FLORE PITTORESQUE ET MÉDICALE DES ANTILLES. 20 _ ET MÉDICALE DES ANTILEES ; DOCTEUR EN MÉDECINE DE LA FACULTÉ DE PARIS, ANCIEN MÉD A SAINT-DOMINGUEÉ, ET FONDATEUR DC LYCÉE COLONIAL, CIVIL DE BEAUMONT, ET MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ LIN PLUSIEURS AUTRES SOCIËTÉS ; PRE #7, 5 Le jus exprimé de la canne à e , celui du citron et l’eau es rui x qui serp dans tous les jardins, l'instant ane boisson salutaire, qu’une feuille fraîche et bananier, ou qu’un pétale détaché de la popote, peuvent Pa t, dans ces climats fortunés, le Car ou Re. pas les plantes que réclar la maladie d’un père , d’ d’un ami !.. Ces insulaires ayaient-ils d’autres moye . (riscours » À . Imperitissimæ gentes, herbas in : Re morborumque —_—_— C. Cels TOME QUATRIÈM MT hs) ms CHAPPRON, rue de la Grande-Truanderie, n. 50; Veuve RENARD, libraire , rue Caumartin , n. 12; Cuez { LEVRAULT, libraire , rue de la Harpe, n. 81; MALEPEYRE, libraire, rue Git-le-Cœvr, n. 4 Et chez Popens Libraires, ne. - 4827. Ÿ FLORE PITTORESQUE ET MEDICALE _ DES ANTILLES. e. DES PLANTES QUI AGISSENT SUR LES PROPRIÉTÉS VITALES DES VOIES URINAIRES. PLANTES DITES DIURÉTIQUES. SOMM AIRE. Lrs évacuations de la vessie , par les urines, sOnt aussi nécessaires à notre économie que celles de l'estomac par le tube intestinal. Leur rétentiën prolongée pouvant donner lieu aux plus funestes désordres , on doit recou- rir, en ce cas, aux médicamens qui ont la faculté de provoquer cette excrétion salutaire. On les nomme Diurétiques. On doit, suivant les cas, administrer les Tous IV. — 59 Livraison, ra . É (2) à seraient nuisibles ces premiers, à principes âcres ou aromatiques, dans le cas d’une ischurie spasmodique , d’un spasme convulsif des reins ou du sphincter de la vessie ; c'est dans cette occurrence qu'il faut recourir aux Diurétiques A le tels que boissons douces et mucilagineuses ; aux lavemens émolliens, aux demi- bains, etc. Ce dernier moyen convient surtout si k ré- tention d'urine provient de la présence irritante d'un ou de plusieurs calculs dans les reins , les uretères, ou le col de la vessie. Le docteur Alibert observe judicieu- sement que presque toutes les plantes douées de pro- priétés diurétiques contiennent du nitrate de potasse. Les Diurétiques n’augmentent pas seulement la quantité des urines , ils stimulent les reins qui en sont les réser- voirs, et les agens soumis aux mouvemens critiques qu’opère la nature quand elle n’est pas troublée dans son vœu qui tend toujours à la guérison. On ignore par quels émonctoires cette tendre mère opère des cures désespérées en faisant paraître subitement des urines croupies et purulentes à la suite d’une néphrite, d’abcès du foie et de la poitrine; et un flux presque immodéré pour guérir l’ascite , l’anasarque et l’hydrothorax. Lors- on se rappelle la sympathie qui existe entre les fonc- tions de la vessie et celles de la peau, on ne doit point être étonné de voir administrer les Diurétiques dans les affections cutanées qui ont résisté à tous les autres moyens. Chacun a éprouvé qu’en été, où la transpira- tion est beaucoup plus abondante qu’en hiver, les sé- _crétions urinaires ont lieu en bien moins grande quan- tité, et vice versé. * sé 2H ds, LELPPP A Théodore Parrot Pr , DOLIC À COUSSES RIDÉES DOLIC A GOUSSES RIDÉES. es ( Diurétique excilant. ) Synonyme. Vulg. OEil de Bourrique. Liane à caconne. Grand Poisà gratter. Dolichos urens. Linn: Diadelphie Décandrie. — Tournefort. Phaseolus el: 10: Papillonacées. Sect. 4; Juss. Famille des Légumineuses. — Dolichos volubilis, leguminibus racemosis, sulcis transversim lanceolatis, se- minibus hilo cinctis. Linn. Jacq. Amer. 202. —Tab. 18. LS f. 84. — Phaseolus siliquis latis, hispidis, rugosis , fructu Le nigro. Plum. Amer. 92. t. 107. — Phaseolus brasilianus frutescens, lobis villosis, purgentibus, maximis.Sloan. Jam. Hist. 4. p. 178.— Zeophtalmum siliquis majoribus, hirtis ; transversè sulcatis, pedunculis communibus longissimis. Brown. Jam. p. 295.— Mucuna. Mareg. — Phaseolus nigritarum. Clus. — En anglais : Negro Conhaye. & Caractères cÉNÉRIQUES. Base de l’étendard à deux callosités parallèles, oblongues, qui compriment les ailes en dessous. Calice court , à quatre dents, dont la supé- rieure échancrée ; graines elliptiques ,. comprimées avec un ombilic sur l’un des côtés. Se V4 CarAcTÈREs PARTICULIERS. Tige volubile ; légumes en 0 4* 6) : semences | entourées de la cicatrice, noires. s couvertes en dessous d’un duvet Juisant. (Vi- É Hisromme namurezLe. Cette plante, commune en Amé- rique méridionale et aux Antilles, offre des gousses ra- boteuses , renfermant des graines s fort amères pouces: on a donné le nom d'Feux de Bourrique, à cause de leur ressemblance avec les yeux d’un âne. Les Caraïbes obtenaient une partie colorante noire, du suc des feuilles soumises à la presse ou contusées ; ils mangent l’a- mande des graines après les avoir fait boucaner sous la cendre. Les mornes des Antilles fournissent tant de ces = Dolics qu'après une avalanche, on voit les ruisseaux tortueux des ravines entraînér, dans leur cours impétueux, des milliers de ces graines, et en garnir les bords des “ fleuves. Ainsi en Europe, La Châtaigne aquatique, au sein du lac placée, Promène entre deux eaux sa coque hérissée. Casrez. f On cultive ce Dolic en Europe, à cause de la singula- rité de son fruit et de ses belles fleurs ; mais il demande une serre tempérée , et à être surcouché dans un pot. v On doit, quand Ja s saison le permet, FE ee à un grand soleil. he se CarAcTÈREs PHYSIQUES. Les tiges de ce Dolic sont fort _ #longues , sarmenteuses, grimpent et se répandent sur les arbres voisins, d’où fort souvent leurs sommités sont pendantes. Ses feuilles sont composées de troïs folioles ovales, arrondies à leur base, acuminées ou pointues à leur sommet, paraissant glabres en desde? et. garnies en Aion d'un duvet luisant, argenté, à peine visible. Les fleurs viennent sur des grappes plus ou moins allongées, pendantes, et Me à des pédoncu- les quelquefois fort longs ; elles sont jaunes, tachées d’un peu de pourpre jf ont leur calice ferrugineux ; il pueues de six ou sept pouces , viron , un peu comprimées, larges de deux pouces ou ridées ou comme plissées transversalement, et irréguliè- rement à l'extérieur , et hérissées de poils ee piquans, qui excitent des débengetietes cuisantes, lorsqu'ils pé- nètrent la peau. Ces gousses contiennent trois ou quatre semences grosses, rondes jou orbiculaires , un peu aplaties, chagrinées, d’un rouge brun, et bordées, dans plus des deux tiers de leur circonférence, d'un cercle noir très-remarquable , et qui est leur ombilic. (Enc. ) ANazyse carmiQue. Les amandes de ce Dolie contien- nent une matière grasse butireuse, composée, suivant Bonastre, d’élarine et de stéarine, d’une saveur de hari- cot; de la cire , une résine âcre et amère, une matière colorante jaune, beaucoup de gomme, de J’amidon et de la bassorine. \ PROPRIÉTÉS MÉDICALES. Qu'un peuple erédule attri- bue des vertus imaginaires à certaines plantes, on le plaint de cette erreur ; mais que des médecins éclairés Y. ajoutent foi, voilà un acte d'originalité et de subversion de principes qui n’a pas d'exemple. Eh bien, un des premiers flambeaux de notre école moderne portait tou- jours sur lui, comme amulette, un des fruits de ce Do- ic, dans la ferme persuasion qu’il en éprouvait un sou- | ® (6) ee + 35e ir lagement marqué contre ses hémorroïdes. En admirant jes talens et les écrits de ce célèbre professeur, on ne peut s'empêcher de s’écrier : Ærrare humanum est. La propriété lithontriptique , que certains naturels attri- buent à cette graine, n'a pas plus de fondement; c’est une de ces nombreuses chimères dont la saine raison fait justice , et dont on doit s'empresser de désal us r la cré- dulité du peuple. Son influence dans la néphrite n’est pas moins illusoire. On peut cependant croire que ces semences ne contiennent point de principes nuisibles, puisque, malgré leur amertume , elles sont recherchées par les cochons marrons. Ainsi que les légumineuses, ce Dolic contient cependant une propriété purgative et diurétique excitante , ainsi que le prouve l'expérience. Poupée-Desportes recommande l’émulsion de. l’'amande dans la dysurie , et Chevalier l'indique comme alexitère. I! n’est pas plus raisonnable de croire que les racines et les écorces broyées et appliquées sur les hernies ingui- nales peuvent resserrer l'ouverture du péritoine. Mope p'Anminisæramion. Deux on trois amandes rà- pées suffisent pour nne livre d’émulsion, qu’on prépare ordinairement avec une décoction de Sésame d'Orient (Ook), et qu’on édulcore avec le sirop de batterie. Li > EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX ENT TRENTE-TROIS. 1. Graine en couleur vue de trois quarts. 2: Graine au trait pour laisser apercevoir l'ombilie PL. 234. Perce. Seul. | VAREC NAGEANT. SA à ut An AAA VAN AAA si VAREC NAGEANT. (Diurétique excitant. } Synonyme. Vulg. Varec vésiculeux, Raisin du tropique., — Fucus natans. Linn. Cryptogamie. Tournef. Herbes sans fleurs ni graines. — Juss. famille des Algues. — Fucus caule filiformi, ramoso ; foliis lanceolatis, dentatis, fructi- ficationibus globosis, pedunculatis. Linn. Syst. veg. 814. — Fucus folliculaceus , serrato folio. C. Bauh. Linn. 365. Sargassum pelagicum. Rumph. Amboin. vol. 6, pag. 188, tabl. 76, fig. 4. — Lenticula marina , serratis foliis, Lobel. Icon. pars 2, tabl. 256. — Sargazo. Pison. Bras. 2, p. 266. à CaraAcTÈREs GÉNÉRIQUES. Male. Vésicules entremèêlées de poils. — Femelle. Vésicules remplies de matières gélatineuses , à surface parsemée de eu mt, semences solitaires. 5 ! CarACTÈRES PARTICULIERS. Tige forme, rameuse ; feuilles lancéolées , dentées ; ; fructifications globuleuses , pédonculées. Hisrome nArurezze. Cette plante, que les naviga- teurs de l'Océan et de la Méditérannée rencontrent sur les vagues de la mer, s’y présente quelquefois par bancs qui pourraient ralentir la marche d’un léger esquif. On sb | (8) croit généralement que ce Fucus est enlevé par les flots aux rochers auxquels il adhère. On lui a donné le nom de Raisin du tropique, parce qu'il couvre en ces parages de larges surfaces de la mer. Les poissons de moyen ordre trouvent dans l’entrelacement de son feuillage denté un abri contre les poursuites acharnées des requins et des dorades. Il m'est arrivé plusieurs fois dans mes tra- versées de retirer avec la fouine, lancée au hasard , plu- sieurs poissons enveloppés dans ces Fucus, et surtout “quantité de coquilles et d’holoturies. CaracrÈres PHysiQues. Les tiges du Varec nageant sont longues, cylindriques à leur partie inférieure , divisées en rameaux considérablement ramifiés , fort grêles, un peu auguleux, garnis de feuilles éparses, alternes, pé- tiolées, étroites, linéaires, lancéolées, aiguës, d’un vert foncé, un peu transparentes, membraneuses et dentées en scie à leurs bords ; les pétioles courts. Il sort de l’aisselle de ces feuilles une, quelquefois deux vési- cules pédonculées, globuleuses, coriaces, pleines d'air, terminées très-souvent par un petit filament sétacé, droit , aigu ; les pédoncules plus ou moins longs. Les feuilles laissent apercevoir quelques petits tubercules opaques qui forment par leur destruction quelques petits trous dans les feuilles. . ÂAnazvse carmique.Ce Fucus, ainsi que ses congénères, ne contient aucun principe vénéneux : on y découvre beaucoup de mucilage , une grande quantité d’albumine, une matière colorante , de la mannite , plusieurs sels parmi lesquels prédominent lhydriodate de potasse , la silice , le phosphate calcaire , la magnésie, et du fer que précipite facilement le prussiate de chaux. Propriérés wénrciNages. Le Raisin du tropique , selon (9) Pison, est utilement employé comme diurétique exci- tant contre les douleurs de l'ischurie atonique. Rum- plñus confirmeices propriétés en assurant que les feuilles sèches de ce Fucus sont très-recommandables dans la néphrite. Kalmius rapporte qu’en Amérique on s’en sert contre les fièvres, et qu'on donne sa poudre pour pro- voquer laccouchement. Gmelin avertit qu’on en pré- pare un vinaigre qui surpasse en vertu celui de saxifrage. Ces assertions exagérées ne prouvent point en faveur du Varec nageant; cependant comme depuis des siècles il est employé aux colonies avec une confiance illimitée, j engage dans l'intérêt de l'humanité les praticiens de ces beaux climats à fixer leur attention sur l'usage de cet agent thérapeutique qui, d’après ses parties constituantes, doit être doué de vertus héroïques , et ne doit point être rejeté dans certaines maladies, Les naturels en font cuire avec leurs alimens et leur viande dans l'intention de briser les calculs de la vessie ; j'ignore jusqu'à quel point cette présomption peut être fondée. Mopé p’ADmINISTRATION. On incorpore sa poudre avec du sirop de miel ; on en fait des confections , des confi- tures et une gelée. La dose de la poudre est de douze à trente grains (six à quinze décigrammes).On en met le double pour une infusion. ’ L / EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT TRENTE-QUATRE. Le dessin est réduit au tiers de sa grandeur. 1. Feuille de grandeur naturelle. (a) AMOME VELU ET PÉTIOLÉ. (Diurétique excitant.) Svnonyme de l’Amome pétiolé. Vulg. Canne Congo ; Canne d’Inde ; Canne de rivière; Costus d'Arabie. Amo- mum petiolatum. Linn. Monandrie Monogynie. Jussieu, famille des Balisiers. — Tournefort, Class. 9, Liliacées. Richard , famille des Amomes. — Amomum foliis petio- latis glabris ; floribus in spicäâ conicâ, dispositis, Alpinia spicata. Jacq. Amer. p. 1.tab. 4.— Synonymie de l'Amome velu, — Amomum hirsutum caulibus foliosis spicatis, foliis subtüs leviter hirsutis, floribus amplis ex albo flavescenti- bus. Tsjana-Kua. Rheed. Mal. 11. p. 415. tab. 8. — Paco- Caatinga. Floribus amplioribus. Plum, vol. 5, p. 32. Maarg. Bras. 48. Pison , 214. Costus arabicus. — En espa- gnol, Costo arabico. — En anglais, Costus. e Caractères Génériques. Calice double , inégalement découpé ; une à deux étamines adhérentes à la base d’un style pétaliforme ; capsule infère , triloculaire. ( Mérat, genre Balisier, ) Caractères PanricuLiens. Calice extérieur trifide, l'intérieur tubulé , monophylle ; à quatre divisions iné- gales ; un étamine à anthère sur le côté du filet; un | Peree Jrtdo . AMOME VELUX. (He style ; un stiinate ; capsule à trois loges polyspermes, charnué ou coriace, lisse ; fleurs disposées en épi au sommet d’une tige feuillée. Husroine NATURELLE. On a, je crois, établi fort mal à propos une diflérence entre l'Amome velu, appelé improprement Gostus arabicus, et l'Amome pétiolé, vul- gairement n mmé par les naturels Canne de rivière. La de ces deux espèces se rencontre aux Antilles r première sur les montagnes boisées et près des cascades, ta que la seconde se plaît sur le bord des eaux fluviatiles. Il y a tant de ressemblance entre ces deux plantes que je suis tenté de les réduire à une seule espèce : on éta- blit une différence, d’après la saveur des racines, d’ailleurs parfaitement conformées , que je crois devoir attribuer à l'influence de leur végétation. Les plantes nourries par l’humus substantiel des montagnes, conservent certai- nement mieux leur saveur aromatique que celles qui se développent avec plus de fraîcheur sur le bord des ri- vières, dont le volume est augmenté par leur gonflement que produit l’eau dont elles sont submergées , qu'elles absorbent, et qui affaiblit leur arôme. Voilà, il me semble , la seule différence qui existe entre l’Æmome velu et V Amome pétiolé. Ce qui donnerait encore quel- que poids à mon assertion, c’est que la plante appelée Costus arabicus doit être originaire d'Arabie, et non de l'Amérique méridionale où la végétation n’est plus la même, et que toutes les parties du Costus servent à parfumer les temples par leur combustion, ce qui sup- pose une partie résineuse inflammable tandis que dans les racines de F rs qui nous occupe on ne distingue au contraire qu’une fécule amilacée. M. Turpin a trouvé fréquemment cette espèce sur les mornes boisés d'Haïti, frs) où on l'appelle Canne Congo , et Canne de rivière si on la cueille près des fleuves. Canacrines PHYSIQUES. La racine de l’Amome pétiolé est blanche, charnue etirrégulière ; elle pousse plusieurs tiges presque droites , feuillées , glabres , un peu articu- lées et hautes d’un à deux pieds ; ses feuilles sont ob- longues, acuminées, glabres, luisantes, alternes, et portées chacune par un petit pétiole cylindrique ; chaque tige est terminée par un épi conique , ayant à sa base trois ou quatre feuilles en manière de céllerette , et em- briqué d’écailles coriaces , d’un rouge vif, et uniflores. Les fleurs sont jaunes, sans odeur, se développent et durent très-peu. Leur corolle est longue d’un pouce , tubulée , un peu venirue , et a son limbe partagé en quatre découpures dont trois sont lancéolées et pointues, et la quatrième, qui est un peu plus grande que les autres, est arrondie, trigone , triloculaire , contenant des semences bleutres qui deviennent brunes par la maturité : étant écrasées elles ont une légère odeur de Gingembre, mais fugace, et d’une faible saveur. ANALYSE cHimIQuE. Les racines de l'Amome pétiolé ont , ainsi que celles de l'Amome velu, une saveur aro- matique , âcre et un peu amère, dont l’eau s'empare sans pouvoir s'imprégner de son arôme que l'alcool seul peut distraire. On trouve encore une huile essentielle, un extrait aqueux et un extrait alcoolique qui conserve l'odeur agréable et l’'amertume de cette racine, qui four- nit aussi une fécule amilacée comparable à l’Arow-Root qu’on retire du Maranta indica. Proprtérés MÉnicinazes. Les Créoles des Antilles, surtout à Haïti et à la Martinique, où cette plante est (13) assez commune, font bouillir sa racine ainsi que ses tiges, et regardent cette décoction comme une boisson convenable dans la troisième période de la gonorrhée. L'huile volatile que contiennent ces racines les fait utiliser comme stimulantes , diaphorétiques, diurétiques et emménagosties dans le cas pourtant où il n’y aurait atonie du canal 7 tnt, dyspepsie chronique , fièvres adynamtiques, catarrhes chroniques et autres affections où il est urgent de relever les forces. Cette même racine provoque une transpiration salutaire , et la sécrétion des . urines chez les personnes dont les organes sont frappés d’atonie , ainsi que les règles, si l’aménorrhée provient de relâchement et dé faiblesse de l'utérus. Son odeur de violette se communique à l’urine de ceux qui en font usage, ce qui prouve sa vertu diurétique. Move p’ApminisrrATIoN. La dose de la raciné en poudre est de demi à deux gros (denx à à huit grammes } » des organes, mais par exemple à ca et en infusion jusqu’à deux onces (soixante-cinq gram- mes ). La teinture alcoolique de trente à quarante gouttes dans un véhicule convenable. % EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT TRENTE-CINQ. Le dessin est réduit au tiers de grandeur naturelle. 4. Fleur entière au trait. 2. Pistil et étamines. 3. Fruit enveloppé. 4. Coupe du fruit, . + 5. Graines. KA POIVRIER EN BOUCLIER. (Diurétique excitant.) Synonvwre. Vulg. Herbe à Collet; Collet Notre-Dame; Queue de Lézard arborescent. Piper peltatum. Linn. Dian- drie trigynie. — Jussieu , famille des Orties: Richard Pi- périnées. — Piper foliis peltatis , orbiculato - cordatis, obtusis, repandis, spicis umbellatis. Linn. Spec. Plant, vol. 1, p. 30. — Wild. Spec. Plant. vol. 1, p. 166, n° 40. — Saururus foliis amplis, orbiculato-cordatis, peltatis ÿ. … petiolis vaginantibus. Brown. Jam. 203; n° 2. — Saururus arborescens, foliis amplis, rotundis et umbilicatis. Plum. Amer. 56, tab. 74. En caraïbe : Aguarima. : Caractères GÉNÉRIQUES. Fleurs nues, disposées en spadice cylindrique , sans involucre. Chaque fleur se compose d’un ovaire uniloculaire, monosperme , terminé par un stigmate tri ou quadriparti ; de trois étamines ; accompagnées quelquefois d’écailles irrégulières. Le fruit | est une baie monosperme coriace et presque sèche. La tige est sous-frutescente. (Richard. ) CanAcTÈREs PARTICULIERS. Feuilles en bouclier, orbi- culées , cordiformes, obtuses ; épis en ombelle. | PL. 236. "ee NN RS tte Nas es Leree Seul TheodorePesvourn Line … POIVRIER EN BOUCLIER. (15) fs Hisrorme NATURELLE. On rencontre dans toutes les fo rêts humides, et près des ruisseaux, ce poivrier à la Ja- maïque , à Haïti, et dans plusieurs autres Antilles , où il jouit d’une réputation méritée pour les services qu’il rend à l’art de guérir. On lui a donné aux Antilles le nom de Collet à Dame, dit Chevalier, parce que sa feuille est grande, ronde , avec une échancrure du côté de la queue, comme un collet que les paysannes portaient autrefois. Caractères PaysiQues. Les tiges de ce poivrier sont épaisses, tendres, et s'élèvent à quinze pieds de haut environ; elles’se divisent en rameaux géniculés, garnis de feuilles amples, alternes, pétiolées, orbiculaires , échancrées en cœur à leur base, obtuses, un peu si- nuées à leurs bords, glabres, ombiliquées, à nervures di- vergentes, portées par des pétioles un peu miembraneux, en forme de gaine , adhérens au disque des feuilles ver. leur centre. Les épis sont petits, et presque disposés en ombelles. Les racines sont blanches, très-divisées ét très-chevelues. Anarvyse caimiQue. Les racines de cette pipérinée contiennent une huile butiracée très-acrimonieuse. ProrPrtérés Ménicinazes. L’herbe à collet est l’un des diurétiques les plus actifs que l’on connaisse en Améri- que. On fait infuser sa racine à froid, et on en use pour boisson. Il faut cependant en user avec modération , car elle fait quelquefois tant uriner , dit Poupée-Desportes, que si on n’en discontinuait l'usage, on courrait risque de tomber dans un diabétés et un desséchement considérable. Chevalier dans les stranguries récentes. Sa feuille offre _en décoction un bon cataplasme résolutif. Quelques-uns ( 16) : Ce médecin observateur le recommande encore d’une. manière positive dans le traitement des gonorrhées, et. host croient à son suc une vertu alexitère , et d’autres l'em- ploient comme détersif. J'ai eu bien des fois l’occasion » de mettre en pratique les prescriptions de Poupée-Des- « portes, relativement à l’herbe à coïlet, et jamais mon 4 attente n’a été déçue. | Move D’ADMINISTRATION. Une once de racine sufit + pour deux livres d’eau. La dose du suc de toute la plante | z Mr LJ contusée est de deux cuillerées. É. | EXPLICATION DE LÀ PLANCHE DEUX CENT TRENTE-SIX. Le dessin est réduit au tiers de grandeur naturelle. + 4. Fleur. a. Graine. ÿ dl Throdore Pescournts Pire . à leree Jeubr SKHRJANIE À NEUF FOLIOLES. 8 (79 RAAAAAAAAAAS AA A AAA AAA AAA AAA AAA PAULINIE TRITERNÉE. (Diurétique excitante.) Synonvure. Vulg. Serjanie à neuf folioles.—Liane à persil, Liane carrée. Paullinia triternata. Linn. Octandrie‘ Frigy- nie. Juss. famille des Savoniers.— Paullinia foliis triterna- tis, petiolis marginatis. Linn. Mantiss. 236.—Jacq. Amèr. 110. Tab. 180 , fig. 32.— Serjania foliis triternatis; folio- lis ovatis, obtusis , repandis ; petiolis alatis , racemis pani- culatis. Wilden. Spec. PL. tom. 2 , p. 466. — Serjania fru- tescens, polyphilla et racemosa. Plum. Gen. 354. Icon. 112. — Cordis indi-folio et facie, frutescens , portoricensis. Pluk. Almag. 120. tab. 168, fig. 5. Serjania scandens apii folio rigido et racemoso, caule striatä. En caraïbe : Mam- marou Coulaboulé. 6 Caractères cénériques. Plantes à fleurs polypétalées, de la famille des Savoniers ; arbrisseaux à tiges grimpan- tes, sarmenteuses, les feuilles bipinnées, ternées, on ailées avec une impaire , ou surcomposées ; les fleurs dis- posées en grappe , dont les pédoncules sont solitaires , axillaires, munis dans leur milieu de deux vrilles. Leur caractère est d'avoir un calice à quatre folioles, quatre pétales glanduleux à leur base; trois capsules pyrifor- *” oise quelquefois de trois ailes saillantes, à trois | logts , à trois valves. Tome IV. — 60° Livrarson. 2 C3 ( 18 ) j CarACTÈRES PARTICULIERS. Feuilles triternées; pétio- « les partiéls marginés ; les pétioles partiels un peu ar- rondis. (Vivace. ) ro SÉRIE # è Histoire NATURELLE. Le genre Paulinie porte le nom … d'un botaniste suédois. Cette plante croît naturellement » aux Antilles , dans les forêts de Cuba , d'Haïti, de Porto- Rico et de la Jamaïque, où les Noirs la recherchent pour leur médication naturelle ; ils l’appellent Liane à persil. Quelques voyageurs ont avancé sans fondement que les naturels des pays où cette Liane se rencontre, s’en sèr- vaient pour empoisonner leurs flèches. Les pècheurs l'emploient pour enivrer le poisson. Ils forment, avec les feuilles et la farine de maïs, un appt qui l’amorce promptément et en livre une grande quantité au. spéculateur. Ce poisson peut être mangé sans incon- vénient. On cultive dans certaines serres la Liane à per-. sil, à cause de son élégance et de la singularité de son | feuillage diversement nuancé. On la multiplie de mar- 4 cottes, boutures , rejetons , et de graines qu’on sème au printemps , et qu'il faut repiquer dans des pots séparés, remplis de terre substantielle tenue fraîche. Les jeunes plants, selon Mordant-Delaunay ; fleurissent la seconde année s’ils sont pr À l'ombre , et surtout si on les # arrose souvent. CaracrÈres PHYSIQUES. La Liane à persil s'élève à vingt … pieds en embrassant les arbres de ses branches souples et tortueuses. Ses tiges, de couleur grise, sont sarmen- teuses, glabres, profondément sillonnées, adhérentes | a _au bois, et presque cylindriques » garnies de fer 5 alternes , trois fois ternées , luisantes, très-nombrenses (19) dônt les pétioles sont canalieulés. Les folioles sont ses- siles, très-variables dans leur forme, les unes aiguës, les autres obtuses , arrondies à leur sommet , ovales , plus ou moins élargies, dentées inégalement vers leur sommet , rétrécies en pétiole à leur base; les latérales sont presque rondes; chaque feuille ternée est munie d’un pétiole particulier légèrement ailé. Les fleurs nais- sent, en très grand nombre, sur des grappes axillaires , souvent divisées en deux ou trois branches nues à leur base , et munies de deux vrilles opposées à leur point de division. Ces fleurs sont alternes, petites, médiocre- ment pédiculées, blanchâtres ; elles ont jies folioles de leur calice très-ouvertes, concaves , ovales, obtuses ; les pétales ont à peu près la même forme , mais ils sont un peu plus grands. Les fruits forment une capsule rouge à trois lobes bien distinets , dont la base est garnie de trois ailes larges, membraneuses et transparentes. Le récep- tacle est velu. Les graines sont rondes et de la grosseur d’un pois rond. Awazvse cmmique. La Liane à persil , qui colore en rouge les urines, contient un extrait résineux , du rouge extractif, un principe mordant , une gomme d'un rouge brunâtre, plus de la fibre ligneuse , un sel végétal à base de chaux avec de la matière colorante. Proprtérés Te Poupée-Desportes , dans sa Pharmacopée américaine, indique et recommande l'usage d’une tisane apéritive , dite mineure , dans la confection de laquelle il fait entrer les racines 7 chicorée sauvage, d'herbe à blé, d'herbe à chiques, de verveine blanche : d’écorce de citronier , et de tamarin, un gros de chaque (20) plante par pinte de liquide. On nitre la décoction , et on l'édulcore avec du miel. Cependant il donne la pré- férence à une autre composition que voici : prenez, à dé- faut des premières ci-dessus : Griffes de chat ou Corna- ret anguleux (Wartynia angulosa), roseau, mapou, bois de trompette, Balisier, Liane à persil et les ra- cines de la grande ortie. Mais les graines des fruits du _Sapotillier doivent, dit-il, avoir dans ces cas la préfé- rence, ainsi que les fleurs du Giraumon qui dissipent promptement l’ictère. Dans d’autres cas, Poupée-Des- portes recommande la Liane à persil comme un excellent sudorifique qui remplace, avec avantage, la Salsepa- reille. On recommande cette décoction dans les gonor- rhées, à MonE p’ADMINISTRATION. La dose de cette Liane est d’une once pour deux livres de décoction. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT TRENTE-SEPT. La figure est moitié de sa grandeur. 1. Fleur. 2. Fruit coupé transversalement. RE es a ee L RS SE cs ER AE RE PE. 238: BARBON DES ANTILLES . E Le v AAA UE v AnAA AS AAA PAL A LA AS AAA BARBON DES ANTILLES, ( Diurétique excitante. ) LI Synonyme. Vulg. Herbe à blé.—Gramen secale. — Gramen avenaceum , Andropogon Antillarum. D. — Andropogon insulare, Lin.Polygamie Monœcie,Juss. Fam. des Graminées. Paniculä laxä glabrä, flosculis geminis muticis ; pedicello altero breviore , calycibus lanatis. Linn. Amœæn. Acad. 5, p+ 412. — Andropogon avenaceum assurgens, paniculâ laxäâ lanuginosä. Brown. Jam. 365.— Gramen avenaceum, paniculä minus sparsâ, glumis albä sericei lanugine obduc- Us. Sloan. Jam. Hist.1, p. 43,t. 14, f. 2.— Saccharum vulnerarium. Tussac. — Gramen secale altissimum. Poup.- Desp. — En caraïbe : Ayally. Caracrënes GÉNÉRIQUES. Hermaphrodite. Calice : balle uniflore. Corolle: balle à arète à sa base ; trois étamines , deux styles, une semence. : CAnACTÈRES PARTICULIERS, Panicule lâche , glabre ; fleurons géminés , sans arêtes ; un pédicule plus court ; calices laineux. (Jamaïque , Haïti. Vivace, ) Hisroine narureLLe. L'auteur de la nature ayant doué celte graminée de vertus incontestables, en a semé les chawps de l'Amérique, où elle est extrêmement (5) mune ;, et où elle se multiplie comme le Chiendent d'Eu- rope pour les besoins journaliers des Insulaires. Elle ne flatte ni la vue ni l’odorat, mais elle possède en elle des propriétés thérapeutiques bien préférables à l'élégance de son port. Ne méprise jamais ces plantes sans beauté , Troupe obscure et timide, humble et faible vulgaire! Racine. (La Religion.) Tous les praticiens s'accordent à louer l'herbe à blé : ce végétal, peut-être le plus commun du pays, offre à chaque pas un exemple de la sollicitede paternelle du Créateur. FX CaracreREes PHYSIQUES. Le Barbon des Antilles donne une tige de trois à quatre pieds, mais ne ressemble pas au blé, comme le prétendaient les anciens >, puisque se grains, au lieu d’être réunis et agglomérés en épis ser- rés , ofirent une panicule läche. Les tiges sont pourvues de plusieurs feuilles alternes, lisses, rudes en leurs bords, - longues et étroites. Il naît des aisselles des feuilles supé- rieures , ettiu sommet de chaque râmeau , un pédoncule filiforme qui soutient une panicule lâche, oblongue et peu étendue. Les fleurs sont dépourvues de barbe, gé- * minées, pédiculées , et ont leur base calicinale chargée d'un duvet laineux ou soyeux. _ Anazvse catmique. C’est avec raison que M. le cheva- | lier de Tussac à donné à cette graminée l’épithète de sacchariferum , puisqu'elle nous a produit un principe légèrement aromatique , une matière extraetive ; un prin: (33) cipe sucré, de la gomme, un amidon coloré , de l'acide - £ g LS Fes malique et du sulfate de chaux. Propriérés MÉDiciNALEs. D'après l'analyse ci-dessus , on doit concevoir pourquoi les naturels des Antilles ont, de tout temps , fait une heureuse application de l'herbe à blé comme vulnéraire détersif, et, dans d' autres cas , comme résolutif. Son infusion , dans le tafia, ajoute aux propriétés de cet alcool balsamique , et elle est utilement employée pour les contusions, les meurtrissures ét eer- tains ulcères sanieux compliqués de pra tu d hôpital. On enduit les plumaceaux d’un cérat fait ainsi qu ñ} suit : Sucs d'herbe àbléet de citron, de chaque deux onces; Sirop de batterie, une once ; Cire, quantité suffisante. Selon l’an- cien praticien Chevallier, un demi-verre de jus exprimé de l'herbe pilée est un purgatif très-actif ; mais pour modérer sa vertu héroïque , on lui associe parties égales d’eau de casse. Le même docteur employait communé- ment avec avantage, à Saint-Domingue, la racine de l'herbe à blé dans les tisanes rafraichissantes , dans les- quelles il réunissait à la plante qui nous occupe le Chien- dent du pays , et l'espèce de gramen appelé Pied de poule, dont l’histoire suit. Minguet , vieux habitant routinier et médicastre de ses Noirs, opérait néanmoins des cures surprenantes, même dans des cas désespérés. Selon lui, l'herbe à blé est bonne pour toutes sortes d'on- guens , dans la composition de toutes sortes d'eaux pour les cancers et ulcères , et dans les tisanes pour les maux vénériens ; sa racine est un des meilleurs diurétiques ex- citans que j'aie employés pendant mon exercice à Saint- Domingue. Poupée-Desportes a prononcé le même juge= ment sur le mérite de cette plante humble et précieuse. Ha | ( 24) .prescrivait journellement dans ses tisanes pectorales ; résolutives ou apéritives, rafraîchissantes, en cas de phthisie sèche, c’est-à-dire aux malades attaqués d’une toux sèche ét d’un grand enrouement. Voici sa formule : Prenez : racines d'épinards doux, des feuilles et tiges de la Liane appelée Griffe de Chat, de la Mauve appelée Herbe à Blé, du Capillaire du Canada, des racines de roseau ordinaire , de chacune une pincée ; de la limaille de fer renfermée dans un nouet, une once; faites bouil- lir dans trois pintes d’eau jusqu’à diminution d’un quart. Ajoutez, en retirant du feu, cresson de savane et ré- glisse du pays, de chacun une demi-poignée ; laissez in- fuser une demi-heure et passez. Mone n’anmnisrrarion. La dose du suc de Ja plante, comme purgatif , est de quatre onces ; celle pour la dé- coction est d’une poignée pour une pinte de liquide. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT TRENTE-HUIT. La figure est demi-grandeur. 1. Tige radicale et racine. 2. Glume. 3. Fleur entière ouverte. On observe à la base de la valve intérieure un rudiment de la fleur avortée, 4. Valve intérieure contenant à la base l’ovaire accom- pagné de deux écailles. Throdore. Desvourtils Pin. MARCERAVIE OMBELLÉE . (35) MARCGRAVE A OMBELLES. (Diurétique excitante: ) Srnoxvure. Vulg. Bois des Couilles ou Pétard des Martini quois. Marcgravia umbellata. Linn. Polyandrie Monogynie. — Juss. Famille des Capriers. Phyllitidi scandenti affinis major, folio crasso sübrotundo. Sloan. Jam. 15, Hist. F. pag- 74, tab. 28, fig. r.— Marcgravia scandens, fructü radiatim posito. Plum. Gener. Pag.7 ,tab.29. Burm. Amer. Pag. 166, icon. 173.—Marcgravia scandens foliis eaulinis, subrotundis, ad margines glandulatis; ramorum integris ; ovatis , alternis , distichè sitis ; floribus umbellatis termina- libus. ee Jam. Pag. 244, tab. 26. — Marcgravia um- bellata. Jacq. Amer. Pag. 156 , tab. 96, etc. Pect: Pag: 77; tab. 143. En caraïbe : Menekouy-Alepeleeou. CanacrTènes GÉNÉRIQUES. Plante ligneuse à fleurs comme monopétalées, ayant du rapport avec celles des Eapriers. Elle à pour caractère essentiel : nn calice à six folioles embriquées, une corolle monopétale en coiffe ; des étamines nombreuses ; un stigmate sessile, un fruit multiloculaire , polymésiie ( Amérique pain Vivace. ) ( 26 ) _" Caracrères panrrcurrers. Plante parasite et rampante. . Hisroute narurezze. Cette plante, riche de tons, de formes et d'élégance, a été confondue avec un arbrisseau de la classe des Léguminenses par Poupée-Desportes qui st a improprement appelée Breynia, amygdal foliis la- toribus , floribus albis, siliquà longud cylindraced , intüs rubeä , où Pois Mabouia. — Le Marcgrave à ombelles , dont nous donnons l’histoire, offre à l'observateur des détails curieux et inconnus , des girandoles formées par la réunion excentrique d'organes particuliers et peu communs aux autres fleurs. Le nom , peu décent , qui Jui a été donné par les anciens qui , comme le dit joviale- .. ment Montaigne , n'y entendaient pas vergogne, blesse la pudeur de notre siècle ; et je me serais dispensé de le rappeler , s’il n’était indispensable de le faire connaitre aux voyageurs, ou à l’homme de l'art qui voudrait aller se fixer aux Colonies, et demanderait en vain aux natu- rels du Marcgrave à ombelles, puisqu'ils ne connaissent que le nom vulgaire que j'aurais désiré pouvoir éviter. Quoi qu'il en soit, ce nom a été donné par des guéris- seurs à cette plante, parce qu’ils lemployaient avec suc- 4 cès dans les affections syphilitiques , dans les tumeurs scrotales, etc. F Canacrères Génériques. Cet arbrisseau parasite que Jaëquin à fait connaître, s'attache le long des arbres, comme le lierre, par des espèces de mains ou fibres, s'é- lève ainsi jusqu’à la hauteur de vingt-cinq à trente pieds, et donne naissance à des rameaux qui retombent ordi- (37) fairement vers la terre. Le tronc äcquiert souvent qua- tre à cinq pouces de diamètre. La forme des feuilles va- rie tellement dans les différens individus, relativement à l'âge et à d’autres circonstances, qu’on croirait ces in- dividus des espèces différentes. Il en est d’ovales , d'el- liptiques, d’oblongues, de presque orbiculaires, d'é- chancrées en cœur à la base et au sommet, de falcifor- mes , de lancéolées, etc, Ces feuilles sont alternes, dis: tiques, très-entières , ordinairement pointues, glabres ; les plus jeunes munies dans leur contour de beaucoup de petites glandes. Les fleurs viennent, aux sommités des rameaux, en ombelles simples, pédonculées, plus ou moins régulières, pendantes. Elles ont des pédoncu- les propres, assez longs. Ceux de ces pédoncules , les plus voisins du centre des ombelles, sont accompa- gnés de quatre à cinq corps utriculaires, arqués, oblongs, obtus, cylindriques , creux en dedans, ouverts près de leur base, assez ressemblans au pétale supérieur des Aconits, et qui, quelquefois, selon Jacquin, portent des fleurs pendant que d’autres fois ils sont stériles. Brown observe que ces corps , dont l'usage essentiel est difficile à déterminer , sont disposés favorablement pour rece- voir l’eau de la pluie qui tombe le long des branches ; les fruits sont communément à dix loges. Leur pulpe, et les semences qui ÿ Sont contenues, sont teintes d’un rouge d’écarlate éclatant. ( Encycl.) : -Enrésumé, chaque fleur offre 2 un calice persistant à six folioles concaves » embriquées, dont les deux exté- rieures sont plus grandesi 2° une corolle monopétale taduque fermée par le haut et s’enlevant en manière dé coïlle; 3° des étamines nombreuses, dont les filamens Courts, subulés, ouverts, aplatis, soutiennent dés àn2 (28 ) k thères droités, grandes et oblongues ; 4° un ovaire supé: rieur ovale et surmonté d’un stigmate sessile, capité, persistant ; 5° le fruit consiste en une baie coriace, glo- buleuse , multivalve , multiloculaire , et renfermant dans chaque loge des semences petites , nombreuses, lui- santes, plongées dans une pulpe molle. AnaLyse carmique. Le suc de la plante et ses feuilles j ont donné une matière colorante verte , du carbonate de chaux, de la gomme et beaucoup d’albumine. ProPRtÉTÉS MÉDICINALES. On à peut-être exagéré les propriétés antisyphilitiques de cette plante qui , ce- pendant , n’est pas sans vertu. Quant à moi, je ne l'ai employée que comme lénitive, et en lui associant la Liane à cœur, l'écorce de la Liane à savon, au début des gonorrhées, ainsi que les racines du petit Balisier décrit dans la planclie suivante , de là Maliiommée ét de toutes les espèces de Verveines. Alors sà vertu dinrétiqué est bien plus promptement efficace, car ayanteu plusieurs fois occasion de prescrire des demi-baïns dans certaines dysuries , il sürvenait toujours, au bout d’une sure et moins, un écoulement d’urines qui sanvait le malade. Les médecins des Colonies regardent la décoction des tiges et des feuilles en lotion. comme étant d’un puissant _ Secours dans la leucophlegtmasie. 4 + = Mob »’ADMINISTRATION. On met la racine en poudre pour en composer des pilules ou un opiat, ou bien on la fait bouillir , et on en boit la décoction. Dans le pre- (29 ) mier cas, la dose de la poudre est d’un gros par prise, ou une once de la racine pour la décoction. / EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT TRENTE-NEUF, 1. 2. 3. #. 5. La plante est moitié grandeur naturelle. Corpsutriculaires ressemblant aux pétales supérieurs des aconits. Fleurs dont la capsule supérieure est enlevée pour laisser voir le faisceau d’étamines. Etamine de grosseur naturelle. Fruit coupé transversalement. Capsule supérieure. (3) “4 aan AAA À À AAAARANAN ANARAAARS BALISIER A LARGES FEUILLES. (Diurétique excitante.) Sxvoxymie. Vulg. Canne d'Inde.— Balisier petit. — Gingem- bre bâtard, improprement Canne Congo. (#.Amome velue.) Canna indiea foliis ovalis, utrinque acuminatis , nervosis: Linn. Classe première : Monandrie Monogynie , Jussieu: Clas. 4, ordre 2. Balisiers. — Cannacorus latifolius. Lour- nefort. 39. Liliacées.—Arundo latifolia, indica. Bauh. Pin. 19- — Arundo indica florida Lob. Ie. 57. Alpina racem osa rubra, Cannacori foliis. Plum. (W. lAmôme pyramidale. T:3, pl. 171), En anglais : Indian Canc.—En Espagnol: Cana de las Indias. — En malabarois : : Kâtü-Bèla. —En ca- raïbe : Couroualy , Balyry, Bacuacanga. + Canacrères GÉNÉRIQUES. Plantes unilobées , à feuilles simples , alternes , engaînées à leur base, ronléel en, ee cornets dans leur j Jeunesse , ayant des nervures fines et : _ parallèles. Les fleurs viennent sur la tige qu’elles ter, _ Mminent, ou sur une hampe nue, radicale, latérale écailleuse , disposées en épis où en grappes. Le calice extérieur a trois divisions profondes, le calice interne en a six, dont cinq droites et la sixième réfléchie; une Pl; 240. Z. œ Zheotore Dercourtlx Pine . Peree- Jour . BALISIER À LARGES FEUILLES « s (3 ) \ étamine à anthère attachée le long du filet; un style plane , en lance , uni au filet ; un stigmate latéral ; cap- sule à trois loges polyspermes, hérissée. Caracrères Parricuziers. Feuilles larges, aiguës aux deux extrémités, ovales, nerveuses (vivaces). Hisroimr NATURELLE. Le nom de Canna vient du mot hébreu Kanak qui veut dire Roseau, parce que cette charmante plante se trouve le plus souvent dans les ma- rails, Où - Tout auprès d’un ruisseau qui sur un lit pierreux Tombe , écume, et, roulant avec un doux murmure , Des champs désaltérés ranime la verdure. Deere. Depuis sa découverte , le gracienx Balisier , qui s'élève avec éclat dans les vastes lagons de l'Amérique, est cultivé autour des cases comme plante d'agrément. Ses semences , dit Barrère , sont recherchées par les ra- miers, mais elles rendent leur chair amère. Elles don- nent une belle couleur pourpre qui serait très-pré- cieuse pour les arts si on pouvait la fixer. Les Indiens et les Éthiopiens font des chapelets avec les graines de ce Canna indica, qui sont dures, globuleuses et d’un beau noir luisant. Ces graines sont si dures que cer- tains peuples s’en servent pour leurs fusils en guise de balles de plomb. Les fleurs et les racines se prescrivénten médecine, et les feuilles sont employées par les femmes noires pour envelopper les pâtes de Goyaves, d'Abri- cots, de Papayer, qu'elles portent an marché, où pour (3) en couvrir les bâtons de Chocolat récent , ou les gom+ … mes et résines que transporte le commerce en Europe, ou enfin pour faire de charmans paniers. « C’est par le Balisier, dit Chaumeton , que s'ouvre le système sexuel de Linné ; aussi dans un poëme an- glais, le D. Darwin représente-t-il la belle Canna s'a- vançant la première : on la reconnaît à sa taille majes- tueuse , à sa chevelure bouclée, Elle élève ses yeux vers le ciel et prononce le vœu solennel qui Punit à l'objet de sa tendresse. Né dans les climats plus chauds, ce couple vertueux redoute le souffle glacé de l'automne. L'époux enveloppe de son manteau de pourpre son épouse frileuse et craintive, et la serre contre son sein, » É Le Balisier , quoique originaire de la zône torride , se naturalise aisément dans les zônes tempérées, et sup- portemêmele froid de nos hivers. C’est ainsi que M. Sou- lange Bodin est parvenu, dans son riche établissement de Fromont, à cultiver en pleine terre les Magnoha, qui offrent sous les frimas leurs magnifiques fleurs qui charment la vue et l’odorat. Le Balisier se fait aisément remarquer par l’étalage de ses belles feuilles lisses et finement nervées, et par le nombre, la forme et l'éclat de ses belles fleurs rouges ou jaunes suivant la variété- Les graïnes fournissent une vive couleur rouge qu'on fixe quelquefois au moyen du suc de citron. Le Balisier doit être soigné dans une terre franche non fumée. On l’arrose fréquemment jusqu’en septem- bre en Europe, et alors il faut le préserver de Fhumi- - dité. En mars, on en sépare les cayeux qui offrent un moyen sûr de le reproduire, les graines ne mürissant jamais complètement en Europe. Les #oïins minutieux d'Haïti appellent aussi Balisier, V Alpinia 65) des serres nuisent à la végétation du Balisier et en re- tardent les progrès. L'Écluse l’a appelée Canna indica, dénomination que Linné a adoptée d’après les rapports extérieurs que l'œil , au premier regard, croit trouver entre les raci- nes , les tiges du Balisier et celles des Roseaux ou Can- nes. C’est pour tout concilier que Tournefort lui a ap- pliqué le nom composé de Cannacorus, de Canna et d’Acorus. Enfin , il y a tant de confusion pour le nom de Balisier qu’on donne aux colonies à des plantes tout- à-fait différentes, que je crois devoir assigner à chacune sa véritable place. Les colons donnent inconsidérément le nom de Balisier à plusieurs plantes fort dissemblables , ce qui offre aux botanistes qui n’ont pas voyagé, et ne connaissent les nomenclatures que d’après les livres, des difficultés qu'il est essentiel d’aplanir. Au cap Fran- çais, on appelle Balsier , \ Amomum Zerumbeth, Lin.” On lui donne encore le nom de Gingembre bâtard , cause de la forme et de la saveur aromatique de ses ra- cines tubéreuses et mamelonnées. D'’aut réoles g1, pl. 171,-3° vol. de cette Flore). Pou: confond aussi le vrai Balisier de cet : Costus arabicus ; Lin. ; Pacocaatinga î Mar grave , dont on retire aussi une teinture écarlate très- brillante. En consultant ces différentes plantes : qui se trouveront décrites dans:cétte Flore, on évitera des méprises qui peuvent être funestes à la santé et spé- cieuses sous de rapport de la science. On a encore donné improprément Jenom de Balisier , au Bihaï où Bananier marron dontonitrouvel'histoire (pl. 260 de: cewol4e}; c'est pourquoi les*narratenrs mal instruits prétendaient “ 3 D EE (}; + que lis feuilles servaient à couvrir -Jes cases où les ajoupas, ce qui n’est pas, mais ce qui est vrâl pour les Bananiers et les Bihaïs. Le Balisier porte à sa racine un anneau de gomme, PE Deux Balisiers nouveaux et du plus grand intérêt sont en. ce moment l’objet de la recherche des amateurs: | l'un est le. Canna superba qu'on x faussement donné » pour un Æeliconia ; l'autre est le Canna iridiflora.en: core ttès-rare, et par conséquent assez cher. Tous les deux ont fleuri et se sont multipliés dans les serres du jardin de Fromont , monument élevé à la botanique et aux muses par notre savant ami le chevalier Soulange Bodin. Les fleurs du Balisier à fleurs d’Iris sont du plus bel effet. On les obtient en ne laissant qu’une tige à la plante nourrie dans un large pot rempli d'un ter- : reau très-substantiel, et en arrosant saigmeuspment les | rejetons. à Canacrènes PHYSIQUES. La racine vivace est charnue, | euse au collet, horizontale et chevelue; sa tige 3 ple, solide, et s'élève à la hauteur | »s feuilles , d'abord roulées , se dévelop= nent à la longueur de dix-huit pouces i sur huit de largeur; elles sont alternes, ovales, poin+ tues , engaînantes à leur base , vertes, glabres, munies de nervures parallèles très-fines et marquées en leurs bords d’un filet blanc très-remarquable. Les fleurs sont disposées en épi terminal ; presque sessiles, et sortant alternativement de l’aisselle d’une écaille courte et spa- thacée. Chaque fleur offre : un calice coloré , membra- neux, supérieur , composé de trois on quatre folioles persistantes ; une corolle de forme liliaeée quoique m0* LI + (35 ) nopétale ; tubulée à sa base, divisée profondément en six découpures irrégulières, dont cinq sont presque droites , et la sixième est réfléchie en dehors; une seule étamine à filament pétaliforme, bifide, avec anthère au bord de la division supérieure ; ovaire infère, sur- monté d’un style aplati, adhérent par sa base à la co- rolle , et terminé par un stigmate linéaire adné. Le fruit est une capsule trigone , hérissée d’aspérités, cou- -onnée par les folioles du calice, et divisée intérieure- ment eu trois loges renfermant plusieurs graings noires, rondes , dures et luisantes , insérées sur un axe central, et rangées horizontalement. + > ANALYSE cHiMIQuE. Les graines et les racines ont un goût piquant et une odeur plus où moins aromatique qui leur à fait découvrir des propriétés incisives et apé- rilives excitantes. Cependant les racines contiennent _ beaucoup de mucilage, et une sorte de gomme qui se ramasse au collet en consistance dégelée. ee _ Prormérés mévrcrvares. Les racines de sent comme diurétiques et détersives, en tation qui occasione le spasme de la vessie, tient l’ulcération de la membrane. Les Malabaroiïs en ploient le suc des fruits contre les douleurs d'oreilles malaxé avec du sucre brut, ils en font une masse pour appliquer sur l'ombilie contre le diabétès. Certains co- lons prétendent que ce mème suc remédie à l’empoi- sonnement causé par le sublimé corrosif. Poupée-Des- portes indique la racine du petit Balisier dans les épilepsies nerveuses ; et dans la cure des gonorrhées | TU RES. _ pendant la période ifleminntoire $ ;on hate sivitell _ de + à cœur, et à l'écorce de Liane à savon. : once pour une pinte essaie k ‘156854 EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUARANTE. Ll.242, 4 Cabriel Seth Thecdore Pescourtl Pinx.. CORINDE GLABRE. (35) AAAAAA AAAANA CORINDE GLABRE. ( Diurétique excitante.) Synonyme. Vulg. Pois de merveille. — Cœur des Indes. — Cardiospermum halicacabum foliis lævibus. Linn., Oc- tandrie Trigynie.— Tournefort Corindum. Classe 11. Ano- males. Sect. 2.— Jussieu, famille des Savoniers. — Co- rindum ampliore folio, fie majore. Tourn. 434. — Pie sum vesicarium, are nigro , albâm ! ulatä de à 2 p- 343. Hate peregrinum multis, sive dum. J. B.2, p. 173. — Pisum cordatum Lob. ic.-2, p- 6: à à Ulinja Rhed. Malab.— Fruita bolsa china. Lusit. ral EX pen Belg. nié CARACTÈRES GÉNÉRIQU : e es à fleurs polypéta- lées de la famille des Savonier: à feuilles alternes, ailées et découpées , à pédoncules en llaires munis de vrilohss x et à fruits renflés et vésiculeux ; tige ligneuse. Caracrères parricurtens. Calice de quatre f folioles , dont deux plus grandes; corolle de quatre pé _nectaire de quatre folioles pétaliformes , rappr cylindre; huit étamines inégales ; trois sty plus ou moins renflée, triangulaire , à (comme à trois capsules bete ; graines sp riq : marquées d'âne tache cordiforme ; feuilles lisses. Quatre e A espèces. (Mérat. Ann.) . Hisrome narurezze. Le nom latin Cardiospermum est formé de deux mots grecs, pdx, cœur ,. et orcpua, semence. Le surnom pompeux de Pois de merveille a été donné à cette plante élégante et délicate; Tome 1V.—61° Livraison. ge  #4 (58) parce qu'on crut découvrir en elle des propriétés lithon- triptiques que l'usage n’a pas confirmées. Cependant on l’emploie aux colonies comme diurétique. On la eul- tive en Europe dans les jardins. Les fruits sont estimés cordiaux. - Caracrères paysiques. Cette plante est remarquable par la forme particulière de ses fruits dont le feuil-. lage léger et découpé a, en quelque sorte, l'aspect de celui du Persil ; ses tiges sont longues de trois ou quatre pieds, menues, rameuses, glabres, cannelées , feuil- lées, faibles et incapables de se soutenir sans appui. _ Les feuilles sont alternes , ailées, glabres, vertes , à P inr ules ou folioles ovales, lancéolées , incisées ou lo- bées et dentées ; les pédoncules sont axillaires, fil- formes , munis près de leur sommet de deux vrilles sim- ples, opposées, et portent chacun plusieurs petites fleurs blanches disposées en ombelle trifide ou qua- drifide. Les rayons de ces ombelles sont biflores ou tri- flores , et longs de quatré ou cinq lignes. Les fruits sont : des vessies trigones , triangulaires, courtes , verdätres et presque glabres. Elle est annuelle. Ses feuilles sont uelquefois pubescentes. (Encycl.) … Anaivse carwique. La racinedu Pois de merveille con- tient une résine brune, molle , de la Saponine , un ex- trait gommeux avec mélange de Bassorine, et une ma- tière animale insoluble dans l'Alcool. ki ProPRIÉTÉS MÉDicinazes. Le Cardiospermum halica- cabum, appelé par Valmont Bomare, Pois de merveille, re une racine qui, étant administrée en décoction , est spécialement recommandée dans les affections de la vessie. Elle est rangée par les colons au rang des li- ï k + ( 39 ) thontriptiques , dont le siècle présent connaît la valeur. Son emploi serait mieux indiqué comme un léger dia- phorétique à administrer aux mères qui ne peuvent nourrir leurenfant, en diminuant d’abord l'excitation des mamelles par un régime débilitant, et en n’administrant cette décoction que si la peau devient moite, ce qui indique l’émonctoire qu'a choisi la nature. Les Indiens boivent la décoction de la plante dans les douleurs ar- thritiques, et posent le marc sur la partie affectée. Ils recommandent , dans les coliques, des lavemens de cette décoction avec mélange d’un tiers d'huile de Ben. Plu- sieurs praticiens prescrivent cette même décoction dans les toux opiniâtres, et en font un collyre en l’éd co- - rant avec le sucre. L'usage le plus fréquent qu'on fait aux Colonies de ce moyen thérapeutique , est dans le ca- tharre vésical, et dans l’espoir de résoudre les mucosi- tés de cet organe , et d'entraîner le gravier qu’elle peut contenir, ce qu'on obtiendrait avec toute autre boisson délayante et apéritive. Les hattiers, ou gardiens d’ani- maux, appliquent avec avantage sur les genitoires du che- val des topiques de toute la plante dans le cas de tran- chées occasionées par une rétention d’urine. Mon D’AnMiNistraTIoN. La dose de la racine est d'une demi-once pour une pinie d’eau qu’on fait réduire d’un tiers. Le suc de la plante fraîche se donne par gros. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUARANTE-UN. 1. Fleur entière. E , 2. Graine où l’on apercoit au sommet la tache blan- che cordiforme, 3. La même vue de côté. 4 ERYTHAL D'AMÉRIQUE. ( Diurétique excitante. ) Synonyme. Vulg. Bois de chandelle rouge, bois de citron, bois de jasmin ; Santal citrin, suivant les quartiers des îles. Erithalis fruticosa. Linn. Pentandrie Monogynic.— Juss., famille des Rubiacées. Erithalis odorifera arborea erecta. :Jacq: Amer. 72, t. 173,f. 23. — Sambucus ligno duro vodoratissimo ; seu santalum racemosum , foliis obtusis. Plum. icon, t. 249, f. 2. — Erithalis fruticulosa, foliis ebovatis, crassis, nitidis, oppositis ; pedunculis ramosis ad alas superiores. Brown. Jam. 165, t. 17, f. 3. — Sambucus Lgno duro odoratissimo, foliis lanceolatis suaveolentibus,. baccis rotundis, nigris et monospermis. Poup. Desp. — fi: caraïbe : Taouia-Alacoaly. CaracrÈRes Génériques. Calice monophylle ; corolle monopétale , régulière , divisée en cinq parties recour- bées; calice urcéolé ; baie à dix loges, inférieure. Caracrènes Parricuziers. Arbrisseau à feuilles oppo- sées, à corymbes composés; cinq, six, huit ou dix filets sortent de la base du calice; le stigmate est bifide. HISTOIRE NATURELLE. L'Érythal croît à la Martinique; à Saint-Domingue, à la Jamaïque, dans les bois des mornes et sur le bord de la mer. Les noirs le fendent et en obtiennent des flambeaux économiques qui ser vent à éclairer pendant la nuit l'intérieur de leur case qui est bientôt enfumée par cette combustion. Ce bois est np dur , pesant , résineux et très-odorant. PL. 242. eme ; : en Théodore Pesvourtils Lors Cabreel Sul. ÉRITHAL BOIS CHANDELLE. - C4) Sa couleur citrine le fait rechercher des ouvriers qui parviennent à lui donner un trés-beau poli; ils en font des boîtes à ouvrage , des nécessaires , des pupitres propres à contenir les poulets mystérieux ; et autres petits meubles qu'ils donnent en cadeau aux étrennes. Ce bois odoriférant perpétue par son arôme le souvenir du bouquet de la nouvelle année. Comme il a ;l’o- deur du Citron, quelques-uns l'ont appelé Bois de Citron. Ses fleurs et ses baies ayant un goût aroma- tique et une odeur qui approche de celle du Jasmin , on lui a donné le nom de Bois de Jasmin dans certaines colonies, L'arbre appelé aux colonies Bois de chandelle noir est l'Amyris elemifera de cette Flore (Voy. T. ur, P- 279 , pl. 212). Caracrères Paysiques. Cet arbrisseau , de la famille des Rubiacées, est droit , rameux, d’un beau port, et s'élève à la hauteur de quinze pieds. Ses feuilles sont opposées , ternéés, un peu pétiolées, ovoïdes, obtuses, avec une très-petite pointe , très-entières , vertes, gla- bres et luisantes. Elles ont deux à trois pouces de lon- gueur. Les fleurs sont nombreuses, blanches , exhalent une odeur agréable ,‘ ét! ressemblent à celles du Lilas par leur aspect; elles viennent en a rameux , axilläires et terminaux. ER Chaque fleur a : 1° un calice monophylle, supérieur, persistant, pétit, et à cinq dents pointues ; 2° une co- rolle monopétale, presque infundibuliforme, à tube court, et à limbe partagé en cinq découpures linéaires, ouvertes et recourbées ; 3° cinq'étamines , dont les fila- mens, un peu moins longs que la corolle et attachés à la base de son tube, portent des anthères droïtes et à (42) oblongues; 4° un ovaire inférieur, arrondi, chargé d’un style de la longueur des étamines, comprimé dans sa partie supérieure , et à stigmate simple. Le fruit est une baie aromatique, purpurine, d’une odeur de Jasmin, globuleuse, couronnée , à dix loges, et qui contient des semences pelites, un peu anguleuses. Anaivse emimique. Les baies de l'Érithal contien- nent une huile volatile, de la cire, de la résine, de la gomme unie à des sels végétaux; une partie sucrée el du malate de chaux ; de l’eau et une fibre ligneuse. Prorrrérés mépicrnaces. Nicolson recommande l'au- bier de l’Érithal comme possédant une vertu anti- ophtalmique : je ne sais comment et pourquoi. Le mé- decin Poupée-Desportes indique ainsi le traitement à suivre dans le choléra-morbus, si commun aux Colo- nies. « Dans le choléra-morbus , dit-il, on administrera » des lavemens de Gombo et de feuilles de Goyavier; ». on fera consommer au malade des bouillons aux bour- » geons de Mombain et de grand Cousin; on le pur- » gera avec les Mirobolans et la. Manne dans du petit lait; enfin, pour terminer le traitement , on lui fera prendre des bols où entreront le Cachou, le Succin ë me de sucrier. Il boira pour tisane une décoction de Bois-Marie , de Bois-Chandelle , de sommités d'Apia- ba ou herbe carrée (espèce de Mélisse) et de Maïs » boucanné. La dose est d’une bonne pincée de chaque »_ plante qu'on fait bouillir dans deux pintes d’eau jus » qu'à réduction d’un quart. » On conçoit que cette méthode polypharmaque, PoRE tant approuvée par une longue expérience, ne serait » » » » et le Laudanum qu’on incorporera au moyen du Bau- » » » (43) néanmoins plus admise de nos jours où la thérapeuti- que est réduite à sa juste valeur. Le même praticien donne la recette d’un petit lait astringent composé, qu'il recommande à la fin des maladies galantes. « Pre- » nez de l'écorce moyenne de grand Cousin (pl. 100, » p. 133, 2° vol. de cette Flore), de Santal citrin ou » Bois de chandelle , et de Gingembre , de chacun un 48606 : faites-les bouillir dans deux pintgs de lait jus- » qu'à la diminution d’un quart; après avoir tiré la dé- » coction du feu, éteignez-y par trois fois un fer rouge : » passez-la, et faites-en prendre un verre d'heure en » heure. »_Je n'ai point eu l’occasion d'observer l’effi- cacité de ces deux traitemens, mais j'ai employé avec succès l'Érythal dans certaines affections des voies uri- naires qui réclamaient des excitans. Je n’ai eu qu’à me louer de son administration dans la strangurie occasio- née par une néphrite calculeuse. Cette résine est em- ployée au dehors dans les digestifs. Mope p’anminisrrarion. La dose de la résine est de- puis un gros jusqu’à demi-once, après lavoir fait dissou- dre par le jaune d'œuf, et délayée ensuite dans une décoction apéritive où émulsive: on la mêle aux lave- mens dans la néphrite , et en bols dans la gonorrhée à la dose de sept à huit grains. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUARANTE-DEUX. La plante est réduite de moitié. 1. Corolle entr’ouverte. 2. Ovaire surmonté du pistil. 3. Fruit entier. 4. Le même coupé verticalement. 6, Le même coupé transyersalement. 6. Graine. ( 44) WA ARISTOLOCHE BILOBÉE. (Diuréique énelante} Synonymre. Vulg. Liane à caleçon. Fer à cavalé, — Aristo- lochia bilobata. Linn. Gynandrie Hexandtie: Tournef. Clas. 3. Personnées.— Jussieu, famille des Aristoloches. — Aris- …tolochia foliis bilobis, .caule volubilis Linn, — -Aristolo- :chia longa scandens, foliis ferri equini effigie. Plum. Spee. 5. Amer, 91, t. 106. Raj. Suppl. 395. Tournef. 163.—Aris- _tolochia caudata. Jacq. — En espagnol : Aristoloquia ca- valla. — - En anglais: Long-Rooted Birthwort. Caricreres CÉNÉRIQUES. ‘Plantes à FR incomplètes, dont le calice est coloré, en tube monophylle, renflé à sa base , à limbe dilaté, ordinairement terminé en lan- guette oblique ; ‘six anthères sessiles sur le pistil au- dessous du stigmate qui a six divisions ; capsule ovoïde, polyspérmé ; à six ae Rorat- +. Clics PARTICULIERS. , Feuilles à à né lobes ; tige hit: Histoire Misc Ayant déjà donné l'histoire de plusieurs espèces d'Aristolochés dont le nôm est composé de deux mots grecs, apuços. très-bon; et lys lochies, et l'espèce dont il s’agit n'ayant rien de remarquable, 5 n'étant recherchée que pour ses propriétés dans les ma- ladies des voies urinaires ; je ne m étendrai pas davan- tage à son sujet. ere LL: 243. 7. Theodore Descourtilx: Fint. Caëriel Jeu . ARISTOLOCHE LONGUE. (45) La figure des feuilles de cette Aristoloche grimpante, dit Poupée-Desportes ; la fait bientôt remarquer et re- connaître. Ses feuilles représentent un fer à cheval, et son fruit attaché par un long pédicule ou filet, a la forme d’un encensoir. Les mornes d'Haïti en sont cou- verts. Caracrères PHYSIQUES. Sa racine a plus d’un pied de long , et près d’un pouce d'épaisseur : elle est noirâtre en dehors , jaunâtre en dedans , et d’un goût fort amer. Ses tiges sont très-menues , presque filiformes , sarmen- teuses , rameuses, et rampent sur la terre » ou grimpent dans les haies qui se trouvent près d’elles. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, petites , à peine larges d'un pouce , glabres , et ont une échancrure considérable au centre , ce qui les divise en deux lobes, et leur donne presque la forme d’un fer à cheval. Leur pétiole n’a que quatre ou cinq lignes de longueur. Les fleurs sont axillaires , solitaires dans chaque aisselle, plus longues que les feuilles , et ont une languette plus large et plus pointue que celles des Aristoloches d'Europe. Elles sont d'un jaune pâle et veinées de rouge brun. Leurs fruits sont gros comme des œufs de pigeon , et ont une pointe émoussée vers leur bout. (Encycl. Vivace. ) ANALYSE CHIMIQUE. Ainsi que ses congénères l’Aristo- loche bilobée contient dans ses racines une huile vola- tile ; une résine jaune-verdâtre ; une matière extractive; une gomme et un principe amer ; de l’amidon et de l'al- bumine ; fibre ligneuse et potasse. Prorntétés mépicinALes. D'après le conseil de Poupée- Desportes on fait entrer cette Aristoloche dans les tisanes (46) apéritives ; les mêmes racines sont emménagogues , bé- chiques, incisives ; Poupée-Desportes et Chevalier en ont vu de très-bons effets en layement dans des cas d’hémor- roïdes internes arrivées à l'état de supuration et faisant craindre la fistule. La décoction déterge les ulcères et fait mourir les sarcoptes de la gale. Les matrones des Colonies plus superstitieuses encore que celles d'Europe, si la chose est possiblé , introduisent dans le vagin , en guise de pessaire , une racine d’Aristoloche longue dans la persuasion d'obtenir l'expulsion de l'enfant mort dans la matrice, Mons D'Aanmmisrrarion. La dose des racines réduites en poudre est depuis un demi-gros jusqu’à deux , ou en infusion jusqu’à demi-once. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUARANTE-TROIS: La plante est réduite à moitié de sa grandeur. 1: Organes de la génération 2. Fruit, 3. Racine. z. Theodore Deccourtile Lx. D. D re : Gabriel Sc. CALEBASSIER À FEUILLES LONGUES. (47) CALEBASSIER À FEUILLES LONGUES, _ ( Diurétique excitante.) Synonyme. Vulg. Arbre à Couys, à Cicayes. En caraïbe: Baya. — Crescentia eujete. Linn. Didynamie Angyosper- mie. — Jussieu, famille des Solanées. — Adanson ; les Personnées. — Crescentia foliis cuneato-lanceolatis, fructu obtuso , seminibus cordalis. Poiret. — A. cucurbitifera, ar- ° bor americana, folio longo mucronato, Pluk. — Cujete foliis oblongis et angustis, magno fructu ovato. Plum. — Crescentia cujete. Jacq. Amer. 175. B. eucurbitifera ar- bor , subrotundis foliis confertis, fructu ovali. Pluk, Alm. 124, tab. 171, f, 2. — Cujete, Pison. Bras, p.173. — Ar- bor cucurbitifera americana folio subrotundo. Raj. Plist, 1667. Vulg. Cohyne. — En anglais. Cuete. Y. Cujete mi- nima , fructu duro. Plum. Gen. 23. | | 7 CarACTÈRES GÉNÉRIQUES. Calice caduc à deux divi- * sions égales, arrondies ; corolle irrégulière à tube gib- beux , à limbe à cinq divisions inégales, dentées-sinnées; quatre étamines didynames , quelquefois cinq ; unstyle, une baie pédiculée solide, à une loge polysperme ; graines & biloculaires. CanAcTÈRES PARTICULIERS. Feuilles cunéi céolées. (Jamaïque, Amilles. Vivace.) (48) Hisrome narureze. Le Calebassier à feuilles longues est originaire des Antilles où il est très-commun , el se rencontre dans tous les lagons et dans les bois un peu humides, Son feuillage diffus, ses fleurs pâles et ses fruits verts n'ont aucun éclat, et lui donnent un aspect sauvage. +. +... Mais ce tronc tortueux . Qui, bizarre en sa masse , informe en sa parure, Et jetant au hasard des touffes de verdure, Étend ses bras pendans sur des rochers déserts, . : Dans ses brutes beautés mérite aussi vos vers. - Derrree. & ; } — Cet arbre sombre est d’une grande utilité auprès d’une habitation. Ses fruits fournissent aux Noirs plusieurs us- tensiles de ménage. Lorsqu'ils sont entiers , etaprès avoir été vidés, on les nomme couys , et servent de bouteilles et de gobelets ; coupés par la moitié ils remplacent les tasses à boire, ou reçoivent les alimens, le moussa et le calalou qu’on destine aux enfans ; coupés en quatre ; où plutôt par la moitié sur la longueur divisée encore en deux , ils offrent des cuillers"auxquelles on a donné le nom de cicayes. Enfin on ütilise ce fruit en lui faisant rem Placer beaucoup d’autresustensiles d'après le goûtet l’idée des naturels du pays où cet arbre croît. Pour se servir de ces fruits , il est nécessaire de les vider ; et l’on y par- rent en versant dedans de l'eau bouillante pour en faire détacher la pulpe. On y laisse séjourner ensuite une seconde , une troisième eau pour enlever la partie amère > dont les parois sont imprégnées. On vend (49) dans les marchés les fruits du Calebassier sous diverses formes , et quelquefois ciselés en dehors de figures gro- tesques ou régulières. On a soin de ne cueillir ces fruits qu'à leur maturité , c’est-à-dire quand la queue qui les attache à l'arbre se flétrit. On peut varier leurs formes en les comprimant avec des cordes avant leur accroïsse- ment parfait. Les Noirs émaillent aussi très-agréablement la surface de ces couys, avec du raucou, de l’indigo, du suc de raquette et autres couleurs végétales qu'ils préparent avec la gomme d’acajou. Caracrères paysiQues. Le Calebassier qui nous occupe est de la grandeur du pommier d'Europe , dont le tronc est tortueux et de la grosseur du corps. Il est recou- vert d’une écorce grisätre et ridée. Son bois est blanc et compacte quoiqu’un peu tendre ; ses rameaux sont nom- breux, fort longs, peu divisés, et la plupart étendus horizontalement. Ils sont garnis à chaque nœud de neuf à dix feuilles fasciculées, ou en paquet , lancéolées, ré- trécies insensiblement versleur base, terminées par une longue pointe, presque sessiles , entières , glabres, vertes et un peu Juisantes. Elles ont cinq à sept pouces de longueur, sur un pouce ou un peu plus de large dans l'endroit dela plus grande dimension. Les fleurs viennent indifféremment sur le tronc et le long des branches.Elles sont solitaires , d’un blancjaunâtre, d’ une _od gréable, et pendent chacune àun pédicule épais, 1 pouce. Elles ontquelquefois, selon Jacquin, cinq étamines, dont trois sont plus longues que les autres. À ces fleurs y succèdent des fruits ou tests qui varient dans leur figur et leur grosseur d’après les diverses espèces. Us (50) obronds ou ovoïdes, sans pointe où mamelon à leur sommet , et ont depuis deux pouces jusqu’à un pied de diamètre. Leur écorce est verte, unie, dure , presque ligneuse ; elle recouvre une chair pulpeuse, blanche, qui noircit à l'air, pleine d’un suc d’un goût aïgrelet, amer et astringent , et qui contient quantité de petites semences aplaties et cordiformes. Plumier distingue cinq espèces de Calebassiers en arbre. Dans la première , les feuilles sont oblongues, étroites ; les fruits gros, ovales. Dans la seconde , les feuilles sont larges , les fruits mous (espèce vénéneuse ). Dans la troisième , labre est petit et produit des fruits durs. Dans la quatrième , les feuilles sont étroites , les fruits sont petits et sphériques. Dans la cinquième, les feuilles sont étroites , les fruits petits et ovales. ANALYSE CmimiQUE. La pulpe de ce Calebassier con- tient de l'acide gallique , beaucoup de tannin, un prin- cipe purgatif commun aux légumineuses ; une matière verte insoluble ; un principe amer ; une gomme et beau- coup d’eau. » se k Pie | Péééareres bic Suivant l'opinion de nos habi- £ ‘tans, dit plaisamment Poupée-Desportes , cette plante a _ des vertus toutes divines , et elle est un remède universel contre toutes sortes de Mélidies Veut-on guérir une hydropisie ou une diarrhée? Prenez, dira-t-on, du sûé : de Calebasse. A-t-on lieu de soupconner un abcès danses parties internes ; le suc de Calebasse est un remède in- comparable. Cependant, malgré ce divin remède, on (51) ‘meurt tous les jours à Saint-Domingue de diarrhée , d'hydropisie et d’abcès. Quoi qu'il en soit, on sera peut- être bien aise de connaître ce remède. On prend un fruit du Calebassier cujete qui n’est pas mür ; on le fait boucanner ; c’est-à-dire rôtir sur les charbons. On l'ou- vre ; On exprime la pulpe au travers d’un linge, et on en fait boire le jus chaud au malade. Cette liqueur a un goût d’une légère amertume. Elle purge ordinaire- ment, mais fort peu, et comme elle agit le plus souvent par les urines, c’est pourquoi je lai placée parmi les plantes apéritives. Chevallier recommande le suc de ce fruit dans les hydropisies et les affections de la rate, il l’indiqué comme excellent vulnéraire. D’après des observations précises , je conseille de xempliset ce moyen qu'avec la plus grande précaution, car j'ai vu périr en quelques heures un Noir à qui sa commère en avait fait prendre dansune entérite. Ce moyen est d'autant plus héroïque qu’il échauffe beaucoup, et qu'il est indi- geste. Cependant d’autres expériences prouvent qu'il ne faut pas exclure ce médicament de la thérapeutique, et l'on prévient ses effets trop actifs en l’ordonnant sous forme de sirop ; alors il convient dans certaines diar=. rhées chroniques, dans certains catharres, quelque dans l’hémoptisie. On le recommande dans plus maladies de poitrine , et à la suite de chutes violentes ou de coups de soleil. On applique la pulpe à froid, et on la renouvelle de quatre heures en qu: Au-dehors on emploie la pulpe contre A es de la brülure, et comme cataplasme résolutif. La dose du sirop est d'une cuillerée trois fois par jour. On attri- bue peut-être à ce sirop plus de propriétés qu’il n’en - a réellement. Il est vrai, comme l’observe un voya- ] on n m'était miféss qu'aux mar res et aux commères à secrets, il _ peut être plus ou moins artistement préparé. “ £ _ EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUA Ÿ < seat ssalement. 1. Fruit coupé transve 2. Graine. 7. LÉ, D'OCCIDENT. PIN .. ‘(63) PIN D'OCCIDENT A CINQ FEUILLES. ( Diurétique excitante. ) SrNONYMIE. — Pinus occidentalis. Linn. Monoécie Mona- delphie. — Jussieu, famille dés Conifères: = Pinus foliis quinis scabris. Lin. Sp. ; p. 1001 ; n°5. Pinus foliis longis- simis, quinis, canaliculatis; strobis, subovatis; squamis obtusis, angulatis. Poiret. — Pinus occidentalis, foliis qui- nis ,margine scabris , longissimis, strobylis oblongis ; squa- mis apice trüncatis. Swartz, Nov. plant. Gen. et Spec. p. 103. — Pinus foliis quinis ab eodem exartu. Plum. Catal. plant., p. 17. — Larix americana, foliis quinis ab eodem exartu Tourn. Oust. R. Herb., p. 586. — Pinus virgi- niana, conis longis, non ut in vulgari echinatis. Pluk. Alm., p. 297. — En espagnol, Pino. — En portugais, Pinheiro Bravo. — En anglais , Wild Pine stree. Caracrènes Génériques. Fleurs mäles en chatons, munies d’une écaille ; ; étamines sans filet , portées par l'axe du chaton. — Fleurs femelles" solitaires , où en globules, ou disposées en cône; ovaire supère , sur- monté d'un stigmate simple ou bifide ; une noix mo- nosperme. — Cotylédons souvent divisés profondément en plusieurs parties; tiges Hgneuses ; gs * cg tantes. CanacTÈres PanTicuLters. Â/eurs mâles en chatons, et composées d’anthères , en forme C’écailles ; fleurs Tous IV.—62° Livraison. 5 (:54 ) : ; femelles en chatons simples, à écailles extérieures, mers. braneuses ou brectées , et les intérieures charnues. Le fruit est un cône à écailles imbriquées , épaissies à leur sommet! et recouvrant chacune deux noix osseuses , surmontées d'une noix membraneuse. Cinq feuilles en- gainées à la base. Hisroire NarunezLe. Les Pins aiment les terres arides et montagneuses , où ils: avoisinent les cieux. Quoi de plus: romantique et de, plus solitaire qu'une forêt de Pins? L'amant trahi y vient soupirer en paix et mourrir sa mélancolie. Les oiseaux eux-mêmes y célèbrent ag amours. _Caché sous l'épaisseur d’un Pin majestueux y Le-rossignol soupire et module ses peines: cd Baour-Lormran. Ca sr bre fournit à la fable une métamorphose que de Saint-Ange cite ainsi dans. ces vers: Le Pin qui boucle en rond sa courte chevelure, Le Pin cher à Cybèle : Atys, par elle aimé, Mr ce trone dur, hélas! fat par ae enfermé. : Un autre pére voulant déplorer la perte. d'un guerrier valeureux, Guerle le compare à un de ces arbres : : Fel un Pin, roi des monts, par la Visé abattu, Roule et gît sans honneur dans la GE … “ms $ à : ag vix du Tout - Puissant, dit un autre Auteur, les végétaux parurent avec les organes propres à recueillir les bénédictions du ciel. Les Pins recueillent les va- peurs qui flottent dans Voir, avec leurs felioles drones * 4 ÿ} . & DT 2. + en pinceaux. Depuis le cèdre du Liban jusqu'à Ja yio- lette qui borde les bocages , il n'y eut aucune plante qui ne tendit sa large coupe , ou sa petite tasse, suivant ses besoins ou son poste. : Les Pins ne s'élèvent pas seulement en Amérique. Sous les climats froids, dit Virey, la nature accorde à ses habitans , au printemps ; une nourriture agréable de l'aubier tendre , on Safivau des Pins, et dans la néces- sité même une sorte de pain avec l'écorce interne de’ ces arbres. Ils servent en outre de bois de construction , de chauffage, et à d’autres usages économiques.et indus: iniels. C’est la marine surtout qui en réclame les avan- tages pour les mâts des vaisseaux. Oui, ce Pin sur la nef en colonne élevé, Bravera les autans et le flot soulevé. é Le Pin diffère du sapin : ce dernier laisse écouler beaucoup de résine par son écorce, mais il n’en con- tient guère dans son bois. Le Pin , au contraire, donne très-peu de résine par l’écorce , à moins qu’elle ne lui soit demandée ; mais on en trouve beaucoup à l’intérieur. On ne tire du goudron que du Pin, car le sapin, outre que son bois en procure très-peu , ne donne qu’un goudron sec, et qui s'enlève bientôt en croûte de la surface des corps qu'on eu recouvre. Le goudron sert à espalmer les vaisseaux et les barques pour les défendre de l’action de l’eau, On écorce l'arbre au moment de la $ève avec une doloire , sans entamer l’aubier, et Jaissant du côté nord une lanière longitudinale. La chaleur fait suinter abon- damment Îa résine qui se répand sur tout le trone dénudé. Les Pins nés sur un sol aride et sablonneux , ( 56 ). éxsudent plus dé résine que ceux des terrains maréca” geux. Quatre ans après la décortication, on abat l’ar- bre en automne. Chaque pin donne quatre à cinq livres” de résine par année. Quand on ne veut pas abattre l'ar- bre pour le produit des planches, on se contente de lentailler. On distille la poix au moyen de fourneaux . en briques. Il sort d’abord par le tuyau du phlegme, ensuite une poix épaisse , blanchître , grenue ; c’est une espèce de brai sec. Elle est suivie par la poix liquide or- dinaïre qui coule abondamment d’abord , puis se ralen- tit. Chaque brasse on mesuré de bois de Pin de six pieds de large, et de huit à dix pieds de hauteur, peut fournir jusqu'à quatre tonnes de poix, mais qui contient tou- jours beaucoup d’eau. La tonne , faite en bois de sapin, est de la capacité de quarante-huit pots de quatre livres chacun environ ; tel est le produit de seize charretées de bois de Pin en Suède. L'eau qui s'écoule du goudron liquide étant saturée de cette matière, les Suédois y font macérer leurs souliers de cuir velu, ce qui donne à c€ - cuir une qualité supérieure. Le bon goudron doit teindre l'eau en rose; si l’eau blanchit au contraire, le gou dron est de mauvaise qualité. il faut environ soixante- quatre troncs de Pins pour fournir une tonne. Le com- merce de la seule Ostro-Bothnie, qui's’est élevé par année à 80,000 tonnes, à épuisé 5 Ai: 000 troncs de Pins pour obtenir cette quantité. On rencontre quël- | quefois dans la terre ün fossile ÿ jaune, diaf 2 fermant des insectes, ou électrique comme le succin , , mais qui ne contient pas _— sncéinique; c'est uné résine du Pin me | CanaGrÈRES Halte. Cet arbre parait être très-dis- | (37 ) ünct du Pinus strobus. Ses feuilles, au nombre de quatre à cinq dans la même gaine, sont constamment plus longues, plus roides , très-étroites, arrondies , ou à demi- Cylindriques à leur face inférieure, canaliculées et à re- bords tranchans à leur face supérieure , lisses, un peu rudes sur leurs angles. É- a # . Les cônes ont quatre ou six pouces de long ; ils sont ovales, obius, composés d’écailles. tronquées et angu- - leuses, épaisses à leur sommet, contenant des semences * ailées, oblongues , irrégulières. Ce Pin croît sur les mornes à Haïti, et parait tenir Je milieu entre le Pin Cembro et celui Weimouth:, se rapprochant du premièr par ses cônes, et du second: par ses feuilles. ei à ANALYSE CHIMIQUE. Ce Pin, d'après des expériences récentes faites par M. Bonastre, contient une térében- thine très-claire et très-fluide » retenant près du sixième d'huile essentielle. Cette térébenthine forme diflicile- ment savonule-par les alcalis, maïs fournit une belle colophane. Selon Virey, dans sa Chimie organique (pag. 152), le pollen contient une substance volatile d’une odeur fade , avec un principe oléagineux. Le Pin d'Occident a beaucoup de rapport avec le Pin du lord Weimouth , äinsi nommé, parce que le lord Weimouth est le premier qui ait cultivé ce Pin en Angleterre. communique à l’urine, témoigne en fa- ‘ veur de sa vertu diurétique. F’eau qui découle du gou- dron sert à frotter les bestiaux Pour en écarter la vermine 5 on l’emploie aussi contre les dartres, la gale et autres - affections cutanées de l’homme et des‘animaux > Sil’on : + ( 58) ei fait des lotions. Les boutons des Pins, avant leur développement, un peu avant qu’ils parviennent à l'état de bourgeon , sont regardés comme un excellent anti. scorbutique ; et doivent être employés dans les catharres pulmonaires ; on en fait un sirop avec le miel ; on pres- . ‘crit progressivement une , deux ou trois tasses par jour d'une infusion de fleurs de gombo, édulcorées avec ce . sirop. On fait une bière avec les bourgeons pour les scorbutiques. Les graînes sont adoucissantes et calment la toux et les douleurs néphrétiques , depuis demi-once jusqu'à une par émulsion. L'huile qu'elles produisent remplace celle d'amandes douces. On l’ordonne dans la phthisie, l'hémoptysie et le tabès, et pour réparer la perte du lait chez les nourrices. L'eau distillée des cônes est astringente. Move p’Anminisrrarion. La dose des bourgeons en infusion est de deux à quatre onces pour deux livres de liquide. Celle de la térébenthine, comme vermifuge à employer contre le ténia , est d’un serupule dans un liquide approprié. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUARANTE-CINQ- La figure est réduite à moitié. 1. Écaille renfermant la graine. 2. Graine pourvue de son aile. 3. Graine concassée laissant voir l’'amande. À SAPIN BEAUMIER . ee (59) | AAAAAN AAA AA amraa D à AMAR Man SAPIN BAUMIER. ( Diurétique excitante. ) Synonyme. Térébenthine dite Baume du Canada. Sapin bal- .samique. Baumier de Giléad. — Pinus balsamea. Lin. Sp. Plant. Monoécie Monadelphie. Juss., famille des Conifères. —- Abies balsamea. Miller Dict., n° 3, — Abies taxifolia, odore balsami gileadensis. Raj. = Abies foliis planis, sub- marginatis, subtüs albidi; conis ovato - oblongis ,erectis,. squamis basi angustatis. Poiret. — Abies minor, pectinatis folis, virginiana; conis parvis, subrotundis ? Pluck. Almag. 2, t. 121, fig. 1. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. V4 oyez ci-dessus ceux du. Pin d'Occident. Caractères parricuLiers. Fleurs monoïques. Fleurs méles en chatons simples, entourées d’un grand nombre de petites écailles imbriquées ; filets des étamines réunis en un faisceau. — Fleurs femelles composées de deux ordres d’écailles comme les Pins ; cône formé des inté- rieures , qui sont concaves, minces au sommet, renfer- mant chacune deux noix ailées (feuilles solitaires). Hisrome NATURELLE. Cet arbre ; originaire de l'Amé- rique septentrionale , aux environs de la Nouveile-Or- léans , vient aussi en Canada , en Virgiie et aux Antilles. Cet arbre (Journal de pharmacie , juillet 1822} 1e forme pas de corps de forêt : il éroit au milien de l'Abies nigra et Canadensis (Michaux). Ses feuilles répandent une odeur très-balsamique. 7e ( 60 ) Tel l’encens d’Yémen dans un jour solennel Touch@à peine le feu qu'on présente à l'autel, Que des mains du Jévite, à la voûte brillante - On le voit s'élever en nuée odorante. a. CasTEL. Elles sont remarquables en dessous par deux lignes blanches ; ses cônes, d’une couleur noir-pourpre, sont marbrés par la résine blanche qui en découle. Il trans- sude à travers les pores de l'écorce , que l’on retire aussi parincision, une résine liquide un peu mollasse, blanche, aromatique, connue dans les pharmacies sous le nom de Baume du Canada où Baume blanc. Lorsqu'elle com- mence à couler, elle est claire, transparente, d’une odeur fort agréable et d’une saveur plus douce que celle de nos Sapins : elle reste long-temps dans cet état. La différence que l’on remarque entre cette térébenthine et … les nôtres , surtout par sa blancheur, est peut-être due au froid en qu’il fait en Canada; car elle est beau- coup plus jaune aux Antilles. Après plusieurs recherches , continuent les auteurs de l'article cité, nous pouvons assurer que le Baume de Giléad des RES ; ou plutôt le fameux Baume de Giléad est produit par le même arbre ci-dessous décrit, mais récolté sûr un sujet dont on n’a pas encore extrait le Baume du Canada par incision. On a déjà remarqué sur l Abies alba des utricules qui se forment sur le tronc , et les principales branches de l'arbre ; il em est de même sur l’Æbies balsamea , ex le produit des ini- sions faites à l'arbre, et celui des utricules, est très-diflé- rent. C'est en crevant ces tumeurs, qu'on aperçoit d'assez loin , qu'on recueille ce baume ; le suc jeithés avec force comme le sang d’une saignée : dope Mtesttister lentes « rérucse (61) lei du Sapin vert la branche résineuse LÉ ai Distille, à flots épais, une gomme onctueuse. Tomas. On la reçoit au moyen d’un entonnoir adapté à une bouteille : ; lorsqu'elle est pleine, on la bouche hermétiquement : de cette manière, on conserve la partie la plus odorante de cette résine, ce qui lui donne un grand prix. C’est principalement au Canada , dans le pays du Maine et contrées adjacentes, que lon récolte cette espèce de térébenthine. La quantité qu’on en retire ;, par année , peut s’évaluer à quelques centaines de bouteilles qu’on exporte en Angleterre et dans le reste des États- Unis, où elle est connue sous le nom de Baume de Giléad , quoique les gens instruits sachent très-bien que le véritable Baume de Giléad estle produit del {myris gt- leadensis, arbre très-différent et originaire d'Asie. Deux cent cinquante livres de matière résineuse donnent cin- quante à soixante livres d'essence de térébenthine. Le Galipot durcit à l'air par la volatilisation de l'essence de térébenthine. Certaine espèce de résine, celle du Dom- bey a chilensis, ne pouvant se fondre sans se mom àe peut faire de la poix à calfater les vaisseaux. Canacrines PHYSIQUES. Cet arbre s'élève à la ee de 50 à Go pieds et plus. Il se divise en branches nom- breuses , touffues, et en rameaux opposés , garnis de feuilles solitaires, roïdes, planes , courtes, linéaires , entières à leurs bords, obtuses et souvent un peu échan- crées à leur sommet, vertes en dessus, d’un blanc pres- qu'argenté ou un peu pulvérulent à leur face inférieure , très-ouvertes, un peu recourbées. Les fleurs sont monoïques, en chatons solitaires ; (6) épars ; les cônes sont ovales, oblongs , ayant leur som- met-tourné vers le ciel, composés d’écailles courtes , imbriquées, nombreuses, rétrécies et tronquées à leur base, souvent amincies à leur.sommet , qui s'ouvrent et tombent ordmairement en novembre. ANALYSE CHIMIQUE. L'analyse du Sapin baumier fut lue à l’Institut au mois de novembre 1824, et insérée dans le journal complémentaire des Sciences médicales du mois d'octobre. D’après notre observation, elle a beaucoup de rapport avec celle du lin d'Occident. Le Baume du Canada , traité par la soude caustique, forme une savonnelte d’une pâte épaisse et mollasse, mais qui se maintient telle, et ne coule point. Ce baume paraît , en outre, difficile à fondre dans l’alcool. On obtient un savon-résine avec l'huile de palme, Cocos butyracea , et la résine jaune du Linus australis (résidu de la distilla- tion de l'essence de térébenthine). On y ajoute lalessive alkaline (barilla) , ou soude de varecs. Ce savon est six semaines à se faire. On le vend sur les marchés, aux Antilles et à la Nouvelle-Angleterre , en pains quadran- gulaires , couleur de cire jaune. Ce savon est peu ferme, mais il blanchit bien. , ss Proprtérés mépicrnars. Les malades affectés de catarrhes chroniques, aiment à aller respirer sous les touffes du Sapin baumier. J'ai éprouvé cetie jouissance, qui a je ne sais quoi de consolant dans certains temps de la mélancolie. = J'irais avec plaisir sous le pesant ombrage De ces sapins pressés, qui d'étage en étage Allongeant dans les airs leurs gigantesques fronts, Noircissent à nos pieds la pente de cesmonts. M _ CrÊNEDOLtÉ. ( 63 ) La térébenthine que produit ce Sapin baumier estun des plus sûrs apéritifs à employer dans la dysurie et Ja néphrite ; on connaît la propriété de sa racine , que l’on applique en chirurgie pour arrèter les progrès des hé- morrhagies. On la fait aussi dissoudre dans un jaune d'œuf, et on la délaie ensuite dans une décoction apé- riive, On l'administre en layement pour la néphrite, et à la dose de sept à huit grains dans la gonorrhée. On la fait entrer aussi dans les emplâtres digestifs. Souyent cette médication agit en augmentant Ja trauspiration ; d’autres fois en augmentant l’exhalation bronchique et en favorisant l’expectoration , puis redonnant du ton à la membrane muqueuse , et tarissant les écoulemens dont elle est le siége ; mais cét emploi ne peut être recom- : mandé que dans le cas où il n’y aurait pas irritation des organes. Mons p’ADmINISTRATION. On donne cette térébenthine en bols, depuis dix grains jusqu'à vingt, ou roulée dans du sucre , ou enveloppée dans du pain à chanter. Les bourgeons desséchés se donnent en infusion ou en dé- coction dans un liquide quelconque, à la dose de quatre à seize grammes (un à quatre gros) pour deux livres de liquide, EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUARANTE-SIX. Le dessin est réduit de moitié, 1. Chaton de fleur mâle. . Portion d’écaille. 3. Fleur femelle. : 4. Écaille de la fleur Ganinltine 5. Écaille contenant deux graines. 6. Graine de grandeur naturelle, (64 ) VV Lib] AAA VIAAA v L VAE V W MARS FROMAGER PENTANDRE. (Diurétique adoucissante.) Synonyme. Cotonnier #apou. Bois épineux blanc. Ceiba, , Bombax pentandrum. Lin., Pentandrie Monogynie. — Jus- sieu , famille des Malvacées. — Bombax foliis septenatis lan- ceolatis : floribus pentandris, antheris lunatis binis aut ternis. Cavan., part. 26. Diss. 6, figurat. — Jacq. Amer. 1943t. 176 ,-fig. 70. — Panperrima. Mill. Dict, n° 2. — Eriophoros Javana. Rumph. Amb. 4, p. 194 ,t.80.— Ceiba viticis, folio caudice aculeato. Plum. 6, t. 80. — Zaa- monna Pison. — Pouja, Hort. mal. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES DES MALvAcÉEs. Calice mo- nopétale , simple ou sur deux rangs : l’intérieur a cinq divisions ; corolle pentapétale ; étamines monadelphes, “un style sur chaque capsule ; plusieurs stigmates ; graines cotonneuses, renfermées dans une ou plusieurs capsules supères; feuilles alternes, avec stipules; étamines toutes fertiles, définies ou indéfinies » à filets réunis à la base, et un corps sessile et évasé. “ Caractères parricuziers. Calice simple , tubulé, évasé, à cinq dents; corolle de cinq pétales oblongs;, concaves ; cinq étamines ou plus, à filets réunis à la. base; un style filiforme ; un stigmate en tête; capsule oblongue ou orbiculaire; quinquévalve, à cinq loges polyspermes; graines laineuses (Mérat). Hisrome xarunezze. Les colons des Avuilles don- 1 l : Theodtre Descourtil: Pine . à Cabrel Je FROMAGER PENTANDRE. \ (65 ) went le nom de Mapou à cinq arbres d'espèces diffé- rentes, qu'on peut réduire aux suivantes : 1° Fromager pentandre, vulg. Mapou. Bombax foliis pentandris. Lin. Ceiba viticis folio caudice aculeato. Plüm: Xylon seu ceiba lanugine brevi. — 2° Fromager pyramidal. Gossypium seu xylon arboreum fructu oblongo et sul- cato, Plum. Vulg. Cotonnier; bois siffleux. == 3° Fro- mager à sept feuilles. Gossypium vel xylon arbor orien- talis, digitalis fois , lævibus , fructu albo | nitente lanu- gine, Pluck. ; Alm. 192, t. 188.— L'espèce appelée dans le pays Mapou rouge, est plus estimée, selon Poupée- Desportes, pour faire des canots, que les figuiers. Une autre espèce est aussi appelée Mapou rouge , et par les Espagnols, Colorade, parce qu’ils font avec l’écorce moyenne des hamacs élégans, et d’une couleur rouge vaturelle. Le Mapou bois de fléau est ainsi appelé à cause de sa légèreté. C’est le Gossypium seu xylon ar- boreum fructu oblongo sulcato de Plumier , ou Fromager pyramidal de cette Flore. Planche 263.—Le nom Bom- bax, dérivé du gréc Bou&£, ver à soie, lui a été donné par analogie de ses semences soyeuses. Ce Fromager, dit Poupée-Desportes, qui attire avec raison les regards de tous les passans, est un des plus gros, des plus beaux et des plus utiles de l'Amérique. L’abondance et la gran- deur de ses fleurs blanches, la singularité de ses fruits, qui représentent une espèce de cône à à ängles sillans , l’agréable émbrage que l° ‘abondance de ses feuilles pro- cure, sont pour les voyageurs tôt à rpg 7e sujet d'admiration Mrs 11960 35 auri3s sf etes ” 15 A LEy Par les feux du tonnerre à We RTA os . À Toujours victorieux des siècles étonnés, # ( 66 ) Sans craindre le soleil, les vents et la froidure, Ont vu trois cents printemps rajeunir leur verdure. De Fonraxes. Les sens ;, continue Desportes, ne sont pas les seuls qui s’y trouvent flattés; le produit qu'on pourrait tirer : du coton de cet arbre ne mérite pas moins notre atten- tion. Tout le monde admire la beauté, la finesse et la bonté des castors d'Angleterre ; on ne doit attribuer ces bonnes qualités qu’au duvet contenu dans le fruit de cet arbre, que les Anglais emploient dans la fabrique de cette marchandise, £ ‘Canacrènes Paysiques. Cet arbre colossal s'élève jus- qu'à la hauteur de quatre-vingts pieds ; ses branches sont pendantes ; son bois léger est très-cassant ; son écorce est verdâtre , glabre et facile à séparer, parsemée souvent de gros tubercules coniques épineux. Ses feuilles sont digitées, composées de sept à neuf folioles lancéolées, pointues , entières ou en scie, d’un vert gai en dessus, cendrées en dessous, qui naissent d’un point commun à l'extrémité d’un long pétiole. Ses fleurs sont plusieurs ensemble; soutenues par des pédoncules partiels, d'un pouce de longueur, qui naissent de l'extrémité d’un petit pédoncule commun. . Les cinq pétales sont d’un pouce de longueur, blancs et veloutés en dehors, glabres, d’un rose tendre, et concaves en dedans, Les cinq filamens, dans cette es- pèce , sont réunis par Jeur base en anneau qui envi- ronne le germe, et chacun soutient deux ou trois an- thères arquées et entortillées ensemble. Le fruit, long d'un demi-pied, a la forme d'un concombre très-rétréci par en bas. Les semences ovoïdes pointues, de la gros- *. { æ . seur d’un pois, sont enveloppées d’une grande œemiité de duvet très-ressemblant au coton. Il perd ses feuilles tous les ans, et fleurit immédiatement après. ANALYSE CHIMIQUE. La racine contient de la gomme soluble dans l’eau froide, et une quantité d’amidon grenu, qui se dissout promptement dans leau bouil- lante, que linfusion de noix de galle précipite, qui donne une couleur bleue à à l'iode, et qui se change en sucre quand on la traite avec l'acide sulfariques Prorriérés mMépiciNALES. Dans la médication des na- turels, toutes les parties du Fromager sont employées utilement. Les uns recommandent la poudre de la ra- cine contre le tétanos et les autres affections spasmo- diques. D'autres font bouillir pendant long-temps les fleurs et les jeunes fruits encore verts pour les appliquer sur les artères temporales dans les céphalalgies accom- pagnées de vertiges; ceux-ci font un topique avec les parties de l'écorce réduite en poudre subtile, qu'ils malaxent avec le suc de limon pour en faire un enduit, qu'ils appliquent sur le bas-venire dans les inflamma- tions des viscères; ceux-là ajoutent du vin et du sel à cette combinaison monstrueuse, qu'ils regardent comme un remède antiherpétique. Ce qu'il y a de plus certain, c'est que l'écorce de la racine est vomitive, et que son suc , joint à la pulpe de tamarin, provoque l'émission des urines et des déjections alvines. Il est constant Se les racines sont apéritives, et employées avec succès dans les cas d’ascite et d’anasarque. Les fleurs ont toutes les propriétés des malvacées. Le duvet qui enveloppe les graines sert à faire des moxas. (68) Mon n’apminisTrATION. La dose des fleurs est d'un gros et plus; celle des racines, d’une denïi-once pour une pinte de liquide, et d’un scrupule quand on les à réduites en poudre , pour la prendre en nature, soit en opiat , soit dans un véhicule approprié. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUARANTE-SEPT. La plante est réduite au cinquième. 1. Fruit entr’ouvert pour laisser voir les graines. LL 248. # Le À ON PET AS Thoodere Descourll: Poe. Gabriel Ve COQUERET PUBRESCENT. (69 ) VIAAR AAA VAS COQUERET PUBESCENT. ( Diurétique excitante. ) Scnes Vulg. Alkekenge, ou Herbe à cloques, Physé- lide, Camaru. Physalis pubescens, ramosissima, foliis villoso-viscosis, floribus pendulis. Lin. Pentandrie Mono- gynie. Juss., famille des Solanées, — Alkekengi virginia- num, fructulatus. Tourn. 151. Fervill. Peruv. 3, p. 51, t. 2. Solanum virginianum procumbens annuum, folio Januginoso. Moris. Hist. 3, p. 527 , sec. 13, t. 3. — Alke. kengi barbadense nanum alliariæ folio. Dill. — Alkekengi flore albo, folliculis à rubro virescentibus, fructu flavescente. Plum. Solanum americanum vesicarium. — Alkekengi folliculis à rubro virescentibus, fructu flavéscente — En caraïbe : Sousourou-Scurou. En malabarois: {nota-Inodien seu Moetoc. En espagnol : Alquequenje, Vexiga de Perro. En anglais : Winter-Cherrr. / CAnACTÈRES GÉNÉRIQUES DES SoLAnÉEs. Calice à cinq divisions persistantes ; corolle monopétale , ordinaire- ment régulière, à cinq divisions, cinq ou quatre éta- mines ; un style ; un stigmate ; une capsule ôu baïe po- lysperme ; à deux où quatre = ; as Feuilles alternes. CaRACTÈRES PARTICULIERS. Une seule baie. Calice vé- . siculeux à cinq divisions ; corolle campaniforme, petite; cinq étamines à anthères conniventes ; ; un. ge: une baie sphérique., à deux loges polyspermes. | (M Er HisromEe narurezre. Cette jolie plante, sr blable à celle d'Europe, n'en diffère que par’la couleur jaune, au lieu de celle rouge de son: fruit et par ses Towe IV. — 62° Livraison. 6 (4 } follicules d'un vert rouge, au lieu de blanc jaunätre. L’Alkekenge pubescent aime le frais et l’ombrage ; on en rencontre dans les Cotonniers ; ou parmi les Indigo- tiers qui végètent près des rivières, Le mot Physalide est dérivé de querà, soufflet, de la forme de l'enveloppe du fruit. On trouve cette plante dans les deux Indes, et principalement dans la Virginie. Quelques auteurs pré- tendent que le nom générique de physalis est dérivé du mot grec Queuxs, bulle, ampoule, et sa dénomination française, Coqueret, indique un fruit renfermé dans une coque. On sert sur les tables les fruits du Coqueret pu- bescent, qui ont une saveur aigreleite, très -agréable- ment parfumée; mais il faut avoir bien soin de ne pas les laisser toucher par leur calice, dont le suc, on le simple contact, communique à ces baies une. saveur | amère très-désagréable. _ Caracrènes Pavsiques. Lés racines du Coqueret pu- bescent sont genouillées et garnies de chevelures. Ses tiges succulentes ct anguleuses sont un peu cotonneu- ses FOugeAGres, très-ramenses dans leur partie supé- _rieure, d'un pied et demi de hauteur environ ; ses feuil- les, qui ont beaucoup. de rapport$ avec celles de la # morelle , sont opposées , ovales ; Pétiolées , et point den- telées. Elles sont d'un vert mat ou sombre , molles et pubescentes. Les fleurs , qui naissent sons es aisselles des feuilles; sont solitaires , pédonculées; d'une seule pièce , et d'un jaune pâle, avec dés taches’ brunes aux onglets. Le éalicé’ s’étend en üne vessie méribraneuse ; d'abord verkg, puis d'un vert rouge à son point de ma- turñé. Il icontient un fruit de la forme d'une cerise; mais jaune, Ilest au premier abord d’une saveur acide, LA | (7) qui est bientôt remplacée par une légère amertume. On doit cette amertume au contact du calice qui la lui com- munique , le fruit n’en étant pas pourvu ; c’est pourquoi on doit recommander de le détacher avec précautiôn de son enveloppe. | AnaLyse curmique. La baie donne une odeur volatile très-suave; elle fournit une matière colorante rouge, @£. un principe extractif; une matière analogue à la basso= rine , un peu d’albumine, du malate acide de potasse et de chaux ; du sulfate et hydrochlorate de chaux, du phos- phate de chaux, et un principe sucré. Vs Propriétés ménrcinazrs. Les praticiens de l'Amérique - _ méridionale prescrivent souvent les fruits de cet Alke- kenge. Trois de ces baies, selon Ponpée-Desportes , produisent un bon effet dans Ja rétention d'urine et dans lhydropisie. Le vin d’Alkekenge est employé avec avan= tage contre Îa gravelle et J’hémoptysie. On met, pour le faire, quatre parties de raisin ét une des baies d'Alke- kenge, Suivant Chevallier, quatre de ces fruits soulagent dans la colique néphrétique. On les fait entrer dans une émulsion convenable, et on fait prendre cette potion dans un bain. Le suc, épaissi en consistance d'extrait, se donne à la dose de demi-once an plus. Quelques-uns estiment les vapeurs des semences reeues dans la bou- che, propres à détruire Îles vers Souvent renfermés _ dans les dents creuses. Le suc des baïes d'Alkekenge se mêle aussi avec avantage aux potions calmantes,-admi- nistrées dans les fièvres inflammatoires. On l'ajoute aux tisanes apéritives excitantes, en y associant la crème de : tartre et la limaille d'acier. Les feuilles, les fleurs et les. fruits peuvent faire partie de ces potions. Certains mé- (72) dicastres des Antilles recommandent intérieurement et extérieurement le suc des baies du Coqueret pubescent dans les tumeurs des testicules , qui se développent dans certains temps de la gonorrhée. On peut employer les baies sans inconvénient dans les maladies de la vessie, leurs vertus diurétiques et anodines ne pouvant les ren- dre nuisibles. Elles déterminent un flux abondant d’urines. Elles produisent des merveilles dans l'ischu- rie spasmodique. On les recommande aussi pour pré- venir les accès de goutte, et retarder ceux d'épi- : lepsie, Le docteur Gilibert a guéri avec ces baies une hydropisie qui avait résisté à tous les autres moyens. On applique les feuilles sur les érysipèles de mauvais caractère. Move p’ADminisrrATION. La dose des feuilles et des racines est d’une once pour une livre de décoction ; celle - des fleurs d’un gros. Le suc des baïes se prescrit par demi-once. Les baies en nature se donnent depuis cinq jusqu’à huit. A CS À STE EN ENNIE CPE WE EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUARANTE-HUIT* La plante est réduite de moitié. 4. Calice ouvert. 2. Fleur entière vue de face. 4 3. Fruit dont on a déchiré l'enveloppe pour faire” "À voir la baie. : .4: Portion de la baie coupée transversalement. 2277 4 2 Theodore Descourkts Pre. LYCOPODE PKNCHE. LYCOPODE PENCHÉ. (Diurétique excitante). Synonyme. Vulg. Poudre za Diable, — Soufre végétal. Ly- copodium cernuum ; foliis sparsis , curvatis , caule ramosis- simo , spicis nutantibus. Lin. , Cryptogamie,. Mousses. — Juss: , famille des Mousses. cl. 1, ord. 4. — Muscus maxi- mus coridis folio , viticulis valdè ramosis. Plum. fl,p. 144, t. 165, — Tourn. 554. — Muscus zeylanicus terrestris cla- yatus erectus, Moris., Hist. 3, p.624. — Lycopodium 2€y- Janicum erectum , ramosissimum. Burm., Zeyl. 144, t. 66. —Museus zeylanicus, erectus, perpetuo -virens ,in arboris proceritatem excrescens. Pluck. Alm. 247. — En anglais : Common Club-Moss. En espagnol et en portugais : Lico- podio. En malabarois : Bellan - Patsja. Rhéed., 12, p.73, t. 39. Para-Panna-Maravara. ; DEL t) Caracrènes cénériques. Plante cryptogame faisanx le passage des mousses aux fougères ; herbes rameuses, sou- vent dichotômes, quelquefois droites, plus ordinaire- ment couchées ou rampantes; ayant le feuillage simple des mousses, embriqué;circulairement , ou quelquefois aplati et comme distique; et la fructification soit éparse dans les aisselles des feuilles, soit disposée sur des épis écailleux et terminaux. Les Lycopodes portent des urnes sessiles, arrondies ou réniformes, dépourvues d’oper- cule et de coiffe, s'ouvrant le plus souvent en deux valves, et contenant une poussière abondante et très-inflam- mable. Tone IV.— 63° Livraison. 7 (34 ) Canacreres PARTICULIERS. Feuilles éparses, courbées ; tige rameusc; épis penchés. Hisroire NATURELLE. Cette mousse élégante et de haute stature croît aux Antilles, sur les mornes boisés, om- bragés et pierreux, où ses épis paraïssent en août et septembre. Ses urnes, müres en novembre, répandent une poussière jaune abondante qui s’enflamme aisément, fulmine comme la poudre, à canon, et se nomme vul- gairement soufre végétal. La poudre de Lycopode.est employée danses feux d'artifice ; c’ést à sa lueur éblouis- sante jet passagère qu'on distingue sur nos théàätres les répronvés tourmentés par lés hordes de génies infernaux, qui, agitant autour d'eux leurs torches étincelantes, rompent pour un instant, par cétte lumière éblouis- sante , Thorrible obseurité qui couvre Ta scène. Cette poudre daunètre, insipide « et ‘inodore , est fine et onc- tueuse an toucher; elle est immiscible à l'eau, gt par conséquent insoluble dans cet agent; mais. l'alcool en dissout une partie. Versée sur une bougie , cette poudre impalpable s'enflamme et brüle avec déflagration, mais si ‘rapidement qu'elle ne peut occasioner d'incendie. On prétend qu'un, sachet de-cette poudre, suspendu dans un tonneau, rend à son premier état un win qui grRisse où file. M. De. Candolle assure que les étofles de laine qu'on fait bouillir aveela pondre.de Lycopode se eolorknt -en'bleu , si onles fait sr ensuite tte une: dédoetion is Bois _ ee À Ï 20 e en darosbnes svorques) Ge: RES est fort remar- quable par son aspect dendroïde; son feuillage capillacé et crépu, et ses épis toujours penchés. Il s’élèverà Ja ( 95.) hauteur d'un pied et demi à deux pieds sur une tige droite , dure, comme frutescente inférieurement , et qui contient uue moelle assez abondante. Cette tige est cy- lindrique, très-rameuse, paniculée. et chargée de feuilles très-menues. Les feuilles, caulinaires.et raméales , sont éparses, très-nombreuses, linéaires, subulées, presque capillacées , courbées, comme crépues et décurrentes à leur base. Elles sont entières et sillonnées sur leur dos vers leur base. Les épis sont sessiles, courts, ovales, cy- lindriques, jaunâtres, penchés ou pendans, solitaires et situés aux extrémités des petits rameaux, Ces épis n'ont que quatre lignes de longueur, et les écailles dont ils sont embriqués sout dentées, et comme frangées sur leurs bords. (Encyel. ) 1; AnaLvse cnimique. Ce pollen offre les mêmes résul- tats que la poudre du Lycopodium clavatum ; c’est-à-dire, d’après Bucholz, une huile grasse, du sucré, un éxtrac- sif muqueux et de la pollinine, Pelletier en a retiré une matière comparable à la cire, du sucre, june ma- tière extractive, et plusieurs sels qu'on rencontre dans beaucoup d’autres végétaux. | Propriétés MÉDIcNALEs, L'opinion généralement re- çue aux Antilles est que la décoction de la plante est diurétique , et offre un topique anodin dans les douleurs arthritiques. Elle paraîtrait, au contraire, agir comme astringente, d’après la prescription de certains praticiens des colonies qui font boire sa poudre unie au vin pour calmer le ténesme et le flux dysentérique, raffermir les dents et guérir le scorbut. La poussière des urnes y est estimée carminative et anti-spasmodique. Certains mé- e (36 ) decins du nord de l’Europe lemploient contre la plique polonaise. Je.croirais plutôt à la vertu absorbante de cette poudre , appliquée à l'extérieur pour sécher et re- couvrir les excoriations qui se forment aux jointures et aux aines des enfans nouveau-nés et des personnés irès-grasses : les nourrices sont toutes en possession de son usage. Son application apaise très-promptement la phlogose douloureuse qui survient aux cuisses après un. long exercice du cheval. Mon D’apmiNISTRATION. À l'extérieur on garnit les parties affectées , en secouant une houppe qu’on a recou- verte de ce pollen, Intérieurement , la dose est de douze Prat + Se grains à un gros dans un véhicule convenable. Elle sert aussi à envelopper les pilules, et à masquer leur saveur désagréable. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENE.QUARANTE-NEUF + La plante est figurée de grandeur naturelle. ® 1. Cône entier. D 2. Ecaille garnie de sa capsule. 3 Urnes laissant échapper la poudre, PE, 280. - naiitiniiiititth Thoodore Descourtile Pur. Cabriel Je PRIBULE À GRANDES FEUILLES. ‘ à TRIBULE À GRANDES FEUILLES. ‘ (Diurétique excitante. de. - Synonyme. Vulg. Caprier fampañt. — Herse. — Tribulus maximus foliis sabquadrijugis exterioribus majoribus ; peri- carpiis decaspermis, muticis. Lin., Spec. Plant., vol: #, -p-386.— Décandrie Monogynie; Juss. , famille doi Rauta- - cées ; Tourn., Rosacées.=— Jacq., icon. tar. , vol. 3, t. 462. — Wild. Spec. plant. vol. 2, p. 566,.n° 1. — Tribulus folis trium parium pinnatis. Hort. Cliff, 460. — Tribulus foliis senis pinnatis, extimis majoribus ; floribus.singulari- bus. Brown. Jam., p.120, t. 132, fig. 3.— Tribulus ter- restris, major, flore maximo, odorato. Sloan. Jam. 90, Hist. 1, p. 209, t. 132, Gg. 1. Re: terrestris, fructu turbinato, foliis lanuginosis. Plum., Spec. 7, icon. “A4 fig. 1. Tourn. inst. R. H. 266. CarACTÈRES GÉNÉRIQUES. Plantes dicotylédones, à fleurs complètes , polypétalées ; régulières; à tiges herbacées , souvent étalées et couchées ; les feuilles ibppéséez'ifléés Sans impaire , stipulacées : à fleurs solitaires &t alternes. Calice à cinq divisions profondes , cinq pétales ouverts; dix étamines ; style nul; un stigmate sessile quinqué fide ; cinq à dix capsules relevées èn bosses, à deux où (78) ° ! x ms - trois loges polyspermes et transversales , réunies ordi- nairement , terminées par des pointes épineuses ; à plu- sieurs semences. CanaAcrÈnEs PARTICULIERS. Feuilles souvent quadriju- guées, les extérieures plus grandes; péricarpes à dix spermes , sans poils. Les feuilles inférieures alternes, les autres le plus souvent opposées , distiques, la plupart trijuguées , quelques-unes quadrijuguées. Hisrome narunezze. Cette plante annuelle et ram- pante couvre le sol aride de la Jamaïque , d'Haïti, de Cuba et des autres iles, Antilles. où. l’éelat de ses fleurs la fait remarquer, Les Ynyagents et les bestiaux embar- rassent souvent.leur marche dans leurs tiges enlacées et épuieuses. Le nom Zribule, qui lui a été donné, est dé- rivé des mots grécs 3j, trois, et Boss, pointé, trois pointes. Cétté planté, uoïque très-épineuse , est néan- moins recherchée : par les bœufs, les moutons et les ca- brits qui e en sont très-fr iands. Un troupeau de brebis, à la blanche toison , Bondit sur la colline, et tond ee vert gazon. CasreL. ESA RCESR RAYSIQuES: Les tiges F” Tribule à PR feuilles sont. épaisses, trainantes ,. étalées ;. cannelées ; longues au moins de deux pieds, comprimées; un peu velues. garnies de feuilles opposées, ailées sans impaire, composées de trois ou quatre paires de folioles opposées, sessiles; les supérieures et terminales.plus grandes, toutes (79°) ovales , un peu aiguës à leur sommiet; entières à ours bords, fort grandes relativertient à — des autres espè- ces, velues; les pétioles munis à leur base de deux- stipules droites , opposées , velues ; läncéolées ; aiguës. Les fleurs sont solitaftèg axillaires, portées sur des pédoncules simples, filiformes , plus courts qe les feuil- les. Leur calice est divisé profondément en cinq décou- pures droites, lancéolées,. velues: La corolle. est jaune, composée de cinq pétales assez grands, ouverts, pres- que arrondis, larges, d’une odeur assez agréable, ren- fermant dix étamines beaucoup plus courtes que la corolle : il leur succède un fruit turbiné, arrondi, com- posé de plusieurs capsules conniventes, armées de quel- ques petites dents très-courtes. Les semences, au nombre de dix, sont cblongues, turbinées , attachées à l'angle central des loges, sans périsperme, et dont la radicule _est inférieure. ANALYSE cHimiQue. Quoique les Tribules appartien- nent à la famille des Rutacées, cependant ils n’ont point la saveur âcre des espèces ordinaires de cette classe. L'espèce dont il s’agit ici contient beaucoup de mucilage et un extrait aromatique. Proprérés mÉDicnaLEs. L'habitant Minguet, dont le- nom, célèbre à Saint-Domingue, rappelle un dévoue- ment sans bornes en faveur de l'humanité; Mingnet se servait chaque jour des racines de ce Tribule, qu'il ajoutait aux tisanes apéritives. Îl recommandait aussi l'application des feuilles contusées sur les parties phlo- gosées, et comme maturatives sur les abeès, dont la (80 ) marche était languissante. J'ai employé ; comme apéri- tives ; les racines avec succès. , Mops.D’ApmINIsrRATION: La dose des racines est d'urie once pour deux livres de liquide. EXPLICATION DE L PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE. La plante est réprésentée au tiers de sa grandeur. 4, Fruit entier » Yu par le sommet. 2. Fruit éelaté pour laisser voir les divisions. PL, 352, &NV2 4 MY6GINDE DIURÉTIQUE . : (8r) :MYGINDE DIURÉTIQUE.. (Diurétique excitante. ) Stnonyure. Myginda Uragoga. Lin., Tétrandrie Tétragynie. — Juss., famille des Nerpruns. — Myginda foliis ovato- acutis, serratis ; subsessilibus. Lam. illustr, Gener. 1544; tab. 76.Jacq. Amer., p.24, tab. 16. — En espagnol : Yerva de Maravedi. Canacrères cénériQuEs. Plantes à fleurs polypétalées, de la famille des Nerpruns, ayant beaucoup de rapports avec les ÆZartoges, dont ils diffèrent néanmoins en. ce que les baies des Hartoges contiennent deux semences au lieu d’une seule. Ces arbrisseaux de l'Amérique ont les feuilles opposées, lesypédoncules axillaires ; un calice inférieur partagé en quatre ; une corolle à quatre péta- les; une Fans Es . et monosperme, | ; Câracrènes PARTICULIERS. Racine nie: comprimée et contournée, noueuse et irrégulières. _,,... Hisroine narurezze. Cet utile arbrisseau croît natu- rellement, et en grande abondance , dit Poiret, dans les environs de Carthagène, dans l'Amérique méridionale , aux Antilles , dans l'ile Saint-Martin, proche le fort Phi: ( 82 ) lippe, sur les bords de la mer, où il ne s'élève alors qu'à trois pieds de hauteur environ, tandis que; lorsqu'il croît dans les forêts ombragées, il arrive à une hauteur de huit pieds. Les Espagnols le nomment Ferva de Mara- vedi, parce qué la racine dé cette plante se vend à vil prix. J'ai eu occasion de la recommander à l’hôpital de Saint-Marc, île d'Haïti, et je n’ai eu qu'a me féliciter de son emploi dans les maladies de la vessie. Caractères paysiQues. La Myginde diurétique est.u® arbrisseau dont la racine est épaisse, noueuse ; irrégu- lière ; le tronc est revètü d’une écorce brune à lexté- rieur, dé couleur orarigéé intérieuremént, mais dont la substance est blanchâtre , solide et très-arièré. Les feuilles sont ovales et lancéolées, opposées, rarement alternes, aiguës, très-finement denrées; longues d'én- viron ün demi-pouce, et portées sur des pétioles très- courts et de couleur rougeâtre. Les fleurs sont axillai- rés; disposées en corymbes ou petites grappes ; doit les pédoncules communs sont filiformes ; opposés, très-sou vent bifarqués ; ‘chaque bifurcation se subdivise en deux où trois pédoncules particuliers ; qui soutienmentchacin une fleur. Ces fleurs sont petites ; d'un rouge pourpre; 4 composées d’un calice très-petit, persistant et divisé en duätre; d'une corolle à quatre pétales arrondis, planes et très-ouverts ; quatre étamines plus-courtes que da co rolle ; l’ovaire est presque rond ; son style , extrèmement cbitre, est divisé en quatre pe pe nos simples a igus, Fi MIT Le fruit est un drupe éburense de couleur CEE 7. mou , ét de la grosseur d'un petit pois, contenant une | LI ( Er: - noix osseuse, ovale; aiguë , à une loge renfériant 4 un noÿau de même forme. Analyse cHMiQuE. La racine de la Myginde est irré- gulière, j Jaune en dedans ; elle est inodore , et sa saveur est douce avec un loue d’amertume. Elle fournit beaucoup d'extrait | par l'äicoo!, et Béaüconp moins par l’eau; un principe extractif amer, du tannin et une matière sucrée. Prornrérés ménicinaLes. Les Espagnols font grand cas de la racine de Myginde, qu'ils prescrivent comme diu- rétique en infusion ou en décoction. Ses feuilles jouis- sent de la même propriété, mais à un degré bien infé- rieur, Les feuilles appliquées sur les ulcères et les plaies favorisent, dit-on, leur cicatrisation. On lui a attribué la faculté de dissoudre les calculs urinaires, et on à poussé la crédulité jusqu’à croire que cette merveilleuse racine pouvait dispenser de l'opération de la taille; mais aucune expérience positive n’a confirmé cette vertu li- thontriptique. Je crois cependant pouvoir la recomman- der avec certitude de sa propriété diurétique, dans la néphrite calculeuse et contre l’ischurie. Les colons des Antilles s’en servent pour cicatriser les abcès des reins et de la vessie, Ils prennent dans ce cas la poudre de a racine dans du lait. Ce qu'il y à de certain, c’est qu’elle nettoie la vessie d’une grande quantité de matières vis- queuses. Quelques-uns la recommandent dans l’œdème et dans l’anasarque. Mope p’ApminisrrATiOoN. La racine de Myginde pulvé- risée se donne en substance depuis un scrupule jusqu’* (84 ) ün gros , qu'on divise en plusieurs prises. On peut dou- bler la dose si l’on emploie le vin ou l’eau pour véhicule: La dose de la teinture alcoolique est d’un gros. On ad- ministre par cuillerée le yin où elle a bouilli. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-UN: La plante est réduite à moitié, 1. Fleur divisée pour laisser voir la corolle et l'ovaire 2. Fruit ouvert. $ 3. Graine concassée, laissant apercevoir l’amande: À er Pr 7 | | | | | ê: bre Porccnrbile à IRIS DE LA MARTINIQUE. Gabriel dés ( 85) IRIS JAUNE ET NOIRE DE LA MARTINIQUE, { L (Diurétique excitante. ) Srronvuie. Vulg. Petite flamme de marais; petit glayeul à caïmans. — Faux Acore. — Iris martinicensis, imberbis , foliis ensiformibus, germinibus trigonis , petalis basi foveo- dis glandulosis. Poiret. — Linné, Triandrie Monogynie. — Juss., famille des Iris: — Tourn., Liliacées. —Jris marti- nicensis, corollis imberbibus, germinibus trigonis, foveisad . basin petalorum glandulosis. Jacq. Amer., p. 7, t. 7. —" Xiphion flore luteo nigricante. Plum. Cat. 8. Mss., t, 3, F. 138, Chamæ-iris leuco-nigra et bulbosa. Burm. Ames. : » 1.261, f. 2, — En Espagnol : Acoro bastardo, Lirio espa- danal. — En portugais ; Lirio amarelho dos Chargos. — En anglais : Yellow Tois.. ps CanAcrÈnes GÉNéRIQUES, Genre de plante unilobée ; barbe à feuilles ensiformes , distiques, équitantes; apla- ties , qui s’engainent par le côté; à fleurs terminales , solitaires où comme en épi, dont les couleurs sont vives et l'aspect élégant ; corolle (ou. calice) à six divisions profondes ; dont trois extérieures , très-grandes ;’éta- lées ; trois intérieures droites et petites ; point de calice; trois étamines libres; un style; trois stigmates 1rès- grands, en forme de pétales ; recouvrant les étamines ; fleurs axillaires , placées avant leur développement dans une spathe monophylle ou diphylle ; une capsule oblon- gue, à trois loges, à trois valves ; les sémenicés nom- breuses ét presque rondes. ; (:86 ) Caracrëres parricuitens. Sans barbe; feuilles li- néaires; pétales ayant à la base des fosses glanduleuses ; ‘ovaires tétragones. ( Vivaces.) Hisrome narurezze. On distingue cet Iris sur les collines humides ou sur les bords des lagons. On la. trouve fréquemment à la Martinique, dans les prés montüeux. bien arrosés et ombragés. par les bois. Les . arts tirent quelque parti de ses racines. Bouillies dans 1 l'eau ayec de la limaille de: fer et des gousses du Mi- | m0sa farnesiana; elles forment d'assez bonneencre:0n | la combine aussi: à: d’autres substances pour Ja teinture noire Fes des Lis sare à une couleur] Le : e Cantfhes PHYSIQUES. La racine de cet Iris est’ grosse | comme Te doigt, bulbeuse; double comme celles des u glayeuls ; ; jaune, d'un goût chaud et aromatique , | cou- 4 verte de quelques enveloppes fibreuses et grisätres ; et 4 entourée à chaqne articulation de racines blanchitrés. longues d’un pouce, et pleines de petites fibres. Elle pousse trois ou quatre feuilles distiques, semblables. à celles des glayeuls d'Europe, mais plus étroites, Elles ont six pouces de longueur sur quatre à cinq lignes de largeur, fort pointues .. unies et un peu roides, moin . longues que.la tige , et. denmi-ouvertes , ou, PEU AA dire, carenées. tout le long du milieu... - La spathe bivalve qui 1ermine, produit de. son. sein une tige menue . lisse,. ronde, longue de six pouces» sarmie au bout de quelques fleurs pédonculées , petites: Jaunes , et qui s'épanouissent successivement. Ces fleur | sont singulières, en ce qne tous leurs pétales ont à leur base une fossette glanduleuse..et noirâtre. Trois de ces AI ( 87 ) pétales sont ovoïdes, obtus, avec une petite pointe, re- dressés ou nn peu réfléchis, et nne fois plus grands que les autres. La fleur se fane promptement ;et la corolle est remplacée par une gousse ventrue ; longue d’un demi- pouce, plate par le bout , et cannelée en long par trois cellules ondées et remplies de semences rousses, cha- grinées, de Ja grosseur des graines de raves ; et d’une sa- veur aromatique. Anazxse çumique. L’odeur des marais , qu’exhale d’abord la racine de cet Eris , se dissipe par la dessicca- tion; elle est peu odorante ; maïs styptique et àcre. Elle contientune matière extractive brune ; une huile grasse, àcre €t amère; une huile volatile qui se cristallise en lames brillantes ; outre ces propriétés, qui appartiennent aux Iridées, l'espèce qui nous occupe contient beaucoup de parties astringentes ; c'est pourquoi la décoction est colorée en noir par le sulfate de fer. On obtient de cette racine une résine d’un brun jaune, onctueuse, coulante , lorsqu'elle est chauffée ; d’une sa- veur àcre, brülante, soluble dans l'alcool, ProPrtËTÉs MÉDIGINALES. On doit employer fraiches ces racines , qui perdent de leurs vertus en se séchant. Elles agissent sur les organés à la manière des toniques astrin- gens. Son suc est quelquefois employé comme sternuta- toire, mais il est dangereux d’y avoir recours, à moins d'en modérer l'effet, car il occasione promptement la phlogose des membranes muqueuses qu’il a pu atteindre, et il excite un éternuement prolongé ; cependant on l’a quelquefois employé avec avantage dans certaines cépha- lées ou odontalgies, qui avaient retiré peu de soulage- (58) ment des autres moyens administrés. Cette racine, étant fraîche et prise au dedans, offre un vomi- purgatif qui Pa fait rechercher, par des praticiens des colonies , pour l'employer comme hydrogène. Quelques-uns l’adminis- trent en lavemens, pour détruire les ascarides du rectum On l’emploie aussi comme diurétique , anti-scrophuleuse et anti-dysentérique. L'Iris de la Martinique, selonle docteur Renaudet, est un puissant emménagogue. Mons n’AanminisrraTion. La poudre de la racine se prescrit depuis un scrupule jusqu’à un gros; etend® coction, depuis une jusqu’à deux onces pour deux livrés d’eau. La dose du suc est de demi-once à deux onctsi on l’édulcore avec un sirop pour en émousser l'äcrelé styptique. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-DEUM La plante est réduite à moitié de grandeur. Vas 208 Q #; k sn P ET. > Je Thoodrre: Descourtil Pre —— PIANTONIR VELUE. ( 89 ) PITTONF VELUE. (Diurétique excitante. ) Synoxymie. Vulg. Herbe à chiques veloutées. — Herbe à malingres. — Héliotrope. — Chique en fleurs. Mont-Joli. — Tournefortia hirsutissima. Lin., Pentandrie Monogynie. — Jussieu, famille des Borraginées. Tournefortia foliis ovatis, petiolatis; caule petiolis pedunculisque hirsutis, spicis ramosissimis. Lam., II. Gen. , pag. 416, n° 1873. — Tournefortia foliis ovatis, petiolatis, acuminatis; caule hirsuto, spicis ramosis, terminalibus, baccis bhirsutis. Swartz, Observ., p. 56. — Wild. Spec. plant. , vol. 2, Pag- 791. — Tournefortia scandens, foliis hirtis, rugosis, ovatis; spicis ramosis. Brown. Jam., 169. — Pittonia hir- sutissima et ramosissima, baccis albis. Plum. Gen. 5, icon. S 229. — Heliotropii flore frutex, baccifer , ramosus; folio rugoso, fœtido, maximo , subrotundo , hirsuto ; fructu albo. Sloan. Jam. 173, Hist. 2, pag. 108, tab.212, fig. .—En sarah : Schaoualou. Caractères GÉNÉRIQUES. Fleurs complètes, mono- pétalées, ayant beaucoup de rapports avec les Farronia, arbrisseaux d'Amérique, la plupart à tiges grimpantes, Towe IV.— 64° Livraison. 8 (90 ) dont les feuilles sont entières, rudes, et les fleurs dis- posées en cime, où elles forment des épis unilatéraux. Elles ont un calice fort petit, à cinq divisions; une corolle en forme d’entonnoir, dont le tube est globu- leux à sa base ; une baïe perforée par quelques pores au sommet, renfermant deux ou quatre osselets à deux loges. , : . ° 115: CarAcrÈREs PARTICULIERS. Feuilles ovales pétiolées; tiges hérissées; épis très-rameux, terminant la tige (Vivace.) Histomme NATURELLE. La Pittone velue croît dans tous les endroits humides et incultes des Antilles. On en distingue mal à propos deux espèces, celle appelée Chique en fleurs, et une autre nommée Chique en fruits. Ce sont deux variétés dont l’une, que nous décrivons ici, est à tige droite, tandis que la seconde est à tige grimpante. Ce genre a été consacré à la mémoire de Pitton de Tournefort. Les F’arronia sont appelées Pi- tomia par Plumier, et en français Mont-Joli par Lamarck. L'espèce Mont-Joli de la Guiane a les fruits rougeñtres. ! Les fruits de plusieurs peuvent être mangés , mais ils ne : sont pas d’une saveur assez agréable pour enfaire un mels 3 particulier. Les petits nègres et les enfans des blanes | recherchent cependant ceux de la V'arronia alba, qi. sont blancs, transparens, gros comme une petite prune ‘ et dont la pulpe est très-mucilagineuse , et mème, dit. M. de Tussac, d’une nature semblable à celle contenue # (or ) dans la baie du guy. Les habitans de Curaçao, au rapport de Jacquin, recherchent beaucoup les frnits de cette espèce. CaracrÈres paysiQues. Cette plante a des tiges droites, frutescentes, brunes , cannelées, presque tétra- gones, chargées de poils nombreux, roides, droits, d'un brun foncé , garnies de feuilles alternes , pétiolées, ovales , acuminées , larges de deux pouces, sur trois et plus de longueur ; d’une couleur sombre, couvertes à leur face inférieure de poils serrés et couchés , ainsi que les pétioles ; moins velues à leur face supérieure. Les fleurs, de couleur blanche, sont disposées en une cime terminale , formée d’épis très-rameux , et dont les pédoncules, ainsi que les calices, sont chargés de poils roides et nombreux. Les baies sont de couleur blanche, transparentes comme celles du guy, et ren- ferment des graines noires. Dans la variété à tige grim- pante, ces épis sont plus courts , plus lâches , et toutes les parties de la plante bien moins velues. Les tiges sont presque cylindriques, et les feuilles presque gla- bres, d’un vert plus clair. Les fruits sont arrondis, et renferment quatre osselets ovales, oblongs. ANALYSE CHIMIQUE. Les baies ou drupes, appelées par Desvaux Nuculaines (1), contiennent du parenchyme, ‘ (1) Le Nuculaine, selon Desvaux, diffère de la Drupe, en ce que dans cette dernière les graines sont nues dans la 8° (92) un gluten, une partie extractive , une matière huileuse, fixe. Le gluten est insoluble à l’eau, à l'alcool et même à l’éther, comme aux huiles fixes et volatiles; disso- luble aux alkalis qui l'altèrent; l'acide nitrique la con- vertit en oxalique; elle ne contient pas d’azote. J'ai emprunté cette analyse à M. Henri, dont le travail sur les baies du guy m'a servi de guide dans un pays où l'on a besoin de recourir à d’autres lumières que les siennes. Propriétés ménicinazes. Cette plante des Lagons est recherchée par les colons de l'Amérique qui l’appliquent en cataplasme pour faire mourir les chiques qui se sont introduits sous la peau en y excitant un prurit insnppor- table. J'en ai vu de bons effets. Les racines ont été employées avec succès comme diurétiques par Poupée- Desportes. Je n’ai eu qu’à me louer de leur prescription On recommande en bains la décoction de toute la plante contre les douleurs rhnmatismales , l’anasarque et les affections nerveuses. Poupée-Desportes donne la formule suivante d’une tisane apéritive : prenez des racines de chicorée sauvage, d'herbe à blé, d'herbe à A chiques, de verveine blanche, des écorces de citronniér et de tamarin , de chaque une once ; de l’anis, un grosi . faites-les bouillir dans six chopines d’eau, jusqu'à h ! diminution du tiers : mettez dans la colature un gros de Li pulpe, au lieu que dans le Nuculaine, chaque graine est logée dans une enveloppe plus ou moins solide, distincte des tég” À mens propres à la graine, et de la pulpe. PE ee Das Ro PAP (93) | nitre purifié , et suffisante quantité de réglisse de France ou du pays. Mope n’Anminisrrarion. La dose des racines est d’une once par livre d’eau. Celle des feuilles dépend de l'usage auquel on les destine. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-TROIS. La plante est réduite à moitié. 4, Fleur. 2. Corolle ouverte. 3. Fruit entier. 4. Fruit coupé transversalement. 5. Graine biloculaire ouverte et grossie. 6. Graine entière de grosseur naturelle. ( 94 ) CÉLOSIE PERLÉE. (Diurétique excitante.) Sxnonxwme. Vulg. Passe- Velours paniculé. — Amaranthme à épi. — Celosia paniculata. Lin. , Pentandrie Monogynie. —Juss., famille des Amarantacées.—Tourn. , Rosacées.— Celosia foliis ovato-oblongis , caule assurgente, paniculato; spicis alternis,terminalibus, remotis. Lin., Spec. Plant. 298- — Swartz. Obs., pag. 100. Celosia major sarmentosa, assur- gens, foliis majoribus ovatis. Brown. Jam. ,179.—Amaran- thus fruticosus, erectus, spicä viridi, laxä etstrigosé. Sloan.; Est. 1,401; ff. CaRACTERES GÉNÉRIQUES. Plante de la famille des ‘ ‘Amarantacées, qui a beaucoup de rapportsavecles Ama- ranthines (Gomphrena , Lin.); à tige herbacée, et dont les fleurs sont petites, nombreuses, colorées agréable- 7 ment, réunies en épis, quelques-unes presque pani- culées , à feuilles alternes. Elles sont pourvues d’ un calice à trois folioles, semblables à la corolle qui est composée de cinq pétales; de cinq étamines réunies en tube à leur base; d’une capsule uniloculaire, à plusieurs 5° mences, et s’ouvrant transversalement. CaractEres PARTICULIERS. Feuilles ovales, oblonguts: tige élevée et paniculée. LL, 264. SRI ER té re i & F È k à Ai CÉLOSIE PERLÉE 4 4 e (95 ) Hisroime NAœuRELLE. Le mot Æmaranthos ,; tiré du grec, signifie qui ne se flétrit pas, parce que ses fleurs , se desséchant facilement, ontla durée de l’immortelle. Cette plante étant d'un aspect agréable, on peut la multiplier en semant les graïnes au mois de mars sur une couche chaude et sous cloche. Lorsque le plant a acquis la hau- teur de quatre à cinq pouces, on le sépare et on le repi- que sur couche, à un pied de distance ou environ. On couvre ce jeune plant avec des eloches jusqu'à ce qu'il soit parvenu à en toucher le fond; on doit soulever de temps à autre la cloche pour donner de l'air, lorsque le- soleil est trop ardent. Le mot Celosa vient du grec Knléos, brillant, chaud, brûlant, etc. CarAcrÈres paysiQues. Les tiges de ce Passe-Velours. sont faibles , couchées en partie, cylindriques, rameuses, longues de trois à quatre pieds, munies de feuilles pé- uolées , alternes, ovales, acuminées. Les rameaux se terminent par une panicule composée d’épis alternes, souvent rameux, qui sont garnis de fleurs écartées , al- ternes, luisantes, soyeuses, d’un jaune ou rose pâle , et dont les étamines sont plus courtes que la corolle. Le stigmate est divisé en trois. Cette plante croît à la Ja- maïque dans les rochers arides et pierreux. © (Encycl.) ÂAnazyse caImiQuE. Cette plante contient de l’acide gallique , du tannin, un peu d’acétate d’ammoniaque et un principe extractif qui a du rapport avec celui des légumineuses , de la gomme et quelques sels minéraux. PROPRIÉTÉS MÉDICINALES. Quoique le Passe-Velours. soil souvent associé aux espèces apéritives, je le crois ( 96 ) mieux placé dans la classe des plantes astringentes. J'ai plusieurs fois éprouvé son mode d’action comme styp- tique dans l’hémoptysie et dans d’autres hémorragies, où l’on recommande l’usage de ses fleurs. Sa semence se donne à la dose d’un gros dans les flux dysentériques ; mais on doit ètre très-peu empressé de la prescrire, s’il ÿ a lemoïndre symptôme inflammatoire. La vertu astrin- gente de cette plante est telle qu'il est dangereux de la recommander aux femmes pendant leur flux mensue dont elle pourrait occasioner la suppression. Move n’ApminisrraTION. Un gros des fleurs suffit pour . - LA ni t deux livres d’eau, en infusion. La dose des graines €s d’un gros. ; ss ; LE EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-QUATR La plante est réduite à moitié. +. Feuille de grandeur naturelle. 2. Fleur vue de face. 3. Etamines. _ 4. Parties femelles. 5. Ovaire disjoint. 6. Semences. ; \ 4 4 * Æfanr : Br T'hcodore Lescourk£: Pre. Le PASSIFLORE EN LYRX. PASSIFLORE LYRÉE. ( Diurétique excitante. ) Syvonymie. Grenadille à feuille en lyre. — Passiflora lyræ- folia. Tussac. Flore des Antilles, pag. 70. — Lin., Gynan- drie Pentandrie. — Tourn., Rosacées. Jussieu , famille des Cucurbitacées. — En anglais : Passion flower. CARACTERES GÉNÉRIQUES. Plantes à fleurs polypétalées ; de la famille des Capriers , à tiges sarmenteuses, grim- pantes, munies de vrilles, ayant des feuilles alternes, simples on lobées, et des fleurs axillaires. Ces fleurs sont surtout remarquables par une couronne frangée , colorée, fort belle à voir, environnant leurs organes sexuels , et par le pédicule qui s'élève au-dessus dn ré- ceptacle et soutient ces organes ; calice à cinq décou- pures; cinq pétales (calice externe de Jussien), fixés à la base du calice, une couronne particulière (nectaire }, multifide dans la fleur ; huit étamines ; trois styles: une baie oyoïde, supère, uniloculaire, polysperme. (En- cycl. méth. ) Caractères PArmCuLIERS. Trigyne; calice à cinq di- visions profondes; cinq pétales; un nectaire en cou- ‘ronne: baie pédiculée, ( 98 ). ‘Hasromme NaTureLze. Les Passiflores sont entrées, comme plusieurs autres genres, dans le domaine de la culture expérimentale, et de nombreuses variétés hy- , produit d’une fécondation artificielle , ont déjà récompensé les soins et la patience vraiment admirable des horticulieurs. Toutes se trouvent dans les serres de Fromont, près Paris, où elles entremêlent leurs festons surchargés de fleurs variées. Le clievalier Soulange- Bodin a commencé des essais dont le résultat probable sera de faire passer dans le conservatoire, ou mème el pleine terre, à une exposition abritée, toutes ces charmantes variétés. On peut faire de jolis berceaux avec cette grenadille. Elle se sème de graines , et prend aussi des boutures ; elle ne se trouve que dans les forêts des montagnes, où elle fleurit en juin , juillet et août. * CarAcreres paysiQues. C'est M. de Tussac qui à le premier rencontré sur les montagnes de Saint-Georges à la Jamaïque, et décrit cette élégante espèce. Sa tige» sarmenteuse et ligneuse , s'accroche , dit ce savant nätu ralisté , par le moyen des vrilles dont elle est munie, aux arbres voisins, et grimpe jusqu'au sommet des plus élevés, d’où elle retombe presque jusqu’à terre- Son écorce est grise , crevassée , tubéreuse; à des intervalles d'environ trois ou quatre pouces les uns des autres, 0 remarque dés rénflemens en forme dé nœuds, sur les- quels sont insérés les pétioles fort longs, sans glandes ; canaliculés, qui portent des feuilles ovales , oblongues» arrondies du côté de leur base , divisées à leur sommet €? trois lobes pointus, dont les deux latéraux sont très” longs, et celui du milien extrêmement court, ce qui _(æ) donne en quelque façon à à ces feuilles la forme d’ une lyre antique ; leur surface est glabre, marquée de trois mer- YREÉSS à chaque côté de la nervure principale son à six fossettes glanduleuses à quelque distance 19e nes des autres. baie Les fleurs sont grandes, d’une belle couleur rose foncée, suspendues deux par deux à des grappes simples, axillaires, sur Îles vieilles tiges, mais sur les jeunes branches elles sont deux à deux dans l’aisselle des feuilles. Le pédoncule qui les porte est uniflore , filiforme , sartil- culé; un peu au-dessus sont deux ou trois bractées séta- cées qui forment l’involucre. Le calice de ces fleurs est divisé en dix parties ; les cinq divisions extérieures sont lancéolées, plus larges et plus colorées que les cinq extérieures ; elles se dessèchent ensemble. Le germe porté sur un pivot très-long est surmonté de trois styles violets, filiformes, terminés par trois stigmates en massue, couleur verte. Les étamines, au nombre de cinq , sont insérées sous le germe au sommet du pivot; les filamens , réunis par leur base seulement, s’écartent ensuite dans une direction presque horizon- tale ; ils sont violets , terminés par des anthères oblôn- gues, vacillantes, de couleur jaune. Le fruit est une baie sphérique , charnue , uniloculaire, polysperme. Les graines sont plates, noires, chagrinées, couvertes d’un arille succulent, et disposées sur trois placentas qui sont attachés en triangle aux parois intérieures. L'em- bryon est plat, entouré d'un périsperme charnu. ANALYSE CHIMIQUE. Cette grenadille produit une ma- tière extractive, gommeuse , sucrée, une espèce de glu- (zoo) ten et un léger acide, de lent at du nitrate de potasse. - Prorrtéres méDicinazes. Les fruits sont fort en usage dans les tisanes rafraîchissantes et apéritives, que l'on prescrit contre les affections du foie. Leur décoction provoque le flux des urines, et tempère la soif des fé- bricitans. On'la recommande dans les phlegmasies de la peau, telles qu'érysipèles, variole, scarlatine, etc... MonE D'ADMINISTRATION. # dose des fruits est de quatre onces pour une livre de décoction. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-CINQ= La plante est réduite à moitié. FL, 20. Z m : Fheodore Dosrourtile Pine. MENISPERME ABUTA, AAA MÉNISPERME ABUTA. ( Diurétique excitante.) Synonyme. Vulg. Pareira-brava blanc. — Abuta des Gari- pons. Menispermum abuta, Lin., Diœcie Polyandrie, — Juss., famille des Ménispermées. = Menispermum frutes- cens, foliis ovatis, acutis, subtüs tomentosis, nervosis, reti- culatis; racemis axillaribus. — Abuta rufescens. Aublet. Guiane 1, p. 618, vol. 4, t. 250. Butua et Pareira-braya? Office. Caracrères Génériques. Fleurs polypétales, ayant des rapports avec les Cissampelos, plantes herbacées ou li- gneuses , la plupart sarmenteuses et grimpantes, ayant des feuilles alternes et des fleurs petites, sans éclat, disposées en grappes latérales ou terminales. Les fleurs sont souvent dioïques ; le calice composé de six folioles; la corolle de six à huit pétales ; huit à seize étamines ; deux ou trois oyaires supères , surmontés d’un style et d’un stigmate; deux ou trois baies cortiqueuses et mo- nospermes ; quelquefois une seule par l’avortement des autres. . CarACTERES PARTICULIERS. Fleurs mâles : quatre pé- tales extérieurs, huit intérieurs ; seize étamines, Fleurs ( 102 ) femelles : corolle du mâle ; huit étamines stériles ; baies binées , monospermes. Hisrome narureize. Le nom Ménisperme , suivant quelques auteurs , est dérivé de deux mots grecs , pm, Lune croissante, et de orépua , semence : je ne partage pas cette étymologie. Cet arbrisseau croît naturellement dans l’ile de Cayenne et dans les forêts de la Guiane. Je l'ai rencontré à Haïti et à Cuba. Caracrènes PHysiques. Les racines de l’Abuta donnent naissance à plusieurs tiges qui deviennent autant de troncs anguleux , tortueux, de quatre à cinq pieds de diamètre par le HE. 2 troncs qui sont couverts d'une écorce raboteuse et grisätre, jettent alternativement, à droite et à gauche, de longs sarmens qui s'appuient et se répandent sur les troncs des arbres voisins, gagnent leurs sommets quelque élevés qu'ils soient, et poussent ensuite des rameaux épars, efleuillés et velus. Les feuik … les, portées sur de longs pétioles , sont grandes, ovales, É pointues , entières, fermes, assez épaisses, et les plus 1 grandes , dit Aublet, ont près de onze pouces de lon- gueur , sur une largeur de neuf pouces et demi. Elles sont ordinairement coudées à leur point de réunion avec le pétiole. Leur surface supérieure est verte, glabre; lisse : l'inférieure est Éduverte d’un duvet court, cendré, doux comme du velours. Cette dernière surface est rele- vée , dès sa base, par cinq nervures longitudinales , unies ensemble par beaucoup de veines transverses, parallé- | les, qui, avec d’autres veines plus petites, forment uñ réseau assez remarquable. Les pétioles sont roïdes ; CY” lindriques , assez épais, tomenteux comme le dessous des feuilles. - ( 103 ) Les fruits naissent sur de grosses grappes axillaires , velues, de couleur cendrée. Ils sont composés de trois baies attachées ensemble à l’extrémité de chaque pédon- cule partiel, comme ies noïx. Ces baïes sont ovoïdes , velues, verdâtres, uniloculaires , chagrinées , marquées d’un côté d’une arête ou nervure saillante qui se pro- longe du côté opposé, en se ramifiant en deux ou trois branches, lesquelles se réunissent ensuite et vont se terminer à la base de la baie. Leur écorce recouvre une coque mince, cassante , ridée intérieurement, qui contient une amande ferme , compacte, marquée de deux ou trois sillons circulaires , &vec un grand nombre de sillons transverses. La partie ligneuse est composée de fibres liées ensemble par un tissu très-fin. Quand on coupe un des troncs , on voit distinctement les cercles ligneux qui le composent, séparés les uns des autres par un tissu cellulaire d’où découle un suc roussâtre et fort astringent. (Encycl.) Anaryse carmique. Le brou est d’une saveur amère, styptique et excessivement acerbe ; il renferme beau- coup de tannin et d’acide gallique, et noircit les doigts, ainsi que le brou de la noix d'Europe. L'amande est émulsive et contient une féculé amilacée, et moitié de son poids d’une huile jaune, grasse et siccative. Propriétés mÉpiciNALEs. Les Créoles et les habitans de Cayenne se servent des sarmens de cet arbrisseau , et en préparent une tisane dont ïis font usage pour guérir les obstructions du foie auxquelles ils sont très- sujets. On estime cette décoction propre à débarrasser ( 104 ) les reins et la vessie des matières glaireuses et graveleu- ses qui les engorgent. L'espèce connue sous le nom de Pareira brava rouge, ne difière du Pareira brava blanc, que par le dessous des feuilles qui sont couvertes d'un duvet roussâtre. Les propriétés sont les mêmes, et nul- lement chimériques. On emploie aussi la décoction des sarmens dans les blennorrhées et autres affections véné- riennes, contre lesquelles cette plante précieuse possède à un degré éminentles propriétés apéritives et diurétiques. ? Mons D'apminisrramton. La dose des sarmens est d'un . gros , bouillis ou infüsés dans une chopine d’eau: EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-SIX+ # La plante est réduite au tiers. 1. Trois fruits entiers. - 2, Un fruit concassé pour faire voir le brou , la coque ligneuse et l’amande, PL. 287, À Theodore Dercourtils Praz. £ LA PARIÉTAIRE CAPITÉE,. RAA AAA VA A AAA AA MA nv VAARAAANAAANA AANAAA DORSTÈNE CAULESCENTE. \ ( Diurétique sédative. ) Svnonvme. Vulg. Pariétaire capitée. Dorstenia caulescens. Lin.; Tétrandrie Monogynie.—Juss., famille des Orticées. — Doraenis petiolis peduneulisque lateralibus, foliis ovatis, dentatis, quinque nerviis. Poiret. —Parietaria latifolia hu- milis, flore glomerato. Plum. Spec., 10. Burm. Amér., t. 120, f. 1. — Parietaria flore globoso. PI. v, 1v, p. 91.— En anglais : Wall Pellitory. — En espagnol” Vidriola. — En Pre Parietaria. _ Caractères GÉNÉRIQUES. Fleurs incomplètes , herbes _ à feuilles pétiolées , ordinairement radicales, et à fleurs situées en grand nombre sur des réceptacles communs, charnus, aplatis et pédonculés ; involucre concave, ou- vert en forme de coupe, couvert intérieurement de fleurs monoïques nombreuses et sessiles , à calice sim- ple, placé dans une fossette quadrangulaire. Fleurs mâles, quatre étamines. Fleurs femelles , un style ; un stigmate; une graine sur un réceptacle CHrR da CarACTÈRES PARTICULIERS. Pédencales cantines Hrsroire marureise. Cette johe plante vivace croît aux Antilles et particulièrement à Haïti le loug des ruisseaux , principalement dans le quartier nommé le fond de Baudin, où le père Plumier l'a découverte le Tour IV. an Livraison. 9 ©. (ab), | ee premier. On la trouve aussi dans la fente des vieux murs, d’où lui vient son nôm tiré du mot paries, mur, ou qui aime les murs. CaRAGTÈRES. PHYSIQUES. Sa racine est rameuse et fibreuse ; elle pousse à son collet une à trois tiges me- nues, courtes, rouges, feuillées et couvertes d'écailles brunes et membraneuses. De l’aisselle de chaque écaille naît un pétiole long, rouge, montant, qui porté üñe feuille ovale , légèrement dentée, à cinq nervures, d'un vért très-gai, et assez semblable à celle de notre Parié- tAire, mais trois où quatre fois plus grande. Les pédon- éules sont latéraux, rouges, et se terminent les uns par un réceptacle arrondi, Aobaleux , et lès autres par un réceptacle aplati, anguleux et presque lacinié. Les récep- tacles arrondis, dit Plumier, sont couverts de fleurs mâles, et constamment stériles ; ceux, au contraire , qui sont anguleux ou laciniés, sont fertiles et couverts de fleurs femelles, ; ee gs succèdent les fruits. ne carmiQue. La saveur.de cette plante est insi- pide et presque nulle; elle contient un peu de mueilage; : et quelques légères traces de nitrate de potasse. PROPRIÉTÉS MÉDICINALES. Les sectaires de la thérapeu- tique minérale, qui ne parlent des plantes ou n'écrivent leur histoire que pour en récuser les vertus, quoique Jes prescrivant tous les jours dans leur pratique, refusent à la Pariétaire toute espèce de propriété , et font à cet égard un vain étalage d'expressions fastueuses, dont le type se reconnait dans tous leurs écrits erronnés. Quant À,nous qui, depuis vingt-cinq ans, faisons plus particu” | litrement usage ile Ja _—— es dont nous & $ (707) n'avons eu qu'à nous louer , à l'exemple de tous les insu- aires qui témoignent en faveur de cette doctrine par leur longévité , ‘et la guérison subite de leurs maladies qu'on voit céder à la moindre application, etau moindre traitement, nous avons toujours employé avec succès la Pariétaire dans les maladies des voies urinaires, et contre toute espèce de phlegmasie. Certes, on ne peut contester l'avantage des topiques émolliens, ou des demi- bains d’une forte décoction de cette plante qu'on prescrit dans la néphrite. Les pérsonnes, affectées d’'é érysipèle, de goutte, d’angine, n’ont eu qu’à se louer de l’a appli- cation de cette plante en topique. Son suc tiédi, et in- jecté dans l° oréille fors de l'invasion de l'otite, a pro- duit plusieurs fois, d’après ma clinique, beaucoup de sou- lagement aux patiens qui avaient peine à supporter cette horrible souffrance. L'infusion et l'extrait de Pariétaire offrent au médecin le secours d’un doux diurétique qu'il peut prescrire dans tous les temps des maladies de la vessie. Mons n’Apwentsrrarion. La dose de la plante en na- ture est d’une pôignée pour deux livres d’eau, en décoc- tion. Son suc exprimé doit être prescrit à celle de quatre onces ; on l’édulcore avec un sirop approprié à l’état du malade. : EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT GINQUANTE-SEPT- 4. Fleur mâle. 2. Fleur femelle vue de face, 3. La même vue de côté. RAA LVLVAAAMAN VAAAAS va ARAAAA amsn PTÉROCARPE A FEUILLES VELOUTÉES. ( Diurétique sédative. ) Synonyme. Vulg. Genêt grimpant. — Pterocarpus ecasta- - pbyllum. Lin., Diadelphie Décandrie. — Juss., famille des Légumineuses. — Pterocarpus foliis simplicibus, ovatis, | acuminatis, subtüs cericeis. Lin., Syst. PL., vôl. 3, pag: 394, n° 2. — Swartz y Obs, 275. — Pterocarpus leguminibus _suborbiculatis, obtusis, planis; foliis alternis, ovaiis, subtus villosis. Bergius. — Hedysarum ecastaphyllum. Linn., _ Amœn. Acad. — Ecastaphyllum frutescens , reclinatum ;. . foliis ovatis, acuminatis > integris. Brown , Jam. 299, tab. 32, fig: 4.— Spartium scandens, citri folliis, floribus albis, ad nodos confertim nascentibus. Plum., Catal. Amer. 49- Burm. Amer., tab. 246, fig. 2. — Tourn. R. Herb. 645. Caricrères GÉNÉRIQUES. Plantes dicotylédones , à fleurs complètes , papillonacées, de la famille des légu- mineuses , arbres ou arbrisseaux d'Amérique, à feuilles alternes, aïlées avec une impaire, les fleurs disposées en épis axillaires. Calice campanulé , à cinq dents; une gousse courbée en faulx, comprimée , membraneuse , à une semence, quelquefois deux ou trois. * . Canacrènes PARTICULIERS, . Feuilles simples, ovales; aiguës, soyeuses en dessous. (Vivace.) : PE. 258. x 7 P = j Theo dore Pesrcouruls lenæ Cabriel Sinl, PTÉROCARPE À FEUILLES VELOUTÉES. RS | HisroiRe NATURELLE. On a donné le nom de Ptéro- carpe à cette plante de PAmérique méridionale d’après la forme de son fruit ailé, et d’après les mots grecs mrepy, aile, et xæpros, fruit. Elle se. troùve com- munément à la Martinique, à la Jamaïque, à Haïti et dans les autres îles Antilles, où elle fleurit et porte des: fruits à diverses époques de l'année. Caracrènes paysiques. Le Ptérocarpe est un arbris- seau élevé, dont les branches sont fort diffuses, grim- pantes, une partie traînant sur la terre, garnies de feuilles simples, alternes , grandes , coriaces, pétiolées, ovales, entières, acuminées à leur sommet, glabres et vertes en dessus, revêtues en dessous d’un duvet très- court, velouté , à nervures un peu saïllantes. Les pé- tioles sont très-courts » presque pubestens. Lesfleurs forment, je long des tiges et surtout vers leur extrémité, de petites grappes, courtes, latérales, à fleurs blanchâtres. Leur calice est court, renflé, légèrement velu , à trois petites dents aiguës. L'étendard de la corolle est DRE un peu en cœur; les ailes étroites, aussi _ longues que l’étendard ; la ‘carène plus courte , à deux pé- tales onguiculés, réunis vers leur sommet, L’ovaire est pé- diculé, surmonté d’un styleincliné , ainsi que les filamens des étamines, réunies prèsque en deux paquets à leur base. Le fruit est une gousse aplatie , ‘ovale, médiocré, presque orbiculaire, un peu réniforme , roussâtre , velue dans sa jeunesse, un peu amincie sur ses bords, à peine. échancrée, avec une très-petite pointe à son extrémité, renfermant une semence plate et réniforme. ANALYSE CHIMIQUE. Vauquelin (Journal de Botanique , ( 110 ) Lt 295 ) donne une analyse curieuse du Genêt d'Europe (1); elle se trouve conforme aux observations que j'ai faites sur le Ptérocarpe, ce qui prouve identité des propriétés médicales et prononce en faveur des recherches pour arriver un jour à l'établissement réel des familles naturelles. ef PropPrtéTés mépicinALes. J'ai vu aux Antilles admi- nisirer, avec une sécurité funeste que je désapprouve;, une forte décoction des fleurs et fruits de ce Genèt dans la rage, comme en Russie on le pratique en se servant du Genèêt des teinturiers. Il est vrai que dans cette con- trée hyperboréenne, on ajoute la cautérisation des pus- _tules qui se développent sous la langue du malade, avec un poinçon de fer rougi au feu, et en ce cas l'accessoire est le seul moyen qui puisse offrir quelque sécurité. On doit interdire dans un cas aussi grave et presque toujours désespéré des moyens impuissans qui font perdre un temps précieux ; le feu, l’'ammoniaque liquide intérieu- rement et extérieurement, les sudorifiques , les garga” rismes apti-scorbutiques , voilà des moyens que j'ai em ployés avec succès dans plusieurs cas que je cite dans mes Voyages d'un naturaliste (Paris, 1809). Les habitans se servent, comme émétiques , de Ja somimité des jeunes tiges, des fleurs et des graines du Ptérocarpe à feuilles ve= loutées; ils font une décoction, à la dose d’un gross des fleurs et des graines, et d’une once des sommités pour six onces d’eau réduites à quatre. Une once du sué (1) Voyez aussi l'exacte monographie de ce genre , publiée -en 1809, par M. Thiébaut de Berneaud, secrétaire perpétuel de la Société Linnéenne de Paris ; in-8°. CET des jeunes branches purge légèrement. On fait un sirop avec les fleurs et les sommités de Lantana camara qu’on prescrit avec avantage dans l’ascite pour provoquer l’é- vacuation des urines. La dose est d’une once dans une petite tasse d’infusion de fleurs de Gombo. Ce même moyen est recommandable dans certains temps des dou- leurs arthritiques et rhumatismales, et dans plusieurs cas d’hépatite. La fumigation des fleurs fait, dit-on, dé- senfler les jambes dans les FEES ATrApIamatiqU ss à FT Mope n'ApminisrrArion. Les fleurs , + poids de deux gros pour six onces de liquide, offrent un vomi-purgatif. Lé sirop se prescrit par uné once. A : EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-FUIT . A La plante est réduite de. moitié. 1. Fruit folliculeux de grandeur naturelle. 2. Graine. x » D. É Fra) «/ SAPOTILLER COMMUN. (Diurétique ‘sédative. ) SYNONYME. Achras sapota. Lin., Hexandrie Monogynie. — Juss., famille des Sapotillées. — Sapota floribus solitariis, . foliis lanceolato-ovatis. Swartz. — Achras (zapota) floribus hexandris. Jacq. Amer., 57, tab. fr. — Sapota fructu ovato, majore. Plum. Gen. Amer., pag. 43, tab. 4. — Achras : fructu elliptico, scabro, majore. Brown, Jam., 200, tab. 19, fig. 3. — Il y a une variété à fruits plus petits, ainsi dési- gnée : Achras (Sapotilla) branchiatus, diffusus ; fructu sub- rotundo; cicatricula muerone breviori. Brown, Jam., 2; p- 200. — Jacq. Amer., pag. 57. — Sapota fructu turbinato} -minori. Plum., Gen. Amer., pag. 43. — Anona maxima, foliis laurinis, glabris, viridi-fuscis ; fructu minimo. Sloan. Jam., 206, Hist. 2, pag. 173, tab. 169, fig. 2. — En anglais: Sen fan 6 — . SNS : . Manitambou. : CarAcTires nn nrns: es dycotylédones y à fleurs complètes, monopétales ; régulières, qui a du rapport avec les Chry sophy Uum, comprenant des arbres ou arbustes de l'Amérique , à feuilles simples , entières; alternes, dont les fleurs sont nombreuses , axillaires 3 les pédoncules uniflores ; ; un calice à six divisions; une corolle campanulée; le limbe a six découpures ; Six écailles échancrées à l’orifice de la corolle ; six étamines; une pomme globulense et charnue , à douze loges, au- tant de semences comprimées. Caracrènes Parricuzrens. Fleurs solitaires ; feuilles Jancéolées, ovales ; fruit exquis, lorsqu'il commence à se décomposer, ( Vivace. ) — 1 Cabrel fut. SAPOTILLIER COMMUN. 6:18 3 Hisrommes naArurELLE. le Sapouller diffère du Sapotier, dont il est le diminutif, par ses fruits, qui sont infini- ment plus petits et plus savoureux, quoique de même nature. On distingue quatre espèces de Sapotillers , 1° à fruits oblongs et ovoïdes; 2° à fruits oblongs et gonflés au sommet ; 3 à fruits ronds, dont le sommet et Ja base sont aplatie: ; 4° enfin à fruits ronds dont le sommet est en pointe, et la base aplatie. Ces fruits sont les plus délicats des Antilles. Une bonne Sapotille de la première et deuxième espèce suriout, étant un peu avancée, c’est-à-dire plus que müre, ce que les Créoles appellent Haicque, est fondante, et offre les doux parfums dumiel, du jasmin et du muguet. Quel précieux dessert au dé- barquement d’un voyage de long cours pour des marins attaqués du scorbut! Dieu fait naître et muürir ces fruits; Il leur dispense avec mesure Et la chaleur des jours, et la fraîcheur des nuits. Racine. Ce fruit précieux offre: la combinaison de la gomme- résine et du caoutchouc. Ses sémences sont entourées d’une certaine quantité de cette gomme-résine , blanche, friable , brûlant avec boursonfflement , et laissant vola- tiliser une odeur aromatique ; ainsi que © ©, 27. L'arbrisseau dont le suc précieux Monté avec la prière et va fléchir les re. RE Casrer. Cette sorte d'encens, dont le parfors a la oh # suave odeur, est en petite quantité, et se vend fort cher; aussi n’est-il brûlé que dans le palais des sultans. Les fruits, dit le chevalier Tussac, mârissent en sep- Cor | tembre jusqu’en janvier. Plus estimé que l'orange, un Sapotiller près des villes rapporte pour deux à trois mille francs de fruits. Ces arbres doivent être plantés à une certaine distance des cases, parce qu'ils répandent ‘une odeur désagréable, surtout quand ils servent de re- _pairé aux chauve-souris. Les Sapotilles vertes fournis- sent aussi un laîit gommeux et astringent : cet arbre se trouve dans toutes les forêts de Amérique méridionale ; on le cultive avec soin à. cause de l'excellence de ses fruits. Caracrërés paysiques. C’est un arbre élégant de l'écorce duquel découle un suc blanc, très-tenace. Son tronc varie singulièrement de hauteur, selon les loca- lités ; il s'élève depuis dix jusqu’à cinquante pieds de haut; son bois est blanc ; son écorce brune. Il se divise en rameaux réunis en cime : les plus jeunes sont épais, un peu charnus, garhis de feuilles alternes, éparses? pétiolées , ovales , lancéolées , épaisses , coriaces, aiguës à leurs deux extrémités, entières à leurs bords, longues de quatre à cinq pouces, sur deux pouces enyiron de large, glabres à leurs: deux faces presque luisantes; À | nervures presqu'insensibles , linéaires, parallèles, BH rales, peu distantes. Ses fleurs sont solitaires, pédonculées, éparses, situées entre les feuilles à l'extrémité des rameaux ; elles sont, blanchâtres, ou de couleur rousse, inodores; elles va rient beaucoup par leur forme extérieure, selon que. . floraison est plus ou moins avancée. Les calices sont à six. | folioles ovales , concaves , aiguës. La corolle est mono” pétale, plus longue que le calice; son tube campanulé ; a six divisions, et autant d’écailles à leur orifice ; 2 renferme six étamines. Le fruit est une pomme charn _ FE (Crt6:) globuleuse, variable dans sa forme, dont la pulpe’ est fondante, d’un jaune roux, mélée de stries sanguines, divisée en douze loges, et renfermant autant de semences, dont plusieurs avortent. ANALYSE CHIMIQUE. La résine aromatique qui entoure les graines est soluble dans l'eau , et partie dans l’al- cool qu’elle colore en rose. L’écorce fournit beaucoup de tannin. : | PrOPRIÉTÉS MÉDICINALES. La graine de Sapotille est em- ployée depuis long-temps, mème en Europe, comme puis- sant diurétique sédatif. Le docteur Nauche, dont le nom est cher à l'humanité souffrante, m'a dit avoir éprouvé , dans ses fréquentes observations cliniques des maladies des voies urinaires, les bons eflets d’une émul- sion de ces graines en un cas où tous les autres moyens employés avaient été peu eflicaces. Aux colonies; on prescrit la formule suivante pour une potion diurétique. Prenez : graines de Sapotilles, n°6; racines d’herbe à collet ( Piper peliatum) er graines de Sésame oriental (vulg:-Ooli), de chaque un gros pour trois verres d’émul- sion. L’écorce du Sapotiller offre un excellent fébrifuge. More »’Abwwisrramon. Les graines de Sapotilles se | prescrivent par un gros; et l'écorce par once. «: RER £XPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-NEUF . La plante est réduite à moitié. tiré 1. Fleur décomposée. 2. Fruit coupé transversalement. 3. Graïne entière. 4: Graine ouverte pour laisser voir ride, ( 116 ) V VVY AAA vv BIHAI DES ANTILLES. ( Diurétique sédative.) Synonyme. Bananier-Maron. — Bibaï à fleurs en vase. Heli- conia caribœæa. Lin., Pentandrie Monogynie. Juss., famille des Bananiers. — Heliconia foliis basi et apice rotundatis, spadice recto terminali ; spathis distichis, multifloris. La- marck. — Bihaï foliis amplissimis florum vasiculis coccineis. Plum. Gen., 50. — Burm. Amer., tab. 59. —- Heliconia . formosa, dysacoides, D. - | CARACTÈRES ds Plante unilobée ayant des rapports avec le Ravenale ; herbe exotique dont Jes feuilles sont simples et engainées à leur base , et dont les fleurs viennent communément dans des spathes distiques et concaves où cymbiformes. Calice simple, coloré , di- visé en. deux ou six parties , posé sur l'ovaire, qui est, infère; six étamines. Un style; un à trois stigmales ; fruit triloculaire. Caracrères PARTICULIERS. Spathe commune, distiqué» concave, grande; spathe partielle, simple ; calice à deux lèvres, la supérieure bifide; six étamines dont une a. LT re » Prscourtls Cabriel Soul. BIHAÏ DES ANTILLES. ‘(axg) filet plus court, avortée; un stigmate ; une capsule ob- longue , à trois loges monospermes. Feuilles nerveuses, réticulées , atténuées à leur base ; nectaire hasté, libre. ( Vivace ») ET TR t Hisroine wnarurezre. Le Bihaï des Antilles se ren- contre dans les régions les plus chaudes et les. plus ar- rosées de l’Amérique méridionale. Le nom Bihaï est celui que les Indiens donnent au Bananier , tandis que les poëtes, dit Mordant de Launay, enthousiasmés de la riche parure de cette belle plante, l'ont trouvée digne de décorer l'Æélicon, et lui ont donné le nom d’AHeli- conia. On la cultive en Europe, où elle exige bien des soirs , en serre chaude ; il lui faut beaucoup de chaleur et d'humidité, elle veut être tenue dans un grand vase rempli de terre substantielle et tourbeuse. C’est dans son pays natal qu'on peut admirer Île vif éclat de sa pa- rure , soit aux lieux de son berceau , ou sur le bord des claires fontaines , soit au pied des cascades mugissantes où elle frappe d’étonnement l'œil du voyageur. La forme concave des spathes qui logent ses fleurs éclatantes, re- cevant l’eau des pluies , ou l'humidité des brouillards du matin qui s'y condensent , il n’est pas rare d'y surpren- dre plusieurs espèces d'oiseaux (tels que sucriers, todiers, colibris et autres habitans de l'air, à robe. de topaze, ’émeraude.et de rubis), se baignant à à la fois dans cha- cune des spathes qui composent ie terminal et per- pendiculaire. Là, cette belle plante , en vase disposée, Dans sa coupe élégante accueille la rosée. (18 ) D'après l'examen des feuilles montagnardes ou aqua- tiques , on peut conclure qn'il faut moins d’eau à ‘celles qui ont une gouttière, et plus à celles qui n’en ont pas. Plus la cannelure est profonde, moins elles ont besoin d'humidité ,. car elles reçoivent celle de l'atmosphère. C’est une remarque judicieuse faite par l’éloquent histo- rien de la nature, Bernardin de Saint-Pierre. L’apti- 3 tude des feuilles au plantes des lieux élevés pour rece- voir Îles eaux des pluies, est variée à l'infini. Des plan- tes qui croissent dans les lieux fort chauds et fort arides, ont quelquefois leurs tiges ou leurs feuilles entièrement | . transformées en canal. Tels sont les aloës et les cierges épineux de la zône torride. L’aqueduc de l’aloës est ho- rizontal, et celui du cierge perpendiculaire. Leur végé- tation souvent languissante dans les plaines desséchées leur fait envier le sort plus fortuné de leurs congénères qui s'élèvent avec vigueur sur les croupes des monta 4 gnes boisées ; aussi de leur humble captivité, sous Vin- luence d’un er brûlant qui les dévore, si elles pour # _vaient parler , on les entendrait s’écrier : Î À Nymphes, qui présidez aux sources , aux ruisseaux; ss done nous prêter le secours de vos eaux. co Caractères ruysiques. Le Bihaï qui a presque ne tièrement l'aspect d’un Bananier, est pourvu, dit Plu- ; | mier , d'une racine épaisse , RÉ Re noueuse » | 1 blanche intérieurement, noirètre en dehors, et garnie =. È de beaucoup de fibres. Elle pousse une. tige haute o dix. à douze pieds, cylindrique, Ksse, un peu épaisse que Le. pouce, et enveloppée dans sa partie in ; 119 ) férieure par les graines des pétioles des feuilles. Ces. graines sont longues, se recouvrent naturellement, et constituent par leur nombre une espèce de trone lisse, d’un vert noirâtre ou rougeâtre, presque aussi gros que la cuisse, et haut d'environ cinq pieds. Chacune d’ elles forme, en s'écartant de la tige, un long pétiole ca culé en dessus, convexe en desious, et qui soutient uné très-grande feuille , dont il devient la côte moyenne, en fa traversant dans toute sa longueur. Chaque feuille est longue de six à sept pieds ; large partout d'un pied et demi ; arrondie à son sommet et à sa base , glabrê , et à nervures transversales très-fines et parallèles. La tige, qui n’est qu'une espèce de hampe, sort enfin du milieu des feuilles, ét soutient à son sommet un bel épi distique, droit, agréablement coloré, et long de près de deux pieds. Cet épi est formé de spatlies mem- braneuses, cymbiformes; pointues, alternes et situées assez près les unes des autres sur deux rangs opposés. Chaque spathe contient beaucoup de fleurs entassées les unes contre les autres, éntre des écailles spathacées et pointues, et chaque fleur a une corolle verdâtre, et des étamines blanches, à anthères jaunes. Les fruits sont des capsules charnues, bleuâtres, trigones, qui con- tiennent trois semences oblongues , dures et ridées. - À l'Ile-de-France ; les Noirs se servent des longues feuilles de cette belle plante pour couvrir leurs cases , et à la Guiane , les Créoles et les Galibis le emploient à faire des cabanes sur leurs pirogues, pour se garantir de la pluie et de l’ardeur du soleil. On rencontre aussi aux Antilles le beau Büihaï à feuilles pointues ( Æek- conia bihaï). : I existe un nouvel #eliconia que nous ne sachons , ( 120 ) “encore se trouver en France que dans la riche collection de Fromont, près Paris. Ses feuilles paraissent devoir atteindre une très-grande dimension. Nous n'avons pas encore vu ses fleurs. Anarvse cuimique. On obtient de toutes les parties une matière extractive astringente et amère. Les fruits contiennent de la bassorine, beaucoup d'amidon et un principe mucoso-sucré. : + er LE: PROPRIÉTÉS MÉpicrNALES. On attribue des propriétés diurétiques au Bihaï. Les racines surtout sont souvent employées par les Créoles. Je n’ai point eu occasion de les employer. + EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE. La plante est réduite au vingtième de sa grandeur. 1. Fleur hermaphrodite fertile dans sa spathe. 2. Ovaire. 3. Fleur stérile. 4. Coupe du Bihaï comparable à l’organisation du Poireau, et dont la hampe après avoir traversé le … tronc, devient terminale et porte son fruit. + E a À Lo SAVONIER MOUSSEUX . ( 121 ) CA Sontes ; Sipindus à inermis , folüs pinnatis, foliolis lan ceolatis, rachi alatä. Ait. Hort. Kew., vol. 2). cp. .35— - Sapindus foliis impari-pinnatis, caule i inermi. Lin., Spec, : ÈS 2 plant., vol. 1, p. 526.—Sapindus foliis oblongis, vix pe- tiolatis, per costam amplè alatam. Brown. Jam. 206. — Sa pindus foliis castæ alatæ innascentibus. Tourn. , Inst, R. “Herb. 659. — Prunifera racemosa, folio alato } costä media, membranulis utrinquè exstantibus donatâ. Sloan. Jam. +84, Hist. 2, p. 131. Nux americana, foliis alatis ; bifidis: Com- à + mel. Hort. , p.183, tab. 94. | enossih Caractères cénériques. Calice mono où polyphillé rolle de quatre ou cinq pétales ; huit étamines ; un ou “trois styles ; autant de stigmates ; un drupe où ue ap. sule supère ; à une ou trois nee monospérmes. pes ordinairement ligneuses ; feuilles altérnés Pinnées aan | 1:iN02 28 soit ; tige sans épines. RACTÈRES me pale Calice Le me "cééllé ELLE. se nom La donne à cet arbre, et à une Jliane ‘dont le re un fréquent usage pour entreténir la op Ur, dents, et se conserver une RER “fräiche , vient du. Tour IV.— 66° Livraison. s ( 193 ) mot sapo, savon, parce que les tiges et les racines de ces plantes, étant soumises à la trituration dans l’eau, la font écumer , ou à la mastication , excitént , à l’aide des | sucs salivaires, une ? ousse qui ressemble parfaitement à l’eau de savon. On fait aux colonies, avec ces tiges et leurs racines, des euredents et des bâtons eflilés aux eux extrémités qu'il est d'usage de tenir constamment à la bouche. Les ménagères se servent des fruits de ces arbres, ou de leurs feuilles, pour remplacer le savon, L'eau chaude développe promptement leur mucilage, elle devient bianchâtre, très-mousseuse , et nettoie fort : bien le linge et les vêtemens légers dont on se sert aux colonies. Cependant il ne faut pas abuser de ce principe sayonneux qui contient de l'acide gallique , parce qu'il à l'inconvénient de brûler le linge. Quand Feau chaude a dissous la pulpe des fruits, il reste un noyau d'un beau noir luisant qui sert à faire des colliers et des chap | . Ponpée-Desportes décrit ainsi la Liane à savon: ponaria aceri affinis , coryli folis, et viliculis donata ; scandens , Aloribus racemosis albis, fructibus crialatis. Nicolson, qui la reconnaît très-apéritive, dit que, St tiges sont revêtues d'une écorce grisätre, au bots châtre , spongieux , d'une saveur amère; elles s” assez haut par le moyen des arbres voisins auxquels s ‘attachent. je feuilles sont dentelées , petits rondes : ole 44 le Re forme côte qui ad tout le long de la feuille, et qui la divise en deux parties égales. A cette côte aboutissent des nervuré Aésrobliques dont l'intervalle est rempli par plusieurs Petites veines parallèles entre & ie 3.) ( 123) Caractères raysiQues. Le Savonnier est un arbré d'une grandeur médiocre, dont le tronc se divise, à quel- ques pieds de terre, en plusieurs grosses branches étalées, eten rameaux dont l’écorce est d’un brun grisâtre, marquée de petites taches ovales, blanchâtres, Le boi est blanc, gommeux, d'une odeur et d’une saveur qui approchent de la résine copale. Les feuilles sont alternes, ailées , fort amples, sans impaire; composées de quatre paires de folioles lancéolées , inégales ; longues de trois à quatre pouces et plus; d’un vert gai, glabre en dessus, un peu pubescentes en dessous , particulièrement dans leur jeunesse ; entières à leurs bords; acuminées ; la dernière paire souvent très-longue, irrégulière, con- A x fluente à sa base ; toutes traversées par une côte jaunâtre avec des nervures fines, latérales, et des veines réticu- lées. Les pétioles sont munies d’une aile de la même substance que les feuilles nerveuses ; plus ou moins élargie. Les fleurs sont disposées en grappes terminales ; la corolle est petite ; les fruits sont pendans , de la grosseur d'une cerise, globuleux, d’un roux jaunètre , Juisans , d'une saveur douce et astringente , renfermant sous. l’é- corce une pulpe gluante, jaunûtre très-amère, adhé- rente à un noyau noir , arrondi, dans ab] est ue une amande presque aussi savoureuse qué la noisette. La liqueur visqueuse, qui découle de ces. S nommer par les Espagnols, Cerises gon Âxazyse caimique. Le sulfate de fes”: oircit coction des tiges et du fétillage, tandis’ que la racine, plus mucilagineuse , ne fait éprouver aucun changement à l'eau , qui ne devient que doucéätre et un ge amère. _ L'espèce de savon que contiennent les feuilles n’est point 10* ( 1 % ) détruite par l'action dés acides. L'extrait savonneux est moins abondant dans la plante desséchée. Le suc âcre et pénétrant étant. évaporé , donne quatre onces par livre | d’un extrait sec qui absorbe plus tard l'humidité at- F _mosphérique. Prorrrérés ménicivares. Le suc visqueux des fruits du Savonnier , est employé avec succès dans les hémorra- gies utérines , soit intérieurement , SOit par injections. On le regarde aussi comme fébrifuge , parce qu’il contient du tannin. Les propriétés énergiques de cette plante doivent lui assurer du succès. Poupée-Desportes prescrit la tisane suivante dans l’aménorrhée, la blennorrhagie etlesflueurs blanches. Prenez : limaille d'acier une once ; sel ammo- niaC , demi-gros ; écorces d'oranger sauvage , de Vian à savon ou de Savonnier , de gommier et de bois- marin , de : chacun une pincée; fé racines de verveine puante »; ne À démi- pincée ; faites bouillir dans une li re et demie d’eau avec réduction d’un tiers. Sa simple décoction 65 a atilement employée pour déterger les ulcères &es reins» dans les néphrites ‘calculeuses, les cistites chroniques ; et les ulcérations de lurètre. Mons D’ADMINISTRATION. La décoction se fait avec une demi-once de Ja phnte pour üne piute d’eau. EXPLICATION , DE LA PLANCHE DEUX CENT s01XANTE-UNE: 4. Etamine y vue à la loupe. , 5, Pistil. É.3 AS 6. Fruit ouvert, laissant apercevoir la. pures a a graine. à >: "ÈL MSN SIFO SUD LOVE D ST N2 Fruit c Concassé. PT, 262. < Theodore Dervourtt: Line. FRAISIÈR FRUTILLER. En & FRAISIER FRUTILLER. (Diurétique sédative. ) Synonyme, Vulg. Bombon nsbonit: Frézier du Chili: — -Fragaria vescahiu, Icosandrie Polygynie. Juss., Rosacées,— Fragaria chiloensis fructu maximo ; foliis carnosis, hirsutis ; vulgd Frutilla. — Fragaria crassis, rugosis foliis; flore et semine carens. Borh. Hort.— Fragaria chiloensis fructu maximo, foliis carnosis hirsutis. Dillen. Elth.— Fragaria foliis ovatis, carnosis hirsutis; fructu maximo. Miller. — Fragaria Es ee flore amplissimo ». fructu maximo, chiloensis. Dubham.: + CAnaAGTÈREs GÉNÉRIQUES. Calice persistant; corolle à _cinq'ou quatre pétales attachés au calice; étamines ico- sandriques , attachées sur le calice au-dessous des pétales ; ün où plusieurs stylés on stigmates; un ou plusieurs ovaires ; graines nues ou renférmées dans 1 un péricarpe ; L feuilles alternes. CarAcTERES colorées, dont -tapétale ; graines : placées si sui un récapuele à ciforme, Fonds: aie ee 108 15 ? ” euzrErs. Calice à dix Fe non 4 issue dE à } Te NATURELLE. Le mot Eragaria vient du vai Jregare; répandre de Loseues ; on ne peut qu'approuver ( 126 ) cette dénomination latine , en se rappelant le doux par- fum des fraises ; partout on trouve de ces fruits. Là de l’œillet sauvage éclatent les boutons, Et la fraise yermeille embaume les gazons. (CasTeL.) Les horticulteurs ont éprouvé que les graines du Frutiller ont besoin d’être jointes à celles du Caperonnier royal, ou aux autres Quoimios , ou pour le mieux à celles du fraisier Ananas qui fleurit dans la même saison. Ces Fraisiers se multiplient par les jeunes pieds en- racinés , ou par la séparation des œillétons, et encore mieux par les graines qu’on retire des graines extrème- ment mûres. Sous le rapport de la saveur , dela beauté de sôn fruit, et de sa riche végétation, on doit s’atta- cher préférablement à la culture du Fraisier Frutiller, ‘qui à été importé du Chili en Europe , par le voyageur Frezier, en 1712. Canaczènes Paysiques. La Frutille. est deux fois plus grosse que les plus gros Caperons; et a besoin , comme nous lavons dit, d'être semée avec les graines d’autres _espèces, sous peine de stérilité, ce qni arrive dans tous les jardins botaniques où elle est seule à son rang. Ce Fraisier n'aime pas tous les terrains, et est quelquefois plusieurs années sans fleurir , mais son fruit en dédom- mage, bien, dit Poiret, par sa beauté ainsi que par la finesse: de son parfum bien supé iéur à celui de tous les 3 autres Quoimios. Sa couleur est d’un rouge jaunätre très- pâle qui, du côté du soleil , S’anime d’une nuance dorée très-brillante ; ses ovaires fort gros viennent presque tous à bien; le calice > Qui reste ouvert tout à plat, dans les fleurs non fécoudées , se referme dans celles qui le sont, (és ) én même temps que les pétales tombent. Il contiriite à embrasser le fruit par en bas : le pédicule , qui ést foit court, se recourbe alors comme dans toutes les races, mais celie-ci est la seule dans laquelle ; au moment de la maturité, le fruit se relève pour présenter sa pointe au soleil, le pédicule se recourbant à contre-sens pour opérer le changement. Ce symptôme de force et de vi- gueur dans la plante répond bien à toute sa constitution, car le Frutiller a des feuilles d’une étoffe si forte qu’elles sont presques coriacées. Elles sont d'un vert trèsibrun en dedans , et en-dessous couvertes d’un duvet blan- châtre, court , mais épais et soyeux. Ce duvet est au con- traire fort long sur les tiges et les rameaux, et surtout sur les courans. La force de toutes ces parties est pro- digieuse et égale souvent la grosseur d’un tuyau de plume à écrire. Les fleurs qui ont un pouce et demi de diamètre, sont communément à sept ou huit divisions au calice avec un semblable nombre de pétales , et les rudimeffs d’étamines sans ordre et très-nombreux. La masse des pistils sur leurs supports, égale par Sa gran- deur une fraise de bois ordinaire. L'odeur des fleurs est celle de l’aubépine ; les fruits, de deux pouces de diamètre, sont allongés, carrés ou angulaires; quel- quefois arrondis et ün peu pointus : chaque fleur n’en produit ordinairement que deux beaux, et deux ou trois médiocres. Le Frutiller ne fleurit, en Europe , qu'avec la rose, c'est-à-difélorsque le Fraisier ordinaire a ruits, vers la fin de juin. (Encyel.) donné ses premiers f Anaivyse cmmique. Le sulfate de fer donne une cou- leur noire à l'infusion des racines de Fraisier. Toute la plante fait observer le même résultat. (“228 ) Prorntérés méorcrnazes. Les feuilles et les racines du Frutiller se prescrivent dans tous les cas où l'application du Fraisier est jugée nécessaire. Comme cette, plante %e É- contient-un principe astringent , on l’administre dans les : derniers temps de la gonorrhée, du catharre utérin ;et particulièrement dans les affections chironiques des voies urinaires et du foie. Dans le catharre chronique-brot- chique , on retire quelque avantage d’une tisane faite avec la racine du Frutiller. bouillie avec les dates et le ‘jujubier, et un peu decannélle. L'eau distillée des fruits apaise les douleurs d’entrailles ; on lemploie extérieure ment comme, cosmétique pour entretenir Ja fraicheur de la peau. Les fruits, roulés dans le sucre, conviennent dans les, gastrites qui menacent du soda. Mèlés avec de k crème, ils. sont plus indigestes, et développent des acides contraires au système nerveux. "5: Mons n'abmmisrrarion. La racine et les fleurs,# préparent en décoction qu’on édulcore avec unæiroPÆ# _ fraichissant, ,. dan 17 je wst rt Yi :HÉXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-DEU 1. Fruit ouvert!’ Li Fe: 4 1, 203. Theudore Descour tite Pre 6 FROMAGER PYRAMIDAL. ( 129 ) Sxvonymie. Vulg. Coton flos, Ouattier, Cotonnier mapou, , Cotonnier de fléau, Cotonnier siffleux, Cotburet de Mahot à grandes feuilles, Liège et bois de Liége. — Bombax pyra- midale. Lin. Monadelphie Polyandrie. Juss. , famille dés Malvacées.—Bombax caule arboreo inermi; foliis cordatis, angulatis; floribus pentandris, antheris coadunatis; fructu longissimo , pyramidali, Cavan:; Diss. 5. — Gossypium seu Xilon arboreum fructu oblongo et sulcato. Plumier. Miss. v, 4, t 8. — Gossypium amplissima arbor fructu oblongo cylindraceo cet sulcato. Ejusdem. — En caraïbe : Zamacuna, Saamonna , Comaka. — En malabarois : es Caracrères GÉNÉRIQUES DES Marvacées. Calice mono- pétale , simple ou sur deux rangs ; l'intérieur à cinq di- visions; corolle pentapétale, ou monopétale ; étamine: monadelphes; un style sur chaque capsules plusieurs stigmates ; graines renfermées dans une ou plu capsules supères ; feuilles alternes, accomps née stipules. 7 CanAcTÈREs PARTICULIERS DES Hotel: - Etamines toutes fertiles , définies ou indéfimies; à filets réunis ak base en un corps séssile et évasé. Calice simple , tubulé, évasé ; à cinq dents; corolle de cinq pétales-oblongs , Concaves; cinq élamines ou plus; à filets réunis. àla + (‘130 ) base; un style filiforme ; un stigmate en tête; capsule | oblongue où orbiculaire, quinquévalve, à cinq loges polyspermes ; graines laineuses. (Vivace. ) ’ Hisromr narurezze. Ce bel arbre, l’un des types de Ja création végétale, a été découvert, décrit et dessiné par Plumier. On le rencontre aux Antilles dans toutes les forèts, où il fleurit en janvier et février ; ses fruits sont mürs en avril et mai. Le Fromager pyramidal est d'une dimension si extraordinaire , que son tronc peut fournir des pirogues propres à contenir soixante et. Qua- ire-vingts rameurs ; lorsque la hache ose attaquer ce colosse, on pourrait dire que ce géant végétal : L "té Ebranle de sa chute, et les bois, etles flots, \ -Et du vallon sonore éveille les échos. 4 ( Baour-Lonuian.) L. Le Fromager pyramidal offre un bois très- poreux et de peu de durée, il remplace le liége, et sert aux pêcheurs pour garnir leurs filets. Le duvet que fournissent les graines, quoique très-court , est employé, en Angle- terre , à faire des chapeaux qui ont l'apparence des cas” tors; ce même duvet est recherché par les chirurgiens ir les moxas. Le tronc fournit un suc gommeux rési- _neux u’on fait servir dans la confection des brais. Sur un terrain vierge de l’ancienne habitation Four- nier de Bellevue, quartier de Limonade , ile de Saint Domingue | feu Moreau de Saint-Méry à vu un Fro- mager pyramidal respecté par les temps, dont le bran chage avait soixante-treize pieds dechaque côtédutron® ce qui prouve qu'il a acquis cette dimension sé 5 quable étant au milieu d’aatres arbres qui l'abritaient ia (131) du vent, puisque partout où les arbres reçoivent immé- diatement la bise d’est, ils ont dans leur feuillage , et surtout dans leurs racines, plus d’étendue à l’ouest qu’à l'est, comme pour contre-balancer l’action du vent. La nature est admirable par la sagesse de ses vues, et par la perfection de sés créatures lorsqu'on sait res- pecter ses projets. « Si l’on plantait, dit Bernardin de Saint-Pierre , des arbres de montagne sur les hauteurs, et. à la source de nos rivières, on leur rendrait leur ancien je volume , et on ferait repnreitee dans nos canipagnes beau- coup de ruisseaux qui n’y coulent plus du tout. Ce n’est point dans les roseaux ni au fond des vallées queles Naïades cachent leurs urnes éternelles , comme les représentent les peintres, mais au, sommet.des rochers couronnés de bocages , et voisins des cieux. C’est pourquoi les graines d'arbres des montagnes sont pour la plupart ailées afin. d'être ritispoPeéts par lé vem!!ls Caricrènes puvsiques. Le frémiagér pyramidal a des branches très-ouvértes ; son bois est blanc et léger. Son écorce épaisse, fibreuse, céndrée , ‘est parsemée de taches blanchâtres, et de certains plis ou rides rougeätres. Ses feuilles sont en cœur affondi, anguléuses, ‘d'un pied de diamètre, très-nerv euses, vertes en dessus, ja et tomenteuses en dessous, soutenugs par des pétiole longs et épais. Ses fleurs sont nombreuses et naissent dans les rameaux supérieurs, soutenues par de longs Pédoncules. La corolle est grande , monopétale , campa- nülée | et partagée profondément en cinq divisions très=. réfléchies , ouvertes, blanches et charnues. "Le caliée est ste , campanulé, d’un vert rou- geàtre, partagé en cinq divisions arrondies. Du fond ; (132) de la corolle naïssent cinq filamens épais , qui soutiennent autant d’anthères très-grandes, presque sagittées, et réunies ensemble , formant une boite spirale, qui ren- ferme le sommet du style; celui-ci est rougeàtre, en forme de massue ; sillonné par des stries spirales planes, lesquelles sont probablement les cinq stigmates. Le fruit ést une capsule pyramidale, péntagoné ; de huit à dix pouces de longueur, veloutée et ‘sillonnée longitudinalement , qui s’ouvre par en bas en cinq valves répondant à autant de loges, farcies d'un duvet très- fin, rougeàtre et court. Les sémences sont très-petites ovoides et HA EE | ANAËYSE émtmique. Toutes les parties .du Fromager contiennent üne rate quantité de nr od Make RS On. administre. les fleurss 1e feuilles ei les: racines du eo, toutes les fois Re le po qu ‘on + compose où que. l'on combine avee les substances. gommeuses que. réclament les flegmasies etatoutes les maladies inflammatoires, -du thorax ;et de l'abdomen. Les Indiens recommandent la racine du Fro- mager pyramidal séchée pour prévenir et. remédier. aux ccidens affreux du tétanos. Les fleurs, les fruits les plus tendres en cMaplasmes , dissipent, dit-on, des ver: tiges,et Ja céphalalgie. Suivant Rheed, l'écorce en pour ‘ dre du Fromager combinée. avec le suc de limon x SA. À forme de liniment, consolide. les fractures, et apaise } Jes 21 inflammations. La même poudre ‘unie au, xin et au * offre un remède herpétique. L'écorce. de. sa raçine ; con- É tinue : Rhecd , est romitives Son suc, joint au tamis RTS (133) + ie est un excellent diurétique. Cette écorce est estimée comme SRPRJPONRRE et particulièrement dans les bains qu'on si contre le pian. MonE D’ADMINISTRATION. On introduit les parties phar- maceutiques du Fromager pyramidal dans les voies di- gestives par boissons et en lavement. On fait avec les fleurs et le suc un sirop qui remplace celui de gomme ou de guimauve. is - * 4 s € re à LE | 22e à De | $é “+7 LEROKEE EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE=TROIS. -4. Silique entière. 2. Silique coupée transversalement, : 3.. Graine enveloppée de pulpe... 4. Graine découverte. Î k f se Ci “ À qeutt #3 * er de Le ns ie O% YT | SEAD le 854 2 Ke ai : fs 4 RFA Ai iLrit rit ire avis ft Hi : SE de ; f ESIGTIAŸ 89 ENAD ; COHÉVÉe SH su) yo) ermeb -e 1H LES" 119 QG £ pi (134) CRÉTELLE EN BALAIS. ( Diurétique sédative. ) SYNONYME. Vulg. Pied de poule de Saint-Domingue. — Cynosurus separius. Lin. Triandrie Digynie. — Juss. , Fam. des Graminées. —Cynosurus spicis tenuibus , alternis, digi- tatisque, fasciculatibus confertis subrecurvis, spiculis se- eundis, bifloris et aristatis. (Poiret). — Cynosurus Do- mingensis. D.— Jaëquin. pl.— Gramen dactylon elatius; spicis plurimis tomentosis. Sloan. Jam. Hist., p. 11, t: 65 AD Caracrènes GÉNÉRIQUES Des Crérezres. Plantes uni- lobées de la famille des Graminées, ou herbes dont les fleurs , accompagnées de bractées unilatérales, sont tournées du même côté, et disposées ou sur un épi, Soi! simple ; soit un peu ramifié en grappe, ou sur plusieurs épis rapprochés en manière de digitation. Caractères Panricuzrens. Panicule à rameaux si” ples ; épillets comme sessiles, de six fleurs; toutes les fleurs barbues. pe Hisrome narurezre. Cette Graminée croît à rt Domingue, à la Jamaïque et dans toutes les Antilles On la rencontre comme le Chiendent d'Europe qu'elle remplace, dans toutes les savanes , dans les terrains l’on cultive le maïs et les patates, St > NI 1 DDEDMEE An N SE D IT PT Ter, Ve dance YEN Dr 2e Juge Lheodore Des courtals Pina . « CRETELLE À BALAIS. ù a dede lie nid à dés doi duédée +) dé Luis ét URSS LE USE SE (135) Canacrères PysiQues. Cette Crételle est remarquable par la ténuité et le grand nombre de ses épis | lesquels sont ramassés en un faisceau qui paraît terminal, Sa ra- cine est fibreuse ; sa tige est comprimée, feuillée , munie de deux articulations prolifères, et longue d’un pied ou un peu plus. Ses feuilles sont larges de deux lignes, garnies de poils läches en leurs bords vers leur gaîne, qui est comprimée , fendue d’un côté » et en partie sé- parée ou écartée de la tige. Les épis sont menus, presque filiformes, les uns alternes, et les autres terminaux , longs de deux pouces où un peu plus , et ramassés su _ nombre de quinze à trente en un faisceau demi-ouvert | et terminal, Ces épis sont arqués ou recourbés dans leur partie supérieure, et soutiennent chacun deux rangées d’épillets fort petits , unilatéraux, biflores et munis de barbes. Le calice est composé de deux valves lancéolées, pointues, dont l’intérieure est plus petite, et l’exté- rieure aussi longue que l'épillet , Carinée , et à dos scabre. ANALYSE CHIMIQUE. On obtient de la Crételle passée à la presse, un suc verdâtre promptement fermentescible, parce qu'il contient un principe mucoso-sucré, ce qui le rend propre à donner une liqueur alcoolique. PrOPRIÉTÉS MÉDiciNALEs. On fait entrer aux colonies la Crételle à balais dans presque toutes les tisanes ra- fraichissantes. J'ai éprouvé de très-bons effets de. son administration dans les néphrites calculeuses et les flegmasies mésentériques. Son usage provoque d’une manière remarquable le flux des urines, lorsque surtout sa suspension est due à une inflammation des mem- branes muqueuses, ou à une constriction spasmodique « , Es ( 136 ) du US. à Ja Vessie. Les malades aflligés de strangurie ou d'hématurie, se trouvent très-bien d’une décoction de Crételle qu’on a rendue émulsive avec quelques amandes» du fruit du Sapotiller. Poupée-Desportes recommande comme tisane apéritive une décoction faite avec la racine de pourpier sauvage, le Pied de poule ou Crételle en» balais set l’écorce de bois blanc. On laïsse séjourner dans la décoction, pendant quelques heures, un nouel de limaille, on de mâchefer pilé: be. - Mons p’anminisrrarion. La dose de toute’la plante, ou-seulement des racines, est dune demi - once ‘pour nédulcore avec le sirop de Gombo une pinte d’eau, q ou de limon , suiv lé.ca$: 02 + EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-QUATRE" a Me 2 Diem 7 à Bale. ce +. Er ve." VIPOMIEE GET ROHILIES 0 EE) ÿ PTT t rte rresprert ; ‘ 65 RUE MR HEURISITIITRINFES sr 5 REX? > 2 à ‘ . ETS f, es né ne “D: £ CEMOONMERQR MOÔSIISOS DU É NO ,4 - pi hlhininens ae or ON Theodor Pescouralx fn PALMISTE À CHOU. FLORE PITTORESQUE ET MÉ DICALE DES ANTILLES. RE DES PLANTES QUI AGISSENT SUR L'APPAREIL DE LA RESPIRATION. BITES BÉCHIQUES OU PECTORALES. # SOMMAIRE. #- L APPAREIL de la respiration est tellement indispensable dans les fonctions de la vie, que le moindre dérange- ment dans son mécanisme peut causer non-seulement le plus grand trouble dans notre économie, mais plus souvent encore une mort prématurée. On sait que les contractions et dilatations alternatives des poumons constituent le jeu de cet organe, qui a besoin également du mouvement compressif des côtes et des muscles du thorax. On sait aussi que l'organe pulmonaire a la faculté d’absorber l'air vital et d’ exhaler en échange de l'azote Tome V.—67° Livraison. d 14 ee dE. A qui faisait, rite: dé l'air atmosphérique aspirés mais k passage d’un air atmosphérique trop chaud, trop sec, ‘ ‘trop froid, trop humide’, ou plûs ou moins vicié , pou- vant compromettre les fonctions du tissu muqueux qui, revêt les conduits.aériens,. il en résulte des. catarrhes pulmonairés de différente nature. Ce mème air intem- parenchymateux , ques , etc. ; et sur onne naissance aux pestif, agissant sur le tissu cellu produit des péripneumonies, des: l'enveloppe séreuse des poumons, pleurésies; enfin sur les glandes bronchiques; cause | _des engorgemens;, et par suite la phthisie scrophuleuse. Dans le traitement des maladies de l'organe pulmo- paire, il se trouve donc quatre indications à remplir ; savoir : 1° d’exciter les organes à expulser , par la con- traction , les matières visqueuses qui le surchargent : c’est dans cette intention que l’on doit prescrire les béchiques qu expectorans incisifs; 2° de diminuer l'in- a tion ou l’irritation des poumons en dirigeant vers. les vapeurs des plantes dites béchiques adoucis- ; 3° de rendre à.l’ organe. affaibli par une maladie, toute son élasticité et son énergie, au moyen des bé- chiques aromatiques ; 4° de rappeler, avec ces mêmes espèces aromatiques , dans le cœur et dans les poumon$r les forces sensitives, et de rétablir la circulation sus pendue par des principes délétères, ou par une profonde affection de l'ame. Je regrette u'il faille ici décrier système erroné qui refuse aux plantes toute espèce de propriétés ; mais je soutiendrai > d’après ma propre €X périence, que les plantes dites béchiques, ou d'autres appliquées dans l'état opportun de la maladie, c 'est-à-dire un mucilagineux quelconque , s'il y a irritation OU im flammation ; 5 une pare 7 Hi pa D excitante si Fee T ns ( 139 ) toration languit ; ces plantes, dis-je, exhalant en abon- dance l’oxigène, et absorbant l'hydrogène et l'azote, rendent l'air atmosphérique plus pur et plus propre à la respiration. Elles conviendront plus spécialement au träitement pneumatique des maladies de l'organe pul- | monaire, en diminuant la viscosité des matières mu- queuses, et en émoussant leur acrimonie. I y a donc un cheïx sage et raisonné à faire dans les és nes , telles que les Daites, Îles Figues et la Réglisse, sont adoucissantes, D'autres, telles que la Scille, le Capillaire , la Canne à sucre, le Lantana Camara ; etc., divisent les sécrétions et les rendent plus fluides ; c'est pourquoi on leur donne le nom de béchi- ques incisives. Les premières conviennent dans les toux violentes et périodiques provenant d’irritâtiôn; les autrés sont employées avec succès dans le dernier: + du catarrbe pulmonaire, et dans l'asthme: © g Cependant leur vertu béchique ne peut parvenir à Ja poitrine par le canal aérien; la conformation de lotte s'oppose à cette Led t8é , qui d'ailleurs Ourre causer une suffocation, puisque la glotte n’est destinée qu'à diriger l'air affluant et refluant introduit et sorti des lobes pulmonaires. La nature , riche en moyses € et illimitée dans ses ressources immenses, les transpo par la circulation du sang , immédiatement avec le Ru par le canal thorachique, la veine sous-clavière et l’ar- tère pulmonaire. ES CRETE 11° (140) AA AAA AAA AA AR AAA At A A AA A AAA AA AE AA AA A EVE MA LA re AREC OLÉIFÈRE. E (Béchique adoucissant..) Nos 29! AA SONT + Synonyme: Vulg.:Palmiste. à chou; Palmier à huile; Pal- |: miste franc; Palmiér des entourages ; Aouari des Caraïbes ; Arec d'Amérique ; Chou! palmiste. — Areva oleracea. Lin. "Famille des Palmiers. — Jussieu, Palmiers. — Areca foliis rrimis. Jacq. Amer. 278. Tab. 170.— Palma no- S. regalis jamaicensis et barbadensis. Raj. Hist. $ CIE Léa sg? ” CarÂCTÈRES GÉNÉRIQUES DES Parmiers. Monocotylé- Re . . es phanérogames. Étamines pérygines ou attachées au calice. Fleurs portées sûr un spadice entouré d’une _ spathe. Galice persistant , à six divisions profondes, dont :: trois extérieures, ordinairement plus courtes ; six éta- mines; un ovaire supérieur, à un ou trois styles; une baie ou un drupe ; une ou trois graines osseuses. Feuilles _ palmées ou pinnées. - + CaRACTÈRES PARTICU Folioles simples et à mou- Cigr } | vemens irréguliers ; fleurs renfermées dans une: spathe monophylle, et disposées en pores: fruits es monospermes. . Hisrorre nAturezLEe. Colonnes majestueuses dont les panaches mollement agités par le zéphire bruissent sour- dement, que w re aspect est ravissant pour le voyageur que les beautés de la nature savent émouvoir ! Les hauts Sapins, les Palmiers toujours verts Vont balançant leurs souples colonnades. (Mizevore: } Les Palmiers dont la feuille est le prix du vainqueur, < « Les Palmiers’, dit Bernardin de Suit Piérié , ma gré la maguificénice de leur port, paraissent du genré Graminées , parce que leur semence, ou première pousse, n'a qu’un cotylédon; que leurs feuilles sont renfermées les unes dans les autres, et n’éprouvent , en croissant , qu'un simple développement, d'où il résulte que la ti à sa naissance a le même diamètre à sa base que qu’elle à atteint toute sa hauteur. D'ailleurs elle est sans écorce, et ne contient point de véritable bois. Les tronés des Palmiers ne sont que des paquets de fibres sans cercles concentriques, et dont le centre est plus tendre que la circonférence. » L'organisation des Palmiers est en raison inverse dans les autres arbres qui cachent les dates de leur âge, tandis que les Palmiers les mettent en évidence par les zônes extér que forme la chute ( 142) de chaque feuille. Dans les arbres ordinaires les cercles intérieurs se ‘trouvent dans Ja partie la plus dure , et leur aubier est à leur circonférence. Bernardin de Saint- Pierre reconnaît dans la structure des Palmiers l’origine des ordres d'architecture. Le Palmiste franc on Arec d'Amérique, Æ#reca ole- racea, Lin., est un des plus grands ME du Nouveau- Monde, Sa tige droite’ et nue s'élève à Ta hauteur de quarante à cinquante pieds. Son bois, dit Lamarck, est brun grisâtre, compacte, plus dur que l’ébène; mais n'a qu'un pouce et demi d'épaisseur dans toute la cir- conférence del’arbre, dont l’intérieur est fibreux , spon- gieux et mollasse,: Le ch ce Palmiste a un goût délicat, analogue à celui € rtichaut, et se mange comme lui, À la poivrade, à la sance blanche, au jus, frit et sous forme de beignets ; on en fait des achars. Les Américains en sont si friands que pour se le procurer ils sacrifient l'arbre, On prépare :avec le tronc des _ tnyau%, des gouttières, des planches , et avec la moelle une espèce de sagou. Les tourneurs.font , avec la partie dure, de jolies tabatières qui sont. très-recherchées, On a trouvé en Europe, aux mines de Saint-Georges, un tron€ almiste pétrifié. Ayis aux géologues. utre la forme élégante de ce bel arbre pour la dé- Le coration , et indépendamment de son utilité pour les arts, la base de son couronnement qu’on appelle chou, sem ploie en médecine comme béchique adoucissant. Ona donné le nom de stipe à la tige ou tronc du Palmier. Les. formes stellées ou rayonnantes. des Palmes prises se k ligne droite de l'arbre, font une opposition très- - Agré avec la rondeur de sa tige. Les taches ou spathes.qui enveloppent le rudiment , an (437) servéht À cotivrif Les caséé à Nègreés, tandis ue lés graines > sont un mets ffiand pour les porcs qii én Sont promp- téméñt engraïssés. LE tronc de ces arbres form uhé c6- lonfiäde tiaturelle qui n’a pas besoin d'apprèts par x ré- sularité de son cylindre ; aussi le sdmmét et 1es râcines ën étänt coupés, Sérvent -ils de pôtedux Aux: galeries toutnantes qui énvironnent les maisôns des îles où Fon va respirer le frais. On se contente "st l'on’ véut, de les blanchir pour donner à la édldthdde! un teinté ‘hni- fornié. Les feuilles dé € Palmier sérvénr à FRS des nattes: Outre l'Areca oleracea qui exist dit abat ahdlé com- mercé | on trouvé aux éolomies lès Arècd éathém ; cri nita ÿ lutescens , manico , montänà et diahdra ; ils se cultivent comme les Dattiers mais on les Hultiphe plus facilement par la séparation de leurs œilletons. L'espèce appelée Æluïs avoira, est un Palmier hérissé (Palmier erocro des habitans) qui fournit. une huile employée daus les dyssenteries en embrocations eten clystèr La pulpe du fruit de l’Elaïs de Guinée donne une, huile : bonne à manger, connue dans le commerce sous le nom d'huile de palme: Le Palmiste chou, suivant Palisot de Beauyois ir une liqueus, fermentescible qu on pa. vin. de pa plus. Ir si ere Br à le. erver…. Les häbitans de.la Martinique recherchentet font al comme aliment; d'un gros ver. blanc qui se : trouve dans le tronc de ce Palmier , et que lon prépare.en le fixant sur une. brochette. de bois qu'on fait tourner devant le.feu. jusqu'à parfaite cuisson. Lorsqu'il commence. à cuire; on saupoudre cette larve-avec de la ÉRRT (:144 ) mêlée ayec une gertaine quantité de .sel de cuisine ré- “duit en poudre subtile ; cette poudre est destinée à à ab- sorber. et, à retenir les molécules adipeuses de l'animal ; quand. il est suffisamment cuit; on le sert après l'avoir arrosé ayec du jus d'orange et de ‘citron. Les Marti- niquais , qui en font. leur mets de prédilection , le préparent, encore en _le faisant cuire dans du vin avec des épices, un bouquet d’ herbes fines » quelques feuilles de bois-d’ inde, et du jus de citron, Pour btenir ces vers en quantité, on abat un Palmiste, on lui fait des en- tailles pour donner accès à certaines mouches qui pé- nètrent jusqu'à; la moelle dont elles se nourrissent et où _ elles déposent. leurs. œufs. ii produisent ces larves. Il faut visiter l'arbre ayant « maines, époque à fagiaile Finsecte a subi son entière métamorphose. Céiiornlsé PHYSIQUES: Ce Palmiér est un des plus Ë élevés de ceux qui croissent en Amérique ; sa tige, commé je viens de le dire, haute de quarante où cinquante pieds, est terminée à son sommet par un faisceau de feuil- les, à demi-ouvert. Ces feuilles sont longues d'environ dix pieds’, et s’embrassent les unes les autres à leur base , né gaîne dont les bords supérieurs semblent fran- Luissus de fibres lâches , qui se croisent en forme = os canevas. Elles sont garnies, dans presque toute la longueur de leur pétiole ;' de deux rangs-de’ folioles nombreuses ; étroites ! ; pointues, entières ; € munies d’une nervure dans leur milieu, LÉ ,90, #b 20H Ces folioles ressemblent À des lames : ‘d'épée ; et ont un Pied'et demi ou deux de longueur ; «elles ne: sont pas roïdes et Me à teriues comme dans le Co- “ (245 ) cotièr ; mais souples et se renversant de me manières. Un peu au-déssous du faisceau de feuilles qui, couronne ce Palmier, sortent quelques spathes longues; d'environ trois pieds , renflées dans Jeur,milieu commeun fuseau, lisses, verdâtres, et jaunissant lorsqu'elles mürissent ; elles donnent , en s’ouvrant , naissance à des panicules de fleurs, se détachant bientôt après et tombant sur la terre. Ces panicules sont blanchâtres, fort belles, et composées de beaucoup déramieaux déliés; chargés d’un grand nombre de petites fleurs. Les fruits sont des baies oblongues , obtuses, un peu courbées, d’un bleu pourpre, succuléntes , peu fibreuses; et de la grosseur d'une olive moyenne. Leur pulpe se détruit par la dessiccation , et il ne reste qu’une écorce ridée que recouvre une coque oblongue, légèrement pointue à sa base, mince, membra- neuse , fragile, et d’un brun blanchätre avec une teinte de rouge. L'amande est cartilagineuse, oblongue, fort dure , ayant une cavité au milieu d’une petite fente. rte ANALYSE CHIMIQUE. L'huile de Palmier contient , ainsi que l'huile d'olives, de l'hydrogène, du Le us et de + | l'oxigène. Elle forme des savons avec les a brins Mépicinares. Les Nègres vantent gratui- tement l'huile de vers palmistes contre leshémorroïdes ; on doit éviter cette erreur qui né peut amener à aucun résultat avantageux pour le malade. On emploie avec succès , aux colonies, l'huile de Palmes en embrocation Contre la goutte, l'arthrodynie et autres affections rhu- matismales, les coliques et l’ otite. "ares: des amandes (°146) est adoutissante et légèrement astringente. Huit cuille- rées d'huile de Palmes combinées avec Quatre onces d'eau de Pourpier sauvage purgent fortement et sans ‘tranchées. L'huile en émbrocation neutralise , dit-on, le venin des serpens. rss EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-CINQ- 1. Le Palmier est réduit au centième de sa grandeur. i 7 200 + 4 r = Et rar À À 4 A à ED " (147) CACAOYER CULTIVÉ. ( Béchiqie adoucissant.)” Synonrme. Vulg. Cacao-Cacaotier, Cacavi, gros Caraque. Theobroma Cacao, foliis integerrimis. Lin. , Polyadelphie Pentandrie ; Juss. Malvacées.—Cacao sativa.— Cacao foliis integerrimis; fructibus ovato-oblongis, acuminatis, glabris, decemstriatis. Poiret.— Cacao , Sloan. Jam. 134. Hist.2, P: 15, t. 160. — Cacao Clusii.— Arbor cacavifera ameri- cana. “Pluck. 40 , tab. 268, f. 3. — Amygdalis similis gua- timalensis. Bauh. Pin. 42. —Theobroma seu Cacao, fructu oblongo quinquañgulari, foliis rigidis. P. D. Arbor cacavi- fera. Jacqüin. En anglais : Chocolate-tree; Chocolate- | nuttree; Cacao-tree ; — en espagnol : Arbor del Cacao ; — Cacahuaquahuilt , Xuchicahuaquahuilt ;: Tlacacabua- pnhion. des Indiens et des Caraïbes. d Qu TRS] Caractères GÉNÉRIQUES DES Cacaovers. Arbres où ar- brisseaux à feuilles simples et ‘alternes , dont les fleur: sont hermaphrodités & complètes, à cinq pétales, ou dix étamines , et à ovaire supérieur, qui se en ur fruit à cinq loges ; les fleurs et les fruits vie par faisceaux sur le tronc et sur les branches. Caracrènes PArrrcuziers. Calice quinquéphylles ; me - pétales voütés, à deux cornes ; nectaire [] ( 148 ) régulier; étamines adhérentés au nectaire , chacune à cinq anthères ; feuilles entières. (Vivace.) ‘ Hisroine narurerze. Le Cacaoyer, cet arbre élégant * dont la végétation estsi curieuse, est originaire du Nou- veau - Monde ; il‘s’élève dans les vallées chaudes et . humides, et dans les endroits les plus sauvages , où le terrain n'est pas cultivé. C’est vers le milieu du dix- septième siècle que les F rançais en ont introduit la culture dans leurs colonies : son produit les dédommagea bientôt ‘des: frais dé cette innovation. On le trouve en Europe dans les serres où ilfleurit, mais ne porte pas de fruit: Le bois du Cacaoyer n’est propre à aucun usage, en revanche ses belles feuilles ‘procurent un engrais ex- cellent. L arille mucilagineuse, ét acide qui revêtle détritus de la € graine, apaise la soif. Ces graines possèdent des propriétés incontestables qui les font rechercher. On les fait sécher pour détruire leur faculté germinative. Les anciens Mexicains les employaient en guise de mon- naie. Les droguistes distinguent plusieurs espèces. de Cacaos: La plus recherchée. estelle: appelée Cacao-de Caraque de la province de Ni aragua ; elle mpssemble à une grosse fève de marais. La seconde: espèce , le Cacao berbiche, est plus courtes arrondie et très-onctueust; celle du Cacao de Surinam est plus allongée ; le Cacao des iles a KA pe épaisse, r amande plus petite et lus . Pour ôter an Cacao la saveur âcre de : son amande, on l'enterre pendant quarante jours , après lesquels. on Je es au commerce sous le nom de Cacao terré. ; Les, aturels ,: avant la connaissance de la fabrication E= chocolaz... $e contentaient, pour boisson ; d'une dé FAT : coction de Cacao torréfié qu ‘ils assaisénuäient avec le piment , qu'ils coloraiént avec le’ rocou:' ils versaient cette décoction ainsi aromatisée sur de la farine de maïs, pour obtenir de ce mélange le BR w'ils appelaient Moussa au Cacao. Maintenant on est parvenu’ à fairé une boisson délicieuse d’un brenvage autrefois mau- - séabond. Le moelleux Cacao s'émbaurie de PNRLÉEE (Dezike.) Le chimiste Cadet procédait ainsi à 14 fabrication du chocolat. On torréfie lé Cacao, dit-il, à la manière du Café, soit dans une poële de fer, soit dans un cylindre appelé communément brüloir : quand il est refroidi à moitié, on l’étend sur‘une table et l’on passe dessus un rouleau de bois pour détacher l’arille; on le vanne en- suite, on le crible et on l'émonde ; quand les amandes ‘sont parfaitement nettes, on les pile dans un mortier de fer bien chaufié avec de Ia braise ardente ; on les ré- - duit, par ce rioyen sen pâte grossière que l’on met à re- bre. On reprend cette p broyer avec un cylindre de liais taillée à cet effet Fe | “braise allumée, à demi-couverte de cendres. Dés « que la pâte a pris. un certain degré de finesse ,;:on la m avec la quantité: dé sucre nécessaire, dans une chaude ;eton la repasse ‘sur la pierre à a broyer ; pour dre le-mélange homogène. Enfin on la distribue chaude ;-dans--les -moules de-fer-blanc. Cadet enployait huit;livres de: Cacao caraque ; deux livres-de Cacao des iles, et dix livres de suere en: poudre. C'est nn dit LA | ( 150 ) ce savant, qu'on a donné le nom de Chocolat de santé à cette pâte simple qui est d’une digestion diflicile pour beaucoup d’estomaes. Les Américains ajoutent du gin- gembre , du piment et du gérofle ; mais sans recourir à des épices aussi excitantes , les chimistes du nouvel âge arvmatisent cette pâte avec un peu de vanille et de ean- nelle, ce qui rend le chocolat plus facile à digérer. On fait du chocolat à une, à deux, à trois, à quatre va- nilles , suivant les demandes et l’état de la santé. Par exemple pour vingt livres de chocolat simple, Cadet veut que l’on ajoute trois onces de vanille et deux onces de cannelle ; on met en poudre subtile ces deux subs- tances qu’on triture ensuite avec le sucre. Caracrëres Paysiques. Le beau tronc du Cacaoyer s'élève à la hauteur de trente à quarante pieds ; il est droit, d’un tissu poreux , ce qui rend son bois fort léger. L'arbre est très-touffu, rameux ; son écorce est àpre au toucher et d’une couleur te Les feuilles sont al- ternes, très-entières , acuminées, lisses, pourvues de nervures élégantes à longues de « lix pouces environ; larges de trois ou quatre; portées par des pétioles ren= flés à la base, qui est a bulées, du tronc et comiliiafsié des ARE En Elles sont eom- posées d’un calice à cinq folioles rougeàtres, et lan céolées; de cinq pétales rosés , dont la base est concave; tandis que le sommet est formé d’une lanière fort étroite; surmontée d’une less jaunes none étamines, de cinq (16e )- filets nus, interposés, formant à leur pa rtie inférieurs uni tube qui enveloppe le pistil. ‘ - Le fruit, qui ressemble à un melon, est long de six à huit pouces, garni de protubérances rangées symé- triquement par côtes très-distinctes; sa leur ; d’abord jaune, devient aurore en müûrissant. L’habile iconographe, Turpin a observé le premier que les parois du Cacao ont environ quatre lignes d'épaisseur , et que sa capacité , divisée par cinq cloisons membraneuses en cinq loges, présente, dans chacune d’elles, huit à dix graines ovoïdes, pointues du côté de leur attache , de la grosseur d'une aveline , fixées dans l’angle des loges , empilées les unes sur les autres et revêtues d’une arille complète, mem- braneuse et succulente. La tunique propre de la graine qui se trouve sous l'arille, contient un gros embryon composé d’une radicule droite, conique, jaune, et de deux lobes ou cotylédons inégaux, gauffrés et violets. Certaines personnes digèrent bien le chocolat sec, d’autres le digèrent mal lorsqu'il a bouilli dans l’eau, beau- coup d’autres en sont incommodées si elles le prennent avec du lait. On peut administrer le chocolat au vin dans le cas d’atonie. Le chocolat à la minute, c'est-à- dire celui qui se prépare en versant sur le chocolat râpé, la mesure d’eau bouillante nécessaire pour le dissoudre, ue doit supporter que deux bouillons a1 plus, encore faut-il avoir le soin de l’agiter sans cesse avee le mous- soir , et même de continuer cette agitation pendan L.qu 01 le verse, ce qui soulève les molécules de cette | te ali: mentaire , en interposant des bulles d'air atmosphérique , Précaution qui la rend facile à LS , et l'un des mail Fed era La civilisation a fait trouver ris rhinsbaur ( 152) : la confection des préparations du chocolat ; on en fait des tablettes, des pastilles, des conserves, des confi- tures, des bavaroises, des glaces et des crèmes ; le phar- macien lui-mème -V'associe aux médicamens qui‘ont trop d’amertume ou qui sont mauséabonds. C’est ainsi qu'il ærépare ‘un : chocolat + analeptique par l’addition du sagou ou du salep ; -anthelmintique , en le combinant avec des vermifuges ; fébrifuge, anti-phthisique, si.on lui associe le lichen d'Islande ;: et anti-syphilitique, lorsqu'il est préparé avec,son: beurre imprégné-des vertus des quatre bois sudorifiques: Heureux quand une main per- fiden’y ajoute-pas du muriate de mercure suroæidé !pro- cédé mystérieux inventé : pour- tromper l'œil; d’un père ou d’un époux. Le beurre de Cacao émousse la causticité des poisons irritans: DE vi On prescrit.souvent l’infusion des PASSER “ Cacao er pour calmer le: spémie de l’organe respiratoire crade al vessie. id jt es L L'huile ou beurre.de:Cacao:sé prépare-par expression “ou par: ébullition. :On . l'emploie.en médeciné plutôt extérieurement qu’intérieurement à cause de. sa-grande. disposition ‘à rancir: Le cérat … que l'on prépare avec - cette huile adoucissante et l’eau de.chaux est-très-recom- mandable : danses: brül a les excoriations ; -surtout celles accompagnées de douleur , comme dans les ulcé- rations des lèvres ; des mamellés et des parties génitales. fait avec le beurre de Cacao des suppositoires qui sou dagentsensiblement les personnes afiligées d'hémorroïdes, et applicables-dans les autres maladies du rectum et de l'utérus. Cette huile sert aussi. pour-les-lavemens. Le professeur Lamarck vante la propriété cosmétique du beurre de Cacao pour donner de la souplesse et de Ééx53.) © Ja fraîcheur à la peau; c’est par un procédé semblable que les anciens Grecs et les Romains parvenaient à se garantir de rhumatismes ; ils employaient à cet effet l'huile d'olive ou toute autre substance à nous inconnue. Planche confectionne, avec le beurre de Cacao, une pommade mercurielle très-estimée. é en faisait d'excellentes bougies et du savon en lui associant la. soude Le théobroma (nourriture des dieux) Cacao est encore rare dans nos collections; c'est donc avec un double plaisir que nous en avons remarqué plusieurs pieds dans les jardins de Fromont , au milieu d’autres végétaux que le propriétaire s'attache à réunir de toutes les parties du monde, plus encore dans l'intérêt de la douce science que pour ses nobles plaisirs ; car ses serres sont ouvertes _ à tous ceux qui cherchent d’utiles délassemens , au simple jardinier comme au savant botaniste. Axaivyse cmimique. J'ai perdu l’analyse du Cacaoyer - pendant les troubles d'Haïti, mais cette perte doit être incessamment réparée par M. Bonastre qui se propose de publier sous pen le résultat de ses expériences sur cette production utile. > Pnornrérés mépicinaLes. Quoique le Cacaoyer, étant Convenablement préparé, offre à la médecine un excel- lent analeptique , toujours est-il vrai de dire que ce n'est Point une panacéc. Ses plus ardens prosélytes déclarent Cependant avoir rendu, par son usage, la santé à des IMdividus épuisés par une fièvre hectique, et dont la Perte était assurée; dans d’autres cas, ils disent avoir Tour IV.— 67° Livraison. 12. | (254 ) rendu la faculté génératrice à des organes qui en étaient momentanément privés. Quoi qu’il en soit, le chocolat.est sans contredit le premier des stomachiques ; il produit même des miracles lorsqu'il est bien préparé. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-SIX- (La plante est réduite à moitié. } 4. Etamine. 2. Corolle entr'ouverte. 3. Etamines fécondant le pistil. 4. Graine couverte. 5. Graine découverte. ARACHIDE HYPOGÉE. (155) SÉSAME D'ORIENT. ( Béchique adoucissant. Sxnonrme. Vulg. Ooli-Gigiri, Gigeris-Sazeli, et Sésame- Jugeoline.—Sesamum orientale. Lin. , Didynamie Angios- permie.— Jussieu , famille des Bignones. —Sesamum foliis * ovato-oblongis , integtis, Lin. et Wild. Spec. Plant., vol.3, P- 558, n. 1.— Sesamum pedunculo inter duas glandülas. — Sesamum veterum.— Digitalis ‘orientalis. — Sesamuüm diela rubello flore, Tourn. Ins. R. Herb. 165. Burm. Thes. Zegl. 87. Tab. 38, f. 4.— En malabaroïs : Schit-Elu.… — En espagnol : Car-Elu. Caracrires GÉNÉRIQUES DES BIGNONES." Calice découpé en plusieurs parties: corolle irrégulière ; quatre éta- mines souvent didynames , quelquefois avec un ou trois filamens stériles ; un style ; un stigmate bilobé; capsule supère , à deux lôges, dont la cloison est parallèle aux valves; feuilles altefnes. Caractères panricuztens. Calice à cinq divisions pro- fondes ; corolle campaniforme , à limbe à cinq divisions dont une plus grande ; quatre étamines; un cinquième filet sans anthère ; un style; deux stigmates; capsule tétragone, à deux loges polyspèrmes ; feuilles ovales, . ues, entières. | Hisrome narurezte. Cette plante annuelle; originaire des Indes ; croît naturellement à Ceylan et au Malabar. On la cultive pour'ses propriétés dan plusieurs de nos (156 }) solunise , en Egypte et dans diverses contrées de l'Orient, comme plante économique. Le Sésame , appelé en-Égy pe Semsem, y est cultivé avec beaucoup de soin, ainsi que dans l'Orient et dans l'Italie. On retire de ses semences une huile que les Arabes nomment Siritch. Cette plante et son huile ont été de tout temps en grande réputation dans l'Orient. Les Babyloniens, ou anciens habitans de Bagdad , ne se servaient, au rapport d'Hérodote, que de l'huile qu'ils retiraient du Sésame. Pline en parle comme d'une huile bonne à manger et à brüler; et Dioscoride assure que les Egyptiens en faisaient un grand usage ;ilest, probable, dit Sonnini , que les peuples actuels des mêmes pays, fort ignorans dans la manipulation des huiles, puisque celle qu'ils retirent de l’olive est fort mauvaise et propre seulement à la fabrique du savon et à l'usage des manufactures, ne savent pas donner à l’huile de Sésame les qualités qu’elle pourrait avoir , et qu’elle pos- sédait vraisemblablement autrefois. ; Les Egyptiens donnent le nom de tabiné au mare de l'huile de Sésame , auquel ils ajoutent du miel et du jus de citron ; ce ragoût, continue Sonnini, ei fort en vogue, et ne mérite guère de l’être. Outre leurs propriétés économiques , le Sésame et ses préparations sont encore en usage chez les Egyptiens comme remèdes et comme cosmétiques. Les femmes pré- tendent que rien n’est plus propre à leur procurer cet embonpoint que toutes recherchent, à leur nettoyer la Peau et à lui donner de la fraîcheur et de l'éclat, à entretenir la beauté de leurs cheveux, enfin à augmenter la quantité de leur lait lorsqu'elles deviennent mères- La médecine égyptienne y trouve également des moy te _ réels ou supposés de guérison dans plusieurs maladies. (157) _ è On recommande cette plante surtout dans les ophtal- mies, quoiqu’elle n'y produise presque aucun effet, Dans les colonies françaises on fait de très-bons nougats et des gâteaux friands avec le sucre et la graine d'Ooli. On prépare avec la farine une espèce de moussa qui est _tstimé aphrodisiaque. ; Caracrères PHvsiques. Les tiges du Sésame sont droites , herbacées , presque cylindriques , pileuses , : hautes d'environ deux pieds et plus ; munies à leur partie inférieure de quelques rameaux courts, inégaux, un peu velus, obscurément quadrangulaires. Les feuilles, sont ovales, oblongues; les inférieures opposées, longuement Pétiolées , presque entières ou garnies de quelques dents fort distantes, en scie ; les supérieures, presque alternes, médiocrement pétiolées , beaucoup plus étroites, très- entières, vertes à leurs deux faces, mais plus pâles en dessous, garnies de quelques poils rares et courts, lé- sèrement ciliées à leurs bords, veinées, acuminées. à . leur sommet, a à Yrtoig Les fleurs sont solitaires , situées dans l'aisselle des feuilles, Soutenues par un pédoncule court, garni à sa : base de deux bractées linéaires, courtes , entre chacune | desquelles est située une glande jaunâtre et perforée. Le calice est légèrement cilié, divisé à son orifice en nq découpures lancéolées, aiguës ; la supérieure un peu plus courte. La corolle est rose ou blanche, assez semblable, par sa forme et par sa grandeur, à celle de la digitale purpurine. Son limbe est divisé en cinq lobes _obtus, inégaux , l'inférieur plus allongé.Les capsules sont Ongues, un peu comprimées, marquées de quatre sil- lons profonds, terminées par le style subulé, persistant ; Marquées de côtes transversales, s'ouvrant par leur som- a | - (158;) à met en deux valves, chaque valve composée de -deux } loges. ANaALxsE curmique. Toutes les parties du Sésame contiennent de la gomme qu’on‘extrait par l’eau froide, et beaucoup d'amidon soluble dans l’eau bouillante, et’ que la noix de galle précipite. Les graînes contiennent une huile inodore qui: a les mêmes principes constituans que l'huile d'olive, Propriétés méprernazes. Le Sésame fournit une émul- sion froide comme celle des cucurbitacées , parce qu'elle contient un mucilage insipide, et est moins digestive que les autres amandes. L'huile que produisent les graines, combinée avec l’eau de chaux, offre à l'humanité la res”. source d’an cérat précieux contre la brûlure, qu'on appelle cérat chaulé. Cette même huile remplace intérieurement l'huile d'amandes douces. Comme elle ne rancit jamais , elle sert à extraire l'arôme des fleurs odoriférantes dont on veut avoir le parfum. Les fleurs de cette plante s’em- ploïent dans les tisanes béchiques, adoucissantes, parce qu’elles fournissent beaucoup de mucilage. La plante en- tière sert à faire des fomentations dans la pleurésie et les inflammations des viseères. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-SEPT: "Res Fleur de grandeur naturelle. 2. Calice ouvert. - 3. Fruit siliculeux. 4. Le même coupé transversalement. * 5. Graine de grandeur naturelle. : 6.: Vue au microscope. 7- Vue: postérieurement. : À PL. 26P: D'ORIENT, ( 159) ARACHIDE HYPOGÉE. { Béchique adoucissant. ) Synonymie.Vulg. Pois terrestre ,Pistache de terre, Manobides des Brésiliens, Juchi au Pérou.— Arachis hypogæa. ‘Lin. Diadelphie Décandrie.—Jussien , famille des Légumineuses. _—Arachis foliis alternis , bijugis ; floribus axillaribus. Poiret. — Arachnida quadrifolia, villosa, flore luteo. Plum. Gen. 49.— Senna tetraphylla. S. abasi congener, hirsuta, maderaspatensis, folliculos sub terram condens. Pluch. Alm. 341. Tab. 60.f. 2.—Chamæbalanus japonica. Rumph. Amb, 5,p. 426, t. 156, f.2.— En anglais : Earthnut; en espagnol, Mani. — Quidna machnida des botanistes. — Cacalmate, Mordant de Launay. Caracrères Génériques pes Lécumineuses. Calice monophille, ordinairement campaniforme ; corolle po- lypétale , régulière ou irrégulière ; dix étamines dis- tinctes ou réunies en deux faisceaux ; un style; un stig- mate; une gousse ; feuilles alternes , souvent pinnées. Caracrènes »arricozrers pe L'Aracmwe. Calice à deux folioles inégales, la supérieure à quatre dents, Pi rieure entière; corolle renversée , à étendard vf 1 à carêne recourbée en dedans; filets connivens ; gousse Courte, cylindrique, obtuse, réticulée, mono ou op Perme, et gibbeuse. e ( 160 ) Hisroine naruneLze. Cette plante utile, originaire d'Afrique, a été transportée aux Antilles, au Brésil, à Su- rinam , au Pérou; elle est même acclimatée en Europe ; d’après les conseïls de feu Sonnini qui en a écrit l’his- toire. On la cultive avec succès dans les environs de Bordeaux, où elle s’accommode de toute espèce de terrain. * Quelques personnes cherchent à substituer l’Arachide torréfiée au café, mais en vain quant aux agrémens et au parfum de cette boisson exquise. Encore doit-on prévenir que malgré sa torréfaction elle contient trop ‘de parties huileuses pour pouvoir être réduite en poudre dans un moulin, et qu'il faut la piler dans un mortier. Sa réputation est mieux méritée dans la préparation du chocolat où l’on mêle un tiers de pistaches aux deux autres parties de cacao. Ces amandes ont cela d'avan- tageux, qu’étant beaucoup moins amères que celles du cacao, elles exigent une bien moindre quantité de sucre pour faire le chocolat ; on évalue la différence à un quart: L’Arachide produit en huile moitié et plus du poids de _ses fruits soumis à la pression. Elle vaut l'huile d'olives; ne rancit jamais quand elle est préparée avec des amandes récemment terrées , et s'améliore ou se dépure en vieillis- sant. Elle est préférable à toute autre pour les lampes et poür la peinture; cette huile donne une flamme bril- lante, claire, et qui ne répand aucune odeur. Les porcs sont friands du marc; les volailles en sont engraïissées- Je trouve dans le Traité de lArachide par Sonnini ; qui m'en a gratifié , l’énumération des propriétés de cétie . plante utile, etque l'expérience m'a confirmées. « Toute la plante de l’'Arachide, dit cet élégant auteur, est très- - mucilagineuse ; aussi sa fane ou ses feuilles sont-elles une excellente nourriture pour les bestiaux. » r ( 167 ) | La saveur de ces pistaches n’est pas aussi agréable que celle des amandes, des noisettes et des vraies pistaches auxquelles on les a comparées. Il faut même quelque habitude pour les trouver bonnes > Parce qu'un peu d'âcreté, une sorte de goût sauvage qui approche de celui du pois-chiche encore vert, se mêle au goût d’a- mande ; mais la cuisson leur fait perdre ce qu’elles ont d’âcre , et c’est alors seulement qu’elles approchent des vraies pistaches. Fraîches, on les mange avec plus de plai- sirque quand elles sont vieilles. Les Nègres en sont friands ‘et les mangent de plusieurs manières. Lorsque ces fruits ontsubi une légèretorréfaction, on enfaitdes dragées , des nougats , des pralines, des masse-pains ; on les mêle aux ragoûts, on en farcit les volailles. Les Colons en obtien-. nent des émulsions utiles et aussi agréables que celles dela noix d'acajou. M. Frémon- annonce avec raison dans son Mémoire sur l’Arachide, avec la découverte de sa véritable fructification , que les racines de l’Arachide Peuvent suppléer à. celle de la réglisse , dont elles ont en eflet les propriétés humectantes et béchiques. La nourriture des pistaches échauffe beaucoup, ce qui les fait regarder par les Nègres comme aphrodisiaques; on doit en manger peu à la fois, quoique je n’aie point en- ‘re entendu de malades se plaindre que leur usage ait Causé des vertiges ou des céphalalgies. L'huile d'Arachide obtenue à froid est plus estimée , mais elle vienten moins srande quantité que si l’on fait chauffer les jumelles. Le boisseau d’Arachide donne quatre pintes d'huile qui Peut remplacer , aux colonies, celle d’olives. Caractères pnxsiques. L'Arachide , selon Poiteau, nest pas réellement monoïque , comme les botanistes l'ont dit généralement, c’est-à-dire que le même individu Toxe IV. — 67° Livraison. 13 ( 162 }) ne réunit pas des.fleurs de sexe différent. Le calice est formé par un tube long et grêle, qui se dilate à son sommet, C’est au fond de ce tube, qu’on a regardé comme un pédicelle, que se trouve l'ovaire. Cet ovaire est porté sur un siipe ou pédicelle qui s’allonge considérablement après la floraison. M. le docteur Michel Ténore, directeur du Jardin botanique de Naples, range au contraire l'Arachide dans la classe Polygamie-Dioécie de Linné. Quoi qu'il en soit, Je confirmerai la description exacte et métho- dique de Sonnini. « L’Arachide , dit-il, a une racine fu- siforme ou pivotante qui s'enfonce à plusieurs pouces en terre , et qui est très-barbue. Ses tiges s'élèvent à vingt ou trente pouces ; elles sont arrondies dans la moitié in- férieure, et carrées dans celle supérieure ; elles sont noueuses à l'insertion de chaque stipule, leur couleur est celle de la rouille foncée depuis la base jusque vers le milieu de la hauteur, et d’un vert tendre , et lé- gèrement velue sur le reste. Les feuilles sont alternes, ailées avec impaires , disposées dans la partie supérieure , sur un pétiole commun. Ces folioles sont ovato-cunéi- formes, garnies de nervures et de duvet en dessous, mais lisses et d’un vert tendre en dessus. Elles se rap prochent le soir du pétiole commun. Ce pétiole, long de deux pouces environ , est cannelé ; il se joint, par un nœud , à la tige dont il a la couleur , tandis que les pe- üts pétioles qui soutiennent les folioles ont une teinte d’un brun violet foncé. Les fleurs naissent par bouquets de trois à six aux aisselles des feuiiles, et sont soutenues par de longs pédoncules. Celles qui ne sont pas dans les aisselles des feuilles supérieures, sont toutes mâles ; cellesdes feuilles inférieures sontlesunes mâles ,Jesautres ( 163 ) hermaphrodites. Le calice est bilabié; la lèvre supérieure tridentée, et l’'inférieure entière, concave et aiguë. La corolle papillonacée est renversée, de couleur jaune, l'étendard est presque rond et sans bords , les ailes sont ovales, plus courtes que l’étendard. La carène est de la longueur des ailes, les étamines ne sont pas toujours au nombre de dix; souvent on n’en trouve que huit : leurs filamens, réunis en un seul faisceau, sont l’un court , ei l’autre long alternativement , munis d’anthères tantôt ovales et tantôt globuleuses. Le pédoncule est Ouvert et accompagné par le pistil, dont le germe se confond avec l’intérieur de la base du petit pédoncule même inséré dans l’aisselle de la tige; le style par- court toute la longueur du pédoncule et le faisceau des étamines , et il se montre avec un simple stigmate près des anthères. L'ovaire manque dans les fleurs mâles, et il n'y a qu'un pistil. Après la fécondation , les fleurs périssent et disparaissent avec les pédoncules ; les fleurs hermaphrodites périssent également , mais de la base de leur pédoncule qui correspond à l'ovaire, on voit poindre une petite corne qui presque aussitôt se re- Courbe vers la terre , et parvient à y toucher quelle qu’en soit la distance ; elle s’y enfonce de quelques hgnes, et alors commence à se gonfler et à pénétrer plus avant. Au bout de quelques jours elle forme une gousse pres- que cylindrique de substance coriacée dont l'enveloppe es1 à réseau , et contient deux ou trois semences ovoides. L'Arachide est donc une plante hypocarpogée, c'est-à- dire qui a la propriété d'introduire ses fruits en terre; mais ce qui distingue l'Arachide des plantes de cette es- Pèce, c'est qu'avant d'introduire ses fruits en terre; il n'y à aucun signe de fructification apparente. » ( 164 ) * AnazysE cHimique. L'Arachide contient un principe buïleux, mêlé à une fécule que nous imitons dans les préparations culinaires, puisqu'on y joint souvent des corps gras aux farineux. ProPriérés MÉpicinares. L’émulsion est utile dans l'étisie et la pleurésie, et par sa vertu humectante, en relâchant les fibres, elle soulage dans les coliques inflammatoires, dans l’entérite, la dysurie et dans les : tranchées des enfans. Des compresses d'huile d’Arachide chaude, appliquées dans les luxations, empèchent les progrès du mal; quelques jours après on ajoute du tafa ou une eau spiritueuse. - EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-HUIT:. 4. Calice. 3. Corolle: 3. Fruit coupé verticalement afin de faire voir les deux graines qu'il renferme. * 4: Ovaire dont le stipe s’allonge vers la terre par la maturité du fruit. = 2. 26, KETMIE GOMBO. KETMIE GOMBO. | (Béchique adoucissante.) Synonyme. Vulg. Gumbo; Quingambo; Gombaut, Lalo. — Hibiscus esculentus. Lin., Monadelphie Polyandnie. — Juss. famille des Malvacées. — Hibiscus caule herbaceo crasso, foliis palmatis serratis; fructu conico; valvis latera- Libus, revolutis, Lam.=Ketmia brasiliensis, folio fieüs, fructu pyramidato, snlcato. Tourn., 100. —Alcea maxima , malvæ roseæ folio, fructu decagono, recto, crassiore, breviore;escu- lento, Sloan, , Jam. Hist., 1, p.223, t. 433, f, 3.—Brown, Jam., p. 285. — Jacq., Obs. 2, p. 11. — Cay., Diss. 3, n° 250, t. 61, fig. 2. — Ketmia foliis ficès, flore ; sulfureo, fructu sulcato. Plum. ,t. 1v, pag. 26. — La seconde espèce est le Ketmia indica, vitis folio, fructu corniculato, longis- simo. Tourn., 100. — Sloan., Hist. 1, p. 222,t. 133, f. 2. — Cav.; t. 61, f.2, litt. x. — La troisième espèce, Altea frutescens chamædryos folio, majori, Hore luteo, siliquä bicapsulari longä et eylindraceä. Poup.-Desp. : Evene LA Canacrènrs cénÉRIQUES DES Marvacées. Calice d’ une seule pièce, simple ou sur deux rangs , l'intérieur à à cinq divisions ; corolle pentapétale où mongpétal ; étamines monadelphes ; ; un style sur chaque capsule ; plusieurs stigmates ; graines renfermées dans une ou plusieurs Tout IV.— 68° Livraison. 14 ù Ta ets ARE que ét de Et El ño- brio ont été tentés de ne faire qu'une espèce des “deux. Cependant le port n’est pas lé même, et la fleur du Gombo est d’un jaune pâle soufré et terne, commé je ‘viens de le dire, tandis que celle de l'Ambrette est d'un “june or éclatant et luisant, et que ses semences ont - l'odeur du musc. La üige, du Gombo est épaisse, velue vers: : son ‘$om- “miét, et haute de’ deux 0 où trois pieds ; ses feuilles sont “pétiolées, ün peu en cœur à leur base, palmées, à x @nq Jobes élirgis, dentées dans Rue -contour, vertes des deux côtés, velues dans leur i; jeunesse , mais présqne tout-àr D: piges dans leur parfait développement : ‘elles ont asp pect de cellés de PAlcée à à feuilles de figuier. Les pé- rer KA axifaires unis où multiflorés , droits, plus courts qué ] p pétiolés } ilst'ont pas un pouce ‘de lon « LITE Mi tre sueur. Les" PE “hot cimpanulées , ouvertes ; d'une | . (:169,) couleur, de souiffe très-pàle avec-le fond pourpré. Leur, calice*extérieur est de neuf à dix folioles linéaires, subu-. lées, velues, très-caduques ; le fruit _esL: une, capsule. \ conique pyramidale , tronquée.à sa base, un/peu corni- ; culée ou courbée à son sommet, longue de deux pouces: et demi, à dix sillons, cinq loges ;(1cinq valves, mais, SAAS EX remarquable en ce que les deux bords latéraux;de cha: que, valve se roulent en dehors au moment, de leur des. siccation, et font paraître l'extérieur de la capsule à(dix. feuillets repliés ou roulés; souvent ilv a six loges, et - par conséquent six valves, et douze feuillets repliés. Chaque logé cotitient une ‘rangée de semences globu- leuses, grisàtres ou brunes selon Ja variété. Axaiyse chimique. Les fruits du Gombo contieÿhent un principe mucilagineux très-abondant. æ … Prorniérés mépicinazes. Le fruit du Gombo comme ali- ment est précieux pour les convalescens , auxquels on recommande Ja diète végétale , ainsi qu'aux poitrinaires ; ‘Par son principe mucilagineux il convrent aux personnes affligées de maladies de la peau. Cette Ketmie est très-usi- tée médicalement pour remplacer la guimauve et la grande Consoude dans les cas de dyssenterie et dans les fièvres lentes. Je n'ai point trouvé , dit Poupée-Despories, de | remède plus eflicace ni plus nourrissant, pour rétablir les forces épuisées , que les fruits de cette plante coupés Par tranches et préparés à la sauce de petits pois avec Îa laitue , la chicorée blanche , un jaune d'œuf et un peu de cannelle. On en fait bouillir dans du lait pour en - (190) L faire usage soir et matin Poùpée-Desportesdonnéencoréli composition d’un sirop pectoral qui m'a réussi plusieurs fois, étque voici : prenez capillaire du Canada; langue de bœuf, de éhaque üne poignée ; fleurs de franchipañier; de bois immortel , de Giraumont, de Gombo;, de jasmin odoränt de Saint-Domingue et d'oranger sauvagé, de _ chacun déimi-poignée : faites un sirop selon Part, Les feuilles entrent dans les lavémens ét les cataplasmés émolliens. He É EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-NEUF: La plante r à moitié. - 4. Fruit coupé. CPU Ii GOUT) «1 2. Graine, 4 + 6 . . Lu KETMIE FLEUR (CHANGRANTE: KETMIE, A. FLEURS, CHANGEANTES. (Béchique adoucissante.) SECTE ; Synonyme, Rose changeante de Cayenne. — Hibiscus muta- . bilis. Lin., Monadelphie Polyandrie. — Juss., famille des Malvacées. — Hibiscus caule arboreo ; foliis cordatis > den- otalis , quinquangularius , floribus corymbosis. Poiret. — Ketmia sinensis, fructu subrotundo, flore simplici et pleno, Tourn. > 400. — Althæa arborea, rosa sinensis. Moris., Hist, 2, p. 530, sec. 5,1. 48, f. 2.— Malva roseà, arborea, indica. Park., Theatr. ; 300. — Flos dhorarius, Rumpb. Amb., 4, p.273t. 9 — Hina. — Paretti. Rheed. PTS en 41 Caractères GÉNÉRIQUES DES. Mazvacées: Calice d’une seule pièce , sitnple ou sur deux rangs, l'intérieur à cinq divisions; corolle pentapétale; étamines monadelphes ; un style sur chaque capsule ; plusieurs stigmates; graines renfermées dans. une on plusieurs capsules supères. l'euilles ahernes ; accompagnées de stipules.… Caracrènes Panyicuziens es Kerwues. Calice double, l'extérieur découpé en un grand nombre de folioles (1792 ) linéaires, l'intérieur à cinq divisions ; étamines indéfi- n'es, réunies en un tube adhérent à la corolle; capsule à cing valves, à cinq loges ordinairement polyspermes. Feuilles cordiformes, à cinq angles, dentées en scie ; tige inerme , bgnéuse ou frutescente. (5 Viv.) L: Histoire NarurezzE. Ce curieux arbrisseau, récla- Mant la serre chaude, a été apporté en Angleterre en 1690 par M. Pentinck. Il orne souvent les papiers peints venus de la Chine. Sa seconde écorce sert, à, faire. des cordages que les habitans.de Cayenneet des Antilles em- ploient à divers, usages. Cette. planteivient de semences et. de boutures;. elle exige beaucoup-de-chaleur et une | terre substantielle. Une ‘aimable dame qui -eultive les | Scrences avec succès et sans pédantisme, ét qui a‘ toutes les grâces de son sexe Sans ën avoir la cotuetterié , en n\enténdant raconter l’histoire de #Ketmié inconstante, dont la fleur est blanche 1ë matin } rose à midi et sou- vent pourpre le soir, au moment de perdre li vie, ‘dé- tournant les traits qu’un plaisant voulait décocher contre l'inconstance des femmes, et pour sauver l'honneur de son sexe la nomma Caméléone ; nom que je Jai ai’eon- _ servé comme ‘un hommage ique-je me plais à rendre à l’amabilité ; aux talens utilés et d'agrément que possède à un-degré supérieur:madame li comtesse de S:D:2° La Caméléone esteultivée dans les serres d'Europe, où elle se distingue-en! septembre par sés béllés fléurs; qui, quoique solitaires et axillaires , forment une espèce d'om- belle au haut des tiges. Cette plante est originaire des Indes-Ofientales. Le mot grec’ Hibiscos indique une EE PU AT | £ É L À res FI RSS MASSE “670 . EF ro ro)! “SL € arborescente ; Ketmic'est'son nom arabe. On re- (173) grette que d'aussi belles fleurs soient d’une aussi courte durée; puisque les unes, comme la Caméléone , restent à peine quelques heures dans tout leur éclat, et qu'il n'en est pas qui durent vingt-quatre heures sans être flétries: ‘ Le Cinacrères PHYSIQUES. Cette intéressante Ketmie s'élève à plus de six pieds de hauteur, sous la forme d’un petit arbre ; sur:un tronc droit, uni; épais de plus d'unpouce ; à écorée grisâtre et branchu à son sommet. Sés ‘rameaux sont cylindriques, divisés, feuillés supé- rieurément, montans ou demi-ouverts ; ét légèrement Cotonneux à leur sommet: Les feuilles’ sont pétiolées, cordiformes ; présque palmées., à cinq angles pointus ; dont'lés trois antérieurs sont les plus grands; dentés; inégalement dans leur contour; vertes en dessus avec-des: nervures cotonneuses, pâles ou blanchätres en dessous, avec un duvet tomenteux fort court: Leurs pétioles sont Cotonnéux ainsi que les stipules qui sont linéaires-poin- lues et ee Les pédoncules sont uniflores; tomen- ieux, axillaires, un peu plus longs que les pétioles, et dis- posés an sommet des rameaux en corymbe terminal ; les fleurs sont assez grindes, d’un aspect agréable,quelquefois doubles et remarquables par les prompts,changemens. que surviennent-dans leur: couleur.; Dès qu'elles s'épa-. nouissent} ellés sont, d'ii blanc vendâtre puis-aussitôt koteseentés , -où d’un :blane de -neige; elles p l se vers midi.et-sous l'influence. du soleil une.teinte, de, cou- leur. rose ; enfin ælles deviennent pourpres le,soir ou la nüit:en. se flétrissant, Lenr durée-dans. leur. patrie, n'est que d'un jour , tandis que dans les serres d'Europg elles (174) se parent de tout leur éclat pendant cinq à huit jours. Les calices de ces fleurs sont cotonneux.; l'extérieur:est formé: de’sept à neuf folioles linéaires-pointues ; l'extérieur, un peu plus grand, est semi-quinquéfide , à découpures, pointues, striées en dehors. Le fruit est ovale, arrondi; _ velouté, et un peu plus court que le calice qui l’envi- ronne. . Anaëxse cnrmique. Les diverses nuances que prend Ja fleur de cette Ketmie, lorsqu'elle est. exposée au soleil . brûlant du Tropique, peuvent provenir de l’altération de la matière. colorante de ses pétales ;. cette altération a lieu. si facilement dans la famille des. Malvacées.; que les chimistes en ont tiré un parti avantageux en. l'émr ployanit comme réactif pour reconnaître la présénee; _ dans un liquide, de la PRainAse dose. d'asaloié ou: ch AT cidité. ’ La fleur de la Ketmie faune Ji oi mème. que ses congénères ; un: extrait mucilagineux. , -Jorsqu'elle. est traitée par l'eau. ; »t badpheres MÉDICINALES. Quoique “ Li ét con tienne beauconp moins de mucilage que le Gombo ; recherche cette plante qu’on emploie avec avantage ps toutes les phlegmasies. On'la fait entrer dans les tisanes béchiques adoucissantes. Les praticiens des colonies font | beaucoup usage du cataplasme émollient.et résolutif que voici : prenez deux ou trois poignées des feuilles. de char _cune dés’plantes suivantes, Ketmie à fleurs changeantes absinthe sauvage, bois puant, verveine bleue, mor morelle.ct (235) herbe à charpen tier de Saint-Domingue; faites cuire dans’ suflisante quantité d'eau, passez au travers d’un tamis, et faites-en un catapl . On peut y ajouter, dit Pou- pée-Desportes , les uille de calebasse musquée, de tabac vert ei des sauges du ; pays. On prépare aussi un lavement nn avec les feuilles de la Caméléone, unies à celles d’épinards dés colônies et de patates, qu'on applique toujours avec succès dans les inflammations du bas-ventre. Moÿé ÿaniinrétiarions La dose des fleurs. est:-d'ün grôs pat Kvre A et telle des Le où FE vüe bn cnces. |: 1} EkbLié row bè 2 :diéncÿé DEUX CENY Lo ANTE DE. À La plante est réduite à moitié de sa grandeur 12 te . 1 re À 60595 »J À HJOU Cdo eA 'ÊHELS f D oypé pu ps Xe és À 1 ; ( 5 £ Fe ai J 10 SOI EI 13 « e à F à” . CZ «+ FE % à lIOUC ET 0 a " fs 3 4457 115 $ re - LÉ OT INT if NME! (1 DUT) per rca n f h f É rtf Ji A1 LE DT PP RER ; à RE ES rerra it LIT ETTTO F9: PHAISIEETS L'IIENNE dé | i fe iGHi COTTON F ; “érès É à > DE HP ASTSE ist 8 # * d } ï À { [+ 4 ce 03 EI 1 LA LE ÉTAT 9 - (Béchique jadoucissante:): Synonyme. Vulg. Cousses. — Urena lobata. Lin., Monà- delphie Polyandrie. — Juss., famille des Malvacées. — Urena: foliis subroôtund6-cordatis,. angulatis, subis, tri- glandulosis. Wild. Spec. Plant.; vol. 3, pag. 800, n°1. —. Urena foliis triglandulosis, cordatis, angulatis, serratis, -latitudine longitudinem superante. Cavan., Diss. Bot. Pars. 6, pag. 336, tab. 185, fig. 1.—Urena sinica, Xanthii facie- Di. Hort. Elth. ;-p. 340, tab.,319 , fig. FRE rifolio, _affinis Indiæ orientalis, Xanthii facie. Breyn. Centur., p- _ 82, tab. 35. —Lappago amboinica. -Rumpbh. Hort. Amboin. , vol. 6, pag. 59, tab. 25, fig. 2. — Burm., Flor. Ind., pag- 149. . # CanacrÈRes GÉNËRIQUES. Plantes dicotylédones ; à fleurs complètes , polypétalées , régulières , de la famille des Malvacées, ayant du rapport avec les Pavonia; herbes ou sous-arbrisseaux exotiques, à feuilles simples, lobées , munies, sous leur principale nervure, d'une glande poreuse; fleurs axillaires et terminales; calice double ; l'extérieur d'une seule pièce, à cinq divisions ; frntérieër à cinq folioles ; cinq pétales connivens ct ré” trécis à leur base ; des étamines monadelphes ; une Cap” sule armée de pointes, à Si loges Si fermées €! rs déesse I FT, 271. TA e 7 codore Denvurtits Pas. Poree Je. . URÈNE LOBFÉE. : : (-197 ) ; . Caracrères PARTICULIERS. Feuilles anguleuses ; glandes poreuses sous les trois côtes intermédiaires des feuilles. Hisrorre narurerie. Cette plante, spontanée au Bré- sil, en Chineet à l'Ile-de-France, se!rencontre main- tenant aux Antilles où ses: qualités médicinales la font rechercher. Son aspect est gracieux et: élégant. Elle exige la culture des Malvacées: On la rencontre aussi en Amérique dans les lieux incultes, le long des chemins, et au milieu des décombres. Cäräcriees raysrques. Les tiges de l’'Urène lobée!sont droites, hautes de quatre pieds ét plus; rameuses ; les rameaux altérnes , étalés , légèrement tomenteux; garnis de feuilles pétiolées , alternes ; anguleuses, échancrées en cœur à leur base, dentées en scie à leurs bords, assez grandes , plus larges que longues ; divisées à leur contour en plusieurs lobes très-courts ; aiguës à leur som- met, un peu rudes an toucher, traversées par cinq ou sept nervures, avec des véhicules en réseau ; troïs petites glandes situées vers la base des principales nervures ; les pétioles accompagnés de stipules courtes ; linéaires , caduques. ” HENTS ‘"Ecés fleurs sont situées dans l'aisselle des feuilles, or- dinairement solitaires, soutenues par ‘des pédoncules Courts. Leurcalice extérieur. est strié ,. profondément divisé en cinq découpures étroites ; linéaires ,: aignés ; l'intérieur plus court, composé de cinq folioles glandu- leuses à leur base ;'la corolle couleur de rose, une fois Plus grande que le calice, formée de cinq pétales en- 3 (78) tiers; le style simple : les stigmates varient de cinq à dix divisions. Ce \ Anazvse ;anrmique. | L'Urène .est .inodore , et, d’une ‘saveur fade :ct:herbacée; élle fournit un principe muci- ‘agimeux par! la:mastication.. On en: retire encore un mucilage visqueux, doux et: nutritif : les fleurs, et les ‘feuilles en fournissent/plus que les racines. Propriétés MéDicinazes. L’Urène lobée jouit à un haut degré des propriétés de toutes les Malvacées. Elle realme! la douleur, des parties enflammées , détruit leur :tension, apaise, la chaleur «et l'irritation, si on l'applique ‘en cataplasme. Elle réunit, comme on le voit, toutes ! les propriétés émollientes , adoucissantes , rafraichissantes “et-lübréfiantes. On emploie cette plante lorsqu'il s'a- git: de diminuer, l'exaltation. des systèmes ; l'infusion --de ses fleurs, édulcorée. convenablement, ou le sirop que «“J'onifaitavec elles, offre une boisson fort utile dans. les “différentes : maladies aiguës et inflammatoires. On Ja re- -commande en-boisson et en gargarisme. contre les an- -gimes; les aphihes, ouexcoriations des gencives ; dans les gastrites, dans les empoisonnemens parides substances àcres ou corrosives; dans les flux de ventre, la dyssen” ‘terie, et au début du eatharre pulmonaire. Elle remplit ‘’païfaitement l'indication dans l'hémoptysie ;,en.lotion 0 ‘Vemploie dans les exanthèmes: aiguës ;iles maladies érup tives, les érysipèles; dans les phlegmasies.des membranes . Pârenchymateuses; la péripneumonie:; la. pleurésie ; Phé- “patite. Elle procure un grand soulagement dans la né Lu fflammatoire:on calculeuse : ; dans les deux Pré” ba ee EVENE : ‘Ca ) # mières périodes du catharre vésical, dans la blennorrha- gie,-et-auires maladies des voies urinaires. L'abus de son usage cependant affaiblirait l'estomac, et altérerait les fonctions digestives, c’est pourquoi on l’édulcore et on l’aromatise légèrement. À défaut d'herbe à Balais (Scoparia dulcis, planche 106, vol. 4) qui est cepen- dant ‘connue aux Antilles, les Noirs emploient une poi- gnée d'Urena lobata. Les colons l’appellent Cousses. On peut également la remplacer par le Sida americana , qu'on appelle vuülgairèment Herbe de Douze-Heures, parce que ses pétales ne commencent à s'épanouir que vers midi, et se referment deux ou trois heures après. Mone p'anminisrrarron. Les feuillés et_les fleurs de cette Malvacée se prescrivent à. la dose d’une. once en infusion pour deux livres d’eau environ. Le sirop qu'on obtient avec.ses fleurs se. donne, par,cuillerée. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-ONZE. La plante est réduite au tiers de sa grandeur. CORNARET ANGULEUX. (Béchique adoucissante.) Synonyme. Vulg. Griffe de chat, Bicorne. — Martynia an- gulosa. Lin., Didynamie Angiospermie. — Juss., famille des Bignones. — Martyniæ calice simplici péntaphyllo, foliis oppositis, cordatis, angulatis villoso-viscosis. Lamarck. — Mariynia annua villosa et viscosa, folio subrotundo, flore magno, rubro. a Caut. 42,t. 42. Ehret. — Pict., 4, = 1. 4 tune GÉNÉRIQUES. Plantes à fleurs monopéta- lées, de la division des Personnées, qui a du rapport avec ss Bignones. Herbes vivaces et annuelles , à feuilles simples, opposées ou alternes , dont les fleurs son! grandes, belles, disposées en grappes terminales, 0% qui naissent des dichotomies de la tige. Calice quinqué- fide, corolle à quatre ou cinq lobes obtus ; inégaux et à be renflé; quatre étamines, dont deux plus courtes: 4 : - Porre end. CORNARET ANBULEUX. LE (67 ) avec le rudiment d’une cinquième ; un style ;:e1psule li gneuse , à une loge à la base; à cinq au sommnet.,!po- lysperme, terminée par deux longues por en ero- chet. \ CanACTÈRES PARTICULIERS. Calice quirquéfide ; co- rolle à lèvres ouvertes ; capsule ligneuse , à écorce, à bec crochu , à trois loges, à deux ne. Hisrome warurezue. Le Cornaret anguleux est origi- nairé de l'Amérique méridionale, et il vient en abondance à la P'era-Cruz ; où ses belles fleurs le font distinguer dés plantes qui croïissent autour de lui. Le nom du genre Martÿniu a été donné par Houston en faveur d'un'hota- aiste anglais nommé Martyn: On le éuliivé dans les serres d'Europe. Les organes sexuels de cette plante offrent quelque chose de fort curieux. Le stigmate, dit Mordant- Delaunay , est composé de deux lames écartées. Si l'on ramasse avec une aille, sur les étamines ou dans Finté- rieur de la corolle, quelques parcellés 4 e là poussière fécondante et qu’ on les introduise dans lé’ milieu de cette espèce de bouche, aussitôt les lames se rapprochent, ser €t la bouche se ferme , comme si l’on eût satisfait son appétit. On.la sème en be terre, pe un RE me rt sur couche. "ui TE svuerris: : Caracrènes Pavsiques.. La tige. de «e Martynia est Tous IV. — 68° Livraison. 15 ; f 4 | ( 182 ) cylindrique ; fistuleuse, rameuse, velue, et haute d'un pied et demi. Elle est garnie de feuilles opposées, pétio- _ lées, en cœur, anguleuses , surtout les supérieures qui sont pointues à leur sommet. Ces feuilles sont verdätres, molles et chargées de poils très-visqueux, ‘ainsi que les autres parties de la plante. Ses fleurs naissent dans les dichotomies de la tige, en grappe courte; elles sont munies de bräctées ovoïdes, concaves, nombreuses et légèrement teintes de violet en dehors. Ces fleurs sont campanulées, penchées ou pendantes, blanches avec de larges taches d’un beau pourpre ou d'un violet cramoisi en leu limbe. Il leur succède des capsules courtes, enfléés, longues d’un pouce seulement, d’abord recouvertes d’un brou , puis devenant ligneuses, très-dures et sillonnées de crevasses, terminées-par une pointe fort courte , re- courbée en crochet; elles ne renferment qu'un petit nombre de semences ovales, aplaties et àpres au tou- cher. (Encycl. — Annuelle.): : Anaivse cuimique. Toutes les parties de la plante donnent un abondant mucilage , soluble dans l'eau €t fournissant un copieux précipitési l’on y verse de l'alcool. PE: . Prorniérés mÉnrcinäres. Le Cérnäret possède toutes les vertus de la Guimauve d'Europe ; c’est pourquoi on peut le regarder comme émollient, adoucissant , relâ- chant, rafraichissant, ete. Son action calme l’irritation des organes enflammés et diminue l’exaltation des sys - ? . : (1183 ) £ tèmes. Sa décoction convient dans toutes les hémorrha- gies actives et dans les phlegmasies aiguës, dans les em- poisonnemens par les corrosifs. Les malades , allectés d'angines , de catharres pulmonaires , de péripneu- monies, de maladies des voies urmaires, d'inflam- mations des membranes séreuses ou autres, de strangurie * par usage à l’intérieur de cantharides, ou par la présence _ d’un caleul, se trouvent très-bien de l'emploi de cette plante mucilagineuse. à On administre la décoction de toute la plante en lave- ment pour dissiper la constipation opiniätre des tem- péramens secs, ardens et nerveux, pour calmer les coli- ques et les douleurs du rectum que causent les-hémor- roïdes et le ténesme des dysentériques. Les gargarismes, composés avec cette plante, sont très-avantageux contre, + les aphtes , l’angine et la salivation mercurielle, On l’ap- ‘plique en collyre dans les ophthalmies, l’épiphora et les ulcérations. On l’injecte dans l'oreille. pour calmer les douleurs atroces de l’inflammation de cet organe. Un _topique de la plante , réduite en bouillie par la cuisson , produit le meilleur effet dans le traitement des boutons phlegmoneux, des bubons, du panaris et même des plaies et des ulcères. C’est alors qu'on voit promptement les accidens disparaître, ainsi que la douleur et l’engorge- ment. La résolution s ’opêre, et la cicatrice ne tarde pas _âse fermer. » Mon n'anminisrnarion. Quatre gros de la plante suf- fisent pour une livre d’eau, qu'on édulcore convena- ( 184) : É blement pour éviter les pesanteurs d'estomac que cau- serait cette décoction insipide, si elle n’était pas légè- rement aromatisée. On compose, avec un sirop qui rem- place fort bien le sirop de guimauve. On en fait des pas- tilles , des loks et autres préparations médicinales. Li EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-DOUZE- La plante est réduite à moitié de sa grandeur naturelle. L É … a À 278. 274 : EE. Le : Peree Theodore Desconrtle Linai DATTIER. (185) W AAA AA DATTIER COMMUN. L (Béchique adoucissante:): Srnonvue. Phœnix dactylifera. Lin. et sdlen, famille des” Palmiers. — Phœnix frondibus pinnatis ; foliolis compli- catis, ensiformibus. Lin,—Palma major. Bauhin. , Pin. 506. — Palma dachel. , Alp. égypt. — Palma:dactylifera, major vulgaris. Sloan. Jam., Hist. 2,p. 144. Dactylis palma, Blackw., t. 202. — Palma hartenis (masset foœmina)). Kæmpf., Amænit. exot. , p. 668, tab. 4 et2.—En ps palm-tree : date-iree ; en italien et jap ae aus 359 ras esHoii #14 Canacrènes GÉNÉRIQUES. Étamines : “ifrachées au calice, Mmonocotylédones , phanérogames ; fleurs D prtées sur. un Spadice entouré d’une spathe ; calice persistamt, à six di- visions profondes, dont trois extérieures , RARE + plus Courtes ; six étamines ; un ovaire su rieur, à un 9U trois styles : une baie ou drupe; une | où trois graines Ssnat stuilles palmées et pennées. Lis | Cancrèars PARTICULIERS. Fed aies séérbto Rées dans une spathe monophylle fort arple. Fleur mâle : Tour IV. — 69° Lipraïson. 16 ’ ( 286 ) calice à six divisions, dont trois extérieures; six étamines, | Fleur femelle : calice idem; un stigmate ; drupe oblong, monosperme ; graines allongées , aplaties, sillonnées lon- gitudinalement d’un eôté ; ombiliquées et convexes de l'autre. Feuilles pinnées; folioles plissées en dedans, ensiformes. Hisrome narvrenze. Le nom latin Phenix, que porte le Dattier , donne à connaître qu'il est originaire de la Phénicie, On le cultive particulièrement dans les _- campagnes $ablonneuses et brülantes qui bordent les mon- tagnes de l'Atlas, dont les sources favorisent la cultüre du Dattier, qui demande en même témps un climat chaud "etunsol humide eulégér, « Une forêt de Dattiers, dit Poi- ret;.est, pour le voyageur qui quitté celles d'Europe, un spectacle tout-à-fait nouveau: à l'aspect de ces arbres ma- Jestacux il se erôit tansporté dans un autre univers. Ces * forêts ; toujütrs vértes , images d’un printemps perpé- tuel, occupent dans certains endroits plus de deux ou trois lieues de terrain. Leurs cimes , touflues et rappro- chées, forment au-dessus de la tête du voyageur un dôme obscur soutenu par des milliers de colonnes d’une riche proportion À dont l'ensemble présente le temple le plus majestueux de la nature, et dont le silence m'est inter rompu que par le concert harmonieux d’une foule d'oiseaux , hôtes aimables de ces lieux solitaires. Le sol lui-même , qu'ailleurs le soleil dessèche ; ici abrité par . ombre des palmiers , se couvre de verdure et de fleurs: Souvent la vigne embrasse de ses rameaux flexibles le tronc robuste du: Dauer, qui protége par: la fraicheur de son ombrage beaucoup d’autres arbres et arbustes ? ( 387 ) J'emprunterai encore à la plume élégante de Chau- méton.céique ce savant écrivain raconte du Dattier, « La. nature , dit-il, semble avoir fixé cet utile végétal sur le sol le plus aride, dans les déserts les plus affreux, pour y tenir lieu de tous les autres végétaux qui refusent d'y _prospérer. En eflet, le Dattier est un. véritable trésor briquent les pieux et les poutres qui forment la char- pente de leurs ajoupas ; avec le liber ils. font. des urnes très-solides ; avec les feuilles ei leurs forts pétioles , dif- férens ustensiles domestiques, tels que des paniers, des sacs, dés balais ; avec les.spathes, des vases de diverses figures et destinés à.divers usages, et des sandales ou sapates. Cet arbre précieux , dont ile, fruit ‘est plein d’une crême sucrée, qui a le parfum de la fleur d'oranger, _est eñcore la sourcé -bienfaisante à laquelle l'habitant des déserts va puiser sa nourriture. Si l'on fait à Ja tige une incision légère, il s’en écoule une liqueur excel- lente, tandis que l’intérieur renferme une moelle très- savoureuse. Les feuilles tendres sont aussi un fort bon ‘aliment, Il en est de même des grappes mâles et fe- _ elles; on les mange cernes et.cuites , seules ou avec la viande de mouton. Ouen fait diverses confitures déli- ciéuses. Les dattes, néanmoins, surpassent en, excel- lence et èn utilité toutes les autres parties du Dattier. On en fait toutes sortes de mets aussi agréables que di- versifiés. Par une légère expression, on en retire une Sorte de sirop gras , qui est employé, en guise de beurre, _ à la préparation du riz, des sauces, et sert à faire d'ex- cellente - pâtisserie et des gâteaux très -délicats. La masse qui reste après cette expression sert de nourriture L ux pauvres, et les riches conservent toute l'année les 16° Se Fr CR ) daites fraiches dans de grands vases remplis de ce si- rop. En faisant fermenter ces fruits avec de l’eau, les anciens èn rétiraient une espèce de vin qu’on obtient encore en Natolié par le mème procédé. Au moyen de la distillation ; on en retire de l'alcool, auquel on associe différens aromates, et dont on fait un très- grand qsses dans toutes les parties de l'Arabie. » ‘Le Dattier cultivé produit des fruits plus savoureux et plus beaux que eeux du Dattier sauvage ; on le multi- plie, soit en semant les noyaux au commencement du - Printemps, soit par les rejetons des racines et des ais- selles des feuilles : ce dernier moyen est préférable, en ce qu'il est infinimeut plus prompt dans ses résultats. ‘A la Chine, on brûle les noyaux de dattes qui servent à la composition de l'encre qu'on y prépare. En Espa- 7 gne, on les fait entrer dans les poudres dentifrices. Voici comme on procède à la récolte des dattes : lors- qu'elles sont müres, on en distingue de trois sortes; selon leurs trois degrés de maturité : la première est de celles qui sont prêtes à mûrir, ou qui ne sont mûres qu à leur extrémité, ét qu’on appelle Aecques; la seconde ; de celles qui sont À moitié mûres; et la troisième, de. celles qui sont entièrement mûres. On les récolte! sou- vent en mème temps, parce que trois jours d’ intervalle (le témps qué dure à peu près cette récolte ) achèvent de mürir celles qui ne le sont pas, et qu’on évite par -là de laisser tomber celles qui sont mûres, leur chute ES vant les meurtrir. Pour achevér la maturité et le desséchement de ces fruits, on les étend sur des nattes que l'on expose ee soleil. De cette manière, les dattes deviennent d’ molles ; ‘et se changent en pulpe ; bientôt après ; su ‘ ( 189 ) s'épaississent de ples en plus, etse resserrent de ma- nière à laisser évaporer l'humidité qui pourrait les faire pourrir. Les dattes étant desséchées, on les met au pressoir pour en tirer le suc mielleux, et on les enferme dans des peaux de chèvres, de veaux, de montons, et dans de longs paniers faits de feuilles de palmiers sauvages. Ces sortes de dattes servent de nourriture au peuple du pays. Lorsqu'elles ont été renfermées dans le sirop ;- elles déviennent alors la nourritnre des riches... _ Le Dattier mâle à la faculté de féconder d'assez loin le Dattier femelle, au moyen du vent , qui transporte la poussière fécondante du premier sur le second ; mais quelquefois cette fécondation se provoque artificielle- ment. Pour cela, on cueillé, vers la fin de février, sur le Dattier male, les spathes remplies de fleurs fécon- dantes; on en retire les panicules de fleurs avant que celles-ci soient épanouies , et on les fixé au-dessus des fleurs femelles , afin que les fleurs mâles venant à s’ou- vrir, leur poussière fécondante puisse se répandre sur les jeunes embryons des fruits contenus dans les fleurs femelles. (Enc. méth.) FE Les, Dattiers se plaisent , en Europe, dans une terre forte et substantielle, et dans des pots où leurs racines . ne soient point gênées. On les multiplie de graincs que l'on retire de leur pays natal, et que l'on sème en ter- rines enfoncées dans la tannée d'une couche chaude. _ Elles lèvent ordinairement en un mois et demi. .… L'éloquent historien’ de la nature, le célèbre auteur de Paul et Virginie , a donné, dans ses Harmonies de Ia Nature (1. 1, p.83 et suivantes), une description gra- (4) : cieuse du Dattier, à laquelle $l serait téméraive de vou- loir rien ajouter : jy rénvoié mes lecteurs. CanAcrères puvysiques. Le Daitier, ainsi que tous les Palmiers , diffère entièrement des arbres des forêts d'Eu- rope ; sa tige ne se développe que ‘quatre où cinq ans après sa sortie de terre. Jusque-là elle ne produit que des feuilles que fournit un gros bouton qui se renou- velle tous les ans, augmente en grosseur, et renferme, Par conséquent, un plus grand nombre de feuilles. Lorsque ce bouton est parvenu à la grosseur que la tige doit acquérir, alors il s'élève et offre une espèce de tronc composé des pétioles des anciennes feuilles, ce qui le rend comme ‘raboteux et propre à favoriser la récolte des dattes, ces vestiges de feuilles servant comme d’é- chelons pour arriver au sommet du palmier. | Les vieux troncs des Dattiers , déponillés de ces ves- tiges, offrent à leur place des excavations superficielles et comme annulaires, et des colonnes surmontées par une réunion de longues feuilles , d’abord droites, puis arquées. Ces feuilles ont dix à douze pieds de longueur ; elles sont composées de deux rangées de folioles alternes, étroites, ensiformes ; plhiées dans toute leur longueur ; portées par un pétiole commun , aplati sur les côtés et élargi à sa base. Il naît à l’aisselle des feuilles , des spathes oblongues , comprimées, hispides en’dehors, s’ouvrant latérale- ment pour favoriser le passage d'une panicule formée de rameaux simples, nombreux, fléchis en 7ig-7ag + très-serrés, chargés de petites fleurs sessiles, les unes mâles , les autres femelles, sur des individus différens- Cage } : Les fleurs mäles sont composées d’une enveloppe à six divisions profondes , trois extérieures courtes , trois intérieures beaucoup plus grandes, six étamines ; les filamens très-courts ; dans les fleurs femelles un ovaire supérieur arrondi; un style court , le stigmate aigu. Le fruit est un drupe ovale, un peu allongé, de la forme du gland de chêne, de couleur jaunâtre , conte- vant, sous une pellicule mince et lisse, une pulpe grasse, succulente , enveloppant une semence presque ligneuse, fendue par un de ses côtés en un sillon longi- tudinal. Anazyse, La datte, macérée pendant huit à dix jours dans l’alcool, donne un alcoolat extrêmement sucré ; celui-ci, aromatisé avec les huiles volatiles d’anis, de’ néroly, de cannelle ou de vanille, etc., peut composer une liqueur de table fort agréable. RARE L'eau froide ou bouillante dissout la plus grande partie des principes constituans de la datte , tels que la gomme , l'extractif, le sucre, à lexception cependant d'une partie de son parenchyme, et de sa pellicule ex- _ térieure. La datte est donc formée : . De sucre , analogue à celui de raisin. De gomme. D'un extrait doux. De parenchyme. - De pellicules. _ Foureroy et Vauquelin , dans le journal de Geblen, . ont analysé le polien dx Dattier ; ils ont trouvé qu'i était composé d’une matière particulière qu'ils ont ap- ( 192 ) pelée pollénine, d'une matière animale soluble dans Veau qui est précipitée par l’infusion de galle , beau- coup d'acide malique libre , du phosphate de chaux et du phosphate de magnésie. | Prorriérés mépicrnaes. La principale vertu des fruits du Dattier consiste dans leur légère astriction; c’est par cette qualité que les dattes rendent la force à l'estomac, arrêtent le flux de ventre qui vient du relâchement des fibres et fortifient les intestins ; c'est par leur dou- ceur mélangée d’astriction qu’elles secourent efficace- ment dans la toux , adoucissent la poitrine et les organes . du poumon , et qu’elles sont quelquefois utiles dans les maladies des reins et de-la vessie; c'est enfin à cette même qualité que l’on doit rapporter les bons eflets qu'elles produisent , appliquées extérieurement: Hippocrate employait les dattes en décoction dans la diarrhée, dans le marasme, l'épuisement , les hémorra- gies , et les maladies des reins et de la vessie. Les dattes, mangées en trop grande quantité , se di- gèrent, difficilement, et peuvent, produire ; par consé- quent, des maux de tête, des pesanteurs d'estomac et des coliques ; mais si l'on n'observe ces accidens que chez des personnes faibles, ce serait à tort qu'on les a€- cuserait de disposer à la mélancolie, de produire des obstructions, des ophtalmies qui affligent fréquemment les habitans de certaines contrées d'Afrique ; qui en pus leur unique nourriture, On doit plutot attribuer ces #7 . fections à leur extrême misère , à leur nonchalance €t * leur mauvaise habitude de coucher str Ja terre; er Posés à toutes les intempéries de Pair. # Fe DÉr WAAUES 1% BOTAN ’ NIQUES Ap{T 1>A p riLRR ( 295 ) Monge p’AnmintsrraTioN. On prescrit ordinairement les dattes mondées de leurs nOYAUX , au nombre de douze, pour deux pintes d’eau, nie fait sp à moilié. 1x4 Li & | EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE"TREILE.. Le Dub est représenté réduit à la soixantiéme partie de sa grandeur naturelle; c’est un individu femelle qui porte des fleurs et des fruits. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE- QUATORZE - . é : , (Détails de Ja fructification.) Spathe ouverte et donnant passage à une grappe ou ré- gime de dattes ; ce dessin est au cinquième de grandeur ! na- tureile. 1. Ovaire surmonté de trois pistils. 2. Fleurs mâles. 3. Etamine. . 4. Datie entière. © 5 Portion de datte et son noyau. ABRUS RÉGLISSE. ( Béchique adoucissante. ) Sxnonymie. Vulg. Liane à Réglisse, pois bédant, et arbre à chapelet.—Abrus precatorius. Lin. , Diadelphie Décandrie. Juss., Fam. des Légumineuses. — Orobus americanus, fructu coccineo , nigrà.maculà notato. Tourn. — Abrus frutex, : Rumph., Herb. Amb. v. 5, p. 57,t. 32. — Orobus scan- dens glycyrrhizæ sapore, sémine fructu coccineo, nigrâ maculà notato. Plum., 103, vol. 2. — Panacoco de la Guyane. — Aouarou des Caraïbes. — En malabarois, kouni fruità contsji, — En belge, ronde. wegb’onen. — -Guncha. indoust. — Gunja, sanserit. Sir Fleming. —(La graine, cn indoustan, est nommée Retti, et en sanserit Rastica.) CanacrÈères Génériques pes Lécumineuses. Calice . monophylle, ordinairement campaniforme ; corolle po- lypétale régulière ou irrégulière (imitant la forme d'un papillon ); dix étamines (rarement moins) distinctes Où réunies en deux faisceaux ; un style; un stigmate; Une _ gousse ; feuilles alternes souvent pinnées. Canacrènes panricurrers. Corolle papillonacée ; dix PT. 276. ABRUS RÉGLISSE. étamines distinctes, ou seulement réunies à la base; gousse bivalve, à une loge. Calice à quatre lobes irré- guliers , le supérieur plus large; neuf étamines mona- delphes ; stigmate obtus; Rest à peu pe mens ; graines sphériques. Hisromes narurezze. Cette jolie liane vivace croît dans les lieux sablonneux et A as de l'Afrique et des deux Indes. En Amérique, où ces lianes amoncelées forment dans les mornes et sur des bords de la mer des draperies flottantes, ou des colonnes, ou des berceaux - fleuris, ou des courtines de verdure, on a souvent re- cours à l’Abrus , dont la saveur sucrée le fait remplacer le glrcirrhiza glabra. On se sert de ses graines en Afrique et en Asie, soit en guise de pois, soit comme ingrédient dans les cémentations, dont on fait usage pour consolider les ouvrages d’or que l'on fabrique dans ces pays. Il était de mode, il y a quelques années , en Europe, d’en faire des colliers, des bracelets, des chaînes de montre. Caracrères pHysiques. Cet arbrisseau, généralement répandu dans les Indes, en Amérique, et même en Afrique, se trouve dans les moines ét au bord de la mer. € Marié , dit Nicolson , aux citronniers; orangers ; campêches et autres arbres et arbustes dont les haies sont composées , ses tiges ont les mêmes propriétés que les racines de la réglisse de France ; sa racine, insipide ; St traçante et chevelue ; ses feuilles sont petites , ar- rondies, Ze par paires le long d’une côte, et d'un vert (496) gai; sa tige est sarmenteuse, grimpante, comprimée ; et comme composée de deux tiges réunies ; elle s'élève à dix ou douze pieds, et enlace les arbres voisins qui la soutiennent ; elle jette des rameaux alternes et grèles; l'épiderme est gris, mince ; l'enveloppe cellulaire, verte, est remplie d’un suc semblable à celui de la réglisse d'Eu- rope ; les fleurs sont petites, blanches ou rouges, lé- gumineuses et en épi; elles ont neuf étamines; le pistil devient une gousse de quinze lignes de longueur, ar- rondie, grisâtre, composée de deux lames membra- neuses, remplie de trois à six graines presque sphéri- ques; dures, lisses , luisantes , d’un rouge vif, avec une petite tache d’un beau noir près de leur ombilic. Les graines varient , et sont quelquefois de couleur blanche. ee ANALYSE CHIMIQUE. On retire de la tige un extrait mou qui égale la moitié de son poids. L'extrait par l'al- cool, est très-sucré; l'extrait par la macération donne une matière Are verte, un principe sucré qui ré- side dans les feuilles , un peu d’amidon et. de l'acide mà- lique. En ajoutant & la chaux en petite quantité , l'ex- trait attire l'humidité. Prorriérés mépicrnazes. Les tiges de. l'Abrus ont toutes les propriétés des racines de la réglisse d'Europe; c'est-à-dire qu’elles sont incrassantes , adoucissantes €t tempérantes, et propres à étancher la soif des hydropir ques. Ses propriétés sont plus appréciées dans les mala- dies des voies urinaires; on en reconnait l'utilité dans les angines, les aphthes, la diarrhée , et. surtout dans le ( 197 ) catarrhe pulmonaire, et pour modérer la toux qui en est le symptôme concomitant, On en éprouve de bons effets dans l'enrouement, au premier degré de la phthi- sie et des autres phlegmasies. On compose, aux colo- nies , la tisane commune avec les tiges et les feuilles de lianes à réglisse et la racine de maïs (zea maiz Lin.) . Les naturels pilent les feuilles pour les appliquer en to- pique dans les maux de gorge. Après y avoir ajouté du sucre , cette même décoction calme la toux. Les feuilles, réduites en poudre, servent à composer un électuaire contre cette dernière affection. Les Indiens recomman- dent en frictions contre les douleurs rhumatismales et les hémorroïdes, l'huile où l’on fait bouillir les feuilles et les graines de l'Abrus. Chevalier et Poupée-Desportes employaient à Saint-Domingue la décoction de cette liane dans la période inflammatoire des gonorrhées ; ils rendaient cette décoction émulsive et beaucoup plus lé- nitive , en y ajoutant cinq sep de sapotilles par es de décoction. Mons p'apminisrmarion. La dose des feuilles et tige est d’une demi-once pee pinte d’eau bouillante pour in- fusion. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-QUINZE. CA La plante est réduite au quart de sa” grandeur. ( 198 ) AARARA RAA AAA mA JUJUBIER CULTIVÉ. x (Béchique adoucissante.) SYNONYME. Ziziphus vulgaris, aculeis geminatis, foliis ovato- oblongis serratis Iævibus , fructibus oblongis. P. — Lin. , Pentandrie Digynié, = Juss., famille des Nerpruns. — Jujubæ majores oblongæ , Bauh. Pin., 446. — Zizipba sativa, J. B.,1, p. 40. — Ziziphus seu Jujuba major, Raj. Hist., 4533. — Zizipbus entita , Clus. Hist., 1, p: 28. — Jujubæ Arabium , Lob. , ic. 2, p. 178.—Rhamnus ziziphus, Lin., Scop., carn. 2, n° 265, — Thunb., FL. Jap., p. 92- — En espagnol, azufayfo; en portugais, maceira de ana- fega; en anglais, jujube-tree; en malabrois, perin-tod- dali ; lusit., tarilla. Caracrènes cénénigoes nes Raamnées. Calice mon0- phylle, découpé au sommet en quatre ou cinq parties > corolle de quatre ou cinq pétales (rarement nulle) at- tachés an sommet ou à la base du calicé sur un disque ; autant d'étamines ; ovaire supère ; un ou plusieurs styles; ah 270. ons PRE RE . D D pense Se, 7 %. - res Sup _ t | Thesärre Droite Fire. Perse Jeu CARMANTINE PECTORALE. CA) CARMANTINE PECTORALE *. ( Béchique incisive.) ÿ 4 4 SyNonYure. Vulgairement Herbe à charpentier de Saint- Domingue. Justicia pectoralis, Lin. Diandrie monogynie. — Juss., famille des Acanthes. — Justicia herbacea, foliis lanceolatis, spicis tenuibus, paniculatis, calice simplici. Poiret. — Justicia pectoralis » Jacq. Amer. 3,tab, — Rivina minor et humilis racemosa , baccis puniceis, Plumier, —En : Caraïbe , Coyekoyetr. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES pes Acanrags. Calice persis- lant , découpé en plusieurs parties ; corolle mono pétale ; Presque toujours irrégulière ; quatre étamines did ma mes, rarement deux; un style, deux stigmates, rare- * La culture de cette plante en Europe exige la serre chaude , une terre franche, mélée à moitié de terreau très- °onsommé; des pots pas trop grands, afin que les racines 4 Soient un peu gênées. Tome IV.— 71e Livraison. > 20 - ( 226 }) ment un seul; capsule supère, à deux loges polysper- mes ; à deux valves longitudinales , s'ouvrant avec élas- ticité ; cloison opposée aux valves. Canacrères PparTiCuLIERS pes Carmanrines. Fleurs monopétalées; calice à cinq divisions ; corolle à deux lèvres , à tube bossu ; deux étamines , un style ; stigmate simple ; capsule bivalve , s’ouyrant avec élasticité ; à une ou deux loges mono ou dispermes. Feuilles simples et opposées ; fleurs axillaires ou terminales. Hisrome NATURELLE. Houston a consacré ce genre à James Justice , amateur écossais. Cette plante précieuse est employée par les dames créoles pour préparer le sirop de charpentier; elle se multiplie par boutures en terrines dans la tannée. Elle fleurit diflicilement en France ; il Jui faut un grand soleil et continuellement de l’eau. En hiver, les arrosemens doivent être plus rares, mais la terre a besoin d’être toujours humide. On en élève de plusieurs espèces dans les serres du château de Voisin, appartenant à M. le comte de Saint-Didier. Elles Y prospèrent , et doivent leur belle végétation aux soins de M. le chevalier Soulange Bodin qui les a fournies. Cette plante vient naturellement à Saint-Domingue et à la Martinique. Caractères PHYSIQUES, La Carmantine pectorale est une plante àtige herbacée , glabre , haute de deux à trois pieds, menue, quadrangulaire, noueuse et rameuse- Les feuilles sont ovales, aiguës, glabres et entières. Les rameaux sont sinueux et disposés en zig-zags ; les fleurs (227) sont petites, rougeàtres , disposées sur des épis grêles, divisés, paniculés, qui terminent la plante , et sortent des aisselles des feuilles supérieures. Les fruits viennent engrappes droites, ils sont sphériques et d’un rouge-brun. Axazvse caimique. On trouve dans les fleurs , la tige et les fruits mûrs, un principe saccarin , un autre salin, et un arôme très-suave. Propnrérés mépicnaLes. La Carmantine pectorale qui entre et fait la base du sirop d'herbe à charpentier , est très-recherchée aux Antilles comme plante médicinale. Le sirop qu’elle produit ; où plutôt qui porte son nom, est très-agréable , béchique et stomachique. Poupée-Des- portes, dans sa Pharmacopée américaine , donne la for- mule suivante d’un cataplasme émollient et résolutif, dans lequel entre la Carmantine : Prenez feuilles de gombo, d’absinthe bâtarde, de pois puant, de ver- veine bleue, de morelle et d’herbe à charpentier de Saint-Domingue , de chacune deux ou trois poignées; faites-les cuire dans de l’eau commune jusqu'à ce qu'elles soient bien tendres; passez au travers d'un ta- mis , et préparez-en un cataplasme. On peut y ajouter les feuilles de callebasse musquée, de tabac vert, et des différentes sauges du pays. La Carmantine pectorale, dont le sirop est tant vanté pour les maladies de poi- trine , offre aussi un excellent vulnéraire et un résolu- üf. C’est par cette vertu incisive que la Carmantine at- ténue , divise, liquéfie cette lymphe épaisse qui engoue l'organe pulmonaire. Ce sirop convient dans les toux Opiniâtres et l'asthme. 20° ( 228 ) MopE D'ADMINISTRATION. L'infusion se fait comme celle du thé , c’est-à-dire qu’on emploie une pincée de la plante pour une demi-livre d’eau. Pour le sirop on en prend deux fortes poignées par pinte. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE-VINGÆ-UN, 1. Fleur. 2#2. Pi À rmnmmanancmmnem sam Prec Juÿr Ç Theodor Dercourtle Pre LA GERARDE TUBÉREUSE. GÉRARDE TUBÉREUSE. (Béchique incisive.) Synonyme. Vulgairement Herbe à charpentier de la Marti- nique. Gerardia tuberosa , Lin. Didynamie angiospermie. Juss., famille des Scrophulaires. — Gerardia foliis ovatis petiolatis, repandis, subvillosis, longitudine caulis, floribus spicatis, Poiret. — Gerardia humilis , bugulæ foliis, aspho- deli radice. Plum. Gen. 31. Burn. Fi he .75,f.2.—Gerar- dia foliissubovatis, tomentosis, repandis longitudine caulis. C’est l Anaouaguyau des Caraïbes. — En anglais, Gerard. # ri: Canicrhhre GÉNÉRIQUES DES GÉRARDES. Plantes à fleurs + monopétalées, de la famille des Personné “Æ exotiques à à feuilles opposées, simples ou pinnatifides, à fleurs axillaires et terminales , labiées et capsules bilo- culaires ; calice à cinq divisions , corolle en deux parties ;. lèvre inférieure en trois parties ; lobes émarginés , celui du milieu en deux parties ; capsule à deux loges, ouverte. ni . Canicrènes PArricuzrens. Feuilles courtes Ê ovales, arrondies et crénelées largement, duvetées ; racines tu- béreuses , articulées. { 230 }) Hisrotre NATURELLE. En trouvant au milieu des hal- ‘liers la Gérarde tubéreuse , on serait tenté de lui dire : Pourquoi tes modestes couleurs" Au jour n’osent-elles paraître ? Auprès de la reine des fleurs Tu crains de t’éclipser, peut-être? ( Constant Dusos. ) Mais en l’examinant de plus près, on se récrie sur sa trop grande humilité, et on peut lui adresser ce re- proche : Aimable fille du printemps, Timide amante des bocages, Ton doux parfum flatte mes sens, Et tu sembles fuir mes hommages. (Constant Dusos. } Caractères Paysiques. Les racines de cette Gérarde sont tubéreuses, menues, ramassées en tête ou en botte de navet, comme dans l'Asphodèle , et ont une saveur de navet ; a leur collet commun naissent des feuilles étalées en rond sur la terre ; elles sont ovales, arrondies, à peine larges d’un pouce, ondées sur les bords , légé- rement velues , vertes en dessus, rougeâtres en dessous, et portées sur des pétioles grèles , velus et un peu longs. Les tiges, au nombre de trois ou quatre, sortent entre les feuilles; et sont à peine aussi longues qu’elles; elles sont simples , velues, et terminées chacune par un épi serré , embriqué d’écailles. Les fleurs sont petites, Pur- purines , naissent entre les écailles de l’épi ; elles ont un (23r) calice monophylle, court, à cinq dents; une corolle monopétale , labiée , à lèvre supérieure droite , presque arrondie, légèrement échancrée, et à lèvre inférieure divisée en trois parties, dont celle du milieu est bifide ; la capsule est oblongue, enflée , de la grandeur et presque de la forme d'un grain de froment , parsemée de points rougeâtres , et divisée par une cloison en deux loges qui contiennent deux semences orbiculaires. Anazyse caimique. Toute la plante produit du muci- lage, un principe odorant et de la résine. Son infusion aqueuse noircit par la présence du sulfate de fer. Propnrérés MéDicinALES. On fait avec cette Gérarde un sirop pectoral qui a toutes les vertus du précédent, d’un très-bon goût , et ayant à peu près la saveur de l’or- geat : on en fait des envois en Europe. Le Docteur Pou- pée-Desportes employait avec succès ce sirop dans la ca- chexie ; il prescrivait, comme vulnéraire , la plante pilée sur une plaie récente qui était guérie dans les vingt- quatre heures , d’où lui vient le nom d’Æ/erbe aucharpen- er. Elle est, dit-il, emménagogue et c'est-à-dire excitante. Les feuilles appliquées plasme résolvent les abcès les plus durs, surtout si l’on ajoute de la verveine, des feuilles de mombain et du bourgeon-patate. Si on l’associe à des plantes aroma- tiques, telles que les sauges, le lantana - camara, etc. , elle produit le meilleur effet dans les douleurs pléaré- tiques, et en gargarisme dans les augines muqueuses. k , Mope p'anminiszrarion. La dose des fleurs est d’une ( 232 ) pincée pour l’infusion , et d’une poignée pour les décoc- tions. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE-VINGT-DEUX, 1. Calice. 2. Corolle. 3. Graine entière. 4. Graine coupée transversalement. ED DE-D) x 4 UANAMIE (233) CANAMELLE OFFICINALE. ( Béchique incisive. ) SYNonymie. Vulgairement Canne à sucre. Saccharum offici- narum , Lin. Triandrie digynie. — Juss., famille des Gra- minées. — Saccharum floribus paniculatis , foliis planis , Lin. — Arundo saccharifera, Bauh. pin. 18. Sloan. Jam. Hist. 1, p. 108, t. 66. — Viba et tacomuric. Pison , Bras. 409. — En RP Sugar; en espagnol, Azucar ; en por- lugais, Assucar. — Calamus saccharinus , Tabern. — Can- namellæa , Cæsalp. CarAcTÈREs cÉNÉRIQUES. Plantes unilobées, de la fa- mille des Graminées, ayant des rapportsavecles Roseaux, à fleurs en panicule ou épis soyeux, d’un aspect agréable ; glume uniflore, avec deux valves entourées de laine; bäle à deux valves sans arête ; trois étamines ; ovaire supérieur oblong, chargé de deux styles ; semence ob- longue, étroite et pointue. Caracrènes PanTicuziers. Fleurs paniculées; feuilles planes; poils très-longs, tortueux, tenant lieu de calice qui manque à cette espèce. Histoire naruneze. L'histoire de la Canne à sucre \ (234) est trop généralement connue pour que nous entrions dans des détails que ne comporte pas le plan de cet ou- vrage. Nous ferons cependant tous nos efforts pour donner sur cette plante précieuse un précis historique qui puisse satisfaire la curiosité. La Canne à sucre est originaire des Indes orientales ; on la cultive en Chine dès lantiquité la plus reculée : elle a été transportée en Egypteet en Grèce vers la fin du treizième siècle, puis en Nubie, dans l'Arabie heureuse, l'Éthiopie et dans la Si- cile; enfin, depuis la découverte de l'Amérique, cette riche et précieuse production fait la principale branche de commerce des Antilles, de la Guiane et des autresîles. C’estäprès le Froment et le Riz la graminée la plus inté- ressante-que l’on connaisse, et peut-être celle dont l’as- peet soit le plus agréable lorsqu'elle ést en fleur. “Le sücre, ce produit de l'industrie, se retire de la moëlle succulente des tiges noueuses de la Canne à sucre. Pour l'obtenir on coupe les tiges lorsqu'elles ont atteint ‘âge de dix-huit mois , on les dépouille de leur feuillage qui sert de nourriture aux bestiaux, tandis que les ges se réunissent en paquets qu'on transporte au moulir , où elles sont pressées entre deux cylindres ou roles que des mulets font mouvoir en sens contraire. Cette pression en dégage une liqueur douce et fermentéscible qu'on appelle Win de Cannes où Vesot , qui arrive par des … conduits à une première cuve appelée réservoir, d'où “he parvient aux chaudières destinées à l’évaporation par l'intermède du feu, et au rapprochement des sucs jusqu'à consistance de sirop. Pendant la cuisson 0® écume sans cesse , et l’on commence à purifier la liqueur en jetant dans la bassine de l’eau de chaux ou bien une solution alcaline. (339) Le Vesot étant suffisamment cuit et rapproché, on le verse tout chaud dans des formes ou vaisseaux de terre de forme conique , ouverts aux deux extrémités , et dont _ la partie supérieure renversée est tamponnée avec de la paille ou de l’étoupe : on laisse le tampon pendant vingt- quatre heures, afin que le sucre ait le temps de re- - froidir, grainer ou cristalliser; on débouche alors pour protéger l'écoulement du gros sirop qui n’est pas suscep- tible de cristallisation ; on met à égoutter les formes pen- dant quinze jours pour en obtenir le Sucre brut. On procède alors à la purification du sucre brut en couvrant la partie supérieure du moule conique renversé d’une couche d’argile détrempée et de l'épaisseur de trois à quatre doigts. L'eau qui découle de cette couche de terre, s’infiltrant dans la masse du sucre , en lavé les grains, et leur enlève cette partie grasse et mielleuse qui se précipite à terre à la faveur du petit trou de la forme renversée ; alors l'argile reste sèche en haut. On peut répéter plusieurs fois cette manipulation si le cas le requiert. Lorsqu’on reconnait les formes suflisamment disposées , on fait sécher le sucre soit dans une étuve, soit an soleil; et lorsque la masse saccharine est dépouil- lée de son humidité superflue , on la retire du moule. Le sucre, en cet état, est roux, gris ou d’un roux blan- châtre ; c’est ce qu’on appelle Moscouade , laquelle ayant subi une nouvelle purification s s'appelle Cassonade où Castonade. Cette Cassonade, purifiée à son tour par les moyens cités, ou par les blancs d'œuf, le sang de bœuf, donne le sucre rafiné, fin, sucre royal, parce qu'il est le plus pur, le plus fin et le plus dégagé des molécules terreuses et sirupeuses. S'il est bien rafiné, il doit produire un son sec en frappant le pain de sucre “ ‘ | aiguë, et dis (336) avec le doigt, ou jeter une lueur phosphorique si on le râcle dans l’obscurité avec un couteau. Le sucre offre mille ressources dans l'économie do- mestique ; il sert à conserver les fruits, base des confi- tures et des sirops, les crêmes, les tourtes , les com- potes, les marmelades : les limonadiers préparent avec les limonades , le punch, les glaces et les sorbets. Les con- fiseurs en font des bonbons, des liqueurs, des pâtes et des dragées; les distillateurs obtiennent de son sirop fermenté le rum ou tafia. On appelle aux colonies Guildives les établissemens : où lon distille ces sirops, Bagasse la Canne dont on a exprimé le jus, et qui sert à alimenter le feu des fourneaux. Caracrènes paysiques. Les racines de Canamelle sont genouillées , fibreuses, pleines de suc et obliques; elles poussent plusieurs tiges de huit à dix pieds , articulées, lisses, jaunes, luisantes et poudreuses près les articula- tions, contenant une. moelle succulente et blanche; épaisses d’un pouce et demi » à nœuds écartés les uns des autres d'environ trois pouces. d'environ trois on quatre pi pouce, Les feuilles sont longues eds, planes, larges d’un striées dans leur longueur, munies d’une côte Ou nervure moyenne, blanche et longitudinale, glabres , rudes, en leurs bords, d’un vert glauque un peu jau- nâtre ; elles embrassent la tige à leur base par une gaîne, posées alternativement à peu de distance les unes des autres, elles se terminent par une pointe longue et Lorsque la tige fleurit, ce qui n'a pas toujours _ lieu, elle Pousse une flèche soyeuse , à chevelure ondu- lée : ce jet soutient une panicule ample, longue de deux pieds, argentée, à ramifications grèles et nom- (237) breuses, et garnies d’un grand nombre de très-petites fleurs soyeuses et blanchäires. Une même tige ne fleurit qu’une fois. Anazyse carmique. Le Vesoû contient beaucoup d’eau, du sucre cristallisé, du sucre incristallisable, de la gomme , du ferment , de l’albumine ou fécule verte , plu- sieurs sels, du ligneux. Le Vesoû tourne promptement à la fermentation acéteuse et alcoolique. L’oxigène forme la base du sucre cristallisé. Propnrérés ménicinazes. Le sucre est très-nutritif, il est béchique et adoucissant ; sa solution aqueuse soulage les douleurs arthritiques et calculeuses. On l'emploie comme base des sirops, dans les affections de la vessie et de la poitrine ; comme anti-septique il est d’un puis- Sant secours dans les maladies putrides ou adynamiques, le scorbut, etc. C’est un excellent vermifuge , il neutra- lise complètement l’action délétère du vert-de-gris, étant pris en poudre ou en solution aqueuse ; appliqué à l'ex- térieur en poudre , ilest détersif et légèrement cathéré- tique. J'ai vu aux Antilles des pourritures d'hôpital gué- ries très-promptement par l'application du sucre brut : _il convient par conséquent dans la cure des ulcères ato- niques, celle des gerçures chroniques des seins lors- qu’elles sont peudouloureuses ; en insufllation sur les ul. cères et les taies de la cornée. Sa solution se prescrit gargarisme et contre les aphthes, tandis qu’en clystères elle relâche le gros intestin. Il est faux que le sucre nuise à la santé , l'usage immodéré qu’on en fait aux colonies 7 réfute victorieusement cette supposition. Le sucre sert à masquer l’'amertume et le goût nauséeux de certains (-436:) médicamens; il favorise la trituration du camphre et autres drogues difficiles à mettre en poudre. Il entre dans la confection des conserves, des pâtes , des pas-: tilles, des sirops, des tablettes, etc. Les bains de guldives ont souvent opéré des miracles dans les paralysies et les affections rhumatismales chro- niques. Le savon noir et le tafia réunis forment un lini- ment avantageux dans les mêmes circonstances. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE-VINGT-TROIS. La planche est réduite au quinzième de grandeur naturelle. 1. Nœuds du bas. 2. Épillet détaché d’un panicule. 3. Fleur entière grossie. LL 284: eodore Dercourtlz Pre. AGAVÉ KARATAS. (239) AGAVÉ DES ANTILLES ET D'AMÉRIQUE. ( Béchique incisif.) SYNONYMIE. Vulgairement Aloës karatas. — Bois de mèche. Agave Antillarum , Lin. Hexandrie monogynie. — Jussieu, famille des Ananas. — Aloe americana , flore luteo. Moris. Hist., p. 415. — Variété. Agave cubensis. Jacq. Amer., p- 100. C’est le merl ou maguer des Mexicains > et le nequa- metl de Maregrave : le Pittes des Américains. CarAcTÈREs GÉNÉRIQUES Des Acavés. Plantes de la fa- mille des Liliacées , qui a de très -grands rapports avec les aloës, dont elles diffèrent par la position de l'ovaire et des étamines, et qui comprend plusieurs espèces vi- vaces d’un port élégant, à feuilles épaisses. Fleur sans calice, corolle monopétale , tubulée , infundibuliforme , à six découpures peu ouvertes, six étamines dépassant la corolle, et supportant des anthères longues et vacil- lantes; ovaire oblong, infère , terminé par un style de la longueur des étamines. Le fruit est une caps ul ohlongue , amincie vers ses deux bonts ; presque trian- gulaire, divisée intérieurement en trois loges polysper- mes. Les semences sont planes et disposées sur deux Tangs, - RE Den E (240) Caractères PArTicuztERs. Hampe rameuse, chargée de gros bouquets d’un jaune aurore éclatant ; les feuilles terminées par une épine brune très- aiguë , et, au lieu de nervure , ornées de festons saillans. Hisroime narurezze. L'aspect imposant de cette plante magnifique semble l'isoler du reste de la végéta- tion par le contraste de sa couleur éclatante avec la verdure. Réduit à l'état sauvage , l'Agavé croit dans les mornes les plus arides, ou parmi les rochers, et élève noblement sa tige altière au milieu des mornes boisés ; la couleur éclatante de ses bouquets orangés contraste richement avec la verdure qui l’environne. Ce con- traste est si étrange, que le dessinateur de M. le che- valier Tussac convenait, en se promenant avec moi, qu'un peintre serait accusé d’invraisemblance et de fic- tion , s'il s’avisait de placer des Karatas dans les groupes de ses paysages, Quoi qu'il en soit, le Karatas ou Caragnata-Mala d'Haïti et de Cuba, dont les bouquets sont d’un jaune aurore brillant, s'élève jusqu’à Ja hauteur de vingt pieds. M. le colonel Deneux > mon ami et propriétaire à la Jamaïque, a vu à Londres un Karatas de la hauteur de quatre-vingts pieds , au milieu d’une maison tempo- raire ; disposée en colimacon pour pouvoir monter jus- à qu à son sommet. $ La tige du Karatas dont il est question ici, cOMpa- rable à celle du soleil d'Europe ( Helianthus), est rem- plie d’une substance spongieuse qui sert d’amadou aux Nègres fumeurs , et dont on fait des bouchons. Cette tige est garnie alternativement dans toute Sa longueur de longs pétioles recourbés en girandoles , et (24r} soutenant des toufles de fleurs réunies, dont l'œil à peine à supporter l'éclat. 4 « La plante appelée Maguey par les Mexicains, dit Mirbel, fournit une boisson à laquelle les Indiens ont donné le nom de pulque. Les diverses parties de cette plante ont chacune leur utilité. Selon Raynal, les ra- cines servent à faire des cordes; les hampes donnent du boïs ; les épines font des clous ou des aiguilles ; les fenil- les sont bonnes pour couvrir les toits. On les fait aussi rouir , et après les avoir battues et peignées, em en re- ire un fil propre à fabriquer divers tissus. Mais ce qui fait du Maguey un végétal vraiment précieux pour les Mexicains , c'est l’eau douce et transparente qu'il distille lorsqu'on a arraché les feuilles intérieures. La fossette formée au centre ce ces feuilles se remplit de la liqueur que l’on recueille chaque jour, et qui chaque jour se renouvelle pendant un an ou dix-huit mois. En s’épais- sissant elle se convertit en sucre. Mélée avec de l’eau de fomaine , elle acquiert, après quatre on cinq jours de fermentation, le piquant et le goût du cidre; et si Von y ajoute l'écorce d'orange et de citron ; elle devient enivrante, Les Mexicains ont un si grand penchant pour cette boisson, qu'ils s'en procurent aux dépens de la subsistance , et même des vètemens de leur famille. » On verra, d’après ce qui suit, que l'Agavé des An- tilles n’est pas l'espèce du Mexique , la différence n'exis- ât-t-elle que dans la saveur amère et astringente du suc de notre plante. Je dois observer aux horticulteurs que les Agavés exigent très-peu d’eau , et qu'un arrosement intempestif peut les faire mourir. Le suc amer de PA- | _ Savé sert à dégraisser, il remplace le savon , et fait mou- ES ri les vers qui surviennent aux plaies. Toue IV. — 71° Livraison. ” ( 242 ) CaracrÈrEs PaysiQues. Les feuilles sont grandes, larges, épaisses, radicales et terminées par une épine brune, longue et acérée. Ces feuilles , au lieu de ner- vures, ont la superficie élégamment sillonnée du haut en bas, et aux deux bords par des festons de saillies arron- dies et relevées en bosse. La hampe s'élève à la hauteur de quinze à vingt pieds ; elle est paniculée dans sa partie supérieure, et ornée de bouquets formés par une grande quantité de fleurs d’un jaune aurore brillant, et d’une odeur suave. Leur corolle est fendue presque jusqu’à sa. base en six parties. Les étamines sont plus longues que la corolle. Cette fleur se change en un fruit tricapsu- laire, rempli de semences plates, arrondies et rous- sàtres. ANALYSE carmique. Le suc contient un principe muci- lagineux, un extrait amer et ferrugineux. Pnorriérés MÉDICINALES. C’est en raison de l'énorme quantité de fer que contient ce suc que son sirop est employé avec avantage dans la cachexie et les autres maladies asthéniques , et son suc propre à guérir les plaies de mauvaise nature. Feu M. Sage, mon pre- mier professeur de chimie, m'avait chargé de lui con- fectionner plusieurs bouteilles du sirop de Karatas gommé pour une de ses nièces, attaquée de la poitrine; mais la caisse que je lui destinais comme témoignage de ma reconnaissance, eut le sort de toutes celles qui renfermaient mes collections d'histoire naturelle : elles furent brülées en ma présence par la horde des Noirs révoltés qui me conduisaient au bourg de la petite rivière de Saint-Domingue , pour grossir le monceau des (243) | Blancs qui y furent massacrés. La teinture alcoolique de l'Agavé des Antilles est un puissant détersif pour la cure des ulcères et des gangrènes. Les Nègres compo- sent, pour les embrocations , l’onguent suivant : Prenez suc de karatas deux livres, suc d’oranges sures et de gayac une demi-livre, axonge huit onces. Faites cuire selon l’art. — Poupée Desportes donne la formule sui- vante : Prenez suc de liane à minguet, suc d'orange, tafia, et le double du poids de gros sirop. Le suc de * karatas déterge les ulcères tenaces. Les naturels font, dans ce cas, usage de la préparation ordonnée par Poupée Desportes, Cet habile praticien de Saint-Domingue aimait la médication simple, et tirée du règne végétal : c’est ainsi qu'il arrachait à la mort des milliers d'individus atteints de la fièvre jaune. En général les moyens les plus simples sont ceux avonés par la nature et par les médecins qui suivent ses indications. La saignée et l’é- métique en lavage, voilà le remède préférable dans cette maladie, que les colons appellent vomituro negro où mal de Siam : c’est celui que Poupée Desportes et moi employämes toujours avec succès. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE-VINGT- QUATRE. La plante est réduite au vingtième. 1. Bouquet au huitième de sa grandeur. + D'AMÉRIQUE. + P1 'ALLX Ë 5 æ & (345 7. SCILLE D'AMÉRIQUE. ( Béchique incisif.) Synonyme. Scille des plages, Scille du Pérou. — Scilla peru- -viana, Lin. Hexandrie monogynie. — Jussieu, famille des Asphodèles. — Ornithogalum cæruleum , lusitanicum , lati- folium. Tourn. , Inst. rei H. 381.—Hyacinthus indicus, bul- bosus, stellatus. C. Bauh. Pin. 47. — En anglais , Squil. — En espagnol, Escila , Cerolla, Albarrana. — En portu- gais , Scilla, Esquilla, Alvarrana. : Canacrènes cénériques. Plante monocotylédone, à fleur incomplète, liliacée, de la famille des Aspho- dèles , à racines bulbeuses , et à fleurs disposées en épi. Corolle ouverte , à six divisions profondes, égales; six étamines ; filamens comprimés , et tous également dila- AONs: IV, — 72° Livraison. 22 ( 246 ) tés à leur base ; capsule supérieure à trois loges , à trois valves, contenant plusieurs semences. Caracrëres Parricuzters. Long pédoncule muni de bractées membraneuses ; feuilles longues et lancéolées. Hisroime narurezce. On a donné à cette espèce le nom peu convenable de Scille du Pérou, parce qu’on la croyait originaire de ce pays; mais on la rencontre en Barbarie, en Portugal et aux Antilles, où l’on admire les belles touffes de ses fleurs bleues. Cette plante bul- beuse se plait sur les plages des environs de la mer. Son suc est un poison pour les animaux qui en sont plus ou moins incommodés. Canacrères PHysiques. Les bulbes sont grosses , OVa- les, composées de tuniques visqueuses , d’un jaune roux ; pelure d'oignon, à base charnue, épaisse et solide, ap- puyée sur des racines simples et fasciculées. Les feuilles s'étendent sur la terre, ou sont médiocrement redres- sées , allongées, lancéolées, longues de huit à dix pouces, vertes , glabres à leurs deux faces, épaisses, planes, ca- naliculées à leur partie inférieure , quelquefois ondulées , plus ou moins aiguës à leur sommet. Les hampes sont glabres , cylindriques, épaisses, beau- coup plus courtes que les feuilles, terminées par une . hs p” LL: belle pyramide large, tonflue, conique, de fleurs d’un | (343 ) bleu vif, très-nombreuses et serrées , se présentant sous la forme d'un corymbe convexe. Chaque fleur est sup- portée par un pédoncule, quelquefois simple, glabre, filiforme, long au moins d’un pouce et demi, muni de bractées membraneuses, lancéolées , aiguës, aussi lon- gues que les pédoncules. La corolle se divise en six dé- coupures ouvertes horizontalement , lancéolées, ellipti- ques, un peu aiguës. Les étamines sont beaucoup plus courtes que la corolle. Le fruit est une capsule ovale, triangulaire , à trois loges, et à trois valves, renfermant plusieurs semences arrondies. … Anarvse curmique. Les squammes de Scille étant sé- chées contiennent un principe âcre, volatil; scillitine su- crée ; du tannin , de la gomme , de la fibre ligneuse avec un peu de citrate de chaux. J'ai trouvé de plus une fé- cule amilacée, et une gomme résine très-amère. Cette analyse indiquée par Planche est bien conforme à celle que j'avais obtenue ; la Scille d'Amérique a les mêmes Propriétés que celle d'Europe. Prorriérés ménicrnazzs: Cette plante héroïque peut de- venirvénéneuse dans des mains inexpérimentées; etadmi- nistrée à trop forte dose, elle produit l’empoisonnement des substances âcres. Les symptômes qui se manifestent alors sont des vomissemens excessifs, de vives douleurs à lépigastre , des coliques , des déjections sanguinolentes, . . È ’ des convulsions , une eystite, ete. Ces accidens n'ont pas 22° mr % : ( 243 ) lieu lorsque la Scille est mise en usage par un homme de l'art. À petite dose, elle excite la tonicité de l'estomac, et facilite les digestions. Elle est diurétique , et facilite l’expectoration ; aussi la prescrit-on avec avantage dans le second temps de la péripneumonie. A dose un peu plus forte, elle devient vomi-purgative. Il ne faut pas con- tinuer son usage qui finirait par pervertir les fonctions de l’estomac. Sa vertu, éminemment diurétique, la fait prescrire dans l’anasarque, l’ascite, l'hydrothorax, et les autres hydropisies essentielles. On se félicite de son usage dans l'asthme humide , et pour diviser et faire expeeto- rer les matières visqueuses qui engorgent les bronches du poumon , et occasionent une toux chronique. En un mot , elle est applicable dans toutes les maladies citées, lorsqu'il n’y a pas d’inflammation. C'est dans ce cas qu’elle convient dans la néphrite calculeuse. On doit éviter de l’administrer aux personnes d’un tempéra- ment sec, sanguin , bilieux ou nerveux ; mais elle con- vient aux tempéramens lymphatiques. Elle est funeste aux phthisiques. Move p’Apministrarion. La purs de Scille s’ad- ministre à la dose d’un grain, à des distances plus ou moins éloignées , et jusqu'à ce qu'il se déclare des nau- sées. On la fait macérer dans l eau, le vin ou le vinai- gre, dans la proportion de cinq à quinze parties sur cent parties de liquide; maïs la préparation le plus en usage est lOximel scillitique qui se fait avec le vi- vaigre, le miel et la Scille. La dose est d’une à trois onces en vingt-quatre heures, soit seul, soit incorporé = x ( 249 } avec les potions ou boissons appropriées à l’état du malade. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE-VINGT-CINQ. Le dessin est réduit à moitié. 1. Corolle développée. 2. Ovaire surmonté d’un style. A VAN AVE VA V VA V V ADIANTHE DU CANADA. ( Béchique incisif. ) Synonyme. Vulg. Capillaire du Canada. — Adianthum peda- tum , Lin. Cryptogamie. — Juss., famille des Fougères. — Adianthum americanum. Com. , p- 6. Tournef., 543. Pluk., tab. 124, fig. 2. Moris. Hist. 3, p. 588, sect. 14; tab. 45, fig. 12. — En anglais , Maiden-Hair, V'enus-Hair. — En espagnol, Culantrillo de Pozo. — Adianthum adian- tho canadensi simile, Poupée-Desportes. Caractères GÉNÉRIQUES DES Foucires. Jeunes feuilles roulées ; capsules très-petites, membraneuses, souvent p us e + entourées d’un anneau élastique ou recouvertes d'un tégument, groupées sur la surface inférieure des feuilles ou sur leurs bords. 39 CARACTÈRES PARTICULIERS. Capsules recouvertes d'un | tégument; fructification en lignes distinctes, placées 7.28: Thodere Descourtlx Poe ; ADIANTE DU CANADA. sur le bord des feuilles pédiformes ; folioles pinnées; pinnules gibbeuses, incisives, chargées de fructifica- tions. Hisroie narurezze. Le mot Ædianthum est dérivé du grec Adwavroy, non mouillé, imperméable. Le Ca- pillaire du Canada est bien plus délicat et plus élégant que celui de Montpellier; il est aussi beaucoup plus odorant. Il est si commun en Amérique que les marchands s’en servent en guise de foin pour embal- ler les différens articles de leur commerce. Les toufles de Capillaire , dit Bernardin de Saint- Pierre , forment des étoiles vertes et noires qui flottent au gré des vents. Le Capillaire se plait sur les murs, ainsi que ses congé- nères, et près des endroits humides ou sur les rochers que baiïgnent les flots. Cette plante est commune au Canada, en Virginie et aux Antilles. Caracrères rHysiques. Cette espèce est très-fine dans toutes ses parties, et une des plus élégantes de Ja fa- mille. Les feuilles qui s'élèvent des racines ont un pied de longueur; leur pétiole est grêle, délié, lisse et d'un noir rougeâtre : ce pétiole se ramifie dans sa partie supérieure, et donne naissance à sept ou huit rameaux où pinnules longues de trois à six pouces. Les pétioles de chaque pinnule sont presque capillaires, -et soutien- nent deux rangs de folioles un peu cunéiformes , très- minces , et ayant leur bord supérieur coupé en arc de (252) cercle, et incisé en grandes crénelures. (Encyclopédie Méthodique. ) & AnaAiyse caiMiQue. Le Capillaire produit beaucoup de mucilage, des sels, un principe astringent et un arôme. Propriétés mépicrnaLes. La partie aromatique qui fait rechercher le Capillaire , lui assigne un rang distingué dans la classe des espèces pectorales, incisives, qu'on administre dans les affections pulmonaires arrivées au - deuxième degré : le Capillaire agit aussi comme diapho- rétique. Poupée-Desportes prescrit la tisane suivante en cas de péripneumonie ou de catharre au second degré : Prenez : Capillaire du Canada , Scolopandre ou Langue- _de-Bœuf, bourgeons de Francbasin, de chaque une pin- cée, de la Canne à sucre coupée par morceaux, une demi-poignée ; faites-y infuser , pendant une demi-heure, un scrupule de Safran oriental, deux onces de miel commun, et passez. Le même praticien observe que « l'écorce moyenne du Sucrier de montagne, de Bois- Marie , de Franchipanier, d’Immortel, de Corrosalier, de Pois-Congo ou Quigougi, et de l'Hyssope , avec leurs bourgeons, ont les mêmes vertus. » Mons n'ApminisrraTion. Ce Capillaire se prescrit er infusion, à la dose d’une pinte d’eau bouillante. On en fait aussi un sirop très-agréable à prendre, même €n Ca53) bonne santé. En l’associant au lait on peut en faire des bavaroïses pour le déjeuner. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE-VINGT-SIX. La plante est réduite à moitié. 1. Feuille plus grande que de nature , et dont les bords échancrés portent une certaine quantité de capsules. 2. Sommet de la feuille, et la capsule. 3. Capsule grossie. | ( 254 ) M AA AAA AT AAA AAA AA ARS AA AAA ADIANTHE TRAPÉZIFORME. ( Béchique incisif.) t SxNoNYMIE. Adianthum trapeziforme, Lin. Cryptogamie. — Juss., famille des Fougères.—Adianthum ramosius, pedi- culis lucidis et nigris. Plum. fil. 78, tab. 95.— Sloan. Jam. Hist. 1, tab. 59. — Pluk., tab. 254, f. 4. Caracrènes GÉNÉRIQUES. Plante de la famille des Fou- gères, et dont le caractère distinctif est d’avoir la fruc- tification disposée en taches terminales , et situées sous le bord replié des feuilles. CARACTÈRES PARTICULIERS. Fructification dans des ma- cules terminales, sur la marge repliée des feuilles ; feuilles sus - décomposées ; folioles alternes ; pinnules rhomboïdes, incisées , fructifiantes des deux côtés. Hisrome xarurezze. L'Adianthe trapéziforme a les mêmes vertus, et remplace très-convenablement le Ca- pillaire du Canada. On en fait un sirop très-agréable ; et qu'on emploie aux mêmes usages. men. 27: 287: Freak ler ADIANTE VRAPEZIFORME. PE Anh! C5 # Caracrères paysiques. Les feuilles de ce Capillaire s'élèvent à la hauteur d’un pied ou dix-huit pouces. Leur pétiole est d’un beau noir, très-lisse, luisant, dur, et souvent ramifié dans sa partie supérieure ; ses der- nières ramifications sont capillaires, et soutiennent des folioles alternes, pétiolées, et en trapèze on un peu en losange. La fructification se développe sur les deux bords supérieurs qui sont crénelés et légèrement incisés. Axazyse cHimique. Ce Capillaire, ainsi que celui du Canada , fournit du mucilage, un arôme, un principe légèrement amer et styptique. Propriétés ménicrnazes. L'Adianthe trapéziforme ayant les mêmes propriétés que celui qui précède, nous croyons inutile de les rappeler ; nous ajouterons néan- moins qu'on l’emploie avec avantage dans les maladies des reins, dans la jaunisse , dans les affections du foie et du mésenthère ; il donne de la fluidité au sang en dis- solvant les matières visqueuses qui contrariént la cireu- lation. On voit d’après cela que l’Adianthe trapéziforme est apéritif, diaphorétique , hépatique, et même hysté- rique puisqu'il rappelle le flux suspendu des menstrues. Le célèbre Fourcroy a fait connaître le meilleur procédé à employer pour la confection du sirop de Capillaire , et qui peut servir de modèle pour celui de lAdianthe trapéziforme. « Prenez, dit-il, une once de Capillaire le mieux conservé et le plus odérant; faites-le infuser, pendant douze heures, avec quatre livres d’eau bouil- lante, dans un vaisseau fermé; passez la liqueur avec Expression ; battez quelques blancs d'œuf avec cette in- (256 ) : fusion , et délayez-y quatre livres de cassonade ; versez cette masse épaisse dans le reste de la liqueur; agitez bien le mélange ; soumettez-le à l’ébullition ; écumez à deux ou trois reprises ; faites cuire jusqu’à ce que le sirop se. ride légèrement dans une cuiller, en soufflant à sa surface ; coulez le tout bouillant sur du Capillaire haché dans un vase que vous clorez bien; et quand il sera re- froidi, passez-le au travers d’une étamine , et renfermez- le dans les bouteilles. » Ce sirop facilite l’expectoration, et diminue la sécheresse et la violence de la toux. Ë , sg É MopE D'ADMINISTRATION. Voyez ci-dessus 1 article Ca Pillaire du Canada. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT-QUATRE-VINGT-SEPT- Le dessin est réduit à moitié. 1 Feuille grosse, dont les bords festonnés retiennent des capsules. 2. Tige et racines. Theodore Descourtlr Free , DORADILLE TRANSPARENTE. AAA AA AAA NAN DORADILLE TRANSPARENTE. ( Béchique incisif.) Synonyme. Asplenium pellucidum, pinnis et serraturis obtu- sioribus. Lam., Lin. Cryptogamie, — Juss., famille des Fougères. — Lonchitis auriculis subrotundis laciniata. Plum , fil. 46, t. 61. Tournefort, 539. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Plante cryptogame de la famille des Fougères , ayant des rapports avec les Lon- chites et les Polypodes. Fructification disposée par pa- quets oblongs, formant sur le dos des feuilles de petites lignes éparses. CaracrÈnes PARTICULIERS. Folioles auriculées à leur base ; pétiole canaliculé. # Hisrorme narurezze. Les _éléga ï tes toufles de Dora- dilles , suspendues au-dessus est fontaines comme de longs roses d'un vert pourpré, embellissent les grottes dont elles font l’ornement et la parure. On trouve cette fougère à l'Ile-de-France et aux Antilles. ( 258 ) Caractères Pavsiques. Cette Doradille est d’une grande dimension. Il s'élève des racines des feuilles de la longueur de deux pieds, aïlées, composées de plus de soixante folioles ou pinnules lancéolées, dentées, un peu auriculées à leur base en leur bord supérieur , lon- gues de deux pouces ou plus, rapprochées les unes des autres , disposées sur deux rangs, et portées sur un pé- tiole commun noirâtre , canaliculé d’un côté, et légère- ment velu. Les folioles sont minces, transparentes, et ont leurs nervures latérales obliques et rameuses. ANALYSE cHimiQuEe. On obtient un extrait aqueux d'une saveur douceätre , légèrement amère et astrin- gente. On trouve aussi un extrait résineux très-amer et astringent. L'infusion et la décoction de toute la plante noircissent par l'addition du sulfate de fer. ca Propriétés MÉDICINALES. On a vanté les propriétés - vermifuges de la Doradille transparente, et d’après son analyse chimique je serais tenté de lui accorder ma con- fiance ; mais je n’ai aucune expérience personnelle à citer à cet égard. J'ai vu de bons effets de son sirop dans les affections _ pulmonaires et hépatiques. Voyez ci-dessus l’Adianthe du Canada. Mons D’apmimnis RAS acine à employer comme vermifuge dans le traite du tœnia, comme succé- dané de la fougère mäle. Europe, se prescrit ainsi : Prenez trois gros de poudre de racine de Doradille trans- Parente, que vous délayez dans six onces d’infusion de ( 259 ) la mème racine. Le malade prend ce médicament à jeun, ayant eu soin de ne pas manger la veille, sinon beau- coup de beurre, et d’évacuer les gros intestins au moyen d’un lavement composé d’une forte décoction de casse. On fait avec toute la plante un sirop béchique très- estimé , et que l’on prescrit à la dose de tous les sirops pectoraux. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE-VINGT-HUIT. Le dessin est réduit au tiers. 1. Foliole grossie et chargée de capsules. LT 22 Pérée Jeufr Theodore Pescourtlx Pire, INULE A FEUILLES DE PRIMEVERE:. ( 261 ) AVE ANA VAS INULE A FEUILLES DE PRIMEVÈRE. ( Béchique incisive. ) Synonyme. Vulg. Aunée. Inula primulæfolia. Lin. Syngé- nésie polygamie superflue. Tournef. Radiées. Juss. Corym - bifères. Subtus incanis, caule multifloro. Poiret, — Aster primulæveris folio, flore luteo. Plum., Cat. Miss. , vol. 4, t. 68. — Burman. Amer., t. 40, f. 1. Aster americanus, primulæveris folio, flore luteo amplo , calyce crasso. Tour- nefort, 438. — Helenium bellidoïdis foliis, asphodeli ra- dice, Vaill. Act. 1720, p. 305, n° 26, — Hieracium Raj. Caracrènes cÉNÉRIQUES. Plante à fleurs composées, de la division des Corymbiféres; herbe à feuilles simples et alternes, et à fleurs terminales, Je plus souvent dispo- sées en corymbe. Fleurs radiées, à demi-fleurons nom- la base des anthères mu- breux, constamment jaunes ; * nie de plusieurs filets libres; calice embriqué; récep- tacle nu ; aigrette simple et sessile. RE IV. 73° Livraison, 23 ( 262 ) CanrACTÈRES PARTICULIERS. Feuilles spatu lées , duvetées en dessous, Hisrome narurezze. C’est le P. Plumier qui a trouvé le premier cette jolie radiée à Saint-Domingue , dans les prés montueux du quartier de Léogane , vers le lieu ap- pelé Fond de Baudin. CaRACTÈRES PHYSIQUES. Sa racine est composée d’un … faisceau de fibres charnues, allongées, garnies de fibrilles, et disposées comme les tubérosités de l'Asphodèle. Du collet de ce faisceau naissent plusieurs feuilles oblon- gues, obtuses, spatulées, crénelées, d’un vert pâle en dessus , légèrement blanchâtres en dessous , semblables à celles de la Primevère , et disposées en touffe. Il s’é- lève entre ces feuilles quelques tiges droites , hautes de six ou sept pouces , munies de feuilles alternes , sessiles, spatulées, crénelées, semblables à celles de la racine, mais plus petites , et à crénelures un peu plus profondes. 2538 Chaque tige porte plusieurs fleurs, les unes termi- nales , et les autres situées dans les aisselles des feuilles supérieures, sur des pédoneules courts. Ces fleurs sont jaunes, radiées, à calice ovale, un peu ventru, et à demi-fleurons courts et très-nombreux. er AxALvse curmique. Les racines, traitées. par l'eau» produisent, par l’évaporation de 30°, quatre onces paf ( 263 ) livre de substance, d’ün extrait d'abord pillulaire, et qui devient solide. Elles donnent à l'analyse une huile volatile, une matière extractive un peu amère, une autre à odeur de camphre, des parties gommeuses, de l'inuline , des sels à base de potasse et de magnésie : et une partie ligneuse. ProPriËrés mépiciNAzes. On emploie les racines frai- ches en décoction dans les tisanes ou apozèmes béchiques. Cette préparation soulage la dyspnée des asthmatiques et des pulmoniques. La conserve se prescrit avec avan- tage pour faciliter les digestions lentes et pénibles , et comme absorbante elle remédie aux aigreurs que déve- loppent les acides des premières voies. On regarde cette racine comme fondante, et elle est aussi très-souvent employée par les matrones des colonies comme hysté- rique, pour rappeler les règles et les vidanges suppri- mées. L’infusion de cette racine dans le vin blanc avec addition de limaille, produit un très-bon emménagogue et un apéritif contre la chlorose ou les päles couleurs. Certains guérisseurs américains l’emploient dans les affections cutanées et comme résolutive. D’autres , plus hardis, vantent sa précellence dans des bains d’une forte décoction des feuilles pour le traitement du tétanos , de la cachexie des Noirs, et autres maladies chroniques ; maïs je n’ai pas eu occasion de reconnaitre ces dernières pro- priétés. pe 2 & We 7 : Move n’AnwinisrrarTion. La dose de la racine en CS ( 264 ) substance et sèche est d’un à deux gros par pinte d’eau, Celle de la conserve est d’une once. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE-VINGT-NEUF: La plante est réduite au tiers. 1. Fleuron hermaphrodite. 2. Fleuron femelle. Thentore Doscourtts Pix. eree Len RE BÉJUCO CR IMPANT, ( 265 ) BÉJUCO GRIMPANT. ( Béchique incisif. ) sn. Syxonymir. Hippocratea scandens , Lin, Triandrie monogy- nie. — Juss., Famille des Évables. — Hippocratea volu- bilis, Lin. Jac. Amer. 9, t. 9. — Coa scandens, fructu trigemino , subrotundo. Plum. Gen. 8, icon. 88... Béjuco pendulus, floribus paniculatis. Loœfl. it. 314. Caractères cénéniques pes Énaëzes. Fleurs herma- phrodites, dioïques, monoïques ou polygames; calice à cinq divisions ; corolle à quatre ou cinq pétales ; étami- nes définies ; un style ; une capsule à plusieurs loges ou plusieurs cupsules réunies, supères. Tiges ligneuses ; feuilles opposées. CanAGTÈRES PARTICULIERS DES HiPPOCRATÉES. Calice très-petit, à cinq divisions ; cinq pétales concaves, et comme à deux loges r sommet ; trois étamines élar- gies; un style simp le trois capsules obtuses , compri- mées , uniloculaires , bivalves , à quatre et cinq graines , aïlées d’un côté. ÉViYabe). M. ( 266 ) Histoire narurerze. Cette plante grimpante, d'un aspect peu éclatant, porte des fleurs et des fruits aux Antilles dans le mois de février. On la rencontre fré- quemment et en grande quantité, dit Plumier, près du chemin qu’on appelle vulgairement à Haïti le T'apiou du Petit Goave. Il est digne de remarque que les semences volatiles sont en beaucoup plus grand nombre que dans les autres espèces ; et en cela on doit admirer les soins d’une Providence qui a tout prévu. Les lieux élevés pour lesquels elles sont destinées seraient exposés à être bien- tôt dépouillés de végétaux par la pente de leur sol et par les pluies qui tendent sans cesse à les dégrader. Au pu Caractères paysiques. Le Béjuco est un arbre sar- menteux qui grimpe et se soutient sur les arbres qui sont près de lui, sans s’entortiller autour. de leur tronc; et qui Jette de longues branches cylindriques, pliantes, garnies de rameaux opposés, et feuillées. Ses feuilles sont opposées, ovales, lancéolées , légèrement dentées en leurs bords, un peu luisantes, et portées sur des pé- tioles courts. Ses fleurs sont petites, inodores, d’un Jaune verdâtre, et disposées en corymbes axillaires, sur des pédoncules communément plus courts que les feuilles. Le Mer Elles consistent en un calice d’une seule pièce , peut, coloré, caduc et Partagé en cine découpures arrondies et très -ouvertes ; en cinq pétales plus petits que le ca- lice, ovales, obtus, planes à leur base > el COnCcaves (267 ) vers leur sommet, où ils semblent presque biloculairés ; en trois étamines de la longueur de la corolle, et dont les filamens élargis à leur base, insérés sur le réceptacle du pistil et en alène, soutiennent des anthères larges , échancrées aux deux bouts, et partagées par un sillon transversal ; en un ovaire supérieur, ovale, porté sur un disque avec lequel il fait corps, et surmonté d’un style simple de la longueur des étamines , que termine un stigmate obtus. Le fruit est composé de trois capsules obtuses, ou un peu en cœur, comprimées, uniloculaires et bivalves. Chaque capsule renferme environ cinq semences, mu- nies chacune d’une aile membraneuse et oblongue. Axaixse cummique. On obtient de toute la plante un extrait mou qui contient beaucoup de mucilagé , du tan- in et un principe amer. Propriétés mépicinaues. Le Béjuco est estimé bé- chique incisif aux Antilles , et particulièrement à Haïti , à la Martinique et à Carthagène ; mais je ne puis confir- mer ses vertus médicinales , n’ayant point eu l’occasion de m'en servir. C’est à tort, je crois, qu’on lui attribue à la Martinique une vertu capable de neutraliser le venin de la grande vipère trigonocéphale que l’on appelle fer de lance ; le fait suivant prouve que l’on ne doit point se reposer uniquement sur les vertus de cette plante en pareil cas. « Au mois de février 1815, dit M. Moreau de Jonnès, un jeune Nègre qui gardait des bestiaux aux environs du fort Bourbon, fut piqué dans la partie infé- rieure de Ja jambe par un serpent dont le croc pénétra à ( 268 ) une profondeur de plus d’un pouce. Il fut pansé, quel- ques minutes après ce cruel accident , avec du Béjuco, et on lui en fit prendre intérieurement; mais, malgré ce spécifique vauté , la jambe; dont le sang avait d'abord. jalli abondamment, enfla d’une manière prodigieuse ; elle fut sphacélée en quelques instans , et la mort sur- vint au bout de quelques heures. » EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE=VINGT-DIX. Le dessin est réduit de moitié. 1. Calice épanoui. 2. Corolle dont les pétales sont rapprochés. 3. Ovaire entouré des trois étamines. 4. vs entr'ouverte , laissant apercevoir les graines ailées. : {UV : 291 RE | TES Peree. Seud Lâvdore Desrourtfs Poe ADANSONIE DIGITÉE. (269 ) ADANSONIE DIGITÉE. ( Béchique incisiwe. ) Sxnonymr. Vulg. Baobab, Pain de singe. Adansonia digi- tata, Lin. Monadelphie polyandrie. Juss., famille des Mal- vacées. Baobab S. Abavi, Bauh.— Guanabanus Scaligeri, Raj. — Abavo arbor, radice tuberosa. Baobab, Adanson. … CARAGTÈRES GÉNÉRIQUES. Arbre remarquable par la grosseur extraordinaire que son tronc peut acquérir, ayant du rapport avec les Fromagers, dont il diffère néanmoins par ses graines qui sont environnées d’une pulpe farineuse , au lieu d’un duvet laineux. Calice sim- ple, caduc; st très-long ; plusieurs stigmates ; cap- sule ligneuse, à dix loges, à pulpe farineuse, poly- sperme. Canacrères PARTICULIERS. Feuilles digitées. Hisrome narureLLe. Cet arbre colossal, quoique peu élevé, est le plus volumineux des végétaux du globe ; il n’est pas rare aux Antilles, et il est commun au Séné- Ga70;) gal, où Adanson en a observé dont les troncs avaient soixante-quinze à quatre-vingts pieds de circonférence, et qu'il estimait avoir de cinq à six mille ans pour être parvenus à cette énorme grosseur. Roi des forêts, autant les arbres d’alentour S’élevaient au-dessus de la tige des herbes, Autant ils s’abaissaient sous ses rameaux superbes. Cet arbre, dont le tronc a ordinairement deux fois autant de diamètre qu’il a de hauteur, se plaît dans les terres sablonneuses, mobiles etirès-humides de l'Égypte et des contrées occidentales de l'Afrique ; sur un sol, en un mot, exempt de pierres qui, en écorchant les racines, 9ccasioneralent une carie qui , se communiquant au tronc, le fait bientôt périr. Tout étonne dans la végétation du Baobab : les racines, presque aussi nombreuses et aussi grosses que les branches auxquelles elles correspondent, sont d’une longueur prodigieuse ; celle du milieu forme l'axe pivotant , tandis que les latérales s'étendent à fleur de terre, et couvrent quelquefois une surface de plus de cent cinquante pieds. On peut dire du Baobab, avee Delille : Comparez cette mousse et cet arbuste nain À cet énorme enfant du rivage africain. On voit de très-gros Baobabs à la Martinique ; à Saint- Domingue ; on croit même qu'il réussirait très-bien dans les climats froids et brumeux de l'Europe. Selon Adan- (271) son , cet arbre croît d’abord très-rapidement , puis sa vé- gétation se ralentit au point d’être des siècles, d’après ses calculs, sans augmenter d’une manière sensible. Notre naturaliste pense même que cet arbre monstrueux exis- tait avant le déluge. Outre ses propriétés médicales, le Baobab offre dans l'écorce ligneuse du fruit, convertie en cendres, une lessive qu’on mêle à huile rance de pal- miér pour en obtenir un savon. Les Nègres du Sénégal creusent cet arbre monstrueux et en font des caveaux de sépulture pour déposer leurs cadavres. Sur l’habitation de l’'Étable , quartier de l'Artibonite , à Saint-Domingue, j'ai fait creuser un tronc qui fournit une cabane d’une -seule pièce , pouvant contenir quarante personnes. Lors- qu'on regarde de près le Baobab, il paraît plutôt une forêt qu’un seul arbre. Caractères PHysiQues. Le tronc n’est pas fort élevé, mais d’un large diamètre. Il est couronné par un grand nombre de branches fort grosses, longues de cinquante | à soixante pieds, dont les plus basses s'étendent, et tou- chent quelquefois, par leur propre poids, jusqu’à terre, de manière que, cachant la plus grande partie de son tronc, cet arbre ne paraît de loïn que sous la forme d’une masse hémisphérique de verdure d’environ cent cinquante pieds de diamètre sur soixante à soixante-dix pieds de hauteur. L’écorce qui recouvre les racines, dont j'ai donné plus haut la description , est d’un brun tirant sur la couleur de rouille ; celle du tronc est grisâtre, lisse, épaisse et fort souple; enfin celle des jeunes bran- ches est verte et parsemée de poils rares. Le bois de (272) l'arbre est assez blanc, extrêmement tendre et léger. Ce n’est que sur les jeunes branches que lon voit des feuilles ; elles sont alternes, éparses, digitées, c’est-à-dire composées de trois à sept folioles disposées en manière de digitation comme celles du marronnier d'Inde, sur un pétiole commun, cylindrique, de même longueur qu’elles. Ces folioles sont d'inégale grandeur; de sorte que celles qui avoisinent le pétiole commun sont les plus petites; elles sont ovales, cunéiformes, acumi- nées, munies vers leur sommet de quelques dents plus ou moins sensibles, glabres, molles, vertes en dessus ; et d’un vert pâle en dessous. De laisselle des deux à trois feuilles inférieures de chaque branche il sort une fleur solitaire, pendante à un pédoncule cylindrique, une fois plus long que les feuilles, accompagné de deux ou trois écailles disper- sées sur sa longueur, et qui tombent vers le temps de son épanouissement. Cette fleur est proportionnée à la grosseur de l'arbre , et a , lorsqu'elle est épanouie , qua- tre pouces de longueur sur six pouces de large. Chaquefleur, qui ne s'ouvre que dans le jour, consiste: 1° en un calice d’une seule pièce, caduc, évasé en soucoupe, velu et partagé jusqu’au-delà de son milieu en cinq divisions égales et recourbées en dehors; 2° en une corolle composée de cinq pétales blancs , arrondis ,: nerveux , recourbés en dehors, et qui adhèrent par leurs onglets à la base de la colonne des étamines ; 3° en un très-grand nombre d'étamines , dont les filamens, réu- nis dans leur moitié inférieure en un tube columni- forme qu’ils couronnent par leur partie libre, s'éten= (275) dent ou se rabattent comme une frange , et portent cha- cun une anthère réniforme; 4° en un ovaire supérieur, ovale , pointu ou conique, velu , surmonté d’un style très-long , cylindrique, creusé comme un tube, et cou- ronné par environ dix stigmates prismatiques, velus et ouverts en manière de rayons. Le fruit est une grosse capsule ovale , ligneuse , ayant quelquefois plus d’un pied de longueur , couverte à l’ex- térieur d’un duvet épais, et partagée intérieurement en dix à quatorze loges par des cloisons membraneuses. Chacune de ces loges contient environ cinquante à soixante graines réniformes, presque osseuses, et ni- chées dans une chair un peu aigrelette et succulente, et qui , en se séchant , devient friable , et se change en une pulpe farineuse. Le Baobab quitte ses feuilles en novem- bre , même au Sénégal , où la plupart des arbres conser- vent les leurs. Il en reprend de nouvelles en juin, fleu- rit en juillet, et parfait la maturité de ses fruits en actobre. Le fruit est nommé pain de singe. Analyse cHimiQue. L'examen fait par M. Vauquelin de la matière parenchymateuse et amylacée du fruit , lui a fait reconnaître qu'elle remplit presque toute la cavité du fruit qui environne les graines, Celles-ci sont hui- leuses. Cette matière se compose d'abord d’amidon ; ensuite d’une gomme parfaitement analogue à la gomme ara- bique; puis d’un acide non cristallisable , et qui res- semble , sous beaucoup de rapports , à l'acide malique ; d'un sucre incristallisable, de mème que le sucre de ( 274 ) raisin ; le parenchyme, enfin, est composé d’une subs- tance ligneuse dans les aréoles duquel se trouve l’amidon. La fécule sucrée du fruit passe facilement à la fer- mentation vineuse qui tourne presque aussitôt à l’état acide; car, comme il y a peu de sucre et beaucoup de matières mucilagineuses et acides existant déjà dans la fécule , la fermentation vineuse a bientôt lieu ( Journ. de Pharm. , août 182 ). Prorrrétésméprcrnazes. Les feuilles etlesfleurs du Bao- bab renferment tontes les propriétés des Malvacées. Le docteur Franck , selon M. Vauquelin , a vu employer au Kaire l'écorce dû fruit et de son parenchyme , avec beau- coup d'efficacité, dans les dyssenteries rebelles et de mauvais caractère. Le fruit du Baobab, appelé , comme je l'ai déjà dit, pain de singe, renferme un parenchyme spongieux, sucré et aigrelet, qui rend son usage doublement utile dans les hémoptysies, dans le flux hépatique, dans la lieuterie, la dyssenterie et autres maladies de ce genre, fréquentes sur les plages brülantes du Sénégal et des Antilles. Quant à moi, j'ai reconnu au Baobab, pendant mon séjour à Saint-Domingue , une vertu émolliente et tempérante , ce qui me l'a fait souvent prescrire dans les dysuries et les fièvres angioténiques. La pulpe du fruit, mêlée à son üers de suc de citron , forme une limonade anti-septique, _utile autant qu’elle est agréable après l’avoir édulcorée. On l’ordonne avec succès dans les fièvres jaune et adéno- nerveuse, Toutes les parties de cet arbre abondent en mucilage. Les Nègres font sécher à l'ombre ses feuilles , (275) qu’ils réduisent en poudre et qu'ils nomment l’alo. Ils la mèlent à l’un de leurs alimens qu’ils appellent couscous, non pour lui donner du goût, car elle est insipide, mais comme une substance nutritive et absorbante ; qui modère , à ce qu’il paraît, leur transpiration excessive, et tempère leur trop grande chaleur. Ils mangent les fruits qui sont assez agréables, aigrelets et rafraichis- sans. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE-VINGT-ONZE. 1. Fruit entr'ouvert. 2. Graine et son placenta. . Li] AA AA VAN l CIOCOQUE A BAIES BLANCHES. ( Béchique incisive. ) SyNonymie, Valg. Jasmin bâtard, petite Brande, Jasmin odorant. — Chiococca racemosa , Lin. Pentandrie mono- gynie.—Juss., famille des Rubiacées.—Chiococca subscan- dens , racemis laxis, axillaribus, baccis lenticularibus niveis. Lamarck. — Chiococca foliis oppositis. Jacq. Amer., p. 68. Pict., p. 38, t. 69. — Periclymenum racemosum, flore flavescente , fructu niveo. Plum. Icon. 211, t. 247, f. 2. Dillen. Elth. 306, 1. 228 , f. 295. — Jasminum folio myr- tino , acuminato, flore albicante, racemoso. Sloan. Jam. Hist. 2, p. 97, t. 188, f. 3. — Raj. Dendr. , 64. — Conf. Pluk., t. 427, f. 1. CarAcTÈrEs eénériQuEs. Plantes à fleurs monopétalées, de la famille des Rubiacées, ayant des rapports avec les Psychotres et les Caffeyers. Arbres ou arbrisseaux à feuilles opposées, avec stipules intermédiaires, et dont les fleurs sont disposées en grappes ou panicules axil- lairés et terminales. Corolle infundibuliforme, égale ; Theodore Desconrh?s Pa. jrs Péree 12772 CIOCOQUE À BAIES BLANCHES. : È | | 4 { 4 ae dt à à MS état te baies à à «à ( 277 ) baie uniloculaire , à deux spermes, inférieure , compri- mée ; semences lisses. CarACTÈREs PARTICULIERS. Grimpante ; feuilles larges , lancéolées ; fleurs latérales, à cinq divisions aiguës , pa- niculées, en grappe; dent stipulaire, unique ; calice à cinq dents; étamines incluses; capsule bacciforme, comprimée , couronnée. Hrsroire NATURELLE. Le mot chiococca tire son nom des mots grecs ywv, neige, x0x0<; fruit, ce qui dépeint ‘la couleur des baies virginales de ce joli arbrisseau, qui se détachent avec éclat sur son feuillage sombre. On admire toujours cette plante, Soit qu’autour du palmier sa tige s’entrelace, Soit que de l’oranger le tronc noir elle embrasse. CaRACTÈRES PHYSIQUES. Arbrisseau de quatre ou cinq pieds, qui s’élève davantage dans les bois et les lieux couverts, et pousse alors des branches longues , cylin- driques , glabres , faibles » Sarmenteuses, qui ne se sou- tiennent qu’en s'appuyant sur les arbres et les arbris- seaux voisins ; ses feuilles sont opposées, ovales, poin- tues , très-entières , glabres, luisantes, à pétioles courts, et longues de près de deux pouces. Les fleurs sont d'un blanc jaunûtre , à corolle longue d'environ quatre lignes, pendantes , et naissent sur des grappes axillaires , oppo- Tous IV.— 73° Livraison. 24 + sées, et qui sont à peu près de la longueur des feuillés. Leur stigmate est bifide, selon Dillen. Elles produisent de petites baies lenticulaires très-blanches > à chair spon- gieuse et dispermes. ANaLvse chimique. Toute la plante étant macérée et traitée par l'eau, produit un suc fermentescible, une matière colorante d’un vert tendre ; une substance gommo-glutineuse, de la matière fibreuse et de l'eau. Prorriérés MÉDICINALES. Les fleurs sont estimées bé- ACuminée , glabre, d’un vert rougeâtre , et qui contient des graines ovoides, un peu dures, luisantes, et d’un beau rouge. Il fleurit en février et mars. Son bois est tendre et blan- 3 châtre. Les jeunes branches sont fistuleuses et garnies de UE PSS moelle comme celles du sureau. | ANALYSE caimique. On obtient de l'extrait aqueux un tannin, une matière peu soluble, amère, un peu de gomme, un principe aromatique et un peu de résine. Prorrrérés méorcrnazes. Les feuilles et l'écorce de l’ar- bre sont regardées comme un puissant remède contre l'asthme. On en met un gros dans une pinte d’eau, qu’on fait réduire à une chopine après l'avoir édulcorée . avec du miel. On en boit autant qu'on le veut pendant _ Paccès, dit le docteur Chevalier. Ce remède n’échauffe point et ne fait d'autre effet que de procurer l’expecto- ration. Il est légèrement laxatif et diurétique. Pour pré- venir l'accès, il suflit d'en prendre un bol matin etsoir. La même décoction est recommandée dans les catharres pul-. monaires. On fait avec la fleur un sirop excellent pour les Poitrmeséchauftées. On attribue dans le paysbien des ver- tus à cetarbre. Les feuilles s’emploient comme stomachi- ques ; les fleurs comme anti-vénériennes et astringentes. L'écorce broyée et bouillie dans du vinaigre, ou l’'amande de son fruit avalée, apaise , selon Nicolson , les douleurs de ventre des femmes. Les fleurs se joignent à tous les sirops pectoraux qui ont pour base le capillaire , la lan- gue de bœuf, les fleurs de Franchipanier rouge, de giromon, de gombo, de jasmin odorant des Antilles, d'oranger sauvage, de franc basin ; la canne à sucre, l'écorce moyenne de l'arbre de sucrier de montagne , de bois marie, de corossolier ; d’hyssope, etc. , qui ont les mêmes vertus. Les feuilles appliquées sur les bubons eurs, et sur les tempes, ie. On les emploie aussi commode des affections vénériens, en apaisent semblent diminuer la contre les vers et le prur cutanées. x Mope p’ADMINISTRATION. La dose du sirop est d’une cuillerée , et celle des fleurs d’une once par pinte d’in- fusion. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE-VINGT- DIX-HUIT. : î 1. Branches chargées de fleurs et de jeunes siliques. 2. Long pétiole épineux , terminé par ses trois feuilles. 3. Gousse entr'ouverte, presque de grandeur naturelle. 4. Graine de grandeur naturelle. 5. Graine de la variété. VEMAASAAY SAUVAGÈSE DES ANTILLES. ( Béchique aromatique.) Sxnowvue. Vulg. thé de montagne. — Sauvagesia erecta. Jacquin. Lin. Pentandrie monogynie. Juss. Plantes d’un siége incertain. — Sauvagesia caule subsimpliei, foliis angusto-lanceolatis, stipulis prælongis. Lam. 111. Gener., vol. 2, pag. 119, n° 1268. Jacq. Stirp. amer., p-77t5:, fig. 3. — Gmel. Syst. nat. , vol. 4 p.422, n° 1. — Willd. Spec. plant., vol. 2, p. 1185. Canacrères GÉNÉRIQUES. Plantes annuelles dicotylé- dones , à fleurs complètes , polypétalées , dont la famille naturelle n’est pas encore déterminée , qui comprend des herbes exotiques à l'Europe , à feuilles alternes, mu- nies de stipules ciliées ; les fleurs sont solitaires, axillaires, pédonculées. La fleur comprend un calice à cinq folioles ; cinq pétales alternes avec les folioles du calice ; cinq écailles entourées de cils nombreux » Slandulifères ; cinq étamines ; un style; une capsule à une loge, à trois valves. Caracrères parricuzters. Nectaire quinquéphylle, alternant avec les pétales. LC. 299. Zhovdore Pesrcourtle À "rs > SAUVASESE DÉS ANTILLES. (31 £ ; Histoire NATURELLE. C Lt plante de peu d'apparence croit aux Antilles. On la trouve assez communément à la Martinique , à la Guadeloupe , à Saint-Yago de Cuba, à Haïti et à la Jamaïque , où elle est appelée par les ha- bitans thé de montagne, à cause de ses vertus balsami- ques. Elle est annuelle. CaracTèrEs paysiques. Cette espèce de Sauvagèse qui a beaucoup de rapport avec celle de Cayenne ( Sauva- gesia adima), en diffère néanmoins en ce qu’elle est beaucoup plus petite, que ses tiges sont presque simples ses stipules plus allongées. Ses feuilles sont alternes, sessiles , étroites, lancéolées, glabres à leurs deux faces, légèrement dentées en scie à leurs bords, munies dans leurs aisselles de stipules allongées, étroites, ciliée pinnatifides à leurs bords. Les fleurs sont axillaires, longuement pédonculées, blanchâtres. Les pédoncules longs, sétacés, uniflores ; Jes calices aigus , plus longs que la corolle ; les capsules réfléchies sur les pédoncules. ANaLyse CHIMIQUE. Cette plante fournit une huile vo- latile, une sous-résine, de la gomme, du tannin , une substance ligneuse, une autre glutineuse, et un peu de nitrate de potasse. PROPRIÉTÉS MÉDICINALES. On emploie ordinairement cette Sauvagèse comme fébrifuge, administrée tont en- tière en infusion ; mais son usage, comme béchique , est plus familier. Ses qualités amères et aromatiques excitent ( 312 ) les organes ; aussi la recommande-t-on comme stoma- chique, cordiale, nervine, utérine, corroborante , ré- solutive, etc. Elle facilite la digestion, provoque les contractions, du cœur et accélère la circulation; elle ex- cite les fonctions de l'utérus , et résout certaines tumeurs indolentes ; mais elle convient plutôt aux tempéramens lymphatiques et à fibre relèchée , qu'aux sujets nerveux et sanguins. On associe la Sauvagèse aux plantes béchi- ques, lorsque la période inflammatoire est passée et qu'il s’agit de rendre du ton aux membranes muqueuses relà- __ chées. Mons p’anminisrrarion. On l’administre en poudre, sous forme d’électuaire ÿ à la dose d’un gros, trois fois le jour. Celle pour l’infusion est de quelques pincées pour une pinte dé liquide. Son huile volatile peut être donnée à Ja dose de six à huit gouttes, en oleo-saccha- rum, dans un jaune d'œuf on tout autre excipient. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE-VINGT-. DIX-NEUF. 1. Fleur développée. AN Fleur grossie dont on a enlevé les pétales pour laisser voir les nectaires et l'ovaire. 3. Nectaire grossi. 4. Fruit trigone, intérieurement uniloculaire. 3. Fruit coupé transversalement. 6. Graines. LT. Boo. Theodrdre Descourtlx Pa $ CAPRAIRE BIFLORE. £ HE Li A v ù AAA AA AA a L AA CAPRAIRE BIFLORE. (Béchique aromatique. ) Synoxvmie. Vulg. Thé du Mexique, Thé d'Amérique, Thé des Antilles, Thé de la Martinique, Thé de santé, Thé de la rivière de Lima.— Capraria biflora. Lin., Didynamie an- giospermie. Juss. , famille des Scrophulaires. Selon d’autres, famille des Personnées. — Capraria foliis alternis, floribus geminis. Lin., Jacq. Amer. 182, t. 115. — Ci és alternis, corollis quinquefdis. Hart. CL. Brown Jam. 268.— Capraria curassavica. Herm. — Gratiolæ affinis frutescens americana , folits ageratiS. Veronicæ erectæ majoris. Comm. - Hort. 1, pe 79, t. {o. — Lysimachiæ purpureæ aflnis, — americana procumbens, etc. Pluck. Alm. 237, tab. 98, f. 4. _ — Capraria peruviana, agerati foliis absque pediculis. Fewil. Per.1,t, 84. — Capraria frutsecens, moldanicæ fo- .Jüs, flor _. albis. CaracrÈRes GÉNÉRIQUES. Plante à fleurs monopéta- lées, de la division des Personnées , ayant des rapports avec la Scopaire, à feuilles alternes ou opposées, et fleurs axillaires. Fleur : Calice oblong, à cinq décou- pures droites, linéaires et persistantes ; corolle monopé- tale, campanulée, plus grande que le calice, et dont Je limbe est à cinq divisions oblongues et presque égales ; quatre étamines non saillantes hors de la fleur, dont deux plus courtes ; un style avec stigmate en tête échan- .crée ; capsule oblongue , comprimée au sommet, à deux (314) valves, et deux loges polyspermes, divisées par une cloison opposée aux valves. Chaque loge contient beau- coup de semences très-menues. CaRAGTÈRES PARTICULIERS, Feuilles alternes; fleurs géminées. Bisannuelle. Hasroire natTureLze. Le nom de Capraire , du mot capra, chèvre, a été donné, dit-on, à cette espèce, parce que les chèvres en sont très-friandes. Elle croit naturellement aux Antilles et dans presque toute l'Amé- rique méridionale, où elle remplace le thé. Ce feuillage chinois, qui, par un doux succès, De nos dîners tardifs corrige Les excès, Et faisant chaque soir sa ronde accoutumée, D'une chair indigeste apaise la fumée. Deurce. Canacrères Paysiques. C'est un arbast en droit , et qui s'élève à trois ou quatre pie ses rameaux sont cylindriques , communé et garuis de feuilles nombreuses, ou unes des autres. Ces feuilles sont alternes , ovales, oblongues , entières et rétrécies en coin vers leur base; élargies et dentées dans leur moitié supérieure; glabres , et quelquefois un peu ciliées inférieurement. Elles sont un peu charnues, d'un vert clair, et longues d’un à deux pouces sur une largeur de cinq à sept lignes. Les fleurs sont blanches, inodores, assez petites, et dispo- sées dans les aisselles des feuilles , le plus souvent deux ensemble, sur des pédoncules simples, beaucoup plus ( 315 }) courts que les feuilles. Cet arbuste croit aux Antilles dans les lieux incultes et autour des habitations. ÂAnazvse cuimique. Les feuilles produisent une huile aromatique , un peu de gomme, un principe amer, de l’albumine , une matière extractive avec malate de chaux , du tannin et de l'acide gallique. Propriérés mépicinazes. Cette plante , ainsi que le thé, exerce une action tonique sur nos organes nerveux par son principe àcre et odorant. Son eau distillée , prise à haute dose, produit une débilité universelle , le som- mel, le rigor et souvent la paralysie, une sorte d’i- vresse, l’aflaiblissement de la mémoire , par suite de son action sur le système nerveux, et des vertiges. Cette plante, au contraire, prise à dose moyenne, a tonicité des voies digestives , et fait éprouver un re général. Elle favorise les sécrétions, tandis haute dose elle occasione des douleurs gravatives anxiété, des nausées , des flatuosités ,et des déjections alvines. Souvent les per- » trop agacées par l'usage d’une forte : infusion , éprouvent des vertiges, de l'abattement , une prostration de forces et un tremblement convulsif, Nous prescrivons ici le Capraire biflore comme bé- chique aromatique, en lui associant des pectoraux moins énergiques et mucilagineux qui enchaînent sa vertu trop irritante. : Move v’anminisrrATIoN. À l'exemple du thé, on ne doit employer les feuilles de Capraire biflore qu'après une dissiccation complète, et lorsqu'elles ont perdu par ( 316) l'évaporation une partie de leur énergie. La dose des feuilles est d'un gros pour une livre d’eau bouillante sans réduction. On diminue son activité en édulcorant l’infusion avec du sucre , et en la coupant avec du lait. La première infusion , beaucoup plus forte que les autres, ne convient qu'aux tempéramens Jlymphatiques et aux per- sonnes qui habitent des terrains marécageux, et sont réduites à boire des eaux croupissantes ou troublées que le taunin de la plante fait précipiter en les clarifiant. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENTS. 1. Corolle ouverte. 2: Capsule. ee - 3. Capsule entr’ouverte. LS : mers 4 Graines. D'ATS 5. Graine grossie. : Pl. Jar. HA] 4: Thsdure Desconrtle Pit . BASILIS COMMUN. ( 3:19) BASILIC D'AMÉRIQUE. { Béchique aromatique. ) Synonyme. Vulg. Franc-Basin, Grand Basilic, Sarriette grande. — Ocymum americanum, Lin., Didynamie Gymnos- permie. Jussieu, famille des Labiées.—Ocymum maximum catariæ foliis, satureiæ odore, floribus pallidis. — Ocymum maximum caryophilli odore. Inst. Rh. — Ocymum basilieum. "= Soladi-Tirtava, Rheed. —Nala-Tirtava. Rheed. Mal. —— e des Labiées, comprenant des herbes ou arbrisseaux exotiques, d’une odeur suave et aroma- ‘ tique. Calice persistant, monophylle, denté au som- met; corolle monopétale, bilabiée ; deux étamines où quatre didynames ; un style; rs stigmates ; quatre graines nues au fond du calice; frnit tétrasperme. Feuilles opposées; tiges carrées ; fleurs verticillées. CarAcTÈrEs PARTICULIERS. Calice à deux lèvres, la su- périeure horizontale , arrondie , l’inférieure quadrifide ; Towe IV.— 76° Livraison. 28 ÉNÉRIQUES. Plantes à fleurs monopéta- dre ( 318) corolle renversée, à lèvre supérieure , à quatre lobes égaux, l’inférieure entière et crénelée ; les deux petites étamines à filament portant une dent. Feuilles comimé lancéolées, aiguës, comme dentées; grappe arrondie; tige presque herbacée. ( Amérique. } Bisrore narurezLe. Cette plante originaire des Indes … et de Ceylan , et qu'on rencontre fréquemment aux Antilles, se cultive en Europe dans les jardins, tant , pour l'agrément , qu’à raison de son excellente odeur. : On en a obténu un grand nombre de variétés qui toûtés existénit aux Antilles » Savoir : le grand Basilic, où Franc-Bäsin ; 5° le Basilic moyÿen et vert; 3° le Ba- Silic moyen et violet ; 45 le Basilic petit et vert; 5° le silic petit et violet ( Ocymum minimum). On ren- contre toutes ces variétés dans des endroits sablonneux et incultes. On les emploie, dans l’art culinaire , pour assaisonner les ragoüts. La graine, en Europe, se sème sur couche au mois de mars, ou en avril en pleine terre bien préparée, et convenablement exposée, mais la graine ne réussit pas si bien que sur couche. Les Basi- lics aiment l’eau et le soleil. Ces plantes exhalent les plus doux parfums. Cette odeur, dit Mordant de Launay, qu'on a crue digne d’un roi, a donné le nom à ces plan- tes. Basilic est dérivé de l'adjectif Basilikos, qui, en grec signifie royal. En latin, on leur a donné le nom « Ocymum , parce qu’elles croissent promptement, de | l'adjectif Okys, prompt. Æ CanaAcTÈREs PHYSIQUES, Les Basilies plaisent générale- He (319) ‘ ment par leur forme élégante, la beauté et la variété de leur feuillage, et surtout par leur odeur suave. La racine du Basilic d'Amérique est dure et fibreuse ; elle. pousse une tige haute d'environ un pied, droite, pres- que cylindrique, verte , ou d’un rouge quelquefois très- foncé, et garnie de rameaux quadrangulaires , opposés en croix, redressés, et qui la font paraître paniculée dans sa partie supérieure. Cette tige paraît presque labre; néanmoins elle est munie dans sa partie supé- rieure de poils blancs, rares et forts petits, mais qui sont plus abondans sur les nœuds et sur les sommités de la plante. Ses feuilles sont opposées, pétiolées, ova- les, lancéolées, bordées de dentelures peu sensibles, planes, lisses, un peu charnues, d’un vert foncé, et soutenues par des pétioles plus ou moins ciliés en leurs bords. Les fleurs sont blanches, quelquefois purpurines, ou bleues, portées sur des pédoncules propres, fort _courts, et disposées par verticilles incomplets, formant _des grappes droites, longues, simples et terminales. Les verticilles inférieurs sont situés dans les aisselles des feuilles supérieures de la plante, et tous les au . qui paraissent nus, sont accompagnés chacun L | petites bractées opposées, et souvent colorées d’u pourpre violet comme les calices. Chaque verticille est sr ordinairement composé de six fleurs; les calices sont ciliés ou barbus. (Encycl. Méth. ) * Anazvse cammique. Le suc de la plante fournit une cire résineuse, une matière extractive avec malate de chaux , un extrait gommeux, de l’albumine, de la fécule ! 18° ( 320 ) verte, une huile volatile, du tannin, et un peu de ni- trate de potasse. Pnorniérés ménicinargs. Les Américains font le plus grand cas de cette plante qui, à la vérité, est d’une grande ressource dans beaucoup de cas , où on l’emploie comme cordiale, céphalique, diurétique et emménago- gue. Elle est propre à déterger les ulcères, à résoudre les tumeurs , et à fortifier le système nerveux. L’infusion de ses feuilles et de ses fleurs, prise comme du thé, est trés recommandable dans les céphalalgies, et les fluxions de cette partie. La poudre des feuilles séchées à l'ombre comme sternutatoire, est souvent préférée au tabac, pour les personnes d’un genre nerveux déli- - Cat. On emploie les bourgeons de Franc-Basin en infu- sion dans le second temps du catarrhe pulmonaire. Pon- pée-Desportes indique la recette suivante comme ver- mifuge et pectorale. Prenez : Écorce de Gommier rouge ou blanc; de Sucrier de montagne ; Franc-Basin ; som- s mités de Gombo ; Canne à sucre bien mûre et coupée ? orceaux ; sommités de pois d'Angole; de chaque une poignée; graine de petit mil, une pincée ; faites bouillir dans deux pintes d’eau jusqu’à réduction d’un quart. Passez et ajoutez deux livres de sucre pour faire un sirop. Rheede recommande la décoction de la racine en injection contre les maladies de la bouche. On fait avec les feuilles, fleurs et fruits et de l'huile, un lini- ment qu'on prescrit en frictions dans les douleurs rhu- matismales. Poupée-Desportes donnait aussi le garga- risme détersif, dont suit la formule : Prenez une livre ( 321 ) d'orge , des bourgeons de Monbin , de Franc-Basin, de la graine d'Ooli, de chaque une pincée ; faites-les bouil- lir dans une pinte d’eau jusqu'à moitié, et délayez dans la colature une once de miel. Mon p’AnministraTIon. La dose du sirop est d’une once ; celle de la plante pour l’infusion est d’un gros. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT UN. 1, Fleur vue de côté. 2. Fleur entr’ouverte pour laisser voir la disposition des étamines. 3. Calice. 4. Ovaires surmontés d’un style bifide. - a CAR (332) TURNÈRE A FEUILLES D'ORME. ( Béchique aromatique. ) Sxnonyme. Vulg. Thym des Savanes. — Turnera ulmifolia. Lin., Pentandrie trigynie. Juss., famille des Portulacées. — Turnera floribus sessilibus, petiolaribus , foliis basi bi- glandulosis. Lin., Syst. — Turnera foliis serratis, petiolis floriferis. Hort. Clif., 122, tab. 10. — Turnera frutescens, * ulmifolia. Plum,, Gen. 15. Martin , Centur., p. 49, t. 49. —Turnera petiolis florens, foliis serratis. Brown , Jam. 189. — Cistus urticæfolio , flore luteo » Vasculis trigonis. Sloan., Jam. 86. Hist. 1, pag. 202 , tab. 127, Gg.4, 5. —Turnera montana, Santolinæ facie et odore, flore luteo. Poup.- Desp. _ Cu ACTÈRES GÉNÉRIQUES. Genre de plantes dicotylé- dones , à fleurs complètes > polypétalées, de la famille des Portulacées, comprenant des herbes ou arbustes exotiques à l’Europe, dont les feuilles sont alternes, point succulentes ; les fleurs axillaires et solitaires. Ca- lice à cinq divisions , tubuleux ; corolle de cinq pétales ouverts ; Cinq étamines ; trois styles à stigmate découpé; capsule trivalve, uniloculaire, polysperme. Semences à tunique propre, uvilatérales, ligulées. # same Lhevdore Descouwtls lex free féubr, TURNÉRE A FEUILLES D'ORME. ( 323 ) Caractères Parricuziers. Fleurs sessiles, pétiolaires; feuilles pourvues de deux glandes à leur base. Calice à deux bractées linéaires ; anthères non élevées au-dessus de la gorge de la corolle ; fleurs terminales serrées dans le centre des feuilles. (Jamaïque. Bisannuelle. } Hisrome narurezze. Cette plante croît sur les mon- tagnes incultes et sablonneuses de la Jamaïque et des au- tres îles Antilles, où on la recueille avec soin pour l’u- sage de la santé. Sa présence flatte agréablement l'odo- rat, car ila Le parfum du jasmin, Celui de j’oranger , de la rose et duthym: Duzanp, CarACTÈRES PHysIQUES. Cet arbrisseau s'élève à Ja hau- teur de sept à huit pieds, sur une tige droite, eylin- drique , rameuse ; les rameaux alternes , roïdes , glabres, rougeàtres , un peu pubescens vers leur-sommet, garnis de feuilles alternes , pétiolées , ovales > lancéolées gues d’un pouce et demi à deux pouces sur environ un pouce de large, vertes et luisantes en dessus, } ] | pubescentes en dessous, traversées. par des nervures blanchâtres , inégalement dentées en scie à leurs bords, aiguës à leur sommet ; les dentelures profondes, larges, arrondies ou aiguës ; les pétioles courts, pubescens, mu- nis de deux petites glandes. Les fleurs sont solitaires, sessiles, sitnées vers le sommet des rameaux ;, insérées sur les pétioles. Leur ca- lice est tubulé, strié, pubescent , divisé à son limbe en (324) cinq découpures oblongues, lancéolées , aiguës ; accom- pagné à sa base d’un petit calice ou de deux bractées conniventes, presque campanulées à leur partie infé- ieure, prolongées en deux petites folioles conçaves, céolées, denticulées ou entières. La corolle est grande, d’un beau jaune ; les pétales larges, un peu arrondis, onguiculés ; les étamines saillantes hors du tube; les anthères oblongues, très-aiguës ; l'ovaire ovale-oblong, surmonté de trois styles droits, un peu plus courts que les étamines ; les stigmates courts, à plusieurs découpures capillaires. Le fruit est une capsule ovale, à trois côtés peu marqués ; pubescente, à trois valves ; entière à sa moitié inférieure , renfermant plusieurs semences oblon- gues, médiocrement courbées, d’un brun roussâtre, légèrement striées et tuberculées. Cette plante , qui res- semble au thym, fleurit toute l’année. ; Fi cl . Asaiyse cmimique. Le Thym des Savanes renferme du tannin qui verdit le fer; une gomme, un gluten, une huile aromatique et volatile, et de la fibre ligueuse. > s fu” Prorriérés mÉpicinaues. Les béchiques aromatiques Peuvent être aussi considérées comme céphaliques, d’a- : près leurs vertus toniques et aromatiques. Suivant Pou- pée-Desportes on emploie avec succès , dans:toutes les - Antilles , le Thym des Savanes pour rétablir les forces des malades. Cette plante passe aussi pour un excellent béchique. Elle est, dit-il, particulièrement estimée Pour redonner à la lymphe la fluidité dont .elle est: dé- Pourvue , et par conséquent préférée dans les embarras (325 ) et obstructions des glandes lymphatiques. J'ai souvent employé cette plante avec avantage dans le second temps du catarrhe pulmonaire. On en fait un sirop qui est très-agréable au goût. Mope p’anminisrrarion. La dose du sirop est d’une once ; celle de la plante, “pour linfusion , d’un gros par pinte 4 eau. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT DEUX. 1. Pétale. 2. Calice extérieur, deux phylles environnant lovaire surmonté d’un stigmate multifide. 3. Stigmate grossi. 4. Capsule entière, 5. Graine. «[ (326) MÉRIANE ROSE. ( Béchique aromatique. ) Synonyme. Meriana rosea. Tussac , t. #, p. 76. En anglais, Wrightea rosea. Lin., class. 10, ordre 1. Décandrie mono- gynie. Juss. , class. 14, ordre 8. Les Mélastomes, Tussac. — Rhexia rosea, Swartz. CanACTÈREs GÉNÉRIQUES. Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées , régulières, de la famille des Mélastomes , comprenant des arbrisseaux exotiques à l’Europe, à feuilles opposées et à fleurs le plus souvent axillaires. Calice campanulé et à cinq dé- coupures ; cinq pétales insérés sur le calice ; dix étamines- inclinées ; un style; une capsule à cinq loges poly- spermes. Caracrres panricuziens. Graines nombreuses, dis- posées dans chaque loge autour d’un placenta Junulé qui adhère par un appendice vertical à l'axe commun du centre, ce qui distingue la Mériane rose des Mélastomes dont les graines sont éparses. Écorce des jeunes sujets d'un blanc pourpré , et cendrée chez les vieux sujets. Thendore Descourtés Lire Lérer Soude MÉRIAN ROSE, (327) Hisroire NATURELLE. Ce genre a été consacré à made- moiselle Sybille Mérian, qui a donné l’histoire des pro- ductions naturelles de Surinam, qu’elle a dessinées avec grâce et talent; mais l'art est si inférieur à la nature, que les dessins les plus exacts de cette belle plante, dit Tussac , sont bien Join de la fraîcheur du modèle. On ren- contre ce charmant végétal dans presque toutes les hautes montagnes de Liguanie, à la Jamaïque, à Saint-Domin- gue, à Cuba, à Porto-Rico, où M. Tussac l’a toujours rencontré en fleurs au mois de septembre. Les fleurs seules de la Mériane sont employées en médecine. Le bois en est mou, blanc et peu recherché. On multi- plie cet arbuste par graines qu'on sème dans des caisses exposées à l'ombre, et dans une terre légère. On les répand à la surface du sol, en y donnant an léger arrosage. Elles croissent très-promptement. Cet arbre ne réussit que dans les montagnes. Les jeunes plants doivent s'enlever avec beaucoup de terre, c’est-à-dire en motte. Caractères paysiques. Le tronc de la Mériane rose est de moyenne grandeur; il est simple. Sa cime est composée de rameaux droits, dont l'écorce , très-lisse, est grise dans le vieux bois, et d’un pourpre violet dans les jeunes pousses qui sont tétragones et un peu apla- ties. Les feuilles sont opposées en santoir, ovales, poin- lues, trinerves, glabres et très-luisantes. Leur marge Est cartilagineuse et finement dentée. Les pétioles, ainsi que les nervures principales, sont d’un pourpre ’ violet ; les feuilles qui commencent à pousser, ainsi que les autres jeunes rameaux , ont la même couleur. = Les fleurs sont axillaires , portées sur d'assez longs ( 328 ) pédoncules , et solitaires ; elles sont grandes , d’un rose assez foncé , et blanches dans Ja variété. Elles sont com- posées d’un calice campanulé à cinq divisions membra- neuses, munies à leur base extérieure chacune d’une dent subulée. Ce calice est persistant , et quoiqu'il pa- raisse envelopper plus de la moitié de l'ovaire, il n’y est point adhérent, À sa base on trouve deux bractées oppo- sées , ovales et trinerves. La corolle est à cinq pétales, ovales, oblongs, qui sont attachés par un onglet à la marge intérieure du calice. Les étamines , au nombre de dix, ont des filamens libres, planes, blancs, insérés entre les pétales, et de la même manière qu'eux. Ils sont courbés tous du même côté, et portent des anthères ar- quées, biloculaires, s’ouvrant par l'extrémité ; d’un beau jaune, et attachées aux filamens un peu au-dessus de leur sommet. : L'ovaire, quoiqu'entouré de plus de moitié par le calice, n’y adhère point ; il est obtusément pentagone : le style qui le surmonte est long, charnu, terminé par un stigmate obtus, pubescent. La capsule est à cinq côtés obtus; elle est composée de cinq loges et de cinq valves qui se séparent et commencent à s'ouvrir par le sommet. Les graines, qui sont en grand nombre dans chaque loge, sont disposées autour d’un placenta lunulé qui adhère par un appendice vertical à l'axe commun du centre, Caractère particulier qui les distingue des Mé- lastomes dont les graines sont éparses. Ces graines sont en forme de coin, et si petites, qu'il est impossible , dit Tussac, d'en apercevoir l'embryon. Ce genre pourtant _ a de grands rapports avec les Mélastomes, puisqu'il n’a pas de périsperme, et avec le Rhododendron par la conformation de sa capsule. dE ( 329 ) AnaLyse cHImiQue. Les fleurs , seules employées, pro- duisent un arôme, un léger principe astringent, une partie colorante, etc. + Propriétés MÉDIcINALES. L'infusion des fleurs est esti- mée pectorale. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TROIS. 1. Étamine grossie. 2. Capsule entière. 3. La même, coupée transversalement. 4. Graines. 5. Graine grossie. ({ 330 ) CAMARA À FEUILLES DE MÉLISSE. ; 4 ( Béchique aromatique. ) Sxronruie. Vulg. Sauge de montagne, Herbe à plomb ou Ronces ; Sauge à feuilles rondes, dite du Fort-aux-Dames; Herbe à Caïman. Lantana camara. Lin. , Didynamie angio- spermie. — Juss., famille des Gatiliers. — Lantana foliis oppositis, caule inermi ramoso; floribus capitato-umbella- tis , aphyllis. Lin, — Camara melissæfolio , flore variabili. Dillen. Camara alia, flore variegato, non spinosa. Plum. Gen. 32, ic. 71, f.2. — Viburmom americanum non spi- nosum, melissæfolio, floribus coccineis. Pluk. Alm. 385, tab. 114, f. 4. — Cayolizan seu Tepocan. Hern., p. 66. Variété : Camara scorodoniæfolio splendente, flore cro- ceo. Dill. Elth. 67, t. 57, f. 67. Crocodilium. Desc. + CaraCrÈRES GÉNÉRIQUES. Genre de plante à fleurs monopétalées , de la famille des Gatiliers, comprenant des herbes en arbrisseaux exotiques à feuilles opposées , et à fleurs eu tête, ombelliformes et très-agréables à o vY À L4 À *. € Æ: Thowdere Derrourtils Pins : Pere Seubp , CAMARA À FEUILLES DE MÉLISSE. C2 ) voir. Calice tubuleux, monophylle, à quatre ou cinq dents; corolle monopétale, tubuleuse , irrégulière ; 3 quatre étamines didynames ; un style; un stigmate; graines dans une baie, rarement nues ou dans une capsule. 7 ve pd Ni ; Caracrères pArricuzrers. Calice tubulé à quatre dents, fort petit; corolle à tube plus long que le calice ; à limbe plane, à quatre divisions obtuses, inégales; quatre éta- mines; un style; un stigmate latéral. Drupe contenant un noyau à deux loges dispermes. Feuilles opposées, tige sans épines ; rameuses ; fleurs en tête, à ombelle, sans feuilles. ( Amér. mérid. Vivace. ) # Hisroime narurezze. Cet arbrisseau très-élégant , et toujours vert, est originaire de l'Amérique équinoxiale, et demande en Europe la serre chaude. Ses fleurs d’a- bord d’un jaune d’or, passant bientôt au rouge écarlate, surpassent en éclat : … Bluet, coquelicot et mainte fleur pareille + Qu'on voit égayer nos guérêts, _ Quand Flore, en passant chez Cérès, ‘A laissé dobékes sa corbeille. p . ARNAUT. ‘ee a x e Lantana camara dont les rives odorantes de la ri- vière dé l'Esterre sont jonchées , sert souvent de lit de’ repos au Caïman qui aime à dormir au soleil sur le (332 ) bord des fleuves. En cas de surprise, et an moindre bruit , il se relève, et se précipite brusquement à l’eau pour se dérober aux yeux qui le recherchent ou le re- … doutent. La pression que son corps a exercée sur les & feuilles du Zantana camara, et le froissement de celles Se qui se trouvent sur son passage, laissent exhaler une odeur aromatique qui se mélange à celle musquée que les glandes du crocodile sécrètent à la moindre inquié- tude. C’est ce qui a fait donner au Lantana camara le non d'Herbe à à Caïman. (Voyez mon Histoire du Cro- ‘ codile. +: Il existe dans les magnifiques serres de M. le comte de Saint-Didier en son n château de Voisin , près Ram- e! tes. En le semant de graine sur couche, on Je rend annuel et il convient alors à ceux qui n’ont point de serres. Caractères PaysiQues, Le Lantana camara est un arbrisseau d'environ quatre pieds de hauteur, dont le tronc est un peu tortueux, d'un gris brun, et divisé en rameaux redressés, feuillés, tétragones et dépourvus. de piquans. Ses feuilles sont opposées, pétiolées, craes pointues ; dentées, ridées, d’un gros vert, peu velues, … approchant de celles de la Mélisse , mais plus petites. Les fleurs sont ombelliformes , nues , pédonculées, et situées aux sommités des rameaux dans les aisselles des feuilles. Leur couleur est d'abord d’un jaune jonquille, qui = passe bientôt au rouge écarlate ; elles sont 1 (33) une partie de l'année, parce qu’elles se succédent sans interruption les unes aux autres. 5" ANALYSE CHIMIQUE. On obtient une huile essentielle æ d’un arôme peu agréable ; une fécule verte; une partie colorante, et un principe astringent. plomb. Les Colons substituent ses feuilles a sont rames d’une saveur un à peu am précaution, et on les met à sécher dans 1 l'abri du soleil, et pour juger si elles ont perdu to leur humidité, on les couvre d’un papier, et . l'on passe dessus des lames de fer chaud. Dès que le apier ne prend plus d'humidité, ces feuilles sont renfermées dans des vases bien nettoyés, sans odeur , pour s’en servir au besoin. On emploie le Camara en injection dans les maladies du cerveau et de l'utérus, après les symptômes inflammatoires ; l’usage de sa fomenñtation est, dit-on ; propre à fortifier les nerfs et à dissiper l’enflure des plaies ; j'ai éprouvé plusieurs fois d’heureux effets de son administration en bains dans de pareils cas, et dans le traitement desaffections cutanées. Ce précieux végétal est aussi recherché comme vulnéraire détersif, et le D. Gïlbert, médecin de l'armée d'Orient, en faisait le plus grand € cas. On prescrit l'infusion de Camara comme Jique et carminative, lorsquil s’agit de dissiper AV. , — 76° Livraison. 29 SEA S7 des flatuosités incommodes. On applique les feuilles de = Camara et de Verveine bleue, bouillies dans du vinai- _ gre, contre les douleurs pongitives de la pleurésie, "À Mon D’ADMINISTRATION. La dose des feuilles pour les bains est d’une ou deux oignées , et d’une pincée pour : P P l’infusion, 1. Calice. 2. Corolle entière. # . Corolle entr'ouverte. vaire surmonté du style. 4 graine grossie. Ed Graine biloculaire coupée transversalement ÿ FIN DU QUATRIÈME VOLUME: RS È RE | DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE QU + Cinquante-neuvième lisr SOMMAIRE des Diurétiques. . . . . Dolic à gousses ridées. . . . Varec nageant , oz Raïsin du Tropique. Amome velu et pétiolé. . . . . . Poivrier en bouclier. er Margrave à ombelles. : Balisier à larges fleurs. . . . . . | Soirantésunième livraison. Corinde glabre. + URSS Érythal d'Amérique. . . : ... . Aristoloche bilobée ou longue. Calebassier à feuilles longues. Soixante-deuxième livraison. Pin d'Occident à cinq feuilles. . . . . + . . 245 ‘Sapin beaumier. . . . A Fromager pentandre Oapou ep ee a 247 - a ; Lycopode penché. . . Le Tribulle à grandes feuilles. . . . j . Myginde diurétique. RD CN Nos Iris jaune et noire de la Martinique. se # Soirante-quatrième livraison. - Pittonie velué: : : . à NE Télosie perlée Dtsavelônrs paniculé). | ‘assiflore Lrée. Te - . ° - a - e 4 . . . - . . + Soivante-cinquième livraison. Ë Diurétiques sédatives. ène caulescente ( Pariétaire capitée). carpe à feuilles veloutées. CI . . Savonnier mousseux. _ Fraisier frutiller. . . 3 Fromager pyramidal. : #4 , Crételle en balais. e. LI LI . : s Soixante-septième livraison. Béchiques adoncissan tes. Ârec oléifère (Palmiste à chou)... . . . _ Cacaoyer cultivé. . . _ Sésame d'Orient. . . _ Arachide hypogée. . Soixante-huitième livraison. : Foaté gombo. re NE Re _ Ketmie à fleurs changeantes, _ Urène lobée. , . . # _ Cornaret anguleux. e - DR mn . . UK æ . C2 . + œ. - n . L3 . - . + » p - . . “ . - e - Sam s . 259 Antilles { Bananier marron . | ; E 4 RP . 365 . 266 + * 307. 269 +-.à70 271 279 10: PR : # Ed Pages. Daitier commun. . RS D À '< TS. 185 Détails bot. niq} ae Dates ; re, 274 195 . prus. ée + core 2 ie A e 275 194 ujubier c cultivé, : GC REC RE ER 276 198 Solxante-dix ième livraison. Sébestier à grandes fléurs.. ..: ... . . Cotonnier des Indes. . . . ne DA 4 Badamier du Matabar. 4 Ÿ : : : : = Cytise cajan ( Pois d’Angole). . . . res Soixante-onzième livraison. Carmantine pectorale. . . . . . Gérarde tubéreuse. . : . . . . . . Caramelle sucr Fe karatas. Adiante du ÉiR — à; ee Adiante ‘trapéziforme. : . . , . . . Doradille transparente. . . . . . . . . Soivante-treizième livraison. | Jnule à feuilles dePrimevère. on sors: 009 Béjuco grimpant ee cos Fete à + -H08 Adansonie digitée ( Baobab Æ ire a “AE & |Ciocoque à baies blanches { Jasmin odorant). . :. . ra9s Soivante-quatorzième livraison. Voulou bambou. À : LA + 295 . Cactier à fruits feuillés { aie d'Amérique = . 2g4 _ Figuier des Indes. | * Azier à l'asthme. 296 Fi à files à d'orme + des Savanes). de mélisse ( Sauge de montagne) : #