pes COLONIES FRANÇAISES, AXGLAISES, HSFAEX ET PORTUGAISES. ; DÉDIÉE ET PRÉSENTÉE ‘AU ROI DOCTEUR EN MÉDECINE ve LA FACULTÉ DE PARIS 3; ANCIEN MÉDECIX puy es À SAINT-DOMINGUE, ET FONDATEUR DU LYCÉE COLONIAL, MÉDECIN DE L'HOSPICE CIVIL DE BEAUMONT, ET MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS ET DR PLUSIEURS AUTRES SOCTÈTÉS SAVANTES. * Pr ae % : & é Le 5 : 23 Le jus exprimé de la canne à sucre , celui du rs et Pesu li € ” des r x qui serpent t dans tous les Lure à l'instant une boisson salutaire , , qu'une feuille fra ich es 3 ; > : bananier, ou qu’un pétale détaché de la popote, penyeñtss é Partout, dans ces climats fortunés, le Caraïbe t pas Îles pl que récl it la maladie d’un père, d'un p : d’un ami !.. Ces insulaires avaient-ils d’autres moyens curati 2 (niscours PRÉLIMINAIRE.) Imperilissimeæ gentes, herbas in auxrilium v ; ; morborumque noverunt. C. Cels., ad E 2 TOME CINQUIÈME. BOTA NI | PARIS. ; CHAPPRON, rue de la Crasde-Trosnid Veuve RENARD, libraire, rue Caumartin , Cnxz LEVRAULT, Hbraire , rue de la mr 8 8. Es MALEPEYRE, libraire, rue Git-] Et chez les principaux Libraires. 1827. FLORE PITTORESQUE ET MÉDICALE DES ANTILLES. NEUVIÈME CLASSE. DES VÉGÉTAUX QUI AGISSENT SPÉCIALEMENT SUR LES PROPRIÉTÉS VITALES DU SYSTÈME DE LA CIRCULATION, POUR MODÉRER L'EXCÈS DE LA CHALEUR ANIMALE, OU PLANTES DITES RAFRAÎCHISSANTES; SAVOIR: 1°. Rafraîchissantes aqueuses ou délayantes. 2°. Rafraîchissantes émulsives ou tempérantes. à 3°. Rafraïchissantes acides. # SOMMAIRE. # xs fonctions de la chaleur dans le corps vivant , a dit Alibert, sont subordonnées à la sensibilité et à l'irrita= _bilité de nos organes. On pense généralement, avec l'archiâtre, que les forces vitales de l'organe pulmo- naire absorbent le calorique ambiant pour lapphiques à l'entretien du corps ; que les autres parties vivantes n'o- pèrent ensuite que comme des instrumens secondaires ; : que toutes les températures particulières des or anes dérivent du poumon, comme toutes les sensibilités par ticulières de ces mêmes organes dérivent du cer al Towe V. — 77° Livraison. | Me 4 Cane,” D A C'est ainsi que les divers systèmes de l’économie phy- sique participent à l'acte de la digestion , quoique cet cte s se passe particulièrement dans l’estomac et le conduit intestinal ( Alibert, Nouv. Élém. de Thérap. , tom. 1, pag. 637). … D'après cet exposé, voyons quelle peut être l’action des rafraichissans sur notre économie , lorsqu'il yaex- _cès de calorique. La circulation augmentant de vitesse par une température plus élevée que celle habituelle, il s'ensuit de-là que les substances capables de modérer la trop pue activité des fonctions vitales, diminuent. d'une manière sensible la éhäleur: incommode et exces- sive que nous éprouvons, soit dans un état maladif, soit sous l'influence d’une température plus élevée que celle ordinaire. Les rafraichissans ont pour action celle d’affaiblir les causes qui ont produit l’exaltation du calorique ; mais , comme l’observe Grimaud , il doit y avoir autant de re- _ mèdes de ce genre qu'il y a de causes capables d’aug- menter vicieusement la température du corps humain. Par exemple, dans les derniers temps de la phthisie _ pulmonaire , où une chaleur halitueuse se déclare, et où les sueurs sont excessives , non point par exaltation des > P forces vitales , mais par débilité de l'organe prêt à cesser ses fonctions , les rafraîchissans , contraires en pareil cas, sont Rnotidéé avantageusement par les toniques ; tan- dis que les sédatifs, par un moyen opposé, tempèrent l'exaltation de certaines fièvres aiguës. Un excès de calorique survenu dans les maladies né- cessite l'emploi des rafraîchissans, pourvu néanmoins que l'irritabilité ne soit point trop développée , car dans ce cas certains rafraïchissans deviendraient excitans par | (3) £ leurs propriétés toniques et astringentes. Ils convien- nent dans les fièvres ose favoriser des 4 tions supprimées par l’atonie intes aussi dans certains cas de fièvres adynamiques , comme anti-septiques , et propres à ranimer la vitalité languis- à sante. Cependant il ne faut pas toujours prendre la soi 4 ardente des malades pour nécessité de leur administrer # des boissons rafraichissantes, qui, dans quelques cas, pourraient causer de graves inconvéniens. Certains mé- decins ont observé qu'on s’opposait souvent aux efforts de la nature en gorgeant les malades de rafraichissans qui empéchaient des crises salutaires. Les rafräichissans étant, ou délayans , ou acides, ou émulsifs, c'est au médecin à en juger et prescrire l’ap- plication. Tous ces agens ont la faculté d’éteindre la- trop grande chaleur du corps ; de calmer l'effervescence des humeurs et l’éréthisme des fibres. On les emploie pour apaiser la soif, et dans les grandes chaleurs, comme moyens prophylactiques des maladies bilieuses; dans toutes les fièvres aiguës qui ne sont point inflam- matoires, telles que les fièvres bilieuses, ataxiques et adynamiques. : Ils suflisent seuls dans les affections gastriques peu : intenses, et accompagnées de perte d'appéiit et de plé- nitude ; les rafraichissans conviennent aussi dans le scor- but, en épaississant le sang presque dissous ; contre les vomissemens spasmodiques et certaines affections ner- veuses. ’ AA AA ANA AAA AAA RAA COURGE PASTÈQUE. (Rafraichissante aqueuse. ) Synonyme. Vulg. Melon d'eau 'astèque. — Cucurbita an- guria. Duch. — Cucurbita citrullus. Lin., Monœcie syn+ génésie; Tournef., Campaniformes; Jussieu, famille des Cucurbitacées. — Anguria citrullus dicta. Bauh. Pin. 312. Tourn. 106.— Citrullus folio colocynthidis secto ; semine né . gro. J.B.2, p. 235.— Anguria indica. Rumph. Amboine 5, p- 400,t.146, f. 1.—Anguria. Dod. Pempt. 664. — Citrul- lus officinarum. Lob. ic. Go. — Jacé seu anguria. Pis. | Bras. 263. — Melopepo foliis fimbriatis, fructu viridi, in- | tüs rubente. A De à — Patheca, ge # tiefins cénéniques. Genre de plante monopétale , amille des Cucurbitacées ; ayant beaucoup de rap- semences garnies d’un rebord partienMer, et comprenant des herbes rampantes munies de vrilles , à feuilles alter- nes, à fleurs axillaires et à fruits charnus et succulens. Fleurs mono ou dioïques, rarement hermapbrodites ; calice quinquéfide ; corolle monopétale, à trois lobes, faisant corps avec le calice intérieur ; trois ou cinq éta- mines ; anthères ordinairement tortueuses, parfois adhé- rentes; un style à plusieurs stigmates ; ovaire infère ; une baie polysperme. g _ Canacrères PanricuLiErs. Fleurs monoïques. Dans c les concombres, dont il est distingué par les 11. Bo . "7 ” 7 Lhevdere Derceurtlx lint COURG: : PAS TEQOUX. FER « “er (57, les mâles, calice à cinq dents subulées ; corolle q découpures veinées ; cinq étamines , dont quatre deux à . deux, la cinquième libre, couvrant une cavité au cen- tre de la fleur. Dans les femelles , calice et corolle idem; trois styles trifides; une pomme à trois ou cinq loges polyspermes ; graines planes, ovoïdes, entourées d’un rebord saillant. Feuilles découpées ge Histoire NATURELLE. Le mot por du latin cucur- bitus, vase, a été donné à ce genre , à cause de la forme de ses fruits, dont plusieurs servent en cette qualité pour les Lois journaliers des heureux habitans de = l'Amérique. La plupart des plantes de ce genre sont em- ployées pour la nourritture et autres usages domestiques. Cest parmi elles que se trouvent les plus gros fruits connus , dont les tiges sont rampantes et rappellent la fable charmante du bon La Fontaine. Les Courges en Europe sont annuelles, mais elles deviennent annuelles persistantes sous le climat de la zone torride, leur pa- trie. Les Pastèques diffèrent des Pépons par plusieurs caractères; leur feuillage, également découpé, est plus cassant, et leur direction plus verticale; la plus fine et mouchetée de taches étoilées , tandis que dans les Pépons les taches sont Times Les graines dans les Pastèques sont d’une couleur plus foncée que la pulpe; c’est le contraire dans les Pépons. Cette pulpe colorée est si juteuse dans les Pastèques, qu’on peut les sucer et vider comme un coco par une simple ouverture faite à la peau. La fleur est aussi moins évasée et moins : jaune dans la Pastèque que dans le Pépon. Il y a une espèce de Pastèque à chair ferme qu’on cultive en France dans la Charente, et qu'on y appelle improprement Æ _e (6) bre, parce qu'on ne peut la manger qu'après fricassée. Dans le département de l'Hérault et au- tres circonvoisins, on appelle Pastèque cette espèce à chair ferme , et Melon d'eau la vraie Pastèque à chair succulente. Le nom brésilien Jacé, d’après Margrave, annonce que cette plante y a été apportée par les Portugais. Prosper Alpin en a vu en Égypte d’une telle grosseur, qu'un seul fruit faisait la charge d’un homme, et trois ou quatre celle d’un chameau. On obtient en Europe d’assez bonnes Pastèques, en semant de très-bonne heure et repiquant ensuite le plant sur couche sourde, à la meilleure exposition. Il faut hâter la maturité du fruit, afin d’en jouir dans les grandes chaleurs. On taille cette Courge comme les melons, et lorsque les pieds sont gar- nis d'une suflisante quantité de bras, on les laisse cou xir en liberté, sans arrêter ni supprimer aucun des _ fruits qui y nouent. On les arrose comme les melons. On vend aux marchés des Antilles les melons d’eau par ca- brouets, c’est-à-dire qu’on en remplit des voitures. Il nème en Espagne , en Italie et dans plusieurs épartemens du Midi. Canacrènes raysiques. La Pastèque , ainsi que la Ci- trouille, a une tige très-allongée , iraînante et couvrant un grand espace. Elle est rude aussi bien que ses feuilles vertes en dessus et blanchâtres en dessous, profondé- ment découpées , fermes, cassantes, et dont la direction _est plus verticale que dans les Pépons. La fleur a la co- rolle moins évasée que celle des calebasses, moins _ grande, moins campanulée, et plus profondément dé- Fe coupée que dans les Pépons. Elle est aussi d’un jaune (7 ) moins foncé. Le fruit, de la grosseur Fe fort est oblong, ferme, marqué d’un ombilic, et rences de côtes, par des raies élégamment festonnées et de couleur vert-pomme et vert très-foncé. La peau est lisse verte et marbrée de jaune. On s'assure de sa ma- turité en le frappant avec le doigt. S'il sonne creux, on le cueille, La pulpe en est blanche, verdàtre, ou d'un rose tendre, et comme glacée , suivant les variétés. Les graines également sont jaunes ou brunes-violettes, ou noires, mais toujours garnies d’un bourrelet. La saveur de la pulpe est sucrée ; mais elle a une odeur fade de concombre qui ne plaît pas à tout le monde : cependant elle est parfumée aux Antilles et dans les autres pays chauds , parce que cette pulpe se résolvant en eau, elle rafraîchit la bouche. Quelle surprise agréable pour un chasseur altéré, que la rencontre d’un pied de melon d’eau ! Rien, non rien ne peut égaler le plaisir qu'on éprouve en savourant à longs traits cette pulpe suc- culente et rafraîchissante ! Anazvyse cnrmiQue. La pulpe de la Pastèque fournit une substance aqueuse que noircit le sulfate même suc passe facilement à la fermentation, ps qu’il contient une portion considérable de suc. Les grai- nes contiennent un mucilage très-abondant , très-propre à composer des émulsions. PropriéTés mÉpicrNALEs. Le suc aqueux des melons d’eau n’incommode pas ; il est tempérant, désaltérant et rafraichit beaucoup. On le permet dans certaines ma- ladies aiguës. Il est d’un grand secours pour calmer l'ardeur des fièvres ; on permet au malade d’en sucer la | on pulpe, et on s’en sert dans les lavemens. La graine, * comme je viens de le dire, sert à faire des émulsions. On compose aussi avec les feuilles de Pastèque un cata- plasme qu’on doit recommander dans les inflammations de l'abdomen ; on lui associe ordinairement le Pourpier es Savanes et de l'Oxicrat. Ce cataplasme s’applique chaud sur le ventre. Mope D'anminisrrArion. La quantité de graines pour une émulsion est de douze. Le suc aqueux et les feuilles se prescrivent d’après l’état présent du malade, EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQ. Le dessin est réduit au quart. Li ÎT, 061. Lhevdore Descourkds Lente LAITUE DE CANADA. (9) AAA AVATAR AAA RAR AN VIA AA AAA LAITUE DU CANADA. ( Rafraichissante aqueuse.) Synonymie. Vulg. Chicorée blanche. — Lactuca canadensis. Lin., Syngénésie ‘polygamie égale. — Juss., famille des Chicoracées. — Tournef,, semi - flosculeuses. — Lactuca foliis lanceolato-ensiformibus, amplexicaulibus, dentatis, inermibus. Lin.—Lactuca canadensis altissima, angustifo- lia, flore pallide-luteo. Tourn. 474. — Sonchus ( potius Lactuca ) sylvestris, folio laciniato glauco , costa non spinosa. Raj. suppl. 137. — En espagnol, Lechuca. — En anglais, Lettuce. — En portugais, Lettuca. CanracrÈres cÉNÉRIQUES. Genre de plantes composées, de la famille des Chicoracées ou semi-flosculeuses, com- prenant des herbes laiteuses à feuilles alternes amplexi- caules, entières ou découpées ; à fleurs presque cylin- driques, disposées, soit en grapes, soit en panicule corymbiforme qui termine la plante. Le caractère essen- tiel est d’avoir le calice imbriqué , presque cylindrique, les écailles scarieuses en leurs bords ; le réceptacle nu, les semences couronnées d'une aigrette pédiculée. + Canacrines panTICuLiErs. Réceptacle nu; graines cou- ronnées d'une aigrette à poils simples ; calice imbriqué, cylindrique; aigrette simple. Feuilles lancéolées, ensi- (ro) formes, amplexicaules, dentées, sans épines; aigrette _sessile comme dans le laitron. HisrotRe NATURELLE. Le nom de Laitue a été donné aux plantes de cette famille , à cause de son suc laiteux. La Laitue du Canada est préférée à l’autre pour les cala- lous et brèdes, dont on fait un usagé journalier aux colonies. On la mange aussi crue en salade ; elle con- vient aux jeunes gens à imagination ardente qu’elle tempère, aux sujets bilieux, secs et promptement iras- cibles. CarAcTÈRES PaysiQuEes. La tige de cette espèce s'élève plus que celle de la Laitue cultivée ; ses feuilles sont plus étroites et quatre fois plus longues ; elles sont lan- céolées , ensiformes , amplexicaules , dentées, non épi- neuses. Les ‘fleurs viennent sur une grappe terminale, composée , allongée, et non en corymbe. L’aigrette des semences est sessile comme dans le laitron. Awazvse caimique. Cette Laitue, inodore, ainsi que ses congénères , a une saveur aqueuse et un peu amère. Elle contient, étant jeune , beaucoup d’eau et de muci- _ Jage; dans un âge plus avancé, c’est-à-dire à l'époque _ de la maturité, elle renferme un suc lactiforme , amer, âcre, et de nature résineuse. Ses semences produisent une huile douce et du mucilage. Le suc exprimé con- tient une matière extractive qui brunit à l’air. Prorrrérés ménicmnares. Cette Laitue , ainsi que toutes les autres, est tempérante, rafraîchissante et un peu bit 11 (ir) laxative ; c’est pourquoi on l’emploie avec succès dans les maladies inflammatoires : elle est aussi légèrement nar- cotique. La décoction de cette Laïtue est d'usage en Amé- rique pour combattre les constipations, les douleurs d’entrailles et les embarras gastriques etintestinaux. Elle délivre les hypocondriaques, dont les membranes mu- queuses sont évidemment irritées, de ces flatuosités, de ces éructations, de ces mélancolies qui aggravent leur position. La Laitue se recommande dans les néphrites et autres maladies de l'appareil urinaire; contre le satyria- sis, la nymphomanie et la manie. On l’applique en cata- plasme sur la tête dans les inflammations du cerveau et _ dans les cas de délire; enfin, dans toutes les circons- tances où les topiques émolliens sont indiqués. Les la- vemens de Laïlue sont utiles dans la dyssenterie et les autres inflammations intestinales. Poupée -Desportes , dans sa Pharmacopée américaine , donne la formule sui- vante de bouillons ou apozémes laxatifs : Prenez de la chicorée blanche, de la Laitue, des épinards, de cha- que une poignée ; de l’oseille de Guinée une demi-poi- gnée ; une pincée de thym ou de sarriette ; du saindoux frais, appelé mantaigue, quatre onces, et une croûte de pain rôtie ; faites bouillir tout cela pendant une demi- heure dans deux ou trois pintes d’eau; mèlez dans la colature un Jaune d'œuf. Mope n’Anminisrrarion. On édulcore la décoction de cette Laitue avec du sirop, ou du miel, ou du sucre. La dose de son suc dépuré est de deux à quatre onces. Ses semences, qu'on doit ranger parmi les semences froides _ mineures, ainsi que celles de la Laitue d'Europe, servent _ à faire des émulsions. ; is Es : réduit au quart. PE: 07. . Theodere Percourhix Pine, : Lèree Seule. AMARANE OLÉRACEE. AMARANTHE OLÉRACÉE. (Rafraïchissante aqueuse. ) SxNonyure. Vulg. Épinards marrons, Brèdes à calalou.— Ama- ranthus cleraceus. Lin., Monœcie pentandrie. — Tournef, , Rosacées. Juss., famille des Amaranthacées. — Amaranthus glomeribus triandris pentandrisque, foliis ovatis, obtusissi- mis, emarginatis, rugosis. Lin. Mill, Dict., n° 15. — Bli- tum album majus. Bauhin, Pin. 148. Caractères Génériques. Genre de plantes à fleurs incomplètes , ayant du rapport avec les Passe-velours, et qui comprend des espèces herbacées dont les fleurs sont monoïques, fort petites, nombreuses, et colorées plus ou moins fortement, mais dont la teinte est triste et peu vive. Étamines sous le pistil. Calice ordinaire- ment coloré, découpé profondément en plusieurs par- ties , et souvent accompagné d’écailles à la base ; étamines définies ; un style, un stigmate ; capsule polysperme, s’ouvrant circulairement ou perpendiculairement en plu- sieurs valves, ou se déchirant. Canacrères PARTICULIERS. Feuilles alternes, nues. Fleurs monoïques. Fleurs mâles : calice à trois ou cinq divisions profondes, persistantes, aiguës ; trois Ou cinq étamines. Fleurs femelles mèlées avec les mâles : calice $ GW) + x re «+ See ; idem; trois styles simples ; capsule membranense, s’ou- vrant circulairement ou se déchirant , uniloculaire ; une graine lisse, lenticulaire, Glomérations triandriques et pentandriques ; feuilles ovales, très-obtuses, émargi- nées, ridées. ( Annnelle, } - Hisrorre narorezre, Le mot Æmaranthe est dé- rivé des deux mots grecs auacsw, je brille, et de &0v, fleur. Cette plante, utile et comestible, est très- commune aux îles Antilles. On la rencontre par- tout, Les habitans en mangent les feuilles assaisonnées comme celles des épinards de France, auxquels cette plante ressemble assez par son port. On la fait entrer dans le fameux ragoût créole nommé calalou ,; en lui associant des bourgeons de giraumon , du pourpier, du gombo , de la morelle laman, une volaille > UD Morceau de jambon , des crabes , des écrevisses, et surtout beau- coup dé piment. Toutes les espèces d'Amaranthes , en Europe, se sèment sur couche en juin , et demandent à être garan- ties de la gelée dans les premiers temps de leur crois- _ sance. Lorsqu’elles ont acquis trois on quatre paires de feuilles , on peut les transplanter à demeure. Un léger arrosement leur est nécessaire à cette époque pendant quelques jours, et il faut avoir soin de les garantir de la trop grande ardeur du soleil, jusqu’à ce qu’elles soient .« “bien reprise } " t plus besoin ensuite des secours = du jardinier. nthes plantées dans des pots , et dont on a coupé la tige pendant l'été, donnent des fleurs sur la cheminée pendant presque tout l'hiver. Suivant Mordant Delaunai, Amaranthe vient du grec amarantus ; composé de a privatif et du verbe maraino , ‘ Re PS Le s ‘s je me fléiris, parce que les fleurs se conservent long- temps. C’est donc à tort, dit-il, qu’on a introduit la lettre À dans ce mot. Caractkres PaysiQues. La tige de cette Amaranthe est épaisse, haute de quatre à cinq pieds, et garnie de feuilles d'un vert pàle, comme celles de la bette ou poirée qu’elles remplacent pour l'usage médical. Ces feuilles sont en général d’une forme allongée, et sem- blent ridées par l'effet de leurs nervures. Les inférieures sont ovales, très-obtuses et échancrées , et les autres se terminent par une pointe émoussée et fort courte. Les fleurs sont verdâtres, la plupart triandriques , quelques- unes méanmoins pentandriques, et sont disposées au sommet de la plante, ainsi que dans ses aisselles supé- rieures, en plusieurs épis un peu grèles. Les derniers de ces épis forment une espèce de panicule terminale, composée d’épis latéraux, sessiles, et sur deux rangs opposés , et d’un seul épi qui termine cette panicule. Anazyse caimique. Toute la plante contient beaucoup d’eau , un principe légèrement amer, et une fécule verte A un peu douceätr re. n à ë Prorxiéris MÉDicINALES. Les feuilles remplacent celles de la bette d'Europe pote le pansement des vési- catoires, de certaines plaies, € ] asieurs affections à cutanées. On les emploie aussi É avemens émol- liens et dans les bouillons rafraïchissans. On compose une boisson rafraichissante et tempérante avec la chico- rée blanche du pays (Lactuca canadensis), les épinards marrons (Amaranthus oleraceus) , et le laman ( Solanum + (36) nigrum ). On peut ajouter, si l’on veut, et dans le cas d’une soif excessive des malades, quelques gousses de tamarin , ou quelques feuilles d'oseille de Guinée (Hibiscus sabdariffa), ou bien encore du jus d'orange amère. Cette tisane est très-utile dans les maladies in- flammatoires, et où il faut lâcher le ventre, adoucir la toux, et les matières visqueuses qui tapissent les mem- branes muqueuses. On croit la simple décoction de l’Amaranthe oléracée , propre à augmenter la sécrétion du lait des nourrices. Les feuilles de l’Amaranthe pro- curent d'excellens cataplasmes émolliens. Mope p’apminisrrarion. La dose pour les décoctions est d’une poignée par pinte d’eau. L'eau distillée de cette plante , qu’on vante bénévolement, n’a pas plus de pro- priétés que l’eau claire. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SEPT. Demi-grandeur. 1. Fleur mâle. 2. Etamine. nr. 3. Fleur femelle. “4 Æ ee 4. Graine ouverte. ZX. S08 . Leree Jude. MORELLE LAMAN. Arr AAA AAA MULO VENT ras A : MORELLE LAMAN. ( Rafraïchissante aqueuse. ) Synonyme. Vulg. Laman mouzambai. Solanum nigrum. Lin. , Pentandrie monogynie.— Tourn. , Infundibuliformes. = — Juss., famille des Solanées. — Solanum caule inermi, herbaceo , foliis ovatis, dentatis ; umbellis simplicibus, nu- tantibus ; fructu nigro. Lam, II. Gen., n° 2337. — Sola- num officinarum. Bauhin. Pin. 166.— Solanum solani hor- _tensis et facie , baccis nigris. Plumier. — En caraïbe, Ou- leoumelé, Aquaraquya. — En anglais, Blacknichtshede. En espagnol, Hierba mora.— En portugais, Herva moura. Canacrëres Génériques. Genre de plantes à fleurs monopétalées, différant 1° des belladones par leur corolle en roue et leurs anthères rapprochées ; 2° des pimens, en "ux= ci ont leur baie coriace et sèche ; 3° et des coquerets, parce que dans ces derniers la baie est renfer- mée dans un calice renflé. Herbes où sous-arbrisseaux à feuilles simples , géminées ou ailé: une impaire ; les fleurs en forme de cloche, et pour fruit une baie. Il y a des espèces avec piquans, et d’autres sans piquans. Le caractère essentiel est d’avoir une corolle en roue : : les anthères souvent réunies, s’ouvrant au sommet par deux trous, et pour fruit une baie à deux loges. Tome V. — 37° Livraison. 2 (18) Canacrères Parricucrers. Calice à cinq divisions; co- _ rolle à cinq lobes pointus ; cinq étamines et anthères conniventes, s’ouvrant au sommet par deux pores; un stigmate simple; une baie à deux loges polyspermes, entourée à la base par le calice persistant ; graines gla- Î bres. Tige sans épines , herbacée; feuilles ovales, den- tées, anguleuses; grappes distiques, penchées. ( An- nuelle. ) Hisroire NATURELLE. Cette Morelle, qu'on regarde comme suspecte en Europe , est employée journellement aux Colonies comme aliment , et l’on n’a Jamais eu à s'en repentir. On ia rencontre partout dans les lieux incul- tes, sur le bord des chemins, dans les halliers ; mais elle se plaît particulièrement dans les endroits cultivés. Le nom de Morelle lui a été donné à cause de son fruit noir, et le nom latin so vient de solari, calmer, ertu anodine et stupéfiante. forelle comme plante culi- maire ; les Indiens et les habitans de l'Amérique , et mème certains Européens la mangeni b d'épinards, ou en salade, où en me: Domingue, où elle est très-commune toutes les Antilles, on la mange en calalou, et les Créoles vivant à Paris, dit Turpin, qui l'ont retrouvée en France, la recherchent et en mangent sans en être incommodés. di ee. ‘ rer ouillie en guise .. Caracrenss vnysiques. La tige de cette Morelle s'é- lève à la hauteur d’un ou deux pieds ; elle est herbacée ; anguleuse , et pousse de ioutes parts des branches lon- gues et étalées. Ses feuilles sont quelquefois solitaires, « (19) plus souvent deux à deux, l’une à côté de l’autre. Elles sont molles, ovales, pointues, dentées, anguleuses, vertes et presque glabres , un peu décurrentes sur leur pétiole. Les fleurs sont placées le long des tiges, en ombelles simples et pendantes. La corolle est blanchâtre, petite, d’une seule pièce, divisée en cinq segmens poin- tus, ouverts en rosette, assez souvent rabattus en dehors. Les étamines sont de même longueur que le pistil. Le fruit est une baie noire , ronde, luisante, mar- quée d’un point au sommet. Anaryse cimiQue. La Morelle exhale une odeur nauséabonde qui annonce sa vertu narcotique que cor- - rigent probablement la cuisson et les condimens qui _ ramener servent à l’assaisonner. Sa saveur est fade et herbacée. Il parait que ses vertus actives sont dues à la matière amère et vireuse , soluble dans l'alcool, et donnant de l’'ammoniaque par son incinération. M. Défi e macien à Besançon (Journ. de Pharmacie , août 1820), a découvert l'existence d’une nouvelle base alcaline végé- tale dans les baies de la Morelle. Cette base se présente . sous une forme un peu nacrée, à peu près semblable à que ; la propriété qu’elle possède de | papier de tournesol, rougi par les ibilité dans l'alcool, sa combinaison avec les acides, et sa décomposition par le feu, doivent la faire ranger dans la classe des nouvelles bases alcalines organiques. Le nom qui paraît lui convenir est celui de Solanee. acides, sa solu Propriétés MÉDiciNares. La Morelle laman donnée en substance, et à suc rapproché, possède une vertu séda- ; ré 20 ) _ tive et narcotique. C’est pourquoi on l’emploie avec suc- à cès dans les cardialgies, les tranchées et les sensations douloureuses des ulcères rongeans , cancers en suppura- | tion, les brülures profondes, et certaines dartres ron-" geantes. Appliquée en caitaplasme sur l'abdomen, € calme l'irritation des ve i )ies urinaires , fait cesser l’ischu p rétiques. Elle pra une. transpiration insensiblé. En fomentation, en bain, en 4 cataplasmes, on l’applique sur les panaris, les furon- 1 ; cles, Fe cri douloureux , les chncres vénériens, rie et les douleurs rogressivement depuis deux grains “usquil dix. On peut por feuille récente po dose d" ‘une once Perce Jeup: Zheodore Descourtils Pre. « ANE A EAU, . CISSE LI 3 (:at } ha. ACHIT DES CHASSEURS. ä ( Rafraichissante aqueuse. ) SYNoNYMIE. Le june : à eau, Liane à “chasseurs, Cissus : trandrie monogynie. — Tourn., Roéicées- #4 3 des Vignes.—Vitis folio subrotundo, uvâ ruleé. Plumier. G. 18, icon: 259 ; LE 5, reis. PI. , tom. 2, pl. 1". Caracrëres GÉNÉRIQUES. Genre de plantes ayant du rapport avec celui des Vignes, et qui renferme des her- bes vivaces et des arbrisseaux sarmenteux et grimpans, munis de vrilles; calice à quatre ou cinq dents; corolle de quatre ou cin pétales; autant d’étamines ; un style e mono ou polysperme. Tiges li- ; feuilles alternes ; vrilles opposées ou stigmate gneuses, aux feuilles. CaracrÈres PARTICULIERS. Calice à quatre dents ; corolle de quatre pétales libres, étalés, caducs; quatre étami- tyle nul , un stigmate , une baie à deux loges, de une à quatre graines. $ Histoire NATURELLE. On donne aux Antilles et à la Tour V.— 78° Lipraison. s à (22) Guiane le nom de Liane à eau à deux espèces de plantes _ fort distinctes l’une de l’autre. La première, appelée 4 Akacate, ÆArum scandens , angustifolium, aquam ma- nans, est, selon Barrère ( Maison rustique de Cayenne), une plante sarmenteuse qui, coupée en travers, fournit en abondance une eau fraîche, limpide et succulente, propre à étancher la soif du voyageur. La seconde dont il est question dans cet article, procure le même avan- tage aux chasseurs, et de plus, étant tordue , sert pour les gros amarrages , comme barrières, palissades, etc. Elle est fort commune et croît vite; mais elle ne dure | guère qu un an, si elle est employée et exposée à l'air. -.IHy en a de la grosseur du poignet. Étant coupée obli- quement ; elle rend une eau claire et pure dont les voya- geurs et les chasseurs altérés font grand usage ; mais il faut observer , dit M. de Préfontaine , après l’avoir cou- pée par le bas, d'en couper promptement la longueur de trois ou quatre pieds dans le haut , pour obliger l’eau à descendre ; sans quoi l’eau, au lieu de s’écouler, re- monte en un instant vers le haut de la tige. On ren- contre cette Liane dans les bois. Le nom latin Cissus à été donné au genre Achit, du mot ace «060, lierre. Caractères PHysiques. La Liane à eau, dit Plumier, est remarquable par une écorce grise qui se lève par de longues écailles. Elle est comme articulée. Le corps ligneux est composé de cellules de couleur incarnat mé- lée de blanc, et formé de fibres disposées en rayons autour de la moelle qui sert de centre à trois divisions circulaires de vaisseaux. * Chaque division cireulaire est entourée de réservoirs mréguliers , comme. d'un limbe (LA où partent d'autres ae (23) nissant à la circonférence de chaque fibres en rayons fir division. Les fibres radiaires paraissent de substance médullaire, toute semblable à celle qui occupe le centre de la Liane. Elles sont rougeâtres, tannées. La substance des réservoirs est blanche, transparente , spongieuse , et comme gommeuse quand la Liane est sèche. Le corps de la Liane et ce qui est dans l intervalle des rayons, ne sont que des faisceaux à fibres longitudinales, séparées , et comme criblées de pores aussi longitudinaux , comme la substance du jonc, et qui donnent écoulement à une eau précieuse dans les champs mé de la zône torride. . : Les feuilles sont alternes et sortent une à. une de chaque articulation. Elles sont d’un rouge pourpre en naissant, un peu rudes et sèches au toucher, d’un vert. foncé en dessus, blanchâtre en dessous , et un peu lisses ; ; de forme elliptique, et se terminant en pointe. Elles sont dentelées sur les bords, de distance en distance, et chaque dentelure est garnie d’une petite pointe flexible. J'ai trouvé , continue Plumier, de ces feuilles qui avaient un pied de longueur sur six pouces de largeur. Elles étaient portées par des pétioles de huit à dix lignes de long , charnues, flexibles, arrondies en dessus et en dessous, bordées de chaque côté d’une prolongation de la feuille. La grande côte et les nervures latérales sont jaunâtres, arrondies en dessus et en dessous. Chaque nervure va aboutir à üge pointe de la dentelure. Elles ont une odeur et un goût herbacé. Les fleurs sont disposées en corymbe, et remplacées par des baies rougeûtres , presque pyriformes , chargées d'une pointe à leur sommet, et monospermes. Cette Liane fleurit en avril , septembre et octobre. à. E, 3 + (24) | : Anazvse chimique. Cette plante contient un suc aqueux É douceâtre, et la pulpe des baies un principe mucoso- sucré. ProprrérTés Se On donne l’eau de cette Liane | pour apaiser la soif des fiévreux qui s’en trouvent sou- “ lagés. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT NEUF. TS 20. | ue * F 7 : Zhevaere Pasrcourtilz Pur Prrée Seul. VIGNE COTONEUSE. LS VIGNE COTONNEUSE. ( Rafratchissante aqueuse. ) Sxnonymie. Vulg. Vitis labrusca. Lin., Pentandrie monogy- nie. Tourn., Rosacées. Juss. , famille des Vignes. — Vitis foliis cordatis, subtrilobis, dentatis, subtüs tomentosis. Lin., Spec, Plant., vol. 2, p. 293. — Vitis fructu minore, rubro, acerbo. Sloan. Jam. hist. 2, tab. 210, fig. 4. — Vitis labrusca, foliis amplissimis , lato cordatis, sublobato- angulatis, subtüs incano-tomentosis; racemis fertilibus, parvulis; baccis majoribus. Mich, Flor. Boreal. Amer., vol. 2, p. 230.— Vitis hederæ-folio serrato. Plum. Spec. 16 et icon. 259, f. 1. — En espagnol , Vid. — En POriagnis, Videira. — En anglais, Wine. CaracrÈëres GÉNÉRIQUES. Genre de plantes dicotylé- dones , à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des Vignes, qui a des rapports avec les Cissus , et qui comprend des arbres ou arbustes exotiques à l'Europe, à feuilles simples ou ternées , ou digitées, ou ailées ; les fleurs disposées en grappes ; des vrilles munies de fleurs dans certains individus , et dans d’autres espèces de pé- doncules stériles. Le caractère essentiel est d’avoir un calice fort petit, cinq pétales adhérens par leur som- met, cinq étamines, un stigmate sessile, une baie à deux loges , deux à trois semences dans chaque loge. (26) CaracrÈres panricuLiErs. Pétales cohérens par le som- met , flétris ; baie à cinq spermes, supérieure. Feuilles cordiformes, comme trilobées, dentées er scie, velues en dessous. ( Vivace. ) Histoire NATURELLE. Les chasseurs rencontrent avec | joie dans les forêts vierges du Nlveau-Monde la Vigne Caractères GÉNÉRIQUES. Calice à quatre et cinq dents ; M à % corolle de quatre à cinq pétales ; autant d’étamines ; un N : style ou stigmate ; une baie mono ou polysperme. ligneuses , sarmenteuses ; feuilles alternes ; v sées aux feuilles. Caractères PARTICULIERS. Baie toits monospérme 5: entourée du calice; corolle en quatre parties; feuilles comme cordiformes, nues, sétacées, dentées en scie : ; tige tétragone , un peu renflée. La tige est très-longue, les pétioles sont arrondis. Histoime narurezre. Cette Liane, originaire de Ma- dagascar, se trouve aussi dans les bois aux Antilles. Elle est de peu d'apparence et de peu d'usage dans l’écono- mie domestique ; maïs la médecine en fait sa part, et elle est préconisée par certains habitans. | LS CT : Canacrères Puysiques. Cette plante pousse des tiges ligneuses , noueuses , sarmenteuses , et qui griupent sur les arbres qui les avoisinent. Ses feuilles sont grandes ‘1 cordiformes , acuminées, quelquefois un peu trilobées, glabres, nerveuses en dessous, et bordées dans leur contour de dents sétacées qui , la plupart, ne sont que les extrémités saillantes des principales nervures. Ces feuilles ont au moins cinq pouces de longueur, et sont soutenues par des pétioles longs de près de trois pouces : les vrilles sont grandes et naissent à l'opposition des feuilles ; les fleurs sont petites , jiunâtres, quadrifides, et sont pourvues d’un style, mais point d’étamines. Il leur succède des baies lisses, noires , monospermes Et … succulentes. ANALYSE CHIMIQUE. Cette plante, comme la plupart . | des Cissus, contient un suc aqueux , douceâtre, et Ja pulpe des baïes un principe mucoso-sucré et légèrement aigrelet, ce qui rend cette plante rafraichissante. … Propriétés méprcnares. Les feuilles de cet Achit sont employées comme astringentes dans les tisanes anti- dyssentériques. On prescrit la poudre des feuilles dessé- chées dans les prénorragies excessives. Le suc de la tige, légèrement acide , se recommande comme détersif- et propre à déterger les ulcères dartreux , et faire ces- ser le prurit incommode des différentes parties du corps. Les baies tempèrent l'orgasme des voies digestives, mo- dèrent le flux bilieux, et provoquent lappétit. Les Noirs, dont la médication est toujours enveloppée du voile du mystère, font un grand secret d’un moyen prétendu hydragogue, et qui consiste à aiguiser Îles (31) tisanes apéritives au moyen d’un nouet contenant des cendres de la tige de l’Achit qu'on y met déposer, et que le sel alcalin sature. Alors, disent-ils, il n’est point d’ascite , ni d’anasarque qui puisse résister à ce précieux , moyen. Cette même cendre, passée par le tamis et bouillie dans du vin blanc sucré, produit, dit-on, les mêmes avantages. Mone p’Apministrarion. La dose de la cendre est d’une once par pinte de liquide. Celle des poudres des feuilles d’un gros en opiat, à prendre en trois fois dans la même journée. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT ONZE. La plante est réduite à moitié de sa grandeur. AA AAA LA PHYTOLACCA A DIX ÉTAMINES. (Rafraichissante aqueuse. ) Srnonxmre. Vulg: Raisin d'Amérique, où Laque; Morelleà grappes; grande Morelle des Indes, ou Vermillon-plante; : Herbe de la Laque, ou Méchoacau du Canada. — Sola- num racemosum indicum. H.R. P.—Solanum magnum vir- ginianum rubrum. Park. theat. 347.— Phytolacca decandra. 4 Lin. , Décandrie décagynie. —Tournef. , Rosacées.—Juss famille des Arroches. — Phytolacca floribus decandris, decagynis. Lin. , Spec. Plant., vol. 1 5 ps 631. Caractères Génériques. Genre de plantes à fleurs ‘incomplètes, de la famille des Arroches, comprenant des sous-arbrisseaux ou herbes dont les fleurs sont dis- posées en épis opposés aux feuilles ; rarement axillaires; les feuilles entières » Souvent calleuses à leur sommet. Le caractère essentiel de ce genre est d’avoir un calice coloré » Persisiant, à cinq divisions ; point de corolle ; une baie supérieure, orbiculaire, à plusieurs sillons, à LE. ra. | ” Theodore Descourhilx Pinxr Leree Seubp. PHIVNOLACCA À DIX LTAMIVES. (33) plusieurs loges, contenant chacune une semence. Feuilles \ non engainantes. Canacrères PARTICULIERS. Calice coloré , à cinq divi- sions ouvertes, arrondies; dix étamines, dix styles; autant de stigmates; baie orbiculaire, comprimée en dessus , sillonnée dans son contour, divisée en huit ou dix loges monospermes. Feuilles terminées par une pointe calleuse. Hisroine narurezze. Le mot Phytolacca donné par Linné à cette plante, dérive de gvro, plante, et de lacca, laque, ce qui veut dire plante rouge comme la laque ; et en effet toutes les espèces de ce genre ont une teinte rouge. Leurs feuilles deviennent de cette couleur sur l’arrière-saison, aussi bien que leurs fruits, alors pleins d’un suc rouge comme la laque, et que les tein- turiers peuvent fixer jusqu’à un certain point au moyen du sulfate d’alumine et de l’ammoniaque liquide. On la cultive en Europe. Cette plante ne peut pas y être mise dans un parterre, à cause de son volume. On la place dans un coin de jardin, au grand soleil, dans une bonne terre un peu légère, où elle produit un fort bel effet. Ses tiges mourant en automne, il faut couvrir de paille, dit Mordant-Delaunay, l'endroit où restent les racines lorsque les gelées se font sentir. Tout terrain lui con- vient. On la multiplie de semences , plutôt que de pieds * éclatés : cependant, ce mode de propagation , employé avec précaution et au printemps, réussit assez bien. . Cette plante est originaire de l'Amérique septentrio- nale, et se trouve particulièrement en Virginie. Elle À (34) croît aujourd'hui naturellement en Espagne, en Portu- gal, en Barbarie, et même en France, dans un bois, près de Tarbes, département des Hautes-Pyrénées ; aux Antilles, dans les colonies de la Martinique, de la Gua- . deloupe, de Saint-Domingue (Haïu ), ete. On mange, en guise d'épinerds , les sommités de Phytolacca , que les dames créoles recherchent pour leurs calalous. Quel- ques fraudeurs colorent le vin avec ce sue, qui lui donne un goût acerbe et désagréable, Canacrnes PaysiQues. Cette plante à de très-fortes racines épaisses , charnues, divisées en plusieurs grosses fibres de même nature , et qui s’enfoncent profondément en terre. Il s’en élève plusieurs tiges herbacées , très- glabres , striées, hautes de six à sept pieds, souvent de couleur purpurine , divisées en rameaux dichotômes à leur partie supérieure, garnis de feuilles simples grandes, molles , alternes, ovales, aiguës, très-entières;, un peu ondulées à leurs bords, terminées par une pointe calleuse, longues de quatre à cinq pouces sur environ un pouce et demi de largeur : leur pétiole n’a guèreque deux à trois lignes de long. | 1 Lesfleurs sont petites, disposées en épissolitaires, sim- | F4 N , . . x . 4 ples, longs d'environ Six pouces, opposées aux feuilles, F 4 D à portées sur un pédoncule commun, fortementstrié. Cha= cune d'elles a un calice coloré, d’un blanc jaunâtre ou de couleur pourpre, à cinq divisions ovales , obtuses, recourbées en dedans à leur sommet. Les étamines, au nombre de dix, sont ou de même longueur, où même un peu plus longues que le calice. L'ovaire est supé- rieur, muni de deux styles très-courts. Le fruit consiste (35) en une baie d’un noir bleuàtre, composée de dix à douze loges relevées en bosse, et disposées .circulaire- ment , contenant des semences à demi orbiculaires, et attachées à un réceptacle central. Les pédoncules parti- culiers sont longs d'environ trois lignes, simples, épars, ouverts, munis à leur base de petites bractées su- bulées. ANALYSE cHimiQuE. Le suc propre de cette plante est d'un très-beau pourpre; il produit un extrait amer ét astringent ; plus une partie colorante dont on retire une très-belle laque. Je connais un fabricant de fleurs artifi- cielles, à Paris, qui fait un secret de cette préparation, au moyen de laquelle il rivalise avec la nature pour le rose tendre et léger de la reine des fleurs. Propriétés mépicinazes. Le suc de la racine offre à la médecine un purgatif assez énergique. Cette plante, quoique très-âcre, est employée extérieurement dans les cätaplasmes anodins. L'usage interne en est suspect, quoique plusieurs auteurs recommandent le suc de ses baies comme purgatif. Avant la découverte de l’applica- tion de la ciguë dans le traitement des cancers et cer- taines maladies chroniques, on employait celui du Phy- lotacca qu'on appliquait sur ces uleères ouverts, après lavoir étendu sur des feuilles de la même nee mais dans ces cas l'extrait de cigu est préférable. MonE D'ADMINISTRATION. r suc des baies de Phyto- lacca purge à la dose d’une once. 4. Fleur entière. _2. Étamines. . Graines. 21. 4 _ POURPIER DES BOIS. (37): POIVRIER À FEUILLES OBTUSES. ( Rafraïchissante aqueuse.) Synonyme. Vulg. Pourpier des bois, dés savanes; Petite Queue de Lézard ; Quiè à Zanoli. Piper obtusifolium, foliis obovatis, enerviis. Lin., Diandrie Trigynie.— Jussieu, fa- mille des Orties. — Piper foliis obovatis, enerviis, subcar- nosis:— Lam., Illustr. Geu., pag. 81, n° 377. — Saururus humilis, folio carnoso, subrotundo, Plum. Amer.;,,534, tab. 70.—En anglais, Purstane ; en portugais, Beldroega ; e agnol, F’erdologa ; en caraïbe, Chibouloue. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES pEs Porvriens. Genre de plantes dycotylédones , à fleurs incomplètes, ayant du rapport avec les Orties. Il renferme des arbustes et des herbes, la plupart grimpans, dichotomes, à rameaux presque articulés. Les fleurs sont alternes, ou opposées aux feuilles , disposées en un chaton étroit , allongé. Le caractère essentiel de ce genre est d’avoir des fleurs réu- nies en un chaton filiforme ; point de calice, ni de co- rolle ; deux anthères presque sessiles ;‘une baie à une seule semence. x - CanAcTÈRES PARTICULIERS: Fleur en chaton; spadice Glifétie rme ; couvert de fleurs rarement environnées d’une Tow u V.— 79° Livraison. 4 (:38:) _spathe; calice ou corolle nuls ; deux anthères à la base Ï de l'ovaire ; style nul ; trois stigmates hispides ; une baie monosperme ; feuilles ovales sans nervures. Histrome narurezze. Le nom latin piper dérive d'un mot indien ; celui de saururus vient de deux mots grecs, - cavuæ, lézard; ous | queue; de la forme du chaton. Quoique ce Pourpier soit très-commun , et qu'il n’ofire à l’œil rien de remarquable, il n’en est pas moins ré-. cherché par les Créoles pour mettre en salade eten @ Jalou.,«, Le. don, d’une plante utile, a dit Bernardin de u Saint-Pierre , me,parait plus précieux que Ja découverte d'une-mine d'or, et un monument: plus durable qu'une - pyramide. On ne doit pas dédaigner de décrire ce que la nature n’a pas dédaïgné de former. L'étude de la na- À ture nous dédommage de celle des hommes ; elle nous 4 fait voir partout l'intelligence de concert avec la bonté divine. » On peut appliquer ces éloges à ce Pourpier | modeste, Saururus humilis , qu’on trouve communément + dans toutes les plagés sablonneuses. Caracrères-Pavsiques. Cette plante pousse de ses Ta* eines, des tiges épaisses’, charnues , d'environ un pied de. haut; rameuses., garnies.de feuilles alternes ; épaisses) succulentes, ovales; obtuses ; rétrécies à leur base; longues d'environ deux: pouces sur un de large, à ner vures peu apparentes, munies de quelques points trans parens lorsqu'on. les examine au soleil ; les pétioles sont ‘ Courts et charnus. " Les épis sont terminaux, Presque solitaires, 1785" droits; pédonculés; étroits, cylindriques, obtus,-1056 | qe (39) : de deux à trois pouces, de la shoes, dus tuyau de plume d'oie, j % On rencontre le Poivrier à feuilles obtuses, solos on donne le nom de Pourpier des bois, parce qu'il a beaucoup dè rapports avec le Piper portulacoïdes , dans toutes les forêts des Antilles, sur les troncs d'arbres abattus et sur les rochers mousseux. Jacquin a donné à ces deux espèces l’épithète obtusifolium, Anazyse cimiQue. Ce Poivrier fournit de l’eau en abondance, sans odeur et presque sans saveur, sinon une très-légère acidité mêlée à du mucilage et à un prin- . cipe amer que détruit la cuisson ; He: contient aussi un peu de nitrate de potasse. Propniérés mÉpicinaLes. Le suc récent de toute la plante est doué de propriétés rafraïchissantes , tempé- rantes et laxatives ; c’est pourquoi on le prescrit dans tous les cas inflammatoires, surtout dans l’entérite, la népbrite , dans les affections bilieuses et les maladies des voies urinaires. On l’ordonne avec beaucoup d’avan- tages dans le scorbut, en raison de ses parties consti- tuantes. Poupée-Desportes faisait appliquer dans la dys- senterie, comme cataplasme rafraîchissant et astrin- gent, deux poignées de ce Pourpier qu'on avait fait bouillir dans du vinaigre. Le docteur Chevalier, autre praticien à Saint-Domingue, recommandait les feuilles de ce Poivrier en épithème dans les céphalalgies : on le renouvelait d'heure en heure. Il assure que ce topique excite la transpiration de cette partie. Une médication barbare , mais qui réussit, est celle-ci : qu’un individu éprouve aux colonies une suppression de transpiration , : (40). on emploie l'épithème cité, et on plonge le malade : dans l’eau froide, après lui avoir donné à l'intérieur | quelques tassées d’infusion aromatique. Son usage, comme aliment , est très-salutaire. Move »’anminisrrarton. Le sue de Pourpier se donne depuis deux jusqu’à quatre onces; on peut l’aciduler avec le jus de citron et l’édulcorer convenablement. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TREIZE- La plante est réduite à moitié de sa grandeur. FE d14. Theodre Dercourtals Pine. l'éree drug. AMARANTE EPIVEUS A] se AMARANTHE ÉPINEUSE. (Rafraichissante aqueuse.) Synonyme. Vulg. Blette épineuse , Épinards marrons épi- neux. Brède du Malabar. — En caraïbe, Coety. — Amaran- thus spinosus, racemis pentandris, eylindricis, erectis, axillis spinosis. Lin., Mill. Dict., n. 10. Monæcie Pentan- drie.— Tournefort, Rosacées. — Jussieu , famille des Ama- ranthes.— Amaranthus indicus, spinosus , spicâ herbaceä ; Herm. Lugdb. 31, tom. 33. — Blitum spinosum , Rumph.. Amb. 5,p. 234,t. 83, f. 1. — Blitum americanum spi- nosum, Raj. Hist., p. 199. — Amaranthus aculeatus ,, Plumier.. Caractères cénéniques. Genre de plantes à fleurs in- complètes , de la famille du mème nom , ayant beaucoup de rapports avec les Passe-Velours et les Amaranthines, comprenant des plantes herbacées à fleurs monoïques , | fort petites, nombreuses et colorées plus ou moins for- tement, mais dont la teinte est triste et peu vive; ca- lice ordinairement coloré , découpé profondément en. plusieurs parties , et souvent accompagné d’écailles à la base ; étamines définies ; un style ; un stigmate ; capsule. ( 42) polysperme, s’ouvrant circulairement ou perpendicu- Jairement en plusieurs valves , ou se déchirant. Canacrères parricusrers. Fleurs monoïques. Fleurs mâles, calice. à trois ou cinq divisions profondes , per- sistantes, aiguës ; trois ou cinq étamines. Fleurs fe- melles mèlées avec les mâles ; calice, idem ; trois styles simples ; capsule membraneuse, s’ouvrant circulairement ou se déchirant , uniloculaire ; une graine lisse , lenticu- laire. : CARAGTÈRES DE L'ESPÈCE. Grappes pentandriques, €y- lindriques, relevées ; aisselles épineuses, (Annuelle.) Hisrome Narureie. Le nom Amaranthe dérive des deux mots grecs , agapous, je brille, et a0os, fleur. Cette plante est recherchée par les Créoles pour leurs calalous; on la mêle aux bouillons rafraichissans, et on la mange en guise d’épinards. Caracrènes paysiQues. La tige de cette plante est haute de deux à trois pieds, rameuse, lisse, un peu striée , verdätre, quelquefois légèrement teinte de rouge , feuillée , et munie, à l'insertion de chaque feuille, d'une couple d’épines stipulaires, longues de trois où quatre lignes. Les feuilles sont ovales , émoussées à leur sommet ; portées sur d'assez longs pétioles , vertes en dessus, et marquées en dessous par des nervures blan- châtres assez apparentes. Ces feuilles sont fort petites ; ou au moins d’une grandeur moyenne, relativement à celles des autres espèces. Les fleurs sont disposées en épis verdätres, droits, terminaux et axillaires, On re- (43 ) marque entre les fleurs des écailles en alène et spinu- liformes. On trouve à Amboine, à Ceylan, en Éinérique et aux Antilles, une autre espèce appelée Æmaranthus in- dicus , spinosus, spicä purpurescente ; Tourn. ; 236. ANALYSE CHIMIQUE. L’Amaranthe épineuse agit sur les voies urinaires, et favorise la sécrétion des urines par le nitrate de potasse qu’elle contient. ProPriéTÉs MÉDiciNALEs. L’Amaranthe épineuse jouit aux colonies d’une certaine réputation ; on l'emploie, avec raison, comme humectante, rafraichissante et émol- iente; son suc, pris à la dose de deux onces à quatre, offre un doux laxatif et entretient la liberté du ventre. Cette plante entre dans les lavemens qu’on administre aux femmes en couche et dans la suppression du flux menstruel par irritation de l'utérus. La décoction de cette plante, dans laquelle on a éteint un fer rouge , ou dans laquelle on a laissé séjourner de l’oxide de fer, de- vient apéritive et emménagogue. Mope D'apminisrraTion. On donne le suc exprimé de l'Amaranthe épineuse à la dose de trois onces ; on l’é- dulcore avec le sirop simple ou le sirop d’orgeat; on administre en décoction , et jamais en infusion. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATORZE. La plante est réduite de moitié. LS AN: VAR ANA AAA AAA v A AAA M ACACIE À FRUITS SUCRÉS. (Rafraichissante aqueuse. ) Synonyme. Vulg. Inga. Pois sucrier. Pois sucrin. Tamarins doux. Grisgris. Pois doux à feuilles par paires, Arbre à chauffer les fourneaux. —Arbre à cendres. — Mimosa inga- Lin., Polygamie Monœcie. — Tournef., arbres monopé- tales. Acacia.— Juss., famille des légumineuses. — Inga : flore albo finbriato, fructu dulci, foliis conjugatis, costà alatâ. Plumier, vol. 7, pag. 69. — En caraïbe, Inga, Bay- roua, Alakoaly. — En anglais, Inga. — Arbor siliquos® Brasiliensis. Sloan. Ord. class. 20, sect. 5. Caractères céÉnériQuES. Genre de plantes de la famille des Légumineuses, qui comprend un grand nombre d’es- pèces d'herbes, ou arbres, ou'arbrisseaux, ayant les feuilles une ou plusieurs fois ailées, sans impaire, et parmi lesquelle son rencontre les Sensitives. Fleurs po- Tygames , dans les hermaphrodites. Calice à cinq dents; corolle tubuleuse à cinq dents ; étamines nombreuses, monadelphes ; légume uniloculaire , polysperme ; graines arillées ou enveloppées dans une pulpe. Dans les mâles, idem; pistil nul. Caracrënes panricurigrs. Feuilles simplement pin- PC 3 Le + ,% à * s ® LI “ Li - + 2 € LI & é » % + " « - L2 LA ES x Ve < » ri & “ + cs PTT LE A Theodore Descourhils Fine . Perée Jeu. JAMBOSIER POMME-ROSE. (45 ) nées , à cinq paires de folioles ; sans épines ; pétiole mar- giné, articulé. ( Vivace.) Histoire NATURELLE. Le mot inga vient d’un mot in- dien qui signifie doux. Ce bel arbre toufflu, l'espoir et, l'abri du chasseur et du malheureux Nègre accäblé de fatigue , aime à ombrager les rivières ; ses racines sont submergées , tantôt par des eaux claires ou limoneuses , tantôt par celles de rivières ou plutôt de ruisseaux, dont les eaux rares ou grossies coulent avec un grand bruit sur des rochers couverts de mousse, ou gazouillent en bouillonnant entre des cailloux de toutes les L de toutes les couleurs. Sous le ciel d'Haïti, où de ses belles ondes L'Esterre baigne en paix des campagnes fécondes, on ne rencontre pas sans énthousiasm e cette magnifique rivière dont le cours est tranquille et les eaux si lim- pides , qu’on y voit distinctement, à une profondeur de quinze à vingt pieds, des forêts de plantes de cinq à six pieds d’élévation et semblables à des arbres ; on y suit de l’œil divers poissons, des crustacés, des tortues , et des caïmans qui sont à leur poursuite et se jouent entre ces plantes. C'est un spectacle ravissant. Quel délicieux repos pour le naturaliste que les rives fleuries et boca- gères de ce fleuve , qui entretient autour de lui des mil- liers de plantes et de fleurs de toutés espèces, de toutes. couleurs, qui prennent toutes les formes et. composent” des guirlandes élégantes balancées deux fois le jour par la brise du matin et celle du soir, qui embaument l'air de leurs parfums ! Enfin, le bonheur pur et indicible de (46) que goûte en paix le voyageur ami de la nature est inap- ‘4 préciable et ne peut être goûté que par lui. ( Voilà pour l'amant de la nature; voyons aussi pour celui de Ja beauté.) « Le murmure des sources , dit Bernardin de Saint-Pierre, le beau vert des flots marins, le soufile toujours égal des vents, l'odeur parfumée des velou- üers , cette plaine si unie, ces hauteurs si bien ombra- gées, semblaient répandre autour de moi la paix et le bonheur, J'étais fâché d’être seul ; je formais des projets; mais du reste de l'univers ; je n’eusse voulu que quelques objets animés pour passer là ma vie. » Il semblait ap- peler celle qui lui faisait chérir l'existence , et lui dire : Vois ce Sucrin épais Que baigne une onde qui murmure, Là, sans témoins, sous la verdure, Nous pourris respirer le frais. } 1 : 1 1 | 1 " Le Sucrin, indé mment de ses fruits doux , four- nit un bois qui se Un excellent combustible destiné à chauffer les fourneaux, puis des cendres de bonne qualité. Caractères PaysiQues. L’Inga est un grand arbre à racine chevelue ; fibrense , grosse et traçante ; son écorce est grisâtre, le liber rouge et âcre, le bois blanc et dur ses feuilles sont simplement ailées, et ont trois à cI0{ is | de folioles fort grandes, surtout celles du s0m- met , qui ont souvent plus de six pouces de longueur, €t sont larges d'environ trois pouces; ces folioles sont ovales, lancéolées, entières, lisses , et d’un vert foncé en dessus» nerveuses, un peu velues ; et d'un vert clair en dessous; * (47) et disposées par paires sur un pétiole commun, qui est. ailé et articulé , c’est-à-dire bordé de chaque côté d’une membrane qui commence et finit dans chaque entre- nœud ; d’un goût âcre ; les fleurs sont grandes, le calice d’un vert sombre, et la corolle d’un vert pâle ; elles sont disposées , vers le sommet des rameaux, en bouquets médiocrement garnis ; elles ont chacune un très-grand | nombre d'étamines ; leur pisül devient une gousse ar- quée d'un vert jaunâtre, longue de cinq à six pouces, charnue , cannelée, et qui a deux faces opposées, en- foncées en canal dans toute leur longueur. Ce fruit ren- ferme une matière spongieuse, blanchâtre, sucrée, et dix à quinze semences noires et irrégulières , contenues dans un pareil nombre de loges. Chaque graine est bi- ; lcbée, d’un goût äâcre, revêtue d’une pellicule blan- châtre. ANALYSE CHIMIQUE. On retire des écorces , des feuilles __et des graines, un principe amer et légèrement aroma- tique , du tannin , une espèce de cachou , de la gomme, de l’alumine et de la chaux. Propriérés mÉDicinALEs. La pulpe des fruits de l'Inga est douce et rafraichissante ; on l’associe aux plantes de même vertu pour les tisanes. La décoction des feuilles et des écorces est employée en lavement dans les dys- senteries chroniques. Cette même décoction, très-rap- prochée, s’ordonne en injection contre les pertes ut rines ; On la pratique avec des fomentations pour les des- centes de matrice et la chute du rectum. L 7 Mons D'apminisrraTion. La pulpe des gousses se pres. < Nr = crit à la dose d’ une à deux onces pour une pinte | quide ; celle des feuilles et de l'écorce est d’une poignée pour une pinte d’eau, qu'on laisse plus moins réduire , suivant le cas et le besoin. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUINZE La plante est réduite au quart de sa grandeur. . Gousse, ou #solique. 2. Graine. PL. nb. Fheodore Percourähk Pine . INGA SUCRIN. (49) AAANA AS AAA AAA AAA SAS PAR \ JAMBOSIER A FEUILLES LONGUES. (Rafraichissaute aqueuse.) SxnoNymiEe. Pommier rose. — Pomme rose. — Jam-Rosade. —Jambosier domestique. — Eugenia Jambos. —Lin., Ico- sandrie Monogynie.—Juss. , famille des Myrtes. — Eugenia foliis angusto-lanceolatis integerrimis, peduneulis ramosis, terminalibus , Poiret. — Persici ossiculo fructus malaccensis ex candido rubescens. Bauh., pin. 441. — Prunus malaba- rica fructu umbilicato pyriformi Jambos dicta, minor. Rai. Hist., 1478.— Malacca-Schambu. Rhéed. Mal. 1, pag. 27, t. 47. — En portugais, Jambeyro.— En espagnol, Rosatro de Jambu. CarACTÈRES GÉNÉRIQUES. Genre de plantes à fleurs polypétalées de la famille des Myrtes , comprenant des arbres et arbrisseaux à feuilles simples et opposées , et à fleurs pédonculées , soit latérales , soit terminales, d'un aspect souvent agréable , auxquelles succèdent des fruits bons à manger dans quelques espèces. Le caractère es- sentiel de ce genre est d’avoir un calice supérieur à quatre divisions , quatre pétales ; un grand nombre d’é- tamines , un drupe couronné et uniloculaire. Caractères PARTICULIERS. Calice quadrifide ; corolle tétrapétale ; un style; étamines indéfinies ; un drupe à ( 50) une ou deux noix. Feuilles très-entières ; pédoncules ra meux, terminaux. (Vivace.) Histoire naTurELLE. Le Jambosier est originaire des Grandes-Indes , d’où il a été transporté aux Antilles et » dans les colonies américaines. Sous le ciel brûlant de la | zône torride , il est couvert de fleurs et de fruits presque toute l’année ; mais en Europe , dans les serres chaudes, il ne développe ses belles fleurs qu’en juin et juillet, et ne donne ses fruits qu’en septembre et octobre. Cepen= dant, feu M. Thouin pensa que cet arbre pourrait s'at- climater dans Jes pays méridionaux de la France, et augmenter le nombre des arbres fruitiers. On en voit de très-beaux dans les serres du château de Voisin, près Rambouillet, appartenant à M. le comte de Saint- DE à dier. Les Iodiens du Malabar se couronnent des fleurs et des fruits du Jambosier, dans l'espoir..de: se rendre | favorable leur dieu Wistnou et d’apaiser sa colère. Le Jam-Rose donne un bel ombrage ; il s'élève peu; se. fleurs et ses fruits ont le doux parfum d’un bouton de rose; La pulpe des fruits est aqueuse, sucrée et légère- ment odoriférante. On voit avec peine que le genre Eu- genia cache dans sa racine et les semences de l'espèce Jambolifera un poison terrible ; malheureusement trop connu des Nègres. Les chasseurs, altérés en: gravissant les mornes escarpés et rocailleux , cueillent avec-empres- sement le savoureux ananas, Je jam-Rosade et le frait carminé de la raquette (cartus opuntia ), et, se rendant auprès d’une cascade, d’une fontaine ou d’un ruisseau, qu'on rencontre à chaque pas dans ces belles contrées» ils. y.expriment,, dans leur tasse de:coco, le suc de ces fruits, qu'ils étendent avec Veau limpide qui murmuré (5) à Luis pieds; partout ils ont à louer la bonté du Dieu de la nature. Un pur nectar de l’amphore a coulé : Ï1 réunit au parfum de la rose Le vif éclat des plus fraiches couleurs. à Mizevoye. ) CarAGTÈREs raysiQues. Ce Jambosier, dans son pays natal, s'élève à vingt-cinq ou trente pieds, tandis que dans les serres il ne dépasse pas la hauteur de quinze pieds ; ses feuilles sont opposées , lancéolées , coriaces, persistantes, d’un vert foncé. Les fleurs sont d’une agréable blancheur fouettée de carmin, disposées par groupes, et placées à l'extrémité supérieure des ra- meaux ; elles ont un calice à quatre divisions, quatre pétales arrondis ou en cuiller, des étamines nombreuses trois fois plus longues que les pétales , et un ovaire adhé- rent au calice, surmonté d’un style qui dépasse la lon- gueur des étamines; ses fruits sont des baïes à peu près de la forme et de la grosseur de prunes de reine-claude s dont la chair est un peu ferme , d’une saveur légère- ment acide, combinée avec le parfum de la rose et très- agréable au gout. Il y a beaucoup de variétés dans le genre Jambosier. Les fruits aussi diffèrent par la gros- seur et la couleur : dans les unes, les baies sont rouges ou rougeûtres et un peu grasses, d’autres sont blanches et plus petites. Ils renferment un ou plusieurs noyaux à Coque mince et fragile, recouvrant une 4mande d’une Saveur âcre et aromatique. ANALYSE cHIMiQuE. La pulpe du fruit contient de. l'eau, du “E à Sa à d'acide fan principe” a ù matique. | L’ ae renferme une huile. narcotique: sucre, un liniment qu'ils sent comme propre à guérir les dartres et autres à tiens cutanées. La noix des fruits est employée if in] demment pe les guérisseurs, dans les derniers le ténesme, une potion Fonte de suc de Pommes- Roses, de lait, de gingembre et de suc de citron, quis comme acide, neutralise les effets délétères de l’a de Jambosier. + + a Fruit ouvert. 2. Graine ouverte. 2 17 PHARNACE À FEUILLES DE PAOUERETTE. PHARNACE À FEUILLES DE PAQUERETTE. ( Rafraïchissante aqueuse. ) È $ Srnonvure. Vulg. Alsine, ou Mouron blanc. Pharnaceum _ bellidifolium. Lia., bainirie trigynie. — Juss., famille des Caryophyllées. — Pharnaceum foliis ovato-spathula- tis; caule nudo; racemis paniculatis, | multoties dichotomis, | + Poiret. —Alsini afinis, foliis bellidi minoris, caule nudo, * Sloan. Jam. Hist® vol. 1, tab. 129, fig. 2. — Alsine foliis D osilibus, Plans. Amer. , p.12, tab. 21, fig. 1. — Pharnaceum spathulatum. Valb. — Pine auriculæ- ursi Ru. Plum. Catal., p. 7. CaracrÈres cÉNÉRIQUES. Genre de plantes à fleurs in- complètes, de la famille des Caryophyllées, et qui com- agi prend des herbes dont les feuilles sont souvent verti- cillées , les fleurs axillaires ou terminales. Le caractère essentiel consiste en un calice divisé en cinq folioles ; point de corolle; cinq étamines ; trois styles ; une capsule à une loge, et trois valves polysper mes. e CarACTÈRES pAnTIauxt E f e à cinq divisions co- lorées; corolle nulle; € 1 nes ; trois styles ; cap- sule à trois loges, polysperme, title feuilles radi- cales , larges et spatulées ; tiges nues. Doroiss NATURELLE. - À nom de Pharnaceum est. ce- Tour V. — 80° Livraison. 5 (54) ke lui d’un roi de Pont auquel on a dédié ce genre. Cette … plante sert aux Colonies ‘à nourrir les oiseaux qu'on. élève en cage , et qu’elle rafraîchit. Parés d’un plus beau plumage , mais privés du chant harmonieux de nos oï- seaux d'Europe, ces tristes esclaves mènent la vie la, plus monotone dans leur ennuyeuse captivité , qu'ils ne cherchent même pas à charmer par leurs chants. L’Al- . sine se trouve dans les deux Amériques sur les terrains cultivés. Canacrènes PaysiQues, Les racines de cette plante sont dures, un peu ligneuses, grêles, roussâtres en de- 4 hors, presque simples, tortueuses et fibreuses vers leur 4 éxtrémité. Les feuilles sont toutes radicales > ovales, spatulées, glabres, rétrécies en pétiole à leur ba tières à leurs bords, arrondies à leur- breuses et disposées sur la terre en roseti blables à celles de la Res com au moins s trichotéais à sa base, dichotôme à ses. autres s di- | visions. Ces ramifications sont linéaires , garnies à leu”. base de deux bractées écailleuses . blanchâtres , extrè- | mement petites , opposées, transparentes. Les pédon- cules propres sont capillaires, simples, terminés par unê fleur ‘blanchätre , dont le calice est à cinq folioles pe- tites , fe peu nos extérieurement, blanches ss érieur que sur les bords , obtuses , contenant cinq 1 dont les filamens sont pres courts que le | jé “has £ x pa : à ; VE NALYSE CHIMIQUE. Le suc exprimé, étant évaporé ( 55 jusqu'à siccité, contient une matière animale soluble dans l’eau et insoluble dans l'alcool que le tanin préci- pite, un peu de nitrate de potasse et un léger acide. Prorrtétés MéÉpicinAzrs. Le suc du Pharnace est ré- solutif et rafraichissant comme le pourpier. On l’em- ploie , à l'extérieur, contre les ophthalmies aiguës, ac- compagnées de douleurs de l'orbite. On le prescrit comme tempérant dans la phthisie nerveuse, et l’on voit souvent les malades épuisés ou affectés de marasme re- couvrer leur santé. Il paraît, d’après le rapport qui m'a été fait par des praticiens français et espagnols , que le suc de cette plante modère le flux excessif des hémor- ss roïdes. ù Poupée-Desportes recommande l’usage du cataplasme es d’Alsine , de laman, de gombo, de verveine, d'anagyre et d'absinthe bâtarde , de chaque deux poi- é “e eau , quantité sufisante pour un cataplasme émol- lient et résolutif. Move p’Apminisrrarion. Le suc de la plante est pres- crit depuis une jusqu’à deux onces. La dose de l’herbe fraîche est de deux poignées pour un cataplasme. EXPLICATION DE LA PLANCHER TROIS CENT DiX-SEPT. # “À Le dessin est un peu réduit. 1. Fleur grossie. 2. Fruit entier. ns les inflammations du bas-ventre : Prenez (56) 3. Fruit coupé par le milieu. 4: Graincs de grosseur naturelle. 5. Graine vue au microscope. 6. Feuille de grandeur naturelle. CALEBASSIER COMESTIBLE. CALEBASSIER COMESTIBLE. (Rafraïchissante aqueuse. ) ss SYNONYME. Crescentia edulis caule arboreo ; foliis cuneato- nceolatis, angustis, confertis ; fructibus solitariis ; €lon- gatis, angulatis, tuberculatis; seminibus minutis. Desv., Journ. de Bot. , 4 p- 113.— Tussac, Dict. des Se. natur., vol. 6, p. 3 Lie. Didynamie angiospermie. — Jussieu, famille des Solanées. CaRAGTÈRES GÉNÉRIQUES DES CaLevassiers. Genre de plantes à fleurs monopétalées, de la division des Person nées, comprenant des arbres d'Amérique dont les feuilles _ sont simples et alternes ou par paquets , et dont les fleurs irrégaiene produisent des fruits charnus. Calice cadue, à deux divisions égales, arrondies; corolle irrégulière, à tube gibbeux, à à limbe à cinq divisions inégales, dentées, sinuées ; quatre étamines didynames, quelquefois cinq; un sigle; une baïe solide, à une loge polysperme ; graines biloculaires. CaracrÈères Panricuciens. Fruits anguleux, couverts de tubercules , rapprochés de l'extrémité des rameaux. & À . $ . Eisrome narurezze. Cetarbre, originaire du Mexique, A à . . LORS à j croit maintenant aux Antilles où il s’est naturalisé. On ee nombre de semences très-petites, qui n'ont pas (58) ÿ mange ses fruits en potage et en ragoût. Ces arbres, en Europe, ne peuvent supporter l'air libre et doivent être toujours tenus en serre. On les multiplie de reje- tons et de graines fraîches; ils demandent uné bonne terre et de fréquens arrosemens. CanacTères ruysiques. Cet arbre , de moyenne gran deur, mentionné par Thierry de Menonville , dans son Voyage à Guaxaca, n'avait été décrit par aucun bota- niste. D’après quelques notes de M. de Tussac, M. Des- vaux en a formé une nouvelle espèce , dont les feuilles ont la même forme et la même couleur que celles du Crescencia Cujete; mais elles sont beaucoup plus petites et très-rapprochées vers le sommet des rameaux. Le 4 fruit est anguleux, couvert de tubercules , comme celui du cacao, long de dix pouces sur deux et trois de dia ! mètre; revêtu d’une écorce mince, flexible, contenant chair un peu ferme, dans laquelle sont placées un deux tiers de ligne de diamètre , ce qui distingue d'au #4 tant mieux l’espèce des autres been connus , dont les graines ont plusieurs lignes de diamètre. Ces fruits sont sains , nourrissans et un peu rafraichissans ; on les mange cuits, apprètés de diverses manières ; ils se ven” ( 59 ). dent à Campèche, dans le marché public. On le cultive dans les bosquets de Quicatlan , où il croît dans les haies nombreuses qui environnent toutes les cultures de cette ancienne capitale de l’État du même nom. (Ency.méth.) On en trouve beaucoup à présent dans toutes les An- tlles. ; “ Anaryse cHimiQue. La pulpe du Calebassier comes- tible contient beaucoup d’eau légèrement astringente, une matière verte insoluble, de la gomme et du tannin. Propnrérés méDiciNaLes, Les praticiens des Colonies regardent la décoction de cette plante comme rafrai- chissante et laxative , et ils l’'ordonnent pour apaiser l’ar- deur de la fièvre et les douleurs de la néphrite; ils l'emploient dans les bouillons de veau et de poulet , pour ce genre de maladie. Je respecte infiniment l’auto- rité de tous les anciens praticiens des Antilles » Mais jé doute fort qu’une plante qui contient du tannin et un extrait astringent puisse être appliquée comme rafrai- chissante. Je ne fais donc qu'indiquer ce Calebassier avec les vertus bénévoles qu'on a bien voulu lui ac- corder, en engageant néanmoïns mes confrères à les étu- dier et à ne pas perdre de vue une espèce dont on peut tirer quelques avantages comme substance médicamen- teuse et comme aliment. : Mope p'aominisrrarion. La pulpe est la seule partie fruit que lon énplaét surtout la partie aqueuse, cest évidem mment délayante. LE. Hg SEE 7 déc free wonseré le re o 4 “+ "4 à) ENQUILELE ni AU AOÛ \ U . ROSTI 4) ROSEAU À QUENOUILLES. (Rafraichissante aqueuse. ) Synonyme. Vulg. Canne d’Inde , canne de Provence , Roseau à larges feuilles et à grappes. PL. — Arundo donax. Lin., Triandrie digynie. Juss., famille des Graminées. Tour- nefort, fleurs à étamines. — Arundo indica , laco nica, ver sicolor. Moris., Oxon.; Hist. 3, pag. 219, $ 8, tab. 8, fig. 9.—Arundo versicolor. Miller. Dict. , n°3. — Fe é palustris et vulgaris, Poupée-Desportes. — Canna indica. Clusii. Rar. Plant. L rv, cap. 54. — Arundo latifolia fructu echinato. — En caraïbe , Jacapé Manboulou ; en malaba- ‘rois, Meeru. . Caracrères GÉNÉRIQUES. Genre de plantes monocoty- lédones , à fleurs glumacées , de la famille des Grami- nées, ayant du rapport avec la canne à sucre, et com- prenant des herbes dont les chaumes sont la plupart fort élevés , épais; les feuilles larges , les fleurs disposées en une ample panicule munie de poils touffus. Le ca- ractère essentiel de ce genre est d’avoir un calice nu, bivalve , contenant une ou plusieurs fleurs environnées ee. de poils à leur extérieur. Fleurs polygames, la supé= rieure hermaphrodite, ayant glume ou bäle à deux . valves sans arête, entourées de soie à leur base. (62 ) Caracrères PArricuzrers. Calices quinquéflores ; pani- cule diffuse ; chaume ligneux. | Hisrore narureize. Ce Roseau utile, commun en Amé- rique et qu’on a naturalisé dans les pays méridionaux de l'Europe, y croît naturellement , mais on le cultive en raison des avantages qu’on en retire, et, quoiqu'il ne | fleurisse pas partout , il produit du moins, par ses dra- gcons , des chaumes très-forts que l’on emploie à faire des treillages d’espaliers qui durent fort long-temps, ou | des échalas, pour en ceindre les habitations. Ces Ro- seaux sont aussi d’un grand usage pour la pèche au filet et à la ligne. En Guiane et aux Antilles, on les em- ploie pour latter les toits, pour palissader et fermer les cases ; les plus petits servent à faire des flèches ; enfin, ces Roseaux fournissent de fort jolies quenouilles et des Cannes aussi légères qu’élégantes, que l’on enjolive, dit Poiret, en les environnant avec des découpures de par pier oubien avec des feuilles de persil; on expose alors ces cannes à la fumée, les parties découvertes se noircis sent, les autres restent blanches. Ces Roseaux , ainsi travaillés, ornent en Europe la pannetière du berger; souvent aussi, en Amérique . on voit sur les bords des rivières , à l'ombre des bambous silencieux, le hattier (gardien d'animaux) occupé à jouer du ranza (espèce de : guitare) pour charmer ses loisirs, ou à tresser des à feuilles de lantanier, FETE puyé sur son bâton noueux , ercail, le chevriér : joyeux, roseau , module un air rustique. (DE Vazory.) (63). On fait encore avec les tiges de ces Roseaux des étuis à cure-dents, des chalumeaux , des hanches de haut- bois , de clarinette et de basson. Les reje tons tendres du Roseau à quenouilles peu- vent se manger; les Sauvages de la Guiane emploient les cendres de ce Roseau pour guérir le pian. Dans les jardins paysagistes, ce Roseaü est devenu précieux pour décorer les parties humides. J'aime à voir le zéphir agiter dans les eaux Les replis ondoyans des jones et des roseaux. ( CoLARDEAU. ) « Les feuilles des plantes aquatiques , a dit Bernard u de Saint-Pierre, paraissent propres, par leur extrême mobilité, à renouveler l'air des lieux humides, et à pro- duire , par leurs mouvemens, certains RES Telles sont les feuilles des Laiches et des Roseaux, qui se remuent sans qu'on s’aperçoive du moindre vent. Il est à remarquer aussi que ces plantes sont la plupart aro- matiques , et comme destinées à neutraliser ou au moins à affaiblir le méphitisme des plages marécageuses; elles fournissent , de plus, un abri salutaire aux pois- sons des rives qui viennent se Sec sous leur om- brage. Le mot Donax vient du mot grec dovéæ , “dés à moveo. BÉRE Comme ce Roseau, en Europe coupe en octobre toutes les tiges, | récaution ne de la litière longue; mais souven Ê végéter, pendant suffit pas, et l’on est forcé de le fa re * = 64) À l'été, dans de grands baquets qu’on me dant l'hiver. : CarAGTÈRES PHYSIQUES. On voit par tout ce qui pré- cède que ce Roseau est un digne présent du Créateur \ pour les besoins de homme : c’est, sans contredit, le . plus beau et le plus utile que l’on connaisse. Il doit ce w double avantage à la hauteur, à la dureté et à la légèreté de ses chaumes, ainsi qu’à la grandeur et à la couleur presque argentée de ses panicules. É. Ses racines sont grosses, longues, charnues, blan- châtres , très-épaisses ; elles s’enfoncent assez profondé- . ment et s'étalent au loin ; elles ont une saveur agréable et douce, et poussent plusieurs tiges hautes de huit à. neuf pieds , plus grosses que le pouce ; fortes , presqué ligneuses , articulées , fistuleuses , très-lisses , d’un blanc jaunâtre, garnies de feuilles peu distantes, disposées sur deux rangs, très-longues, larges au moins de deux pouces ; d'une couleur glauque, très-lisses , striées, un peu réfléchies, planes, fermes, épaisses, point rudes à leurs bords. L'orifice de leur gaine est nu , marqué sOu- vent d’une tache roussâtre : le plus souvent ces feuilles sont rubanées. Les fleurs composent une belle panicule terminale a droite, touffue, dont les ramifications , disposées pal verticilles paniculées, sont rudes , verdâtres et angu= leuses. Les fleurs sont très-nombreuses; leur calice “contient de trois à cinq fleurs ; ses valves sont presque égales, allongées, aiguës, aussi longues que l’épillet ; celles de la corolle sont velues , oblongues , acuminées- (ÆEncycl. méth.) + (65) [MIQUE. Les racines, douces et sucrées, contiennent un suc agréable et fermentescible , plus un arôme particulier, du mucilage et de la fécule. ANALYSE CI Propriétés MÉDIGINALES. Selon Pison, les feuilles de ce Roseau sont rafraîichissantes au deuxième degré, et guérissent certaines affections cutanées étant appliquées sur la peau. Il les vante aussi dans les hépatites , en re- commandant de les réunir à celles du nymphæa. Poupée- Desportes donne comme apéritive et diurétique la racine de ce Roseau, qu'il associe aux fleurs de martynia, aux racines de mapou, de la grande ortie , aux feuilles de la liane à persil et de l'herbe à bouton, espèce de grat- teron. Le docteur Chevalier prescrivait la racine de ce Roseau dans les tisanes, contre les gonorrhées et les inflammations du bas-ventre et des voies urinaires. On compose , avec les barbes du panache , un onguent fort estimé contre la brûlure. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT DIX-NEUF. La plante est réduite de moitié. 1. Racine. 2. Fleur. ( 66 ) AMARANTHINE GLOBULEUSE. (Rafraïchissante aqueuse. ) Synonxure. Vulg. Immortelle pourpre ou violette, parce que ses fleurs se dessèchent difficilement, Toïdes, Tolides.— Gompbrena globosa. Lin. entandrie digynie. — Tour2.; Amaranthoïdes. — Jussieu, famille des Amaranthes. — $ Gomphrena caule erecto, foliis ovato-lanceolatis, capitulis solitariis, pedunculis diphyllis. Lin., Hort. Cliff.— Amaran- thoïdes lychnidis folio, capitulis purpureis. Tourn., 654. — Fios globosus. Rumph., Amb., 5, p. 289, t. 400» fig. 2. — Wadapu, Rhéed. Mal., 10, p. 73, t. 37. — Ca- ‘raxérou, Vaill., Act. Paris. , 1722, p. 263. bractées ; Got étamines à filets réunis en cylindres style; deux stigmates ; capsule monosperme , S’OUVr: circulairement. CarAcTÈREs PARTICULIERS. Tige redressée ; feuilles * de PL. 82e. Thandore Parcours Prec. AMARANTHINE GLOBULEUSE, ovales, ncéolége) pétales rudes, velus ,n se drique à cinq dents; têtes solitaires; pédoi cules dy- | phylles. (Annuelle. } ; Hrerome NATURELLE: L’Amaranthine ‘globulense est châssis, ou sous cloct en plaine terre, où. cs quantité de li effet. » Il ya use de ce genre; ses tiges sont hautes d’un Ë droites , articulées , un peu velues , Le de et des rameaux, en ‘tête globuleuse , dont _ la base est munie de deux bractées opposées et sessiles. :s têtes de fleurs semblent sèches et arides au toucher : ‘agréables à voir. ANALYSE cuimique. Les fleurs fournissent servations sur cett geule; : ilm me su a. Fleur. 2. Étamines. 3. Pistil. 4. Graine entière, A 5. Coque ouverte pour laisser voir l’'amande. JA. Far. Ve Ai : ET PT Thentore Dponurhls Ps MELON SUCRÉ VERT. RAA FAN MELON SUCRÉ VERT. (Rafraichissante émulsive.) Synonyme. Vulg. Melon d'Espagne vert. — Cucumis Melo viridis. — Lin., Monoécie syngénésie. — Tourn., Campa- niformes. — Jussieu , Cucurbitacées. — Melopepo foliis integris, fructu viridi oblongo , intüs subviridis, Poupée- Desportes. — En anglais et en espagnol, Melon ; en por- tugais, Melao. Caracrères cénériQues. Genre de plantes de la fa- mille des Cucurbitacées , à tiges rampantes, garnies de feuilles alternes et de vrilles , ayant des fleurs axillaires, et des fruits charnus et succulens. Fleurs unisexuelles, mais dont les mäles et les femelles sont réunies sur le _ même individu. Fleur mâle : 1° calice monophylle cam- panulé, à bords terminés par cinq dents en alêne; 2° corolle adnée au calice, campanulée , plissée , à cinq découpures ridées et ovales ; 3° trois étamines courtes, composées de filamens connivens, et attachées au calice, Se dont deux bifides , et d’anthères adnées, linéaires , mar- ” quées de lignes serpentantes; 4° réceptacle trigone, tronqué, situé au centre de la fleur. Fleur femelle: 1° un calice et une corolle, comme dans la me — Tome V.— 81° Livraison. {go => , portés sur l'ovaire , et caducs ; 2° trois filets très-petits, pointus et sans anthères ; 3° un ovaire inférieur assez 4 gros, ovoïde , muni d'un ot court, et de trois stig- mates épais et fourchus. Fruit. Baie charnue, succu- lente, divisée en trois loges par des cloisons molles et LE Se Cu Pet, URSS ST: Do membraneuses, et garnies de semences nombreuses ; ovales, pointues, comprimées , lisses et sans rebords. CaracrÈres PantIcuLIERS. Feuilles simples, angu- LA LA } # leuses ou lobées ; chair verdâtre et très-sucrée. {+ SF Direct f am — Hisrorne NATURELLE. Cette espèce de Melon, qui | vient, abondamment, sans culture; aux Antilles , se vend aux. marchés par charretées et.au prix le plus modique La pulpe est douée d’une saveur délicieuse et d'une odeur très-agréable. Et le melon pesant dont la feuille serpente, Doux fruit qui dégagé de sa feuille rampante, Sur sa couche exhaussée aux rayons du midi, - + Étale la grosseur de son ventre arrondi. F L& pit” (Rovcuer, poëme des Mois, eh. 40. 35 On Lee aussi aux Antilles le Melon de France à : écorce brodée, réticulée et cannelée et chair rougeàl Les côtes du Melon d’Espagne sont moins prononcées et la dentelle Le les recouvre est plus effacée. RÈRES PHYSIQUES, Les. tiges de ce Melon, qui | m'est qu'une variété du Melon d’ Europe , sont sarmen” 4 tenses , couchées sur la terre , et rudes au touchen; el sont. esuies de feuilles aleras * pétinlégs * arsonient . (7x) légèrement anguleuses, denticulées, verdâtres, char- gées de poils courts qui les rendent rudes au toucher. Les fleurs sont jaunes, assez petites, axillaires; les unes mâles, les autres femelles, et disposées en petit nom- bre, dans chaque aïsselle, sur des pédoncules très- courts. Les fleurs femelles sont remplacées par des fruits plus ou moins ovoïdes , velus dans leur ; jeunesse , et de- venant glabres plus PRE l'écorce est dure, épaisse, verdâtre et réticulée, La chair de ce Melon est verdâtre, tendre , succulente, fondante , d’une odeur suave , et d’une saveur sucrée title. Les loges qui renfer- ment les semences se trouvent au centre du Melon et forment un placenta ; elles contiennent une moelle très- aqueuse , fibreuse , verdètre, et d’un un plus fin que la pulpe elle-même. Anaivse cmrmique. La pulpe du Melon vert, où ré- side l’arôme, est douce, succulente et aqueuse ; elle est composée de beaucoup de mucilage, et d’un principe résineux qui prédomine dans certaines Cucurbitacées, et leur donne de l’amertume, surtout dans la colo- quinte, ce qui constitue sa vertu purgative. « Les pé- - ponides, fruits des Cucurbitacées, dit Chaumeton, n'ont rien d'acide, mais plutôt un suc doux ou fade, mucilagineux, auquel est combiné un principe nau- séeux, purgatif, amer dans quelques espèces , comme dans les concombres, la coloquinte, tandis qu’en d’au- tres il existe un principe stupéfant et réfrigérant , , iout dans le genre des courges ou potirons. » Ponxéris MÉDICINALES. On fait usage , en médecine, des graines et de la pulpe du Melon. Cette dernière est pe | (72) nourrissante , rafraichissante, tempérante et humec- tante; c'est pourquoi on peut la prescrire avec avan+ tage dans les maladies inflammatoires accompagnées d’exaltation des forces vitales. IL paraît que l'usage de ce . fruit, d’après les expériences de Sanctorius , diminue la transpiration excessive et les autres sécrétions, ainsi que la chaleur animale. On l’emploie dans les inflammations des reins, qu’elle soulage sensiblement par sa qualité rafraichissante. Elle convient, par conséquent , dans les néphrites, l’ischurie et le premier degré de la blennor- ragie. « Comme moyen diététique , dit Chaumeton , elle convient aux scorbutiques ; dans les affections cutanées et cancéreuses , et dans la fièvre hectique , la phthisie pulmonaire au premier degré. Cette pulpe est réfrigé- rante et répercussive en application extérieure sur les phlegmons, les brülures, l’érysipèle, les contusions, les tumeurs et engorgemens inflammatoires, comme ré- solutive ou propre à provoquer la suppuration. » Les graines du Melon , placées au nombre des se- mences froides, sont émulsives, et fournissent une huile qui est émolliente, adoucissante, lubréfiante et re- lâchante. Les émulsions faites avec ces graines sont d'un grand secours dans les maladies inflammatoires, les fièvres ardentes, les phlegmasies aiguës de la poitrine et des viscères; on les prescrit particulièrement toutes les fois qu'on observe du délire. Comme aliment, le Melon offre un mets très-agréable, surtont pendant les ile: rs des pays secs et chauds. Il convient aux cons- titutions bilieuses et aux estomacs qui digèrent bien- Cependant les vieillards doivent en user modérément, car leur abus développe chez eux des fièvres, des co- liques et des diarrhées souvent rebelles dans les Co+ (7) lonies. On prévient ces inconvéniens, en ajoutant au Melon du sel, du sucre , ou un peu de cannelle. Move D’ApminisrrATION. La dose des semences mon- af E dées est de deux onces pour quatre à six onces d’eau. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT-UNE. Le fruit est réduit au sixième de sa grosseur. 1. Coupe transversale du fruit. 2. Graine. (354) COURGÉ GIRAUMON A VERRUES. _ (Rafraïchissante émulsive. ) SYNONYMIE. Vulg. Giraumon galeux, Giromon.— En ca- raïbe , Jujuru, Babora. — Anguria, fructu magno y florum segmentis ramosis, Plumier. — Cucurbita pepo, Lin.; Monoécie syngénésie. — Tourn., Campaniformes.— Juss:; - famille des Cucurbitacées. — Cucurbita verrucosa, D. — En anglais, Citrul, Greater, Roundgourd, Pompion, Pum- Kin ; en espagnol, Calabaza. Caracrères GÉNÉRIQUES. Fleurs monoïques. Dans les . mâles : calice à cinq dents subulées ; corolle à cinq dé- coupures veinées; cinq étamines , dont quatre deux à deux, et la cinquième libre, ééavr une cavité au centre de la fleur. Dans Les Rôles : calice et corolle, idem ; trois styles trifides ; un fruit à trois ou cinq loges polyspermes; graines planes, ovoïdes, entourées d'un rebord saillant, | Chhictines PARTICULIERS. Feuilles vyeinées de raies blanches. Hisromme narurezze. Le nom cucurbita est dérivé du 0272 ÿ É » 6 re Dercourtils Pr , mn 7 EE GIRAUMON. COoUR« (35) tot latm cucurbitus, vase; le nom giraumon signifie , au contraire, selon Poiret,une montagne tournante, ou plutôt un rocher roulant: Ces fruits, d’une grosseur monstrueuse , d’après la sagesse -du Créateur, ne. pou- vaient que ramper. Les fleurs femelles sont fécondées par le pollen des fleurs mäles. Le luxe de la toilette des dames créoles a mis à contribution les semences et l'huile des Giraumons pour en confectionner des pâtes cosmétiques capables, dit-on , .de rendre Ja peau plus souple, de l’adoucir, et d'enlever les taches de rousseur. S'il en était ainsi, quelle fortune pour les parfumeurs ! Les dames créoles aiment beaucoup le Giraumon cuit avec du petit-salé et des bananes mûres. On prépare ainsi la pulpe avec du lait et du sucre pour entremels;, et on appelle cette préparation giraumonade. EST, D Caractères PnysiQues. Les racines de ce Giraumon sont peu nombreuses, courtes et chevelues ; les tiges sont rampantes et développent une riche végétation ; elles sont sarmenteuses , hérissées, rameuses et garnies "de _vrilles. Les feuilles sont fort amples, altérnes, pétiolées, arrondies eh cœur, d'un vert gai, et garnies dé nervutés ou raies blanches en dessus; dentelées à leur contouf, et légèrement pubéscentes. Les fleurs sont axillaires, de couleur jaune päle, munies de pédoncules courts, durcis , renflés et striés à la maturité des fruits. La co- rolle se rétrécit à la base ; on remarque, aü centre, uñe cavité que recouvrent en partie les étamines ; le libe droit, divisé en cinq découpures veinéés, ovales , #i- guës ; un peu gaufrées. Le fruit est oblong ; d’un vert foncé, et recouvert de verrues d’un vert jaunûâtre, + ( 76 ) Le Giraumon, sous son écorce dure et cassante, ren- ferme une pulpe d’un jaune foncé , ferme , et contenant un suc sans saveur pour certains dégustateurs , et nau- séabond pour d’autres. Analyse chimique. Les Cucurbitacées contiennent | plus ou moins un principe amer, purgatif, dont on s'a- perçoit bien en mangeant trop de ces fruits. La culture pa ces produits. Les melons sauvages sont plus amers et moins sucrés ; le mucilage aqueux de plusieurs citrouilles est très -relächant, comme la manne. La bryone, qui vient dans tous les climats froids, con- serve presque tous ses élémens dans ses racines. Les Cucurbitacées des pays chauds, surtout, transportent tout dans leurs fruits par une plus grande puissance de végétation. La simple analyse des Cucurbitacées par nos organes du goût et de l’odorat, y découvre : 1°. Un principe mucilagineux , fade, plus ou moins sucré dans le melon, concombre , potiron , citrouille, pastèque, etc. Ce principe est une sorte de gélatine végétale contenant quelquefois un peu d'acide. m4- lique. : merci 2°. De la fécule dans les racines de bryones, du cé- rathosante, etc. 3°. Un principe amer, âcre et purgatif, de nature ré- sinoïde , dans la coloquinte, l'élatérium, les bryones; il se trouve plus ou moins dans la plupart des fruits ; des feuilles , des tiges, des racines de ces plantes. Il parait : C7) ètre le principe colorant jaune des fleurs et de la pulpe de cès fruits. He ne ST 4+. Un principe odorant nauséeux, fétide , stupé- fiant, dans le trichosantes, les gronovia, melothria, la luffa, etc. C’est la même odeur affaiblie et modifiée qu'on retrouve dans les melons trop mürs, les potrons, le Momordica charantia, etc. ; ce principe paraît se rat- tacher au principe amer et purgatif. 5°. Une huile fine, douce, dans les semences qui sont émulsives et contiennent un parenchyme analogue à celni des amandes; mais leur enveloppe est amère dans la coloquinte et dans d’autres espèces. PROPRIÉTÉS MÉDICINALES. Indépendamment des pro- priétés alimentaires du Giraumon, on recommande la pulpe en épithème sur le front, dans les céphalalgies , dans les ophthalmies aiguës, et pour calmer toutes les tumeurs accompagnées de douleurs plus ou moñis-vives. Cette pulpe, agissant comme réfrigérante, apaise la chaleur et la tension des parties phlogosées. Les se- mences sont froides, calmantes, adoucissantes, laxa- |tives, et propres à faire des émulsions , qu'on recom- mande dans les phlegmasies aiguës, la pleurésie , la néphrite, la phrénésie, la gonorrhée, l'irritation des voies urinaires, etc. Poupée-Desportes recommande À dans sa Pharmacopée américaine, l'usage des fleurs de Giraumon, comme très-utiles dans l’ictère qui accom- pagne les hépatites aiguës ou chroniques. Le mème pra- ticien donne aussi la formule d’un sirop pectoral que voici : 4 Prenez, dit-il, du capillaire de Canada, de la _ langue de bœuf coupée par petits morceaux, dé chaeut ; (78) ‘une poignée, des fleurs de franchipane, de bois : im- mortel, de Giraumon, de gombo , de jasmin d’Arabie ou dé jasmin odorant de Saint-Domingue et d'oranger sau- vage, de chacun une demi-poignée ; faités-les macéréf; pendant douze heures, dans suflisante quantité d'eau … bouillante ; passez et exprimez l'infusion , dont vous fe- a rez un sirop selon l’art. -Mone p'apminisrrarion. La dose des semen d’une once pour une ou deux livres d’émulsio cre avec le sirop de gomme, et l’on aromatise $ nécessaire , avec l’eau de fleurs d'oranger ; en ajoutant du sirop de morphine, on rend la potion plus cal: mante. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT-DEUX4 Le dessin est réduit au sixième de grandeur naturelle. PE E 3 ä. | 3 Fonte Brncreor te lon. Cabruel Seug UOURCE CIRAUMON A VERRUES. AAA AR LA SE Ana vi A A v AAA A AA A AAAA AA A RAA (Rafraichissante émulsive.) Synonyme. Cucurbita venosa. D:—Lin., Monoécie syngé- nésie. — Tournef, Campaniformes. — Jussieu, famille des Cucurbitacées. Caracrènes Génériques. Male. Calice à cinq dents : corolle 5-fide : trois filets. Femelle. Calice à cinq dents ; corolle 5-fide ; pistil 5-fide; semences du fruit à bor- dures renflées ; baies à trois loges, les loges en deux parties (J). CarAcrÈREs PARTICULIERS. Côtes vertes ét veinées de couleur vert-pomme, \ } Hisromé naruneize. L'article précédent. ayant: fait connaître l’histoire du Giraumon dont l'espèce veinée n'est qu'une variété, nous. croyons ne pas devoir nous répéter ici: On trouve aussi aux Antilles : 1°. le Girau- mon jaune et gros, Anguria folis rotundis minoribus; fructu rotundo , luteo; 2° le Giraumon vert, Añguria fois rotundis et mollibus ; fructu rotundo diridi; 3° le Giraumon jaune et petit, Anguria_ folüs. minoribus fructu minore luteoi On doit distinguer les Giraimons des Citrouilles, par lear pulpe qui est toujours -plus | ( 80) pàle, plus fine et moins aqueuse, ensuite par leurs feuilles qui sont plus profondément découpées que celles des Citrouilles. Caractères Paysiques, Le Giraumon veiné est très- Fe varié dans ses formes et ses nuances. Il y en a de sillon. | nés par des gercures en tous sens , ou des mouchetures très-fines ; d’autres ont des bandes de différens degrés de couleur. En général les Giraumons des Antilles dé- Sénèrent en Europe dès la troisième année. ANALYSE carmique. Le Giraumon veiné produit les mêmes résultats que les autres Cucurbitacées , et que J'ai fait connaître dans l’article précédent. | ProPRIÉTÉS MÉDIcINALES. Ce Giraumon jouit aussi de toutes les propriétés signalées pour l'espèce précédente: Ainsi les semences s’emploient dans les émulsions , et font d’excellent orgeat, boisson aussi agréable au goût qu'utile pour la santé sous le ciel brûlant des tropiques- Pour le préparer on délaie la pâte des semences froides des Giraumons, avec l’amande du Cocotier au poids d’une: once pour une pinte d’eau d'orge ou de riz; on ajoute au mélange une suffisante quantité de sucre; et on l’aromatise suivant le goût et les cas, avec quel- ques gouttes d'eau de fleurs d'oranger. Cette boisson est très-tempérante et convient aux nouveaux débarqués; et ‘toutes: les fois qu'il s'agit d’apaiser l’effervescence du sang, ou de combattre quelques principes inflam- matoires. On peut, par livre de liquide, ajouter une once de sirop de fleurs d’ooli ; de gombo, ou de (8r) Nymphæa alba, suivant les indications qu’on a à rem- plir. É (Voyez pour plus de détails l’article précédent. ) Mons n’anministrATion. La dose des amandes est d’une once, celle du sucre de deux onces, pour une pinte d’eau d'orge ou de riz. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT-TROIS. Le dessin est réduit au sixième de grandeur naturelle. # ( 82 ) COURGE PASTISSON, L (Rafraichissante émulsive.) Sxronvmie. Vulg. Melopépon , Bonnet d'Électeur, Artich: de Jérusalem, Bonnet de prêtre, Couronne Impériale, Artichaut d’Espagne, Arbuste d’Astracan, Artichaut de Nope.— Cucumis Melopepo clypeatus, Lin. Monoécie syngénésie. — Tournefort,Campaniformes. — Jussieu , fa- mille des Cucurbitacées.—Cucurbita polymorpha Melopepo» Lion. — Melopepo clypeiformis. Baub., Pin. 312.—Cu- curbita Melopepo, Lin. — Cueurbita sessilis, etc. . Cucur- bita ses CarAcTÈRES GÉNÉRIQUES. Fleur mâle. Calice à cinq dents ; corolle 5-fide, trois filets. Fleur femelle, Calice à cinq dents ; corolle 5-fidez pistil 5-fide ; semences de la pomme à bordures le baies à trois loges ; les loges en deux jarties, (Jol.) Caractères parricurrers, Feuilles lobées ; tige re- levée ; pommes déprimées noueuses. (Annuelle.) * "+ o-* Hisrome narureize. La Courge Pastisson est une dé- générescence des premières races des Pépons. L'état de contraction qui affecte ces plantes, dit Poiret, se dé- note dans toutes leurs parties; et cetie maladie héré- ditaire se perpétue depuis plusieurs siècles, plus 0% moins constamment, mais se reproduit toujours par le 21. P54.. sr Lhéodore Descourhls lire . COoOURGE PA S"E ISSON. Gabriel Seul. (83) plaisir que l’on prend à ressemer les fruits les plus ir- _ régulièrement déformés. Ces fruits ont en général la peau fine comme les Coloquinelles, mais ordinairement plus molle, la pulpe plus ferme, blanche et assez sè- che , ce qui fait qu'ils se gardent fort long-temps quoi- qu'ils perdent facilement leur queue. Les loges y sont fréquemment au nombre de quatre et de cinq, et quant à la forme ; il s’en trouve quelques-uns de ronds, pyri- formes ou turbinés, mais plus souvent encore dans les races franches, comme s'ils étaient serrés par les ner- … vures.du calice. La pulpe se boursouffle et s'échappe dans les intervalles, formant tantôt dix côtes dans toute la longueur des proéminences dirigées vers la tête ou vers la queue qu’elles entourent en couronne. D’autres fois aussi le fruit se trouve étranglé par le milieu , et renflé aussitôt en un large chapiteau, comme dans un Champignon qui n’est pas encore épanoui ; | ou même enfin il est entièrement aplati en bouclier , quelque- . fois gaudronné inégalement , quelquefois régulière- A ment. Cette dernière forme , la plus éloignée de la na- ture, est au reste la plus rare de toutes, et aussi celle qui se reproduit le moins constamment. Une partie des. graines contenues dans ces fruits contractés, sont elles mêmes bossues; toutes sont fort courtes et presque de … forme ronde, suivant la proportion qui s’observe en gé- néral dans les Pépons, dont les fruits les plus longs ont aussi les graines les plus allongées. « La mème contraction affecte la plante dès le com- mencement de sa végétation; ses rameaux plus fermes par le rapprochementæonsidérable des nœuds, au lieu de ramper mollement, s’élancent de côté et d'autre, quelques-unes même verticalement , et ne s'abattent -— « 84) enfin sur e la terre qu'entrainés par le poids des ff De-Rà résulte fort naturellement un allongement du dou- ble et plus des pédicules des fleurs mâles, qui, sans cela, ne trouveraient pas de place pour s'épanouir, et un allongement encore plus grand des queues, des feuilles qui,.ne pouvant se soutenir dans un tel excès, se courbent en diverses ondulations, comme si elles commencaient à se tortiller; la forme totale de la feuille se trouve fort OU et les angles en sont moins. sensibles. » Mais l'état de vrilles est ce qui a droit de paraître le plus extraordinaire dans les Pastissons ; subsistant dans les uns quoique sans usage, ainsi que Linné Ta observé, ils sont pour le moins fort diminués d'éten- à due; dans d’autres ils se trouvent métamorphosés en 3 de petites feuilles à queue tortillée, dont la pointe re _ courbée se termine par un petit. bout de vrille d’un, de de trois filets, ne faisant qu'une ou deux ré ns, quelquefois moins ; dans d’autres enfin, 08 re à place que de très-courts rudimens à Ce : digression un peu étrangère au plan que je se à tr cé, trouvera, je l'espère, grâce devant mes lec- teurs comme ‘observation importante de botanique et que j'ai extraite de l'Encyclopédie par ordre de matières: attendu que l'analyse chimique et les propriétés médi- cinales du Pastisson sont les mêmes que celles du Gi- raumon à verrues. (Voyez ci-dessus son article.) EXPLICATION DE LA PLANCHE TROÏS CENT VINGT-QUATRE* Le dessin est réduit au tiers. Æ Fe ébène Pannes COURCE CALEBASSE. (85) COURGE CALEBASSE ÉTRANGLÉE. (Rafraïichissante émulsive. ) Synonyuie. Vulg. Gourde, Courge à fleurs blanches. — Cucurbita latior, folio molli, flore . J- B.2,p. 215. — Lin., Monoécie syngénésie, — Jussi eu » famille des Cu- curbitacées, — Cucurbita major sess o aub. Pin. 312. — Cucurbita latior, Dod. pempt., 669. —En ma- labarois, Bel’a-Schor’a; en portugais , Rabor en belge, Witte-Pepoenen. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES DES COoURGEs. Fleur mo- : noïques. Dans les mâles : calice à cinq dents corolle à cinq découpures veinées; cinq étamines , quatre deux à deux, la cinquième libre, couvrant une cavité au centre de la fleur. Mans les Jénélle": : calice et corolle idem ; trois styles trifides ; une pomme à trois ou cinq loges polyspermes ; graines planes, ovoïdes, entourées d’un rebord saillant. Caractères parrTicuziErs. Les feuilles molles, les fleurs de couleur blanche, et les graines carrées sont Tome V.-—82° Lipraison. 7 (86) des caractères qui suflisent pour ne point confondre LA cette espèce avec les autres. s Hisrorne Narurezze. Le mot Courge dérive du mot latin Cucurbitus , vase ; les Créoles et les Noirs rempla- cent les vases destinés au ménage avec cette espèce de Courge après l'avoir vidée, mais ils préfèrent celles que produit le Calebassier arbre ; ils font avec des sou- pières, des gôbelets et des bauza, instrument nègre, que les Noirs préparent en sciant une de ces Calebasses ou une grosse Gourde dans toute sa longueur , et à la- quelle ils ajustent un manche et des cordes sonores faites avec la filasse que l’on obtient de l’Aloës pitt. Cet instrument, quoique peu harmonieux, plait aux Noirs qui en font une espèce de mandoline avec laquelle ils _Charient leurs ennuis en accompagnant leurs voix pen- ce dant la paix des nuits, ou en faisant danser leurs ca- _ marades aux fêtes joyeuses, età celles plus lugabres des calendras, cérémonies funéraires suivies de fes- tins. On a coutume d'associer au son du bauza celui es : : »” plus bruyant du bamboula, espèce de tambour qu ils font résonner avec leurs doigts et les poignets, en se mettant à cheval dessus. Ce tambour est fait avee une tige de Bambou recouvert des deux côtés d’une peau. La Gourde que je décris est celle dont les nageurs 00 vices font usage pour se soutenir plus facilement à la surface de l’eau, en s’attachant à chaque aisselle un ces fruits secs, et par conséquent plein d'air. s CanacrÈres rnysiques. La feuille de la Courge gout LTÉE Se est en cœur €t dentée, d’un vert pâle, très-molle, la- nugineuse , légèrement visqueuse et odorante; elle est pourvue en dessous de deux glandes coniques près de l'insertion de son pétiole. La fleur est blanche, fort évasée , | es 8 en étoile on en roue comme celle de la bourrache, et n’est point solitaire dans chaque aiselle 55 comme celle du pépon ; un troisième caractère est la figure de sa graine, l’'amande en est mince et la. peau assez épaisse ; le bourrelet du bord , au lieu de l'entou- rer en ovale, forme sur les côtés des espèces d’appen- dices semblables à eeux dun calice des crucifères; ce qui donne à ces graines une figure carrée. La pulpe du fruit est spongieuse, fort blanche; la peau, d’abord d’un vert pâle, devient d’un jaune sale à lépoque de la maturité. Les fruits varient beaucoup, quant à la figure et à la grosseur ; cependant ces variétés peuvent se rap- porter à trois races principales, savoir : 1° la Cou- gourde, Gourde des pélerins , Courge-Bouteille ; 2° la Gourde étranglée des nageurs ; 3° et la Courge trompette. (Encycl. méth.) ANALYSE cnimiQue. Mème produit que ses congé- nères. foyez Chimie organique de Virey, p. 147. Prorntérés MÉDicINALES. On emploie ses graines dans les émulsions, pour les mêmes cas et avec les mêmes que celles des Cucurbitacées, c’est-à-dire toutes les fois qu’il s’agit de tempérer la trop grande activité du Sang , et lorsqu'on désire procurer un peu de sommeil aux malades. On estime , aux Colonies, comme apéritif, Le: _ qu’on obtient d’une décoction très-rapprochée 4. Fruit entier. F6 te 2. Coupe transversale. 3. Graine à peu Pre de nine cabirallé" PL. 326. mm me" à + Descourtile Pine . COURGE PÉPOY . (39) RAA AA A AU AT AAA AAA AA AA AAA AM v wa COURGE PÉPON. « (Rafraichissante émulsive.) SyNonymie. Pépon melonné, Pépon à limbe droit, Bar- barine. — Cucurbita polymorpha verrucosa , Ch. B. J. B. —Lin., Spec. Monoécie syngénésie. — Juss. , famille des Cucurbitacées. — Melopepo verrucosus, Tournefort. — Cucurbitæ turbinatæ majores albæ. — Pepo oblongus. — En malabarois, Cumbulanc. — Bobara d'Agoa, Lusit. — Water pepoenen, belg. CaRACTÈRES GÉNÉRIQUES. Ceux des Cucurbitacées. Voyez l'espèce précédente. Caractères ParticuLiers. Feuilles anguleuses ; fruits verruqueux ; fleurs axillaires solitaires. Hisroine NATURELLE.  vec une coque aussi dure que celle des Cougourdettes, les Barbarines ont une disposi- üon aux bosselures, ce qui semble analogue au défaut de couleur de ces fruits, dit Poiret, qui sont la plupart entièrement jaunes ou panachés, et quelquefois mar- qués de bandes vertes. On voit des Barbarines d’une forme sphérique , oblongue et mème allongée comme celle du concombre. La pulpe est plus sèche que celle (90 ) des Giraumons , par conséquent plus délicate. Elle est aussi plus ferme que celle des Courges trompettes. Canacrères Paysiques. Des feuilles semblables à celles de la vigne, légèrement dentées, de la longueur de leur pétiole et à peu près à l’écartement des nœuds ; les fleurs mâles et femelles également distribuées sur toute la plante; un fruit oblong à trois loges, très- abondant en graines assez grosses ; une pulpe jaunàtre se desséchant facilement , et contractant alors une odeur musquée ; la peau formant une coque assez dure et verruqueuse d’un vert foncé d'abord, puis d’un jaunt pèle en mûrissant; tels sont les caractères extérieurs de la Courge Pépon , appelée par les naturels Barbarint ou Barbaresque. | Anazyse chimique. Mème résultat que pour l'espéce précédente. PROPRIÉTÉS MÉDICINALES. Woyez l’article précé” dent. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT-SIX* Le dessin est réduit au sixième de geanden "+ relle. k 4 PI. dar. havre Dervurdke Pise. Fr éruel «dés de CONCOMBRE ARADA. Fe A dd dé Aä AXE LÉ LUE : CONCOMBRE ARADA. ( Rafratchissante émulsive.) k + Synonyme. Vulg. Bagage à femme. Mirliton. — Cucumis compressus , foliorum angulis lobatis, fructu quadrangu- lari, umbilico prolongato, D.—Linné, Monoécie syn- génésie. — Jussieu , famille des Cucnhsiséste — Schakeri. — Schora, mal, ; Bobara guinea , portug: 5 Pepoenon, belg. Canacrènes GÉNÉRIQUES. leurs mâles : calice à cinq dents ; corolle en cinq parties; trois filets. Fleurs fe- L : calice à cinq dents; corolle en cinq parties ; pistil trifide ; semences de la pomme aiguë ; baie à trois loges; les ee subdivisées , remplies ne substance gélatineuse. CanACTÈRES PARTICULIERS. Amande au bas dé fruit ombilic prolongé. Hisroine naruneiie, Cette singulière espèce offre, nn es (92) près de l'ombilic, un prolongement arrondi que les Në- grès comparent au clitoris prodigieux des femmes ara- das, avec d'autant plus de raison que l’ombilic lui-même a tous les caractères extérieurs de l’anus. Ce Concombre est très-recherché comme comestible ; pourtant à l'état sauvage. il est si caché par la verdure qu’il faut beau- coup d'attention pour le découvrir ; mais , ; Sous son feuillage en vain ce Concombre est caché; À sa tige en naissant quelquefois je l’arrache, Souvent en sa saison j'attends qu’il se détache. LALANE. - - Les fruits de ce Concombre se mangent crus où euils, comme ceux d'Égypte, et sont très-recherchés par les Nègres. d RS ere _ feuilles D or er jaunes, rend à 2e divisions de leur se _ ovales-arrondies. Les femelles produisent des fruits comprimés; dont la partie supérieure est plus. étroite e l'inférieure, remarquable par une excroissance 077 qui offre la ‘res mb lance que j'ai indiquée plus % écorce en est fine, lisse, jaune, tandis quek | en est blanchâtre, molle, un peu fade, mais 5 ‘odeur assez agréable. ANALYSE cHMiQuE. On voit par le nombre des planté | | (95 ) émulsives, qu'il est facile, aux Antilles, de préparer de ces sortes de médicamens qu’on peut obtenir de l'a- rachide , des pignons doux du médicinier, du cacaoyer, des omphaliers, du ben, des fruits du cocotier, de ceux du pommier d’acajou, du ricin, du sésame d’O- rient, des concombres, melons, giraumons, courges S sapotilles , etc., qui fournissent des émulsions et des huiles végétales qu'on emploie en médecine et pour les arts. PROPRIÉTÉS MÉDICINALES. Comme ses congénères, le Concombre arada a les vertus de toutes les Cucurbita- 4 cées à semences froides. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT-SEPT. Le dessin est réduit au tie “ Re & à #: 1. Le fruit est jeté sur le côté Res À aisser apercevoir Tome V.— 82- Livraison. (94 ) d CONCOMBRE CRISTOPHINE. f Rafraichissante émulsiwe. ) Synonyme. Vulg. Concombre à noyau, Papangay ou Paponga Concombre à angles tranchans. — Cucumis acutangulus ; Lin., Monoécie syngénésie. — Tourn. , Campaniformes.— Juss., famille des Cucurbitacées. — Cucumis foliis rotun- dato-angulosis, pomis angulis decem acutis, Lin. Jacq, Hort., vol. 3, tab. 73 et 74. — Cucumis indicus , Grow. : Mus. 229,t. 17, f. 2.—Picinna, Rheed. Mal., 8; F4 di AD st 7e | + Caractères GÉNÉRIQUES. Feurs males : calice à cinq ; dents; corolle en cinq parties ; trois filets. Fleurs fe- melles : calice à cinq dents; corolle en cinq parties ; pistil trifide ; semences aiguës. i : Canacriaus PARTICULIERS. Feuilles ArrOoneS et an Thendore Descourtl: Pi : Cabrel Seudp . CRISTOPHINE. aux dalles en la oie ses fruits comme alimens, que lorsqu ils sont te idres et qu'ils ne son 4 à moitié mûrs; on en coupe 1 angles eton les fait cuire ; mais lorsqu'ils commencent à rougir, dit Poiret, Saint-Cristophe ; possession des ha . et qu “ls deviennent ligneux, on n’en fait plus aucun usage. _ Canacrères raysiques. La tige sueculente de ce Con- combre est rampante ou grimpante, genouillée ; me- nue, à cinq angles, et presque glabre, si ce n’est aux arüculations où elle est velue ; elle est pourvue de vril- les; ses feuilles sont pétiolées, arrondies ou anguleuses, légèrement dentées, en cœur à leur base, vertes en dessus, pâles en dessous, et chargées de poils extrème- _ ment courts, qui les rendent àpres au toucher; les fleurs sont jaunàâtres ou rouges , assez grandes, axillaires, et les mâles viennent sur des grappes plus longues que les feuilles ; chaque pédoncule propre des fleurs mâles. fruits sont allongés en forme de massue, ou El < _ operculés à leur sommet, glabres et munis, dans leur longueur, de dix angles élevés et tranchans; ces fruits ont quatre à six pouces de longueur, sont amincis vers leur pédoncule et se terminent par un opercule pointu et caduc; leur pulpe se dessèche, et il ne reste, après la maturité, qu’une écorce qui devient presque ligneuse et conserve la forme du fruit; le centre est occupé par une amande couverte d’une, écorce noirâtre , recouvrant une substance ferme et farineuse au milieu de laquelle se trouve une espèce de moelle brune. Ce Concotbre fleurit dans la saison des pluies. > pu est muni d'une très-petite bractée vers sa “base ; les biche MÉDICINALES. Outre ses propriétés ému sives , cette plante est employée aux Indes dans sieurs autres cas. Par exemple , on croit aux Indes qu le suc des tiges succulentes, aromatisé avec le musc 0 Je gingemipe ; > sert à Dr les forces E prte. ; Le EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT-HUIT: La plante est réduite au quart. 1. Fruit ouvert, demi-grandeur naturelle. se _— _ There Peressertrls d'os CONCOMBRE SAUVAGE, CONCOMBRE SAUVAGE ÉPINEUX D'AMÉRIQUE. (Rafraichissante émulsive. ) SYNONYME. Vulg. Petit Concombre marron ; Concombre à épines. —Cucumis anguria.—Lin., Monoécie syngénésie. — Juss., famille des Cucurbitacées. — Cucumis foliis pal- mato-sinuatis, pomis globosis , echinatis, Lin. — Anguria americana, fructu echinato, eduli. Tournefort, 407.— Cu- cumis anguriæ folio latiore, aspero, fructu minore candido, spinulis obtusis muricato, Sloan. Jam. 103. — Cucumis sylvestris americanus, anguriæ folio, fructu ovi ligurâ et magnitudine, spinosis tuberculis muricato. Pluck.. ; tab. 170, f. 3. — Cucumis subhirsutus minor, foliis profundè si- nuatis, fructibus muricatis. Brown, Jam. 353. — Cucumis foliis parvis , sinuatis, floribus luteis, fructu spinoso parvo viridi. — Plum. et Poup.-Desp. — M'ullén Belléri en malab. Pepinhodo mato en portugais. Rheed., t, VII. Caractères Génériques pes Cucunprracées. Fleurs monoïques. Maäles. Calice à cinq dents ; corolle en cinq parties; cinq filets. Femelles. Calice à cinq dents ; co- rolle en cinq parties; pistil trifide ; semences de la pomme aiguës ( baies à cinq loges ); les loges subdivi- sées , remplies d’une substance gélatineuse. CaRACTÈRES PARTICULIERS. Feuilles ins énises Tome V.— 83° Livraison. É” #4 C3 : _ globuleuses, échinées. (Antilles. Annuel. 1 ) Hisrome NATURELLE. Ce joli Concombre croît partout naturellement , et principalement dans les savanes sè= ches et près des rivières dont les rives offrent une riche végétation. On le recherche pour ses qualités alimen-" taires ; il se prépare en daube, en calalou; on le confit au vinaigre. Pour le préparer , on le coupe par le milieu, et on enlève ses petites graines qui sont en nombre in- fini, puis on le fait cuire seul on avec du jambon , ou des | etabes, ou. des tômates, soit avec de la morue, Pour Confire ces petits Concombres au vinaigre, 1l-faut ls dépouiller de leurs graines et y ajouter des tiges de pourpier et des fruits verts du piment. PA & Caracrkres pHysiques. Les tiges rampantes de &@ Concombre sauvage sont. anguleuses et hispides ; elles parviennent , Suivant Sloane, à une longueur de six à huit pieds. Les feuilles sont pétiolées, palmées , pro” fondément sinuées et rudes au toucher. Les fleurs, sont Jaunes, axillaires , petites comme celles de la Bryone- * Les fleurs femelles sont remplacées par des fruits ovoïdes d'un vert blanchâtre, et partout hérissés de petites pointes spinuliformes ; leur pédoncule est très-long- On rencontre aux Antilles un autre peut Concombre jaune et poli, c’est le Cucumis foliüs IRIS » fort à fuers, fructu levi, luteo, parvo. eh ANALYSE CHIMIQUE. e péricarpe contient quatre-vingt Cinq parties d’eau et beaucoup de matière analogue à | fangine. Enfin , jai reconnu , d’après Virey, les memes principes que dans Je Concombre d'Europe , ç'est-a#7" ( 99.) chlorophylle , parties sucrées avec une matière extrac- tive ; les membranes analogues à la fungine se ramollis- sent par la décoction ; phosphate de chaux , albumine soluble ; mucilage avec de l'acide phosphorique libre, et un sel ammoniacal, avec du malate, du phosphate, du sulfate et de l’hydrochlorate de potasse , du phos- phate de chaux et de fer et beaucoup d’eau. Cent dix- sept livres de concombre sauvage d'Amérique m'ont donné trois livres deux onces d’extrait. Prorntétés mépiernaes. On emploie sa semence, en émulsion, pour modérer le trop grand mouvement du sang. Ainsi, on voit que cette émulsion salutaire dans les Colonies surtout , puisqu'il y règne une diathèse in- flammatoire , convient dans la néphrite, dans les in- flammations des voies urinaires et de toute autre partie. Rheed nous apprend qu’au Malabar , les habitans prépa- rent avec son suc et les bourgeons du palmiste à chou, ou du dattier, une décoction à laquelle ils attribuent beaucoup de vertus dans les affections graves.des voies aériennes accompagnées de dyspnée et de-strangulation. Ils recommandent aussi le. suc de tout le fruit.avec par- ties égales d'huile d’ooli on sésame , dans les dyspnées qu'on éprouve à la suite d’une chute violente ou de coups. | 1 EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT-NEUF, Le dessin est réduit à moitié. 1. Coupe transversale du fruit. 2. Coupe verticale. ( 100 ) AAA A A AA AAA AAA À A \ mm ANGOURIE A TROIS FEUILLES. ’ à (Rafraïchissanté émulsive.) SYnowruie. Vulg. Concombre à feuillés en trident et à fruits bigarrés. Anguria trifoliata , foliis térnatis integer- ‘“trimis , Lin. Monoécie diandrie. = Jussieu , famille des Cu- -:eurbitacées. — Cucumis tiphyllos, fructu: a Plum. -Amer. tab, 99. 33 X nn GÉNÉRIQUES. Genre de plante à fleurs m0- nopétalées, de la famille des Cucurbitacées ; ayant beau* coup de rapport avec les: Concombres, comprenant des herbes exotiques, sarmenteuses et garnies de vrilles- Fleurs umi = sexuelles, mais les deux sexes se trouvent sur Je mème individu: Fleurs males. Calice monophylle < ventzu à sa base, à ‘ciaq divisions ; corolle monopétale insérée ‘sur le calice ; et à cinq divisions ; deux étamines courtes, Insérées sur le calice, ayant chacune une!an* _thère étroite, Fleurs femelles. Calice posé sur l'ovaire» caduc:et à cinq dents ;corolle comme dans la fleur mâle ; _deux filamens sans anthères , insérés sur le calice ; ovair < inférieur, oblong, cylindrique, d'où naît un style 4: demi divisé en deux parties qui se terminent par deux stigmates bifides et pointus. Le fruit'est une paie char= nue, oblongue, pointue , divisée en quatre : PL: 330 , PES 7 ; 7 Bcodore Drsonrmhle Pres Lerre Ju ; « ANÇGOURIE A TROIS FEUILLES. | renfermant des semences ovales et aplaties. (Encyel. méth. ) CarAGTÈRES PARTICULIERS. Les Angouries diffèrent des autres genres des Cucurbitacées, en ce que leurs fleurs mâles n’ont que deux étamines dont les anthères ne sont pas réunies. Feuilles ternées , très-entières. Hisrome sarurezze. Cette espèce, dont le fruit est très-élégamment bigarré, se trouve communément à Haïti, dans les quartiers du Cap, de l’Arcahaye et de Léogane. On trouve aux Antilles beaucoup de Cucur- bitacées à fruits alimentaires. Le Sycios edulis de Jacquin a des fruits gros comme un œuf d’oie, et qui sont bons à manger. Les Ænguria pedata , trilobata et trifoliata de la Martinique , d'Haïti et autres Antilles , prodüisent -des petits fruits que l’on mange comme les concombres, ou que l’on confit au vinaigre comme les cornichons, On mange beaucoup à la Jamaïque l'espèce appelée Angurie des Américains, grosse comme un œuf, hérissée de _ poils et dont la chair est blanche. CaracrTères PnvsiQues. La racine de cette Angourie a la forme d’une rave , épaisse d’un pouce , longue d’un pied , blanche, tendre et couverte de petites verrues. Ses tiges grimpent jusqu'au sommet des arbres les plus élevés, quoiqu’elles n’aient que deux ou trois lignes d'épaisseur. Elles sont cylindriques, fort souples , d’un vert cendré , et _raboteuses comme la racine. Ces tiges ont, à chaque nœud , qui sont éloignés les uns des aut: d'un demi-pied , une vrille menue et une feu Les folioles de cette feuille sont ovales lancé \ ( 102 ) #4 tières , lisses et longues d’environ trois pouces, sur un pouce de large. Les fleurs naissent trois ou quatre en- semble vers l’extrémité des tiges, et sont d’un beau ver- millon, Les unes sont stériles et portées plusieurs en- semble sur un pédoncule commun , et les autres fertiles, solitaires sur leur pédoncule qui est plus court. Celles- ci produisent un fruit semblable à un petit concombre, un peu plus gros que celui du momordique , concombre sauvage, uni, vert et rayé en long de quelques bande- lettes blanchätres. Sa chair est rouge et fort douce. ANALYSE CHIMIQUE. Mèmes produits que le concombre précédent. Proprrérés MÉDICINALES. Les vertus de cette plante étant les mêmes que celles de la précédente , jy renvoie le lecteur, afin d’éviter des répétitions. Je dois néan- moins ajouter qu’il me souvient d’avoir vu plusieurs fois employer, avec succès , en cataplasme , la pulpe de cette Angourie, contre des ophtalmies aiguës. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE- Le dessin est réduit au tiers de sa grosseur. 4. Fruit entr’ouvert. 2. Coupe transversale du fruit. 3. Graine. 4. Racine. _ Theodere PDercourtlx Pine. SICYOTE LACINIÉE. AAA SICYOTE LACINIÉE. (Rafraïchissante émulsive.) \ Srnonrwre. Vulg. Sicyote hérissée.—Sicyos foliis laciniatis, Lin., Monoécie gynandrie. — Jussieu, famille des Cucur- bitacées. — Sicyos fructu echinato, foliis laciniatis. Plu- mier , Spec. plant. amer. , 3, et Burm. icon. 245. CarACTERES GÉNÉRIQUES. Plantes dicotylédones ÿ à fleurs monoïques, de la famille des Cucurbitacées , ayant du rapport avec la Bryone, renfermant des herbes exo- tiques, dont les feuilles sont ordinairement alternes > anguleuses ou laciniées ; les fleurs axillaires , les pédon- cules chargés de plusieurs fleurs. Fleurs mâles. Calice à cinq dents ; corolle à cinq découpures , trois étamines réunies à leur base. Fleurs femelles. Un siyle à trois divisions ; une baie ovale, hérissée. & CARACTÈRES PARTICULIERS. Fos Hisroime narunezze. Cette espèce diffère peu Fé Ja Sicyote comestible, Sicyos edulis foliüs ‘an angulatis basi cordatis , lobatis , fructu oblongo echinato , Fe. Stürp. Amer. ; = 163. On la trouve également aux Antilles et particulièrement à Cuba. Le limbe de sa corolle est ( 104 ) : muni de dix fossettes ; les étamines sont au nombre de cinq, bien distinctes, ainsi que les anthères. Le stigmate est à cinq divisions ; les fruits plus gros qu’un œuf d'oie, marqués de cinq sillons, hérissés de poils mous, à une loge, et renfermant une seule semence. Dans les pays où cette plante se rencontre, les habitans se servent des fruits qu'ils mêlent dans leurs ragoûts. Les fleurs et les fruits paraissent dans le mois de décembre. CaracrÈres PHysiQuEs. La Sicyote laciniée est une plante grimpante , dont les tiges sont gréles ; presque filiformes, glabres, tortueuses comme celles des Liserons, garnies de feuilles alternes, pétiolées , larges, échancrées fortemerit en cœur à leur base, presque palmées , gla- bres à leur face supérieure , rudes et hérissées de salé rudes en dessous , divisées en plusieurs lobes très-pro- fonds , irréguliers, chacun d'eux irrégulièrement Jobé ou incisé à son contour ; ces lobes sont, ou anguleux, où arrondis , ou aïgus. Les vrilles sortent de l’aisselle des feuilles ; elles se divisent, à leur sommet, en trois par- ties ; celle du milieu heséots plus longue que les deux autres. Les fleurs sont sessiles , agrégées et axillaires ; les fruits également agrégés, charnus, arrondis , d’une grosseur médiocre® hérissés de pointes nombreuses, n€ renfermant qu’une seule semence. Anazvse caimique. Les amandes de ces baies fournis- sent beaucoup de mucilage, de l'huile et un principe extractif légèrement amer. ; Propriétés MÉprciNALES. Les amandes de la Sicyote hérissée s’émploient dans les émulsions , et servent à la ( 105 ) | 2e confection de l’orgeat des Antilles qu’on obtient en tri- turant ces amandes avec celles du coco, au poids d'une once de toutes ensemble pour une pinte d’eau de riz. On ajoute suffisante quantité de sucre et on aromatise avec de l’eau de fleurs d'oranger. Move D’ApminisrrATion. La dose est d’une once des amandes pour une livre d’émulsion édulcorée. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE-UNE. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. 3 1. Fruit dont la moitié de la coque est verte pour laisser voir l’amande. & ( 106 }) LITCHI PONCEAU.. (Rafraichissante acide.) Sronvaie. Euphoria punicea , foliolis ovato - lanceolatis ; utrinque glabris, baccis scabris, puniceis. Lam., Lin., Octandrie trigynie. — Jussieu , famille des Savoniers. — Lischia seu Lisehion Indiæ orientalis. Zanon. Hist., p. 447» :t..208.—Osa S. Usao. , Raj. Hist. 3, Lut. p. 52, n° 15. — Litchi sinensis, Sonnerat. It. Ind. et Chin. 2, p- 230) t. 129.—Scycalia chinensis.—Gaertn., p. 197 , t. 42; f. 3. Caracrères Génériques. Genre de plante à fleurs polypétalées , de la famille des Savoniers , ayant du rap- port avec le Knépier ( Melicocca), et qui comprend des arbres exotiques , à feuilles alternes, ailées sans impaire; à fleurs petites, disposées sur des panicules terminales ; auxquelles succèdent des fruits pulpeux, très-bons à manger dans une espèce. Caractère essentiel. Un calice L. à cinq dents ; cinq pétales , sept étamines , le suigmale ‘bifide. Une baiecortiqueuse, tuberculeuse, monosperme- CanRACTÈRES PARTICULIERS. D’après l'observation de Poiret, ce genre doit être distingué des Savoniers, 1° par . le caractère de son calice et de” sa corolle ; 2° par 502 pistil, dont l'ovaire n’est jamais trilobé et ne comport£ « PL. II2 LITCHI FONCEAU. (107) ni trois styles, ni trois stigmates ; 3° par son fruit qui , même sans avortement , ne pourrait Jamais être composé de trois baies ou de trois capsules réunies. ( Encycl. méth. ) Hisrome narureze. Le Litchi, indigène à la Chine, et primitivement naturalisé à l'Ile-de-France, se trouve acclimaté dans plusieurs iles Antilles, où la beauté et surtout l’excellence de ses fruits l’ont fait cultiver avec soin, Le Litchi, venu des graines, dit M. Ceré, ne rapporte qu’à huit ou neuf ans ; il le fait à trois ou qua tre ans quand il vient de marcottes. Au bout de trois ou quatre mois, les marcottes sont déjà enracinées pour qu'elles puissent être transplantées, de sorte que cet arbre venant facilement, on peut le multiplier à l'infini. Les Chinois, pour conserver le fruit du Litchi , le font sécher au four , et ainsi préparé, il devient un objet de commerce. ( Encycl. méth. ) Caracrères pavsiques. Le Litchi ponceau, arbre fruitier de la Chine, naturalisé aux Antilles, y monte à quinze ou vingt pieds de hauteur. Ses branches s'élè- vent au loin, et presque horizontalement de tous côtés. L'écorce de ses rameaux est ponctuée ; son boisest blanc, tendre et contient une moelle assez abondante. Ses feuilies sont alternes : ailées sans impaire , et composées chacune de deux ou trois paires de folioles lancéolées pointues aux deux bouts, glabres, lisses et presque lui-. santes en dessus, d’une couleur terne en dessous, et asse semblables, pour la forme, aux feuilles du laurier r (-Laurus hsrhcnb Ces folioles sont un peu pétiol munies en dessus d’un sillon longitudinal , en dessous PES ( 108 } d’une côte un peu relevée qui y correspond. Les fleurs sont peites , et disposées sur des panicules lâches , ter- minales, et qui naissent aussi des aisselles des feuilles supérieures. Leur calice est court, presque tronqué à son bord , et à cinq dents peu apparentes. Il est velouté en dehors, ainsi que les pédoncules. Les fruits, de la grosseur d’un œuf de pigeon dans leur jeunesse, sont ovales-oblongs, et hérissés de tubercules saillans, un peu pointus, nombreux et serrés. À mesure que ces fruits grossissent , ils prennent une forme presque sphé- rique ou globuleuse, et leurs tubercules , fort abaissés , ressemblent alors à des pustules scutiformes, circonseri- tes chacune par un sillon circulaire ou anguleux. Dans leur maturité, ces fruits sont d’un rouge ponceau , et contiennent, sous leur peau coriace, une pulpe très- bonne à manger qu’on peut comparer, pour la saveur; à celle d’un excellent raisin muscat ; aussi ce fruit est-il regardé comme un des meilleurs que l’on puisse manger. Cette pulpe entoure un noyau solide d’un noir lustré: ( Encycl. méth. ) Axazvse carmique. Le Litchi ponceau fournit beau- coup de Lire extractive, de l'acide malique, beau- coup d’acide citrique , un arôme particulier , un principe sucré et du sulfate de chaux. ProPRIÉTÉS MÉDICINALES. Le Litchi ponceau a les pro” priétés des fruits rouges d’ Europe. Aussi, comme l'ob- serve judicieusement Labillardière, dans ces espèces comme groseilles, cerises, cassis, etc., le sucre €t les acides tartarique, citrique et malique, sont unis à un Pa” renchyme gélatineux , souvent coloré en pourpre où en is ( 109 ) violet. Quelquefois l’arôme est nauséabond comme dans la baie du sureau , ou stomachique comme dans celle du cassis, suave comme dans la framboise , le Litchi, etc. C’est pourquoi, continue le savant observateur, rien de plus convenable et de plus rafraichissant que ces fruits dans les affections bilieuses, sous les cieux ardens de la zône torride. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE-DEUX. Le dessin ‘est réduit à moitié de sa grandeur. 1. Étamines. a 2. Ovaire surmonté de son pistil. 3. Fruit ouvert. : j CARAMBOLIER CYLINDRIQUE. (Rafraichissante acide.) Sxvoxymie. Vulg. Bilimbi. — Averrhoa Bilimbi caudice nudo fructificante, pomis oblongis obtusangulis, Lin. Décan- drie pentagynie. — Jussieu, famille des Térébinthacées- —Blimbingum teres, Ruriph.> Amb:°4, p.118, t 1:— Bilimbi. Rheed, Mal, 3, p. 55, tab. 45 et 46. Rai. Hist. 1449, n. 7.— Malus indica, ete. Burm. Zeyl., p. 147:— Bilimbeira, Hist. des VE vol. XI, p. 642. — Gamia- Raj. Luz., p. 56, n. 2. s: CARACTÈRES GÉNÉRIQUES DES ‘T'ÉRÉBINTHACÉES. Cahice découpé en plusieurs parties ; corolle polypétale , insérée à la partie inférieure du calice ( rarement n Ro mines définies, égales ou doubles en nom pre péta” les; ovaire supère; un ou plusieurs styles 3 ÿ3 atant de u stigmates ; un drupe, une baie, ou une e capsule uni 0 mulii-loculaires. A Canacrères rarricusiens nes Carawmoziens. Fleur polypétalées, feuilles alternes, ciliées avec impaire; calice _ petit à cinq folioles ; cinq pétales droits ; dix étamines réunies en anneau à la base ; cinq styles ; baie grande ; arrondie, pentagone , RE deux spermes. - * Es 1 ISLE e xs : me a Thastere Pescourkls Port. lARAMBOLIER CNY ( T11 ) sh na] Caracrènes PROPRES Au Bizrmer. Tige nue, fructifiante ; ‘pommes oblongues , à angles obtus. ( Vivace. ) Hisrome narureire. Cet arbre originaire des Indes- Orientales , où il porte des fleurs et des fruits pendant toute l’année , se trouve maintenant dans quelques An- tilles ; il est à désirer qu’on puisse l’y multiplier. Ses fruits, quoique müûrs, ne se mangent pas crus, parce qu'ils sont d’une acidité trop énergique ou concentrée ; mais on les fait cuire, ainsi que les tomates, avec le gibier ou le poisson , auxquels ils donnent un goût relevé et agréable. On les confit au sucre, au vinaigre, au sel, pour les manger comme les groseilles , les capres et es olives. On les emploie aussi en médecine. es Canacrères Paysiques. Le Bilimbi offre un arbrisseau de huit à douze pieds de hauteur , d’un aspect agréable, ét dont la tige un peu grèle soutient une cime orbicu- lire ; diffuse, garnie d’un assez beau feuillage. Ses rameaux, ses pétioles et les pédoncules de ses fleurs sont légèrement tomenteux, Les feuilles sont alternes , _aïlées avee im ai , beaucoup plus longues que dans les t composées de dix-neuf ou vingte e folioles oblongues , pointues, entières, m molles , pub centes dans leur jeunesse , et d’un vert tendre. Le sont purpurines , un peu plus grandes que dans Ï Suivante , viennent sur- le trone dans presque toute sa ; bopbane. et sont disposées en grappes un peu rameuses, Qui ont quatre à six pouces de longueur. Elles ont dix tamines libres, dont cinq sont une fois plus longues que es cinq autres. Leurs pétales sont oblongsy ligulaires et . autres espèces | (DITÉ ed 22 obtus à leur sommet. À ces fleurs succèdent des Fe" charnus, oblongs, un peu cylindriques , à cinq ang obtus , ou cinq côtes arrondies, d’un vert jaunâtre , ù qui ont la forme d’un petit concombre. Ces fruits sont de la grosseur d’un œuf de pigeon ; ils sont d'une acidité " extrême. (Encycel. méth. ) | er _Axazvse cmrmique. Le suc du Carambolier bilimbi contient un principe amer et aromatique , de la gomme et beaucoup d'acide malique. ch l: ProPrtÉtTÉs MÉDIcINALES. On compose avec les fruits un sirop fort estimé dans les maladies inflammatoires ; et particuli nt dans les hépatites aiguës si Fer aux Colonies. On les emploie aussi dans la décoction du riz non | lé comme ün remède excellent dans les mê- mes maladies , et toutes les fois qu'il s’agit de tempérer la trop grande activité du sang, et de modérer les diarrhées et les coliques bilieuses. Movt D'ADMINISTRATION. La dose du sirop est d'unê cuillerée pour une se d’eau. Il se fait comme le sirop de groseilles. On coupe le fruit en deux par0"à pour lajouter aux décoctions, dans Vintention de _ aciduler. | : # pee ON DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE + Le déssià est réduit 1. Branche de fleurs. 2. Position des fruits sur l'arbre. 3. Fruit réduit. it au quart de grandeur natur gars M : | PL EH \ Phesdore Lercourtile Pine. CARAMBROGLIER AXILLAIRE. Cr) CARAMBOLIER AXILLAIR (Rafraichissante ac 7 Synonymre. Averrhoa Carambola axillis foliorum fructif. cantibus, pomis oblongis acuta ' pentagynie. — Jussieu, famille — Mala goensia fructu octangular tudine. Bauh., Pin. 433.— Prunum stel atum seu Blim- bing, Rumph. Amb., 1, p. 145, t. 35.— Tamara-tonga , S. Carambolas. Rheed., Mal. 3, p. 5, tab. 43 et 44, Raï. Hist. 1449, n. 6.— Malus indica foliis sennæ occidenta- lis, ete. Burm. Zeyl., p. os Dore - Haut Raj. Luz. p- 56. ; CaRACTÈRES GÉNÉRIQUES DES Caramnozrers. Calice petit à cinq folioles ; cinq pétales droits ; dik étamines réunies en anneau à Le base ; cinq styles ; baie grande, arrondie, Pentagone , à cinq loges, es. CARACTÈRES PARTICULIERS DE "rence Aisselles des feuilles fructifiantes ; ; pommes oblongues à à angles obtus. ( Vivace. ) Toke V.— _ 84e Nr ade NS (“4 # ) Éialecs Antilles. On le cultive de préférence au pre- mier dans les jardins des habitations pour ses fruits, dont les Indiens et les Créoles d'Amérique font un usage journalier dans leurs calalous et dans leurs courts-bouil- lons. Ce Carambolier fleurit et fructifie deux ou trois fois par année. Ses fruits se mangent crus et ont une saveur agréable propre à exciter l'appétit. On les confit au sucre ; on en fait des marmelades et un sirop très- _ rafraichissant. . Caracrènes Puysiques. Ce Carambolier est un arbre _ qui s'élève à la hauteur de douze à quatorze pieds et dont _ Je tronc, d’environ un pied de circonférence , soutient une cime orbiculaire et diffuse. Ses feuilles sont alternes, ailées avec impaire, et composées de neuf à onze folioles ovales acuminées , entières , glabres , et qui vont en _ augmentant de grandeur vers le sommet des feuilles. Les : fleurs sont petites, rougeâtres ou purpurines , et dispo- _ sées en petites grappes paniculées qui sortent des aisselles des feuilles. Ces fleurs ont dix étamines courtes, mais bien distinctes. Le fruit est ovale oblong , à , à cinq angles _tranchans , à peu près de la grosseur d’un œuf de poule, jaunâtre dans sa maturité , et sa pulpe est d’une agréable acidité. ANALYSE caimique. Ce Carambolier , ainsi que le pré- cédent, contient un extrait amer et aromatique ; de la gomme, mais moins d'acide me que le premier. Prorrrérés MÉDIGINALES. On fait, avec le soie de ce né. stp des marmelades , des pastilles et un sirop " 115 } bien agréable à à boire dans les fièvres bilieuses, Les dyssen- teries et autres maladies infapnsigires désignées dans l'article précédent. Le: HE PRE de ce Carambolier comme _celles d Carambolier cylindrique: (roy l’article ci-dessus. s.) | Ft 1. Re HU 7 wo 2. Couronnes d'étamines. 3. Étamine de grosseur nature 4. Ovaire surmonté du pistil. 5. Fruit, partie supérieure, et l inférieure cour quement pour laisser voir la position des grai 1 “ ( 116 Ÿ CARAMBOLIER A FRUITS RONDS. (Rafraichissante acide.) SynoNyMIE. Vulg. Brignolier acide. — Averrhoa acida ramis nudis fructificantibus ; pomis subrotundis. Lin. , Décandrie -pentagynie. — Jussieu , famille des Térébinthacées. — Neli- Pouli. Rheed., Mal. 3, p. 57, tab. 47 et 48.—Raj. Hüst. D: n. 8. Éhérameix: Rumph., Amb.7,p. 34, tab. s Là 2.— Mala, Chéiméis: Acost.—Amsaleira , Hist. des Voy., vol. XI, p- 638. mn Encycl. — Bauqui- "à cinq folioles , cinq pétales droits , dix étamines réunies en anneau à à la base : ; Cinq styles ; baie grande, arrondie $ t dans les Indes intaleé , et il y est con- ment chargé de fleurs et de fruits. On Amen : 335. loree 02/4 CARAMBOLIER A FRUITS RONDS. (ny) a ont une odeur agréable et une saveur légèrement acide. Dans l’Inde et en Amérique, on mange ses fruits avec délices, parce qu'ils ont une acidité agréable. On en fait des confitures exquises, qui ont beaucoup de rapport avec celles de l’épinevinette d'Europe. Caracrères Paysiques. Cette espèce a le feuillage du Carambolier cylindrique , et forme aussi un arbrisseau de huit à dix pieds de hauteur , mais qui s'élève davan- tage par les soins de sa culture. Ses feuilles sont ailées avec impaire, et composées de onze à quinze folioles lancéolées, pointes et entières. Les fleurs purpuri- nes ressemblent à celles du Carambolier cylindrique ; mais au lieu de venir sur le tronc, elles sortent seule- ment de la partie nue des branches. Leur fruit est une baie sphéroïde un peu déprimée , à côtes arrondies ou obtuses , creusée d’un petit ombilic en dess ea peu ee grosse qu'une cerise, verte, lisse, à *. : succulente , et divisée à son centre en cinq ou six petites. loges monospermes. ( Vivace.) On distingue à Saint-Domingue (Haïti) deux tres espèces de Brignolier , lun à fruit jaune et l’autre à fruit rouge violet. Les feuilles sont longues, terminées en pointe, assez épaisses et bien nourries, verdâtres et luisantes en dessus , lanugineuses en dessous ; ses fleurs sont petites , blanch $, épaisses , serrées par bouquets les unes contre les aut s; elles se changent, dit Poupée - Despor un fruit oblong de la forme d’une olive, mais plu it, charnu et un peu aigrelet. Le Briguoliér jaune ( est dési- gné par Poupée - Desportes, Ærbor pyrifolio acutiori Sue floribus densè congestis , albis, fructu lutes- (u8) _cente; le violet par ces mots : A4lia species fructu è rubro violaceo. - AnazvseE cmrmiQue. Le suc des fruits contient une matière extractive, un peu d'acide malique, beaucoup d'acide citrique, un peu de chaux et de sulfate de po- tasse. Le suc des racines est gommo-résineux , et con- tient du caoutchouc, un principe amer, du malate de potasse et de la cérine. ProPriérés MÉDIcINALES. On prescrit l'usage de ces fruits pour remplacer celui des pruneaux d'Europe ; lorsqu'il s’agit de relâcher les tempéramens échauflés. 4 EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE-CINQ- Le dessin est réduit à moitié. 1. Fleur. 25 Fruit coupé transversalement. 9? 1, 3H, Thosdare Larrnur tte Pix. Pere fe MONBIN A FRUITS ROUGES. ( 1 :pà MONBIN À FRUITS ROUGES. ( Rafraichissante acide. ) : # Synonyme. Vulg. Ramboustan, Prunier d'Espagne, Monbin marron, Monbin bâtard. —Spondias Monbin foliis petiolo communi compresso. Lin., Décandrie pentagynie. — Jus- sieu , famille des Térébinthacées.— Spondias purpurea, D. —Spondias (Myrobolanus )racemis sparsis, foliis multo- + brevioribus. Jacq. Amer. 139 ; tab: 88. — Spondias diffusa, foliis plurimis minoribus pinnatis, penna compressa su. é cata, floribus præcocibus. Brown, Jam. 228.— Myrobo- Las minor, folio fraxini alato, fructu purpureo, ossiculo Fe magno, fibroso. Sloan., Jam. 182, Hist. 2, p. 126, tab. 2 129, f. 3, 4 et 5.—Raj. Dend. 43.— Prunus americana ossiculo magno ex filamentis lignosis reticulatim inflato. Pluck. alm. 307. — En anglais Monbin. é ne US Caracrères cénémiques. Genre de plantes à fleurs polypétalées, de la famille des Balsamiers , ayant du rapport avec les Caramboliers , comprenant des, arbres paire, les fleurs disposées en minales, ayants pour fruit , L Fleurs. Calice à cinq dents, coro LL à ed pégles: Ë LA. #: ( 120 }) / CaraGTÈREs PAnTICULIERS. Feuilles ailées , étroites , luisantes , fruits rouges. \ Hisrome narurezze, Cet arbre croît naturellement dans les environs de Carthagène , et est aussi très-com- mun à la Jamaïque, à Saint-Domingue et autres îles Antilles. Les Américains, dit avec justice Poiret, en font un très-grand cas, et lui accordent les honneurs de leur table. La facilité avec laquelle cet arbre reprend de bouture fait que les habitans de Saint-Domingue en for- ment des haïes qui, non-seulement , servent de limites et de défenses à leurs possessions , mais leur fournissent encore des fruits en très-peu de temps, puisqu'au rap- port de Jacquin, si l’on coupe un rameau chargé de fruits , qu'on le replante, les fruits grossiront et vien- dront à maturité. Au reste, cet arbre varie beaucoup dans son port : si l’on coupe le tronc à une certaine hau- teur , alors il poussera des rameaux longs , effilés, sans ‘aucune autre sous-ramification, de manière à offrir à la vue un arbre tout-à-fait différent (Encyel. méth. ) On fait avec la pulpe des fruits une marmelade fort agréable _et qui a le goût du raisiné. ( Nicolson. } PÉices PHYSIQUES. Cet arbre, quand il croit dans un bon terrain, s'élève jusqu’à la hauteur de trente pieds. Son tronc est dar revêtu d’une écorce épaisse ; le bois est blanc et ère Les tiges se divisent en rameaux peu nombreux, épars sans ordre. Ils sont revêtus de feuilles : rilées » alternes , luisantes, placées le plus souvent à : l'extrémité des rameaux, caduques , surtout au moment de la maturité des fruits. Les folioles sont petites , pres” # Car que ovales , entières , à peine dentées, seulement vers leur sommet, avec des nervures droites, simples, pa- rallèles , environnées d’un liséré particulier très-rappro- ché de la bordure avec laquelle il est aussi parallèle. Ces folioles sont presque alternes, légèrement pétiolées, environ une dizaine de chaque côté, terminées par une impaire. Le pétiole commun est comprimé, aplati, presque à deux angles. Les fleurs sont disposées en. grappes courtes, le plus souvent terminales, portées sur des pédoncules uniflores, quelquefois biflores. Les fleurs sont petites, de couleur rouge. Le calice a ses découpu- res presque rondes , obtuses et concaves. Les pétales sont également obtus, concaves à leur extrémité. Les fruits sont ordinairement revêtus d’une écorce de cou- leur rouge, pourpre ou jaune, mais plutôt mélangée de ces trois couleurs. Ils contiennent une pulpe douce, légèrement acide, jaune, en petite quantité, d’une saveur assez agréable, d’une odeur suave. Ces fruits varient par leur forme: ils sont longs, presque ovales obtus , ou augmentés d'un appendice. Fr Axaiyse carmique. Les fruits mürs contiennent une Partie colorante et d’une odeur agréable; de la gomme, de l'acide malique, un principe mucoso-sucré ; du ma- late de chaux et un peu d’amidon. Propriérés MmÉDIcINALES. La marmelade des Monbins rouges est aussi laxative que celle des pruneaux, et elle est employée aux mêmes usages. Le fruit cru est rafrai- chissant ; toutes les parties de l'arbre sont regardées comme astringentes, les bourgeons employés dans les More r ADMINISTRATION. L'extrait se prescrit à la d'une once. Les fruits en nature à celle dan e — Ts aree ñ "2 Throdore Porcasrti Ping . PL ORANGER LIMON. (538 } De , ORANGER LIMON. L Æ (Rafraïchissante acide.) ad Synonyme. Vulg. in : Cédrat, Bergamote. — Citrus - Limon, Lin. Polyadelghie icosandrie. Jussieu, famille des Oice : Ventenat; Hespéridées ; Tournef. Rosacées.— Limon vulgaris foliis ovato-lanceolatis, acuminatis, sub- serratis. Mill.—Malus limonia acida. Bauh. Pin. 436. “ Caracrènes cénériques. Calice monophylle, multifide; lg polypétale ; étamines définies et indéfinies , atta- chées à la base des divisions du calice ; à filets distincts où réunis; un style, un stigmate , une baie ou capsule multiloeulaire , supère ; feuilles alternes , tiges li- gneuses. : 1 ) ARE: Caracrères PARTICULIERS. Pétiole ailé. é L + e É: Pa Es Hisromme narurezze. Suivant Moreau de Saint-M le mot Limon est le nom espagnol de l’oranger. Le « parfum de ses fleurs, la beauté de ses fruits et ( 124 ) brillant de son beau feuillage vert ont inspiré à pons Grandmaison les vers suivans : Et l’arbre possesseur des suaves Limons, Ces Limons imitant, par les formes rivales Du sein charmant d'Hébé les formes virginales, Charme l'œil et le goût, et dans l'air embaumé Répand au loin l’encens de son fruit parfumé. Ce bel arbre offre en toute saison les fleurs du prin- temps confondues avec les fruits de l’automne; ce qu à fait dire à Bernardin de Saint-Pierre, dans son char- mant roman de Paul et F irginie : « Les manguiers 2e » donné douze fois leurs fruits et les orangers vingt= _» quatre fois leurs fleurs, ce qui annonce un intervalle » de douze ans. » Mais la cultüré en a obtenu tant de variétés que, comparées avec l'arbre des forêts, ce n'est plus le mème aspect. Il ne s’arrondit pas à l’état sauvage» et il vient à soixante pieds de hauteur. Ses branches son! souvent hérissées d’épines , ce qui le fait choisir en Amé= | rique pour former des haies impénétrables qui défendent les plantations de cannes à sucre de l’incursion des ani- maux. C’est de ces Limons qu'on se sert à Paris et qu'on y appelle citrons ; ces fruits ont une écorce très épaisse , raboteuse, souvent couverte de tubereules- TT t CARACTÈRES PHYSIQUES. L'arbre qui produit le Limor _ estoriginaire d'Asie , mais naturalisé dans les Amériques- É Ses racines sont branchues , à écorce jaune extérieure” ment et blanche à l'intérieur. Le bois du tronc est blanc et très-dur. Son écorce est d’un vert pâle ; les rameaux sont assez nombreux , sahargé de feuilles simples , oblon- (125) gues, légèrement dentelées à leurs bords, luisantes , d'une belle couleur verte, d’une odeur forte , aiguës à leur sommet ou arrondies. Les pétioles sont courts, épais et ailés. Les fleurs naissent en bouquets vers l’extré- mité des branches ; elles sont de couleur blanche et d’une odeur suave. Le édlles est verdâtre, petit, très-épais , à cinq dents cbtuses. La corolle est composée de ciaqé pétales oblongs , charnus et ouverts. Les étamines sont au nombre de vingt et plus, réunies en faisceau. Les an- thères sont oblongues. L’ovaire est arrondi , surmonté d'un style épais, cylindrique , de la longueur des étami- nes , terminé par un stigmate globuleux. Le fruit est une bio ovale-oblongue, aiguë, revêtu d’une écorce plus fine que celle des citrons , d'abord verdâtre, puis d’une couleur citrine ; d’une odeur très-agréable et d’une saveur aromatique. cat écorce étant ràpée fournit une huile essentielle très-recherchée. Cette baie a neuf loges, con- tient, dans ses vésicules membraneuses, un suctrès-acide, et chaos des loges deux pépins , ou semences ovules , calleuses , pointues à à leurs deux extrémités. Il ya des Limons aigres et des Limons doux. Les Limons viennent souvent Ve eusemble. 2 4 + Fe Anarvse curmique. Le suc du Limon contient un prin- cipe amer , de l’acide citrique , de l'eau , de la gomme et : de l’acide malique. Le zest donne une huile essen— tielle. : e Propriétés MÉDICINALES. Si les Lou moins acides que les citrons, ont par conséquent moins de puissance Pour combattre certains poisons , ils sont d'a _ ( 126 ) efficaces pour tempérer l’ardeur de la fièvre dans les ma: ladies inflammatoires. On fait un sirop avec son suc dont tout le monde connaît l’usage et le mode d’administra- tion, c’est-à-dire qu’on l’emploie à la dose d’une cuille- rée pour un verre de tisane. Les graines sont amèrés et employées quelquefois comme vermifuges, surtout en les associant au spécifique des lombrics et des ascarides l'huile de ricin. Je me contentais , aux Colonies , de mé- langer ensemble une once d'huile de ricin , et le suc d'un Limon pour composer une potion vermifuge. Poupée- Desportes recommande la formule suivante dans le cas où il est besoin de recourir à une limonade rafraichis- sante : Prenez un Limon coupé par tranches, jetez dans deux pintes d’eau bouillante, ajoutez suflisante quantité de sucre, et laissez, dit-il, tremper une croûte de pain pour 6ter la crudité. Le suc de Limon procure une encré invisible qui ne reproduit les traits qu’en présentant Le papier au feu. Une once de suc de Limon, trois ones d’eau rose et un blanc d'œuf mêlés ensemble, font, con _ tinue Desportes, une potion excellente pour la gonorrhéé si l’on en prend tous les deux jours. Il recommande das, l'ischurie trois cuillerées d'huile vierge et le jus 7. Limon. Le sirop du Limon entre dans les potion cordiales et dans les juleps astringens et rafraichissan" 21, 338, RIT Thondore Dascosertike Poe. Are Jerf ORANGER DOUX. ORANGER DOUX DE LA CHINE. (Rafraichissante acide.) : z Synonyme. Vulg.Orange Genie Otigér Mandarin Citrus sinensis. Lin. Polyadelphie icosandrié.— Tourn. Rosacées. Jussieu, famille des Orangers. — Aurantium sinense foliis enesobais: acutis, glabris. — Mill. Dict. — Aurantium sinense. . Tourn. Jnst. F-H 5 P- 660, n. 5) tab. HSE 7e. Malus aurantia ice eduli , » Bank. £ CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Calice 5- fide ; cinq pétales oblongs ; anthères à à vingt filets connés en : baies à neuf + pas rvésiculenses. Co M: PARTICULIERS. Pétiole sis pulpe rou- _geâtre ; de 4 aiguës. .. Hidics NATURELLE. Ce si ui _ rides relève partout l'éclat des (128 ) Seul, dans chaque saison, il offre l'assemblage De fruits naissans et mûrs, de fleurs et de feuillage. ( CasteL.) Le beau vert, le blanc de neige et le jaune brillant concourent à la perfection de cet arbrisseau qu'on re- cherche toujours : Lè sous la main badine L’Oranger, jeune encor, Avec mollesse incline * Et sa fleur argentine Et ses fruits brillans d’or. ( De Guerre.) L'histoire naturelle KL Orangers est si connue, €t elle a été traitée avec tant de perfection et de soins par M. Risso, que je renvoie de: lecteur à cette mono- graphie. 2 $ Se Caracrènes paysiques. Les pétioles de cette espèce sont ailés sur leurs bords en forme de cœur. Cet arbre; dans son état naturel, est de médiocre grandeur ; il n’est point indigène aux Antillés: et il y a été apporté de la _ Chine et du Portugal. On voit toute l’année sur cet Oranger des boutons, des fleurs et des fruits ; il s’élève n plus haut qu’en Europe uoiqu'il ne reçoive au- cune culture ; ses racines sont jaunes et s'étendent beau- coup. Le bis. du tronc est dur , compacte , blanc vers le cœur et odorant; ses feuilles, toujours vertes; sont glabres , ovales, lancéolées , aiguës, alternes, pee” den- telées , hs et épaisses et portées par des pétioles a elles sont , ainsi que celles du Millepertuis, com + C 129 } d'une quantité innombrable de cellules huileuses; les fleurs disposées en grappes courtes vers l'extrémité des branches épineuses sont en rose, odorantes, compo- sées de cinq pétales blancs; les étamines, portées par des filets blancs, sont d'un jaune éclatant; le pistil se change en un fruit sphérique d’abord vert, äcre et pi- quant à la Jangue, mais qui jaunit en atteignant sa maturité ; la pulpe de cette espèce est rouge. H est à remârquer que la peau des oranges douces est d'ane couleur plus foncée que celle des oranges amères. Axaiyse cHrmique. Les principes de cette espèce sont les mêmes que ceux de l’espèce précédente ; il y a de plus une partie colorante rouge que fournit la pulpe. Proprrérés MÉDpiciNazes. Toutes é parties de cet Oranger sont employées en médecine ; les feuilles s’or- haseut en infusion , pour boisson, et en décoction Pour lavemens, contre les convulsions, les affections nerveuses et les paroxismes d’épilepsie. On prend un Scrupule de leur poudre que l'on délaie dans une lasse d’infusion de ses fleurs ; la préparation doit ètre faite à vaisseau clos. On fait usage de ces mêmes moyen? dans la colique saturnine. On tire des fleurs de l’Ora ni Sr, une eau d’une odeur ag éable, et qui est Æ lique , Stomachique , hystérique et anti-spasmodiq : L'huile essentielle qu'on retir des fleurs et de l’éco s'appelle Néroki. L'eau distillée de fleurs d'orange es anthelmintique , calme la toux et favorise l’expectora- tion, On fait avec, des conserves et des liqueurs très- recherchées. On obtient de la fermentation des oranges dans un tonneau , un vin qu'on peut és malvoisie ; Tome V. _ 85° Livraison. [ ( 130 ) et qui est très-agréable. On confit l'écorce des oranges à demi-müûres, et elle offre un stomachique fort agréa- ble qu’on présente au dessert. Cette mème écorce étant müre et réduite en poudre , est fébrifuge et un excellent remède , d’après l'observation de Bourgeois et de Pou- pée-Desportes, pour modérer le flux trop abondant des menstrues.. La dose, en ce cas, est de deux scrupules de la poudre de cette écorce, dans une tasse de l'infu- sion de ses feuilles; ce qu’on réitère trois ou quaire fois dans la journée. Les fruits sont rafraîchissans. _ EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE - HUIT: Le dessin est réduit à moitié. 1. Coupe transversale du fruit. LT. 99 rec Jeu Lâcodore Lescourtrle Poe. feree # CITRONNIER DOUX. ( 13r ) RAA A AE AAA A A MMA CITRONIER DOUX. (Rafraichissante acide.) SYNONYME. Vulg. Citron de Saint-Cloud d'Amérique. — Citronier à fruit à moelle douce. — Malum Citrum dulci medullä. Ferr. Herp., 73. Caracrènes cénéniques. Ceux du Limon. Voyez ti- dessus. Caracrines Parricuzrers. Feuilles étroites et longues. Fruit petit et en fuseau , jaspé de vert et de jaune. Hisrome narurezze. Rien, pour un nouveau débar- qué, d'aussi curieux à explorer que les marchés des villes aux Antilles. Des figures nouvelles pour l'Euro- péen, et qui paraissent toutes se ressembler ; des vivres inconnus; des émanations odoriférantes de l'ananas , de se lébeéoe de la banane, des melons verts et de tant d'autres productions coloniales qui éveillent l'appétit après avoir flatté l’odorat : tout prête à l'observation du Voyageur. Il y remarque surtout la jeune créole, sous- traite aux rayons d’un soleil brûlant, dérobant sousun grand parasol ses grâces naturelles, et fixant les regards ( 432 ) des acheteurs, sielle est jolie ; dans ce cas , une femme, qui ne peut mentir à soi-même, pour attirer chaland, laisse folâtrer sur ses lèvres un sourire agaçant et ap- probateur. Les cuisiniers eux- mêmes accordent leur faveur de préférence aux jolies marchandes , et pour leur complaire grossissent souvent la note des provisions qu’ils viennent faire ; aussi à leur retour ont-ils bien som de dire : Sentez-vous le citron dont on a mis le jus Avec des jaunes d'œufs mêlés dans du verjus ? Ce fruit, quoique moins acide que le citron ordi- naire, donne une nouvelle preuve des bontés du Créa- teur qui semble s'être complu à approprier à chaque climat les fruits qui conviennent à ses habitans. -Caracrènes rysiques. Le Citronier doux ne difière de ses congénères que par ses fruits qui ne jaunissent jamais , et restent toujours d’un vert tendre jaspé de jeune; d’une forme oblongue avec étranglement à la partie supérieure ; les feuilles sont étroites et longues» et les fleurs viennent en groupes à l'extrémité des rameaux. | _ Anaivse emwique. On trouve dans le suc de nus tron; un principe amer , du mucilage, un peu de sure ét très-peu d'acide citrique. L'espace ne permettant P#$ de faire connaître avec détails les expériences de M. Lasr saigne, insérées dans le Journal dé Pharmacie (orta1 . bre 1822), sur un nouvel acide produit par la distillation (58 ) de l'acide citriqne ; je ne crois pas m'écarter, de mon sujet en transcrivant ici quelques passages de son Mé- moire. On disait ancienuement : « Par la chaleur, l'acide citrique se partage en deux parties ; l'une se volatilise sans altération , l’autre se décompose en fournissant tous es produits des substances végétales traîtées par le feu.» « Au contraire, dit M, Lassaigne , l’acide qui passe à Ja distillation ne présente plus les propriétés de l'acide citrique; employé, il en diffère essentiellement , et. il ne se forme point d'acide acétique pendant cette. opé- ration ; il se trouve deux liquides différens dans le ré- Gipient : l'un, de couleur jaune d'ambre, d’un aspect buileux, occupe la partie inférieure; l’autre incolore et liquide comme l’eau, d’une saveur acide très-pro- noncée , le surnage. Le premier a une odeur bitumi- neuse , une saveur acide et âcre ; il rougit le papier de tournesol , mais on le prive de cette acidité en l’agitant avec de l'eau ; il se divise alors en globules qui se pré- cipitent. Il est soluble dans l'alcohol, l'éther, les al- calis caustiques, et il tache les tissus. Il redevient acide, et finit par déposer des cristaux blancs très-acides. Si on l’agite de nouveau avec l’eau, il se dissout et aban- donne une matière jaune, brunâtre, poisseuse, et d'une odeur empyreumatique. Le même effet se reproduit lorsqu'on le conserve sons l’eau ; il diminue peu à peu de volume ; l’eau acquiert une saveur acide , et il reste une huile épaisse au fond du vase. On a donné le nom d'Acide pyro-citrique au liquide incolore qui surnage la Partie oléagineuse. » ’ Ni Propniérés mépicinaces. Outre la vertu rafraichis- À (134 ) sante du jus de ce fruit, Poupée-Desportes en recom- mande l'écorce comme un excellent fébrifuge ; voici une recette de tisane fébrifuge : prenez, écorce de citron doux n° 1 ; nitre purifié un gros, faites légèrement bouil- lir dans une pinte d’eau, et laissez infuser une demi- heure. Le malade -en usera pour boisson. Ce bon pra- ticien des Antilles recommande aussi le bol fébrifuge ci-après : prenez, écorces de citronier doux et d'oranger bien séchées et réduites en poudre, de chacune demi- gros ; sel ammoniac un scrupule; faites un bol avec suflisante quantité de miel. Mais le sulfate de qui- nine est bien au-dessus de ces moyens; on peut le pret placer par l'extrait de sel essentiel de Cascarille , pré- parée comme l’eau péruvienne. M. Pelletier m'a sé suré que le quinquina piton ne donnait pas de qui- nine. ‘ EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE-NEUE* Le dessin est réduit à moitié. 1. Groupe de fleurs. Ph Jo. Zhoore Descente fine. COUROUPITE BOULET . (135 ) AAA AA A AA M AA VV A AS A AE AAA MA AS SAS AL AS LAA AA A1 \ M VAA An COUROUPITE DE LA GUYANE... : ( Rafraichissante acide.) Synoxyuie. Vulg. Boulet de canon. — Abricot des singes. — Couroupita guyanensis, Aublet. Guyane, 708, tab. 282. — Pekea sive Pekia. Pison.. Bras., p. 141? Pekia fructu maximo globoso, Couroupitoutoumou. Bar. FI. équinox. , p. 92. Lin. , Polyandrie-Monogynie.— Jussieu, famille des Myrtes. 4 Canacrères cénéniques. Calice monophylle, turbiné, à six découpures charnues et verdâtres; corolle à six lobes dont les deux supérieurs sont plus grands et re- dressés, et quatre plus petits et ouverts, tous pourvus d'un onglet large et charnu, à la base des divisions du calice, et s’unissant à un disque charnu qui recouvre le sommet de l'ovaire ; il est percé au centre, et garni d’étamines dans presque toute sa surface; un grand nombre d’étamines portant des anthères “use : Ovaire faisant corps avec la base du calice ; capsule ronde et ligneuse en renfermant une autre. ( 136 ) CARACTÈRES PARTICULIERS. Fruit en renfermant un autre, Hisrome narurezze. Le Couroupite croît à la Guyane; et y porte des fleurs et des fruits pendant toutes les sai- sons de l’année ; c’est pourquoi j'engage les habitans de l'ile de Cuba où je l'ai rencontré , à protéger sa natura- lisation. Les créoles et les noirs ont donné à son énorme fruit le nom de Boulet de canon, auquel il ressemble à beaucoup d’égards ; quelques-uns le nomment Abricol sauvage. Sa pulpe intérieure a une saveur acide assez agréable et très-rafraîchissante. C’est au milieu de ces mornes boisés , aussi vieux qe les colonies , que l’on trouve le prodigieux Couroupite: souvent dérobé à la vue par de longs filamens de Cars guate ( barbe espagnole, voyez huitième volume), q# rend les forêts plus sauvages , tous les arbres de certain quartiers étant couverts de cette mousse blanche et trai- nante qui, comme le dit Chäteaubriand, descend de leurs rameaux jusqu’à terre. Quand la nuit, au clair de lune, vous apercevez sur la nudité d’une savane U° Couroupite isolé, revêtu de cette draperie, vous croi” riez voir un fantôme , traînant après. lui ses lougs voiles. . On trouve aussi cet arbre singulier sous les voûtes # Smilax et autres Lianes qui entravent les pieds da voyageur comme des filets, et conduisent aux cabane® solitaires des nègres marrons qui cherchent à se 5°" traire au châtiment qu’on leur réserve. (137 ) C'est au milieu de cette nature sauvage, mais toujours belle et toujours éloquente dans son silenre , que . L'air du matin, la fraicheur de l'aurore Appellent à l’envi les disciples de Flore. Enfin aux colonies, sous un ciel pur et éblouissant , la grâce est toujours unie à la magnificence dans les scènes de la nature ; partout dans les mornes, des sour- ces cachées dans la profonde nuit de la terre annon- cent leur présence par un doux murmure , ou des eaux argentées qu'elles laissent filtrer entre les rochers, ou se dérober en gazouillant sous les gazons, ou les plantes qu'elles reverdissent. Lorsque le silence de la nature est interrompu par les brises violentes qui, sous la zône torride, font souvent le désespoir du cultivateur, on entend la crépitation des fruits du Couroupite dont le balancement produit un choc mille fois répété et sem- blable au feu roulant de la mousqueterie. Caractères Paysiques. Le Couroupite est un arbre qui s'élève à une grande hauteur, et qui paraît avoir beaucoup de rapport avec le genre Quatelé (Leeythis). Son tronc a souvent plus de deux pieds de diamètre ; son écorce est épaisse, gercée et raboteuse; son bois est blanc, rougeâtre à l'intérieur, et d’une solidité médiocre ; c’est pourquoi il est rarement employé. Au sommet du tronc naissent des branches qui se répandent en tous sens; les rameaux sont chargés de feuilles al- ternes , ovales-oblongues , pointues , entières, pétiolées, glabres, lisses et longues d’un pied sur quatre poonss Tou: V.— 95e Lipr aison. 12 ( 138 ) de largeur ; les fleurs sont grandes, belles, couleur de rose , répandant une odeur suave , et naissent en grap- pes droites, simples, situées sur le tronc et sur les branches ; les pédoncules propres ont chacun à-leur base une écaille qui tombe de bonné heure , et deux autres écailles situées près du calice. Chaque fleur a: 1° un calice monophylle , turbiné et partagé en six découpures concaves, charnues et ver- dâtres; 2° une corolle divisée en six lobes fort grands, mégaux , dont deux supérieurs plus grands et plus re- dressés, et quatre plus petits et ouverts; ils tiennent tous par un onglet large et charnu , à la base des di- visions du calice, et ensuite s’unissent à un disque ou feuillet charnu qui couvre le sommet de l'ovaire , lequel est percé dans son centre , garni d’étamines dans Fa que toute sa surface, et s'allonge d’un côté en une lan- guette large , ovoïde » convexe en dehors ; recourbée sl le fond de la fleur, et qui cache les étamines et le pistil : 3° un grand nombre d’étamines, dont les filamens courts , charnus et insérés sur le disque intérieur, PO" tent des anthères oblongues, petites et jaunâtres ; 4 un ovaire demi-inférieur , faisant corps en grande partie avec la base du calice, se terminant par un mamelon anguleux qui remplit l'ouverture du disque , et est CO” ronné par un stigmate à six rayons. Le fruit est une capsule ronde ; ligneuse ; environ sé la grosseur d’un boulet de trente-six , brune se tt teuse extérieurement , ayant dans sa partie Mae un rebord circulaire avec des restes des divisions LA (139 ) + calicé, et au-dessus de ce rebord un opercule qui ne tombe point; cette capsule est enduite intérieurement d’une pulpe fibreuse sous laquelle est une seconde cap- sule globuleuse , mince, cassante, partagée , dans son intérieur , en six logespar des cloïsons membraneuses et contenant dans chaque loge plusieurs semences ar- rondies, comprimées , nichées dans une pulpe succu- lente. (Encycl. méth. ) Analyse cHimiQuE. La pulpe contient du sucre, de la gomme et des acides malique, citrique et tartrique. Psoixrtéé MÉDICINALES. La pulpe du fruit est em- ployée dans toutes les circonstances d’une maladie qui réclame des boissons rafraichissantes acidules. C'est pourquoi elle est ardemment désirée par ces fiévreux dévorés d’une soif ardente , excitée encore par une longue insomnie. Son suc acide donne à la bouche une agréable fraîcheur , combat et dissipe cet empâte- ment incommode de la langue , et prévient le desséche- ment fuligineux qui est toujours la suite de ces fièvres brülantes si fatales aux Européens. 5 La décoction de cette pulpe est également employée dans les clystères que l’on prescrit contre les diarrhées rebelles et les inflammations chroniques des intestins. (do) EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE. Le dessin est. réduit au tiers. 1. Fruit ouvert. 27. dgs. Fheodor Descourtil: Pins. ANANAS ROUGE. (x4r) ANANAS ROUGE, (Rafraichissante acide.) Synonyme. Bromelia rubra. — Lin., Hexandrie Monogynie. — Jussieu, famille des Ananas. — Mérat, famille des Nar- cissées. — Carduus arundinaceus strolobi fructu, Soroses de Mirbel. — Syncarpes de Richard. — Ananas aculeatus, fructu rotundo, carne rubrä, D. — En anglais, Pine- Apple. — En espagnol, Ananas pina. — Ananaja-Nanu , Marcg. — Jayama-Pènas, Bout. — Yayonua Boniama , en caraïbe, Caractères noraniQuEs Des Narcissées. Calice coloré, à six divisions profondes , ordinairement régulières; six étamines , un style, un stigmate simple, ovaire infère, une capsule à trois valves, ou une baie à trois loges. — Fleurs enveloppées le plus souvent dans une spathe avant leur développement. (Mérat. ) CaRACTÈRES PARTICULIERS DES ANANAS. Calice à six divi- sions, les trois intérieures plus longues , un nectaire au- dessus dela base de chacune, six étamines à anthère hastée, un style, un stigmate, une baie polrepepes ; ombiliquée. Tome V, — 86° Livraison. 13 ( 142) Histoire narorezre. L'Ananas, fier de sa couronne qui semble en faire le roi des fruits. , vient partout aux colonies, sur les mornes escarpés, près des ruisseaux, sur le bord des fontaines ; mais je voudrais pour le bien des nouveaux débarqués sur une ile habitée, Qu’au milieu des vergers une main inconnue Dépouille Ananas de sa robe touffue. Rien ne manque à ces fruits, soit pour la richesse des formes , soit pour le rehaut des couleurs , soit enfin pour leurs qualités comestibles. La présence d'un Ananas em- baume un appartement. L'Ananas, dit Bernardin de Saint-Pierre , est le plus beau des fruits par les mailles de sa cuirasse >» par son panache teint en pourpre et par son odeur de violette. Les fraises unies au citron don- nent une idée de sa chair, ‘dont le suc a besoin d’être adouci par le sucre pour être moins indigeste ; son écorce a un goût poivré qui, peut-être, en est le correctif. La couronne de l’Ananas, coupée et mise en terre , donne; en serre, un nouveau plant. Canacrènts payvsiques. La racine fibreuse de l Ananas pousse plusieurs feuilles longues, étroites, fermes, re- courbées en dehors, larges de trois pouces, longues de deux à trois pieds, de couleur vert-gai, jaunätre, € Pourprée , creusées en gouttière , crénelées de pointes rougeâtres et aiguës. Les feuilles sont terminées par une pointe très-effilée. Du centre de la touffe des feuilles s'élève une hampe haute de deux pieds , de la grosseur d'un pouce. Elle soutient , à son sommet , une-couronne formée d’une réunion de feuilles courtes , aiguës, de cour (143) leur de feu et qui décorent le fruit. L’écorce est compo: sée d’écailles en losange. Il sort de chacune une petite fleur bleuâtre, en entonnoir, découpée en trois parties , qui se dessèche et se détache du fruit. Le fruit de cette espèce est d’un rouge foncé au-dehors ; sa chair d’un rouge vif est d’une odeur et d’un goût très-agréables. Cet Ananas , ainsi que ses congénères , étant coupé horizon- talement, offre un disque au milieu , où viennent aboutir des fibres en rayons partant de la circonférence, c’est-à- dire de l'écorce. ANALYSE cHImiQuEe. L’Ananas contient un principe sucré , plus de l'acide citrique, de l’acide malique, et un arôme très-agréable. Propriÿrés ménicinaLes. Le suc de l'Ananas est très- rafraîchissant, et possède toutes les qualités nécessaires pour calmer l’ardeur des fièvres inflammatoires , mais il faut édulcorer et aromatiserlégèrementles limonadesque l’on prépare avec ce fruit qui ne peut être supporté cru par les estomacs froids. Le suc des Ananas paraît être un précieux vermifuge, si l’on en juge par le fait suivant extrait d’un Voyage à Ceylan par Eschelskroon. Un Européen , atteint d’une violente maladie aiguë , demandait, par grâce, à manger de l’Ananas. Cette im- prudente fantaisie paraissait inconséquente au médecin qui refusa de la satisfaire. Le malade mourut , et l’on trouva dans son estomac un très-gros lombric encore vivant. Un des assistans, se rappelant le désir inspiré au malade, s’avisa de répandre quelques gouttes de suc d’Ananas sur le ver qui mourut à l'instant. #27 (144) - EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-UN. La planche est réduite au quart de sa grandeur. 1. Fleur accompagnée de sa bractée. 2. Coupe transversale du fruit, 1. 3g2 Zee Sep Thavore Desvwertile Pour. ANANAS JAUNE. ANANAS JAUNE. (Rafraichissante acide.) Synonyuie. Vulg. l’Ananas gros Gieux. — Ananas à couronne. — Bromelia Ananas. — Lin., Hexandrie Monogynie. — Jussieu , famille des Ananas. — Bromelia foliis ciliato- Spinosis, mucronatis, spicà comosä, Lin. — Carduus bra- silianus, folüs aloës, Bauh., Pin., 384. — Ananas acu- leatus, fructu ovato, carne albidä, Tournefort, 653. — Kapa-Tsjakka, Rheed. Mal., p.1,t.1, 2. — En ps Pine- Apple. — Eu espagnol, Acc pina. CanAcTÈRES GÉNÉRIQUES. Calice 3-fide, supérieur , trois pétales, écaille nectarifère à la base du pétale, baie à trois loges. | f Caractères Panricuzrens. Feuilles ciliées , épineuses , mucronées, épi à chevelure. Hisroire NarureLze. Tout est prévu dans la nature, et je remarque avec admiration, avec Bernardin de Saint- Pierre , que comme la multitude des insectes anéantirait des fruits si utiles aux colonies, l'Etre des êtres les a _ ( 146) | revêtus de cuirs épais, de peaux âpres, de coques dures’ et d’écorces aromatiques, comme l'orange et le citron, en sortequ'il y a peu d’espèces où la mouche puisse in- troduire son ver. Ayant déjà donné l’histoire de deux espèces d’Ananas, il me suflit d'ajouter qu’on a telle- ment perfectionné la culture des Ananas , au moyen de couches de tannée, qu’on les mange presque aussi par- fumés qu'en Amérique. L'art du confiseur, porté en France depuis quelques années au plus haut degré de perfection, est parvenu à enchaîner le parfum de l'Ana- nas avec le sucre et le mucilage, au point de confec- tionner des pastilles délicieuses que l’on savoure dans les bals, que les chasseurs recherchent et qui apaisent la soif des malades, Caracrères »aysiques. La racine est composée de beau- coup de fibres noirätres. Elle pousse plusieurs feuilles qui enveloppent le fruit; longues de deux à trois pieds, n'ayant que deux à trois pouces de largeur , creusées en gouttière , hérissées d’épines courtes, nombreuses et très-aiguës : ces feuilles sont d’un vert argenté. Il s'élève du milieu une hampe courte , cylindrique , épaisse , gar- nie de petites feuilles roses, surmontée d'un épi glomé- rulé, dense, écailleux , conique. Ce fruit est surmonté d’une couronne de feuilles persistantes sur le fruit, mais plus courtes que les feuilles radicales. Les fleurs sont bleuàtres, sessiles, petites et éparses Sur la surface du fruit, qui n’est qu’un réceptacle commun » et sur lequel les ovaires naissent de toutes parts ; à demi- enchâssés dans sa substance. Chaque fleur offre un calice persistant, supérieur et à trois divisions; une corolle profondément divisée en trois. découpures lancéolées » (Cr147) plus longues que le calice ; six étamines plus courtes que la corolle, portant des anthères droites et sagittées , un ovaire inférieur, chargé d’un style filiforme , terminé par un stigmate trifide. Ces fleurs tombent bientôt , et l’on voit Re réceptacle charnu qui les soutenait, s’accroître, se colorer, et se changer en un fruit succulent, formé par la réunion symétrique de baies nombreuses , imitant la figure d’une pomme de pin, garni de tons côtés de petites écailles triangulaires et renfermant beaucoup de graines menues ovoïdes. La chair de ce fruit est blanche ou jaunàtre, selon les variétés; parsemée de fibres très-déliées qui divergent du centre à la circonférence en manière de rayons , et qui, dans les tranches horizontales , repré- sentent une rosette étoilée. ( Lamarck. ) ANALvyse caimique. Le suc de l’Ananas contient beau- coup de sucre , de la gomme et de l’acide malique , de l'acide citrique et un peu d’acide tartrique. ProPrtéTÉés mépicinaALes. Les Indiens et les Améri- cains font bouillir les feuilles de l’Ananas dans l’eau de riz et y ajoutent de la poudre de racines de barrelière qu'ils administrent aux hydropiques comme hydragogues. Selon eux, les fleurs infusées dans le vinaigre chassent le fœtus. Ils composent, avec le fruit coupé par tranches et un peu d’eau, une boisson vineuse, très-rafraîchis- sante. On prépare dans les ambulances coloniales un très-bon onguent digestif avec le suc d’Ananas, du tafia, le baume sucrier et un jaune d'œuf. Un autre digestif est celui-ci : prenez suc d'Ananas, herbe à blé, tafia, citron, sirop de bassin et cire. Formez du tout, : ( 148 ) selon l’art, un digestif ou un onguent , en ajoutant une plus grande quantité de cire. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-DEUX: Le fruit est réduit au quart de sa grandeur. . 363, Pvc ufr Thendore Pesrcourtls Pine, CYROYER. ( 149) CYROYER D'AMÉRIQUE. (Rafraichissante acide. ) Synonyme. Vulg. Brignolier. — Cyroyenne d'Espagne. — Rheedia laterifolia, Lin. — Polyandrie Monogynie. — Jussieu, famille des Guttiers, Van. — Rheedia folio subro- tundo, fructu luteo, Plum., gen. 45, Burm. Amer., t. 257.— Rheedia ovato folio, fructu luteo, D. — En anglais, spanish Plum-Tree. — En espagnol, Ciruelo. — En français, Pru- nier d’Espagne. Caractères cÉNÉRIQUES. Corolle de quatre pétales , calice nul; baie à trois spermes, arbre à rameaux arti- culés , comprimés, lisses, pubescens ; feuilles opposées, pétiolées, lancéolées, très-entières, glabres; pétioles courts, pubescens; pédoncules axillaires, comme ternés, 3-fides, souvent 3-flores. Caractères PARTICULIERS. Fleurs rouges en thyrse. Il y a des variétés à fruits jaunes, à fruits verdâtres et à fruits violets. Hisronx narurezze., Le Cyroyer se rencontre aux ( 150 }) Antilles dans toutes les forèts , mais on l’a rapproché des habitations pour jouir de ses fruits que la culture rend très-délicats à manger. Ils remplacent les prunes d’Eu- rope. Cet arbre fournit, par incision, un suc gommo- résineux. Dans les forêts, il fixe bientôt les regards du chasseur altéré, qui est au comble de ses vœux quand Des rameaux ébranlés il voit les fruits pleuvoir. CAsTEL. La gomme résine est recherchée par les calfats. Cet arbre croît en abondance aux Antilles , à Cuba , à la Mar- tinique , à Haïti, Il y fleurit et fructifie dans le mois de mai. Il découle des nœnds de ses rameaux une résine jaune, de bonne odeur , qui entretient la flamme pen- dant long-temps quand on la brûle. Canacrères paysiques. Le Cyroyer, par sa racine, semble se rapprocher des Calabas sous plusieurs autres rapports. Cet arbre à fruit , dit Plumier, est de la gros- seur d’un pommier. Il n’est pas fort ample, quoique we tronc soit assez haut et droit. Son écorce est un peu 1 dée , d’une couleur obscure , avec des taches blanchâtres et verdâtres ; elle recouvre un bois blanc. Ses rameaux sont assez longs , médiocrement épais , et étendus hori- zontalement comme dans le sapin. Les feuilles sont oppo- sées, pétiolées, ovales, entières , glabres , vertes et un peu l'uisantes en dessus, et d’un vert jaunâtre en dessous; elles ont presque six pouces de longueur, et sont soute” fues par des pétioles courts, légèrement pubescens. Les (151) pédoncules sont axillaires, ternés ou en faisceau , rou- geâtres en partie, et en partie blanchâtres. Les fleurs et les fruits paraissent avant les feuilles en épis termi- paux. La fleur est dépourvue de calice. Elle consiste : r° en quatre pétales ovoïdes, concaves, ouverts et légèrement inégaux; 2° en beaucoup d’étamines dont les filamens blancs, plus longs que la corolle, portent des anthères oblongues safranées; 3° en un ovaire supérieur, globu- leux , surmonté d’un style aussi long que les étamines , à stigmate infundibuliforme. Le fruit est une baie ovale, lisse, uniloculaire , et st qui, sous une peau très-mince, renferme deux ou trois semen- ces ovales-oblongues, charnues, grosses, environnées d'une pulpe succulente. Ces baies pendent à des pédon- cules pourpres ; ils sont jaunes et de la grosseur d'œufs de pigeon, contenant des semences roussâtres , rési- neuses et d’une saveur astringente. Les amandes sont très-amères. Anazyse curmique. La pulpe des fruits contient du sucre, de la gomme, une gelée végétale ou bassorine, une matière parenchymateuse, un principe amer, de l'acide malique , de l'acide citrique , du tartre et de l’eau. Propriérés mépicrnaes. Les Cyrouelles sont très- rafraichissantes, mais leur acide, joint à un principe mucoso-sucré , les rend de difhcile digestion. Cependant on en permet les marmelades aux convalescens qui les mangent avec plaisir à cause de leur saveur un peu ai- grelette. (152) nt EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE=TROIS-. Le dessin est réduit au quart. 1. Fleur demi-grandeur naturelle, 2. Fruit coupé transversalement. 3. Graine demi-grandeur. 77. 3£4, À x ° Pre ufr Thestore Poucourkf: Ping, BÉGONE LUISANTE ( 153) BÉGONE LUISANTE. (Rafraïchissante acide.) Synonymie. Vulg. Oseille des bois, dans certaines colonies des Antilles. — Begnnia nitida, Lin. — Monoécie Polyandrie. — Jussieu, Plantes d’un siége incertain. — Begonia fruti- cosa, erecta, foliis glaberrimis, inæqualiter cordatis, obso- letè dentets capsula alâ maximäâ, subrotundä, Dryand. Act. Soc. Lin. Lond. 1, p. 159. — Aït. Hort. Kew. 3, p: 352. — Begonia obliqua fruticosa, foliis obliquè FFE carnosis, glaberrimis , stipulis tripteris. — L’Héritier, Be- gonia minor caule fruticoso, erecto; foliis dentatis glabris, floribus paniculatis, Jacq. Icon., 3, tab. 618. — Bego- .nia purpurea, Swartz, Prodr. — Tsjeria narinempuli ‘ Rheed. Malab., A, Begonia san-dominica cop 5e A es. pl. V,5,p- 4. Canacrëres cénériques. Genre de plantes à fleurs in- complètes et irrégulières , comprenant des herbes exoti- ques, qui, par leur port et leur saveur ; semblent se rapprocher des déeitlés et par leur fructification du sésure et des tétragonelles. Fleurs monoïques. Dans les mdles : Calice à deux divisions profondes ; deux à six pé- tales marcescens ; étamines nombreuses. Dans les fe- CA (:154.) melles : calice idem; deux, trois, quatre pétales inégaux; trois styles, souvent bifides : Eee trigone à trois val- ves membraneuses , et à trois loges polyspermes. CARACTÈRES PARTICULIERS. Feuilles alternes et en cœur oblique. Hisrorre narurezLe, Ce genre a été dédié par Plumier à M. Bégon , intendant de la marine , vrai protecteur des beaux-arts et des sciences. La Bégone luisante est une charmante plante qui croit sur les montagnes et dans les marais des Antilles; elle est remarquable pe ses ME ailés, d’une forme presque ne anodisé né ’ r& graines que leur goût attire she dés eaux, Au lieu d’aile ou d’aigretté ont différens bateaux : ©! L'une au déclin du jour oriente ses po ne Et sur un lac uni vole au gré des étoiles. , # Casrer. ge fi Te eui10f Cette plante a plusieurs s sœurs , toutes plus élégantes de formes et de couleurs. C’est ce qui en à fait recher- cher la culture en Europe. Les serres de Voisin, dont j'ai déjà parlé, en renferment de beaucoup d'espèces; aisément remarquables par des variétés tranchantes. Ces plates, exigent la serre chaude et une terre de bruyère marécageuse, entretenue fraîche. On les multiplie par “éclat..des, pieds. et par bouture. Les feuilles de cette, em dont ae des . calalous et- des brèdes, Ce ” Hire PHYSIQUES. his rat les tiges sont (55) ; droites , glabres , rameuses 9 cylindriques ; les feuilles très-glabres, renversées , un peu charnues, d’un vert tendre, alternes, pétiolées, assez grandes , en cœur obli- que, aiguës, presque entières, ou bien à dentelures irrégulières , arrondies, souvent peu sensibles. Les fleurs sont sur ou roses , disposées en panicules axillaires, presque terminales , longuement pétiolées, presque di- visées par dichotômes ; chaque fleur pédicellée , accom- pagnée de deux petites stipules opposées , ovales , aiguës, en forme de carène ; quatre pétales obtus , dont deux beaucoup plus étroits et un peu plus courts ; les étami- nes très-courtes ; une capsule triangulaire, surmontée par les pétales persistans à trois loges ; leursangles pro- longés en ailes membraneuses, l’uned’elles deux fois plus grande que les deux autres ; toutes se séparant en deux à l'ouverture des valves; les cloisons très-minces, étroites, opposées aux valves; les semences nombreuses , fort petites , presque globuleuses. Awazvyse chimique. Ces feuilles contiennent de l'acide oxalique, de l'acide malique, un principe amer et de l'eau. Prorrrérés mépicrnaLes. Toutes les parties de la plante s’emploient dans les tisanes rafraîchissantes, particu- lièrement en faveur des tempéramens bilieux. Ces mê- mes boissons , en y ajoutant les racines, raniment la cir- culation chez les personnes affectées du scorbut ou d’en- gorgemens. Les feuilles seules tempèrent au contraire la trop grande activité du sang. Leur acidité modère la fermentation bilieuse et apaise la soif des fiévreux. On ajoute les feuilles de cette Bégone aux plantes crucifères (156) et anti-scorbutiques, décrites dans le premier volumé de cette Flore, et pour rendre ces boissons plus opéra- tives, on leur associe la teinture de mars , ou toût autre oxide de fer. Il est à remarquer que les feuilles acides de Bégone , combinées avec les crucifères, forment par les principes acides de l’un et la vertu volatile de l’autre, un sel neutre, très-utile à employer dans le scorbut et dans les maladies chroniques. Les feuilles appliquées en cataplasme sont vulnéraires, fondantes et maturatives- L'espèce appelée Begonia flore roseo , folio orbiculari, contient beaucoup plus d'acide oxalique ; on fait avec son suc d'excellentes confitures. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-QUATRE* La plante est réduite à moitié de sa grandeur. 1. Bouton. 2. Fleur. 3. Fruit. PLIS ossi . L on 7 à Foster Lerconrals Pre. é MELASTOME HÉRISSE . (157) LAN AAA A Fr MÉLASTOME HÉRISSÉ. (Rafraïchissante acide.) Synonyme. Vulg. Groseiller épineux des Antilles. — Melas- toma hirta., Lin. — Décandrie Monogynie. — Tourne- fort, Rosacées. — Jussieu, famille des Mélastomes. — Melastoma foliis angusto-lanceolatis, crenulatis, tripli- nerviis, subtüus albicantibus, paniculâ terminali patente, Encyel. Méth. — Grossularia americana plantaginis folio angustiore, hirsuto. Plum., spec. 18. — Solanum scandens aculeatum, Hyosciami folio, flore intüs albo, extus pur- pureo, Barr. Ess., p. 105. — Sed pleraque synonyma non quadrant. Caractères cénériques Des Mérasromes. Calice su- père, divisé; pétales définis, insérés sur le haut du calice ; étamines en nombre double des pétales; un style; un stigmate ; une baie ou capsule infère, à plusieurs loges polyspermes. Caracrères parricuzters. Calice souvent 5-fide ou entier; cinq pétales; dix étamines souvent appendicu- lées ; une baie à cinq loges, à cinq valves ; feuilles den- ticulées à cinq nervures, ovales, lancéolées ; tige héris- sée. (Vivace. ) Hisrome narurezue. Le nom de Mélastome, suivant le D. Mérat , dérive des mots grecs psla, noir ; el orouæ, Tome V.— 87° Livraison. 14 ( 158 ) bouche. Cette plante, généralement recherchée par les négrillons, fournit souvent à leur friandise des su- jets de querelle qu’une autre cueillette sait bientôt apaiser. On sert quelquefois ce fruit sauvage sur les tables des créoles, et on l’apprécierait mieux, s’il était cultivé. Caractères paysiqQues. Toutes les parties de cet ar- brisseau sont/hérissées de poils roussâtres, surtout vers les sommités. C’est une plante ligneuse, à tiges cylin- driques, rameuses, couvertes sur les jeunes pousses d'un duvet court et blanchâtre qu’on retrouve encore à la surface inférieure des feuilles, sur les pétioles, les - ramifications des panicules et les calices. Les feuilles sont étroites , lancéolées , denticulées, ciliées, coriaces, | longues d'environ quatre pouces sur une largeur de huit à dix lignes, et portées sur des pétioles de peu de lon- gueur. On y voit des deux côtés des poils semblables à ceux des rameaux, mais plus rares, surtout en dessous. La surface supérieure est d’ailleurs un peu ridée, l'infé- rieure est comme réticulée et couverte d’un duvet blan- châtre. Ses trois nervures principales partent un pr au-dessus de la base ; les deux autres sont presque mars” nales. Les fleurs sont médiocrement grandes et disposées aux sommités de la plante en panicules terminales, OU” vertes, fortement hérissées, accompagnées de bractées presque sétacées. Les calices;, de mème très-hispides ; sont arrondis inférieurement, d’un rouge obscur à leur surface interne , et leurs divisions sont linéaires ; allon- gées, au nombre de cinq. Le fruit, selon Plumier qui l’a observé le premier, est globuleux, couronné par Les divisions du calice, et renferme beauconp de sémence® (159 ) menues. Le parenchyme en est succulent, d’une saveur très-agréable, quoïqu'aigrelette, et est fort recherché des enfans et des oiseaux. La surface de ces fruits est hérissée de poils, et a une teinte violette tirant sur le noir. ANALyse caimiQue. Le suc des baies rougit les cou- leurs bleues végétales. L’acide sulfurique concentré le brunit, tandis que l'acide nitrique le réduit en eau et en acide carbonique. H se combine avec les bases sali- nes ; il a avec la chaux une telle affinité, qu’on l’emploie comme réactif pour reconnaitre la présence de cette substance dans les eaux minérales et les liquides ani- maux. Propriérés mépicinaLes. Les baies de cet arbuste Jouissent des mèmes vertus que celles du groseiller d'Europe, et on les emploie aux mêmes usages , c’est-à- dire qu’on en prescrit le suc lorsqu'il s’agit de tempérer l'activité tumultueuse de la circulation, et de neutrali- ser l'alcalescence de la bile. On en compose nne bois- son agréable que l’on prescrit dans les angines , les phleg- masies internes, les vomissemens, les diarrhées, les hémorragies et les fièvres de mauvais caractère. Ce- pendant on n’ordonne jamais seul le suc de cette baie, mais on lui associe un tiers de jus de limon. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-CINQ. Le dessin est réduit à moitié. 1. Fruit entier. c 2. Fruit coupé transversalement. ‘ ( 160 ) SAPOTILLIER NOIR À FLEURS SESSILES. (Rafraichissante acidule. ) Synonyme. Vulg. Balatas rouge, Contrevent. — Sapotillier marron. — Achras sessilifolia, Lin. — Hexandrie Mono- gynie. — Jussieu, famille des Sapotilliers. — Achras foliis cuneato-oblongis, obtusis; floribus subsessilibus. ( Poiret, Encycl. Méth.) — En caraïbe, Manitambou. — Achras fructibus minoribus, ferè glabris, per ramos sparsis; semi- nibus subrotundis; cicatricul majore, ovalâ ; Brown. Jamac., 201. Caracrènes cÉNÉRIQUES Des SaroriLiins. Calice à six divisions profondes, ‘disposées sur deux rangs; corolle campaniforme , à six divisions, à six écailles intérieures qui la font paraitre double ; six étamines ; un style su” bulé ; une pomme à douze loges ; semence solitaire , à cicatrice marginale et hérissée à son sommet. CaracrTÈres PArTicuLrERs. Fleurs sessiles ; ti8€ Jai- teuse ; feuilles lancéolées. Hisrome narureizx. Le mot latin achras est dérivé du grec aypzs qui veut dire Poirier sauvage. En eflet; on ne trouve cet arbre que sur les collines arides- 1 découle de son tronc et de ses rameaux une liqueur Jai- teuse , lorsqu'on les entame. Son bois est très-dur' fort L ” s _S lhecdore sour le Pre Lree. Jude 4 SAPOTILLER NOIR. (161) bon pour les constructions. On vante son écorce comme un très-bon fébrifuge dans les fièvres intermittentes. Cet arbre a beaucoup de rapports avec le Sapotillier noir : l’amande du noyau est blanche et plate. «On ne la sé- pare point pour reproduire la plante, dit Plumier, mais l'on plante le fruit droit, et l’'amande pousse entre les deux parties de la tête. » Le fruit sert à la cuisine; on le met à la soupe, et on l’accommode au beurre comme les cardes. Il a peu de goût; et quelques habitans le font détruire, persuadés que, donné pour toute nourri- ture, ce fruit a rendu /adres plusieurs noirs sur lesquels on a eu la barbarie d’en faire la fatale expérience. On fait d'excellentes cardes avec l'écorce. Caracrères PaysiQues. Le Sapotillier à fleurs sessiles est une fort belle espèce dont les rameaux très-épais, ligneux , l'écorce rugueuse , d’un gris jaunâtre ; filamen- teuse , épaisse, paraissent appartenir à un arbre assez fort. Les feuilles sont alternes , disposées au sommet des rameaux , pétiolées, amples, coriaces, oblongues , ré- trécies en coin à la base, quelquefois obtuses ou aiguës, ou un peu échancrées à leur sommet, glabres, mou- chetées, luisantes à leurs deux faces, entières à leurs bords, marquées d’une côte longitudinale, saillante, épaisse , et de nervures latérales, fines, écartées, simples, et dont le milieu est occupé par des veines jaunâtres , agréablement réticulées, de douze à quinze pouces de longueur sur quatre à cinq dans la plus grande largeur. Les branches dont l’écorce est mince, d’un rouge tanné, gercées ou verruqueuses, viennent hautes et droites. Les fleurs sont éparses sur les branches, principale- ment vers l'extrémité des rameaux , assez nombreuses , ( 162 } sessiles et à peine pédonculées, solitaires. Leur calice est un peu pubescent , de couleur de rouille ; le fruit est sphérique, mammiforme ; le noyau est d’un noir lustré, traversé par une large cicatrice grisätre dans toute sa longueur. I existe beaucoup de variétés du Sapotillier aux An- tilles, qui toutes ont plus ou moins des propriétés énon- cées dans cet article. L2 Lé , Anarvse curmique. Le suc laiteux qui découle de l'é- x & ient corce est propre à donner du caoutchouc ; elle contien aussi du tannin et un suc très-astringent. Propriétés ménicrnazes. Les amandes des fruits de ce Sapotillier jouissent des propriétés diurétiques de toutes les espèces de ce genre. ( Foyez pour de plus grands détails l’article Sapotillier du quatrième volume; pes: 112 , pl. 259.) La pulpe des fruits du Sapotillier que nous décrivons est astringente , on la confit br su- cre pour en obtenir une marmelade que les empiriques des Indes occidentales prescrivent à la fin des diarrhées: _ Son suc gommeux étant réduit en poudre fine et insuflé dans les narines , arrête les hémorragies nasales d'une manière sensible. et sans qu’il soit besoin de recourf au tamponnement. - EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-SIX" Le dessin est réduit au quart. 4. Fruit coupé de manière à laisser voir le noyau. 2. Noyau de grandeur naturelle. - PTIT Theme Pescourtils LPerme. ; Jrree we COQUEMOLLIER. (163) : COQUEMOLLIER. (Rafraïchissante acidule.) Syxnonymie. Le petit Coquemollier nain de Nicolson. — Arbre de Théophraste. — Theophrasta americana minat., Lin. — Pentandrie Monogynie. — Jussieu , famille des Apocins. — Eresia foliis aquifolii longissimis., Plum., gen. 8, vol. 6, p- 140. — Burm. Amer., t. 1, 6. Caracrènes cénériques pes Taéopmrasres. Calice petit, persistant, 5-fide; corolle campanulée, courte , à cinq lobes égaux ; cinq étamines , un style , un stigmate aigu ; capsule globuleuse, grosse , uniloculaire, contenant plu- sieurs graines arrondies , placées sur un réceptacle cylin- drique. Caracrènes PArricuzieRs. Corolle campanulée à seg- mens et divisions obtus; capsule uniloculaire, globuleuse, très-grande , polysperme. ( Vivace.) Hisrorme narurezze. Cet arbrisseau croît aux Antilles dans les mornes et dans les savanes incultes. Il existe une autre espèce, suivant Nicolson, qui s'élève à plus de vingt pieds de hauteur, et dont les feuilles sont sans den- telures. On le nomme grand Coquemollier , ou Tu-te- moques. Les deux Coquemolliers ont beaucoup de rap_ (164 ) ports avec les Strychnos, les Calacs et les Sapotilliers. Caractères PaysiQues. Le tronc du Coquemollier nain est droit, nu, très-simple, feuillé à son sommet à la manière des palmiers , et haut seulement de trois à qua- tre pieds. Les feuilles sont lancéolées, longues d'un pied ou d’un pied et demi, larges de deux pouces, fer- mes, coriaces , glabres, un peu sinuées et bordées de dents épineuses ; elles forment au sommet de la tige une touffe remarquable , composée de trois ou quatre verli- cilles fort rapprochés, et les feuilles de chaque verticille sont communément rangées et relevées de manière qu’elles forment en quelque sorte des bassins ou des va- ses élégans. Du fond de la rosette supérieure des feuilles, naît une petite grappe chargée de beaucoup de fleurs d'un jaune rougeûtre et de grandeur médiocre. Le fruit est une grosse capsule globuleuse , pulpeuse; uniloculaire et qui contient plusieurs semences ovales arrondies , assez grosses , attachées autour d'un placenta central. Ces fruits sont de la grosseur d’une pomme mé- diocre, d’un jaune safrané , à peau unie , ou grenue ; OU _-ridée , suivant les terrains, et contiennent des semences charnues , dures, anguleuses comme le maïs, d’un rouge vif et environnées d’une pulpe sucrée. On mange la pulpe de ces fruits, elle est rafraichissante et assez agréa” ble. (Encycl. méth. ) AnaLyse carmique. Les fruits contiennent un principe mucoso-sucré en abondance , avec addition d'acide gal- lique. ’ Propriétés mépicinazes. Les feuilles du Coquemollier ( 165 ) nain sontemployées dans les décoctions à mettre en usage pour la cure desulcères sordides, et pour le farcin des che- vaux. Selon Chevallier, le fruit est astringent. « Prenez- en, dit-il, une certaine quantité pour le faire bouillir et diminuer en consistance de sirop, pour le flux de sang qui sera arrêté en vingt-quatre heures. » EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-SEPT. Le dessin est réduit au huitième. 4. Fruit de grandeur naturelle coupé transversalement. 2. Fleur de grandeur naturelle. 3. Graine du fruit. 4. La même coupée transversalement. Tome V. — 87e Livraison. 15 ( 266 } À. à ACHIT TRIFOLIÉ. (Rafraichissante acide.) SYNoNYMIE. Achit ailé. — Cissus alata. — Cissus trifoliata, Lin. — Tétrandrie Monogynie. —— Jussien, famille des Vi- gnes. — Tournef. , Classe des Rosacées. — Cissus foliis ter- nalis, serratis; ramis membranaceo-angulatis, Jacq. Am, 23, tab. 182, f, 10. CaracTÈREs GÉNÉRIQUES Es Acmirs. Calice à quatre et cinq dents; corolle de quatre à cinq pétales, autant d’étamines; un style ou stigmate , une baie mono ou polysperme ; tiges ligneuses, sarmenteuses; feuilles al- ternes , vrilles opposées aux feuilles. CaracrÈnes parricuziers. Feuilles ternées, comme rondes, hérissées , comme dentées ; rameaux membra- neux, anguleux. (Jamaïque et Antilles. ) Vivace. Hisrome narureze. Ce raisin sauvage , qu’on D e-cÉ _dans les bois , est légèrement acide et d’une saveur vi pide. Il n’est pas à tout près aussi succulent que celui - la vigne cultivée dont la récolte en Europe est escortét d’une bruyante gaieté qu’augmente encore la boisson en” vrante du moût du raisin, PLAIT Théodore Percourtx ? iDE. ACHAT AC ( 2167 ) Le pied du vendangeur frappe et brise la grappe, Et Bacchus en grondant cède, écume et s'échappe. Mortevaux. On rencontre fréquemment l’Achit trifolié autour des arbres qui bordent les rives maritimes des îles de la Tortue à Haïti, et de Cuba. Canacrères PHysiQues. Cette espèce est remarquable par ses tiges anguleuses et par ses rameaux et ses pétioles membraneux , ou à rebords minces qui les font paraître ailés. Elle est d’ailleurs sarmenteuse et grimpante comme les autres espèces et porte des feuilles ternées, ayant leurs folioles ovales, pointues, légèrement dentées et velues ou pubescentes, principalement à leur surface inférieure. Les fleurs naissent en ombellules bien gar- nies , situées à l'extrémité des rameaux, et produisent des baies qui deviennent noires en mürissant. ANALYSE CHIMIQUE. Ainsi que ses congénères , les baies de cet Achit contiennent un suc aqueux, douceûtre, muqueux et légèrement aigrelet , qui les rend rafrai- chissans. Propriétés mévicrnares. Les feuilles de cet Achit sont employées dans les décoctions astringentes. On fait même avec ces feuilles et les baies une décoction et par suite un sirop que les naturels estiment propre à arrêter dou- cement le flux dysentérique et les hémorragies utérines. Le suc des tiges est détersif et propre à guérir les dé- mangeaisons qu’excitent les affections cutanées. Ces tiges infusées dans le vin blanc sont diurétiques. Les baies ( 168 ) avant leur maturité sont employées dans le traitement des diarrhées bilieuses, tandis que les baies qui sont par- venues à leur parfaite maturité sont rafraîchissantes. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-HUIT- Le dessin est réduit au quart de sa grandeur naturelle. Zhrmtore Pers our tils Prux , CRENADILLE À LOBES DENTÉS. (169) Là GRENADILLE POLYPHILLE.,. (Rafraichissante acide. ) Synonwyure. Grenadille à lobes dentelés. — Passiflora serrata, Lin. Gynandrie pentandrie. — Tournefort, Rosacées. — Jussieu, famille des Cucurbitacées. — Passiflora foliis pal- matis, serratis, Lin. Amoœn. acad. , 1, p. 231, f. 24.— Grenadilla polyphillos, fructu colocyntidis, Tourn., 241. —Clematis indica polyphylla major, flore clavato , fructu colocynthidis., Plum. amer. 62 , t. 79, Raj. supp. 340. Caracrëres GÉNÉRIQUES. Genre de plantes à fleurs po- lypétalées de la famille des Capriers, comprenant des plantes exotiques, sarmenteuses , grimpantes, munies de vrilles, ayant des feuilles alternes , simples ou lobées, _et des fleurs axillaires. Ces fleurs ont une couronne fran- gée , colorée, belle à voir, environnant leurs organes sexuels , et par le pédicule qui élève au-dessus du récep- tacle et soutient ces organes. Fleurs. Calice à cinq dé- coupures, cinq pétales , fixés à la base du calice ; une couronne particulière (nectaire), multifide dans la fleur ; cinq étamines, trois styles, une baie ovoïde, uniloculaire, polysperme et pédiculée. Caracrères ParricuziErs. Feuilles sans divisions, ova- les, dentées en scie. Hisrome narurezze. Les forêts de l'Amérique four- millent de Grenadilles de toutes les espèces et de toutes les couleurs qui s'élèvent en choisissant pour tuteurs des Tour V.— 88 Livraison. 16 (170) arbres aussi vieux que le temps, et sachant résister ; par leur flexible élasticité, aux variations de l'atmosphère ; on voit presque toujours après un ouragan Ces plantes ranimées Déployer autour d’eux leurs tiges parfumées, Et suspendre en festons leurs fleurs et leurs rameaux: (Tuomas. ) On sait que ces plantes sont sarmenteuses, et qu'on en ‘emploie la plupart à garnir des tonnelles, ce qui offre le plus joli coup-d’œil lorsque la plante est en fleurs, par la variété de leurs tons et l'élégance de leurs formes: L'odorat est également flatté voluptueusement en appro- chant de ces courtines de verdure. Un pied de Grena- dille cultivé peut garnir un espace considérable et don- ‘ner douze à quinze cents fleurs. On sème en Europe les graines mûres sur couche chaude et sous chässis. Caracrères PaysiQues. Cette Grenadille est principa- lement distinguée de la précédente par les lobes de ses feuilles dentelées. Les sarmens , selon Plumier, grimpent et s'étendent au loin sur les arbres , sur les buissons €t leur servent d'ornement par la verdure agréable de leur feuillage. Les feuilles sont palmées, divisées en sept lobes oblongs, un peu rétrécis inférieurement, légèrement élargis vers leur sommet qui est pointu , réunis à leur base et dentelés sur les bords. Leur pétiole est chargé de quelques glandes. Les pédoncules sont axillaires , 50” litaires, portent chacun une grande fleur panachée de blanc et de violet , ayant à sa base une collerette de trois folioles ovales , un peu pointues, blanchâtres et ro ses. Le fruit est presque rond, de la grosseur d'une | (171) orange , lisse comme une coloquinte, excepté vers son pédicule, où il approche un peu de la figure d’une poire. Son écorce, qui est un peu épaisse et de consistance assez ferme, enveloppe une pulpe blanche , mucilagi- neuse, qui renferme quantité de semences noirâtres. (Encycl. méth.) ANALYSE CHIMIQUE. La pulpe fournit beaucoup de mu- cilage, une partie sucrée et une légèrement acide ; les fleurs un arôme extrêmement suave. Proprtérés ménicinares. Cette Grenadille est estimée très-rafraîichissante. Son fruit étant entamé fournit une pulpe visqueuse d’une agréable acidité et qui apaise la soif du voyageur. On se sert peu de cette pulpe en mé- decine ; cependant, à défaut d'autre , elle offre quelque soulagement dans les fièvres ardentes, parce qu’elle humecte et calme le mouvement impétueux de la circu- lation , et qu’elle neutralise l’alcalescence de la bile. Elle est aussi légèrement diurétique; on recommande la dé- coction des feuilles comme très-utile dans les angines et dans l’engorgement scorbutique des gencives. L’infusion de la fleur est employée en lotions dans les érysipèles et les ophthalmies. Cette même fleur, dont l’odeur est très- suave , ayant subi une macération dans l’huile de Ben, procure aux parfumeurs une pommade extrêmement agréable et un cosmétique très-recherché. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-NEUF. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. 1. Fruit coupé transversalement. (r72 ) « GRENADILLE ÉCARLATE. (Rafraïchissante acide.) Synonyme. Vulg. Fleur en feu.— Passiflora coccinea, Lin. - Gynandrie pentandrie. — Tournefort, Rosacées. — Jus- sieu, famille des Cucurbitacées.—Passiflora foliis indivisis} cordatis, serratis, petiolis glandulosis, Poiret.— Passiflora coccinea foliis cordatis, serratis, petiolatis, glandulosis, flo- ribus coccineis, fructu flavo, Aubl. , Guian., 828 , t: 324. . Caracrères eénéniQuEs nes Grenapreues. Calice à cinq découpures, cinq pétales (calice interne, Jussieu ); fixés à la base du calice; une couronne particulière (nectaire ), multifide dans la fleur ; cinq étamines , trois styles, une baie ovoïde supère, uniloculaire , polysperm£- Caractères »anricuziers. Feuilles alternes, cordifor- mes ; dentées en leurs bords. Hisromes narurezze. Cette plante de la Guiane , Où elle embellit la végétation de ses forêts antiques ; sé trouve aussi aux îles Antilles. Elle y fleurit en juillet et août, et y forme des berceaux enchanteurs sous les- quels Mille oiseaux peuplant les dômes dé verdure ;, . ; , À Animent ces beaux lieux de leurs doux chants d'amour 7. 330 : Zhcodore Desert Linx FRE CRENADILLE ÉCARLATE. (173 ) Cette belle Grenadille, ainsi que ses congénères, à besoin en Europe d’une culture particulière pour assurer le succès de sa curieuse végétation. On sème ses graines sur couche chaude et sous châssis. On conserve dans la serre tempérée les jeunes plants qui souvent donnent des fleurs la première année. Au bout de troiïs ans , on peut les confier à la pleine terre, mais dans la meilleure expo- sition du jardin, selon Delaunay, et près d'un mur treïillagé. Pour l'hiver , il faut empailler les branches ou au moius les couvrir d’un paillasson, et surtout garnir le pied d’une bonne épaisseur de litière sèche. T1 résultera de cette dernière précaution, que si le froid a tué les branches, les racines ou les tiges qui n'auront pas été atteintes , pousseront des branches qui bientôt auront réparé le dommage et seulement fleuriront un peu plus tard. On multiplie les Grenadilles par marcottes et bou- tures, ou par rejetons que poussent ses racines. Il leur faut beaucoup d'eau en été, et surtout lorsqu'elles se disposent au développement des boutons qui doivent don- ner leurs superbes fleurs. Canacrères Paysiques. Cette belle Grenadille pousse des tiges sarmenteuses , rameuses , qui grimpent et se répandent sur les arbres en s’y attachant par de longues vrilles qui naissent des aisselles de leurs feuilles. Ces feuilles sont alternes, cordiformes, dentées en leurs bords qui sont rouges, glabres, d’un vert jaunûtre et portées sur des pétioles glanduleux. Ces pétioles sont canaliculés en dessus, portent deux glandes dans la par- tie moyenne , deux autres à leur base et quelquefois deux autres à leur sommet. Les stipules sont oblongues, étroi- tes et dentelées. Les pédoncules sont axillaires, solitaires, ( 174) longs, portent chacun une fleur d’un rouge éclatant, ayant à sa base une collerette de trois folioles ovales, obtuses , concaves et jaunâtres. Les divisions du calice sont lancéolées , aiguës, concaves, jaunâtres en dehors, et rouges intérieurement. Les pétales sont oblongs et d’un rouge vif. La couronne a ses filets de couleur oran- gée. Le fruit est une baie jaune , dont la pulpe est géla- uneuse , douce, bonne à manger. ANALYSE CHIMIQUE. La pulpe fournit un mucilage, de l'acide malique, un principe sucré et un arôme partir culier. Propriétés mépicnares. Les vertus de la pulpe des Grenadilles sont à peu près les mêmes, et le sirop qu'on obtient en combinant cette pulpe avec la ketmie acide (V. Oseille de Guinée. Voyez tom. I", pag. 148, pl- 31) constitue un des meilleurs gargarismes pour les ms: de gorge, quelle que soit leur cause. Dans les angines gangréneuses des enfans, par exemple, ce sirop fait des merveilles et arrête les progrès rapides de cette désor- ganisation. Les Européens, fatigués, aux colonies ; P47 les diarrhées chroniques qui y sont si fréquentes, éprour vent un soulagement marqué en employant en boissons et en lavemens ce sirop simple et bénin dans les effets qu’il produit. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE+ Le dessin est de demi-grandeur naturelle. 1. Fruit trigone , coupé transversalement- nr \ À À = + ä free het Zhndore? Pey vor Pre GRENADILLE À FLEURS CRISPÉES. (175) GRENADILLE A FLEURS CRISPÉES. (Rafraïchissante acide.) SYNONYME, Grenadille à feuilles pédiaires , de l'Encyclopédie. — Passiflora pedata foliis serratis, Lin. Gynandrie pen- tandrie. — Tournefort, Rosacées. — Jussieu, famille des Cucurbitacées. — Granadilla polyphyllos , flore crispo, Tourn., 241.— Clematis indica polyphilla, flore crispato. Plum. amer., 66, t.84, Raj. suppl. 341.—Petiv. Gaz,,t. 114, f. 4. — Palm. curld. , maracoc. Ray. Caracrères GÉNÉRIQUES. Trigyne, calice 5-phylle, cinq pétales , nectaire en couronne , baïe pédiculée. Caracrères PARTICULIERS. Feuilles pédiformes, den- tées en scie , d’un beau vert foncé en dessus et plus clair en dessous ; tiges anguleuses. Hisrorme narurezce. Les fruits de cette Grenadille sont employés aux colonies à faire des bombonnières, des tabatières et certains ustensiles de ménage. Quelques luxurieux des fortunés rivages de l’Amérique aiment à boire du vin de Madère dans le fruit de cette Grenadille fraîchement évidé. Elle croît à Haïti , à la Martinique, à la Guadeloupe , à Cuba et le long de la rivière. Rien d'aussi curieux que la fécondation de la fleur de Gre- nadille, On a observé que les styles, aussitôt après que (176) la fleur est épanouie, sont droits et rapprochés les uns des autres au centre de la corolle. Au bout de quelques heures ils s’écartent et s’abaissent ensemble vers les éta- mines , de manière que chaque stigmate touche l’anthère qui lui correspond; ils s’en éloignent sensiblement après avoir été fécondés. Voilà un exemple où les organes fe- melles vont au-devant des mâles. Si les indigènes avaient connaissance de cette particularité , certes les Grena- dillés feraient partie de leurs mystiques bouquets, et ils pourraient l’adresser à une maîtresse volage comme em- blème de la coquetterie. Caractères Paysiques. Dans cette espèce , les feuilles ne sont point divisées simplement en lobes réunis à Jeur base, mais elles sont partagées en folioles tout-à-fait distinctes, disposées sur la bifurcation légère de leur pétiole , à la manière de celles de l’hellébore noir et de l'hellébore fétide. Ses sarmens sont anguleux, ses feuilles sont pédiaires et partagées en six ou sept folioles lancéolées, dentées sur les bords , inégales , lisses et d’un beau vert. Les pé- doncules sont axillaires , solitaires, portent chacun une fleur fort grande, d’un aspect très-agréable , ayant à 54 base une collerette de trois folioles ovales, pointues ; dentées et comme frangées sur les bords. La couronné frangée de cette fleur a ses filets teints d’un rouge foncé, variés de deux on trois cercles blancs et d’un beau violet à leur extrémité. Ces filets sont tortueux comme les ser- pens que l’on voit autour de la tête de Méduse. Le fruit est de la grosseur et de la figure d’une de nos pommes médiocres ; son écorce est d’un vert clair, marbré de \ Le | (177) points encore plus clairs, et a la consistance de nos petites courges. ANALYSE caimiQuE. Mème analyse que dans les deux espèces précédentes. Proprrérés mépiciNaes. Lorsque les fruits sont mûrs, ils sont doux, parfumés , ils humectent et ils rafraîchis- sent. On les associe aux fruits du cerisier des Antilles, espèce de Malpighié, pour en obtenir un sirop qu'on prescrit avec avantage pour modérer les ardeurs de la fièvre qui est causée par une bile trop exaltée. L'agréa- ble acidité de ce sirop apaise la soif des malades , leur donne bonne bouche et détruit cette sécheresse brûlante qui rend bientôt leur langue fuligmèuse. Ce même sirop, dont on imbibe un plumaceau , sert à rafraîchir l'inté- rièur de la bouche des malades atteints de fièvres ataxi- ques ou adynamiques. Ce sirop est très-utile dans les coliques bilieuses et dans les diarrhées , mais il faut s’en abstenir si le malade est tourmenté par une toux in- commode. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-UNE. Le dessin est réduit au tiers de grandeur naturelle. Tome V. — 88e Livraison. 17 AP AANAANAA VAAAANAAR PR AA NV RAISINIER A FRUITS BLANCS. (Rafraïchissante acide.) Synonyme. Vulg. Raisinier de coudre ou de montagne. — Coccoloba nivea, Jacq., Lin. Octandrie trigynie. — Jus- sieu, famille des Polygonées. —Coccoloba foliis oblongis acuminatis ; racemis erectiusculis, Willd. Spec. plant. , vol. 2, page 458 , n° 7.—Coccoloba nivea, foliis oblongis, acu- minatis, venosis, suprà nitidis; racemis erectiuseulis. Swartz, Prodr. 64. — Idem, Flor. Ind. Occid., vole2, page 693.—Coccoloba nivea, foliis ovato-oblongis, acutis, rugosis, Jacq. Amer. 115, tab. 78.— Arbor perycliment facie, folüis et floribus racemosis, fructu uvæformi, ante maturitatem rubro, dein albo trisulco. Poupée-Desportes- CaRACTÈRES GÉNÉRIQUES pes RarstniErs. Genre de plan- tes dicotylédones, à fleurs incomplètes , de la famille sd Polygonées et qui comprend des herbes on des arbris- seaux exotiques à l’Europe à feuilles alternes et à fleurs disposées en grappes. Les caractères. botaniques sont : un calice coloré à cinq divisions, point de corolle, perl étamines, trois styles, une noix recouverte par le calice converti en baie. « L2 4 4 t CarAcTÈREs PARTICULIERS. Calice épais , succulent € blanc, grappes terminales. Hisrome narureize. Coccoloba signifie semence lobée Cet arbre ne croît que dans les mornes ; on en pre » e : Ps s les fruits qui sont très-rafraichissans et sont recherch É. | Théodore Descourklx Prnx . force Soupe. RAISENIER À FRUITS BLANCS, + ( 179 ) par les Créoles. IL_est commun à la Martinique , à Haïti, où on le rencontre aussi le long des rivières et des tor- rens. On le cultive dans l’ile Saint-Eustache. Il est d'un bel aspect ,' couvert de la rosée du matin, Au moment où l'aurore avec ses doigts de rose Sépare en souriant la nuit d'avec le jour. (De Bernis.) Je connais plusieurs montagnes, dit Bernardin de Saint-Pierre , dont chacune d'elles a des végétaux et des quadrupèdes qui lui sont plus particuliers et qu’on ne trouve point ailleurs , ce qui prouve évidemment qu'elles ne sont point l'ouvrage du hasard et conformées par la force centrifuge , les feux souterrains, les tremblemens de terre ou le déluge. Il y a, lors de l’équinoxe, des pluies de poussière qui réparent les éboulemens des montagnes , comme il y 4 des pluies d’eau qui entre- tiennent leurs sources. Les vents maritimes réunissent leurs efforts vers l’équinoxe de septembre, transportent, de la circonférence des continens aux montagnes qui en sont les plus éloignées , les semences et les engrais sortis de leur sein, et sèment de prairies, de bosquets et de forêts, les flancs des précipices et les pics les plus élevés. Ainsi, les feuilles, les tiges, les graines, les oiseaux , les saisons, les mers et les vents concourent d’une manière admirable à entretenir la végétation des montagnes. ; Caracrènes paysiques. Cet arbre, d'environ vingt Pieds, est droit, rameux; ses branches sont garnies de feuilles alternes , pétiolées , ovales , oblongues , minces, membraneuses, rétrécies à leur base , acuminées à leur Sommet , luisantes à leurs deux faces, à vervures laté- 4 ( 180 ) rales , alternes, filiformes , saillantes, jaunâtres , rameu- ses ou confluentes à leur sommet. Les fleurs sont disposées en grappes terminales , soli- taires , très-simples, redressées. Ces fleurs sont petites et jaunâtres; leur calice devient épais, succulent, et acquiert en grossissant une couleur blanche. Il revêt, jusque vers le milieu, une noix à trois côtes, luisante et noirâtre. Il en résulte des fruits d’une saveur douce et agréable, On trouve au milieu un noyau cannelé assez semblable aux pepins du raisin d'Europe. La tige est droite, son écorce lisse, assez semblable à celle des goya- viers; son bois est rougeatre , tendre et léger. ANazvse carmique. Le calice des baies du Raisinier de coudre contient un principe mucoso-sucré, plus un acide qui rougit le papier bleu. La semence en est âcre et huilense. La racine est amère et légèrement astrin- gente. ; Prorriérés ménicrnazes. La pulpe que produit le calice . ? des baies de ce Raisinier est un tempérant acide qu on peut recommander en décoction dans les maladies 1n- flammatoires. Cette pulpe est aussi estimée comme pro- pre à combattre des dysenteries chroniques rebelles et entretenues par l’atonie des viscères ; à la fin des gonor- rhées et d’autres flux immodérés qui ne doivent ètre supprimés qu'avec la plus grande circonspection et Par les conseils d’un médecin expérimenté. " EXPLICATION DE LA PLANCNE TRÔIS CENT CINQUANTE-DEUX- Lu Le dessin est réduit à moitié. 1. Fleur. : tot 3: Fruit de grandeur naturelle, coupé verticalement- + ( r8r \ DIXIÈME CLASSE. DES ESPÈCES VÉGÉTALES QUI AGISSENT D'UNE MANIERE SPÉCIALE SUR LES PROPRIÉTÉS VITALES DU SYSTÈME NERVEUX , OU PLANTES ANTI-SP ASMODIQUES ; SAVOIR : 1°. Les anti-spasmodiques aromatiques. 2°. Les anti-spasmodiques fétides. 3°. Les anti-spasmodiques narcotiques, * SOMMAIRE. # Les plantes anti-spasmodiques devant corriger et dé- truire les aberrations des fonctions nerveuses et muscu- laires en diminuant leur irritabilité contractile, il faut d’abord connaître la cause qui nécessite l'emploi des diffé”: rens anti-spasmodiques. Les spasmes produits par la pléthore ou par la turgescence ne peuvent se traiter comme ceux qui sont le résultat de l’asthénie. Les subs- tances âcres et corrosives, en détruisant les membranes muqueuses et excitant par conséquent une violente et douloureuse irritation nerveuse de l’appareil sensitif, ne réclameront pas, pour les combattre , les mêmes moyens que pour ceux qui proviennent de l'abus des narcotiques. : Les anti-spasmodiques hystériques nuisent en général dans les autres névroses. Les spasmes nerveux occasio- nés par une vive affection de l'ame , ne seront point trai- tés comme ceux que produisent les altérations physiques Tome V.— 89e Livraison. 18 L ( 182 ) du système nerveux, les convulsions partielles des mus- cles comme celles des viscères. La constitution, l’âge, le sexe, le climat et la nature des spasmes doivent donc apporter de grandes modifications dans l'application des médicamens anti-spasmodiques. D’après ce qui précède, on doit, il me semble, diviser les anti-spasmodiques en aromatiques , fétides et narcotiques. Dans la PREMIÈRE CLASSE, on trouvera des anti-Spas- modiques stimulans parmi les plantes aromatiques, âcres, toniques et échauffantes , telles que les huiles essentielles de cannelle, de gingembre, d’écorce d'orange ou de citron et autres plantes odorantes, qui réveillent la sen- sibilité et finissent par détruire l’oscillation nerveuse en rétablissant l'équilibre entre les systèmes musculaire et sensitif. Dans la secoNDE cLAsSE se trouvent rangées les espèces fétides dont l'influence des émanations sur les nerfs qui tapissent la membrane pituitaire, suffit souvent pour calmer les accès nerveux. Dans laxroïsièmEe cLasse on propose des plantes mar- cotiques comme propres à diminuer l'excitation nerveuse ; et à provoquer un engourdissement salutaire. Ainsi ; l'on emploie successivement , et d'après les indications; les espèces débilitantes , le suc d'orange , de morelle ou de nénuphar, ou les sédatifs tout-à-fait narcotiques. 4 » LL. NA Fr 7 F e Pescotirtilsx Poner Leree Jeu: . LAURIER CAMPHRIER. (183) SARA AAA A AAA AAA A ARS AA AAA AAA AA LAURIER CAMPHRIER. (Anti-spasmodique aromatique.) Synonyme. Vulg. Baume-l’Anglais, Carate. — Laurus cam- phora ; Lin. Ennéandrie monogynie. — Tournefort. Arbres monopét.— Jussieu , famille des Laurinées. — Laurus foliis subtriplinerviis, ovatis, acuminatis, panieulis tenuibus late- ralibus, Poiret. —Camphora offcinarum , Baub. Pin., 500. — Caphura quæ salicis folio dicitur. J.-B. 1, part. 2, 338. — Arbor camphorifera japonica, Breyn. — Laurus cam- phorifera. Japonicè, sjo, vulgd kusnoki, aliis nambock. : Kæmpf. Amœn. exot. 770 ,t. 771. Caracrères cénériques pes LAuriers. Genre de plan- tes à fleurs incomplètes, comprenant des arbres ou ar- brisseaux à feuilles simples, le plus souvent alternes, et à fleurs petites, disposées, soit par bouquets axillaires, soit en panicule terminale. Ecorce aromatique , fleurs dioïques ou hermaphrodites ; calice à six divisions , trois tubercules (filamens stériles } autour de l'ovaire terminés chacun par deux soies , neuf étamines ou plus, à anthère attachée sur les bords des filets, deux glandes à la base” de chaque filet du rang intérieur ; un style, un stigmate, une drupe monosperme. Caracrères rarricuziers. Feuilles à triple nervure, lancéolées , ovales. (Vivace). 18° (184 ) *. Hisrome narunezze. Le Campbhrier, originaire du Japon et des Indes-Orientales, se trouve néanmoins dans quelques forêts vierges des Antilles, où sa verdure per- sistante et d’un ton agréable le fait remarquer. Il fleurit en juin et juillet ; son bois odoriférant est recherché par les ébénistes qui en font de fort jolis pupitres. C’est de cet arbre qu’on retire, par la sublimation, le Camphre, ce médicament héroïque et d’un usage journalier à l'in- térieur et à l’extérieur. Le Camphre est une résine blan- che, transparente , friable, très-volatile, très-inflam- mable , d’une odeur très-pénétrante et d’un goût amer, âcre et piquant. Le Camphre est si léger qu’il surnage à l'eau, et si combustible qu’il brûle sur ce fluide, aussi est-il employé dans les feux d'artifice. Il entre dans le vernis destiné à imiter le vieux laque. Il sert dans l'Orient à éclairer les palais somptueux des souverains et on le mélange avecde la cire. Le Camphre se trouvant dans tou- tes les parties de l’arbre, on coupe les branches et les raci- nes en petits morceaux, on les fait bouillir avec de lea dans un alambic, ou pot de fer fait en cucurbite, auquel on adapte un grand chapiteau conique et rempli de paille de riz. Le Camphre alors se sublimise , et on le détache de la paille en secouant le chapiteau. Il tombe en masses grenues, friables, jaunâtres comme le suc brut, mais non encore dépurées. On le raffine en Hollande par la fusion et par la sublimation. Il cristallise en-octaèdres blancs , transparens. 1l est mou, pâteux et ne se pulvé- rise qu'avec addition d'alcool. Il se fond à 175 degrés de Farenheit, entre en ébullition à 204°, et se sublimise 5aD$ se décomposer. Beaucoup de plantes contiennent du Camphre. L’évaporation du Camphre est bien moindre lorsqu'il est renfermé dans un vase à l'abri de Ja lumière: ( 185 ) Le Camphre, dit le docteur Alibert , manifeste une pro- priété physique très-singulière ; de très-petits morceaux de cette substance , placés avec précaution dans un vase plein d'eau, exécutent des tournoïiemens très-rapides , probablement par une influence électrique. Caractères PaysiQues. Le Camphrier forme un arbre très-élevé, d’un port élégant et d’un joli feuillage. Le tronc est droit, divisé en plusieurs branches très-ra- meuses. Son bois est blanc, peu serré , panaché en ondes roussätres ou rougeâtres et d’une odeur aromatique fort agréable. Les rameaux sont menus, glabres, eylindri- ques et pourprés, où d'un rouge brun. Ils sont garnis de feuilles alternes, pétiolées, ovales , quelquefois ovales- lancéolées, acuminées , pointues même à leur base, entières, glabres des deux côtés, un peu luisantes en. dessus , d’un vert assez brillant et munies de trois ner- vures principales qui naïssent à environ quatre lignes au- dessus de la base de Ja fenille et n’atteignent point son sommet. Ces feuilles sont longues de près de trois pouces. sur deux environ de largeur. Leur pétiole est menu , canaliculé , rougeàtre, d’un pouce de longueur. Lors- qu'on les froisse , elles exhalent une forte odeur de Cam- phre , ainsi que les autres parties de cet arbre. Les bour- geons sont ovales, imbriqués de beaucoup d'écailles obtuses et ressemblent à de petits cônes. Les pédoncules sont fort grêles , latéraux, les uns situés dans les aisselles des feuilles, et les autres dans les entre-nœuds ; ces pé- doncules sont un peu moins longs que les feuilles et por- tent chacun une petite panicule de quinze à dix-huit fleurs blanches. Ces fleurs sont petites, dioïques, on polygames et ont un calice à six divisions obtuses, et “« (186 ) neuf étamines , au moins, dans les mâles. Les fruits sont des baies drupacées de la grosseur d’un gros pois , arron- dies , ovales , d’une pourpre noirâtre dans leur maturité , luisantes et portées chacune sur un calice court, tron- qué en son bord. La chair pulpeuse de ces fruits est d’une saveur qui tient du Camphre et de la cannelle , et d’une odeur plus pénétrante que celle des feuilles. Leur noyau est de la grosseur d’un grain de poivre, et ren- ferme une amande huileuse, d’une saveur fade. Awäzvse crmiQue. Le Camphre, suivant Kosegarten, est formé de carbone 74,38; hydrogène 10,07; oxygène 14,61 ; azote 0,34. Il se dissout dans 1000 parties d’eau , et en est précipitable par la potasse ; 11 parties de Cam- phre se dissolvent dans 4 parties d’acide sulfurique et se transforment en une masse brune foncée , coulante à une douce température , qui se fige par le refroidissement et qui est soluble dans l'alcool ; l’eau précipite le Camphre par cette dissolution ; mais un excès le redissout. Il se comporte de même lorsqu'il est dissous dans » , 6 parties d’acide hydrochlorique concentré. L’acide nitrique con- vertit le Camphre en acide camphorique. Le Camphre n6 se dissout pas dans les alcalis, et il n’est point attaquà- ble par les sels. Il se dissout dans les huiles grasses; dans les huiles essentielles, dans l’alcool d’où on le pe cipite en ajoutant de l’eau distillée; pulvérisé et jeté dans des dissolutions d'or, d'argent et de mercure, il r€- vivifie ces métaux. Bol LS grange le considère comme une huile volatile, rendue concrète par la présence du carbone. Charles Hatchett, chimiste à Londres, 4 trouvé une substance qui a toutes les propriétés du tan- pin ; en le traitant par l'acide sulfurique. ( 187 ) Prorniérés mépicuvaues. Le Camphre est un des meilleurs anti-spasmodiques. Il est calmant, anti-septi- que , diaphorétique , alexitère et résolutif. On l'emploie intérieurement et extérieurement. On le prescrit souvent dans la peste, les fièvres ataxiques et adynamiques, la variole et les autres maladies qui offrent un caractère de malignité, {1 provoque les règles et les urines, calme les spasmes et les suffocations de l’utérus ; on le recommande dans les blénorragieset les leuchorrées, comme aussi pour modérer la fréquence des pollutions nocturnes. Il arrête quelquefois l’hématémèse , calme le délire, fait cesser les. convulsions et dispose au sommeil. Voilà pour le beau côté de son histoire : maintenant le médecin prudent doit s'en abstenir, 1° dans la plupart des maladies convulsives, accompagnées de céphalalgie ; 2° dans tous les cas de congestion du sang au cerveau; 3° au commencement des maladies inflammatoires, principalement dans les. hépatites aiguës, dans les gastrites et les entérites ; 5° dans les fièvres intermittentes ; 6° dans les maladies. évacuatoires. Au reste, le nitrate de potasse est le cor- rectif du Camphre , et on le combine presque toujours. avec lui. Le Camphre agit en sens inverse de l’opium. Ce dernier commence par irriter, puis il stupéfie , tan- dis que le Camphre affaiblit d’abord , pour donner plus tard une vive excitation à tout l'organisme. Move n’apminisrration. On administre le Camphre de plusieurs manières. On le donne en nature depuis deux jusqu’à dix grains, et par fractions de quart d'heure en Quart-d’heure. Une mixture indiquée par le docteur Alibert est celle-ci : prenez Camphre seize grains; gomme arabique, demi-gros, dissoute dans trois onces d’eau dis- ( 188 ) tillée de mélisse , et demi-once de sirop d'orange. On connaît l'usage journalier de l'alcool camphré qu’on obtient en laissant séjourner six gros de Camphre dans une livre d'esprit de vin très-rectifié, et qu'on prescrit à l'extérieur pour le traitement des vieux ulcères, de la gangrène , du rhumatisme ; de la goutte, etc. On ajoute quelquefois plusieurs gouttes d'alcool camphré aux coliyres. On fait le plus grand cas du gargarisme suivant dans les angines gangréneuses : prenez alcool camphré, une demi-once ; miel rosat, une once ; on ajoute quel- ques gouttes de vinaigre étendu d’eau. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROÏS CENT CINQUANTE-TROIS: Le dessin est réduit au tiers de grandeur naturelle. 1. Fleur de grandeur naturelle. 2. Grappe de baies. 3. Baïe coupé transversalement. PE. 354. e LL Thoodore Desrour kil. Line. Prec Jeudp VALÉRIANE PANIC ULÉE . ( 189 ) VA VAN VALÉRIANE PANICULÉE. (-Anti-spasmodique aromatique. ) Sxnonymie. Valeriana paniculata, Ruiz. et Pav. — Lin. ; Triandrie monogynie. — Tournef., Infundibuliformes. — Jussieu, famille des Dispsacées. — Valeriana foliis radica- Bbus indivisis, cordatis, caulinis, pinnatis; foliolis ovatis, denticulatis, paniculæ ramis dichotomis, Vabl. plant., vol. 2, p. 7, n° 19. — Valeriana paniculata, floribus trian- dris, foliis radicalibus indivisis, cordatis, caulinis pinnatis, fauicülé diffusà, Ruiz. et Pav., vol. 1, pag. fn tab. 70, fig. 2. CaracrÈnes cénériques. Calice très- petit, à dents rou- lées en dedans; corolle infundibuliforme , à cinq divi- sions, dont le tube est terminé inférieurement par un éperon ou une bosse; une, deux, trois ou quatre éta- mines ; un style ; une ou deux graines recouvertes par les dents du calice, qui se déroulent après la fleuraison et deviennent plumeuses. | Caractères panricuziEns. Feuilles radicales simples, cordiformes et crénelées ; feuilles caulinaires aïlées et. (290 ) terminées par une impaire de la plus grande dimen- sion. : . Hisrome narurezze. Cette plante, originaire du Pérou, mais qu’on trouve aux Antilles, croît dans les lieux pier- reux et marécageux ; elle fleurit dans le courant du mois d'août et de septembre. Le baron Théis donne pour étymologie de la Valériane le verbe valere, bien se porter , tant on lui attribue de vertus. Caracrëres PHysiQuEs. Les racines de cette Valériane sont épaisses , rameuses , garnies de fibres, répandant une odeur forte, désagréable ; il s'en élève plusieurs tiges agrégées, médiocrement feuillées , droites, cylin- driques, velues , hautes d'environ deux pieds, canne- lées , striées, fistuleuses, presque anguleuses, très-sim- ples ; deux feuilles radicales inférieures, pétiolées , ova- les, en cœur, très-entières, ciliées à leurs bords , aiguës à leur sommet ; les autres feuilles , ainsi que les cauli- naires, ternées ou ailées avec une impaire ; opposées pétiolées ; les folioles insensiblement plus grandes de la base an sommet du pétiole , ovales , aiguës, denticulées à leurs bords , légèrement velues ou ciliées, les pétioles canaliculés , en gaine à leur base. Les fleurs sont disposées en une panicule terminale ; che , diffuse, étalée ; les branches et les romeaux 0p- poséstrès-ouverts; les pédicules très-courts, dichotonres ; toutes les divisions accompagnées à leur base de deux petites bractées opposées, linéaires. Le calice à son bor d divisé en dix angles obtus. La eorolle est blanche, fort petite ; son tube muni , vers sa base , d’un éperon urès— (19) court ; le limbe divisé en cinq lobes ; troïs étamines. Les semences sont oblongues , un peu comprimées , cou- ronnées par le calice dont le bord se développe en une aigrette à dix rayons plumeux. ( Encycl.) | Anazyse carmique. Les racines de cette Valériane ont produit une fécule gommeuse, soluble seulement dans l'eau, et que les solutions métalliques, et non la gélatine, peuvent seules précipiter ; une résine noire et odorante et une huile volatile d’une odeur très-forte. Prorrrérés ménrcinazes. La Valériane paniculée jouit à un très-haut degré de vertus anti-spasmodiques. On la préconise dans le mal de mâchoires des nouveau-nés, espèce de trismus qui fait le désespoir des mères. On en a aussi retiré de bons effets dans les convulsions des enfans et certaine épilepsie nerveuse, souvent occasio- née par la présence d’ascarides lombricoïdes. Je l'ai em- ployée avec succès aux colonies dans plusieurs cas d’hys- térie. Au reste, cette racine, que quelques habitans crédules portent en amulette pour se préserver de ma- ladies contagieuses , possède des vertus évidemment cor- diales et excitantes, et on la prescrit utilement dans les fièvres ataxiques et adynamiques , dans les vertiges Qui proviennent de faiblesse et dans les affections ner- veuses. Mope n’anwinisrrarion. On administre la Valériane _ poudre , depuis dix jusqu’à vingt grains ; en infusion , à la dose d’un gros pour une pinte de véhicule ; en dé- Coction rapprochée et obtenue à vaisseau élos ; onfait aussi (192 ) avec la poudre un électuaire; on obtient de son extrait un principe résino-gommeux d’une grande activité. La teinture alcoolique s’administre par gouttes. i EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-QUATRE: Le dessin est réduit à moitié. 1. Racine et feuille caulinaire. 2. Corolle entr’ouverte. 3. Graîne aigrettée. + | Le —— Zhroore Deseourhils rer. Zeree. Jeu CAPRIER A SILIQUES ROUGES. ( 193 ) CAPRIER A SILIQUES ROUGES. (Anti-spasmodique aromatique.) Synonyme. Vulg. Pois mabouia, ou la Fève du diable des Caraïbes ; bois du Sénégal.— Capparis cynophallophora, Lin. , Polyandrie monogynie.— Jussieu , famille des Cap- paridées. — Capparis pedunculis multifloris, terminalibus, foliis ovalibus, obtusis perennantibus, glandulis axilla- ribus, Lin. , Spec. — Capparis arborescens lauri foliüs ; fructu longissimo, Plum. Spec. 7. Burm. Amer., tab. 73, f. 1, — Capparis cynollophora, Jacq. Amer., 158, tab. 98. —Cynophallophoros seu penis caninus Caribœarum arbor. Pluck.— Acaciis affinis arbor siliquosa, etc. Sloan. Hist. jam. , 2, page 59. Caracrères cénériques Des Capriers. Calice à quatre folioles concaves, égales, dont deux bossues à la base ; corolle de quatre pétales arrondis, ouverts; étamines nombreuses ; baie polysperme , sessile. Caracreres PARTICULIERS. Pédoncules multiflores , ter- minaux ; feuilles ovales, obtuses , pérennes; glandes axillaires ; fruit siliqueux et à deux valves. ( Vivace.) Hisroine narurezze. Le nom vulgaire, Pois mabouia , a été donné par des Noirs chasseurs au fruit de cet ar- brisseau , parce que les lézards, appelés Mabouia, en ( 194) sont très-friands. Je rencontrai pour la première fois le Caprier à siliques rouges au milieu d'un morne d'Haïti délicieusement boisé , et où Mille ruisseaux fuyant à travers la verdure Se croisaient, circulaient, mariaient leur eau pure. ( GissERT.) Je surpris deux ignanes ( lézards cornus ) qui se dispu- taient plusieurs de ces siliques, ce qui mie procura loc- casion d'augmenter ma collection botanique et de reptiles : qui tombèrent tous les deux sous mon plomb meurtrier. Caractères Paysiques. C’estun arbrisseau très-rameux, qui acquiert environ douze pieds de hauteur et dont les rameaux sont longs, faibles et pendans, ou appuyés sur les arbrisseaux voisins. Ses feuilles sont alternes, un peu distiques, ovales ou ovales-oblongues, obtuses, glabres , veineuses et portées sur des pétioles courts. Les fleurs sont blanches, grandes, fort belles, d’une odeur agréable , ont des étamines fort longues et viennent trois ou quatre ensemble au sommet des rameaux, sur des pédoncules fort courts. Les siliques sont longues d’en- viron six pouces, presque de l'épaisseur du doigt, s’ou- vrent d'un seul côté et longitudinalement en deux valves qui restent unies par leur autre bord et contiennent une chair rouge , dans laquelle sont enfoncées des semences réniformes très-blanches, de manière que quand les siliques sont couvertes , elles présentent des bandelettes d'un rouge vif, auxquelles semblent tenir des perles ou des globules d’albâtre. (Encycel.) ANALxSE caimique. La pulpe fournit un. principe ( 195 ) mucoso-sucré , accompagné d'un peu d’amertume , plus un acide coloré. ProPrrérÉs MÉDICINALES. On prête, je ne sais pourquoi, des vertus anti-spasmodiques et sédatives aux siliques de ce Caprier ; ce que je puis assurer, c’est que je les ai vues employées par beaucoup de praticiens comme apéritives. L’écorce de la racine jouit certainement de cette vertu, d'après l'assurance que m'en ont donnée plusieurs méde- cins américains dignes de foi, mais je ne l'ai pas éprou- vée par moi-même. Les mêmes praticiens estiment la décoction des racines comme propre à fondre les duretés du foie , de la rate et du pancréas , ainsi que des glandes du mésentère. J’invite les médecins des colonies à répéter ces utiles expériences pour ne point trop grossir la phar- macopée des Antilles. L’infusion des fleurs et les jeunes fruits passent pour hystériques, tandis que l'huile où on les a fait bouillir sert à résoudre les tumeurs extérieures. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-CINQ. La plante est réduite à moitié de sa grandeur naturelle. Li 1. Silique entr’ouverte poür laisser voir la pulpe d’une teinte écarlate éblouissante. (196 ) AAA 8 AU ARISTOLOCHE ODORANTE. (Anti-spasmodique aromatique.) Synonyme. Aristolochia odoratissima , Lin. Gynandrie hexandrie. — Tourn., classe des Personées. — Jussieu, fa- . mille des Aristoloches. — Aristolochia foliis cordatis, caule volubili fruticoso , pedunculis solitariis ; labio corollis majore, Lin. — Aristolochia scandens, odoratissima , floris labello purpureo , semine cordato.— Sloan , Hist. Jam., 1; p- 162, t. 104, fig. 1.— Aristolochia scandens foliis cor- datis acuminatis, florum labellis amplis purpureis, Brown. Jam. 329. CanAcTÈREs GÉNÉRIQUES pEs Armsrococues. Genre de plantes à fleurs incomplètes , qui comprend des plantes herbacées ou ligneuses , la plupart grimpantes ou ram- pantes , et qui sont remarquables par la forme assez sin- gulière de leurs fleurs. Calice coloré, en tube, mon0- phylle, renflé à la base, à limbe dilaté, ordinairement terminé en languette oblique ; six anthères sessiles sur le pistil au-dessous du stigmate, qui a six divisions ; capsule ovoïde, polysperme à six loges. Canacrères PArricuzrers. Feuilles cordiformes, lan- céolées, tige relevée , sous-ligneuse. (Vivace. ) Histoime NATURELLE. Le mot #ristolochia est dérivé PP. TPE. | | 1 | nn Lerre fuppsil PERTE s ps ; : Throdore Lescaurtilx Pre. ARISTOLOCHE ODORANTE. | (197 ) d'aristos , très-bon , et de lokia, lochies. Cette espèce est commune au Mexique , à la Jamaïque et dans les autres Antilles. Ces plantes sont multipliées dans les forèts vierges, entravent souvent la marche du chasseur, et lui servent aussi pour passer d’un arbre à un autre. Dans ces bois sombres, on voit, comme le dit avec grâce l’auteur d’Atala, les vignes sauvages, les bignonias, les coloquintes s’entrelacer au pied des arbres , escalader leurs rameaux, grimper à l'extrémité des branches, s'é- lancer du baobab au palmier , de l’oranger au coulequin bois-trompette, en formant mille grottes, mille voûtes , mille portiques. Souvent égarées d'arbre en arbre , ces lianes traversent des bras de rivières, sur lesquelles elles jettent des ponts et des arches de fleurs. Les Aristolo- ches , qu’on est parvenu à naturaliser en Europe , de- mandent le plein air, une bonne terre et l'exposition au soleil. On les multiplie facilement soit de couchages faits au printemps, et qu'on peut lever l'automne sui- vant , soit de semences quand elles mürissent. Caracrènes Pavsiques. Toutes les parties de cette ÂAristoloche ont une odeur forte, que l’on prétend néan- moins être agréable. Sa racine, qui est longue, cylin- drique et de l'épaisseur du doigt , pousse une tige verte, cylindrique, sarmenteuse , qui fournit un grand nombre de rameaux, grimpe sur les arbrisseaux ou s’entortille autour des arbres, et s'élève par leur secours à la hauteur de huit à dix pieds. Ses feuilles sont alternes, pétiolées , en cœur , presque triangulaires, arrondies à leur base, glabres et d'un vert obscur en dessus. Elles ont quatre pouces de longueur et sont larges presque de trois pou- ces et demi dans leur partie inférieure, Les fleurs sont Tome V, — 90° Livraison. 19 ( 198 ) axillaires , solitaires , portées chacune sur un pédoncule long d’un pouce, etont la figure de celles des Aristoloches ordinaires. Elles sont jaunâtres, terminées par une Jan- guette un peu ample, pourprée et comme farineuse. Les fruits sont des capsules hexagones, longues de deux pouces, et qui renferment des semences brunes, en forme de cœur. ( Encyel. ) AxaLvse cmtmique. Les racines de cette Aristoloche, ‘traitées par l'alcool, donnent un extrait résineux trés- abondant et d’une amertume extrême. Pnrôbniérés ménicrnaes. Les heureux habitans des pays où se trouve cette Aristoloche , l’'emploient en ca- taplasme pour calmer les douleurs sciatiques et fondre les bubons. Son suc, pris entre les accès de fièvres inter- mittentes, en modère la marche et diminue sensible- ment le frisson par sa vertu anti-spasmodique. Sa tein- ture alcoolique est un fort bon stomachique et est em ployée avec succès dans les diarrhées atoniques des vis- cères. Le suc de sa racine est réputé comme excellent alexitère et très-recommandable contre la morsure des serpens. Son infusion convient dans l’asthme , pour pro” voquer la sécrétion des lochies, et en injection dans l'anus , pour cicatriser des hémorroïdes parvenues à SuUp- puration et menaçant de devenir fistuleuses. Des matro- nes aux colonies font un pessaire avec ces racines, dans l'intention de hâter l'expulsion de l’enfant mort, en fai- sant contracter l'utérus par cette application stimulante- . Mon D'ADMINISPRATION. On administre cette plante ( 199 ) en infusion, à la dose d’un gros pour une pinte d’eau; mais on l’emploie rarement seule. On ordonne sa tein- ture alcoolique à la dose de cinquante à soixante gouttes. ÆXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-SIX, La figure est réduite au quart de sa grandeur, 1. Fruit de grandeur naturelle et entr'ouvert. 2. Graines de grosseur naturelle. ( 200 ) ; ORANGER SAUVAGE. (Anti-spasmodique aromatique. ) SyxnonymiE. Orange de l’Arcahnie à fruit âcre et peu amer. Orange douce-amère.— Aurantium sylvestre medullâ mi- nus amarâ, acerbâ, amarâ et croceä. Poup.-Desp.— Lin. Polyadelphie icosandrie. — Tournef., Arbres Rosac. — — Jussieu, famille des Hespéridées.— Aurantium sylvestre medullä dule-amarâ., Inst. R. H. En anglais , Orange-tree. — En espagnol, Naranjo.—En portugais, larangeira. CaRACTÈRES GÉNÉRIQUES Des Orancers. Calice mono- phylle, multifide ; corolle polypétale ; étamines définies ou indéfinies , attachées à la base des divisions du calice, à filets distincts ou réunis ; un style; un stigmate; une baie ou une capsule multiloculaire, supère ; feuilles al- ternes; tiges ligneuses. CaracrÈnes parricuziers. Calice à cinq divisions pro- fondes ; corolle de cinq pétales elliptiques ; environ vingt étamines à filets comprimés, réunis en plusieurs Pa- quets; un style; un stigmate en tête; baie charnue, divisée par plusieurs cloisons, recouverte d’une écorce chagrinée , glanduleuse ; graines ovales , aplaties (M) Hisroine NarurrLLE. L'étymologie du mot aurantiui ORANGER SAUVAGE. (201) vient, dit-on, du mot aurum, or, comme si l'on appelait pommes d’or les fruits de l’Oranger. On appelle aussi l’'Oranger sauvage Pommier de la Médie : Voyez l'arbre du Mède et son orange amère. 4 Tous les poëtes ont chanté l’Oranger , et l’un d'eux, Imbert, s'exprime ainsi dans son Jugement de Péris : Sur les buissons la rose se balance, Et l’oranger , fier de son opulence, Méle son or à l’or du citronnier. Ailleurs , c’est l’aimable Parny qui en décrivant un verger de l’île Bourbon, sa patrie, nous dit : Ici ma main dérobe à l’oranger fleuri Ces pommes dont l'éclat séduisit Atalante. Caracrères paysiques. La description botanique de cet Oranger ayant beaucoup de rapport avec celle des espèces que nous avons déjà décrites , nous croyons inu- tile de nous répéter. Il suflit d'observer que l’écorce seule du fruit est différente, que la peau lisse et finement ponctuée dans l’Orange de la Chine, est pustuleuse et inégale dans l'Orange de l’Arcahnie, qui d’ailleurs offre une pulpe beaucoup moins délicate et moins douce , quoique très-recherchée en médecine ; de-là l’épithète dulc-amara qui lui convenait, et qu’on lui a donnée pour la distinguer des autres espèces. Anaivse cmimique. Les feuilles de cet Oranger ont une saveur très-amère et fournissent une huile volatile et un principe extractif; les fleurs, d’üne odeur plus ( 202 ) suave , donnent une huile essentielle et un principe ma- queux. La pulpe contient de l'acide citrique ; on obtient du reste une huile volatile jaune et de l’extractif amér. \ Propriétés mévrcinazes. Voici des recettes peu théo- riques, mais d’un usage constamment suivi de succès dans la pratique, que j'ai vu recommander aux colonies par de bons médecins ::« Si lon coupe une de ces » oranges, me dit l’un d'eux, qu’on la saupoudre de » sel et qu'on laisse le tout pendant la nuit en ma- » cération, on en obtient par a pression un suc pur- » gatif qui agit sans violence, et qui est convenable dans » les indispositions des pays chauds. » On compose aussi ane boisson chérie des Créoles avec les oranges sures , les pétales rouges et le sirop de bat- terie. On laisse fermenter le tout , on jette la levure, et on obtient pour résultat une bière apéritive et anti- putride. Cette boisson s'appelle Dunaby. I en est une autre obtenue par la fermentation de patates ; sirop €t bananes müres. Cette bière s'appelle Onyeou. * Poupée-Desportes recommande la tisane fébrifuge suivante : prenez écorces moyennes d'Oranger sauvage; deux pincées ; nitre purifié, un gros; faites légèrement bouillir dans une pinte d’eau et laissez infuser pendant demi-heure. Le malade en usera pour boisson ; les fleurs sont pectorales, incisives, au rapport du même médecin ; qui employait de préférence l'écorce dans les cachexies des Noirs. Poupée-Desportes donne la formule d'une pommade pour la gale ét les pustules yénériennes » les dârtres et même la gale des chevaux. Prenez ;, dit-il ; de l'antimoïne cru bien pulvérisé et du soufre ; de cha- cün demi-livre; sel ammoniaque, deux gros ; aloës, quatre ( 203 ) onces ; décoction forte de tabac, demi-livre; onguent napolitain , une livre ; suc d’oranges amères , quatre onces ; huile , quantité suffisante. é > # EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-SEPT. Le dessin est réduit à moitié. 1. Fruit entier au quart de grosseur. 2. Ovaire accompagné du pistil et des étamines. GUI FLAGELLIFORME. (Ænti-spasmodique aromatique. ) Synonyme. Gui prolifère, Gui d'Oranger.— Viscum opun- tioides.—Dioécie tétrandrie.— Jussieu, famille des Chèvre- feuilles. — Viscum caule prolifero ramosissimo aphyllo compresso, Lin.—Viscum geniculatum aphyllum, ramulis compressis oppositis, Brown, Jam. 357.— Viscum opun- tioides ramulis compressis. — Sloan. , Jam. Hist. 2, p- 93; t. 201, f. 12°. — Idem? Ramulis subteretibus, tenuibus, longissimis, pendulis, flagelliformibus. —Viseum aphyllum, baccis aureisumbilicatis. = Plum. , Spec. 47 , mss. 5, t. 80. — Burm. Amer., t. 258, f. 1.— Viscum flagelliforme.— En anglais, Misseltoe. —En espagnol, Liga muerdago.— En portugais, Fisco. CarAcrÈèrEs cénériQuEs pes Guis. Genre de plantes à fleurs incomplètes, comprenant des plantes la plupart li- gneuses et parasites des arbres , à feuilles simples et KE posées , à fleurs disposées en épis ou en grappes axillaï- res, auxquelles succèdent de petites baies monospermes- Fleurs dioïques ; fleurs mâles : calice entier; corolle de quatre pétales caliciformes ; quatre étamines sans filets. Fleurs femelles : calice et corolle idem ; style nul ; cinq stigmates arrondis ; baie monosperme. CanAcTÈRES PARTICULIERS. Tige très-rameuse, Com _primée , flagelliforme. FL. FHE. ( L GUI FLAGELLIFORME. ( 205 ) Histoire NATURELLE. Le mot viscum, suivant le docteur Mérat , vient de ixos, glu, dont les Latins ont fait viscum. On remarque aux colonies une infinité d'espèces de plantes parasites toutes plus curieuses, par leur organisation, les unes que les autres (Voy. plan- ches 437, 438, 439 et 440 du sixième volume.) Ce Gui sur l’oranger étale sa verdure, Et l'arbre, enorgueilli d’un éclat emprunté, Se couronne d’un fruit qu’il n’a point enfanté. (Gasrow.) Ces espèces se fixent sur les arbres, et vivent aux dé- pens de leur sève qu’elles reçoivent par la succion des vaisseaux excréteurs du plus gros végétal. Il est à re- marquer que les arbres des colonies ont en général des écorces fort minces , quelques-uns même que des pel- licules, en quoi ils différent beaucoup de ceux du nord que la nature a préservés du froid en les couvrant de plusieurs robes ; et l’on parle de hasard avec de si incon- cevables précautions de la part de l’auteur de la créa- tion! Les baies des Guis servent d’aliment aux ramiers et tourterelles, et les noirs chasseurs préparent avec toute la plante pourrie une glu qu'ils obtiennent par. plusieurs lavages à l’eau froide. Caracrères paysiques. Le Gui prolifère et le Gui flagelliforme ont tant d’analogie, que j'ai placé ensemble les deux synonymies. Le Gui prolifère, cité par Sloane, est ramifié dès sa base, et a ses rameaux comme pro-. lifères, plusieurs fois trichotomes , articulés et compri- més. Leurs articulations sont oblongues, rétrécies vers ( 206 ) leur base , arrondies ou obtuses à leur sommet, longues d’un pouce et demi à peu près et jointes les unes au bout des autres, comme celles du Cactus opuntia. Toute la plante a environ un pied de longueur ; les fleurs sont petites, jaunâtres, viennent aux articulations des ra- meaux supérieurs sur de très-petits épis latéraux, op- posés et pauciflores ; les baies sont blanchâtres et res- semblent à celles du Gui commun. Ontrouve cette plante à la Jamaïque. Le Gui flagelliforme dont nous donnons l'histoire , est beaucoup plus grand que l'espèce précédente. Il naît sur le tronc des grands arbres, et principalement des Orangers, d’où ses rameaux qui sont nombreux , fort longs, grêles et très-rameux, pendent comme des baguet- tes ou comme des cordes. Ces mêmes rameaux sont à peu près cylindriques, articulés , un peu noueux aux arti- culations et munis de ramifications opposées , pareille- ment articulées et ramifiées elles-mêmes ; les dernières ramifications sont un peu comprimées et garnies latéra- lement de petites baies sessiles , ovoïdes, d’une couleur de safran, et couronnées par un ombilic d’un rouge écarlate. Ce Gui croît à Haïti , à la Martinique et à Cuba. Axazyse carmique. M. Henry a trouvé, dans les baïes du Gui, du parenchyme, une matière visqueuse parti- culière , une substance extractive , une matière huileuse;, fixe et solide ; la matière visqueuse est insoluble à Peau, à l'alcool et à l’éther, comme aux huiles fixes et vola- tiles ; dissoluble aux alealis qui l’altèrent ; l'acide nitrique la convertit en oxalique; elle ne contient pas d'azote. (Journ. de Pharm., tom. IX , p. 155, etc.) J'ai re- connu la même identité dans le Gui flagelliforme. ( 207 ) Propriétés MÉpiciNALEs. Le Gui, d'une saveur in- sipide et visqueuse pendant la végétation, acquiert, par la dessiccation, une odeur désagréable et un goût âcre et amer. L'analyse des différens Guis est la mème, ce qui ne doit point embarrasser le choix dans l’usage mé- dicinal auquel on le destine. C’est un tonique anti-spas- modique qui agit quelquefois comme dérivatif en repor- tant l’irritation sur le tube intestinal. Beaucoup d’au- teurs lui ont reconnu des vertus particulières contre l'épilepsie et la chorée ou danse de Saint-Gui, ce qui prouverait qu’il est essentiellement anti-spasmodique. On a remarqué son utilité dans le traitement de l'asthme convulsif et du hoquet. M. Guersent avance que l’é- coree du Gui doit avoir plus de propriétés que sa partie fibreuse ; toutefois est-il vrai que lorsqu'on destine le Gui à l'usage médical , il faut le cueillir entre fleur et semence, le dessécher avec soin, le réduire en poudre et lé conserver dans des vaisseaux bien clos et dans un lieu abrité de l'humidité. Mone n’apminisrraTion. La dose est d’un gros par £ . . 0 5 Y Q d’ jour dans une infusion vineuse ; celle de lexirait d'un à deux scrupules. On fait avec la poudre et lécorce d'oranger, des pilules anti-spasmodiques. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-HUIT. La plante est réduite à moitié de sa grandeur. 1. Fleurs. 2. Fruit. 3. Insertion des tiges. * ( 208 ) COURBARIL DIPHYLLE. (Anti-spasmodique aromatique. ) Sxnonvmie. Vulg. Pois confiture. — Gomme animée. — Hy- menæa Courbaril. — Lin. Décandrie monogynie.— Jus- sieu, famille des Légumineuses. — Hymenæa, Brown, Jam. 221. —Jacq. Amer., pict. , p. 63, t. 264, fig. 65. — Courbaril bifolia, flore pyramidato, Plum. gen. 49. — Ceratia diphyllos antegoana ,ete., Pluck. alm. 96, tab. 82, f. 3.—Arbor siliquosa ex quâ gummi animæ elicitur, Baub. Pin. 404.— Lobus Wingandecaow, J. B. 1,2, p- 436. Arbor siliquosa ex Virginiä lobo fusco scabro, Bauh., Pin. 4o4.—Jataiba. Pison. Bras. 123, et Margraff, 101.—En anglais, Locust tree. — En espagnol, Goma anime.— En portugais , Corbaril. CaracrÈres Génériques. Calice à cinq divisions pro” fondes, inégales, caduques ; corolle de cinq pétales » plus longs que le calice ; dix étamines fléchies dans leur milieu; gousse très-grande, ovale, allongée , à coss€s dures, épaisses, contenant quatre ou cinq graines en” tourées d’une substance farineuse. (M.) Vivace. titre PARTICULIERS, Feuilles se rapprochant pen dant la nuit. Style tordu. Hisrome narunezze, Le Courbaril est Fun des plus _J r ls # A 2. ! L Pa Pere Seude COURBARIL. ( 209 ) grands arbres de la famille des légumineuses. On le ren- contre dans toutes les forêts de la Guiane et des Antilles. C’est au Père Plumier que l’on est redevable de sa meil- leure description. Linné lui a donné le nom d'A/yme- næa , parce que ses feuilles aromatiques, qui sont dis- posées par paires, tendent à se rapprocher pendant la nuit comme deux jeunes époux. De tes bosquets la pénétrante odeur Vient ranimer la vieillesse étonnée ; La jeune fille, aux autels d’hyménée, En pare encor sa mourante pudeur. ( Camrewonw. ) ‘ Le Courbaril, dans l’état de maladie provoquée par des incisions ou des contusions violentes , laisse trans- suder une substance gommo-résineuse, nommée par les habitans du Brésil Joticacica , et en français Résine de Courbaril, Résine animée occidentale, Gomme ani- mée, etc. Le commerce l'offre en Europe sous la forme de morceaux durs, transparens, friables, d’un jaune de soufre ou plus foncé , d’une odeur aromatique , agréa- ble au goût, mais sans saveur déterminée. Cette gomme s’amollit par la mastication , elle s’enflamme sur les char- bons ardens et laisse exhaler une vapeur suave ; le bois du Courbaril est très-dur , solide, et résiste pendant long-temps à l’action de l'air; les charpentiers le débi- tent en poutres, en planches, en arbres de moulins à sucre ; tandis que les menuisiers , profitant de sa belle couleur rouge et du poli dont il est susceptible, en font des tables , des nécessaires , des pupitres, etc. Les fruits sont- recherchés par les Créoles qui sont friands de ( 210 }) la pulpe qui est friable, nourrissante, aromatique et d’un goût de pain d'épice. Selon Valmont de Bomare, les anciens Caraïbes confectionnaient avec cette pulpe un pain plus beau que bon. Les Noirs qui habitent les montagnes se servent de cette résine pour s’éclairer , et en obtien- nent un vernis transparent et de bonne qualité pour conserver leurs armures, leurs instrumens de musique et leurs ustensiles de pêche. Canacrères paysiques. Le Courbaril est un arbre résineux de la famille des Léguminenses; cet arbre, dit Plumier , est un des plus hauts d'Amérique , et doit être mis au rang des plus utiles, parce que son bois est excellent pour toutes sortes d'ouvrages, et qu'il dure Jong-temps. Ce bois est dur , solide, presque rougeàtre, couvert d’une écorce épaisse, raboteuse, ridée et d’un roux noirâtre ; ses branches se répandent de tous côtés au loin et au large, sont très-rameuses et garnies d’un -très-grand nombre de feuilles ; ces feuilles sont alternes, pétiolées, binées, ou composées chacune de deux fo- lioles ovales-lancéolées, pointues, coriaces, glabres ; luisantes , d'un bean vert, à cotés inégaux, l’intérieur étant plus étroit et à bord peu courbé et l'extérieur plus large , à bord presque demi-circulaire. Ces folioles ssl longues d'environ trois pouces , parsemées de très-petits points transparens, et ont un pétiole propre fort court et un peu épaissi : les fleurs sont légèrement purpu- & rines et disposées en grappe pyramidale au sommet des rameaux. - Chaque fleur offre : 1° un calice à quatre ou cinq di- -_ visions profondes, et un peu concaves; 2° cinq pétales (arr ) ? ovales-oblongs , concaves , un peu inégaux, et plus grands que le calice ; 3° dix étamimes Hibres à anthères oblongues ; 4° un ovaire supérieur, aplati, rougeâtre, chargé d’un style tortillé , à stigmate simple. Le fruit est une gousse longue de six pouces, large d’un pouce et demi ou de deux pouces, obtuse, pres- que cylindrique ou légèrement aplatie sur les côtés, d’un brun roussâtre, un peu âpre et comme chagrinée à l'extérieur , à écorce épaisse, dure, ne s’ouvrant point et coutenant dans une seule loge quatre ou cinq se- mences ovoïdes , environnées de fibres et d’une pulpe farineuse douce et jaunâtre. (Enc.) ANazyse caimique. Cette gomme-résine, que l’on confond quelquefois avec la gomme copal, brûle comme le camphre et laisse à peine un résidu. Elle est disso- luble dans l’alcool, et fournit une huile essentielle d’un arôme tout particulier. Prorriétés Mépicinaes. Les habitans de l'Amérique méridionale, et surtout du Brésil, emploient sa résine en fumigations contre les douleurs rhumatismales, l'asthme et les affections catarrhales ; ils emploient aussi comme masticatoire , comme sédative du principe ner- veux. On en compose un liniment dont on fait usage contre la contracture des membres, et dans plusieurs affections goutteuses et arthrodyniques. Les naturels l'appliquent sur les fractures dans l'espoir d’exciter le cal ; et sur les plaies et les ulcères de mauvaise nature, sanieux, atoniques , afin de provoquer leur cicatrisation. | ( 212 ) L'’écorce du Courbaril, au rapport de Pison, est pur- gative et carminative ; l'application des feuilles sur l’ab- domen offre un topique vermifuge. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-NEUF- Le dessin est réduit au tiers de sa. grandeur. 1. Fruit entr’ouvert, de grandeur naturelle. PP TbT,S 1 2 ms Zhrodore. De, / Le % rover ils pyy. Prree D77/ 40 MYROSPERME BAUME . Lei MW VAAMAN v MIROSPERME PÉDICELLÉ. (_Anti-spasmodique aromatique. ) Synonyme. Baumier du Pérou. — Myrospermum pedicil- latum , vel Myrospermum leguminibus pedicillatis, — Lin. Diadelphie Décandrie. — Jussieu, famille des Légumi- neuses.— Myrospermum, Juss. Gen., p. 365. — Quina- Quina Peruvianorum, vulgd étiam dicitur Saumurio , Lam. Illustr.,t. 341, f. 1.—En anglais, Peruyian Balsam-tree. — En espagnol, Saumerio. Canacrènes cénéniques. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des légumineuses, qui com- prend des arbres et des arbrisseaux de l'Amérique, à feuilles alternes , ailées avec impaire, à fleurs disposées en grappes vers les sommités des rameaux, et à fruits remarquables par la singularité qu'ils offrent d'avoir les graines logées au bout d’une aile membraneuse. Caracrènes parricuuers. Corolle papilionacée ; les étamines libres ; le fruit aplati en une aile membraneuse , contenant , à son extrémité, une à deux graines. Hisroine narurezze. Cet arbre, originaire du Pérou, a été, je ne sais quand, transporté aux Antilles, où j'en ai rencontré à Cuba. Le nom Mirosperme est formé des mots grecs muron, parfum, baume ; et sperme, graine, Tour V. — 90° Livraison. 20 - (4479 semence ; sans entrer dans les contestations qui existent parmi les savans, je me contenterai de décrire l'espèce que j'ai trouvée. Quoi qu'il en soit, le bois de cet arbre est très-dur et par cela même très-propre aux construc- tions des édifices, moulins et autres charpentes. Il parait que ce n'est point l'écorce de l'arbre, mais la graine seule qui fournit le baume précieux qui jouit incontestable- ment de propriétés excitantes et anti-spasmodiques. CaracTÈnes PHysrques. Cette espèce de Mirosperme est fort remarquable par ses gousses élevées du fond du ca- lice sur un pédicule assez long , et se distingue particu- Hièrement en cela du Mirosperme sessile. C’estunarbre, dit M. Joseph de Jussieu, doni le tronc, couvert d’une écorce cendrée , acquiert jusqu'à deux pieds de diamètre. Son bois est blanchätre dans les cou- ches extérieures , mais plus intérieurement il est d'un rouge obscur tirant sur le noir. Ce bois a une dureté considérable et s'emploie beaucoup pour la construction des édifices, etc. Les branches sont rameuses et re- vêtues d’une écorce grisàtre tirant un peu sur le jaune. Elles sont garnies de feuilles alternes, aiïlées avec une impaire et composées de sept à quinze folioles ovales, ou ovales-oblongues, entières , quelques-unes un peu pointues, mais la plupart légèrement échancrées au som- met; ces folioles sont alternes, légèrement pétiolées, vertes, fermes, coriaces et relevées d’une côte moyenne fort saillante en dessous, de laquelle naissent latérale- ment des nervures grêles. obliques, parallèles, peu sensi- bles > Qui s’anastomosent ensemble par des réticulations Ycrneuses , assez régulières ; leur longueur est de douze à vingt lignes sur une largeur de sept à dix. Elles on! (128 7 le disque finement cribléde points oblongs ou raies courtes, diaphanes , dirigées la plupart dans le même sens que les nervures. La partie dorsale du pétiole com- mun est légèrement pubescente ainsi que les pétioles partiels , et le bas de la côte moyenne de chaque foliole. Les fleurs sont pédicellées, nombreuses, éparses, pen- chées et disposées, le long des rameaux, sur des épis droits , médiocrement garnis , longs d'environ six pouces, d’un aspect fort agréable. Elles ont le calice en cloche, légèrement pubescent , à bords obscurément divisés en cinq dents ; la corolle blanche, composée de cinq pé- tales , au moins une fois plus longue que le calice ; les étamines long-temps persistantes, plus courtes que la corolle, à anthères jaunes , droites, oblongues, bilocu- laires. [1 succède à ces fleurs des gousses oblongües, comprimées , obtuses, mucronées supérieurement , éle- vées du fond du calice sur un pédicule qui a quatre à six lignes de longueur. La couleur de ces gousses est d’un brun clair tirant sur le jaune. Elles sont minces, glabres , longues de deux à quatre pouces , de largeur assez uniforme d'un bout à l’autre, cependant un peu plus étroites vers la base, lisses dans leur partie mem- braneuse , et présentant à leur sommet un renflement ovale, rugueux, qui paraît ne contenir qu’une semence. (Encycel.) AnaLyse carmiQue. Le Baume du Pérou est d’un brun foncé , transparent, d’une consistance de miel, d’une odeur suave , d’une saveur chaude et âcre ; il ne se durcit pas à l'air ; l’eau bouillante et le carbonate de soude en séparent l'acide benzoïque qui lui donne cette agréa- ble odeur. Lorsqu'on le distille, on en retire quelques. ( 216 ) gouttes d'huile avec de l'acide benzoïque. Traité avec une dissolution de potasse, il se sépare en deux couches liquides , dont la supérieure, qui fait les neuf dixièmes du baume, consiste dans une huile brune jaunâtre; la couche inférieure est une combinaison de la potasse avec l’acide benzoïque, et avec la résine qui fait les sept vingt-quatrièmes du baume. Lorsqu'on le dissout dans l'acide nitrique, il se forme de l’acide hydrocyanique ; en évaporant la dissolution l'on obtient du tannin arti- ficiel. (Haichett.) L'alcool absolu le dissout en toutes proportions; l’éther en dissout l'acide benzoïque , son huile volatile et une partie de sa résine. Le baume du Pérou qu’on envoie en Europe dans des coques de ca- lebasse contient, d’après Tromsd, sur 100 parties 88 de résine, 12 d'acide benzoïque et 0,2 d'huile volatile. (Chim, org.) PrOPRIÉTÉS MÉDIGINALES. Sans croire aveuglément aux assertions des anciens, il ne faut pourtant point épouser la ridicule incrédulité de certains docteurs modernes qui protestent contre la vertu de toutes les plantes. C'est pourquoi je puis affirmer avoir vu employer et employé moi-même le Baume du Pérou avec beaucoup de succès dans les spasmes convulsifs et autres maladies nerveuses, avoir guéri en très-peu de temps des pourritures d'hô- pital et des ulcères atoniques à l’aide de ce moyen, €t par l'application immédiate du Baume du Pérou. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE.. Le dessin est réduit à la moitié de sa grandeur. 1. Silhique entr'ouverte de grandeur naturelle. PL. St: 91 ÉD: , # nee CUP Phendore Descouril. line . KETMIE MYSOUEE. - (2) KETMIE MUSQUÉE. (Anti-spasmodique aromatique. } Syxonrme, Vulg.l’Ambrette, la graine musquée. — Hibiseus abelmoschus. — Lin., Monadelphie polyandrie. — Jussieu , famille des Malvacées. — Hibiscus villoso-hispidus, foliis cordato-palmatis quinquangularibus serratis, superioribus triidis , calyce exteriore octophyllo, Poiret, — Ketmia ægyptiaca , semine moschato, Tourn. Alcea ægyptiaca villosa, Bauh. Pin., 317.—Quigombo prior, seu Alcea RE Pis., re , 210. — Alcea hirsuta, flore flavo, : semine moschato. Marg.— Cattu-Gasturi , Rhced. Mal. 2, P- 71.—Granum moschatum, Rumph., Amb. 4, p. 38. Caracrères cénémiques nes Keruie, Calice double, : l'extérieur découpé en un grand nombre de folioles linéaires, l'intérieur à cinq divisions; capsules à cinq valves, à cinq loges , ordinairement polyspermes. 5 #°; Caracrères Parricezrers. Feuilles comme en bouclier, cordiformes, à sept angles, dentées en scie ; tige héris- sée. ( Vivace.) Hisrorne narürezze. On trouve cette Ketmie en Egypte et en Amérique. Les Egyptiens lui donnent le Tome V.— 91° Liyraison, 21 ( 218 ) nom de Moseh ou Abelmosch, c'est-à-dire graine de musc où graine musquée. Cette graine, jetée sur les charbons , exhale une odeur de muse. Après l'avoir re- cueillie et fait sécher, on la conserve dans des buîtes bien fermées. Exposée à l'air, elle perdrait son odeur qui est très-suave, quoique très-fortement prononcée. Les parfumeurs se servent de ces graines pour la com- position de diverses poudres odoriférantes , ou de pom- mades , ou même pour embaumer les gants. Dans les pays où l’ambrette est indigène , elle croît partout. Quant à la culture de cette plante en Europe, on la met, avant l'hiver, en serre chaude ; pendant l'été, on lexpose à l'air et au soleil. ; Caractères Pavsiques. Cette plante est velue, pres- que hispide , à poils caulinaires un peu piquans , et est fort remarquable par l'odeur musquée de ses semences: Elle s'élève à la hauteur de trois à quatre pieds, sur une tige cylindrique , assez épaisse, véritablement herbacée ou annuelle quoique un peu dure, hispide surtout,dans sa partie supérieure, souvent simple, quelquefois un peu rameuse. Cette tige est verdâtre , tachée quelquefois de rouge brun. Les feuilles sont ahernes, pétiolées, nulle- ment peltées , cordiformes à leur base, palmées , à cinq angles ou lobes pointus, crénelées ou dentées dans leur contour , verdatres des deux côtés et velues principale- ment sur leur pétiole et leurs nervures. Les supérieures sont découpées très-profondément et plusieurs d'entre elles n’offrent que trois lobes allongés , lancéolés , dopt les latéraux sont très-ouverts. Les pédoncules sont 2% laires, droits, uniflores, longs d'environ deux pouces ( 219) Les fleurs , assez grandes, sont jaunes avec le fond pour- pre. Leur calice extérieur est composé de huit et rare- ment de neuf folioles étroites , linéaires, pointues , velues ou hispides ; l’intérieur est caduc , deux fois plus grand que l'extérieur, légèrement quinquéfide à son sommet, et se partage longitudinalement d'un côté lorsque la fleur s’'épanouit. Le fruit est une capsule ovale-pyramidale , Pointue, pentagone , velue, longue de deux pouces. Ses loges sont remplies de grosses semences arrondies , réni- formes, grisâtres ou brunes, ayant une odeur de muse très-marquée. e AnaLyse curmique. Cette Ketmie contient , ainsi que ses congénères, beaucoup de mucilage, et de plus un Principe aromatique. Prorriérés ménicinazes. Les partisans de la médica- tion végétale attribuent beaucoup de propriétés à la plante dont il est question ici. Elle est, disent-ils, cé- phalique, stomachique , et, prise en poudre , elle favo- rise les éruptions cutanées, soit qu'elles se fassent difiicilement ou qu’elles soient rentrées. On en compose Une pâte masticatoire très-convenable à ceux qui ont mauvaise haleine ou quelques dents gàtées. J'ai employé plusieurs fois la teinture, l'infusion et même la poudre des graines comme anti-spasmodiques , et je n’ai eu qu’à me Jouer de l'indication qui m’en avait été donnée. Cette Préparation cependant ne peut convenir à ceux que l’o- deur du musc incommode. Mope »'anminisrrarion. La teinture se prend à la dose * 21” ( 220 ) de trente gouttes dans un véhicule approprié. La pou- dre à celle d’un scrupule. On emploie ordinairement un gros des graines concassées pour une livre d’infusion faite à vaisseau clos. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-UN, . Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. 1. Graine. : su, F/ [174 Caractères céNénIQUES pes Coxizes. Genre de plantes à fleurs composées , de la division des Flosculeuses-Co- rymbifères, comprenant des herbes ; des arbustes et des arbrisseaux à feuilles simples et alternes, et dont Jes fleurs viennent ordinairement en corymbe terminal. Ca- dice cylindrique , imbriqué de folioles nombreuses , pres- -que linéaires ; réceptacle nu; fleurons hermaphrodites dans le centre ; à cinq dents ; fleurons femelles grèles , très-nombreux à la circonférence, stériles à trois: Rs; graines couronnées d’une aigrette. Cinicaiens PARTICULIERS. Feuilles inférieures, 3-fides, les supérieures ovales , lancéolées , dentées; fleurs en: corymbe, (Vivace. dr Se: | j #fe137 ( 226 ) HisroiRe NATURELLE. Suivant le docteur Mérat , le mot Conize vient du grec onus, gale (qui guérit la). M. Mor- dant Delaunay le fait dériver du mot grec knuzo, gale, ‘ou du verbe grec knizo, couvrir de poussière , parce que quelques espèces de Conize retiennent la poussière au moyen de l'humeur glutineuse qu’elles exsudent. Cette plante croît aux Antilles et particulièrement à Ja Martinique et à Haïti, près des ruisseaux et des lieux -marécageux. Cet arbrisseau se cultive en Europe ; parce - qu'il conserve ses fleurs pendant tout l'été. 11 se muülti- t plie de marcottes et de graines , qu'on sème sur couche et sous cloché au printemps; on l'élève dans un pot pour le mettre dans l’orangerie pendant l'hiver. T1 Jui faut une bonne terre substantielle, un arrosement ordinaire, et bonne exposition. Caracrères PaysiqQues. C’est une plante , dit Plumier, qui pousse une grosse-tige droite jusqu’à. la hauteur de quatre à cinq pieds en bonne terre: Cette tige est canne- lée à quelques pouces au-dessus du collet de Ja racine couverte d’une écorce d’un beau vert velu , pleine d'un suc austère. La moelle très-suceulente est d’un très-mau- vais goût, entourée de quelques fibres ligneuses sépa- rées de l'écorce. Ses racines sont de longs filamens blaïts ligneux , leur écorce est d’un blanc grisätre à l'extérieur et jaunâtre au-dedans , d’une odeur sauvagine et me culière, d’un mauvais goût; ces racines sont très-Ch velues. Les feuilles garnissent la tige et sont alternes: pourvues de gros pétioles qui en se prolongeant forment la grosse nervuré qui traverse la feuille et est plus app?” rente en dessous qu'en dessus. Cette nervure prin (227) : est accompagnée de côtes latérales , saillantes , d’un fanve pâle, et toutes velues. Les feuilles sont d’un beau vert en dessus, et plus pâle et cotonneux en dessous. Les plus grandes feuilles ont un pied de longueur sur quatre pou- ces et demi dans leur plus grande largeur. Leur forme lancéolée les a fait comparer aux fers de hallebardes ou de piques anciennes , d’où l’on a donné à la plante le nom d'herbe à pic. Les bords sont découpés assez irrégulière- ment, à grandes et petites dents. L'odeur en est aroma- tique et la saveur très-amère, ce qui lui a encore fait donner le nom de tabac du diable. De chaque aisselle des feuilles sortent des rameaux chargés de feuilles naïssantes et informes. Chaque rameau se subdivise en quantité de petites gaines qui ont chacune un petit bouton écailleux , ou calices des fleurs disposées en ombelles larges , ce qui donne à la plante l’aspect d’un buisson doré. Chaque bouton est ovale, d’un jaune clair, imbriqué, et dont les écailles brunissent en mürissant. Les fleurs jaunes sont composées d'une multitude de petits fleurons, et ont beaucoup de rapports avec celles de la Tanaisie d'Eu- rope. Ces fleurs ont une odeur aromatique assez agréa- ble, Les graines se trouvent dans les fleurons , elles sont longues , menues , noires et s’envolent aisément. Le fleu- ron desséché reste quelquefois attaché à la graine mûre dont le fil soyeux se dilate et forme un cercle de rayons Partant du centre commun qui est l'intersection du fleu- ron à la graine, de sorte qu’elle représente parfaitement une roue traversée par son axe. Axazvyse curmique. L'extrait de cette Conize , fait avec beaucoup de soin par le docteur Lamaury de la Guade- ( 228 ) loupe, contient , outre l'acide acétique libre, de l’acé- tate de chaux et de la potasse. ProPrtétés mÉDicinaLes. L'herbe à pic remplace la gen- tiane et jouit d'une saveur amère aromatique au-dessus de celle précitée et de tous les amers connus. Son extrait, qu'a fait connaître , comme je viens de le dire , le docteur Lamaury, médecin savant et très-recommandable à paraît répondre aux idées qu'il s’en était formées. Il cou viens parfaitement dans l'affection nerveuse, dans celles sé- reuses du bas-ventre, dans les obstructions et les engor- gemens squirreux du mésentère, dans la chlorose et à la suite des fièvres dans les anorexies et quelques affections vermineuses. Les propriétés de cette plante précieuse ont été éprouvées par plusieurs médecins des colonies. n , Mon D’anminisrnatron. La dose dé l'extrait est d'un . scrupule à un gros. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-TROIS-+ La plante est réduite à moitié de sa grandeur naturelle. 1. Calice et fleurons. 1 Le. FL. 364. Theatre Lscourtils Prix Arree d 27 L GOYAVIER AR OMATIQUE . ( 229 ) GOYAVIER AROMATIQUE. (Anti-spasmodique aromatique.) Synonyme. Vulg. Goyavier de montagne. —Citronnelle. — Psidium aromaticum.— Lin., Icosandrie Monogynie. — Jussieu , famille des Myrtes. — Psidium foliis ovato-oblon- gis acutis, fructu quadriloculari eduli subgloboso, Poiret. — Psidium aromaticum, foliis ovatis acuminatis, fructu dulci cerasiforme, Aubl., Guian., 485, t. 191. Caractères cÉNÉRIQUES DEs Mynrres. Calice mono- phylle , supérieur ; pétales définis, attachés au sommet du calice; étamines indéfinies ; ovaire infère ; un style; un stigmate ; une baie on une drupe. Tiges ligneuses feuilles pone: de pe vésiculeux. Canacrènes ParricuLiERs. Calice campaniforme, à cinq divisions , écailleux à la base ; corolle pentapétale ; éta- mines indéfinies ; un style, un stigmate ; baie polysperme, couronnée par le calice. (M.) Hisrome narureLe. Cet arbrisseau croît à la Guiane, à Cayenne et aux Antilles. Les habitans de Cayenne l'appellent Citronnelle. Son bois, ses fleurs et surtout ses feuilles sont très-aromatiques et ont une odeur de la ( 230 ) mélisse d'Europe. L'écorce des Goyaviers produit un extrait amer qu’on emploie avec avantage pour la con- servation des oiseaux empaillés qu’on destine à une col- lection. Les fruits de ce Goyavier ne sont point recher- chés, parce qu’on ne les irouve qu’à l’état sauvage, mais ils deviennent la pâture des perroquets et des singes qui en sont très-friands. Lorsque ces fruits sont entamés et. qu'ils tombent à terre, une autre classe d'animaux en fait sa nourriture, et on voit les iguanes , les mabouyas , d’autres lézards, de grosses fourmis et d'énormes sco- lopendres se les disputer. Dieu laissa-t-il jamais ses enfans au besoin? Aux petits des oiseaux il donne Ja pâture, Et sa bonté s'étend sùr toute la nature. ATHALIE. CaracrÈères paysiques. Le tronc de cetarbrisseau a envi- ron cinq pieds de hauteur , sur trois ou quatre pouces de diamètre. Son écorce est roussâtre, et il s’en détache des lames annuellement. Son bois est jaunâtre, dur et compacte. Ce tronc porte à son sommet de petites bran- ches rameuses et cassantes ; elles sont garnies de feuilles opposées , ovales-oblongues , pointues, glabres, bosse- lées et d'une couleur verte mélée de jaune. Leur lon- gueur est de plus de cinq pouces, sur une largeur de deux pouces environ. Les pédoncules sont uniflores ; opposés , solitaires, axillaires, sortant souvent de l’ais- selle de deux feuilles courtes et naissantes , situées sous de plus grandes , à la base de petits rameaux. Les fleurs sont blanches , à quatre ou cinq pétales. Les baies sont globuleuses , jaunes, couronnées, quadriloculaires » ( 237 ) d'un goût aromatique et agréable et bonnes à manger. (Encycel. ) Axazyse carmique. Les feuilles contiennent une huile volatile, verdâtre, très-aromatique et d’une saveur pi- quante, üne résine âcre, un principe amer et de la gomme. Proprrérés mépicrNares. On emploie dans les bains fébrifuges ou anti-spasmodiques la décoction des rameaux et de ses feuilles. Cette plante est également céphalique, et l’infusion de ses fleurs est souvent prescrite dans les affections cérébrales , dans la cachexie et les néphrites, L'extrait produit de très-bons effets dans les étourdisse- mens et les engourdissemens des membres qui menacent de paralysie, On applique un topique des feuilles sur les parties affectées de douleurs rhumatismales. Quelques praticiens m'ont préconisé la vertu de l'extrait de toute la plante dans le traitement de l’épilepsie et de la cho- rée ou danse de Saïint-Gui, mais il n’est pas rationnel, je crois, d'ajouter foi à une semblable assertion. La tein- ture alcoolique calme, comme anti-spasmodique, les terreurs paniques des hypocondriaques, et sert, dit-on, à ranimer les personnes épuisées par les femmes. On pra- tique avec cette teinture des frictions ant'-spasmodiques sur la région rachidienne des enfans en convulsions. * Mope p'anminisrraTion. Ou fait infuser une petite poignée des feuilles par livre d'eau bouillante. On en fait aussi un sirop, dont la dose est depuis demi-once jusqu’à ( 232) une once. L’extrait se donne dans la même proportion.” L'eau distillée se prescrit à quatre onces. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-QUATRE- Le dessin est réduit à moitié. 1. Fruit entier. 2. Fruit coupé. q2 : PAT ’ ; PL: 364. REED ; à — Theodore. Pen ourtls nr Pre JU TILLEUL ARGENTÉ. . (49°) TILLEUL ARGENTÉ A FEUILLES ARRONDIES. (Anti-spasmodique aromatique.) Synonyme. Tilia rotundifolia, Ventenat.— Lin. Polyandrie monogynie.— Tournef. Arbres rosacées. — Jussieu , famille des Tiliacées. — Tilia foliis cordato-subrotundis, subsi- nuatis, dentatis, verticalibus , subtüs albo-tomentosis; nuce ovatâ. Vent. Monogr., p. 12, tab. 4.—Tilia (alba), foliis profundè cordatis ; subsinuatis, dentatis, subtüs to- mentosis. Aiton. Hort. Kew., vol. 2, p. ne —Tilia (tomentosa ), foliis cordatis, acutis, serratis, subtüs to- mentosis. Mœnch. 136.—Tilia americana, Duroi. —Tilia argentea, Tilia alba, Catal. Hort. Paris., p. 152.— En anglais : Lime-Tree, Linden-Tree. —En espagnol : Tilo. — En portugais : Til. CanacrÈres GÉNÉRIQUES Des Tizracées. Calice découpé en plusieurs parties; corolle de cinq pétales ; étamines ordinairement indéfinies et distinctes; un style; une baie ou une capsule supère , à plusieurs loges. Calice co- loré à cinq divisions profondes ; corolle de cinq pétales obtus ; étamines indéfinies ; un style ; un stigmate obtus, à quatre lobes ; capsule globuieuse, à quatre valves, à cinq loges monospermes , dont trois ou quatre avortent souvent. Caractères panricuziErs. Surface inférieure des feuilles d’un blanc de neige; fleurs très-odorantes. Tous V.—92° Livraison. 22 (234 ) Hisroime narunezze. Le Tilleul d'Amérique produit l'effet le plus pittoresque au milieu des forêts qui le nourrissent. Son écorce sert à faire des macoutes, es- pèce de paniers plats que portent les bêtes de somme, des cordages , des câbles et de grosses toiles. Les ama- teurs de jardins paysagistes commencent à rapprocher, en Amérique, le Tilleul argenté de leurs habitations, pour l'élégance de son feuillage et l'odeur suave qu'exha- lent ses fleurs. On fait avec son bois , tendre et léger , dus coffres, des malles ; son charbon est recherché pour les esquisses de dessins, et remplace très-bien le fusain. Son feuillage est recherché par les vaches et les cabrits. Ce tilleul croît naturellement dans la Hongrie , aux environs de Constantinople, et dans le nord de l'Amérique. On multiplie en Europe ce Tilleul de se- mences et de marcoties. Il préfère un terrain frais. Caracrènes PaysiQues. Les racines du Tilleul argenté, d’abord pivotantes et cylindriques, se divisent en plu- sieurs rameaux qui tracent à la surface dn terrain, et qui sont munies d’un grand nombre de chevelus. Les feuilles séminales sont palmées , divisées en cinq lobes inégaux , le moyen et les deux extérieurs plus longs. Il s'élève des racines un tronc cylindrique , très-rameux , recouvert d'une écorce épaisse, dont lépiderme est cendré et plus lisse que dans les autres espèces ; les branches alternes, divisées en rameaux presque sur deux rangs opposés , couverts d'un duvet épais et cendré qui s’'enlève aisément lorsqu'on passe le doigt dessus, char- gés de boutons ovales, tomenteux, d’un vert cendré ’ garnis de feuilles alternes, pétiolées , arrondies en cœur à leur base, inégalément dentées en scie , sonvent si- … (235 ) nuées à leurs bords, aiguës à leur sommet \planééé ver- ticales, munies de nervures très-rameuses ; d’abord to- menteuses et d’un blanc de neige à leurs deux faces, ensuite glabres et d’un vert sombre à leur surface supé- rieure , longues d'environ quatre pouces sur autant de large, soutenues par des pétioles tomenteux, environ du tiers de la longueur des feuilles, garnis à leur base de deux stipules opposées linéaires-lancéolées , membra- neuses , très-caduques. Les fleurs sont disposées en un corymbe serré, d’abord d’un jaune de soufre , puis blanchâtre , d’une odeur sem- blable à celle de la jonquille, soutenues par un pédon- cule commun, cylindrique, divisé à son sommet en plusieurs pédicelles tomenteux ; les bractées, sur les: quelles s’insère le pédoncule, oblongues, obtuses, vei- nées, pubescentes, un peu plus longues que le pédon- cule ; les pédicelles uniflores , tomenteux , munis chacun dans leur partie moyenne de deux bractées presque op- posées, linéaires, pubescentes , fort courtes, très-cadu- ques ; le calice à cinq divisions ovales , aiguës, convexes et pubescentes en dehors, vertes à leur base, d’un blanc jaunàtre à leur partie supérieure ; la corolle d’un jaune pâle, composée de cinq pétales oblongs, pres- qu'obtus, légèrement crénelés à leur sommet, un peu plus longs que les divisions du calice; cinq écailles en spatule, opposées aux pétales, de la même couleur que Ja corolle et un peu plus courtes ; des filamens nombreux, de la longueur des écailles, supportent des anthères arrondies, à deux loges; un ovaire tomenteux, blan- châtre; un style glabre et cylindrique, un peu plus long que Ja corolle ; un stigmate dilaté en cinq lobes. Le fruit est une capsule ou une noix ovale, coriace , rele- ( 236 ) vée de cinq côtes peu saillantes, tomenteuses et de cou- leur cendrée. (Encycl.) ANALYSE CHIMIQUE. Les fleurs et l'écorce contiennent beaucoup de mucilage. Prorrrérés mÉpicinaLes. Les fleurs sont estimées ano- dines et anti-spasmodiques , c’est un des meilleurs séda- üfs du système nerveux. Monr p’apminisrrarion. On ne les emploie qu’en in- fusion. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-CINQ. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur naturelle. 1. Fruit entier. 2. Le même coupé transversalement pour voir les cel- lules. 3. Étamine. 2° Le. PL. 36€. r — molaire DE | | Thcodore Dercourtle Paz CROTON BLANC. (237) CROTON A FEUILLES DE NOISETIER. (_Anti-spasmodique aromatique. ) Synonyuie. Vulg. Bois de Laurier.— Croton corylifolium, — Lin. Monœcie monadelphie.— Jussieu , famille des Eu- phorbes. — Croton foliis cordato-subrotundis acuminatis serratis punctatis utrinque sublævibus. — Kimicatihue seu tinus aromatica tricoccon , odore et gustu Lauri.—Ki- rimicatbue Indorum tinus aromatica, an potius Alnus albicans, odore et gustu Lauri. Vaill., Cat. mss.1090.— Croton niveum fuliis ovato-cordatis, serrulatis, subtus tomentoso-nitidis, Jac., p. 255. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES DES Racinoïnes. Fleurs mo- noïques. Fleurs mâles : calice à dix dents, dont cinq inférieures pétaloïdes ; huit à quinze étamines. Fleurs femelles : calice idem ; trois styles bifides ; capsule trilo- culaire, bivalve ; une graine dans chaque loge. Caracrènes PARTICULIERS. Feuilles cotonneuses et de la forme de celles du Coudrier. Histoire narurELLE. Toutes les parties de ce Croton embaument l'air d’une odeur aromatique suave et toute particulière. On se croit, en le respirant, aux beaux jours de l'Europe où les émanations de la rose, du jasmin , de la fleur d'oranger, du syringa, du chèvre- ( 238 ) feuille et du réséda, composent un bouquet idéal pour les promeneurs des châteaux ou ceux des jardins pu- blics de la capitale. Ce précieux végétal est doué en outre de propriétés incontestables qui le font particu- lièrement rechercher en médecine. Le Croton à feuilles de noiïsetier et le Croton blanc paraissant différer très-peu l'un de l'autre, je les ai réunis pour les propriétés mé- dicinales qui sont absolument les mêmes. Caractères pavsiques. Les plus petits rameaux, les pétioles, les pédoncules, les nervures des feuilles , et les feuilles naïssantes, sont un peu cotonneux et blan- châtres. Les feuilles sont alternes, pétiolées, :cordi- formes, dentées, quelquefois un peu anguleuses, ponc- tuées, et presque glabres en dessus et en dessous. Les grappes sont pédonculées, longues de quatre à cinq pouces, solitaires, et situées un peu au-dessous du sommet des rameaux; elles portent des fleurs pédi- culées. Axaiyse cHimique. La semence contient une résine brunâtre, d’une saveur extrêmement amère, de la gomme , de la fibre ligneuse , un huile grasse, qui ran- cit lorsqu'elle vieillit, de la gomme, de l’albumine et de l’amidon. Prorniérés mépicinazes. Ce Croton, très-commun dans les savanes de l'Amérique, a des propriétés évi- _demment excitantes et anti-spasmodiques. Les habitans mettent infuser ses feuilles et ses fleurs dans de l'huile de ben , à laquelle elles communiquent , disent-ils, une . Yertu vulnéraire. Cette plante est de plus carmiuative'; ( 239 ) ( céphalique et stomachique. Son eau distillée est vantée par les vieux planteurs comme capable de procurer un prompt soulagement dans les coliques flatueuses , d’arré- ter la diarrhée provenant d’atonie, de faire cesser le vomissement et le hoquet spasmodiques. Cette même eau distillée neutralise les aigreurs occasionées par les acides des premières voies, facilite les digestions , lentes, prévient les mauvaises , rétablit par consé- quent les estomacs débhilités, et est même employée comme emménagogue et comme diurétique. On compose aux Antilles une huile vulnéraire et anti-spasmodique dont les praticiens donnent ainsi la formule. Prenez : huile de ben, ou de fruit du cocotier cinq livres, que vous mettez dans un vase de grès, ou canari rempli à moitié ; ajoutez Croton à feuilles de noïisetier, herbe aux caïmans, herbe à plomb, langue à chat (voyez ces mots à la table générale}, tabac en feuilles vertes, de chaque une poignée ; faites infuser pendant douze heures dans du tafia. Exposez le vase pendant un mois au soleil et passez. Mone D'ApminisrmaTION. On emploie cette plante en infusion théiforme, en extrait, et distillée. Son huile, qu’on obtient par infusion, se prescrit par gouttes sur un casson de sucre. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-SIX. La plante est réduite au quart de sa grandeur. 1. Fleur mâle. 2. Fleur femelle. Lao) TOQUE DE LA HAVANE. (Anti-spasmodique aromatique. ) Synonyme. Scutellaria havanensis. — Lin. Didynamie gym- nospermie.—Tournefort et Jussieu, famille des Labiées.— Seutellaria foliis cordato-ovatis, crenatis, floribus solitariis, axillaribus ; corolla labio utroque trifido, Lin., Syst. Veg., p. 457.— Jacq. obs. 2, p. 5, tab. 29.— Jacq. Amér. 172. — Wild. Spec. Plant., vol. 3, p.174, n. 10. Caracrères cÉnNÉRIQUES pes Toques. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , la- biées, à fleurs nues, solitaires, axillaires ; quelquefois en épis terminaux ou latéraux, et munis de bractées. Calice très-court , à deux lèvres arrondies , la supérieure éperonnée en dessus, et se renversant jusqu’à l’éperon après la chute de la corolle, de manière à clorre le calice ; corolle ayant le tube recourbé à la base, à lêvre supérieure comprimée, en voûte, avec deux dents à lorifice , l’inférieure plus large, échancrée. (M.) Canacrènes PARTICULIERS. Feuilles cordiformes, ovales, crénelées ; fleurs solitaires, axillaires ; corolle à l'une et l’autre lèvre trifides. Histoire narureLLe. Le nom de Scutellaria donné à » LA PE. Ib © nnennres-sersmmmmes Pere. Seut. Theodare Descourtls go - NE « 4 + TOOUE DE LA HAVAN L 1 ( 241 ) cette famille, dérive du mot latin scutum , bouclier. Cette plante végète couchée et rampante sur les rochers et le: long des côtes maritimes de la Havane et des autres iles Antilles. Elle fleurit dans le courant du mois de dé- cembre. Canacrères PaysiQues. Cette plante est herbacée , fori tendre; ses tiges sont étendues sur la terre, garnies de feuilles opposées, pétiolées, ovales, en cœur, presque glabres , crénelées à leur contour, longues à peine d’un demi-pouce. Les fleurs sont solitaires, axillaires ; les pédoncules opposés, uniflores ; le calice divisé en deux lèvres; les découpures arrondies, très-entières, pres- qu'égales ; la corolle bleuâtre, longue d’environ un pouce, à deux lèvres , la lèvre inférieure plus longne, à demi divisée en trois découpurés un peu arrondies ; celle du milieu plus large , échancrée , les latérales très-entières. ÂAwazyse cnimiQuE. On obtient par la distillation de toute la plante une huile très-odorante, d’un jaune oli- vâtre; ses extraits alcooliques et aqueux sont amers, astringens et aromatiques. L'huile devient d’un vert foncé par l'addition du sulfate de fer. Elle décompose le muriate de mercure suroxidé (sublimé - corrosif) et le fait passer à l’état de mercure doux. Propriérés MÉDICINALES. La Toque de la Havane est un tonique très-énergique du système nerveux. On em- ploie l'huile avec beaucoup de succès dans les fièvres ataxiques et toutes les affections nerveuses en frictions sur le rachis. On en donne quelques gouttes à l’inté- rieur , ou l’on prescrit seulement son infusion pour faire Tome V. — g2° Livraison. 23 (242) cesser les syncopes des personnes affaiblies par de lon- gues maladies ou par de violens chagrins. Il faut remar- quer cependant que les préparations alcooliques de cette plante ne doivent point être employées par les malades qui ont quelques dispositions à la congestion cérébrale. On applique cette plante sur les tumeurs ou engorge- mens chroniques. L’huile en friction sur la région de l'utérus provoque les règles en cas de l’inertie de cet organe. J'ai vu de bons effets de cette plante appliquée chaudement contre les douleurs sciatiques. Sa décoction sert en fomentation pour bassiner les parties nerveuses et musculaires trop affaiblies ou gonflées après une longue marche. Mon p’ApminisTrATIoN. L'infusion de cette plante est la préparation sous laquelle elle est le plus habituelle- ment recommandée. L'huile essentielle se prescrit à la dose de trois ou quatre gouttes , et en plus grande quan- tité lorsqu'il s’agit de frictionner un membre paralysé, atrophié ou affaibli. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-SFPT. Le dessin est réduit au tiers de grandeur naturelle. 1. Fleur non épanouie. 2. Corolle entr’ouverte. 3. Calicc et ovaire. 2: Zæ. PL. 366. Sr Thandon- Pescourtils Por. Leree Seulr CALABURE SOYEUX. AAA SA a A AANAANAA CALABURE SOYEUX. ( Anti-spasmodique aromatique.) Sxxonxmie. Vulg. Bois de soie , ou Bois ramier.—Micocoulier rude.—Muntingia calabura.— Lin. Polyandrie monogynie. — Jussieu, famiile de Tiliacées. — Muntingia folio sericeo molli, fructu majori, Plum. gen. 41.— Buriw. Amer., tab. 502.—Muntingia, Jacq. Amer. 166, tab. 107. — Muntingia fruticosa et villosa, foliis serratis oblongis, ab uno latere bre- vioribus, Brown. Jam. 245.—Loti arboris folio angustiore, rubiflore, fructu polyspermo umbilicato , Sloan. Jam. Hist. 2, p. 80, t. 194, f. 1, Raj. Dend. 32. — Lotus aspera major. — Lotus sericea fructu singulari, Plum. r Caractères cénéniques. Corolle de cinq pétales; ca- lice en cinq parties ; baie uniloculaire , monosperme. CanacrÈnes PArTicuLiers. Fleurs axillaires , binées et blanches. Feuilles à deux lobes inégaux. Hisromr NATURELLE. Le Calabure soyeux est un tres- bel arbre qui fait l’ornement des forêts d'Amérique ; il est commun aux Antilles, où l’on emploie son bois à faire des douves pour les barriques. On tresse avec son écorce dés nasses et des cordes , que les pêcheurs et les marins de cabotage savent emplover par économie. (244 ) CarAcTÈREs PHYsiQUEs. C’est un arbre de la famille des tilleuls , qui ressemble à l’orme par son port, s'élève à environ trente pieds de hauteur, et qui est garni de beaucoup de feuilles dans toute la longueur de ses ra- meaux, ce qui le rend propre à donner un ombrage agréable. Ses feuilles sont alternes , ovales-oblongues , pointues , dentées , portées sur des pétioles fort courts, et inégales à leur base, un de leurs côtés étant plus court que l’autre. Elles ont trois ou quatre pouces de longueur , et sont couvertes d’un duvet doux, fin comme de la soie, qui est plus abondant en leur surface infé- rieure et les rend blanchâtres. Les pédoncules sont axil- laires , solitaires, moins longs que les feuilles, pubes- cens, et chargés chacun d’une fleur blanche ouverte en rose. La fleur consiste : 1° en un calice divisé presque jusqu'à sa base en cinq ou six découpures Jlancéolées, | pointues, pubescentes en dehors et caduques ; 2° en cinq ôu six pétales arrondies, un peu onguiculés et très- ouverts; 3° en un grand nombre d'étamines dont les fi- lamens beaucoup plus courts que les pétales portent des anthères arrondies ; 4° en un ovaire supérieur, globu- leux , dépourvu de style, et couronné par cinq ou six stigmates épais , persistans et en étoile. Le fruit est une baie globuleuse, un peu plus grosse qu’une cerise, jau- nâtre avec une teinte de rose , divisée intérieurement en cinq ou six loges peu apparentes, par des cloisons mémbraneuses très-fines, et qui contient des semences nombreuses, petites, arrondies et nichées dans une pulpe. (Encyel.) ANALYSE CHIMIQUE. On retire des fleurs du Calabure un principe mucilagineux très-abondant, ct un arome (245 ) assez agréable. Les baies fournissent une pulpe mucoso- sucrée. L’écorce contient du tannin. Propriérés Mépicnazes. Les fleurs du Calabure jouis- sent d’une propriété anti-spasmodique incontestable , et remplacent au besoin celles du tilleul argenté dont il vient d'être parlé. On les distille, on en prépare une conserve, et de plus un esprit par la fermentation qui a une certaine réputation, parmi certains créoles, contre l'épilepsie , la paralysie , le trismus , les vertiges, le té- tanos et les autres maladies nerveuses. La décoction des feuilles et leur application en topique sur l'abdomen calme les douleurs de l'entérite, fait cesser celles du ténesme, et apaise les fréquentes et inutiles envies d'aller à la garde-robe (surtout en faisant prendre au malade quelques lavemens avec le mucilage). Le mu- cilage que contient l'écorce moyenne du Calabure forme un excellent collyre. € Mons p’anminisrrarion. La dose de l’eau distillée est de six onces ; celle de la conserve est d’une once. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-HUIT, Le dessin est réduit au tiers de sa grandeur. x 4. Fruit entier. A 2. Fruit coupé ON 3e Tour V.—93° Livraison. ; 24 ( 246 ) MONARDE ÉCARLATE. ( Anti-spasmodique aromatique.) Synonyme. Vulg. thé d’Oswego, Monarde Pensylvanie. — Monarda coccinea.— Lin. Diandrie monogynie.— Jus. , famille des Labiées, — Vel. Monarda purpurea foliis ovato- acuminatis serratis breviter petiolatis, bracteis corollisque intensè purpureis, Lam. Tllust. Gen., n. 227, t. 19.— Monarda floribus capitatis verticillatisque , caule acutè angulato, foliis lanceolato-serratis glabris. Burm. enum., ÿ Plant. Hort., p. 226.— Monarda ceaule acutè angulato , capitulis terminalibus, Cold. noveb, 7.— Monarda didyma, Lin. Spec. Plant., n. 2. Canacrènes GÉNÉRIQUE Des Monanves. Genre de plan- tes à fleurs monopétalées, de la famille des Labiées, qui comprend des herbes indigènes de l’Amérique septen- trionale , à feuilles sin.ples, opposées, et à fleurs super- bes, disposées par verticilles axillaires , tantôt rassem- blés en tête terminale. Les fleurs ont leur calice cylin- drique , à cinq dents ; la corolle partagée en deux lèvres, dont la supérieure est entière et enveloppe les filamens ; deux étamines, un style, quatre semences. Canacrères PARTICULIERS, Fleurs en tête, comme didy- Theodore Descourtl: Pira. MONARDE ECARLATE . Ftree Jeupp, ( 247 } hamiques ; tiges à anglés aigus. (Pensylvasie Mate. ) Hisromme narurerze. Cette belle espèce croît natu- rellement sous le ciel de l'Amérique septentrionale, mais on Îa trouve aussi assez communément aux Antilles où la richesse de ses couleurs la fait bientôt distinguer de la végétation qui l’environne. Les habitans de | Amé- rique font infuser ses feuilles en guise de thé, et lui don- nent pour cette raison le nom de thé d'Oswego. Ces feuilles , lorsqu'on les froisse , répandent une odeur très- agréable. La Monarde, cultivée en Europe, se plait à demi-ombre, aime une terre douce et grasse et l’eau. Comme elle est vorace, il fant à chaque printemps la changer dé place ou de terre ; c’est le moment d’éclater ses pieds pour la multiplier. On fera bien, dit Mordant Delaunay, d’en garder quelques-uns en orangerie pour remplacer ceux que les gelées et les pluies froides du printemps auraient pu faire périr. Quelques espèces de Monardes , cultivées depuis plusieurs années en Europe, ont produit plusieurs variétés remarquables par la cou- leur plus ou moins vive de leurs fleurs, par les bractées diversement colorées ; ainsi la Monarde écarlate e% même que la Monarde pourpre. Caracrères PaysiQues. C’est éminemment parmi espèces connues de ce genre, dit le chevalier Lomarék celle qui offre les plus grandes et les plus belles fleurs. Ses corolles, ses calices et la surface supérieure de ses bractées sont teints d’un rouge vif, fort éclatant. Ses . feuilles d’ailleurs ont une forme ovale-acuminée, et ses étamines sont presque didynamiques, c’est-à-dire ac- 24" | (248 ) compagnées communément de deux filets courts, dénués d’anthères. La tige est herbacée, droite, articulée, branchue, feuillée, tétragone , à angles aigus, fistuleuse , verdâtre, glabre ou parsemée de poils courts , extrêmement rares, haute d'environ deux pieds. Les feuilles sont opposées , pétiolées, en général plus larges que dans les autres espèces , ovales , acuminées, ouvertes, dentées en scie, nervées obliquement d'un beau vert, longues commu- nément de trois à quatre pouces, sur une largeur de deux ou environ. Elles out le disque finement perforé, _et la superficie chargée de poils fins, courts , blanchâtres, couchés, peu abondans, situés principalement en dessous le long du trajet des nervures. La surface inférieure est comme saupoudrée de petits points résineux et luisans. Les pétioles sont semi-cylindriques, ereusés en gouttière du côté supérieur, velus comme les feuilles, longs pour lordinaire de cinq à huit lignes. Les fleurs viennent aux sommités de la plante , en têtes sessiles, grosses, soli- taires et quelquefois aussi en verticilles, situés dans les aisselles des feuilles supérieures. Ces fleurs sont grandes, d'a rouge vif et brillant. Leut aspect est très-agréable ; les têtes ou verticilles qu’elles forment reposent chacun Silune collerette polyphylle, bien couverte , beaucoup moins longue qu'eux. Les folioles dont est composée cette collerette sont sessiles , d'inégale grandeur , vertes en dessous, purpurines à leur surface supérieure, légè- rement ciliées sur les bords. Les extérieures ont une ferme oblongue, acuminée ; les autres sont plus courtes, linéaires , et deviennent même sétacées à mesure qu’elles approchent davantage des fleurs. Les calices sont tubu- leux , striés longitudinalement , légèrement arqués , C0- (249 ) lorés de même que les corolles , dont ils n’égalént guère que le tiers de la longueur. Celles-ci ont le tube renflé supérieurement et terminé par un limbe à deux lèvres distantes , la supérieure entière , un peu courbée, pres- que aussi longue, mais plus étroite que l’autre. Le style est grêle, filiforme, purpurin, plus long que la corolle et même que les étamines. Les stigmates sont courts , inégaux, divergens. ( Encyel. ) Anazyse crmique. Les feuilles de cette Monarde con- tiennent du tannin, de la gomme, une substance volatile el aromatique , du gluten et une matière fibreuse. Propriérés méDicrnaLes. L’infusion de la Monarde est tonique anti- spasmodique et diurétique excitante, mais. il faut en prendre avec modération , car l'excès produi- rait alors des effets opposés. Cette même préparation théiforme offre un excellent stomaehique , qui divise les matières visqueuses dont les parois de l'estomac sont sou- vent tapissées, nuisent aux fonctions de cet organe essen- tiel à la vie et forment les obstructions des glandes mé- sentériques , d’où naissent une infinité de maladies chro- niques, rebelles souvent aux secours de l’art. Cette même infusion étant céphalique est recommandable dans la mi- graine , dissipe les vapeurs , les étourdissemens , l’assou- pissement , et stimule les fonctions du cerveau. EXPLICATION DE LA PLANGHE TROIS CENT SOIXANTE-NEUF, La plante est réduite à moitié de sa grandeur. ( 250 ) CAMARA PIQUANT, (-Anti-spasmodique aromatique.) SrNoNYME. Vulg. Sauge de montagne. — Lantana aculeata. Lin. Didynamie angiospermie.— Jussieu, famille des Ga- tiliers.— Lantana foliis oppositis, caule aculeato ramoso, spicis hemisphericis. — Lin. Viburnum americanum odo- ratum , urticæ foliis latioribus , spinosum, foliis miniatis, - Pluk. Alm. 385, t. 233, f. 5; Camara spinosa, flore varie- gato, Plum. Gen. 32. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES pes CamarAs. Genre de plante à fleurs monopétalées, de la famille des Gatiliers, qui comprend des herbes ou de petits arbrisseaux exotiques , dont les feuilles sont opposées et dont les fleurs vien- nent en têtes ombelliformes très-agréables à voir. Calice tubulé, à quatre dents, fort petit; corolle à tube plus long que le calice, à limbe plan, à quatre divisions obtuses, inégales, quatre étamines , un style , un stigmate latéral; drupe contenant un noyau à deux loges dispermes. Caracrëres PARTICULIERS. Feuilles opposées ; tige a1- guillonnée, rameuse ; épis hémisphériques. ( Amérique méridionale. Vivace. ) Hisroinr NATURELLE. Suivant Mordant Delaunay 0P 931 . LL, 7e. | | | | | | | | (] | | | RE Lheodbre Descourtile Pia Zeree Jeue CAMARA PIOUANT, (235) a transporté à ce genre le nom que les anciens donnaient au Viorne. La couleur aurore des fleurs de cet arbrisseau produit le plus joli effet au milieu de la verdure. On le cultive en Europe , où il aime le soleil et l’eau. Les per- sonnes qui n'ont point de serre chaude peuvent en jouir cependant en en faisant une plante annuelle. Pour cela on la sème tous les ans et on en jouit comme ceux qui ont une serre chaude , puisqu'elle fleurit dans la même année où elle a été semée. On est tenté de dépouiller cet Arbrisseau de ses belles fleurs , mais la curiosité est bientôt déçue par l’odeur trop forte qu’elles exhalent, _g’est le cas de dire avec Villiers : Laissez sur leurs tiges nouvelles Les fleurs qui parent les bosquets ; Car la fraîcheur est aux bouquets Ce que la pudeur est aux belles. Les Camaras , les Monardes, la Cascarille et beaucoup d’autres plantes pourraient remplacer le thé. Aucune nation , disait un journaliste, ne s’est imposé un sacrifice plus extraordinaire que celui qu’a fait la population an- glaise en faveur de la compagnie des Indes-Orientales. Le thé, le premier article d'exportation de la Chine, est consommé en plus grande quantité en Angleterre que dans tout le reste de l’Europe , ainsi qu’en Afrique et en Amérique. Il est devenu un objet de première nécessité pour toutes les classes de la société. Le monopole de la compagnie des Indes coûte au peuple anglais huit millions sterling par an, ce qui fait deux cent millions de francs. Le contrat ruineux qui a fait devenir les Anglais vassaux d’une compagnie exclusive doit expirer dans quatre où ( 252 ) ciuq années, et l'on espère que le Parlement fera cesser un si grand scandale commercial. CaracrÈres PHysiques. Cette espèce de Camara forme un arbrisseau qui s’élève à environ cinq pieds de hau- teur et qui est remarquable par ses rameaux chargés d'aiguillons ou de piquans épars, courbés en crochets comme ceux des ronces, mais plus petits. Ses feuilles sont opposées , pétiolées , ovales, presque en cœur , cré- nelées , pointues, ridées , d’un gros vert et rudes au tou- cher. Les fleurs sont disposées comme dans la précédente, en têtes ombelliformes, pédonculées , situées aux som- mités des rameaux, dansles aisselles des dernières feuilles. Elles sont jaunes , deviennent successivement d’un rouge écarlate , et ont entre elles de petites bractées lancéolées et caduques. AnALYsE caimiQue. Une dissolution de sulfate de fer versée dans une infusion de Camara , y fait reconnaître Ja présence de l'acide gallique. L'eau dissout les principes amer et astringent de la plante , mais l’alcool seul peut s'emparer de larôme. L'eau distillée est cependant très- odorante. Comme toutes les Labiées, les Camaras con- tiennent une huile essentielle qui renferme plus où moins de camphre, ce qui confirme sa propriété ahti- spasmodique. Pnorrtérés méricrnazes. Les Américains emploient la décoction de toute la plante dans les bains qu'ils font prendre aux malades affectés du tétanos , et autres né- vrôses , la chorée , les convulsions , les spasmes partiels, les paralysies, les douleurs rhumatismales et même les ( 253.) fièvres d'accès et celles ataxiques ou adynamiques. C’est un des toniques les plus puissans pour les lésions du sys- tème nerveux. Le Camara entre toujours dans les bois- sons aromalisées que l’on prescrit dans ces déplorables maladies. Son usage est justement vanté dans l’atônie des viscères abdominaux, et les maladies qui en résultent, telles que l’hystérie, l’hypocondrie, etc. Le Camara réta- blit les fonctions de l'estomac, facilite les digestions , fait disparaître cette morosité qui accompagne leur tra- vail pénible, et rend aux hommes de lettres, énervés par une trop. longue application, et leur mémoire et toutes leurs facultés premières. Les préparations diverses des Camaras conviennent aussi dans les leucorrhées chroni- ques , dans ces sueurs nocturnes qui épuisent et dispo- sent à la consomption. Dans ces derniers cas, on peut faire infuser la plante dans un vin généreux de Bordeaux ou de Malaga, mais il faut éviter les préparations alcooli- ques de cette plante qui deviendraient des moyens trop excitans, surtout dans la phthisie pulmonaire, lorsque la _ peau est aride et brûlante. Le vin de Camara déterge les aphtes des enfans et on doit le recommander aux hydro- piques et aux scorbutiques. Mope D’AnminisrrATION. Une forte pincée de feuilles de Camara suffit pour une livre d’eau bouillante sans ré- duction. L'eau distillée de la plante sert d’excipient des potions anti-spasmodiques. L'huile se donne par gouttes lorsqu'on a besoin de recourir à des moyens puissans. Le vin s’administre par cuillerée. On peut en aromatiser les limonades dans certains cas. (254 ) EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-DIX. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. 1. Calice. 2. Fleur entière. 3. Corolle entr'ouverte. 4. Graines entières. 5. Graine vue intérieurement. 93; Za. PL. 37. Lo Theodore Descourtls Pine , Prree Jeup DRACOCEPHALE CATALEPTIQUE. (255 ) DRACOCÉPHALE CATALEPTIQUE. (Anti-spasmodique aromatique.) SxnonymtE. Dracocéphale de Virginie.—Vulg. Tète à dragon. — Dracocephalum virginianum floribus spicatis, foliis lan- ceolalis serratis.— Lin., Didynamie angiospermie. — Jus- sieu , famille des Labiées. — Dracocephalus angustifolius, | folio glabro serrato, Moris. Hist. 3, p. {o7, sect. 14 ,t. 4, f. 1. — Pseudo-Digitalis persicæ foliis, Bocc. sic. 12, t. 6, f. 3.— Digitalis americana purpurea foliis serratis, Dodart. Mem. 272.— Lysimachia galericulata spicata purpurea ca- nadensis, Barrel. ie. 1152. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES DEs Dracocépaaes. Genre de plante à fleurs monopétales, de la famille des labiées , comprenant des herbes à feuilles opposées, et à fleurs axillaires ou en épi terminal , remarquables par l’orifice enflé ou ventru de leur corolle. Calice allongé, à deux lèvres ou à cinq dents, presque égales; corolle à tube renflé proche le limbe, à lèvre supérieure en voûte, en_ tière, l’'inférieure trilobée, CarAcTÈres PARTICULIERS. Fleurs en épis; feuilles lan- céolées , dentées en scie. ( Vivace. ) Hisroune narurezzr. Le mot Dracocephalum est com- “ ( 256 ) posé des mots grecs dracon, dragon , et képhalé, tête, parce que la fleur de cette plante a quelque ressemblance idéale avec la forme de la tête d’un dragon. On appelle cette espèce cataleptique , parce que , d’après M. de La- hire, si l’on dérange ses fleurs en les faisant aller et venir horizontalement dans l’espace d’un demi-cercle , elles restent dans la position où on les met lorsqu'on cesse de les pousser. Ce phénomène n’a lieu que parce que les fleurs, cédant un peu à leur pesanteur , appuient leur calice sur une petite bractée qui les soutient. Cette plante, originaire de l'Amérique septentrionale, se trouve aux Antilles. En Europe, elle vient en pleine terre qui doit être substantielle, fraîche et jégère , surtout celle de bruyère. On la reproduit par semences ou par éclats de ses racines qu’on dispose à cet effet au printemps et en automne. CaracrTÈres PHysiQues. C’est une assez jolie plante, qui ressemble à une Digitale par la forme de ses fleurs, mais qui s’en éloigne beaucoup par le caractère de ses fruits. Sa racine , qui est fibreuse , pousse use tige droite, ordinairement simple, carrée, feuillée , glabre et haute d’un pied et demi. Ses feuilles sont opposées, linéaires, lancéolées, glabres et légèrement dentées en scie. Les fleurs viennent en épi terminal et qui paraît nu, les bractées étant fort petites et plus courtes que les calices. Elles sont couleur de chair ou un peu purpurines , et situées presque horizontalement. ANaLyse cHimique. Cette plante, traitée par l’eau et l'alcool , fournit une gomme et une résine, un principe amer et aromatique. Îl se forme, par l’alcoo]), un pré- ( 25% ) ‘ cipité vert et oléagineux. On découvre aussi des traces d’acétate de potasse, et, par la distillation de l'extrait aqueux , une certaine quantité d’acétate d’ammoniaque. Cette plante fournit du camphre. PROPRIÉTÉS MÉDICINALES. On emploie avec succès cette plante dans l’asthme nerveux et convulsif, dans l’asthme pituiteux lorsqu'il s’agit de favoriser l’expectoration, dans la coqueluche, dans le cas de métastase goutteuse sur les poumons ou sur l'estomac, dans l’atonie et les obstruc- tions des viscères abdominaux; elle modère les diarrhées et les dysenteries qui en sont la suite, et lorsque la menstruation est suspendue ou incomplète. Infusée dans du vin , elle provoque la transpiration et est d’un secours précieux dans l’anasarque. Enfin, elle convient dans les affections cutanées, comme diaphorétique, et dans tous les troubles du système nerveux par sa vertu tonique et anti-spasmodique. Mons p’apministrarion. On verse une livre d’eau bouillante sur deux gros de feuilles ou de sommités de Dracocéphale. On prépare les feuilles à la même dose pour égale quantité de vin blanc. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-ONZE, Le dessin est réduit à moitié de la grandeur de la plante. ( 258) DRACOCÉPHALE TRIFOLIÉE: (-Anti-spasmodique aromatique: ) Sxnonxme. Vulg. Mélisse de Moldavie. — Dracocephalum cavariense floribus spicatis, foliis compositis.—Lin. Di- dynamie angiospermie. — Jussieu, famille des Labiées. — Moldavica americana, trifolia, odore gravi, Tourn. 184. — Melissa fortè canarina , triphyllos , odorem eamphoræ spirans penetrantissimum, Pluck. Alm. 401 ,t: 345, f. 5.— Camphorosma moris. — Cedronella canariensis viscosa ; _ foliis plerumque ex eodem pedicello ternis, Comra. Hort., 2, p. 81, t. 41.—Dracocephalo affinis americana trifo+ liata, terebenthinæ odore. Volk. Norib. 145, t. 145. Canacrères pu GENRE Dracocéenae. Gorge de la co- rolle enflée ; lèvre supérieure concave. Caracrères Panricuzrers. Fleurs en épis d’une odeur de camphre ; feuilles composées. Les pétioles sont toù- jours disposées par trois, quel que soit le nombre des folioles. Histome narureie. Cette plante exhale une odeur agréable de camphre et de térébenthine qui lui assignent un rang distingué dans la classe des anti-spasmodiques. 93 % Lr A PL. 2 SR io DEN LAS ] PUR Théodore Derconrtils frnx Peree deu : DRACOCEPHALE TRIFOLIÉE , ( 259 ) Il est à remarquer que les plantes sédatives du système nerveux ont une odeur sui generis qui a beaucoup de rapport l’une avec l’äutre, et, sans citer précisément les plantes d'Amérique , il me suflira de nommer le muguet, la fleur de tilleul, celle de primevère oflicinale et d’o- ranger qui, à un parfum agréable , joignent une arrière- émanation nauséeuse et stupéfiante. Caractères PHysiQues. Cette espèce est bien distinguée de toutes les autres par la composition de ses feuilles. Elle s'élève à la hauteur de deux ou trois pieds, sur des tiges branchues , quadrangulaires, persistantes, presque ligneuses et d’un vert brun. Ses feuilles sont opposées , pétiolées, composées de trois (quelquefois de cinq aux inférieures ); folioles lancéolées, pointues, dentées en scie, ridées et d’un vert obscur. Les pétioles et le dessous des feuilles sont un peu velus. Les fleurs viennent en épi pédonculé, serré et terminal ; elles sont d’un blanc rou- geâtre où pourpré, marquées de lignes blanches à l’in- térieur , et ont une lèvre supérieure bifide et obtuse, et linférieure à trois divisions. Leur calice est strié et à cinq dents presque égales. ANALYSE CHIMIQUE. La saveur des feuilles est aroma- tique, chaude et légèrement amère. Cet arôme accom- pagne l'huile volatile qu’elles fournissent par la distilla- tion. Le principe amer qu’elles renferment est de nature _gommo-résineuse , et par conséquent soluble partie dans l’eau et partie dans l'alcool. Elle renferme aussi un peu de camphre, ainsi que toutes les Labiées. Prorrrérés méptcrnaLes. La Mélisse de Moldavie, évi- ( 260 ) demment excitante, jouit aussi de vertus anti-spasmodi- ques , toniques , cordiales , céphaliques et stomachiques. Elle exerce particulièrement son action sur le système nerveux dont elle détruit la myotilité , et sur le cer- veau dont elle relève l’action vitale. Elle dispose à la gaieté et rétablit les forces épuisées , en augmentant la tonicité de l'estomac, en rappelant l'appétit et en recti- fiant les digestions imparfaites. Elle active la circulation et favorise les sécrétions. On se loue toujours de son emploi dans les vertiges , les syncopes , l’asphyxie , l’apo- plexie récente et la paralysie ; d’autres lui attribuent des vertus presque miraculeuses contre la mélancolie, le spleen, les palpitations, l’hystérie et autres maladies ner- veuses. Cette plante jouit également de propriétés em- ménagogues et convient dans le traitement de rhuma- tisme, de douleurs arthritiques. Enfin, la mélisse de . Moldavie , sans être une panacée , est très-utlie dans tous les cas d’atonie , mais elle ne saurait convenir s'il existe sur-excitation dans les organes. Mope D'anmimisrramion. On prescrit la Mélisse de Moldavie en infusion théiforme , à la dose d’une pincée par livre d’eau bouillante, en poudre à celle d’un gros sous forme pillulaire. On prépare avec, un vin stoma- chique et emménagogue qui se donne par cuillerées. La dose de l’extrait est d’un scrupule et celle de son huile de trois à quatre gouttes sur un morceau de sucre. ÆXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-DOUZE- Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur naturelle. 1. Calice entr'ouvert. of Li. OP LOT EE Theodore Lescourtlr ra, 172272 CAPRIER FERRUGIS EUX . 2 (261) RAR VAR AI VAN AAA VAE AA BAR A RAA AA AA AA AE AA AAA RAA RAA AAA LA AE AA MUR AA AA CAPRIER FERRUGINEUX. "Anti-spasmodique fétide.) Synonyme. Vulg. Bois Caca.— Bois de Merde, — Bois Ma- bouya , Caprier à feuilles d'Amandier de l'Encyclopédie. — Capparis amygdalina pedunculis multifloris ; foliis oblongo- lanceolatis, supra venosis, glabris, subtüs squamoso- argenteis. — Lin. et Lamarck, Polyandrie monogynie. — Jussieu , famille des Capparidées.— Breynia amygdali foliis latioribus, Plum. gen. 40.— Capparis ferruginea, Lin. — Capparis octandra, Jact. Amer., p. 160, tab. 100.— Mori- sonia americana de la Martinique? — Capparis citri foliis , subtüs incanis , fructu maximo. Poupée-Desportes. CaracTÈres GÉNÉRIQUES pes Carriers. Genre de plan- tes à fleurs polypétalées, qui comprend des arbres et arbrisseaux souvent munis d’épines stipulaires, dont les feuilles sont simples, alternes, et dont les fleurs, dans plusieurs espèces , sont grandes et belles à voir. Les fleurs ont le calice à quatre folioles concaves , égales, dont deux bossues à la base ; corolle de quatre pétales arrondis, ouverts; étamines nombreuses; baie poly- sperme , sessile. : CanacTÈres PARTICULIERS. Pédoncules à ombelles ; Tous V.— 94° Livraison. 25 ( 262 ) : Æ feuilles persistantes, lancéolées, duvetées en dessous ; fleurs octandriques. Jamaïque. ( Vivace. ) Hisroime NATURELLE. Ce bois gommeux, fétide et in- corruptible, n’est d'aucun usage, ni d'aucune utilité con- nue , si ce n’est en médecine. Les fleurs surtout répan- dent une odeur désagréable et puante, approchant de celle des excrémens humains. C’est à tort, dit M. Bosc, terculia qui que Nicolson attribue ce nom vulgair ne se trouve pas aux Antilles. Ce Capri Lrouve dans les lieux pierreux des falaises du bord de la mer. En agi- tart l’arbrisseau , il s’en exhale une odeur insupportable de matière fécale ; si on le met au feu, il produit le même ellet et communique sa puanteur aux viandes que l'on fait cuire à sa chaleur. Les créoles, toujours empressés de rire aux dépens des Européens nouvellement arrivés , et qu’ils appellent aux Antilles blancs Dendas, se plai- sent à glisser dans leurs poches des feuilles de ce Caprier, dans l'espoir de les intriguer. + Caractères Paysiques. Le Caprier ferrugineux n'a point les feuilles luisantes en dessus. Ses jeunes rameaux; les pétioles, les pédoncules et les calices sont couverts de petites écailles ferrugineuses à peu près semblables à celles de l’Argoussier. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, oblongues, lancéolées, pointues , glabres, veineuses en dessus et chargées en dessous de petites écailles ar- gentées , arrondies , ayant un point roux ou ferrugineux dans leur milieu. Eiles sont longues de trois à quatre pouces et ont à peine un pouce de largeur. Les fleurs sont assez petites et disposées plusieurs ensemble aux som- mités des rameaux sur des pédoncules courts. Elles pro- duisent des siliques longues de cinq à six pouces, cylin- ES (263) driques, étroites, un peu toruleuses et roussâtres à l'extérieur. À Anazyse cHimiQue. Ce Caprier fournit beaucoup de gomme et un peu de résine. On obtient par la distilla- tion une huile volatile d’une fétidité remarquable et d’une âcreté qui constituent , à ce qu'il paraît, ses pro- priétés stimulantes et anti-spasmodiques. ProPrtétés Ménrctnazes. Les émanations nauséeuses qui s’échappent de cette classe de plantes ne déplaisent point aux femmes hystériques, ni aux hypocondriaques. Elles contribuent même à soulager leur malaise habituel, à diminuer les pandiculations , à calmer les spasmes dont ces individus sont si souvent et si douloureusement tour- mentés. On prescrit dans ce cas les bains composés avec la décoction des feuilles. Les racines et les fruits en dé- coction apaisent , dit-on, les douleurs nerveuses et arti- culaires, fortifient les viscères frappés d’une espèce d’a- tonie. On a remarqué que ces bains sont surtout très- efficaces lorsque dans ces affections nerveuses les malades ont la peau aride et brûlante et qu’il n’y a pas d’exhala- tion cutanée. Quelques médecins américains prétendent avoir administré avec certain succès la teinture des fleurs de cette plante, dans l’ictère et l'hépatite chronique, ainsi que dans l’'aménorrhée. Move D’ADMINISTRATION. On se sert des fleurs en in- fusion aqueuse ou vineuse. On fait aussi un sirop qui offre un médicament moins désagréable. Si l’on emploie l'extrait de la plante, il est essentiel de le délayer dans 25* ( 264 ) de l’eau alcoolisée , afin d’obtenir tous les principes de la plante, On le donne à la dose d’un demi-gros, Le feuillage destiné à la confection des bains s’ordonne par poignées dans suffisante quantité d’eau. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-TREIZE. Le dessin est réduit à moitié de sac 1. Silique coupée transversalement pour laisser voir sa forme quadrangulaire. 2. Graine. g4 LL. ” TL, ré | | | | re mal - Free Jeu PÉTIVERE ALLIACÉE . PETIVÈRE ALLIACÉE. (_Anti-spasmodique fétide.) Synonyme. Vulg. Verveine puante. —Herbe aux poules de- Guinée. — Petiveria alliacea. Lin. — Hexandrie tétragynie. — Jussieu, famille des Arroches. — Petiveria foliis ovato- oblongis, acuminatis, spicis terminalibus longissimis. — Lamarck, Petiveria floribus hexandris, Lin., Hort. Cliff. 141.— Petiveria foliis oblongo-ovatis, spicis lon- gioribus, terminalibus, Brown. Jam. 174. — Verbenæ aut Scorodoniæ affinis, anomala ; flore albido, calice aspero , allii odore. Sloan. Jam. 64, Hist, 4, p. 172.—Petiveria solani foliis; loculis spinosis, Plum, Gen. 50, Icon. 219. CaracTÈREs GÉNÉRIQUES DES PerivÈres. Genre de plan- tes à fleurs incomplètes, de la famille des Arroches , comprenant des herbes exotiques à l’Europe , d’une odeur très-forte , dont les feuilles sont acuminées. Les fleurs sessiles, terminales , disposées en un épi lâche. Les fleurs ont un calice à quatre divisions ; point de corolle ; de six à huit étamines ; un style, plusieurs stigmates réunis en pinceau; une capsule monosperme , munie à son som- met de quatre crochets recourbés. CarAcTÈRES PARTICULIERS. Fleurs de six étamines, à odeur d'ail. Jamaïque. ( Vivace. ) Hisrome narurezze. Cette plante est fort commune ( 3663 à la Jamaïque , à la Barbade et dans la plupart des iles de l'Amérique, où elle croit à l'ombre des bois et dans les prairies. Comme cette plante, dit Miller, supporte bien la sécheresse , elle se conserve verte, tandis que les autres sont brülées par l’ardeur du soleil ; ce qui fait que le bétail s’en nourrit; mais son odeur étant trop forte, et sa Saveur uh peu approchante de celle de l'ail , Le lait des vaches qui en mangent a la même qualité; les animaux qu'on égorge, lorsqu'ils en sont rassasiés, ont un goût désagréable et leur chair ne vaut rien, On se sert particulièrement des racines pour écarter des habits et des étoffes de laine les insectes qui les attaquent. Leur odeur est si pénétrante que, quand on les manie , elle reste long-temps aux doigts. (Encyel. } Caracrères paysiques. La Petivère alliacée a une odeur forte , extrémement pénétrante. Ses racines sont épaisses, tenaces , fibreuses , flexueuses, s’étendent au loin et pé- nètrent profondément dans la terre. Il s’en élève des tiges hautes de deux ou trois pieds, noueuses, frutes- centes à leur base, garnies dé feuilles alternes ; pétiolées, ovales, oblongues, rétrécies à leurs deux extrémités + persistantes , entières à leurs bords, aiguës à leur som- met, longues de trois pouces sur un et demi de large, d’un vert foncé, veinées et supportées par des pétioles fort courts. Les fleurs naissent en épis grêles aux extrémités des branches ; elles sont distantes , fort petites, peu appa- rentes et blanchâtres. Leur calice est inférieur, un peu rude au toucher, et se divise en quatre folioles courtes et obtuses ; il n’y a point de corolle , à moins qu'on ne la suppose adnée avec le calice. Les filamens des étami- 267 ) nes sont blancs , les anthères oblongues , bifides à leurs deux extrémités. Le style prend son origine à la base de l'ovaire ; il est placé latéralement dans le sillon longi- tudinal de ce même ovaire, et se termine par plusieurs stigmates réunis en forme de pinceau , ce qui a fait pré- sumer qu’il y avait plusieurs styles. Les semences n’ont point de péricarpe. Il n’y en a qu’une seule dans chaque fleur , obtuse et presque tronquée à son sommet , qui est garni de quatre crochets fortement recourbés, dont deux sont plus élevés et plus longs que les autres. (Encycl. ) AnaLyse chimique. Cette plante contient du soufre , et une huile aromatique très-pesante, de couleur ci- trine, et très-volatile. La saveur en est âcre et même caus- tique, car elle est vésicante. On retire aussi du suc de la plante du mucilage et de l’albumine. Les cendres four- nissent plusieurs sels, tels que de potasse, d’alun, du phosphate de chaux. PROPRIÉTÉS MÉDICINALES. La Petivère alliacée augmente la sécrétion de l’urine et provoque la transpiration , ce qui la faii employer dans les fièvres de mauvais caractère. C’est, dit-on, un très-bon vermifuge, un excellent expec- torant et un parfait hydragogue. Quelques praticiens em- ploient cette Petivère dans les ischuries spasmodiques et en injections contre les suflocations de l'utérus. Poupée- Desportes la prescrivaitdansles traitemens desgonorrhées et des flueurs blanches. Prenez, dit-il, de la limaille d’a- cier , une once; du sel ammoniac , demi-gros; suspendez la limaille dans un nouet ; des écorces d'oranger sauvage et de liane à savon, de gommier et de bois marie, de chacun une pincée ; des racines de verveine puante , une ( 268 ) demi-pincée ; faites-les bouillir dans trois chopines d’eau jusqu’à la diminution d’un tiers. On emploie de la mème manière et aux mêmes usages, dans les colonies , la sauge puante, solanum frutescens altissimum fœtidum, cony zæ foliis majoribus , baccis luteis. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-QUATORZE. La plante est réduite à moitié de sa grandeur. 1. Fleurs. 2, Calice. 24 ‘Le | Pl 375. ne mm REP Thendore Lescourés, 22077 aree Je up GRENADILELE RÉTIDE. PASSIFLORE FÉTIDE. (-4nti-spasmodique fétide.) , Synonyme. Vulg. Bonbon couleuvre.— Fleur de la Passion velue et puante. — Passiflora fœtida, foliis trilobis cordatis pilosis; involucris multifido-capillaribus. — Lin. Amœn. Acad. 1, p. 228, f. 47, Gynandrie pentandrie. — Jussieu , famille des Cucurbitacées. — Tournefort, Rosacées. — Granadilla fœtida, folio tricuspidi villoso, flore albo (et purpureo variegato ). Tourn. 240.—Clematis indica hir- suta fœtida , Plum. Amer. 71, tab. 86.— Variété B, Passi- flora vesicaria hederacea, foliis lanuginosis, odore tetro,etc. Pluk. Alm.,{382, t. 104.— Murnenia lanuginosa, odoris gravis. Marcgr. Bras. 93, Raj. Hist. 651.— Variété Y, eadem foliis hastatis, lobis lateralibus rotundis. CanacrÈres GÉNÉRIQUES Des Passircores. Calice à cinq découpures ; cinq pétales ( calice interne de Jussieu }, fixés à la base du calice; une couronne particulière ( nectaire), multifide dans la fleur ; cinq étamines ; trois styles ; une baie ovoïde supère, uniloculaire, polysperme. Canacrères PAnTicuLters. Feuilles à trois lobes, cor- diformes , poilues ; involucres multifides , capillaires ; le lobe du milieu des feuilles beaucoup plus grand que les lobes latéraux. Hisrome nArurELLE. La classe des Passiflores est telle- | Ca70 ) ‘ _inent nombreuse aux colonies qu’il est presque impossi- ble de les énumérer ; elles ont toutes un aspect remar- quable , des formes gracieuses, des fleurs du plus bel éclat, et des fruits que recherchent les hommes et les animaux. Quel spectacle ravissant que celui d'une forêt vierge au point du jour ! Comme ce silence parle à l’ame de l'observateur! Des arbres aussi vieux que le temps, des guirlandes et des festons de fleurs de toute espèce qui établissent des rapports entre eux, les différens tons de la verdure des ravines ou du sol escarpé, du terrain plat ou de celui en pente; tout intéresse le naturaliste et le voyageur qui pénètrent sous ces voûtes admirables au réveil de la nature. La plupart des tribus de l'empire de Flore Dans des habits de fête accompagnent l’Aurore ; Célèbrent leur hymen au milieu des concerts Dont les oiseaux ravis font retentir les airs. CasreL. . “ Canacrènes rnysiques. Cette espèce est remarquable par les collerettes fines et déliées de ses fleurs ; elle est abondamment velue, quelquefois presque cotonneuse , à poils roussätres, terminés la plupart par une glande visqueuse , et répand une odeur très-désagréable. Ses sarmens sont herbacés , striés, velus, grimpans, s'élèvent à la hauteur de cinq pieds ou davantage ; ses feuilles sont velues des deux côtés, en cœur à la base, et à trois lobes pointus , dont celui du milieu est beau- coup plus grand que les latéraux. Les pétioles sont dé- pourvus de glandes et velus , ainsi que les autres parties de la plante. Les stipules sont ciliées. Les pédoncules +: (Cagr) sont axillaires, solitaires, velus, portérnit chacun une fleur blanche , ayant une couronne frangée, purpurine où violette. Cette fleur est garnie à sa base d’uñe grande collerette de trois folioles multifides , comme bipinnées, assez semblables à celles qu’on trouve sous la fleur du Nigella damascena. Les découpures sétacées de cette collerette sont terminées la plupart par une glande vis- queuse. Les fruits sont arrondis et d’un jaune rougeâtre dans leur maturité; ils sont avidement recherchés par les oiseaux et lés lézards qui en sont très-friands. Anazyse cmimiQue. Les fruits contiennent une pulpe mucoso-sucrée, combinée avec de l'acide malique. Le feuillage donne un principe amer et nauséabond. Propriétés MÉDICINALES. On reconnait à cette Grena- dille des vertus anti-spasmodiques, c’est pourquoi on prescrit des bains de la décoction de cette plante dans les affections hystériques. On peut même l’ordonner en injections contre les maladies de l'utérus, et en fomen- tations dans les convulsions des enfans. Un enthousiaste, trop prononcé en faveur de cette plante, proposa, comme remède éprouvé , de guérir un enfant afiligé d’épilepsie nerveuse , en le faisant coucher pendant neuf jours sur du feuillage de cette Passiflorg , mais il ne fut pas heu- reux dans sa tentative. Ce fait me rappelle un événement fort extraordinaire, et qui, quoique hors d'œuvre ici, pourra néanmoins me concilier l’indulgence de mes lec- teurs. L'observation a été faite par M. de Novaro, connu par son caractère philantropique; un ouvrier étant atteint d’une crise épileptique, M. de Novaro qui avait lu dans un ouvrage ancien que cetteaffection terrible | (272) | iminuait sensiblement de son intensité par sa transmis- on, présenta au malade son petit chien chéri, et le mit en contact immédiat avec la bouche de son maître. & L'animal peu d’instans après éprouva une convulsion et mourut tout de suite, Le malade revint à sa connais- sance pour caresser son ami fidèle qu'il voulut en vain rappeler à la vie. EPARAMOE DE LA PLANCHE mors CENT SOIXANTE-QUINZE® T heodore Leswurkl Perx PITTONIK FETIDE. fr: PUY (me 2 RICA MERE PITTONE A FEUILLES DE NICOTIANE. (Anti-spasmodique fétide.) Synonyure. Vulg. L'Herbe à caca diab. — Bois à malingres de Minguet.— Pittonia fœtidissima, foliis ovato-lanceolatis, hirtis; pedunculis ramosis, spicis pendulis.—Lin., Spec. ” plant. vol. 1, p. 202. —Pentandrie monogynie.— Jussieu , famille des Borraginées. — Tournefortia foliis ovato-lan- ceolatis, Hort. Cliff. 48.— Pitionia racemosa, Nicotianæ foliis fœtidissimis, Plum. Gen. 5, Icon. 220.— Heliotro- pium maximum jamaicense, limoni mali folio supra sca- bro , subtuüs lanugine ferruginea ns Pluk. Alm. 182.— En anglais : Prtton. CarAcTERES GÉNÉRIQUES Des Prrrones.Calice à cinq di- visions ; corolle infundibuliforme, quinquéfide ; cinq éta- mines dans le tube ; un stigmate simple ; baie sphérique, percée de deux on quatre pores au sommet ; deux ou quatre osselets monospermes. ( M.) CaRACTÈRES PARTICULIERS. Feuilles ovales, lancéolées, hérissées ; pédoncules rameux; épis pendans. ( Vivace. ) HisToiRE NATURELLE. On trouve cette plante aux di- verses îles Antilles et dans les contrées méridionales de l'Amérique. C’est la plante dont l'humain habitant Min- guet faisait une si grande consommation à Saint-Domin- ; ( 274 ) gue dans le traitement des malingres ou ulcères atoniques des Nègres. Cette famille des Pittones, quia été consacrée à Tournefort, offre des individus à fleurs agréables et même adorantes , auxquelles succèdent des baies trans- parentes et de diverses couleurs. Ces espèces exigent en Europe une culture soignée et réclament la serre. On les reproduit de graines et quelquefois de marcottes. Caractères paysiQues. Cet arbrisseau se divise en branches, dont les rameaux ont leurs tiges glabres, un peu comprimées , anguleuses , garnies de grandes feuilles ovales , lancéolées , alternes , éparses, longues d'environ six pouces et larges d’un pouce et demi ou deux pouces ; aiguës à leur sommet, rétrécies à leur base, entières à leurs bords, glabres à leurs deux faces , veinées , portées sur des pétioles longs d’un pouce. Les fleurs sont disposées eu épis longs, pendans , écar- tées entre elles, et presque unilatérales. Les pédoncules sont longs, rameux, très-glabres, axillaires et termi- maux. Les calices sont courts, à cinq divisions très-pro- fondes, étroites, aiguës. La corolle a un long tube pres- que cylindrique : c’est le Tournefortia cymosa de Linné. ANALYSE cHimiQuE. L’extrait aqueux qu’on retire du feuillage de cette plante est d’une âcreté extrème. L'ex- trait spiritueux est amer et brûlant à la mastication. Il contient une matière animale d'une grande fétidité , plus un principe colorant verdâtre. Pnopntérés mépicinaLes. La Pittone paraît agir sur l'é- _ Conomie comme anti-spasmodique fétide. On en prescrit aux ,colonies la vapeur dirigée vers l'utérus dans les +. 0 à Le. AA spasmes convulsifs de cet organe. Le ssédiais Desportes, célèbre praticien des Antilles, donne, dans sa Pharma- copée américaine, les formules suivantes pour rappeler les règles ou vidanges supprimées par suite de contrac- tions de l'utérus. Prenez, dit-il, des feuilles tendres d’Avocatier et de Liane à calecon, des racines et des feuilles d'herbe à cloques, de chaque une pincée ; faites- les bouillir dans trois chopines d’eau jusqu’à la diminu- tion du tiers ; faites infuser dans cette décoction , pen- dant une demi-heure, un scrupule de safran oriental, et passez la tisane. On la rendra plus forte, continue le docteur américain, si on y ajoute les racines de Pois puant, de Verveine puante, de Thamnus puant et du Schænante de l'Amérique. Les semences de Pois puant rôties, broyées et bouillies en façon de café, passent pour un excellent hystérique ; mais il n’y en a pas de plus efficace que la dévcoction de la Pomme de merveille que les femmes de l'Amérique appellent Néxiquer, et qu’elles estiment tellement , qu'on lui donne la vertu de résoudre toutes sortes d’obstructions et de guérir les coliques. Quelques-uns mettent en usage le Chardon puant , la Mauve puante, la Mélisse puante et les semen- ces de la Liane à boite à savonnette. Mais plût à Dieu que ces plantes fussent inconnues ! (Foyez l’histoire de toutes ces plantes à leurs articles respectifs. ) EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-SEIZE. Le dessin est réduit au tiers de sa grandeur naturelle. “ “ MÉLONGÈNE DORÉE. ( Anti-spasmodique narcotique. ) Synonymie, Morelle de Quito. — Vulg. Orange de Quito. — Solanum quitoense. Lam. — Lin. Pentandrie monogynie.— Jussieu, famille des Solanées. — Solanum quitoense, an- gulatum, Melongena aurea. — Lycopersicon arborescens, foliis angulatis, fructu aureo. Plum. Catal., page 4.— Solanum caule arboreo, inermi ; foliis ovatis, sinuato-re- pandis, Burm. PJ. amer. 219, tab. 224.— Lycopersicon arborescens foliis ovalibus dentatis petiolatis, caule angu- lato, fructibus amplissimis luteis aggregatis, et sessilibus ; floribus luteis. D,— Solanum inerme suffrutescens; foliis subcordatis, dentato-angulatis , utrinque tomentosis : pe- _tiolis nervisque purpurescentibus. Solanum amplissimo anguloso hirsutoque folio, fructu aureo, maximo. Feuil- NE; Pers 35 p: 61; 1. 46! CARACTÈRES GÉNÉRIQUES DES SOLANÉES. Calice à cinq divisions persistantés; corolle monopétale, ordinaire- ment régulière, à cinq divisions ; cinq ( parfois quatre) étamines; un style; un stigmate ; une capsule ou baie Polgperme ; à 3-4 loges supères ; feuilles alternes. a PARTICULIERS. Cinq étamines à anthères conniventes, s'ouvrant au sommet par deux pores ; Un stigmate simple ; une baie à deux loges pere: entourée à la base par le calice persistant ; graines gla- 98 Len. 14: FFF: Thendore Penourtlh Poe lorre. Seuls MORELLE DORÉE. . sé = ( #27 ) brés'; fleurs et fruit jaunes : feuilles ovales, crénelées ; , tige arborescente. ÿ Hisrome NATURELLE. Le mot so/anum, dérivé du verbe solari, calmer , indique assez les propriétés anodines et stupéfiantes des plantes qui composent la famille des So- lanées. La Mélongène dorée se trouve également au Mexique et aux Antilles. Le Père Feuillée, qui l’a sou- vent rencontrée à Lima et à Quito , dit qu’on l’y appelle Orange de Quito. Les Indiens la mangent avec plaisir et sans le moindre inconvénient. ependant, le suc récent et SR à à froid de la pulpe est narcotique. , Des plantes de ces bords seul et faible remède Dont l'effet passager assoupit les douleurs. LanaRPe. L1 Caracrères PavsiQues. La Mélongène dorée s'élève à Ja hauteur de cinq à six pieds ; sa tige est roïde, glabre, “sans épines, assez forte et ligneuse ; elle se divise en rameaux garnis de feuilles alternes , pétiolées , entières , très-velues, tant en dessus qu'en dessous; elles sont presque en cœur , échancrées , anguleuses ; chaque tube est terminé par un angle saïllant ; les pétioles , les ner- vures et quelquefois le dessous des feuilles vers les bords sont d’un violet pourpre très-rémarquable. Les feuilles du bas sont très-grandes, elles ont plus d'un pied de longueur sur autant de largeur. Les fleurs, presque sessiles, sont portées sur un pédoncule commnn divisé en quatre à cinq autres plus petits, et naissent sur les tiges proche l'insertion des feuilles ; elles sont ramassées autour de la tige , et paraissent, au premier abord, y adhérer. La corolle est grande, divisée en cinq parties” | Tous V. — 95° Livraison. Re . + e 278 Ee oblongues , aiguës ; elle est de clans : jaune en dedans et glacée de violet en dessous. Le calice est d’une seule pièce à cinq divisions aiguës ; le fruit est une grosse baie, légèrement cannelée, de la grosseur et de la couleur d'une petite Orange jaune dor la saveur. ( Encyel. ) , dont elle a également “ _. Anazyse curmique. Les fruits de cette Mélongène dorée contiennent un principe odorant nauséabond ; une résine jaune qui colore son enveloppe; un peu d’albumine, un principe mucoso-sucré.et du malate de chaux. Prorntérés MÉDICINALES. Lorsqu'il s’agit de diminuer et d’apaiser l’éréthisme du système nerveux, les malades se trouvent soulagés par des bains généraux, des fomen- tations et des clystères composés avec la décoction des feuilles de cette Morelle. Les fleurs se prennent en in- fusion théiforme et agissent aussi comme anti-spasmodi- ques. Ces baïns sont très-utiles dans le traitement du tétanos. Le suc ou l'extrait des fruits est anodin ou stimu- lant, suivant la dose à laquelle on le prescrit, La partie narcotique a une propriété éminemment excitante, Mone n’apminisrrarron. La dose pour les décoctions _que l’on doit employer extérieurement est ordinairement d’une poignée pour deux litres d’eau. Celle de l'extrait sec, depuis un grain jusqu’à cinq, mais graduellement et suivant la concentration de l'extrait. . Fe EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-DIX-SEPT. Le dessin est réduit au tiers de sa grandeur. . 4. Fleur non épanouie. 5 Léo Pl 378. Se TA arts ou 119 | Quargea anime 2 livraison. Oranger limon. . - Oranger doux de la Cl Citronnier doux. . Couroupite de la Guiane. + + + : : . . . 540 - Quatre-vingt-sixième livraison. Ananas rouge. + : + + - À … sr. à: A . 5 Re Ananas jaune. + + + - : Ne. © Craie. sis — : °°: k Bégone luisante. + + + + : :* : Quatre-vingt-septième livraison. Mélastome hérissé ( Groseiller épineux is cr Sapotiller noir (contrevent). + : : RCE Coquemollier. . + - +2 : Hodol {2 + + + Quatre-vingt-huitième livraison. Grenadille polyphille. «+ . + + : : D hadille écarläté. _: - » : 4 Grenadille à fleurs crispées. + : + + à, Raisinier à fruits blancs. . + + - * .",” 5 +, {ga} Quatre-vingt-neuvième livraison. SOMMAIRE des anti-spasmodiques. Laurier camphrier. Valériane paniculée. Caprier es rouges. Aristoloche Diores te. Quatre-vingt- dixième livraison. Oranger sauvage. . . +. Gui flagelliforme. RES : Courbaril diphylle. . . . . 7. . Myrosperme pédicellé. . ré PA 0 $ Quatre-vingt-onzième livraison. : Ketie: musquée. + . . Angrec rouge. . . . * Conize lobée Goyavier aromatique. à Quatre-vingt-douzième livraison. _ Tilleul argenté à feuilles arrondies. . » . Croton à feuilles de noisetier (Bois de ner” À Toque de la Havane. - Calabure soyeux. . « C2 Quatre-vingt-treizième livraison. … Monarde écarlate. : . . . . . . Camara piquant. D RS VDO. Dracocéphale cataleptique. Ets nue trifoliée (Mélisse de Moldavie) Planches. » 353 354 355 356 Quatre-vingt-quatorzième livraison. Caprier ferrugineux. Petivère alliacée. M. Passiflore fétide. . : Pittone à à pad de Niootiane. — Quatre-vingl-quinsième livraison. À Muoutgéne dis. A Morelle cérasiforme . . . . . . .. Ricinelle à feuilles de bras. ‘ Argemone des Antilles. Re %. : Pages. 18: