèces
En inant les généralités sur les Lichens, il est impossible de ne
pas mentionner plusieurs ouvrages ui, quoique muets sur la distribu-
ordre sur leur anatomie et sont ainsi capables d’aider à en faire une
détermination certaine. En première ligne vient la magistrale étude de
M. le docteur REINKE, professeur à l’Université de Kiel (2), déjà citée à
propos de la classification de M. Darbishire. La première des cinq parties
de cet ouvrage est consacrée à l’anatomie des Cladonia et à la recherche
de la place que doivent occuper les Lichens dans la classification des
plantes, et l’auteur les sépare complètement des Champignons. Après.
avoir émis, dans la troisième partie, quelques hypothèses sur la morpho- :
logie phylogénitique des Lichens, il arrive, dans la quatrième, à la
morphologie comparée de leur thalle, dans chaque genre et même dans
chaque sous-genre ; une espèce est étudiée et des figures en montrent et
l'aspect extérieur et la place qu’occupent, à l’intérieur du thalle et sou-
vent même de l’apothécie, les deux éléments qui les composent, les
hyphes et ie gonidies. Dans la cinquième partie, M. Reinkée DORE une
classification des Lichens, classification sur laquelle nous n’avons pas à
revenir. Citons encore l’œuvre, plus étendue dans un sens, plus res-
treinte dans l’autre, de M. ZuxaL (3), sur la morphologie et la biologie
des Lichens vivant sur les écorces ; l'étude de M. FünFrsrrück sur les
Lichens calcicoles (5), dans liquelie il regarde les cellules sphéroïdes
de uk i
à M. DarBisire (6) pour d'émonirer l'inanité du microgonidisme de
Minks ; l'analyse du blanc du Thamnolia vermicularis Ach., dans lequel
(1) D: W. Zopf : Untersuchungen über die durch parasitiche Pilze hervor-
gerufenen Krankheiten der Fiechten (Erste Abhandlung). Halle 1897, br. in 4° de
89 pages avec 2 planches et fizures dans le Lexte
(2) D" J. Reinke : Abhandtungen über Flechten (Extr.'du Pringheim's Jar-
LES mr D
bucher fur wissensch. pen radars _. 185: 1 vol. in-8° de 354 pages avec
nombreuscs figures dans le te
(3) 4. Zukal : Moro yhele und biologische rhin es Er über die
Flecheten (Extr. du Sitzungsberische der Kaiser]. ré Le r Wissenschafît in
(4) G. Lindau : Lichenologische Untersuchungen, EN b Ueber Waschsthun:
und Anheftungsweise. der Rindenflechten. Dresden, 1895; br. in-4° de 66 pages
avec 3 planches.
(5) M. Fünistuck : Die Félabichéaunges der Kalkflechten, avec Supplémen
. (Extr. du Funistuck’s Beitragen zur don Botanik); vol. in-8° de
73 pages et 6 pages avec 3 planches, 1835 et ?
(6) O. Darbishire : Kritische Benerhurgen über das rie (Extr. de
l'Hed wigia, is br. in-8° de 10 pages.
‘
Le
PTS
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 175
M. Zoprr (1) a reconnu la présence de l’acide thamnolique; l'étude au
point de vue chimique de la substance des Lichens de M. Hesse (2), et
enfin la thèse de doctorat de M. Bizz (3) sur l’anatomie de l’apothécie
des Collémacées et des Pannariées, sur laquelle il y a certaines réserves
à faire, par exemple le Collema subplicatile est un Leptogium, comme
du reste l’auteur semble le reconnaître en lui attribuant un cortex en
pseudoparenchyme, le Leptogium Hildenbrandiüi Nyl. et le L. saturni-
num (Sm.) Nyl. (4) ne forment qu’une espèce, comme il y a identité
enire le L. saturninum Nyl. Prodr. Lich. Gall. p. 26 et le L. myo-
chrum Nyl. Cet auteur n’est pas du reste le premier qui ait fait cette
confusion (5) et il aurait pu me citer. Enfin, M. le doctéur A. ZauL-
BRUCKNER a publié, en 1893-1895 (6), comme il l’avait fait les années
_ précédentes, le compte-rendu des ouvrages sur les Lichens parus dans
le courant de ces années. Ces comptes-rendus sont divisés en six:
parties ; dans la première, les ouvrages sont énumérés sous les noms
des auteurs rangés par ordre alphabétique: Dans les autres ces mêmes
ouvrages reparaissent sous une rubrique spéciale : Anatomie, Biologie,
etc., et l’auteur indique les choses intéressantes et les espèces nouvelles
qu ls contiennent. Parmi celles-ci, je citerai le Gyrophora panier
végétant sur les rochers granitiqu es du Japon et décrit pàr M. Myoshi.
La dernière partie, consacrée aux exsiccatas, présente la liste de toutes
les espèces qui ont été publiées dans l’année.
Nous allons maintenant parler des ouvrages parus en France
pendant cette période de quatre années, et la première place dans
cette énumération doit être sans contredit attribuée à la Flore de
M. Boisrez (3). Ce charmant petit volume fait partie d’une collection
formée sous les auspices de M. Bonnier et destinée à permettre au plus
ignorant en Botanique de déterminer rapidement les différentes plantes,
Phanérogames, Mousses et Hépatiques, Champignons et par conséquent
Lichens. Pour pouvoir nommer l’un de ces derniers au moyen de l’ou-
vrage du savant professeur, que faut-il? Une loupe ordinaire et un
décimètre divisé en millimètres ; donc ni microscope, ni réactions, mais
(1) W. Zopt : Die Weissfärbung von Thamno'ia vermicularis, bedingt durch
eine neue rence Flechtensäure (Thamnolsaüre) (Extr. de l'Hedwigia,
1893) ; br. in-8e de
(2) O. Hesse : be Flechenstoffe (Extr. du Bérichte der deutsch. chemisch.
Er Berlin, 1897);
(3) O. Billing : Untersuchtngen über den Bau der . bei den Gallert-
flechien und Pannariaceen, Kiel, 1897; br. in-8° de 30 pa :
(4) In Flora, 1860, p. 545.
(5) Voir mes Lichenes exotici, page 21.
(6) Botanischer Jahresbericht, 1893-1894: et 1893, 3 br. in-8° de 22, 25 et 26 pages.
(7) A. Boistel : Nouvelle Flore des Lichens pour la détermination facile de
. Ces plantes, avec 1178 ét Barres ntant toutes les espèces; Paris, sans dale
une 1 vol. in-12 de 164 page
176 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
il est nécessaire que les échantillons soient en bon état et de récolte
récente. Il sera aussi presque indispensable, avant d’entreprendre une
détermination quelconque, de lire les notions générales illustrées de
figures et débarrassées, autant qu’il a été possible, des termes scienti-
fiques. Possédant donc une idée sommaire des différents organes des
Lichens, on ouvre la Flore au premier tableau. J'ai oublié de dire que
cet ouvrage n’est qu’une suite de tableaux donnant une figure et une
description concise de chacune des 524 espèces énumérées. Ces espèces,
l’auteur les appelle des espèces types parce qu’il a éliminé les sous-
espèces et celles qui dans les dernières années ont fractionné les anciens
types. Ce premier tableau donne la division des Lichens suivant leur
manière de végéter. Si le Lichen dont on s’occupe a un thalle gélatineux-
transparent, on va de suite au tableau indiquant les genres de la
15° famillle, Collemacées. Si ce thalle n’est pas gélatineux. il faut
examiner s’il est formé de tiges, de lanières, de feuilles ou s’il ressemble
à une croûte et les deux tableaux suivants font connaître la famille et
la page où on trouvera la distinction des genres de cette famille. Une
fois le genre connu, on arrive vite, en parcourant les caractères qui
différencient les groupes formés dans ce genre, à trouver le nom de
l'espèce. Cette Flore peut-elle servir à une détermination scientifique
de tous les Lichens ? Je nele crois pas, ou plutôt on peut y arriver pour
certains et non pour tous. Une des raisons en est que M. Boistel a
attribué à tous les Lichens des gonidies vertes, et cependant la distinc-
tion entre les gonidies vertes et les gonidies bleues peut être faite à la
loupe, en enlevant avec un canif un petit fragment du cortex sur une
partie jeune du thalle, Du reste donner des déterminations scientifiques
n’est nullement le but que l’auteur s’est proposé. Il a voulu que le
botaniste trouvant quelques Lichens en récoltant des plantes vasculaires,
que le simple amateur, que la personne même non initiée aux principes
de la Botanique, puissent nommer le Lichen qui leur tombe sous la
- main. Cela est-il possible ? Oui, et par conséquent l’auteur est arrivé
à ses fins. Ajoutons qu'il s’est avancé un peu plus loin dans la science
que nous ne l’avons dit plus haut, car çà et là il nomme les variétés,
indique les réactions et même la forme des spores. Ce dernier caractère
est du reste presque indispensable pour certaines espèces des genres
Lecidea et Verrucaria. Sans nous arrêter à certaines critiques que l’on
pourrait formuler sur le choix de certaines espèces regardées comme
types, il est incontestable que M. Boistel a fait une œuvre de vulgarisa-
tion qui sera utile à beaucoup de personnes : c’est du reste le seul
éloge qu’il ambitionne.
(A suivre). | Abbé Hue.
- 425 — Lille. Imp. Le Bigot frères. Le Gérant : Th. Clerquin.
TREND
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Tome 10. Planche 10
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MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT
vue générale de Botaniq “es le 15 de cape
; ue et ts pe est composée de 32 8 pages avec pl
et figures dans le 1
Le prix annuel ob d'avance) est de
20 îr. pour Paris, les Départements et l’Algérie.
22 fr. 50 pour l’Étranger.
Aucune livraison n’est vendue séparément.
| Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul
_ DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris.
_ Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. cn BONNIER,
_ professeur à la Sorbonne, 15, rue de l’'Estrapade, Pari
RCE sera rendu compte dans les revues spéciales des rai mémoires
notes dont un 1 exemplaire aura élé adressé au Directeur de la Revue
générale d de a Dep é ser.
verlure
- Les auteurs des travaux insérés dans la ser À ic Br de Svisnires ont
_ droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires à part.
LISTE DES AUTEURS
des principaux Mémoires ou Articles parus dans la
Æevue générale de ladepe
| AuBxrr, docteur ès sciences. CRAUVEAUD, or adjoint . rEcse
é: nn Prrargs à l'Ecole de da ne
: médecine d’Alger. ds re maître de Conférences see
Briquer, peer à l’Université de |
Genève $
Boxer (Gaston), n membre de V'Acadé- :
Re res de l'Académie des D.
Bou, Didier de la Société & e : EVAU:
_ Mycologie, versité de
eu an de a Faculté des | Ducs
| Duvour, dicectéur-adjoiat du Labora-
‘toire ee logie végétale de Fon-
_taineblea
Ertxsson re nr à l'Acadé-
>. mie royale d’Agricullu
-Montpe
FLOT, ic: " sciences, *
_ Focxeu, docteur ès. sciences.
FRANCHET, répétiteur au Muséum.
Gain, maître de Conférences à lV'Uni-
versité de Nancy.
GÉNEAU DE Re professeur à
l'École de médecine de Reims,
Grarp, él: à la nent
Guiexarp, membre de l'Académie des
_ Hecxet, es: à l'Université de
Marseille.
ip Ste à Foie forestière |
| Parmenrier, docteur ès sciences,
. (L'Abbé Jo).
ice, garde : général des forêts,
eme aps ” sciences de
à. Preis | ati. es.”
_ Hus (l'abbé), lauréat de l'institut.
Br te arts à la Faculté
rer peut À à l'Université de
Lausanne
Jacoe pe Concnnt. PTS sciences,
Janczsveat br spas à ere
_sité de €
_ JONKMAN, de pr dUirent
| Juweuse, ar me àla tord :
des Re
LDERUP-| es à. scien-.
ces, de: rame de Cope
un (de), professeur à l'Université
ito.
messe ep el Lu PES See. …
RS ner | Wamuxe, professeur à l'Uni
MaACMILIAN Sa professeur
1 ; sofa. %
re de Suède.
F LAHAU rs primeur à l'Université de.
PALLADINE, professeur à l'Univ b
Varsovie.
PRILLIEUX, professeur à l'institut
nomiqi
PAUNET, ste de Conférences à à
| rs (William), docteur ès s
SecNerTE, docteur ès sciences.
| TRouvEnN, À ete à r
1 di
TRaBur, ner à l’École de
_. d'Alger. |
Vazcor (J. le l'Ob
Lun», de l'Université de Copen
. versité de Minn
MaGnis, Fr à 'OnIrea
Besan
nçon,
MARMIER, res ès sciences, , de
titut Pas
MASCLEr, né de Finstitut, :
MarTrucuoT, maître de Cintérenhéé
Sorbonne. :
Mer, directeur de la Station fore
de l'Est, Re
MESNARD, — à l’École de
ine de Rouen, 7
MoLLianD, Fes de 2 à
Sorbonne,
NauDiN, membre de l'Académie
sciences,
PouLsen, docteur ès sciences, de
versité de Copenhague.
versilé de Toulouse.
Fab ire ne ape ÊE
x, docteur ès sciences.
SaporrA (de), correspondant de
fitut.
esançon.
du Mont
Vas rie membre de PA
_des sciences
DIRIGÉE PAR ns
M. Gaston BONNIER ee
MEMBRE DE L'INSTITUT,
+ PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE d
is
dans le texte), par M. Henri Coupin
û SUR LA TOXICITÉ
DU CHLORURE DE SODIUM ET DE L'EAU DE MER
A L'ÉGARD DES VÉGÉTAUX
par M. Henri COUPIN
L'étude de l’action des poisons sur les plantes a été jusqu'ici
absolument négligée, malgré l'intérêt qu’elle présente au point de
vue de la physiologie végétale, de la physiologie générale et, jusqu'à
un certain point, de la pratique agricole.
C’est dans l'intention de combler cette lacune que j'ai entrepris :
une longue série de recherches dont je publie ici la première note.
Le but que je poursuis surtout est de connaître quelle est la dose
toxique de chaque poison afin de pouvoir les comparer entre eux et -
voir quelle relation il y a entre leur toxicité et leur nature chimique;
les nombres obtenus permettront aussi de comparer les mêmes
Poisons avec leur manière de se comporter à l'égard des animaux.
À part de petites notes isolées et sur lesquelles nous reviendrons ,
à l’occasion, les seuls trayaux que nous possédons sur la que |
Sont ceux de MM. Louis Kahlenberg et Rodney H. True (1) d’une
Part et de M. F. Heald (2) d'autre part. Mais les expériences de ces |
trois auteurs, outre qu’elles ne s’adressent qu’à un petit nombre de
Corps chimiques (3), ne paraissent pas avoir toute la précision .
désirable, Ces auteurs, en effet, prenaient une plantule dont la
radicule avait de 4 à 5 centimètres de long (Lupin, Pois,
Courge) et, après avoir marqué un trait à l'encre de Chine à
+
%e Louis Kahlenberg and Rodney H. True : On the loxic action of dissolw
‘ salts and their. electrolytic dissociation. (The botanical gazette. Vol. XH, me
: rase 1896). x
* (2) F. D. Heald : On the toxic effect of dilute solution of acido and salts
_ "POn plants. (The botanical gazette. Vol. XXII, n° 2. rss “nan à
. 4. Les acides sont surtout étudiés.
178 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
millimètres du sommet, les mettaient à germer dans diverses solu-
tions toxiques. Celles qui croissaient peu et dont l’aspect général
était malade étaient considérées comme tuées. Les observations
étaient faites, au minimum, au bout de 15 heures et, au maximum,
au bout de 48 heures. Mes propres expériences m'ont montré que
ce faible laps de temps ne permettait pas de se rendre compte de la
vitalité de la plantule. Tout au plus, de ces expériences, pouvait-on
tirer le chiffre de la dose (ou plutôt d’une des doses, car il yena
une multitude) qui ralentit la croissance, mais non celui de la dose
toxique. Ce n’est que dans les cultures durant 8, 45, 20 jours et
même plus que l’on peut affirmer — et encore souvent difficilement
— quelle est celle qui a été tuée. La croissance pendant les pre-
mières heures ne signifie absolument rien. J'ai souvent vu des
racines croître, dans certaines solutions, autant que dans l’eau
distillée, puis mourir au bout de 3 ou 4 jours. D’autre part, les
plantules dont la croissance s’était considérablement ralentie les
premiers jours, ont souvent repris une certaine vigueur au bout de
: 3 ou 4 jours, soit par le réveil de la racine principale, soit e là,
naissance de radicelles nouvelles.
= MÉTHODE EXPÉRIMENTALE. — La méthode que j'ai employée pour
| _ faire ces études est très simple. Elle consiste à faire germer une
* série de plantules dans de l’eau distillée additionnée d’une certaine
dose pour 100 du poison étudié. On établit ainsi une série de cul-
_tures de moins en moins riches en poison et on note les vases où
_ la plante est tuée et ceux où sa végétation est troublée. En général,
on commence à faire des solutions à 5 c/o, 4 °/o, 3 °/o; 2 °/0, 1 °/o,
4/29/, 1/4 °/o, 4/8 °/o, etc. Si l'on voit la plante mourir dans la
_ solution à 3 °%, par exemple, on fait de nouvelles solutions à 2,1;
_22;2,3;2,4; 2,5; 2,6; 27; 2,8; 29; 3°}, toujours en mettant
_ comme témoin un pied dans eau ordinaire. On arrive ainsi à avoir
: le chiffre de la toxicité avec une approximation suffisante qu'il est
: inutile He mas à l'extrême, par suite des variations indivi- #
LÉ
plantules.
_ Les solutions sont placées dans des verres que l'on entoure Où où
‘ non de papier noir. Les graines sont d’abord gonflées dans l'eau,
puis mises à germer dans du papier buvard. Ce n'est que lorsque
es ne ont une racine de 2 à 3 centimètres qu’on _ met Là
TOXICITÉ DU CHLORURE DE SODIUM 179
germer dans les solutions empoisonnées. Pour cela, on les maintient
à l’aide d’une épingle dans le trou d’un bouchon flottant à la surface
du liquide (fig. 24). Il faut que les racines et une petite portion de la
graine baignent dans ce dernier. Sans cette précaution, ou la graine
se dessèche ou elle est submergée et, dans les deux cas, sa croissance
est troublée ou même annulés ; c’est là malheureusement un fait
qui arrive et, souvent, on voit tout série d'expériences perdues
par suite de la non-germination d’une des graines de la série. À ce
sujet, je recommanderai de piquer l’épingle dans le bouchon de
manière à ce qu’elle traverse le trou en son milieu, et non en-dessous
comme on le fait quelquefois. Si
_ la germination dure trop long-
_ temps, on rechange, bien enten-
du, le liquide de temps à autre.
_ Pour avoir desrésultats certains,
il est bon d’ailleurs d'attendre
pour arrêter l'expérience que la
plante qui croît dans l’eau dis-
_ tillée commence à se flétrir.
Il est évident a priori, et la
moindre expérience le prouve,
que toutes les plantes ne réagis-
sent pas de même à l'égard des
Poisons. Aussi, pour comparer
_ Ceux-ci, est-il nécessaire d’étu-
É dier leur action sur les mêmes
Plantes. J'ai fait choix du Pois et
: du Blé de Bordeaux qui, tous
deux, germent fort bien et dont
É les matières de réserve permet-
| tent un grand développement
Fig. n Diaposttis employé pour faire
Sans autre nourriture. Ce n’est ae
_ Au’exceptionnellement et, en outre, que j'ai étudié d’autres ER
de appelle équivalent toxique le poids minimum du poison que
Bssout dans 100 parties d'eau, empêche la germination.
: À nine qu'un Pois germe dans une solution de subi
Corrosif à 1,66 °/, et ne germe pas dans une solution à 4,67
Avalon toxique du sublimé Corrosif, _. le sera be
180 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
1,66. — Si l'équivalent toxique pour le Blé est de 1,80, je diraique
le sublimé est plus toxique pour le Pois que pour le Blé. — Enfin,
si un autre chlorure a un équivalent toxique de 0,53 pour le Pois,.
je dirai qu’il est beaucoup moins toxique que le bichlorure de
mercure.
‘ La même méthode permet aussi de connaître d’autres éléments.
Considérons par exemple le schéma de la fig. 25, où j’ai représenté
par des lignes plus ou moins longues les dimensions qu'’atteignent
les plantes d’une série de cultures.
RE
Fig. 25. — Schér tant les différentes dimensions des plantes
” d’une série de culiurés.
En a, b, c, les plantes sont mortes presque dès leur immersion.
En d, la plante a cru pendant deux ou trois jours, puis est morte.
En e et f, on a des plantes rabougries.
+ En UA h, à, on a des plantes bien développées, mais moins que les”
En j jet k, on a des ge aussi bien développées que dans l'eai
Le distillée.
L'est la longueur de la plante ayant germé dans l’eau distillée.
_ On pourra dire:
La dose de d est celle de 1 ‘équivalent toxique.
Les ae de g, : et î lantsent un a peu la croissance.
T + ie
... AUS UUSCS LL FLE y
© Chaque fois que je le pourrai, je noterai toutes ces doses, ee
#1 chose n'est pas toujours facile <
dechaqueplantule. en
Enfin, pour les substances utiles à la séstation: mais is qui à
certaine € dose deviennent pond il net de noter e 7
TOXICITÉ DU CHLORURE DE SODIUM A81
la dose optimum. Il pourra alors arriver que l’on ait deux doses
indifiérentes, l’une en-deçà, l’autre au-delà de la dose favorable,
comme cela est figuré dans le second schéma (fig. 25), où les doses
vont en diminuant de a à t.
Ces considérations générales sur les Poisons étant données,
j'aborde la question de la toxicité du chlorure de sodium qu’en
raison de son importance, j'ai étudié avec un peu plus de détails
que celle des autres corps.
Bien que les effets du chlorure de sodium aient été abordés par
ui
ip ji: ss 6h iis sa
TE rose a Dose Dose Dose dsbilé
teur indifferenle. lovorablè indifférente
germinalion
Fig. 26. — Schéma représentant la série complète des doses.
plusieurs auteurs ( 1), soit au point de vue purement botanique,
au point de vue agronomique (engrais ; mise en culture des marais
Salants, etc.) on chercherait vainement des chiffres sur sa toxicité.
On sait que ce sel existe dans les eaux de la mer en diverses pro-
portions, dont les exemples ci-dessous donne une idée es
(pour 1000 parties d'eau) :
Océan atlantique Méditerranée
Chlorure de sodium RO
— de magnésium... 2,9% à + ARE
Sulfate de magnésie RU Ras : dE
de soude... ;....... 0,27 a.
2 de chdug 1,00 HR r rs.
Chlorure de potassium a 0,80
A Isidore roi Walker, Truchet, Mathieu de
Péligot, G , Lesage, Vandevelde, ete.
182 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
CAFOOAAE He CRUE... LA: See 0,36
DrORUPE UE S0dUME 0,55
ER Re à... trace
OO UE DORE 0,20
| ; 31,14 37,65 17,66
La solubilité du sel marin est d'environ 35 °/.. Nécessaire aux
plantes marines, le chlorure de sodium est nuisible pour les plantes 4
de l’intérieur des terres. Mais dans quelle mesure et dans quelle
proportion ? C’est ce que vont établir les expériences ci-dessous.
1° Blé de Bordeaux. — Dans le tableau ci-contre comme dans
… les suivants :
_ G indique, en centimètres, la longueur de la partie aérienne,
depuis la graine jusqu’au sommet de la feuille la plus grande.
R indique, en centimètres, la longueur de la plus grande radicelle.
Il résulte du tableau précédent (voir page 183) que, pour le Blé :
1° L'équivalent toxique du chlorure de sodium est de 1,8.
+ 2 Le chlorure de sodium à 1,6 et 1,4°/, retarde la croissance du
2 Blé et notamment celle des radicelles.
| 3 Le chlorure de sodium à 1,2 et 1 °/o retarde un peu le croissance
_ du Blé.
- 49 Le chlorure de sodium à °/0 est indifférent à la croissance
du Blé.
or. Pois Prince Albert. — Dans le tableau de la page 184 :
di: indique, en centimètres, la longueur de la tige.
R indique, en centimètres, la longueur de la racine primaire.
_Il'ya ici un fait curieux à noter, bien qu’il ne se soit produit que
dans cette expérience et non dans d’autres analogues. C’est que,
le 3 décembre, la petite plante ayant poussé dans le chlorure de
Fe sodium à 1 °/, avait une fleur en bouton de 1 /2 centimètre de long.
_ Mais le 5 décembre, la plante s’est brusquement flétrie (peut-être
_ par suite d’un accident} et la fleur n’a pu s'ouvrir. Ses radicelles
_ n'avaient d’ailleurs que 1 à 20m de ua et, comme la racine prin-
ne Re étaient rougies à l'extrémité.
pré Part la suivante (ir
17401
able de la page 183).
CR LÉ
TOXICITÉ DU CHLORURE DE SODIUM 183 :
DÉBUT DE L'EXPÉRIENCE : 23 ocroBre 1897
Proportion 25 97 2 6 15 2 6
du chlorure
de sodium | OCtob. |! Octobre | Novembre | Novembre | Novembre | Décembre | Décembre
G. 2
2 %/0 Mort
R. 4
G.21 G. 21/2 G. 21/2
L,8 °/o le / Mort
À: H: ON.
| | G.12 |
He G. 2 G. 312| G. G. 6 R. 3 G. 13
: R.112| R.1 2.2 | pas | FR
radicelles).
à G.12 a
1 | G. 112 | G.312| G. 4 BR. 3 G.13
1,4 °/0 : LÉ |
J R. 1 1/2 R. : à R: (Petites R. 4
radicelles).
: G. 7 G. 8 amie
1,2 ») G:6 ki 7 R. 7 10).
R. 61/2 | (Apparition |(Nombreuses| (Petites | R. IL
dornicelles. radicelles). | radicelles).
me | eamemutnmmnons
6: 7 G. 8 4 a
À G. 12 G. 12
ex Lip | nn
Pa R. 5 (Appariti on | (Nombreuses H 1 R. 12 !
de petites | ;adicelles).
. | radicelles).
G. 11 6. 1 à
120} G.61/2| R. 10 R, 12 G.15 | G. à es.
R.6 { ition (Nombreuxes R, 15 R, L k ;
de petites
redele. radicelles).
nes. l'annee :
| G. 11 G. 11 ne
L Eau 6: G.,61/2 | R. 10 RE G, 15 G. 20 F
! distiée | R.3 | R.6 (Apparition | Nombreuses! R- 15 | R.18 | R.
be. : de p petites À he vtr Re
184 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
11 résulte de ces deux séries d’expériences que (pour le Pois) :
4° L'équivalent toxique du chlorure de sodium est 1,2. .
2 Le chlorure de sodium à 1 °/, est très nuisible, presque toxique.
DÉBUT DE L'EXPÉRIENCE : 11 OCTOBRE 1897
RL 6 À 25 27 29 2 15 3
]
ane. | Octobre | Octobre | Octobre | Octobre | Octobre | Novemb.| Novemb.| Décemb
&: 1
… G.1/2| p 4 |G-11/2| G.11/2| G. 2 G. 2 G.21/2| G.10
L'A
Hs @radi- | R.4 |R.4 R.5 R. 5 R.5 R. 6
celles).
G. 2
dre | G. 122 G.3 G:3 G.31/4| G.5 |G.8 G.9
05°, R. 6 | /
R.2 | Groûi |R.7 |R 7 |R.71/2| R.10 | R.10 | R.10
È celles). |
| 6.1
omwel 12] Re 64 |6.4 |64 |6s |c.e6
R.2 (8 radi- | R. 7 R.7 R,71/2) R.10 |! R.ti
| celles). :
+ Ge
H Se GE : | : :
Lois, ets !6.6 67 | 6.10 | #5
R.3 (15 radi- | R, 12 HR: 1815 | R: 15 ER. #5
| celles). ’
G. 4
G. 4 R. 10 Ê G. 147 G. 6 G. 7 G. 10 Œ 43
+3 |(Usradi- | R.12 |R.15 |R.15 R.15 | R. 15
celles). | |
ï ge Le chlorure de sodium à 0,8 et 6°), retarde beaucoup la croissance.
&o Le chlorure de sodium à 0,5 °}, retarde " peu la croissance. de
ÿ° Le chlorure de sodium à 0,25 */. À t à la ace
Nuits LA
a 2 Vence. < De plusieurs expériences, il est résulté que l'équiv
n le sodium pour la dire est de 1,1.
TOXICITÉ DU CHLORURE DE SODIUM 185
4 Lupin blanc (voir le tableau de la page 186):
Il résulte de cette série d’expériences que, pour le Lupin blanc :
1° L’équivalent toxique du chlorure de sodium est de 1,2.
2° Le chlorure de sodium à 1 °/0 est très nuisible, presque toxique.
3 Le chlorure de sodium à 0,8 et 0,6 °/, retarde sensiblement la
croissance.
DÉBUT DE L'EXPÉRIENCE : #4 DÉCEMBRE 1897
ge 9 13 18 22 27
du chlorure
de sodium Décembre Décembre Décembre | Décembre Décembre
6: G.2 G. 2
14,5 ‘/. . “. 1 à vs Mort
R, 4 R. 4 R,4 R:&
G. 12 G. 11/4 G. 2 6
1,3 °/, # £ |
R. 2 R.4
. G, à G. 5
(a G.1 G. 2122
h.:9
Fa 4 G.4
+ 2 G. 21/2
R. 5 R.6
à G:5 G£
| de. 6.112 | 6.3
H: 5: R 8 R. 10 R;:H
: } G. 6 G.8
06 +, 6.112 1 6G:3
Ni R.5 R. 8 R. 12
Eau G 11/22 | 6G.5. 6. 8 G. 10
distillée | R.10 | R.12 R.2 | R.2
Je Maïs (voir le tableau de la page 187) :
| : résulte de cette série d'expériences que, pour us Maïs:
TT
186 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
2° Le chlorure de sodium à 1,3; 1 et 0,8 °/, retarde . la
croissance.
3 Le chlorure de à 0,6 °/, retarde un peu la croissance.
DÉBUT DE L'EXPÉRIENCE : 11 DÉCEMBRE 1897
En bite 13 18 27 31 3
du chlorure
de sodium Décembre Décembre Décembre Décembre Janvier
0 G, 0
2 oo | Mort Mort Mort
R.1 R. 1
: G.0 G. 0 4
15 4 Mort Mort Mort É
R. 2 R. 21/2 . ne
G. 0 G G. 0 |
1,3 °/0 Mort
R, 2 R. 4 R. 5
6. 0 6.0 .1 G. 1/2 4
12% | és é Mort |
R.1 R. 21/2 R. 3 î |
G G.
1%, G. 0 1/4
R. 4 R.6 R. 61/4
08 G. 0 6; 1 G. 11/2 G.21/2
D : Pre R;-6 R. 61/4
a G. 0 6. 3 6. 5
R. 2 (ie R. 10 R. #5
Eau en G, 0 G. 11/2 | G. 10 G; 13
me R.10 | R.45 R. 20
| Résumé, ps ‘e quil faut surtout retenir de ces expérience
c’est que léquiv: du chlorure de sodium est de
4, 8 pour le Blé ;
. pour le Pois ; :
TOXICITÉ DU CHLORURE DE SODIUM 187
1,1 pour la Vesce ;
1,2 pour le Lupin ;
1,4 pour le Maïs ;
: A1 DÉCEMBRE 1897
DÉBUT DE L'EXPÉRIENCE
Proportion 13 18 27 31 3 ,
: du chlorure î
de sodium Décembre | Décembre | Décembre | Décembre Janvier
G.
2°}; Mort Mort Mort Mort
R.
G.: 172 G.. 1/2
15°, ; / Mort Mort Mort
H,3 R.4
G. 1/ G. 1/2 G. 1 |
1,4 : £ Mort Mort
R' + 1 BR 11/2
G. 1/4 G. 1/2 G. 1/2 G. 1/2 4%
H + |: ER R. & R.°4
G. 1/4 G. 1,2 G. 31/2 | G.4
H. 1 R.5 R. R:9 R. 10
G. 1/4 G. 1/2 G, &
R-+ K.Æ K.-11
G. 1/4 G;1 G, 4 G. 6 G. 8
R.1 HE R. 10 R. 42 KR, 13
G. 172 6.7 : GE G 14
R:# R. R. 10 H.: H:1
En somme, pour les plantes ne croissant pas citer ;
d de la mer, la toxicité moyenne du chlorure de sodium est d'environ :
188 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Nous venons de voir que la toxicité du sel marin pour la plupart
des plantes est de 1,5 °/.. Or, les eaux de la mer en contiennent
environ 2,5 */ et les terres qu’elles baignent sont encore plus salées.
C’est ce qui explique la limite parfaitement tranchée qui sépare les
flores marines et maritimes de la flore de l’intérieur du continent.
Ici, une question se pose (1). Les plantes de l’intérieur des terres
que le hasard amène dans la zone salée meurent-elles seulement
parce qu’il y a du chlorure de sodium ? Les autres corps qui se
trouvent dans la mer n’agissent-ils pas aussi ?
Pour s'en convaincre, il suffit d'étudier la toxicité de ces der-
niers et notamment du sulfate de magnésie et du chlorure de magné-
Sium, qui, en raison de leur proportion, sont évidemment les seuls
pouvant agir. On trouve que la toxicité du premier est voisine du
1 °/0 alors que sa proportion dans l’eau de mer n’est que de 0,75 °/o.
On voit aussi que la toxicité du chlorure de magnésium est voisine
de 0,80 alors que sa proportion dans l’eau de mer n’est que d’en-
viron 0,60 /.. Donc l’eau de mer tue les plantes de l’intérieur des |
terres seulement par son chlorure de sodium et non par les autres :
sels qu’elle tient en dissolution (2). ;
Autre question à résoudre : Quel est le degré de résistance des
plantes marines aux sels en dissolution dans l’eau de mer ? Pour 5
s' m'en rendre Compte, n'ayant pas de graines, j'ai employé un moyen ‘
Fe détourné qui peut permettre aussi d'étudier la toxicité des poisons, ’
ie sn avec moins de précision que la méthode des cultures dans “
l’eau.
Li
| Il consiste à couper des branches bien vigoureuses du végétal 3
à examiner et à laisser tremper la partie inférieure, bien sec-
tionnée, dans une solution plus ou moins toxique. Celle-ci,
_aspirée par la transpiration, pénètre dans les vaisseaux et 5
ns dé sas dans tout le végétal. te
@ Ce paragraphe a été rédigé d'après 1 toire æ. |
St- Vaäst-la-Hougue, où M. ÈS de add es expériences faites au labora .
: times résistent beaucoup plus que les autres à l’action du sel marin
Le Puisque leur dose toxique est d'environ 3 à 4 °, mais cette
Le ur est peu différente de la sine où le aa de sodiu
TOXICITÉ DU CHLORURE DE SODIUM M
Dès lors, dans celui-ci, si la dose est toxique, on voit les feuilles
et les fleurs se flétrir ou se dessécher et la tige s’affaisser si elle est
herbacée. Avec de nombreuses plantes, j'ai vérifié qu’on obtenait
le même chiffre de toxicité qu'avec les germinations, mais avec
moins de précision. Quand, en effet, on est au voisinage de la dose
toxique, on voit, parfois, quelques feuilles inférieures se flétrir,
mais les feuilles supérieures restent vivantes. De sorte que l’on est
souvent dans l’indécision. C’est ce qui m’a engagé à abandonner
cette méthode que j'avais d’abord employée pendant plusieurs
mois ; d’autre part, elle exige de rapporter au laboratoire des
plantes cueillies dans les champs et qui, pendant le trajet, peuvent
se détériorer, surtout pendant l’époque des chaleurs. :
Pour le sujet qui nous occupe, cette méthode, ainsi qu ’on vale
voir, était d’autant plus suffisante qu’au laboratoire de St-Vaast- b-
Hougue, où nous l’avons mise en œuvre, les plantes étaient placées,
aussitôt cueillies, dans Les solutions toxiques:
Voici les résultats obtenus avec du chlorure de sodium :
Beta maritima :
Mort dans une solution’à 4 °/o;
Assez bien portant dans une solution à 3 °/0 ;
Bien portant dans une solution à 2,6 °/c.
Atriplex hastata, var. marilima :
Mort dans une solution à 5 °/..
Assez bien portant dans une solution 4 oo.
Bien portant dans une solution à 3,5 °/.
Cakile maritima :
Mort dans une solution à 4° ;
Assez bien portant dans une solution à 3°/ ;
Bien portant dans une solution à 2,8 °/ 6:
Ainsi, cofnme il y avait lieu de s’y attendre, les plantes mar
Piste dans la mer. -
190 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Ce fait est intéressant à noter comparativement à ce qui se passe
pour les autres sels de l’eau de mer.
En eftet, pour le Beta maritima, V’Atriplex hastata, var. maritima,
et le Cakile maritima, la dose toxique du sulfate de magnésie est
d’environ 3°/..
Pour les mêmes plantes, la dose toxique du chlorure de magné-
sium est d'environ 2,5 °/..
Ces chiffres sont, on le voit, très supérieurs à la proportion des
mêmes sels dans l’eau de mer et à leur toxicité à l’égard des plantes
bon maritimes.
Nous concluerons donc que les plantes maritimes sont adaptées
presque exactement à la proportion du chlorure de sodium contenu
dans l'eau de mer, mais qu’elles le sont beaucoup plus au sulfate de
_ magnésie et au chlorure de magnésium.
Autrement dit, les plantes maritimes mourraient si la proportion
du sel marin augmentait un peu dans l’eau de mer; mais elles
_ résisteraient encore si la proportion du chlorure de magnésium
devenait triple ou même quadruple ( 1).
__ (f) Travail du laboratoire de botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Fe
© NOTE SUR LA POLLINISATION DES CACTÉES
| par M. L. G. SEURAT.
Les Cactées sont extrêmement abondantes sur les hauts plateaux
du Mexique ; dans le vallée de Mexico, en particulier, on en trouve
de nombreux représentants dans tous les endroits arides. La florai-
_ Sona lieu en avril et mai.
OpunriA. — Nous avons eu l’occasion d'examiner de nombreuses
fleurs de Nopal (Opuntia Tuna); voici ce que nous avons observé :
Dans une fleur épanouie, les étamines très nombreuses sont
_ étalées, à une certaine distance du style et du stigmate; ces étamines
sont douées d’une mobilité très grande sous l’action d’une excitation
| mécanique : en touchant légèrement le filet dans sa partie interne,
L c’est-à-dire qui regarde le pistil, on voit au bout de peu detemps
| l’'étamine se courber et se diriger, d’un mouvement d’abord lent,
|
Mais qui s’accélère, vers le ni De ou ie re si on a touché une Fe :
_étamine supérieure, c’est tr liquel’anthère;
ee
_ si c’est une étamine placée intérieurement, c’est contre le style.
Naturellement l’étamine imprègne de pollen le style ou le stigmate.
. J'ai noté 4 à 6 secondes entre le moment de l'excitation et l'ins-
(ant où commence le mouvement; dans les étamines périphériques,
. le retard est plus grand; j'ai observé le phénomène sur des fleurs
8 ee sur la plante, et sur des fleurs coupées et rapportées à la
à de aucun cas je n'ai vu les étamines se mouvoir sans Avoir =.
Subi une excitation. #.
Si l’on examine une fleur d Opuntia Tuna sur le point d’éclore,
est pas rare d’ y trouver une Abeille : l’insecte entre en écartant
les pr et sort au bout de peu de temps pour aller sur une autre
ur. Les étamines sous l’action de cette excitation se rise
; re Style et le stigmate ; on peut s'en rendre compte en exai
les choses sur une fleur qui vient d’éclore. D'ailleurs le % ©
insecte pénètre dans la fleur, | les étamines s se Énuesirre
‘ouvrent de pollen.
nombre de petits Diptères enfermés dans la fleur lors de sa ferme-
_ Que pendant un temps relativement court. C’est sur cette différence
à!
192 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
La pollinisation de la plante est donc due à la mobilité extrême
des étamines et à la visite de l'Insecte.
J'ai observé le même mouvement des étamines, lorsqu'on sci
le style, dans la fleur d’une autre espèce, l Opuntia tunicata (Abrojo).
Cereus. — Les fleurs très grandes, d’un blanc éclatant, ont un
style très long, dont les branches stigmatiques sont à un niveau
supérieur à l’anthère la plus élevée. De plus l'excitation des éta-
_ mines, faible ou violente, ne produit aucun résultat : l’étamine
reste immobile. La pollinisation se fait donc par le secours des
insectes. Voici ce que j'ai observé : la fleur s’épanouit et ne tarde
pas à se fermer (12 heures environ après l'épanouissement). Elle …
paraît alors flétrie. La fermeture des pétales a rejeté les étamines
au centre de la fleur et c’est probablement à ce moment que se fait
le dépôt du pollen sur le stigmate et le style; d’ailleurs un grand M
ture doivent FRsnen jouer un rôle dans le transport du pollen. :
Il ya donc une fiérence absolue entre la pollinisation chez #
_ les Opuntia et la pollinisation chez les Cereus. Dans les Opuntia,
l'insecte est nécessaire au transport du pollen, la fleur reste e long-
temps épanouie; dans les Cereus, au contraire, le rôle de l’insecte,
_ S'il existe, est plutôt secondaire; de plus la fleur ne reste épanouie
: se nous attirons l'attention.
INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX
SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX
par Ch. DASSONVILLE /Suite
IL. — Acrion Du PHOSPHATE DE POTASSE SUIVANT LES DOSES
(DÉTERMINATION DE L'OPTIMUM DE CE SEL)
30 mars. 12 grains res _ “pes des solutions nn
renfermant respectivement 2 (liqueur de Knop), nd 7
phosphate de potasse. a
Le 11 ras, les comparaisons donnent les résultats suivants :
ne 1000
0.125 SR es 0 #00
SOL, = + SOL, So, Eu
Longueur des racines . . . . 4 cent. 6 cent. 20 cent.
Ce qui exprime un fait déjà énoncé : le phosphate de potasse :
favorise le développement des racines en longueur. F
Les dimensions de la tige et des feuilles montrent des aifté-
_ rences analogues, mais moins considérables. .
| La marche de la végétation s’est maintenue ahé ce sens; mais le.
; 30 mai, les deux premières cultures ont versé; la troisième a pour-
_ Suivi son évolution et a donné des fleurs réduites à leurs dome .
La longueur. des racines est :
Sol. à ss 4 cent.
Sol. à ee 8 cent.
Sol. à Le 22 cent.
Dans les conditions de l’expérience, la dose - ES . due à ae
es favorable. Il est vraisemblable que la dose optima véri É b le es
Yi aurait nou de recommencer nt rience 8
49% REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
MORPHOLOGIE INTERNE
J’étudierai l’action de ce . es la structure en Rien les
_ plantes nées dans
1000
1° Racine. — a. Solution de Knop. (Voir page 64 et fig. 43, PI. 8).
0.500
2548 b. Solution avec — de phosphate de potasse.
Le diamètre de la racine est diminué (comparer fig. 43 et fig. 44, |
_ PI. 8). La concentration du phosphate a pour effet de lignifier tous
les éléments du cylindre central, à exception du péricycle et du
2 HpOr.
Les vaisseaux sont fortement lignifiés, aussi bien ceux du centre
que ceux qui s ‘appuient sur l’endoderme.
L'écorce n’a pas de lacunes ; elle ne présente pas trace de ligni-
4 | fication. Les poils absorbants sont nombreux.
te En résumé, l'augmentation de la dose du phosphate, dans la
_ liqueur de Knop, réduit le diamètre de la racine, lignifie le cylindre :
| central, empêche la formation des lacunes dans l'écorce et augmente le
nombre des poils absorbants. ‘4
+ Han . 2me Entre-nœud inférieur. 60% jour.
a. Sol. re © (Voir page 65 et fig. 48, PI. 8).
b. Sol. 2 (rie 49, PI. 8). L'augmentation de la dose du phos- LA
_phate a diminué de moitié le diamètre de l’entre-nœud. La moelle
_ persiste en partie. ‘4
Le méristème vasculaire forme un anneau de cellules très
_ petites et très fortement lignifiées (lig.) qui réunit, sur un même
cercle extérieur, un grand nombre de faisceaux (18). Le cercle
Cette disposition établit “a : appareil de ces se important
L écorce estrelativem attr quatr
. es ( es à paroï : mince. L'épiderme est peu épaissi.
51 comparaison des £ sure 48 et 49 (PI. . montre ques
Quand on porte au double a dose d'acide p rique de la solu
se le nombre des ssises de écorce de la base de la
L
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 195
_ est augmenté ; le méristème vasculaire se lignifie très fortement et
_ forme dans l'épaisseur de l'organe un support très résistant.
Les plantes dont nous venons de comparer la structure ont été
soumises à des conditions qui ne différaient que par la 0e du
phosphate de potasse contenu dans le milieu ;
Elles ont versé en présence des doses faibles et ont présenté
à la base de leur tige une structure pauvre en éléments lignifiés ;
Elles sont restées parfaitement droites avec une structure
très riche en éléments de soutien, en présence des doses élevées.
On peut donc conclure : | AT
Le phosphate de potasse à dose concentrée (0 gr. 500 par litre) À
empêche la verse du Blé par la lignification qu’il provoque au niveau
. des entre-nœuds inférieurs de la tige. Cette lignification s'observe égale- ns
ment dans le cylindre central de la racine.
B. 3me entreRaBUE Une ere Fe) À.08 rte le méristème
_ vasculaire ne présente g. 50, PI. 8). Il existe
un cercle ltéeieut de 18 obus. Les vaisseaux de disposition
_ langentielle restent minces comme à la base de la tige dans la solu-
tion de Knop. F
Un deuxième rang extérieur de faisceaux s'appuie, à la péri- :
Phérie, contre l’avant-dernière assise, réduisant l'écorce à ns
seule rangée de cellules. :
_ Tout le tissu compris entre ces deux cercles de faisceaux est à
parenchymateux, à grandes cellules analogues à celles de la moelle.
_- Les coupes ont une analogie frappante avec celles de la tige des
Plantes qui ont vécu dans un milieu moins riche en acide RS
Phorique. |
Or, on sait, par les travaux de Garreau, are de :
M. L. Pierre, Leplay, Berthelot et André, que le phosphore ne.
Ccumule dans les à res mo que vers a in de
gétation. :
il est intéressant de constater, ici, k C s'est dans les régions )
tion est très faible.
196. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
III. — ACTION DU SILICATE DE POTASSE.
OPTIMUM DE CE SEL.
(30 mars). J'ai compare bé cultures de blé poussant dans une
solution de Knop ayant us * de phosphate de potasse du Blé
cultivé dans la même liqueur additionnée de silicate de potasse
aux doses respectives de Oer-5, 18r., 2er. par litre.
MORPHOLOGIE EXTERNE
Au début, la croissance des racines est maxima à la dose de .
Okr-5. À 2r./1000, les racines sont sensiblement moins développées
que dans la solution privée de silice.
Le développement des organes aériens suit un UN inverse (1).
(30 mai). Le développement des racines est sensiblement peer F
ee portionnel aux doses de silice.
Les tiges ont les dimensions suivantes :
| sans smicare | suacare Ogr.5/1000 | siLicare 1/1000 siLiCATE 2/1000
| LE coloration va progressivement ds jaune-vert au vert-foncé,
_dela solution sans silice à la liqueur concentrée en ce sel.
_ Les tiges sont rigides. Elles n’ont pas versé ; mais les limbes
An luisants des feuilles inférieures forment, avec la tige, des angles
. très aigus, « comme si elles avaient fléchi sous l’action d'un PE
ae lourd.
Les plantes portent des fleurs avortées.
= Ces expériences ne permettent pas de conclure au rôle de la
. silice sur le maintien de la verticalité, puisque les solutions con
“L tenaient du phosphate de potasse à dose suffisante pour em ê
cher la verse. Elles expriment seulement que, dans Je condit OD:
EN Men: que ces eflets ne conduisent à aucune be: je crois
L v “ae Lo ap parce +. sont montrés constants et très arr s te te
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 197
Ê ‘de l'expérience, le silicate de potasse est favorable à la croissance de
la plante.
MORPHOLOGIE INTERNE
1° Tige. — En présence du silicate de potasse à 2/1000, la struc-
ture du 2me entre-nœud inférieur de la tige est absolument la
. mème qu’en l'absence de silice (fig. 49, PI. 8).
Au niveau du 3% entre-nœud supérieur, les coupes montrent une
lignification intense (fig. 51, PL. 8), alors qu’en l'absence de silice (1)
_ (fig. 50, PI. 8), tous les tissus restent parenchymateux.
}” épiderme est fortement cutinisé. Les deux assises qui lui sont
- Sous-jacentes sont très lignifiées ; leurs cellules restent petites.
= Les éléments du méristème vasculaire sont larges, comme en
l'absence du silicate, mais les faisceaux se relient à la périphérie …
Par des cellules qui prennent énergiquement le vert d’iode.
_ Les assises-limite et les vaisseaux sont fortement lignifiés.
2° Feuille. En l’absence du silicate, le tissu hypodermique est
Quand la silice entre dans le liquide nutritif pour la proportion
_2/1000, le tissu hypodermique est très abondant, très lignifié. Il
relie toutes les nervures, même les plus petites, aux deux pen
Par une bande épaisse.
Les poils sont abondants.
CoNcLUSION. — Le silicate de potasse favorise la croissance dé la ke
| Plante. A dose de 2 gr. par litre, il n'a pas d'action sur la structure
de la base de La tige ; mais il lignifie très énergiquement les éléments
“pré du ‘sommet de cet organe et le tissu orne Eu _
de à
IV. AcrioN ù NITRATE DE POTASSE.
Recherche de l'optimum. -
ï ai étudié cette action dans Fi milieux nutritifs contenant
| vement Me 7. — 0 gr. 250 — RE A 500 — Aa gs
HAVE nr ue an. a
198 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
4 Racine. 40m jour : Les racines sont abondamment pourvues
de poils absorbants dans les trois premières cultures. Elles ont
comme longueur :
Dose 0 gr. 125 Om. 15
O0 » 250 O0 » 12
0 » 500 0 » 8
1 » 000 0 »
GOme jour (30 mai), elles mesurent :
Dose 0 gr. 125 0 m. 20
0» 250 . 0 » 18
O0 » 500 0 » 10
: 1 » 000 0°» :15
A cette dernière dose ( —) leur diamètre est extrêmement
faible ; les racines sont filiformes dans toute l’acception du mot.
Le FAT de ces organes va décroissant avec le degré de con-
centration de la solution en nitrate.
; CoxcLusion, — Le développement des racines est inversement propor-
À pure à la dose du nitrate de potasse.
2° Organes aériens. — Les résultats sont résumés dans le
tableau suivant (1) :
Loneueur pes Tices NomBRe CouLEUR
% tee 20e able DES FEUILLES DES FEUILLES
40° jour | 60e jour 60 jour 60° jour
, see
end 030 0"35 6 Étiolées
0,250 0,30 (2) " 0,33 (3) 6 ou 5 ( Vert tirant
0,500 0,20 0,25 sua \ sur le jaune.
1,000 4 Vert franc.
su: 0,17
Vers le 60° jour, les tiges avaient versé, dans les solutions à 01%
on Lie base fléchissait manifestement à la dose 0. 500. Les pantes -
Fes | restaient droites à la dose f ed :
us et pen
“83, 1 Ces chiites de St a tes ou mêmes que ceux des € expériences
précédentes. el Lab cran AR et ee
verbe pannes >)
f
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX ET 400
On voit, par ces données, que /e pipe de tous les organes
est inversement proportionnel aux doses de nitrate de potasse employé.
La verse s’est manifestée d’abord chez les plantes les mieux
développées, ce qui s'explique par le poids plus considérable de
leurs organes feuillés,
À la dose de 1/1000 les plantes n’ont pas versé et ont achevé
leur évolution ; elles ont donné des fleurs avortées, réduites aux
glumelles. re leurs tiges sont restées très courtes, grèles, et n'ont
jamais dépassé 020 : ; les racines, filiformes, RER au maxi-
mum 0m{7. à
Il est vraisemblable qu’à cette dose, les plantes n’ont pas versés 5?
malgré la grande quantité de potasse contenue dans le milieu,
Parce que la forte dose de nitrate a eu pour effet de diminuer d’une Fe
façon notable le poids de la tige.
Observation. — L'action nuisible du nitrate de potasse que j'ai
constatée dans ces cultures est en désaccord avec les faits générale-
ment admis et en particulier avec ceux qui ont été relatés pie
M. Is. Pierre.
Mais, il convient de remarquer que ce savant faisait ses hé
riences en milieux solides, non définis; par suite, on ne sau- :
rail affirmer que ses résultats ne sont pas dus aussi bien à une
influence des nitrates sur le sol qu’à une action directe du nitrate ë
_ de potasse sur la plante. :
| Le point de vue auquel je me place est par coins ent tout
différent du sien et nos conclusions peuvent être opposées sans 2.
qu ‘il y ait contradiction véritable.
RE era ie cl Eee EE
MoRPHOLOGIE INTERNE.
Les caractères généraux de la structure sont les mêmes quelle |
4 que soit la quantité du nitrate contenu dans la culture. C'est celle |
REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE
LE — BOTANIQUE HISTORIQUE ET PHILOLOGIQUE.
Les renseignements La relatifs à la Botanique ou aux
botanistes ne sont jamais dépourvus d'intérêt. Mentionnons donc quel-
que publications sur ce sujet :
Pendant longtemps les naturalistes se sont contentés de décrire ou
de figurer les plantes sans les conserver. À qui est dû le premier
herbier ? D’après les recherches de M. Jean Camus (1) ce serait à un
Anglais, Jean Falconer, qui a voyagé en Italie. L’herbier daterait de
_1523. Ce botaniste eut des imitateurs : Aldrovandi avait réuni 5000
plantes. Un herbier de Cesalpino (1563) est conservé au Musée d'His-
toire naturelle de Florence. Bientôt les naturalistes qui avaient des
relations entre eux se livrèrent à des échanges et la coutume de dessé-
_ cher et de conserver les plantes devint alors générale. à
M. John BRIQUET a publié (2) une note sur V'herbier Delessert et le
- M. GérarD (3) fait revivre le souvenir des anciens botanistes de la
région lyonnaise, Claret de la Tourette, l'abbé Rozier, la famille de
Jussieu, etc. Puis il esquisse l’histoire complète du jardin botanique de
la ville de Lyon depuis sa fondation ea Jean-Emmanuel Gilibert au
_ dix-huitième siècle. È
En 1896 est mort J. Lloyd, si connu par sa Flore de l'Ouest ; une
excellente monographie publiée par M. Gapeceau (3) fait ressortir à
out ce qu’il ÿ a de personnel dans l’œuvre de ce botaniste. *
es sait qu'Hippolyte Rodin a publié une Esquisse de la végétation
du département de Seine-et-Oise, Ce premier travail a été complété
mms un recueil de province, qui contient naturellement peu de
botanique : c'est le Bulletin de la Société académique d'archéologie,
sciences et arts du département de l'Oise. Ces notes de Rodin ont paru
de 1863 # 17 et il faut savoir gré à à MM. J. Camus et JANPERT de
nous &
HAGILE TC
(4) ,
NT soif es premiers: sites.
(2) Notice sur l'état actuel de Verdier Désert et du Jardin botanique
Genève (Bulletin de l’herbier Boissier, vol. IV, 1896).
_ (3) Notice sur la vie et les travaux
: un Une œuvre ue connue there ai rad de Botanique).
REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE 201
Un travail peu connu également est celui du botaniste Villars inti-
tulé « Travail sur les plantes sauvages utiles ». M. CHABERT nous fait
connaître ce travail dans une intéressante nr est (x). :
Villars avait été chargé de propager la naissance des plantes
Sauvages utiles, principalement des plantes Sao rn Pour exciter
à la consommation de ces plantes, Villars avait trouvé cet argument :
_ © Le peuple français, fier et courageux, puisqu'il a reconquis sa liberté,
()
pourraient être considérées comme une espèce de laine végétale, propre
à servir de lit aux républicains »
Cet opuscule causa à Villars bien des soucis. D’abord le Directoire
du département de l'Isère lui fit remarquer que sa préface était trop
scientifique et serait difficilement comprise des « sans-culottes de la
campagne ».
Puis ouvrage lui-même fut mal interprété; les sans-culottes de la
ville, et même les nt drones à jugèrent que Villars avait eu l'intention
e les priver de pain, et sa vie fut un instant menacée.
Ajoutons que parmi les te dont Villars D CS CAR l'usage
plusieurs étaient peu recommandables. Il conseille, par exemple, les
_ jeunes feuilles du Cirstiim arvense, les feuilles res et les jeunes
pousses de la Vigne, les racines d’Arum. Aucun lecteur, je crois, n'aura
l'intention d’essayer de ces mets. Bien plus, citons encore le rhizome
du Liseron des champs, et surtout le rhizome de la Bryone qui, s’ils ne .
restaient méconnus, et qu'aucun de ses compatriotes n'avait pe ke
Book du rs :
È
Mont obus Ra er ou grammaticales. Dons 7m récent
_ OPuscule (2) l’auteur attaque le nom de Vaccinium Vitis idæa donné
. à une espèce d’Airell
Les anciens, en effet, nous dit M. de S'-Lager, ont donné fréquem-
ment le nom de Vitis à des plantes qui n’avaient avec la Vigne qu'une
€.
Vitis idæa accompagné de quelques qualificatifs tifs indiquant générale-
ment la couleur du fruit de la plante a a donné à des plantes dive ;
ét, En particulier à des Vaccinium. C’est à un Vaccinium que Linné &
donné le nom spécifique de Vitis pa sous lequel cette en
(4 Villers sous la Terreur (Bulletin n de —. Boissier, ol. y, 1897).
ea — du Mont Ida et le Faccinium .
202 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
actuellement désignée. Malheureusement le. Väccinium Vitis idæa de
Airelle à fruit rouge, et la seule Airelle poussant sur le
mont Ida a des fruits noirs. Le nom spécifique de la plante de Linné
est donc défectueux à tout point de vue. à
Quel nom pourrait-on lui donner ? M. de S'-Lager étudie alors quelle ;
est la plante que les poètes latins, Virgile, Ovide, etc., ont désignée
sous le nom de Vaccinium. D'une savante dissertation linguistique,
dans les détails de laquelle nous n’entrerons pas, l’auteur conclut que
ce nom désigne une Jacinthe de couleur foncée dont les fleurs ser-
vaient à teindre en pourpre les étoffes. Rien de commun par consé-
quent entre le Vaccinium de Virgile et les Airelles.
Pour désigner ces dernières M. de S'-Lager propose le nom généri-
que de Myrtillus, que l’on trouve déjà chez plusieurs naturalistes de
l'antiquité. Il n’a pas grand espoir de faire triompher pratiquement
son opinion. Mais il demande au moins que l’on cesse de désigner par le
nom de Vitis idæa une Airelle à fruits rouges, alors que celle du Mont
Ida est à fruits noirs. Cette dernière pourrait être dénommée Vaccinium
‘u : rubrum, désignation qui lui a été très anciennement donnée.
Se rangera-t-on à l’avis de M. de S'-Lager, même avec la concession
… qu’il fait relativement au nom Vaccinium ? La chose nous paraît peu
probable. Les changements proposés pour les noms de plantes par @
Savant sont extrêmement nombreux, et souvent fort justifiés; ils sont |
trop. Au point de vue du succès, E. de S'Lager a le grand tort d’avoir …
sites
trop raison
Dans nne autre brochure (1), M. de S'-Lager montre que les bota-.
_ nistes ont chan
x r Ce:
ENACÉ PER LE CET NE CNE) US
REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE 203
4 3 Vo
à Siles études philologiques p peuvent être uti
questions botaniques, mversement la Botanique: peut servir à donner
une Lepes à des questions posées par d’autres sciences.
nsi, pendant longtemps, l’on a été peu fixé sur les relations qui
avaient exister entre l’Egypte durant les premières dynasties de ses
rois et les contrées voisines, l'Asie en particulier.
Récemment M. BEAUVISAGE (1) a examiné du bois de cercueils pharao-
niques. Les cercueils dont il est question ici remontent au moins à la
XII° dynastie, sinon à une dynastie antérieure, c’est-àdire au moins à
240 ans avant l'ère chrétienne, Or, l'examen histologique a fait connaïi-
tre, sans le moindre doute, que le cercueil étudié était du bois d’If. Or
lIf ne pousse pas en Egypte; il y avait donc déjà à cette époque
reculée des relations commerciales entre l'Egypte et l'Asie Mineure. Cet
argument vient s ‘ajouter à ceux empruntés à d’autres ordres d'idées |
pour démontrer que de telles relations existaient à une époque bien É
antérieure à celle à laquelle, pendant longtemps, on les a fait com
mencer.
II. — BOTANIQUE PITTORESQUE
: Il n’est guère de région un peu étendue qui ne possède ce que l’on
_ Peut appeler des curiosités botaniques, telles que par exemple des nn ©
_ remarquables par leur âge, leur taille, etc. Il est intéressant de faire
_ Connaître ces curiosités. M. GapEAU DE KERVILLE s’en est occupé pour .
la Normandie (2). L'auteur a réuni tous les renseignements er ;
_ et botaniques concernant des arbres intéressants de Normandie ; il a
précisé autant que possible leur âge, leur taille, etc., et, chose p ee
il en a donné des es Grâce à lui, par conséquent, ces arbres
ne URRONR jamais tout entiers.
Cest ainsi qu'il décrit, cer autres, le Chêne-Chapelle d'Allouville
: (Seine-Inférieure), creux sur une assez grande hauteur, ce qui a permis
de bâtir à son intérieur deux chapelles superposées ; cet arbre a de 800
900 ans. Dans le parc de Barville (Eure), un Epicéa a marcotté ses
; branches inférieures, de sorte qu’il apparaît comme le père vénérable
d’une quinzaine d’arbres qui l'entourent. Dans un Chène, à la Haye de
_ Routot (Eure), qui doit avoir environ 1500 ans, on a pu également
_ Construire une chapelle. M. de Kerville, outre une série d'arbres isolés,
décrit, dans la même brochure, deux plan
4 Cercueils fbarsdsiques en-bois d’If, — Recherches sur sd bois pharanl
s (Recueil de travaux relatifs à la philologie et à dnmeters u 0e 6
yriennes
c iv Rouen, n
204 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
ont de 30 à 35 mètres de hauteur. Dans le même parc, une avenue de
_278 mètres de longueur est bordée de 143 Epicéas cg d'environ 80 ans
et ta beaucoup ont au moins 25 mètres de hauteu
serait à désirer que l’on fît connaître ainsi les rs intéressants
à ‘as titres des diverses régions de la France.
M. MaGxIN nous fait connaître des curiosités botaniques d’un autre
genre. Il s’agit de plantes qui, habituellement, poussent à terre, dans les
conditions ordinaires, mais qui viennent parfois sur des arbres (1).
Sur des Saules têtards, situés çà et là dans la région lyonnaise,
M. Magnin a compté 85 espèces de plantes appartenant à 71 genres dif-
__ férents et à 34 familles. Ce sont des Geranium, des Achillea, des Polr-
podium, des Lamium, des Asparagus, des re eonaan, etc. Il n’y a
_ pas que des plantes herbacées. M. Magnin cite : _— Lonicera Xylos-.
- teum, Cornus sanguinea, Alnus FAR un Rhamnus catharticus de
_ 250 de hauteur, un Morus de 4 à 5 ans, etc. Dans rs plupart des cas
le Saule est creux et les racines de la plante étrangère descendent par
_ la cavité j jusqu’au sol; mais souvent les racines supérieures se ramifient
dans le bois pourri du Saule et sans doute y vivent en parasites.
__- Parmi les arbres d’autres espèces pouvant aussi porter une petite
Flore, M. Magnin cite des Frênes, des Sapins, des Peupliers, des Tilleuls.
Sur ces derniers, à Pontarler, il s’est installé une xépération a com-
observées dans ce genre bizarre de station, soit par lui-même, soit par
d’autres botanistes. |
. Cinq planches annexées à la brochure reproduisent quelques-unes
S plus curieuses associations d’arbres observées par M. Magnin. :
Il y a quelques années M. de Lapparent nous a appris qu’on pour:
rait faire de la géologie en chemin de fer, Dans un récent opuscule (2) g.
M. Gaston BonnIER fait voir que l’on peut également s'occuper de .
Le ie dont M. Éonniee donne la description a été heureusement ‘
L situé sur la ligne de Grenoble à Aix, limité aux stations
estier de Clermont au Nord et de Sisteron au Sud. Dans une
scend en _s'avançant en même temps
ers. le Sud. Aussi Lt comstater une, succession intéressante € d
4) Florure adventice Fe, HAE de la la région lyonnaise, 1895.
ue ne hate x nas éditeur ; 1897)
Re
REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE 205 de
À Monestier de Clermont on est à 830 mètres d'altitude et au-des-
sous de cé qu’on appelle la zone subalpine ; les plantes que lon
_ aperçoit sont l’Hippophae rhamnoides, le Calamagrostis argentea, le
Cirsium ferox ; sur les obinee qui dominent la voie sont des forêts
d’Abies pectinata. Au loin, en regardant à gauche, on aperçoit la chaîne
de l’Obiou où l’on peut distinguer aisément la zone subalpine avec ses
Hêtres, ses Sapins, la zone alpine inférieure avec ses pâturages situés
au-dessus des forêts, la zone alpine supérieure riche en Rhododendrons
et couronnée par les névés.
C’est près de la station de Chabulières que le train, montant pro-
gressivement, atteint la zone subalpine ; et là un fait est intéressant à
% plusieurs fois alternativement dans l’une et dans l’autre. A quoi cela
_ tient-il? C’est que la ligne de séparation de ces deux zones n’est pas
horizontale ; elle est ondulée ; elle se relève sur les flancs bombés des
| pentes, et au contraire, dans les vallées sie TRES où la neige reste ée
plus longtemps, où la a
_ de sorte que le tracé du chemin de fer montant régulièrement se 9 trouve. 8
__ tantôt au-dessus, tantôt au-dessous de cette ligne de séparati
Le À Saint-Maurice-en-Trièves on est nettement dans la zone nn |
1 et l’on aperçoit une plante caractéristique de cette zone, la Gentiane
_ jaune. Par endroits, on peut voir de la fenêtre du wagon deux pentes
| opposées, tournées, l’une vers le Nord, l’autre vers le Sud, et le fait
se traduit par deux végétations arborescentes différentes : sur la pre-
| _ mière, rs Sapins ; sur la seconde, Vie Buis, des Noisetiers.
,
, eitn£ce ar Hoes se
onte encore et l’on se trou és au-dessus
Pie Gérés Enfin on arrive au Col de la Croix- Haute, à À * nn EE
_ de 1167 mètres. none
A partir de cet endroit on va redescendre et, d’une façon générale, dt
_ On va revoir ce que l’on a déjà vu, mais en sens inverse. Mais il v a
É % des différences intéressantes à noter. Ainsi l’on se trouve alors à des- Ho
Ala station du Pont de iris on voit quelques | Chênes s ve s
des Thymus rer à Ja à station de Serre
altitude, on
206 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
dus les champs on voit des Aandiers: le nombre des espèces médi-
terranéennes va en augmentant, et en poussant un peu au-delà de
Sisteron on arriverait aux Oliviers. |
n voit, d’après ce résumé, combien on peut faire d'observations
botaniques intéressantes du fond d’un compartiment de chemin de fer
Ajoutons qu'un simple coup d’œil permet souvent de se rendre pare
d’un fait et que dès lors le temps ne manque pas pour s'occuper à la fois
de Botanique et de Géologie ; outre les faits que l’on pourra constater
RARE à chacune de ces sciences prise isolément, on en obser-
que l'on aura rabais un voyage née en Ron passe-temps.
III. — BOTANIQUE AGRICOLE
Le Département de l'Agriculture des Etats-Unis 7 une foule de
travaux dont la plupart ont un grand intérêt prati
. LAMSON-SCRIBNER est l’auteur d’un Atlas De EAN les princi-
pales Graminées américaines (1). Ghaque espèce est indiquée avec son
ee port et quelques détails de son épillet, de sa graine s’il y a lieu. Au-des-
sous de la figure une courte notice donne les caractères essentiels de
Pense et l'indication dé la région et de la saison où l’on trouve la
M. Vase (2) a fait un travail du même genre pour les Graminées
d’une région plus limitée : la Californie. l'Orégon, le Texas et l'Arizona.
_ Le même auteur s’est occupé en outre (3) de Graminées et autres plantes
| fourragères étr angères et introduites aux Dons Un appendice dû
à |: Ticanpson donne la composition chimique d’un grand nombre
+.
Le hr ets a publié diverses notes sur les Graminées et les plantes
fourragères des Etats d’lowa, du Nebraska et du Colorado (4). 4
Un travail pub ié également par le Département de l'Agriculture et Fa
dû à M. Merron B. Waure, contient les résultats très intéressants d’ex-.
|. périences faites sur des fécondations artificielles des fleurs de poiriers.
_ L'auteur a comparé des fruits et des pépins provenant de fleurs fécon-
4 dées par le pollen de fleurs de la même variété avec ceux de fleurs
. fécondées par un pollen d’une autre variété. 7 queues par Se :
_. À been Pair ré de ce ua vail :
REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE 207
Fleur de poire Bart
fécondée bat du pores de pe variété Poids du fruit ‘© Poids du pépin
Fe me ?
Poire Bartlett (autofécondation) . . . 100,40 0,07
Pont d'ANjou., "ere 116,1 0,38
/FONS Castor, 1 Ne er 167,7 0,38
Poire d'Angouléme. "7102 133,6 0,30
Poire doyenne blanche. . . . . . .. 89,4 0,27
Poire clapps favorite. . . . . 114,2 0,32
On voit qu’il y a déjà de oi différences entre les fruits qui, en
“ps sont plus lourds quand il y a eu fécondation croisée que dans le
s d’autofécondation. Le même résultat est surtou marqué pour les
eus qui sont extrêmement réduits lors de l’autofécondation et attei-
gnent un poids quatre et cinq fois plus considérable lors de la féconda-
tion croisée. Cette dernière opération favorise donc encore plus la graine
3 que le fruit. On voit en outre quels sont les croisements les plus favo-
rabl
es.
L'Université de Pensylvanie a fait publier, il y a quelques années,
Un travail très complet sur le Maïs, dû à M. HARSHBERGER (1). Cette à
plante est étudiée d’abord au point de vue botanique et historique, 1
Puis au point de vue actuel et pratique. L'auteur donne de nombreux =
: détails sur la ne chimique du Maïs, puis il le compare à
_ diverses autres substances alim entaires et montre toute LHAPORTARES
ë de cette céréale dans Papticaltare américaine _
M. Meenax (2) a pu blié une série d'articles dans le détail desquels “.
… Îl serait difficile d’entrer ; ces notes sont relatives à des questions très
variées ; voici les titres de elques-uns d’entre eux : origine des for-
origine et nature des glandes chez les plantes
| À un moment où l’on s'occupe beaucoup à questions de colonisa-
lion, un traité d'ensemble sur les ces coloniales est appelé à
ï rendre de grands services . Signalons à cet égard l'important ouvrage
Les premiers asto traitent de questions générales : traits ess s
_ tiels des climats tropicaux, influence du climat sur la séghalion, opé
(1) Maize : a botanical and economic study. (Contribution from the botanica
lborator y of the University of M ee 1893.
(2) Proceedings of the Academy of natural Sciences + (Plain 1897)
4) ver des pue close.
208 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
européens qui croissent aisément dans nos colonies, comme le Chou, et
ceux qui paraissent ne pouvoir s’y acclimater, la Carotte, par exemple.
_ Vient ensuite l'examen des fruits, dont les uns sont d’un grand emploi
alimentaire, comme les Dattes, les Bananes, les autres jouent le même
rôle que nos fruits d'Europe, telles les Oranges, les Goyaves, les
Ananas, etc. Puis l’auteur étudie les plantes à sucre, dont la principale
est évidemment la Canne, et enfin les plantes fourragères (Herbe du
Para, etc.).
À côté des plantes ayant un rôle capital, M. Sagot a souci de donner
la liste de celles dont l’usage est beaucoup plus Sr cela com-
plète heureusemnt l’étude de chaque groupe de plan
| Une partie de Fotrège, consacrée aux animaux, Un en dehors de
_ la présente étude, 4
Cet ouvrage n ’était pas publié lors de la mort de M. Sagot. C'est
M. Raoul qui s’est chargé de la publication, et qui a complété le tra-
vail par l’addition d’un grand nombre de notes des be précieuses.
M. Raow a de plus continué l’œuvre de Sagot. Le tout n’a pas encore
paru, mais nous devons signaler le fascicule relatif au Caféier, qui
he donne tous les Paie rente cr nécessaires sur la culture de cette …
_ plante (1). &
Un ouvrage plus modeste et se rapportant un peu au même sujet ©
est dû à M. Devez (2). Ce travail plus spécial, puisqu'il ne se rapporte
qu’à la Guyane, nous fait connaître les principaux produits de ce pays.
_ substances alimentaires, arte tinctoriales, etc., bois industriels,
_ sont er oran passés en
IVe BOTANIQUE MÉDICALE ET RAR ERCNIQUE
verses plantes coloniales oléagineuses fournissent, après l’extrac-
tion de l'huile, des tourteaux que l’on a parfois essayé d'employer comme
2 aliments pour le bétail. Tels sont, par exemple, les tourteaux de Ricin et
_ les tourteaux de Coton.
= Les uns comme les autres sont plus ou moins toxiques. Les tourteaux
se de Ricin ont ae la mort «danimans; mais en outre, des personnes
_. avant ARE à pe A .
2 dre symp-
_ tômes d'empoisonnement. M. BeauvisaGe G) à fait le relevé des cas
bien a Le plus souvent les
| malades se sont guéris, mais parfois l'e Paiement a été complet;
' Re La Sn to à laquelle on donne le
nn LL subst
C'est Conxevix @ qu: a étudié la question des tourteaux de Co
w Calture du Catéier.
(2) Notice sur les produits de la Guyane | sa
(3) Toxicité des graines de Ricin Re
da Etude Lee to ique es sraines et des tourteau de
REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE 209
et des substances extraites de la graine, et il en est arrivé aux conclu-
sions suivantes :
L’huile de Cotonnier est absolument inoffensive. Nous devons nous
considérer comme tranquillisés par ce résultat, car il paraît que nous en
mangeons fréquemment sous le nom d’huile d'olive.
La farine obtenue au moyen de la graine est extrêmement toxique ; ;
les spermodermes le sont moins.
Cornevin ne condamne cependant pas, d'une façon absolue, 1 ’emploi
des tourteaux de Coton dans l’alimentation du bétail, mais il résulte de
ce qui précède qu’on ne doit en user qu'avec modération.
C’est encore à des plantes exotiques que l’on doit des médicaments
récemment incrits au Codex : M. L. PLancHoN (1) nous les fait con-
. od
_ glucoside (strophantine) dont l’action est d'augmenter la force et lam-
plitude des contractions du cœur, et le Rhamnus Purshiana, dont éco
n ne
_ Caractères des substances médicamenteuses a publié une brochure qui
donne d’une façon très détaillée les caractères des écorces des Quin-
_ quinas américains (2). “
Enfin dans un ouvrage plus important (3), M. Planchon a étudié la
_ famille des Apocynées ainsi que les produits comestibles, médicamen-
_teux ou toxiques que fournissent les plantes de cette famille,
Après des généralités botaniques sur les Apocynées, l’auteur ét udie
_Successivement les fruits et graines, les organes végétatifs et enfin
le latex et Rs nee qui n’avaient pu prendre place “rs les Fe
Pages précéde ie
nie en re une étude de M. Gerger (4) sur le genre Adan-
sonia (Baobab). Le pédoncule floral, et surtout l'écorce, renferment
beaucoup de tannin ; dans les feuilles on trouve une gran ende quantité de
mucilage ; enfin dans la moelle il y a une Se abondance de corps
gras.
73
PPS PAIPET ET CRETE CR — |
ETS de NE VEUT
_ À côté d’études de ce genre, il y en a qui nous font connaître les
Propriétés industrielles de diverses plantes peu connues des régions d:
tropicales. ou
Signalons par exemple deux plantes étudiées par M
La première est l’£rouma de la Nouvelle-Calédonie . . Cette plante
Dee gérogues récemment inscrites au Codex (Bulletin de Pharmacie |
}
(2) Tableau des caractères des principales écorces des Quai américains
(Nouveau Montpellier pa xt 4 1894).
Produits fournis à la matière médicale par la nue des | Apocynées
| us, Ars
4)
1240 . = ‘REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
. est le Macaranga Vedeliana Müll. Par la benzine ou l’alcool absolu on
_ obtient une résine qui est jaune pâle prise en masse et blanche à l’état
purulent. Cette substance est localisée dans des poils capités pluricellu-
laires situés à la face inférieure d’ane part, et, d’autre part, dans des
aticifères qui occupent le parenchyme et le liber des nervures de la
feuille et l'écorce, le liber et la moelle de la tige.
La seconde est le Sakharé de la Guyane française. Cette plante que,
faute de documents botaniques suffisants, M. Jumelle pe désigne pas
V. — VARIÉTÉS ET OUVRAGES GÉNÉRAUX
M. MaAssarr, botaniste belge, a séjourné plusieurs mois à Java et
il a pu utiliser pour ses travaux les ressources du laboratoire de Bui-
tenzorg, dirigé par M. Treub (1).
1 a publié sur la Flore de ce pays,un livre qui, malgré son aspect
technique, les nombreux noms de plantes qu'il renferme, n’a rien
la sécheresse d’un ouvrage de science et nous fait connaître, avec une
rare intensité de vie, les principaux caractères des plantes tropicales.
Que l’on imagine un pays qui ne connaît pas les saisons, où le the
_ momètre se tient toujours entre 22 et 31 degrés, où l'humidité de l'a
_ est très grande et l’on se fera une idée de la puissance de la TO
qu'un sol riche peut fournir.
Citons, pour donner un exemple, une sorte de Palmiers, des Ore e
doxa regia qui, Plantés en 1887, avaient déjà atteint, en 1895, 15 mèt
de hauteur. Et ce n’est pas seulement la richesse de la végétation qui
est remarquable, c'est le mode de vie d’un grand nombre de pla
si di fférent de ce que nous connaissons dans nos pays tempérés.
cite purtout ces plantes, Figuiers ou autres, qui tout le long de le
_ ge émettent des racines adventives descendant jusqu’au sol et 5
Hero Mais ces nes es parfois sont très nombreuses, arrivent |
co Un Botaniste en Malte.
REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE RIT
D’autres plantes émettent le long de leurs troncs des rameaux
_ floraux extrêmement courts, de sorte que l’on voit s’étayer sur plu-
sieurs mètres des fleurs et des fruits que l’on croirait avoir été piqués
_ Sur la tige. Il y a de telles plantes dans les familles les plus diverses.
__ La forêt tropicale, c’est le lieu de prédilection des plantes épiphytes ;
les Fougères, les Orchidées épiphytes sont en abondance extrême.
/ C’est aussi sous les ge que l’on rencontre tant de plantes
_ grimpantes et des liane
: D’après les plantes à la famille des Cactées que nous voyons habi-
_ tuellement, on n’imaginerait pas qu’il y ait des Cactées grimpantes.
_ Cependant ilen sopagi le Cereus inermis grimpe sur des Ficus jusqu’à
_ 25 mètres de haute
Une sorte de Palnies le Plectocomia, s'élève aussi très haut, grâce
De RO EE ET FR
+ LP
RSS
_ terminale de ces pétioles qui s Eedpén bien au-delà de l'insertion des
_ folioles. Cette plante monte jusqu’au sommet des arbres où elle se fixe.
Quand le sommet est atteint, la plante s’allonge encore ; comment va-
. t-elle alors pouvoir se fixer? Les parties inférieures se détachent alors
ER NT ON OS VTT SORT Pons Mine M
Quelques lianes edént des propriétés biologiques bien remar- .
quables. Ce rtain es br anches Le sont Er de feuilles très ra :
nt à à crottre, mp dans herbe jusqu’à ce qu ‘elles HR te
n tronc à leur convenance; quand elles l'ont trouvé, elles l'entourent,
etles branches mn apr ont de eo pi ne crane ne
rie:
Java, aux hautes alütudes (2500 à 3000 m n.), on ouve des ass
se À Arts ann et de Fenes. de arms on.
_ à des épines situés tout le long des pétioles. principalement sur la partie
212 PV CENUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
peut rencontrer par exemple des Æubus, des Ranunculus, des Poly-.
gonum, etc. :
. Les bords de la mer présentent aussi des plantes dont la biologie
est bien remarquable. C’est là, dans les marécages salés ou dans la
mer même, aux endroits soumis au flux et au reflux, que l’on trouve
les Sonneratia ; ces plantes émettent des racines ons droites,
s’élevant perpendiculairement au sol et pouvant AT suite respirer.
Chez les Bruguiera gymnorhisa, les Lumnitzera rac , des raci-
nes sortent aussi du sol dans l’air ; mais elle ne est rés à s’incur-
ver pour plonger de nouveau dans la vase, Toute la partie aérienne 4
orraient être baisée par le flot et périr. Alors ce qu'il y a de curieux,
c’est que les graines restent sur la plante mère, y acquièrent déjà un
degré avancé de développement; les embryons atteignent parfois jus-
qu’à 80 centimètres de longueur ; à un certain moment ces plantes tom-
bent à terre, mais elles poussent alors très vite des racines et de la
sorte se fixent au sol et peuvent continuer leur développement sans
_ être entraînées
ou
fruit, ou même de la fleur, le calic ice, par exemple, pen. en
_ Quantité des poils raides, crochus, qui fixent au sol les graines jusqu’au
ilité !
moment où des racines ont assuré leur st
La biologie d’une foule de plantes Date fournirait des recherches
_ du Les haut intéré rêt.
+ Dan nes se ra tons M. Treug montre quel intérêt, à le
| rare et pratique, peut avoir une telle installation dans les
: A tropicaux où la richesse de la Flore, le mode de vie de tant d
| Plantes variées amènent à
générale ou spéciale, et où tant d’espèces peuvent fournir des pois
utiles. Vient ere dans Lee» une histoire résumée du Jar
os ÉRe ares ; une rivière Æ forme une île de
San ro
. qui peuvent être fi
ne Dèr botanische Garten zu à to aut Java a . . :
REVUE DE TRAVAUX DIVERS DE BOTANIQUE 213
_ cette occasion pour parler des plantes les plus intéressantes que l’on
_ rencontre et des curiosités biologiques de plusieurs d’entre elles.
Outre les salles réservées aux travaux spécialement botaniques, le
F' Laboratoire comprend des ‘installations pour la photographie, pour
… des recherches pharmaceutiques, des dr ÉedRsppe etc.
ien plus dans une forêt montagneuse des environs, une construc-
E. tion annexe du Laboratoire fournit de la Des à DA er see
On voit que les ressources ne ma nquent à aucun point de v
L'ouvrage que nous analysons contient ensuite la liste . travaux
exécutés dans le Laboratoire et celle des travailleurs qui y ont passé.
Les recherches ont trait aux parties les plus variées de la Botanique.
Quant aux travailleurs, il nous sera permis de regretter de n’y voir
figurer aucun nom Franc Ce mème regret, je l'ai entendu formuler
par M. Treub lui-même, qui, il y a dix ans, était venu passer pee
_ mois en Europe. se
: À propos de régions extraçeuropéennes, mentionnons un travail
| de Botanique systématique sur la Flore de Tunisie, effectué par à
. M. Mureecx (1). Cette publication, qui sera continuée, va des Renon-
_ culacées aux Cucurbitacées. Six planches ont trait à diverses plantes
: des familles étudiées ; Se È
sus
ee 2 ob Mat Æehé 7 us aus REg Cu nd MN PR de ee, D RS SN CS EE
Quand on s'occupe des multiples problèmes is soulève la ARE pou
du transformisme, on choisit ses exemples et s gument
dans le règne animal. Dans un livre des ss panne 6).
M. Cosrannx vient de montrer que les végétaux, eux aussi, fournissent
- une ample moisson de faits pouvant jeter quelque lumière sur la ques- ne
tion. Nous dirons même qu’à certains égards ils se prêtent davantage 7 .
à des dr de harpe tenta à hote sont docteur Muller a fait ici avec une logic
À hrs in-& de 5 p Fe __ Ext. du Journal de Botanique, 199)
ÿ $ -(2 r. L)
m de la Soc: d'E
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 219
_ remarquable pour le Lecidea lutea Schær et les espèces affines; il a
formé une tribu voisine des Lécidéées, celle des Biatorinopsideæ, et pour
_ les Xylographa et les genres voisins une autre tribu, Xylographideæ,
proche de celle des Graphidées. rs cette façon les droits de la nature
et ceux de la science sont mis d’accord. Au commencement des genres
se trouve un tableau chtis rer à chacune des espèces,
_ lesquelles sont ensuite décrites. Cet ouvrage est appelé à rendre des
services et il est regrettable que PE de la dernière partie, prête
depuis longtemps, se fasse tant atten
En Lorraine, M. l'abbé HARMAND, #e consacre tous ses loisirs à
l'étude des Lichens de cette province, a ajouté cinq nouveaux fascicules
à ses Exsiccatas (1), dont un est exclusivement consacré aux Cladonia,
et il a entrepris la PS Es important ouvrage orné de planches
présentant des dessins de coupes et de spores et des reproductions
photographiques d'état tnene re La Pre suivie par l'auteur
est celle de M. Nylander, et par conséquent l'ouvrage-commence par les
Lichens à thalle gélatineux et finit pour le For avec les Gyrophora
Des tableaux dichotomiques, comme dans la Flore des Lichens de
Franche-Comté, conduisent d’abord aux genres puis aux espèces. Les
échantillons d’une même espèce qui ont été tous étudiés par M. l'abbé
F A . DE PEU Es
_ classés sous ces trois rubriques : Meurthe-et-Moselle, Vosges et Lor-
_raine annexée, et par conséquent la plus ou moins grande diffusion
_ d’une espèce dans cette région se voit du premier coup d'œil. En fait
4 d’exsiccalas, il ne cite que les siens et ceux de Mongeot (3) et ces der-
niers après revision; mais rquoi n'avoir pas donné le titre exact de
_ Collema, Calicium, Cladonia, Parmelia et Physcia. On voit que Pis
M. l'abbé Harmand a récolté un grand nombre de ces Lichens, car æ
_ Pour les classer il a été obligé, non seulement de rire les formes
_ des auteurs anciens, mais encore d’en créer de nouvelles. Il a enrichi
la Flore lorraine d’un bon nombre d'espèces qui n’y avaient pa été
observées et dont certaines sont rares, per apenpie Collema chalaza-
Aum Ach, et C. enariam, Nyi., Clado-
nia nn Nyl et CL. . strepsilis Wain.. Usnea iongisinus Ach
‘armelia exasperatula Ny1., — tribacella Nyi., etc. Les e n ce
Se
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(D Fes Harmand : Lichenes in Lotharingia, Fascicules 13-17.
F2 Harmand : vue RE des Lic hens her:
Ney); " Dies: ins. 1894-1897, avec 246 res et 13 pl
Sves nu ST Vogeso-rhenanæ
220 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
nouvelles sont : Collema subcheileum, C. salsuriolense et Leptogium
granuliforme. I est tout à fait digne de remarque que certains Lichens
de la région alpine, comme Platysma cucullatum Ny1l., Alectoria ochro-
leuca Nyl. et À. sarmentosa Ach. récoltés autrefois par les docteurs
Mougeot, Godron et Behrer, n’ont été retrouvés ni par M. l’abbé
Harmand, ni par M. Claudel, qui ont cependant parcouru les hautes
Vosges dans tous les sens. Si on compare la Flore lorraine à celle de
la Franche-Comté, il est incontestable que la première l'emporte sur la
seconde pour le nombre et la rareté des espèces ans plusieurs
rs semble d'étre complètement déterminés, mais peut-être M. l'abbé
Peer DER at eu que des échantillons incomplets. Dans un autre
Mémoire (2), cet auteur divise ces mêmes Lichens d’après le substra-
sind Liens de Bitche (Extr. du Bull. de la Soc.
+. + DPI, Mois t 5, de 24 pages. te
© lie Flechten Lothringens nach ihrer Unterlage geordn
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS D
tum sur lequel ils végètent. Je pense qu'il faut retrancher de cette liste,
comme de la précédente, le Stereocaulon paschale Ach. dont la déter-
mination du reste n’est pas de M. l'abbé Kieffer et le Cladonia rma
(Ny1.) dont la réaction indiquée est erronée et qui paraît n'être qu’une
forme du Cl. subcariosa Nyl. Cette erreur du reste n’est pas imputable
M. Kieffer, et j’y suis tombé moi-même dans la précédente Revue des
travaux sur les Lichens (2) en contestant à M. l'abbé Harmand sa
détermination du CL. subcariosa, qui est excellente. La faute remonte à
M. Nylander qui a mis sous le nom du C1. Jfirma ma des échantillons qui
appartiennent, les uns à cette espèce et les autres au C!. Jubcariosa (2)
et à Leighton qui a indiqué pour le premier la réaction os second GO). à
La potasse ne donne au CL. firma qu’une teinte jaune ne
Quittant la Lorraine, nous nous arrêterons un moment dan: le ne
Nord de la France pour entrer ensuite en Belgique. Saint-Omer est peu
riche en Lichens ; le fr. GAsiLIEN (4) en a récolté seulement 129 sur les
remparts et danë les environs de cette ville, et encore faut-il en retran-
ais quaire qui appartiennent à Boulogne-sur-Mer, et parmi ces der-
rs, il y a une forme nouvelle du Verrucaria muralis Ach., la forme à
tels À part une douzaine d’espèces qui sont très répandues, Me
ou
sous-espèce ou variété du vulgaire Parmelia caperata ais.
glauca Nyl.
Belgique, M. ToNGLET (5) continuant ses investigations sur fee
— calcaires des environs de Dinant-sur-Meuse, a enrichi la flore di
ce royaume de quinze Lichens nouveaux dont un a été très rarement
observé, le Bilimbia cupreo-rosella Stizenb. S'il y a eu des défections
Parmi les botanistes belges qui ont entrepris de doter leur pays d’une :
_ flore de Lichens, MM. Dens et Pietquin paraissant ne plus s'occuper de
_ létude de ces cryptogames, d’autres se sont mis courageusement au
. travail et ont grandement avancé cette œuvre nationale. M. Loc
_ Qui en 1890 avait publié une première liste de Lichens de la Bclgighn.
_€n donne une seconde en 1895 es ét l'année suivante fait Fons
1) Revue générale de Botanique, p- 9.
2) Wainio : Monogra ste Corée “i, PP. {39 et 400. -
3) Leighton : Notulæ lichenologicæ, XI, x.
_ (4) Fr. Gasilien : Lichens des Serres de Saint-Omer (Extr. du Jou
L guine, Ses br. in-8° de 8 S
Tonglet : Notice res re | Lichens nouveaux pour. la
: que Æxtr. + Bulletin de la Société royale e de Botanique de
pag :
k G. SAS qe Ma dérie pour la Flore cryploge ni
ee (Extr. du même Bull. 1890 et 1895); 2 br. in-8° de 12 el 20
22 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
espèces recueillies par M. Delogne 7 les Ardennes Belges (1) Le
premier de ces Mémoires en présente 103 récoltées dans diff‘rentes
parties de la Belgique, car les localités sont souvent nombreuses sous
chacune d’elles ; le second en offre 131, prises dans 4 localités apparte-
TOov le Namat) ie et enfin les 132 Lichens de M. Delogne proviennent
priteiphiement de la partie de la vallée de la Semois, comprise entre
Bouillon et notre frontière. Un certain nombre de ces espèces sont
_ communes bien entendu aux trois listes; néanmoins La Flore belge se
trouve enrichie de plus de trente espèces ou variétés qui n'avaient pas
exemple Stereocaulon paschale Ach. Placodium gelidum Koerb.,
. M. Lochenies regarde le Pannaria cœruleobadia Scht. ., où Pannaria
_ rubiginosa var. conoplea Nyl., comme spécial aux Ardennes en Belgi-
que; il serait assez étonnant qu’on ne le retrouvât pas ailleurs, car ce
n'est pas un Lichen rare. Le nom de la plupart de ces Lichens est
suivi d’une description plus ou moins longue, mais il est assez étrange
À _de trouver dans un travail aussi soigné ces deux mots: Sticla sie ©
_ Culata. On ne peut bien ne pas adopter le genre Lobarina Ny1.,
en reste pas moins reconnu que ce Lichen a des gonidies psc Fe pue Fe.
en il appartient au genre Stictina. a
n Angleterre, le rév. Jounson (2) a publié sept fascicules d’exsic-
catas de Lichens au nombre de 280, récoltés principalement dans le
Lu n 6 Las ue Les
+ Locheni par M. Delgne: Prepiement dans le
rd “ras belges (Extr. du même Bull., 1-26): br. inS de 23 pages
Faue ne The north. of. England Lichen-Herbarium, 1894-1897
(3) Crombie : 4 monogr h
vol. in-8e de sie pages. Le Le Lichens found à in Britain, London 1894,
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 223
ces placées ailleurs par ce dernier. Tous les genres, anciens et nouveaux,
sont définis par l’auteur, et il en est de même des espèces, mais l'aire
de distribution géographique de ces dernières paraît peu heureusement
disposée. Dans la flore de Leighton on voit du premier coup d'œil si
l'espèce végète en Angleterre, en Ecosse ou en Irlande, tandis qu'avec
M. Crombie, il faut être très versé dans la géographie anglaise pour
rkconnaître auquel de ces royaumes appartiennent les nombreuses loca-
lités qu'il cite. Enfin cet auteur redresse çà et là les erreurs de son pré-
décesseur, et ajoute un certain nombre d'espèces qu'il serait trop long
_ de citer; elles sont faciles à distinguer par l’omission de la citation de
_ louvrage de Leighton.
ous montons ensuite vers le Nord, et nous nous arrêtons dans l'ile
| Doc pour aller ensuite encore plus haut. M. GroNLuND (1)arécolté
. dans cette île 103 espèces de Lichens qu’il a réparties, d’après la nomen-
; Pilature de Th, Tries, en 36 genres, dont le moins représenté est celui des
_ Cladonia avec 11 espèces; viennent ensuite les Lecanora et les Lecidea
avec chacun 10 espèces. On y trouve bien entendu les Lichens caracté-
_ ristiques des terres les plus froides, Usnea melaxantha Ach., ere 4
* hodo :
passé cles mois dans les Détases de cette Ale se ra ge vers l'île tré
Septentrionale de Jan-Mayen, et le 27 juillet, le capitaine Bienaimé met
f
nombre de 42 et un certain nombre d’entre eux ne se trouvent pas dans
ouvrage de M. Th. Fries (3) qui embrasse cependant Rennes plu
de localités. Les espèces foliacées et fraticaleases forment ponee
:. “8 cu sx Gronlund : Tillæg til Islands ns (Extr. du Bo in
ne br. in-8 de " pepe ;
she “Las Lichenes Spitsbergenses, 1867.
294 arts REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
moitié de la récolte, mais elles sont développées, ou très courtes,
ce qui s’ AS Je l’absence d’ar
our terminer ce qui concerne . ‘Licheas du nord de l'Europe,
citons Phistoire de la Lichénologie en Finlande de M. Brenner et deux
_ ouvrages en Suède de M. Malme. M. BRENNER (1) retrace les différentes
ee de l’étude des Lichens dans sa patrie de 1673 à 1896. Le premier
ouvrage dans lequel il est question de ces Cryptogames est celui de
ea
plicata) comme astringent et guérissant les blessures. Après avoir
énuméré les autres ouvrages parus après 1673, l’auteur donne la liste
_des Lichens connus en 1827 et fait ensuite un parallèle entre les espèces
_ de la Finlande en l’année 1852 et celles de l'ouvrage de Fries sur les
pin de la Scandinavie (2) qui avait paru en 1846, montrant combien
ns ces 14 ans l'étude des Lichens a progressé. Le reste de l’ouvrage
rt sa publications faites après 1852. =
avoir consacré deux petits opuscules aux Lichens de deux
; ocalités de la Suède (3) M. Rte ip aux espèces de cette contrée
. qu'il a déjà publiées une espèce et une variété nouvelles : Caloplaca
| perfida et Lecidea enalliza var. un puis il décrit deux espèces
litigieuses : Bacidia intermissa (Ny1.) et Bnellia coniopta (Nyl.). Dans
un autre Mémoire plus étendu (4), le même auteur donne l'historique,
. l'anatomie, la description détaillée et la distribution géographique en
_ Suède et en Norwège des 10 espèces du groupe des Rinodina sophodes
Th. Fr. et exigua Th. Fr. Deux planches présentent la forme des
spores de ces espèces. Le travail que je viens d'indiquer ne contient
que neuf de ces espèces, la dixième se trouve dans un autre petit opus-
Ur (5) qui renferme aussi quelques additions aux autres ARinodina.
ee (M. Brenner : rs till kännedom af lichenologin à Finland, 1673-1896;
br. in-8° de 59p
41 (2e, Frien: ne Vegetabilium Scandinavice, 184 à
(3) G. Malme : Lie chenologiska notiser 11 Nagra pe om lafvegetationem vid
Vet itern. — Lu Bidrag till sodra Sveriges laffiora. — {V Adjumenta ad Licheno-
r nu Sueciæ meridionalis (Extr. du Botaniska Notiser, 1892-1895); 3 br. in-8,
es.
Le 0e Malme : Des sydsrenska formerna af Rinodina sophodes (Ach.) Th. Fi
on Rinodina exigua (Ach.) Th. Fr. (Extr. du K. Svenska vet. — Akad. handlin-
“er 1895); br. in-8 de 44 pages, avec 2 planches
; (5) G. Malme : Lichenologiska notiser, V, Bidra ag tille kännedomen om €
:8 sydsvenska nr triersn af sophodes-gruppen (ŒExtr. du Hetanisss Notiser
ps ne 11 pages.
. suivre). Abbé Hu.
Le Gérant : Th. Cler
MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT
: Revue générale de Botanique paraît le 15 ke chaque
mois et chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec ER
et figures dans le texte.
Le prix annuel (payable d'avoir) est Fe î
20 ir. pour Paris, les Départements el Page
22 fr. 50 pour l'Étranger.
ice livraison n’est vendue séparément.
ÿ Wirswen : Anatomie und he 4 Panzer Vierte ver
und ehrte auflage (Vienne, A. Hül 98).
— Se og Ruheperide und über eini a Kéiminhedingungen der
. Sam seum album (Bot. Deutsch. Gesell. Band. Heft. 10).
Es. nn. Die pflanzliehen Zellhaüte (Berlin, Sobrades Bo
ger, 1898).
M. TREUR : L'organe frac et l'apogamie du Balanophora elongata
du Jardin bot. de Buitenzorg, vol. XV, 1898).
ee EWaRT : ne ir irritabitity (Ibid).
FE Houssay : Le rôle des phénomènes osmatiques dans la division cellu
ARE à les os de la mitose (Anatomischer Anzeiger, Band XIV,
Son ER : Die Gelenk: olster von cer und Oxalis (Sitza
sue &! ‘Akadem mie d. Wiss zu ee 1898).
ber die Formocränderung e cy Ha rischen Organs in
Fr M EM Sousse dreier, sursprimglich lmgitudinal gest
me Zonen (Ibid. à
ne — MiGuLa : * St as Characearum europararum. Iilust trir te Beschr
der Chara ceen Europas n mit Le fier er der ù LE
aus dessen Bearbeitung der Characeen in Ra
Se 133 Abbildungen eh einer Eialeitung. “Lait
FT
: On « « Tronsfian-tisque »: is Origin and Fu:
er mous Plants een of the Lin pean
PROTESSRUR DE BOTANIQUE A 7 son ONNE à
Livraison du 15 Juin
$ tn ne x]
__ I. — SÛR LES MYCOCÉCIDIES DES RŒSTELIA (avec
| et figures dans le texte), par M. L. Géneau
EL
n PRAMVHLO LL LEULLS Li : JP
RES . . M na. 1x en,
TUI RE DES S VÉGÉTAUX (avec planches
et us dans le texte), par M. Ch. Dassonville
SUR LES
MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA
par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE
tableau suivant :
La Éheans de: ces dobE savants peuvent se résumer dans le
On sait que l’ancien genre Reæstelia est constitué par plusieurs
_cécidies appartenant à des Urédinées hétéroiques qui forment
actuellement le genre Gymnosporangium. Ces Gymnosporangium, au
moins pour les espèces françaises, passent une partie de leur vie
ous forme d’écidies sur différents arbres Rosacés, plus particuliè-
rement sur ceux de la sous-famille des Pomacées, et l’autre partie,
Ecinies
TÉLEUTOSPORES
Restelia cancellata sur le Poirier.
binæ, sur Juniperus sSabinatdaprée À
J. virginiana, J. ph
achetez re Von Tubeuf).
Restelia... sur les Cydonia vulgaris,
ve oxyacantha, Mespilus ger-
_G.confusum, sur le J. Sabina (d'après
telia pue sur le ré
G. eo tuforne sur le J. commu
nis (d'après Von ut
Doux cornuta et ue sur
lus s AuCupa-
Pirus, Malus, Sorb
Des: : Chamamespiius, 8. Aria.
G. tremelloides = G. conieun
et nana aps Von ]
226 SCT REVUE: GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
En tout, quatre espèces assez hou délimitées comme hôtes,
mais moins bien toutefois au point de vue morphologique. Ce sont
quelques-unes des cécidies formées par les Reæstelin que je vais
_ étudier successivement dans les pages suivantes.
I
CÉCIDIES DU RŒSTELIA LACERATA.
Les écidies qui constituent ce Rwstelia attaquent les jeunes tiges.
_ les pétioles, les feuilles, les pédoncules floraux et les jeunes fruits
_ du Cratæqus oxyacantha et du C. monogyna, qu’on peut d’ailleurs
ne considérer que comme deux variétés d’un même type. Je les ai
_ rencontrées en grande abondance, au printemps de 1897, aux envi-
_ rons de Reims, dans les haies d’Aubépine, à Rilly la-Montagne, à
Muiïzon, à Jonchery-sur-Vesle. Ce qui me fait supposer que l’es-
pèce est très répandue dans la région, c’est que chaque fois que je
… l'ai cherchée, à l’époque voulue, je l’ai rencontrée. Les Genévriers
Sont très abondants dans certaines localités de la même région et
rangium clavariæforme à Rilly-la-Montagne.
L'attaque du Restelia lacerata se traduit par de fortes bour-
soufflures sur les parties infestées, qui sont accompagnées de
courbures très frappantes.
- Je vais passer en revue la structure des cécidies formées sur
chaque organe de l'Aubépine.
19 — Cécinres DE LA TIGE.
Modes EXTERNE. — Les rameaux attaqués sont toujours
__ des rameaux jeunes, datant de l’année même. Du moins je n'ai
_ Pas vu de rameaux de l’année précédente ayant subi l'infection.
C'est vers le mois de Juin que le Champignon fructifie: son ense-
mencement doit dater de la fin d'Avril ou du | AUTRE
Mai. Si l'on admet que les écidiospores sont d
1 Rouille de l'Aubépine sur les Genévriers, c’ est vers le moi
_ Juin que ces derniers doivent être contaminés: mais il se Il
qu ‘ils n’en laissent rien paraître au début, car les téle or e
mûres n ‘apparaissent sur ces Conifères ii. mois d’A
SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA se à
née suivante. Deux suppositions sont dès lors faisables : ou bien
_ les écidiospores tombant en Juin sur le Genévrier, y germent
_ immédiatement et donnent naissance à un mycélium hybernant qui
D ne produit de téleutospores qu’au printemps suivant. Dans ce cas,
c’est le mycélium qui remplace physiologiquement les téleutospo-
res et qui joue le rôle de spore d'hiver. Ou bien l'écidiospore ne
germe pas aussitôt, mais elle passe l'hiver (il paraît démontré que
certaines spores de Restelia conservent longtemps leur pouvoir
germinatif) et germe au printemps sur le Genévrier. Dans cette k
seconde alternative les rôles seraient tout à fait renversés, l'écidio-
Spore devenant spore d'hiver et la téleutospore, spore d'été. Je n'ai
pas trouvé de renseignements en faveur de l’une des hypothèses
plus que de l’autre. La première paraît cependant plus vraisem-
blable. Il n’en est pas moins vrai que les Gymnosporangium présen- |
tent dans la date d'apparition de leurs stades successifs des ee
gences assez grandes d’avec les autres Urédinées.
Le rameau attaqué montre un gouflement assez considérable
sur une longueur variable mais qui peut atteindre trois centimètres
dans certains cas. Le diamètre de la tige est quelquelois quadruplé
on quintuplé au niveau de la cécidie. La coloration générale de. A
Surface est brun-noirâtre au moment de la sporose. ;
Le gonflement est accompagné de courbure dans presque ! tous
les cas, par suite du développement inéquilatéral des tissus hyper- ;
_trophiés. Dans les haies où se trouvent les Aubépines on constate
Souvent que la convexité de la courbure est tournée vers l’extérieur |
de la haie; l’arrivée de la sporidie et l’attaque s'étant faite de ce
côté, le Champignon se développe mieux et plus rapidement sur la
face de la tige tournée vers le dehors; l'hypertrophie y est plus
accentuée, ce qui force la tige à prendre une forme arquée et à
diriger son extrémité vers rer ré la haie. . Con il ”
_ à pas là de règle absolue. su Die
Cie
a
: Most INTERNE. — La structure de la cécidie est très
intéressante si on la compare à celle de la tige normale. En pre
nantles précautions d’usage pour avoir des rameaux aussi COMpA-
rables que possible, l’un attaqué, l’autre indemne, on peu
: dupe ere, faire les observations, der eu
298 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
a. — Épiderme.
L'épiderme normal (P1.3, fig. 1, e) forme une assise de cellules à
paroi externe assez épaissie et nettement cutinisée. La cutinisation
s'étend même à toute l'épaisseur de la paroi. Dans un bon nombre
de cellules la membrane de la paroi externe envoie dans la cavité
cellulaire un prolongement sous forme de doigt ou de mamelon,
qui est également cutinisé. Je ne sais si ce fait est général dans les
Cratæqus, mais je l'ai observé à plusieurs reprises.
L’épiderme de la cécidie (PI. 3, fig. 2, e) montre des parois exter-
nes moins épaisses et probablement moins bien cutinisées, car le
vert d’iode ne se fixe qu’à certains endroits; en beaucoup d’autres
la cuticule reste incolore. La forme des cellules est irrégulière ;
elles sont encore presque isodiamétriques et bien unies entre elles,
ainsi qu’avec les assises sous-jacentes. Les épaississements internes
cutinisés que j'ai signalés plus haut font toujours défaut. |
En somme, l’épiderme de la cécidie montre une différenciation
_ moins avancée que celui de la tige normale, aussi bien au point de
_ vue chimique qu’au point de vue morphologique; mais la taille des
cellules est plus grande. Il semble que celles-ci gagnent en taille ce è
Le ‘elles perdent en pq #
b. + Mérstins subéro-phellodermique.
La première ébauche méristème subéro-phellodermique est
: dans l’épiderme ainsi que le montre la jeune tige sur une coupe
_ transversale. On voit toutes les cellules épidermiques (PL. 3, fig. 1)
Subir un cloisonnement, et leur portion interne devient la cellule
initiale du méristème circulaire. Sur les échantillons recueillis en
Juin on trouve facilement ce début du liège. Mais l'épiderme de la
cécidie ne présente rien de semblable ; il ne se forme ni liège
ni Phelloderme, à son niveau, et de ce côté les différenciations en
tissus es. ce qui concorde avec l'état de
d renciation peu avancé de le l'épiderme.
6. —_ + Here.
; L'écorce des jeunes rameaux à. Éd se divise en d
+
uches. La Tu externe consist en Z de cellules col
SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 29%
. chymateuses (PL. 3, fig. 1, c) dont les parois sont épaissies presque
| régulièrement sur tout le contour. Elles sont un peu aplaties dans
le sens radial. Aucun méat bien visible ne les sépare; enfin la
couche de collenchyme est continue sur tout le pourtour de la tige.
La zone interne de l'écorce est formée de 6 à 8 assises de cellules
semblables aux précédentes pour la forme et la disposition; mais
leurs parois sont minces et on aperçoit presque partout entre elles
de petits méats triangulaires ; en outre, de distance en distance, il
y a de véritables lacunes plus allongées dans le sens tangentiel que
dans le sens radial. On rencontre aussi çà et là des cellules M “
_ fères à macles. 2
… L’écorce de la cécidie (PI. 3, fig. 2) montre, aux lieu et place du ;
collenchyme, une zone de 2-3 assises de cellules diversement
développées, isodiamétriques, à parois cellulosiques très minces,
plus ou moins intimement unies entre elles, mais laissant toutefois
_ Get là quelques méats triangulaires, toujours très petits par rapport
au diamètre des cellules.
La zone interne de l'écorce, où il n’est plus possible de discerner
_Cellulosiques restent très minces. Elles sont très peu et très mal
unies entre elles, laissant toujours d’assez grandes lacunes qui les
_ Séparent, mais qui sont difficiles à saisir parce que d'autres cellules
situées dans des plans inférieurs ou supérieurs à celui que l'or
| examine, paraissent les combler, Au premier abord, done, ce paren-
chyme cortical paraît très compact, mais en réalité il mériterait ;
le nom de parenchyme lacuneux. Son grand développement en
épaisseur ne paraît pas dû à une multiplication abondante du nom
bre des éléments, mais bien plutôt à leur agrandissement. (
agrandissement a lieu pen Hans le sens pue de sorte q
la longueur de ces « ent 3 à 4 fois leur largeur
_ Un certain nombre d’entre elles présentent des cloisons perpendi
_Culaires à leur grand axe, mais les cellules filles issues d’un te
- cloisonnement restent toujours très intimement unies entre el
inées dans leur intérieur, Mine un à tissu Er
230 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
gasinent les aliments destinés à la nourriture du Champignon. À
. noter ici aussi l’arrêt dans la différenciation des cellules du collen-
chyme. #
._ L'endoderme, pas plus dans la tige normale que dans la cécidie,
ca n’est différencié, ni visible. Toutefois, il faut remarquer que les
_ assises les plus internes de l'écorce (2 à 3), dans la cécidie, sont .
_ formées de cellules presque isodiamétriques, ce qui les distingue
bien des cellules de la partie moyenne de l'écorce. qui sont allon-
gées dans le sens du rayon.
Le d. — Péricycle.
Au mois de Juin, le péricycle de la tige du Cratægus se montre
_ inégalement développé en tous ses points, bien qu'il forme une
_ Ceinture scléreuse continue tout autour du cylindre central. En
_efiet, en face des faisceaux libéro-ligneux primitifs, il forme des
_arcs de sclérenchyme (PI. 3, fig. 4, p}, composés de fibres à parois
fortement épaissies et lignifiées, à cavité réduite à un point, intime-
ment unies entre elles, sans méats. Le vert d’iode leur conne
ces éléments forment comme des encoches sur la f
CREER
niveau des rayons
a ec les
ace interne dé
SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 231:
Si j'insiste sur la description de cette zone, c’est pour mieux
montrer combien elle est différenciée dans tous ses points. Au con-
_ traire le péricycle de la cécidie se montre aussi peu différencié que
_ possible. (PI. 3, fig. 3, p). Les arcs atteignent, il est vrai, une plus
_ grande taille et leur épaisseur, au moins au point de vue du nom-
bre des éléments, est presque doublée. Mais toutes les cellules ont.
des paroïs minces et cellulosiques, à contour ovale ou arrondi ; elles
laissent entre elles des méats de taille variable où circulent les
nombreux filaments du mycélium parasite. À leur face interne, les
arcs ne présentent plus les encoches citées plus haut ; enfin es
ques cellules sont oxalifères (cristaux isolés ou mâclés).
_ Entre les ares, au niveau des rayons médullaires steel
rien ne distingue plus le péricycle des rayons eux-mêmes ; de sorte
ue la communication reste lar gement établie entre l'écorce etla
_ moelle (P1. 3, fig. 3, r).
: Le péricycle a donc subi un arrêt dans sa différenciation, ce qui
odifie profondément son aspect; de tissu de soutien qu ’il est à
état normal, il devient dans la cécidie, en conservant une forme
Presque embryonnaire, un tissu à réserves nutritives ; il est le js
immédiatement en contact avec le parasite.
e. — Liber.
Le liber dans la tige normale est diatéibué en arcs coule
ceux du sclérenchyme péricyclique (PL 3, fig. 4, |). Chaque arc est
é en compartiments par les rayons médullaires secondaires,
formés € en général d’une seule rangée radiale _ cellules, très dis
tes des éléments du liber par leur diamèt ) plus gra nc
3 fig. 4, r). Dans l'intérieur des compartiments ainsi formés
t bes criblés sont répartis au milieu se cellules Fun »
li e
srand re que pr _——.
sti ar #4 rangées acolées de ne s
932 ne REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
ce cas le compartiment libérien est interrompu. Parfois cepen
cette interruption n’a pas lieu, et le liber proprement dit &
sans discontinuité depuis le bord du bois jusqu’à celui du scléren-
chyme, ainsi que cela à lieu dans la tige normale. Beaucoup
cellules des rayons médullaires sont oxalifères.
f. — Méristème libéro-ligneur.
Dans une tige normale le méristème libéro-ligneux secondaire
est destiné à fonctionner pendant de longues années.
Dans la cécidie, au contraire, sa durée est éphémère, et, lorsque
le Champignon produit ses spores, le cambium ne fonctionne déjà
plus. La plus grande partie de l'hypertrophie est due à l Rue «
ment anormal des cellules.
4. — Bois.
Dans la tige d’Aubépine, au mois de Juin, on voit le €
SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA Fe
des agées de vaisseaux à lumière petite, formant dettééleis des
| plus associées que dans le bois normal (PL. 8, fig. 6, b). Les
ligneuses sont remplacées par un abondant parenchyme à
oisons cellulosiques minces et présentant quelques méats.
Le bois primaire de la tige normale est formé de vaisseaux en
ries radiales, bien lignifiés et plongés dans un parenchyme à
ois minces et cellulosiques.
Le bois primaire de la cécidie montre des vaisseaux rapidement
résorbés plongés dans un parenchyme assez peu modifié. Ce paren-
iyme en eflet est déjà différencié au moment de l’attaque du
D puon.
A.
h. — Moelle et zone péri-médullaire.
Ne PL, à RORATR
rai ds méats triangulaires, irréguliers. Cette moelle arrive à An
”. entièrement à l'écorce, sauf que ses cellules restent isodia-
2 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
.j. — Coupe longitudinale de la cécidie.
Je me suis contenté de donner jusqu'ici la disposition.
ger, dans la plupart des cas, de la forme des éléments qui composent
les diverses assises. Les coupes longitudinales complèteront les
données précédentes. |
La région qui, dans la cécidie, correspond au collenchyme, pe
montre que des éléments courts. Ceci, combiné avec ce que l'on
sait déjà d’après les coupes transversales, permet de conclure que
les cellules de cette région sont isodiamétriques, ou à peu P
Dans la tige normale le collenchyme a des cellules très allon
On saisit aussitôt la modification profonde qu’a subie ce Lis
_ par le fait de l’attaque du parasite.
L’écorce de la cécidie ne montre que des cellules courtes dat
sens longitudinal; elles sont au contraire plus allongées dans le
sens transversal (sens radial des coupes transversales). Ceci
moins irrégulières (PI. 4, fig. 9). On voit que l’on est loin
ur Le affectée par les mêmes éléments dans les tiges n0!
- ême éolés, au milieu Du à roy à
La forme me vaisseaux est aussi très irrégulière : elle se
e plutôt de celle des cellules ordinaires du parenchyme
SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 33
sont arrêtés dans leur différenciation à un stade tout-à fait
pri itif (PL. 4, fig. 12, v’). Quant aux fibres du parenchyme ligneux
ercalées, dans la tige normale, aux vaisseaux (PI. 4, fig. 11) et
ux cellules des rayons médullaires, elles se sont arrêtées aussi
ans leur différenciation, pour donner naissance à un pur paren-
yme à réserves (PI. 4, fig. 12).
k. — Localisation du parasite.
y a lieu aussi de rechercher quels sont les tissus qui donnent
pl is particulièrement asile au mycélium parasite. On sait quele
ie des Urédinées se trouve So var Lame les méats F
à Hiloies dû parenchyme. Tout F. ti LS est 1 done suscep- .
ble de subir les attaques directes du parasite.
Cependant, le mycélium paraît beaucoup plus abondant sur
ertains points que sur d’autres, et ce fait m'a one. constant |
admettre qu'il a des lieux de prédilection.
On trouve toujours les filaments en grande abondance et beau
plus développés que partout ai
SC lérenchyme se trouve. transiormé en simple parenchyme.
lance du mycélium est telle sur ce point que sur une Cot
nsversale on voit souvent les cellules prete me
: ll se produit à ce niveau un ensemble qui n'est pas dé pourvu
fait de ressemblance avec la zone FL. gonidies des Lichens
mères. Mais je me garderai bien d’insister Sur une compa-
FalSon qui, à bien des points de vue, Sc exactitud Il
en de faire ocheme el de signaler cel
1aire C
| le: aoins sms à donuer si à un para
Ï pour en faire un de
236 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Le péricyele forme ainsi une sorte d’anneau plus éd
parasilé, et c’est vers sa face externe que débutent les fructifie i
écidiennes. Rarement, cependant, la cupule est en contact |
base avec le péricycle. Le fond des écidies repose généralement
les assises les plus internes de l'écorce.
Un fait assez remarquable est encore à noter : les lamenll
mycélium suivent, comme je l'ai déjà dit, les espaces interce
laires, c'est-à-dire des chemins faciles à parcourir. Cependa
_ quelques filaments paraissent préférer les voies plus difficiles; j
nee à Hébage reprises, sur des ur transverse et M
| deux cellules, en des points où je ne puis croire qu’il y ait eu Ô
méat préexistant. Les filaments auraient dans ce cas, dédoublé
cloisons cellulosiques pour se frayer une voie plus pénible, i
ble à la nutrition. Ces cas ne sont pas tellement rares qu’ .
: : puisse rencontrer dans la même cloison deux et même trois
(ments à agissant de la même façon à des niveaux différents.
à rarement dés ou tes),
_ Mais dans les tubes criblés du liber ou dans les éléments
Ja: mème région qui ne présentent pas de cribles, mais qui S0
_ prob: blement des équivalents des tubes criblés, les suçoirs *
_ tellement multipliés et tellement allongés qu'ils es pr
ue entièrement la cavité du tube.
Cet extraordinaire développement de l'appareil absorl
parasite dans les éléments conducteurs du liber vient à l’a
i. ainsi que le pense la majorité des botanistes, el ainsi
L vient 5 û à AT Vie
SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA st Là
juence la plus immédiate de cette situation c’est donc la for-
d'un puissant appareil d'absorption capable de capter au
Ainsi donc, si, d’une part, le parasite exerce une action
an Porte, et pour sine dire de contact, sur 5 ee de la tige
blable, d'autre part, qu rl doit avoir une action à distanes,
ur les portions de la tige inférieures à la cécidie, puisqu'il leur
| enlève une partie notable, sinon la totalité, des matériaux nutritifs
destinés à leur accroissement, Il ya là une série de TRÉMOrEReR E à
Je n° ai pas observé de suçoirs dans la cavité des vaisseaux, voie
ncipale de la sève ascendante. Il est évident, à priori, que s'il en
> ils doivent être bien moins nombreux que dans le Liber,
iisqu'ils ne serviraient qu’à capter une sève non encore élaborée.
L'étude des cécidies du Ræsteha lacerata sur la tige du Cratæqus
ryacantha étant terminée, je vais décrire, avant de tirer des con-
us générales, les cécidies produites par | le même ae 5e
les autres parties de la plante.
INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX |
SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX
par Ch. DASSONVILLE /Suite)
AVOINE.
1. — ACTION RIRES DE LA SOUDE ET DE LA POTASSE.
Ces cultures ont été faites dans les mêmes conditions que celles
| du Blé.
Elles ont donné des résultats analogues :
_ En présence des sels de soude, les tiges grêles, à nœuds
marqués, sont restées droites et bien vertes ; elles ont fleuri
6 racines sont courtes (4 cent.}, non ramifiées, peu nombreuses.
+ Dale la solution normale de Knop, les plantes ont pris, de
_ début, un très grand développement; mais elles ont M Æ
é sont pas arrivées au terme de leur évolution.
. ConcLusioN. — Comme chez le Blé, la potasse provoque lo
la soude la prévient
_ MoRPHOLOGIE INTERNE
16. à Solution potassique (Voir page 60) la stract
dar racine dans la solution de Knop).
” Solution sodée (Voir fig. 56, PI. 9).
vaisseaux du cylindre central st
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 239
> Tige (2 entre-nœud inférieur). (Voir fig. 54, PI. 9).
: A Solution potassique. (Voir fig. 53, pl. 9).
_B. Solution sodée. — La moelle est formée de larges cellules
polygonales : elle renferme un petit faisceau central.
Comme avec la potasse, le méristème est abondamment cloi-
sonné; mais les faisceaux qu’il différencie sont répartis sur un
: seul cercle. Ils sont rapprochés les uns des autres au point d’être
. contigus ou séparés seulement par une ou deux petites cellules
dont la lignification est toujours intense.
Les vaisseaux sont lignifés; ils ont un grand calibre et sont
aplatis dans le sens tangentiél. Les deux larges vaisseaux latéraux
de chaque faisceau sont réunis par une longue chaîne de vaisseaux
Plus petits, qui constituent d’ importants éléments de soutien.
Au dos de chacun des faisceaux, le méristème lignifie ses cel-
_lules;si bien que deux faisceaux qui ne sont pas absolument contigus nn.
semblent avoir à leur côté extérieur un véritable tuteur de cellules
lignifiées. Quand les faisceaux se touchent, ils se trouvent comme .
enveloppés dans un manchon de tissu de soutien.
En présence de la soude, les tissus de la région inférieure dela
igese lignifient donc de très bonne heure, ce qui n'a pas lieu lorsque
Milieu de culture est à base de potasse ; dans le premier cas, la +
Plante acquiert un développement moindre, bien qu ‘assez Impor-
tant. 1 suffit de comparer les fig. 53 et 34 pour saisir le rôle dela
structure dans le soutien de la plante en présence de la soude.
: ConcLusIoN. — Dans certaines conditions d'expérience, les sels |
‘ potusse déterminent la verse de l'Avoine parce que la lignification
Me se produit pas ou est extrémement retardée en leur présence ; les.
s de soude consercent à l'Avoine sa verticalité en provoquant de
ne heure la lignification mpnene au 4 soutien de la pins
; sin ill s’ : montrée “dentique
cl qui a été décrite pour la solution de Knop. dé
oi } l'action comparée de la pre et de
Avoine se chez le Le. |
om plèten
240 ù REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
IL — ACTION DU PHOSPHATE DE POTASSE.
Le 30 mars, 12 grains d’Avoine sont semés dans des solutions
_Ogr. 125 — 0 gr. 250 — 0 gr. 500 de phosphate de potasse par lit
de liqueur de Knop. :
Les effets observés sont consignés dans le tableau suivant:
40° JOUR 60: JOUR
D: MC TP nm — | — En aree
— ORGANES LE ONGUEUR Lonxerere sones Éxraue
’ , D+S DES at
ABRIENS | Racines | Racines ph FEUILLES
Nœubps
Fe Les feuilles ont commencé à jaunir d’abord dans la soluti
. Plus concentrée; puis dans celle à 0.250; enfin, dans la plus fe
: Vers le ol mai, les Aou versent dans la se à 0. ms.
Fan la fa à 0. 500, les bigutes ont niche sans fleurir. Ê
sont mortes vers le 15 juin; mais les tiges sont restées droites.
: at, A la dose °-50 on , ce sel nr or verse de la plante
Mr — Aonos DU SILICATE DE POTASSE-
| _æ mars. grains de ue sont mis à pus dans des sol Le
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX | 241
“oalturés se ressemblent ; toutefois, à la dose 2/1000, les nn is sont
moins larges et un peu moins longues.
_ Toutes ces Avoines ont versé.
_ Conczusion. — Le silicate de potasse a peu d'action sur la croissance
de l'Avoine. Il ne prévient pas la verse.
IV. — ACTION DU NITRATE DE POTASSE.
Dans des conditions analogues à celles que j'ai exposées pour le
Blé, les diverses doses de nitrate ont donné chez l’Avoine des effets
_ analogues, pendant quarante jours de végétation.
: Plus tard, les comparaisons n’ont pu être établies : les plantes
ont été envahies par les pucerons: elles en ont souffert au point de
i . pouvoir plus être comparées. o
Le tableau suivant résume les faits recueillis le 41 mai (40° enr
LONGUEUR FEUILLES
RACINES NOMBRE LonGuEuR ||
5 ()
ines + Tome sont semées, d’une art, fans ©
ue es d'au tre me dans du more
242 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
50me jour. — Dans la première solution, les feuilles comm ncent
à jaunir; les tiges ont trente centimètres de longueur. Dan à
solution sodée, les tiges ne dépassent pas quinze centimètres.
Dans les deux cultures, la racine principale est rudimentaire
(4 cent. }; mais les racines adventives sont très développées, surtout
dans la solution potassique.
Dans cette dernière, l’axe hypocotylé, très large, Lots à sa sur-
face un grand nombre de rugosités qui sont des ébauches de racines
adventives. Ces organes se seraient probablement développés en
grand nombre, sile grillage sur lequel reposaient les graines avait
= laissé un libre passage à l’axe hypocotylé, et si, au lieu d'être
. aqueux, le milieu avait été solide, apte à fournir aux racines ul
point d'appui pour enfoncer la plante.
_ Dans la solution sodée, l'axe hypocotylé ne présentait Fe
rugosités analogues. L'examen histologique n’a pee ,
4 une de racines à ce niveau.
: Conczusron. — La soude favorise moins que la potasse la forme Û
es racines adventives à la croissance des organes.
| MoRPHOLOGIE INTERNE
Le n Lin Sobtion. potassique (fig. 67, PI. 41). — De chaq
_ des vaisseaux primaires (0.p) on voit un métaxylème et
secondaire en si grande abondance que les coupes prennent #
forme d un + de eme Le Lee est ne dans la aires
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 243
pement des formations secondaires. Elle diminue le nombre des cellules
Pécorce et elle leur donne de plus grandes dimensions ; en un
mot, elle entrave le cloisonnement cellulaire.
ns
2 Axe hypocotylé. — Dans les deux cas, le passage de la racine
Fe à la tige se fait très rapidement. Le conjonctif apparaît : il sépare
_ l'un de l’autre les faisceaux primaires et refoule à la périphérie
le bois secondaire. Puis, il écarte en y les faisceaux primaires
% subissent aussitôt leur rotation.
Pendant que la rotation s'opère, la zone périmédullaire s’ébau-
“che et différencie deux paquets de liber interne qui se placent dans
um plan perpendiculaire au plan primitif des faisceaux primaires.
En face de la situation que chacun d’eux occupe, l’assise géné- ne
ratrice active ses cloisonnements et refoule, latéralement, les
| faisceaux de bois.
Lorsque la rotation est effectuée, l’axe est constitué par quatre
Coins de bois équidistants dont les sommets intérieurs, occupés par
les vaisseaux primaires, sont reliés deux à deux par du liber interne.
_ L’assise génératrice se.cloisonne alors tout autour de l'orge
et 1 différencie un anneau fermé de bois.
Dans les deux tiers inférieurs de l’axe hypocotylé, le bois ain:
Constitué possède, dans la solution potassique, des vaisseaux plus
larges (fig. 68, PI. 11) que dans la solution sodée (fig. 69, PL. 11);
Mais la lignification des éléments est beaucoup plus intense en
_ Présence de la soude, et atteint un plus grand nombre des à
ments engendrés par l’assise génératrice.
_ On voit aussi, dans ce dernier cas, des fibres E
ès épaisses et très fortement lignifiées dont on ne trouve pas
face en présence de la potasse.
Mais, en approchant des cotylédons, la lig gnification p
apidement de son importance : la lignifica cation du bois
inférieure à ce qu’elle est dans la solution de potasse.
rl pe jusqu'à l'origine de l'axe épicoty
RD (ec
244 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
les faisceaux; ils se diflérencient parfois en vaisseaux qui S
répartis sans ordre. Les cellules du péricycle sont grandes.
Dans la solution potassique (fig. 71, PI. 11), l'appareil vasculaire
est constitué par sept grands faisceaux à vaisseaux très larges
à paroi peu lignifiée. Entre ces faisceaux, l’assise génératrice
pas différenciée. Ses cellules sont très nombreuses et petite
celles du péricycle ont aussi de faibles dimensions.
Les différences sont aussi très grandes dans l'écorce. Compatét
POP RENE
__ sent entre elles des espaces assez grands, remplis de Se
L endoderme n 'est de différencié. a
{grades Cela tient uniquement à mention du ame
: . bin la soude se montre ou moins favorable
la Rs au téreloppement de la Tomate.
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX JR
——.
7 ces trois espèces (Tomate, Avoine et Blé) la soude a montré la
priété manifeste de provoquer de très bonne heure la formation
c tissus de soutien dans les régions inférieures de la tige.
Or (nous l’avons déjà dit), par l’analyse, M. Is. Pierre a constaté que
la soude n’existait pour ainsi dire que dans les régions inférieures
de la plante. Il en a conclu que n’arrivant pas aux régions en voie
de croissance, ce corps n’était pas indispensable et ne devait jouer
_ Qu'un rôle accessoire.
C’est évidemment un rôle accessoire qu'ont joué les tissus de |
soutien provoqués par la soude chez la Tomate; mais chez l’Avoine
et le Blé, ce rôle devient très important, puisque c’est par le déve- Le
loppement précoce de ces tissus que la plante a pu se Run |
droite et suivre le cours complet de son évolution. a
En présence de ces faits, n'est-il pas permis de penser que, si la #
potasse j joue le rôle principal dans le développement des végétaux,
la soude doit, dans certains cas, lui venir en aide à titre de correc-
tif, en étayant les divers organes que la pur concourt à iormer?
ÉCRAN
H. — ACTION DU NITRATE DE CHAUX: DOSE OPTIMA.
J'ai mis germer des graines de Tomate dans les tiqueurs rs
mant respectivement 0 gr. 250, 1 gr., 2gr., 3 gr., 10 gr. de nitrate
” chaux par litre de liqueur de Knop. :
Do: des tiges. au bout de 50 jours de végétation est la
vante
. LL. — Le nitrate de chaur € est farah à
nai. se dose seins st de 2
REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
CHANVRE.
hi
Ï. — ACTION DU ne DE MAGNÉSIE. OPTIMUM.
Les expériences ont été mises en train le 5 mai 1896. Elles ont
purté sur 42 graines semées, par six, dans les milieux suivants : de
Eau distillée. — Solution aqueuse de sulfate de magnésie à 111000
— Liqueur de Knop sans sulfate de magnésie. — Liqueur de Knop
_ avec sulfate de magnésie 0.950 — 0.500 — 1 — et 10 gromiee
par litre de solution.
= Le schéma suivant représente les dimensions respectives des
ee après 10, 13, 24 jours de serptee.
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX
xicité de ce sel quand il n’est pas uni aux autres substances
es cotylédons et les deux premières feuilles sont bien étalés
as toutes les cultures.
13 jour. — (Courbe B). Les Chanvres meurent dans la solution
de ilfate de magnésie pure. L'optimum se montre dans la soution
nutritive qui ne contient pas de sulfate de magnésie.
24e jour. — (Courbe C). La vie a cessé, dans l’eau distillée. Dans
s0 tion de Knop sans sulfate les plantes commencent à je
| vigoureuses ; la tige et les feuilles sont rudimentaires.
partir de cette époque, le maximum à: ne à la dose
jour (16 juin). er Les plantes ] Pi ‘ivée : u à de
ux paires de feuilles qui soient vote. Les at 00 d
44000 les feuilles jaunissent sur les bords : les limb
semés de taches ds re les tiges n'ont que +
our "(7 juillet). — - À la dose mo |
248 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
fig. 76 et 72), il est à remarquer que les folioles de la Ba
toujours rudimentaires. à
Enfin, à 10/1000, les racines montrent une tendance très accusée
à se ramifier régulièrement de chaque côté, en figurant un double
_ peigne. Cette tendance n’a pas été constatée dans les autres cultures.
Conczusion. — Chez le Chanvre les solutions pures de ve de
_ magnésie sont toxiques.
L'eau distillée n'entretient la vie que pendant une courte durée.
L'absence du sulfate de magnésie dans une solution renfermant
les autres _ mutritifs semble favorable au début de la véÿ
_ tation.
Plus tard, ce sel se montre indispensable : mais il possède une
action nuisible quand il dépasse la proportion 0.5/1000, qui &
Optima. +
MORPHOLOGIE INTERNE
J'ai comparé entre elles : les plantes de la liqueur de Knop
sulfate de magnésie, celles de la solution à 0.5/1000, et ceiles de
solution à 10/1000. |
a Racine. À. Sans sulfate de magnésie. — x. Région moyen
g. 83, PI. 13). L'écorce (ec) est ronde, à méats. L’endoderm
n’est pas différencié. Le péricycle a trois assises de cellules, au dos
de liber (l); sept ou huit au dos des faisceaux. |
Il ya deux faisceaux primaires (op), laissant au centre ou,
cellules de moelle légèrement lignifiées.
Le métaxylème et je formations secondaires sont àp
iuchés.
na périure 85, PL. 13). Dans sa région la plus di :
nciée, les deux faisceaux primaires ont relativement un gra
développement et se rejoignent au centre. Les vaisseaux d
0 (omx), noyés au milieu de fibres lignifiées, sont peu n
reux. Je vaisseaux secondaires (vs), rares, sont peu
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX
ilieu de la racine (fig. 84, PI. 13), on constate une différenciation à
s grande, bien plus avancée même qu’au niveau supérieur dé 55
la racine privée de sulfate de magnésie.
Les faisceaux primaires ont six à huit vaisseaux dont les plus
pprochés du centre ont une large section. Le métaxylème est très
t des divers appareils de la racine, considérée en sa région moyenne.
B. Région supérieure. — Au niveau supérieur de la racine, la
ucture esl encore plus différenciée. Mais les vaisseaux primaires
Sont très peu développés ; l'appareil vasculaire est presque exclu-
sivement constitué par du bois secondaire. 3
Cest là un fait intéressant à noter, parce que les vaisseaux pri-
maires de cette région étaient les seuls qui fonctionnaient au début
de la végétation, à l'époque où nous avons constaté que le sulfate
agnésie retarde la croissance de la racine.
La comparaison des figures 83 et 85 nous montre, au contraire,
l'a :
est donc peut-être pas nv lle de penser que “h à ,
: magnésie ralentit la végétation au début, parce qu'il retarde.
renciation des faisceaux primaires de la racine. Et comme
e développement des formations secondaires, on conçoit |
cro issance datenne très ee dès que celles-ci ont. donné
250 na REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
… magnésie (fig. 86, PI. 13). La tige est cylindrique. Le és
en son centre, est circonscrite par un anneau de bois secondaire.
Les faisceaux primaires (cp) sont à peine marqués. On ne recon
guère leur place qu’à des paquets de petites cellules app ee
_ à la zone périmédullaire. à
L'anneau de bois secondaire a des vaisseaux peu nombreux, |
répartis sans ordre. Le liber forme un anneau continu; les tubes
criblés sont répartis irrégulièrement. Il renferme quelques canaux
_ sécréteurs de petit diamètre.
Le péricycle forme des paquets peu importants de scléren-
chyme disséminé sur toute la circonférence. :
Les cellules des deux assises extérieures de l'écorce sont légè-
ment sclérifiées et aplaties tangentiellement. Il en est de m
: des « cellules de l’épiderme, qui sont légèrement catinisées.
B. Sulfate de magnésie. 0.5/1000 (fig. 87, P1.13). La tige est cal
ae ‘à- quatre crêtes bien saillantes, séparées par de profonds
sillons. ne
Au centre, la moëlls (m) différencie quatre ares de cellule
à longées radialement et plusieurs fois divisées. La rencontre de
ces arcs deux par deux forme un petit losange à l'intérieur duqu
les cellules perdent leur r forme polygonale, se plissent et tendent
À se lignifier.
L'appareil vasculaire est représenté par des faisceaux (op) ;
3, 4, 5 et jusqu’à 8 files radiales de vaisseaux à paroi très ligni
Les plus importants de ces faisceaux correspondent aux pi
nences de la tige. Les cellules de l'assise génératrice forment
anneau large de parenchyme.
En ua mot, il mms très nette de l appareil -
… toire en faiscea sn
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 91
La moelle persiste ; ses cellules sont très irrégulières.
génératrice est peu épaisse; le liber peu développé. Les
| péricycliques sont moins sclérifiées qu’à dose faible; leur
“ répartition est irrégulière.
L'écorce est parenchymateuse ( en certains endroits; ailleurs elle
est sclérifiée.
En somme, l'examen des coupes montre une tendance à la dis-
position que j'ai décrite à la dose de 0.5/1000; mais il semble que la
proportion élevée du sulfate de magnésie ait entravé le développe-
ment des cellules et nui à leur complète différenciation.
CONCLUSION. — A dose optima, le sulfate de magnésie tend à
grouper les éléments de l'appareil circulatoire de la tige en faisceaux
distincts ; il accroît Les dimensions et le nombre des canaux sécre-
Hs, favorise le développement des fibres péricycliques, sclérifie l'écorce e
lui ue ‘un développement nie enfin, il modifie le centre de la 4
cé
COURGE
MonpnoLoGtE INTERNE.
es fférences a anatomiques : sont peu considérables. a
A. Avec pre Les er: de l'assise. subéreuse
ente
252 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
verses et les faces latérales. Le Mrierale n’est 'nulle part épaiss :
Les vaisseaux des quatre faisceaux primaires sont réunis en
massifs.
> Tige (4 entre-nœud supérieur). — La tige possède, dans les «4
deux cas, 10 faisceaux collatéraux placés en alternance sur deux
cercles concentriques. Ces faisceaux sont incomparablement plus
développés en présence du phosphate, qu’en l’absence de ce sel. Les
vaisseaux ligneux sont surtout remarquables par leur diamètre
qui est au moins cinq ou six fois plus grand dans le premier cas
que dans le second.
Enfin, dans la liqueur privée de phosphate, les formations
péricycliques sont petites et légèrement épaissies, tandis qu elles
sont relativement ei et minces dans la liqueur nutritive
complète.
Les axes hypocotylés ne diffèrent entre eux que par les dimen-
sions des éléments.
Ces différences ne sont pas assez rm pour égitimer ;
_des conclusions. :
AUBERGINE.
ACTION DU NITRATE DE POTASSE.
. Des Aubergines semées, au mois d'août, dans des solutions ren
: fermant respectivement Osr125, Osr-250, Osr-500 de nitrate de potasse
litre . liqueur de Knop ont donné des plantes d'autant mie
elop moins de nitrate de potasse.
Au bout dun mois, les dimensions de ces plantes étaient inve
ent proportionnelles à la dose de nitrate employée. L'épo
pas permis de prolonger l’expérie
| On peut conclure, toutefois, que le nitrate de potasse est nu 1
au die de l Aubergine, au moins au début de w pu î
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 253":
30 graines - — dans une solution de Knop sans nitrates.(Le nitrate
de potasse est supprimé ; le nitrate de chaux,
remplacé par la dose de chaux qu ‘il contient).
10 graines — dans une solution de Knop renfermant 0s'-750 de
É nitrate de potasse par litre.
; h] FHTAIRES — dans une solution de Knop renfermant 187250 de
nitrate de potasse par litre.
10 mai. — Les cotylédons sont bien étalés dans la culture privée
de nitrates; les axes hypocotylés ont quatre centimètres.
Les cotylédons s'ouvrent à peine, dans la solution de Knop; les
axes hypocotylés ne dépassent pas trois centimètres. crade
Dans les cultures renfermant de fortes doses de nitrate de
potasse, la végétation est moins avancée.
Conczusion. — Les nitrates retardent la croissunce du Volubilis
au début de la végétation.
Je fais deux séries des trente plantes qui poussent dans la
liqueur privée de nitrates :
_ 4° Quinze de ces plantes continuent à vivre dans les conditions.
où elles ont été placées jusqu’à présent.
2 Aux quinze autres, j'ajoute 0.250 de nitrate de potasse par
litre de solution aqueuse.
Voici dès lors ce qui se passe : :
dernières prennent un dé ent considérable ; bientôt :
elles dépassent les plantes privées ‘de nitrates et ont, sur toutes
les cultures, une supériorité manifeste qui dure jusqu'au 45 mai.
45 mai. — Les plantes qui vivent depuis le début de l'expé-
rience dans la solution de Knop re ie à pousser très vig
ser ib tles ar p
rime ja mesures suivantes r rect | eil
254 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
(20 juin).
a ttes AZOTATES AZOTATES x
ISANS AZOTATES AJOUTÉS 5 #0 er 1.250 | |
LE 29 Maï Be.
Longueur de la | ; 4
racine io 1 mètre 20 PL ce é 1
|
À Assez nom- Très nom-
Radicelles et breuses, breuses. nombreuses
racines adventives derbi uniformes, | de longueur 0°30
040 ariable
Longueur : F2 ” ‘
de la tige _— es
j Nombre
| des entrenœuds L 12 14 ol
À partir du 2 ; juin, les cultures à la dose Oer-750 et à la dose
Agr-950 restent « tid entiques,.
Les feuilles développées sont toutes semblables pour u une ea
plante et pour chaque culture.
J'ai représenté (fig. 81, pl. 12) une feuille de la culture privée
_ d'azotates (fig. 18, pl. 12), celle de la dose 0.750; (fig. 18, pl. 12)
celle ve la dose 1.250 (19 juillet).
ENS es Au JÉL. ut, le vitrate de p potasse retarde la cro 80 c
feuillés ionnell t à sa dose. Plus tard il est à
rh à la croissance de la a plant. AU à son action retardairi
es radicelles et pelle É
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 255
.. Cet effet différent sur la racine principale et sur les racines
_adventives est probablement la cause des résultats inverses que
l’on constate dans le développement des orgänes aériens suivant
cu qu’ on observe ces résultats au début de la végétation ou à sa fin.
PIN
10 août 1896. — Des graines de Pin maritime sont semées dans
_ les milieux suivants :
Eau distillée.
Liqueur de Knop sans phosphate de potasse.
» sans nitrates.
» normale.
Me avec 1 gr. 5 de nitrate de chaux par litre.
15 septembre. — Les plantes dépérissent dans l’eau distillée et
ans la solution privée de phosphate. Les feuilles jaunissent. Les
rganes aériens sont moins |
Les racines ont les dimensions sutrantés: :
Eau distillée, 2 centimètres.
Liqueur sans phosphate, 2 contimètres. |
» sans nitrates, 23 »
»: dé Kn6p 7, 4 »
» » ‘avec nitrate de chaux 1 gr. ÿ — 15 cen
CE Rs 1e
L Quelaues j jours plus tard, | les 1€
s le 15 octobre, c’est le tour des plantes privées. de
cines de ces “hu es Cod et Li tant nr ns gu
LE
res so D ont ja jamais atteinte I
OPI
cembre. — La végétation + se pre dans, le initiés
256 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ;
Conctuson. — 4 da longue, une forte quantité de nitrate ‘à
chaux est donc préjudiciable.
Remarque.— On peut se demander si cet effet est dû à un re
d’acide azotique ou à un excès de chaux.
S'il est dû à l'excès d’acide azotique, on doit conclure, en
raison des résultats obtenus en l’absence des nitrates, que les doses
suivant lesquelles l’acide azotique peut entrer dans la constitution
du milieu varient dans des limites assez étroites, comprises ue 4
0 et 185.
Si l’action nuisible doit être rapportée à la chaux, on est Con-
duit à penser que l’état sous lequel ce corps se présente dans lé
milieu a une grande importance, puisque le Pin croît gonna 4
bien dans les sols riches en chaux.
Cette expérience nécessite donc de nouvelles recherches. J'ai ;
cru devoir, cependant, signaler ces résultats, parce que l'étude
d’un sujet vaste ne consiste pas forcément à formuler des conclu- 6
sions immédiates, mais ausi bien à poser les se problèmes
a fait naître à chaque instant cette étude. :
: MORPHOLOGIE INTERNE
Re dose de nitrate de chaux, le bois secondaire de la tige est
ne présente pas trace de lignification. “ht
53°Les résultats obtenus das la culture du Pin mten être résur
sai
ane de la “roc m'a montré, qu’en présence d’une
extrêmement lignifié. Dans la liqueur de Knop, le bois secondaire |
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 237
CONCLUSIONS DU DEUXIÈME CHAPITRE
En groupant les divers résultats fournis par chacune de ces
expériences, on aboutit aux conclusions suivantes :
SULFATE DE MAGNÉSIE
Le sulfate de magnésie retarde la croissance au début ; plus
… tard, il se montre indispensable (Lupin, Ricin, Chanvre).
Chez le Ricin, cette action retardatrice porte surtout sur la
croissance de la racine terminale. Cet organe reste atrophié. Plus .
tard, naissent des racines ad ventives, en nombre d'autant plusgrand
que le milieu contient plus de sulfate de magnésie; les organes |
aériens se développent alors en proportion directe de la croissance hr
de ces organes adventifs. ;.
Chez le Chanvre, l’action retardatrice du début se matitènte
‘encore très nettement sur la racine. Elle porte sur les faisceaux
maires, qui se développent peu, en présence du sel. Mais le sul-
fate de magnésie active le développement des formations secon-
daires et, par suite, la végétation, quand le bois secondaire tu
so à l'insuffisance du bois primaire.
PHOSPHATE DE POTASSE.
: Le phosphate de SE est indispensable à la vé
(Lupin, Ricin, Seigle, Blé, Avoine, Courge, Pin). Il favorise le dé- ;
: A des racines dt cuir à sa dose 0 Blé,
s de structure que provoque ce sel sont p
UU OLEUVEULU
__ renciations de l’assise subéreuse et de l’endoderme de la ra
rs, PS RE REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
loppement des couches génératrices cambiales de la tige; il joue
un rôle important dans la différenciation des fibres péricycliques
de l’axe hypocotylé.
La principale action du phosphate de potasse sur la structure
du Blé est du même ordre : Il lignifie très fortement le cylindre
centräl de la racine et le méristème de la tige, effet de la plus
baute importance, car il empêche la plante de verser. Enfin; Î
augmente le nombre des assises de l'écorce.
Chez le Seigle, en l’absence de phosphate, le cylindre central
de la racinè reste entièrement parenchymateux; l'écorce est
subérisée dans toute son étendue. M
Enfin, chez la Çourge, l'action du phosphate, moins acc
que dans les espèces s précédentes, a pour effet de retarder les difié-
m mais, en même temps, ce sel provoque la formation de fibres
ACTION DES SELS SUR LES vÉGÉraux RL
ï feuilles. ll lignifie très énergiquement les éléments périphériques
_ du sommet de l’axe et fait apparaître dans la feuille des bandes de
tissu lignifié qui relient les nervures aux deux épidermes. Il
augmente le nombre des poils.
NITRATES
L'action des nitrates s'est montrée très différente suivant les
espèces :
Ces sels sont en au Pin maritime, cependant ils
retardent la croissance de sa racine.
Is sont également nécessaires à la végétation de l’I pres Volu-
bilis, mais leur action fertilisante n’est appréciable qu'’assez tard :
au début, ils paraissent nettement nuisibles. Pourtant, pour acqué-
rir son développement maximum, la plante doit avoir des nitrates
à sa disposition, dès la germination. Si les sels ne sont introduits
_ dans le milieu que plus tard, la plante reste incomplètement
développée. Les nitrates nuisent à la croissance delaracinetermi-
_ nale et activent la formation des racines adventives. a
- Chezle Lupin, ces sels sont utiles dès le début ; plus tard, Le
Sont nuisibles.
. Le nitrate de potasse s’est montré nuisible au développement du
: Blé, de l'Avoine et de l'Aubergine en raison directe de la dose de
el employée.
Le nitrate de chaux a été favorable à la végétation de la Tomate. ..,
La dose de deux grammes par litre de solution de Knop a donné le
_ développement maximum. de
| Une dose de 1 gr. 5 s ‘est au contraire montrée nuisible pour le
_ Pin maritime.
En présence d’une diversité d'action aussi grande, il est actuel-
lement impossible de formuler une opinion sur l'action des
nitrates, De
PR D
Sie : ss oi .s
et p: Tr k ]
lle à rétarde la lignification et provoque la ire
La soude joue. pen le ch msnent cell
260 he REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
‘ coup moins actif et favorise moins la croissance ; mais el hâte
la lignification et, par suite, prévient la verse. Elle peut ainsi contre-
balancer les effets de la potasse.
La potasse se montre aussi plus favorable que la soude al la À
croissance de la Tomate. Comme chez les Graminées précédemment 4
décrites, elle retarde la ligoification de la base de la tige; mais
dans l'espèce, cette action est sans effet sur le port de la plante. La
potasse augmente en outre les dimensions des vaisseaux de l'axe
épicotylé de la Tomate, cutinise l’épiderme et transforme en collen- c
chyme l’assise sous-épidermique de l'écorce. La soude, au contraire, :
hâte la lignification; elle fait apparaître des fibres scléreuses d'ori-
_gine péricyclique à la région inférieure de l’axe hypocotylé. Elle
. diminue considérablement l'importance de l’appareil vasculaire, |
augmente les dimensions des cellules de l'écorce, supprime les
différenciations de l’épiderme et de l’assise sous-épidermique.
En somme, la potasse joue un rôle plus important que la soud
dans la croissance du Blé, de l’Avoine et de la Tomate. Mais la soude
à une action qui lui est propre et qui est de lignifier les régions
_ inférieures de la tige. Cette action peut dans certains cas n’avo
pas d'effet utile appréciable (Tomate). Elle a une très gra
influence sur le soutènement des tiges longues et grêles comm
_ celles des céréales, et contribue à élayer les divers organes que I
| potasse concourt à former.
_ (A suivre).
REVUE DES TRAVAUX
SUR LES CHAMPIGNONS
PUBLIÉS EN 1894, 1895, 1896 ET 1897.
MYXOMYCÈTES.
Myxobactériacées et Myxobotrysacées. — Un intéressant débat s’est
élevé, pendant ces dernières années, au sujet d'organismes découverts
et étudiés en 1892 par M. TuaxTER (1), que l’auteur avait rangés par
_ les Bactéries, mais que, depuis lors, M. Zukal a voulu, pour certaines
formes tout au moins, rattacher aux Myxomycètes.
Les Myxobactériacées de Thaxter sont des Bactéries qui, à Pétat
végétalif, ressemblent à des Bacilles et comme eux se multiplient par
Scissio on transversale; a sont entourées d’une gangue gélatineuse
diti
4 seéique initiale, tantôt sont portés sur un pédicelle simple ou rami-
_ fié. Dans ce dernier cas, la plante à l’état de fructification res is
Singulièrement aux arbuscules conidifères de certaines Mucédinées;
été
_ Prises autrefois pour des Champignons filamenteux et classés parmi
ë les _ Mucédinées. En PS le Londres crocatus jadis
FACRrE le Stig aurantiaca B. et C. sont
S Et doivent à l’a
être rangés parmi les Myxobactériacées. F
basant d’une part sur la nature bacttiehne de l'élément végé-
tait, d’antre part sur le mode de formation des kystes de conservatior
n’esl pas sans analogie avec le mode de formation du sporan,
je Monet, M. Thaxter a donné le nom de Mr ctérié
l'ensemble
26e : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
d'autre part que ces formes d’enkystement collectif ne s’observent chez *
aucune autre Bactérie, et attribuant à ce caractère une haute valeur
taxinomique, M. Thaxter fait de ce nouveau groupe une famille cent |
velle de Bactériacées.
M. VuizLEMix (1), dans un examen critique fort judicieux de ce sin *
de classification, a fait remarquer que les appareils de fructification des
Myxobactériacées les placent nettement au-dessus des autres Bactéries,
c
ss Amibes. es nine appareil sine rues ont de plus un ds :
€
orme pa
de Il en conclut, trie aux Lise de Thaxter, que les
Myxobactériacées doivent être considérées comme une famille spéciale
de l’ordre des Bactériacées, form pposer
. à l’ensemble encore chaotique des Bactériacées propéeuient t dites
Les choses en étaient à ce point quand M. ZuxaL (2) décrivit un
ce Jonguement pédicellées {Gr. = 450); D, arbuseule te en fo
de Bury avec spores courtement pédicellées et di cpu ” can
= 200); vs isolées 16e. = 450) (d'ap. Zukal). :
organisme he ER, er fui sur une écorce d’osier, en COMPà
de lichens, et qu’il considéra comme un Myxomycète. I lui donn
pm de. Rated variabilis et en fit le type d’une famille » ju
L rysacées. Par tous ses caractères,
REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 263
_ plasmode orangé constitué par un hyaloplasma renfermant de nom-
breux microsomes en forme de baguettes (A, fig. 28). Au moment de la
. fructification, on voit se former deux sortes de spores. Les unes, volu-
mineuses, se forment par enkystement de lobes arrondis du plasmode,
lesquels s’entourent d’une membrane délicate; ce sont des spores
sessiles ou brièvement pédicellées, reposant directement sur le subs-
tratum (C, qn 28). Les autres, plus petites, sont gere sur une colonne
verticale formée par différenciation du plasmode; elles se développent
par bourgeonnement sur une sorte de tête renflée et sont courtement
pédicellées (D, fig. 28). see SR de la formation des spores, le contenu
du plasmode change d’as : les microsomes en bâtonnets disparais-
sent et sont remplacés re un grand nombre de filaments allongés (B.
fig. 28) qui prennent part à la for nes des ApOres ets ‘observent on y
_ dans leur intérieur. Enfin l’auteur n’a ot
Ces caractères ont fait condilitee par M. Zukal le Mrsobotrre comme
_ un Myxomycète à spores externes, prenant place ainsi qu'il suit dans
l'ordre des Myxomycètes: ;
Endosporées (la plupart des Myxomycètes).
ñ Cératiomyxées : Ceratiomyxa.
Heo ps | Myxobotrysacées : Myxobotrys.
Les PE ee à diffèrent des Cératiomyxées par divers carac- “
rs, ons Fe principal ts ps le phase, ne s’y fragmente pas en
sance à unespore, comme
MyxoMYcèTEs
nn a Fra “ne le Ceratiomyxa .
Quelques mois après ce DL M. Zuraz (1), averti M ee
de l'identité Drohatie du Myxobotrys avec le x R Mes crocatus
B. et C., a publié une nouvelle note, dans 1 aquelle il reconnaît cette
une, admet par en Por du nom Chondrom myces & sur
{tion sur r le groupe ‘des Mi obhct tips dans Ar hier a ae
précisément le les Chondromyces is et lichenicolus, M. ss nie
a NS + # à S ? “
' , la matière gélatinense de de
she LS bactéries rep ur nicros0
les soi-disa: nt kystes tente ‘des Myxo tériacées ne
les spores d du Myxomycète. M. Zukal donne
raisons suivantes. En premier lieu, pour édifier
‘ompliqué que le Chondromyces, une force € M eh
| aire. Or, dans l'état actuel de nos connaissances, un > tell
Zukal : : vois zu meiner mitheiungen her RUté
‘m9. Hefte des Jahrg 896. (Ber. D, Bot. Ges.
* “ L
;
ne réside ni dans les Bactéries isolées, ni dans le mucus qui les enve-
loppe ; on l’observe au contraire dans l’hyaloplasma des Myxomycètes.
D'autre part, M. Zukal assure que l'examen à l’état vivant et aussi les
réactions microchimiques lui ont montré que le prétendu mucus est non
| mucus mais bien du protoplasma. Enfin il a pa Dot pue aie Re
des Myxomycètes authentiques des
REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
46. — se sul Au ro
“Thaxt.: K, kyste germant d'u n nor-
male ; C, individus ec, colorés sr l'hé-
matoxyline de Delafield Dole ei à
de la transformatio
Po a, 6, 3 à,
e, stades s fs
la germination des ue (d’ap. Thaxter)
| bescens : ä,b,c,d, e, 1 9. es successifs
sen spores :
à ceux du Chondromyces.
D’après lui ces bâtonnets
dans ndi-
montrer tous les caractères
des bâtonnets de Chon
myces.
Les arguments présentés
par M. Zukal sont de valeur
cées de Thaxter.
Dans un récent travail :!
relatif à
ur mn fait me d’abord
remarquer que les propriétés
attribuées par Zukal à aux
sit,
REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 265
eld, M. Thaxter décèle dans les bâtonnets (C, fig. 33) une structure
claire) qu’on a déjà observée chez diverses bactéries. Enfin, pour cer-
taines Myxobactériacées appartenant au genre Myxococcus, M. Thaxter
a pu fournir de nouvelles preuves particulièrement convaincantes. Les
Myxococcus présentent en effet un double enkystement. Outre des
co
des kystes individuels sph'riques, sorte de spores, provenant de ce
que chaque individu bactérien s’enkyste pour son propre compte en
même temps qu’il est englobé dans un kyste collectif. Or M M. Thaxtera
pu suivre sur le vivant, en cellules Van Tieghem, la transformation
_graduelle des bâtonnets en spores (a, b, c, d, e, fig. 33), lesquelles don-
nent à nouveau, par germination, des bâtonnets en file. Il a pu suivre
les stades successifs de cette germination des spores, a vu le bâtonnet
se diviser transversalement pendant qu'il est encore adhérent à la
spore, puis se détacher d’elle et devenir libre («, , y, à, ©, fig. 33),
Ces observations décisives semblent devoir clore la discussion, et
À moins qu'il soit apporté au débat de nouveaux éléments d’appié-
ciation, on doit considérer que Myxobotrys ou Chondromyces comme
des Bactéries et non des MAomee (D: f
Travaux d'ensemble. — Les Myxomycètes nl dits n’ont
donné lieu, pendant ces derniers temps, qu’à un petit nombre de tra-
Yaux d'ensemble. Le plus important est dû à M. Lister (2); c’est un
catalogue descriptif de toutes les espèces de Myxomycèles qui figurent
dans l’herbier du British Museum. L'auteur à ajoute une courte descrip-
tion des autres espèces communes, donnant ainsi une véritable mono-
_0n y trouve décrit en particulier le process
le noyau. L'auteur, laissant de côté les Acrasiées et les Plasmodiopho-
_ rées, qui ne figurent pas dans la liste des espèces étudiées par lui, par-
e les ne en deux sous-classes : Exosporées (comprenant
4 Pendant l'impression de cette Revue, M. Zukal vient de publier un dernier
die
Mémoire sur la question (Zukal : Ueber die Myxobacterien, Berichte der D. Bot
sn -jan 1898). Dans ce
omen se produisent les kystes coloniaux,
De #2 rappellent exactement celles. des Bactéries Enfin l'auteur |
espèce :
0. A. Lister : 4 monograph of of the My: e10z: F4 being a des ri
Dons the Britis ia Museum, London , 1894, avec
texte. #
2 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
_le ts genre Ceratiompsa) et mous La classification des Endos-
_ porées est la suiv
A. Spores are : AMAUROSPORALES.
a. avec Calcaire, Carcarinées : Physaracées, Didymiacées. 2
b. pas de rer AMAUROCHÆTINÉES : Stémonitacées, Amau
rochætacées.
B. Spores de couleurs variées, non violettes (excepté Cribaria vio- la
lacea) : LAMPROSPORALES, Fe
a. Capillitium absent ou ne constituant pas un système dd
filaments uniformes : Anéminées : Hét térodermacées,
b. Capillitium formé de filaments soebiEUe : CALONÉMINÉES :
Trichiacées, Arcyriacées, Margaritacées, Lycogalacées.
_ Outre ce traité général, M. A. Lister (1) a publié un « Guide » qui
pratiquement est un manuel pour les Myxomycètes d'Europe, car, outre
les espèces britanniques du British Museum, il renferme toutes celles qui
figurent dans les herbiers des jardins botaniques de Kew et d’Edim-
bourg, et aussi dans les herbiers des jardins botaniques continéhtée
_de Paris, Strasbourg, Christiania, Leide. Dans ce manuel, la description
est forcément courte, et la synonymie donnée dans la « Monographie »
supprimée faute de place. Mais le livre donne toutefois ce qui est.
ssaire pour la détermination des espèces. Depuis l'ouvrage de Cooke
= « Myxomycetes of Great Britain », la liste des espèces britanni-
d’espèces environ, et sur les 175 espèces
nm en HA dans la collection du British Museum, 56 seulement sont
Frans et dtennent des Etats-Unis et des pays tropicaux. Les
Myxomycètes, Re ont des Champignons remarquablement
HA
t {ponu
Æ LURLTYCLUE Œ
»s un peu per à à La surtace du à globe.
Lister : Guide to the us eee 1895.
(A suivre) Res L. MATRUCHOT.
REVUE DES TRAVAUX
_
SUR
LA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS
PUBLIÉS EN 1894-1897 (Suite).
Avant de pénétrer dans l'Allemagne et dans l'Autriche, où nous
rons beaucoup à glaner, arrêtons-nous un moment dans l'ile danoise
d'Helgoland où M. SanpsTepe (1) a récolté 45 espèces de Lichens. Le
sol de cette île est formé de grès et de calcaire, mais ce sont les Lichens
du calcaire qui dominent dans cette énumération et PHARES dans
les espèces crustacées. Les foliacées sont rares; on n’en compte que 13
et on n’y voit pas un seul Cladonia. Le même auteur a publié un
_ Second supplément (2) à sa Flore lichénique des terres basses du nord- -
ouest de l'Allemagne renfermant deux espèces intéressantes, l’une rare,
l'Opegra apha mi Nyl, et f'auure nouvelle pour l'Allemagne,
Graphis ramificans Ny1.
n ouvrage Ne non seulement pour le pays où il a été publié,
mais encore pour toute l’Europe est la Monographie des Pertusariées
e M. DarBisniRE (3). L'auteur comprend dans ce groupe 7 genres
eh en 3 séries d’après leurs spores et la présence ou l'absence de
| sorédies. Les espèces à spores simples si elles ont un thalle non soro-
dié donnent 3 genres : Megalospora Ne Pertusaria DC. et Pinospora
Th. Fr., et 2, si elles présentent des sorédiées : Ochrolechia Mass: et
= Varioloria Ach. Pour les espèces à es septées, il y a également
_ 2genres : Varicellaria Nyl. et Phlictis Wallr. Les genres sont ensuite
séparés les uns des autres par le. nombre des spores dans Me
. thèque et la forme de l’apothécie. On voit que cet arr :
Simple, facile à suivre et il a le mérite de n’avoir exigé aucun
* st dpt Le genre Pertusaria tel Lt se Mons Fee les di différen
Varioloria
(1) H. | Sandstede : Die Flechten es (Aus der Biolog. Austalt 2 auf Hel
\ ung à re | Ex
D Be rs om
268 HE REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
apothécies ont un rebord thallin, tandis que lui n’en possède pas, et par
conséquent, il semble que, malgré l'amplitude de ses spores, sa place est
mieux marquée parmi les Lecidea, place que du reste il occupe né
longtemps dans les autres auteurs. Il resterait alors six genres s’ap-
puyant d’abord sur ce caractère naturel, facile à constater à l'œil nu, le
rebord thallin des apothécies, puis sur la note microscopique des spores.
Avant de parler des exsiccatas allemands, signalons le petit opuscule
de M. Leperer (1) énumérant quatre espèces nouvelles pour la Bavière.
temps qui nous occupe. M. Zwackh, d'Heidelberg, a publié son 22° fas
cicule avec les numéros 1146-1176, et M. Arno» a donné les numéros
1569-1718 de sa grande collection, où 1636 1643 ainsi que 1 di
photographies, et en même temps il a fait avancer ses sténs de
Munich (2) de 281 à 462. Cet auteur a eu l'excellente idée de publier,
pour faciliter les recherches, l'énumération de ses exsicatas de 1 pa
1600 (3) en y admettant tontes les rectifications qu'il y avait à faire.
_ Cet opusenle, comme celui qui à rapport aux Cladonia de Rehm, à
é divisé en cinq parties, donnant d’abord l’énumération de chacune .
des 1600 espèces, puis les groupant par genres, ensuite sous les noms
: _ collecteurs, sous ceux des pays d’où elles viennent et ss ne
: où elles ont été prises. Ce travail de près de quarante
… un véritable monument que M. Arnold a élevé à
de la France, a envoyé L RE Muséum
—. » la partie publiée de cette Se en n’y mettant
seule condition, celle de 11 conserver séparée de l’herbier général. Pour
ses Lichens de Munich, il en a donné le catalogue dans les différentes
ublications qu'il a faites sur cette région. Celle de cette année (4), :
ième Le a ss à 490 le nombre des Lichens de Munich.
(M. Loter Einigé Berichien
yer. pianos Es è Bayer ds “ess cher LR ”
(2) F. Arnold : : Livhenes monacenses exticcati. :
a F. Arnold : : Lichen es exticeati 1859-1693, München, 6 ir de 8
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 269
Dans ses Fragments lichénologiques (1) il a indiqué les noms moder-
nes des Lichens de lherbier de Wulfen appartenant au Muséum de
l'Université de Vienne et un certain nombre de parasites des Lichens.
Les parasites sont de deux sortes : les uns sont de vrais Lichens enva-
hissant le thalle de leurs voisins, phénomène qui n’est pas rare dans les
endroits où ces cryptogames ont une belle végétation, Les autres sont
de véritables Champignons, quoique certains d’entre eux soient encore
mis par quelques lichénologues au rang des Lichens. La liste de ces
_ derniers est un supplément aux listes déjà publiées par l’auteur et un .
bon nombre se retrouvent dans l’ouvrage de M. Zopf cité plus haut.
M. Arnold a figuré dans la planche qui accompagne le n° # les spores
de quelques-uns de ces Champignons.
Les localités explorées par le même auteur (2) dans les montagnes
du Tyrol sont: Fians, Galtur, Wolkenstein, Plansee et Branderberg,
d’où il a rapporté un grand nombre de Lichens classés d’après les
hasards des rencontres. Il en est de communs, il en est de rares et même
de très rares, comme par exemple le Peltigera canina va. Soreumatica
Flot. et le Lecanora epanora Ach. Le nom d’un bon nombre des espèces
énumérées est suivi de remarques descriptives et de la mesure des
spores. La seconde partie du n° 30 donne l'exposé sy stématique de
toutes les espèces que M. Arnold a recueillies dans le Tyrol depuis .
ans. Le total en est de 825 et de 880 en y comprenant les espèces vrai-
ment parasites ou Champignons. Une remarque curieuse à faire est que
cel exposé est exactement le même, quant au nombre d'espèces que
_ celui qui a été publié en 1880. Ce tableau aurait pu rendre de grands
services aux travailleurs si la citation des pages avait été autrement.
PRE
celle du tirage à part, or certains fascicules ont une pere particn®.
lière et par conséquent cette indication’ne conduit à rien.
Sans sortir du Tyrol, citons les herborisations du stoasent Ka
stock (3) dans les Alpes Moltener et à Ehrenbourg dans le Pusterthal.
Dans cette dernière localité située dans une vallée, l'altitude n’est den de |
300 à 400 m., mais au sud d’Ehrenbourg des pentes es escarpées s’él ent
jusqu’à 2000 pr et ess nas ARTE ” hauteur de la première calé Les
ml classé
_ d'après leur substratum. On y remarque deux x espèces et une for
honvelles : Aspicilia simulans, Bilimbia cœsiomarginata et grd
2 Brujeriana f. deplanata. Les autres espèces » ne diffèrent pas de
(1) F. Arnold : . oise 33 et 4 Ent. de CR botan.
Zeitschrift, 1894 et 1895); 2 br. in-8° de 21 et 10 pages avec 1 plane
@rF. ns Licheolisehe Ausflüge in Tirol, XXVI-XXX à
ndlung . Zoologisch-b “potanischen Gesellsehait in Wien, 1896-
EN
hr. in-8° Lan et 43 pages.
_ (8) E. Kernstock :
s. haitine VI-NIE(Extr. 08 même
RO +. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
que M. Arnold a récoltées dans le Tyrol, et à l'exemple de ce dernier
M. Kernstock, après chaque localité indique un certain nombre d'espèces
appartenant aux lieux précédemment visités, Dans la précédente Revue,
je n’ai indiqué que les numéros III et IV, et j'ai omis V, Judicarien, qui :
se trouve à Ja suite du IV. Beaucoup d’espèces sont comme dans les
Lichenologische Ausflüge accompagnées de diagnoses. Un autre petit
Mémoire du même auteur (1) est consacré aux 208 Lichens récoltés par
le comte Sarnthein à Brixen et dans les environs, localité également
siluée dans le Tyrol; ce n’est qu’une énumération sans diagnoses. :
Du Tyrol, nous passons en Styrie, toujours sous la conduite de
M. Sphaey (2). Les Lichens qu’il a récoltés aux environs de Gratz,
s les années 1883, 1884 et 1888, sont au nombre de 249 ; on y remar-
de. une forme nouvelle, Alectoria cana f. rubescens. Ws sont notable-
ment plus nombreux que ceux qui ont été recueillis en 1874, non loin de
Gratz, à Léoben, par M. Breidler et déterminés par M. ZAHLBRUCKNER (3);
* lise est de 1 .
De la Styrie nous Ph en Bohême avec M. Wurx (4), qui
énumère 187 Lichens récoltés dans les environs de Leipa à une alti-
tude de 230 à 750 mètres; ils sont divisés en gélatineux, fruticuleux |
et foliacés. Les premiers ne sont représentés que par un Collema ; les :
Dos ont de espèces et les derniers 46 ; le ge
es
d 5). L Re |
he Ja Dre nous allons en Hongrie, avec M. ZLABLBRUCKNER,
| dre ensuile tout à fait dans le sud de l'Autriche. Mais
‘avant Ra Re des Lichens de Presbourg, disons que cet auteur a
décrit et figuré (6) un Pannaria nouveau, le P. austriaca, T
nstock : Zur Lichenentere Stiemarks (Extr. du s
nschaftichen Vereines pis k, 182); br. in-8 de 24 pages.
AR + : Slii titérisohe F
r. Wurm : “Die Flechten der Um os von Bühm Leipa (E Extr. (
Jabresberic hte der K.K Re Re a pa, 1895); br. inde 33
(5) kevue gén: rale de Bot tanique ‘
triaca aca n. sp pe des Annalén des
Bb gr in 2 pages : rar ce
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS
sur le schiste à Aspang, dans la Basse-Autriche ; il se place près des
= per (Wahlenb.}) et P. el/œina du nene botaniste, sans pr
endre faire connaître co En la végétalion A:
M. 7 Acchne (1) en donne néanmoins une idée assez nette par les
Lichens récoltés par 2 aux environs de Saint-Georges et par ses :
prédécesseurs non loin de Presbourg. Cette collection, de 200 espèces
alpines et subalpines, divisée en 64 genres d’après la méthode de Th.
Fries, provient donc de cinq sources, car à ses récoltes de Saint-Georges,
l’auteur a joint les Lichens énumérés par trois auteurs de Flores de
Presbourg, Lumnitzer en 1791, Endlicher en 1827 et Bolla en 1860 et
quelques-uns qui se trouvent dans l'ouvrage d’un autre auteur hongrois,
Hazslinszky, édité à Budapest en 1884. On y trouve une variété nou-
velle, Pyrenula nitida var. æquata.
De la Hongrie, nous allons hr la Bosnie et l’Herzégovine; le même 7.
M. Zahlbruchner (2) a publié un Supplément au Prodrome de la Flore
lichenique de ces contrées (3) qui porte à 288 le nombre des Lichens
qui y végètent, répartis en 71 genres d’après la méthode employée pour
ceux qui précèdent : une espèce et une variété sont nouvelles, Rhizo-
carpon bosniacum et Lobaria pulmonacea var. isidiosa. Cette florule est
‘un peu plus variée que la précédente, mais elle ne pont eee que
les copèces de la plain
n Italie, non loin de la France, le professeur Heim a récolté s
mont Rosa, à une altitude de 4354 m. une très petite collection ms
Lichens, 9 espèces, dans lesquels M. MüLLEr (4) a reconnu deux x variétés
nouvelles; A/ectoria jubata var. depressula et Placodium concolor var.
pulvinatum. Elles indiquent combien les Lichens, à une si grande hau-
leur, se présentent sous une forme rabougrie. Ce petit opuscule a ét se.
publié après la mort de M. Müller, Müller Argoviensis, comme il s’appe-
lait luismême; la lichenologie a fait en sa personne une perle très grandi
_ et il n’est pas probable que le vide qu'il a laissé dans cette science soit
de sitôt comblé. De l’autre côté de ce PET hier la mer Adriatique,
M. Grizci (5) énumère les Lichens qui ont été par luiet ses pré-
décesseurs dans l’ancien Picénum. Ils sont au nombre de 1%, disposés
Sous 29 genres d'après la méthode de M. Nylander. Comme cette de *
à (1) A. Zahlbruckner : Zur Flechtenflora des Pressburger Comitates (Extr.
sn des Vereines fur Henan Naturkunde in Press sburg) : br. i
de
x
“ss
(2) A. Zahbrucinsr: Material zur Flechenfiora s und der H
nschaftliche Mitheilung aus Dbsoien und der me
sa
e de Botanique, 1. II, p. 406. NL ES
er : Ueber einige Flechien vom Monte Rosa (Extr. du Bernie
es mn br. in-8e de 15 pages.
4 Fe QU % e AT
272 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
est traversée par l’Apennin, on trouve dans ce catalogue quelques espè |
ces subalpines, mais le voisinage de la mer n’en a fourni qu'une seule
sara le ARoccella . Ach. Le lichénologue italien bien
M. JATTA (1), a publié d’abord une petite notice sur bas Lèpres :
alennes, qu’il divise en FL séries : les Lèpres véritables au nombre
de 4, les fausses Lèpres qui ne soit que des thalles mer ou sper-
mogonilères de vrais Lichens comprenant 12 espèces et enfin les Cham-
pignons qui n’ont sous ce nom que 2 représentants. Puis il a terminé
en 1894 un Eee général (2) de tous les Lichens italiens; com-
mencé en 1892, il a été terminé en 1894. Ce catalogue, dont les 24 tribus
et les 104 genres sont He d'après leur ordre systématique, com-
nre
n
les différentes espèces sont, énnmérées d’après leur altitude, leur
situation n géographique et enfin d’après leur substratum.
a) A. Jatta : Quaiche aa sulle « Lepre » italiane (Extr. du Malpi- :
ghia , 1894) ; br. in-8 de 15 page
(2) A. : Materiali per 1 un Censimento generale dei Licheni italiant,
2-18)4 (Extr. du Nuovo Giornale botania italiana ot du suis della Societa
tanica italiana) ; vol. in-8 de plus de 200 pages.
Abbé Hue.
di (A suivre).
générale de Botanique. Tome 10. Planche 3.
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La Revue générale de Botani araît 4 7 de biaqué
mois et chaque Does est composée de aa É pas ches
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professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris.
Il sera rendu compte dans es ame arr À ouvrages, mémoires ,
ou “dre me pe, etemplaire au hi “été dressé irecteur de la Revue
générale d iqu Ro node en à
sur Fi évuvertare.
e uteurs des travaux insérés dans la Revue p'ReraEe de. Botanique S on
droit | grétaiteusent à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. -
LISTE DES AUTEURS
_des principaux Mémoires ou. Articles parus dans le
Revue rires de labs - _.
Aupenr, docteur ès sciences : | Cauvraun, dreteuradoit a YEcol
des Hautes- #
professeur à VEcole de
médeeitie d’Alger. CosTANTIN, maitre de en
Briquer, Fe à l'Université de +
7 Cenéte .
-Bonnier (Gaston), à membre de V'Acadé- à D 'AGUILL.
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Bounrs, président de É Société de. .
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TINER, docteur ès sciences de PAILLIEUX, professeur à l'institut ag
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Rasor (Charles), “has se
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inst docteur ès sciences.
POULSEN, docteur ès ame:
vérsité de Copenhague.
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PRüNET, battre de Conférences |
Russezz (William), docteur ès
Smenerre, docteur ès sciences
MEMBRE DE L'INSTITUT,
LIVRAISON DU 15 JUILLET 1898
JL — SUR LA CULTURE DES PLANTES EUROPÉENNES
A MEXICO, par M. E, G: Seurat. . .
IL — SUR LES MYCOCÉCIDIES DES RŒSTELIA Fe à
dt . planches el figures dans le texte), par M. L. Géneau_
4 CT Lamarlière a
HE — — INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LÀ FORME
| ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX (avec planches
et RAR dans le rar par M. Ch. pere
oe Re Le
SUR LA
CULTURE DES PLANTES EUROPÉENNES A MEXICO
par M. L.-G. SEURAT
La température relativement peu élevée (1) qui règne à Mexico
_ permet de cultiver sur le plateau un certain nombre de plantes
européennes : Blé, plantes potagères, arbres fruitiers (Poirier,
Pommier, etc.). Il existe même dans les jardins de Mexico un grand
nombre de plantes communes de l’Europe. Un élément nécessaire,
l’eau, faisant défaut pendant huit mois de l’année, empêche toute-
tefois la grande culture de beaucoup de plantes européennes ; les .
_ Agaves (Magueys)et les Cactées sont les seules plantes qui puissent
résister à cette sécheresse extrême.
Dans les lieux où on peut fournir l’eau artificiellement onade
: belles cultures : dans une hacienda voisine de Mexico on obtient
de magnifiques récoltes de Blé et de Maïs (deux par an) en irri-
Suant les champs pendant la saison sèche ; dans les autres hacien-
das, on sème le Maïs vers la fin de la saison sèche (Juin) et la saison
des pluies arrivant, les jeunes pousses ont de l’eau à discrétion et
se développent rapidement.
Au sud de la ville se pratique la culture des plantes potagères
et des fleurs; cette culture se fait dans des conditions particulières,
qu’il est intéressant de signaler. Cette région était autrefois occupée :
Par un vaste lac peu profond, qui s’étendait d’ailleurs autour de
Mexico. Les Aztèques ont recouvert de terre la végétation de Carex,
Mépageant des sillons où s’accumulait l'eau ; ces sillons limitaient
des rectangles de petite dimension qui flottaient sur les eaux du lac.
_ C'est sur ces champs en miniature que se fait l’'ensemencement.
Ces jardins flottants sont appelés chinampas (de tlali, terre et .
_(Mpaat], eau). She >
Le canal de la Viga, qui court du Sud au Nord depuis le lac de
Température moyenne de l’année à Mexico (ville): 15°4 centigrades, à
Mmbre, :
_lev, gén. de Botanique. — X.
LE ME re REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Xochimilco jusqu’à Mexico est bordé de ces jardins flottants : les
Indiens circulent autour
des chinampas dans des
canots très étroits et à l’ai-
de d’écuelles jettent l’eau
des fossés sur la petite cul-
ture. La chinampa est d’ail-
leurs mobile et peut être
déplacée ; il arrive même
que sous l’action du vent
deux chinampas voisines
arrivent à se toucher.
Les plantes cultivées
dans ces jardins flottants
sont des plus variées : Blé,
Orge. Maïs, Choux, Carot-
tes, Navets, Artichauts,
Poireaux, Radis cultivés,
etc…,enfin il y a des fleurs,
des Rosiers en particulier;
je signalerai également le
Dahlia sauvage. |
Toutes ces plantes sont
transportées à la ville dans
canal de la Viga; la partie
sud de la ville, où se font
ces arrivages de légumes,
de fourrages et de fleurs
est certainement un el
droit que ce spectacle rend
pittoresque et charmant
Je signalerai enfin une
se observation relative aux
ee h, région de l'axe hypoco- plantes à tubercules ; sion
ylé colorée en rouge: k, région blanche pr
de l'axe hypocotylé; r, racine, sème des Radis cultivés,
les graines venant d'Eu-
LA
SUR LA CULTURE DES PLANTES EUROPÉENNES À MEXICO 275
rope, on obtient, à condition de semer à l'ombre et de bien arroser,
des Radis semblables à ceux de France ; si au contraire on sème
des graines du «pays», on obtient un Radis sans tubercule, à tige
souterraine (axe hypocotylé) grêle et uniforme.
J'ai obtenu ainsi, au bout de deux mois, dans un terrain bien
abrité, bien fumé et arrosé deux fois par jour, des radis à feuil-
lage bien développé (fig. 47), dont l’axe hypocotyle h, h’ mesu-
rant 61 millim. de longueur, avait un diamètre uniforme de 22 à
2m5; cet axe présentait d’ailleurs une région supérieure de couleur
rouge h, correspondant à l’endroit où aurait du se faire le tubercule.
L'absence du tubercule est facile à expliquer : la plante trans-
portée à Mexico ayant une température uniforme d’un bout de
l'année à l’autre, de l’eau à discrétion fournie par le jardinier, n’a
pas à interrompre sa végétation pendant l’hiver (l'hiver à Mexico
est caractérisé par des nuits très froides, où le thermomètre des-
cend aux environs de 0 degré C., et des journées chaudes ; les
plantes potagères sont protégées contre le froïd par le jardinier) et
n'ayant pas besoin de faire de réserves, perd l’habitude d’en faire
dès la première génération ; les graines du pays sont en effet les
graines de Radis provenant d'Europe. La vd doit donc être
constamment importée d'Europe.
Le même phénomène se produit avec les Carottes, les Navets,
etc. En soumettant ces plantes à un régime uniforme en Europe,
On arriverait à des résultats identiques.
Il y a enfin un autre point qui mérite d'être éclairci: on a pré-
tendu que certaines plantes d'Europe transportées à Mexico ne
donnaient pas de graines; en réalité il n’en est rien. Ce qui a pu
donner naissance à cette croyance est le fait que les arbres fruitiers,
Malgré de nombreux soins, ne donnent que de maigres résultats le
plus souvent ; je erois que le fait est dû à ce qu'un grand nombre
de fleurs ne sont pas fécondées, par suite de l'absence des insectes
destinés à assurer la pollinisation.
SUR LES
MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA
par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE Fin).
20 — CÉCIDIES DU PÉTIOLE.
La coupe transversale d’un pétiole de Cratægus montre une
silhouette qui se rapproche beaucoup d’un cercle, sauf au niveau
de la face supérieure qui est marquée par une entaille correspon-
dant à une gouttière et qui est bordée de chaque côté par un
bourrelet (1, fig. 48).
La coupe transversale de la cécidie pétiolaire montre un contour
plus irrégulier et vaguement circulaire (2, fig. 49). L'irrégularité est
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Fig. 48 et 49, — (1) Coupe . berne cn pr du Cratægus
Oxyacantha : pf, petits faisceaux ; e, : 8, sclérenchyme ; 4, liber; b, bois.
— (2) Coupe transversale du péliole Pt (schématique): ec, loge d'une
écidie; e, écorce ; pl petit faisceau; p, péricycle; /, liber, b, bois; M, T région
médullaire. — Ces x schémas, faits à la né e claire et au e gross
ment, montrent les dhiles comparatives des organes attaqués et indemnes.
généralement causée par l’éruption des écidies. Quant à la gout-
_tière de la face supérieure, elle est à peine indiquée par un léger
sillon, et, dans plusieurs cas elle est même remplacée par un véri
table bourrelet présentant des fructifications écidiales.
SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 271
a. — Épiderme.
La comparaison de l’épiderme de la cécidie et de celui du pétiole
normal montre des différences absolument du même ordre que
celles que j'ai fait voir plus haut dans la tige. Le tissu protecteur
est donc ici encore moins bien différencié dans la cécidie que dans
le pétiole normal.
. b. — Écorce.
Sous l’épiderme, sur tout le pourtour du pétiole, se montrent
généralement deux assises de cellules collenchymateuses ; elles ont
une coupe transversale circulaire et des parois à peine épaissies :
elles sont plus grandes que les cellules épidermiques, mais plus
petites que les cellules corticales proprement dites. Par leur taille
plus grande, la présence de méats triangulaires ou quadrangulaires,
et la minceur de leurs parois cellulosiques, ces cellules se distin-
guent de leurs voisines. On ne voit pas d’endoderme différencié.
À la face supérieure du pétiole, et surtout au niveau des bourrelets
qui bordent la gouttière ventrale, le tissu cortical est lacuneux et.
formé de petits éléments arrondis.
Tout cet appareil cortical est remplacé dans la cécidie pétiolaire
Par un parenchyme exactement semblable à celui qu’on rencontre
au même niveau dans la tige attaquée. Et, si l’écorce de la tige et
du pétiole normaux ne sont pas tout-à-fait identiques, leur différen-
Ciation sous l’action du parasite aboutit à la formation de tissus
semblables, c'est à-dire d’un parenchyme à parois cellulosiques
minces bourré de réserves.
ce. — Cylindre central.
Le cylindre central de la tige est représenté dans le pétiole de
l’Aubépine par trois faisceaux très inégaux. Le médian, vu Sur une
Coupe transversale, a la forme d’un croissant à concavité tournée
Vers la face supérieure, les deux latéraux beaucoup plus petits,
Presque circulaires sont situés en face des cornes de croissant.
Le faisceau médian montre un arc péricyclique continu sur
toute sa face dorsale. Ce sont des fibres à parois polygonales, épais-
sies et lignifiées, mais à cavité interne encore assez développée ;
978 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
elles paraissent avoir une tout autre forme que les cellules péricy-
cliques de la tige. Cependant leur sort est le mème dans la cécidie :
elles évoluent, sous l'influence du Champignon, en parenchyme à
réserves, semblable à celui qu’on rencontre au même niveau dans
la tige. Cependant, il arrive que certaines cellules échappent à
l'action du parasite et évoluent en fibres scléreuses parfaitement
- différenciées.
Le liber du faisceau médian forme un arc s’emboîtant dans le
précédent. Sa structure est celle du liber normal : il est interrompu
çà et là par des rayons médullaires formés d’une seule rangée de
cellules plus grandes que leurs voisines.
Au contact du liber et du bois se trouve une zone de cloisonne-
ments réguliers et parallèles qui indiquent le début de la formation
d’un cambium. Le pétiole normal montre donc quelques tissus
secondaires peu développés.
Dans la cécidie, le liber est bien développé et sa division en
compartiments est plus nettement accentuée que dans le liber nor-
mal, par suite de ce fait que les cellules médullaires se dévelop-
pant beaucoup, tranchent sur le fond de la préparation. Je n'ai pas
trouvé de traces de cambium dans la cécidie pétiolaire, s il existe
quelquefois, son existence est tout-à-fait éphémère.
Le bois normal forme un are plus interne que celui du liber, il
est composé d'un grand nombre de vaisseaux en séries radiales
disposés en un seul rang et en contact les uns avec les autres. Les
séries sont séparées par une rangée de cellules {quelquefois deux),
parenchymateuses, à parois minces et cellulosiques, qui sont des
rayons médullaires.
Dans la cécidie pétiolaire, les faisceaux du bois, comme ceux
du liber sont très distincts les uns des autres par suite de l'élar-
gissement des rayons médullaires, élargissement dù uniquement
à la grande taille des cellules et non à leur multiplication, car elles
sont toujours unisériées dans le sens radial. Les vaisseaux au COB-
traire sont plurisériés.
Enfin la face supérieure du faisceau médian est occupée par ul
tissu équivalent à la moelle de la tige, qui est un parenchyme à
parois lignifiées, à l’état normal. Dans la cécidie, cette région es
transformée en un tissu tout-à-fait semblable au péricycle, ayes
SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 279
lequel il se met d’ailleurs en relation, en contournant les deux
cornes du croissant libéro-ligneux.
Voici le résultat de quelques mensurations comparatives faites
sur le pétiole normal et sur la cécidie pétiolaire. Les dimensions
sont prises sur une ligne qui coïncide avec le plan de symétrie de
structure.
el péiolaise Rapport
Épiderme 1 2 1/2
Collenchyme 3 5 3/5
Écorce 12 80 3/20
Arc scléreux 3 s] 3/5
Liber 5 b] 1
Bois 8 14 4/7
Moelle 4: 4-20 1/4 env.
Écorce sup. 21 95 41/4 à 1/5
Épiderme 1 : 4/2.
Mais, je le répète, ces chiftres sont tout au plus bons à donner
une idée de la taille relative de la cécidie et du pétiole normal, et ils
sont essentiellement variables, tout au moins dans certaines limites.
Quant aux petits.faisceaux latéraux, leur développement dans
le pétiole est variable et ils peuvent même manquer. On distingue .
sur leur face dorsale une assise de cellules péricycliques lignifiées, a
puis un liber très développé, enfin quelques éléments peu nombreux
constituent le bois. Ces diverses régions, dans la cécidie, subissent
es mêmes modifications que les régions homologues du grand
faisceau médian.
En résumé, rien dans cette cécidie ne diffère essentiellement de
celle que j’ai étudiée précédemment et qui était formée aux dépens
de la tige. Les tissus homologues ont subi une évolution semblable,
c’est-à-dire presque toujours une différenciation moindre que dans
les organes à l’état normal. Le Champignon a .donc agi identique-
ment sur deux organes différents de la mème plante.
3e — CécipiEs DU LIMBE.
L'attaque du Cham pignon se produit le plus souvent au niveau
de la nervure médiane, à différentes hauteurs, plus rarement sur
les nervures latérales. Le gonflement produit ainsi, toujours moins
280 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
développé que ceux des tiges et des pétioles, est saillant surtout
sur la face inférieure de la feuille: au niveau de la face supérieure
il y a en général une dépression qui porte un grand nombre de
spermogonies.
La nervure médiaue reproduit, dans sa structure, les diverses
particularités citées à propos du pétiole. Cependant le péricycle du
faisceau n’est pas lignifié. A la face supérieure, la cavité du fais-
ceau est occupée par un tissu équivalent à la moelle de la tige
mais non lignifié. La gouttière dorsale du pétiole est remplacée par
une masse de tissu collenchymateux épais, formant un gros fais-
ceau. Le limbe qui s’insère de chaque côté de cette nervure médiane
montre deux épidermes à grandes cellules, une assise palissadi-
que très nette et l’ébauche d’une deuxième, Le tissu lacuneux est
bien développé.
La cécidie, au niveau de la nervure médiane, montre la struc-
ture suivante : ;
L’épiderme et l'écorce de la face inférieure considérablement
hypertrophiés subissent les mêmes modifications que l’épiderme
et l’écorce de la tige et du pétiole. Le péricycle est transformé en
parenchyme nutritif, Le liber et le bois sont remarquables par Je
grand développement des rayons médullaires qui peuvent agrandir
_ et multiplier leurs cellules.
A la face supérieure, aux lieu et place de la région médullaire et
du faisceau collenchymateux, se développe un tissu de parenchyme
à parois minces et à grandes cellules, semblable au parenchyme
| cortical.
Dans le limbe, le tissu lacuneux qui est l’homologue de l'écorce,
subit la même transformation que celle-ci et se met en conti-
nuité avec l'écorce de la face inférieure de la nervure médiane.
Le tissu en palissade, quoique modifié assez fortement, conserve
quelque chose de sa forme primitive : ses cellules s’allongent beau
Coup, tout en restant très étroites : ; elles peuvent aussi former
plusieurs rangées superposées, qui vont s’accoler au tissu déve-
loppé à la face supérieure de Ja nervure médiane et qui remplace
le collenchyme normal. I y à toujours une transition prusqué
entre la forme et la disposition des cellules de ces deux tissus, ©
qui permet, lors même de la transformation profonde sous il ‘action
du parasite, de les mn + l’un de l’autre.
SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 281
En résumé, le limbe montre, toutes proportions gardées, les
mêmes transformations que le pétiole et la tige dans les por-
tions homologues. Seul, le parenchyme palissadique, tout en se
modifiant dans une certaine mesure, se montre plus réfractaire aux -
transformations profondes et reste toujours reconnaissable.
49 — CÉCcIDIES DU FRUIT.
Le Ræstelia lacerata attaque aussi les jeunes fruits d'Aubépine ;
mais ce Cas est beaucoup plus rare que les précédents, je n'ai
guère trouvé que deux fruits ainsi attaqués. La figure 50 montre
les modifications que le parasite fait subir à la morphologie
externe de son hôte. Le pédoncule
floral prend aussi part à la formation
de la cécidie, dans le cas présent, et
contribue à en augmenter le volume.
Les nombreuses coupes en série
que j'ai pratiquées dans cette cécidie
ne m'ont pas montré qu’elle différât
profondément ses précédentes.
Dans la région pédonculaire, la
cécidie est identique comme struc-
ture à la cécidie caulinaire, ce qui est
d'ailleurs à prévoir, le pédoncule pré-
sentant en réduction la structure
d'une jeune tige; tout au plus peut-on Fig. 50. = Deux fruits du Crate-
noter que l'allongement des cellules de qus Oxyacantha, V'un cécidié,
l'écorce dans le sens radial est beau- c; l'autre indemne, %.
COUP moins accentué que dans la tige.
Ce fait tient sans doute à ce que l’hypertrophie est moins forte
dans la région pédonculaire de la cécidie que dans les cécidies
Caulinaires étudiées plus haut.
Dans le fruit même la structure de la écrdie ne diffère pas
essentiellement de cle du fruit normal, au moins avant sa matu-
'aturation complète. C’est qu’en effet, la majeure partie du fruit
est formée de parenchyme à réserves. Le Champignon n’a point ici
à produire de modifications profondes, puisque son action à préci-
Sément pour effet de créer au point attaqué des magasins nutritifs.
REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Ici, le terrain est tout préparé pour le recevoir et il n’a qu’à s’ins-
taller. 1 est même étonnant que l'attaque des fruits ne soit pas
plus fréquente. La seule raison que je trouve de cette rareté est
celle-ci : c’est que les fleurs s’épanouissent quelque temps après
que les téleutospores ont émis leur sporidies. Ces dernières alors,
ou bien ont germé sur d’autres organes, ou bien ont perdu leur
pouvoir germinatif. Il resterait bien les écidiolispores pour trans-
mettre la maladie aux fruits. Mais leur rôle est encore à démontrer.
Quoi qu’il en soit, le parenchyme général du fruit, sous l’action
du Rœstelia, multiplie beaucoup ses cellules en les agrandissant, ce
qui donne plus de volume à la cécidie, mais la forme des éléments
ne change pas et reste toujours plus ou moins sphérique.
Les nombreux faisceaux qui traversent le fruit de bas en haut
sont un peu plus volumineux dans la cécidie, mais leur nombre et
leur disposition restent les mêmes. Leur accroissement en volume
est dû aussi bien à l'agrandissement qu’à la multiplication des élé-
ments conjonctifs réunissant les éléments conducteurs.
Au centre de la cécidie comme au centre du fruit normal, se
trouve une cavité, mais aucune graine ne s’y développe. Le fruit
est stérile. Cette stérilité est peut-être un effet direct de l'action
. du Champignon, celui-ci ayant capté toute la nourriture destinée
aux jeunes graines. Peut-être aussi n’y avait-il pas eu fécondation,
et alors serait intervenu le phénomène de la castration parasitaire.
Je ne pourrais résoudre la question, n’ayant pas eu l'occasion de
suivre le développement.
Il
CÉCIDIES DU RŒSTELIA CORNUTA
J’ai rencontré fréquemment cette cécidie sur le Sorbus Aucuparit
sur la lisière de la Forêt de Reims, au-dessus de Rilly et de ChignY»
puis plus loin, à Verzy. Son abondance en ces endroits fait prés
mer que le Ræstelia cornuta est fréquent sur toute la bordure .
la Montagne de Reims. Les Genévriers d’ailleurs, comme je l'ai se
plus baut, sont abondants dans là mème région et on observe S00°
vent les téleutospores, c’est-à-dire le Gymnosporangium juniperinun"
sur ces Genévriers. Por
SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 283
Les cécidies si fréquentes que j'ai trouvées étaient toutes
foliaires. Leur comparaison avec celles des feuilles du Cratæyus,
produites par le R. lacerata, sera donc seule permise et n’en produira
pas moins pour cela des résultats intéressants.
Le Rœstelia attaque les folioles ordinairement au niveau de la
nervure médiane, à différentes hauteurs, plus rarement au niveau des
nervures secondaires.
La nervure médiane à l’état normal présente la structure sui-
vante. L'épiderme de la face inférieure a des parois fortement cuti-
nisées à cellules régulières et petites. Viennent ensuite deux assises
Fig. 51 et 52. — (3) Coupe transversale as te du limbe du Sorbus AuCU-
paria au niveau de la nervure médiane de la foliole : c, collenchyme ; {p, tissu
en palissade; {{, tissu lacuneux ; !, fiber: b, pois. — (4) Coupe transvers sale du
limbe attaqué (schématique) : ec, loge d'une écidie: © . tissu parenchymateux
En le collenchyme; {p, tissu en palissade ; 4, tissu lacuneux ; L, liber;
, 15. à
_ tollenchymateuses à cellules rondes, à parois médiocrement et régu-
lièrement épaissies sur tout le pourtour, puis quatre à Cinq assises
de cellules corticales proprement dites, de tailles diverses avec
quelques méats.
Le faisceau, sur une coupe transversale, montre la forme d'un
_ éventail, Il est muni sur sa face inférieure d'un arc péricyclique
Scléreux bien développé, mais les cellules ont des parois ue épais-
284 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
sies, quoique lignifiées; leur cavité reste par ce fait assez considé- |
rable. Le liber forme un arc interrompu, de distance en distance,
par les grandes cellules des rayons médullaires. Tous les éléments
du bois, y compris le parenchyme sont entièrement lignifiés.
L'arc médullaire formant la portion supérieure du faisceau est
aussi complètement lignifié et ses cellules ont des parois assez
épaissies. Au-dessus du faisceau se développe une masse collenchy-
mateuse assez peu développée; les parois des cellules y sont bien
et régulièrement épaissies. Enfin l’épiderme supérieur est pette
ment cutinisé.
De chaque côté de la nervure s’insère le limbe, Sous l’épiderme
Supérieur, dont les éléments sont très grands, et moins bien
cutinisés, se trouvent deux assises en palissade. Le tissu lacuneux
est bien développé et présente de grandes lacunes (PL. 4, fig. 7).
La Cécidie, au niveau de la nervure médiane, montre un
épiderme qui a subi les mêmes modifications que dans les Cralæqus.
En place du collenchyme on constate une assise de cellules à parois
tout-à-fait minces, à peu prés isodiamétriques. L'écorce est formée
de nombreuses cellules, allongées radialement, à parois également
minces, dont l’ensemble présente la plus grande ressemblance avec
le tissu cortical des cécidies du Cratægus.
Le péricycle a aussi évolué en tissu parenchymateux, et c'es
entre ses cellules que se rencontrent le plus abondamment les fila-
ments mycéliens : ici encore se trouve le séjour de prédilection du
parasite.
Le liber, peu développé, est fort attaqué par le Champignon, et
il montre Presque autant de filaments de mycélium que le pér icycle.
Dans le bois, les vaisseaux seuls sont lignifiés, tout le paren-
chyme se développe fortement en larges ra yons médullaires.
Le tissu médullaire est lui-même modifié comme le péricycle;
cependant il peut rester quelques cellules qui ont résisté aux
attaques du Champignon et qui évoluent alors comme le font les :
cellules. de la même région à l'état normal, c'est-à-dire qu'elles
épaississent et lignifient assez fortement leurs parois. . D.
Dans les portions de la cécidie qui correspondent au limbe “|
hypertrophié (PI. 4, fig. 8), le tissu en palissade semble le moins
modifié de tous les tissus. Cependant ses cellules s’allongenl
ét peuvent se cloisonner transversalement. Quant au tissu lacune
SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTELIA 285
qui n’est autre qu’une modification de l'écorce, on le voit évoluer
dans la cécidie en un tissu tout à fait semblable à l'écorce hyper-
trophiée.
On voit par cette rapide comparaison que la cécidie foliaire du
Ræstelia cornuta est en tout semblable à celle du A. lacerata sur le
Cratægus, sauf sur ce point que le mycélium parasite semble un
peu moins bien condensé dans le péricycle.
Cette identité entre les deux cécidies foliaires permet de sup-
poser que les cécidies pétiolaires et caulinaires, quand elles se pro-
duisent ont aussi la même structure.
Je n’ai pu vérifier cet a priori que sur une cécidie pétiolaire
d’un Sorbus Aucupuria de Norwège, que je dois à l'obligeance de
M. le D' Fockeu. L’hypertrophie était localisée sur la face infé-
rieure : l’écorce et le péricycle la constituaient presque à eux seuls.
Le faisceau médian était, il est vrai, un peu plus volumineux que
dans le pétiole normal, mais sa structure générale paraissait peu
modifiée. Dans certaines portions latérales même, l’are péricyclique
ne présentait aucune des modifications ordinaires en pareil cas. Ce
même faisceau médian présentait toutefois une modification assez
intéressante : il était divisé en trois portions inégales par deux
_ traînées parenchymateuses assez larges (probablement des rayons
médullaires élargis anormalement). Ce phénomène se retrouve
d'ailleurs dans la cécidie de la nervure médiane du Sorbus
Aucuparia.
III
CÉCIDIES DU RŒSTELIA PENICILLATA
des feuilles de Pirus
J'ai étudié la structure de ces cécidies sur
gie végé-
Communis cultivé dans le jardin du Laboratoire de Biolo
tale de Fontainebleau.
Comme celles du R. lacerata, elles Si
face inférieure : à la face supérieure, il ya une dépression,
_ de nombreuses spermogonies. :
_ Il y a, avec les cécidies précédentes, quelques différences de
_ détail que je ne fais que citer en passant : le tissu en palissade peut
rester à peu près intact, même au niveau de la tache à spermogonies,
sont surtout saillantes sur la
portant
286 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
tout au plus est-il légèrement hypertrophié; les nervures nom.
breuses (l'attaque se produisant souvent au niveau du limbe), qui
traversent la plage cécidiée ne paraissent pas non plus fortement
modifiées ; elles conservent même presque intacte leur ceinture
scléreuse.
La masse de la cécidie paraît formée dans la majeure partie des
cas par le tissu lacuneux qui subit ici les modifications habituelles
en pareil cas, et que j'ai déjà décrites.
Ces cécidies rentrent donc facilement dans la même catégorie
que les précédentes.
CONCLUSIONS
De ces recherches sur la structure des cécidies produites par
diverse Ræstelia sur des arbres Rosacés, on peut tirer les conclu-
sions suivantes.
1° Des cécidies produites par un même Champignon parasite
(R. lacerata), sur divers membres (tiges, pétioles, feuilles, fruit}
d’une même plante (Cratægus Oxyacantha), ont une structure anä-
logue, le Champignon agissant de même sur les organes et les
tissus homologues.
2 Des cécidies produites par divers Champignons du même
genre, et menant le même genre de vie (les divers Ræstelia étudiés),
sur des plantes appartenant à la même famille (Arbres rosacés),
ont une structure analogue, sauf des différences de détail peu
ne importantes. |
3 L'attaque du Cbampigion se traduit dans presque tous les
tissus par un arrêt dans la différenciation des éléments, arrêt qui
fait que ces éléments sont presque toujours restés voisins de l’état
embryonnaire.
C’est ainsi que les tissus protecteurs ou bien sont mal dévelop
pés (cuticule et épiderme), ou bien ne le sont pas du tout (liège dl.
phelloderme). Ceci concorde avec l'existence éphémère de la ee
die, destinée à disparaître rapidement après la sporose. |
Les tissus conducteurs ascendant et descendant (bois et liber)
sont proportionnellement un peu plus développés (comme abon
dance d'éléments) dans la D Crps que dans l organe normal, mais
>
f
:
D'Oes PRE PR TT CN mn PUTS lg 1 ne
RL x er gr”
SUR LES MYCOCÉCIDIES DES ROESTRLIA 287
les éléments (vaisseaux et tubes criblés) sont moins bien différen-
ciés et mal formés, et quelques-uns même arrêtés dans leur déve-
loppement.
Les tissus de soutien (collenchyme, sclérenchyme péricyclique,
parenchyme ligneux, cellules lignifiées de la moelle} sont transfor-
més en parenchymes nutritif et à réserves.
Les tissus purement parenchymateux deviennent aussi des
magasins à réserves considérablement hypertrophiés.
& La majeure partie de l’hypertrophie est attribuable à l'écorce
et aux tissus homologues (tissu lacuneux de la feuille).
3 La formation d'éléments secondaires a lieu au moins dans le
méristème libéro-ligneux, mais elle a peu d'importance, et c'est
plutôt à l'agrandissement des cellules hypertrophiées qu’à leur
cloisonnement qu’est due la grande taille de la cécidie.
6° Le mycélium parasite circule dans les espaces intercellulaires
préformés, mais peut aussi dédoubler des cloisons pour se faire un
passage.
1° Le mycélium est surtout abondant dans le péricyele et le liber :
les loges des écidies sont localisées dans l'écorce. Les éléments où le
Mmycélium envoie le plus de suçoirs sont les éléments conducteurs
libériens.
- On ne peut s'empêcher d’être frappé, lorsqu'on étudie la struc-
ture de telles cécidies, de la ressemblance qu’elles présentent avec
bon nombre de tubercules. Ceux-ci, d’ailleurs, ne sont autres que
des lieux d'emmagasinement de réserves, comme la cécidie elle-
même. I] n’y a rien d'étonnant à ce que deux organes ayant des
fonctions analogues se ressemblent anatomiquement, bien que
la raison d’être de leur existence ne soit pas la même, et c'est le
. Cas de faire remarquer une fois de plus l'unité dans la manière
de procéder de la nature dans des circonstances diverses (1).
() Ce travail a été fait au ee d'histoire naturelle de l'École de Méde-
Cine et de Pharmacie de Reim
288 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
EXPLICATION DES PLANCHES
PLANCHE 3.
Fig. 1.— Cratægus Oxyacantha normal; e, épiderme de la tige, avec
épaississements internes et cloisonnements marquant le début de l’assise
Rd c, collenchyme
i — C. Oxyacantha, attaqué pie le Rœstelia lacerata; e, épi-
derme : la tige; ec, Ris me.
Fig. 3. — Suite de la figure 2; e, cellules les plus internes de l'écorce;
p, péricycle; Z, liber; r, Héilaien des rayons médullaires.
Fig. 4. — Suite de la figure 1; e, écorce; ee fibres péricycliques;
-L, liber; r, rayons médullaires. A comparer avec
Fig. 5. — Suite des figures 1 et 4; , vaisseaux senti [, fibres
ligneuses ; bp, bois primaire ; m, moelle,
Fig. 6 uite des figures 2 et 3; b, bois secondaire en
f, parenchyme ligneux ; bp, bois primaire, À comparer avec la fig.
PLANCHE 4.
Fig. 7. — Sorbus Aucuparia; coupe de la feuille normale au voisi-
nage de la nervure médiane; e, épiderme supérieur; e’, épiderme infé-
rieur ; {p, lissu en palissade; t{, tissu lacuneux; €, collenchyme.
Fig 8. — La même, mais dans une feuille attaquée, au niveau de la
. cécidie; e, épiderme supérieur ; e’ épiderme inférieur ; tp, tissu en palis-
sade; fl, tissu lacuneux; c, collenchyme.
Fig. 9. — Cratægus Oùracantha: coupe tangentielle dans la région
du liber de la cécidie caulinaire; /, {, tubes criblés ; p, parenchyme
libérien.
ig. — La même dans la région libérienne d’une tige normale;
l, tube criblé; r, rayons médullaires.
Fig. 11. — Cratægus Oxyacantha ; coupe tangentielle dans la région |
du bois dans une tige normale; v, vaisseau ponctué; f, fibre ligneust;
r, rayon médullaire,
Fig. 12. — La même dans la région ligneuse d'une cécidie caulinaire;
v, ?, vaisseaux ; vw’ vaisseaux arrêtés dans leur différenciation ; 7 LR
rayon médullaire.
INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX
SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX
par Ch. DASSONVILLE Suite)
DEUXIÈME PARTIE
EXPÉRIENCES EN PLEINE TERRE
Première série : Méthode indirecte.
(Voir Revue générale de Botanique, Tome VI, 1896, p. 332 à 335).
Deuxième série : Action des sels suivant leurs doses.
(Méthode directe).
Le 15 mai 1896, j'ai semé en lignes, dans des carrés de terrain
ayant chacun 4 mètre de côté, des graines de Sarrasin (poids égaux
dans chaque carré.) J'ai semé aussi du Chanvre. Je m'étais donné
Comme but de comparer, sur chaque récolte, les eflets de divers
sels que j'introduisais dans le soil à des doses différentes.
Quatre carrés sont affectés à l'étude de chaque sel : je dissous
5 grammes du sel dans de l’eau, puis, j'arrose le premier carré
vec 1/15 de la solution, le second avec 2/15, le troisième avec 4/15,
le Quatrième avec 8/15 ; les poids du sel mis dans les carrés varient |
(one comme 1. 2. 4. 8 et ont respectivement pour valeur absolue
987.333 —_ 6 or. 666 — 13 gr. 332 — 26 gr. 664.
Les semis sont faits après ces arrosages.
Rey, gén. de Botanique. — X.
290 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Les sels dont j'ai étudié les eflets sont les suivants :
Chlorure de sodium, chlorure de potassium ;
Azotate de soude, azotate de potasse, azotate d’ammoniaque .
Sulfate de magnésie, sulfate de chaux ;
Phosphate de potasse, phosphate de peroxyde de fer ;
Oxalate de potasse.
Quatre carrés servant de témoins n’ont rien reçu.
ACTION SUR LA GERMINATION.
Le chlorure de potassium à la dose de 13 gr. 332 (carré n° 3) à
montré, dès le début, une action très favorable à la germination des
graines du Sarrasin.
Le 4er juin, en effet, les plantes présentent, dans ce carré, des
axes hypocotylés de 5 centimètres de longueur, avec des cotylédons
parfaitement étalés, alors que, dans les autres carrés, pas une
plante n’est encore sortie de terre.
Le Chanvre a germé très tard, en présence 17 l'oxalate de
potasse. :
Je n’ai pas noté d'effet appréciable sur la précocité de la ae à ;
nation dans les autres cultures.
Le poids des graines semées ayant été le même PAR chaque
carré, il semble que l’on puisse apprécier l'effet des divers sels sur
la germination par le nombre des plantes qui ont été récoltées. Mais,
les causes nombreuses qui peuvent nuire au développement du
végétal au début de la germination, la qualité variable de la semence
ne nous permettent pas d’attacher au nombre de plantes récoltées
rapporté à celui des grains semés un caractère suffisamment précis.
Toutefois, lorsqu'en présence d’un sel, dans toute une série de |
cultures, le nombre des plantes qui se sont développées est très
faible, on est en droit de penser que ce sel a exercé une influencé
nuisible à la germination.
C’est le cas de l’oxalate de potasse dans les éxbériontes à sur le
Chanvre (voir plus loin Tableau B); cette constatation coufirme
d J'ailleurs le retard que j'ai observé dans |” apparition des plantules-
On peut donc conclure : Le chlorure de potassium, à la dose 4
13 gr. 332 par mètre carré de terrain, favorise la. germination du
Sarrasin ; l'oxalate de potasse nuit à la germination du Chanvre:
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 291
APPRÉCIATION DES RÉCOLTES.
L'aspect extérieur des récoltes permet de se faire une première
idée approximative sur l'influence d’un sel. Le résultat ainsi obtenu
est assurément peu précis. On arriverait à une conclusion plus
exacte en pesant toutes les récoltes à l’état vert. Mais ici, une cause
d'erreur importante intervient : il est pratiquement impossible de
séparer complètement, à l'état frais, les racines de la terre qui les
entoure.
D'ailleurs, les végétaux contiennent une grande quantité d'eau.
Les plantes qui, par leur aspect extérieur, paraissent les mieux
développées, dont le poids frais serait le plus considérable, ne sont
pas nécessairement celles qui, dans le cours de leur végétation, se
sont assimilé le plus de substances diverses, carbone, azote, sels
minéraux, etc.
Ce qui mesure avec le plus d’exactitude le développement réel du
végétal, la quantité de substances qu'il a fabriquées, c’est le poids
sec de la récolte, |
La comparaison des résultats obtenus par ces deux méthodes
renseigne sur la quantité d’eau que contient une récolte.
; C'est souvent à cette quantité d’eau qu'est due l’exubérance de
la végétation de certaines cultures, tandis que d’autres cultures d’un
aspect moins beau fournissent des récoltes ayant un poids sec plus
considérable, par conséquent plus belles en réalité.
I. — SARRASIN.
1° Aspect extérieur des récoltes.
Pour donner une idée de la marche du développement, j'exami-
Nérai les cultures à deux époques différentes, au 17 juin et au 21
juillet 1896. A cette dernière date, toutes les plantes étaient en fleurs.
L. CHLORURES.
À. Chlorure de sodium. 17 juin. Les tiges les mieux développées
l'ont pas plus de 6 centimètres. Les entre-nœuds sont courts, les
feuilles petites (1 cent. 1/2). C'est dans le carré n° 1 (dose 5 gr. ss
‘ue les plantes sont le moins atrophiées.
292 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
21 juillet. Dans les divers carrés, le développement est en raison
inverse de la quantité de chlorure de sodium ajoutée au sol. En
outre, on constate aisément que ces quatre carrés fournissent des
récoltes incomparablement plus pauvres que ceux où il y a d’autres
sels et même que ceux où l’on n’a ajouté aucun sel.
En résumé, le chlorure de sodium nuit à la végétation du Sarrasin.
Son action nocive est proportionnelle à son poids. à
B. Chlorure de potassium. 17 juin. La dose 13 gr. 332 (carré n° 3)
se montre très nettement optima dans la culture : les organes
aériens ont 14 à 15 centimètres de longueur. Les tiges sont, en
général, garnies de cinq feuilles, dont les plus grandes dépassent
4 centimètres ; presque toutes ont des fleurs.
À la dose de 6 gr. 666, la hauteur maxima est de 9 centimètres.
Les tiges les mieux garnies ont deux feuilles aussi larges que dans
le carré précédent, mais sensiblement plus courtes.
Le développement est encore moindre à la dose 3 gr. 333 de sel.
Avec la plus grande quantité du chlorure employée, 26 gr. 664
(carré n° 4), les plantes sont moins développées qu'avec la dose la
plus faible. Les feuilles, au nombre de deux seulement par individu,
ne dépassent pas 2 centimètres. Elles sont jaunes; leurs nervures,
colorées en rouge intense, tranchent violemment sur le limbe.
21 juillet. L’optimum n’est plus à la dose 13gr. 332, il est à la
dose 6 gr. 666 (carré n° 2) et l’ordre suivant lequel la végétation
décroît est représenté par les proportions respectives 2. 1. 4. 8 de
chlorure, c’est-à-dire dans les carrés n° 2, n° 1, n° 3, n° 4.
Ces quatre cultures sont moins chétives que celles obtenues
avec le chlorure de sodium, mais elles sont inférieures à presque
toutes les suivantes (1).
On peut conclure : Pendant les premiers à de la végétation,
les organes aériens du Sarrasin croissent avec les proportions plus
grandes de chlorure de potassium : cet effet s'arrête à une certaine dose
qui est optima, au-delà de laquelle le sel est nuisible à la plante. A
l'époque de la floraison, la dose optima du début est manifestement
nuisible et le maximum de ne ru s’observe à une dose moins
concentrée.
(1) A l'époque de la floraison, les ar de la pra le nombre etles
dimensions des feuilles sont trop variables il soit possible de pont des à |
valeurs numériques sur la taille de la tige et Les feuilles pr diverses plantes
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX | 293
Il. AZOTATES.
À. Azotate de soude, 17 juin. Développement peu avancé. Les
cotylédons seuls sont étalés : les axes hypocotylés, rudimentaires.
La hauteur maxima est de 4 centimètres. Dans le carré n° 4, les
plantes sont tout à fait rabougries.
21 juillet. Les organes feuillés sont très petits. Ce sont les plus
petits, après ceux de la culture en chlorure de sodium: mais les
feuilles sont arrondies au lieu d’être acuminées comme dans les
cultures précédentes et elles ont une coloration vert foncé.
En somme, l’azotate de soude est manifestement nuisible à la
végétation du Sarrasin ; ce sel donne aux are une teinte verte
particulière.
B. Azotate de potasse. 17 juin. En présence de ce sel, les plantes
ont des dimensions plus grandes que dans toutes les autres cultures.
Les individus atteignent une hauteur qui dépasse 18 centimètres.
Les entre nœuds sont longs et gros. Les feuilles sont aussi larges
que longues (4 centimètres). Elles ont une coloration vert foncé,
analogue à celle de la culture dans l’azotate de soude.
Le développement est un peu plus grand aux doses faibles
(carrés 4 et 2) qu'aux doses plus fortes.
21 juillet. Culture superbe, très supérieure à toutes les ni.
Les feuilles sont larges et vert foncé. Pas d’optimum appréciable.
En résumé, l’azotate de potasse est très favorable au développement
du Sarrasin. Les doses faibles de ce sel semblent les plus actives au début,
mais (dans les conditions de l'expérience) le degré de concentration
n’a aucune influence sur le résultat final. Ce sel donne aux fouilles une
teinte verte particulière.
C. Azotate d'ammoniaque. 17 juin. Les Sarrasins sont moins
développés qu’en présence de l’azotate de potasse; mais ils sont
incomparablement plus hauts qu'avec l’azotate de soude, excepté
Pourtant dans le carré n° 4, où la tige n’atteint pas 3 centimètres ;
c’est-à-dire, qu’à cette période, une dose très concentrée est nuisible.
Dans les carrés n° 4 et n° 2, les organes feuillés ont 7 centi-
mètres. Dans le carré n° 3, la tige mesure 12 centimètres; elle est
_ Sarnie de feuilles nettement acuminées, de 3 cent. 1/2. I y a | té
°Ptimum, à cette époque, pour la dose 13 gr. 332.
21 juillet. L'optimum persiste dans le carré n° 3et la cultures et
294 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
très belle, bien que notablement inférieure à celle du nitrate de
potasse. À la dose maxima, les plantes qui, le mois précédent,
avaient semblé souftrir d’un excès de sel, ont pris d’assez grandes
dimensions, bien que celles-ci soient sensiblement moindres que
dans le carré n° 3.
Aux doses faibles, les plantes sont moins développées.
Il est à noter, enfin, que les feuilles ont pris la même coloration
vert foncé et la même forme arrondie que dans les sols arrosés de
nitrate de soude et de nitrate de potasse ; ce qui semble indiquer
que les caractères que j'ai constatés en présence des nitrates, doi-
vent être attribués à l’acide azotique.
En résumé, le nitrate d’ammoniaque favorise le développement du
Sarrasin, mais à un degré moindre que l’azotate de potasse. Une dose
très forte se montre, dès le début, préjudiciable. IL existe un degré de
concentration optimum (13 gr. 332 dans nos recherches) pour toute là
durée de la végétation.
Il convient d’ajouter, à titre de conclusion générale: L'acide des
nitrates donne aux feuilles du Sarrasin une couleur verte très foncée.
TTL. SULFATES :
A. Sulfate de Magnésie. 27 juin. Les cotylédons seuls sont étalés.
À la dose minima, les axes hypocotylés n’ont pas plus de 4 centim.
Ils sont progressivement plus grands dans les terrains plus chargés
de sels ; à la dose maxima, ils atteignent 7 centimètres.
21 juillet. Les cultures sont assez bien développées. La plus belle
culture est celle du carré n° 2. |
En résumé, pendant la première période de la végétation, les effets
_ sont proportionnels aux doses de sulfate de magnésie ; vers l'époque de
la floraison, les doses fortes ne se sont pas montrées ns ist y.
a eu un optimum pour la dose de 6 gr. 666.
B. Sulfate de Chaux. 17 juin. La dose la plus concentrée donne
de belles plantes qui, par leur taille, peuvent être classées après les
plantes de l’azotate de potasse. Même aux doses plus faibles, Ces
plantes se sont toujours montrées supérieures à celles des cultures
témoins qui n’avaient reçu aucun sel.
21 juillet. Par l'aspect général de la récolte à cette époque, Je
sulfate de chaux se classe à côté du sulfate de magnésie ; mais
ACTION ‘DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 295
ici, les plantes sont d’autant ee belles que le sol contient plus
de sulfate de chaux.
En résumé, {e sulfate de chaux est favorable au développement du
Sarrasin. Son action est proportionnelle à la dose (dans les limites
où ce sel a été employé).
IV. PHOSPHATES : ;
A. Phosphate de potasse. 17 juin. La végétation est‘luxuriante,
surtout dans les carrés les plus chargés de sels, où les ai
mesurent 9 centim. et portent de larges feuilles.
21 juillet. La culture se classe après celle des nitrates de potasse
et d'ammoniaque, avec optimum aux deux doses les plus faibles.
En résumé, le phosphate de potasse est très favorable au Sarrasin,
surtout à faible dose.
B. Phosphate de perozyde de 17 juin. Les plantes sont hautes,
mais grêles. Les tiges ont 12 centimètres de longueur, mais les
feuilles sont très petites et jaunâtres. Il y a optimum dans le carré
n°3, ae
“ 21 juillet. Le développement est à peu près analogue à celui du
phosphate de potasse; mais, ici, ce sont 1. doses les plus fortes qui
produisent les meilleurs effets.
Je dois noter que les feuilles sont restées jaunâtres pendant
toute la durée de la végétation.
En résumé, lephosphate de peroxyde de fer favorise le développement
du Sgrrasin ; mais aux doses concentrées il altère la couleur verte des
feuilles.
V. OxALATES :
Oxalate de potasse. 17 juin. Le dalogpement est très irré-
Sulier, et, en général, les plantes sont chétives. Certaines d’entre
- elles ont une tige feuillée qui atteint 410 centimètres; mais beaucoup
n'ont étalé que leurs cotylédons et leur axe hypocotylé ne dépasse
Pas 3 centimètres.
21 juillet. La culture est uniforme, avec un lége bia en
faveur de la dose la plus faible. L'ensemble est comparable aux |
cultures en présence des sulfates. Mais un fait particulier que l'on |
Constate, c'est que les fleurs ont soufiert et RARE comme
_ Srillées, ;
296 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
En résumé, l’oralate de potasse s’est montré, dès le début, répit
ciable à un grand nombre de plantes ; cette action nuisible ne s’est pas
maintenue et l'emploi du sel a donné une récolte assez avantageuse.
Toutefois les fleurs ont paru souffrir.
VI. CULTURES TÉMOINS :
17 juin. Dans les cultures où il n’avait pas été ajouté de matière
minérale, le développement, à cette époque, était moyen. Les élé-
ments du sol ont suffi à donner des plantes mieux développées que
dans les cultures arrosées de chlorure de sodium, d’azotate de
soude, de sulfate de magnésie ou d’oxalate de potasse.
Le 21 juillet, la culture témoin n'était plus supérieure qu’à
celles de l’azotate de soude et du chlorure de sodium.
Classement des sels d'après la récolte qu'ils ont fournie.
L'ordre décroissant suivant lequel on pouvait ranger les récoltes
d’après leur développement moyen, à l’époque de la floraison, est le
suivant :
PAL EU EM ES LR
Azotate de potasse. si
Azotate d’ammoniaque.
Phosphate de potasse.
Sulfate de chaux. Sulfate de magnésie. Oxalate de potasse.
Phosphate de peroxyde de fer.
Chlorure de potassium.
Culture témoin.
Azotate de soude.
Chlorure de sodium.
ConcLuston. — L'action des sels sur lG forme et les dimensions des
plantes, d’après ce qui vient d’être dit, peut être résumée ainsi :
Chez le Sarrasin, l'azotate de soude et le chlorure de sodium s0nt
nuisibles, en tout temps, à la culture.
Le chlorure de potassium se montre favorable à faible dose, nuisible
à dose concentrée.
L’azotate de potasse, l’azotate. d’. ammoniaque, le phosphate de. à
potasse, le sulfate de chaux et le phosphate de fer sont des sels fertili=
sants pendant toute la durée de la végétation. (Cette name Er
classe dans l’ordre de leur utilité décroissante).
Re De aude
EPL DEEE
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 297
Le sulfate de magnésie et l'oralate de potasse retardent le dévelop-
pement, au début. Plus tard, ils exercent une action favorable qui les
classe près du sulfate de chaux.
L'acide nitrique des azotates donne aux feuilles une coloration vert
foncé, caractéristique.
9% Poids sec.
Le nombre des plantes qui se sont développées a été parfois très
différent, suivant les carrés. Aussi, pour comparer l'effet des diverses
doses d’un même sel ne doit-on pas considérer le poids brut de ce
sel mis dans le sol, mais le poids moyen que chaque pied a eu à sa
disposition. Il peut arriver en effet que, dans un sol pauvre en sel,
le nombre des graines ayant germé soit très faible ; et alors, chaque
pied développé a pu utiliser plus de substance minérale que ceux
du carré voisin dans lequel le poids de sel mis dans le sol était plus
considérable mais où il y a eu beaucoup plus de plantes à se parta-
ger ce poids.
Dès lors, il m’a semblé préférable d'établir le rapport qui existe
entre le poids sec de chaque plante et la quantité de sel qui lui a
été fourni, que de rechercher la relation entre ce poids et le degré
de concentration du sol.
Pour le Sarrasin, la distinction n’a pas d'importance, parce que,
dans chaque culture, les plantes ont pu prendre une dose propor-
tionnelle au degré de salure du terrain (Tableau A) ; mais il n’en est
pas de même pour le Chanvre, ainsi qu’on le verra plus loin (Ta-
bleau B). è
Le poids sec a été déterminé sur les plantes entières, les racines
soigneusement débarrassées de la terre restée adhérente. Après un
séchage de plusieurs mois à l'air libre, les plantes ont été coupées
en petits morceaux, puis séchées à l'étuve. Quand, après plusieurs
jours, le degré de siccité était devenu suffisant, les échantillons
étaient réduits en poudre, puis pesés. On les reportait à l'étuve et
on les y maintenait jusqu’à ce que leur poids demeurât L
Les résultats sont consignés dans le tableau À (voir pages 298
et 299). Les sels sont classés suivant l'ordre d'après lequel ils se
Sont montrés favorables à la végétation. er 0
| De l'examen de ce tableau, il ressort, qu'en présence de certains
invariable,
298
REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Tableau A. — SARRASIN
| ; Numéros | Nombre | Quantité POIDS. SEG
F 2 oo,
NATURE DES SELS de sel total js moyen
carrés | plantes | par plante ES pied Bi re
Gr. G Gr. | Gr.
1 124 0.0235 | 162 1.467 :
. Azotate d'ammoniaque . \ è 134 | 0.044 | 205 5 | 1.526 ( 1.841
) 3 138 0.086 1! 276.5 | 2.003
RER 119 0.1995 | 282 2,369
| 926.0 |
1 139 0.0145 | 248.5 | 1.310
2 167 0.0355 | 191 1.143
Azotate de potasse. . . . k 1.283
sat j 5 [mc 0 210 | 1.250
Le 100 0.2376 | 144 1.440
| 853.5
l 178 0.0154 | 218 1 ses
Pa 2 121 0.049 | 201 1.636 :
Sulfate de magnésie . . . 1.266
ne see | 3 | 148 | 6.0802 | 141 0.68 | |
Æ:: 149 0.159 | 274 1.839
| e4 | |
1 181 0.0151 | 251 386
Sulfate de chaux. . . . . . Bu L/p:088 -E HIT-P. L0.880 1.222
3 133 0.089 123 0.924
4 118 0,258 205.5 | 1.741
| 697.0
\ 1 201 0 010351 194 0.965 |
Oxalale de potasse PRET 4 105 057 140 1 359 1.205
) ÿ 96 0.102 112 1.166
4 104 0.2315 | 138.5 | 1.331
| 5.5 |
| 1 158 0,017 152 0.962
Phosphate de polasse. . à Le 128 0.046 | 138.5 | 1-089 0.830
| <. 172 0.069 | 125.5 | 0.729
ir 124 0.191 82 0.661
| 498.0 | |
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 299
_ Chlorure de sodium . . .
+ © 19
en
pa
[=]
ES
«©
à l
{
md
©
©
©
Les
ee
Numéros | Nombre | Quantité POIDS SEC
NATURE DES SELS de À de À RE D Le
otal par moyen
A és lantes ar plant È É
pi Bron rm De ne Do
Gr. Gr Gr. | Gr
1 137 0,020 | 114 0.833
Phosphate de fer. . . . | ? 145 | 0.0405 À 199 | 0.751 | 0 826
> 134 0.088 126.5 | 0
4 121 0.196 118 0.975
467.5
1 83 0 62,5 f:0:7
Absence sels . , :730.
ve de ses 93 # 67 0.720 0.736.5
1 187 0.0195 | 163 0.871 |
Azotate de soude. . . . . ? 176 -0335 | 123 0.698 \ 0.731
3 124 0.095 95.5 | 0.71
4 36 0.066 LES 0.585
| 402.5
SE : 146 0.0185 | 99.5 | 0.682
Chlorure de potassium . \ < 99 | 0.06 59.5 | 0.652 | 0.568
| 3 148 | 0.084 | 72.2 | 0.487 \
4 111 0.214 55.5 | 0.500
Sels (4 zotate d'ummoniaque, azotate de potasse, sulfate de magnésie,
sulfate de chaux, oralate de potasse, phosphate de potasse, phosphate de
fer), le poids moyen de la substance sèche de chaque plante est plus
Srand qu’en l'absence de tout sel; c’est-à-dire que ces sels sont
fertilisants.
Au contraire, on voit que dans les sols arrosés avec de l’azotate
, soude, du chlorure de potassium ou du chlorure de sodium, le poids
Moyen à été plus faible que dans le sol naturel, d’où il suit que
ces sels ont une action nuisible. ru
300 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Seule, la détermination du poids sec permet d’apprécier d’une
facon réelle l’action fertilisante des divers agents. S'il nous avait
été possible de connaître exactement le poids des plantes à l'état
vert, par une simple soustraction, nous aurions pu mesurer la
quantité d’eau contenue dans les cultures.
A défaut de ce second terme numérique, reportons-nous aux
observations qui sont résumées page 296. Dans le groupement des
sels que nous avons exposé à cet endroit, nous avons vu que
plusieurs d’entre eux ont des effets fertilisants tellement marqués,
que le doute sur la place que nous avons assignée à ces sels n'est
pas possible, Ainsi, quoique nous ne puissions exprimer par des
chiffres les poids respectifs des plantes vertes récoltées, d’une part,
dans l’azotate de potasse, d'autre part dans l’azotate d'ammoniaque,
nous sommes cependant en droit d'affirmer que l'avantage des
dimensions était incontestablement aux premiers, tant les diffé-
rences étaient appréciables au simple aspect des récoltes.
Si nous ne tenons compte que des différences dont le sens est
indiscutable, nous pourrons comparer les conclusions que nous
avons formulées sur les Sarrasins à l'état vert aux résultats indiqués
par le tableau des poids secs, et, les divergences entre Ces deux
séries devront être rapportées à la quantité d’eau contenue dans les
plantes, suivant les divers sels employés.
Nous observons ainsi que l’azotate de potasse, qui donnait les
_ végétaux verts les mieux développés, n’occupe que le second rang
dans la série des poids secs ; ce qui indique qu’une grande partie
de son action sur l’accroissement de la plante consiste en J'intro-
duction d’une grande quantité d’eau dans les tissus de celle-ci. Par
contre, l'azotate d’ammoniaque montre une action opposée et,
pour une quantité d’eau moins grande, donne une très forte
quantité de matière sèche.
Nous voyons, en outre, que tous les sels de potasse (Phosphate,
oxalate et chlorure, aussi bien que l’azotate) occupent une situation
moins élevée, dans la série des poids secs que dans l’autre série ; CE
qui exprime qu’en présence des sels de potasse la teneur du Sarrasin
en eau est plus grande qu’en présence des autres sels.
Enfio, le tableau A montre : FES
1° Que le poids sec augmente continuellement avec les quantités n
d’azotate d'a mmoniaque ajoutées au sol, ou
=
2 Que l'effet nuisible de l’azotate de soude et des chlorures est
Surtout marqué aux doses concentrées.
3° Que le phosphate de potasse révèle un optimum, à la dose de
0 gr. 092 par plante et qu'il devient nuisible lorsque la dose dépasse
0 gr. 138
On ne saurait tirer des déductions quant à l’action du degré
de concentration des autres sels.
En comparant les poids secs obtenus avec des sels de même
acide, on peut avoir une idée de l'effet respectif des bases ; inverse-
ment, on peut juger de l'effet des acides par la comparaison des sels
de même base : En rapprochant les effets de l’azotate de potasse
de ceux de l’azotate de soude, on voit que la base de ce dernier sel
convient moins bien que la potasse et ne saurait lui être substituée.
La comparaison des effets des chlorures donne la même con-
clusion.
De la même façon, on verrait que la chaux et la magnésie ont
_ des effets très approchés.
En comparant entre eux les sels de potasse, on est conduit à
ranger ainsi les acides d’après leur ordre ab do dans la
formation de la matière sèche :
1° Acide azotique. % Acide oxalique. 3° Acide phosphorique.
4° Acide chlorhydrique.
Enfin, si on considère que le phosphate de potasse et le phos-
phate de fer ont donné des résultats très voisins l’un de l’autre, on
est conduit à penser que les effets de ces sels sont presqu’exclusi-
vement dus à l'acide phosphorique, puisque le fer n'entre dans la
constitution des végétaux que pour des proportions infinitésimales.
Conclusions. — De l'exposé qui précède, on peut conclure :
L Pour des doses convenablement choisies, certains sels sont
favorables au développement du Sarrasin pendant toute la durée de la
végétation (azotate d’ammoniaque, sulfate de chaux, phosphate de
Potasse, phosphate de protoxyde de fer)
D'autres se montrent nuisibles dès le début qui, plus tard, exercent
Une action fertilisante (sulfate de magnésie et surtout oxalate de
_ Potasse).
D'autres accusent un effet sers au début mais ue à la fin ee
_ (Chlorure de potassium).
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX si me,
302 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Enfin, l’uzote de soude et le chlorure de sodium se montrent cons-
tamment nuisibles.
IH. Dans certains cas, le degré de concentration du sel semble
n'avoir pas d'influence appréciable sur les dimensions du végétal
ni sur le poids sec (azotate de potasse).
Dans d’autres, le degré de concentration des sels & une action
progressive croissante et l'effet nuisible ou utile croit en raison
directe de la quantité de sel.
Il reste entendu que cette action progressive n’est considérée
que dans les conditions de nos expériences, car l’action utile des
sels fertilisants doit passer par un maximum, puisque, si l'on
opérait dans des sols sursaturés, la vie serait impossible.
Souvent, ce maximum se présente déjà avec une des doses que
nous avons employées. Ce maximum est réel, s’il est l'expression
de faits observés sur la variation de la substance sèche; il n'est
qu’apparent quand on le déduit du simple aspect extérieur de la
récolte et que la considération du poids sec ne fournit pas la même
conclusion. Dans ce dernier cas, c'est une quantité d’eau considé-
rable qui donne à la récolte son apparence exubérante.
De même l'action progressive peut être seulement apparente où
réelle dans les mêmes conditions.
Ces considérations permettent de classer les résultats de la façon
suivante (Voir tableau page 303).
Les faits consignés dans ce tableau peuvent être ainsi exprimés :
a. L'azotate de potasse et l’oxalate de potasse agissent, aux
doses diverses qui ont été employées, indépendamment de leur degré de
concentration.
b. Le chlorure de potassium, l'azotate d’ammoniaque, le sulfate de
magnésie produisent, à une dose déterminée, un maximum dans La quan:
tité d’eau de la plante ; mais les eflets des doses sur la formation de
la substance sèche ne suivent pas la même marche : L'azotate d'a.
moniaque produit un effet fertilisant qui va croissant avec le poids de sel |
employé. Le chlorure de potassium a également un effet constamment
croissant, mais c’est un effet nuisible. Quant au sulfate de magnésie,
il produit un effet qui ne paraît pas varier avec les doses employées.
c. Le phosphate de potasse révèle une action fertilisante main
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 303
SELS DONT LE DEGRÉ DE CONCENTRATION À UNE ACTION
Es
INVARIABLE VARIABLE
CR RE ——
lente ie un a Progressivement croissante Avec optimum
Az0ë K | AzOSK Réelle Apparente Réel | Apparent:
|,
nuisible | utile | nuisible | utile
Nacl. Nacl.
Kel. Kel.
AZONa |Az03AzH1| AzO*Na -
PO:Fe: 03 FO'Fe2035 AxO? AIRE
SO1Ca
SO‘Ca
SOiMg /22 SO Mg
Oxalate | Oxalate {= © 3
Æ à
rs
: de
Potasse | potasse <
PO‘K?2H| PO‘K:H
——
tant au point de vue du développement extérieur des plantes que de la
Production de matière sèche.
d. Le phosphate de fer, le chlorure de sodium, l'azotate de soude
Provoquent des effets proportionnels aux doses, appréciables aussi
bien sur les plantes vertes qu'après élimination d’eau, le premier
dans un sens favorable, les autres dans un sens nuisible.
e. Le sulfate de chaux augmente progressivement la quantité d'eau
de la plante, quand on l’introduit à des doses croissantes ; mais ces diffé
rentes doses n’ont pas fait varier d’une façon appréciable l'augmentation
de la matière sèche (1).
ors en potasse, car on a vu précédemment que les sels de potisse ont pour € et
d'augmenter le contenu des plantes en eau.
304 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
{II Pour un sel déterminé, ce n’est pas toujours la même dose
qui produit l'effet optimum aux divers stades de développement de
plante.
Ainsi, pour le chlorure de potassium, c’est le carré n° 3 qui est le
plus beau au début ; plus tard, c’est le carré n° 2.
Pour le sulfate de magnésie, au début, le maximum de déve-
loppement est dans le carré n° 4 ; plus tard, c’est dans le n° 2 qu'il
a lieu. Pour l’azotate de potasse, le n° 3 présente un optimum au
début ; plus tard tous les carrés se ressemblent sensiblement.
D'autre part, pour l’azotate d'ammoniaque, c'est La même dose qui
produit l'effet maximum pendant toute la durée de la végétation
(carré n°3).
IV. Les effets des sels sur la production totale de la substance
sèche du Sarrasin jusqu’au moment de la formation de la graine
peuvent être classés, d'après leur sens et leur importance, dans
l’ordre suivant :
Effets utiles : 1° Azotate d’ammoniaque ; 20 azotate de potasse ;
30 sulfate de magnésie; 4° oxalate de potasse; 5° phosphate de
potasse; 6° phosphate de fer.
Effets nuisibles : 4° Azotate de soude ; > chlorure de potassium ;
3 chlorure de sodium.
V. Les sels de potasse augmentent la teneur du Sarrasin en eau.
VI. La soude donne toujours des effets moins avantageux que Le
potasse, soit dans les azotates, soit dans les chlorures.
VIL. La chaux et la magnésie ont des effets sensiblement égaux.
VIIL Les acides, yroupés suivant leur importanee croissante dans
la production de la matière sèche forment la série suivante : 40 Acide
azotique; 2 acide oxalique; 3 acide phosphorique; 4° acide chlorhy-
drique.
IX. L'acide azotique donne aux feuilles une teinte vert foncé.
X. C’est à l'acide phosphorique qu'est dù l'effet prépondérant dans
l'action fertilisante des phosphates.
si (A suivre).
DÉS Ain a NE Men nn E.
Le:
REVUE DES TRAVAUX
SUR LES CHAMPIGNONS
: PUBLIÉS EN 1894, 1895, 1896 Er 1897 (Suite).
Plasmodiophorées. — Le genre Plasmodiophora a été établi autrefois
par Woronine pour un Myxomycète (P. Brassicæ), se développant en
_ abondance, aux environs de PR rm sur les racines du Chou
_ et y produisant des hypertrophies qu’on désigne sous le nom de hébrie
du chou. Ce parasite a été retrouvé un peu partout en Europe, et
. il semble même remarquablement ubiquiste puisque M. Mac-BRibE (1)
vient de le signaler jusque dans l’lowa oriental (Amérique du Nord).
. Le Plasmodiophora est rangé par certains auteurs (Van Le em) dans
à. _ la famille des Chytridinées, dont il serait un type aberrant donnant
Passage aux Myxomycètes. Mais en général on s’accorde io chræ-
ter, Prillieux) à considérer ce genre comme constituant, avec quelques
È genres voisins, une famille de l’ordre des Myxomycètes, à laquelle on
. donne le nom de Plasmodiophorées
4 Signalé d’abord sur les diverses variétés de Choux cultivés, le
1 P: Brassicæ a été retrouvé sur d’autres plantes horticoles (Navet, Rave.
|
|
2 Perte pendant deux années dans le sol, et qu’au moment de la ger-
MMination [a réaction (acide ou alcaline) du milieu a une influence mar-
_ Quée sur le développement: les acides favorisent la germination
des spores et le développement du plasmode; les alcalis, au contraire,
_ entravent la germination et peuvent même empêcher complètement le
La por
On sait que c’est précisément au genre Plasmodiophora que
M) Mac Bride : Bull. Lab. Nat. Hist. lowa, 1893.
(2) Magnus : Weitere Notiz über das Ports von Plasmodiophora Brassicæ
® wilden Cruciferen (Sitzungsber. Naturw. Ges. Isis, Dresde, 7 P-
(3) Halsted : C/ub-Root in common Weeds: (Bull. Torrey Bot. Club, vol. XXE,
, P. 76, 2
4) Massee : Note on the disease of Cabbages and allied pes sous us
{ Finger and Toe » (Proced. Roy. Soc. London, vol. LV ee 1895, p.
Rev, gén. de Botanique . Pet …
306 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
MM. Viala et Sauvageau ont rapporté un myxomycèle auquel ils attri-
buent la cause de la Brunissure de la Vigne. Ce parasite n’a été observé
par eux qu’à l’intérieur des cellules de l'hôte, où il forme des plasmodes
plus ou moins spumeux, de couleur jaune rougeâtre.D'après M.DEBRAY (1)
le parasite de la Brunissure n’est pas spécial à la Vigne et peut s’obser-
ver chez un grand nombre de végétaux (68 espèces). On l'y trouve sous
divers états. Dans les parties bien vivantes de la plante hospitalière, il
se présente sous trois formes différentes : 1° plasmode intimement
mélangé au protoplasma de l'hôte, et dont il est difficile de le distinguer ;
2° plus fréquemment, plasmodes condensés, de couleur jaune soufre,
de forme sphérique ou ellipsoïdale ; 3° parfois plasmodes spumeux,
TE ons de nombreuses vacuoles. Dans les parties mortes ou forte-
nt attaquées, le parasite se présente soit à l’état de kystes, soit à
lé ba céroïde, Les kystes sont sphériques ou mamelonnés; à leur surface
le protoplasma s’est durci et forme une pseudomembrane ; les kystes
sphériques peuvent germer par bourgeonnement à la façon des levures.
Parfois toute la masse du protoplasma prend la consistance de la
membrane et devient orangée ou brune, c’est l’état céroïde. M. Debray
croit avoir observé la germination de ces corps céroïdes : ils donne-
raient de petits bourgeons sphériques jaunes. Plusieurs plasmodes
peuvent se fusionner en un seul sans contraction. Un plasmode peut se
diviser en plusieurs masses soit par étirement, soit par bourgeonne-
parasite de la DT RE s'éloigne donc du Plasmodiophora Brassicæ
Pour M. Debray, il constitue un genre particulier Pseudocommis, lequel
serait le type d’un groupe spécial de Myxomycètes, les Pseu docommi-
dées, intermédiaires entre les Myxomycètes proprement dits et les Vam-
pyrellées,.
. RozE (2) a repris l’etude du Pseudocommis vitis Debray
(= Plasmodiophora vitis Viala et Sauv.). Il a retrouvé cet organisme
dans ls tubercules de certaines variétés de pomme de terre. SOUS les
formes de plasmodes et de kystes sphériques jaunes que M. Debray
avait déjà signalées dans les feuilles de la même plante. Des essais
la brunissure dans les feuilles, M. Roze en conclut que le Pseudocommis
parcourt un cycle de développement très simple : il passe des tuber-
(4) Debray : La Brunissure chez les végétaux (Revue de Viticulture, 18%);
Nouvelles recherches sur la Brunissure (Comptes Rendus de l’Ac. des Se.,
; ? » P: % 1
(2) Roze : L Pseudocommis vitis Debray dans les tubercules de pomnie d ”
terre (C. R. de lAc. des Sc., t. 124, 1897, p. 704.
REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 307
cules aux feuilles par l'intérieur des tissus; puis, entraîné à l’état de
kystes dans les feuilles fanées qui tombent sur le sol à l’automne, il y
germe et envahit les tubercules nouveaux. D’après M. es, le plasmode
examiné en préparations microscopiques peut, dans certaines condi-
tions, reprendre sa vitalité et donner un plasmode incolore (comme
Debray l’a déjà observé sur la Vigne) ; ce plasmode est plus actif que
le premier, il entoure les grains d’amidon et les corrode.
Recherchant le Pseudocommis chez les végétaux les plus variés,
M. Roze (1) = observé dans un grand nombre de plantes cultivées,
où le myxamibe serait soit le précurseur soit le commensal de champi-
gnons plus élevés en organisation qu’on aurait jusqu'ici décrits comme
la cause du mal ; il l’a retrouvé aussi dans beaucoup de plantes bul-
beuses, surtout en serre AE dans des plantes aquatiques, Algues
diverses, Elodea (où l’action du parasite lui a semblé provoquer une
accélération des MORE DURE AN etc.
Il fant convenir qu u Pseudocommis, d’une
part, cette ubiquité extrême qui semble être sa ne (car on
ne la retrouve à un tel degré chez aucun autre Champignon), et aussi,
dans un
gnons à qui jusqu'ici on attribuait le rôle d’agents pathogènes, tous ces
faits ne sont pas sans soulever dans l’esprit un doute sur l’autonomie
même du Pseudocommis aussi bien que sur sa valeur pa RE
Précisément M. Massee, par l'examen d’un cas particulier, a donné
ce doute une base des plus sérieuses. Étudiant diverses Grebiiées
atteintes de la maladie dite du «Spot », et constatant une très grande
es à
attribua d’abord la maladie à un parasite analogue qu'il appela Plas-
modiophora orchidis. Mais bientôt, après des essais infructueux d’ino-
culation de la maladie, M. Massee (3) se rendit compte, par d’ingé-
nieuses et minutieuses expériences, que le « Spot » est déterminé sim-
plement par des agents physiques, en particulier par un brusque a abai
ment de température. En laissant séjourner, sur une feuille saine, de
betits morceaux de glace, en maintenant la température basse et
latmo osphère saturée, on peut produire sur les feuilles e des
taches qui évoluent comme celles du « Spot », et on constate que les
(1) ar Du Pseudocommis vitis el de sa présence dans les plantes es
(Bull. mycolog., t. 13, 1897, p. 162); Nouvelles observations sur le Psew
us “gts Debray (id., p. 172); Recherches rétrospeclives sur le Pseudo-
Commis (id., 1897, p. 217); De la présence du Pseudocommis dans les plantes
Submergées d'eau dvode el pa plantes marines pe 1897, p. 228).
(2) Massee : On an Orchid-Disease (Annals of Botany, vol. IX, 1895, n°
70).
35,
p. 1
(3) Massee : « Spot » Disease of Orchids (Ann. of. Bot., vol. IX, era
n° 95, p. 421,1 a coloriée. Traduit dans la Revue mycologique, 1896, p. 63
de | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
4, vésicules peu vacuolaires, fortement colorables : b, vésicules voie nine
et remplies de vacuoles. Gr. = 300 environ (d’apr. Massee).
de Massee, les résultats obtenus sont particulièrement saisissants.
Dans les cellules en voie de dégénérescence apparaissent des sphères
réfringentes hyalines, où les grains de chlorophylle et d’amidon se sont
comme dissous peu à peu. Bientôt ces sphères, chargées de tannin,
se creusent de vacuoles, grandissent, envahissent toute la cellule et
prennent laspect spumeux soient observé dans le Pseudo-
commis. Ce réseau change constamment de forme et simule ainsi les
mouvements ———. du Pseudocommis ; mais M. Massee a vu
immersion dans une solution d'acide
osmique au 1/100, ce a enlève touié incertitude et établit la nature
non plasmodique S formations. Dans certaines cellules d’Eria
rosea (fig. 53, A) Plata est complètement recouvert de petits
globules tannifères qi donnent l'apparence des amas de s spores de
Plasmodiophora vitis
M. Massee à donc réalisé ex xpérimentalement, par de simples : actions |
physiques, des formations très semblables à celles que présente 1
Pseudocommis vilis à ses divers états de D 2 ap Dans 1e
Le
RS
REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 309
_ même ordres d'idées, M. Decacroix (1) a observé, sur un Catleya atta-
qué par ie Ceuthospora minima, un contenu d’apparence pseudoplas-
modique qu’il considère comme Je produit de l’action du parasite sur le
protoplasma cellulaire de l'hôte. Enfin, d’après M. Massee, ce sont des
conditions analogues à celles qui déterminent le « Spot » qui, dans les
feuilles de Tomates, produisent la maladie décrite par ABBEY (2) et que
cet auteur avait rapportée à un organisme parasite, le Plasmodiophora
tomati.
Pour combattre cette manière de voir, M. Roze (3) a invoqué de
nouvelles preuves à l’appui de l'existence du Pseudocommis. Il a fait
remarquer d’abord que les aspects du parasite différaient profondément
le ceux que présentent les cellules ordinaires en voie de dégénéres-
cence. Il a en outre réalisé des expériences d'i
modes issus de Pomme de terre, il a infecté de nombreuses graines,
lesquelles, mises à germer, ont donné des plantules dont les feuilles
renfermaient le Pseudocommis.
En résumé, il semble que la question ne soit pas encore entièrement
résolue pour la plupart des cas, et le travail de M. Massee semble même
mettre en doute l’autonomie du Pseudocommis vitis (= Plasmodiophora
vitis). De nouvelles observations et surtout de nouvelles expériences
Sont nécessaires pour éclaircir ce point encore obscur de la Biologie
végétale et pour montrer si le parasite existe partout où il a été signalé,
ou bien au contraire si ce sont les idées de M. Mussee à ce sujet qui
_ doivent être généralisées. D'ailleurs, même en supposant démontrée de
façon irréfutable l'existence du parasite de la Brunissure, la question
se pose encore, dans certains cas tout au moins, de savoir si cet orga-
nisme est pathogène ou non. Un examen critique devient alors néces-
Saire pour chaque cas particulier; mais un tel examen sort manifeste-
ment du cadre de cette Revue, et nous ne le ferons pas ici.
Acrasiées. — Reprenant l'étude des Labyrinthulées, ce groupe
_ Curieux de Myxomycètes qui se rapprochent des Acrasiées par leur plas-
_ Mode agrégé mais qui sont parasites comme les Plasmodiophorées,
M. Zorr (4) a suivi la formation et la germination des spores ou formes
(1) Delacroix : Espèces parasites nouvelles (Bull. Soc. Mycol., 1897, p- gi
(2) Abbey : The « drooping » disease in Tomatves (Journ. Hort., sér. ”
360
| vol. XXX, 1895
? 7), P
(3) Roze : Sur le Pseudocommié vilis Debray, et sur de nouvelles preuves de
l'existence de çe Myxomycète (C. R. de l’Ac. des Se., t. 124, 1897, p. 1109).
(4) Zopf: Beiträge zur Phys. und Horph. nied. Organ., IL, 1892, p. 36, et . un.
» P. 60, avec 2 fig. ï À one Le ) _ ‘ à
310 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
émettant un ou deux pseudopodes qui percent la membrane du kyste.
Souvent les amibes restent pendant un temps considérable à l’intérieur
du ai avant de s'évader; ils l’entraînent alors dans leurs mouve-
ments
M. es NGEARD (:) a créé un genre nouveau, Sappinia, pour une
Acrasiée (S. pedata) qui s'est développée sur du crottin de ein et
qui présente dans son développement des caractères intermédiai
entre les Rhizopodes amæbiformes, tels que les Amwba, et les pénenee
déjà connues, surtout les Copromyxa. Tous les myxamibes passent à
état de spores, mais les amas sporifères ont une forme irrégulière,
- mal définie, ce qui est une différence avec les Copromyxa.
ndosporées. — Nous n'avons à signaler qu’un petit nombre de tra-
vaux relatifs au développement des Myxomycètes endosporés. Mac
CLATCHIE (2) a obtenu la germination des spores de plusieurs espèces :
da, Hermiarcyria rubiformis,
particulier Reticularia umbrina, les spores germent très facilement et
très vite, par exemple au bout d’une heure dans leau distillée.
M. EL. Duranp (3) après avoir décrit et figuré plusieurs Myxomycètes
rares de l’état de New-York (Arcyria macrospora, Cribraria purpurea,
Trichia erecta), donne le développement de l’Enteridium Rozeanum
Rost., depuis la germination de la spore jusqu’à la formation des plas-
modes. Les zoospores de cette dernière espèce sont assez particulières,
ayant en général deux cils, un à chaque extrémité. Enfin, M. ZoPr
décrit l’état plasmodial d’un myxomycète, qui est probablement Ænte-
romyxa paludosa Cienk., lequel se développe dans le test des Saccaminia.
Systématique. — La systématique du groupe des Myxomycètes à
donné lieu à un assez grand nombre de travaux, et plusieurs genres
et espèces nouvelles ont été décrits. M. ScmiLsersky (5), par des ral-
sons tirées de la structure du sporange, propose de détacher Cribraria
mirabilis de ce genre, pour le ranger dans le genre Dictydium. I décrit
aussi une nouvelle espèce Physarum mucoroides, parasite sur la tige
et les feuilles de Sedum carneum; dans les nœuds du capillitium. de
celte intéressante espèce se trouvent des corpuscules calcaires.
(1) Dangeard : Contribution à l’étude des Acrasises (Le Botaniste, V° série, .
1896, p. 1, avec :
@) Mic Clatchie : Not on germinaling myxomycetous [spores (Bot. Gazette,
vol. XIX, 1894, p. 245).
(3) EL. Durand : Some rare Myxomycetes of central New-York, wilh notes
on the germinalion of Enteridium Rozeanum (Bot. Gaz., vol. XIX, 18%, P. 89,
avec 2 pl.). À
(4) Zopf : Zeitschrift Qu wissenschaftliche Zoologie, vol. LVII, fase. #, mai
189%, p. 618, avec 2 fi
(5) Schilbersky : + + Baitrègé zur Morphologie und eee der nee
mycelen (Bot. Centralblatt, vol. _—.— 1896, p. 81, avec 1 ;
REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS su
D érie de not écutives à sa «Monographie», M. LisTER(1)
étudie diverses espèces critiques (Crateriachæa mutabilis Rost. et Chon-
drioderma simplex Schræt.), rares ou nouvelles (Badhamia foliicola).
Sous le nom de Xleistobolus pusillus et Didy mium oculatum, M. Laie-
PERT (2) décrit deux nouvelles espèces de Myxomycètes, trouvées toutes
les deux sur des bois de Pin mort. Xleistobolus forme un nouveau
genre caractérisé par ses sporanges solitaires, sphériques, sessiles, à
opercule circulaire à bord denté, avec un double péridium et un capilli-
tium rudimentaire formé seulement de quelques filaments courts.
Enfin l’on doit à M. Roze la création de plusieurs genres nouveaux,
comprenant des formes d’une extrême simplicité. Le Vilmorinella mi-
crococcorum (3) se développe dans le mucus d’un microcoque observé
dans la gangrène de la pomme de terre. A l'état végétatif, c’est un
myxamibe formé de sphérules plasmodiques qui se gonflent par l'eau
et qui peuvent pousser des bourgeons s’isolant en sphérules-filles.
;
d
Z
infecter de la fécule saine de pomme de terre, et même de la fécule de
blé, en se servant pour cela de fécule contaminée de pomme de terre. Il
est à remarquer que, dans ces divers passages, les caractères morpho-
logiques des plasmodes changent avec la nature et la grosseur des
grains d’amidon. Aussi faut-il peut-être n’accorder qu'une valeur provi-
soire à ces genres et espèces uniquement définies par les caractères du
plasmode, et, ainsi que le pense M. Roze lui-même, attendre, pour les
classer, de les connaître mieux. Les mêmes observations s'appliquent
V, 1897,
t : Ueber zwei neue Myromycelen (Verhandl. K-K. Zool. Bot.
en, L, 44, , p. 20, avec 1:
e : Un nouveau type générique de Myxomycèles (C. R. Ac. SC...
17). — Vilmorinella, nouveau genre de Myxomycetes (Bull.
., t. XIE, 1897, p. 89).
Roze : L’Amylotrogqus, un nouveau genre de Myxomycèles (Journal de
) g.}. — Les espèces du genre Amylotrogus,
II, 1897, p. 76, avec 1 pl). —
. Ac. Sc., t. 124, 1897, P. 2481.
312 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
sans doute au nouveau genre Xanthochroa Solani, établi par M. Roze (1)
pour un myxomycète jaune d'organisation très simple, qui se développe
sur les tubercules de pomme de terre, vivant des restes de l’Amylotrogus, |
et dont le plasmode amorphe s’enkyste à un moment donné dé se
conserver.
Les Myxomycètes des États-Unis ont fait l'objet de divers mémoires
et notes. Dans un ouvrage d'ensemble non encore achevé, M. MorGan (2)
étudie avec détail les Myxomycètes de Miami Valley dans l'Ohio. Outre
un assez grand nombre d’espèces nouvelles, l’auteur a créé deux genres
nouveaux. Dans la famille des Physaracées, il réunit dans le nouveau
genre Cytidium sept espèces de Didymium et de Physarum, lesquelles se
distinguent des Physarum proprement dits en ce que la columelle donne
naissance au capillitium, ce qui indique une relation avec les Didymium
annexées au travail représentent les sporanges, capillitium et spores
es espèces les plus intéressantes.
Se plaçant uniquement ‘au point de vue systématique, M. SHELDON (3)
dresse la liste de 42 espèces de Myxomycètes du Minnesota; mais pous
sant le « pre de PÉRPrES » use à ses nue mt ere il
supprime une b qu s depuis
Linné et les remplace par de très anciens noms dé doutes qu'il essaie,
On doit à M. Rex (4) quelques études sur la soiré et le dévelop-
pement d'espèces déjà connues. Enfin mentionnons pour terminer diver-
ses notes dues à MM. O.F. Cook (5), MorGAN (6). BELL Lu noie (8).
(1) E. Roze : Le Pseudocommis vitis es les ARDENNE de pomme de berre
el'un nouveau genre de Myxomycètes (Bull. Soc mycol.,t. XII, 1897, p- 155) -
ac Morgan : The Myxomycetes of the ha Valley, ni (Journ. Cincinnati
- Hist., 1893-1896, avec 7 planches).
me Sheldon : 4 Study :of some Minnesota Mycetozoa (Minnesota botanical
re NE n° 9, fasc. VII, 1895, p. 462).
(4) R otes on Cribraria minutissima and Licea minima (Bot. , 1894,
p. 397). — es chæa Thomasii (Proc. Acad. of nat. Se, of Philadelphia, ur 1894,
(5) O. Cook : guet nomenclature in the Myxomycetes (Bull. Torrey
Bot. CI. si 1895,
: Av r Fa of Mucilago spongiosa Leys (Bot. Gaz., vol. XXIV,
(7) Bell : The slime moulds Myxomycetes of Crete. Relevé de 16 Myxomycètes:
(8) Cliflord : Notes on some physiological properties of a myxomycele re
modium (Ann. of Bot., vol. XI, 1897, P. 179, avec 3 fig.).
(A suivre) L. MATrRUuCHOT.
PACE le RE
REVUE DES TRAVAUX
SUR
LA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS
PUBLIÉS EN 1894-1897 (Suite).
Pour terminer les ouvrages relatifs aux Lichens européens, il nous
faut revenir sur nos pas et passer en Turquie avant de gagner l’Asie-
Mineure.
M. ZancLBRUCKNER. avec lequel nous étions tout à l'heure en Autriche,
a fait connaître une petite collection de Lichens formée en 1893 par
M. Dôrfler dans l’Albanie (1). Elle comprend seulement 25 espèces avec
une variété nouvelle: Verrucaria papillosa var. mesospora.
Au mois de septembre 1896, M. Harutian Abeljang a fait l'ascension
du célèbre mont Ararat, en Arménie, dont le sommet était alors couvert
de neige. Il a pu néanmoins y récolter quelques Lichens intéressants à
cause de l'altitude fort élevée, 4912 mètres, où ils végétaient. M. le
elegans Ach., le Gyalolechia aurella Arn. et le Placodium disperso-
areolatum. Schar, tous européens, ainsi qu’un Lecanora et un Lecidea
Qui n’ont pu être déterminés exactement, Aucune de ces espèces n’est
commune avec celles du mont Rosa, dont il a été question plus haut,
€ Lecanora elegans se trouve dans les régions les plus froides, au
Spitzherg, par exemple, mais le Placodium disperso-areolatum, quoique
Végétant seulement dans les régions alpines, ne se rencontre que dans
les mont méridionales de l’Europe (sud de la France et de la Suisse,
ltalie).
De l'Arménie, nous descendons dans le sud de la Perse. Dans ce
royaume, le docteur Stapf récolta, il y a une vingtaine d’années, une
remarquable collection de Lichens qui ont été déterminés, en partie du
moins, par M. Müller (3). Quelques-uns provenant des environs de Bus-
Chire n'avaient pas été soumis à ce célèbre lichenologue ; M. le docteur
STEINER (4) les trouva dans l’herbier de l'Université de Vienne, les étudia
1) A. Zahlbruckner : Lichenes albanici a el. Dürfler anno 1895 lecti (Extr. de
l'Hedwigia, 1897) ; br. in-8° de 4 pages. ee
(2) F. Arnold : Flechten auf dem Ararat (Extr. du Bull. de l'Herbier Boissier,
1897) ; br. in-8 de 3 pages.
(3) Revue de Botanique, t. VI, p. 28. ; : ;
(4) J. Steiner : Beitrag zur Flechtenflora Südpersiens (Extr. du Sitzungsbe -
Fichten der k. Academie der Wissenschaften in Wien, 18%); br. in-8° de 11 pag,
314 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
et y reconnut 21 espèces toutes saxicoles. Sur ce total, 8 espèces sont
communes à la Perse et à l’Europe, 3 le sont à la Perse et au nord de
l'Afrique (Algérie et Egypte) et les 6 autres sont nouvelles. Dans cette
iste, comme dans la précédente, je n’ai pas compris plusieurs espèces
de Ticothecium ou Endococcus, genre placé maintenant dans les Cham-
pignons; je crois qu'il faut ranger dans la même catégorie un genre
nouveau créé par M. Steiner, Verrucula, séparé du genre voisin el
ancien Verrucaria, par l'absence de séntdies. La classification suivie
par cet auteur est celle de M. Müller dont nous aurons occasion de
parler à propos de la Nouvelle-Zélande.
Avec ce dernier nous pénétrons dans l'Inde anglaise pour remonter
ensuite dans la Sibérie en traversant le plateau central. Le révérend
Stevens (1) à récolté dans les monts Sikkin 12 espèces de Lichens
s
dans la Chine. Dans le centre de l'Asie, M. BRoTHERUS (2), subven-
tionné par l’Université d'Helsingfors a exploré les montagnes qui 2
entourent le lac d'Issikoul, surtout au point de vue bryologique; il a
rapporté nas d’autres plantes et en particulier. 62 Lichens, 64 si
l’on compte un Endoecoccus et un Lichen anormal, jusqu'alors inconnu,
Athecaria Sp Nyl. Le nom de ce savant indique que c'est lui
qui a déterminé cette petite verts partagée par moitié en Lichens
fruticuleux et folaciés d’une part et en Lichens crustacés d'autre part.
n bon nombre de ces espèces sont alpines ou pre communes à
scia
SR PT
second, à la Suisse, see que lon peut toujours s'attendre
trouver dans une contrée non encore explorée des Lichens regardée
comme endémiques pour une autre région.
La collection de la Sibérie aie (3) a été formée par MM. Mar-
tianoff et Bartaschow ; elle a été déterminée par M. Waiio qui la dis-
posée suivant la méthode dont il s'en servi dans son étude sur les
Lichens du Brésil. Ils sont au nombre de 130, répartis en 30 genres;
les mieux représentés de ces derniers sont les Cladonia, 17 espèces,
puis les Parmelia et les Lecanora avec chacun 16. Tous à l'exception
(1) J. Müller : Lichenes Sikkimenses a rev. Stevens in montibus Sihkin. Indiæ
orientalis lecti (Extr. du Bulletin de l'Herbier Boissier, 1895) ; br. in-8° de 2 pas.
(2) F. Brotherus : Contributions à la Flore Su de es centrale “
(Extr. du Ofversigt af Finska Vet. Soc. Fôrb., 1897); br. in-8° de 13 3
) E. Waini:: Lichenes in Sibiria meridionali Loets (Extr. des Acta à Soeietats 4
pro Fauna et Flora fenuica, 1896) ; br. in-8e de 20 pages.
TT UE PR ER 2 den RE PU DAE SE NPES| PUUE
PRE : 7e
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 315
d’un seul, le Sticta Wrightii Tuck., ou Ricasolia Wrightii Nyl appar-
tiennent à la région septentrionale de l'Europe, et la plupart végètent
même dans les plaines et dans les montegnes de la France. Le Sticta
Wrightii Tuck., espèce japonaise, indiquée comme douteuse pour la
Sibérie dans mes Lichenes exotici appartient donc réellement à cette
contrée. M. Wainio n’a signalé que 4 variétés nouvelles, nombre de
nouveautés restreint si l’on songe que les Lichens de cette vaste région
sont peu connus. Deux Mémoires. l’un de M. Nylander (1) et l’autre de
M. Müller (2) ont été seuls consacrés je crois aux Lichens de Sibérie,
et ces deux collections sont moins importantes que celles de M. Wainio.
nom spécifique étant plus ancien que Fauire; V Amphiloma granu-
losum Müll. Arg. ou Lecanora granulosa Nyÿ1. doit se nommer Placo-
ium subgranulosum Wain., parce que cet adjecti granulosa avait
suivre M. Wainio, n’aurait-il pas dû donner quelques explications et
dire ce qu’est le Parmelia caperata, le \ÿpe d’Acharius, car il doit être
représenté dans son herbier. Th. Fries (5) qui a aussi examiné l'herbier
d'Acharius, rapporte la forme américaine cylisphora au \ÿp6, disant,
comme ce dernier auteur lui-même, que c’est un échantillon jeune, non
encore entièrement formé. Quant à un autre changement seulement
proposé et non exécuté par M. Wainio, celui de Cetraria Pinastri
(Scop.) en Cetraria caperata, le Lichen caperatus représentant ns:
espèce, n'est-il pas une de ces mutations destinées à embrouiller plutôt
qu’à éclaircir la lichénographie, et la règle donnée par nr en
en existerait de plus anciens, n'est-elle pas bonne à ; n
n'empêche de mettre dans les ouvrages savants, Ces noms sa AERTe
Synonymie.
Nous commençons notre promenade à travers les deux Av rare
+ + : 3 , i : 23
Par une visite aux terres qui confinent au cercle polaire arctique
(1j W. Nylander: Lichenes Middendorffiant, 1867.
(2) 3. Müller: Lichenes Finschianti, 187. 5
(1 E. Scharer : Enumeratio critica Lichenum europæorum, P- b. 49. y. 1,
(&) Hoffmann : Plante lichenose, tab. 3%, tig. 1, tab. 39, fig. L, ne Run.
(5) Th. Fries: Lichenographia scandinavica, p- 187:
316 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
M. Hartz a recueilli dans le Groenland une importante collection de
Lichens déterminée par le léchénologue danois bien connu, l’auteur
la Flore du Danemark et de celle du Groenland, le révérend DEICHMANN
Branru (1). Elle se compose de 187 espèces réparties en 52 genres; au
milieu de celles qui sont propres à la zone arctique, ou communes à cette
zone et aux hautes montagnes de l’Europe, il en est une que l'on est
très étonné d’y rencontrer, l’Acarospora Schleicheri (Ach.), que l’on
n’avait encore vu que sur les bords de la mer Méditerranée, dans le
sud de la France, en Sardaigne et en Algérie, et sur les côtes de l'océan
Pacifique, en Californie. La forme du Peltigera canina à sorédies
bleuâtres est le P. spuria f. erumpens Tayl., Lichen rare et signalé seu-
lement en Lorraine, en Suisse et dans le Japon
D’après M. DARBISHIRE qui aussi a étudié les Lichens du Groenland, le
total des espèces observées jusqu'alors dans cette froide région serait
de 286. Sa petite collection provenant du district d’Umanak (2) a
augmenté ce total, car il indique deux espèces que l’on n’avait pas ren-
contrées dans les terres arctiques, le Dufouria madreporiformis Acb.
et le Solorina bispora Nyl. Les autres au nombre de 21 sont arctiques
ou alpines.
L'ile de Terre-Neuve et le Labrador ont fourni au révérend Wag-
horne 87 espèces de Lichens déterminés par M. HuzrixG (3) et disposés
par lui dans l’ordre alphabétique: il y a ajoute quelques espèces de
Californie et des États-Unis et on y remarque une espèce nouvelle,
e
s s. M
lobes: dose pape ton (4) en Amérique, mais encore M. ARNOLD,
V h, étudiait en même temps que M. Hulting
lès récoltes de M. “Waglioene et -pübliait la même année que lui deux
: Mémoires : l’un sur les Lichens de Terre-Neuve (5) et l’autre sur ceux
du Labrador (6). On voit que M. Waghorne a agi comme avait fait il
y a quelques années le docteur Delamare dans une île voisine, à Mique-
lon; il a expédié ses Lichens à plusieurs personnes et c’est par centaines
que M. Arnold les a reçus de 1893 à 1896. Dans le premier de ses Opus-
cules, ce dernier nous apprend que M. Waghorne est le troisième bota-
niste qui ait recueilli des Lichens à Terre-Neuve; le premier est Bache-
(4) S. Deichmann Branth: Lichener fra Scoresby Sund og Hold with Hope
(Extr. du Meddelelser om Gronlands, 1894) : br. in-8° de 21 pages.
(2) O0. Darbishire : Flechten ra en à Umanakdistrikt, Kiel, 1897 ; br. in-4°
7 pages avec ? figures dans le .
(3) J. Holting: Beiträge zur AE Nordamericas (Extr. de dei ‘VA
1896) : br, in-8 de 8 :
(4) Bulletin of the Torr. orrey botanical Club, 1895. 5
(5) F. Arnold : Lichenologische es ente : 35, Noufhndlane (EX ares
terriche botanieal Zeitschrift, 1896) : br. in-8° de 39 pages avec 1 plane He
(6) F. Arnold : Labrador, München, 18%, br. in-8° de 18 pages.
de
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 317
lon de la Pylaye de 1816 à 1820 et le deuxième Despréaux en 1829. Celui-
ci en a rapporté une assez grande quantité de Cladonia qui se trouvent
dans l’herbier de Delise; il en existe aussi de très beaux spécimens
dans celui de Bory de Saint-Vincent, appartenant maintenant à M. le
docteur Bornet. M. Arnold a reproduit quelques intéres
santes de la Pylaye. Des espèces très communes chez nous, Zvern
Prunastri, Ramalina farinacea, fastigiata, Las et pollinari, man-
quent complètement à Terre-Neuve; M. Waghorne a trouvé le Z.
farinacea. « Rien n’est plus ligue: dit encore de la Pire que les
parties des bois qui abondent en arbres desséchés couverts par les
Alectoria jubata et sarmentosa. La couleur noire du premier (espèce si
ressemblante au poil des animaux que nos matelots prirent la plante
pour da poil d’ours) ne fait que plus ressortir la couleur d’un jaune
blanchâtre de l'A. sarmentosa; ces deux Lichens vivent fréquemment
entremêlés ensemble, couvrent le tronc et pendant comme des crêpes
funèbres le long des branches mutilées ». M, Waghorne ne dit pas si
ce triste aspect des arbres existe encore. M. Arnold a énuméré et sou-
vent décrit 251 espèces de Lichens dont 5 doivent être rangées parmi
les Champignons ; le Biatora exemptilis, voisin du B. vernalis Ach.,
est nouveau. Le Pertusaria créé par M. Hulting ne se trouve pas dans
cette liste. Les Cladonia ont 28 espèces et de nombreuses formes; les
Gyrophora qui aiment les régions froides, sont également bien repré-
sentés avec 13 espèces; les Rhizocarpon en ont 10 dont plusieurs ne végè-
tent que dans le Nord et les spores de 6 d’entre elles sont figurées dans
la planche. La collection du Labrador comprend 127 espèces dont 3
Champignons; un tiers environ des 124 Lichens véritables ne s’est pas
trouvé à Ter re-Neuve; il y a 3 espèces et une forme nouvelles déjà
publiées par + Eckfeldt à l'exception du £ecidea Eabradorica Arn. La
ore du Labrador, comme celle de Terre-Neuve, se compose d'espèces
Où tout à fait arctiques ou és dans les montagnes et même dans
les plaines de l’Europe. Il faut remarquer que parmi les premières, c’est-
à-dire parmi les espèces rie certaines se trouvent dans le Labrador
et non à Terre-Neuve, par exemple Peltigera Icabrosa Th. Fr., Pertu-
saria dactylina Ach. et P. subobducens Nyl., que l'on voit dans l'ile de
Miquelon. J'ai oublié de signaler une variété nouvelle de l’'Umbilicaria
Pustulata, la var. labradorensis Hulting, de l’anse au Clair dans le
Labrador (M. Hulting écrit partout l’ause pour l’anse).
M. E. Wirrev, le savant monographe des Arthonia, a pabi une
cas Notice . sur les Parmelia de l'Amérique du Nord, qui sont au
re de 27, avec une espèce nouvelle, P. M-potropoides Nyl.; les ren-
+ æbute donnés par cet auteur laissent parfois un peu à désirer
Sous le rapport de l'exactitude. IL dit, par exemple, que la médulle du
P. perluta est insensible à l’action de la potasse, quand ce réactif la
(1) B. Willey : Notes on some North American Species of Parmelia (Extr. du
ï. | Bolanical Gazette, 1896) ; br. in-S' de 4 pages
.
318 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
fait jaunir; que celle de la var. olivetorum Ach. rougit en employant
également la potasse, tandis que ce réactif n'a pas d’action sur elle et
que c’est le chlorure de rs qui la fait rougir, De l’État du Colorado,
M. Penard a envoyé, en t à M. Murzer (1), une collection de 28
espèces, dont une nouvelle, k “ln odina Penardiana. Les Lichens (2)
des montagnes Noires, dans le sud du Dakota, déterminés par M. Wir-
LIAMS, l’auteur d’une étude sur le rare Parmelia molliuscula Ach. sont
la réunion de trois collections, lune faite par M. Bessey près de Custer
City, l’autre par l’auteur lui-même, la même année, dans les environs de
Rapid City et la troisième par M. Rydberg, en 1892, dans la même région
que la première. Ces espèces, au nombre de 83, saxicoles pour plus de
la moitié, indiquent la flore subalpine des régions tempérécs. Une seule
espèce, si elle est bien déterminée, appartient aux terres froides, le
Lecanora oreina Ach., mais il est facile de le confondre avec le Lecanora
Mougeotioides Ny1., qui végète en France. La Flore des Lichens des
environs de Chicago, déterminés par M. Carxins avec l’aide de M.
celles qui sont nouvelles, Lecanora perproxima Nyl. déjà cité et Verru-
caria prospersella Nyl. Il me paraît que c’est un peu court pour faire
reconnaître une espèce nouvelle de dire seulement qu’elle se place près
d’une certaine espèce, qu’elle a le faciès d’une autre espèce et d'en
ere la mesure des spores. Dans ce Catalogue se trouve le Parmelia
cetrata Ach. que M. Willey regarde comme douteux pour l'Amérique
a. Le même M. Calkins (4) a fait déterminer écélriient par
M. Nylander quatre Lichens de l’ouest de la Virginie regardés comme
nouveaux par ce savant, un Lecanora, un Artonia et deux Lecidea,
dont l'un est parasite du thalle d’une espèce foliacée. Le regretté M.
STIZENBERGER (5) a publié l’année de sa mort une liste de 55 espèces
participant par conséquent à la flore arctique et à celle des régions
tempérées. Cette liste, quuique courte, est importante parce qu’elle fait
connaître 6 espèces qui ne se trouvent pas dans le Synopsis de TUCKER-
MANN (6); Ramalina pollinarieila Ny1., des régions arctiques, Pr suia
(1) J. Müller : An enumeration of the plants collected by E. Penard in Calor
during the D NA of, 1892 (Extr. du Bulletin de l’Herbier Boissier, 1895) ;
in-8 de 3 p
er 1 Ÿ Me Lichens of the Black hills and their Atos (Extr:
du Bulletin of the Torrey botanical Club, 1893) ; br. in-8° de 7
LES
(3) W. Calkins : The Lichen-Flura of Chicago and vicinity Et: du Bulletin
of the geobgic il and natural history Survey, Chicago, 1896) ; br. in-8° de 58 pages:
(4) New west Virginia Lichens Extr. du Botanical Gazette, 1896) : in-8, 2 p'8t5:
5) E. Stizenberger : Notes on Western Lichens (Extr. de FErythea; February:
1895) ; in-3 de 3 pages.
(6) €. Tuckerman : À Synopsis of the North-American Lichens.
Le
Fr
ARS HU Es
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 319
lychnœa Nyl., Lecanora cerinella Nyl., L. hypopoptoides Nyl., lecida
meiocarpa Nyl. et Opegrapha atrorimalis NyLl, de l'Europe. Ce court
Mémoire a eu deux éditions, et la seconde (1), faite trois jours après le
décès de M. Stizenberger, contient en plus des 35 Lichens dont il vient
d’être question un Alectoria nouveau, l'A. pacifica, récolté par le doc-
teur Palmer dans la petite île de la Guadaloupe, sur les côtes de la
Californie.
ve MÜüLLer nous pénétrons dans la végétation, sinon tropicale,
du moins des régions chaudes, son opuscule sur les Graphidées récoltées
par M. Eckfeldt (2) dans la Louisiane et la Floride offre, en fait de
nouveautés, 3 Opegrapha, 2 Melaspilea, 3 Graphis et 2 Arthonia. Un
naturaliste du Muséum de Paris, M. Diguet (3) a récolté dans le fond
u golfe # Par 27 Lichens dont. 16 sont communs à Draps
Arabie. Quant àu Æoccella que avais placé avec “a sous le nom
de À. fuciformis, M. Darbishire n'a fait remarquer qu'il appartient au
R. di ea L’énumération par M. Eckfeldt des 40 Lichens ramassés
par M. Palmer en Californie et au Mexique (4) semble dite à la
manière PS certains noms sont orthographiés, un écrivain peu fami-
liarisé avec la lichenologie; ils sont tous, à l’exception de 6, fruticuleux
ou foliacés. Ceux de M. Bessey, professeur à l'Université de Nebraska se
appartiennent ane à ces deux dernières catégories. Ils on
été récoltés sur le mont Orizaba, dans le Mexique, par MM. Smith 5
Bruner et sont au Gb de 68, tant espèces que ap et la moitié
presque de ce total se trouve en Europe. Un autre Mémoire relatif
aux Lichens du Mexique, est celui de M. ee à sur les espèces
récoltées par M. Eckeldt, qui sont au nombre de 29. Le total, dans
louvrage, est de 40, mais les 11 autres nel de pays très éloi-
gnés les uns des autres, de l'Amérique du Nord, de la Patagonie, des
(t) E. Stizenberger : 4 list of Lichens collected by M. R. Reuleaux in the ré
Parls of north America (Extr. des Proc. Cal. Acad. Sci. 30 Augusti 1.95) b
in-io de 4 pages. 13
(2) J. Müller: Graphidea Eckfeldtian in Lousiana et Florida lecta addilis
observalionibus in Graphideas a Re) regionis (Extr. du Bulle-
tin de l’Herbier Boissier, 1895) ; br. in-8° de 10 pages
(3) Abbé Hue : ns de cstes nie rit par w. Diguet (Extr. du Journal
de RÉ ER 1895) ; br. in-&° de 5 p
4) W. Eckfeldt : ne of one pa California and Mexico collected by
Dr pane from 1888 Lo 1802 (Ext ar Lars bations from 4he_N.'6. natlenat
Herbarium, Washington, 1893) : .2
(5) E. Bessey : _. on RARE D in de l'American
br. in-8° de 6 pag
(6) J. Müller : hu ens Eckfeldtiani a cl. J. W. Ec kfeldt Philadelphiensi,
Proserlim in Mexico lecti (Extr. du Bulletin de l'Herbier Buissier , 1895 5); br in-8°
Pages
S
Naturalist, 1 ;
320 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
îles Sandwich, etc. Les espèces nouvelles dépassent le quart de len-
semble; dix d’entre élles appartiennent au Mexique, la onzième, ï
Medusulina texana, est du Texas. Parmi les nouveautés ES A “4
on en remarque une, le Tylophorum ch ré qui Se un à
enre qui n’a que à espèces, en comptant celle-ci. Les autres ant +
Costa-Rica, la Nouvelle-Grenade ou re Vanille et la Nouvelle-
Calédonie. C’est à peu près dans le même temps que le T. moderatum
NyL., de la Colombie et le 7. he site Müll. Arg., de l'Australie, ont été
observés en Afrique, dans l'Usambarau (1). Ce pétit genre se place dans
la série des Epiconiodei, c’est-à-dire près des Caliciées. :
vant de quitter le territoire de l'Amérique septentrionale pour visiter
lesiles des Antilles nous avons à signaler quelques espèces nouvelles de
M. Mëzzer (2) appartenant aux contrées que nous venons de citer, |
États-Unis, Louisiane, Califo nie et Mexique. Ces Lichens lui ont été
envoyés par M. Eckfeldt, et st ceux que ce botaniste avait d’abord
ere à M. Nylender, M. seras fait rs PNSIRRRES Le etes :.
cidé
des Graphidées et des Verrucariées, avec 3 espèces pour chacune É 1
ces tribus; il y a de plus un Parmeliella.
(1) J. Müller: Lichenes usambareuses, 1894.
- (2) J. Müller ; Lichenes exotici, MI et IV (Extr. de l'Hedwigia, 1895) .£ b£::54
in-8° de 11 et 7 pages
(A suivre). Abbé Hue.
EE PR
425 — Lille. Imp. Le Bigot frères. Le Gérant : Th. Clerquit..…
te PUBLICATIONS BOTANIQUES
SE ra
+
das
mimi PH mbion mit Berü chsichti dis Me dic Lu
Doiiues zum Gebrauch bei Vorlesungen und Studien über specielle
und medicinisch-pharmaceutische Botanik (Berlin, Gebrüder Born-
a 1898).
PALLADINE : pores pre 2e édition (Varsovie, 1898, en langue russe).
res matières protéiques dans les plantes 4
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é rsh (I )
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varieti
lo studio della nogenia co 7
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Cav VARA me ee lla morfologia ed allo soiluppo deg i sd 0
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di Brescia (bide 4 SL
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s “Esperinse per combattere la peronosp or @
me eseguite e nel 1895. > ra
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D Ist die Cohäsion des Schwindenden PiHeES der dynamis-
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de _ Gesellschaft, Band XVI, 1898).
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EL ife PAR A LR EE
…. Jouxsox : On th Development pri te Leaf 4e Spo ocarp in Marsilia
ee Grsfoir (Ampais of 8 ot: y, vol. XII, n° XLVI pr
: Pan à Or Histology of en die Qbid. ).
MaGNus : On Æcidium gran es (Re Le: &
DIRIGÉE PAR
M. Gaston BONNIER
MEMBRE DE L'INSTITUT,
PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE
_ Livraison du 15 Août 1898
LIVRAISON DU 15 AOÛT 1898 .
ES DE L'HERMAPHRODISME CHEZ LA MERGURIALE
ET LE CHANVRE (avec _— age le texte), par
M. M. ROME. ne 2 si |.
IL. — INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR LA FORME
_ ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX (avec planches
et figures dans le sde par M. Ch. Dassonville
(uite) . Re a a
ML — REVUE DES TRAVAUX SUR | LA DESCRIPTION ET
LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS, ue en 1804-
1897, par M. _. M. Neue (suite). rue
DE L’'HERMAPHRODISME
CHEZ LA MERCURIALE ET LE CHANVRE
par M. Marin MOLLIARD
Plusieurs plantes dioïques présentent assez souvent des exem-
plaires monoïques et, plus rarement, on observe dans une même
fleur les organes des deux sexes; ce dernier cas est particulière-
ment intéressant, et cela à plusieurs points de vue; car il y a lieu
de se demander de quelle manière apparait cet hermaphrodisme
accidentel] ; est-il une modification de la fleur mâle ou de la fleur
_ femelle par l’adjonction d’un cycle qui faisait normalement défaut,
et dans ce cas est-il de formation nouvelle ou a-t-on affaire à la
_ réapparition d’un cycle avorté, en d'autres termes la fleur normale
est-elle unisexuée fondamentalement ou par avortement ? Ou bieu
_les organes du nouveau sexe qui font leur apparition proviennent-
ils de la transformation des organes correspondant au premier sexe.
En dehors de ce point de vue purement morphologique, se pose
| la question de savoir dans quelles conditions S "effectue cette appa-
_rition d’un nouveau sexe dans une fleur primitivement unisexuée.
Le but de cet article est de faire connaître le résultat de mes obser:
_vations et de mes expériences relatives à la or en et surtout
se au Chanvre.
L — MERCURIALIS ANNUA
Des Holictiou des organes sexués ont élé souvent observées
et brièvement décrites chez cette plante; c’est ainsi que Baillon (1),
Masters (2), Hofimann (3) parlent de pieds mâles de Mercurialis
(4) Baillon : Adansonia, p. 205. A
(2) Masters : Fegetable Teratology, p A SL
“a Hofimann : Zur Gemma (Botanische Zeitung, XXIX, 4871 .
o
Rev. gén. de bete e _ Xe D
322 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
annua portant de fleurs femelles ou des fleurs hermaphrodites; de
même des pieds femelles peuvent présenter des fleurs mâles; j'ai
retrouvé mains individus mâles de cette espèce présentant des
fleurs femelles ou hermaphrodites et dans tous les cas les carpelles
m'ont paru provenir de la transformation d’étamines, et cela pour
deux raisons.
Dans ces fleurs le nombre des carpelles était très variable, de
deux à cinq, souvent trois, tous à ovule bien conformé ou non; or
ce nombre n’est qu ‘exceptionnel dans les fleurs femelles normales ;
le nombre des étamines était diminué d’autant, et de plus dans ces
pieds anormaux j'ai souvent observé des étamines à moitié trans-
formées en carpelles; telle est l’étamine représentée par la figure 56
(B) dont la partie supérieure se termine par un stigmate, et qui porte
Fig. 55 et 56. — A, Étamine normale de Mercurialis annua; B, étamine trans-
formée en partie en carpelle; $, p., sac pollinique; c, us carpellaire ; $l,
stigmate, Gr. —
en dessous de ce stigmate, d’un côté une loge pollinique, de l’autre
une lame dont la face ventrale présente de nombreux poils en tout
semblables à ceux qui èxistent à la surface des ovaires normaux;
du côté de la loge pollinique on observe quelques poils semblables,
ce qui indique un début de transformation de cette partie de l’an-
thère en lame carpellaire.
Cette réduction dans le nombre des étamines correspondant aux
carpelles présents, et cette transformation partielle des étamines
“en carpelles nous donnent à penser que c’est bien aux dépens des
à
ÿ
:
DE L'HERMAPHRODISME CHEZ LA MERCURIALE ET LE CHANVRE 923
élamines que se constituent les carpelles dans les fleurs mâles de
Mercurialis annuua.
Nous avons dit que nous avions affaire à des pieds müles por-
tant des fleurs hermaphrodites parce que les fleurs mäles prédomi-
naient; mais on pourrait objecter que ce sont peut-être des pieds
femelles qui se transforment presque entièrement en pieds mâles et
présentent comme transition des fleurs hermaphrodites; les organes
qui sont intermédiaires entre les carpelles et les étamines seraient
alors des carpelles se transformant en étamines; ce qui nous empé-
che de considérer qu’il en est ainsi, est le nombre souvent supé-
rieur à deux des carpelles; s'il existait une cause physiologique,
quelle qu'elle soit d’ailleurs, amenant la transformation des organes
sexuels femelles en organes sexuels mâles, on comprendrait mal
qu'elle puisse déterminer en même temps | augmentation du nom-
bre des carpelles.
Il peut arriver aussi que des pieds femelles, c'est-à-dire ne por-
tant presque exclusivement que des fleurs femelles, présentent
quelques fleurs hermaphrodites ou mâles; je n’ai jamais vu dans
ce cas le nombre des carpelles augmenter et les étamjnes paraissent
alors provenir de la transformation des staminodes présentées
normalement par la fleur femelle.
Les transformations que nous venons d'étudier tendent à nous
faire considérer la fleur de Mercuriale comme formée, en ce qui
concerne les organes sexuels, par un certain nombre de feuilles
florales qui donnent des étamines dans la fleur mâle, deux carpelles
et quelques staminodes dans la fleur fémelle; c’est à une conclu-
sion semblable, mais établie d’une manière plus sûre, que nous
allons arriver pour le Chanvre.
Nous pourrons de plus établir pour le Chanvre dans quelles
Conditions peut s'effectuer la transformation des fleurs mâles en
fleurs femelles.
Il, — CANNABIS SATIVA
Plusieurs auteurs, tels que Braun (1), ont de même signalé la
présence de pieds monoïques chez le Chanvre, joues _—_— me:
(1) Braun : Bot. Zeitung, XXXI, 1873, P. 267. ?
324 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
fleurs hermaphrodites. Gasparrini (1) dit qu’il a pu obtenir des
transformations des organes sexuels de cette plante en semant les
graines de très bonne heure et il donne un dessin d’une fleur her-
maphrodite obtenue dans ces conditions ; nous y reviendrons plus
loin.
J'ai pu, en cultivant le Chanvre dans une serre, obtenir expéri-
mentalement la transiormation de fleurs mâles en fleurs femelles,
observer toutes les transitions morphologiques entre ces deux
extrêmes et par suite en faire une étude beaucoup plus complète
que pour la Mercuriale. Dans les conditions de culture auxquelles
Je fais allusion, et sur le détail desquelles je reviendrai tout à
l'heure, les pieds mâles, constitués normalement, n'étaient que
l'exception ; presque tous présentaient des fleurs à étamines plus
ou moins transformées en carpelles ; étudions-les d’abord en elles-
mêmes.
Nous pouvons distinguer dans les modifications subies par Îles
fleurs mâles les degrés suivants :
- 4° Les fleurs mâles les moins modifiées diffèrent à peine du type
normal ; la seule différence consiste en ce que la bractée périgonale
entoure plus étroitement la fleur et que les sépales sont moins
développés.
2° Une ou plusieurs des étamines se terminent par un filament
qui a la constitution des stigmates plumeux normaux, mais Ont
une anthère encore bien conformée ; les sépales de ces fleurs sont
soudés sur une plus où moins grande hauteur et chacun d'eux
devient très mince, membraneux ; ses poils disparaissent de plus
en plus ; lorsque la soudure est complète on a un organe rappelant
tout à fait le périgone de la fleur femelle, bien qu’il ne soit pas
en général aussi étroitement appliqué que ce dernier contre les
organes plus internes (Fig. 57 et 58, A et B, et Fig. 63, A).
Quelquefois où observe la concrescence de deux étamines dont
les anthères seules deviennent libres dans leur partie supérieure,
les sacs polliniques correspondant aux bords voisins se fusionnant
également ; il nous sera utile plus tard d’avoir fait remarquer que
dans ce cas les deux étamines soudées partent d’une région plus
centrale de la fleur que les trois autres étamines que nous SUpp0-
(1} G. Gasparrini : Ricerche sulla embriogenia della Canape (Ati dr. Acead.
2). :
d, Sc, fis. e math. I
si
À
4 DE L'HERMAPHRODISME CHEZ LA MERCURIALE ET LÉ CHANVRE 395
sons rester isolées, et qui s’insérent assez excentriquement sur le
réceptacle.
30 D’autres fleurs ont toutes leurs étamines soudées bord à bord ;
elles se terminent toutes ou presque toutes par un stigmate et peu-
les côtés Mit “HS, bractée stipulaire : ve bractée banale: s, Sépa
Gr. = 30
Fig. 60 à 6 — À, B, C, trois fleurs mâles de Chanvre, dont les étamines +. à
des nn divers, transformées en carpelles; $.p., Sacs an Gr
Yent présenter des rudiments de sacs polliniques ou en être totale-
Ment dépourvus; nous avons donc à ce degré de transformation
des fleurs constituées par une bractée périgonale entourant étroite
“
x
326 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
ment la fleur, comme cela arrive pour la fleur femelle, un calice
transformé en un périgone, et 5 pièces florales, qui manifestement
sont des étamines transformées et ont tous les caractères de car-
pelles constituant un pistil encore ouvert à sa partie supérieure ;
c'est une fleur femelle présentant le type 5 des fleurs mâles (Fig.
60 à 62, A, Bet C).
4 Certaines fleurs nous présentent une transformation semblable
de l’androcée en pistil, mais à laquelle ne prennent part qu’un
moins grand nombre d’étamines, le plus souvent réduit à deux
(Fig. 59, Cet fig. 64, B); ces deux étamines deviennent alors plus
centrales que les autres, comme les étamines soudées dont je
parlais tout à l’heure et constituent un pistil à deux stigmates; on
trouve tous les intermédiaires possibles entre les deux étamines
libres, à sacs polliniques normaux et le pistil formé de deux
carpelles, parfaitement ferméet contenant à son intérieur un ovule,
par exemple une des feuilles florales portant des sacs polliniques
d'un côté, un ovule de l’autre.
Quel que soit le nombre n des feuilles staminales transformées
en carpelles, les étamines constituées normalement sont toujours
au nombre de 5-n, ou du moins ne sont jamais en nombre supé-
rieur, certaines pouvant s’atrophier et laisser seulement des traces
plus ou moins apparentes de leur présence.
5” Supposons maintenant que cette atrophie s’étende aux trois
élamines qui ne se transforment pas en carpelles et nous serons
en présence d’une fleur tout à fait comparable à la fleur femelle
normale (Fig. 65, C).
J'ai souvent rencontré parmi ces fleurs dont l'appareil sexuel se
réduit à deux feuilles, l’une des feuilles constituée par une étamine
ne différant de l'étamine normale que par labsence de filet et la
présence d’un prolongement stigmatique, l'autre ayant la forme
d’un carpelle ouvert présentant ou non un ovule. Si on observait
isolément ce dernier cas on croirait avoir affaire à des fleurs femelles
dont les carpelles deviennent libres et dont l’un prend la structure
d’une étamine ; mais la série des autres transformations qu'on peut
observer sur le même pied, montre que ce sont hien, comme toules
les précédentes, des modifications de fleurs mâles.
Ce n'est qu'exceplionnellement que les ovules apparaissent dans.
les fleurs où les carpelles restent ouverts; cependant on peut obser-
ver sur des fleurs constituées par 5 étamines métamorphosées en
_carpelles à peine soudés à leur base un ovule occupant le centre du
disque formé par la partie concrescente de ces carpelles.
En restant au point de vue purement morphologique ces trans-
formations nous fournissent plusieurs renseignements sur la struc-
À _ Fig. 63 à 65. — A, B, deux fleurs mâles de Chanvre se rapprochant du type de
la fleur femelle, complètement réalisé dans la fleur C; s, sépales ; €, carpelle;
S. p., sacs polliniques. Gr. — 17 pour les fig. À et C. Gr. — 60 pour la fig. B.
ture de la fleur du Chanvre. Nous avons vu en effet le calice se
réduire de plus en plus à partir de la fleur mâle typique et arriver
à prendre la forme du périgone de la fleur femelle; nous sommes
donc amenés à regarder ces deux organes comme équivalents.
Nous avons de plus assisté au passage graduel de la fleur
mâle à la fleur femelle en ce qui concerne les organes sexuels; les
5 étamines se sont transformées en 5 carpelles ou plusieurs se sont
atrophiés, se réduisant en fin de compte à deux feuilles carpellaires ;
nous n'avons jamais observé d’étamine ou de carpelle isolé se ter-
_ Minant par deux stigmates ; il est donc logique de regarder le pistil
du Chanvre comme formé par autant de carpelles qu'on y compte
de stigmates, c’est-à-dire deux.
. Les feuilles carpellaires ne seraient autre chose que deux des
cinq feuilles développées sous forme d’étamines dans la fleur mâle,
en d’autres termes il n°y aurait qu’un seul cycle de feuilles sexuelles
dans la fleur du Chanvre, cette fleur serait unisexuée fondamenta-
DE L'HERMAPHRODISME CHEZ LA MERCURIALE ET LE CHANVRE 327
à
RE REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
lement et non par avortement. Nous arrivons pour le Chanvre à la
même conclusion que Seemen ({} pour les fleurs de Salir et par
des considérations du même ordre.
On trouve souvent à la base de l'ovaire de la fleur femelle nor-
male du Chanvre de petites saillies, pouvant se développer sous
forme d’appendices cylindriques et dans lesquelles Briosi et
Tognini (2) voient des représentants des étamines atrophiées; ces
auteurs ajoutent qu'on ne trouve qu’exceptionnellement 5 de ces
saillies et expliquent ce fait par la difficulté qui existe dans l’obser-
vation de ces organes souvent très peu développés: cela ne fait
que nous confirmer dans nos conclusions; nous n avons pour noire
part, jamais observé plus de 3 de ces émergences ; elles correspon-
dent à celles des 5 pièces florales qui ne sont pas développées en
carpelles.
La figure par laquelle spot représente les fleurs herma-
phrodites du Chanvre nous montre un axe sur lequel s’insèrent en
hélice très allongée 5 étamines, et qui se termine à sa partie supé-
rieure par un pistil; nous n'avons jamais rien observé de semblable;
ou celte figure est inexacte ou Gasparrini a eu affaire à un autre
phénomène que celui qui nous occupe, tel qu'une prolifération
centrale de la fleur.
L'étude anatomique des fleurs mâles plus ou moins profondé-
ment transformées de manière à se rapprocher du type de la fleur
femelle ne m'ont fourni en plus de ce que nous avons appris par
l'étude extérieure, qu’un fait un peu nouveau. Les étaminés pré-
sentent dans la formation des grains de pollen les phénomènes
normaux, qui s'arrêtent le plus souvent à la constitution des
cellules mères proprement dites des grains de pollen; dans cer”
tains sacs polliniques, surtout dans ceux qui sont le plus réduits,
on observe à côlé de ces cellules mères, qui présentent une taille
normale, une cellule véritablement géante (fig. 66, À, €. 4.); elle esl
ordinairement située immédiatement contre l’assise nourricière, ce
qui pourrait faire croire qu’elle provient de cette assise et n'est pas
homologue à une dns mère pollinique. mais peut aussi 0CEUPET
{t: 0. Seemen : pps Blütenbildung bei einer Salix fragilis (OEsterr. bot.
Zig. 1895, n° 78. 1.
2) Briosi et T. i: Imtôrno alla Anatomia della Can apa Pars ; À Orgai +
sessuali (Milano, 1894), p. 53. “4
DE L'HERMAPHRODISME CREZ LA MERCURIALE ET LE CHANVRE 329
une situation parfaitement centrale dans le sac pollinique et
_ être entourée de toutes parts par des cellules mères à l’une
desquelles elle est par équent équivalente. Cette cellule devient
* vacuolaire, son protoplasma moins granuleux et son noyau ne tarde
pas à se diviser en deux, chacun des noyaux n1, n», résultant de
cette division s'écartant l'un de l’autre, entourés par une partie du
protoplasma primitif. ee
On ne peut s'empêcher de comparer ces phénomènes à ceux qui
* Fig. 66 et 67.— À, portion de sac pollinique ; ép., épiderme; 4. #., assise nourri-
cière ; c. M. p., cellule mère pollinique normale ; €. g. cellule mère poilinique
, géante à deux noyaux n, et n,; C. d., cellules mères polliniques bordant Ja
cellule €. g: B, sac embryonnaire correspondant. Gr. = #50.
se passent dans la formation du sac embryonnaire ; On observe dans
les deux cas la même division du noyau et du protoplasma sans
formation correspondante de cloison. Nous sommes tentés de plus,
Par ce que nous avons décrit précédemment, à voir ici la transfor-
Mation d’une cellule mère pollinique en une cellule mère de sat
embryonnaire, la transformation d’un sexe dans l’autre portant alors
sur les cel lles elles-mêmes, sans que l'organe dans lequel
elles prennent naissance soit modifié dans sa forme externe ; ne
&st-ce bien là l'interprétation qu’il faut donner de ce phénomène,
ou bien se trouve-t-on simplement en présence d’une dégénéres-
ne sont pas destinées à atteindre dans les plantes examinées 2.
{
ténce particulière des cellules mères des sacs polliniques qui
330 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
complet développement ? Pourquoi, si ce sont des cellules mères
polliniques évoluant à la manière d’une cellule mère de sac
embryonnaire, pe se divisent-elles pas davantage et n’y observe-t-
on pas la constitution des huit sons caractéristiques des sacs
embryonnaires ?
Pour répondre à cette dernière objection, il suffit d'examiner
le sac embryonnaire d’un ovule porté par la même plante dans
une fleur plus transformée dans le sens femelle ; ce sac embryon-
naire à une taille tout à fait comparable à celles des cellules mères
polliniques géantes en question et leur développement s'arrête
également à la formation de deux cellules rappelant beaucoup
celles qui se constituent dans les cellules mères polliniques qui
nous occupent.
Quant à l'hypothèse d’une dégénérescence spéciale des cellules
mères polliniques, rien ne vient l’appuyer ; lorsque celles-ci ne
doivent pas arriver, et c’est ici le cas, à la constitution des grains
de pollen, elles meurent sans prendre de caractères particuliers
(nous exceptons le cas où les cellules mères polliniques subissent
une action parasitaire, auquel cas elles peuvent évoluer en cellules
parenchymateuses ou autres, mais alors sans se diviser préalable-
ment) et c’est ce que font ici même toutes les autres cellules mères.
Nous avons donc, pour regarder ces cellules comme étant des
cellules mères polliniques se transformant en cellule mère de sac
embryonnaire, les raisons suivantes : elles ont des dimensions
comparables à celles des cellules mères de sac einbryonnaire nor
males, elles subissent une division tout à fait semblable, qui, dans
les deux cas, n’est pas suivie d’une nouvelle division, et enfin on
observe autour de ces cellules mères polliniques géantes des cellules
également homologues des cellules mères polliniques, qui restent
accolées contre elles, sont visiblement digérées par elles et sont
tout à fait semblables à celles qu’on trouve autour du sac
embryonnaire (Fig. 66, e. d.).
Nous avons donc jusqu’à présent. toute raison de croire que 1 1
transformation d’un sexe dans l’autre peut s’observer en ce qui
concerne les cellules sexuelles seules, indépendamment des organes
dans lesquelles elles se forment; on n’a jamais signalé de Sem:
blables transformations d’ une Minis mère pollinique en cellule
mère de sac embryonnaire, mais on connait ne cas de
DE L'HERMAPHRODISME CHEZ LA MERCURIALE ET LE CHANVRE 391
. la transformation inverse chez les Phanérogames; j'ai en particu-
. lier étudié chez le Petunia hybrida le développement des grains de
pollen à l’intérieur du sac embryonnaire (1); il n’est pas plus
étonnant d'assister à la transformation inverse.
Toutes les modifications que nous venons signaler n'ont pas
seulement de l'intérêt au point de vue de la morphologie de la
_ fleur de Chanvre, mais elles viennent s'ajouter au peu que nous
savons sur la détermination du sexe chez les plantes dioiques. Il
résulte, ainsi que l’indiquent Briosi et Tognini dans leur important
travail sur le Chanvre (2), des nombreuses statistiques établies sur
_ des champs de cette plante, que le rapport des pieds femelles aux
; pieds mâles est très sensiblement constant ; on compte en moyenne
È 412 pieds femelles pour 100 pieds mâles, et cette proportion varie
_ très peu pour des cultures de cette plante effectuées dans des con-
ditions variées de terrain, d'humidité, de chaleur ; les variations
_ naturelles de milieu semblent donc ne pas avoir d'action sur la
_ détermination de sexe d’une graine donnée, ou si cette action
. existe elle se traduit par des variations dans le rapport des indi-
vidus femelles aux individus mâles, que ne permettent pas de
_ mettre en évidence les erreurs de statistique ; aussi considère-t-on
que le sexe du Chanvre, plus généralement d’une plante dioïque,
est établi d'une manière définitive une fois la graine constituée.
Nous avons vu que si, au lieu de cultiver le Chanvre dans des
+ conditions ordinaires, on en sème les graines dans une serre, pres-
que tous les pieds mâles offrent dans leurs fleurs des modifications
qui amènent la réalisation plus ou moins complète d’une fleur
_ femelle; nous observons sur un pied donné la transformation d’un
sexe dans l’autre; mais ces pieds sont toujours des pieds mâles par
l'ensemble de leurs fleurs, et les modifications qui nous occupent
seraient moins importantes si, parmi les individus que nous avons
_ ainsi cultivés, nous obtenions toujours la même proportion (| 112 à
100) entre les pieds femelles et ces pieds mâles à fleurs plus ou
. moins transformées. Or il en est loin d’être ainsi : les pieds femelles
ont toujours êté dans mes expériences, en beaucoup plus grande
proportion que dans les conditions normales.
Oo
(1) M. Molhard : Développement de grains de pollen dans l'ovule du Peluni
hybrida (Rev. Gén. de Bot., VI, 1806, p. 49).
2) Briosi e Tognini : L. € p. 105
# k
+ 1 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
PREMIÈRE EXPÉRIENCE. — Sur 160 graines mises à germer, 147
se sont développées, 119 ont donné naissance à des individus à
fleurs femelles toutes bien instituées et les 28 autres à des pieds
mâles, et la plupart de ces individus, 21, présentaient de nom-
breuses fleurs plus ou moins transformées en fleurs femelles, sou-
vent complètement; on compte donc ici 425 individus femelles
pour 100 individus mâles. Admettons que les 13 graines qui n’ont
pas germé aient donné naissance à des pieds mâles, nous aurions
encore 290 pieds femelles pour 100 pieds mâles; or, dans des
centaines de statistiques de même ordre, c’est-à-dire portant sur : à
des nombres de pieds comparables à ceux dont il vient d’être ques- |
tion,et concernant des cultures faites dans des conditions normales,
j'ai toujours trouvé pour 100 individus mâles de 72 à 164 pieds
femelles. 4
2e EXPÉRIENCE. — 200 graines ont été mises à germer ; sur les R
172 qui se sont développées jusqu’à fleur (18 n’ont pas germé, 10
n’ont pas fleuri) 148 ont donné des pieds femelles, 24 des pieds
mâles, dont aucun n’était exempt des transformations que nous .
avons décrites et dont plusieurs n’ont été comptés comme mâles
qu'à cause de la présence de une ou deux fleurs présentant des “
étamines; la proportion est ici, en ne tenant compte que des pieds …
qui ont fleuri, de 616 femelles pour 100 mâles, et si on suppose :
que toutes les autres graines se soient développées en pieds mâles,
de 284 femelles pour 100 mâles. É
Il est très important de tenir compte ici des graines qui n'ont …
pas germé et de celles qui ont donné naissance à des individus qui 4
ne sont pas arrivés à floraison, car on peut objecter aux expériences
de cette nature, où on ne prend pas cette précaution, qu’on mesure
l'influence comparée des conditions auxquelles les plantes sont …
soumises sur les individus de chacun des sexes ; tel facteur pour-
rait augmenter la proportion des individus femelles par exemple,
en empêchant dans une certaine mesure le développement des
individus mâles.
Je viens de rapporter deux des expérierces les plus probantes,
mais j'en ai effectué beaucoup d'autres qui m'ont toujours donné
des résultats dans le même sens, et je suis amené par elles à conclure
que, parmi les individus femelles de ces expériences, s’en trouvent
provenant de graines qui, dans des conditions normales de culture,
:
DE L'HERMAPHRODISME CHEZ LA MERCURIALE ET LE CHANVRE 333
auraient donné naissance à des pieds mâles. Nous avons d’ailleurs
_ compté comme mâle tout pied qui présentait une seule fleur avec
_ la moindre trace d’étamine, pied qui est en somme beaucoup plutôt
femelle que mâle puisqu'il pourrait avoir toutes ses fleurs femelles
à l'exception d’une seule ; que cette fleur vienne à disparaître et le
pied est devenu uniquement femelle et compté comme tel ; les sta-
tistiques établies ne font donc que nous confirmer dans la possibilité
de la transformation d’un sexe dans l’autre, à laquelle nous à déjà
fait assister le seul examen morphologique ; elle est ici établie,
soit que nous tenions compte de l’ensemble des graines semées,
soit que nous considérions isolément les pieds mâles.
Il nous reste à rechercher quel est le facteur qui agit dans ce
cas; nous avons dit que les semis avaient été effectués dans une
serre; les pieds qui se sont développés dans ces conditions restaient
très petits ; leur taille maxima, rarement atteinte, était d'environ
935 cm., leur taille moyenne de 20 cm; ils étaient peu ou pas
ramifiés et ne tardaient pas à mourir après avoir donné naissance
à quelques fleurs qui restaient toujours plus petites que les fleurs
_ normales et n’atteignaient jamais, comme nous l'avons déjà vu,
_ leur entier développement; les grains de pollen, par exemple,
n’arrivaient jamais à leur parfaite constitution ; les conditions qui
ont déterminé la transformation du sexe mâle en sexe femelle
étaient donc très mauvaises pour l’ensemble de la plante; or la
tivement à la détermination
production des individus femelles; en admettant que cette règle
soit généralement exacte, elle souffre ici du moins une exception
des plus nettes : la transformation plus ou moins complète des
étamines en carpelles accompagne ici un très faible développement
de l'appareil végétatif.
J'ai cherché à isoler parmi les différents facteurs constituant le
| milieu dans lequel se sont développés les pieds de Chanvre que
_Dous venons d'étudier celui qui agissai
Prépondérante; par des expériences comparées :
que la nature chimique du terreau dans léquel ont été faits les
semis, que l'humidité du sol, non plus que celle de l'atmosphère,
: que la température n'intervenaient pas, mais que ces transforma-
tions étaient dues à la faible intensité de
j'ai pu montrer
t d'une manière exclusive ou
la lumière que recevaient
334 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
les plantes en expérience; Gasparrini attribuait la transformation :
analogue qu'il a décrite chez le Chanvre à la précocité des semis;
or, j'ai obtenu les mêmes résultats en semant les graines d’un même É
lot au mois de mars, au mois de septembre ou à quelque autre …
époque intermédiaire. L’intensité des transformations varie en .
même temps que l’intensité de l’ombre, et des semis effectués à une 3
intensité lumineuse normale, toutes les autres conditions restant
comparables, n’ont produit que des pieds parfaitement normaux.
En résumé, cette étude des transformations des fleurs mâles
chez le Chanvre nous à conduits aux conclusions suivantes :
A. Conclusions d'ordre morphologique :
1° Le périgone de la fleur femelle du Chanvre est homologue du
calice de la fleur mâle.
20 La fleur du Chanvre est unisexuée fondamentalement.
3 Le pistil de cette plante est formé de deux carpelles.
& Des cellules mères polliniques peuvent se développer à la façon
de cellules mères de sac embryonnaire.
B. Conclusions d’ordre physiologique : ‘
5 Le sexe n’est pas absolument déterminé dans la graine du Chanvre
et des conditions anormales peuvent le modifier.
6° Nous observons une transformation des pieds mâles en pieds
femeiles dans des conditions très grrr au développement - ;
l'appareil végétatif. Ë
7 Cette transformation est due à une faible intensité lumineuse (1).
En rat du Laboratoire de Botanique de la Faculté des Sciences, dirigé parï
.G. Bon
INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX
SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX
par Ch. DASSONVILLE /Suile)
il. CHANVRE.
Avant d'exposer en détails, comme je viens de le faire pour le
Sarrasin, mes expériences sur le Chanvre, je tiens à faire remarquer
que, dans quelques carrés, le nombre des plantes qui a poussé a
_ été très faible. Ces carrés n’entrent pas en ligne de compte dans
_ l'étude qui suit.
{o Aspect extérieur des récoltes.
L'examen des plantes à l’état vert à été fait le 17 juin et le 11 août.
17 juin. Les dimensions moyennes des tiges dans chaque carré
: sont représentées fig. 9. :
4 D’après cette figure, les résultats suivants sont faciles à voir :
1 L'azotate de potasse et le phosphate de potasse ont une
. influence très avantageuse sur la végétation. Il y a un optimum au
_ carré n° 2 pour ce dernier sel.
2 Le chlorure de potassium et l’azotate de soude sont favorables
aussi ; mais l'effet est déjà moindre que pour les sels précédents.
Tous les deux présentent une dose oplima.
% Le chlorure de sodium s’est montré utile à la plus faible
dose. A toutes les autres doses il a été nuisible, et cela d'autant plus
_ qu’il était plus concentré.
| &o Le sulfate de chaux et le sulfate de magnésie n’ont eu d'efet
appréciable qu’à la dosé maxima.
_ 5 Le phosphate de fer s’est montré légèrement préjudiciable
l’une façon uniforme. . .
Te 2 SP NE RUES RE A ee CN HE D re
- 336 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Je n'ai représenté ni l’oxalate de potasse, ni le nitrate d'ammo-
niaque parce que les eultures de ces deux sels contenaient, dans
chaque carré, des plantes de dimensions très inégales et que, par
suite, la moyenne, difficile à évaluer avec précision, n'avait aucune
signification.
11 août. A cette époque, les dimensions de quelques tiges obte-
nues avec l’oralate de potasse sont deux fois plus grandes que dans
ASE :
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: 6, SQ'Ca a De |
Jans sels 5 6° + ans sels.
Le PO*Fe” De LE Ns [4e 1
s
Fa
Doset Dose? Dose 4 Doseë
Fig. 68. — Courbe montrant les dimensions moyennes des tiges de Chanvre
ivant le ur culture dans différents sels.
les autres milieux ; mais, pour les raisons que j'ai données précé-
demment, il est impossible de tirer une conclusion de cet avantage
Peut-être ce sel exercetil une action très défavorable à à la ser
nation ? :
Les autres cultures ot paru Do ivoi être classées ainsi, à us “
les dimensions moyennes des plantes:
4° 4zotate de potasse. > hd à poisse 3 avoratr game
ACTION. DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 337
niaque. 4° et 5° Sulfate de chaux et chlorure de potassium. 6? Sulfate
de magnésie. T Phosphate de fer.
8 Culture sans sels.
9% 4zotate de soude. 10° Chlorure de sodium.
Les effets observés, d'après les diverses doses, peuvent être ex-
primés de Ja façon suivante :
4 Sels donnant un développement croissant en raison directe des
doses :
Azotate de potasse. Phosphate de potasse. Azotale d'ammoniaque,
Sulfate de chaux.
20 Sels ayant un optimum.
Sulfate de magnésie (carré n° 2).
Chlorure de potassium (carré n° 2).
30 Sels nuisibles à La végétation en raison directe de leurs doses.
Azotate de soude.
Chlorure de sodium,
4° Sels sans éffet appréciable.
Phosphate de fer.
2 Poids sec.
C’est surtout pour le Chanvre qu'il y a lieu de comparer Le poids
sec à la quantité de sel puisé par la plante et non pas au degré de
salure du terrain. On voit, en effet, dans le tableau qui suit, que, sou-
vent, cette quantité n’a aucun rapport avec le degré de concentration
_ du sel, en raison de la variabilité du nombre des plantes développées
dans les cultures.
Il est à remarquer, d'autre part, que les poids de substance
sèche relevés sont, en général, en relation assez évidente avec les
quantités de sel mis à la disposition de chaque plante ; tandis qu’au
contraire, ces poids n’ont le plus souvent aucun rapport-avec le
degré de salure. Cela tend à démontrer que Le résultat de la compa-
raison du poids sec à la quantité de sel que la plante a ps prendre
doit se rapprocher assez exactement de la vérité.
4 La dessiccation a été plus difficile pour le Chanvre que pour le :
: Sarrasin : il a été impossible d'obtenir un. état de division aussi
complet, car les fibres du Chanvre résistent au triturage. J'ai dû
Maintenir ces plantes à l’étuve pendant un Us qui a duré de
rois semaines à un mois.
# d à k >
Rev. gén. de Botanique, — x. de
338 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Tableau B. — CHANVRE
Numéros| Nombre | Quantité POIDS SEC
NATURE DES SELS de sel Tu nié CT dvi
carrés | plantes | par plante ne pied rats
Gr. Oo. Gr | Gr.
ET 15 0.444 |! 112 7.467 \
Î 6 0.555 42 7 |
0 te d 12.524
xalate de potasse . L 4 11 2 424 95 8.63 | 2:95
3 3 4.444 81 27 /
| 330 |
I 8 0.4165 | 32.3 | 4.037
2 16 0.4165 | :6 8:5
Azotate d° ; 3.896
zolate d’ammoniaque . 2 29 À 159 70 2 (043
4 ri: 1.975 | 135.1 | 5.005 ;
| 293.4 |
1 85 0.039 | 197.5 | 2.32
2 48 0.091 | 201.5 | 2.76
_ Azotate de potasse , 2.995
AE 4 3 31 43 | 13.39
4 59 0.452 | 225 3.81
| 139.1 |
3 30 0.444 39.5 | 1.647
2 7 0,952 4.285
S lfate d ' F 2.774
pp at . 4 a1 | 0.935] 72 a
(AE à 2 1.666 5 2.9
| 146.5
2 53 0.125 93.1 | 1.758
1 19 0.175 . 188 Tr:
Phosphat s \ ’ |. 2.513
10sphate de potasse. | 3 15 0.922 s 2.333:|
4 28 +159 95 4,130 ;
5 278.1
1 13 0.2945 | 26.8 | 2.06
Sulfate de chaux. . , . . è cas br LE nd 2.484
3 15 | 0.888 | 51 |34
2 6 1.111 15 22
| [200.3
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 339
Numéros | Nombre | Quantité POIDS NET
NATURE DES SELS des des e sel total par moyen
carrés | plantes | par plante par ed par
récolte aie culture
Gr. Gr. Gr. | Gr.
1 26 0.128 58,1 | 2.234
Phosphate de fer. . . . . | - 37 0.180 0 1.890 { 2.241
3 34 0308 88.5 | 2.60
4 0 » » » :
216.6
1 95 0.0345 | 251.5 | 2.62
Chlorure de potassium . .) ? 22 0.303 | 73.2 | 3.327 | 2.211.
, 59 0.381 65 1.859 |
4 50 0.583 52 1.04
441.7
Nan déle : 55 2 cu 1 73 » 158 2.169 > 099
2 94 » 190,5 | 2.03
1 7 0.0455 | 156.7 | 2.147
Azotate de soude. , . . . è 87 D07 cs ia | 1.499
3 71 0.1875 | 100.8 | 1.42 |
4 30 0.7405 | 21 0.583
439.5 |
1 28 0.119 39 1.393
Chlorure de sodium . . .) sl 0.1355 | 70 £ va | 1.277
3 16 0 1755 85 1 +
4 95 0.2855 | 116.5 | 1.226 |
| 310.5
Dans tous les cas, les résultats ont été seulement considérés
comme acquis, lorsque les poids demeuraient invariables après un
intervalle de 48 heures à l’étuve.
Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau des pages
338 et 339 ;
Si, pour les raisons que j'ai exposées, on fait a
l'oxalate de potasse, on voit, dans ce tableau, que la série des
sels classés d'après le poids moyen de la substance sèche qu'ils ont
donnée, est assez sensiblement la mème que pour le Sarrasin,
bstraction de
340 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Elle en diffère par le passage du phosphate de potasse au-dessus
du sulfate de chaux et par celui du chlorure de potassium dans la
catégorie des sels fertilisants. 1} convient de remarquer qué, chez
le Chanvre, le premier de ces sels ne montre plus d’optimum, mais
accuse au contraire un rendement proportionnel à sa dose; c'est là
la réelle différence que ce sel présente dans les deux cultures. Le
chlorure de potassium paraît avantageux, quand le sol en renferme
une très faible quantité ; il présente une dose optima au-dessus de
laquelle il devient nuisible.
SELS DONT LE DEGRÉ DE CONCENTRATION A UNE ACTION
SUR LE CHANVRE
INVARIABLE VARIABLE
| | css oo nt nn" 250
Sur. 5
| l'aspect se Progressive . Avec optimum
| t
| Réelle Apparente Réel. | Apparen
|
| nuisible utile nuisible | utile
| | | |
| Nael. | Nacl.
ue | Kel. Kel.
A20°Na AzOŸNa |
AzOK . AzOŸK
POiFe?0° | PO*K’H
q e Z
Az0*AzH AzOŸ AzH*
S0Mg s0'Mg
POiFe-0®
(
|
| |. SOfCa SO! Ca
| PO'Fe°0? |
li
Oxalate de potasse indéterminable dans les conditions de l'expérience:
_ Les différences que nous venons de signaler pour ces deux sels |
entre leurs effets sur le Sarrasin et sur le carre sont d sons
peu accentuées,
En comparant les résultats fournis par l'examen des pis sur
pied à ceux du poids see, on établirait de la mème manière nr
pour le Sarrasin le tableau ci-contre :
US
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX on |
Les faits consignés dans ce Pen peuvent s ii CpRER ainsi : :
L'azotate de potasse, le phosphate de potasse, Pazotate Es
que, augmentent à la fois les dimensions et le poids sec du Chanvre en
raison directe de leur dose.
Le sulfate de magnésie et le An de potassium produisent un
effet maximum pour une dose qui est la même, que l'on considère les
dimensions des plantes ou les poids secs obtenus.
Le sulfate de chaux augmente progressivement la teneur de la plante
en eau ; mais le poids sec passe par un oplimum.
Le chlorure de sodium et le nitrate de soude diminuent la teneur
en eau et la substance sèche proportionnellement à leur poids.
-_ En rapprochant les résultats généraux des observations recueil-
lies à la première période du développement, on verrait, en outre,
que l’action des sels se traduit par des effets qui varient suivant l'épo-
que de la végétation :
Le sulfate de magnésie montre son action hibrable assez tardive-
ment. L'azotate d'ammoniaque est dans le même cas.
L’azotate de potasse montre surtout son efficacité dans les premiers
temps de la végétation.
Le phosphate de fer n'a d'action appréviable que très tard ; encore |
‘celte action est-elle faible.
La position des optimums est très variable : Certains disparaissent
dans le cours du développement (phosphate de potasse, azotate de
soude) ; d’autres apparaissent (sulfate de chaux et de pre
d’autres, enfin, persistenl (chlorure de potasse).
Enfin, en s'appuyant sur des conditions analogues à celles que j'ai
exposées pour le Sarrasin, on aboutirait aux conclusions suivantes :
Les sels de potasse ouest la teneur dela Lg en eau.
La soude produit toujours des effets moi que la potasse.
La chaux et la magnésie ont des effets sensiblement éqaur.
L'ordre d'utilité décroissante des acides est le suivant :
azotique. 2 Acide Poire 30 Acide honte
40 Acide
342 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Co dstion entre les expériences de la première série (Lupin)
et celles de la seconde (Sarrasin et Ghanvre).
Les expériences faites sur le Chanvre et le Sarrasin d’une part.
sur le Lupin d’autre part, fournissent les résultats concordants qui
suivent :
1° Le sulfate de magnésie a exercé, chez toutes ces espèces, une
influence très faible au début ; plus tard, il s’est montré très néces-
saire.
2 Le phosphate de potasse a toujours favorisé le développement
du Chanvre et du Sarrasin. L'étude du Lupin nous a conduit à la
même conclusion, puisque nous avons vu que la suppression de
ce corps dans la liqueur de Knop donne des plantes de taille très
réduite.
Mais, en ce qui concerne l’azotate de potasse, nous constatons
un désaccord frappant :
. Tandis que ce sel a été très favorable au Chanvre et au Sarrasin,
il s’est montré, au contraire, préjudiciable à la culture du Lupin.
Nous avons vu, en effet, que le poids sec est relativement faible
dans une culture arrosée avec de la solution de Knop privée d’azo-
tate de potasse; qu’il est au contraire relativement élevé lorsque les
plantes sont arrosées avec une solution de Knop normale.
Ce désaccord ne peut pas être réel, car on devrait en conclure
que les tissus du Lupin se constituent sans sel azoté.
D'où vient donc cette contradiction ?
On sait par les travaux de MM. Hellriegel et Wilfartb, Bréal,
Pratzmowski, Beyerinck, Franck, Tacke et surtout ceux de
MM. Schloesing fils et Em. Laurent que les tubercules radicaux
des Légumineuses jouissent de la propriété de fixer l'azote almos-
phérique. Bien plus, les micro-organismes de ces tubercules sem
blent être les éléments les plus importants de l’alimentation azotée
du Lupin, puisqu'ils ont sufli aux besoins de la plante dans les sols
pauvres en nitrates.
Or, nous avons constaté que les Lupins cultivés dans un milieu
où nous n'avions pas ajouté de nitrate de potasse étaient ceux qui
possédaient le plus grand nombre de tubercules.
Il est dès lors vraisemblable, qu _ ajoutant du nitrate de
mare
LEE
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 943
potasse au sol, on entrave le développement des micro- -organismes
des racines du Lupin qui se trouve ainsi privé de sa principale
source d’azote,
La contradiction signalée est donc seulement apparente et l’en-
semble de nos expériences permettent de formuler des conclusions
d'ensemble.
CONCLUSIONS DES EXPÉRIENCES DE LA DEUXIÈME PARTIE
Dans nos expériences, nous avons observé une augmentation de
la teneur en eau, en présence des sels de potasse; la substitution
de la soude à la potasse a toujours produit une diminution de
récolte ; la chaux et la magnésie se sont montrées sensiblement
équivalentes. L'ordre des acides — réserves faites pour l’acide oxa-
lique — à été le même. Les poids moyens de la substance sèche
développée sous l'influence des mêmes sels ont subi des variations -
analogues (exception faite de la substance sèche du Lupin, en pré-
sence des nitrates, que nous avons expliquée plus haut). Les mêmes
sels ont été fertilisants et leurs effets ont permis de les classer, à
très peu de chose près, dans le même ordre. Les mèmes sels se sont
montrés nuisibles.
Nous avons vu que, d’une façon générale, les premiers he
d'un sel sur le développement du végétal sont souvent en opposition
avec le rendement final et que l’exubérance d’une récolte est sou-
vent due, au moins en partie, à une accumulation d’eau. Or, l'effet
Produit, dès le début, par l’adjonction d’un engrais chimique el
l'estimation sur pied de la récolte sont, dans la pratique agricole,
es deux critériums habituels qui font apprécier la valeur à un
engrais. On voit, par suite, quelle grave erreur on est appelé à
commettre.
Il y aurail intérêt à reprendre, pour les principales espèces
exploitées, des expériences comparatives et à déterminer rigoureu-
sement les variations du poids sec pour chaque sel.
344 = REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
L'analogie d'action des sels suivant leur degré de concentration
‘s’est montrée moins nette; mais l’imperfection même de la méthode
ne nous permet pas d'attribuer les écarts observés à la différence
‘des espèces. :
Eorsque nous: win un sel à une terre, nous ne pouvons pas
apprécier les modifications que nous faisons subir à cette terre :
une certaine quantité de ce sel peut être fixée par les éléments du
sol, le reste restant à l’état libre ou disparaissant, entraîné par les
eaux. Dès lors, on ne connaît pas avec précision le degré de concen-
tration du sel; et, si l'on veut établir le rapport des variations de
la substance sèche avec les doses des sels, il est indispensablé de
recourir à l'emploi des cultures pures qui permettent d'évaluer le
poids sec d’une récolte en fonction de la dose du sel employé.
Seules, les cultures en solutions aqueuses ont toute la rigueur
et Ja précision désirables.
REVUE DES TRAVAUX
SUR
LA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS
PUBLIÉS EN 1894-1897 /Suile).
Dans la plus orientale des petites Antilles, la Barbade, M. MücLer
grapha et d'Opegrapha et une de Graphis récoltées par Anderson et
conservées dans l’herbier de Kew.
La flore lichénique de deux autres de ces îles, la Dominique et
Saint-Vincent, a été étudiée par M. Waiio, Les Lichens récoltés par
. Elliott (2) Soms-ausgdmbre de 152 subdivisés en 119 Discolichenes,
81 Prrenolichenes et 2 Lichenes imperfecti. Le genre Lecidea avec 21
Thelotrema 6 sur 9, les Parmelia 5 sur 8. Il n’y a là rien d'étonnant,
Car les Lichens de ces deux iles avaient été jusqu'alors fort peu étudiés,
et quant aux Parmelia c’est un des genres les plus embrouillés; dans
cerlains herbiers, et même dans celui du Muséum de Paris, on trouve
Sous un même nom des échantillons qui n'ont entre eux que de vagues
. ressemblances, M. Müller. en négligeant pour l'étude de ces espèces les
_ léaclions et les spermalies, n’a pas peu contribué à rendre les détor
Minations difficiles; M. Wainio a commencé à mettre un peu d'ordre
_ dans ce chaos, mais l'œuvre n’est pas encore achevée. Il faut signaler
Une tribu nouvelle, £ctolechieæ, comprenant deux gross, Ar sa
… liopsis et Ectolechia: le premier est nouveau ainsi que l'espèce qui ul
_ st attribuée,
À loccasion des Arthonia récoltés par Wright dans l'ile de Cuba,
ns.
f
(Extr. du Linnean Society's Journal, vol, XXX); br. in-8 de 13
9 Botany, 1895-189;); br. in-8 de 38 pages.
décrit dans un autre ouvrage (1) deux espèces nouvelles de Platy-
13. Müller: Theo t G sertim ex Herb. reg. Kewensi “
(2) E. Wainio : Li-henes Antillarum a W. R. Elliott collecti (Extr. du me" }
346 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
. SU (1) donne un aperçu de la classification qu’il a adoptée
ncien genre. Il en ôte d’abord 25 espèces pour le genr
Aaron (NyL) caractérisé par les gonidies du thalle qui sont
nicellulaires et globuleuses (dans toutes les autres, elles sont chroolé-
se Le genre Arthothelium . AE ME ensuite 60 dont les spores
sont PAAIACREMAIGRSEE, et les 250 qui are sont d’abord sépa-
rées en 4 classes Ab, Dati Fuscæ et Nigræ, puis subdivisées
an aque section d’après le nombre de clgisans ses: spores et la
grandeur du es RARE C Macrocephales et U ).M. Müller
ces BE Édolbes k lurnière sé fait dans
le très riardidhie Synopsis Arthoniæ de M. W lley (2) lequel manque
un peu de clarté dans les grandes divisions, et qu’ainsi l'étude de ce
genre difficile est rendue à peu près abordable. Dans lopuscule de
M. Müller 42 espèces des genres Arthonia et Arthothelium sont énumé-
rées ou décrites et on y trouve les diagnoses de deux des espèces dont
le nom seul se trouve chez M. Willey. Ce n’est pas seulement dans
le genre Arthonia que M. Müller a mis de l’ordre, il a rendu le même
service à la science pour les autres Graphidées : Thelotrema, Graphis,
Opegrapha, etc, et pour les Pyrenocarpées. Le même système a été
appliqué à ces genres, c’est-à-dire que les fractionnements qu il a faits
dans chaque d’eux ‘reposent sur la couleur des spores et la manière
dont elles sont divisées à l’intérieur. Prenons pour exemple lancien
genre Graphis qui dans les régions chaudes présente plus de 300 espèces.
1. — Spores divisées transversalement : 1° hyalines, Graphis ; > brunes,
Phæographis. IL. — Spores parenchymateuses : 1° hyalines, Graphina:
2° brunes, Phæographina. N est facile de voir que ce ii Hu est
. préférable aux Stirpes que M. Nylander avait d’abord Étabee sans
s défini
nir.
as l'Amérique du Sud nous n’avons à signaler que des détermi-
nations de M. Müller : à Caracas (3) la simple énumération de 187 espè-
ces récoltées par le docteur Ernst. Ce professeur avait déjà envoyé à
M. Müller des Lichens dont les espèces nouvelles ont été décrites dans
le Lichenologische Beitrage (4). Les re des 6 espèces nouvelles
de la présente collection se trouvent dans les Lichens exotici déjà cités (5),
les premières étaient des Graphidées ; celles-ci sont surtout des Lecidea
et des Porina. Ces Lichens appartiennent à la végétation tropicale et
peu d’entre eux se retrouvent en Europe. L'une de ces espèces observées
pour la première fois mérite d’être mentionnée, le Ramalea myrioclu-
(t) J. Müller: ne el Arthothelii Species Wrightian®æ in insula Cuba
lectæ (Extr. du Bulletin de l'Herbier Boissier, ue ; br. ip-8° de 12 pages:
(2) Revue générale à Bolanique, 1. È
(3) J. Müller : Lichenes de «a él. Pr D Ernst prope Caracas lecli “0
(Extr. de l'Hedwigia, 1895) ; br. in-8° de 8 pag
(4) J. Müller : rasta Beitrage, se 206- 219
(5) J. Müller: Lichenes exotici, IV, n°° 150, 151, 153, jé “363 et 164.
st the
AR PTE
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 347
della, car le genre a peu d’espèces et la distribution géographique en est
fort restreinte, l’une végète en Australie et les trois autres sont de
l'Amérique ae Cuba, Caracas et le Brésil, et de plus cette der-
nière À. coilophylla Müll. es Lichenes exotici n° 142, at-elle été regar-
der d’abord par cet auteur et l’est-elle encore par M. Wainio comme un
Cladonia. M. Müller sépare complètement les Ramalea des Ramalina
et les place dans une tribu spéciale. Dans les deux ouvrages suivants
nous avons encore affaire. à la flore des régions chaudes. Le second
fascicule des Lichens de Costa-Rica (1) en présente 281 dont 81 appar-
tiennent aux Graphidées et 60 aux Pyrenocarpées. Ceux qui n’avaient
pas encore été sont moins nombreux que dans le Arr fascicule (2),
car ils n’atteignent pas le quart de l’ensemble. Les Graphidées, en y
comprenant les Thelotrema, ont 23 de ces 61 espèces nouvelles, et les
Pyrénocarpées, 15. Sur le total général de 281, 184 ne se trouvent pas
ans la première liste, ce qui porte à 398 le nombre des Lichens de
Costa-Rica. L'augmentation est surtout dans le genre rase 23 _
ces; dans les différents genres des Lecidées, il y a 29 en plus
dans les Graphidées en y CORDES les TA dote et les Grass
déjà cités, 65. Dans ces calculs je n’ai pas tenu compte des variétés,
qui sont assez a Re une variété nouvelle dans le
: Pérou, Anaptychia ciliaris var. peruviana Müll. Argov. (3), un Thelo-
trema nouveau dans la Guyane (4), T. Secoligella “Müll Arg. et nous
entrons dans le Brésil. Là nous trouvons encore des nouveautés mé
dans les genres Ocellularia, Thelotrema, Déni pas Tatygrapha e
ans plusieurs genres de Graphidées, et nous arrivons à la ps
faite par M. Ule (5), laquelle n’est que la suite de . qui a été publiée
en 1891 sous un autre nom (6). Quelques noms de la présente. liste
S'ajoutent à ceux de la cerire sans compter, bien entendu, les
nouveautés, qui sont au nombre de 14 et dont les Graphidées et les
Jrénocarpées emportent plus de la moitié; les diagnoses de ces espèces
se trouvent dansles Lichenes exotici (7). L'une d’elles, n° 124, Melaspilea
Conglomerans, parasite sur le thalle d'un Pertusaria devrait, ce semble,
_ Prendre place parmi les Champignons. Parmi les cinq qui restent,
4) Th. Durand et H. Pittier: Primiliæ Floræ Costaricensis : Lichens, seconde
+ Énumération, auctore J. Müller ÊRrE du Bulletin de la Société royale de Bota-
nique de Belgique, 1893) ; br. in-8° d
(2) Revue générale de Botanique, d V,. p. 12
(3) J. Müller : Lichenes exotici, IV, n° 106.
(4) 3. Müller : Jbidem., n° 118.
(@) J, Müller: Thelotremeæ et Graphideæ norw, n® 1-11, 19, 23-26 et es
(6) 3. a Lichenes Uleani in Brasilia lecii (Extr. de l'Hedwigia, );
in-8o, 4
(7) 3, sq Lichenes Caihärinenses. voir Revue générale de ne
EE V. A
Gi 4. Fier Lichenes exotici, HE, n° 102, 103, 104, 114, 122, aa 130
et 134-
348 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
l'une est fort intéressante, et l’on est assez étonné de trouver un
Ephebe, E. Uleana, n° 102, au sud du Brésil, dans la province de Sainte-
Catherine. 8 genre Æphebe, qui ne comprend que 5 espèces avec celle-
ci, a une aire de diffusion très restreinte. L’Æphebe pubescens Fr.,
commun sur qe grès des environs de Paris, ne se retrouve, ilehiors
de l’Europe, qu’en Algérie et au Groënland. Les Æ. solida et Lesque-
reuxi Bornet sont de l'Amérique du Nord et l’£. tasmanica Cromb., de
l'Australie. C’est donc la première fois qu’un Æphebe est signalé dans
l'Amérique da Sud. C’est aussi le premier Siphula, S. carassana, n° 104,
que l'on récolte dans le Brésil. Ce genre, quoique plus répandu que
l’Ephebe, ne compte que 15 à 20 espèces. Trois formes nouvelles d’Usnea
et le Sticta patagonica Müll. Arg. (1) récoltés en Patagonie et commu-
qués à M. Müller par M. Otto Kuntze, terminent la revision des Lichens
de l'Amérique.
En Océanie, l'Herbier de Kew a offert à M. Müller deux Lichens nou-
veaux (2), l’un de l’île Ternate, du groupe des Moluques, le Phæogra-
phis tremulans, et l'autre, Phæographina flexuosa, des îles Philippines,
d'espèces nouvelles provenant principalement des provinces de Queen-
sland et de Victoria, Dans les Lichenes exoticinous trouvons d'abord (3)
Phyllopsor: melanocarpa,Placodium flavo-stramineum, Lecania mol-
liuscula, Pertusaria arenacea, Lecidea scorigena et Arthonia interstes,
de la province de Victoria. Dans un autre Mémoire (4) la même pro-
vince, ainsi que celles de Queensland et de la Nouvelle-Galles du Sud
ont fourni 38 espèces ou variétés nouvelles appartenant aux genres
Lecanora, Lecania, Callopisma, Rinodina, Pertusaria (18 espèces),
Lecidea, Blastenia et Buellia. Certaines proviennent de la petite île de
Thursday, située au nord du Queensland, et il faut distinguer le Lecania
subsquamosa récolté à une altitude de 4500 & sur le mont Mueller. Les
Thélotremées, Graphidées et Pyrénocarpées sont dans les mêmes pro-
vinces (5) au nombre de 50; le genre Graphis, sectionné comme nous
l'avons dit plus haut, en enlève 13. Dans un quatrième opuscule (6);
des genres assez nombreux soit fruticuleux, soit foliacés ou crustacé
(1) J. Müller : Lichenes exotici, À sde et 144.
(2) J. Müller : Thelotremecæ et Crapideæ ovæ, n° 27 et 30.
(3) J. Müller : Lichenes exotici, HE, n°: 160, 111-113, 115 et 121.
(4) J. Müller : Lecanoreæ et 'Lecideæ er novæ (Extr. du Bulletin de
l’'Herbier pres 1895): br. in-8° de 9
(») J : Sertum australiense a p cies novæ australienses Theloire- n
mearum, . Graphidearum " Pyrenocarpearum (Extr. du Bulletin de 'Herbier
Boissier, 1895) ; br. in-à
pages.
= (6} J. Müller : Aubade Faren, (Este. du même Recueil, - en be. in8° 2:
de 10 pages
FR ST
AT SRE Ps EP PE EEE
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 349
s ont fourni 44 nouveautés. Les Patellaria sont au nombre de 10; on
remarque un Coenogonium, le C. ornatum. Ce genre, quoique assez
répandu dans les pays exotiques, compte peu d'espèces, à peine une
serait bien nécessaire pour en faciliter l'étude qu'elles soient de nouveau
énumérées et placées, selon l’ordre systématique au milieu des
anciennes, C’est ce travail que M. Müller se nn à d'exécuter en
publiant une flore générale des Lichens de l'Australie, quand la mort
est venu le surprendre, Il l’avait d’ailleurs commencé pour les Pyré-
a
les espèces sont rangées selon leurs affinités sous chaque nom géné-
_ rique, en un mot, on voit l’ordre systématique que l’auteur a mis dans
. ce groupe. Il s’y trouve 18 espèces nouv velles, ce qui porte à 156 le
‘ajouté quelques espèces de l'ile de Lord Howe, qui appartient à la
No uvelle- ie du Sud et de l'archipel de Fidji. Cette collection de
49 espèces se compose uniquement , as fruticuleux et foliacés.
Elle est jiehé en Sticta, 15 espèces n Parmelia, 11 espèces. On y
remarque la présence du Stictina pr RE Nyl., espèce européenne,
Subconspersa: var. eradicata, de New-England. Avant de passer en
Nouvelle-Zélande nous trouvons dans l’Herbier de Kew un nouvel
Arthothelium (3), VA. ferax.
Nouvelle Zélande à est une des régions du globe la plus riche en
bin, et comme la végétation y est très différente, suivant la latitude
Ou l'orientation, il s’ensuit que la flore de ce pays touche d’un côté, par
des nombreux Sphærophoron et Sticta que l’on y rencontre, à la flore
nu et d’un autre côté par les espèces de Graphidées qu’elle
sont plus grandes que œr oÿaumé, car si on les en Enbotail la Nou-
Velle-Zélande monterait jusqu’à Munich. Cette région a été lrès e xplo-
e, principalement par Colenso et Sinclair dans le nord, par Lindsay
1 J Müller : Pyrenocarpaæ Queenslandiæ (Extr. de l'Australasian Association
ae eme t of science, Brisbane, 1895); br. in-8o de 18 pages.
2) A : Lichene. à Mooreani ns des Annalen desK. K. Naturhisto-
rischen bia 1896); br. in-4e de 6 pages
(3) J. Müller : Thclotreme et Graphideæ nôve, ne 3l
350 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
s la province d’Otago, par Helms dans les environs de Greymouth
envoyés en Europe et y ont été étudiés. Mais les lichénologues ont tra-
vaillé sans s’occuper de leurs prédécesseurs. Ainsi, le D' Stirton, en 1876 1
et 1877, a ignoré l’ouvrage de Krempelhuber paru en 1876, le D' Knight À
a été longtemps sans connaître les travaux des deux précédents, et
enfin M. Nylander (1) ne s’est pas occupé de ce qu’avaient publié Stir-
ton, Krempelhuber et Knight. Il en est résulté que les mêmes espèces
ont été décrites sous des noms différents et que par conséquent la flore
lichénique est tombée dans un véritable chaos. M. Müller a voulu,y
mettre de l’ordre; ne pouvant pas se procurer tous les échantillons
originaux, il a examiné avec soin et comparé entre eux les diagnoses |
e ces auteurs et supprimé les espèces qui lui ont paru semblables.
d
été décrites, mais il est d’une haute importance au point de vue de la
classification. C’est du reste le premier de ses ouvrages où le Dr Müller
ait mis en œuvre l’ordre systématique qu'il avait adopté et que jus-
qu’alors il s’était contenté d'indiquer dans différents opuscules. Les
: Co
Discocarpées et Pyrénocarpées. Les deux premiers sont simplemen
divisés en tribus; dans le troisième, Discocarpées, trois séries sont
établies : 1° Diploblastées pour les Stereocaulon, Cladonia et Bæomyces ;
> Tham EN qques comprenant tous les genres qui, dans la
classification de M. Nylander, vont des Ramalina aux Pannaria inclu
sivement, en y ajoutant toutefois les Thamnolia et Siphula, que celui-ci
place près des Cladonia et la tribu des Phyllopsorées, créée pour les
Biatora à thalle microphylle, et en en retranchant les Heppia où Derma-
tocarpées, qui sont rejetés dans le quatrième ordre; 3 Kryoblastées ‘
pour les espèces à thalle crustacé. L'auteur maintient dans cette série |
les Odontotrema et les Myrangium, qui sont maintenant exclus des
Lichens. Le quatrième ordre, comme les deux premiers, est divisé en
tribus. L'ouvrage de M. Nylander ne contient que 331 espèces ; celui
de M. Müller en présente 730 réparties en 115 genres, On pouvait croire |
qu'après ces travaux, les anciens Lichens de la Nouvelle- Zélande :
étaient bien connus qu'il n’en serait plus question et qu’on n’aurait à
ajouter à la flore de cette région que les découvertes que l’on y pourrait
faire. Mais voilà que M. Müller obtient du Musée royal de Kew Ja “4
communication des récoltes faites autrefois par Colenso (3) et en trouve
un certain nombre qui n’avaient pas encore été signalés en Nouvelle
(1) Cat À Hot de Botanique, t. 1, p. 402. Lu
(2) J onspeclus en Lichenum Novæ Zelandiæ (Extr. du.
11
(3)
septentrionali prope Napier lecti, el nuperius maissi, tu Herbario. r
servati (Extr. du Journal ot the Linnean Society, Bolany, 1895);. ;.bre in-8° de 12 p-
s
PCR LS is DS
D LE cé ES
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 351
Zélande. Ils se décomposent en 29 variétés d'espèces déjà énumérées
et en 18 espèces, dont 10 étaient déjà connues, d’ailleurs, et 8 sont
décrites comme nouvelles. De ce chef, le total des Lichens de la Nou-
velle-Zélande se trouve porté à 748. Dans cette collection se trouve le
Stictina scrobiculata Nyl1., qui n’avait pas encore été trouvé dans cette
ile; nous avons vu plus haut que l’on vient de le découvrir en Australie,
Le nombre des Sticta se trouve porté à 52. Mais nous n’en avons pas
encore fini avec les Lichens de la Nouvelle-Zélande, car pendant que
M. Müller publie ces travaux, M. J. HezLzBom trouve dans l'Herbier du
Muséum de Stockholm trois asciouide contenant environ 200 espèces
de Lichens non déterminés et sans nom de colle cteur, mais munis de
numéros d'ordre. H ne tarde pas à apprendre que le collecteur est
rogames récoltées en même temps et indiquent par conséquent les
localités. M. Hellbom se met à l’œuvre, étudie ces Lichens et les ter-
à-dire en 1896. Il a tenu compte, dit-il, de tous les travaux de ses pré-
décesseurs, c'était facile avec le Conspectus de M. Müller, et, en effet,
il énumère toutes les espèces qui ne se trouvent pas dans la collection
de M. Berggren et arrive au total de 953 espèces, chiffre qui n’est pas
exact, car M. Hellbom n’a pas eu connaissance du dernier opuscule de
. Müller. Il faut donc ajouter à cette somme les 18 espèces de la
biéction Colenso et ainsi c’est 7971 espèces, sans compter les nom-
reusés variétés, qui, jusqu'alors, ont été reconnues en Nouvelle-.
Zélande, Le nombre des Sticta se trouve augmenté d’une unité et porté
à 53. La collection de M. Berggren a une grande importance, parce que
ce botaniste a parcouru les deux îles qui forment la Nouvelle-Zélande.
Dans son introduction, M. Hellbom énumère sous le nom des localités
'angées par provinces les Lichens qui y ont été SA pr te de
nue l'Océanie et d’aller en Afrique pour y terminer notre course,
us avons à citer une espèce nouvelle de la No aie Caiédinlé,
ons Re (2); cet Arthonia, récolté par Balansa, avait été
autrefois rapporté par M. Müller à l'A. gracilis Eschw.
Nous pénétrons dans le continent africain par le cap de Bonne-
Espérance, d’où Mac Owan a rapporté l’Opegrapha alceraie et le
à. veraphina limbata (3), espèces nouvelles conservées dans l'Herbier
€ Kew. Mais avant d’en parcourir les côtes, signalons le second et
(1) J. Helilbom : Lichenæa Neo-Zelandica seu Lichenes Novæ Zelandiæ a Sv.
Berggren annis 1875-75 collec ti, additis cœueris speciebus indidem huc usque
COgnitis, breviter nn (Extr. de Bihan tisl K. Svenska Vet.- Akau.
_ Handlingar, ): tirage à part de 150 pages, Stockholm, 1896.
(2) 3. Mül
üller : Lichenes Rss arr 120.
(3) 3. ie. Thelotromeæ et Grmyhier movæ, n° 16 et 29.
352 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
ne Supplément (1) de l'ouvrage de M. SrizENBERGER comprenant
s Lichens connus de l'Afrique. Dans ces Suppléments, comme dit
le ses se trouvent d’abord quelques corrections, puis les espèces
ubliées depuis l’apparition du Lichenæa ou l'augmentation de l’aire de
is.
helopsis isiaca, tous de l'Egyfé. Cet opuscule n’est pas d’un usage
commode pour le travailleur; pour cause de brièveté, l’auteur n’a pas
rappelé le nom de l'espèce, il n’en a donné que le numéro, et par consé-
quent si l’on veut savoir à quoi se rapporte l’adjonction ou la correction
indiquée, il faut feuilleter en même temps que ce second Supplément et
le corps de l'ouvrage et le premier Supplément
(1) E. Stizenberger : Supplementa ad Lichenæam Africanam, W, Addenda el È
corrigenda ex annis 1895-1894 (Extr. du Jaheresbericht der S' Gallischen Natur-
wissenschaftlichen Gesellschaft, 1893-94) ; br. in-8e de 59 pages.
n
suivre). ; Abbé Hu.
425 — Lille, Imp. Le Bigot frères. es Le Gérant : Th. Te
RE
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mois et chaque Rae est composée de 32 à 48 pages avec planches
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DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris.
Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER,
professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris
Il sera rendu compte dans be revues spéciales des ouvrages, mémoires
ou notes dont un re Lie a aéreese: au Directeur de la Revue
générale de Botanique. De plu
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L-2
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| Æevue générale à de Ph ES
ï po docteur ès._sclencés.: CHAUVEAUD, rec gere à l'Ecole :
BaTranDer, nee à Ecole de _
; rieure. ee
Briquer, professeur à l’Université de | . lEcoie var cine. ni
Genève. de
“Dash Ibn membre de l'Acadé-
E. enr, Peu SES de Re des
è de: Sciences.
Poupus, Leger de la Société de
Le es auteurs Fe travaux insérés dans la Revue lsenéwutient Botanique ont Fe on
médecine d’Alger, D eu as de Conférences à ..
Durour, directeur-adjoint du Labora-
toire de — végétale de Fon-
taineblea
ne b}, professeur à l’Acadé-
TS royale d'Agriculture de Suède,
FLABAULT, professeur à l’Université de
Montpellier.
FLor, docteur ès sciences,
Fockeu, docteur ès sciences .
versité de Nancy.
GÉNEAU DE ere Ras à
l'École de médecine
GiarD, professeur à la shsess
Guienarb, membre de l’Académie des
sciences
HECKEL, profeseur à l’Université +
Marseill
Henry, us: à FÉcole forestière
de Nancy.
ion (L’Abbé Joseph).
Hicker, garde général des forêts.
HocHReuTiNER, docteur ès sciences de
À — versilé de Genève
BERT, docteur nn.
Hue gs abbé), lauréat de l'Institu£.
By (l'abbé), professeur à la Faculté
e d'A.
Angers.
Sons profensour à l'Université .
Lausann
ns Ÿ
cs sv
Janczewskt (de), professeur à l'Univer-
sité de Cracov:
Jonxman, de han d’Utrecht. É
Jumezue, professeur-adjoint à la Faculté F
des Sciences de ser es
4
_… l'Université e Copenhague.
Lun A FT.
URIVErSILe
de Quito.
LucLErc pu SABLON, ee dure de la Faculté
à
| dns. duélése Er esters. ie
| THOUVENIN, rat à l'École
Na prolesseur à à l'Université
Copenbague.
È. ne
POULSEN,
Ray, docteur ès :
RusseLz (William), docteur ès sciences. _.
SaPoRrA (de), Re de vie :
titut.
_ Van “énse membre de académie
des sciences.
Lun», de l'Université de Copenhague
MACMILIAN (Conway), press à l’Uni-
versité de Minneso
“AE docteur ès sciences, de l’Ins-
titut Pasteur, ‘ ;
Masceer, lauréat de l’Institut.
Maraucuor, maître de Conférences à la
Sorbonne
MaGniN, pu s l'Université de 74
Besanç
Mex, directeur de la Station forestière
de l'Est
MESNanD, Enr à l'École de méde-
ine de Rouen.
RE 2 ste de Cunférences à la a
Sorbonne,
sc
Naumw, membre de l'Académie des #
sciences +
Paztanine, professeur à l'Université de
Varsovie. :
PaRMENTIER, docteur ès sciences.
docteur ès nu de 'Uni-
versité de Copenhague
PRILLIEUX, professeur à l'institut agro
non
ique
ét élire de Conférences à PUni- À
rsité de Toulouse
ae (Charles), explorateur.
sciences.
_ médecine de rss
TRABUT, prof L'on CE 2 eci -
d'Alger.
Vazror S ). directeur de l'Observatoire
du Mont-Blanc.
rene : Re on
1
RECHERCHES
SUR
LES RÉSERVES HYDROCARBONÉES
« DES BULBES ET DES TUBERCULES
par M. LECLERC DU SABLON
Les parties souterraines de certaines plantes se différencient
Sont digérées et fournissent des matériaux servant à un développe-
- ment rapide de la plante. Je me suis proposé d'étudier la formation
et la digestion de ces réserves.
On concoit tout de suite ce que de pareilles recherches aussi
mmairement énoncées ont de vaste et d’indéterminé. Il est indis-
sable de définir et de limiter nettement le but que je me suis
posé. Les réserves accumulées ee les bulbes ou les tubercules
urtout formées par des hydrates bone : amidon, inuline,
ine, sucre; les Hotidreé albuminoïdes S'y trouvent aussi, : :
s en très faible proportion. Je me suis borné pour le moment à À
er r les hydrates de carbone, et j'ai rs : _— les pue .
Rev, gén, de botaniqut. — x.
_ditions la quantité d’eau retenue dans les tissus, était Le faible.
394 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
tion et de digestion, dans la composition des organes de réserve. :
Cette étude peut montrer les transformations subies par chacune
des matières de réserve pendant l’évolution de la plante. 4
Mais on sait combien sont nombreux et différents dans leurs
propriétés les composés hydrocarbonés qui se trouvent dans la
plante. On ne peut avoir la prétention de les isoler et de les définir
tous. Dans une étude comme celle-ci il est indispensable de les …
grouper en un très petit nombre de catégories. Au point de vue
physiologique qui m'occupe seul, l'essentiel est de réunir les subs- 2
tances qui jouent le même rôle dans la plante et de séparer celles 1
1
päles modifications qui surviennent, pendant la période de forma- 4
2
4
:
qui ont des rôles différents ; les caractères purement He
ont une importance RE
Le sens des résultats de ce travail dépend des méthodes suivies; …
je vais donc d'abord exposer ces méthodes qui ont été les mêmes :
dans tous les cas. Les plantes que j'ai choisies pour exemple ont |
été étudiées environ tous les mois ou toutes les six semaines pen-
dant le courant d’une année. Il y a ainsi peu de chances de laisser
passer inaperçue une phase importante de la végétation. De plus,
les plantes d’une même espèce ont été presque toujours récoltées À
dans la même localité afin d'éviter les différences dues à l'influence
du milieu. Les unes étaient cultivées au jardin des plantes de Tou-
louse, les autres ont dù être récoltées aux environs. Il y a quelque
fois de grandes difficultés à trouver certaines plantes pendant la
période de vie ralentie; à cet égard j'ai été secondé très utilement
par M. Henri Pic qui, grâce à sa connaissance précise de certaines
localités intéressantes, a pu trouver par exemple des Ophrys, des
Ficaires, des Asphodèles, des Colchiques, à une époque où ces …
plantes sont réduites à leurs parties souterraines. è
Après la récolte, l'organe de réserve à étudier était séparé des 1
parties voisines, puis placé dans une étuve pour y être desséché. *
On sait que pour arriver à une dessiccation complète, la tempéra-
ture de l’étuve doit être élevée au-dessus de 1400°. Mais une pareille
façon de procéder aurait pû avoir quelques inconvénients en modi:
fiant les propriétés de certains composés.
Il m'a paru suffisant de laisser les plantes sad trois jours
dans une étuve chauffée à 95°, je me suis assuré que dans ces con.
ere
hi
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 355
L'erreur ainsi commise, d’ailleurs toujours dans le même sens, est
inférieure aux différences individuelles que peuvent présenter des
organes recueillis à la même époque.
Cette méthode de dessiccation me paraît donc avoir une exacti-
tude suffisante et on verra que dans certains cas elle fournit sur la
marche de la végétation des résultats intéressants.
Des pesées effectuées avant et après la dessiccation donnent 1
quantité d’eau perdue. :
Les matériaux d'étude desséchés sont ensuite réduits en poudre
aussi fine que possible et mis à macérer dans de l'alcool à 90°. Je
prolonge la macération pendant huit jours, en agitant le flacon
aussi souvent que possible. Les hydrates de carbone, solubles dans
l'alcool à 90, tels que les sucres, sont ainsi séparés des autres
composés tels que la dextrine, l’amidon, l’inuline, les gommes.
Pour que la dissolution des sucres soit complète, je n’ai jamais mis
plus de deux grammes de matière desséchée dans un flacon ren-
fermant environ-40 grammes d’alcool.. ai
Les hydrates de carbone dissous dans ces conditions par l'alcool
+
comprennent les sucres, les glucosides et dans certains cas des subs-
tances telles que la galactane qui sont intermédiaires entre les
sucres et les dextrines et partiellement solubles dans l’alcoo!l à 90e.
Lorsque les hydrates de carbone partiellement solubles dans l'alcool
étaient en quantité notable j'ai modifié un peu la méthode suivie
comme on le verra dans le chapitre relatif au Stachys. Dans les
autres cas, la séparation entre les substances solubles dans l’alcool
à 900 et les substances insolubles dans les mêmes conditions m'a
paru assez nette pour pouvoir être acceptée ; j'admettrai donc d’une
façon générale que les matières sucrées sont dissoutes dans l'alcool
à 90° et que les matières amylacées ne se dissolvent pas. J'indi-
querai d’ailleurs dans le courant du travail les cas où il peut y
. avoir quelques incertitudes à ce sujet. Après la macération dans
_ l'alcool, je filtre et je lave avec de l'alcool à 90°; puis l'alcool est
évaporé jusqu’à consistance sirupeuse; ensuite je reprends, par
l'eau, je traite par le sous-acétate de plomb afin de précipiter les
_ Slucosides et d’autres substances non azotées qui pourraient fausser
| les résultats du dosage des sucres par la liqueur de Fœæhling. Puis
je divise le liquide en deux parties; da
les sucres réducteurs au moyen de la liqueur
s
ns l’une je dose directement o
de Fœhling:; je traite
356 ; REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
l’autre par l'acide chlorhydrique étendu, afin de transformer tous è
les sucres en sucres réducteurs que je dose; par différence ) j'obtiens
la quantité de sucres non réducteurs.
J'ai opéré l’interversion du sucre de la façon suivante, la même
dans tous les cas : le liquide sucré était additionné de 9 °/, de son
volume d’acide chlorhydrique pur dont la densité est 1,17 et l’ébul-
lition durait une demi-heure. La manière d'opérer étant la même
dans tous les cas les résultats sont comparables.
La matière épuisée par l'alcool est ensuite traitée par l’eau; je
la laisse macérer pendant 24 heures afin de permettre aux subs-
tances solubles dans l'eau de se dissoudre. J'ai ainsi divisé les
hydrates de carbone insolubles dans l’alcool en deux groupes : ceux 1
qui sont solubles dans l’eau et que je réunirai sous la dénomination
commune de dextrines et ceux qui sont insolubles dans l’eau froide
tels que l’amidon, l’inuline et certaines matières gommeuses. Je
traite ensuite les substances solubles aussi bien que les insolubles
par l'acide chlorhydrique et cela de la même façon que j'ai traité
des sucres pour les intervertir ; je transforme ainsi en glucose les
matières . et la plus grande partie des matières gom-
meuses.
. D’après les expériences faites par Allihn (1), la durée de l'ébul- |
lition et la concentration de l’acide chlorhydrique que j'ai adoptée
correspondent à une saccharification presque complète des matières
amylacées. D’ailleurs comme j'ai opéré dans tous les cas de la même
façon et sur des quantités de matière à peu près pareilles, il s'en .
suit que les résultats d’une même série d'expériences sont COMpa-
rables même si leur valeur n’est pas tout à fait exacte.
La présence de substances gommeuses en quantité quelquefois
considérable est une difficulté ; j'ai considéré comme comparables
aux matières amylacées celles de ces substances qui se transforment
en glucose sous l’action de l’acide chlorhydrique dans les conditions É
où j'ai opéré. Les substances gommeuses saccharifiables et solubles à
dans l’eau seront donc dosées avec la dextrine et celles qui sont ;
insolubles seront dosées avec l’amidon. Mais, avec les plantes qui
renferment des gommes, l’acide chlorhydrique donne naissance à e
une certaine quantité de matières qui réduisent la liqueur Pa :
(1) Allihn : Action de l'acide ehorkyärique fondu sur l’amidon. Voir Annales
Sn tome X, p. %5, + ss
Le
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 357
Fæbling et qui sont précipitées par le sous-acétate de plomb. Après
plomb la liqueur neutralisée. Les substances précipitées de cette
façon sont quelquefois abondantes et comprennent un assez grand
nombre de composés qu’il serait difficile de déterminer d’une façon
précise. Pour chacune des plantes étudiées j'indiquerai, comme
renseignement complémentaire, le résultat qui aurait été obtenu
avec la liqueur de Fœhling si je n’avais pas traité par le sous-acétate
_de plomb. En opérant avec de l’amidon ou du saccharose pur, j'ai
_ Constaté que l’action du sous-acétate ne modifiait pas les résultats
fournis. Si, au contraire, on a saccharifié des matières gommeuses,
la liqueur de Fœhling accuse une proportion de substances réduc-
trices notablement plus grande si on n’a pas traité par le sous-
acétate, La différence évaluée en glucose peut s'élever jusqu’à 10 °/6
du poids de la matière sèche.
Dans tous les cas j'ai évalué les substances réductrices comme
Certains cas des corrections à faire si on voulait avoir des nombres
exacts d’une facon absolue et non pas seulement comparables. On
Pour tenir compte de l’eau fixée par les matières amylacées pendant
la saccharification ; c’est là une erreur faible et qui d’ailleurs se
retrouvant partout n'empêche pas les résultats d’être comparables.
L'hypothèse que les substances réductrices sont uniquement
formées de glucose est surtout inexacte dans le dosage direct des
+
ation des résultats qu seront donnés.
l'action de l'acide chlorhydrique je traite par le sous-acétate de.
si elles étaient composées de glucose pur. Il y aurait donc dans
me sucre non réducteur. L'essentiel est d'être fixé sur la signi- . : :
358 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
En sômme, je doserai donc quatre catégories d’ hydrates de
carbone évaluées chacune en glucose :
40 Les sucres réducteurs solubles dans l’alcool à 90c et dosés par
la liqueur de Fœbling après l’action du sous-acétate de plomb.
20 Les sucres non réducteurs extraits également par l'alcool à
90° et dosés après l’action du sous-acétate et l’interversion par
l’acide chlorhydrique.
3° Les hydrates de carbone insolubles dans l'alcool à 90o, solu-
bles dans l’eau et dosés à l’état de glucose après l’action de l'acide
chlorhydrique étendu suivie de la précipitation par le sous- -acétate.
4o Les hydrates de carbone insolubles dans 1 ‘alcool à 90° et dans
l’eau froide et dosés également à l’état de glucose après l’action de
l'acide chlorhydrique et la précipitation par le sous-acétate.
Cette classification des hydrates de carbone m'a paru Concorde
dans une certaine mesure avec leur rôle dans la nutrition de la
plante. La 4m catégorie comprend en effet l’amidon et l’inuline qui
sont essentiellement des substances de réserve ; la 3m° catégorie
comprend les dextrines qui sont des substances de réserve ou
des produits intermédiaires provenant de la digestion des hydrates
de carbone du 4m groupe ; la 2m catégorie comprend les saccha-
roses qui peuvent aussi jouer le rôle de réserve mais qui dans
certains Cas proviennent de la- digestion des dextrines ; enfin la
{® catégorie comprend essentiellement les glucoses qui ne jouent
pas en général le rôle de réserve mais proviennent le plus souvent
de la digestion des autres matières hydrocarbonées dont ‘ils sont
la forme directement assimilable.
On sait que la digestion des réserves s'effectue essentiellement.
sous l'action des diastases sécrétées par le protoplasma. Il m’a paru
intéressant de mettre en évidence dans certains cas l’action de ces
diastases, Pour cela, au lieu de dessécher directement les partie
des plantes à étudier, je les écrase encore fraîches, j'ajoute une
petite quantité d’eau et je laisse macérer pendant 24 heures avant
de dessécher. 40
Dans ces conditions, les diastases dissoutes dans un excès ; d'eau .
sont au contact des matières de réserve et peuvent agir sur elles
aussi bien et même mieux que dans la plante vivante. De plus, 1
produits de la digestion des réserves, au lieu d’être assimilés OÙ
entraînés dans d’autres parties de la plante, restent dans la matin
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 399
: soumise à l'analyse et peuvent s’y accumuler en quantité plus grande
. que dans un organe vivant. En comparant les résultats obtenus :
_ avec deux portions de plantes aussi, semblables que possible et
. dont l'une a été desséchée directement, tandis que l'autre a été
._ (raitée comme je viens de le dire, on peut se rendre compte du
3 mode d'action des diastases.
À Chacune des plantes” que j'ai étudiées présentant au point de
. Vue qui m'occupe des caractères propres, il m’a paru préférable
_ d'exposer séparément les résultats obtenus avec chaque espèce.
. J'ai rapproché d’ailleurs les plantes dont les réserves ont une com-
| Position semblable afin d'éviter autant que possible les redites.
|
OPHRYS ARANIFERA
: Morphologie externe. — Au moment de la floraison de l’Ophrys,
_ vers le mois d'Avril, on sait qu’il y a à la base de la tige deux tuber-
__cules arrondis ; l’un, le plus âgé, déjà ridé et mou, est en voie de
. résorption, il se vide peu à peu et au mois de Juin les matières de
_ réserve qu'il renfermait ont été complètement digérées ; le vieux
_ tubercule est alors réduit à un amas de cellules mortes et brunâtres
qui se détachent de la tige. Pendant ce temps, l’autre tubercule, le
_ plus jeune, a continué de s’accroître et, lorsque dans le courant de
_ Juin les parties aériennes sont desséchées, ce tubercule, gorgé de
matières nutritives, passe à l’état de vie ralentie et constitue à lui
_ Sul toute la partie vivante de la plante.
: La période de vie ralentie dure à peine deux mois ;
| Mencement du mois d’Août le bourgeon qui est au sommet du
_ tubercule commence à se développer et dans le courant de Sep-
_ lembreles premières feuilles arrivent à Ja surface de la terre ; puis
. Pendant l'automne et l'hiver la rosette de feuilles formée pue
_bourgeon s'accroît de plus en plus. |
. . le mois de N ee ss nouveau tubercule commence à se
Îormer et au com mencement du printemps à acquis à peu près les
Mêmes dimensions que l’ancien; la tige s’allonge rapidement)
épens des réserves du vieux tubercule et les fleurs se formen
Nous sommes revenus à notre point de départ. 7e
Les tubercules de l'Ophrys comme ceux Ge are D. a
indigènes en général sont donc bisannuels; ils D. eux
dès le com-
0 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
périodes de vie active séparées par une période de vie ralentie, La
première période qui est une période de formation s'étend du
mois de Novembre au mois de Juin; la période de repos va de juin
en Août; et la seconde période de vie active, qui est une période de
destruction, commence au mois d’Août pour se terminer au mois
de Juin de l’année suivante.
Tel est, dans ses grandes lignes, le mode de dévéloppehell des
_tubercules de l’Ophrys; bien que la marche en soit assez régulière,
il s’en faut qu’à un moment donné tous les pieds poussant dans la
même station se trouvent au même état: certains individus sont
quelquefois en retard de plusieurs semaines sur les individus
voisins. On devra donc s’attendre à trouver dans l’état du dévelop.
pement physiologique des différences de même ordre. ;
Formation et digestion des réserves. — Les tubercules de la plu
part des Orchidées indigènes renferment des réserves constituées
principalement par de l’amidon et une matière mucilagineuse
hydrocarbonée, On sait que ces substances sont quelquefois utili-
sées pour faire une pâte alimentaire connue sous le nom de salep.
La matière mucilagineuse des tubercules d'Orchidées a la même
composition que l’amidon mais se colore en jaune par l'iode.
D’après Aug. Husemann (1) on peut la considérer soit comme une
modification de la cellulose, soit comme un composé intermédiaire
entre la dextrine et l’'amidon.
À cause de cette similitude de propriétés entre la matière muci-
_lagineuse et l'amidon et aussi à cause de la difficulté qu ilyaà
séparer par filtration ces deux substances, j'ai préféré ne pas les
distinguer et es Lnoment ne des As
Le tableau 1ées: le tableau
2 indique la proportion de chacune des substances dosées rapportée
à 100 parties de matière sèche analysée, c’est le tableau ! us.
une forme qui rend les comparaisons plus faciles.
TABLEAU 1
Poids de la nn
Re 7 non.
che réducteurs réducteurs
. : - ortese Crus G mmes
: prés + 0,033 0,041
RE .
; a. Au. Husemant, A. Hilger und Th. Husemano : Die Pfunzenstol:
TABLEAU 2 Ë
Matières
réducteurs °/, non réducteurs °/, amylacées °/.
4 février. 10 13 32
LUE Fan met een 7 7 4h
MAN... 2 0,4 57
D 0,1 0,3 67
BR 0 0 70
10 septembre 0 0 65
15 octobre . 1,7 2,6 60
20 novembre 8 42 59
22 décembre 7 15 57
& février ë 8 19 37
UE. , 9 47 29
Aa 18 13 16
ER 8 5 10
Pendant la période de formation des réserves, c’est-à-dire du
mois de Février au commencement de Juin, la proportion de sucre
Va constamment en décroissant et arrive à zéro lorsque le tubercule
entre dans la période de vie ralentie; la quantité de saccharose
étant d’ailleurs à peu près égale à la quantité de glucose. Pendant
ce temps la proportion d'amyloses (amidon el mucilage) augmente
constamment et atteint son maximum pendant la période de vie
ralentie,
Les amyloses sont donc les seules substanc
Carbonée du tubercule. Les sucres sont seulement un produit
transitoire ; c’est sans doute sous cette forme que les hydrates de
Carbone formés dans les feuilles vertes arrivent Vers les parties
_ Souterraines ; puis, dans le tissu de réserve, les sucres se transfor-
ment en amyloses. Les proportions relatives de glucose et .
Saccharose ne montrent pas clairement le rôle particulier de chacun
de ces composés dans la formation des réserves.
es de réserve hydro-
362 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Les premiers développements du bourgéon n’entraînent pas une
modification importante dans la composition du tubercule, Les
sucres qui se forment alors sont immédiatement absorbés par les
jeunes feuilles. Plus tard, au contraire, lorsque la consommation
des réserves est plus active la proportion de sucre augmente d'une
façon considérable pendant que la proportion d’amyloses diminue.
Il est intéressant de comparer, pendant la période de consom-
mation des réserves les quantités relatives de glucose et de sat-
charose. Au commencement, le saccharose est en plus grande
abondance; en Novembre, par exemple, on trouve 12 °/, de saccha-
_ rose et 3,8 c/, seulement de glucose. A la fin, au contraire, à partir
du mois d'Avril, il y a plus de glucose que de saccharose. On peut
en déduire le rôle des deux sortes de sucres dans la digestion des
réserves amylacées. Les amyloses sont d’abord transformés en :
sacCharose, et le saccharose à son tour est transformé en glucose
qui est directement assimilé. On comprend ainsi que le produit
intermédiaire soit plus abondant au commencement de la digestion
qu’à la fin. Au commencement de Juin, lorsque Les vieux tuber-
cules sont flétris On
y trouve encore 10°/
de matières amyla-
cées bien que l'exa-
men au microscope
Le n'yrévèle paslapré
sence de grains d'a
2 / = cn
midon. La matière
ré
© gineuses qui sont
A US NE Pmnenhe l'or encore dans les cel-
te peu 2, matières amylacées : 3, eau : la lules, soit des ne
sie st à une échelle 20 fois plus faible que 4 branes cellulaires
qui sont toujours
plus ou moins attaquées par les acides.
=. La figure 69 est destinée à rendre plus frappante les variante
€ Composition chimique du tubercule. —
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 903
La courbe 2? représente les variations des amyloses et présente
un maximum correspondant à la période de vie ralentie.
La courbe 1 représente les variations de l’ensemble de sucres ;
on y voit un minimum correspondant au maximum de la courbe
des amyloses et un maximum vers la fin de la vie du tubercule.
Les deux courbes se croisent au début de la formation du tubercule
puis au moment de la floraison; le troisième point de croisement
en juin n’a pas d'intérêt, le tubercule étant alors complètement
mort,
On peut accélérer les réactions qui concourent à la digestion
des matières de réserve en coupant les tubercules frais en tranches
très minces et en les laissant macérer pendant 24 heures dans une
très petite quantité d'eau. On fait ensuite dessécher et on dose les
hydrates de carbone de la façon ordinaire en ayani soin de ne pas
perdre les substances dissoutes dans l’eau. Pendant la période de
consommation des réserves, on trouve beaucoup plus de glucose
dans les tubercules ainsi traités que dans les tubercules étudiés
directement. Le 4 Février, par exemple, l'étude des tubercules
anciens donne les résultats suivants :
Glucose ‘/, Saccharose ‘/° Arayloses °/«
8 19 37
Tubereules intacts. .
43 .
Tubercules coupés. . 18
Pendant les 24 heures de macération dans l’eau, la composition
Charose ont diminué pendant que le glucose à augment :
Si on traite de la même façon des tubercules Jeunes (46 Mars)
02 obtient un résultat différent :
Glucose ‘/ Saccharose "/0 apres °/0
Tubercules entiers. . 7 = 7 :
Tubercules coupés. , 5 A
En tenant com pte de la quantité de matières solubles qui peut
_ être Perdue dans le cas des tubercules coupés, on voit ne la
Matération dans l’eau n’a pas modifié sensiblement la cdprpos te”
des tubercules jeunes. C’est qu'à ce moment le tissu de Le À
_ l'nferme pas les diastases qui apparaîtront seulement pendan se
Période de consommation et provoqueront là formation rapicé
u :
d'une Quantité notable de glucose.
364 . . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Répartition de l'eau. — Le tableau 3 montre comment varie la
proportion d’eau dans les tubercules aux différentes époques de
l’année.
La première colonne verticale indique la date à laquelle les
| tubercules ont été arrachés ; la seconde, le poids des tubercules È e.
frais ; la troisième contient le poids des tubercules desséchés; la LS
quatrième, qui est la différence de la seconde et de la troisième, :
représente la quantité d’eau perdue pendant la dessiccation ; la
cinquième indique la quantité d'eau correspondant à 100 parties
de matière sèche, et la sixième donne la quantité d’eau corres-
pondant à 100 parties de matière fraiche. Ces deux dernières |
colonnes, obtenues par un calcul simple au moyen de nombres
figurant sur les colonnes précédentes, sont destinées à donner
aux résultats une forme plus ifrappante et plus favorable aux
comparaisons, 6
*
CARS fine
LE
TABLEAU 3
Poids de la Poids de la Eau °/ Eau
matière matiè Eau de matière de matière
ch sb fraiche
3 Grammes Grammes Grammes :
S'vmoniree 440 0,395 3,344 838 s:
16 mars... . . .. 12,736 1,324 11,412 862 de
dt avt | 12,43 1,776 10,658 600
De... 24 46% ,283 20,181 KT e
10 septembre . . . 13,042 2,045 10,997 537 Sclérification. — Dans l'eau distillée, les cellules du me
Phylle sont très fortement sclérifiées (Maïs, Avoine et Blé); les
cellules du cylindre central de la racine d’Avoine, celles qui avoi-
aussi très fortement
Sclérifiées.
Dans la solution de Knop, la selérification de ce
très faible, sinon nulle.
%% Lignification. — D'une façon générale, dans le
s éléments est
au distillée,
les végé-
Avoine),
Dans la solution de Knop, ces plantes versent avant d'avoir pré-
la structure des tissus les
de deux plantes de même
Foi
376 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
“espèce, considérées à un moment donné, peut être très dissemblable.
= Les recherches d'anatomie expérimentale effectuées depuis une
quinzaine d’années ont montré jusqu’à quel point les divers tissus
des plantes peuvent varier suivant les conditions du milieu. L'étude
de l’action des sels recule encore les limites des variations.
Ainsi, on savait que, chez une même espèce, la structure varie
suivant les conditions climatériques auxquelles les plantes sont
soumises. On peut ajouter maintenant qu’elle varie avec la compo:
sition chimique du sol. C’est donc dire que l'anatomie des végé-
taux de la flore naturelle peut être très différente chez une même
espèce, même dans des contrées très rapprochées, puisque le
soi dans lequel croissent ces végétaux peut être riche en chaux
(roches calcaires), en silice (roches siliceuses), en magnésie (dolo-
mie), en potasse (roches feldspathiques), etc... ou, au contraire,
être presque complètement dépourvu de ces éléments.
En présence de ces faits, on se demande s’il y a des caractères
anatomiques vraiment immuables, constants, quel que soit le
milieu dans lequel le végétal s’est développé.
Jusqu'ici, nous pouvons dire qu’il en existe au moins un ayant
ce privilège. Nous voulons parler de la disposition relative des
faisceaux du bois et des faisceaux du liber, soit dans la racine, soit
dans la tige, disposition qui s’est maintenue constante à côté des
variations énormes constatées pour tous les tissus.
»
De nombreux travaux ont déjà été faits dans le but de préciser
la structure anatomique des végétaux et de faire servir les connais-
sances acquises à fixer avec plus d’exactitude les affinités des
plantes entre elles, en d’autres termes, d'appliquer l'anatomie à
la classification. Certes, de fort intéressants résultats ont été déjà
obtenus à cet égard; mais les variations dues à l'influence de cer
tains milieux sont si considérables, qu'il y a lieu de se demander S!
certaines différences anatomiques constatées ne sont pas dues Pa
fois aux différences des milieux dans lesquels les plantes comparées
ont vécu. nt
ne risque-t-on pas, en effet, de donner une signification {ax 0
nomique à des faits d'ordre purement physiologique ? .
Pour comparer les gaz entre eux au point de vue de leur densités
ne doit-on pas les prendre tous à 0 et à 760 ? .
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX LOT
; De même les recherches anatomiques devraient porter sur des
plantes ayant vécu dans le même milieu, mêmes conditions de
lumière, chaleur, etc. L’expérimentation est donc nécessaire si l’on
veut obtenir toute l’exactitude dont l'anatomie a besoin pour les
comparaisons et ses classifications.
Ces recherches ont été faites au Laboratoire de Biologie végétale
de Fontainebleau et au Laboratoire de Botanique de la Sorbonne.
Elles ont été entreprises sur les indications de M. Gaston
Bonnier et sous sa direction. Je suis heureux de lui témoigner ie
toute ma reconnaissance pour son bienveillant accueil et pour les
excellents conseils qu'il n’a cessé de me donner.
J'adresse aussi mes bien vifs remerciements à M. Dufour, pour
son précieux concours et l’aide obligeante qu'il m'a prêtée avec
tant d’amabilité.
EXPLICATION DES PLANCHES
(Planches 5 à 14)
PLANCHE Ÿ
Fig. 24. — Maïs. Racine. Solution de Knop.
Fig. 25. — Maïs. Racine. Eau distillée.
Fig. 26. — Maïs, Feuille. Solution de Knop.
Fig. 27. — Maïs. Feuille. Eau distillée.
Fig.28, — Grand Soleil. Deux faisceaux de la tige. Solution de
on
Fig. 29. — Grand Soleil. Tige. Région comparable à la figure 28.
Eau distillée.
PLANCHE 6
Fig. 30, — Pomme de Terre. Tige. Solution de Knop.
Fig. 31. — Pomme de Terre. Tige. Eau distillée.
- Fig. 32. — Sarrasin. Tige. Solation ‘de Knop-
Fig. 33. — Sarrasin. Tige. Eau dis
… Fig. 3% — Chanvre. Axe hypocoty
de Loneae 0.500/1000. Solution de Knop sans sulfate
distillée
E Solution de Knop avec __—.
ig. 35. — Chanvre. Axe hypocotylé.
de Magnésie.
318 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
PLANCHE 7
. Fig. 36. — Lin. Racine. Solution de Knop (15° jour).
Fig. 37. — Lin. Racine, Eau distillée (15° jour).
Fig. 38. — Lin. Axe hypocotylé. Solution de Knop.
Fig. 39. — Lin. Axe hypocotylé. Eau distillée.
Fig. 40. — Pomme de terre. Tige développée en milieu aquatique.
Eau distillée.
Fig. 41. — Seigle. Racine. Solution de Knop. Sans nitrates.
Fig. 42. — Seigle. Racine. Solution de Knop sans phosphate de
potasse.
PLANCHE 8
Fig. 43. — Blé. Racine dans la solution de Knop (Région sup").
Fig. 44. — Blé. Mème région dans la solution de Knop avec phos-
phate de potasse 0.500/1.000
Fig. 45. — Blé. Deuxième entrenœud inférieur, dans l’eau distillée
: (40° jour de végétation).
Fig. 46. — Blé. Même région dans la solution de Knop (40° jour).
Fig. é. — Blé. Deuxième entre-nœud inférieur dans une solution
sodée (60° jour).
Fig. 48. — Blé. Même région dans la liqueur de Knop à la potasse
(60° jour). .
Fig. 49. — Blé. Même région avec phosphate de potasse 0.500/1.000
(60° jour).
ig. 50. — Blé. 3%° entre-nœud supérieur avec phosphate de potasse
0.500/1.000,
Fig. 51. — Blé. Même région avec Pope de potasse 0.500/1.000
et silicate de potasse 2/1.000
PLANCHE 9
Fig. 52. — 4voine. Deuxième entre-nœud inférieur dans l’eau asile. ee.
Fig. 53. — Avoine. Deuxième entre-nœud inférieur dans la solution
= Knop à la potasse :
Fg:64: Aobine: Même région dans une solution de KnoP ee
Fig. 55. — Avoine. Racine, Eau distillée.
Mig. 56. — Avoine. Racine. Solution de Knop.
PLANCHE 10
Fig. és — Ricin. Racine. Solution de Knop. Extrémité inférieure
Fig. 58. — Ricin. Même région dans la solution de Knop pee
> + de potasse
g. 59. — Ricin. ce Solution de Knop. Région moyenne:
1g. 60. — Ricin. Même région, dans une solution de Knop prive de 7
Rs de potasse,
ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 379
à Fig. 61. — Ricin. Axe hypocotylé. Solution de Knop sans phosphate
_ de potasse. à
Fig. 62. — Ricin. Mème région, dans la solution de Knop.
Fig. 63.— Ricin. Tige. Solution de Knop.
_ Fig. 64. — Ricin. Tige. Solution de Knop privée de phosphate de
potasse.
PLANCHE 11
Fig. 66. — Tomate. Racine. Solution sodée.
Fig. 67. — Tomate. Même région. Solution potassique.
Fig. 68. — Tomate. Axe hypocotylé. Solution potassique.
Fig. 69. — Tomate. Même région. Solution sodée.
Fig. 730. — Tomate. Tige. Solution sodée.
Fig. 71. — Tomate. Même région. Solution potassique.
PLANCHE 12
Fig. 92. — Chanvre. Feuille de la 2 paire caiptle à partir du
sommet, solution de Knop avec sulfate de magnésie 10/1.000
Fig. 793. — Chanvre. mere, comparable. Solution de Knop avec
sulfate de magnésie 1/1.0
Fig. 74. — Chanvre. Feuille comparable. Solution de Knop avec
_ sulfate de magnésie 0,5/1.000
Fig. 75. — Chanvre. Feuille comparable.
Sulfate de magnésie 0,2/1.0
_ Fig. 76. — re Feuille comparable. Solution d
sulfate de magnési
Fig. 77. — Ricin. -Fovillé. Solution de Knop.
ours 78. —"Ricin. Feuille. Solution de Knop s
_ Magnésie.
î Fig. 79. — Ricin. Feuille.
_ Poiasse.
_ Fig. 8o. — Jpomæa Volubilis. Solution de Knop Sans azotates.
… Fig. 8r. — Zpomæa Volubilis. Solution de Knop privée de-nitrates au
début du en Ces sels n’ont été a}
Milieu de cultur
Le 82. — Tone Volubilis.
#,
ex
Ék
:
:
;
:
Solution normale de Knop.
e Knop, sans
ans sulfate de
Solution de Knop sans phosphate de
joutés que tard, au
Avec nitrate à la dose 1 gr. 250/1.000.
PLANCHE 13
+ Fig. 83. — Chanvre. Racine, région moyenne. Solution de Knop
Sans sulfate de > magnésie
18. 84. — Chanvre. Racine région
Sulfate de magnésie 0.5/1.00
Fig. 85. — Chanvre. RE extrémil
_Sans Done de magnésie.
moyenne. Solution de Knop avec
ité supérieure. Solution de Knop
380 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Fig. 86. — Chanvre. Tige. Solution de Knop sans sulfate de magnésie,
Fig. 85. — Chanvre. Tige. Solution de Knop avec sulfaie de magnésie
0.5/1.000.
PLANCHE 14
Fig. 88. — Blé. Racine. Eau distillée.
Fig. 89. — Fève. Tige. Solution de Knop.
Fig. 93. — Avoine. Feuille. Eau distillée.
Mig. 94. — Avoine. Feuille, Solution de Knop.
LETTRES COMMUNES
Ep.s, épiderme supérieur ; — Æp.i, épiderme inférieur ; — Wmx,
métaxylème ; — +. p, bois primaire; — v. s, bois secondaire; —
_L liber primaire ; — {/, liber secondaire ; — p. c, péricycle; — end,
en oderme ; — scl, sclérenchyme ; — a. Pr assise Re — 48
assise génératrice libéro-ligneuse secondaire ; — oelle ; — lb,
tissu libériforme (chez les Graminées 8); — bull, allais bullitormes
(feuille des Graminées) ; — ass. /, (assise limite). :
REVUE DES TRAVAUX
SUR
IA DESCRIPTION ET LA GÉOGRAPHIE DES LICHENS
PUBLIÉS EN 1894-1897 (lin).
Re
2
1e
OR de SF LE |
Les Allemands continuent l'exploration de la côte Est, qui leur appar-
tient, et dans l’Usambara, MM. Stuhlmann, Saint-Paul-Hilaire et Volkens
et plusieurs autres collecteurs ont ramassé 295 espèces de Lichens et
13 variétés, déterminées par M. Müller (1). Cet auteur en décrit 55
des premières et 26 des secondes comme nouvelles, ce qui fait un total
de 8r nouveautés. 11 faut remarquer que sur ce total de 295 espèces,
2 sont propres à l'Afrique, 30 lui sont communes avec les régions
de l'Est de l’ancien monde, et 4o avec les régions chaudes de l'Amérique.
: Les 155 espèces qui restent, un peu plus de la moitié du total, vivent
_ (galement en Afrique, en Amérique et dans les pays orientaux, et enfin
_ 100 espèces, un tiers environ, appartiennent à la végétation tropicale ou
Subtropicale, 11 y a peu de Lichens foliacés nouveaux : Sticta Volkensü,
$. (Ricasolia ) Holstiana, Parmelia nitens, Physcia abbreviata, Phyl op"
Sora brachyspora et Ph. pannosa. Les nouveautés se trouvent princi-
, 14 sont communes à l’Europe et à l'Afrique et les
e Bonne-Espérance.
iploschistes actinostomus var. æneus au Cap ee
* # s'. . + £taoi re
_ ant au Graphis diaphoroides, propre à l'Afrique, il ne s'était enco
A) 1. Müller : Lichenes Usambares (Ext. de l'Engler’s botanisehen Jahrbüchern,
: 884); br. in-8° de 61 pages. - ;
À) J. Steiner : Flechten aus Britisch-Oslafrica pe
. du Sitzungsberichten der
Le. Akademie der Wissenschaften in Wien, 1887); Dr in
in-8e de 28 pages.
l
sépare la Cafrerie de la Capitainerie de Mozambique, par M. Quintas(}
_€t enfin sur le territoire de Mozambique par l’évêque Emeria. Less
du Cap-Vert ont fourni 9 espèces, dont 5 Ramalina sur les 6 de la ie,
_ le fleuve Lorenzo-Marquez, 12 et le Mozambique, 19, mais une espéee
Ont été récoltées en même temps par ce dernier et M. Cardoso, c 4" .
0 | REA : F i ans
._ Resl même pas indiquée. Sans sortir des possessions portugaises pe
382 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE TES
LT È
rencontré que dans cette dernière région. Parmi les nouveautés, il
faut distinguer 2 Usnea, U. perhispidella et U. Liechtensteini. Notons
4 Lichens nouveaux pour l'ile Maurice (1), 3 Graphis et 1 Opegrapha,
conservés dans l'Herbier de Kew et passons sur la côte occidentale
pour finir par l'Algérie et la Tunisie.
Les Lichens de l'ile d'Annobon de M. NYLANDER, récohés par
M. Newton en 1892 sont la continuation de l'exploration des petites îles
portugaises du golfe de Guinée (2). Les îles d’Annobon et des Tortues
sont volcaniques et ont fourni surtout des Lichens saxicoles. Le total
en est de 31, dont 14 avaient été trouvés dans les îles de Saint-Thomas,
du Prince et des Chèvres. Sur les 15 restants, 2 sont nouveaux, Physcia :
devertens et Placodium crispicans. Le seul caractère indiqué pour sépa
rer le premier de son voisin, le Ph. picta (Sw.), est la réaction; @
caractère est insuffisant, s’il est seul, pour établir une espèce. Suræes
31 espèces, la moitié environ, 15, est commune à l’Europe. si
Une petite collection de 36 Lichens déterminés par M. Nylander, à _
été publiée par les soins de M. Henriquès, professeur à l'Université de
Coïmbre (3). Elle a été formée dans des possessions portugaises bi
éloignées les unes des autres : dans les îles du Cap-Vert, Saint-Nicolas |
et Saint-Jacques par M. Cardoso, près du fleuve Lorenzo-Marquez,
PR ES Or CRT RE T
de cette région est commune avec la collection de M. Quintas, et3 autre
elles suffisantes pour faire distinguer l'espèce, c’est tort douteux, “ :
Certainement celle du Graphis ne l’est pas, car la couleur des spores 2:
: gaises da
l'Afrique, le même M. Henriquès a publié 31 espèces de Lichen® (Q
d. Müller : Thelotremeæ et Graphideæ novæ, n° 18, 2, 28 et Le à Le
(2) W. Nylander : Enumération des Lichens de l'ile d'Annobon, 1896:
(G) W. Nylander
Botanique, 1. If, p.
(4) Lichenes africani a el. J. Re ncobi, F: 08
Fes Let. J, À, C : si À t S. Jacobt, 2
Lourenco Mat à ardoso ins. S. Nicolai els ) Emeri®
“Pécopi lecti (Extr. du Boll, du Soc, Brot., 1895); br, in-8° de 4
re e Li ! ae 0 à
à Lichenes insularum Guineensium. (Revue génér* |
Dr °
REVUE DES TRAVAUX SUR LES LICHENS 383
récoltées par M. Carreiro et déterminées par M. Nylander; 7 ou 8
d’entre elles seulement ne végètent pas en Europe. Dans la préface,
M. Henriquès dit que Seubert, en 1844, a signalé 10 Lichens dans les
iles Açores, et Drouet 41, en 1866, mais il n’établit aucune comparaison
entre ces listes et la sienne. Dans les îles Canaries, M. Müller signale (1)
e variété nouvelle de l'Amphiloma elegans, la var. imbricatum,
récoltée par Despréaux et O. Kuntze.
En Algérie, le regretté M. FLAGEY, dont la mort vient d’être annon-
_cée (2), a publié, en 1895, la troisième centurie de ses Lichens d’Algé-
rie (3) et l'année suivante le Catalogue (4) de ses récoltes et de toutes
les espèces connues de cette région, avec l'indication de ses exsiccatas
de 1 à 307. L'Algérie, paraît-il, présente encore de grandes étendues
non explorées au point de vue des Lichens, elle doit en recéler une
grande abondance, car M. Flagey, qui n’a parcouru qu’une partie de la
province de Constantine, en énumère ou décrit près de 520 espèces;
il y joint ceux de ses prédécesseurs, et il en est peu de ceux-ci qu'il
n'ait pas retrouvés. Cette flore est celle du bassin méditerranéen; elle
_L'a rien de tropical ni même de subtropical, car le genre Graphis ÿ fait
complètement défaut, et toutes les Graphidées réunies n'arrivent qu'à
_ la somme de 22. Elle est surtout riche en Lichens crustacés, Lécanorées,
Lécidées et Verrucariées ; les espèces fruticuleuses ou foliacées n’attei-
_ gnent pas le cinquième du total, 85 sur 519. Les Cladonia sont peu
augmenterait si on visitait les montagnes de la province d'Alger, qui
s'élèvent à plus de 2000 mètres. Les ont
de 34 ; nulles dans les Lichens à thalle fruticuleux ou foliacé, elles sont
dispersées dans les genres à thalle crustacé et parmi les Collemacées :
le genre Lecania, qui en a 4, est le plus favorisé. Toutes ces espèces
sont disposées d’après la méthode de Massalongo. L'une d'elles, Je
Ramalina maciformis, est au moins douteuse, et l’exsiccata qui # se
publiée sous son nom ne lui appartient pas. Il me paraît difficile de
regarder le AR. thrausta comme une variété du À. calicaris, : auquel
_ P’appartient même pas le A. fraxinea, qui présente un cortex différent.
Quand on descend vers le sud, la végétation lichénique change an pes,
les thalles fructiculeux manquent et elle prend un aspect assez Singu-
lier par la fréquence sur la terre des Heppia et des Endocarpon el Sur
les rochers des Omphalaria et Psorotichia.
_ (1) J. Müller : Lichenes exotici, n° 147.
(2) Le 27 janvier 1898. ne.
(3) C. Flagey : Lichenes algerienses exsiccali.
(4 © Fiagey : Catalogue des Lichens de l'Algérie, Alger, 189, YO ad de
41 pages, Le
3 284 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
C'est cette flore, déjà connue par les récoltes de M. Norrlin (1)
qu’expose M. STEINER (2), au moins en partie, en publiant les Lichens
récoltés à Biskra dans le nord-ouest du Sahara. Ils sont au nombre de
15, 16 avec un Champignon, et 4 d’entre eux sont donnés comme nou:
veaux, mais M. Flagey a fait remarquer, dans le Supplément à son
Catalogue, que l’Heppia subrosulata Steiner spec. nov. avait été déjà
décrite par M. Nylander sous le nom de AH. cervinella; restent done
it M. Steine
lichénologues. Ovide (3) a écrit : ruricola aratrum), Lecanora platy=
carpa, règardé par son auteur comme le type du L. circummunita. Le
tiers des vrais Lichens de cette petite collection, soit 5 espèces, appar:
tient à la classe des Lichens gélatineux, Psorotichia, Omphalaria, te,
caractéristiques des roches calcaires de cette région.
La flore des Lichens de la Tunisie (4) a de grandes affinités 1
avec celle de l’Algérie et du Sahara et en même temps avec celle de
l'Egypte. On y trouve des Collémacées, des Heppia et des Endocarpon,
et en plus le Lecanora crassa f. deserti Müll. Arg., Squamaria lentigera
f. deserti Nyl. qui, là comme en Egypte, s'étend sur de grandes surfaces
avec son thalle blanc. En l’apercevant de loin, m'a dit M. Patouillard,
Jogue
on croirait que la terre est couverte de neige. C’est ce savant myco
4 espèces et 5 variétés nouvelles, et parmi ces dernières 1 Pet
(Collemacées) et 1 Heppia. Les premières sont : Heppia furva, Leca
albido-aurantiaca, Lecidea Patouillardi et L. tunetana. Les Lichers
de cette contrée, devenue française, sont encore peu connus et il serait
bien à désirer qu’un lichénologue allat explorer. En attendant, j'aural
encore l’occasion d’en parler, car il reste à étudier deux petites col .
Lions, l’une faite par M. Patouillard à son second voyage, et l’autre pee
M. Letourneux |
(1) W. Nylander : Symbolæ quœda. nan a Sahariensem, is
Flora, 1878. y quædam ad lichenographiam
“ue J- Steiner : Ein Beitrag zur Flechtenflora der Sahara (Extr. du
richten der K. K. Akademie der Wissenschaften in Wien, 1895); br in-8°
(3) Ovide : Trist. IV, 6, r ;
(4) A. Hue : Lichenes Tunisiæ | s ; lant
aire. misiæ (Extr. du Catalogue raisonné des pl 73
_. de la Tunisie faisant partie de l'Exploration scientifique de la Tunisie
+ pee les auspices du Ministère de l’Instruction publique), br. “: du
Sitzungs
de11p-
es ce
Abbé Hu
425 — Lille. Imp, Le Bigot frères. | Le Gérant : Th. Clerdu
NO DE PUBLICATION & CONDITIONS DABONNEMENT |
La Revue générale de Botanique parait le 15 dé ais : F ;
_mois et chaque livraison est compésée de 32 à 48 pages avec Planches, |
et figures dans le texte.
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bai À Emo du Labora-
its de Biologie végétale de Fon-
_ tainebleau,
EntKssox (Jakob), professeur à l'Acadé-
ie royale d’Agricullure de Suède.
+, Agreé à l'Université de
Re lier
HE
Re FLOT, docteur ès sciences.
$ # Fo
: cam. maître de Conférences à
rsité de Nancy.
ue mt DE LAMARLIÈRE, or à
oh Fr
Y'Uni-
e médecine de Reims,
p, professeur à la Sorbonne,
Guen, membre de l'Académie des
nces.
“er professeur à l'Université de
: _ Marseille. ce
NRY, pr à l'école forestière
“4 Muse te
envier (L'Abbé Joseph}.
or général des forêts.
Lun», de l'Université de Copenhague
see Sade ME ri l'Uni-
e Minne-
Fear Goes à Université "*
Besançon.
MaruiER, docteur ès sciences, de Pins
litut Pasteur,
MascLer, lauréat de F Institut,
MarrucnoT, maitre de Conférences an.
Sorbonne,
. directeur de la Station trestière .
l'Est
Fe professeur à à l'École | de éd | és
cine de liouen. ü
MoLLiaR», res de Conférences à uw
Sorbonne
| Naunix, membre de l'Académie des
sciences
PALLADINE, professeur ar Université d de
Varsovie.
Parmentier, docteur ès Scie
POULSEN, docteur ès sciences, de net
rsité de Copenhague. |
| PRILUEUX, professeur à l'Institut
nomique.
PRreN+T, maître de Conférences à On
_versilé de Toulouse,
| Rasor (Chartes), explorateur.
Rav, docteur ès sciencrs.
| Russeuz (William), docteur ès
: SapoR ra el er r de
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REVUE GÉNÉRALE
DE
BOTANIQUE
DIRIGÉE PAR
A Se FN Se Ne, CR et EP on +
M. Gaston BONNIER
MEMBRE DE L'INSTITUT,
PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE
TOME DIXIÈME
Livraison du 15 Octobre 1898
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LIVRAISON DU 15 OCTOBRE 1898
I. — RECHERCHES SUR LES RÉSERVES HYDROCAR-
BONÉES DES BULBES ET DES TUBERCULES (avec
figures dans le texte), par M. Leclere du Sablon
(suite) .
IL. — RECHERCHES SUR LE BLACK ROT DE LA VIGNE .
(avec planche), par M. A. Prunet (fin). - - : ms é
_ I. — REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE
parus en 1895 et 1896, par M. Marin Molliard : 65 L.
PLANCHE CONTENUE DANS CETTE LIVRAISON
PLANCHE 91, — Le Black Rot de la Vigne.
Gette livraison renferme eu outre neuf gravures dans le texte. .
si Pour. Je mode de Publication et les conditions dahomement voir È
_ la troisième page de la couverture, :
RECHERCHES
SUR
LES RÉSERVES HYDROCARBONÉES
DES BULBES ET DES TUBERCULES
par M. LECLERC DU SABLON Suite)
_ HYACINTHUS ORIENTALIS
Le développement de la Jacinthe ressemble à celui de la
_Tulipe ; mais il y a entre ces deux plantes certaines différences
relatives au mode de renouvellement du bulbe. Lorsqu'un bulbe
de Jacinthe germe à l’automne, le bourgeon du centre donne un
Certain nombre de feuilles allongées, puis la tige florifère. Ce déve-
loppement s'effectue aux dépens des réserves accumulées dans l’an-
Gien bulbe; les feuilles les plus externes se flétrissent et finissent
Par se dessécher. Pendant ta floraison la base f, (fig. 71) des feuilles
Vertes s’épaissit et se transforme en organe de réserve, en même
lemps qu’un bourgeon b formé d’écailles se développe contre la
ase de la tige; un nouveau bulbe se forme ainsi à l’intérieur de
l'ancien qui n’est pas complètement digéré, les écailles les plus
Aternes e restant généralement une année de plus. Au mois de
Juin, lorsque la partie verte des feuilles est desséchée, |
‘0Mprend donc : 1° vers l’extérieur, quelques écailles de l’année
Précédente ; 2 Ja base des feuilles vertes, dont la partie aérienne
flétrie, 3 au centre, un bourgeon formé d’écailles entière-
t'incolores. D'autre part, surtout dans certaines variétés, des
illes se forment pendant l'hiver et le printemps à l'aisselle
S écailles de l’ancien bulbe et constituent à la fin de la saison
‘ant de bulbes pouvant mener une existence indépendante; Ces
Rev. gén. de Botanique. — X. et
386 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
bulbilles diffèrent de ceux de Tulipe en ce que certaines de leurs
écailles se prolongent par un limbe vert.
Je me suis d’abord proposé de suivre
les variations de composition qu'éprou-
vent les écailles d’un bulbe depuis leur
formation jusqu’au moment où elles sont
digérées. Pour étudier la période de
formation, j'ai considéré soit de jeunes
bulbes, soit la base des feuilles qui
entourent la tige florifère; les résultats
ayant été les mêmes dans les deux Cas,
je me bornerai à parler des bulbilles.
Fig. 71. — Coupe longitudi. Pour la période de digestion, j'ai consi-
le ae déré les écailles de la partie externe de
fige l’ancien bulbe; j'indiquerai d’ailleurs
vert des feuilles ; f;, base Un peu plus loin les différences qui
de vertes; b, jeune existent entre les diverses parties de ce
Re €, écailles internes ulbe. trent la
e l’ancien bulbe qui res- moniren
re gg spé Les tableaux 7 et 8
D ore : des RS Ï
écailles externes de lan= Composition des écailles aux diverses
cien bulbe presque com-
plètement dégénérées. phases de leur évolution.
TABLEAU 7
Poids de la _____ Sucres ___. Matières amylets.
matièr : non solubles |; bles
sèche réducteurs Léucteurs dans l'eau ie
ailes Asie aéisanes Granane Grammes
18 janvier, . . 143 0,017 0,049 0,083 0,02
, n ,
PE SA 0,017 0,057 ee ee
METRE Te « FS L
re NU 11723 rs D 0,454 res
9 novembre . à, 0,042 0,058 0,360 ns
18 décembre 3540 01420 0200 0,964 0
10.février. . | 1,659 0130 0,092 0,252 0,07
TABLEAU 8
Sucres ___ Matières amy —
1 9/a
réducteurs +/, * ., 70n :oNDISS ae de
18 janvier. ES 4 er or Ne È :
RATÉ oi 4 16
LOS 0,2 pe e 27
ma 1, 0,5 1 2, 2
11 novembre . . . 2 3 21 ,
18 décembre , . . 3 £ 27 8
10 Rues © ie ei Si did 45 . ie
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 387
Du 18 Janvier au 4er Mai les parties étudiées sont des bulbilles :
en voie de formation. Le 27 Mai, les feuilles commençaient à se
dessécher; le 21 Novembre, le bulbe étudié était arraché depuis
plusieurs mois et ne germait pas encore; le 18 Décembre, les feuilles
sortaient de terre; le 10 Février, la tige florifère apparaissait.
On voit qu’au point de vue de la composition il y a une assez
grande analogie entre les bulbes de Jacinthe et ceux de Tulipe.
Les sucres, surtout les sucres non réducteurs, sont assez abon-
dants dans les jeunes bulbes, puis disparaissent presque complète-
ment lorsque la vie ralentie commence, et se reforment de nouveau
au moment de la germination. Pendant la période de digestion des
réserves, la proportion de sucre est toujours bien moins considé-
rable que dans la Tulipe.
Les matières amylacées se trouvent à la fois sous forme d’ami-
don et sous forme de dextrine ; la proportion d'amidon étant rela-
tivement plus forte pendant la vie ralentie et plus faible pendant la
formation et la destruction des réserves, la dextrine peut donc être
considérée comme un intermédiaire entre l’amidon et les sucres.
Pendant la période de vie ralentie, de Mai en Novembre, les phér
nomènes chimiques de la digestion commencent à se Eee ’
une partie des matières amylacées est transformée en sucres ; © te
: or ces nucléoles ARR
is constituée ; il faudrait admettre un passage de mr
aire à travers cette membrane. 3
Lun rum
De même dans les cellules mères du pollen du Lau part
et du Fritillaria persica le nucléole est dissous au mom
hi _r ent où se dissout la
Membrane nucléaire ; à partir de ce moment i
colore d’une manière moins intense ;
n
Jusqu'à sa dissolution il conserve sa for LP
i se i avait déj rit anté-
orme irrégulière indiquée par FARMER (2), ait M a
eurement (1893) la fragmentation du nucléole pendan D
Je | Bot., XXVII,
(1} E. Strasburger : Kariokinetische Probleme (Jahrb. £, w: Bo. -
%, p. 151-204. 2 PI). 1e . AE
_ (2) J.-B. Farmer : Ueber Kerntheilung in Lien ee es es
"#ZUg auf die Centrosomen-Frage (Flora, LXXX- 4895, p- À |
428 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
cariokinétique et son passage dans le cytoplasma. L’axiome de Zim-
mermann est donc inacceptable, car un seul cas bien net de dissolution
du nucléole suffit pour l’infirmer.
Pour Strasburger les corpuscules se colorant comme les nucléoles et
apparaissant dans le noyau ou le cytoplasma, après la dissolution du
nucléole, doivent provenir de substance nucléaire dissoute. L'auteur à
vérifié ses observations sur les cellules de l’endosperme du Fritillaria
imperialis et sur différents points végétatifs.
a façon dont les nueléoles se comportent microchimiquement empé-
chent d’admettre pour la substance chromatique une origine nucléaire ;
on pourrait au contraire en se basant sur des considérations de micro-
chimie regarder les fibres du fuseau comme dérivant de la substance
nucléolaire; mais Strasburger ne peut arriver à cette conclusion par
directe
il variait de 16 à 32 chez le Lilium longiflorum; il me"
compté que 16 dans la plupart des noyaux des régions en voie de crois” .
. S
sance ; dans beaucoup de cellules on en compte 24 ; mais ces nombre
(9 JE. Humphrey: On some consti n. of Bot. IX, 18%
P. 561-579, PL. XX) constituents of the cell (An
(2)
(2) H.-H. Dixon : On the chromosomes of Lilium longiflorum (Proc: pie
} + $
R- Irish Acad. Sc, I, Vol. Up, 1896, p. 707-720, PI. XXII).
_ Présente une structure très différente de celle de
REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 429
16 et 24 ne sont caractéristiques pour aucun tissu; on rencontre des
noyaux à 24 chromosomes dans l’écorce, les faisceaux de la feuille, dans
la moelle de la tige, dans l’assise sous-épidermique des jeunes anthères ;
rieurs du sac embryonnaire peut varier d’un sac à l’autre, où bien dans
un même sac ; il peut être de 12, 10 ou 8. |
_ Le nombre de chromosomes est donc très variable dans une même
plante, même dans les tissus jeunés, où Strasburger pensait qu'il était
constant |
E. SarGanr (1) a étudié la formation du noyau de l'oosphère dans
le Lilium Martagon. Les chromosomes se divisent longitudinalement
i duisent à la formation de
mation du filament spirème et
tre part certaines formes particulières présentées
: le stade de repos, le stade
ion; ces phases sont
ensuite plus gros, mais sans changer de structure. ES de
Le stade synapsis est caractérisé, pour le premier pr si de pollen,
_ €mbryonnaire comme pour les cellules _ _ d’un seul côté
_ Par le fait que les filaments chromatiques EE a Ge et la mem-
d’une vacuole nucléaire ; le nucléole se ea se |
bran ie : i partiellement. PNR PER RE
e nucléaire disparaît — SEE cellule mère du sac embryonnaire
s cellules pans
_ lors que le filament spirème des noyaux végétatifs fixe les
: the serual nuclei in Liliu
XXHI-XXIN)-
m Martagon.
(4) E. Sargant: The formation of ee
Ann. of Bot. X, 1896, p. 445-477. PI.
430 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
a: chromatine celui du premier noyau du sac embryonnaire est érythro-
mr et se trouve bordé par de petits grains de chromatine. Le stade
de segmentation n'offre rien de particulier.
Pendant la seconde cariokinèse, qui se produit presque immédiate-
ment après la première, le noyau qui se trouve du côté de la chalaze
présente de 24 à 32 chromosomes, bien qu'il ne s’en soit formé que 12 à
la première cariokinèse.
IsmikAwWA (1) a étudié le développement des grains de pollen de
l'Allium fistulosum et particulièrement au point de vue de la réduction
chromatique. Les cellules végétatives possèdent dans leur noyau 16
chromosomes, les cellules sexuelles n'en comptent que 8; lors de la
première division des cellules mères des grains de pollen chaque chro”
rnosome s une division longitudinale ; chacun des chromosomes
qui résultent de cette division se coude fortement de façon à prendre
uné fo ou moins nette de V; ces filaments chromatiques $€
raccourcissent généralement et s’accolent dans leur région coudée. Les
chromosomes résultant de la division longitudinale se scindent ensuite
transversalement au sommet du V; dans la première division nucléaire
e cha. aque cellule mère, il s'opère done successivement une division
De ale et une division transversale des chromosomes, si bien
à la fin il existe 16 chromosomes à chaque pôle; chaque chromosome
rs noyaux-fils se résout en microsomes et perd temporairement S0R
individualité,
La seconde division, qui aboutit à la formation des 4 cellules pollini-
ques, a lieu suivant le mode hétérotypique de Flemming ; les ;chroin
somes prennent la forme annulaire et sont au nombre de huit; Ces
anneaux chromatiques se séparent en deux groupes de 8 chromosomes
simples ; il my a pas de division PE le noyau de chaque
cellule pollinique possède ces 8 chromosomes simples. La formation des
noyaux végétatif et sexuel s'opère comme bon, chaque chromo-
ome subissant une division longitudinale.
es des
pole: Miss SARGANT (2) a repris l'examen de ces faits chez le LEE
artagon. On saït que lorsque la plaque nucléaire est
(1) C. Ishikawa : Études des éléments reproducteurs. I. Le dévelopP je
eyes dans le règne végétal (Journ. of the College of Se:
PI ne
REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 431
chromosome s’est divisé complètement suivant le sens longitudinal; les
deux segments sont rectilignes et placés côte à côte; ce n’est qu’à leur
D re périphérique, où viennent s’insérer les fibres du faisceau,
ils ont commencé à se séparer. Au stade diaster typique les seg-
ments sont complètement séparés en deux groupes et ont:la forme de
V à angle tourné vers le pôle où ils se dirigent; comment. s'effectue ce
changement de forme des chromosomes qui, de rectilignes, acquièrent
la forme d’un V ? Jusqu'ici on pensait que cette modification était réalisée
par la croissance plus considérable de l’extrémité périphérique du se
ment chromatique, et cette vue semblait confirmée par l’existence de
segments ayant une forme intermédiaire, celle de V à branches très
égales.
b,
a À c d
Fig. 77-78. He “Shétes de la séparation des filaments chromatiques; 4, b,cC LL.
nues M. Sargant: @1, bi, c1 (filaments chromatiques vus de profil),
€? (les mêmes vus de _—. d’après Farmer et Belajeff.
Farmer et Belajeff ont admis de leur côté qu'il es démarrent dat s*
seconde division longitudinale incomplète, dens un P an équ
tique; ces
» hé: e du segment C chromatique; ce
S’arrétant avant l'extrémité périphériqu Pa Corte VO 27).
à une incurvation de leur extrémité périphérique, © "est
_ rallie à peu près à la première explication (fig-
78).
ariations que
FARMER (1) revient sur cette question et décrit des v
Mitosis
U) J. Bretl. Farmer : On the Division of the Ca Re M sen te 1895,
in the Ag sq vo of Lilium (Journ- of the R. Microsc.
P. 502-505 ).
432 - . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
présenie le type normal de la division hétérotypique des cellules mères
des grains de pollen; l’auteur persiste dans l'opinion qu'il a émise et
oppose en nes à re ER de Miss Sargant, que la courbure
t le développement des filaments chromati-
Ré ne sauraient être un critérium du stade
. de développement des segments chromatiques,
comme ils devraient l'être, si son explication
était valable.
Rosen (1) a étudié les points végétatifs de
diverses Fougères et les différents organes du
Psilotum triquetrum; dans les cellules végé-
tatives de cette dernière plante, l’auteur à
compté environ 96 chromosomes, alors que les
cellules mères des spores n’en ont qu'environ
68; dans ces dernières on observe avant la
Fig. 79. — Stade Synap-
sis dans les cellules
“ar des spores de
Ar cart diet première division une structure filamenteuse
1000 (d’après te de la chromatine (stade Dolicho-
hot néma où Synapsis); le noyau paraît complète-
ment rempli d’un nombre infini de filaments
très fins, intriqués les uns dans les autres; ils prennent ensuite une
baiser: irrégulière, se réunissent les uns aux autres et finissent par
constituer le filament spirème. L'auteur a retrouvé ce stade Dolicho-
nema dans les sporanges POsmand regalis et dans'les anthères
du Convallaria vulgaris.
(4) Rosen : Kerne und mo. in nreristematischen und sporogenen
Gewebe (Cohn's Beitr. z. Biol. d. Pfl. VII, 1895, p. 225-312, 3 P1.).
(A suivre). M. MoLLIARD.
— Lille. Imp. Le Bigot frères Le Gérant : Th. Clerquin:
Le Black Rot de la Vigne
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La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque
mois et chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec planches
et figures dans le texte.
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DUPONT, 4, rue du Bouloi, à
Adresser tout ce qui concerne la rédaction
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sers à la Sorbonne, 15, rue de l’Estrapade, Par
a rendu comple aans
ns les revues spéciales Le ouvrages, mémoires
la Re
ou notes dont un Se aura été adressé au Directeur
généra
sur la couverture.
C4
auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont
Les
droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à
part.
LISTE DES AUTEURS
des principaux Mémoires ou Articles parus dans la
ÆRevue générale de Botanique 4
AugerrT, docteur ès sciences.
pion ue à l'Ecole de
médecine d'Alger.
Briquer, rie à lPUniversité de
Genève.
Boxien (Gaston), membre de l'Acadé-
mie des Sciences.
sara membre de VAcadémie des
ns a de la Société de
Mycologie.
à BOUTROUx, _ de » es des Ége o de l'Académie dcs
Rte de Ps CS à l'Ecole
des Hautes-Etudes
abs maître de D + si
Ecoie Normale Supérie .
ie docteur ès sciences.
DaGuILLON, maître de conne 5 Dos
rbonne.
So
DanreL, docteur ba sciences:
DASsONVILLE, vétérinaire de l'armée. .
Devaux, maître de Conférences à Un
versité de Bordeaux .
Durour, direteur-aoi int du Labora-
toire de e Biologie végétale de Fon-
Fo (Jakob), professeur à l’Acadé-
mie royale d’Agricullure de Suède.
FLABAULT, prufesseur à l’Université de
Montpellie
Pa
For, docteur ès sciences .
Focxeu, docteur ès sciences,
FranNCuer, répétiteur au Muséum
LL res de Conférences à VUni-
6 de Nanc
ds DE ÉSsitrite, professeur à
_ l'École de médecine de Reims,
Gta», professeur à la Sorbonne.
Gui6xarn, membre de l’Académie des
sciences.
Heckez, professeur à l’Université de
Marseille.
_ Henry, professeur à l’École forestière
= de Nancy.
Hervier (L’Abbé Joseph).
_ Iickez,, garde général des forêts.
IocuReUTINER, docteur ès sciences de
a
HouLsERT, octeur ès z
Hus ie lauréat de R:
lx (l'abbé), professeur à la Faculté
catholique d'Angers.
Jaccas, peur à | l'Université de
ou DE Consraor détour ès sciences,
Jaxezewsui (d (de), professeur à l'Univer-
ne sité de re
ee ou. de l'Université d'Utrecht,
Sr professeur-adjoint à Ja Faculté
des Sciences de Marseille.
7e-KOSEVINGE, docteur ès scien-
l'Unive Copenhague.
Lacennenm {de professeur à l'Université
de Quito.
à LecLERC nu SaBLoN, “doyen de la Faculté
des sciences de Tou
Le (M. } docteur ès sciences.
Lun», de l'Université de Copie de
MacmiLiax (Conw ay), np: l'Uni-
versité de Mion ‘
MaGxnin, professeur à l'Université de
MARMIER, D ès sciences, de l'Ins-
titut Pas
MASCLEF, RAR de l’Institut,
sara maître de Conférences à la
Sorbonn
me. FRERE de la Station forestière
e l'Est.
Le Ee etes à l'École de méde-
ine d
res pr de Conférencts â la
Sorbonne
NAUDIN, membre de l'Académie _ de
science
jus E, | prose à l'Université de
Varsovie ie
PAR han docteur ès sciences. Le
PouLSEN, docteur ès sciences, de l'Uni- ns
versité de Copenhague. Lt
Pen. professeur à l'Institut agro=
Page. maitre de Conférences arv
versité de Toulouse :
Rasor re explorateur.
AY, docteur ès sciences.
RusseLL (William), docteur ès sciences. :
Saponra (de), correspondant de lIns-
titut.
Sacnerrr, docteur ès sciences.
THoUvENIN, professeur à l'École de
médecine d e Besançon.
TRABUT. rip à l'École de médecine
d'Alger
VazLor (J.), directeur de l'Observatoire
REVUE GÉNÉRALE
DE
BOTANIQUE
DIRIGÉE PAR
M. Gaston BONNIER
MEMBRE DE L'INSTITUT,
PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE
TOME DIXIÈME
Livraison du 15 Novembre 1898
a
= PARIS
PAUL DUPONT, ÉDITEUR
“4 nu no mot 4 ae
—
LIVRAISON DU 15 NOVEMBRE 1898
Ï. — ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE AN£-
MONE L. Chapitre quatrième : La Tige (avec plan-
ches), par M. Edouard de Janczewski . - .: 43
II. — RECHERCHES SUR LES RÉSERVES HYDROCAR-
BONÉES DES BULBES ET DES TUBERCULES (avec
figures dans le texte), par M. Leclere du Sablon
JL. — REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS,
__ publiés en 189%, 1895, 1896 et 1897 (avec figures dans à î
le texte) par L. M. Matruchôt (suite) . . - + . 3
1. _ - REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE k
| Parus en —. et 1896, par M. Marin Molliard
(suite) Es
-
| PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON
PLANCHE 16, — Tiges des Anémones.
_ PLANGE 17. — Tiges des Anémones.
rme en outre vingt-et-une gravures s dans le texte
ÉTUDES MORPHOLOGIQUES
SUR LE GENRE ANEMONE L.
par M. Édouard de JANCZEWSKI.
CHAPITRE QUATRIÈME
TIGE.
Toutes les espèces de ce genre possèdent une tige vivace, des-
_ linée à accumuler des substances de réserve. Ce rôle, elle le remplit
Seule, ou le partage avec les racines adventives (1).
Il y a trois formes principales à distinguer suivant le milieu où
Végètent et présentent les tiges. Elles sont épigées, périgées ou
… hypogces.
Jetons d’abord un coup d'œil sommaire sur les différences les
plus aecentuées dans les caractères de la tige et passons ensuite en
_ levue toutes les sections du genre, en choisissant les espèces typi-
_ 4ues que nous avons pu analyser sur le vivant ou sur des échan-
tillons d’herbier. |
La tige épigée (aérienne), tout-à-fait exceptionnelle dans les Ané-
_ ones, s'élève au-dessus du sol, à une certaine hauteur et forme
Un assez humble arbrisseau. Son tissu, très dur, lui permet de se
_ lenir dressée et de supporter les feuilles et fleurs (4. capensis).
la tige hypogée (souterraine) est propre à toutes les espèces des
Sections : Oriba, Barneoudia, Sylvia et Hepatica, et sert essentielle-
ment à accumuler les matériaux de réserve. Elle affecte tantôt la
. forme d’un tubercule simple ou rameux, épaissi par l'activité d'une
_ 70ne génératrice continue, tantôt celle d’un rhizome plus ou moins
: long et mince, habituellement dépourvu de tout tissu a ais
Dans tous ces cas, la pousse annuelle engendre des écailles ie
… finit Par produire une seule feuille normale, ou quelques-unes dis-
| Posées en rosette. La tige hypogée'se rencontre aussi dans d’autres
Revue générale de Bolunique,
18 (1) Voyez le troisième chapitre de ce travail :
1807, p. 337.
- Rev, gén, de Botanique, — X.
434 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
sections du genre, mais elle ne sert pas à les caractériser et peut
porter un cachet tout spécial (4. hypaticaefolia, A. Sellowi, A. par-
viflora, A. Richardson).
La tige périgée caractérise toutes les espèces des sections : Pulsa-
tilla, Omalocarpus et Knowltonia, et la plupart des espèces de la
section Anemonanthea, en un mot des plantes que les anciens appe-
laient acaules. Les botanistes modernes ont négligé de lui donner
un nom plus convenable, bien qu’elle soit tout-à-fait digne d'en
recevoir un, car elle se distingue des formes précédentes, par
l'absence d’entrenœuds, par sa végétation au niveau même du sol
et par d’autres caractères. Elle est tantôt indivise (Omalocarpus),
tantôt divisée en rameaux également courts (Pulsatilla). Réduite à
ce point, la tige périgée ne constitue pas de magasin suffisant pour
les matériaux de réserve, et cette fonction incombe à la volumi-
neuse racine principale (pivot) ou aux nombreuses et longues
racines adventives.
Dans la plupart des espèces, le milieu où végète la tige est cOns-
tant; dans d’autres il peut varier et entrainer nécessairement la.
transformation du caractère de la tige. Ainsi, dans la section Sylvia,
il y a tout un groupe d'espèces (4. baikalensis, A. stoloniferd, 4.
Delavayi) dont la tige hypogée et stoloniforme passe au sommet en
tige périgée. L’A. decapetala de la section Oriba possède, comme
ses congénères, un rhizome tubéreux, mais celui-ci peut produire
de vrais stolons. Enfin, dans l’A. silvestris qui peut ètre considéré
comme type de la section Anemonanthea, les tiges adventives, éma-
nant des bourgeons engendrés par les racines, portent le caractère
de rhizomes dans leurs parties souterraines, et de tiges périgées .
leurs sommets, proches du niveau du sol.
L'étude comparée de la structure de la tige (1), n'a révélé, 1 ”
Vrai, aucun caractère particulier et commun au genre entier, mails
elle a démontré que la manière de vivre de la tige entrainé des
conséquences anatomiques, telles que la présence ou l'absence
complète de l’endoderme, de la zone génératrice ou des tissus
mécaniques. .
L'endoderme entourant l'anneau des faisceaux libéro-lignet
. ER pe Structure des Renonculacées (Annales des se pal.
CS A SRE uen de à
rie de Cracovie, vol. 24, 1892, p- 105-136, P': ne
hybrides
ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 435
n'existe jamais dans les tiges épigées et périgées ; il manque aussi
dans les tubercules et les rhizomes, excepté pour la section Hepatica.
Ilest au contraire apparent dans les tiges stoloniformes et ne dis-
paraît que dans leur passage à l’état de tiges périgées (A. baikalen-
sis, A. Delavayi, À. stolonifera, A. parviflora, 4. Richardson).
La zone génératrice ne fait jamais défaut et fonctionne régulié-
rement dans les tiges épigées et périgées ; par la production de
nouveaux tissus, bois et liber, elle rend ces tiges propres à sup-
porter le fardeau des feuilles, fleurs, voire même de riches inflores-
cences. Mais c'est dans les tubercules qu’elle atteint son maximum
d'activité, car elle est obligée d’y produire en peu de temps une
grande quantité de parenchyme servant de magasin aux matériaux
de réserve. Les rhizomes, souvent minces et longs, sont au contraire
Sénéralement dépourvus de tout tissu générateur et contiennent
des faisceaux libéro-ligneux réduits à leur structure primaire,
Comme dans-les monocotylédones ; s'ils en possèdent, l'activité de
la zone génératrice est trop faible pour influer sensiblement sur le
volume de la tige (Hepatica, A. hepaticaefolia, A. Sellowi).
_ Le tissu scléreux, sous forme de fibres ou de parenchyme lignifié,
est entièrement superflu aux tiges hypogées et périgées ne Portan
Pas d'organes d’un poids plus considérable. Lorsque ce tissu ne
Manque pas entièrement, ce sont tantôt de petits arcs en groupes
_ fibreux disposés sur la limite extérieure du liber primaire (4. silves-
(ris, A. pennsyloanica, A. stolonifera), tantôt la couche pér iphérique
_ de la moelle (Hepatica, A. pennsyloanica, A. stolonifera) ou bien
même la couche périphérique de l'écorce primaire qui, dans ce Cas,
devient un tissu protecteur (4. coronaria). Mais les tiges épigées
(4. Capensis) et périgées, chargées de grosses feuilles et de hautes
_ttriches inflorescences (4. japonica, A. virginiana), ne peuvent pas
. $ passer de soutien et, réellement, les fibres et les cellules lignifiées
entrent ici pour une bonne part dans la composition du ré et de
l'écorce et peuvent même prévaloir dans le bois (4. capensis).
La fonction des organes foliaires influe généralement Sur le
. nombre ou la structure des faisceaux qu'ils reçoivent de la tige.
. Lorsque la feuille normale reçoit du rhizome trois faisceaux ss
… Dlets, les écailles en diffèrent soit par le nombre, soit par la consti-
_ lution de leurs faisceaux. Ainsi, dans l'Hepatica, chaque ane
Contient un faisceau médian complet et deux latéraux,
uniquement
436 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
fibreux. Mais dans l'A. nemorosa, il n'y a qu’un seul faisceau dans
chaque écaille, excepté une ou deux des écailles transitoires précé-
dant la feuille normale ; celles-ci contiennent en outre deux fais-
ceaux latéraux, uniquement fibreux.
Les caractères anatomiques de la tige des Anémones peuvent
être résumés de la manière suivante :
L’épiderme reste ordinairement quelques années à l’état vivant,
après quoi il meurt en se colorant en brun. Il ne produit pas de
- Stomates, mais bien souvent des poils unicellulairés, d’une longueur
considérable.
Le liège apparaît dans très peu d’espèces et se développe tantôt
dans l'écorce primaire (4. rivularis), tantôt sur sa limite avec le liber
(4. japonica), ou dans le liber même (4. narcissiflora).
L'écorce primaire se conserve indéfiniment sur la tige, où
s’exfolie en sens centripète. Elle ne meurt entièrement que dans
le‘cas où üne zone de liège coupe sa communication avec les tissus
plus profonds. Lés cellules de son parenchyme se touchent intime-
ment ou laissent entre elles de petits méats aérifères. Le tissu
sécréteur fait toujours défaut; on n’y trouve même pas d’oxalate
de chaux. s
- Leliber primaire ne présente aucune régularité dans sa structure:
Le liber secondaire lui est semblable; ou contient des tubes eri-
blés réunis en groupes distribués en rayons (4. rivularis) où en
zones plus ou moins concentriques (4. narcissiflora). La disposition
des fibres scléreusés a été déjà antérieurement indiquée.
La zone cambiale, dont nous avons précédemment parlé, ut
tionne sur tout le cercle avec la même intensité. Les exceptions à
cette règle sont bien rares, mais très faciles à reconnaître par
l'excentricité de la moelle (4. parviflora). RE
Le bois primaire est composé de vaisseaux ligneux et de paren
chyme entremèlés. Le bois secondaire lui ressemble généralement
Par Sa composition. Cependant, le parenchyme peut lui manquer
totalement et être remplacé par des fibres ligneuses (4. capensis)
Dans d’autres cas, le parénchyme prédomine énormément, et les
vaisseaux groupés en petits faisééaux se disposent en rayon?
(4: rivularis) ou en zones concentriques (Barneoudia). Quelqueloiss
la proportion des vaisseaux et du parenchyme peut, en apparente
, ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEWONE L. 437
changer avec l’âge de la tige; cela arrive dans les tubercules où les
cellules parenchymateuses augmentent de volume avec le temps et
éloignent. les petits groupes vasculaires (4. coronaria) l’un de
l'autre. s
Les vaisseaux primaires sont spiralés et annelés, les secondaires
-ponctués ou rarement réticulés. Le parenchyme est généralement
mou, mais, dans les cas déjà mentionnés, il peut être lignifié en
bonne part (4. japonica, A. virginiana).
Les rayons médullaires. primaires traversent tantôt toute l’épais-
seur du bois (4. silvestris, A. pennsylvanica), tantôt ils se perdent
dans ses parties extérieures (A. capensis). Lorsqu'ils sont larges et
.multipliés par des rayons secondaires, le bois est souvent réduit à
de minces lamelles radiales (Pulsatilla, A. rivularis). Leur tissu
peut être lignifié en partie (A. japonica) ou mème entièrement
(4. stolonifera). :
La moelle reste vivante jusqu’à la mort de la tige; quelquefois
elle se différencie en une partie périphérique lignifiée et une cen-
trale qui se désorganise avec le temps (4. capensis, Hepatica).
En terminant cet aperçu général sur l’organisation et la struc-
ture de la tige, nous sommes obligés de mentionner que dans cer-
taines espèces, en vieillissant, la tige se sépare en cordons ou se
transforme en réseau à cause de l’atrophie qui atteint ee tie
de ses tissus (écorce, bois et moelle), et de leur désorganisation
(4. narcissiflora, A. obtusiloba, A. trullifolia, Pulsatilla). Nous
remettons cependant ces détails à la partie spéciale.
Sect. I. — PULSATILLA Fourn.
P. pATENS Fourn.
Morphologie. — Dans toutes les Pulsatilles, la tige est périgée ï
_ fait suite à la racine principale (pivot) dans laquelle se rassemblen
es matériaux de réserve. Elle se ramifie aussi bien dans ls plantes
Cultivées que dans les spontanées ; en hiver, On voit le pivot cou-
_ lonné de gros bourgeons serrés, quelquefois même garanties Fa
Anatomie, — Chaque feuille recoit de la tige ordinairemen . #
faisceaux libéro-ligneux. Dans les larges rayons médullaires ke
lige, la zone génératrice produit des faisceaux secondaires ni à
438 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
plets, avec du bois remplacé par un petit groupe fibreux (PI. 16,
fig. 4). Pour cette raison, l'écorce secondaire devient assez uniforme
dans toute son étendue, tandis que le bois se compose de larges
rayons médullaires et de lames ligneuses dans lesquelles les vais-
seaux se trouvent mêlés à du parenchyme. Dans tous les tissus
parenchymateux, d'origine primaire ou secondaire, on aperçoit.
des fibres ligneuses disséminées sans aucun ordre apparent, soit
isolées, soit réunies en petits groupes. |
Comme dans la racine, la désorganisation des vieux tissus avance
en sens centripète dans l'écorce et centrifuge dans le bois. L'écorce :
primaire s'exfolie la première et le liber suit son exemple. En
attendant, la moelle devient un centre de désorganisation pour le
bois, surtout pour les rayons médullaires. 11 se forme ainsi des
cavités dont la plus grande est centrale et étoilée, les autres irré-
gulières et dispersées dans les rayons médullaires (PI. 16, fig. 2):
Dans un état plus avancé, on voit la tige se fendre souvent en deux,
en trois, etc. et suivre exactement le sort du pivot.
Sect. II. — ANEMONANTHEA D. C.
À. SILVESTRIS L.
Morphologie. — La tige primaire, issue de la graine, est entière-
. ment périgée, mesure jusqu'à 4mm en diamètre, produit des feuilles
normales et donne naissance à des rameaux plus minces, mais
complètement semblables.
_ Les tiges adventives engendrées par les racines présentent Un
Caractère tout différent. Elles poussent en sens vertical et atteignent
une longueur dépendante de la profondeur du sol où elles sont
nées. Leurs entre nœuds sont bien distincts, longs de 5 à 87, ma'°
minces, ne dépassant pas 2mm en ‘diamètre. Leurs nœuds portent
Chacun un organe foliaire réduit à une gaine pointue. Au nee”
du sol, ces tiges hypogées se transforment complètement, devien-
nent périgées et ne se distinguent plus de la tige principale.
L'angle de divergence des organes foliaires est de 2/5; à ee
de la torsion de la tige, ordinairement c’est la huitième feuille 4°
est superposée à la première. | ee
Anatomie. — Chaque organe foliaire reçoit de la tige trois
7
ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEVOYE L. 439
ceaux libéro-ligneux qui peuvent se ramifier déjà dans leur passage
à travers l’écorce et émettre 2 à 4 branches plus minces, composées
de fibres seules. Le faisceau central traverse ordinairement deux
entre-nœuds de la tige et les faisceaux latéraux un seul ; après quoi
ils se soudent aux faisceaux voisins pour former un réseau irrégu-
lier (PL. 16, fig. 3).
Lorsque la zone génératrice entre en pleine activité, elle complète
les anastomoses qui manquaient et corrige ainsi le réseau (PI. 16,
fig. 4).
Dans la tige hypogée, l'écorce primaire contient deux larges
fentes (PI. 16, fig. 5) qui soulèvent l’épiderme avec la couche
sous-jacente et forment la continuation des fentes du pétiole. Les
tissus soulevés meurent avec le temps et laissent à nu une bonne
surface de parenchyme cortical qui, par conséquent, se colore en
brun (PI. 16, fig. 6 et 7). À l’intérieur, l'écorce primaire finit par
une couche d’endoderme. Dans la partie transitoire de la tige, la
couche endodermique devient de moins en moins complète et dis-
paraît entièrement à la base de la partie périgée (1).
L'anneau libéro-ligneux coutent habituellement sept faisceaux
distincts, entourés par l’endoderme ondulé. De ce nombre, le fais-
ceau médian de la feuille la plus proche se différencie Le premier ;
ensuite vient le tour de ses deux faisceaux latéraux et du médian
de la deuxième feuille, et à la fin celui des latéraux de la deuxième
et du médian de la troisième. La zone génératrice Se complète de
bonne heure et, à la suite de son activité, les parties ligneuses des
faisceaux se rapprochent et se soudent même (PI. 16, fig- 7). En
même temps, il se produit une lignification dans quelques élé-
ments libériens extérieurs. Le liber contient de minces tubes
criblés, dispersés dans du parenchyme; le bois est composé de
Vaisseaux et de parenchyme.
Dans la tige je vas primaire contient les mêmes Lane
mais l’endoderme y manque absolument. La moelle est pren 7
mineuse et les rayons médullaires très larges- Dans a ea
se développe un bon nombre de nouveaux faisceaux libé 7 de
(PL. 16, fig. 8) qui ne tardent pas à se souder avec les pue el
Maires, excepté avec ceux qui S8 rendent à Ja feuille lap : Has
(PI. 16, fig. 9). L'activité de la zone génératrice étant an |
(1} Comp. Marié : L. c. p. 57, pl. Hi; Miczynski, l, c. ex
440 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
intense que dans les tiges hypogées, le bois et le liber deviennent
assez épais, mais conservent la même structure. La limite entre le
liber et l’écorce primaire est peu distincte au début, parce qu’elle
_ n’est pas marquée par l’endoderme; elle s’accentue avec le temps
par la lignification de plus nombreux éléments libériens extérieurs,
disposés en lames arquées, ou en fer à cheval (P1. 16, fig. 9).
À, JAPONICA Sieb. et Zucc. (1).
Morphologie. — Cette espèce ne donne pas de graines dans notre
climat et se reproduit uniquement par des bourgeons adventifs
engendrés dans les racines. Lorsque ceux-ci prennent naissance
non loin du niveau du sol, ils se développent en fortes tiges péri-
gées, garnies de grandes feuilles et terminées par de hautes el
riches inflorescences.
Anatomie. — Dans la zone libéro-ligneuse d’une tige toute jeune
on reconnaît 6 à 7 faisceaux primaires. La tige plus âgée est bien
autrement dure que dans les espèces précédentes. Son écorce pri-
maire, dont le parenchyme contient des méats intercellulaires, se
sépare du liber par du liège et tombe en désorganisation. L'écorce
secondaire ne contient pas de rayons médullaires, et les petits
faisceaux criblés sont disséminés, comme dans la racine, dans tout
le parenchyme, et s’entourent, chacun, par ordre d’ancienneté,
d'une gaine scléreuse (PI. 16, fig. 10),
Le bois primaire est composé de vaisseaux et de parenchyme
qui se lignifie avec le temps. Dans le bois secondaire, les lames
vasculaires sont plus nombreuses que les faisceaux primaires, et
contiennent de larges vaisseaux disposés en une ou deux séries;
les larges rayons médullaires se lignifient auprès des lames vascu-
Jaires et sur des points irrégulièrement disposés (PI. 46, fig. 10).
Les éléments lignifiés du bois et de l'écorce sont allongés
(quelquefois dix fois plus longs que larges) et pointus ; cependant,
Comme dans la racine, ce sont des cellules vivantes, contenant du
Proloplasme et une grande quantité de fécule, pendant le repos de
la végétation.
Les couches extérieures de la moelle sont aussi sujettes à la
lignification et relient le bois primaire en un anneau presque
continu.
(1) Comp. Marié : Z. C.-p. 61 et Miczynski : p. 117,
ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 441
À. VIRGINIANA L.
Morphologie. — Chargée de feuilles assez grandes et de riches
inflorescences, la tige périgée de cette espèce est nécessairement
assez forte et dure. Ses racines ne produisent de bourgeons adven-
tifs que dans des cas exceptionnels.
Anatomie (1). — Le volume de la tige et sa structure assignent
à cette espèce une place intermédiaire entre les deux précédentes.
En effet, il y a ici lignification partielle des tissus de l'écorce, du
bois et même de la moelle, lignification qui est plus tardive et moins
étendue que dans l’4. japonica (PI. 17, fig. 11).
Les premiers tissus lignifiés apparaissent en dehors des groupes
criblés primaires en formant des bandes, arcs, ou fer-à-cheval.
Plus tard, on les voit auprès des groupes criblés secondaires qu'ils
enveloppent quelquefois d’une gaine complète. Le bois primaire
est généralement dépourvu du parenchyme lignifié qui apparaît
dans le bois secondaire sans aucune régularité, s’avance quelque-
fois à peu près jusqu’à la zone génératrice et forme des îlots très
durs. La moelle est tantôt complètement tendre, tantôt lignifiée
dans sa partie périphérique.
A. PARVIFLORA Mchx.
Morphologie. — Dans cette petite plante, la tige est longue,
grêle, ramifiée, stoloniforme, il paraît qu'elle rampe. dans les
toufles de mousse. Les entrenœuds mesurent environ 10 millim.en
_ longueur et 4 millim. en diamètre; à chaque nœud il y à une
écaille. Le sommet de chaque branche se transforme avec le temps
en tige périgée, munie de quelques feuilles normales el terminée
Souvent par une fleur.
Anatomie. — La tige stoloniforme possède
avec des méats intercellulaires et une large fente qui soulève
lépiderme et les deux ou trois couches sous-jacentes. À PLntée
rieur, l'écorce primaire est limitée par une assise endodermique-
La zone génératrice apparaît de bonne heure et contribue à la
| Soudure des faisceaux en anneaux du liber et de bois (PI. 17, fig. 12).
: Sa production ultérieure est inégale, la plus forte d’un côté de la
une écorce primaire
(1) Comp, Marié : /. €. p. 61 et Mierynski : L: €. P- 417:
442 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
tige, la plus faible de l’autre. C’est ainsi que la moelle devient
excentrique dans toute tige plus âgée (PI. 17, fig. 43).
La production du liber contenant de rares tubes criblés est
toujours plus riche que celle du bois composé de vaisseaux et de
parenchyme. Nulle part il n’y a de fibres ou de parenchyme lignifié.
L'écorce primaire couvre le liber dans toutes les tiges, même
les plus âgées; sa surface est seulement brune, parce qu'elle est
dépouillée des couches externes soulevées par la fente et désorga-
nisées pour cette raison.
Sect. III. — ORIBA Abans.
À. CORONARIA L.
Morphologie. — Bien que le mode de végétation de cette espèce
ait été l'objet d’une étude très consciencieuse de la part de Th.
Irmisch (1), il ne sera pas superflu de rappeler ici que son tuber-
Cule est souvent ramifié, que les jeunes rameaux portent de petites
écailles et que le bourgeon terminal développe l’année suivante
un cycle de feuilles normales et une fleur, quelquefois même deux
ou trois. Après la floraison, le tubercule primaire donne naissance
à des tubercules secondaires destinés à fleurir l'année suivante et
lui-même se désorganise immédiatement ou un an après.
Anatomie. — Le tubercule est composé de parenchyme et ne
Contient que bien peu d'éléments criblés et vasculaires. À son
otigine, l'anneau libéro-ligneux se compose d’une dizaine de fais-
ceaux inégaux et sépare la moelle volumineuse et l'écorce primaire
(PI: 17, fig. 14). Ensuite, la zone génératrice, bien active, produit
de larges rayons médullaires et d'étroits faisceaux (PL. 17, fig: 15}
Dans le bois, les vaisseaux sont plus serrés au début que plus
tard, parce que les cellules parenchymateuses qui y sont mélées
auÿmentent leur volume et les éloignent encore davantage. En
attendant, l'écorce primaire se désorganise et met à nu une Coucne
de cellules scléreuses formée à la limite de l’écorce secondaire.
À. PALMATA L.
Morphologie. — Nous avons démontré antérieurement (2) qe :
(1) Th. Irmisch : Ueber einige Ranuncul D , 1856, p- 1-6):
(2) L. c. page 345. | ;
ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 443
rhizome tuberculeux de cette espèce, plus simple et bien moindre
que dans l’A. coronaria, est aidé, dans sa fonction d’accumuler les
matériaux de réserve, par la racine principale et une ou deux
racines adventives charnues. Le petit nombre d'échantillons vivants
que nous avons pu examiner, ne nous a pas permis de déterminer
si chaque partie du rhizome vit plus de deux ans et si elle produit
des écailles précédant les feuilles normales qui couronnent son
sommet.
Anatomie. — La structure du rhizome ne présente que peu de
différences avec celle du rhizome de l'A. coronaria. Le liber et le
bois y sont encore plus pauvres en tubes criblés et en vaisseaux,
absolument comme dans ses racines charnues. Il n’y a pas de
couche scléreuse protégeant à l'extérieur l’écorce secondaire.
À. DECAPETALA L.
(— A. CAROTINIANA Walt)
Morphologie. — Les plantes d’herbier présentent un rhizome
ovoide portant de minces racines adventives à sa base et un cycle
de feuilles avec une fleur au sommet. Quelques-unes se trouvent
munies d’un stolon assez grêle, long de plusieurs centimètres et
garni d’écailies éloignées de un centimètre environ ; il prend nais-
sance à l’aisselle d’une feuille de l’année précédente.
Les plantules issues des graines nous ont appris que leur entre-
nœud hypocotylé se renfle en tubercule et que les stolons sont
produits par des plantes plus robustes, âgées de deux ans. La
culture ayant été détruite, nous n'avons pu déterminer la destina-
tion des stolons.
Anatomie. — La structure du tubercule n’a rien de particulier.
Il est riche en parenchyme, mais moins pauvre en tubes criblés et
en vaisseaux que celui de l'A. coronaria. Les éléments scléreux
manquent complètement.
SE I BARNEOUDIA Gay
B. CYANOLEUCA Leib. .
Morphologie. — Les échantillons des espèces appartenant à cette
section sont assez rares dans les herbiers et ne pouvaient pas être
étudiés avec toute l'attention nécessaire. Leur tige forme toujours
444 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
un bulbe rond ou aplati, ayant jusqu’à un centimètre en diamètre.
Des racines bien délicates partent de sa surface et surtout de sa
base. Le sommet est garni d’une ou quelques feuilles ou fleurs. À
l’aisselle de chaque feuille il y a un bourgeon. Lorsque le bulbe est
cordiforme, tantôt c’est la base qui est bifurquée, tantôt le sommet.
Anatomie. — Le bulbe est essentiellement parenchymateux,
gorgé d’amidon et bien pauvre en tissus caractéristiques du bois et
du liber. Dans le bois, les vaisseaux réticulés sont réunis en groupes
disposés en rayons et en zones plus ou moins régulières (PI. 17,
fig. 16). On ne trouve de tubes criblés qu’à proximité de la zone
génératrice. Il est évident que l’écorce primaire est très épaisse.
Le parenchyme est compact dans l’écorce primaire; il contient
des méats intercellulaires dans le liber, le bois et la moelle. Les
éléments scléreux ne se trouvent nulle part. La coloration brune
de la surface du bulbe dépend des couches extérieures inertes.
Sect. V. —. PULSATILLOIDES D. C.
A. capensis Lam.
Morphologie. — De cet arbuste, certainement unique dans les
Anémones, nous ne connaissons qué des échantillons d’herbier,
bien incomplets; ce sont des rameaux garnis de feuilles et fleurs
et longs de 15 à 20 centim.
Les feuilles sont alternes. Leurs pétioles, élargis à la base, reçoi-
vent de la tige, chacun, 7 à 8 faisceaux libéro-ligneux. Sur les bra?-
ches de deux ans, les feuilles ont déjà perdu leurs James et sont
réduites aux pétioles. Les entrenœuds mesurent 5 à 15 centim. en
longueur et jusqu’à 5 mill. en diamètre, après deux ans.
L'inflorescence étant terminale, chaque rameau est prolongé par
Un ramuscule partant de l’aisselle de la dernière feuille. Ce n07-
bre est quelquefois doublé. Les premiers organes foliaires d'un
ramuscule sont des écailles sans lame ni pétiole. ;
Anatomie. — Dans une tige âgée de deux ans, l'écorce Pr
re est inerte, brune, composée d’un tissu serré. En dedan$ de
l'écorce primaire, les tubes criblés sont réunis en groupes qui se
_tourent bientôt de gaines scléreuses, comme dans l’A. japonica (PI17,
fig. 17). Le hois est complètement dépourvu de parenchyme et 1°
contient pas de rayons médullaires. Il est très dur et compe me
ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 445
fibres ligneuses, qui y prédominent, et de vaisseaux. La mémbrane
_ épaisse des fibres est ornée de-pores en fente. Les vaisseaux dispo-
sés en séries radiales, sont à peu près aussi larges que les fibres
dont ils se distinguent par la structure beaucoup plus compliquée
de leurs parois. Leurs eloisons terminales sont peu inclinées et
percées, chacune, d’un gros trou; leurs parois latérales sont plissées
en spirales sur la face intérieure et percées de pores aréolés avec
une ouverture en fente (PI. 17, fig. 18).
Le bois et le liber primaires appartenant à trois faisceaux de la
feuille la plus proche ont une structure différente de celle des
mêmes tissus secondaires. Ce bois est composé d’un mélange de
vaisseaux et de parenchyme et, pour cette raison, facile à distinguer
dans l’anneau ligneux (PI. 17, fig. 17, x.p.)..Le liber ne s’entoure
pas de gaîne scléreuse, mais il est pris dans un arc fibreux, bien
plus large et épais que lui-même (fig. 17, L.p.).
La moelle est divisée en deux parties : l’une centrale, complète,
ment désorganisée et remplacée par un creux, l'autre périphérique
fortement lignifiée et servant plutôt comme tissu de soutien que
comme tissu actif. C’est seulement dans le voisinage dé l'anneau
ligneux que les cellules médullaires contiennent du protoplasma et
de l’amidon. ie
A. oBLusiLoBA Don.
Morphologie. — La tige périgée émet à Sa base des racines adven-
tives, est elle-même couverte de gaines desséchées, et porte au
sommet un cycle de feuilles et une inflorescence assez pauvre: : ë
à encore quelques inflorescences axillaires dans les plantes plu
robustes.
Anatomie. — Daus les vieilles portions de la tige, il y 3 pue
du bois mort. Le bois vivant est entouré d'un cercle générateur,
qui produit à l'extérieur un tissu nettement limité contre pe 4e
_ anciens. Ce cercle est composé toujours d'une por de re |
génératrice ancienne qui possède seule la faculté SEE z
liber et du bois, et d’un arc supplémentaire qui n’engendre
parenchyme, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur: uties
_ Lorsque la plus grande partie du bois et de = zone É “
qui le touche, est conservée à l’état vivant, le cercle gén
Complète par des arcs supplémentaires,
formés sous le bois mortet
446 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
le rejetant vers l'écorce (PI. 17, fig. 19). Si, au contraire, la plus
grande partie du bois et de la zone génératrice est atrophiée, ce qui
est plus fréquent, alors chaque portion vivante s’entoure d’un cer-
cle générateur qui lui est propre, et se sépare ainsi du bois mort
occupant le centre de la tige. Ce cercle est aussi composé d’un arc
de la zone génératrice ancienne et d’un autre supplémentaire
beaucoup plus large que le premier (PI. 17, fig. 20). Le liber
contient des groupes criblés disséminés dans du parenchyme; le
bois est coupé par des rayons médullaires et formé par un mélange
de vaisseaux et de parenchyme.
À. TRULLIFOLIA Hook. fil. et Thoms.
(= A. cELESTINA Franchet).
Très proche de la précédente, cette espèce en diffère un peu
par la structure de sa tige, parce que le bois y est plus dur, plus |
riche en vaisseaux, et le parenchyme qui l'entoure relativement
plus épais, parsemé de groupes criblés faciles à reconnaître, même
à un faible grossissement (PI. 18, fig. 21). Comme dans l'A. obtu-
siloba, le bois est ensuite partiellement atrophié, et les parties
restées vivantes s’entourent de cercles générateurs propres, COM-
posés de portions de la zone génératrice ancienne et d’arcs supplé-
mentaires (PI. 18, fig. 21 et 22).
[A suivre).
RECHERCHES
LES RÉSERVES HYDROCARBONÉES
DES BULBES ET DES TUBERCULES
par M. LECLERC DU SABLON /Suite)
SOLANUM TUBEROSUM
Les tubercules de pomme de terre sont un type très net de
réserve amylacée; la proportion d'amidon, d’après M. de Vries,
peut varier de 10 à 24 °/, du poids de la matière fraîche.
La dextrine est en proportion faible et d’ailleurs variable. Cer-
tains auteurs ont signalé la présence de sucre dans les tubercules
mûrs, d’autres ont nié l'existence de cette matière. Cette diver-
gence d'opinion tient à la différence des variétés étudiées, les unes
étant dépourvues de sucre, d’autres, généralement les meilleures,
en renfermant une certaine quantité, très faible d’ailleurs.
M. de Vries (1) a publié uo travail très étendu sur la germina-
tion des tubercules de pomme de terre. Il s’est attaché à préciser
là répartition et la migration des substances de réserve à l'intérieur
du tubercule et des jeunes tiges ; il a en particulier indiqué, en
se servant de procédés micro-chimiques, les régions où Île sucre Se
trouvait en plus grande abondance. |
Le mémoire de M. Hungerbühler (2) se rapporte aux tuber cures
non mûrs; on y trouve des dosages d’amidon et de sucre effectués
à diverses phases de la maturation. Le 23 juin, dans des ra
gros comme une noix, l'auteur trouve 56,7 °/ d’amidon pre
Portion étant rapportée à 100 parties de matière sèche), 6,4 °/0 de
(1) de Vries : Lanvirthschaftliche jaurbücher, t. 7, p. 216; 187.
(2) Humgerbühler : Versuchs-Stationen, t. 32, p. 381; re
448 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
sucres réducteurs et 4,69 °/, de sucres non réducteurs ou de dex-
trines. À ce moment, les tubercules pouvaient presque être consi-
dérés comme mûrs.
M. Prunet (1) s’est surtout attaché à mettre en évidence les
différences physiologiques qui existent entre la partie antérieure
et la partie postérieure des tubercules; dans les tubercules non
germés aussi bien que dans les tubercules germés, il a constaté que
les hydrates de carbone étaient plus abondants dans la moitié
antérieure. D'autre part, M. Prunet à fait voir que la digestion de
l’amidon était due à des diastases plus abondantes dans la partie
antérieure.
J’ai étudié des tubercules en voie de formation et pendant la
germination ; j'ai dosé l’amidon, les dextrines et les sucres dans
l'ensemble du tubercule. Les tableaux 21 et 22 renferment les
résultats de ces dosages.
TABLEAU 21
Poids de la Sucres ee ne
More “don à Dee
sèche réducteurs rédmeteurs dans l ét jus
*e Grammes Grabiibes Grammes , Grammes Grammes
Mars. : satin QE) traces 0,016 0,075
ME 1,622 0,007 0,029 0,076 0,823
Re 1,977 ,007 traces 0,010 1,111
18 décembre 1,810 traces traces 0,050 1,176
26 janvier. . . 2,041 traces traces 0,037 1,250
13 février. , _ .. . 1,199 0,015 0,008 0,043 0,681
mars 1,199 0,063 0,031 0,060 0,513
AS ah er 0. 703 0,046 0,007 0,015 0,155
TABLEAU. 22
à ucre _ Matières ee
réducteurs ras rédue- solubles solubles
‘/e 8 dans l’eau ‘/°
RS ire 0 . Æ 50
aval 04 1 A 50
3 mai SA CN An “ : 03 F4 55
18 détenir te 0 He 65
Muvies,.: : ÿ::: £ Gi
B février. . :, 1 à 6 à 6
9 D ee i Fe 9 4 42
13 avril. 6 1 ; à 22
(1) Prunet : Revue générale de Botanique, i. 5, p. 49; 1893.
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 149
Les tubercules récoltés le 19 Mars étaient un peu plus petits que
des noisettes; le 13 Avril, ils étaient un peu plus gros; le 3 Mai, ils
avaient presque leurs dimensions définitives; le 18 Décembre, j'ai
opéré sur des tubercules à l’état de vie ralentie et extraits de terre
. depuis longtemps ; enfin, le 26 Janvier, le 13 Février, le 19 Mars et
le 13 Avril, je me suis servi de tubercules semés dans une serre et
dont la germination était de plus en plus avancée. On voit que pen-
dant la période de formation, la composition est peu variable; dès
le commencement, la proportion d’amidon est considérable; les
autres hydrates de carbone sont un peu plus abondants qu'au
moment de la maturité.
Pendant la période de germination, les changements sont d’abord
peu importants: ainsi, le 13 Février, les nouvelles tiges ont déjà
30 centimètres de hauteur alors que la proportion de sucre es
encore très faible; le 43 Mars, les tiges aériennes sont hautes de
40 centimètres et les jeunes tubercules commencent à se former.
C’est alors que la digestion des réserves devient rapide; l'amidon
_ disparaît peu à peu des vieux tubercules, mais la quantité de sucre
est toujours faible. Le 13 Avril, lorsque j'ai trouvé G°/, de glucose,
les vieux tubercules étaient déjà mous et commençaient à noircir ;
il est probable que le glucose trouvé provenait de fermentations
secondaires et non de la digestion proprement dite.
Il résulte de cet examen que les produits de la digestion de
l’amidon, dextrines et sucres, séjournent peu dans les tubercules
et sont aussitôt après leur formation absorbés et assimilés pie. 2
tiges et les racines en voie de formation. La pomme ca terre n'est
donc pas un exemple favorable pour montrer les divers états de
là transformation de l’amidon en substance assimilable. Cela tient
à ce que lés diastases ne digèrent l'amidon qu'au Le eme
des besoins de la plante. La composition des tubercules est à pee
modifiée lorsqu'on les a écrasés et laissé macérer dans Fe Ge
dant 24 heures. On a vu, au contraire, que dans ces ns :
digestion des réserves amylacées d’autres plantes est considérable
ment accélérée. de
Rev, gén. de Bntauique. — x.
450 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
RANUNCULUS BULBOSUS
La base de la tige de la Renoncule bulbeuse est formée par un
tubercule arrondi portant des racines à sa partie inférieure. Aux
mois de Juin et Juillet, lorsque les parties aériennes sont flétries,
ce tubercule reste la seule partie vivante de la plante. Dès le mois
d’Août, un bourgeon se développe à la partie supérieure et produit
une roselte de feuilles vertes. La tige très courte sur laquelle sont
attachées les feuilles se renfle peu à peu de façon à produire un
nouveau bulbe superposé au premier et donne des racines à sa
partie inférieure:
Pendant ce temps, les réserves de l’ancien bulbe sont consom- -
mées et dès le mois de Janvier on n’en trouve plus trace dans la
plupart des pieds. Jusqu'au mois de Mars, l'aspect de la plante
reste à peu près le même, le nouveau bulbe grossit et les feuilles
deviennent de plus en plus nombreuses. Au mois d’Avril la tige
aérienne pousse rapidement, les feuilles de la base se flétrissent,
les fleurs s'épanouissent ; enfin, en Juin ou Juillet, lorsque les
fruits sont mûrs, toutes les parties aériennes se dessèchent et il
ne reste plus que le bulbe souterrain. Les réserves accumulées
dans le tubercule de la Renoncule sont surtout formées par de
l’amidon; au mois de Juin la proportion de cette substance varie
entre 50 et 60 °/. On y trouve aussi une certaine quantité de
dextrine, ( à 8 °/ environ, et très peu de sucre.
J'ai suivi les variations des hydrates de carbone, depuis le mois
_ Novembre, époque à laquelle le jeune tubereule est assez 8r0$
Pour être analysé facilement jusqu’au mois de Décembre de l’année
suivante, alors que le tubercule vieux est presque complètement
digéré. Les tableaux 23 et 24 renferment le résultat des dosages
effectués. | “as
ne TABLEAU 93 ha
Poids de la Sucres Matières amylacées
Rs x
èche non solubles ;hsolubles
sèche réducteurs Léjucteurs dans l'eau ee
Grammes Grammes Grammes Gr ammes Ses
ï ps RS : 0,016 0,029 0,095 rs
embre . . +. 1,484 0,015 0,095 RU re
D ANT, 7 1,675 0,040 0,071 0,128 0,500
ds: : 1,564 0,083 0,053 0,085 0,500
Eavrit,_ _. 2 032 0,041 0,005 0,059 0,880
an... 35 0,068 0,042 0,231 1,800
NOR... 1,627 0,032 0,070 0,138 0,833
dl: 785 0,088 0,268 0,163 0434
10 septembre L 1,782 0,075 0,104 0,228 0,346
Aroctobre. :. ; .,. 1,566 0,057 0,079 0,205 0,266
2, novembre . . . . 1,768 0,066 0,058 , 0,212 0,416
43 décembre . . . . 0,876 0,053 0,042 0,085 0,180
TABLEAU 24
se RP er LT à Matières amylacées
réducteurs non réduc- solubles insolubles
°/0 teurs °/» dans l’eau °/ 9/0
24 novembre . . . . 2 4 12 38
12 décembre . . 1 6 9 33
45 janvier. . . . .. 2 4 7 ne
mem ii Cuir 5 ) 5 32
AL 0: 2 0.2 3 43
Do, 2 1 6 oÙ
Dh, |. 2 4 8 #
AO A ÿ 15 9 24
10 septembre . 4 6 12 19
20 octobre. . . 8 5 13 17
24 novembre . . 3 3 2 23
13 décembre . . 6 4 9 ré
Du mois de Septembre au Mois de mars, on ne voit sur le sol
qu’une rosette de feuilles; en Avril, les tiges se développent et
fleurissent ; à la fin de Juin, les parties aériennes sont desséchées,
il ne reste plus que le tubercule souterrain. Vers le 4er Août, le bour-
geon développé à la partie supérieure du bulbe commence à pro-
duire des feuilles vertes. Les sucres sont peu abondants pendant la
période de formation du tubereule ; les variations, d’ailleurs peu
considérables, que j'ai observées, paraissent dues à des différences
individuelles. Au moment où les fleurs vont s'épanouir, les sucrés
passent par un minimum, augmentent un peu pendant la vie
ralentie et atteignent brusquement une proportion de 20 o/, et
. Même plus lorsque le bourgeon se développe; on conçoit en effet
qu’à ce moment les matières amylacées sont digérées et donnent du
Sucre destiné à être assimilé par les jeunes feuilles. Plus tard, la
| proportion du sucre baisse, peut-être parce que la rosette des 2
_ feuilles plus développée a besoin de plus de nourriture et ne laisse se
Pas le sucre s’accumuler.
452 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
La dextrine n'est jamais très abondante, mais les variations en
sont très régulières. Il y a un premier maximum dans les très
jeunes tubercules en voie de formation, puis un minimum en Avril
lorsque les réserves sont sur le point d’être constituées et enfin, un
second maximum en automne pendant la digestion des réserves.
L'amidon, déjà en proportion considérable dans les jeunes tuber-
cules, passe par un maximum au moment de la floraison et de la
vie ralentie, puis diminue pendant la période de digestion.
En somme les choses se passent comme dans la plupart des
organes de réserve renfermant de l’amidon. Aussi bien pendant là
formation que pendant la digestion de l'amidon, la dextrine et les
sucres sont des produits transitoires. On les trouve en plus grande
abondance que dans la pomme de terre, mais en bien moindre
quantité que dans la Ficaire, le Lis ou la Tulipe.
Le tableau 25 représente les variations de la proportion d'eau
dans le tubercule pendant la même période où j'ai étudié la varia-
= tion des hydrates de carbone.
TABLEAU %5
Poids de Eau °/o de
ce matière sche . matière sèche
à Grammes Grammes Grammes Grammes
24 novembre , . . . 2,986 .0,805 2,181
43 d re ; 12,297 3,221 9,076 he
15 janvier. . . ... 13,269 3,002 10,267 342
“here 7,550 1,582 5,968 ee
Eavhi een 7,199 1,991 5,208 Lé
0 10,707 4,901 5,806 1e
Rs 7,457 3,: 4,153 es
4 août. 14,385 -4,167 7,218 _
: septembre. . ... 13,087 . 3,705 9,382 7.
octobre . . . . . 13,947 3,672 10,275 ee
24 novembre . . . . 13,911 3,738 10,173 Le
13- décembre . . , . , 466 0,906 3,260 pe
: CT
La proportion d’eau n’est jamais très considérable dans les
tubercules de Renoncule, On observe un maximum pendant a
période de formation, vers le mois de mars, puis un minimum
Pendant la floraison ; l'eau augmente ensuite jusqu'à à la fin de la vie
du tubercule.
Il est à remarquer que le minimum de l’eau, dat da .
l
ee comme on ROUE s'y attendre avec le maximum‘
Fr
F.
_ précédent est formé par un gros bourgeon
_ Surface du sol. Le rhizome est alors loujours for
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 453
l’amidon, a lieu pendant la floraison et non un peu plus tard,
lorsque toutes les parties aériennes sont flétries. Ces deux faits
montrent que le moment où la végétation est arrêtée n’est pas celui
où la composition des réserves semble indiquer la vie la plus
ralentie à l’intérieur du tubercule.
ARUM ITALICUM
Morphologie externe. — L’Arum est une plante vivace très
commune dans presque toutes les régions de la France, surtout
dans les lieux humides et ombreux. Les feuilles, très grandes et
en forme de fer de flèche apparaissent en automne et se déve-
loppent pendant tout l'hiver ; au printemps la tige sort de terre et
se termine par un épi de fleurs entouré d’une très grande bractée.
Au commencement de l'été les feuilles sont complètement flétries
et les fruits ne tardent pas à mürir.
Pour l'intelligence de ce qui va suivre, il est essentiel de bien
connaître l’évolution des parties souterraines. Sur un pied arraché
vers la fin de Mai on voit un rhizome gros et court formé de trois
articles disposés horizontalement. Sur. l’article du milieu, qui est
le plus renflé, s’insèrent la tige florifère, les feuilles maintenant
flétries et les racines qui ont nourri la plante pendant la saison
_ Précédente. L'article que j'appellerai postérieur à une surface nue,
Mais porte encore les traces de l'insertion de la tige, des feuilles
et des racines de l’an passé, enfin l’article antérieur opposé au
recouvert d’écailles.
Pendant l'été le rhizome ainsi constitué reste à l’état de vie ralentie,
les racines et les feuilles étant flétries. Mais dès le commencement
de Septembre, des racines se forment tout autour de Éardele anté-
rieur du rhizome en même temps que le bourgeon terminal +
_Mence à se développer ; bientôt les feuilles vertes Mar 6
les feuilles et les racines, l’arti-
ve qui se trouvent dans
de digestion.
454 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Pendant toute la période de végétation active, de Septembre en
Avril, le rhizome conserve à peu près le même aspect, mais l’ar-
ticle antérieur qui porte les feuilles et les racines va sans cesse en
_s’épaississant tandis que l’article postérieur se réduit de plus en
plus et finit par disparaître complètement vers le mois de Mai.
A cette même époque, un bourgeon se forme à l’aisselle d'une
feuille de l’article antérieur, c’est le commencement d’un nouvel
article destiné à remplacer celui qui disparaît.
Le rhizone de l’Arum se ramifie donc en sympode comme celui
de l'Iris ou du Sceau de Salomon; mais il se résorbe d’un côté à
mesure qu’il s’allonge de l’autre. Un article déterminé ne vit ainsi
que trois ans; pendant la première année il se forme, pendant la
seconde il ne se modifie pas sensiblement, pendant la troisième il
est consommé.
Il sera plus facile maintenant de suivre les changements qui
s’opèrent dans la composition du rhizome. J'étudierai d’abord un
article déterminé pendant les trois années de son existence; puis
je comparerai entre eux, aux diverses époques de l'année, les trois
articles qui forment le rhizome à un moment donné.
Étude des réserves. — Les réserves du rhizome d'Arum Sont
essentiellement formées par de l’amidon. J'ai dosé séparément dans
les trois articles du rhizome et aux diverses époques de l'année
le glucose, le saccharose, la dextrine et l’amidon. Les tableaux
26 et 27 renferment le résultat de cette étude ; un article est ainsi
suivi pendant les trois années de son existence à partir du mois de
Juin de la première année, époque à laquelle il commence à aPP?
raître à l’état de gros bourgeon. Le premier tiers du tableau se
rapporte donc à une portion du rhizome âgée de moins d’un àn et
formant l’article antérieur; le second tiers peut être considéré
comme se rapportant à la même portion du rhizome pendant la
seconde année de son existence alors qu'elle constitue l’article
moyen; enfin le troisième tiers s'applique toujours au même
segment pendant la troisième année de son existence alors qu'il
constitue la partie postérieure du rhizome.
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 455
TABLEAU 26
- Poids de la Sucres Matières amylacées
ière solubles
e réducteurs ts Lans l'éaé insolubles
Grammes Gran ammes Grimmes Gremmes Grémmet
| BIT MSP Er 5 00% 0,021 0,055
ne puet 5... > 1,790 traces 10,008 0,107 1,040
Raodt. : : , 1,868 traces traces 050 1,200
20 septembre 5 1 O 0,005 0, 0,088 0,712
10 octobre . . : . . 1,682 0,007 0,073 0,061 0,606
19 novembre 1,664 0,009 0,056 0,066 0,869
20 décembre 2,504 0,010 0,090 0,280 1,587
4 février 1,862 0,009 0,005 0,078 1,425
16 mars 1,587 0,006 0,01% k 1,011
SAS à 1,9 0,026 0,018 0,078 . 1,1%
LIU SR 1,818 traces 0,017 0,061 1,224
RH Dr rre ,992 traces 0,015 ,072 1,123
LT ACER 1,902 traces traces 0,118 0,967
20 septembre 3,488 0,187 0,151 0,361 1,002
40 octobre . . . . . 3294 0,138 0,235 0,329 0,953
19 novembre , . 1,720 0,018 0,017 0,170 0,714
20 décembre 3,971 ,022 0,053 0,715 222
k février. . . . . . 1,740 0,024 0,036 0,133 0,800
ar 1,705 0,030 0,024 0,114 0,750
27 avril 1,933 0,097 0,076 250 0,952
Riel s ue 288 0,063 0,087 0,22 0,2
20 septembre. . 1,575 0,050 0,235 0,184 0,100
10 octobre . . . + - 1562 0,181 0,131 DIS: 007
19 novembre . . . 1,691 0,258 0,142 0,160 De
20 décembre . . . . 2,179 0,270 0,130 ets nr
& février. . . . . . 0,360 0,015 traces 0,010 cd
TABLEAU 27
Sucres . _ Matières amylacées
réducteurs fon rédue- solubles dans insolubles
A teurs °/o l’eau */s 25
Din. 02 1 : 58
Full, ©... 0 0,4 ÿ &
nn 0 0 + “
20 oe 0,2 3 - 35
10 octobre . . - . 0,4 4 ; pr
19 novembre 0,5 3 : 63
10 décembre 0,4 - se 60
& février. . . :: . 0,4 0,2 % ps
M: 0.4 0,9 Ÿ &0
ORNE, 7. 1 _ “ 67
{ juin . . 0 0.9 3 À
huit 0 0,7 ë «0
ne 0 4 * |
456 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
20 septembre . 5 4 10 29
10 octobre. ©; . . A 7 10 29
19 novembre 1 1 10 41
décembre 0 1 18 55
RME, 7e 0 1 2 7 46
A Do. 4 1 1 6 44
MES ET 5 A 12 18
D bts: 152 5 6 17 17
20 septembre 3 14 11 6
10 octobre . . . . . El 8 10 5
19 novembre 15 8 9 - 10
e > 12 6 21 10
& février. . . . . . & 0 3 8
- L'examen des tableaux 26 et 27 montre que la quantité du sucre
est faible d’une facon générale. Pendant la première année iln'ya
que des traces de glucose et la proportion de saccharose n'excède
pas 40/0. Il y a un maximum au mois d'Octobre, c'est-à-dire au
moment où la végétation est la plus active. Pendant la seconde
année, la proportion de sucre est un peu plus forte, toujours avec
un maximum au mois d'Octobre. Enfin, pendant la troisième année,
la quantité de sucre est notablement plus considérable et présente
ün maximum au mois de Novembre. Nous pouvions nous attendre
à ce dernier résultat; la partie la plus âgée du rhizome étant en
Voie de résorption, il est tout naturel que la digestion soit plus
active dans cette région. Le sucre qui est ainsi formé dans l’article
postérieur, traverse ensuite les autres parties du rhizome pour
être consommé dans les feuilles ou les racines. La proportion de
dextrine est un peu plus forte que celle de sucre et varie à peu
près de la même manière.
L'amidon est en quäntité considérable ; d’une façon générale ge
y en a plus pendant la première année que pendant la seconde et
beaucoup plus pendant la seconde que pendant la troisième
D'ailleurs l'aspect seul d'une coupe longitudinale faite dans Un
rhizome pourrait servir à indiquer la répartition de l’amidon : les.
deux premiers articles sont d’un blanc laiteux, tandis que le troi-
sième et quelquefois la partie postérieure du second sont d'une
couleur plus sombre et bleuissent moins fortement par l’iode. Per. ;
_ dant la troisième année, j'ai trouvé souvent, d'un mois à Vautre,
quelquefois même dans le même mois, des différences relativement
grandes dans la proportion d'anridon. Cela tient à des différente
individuelles ou bien à ce que la limite entre le deuxième eee |
“4
je
£
2
Ë
Ja fois aux trois articles, bien que le troisième seul soit &
Sur ce dernier point. Quoi qu’il en soit, dès le moi
_ Proportion d'amidon augmente de
analogues, la destruction de l’amidon coïnct
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 47:
sième article n’est pas bien nette et qu'on trouve plus ou moins
_d'amidon dans la partie postérieure, suivant le point où la sépara-
tion a été faite.
L'examen de la courbe 2 (fig. 80) qui représente les variations de
. l’amidon nous montre encore plus nettement un fait caractéristique:
c’est l'existence de deux minima vers le mois de Septembre ou
d'Octobre de la première et de la seconde année; un troisième
minimum moins net existe à la même époque de la troisième année.
Ces minima correspondent à la période où la végétation est la
à D ne *
Juillet janvier 1:jaillet f'janvter juillet T'janvier
F ig. 80.— 1, sucres ; 2, amidon ; 3, eau. La courbe 3 est à une échelle 10 fois
plus faible que 1 et 2.
plus active et où par conséquent les réserves sont consommées en
abondance. Mais il est remarquable que cette diminution dans la
proportion des substances de réserve se manifeste à la fois dans
les trois articles du rhizome. Peut-être les parties en voie de dévelop-
pement empruntent-elles les aliments qui leur sont nécessaires à
n voie de
il en Octobre, aux dépens de
pas dosés à l'état de glucose
pourrait seule renselgner
s de Décembre la
nouveau; comme dans les cas
le avec une production
résorption; peut-être aussi se forme-t
l'amidon, des composés qui ne sont
Une analyse plus complète du rhizome
458 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
plus ou moins forte de dextrine et de sucres. La dextrine et le
saccharose sont des produits intermédiaires entre l'amidon et le
glucose direétement assimilable. Il est à remarquer que ces divers
produits de la digestion de l’amidon sont toujours en faible quan-
tité ; le glucose est consommé au fur et à mesure de sa production.
On peut d’ailleurs augmenter la proportion des produits de
décomposition de l’amidon en opérant comme je l'ai indiqué pour
d’autres exemples. Avant de dessécher les matériaux d'étude, je
les râpe de façon à obtenir une pulpe aussi fine que possible et je
laisse macérer dans un peu d’eau pendant 24 heures ; les diastases
agissent alors sur l’amidon plus rapidement que pendant la vie de
la plante et les produits de la digestion n'étant pas consommés
s'accumulent.
Je citerai en particulier l'expérience faite avec des pieds d’Arum
récoltés le 4 Février. À ce moment la plante est en pleine végéta-
tion, les deux premiers articles du rhizome sont très développés, le
troisième est presque complètement digéré.
Le tableau 28 contient les résultats que j'ai obtenus. La pre-
mière partie du tableau indique la composition des trois articles
après 24 heures de macération dans l’eau; la seconde partie COD-
tient la comparaison d’une part-de la proportion des matières
dosées après macération et d'autre part de la proportion des mêmes
matières dosées directement dans des tubercules semblables.
TABLEAU 28
Poids de la Sucres _Matières amylacées_
tx —
atiere bles
sèche réducteurs Sébietousé aan: l'eau ‘1 ne
Grammes rs arhs ETES Gremmés Grammes
à 5
: é ArUCle.. à. 1,862 0,039 0,011 0,45% )
. ue 1,599 0,280 0,072 0,250 0,185
» A Lie ee 0,388 0,027 0,000 0,045 0,025
ue Matières AMP
A _ a
réducteurs nonréduc- solubles dans insolubles
4er articl °/0 teurs °/ l’eau ° / G- 60
Homme. 2 au lieu de O O6 aù lieu de O 24 au lieu de 4 37 au lit de
HR EE s 1 . 45 _» 1 > 56
ruse A 0 On 0 + » + ©:
Dans le premier article, l'amidon a été en grande partie trans”
ormé en dextrine. Dans le dosage direct on trouve en effet 60 °/o
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 459
d'amidon et 4 °/, de dextrine tandis que dans le dosage après
l’action des diastases, on trouve 37 °/, d'amidon et 24 °/. de dex-
trine. La quantité de sucre est plus grande que dans le dosage
direct, mais reste encore faible. Dans le second article, l’action des
diastases a été plus énergique, il n’y a plus que 41 °/° d’amidon au
lieu de 46 °/, et il s’est formé non seulement une quantité notable
de dextrine (15 °/, au lieu de 7 °/e), mais encore des sucres ei sur-
tout du glucose (17 °/, au lieu de 1 °/.). Dans le troisième article,
la digestion étant déjà à peu près complète dans le rhizome intact,
on comprend que la macération n'ait pas produit beaucoup de
. Changements.
Il résulte de cette expérience que les diastases servant à digérer
l’'amidon existent dans toute l'étendue du rhizome mais sont moins
abondantes ou moins énergiques dans la partie antérieure. Dans
le premier article, en eflet, j'ai obtenu seulement le commence:
ment de la digestion, c’est-à-dire la transformation d’une partie
de l'amidon en dextrine:; dans le second article la digestion
était plus avancée puisqu’une plus grande quantité d'amidon a été
attaquée et a servi à faire non-seulement de la dextrine, mais une
quantité considérable de glucose assimilable. La présence de la
diastase dans les trois articles, peut expliquer comment, au mois
d'Octobre, l’amidon diminue dans les trois articles du rhizome à
la fois; la digestion des réserves s'effectue alors dans toute l'étendue
du rhizome pour servir à la formation des feuilles et des racines.
Répartition de l'eau. — Le tableau 29 indique la façon dont varie,
pendant toute l’année, la quantité d'eau renfermée dans chacun
des articles du rhizome. Un article déterminé ‘est pris ai moment
de son apparition, vers le premier Juin, puis il est suivi pou
ses trois années d'existence. La courbe (3) de la figure 80, qui n'est
que la traduction graphique du tableau 29, représente Îes varia-
tions de la proportion d’eau pendant la même période de un
années.
TABLEAU 29
Poids de Poids de rs 5
la matière la matière Eau a Le
fraiche sèche æ
Grammes Grammes her Grammes
ER, 6,526 re ns <<
Het. 9,491 2,687 y x6
10 ao 20,382 5,063 15,519
PRET ER es PES
460 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
20 septembre. . . . 8,047 xt 6907 6,840
19 novembre . . . . 16,583 4,431 12,152 274
décembre 12,695 3,852 8, 229
& février: -:. : . . 8,628 3,158 5,470 173
ROBE 5 Ut, 16,997 6,4 10,500 1
AA: 1: 20,845 7,647 13,198 172
cr 15,951 5,647 10,304 182
Hi) SES 22,442 4,485 17,957 400
CE | RUE 29,477 4,467 25,010 559
20 septembre . 36,664 5,049 31,615 626
19 novembre 21,641 4,571 17,070 373
26 décembre 25,011 5, 19,524 355
& février. , . . 9,854 2,042 7,812 382
DUR 16,052 3,531 12,521 o
Me. 12,960 3,127 9,833 314
SRE 7, 8,521 1,157 ,364 636
AS sos ue 13,947 1,334 12,613 945
20 septembre. . . . 6,807 0,745 6.062 813
19 novembre . . .. 22,476 2,856 19,620 686
16 décembre . . . . 4,174 0,483 3,691 76%
Ronrier, .. 6,058 0,69% 5,364 T2
On voit que d’une façon générale la proportion d'eau présente
Fa trois minima correspondant, pour chacune des trois années, au
commencement de la période de vie ralentie, vers le mois de Juin.
C’est pendant la seconde année que ce minimum est le plus faible.
On observe même trois maxima correspondant à la reprise de la
végétation, vers le mois de Septembre.
L'examen du tableau 29 ou de la courbe 3 (fig. 80) nous montre
encore que pendant la première année il y a moins d'eau que pên-
dant la seconde année et surtout que pendant la troisième année ;
On à remarqué en effet que la partie postérieure du rhizome qui est
. €n voie de résorption à toujours une consistance très molle. Il en
résulte que si on compare à un moment donné les trois articles du
rhizome au point de vue de la teneur en eau on doit trouver qué
le premier article contient moins d’eau que le second et le second
moins que le troisième. En fait, cette progression se vérifie presque
toujours, sauf quelquefois au moment de la reprise de la végéta
tion; l’article antérieur qui porte alors des racines, mais pas enCOTE
des feuilles vertes, renferme alors assez souvent plus d'eau que Re
second article.
IL faut remarquer aussi que les maxima de l’eau correspondent
exactement aux minima de l’'amidon. C'est là une règle à peu .
près générale: la digestion des réserves entraîne toujours une
: : Un ap, on obtient le même résultat que si l
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 461
augmentation dans la proportion d’eau. La courbe de l'eau d’une
part et la courbe des matières de réserves d'autre part ont en
général des variations inverses.
IRIS GERMANICA
L'appareil végétatif de l’Iris se compose d’un gros rhizome hori-
zontal qui porte des racines à sa face inférieure et se termine à son
extrémité la plus jeune, par un bourgeon recouvert de grandes
feuilles vertes qui sortent de terre. Au printemps, les bourgeons
qui doivent produire des fleurs se développent rapidement et don-
nent une tige aérienne qui se flétrit lorsque les fruits sont mûrs.
L'été est la saison où la vie est la moins active. En automne, de
nouveaux bourgeons se forment à l'extrémité des rhizomes qui ont
produit des tiges florifères ; les bourgeons qui n’ont pas produit
des tiges aériennes continuent simplement à s’allonger en formant
de nouvelles feuilles.
Le rhizome s’allonge ainsi chaque année. Les segments Corres-
pondant à chaque période annuelle de végétalion sont séparés les
uns des autres par des étranglements plus ou moins nets qui per-
mettent de les distinguer. Pour étudier l'influence de l’âge, on
pourra donc comparer entre eux les différents segments d’un rhi-
zome, Dans beaucoup de cas on trouve six ou huit segments; les
plus âgés perdent leurs matières de réserve et meurent. st
J'étudierai d’abord l'influence de la saison sur la composition
d’un segment d’âge déterminé et je me bornerai pour le he: à
donner les résultats que j'ai obtenus avec les trois premiers seg-
ments. C’est au mois de Janvier seulement que j'ai commencé à
étudier les nouveaux bourgeons développés à l'automne.
En étudiant les trois premiers segments d’un rhizome pendant
| on avait suivi un 8e8-
ment déterminé pendant trois années. Les tableaux 30 et a peu-
vent donc être considérés comme donnant les changements de +
* Position que subit un segment de rhizome depuis le mois tarte
de la première année, jusqu’au mois de Novembre de sa troisi
462 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
TABLEAU 30 :
; : "
Pois deie u PU0re Matières amylacées
matière no 7 solubles , à
sèche Téducteurs Lsqueteurs dans l'eau insolubles
Grammes Grammes Grammes Grammes Grammes
19 janvier. . . . . . 1,815 05 0,102 1 0,363
IT SE EE 1,950 0,047 0,143 0,113 0,383
| : 1,927 0,050 0,075 ,063 0,818
DR 6, 1,870 0,010 0,045 0,053 0,640
9 novembre 1,028 0,007 .020 ,038 0,200
49 janvier. : : . . . 1,815 0,018 0,053 0,136 0,333
TR TR 1,872 056 0,210 0,110 0,375
a ,961 0,040 0,096 0,079 0,875
D 1,699 0,020 0,022 0,048 0,470
9 novembre 1,625 0,009 0,024 0,059 250
49 janviér. : . . . : ,865 0,085 0,076 0,166 0,285
45 mars. , . .. .. 1,852 0,092 226 0,125 »380
D 1,910 0,077 0,111 0,102 0,777
TRES 2 1,476 0,035 0,019 , De »
9 novembre . ... 1,7% 0,038 0,017 0,083 0,250
TABLEAU 31
_ Sucres ___Matières amylacées
réducteurs non réduc- solubles insolubles
°/0 teurs °/, dans l’eau °/ °/u
19 faavier.: 4 3 9 20
ME mar 2 7 5 20
D 2 % 3 #2
AFaoût 0,5 0,8 2 36
9 novembre . 0,6 2. 3 19
LL te PT 1 2 7 18
RER 3 ai 5 20
RE AE NE E 2 k k #4
Madté 1 n 2 27
9 novembre , 03 1 3 14
19 janvier. . , : a " 9 15
ns 5. 42 6 20
18 jaime is % # $ 40
ao. ] 1 3 pa]
9 novembre . . . 2 1 4 1%
La quantité de sucre est peu considérable et passe par un maxi-
num vers le mois de Mars, c'est-à-dire avant la floraison. Le max
man de la première année est plus faible que ceux des années
Sulvantes. De même, les minima de ta proportion de sucre qui ont
lieu vers le mois d'Octobre vont en augmentant avec l'âge du
sezment. ot
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 463
L’amidon subit des variations très considérables; au mois de
Juin, c’est-à-dire à la fin de la période de la végétation active, il y
a un maximum pour tous les segments, puis la proportion baisse
rapidement, passe par un minimum de Novembre en Février
et remonte ensuite.
L'examen au microscope permet de vérifier qu'en effet les
grains d’amidon sont beaucoup plus abondants en été qu'en hiver.
La dextrine doit être considérée ici encore comme un produit inter-
médiaire entre l'amidon et les sucres; c’est vers le mois de Janvier
qu'on en trouve le plus ; le maximum de la dextrine précède celui
du sucre.
Les courbes de la figure 81 représentent les variations des sucres
et de l’amidon dans les trois premières années de la vie d'un
segment de rhizome d'Iris.
à : * “&r .# Et
D PE 2 PAR ï
> Re ; «
Lis : Lx LE ms tnt ir
<.
es
ljanvier juillet Z:janmer — 1'jvillet 'jonvier 1: juillet
Fig. 81. — 1, sucres; 2, amidon.
En continuant la même étude sur des segments plus âgés, j'ai
0btenu des résultats analogues; la mème périodicité annuelle se
reproduit ; l’'amidon passe par un maximum tous les ans aù mois
de Juin et les sucres atteignent leur maximum an mois de per
Mais tandis que les maxima de l’amidon sont de plus en plus
faibles, les maxima du sucre sont de plus en plus forts. |
L'amidon diminue donc d’une façon générale, depuis la ss
la plus jeune du rhizome, jusqu’à la partie la plus agée et les sucres
augmentent en même temps que l’'amidon diminue. F0
Le 30 Août, par exemple, un rhizome composé de 3.888 Lo; :
_renfermait dans chaque segment, à partir du ss HE À Ex
204,304, 6 °/, et 6/, de sucres et 34 °/o, me 4 nr tte Li
_ 16/, d’amidon. On peut trouver quelques exceptions à COTE TR
464 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE .
notamment pour le second segment qui renferme quel moins
de sucre que le premier.
Les rhizomes d'Iris renferment des malières mucilagineuses en
abondance, surlout l'hiver; il semble que pendant cette saison une
partie de l’amidon se soit transformée en mucilages. Au mois de
Janvier par exemple, la proportion de matières amylacées dans
les exemples non traitées par le sous-acétate de plomb est plus
forte de 7 ‘/, pour le premier segment, de 11 °/, pour le second, de
9 °/, pour le troisième, de 8 °/, pour le quatrième et de 9 °/ pe
le cinquième,
Le rhizome du Sceau de Salomon (Polygonatum multiflorum)
végèle à peu près de la même façou que celui de l'iris; on sait
même que la distinction des segments annuels y est particulière-
ment nette; l’'amidon est peu abondant, la matière de réserve
est Sur'out formée par une sorte de dextrine mucilagineuse donnant
du glucuse sous l’action des acides et mélangée à une proportion
de sucre très variable suivant les saisons. é
D'une façon générale on peut dire que les réserves subissent les
mêmes transformations dans le rhizome du Sceau de Salomon que
que dans celui de l’Iris, Les échantillons que j'ai étudiés aux
| diverses saisons ayant été cultivés dans des conditions différentes,
les résultats obtenus ne sort pas comparables ; je me contenterai
done d' ir là composition d’un rhizome formé de quatre arli-
cles, le 22 Février, au moment où la période de vie active va COM
mencer.…
TABLEAU 32
Poids de la Sucres Matières : amylacées
De 1 " noiooe lubles
sèche réducteurs itaar dans l’eau ne LEE
G sa Me Ê Grammes
1 article 75 Fr rev ve rer * 0 2 0,080
es Dee. Ro Or «010 0,022 347 + : 0,086
jé ti dos 0,766 0,133 0,037 0,247 0,045
M een 0,676 0,142 0,023 0,148 0,04
TABLEAU 3
= Sueres ne
rédueteurs non rédue- lubles ME re
a
que ” REX NE AE er 11 2 ;
Die oi 17 5 2 5
que M Pre à 3 22 6
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 465
TABLEAU 34
Poids de Poids de Eau °/, de
la matière la matière Eau la matière
fraiche sèche sèche
* Grinises One Driines EP p
Fe apucle. . , 0 141,126 3,356 7,770 231
2m 'Ér eu 3,080 0,947 2,133 225
pes RP Rae 3,077 0,807 . 2,270 281
que No Emo 3,366 0,687 2,679 389
Les réserves sont surtout formées par des matières amylacées
solubles dans l’eau et la proportion de ces matières est la plus forte
dans les articles les plus jeunes. Le sucre réducteur au contraire est
en quantité plus grande dans les articles les plus âgés. Le sucre
non réducteur est surtout abondant dans le premier article qui va
bientôt se prolonger en une tige aérienne. En somme, plus le rhi-
zome est âgé, plus la digestion des réserves y est avancée.
La proportion d'eau varie comme l’ensemble de sucres; le pre-
mier article qui est un peu plus hydraté que le second renferme
15 °/, de sucres au lieu de 13°/. Ordinairement, le minimum de
l’eau se trouve ainsi dans le second article.
FICARIA RANUNCULOIDES
La période de végétation active de la Ficaire s'étend du mois de
Septembre au mois de Mai. Pendant tout l'été la plante est réduite
à un certain nombre de racines renflées qui se rattachent à un très
court rhizome; au mois de Septembre un ou plusieurs bourgeons se
développent et donnent des feuilles dont le limbe vert vient s’étaler
à la surface du sol. Dès la fin de Décembre, les boutons de fleurs
apparaissent et s’épanouissent successivement jusqu'au mois
d'Avril. Vers la fin de Février, de nouvelles racines renflées se
forment et se remplissent de matières nutritives tandis que les
anciennes sont peu à peu digérées et se flétrisseut. Au mois de Mai
les feuilles se dessèchent, les nouvelles racines on. complètement
remplacé les anciennes, la vie de la plante se ralentit, :
J'ai analysé les tubercules, à peu près de MOIS en mois pendant |
toute la durée de leur développement, du mois de Février d une
Rev, gén. de Botanique. x: ds
466 :. - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
année au mois de Février de l’année suivante. Les tableaux 95 et
36 renferment les résultats de mes analyses. .
TABLEAU 35
i Sucres Matières amylacées
Re le
sèche réducteurs Lsqueteurs dans l’eau insolubles
Grammes Grammes Grammes Grammes Grammes
2 NME... | | 4,03% 0,028 0,008 0,031 0,542
RO rs - 1,290 0,007 0,009 0,051 0,781
MR un. ; 1,560 , 0,025 0,129 0,727
OS RER 3,623 0,076 0,780 0,582 0,730
juillet: 0 280 1,271 0,246 0,549
re 1,458 0,020 0, 0,250 0,438
2 octobre. . . . .. 6 0,036 0,24 0,363 0,400
9 novembre 1,676 0,032 0,244 0,250 ts
48 janvier. . . . .. 1,902 0,173 0,174 0,185 0,217
49 février. . . . ., 1,661 0,222 0,304 0,083 0,123
28 février. . . . . . 0,228 0,061 0,047 0,011 0,014
Die... 0,485 0,030 traces 0,008 0,032
fréatiret TABLEAU 36
Sucres _Matières amylacées
réducteurs non réduc- solubles dans insolubles
°/0 teurs °/, ’eau ® 9/0
23 février: 2 7 3 52
a 0,5 0,7 4 63
DIR à... . + 1 8 46
M ie, 2 21 16 20
+ et 1 38 7 - 46:
1 août PE ot 1 45 47 : 30
2'octobre: : . . .:. 2 14 21 23
;9 novembre . . + ms 14 d
18 janvier. à es - 9 9 () : A1
ne Se à RU PRGUES À 1 48 5 7
23 février. .. 26 1 4 is
23 (OVER, 6 0 2 LUE
Les tubercules jeunes renferment presque exclusivement de
l'amidon; la réserve présente alors à peu près la même compos"
_. que dans l’Arum où la pomme de terre; mais dès le M0®
d'Avril, une partie de l’'amidon devient soluble dans l’eau. Au m0
de Mai, lorsque la végétation se ralentit, ce changement S'accus®
encore plus, l'amidoi diminue pendant que la dextrine augmente;
Rs * transformation de la matière hydrocarbonée ne s’arr ète pas
là et la déxtrine provenant de l'amidon-donne du sucre n0n réduc”
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 467
teur; au mois de Juillet, lorsque la vie de la plante est la moins
active, le sucre non réducteur a atteint son maximum et constitue
beaucoup plus de la moitié de la réserve totale.
À partir du mois d’Août, lorsque la végétation active recom-
mence, une transformation inverse se produit et une partie du
sucre revient à l’état de dextrine et d’amidon. Puis, la plante vit
aux dépens des réserves accumulées dans les racines ; les matières
amylacées aussi bien que les sucres non réducteurs sont transfor-
més en glucose qui est assimilé; la proportion de ce dernier com-
posé n’augmente d’une façon sensible qu’à partir du mois de
Décembre. Dans certaines racines flétries, le glucose s’accumule
même quelquefois en quan-
lité considérable comme on
le voit à la fin des tableaux
précédents.
Les courbes représentées
par la figure 82, ne sunt que
la représentation des résul-
tats portés au tableau 36. La
courbe'3 montre la variation
de la proportion des matières
amylacées (amidon et dex-
irine); la courbe 2 indique
les changements de propor-
tion de sucres non réducteurs
et la courbe { s'applique aux Fig. 82.— 1. sucres réducteurs; 2, sat
: non réducteurs; 3, matières amylacées ;
sucres réducteurs. Les varla- eau. La courbe 4 est à une échelle
tions en sens inverse des ma- 10 fois plus faible que 1, 2 et 3.
tières amylacées et de sucres
non réducteurs montrent que ces deux sortes de sub
remplacent comme matières de réserve suivant les p
développement.
Pendant la vie ralentie,
après, elle est surtout amylacée. Da
l’'amidon se trantorme donc en dextrine, puis en SU°* dtif
teur à deux époques : 4° En Mai et Juin, lorsque me Te t mis
alors la transformation s'arrête au sucre OR DR
: ; PR lorsque les réserves sont
en réserve; 2 À partir du mois d'Octobre, q :
POS
T'mars T'juillet L'noveirbre
stances se
hases du
la réserve est surtout sucrée; avant et
ns le cours du développement
sucre non réduc-
468 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
consommées; mais alors le sucre non réducteur provenant des
matières amylacées se décompose à son tour et donne du glucose
directement assimilable les choses se passent à ce moment comme
dans les autres plantes à réserves amylacées. Entre ces deux phases,
vers le mois d’Aoùût, une transformation inverse se produit et une
partie du sucre revient à l’état d’amidon.
Les différences entre deux pieds différents considérés à la même
époque sont encore plus grandes pour la Ficaire que pour la plupart
des autres plantes. Dans la première période, aux mois de Février
et de Mars, ces différences sont relativement faibles ; les tubercules
ne renferment alors presque que de l’amidon. Plus tard, la trans-
formation d’amidon en sucre s’effectue d’une façon inégale ; la pro-
portion de sucres non réducteurs peut alors varier suivant les cas
de 25 °/. à 45 0/o. :
Mais c’est à la fin du développement que les différences indivi-
duelles sont les plus considérables et cela tient à ce que c’est le
moment des changements les plus rapides; je vais en donner quel-
ques exemples. Au mois de Février, les vieux tubercules de cer-
tains pieds renfermaient 13 +/, de sucres réducteurs et 18.°/ de
sucres non réducteurs, d’autres 26 °/, de sucres réducteurs êt 7 %
de sucres non réducteurs, d’autres enfin 6 °/, de sucres réducteurs
et des traces seulement de sucres non réducteurs. On peut s’expli-
quer facilement ces différences en admettant que ce sont.là trois
phases successives de la digestion des réserves; les sucres non
réducteurs d’abord abondants se transforment en sucres réduc-
teurs qui disparaissent à leur tour, assimilés par la plante.
L'étude de cette dernière période du développement montre en
outre que tout le sucre que l’on trouve alors dans les tubercules
ne provient pas des matières amylacées. Ce résultat pouvait dans
une certaine mesure être prévu par l'augmentation considérable de
l'ensemble des sucres de Janvier à Février, mais l'expérience sui-
vante le met en évidence d’une façon plus claire. Le 18 Janvier,
les tubercules analysés directement renfermaient 18 °/, de sucres
et 20 °/o de matières amylacées. Des tubercules pris sur les mêmes
pieds mais écrasés. au contact de. l’eau pour activer l’action des
diastases ont donné 31 °/, de sucres et 49 °/, de matières amylacées-
| On Peut conclure de la comparaison de ces nombres que le sucre
qui s’est formé pendant l'expérience ne provient pas des matières
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 469
amylacées, mais bien d’autres substances non azotées qui n’ont pas
_ été dosées dans les conditions où je me suis placé. Ces substances
sont probablement de celles qui ont été éliminées par le sous acétate
de plomb. En comparant les résultats de l'expérience précédente
avec la composition des tubercules un mois plus tard, on voit que
l'écrasement des tubercules au contact de l’eau a produit le même
effet que l’action normale des sucs digestifs pendant un mois dans
la plante vivante.
J'ai recherché d'autre part si le traitement par le sous-acétate
de plomb éliminait beaucoup de substances réductrices. Au mois
de Décembre, j'ai constaté que le sous-acétate éliminait environ
6 v/, de matières amylacées et une quantité très faible de subs-
tances solubles dans l’alcool; au mois de Janvier, la proportion des
matières amylacées éliminées était d'environ de 8 à 100). Ilest
probable que le sucre qui se produit en abondance par l’action des
sucs digestifs à cette époque, comme l'a montré l'expérience pré-
cédente, provient en grande partie des matières précipitées par le
_sous-acétate: c’est là un point qui devrait être étudié par de
nouvelles recherches.
Le tableau 37 montre que
la quantité d’eau contenue dans les
tubercules de Ficaire est très variable, suivant l’état du développe-
ment.
TABLEAU 37
oids de Poids de Eau °/° de
la menere la es a Eau matière sèche
ic s
2 février...” 4,75% 1,049 3,705 353
mans: LL ,322 0,810 2,512 309
MAN TER t n 5,762 1,624 4,138 ré
MUR à 12,367 3,719 8,588 227
nie 20 16,222 5,396 10 826 200
nent 5: 12,497 4,612 7 170
À octobre. | 2 11,362 3,104 8,258 es
9 novembre 8,711 1,721 6,990 rs
11 décembre 11,031 1,388 9,68 ms
H'onvier. : . : ::- 19,803 2,295 17,508 rs
19 février... :,, 22,174 2.16% 19,710 ex
Ne IGvhier: , : . : . 8,566 0.750 7,816 D42
proportion d’eau es! assez forte, de .
son minimum vers la fin no:
"Août. À la reprise dela
Au commencement, la
300 à 400 +/,, puis elle diminue et atteint
de la période de vie ralentie, au MOIS d
470 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
végétation, l’eau augmente rapidement et continue à augmenter
jusqu’à la fin de la digestion des réserves. Les choses se passent
donc à ce point de vue d’une façon tout à fait normale et comme
on pouvait le prévoir, c'est pendant la vie ralentie qu'il y a le
moins d’eau et c'est pendant la digestion des réserves qu'il y en a
le plus. |
HELIANTHUS TUBEROSUS
Les tubercules de Topinambour sont des fragments de liges
souterraines et se développent à peu près de la même façon que
ceux de la pomme de terre, un peu plus tardivement peut-être.
_ Les matières de réserves qu'on y trouve sont surtout des hydrates
de carbone. La moyenne des analyses citées dans l'ouvrage de
Kônig est la suivante pour les tubercules desséchés ; matières aZ0-
tées : 10,31 °/,; matières grasses 2,78 °/,; cellulose 7,18 °/.; Cen-
dres 6,42 °/; autres substances non azotées 74,31 °/,. Ce dernier
chiffre est obtenu par différence et l’on range parmi les substances
non -azotées non-seulement les hydrates de carbone qu'on peut
_ isoler mais encore toutes les substances non déterminées qui ne
rentrent pas dans les autres catégories. La nature et les propriétés
des réserves hydrocarbonées du Topinambour ont été étudiées avec
beaucoup de soin par MM. Dieck et Tollens (1); ces auteurs ont
reconnu que la majeure partie des réserves était constituée par Un
hydrate de carbone ayant la même composition que la dextrine el
étant comme cette dernière substance soluble dans l’eau et inso-
luble dans l'alcool; pour désigner cet hydrate de carbone le nom
de lévuline leur a Paru préférable à celui de synanthrose employé
par d’autres auteurs; la lévuline ne diffère en effet de Ja dextrine
{ue parce qu'elle dévie à gauche le plan de polarisation et qu'elle
donne, sous l’action des acides étendus du lévulose et non du pe
‘ose proprement dit. MM. Dieck et Tollens ont d’ailleurs montré
sp les propriétés du lévulose provenant de la lévuline étaient
Variables suivant la façon dont il avait été préparé. Ainsi, l’action
de (1) Dieck und Tollens : Uber kohlenhydrate der Topinamburknolle ne
48 Lœvulin (Annale der Chemie, t. 198, p. 228). :
. LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES #71
d'une température de 100° utilisée pour dessécher le sucre à pour
résultat d'augmenter le pouvoir rotatoire et de diminuer le pouvoir
réducteur. Les dosages que je vais. citer ayant été effectués à l’aide
de la liqueur de Fæhling, il était donc essentiel, pour avoir des
résultats comparables, de traiter toujours de la même façon Ja
matière à analyser; c’est ce que je me suis efforcé de faire,
Outre la lévuline, les tubercules de Topinambour renferment,
en moindre quantité il est vrai, du sucre et de l'inuline.
MM. Dieck et Tollens ont dosé ces diverses substances à des
époques différentes mais qu’ils ne précisent pas; dans une pre-
mière analyse ils ont trouvé 0,69 °/, d’inuline, 12,64 °/, de lévuline
et 3,46 °/, de sucre ; dans une seconde 1,40 °/ d’inuline, 7,35 °/
de lévuline et 6,28 °/, de sucre; dans une troisième 8,60 °/, de lévu-
line et 2,130/, de sucre ; dans une quatrième 8,88 °/ de lévuline et
2, 090/, de sucre. Les résultats sont plus forts dans les deux pre-
mières analyses parce que c’est seulement dans les deux dernières
que les matières mucilagineuses ont été précipitées par le sous-
acétate de plomb. Les auteurs font remarquer que dans le courant
de l'hiver l’inuline diminue et finit même par disparaître complète-
ment : ils concluent avec raison de leurs recherches que l’inuline,
la lévuline et le lévulose sont trois termes d’une série respective-
ment comparables à l’amidon, à la dextrine et au glucose que l'on
trouve dans d’autres plantes. Dans ces analyses, la proportion des -
matières dosées est prise par rapport au poids de Ja matière frat-
che; pour avoir la proportion par rapport à la matière sèche, il
faudrait multiplier les nombres dounés à peu près par 5-
En opérant sur le Topinambour comme sur les autres plantes,
j'ai d’abord extrait les sucres par l'alcool à 90°; puis, en tr nue
par l’eau froide la matière épuisée par l'alcool, j'ai nr les hydr à
tes de carbone solubles qui sont constitués essentiellement par la
lévuline; l'inuline et les autres hydrates de carbone mao
restaient pour le dernier dosage. J'ai soi ainsi be tu pr
depuis le commencement de leur formation jusqu à la sig 24
puis pendant la germination jusqu’à la digestion Ras e d
réserves. Les tableaux 38 et 39 renferment les résultats des dosage
effectués.
472 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
TABLEAU 38
Poids.de la______ Sucres ____ Matières ampylacées
“sèche rédacteurs véquoiburs dons Peau insolubles
5 DR ET De 1,859 0,016 ,: 2 0,110
RE 3,772 0,040 0,158 0,891 248
1 septembre , . , . 1,943 0,007 0,079 0,465 0,243
2 octobre. : . . . . 1,831 0,008 0,126 0,555 0,117
16 novembre . . . . 1.634 0,010 0,207 0,454 0,105
2 décembre 1,712 0,014 0,224 0,476 0,125
2'lévties. 2 1,649 0,020 0,351 0,437 094
13 mars... 1 0,045 0,241 0,363 0,0%
| , 1,742 0,166 0,15% 0,205 0,118
D 7 0,038 0,075 0,060 0,076
TABLEAU 39
Sucr Matières amylacées
o teurs °/, l’eau °/o °/0
| 0,8 20
4 23 6
ee MO EEE 0,3 4 23 12
16 novembre . 0,6 12 27 6
28 décembre 0,8 13 97 7
FRE. 0: 1 21 26 5
D UP 2 42 19 5
RÉ 9 8 11 6
D |. À 6 k 6
Le 28 Juin, les tubercules n’ont guère plus de 1 centimètre de
diamètre; le 16 Novembre, on peut les considérer comme complè-
tement formés; le 13 Mars, Ja germination est commencée; le
25 Mai, les vieux tubercules sont ramollis et vont entrer en décom-
RER
tion.
Pendant toute la période de formation, la quantité de sucre
réducteur est très faible, j’ajouterai d’ailleurs que la détermination
en à été faite avec quelque incertitude, le précipité produit au con-
lact-de la liqueur de Fœhling étant peu net et ne permettant pas
d'apprécier avec précision le moment où la réduction est complète ;
Pendant la germination, les sucres réducteurs sont plus abondants
_et plus faciles à doser. Les sucres non réducteurs sont en quantité
plus considérable et atteignent leur maximum à la fin de l'hiver:
Comme l'avaient remarqué MM. Dieck et Tollens, la proportion de
sucre augmente pendant l'hiver.
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 473
Dans le Topinambour les sucres non réducteurs jouent donc le
rôle de matières de réserve et non pas seulement le rôle de produit
intermédiaire entre les matières amylacées et les sucres réducteurs.
La lévuline se trouve déjà en quantité notable dans les très jeunes
tubercules puis passe par un maximum pendant l'hiver et diminue
ensuite rapidement pendant la germination. L'inuline est en pro:
portion assez faible; le Topinambour pouvant renfermer d’autres
hydrates de carbone insolubles dans l’eau, les nombres placés à la
dernière colonne des tableaux 38 et 39 ne se rapportent pas seule-
ment à l’inuline mais encore aux autres hydrates de carbone inso-
lubles.
Lorsque je ne traite pas par le sous-acétate de plomb les résul-
tats sont plus forts de 5 à 10 °/, et l'augmentation porte exclusive-
ment sur la lévuline; le Topinambour contient donc une assez
grande quantité de mucilages solubles dans l’eau.
La proportion d’eau (tableau 40) renfermée dans les tubercules,
est relativement considérable et d’ailleurs assez variable {de 400 °/o
à 500 pendant la période de formation), puis elle diminue et passe
par un minimum pendant l'hiver (350 «/, environ); enfin pendant
la germination, l’eau augmente considérablement et dépasse 1000°/.
TABLEAU 40
Poids de Poids de Eau °/o
la Rues la matière Eau de matière
“+ fraiche sèche sèche
pile 5 12,110 1,917 10,193 531
I CR 47,887 9,409 38,478 ms
1 septembre. . . . 69,277 12,467 56,810 ue
+ dtlôbré.. ,:, 82,097 13,937 68,160
16 novembre 36,411 6,356 30.055 ét
28 décembre . 53,202 11,397 41,805 ”
HAOVÉIET,.. era 40,207 8,992 31,215 5:
RDS, 1 14,688 2,395 re re
Li peer de 18,427 1,832 +
. 13,292 1,264 12,028 951
DAHLIA VARIABILIS
du Dahlia sont des racines renflées qui
Les organes de réserve
, l'état de vie ralentie ; au printemps
restent pendant tout l'hiver à
474 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
des bourgeons se forment qui donnent les tiges aériennes. ES en
été, de nouvelles racines renflées naissent à la base des tiges série
nes ; pendant ce temps les anciens tubercules, au lieu de se flétrir
comme dans le Topinambour ou la pomme de terre, reforment des
réserves et repassent l'hiver suivant à l’état de vie ralentie. Les
tubercules sont donc vivaces comme ceux d’Asphodèle. 9
Les réserves du Dahlia sont surtout formées par de l’inuline
qu'on appelait autrefois dahline pour exprimer sa provenance
habituelle.
En même temps que l’inuline on y trouve un autre hydrate de
carbone insoluble dans l'alcool, soluble dans l’eau et qui est sans
doute identique à la lévuline étudiée dans le Topinambour. La
séparation de l’inuline d’avec la lévuline, présente quelque incer-
titude à cause de la solubilité partielle de l’inuline dans les cr
tions où j'ai opéré; comme de plus ces deux composés jouent k es
près le même rôle physiologique il m’a païu préférable de les réunir
sous le nom de matières amylacées. À
M. Puriewitsch (1) qui a étudié la germination des tubercules
du Dahlia a constaté par des réactions microchimiques là Ce
tion de l’inuline et la formation du glucose.
J'ai suivi les tubercules de Dahlia d’abord en été pendant Jour
période de formation et jusqu’au passage à l’état de vie ralentie,
puis l’année suivante, depuis la germination jusqu'à la fin de la
Saison, alors que le tubercule passe à l’état de vie ralentie pour
la seconde fois,
Les tableaux 4 et 42 contiennent les résultats des énalÿses
faites. Au mois de Novembre de la première année, les tubercules
9Bt atteint leurs dimensions définitives, Mais les parties aériennes
ne Sont pas encore desséchées. En mars, toute végétation est DEFOEES
depuis longtemps; en Avril, la germination commence ; en Août, la
plante est en fleur. EL
Remarquons d’abord que pendant l’hiver les tubercules ne ren”
ferment que très peu de sucre; cette substance ne constitue donc
Pas une réserve comme dans le Topinambour, c’est simplement Le
Produit de transition: on sait d’ailleurs que la proportion d'inniie
est beaucoup plus forte que dans le Topinambour et oscille au
(1) Puriewitseh t'I0ë dit, p. 27.
LES RÉSERVÉES. DES BULBES ET DES TUBERCULES 475
30et 40 °/, pendant l'hiver; par contre, la lévuline est moins abon-
dante. La
Pendant la période de formation, les sucres sont d’abord en
proportion notable, puis diminuent et passent par un minimum
voisin de zéro pendant l'hiver; l’année suivante les sucres augmen-
tent pendant la germination, passent par un maximum (16 °/.) au
moment de la floraison et rediminuent ensuite pour passer par un
second minimum l'hiver d’après, et ainsi de suite.
TABLEAU #1
de SR nu à MOT ÉeS
- een a réducteurs aie amylacées
43 septembre . . . , 1,821 0,080 0,148 0,680
9 octobre . 2 1,788 0,044 0,156 0.647
19 novembre 1,626 0,058 0,100 0,689
Mars 7 US 1.829 traces 035 0,915
EL PR 1.918 .017 0,046 0 559
Un dre 4,650 0,057 0,053 0.469
nt 0 1,874 0,200 0,122 0,480
9 octobre. . . .: .. 1,719 0,035 0,090 0.660
16 novembre . . . . 1,816 0,033 0,067 0,846
TABLEAU 42
Sucres «PRES “2 Matières
ô eurs 6es °
réducteurs °/o . _ ra amylacées °/o
13 septembre . . , . k A
D octohre. , : 2 8 2
19 novembre 3 6 5
D 0 1 “
ee 0,8 2 mr
Mo 3 3 :
D | | 10 6 pes
9oetobfe. : . . .. 2 Le dé
16 novembre . . . . L 3
La proportion des matières amylacées suit une marche inverse,
Passant par un maximum pendant l'hiver, et par un Eu ve au
moment de la floraison. En comparant les tubercules en volé de
formation à ceux qui se sont développés l’année amas
trouve une faible différence de composition ; on verra qu il en est
de même pour les tubercules d’Asphodèle.
* Si, au lieu de considérer isolément les su
_ amylacées, on fait la somme de ces produits, On V
cres et les matières
oit que le maximum
476 2. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
est pendant l'hiver, et le minimum au mois d'Avril, peu de temps
après le début de la végétation; c’est là un fait que j’ai déjà remar-
qué pour plusieurs autres plantes vivaces : le minimum des hydra-
tes de carbone a lieu peu après le début de la végétation active.
Le traitement par le sous-acétate de plomb diminue notable-
ment la proportion des matières amylacées trouvées. En analysant
des tubercules dont une moitié seulement est traitée par le sous-
acétate on trouve pour les matières amylacées des différences qui
sont seulement de 6 à 8 °/, dans les tubercules jeunes, mais qui
s'élèvent à 10 et 12 0/, à la fin de la seconde année. La proportion
des matières mucilagineuses est donc considérable, surtout dans
les tubercules vieux.
Les variations dans la proportion d’eau, indiquées dans le
tableau 43, sont en sens inverse des variations de la matière
amylacée, Pendant l'hiver, l’eau passe par un minimum, puis aug-
_ mente brusquement au moment de la germination, atteiot au mois
de Mai un maximum très élevé et diminue ensuite jusqu’en hiver.
La quantité d’eau très considérable qui s’emmagasine dans les
_ tubercules au mois de Mai, tient, non aux conditions de milieu qui
ont peu varié dans le courant de l'année, mais bien plutôt à ce
que la digestion des réserves produit à ce moment des composés
qui attirent et retiennent l’eau avec une grande énergie ; la plupart
des organes présentent d’ailleurs un phénomène analogue dans Ja
première partie de la période active de végétation.
TABLEAU 43
Poids de Poids de _. x *
la matière la matière Eau de matière
| fraiche sèche Dr
s. septembre, . . 62,687 10,720 51,967 pois
9 octabre. . . , . . 29927 L,567 25,360 —
19 novembre . , .. 60,378 14.586 45,792 7
10 Mars, LL Ps 48,772 12,625 36,147 me
10 avril, a 38,327 6,946 31,381 ape
mal. 17,535 2,149 15,386 us
À à 10,390 1,034 9,356 PE
: re ET 86,122 12,944 73,178 7
à 2 en SE 61,122 13,347 47,775 à
novembre 83,921 29 O41 61.880 230
Les courbes de la figure 83 représentent les variations de l'eau,
des matières amylacées et des sucres, :
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 477
En somme, les réserves du Dahlia sont formées presque exclusi-
vement de matières amylacées parmi lesquelles on sait que l’inu-
line joue le rôle principal.
Les sucres sont seulement
un produit intermédiaire
qui disparaît presque com:
plètement pendant l'hiver.
Les tubercules vivaces
subissent chaque année
des variations périodiques.
Les sucres passent par un
maximum au moment de
la floraison et par un wnini-
mum en hiver. Les matiè-
res amylacées au contraire
présentent un maximum
en hiver et un minimum
Me r %
‘s.
+.
si >
Le À 7
Pée.s 7 î w,
Liseplembre 1: fevrier 1 : juillet
Dnpan te période gere ig. 83. — 1, sucres; 2, matières amylacées;
gélation acti ve. L'eau varie 3, eau. La courbe 3 est à une échelle 10 fois
en sens inverse des matiè- . plus faible que 1 et 2
res amylacées, atteint un
maximum très élevé au mois de Mai et qe pa
pendant l'hiver.
r un misimum
ALLIUM CKPA
uelle; éndaut la première année,
bulbe souterrain où S'+ ’accumulent
l'état de vie ralentie. À la
tre du bulbe se développe,
L'Ognon est une plante bisann
les bases des feuilles forment un
des réserves et qui passe pendant l'êté à
fin de l'hiver, le bourgeon qui est au cen
donne de nouvelles feuilles dont la partie supérieure aérienne est
verte et dont la base engaînante et souterraine renferme des ares
nutritives provenant soit del ‘assimilation effectuée dans les feui ”
soit de la digestion des réserves du bulbe; souvent plusieurs bour
geons se développent & ainsi à l'intérieur du bulbe et donnent ere
uue tige florifère dont la partie supérieure est Creuse, et don
base renferme, comme les feu
illes qui l'entourent, d'abondantes
478 -:. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
réserves nutritives. En été, lorsque les graines sont mûres, toutes
les réserves renfermées dans les parties souterraines sont épuisées
et la plante meurt. Telle est la marche ordinaire de l’évolution de
l’Ognon. Quelquefois la plante est annuelle, et les réserves accu-
mulées la première année sont immédiatement employées. D'autres
fois au contraire, pendant li seconde année un bourgeon maît à
Vaisselle d’une écaille de l’ancien bulbe et donne un nouveau bulbe
formé de feuilles entièrement souterraines ; les choses se passent
alors exactement comme dans la Tulipe, et l'Ognon se conduit
comme une plante vivace.
L'analyse de bulbes d'Ognon, citée par Kônig, indique 20 °/, de
sucre et 570/, d’autres substances non azotées. Pendant l'hiver, j'ai
constaté que la proportion de sucre était assez variable, oscillant
généralement entre 18 et 25 °/, bien que j'aie eu son de choisir
Loujours la même variété. En suivant les mêmes méthodes d'ana-
lyses que pour les autres plantes, j'ai trouvé pour les matières
ämylacées solubles ou insolubles dans l’eau, des chiffres très faibles
inférieurs généralement à 10 °/,; les hydrates de carbone transfor-
mables facilement en glucose sont donc peu abondants. Si l'on ne
l'aile pas par le sous-acétate de plomb, les résultats sont différents
et le précipité obtenu avec la liqueur de Fœæhling est beaucoup plus
abontant. Le liquide renferme donc des substances réduisant d’une
façon plus ou moins nette la liqueur de Fæhling et que le sous
acélate de plomb précipite; j'ai évalué ces substances à 20 °/ envi-
ron du poids de la matière sèche, D'autre part, si dans le dosage du
sucre extrait par l'alcool à 90° on ne traite pas par le sous-acétate
de plomb avant d' intervertir, on trouve une proportion de sucre non
réducteur plus grande de 6 /, environ; c'est que l'alcool avait
extrait, en même temps que le sucre, des glucosides que le sous”
acétate de plomb élimine et qui donnent du glucose sous l'action
de l'acide chlorhydrique étendu.
M. Puriewitsch (4) a constaté par des essais qualitatifs faits sur
des bulbes d'Ognon en germination que le glucose était plus abon-
dant dans les écailles extérieures que vers le centre.
Dans les tableaux qui vont suivre j'ai donné les résultats de trois.
dosages : 1v les sucres réductèurs, 2 les sucres non ré An
HE bméisitch, loc, cit., p. 5,
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TÜBERCULES 479
les glucosides ayant été éliminés par le sous acétate de plomb avant
_ l’interversion et avant le dosage de sucres réducteurs; 3° les matiè-
res amylacées transformables en glucose par l’action de l'acide
chlorhydrique, les substances précipitables par le sous-acétate de
plomb ayant été éliminées avant le dosage.
J'ai d’abord suivi le développement du bulbe depuis le moment
où il commence à se former jusqu’à la complète digestion des
réserves pendant la seconde année.
Les tableaux 44 et 45 contiennent le résultat de cette étude.
TABLEAU #44
Sucres
1 baies Se A Matières
a matière : non smvldaiés
“sèche réducteurs »équeteurs ane
FOR jrs 0e 0,346 0,027 .007. 0.030
Juillet . 0,848 0.250 0,048 0.058
1 Ne 18 0,470 0,164 0,191
10 septembre 1 929 0,200 0,24 0 181
écembre 1,585 0,269 0,8 0,125
HAVIGP 1 4 0,691 0,190 0,035 0,079
M vrier, . . .:. 0,345 0,085 0,018 0,021
CU SRE ARRE 6,508 0,026 0,025 0,042
TABLEAU #5
Sucres Total des Matière à
< non to ° amylacées ©
réducteurs ” péducteurs */ sucrés °/0 y s
6 juin : 10 8
DE D Em R à Ai re 8
5 juillet 33 5 de a
10 août . . 2 8 sa $
10 septembre 40 21 ;
:& décembre 17 Î . ii
26 janvier, . . . . . 27 ] 5 s
DH otike. . . .: 2% 5
5 RS RES 5 5 10
Le 6 Juin, les jeunes bulbes ont à peine 5 mill. de diamètre;
le 10 Août, le bulbe paraît formé, mais les fogilles sont rs
vertes; le 10 Septembre, les feuilles sont flétries; le balbe sta
le 4 Décembre était cueilli depuis longtemps déjà; le 26 pRrer: x
germination était commencée ; le 43 Avril, la hampe florifère est
formée, mais les fleurs ne sont pas encore épanoules: : |
es sucres dant la période de forma-
:_ Les sucres réducteurs augmentent pen
tion du bulbe et sont d’abord beaucoup
.
plus abondants que les . a.
480 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
sucres non réducteurs ; mais à la fin de l'été, lorsque la végétation
se ralentit, le glucose diminue pendant que le saccharose continue
à augmenter ; les choses se passent comme si le glucose se trans-
formait en saccharose., Au mois de Septembre, le glucose passe par
un minimum et le saccharose par un maximum; puis, et bien
avant que le bulbe n’ait commencé à germer, la transformation
inverse se produit, les sucres réducteurs augmentent de nouveau
et les sucres non rédacteurs diminuent ; ce changement s’accentue
encore lorsque le bulbe commence à germer. Enfin, lorsque le vieux
bulbe est presque complètement digéré, les sucres, aussi bien
réducteurs que non réducteurs, sont en faible proportion. La der-
nière colonne verticale montre que les hydrates de carbone pou-
vaut donner du glucose sont toujours en petite quantité.
On peut suivre les variations de proportion des sucres avec les
courbes tracées sur la figure 84, La courbe 2 se rapporte au glu:
cose, la courbe 1 au saccharose
et la courbe 3 obtenue en ajou-
tant les ordonnées de 1 et de 2,
indique les variations de l'en-
semble des sucres.
Les deux premières courbes
montrent d’une façon très nette
les variations en sens inverse du
glucose et du saccharose. On y
voit aussi, comme d’ailleurs dans
les tableaux précédents, que la
quantité totale de sucre passe
par un minimum pendant là
période de vie ralentie. Ce résul-
2, ne cure tat s'explique facilement par ce
des sucres. F5 3% ensemble fit que le bulbe à l'état de repos
| renferme d’autres matières by
drocarbonées qui, à la fin de la première période végétative, $6 sont
formées aux dépens du glucose et qui pendant la germination
redonnent du glucose. | k Fr.
oi peut d’ailleurs mettre ce dernier point en évidence en dosant
les oashes dans un bulbe qui a été préalablement écrasé au contact
de l'eau afin de permettre aux diastases d'agir. : :
- mai _ Lseplembre T'janvier
Fi
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 481
J'ai fait cette expérience le 24 Février sur un bulbe dont la ger-
mination était commencée. Le résultat a été le suivant :
Sucres réducteurs Sucres non réducteurs Total des sucres
Bulbe intact . , . 4°}, 6 */o 30 °/,
Bulbe écrasé . . . 45 9 » 45 9
On voit d’abord que tout le saccharose existant dans le bulbe a
été transformé en glucose; de plus la quantité totale de sucres à
augmenté de 15 °/, du poids total de la matière analysée; il faut
donc que le bulbe renferme des matières de réserve autres que les
sucres et pouvant donner du glucose sous l’action des diastases.
Jusqu'à présent je n'ai parlé que des bulbes qui, formés pendant
la première année, se résorbent pendant la seconde. Mais 00 sait
qu’au commencement de la seconde année, lorsque le bulbe germe,
les feuilles vertes qui se forment accumulent dans leur base des
matières de réserves analogues à celles des bulbes et qui sont des-
tinées à être consommées au moment de la formation des fleurs et
des graines ; un pareil dépôt de réserve se fait également à la base
de la tige florifère. Ce sont en quelque sorte des stations où les
réserves s'arrêtent avant d’être consommées.
Dans les exemples que j'ai étudiés, le vieux bulbe était presque
complètement digéré dès le mois d'Avril el ce qui restait des réserves
avait émigré dans la base des nouvelles feuilles et dans la tige. Le
tableau 46 indique la proportion du sucre renfermé dans les bases
des feuilles en Avril, Mai et Juin.
TABLEAU 46
i Sucres Sucres Sucres non
la ie Fe ‘ non réducteurs réducteurs
sèche reuucieurS - Légucteurs ‘/ Ja
AR ONE ui 0,589 0,092 0,054 15 à
DE Le re 0,892 . 0,200 0,022 2
A , _ 4,6% 0,530 0,085 31
Le 13 Avril, la hampe florifère avait environ la moitié de sa
longueur définitive et le 28 Juin les fleurs étaient épanoules- |
Pendant toute cette période, la proportion de glucose augmente
et les choses se passent comme dans un bulbe qui commence à
germer. Il en est de même dans la base de la hampe florifère ; le
5 Juin elle renferme 23 °/. de glucose et 12 °/, de saccharose, et le
28 Juin 32 */, de glucose et ds , 4e
_ moment les matières de réserves sont presque entièrement rade ;
Rev, gén, de Botanique. — X. |
seulement de saccharose. A cé
ASE REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
formées en glucose qui va être employé pour la formation des
graines.
Comme je l'ai rappelé au commencement de ce chapitre, il se
forme quelquefois pendant la seconde année un nouveau bulbe de
la même façon que dans la Tulipe ; l'Ognon devient alors vivace.
Les quelques mesures que j'ai faites sur ces bulbes de remplacement
- me permettent de penser que les réactions qui s’y passent sont les
_ mêmes que dans le bulbe d’une plante bisannuelle.
Ainsi, le 28 Juin, il y avait 31 °/, de glucose et 15 °/, de saccha-
_ rose; le 40 Août, lorsque la vie ralentie allait commencer, il y avait
15 °/, de glucose et 20 °/, de saccharose. Pendant la formation, le
Slucose est plus abondant ; pendant la vie ralentie, au contraire,
_ la saccharose l'emporte et la proportion de l’ensemble des sucres
_ést moindre.
L'étude de la variation de la proportion d'eau ne présente pas
dans l'Ognon un grand intérêt. L'eau est toujours en proportion
sr : considérable et diminue à peine pendant la vie ralentie ; j'en ai
Toujours trouvé plus de 1.000 parties pour cent de matière sèche;
le bulbe renferme donc des substances qui retiennent l'eau avec
une grande énergie ; le sucre est une de ces substances.
_ [résulte de ce qui précède que les sucres jouent un rôle
considérable dans le bulbe de l'Ognon; ils constituent une partie
des réserves soit à l'état de glucose, soit à l'état de saccharose. Le
glucose est beaucoup plus abondant dans les périodes de vie active ;
pendant la première année, il provient de l’assimilation par les
feuilles et va servir à la synthèse du saccharose ou des aulres
réserves non azotées ; pendant la seconde année, il provient de la
digestion de ces mêmes réserves. On doit remarquer aussi que
lorsque la végétation est suspendue, la vie est encore relativement
active dans le bulbe, les changements qui s’y effectuent en sont la
_ Preuve; ce fait est en rapport avec la proportion notable de pre
c0se et la grande quantité d’eau que renferme alors le bulbe.
(A suivre).
REVUE DES TRAVAUX
SUR'EES CHAMPIGNONS
PUBLIÉS EN 1894, 1895, 1896 ET 1897 (Suite).
OOMYCÈTES
I. — MucoriNÉEs.
Depuis les recherches de Van Tieghem et Le Monnier, de Brefeld,
de Bainier, ete., les Mucorinées sont bien connues dans leurs formes
et leur développement. Mais l'étude de leur structure, au point de
vue cytologique, est beaucoup moins avancée. Les recherches de
M. Maurice LÉGER constituent une importante contribution à celte étude.
Avani lui, un petit nombre de bota s seul t s'étaient occupés de
la question. M. Van Tieghem avait, le premier, en 1875, fait connaître
les mouvements du protoplasma chez ces végétaux, la cicatrisation des
blessures et l’occlusion spontanée du protoplasma au moyen de cloisons,
la formation et le rôle des cristalloïdes de mucorine. Schmitz (1879) avait
signalé de nombreux noyaux dans le mycelium d’un Mucor et d’un Chæ-
tocladium. M. Vuüillemin (1887) avait vu des noyaux dans le mycelium des
Pilobolus, constaté la présence d’un, deux, parfois trois ou quatre
noyaux dans la spore, et enfin soupçonné la présence de noyaux dans
la zigospore du Mucor heterogamus ; il avait aussi donné quelques
détails de structure sur la membrane du sporange et des filaments chez
le Sporodinia grandis. Enfin, en 1891, M. de Wèvre avait recherché les
noyaux de plusieurs Mucorinées et était arrivé à des résultats qui sont
d’ailleurs en désaccord avec ceux de M. Léger.
Les premières recherches de M. Léger ont été faites en commen avec
M. Dancrarp (1), mais un très grand nombre des faits qu'il expose
résultent de ses propres observations (2).
.
nicte
(1) Dangeard et Léger : Sur la structure des Mucorinées {Comptes rendus
l’'Acad. des Sc., t. 118, 19 février 1894j. — La repr duction sex
id., 5 m : :
() nue Las histologiques sur le développement des sondes”
(C. R. de l'Acad. des Se., t. 120, 1895, p. 647). — Recherches Sur La structure des u
Mucorinées (thèse de doctorat, Faculté des Sciences de Paris} avec 21 planches,
Poitiers, 1895. — Structure el développement de la zygospore du Sporodinia. à
_ grandis (Revue générale de Botanique, 1895, 1. VII, p. #51, avec , planches). eue
48k = REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
La technique employée par M. Léger est relativement simple : fixa-
- tion par Palcool à 95”, coloration surtout par les picrocarmins, l’héma-
toxyline ou la fachsine; mais le manuel opératoire est assez délicat, il
est exposé d’ailleurs avec grand détail par l’auteur. Les recherches ont
porté sur des Mucorinées assez nombreuses et appartenant à des genres
assez variés pour que les conclusions puissent être acceptées comme
générales. Voici les principales de ces conclusions :
Tous les organes des Mucorinées contiennent un protoplasma iden-
tique, d’abord dense, homogène, remplissant complètement les cavités
qui le contiennent, puis devenant pariétal et élaborant de lhuile qui à
une tendance à s’accumuler au centre des organes. Les cristaux de
mucorine existent toujours dans la zygospore jeune; M. Léger en
_ conclut, contrairement à l'opinion émise autrefois par M: Van Tieghem,
que la mucorine, loin d’être une matière inutile ou nuisible, est un
produit nécessaire au développement de la plante, au moins en ce
qui concerne la zygospore. Toutefois il convient de remarquer que l’ap-
parition précoce de la mucorine ne suflit pas pour faire rejeter l’idée
qu'elle est un produit d’excrétion : chez certains végétaux supérieurs
les cellules destinées à donner les laticifères sont souvent différenciées
les premières dans l'embryon.
. Le noyau des Mucorinées est sphérique, pourvu d’un nucléole central
_ qui se colore énergiquement sous l’action des réactifs, et d'une mem
brane; entre la membrane et le nucléole existe une zone circulaire
incolore, indifférente à tous les colorants. Dans les filaments, les noyat*
présentent toujours la division directe, par simple étranglement ; 0
n'observe de division caryokinétique que dans un seul cas, à l'intérieur
des spores, au début de la germination. Toutes les spores (sporangl0®
_ pores, chlamydospores, conidies) sont plurinucléées et le nombre des
noyaux y peut varier dans de larges limites, de deux à cent, par
exemple.
Les présente, d’après M. Léger, des phénomènes tout à fait parti-
mucorine. Plus tard, le protoplasma de la zygospore devient trabécu”
_laire, le nombre des noyaux diminue considérablement par destruct"
gasiné en leur centre de l'huile prise dans la zygospore elle-même.
se
Mbryogènes se fusionnent ensemble : elles forment ainsi dans la se >
Pore deux grosses sphères creuses qui, pendant cette fusion, ont Ca
TE
REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 485 s
ces deux sphères s’entourent d’une double membrane et constituent ce
que l’auteur appelle les sphères embryonnaires, dont la présence est
constante dans toutes les zygospores de Mucorinées. À la germination,
membranes, se fusionnent, et dans la masse on voit apparaître des
noyaux. et des cristalloïdes de mucorine. Ces nouveaux noyaux pénè-
trent dans le filament germinatif après s'être divisés chacun une fois
par caryokinèse.
L'auteur ayant reconnu dans les azygospores les mêmes phases de
développement et la même constitution que dans les zygospores, avec
cette différence toutefois qu’il n’y a plus qu’une sphère embryonnaire
au lieu de deux, il en conclut que le fait essentiel dans la formation des
zygospores est, non pas l’anastomose des ampoules dites sexuelles,
mais le développement et la présence des sphères embryonnaires. Dans
l'esprit de M. Léger, si quelque chose, dans cette suite de phénomènes,
rappelle une fécondation, c’est la fusion des nombreuses sphères embryo-
gènes, aboutissant à la formation de sphères embryonnaires. Cette con-
ception étant admise, les azygospores seraient des œufs au même titre
que les zygospores. L’anastomose des ampoules dites sexuelles, d’une
part, la fusion des deux sphères embryonnaires d'autre part, ne sont
donc plus, pour l’auteur, que des phénomènes accessoires.
Il nous paraît au contraire que la fusion des deux sphères embryon-
naires est le point capital, et c'est malheureusement celui pour lequel
qu'il se fasse dans chaque ampoule
très complexe dont M. Léger a pu fixer quelques stades, mais que
l'extrême difficulté du sujet ne lui a pas petmis de suivre d'une façon
continue et en détail. Après un long temps de repo nl
se conjuguent, et c’est à ce moment, nous paraît-il, que Se place la véri-
table formation de l'œuf. Si cette conception est exacte, il y aurait
quelque analogie entre ces faits et ceux que M. Trow a, comme nous le
verrons plus loin, observés chez les Saprolegnia. | ,
D'ailleurs il semble bien que l'étude cytologique des Mucorinées ait
Les divers procédés de tech-
êm
M.Isrvanrri(r), étudiant le même Sporodinia grandis (
sperma) et une espèce de Mucor,
noyaux dans la zygospore et au Con
spores avant leur germination. + , :
Par l'emploi d’une méthode de coloration spéciale, M. L. MaATRU
(4) Istvanfi : 4 penészek sejtmagvärol (De fungorum nucleis. Magyar Nové-
nytani Lapok, XII, 1889, p. 33 (en magyar). — Ueber
der Entwicklung der Pilze (Berichte d. deut. bot. Ges-,
t. XI (4895), p. #55), avec
: PE : ny ne à ve.
die Rolle der Zellkerne bei
486 *_ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
CHOT (1) a réussi à mettre en évidence une structure assez particulière
du cytoplasma des filaments d’un Mortierella. H a observé: 1° un hya-
loplasma indifférent au réactif colorant et doué d’une certaine rigidité
comme lhyaloplasma des Myxomycètes; 2° creusés dans ce hyalo-
lasma, un certain nombre de canalicules distincts les uns des autres,
remplis d’un protoplasma finement granuleux, sur lequel se fixe la
matière colorante. Ces canalicules, plus ou moins rectilignes et en nom-
bre variable (2 à 10) suivant la grosseur du filament, sont le siège des
Courants protoplasmiques.
Se plaçant plus spécialement au point de vue physiologique, M. J. C.
ARTHUR (2) a étudié les mouvements du protoplasma chez quelques
_Mucorinées. Il est d’avis que les courants observés, qui sont irréguliers
et changent souvent de sens, sont dus à l’absorption osmotique de l'eau
en un point du filament et à l’extravasation de l’eau en un autre point.
Un problème tout à fait à l’ordre du jour est l'étude des modifica-
tions produites sur l'appareil reproducteur des Champignons par le
Changement des conditions de milieu. Certaines Mucorinées, particuliè-
ds plastiques, ont donné lieu à d’intéressantes observations à cet
jé
ee M. BACHMANN (3) a choisi le Thamnidium elegans comme sujet
d'expériences. On sait que cette Mucorinée présente deux sortes de
Sporanges : un gros sporange terminal polyspore à membrane diflluente
et à columelle, et quelques sporangioles sans columelle, à membrane
non diffluente, disposés sur des pédoncules ramifiés en dichotomie. Ces
. formes de sporanges se produisent ; si les conditions exiérieures Ch&n-
L
sa fluidité, avec le degré d'humidité, la température, M. Bachmann à
PU ramener à 6 types, les nombreuses formes de Thamnidium elegans
(1) L. Matruchot : Sur La stru s une
a clure d s amental dans ü
espèce de Mortierella (C. R. Ac, Se., t gr
1 ï ; + » P- .
se : C. Arthur : Movement of Protoplasm in Cœnocytic Hyphae. (Communi-
de présentée à la session tenue à Toronto, en 1897, par la Soc. bot. re
#l; TésuMé paru dans Bot. Gazette, t. XXIV. n° : 1. -- Id. Annals
. Botany, vol. XI, 1897. cad
| J. Bachmann : Einfluss der à 5 HET “rdés orangien-
bildung von Thamnidium dusseren Bedingungen auf ie por an
uns PAR UM elegans Link. (Botan. Zeitung, 16 juillet 18%) à
REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 487
et ces divers ty pes LA dans des conditions de culture très
précises, ainsi qu’on va le vo
1% {ype. — Sporanges terminaux. Sporangioles paucispores à dicho-
tomie fine, qui peut aller jusqu’au 10° degré. Sporangioles très précoces.
— S’observe sur une décoction de fumier, sur une gélose à 2,5 °/, de
peptone, sur une gélose à 4 °/, de peptone et 0.5 °/, d’azote de potas-
sium, etc.
— Sporanges terminaux. Sporangioles de 16 à 60 x, avec
nn. spores et fréquemment avec columelle et gélification ma
tielle de la membrane. — S’observe sur pain humide, sur jus d'orange,
sur ses sur pruneaux fortement cu
Je e. — Sporanges terminaux pen (la plante a exac-
un CARE d’un Mucor). — S'observe sur des Ne peu cuits,
sur de RENE de malt étendu de denx volumes d’ea
ea : — Sporangioles exclusivement. — D'ébecrve sur des milieux
variés, quand la température est de 27 à
* type. — Mycelium sans sporange ni RO — a, mycelium à
Hé renflées, avec gemmes (chlamydospores) : s’observe dans
n 6° type,
“ras longtemps, n’a pas pu être 0 É
vail en mé né un réel intérêt, car il montre qu’en dehors
des facteurs cosmiques, l'influence du milieu nutritif peut modifier pro-
fondément les organes reproducteurs des végétaux inférieurs. La re
n’a d’ailleurs aucune influence sur la production des spores. 2uaq alors
le Thamnidium elegans est la seule Mucorinée connue qui, par rés
des conditions extérieures, puisse être astreinte à former l’une ou lau-
tre de ces deux sortes de sporanges ou à supprimer entièrement la
se même ordre d'idées, M. ScHosTAKOWITSCH (1) a étudié l'in-
fluence du milieu nutritif et de e espèce nouvelle
M. Schostakowitsch Soda
u sporange, de la columelle et des spores, lorsqu'on fait “raser *
composition du milieu (jus de pruneaux, glycérine, asparagl
(1) Schostakowitsch : Mucor proliferus n. 8: _
(Ber. t. Ges., t. 14 (1896) p. 260, avec une pla . Are:
die Rares des Mucor proliferus von den dusseren Dedingungen (Flora,
t. 84, p. 88), avec une planche.
488 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
minéraux) et la température. L'un des cas observés montre un sporange
ramifié avant la formation des spores, et le même fait se produisant
- plusieurs fois on a sur un même filament une série de sporanges avortés.
À ans une série de cultures nombreuses, M. Morint (1) a
démontré le remarquable polymorphisme du Mucor racemosus.
La famille des Mucorinées s’est enrichie, pendant ces dernières
années, de quelques genres et espèces nouvelles. A cet égard, l’un des
faits les plus intéressants à signaler est le rattachement aux Mucorinées
. du genre Dispira, créé autrefois par Van Tieghem pour un Champignon
(D. cornuta) qu’il considérait comme une forme conidienne d’Asco-
de protoplasma. — 6, divers stades de formation de l'œuf; la figu
montre sept crampons de Dispara fixés sur un filament de Mucor (4 après
Thaxter).
mycète. M. TuAxTER (2) vient de découvrir une seconde espèce du
même genre, D. americana, qui vit en parasite sur un Mucor et qu
produit des sporanges et des œufs en abondance (fig. 85 à 90). Les Sté
rigmates qui terminent les filaments dressés et faussement dichotomes
ont -nvariablement deux cellules; et chaque stérigmate bourgeonne _
Certain nombre de sporaages linéaires, avec spores disposées en chape-
lets, comme dans les Syncephalis et Piptocephalis (3, fig. 87). La rep”
_ Auction sexuelle de ce Champignon est fort remarquable. Les œufs $
(1) Morini : Note micologiche. [Malpighia, t. x, 1896, p. 72), avec une pote
G 2) R. Thaxter : New or peculiar American Zygomycetes : L, Dispira (Bot
az., t. = (1895), p. 513, avec une planche. id
l
RE
REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 489
formetñt sur les crampons latéraux qui fixent la plante à son support.
À un moment donné, une de ces branches latérales se coupe par une
cloison en deux parties, qui vont devenir les éléments sexuels (6, fig. 90).
La partie externe se séparant ultérieurement du filament mère, ne reçoit
plus que par l'intermédiaire de la partie interne les matériaux empruntés
à l'hôte. Les deux gamètes se différencient bientôt (5, fig. 90). Le gamète
externe devient sphérique et sera l’œuf; le gamète interne s'étale en une
masse digitée qui semble être une dépendance du Mucor et qui n’est
pas sans rappeler les ornements qu’on observe sur les gamètes de l'œuf
des Absidia et des Phycomyces. Ce gamète palmé renferme une huile
jaune qui sert à la nutrition de l'œuf. /! n'y a pas conjugaison : les
deux gamètes sont dissemblables et l’un des deux déverse son proto.
plasma dans l’autre. C’est là une différence profonde avec les autres
Mucorinées et il faudrait s'adresser au Basidiobolus pour trouver, chez
les Champignons, un mode de formation comparable. Mais, par tous ses
autres caractères, le Dispira americana est une véritable Mucorinée.
Etant donné la parenté évidente des Dimargaris et des Dispira,
M. Thaxter propose de constituer, avec ces deux genres, un groupe de
Mucorinées qu’on placerait au voisinage des Piptocephalis dans la tribu
aberrant surtou n É
M. Thaxter rapproche les Coemansiées (Martensella, Coemansia,
Kickxella) des Mucorinées.
Dans un second mémoire, M. THAXTER (1) a repris l'étude des genres
S
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halastrum
tives; il y décrit en effet des sporanges linéaires où les spores sont
i se et où la membrane du sporange est
nettement distincte des spores contenues à l’intérieur. Cette constata-
i manière de voir des botanistes allemands
É les sporanges linéaires des Céphalidées
bservations de M. Thaxter Con-
c | :
firment donc pleinement l'exactitude des vues de M. Van Tieghem à ce
sujet. .
Aux Syncephalis déjà connus,
velles (S. Wynneae, S. tenuis, S. prcnosper
détail le développement et où il trouve une DO
thèse dont nous venons de parler. SA :
= M. Cunninena (2) a étudié, lui aussi, une Mucorinée ee ne
appartenant à ce genre Choanephora qu'il avait, le rnrasse rie
aux Mucorinées en 1878. L'espèce nouvelle, C. Simsont, VI
M. Thaxter ajoute trois espèces nou
ma), dont il étudie en
velle confirmation de la
(1) R. Thaxter : New 07 peculiar Zygomyceles. 2 me ee and Syn- à
cephalis (Bot. Gazette, vol. XXIV (1897), p- 1, AVEC 2 planch om
(2) Cunningham : 4 new and parasile species of Choan 11 a
Bot. Garden Calcutta, vol. VI, 1895, avee 2 P anches).
}
de Microscopie, t.
90 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
_ sur des /pomæa et des Zinnia, mais peut se cultiver sur des infusions
végétales variées. Ce genre Choanephora semble être comme le point
central et le lien naturel entre les divers groupes de Champignons. Il se
relie d’une part, ainsi que Brefeld l’a déjà montré, aux Basidiomycètes
et aux Ascomycètes par ses fructifications conidiennes et sporangiales.
Par divers caractères, il se rapproche des Rhizidiées et par conséquent
des Chytridinées. Enfin il se relie aux véritables Oomycètes, comme les
Péronosporées, par'ses fructifications conidiennes réduites dans certai-
nes conditions de milieu, _— sk parasitisme du C. Simsoni et par les
conditions de formation des œ
n genre nouveau ue a Cas créé par M. DEWÈVRE (1) pour une
Mucorinée (C. capitata) qui se place au voisinage des Mortierella, mais
qui en diffère par le mode de ramification et les nombreux sporanges
paucispores.
Signalons enfin, pour terminer, une très intéressante espèce nou-
velle d’Absidia (A. Tieghemi) dont M. vox DeckenBacu (2) a donné la
description et suivi le développement ; un Thamnidium nouveau, Tham-
nidium (Helicostylum) cyaneum, à spores bleues, décrit par MM. R.
Poux et CLEMenrs (3); enfin le Phycomyces Pirottianus sp. n. dont
M. Monini (4) a fait l'étude et où le mode de formation de la zZyYgospore
présente quelques particularités intéressantes, relativement aux orne-
Fe menis qui recouvrent la zygospore à sa maturité.
de
ne nous reste plus à mentionner, sur le grou , qu'un travail
=
- SYys Menatate de M. Pouxp (5), relatif aux Mnorinées américaines.
L'auteur adopte la classification suiva
1. Mucoréess : Eumucorées, Rhizo opées, Thamnidiées, Pilobolées.
IL MorriéreLLÉES ÉMorfisrolles Herpocladium, Carnoya).
_ CHoANÉPHORÉES (Choanephora
V. CaœrocLaniées ( Chtocladirem).
V. CÉPHALIDÉES (Piptocephalis, Syncephalis, Sy ncephalastram.
maintien des Chætocladium à Vétat de tribu distincte est une
. €rreur dont M. Van Tieghem a depuis longtemps fait justice.
(1 Dewèvre : À propos d’un genre nouveau de Mucorinées (Bull. Soc: perse
Æ, 1895, p. 36).
(2) Von Deckenbach : Sur un Absidia nouveau (Scripta botanica 1898). dé
. Hate Pound et Clements : New species of fungi (Bot. Survey of Nebras*è»
(4) Morini : Note imieplogisehe (Matpighia, t. X, 1896, p. 72) avec une _. -
5} Pou vision of the Mucoracene with special reference 10 Spe
. reported from Nor th-America Serie Bot. studies, Bull. n° IX, 189%, P + 87).
(A suivre) Le L. MATRUCHOT.
REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE
PARUS EN 1895 ET 1896 (suite)
HÆCKER (1) émet l'opinion que la réduction chromatique observée
par Guignard, Strasburger et d’autres botanistes dans les cellules
mères des grains de pollen et dans le sac embryonnaire ne constitue
qu’une pseudo-réduction; il se base principalement sur ce fait (2) que
les observations de Belajeff, Sargant et Farmer n’établissent pas que
dans la division des cellules-mères des grains de pollen il y ait une
double division longitudinale des chromosomes, semblable à celle
qu’on rencontre dans la formation des éléments reproducteurs des
les cellules sexuelles du Triton; la chromatine pendant
chromosomes offre dans les deux Cas une évolution Pa ner
identique; pour Moore la division hétérotypique n’est pas, ee
dans les deux cas comparable en gros, mais dans ses moindres détai 5
Moore et Farmer ont publié ailleurs (4) en collaboration, une note
touchant à la mème discussion. À : er
M. Drcacny (5) continue ses études physiologiques et morp
(1) V. Hæcker : The reduction of the chromosomes in the sexuul CR
Cribed by botanists : A reply Lo Professor Strasburger (Ann. 0 ; ÿ
P. 95-101 “ à Q
(2) V. Fes Zur Frage nach dem Vorkommen der aan
den Pflanzen (Arch, f. mikx Anat XXXXVI, 189, pe 7408). s of Chromo-
3) JE S. Moore : On the essential Similarity 0f the proces Fe
Some reduction in animals and plants (Ann: of. Bot., Les f ties existing
(4) J.-B. Farmer H. J. E. S. Moore: On the essential st se Ke ut
between the heterotype nuclear divisions in animals and plan ,
Anzeiger, XI, 1895, p. 71-80). pre ae
NE 6) Degagny : Recherches sur la division du noyau
_ végélaux (Bull. Soc. Bot. de Fr., 1895 et 18%).
bei
cellulaire chez les de
A2. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
ques sur la division nucléaire chez les Spirogyres et le Lis blanc; il est
_ amené par elles à regarder le noyau comme ayant pour rôle « de pré-
parer une matière destinée à respirer et, en respirant, à produire des
forces vives. Il la prépare derrière sa membrane; puis, lorsqu'elle est
à point, il fait intervenir la respiration cellulaire, en rendant la mem-
brane nucléaire plus perméable. »
Nous négligeons à dessein de mentionner la plupart des faits pré-
sentés par STRASBURGER (1), en particulier ceux qui se rapportent à la
séparation des chromosomes, le mémoire correspondant ayant été ana-
lysé dans la précédente revue.
On a souvent comparé les figures kariokinétiques aux figures d’attrac-
tion déterminées par deux pôles magnétiques de signes différents. Pour
A. GaLLARDpo (2) ce serait l'expression même de la loi de la division
cellulaire. Cet auteur reproche aux théories émises jusqu’à présent
pour expliquer les phénomènes de la division indirecte de ne pas
rendre compte des filaments inutiles, d'admettre pour les filaments un
épaississement qui n’a pas été observé; de plus si ce sont les filaments
_contractiles qui attirent les chromosomes, ils devraient être droits et
non curvilignes; on n’explique pas davantage la séparation des chro-
mosomes. Pour détourner les objections, Strasburger et Hœker Suppo” .
- sent que les chromosomes glissent sur les filaments du fuseau, attirés
par une force chimiotactique émanant des sphères attractives. C’est en
somme la théorie de Strasburger que Gallardo reprend en lui donnant
une forme plus précise.
Pour l’auteur les centrosomes sont les centres de force correspon”
dant à une force newtonienne de nature indéterminée; ils sont de même
potentiel, ce que démontre la position équatoriale et équidistante des
centres de la zone neutre où se disposent les chromosomes avant leur
division. La marche en directions opposées suivie par les anses jumelles
indique nettement le signe contraire des forces qui les attirent. Le
faisceau nucléaire et les radiations constituant l’amphiaster sont lexlé”
_ riorisation des lignes de force du champ de force produit par les se
Centrosomes. Ces lignes de force sont plus visibles dans les cellules à
protoplasma granuleux, comme les œufs d’Echinodermes, que dans
celles qui possèdent un protoplasma de texture homogène, qu ré
fréquemment elles ne sont révélées que grâce à l'emploi de ré sure
propriés.
Gallardo (3) explique ainsi tous les phénomènes de la division cellu-
(1) Strasburger : Kurivkinetische Probleme (Jahrb. £ w. Bot. XXVUHI, 1895,
=. 151-204, 2 PI.).
(2) A. Gallardo: Essai d'interprétation des figures karyokinétiques (Anales
d. Mus. Nac. d. Buenos- :s, V, 1896, p. 11-22). . sn
(3) A. Gallardo: La Carioquinesis (An. d. 1. Soc. Cientif, Argentina, XHE
18%, p. 5-34). - | es
REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 493
laire et ceux de la fécondation et fait remarquer que les figures cario-
kinétiques multipolaires produites expérimentalement par le sulfate de
quinine et l'hydrate de chloral, ainsi que celles qu’on observe patholo-
giquement correspondent également à à la disposition des lignes de force
dans des champs produits par 3, 4 ou plusieurs centres de forces
newtoniennes.
Division directe et division indirecte anormale,
E. SARGANT (1) a observé que dans le sac embryonnaire du Lilium
Martagon les noyaux antipodes proviennent d’une division directe; dans
une autre note (2) l’auteur montre que les deux premières divisions de
ce sac embryonnaire ont lieu d’après le mode cariokinétique ordinaire ;
quant à la dernière division elle s’effectuerait suivant le mode indirect
normal pour le noyau situé le plus près du micropyle et suivant le
mode Fe pour les trois autres.
H. oN (3) a observé des cas semblables de division amitosique
dans l A0 du Fritillaria Re où des noyaux anormaux
atleignaient une taille de o""2 se réduisaient en un gran
de parties après avoir acquis des pare ou pris une
forme d’anneau ; l’auteur a remarqué pour ces noyaux lexistence de
transitions entre la division directe et la division indirecte. Les nucléoles
disparaissent et il se constitue des chromosomes, mais la membrane
nucléaire ne disparaît pas, il ne se forme pas de plaque nucléaire et les
chromosomes ne subissent pas de division longitudinale. L'auteur a
-d’ailleurs observé, à côté de ces noyaux anormaux, d’autres noyaux
parfaitement normaux ; ;: on ne peut donc attribuer les anomalies signa-
lées à l’action des réactifs.
G. Gazgorri (4) a obtenu par l’action de divers agents dés divisions
cariokinétiques anormales. L'action d'une température élevée sur l'épi-
thélium de la Salamandre amène une division plus active avec des
see asymétriques et multipolaires, et une production de cellu-
romatiques et hyperchromatiques. Ces phénomènes sont |
ne de formes de dégénérescence, vacuolaires et pigmentaires.
es éléments achromatiques du faisceau peuvent se rompre et ame- ee .
_ ner des troubles dans l'orientation des chromosomes; ceux-ci eux- -mêèmes
peuvent subir des altérations dans leur forme ou leur faculté de fixer
les colorants.
(1) E. Sargant : The formation of the sexual nuclei in Lilium Martagon ie
X
of Bot , X, 1896, p. 445-477. PI. XXII-XXIIT). :
(2) E. Sa re: Direct — division in the embryo-sac of, Lilium Marla
gon (Ann. of Bot. 1896, p. !
{ =: à Abnormal hole in the endosperm of Fritillaria imperialis
Fee nt Men ñ Unregelmässigkeiten
Y; 0
) G. Galeotti : Ueber erperimentelle Erzeugung Pathol., XX,
des kariokinetischen Processes (Beitr. z PR ST
1896, p. 192-219, 2 PE).
494 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
L'auteur étudie de même l’action du courant électrique sur la divi-
sion cellulaire. Û
TERASSIMOFF à montré en 1892 qu’on pouvait obtenir des cellules
dépourvues de noyaux en soumettant des Algues, telles que les Spiro-
gyra et les Zygnema, à une température inférieure à o°; une des
cellules résultant d’une division se trouve sans noyau alors que Pautre
en possède deux de dimensions égales ou inégales. Dans une nouvelle
communication (1), le mème auteur montre que les anesthésiques et
‘autres substances chimiques p-uvent également déterminer la produc-
tion de cellules sans noyau. ë
2. CyTroPLASsMA
Selon A. MEYER (2) les travaux de Terletzki (1884) et de Kienitz-
Gerloff (1891) relatifs aux communications protoplasmiques qui existent
entre les cellules, sont entachés d’une même erreur; cés auteurs auraient
pris pour de simples orifices des plages criblées. Terletzki a étudié ces
communications, surtout dans le rhizôme du Struthiopteris germanica;
Meyer montre que l'emploi de cette technique amène à une mauvaise
Interprétation des faits; il le prouve en l’appliquant sur les cellules de
la moelle du Nerium Oleander: la figure 93 représente une de ces
cellules avec ses (Spaces intercellulaires (3. i); au centre on observe une
cloison g parallèle à la section ; dans la figure 94 (4) on a la même cellule
après le traitement par l’iode et l'acide sulfurique; les cloisons délimitant
les espaces cellulaires se gonflent beaucoup et la cavité cellulaire devient
i
toplasmi : ule à cellule, mais la communication pro”
2 2smique s'effectue par un grand nombre de filaments extrêmement
nus, représentés dans les deux figures 95 (5)
1) J: T. Gerassimoft: Lever ei : ilen zu erhalten ie
(Moscou, 1896). x n Verfahren kernlose Zel | j
4 “haverbindungen zwischen den Parenchymzellen einiger Filicinen und ui
#'C8permen (Ber. d. d. bot. Gesellsch., XIV, 4896, p. 454-158. PI Xe à
_ “cncentrés. Les mo
REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 495
EMM (1) a étudié les phénomènes de désorganisation qu'on
observe dans la cellule sous l'influence d’une température Rs
trop haute ou trop basse, de la lumière, de l'électricité, de diverses
acides, alcalis, eau oxygénée, sels métalliques |
alcools, phénol, couleurs d’aniline, et Sisste successivement l’action
de ces agents sur la configuration du protoplasma sur sa aire $
interne, sur le noyau et le suc cellulaire.
Il n'existe aucun caractère spécial de désorganisation s’appliquant à
une force ou à une substance. Les modifications qu’elles entraînent
Fig. M à 95. — 1 et 2 (d” Le es Kienitz- Re Cellules du pie du Stru-
“éhiopterts germanica (G 1000), existent, d’a ces te pts
ce du
ge munication en mique en 4, us en b. 3: e de l'écorce
e intercellulaire ; 4, Dion pt à ke sas
k : .
la cellule pris par Kienitz
5 : un de ces bras à part ; la cloison s de la
à droite de côté ee = 13500). Les ct 5 d’ après parie
uis
sont essentiellement les suivantes : collapsus du protopl: ram le
modifications apparaissant dans sa configuration, changem dE Re
contour, dislocation du protoplasma et finalement tran ansforma io
Siructure interne.
Les changements de configuration pare a. el sion
’acide oxalique, les a!
rapi els que l'électricité, Pacid
Peru: “h cations internes du protoplasma peuvent a
| n
_ ramener à 3 types : 1° On ax ne la formation cerps Je _
rb. f. w. “pot.
(1) S. bu : Desorganti .
sationerscheinungen der Zelle {aan
XXVII, 4895, p. 627-700. PI. VITI-IX)- :
496 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
différentes formes ; le plus souvent ce sont des granulations qui sont
assez semblables aux granulations normales (action typique des acides);
s granualations peuvent se grouper en chaînes, réseaux, formations
dendritiques, fibreuses. 2° Il se produit en second lieu duc le proto-
plasma des phénomènes de dissolution qui se traduisent par la forma-
tion de vacuoles ; par suite de cette
vacuolarisation le protoplasma peut
être complètement transformé en une
sorte d’émulsion dont les éléments
peuvent atteindre une taille considé-
tion du protoplasma et se constituer
des vacuoles qui sont moins grandes
et moins nombreuses que les précé-
dentes ; cela arrive surtout par suite
d'actions mécaniques. Les modifica-
tions que subit le noyau sont tout à
ait a à celles que subit
le protoplas
Tou
Fig. 96 et 97. — Cellules de poils sta-
i aux de Tradescantia virgi- ces ét présentent
Micte A da ii une grande variété; ils dépendent
-_ d’une durée de15 pen ‘après de l'agent et aussi de la rapidité de
éticulai-
- Klemm). son action; les structures r
res, fibrillaires, alvéolaires, qui ont
été signalées par les différents auteurs pour le protoplasma, ont été
obtenus par Klemm expérimentalement; ce ne sont que différents
états qu'un même protoplasma peut présenter.
(A suivre). M. MozLtaRD.
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Adresser les demandes qu Coe rrrh mandats, etc., à M. Paul
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Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER,
professeur à la Sorbon _. F. rue ne ie trapade, Paris
a rendu compte dans les ro des ouvrages, mémoires
ou notes dont un bee ce 4 aura “été Directeur de la Revue
sue de Botanique. De plus ronvrage envoyé sera annoncé immédiatement
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Hrze : On the Roots of Bignonia bi.
BARBER : Cupressinoryien res (Ibid.).
Ewanr: The Action of Co d of Sunlight upon Aquatic Plants (Ibid.).
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: Dictionnaire de Physiologie, 3 fascicule du tome HE
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nie (Bucarest, 18
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de l’Académie imp. des Sciences de St-Pétersbourg, m }..
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0: mo-morfologico comparativo) (Bull. del Laborat orio ed Orto
botan. di Siena, fase. 2-3, 1898). oi
HANSEN : Recherches sur la phusiologie c£ la morphologie des ferments alcoo- À
es. IX, Sur la vifaité de ie rments alcooliques et leur di 8 :
dans les milieux nutriti sed 40 rt sec A à des travaux x du
*: sen
Laboratoi voip |
Ca : Etudes de Hoyt lacustre. — Sur les Algues perforantes d'eau
= douce; Les galets sculptés du rivage des lacs RD Sur les Algues
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rer, vol. VE, N°5, 1898). ra
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Rowwsox À netr spécies A Apios fron om Kentucky (Botanical Gazette, 1898).
Swisece und Wes Hybr their utiliza _. _ plant bree eding
— {OYearbook of D pr en U, rs à
__—, À spraying mirture for “cauliflower end labbige worms (Ven =
ultural Ex er
G
M. Gaston BONNIER
DIRIGÉE PAR
_—
MEMBRE DE L'INSTITUT,
SF SE
BOTANIQUE A LA SORBONNE
OFESSEUR DE
bg
mbre 1898
…
*
TOME DIXIË
8 à
ison du 15 Déce
ô
Livra
SEILLIERS ROUGES ee une ee par
- Jakob Eriksson. .
HT ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRÉ AWE-
ces), par M. Edouard de Janezewski (Jin) .
a - RECHERCHES $ SUR LES RÉSERVES HYDROCAR-
_ BONÉES DES BULBES ET DES TUBERCULES do
ns dans 4 “ne par M, Leclere du Sablon
-( ee
— - REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS,
en 1894, 1895, 1896 et 1897 (avec figures d
+ texte), per. M. L. Matruchot (suite) . . . .
+ Le - REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VROETALE :
parus en 1895 et 1896 (avec re dans le
par M. Mai arin RE Ca (saite)
RAISON DU 15 DÉCEMBRE 1898
| . ÉTUDE SUR LE PUCCINIA RIBIS DC. DES GRO-
dé
MONE L. Chapitre quatrième : La Tige (avec plan- .
697 |
ÉTUDE SUR LE PUCCINIA RIBIS DC.
DES GROSEILLIERS ROUGES
par M. Jakob ERIKSSON.
En été 1896 j'ai reçu d’un agriculteur de Blekinge (Suède méri-
dionale) des branches de Groseillier rouge (Ribes rubrum), dont les
feuilles et les fruits étaient attaqués par une sorte de rouille. L'envoi
. était accompagné d’une lettre, avec un rapport sur l’apparition de
la maladie, dans laquelle on me demandait la cause de la maladie
et les moyens de la combattre. Les arbrisseaux malades croissaient
à part dans une partie spéciale du jardin ; les années précédentes
on n’avait observé la maladie sur aucun arbrisseau et actuellement
on ne voyait rien sur les Cassis (Ribes nigrun).
Les feuilles malades présentaient l'aspect que représente la
figure 1 (PI. 20). Elles étaient couvertes à la surface supérieure de
taches noires formées par des groupes de spores. Ces taches étaient
nombreuses et dispersées, et chaque tache était entourée d’un
cercle clair, presque blanc. La surface inférieure n'avait aucun
groupe de spores.
Les baies, qui étaient déjà presque mûres, portaient ds taches
(fig. 2, PL. 20) semblables à celles qui se trouvaient à la surface .
supérieure des feuilles.
Les spores (fig. 3, PI. 20), qui avaient 27 à 31 y de longueur et
11 à 13 de largeur, étaient composées de deux loges et apparte-
naient à l'espèce de rouille, qui est connue sous le nom de
Puccinia Ribis DC.
En m’adressant à l'expéditeur de l'échantillon j'appris que les :
arbrisseaux malades étaient environ au nombre de quarante ; qu'ils
avaient crû au même endroit depuis 149 ans; qu’ils provenaient
d’arbrisseaux anciens du jardin dans lequel on avait planté, il y a
environ dix ans, d’autres arbrisseaux de la même sorte provenant
de Gothembourg, parfaitement sains au même moment, et qu’au-
cune maladie n’était visible sur les Cassis ni sur les Groseilliers à
| Rev, gén. de Botanique, — X. 3
498 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Maquereau, mais seulement sur les Groseilliers blancs du jardin.
En outre mon correspondant admet comme possible que la maladie
existait déjà pendant les années précédentes, quoique peut-être à
un degré si faible qu’elle avait échappé à l'attention.
Le champignon, dont il s’agit ici, a été découvert sur le Ribes
rubrum en France et décrit pour la première fois par A. P. de Can-
dolle (1) en 1805. Ensuite il a été observé en plusieurs endroits de
l’Europe centrale et septentrionale non seulement sur le À. rubrum,
mais aussi sur les R. Grossularia, R. nigrum, R. alpinum et R.
petræum.
En Suède le champignon est mentionné en 1886 par C. J.
Johansson (2) sur le Ribes rubrum des régions montagneuses de
Jämtland et d’Herjedalen. :
En 1889, G. Lagerheim (3) en distingua deux formes, toutes deux
sur le À. rubrum.
L'une « présente des groupes de spores entourés d’une zone
rouge et d'une zone jaune; les spores sont arrondies aux deux
‘extrémités et revêlues d’une membrane très brune, épaisse,
mais ne présentent au sommet de la spore que très peu ou point
d’épaississement spécial : les spores ont de 24 à 33 w de longueur et
de 18 à 21 u de largeur. :
L'autre forme B papillifera, présente des groupes de spores entou-
rés seulement d’une zone jaune ; les spores sont plus longues et
plus étroites et vont en se rétrécissant vers les extrémités; elles
Sont revêtues d’une membrane plus mince et papilleuse au sommet,
€t ont de 30 à 36 de longueur et de 13 à 18 u de largeur. La pre-
mière de ces formes venait de la Norvège (Osterdalen), l’autre de
l'Amérique du Nord (Nipagon en Canada).
Des ravages comme ceux décrits plus haut ont été mentionnés
en Danemark (Jylland) par E. Rostrup (4) en 1890 et dans le
duché de Bade par C. Bach (5) en 1891.
(1) J.-B. de Lamarek et A. P. de Candolle : Flore Française, T. 2, p. 221,
Paris, 1805. i
. (2) C. J. Johansson : Peronosporeerna, Ustilagineerna och Uredineerna ?
_Sämilands och Herjedalens fj&litrakter. (Botaniska Notiser, 1886, p. 171).
(3) G. Lagerheim : Ueber einige neue oder bemerkenswerthe Uredineen.
(Hedwigia, 1839, p. 107. * Le
(4) E. Rostrup : Oversigt over de à 1890 indlübne Forespürgsler angauende
Sygdomme hos Kulturplanter. (Tidskr. f. Landoek, Kôpenhamn, 1891, sep. p. 15).
(5) G- Bach : Schädliche Insekten an Johannisbeeren. {Wochenblatt d. landw-
Ver. im Grossh. Baden, 1894, P. 352; cit. Zeitschr. £. Pl, Krankh., 1891, p- 232)-
"A
ÉTUDE SUR LE PUCCINIA RIBIS DC. 499
Assez longtemps on s’est demandé si ce champignon pouvait
être une forme alternante d'Æcidium Grossulariae Pers., champi-
gnon qui a été observé fréquemment sur le R. Grossularia en Suède
et sur les R. Grossularia, R. rubrum, R. nigrum, R. alpinum, R.
aureum, R. rotundifolium dans l'Europe centrale et septentrionale
et dans l'Amérique du Nord et l'Asie du Nord. C’est pourquoi l’on
voit souvent cet Æcidium rangé comme un état de développement
du Puccinia Ribis (1). D'autre part la justesse d’une telle réunion à
été niée en vertu de ce que les deux formes se rencontrent souvent
en des endroits différents dans la nature. En Suède une telle déné-
gation a été donnée par C. J. Johansson, parce que le Puccinia Ribis
se rencontre dans les régions montagneuses de Jämtland et d’Her-
_ jedalen, tandis que l’Æcidium Grossulariae y manque tout à fait.
On est parvenu à une certitude complète sur ce point, au moins
à l’égard des formes du champignon qui se trouvent en Allema-
gne, d’abord par les expériences de H. Klebahn pendant les années
1893-97. Il résulte de ces essais que l’Æcidium du Ribes Grossularia,
R. rubrum et R. aureum est une forme alternante du Puccinia Pring-
sheimiana Kleb, qui vient sur les Carex acuta et C. Goodenoughii (2),
pendant que le R. nigrum paraît porter deux formes d’Æcidium,
ditérentes entre elles, l’une correspondant au Puccinia Magnusit
Kleb. des Carex riparia et C. acutifolia, l'autre forme au Puccinia
Ribis-nigri acutae Kleb. du Carex acula (3).
Quelquefois on a émis aussi le soupçon (4) que le Puccinia Ribis
correspond au Cæoma Ribesii Lk., champignon qui apparait très
communément en Suède sur le R. alpinum et sur les R. alpinum,
R. Grossularia, R. rubrum, R. nigrum, R. atropurpureur dans
l’Europe centrale et septentrionale et dans l’Asie du Nord. L'inexac-
titude d’une telle opinion a été démontrée par P. Nielsen et
Rostrup (5), qui ont trouvé par des essais de culture, que ce cham-
(1) On trouve une telle réunion encore en 1896, chez A. B. Frank : Die Krankhei-
ten der Pflanzen. Auf. Le pt ; :
(2) H. Li. : Kulturversuche init heterdcischen Uredineen, I, Bericht (1893).
(Zeitschr. f. Pl. Krankh. 1894, p. 85-86). — IIL. Bericht (1894) db, 1895, p- 76-79).
(3) H. Klebahn : Kulturversuche, ete., V. Bericht (1896) (Ib., 1896, p. 325-332).
Vorlaufiger Bericht über Kulturversuche mit heterücischen Rostpilzen, 1b., 1897,
.
2 129. # \S 3
(4) P. A. Karsten: Mycologia fennica (P. 4, Bidrag t. Kän af Finl. Nat. o. Folk,
H. 31, Helsingfors, 1879, p. 38)- a
(5) E. Pnps Nogle nye ialettagelser angaaende de heteroeciske Uredineer
(Overs. ov. d. K. D. Vid. Selsk. Forh ; 1884 (Sep. p- 13)). |
500 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
pignon est un état de développement du Melampsora Hartigii Trüm,
qui vient sur les Salir mollissima, S. viminalis, S. pruinosa et
S. daphnoides (1).
D’après tout ce qui a été cité jusqu'ici de la bibliographie, on peut
inférer comme probable que le Puccinia Ribis est un champignon
indépendant, qu’on doit le ranger dans le sous-genre Micropuccinia,
qui n’a que des téleutospores. Cependant on ne pouvait atteindre la
certitude que par des essais spéciaux de culture car on peut
admettre la possibilité que ce champignon soit RÉ(ErOMEMS
hr arriver à une certilude sur ce point et apprendre de quelle
manière ce champignon survit et se multiplie d’une année à l’au-
tre, et par là obtenir un point de départ pour le combattre heureu-
an: sement, je me décidai à commencer en automne 1896 po
; essais de culture avec ce champignon.
Peu après la réception de l’envoi mentionné plus haut, au com-
mencement du mois d'août, des spores du champignon étaient mises,
_ pour germer, chaque jour dans de petits vases de terre, remplis
_ d'eau. Ces essais restèrent sans résultats, même dans le cas
(Tableau 1), où les spores avaient été retroidies dans un appareil
spécial (une armoire de congélation) (2), où la température était
maintenue entre — 5° et — 11°C pendant 7 heures. Trois jours
après aucune germination ne s'était produite. Il est évident que
les spores avaient besoin (comme on le suppose, en rattachant ce
champignon au sous-genre Micropuccinia) d’un certain temps de
repos. C’est pourquoi des feuilles sporifères furent mises dans ul
châssis du jardin expérimental de la station, le 13 octobre 1896,
Pour y passer l’hiver. Le 17 avril 1897 elles étaient placées dans
le laboratoire, où elles étaient conservées ensuite dans un pot
en verre ouvert.
Pendant le mois de mai de 1897 des essais de germination étaient
gra “om Mg trois formes de rouille déja regret hong sg Æcidium
ossular e et Cæoma Ribesii), il y a encore une quatrième forme sur diverses
ie sde grilles, 1e | Cronartium ribi Do lt qui est. rs com id vds n Suède
m) et = on rare sur le R. aureum. De nouvelles re
gnon correspond à la rouille vésiculaire ou
’ STE (Peridermium Strob K KLeB orrespo Eruxsson : Einige Beobachtu ungen
: 2 ti à ne u. Par.-Kunde, Abt. 2. 1896, p. Ass vs 4 k
sort Fi ren eimun er
Kélie. Centr. Hi. LS Bakt, ete. H, arbre té Pilzpo
ÉTUDE SUR LE ?UCCINIA RIBIS DC. 501
exécutés avec des spores hivernées. Le tableau 1 indique les
résultats de deux de ces essais. Nous distinguons les degrés sui-
vants de germination : 0 = nulle, 1 = germination solitaire, 2 =
peu fréquente, 3 — assez commune, # — commune.
TABLEAU 1
Faculté germinative des spores de Puccinia Ribis sur Ribes rubrum
# SPORES RÉSULTATS
5
| CONSERVÉES £ | après £ | Après [5 | Après £
<| £ F3. |).
E| = DANS LE JAR Ro Ê Êl Ê Ë
+ ; 3 POU lol 2| & LS lle lire
£ È ie DIN EXPÉRI- sg " 5 # = - & = £ “ 3
# || % | LABORATOIRE GERMER || 5 13121. S|2l: |0|8|.
MENTAL æm || E = || |S|x &
= 1 = a
|
1 ||1896 |1896 24/7 —4/8 — 1896 4/8 || 0 ®| 0 | 11 710 | 2 0
: à | |
2!» |» » 340 (6 0 |agozt8s | o || 4) 0 | 23! ; | 112
3 | » BRU A » 29/5 || 4 18 | |
Au bout de un à deux jours la germination pouvait être consi-
dérée comme commune.
Les spores qui germent font, au début, sortir du sommet de leur
loge supérieure un tube de germination (fig. 4, PL. 20) et peu après
à la base de la loge inférieure, un autre tube de germination (fig. 5).
Ces deux tubes sont pâles. La situation du tube de la loge infé-
rieure est, par conséquent, la même que P. Magnus (1), en 1890, a
observée chez le Puccinia singularis sur l'Anemone ranunculoides
d’Autriche et que G. Lagerheim (2) a trouvée assez fréquemment
la même année chez diverses Urédinées, dont les spores sont
arrondies aux deux extrémités, spécialement dans le sous-genre
Micropuccinia.
Les tubes de germination n’atteignaient qu ‘une longueur mo-
dérée : après 3 jours, 8-10 fois la longueur de la spore même. Vers
. (1) P. ee eine neue Puccinia auf Anemone ranunculoides. Ve
Ber. d. . Nat. Fr. zu Berlin, 1890, p. :
(2) G: nié : Dai singularis Ségk, und Bäumleri Lagerh (Hedwi-
gia, 1890, p. il
502 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
la base, le tubeétait divisé par des cloisons transversales, le contenu
des cellules était clair, excepté aux cloisons, où pouvaient s'accu-
muler quelques petits grains oblongs. Le sommet du tube était
_ presque entièrement occupé par ces grains.
Il était très curieux de n’observer en général aucune ramification
du tube et aucune formation de sporidies, bien qu’un assez grand
nombre d'essais de germinations fussent exécutés et poursuivis
pendant 2 à 3 jours (1). Dans un cas seulement, le 11 juillet,
quand les spores allaient perdre leur faculté germinative, je réussis
à constater la formation des sporidies.
Avec des spores germinatives, j'exécutai deux séries d'essais
expérimentaux d’inoculation, dont les résullats sont indiqués par
le tableau 2.
TABLEAU 2
Essais d’inoculation du Ribes rubrum avec le Puccinia Ribis
RÉ MAT
n S r
OCU- ayant servi PLANTES LIEUX RÉSULTATS
- » PARU CHPRESMAANRT OLAN FÉES Et
LATIONS! aux ino- INOCULÉES D'INOCULATION
2 cultions :
EE | a 2 2 © | 2 7 + DES TACHES
Se » LES
2 > # “ DE PUSTU
s [salés E | £ spas 20
2 152 & 2 ESPÈCE + = POSITION Abe
ES 2 | Z 29 | 39 | 77
1125} 46 [Ribes rubrum| 4 À 11 Feuilles. 18 10
2!» » » | » nigrum| 2 2% |Feuilles et fruits.] —
3 | » » » » rubrum| 1 » » + 10
& |30/51 4 | 18 TRibes rubrum| 1 | 30 Feuilles. +| 3 | 30
CN 4 » En » 16)1 28 » + sh
A » » | » nigrum| 1 23 » Pa
) Il m'a semblé presque qu'une transformation du contenu granuleux, €
corpuscules semblables à de petits bâtons, ait lieu successivement dans s les “
le développement germinatif des spores de P'Ustilaginée Tylosporium ,
a n 1882, par M. Woronine (Beil ur Kenniniss té
Ustilagineen. Abh. d. Senek. Nat. Ges. Bd. 12, 1882, p. 575, ete.). Je ne dif:
* 575,
suffisamment de ir pour continuer cette recherche étendue me
tél e cas, une germination différente de celle d'autr
raser Cependant, je n’ai pas voulu passer sous silence mes soupeo ons»
nt.
2} Une baie malade ; les autres baies inoculées s'étaient détachées d'avance: le
bn Cette “ avait été pres le lendemain, hors d u Laboratoire, Du ne
ÉTUDE SUR LE PUCCINIA RIBIS DC. 503
Ces essais indiquent que ce champignon se propage directement
sur la même plante nourricière, où il est né, sans autre état inter-
médiaire sur une autre plante et sans autre état de développement
“que celui mentionné ci-dessus. Par conséquent, c’est une vraie
Micropuccinia.
Environ vingt jours après l’inoculation, les endroits inoculés
montraient des protubérances vésiculaires, qui devenaient de plus
en plus grandes chaque jour, jusqu’à ce qu’elles se rompissent. La
brisure se produisit au bout de vingt-neuf à trente-neuf jours, ce
qui est ainsi la durée de l’incubation du champignon. Les feuilles
rendues malades artificiellement présentaient une différence avec
celles qui étaient malades spontanément (fig. 1); en eflet, les
pustules des premières n'étaient pas distribuées sur toute la sur-
face de la feuille, mais seulement sur un endroit assez limité autour
du point de l’inoculation. C’est ce que l’on peut voir fig. 6 (PI. 20),
où les points inoculés sont indiqués par des croix rouges. Cela
prouve que le mycélium ne peut s'étendre que difficilement dans
le tissu cellulaire de la feuille et nous oblige à supposer que si une
feuille devient malade par contagion extérieure au degré que
montre la fig. 4, la matière contagieuse doit être disponible en
grande abondance et finement distribuée au voisinage de
l'arbrisseau.
Dans l’une des deux séries les deux numéros de Ribes rubrum
étaient traités différemment à cet égard : l’un (N° 5) était placé
le lendemain de l'inoculation hors du Laboratoire dans le jardin
expérimental en sol libre, tandis que l'autre (N° 4) était laissé en
pot dans la serre. Cela était fait pour savoir de quelle manière les
circonstances extérieures autour de la plante inoculée influent sur
le développement de la maladie et sur le temps qui est nécessaire
pour ce développement. L'on a évidemment raison de supposer
que les circonstances anormales, auxquelles tou jours sera exposée,
malgré toute précaution, une plante qui poussera dans une serre,
se feront valoir d'autant plus que la durée du développement,
c'est-à dire ici la durée de l’incubation du Champignon, est
comparativement plus longue. Cependant, dans ce cas, comme
ordinairement dans le cas d’une courte durée de l'incubation, par
exemple au développement d’Æcidium Berberidis où d’Uredo gra-
minis sur les graminées, il s’en fallait tellement que les circons-
504 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
tances fussent nuisibles au champignon dans son développement,
que celui-ci au contraire poussait plus fortement et plus rapidement -
dans le Laboratoire qu’en plein air. Après 29 jours la plante du
Laboratoire donnait des résultats en trois endroits, tandis que celle
du jardin, dans le même temps, n’en donnait aucun, et après 39 jours
la première montra tous les endroits inoculés malades, tandis
que la seconde, ni alors ni après, ne présenta de taches que
sur 8 points parmi 28 inoculés. Sans doute, le développement
plus faible et plus lent de la maladie sur les plantes du jardin est
imputable essentiellement à l'humidité variable du sol, qui entou-
_ rait les racines de la plante, et aussi à l'humidité variable de l'air,
qui se trouvait autour de ses feuilles et rameaux. Un dessèche-
ment intermittent doit influer d’une manière défavorable, non seule-
ment sur la plante nourricière, mais aussi sur le parasite qui en vit.
Des expériences du tableau ci-dessus on peut tirer aussi une
autre conclusion. Le Puccinia Ribis se rencontre sur plusieurs
espèces de groseilliers, mais la forme du champignon dont il s’agit
dans les essais mentionnés plus haut (la forme des groseilliers
_ rouges) ne donne des résultats positifs que sur le Ribes rubrum,
tandis que le R. nigrum reste toujours sain. On peut donc consi-
_dérer comme prouvé que ce champignon se spécialise d’après la
plante qu’il attaque et que nous avons à distinguer dans Île
Puccinia Ribis DC une forme spéciale «rubri» qui se développe Sur
le Ribes rubrum et non sur le R. nigrum.
Cela concorde également avec le rapport de l'expéditeur des
branches malades de Blekinge, où il était dit que les Cassis étaient
_Sains. Au même endroit aussi les groseilles à maquereau étaient
Sans taches, d’où l’on peut conclure que la f. sp. rubri laisse intacte
aussi cette espèce de groseilles, Les groseilles blanches, qui ne sont
qu'une variété des groseilles rouges, paraissent, au contraire, être
attaquables par la forme du champignon distinguée ici.
On peut encore tirer des essais décrits plus haut une conclusion
pleine d'intérêt Pour ceux qui souhaitent prendre des mesures
contre le parasite. Grâce à ces expériences on sait quelles mesures
il faut prendre et à quel moment on doit les prendre. D'abord, il
faut qu'on ramasse, emmène et brûle en automne toutes les feuilles
(1) J. Eviksson et E. Henning : Die Getreideroste. Stockholm, 18%6, P- 2, rt : .
ÉTUDE SUR LE PUCCINIA RIBIS DC. : 505
et les fruits dès qu'ils tombent des arbrisseaux malades. Mais,
lorsque cela ne peut avoir lieu si minutieusement, plusieurs ger-
mes de la maladie restent nécessairement sur le sol au-dessous et
autour des arbrisseaux pendant l'hiver et là constituent au prin-
temps un foyer dangereux de contamination des feuilles et des
ovaires; il faut qu’on exécute en avril ou mai, époque où les
arbrisseaux commencent à pousser, un ou deux arrosages avec de
la bouillie bordelaise, non seulement sur les arbrisseaux, mais
aussi au-dessous et autour, sur le sol, pour rendre les matières
contagieuses inofiensives et pour empêcher leur entrée dans les
feuilles tendres. Surtout on ne doit pas omettre de faire un tel
arrosage, si on à, à l’époque indiquée, creusé ou ratissé le sol
au-dessous et autour des arbrisseaux. Par un tel travail, tout natu-
rellement, beaucoup de spores, auparavant recouvertes, sont mises
à l’air, circonstances qui sont favorables à leur germination.
Une autre question se pose enfin. De quelle manière la maladie
était-elle parvenue dans le jardin de Blekinge, mentionné ci-dessus.
Les recherches exécutées ne donnent aucune indication pour répon-
dre à cette question, mais à certains égards on peut cependant
émettre une opinion en comparant certaines déclarations de mon
correspondant de Blekinge, avec certaines observations des der-
nières années relatives à l'apparition différente de la maladie de la
rouille, en même temps, sur des gazons voisins de la même gra-
minée, mais d’un âge différent. Je considère comme probable, que
la maladie des groseilliers rouges s’est introduite dans le jardin
par les arbrisseaux nouveaux, qui étaient venus de Gothembourg
environ 40 ans avant, qu'elle s’est communiquée peu à peu et
qu’elle a pris possession des vieux arbrisseaux du jardin, en
même temps qu’elle a abandonné les arbustes importés. Une telle
sorte de périodicité, rappelant à la fois les diverses générations
des phanérogames bisannuelles ou vivaces, et la prétendue immu-
nité qui succède à certaines maladies des hommes et des animaux,
j'ai cru l'avoir trouvée dans plusieurs cas dont je parlerai à l'avenir,
et elle est peut-être également la clé de l'énigme dans le cas dont
il s’agit ici.
506 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Les résultats des recherches qui précèdent peuvent être résumés
dans les conclusions suivantes : |
4. Le Puccnia RiBis DC. est une véritable Micropuccinia avec
une Seule génération de spores, de téleutospores, qui entrent en ger-
mination au printemps qui suit leur naissance.
2. Dans ce champignon on peut distinguer la forme spéciale RUBRI,
qui attaque le Ribes rubrum, et aussi la variété à baies blanches, mais
non le R. nigrum, et probablement pas davantage le R. Grossularia.
3. Une nouvelle maladie peut provenir au printemps suivant, par
contagion venant des spores hivernées en plein air et après une durée
d'incubation de 29 à 39 jours.
Les préservatifs qu’on peut employer, d’après les résultats ci-
dessus mentionnés sont les suivants :
1° En automne ramasser, emmener et brûler immédiatement toutes
les feuilles et baies malades qui tombent des arbrisseaux :
2 Au printemps, quand les mêmes arbrisseaux ou d'autres de la
même variété, poussant près des précédents, commencent à épanouir
leurs bourgeons, faire un ou deux arrosages avec la bouillie bordelaise,
non seulement sur les arbrisseaur, mais aussi sur le sol environnant,
surtout après chaque binage ou ratissage entrepris à ce moment.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 20
Fig. 1. — Feuilles de groseillier rouge (Ribes rubrum), d’un jardin
en békinge (Suède méridionale), attaquées 2e le Puccinia Ribis DC:
_e 24/7 (1/1).
Fig. 2. — Grappe de baies attaquées de la A maladie. 1896 2
(1/2).
Fig. 3. — Trois spores. 1896 24/7 (500/ D.
Fig. 4. — Spore en germination 24 heures après avoir été mise dans
l’eau ; elle a un seul tube f qui provient de la cellule supérieure:
1897 19/6 (500/1).
Fig. 5. — Spore en germination 48 heures après sa mise dans Fean;
elle à un second tube germinatif qui provient de la cellule inférieure:
1897 20/5 (500/1).
Fig. 6. — Feuille qui a été inoculée au printemps 1897 par des spores
n germination aux deux endroits notés par une croix dt 1897
1318 QG).
ÉTUDES MORPHOLOGIQUES
SUR LE GENRE ANEMONE L.
par M. Édouard de JANCZEWSKI (Fin).
Sect. VI — RIVULARIDIUM Nob.
À. HEPATICAEFOLIA Hook (1)
Morphologie. — Le rhizome horizontal de cette espèce a un
aspect particulier, parce qu’il est hérissé des bases charnues des
feuilles anciennes. Son sommet est couronné de plusieurs feuilles
complètes, tandis que toutes les autres ont perdu leur lame et
pétiole, sauf la partie basilaire, généralement longue de 5 millim.,
destinée à accumuler les matériaux de réserve et terminée par une
suface presque égale. Les entrenœuds sont bien courts et donnent
naissance à des racines adventives qui se remplissent aussi de
matériaux de réserve. Le diamètre du rhizome ne dépasse pas
5 millim.
Anatomie. — La zone génératrice étant peu active, la différence
n’est pas grande entre un rhizome jeune et un rhizome âgé, où les
faisceaux libéro-ligneux sont plus volumineux et en partie soudés
les uns aux autres (PI. 18, fig. 23). Le bois y est mou, parce que
les vaisseaux sont mêlés de parenchyme.
Le rhizome de l’A. Sellowi ressemble entièrement, par son aspect
et sa structure, à celui de l'A. hepaticæfolia.
A. Ricuarpsonr Hook.
Morphologie. — La tige horizontale de cette petite plante est
très grêle, n’atteint pas même { millim. de diamètre et végète pro-
bablement dans des touffes de mousse. Les entrenœuds sont longs
(1) Cest dans le section Rivularidium que doit être placée celle espèce, jamais
dans l'Omatocarpus, comme l'a fait Prantl {(Beiträge zur Systemalik der
Ranunculaceen, 1887). Son inflorescence est terminale et le fruit lourd et non ailé.
508 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
de quelques centimètres. Chaque rœud produit une feuille normale
et quelques racines adventives. Lorsque la tige est terminée par
une fleur, la nouvelle pousse part de l’aisselle de la dernière feuille
ét ressemble, dès sa base, à la tige mère, tant par la longueur des
entrenœuds que par la forme des feuiiles,
Anatomie, — L'écorce primaire est limitée à l’intérieur par
l'endoderme et se compose de cellules assez grandes. Son épaisseur
est relativement considérable. L’anneau libéro-ligneux est composé
de deux à cinq faisceaux qui entourent une moelle très petite.
À. RIVULARIS Hamilt.
Morphologie. — La tige périgée, simple, courte et large, termine
un pivot volumineux, semblable à une carotte. .
Anatomie. — 11 y à beaucoup d’analogie entre la structure de la
tige et celle du pivot. Les faisceaux libéro-ligneux sont nombreux
et très étroits (PL. 48, fig. 24). Dans leur liber ou leur bois, les
tubes criblés ou les vaisseaux sont mêlés au parenchyme et alignés
en sens radial. La moelle et l'écorce sont relativement volumi-
_ neuses. L’écorce est traversée par de nombreux faisceaux se ren-
dant aux feuilles ; les faisceaux les plus proches de la surface sont
les seuls où on trouve des arcs scléreux en dehors du liber. Une
couche de liège se forme dans l'écorce primaire et la divise en deux
parties, l’une vivante et l'autre morte.
Sect. VI. — OMALOCARPUS DC.
À. NARCISSIFLORA L.
Morphologie. — Dans cette plante, la tige est périgée, simple et
robuste. Son diamètre dépasse quelquefois 6 mm. A sa base,
comme l’a bien démontré M. P. Marié (4) «elle se dissocie en COF-
» dons radiciformes, comme certaines vieilles souches d'Aconit.
» Ces cordons ne sont qu’une portion du système libéro-ligneux
» isolée par une couche isolée de suber, avec désorganisation du
» du tissu intermédiaire ». : ste
Anatomie. — Dans une tige encore intacte, le bois est compos?
_de faisceaux distincts qui se joignent de plus en plus vers la20D
sénératrice (PI. 18, fig. 25). Le parenchyme qui entoure le bois
4) L, €, p. 63.
ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 509
contient des groupes criblés disposés sur des zones concentriques
plus ou moins régulières. En outre, elle est traversée par les fais-
ceaux libéro-ligneux se rendant aux feuilles plus proches.
Dans les parties plus anciennes, la zone génératrice s’atrophie
partiellement et ses arcs actifs se prolongent vers la moelle, mais
pe constituent pas de cercles fermés, comme cela avait lieu dans
l'A. obtusiloba. En même temps, une zone de liège, à contours
sinueux et plus ou moins parallèles aux arcs générateurs, vient :
séparer les parties extérieures de l'écorce qui se désorganisent et
disparaissent (PI. 18, fig. 26). Dès ce moment, la surface de la tige
est creusée de sillons.
Avec le temps, les arcs générateurs en fer à cheval réunissent
leurs bras dans la moelle ou embrassent seulement le jeune bois en
le séparant du vieux atrophié (PI. 18, fig. 26, 27). La zone du liège
suit leur exemple, pousse, de la profondeur des sillons, des bras
vers la moelle, dans la direction parallèle aux cercles générateurs.
Ces bras se joignent et embrassent, dans l'écorce de cylindres ainsi
formés, non seulement le bois mort, mais aussi des portions de la
moelle. Lorsque tout le reste de la moelle sera désorganisé, la tige
se transformera en un réseau constitué par des cylindres indivi-
dualisés (cordons de M. Marié) couverts de liège et contenant cha-
cun un cercle générateur autour du bois central (PI. 48, fig. 27).
Comme dans V4. obtusiloba, le cercle générateur de chaque
cylindre est composé de deux arcs ou demi-cercles, dont l'un est
un vestige de la zone génératrice primaire et l’autre supplémentaire.
Les produits des deux sont bien différents ; ceux du premier sont
exactement pareils à ceux de la zone génératrice normale (bois à
l’intérieur, liber à l’extérieur), tandis que les produits du demi-
cercle supplémentaire sont uniquement parenchymateux et beau-
coup plus réduits.
Sect. VILL — ANEMONIDIUM Spach.
A. PENNSYLVANICA L.
Morphologie. — La multiplication de cette plante est obtenue
avec grande énergie par des bourgeons adventifs, produits sur le
côté supérieur des racines ; ils y naissent quelquefois en si grand
nombre l’un près de l’autre, que la racine ressemble à une crête.
510 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Le bourgeon récent est couvert d’écailles (gaînes foliaires) ayant
2/5 comme angle de divergence. S'il est proche du niveau du sol,
il peut produire une feuille normale l’année même de sa formation,
mais, généralement, c'est dans la deuxième année qu'il se déve-
loppe en tige terminée par quelques feuilles et par une inflorescence.
La longueur de la tige dépend naturellement de la profondeur de
son insertion ; lorsqu'elle est assez considérable, les entre-nœuds
sont bien distincts. Chaque nœud porte une écaille. Vers le niveau
du sol, la tige prend le caractère périgé en produisant des feuilles
normales insérées l’une tout près de l’autre.
Une tige ayant fleuri, donne l’année suivante, une ou deux bran-
ches entièrement semblables à la tige mère et issues de l’aisselle
des feuilles normales. A cette époque, la racine mère commence
déjà à se désorganiser de place en place et porte l'empreinte de la
vieillesse.
Anatomie. — Dans un bourgeon récent, l'anneau libéro-ligneux
est composé de nombreux faisceaux, dont quelques-uns, apparte-
nant à la feuille la plus proche, sont munis d’un are scléreux, en
dehors du liber (PI. 18, fig. 28).
Dans la tige développée, le nombre des faisceaux ligneux est
diminué par leur soudure; les arcs ou groupes scléreux ont apparu
sur la limite du liber et de l’écorce primaire (PI. 18, fig. 29). La
moelle a formé des ares lignifiés auprès du bois primaire ; l'épi-
derme est inerte presque dans sa totalité.
L'année d’après (troisième), le liber et le bois sont encore plus
épais; dans le bois, on reconnaît les rayons médullaires secondaires
qui le divisent en lamelles radiales assez nombreuses. Sur la limite
du liber et de l'écorce primaire, les arcs ligneux ont gagné en
épaisseur et en largeur et rendent cette limite encore plus appa-
rente (PI. 18, fig. 30).
Sect. IX. — KNOWLTONIA Salisb.
K. vesicaroria Sims. 3
Morphologie. — La tige périgée et peu rameuse de nos échantillons _
cultivés produit des feuilles normales persistantes, embrassant ” ;
tige par leurs gaînes, et des inflorescences terminales. Les Faeine® =
adventives naissent à la base de la tige, entre les feuilles inférieures: : :
ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 511
Anatomie. — Il n’y a rien de caractéristique davus la structure
de cette tige. L’anneau libéro-ligneux est composé de faisceaux peu
nombreux séparés par des rayons médullaires assez larges (PI. 49,
fig. 31). Dans le bois, les vaisseaux sont mêlés de parenchyme; dans
le liber les tubes criblés sont disséminés'sans aucun ordre apparent.
Sect. X. — SYLVIA Gaud.
À. NEMOROSA L.
Morphologie — Le mode de végétation de cette espèce fut l’objet
d’une étude approfondie de la part de Th. Irmisch (1), à laquelle
uous ne pouvons ajouter que peu de chose. Rappelons d’abord que
le rhizome de cette plante pousse dans le sol eu direction presque
horizontale, se ramifie çà et là, atteint quelquefois une longueur
considérable et mesure 3-4 millim. en diamètre. Au printemps, il
produit au sommet une fleur ou bien une à deux feuilles: bientôt
après le bourgeon, axillaire ou terminal, se développe en une nou-
velle portion de rhizome munie d’écailles espacées de 2à 3 millim.,
longue de 3 à 5 centim. et terminée par les organes qui s’épa-
nouiront au printemps suivant (fleur ou une à deux feuilles).
Contrairement à l’assertion de frmisch, nous avons pu toujours
constater des articulations dans le rhizome, et déterminer que
chaque section correspond à une année de végétation. En eflet, la
section annuelle du rhizome commence par un étranglement, se
renfle ensuite et se prolonge en cylindre un peu plus mince que la
partie basilaire renflée; c’est presque la forme d’une massue ren-
versée. |
L’angle de divergence 2/5 représente la disposition des écailles.
Anatomie. — Chaque écaille reçoit du rhizome un faisceau
libéro-ligneux (PI. 19, fig. 32 A.-L.); celle qui précède la feuille nor-
male fait exception, car elle est munie, en outre, de deux faisceaux
latéraux, beaucoup plus grèles et dépourvus d'éléments caractéris-
tiques du liber et du bois (M). La feuille normale (N), ainsi que la
deuxième feuille, ou l'écaille qui la remplace, reçoivent, au Con-
traire, trois faisceaux complets, le médian plus gros, les latéraux
plus étroits.
(1) Th. Irmisch : Zur Morphologie der Knollen-und Zwiebelgewächse, 1859,
202-204. os
512 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
L'épiderme du rhizome développé est toujours brun. Cette colo-
ration se voit d’abord dans les parois extérieures, passe ensuite aux
latérales et intérieures et touche plus tard les membranes de la
couche sous-jacente.
Le parenchyme de l’écorce et de la moelle est très serré, les
méats intercellulaires y sont de très petite dimension. La mem-
brane, mince en général, est épaissie tout autour de ces méats et
donne à tout ce tissu une apparence collenchymateuse (1). Une
seule fois il nous est arrivé de trouver des cellules à membrane
épaissie et lignifiée, avec ponctuations, disséminées dans tout le
parenchyme. C'était une section du rhizome âgée probablement de
deux ans.
L’anneau libéro-ligneux contient un petit nombre de faisceaux,
dont les uns sont simples, les autres composés de deux ou trois
soudés sur les côtés (PI. 19, fig. 33). Ils sont dépourvus de tissu
générateur et de selérenchyme, c’est pourquoi leur liber n’a pas de
limites bien accentuées et le rhizome possède le même diamètre
dans sa vieillesse que la première année de son existence,
La durée de chaque section du rhizome est relativement longue;
nous avons trouvé le parenchyme des sections âgées de six ans
complètement gorgé d’amidon pendant le repos de la végétation.
À. ALTAICA Fisch., A. cœruLEA DC., A. RANUNCULOIDES L.
à Le rhizome de ces espèces est entièrement semblable à celui de
_la précédente et n’en diffère ni par son aspect, ni par le mode de
végétation. Quant à la structure, la différence est minime et consiste
en ce que les membranes du parenchyme ne possèdent pas d’épais-
sissements autour des méats. En outre, dans l’A. altaica, chaque
faisceau libéro-ligneux est entouré d’un anneau de cellules parti-
culières moins riche en amidon que le parenchyme environnanl,
mais ne possédant Pas de caractères propres à l’endoderme.
A. FLAGCIDA Fr. Schmidt, A. umBrosa A. Meyer,
À. uDENsis Frautv. et Meyer.
: Semblable par : sa structure à celui des espèces précédentes de Ja
même section, le rhizome de celles-ci ne possède plus la mem 2. ë
a) Da L. c. page ic pi. I, ns 45:
ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 513
me. Court et gros (jusqu’à 7 mm. en diamètre) dans l'A, flaccida, il
est terminé par 2-4 feuilles et 1-3 inflorescences ; long et grêle dans
les deux autres, il est composé de longs entre-nœuds (jusqu’à 25%»
dans l’A. udensis) et se termine par une feuille ou une fleur.
À. BAIKALENSIS Furcz.
Morphologie. — Le rhizome est ici long, mince et ramifié ; au
sommet, il se transforme en tige périgée, assez épaisse.
Les entre-nœuds du rhizome, pour ainsi dire sloloniforme, mesu-
rent brdinairement 10-15 mm. en longueur et 2 mm. environ en
diamètre. Chaque nœud porte une écaille et engendre quelques
racines ; les plus gros émettent des racines plus nombreuses et un
rameau axillaire. On trouve aussi quelques racines partant des
. entre-nœuds plus anciens.
Les tiges périgées continuant le rhizome sont courtes et épaisses
(3 à 5 mm. de diamètre). Leur base est couverte d'écailles serrées ;
leur sommet porte une ou deux feuilles et souvent (les plus vigou-
reuses) une inflorescence terminale. Selon toute vraisemblance,
ces tiges sont aussi vivaces que le rhizome et produisent chaque
année un certain nombre d’écailles avec une ou deux feuilles nor-
males, voire même une inflorescence.
Anatomie. — Le rhizome stoloniforme contient une zone endo-
dermique à contour sinueux (PI. 19, fig. 3%). L'écorce primaire
renferme de petits méats intercellulaires. La moelle est petite et les
rayons médullaires étroits. Les faiseeaux libéro-ligneux, au nombre
de 4 à 6, sont au contraire assez larges et ne renferment pas de tissu
générateur. Leur bois est assez dur, parce que les vaisseaux Cons-
tituent le tissu prédominant. En dedans de l’endoderme, on voit
quelques éléments lignifiés dans le liber de l’un ou l’autre faisceau.
Toute autre est la structure de la tige, périgée. n’y a plus d’en-
doderme distinct et la moelle est large. La zone génératrice produit
une couche de bois assez régulière mais dépourvue de rayons
médullaires.
Le tissu du bois est un mélange de vaisseaux et de parenchyme.
En dehcers du bois se trouvent des groupes libériens séparés par
de larges bandes de parenchyme (PI. 19, fig. 35). Le sclérenchyme
n’accompagne que les faisceaux foliaires détachés de l'anneau ou
traversant l'écorce ; il y forme des arcs au-delà du liber.
| Rev. gén. de se — X.
514 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
A. STOLONIFERA Max.
Morphologie. — Le mode de végétation ressemble beaucoup à
celui de l'espèce précédente. Le rhizome stoloniforme est mince
(environ 1,5 millim. de diamètre) et se compose de longs entre-
nœuds; au sommet, il se change en tige périgée produisant des
racines adventives, des feuilles normales, de nouvelles branches
stoloniformes et souvent une inflorescence.
__ Anatomie. — Le rhizome contient une assise endodermique à
contour sinueux (PI. 19, fig. 36). Les larges faisceaux libéro-
ligneux, généralement ay nombre de six, sont entièrement dépour-
_ Vus de tissu générateur. Le liber des trois faisceaux plus larges
_ est séparé de l’endoderme par un arc lignifié. Les rayons médul-
laires sont étroits el lignifiés comme la zone périphérique de la
moelle.
A. DeLavayt: Franch.
Morphologie. — La tige de cette petite plante est articulée. Les
nœuds ayant 2-3 millim. de diamètre sont réunis par des portions
filiformes, longues de plusieurs millimètres, ne dépassant pas
4 millim. de diamètre et représentant, chacune, un seul entrenœud.
Les nœuds portent au contraire le caractère de tiges périgées et
engendrent des racines adventives. Aux nœuds anciens, on Voit
des traces d’écailles et des restes d’une feuille ou d’une fleur. Au
nœud terminal, il y a toujours une feuille ou une fleur dont l’inser-
tion est enveloppée de quelques écailles.
Anatomie, — L’entrenœud allongé est analogue à tout un rhi-
Zome Stoloniforme et contient une assise endodermique. L’écorce
primaire est très volumineuse. Les trois faisceaux libéro-ligneux,
dépourvus de tissu générateur, sont séparés par des rayons médul-
laires très étroits. 11 n’y a pas de moelle distincte (PL. 19, fig. 37).
Sect. XI. — HEPATICA Dill.
H. TRANSSILvANICA Fuss. (H. ANGuLosA DC.)
Morphologie. — Le rhizome ressemble complètement à celui de
l'Hépatique commune, étudiée par Irmisch (1). Les rameaux récemn-.
(1) L. c. pages 196-498.
ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 515
ment développés portent des écailles à la partie inférieure et des
feuilles normales à la supérieure. Leur disposition est de 2/5. De
nombreuses racines adventives, brunes et longues, couvrent les
parties plus âgées du rhizome.
Anatomie, — Chaque organe foliaire reçoit du rhizome trois
faisceaux qui sont tous libéro-ligneux dans les pétioles des feuilles
normales, tandis que dans les écailles, les deux latéraux ne con-
tiennent ni vaisseaux, ni tubes cribreux et sont fibreux, rudi-
mentaires.
Dans un bourgeon (PI. 19, fig. 38), l’anneau libéro-ligneux
contient six jeunes faisceaux séparés par de larges rayons médul-
laires. Quand les faisceaux acquièrent leur structure parfaite, il se
développe autour de l’anneau une assise endodermique qui le
sépare de l'écorce primaire.
Dans un rhizome d’un certain âge, il ya une zone génératrice
continue, mais son activité est trop faible pour exercer une influence
sur le diamètre du rhizome. Cependant le bois forme un anneau
pe contenant pas de rayons médullaires et composé d'un mélange
de vaisseaux et de parenchyme; cet anneau est tantôt continu,
tantôt interrompu auprès des faisceaux qui se dirigent vers la
feuille la plus proche (PI. 19, fig. 39). La moelle se différencie en
deux parties, l’intérieure molle et la périphérique lignifiée. Tantôt
c’est la première qui prédomine et devient souvent creuse au centre.
tantôt c’est la deuxième et même à un si haut degré que la pre-
mière est réduite à une dizaine de cellules seulement. L'écorce
primaire contient de petits méats intercellulaires, et est plus ou
moins attaquée à l'extérieur, parce que l’épiderme la laisse à au
en se désorganisant à un certain âge. Quant au sclérenchyme, il
ne forme que des arcs auprès du liber de ces faisceaux, qui se
rendent à la feuille la pqus proche, mais il peut aussi leur manquer
entièrement.
516 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
EXPLICATION DES PLANCHES 16 à 19
Indications 6.
à toutes les figures :
4, B, C, D, etc., — faisceeaux médians des feuilles qui se suivent;
a, b, c, d, etc. — leurs faisceaux latéraux; €. p. — écorce primaire; €. sec.
— écorce secondaire ; end. — endoderme ; f. cr. — groupes (faisceaux) de
tubes cribreux; f. !. — faisceaux libériens; f. {. L — faisceaux libéro-
ligneux ; f. 0. — faisceaux vasculaires; L. = liber: L. p.— liber primaire ;
M. ar. = cavités aérifères ; med. — moelle; med. sel. — moelle lignifiée ;
. TM. = rayons médullaires; sl. — sclérenchyme ; s. ph. — liège; #. =
bois; %. a. — bois atrophié; x. sci. — bois avec parenchyme lignifié;
%. p. = bois primaire; «. sec. — bois secondaire; z. g. — zone génératrice.
PLANCHE 16
Fig. 1. — Pulsatilla patens. Coupe transversale d’une tige jeune. Le
_ Cambium interfasciculaire a formé des faisceaux dont le bois ne contient
pas de vaisseaux et est remplacé par quelques fibres ligneuses. Il y a aussi
des fibres disséminées dans l'écorce et la moelle. Gr. = 12.
Fig. 2. — Coupe d'une tige âgée qui a été, plus haut, fendue-en deux,
ensuite en trois parties, par suite de la désorganisation des rayons médul-
_ laires et de la moelle. Gr. — 8
Fig. 3. — Anemone silvestris. Réseau formé dans la tige souterrainé
Jeune par les faisceaux libéroligneux, construit d’après les coupes trans-
versales successives.
Fig. 4. — Réseau d’une tige périgée, complété et renforcé par l’activité
de la zone génératrice.
Fig. 5.— Entrenœæud jeune d’une tige souterraine. Les vaisseaux se Sont
déjà développés dans les faisceaux : A,a,aet B. La zone génératrice COm-
mence à se former, L'écorce primaire est complétée et contient deux larges
fentes. Gr. — 23.
- 6. — Entrenœud plus âgé d’une tige semblable. Les vaisseaux se
_ Sont déjà développés dans tous les faisceaux ; la zone génératrice est com-
blète. La plupart du tissu extérieur, soulevé par la fente, a été déchiré
pendant la préparation de la Coupe. Gr, 23.
18. {. — Entrenœud encore plus avancé. Les faisceaux ligneux Com-
: mencent à se souder vers la zone génératrice. Dans le liber primaire, il Y
a des éléments lignifiés, touchant l’endoderme. Gr. = 23.
a ct F eue tige périgée. De nombreux faisceaux se sont développés
nre les faisceaux libéro-ligneux primaires {foliaires) et, souvent, ne pos”
sédant encore aucun vaisseau formé. Gr. — 12,
: or es es tige périgée. Les faisceaux sont complètement soudés,
limité P''on de quatre appartenant aux feuilles B (8, b, bi et C (C). La
imite du liber et de l'écorce primaire est rendue çà et là plas apparente
par des fibres lignifiées, réunies en lames, arcs, etc. Gr. = 12.
#
ÉTUDES MORPHOLOGIQUES SUR LE GENRE ANEMONE L. 317
. 10. — Anemone japonica. Tige périgée assez mince, déjà dépourvue
de ee primaire. Dans l'écorce secondaire, les groupes cribreux, sauf
les jeunes, sont entourés de gaînes lignifiées. Dans le bois, il y a dix lames
vasculaires entourées de parenchyme lignifié. Les rayons médullaires sonf
souvent coupés où parsemés de parenchyme lignifié. Gr, —
PLANCHE 17
Fig.11.— Anemone virginiana. Tige périgée, assez jeune. Dans l'écorce,
il y a des faisceaux se dirigeant vers la feuille suivante. Le tissu ligneux
qui accompagne les groupes cribreux, forme rarement des gaînes complè
tes. Dans le bois jeune, il y a des portions entièrement lignifiées. Gr.—=8.
Fig.12.—4. parviflora. Tige stoloniforme avec faisceaux libéro-ligneux
soudés. Gr. —
Fig. 13. — Même tige, plus âgée. La moelle est excentrique, parce que
la zone génératrice est plus active en bas qu’en haut de la figure. Gr. —18
14. — 4. coronaria. Jeune tubercule. Quelques faisceaux ne conte-
nant pas de vaisseaux développés. Gr. — 12.
Fig. 15. — Tubercule adulte. L'’écorce secondaire est protégée par une
couche scléreuse à laquelle adhère un petit morceau de l’écorce primaire.
Dans le bois intérieur, les vaisseaux sont plus éloignés les uns des autres
que dans le bois nouveau. Gr. =8.
Fig. 16. — Barneoudia cyanoleuca. Coupe transversale du bulbe. Dans
le bois, les groupes de vaisseaux sont disposés en quatre cercles, plus ou
moins réguliers. Gr. = 8.
Fig. 17. — Anemone capensis. Tige âgée de deux ans, avec moelle creuse
au centre. Dans le bois, il y a trois flots distincts qui ane aux
trois faisceaux principaux ; de même dans le liber. Gr. =
Fig. 148. — Coupe longitudinale d’un vaisseau isolé. Gr. = 610.
Fig. 19. — 4. obtusiloba. Coupe de la partie basilaire d’une tige périgée.
La zone génératrice est complétée par des arcs générateurs développés au-
dessous du bois atrophié et rejeté vers l'écorce. Les limites de ROpOREe
nouvelle et ancienne sont très nettes. Gr. —
Fig. 20, — Coupe semblable. La plupart du bois est atrophié. Ses deux
morceaux vivants sont entourés de cercles générateurs et de nouvelle
écorce. — Gr. =
PLANCHE 18
Fig. 21. — Anemone trullifolia. Partie basilaire de la tie: La moitié du
bois est atrophiée, l’autre, vivante, est entourée d’un cercle générateur et
. une nouvelle écorce. Gr. = 8.
ig. 22, — Coupe semblable. Deux particules du bois sont restées
vivantes et embrassées par des cercles générateurs. Gr. = 8.
Fig. 23. — 4. hepaticæfolia. Coupe de rhizome âgé. Gr. =
Fig. 24. — 4. rivularis. Coupe de la tige périgée, SRE annuelle.
L'écorce primaire est semée de faisceaux se rendant aux feuilles et munis
318 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
d’ares scléreux. La partie périphérique de cette écorce est séparée par une
couche de liège et inerte par conséquent. Gr. — #.
ig. 25. — À. narcissiflora. Coupe d’une jeune tige périgée. L'écorce
contient des groupes cribreux disposés en zones concentriques et des
faisceaux se dirigeant vers les feuilles. Gr. =
Fig. 26. — La moitié d’une tige âgée. Une ST de la zone génératrice
et du bois a été atrophiée. Les arcs générateurs vivants se dirigent vers la
moelle. Le liège couvre la surface de la tige qui a perdu la plupart de son
écorce. Gr. = 8
Fig. 27. — Coupe de trois cordons formant le réseau libéro-ligneux de
la tige dont tous les autres tissus ont été désorganisés. Chaque cordon est
couvert de liège et contient du bois vivant à l’intérieur. L'écorce de la
partie supérieur (extérieure par rapport à l'axe de la tige) contient des
groupes cribreux; celle de re cl est constituée de paren-
chyme avec du bois atrophié inclus.
Fig. 28. — A. pennsylvanica. Fe hs récente. Trois faisceaux
quittant l'anneau portent à l'extérieur des arcs fibreux. Gr. = 8.
Fig. 29. — Tige adventive dans sa deuxième année. Il y a des arcs
scléreux à limite externe du liber, et auprès du bois primaire dans la moelle.
Fig. 30. — Tige adventive dans sa troisième année; elle a été beaucoup
. Plus grêle à l’origine que celles des fig 28 et 29. Son bois est coupé par de
_ nombreux rayons médullaires secondaires. Gr. = 8.
PLANCHE 19
pig. 31. — Knotcltonia vesicatoria. Coupe d’une tige périgée au-dessous
de la ramification. Gr. — 8
ig. 32
+ Anemone nemorosa. Réseau formé par les faisceaux libéro-
ligneux dans le rhizome de la dernière année. Construit d’après les coupes
“transversales successives.
33. — Coupe transversale du rhizome. Gr. — 12.
Fig. 34. — 4. baikalensis. Rhizome stoloniforme. Gr. — 12.
Fig. 35. — Tige périgée de la même plante. Gr. — 12.
Fig. 36. — 4. stolonifera. Rhizome stoloniforme. Gr. — 18.
Fig. 37. — 4 Delavayi. Entrenœud sr diet Au centre n'ya Lu
de moelle distincte. Gr. — 18.
i — Hepatica transsilvanica. Coupe d'un bourgeon avec deux
écaillès nibérentes Gr.
Fig. 39. — Rhizome âgé de cette espèce. Dans l'écorce, il y a une bande
brune de tissu désorganisé. L'anneau ligneux est interrompu par deux
faisceaux qui se rendent à la feuille. Dans la moelle, il y a une z0n€
lignifiée étroite.
mots
_— 1]
_RECHERCHES
SUR
LES RÉSERVES HYDROCARBONÉES
DES BULBES.ET-DES TUBERCÇCULES
par M. LECLERC DU SABLON Fin).
ASPHODELUS ALBUS
L’Asphodèle est une plante vivace de la famille des Liliacées,
très commune dans certains bois des environs de Toulouse et
surtout dans la forêt de Bouconne; le rhizome porte un grand
nombre de racines tuberculeuses serrées les unes contre les autres
et ayant à peu près l'apparence d’un Radis; la partie supérieure de
ces racines est renflée et a environ 15 de diamètre ; la partie
terminale s’allonge, se ramifie et joue le rôle de racine ordinaire.
Jusqu'au mois de Février ou de Mars
la plante est réduite au rhizome et aux
racines renflées ; à ce moment (fig. 98),
le bourgeon qui se trouvait au sOm-
met du rhizome se développe et donne
une rosette de feuilles allongées ; en
même temps, et vers la base du bour-
geon qui vient de pousser, un certain
nombre de nouvelles racines J se for-
ment, d’abord minces, mais se renflent
bientôt et au bout d’un ou deux mois
_ deviennent semblables aux anciennes.
À la fin de Mars, sur les pieds qui doi-
vent fleurir, la tige florifère se déve-
loppe rapidement et les fleurs commencent à s
‘Avril. Au mois de Juin les fruits sont mûrs, les parties
courant d
Fig. 98. — Parties souterraines
d'un pied d’Asphodèle au
mois de Mars; j,j, jeunes ra-
cines non encore renflées.
’épanouir dans le
520 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
aériennes de la plante commencent à se dessécher et la vie
redevient ralentie.
Les racines renflées se forment donc chaque année, vers le
mois de Mars, à l'extrémité la plus jeune du rhizome ; elles res-
tent ensuite pendant plusieurs années sans changement apparent ;
par leur situation sur le rhizome on peut connaître leur âge relatif,
les plus jeunes étant portées sur les parties les plus jeunes du
rhizome. Sur les pieds âgés, le nombre des racines reste à peu près
constant car, à mesure qu’il s’en forme de nouvelles d’un côté,
celles qui sont à l’extrémité opposée du rhizome se flétrissent et
disparaissent. D’après le nombre total des racines existant à un
moment donné et le nombre de celles qui se forment chaque année,
on peut évaluer à 4 ou 5 années environ la durée de l’existence de
chacune d’elles.
Afin de me rendre compte des changements de composition que
subissent les racines suivant leur âge et suivant la saison, j'ai
récolté un certain nombre de pieds aux différentes époques de
l’année et sur chacun d’eux j'ai pris pour les étudier : 1° les racines
les plus jeunes ; 2 des racines d’âge moyen ; 3 les racines les plus
âgées. Pendant la première année de leur existence, les jeunes
racines sont faciles à reconnaître à leur couleur plus claire ; il n’y
à pas non plus de doute sur le choix des racines les plus âgées qui
sont sur l'extrémité inférieure du rhizome et quelquefois commen-
cent à se flétrir; les racines d'âge moyen étaient prises à peu près
_ Sur la partie moyenne du rhizome.
En opérant ainsi, j'ai constaté que dès le mois de Mai les tuber-
cules jeunes avaient à peu près la même composition que les
tubercules moyens et que les tubercules vieux différaient peu des
tubercules moyens, sauf cependant lorsqu'ils étaient tout à fait
flétris, ce qui arrive généralement ‘au printemps. J'ai donc admis
qu’à un moment donné tous les tubercules, sauf ceux qui sont en
_ Voie de formation ou ceux qui sont flétris, ont sensiblement la
même Composition. Cette hypothèse n’est pas tout à fait exacte,
_ mais les différences trouvées à un moment donné entre les tuber-
cules d’âges différents sont de même ordre que les différences
trouvées entre les tubereules de même âge de deux pieds différents.
ela posé, j'aurai donc à étudier : 1° la formation des jeunes
tubercules ; 2 les variations de composition que subissent les
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 521
tubercules adultes dans le courant d’une année; 3° la disparition
des matières de réserve dans les tubercules qui se flétrissent.
Pour résoudre la première et la seconde question, il me suflira
de suivre les jeunes tubercules depuis le moment de leur formation
en Mars jusqu’au mois de Novembre de l’année suivante. Les
tableaux 47 et 48 renferment les résultats des dosages relatifs à
cette période.
TABLEAU 47 .
0 Sucres Matières amylacées
la DatiBts TO EC eplablés à 0 LE
sèche réducteurs Lsqueteurs dans l'eau insolubles
DS. MALE. sep 1,120 0,110 0,181 0,122 0,06%
HE MR ue 1,771 0,322 0,678 0,108 0,060
up eee hu 1,880 0,436 0,706 0,136 0,082
SLUNIBES 4 1,825 0,207 0,538 0,202 ÿ
septembre 1,8% 0,206 ,296 0,205 084
12 octobre . . : . » 1,804 0,174 0,272 0,189 0,100
22 novembre . . . . 1,857 0,160 0,256 0,297
26 décembre 4,026 0,46% 0,733 0,548 0,169
SL ABVTIOT ve ne 1,678 0,140 0,373 0,200 0,082
Rd dre 1,654 0,193 0,387 0,166 0,069
HA oo 1,904 ! 0,572 0,222 0,070
JAM as pu 1:99 0,482 0,629 0,130 0,055
2 -HAHOt 1,875 0,207 0,686 0,200 0,061
1 septembre É 0,222 0,358 ,200 0,083
12 pre get 1,602 0,185 0,297 0,174 0,057
22 novembre . . . . 1,863 0,220 0,254 0,215 0,130
26 décembre . . - - 1,967 0,198 0,453 0,390 0,078
TABLEAU 48
Matières amylacées
di ARR ET TT
. ri Re rer insolubles °/0
DT MAR nn 9 16 0 5
FÉRATE . 18 38 6 :
LE ANA er 23 37 7 k
DT UiHét.: . 11 29 11 3
1 septembre à 11 15 11 #
12 pie. 4 a 9 5 10 5
22 novembre 8 14 15 %
26 décembre 11 18 13 k
Le TA 0 2e PR EE 8 22 12 4
D HATS 0 ii 23 10 +4
A HRAE oare 15 30 11 3
D IR ser 25 92 6 2
2f juillet : : il 36 40 :
4 septembre Il 19 10 :
12 octobre : 11 19 10 ë
22 novembre 11 43. 11 :
26 décembre . . - . 10
522 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
. On reconnaît tout de suite que le sucre est la principale matière
de réserve de l’Asphodèle. Pendant toute l’année on trouve en
même temps du sucre réducteur et du sucre non réducteur. Pour
chacune de ces deux catégories de sucre, le maximum a lieu en
Mai et Juin, c’est-à-dire à la fin de la période de végétation active.
Pendant l'automne et l'hiver, c’est-à-dire pendant la période de vie
ralentie et au commencement de la période de vie active, la propor-.
tion est bien moindre. Il faut remarquer que la proportion de
sucres réducteurs varie dans le même sens que celle des sucres non
rédueteurs. C’est là un fait qu’on n'observe pas généralement dans
les plantes à réserve sucrée et sur lequel je reviendrai tout à l’heure.
En mème temps que du sucre, les tubercules d’Asphodèle renfer-
ment un hydrate de carbone insoluble dans l’alcool, soluble dans
\
\
4
RE LL
L'avril L'octibre 'ovril T'actobre
Fig. 99. — f, sucres réducteurs: 2, ensemble des sucres; 3, eau
La courbe 3 est à une échelle 10 fois plus faible que 1 et 2.
l'eau et que l’on peut considérer comme une dextrine. La proportion
de ce composé est peu considérable et paraît varier en sens inverse
Ps celle du sucre, le maximum de la dextrine est, en effet, en
Novembre et le minimum en Juin. Les matières amylacées ins0”
es dans l’eau sont en très petite quantité et ne jouent pas de
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 523
rôle physiologique important. La variation de l’ensemble des
hydrates de carbone dosés s’eflectue dans le même sens que la
variation des sucres, c’est-à-dire que le maximum est en Juin et le
minimum en Novembre.
Les courbes représentées par la figure 99 sont destinées à rendre
plus sensibles la périodicité des variations. La courbe 1 se rapporte
aux sucres réducteurs et la courbe 2 à l’ensemble des sucres réduc-
teurs et non réducteurs. Il est intéressant de constater que les
maxima de ces deux courbes ont lieu aux mêmes époques. On
verra un peu plus loin les conséquences qu’on en peut tirer relati-
vement aux rôles des divers hydrates de carbone dans l’Asphodèle,
Je vais maintenant indiquer les modifications qui surviennent
dans les tubercules les plus âgés qui se flétrissent et sont sur le
point de disparaître. Du mois de Mai au mois de Novembre, les
tubercules les plus vieux ont à peu près la même composition que
les autres. Pendant l'hiver, au contraire, alors que la végétation
active recommence, on voit les plus vieux tubercules se flétrir, puis
finalement se dessécher ; il semble que pendant cette période la
plante puise dans les vieux tubercules les matières nutritives
nécessaires à la formation des nouvelles feuilles. Pour montrer la
nature des modifications que subissent les vieux tubercules flétris,
j'indiquerai seulement les résultats que j'ai trouvés en Février et en
Mars en étudiant ces vieux tubercules et les tubercules d'âge moyen.
TABLEAU 49
Sucres Matières amylacées
ne CR GR Ed S ee R
réducteurs non réduc- solubles insolubles
D teurs °/, dans l’eau °/, %/e
do Tubercules moyens. 8 22
sue vieux. . 18 12 3 3
» moyens. {1 23 10 4
. 4 » vieux. . 2% 1 5 6
Dans les tubercules en voie de digestion, le sucre réducteur
augmente donc aux dépens du sucre non réducteur et de la dex-
trine. Le sucre réducteur est done encore dans ce cas la forme sous
laquelle les autres hydrates de carbone sont rendus assimilables
par les sucs digestifs.
On peut d’ailleurs corroborer cette conclusion en mettant en
évidence l'action des diastases renfermées dans les cellules. Pour
524 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
cela je doserai les hydrates de carbone soit directement, soit après
avoir écrasé les tubercules au contact de l’eau afin de faciliter l'ac-
tion des diastases, C’est au moment du développement des jeunes
feuilles que les diastases sont les plus abondantes; je me bornerai
donc, pour montrer leur mode d’action; à citer une expérience faite
au mois de Mars sur des tubercules d'âge moyen et sur des tuber-
cules vieux.
TABLEAU 50,
Sucres Matières amylacées
TT ©
réducteurs non réduc- solubles insolubles
Lo teurs ? dans l’eau °/ A
8 de entiers, . . . 8 22 12 k
oyens ; 3
8 y écrasés, . . . 22 il 7 4
à viox ORUOrS | 18 12 3 [2
a écrasés, . . . 28 2 3 L
Dans les tubercules vieux l’action des diastases a eu pour effet
de transformer en sucres réducteurs la presque totalité des sucres
non réducteurs ; dans les tubercules d'âge moyen une transforma-
tion du même ordre s’est opérée, mais moins complètement ; de
plus, la proportion de dextrine a diminué au profit de la proportion
de sucres. L'action des diastases produit donc dans ce cas une série
de transformations dans le même sens que pour les autres plantes
étudiées.
J'ai fait quelques essais comparatifs afin de déterminer la quan-
tité de matière précipitée par le sous-acétate de plomb. On sait qu'en
traitant par ce réactif l'extrait alcoolique repris par l’eau, on élimine
surtout les glucosides. Au mois de Juin, lorsque la proportion de
sucre atteint son maximum, les glucosides sont peu abondants; en
ne traitant pas par le sous-acétate on trouve à peine 1 °/ de sucre
en plus. Au contraire, pendant l'hiver, lorsque la quantité de sucre
est moindre, le sous-acétate précipite une plus grande quantité de
matière ; en Novembre et Décembre, par exemple, j'ai trouvé que
la proportion de sucre était plus forte de 3 à 8 °/, lorsque je n€
traitais pas par le sous-acétate.
Il semblerait d’après cela que pendant l'automne et l’hiver une
partie du sucre a contribué à former des glucosides et cela expli-
querait, en partie au moins, la diminution dans la proportion de
sucre à cette époque. à A
En ne traitant pas par le sous-acétate dans le dosage de la dex-
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 525
trine, je trouve environ 3 à 5 °/0 de cette substance en plus et cela
pendant toute l'année. On sait que dans ces circonstances le sous-
acétate précipite les matières mucilagineuses; ces matières existent
donc pendant toute l’année en proportion nolable dans les tuber-
cules d’Asphodèle. Dans le dosage des hydrates de carbone insolubles
dans l'alcool et dans l’eau, la suppression du traitement par le sous-
acètate m'a fait trouver environ 2 à 4°/, de matière en plus pendant
l'automne et l'hiver ; en été, le résultat du dosage est à peu grès le
même, avec ou sans traitement par le sous-acétate.
Il résulte de ce qui précède que les hydrates de carbone ren-
fermés dans les tubercules d'Asphodèle sont surtout des sucres
réducteurs et non rédueteurs et une matière analogue à la dextrine.
Les nombres que j’ai donnés dans les tableaux 47 et 48 sont ceux
qui se rapprochent le plus de la moyenne. Mais, les résultats obtenus
par l'étude de pieds comparables montrent que les divers hydrates
de carbone trouvés peuvent dans une certaine mesure se remplacer,
Ainsi, par exemple, le 27 Décembre 1896 j'ai trouvé dans un tuber-
cule jeune 14 °/, de sucres et 29 °/, de dextrine ; à la même époque,
en 1897, j'ai trouvé dans des tubercules au même état 34 °/, de
sucres et 10 °/, de dextrine. La somme est sensiblement la même,
mais le rapport des deux matières est excessivement différent. On
ne peut s'expliquer ces variations qu’en admettant que la matière
hydro-carbonée peut, suivant des circonstances peu importantes, se
présenter sous une forme plutôt que sous une autre; cela est
d'autant plus admissible qu’il semble que, dans la plante vivante,
les dextrines puissent se transformer en sucres et inversement. On
a vu en effet, d’une part, que les diastases transforment les dextrines
en sucres. D'autre part, après le mois de Juin, pendant la vie
ralentie, le sucre diminue et la dextrine augmente, on peut en
induire que les sucres se transforment en dextrine ; cette transfor-
mation pouvant être poussée plus ou moins loin, on s’explique-
rait ainsi comment à un moment donné les quantités relatives
de sucres et de dextrine sont très différentes ; cela tiendrait sim-
plement à ce que les conditions qui favorisent la transformation
des sucres en dextrine ont été réalisés à des degrés différents.
L'étude chimique des propriétés du sucre non réducteur et de la
dextriue de l'Asphodèle montrerait d'ailleurs probablement qu’il y
a peu de différences entre ces deux composés.
526 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Une autre observation à laquelle donne lieu l'examen des cour-
bes de la figure 13 c’est que dans les tubercules adultes la propor-
tion des sucres réducteurs varie de la même façon que celle des
sucres non réducteurs. Le glucose passe par un maximum au mois
de Juin en même temps que le saccharose. Ordinairement il n’en
_ est pas ainsi et les sucres réducteurs passent par un minimum au
commencement de la vie ralentie lorsque les matières de réserve
passent par un maximum.
Une première explication de cette singularité apparente serait
d'admettre qu’il n’y a dans les tubercules d’Asphodèle qu’une seule
sorte de sucre ayant un pouvoir réducteur inférieur à celui du
glucose et pouvant se transformer en glucose sous l’action de l’acide
chlorhydrique. Si cette hypothèse était exacte, le rapport entre
les sucres réducteurs et les sucres non réducteurs devrait être
constant; mais on constate qu’il n’en est pas ainsi, le rapport entre
les deux sortes de sucres étant variable avec l’âge des tubercules.
H est cependant possible que l'hypothèse que je viens de faire soit
partiellement exacte et que le sucre trouvé dans les Asphodèles soit
un mélange de glucose et d’un saccharose peu réducteur tel, par
exemple, que le maltose ; une étude chimique approfondie pourrait
seule résoudre cette question.
D'ailleurs, ce parallélisme entre la courbe du glucose et celle
du saccharose est une exception beaucoup plus apparente que
réelle. Si on observe dans les autres plantes que le glucose varie en
sens inverse du saccharose, c’est que l’on considère des organes de
réserve en voie de formation ou de digestion. Dans le cas actuel, on
a Suivi pendant une année un tubercule adulte dont les réserves ne
seront digérées peut-être que dans plusieurs années : les deux cas
ne sont pas comparables. Un tubercule d'âge moyen considéré du
mois de Juin d’une année au mois de Juin de l’année suivante, subit
dans sa composition des transformations qui se reproduisent pério-
diquement chaque année. Mais on ne peut pas dire que les réserves
‘qu’ils renferment soient digérées comme le sont, par exemple, celles
d’un bulbe d’Ognon ou de Tulipe au moment de la floraison. Tout
au plus y a-t-il une digestion partielle n’intéressant qu’une faible
partie de la réserve. C’est seulement dans les vieux tubercules qui
se flétrissent que la digestion a lieu d’une façon complète, et alors
on voit la proportion des deux sortes de sucres varier en sels
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 527
inverse ; le sucre non réducteur diminue rapidement, tandis que le
sucre réducteur augmente. C’est en somme sous forme de sucre
réducteur que sont assimilées les réserves hydrocarbonées de
l’Asphodèle, Les phénomènes chimiques de la digestion sont donc
essentiellement les mêmes que dans les autres plantes à réserves
sucrées.
On peut done admettre que la matière de réserve de l’Asphodèle
est formée par un mélange de sucres réducteurs et de sucres non
réducteurs (cette hypothèse n’exeluant pas la présence d’un sucre
intermédiaire entre le glucose et le saccharose au point de vue de
la réduction). Pendant la période adulte des tubercules, ces deux
sortes de sucres subissent en même temps des variations pério-
diques annuelles. Plus tard, lorsque les tubercules sont digérés, les
sucres non réducteurs se transforment en glucose assimilable.
Les variations de la proportion d’eau sont en rapport avec les
variations des matières de réserve et surtout du sucre. Le tableau 51
donne la proportion d’eau pendant les 18 premiers mois de la vie
d’un tubercule; la courbe 3 de la figure 99 n'est que la traduction
gräphique de ce tableau. On voit tout de suite que la courbe de
TABLEAU 51
Poids de Poids au °/o
la matière la matière Eau de matière
fraiche sèche sèche
D HAS, 8,157 0,662 7,4 1132
PEAR re ,999 3,077 17,922 582
mire at 41,757 9,990 31,767 318
OL HU. + à 32,407 9,052 23,355 258
septembre , 71,759 14,933 56,826 :
43 :octobre8:::.. ,897 9,814 49,083 501
novembre : 30,15% 4,861 25,293 520
26 décembre " 73,585 12,153 61,432 5
S'léerier. is For 123 10,911 62,212 570
AR here 21,901 18,571 557
mat #, 19,307 4,019 45,
MeNh Hs Ne 35,072 10,712 24,360 227
ST OU 24,892 1,66% 17, 224
septembre us 34,207 8,33% 25,873 310
10 octobre . . .:: : 28,972 6,372 À
22 novembre . . . - 24,986 3,510 941,476 611
l'eau est inverse de celle des réserves et présente un minimum vers
le mois de Juin ou de Juillet. 11 faut remarquer cependant que le
minimum de l'eau a lieu un peu après le maximum des réserves. Ce
_ retard est surtout sensible la première année et cela s'explique
528 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
facilement. Les tubercules qui se développent au mois de Mars
renferment en effet une quantilé d’eau très considérable, plus de
1.000 24, on conçoit qu'en Mai ou Juin il reste encore plus d’eau
* dans ces tubercules que dans ceux qui sont déjà formés depuis
plusieurs années. Fe
Dans les tubercules âgés qui commencent à se flétrir, la pro-
portion d’eau augmente considérablement. Aiusi, au mois de Février
et de Mars, les vieux tubercules renferment de 900 à 1.000 parties
d'eau pour cent de matière sèche. On a vu qu'il en est ainsi géné-
ralement dans tous les organes de réserve en voie de destruction.
_ En somme, les tubercules qui sont les organes de réserve de
l’'Asphodèle vivent pendant plusieurs années ; leur période de
formation est très courte et dure à peine 2 ou 3 mois, en Mars et
Avril. Puis, pendant plusieurs années, ils demeurent sans change-
ment extérieur apparent. C’est ce qu’on peut appeler leur période
adulte. Enfin, au printemps d’une année suivante, les tubercules
devenus les plus âgés se flétrissent, les matières de réserve qu'ils
renferment étant digérées.
. La matière de réserve est essentiellement formée par un mélange
de sucre réducteur, de sucre non réducteur et de dextrine; le sucre
non réducteur jouant le rôle le plus important. Pendant la période
adulte, le tubercule subit dans sa composition des variations
annuelles périodiques en rapport avec la périodicité de la végéta-
tion; vers le mois de Juin, les sucres présentent un maximum el
Veau un minimum, en même temps que la vie de la plante com
mence à Se ralentir, Puis, à partir du mois de Juillet, l’eau aug-
mente et les sucres diminuent. Il est probable qu'à ce moment les
matières sucrées se transforment partiellement en substances qui
Me Sont pas dosables par la méthode que j'ai suivie et qui retien-
pa: l’eau avec énergie. Dès le mois de Novembre, le bourgeon qui
doit se développer au printemps suivant, commence à se former, là
Vie n’est donc pas très ralentie pendant l'hiver.
: Enfin, au mois de Mars, et sans que l’on observe de changements -
considérables dans les tubercules adultes, la période de végétation
active commence ; de jeunes tubercules se forment et les tubercules
les plus vieux se flétrissent ; on constate alors dans ces derniers des
changements considérables ; presque toutes les substances dé
Mt c S'y transforment en glucose directement assimilable.
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 529
STACHYS TUBERIFERA
Les tubercules du Stachys tuberifera ont été étudiés au point de
vue morphologique par M. Seignette (1) et au point de vue chimique
par M. de Planta (2) ; ce sont des organes de réserves formés par un
certain nombre d’entrenœuds renflés et situés à l'extrémité de
rameaux souterrains. M. de Planta en a fait l’analyse complète au
mois de Février, pendant la période de vie ralentie. Il a trouvé que
les matières de réserve étaient constituées surtout par un hydrate
de carbone, la galactane, qui, par ses propriétés, est intermédiaire
entre le sucre et l’amidon.
M. de Planta a trouvé dans les tubercules de Stachys 78 °/9 de
matières non azotées ; mais en se rapportant au travail (3) où il a .
décrit les procédés d'analyses employés, on voit que ce nombre n’a
pas été obtenu directement, mais bien en prenant la différence
entre 100 et la somme des matières dosées directement (matières
azotées, cendres, etc.) En dosant directement les hydrates de
carbone transformables en sucres, il n’a trouvé qu'environ 51 °/0.
Je n'ai pas pu employer la même méthode que pour les autres
plantes. L'alcool à 90° dissout, en effet, non-seulement les sucres,
dans le cas où il y en aurait, mais encore une certaine quantité de
galactane dont la plus grande partie reste insoluble. De la sorte,
les sucres ne sont pas isolés et la galactane se trouve divisée en
deux parties ; pour dissoudre complètement la galactane avec de
l'alcool à 90°, il faudrait employer de grandes quantités de dissol-
vant ou épuiser plusieurs fois la matière à analyser. 11 m'a paru
préférable de traiter d’abord par l'alcool absolu les tubercules
desséchés et pulvérisés. Les sucres sont ainsi dissous si la quantité
d'alcool est suffisante et la galactane reste complètement insoluble.
Je traite ensuite par l’eau qui dissout toute la galactane et peut-être
aussi d’autres hydrates de carbone voisins que je ne chercherai
pas à isoler. Je traite ensuite par l'acide chlorhydrique à chaud
(1) Seignette : Revue générale de Botanique, tome 1, p- 415, 1889.
(2) de Planta : Revue générale de Botanique, tome 1, p. 85, 1889.
(3) de Planta : Versuchsstationen, tome 35, p. 437, 1888.
| Rev. gén, de Botanique, — X..
530 REVUE GÉNÉRALÉ DE BOTANIQUE
afin de transformer la galactane en sucre réducteur qui se dose
avec la liqueur de Fœhling; puis je traite par l’acide chlorhydrique
à chaud la matière épuisée par l’eau, ce qui permet de doser, à
l'état de glucose, les hydrates de carbone insolubles dans l’eau.
Dans les deux cas je précipite par le sous-acétate de plomb avant
de faire agir la liqueur de FϾhling. ;
Les tubercules que j'ai étudiés ont été semés au mois de Janvier,
les uns dans une serre, les autres en pleine terre. Les premiers
m'ont surtout servi à étudier la digestion des réserves, les seconds
seuls ont donné des pieds adultes où j'ai pu étudier la formation
des nouveaux tubercules, à partir du mois d’Août.
Le tableau 52 montre les quantités de galactane et de matières
amylacées insolubles renfermées dans les tubercules aux divers
états de leur développement. Le 13 Août, les tubercules appa raissent
à peine sous forme d’un petit renflement au sommet des rhizomes;
. le 14 Septembre, ils étaient un peu plus gros ; le 44 Octobre ils
avaient leur aspect et leurs dimensions définitives. Le 11 Janvier
correspond à la période de vie ralentie. Le 26 Janvier, la germina-
tion était commencée et la tige verte avait déjà 4°® de hauteur; plus
tard le développement de la plante était de plus en plus avancé.
TABLEAU 52
Poids de la Matières amylacées Matières amylgese
matière solubles solubles insolubles
sèche dans l'eau inSolubles Guns l'eau 9/0 dé
M Le 1,469 0,385 0,078 2 ;
14 septembre. . . . 1,128 0,521 0,088 36 2
A octobre. . . .. . 162 0,740 0,100 15 s
F8 Pt, : 3,757 1,904 0) 50 À
26 janvier. . . . . . 1,4 0,602 0,059 40 :
: février 0,483 0,092 0,022 18 "
Re 0,496 0,046 0,030 w «
mai . . 4,590 0,111 0,091 7 à
On voit que la galactane se conduit comme une substance de
réserve, la proportion en augmente constamment depuis le com-
Mmencement de la formation jusqu’à la maturité des tubercules, puis
dique pendant la germination jusqu'à la complète digestion des
réserves. La proportion de matières amylacées insolubles dans l'eau
resle à peu près constante pendant toute la vie des tubercules.
Je n'ai pas fait figurer sur ce tableau les quantités de suéres
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 531
extraites par l’alcool absolu à cause de leur peu d'importance. C’est
tout au plus, en effet, si j'ai pu extraire, 0,1 ou 0,2 °/, de sucre qui
réduisait d'ailleurs directement la liqueur de Fæhling. Cette faible
proportion donne la certitude que tout le sucre a été dissous par
l'alcool absolu ; la quantité d'alcool employé aurait pu en effet
dissoudre environ 0 gr. 500 de sucre, et j'en ai trouvé au plus
0 gr. 010. Aussi bien pendant la formation des tubercules que
pendant leur germination, le glucose n’existe donc qu’à l'état de
traces. On doit en conclure, ou bien que la galactane est assimi-
lable directement, ou bien que le glucose qui proviendrait de la
digestion de la galactane est assimilé au fur et à mesure de sa
production. Pour élucider cette question, j'ai recherché le glucose
dans des tubercules en germination après les avoir écrasés et laissé
macérer dans l’eau pendant 24 heures. Dans ces conditions, les
diastases agissent sur les matières de réserve sans que le produit
de la digestion soit consommé ; le glucose, s’il était le produit de
l’action des diastases, devrait donc s'accumuler en quantité notable.
Eu réalité j'ai trouvé dans cette expérience un peu plus de glu-
cose que dans le dosage direct, mais toujours en quantité très faible
0,6 °/, au lieu de 0,2 °/o.
Si l’on se souvient des quantités beaucoup plus considérables
de glucose qui sont produites dans lesexpériences semblables faites
avec les tubercules d’'Ophrys ou le rhizome d’Arum, on pensera
sans doute que le glucose n’est pas le produit normal de la digestion
de la galactane; il est probable que la galactane est assimilée direc-
tement.
J'ai refait les mêmes dosages en ne traitant pas par le sous-
acétate de plomb : la proportion de galactane trouvée a été alors
supérieure de 7 à 8 0/0.
Le tableau 53 indique la proportion d’eau renfermée dans les
tubercules; on voit que le sens de la variation est le mème que
dans les organes de réserve de la plupart des autres plantes; la
_ proportion d’eau diminue depuis le commencement de la formation
jusqu’à la période de vie ralentie, puis augmente pendant toute la
période de destruction des réserves. an
532 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
TABLEAU 53
Poids de Poids de Eau +/, de
la matière la matière Eau matière sèche
sèche
OUR 4 10,772 1,487 9,285 62%
14 septembre . . .. 10,084 1,452 8,632 , 09%
14 octobre . . . . . 20,399 3,877 16,522 426
2 NI, . 9,088 1,959 7,129 36%
26 janvier. . . à 16,588 2,390 14,198 593
MS IOTMEr, :., : . : 4,412 0,487 3,925 806
MR lc à: 6,510 0,501 6,009 119
ue. 11,962 0,887 11,075 1249
RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS
| Composition des réserves. — Dans les exemples que j'ai étudiés,
les réserve accumulées dans les parties souterraines sont essentiel-
lement formées de matières hydrocarbonées telles que l’amidon,
l'inuline, les dextrines, les sucres. Pendant la période de vie ralen-
tie, où les réserves ont leur cou position caractéristique, ces Subs-
lances existent dans les organes de réserve soit à l'état isvlé, soit le
plus souvent mélées les unes aux autres dans des proportious
diverses. Il est difficile de faire une classification très nette des
plantes d’après la composition chimique de leurs réserves, car il Y
à Pour ainsi dire autant de cas particuliers que d'espèces ; on peut
néanmoins rapprocher dans un certain nombre de catégories les
cas qui se ressemblent le plus. F
1° Amidon. — Parmi les plantes que j'ai étudiées, celles dont
les réserves sont presque exclusivement formées d'amidon sont :
_ les tubercules de pomme de terre, les rhizomes d’Arum et d’Iris,
les tubercules de Colchique et de Renoncule. On peut y trouver
aussi un peu de dextrine et de sucre, mais toujours en quantité
très faible, .
2 Amidon et dextrines. Du Dane beaucoup d'organes de réserve, *
l'amidon se trouve mêlé à des dextrines où à des substances muci-
lagineuses plus ou moins solubles dans l’eau. Tels sont les tuber-
seu
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 533
cules d’Ophrys, les bulbes de Lis, de Tulipe et de Jacinthe. La
séparation entre les substances solubles dans l’eau et celles qui
sont insolubles est quelquefois assez facile à faire, comme dans la
Tulipe par exemple : d’autres fois, comme pour l’Ophrys, il se
forme au contact de l’eau froide une sorte d’empois dont il est très
difficile d'extraire par filtration les matières solubles dans l’eau.
3 Amidon, dextrine et sucres non réducteurs. — C'est là un cas
très particulier que je n'ai rencontré que dans les tubercules de
Ficaire. La réserve, d’abord exclusivement amylacée, se transiorme
ensuite partiellement, avant le commencement de la digestion, en
dextrine et en sucres non réducteurs.
4° Inuline et lévuline. — C'est le cas du Dahlia que l’on peut
considérer comme comparable à celui de la Tulipe, où l’amidon
aurait été remplacé par l’inuline et la dextrine par la lévuline.
3° Inuline, lévuline et sucres non réducteurs. — On trouve ces
trois substances réunies dans le Topinambour, comme dans la
Ficaire on trouvait l’amidon, la dextrine et les sucres.
60 Sucres réducteurs et non réducteurs. — Un mélange de sucres
réducteurs et non réducteurs forme la plus grande partie des
réserves de l’Ognon et de l’Asphodèle, mais on y trouve en même
temps et en proportion variable d’autres substances hydrocarbonées
telles que les dextrines et les gommes.
Digestion des matières de réserve. — Après une période de vie
plus ou moins ralentie, la végétation de la plante redevient active
et les réserves accumulées dans les parties souterraines sont digé-
rées pour servir à la formation des premières racines et des pre-
mières feuilles.
Les réactions qui se produisent
mité : l’amidon est transformé en dextrine, puis en sucres non réduc-
teurs, puis en sucres réducteurs. Les dextrines sont transformées
en sucres non réducteurs, puis en sucres réducteurs. L'inuline se
conduit comme l’amidon, mais donne d’abord de la lévuline et non
de la dextrine; de plus, le dernier terme de la digestion est du lévu-
lose et non du glucose. Le sucre de canne est transformé également
en sucre réducteur.
Les matières de réserves hydrocarbonées sont done, directement
où indirectement, transformées en sucre réducteur ou glucose et
] t quable unifor-
534 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
c'est sous cette forme qu’elles sont assimilées. La galactane qui
constitue la réserve du Stachys parait seule faire exception à cette
règle; c'est une substance intermédiaire par ses propriétés entre la
dextrine et le sucre et qui semble être assimilée directement.
Si la série des transformations des substances hydrocarbonées
est uniforme, les produits intermédiaires entre la matière de réserve
et le glucose assimilable s'accumulent en proportions variables.
Ainsi, dans là pomme de terre, même au moment où la digestion
est la plus active, on ne trouve que des quantités très faibles de
dextrine et de sucre ; la dextrine et les sucres non réducteurs sont
transformés en glucose aussitôt après leur production aux dépens
de l’amidon ; le glucose à son tour est assimilé immédiatement
après sa production et ne s’accumule pas dans le tubercule. On
trouve les produits intermédiaires en quantité un peu plus forte
dans le rhizome d’Arum et surtout dans l’Iris et le Coléthique, la
production du glucose étant plus rapide que sa consommation.
Dans la Renoncule on a vu qu’au début de la végétation, les pro-
duits intermédiaires, dextrine et sucres, étaient très abondants et ,
= diminuaient ensuite, l'assimilation étant supérieure à la production.
Dans tous les cas, la digestion des matières amylacées est due à
des diastases dont on peut montrer l’action en écrasant les organes
de réserves frais et en les laissant macérer dans l’eau pendant
quelques heures. Dans ces conditions la digestion est activée et les
produits intermédiaires, ainsi que le glucose, peuvent se produire
en quantités relativement considérables. C'est là un moyen de
mettre en évidence les produits de la digestion et aussi de déter-
miner les parties des organes de réserves où les diastases sont les
plus actives.
Formation des réserves. — Le mécanisme de la formation des
réserves est moins net que celui de la digestion: on n’a plus en effet
affaire ici à des diastases dont les réactions sont simples, mais
l’action directe du
… Jérer les réactions par l'expérience et augmenter la proportion des
produits intermédiaires qui peuvent se former ; on doit se contenter
de constater la présence des composés qui se trouvent dans les
_P'sanes de réserve en voie de formation et qui semblent servir à
former ces réserves. Ainsi les jeunes bulbes de Tulipe renferment
protoplasma vivant ; on ne peut donc pas accé
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 535
de la dextrine et du sucre non réducteur en proportion assez consi-
dérable pendant que l’amidon se forme ; le sucre, puis la dextrine
diminuent à mesure que l’amidon augmente ; on peut en conclure
que le sucre se transforme en dextrine et la dextrine en amidon;
mais cette transformation ne pouvant être reproduite par l’expé-
rience il y a toujours quelque chose d’hypothétique dans une
pareille conclusion. :
Dans la plupart des autres plantes à réserves amylacées on peut
faire des observations du même genre; les sucres, surtout les sucres
non réducteurs, et la dextrine précèdent généralement la formation
de l’amidon : néanmoins dans la pomme de terre et l’Arum par
exemple, les jeunes tubercules ne renferment que des quantités
insignifiantes de sucre et de dextrine ; il se peut alors, soit que la
matière amylacée se formè directement aux dépens de substances
autres que le sucre, soit plutôt que le sucre soit transformé en
matière amylacée dès son arrivée dans l'organe de réserve.
De l'ensemble des faits observés, il semble néanmoins résulter
que les réactions qui donnent lieu à la formation des réserves amY-
lacées sont inverses de celles qui accompagnent leur digestion; le
point de départ paraît être cependant un sucre non réducteur et
non un sucre réducteur; les sucres non réducteurs serviraient à
former la dextrine, et la dextrine l’amidon. Il y a là une certaine
analogie avec ce qui se passe dans les fruits charnus où les sucres
non réducteurs se forment d’abord tandis que les sucres réducteurs
apparaissent plus tard et proviennent de la transformation des
sucres non réducteurs.
L'inuline et la lévuline se conduisent encore à ce point de vue
comme l’amidon et la dextrine. La galactane du Stachys qui est
assimilée directement se forme aussi directement.
Périodicité dans la composition des organes de réserve vivaces. —
La plupart des organes de réserve que j'ai étudiés sont bisannuels,
Pendant la première année les réserves se forment, pendant la
seconde elles sont digérées, et entre la formation et la digestion se
trouve une période de repos. Mais certains organes de réserve
vivent pendant plus de deux années ; tels sont les tubercules
d’Asphodèle et de Dahlia, les rhizomes d’Iris et d’Arum. Entre la
_ formation et la digestion complète des réserves, il s'écoule donc
:
536 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
une ou plusieurs années pendant lesquelles la plante passe par des
alternatives de vie active et de vie ralentie. L’organe de réserve,
sans changer de forme extérieure, suit par des transformations
intérieures ces changements périodiques. Au début de la période
de vie active, la proportion de réserves passe par un minimum,
puis, au commencement de la vie ralentie, les réserves passent
par un maximum.
On peut expliquer facilement cette périodicité. Lorsque la plante
consomme des réserves, elle peut en effet les puiser non seulement
dans les organes les plus âgés, mais dans tous ceux qui sont com-
plètement formés, de là une digestion partielle dans les organes
qui doivent vivre encore plusieurs années. De même, lorsque de
nouvelles réserves sont formées, elles peuvent s’emmagasiner non
seulement dans les organes en voie de formation, mais encore dans
_ les autres plus âgés. Les tubercules ou les rhizomes vivaces seraient
donc des réservoirs où là plaute, suivant la saison, puiserait ou
emmagasinerait des réserves nutritives.
,» . . à £ “ul n
C'est là une des principales causes des variations périodiques
que présentent les réserves vivaces, mais il peut en exister une
autre. Une plante, surtout à l’état de vie active, est le siège de réac-
tions continuelles et la diminution des réserves au début de la
végétation peut s’expliquer en partie par la formation de certains
composés tels que les acides organiques qui, sans être assimila-
bles, ne doivent avoir qu’une durée limitée et disparaissent pen-
_ dant la vie ralentie.
… Vie ralentie. — Dans les plantes bisannuelles ou vivaces, les
organes de réserve passent par une ou plusieurs périodes de vie.
ralentie. Généralement le moment de la vie ralentie coïncide
avec la saison la plus sèche, la vie active se développant de l’au-
tomne au printemps. Il semble que l’organisation des plantes her-
_ bacées à réserves souterraines ait surtout pour résultat de leur per-
mettre de traverser, sans souffrir, les périodes de sécheresse. Il faut
_Femarquer d’ailleurs que ces dispositions sont d'autant plus néces-
: ue l'appareil absorbant des plantes que j'ai étudiées est
généralement peu développé par rapport à la surface des feuilles
_ Vertes qui transpirent.
Rs Maximum de la proportion dés réserves a lieu au commen”
LES RÉSERVES DES BULBES ET DES TUBERCULES 537
cement de la période de vie ralentie et cette proportion ne reste
pas constante pendant tout le repos de la végétation comme on
aurait pu s'y attendre. Même avant la formation de nouvelles
feuilles ou de nouvelles racines, les réserves se transforment de
façon à préparer la reprise de la végétation. Ainsi dans les bulbes
de Jacinthe à l’état de repos complet apparent, l’amidon se trans-
forme peu à peu en dextrine et en sucre; dans l’Ognon, le saccha-
rose se transforme en glucose; dans les racines de Ficaire, du
saccharose se forme aux dépens de l’amidon.
Le repos des plantes vivaces est donc plus apparent que réel ;
si la végétation est arrêtée, les transiormations internes n’en.
sont pas moins actives grâce aux diastases produites par le pro-
toplasma.
D'autre part, le moment de la floraison ne correspond pas tou-
jours à une grande activité interne; souvent (Colchique, Asphodèle,
_Renoncule) la floraison marque pour les réserves le commencement
de la vie ralentie.
Variations de la proportion d'eau. — Lorsque les organes de
réserve sont bisannuels, les variations de la proportion d’eau s’effec-
tuent toujours de la même façon. Dans les jeunes organes, la
quantité d’eau est d’abord très forte, puis diminue à mesure que
la réserve se constitue, passe par un minimum pendant la période
de repos, augmente ensuite rapidement au moment de la reprise
de la végétation et s’accroit jusqu'à ce que les réserves soient COmM-
plètement épuisées.
Dans les organes de réserve vivaces on trouve toujours une
grande proportion d’eau aux époques de la formation et de la des-
truction finale des réserves; entre ces deux périodes extrêmes la
proportion d'eau subit des variations périodiques annuelles en
rapport avec l’état de la végétation. À la fin de la période de vie
active, lorsque les réserves atteignent leur maximum, la proportion
d’eau passe par un minimum, puis au moment de la reprise de la
végétation, alors que les réserves sont à leur minimum, l’eau aug-
mente très rapidement et passe par un maximum. Les variations
périodiques de l’eau sont donc inverses de celles des réserves.
Chaque année, pour un organe déterminé, il y a un maximum et
un minimum de l’eau ; à mesure que l'organe vieillit, les maxima
538 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
et les minima sont de plus en plus élevés, de sorte que, à un moment
donné, les organes de réserve d’un même pied renferment d'autant
plus d’eau qu’ils sont plus âgés. :
La première cause à laquelle on serait tenté d'attribuer les
variations de l’eau est la variation d’hydratation du milieu exté-
rieur; mais il suffit d'examiner un exemple quelconque pour se
convaincre que l'influence du milieu est relativement faible. Ainsi,
dans les rhizomes d’Arum, l’eau augmente en Juillet, alors que
le sol est sec, passe par un maximum en Septembre et diminue
ensuite rapidement en Octobre, alors que l’hydratation du sol aug-
mente. Il y a, au contraire, un rapport constant entre l’hydrata-
tion des organes de réserve et les transformations subies par les
réserves.
Au moment du départ de la végétation, lorsque les réserves
commencent à être utilisées, il y a toujours un rapide accroisse-
ment de la proportion d’eau, quelles que soient les conditions
extérieures. On peut s'expliquer ce fait en supposant qu'il se pro-
. duit alors dans les organes de réserve des composés qui attirent et
retiennent l’eau avec beaucoup d'énergie ; les matières de réserve
qui disparaissent en grande quantité à ce moment-là peuvent être
employées, au moins en partie, à former ces composés. L'une des
substances qui contribuent à attirer l’eau dans les organes de
réserve est le sucre; on remarque en effet que presque toujours
les variations du sucre sont dans le même sens que celles de l’eau.
Plus tard, lorsque les réserves se constituent, les composés
avides d’eau disparaissent et la proportion d’eau diminue quel que
soit l'état d'humidité du sol. La proportion d’eau dépend donc de
la composition chimique des organes de réserve et se trouve
presque indépendante du milieu extérieur.
REVUE DES TRAVAUX
SUR LES CHAMPIGNONS
PUBLIÉS EN 1894, 1895, 1896 ET 1897 /Suite).
II. — ENTOMOPHTHORÉES.
Les recherches les plus importantes, entreprises sur ce groupe, ont
été, dans ces dernières années, celles de M. RaciBorsKki (1) sur le Basi-
diobolus ranarum. Cet auteur a étudié expérimentalement l'influence
des conditions extérieures sur la végétation et la reproduction du Basi-
diobolus. Les résultats principaux de son travail sont les suivants, La
aotiions nutritive la meilleure pour cultiver le Basidiobolus est une
solution de peptone : le champignon se développe pegé tatin"
bien dans une solution à parties égales de peptone et de glucose (1 p.
100). À baëse température (6°) le mycelium reste stérile; à rie
ordinaire, à l'air libre, se forment les conidies ; enfin les œufs ou zygotes
nutritif pauvre ou épuisé, température élevée, etc.). Le Basidiobolus
est, d’autre part, très sensible aux variations de concentration du milieu
nutritif. Dans les milieux plus concentrés (dose de glucose augmentée,
adjonction de glycérine aux cultures), les cellules deviennent plus
courtes, tendent vers la forme sphérique, et les cloisons deviennent
_obliques, souvent même longitudinales. Avec adjonction de glycérine
en quantité notable, il se forme des cellules pe où les
noyaux continuent à se diviser mais où le cloisonnement ne se fait
plus : les cellules sont a polynucléées. Dans ces dndionE il
ne se fait plus ni conidies, ni œu
Sous l'influence de la aie du milieu et après un temps assez
long, les cellules épaississent leur paroi et passent à l’état de vie
ralentie. Elles remplissent alors les fonctions de spores durables, mais
elles perdent rapidement (deux mois) leur pouvoir germinatif. On peut
les comparer aux chlamydospores des Mucorinées et de divers autres
nr Re
ns des milieux convenablement choisis, le Basidiobolus présente
{1) Raciborski : Ueber den Einfluss äusserer Bedingungen auf die tie
weise des Loncatepne ranarum. (Flora, t. 82, 1896, p. 107) avec 11 figures. *
540 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
un état Palmella typique, comme on n’en a observé jusqu'ici que chez
les Algues vertes. Pour obtenir ce stade palmelloïde, il suffit de fournir
au champignon l’azote, non plus sous forme de peptone ou d’asparagine,
mais sous forme d’ammoniaque ou d’amines (sel ammoniacal, chlorhy-
drates de méthylamine, d'éthylamine, de propylamine), le milieu conti-
nuant à renfermer des composés hydrocarbonés (glucose, saccharose,
maliose, dextrine, etc.) dans les solutions minérales normales. Comme
dans les cas précédents, il ne se forme ici ni conidies, ni œufs.
Cet état palmelloïde conduit à la formation d'individus isolés, libres,
comparables à un certain point aux formes levures et aux formes
‘oïdiales des autres espèces. Ces trois modes de végétation à l’état isolé,
analogues par le développement, constitnent un groupe biologique fort
intéressant. Ils ne sont qu’accidentels chez les Champignons supérieurs,
. mais ils constituent la règle chez les organismes inférieurs, Bactéries et
Saccharomyces.
Enfin, si l’on fournit au Pasidiobolus le carbone sous forme d’alcool
méthylique ou de gomme, on observe un mycélium grêle avec formaiion
de zygospores.
D’une façon générale, les zygospores de Basidiobolus se forment,
comme nous l’avons vu, dans des conditions de vie difficile. Les mêmes
Causes déjà signalées par Buchner chez les Bactéries pour la formation
des spores, par Van Tieghem chez les Mucorinées pour la formation
des zygospores et des chlamydospores, agissent pour provoquer chez le
Basidiobolus la formation des œufs, qui sont ici les organes de conser-
vation. :
Enfin, dernière observation fort curieuse, les deux stades de la
fructification sexuée chez le Basidiobolus, fusion des protoplasmas et
fusion des noyaux, sont souvent éloignés l’un de l’autre de plusieurs
semaines, absolument e chez les Conjuguées, où Klebahn a montré
que ces deux phases peuvent même être distantes de plusieurs mois.
£ L'épaississement de la membrane, qui caractérise la formation de l'œuf,
En étudiant la même espèce à un point de vue différent et plus
spécialement Cytologique, M. Farrcaicn (1) est arrivé à des résultats
intéressants sur la structure
‘filaments chromatiques distincts, il se fait un fuseau achromatique et
cniéressant, puisque c’est la première fois qu’on signale le fait chezles
mpignons. 5 pos
(4) Faïrchild : Ueber Kerntheilun md B ) Basidiob dans
DR g und Befruchtung bei Basidiobolus ra
Tum (Jahrb. wiss. Bot., t. XXX, 1896, p. 285), avec 2 planches. Fe
REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 541
sait que diverses Entomophthorées hope, Entomophthora)
sont d'actifs destructeurs d'insectes, M. GraRD (1) a observé récemment
nil É
pathogène qui est l’Entomophthora aulicae découvert par Frauenfeld
en 1835 et décrit plus Re CR par Cohn en 1870. M. Giard suppose
que c’est la même espèce que celle étudiée récemment par Von
TuBEUF (2) et qui cause une Ru redoutable sur la chenille de la
Noctuelle des Pins (Panolis piniperda = Trachea piniperda).
e basant sur la grande Rs es maladies ainsi déterminées
par les Entomophthorées sur les insectes, M. WEBsTER (3) à proposé
d'utiliser la tendance des chenilles à cheminer sur les poteaux et fils de
clôture pour combattre les chenilles de Spilosoma virginica, à laide de
l'Entomophthora aulicae. H suflit en effet de multiplier les clôtures et
les fils de fer autour des végétaux ravagés pour augmenter dans des
proportions énormes la mortalité par les épidémies d'Entomophthora
lorsque celles-ci viennent à se déclarer. « Dès que ces épidémies se
produisent, dit M. Giard, il convient de ne pas enlever les on
mortes et même d'arrêter tout autre essai de destruction, car beaucoup
de chenilles qui paraissent saines sont déjà malades et, en core ei
les chenilles seront nombreuses, plus lépidémie progressera rapide-
ment. La puissance destructive des Champignons parasites dépasse
en réa circonstance tout ce que l’homme pourrait faire.
DE fe u (4) a repris, sous le nom d’Empusa auliene l'étude de
cette Nes ee d’'Entomophthorées. Il à suivi le dév-loppement
complet du champignon et a montré comment se forment aux dépens
du mycelium fragmenté, d’une part les spores durables, d'autre part
les appareils conidiens. 11 range ce champignon dans le genre Empusa
à cause du filament conidifère qui est simple, le genre Ertomophthora
étant pour lui caractérisé au contraire par un appareil conidien ramifié.
Pour cet auteur, ni dans le mycelium ni dans les spores durables on ne
peut trouver de différences tranchées entre les deux genres.
Signalons enfin, pour terminer, une note de M. DEL GUERCIO (5) sur
le genre EZmpusa, et quelques remarques de M. Arxinsox (6) sur l’'Em-
tomophthorée déjà connue, Compleloria complens, trouvée sur des
prothalles de Fougères.
(1) A. Giard : Le parasite de l'Ecaille-martre me de Viticulture, 189%6-I,
. 456
}.
(2) Von Tubeuf : Empusa aulicae (Forstlich. Naturw. Zeitschr., 1893).
(3) Webster : eines où some Rte Ace RD (Journal of Cincinnati
Nat. hist, ., janvier 1894) (d’apr. Giard, loc. cil.).
(4) Lindau : Ru aulicae (Hedwigia, t. 36, p. 290) avec une figure.
(5) Del Guercio : Bull. Soc. Bot. ital., 1894, p. 89.
(6) Atkinson : Free complens me Gazette, 1894, p. 467).
542 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
LIL. — CHyTRIDINÉES ET ANCYLISTÉES.
Les Chytridinées ont fait l’objet d’assez nombreuses recherches
récentes, mais il s’agit de notes isolées et de courts mémoires plutôt
que de travaux d'ensemble sur le groupe.
M. Zorr (1) a trouvé dans l’oogone de Vaucheria sessilis et V.terres-
tris un organisme parasite dont il fait le type d’un genre nouveau de
Chytridinées sous le nom de Latrostium comprimens; c’est un genre
voisin des Rhizophidium. à
Le mème auteur (2) a retrouvé en abondance dans des cellules de
Pilobolus une Chytridinée, Pleotrachelus Julgens, qw'il avait observée
pour la première fois en 1884 sur le Pilobolus crystallinus. Ce parasite
change en galles les ébauches de sporanges, qui se présentent alors
comme de petits tubercules jaunâtres renfermant de nombreux z008p0-
_ ranges du parasite. Les zygospores de Pilobolus ne se sont montrées
que dans les cultures atteintes par le parasite : l’auteur en conclut que
Vatrophie des Sporanges amène la formation des zygospores. Enfin
l’auteur signale que le Pleotrachelus lui-même peut être attaqué à son
tour par un autre parasite, l’Endobiella destruens, lequel peut du reste
attaquer directement le Pilobolus.
ss . DANGEARD (3) a suivi l’évolution d’une Chytridinée parasite à
l’intérieur du noyau d’un Rhizopode (Amæba verrucosa), et il explique,
Par l'intervention de ce parasite, diverses anomalies qui avaient été
signalées dans la structure de ce noyau et dans son mode de division.
I fait de ce Parasite un genre nouveau, Nucleophaga, qui prendrait
place à la base du groupe, au voisinage du genre Sphærita. Dans le
même mémoire, l’auteur reprend et complète l’étude du genre Sphærita
dont il signale une nouvelle espèce sur les Euglènes.
infin M. Arkixson (4) a étudié et décrit avec soin les mouvements
amiboïdes grâce auxquels les zoospores de Æhizophidium globosum
(Parasite sur des Spirogyres) effectuent leur sortie par lostiole du
Z00Sporange.
Diverses Chytridinées sont parasites sur les végétaux supérieurs et
Peuvent y occasionner des maladies redoutables. Ainsi M. PRUNET (5) a
signalé l'existence, sur le Blé, d’une Chytridinée y produisant une
maladie non encore décrite. L'auteur a créé pour ce champignon un
(4) W. Zopf : Beitr. z. Phys. und Morph. niederer Organismen, 4° partie, 189%,
avec une planche.
(2) W. Zopf : Beiträge zur Physiol. und Morphol. niederer Organ, 18%.
(3] Dangeard : Mémoire sur Les Purasiles du noyau et du proloplasma. (Le
Bot., 4° sér., fase. 6 (1896), p. 199). ;
1) Atkinson : Bot. Gazette, t. XIX (189%), p. 503. : .
(5) Prunet : Maludie nouvelle du Blé, causée par une Chytridinée (C. R. Ac. :
Se., t. 119, 189,4, p. 108). . : a
4
REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 543
genre nouveau Pyroctonum, caractérisé par des filaments nus, donnant
des zoosporanges d’abord nus, puis entourés d’une fine membrane qui
se moule sur la paroi cellulaire; les zoospores sont à un cil, se forment
dans les cellules et germent en perçant les cloisons. Enfin le parasite
peut se conserver à l’aide de kystes
Le même auteur (1) rattache à Dictons d’une Chytridinée parasite
les diverses maladies de la Vigne connues sous le nom de brunissure,
mal nero, anthracnose ponctuée. Pour lui, toutes ces affections ne sont
que des formes d’une seule et même maladie qu’il dénomme Chytridiose
et dont la cause serait un ns DE (C. viticolum Prunet) carac-
térisé ainsi : mycelium très fin, à membrane, formant des zoosporanges
volumineux à nombreuses zoospores DE kystes de conserva-
tion bruns, germant au printemps en donnant des 00spores ; parasite
vrai, l’auteur n’ayant pu obtenir des cultures artificielles. Enfin une
maladie du mûrier est due, d’après M. Prunet, à un Cladochytrium
mori très voisin de celui de la vigne.
Sur la pomme de terre, M. ScmiLBeersky (2) signale aussi une
Chytridinée pathogène à laquelle il donne le nom de Chrysophlyctis
endobiotica (n. g.,n s). C’est un parasite endobiotique, dépourvu de
mycélium, céneistai simplement, à la maturité, en zoosporanges ii
riques d’un jaune d’or, trouvés d'ordinaire dans l’assise hypopérider- :
male du RP Les zoospores sont petites et sphériques, à cil unique.
Peut-être cette forme se rapproche-t-elle des parasites observés par
M. Roze sur les tubercules de pommes de terre et qui, comme nous
l'avons vu, ont été rattachés par lui aux Myxomycètes.
La maladie du Peuplier pyramidal, si fréquente aujourd’hui dans
diverses régions de la France, et attribuée par ! M. Vuillemin à l’action
du Didymosphæria populina, serait due, d’après M. DANGEARD (3) à une
Chytridinée, Rhizophagus nopulinss n. Sp., qui attaque et détruit les
plus jeunes racines.
Enfin l'organisme qui produit la lèpre de la Betterave ne serait,
d’après M. Vuizcemin (4), nullement une Ustilaginée, comme le pensent
MM. Trabut et Saccardo, mais bien une Chytridinée déjà connue depuis
longtemps, le Cladochytrium pulposum (Wallroth) Fischer.
119,
(4 A Prunet : Sur une Chytridinée parasile de la Vigne (C. R. Ac. Sc.
€ ni avec la pres
1894, p. 572). — Sur les rapports du
pre p- 1233). — La maladie du Mürier (id 5, p. 222).
(2) Schilbersky : Ein neuer Séhorfparasit se Kartoffe Lie (Ber. D. Bot.
Ges., t. XIV, p. 56).
re Bota-
(3; Dangeard : Une Le rasé du Peuplier dans l'Ouest de la Frunce
_ niste, 3° série, 1896, p. 38
(4) Vuillemin : Origine ‘de la lèpre de la Betterave (C. R. As. Sc., t. 123, 1896,
É } ici es date pulposum (id., t. 125,
1897, p. 905). (Bull. Soc.
Porn. t. 43, 1896, D.
44 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
M. pe WicpeMmaAN (1) a publié divers mémoires et notes sur les
Chytridinées belges. Il décrit d'assez nombreuses espèces nouvelles
appartenant aux genres Lagenidium, Olpidiopsis (dont il fait la mono-
graphie), Rhisidium, Cladochy trium, Olpidium, Rhizophlyctis, Rhisidio-
myces et Rhizophidium, et crée un genre nouveau, Lageniopsis, pour
un organisme intermédiaire entre les Ancylistées et les Péronosporées.
L ;
qui réunit toutes les données jusqu'ici éparses sur la systématique et
l'aire de dispersion des Chytridinées. Ce relevé, qui comprend 232 espè-
_ ces réparties dans 47 genres, rendra de réels services aux botanistes,
trop peu nombreux encore, qui s’occupent de ce groupe intéressant de
Champignons.
armi les espèces de Chytridinées nouvellement décrites, signalons
encore le Chytridium simulans que M. DANGEARD (3) a observé se déve-
loppant sur un champignon aquatique : la zoospore, se fixant sur un
filament de ce champignon, produit un rhizoïde nu qui se développe dans
le protoplasma de l’hôte et duquel il est difficile de le différencier ; ape
tard, en grandissant, le parasite se transforme en un sporange sphé
rique rempli de zoospores à un cil. M. Morini (4) décrit un Rhizophidium
nouveau (À. messanense). Miss (5) étudie deux espèces de
Synchytrium (S. Geranii, S. stellar
M. Mauro (6), en même rs qu'il étudiait les Saprolégniées de
Suisse, à recueilli un certain nombre de Chytridinées et d’Ancylistées
dont il donne un rapide aperçu. Ii décrit ensuite avec grand détail le
développement de Y'Olpidiopsis major n. sp., trouvé sur Saprolegnia
T reli. M. C. Schrôter (7) a observé que le AÆhizophidium fuscus (A.
1895, p. 6, avec 3 he. id., t. XX, 1896, p. 19, avec 3 planches, et p . 106 avec
ia, 1895, p. 33.
(2) E. de Wildeman : ee Chytridinæarum (Bull. Soc. roy. de Bot. de Bel-
gique, t. 35, fasc. I, 189,6, p.
AA . il: Ge une ASS espèce de Chytridinée (Le Botaniste, 5° tt
(4) Morini : Note micologiche (Malpighia, t. X, 1896, p. 72), avec une planche.
4 Ida Clendenin : Syn chylrium on Stellaria media (Bot. Gaz., vol. XIX, 1894,
BP. 2%), avec une planche, — RL Le ium on Gerunium caroliniunumi (Bot.
Gaz., vol XX, 1895, P- 2) avec une plane
(6 Munixis : per Fa der scMpeizerischen Vibsoyile nebst Ang se
über eine neue Chytridinee.
ia avec une pla
nche.
(7) C. Schrôter : Arch. des Se. phys. et nat. de Genève, 1897, p. 474.
*
PCR, 2
(Jahresber, Naturf. Ges. Graubündens, 38, Coire, : 5
REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 545
qu’il y a, entre les deux variétés de Fragilaria, qui morphologique-
ment diffèrent très peu, une différence chimique sensible,
Signalons enfin, pour terminer, une note de M. Sappin-Trouffy (1)
sur la place du Protomyces macrosporus Unger dans la classification. Ce
champignon a une place systématique encore bien indécise. De Bar
le rapprochait des Ustilaginées, MM. Plowright et Marshall Ward le
mettent au voisinage des Æntyloma, M. Van Tieghem le classe parmi
les Exoascées. Pour des raisons tirées de l’étude histologique, M. Sappin-
Trouffy le rattache aux Chytridinées et le pare au voisinage des Clado-
chytrium.
(1) Sappin-Troufty : Note sur la place du Protomyces macrosporus Unger dans.
la classification. (Le Botaniste, 5° série, 1897, p. 285)
(A suivre). L. MArRucHOT.
| Rev. gén. de Botanique. — X.
REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE
PARUS EN 1895 ET 1896 Suite).
Les recherches de nombreux observateurs ont déjà montré que les
cristalloïdes protéiques, qui avaient été considérés comme spéciaux aux
tissus de réserve des graines ou des organes pérennants, se rencontraient
assez fréquemment dans d’autres parties des plantes. À l’occasion
d'autres recherches P. Baccarint (1) a observé de ces cristalloïdes
dans les organes floraux de plusieurs Légumineuses, spécialement des
Génistées et des Phaséolées; ils apparaissent dans des coupes pratiquées
dans les tissus frais et examinées dans de l’eau distillée ou dans une
solution aqueuse de sucre à 3°; l’auteur a recouru également à la
technique indiquée par Zimmermann et avec moins de succès à celle de
Borzi (solution d’iode à 4 °/, dans l'alcool abso
Dans le Genista Ætnensis les cristalloïdes PRE dans tous les
organes végétatifs et sont localisés dans les feuilles florales ; aucune
cellule du calice ni de la corolle n’en est privée ; ils se rencontrent éga-
lement dans les cellules épidermiques du filet et de l’anthère et dans la
région stylaire du pistil; ils sont particulièrement développés dans
lépiderme interne du calice où ils occupent une grande partie de la
cavité cellulaire. Après l’anthèse florale ils perdent leur forme polyédi-
que et se convertissent en amas sphériques, tout en conservant leur
réfringence spéciale et la faculté de se colorer par la fuchsine acide. Les
cellules à cristalloïde sont dépourvues de noyau, ce qui donne à penser
à l’auteur que ce enr est d’origine nucléaire, qu'il provient d’une
dégénérescence du n
Baccarini décrit ü ne les formations semblables qu'il a observées
chez le Spartium junceum, V Astragalus sesameus, le Vigna glabra, le
Phaseolus multiflorus. 11 ne voit pas dans ces formations des produc-
ms comparables au point de vue physiologique à celles qu’on observe
s les organes de réserve ; il les compare aux amas mucilagineux que
Sandi. a le premier décrits dans les tubes criblés du ÆRobinia
pseudo-acacia et du Wistaria sinensis, et que lui-même a retrouvés dans
un grand nombre de Papilionacées ; dans les deux cas on aurait a aire
à un processus de dégénérescence nucléaire, dans lequel le noyau
acquiert l’aspect d’une masse polyédrique plus ou moins régulière,
homogène, brillante et douée d'une affinité LR pour les matières
colorantes.
(4) P. Baccarini : Sui cristalloidi fiorali di alcune Leguminose | (Bull. d. Sue. ne
* bot. ital., 1895, p. 139-144).
REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 547
L.-H, Hu (1) signale la présence de cristalloïdes protéiques dans
le cytoplasma des poils unicellulaires qui se trouvent sur le placenta du
Scilla patula ; la meilleure technique pour leur observation est, d’après
l’auteur, la suivante : fixation par des solutions alcooliques concentrées
d'acide picrique et de sublimé, inclusion dans la parafline, coupes de
2 à 3x d'épaisseur, coloration par un mélange d’éosine et de bleu de
méthyle. Les cristalloïdes n'existent pas dans de très jeunes ovaires et
commencent à s’y observer lorsque les ovaires ont environ 7" de lon
à l’état de fines granulations dont on ne peut affirmer la structure
cristalline. Dans les ovaires des fleurs épanouies tous les poils contien-
nent des cristalloïdes qui se présentent sous forme ren souvent
Poe après la fécondation ils disparaissent souven
‘auteur a remarqué que l'apparition des cristalloïdes est en relation
avec une diminution dans le nombre et la grosseur des nucléoles ; il
émet l'hypothèse que la substance des nucléoles et celle des cristal-
loïdes doit servir à la nutrition des tubes polliniques.
De petits cristalloïdes se retrouvent dans les cellules l’année
4
_ Revue des travaux sur les Bactéries et les
fermentations publiés M. l’année
IOVE TE 1 ie 220,
Boyer (Voyez ViALa).
Branpza (M.). Recherches anatomiques sur la structure de
l'hybride entre l’Æsculus rubicunda et le
Pavig flava-{T, 2): eme + 4
_ Recherches anatomiques sur les hybrides
433,
M un nes. .
—— Développement des + : la graine
(T. 3) , 405, 150,
BRiQuEr (John). La florule du Mont Soudine He d'Annecy)
(T. 5 338
PEAR METRE as UE AE in:
De te ee CR MU CU Ur VOS GR Re te , T4
Crauveaup (Gustave). Sur la structure de la racine de l’Hydro-
charis Morsus-Ranæ (T. 9) . . . . .
2 Sur le rôle des tubes criblés (T. 9).
COSTANTIN (J.). Sur les variations des Alternaria et des ce
453,
CR ie o pme
ur Revue des travaux sur Îles Champignons
publiés en 1888 (T. Ah 95, 155,
Étude sur la culture des Basidiomycètes (T. 3).
Revue des travaux sur les Champignons publiés
en 4889 et 1890 (T. 3). . - 127, 176, 272,
ns Remarques sur la convergence des formes
conidiennes (T. 5}. ++ - ++ ++: * * ?
. Revue des travaux publiés sur les Champi-
gnons SE les années 1891 à 1893
UT à D rie sNaser 37
(Tiboo tie ae
Note sur la culture de la « pietra fungaia »
Re
et Durour (L.). Recherches sur la Môle, naiss
die du np de cou-
che (T. l: . 401, 462,
569 u
Pages
484
570 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
CosTaNTIN (J.) et Durour (L.). Action des antiseptiques sur
la maladie du Cham-
pignon de couche (T. 5). .
et MarrucHor (L.). Recherches sur le Vert-de-
gris, le Plâtre et le Chanci, maladies du blanc de Champi-
RC OR Un nd dd au ou te
Courin (Henri). Sur la structure du micropyle des graines des
Légurmineuses- (T9)...
KE Sur le mucilage exosmosé par les graines (T. 9)
pe Sur une germination tératologique du Pois
fo Sur la toxicité du chlorure de sodium et de
l’eau de mer à l’égard des végétaux (T. 10)
CurteL (G.). Recherches physiologiques sur la transpiration
et l'assimilation pendant les nuits norvé-
pionnés (Ads
= DaGuizLon (Aug.). Recherch phol sur les feuilles
ne des Conifères (T. 2) 484, 201, 245, 307,
— Sur une diptérocécidie foliaire d’Hype-
ë ricum perforatum (T. 10) . . . . . . .
DanieL (L.). Le tannin dans les Composées (T. 2) . . . . . .
— Note sur l'influence du drainage et de la chaux
sur la végétation spontanée dans le dépar-
tement de la Mayenne {T. 3) .:. : .,..., |
— Sur les racines napiformes transitoires des
Monütotylédones {7:94 1.155 RS SE
— Recherches morphologiques et physiologiques
SUF 14 MORE a. ù,
— Sur quelques applications pratiques de la greffe
herbaeën (4,6): 7 25°: Re art Es
— Un nouveau Chou fourrager (T. 7) . . . . . . .
— Un nouveau procédé de greffage (T. 9). . . . . .
: . Dassonvize (Ch.). Action des sels sur la forme et la structure
des végétaux (T. 8]. .:...:: .. 9294
— Influence des sels minéraux sur la forme
et la structure des végétaux (T. 10). 45,
Mon -59, 102, 161, 193, 238, 289, 335,
Devaux (H.). Porosité des fruits des Cucurbitacées (T. 3).
tie Notice sur A. ji Glissir, pu Li
Pages
497
TABLE DES DIX PREMIERS VOLUMES
DEwWÈvRE et BorDAGE (E.). Sur l’analyse photographique des
|
mouvements des végétaux (T. 4) . . . . . . . , . . . .
DucaarTre (P.). Sur les aiguillons du Rosa sericea (T. 5). . .
Durour (Léon). Une nouvelle espèce de Chanterelle (T. 4). 3
— Les nouveaux procédés de gravure photogra-
phique ft 4h +. ire"
— Une nouvelle espèce de Psathyrella (T. 1). . .
— Revue des travaux relatifs aux méthodes de
technique, publiés en 1888 et jusqu'en
avril 1889 1) 0, ca 280,
— Revue des travaux relatifs aux méthodes de
technique publiés en 1889, 1890 et jusqu'en
avril 18914.(T, 3): .:- +... 427, 488,
— Revue de travaux divers de Botanique (T. 10).
— et Cosranrin (J.) (Voyez COSTANTIN).
de et HickeL (Robert). Les ennemis du Pin dans la
Champagne crayeuse (T. 6). . . . . + - :
Dupray. Sur une nouvelle espèce de Spirogyra (T. Dies
EriKsson (Jakob). Principaux résultats des recherches sur la
Rouille des céréales exécutées en Suède
LÉ me te ss: io
Étude sur le Puccinia Ribis DC. des Gro-
seilliers rouges (T. 10) . . - . : + - :
Fayon (V.). Structure du protoplasma vivant (T. 3). - - : :
FLaauLr (Ch.). Revue des travaux sur les Algues, publiés en
1888, et pour une partie en 1889 (T. 2). 33,
Revue des travaux sur les Algues, publiés de
= 4889 au commencement de 1892(T. 5). 87,
136, 181, 235, 276, 328, 389, 435, 493,
ne D ir... 41, 83,
For (L.). Recherches sur Ja structure comparée de -la tige
des arbres{T. 2). . . . - . . . - + : 17, 66,
— Quelques procédés pratiques de micrographie (T. 6).
Focxeu (Henri). Recherches sur quelques cécidies foliaires
LE PR A" ire
. FRANCHET
l'Asie, publiés en 1887 (T. 1) : : - : :
(A.). Revue des travaux Sur la Botanique descriptive +
et la géographie botanique des plantes de Fe
7 Ÿ CE REVUE GÉNÉRALE DE- BOTANIQUE
- Francuer (A.). Les Bambusées à étamines monadelphes (T. 2).
Gain (Edmond). Action de l’eau du sol sur la végétation
D M ae Por 15, 71,
PK Sur lä variation des graines sous l'influence
=. ‘du chat ét du sol (PSE
… GÉNEAU DE LAMARLIÈRE (Léon). Recherches physiologiques sur
les feuilles développées à l'ombre et
A SO EE 4). 2 481,
À Sur trois espèces nouvelles de Sphé-
onu D: PE RARE
+ Distribution des Mousses sur le littoral
du Nord de la France (T. 7).
_ Étude sur la flore maritime du Golfe
de Gascogne-[T. 7) .: . . . . 438,
ne Revue des travaux publiés sur les Mus-
cinées depuis le 4 janvier 1889
jusqu’au 4° janvier 1895 (T. 8)
40, 74, 111, 168, 217, 313, 368, 426,
Rip re 73, 153, 233, 260,
— Sur les Mycocécidies des Ræstelia
Re, 225
GERBER (Voyez BERG).
Giarp (A.). Nouvelles études sur le Lachnidium acridiorum
“à D ee parasite du Criquet pèlerin
GRELOT (P. ]. Sur les faisceaux staminaux RSR Le
Frs (Ed.). De l'influence de la gelée printanière de 1897
sur la végétation d
tières (T. DRE de Di ue + de à
| GuiGnarp (Léon). Développement et constitution . anthéro-
Vide (HAE 0 , 63, 136,
| Hecker (E.). Une nouvelle espèce de l'Afrique oitiale (Sola-
num Duchartrei) (T. 2)
HExry (Edmond). Revue des travaux de botanique forestière
publiés en 1888 et 1889 (T. 2).
ES A À SN AE, QE hd Oued Vins Aie Ke
— Revue des travaux de botanique forestiéié
on 1690, 1894 et 1892 (TH)... 2
Pages
465
123
318
276
ms La végétation forestière en Lorraine Me .
dant Fannés 1893 LR: 1
Ge sa D De PERTE NS 7 M »|
TABLE DES DIX PREMIERS VOLUMES
Henry (Edmond). La végétation forestière pendant l’année
: 1893. Nouvelles observations (T. 10). .
Hervier (J.). Sur quelques plantes d'Espagne récoltées par
M Réverchon (Er at." ts ns CO
— Note sur le polymorphisme du Populus Tremula
et de sa variété Freyni (T. 8). . . . . . . .
Hicxez (Robert). (Voyez Durour).
HocareurTiNER (Georges). Étude sur les phanérogames aqua-
tiques du Rhône et du port de
Genève (T. 8) . . 90, 158, 188,
Hue (A. M.). Revue des travaux sur la description et la géo-
graphie botanique des Lichens, publiés en
ASS IE fl ns Lo
Revue des travaux sur la description et la géo-
graphie des Lichens, publiés en 1889 (T. 2) .
Revue des travaux sur la description et la géo-
graphie des Lichens, publiés en 1890 (T. 4) .
Revue des travaux sur la description et la géo-
graphie des Lichens, publiés en 1891 (T. 5) .
Revue des travaux sur la description et la géo-
graphie des Lichens, publiés en 1892 et 1893
D es nie 174, 222,
Revue des travaux sur la description et la géo-
graphie des Lichens publiés en 1894-1897
(T. 40) . . . 125, 174, 215, 267, 312, 345,
Hy (F.). Les inflorescences en botanique descriptive (T. 6). .
— {(T. 7) 5,
__ Sur les Lavandes cultivées dans les jardins (T. 10). .
Jaccarp (Paul). Influence de la pression des gaz sur le déve-
loppement des végétaux (T. 5}. : . . + + - 289
Jacos pe CorpemoY (H.). Description d’une Liliacée exotique
peu connue; le Cohnia flabelliformis (T. 4) . . . . + + : -
Jacos pe Coroemoy (E. et H.). Sur le polymorphisme de l'4s-
plenium lineatum SW. LR ER ie
_ JANCZEWSKI (Edouard de). Études morphologiques sur le genre
An
a à ?
6.
< . Chapitre premier : Fruit et graine; Chapitre deuxième :
574 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
Pages
Germination (T. 4). . . . .. sm te 241, 289
Chapitre troisième : La Racine {F9}. .°: .. ... 337
Chapitre quatrième : La Tige (T. 40). . . . . . . 433, 507
JoNkMax (H. F.). Note sur un appareil de germination (T. 9). 45
JuMELLE (Henri). NN et transpiration chlorophyl-
us
— He physiologiques sur le développe-
ment des plantes annuelles (T. 1). 401, :
195, 258, 318, 359, 430
— Revue des travaux de physiologie végétale,
parus en 1888 et jusqu’en juillet 1889
à 487, 537
— Le Laboratoire de Biologie végétale de Fon-
taineébleau (T. 2)
— Influence des anesthésiques sur la transpira-
tion der végétaux (T2)... :
— Revue des travaux de physiologie et de
chimie végétales parus de juillet 1889 à
avril SOMME ZE. - _ . 989, 324, 359:
— Nouvelles recherches sur l’assimilation et la
transpiration chlorophylliennes (T. 3). 241, 293
us Revue des travaux de physiologie et chimie
ess parus d’avril 1890 à juin 1891
(io. 326, 361, 389, 437, 534
— Recherches physiologiques sur les Lichens
CESR Le 49, 103, 159, 220, 259, 305
_— Revue des travaux de physiologie et chimie
végétales, parus de juin 1891 à août 1893
(T. 6). . 123, 186, 212, 273, 310, 345,
379, 424, 471, 528
(T. 7). 27, 85, 172, 233,278, 345, 343,
389, 420, 476
_ Étude anatomique du Cissus gongylodes (T.9). 129
Kozperup ROSENvINGE. Influence des agents extérieurs sur “ne
l'organisation polaire et dorsiventrale des plantes (T. 1).
, 423, 170, 244, 304
Dev aie e Note sur un nouveau parait de la Vigne
: )
CRE be Mig He Àre Bee
TABLE DES DIX PREMIERS VOLUMES
. LecLerc pu SABLON. Revue des travaux d'anatomie publiés en
1888 (T. 1) 47
— Sur le sommeil des feuilles (T. 2).
— Revue des travaux d’anatomie végétale,
parus en et au commencement de
890 FD) ri 412, 456,
né Sur les . des Équisétacées (T. 4).
— _ Sur une maladie du Platane (T. 4). .
_— Sur l'anatomie de la tige de la Glycine
_ Recherches sur la germination des graines
oléagineuses (T. 7) . . . . 145, 205,
— Sur la digestion des albumens gélatineux
RE A RE
— Sur la germination des amandes (T. 9). .
PRE NE RC RS ME UN RE ere 2: of ALL.
Sur les réserves oléagineuses de la noix
è 3
me Recherches sur les réserves hydrocar-
bonées des bulbes et des tubercules
CR UN 7, . 999, 989, 4,
Lécer (Maurice). Structure et développement de la zygospore
du Sporidinia grandis (T. 7) . . - . . . . . . . . + « .
Le Granp (Ant.). Nomenclature binaire. La règle de priorité
devant l'usage [T. 9): 420.0. 408 ere re
LesaGe (P.). Recherches expérimentales sur les modifications
des feuilles chez les plantes maritimes (T. 2). 54, 106,
LoTHELIER (A.). ns. sur les plantes à dihéteté (T. 5)
Lunp (Jules-Ferdinand). Note sur 1 ’influence de la sicesiton
sur la respiration des tubercules er
Mac Mizcan (Conway). Les plantes européennes introduites
dans la vallée du Minnesota (T. 3). . . - + . . . + + - -
Macnin (Ant.). Sur la distribution du Cyclamen europæum
dans le Massif du Jura (T. 3) . . .- - - -
Recherches sur la végétation des lacs du Jura
RE os a to nee 241
576 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
F Pages
MaGnix (Ant.). La végétation des lacs du Jura. Note addi-
De LT a 515
MaLpiney et THOUVENIN. De linisence: des rayons X sur la
D su toi.
. Marin (L.). Revue des travaux publiés sur la microbie et
les fermentations pendant les années 1893 et 1894 (T. 8).
266, 306, 337
Masozer (A.). Les formes critiques d’Hellébores de la Savoie
et du Daphné; À) 0, je
— Revue des travaux sur la classification et la géo-
graphie botanique des plantes vasculaires de
la France, publiés en 1888 et 1889 (T. 2) . . 555
D SNS 43, 85, 135, 189
M es 392, 442, 503, 569
— Sur l’adaptation du Pteris aquilina aux sols cal-
5 EE A PE PAS ee VE Te OR
Marrucuor (L.). Structure, développement et forme parfaite
“des Gliocladtum (T; 7)... . —.,
me Développement d’un Cladobotryum (T. 7) . . 497
— Recherches biologiques sur les Champignons
E:9}
-- Revue des travaux sur les
publiés en ones 1895, 1896, 1897 (T. 10).
261, 305, 483, 539
. — et PS (J. (Voyez CosranTiIN).
| he (Émile). Le Chaudron du Sapin (T. 6)
mn (Eugène). Nouvelle méthode pour déterminer la
pureté de certaines essences végétales
HR Oh es mo cles se
_ Étude critique et expérimentale sur la
mesure de l'intensité des parfums des
plautes.(E. 6)... ue
— Action de la lumière et dequelquesagents
extérieurs sur le dégagement des
codeur CP 129, 203
- PHuan( Marin). Revue des travaux de tératologie et de patho-
. logie végétales pour les années 1892, 1893
et 1894 ne 7} 465,
LT
LR AO AR LA Ie NS, MA SES CO
TABLE DES DIX PREMIERS VOLUMES
HE ete Pa
MOLLIARD (Léon). Se la. PER E du Dale dans le at
REP sx . du Petunia hybride (ES. . +...
_ Homologie du massif pehique. et de l'ovule
(T. 8
Le Hy Dette he pathologique A Éllnles Vos
lales (T; Plan auoiv stabéibin à 2 0
: — Notes de pathologie végétale (, 10).
De l'hermaphrodisme chez la Mercuriale et
le Chanvre (T. 10)..2:.25 scene «4.
te Revue des travaux d'anatomie végétale parus
. en 1895 et 1896 (T. 10). 423, 491,
Naupin (Ch.). Quelques observations sur la acoudation des
Palmiers du genre Phœnix (T.5). . .°. . .
in Observations sur le climat et les Procustene du
1
_Jiltoral de la Provence (T. 6). : : . - + . .
PALLADINE (W.). Recherches sur la respiration des fouilles
vertes et des feuilles étiolées (T. 5).
cs - Sur le rôle des hydrates de carbone FR
résistance à l'asphyxie chez les plantes
: supérieures (T:.6).... .. . . . -.-
ie . Recherches sur la corrélation entre la respi-
ration des plantes et les substances azotées
Me D EE Re ce nou «+ ve
_ Recherches sur la formation de la chloro-
phylle dans les plantes Fa PL AC 0
PARMENTIER (Paul). Recherches sur les Épilobes de France
in bmp res 29,
PLANTA (A. DE). Note sur la composition des tubercules de
Crosne du Japon (Stachys tuberifera) (T. di. si
POULSEN (V. A.). Une nouvelle phanérogame sans chloro-
: phylle (Thismia Glaziowii) (T. 1).
ar Note sur la préparation des grains d’ se
PONS DES An. nt tro rie
PRILLIEUX (Ed.). Les tumeurs à bacilles des branches de
l’Olivier et du Pin d'Alep . : !
a PRONEE fa }. rs la perforation des tubercules de Pomme de
terré par les rhizomes du Chiendent (T. dk *
_ Contribution à l'étude des relations entre les
se et les insectes (T. wi nn. à
‘578 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE
“cote (A). Revue des travaux d'anatomie éiétale parus de
juillet 1890 à décembre 4891 (T: 4). 41, 79
Mee 135, 186, 231, 283, 332,
— Recherches physiques sur les Hibéceutts de
la Pomme de terre (T.
ue Sur un nouveau mode de MARS dé Pope
pidue dela Vigne (F0). "5. 4
— Influence du mode de répartition des Er
sur leur utilisation par les plantes (T. 6) . .
2 Revue des travaux d'anatomie végétale parus en
1892, 1893 et 189% (T. 9). 27, 58, 119, 150,
ë 181, 226, 355,
— Recherches sur le Black Rot de la Was (T. 10).
129,
. Ranos (Charles). Sur les limites d'altitude des cultures et des
les régions adjacentes. (T. 8} ; 2 1: , à
Rav (J .). Variations des Champignons bitesieurs sous Lin-
+ Suence du mieu (F. 9}. 25 Le 193, 255,
Russrcr (W.). Recherches sur le dpfébsemient et anatomie
des cladodes du petit Houx (T. 2) .
ma Contribution à létude de a sécrêteur
des Papilionacées (T. 2).
… Étude anatomique d'une acidie du ne (T. 3.
Chou (T.
nas Observations sur _. développement ‘Y'inflo-
rescence mâle du Noyer (T. 4). . . . . . .
fluence des vagues (T. 4
— Nouvelle note sur les pelotes marines (T. 5).
LORS ANT COS ONE OT DANS US DUR se nt CA
végétale parus en 1888 ou dans
_ essences forestières dans la Scandinavie UPS et
— Étude des folioles anormales du Visio sb
(T. 2)
te Étude anatomique d'une acidie re ee
# 2 3) : d
Le Transformation des cônes de Pins sous lin-
Sxponrs eh DE). Les inflorescences des Palmiers lossiles ae
no Revue des travaux de paléontologie 4
- Je cours des années précédentes . :
(Re 541,
Pages
TABLE DES : DIX. PREMIERS. VOLUMES
SaPouTA (Marquis pe). Revue des travaux de PT
végétale parus en France ‘dans'*
cours des années 1889-1892 ns
: (T. 5). . . 119,172, 280, 265, 317,
— . . . Étude monographique sur les Rhizocau-
Here lon-(Ti 6h cour. vétitus 241, 900,
rois (A.). Récherches sur les ro ET 1): 415,
451, 471, 509, 558,
SnvRax (G.). Sur la flore des régions arides " ds de
Mexico (T. 10) .
. Note sur la io Uinisations dés Caciées (T. 10)
Sur la culture des plantes européennes à Mekies
CRE AO} de ta te
Taouvenin (Maurice). De l'influence des courants électriques
continus sur la décomposition de l'acide eue à chez
les végétaux aquatiques (T. 8) . :
TraBuT (L.). L'Abies numidica, Re de dé ses affinités
avec les Abies méditerranéens (T2
Les champignons PA du hs _…
Pi. -
Revision des ss dé its | Riella et dose
tion d’une espèce nouvelle (T. à) - :
Sur les variations du 7. Mirbeckii Durieu,
en Algérie (T. 4). aa
Note sur les Marsilia d'Algérie (TL 6. in ne
Sur une Ustilaginée parasite de la Betterave
. (œdomyces leproides) (T. 6). . + +: : : * :
}. Sur la vitesse de la croissance d'un Lichen
FE. 8h
VaLLoT (J. saxicole
Sur une station cu ‘pie is à vins sur un n dyke
siliceu x du bois de Lodève Rs...
Sur l'existence de feuilles sans méristèles
(T. 8 k
me végétal
r
| … Tiecnew (Ph.).
© dans la fleur de certaines phanérogames
. VaRIGNY (Henry »£). L’atropine est-elle un
: SATA er _. L2 L2 se "€ L2 LA Me A UNE Ne
Visa ee Une maladie des dE he-boutuses (r. 3 Br ei
ER de 2 maladie nouvelle des raisins ( Aurto-
craint Vitis Sp. n.) Fr 3) -
Zeucush ÎR. Fe “Le Marquis G. de Saporta, ‘sa vie et ses travaux
ER ne iris
3 Revue des travaux de téRédutologie vu
Le publiés -dans le cours des années 1893-1896
324, 360, 399,440 <
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J. Poinsot sc.
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Imp. Le Bigot.
Ed. de Janczewski del.
Tiges des Anémones
Revue general tani ]
tevue générale de Botanique. Tome 10. Planche 20.
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Drépiatéa 1898. — Berlin, Friedlände
H. JumeLLE : Les '