Ci IMPRIMERIE DE J. TASTU, RUE DE VAUGIRARD, N° 36. æ ET MÉDICALE DES ANTILLES, ; ES FRANÇAISES, ANGLAISES, ESPAGNOLES ET PORTUGAISES, + _— ET PRÉSRAT KES 4 ROI DOCTEUS EX MÉDECINE DE LA FACULTÉ DE PARIS > ANCIEN ir nu DU GOUVERNEMENT A SAINT-DOMINGUE, ET FONDATEUR DU LYCÉE COLONIAL ; MÉDECIN DE L'HOSFICE SUYIL DS BHAUMONT, ET MEMBAD DE JA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS ST DE J PLUSIRURS AUTRES SOCIÈTÉS SAVANTES. x F + Pélus 5: Moss “ Le jus exprimé F ja canne à sucre , celui du citron et l’eau limpide des ruisseaux qui Serpentent dans tous les jardins , fournissent à boisson salutaire, qu'une feuille froîche et roulée du Pine 7€ qu’un pétale détaché de la popote, peuvent retenir. - 4 , dans ces climats fortunés, le Caraïbe trouvait sous ses mi : plantes que réclamait la maladie d'un père , d’un parent ou , ami !.. Ces insulaires avaient-ils d'autres moyens curatifs ?,... : É -; (vrscours PRÉ TaR.) Tmperitissimæ gentes, herbas morborumque novérunt. C. Gels PARIS. CHAPPRON Ke de la Grande-Truanderie , n. 50; Veuve RENA libraire , rue Caumartin , n. 12; Caez { LEVRAULT, libraire , rue de la Harpe, a: 81; ]MALEPEYRE, libraire , rue Gît-le-Cœur, n. 4; Et chez les principaux Libraires. & 4827. FLORE MÉDICALE DES ANTILLES. IV" CLASSE. DES SUBSTANCES VÉGÉTALES QUI PEUVENT AGIR SUR L'ESTOMAC, OU LE CANAL INTESTINAL, PAR LEURS QUALITÉS VÉNÉNEUSES OU MÉDICAMENTEUSES. PLANTES TOXIQUES CORROSIVES, ET TOXIQUES NARCOTIQUES. SOMMAIRE. L ’inrérèr de la société faisant un devoir aux natura- listes voyageurs de signaler au public les végétaux véné- neux qu’une main coupable , ou inexpérimentée , pour- rait employer , nous traiterons avec le plus grand soin la classe des toxiques que nous diviserons en deux par- ties. Nous ne pouvons donner assez de renseignemens pour éclairer, du flambeau de la doctrine et de l'expé- Tome III.— 39° Livraison. 4 (2) rience , le médecin légiste qui tient en ses mairillela vie ou la mort d’un accusé. La plupart des végétaux de cette classe ne peuvent être introduits dans le conduit alimentaire , même à des doses fractionnées , sans y porter le trouble et la désor- .ganisation. La reconnaissance des signes qui décèlent la présence des poisons est donc d’une extrème importance pour le médecin, puisqu'il doit baser son traitement, et déterminer l’antidote convenable, d’après la nature des symptômes qui se présentent, et l’altération d'un ou de plusieurs systèmes de l’économie. On divise ces signes en deux classes. Les uns sont généraux et communs à tous les empoisonnemens ; les autres particuliers , c’est- à-dire relatifs à l’action de telle ou telle substance véné- neuse. C’est pourquoi l’on reconnait l'influence d’un narcotique à un état convulsif ou de délire, aux nausées, aux pandiculations , à une tendance irrésistible au som- meil , à la stupeur, à la léthargie, aux tremblemens, aux soubresauts , à la roideur tétanique de la mâchoire, au regard fixe, morne, hagard, symptômes qui déno- tent l'impression du narcotique sur les nerfs et le cer- veau ; les narcotiques suspendant soudainement les fonc- tions de l’estomac et du conduit intestinal. Le poison chimique ou mécanique , introduit dans les voies diges- tives, produit au contraire une sensation pungitive et déchirante , des hémorragies, des vomissemens opinià- tres d’une matière porracée ; des sueurs, des mouve- mens convulsifs , la tuméfaction du venire , et des diar- rées excessives, des syncopes , des vertiges, et plu- sieurs autres sympiômes qui a à certaines maladies aiguës. Les peuples les plus anciens ont Ge usage des poisons (3) pour se défaire de leursennemis. Les Francs , dit Alibent, dans leurs guerres contre les Maures, trempaient leurs armes dans le suc de l’ellébore noir qui croît sur les Pyrénées, et dont le venin est si subtil, qu'un bœuf piqué d’une de ces flèches meurt en huit minutes. De nos jours, l’art de fabriquer les poisons n’est que trop connu aux colonies où l’exaltation de l'imagination, où la soif des vengeances , où la jalousie implacable, et toutes les passions déchainées rendent l’homme honteux à lui-même. Que de plantes , sous la zône torride , pro- curent aux criminels des armes à leur atroce frénésie. La plupart des plantes laiteuses qui y croissent en abon- dance, surtout ce suc qui découle des arbres de ce genre, et produit, par oxigénation, une espèce de caoutchouc, offrent à l’homicide une source empoisonnée, dans laquelle il peut tremper ses traits. Les végétaux vireux lui fournissent aussi ces tristes moyens de des- truction. Mais la même main qui plaça , dans les solitn- des de l’Amérique, des végétaux nuisibles, permit aussi aux plus puissans antidotes de les accompagner. Le mancenillier donne son tronc pour appui au cèdre blanc (Bignonia Leucoxylon), et la terre qui laisse à regret paraître le sombre feuillage du québec , offre au malheu- reux, qui en fait usage, l’antidote que son sein a retenu DE neutraliser les effets funestes de son feuillage. Il n'existe pas , à PRES parler. de poisons dans Îa nature ; leur action n’est que. re, puisqu'il n’est aucune substance qui, contenait: employée, ne puisse être profitable et salutaire aux vivans. L'action des poisons minéraux, végétaux et animaux . sur notre éconon t en raison directe de la sensibi- de l'individu. Albert a prouvé coff lité constitutionne (4) fait en donnant de fortes doses de deutochlorure de mer- cure à des animaux dormeurs, tels que le hérisson, qu n ont éprouvé que de l'agitation et une forte con- traction des organes gastriques sans que la mort s’en- suivit, et sans qu'ils en parussent fort incommodés. (L'émétique n’agit pas. de même sur tous les individus. x La même expérience , faite sur des animaux d’une sus- ceptbilité nerveuse, très-excitable, les a fait périr promptement. On sait que Sénèque , impatient de quit- ter la vie, prit vainement du poison , sa sensibilité phy- sique étant émoussée par une hémorragie copieuse qu'il venait d’éprouver. Les hommes de la nature sont moins accessibles à l'influence des poisons que les citadins efféminés par une vie luxurieuse, et les progrès de la civilisation. L’estomac des Lapons et des habitans des autres contrées hyperboréennes , est peu impressionna- ble, et les irritans les plus actifs peuvent. à peine dé- terminer la contractilité musculaire. L'action délétère des substances vénéneuses change aussi en raison des divers degrés de sensibilité départis | aux différentes espèces d'animaux. Le Cabiai, que le Alibert nourrit pendant quelque temps , sans accident avec des racines de jusquiame , mourut subitement lors- qu’on remplaça cette nourriture par de la ciguë. Les remèdes qx nt les douleurs s'appellent ano- dins; ceux qui ; nt le sommeil, ont le nom d’assoupissans , ques et de narcotiques. Les narcotiques n’agissent pas toujours de la mème manière , et leurs parties constituantes diffèrent donc entre elles. Or, pourquoi classer lopium et la ciguë dans la mème catégorie, puisque les prètres égyptiens _et ceux d'Athènes calmaient l’ardeur de leurs passions (57) avec la cigué , tandis que les Orientaux les excitent avec l’opium ? Cette question pourtant peut se résoudre songeant que l’opium, à petite dose, est calmant ; e dose plus élevée il devient excitant. La ciguë donne des mouvemens épileptiques , des vo missemens convulsifs, des contractions de nerfs ef- frayantes , que l’opium ne donne pas. L’opium ne doit point s’administrer s’il y a trop de fièvre et trop de plénitude , ou trop de faiblesse et d'i- nanition. Il faut craindre d'arrêter ou mème de ralentir quelque évacuation naturelle devenue nécessaire. Si l’opium augmente la sueur, il diminue par consé- quent la sécrétion de l’urine. S'il donne au sang plus de fluidité et d'activité, administré à trop forte dose, il retarde le mouvement de la bile , engorge les viscères , embarrasse Île cerveau, engourdit les nerfs. Mais il a son correctif puissant ( même à la dose d’empoisonnement ), dans l’usage du suc de citron qui dissipe, comme par enchantement, jusqu'aux moindres vestiges , ces symptô- mes ; ; au lieu que pour l'empoisonnement par la ciguë , : l'émétique est préférable. Les malades qui peuvent vo- mir $ont ordinairement guéris. : Les poisons les plus redoutables, comme le remar- qui attaquent à ive, l’économie temps nécessaire éaction, et sa ré- que judicieusement Alibert, sont pour coordonner ses phénomène sistance est infructueuse. Plusieurs - point d’action directe sur les nerfs ; mais dès qu'ils en- trent en contact avec le sang , alors l'animal meurt sou- isons aussi n’ont dainement. Chaque système de notre orgavisation es ÉS) rement affecté par telle ou telle substance délétère. Cer- tains poisons introduits dans l’estomac ne sont pas délé- tères, et sont promptement mortels s'ils sont soumis à Faction des absorbans. Magendie et Delille ont prouvé cet axiome par l’upas-tienté qui, administré à la plus pe- tite dose, devient le stimulant le plus énergique de la moelle épinière, et donne promptement la mort en frappant le système nerveux d’un spasme universel qui suspend les fonctions de la respiration. Les poisons âcres sont moins énergiques que les cor- rosifs ; ils ont aussi des modes d'action très-différens les uns des autres. En général ils produisent, pour la plu- part, des effets beaucoup plus marqués lorsqu'ils sont injectés dans le tissu cellulaire ou les vaisseaux, que lorsqu'ils sont ingérés dans l'estomac; néanmoins ils réagissent sur cet organe. Les poisons narcotico-àcres diffèrent des premiers, et encore bien qu'ils aient une influence sur l’estomac et sur les intestins , ils agissent partisghèrement sur | systèmes nerveux et circulatoire ; ce qu'on observe d l’empoisonnement par la belladone , les datures , la j jus- quiame , les champiguigs , dont Paction sur l'estomac est lente. ï Les poisons narcotiques , proprement dits , sont les plus dangereux € ce qui a fait dire au célèbre Vau- quelin , en parlant du daphne alpina et autres bois lai- teux, «que les plantes acides sont rarement à craindre, » mais qu'il faut se défier des autres. » En effet les -alcalis végétaux sont les principes actifs des poisons les plus énergiques. Cetie cinquième espèce d'aleali végé- tal est due à M. Pelletier qui l'a trouvée dans l'écorce de la fausse Angusture. Pourtant la substance la plus dé- CH) létère ne diffère souvent d’ume substance salutaire et nutritive que par l'addition ou la soustraction d’une pe- tite quantité d'hydrogène de carbone ou d'azote. L’ana- lyse chimique , autrefois très-imparfaite , offre mainte- nant des résultats plus satisfaisans. Si elle altère souvent ce qui constitue la vertu d’une plante, ce qu'on recon- naît à l’insipidité des eaux distillées des plantes peu odo- rantes , et non aromatiques ; le feu y développe quelque- fois des principes qui n’existaient pas avant que le mixte fàt soumis à son action. L'analyse des anciens ne four- nissait qu’une huile empyreumatique, du phlegme, etc. , qui se formaient par la chaleur. L'analyse de nos jours , au moyen de gaz , est bien préférable. Au dix-septième siècle, un arrèt du Parlement proscri- vit l’'émétique dont l'utilité est maintenant reconnue in- contestable. Les préparations héroïques, tirées des substances végétales vénéneuses, durent aussi inspirer de la méfiance , et être employées, en tremblant, par aticiens d’abord incertains , et sans expérience sur s effets. La science a fait tant de progrès dans cette partie de l’art de guérir, et les Fontana, Fodéré, les Orfila , les Magendie, Roques, et beaucoup d’autres zélés observateurs, ont consacré tant de veïlles à des expérien- ces multipliées , dont le succès était destiné à l’humanité souffrante, qu’on marche à présent d’un pas plus assuré, en profitant des travaux de ces illustres savans , parmi lesquels on doit à Magendie d’avoir prouvé que la ma- nière d'agir des médicamens et des poisons , est la méme sur l'homme que sur les animaux. Ces plantes héroï- ques, soumises au creuset du chimiste , et leurs parties constituantes étant signalées, deviennent, employées seules, des médicamens simples, mais _ une énergie précise. é (8) Quant à la reconnaissance des plantes vénéneuses , à leur port, nous devons prévenir le lecteur que la cou- leur , presque toujours sombre , glauque ou bleuâtre du feuillage de ces plantes suspectes , leur aspect sinistre, leur odeur vireuse, leur saveur àcre, signalent leurs propriétés délétères , dans lesquelles cependant la méde- cine , comme nous l'avons déjà dit, est parvenue à trou- ver de puissans secours. Ainsi, comme l’observe judi- cieusement le D. Roques, dans le système physique, le bien est toujours placé à côté du mal; d’où résulte une sorte d'équilibre quien fait l'harmonie. Ils semblent anssi nous avertir que partout la vie et la mort sont en présence. Comme les bestiaux , si utiles à l’agriculture, péris- sent quelquefois pour avoir brouté de ces herbes véné- neuses , mêlées à leur fourrage, malgré l’instinet qui les porte à s’en garantir, j'indique les végétaux funestes dont ces animaux domestiques peuvent faire leur péteré, afin d'engager à en extirper la race. Dans la second partie de ce volume, je traite des plantes reconnue an- tivénéneuses par Les: naturels, dont l'expérience à été confirmée par des praticiens dignes de foi. Que de puis- sans motifs pour s ‘attacher à faire connaître ces dange- reux végétaux! Toutes les classes de la société y sont intéressées, et particulièrement les magistrats, les mé- decins, les propriétaires colons, et les personnes ver- tueuses qui, par charité évangélique, aiment à secourir les malheureux. ( Principes généraux du traitement.) Le traitement à opposer à ces substances morufères (9) est variable. En règle générale de toxicologie, il est dangereux de suivre une théorie purement systémati< que sur l'influence de tel médicament. D’après l'analyse de ses principes constituans, il est préférable de con- sulter les faits que rappellent l'expérience, l'observation, l'étude de la nature, et de ne s’attacher qu'aux effets des médicamens, et à leur manière d’agir sur notre éco- nomie. C’est ainsi, toute prévention à part, que le médecin aux colonies , abstraction faite pour un instant de sa théorie répressive , ne doit pas dédaigner d’asso- cier l'expérience , quoique routinière des naturels , aux moyens rationnels avoués par l’art; car, si, d’après Or- fila, l’albumine , et particulièrement les blancs d'œufs délayés dans l’eau, sont le véritable antidote du sublimé corrosif et des sels cuivreux ; si, comme l’a découvert Gallet , le sucre dissipe promptement les accidens causés par le vert-de-gris ; si la poudre de charbon de bois bouillie dans de l’eau sucrée aromatisée est encore le _contre-poison du sublimé et de l’arsenic, pourquoi ne voudrait-on pas que les sauvages aient aussi à eux des moyens simples tirés de 4 » mature? Ne sait-on pas ina, ou de noix de galle qu'une forte décoction de quinqu échauffée à 36 ou 40°, peut décomposer l'émétique , et arrêter les progrès mortels de son empoisonnement ? !! Le premier'soin, dans tous les cas d’empoisonne- ment, est d’exciter, par le vomissement ; l'expulsion des substances présumées délétères. On a cru que l’es- _tomac, déjà gravement impressionné par la présence des poisons irritans, avait besoin d'une plus forte dose d’émétique pour opérer sa contraction ; mais c’est une erreur qui pourrait devenir funeste ; et qu'un médecin prudent doit rejeter. Si le poison est encore. (10) dans l'estomac , il faut choisir la voie la plus courte , et le faire rejeter par les vomissemens ; «mais s’il a franchi le pylore, et qu'il corrode les intestins , il est préfé- rable de l’expulser par les voies basses. Ces deux moyens souvent deviennent nuls etmèême contraires, si le poison a déjà produit des ravages , et enflammé la muqueuse ; c’est alors qu’il fant recourir aux remèdes adoucissans , sédatifs , ou même, selon Alibert, à la loi des affinités relatives. Quand le poison agit très-rapidement et con- centre son action principale sur l'estomac, la maladie devient promptement mortelle, sans présenter des symp- tômes très-graves. Il est de principe également, s’il ÿ a gastrite, de ne pas employer les vomitifs minéraux , mais de titiller le pharinx avec une plume et d’adminis- trer de l’eau chaude. Il sera bon de se rappeler aussi qu’en cas d’évanouissement prolongé, il est dangereux de faire respirer trop long-temps l’ammoniaque liquide , le gaz qui s’en dégage enflamme le pharynx et les voies aériennes , et peut occasioner la mort, ainsi que l’a re- marqué le D. Nysten. CE Nous terminerons ce sommaire un peu minutieux , mais indispensable, par 6bserver à nos lecteurs que si les poisons n'étaient considérés que d’après les ravages qu'ils exercent sur l’économie, il eùt été dangereux d’en in- troduire l’histoire dans ce livre; mais la thérapeuti- que retire souvent de la manipulation de ces plantes délétères des avantages inappréciables , et que rien, souvent, ne peut remplacer. Une plante , évidemment vénéneuse, a quelquefois les mêmes principes que d’au- tres espèces innocentes du même ordre, et n’en diffère que par son activité, que le médecin prévoyant doit diminuer en fractionnant les doses. C'est dans ce cas (ir) qu’il faut soigneusement apprécier la maladie, le tem- pérament , l'idiosyncrasie , et la sensibilité physique de l’individu qu’on a à traiter. Dans l’histoire particulière des plantes vénéneuses que nous allons passer en revue , nous les considérerons donc sous les rapports de leurs principes nuisibles , et sous ceux de leurs propriétés médicamenteuses utiles à l'économie ; mais nous nous tairons et jetterons un voile épais sur les compositions meurtrières de cette classe réprouvée des Mages ou Caperlatas de l'Amérique. 11 est prudent de vouer ces recettes anti-sociales au néant d’où elles n’auraient jamais dû être retirées, et dont la nature frémit. De Er PE ZT are (12) AAA AAA RAR AA AAA AAA v AAA AAA A RAA MANCENILLIER VÉNÉNEUX. ( Toxique corrosif. ) Syronsmie. Vulg. l'arbre de mort; Hippomane mancinella, Lin., Spec. Plant. n. 1 ; Monœcie Monadelphie. Juss., Eu- phorbiacées folio venenata, Mancinello arbor seu Massini- lia dicta. Commell., Hort., vol. 1, p.131, tab. 68. — Ar- bor venenata , Mancinello dicta. Raj., vol. 2, p. 1646. — Juglandi affinis arbor julifera , lactescens, venenata , pyri- folia, Mancanillo his paris dicta. Sloan Farn., 129, Hist.2, p- 3, tab. 159. — Mancanilla pyrifani , Plum., Gen. p. 49, tab. 30. Niss., vol. 6, tab. 109. — Catesb. Carol., 2, p. 95., tab. 95.—Arbor americana Mancinello dicta, fructu pomi ve- nenato, nucleis septenis et pluribus, in ossiculo muricato, to- tidem loculis dispersato, inclusis. Patr. Alm., p. 44. Phyto- graph., tab. 142, f. 4. — Hippomane arboreum , lactes- cens, ramulis ternatis, petiolis glandulä notatis. En anglais, Manch-Ancel ; en caraïbe, Bougoutri. — C'est le Pomaro Picedo d'Oviedo, liv. 9, eh. 12. C’est aussi le Fiomi-Peril veleno du mème, he 78, ou Massilinia me CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Fleurs monoïqu .—Dars les mâles, un calice bifide, un seul filament chargé de quatre anthères.— Dans les femelles, un calice à trois divisions , plusieurs stigmates, un drupe renfermant une noix multiloculaire à loges monospermes. Canactënes panricuLters. Fleur mâle. Chaton: pé- rianthe bifide ; corolle nulle. Fleur femelle. Périanthe bifide ; corolle nulle; stigmates à trois parties ; fruit à Theodore DPereourtilx Pinæ : Cabruwl Jeu . MANCENILLIER VÉNÉNEUX. 13 ) noyau ; feuilles ovales, oblongues, dentées en scie, à deux glandes à leur base. ( Vivace.) Hisroire narurezLe. Cet arbre redoutable , de l'A- mérique équatoriale, auquel on a donné le nom d'Hyp- pomane, parce que ses chevaux sauvages qui paissent son feuillage ou mangent de les pommes deviennent furieux , croît sur les bords de la mer, et ceint les anses des plages inondées des Antilles ; il appartient aux rives sablonneuses de l'Amérique et aux marais qui en sont voisins, et qu'on appelle Salines ; on pourrait leur appliquer ce que Rosset dit de l’aune et du peuplier : Les noirs Mancenilliers , amoureux dés rivages , Couronnent les marais de leurs sombres feuillages ; Et leur corps amphibie , élevant ses rameaux, À son tronc sur la terre, et ses pieds sous les eaux. 2 : Par une sorte d’aberration, que notre insufisance ne peut comprendre , la nature loin d’avoir imprimé sur le Mancenillier vénéneux le sceau de réprobation, en signalant son approche funeste par un feuillage sus- pect, des fruits ternes ou décolorés, par des émana- tions nauséeuses, a pourvu cet arbre perfide de tous les charmes qui peuvent inviter le voyageur altéré à cueillir ses fruits séduisans par leur odeur agréable de citron, leur forme et le vif éclat de leurs couleurs. Mais mal- heur à l’imprudent qui porte ce fruit à ses lèvres ! il trouve une mort douloureuse dans une pulpe succu- lente, qui lui promettait une sensation agréable. C'est ainsi que plusieurs plantes vénéneuses ont Femme ppe séduisante du vice; mais par une admirable prév le Mancenillier offre un tronc pour appui au Nandhi (14) ou au Mimosa scandens, qui en deviennent le contre- poison. Toutes les parties du Mancenillier contiennent un suc laiteux , abondant , vésicant et d’une excessive caus- ticité. Les fruits, semblables aux pommes d’Api, ont d’abord une saveur insipide, bientôt remplacée par une sensation âcre et brülante, qui excorie en peu d’instans la langue et le palais; c’est un des plus violens poisons que fournit le règne végétal. On doit redouter ces fruits, et éviter mème de rester long-temps exposé aux émanations de cet arbre, ou d’être atteint , dit Moreau de Jonnès , par le suc corrosif qui découle de ses feuilles quand elles sont lavées par la pluie, ou brisées par le vent, car il devient vésicant, ainsi que le prouvent les accidens arrivés à M. de Tussac et à deux garcons de serre de Paris. Aussi, quoique cet arbre puisse former des allées de promenade , par la beauté de son aspect et la rapidité de son accroissement, on est forcé d’y re- noncer ; la police même les fait arracher à mesure qu'il en renaît , afin d’en détruire l’espèce , car l'expérience _prouve qu'il est dangereux de dormir à l'ombre d’un Mancenillier. Un nègre y fut trouvé mort. Le bois du Mancenillier qu’on disait nué des plus belles couleurs , est au contraire mou, très-blane et fi- landreux ; il n'est d’aucun usage, et pas mème bon à brûler, car la fumée épaisse qu’il produit est non-seu- lement dangereuse à respirer, mais, selon de Tussac, peut empoisonner les mets qu’on ferait cuire avec ce bois. On ne confiait autrefois le soin de l’abattre qu’à des criminels condamnés au supplice ; encore par hu- . mauité faisait-on allumer autour du tronc des feux, pour détruire l'écorce et son suc vénéneux ; mais on se con- (15) tente à présent d'être masqué , et de se garnir les mains de gants. Les poissons et les crabes mangent impunément des fruits du Mancenillier, mais ces animaux deviennent des poisons pour l’homme ; c'est ce que M. de Tussac et moi nous avons observé plusieurs fois à St.-Domingue. Il est prudent, dans la saison où le Mancenillier pro- duit ses fruits , de ne manger de ces poissons ou de ces crustacées , qu'après les avoir éprouvés en les mettant cuire avec une cuiller d'argent, qui noircit, si leur estomac a reçu de la pulpe de ces fruits. : Enfin tous les animaux qui mangent de ces fruits, excepté l’Ara , dit Dutertre , deviennent malades et leur chair noire et comme brûlée. Il est dangereux de man- -ger de ces animaux; Plumier en a fait l'expérience à ses dépens. S'il arrive qu’il tombe une goutte de ce suc sur une plaie, et qu'on ny remédie pas promptement, la gangrène survient. Lorsque les pommes du Mancenil- lier tombent de l’arbre, elles ne pourrissent point comme celles d'Europe , quand bien mème elles tom- beraïient dans l’eau, mais elles deviennent ligneuses , dures et flottantes. ANALYSE CHIMIQUE. La tige et les feuilles produisent un suc laiteux , lequel condensé offre les propriétés du Czoutchouc. Ces parties contiennent beaucoup de tanin, de l’acide gallique, peu de gomme et de résine, plus une matière féculente verdâtre. Le miasme délétère, qui devient si funeste aux hommes qui le recoivent , paraît être de hydro-carbone , combiné au gaz hype gène carboné. PaoPRIÉTÉS DÉLÉTERES. Les vertus nuisibles résident R. = ( 16) danë toutes les parties de larbre et de ses fruits, et particulièrement dans le gaz mortifère qui s’en exhale, Tout le suc laiteux occasione des ampoules doulou- reuses par son application , et excite des maladies éry- sipélateuses , comme le prouve Plumier par un fait qui lui est personnel, et qui se guérit par l'application de compresses imbibées de lait froïd , circonstance qui le priva de donner une description complète de cet aË- bre qu’il redouta toute sa vie. SYMPTOMES D'EMPOISONNEMENT. Sentiment d'ardeur dans la bouche, le pharynx, l’oœsophage, l'estomac et les intestins; ventre tuméfié et brûlant, horripila- tions, sueurs froides et visqueuses , syncopes fréquen- tes, lèvres ulcérées causant un prurit insupportable, emphysème de la tête. Les symptômes augmentent en raison de la s ptibilité nerveuse. Secours ET ANTIDOTES. On doït à un nègre d’avoir indiqué le premier une infusion des feuilles du Médi- cinier multifide , comme antidote du poison du Man- cenillier. Ce remède, qui agit comme vomi-purgatif, remplit la première indication ( #. vol. IL, P. 142). Les moyens à employer après les évacuations sont les muci- lagineux acidulés et les potions huileuses. Tussac re- commande, comme spécifique , l’eau salée ou l’eau de mer. Ainsi la nature place toujours le bien à côté du mal. Les lotions faites avec cette eau calment aussi la douleur causée par l’excoriation produite par le suc du Mancenillier. On trouve encore un antidote dans le cèdre blanc( Bignonia leucoxylon ), qu’on rencontre tou- jours près de ces arbres. e Les nègres appliquent sur les pustules, qu’excite sur la peau le lait du Mancenillier, l’eau claire qu'ils re- cueillent avec superstition de la coquille de l’hermite ou soldat. ( Agathine. ) Plumier indique aussi pour remède , à prendre inté- rieurement l'huile d’olive et l’eau tiède comme vomitif adoucissant ; mais il faut, dit-il, en user P'ORREnt, une bre après en avoir mangé, il n’y a plus de remède (ce qui me paraît un peu exagéré, si l’on se rappelle la guérison indiquée plus haut) et l’on ne fait plus que languir , et trainer une vie courte et mal- heureuse. On emploie à l'extérieur la racine pilée du Solanum mexicanum magno flore de. -C. B; « autrement mer- » veille du Pérou ou belle de nuit, dont les feuilles sont » longues d’une palme , larges de trois pouces , d’un ‘» vert gai, lisses, polies et douces comme du satin, » laquelle plante porte des fleurs longuettes comme le » lizet, mais polypétales ; elles sont violettes par de- » hors et blanches par dedans, fermées de jour et ou- » vertes de nuit. » Plumier ajoute que cette racine amortit entièrement le venin, et que mème elle arrête” la gangrène commençante. Il appelle cette plante herbe aux flèches. (Tom. IT, traité III, chap. I, $ V.) Les anciens Caraïbes empoisonnaient leurs flèches avec le suc du Mancenillier , et celui de plusieurs apo- cynées fréquentes dans le pays. | Le célèbre Orfila place le Mancenillier au rang des poisons narcotico-àcres. Comme il ne cause ni torpeur ni assoupissement , j'ai cru devoir le placer parmi les caustiques. Tome III. —39° Livraison. 2 (18 ) CarACTÈRES PHYSIQUES. Le Mancenillier parvient or- dinairement à une élévation de vingt à trente pieds ; on le prendrait au premier abord pour un poirier d'Eu- rope ; son écorce est lisse, grise , très-épaisse et lactes- cente; ses feuilles, pourvues de longs pétioles, sont ovales , pointues, crénelées en leur bord , alternes, d’un vert obseur et luisant en dessus , et d’un vert plus ) en dessous. Elles sont munies, à leur base, glande déprimée rougeàtre. Les fleurs sont disposé chatons, ou épis lâches et terminaux. Les fleurs males sont agglomérées, çà et là sur l’épi, en paquets arron- dis. Une écaille , munie de deux glandes à sa base, sert d’involucre à chacun de ces groupes de fleurs , et cha- cune d'elles est composée d’ petit et bifide à son un périanthe simple, très- Le filet est surmonté de _ Les fleurs femelles Sont si- tuées an bas del épi ; leur périanthe est triphylle et ca- duc ; l'ovaire est supère , et porte un style court qui sc partage en sept stigmates ; le fruit est un drupe charnu, dont le noyau, gros, sillonné, hérissé de pointes, of- fre plusieurs loges garnies, chacune, d’une semence. quatre anthères didyme: PnoPrréTés MÉDicinAzes. Lherminier, pharmacien à la Guadeloupe , a préparé un extrait de Mancenillier par le procédé ordinaire, en employant des feuilles oxidées. Cet extrait peut remplacer , dit ce chimiste , celui du Rhus toxicodendron , et son emploi peui ètre appliqué à la maladie affreuse , connue sous le nom d’elephantiasis. On en a obtenu des succès dans le trai- tement de lhémiplégie , en l’employant voolnrloment depuis douze grains jusqu'à deux gros. (19) | Mon. n'ApminisrnATION. La dose de l'extrait est de- puis douze grains jusqu’à ss gros , Mais pri progres- sivement. ir. # Fos * LICATION DE LA PLANCHE CENT CÉNQUANTE-TROIS. pl ante est presque de grandeur naturelle. 1. Fleur mâle. | Fleur femelle. 3. Fruit coupé transversalement. ( 20 ) GLUTTIER DES OISELEURS. (Toxique corrosif.) SYNONYMIE. Valg. Mancenillier à feuilles de Laurier. nf pomane biglandulosa, Linn., Monœcie Monadelphie. — Juss., Euphorb. Mancanilla laurifoliis oblongis , Plum. — Hippomane foliis ovato-oblongis, serratis, basi glandulo- sis, Linn., Spec., p. 1191, n. 2.— Hippomane arboreum; lactescens , ramulis ternatis, petiolis glandulâ notatis, floribus spicatis mixtis, Brown , Hist, Jam. , p. 354.— Ti- thymalus arbor americanus il: medice foliis ampliori- bus tenuissimè crenatis, succo maximè venoso, Pluck., Aln. 369, t. 229, f. 8. — Roi, Suppl. 428. Sapium aucuparium foliis oblongis, acuminatis , serrulatis, petiolis apice bi- glandulosis, Tussac. _ Caractères GÉNÉRIQUES. Fleurs unisexuelles, réû- .nies sur le mème chaton, dont les femelles occupent la base. — Fleurs mâles : calice monophyile campanulé , à deux ou trois divisions obtuses et conniventes ; deux ou trois étamines dont les filamens, plus longs que le calice, sont réunis seulement à leur base , écartés dans le reste de leur longueur; à anthères didymes. — Fleurs fe- melles : calice petit, monophylle, campanulé , à bord à trois ou cinq dents; ovaire supérieur , ovale, un peu saillant ; style court ; trois stigmates ouverts et subulés; capsule arrondie , composée de trois coques , s’ouvrant par trois valves fendues en deux à leur sommet ; une semence globuleuse dans chaque loge. ‘ | PL; 254. So —— qe om Thailers Lironraphte PE, ddr Le GLUTIRR DES OISELEURS. &( 22 7% CanAcrTÈRES PARTICULIERS. leur mâle. Chaton : pé- rianthe bifide; corolle nulle. — Fleur femelle. Périan- the trifide ; corolle nulle ; stigmate en trois parties; cap- sule à trois coques ; feuilles ovales oblongues, crénelées, à deux glandes à leur base. ( Vivace. ) Hisrome NATURELLE. Le Gluttier des oïseleurs, non moins funeste que ses congénères, habite les mêmes lieux que le précédent. Il fournit aussi du caoutchouc, mais d’une moindre consistance que celui du Mancenil- lier que nous venons de décrire ; c’est pourquoi il sert aux Antilles de glu pour prendre les oiseaux que ce suc fait périr, dit Tussac ( Journ. de Bot. de Desvaux, T.r,p. 191 ). Il sert aussi d’instrument de vengeance. C’est dans l'obscurité des nuits, au milieu de la paix de la nature et du sommeil de ses maîtres , que le nègre africain, empoisonneur, ourdit ses projets de mort. Assis, en fumant , à la porte de sa case ou de son ajoupa, son imagination aigrie par des craintes d’esclavage se met d'accord avec ces nuages épais qui si souvent cachent le disque de la lune. Son plan étant bien arrêté, il se lève en délire , et seul possesseur de son secret fatal, il s'éloi- gne en silence de sa femme et de ses enfans qu'il laisse accroupis une partie de la nuit autour d’un foyer fumeux entretenu par la combustion modeste d’épis de Maïs privés de leurs grains ou de bouse de vache, seul moyen d’éloigner les miryades de maringouins qui ne leur lais- seraient prendre aucun repos sur leur natte, où ils cou- chent le corps nu , et souvent couvert de ces insectes dévorans. Excité par le démon du meurtre , ce criminel insensé s'enfonce dans l'épaisseur des bois qui l’environnent, ou 3 (22) # se glisse au milieu des lianes sur le bord des rivières où de la mer, et y cueille la pomme du Mancenillier , la fleur de la grande Aristoloche, les Ahouaïs, les A pocins et au- tres végétaux pernicieux dont il fait un monstrueux mé- lange dans les chaudières qu'il destine à cet usage, et qu'il transmet à ses enfans qu’il fait hériter de sa haïne injuste contre tous les blancs. La vertu , la bonté de ses maitres ne peuvent suspendre un instant l'exécution de son arrêt fatal, Saint-Domingue , si long-temps sous l’in- fluence du poison, a eu le triste exemple de l’empoisons nement de la famille entière de madame la comtesse Ros- signol de Robusté, ma parente , par ses nègres ingrats, comblés de ses dons, et dont elle était la tendre mère: c’est au moyen du suc de Mancenillier donné dans le café aux enfans et grandes personnes. Cette mère inconsola- ble , regrettant au milieu de ses douleurs atroces d’é- chapper à la mort cruelle dont ses enfans étaient frap- pés , apprit que leurs estomacs phlogosés avaient été ex- coriés. Qu'on juge à présent des souffrances que ces êtres innocens ont éprouvées ! Les coupables furent reconnus, et ayant avoué leur crime , la justice les livra aux flam- mes sur le lieu même qui les avait vus commettre une telle abomination. Ils montèrent sur l’échafaud en riant et sans repentir, en annonçant que leur mort désirée devait transporter leurs ames dans leur pays pour y re- vêtir un autre corps. C’est là leur genre de superstition. ( Voyez mon essai sur les mœurs des Guinéens transpor- tés à Saint-Domingue, 3° vol. de mes Voyages d’un na- turaliste. ) CaracrërEs rmvsiQues. Arbre de trente pieds, d’un port élégant, à cime luisante ; et dont les rameaux sont DEEE TPS ( 23 ) cé nombreux, longs . peu divisés , presque toujours étendus horizontalement. Toutes ses parties contiennent un suc caustique , laiteux, qui découle goutte à g goutte lorsqu'on les entame. Les feuilles sont éparses et situées principalement vers l'extrémité des rameaux; elles sont ovales, lancéolées, dentelées (avec quelques dents plus grandes, éparses parmi les autres), d’une consistance coriace , luisantes, à veines transversales nombreuses, Le pétiole est court, rougeâtre, et porte, à la naissance du disque de la “feuille , deux glandes oblongues, obtuses et ouvertes, d’un rouge orangé. Les épis sont terminaux, lâches, un peu épais, verdâtres, longs de six pouces ; les fleurs sont sessiles, et ont chacune, à leur base, deux glandes oblongues, obtuses, un peu planes , d’un vert int ; les calices sont d’un noir pourpré. ANALYSE cHIMIQUE. Le suc de ce Mancenillier étant parfaitement semblable à celui de l’espèce précédente , nous ne croyons pas nécessaire d’en répéter l'analyse. Proprtérés DÉLÉTÈREs. Trente grains de ce suc, don- nés à un chien, lui ont fait éprouver, après ecinqfante minutes, les symptômes suivans : Ecartement et roideur tétanique des membres, du rachis et du cou; chute sur le côté, tremblement; relächement bientôt suivi d’une nouvelle attaque annoncée par des mouvemens convul- sifs de la face et des paupières ; immobilité des yeux, di- latation de la pupille, tétanos général. Il n’y a ni vomisse- ment, ni bave , ni aboïiement; la langue sort de la bou- che, sa couleur est päle, ainsi que celle des lèvres; les urines coulent involontairement, et la respiration, E— (24) suspendue par la contraction des muscles du tronc, amène bientôt la mort. L’extrait, mis en contact avec les blessures, n’amène aucune suite fàcheuse. Il n'en est pas de même si on le fait pénétrer entre des muscles, ou sous la peau, ou qu'onen enduise une flèche. - Auro»sig. Les animaux empoisonnés par les fruits des Mancenilliers, contiennent encore ce poison dans l'estomac ou le duodénum, qui cependant ne sont pas phlogosés ; mais on observe le passage du sang noir dans les cavités artérielles, ce qui détermine l’asphyxie. On serait porté à croire, dans ce cas, que ce suc peut corroder la membrane muqueuse, ou agir immé- diatement sur les nerfs sans causer la mort, qui n’a lieu qu’au moyen de l'absorption qui forme un mélange im- médiat du poison et du sang. La mort provient donc de l’asphyxie qui résulte de l’immobilité de la poitrine ; pendant le tétanos , et qui suspend la respiration. Secours ET Anrinores. Les vomitifs ou purgatifs doivent être employés, dans le premier temps de l’em- poiseñnement, d’après l'organe où l’on présume être le poison. Viennent ensuite les boissons mucilagineuses , acidulées, ou l’eau de mer, ou bien encore un autre. contrepoison réputé, le Cèdre blanc, Bignonia Leu- coxylon, dont j'ai déjà parlé dans l’article précédent. Si ces moyens ne réuss'ssent pas, et que l'inmobilité du thorax , suite du tétanos, menace de suffocation , il faut dans ce péril imminent , comme le conseillent Delile et Magendie , provoquer un exercice respiratoire artificiel , qui donne assez de temps pour faire évacuer le poison. (25 ) ; ProPrIËTÉs MÉDICINALES. On emploie Lentenie des feuilles oxidées dans la paralysie et les affections cuta- nées rebelles. J’en ai vu d'assez heureux effets. — Mone n’anmintsrrarion. L’extrait se donne progres- sivement depuis dix grains jusqu'à deux gros. Quant à l'entidote par le Bignonia Leucoxylon , on prend sur-le- champ le suc très-adoucissant des feuilles de cette Big- none à l'intérieur , à la dose d'une once par heure , jus- qu'à diminution des symptômes. Il calme bientôt les douleurs que cause le suc âcre des Mancenilliers. On peut se contenter de mâcher les feuilles , et de les appli- quer sur le lieu enflammé. Ce moyen simple réussit tou- jours aux naturels du pays qui l’emploient uniquement avec confiance et sécurité. D’autres recommandent, pour les éruptions causées par le contact de ce suc vénéneux, des applications d’huile et de crème, ou d’ammoniaque liquide étendu d’eau. eo 0 EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT CINQUANTE-QUATRE. La plante est représentée au tiers de sa grandeur naturelle. 1. Fleur mâle. 2. Fleur femelle. 3. Semence. . 4. Capbsule entière. MANCENILLIER À FEUILLES DE HOUX. 3 5 HUE : (Toxique corrosif. ) SYNonNYMIE. Vulg. Poil Zombi. — Hippomane spinosa , Linn., Monœcie Monadelphie. — Jussieu, famille des Eu- phorbes. — Tithymalus arborescens pomiferus aquifoliæ foliis, Plum. : Caractères GÉNÉRIQUES. Fleur mâle. Chaton; pé- rianthe bifide ; corolle nulle. Fleur femelle. Périanthe trifide ; : cprolle nulle ; stigmate en trois parties ; fruit à ae ARACTÈRES PARTICULIERS. Feuilles comme ovales, dentées, épinenses, et semblables à celles du grand _Houx d'Europe. OIRE NATURELLE. On trouve cette espèce dans plu- sieurs iles Antilles et à Saint-Domingue, particulière- ment au Boucan du Latanier, vers le Port à Piment. Son feuillage est plus agréablement varié que celui des deux autres espèces, et ses fruits à côtes sont ou d’un jaune d’or, ou d’un rouge de pertiblons ilse Dre sur vénéneux. L'histoire de cet arbre me sen 2e _—— d'une ne rss africaine à pes on PL: 295 Theodore Descourtilx Per. Sense Cabrel Sud MANCENILLIRR À FEUILLES DE HOUX. Fr. (4) le plus sacré des devoirs, et se mettant au-dessous des animaux si dévoués à leurs nourrissons ; insensible au crime d’abréger les jours d'une tendre victime qu'elle alimentait de sa propre substance, voulant la punir d’une couleur qu’elle détestait, elle s’enfonca sous des mangles du jardin qui recélaient un Mancenillier qui - avait échappé aux recherches de son maître, saisit la pomme fatale qu’on retrouva auprès d'elle, et, d’un pas assuré et non chancelant , elle revint sans ET se placer à l'ombre d'un Tamarinier qui bordait la grande case ; et là, pendant l'absence de ses maitres , elle re- garde sans émotion sa fille adoptive, et laisse échapper, à demi-voix, ces mots qui terminent le monologue fa- milier à cette classe d'individus : « P’ti mound’-ci-a-là » touè va porter faute à parens toué. » En achevant ces mots, sur cette infortunée, Elle dns le suc d’une herbe empoisonnée." Un cuisinier fidèle, le bon Aza. qui savait l'appré- Gier , et se méfiait d'elle, eut à peine entendu la fin du monologue, qu’il courut avertir ses mit res ; mais, hélas! Berthe avait fui, emportant sa victime. On la chercha en vain pendant long-temps, et se voyant découverte, elle s'était donné la mort près de l'enfant qui rendait les derniers soupirs au milieu des angoisses les plus afireuses , et emporta les regrets stériles de sa mère à _inconsolable dont elle. était l'unique héritière. Mais cqHe scène d'horreur !.……. Les Mancenilliers of- Tr in Lo en de défense au faible rat de cannes con- tre le chien son ennemi; car les fruits de cet arbre l'empoisonnent s’il en mange. (Études de la nature ; t. », : ( 28 } p- 271.) Bernardin de Saint-Pierre avait déjà fait cet observation en Europe, en parlant de la taupe q s’entoure dans son souterrain des débris du Colchique. + LE CanacrÈres Paysiques. Cet arbre vient presqu'aussi grand que les précédens. Son bois est blanc et tendre; son écorce épaisse, unie et toute marbrée de diver- * ses couleurs. Ses branches se sous-divisent plusieurs fois en deux rameaux étendus comme des bras, mais rougeâtres et garnis de plusieurs feuilles de la même grandeur et de la même forme que celles de nos Houx. Le bout des derniers rameaux, continue Plumier, dont j'ai emprunté cette description, est terminé par une queue longue d'environ six pouces, toute chargée de plusieurs petites grappes composées de très-petites graines jaunes en façou de chaton. Les fleurs sont ses- siles sur les rameaux, un peu au-dessous des queues ou chatons. Les fruits sont des pommes à côtes un peu plus grosses que nos xioix, jaunes comme la pomme d’api, ou rouges comme le minium. Elles ont fort peu de pulpe, mais un noyau gros et très-dur, Anaivse cmtmique. La partie la plus active est celle qui se dégage à l'état de gaz, lorsqu'elle ne reçoit point directement les rayons du soleil. Le reste de l'analyse est propre à tous les Mancenilliers. Pnopniérés nérérères. Je fis avaler à un jeune cro codile cinquante gouttes de ce suc ; il éprouva au bout d'une heure une roïideur tétanique, et des convulsions , au milieu desquelles il mourut. J'eus l'imprudence de mà- cher une de ces feuilles , J'éprouvai de suite une cuisson brûlante , suivie d'inflammation >» de ptyalisme et de (29 ) .démangeaison ; ; le lendemain l'épiderme se leva. L'effet du suc est beaucoup plus prompt s'il est injecté dans Le veines , ou mis en contact avec le tissu cellu- laire sous-cutané de la partie interne de la cuisse. Ce suc caustique , qui a la propriété d’enflammer les mem- branes muqueuses , exerce une action stupéfiante sur le système nerveux. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Îls sont les mêmes que ceux des deux espèces précédentes. Secours ET ANTipoTEs. Les plantes mucilagineuses , employées seules, peuvent à peine émousser les vertus caustiques de ce Mancenillier ; c’est pourquoi l’on doit recourir aux moyens indiqués dans l’histoire des deux espèces précédentes, € Prorrrétés méprcrvaLes. On emploie son extrait ds les fièvres quartes rebelles , et dans toutes les lésions de la sensibilité organique. - Move n’Apminisrration. (Voyez ci-dessus Gluttier des Oiseleurs. ) EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT CINQUANTE-CINQ. La plante est réduite à moitié de sa grandeur naturelle. (3) LOBÉLIE A LONGUES FLEURS. . ( Toxique corrosif. ) SYNONYME. Vulg. Québec. — Morz’ à Cabrit, — Thibé : des ruisseaux. — Lobelia longiflora , Lin. : Syngénésie Monogamie. — Juss., famille des Lobéliacées; Tournef. , Rapuntium trachelium, ch. 2 et 3. — Trachelium sonchi- g folio , flore albo, tubulo longissimo , Plum. — Chevalier, p.175. — Rapunculus aquaticus foliis Cichorii, flore albo, tubulo longissimo , Duhamel. — En espagnol : Matta Ca- __ vallo. — Rabienta Cavallos. CarACTÈRES GÉNÉRIQUES. Calice adhérent ; limbe à | cinq divisions ; corolle irrégulière, tabulense , souvent fendue ; limbe à cinq lobes inégaux, bilabié; étamines soudées par les filets et les anthères ; style terminé par un stigmate ordinairement bilobé ; capsule semi-infère ; couronnée par le calice , à deux loges qui s’ouvreni cn deux valves par le sommet (Richard). CarAGTÈRES PARTICULIERS. Tige droite ; feuilles al- ternes , lancéolées, dentées ; pédoncules très-courts , la- téraux; tube de la corolle filiforme , très-long. Hisrome NATURELLE. Cette plante , funeste pour tout ce qui a vie, aime le bord des rivières. Lorsqu'elle n'est | ; point en fleurs, ses feuilles ressemblent tant aux Pissenlits = d'Europe , que douze soldats de la cinquième légère 2u- PL. 156. : aber iles Theodere Dercourtilx Pins . Cabrel vou LOBÉLIE À LONGUES FLEURS. (31) raicnt été victimes de cette méprise à Saint-Marc ( île : Saint-Domingue) sans les secours que je fus assez heureux de leur prodiguer. Je dinaïs chez le général Dessalines où l’on vint m'annoncer que des soldats qui vénaient d’entrer à l'hôpital ne pouvaient plus parler. Je me ren- dis sur-le-champ auprès d’eux, et les trouvai tous afligés d’une glossite effrayante , et ne pouvant articuler aucun son. L'un d'eux, en répondant par écrit à mes ques- tions , m'annonça qu’en se promenant avec ses camara- des sur le bord de la rivière, ils avaient cueilli du Mn ut E bin did 1 did jet af d Pissenlit, et qu'ils en avaient fait une salade. Pressen- tant leur erreur, j'envoyai un infirmier chercher une touffe de Québec qu'ils reconnurent. J'eus le bonheur de les gaérir par le traitement indiqué plus bas. Il est malheureux qu’une aussi jolie plante soit aussi redoûta- ble ; car elle diapre agréablement les bords des fontaines ou les rives touflues des fleuves aux Antilles. Quel- quefois : Le Québec élancé se peint dans les ruisseaux; D'autres fois aux regards cache sa perfidie. Les bestiaux qui fréquentent les pâturages où se trouve cette herbe empoisonnée en meurent souve n’en ont mangé qu’une pelite quantité lait qui transmet à ceux qui en boivent une qualité véné- xeuse signalée par les symptômes propres à cette Lobé- lie. Les chiens , les chats qui mangent de lanimal en | éprouvent aussi de grands accidens. Cette méprise , en Europe , a lieu pour la | Ciguë , car, comme le dit ?: 6 Castel : Pres La Génisse , au retour de la verte saison, Ne peut sous la rosée et dans l’herbe menue Distinguer à l'odeur l'infidèle ciguë. ( 32) Le genre Lobelia est consacré à la mémoire de Ma- thieu Lopez, Flamand, médecin de Jacques Lex roi d’An- gleterre , et botaniste distingué du seizième siècle. 2 CaracTÈnes PHysiQues. Sa tige est haute d’un pied, herbacée , rameuse, feuillée , hérissée de poils courts. Ses feuilles sont alternes, lancéolées, fortement et irré- gulièrement dentées , pre:que roncinées, vertes, molles, légèrement velues en dessous, longues d'environ cinq pouces ; les pédoncules sont axillaires, solitaires, uni- flores , très-courts , un peu velus ainsi que les calices ; les corolles sont blanches, à tube filiforme , long de trois ou quatre pouces, et à limbe presque régulier ou- 0 ile. » vert en é: Anazyse camique. Les tiges récentes et la touffe de la plante fournissent un suc laiteux où l’on distingue une grande quantité de mucilage joint à une saveur àcre et amère ; mais lorsque la plante à donné ses fruits, et qu’elle est moins pourvue de principes aqueux , elle ac- “quiert , comme les Campanulées, une saveur âcre qui, dans le Québec, devient caustique et corrosive. Propriétés pÉLérères. Le suc du Québec, appliqué sur la peau, détermine une inflammation et une phlogose de l'estomac, accompagnée de vomissemens douloureux ; lorsqu'il est donné à l’intérieur. 11 suffit de se frotter les Yeux après avoir touché les feuilles pour avoir un éry” sipèle des paupières. Son odeur est nauséabonde. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Les personnes qui en ont pris à l’intérieur éprouvent une inflammation dela langue qui se tuméfie , sort de la cavité buccale, et cons- (33) ütue l'affection de cette partie, appelée glossite. Bientôt on observe des nausées, vomissemnens , vertiges , vision confuse, fièvre avec exacerbations irrégulières. Enfin le mal se termine ou par la paralvsie avec coma, ou même par la mort dans six ou sept jours. Les bœufs, chevaux, mulets, moutons ou cabris qui en ont brouté, enflent prodigieusement. Secours ET anripores. Comme les remèdes de la na- ture sont toujours supérieurs aux obstacles , et ses com- pensations au-dessus de ses dons, on trouve aisément les moyens de prévenir une mort assurée , en scarifiant pro- fondément la langue, s’il ya glossite, et en combattant u'on a recours aux vomitifs pour expulser la matière véné- tous les symptômes inflammatoires , alors même neuse ; puis aux savoneux, aux adoucissans, comme le lait, et à l’extérieur des cataplasmes émolliens, hui- leux , si l’on veut adoucir l’érosion produite par ce suc. Certains médicastres noirs prétendent découvrir la pré- sence du suc de Québec mêlé aux alimens , en mettant cuire avec , un oignon blanc, qui devient bleu ou brun noirâtre, si ce suc délétère y est mêlé, et qui reste blanc si ces mêmes alimens ne sont point empoisonnés. - Le docteur Chevalier faisait avaler une once d’orviétan dans une chopine de vin aux animaux enflés pour avoir mangé du Québec. Il dit avoir guéri par ce moyen des .mulets, dont l’un entre autres était empoisonné dès la veille et fort enflé. ProPrtéTés MÉDICINALES. Cette espèce de Lobélie étant administrée par une main prudente, et après avoir été corrigée de ses principes caustiques , est, dit-on, plus Tome IL 39° Livraison. . ( 34 ) puissante encore contre les maladies vénériennes que ke, Lobélie anti-syphilitique. On fait, dans les douleurs aiguës , des applications stupéfiantes avec l'huile dans laquelle on a fait bouillir par pinte : Québec , une once; fleurs de Ketmie Ambretie, et mucilage de Ketmie. Gombo, de chaque une once. Les mèmes doses des plantes servent pour fomentations en substituant à Ë l'huile trois livres d’eau réduites à à deux par l’ébullition. Lorsque les dartres tendent : une dégénérescence par une phlogose imprévue , on doit, dit Alibert , recourir sans délai aux applications narcotiques , opiacées et st turnines. Dans ce cas on associe aux quatre onces de la décoetion ci-dessus une once de Laudanum et deux on- ces d'acétate de plomb liquide. » EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT C':NQUANTE-SIX. La plante est réduite à moitié de sa grandeur naturelle. 1. Tube des étamines, 2. Capsule coupée transversalement. LAS. ie Théodore Dercourtle Pine . Cabrel Soupe. ARISTOLOCHE À GRANDES FLEURS. (35) ARISTOLOCHE ( crAnDe. ) (Zoxique corrosif. ) Synoxymie. Vulg. Tue-Cochon. — Poison manger de cochon. Aristolochia arborescens , Linn. Gynandrie Hexandrie. — Juss., famille des Asaroïdes. — Richard. Aristolochiées.— Tourn. Personnées. — Aristolochia grandiflora. Swartz. Wilden. Caulis, suffrutescens, infernè suberosus, ramulis herbaceis, striatis, foliis alternis, cordatis, nervosis , gla- bris, acutis , integris; petiolis longis teretibus ; pedunculis unifloris; corollæ florum limbo maximo, in appendicem longam desinente. Tussac. Brown. ( Vivace.) Cunt-Flower.. .... 2 ri dé ra Hog-Meat. . è des Anglais de la Jamaïque. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Ovaire infère; calice mo- nopétale, souvent irrégulier, soudé par sa base avec l'ovaire; étamines au nombre de six à douze , hbres et distinctes, ou soudées ensemble et faisant corps avec , le style et le stigmate; le style, quand il est libre, est simple et terminé par un stigmate à six lobes. Le fruit est une capsule à six loges, qui contiennent chacune plusieurs graines, attachées à langle interne. (Ri- chard, ) Canacrères PAnricrLiERS. Feuilles alternes, étamines Towe III. — 4o° Livraison. 4 (36) 4 soudées avec le style et le stigmate. Feuilles cordiformes | lancéolées ; tige relevée, sous-ligneuse. (Vivace. ) Hisroime NATURELLE. On remarque avec admiration, dans les hautes forêts du Nouveau-Monde, de grandes î Aristoloches embrasser étroitemeni le tronc des arbres, s’enlacer dans les branches , s'élever en tortillant jusqu'à la cime , et détacher de cette colonne de verdure, de lon- gues guirlandes diversement festonnées, qui retombent , vers la terre. Les belles fleurs de cette liane flexible contrastent avec le vert du feuillage; on est envieux de les cueillir, mais à peine une d'elles est-elle arrachée de sa tige, qu'une odeur cadavéreuse , qui a beaucoup de rapport avec la Vulvaire d'Europe , semble annoncer sa funeste influence sur l’économie. Cette odeur , facilement im- prégnée est tenace, et se dissipe difficilement malgré tous les moyens de propreté qu’on emploie pour la détruire, et la faire oublier. : La fleur de cette Aristoloche, selon Tussac, porte; parmi les nègres des colonies anglaises, le nom trivial et impropre de Cunt-Flower , que la décence ne permet pas de traduire en français. Cette fleur a d’ailleurs des couleurs ternes et jaspées; c’est le cas de faire remarquer; d'après l'auteur de Paulet Virginie, « que les plantes » vénéneuses offrent, comme les animaux nuisibles, | » d’affreux contrastes par les couleurs meurtries de » leurs fleurs, où le noir, le gros bleu et le violet » enfumé, sont en opposition tranchée avec des nuan- » ces tendres; par des odeurs nauséabondes et viru- » lentes; par des feuillages hérissés, teints d’un vert » noir, et de blanc en dessous : tels sont les Aco- » nits. Je ne sais, continue le savant observateur; (37) » si les embryons de leurs fruits ne présentent pas, dès » les premiers instans de leur développement, des op- » positions dures qui annoncent leurs caractères mal- » faisans : si cela est, ils ont encore cette ressemblance » commune avec les petits des bêtes féroces. » Tussac prévient qu'un troupeau de cochons, ayant été conduit dans des boïs où croît cette Aristoloche, avait entièrement péri, après en avoir mangé les ra- cines et des jeunes tiges. Il invite les Colons à détruire, dans les environs de leurs habitations, cette plante meurtrière dont les nègres empoisonneurs savent tirer un parti si funeste. 7 L’Aristoloche, dont il s’agit, étant cultivée en Eu-. rope, demande le plein air et le soleil. Elle se mul- tiplie de couchages. CaracrÈres PaysiQues. L'Aristoloche à grandes fleurs, dit Tussac, a les tiges simples, presque ligneu- ses, et subéreuses, jusqu’à quelques pieds au-dessus du collet de la racine; se divisant et subdivisant en une infinité de rameaux herbacés, grèles, filiformes, striés, qui s'entortillent autour des arbres, et sont ornés de grandes feuilles alternes , en forme de cœur, à nervures bien prononcées. Ces feuilles entières , glabres des deux côtés et pointues, sont portées par des pétioles très- longs, qui sont d’un diamètre plus considérable que les tiges. Les pédoncules, plus longs que les pétioles, sont munis de feuilles ; ils sont solitaires, anguleux, et munis, vers le milieu , d’une bractée ronde perfoliée; ils portent une seule fleur d’une grandeur et d’une forme extraordinaire; elle est tubuleuse , le tube qui est hexa- gonal , a huit à neuf pouces de long, et plus d’un pouce 4° + 24 ( 38) et demi de diamètre dans certaines parties : au-dessus de sa base, qui est pointue , il ÿ a une courbure qui fonts une espèce de ventre ; il se redresse ensuite, devient plus étroit, et presque égal dans son diamètre, Jusque vers Son sommet , où il se courbe encore et se dilate en forme de ventre , se termine par une ouverture ovale, oblique , entourée d’un grand limbe plan, en forme de è cœur; de sept à huit pouces de diamètre ; ayant des | nervures saillantes , qui partent des bords de l’orifice, et s'étendent en forme de rayons jusqu’à la marge du limbe, dont la pointe se termine par un appendice linéaire de plus d’un pied de longueur. Dans l’intérieur -de l’orifice de la corolle, on aperçoit comme un double ; tube adossé à l’autre, dont les bords sont crénelés et garnis de duvet pourpre. Le tube de la corolle est extérieuretnent tortueux, et d’une couleur blanchâtre; | le dedans est d’un pourpre foncé, ainsi que l’orifice, qui est garni de poils de même couleur ; le dessus du limbe est jaspé de blanc Jjaunâtre et de pourpre, le dessous est blanchätre. Les étamines, au nombre de six , Sont sessiles sous le A » LEE style, sur une petite colonne hexagone, entourée d’un : Anneau cyathiforme pourpre. L'ovaire est infère, hexagone, et surmonté de six _Stigmates linéaires, do Le fruit est une capsule oblongue, hexagone , à si loges polyspermes, s’ouvrant Par sa base et ressemblant à un encensoir. Les graines sont obrondes , compri- mées et très-nombreuses. Prorrtérés CHIMIQUES. Le suc de l’Aristoloche à “| (39 ) grantés fleurs contient de l'acide gallique et un prin- cipe gommo-résineux. ProPrIÉTÉS DÉLÉTÈREsS. Ayant fait avaler à un rat de cannes une cuillerée du suc des feuilles et de la tige de cette. Aristoloche , il mourut au bout d’une heure. Le suc produit aussi un effet vésicant sur la peau. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Sa tête était cie su ayant acquis le double de son volume. Secours ET ANTIDOTEs. L’ammoniaque étendu d’eau, employé intérieurement et extérieurement, à toujours rempli le but qu’on se proposait. Proprièrés MÉDIcINALES. Je ne lui en connais point. EXPLICATION DE LA PLANTE CENT CINQUANTE-SEPT. La plante est réduite au quart de sa grandeur naturelle. 1: Fruits dont les valves commencent à se séparer. ( 40 ) AHOUAI DES ANTILLES. ( Toxique corrosif.) _ Synonyme. Bagage à collier ; noix de serpent — CU D bevctia: Linn. Pentandrie Monogynie. — Jussieu, famille des Apocynées. — Ahouai nerii folio , flore luteo. Plur. Amer. Leon: 18. — Cerbera foliis linearibus, Le _ gissimis confertis. J acq. AÂmer. 48, tab. 34. — Neris adfinis, angustifolia, lactescens , flore luteo. Pluchn. Alm. p. 250; tab. 207, f. 2. — Ycotli. Hern. Mex. 443. Pluck. t. 207, f. 3: Vi (ès CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Fleurs monopétalées , fa- mille des Apocynées, arbres remplis d’un lait caustique; et munis de belles fleurs. Ils ont beaucoup de rapport avec les Tabernés , les Camériers et les Franchipaniers: ” Fleur à calice court, composé de cinq folioles pointues. Une corolle monuopétale , infundibuliforme , dont le tube , plus long que le calice , est resserré on rétréci à son entrée par cinq dents presque conniventes , el s'évase ensuite en un limbe campanulé , partagé en cinq découpures oblongues , obliques ; et ouvertes en étoile ; cinq étamines courtes , renfermées dans le tube de la corolle , et un ovaire arrondi, chargé d’un style filiforme de la longueur des étamines , et terminé par un stigmate bifide. — Le fruit est une noix charnue ; arrondie , ventrue , et qui renferme un ou deux noyaux obtusément anguleux. (Encycl. méth. }) CARACTÈRES PARTICULIERS. longues , serrées et sessiles. Feuilles linéaires , très- Hisrome NATURELLE. Cet arbrisseau , qu'on rencontre PL, 158. 4. | Théodore Descour til Pa . AGQUAHAT DES ANTILLES. (41) souvent à Cayenne et aux Antilles, produit un fruit vé- néneux qui excite le vomissement. L’écorce de l'arbre est un drastique violent que les naturels emploient pour se purger , ainsi que celle du Cerbera manghas. Les na- turels du pays emploient les fruits de lAhouai pour orner leurs jarretières , leurs tangas , ou leurs ceintures, afin d’entendre le bruit que font ces noyaux secs , lors- qu'ils se heurtent les uns contre les autres, ce qui ‘remplace pour eux les grelots. C’est à tort que le Père Labat recommande l’'amande du fruit d’Æhouai, ap- pliquée en cataplasme , comme propre à neutraliser le venin de la morsure du serpent à sonnettes ; c’est au contraire un poison très-actif. Sa description , qui n'a aucun rapport avec celle de l’Ahouai, prouve qu'il a confondu avec le Nand hiroba scandens , vulgairement appelé Noir de serpent. Caractères PHysiQues. Cet arbrisseau , de douze à quinze pieds , d’un port élégant , dont 4 rameaux Cy- lindriques sont parsemés de tubercules qu ont laissés les feuilles après leur chute, est abondamment rempli d'un suc laiteux très-caustique. Ses feuilles sont éparses , étroites , linéaires, pointues , très-entières , glabres , longues de quatre à cinq pouces, et ramassées vers le sommet des rameaux. Ses fleurs sont jaunes , grandes , odorantes , la plupart solitaires sur leur pédoncule , et disposées vers l'extrémité des branches dans les aisselles des feuilles. Il leur succède un fruit verdâtre , arrondi, charnu , laiteux, ei qui renferme un noyau triangu- laire, qui s'ouvre seulement d'un côté , et comme par un sillon. AnaALyse cHmique. La décoction des feuilles et des CU + 1 * (4) fruits verts donne une couleur brune , et pour ré- suliat, un principe extractif amer gommo-résineux: Paopriérés péLérÈres. Toutes les parties de cette plante sont évidemment vénéneuses. Un jeune nègre qui me suivait à la chasse, mangea des fruits verts de V'Ahouai , et éprouva les symptômes suivans : SymPTOMES D'EMPOISONNEMENT. Pouls faible et ver- miculaire , nausées et borripilations , délire et autres symptômes nerveux , tels que pleurs et ris involontaires; convulsions irrégulières ; agitation extrème , chants, cris et loquacité ; regard fixe et hagard; carpologie. Secours £r AnTIDoTEs. J'employai d’abord pour v07 mitif de l’eau tiède, et je titillai l'arrière-bouche ave£ les barbes d’une plume imbibée d'huile , afin d'éviter l'iuflammation de lestomac déjà irrité par la présence de cette pulpe corrosive ; mais le malade ayant été atteint ge coma , je fus forcé de recourir à l’émétique , et je n'eus qu’à me louer de ma décision. J’employai ensuite tour à tour les boissons gommeuses et acidulées ; €! l'enfant fut parfaitement guéri. Prorriérés mépicmnaLes. Les nègres emploient l'ex- trait de la plante à la dose de deux grains dans les fevree quaries rebelles. Je n’en ai point fait usage. Mone D'ADMINISTRATION, Îl paraît que deux grains équivalent à une dose de quinquina. On pourrait 0b- tenir peut-être plus de succès de l'extrait alcoolique : mais il faudrait le donner à dose bien fractionnée. EXPLICATION DE LA PLANTE CENT CINQUANTE-HUIT- La plante est réduite à moitié de sa grandeur naturelle 1. Fruit entier. 2. Fruit dépouillé de son écorce. Theodore Drrcourtlx Pins. Cubracl Jeu GOUARÉ TRICHILOIDE . GOUARÉ TRICHILIOIDES. ( Toxique corrosif. ) Synonvuie. Vulg, Bois rouGE, Bois À BaLLE. Guarea tri- chilioïdes, Lin. Octandrie Monogynie. — Jussieu , famille des Azedarachs. — Guidonia nucis Juglandis-foliis, major. Plum. Gen. 4., Burm., Amer. t, 147,f. 2. — Trichilia foliis oblongo - ovatis, pinnatis, nitidis , racemis laxis. Brown. Jam. 279. — Melia (guara) floribus octandris. Jacq. Amer. 126 ,t. 176,37, et Pict. p. 53. — Jito Marcg. CanacrÈères GÉNÉRIQUES. Calice monophylle , court, ouvert , et à quatre dents. — Quatre pétales linéaires , . pointus , deux ou trois fois plus longs que le calice ; en outre un tube particulier , presque cylindrique , entier, ou légèrement crénelé en son bord , de la longueur des pétales , et qui environne le pistil. — Huit étamines dé- pourvues de filamens , et constituées par autant d’anthè- ses sessiles , attachées au bord interne du tube. — Ovaire supérieur , globuleux, surmonté d’un style simple , un peu saillant hors du tube staminifère , à stigmate en iète orbiculaire, aplatie en dessus. — Le fruit est une capsule épaisse et charnue , sphéroïde , ombiliquée légèrement à son sommet, quadriloculaire , se parta- geant en quatre valves , pourvues chacune d’une se- mence oblongue , tuniquée en son côté extérieur. (En- cycl. méth. ) SCA) CarAcTÈrEs pAnTICULIERS. Calice à quatre dents; quatre pétales ; nectaire cylindrique , portant les an- bi 4 a s 4 thères à son ouverture ; capsule à quatre loges , à quatre valves ; semences solitaires. Hisrorre narurezze. Le Gouaré est un arbre laiteux qui croît dans toutes les forêts vierges des Antilles. On le rencontre fréquemment à l'ile de Cuba , à Saint- Domingue , à Ja Jamaïque , à Cayenne et dans hr terre-ferme de l'Amérique méridionale , où les nègres lemploient plus souvent comme poison que comme médicament. En général , la plus grande partie des _ plantes et des arbres qui fournissent un suc laiteux.. ou qui ont une odeur désagréable, sont d’une qualité pernicieuse et destructrice. À l'exception de quelques espèces de Convolvulacées , et d’une seule espèce de Tithymale , et quelques espèces de Periploca, dont on fera connaître dans leur histoire les qualités mauvaises ; il faut se méfier de toutes les autres, ou s'en servi avec Ja plus grande réserve. C’est pourquoi , dit Poupée- Desportes , il faut se mettre en garde contre toutes les familles des Apocins , des Périploques , des Tithymales des Convolvulus et des Figuiers. On le nomme Bois à balle , à cause de la forme de son fruit. Caractères puysiques. Le Gouaré a beaucoup d'ana- logie, par sa fructification , avec les Azédarachs. Ï s'élève à la hauteur de vingt-cinq à trente pieds. Ses feuilles sont alternes , ailées avec impaire , et composées de onze folioles et plus , ovales-lancéolées , entières : glabres , opposées , et à pétioles propres fort courts ; leur pétiole commun est long d’un pied et plus. Les ES OS rdeetremmr br fleurs sont petites , blanchâtres , inodores, et disposées sur des grappes axillaires , composées , longues au moins de six pouces. Leurs pétales sont veloutés ou cotonneux en dehors. à ANALYSE cHiMiQuE. Le suc laiteux du Gouaré contient du mucilage ; plus , une substance résineuse d’une saveur àcre et amère ; qui, en s’épaississant , devient caustique. ProPrtérés DÉLÉTÈREs. Le suc gommo-résineux de cet arbre agit de la même manière que celui du Mance- nillier. Il excorie la peau ; et est promptement mor-. tifére s’il est pris à une certaine dose. L'auteur du mot Imprégnation, du Dictionnaire des sciences médicales , observe avec raison « que les substances vénéneuses, quelle que soit leur origine,qui ont une action corrosive sur la peau, ou sur les surfaces qu’elles touchent, n’ont qu'une action tout-à-fait locale , et de laquelle il ne peut résulter ni absorption ni imprégnation. Le Gouaré est dans ce cas. Au contraire , le venin de la vipère, par exemple , s’introduit dans l’économie, y porte le ra- vage et même la mort. L’imprégnation alors est plus ou moins rapide , et marquée par des phénomènes gé- néraux plus ou moins funestes. Il est un certain nombre de substances animales , végétales, ou même minérales , _ dont l’absorption cutanée, pulmonaire ou gastrique, revêt quelques-uns des caractères de l’imprégnation. L'opium à l'intérieur ou à l'extérieur, le mercure administré de même , etc. , ont une action qui , locale d’abord, s'étend à toute l’économie, et en modifie la manière d’être. » On trouve aussi aux Antilles le Guarea obtusifolia , # (46) : foliüs subtrijugis, foliolis obovatis , extimis majoribus, racemis brevissimis , qui a les mèmes propriétés. A SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Ils sont les mêmes que ceux des Mancenilliers. Secours ET ANTIDOTES. On donne une infusion des feuilles du Médicinier multifide , qui agit comme M purgatif, s’il n’y a pas trop Fhrden ; et dans le cas _ contraire , des mucilagineux et des boissons acidulées huileuses , suivant l'indication. Propriétés MÉDICINALES. Le suc qu’on retire de V'é- à corce de cet arbre, est un violent vomi-purgatif dont À : on tolère l emploi dans certaines maladies chroniques É qui résistent aux moyens ordinaires, (Voyez ci-dessus k classe des Drastiques. } La décoction de l'écorce agit a moins de violence. Move p’Anminisrration. Le suc concrété se donne depuis dix grains jusqu’à vingt-quatre. — On prépare avec , une teinture alcoolique qui , à la dose d’une demi once , remplace la teinture hydragogue , appelée vul- gairement eau-de-vie allemande. ExPz1caTionN DE LA PLANCHE CENT CINQUANTE-NEUF . La plante est réduite aux deux tiers de sa grandeur naturelle: 1. Fleur entière. 2. Tube des étamines ouvert. 3. Ovaire et pistil. 4. Fruit. 5. Semence, : PL. 160. : +: Z here hour 2 "+ . Cabrirl up. CESYREHAU NOCTUREX LE] (47) Æ CESTRÉAU NOCTURNE. ( Toxique corrosif. ) Synonyme. Le Galant de nuit. — Cestrum nocturnum. Linn. Pentandrie Monogynie Tournef. Jasminoïdes appendix. — Juss. famille des Solanées. Cestrum floribus peduncu- latis, fasciculis pluribus subpaniculatis , corollis virescen- tibus, baccis albis subsphæriceis. Lamk.—Jasminoïdes foliis pishaminis, flore virescente noctu odoratissimo. Dill. Elth. 183,t.153 , f. 185. Caractères GÉNÉRIQUES. Fleurs monopétales de la fa- mille des Solanées, ayant du rapport avec les Liciets, dont elles diffèrent néanmoins en ce que les filamens de leurs étamines ne sont pas velus à leur base. Feuilles simples et alternes ; les fleurs presque semblables à celles du jasmin viennent par bouquets ou en corymbes axil- laires; étamines dans quelques individus à denticule au milieu ; baie uniloculaire, polysperme; ovaire supé- rieur, arrondi, surmonté d’un style de la longueur du tube de la corolle , à stigmate un peu épais et obtus. . CanacrÈres PARTICULIERS. Fleurs pédonculées ; feuil- les cordiformes ovales. (Vivace.) Husroine NATURELLE. Les bois ombragés où se plaît le Cestréau qui y fleurit en août et septembre, exhalent le soir une odeur suave et agréable qui embaume l'air de Te. la nuit, mais trop forte pour être respirée dans les: ap- partemens. Les Caraïbes en ornaiïent leurs temples aux jours de cérémonie , et l'odeur de ces fleurs égalait celle ……. des parfums aussi doux que les vœux Que la bouche innocente élève vers les dieux. Casrec. Caracrères PHysiques. Le Cestréau nocturne est un arbrisseau de six à neuf pieds , rameux dans sa partie su- périeure , et dont l’écorce du tronc est cendrée et légère- ment crevassée ou comme subéreuse. Ses rameaux sont cylindriques, glabres, ponctués, et verdâtres ou d’un gris roussâtre. Ses feuilles sont alternes , pétiolées, ovales-pointues ou ovales-lancéolées , glabres, d’un assez beau vert qui ressemble à celui des feuilles du citronnier, et quelquefois panachées d’un blanc jaunâtre. Les fleurs sont verdâtres , viennent par faisceaux pédonculés et un peu en panicule , dans les aisselles des feuilles supérieu- res. Leur corolle est glabre, à tube grèle un peu courbé, et à divisions émoussées à leur sommet et légèrement irrégulières. Il leur succède des baics presque sphéri- ques, blanches comme des perles, biloculaires, et un peu moins grosses que des pois. Il vient très-bien en serre. ANALYSE cHimIQuEe. La saveur de la plante est fade et herbacée ; l’odeur de son feuillage est fétide et nauséa- bonde. Du reste elle offre les mêmes principes chimiques que toutes les Solanées. Je n’ai rien de complet à offrir à ce sujet. Pnorntérés péLérènes. Le suc du Céstréan peut ètre absorbé ainsi que celui de plusieurs Solanées , et dans ( 49) ce cas il détruit la sensibilité, et rend immobile. Intro- duit dans l'estomac d’un chat, à la dose de six gros, l'animal est mort en deux heures ; cependant ce poison agit plus énergiquement étant mis en contact avec le tissu cellulaire de la partie interne des cuisses. SxMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Cris plaintifs, mou- vemens convulsifs généraux ou partiels, faiblesse, ou paralysie des membres, particulièrement des abdomi- naux ; dilatation de la pupille ; abolition des organes des sens, nausées , vomissemens , surtout si la substance vénéneuse a été appliquée sur la peau ulcérée ou sur le rectum ; respiration ordinaire. Auropsre. J’observai les vaisseaux des méninges et du cerveau engorgés de sang; les poumons violets et peu crépitans; les ventricules contenant un sang coagulé ; nulle trace d’empoisonnement dans l'estomac, les poi- sons narcotiques étant promptement absorbés et portés dans le torrent de la circulation, où ils produisent les mêmes accidens que s'ils eussent été injectés dans les poumons , la plaie , le péritoine ou les veines, et le tissu lamineux sous-cutané. #2 Secours Er ANrinoTEs. Il faut de suite provoquer le vomissement et administrer après son effet des boissons acidulées. ProPrtÉTÉS MÉpicunaLEs. Son extrait n'est pas à dédai- gner dans les affections spasmodiques, et particulière- ment dans la danse de saint With, dans quelques cas de manie et d’épilepsie. (30): : L Mons D’ADMINISTRATION. On prépare l'extrait en Pr. à lules qu’on ordonne progressivement depuis deux jus qu’à cinq, mais on doit en continuer pendant long-temps l'usage. ExPLICATION DE me PLANCHE CENT SR La plante est de grobbets naturelle. 1. Corolle ouverte pour faire voir l'insertion des étamines. 2. Calice et pistil. 3. Fruits. PL. 161. e Dercourtls Prix. rhret Joup GOURT ARBORES US Mas TU EU iN EE so (51) GOUET ARBORESCENT. (Toxique corrosif.) SYNONYMIE. Arum arborescens, Linn. Gynandrie Polyandrie. — Tournef, Classe 3. Personnées. Sect. 1. — Juss. , familie des Aroïdes. — Richard, Aroïdées. — Arum caulescens rectum, foliis sagittatis. Linn. mill. Dict. n° 17. — Arum arborescens, sagittariæ foliis. Plum. Amer. 44. — Tour- nef. 159. — Raj. Suppl. 555. — Petiv. Gaz. t. 116, f, 5. — Aninga. Pison.—ÆEn anglais. Tree Arum.— En malabarois. N’a-tsjémbic. CaRACTERES GÉNÉRIQUES. Spathe convolutée roulée en cornet, peu ouverte. Spadice claviforme, nu à sa partie supérieure , Couvert inférieurement de trois fleurs femelles , qui consistent en un pistil nu, dans le milieu d’étamines qui constituent autant de fleurs mâles. Le fruit est une baie globuleuse, pisiforme, renfermant une graine. (Richard. ) CarACTÈRES PARTICULIERS. Spathe monophylle, cu- cullée : spadice nu en dessus, femelle en dessous, sta- minifère dans le milieu. Tiges droites, feuilles sagittées. Amérique méridionale, (Vivace. ) Hisrorne narurezLe. Le Gouet arborescent , ainsi que tous ses congénères , aime à développer sa végéta- tion dans les lieux humides et ombragés , où il fleurit Tome III. — 41° Livraison. 5 ( 55} en février et avril. On le cultive en Europe dans quel- ques serres où il se fait bientôt remarquer par l'élégance et la singularité de son port. On le multiplie de graines venues de l'Amérique méridionale , sa patrie, ou en éclatant des racines dans le temps où sa végétation est imactive. Il aime une bonne terre , beaucoup d’eau et de chaleur , enfin une serre tempérée pour l'hiver. Les racines sont les seules parties de la plante qui soient en usage dns l'économie domestique , mais il faut leur ‘enlever par la torréfaction et la fermentation Ta’causticité le leur'suc’, ‘et alors elles procurent time fécule amilacée dont ôn tirerait grand parti dans tout n autre pays que célui des colonies florissantés où le Créa- teur verse avec profusion ses dons et ses bienfaits , et où les forêts recèlent tout ce qui peut assurer l'existence du voyageur égaré. Caracrènes PHysiQues. La racine de cet Arum est de Ê la grosseur du bras , de la longueur de vingt à trente pouces , blanéhâtre et noueuse en déhors , blanche im- térieurément , tendre et d’une saveur douceàtre. -Elle ne pousse qu'une seule tige, droite , haute de cinqà , six pieds , de deux à trois pouces de diamètre , ferme ; | eylindrique , nue et noueuse. Les feuilles couronnent » la tige, et!y forment un faisceau terminal. Elles sont au nombre de cinq à six , d’un pied de longueur , pé- tiolées et sagittées , haies > membraneuses, d’un vert … foncé en dessus , et plus clair en dessous , avec des ner- vures saillantes. Le‘pétiole à environ un pied de lon- gueur , et est creusé en forme de gaîne dans sa moitié inférieure , cyandr dans le reste de son étendue, ‘et épais de trois à quatr. ignés. Les pédoncules naissent (53) au sommet de la tige, dans les aisselles des feuilles , paraissent plus courts que les pétioles ; ‘ils portent cha- cun une spathe oblongue , pointue , resserrée on étran- glée vers son milieu comme le col d’une calebasse, épaisse comme du cuir, lisse, verte en dehors , blanchâtre en - dedans , avec le fond d’un rouge obscur. La partie in- férieure ou fleurie du chaton est jaunâtre , longue d’en- viron deux pouces , et la supérieure , qui est nue, est un peu plus longue , moins épaisse , d’une couleur pâle, et comme réticulée en sa superficie. Cette partie supé- rieure se flétrit et tombe , et l'inférieure devient une espèce de grappe , composée de plusieurs baïes de couleur pourpre, et de la grosseur de nos pois chiches. (Encycl.)H. ANALYSE CHIMIQUE. La racine de cet Arum est formée de beaucoup d’amidon , d’un suc àcre et laïteux, causti- que et brälant , lorsque la racine est fraiche..Ce prin- cipe âcre est très-volatil et soluble dans l’eau, comme celui des familles monocotylédonées. - Propriétés DÉLérèrEs. Toutes les parties de la plante, excepté la racine , contiennent une sève si àcre, qu'étant appliquées, fraîchement coupées, sur la langue, elles oc- casionent une chaleur mordicante, bientôt suivie d’une douleur vive, de gonflement, et surtout d’une abon- dante sécrétion de salive, ce qui a fait , dit-on , employer cette plante par des maîtres cruels et irréfléchis, qui la faiszient tenir dans la bouche de leurs nègres jusqu’à l’aveu de leur faute. Ces temps de barbarie n’existaient plus lors de mon séjour à Saint-Domingue. SxMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Un jeune chat, auquel J'avais fait avaler une once du suc des feuilles, a mani- 5" (54) festé la douleur que lui faisait éprouver le contact, en éternuant et se roidissant; mais il paraît, d’après d’au- tres expériences, que ce suc vénéneux n’est pas suscep- tible d’être absorbé, et qu’il ne produit son effet délé- tère que lorsqu'il est introduit dans l’estomac. SECOURS ET ANTIDOTES. On emploie contre cet em- poisonnement Îles vomitifs doux, et après leur effet , les . 0 . + à d’ 4 l’état boissons mucilagineuses , et celles acidulées après présent du malade. Propriétés MÉDicrNALEs. La racine dans son état naturel est un drastique violent qu'emploient certains nègres , mais dont il faut user avec une grande précau- tion. Les médicastres du pays la prescrivent dans les obstructions ; et en topique sur les reins contre le lum- bago, et l’huile de l’amande des fruits, en frictions con- tre les douleurs arthritiques. Poupée Desportes et Che- valier ont recommandé comme résolutifs , les cata- plasmes faits avec ses racines contre la néphrite , et leur décoction en bains , dans les douleurs articulaires , ré- cenies et anciennes. Move p’anmimisrrarron. La poudre de la racine s’ad- ministre en pilules depuis deux jusqu’à six grains, et pour purger , à celle de douze à vingt ; mais je n’en con- seille pas l'emploi. EXPLICATION.DE LA PLANCHE CENT SOIXANTE-UN-. ‘ La plante est réduite au vingtième de sa 7 grandeur naturelle. -# L, ! | l L Theodore Descmsrtils À ?L.162 . 1 ar COURT VÉ NENEUX. z- rc Gabriel Soufs (55) GOUET VÉNÉNEUX. (Toxique corrosif. ) Srnonyme.. Vulg. Canne marronne ; Canne. séguine de Ni- colson. Canne de Madère.—Arum seguinum Linn. Gynan- drie Polyandrie.—Tournef. Personnées.—Juss. et Richard. Aroïdées. — Arum caulescens suberectum, foliis lanceo- lato-ovatis. Linn. Jacq. Amer. 239, t. 151, etc. Pict. p.117, t. 229. Mill. ic. t. 295. — Arum cauleséens, Cannæ indicæ foliis. Plum. Anar 44, t. 61 et t. 51. F. H. Tournefort, 159. — Arum caule geniculato, Cannæ indicæ foliis, summis labris degustantes mutos reddens. Sloan. Jam. Hist. 1, p- 168. Raj. Suppl. 575. — Canna indica venenata , ourari- forti. Pluck. Alm. 79. — Arum caule erecto geniculato inferne nudo, foliis oblongo-ovatis. Brown. Jam. 334. Caracreres GÉNÉRIQUES. Spathe monophylle crénelée; spadice nu en dessus, femelle en dessous , staminifère dans le milieu. (J. H. C. ) Caractères parricuLiers. Tige presque relevée ; feuilles lancéolées, ovales, quelquefois perforées comme celles du Dracontium pertusum. (Amérique méridio- nale. Vivace. ) Histome narurerze. Cette plante que l'on trouve fréquemment aux Antilles, et principalement à Saint- Domingue , à la Martinique, à Cuba et à la Jamaïque , se plait dans les prés. Les bêtes à cornes évitent de fourrager cet Ærum, dont le suc est àcre , caustique et vénéneux. On marque le linge avec le suc de ce Gouet, % (56 ) et les caractères tracés ne s’effacent jamais. Quelques habitans , dit Nicolson , font entrer cette plante dans Ja composition d’une lessive qui sert à purifier le sucre. CaracTÈres PHysiQues. Cette belle plante s'élève à la hauteur de cing à sx pieds; elle a l'aspect d'un jeune bananier, ou plutôt d’un balisier par la ressem- blance de ses feuilles. Sa tige droite, d’un pouce de diamètre , cylindrique , nue, articulée, à nœuds très- râpprochés les uns des autres, verte , à substance spon- gieuse, est remplie d’un suc laiteux, vénéneux et très-àcre. Ses feuilles forment un bouquet terminal ; elles sont grandes, rapprochées les unes des autres, pétiolées , ovales, lancéolées comme celles d’un bali- sier , pointues » très-lisses, garnies en dessous de ner- vures obliques : ces feuilles sont de la longueur de dix- huit pouces , et ont des pétioles canaliculés inférieure- ment, amplexicaules, et, comme l’a observé Jacquin , échancrées près de leur sommet ; les anciennes feuilles se fanent et tombent à mesure qu’il en pousse d’autres. Les pédoncules sont plus courts que les pétioles, nais- sent au sommet de la tige dans les aisselles des feuilles, et portent des spathes oblongues , lancéolées , d’un vert pèle en dehors , et de couleur pourpre en dedans. Le chaton est comme un double pilon jaunätre , presque de la longueur de la spathe, et dont la partie supé- rieure , qui se flétrit pendant la maturation des ovaires: est chargée d’espèces de verrues tétragones , appelées nectaires par Jacquin. ( Encyel. Méth. ) ANALYSE cmimique. La racine desséchée des Ærum produit , selon Bucholz : Huile grasse 0 , 6. — Matière extractivé, analogue au sucre incristallisable 44 TO (57) Gomme 5,6. — Matière analogue à la bassorine 18. — Amidon et eau 71 livres. — Cent parties de la racine donnent 1 , 3, parties de cendre, qui contient du car- bonate de potasse, du carbonate et du phosphate de chaux. (Chimie organique de Virey.) Propriétés DÉLÉTÈRES. Donné à la dose de deux gros, le suc de cet Arum est si irritant qu'il peut occasio- ner la mort en quelques heures, en enflammant les or- ganes avec lesquels il est mis en contact, et en parye- nant dans le torrent de la circulation par le secours des absorbans. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Action directe sur le système nerveux dont ce suc détruit la sensibilité; étant seulement appliqué sur des plaies, il est promptement absorbé, et opère souvent avec plus d'énergie que s’il n'est qu'introduit dans le canal digestif, où il cause néanmoins les plus grands désordres. Secours ET ANTIDOTES. Îls consistent à appliquer, dans ce cas, les mêmes moyens thérapeutiques que pour les Arum. Propatérés MévicinaLes. J'ai vu de si terribles effets de l'emploi de cette plante par les médicastres du pays, que j'en ai toujours redouté usage intérieurement. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT SOIXANTE-DEUX. La plante est représentée au tiers de sa grandeur naturelle. 1. Fruit entier. COMOCLADE DENTÉ. ( Toxique corrosif. ) Synonyme. Vulg. Guao de Cuba.—Comocladia dentata. Lin. — Juss., famille des Balisiers. Comocladia foliolis spinoso- dentatis. Lin. Jacq. Amer. 13, tab. 193, f. 4,et Pict. p-12,t. 259, f.2. Caracrères GÉNÉRIQUES. Arbre à fleurs polypétalées de la famille des Balsamiers, ayant des feuilles ailées avec impaire, et des fleurs petites et paniculées. Chaque fleur a : 1° un calice monophylle, coloré , ouvert à trois dde LS découpures arrondies: : trois pétales ovales pointus; planes , ouverts et plus grands que le calice; 3° trois étamines plus courtes que les pétales, et dont les fila- mens en alène portent de petites anthères à quatre sillons; 4° un ovaire supérieur, ovale, dépourvu de style, à stigmate simple et obtus. Le fruit est une baie oblongue, obtuse, légèrement courbée, marquée de trois à cinq points supérieurement et contenant un noyau membraneux, de mème figure. ( Eacyc. méth.) …ù CARACTÈRES PARTICULIERS. Feuillage du grand Houx ; fleurs petites réunies en panicules. H, Hisrome narTurezze. Cet arbre pernicieux se ren- contre dans plusieurs forêts: vierges des Antilles, et PL163. & Theodore Descourtitx Pa. . : Gabriel Seudp s GUAO. (59 ) particulièrement à l’île de Cuba, aux environs de S Yago et de la Havane où je l'ai observé. Le suc visqueux et laiteux qui en découle, par l’incision de l'écorce, noircit au contact de air et est propre à fournir du caoutchouc ; il tache les mains et les étoffes d’une ma- nière presque ineffaçable ; il est assez caustique pour excorier la peau, détruire le derme et l’écailler ; enfin les négresses s’en servent comme dépilatoire. L’odeur de ce suc est très-fétide et a beaucoup de rapport avec celle qui s’exhale du sulfure alcalin, lorsqu'il est exposé à l'air. Les habitans de ces colonies l’appellent Guao et évitent de dormir à l'ombre de son feuillage. CarAcTÈREs PHYSIQUES. Le Guao est un arbre qui s'élève rarement au-delà de vingt pieds; son tronc est droit, peu épais, et se divise à la hauteur de six pieds en plusieurs branches , dont les courbures sont paral- lèles et qui soutiennent à leur extrémité des feuilles éparses, garnies d’aiguillons et rapprochées en touffes ouvertes, comme dans le Brésillot. Ces feuilles ramas- sées en rosettes terminales sont ailées avec impaire, lon- gues d’un pied et demi, luisantes en dessus, composées de six à dix paires de folioles oblongues acuminées, bordées de dents épineuses , veineuses , et un peu co- tonneuses en dessous; le bois est vert et distile un suc laiteux très-caustique, dont les émanations sont quel- quefois funestes aux ouvriers qui le mettent en œuvre, s’il n’est pas sec. Il sort de l’aiselle de ces feuilles des grappes rameu- ses, paniculées, longues de douze à quinze pouces, pendantes, et chargées d'un grand nombre de fieurs fort: petites, rougetres, ramassées, et comme sessiles ( 60 ) sur les ramifications des pédoneules communs. Ces fleurs sont quadrifides et tétrandriques, les baïes sont vertes et fuisantes , de la grosseur des fruits du platane d'Europe. Anazvse cniwique. Le suc du Guao contient, sur cent sr < Le s 3 _ parties , soixante de résine, trois de gomme, deux d'ex trait amer, et trente-ciuq de débris ligneux. Propriétés DéLéréres. Le suc du Guao est si âcre et si corrosif, qu'il détruit le tissu cutané, et y laisse l'em- preinte noire qui succède à l'application du nitrate d’ar- gent fondu. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT, Ils sont les mêmes que ceux des espèces précédentes. - Secours ET ANtipores. Ceux de tous les caustiques ; des vomitifs doux , et des boissons et lavemens mucilagi- neux. ProPRIÈTÉS MÉpicrNALES. Peut-être ce suc combiné avec quelque correctif, offrirait-il quelques avantages à Ja thérapeutique comme sternutatoire. Visitant une am- bulance, je me rendais aux montagnes des grand Chaos pour y rejoindre la colonne en marche, lorsque j'aper- cus deux mulâtres occupés, sur le bord d’une falaise, à donner des soins à un soldat atteint d’une affection comateuse : il était pale, et ces braves habitans lui pro— diguaient Les secours qui s’offraient autour d'eux. Is lui insufllèrent, à l’aide d’un calumet, un peu de suc de Comoclade, adouci avec un tiers d’ eau de fontaine. Il en résulta un mouvement spasmodique par l’irritation de CO (61) la membrane pituitaire, et par suite d’éternuemens pro- longés une sécrétion très-abondante de mucosités na- sales qui le soulagèrent à l'instant. Le pauvre soldat sortit comme d’un rêve, et son premier soin fut de tendre la main, en signe de reconnaissance, à ses deux bienfaiteurs. J’ai conclu de ce fait que , sagement admi- . nistré, le suc de Guao pourrait être utilement employé dans quelques cas de léthargie ou d’apoplexie séreuse. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT SOIXANTE-TROIS. La plante est réduite à moitié. 1. Fleur en dessus. 2. Fleur en dessous. MOMORDIQUE NEXIQUEN. ( Toxique corrosive. ) Sxnonymie. Vulgairement Pomme de merveille. Momordique Balsamine, Momordica Balsamina. Lin. Monoëcie Syngé- nésie. — Jussieu, famille des Cucurbitacées. — Tournef. Clas. 1. Campan. Sect. 7. — Commers. H. Amst. 54. CarACTÈRES GÉNÉRIQUES. Plantes herbacées ; tiges flexueuses ; et souvent grimpantes , avec ou sans ve axillaires ; feuilles alternes pétiolées , simples ou divisées _en lobes, souvent hérissées de poils rudes ou tuberculeux- Fleurs le plus souvent unisexuées , monoïques et asile laires. Dans les fleurs mâles , le calice est soudé avec la base de la corolle ; cinq étamines insérées au fond de la corolle , dont quatre soudées deux à deux par les filets et les anthères ; une seule libre et distincte. An- thères uniloculaires; étamines à la fois monadelphes €t synanthères. — Dans les fleurs femelles , même forme; mais l’ovaire infère constitue rarement un renflement particulier au-dessous du calice , Souvent trois filamens stériles ; style simple ou trifurqué au sommet , terminé par trois stigmates épais , glinduleux et ordinairement bilobés ; ovaire à une seule loge, contenant six ovules l'hoodore Parcourklx Pins. Lerree Joue MOMORDIQUE NEXIQUEN . w F853- et plus; le fruit est une péponide. Les graines sont comprimées. CarAGTÈRES PARTICULIERS. Fleur male. Calice à cinq divisions ; corolle à cinq parties ; trois filets. — Fleur femelle. Cube à à cinq parties ; corolle à cinq divisions ; style trifide; pédoncules linéaires très-longs, munis Fée bractée cordiforme vers sa base ; pomme ou baie ou- vrant élastiquement. Pommes néléusss tuberculées ; feuilles glabres , ouvertes , palmées. Originaire de l'Inde. (Annuelle. ) Hisroire NATURELLE. Le nom de Momordique , suivant Delaunay , est dérivé du latin mordeo , je mords , ce qui exprime ou la saveur âcre et mordante et la qualité violemment purgative des fruits , ou les aspérités pi- quantes dont ceux de la plupart des espèces sont re- vêtus. On cultive cette plante en Europe , et pour le faire avec succès , il faut semer ses graines sur couche , au mois d'avril, ou en pleine terre, à la mi-mai. Comme elle a des vrilles, et qu'elle s'élève en grimpant à la hauteur de trois à quatre pieds , il est à propos , con- tinue M. Delaunay, de la placer au pied d’un treillage, au grand soleil. Cette plante est annuelle et. amuse les curieux. Elle ne veut pas être transplantée. On la trouve communément dans l'Inde et dans la: Guiaue. Elle a fleuri pour la première fois en Europe en 1688 et 1690. Commelin. E Canacrères PaysiQuEs. Les feuilles de cette plante rampante ont. beaucoup de rapport avec celles de la vigne ; mais elles sont infiniment plus petites. Les fleurs, Y ( 64 ) qui ont peu d'apparence , sont d’un blanc jaunâtre ; il leur succède un fruit de la grosseur d’une prune de Mirabelle long ou rond, qui rougit ou jaunit ; il est couvert de tubercules épineux. Lorsqu'il est mûr il s'ouvre lui-même , et fait paraître des graines d'un rouge vif, dans la forme de celles de citrouille , mais plus petites. ANALYSE CHIMIQUE. Je retraceraiici, d’après Bracon- not (Journal de Physique, zxxxx1v, 202 ), l'analyse.du Momordica Elaterium , dont les principes sont les mêmes que ceux du Momordica Nexiquen. Le suc de la plante, après l'avoir exprimé , soumis à l’ébullition; filtré et évaporé , contient : principe amer {0,3 , — matière animale 34,7, — une combinaison de potasse avec un acide analogue à l'acide malique 2,8 ,— chaux combinée avec le mème acide 7, — nitrate de potasse 6,9,— sul- fate et hydrochlorate de potasse et perte 8,3. — D'après le journal de Schyeiger (Paris, xxxn , 339) , le sucex- primé , épaissi , qu’on retire du fruit du Momordica ou lElaterium , contient : résine molle avec un principe amer , 12,— matière extractive 26, — fibre ligneuse 25; — fécule 28 ,— gluten 5 »— eau 4.—(Virey , Chimie organique ,:p. 146. ) Propriétés DéLérères. Le ME de ce Momordique Nexiquen , à la dose de deux-ou trois gros , a déterminé la mort d’un très-gros chien, comme l'avait déjà observé le professeur Orfila , en seize heures , soit introduit dans l'estomac , soit injecté sous le tissu lamnineux sous-cuiané de la partie interne de la cuisse } mais il agiL-mOInS promptement par l'absorption. Il agit comme : à È É : 4 ; : (65) les poisons irritans , en enflammant les organes avec lesquels on le met en contact, et en produisant une irritation spasmodique au genre nerveux. Outre cette action locale, il est porté par l’action des absorbans dans le torrent de la circulation , et agit alors particulièrement sur le rectum qui, d'après Orfila, se trouve toujours phlogosé en ce cas. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Constriction à l’œso- phage ; cavité buccale douloureuse et cuisante ; même ardeur dans le pharynx, l'estomac et les intestins : d’abord légère, puis atroce ; nausées, vomissemens de matières diversement colorées ; elles ne font point effervescence avec les alcalis, ne verdissent pas le sirop de violette, altèrent seulement l’eau de tournesol ; CONS- üpations ou déjections sanguinolentes ; rapports fétides , hoqets , respiration difhcile ; pouls accéléré , petit , serré, quelquefois intermittent ; soif insupportable , strangurie, crampes , affection tétanique , extrémités froides , convulsions partielles ou générales > anéanlis- sement , face hypocratique ; enfin le délire et la mort. SECOURS ET ANTIDOTES. Vomitif doux et boissons mu- cilagineuses ; lavemens de même uature. ProPmiérés MÉDiCcINALES. Quelques empiriques font usage du suc de Nexiquen pour exciter les évacuations chez les hydropiques ; mais l’on sent tout le danger que l'on court à employer un moyen aussi désorga- nisateur. Mon D'Anministrarion. La dose de ce suc réduit en extrait sec est de six à douze grains , selon les tem- (66) péramens ; on l’associe à quelque sel ou quelque sirop pour émousser sa trop grande activité. Il serait plus ds prudent de employer comme latraleptique , en frictions partie interne des cuisses. EXPLICATION DE LA PLANCHÉ CENT SOIXANTE-QUATRE. La plante est représentée aux deux tiers de sa grandeur. 4. Fruit. PL, 168. ! Ll Thontore Dasnerentis ITR DRACONTE POLVPHVILE ; x » % DRACONTE POLYPHILLE. à ( Toxique corrosif. ) x SYNONYME. Draconte à racines tubéreuses. — Dracontium polyphillum , Linn. Gynandrie Polyandrie. — Juss. , fa- mille des Aroïdes. — Dracontium scapo brevissimo , pe- tiolo radicato lacero , foliolis tripartitis; Lacinus pinnati- fidis. Linn. Hort. Clist. 434. — Mille dict., no 2. Thunb. H. Jap. 234. — Dracunculus americanus, caule aspero puniceo , radice cyclaminis. Tourn. 160. — Dracontium americanum scabro puniceo caule, radice eyclaminis. Herm. Par. 93. Raj. Suppl. 584. — Arum polyphillum Dracunculus , et Serpentaria dictum surinamense , etc. Pluck. Alin. 52, t. 149, f. 4. — Konjaku des Japonais, — En anglais, Trefoil eaved dragon. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Plante unilobée de la famille des Gouets, ayant beaucoup de rapports avec les Lothos, dont les feuilles ont un pétiole engaîné à sa base, et dont les fleurs maissent sur un chaton accompagné d’une spathe oblongue , cymbiforme ou ligulaire. 1° Calice de cinq folioles ovales, obtuses, colorées et presque égales; 2° sept étamines, dont les filamens portent des anthères droites, oblongues, quadrangulaires; 3° un ovaire su- périeur , ovale, chargé d’un style cylindrique, à stig- mate trigoné. Le fruit, produit par chaque fleur, est une baie arrondie qui contient quatre semences ou Dh sa e. (Encycl. Méth.) = AP IE. — 42e Livraison. + 6) he … 4 ti - CarAGrÈRES PARTICULIERS. Hampe très-courte; pétiele + radiqué , lacéré; folioles en trois parties; segmens pIn- LE TS ( Vivace. Jol.) — Hisrome narurezze. L'odeur cadavéreuse de la fleur de cette plante, au moment de son épanouissement, la fait éviter par le timide voyageur, qui la rencontre fré- quemment à Cayenne, à Surinam, et aux autres îles dés Antilles où elle croit naturellement. Les animaux s'en éloignent ; les criminels senls en combinent les effets $ lorsqu'ils sont tourmentés par la soif de la ver- geance. | _ CAnactÈres PHvsiques. La racine de ce Draconte est tubéreuse comme celle du Cyclame d'Europe ; elle pousse une feuille dont le pétiole, haut d’un pied à un pied et demi , est moucheté de vert, de blanc et de pourpre, €t a son épiderme déchiré et comme écaillenx. Ce pétiole se divise à son sommet en trois parties, munies COM munément d’une ou deux ramifications, et qui por- tent des folioles pinnatifides, à découpures lancéolées et décurrentes. Quelque temps après que cette feuille esl fanée , il pousse de la racine une hampe très-courte qui Soutient une fleur dont la spathe est en capuchon noi- râtre, coriace, à pointe recourbée, environnant un très- petit chaton. Cette fleur a une odeur fétide et cadavé- réuse dans TE Méth. ) £. l'instant de son épanouissement. (Encÿl- … Axarvse curmique. La racine contient beaucoup de fécule amilacée , un extrait résineux, et un suc incristal- lisable , d’une âcreté insupportable, trés-volatil et s0- luble dans l’eau. FE ii | (69: ) Propriétés DéLérÈREs. Le suc caustique exprimé de la racine produit les mêmes désordres que celui des Arums. Je fis périr en quelques heures un perroquet au- quel j'en avais fait avaler une cuillerée. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Des matelots, ayant entendu dire que cette racine était aussi bonne à manger que celle de l’Ærum esculentum (vulgairement Chou caraïbe), en firent cuire avec du bœuf salé, et com- mirent l'imprudence de boire le bouillon. On les trans- porta à l'hôpital Saint-Marc , île de Saint-Domingue, et 'observai les symptômes suivans : un court délire, des éclats d’un rire involontaire, des gestes forcés, des étourdissemens, une ivresse maniaque. Mais je fus assez heureux pour neutraliser Le poison d’une liqueur mordante Qui dans leur sein livide épanchée à grands flots Calcinait lentement et dévorait leurs os. SEcOURS ET ANTIDOTES. Aux premières indications de l’empoisonnement , on doit faire vomir le malade, act- duler ses boissons , et quelquefois les rendre aromati- ques par l'addition de l’une des plantes reconnues alexi- tères par les naturels, et dont je donne l’histoire dans la seconde partie de ce volume. Prorniérés MÉDIcINALES. Quoique la racine soit d’une âcreté caustique, néanmoins les Nègres s’en servent, particulièrement au Japon , dans les cas où les purgatifs “ sont indiqués. Ils en font également usage comme em- . 2 ménagogue. Move p’ADMinistrATION. Une once de la racine bouillie & CESR Ex. ( 70.) dans trois verres d’eau, et qu'on fait boire à demi- heure de distance, offre à ces insulaires un purgatif drastique violent. La teinture alcoolique se prescrit, comme emménagogue, à la dose de trente gouttes par tassée d’infusion d’une plante hystérique. EXPLICATION DE LA PLANTE CENT SOIXANTE-CINQ. 1. Bulbe d’où s'élève une fleur. 2. Feuille. #. 77, 26 (727) GOUET HÉDÉRACÉ. ( Toxique corrosif.) SyNonymie, Vulgairement Herbe à méchant. — Arum hede- raceum, Linn. Gynandrie Polyandrie. — Tourn., clas. 3. Personnées. , sect. 1. — Jussieu, famille des Aroïdes. — Arum caulescens radicans, fois cordatis oblongis acumi- natis , petiolis teretibus. Linn. Jacq. Amer. 240, t. 152. — Colocosia hederacea sterilis minor, folio cordato. Plum. Amer. 39, t. 55. — Arum americanum scandens , foliis cordiformibus. Tournef. 159. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Spathe monophylle canelée ; spadice nu en dessus, femelle en dessous, staminifère dans le milieu. ,* CarACTÈRES PARTICULIERS. Tige radicante; feuilles cordiformes , oblongues , aiguës ; pétioles arrondis. (Jol. Vivace. ) Husroune NATURELLE. Ce Gouet croît dans tous les bois montagneux de l'Amérique méridionale, et parti- (:72) culièrement à la Martinique, à San-Yago de Cuba, à Saint-Domingue et à la Jamaïque. … Canacrènes Paysiques. La tige de cette plante grimpe sur les arbres, et s'attache, comme un lierre, à leur tronc et à leurs branches par de petites racines vermi- culaires qu’elle pousse de ses nœuds. Cette tige est cy- lindrique , épaisse d'environ un pouce, glabre, grisâtre et rameuse, Les feuilles qui viennent sur les jeunes ra- meaux sont pétiolées , cordiformes, pointues, lisses, un peu_coriaces , alternes et caduques. Leurs. pétioles sont cylindriques, et presque de la longueur de la fepille qu'ils soutiennent. L’extrémité de chaque rameau /pré- sente un bourgeon allongé et pointu (comme dans les “ÆFiguiers), lequel venant à s'ouvrir laisse épanouir une nouvelle feuille,ret, l'extrémité du rameau s’allongeant, L offre un autre bourgeon de même ‘forme. La spathe est grande, ovale, pointue, épaisse, colorée antérieurement à sa base. Le chaton est cylindrique , presque de la longueur de la spathe, se flétrit dans la partië qui est au-dessus des ovaires, (Encycl. Méth.) Lu - Axaivse camique. Elle a produit le même résultat Lu que célui de l'essai fait avec ses congénères. ci-dessus le Gouet arborescent. ) L foyez PROPRIÉTÉS DÉLÉTÈRES. L’estomac et les intestins qui ‘étaient restés en contact avec le suc de cet Arum que J'avais fait avaler à un hat > me donnèrent lieu d’ob- (33) server une inflammation intense. Les poumons, le sang et le cerveau offraient les altérations communes à tous les poisons narcotiques. ( Voyez le sommaire qui se trouve au commencement du 3° volume. } SxMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Cris aigus, agitation, mouvemens convulsifs, pupilles dilatées ; chez l’homme, délire, pouls fort, fréquent, régulier ou irrégulier, nausées, vomissemens opiniâtres, évacuations alvines, quelquefois abattement, assoupissement, insensibilité et frisson général. Secours #7 Anrinores. Un Nègre avec lequel je gra- vissais les montagnes, pour augmenter mes collections d'histoire naturelle, m’ayant fait remarquer ce Gouet qu'il appelait Herbe à méchant , me dit qu'il était véné- neux, et qu'on ne connaissait dans le pays aucun moyen plus sûr pour combattre ce poison que l’'émulsion de lamande du fruit de l’Accacia à grande gousse (Mimosa scandens). Sans tourner en ridicule cette propriété tant vantée, je ne l’ai employée que secondairement, à la vérité avec succès, mais pourtant après avoir mis en usage les moyens généraux que j'ai indiqués dans les articles précédens. . ProPrIÉTÉS MÉDicinaLes. Si l’on croit pouvoir en at- tribuer à ce Gouet , elles doivent être les mèmes que celles du Gouet arborescent ; je ne lui en connais pas de _ particulières. (74 ) EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT SOIXANTE-SIX. La plante est représentée au quart de sa grandeur na- turelle. Theodore Dascorirtil has . Pabriel Se ACHAT CAUSTIQUE , (5). ACHIT CAUSTIQUE. ( Toxique corrosif.) Syronyme. Cissus caustica, Tussac., t. 1, P- 416. — Linn., clas. 4, ord. 1. Tétrandrie monogynie. — Juss., clas. 13, ord. 12. Famille des Vignes. — Tournef. Rosacées, ect. 11. ? ee CanAcTÈRES cÉNéRIQUES. Calice entier , petit ; corolle tétrapétale ; quatre étamines, germe entouré jusqu’à moitié du disque staminifère ; un style; un stigmate aigu ; le fruit est une baie monosperme ; embryon sans périsperme. CARACTÈRES PARTICULIERS. Tige sarmenteuse , ge- nouillée, succulente , noueuse, flexueuse , à feuilles ternées, ovales et obtuses ; pétioles canaliculés ; fleurs rouges en corymbes. Hisroime Narurezze. M. Tussac étant le premier qui ait décrit cette plante, Je rends ici publiquement hommage à ses talens en botanique, en composant mon article d’après le sien. Il raconte que le docteur Ste- Wens, consul américain, se promenant avec Ii -et MM. Poiteau et Turpin dans les bois des environs du Cap, île Saint-Domingue , ce dernier eut à se repentir d’avoir soumis à la dégustation une branche de cet Achit qui lui cautérisa la langue, et le mit hors d’état de pren (76) dre part à un repas champêtre préparé sous la feuillée par ces célèbres botanistes au milieu de leur herborisa- tion. Il fut réduit à être spectateur de la gaieté des con- vives. Caracrères PaysiqQues. L’Achit caustique a beaucoup de rapports avec l’Achit trifolié dont il ne diffère que par la couleur rouge de ses fleurs, ce dernier les ayant ver- dâtres. Les tiges très-multipliées de l’Achit caustique sont sarmenteuses, rondes, succulentes, noueuses , genouil- lées , presque flexueuses, muifies de vrilles par lesquelles elles s’attachent aux arbres. Les feuilles sont alternes , opposées aux vrilles, ternées. Leur pétiole principal on canaliculé, et muni à sa base de deux stipules. Les fo- lioles sessiles sont ovales, obtuses, légèrement échan- crées, glabres, obscurément crénelées, nerveuses et un peu épaisses. Les jeunes tiges, au lieu d’être lisses, comme les anciennes , sont verruqueuses. Les fleurs cou- leur de sang, sont disposées en corymbe. Le pédoncule est opposé aux feuilles ; il est vert jusqu'à la naissance . des pédoncules particuliers, qui sont rouges. Les fleurs sont petites, composées d’un calice presque entier, d’une corolle à quatre pétales ; de quatre étamines oppo- sées aux pétales , insérées dans un disque hypogyne. Le ‘8erme ; entouré Jusqu'à moitié du disque staminifère est surmonté d’un style dont le stigmate est aigu. Le “fruit est une baie noire , presque ronde , contenant une seule graine dont l'embryon est sans périsperme. Cet ‘Achit grimpe sur les arbres les plus élevés , et finit; dit Tussac , par étouffer le bienfaiteur qui lui a servi er À > (97 ) Ânazyse cHimique. Le sue de cet acide a rougi les couleurs bleues végétales. IL se décompose à un feu vif. Il se combine avec toutes les bases salines et forme un sel neutre. Il a tant d’aflinités avec la chaux, que c’est un des meilleurs réactifs qu'on puisse employer pour reconnaître le phosphate calcaire dans les eaux mi- nérales, dans les urines , et autres liquides de cette nature. Proprrérés pécérires. Cet Achit est funeste par son acidité caustique , et introduit dans le canal digestif il détermine la mort par suite d’une inflammation des membranes muqueuses qu'on trouve d’un rouge ce- rise, ‘ou marquées de taches noires. Ce poison ne peut pas être absorbé ; étant injecté dans les veines, il coagule le sang, comme tous les acides; appliqué sur Ja peau, il l’excori excorie. SyMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Saveur acide brû- Jante ; chaleur mordicante des membranes muqueüses de l'appareil digestif, et des entrailles ; haleine fétide ; rapports nidoreux, nausées , et vomissemens excessifs de couleur variable , et quelquefois sanguinolens , d’un goût amer, faisant effervescence avec la craie, et rougis- sant le papier bleu ; hoquet, déjections souvent invo- lontaires , respiration difhcile, angoisse; pouls accéléré et irrégulier ; soif insupportable , que les boissons à mentent parce qu'elles sont vomies ; frissons , froid des extrémités , sueurs visqueuses.et froides , dysurie ; agita- tion excessive , mouvemens convulsifs de la face et membres; prostration générale ; teint devenant livi Pr À . ‘ Cæ) plombé ; escarres blanches où noires au palais : dans ce cas toux d'irritation , aphonie , etc. Secours ET ANTIDOTES. On n’a rien de mieux à faire dans ce genre d’empoisonnement que de prescrire d’a- bord les neutralisans absorbans , tels que la magnésie , des bains, des saignées, en cas de pléthore, des potions et lavemens adoucissans, des fomentations adoucissantes. Les boissons doivent être administrées en très-petite quantité. Elles sont le plus souvent rejetées. Après la première période inflammatoire on peut recourir au gaz acide carbonique, à lacide hydrocyanique au quart, etau sirop de morphi enfin lorsque les dangers sont passés; on rétablit les fonctions digestives avec le sulfate ‘de quinine. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT SOIXANTE-SEPT- 1. Fruit D ER Ja ON NS ALU mm — Thendire Parce tek ww, Ref. RER EU TE abrite! douÿp CESTREAU VE NIMEUX de CESTREAU MACROPHYLLE. ( Toxique corrosif.) Synonyuie. Vulg. Cestreau vénéneux à grandes feuilles — Cestrum macrophyllum. Vent., Linn. Pentandrie mo nogynie. — Tournef., Jasminoïdes, appendix. — Jussieu, famille des Solanées. — Cestrum filamentis denticulatis ; foliis ovato-oblongis, acuminatis, glaberrimis, flo pp sessilibus. Vent. Choix de Plant, page et tab. CanacTères GÉNÉRIQUES. Fleurs bouquets ; corolle infundibuliforme ; ; étamines dans quelques individus à denticule au milieu ; baïe unilocu- laire , polysperme ; feuilles simples et alternes. CaracrÈnes PARTICULIERS. Feuilles tendres ; fleurs sessiles et d’un blanc de lait à leur épanouissement ; filam es étamines pourvus d’une petite dent ; brac- tées congénères , Le LTÉE déléuères. Il est sr are encontre q: 1elqu ( 80 ) ; dans les bois humides, C’est là que le chasseur ‘sait l'y découvrir, et qu'il y recueille ses graines qu’il mêle à de la viande hachée pour former des appâts destinés à dé- -truire les bêtes féroces. Cette plante suspecte , origi- naire de l'Amérique équatoriale, exhale de ses feuilles et de ses fleurs une odeur nauséabonde, mais qui se change le soir en parfum agréable. Ce Cestreau peut venir en pleine terre dans le midi de la France ; il se multiplie de graines et de boutures. Il demande une terre substan- telle. Cet arbrisseau a été découvert à Porto-Ricco par Nieille: 0 ; Canacrkres PHYSIQUES. Ce Cestreau , que Ventenat est tenté de regarder comme une variété du Cestrum venenatun it les rapports entre ces deux plantes sont rappr@ s, en diffère cependant par l’époque de sa floraison , par ses feuilles beaucoup plus larges, moins rapprochées et peu coriaces ; par ses fleurs entièrement sessiles et d’un blanc de lait lorsqu'elles sont nou- ._ vellement écloses ,» par les filamens des étamines cons- = tamment pourvues d’une petite dent, enfin par la présence des bractées peu apparentes dans le Cestrum laurifolium ou venenatum. _ Les tiges du Cestreau macrophylle s'élèvent à la auteur de : six à septs C æ° elles sont revètues d’une | $; ses rameaux sont alternes ; euilles p rsistentes mème pendant la saison ecs , ovales-oblo ongues , pétiolées , aiguës, légère- ment onduléés, répandht , lorsqu'on les froisse , une . odeur comparable à à celle du noyer d'Europe. Les fleurs nt axillaires , ra hées par petits bouquets, d’un jaune päle en vieillissant , puis couleur de rouille ,ac- _ compagnées de bractées droites, linéaires, caduques , couvertes d'un duvet couleur de rouille. ( Eneyel. Méth. ) er CHIMIQUE. Toutes les parties de la plante sont plus solubles dans l'eau que par l'alcool. Elles four- nissent uné matière volatile nauséabonde ; une partie extractive résineuse et une mauère analogue à la bas- sorine. : … Propriétés DÉLÉTÈRES. Le Cestreau monophylle est É. Svidemment vénéneux comme toutes les Solanées. 11 peut _ être absorbé , et dans ce cas il détruit la sensibilité et la motilité. Il agit plus lentement lor squ à est duit dans l’estomac. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Des vomissemens, des | spasmes , des convulsions , du délire , une slupeur pro- fonde , des sueurs na un flux sbondiil le ho des extrémités , ete. els sont les symptômes propres à l'action délétère des narcoliques sur l’éco- - nomie. & Secouns ET ANTIDOTES. Il faut administrer les émétiques et les boissons acidulées, surtout si le malade tombe +. dans un état soporeux. Dans ce cas ; n es! quefois obligé de relever les forces tration de potions éthérées o Le S'il ÿ à par trop d'in ritai o e substances : a let boissons sobet ME - € F p mais il pourrait remplacer yije épis ; le. Cestreau. _ turne. ( Voyez page 47 de ce volume. Thendere Dercsurtiie Pre. Zrrée Jeubp DOLIC A FEUILLES OBTUSES. (83) DOLIC A FEUILLES OBTUSES. F Toxique corrosif.) SYNONYMIE. Vulgairement ] Pois maritime à fruit dur et se- mence variée. — Pois me _— Pois des Sorciers. = Dolichos obtusifolius , adelphie Décandrie, — Tournefott, Phaseolus , class. 10. ;. Papillonacées. _ 5) sicu, famille des Légumineuses. — Dolichos volubilis, leguminibus gladiatis durso tricarinatis, foliis ovalibus obtusissimis. Lam. — Phaseolus maritimus, fructu duro, semine variegato. Plum., Spec. 8. Jussieu, v. 2, t. 99. — Katu-Tjaudi. Rhéed. Mal. 8, p. 83, t. 43. — Raj., suppl. 445. CaracrÈRes GÉNÉRIQUES. Plante à fleurs polypétalées de Ja famille des Légumineuses , ayant beaucoup de rap- ports avec les Haricots, à tige communément volubile _ou grimpante, à feuilles alternes, composées de trois folioles, et à fleurs papillonacées dont l’étendard est muni de deux callosités à sa base, et dont la carène n’est point contournée comme dans les Haricots. Calice monophylle, campanulé , persistant, Court, et à quatre ou cinq dents inégales ; corolle à étendard q q 8 large , arrondi, réfléchi, muni à sa base de deux callo- sités parallèles, qui compriment les ailes, ovales, ob- tuses, de la longueur de la carène lunulée , comprimée, dont la pointe est montante. — Dix éiamines diadelphi- ques à anthères simples. — Ovaire supérieur , linéaire , Toue LI. — 45e Livraison. 7 (84) R comprimé , chargé d’un style montant, ou coudé pre qu'à angle droit sur l'ovaire, velu dans sa face interne depuis sa partie moyenne jusqu'à son sommet, à stig- mate calleux et barbu. — Le fruit est une gousse oblongue, acuminée, bivalve; semences ovoïdes ou elliptiques, ayant un ombilie sur le côté. (Enceycl. Méth.) CaracrÈres PARTICULIERS. Tige volubile ; feuilles ovales , obtuses ; pédüneules multiflorés. Hisrome narurezze. Cé Dolic se rencontre fréquem- ment dans les häalliérs du bord de la mer, où sur les bords escarpés des torrens des sites sauvages de 1 Amé- rique équatoriale. Il a beaucoup de rapport avec l’es- pèce appelée Regularis par Linné. Le mot Dolichos, qui en grec signifie long , lui a été probablement donné à cause de la longueur de ses gousses. On cultive les À Dolies pour les fleurs qui sont belles. Ils demandent à ètre semés sur couche et dans un pot, et à être exposés à un grand soleil. CanacrÈnes Paysiques. Ce Dolic grimpe sur les arbres. | les plus élevés. Sa racine est tubéreuse , et pousse plu- sieurs troncs ligneux, quoique spongieux, blancs inté- : rieurement, et recouverts d’une écorce épaisse, brune, ridée , produisant de tous côtés des tiges plus grêles, ” rameuses, volubiles et grimpantes. Les feuilles sont composées de trois folioles ovoïdes ; très-obtuses, pres- que rondes, légèrement velnes; les pédoncules sont axillaires , longs de cinq à six pouces, et portant des fleurs en grappe d’un pourpre violet ou bleuâtre. Le gousses sont longues de cinq à six pouces seulement, et (85). s graines sont d'abord très-blanches et luisantes dans leur. ANALYSE CHIMIQUE. Ce Dolic , ainsi que beaucoup de Légumineuses, même ii. contient un principe amer très-purgatif que MM. ie et Feneulle nomment Cathartine ; il est nauséeux et très-nuisible à l’économie. s Proprrérés péLérÈres. Ces Dolics, dont les naturels se méfient, quoique d’une saveur douce, deviennent à leur maturité d’une amertume insupportable. Leur in- gestion dans l'estomac est délétère, et même meurtrière en peu de temps pour les hommes et pour les animaux. . Cette propriété, disent les chimistes cités plus haut, résulte d’un principe dissoluble dans l’eau, puisqu'en faisant bouillir ces pois amers, ils perdent td mauvaise qualité , et que l’eau seule se charge de l’amertume nui- sible. Cependant les rameaux, les feuilles de ces Dolics ; deviennent sans danger la nourriture des bestiaux. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Ils sont les : que ceux des substances amères et irritantes. Secours Er ANrinores. Le vinaigre pur en gargarisme arrête à l'instant les progrès de l’inflammation de la membrane muqueuse. On lui associe les émulsions et les mucilagineux acidulés. PaopriérÉs MÉDiciNALES. Je ne lui en connais point. 7: leur maturité, mais elles deviennent grisâtres et mou. chetées, ou parsemées de taches plus foncées en cou-. pdtérerre ICA: FLE QE rasage Zérée Jeuf. DOLIC À PETITES GOUSSES. és ex DOLIC A PETITES GOUSSES. ( Foxique corrostf.) Syxonrmir. Vulg. Pois étranger à semence petite et véné- neuse. — Dolichos minimus, Linn. Diadelphie Décandrie. — Tournefort, Phaseolus , clas. 10. Papillonacées, sect. 2. — Jussieu, famille des Légumineuses. — Dolichos volu- bilis , caule perenni , tenuissimo , diffüso , foliis rhombeis ; Leguminibus racemosis, compressis, villosis, subdispermis, Lam. — Phaseolus fructu minimo , semine variegato. Plum., Spec. 8. Juss., v. 2. t: 100. Tourn. 415.; — Phaseolus minimus fœtidus, floribus spicatis, è viridi-luteis, semine maculato. Sloan. Jam. Hist. 4, p. 182,1. 115, f. 1. ». — Dolichos minimus. Jaeq. , obs. 1, p. 34, t. 22. callosités “ave , oblongues, qui comprim k nr _ ailes en dessous. _ Canacrèënes parmicuztens. Volabile ; légu & grappe, comprimés, et à quatre semences ; feuilles rhomboïdes. Hisroire narunerze. Ce Dolic, dont les gousses sont infiniment petites. croît particulièrement à la Jamaïque, à la Martinique, à Cuba, à Curaçao, à Saint-Chris- tophe, à Saint-Domingue, au milieu des halliers du (88) \ È : Le CAE 6 Ces 2 ï 4 bord de la mer, ainsi que le précédent. Cultivé en | Europe , il conserve ses tiges et ses feuilles, dans a serre chaude , pendant tout l'hiver. Ce Dolic et presque : toutes les espèces dont l’ Amérique abonde sont suspects, 4 et ne doivent être employés qu'avec la plus grande réserve. Canacrères paysiques. Les tiges de ce Dolic 2 | menues, presque filiformes, persistantes, ligneuses, à | leur base , volubiles ,. grimpantes, diffuses , et longues de trois à quatre pieds. Ses feuilles sont composées de trois folioles rhomboïdales, un peu pointues, assez petites, ponctuées en dessous, glabres dans leur parfait développement , trinerves à leur base et d’un vert gai. Les pétioles sont un peu velus, ainsi que les pédoncules F et la partie supérieure des tiges. Les fleurs sont petites ; disposées en grappes axillaires, lâches, peu garnies, sur des pédoncules gréles, un peu plus Le que les feuilles : elles ont leur calice vert, poñgiué ; à quatre dents courtes, et la cinquième presqu’en alène; leur étendard jaune ; €t strié de brun sur le dos d’une manière remar- able ; les deux ailes d’un beau jaune, et leur calice u blanchâtre , avec une tache presque violette à pmmet. Les gousses sont à peine longues d'un » un peu en sabre, comprimées, . velues, brunes dans leur maturité, et ne contienne le plus souvent que deux semences qui sont lisses, 1 râtres et tachetées de blanc. Anaiyse caimique. Ce Dolic contient, ainsi que le . précédent, un principe amer , tr ès-purgatif, ue ss F 4 et dont l'ingestion ne peut devenir mortelle. ; ( 89 ) Propriétés DÉLÉrÈREs. Poupée-Desportes ayant Si- gnalé ce Dolic comme très-vénéneux, je voulus en faire l'épreuve sur une poule à laquelle je fis avaler deux douzaines de semences. Elle éprouva au bout de deux heures des anxiétés, une respiration accélérée , tomba sur le flanc, se débattit beaucoup, et mourut en rendant une quantité d’un liquide visqueux. Secours ET ANTIDOTES. On doit donner, comme dans le cas de l’article précédent, les boissons acidulées et : gommo-acidules , ainsi que les clystères adoucissans. ProPRIÉTÉS MÉDIGINALES. Je ne ini en connais point. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT SOIXANTE-DIX. La plante est de grandeur naturelle. 1. Semence. Nota. Je dois ajouter aux mors médicin les Momordique Nexiquen , dont j'ai donné l hi page 63 et 65 de ce volume, que, d’après l’ expérience du D. Chomel , cette plante passe pour un si bon vul- _ néraire, qu'on l’a nommée Balsamina par excellence. Il est vrai, dit cet bre Vie . que l'huile d'amandes douces , Fee laquelle son fruit mûr , dépouillé de ses semences , a infusé, est un baume incomparable. Cette infusion se fait au soleil et au bain-marie ; c’est un bon ( 90 ) remède pour la piqüre des tendons, et pour ôter l'in- flammation des plaies, pour les hémorroïdes, les gerçures des mamelles, les engelures, la brûlure, la chute du rectum : elle dessèche les ulcères; et, injectée dans la matrice , elle soulage considérablement les femmes qui en opt dans cette partie. (Plantes de Chomek, p. 494.) ÎL. 170: “À Theodore Descourtil: Pa . x Prree Jeu AMOME® PYRAMIDALE. ( 9t AMOME PYRAMIDALE. ( Toxique corrosif.) Syxnonymie. Vulg. Alpinie rameuse, — Amomum pyramidale. Amomum caulibus racemo erecto pyramidali terminatis ; Lam. — Alpinia racemosa, Linn., sp. pl ;"p: 2: Moi nandrie Monogynie. — Jussieu, famille des Balisiers. Alpinia racemosa, alba, cannacori foliis. Plum. nouv:, p 26, t. 2. — Paco-Seraca Brasiliensibus. Marco. Barrère, p+ 7: — Alpinia roy. pr. Leis, p. 12. — Zinziber syl- vestre minus, fructu è caulium summitate exeunte. Sloan., Hist. Jam. , t. 1, p. 165, tab. 105, fig. 12. CanACTÈRES GÉNÉRIQUES. Corolle à six divisions, ven- true ; trois lobes ouverts. Caracrènes panricurrers. Les fleurs en grappes. (Vivace. ) Histoire naruReLLE. Cette plante est encore peu connue ; elle se plait dans les endroits les plus humides des bois de l'Amérique méridionale. Burman en a donné une description d’après Plumier. Poupée-Desportes la signale comme très-dangereuse à employer. Elle est: très-commune à la Martinique. CaracrEres Pvsiques. Les racines de l’Alpinie sont noueuses, et garnies à chaque articulation de fibres ( 92.) longitudinales , les unes rampanies , les autres en forme de colonnes qui représentent un faisceau. Les feuilles, presque radicales, semblables à celles du Basilier, et longues d’un pied, d’un beau verts sont alternes, légè- rement ondulées en leurs bords, acuminées, striées ; garnies de nervures, obliques, et embrassant la tige par leur base. Ces racines poussent plusieurs tiges cylindri- ques qui s'élèvent à quatre ou cinq pieds de hauteur. Âu sommet de chaque tige uait une belle grappe de fleurs , blanche, droite, longue et pyramidale, Les fleurs sont pédonculées et.accompagnées d’écailles mem- braneuses ; lancéolées , linéaires ét très-blanches : ieur corolle est tubulée , irrégulière, et a son limbe ] rtagé en quatre divisions inégales, dont üune , un peu plus large que les autres, est arrondie, crénelée ou frangée ‘à son sommet. La languette qui porte l’anthère, et qui fournit une gaine à la partie supérieure du style, est en crochet à son extrémité. Le fruit est une capsule ovale, charnue , blanche, longue d’un pouce, sillonnée dans sa butte, et couronnée par le calice : propre ; qui est ; cette capsule devient d’un bleu noï- re par trois batiaus, et contient des se mences anguleuses , dures et d’un roux brun. k ratre , s ’ouv ANALYSE CHIMIQUE. La racine de l’Alpinie rameuse contient particulièrement une huile essentielle très-forte en odeur ; son extrait aqueux est très-àcrimonieux ; € cette propriété énergique s'observe encore mieux dans l'extrait spiritueux. Pacsmitéés: DÉLÉTERES. Un jeune Nègre, ayant cueilli des tiges de cette Alpinie chargées de fruits, en mangea; ( 93 ) ce qui lui enflamma la langue ; avec cuisson brülante : il ne pouvait plus parler. Le suc étant entré dans une gercure qu'il avait à Ja maim, elle se gonfla prodigieu- sement. F7 : SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. À ces premiers sYmp- tômes se joignirent les suivans : vomissemens atroces , 7 délire, rire sardonien, mouvemens convulsifs, sueurs visqueuses , urines involontaires, etc. Secours Er anrinorrs. Un mulätre qui se trouvait près de l'enfant, avant que j'arrivasse, lui fit avaler plusieurs cuillerées de suc de citron, dont on couvrit également les parties tuméfiées , et la guérison fut subite. ProprièTÉs MÉDIGINALES. On pourrait avec prudence prescrire intérieurement l'extrait daus certains cas d’a- tonie viscérale, ou dans l’état languissant de l'estomac annoncé par des glaires et des vents. Mope D’ADMINISTRATION. On administ puis six jusqu’à dix grains ; l’infusion à deux gros. EXPLICATION NE LA PLANTE CENT SOIXANTE-ONZE, . La plante est réduite au tiers de sa grandeur. 1. Fruit mûr, ( 94 ) D | ë DENTELAIRE SARMENTEUSE. (7 oxique corrosif: 4) Synonyme. Vulg. Herbe au diable. Plumbago scandens | - Linn. Pentandrie Monogynie. — Tournef., cl. 2, ne fundib. — Jussieu, famille des Plombaginées. — Plum- ; bago foliis petiolatis ovatis glabris, caule flexuoso scan- - dente (lobis corollarum obtusis, Lam.). — Plumbago 4 betæ folio ampliori. Plum., cat. 3. —Tourn. 441. — De 4 tellaria lichnoïdes, shasies scandens , flore albo. Slo “res -__ Jam. r, hist. rX: 2145 4. 133, Î. 1. — Plhuabago ameri= ue ï GÉNÉRIQUES. Feuilles simples et she. fleurs en épi ou bouquet terminal , remarquables Paix leur calice hérissé et glanduteux ; corolle. nfondibuli: > forme ; étamines non saillantes insérées aux écailles qui forment la base de la corolle, cachent l'ovaire, et portent des anthères oblongues; ovaire supérieur fort petit, ovale, chargé d’un style de la longueur du tube de la corolle , à stigmate quinquéfide, Le :fruit est une semence unie, ovale , pointue par un bout , et enfermée dans le calice di la fleur. (Encycl. _—_. AE F ar. ZE: 172. 7 1.69%) uLtERS. Feuilles pétiolées, ovales, glabres ; tige tortueuse, grimpante. (Vivace. Jol.) LN . CARACTERES PAR Hisroime narureLze. Cette jolie plante, dont les tiges faibles ont besoin d’être soutenues, fleurit depuis aoû en serre, une bonne terre. jusqu’en octobre. Il lui faut, dit Delaunay , l'exposition ‘ sementordinaire. Il lui faut pou ‘hiver uñeserre chaude. ë À la RE pat sos por je ape _— ” à cette planté" dents. Elle est RACTÈRES PHYSIQUES. Les tiges de cette Dentelaie glabres _striées , un peu coudées cn zig-zag , +3 J 1enteuses et presque grimpantes : ses Hole. ovales, ones slabres, légè- te. Fe des me isqui euses : ces pointes grandissent , et prenneni dela roïdeur ; après la floraison , de sorte que le calice est alors hérissé et accrochant comme:les fruits de Trimufetta et d'Urène. Le pistil devient un fruit mou, rempli de deux semences ; la tunique des graines est oblongue ; et si lâche qu ‘elle ressemble à une cap- emimrous. Toutes les parties de la plante ont * (96) une saveur âcre et brlante, et particulièrement la ra- cine qui fournit à la distillation une huile épaisse et très- àcrimonieuse. Propnrérés périrères. Lorsqu'on mâche les racines _ de la Dentelaire, on éprouve dans toute la cavité buc- cale une ardeur cuisante bientôt suivie d’une excrétion salivaire considérable. Dans son état de fraîcheur , étant introduite à la dose de deux gros dans l'estomac, elle agit comme les poisons irritans, mais elle perd béni de son énergie par la dessiceation. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. re appelé pour vi- F siter un malheureux nègre à qui un autre pègre. À avait chfVüllitvé rire immodéré, évacuations siphon alvines id Erées , ét tous les autres ‘symptômes pro pres à RL 1 rreta Q par une substance irritante- axrmorrs. L'inflamimation étant parvenue au tube intestinal, je me dispensai de faire vomir le malade , qui se trouva bien d’un traitement tel que boissons mucilagincuses gommées , lavement lait, dans lequel on avait fait bouillir quelques fruits verts de Gombo qui fournit beaucoup de mucilage. Propniérés MÉDIGINALES. On a beaucoup vanté les vertus de la racine de Dentelaire sarmenteuse comme: propre à remplacer l’Ipécacuanha. Mais quel est le mé decin prudent qui serait assez téméraire pour indiquer à l'intérieur un remède dont la causticité est évidente + (97) si réelle, qu’on se sert du suc de la ‘racine pour détruire les porreaux et les verrues ? Il agit aussi comme vésicant. Cependant les hippiatres emploient les branches infusées dans le vinaigre pour remplacer l’Ellébore. La vertu de cette plante est si active, dit Poupée-Desportes, qu'on ne laisse l’'onguent dans lequel elle entre que deux ou trois heures sur la plaie. Ce temps suflit pour enlever et consumer les chairs baveuses d’un ulcère. On lui associe ordinairement l’'Herbe à blé ( V. Dur. Excit. 238) et la Mal nommée (V. Alex. Ext. 227). Poupée- Desportes indique la formule suivante d’un onguent égyptien fait avec les plantes coloniales : _Suc d’Herbe au diable, de Malnommée, [#6 + de Citron, | da # d’Oranges sûres, jp) Gros sirop, j) Vert-de-gris, : Alun caleiné, LE, Les guérisseurs d'Amérique prescrivent des topiques de feuilles de Dentelaire contre l’engorgement des glandes squirreuses. Mais que doit-on attendre de pareils « moyens contre l'affection redoutable qui se montre si souvent rebelle aux ressources de l’art et du traitement le plus rationnel ? On emploie cependant l'huile où l’on a fait bouillir la Dentelaire dans les cas de gale invétérée et d’autres maladies de la peau. Ce iraitement a cela d'avantageux , qu’il peut être employé sans préparation préalable, et sans crainte de répercussion du virus. Cetie méthode agit en excitant une légère irritation , et provoquant une nouvelle irruption, suivie immédiate= (98 ) #* ment de la dessiccation des boutons. Il ne faut pas con- fondre la gale avec le prurigo que l'usage de cette pré- paration augmenterait. Mone D’ADmiisrraTiIoN. On prépare l'huile iatralep- tique de Dentelaire avec trois onces de la racine pour une livre d'huile. On frictionne matin et soir, s’il ne se développe pas trop d’irritation , et la maladie cède ordi- ' nairement à la dixième friction. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT SOIXANTE- DOUZE: 1. Fleur de grandeur naturelle. 2. Feuille et portion de la tige. “dé t 2 lb à -( 99 ) STRAMOINE ÉPINEUSE. Pages 111 — | (T' oxique narcotico-âcre.) Synonyui£. Vulgairement Pomme épineuse. Pomme-poison à la Guadeloupe, l’herbe à Sorciers. — Datura Stramonium ; pericarpiis spinosis, erectis, ovatis; foliis ovatis, glabris, Linn. Pentandrie Monogynie. — Jussieu, classe 8, ordre8, famille des Solanées.—Stramonium fructu spinoso , rotun- do, flore albo , simplici, Tournef. clas. 2, sect. 4, gen. 5. — Datura capsulis ovatis, spinosis, erectis; foliis glabris, ovatis, multangulis, Lamk. — Solanum fœtidum, Pomo- spinoso , oblongo , flore albo, Bauh. — Solanum mania- cum Colphy , tab. 47. Icon.— Tatula, Camer Epitom. 176. Icon.; en espagnol, Estramonio ; en portugais , Estramonia ; en anglais, Thorn-Apple. Caractères Génériques. Calice tubuleux, renflé à sa base, à cinq angles , à cinq dents profondes ; caduc à l'exception de sa partie la plus inférieure , qui persiste et se renverse en dehors. Corolle très-grande, infundi- buliforme ; tube à cinq angles ; limbe offrant cinq plis , qui se terminent supérieurement par cinq tubes très- aigus. Cinq étamines incluses. Stigmate bilobé. Capsule à quatre loges ; communiquant deux à deux par leu sommet ; à quatre valves; graines très-nombreuses ro chagrinées, noires. Genre remarqüble p la grandeur de ses fleurs. ( Richard. ) Tome III, — 44° Livraison. : ue te ( 100 }) CarAcrÈREs PARTICULIERS. Péricarpes épineux, re- dressés , ovales ; feuilles ovales , glabres annuelles. Amérique et Europe. ( Jol. ) Hismomme narurezLe. Cette plante, originaire d’Amé- rique, se trouve dans tous les champs sablonneux d'Eu- rope , où elle s’est parfaitement naturalisée. Les maken- dals, ou prétendus sorciers des Colonies , procurent à leurs malades cette espèce d'enthousiasme voluptueux, qui leur fait oublier pendant quelques instans les maux qui les accablent. Breuvage assoupissant il adoucit leurs maux. Le sommeil sur leurs yeux épanche ses pavots. Tu fuis, tu disparais, image fantastique, L'homme calme succède an fougueux frénétique. Deurtte. " C'est ainsi que certaines négresses galantes endor- ment l'amant qui n’est point préféré , pour voler dans . les bras de leur vainqueur. Le feuillage sombre de cette plante , son odeur vireuse et nauséabonde, sa saveur amère et narcotique , signalent ses propriétés délétères au trop confiant observateur. Toutes ces Stramoines flattent la vue par leurs formes, mais elles sont toutes dangereuses à employer. Il y a une espèce à fleurs blan- ches, et une variété à fleurs violettes, stramonium Ame- ricanum minus alkekengi folio. On croit à Saint-Do- mingue , m’assure M. le colonel Deneux , que la décou- verte des propriétés somnifères de le Stramoine est due un nègre, qui s’en servit pour assoupir un vieux pro e , afin de lui voler ses abeilles. CrÈRES Paysiques. Cette plante est herbacée ; mais sa tige est forte et diffuse ; glabre, droite, cylin- mue : r_ Be ce ( TOI ) $ drique , épaisse , creuse en dedans , très-branchue, haute de deux ou trois pieds ; les rameaux en sont étalés, un peu comprimés , tors ou légèrement cannelés, garnis de feuilles amples , aliernes , pétiolées, ovales, la glabres à leurs deux faces, vertes, molles, se flétrissant dès que la plante est arrachée , anguleuses et sinuées à leurs bords ; les angles très-pointus , inégaux. Les fleurs sont grandes , presque solitaires, latérales ; les unes axillaires , les autres hors de l’aisselle des feuilles , soutenues par des pédoncules courts et épais. Le calice est long, à cinq angles, étroit , tubulé , à cinq denis aiguës ; la corolle blanche et souvent violette , en forme d’entonnoir , plissée , une fois plus longue que le calice ; la capsule droite, ovale, marquée de quatre sillons , hérissée de toutes parts de pointes fortes , roi- des , très-aiguës , droites et piquantes , divisée inférieu- rement en quatre loges , et seulement en deux à la partie supérieure ; les semences noiïrâtres, nombreuses, ova- les , réniformes , un peu comprimées. ( Encyel. } Awazvse caimiQue. Cette plante, qui répanduneodeur narcotique et repoussante , fournit étant fraîche : Fibre ligneuse 3,15, — matière gommeuse 0,58 , — matière exiractive 0,6, fécule verte 0,64, albumine 0,15, — résine 0,12, phospate de chaux.et de magnésie 0,23, F = eau 91,25 , et quelquefois nitrate de potasse ; perte 1,28. (Virey. Chimie organique. ) Prorrtérés DéLérènes. Cette Siramoine est l’un des plus puissans narcotiques que l’on connaisse , et d’après sonanalogie avec le pavot, il peut remplacer l opium da Lee de circonstances. Un gros de ces semences l'extérieur; c’est pourquoi on l’applique soit en bains ; ( 102 ) de leur donner la mort. D’autres les mélent au tabac. Ces mêmes graines, pernicieuses pour l’homme , ont, dit- on , la propriété d’engraisser les cochons en les faisant beaucoup dormir. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. , Ivresse, délire fu- rieux où extravagant , soif , strangulation , météorisme du ventre , chaleur vive, rougeur de la face, paralysie , tremblement |, mouvemens convulsifs et sueurs , etc. Secours Er anTinores. Les vomitifs sont , de tous les moyens, les plus convenables et les plus prompts pour arrêter les progrès d’empoisonnement , et lorsqu'on pré" sume que la substance délétère n’est plus dans les voies digestives, on fait succéder les boissons acidulées et les sels volatils. Propriérés MÉDicinaes. Storck a signalé les avan- tages de l'extrait du Sitramonium dans A Cure des ma- ladies désespérées , telles que les vertiges, la démence, la folie, la fureur involontaire, ’épilepsie, ete. Son k usage donne une faim vorace , mais bientôt suivie de légè- res coliques, de diarrhée ou de constipation. Il provoque aussi la sécrétion de la salive , de la transpiration, et le flux urinaire. Son usage, trop long-temps prolongé, donne des lassitudes douloureuses , une démangeaison cutanée, une somnolence marquée. Il agit aussi sur le cerveau comme stupéfiant, et développe des névroses 54 de l'organe visuel ; entin , il peut provoquer l’entérite, le narcotisme et la mort. Il y a moins d’inconvénient à employer cette plante à injections ; soit en topiques sur les ulcères cancéreux et carcinomateux , comme sédatif des sonffrances de dk brülure , des hémorrhoïdes , et autres tumeurs doulou- ( 103 ) reuses, dans la névrose sciatique, sur les mamelles, afin de prévenir leur engorgement et diminuer leur sécré- tion. En calmant la douleur, elle permet aux malades de recouvrer le sommeil , et elle favorise la résolution des engorgemens. Les nègres fumeni le Datura Stramo- nium dans les spasmes nerveux de la poitrine ; ils em- ploient les feuilles comme maturatives. MopE D’ADMINISTRATION. Son extrait se prescrit inté- rieurement depuis un grain jusqu'à douze dans les né- vrosés les plus rebelles , mais on doit en suspendre l'ad- ministration lorsqu'il donne des symptômes de conges- tion cérébrale, ou qu'il dilate la pupille, que le pouls devient petit et accéléré, qu'il y a soif et strangulation. Extérieurement , il est moins à craindre , et uni aux oléagineux, on en forme un liniment qu'on emploie avec avantage pour calmer la douleur de la brülure et des hémorrhoïdes. Cette huile devient alors anodine, résolutive et adoucissante. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT SOIXANTE-TREIZE. La Plante est réduite à moitié grandeur. 1. Fleur de la variété violette. 2. Fruit. STRAMOINE SARMENTEUSE. ( Toxique narcotico-âcre. ) Synonyme. Vulgair. Trompette à Mari-Barou. — Datura sarmentosa, Linn. Pentandrie Monogynie. — Juss., et Richard, famille des Solanées. — Tournef. , las, 2, in- fundibuliformes. — Solandra grandiflora, Swartz, Flor. Ind. occid., vol. 1, pag. 387, tab. 9. — Willd. Spec. Plant. » VOL. 1,p. 536. — Persoon, Synops. Plant., vol. 1; ag. | 18. —Datura capsulis, globoso-conicis, inermibus; caule fruticoso, sarmentoso, scandente, Lamk., Illustr. Gener, vol. 2, p. 9, n° 2295 Corolle infundibuliforme, plissée ; calice tubulé, anguleux , caduc ; capsule à qua- tre valves. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. CARACTÈRES PARTICULIERS. Fleurs d’une grande di- . mension ; plante sarmenteuse, grimpante, à fruits co- niques sans aspérités. Hisrorre narurezzse, Ce très-bel arbrisseau sarmen- teux , que Swartz a consacré à la mémoire de Solander ? croît à la Jamaïque , au Pérou , et dans beaucoup d'îles Antilles, dans les fentes des rochers, sur les grands arbres auxquels il s'accroche comge une plante para site. On le cultive au Jardin des Plantes , à Paris, où il demande beaucoup d’ean, et une bonne terre mê- lée de terreau bien consommé. On en sème les graines en mars ; sur couche chaude et sous cloche , dit Delau- naÿ , et l'on repique les jeunes plants dans des pots sé- SURAMOINE SARMENTEUSÉ ° Lo ) parés pour être placés au très-grand soleil quand ils sont repris , ou être remis aussitôt sur la couche, si on veut en hâter la floraison, et faire mürir les graines. Ayant égaré pendant mes voyages les dessins du Momordiea Nexiquen ei de cetie Stramoine sarmenteuse, M. Achille Richard me remplaça cette perte, et je lui en témoigne ici toute ma reconnaissance. Rien de plus majestueux que les colonnades formées par les liannes de toute espèce , au milieu desquelles on remarque avec surprise les belles fleurs de ces Stra- , moines ; combien de je les admirai Mariant leur verdure et leurs groupes de fleurs En festons, près de moi suspendant leurs couleurs. CHÉNEDOLLÉ. É Il faut avoir été témoin du réveil de la nature, dans ces beaux climats, pour en éprouver souvent de déli- cieux souvenirs. Rien d'aussi imposant que le lever du soleil sur ces mornes frais et couverts d’arbres antiques qui embaument l'air de mille parfums. La plupart des tributs de l'empire de Flore Dans leurs habits ce fête accompagnent l’Aurore, Célèbrent leur bymen au milieu des concerts Dont les oiseaux ravis font retentir les airs. CasreL. CaracrTÈres Physiques. Les tiges de cette Stramoine sont très-longues , rameuses , sarmenteuses , grimpantes, ligneuses, glabres, cylindriques, garnies de feuilles ovales , entières ; glabres à leur surface supérieure ; pu- bescentes en dessous, ciliées à leurs bords, quelquefois ( 106 ) entièrement glabres. Les fleurs sont latérales, solitaires, grandes, pédonculées; le calice allongé, cylindrique, se déchirant latéralement ; la corolle très-grande, blan- che, lavée d’une teinte pourpre, quelquefois un peu jaunâtre , en forme d’entonnoir; le tube long , étroit, élargi en tète de clou vers son orifice ; le fimbe divisé a les bords en lobes non acuminés , crépus , frangés ; les capsules glabres, globuleuses, un peu coniques, sans pointes ni aiguillons , partagées en quatre loges, conte- - nant des semences nombreuses. (Encycel.) Anaryse caimique. Cette plante produit une huile volatile et un principe extractif. Son sue , réduit en ex- trait, contient du nitrate de potasse, et a beaucoup de _rapports avec lopium. Mais l’opium accélère la cireu- “ation , et est fébrifuge, tandis que les autres narcotiques ne le sont pas. Ces narcotiques vénéneux occasionent une lésion plus ou moins profonde des forces sensitives. Prorrtérés néLérères. Cette plante , narcotico-àcre , possède au même degré les principes funestes de la pré- cédente. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Délire avec loquacité; - glossite, et autres accidens que j'ai décrits dans le pré- cédent article, =. Secours ET AnTIporTes. Le . Récamier a confirmé = l'observation de feu M. Sage, que lorsqu'une plante nar- cotique ordonnée occasionait des pesanteurs d'estomac, il fallait soumettre la plante à la vapeur d’eau bouillante saturée de vinaigre qui lui enlève toute son odeur vi- reuse. Alors ces narcotiques ne produisent plus d’acci- déns nerveux, et. pourtant ne perdent rien de leur propriété calmante. L'opium, pour certains individus , .… nedevientcalmant que lorsqu'ila été traité par le vinaigre. ; (107 ) LE ProrrrétTés mépicinALes. Le Stramonium a été vanté contre le rhumatisme par Zollickoffer, les érysipèles, la brûlure, les inflammations, les ulcères carcino- mateux, etc. Les nègres traitent plusieurs affections cutanées , particulièrement les dartres vives et les ulcères ambulans , avec le vinaigre dans lequel on a mis infuser un gros des graines par livre de liquide. L’ex- trait s'emploie , par application , dans les douleurs de dents et d'oreilles. Mope D’ ADMINISTRATION, Pour obtenir la teinture, on met une once de ces semences macérer dans de l'alcool; on y Joint une once d'extrait d’opium, et deux onces d’esprit de vin camphré aromatique. La dose est de huit gouttes par jour. On l’'augmente jusqu’à ce qu’elle pro- duise le vertige , alors on diminue la dose. On peut aussi l’employer en frictions à l'extérieur. (Virey, . nal de Pharmacie, août 1822). EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT SOIXANTE-QUATORZE. La Plante est réduite au tiers de sa grandeur naturelle. 1. Fruit entier réduit à moitié. 2. Le même ouvert transversalement. 3. Etamine. si nn AA AAA É v v STRAMOINE CORNUE. (Toxique narcotico-âcre.) Synontmte. Datura Ceratocaula, Orteg. — Linn., Pentan- _ drie Monogynie. — Jussieu et Richard, famille des Sola-. nées. — Tournef., clas. 2, infundibuliformes. — Daturi pericarpiis obovatis, inermibus , pendulis ; foliis ovato-lan- ceolatis , undulatis, subtico-tomentosis; caulibus dichoto- mis, corniformibus. Orteg., De Cand., p. 11. — Pers, Synops. Plant., vol. 1, p. 216, n° 7.— Datura (Macro- caulis), foliis oblongis, rependis, subtüs sericeis; caule herbaceo, infernè piloso, supernè glabro, sub-inflato. Roth., N. bot., Beytr., p. 159, et Jacq., Icon. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Calice tubulé, anguleux; une corolle infundibuliforme et plissée ; cmiq étañnines; un style; un stigmate à deux lames; une eapsule pres- que à quatre loges. | CarAcTèrEs PARTICULIERS. Fruits ovulaires, sans pi- quans ; feuilles ovales, lancéolées, ondulées, tomen- teuses en dessous ; tiges dichotomes. Hisrome narureLze. Cette plante élégante croît dans beaucoup d'îles Antilles, et particulièrement à Cuba. On la cultive au Jardin des Plantes de Paris. En Amé- rique, on la rencontre au milieu des forèts vierges, au + 2. PRRSERRRRE 7: Théodore Dercourtlx Pinx , Gabril Seubp - STRAMOINE CORNUE . ( 109 ) pied d’antiqués Mapous ou de Baobabs garnis de plantes grimpantes, dont les tiges, tapissant la forêt, s'élèvent en serpentant , S’accrochent aux branches de ces arbres monstrueux , et retombent, balancées par les vents, de l'extrémité des branches en festons ou en colonnes de toutes couleurs. La Siramoine cornue ne jouit de tout son éclat que de grand matin ou le soir; ses belles fleurs se fanent pendant la chaleur. Après les feux du jour , ces plantes inclinées Languissent tristement sur leurs tiges fanées; Mais lorsque la fraîcheur a coulé dans leur sein , Leurs organes vaincus se raniment soudain; On les voit reverdir , et pleines de souplesse De leur tête à l’envi relever la noblesse. Casres. CaracrTerEs PHYSIQUES. Cetie plante herbacée produit plusieurs tiges droites étalées , épaisses, cylindriques, rameuses, dichotomes , à deux cornes, glabres, purpu- rines, couvertes d’un nuage glauque , nues à leur sur- face css les rameaux situés à leur partie. supé- rieure, grêles, eee ; les feuilles alternes, longuement pétiolées , ovales-lancéolées , inégales à leur base, si- nuées , ondulées , veinées , tomenteuses én dessous ; les inférieures ovales, An 7 aiguës. Les fleurs sont solitaires , situées entre les feuilles et les rameaux , soutenues par des pédoncules courts, uni- : flores , épaissis à leur partie supérieure, droits quand les fleurs sont épanouies , réfléchies à l’époque de la ma- turité, Le calice est tubulé, nerveux, un peu courbé, \ ( 110 ) wès-entier , fendu latéralement ; la corolle trois fois plus longue que le calice ; le tube courbé, à cinq angles, à cinq sillons, verdâtre ; le limbe grand , étalé , de cou- leur blanche , les angles violets ; dix dents au sommet du Fimbe; cinq filamens un peu plus courts que la co- rolle ; les anthères tétragones , à quatre sillons ; le fruit est une capsule glabre, ovale, obtuse, sans aucune pointe ni aspérité , pendante , de la grosseur d’une forte noix. AnALysE cermiQue. On reconnait dans la préparation de cette plante une odeur nauséabonde et vireuse , pro= pre à toutes les plantes narcotiques , et particulière aux Stramoines. Sa saveur est âcre et amère. Elle est narc0- tico-âcre , et plus dangereuse que les précédentes. Proprrérés péLérères. C'est dans les racines et les fruits que paraissent résider les propriétés les plus acti- ves et les plus dangereuses de la Stramoine cornue- Les feuilles sont âcres et narcotiques. SymPTôMEs D’emporsonnemEenT. Îls sont les mêmes que ceux de la Stramoïine épineuse. Prornérés mémicrnares. Les feuilles de ce Daturà appliquées chaudement , sans autre préparation , soula- gent dans la sciatique, On maintient aussi quelquefois sur la partie affectée des flanelles imbibées d’une forte décoc tion. La teinture employée prudemment peut remplacer celle de digitale pourprée dans les palpitations , prise alt dedans et appliquée sur la région du cœur. On la fait avec une once d'extrait pour six onces de taffia où d’éther sulfu- - rique. Elle se donne depuis une goutte jusqu’à huit. I faut en cesser l'usage s’il survient du délire. On prépare avec | cette teinture et la farine de patates un très-bon cata- plasme anodin. Mais c’est principalement contre les ma- PL.2178, Theodoré DescourtX Ps: STRAMOINEÉ EPINEUSE. Frey 9 4 (118) ladies du système nerveux, les spasmes ei antres mou- vemens convulsifs , la chorée , etc. , qu’on peut substi- tuer cette plante à celles douées des mêmes propriétés , et plus souvent employées. Cette plante ainsi que la Jus- quiame d'Europe agit d’une manière irritante sur le cerveau , puis sur le canal intestinal. Le docteur Huffeland m'’ayani fait connaître le succès | _ qu’il éprouvait des injections des Stramoines et de la FH Ciguë dans les engorgemens de l’utérus , je me plais à rendre public le moyen précieux dont j'ai eu moi-même occasion de reconmaître Îles avantages ; mais pour les rendre plus certains, et ôter à ces plantes leurs qualités vicieuses , je les soumets , avant leur application, à la vapeur du vinaigre , qui détruit leur propriété délétère. Alors les Siramoines ne sont plus que calmantes , et ne sont plus susceptibles d’occasioner de vertiges ni d’a- gacement au système nerveux et au cerveau. Mope D’ADMINISTRATION. On fait seulement usage de son extrait. La plante sèche est mise à macérer pendant trois ou quatre jours à une température de vingt degrés dans de l'alcool à 22°. On choisit une partie de feuil- les , fruits et racines pour quatre parties d'alcool ; on filtre le produit de la macération ; on soumet à la dis- tillation , en en retirant les trois quarts ; on fait évapo- rer le résidu au bain-marie. Cet extrait est d’une belle couleur verte. Son extrait, pour éviter tout danger , se donne progressivement depuis deux grains jusqu'à dix. * A l’extérieur les guérisseurs nègres emploient en fric-, tions l'huile dans laquelle on à fait macérer toute la plante , dans les douleurs rhumatismales et ce qu’ils appellent la maladie sacrée , et contre le prurit insuppor- table des parties génitales. Ils écrasent les fruits verts Es £ + 12 ) qu'ils saupoudrent de sublimé pour guérir les pustules charbonneuses. Les graines sont somnifères à petite dose, et peuvent au besoin remplacer l’’opinm ; à haute dose elles empoisonnent. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT SOIXANTE-QUINZE. La Plante est réduite à moitié de sa grandeur. 4. Fruit. 2. Semence. Theodore Dercournls Praz . MÉDECUNIER MANIOC . (13183 AANAN pe MÉDICINIER A 'CASSAVYE. (Toxique narcotico-äcre.) Synonyme. Vulgairement Manioc amer, Manioque blanc, Magnoc, Manihot, Tapioca , Mauroë , Pain des nègres. — Jatropha Manihot; foliis palmatis , lobis lañceolatis, inte- gerrimis lævibus, Linn. , Spec., pl. 5. Monœcie Monadel- phie. — Juss., famille des Euphorbiacées. — Arbor succo venenato, radice esculentâ. Bauh. Pin. 90. — Manihot Theveti, Juca et Cassavi. J.-B. Tournef. , Ricinoides ap- pendix, — Plum. Cat. , p. 20 mss., vol. 4,tab. 137.— Yucca foliis Cannabinis, Pluken. — Jatropha foliis palmatis, pentadactilibus, radice conico-oblongä, carne sublacteä, Brown , Jam., p. 139, etc. Manïiba des Brésiliens, Juka des Caraïbes. Caracrères cénériques. Plantes lactescentes ; feuil- les lobées ou palmées ; fleurs en grappes, monoïques ; calice coloré à cinq'divisions profondes, quelquefois accompagné d'un calicule quinquéparti. Dans lés fleurs mâles , dix étamines , dont les filets sont soudés par leur base ; dans les fleurs femelles l'ovaire offre trois loges uniovulées , et présente trois styles bifides. Le fruit est une capsule tricoque. ( Richard.) Canacrères PanricuuieRrs. Feuilles palmées ; jühes lancéolés, très-entiers, lisses; dix étamines. (Vivace. ) Hisroime narurezze. Le’Manioc croit naturellement dans les contrées chaudes de l'Afrique et de l'Amérique ; D Cu4) et il ÿ est cultivé pour l’utilité de sa racine , qui après quinze ou dix-huit mois d’accroissement, soumise à certaine préparation, fournit aux habitans du Nouveau- Monde une nourriture substantielle et économique ; mais il faut avant de l’employer extraire le suc vénéneux de sa racine volatile, alors la partie féculente prend le nom de farine de Manioc ou pain de Cassave. Pour le préparer on use les racines fraîches , après en avoir en- levé l'écorce, surune feuille de fer-blanc tronée en forme de rape , ce qu’on appelle grager; on soumet la pâte à une préssion fortement exercée pour en extraire tout le suc, et on lave à plusieurs reprises cette pâte dans l'eau | pour obtenir la farine de Cassave , qu’on fait sécher , où dont on forme de larges et fragiles galettes très-minces, et qu'on fait cuire sur une plaque de fer bien unie ; £uisson détruit entièrement les principes vénéneux qui ne sont que volatils. L'eau qui a servi à laver la farine de Manioc précipite au fond des baquets une grande 3 quantité de fécule amilacée , très-pure , qu’on fait sécher et qu'on envoie en Europe sous le nom de Z'apioka ou Conaque. On s’en sert comme du Sagou , autre fécule … ürée du Palmier , et de l’Arrow-root , que fournit la ra- cine du Maranta Indica ( V. classe des résolutives ); . à faire des gelées , des potages , en la faisant cuire dans du bouillon, du lait , ou de l’eau aromatisée. La Cassave au contraire , quoique d’une odeur assez peu agréable, est recherchée avec avidité par les naturels de ces riches contrées ; ils la préfèrent au pain , et nous voyons à Par 2 ris des repas somptueux convoqués par des Créoles pour y faire manger d’un Calalou Gombo , d’un court bouillon pimenté au poisson, avec la modeste Cassave , qu'on s’empresse de trouver exquise , parce qu'elle reporte li- . | (115) magination aux beaux pays qui la fournissent. Il existe plusieurs espèces de Maniocs amers ou vénéneux, parmi lesquels on distingue : 1° le Manioc rouge ou violet , blanc en dedans; Jatropha foliüs laciniatis purpu- rascentibus, radice violaceä ; 2° le Manioc gris; Jatropha folis digitatis, radice cinered ; 32 le Ma- nioc blanc; Jetropha seu Manihot radice alb4; en- fin 4° le Manioc doux, Pain des nègres ; Jatropha fo- lis magis laciniatis , radice dulci. Cette variété est con- nue sous le nom de Camanioc où Manioc doux, dont la racine peut être mangée sans danger,et sans préparation préalable, crue, bouillie, ou boucanée sous la cendre. Deux onces de Cassave suflisent pour le repas d’un homme, parce qu’on la met tremper dans de l’eau, avec du bouillon de bœuf ou de petit-salé, et qu’elle s’y gonfle prodigieusement. La Cassave se conserve des années sans se détériorer , pourvu qu'on la préserve de l'humidité. Les naturels de la Guiane, au rapport d’Aublet , pré- parent avec la racine du Manioc une boisson acidulée , qu'ils appellent Vicou, tandis qu'ils donnent les noms de Cachiri, Paya , Vouapaya , à la liqueur alcoholique pré- parée avec le Taffia et la racine de Manioc ; le Cachiri passe, parmi eux, pour un diurétique très-puissant. La fécule a recu de la Guiane le nom de Cipipa. Selon Loiseleur Deslongchamps , le suc du Manioc privé par l’ébullition de son principe délétère , et réduit en con- sistance de sirop ou de rob, devient un assaisonnement d'un goût agréable qui excite l'appétit , et qu’on con- . naît à la Guiane sous le nom de Cabion ; il sert de con- diment aux rôtis et aux ragoûts. Le Manioc vient de graine ou de bouture , comme les arbres à moelle, et se plaît dans les terrains secs et bien exposés au soleil. Tome III. — {4° Livraison. 9 (46 ) CxnacrÈres PHysiques. Le Manioc est remarquable par la grosseur de sa racine , qui est charnue , tubé- reuse , blanche , pesant jusqu’à trente livres , et remplie d’un suc blancet laiteux d’une extrême âcreté. De cette - racine part une tige dressée , haute de six à huit pieds, cylindrique , pleine de moelle et revètue d’une écorce verte ou rougeàtre , noueuse , garnie dans sa partie su- périeure de feuilles alternes, longuement pétiolées , pro- fondément digitées en trois , cinq ou sept lobes , ovales, lancéolés , très-aigus , un peu onduleux sur leurs bords, d’une couleur verte foncée à leur face supérieure , glau- ques et blanchâtres inférieurement. Quelques-unes sont simples , ovales, lancéolées ; celles qui ont cinq ou sept lobes sont ombiliquées. Les pétioles sont glabres , rou- geâtres , accompagnées de deux petites stipules lancéo- lées , pointues et caduques. Les fleurs forment des es- pèces de grappes läches à l’aisselle des feuilles supé- rieures. Elles sont alternes et munies de petites bractées. Ces grappes se composent de fleurs mâles et de fleurs femelles. Les premières offrent un calice subcampanulé , à cinq divisions , d’un jaune rougeâtre , velues intérieu- rement , et dix étamines. Dans les fleurs femelles , les incisions du calice sont beaucoup plus profondes. On voit , dans les deux sortes de fleurs , une glande dépri- mée , qui occupe le centre des fleurs mäles , et qui en- toure annulairement la base de l’ovaire dans les fleurs femelles. L’ovaire est à trois côtes, et se change en une _ capsule tricoque. Ce fruit est glabre , légèrement ridé à l'extérieur, composé de trois divisions renfermant chacune une semence luisante de la forme de celles de ricin , d’un gris blanchâtre , avec de petites taches un peu plus foncées. Er = Dans quelques. pays de l'Amérique, on mange les feuilles du Manioc hachées et cuites dans l'huile. ANALYSE CHIMIQUE. J'ai répété expérience faite à la Guiane par le docteur Fermin , et j'ai obtenu, en dis- tillant à un feu gradué dix livres de suc récent de Ma- nioc, pour premiers produits , un liquide très-limpide , d’une odeur détestable et d’une volatilité e xtrème. Il avait la vertu terrible de l'acide hydrocyanique , et produisait d'aussi prompts effets. Le docteur Fermin en fit l'essai sur un nègre empoisonneur , qui mourut en dix minutes au milieu de convulsions horribles et de hurlemens affreux. Proprrérés néLérères. Les mauvaises qualités des Mé- diciniers résident particulièrement dans l'embryon des graines , tandis que le périsperme, nullement vénéneux, offre au contraire une huile douce, saine et agréable au goût. Le suc du Manioc fait mourir promptement et l’homme et les animaux , dont l’agonie est précédée d’anxiétés. de convulsions , de salivation , d’évacuations excessives d'urine et de matière fécale. Ce poison paraît avoir l’âcreté des euphorbiacées. SYMPITÔMES D'EMPOISONNEMENT. Enflure du corps , nausées , vomissemens , cardialgie, évacuations alvines abondantes, avec ténesme , céphalalgie intense, suspen- sion ou cessation des fonctions visuelles, froid des extré- mités , défaillances , collapsus général et la mort. Pison a le premier observé ces symptômes, indiqués par le docteur Orfila, et dont ;’ j'ai eu occasion d’apprécier la vérité. Secours ET ANTIDOTESs. Le sucre donné à grande dose, l'eau de mer, remède indien pour les hommes, en y ajoutant pour les bestiaux des feuilles récentes du Rou- É 9 Ds couyer (Bixa orellana pl. 1, vol. 1°}, sont, dit-on, les contre-poisons assurés contre l'enrpoisonnement par le Manioc , mais it est plus prudent de recourir aux moyens avoués par l’art , et d’associer les mucilagineux et quel- quefois les antispasmodiques dont on fait usage avec suc- cès dans l'empoisonnement par les substances âcres. . L'ouverture des cadavres ne fait voir au- ? Anflammation de l'estomac , souvent même on y retrouve le suc qui n’a subi aucune altération ; l'es- tomac seulement se trouve rétréci de moitié. Prorrrérés mépicinALes. La räpure toute fraiche de la racine est estimée résolutive, et employée par les na- turels dans le traitement des ulcères extérieurs. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT SOIXANTE-SEIZE-+ La Plante est réduite à moitié de sa grandeur naturelle. 1. Racine. 2. Fleur mâle. 3. Fleur femelle. Theodore Descourtits Pina . BELLADONE À FRUILLES DK NICOTIANE: # BELLADONE. ARBORESCENTE, A FEUILLES DE NICOTIANE. ( Toxique narcotique. ) Syxnonymie. Atropa arborescens. Lin. Pentandric Monogynie. — Tournef. Campanif., sect. 1. — Juss., famille des Sola- nées. — Atropa caule fruticoso foliis ovato-oblongis. Pou- pée Desportes. — Belladona frutescens, flore albo nico- tianæ foliis. Plum., spec. 4. Ieon. 46, f. à. En anglais : Deadly Night-Shade, Deadly Duwale. — “En vpmentle Belladama. CaracrÈres cÉNÉRIQUES. Genre de plantes ou arbris- seaux dont les feuilles sont simples , alternes ou radicales, et les fleurs en forme de cloche, ayant beaucoup de rap- port avec les Coquerets et les Morelles, mais en diffé- rant en ce que leurs baïes ne sont point enfermées dans un calice vésiculeux , et des Morelles en ce que leur corolle n’est point en roue, et que le point réunies ou conniventes. venre : Calice monopétale persistant , à cinq divisions ; corolle mono- pétale à cinq lobes égaux ; cinq étamines moins longues que la corolle ; . étamines, non. réunies ; anthères Towe III. — 45e Livraison. 10 nes ne sont ( 120 ) épaisses et montantes ; ovaire supérieur ovoïde , sur- monté d’un style aussi long que les étamines, un peu incliné , terminé par un stigmate en tête; baie globu- . leuse entourée à sa base par le calice de la fleur ; à deux loges , renfermant beaucoup de semences ovales ou ré- niformes. Caracrères PARTICULIERS. Tige sous-ligneuse , pédon- cules serrés corolles retournées ; feuilles oblongues. ( Vivace). Hisrome narvreze. Le nom de Belladone, ou Belle- Dame , a été donné à ce genre, parce que son eau dis- tillée, employée comme cosmétique , conserve Ja frai- cheur de la jeunesse , et répare des ans l'irrévarable ou- trage; tandis que, par ses vertus , on lui donne le nom redoutable de l’inexorable parque ( Atropos ) chargée de couper le fil de nos jours. Les peintres en miniature pré- parent un fort beau vert avee le suc des baies; qui d'abord donne une couleur pourpre recherchée par les teinturiers. sue L'homme impie , toujours prêt à accuser le Créateur des objets qu'il croit inutiles, parce qu'il n’en peut comprendre l'emploi, a fourni une idée juste et phi- losophique à M. Marquis, professeur de botanique à Rouen, dans une idylle sur les Solanées. Son héros , après avoir murmuré de l'existence des poisons , dit : Me souvenant alors que du cancer rongeur Ces poisons redoutés ont calmé la douleur, Qu’à leur vertu souvent on vit céder l’ulcère ; J'ai reconnu partout l'attention d'un père, Et des biens et des maux j'ai compris le lien ; © J'ai béni l'Éternel , et j'ai dit : fout est bien. (121 ) G Caracrères PaysiQues. Ce petit arbre , qui ressemble au pommier, a le bois blanc , tendre et plein de moelle , recouvert d’une écorce ridée et blanchâtre. Ses rameaux sont garais de feuilles alternes , ovales-lancéolées; très- entières et portées sur des pétioles fort courts. Les pé- doncules sont courts, simples, ramassés en faisceau dans les aisselles des feuilles, et soutiennent chacun une fleur blanchâtre, à corolle tubuleuse, dont les découpures sont réfléchies en dehors ; les étamines sont saillantes hors de la corolle. Les Los sont sphériques, pendantes et enveloppées , à leur base, par le calice. ANALYSE cHiMIQUE. Le célèbre Vauquelin a démontré que cette plante narcotique et toutes celles qui produi- sent des effets analogues, sont riches en charbon , en. hydrogène et azote , tandis que les substances très-oxi- génées produisent des effets contraires. Il résulte de cette analyse , dit le D. Roques, que le suc de Belladone contient une substance amère, nauséabonde, soluble dans l'alcool, formant avec le tannin une combinaison inso- luble , et fournissant de l’ammoniaque par sa décomposi- tion au feu ; plus du nitrate, muriate, sulfate, oxalate et acétate de potasse : c’est cette substance amère qui con- tient la vertu nareotique , ou alcali végétal, découvert par M. Brande, et auquel il a donné le nom d’Atropin. Propntérés pÉLÉrÈnEs. La veriu narcotique de cette plante m’engagea, étant privé d’opium, à en mêler à du tafla pour engourdir les nègres chargés de ma garde jus- qu'au moment du massacre des blancs : c’est un moyen que j'employai pour moi et plug compagnons d’in- fortune , afin de tromper la surveillance de nos satellites qui devaient nous conduire à la mort. Plusieurs ani- 3 maux broutent impunément le feuillage. Je perdis l'usage | (res) de la parole, et ma langue s’enfla prodigieusement pour en avoir dégusté à Saint-Domingue, en men sur les belles ARR de Plaisance. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Véritable ivresse , Jloquacité , délire accompagné de ris sardoniques, ver- tiges, soif ardente, nausées , chaleur d’entrailles , fai- blessés, mouvemens convulsifs ; grincemens de dents ; dilatation et immobilité des pupilles ; rougeur et gonfle- ment du visage et trismus. Dans le second temps ;, on observe un état soporeux , soubresauts des tendons , pâ- leur mortelle, pouls petit, dur et fréquent; frisson universel, enfin la mort, si le malade n’est point se- couru. L’autopsie ofire des taches gangréneuses, et des érosions aux organes de la digestion ; le foie et les pou- mons enflammés , des plaques bleuàires sur le dos ou aux jambes ; de l'écume à la bouche. Le corps enfle et se. putréfie de suite. SECOURS ET ANTIDOTES. On donne, dès qu'on est ap- pelé, une bonne dose d’émétique , car l'estomac a été frappé d’insensibilité par la présence de ce narcotique- Si ce moyen ne suffit pas, on provoque le vomissement à l'aide d’une plume introduite dans l'arrière - bouche. Les boissons acidulées conviennent ensuite. Si on est appelé long-temps après , et qu’on soupçonne inflamma- ton de l'estomac, on se garde bien de donner l’émé- tique qui aggraverait les symptômes, mais on recom- mande les boissons mucilagineuses, celles émulsionnées, puis acides , enfin ioniques. Le lait augmente les accidens de l’empoisonnement. Propriétés MÉDICINALES. Quelques praticiens des co- ionies , à l'exemple des médecins allemands , ont cher- ché à utiliser la partie narcotique de la Belladone ; €t 133 ) “2 l'ont, disent-ils, employée avec un certain succès dans plu- sieurs cas de manie , mélancolie, d’épilepsie et autres névroses ; on lui attribua même une prétendue vertu anti-hydrophobique , que la raison doit repousser, dans la crainte d’une sécurité qui pourrait devenir funeste ; la décoction de la Belladone remplace avantageusement les têtes de pavots pour les clystères qu'on prescrit au début des dyssenteries si communes aux colonies. Son succès le mieux constaté, et dont le docteur Marc paraît avoir été le premier chservateur, eut lieu dans un cas de coqueluche rebelle qui céda promptement à ce _ moyen. L'application des feuilles en topique sur les pau- pières dispose les yeux à l'opération de la cataracte. Ces mêmes topiques soulagent les personnes affectées de cancers, de tumeurs scrophuleuses et autres engorge- mens glanduleux. L’utilité des bains et des fumigations est incontestable dans le traitement du tétanos traumatique si fréquent aux colonies , si l’on veut éviter l'opération. Après avoir dilaté la plaie et saigné le malade , si le pouls n'est pas trop faible, on cautérise , puis on applique des cata- plasmes de feuilles de Belladone ; on donne à l’intérieur des potions anti-spasmodiques , opiacées, graduées. On met le malade dans un bain composé avec une forte dé- coction de la plante. Huit grains de campbre, autant de muse, et vingt grains d’opium dissous dans un verre d’émulsion, se donnent en trois fois. On augure bien de ces moyens si la sueur qui termine heureusement la maladie , et qui est symptomatique, commence par la tête et les ex- trémités. Elle se forme au contraire sur la poitrine et le bas-ventre, si elle est critique. Dans tous les cas il faut éviter l'humidité. 2. | | (124) : Alors on substitue aux cataplasmes anodins, des li- nimens volatils, et à l’émnlsionune tisane amère et laxa- tive. Les frictions huilenses , d’après la remarque du D. Larrey , sont inutiles, celles mercurielles dangereuses et aggravantes. Elles peuvent même produire la folie , des hépatites ; lé iabac, tant recommandé, est peu utile ainsi que les alcalis ; les vésicatoires même ne suspendent pas la marche effrayante et rapide de cette terrible maladie. Le moxa et le canière actuel qu'on recommande ne réussissent pas toujours. En thèse générale , il faut te- nir les blessés dans une température chaude, égale; ex- traire les corps étrangers , panser doucement au moyen de compresses fenêtrées, ne panser les plaies récentes que lorsque la suppuration est bien établie , afin d'éviter une trop grande irritation. Le régime doit être doux, le repos absolu. En cas de résorption , on applique le vési- catoire le plus près possible de la plaie. La cessation subite de la suppuration est du plus sinistre augure. Jose espérer que le lecteur me pardonnera cette di- gression sur le traitement du tétanos dans les pays chauds en faveur.de mon motif , et ce livre étant partiou- lièrement consacré aux praticiens et aux chefs de famille. Mope D’AbmiNISTRATION. On emploie quelquefois les baies, mais plus souvent les feuilles et les racines; pour en faire un sirop. Ces mêmes parties étant séchées à Yombre , €t réduites en poudre, s'administrent à Ja dose d’un à six grains par jour , suivant l’âge du malade et la nature de la maladie. On fait un extrait avec le suc épaissi de ses feuilles, et une teinture aleoholique; qui se prescrit par gros. Les bains formés avec la décoetion ( 195 J des feuilles de Belladone: sont “évidemment anti- spas- modiques. LP de EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT sONANTE-DIX-SERr. 1. Calice ouvert. 2. Étamine, 3. Baie entière. 4. Baie coupée perpendiculairement. AA AAARAN -_FRANCHIPANIER BLANC. Li (Toxique narcotico-âcre.) _ Synonyme. Vulgairement Bois de Lait. Plumeria alba. Linn. : Pentandrie Monogynie. — Tournef., Appendix. — Juss., famille des Apocynées. — Plumieria arborea, foliis oblongis, revolutis, pedunculis supernè tuberosis. Jacq. Amer., 36, tab. 174, f. 12, et Pict., P: 23,t. 38. — Plumeria flore niveo, foliis longis angustis et acuminatis, Plum., spec. 20. Tourn., 659. — Burn. Amer., 1. 231. — Apocynum americanum frutescens, longissimo folio, flore albo, odoratissimo. Comm. Hort. 2, p.47, t. 26. — Nerium arboreum, altissimum, folio angusto , flore albo. Sloan. Jam. Hist. 2, p. 62. — Quaub- Tlepatli, Chupireni, Arborignea de Hernandez. CarACTÈRES GÉNÉRIQUES. Fleurs monopétalées, de la famille des Apocinés , ayant des rapports avec le Camérier et le Laurose , arbrisseaux laiteux, à cime lâche , médio- crement rameuse, à feuillessimples, éparses, etramassées ausommet des rameaux, à fleurs pédonculées , terminales, fort belles, répandant communément une odeur très- agréable. — Fleurs à calice court, presque entier; c0- rolle monopétale infündibuliforme , à limbe ample, contourné avant son épanouissement , et partagé en Cinq découpures ouvertes , obliques, plus longues que le PL. 178. urdelx Pine ; $ FRANCHIPANIER BLANC. * ( 127 ) tube ; cinq étamines enfermées dans le tube, insérées sur lui, portant des anthères oblongues, pointues, conniventes ; ovaire supérieur, bifide, surmonté d’un style bifide à stigmates pointus. Le fruit est composé de deux follicules iongs, s’ouvrant d’un seul côté, conte- nant des semences nombreuses , aplaties , aïlées d’un côté , embriquées sur un placenta libre, auquel elles adhèrent par leur aile. (Ene.) .. CanacrÈrEs PARTICULIERS. Feuilles lancéolées, rot- lées, pédoncules tubéreux superieurement. ( Jamaïque.) Histoire Narurezze. Cet arbre élégant dont on pare les jardins des colonies , transporté de la Terre-Ferme par le marquis d’Angène, et dédié au père Plumier, croît naturellement à la Martinique, à la Guadeloupe, à Cuba , à la Jamaïque , à Saint-Domingue, et autres îles Antilles , aux lieux pierreux des rivages de la mer, où il fleurit dans les mois de janvier et de février. Les bos- quets qui le recèlent émanent une suave odeur , com- parable à celle de la tubéreuse ; et la jeune vierge , aux jours de fête, orne avec les guirlandes qu’elle com- pose , les autels du dieu qu’elle implore , et se couronne de cette fleur embaumée. De tes bouquets la pénétrante odeur Vient ranimer la vieillesse étonnée; La jeune fille, aux autels d’hyménée, En pare encore sa mourante pudeur. Cauwprenow , Maison des champs. Les parfumeurs recherchent cette odeur fugace , qu'ils savent fixer dans leurs pommades et leurs huiles cosmé- ( 128 ) . tiques. Le suc laiteux qui découle de toutes les parties de l'arbre lorsqu on en casse les branches, lui a fait donner le nom de Bois de lait. I] vient en Kavop en serre chaude, et on le multiplie par boutures. os PaysiQues. Cet arbrisseau , qui n'est qu'une variété de l'espèce à fleurs rouges que je décris dans la classe des Plantes béchiques, s'élève à environ quinze pieds de hauteur; sa cime est lâche et peu ra- meuse , et abonde en suc laiteux. Ses rameaux sont longs, nus, marqués des cicatrices des anciennes feuilles qui font paraître leur superficie comme réticulée et rabo- teuse; ils-se terminent chacun par une toufle de feuilles presqu'en rosette , pétiolées, oblongues, à bords réflé- chis ou roulés en dessous; ces feuilles sont longues d’un pied , larges de deux pouces environ , un peu poin- tues, vertes et luisantes en leur face supérieure, nerveuses et vert-pomme en dessous. Il naît du milieu des feuilles un , deux ou trois pédoncules , divisés à leur sommet , à dt épaissies et tuberculeuses , et qui portent des corymbes.de fleurs blanches , ayant le centre jau- nâtre, et répandant une odeur très-suave. À ces fleurs Hot des follicules longs, d'environ six pouces , d'un demi-pouce d'épaisseur, coriaces, noirâtres, et lisses en leur superficie. NALYSE CHIMIQUE. La tige et les feuilles du Franchi- pan r fournissent un suc laiteux, caustique et _gommo- résineux. Les fleurs étant mâchées, sont d’une saveur àcre et brûlante. Prorriérés péLérènes. Le suc du Franchi panier, donné à haute dose, produit les mêmes accidens que les Eu- Phorbiacées. SxmerÔmEs p'empoisonnemenr. Chaleur âcre à la 129 ) bouche, à l’œsophage , à l'estomac , aux intestins; nau- sées et vomissemens ; ventre. balonné, horripilations, sueurs froides et visqueuses , syncopes fréquentes et au- tres accidens nerveux. a. Secours Er ANTIDOTES. On ne peut employer rien de plus eflicace , après avoir fait vomir le malade , que le jus d'orange à haute dose , où toute aûtre boisson acidulée. __ Propriétés MÉDIGINALES. Suivant Hernandez , lé lait du Franchipanier est caustique , et les Indiens , avec une dose de quatre oboles, purgent les sérosités des cachec- tiques , des hydropiques et des nègres affectés de pians. Il avoue néanmoins que ce remède est fort dangereux, et ‘qu'il est plus prudent , si on l’emploie comme purgatif, d’en appliquer une petite quantité sur l’'ombilic. Mais il dit aussi que ce laït est un grand remède contre les af- fections cutanées, dartres, gales, etc. ; qu'enfin, les Indiens en prennent au poids de deux dragmes contre les fièvres de rechutes, mais qu'il pensa en crever pour s’en être servi. Mope D'ADMINISTRATION. À l’exemple des Indous, les naturels des Antilles font usage contre le flux de sang du remède suivant, que M. le aocteur Leschenault de la Tour avait déjà fait connaître : Prenez semences de Franchipanier, girofles, muscades, macis, de once de chaque; on torréfie le tout à vaisseau clos , pile le mélange , qu’on imbibe de suc de fleurs de Bana- nier , et l’on ajoute, à ra une once ; on laisse é évaporer : l'humidité de la pâte , qu’on divise ensuite en pilules du poids de dix grains. La dose est d’une pilule trois fois le jour, en buvant après une demi-verrée d’infusion de Simarouba. On évite, pendant le traitement , le laitage , : re guéri en tait 4 ou dix jours. ’ Ces moyens me semblent bien incendininé! EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT SOIXANTE-DIX-HUIT. Fruit. GALÉGA SOYEUX. GALEGA SOYEUX DES ANTILLES. (T oxique narcotico-äcre.) æ * Synonyme. Vulgairement Bois à enivrer, Lavanèze, Mort à Poissons. Galega sericea. Linn., Diadelphie Décandrie ; Jussieu, Légumineuses; Tournef., Papilionacées. Galega foliis subquindecemjugis, foliolis oblongis subtüs sericeo- candicantibus, racemo terminali. Lamark. — Galega fru- tescens, flore purpureo, foliissericeis. Plum. Spec. 8. Burm. Amer ,t.135. Surian. Herb., n° 333. Herba fruticosa toxica astragalo affinis leguminosa et tomentosa, folio subincano * sericeo , flore purpureo spicato. Vaill. Herb. Cat. mss. 706, - 683. — Ouaboubuc. Surian. 144. En anglais, Goat's-Rue ; en espagnol, Ruta de Cabra. A _ CarACTÈRES GÉNÉRIQUES. Plantes à fleurs polypétalées de la famille des Légumineuses , et qui ne diflèrent des _indigotiers que par leurs gousses comprimées ; on les distingue par leur calice campanulé , à cinq dents aiguës , presque égales, par leurs gousses droites allongées , un peu comprimées , souvent bosselées par la saillie des se- mences, munies sur chaque valve de stries transverses ou obliques. __ Canacrères PanTicuziers. Tige ligneuse, fleurs pa- pilionacées ; dix étamines , souvent diadelphiques ; ovaire supérieur , oblong , grêle, se terminant en un style court, montant ; à stigmate simple , un peu glo- bnleux. ( 29% ) Hisromme narurerze. Ce joli arbrisseau , abandonné à la végétation naturelle, se fait promptement remar- quer dans les forêts vierges, tandis qu'en juillet et août, il fait l’ornement des bosquets, si l’art est chargé de sa culture. Il aime une terre grasse et humide. On le mul- tiplie de graines et de pieds éclatés; c’est même ce der- nier moyen qu’on préfère en Europe ; il ne craint pas ” la gelée. Le nom Galega lui a été donné par les Lialiens. Les naturels donnent son feuillage aux bestiaux ; et cer- tains habitans des colonies mangent les feuilles de. Galéga en salade , ou cuites comme anti-méphytiques!! On amorce le poisson: avec la râpure de la racine, mêlée avec, de la mie de pain , et on emfait des boulettes, qui ne manquent pas leur'effet. Cette même poudre dé: iruit la vermine dés enfans; maïs ce moyen n’est pas aussi sùr que l'application de la cévadille. Aublet assure qu'à la Guiane , cette plante es’ culü- vée sur toutes les habitations , parce qu’on en fait usage pouf enivrer les poissons. Caracrères PHysiqQues. La racine du Galéga soyeux est épaisse, presque napiforme, rameuse , ligneuse , blanche; garnie de fibres,etmunie d’une odeurforte et nauséabonde- Elle donne naissance à une tige droite, de l'épaisseur d’un doigt. haute de trois ou quatre pieds, ferme , contenant de la moelle, striée ; anguleuse , et couverte d’un duvet _ Court et cotonneux dans sa partie supérieure. Les feuilles sont alternes, longues presque d’un pied, ailées 8veê _impaire, et composées d'environ quinze paires de fo- lioles oblongues , presque linéaires , un peu obtuses ; t chargées, principalement en dessous , de poils soyeux ef . couchés qui les font paraître blanchâtres. Les stipules : sont en alène. Les fleurs viennent en une grappe droite 7 (‘538 7 “et terminale , avec quelques ébauches de grappes laté- rales, situées dans les aisselles supérieures; elles sont pédicellées , nombreuses , purpurines , etontune grande tache jaune à la base de leur étendard. Les pédoneules. - les calices et les fruits sont couverts d’un duvet soyeux et blanchâtre. Ces fruits sont des gousses linéaires, étroites, comprimées , longues de trois pouces, et qui contiennent des semences réniformes , panachées de brun et de blanc. ANALYSE caimiQue. Le feuillage est insipide et inodore étant sec. La racine contient une huile volatile. Résine molle, d’une saveur âère et brülante ; extractif astrin- gent, gomme, bassorine , fibre iguisiisé en: PropPrtérés pÉLÉrÈiREs. Ainsi que les narcotiques , le Galéga soyeux jouit d’une propriété vénéneuse très-éner- gique ; cependant il exerce une action locale: peu‘in- tense ; mais à peine absorbé, il porte le trouble dans le système nerveux, et particulièrement sur le eerveau. L'action de l’extrait qu’on obtient par une évaporation lente, est beaucoup plus intense, si on l’a injecté dans les veines, qu’appliqué sur le tissu cellulaire. Pris à l’in- ‘térieur, il agit pen sur l'estomac, mais également sur l’homme et les animaux. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Engourdissement , pe- santeur de tête, somnolence , assoupissement , vertiges, délire gai ou furieux, mouvemens convulsifs, faiblesse des membres, üilatation de la pupille , vomissemens , pouls plein et fréquent, _ Secours ET ANTriDoTEs. Doux vomitifs, boissons aci- . dulées. : PROPRIÉTÉS MÉDICINALES. On a cru cet arbrisseau doué de vertus alexitères; mais je doute de cette assertion , ( 134 ) n'étant point aromatique. Les médicastres recomman- dent la décoction de ses feuilles dans les fièvres exan- thématiques , la chorée, l’épilepsie , et certaines affec- tions vermineuses. Je ne puis m’arrêter à ces prétendues propriétés de la tige ; mais il me semble qu'on pourrait … employer le sic de la racine dans tous les cas où les narcotiques sont indiqués, c’est-à-dire contre les con- vulsions , la goutte , comme résolutif sur les engorge- mens , les tumeurs scrophuleuses , les squirrhes ; le suc de la racine et de la partie corticale passe pour éméto- cathartique , mais il est dangereux. On l’applique exté- reurement sur la morsure des bêtes venimeuses, sur les bubons syphilitiques , le sarcocèle commençant; On prescrit le feuillage en bains et fumigations. = Mon n’ApminisrrArTion. Le suc des feuilles se donne comme purgatif à la dose d’une à deux onces , et à celle de quatre onces dans une infusion vineuse. La teinture. de la racine produit de la narcotine. . EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT SOIXANTE-DIX-NEUF: 1. Graine. Le “ Pl.18e , Théodore Parcortle Pire - : AMARVYILELIS ECARIEATE. AMARYLLIS ECARLATE. ‘ (Toxique narcotico-äcre.) Synonyme. Vulgairement Belladone. Lis rouge. — Ama- ryllis Punicea. Linn. Hexandrie Monogynie; Jussieu, fa- mille des Narcissoïdes. Tournefort, Liliacées. = Liliam americanum, puniceo flore, Belladona dictum. Herm. Par. 194, t. 194. — Lilium rubrum. Mérian. Surin. 22. Ama- ryllis. Mill. Dict., tab. 25. CARACTERES GÉNÉRIQUES. Plante unilobée de la fa- mille des Narcisses , ayant beaucoup de rapport avec les Hémantes et les Pancrais , offrant pour caractères : une fleur sans calice, enfermée lors de son développement , soit seule, soit avec d’autres, dans une spathe mem- braneuse s’ouvrant par le côté et se divisant en deux parties. Corolle cainpanulée, divisée en six pièces lan- céolées, munie dans son bord intérieur de’six petites écailles pointues. Six étamines dont les filamens, son- vent inclinés, sontiennent une anthère oblongue ; ovaire inférieur , ovale, arrondi, surmonté d’un style filiforme terminé par un stigmate à trois divisions. Cap- _sule ovale , à trois loges, s’ouvrant par trois valves, et contenant plusieurs semences. CaractrÈènes PARTICULIERS. Spathe multiflore. Corolles Tous IT. — 45e Liaison: 11 | (136). .campanulées égales , réfléchies sur l'onglet; sexes incli- més. Les feuilles sont radicales. (Vivace). Hisrome narurezLe. Cette superbe plante se trouve dans les bois ombragés, à Surinam , à Cayenne et aux Antilles. On la cultive en Europe dans les jardins des curieux, où elle fait le plus bel ornement de la saison. Le mot Amaryllis est dérivé du verbe A'MAPY>=50 qui si- gnifie je brille. Elle se multiplie par les cayeux. On la conserve dans de la terre de bruyère médiocrement ar- rosée, et on la tient à l’exposition du soleil , abandon- née aux soins de la nature, au milieu des plantes de toute espèce dont elle est environnée \ Oh! combien chaque fleur, en ce riant dédale, , Enivre l’odorat des parfums qu’elle exhale ! Boïs Join. CARACTÈRES PHYSIQUES. La tige de l’Amaryllis écar- late est nne hampe nue, haute de douze à quinze pou- ces ; portant à son sommet une ombelle magnifique de deux à quatre fleurs campanulées , évasées , teintes d'un beau rouge écarlate , et ayant leur fond d’une couleur pèle où d’un blanc jaunâtre plus ou moins abondant. Lorsque la plante est en fleur, elle se dépouille de ses feuilles, mais elles sont remplacées. par d’autres qui bientôt se fanent et se détachent de l'oignon qui les nourrissait pour faire place à de nouvelles fleurs. Ces. feuilles ressemblent à celles des Narcisses. Les fleurs paraissent en septembre ou octobre. ANALYSE caimique. Les pétales contiennent une Mma- tière -colorante » Touge, résineuse; une partie extrac- Fos * ( 137.) tive, de la gomme et de la fibre ligneuse; l'oignon, un principe volatil, et une matière extractive, àcre ei amère , de la bassorine et beaucoup d’amidon. Propriétés DéÉLÉTÈREs. L’oignon fournit un poison irritant qui peut donner la mort en deux ou trois heures de temps à la dose de trois gros. Îl est émétique , il en- flamme les membranes avec lesquelles il est mis en con- tact, et est plus facilement absorbé et porté dans le torrent de la circulation. Il agit particulièrement sur le système nerveux , en détruisant la sensibilité, et sur la membrane muqueuse de l'estomac qu’il enflamme. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Constriction à la gorge , chaleur âcre et mordicante , douleur buccale, du pharynx , de l'estomac et des intestins ; nausées, vomis- semens de couleur variable, mêlés de stries sanguino- lentes ; ne faisant point effervescence , et ne verdissant -pas le sirop de violette; diarrhée colliquative, déjec- tions sanguinolentes, rapports fétides, hoquet, pouls accéléré , dyspnée , soif insupportable , dysurie , cram- pes, froïd des extrémités , convulsions , face hypocra- tique. Secours Er ANTIDOTES. Vomitifs doux, boissons aci- dulées. pres Propriétés MÉDicrNALEs. L’infusion des belles fleurs de l’Amaryllis est estimée anti - spasmodique , et quelquefois employée avec avantage dans les maladies nerveuses et la coqueluche. Quelques-uns recommandent le sirop d’Amaryllis dans la dyssenterie ; mais je n’en ai pas fait usage, Les bulbes sont âcres et provoquent le . vomissement. Move p’Abminisrnarion. L'infusion, le sirop, ou l’ex- trait, se donnent à des doses variées selon l’âge du ma- ; é ARS. de la maladie. L’extrait étant 1 Etamine. D ’ 281. Thcodore Descurtls Pme . Lé 4 PAULINIE AILKREK. ( 139 ) PAULLINIE TERNÉE. (Toxique narcotique.) + Synonyme. Vulgairement Liane à scie, ou Cururu. — Liane à empoisonner les flèches. — Paullinia Cururu, Linn. Oc- tandrie Trigynie , famille des Savonniers. — Paullinia foliis ternatis, petiolis marginatis; foliolis cuneiformibus, obtu- sis, subdentatis. Lin. Spec. plant. 2, p. 524.— Mill., Dict., n. 3. — Paullinia foliis ternatis ; foholis obtusis , vix denti- culatis, glabris, desinentibus in petiolum proprium. Hort. Cliff. 352. — Cururu scandens, triphylla. Plum., gen. 34, ic. 111, fig. 2. — Paullinia foliis ternatis, petiolis margina- tis. Jacq., Observ. bot., p. 5, pag. 41, tab. 64, fig. 4 — Paullinia ( Cururu ) capsulis pyriformibus, obtusis; foliis ternatis ; foliolis oblongis , dentato-serratis, subacuminatis ; Act. Hist. nat., haf. 5, p. 2, p. 121. — Wild. Spec. Plant. vol. 2, p. Vivace ). — Kaka. — Toddaly. — Malab. — Espino do Ladrao. Espag. — Cururu. — Ape. — Caraib. petiolis alatis. Schumacher CaRAGCTERES GÉNÉRIQUES. Plante à fleurs polypétalées, de la famille des Savonniers , àtiges grimpantes, sarmen- teuses , les feuilles binées , ternées, ou ailées avec im- | paire on sur-composées ; les flenrs disposées en grappes, dont les p ncules sont solitaires, axillaires, munis dans leur miliéu de deux vrilles. Towe III. — 46° Livraison. | 42 “ - Caractères parricuLiers. Calice à quatre folioles ; quatre pétales glanduleux à leur base; trois capsules py- riformes , sans ailes membraneuses. Feuilles ternées; pétioles marginés. ( Amér. mérid.) Hisrome narurezze. Ce genre a été consacré à un bo- taniste suédois ; la singularité de son feuillage toujours vert , de ses fleurs et de ses fruits qui produisent un joli contraste avec la verdure, fait rechercher cette liane pour lornement des jardins et la garniture des cour- tines de verdure. En Europe elle vient très-bien en terre substantielle , à une exposition méridionale; on la mul- | tiplie de marcottes, bouiures, rejetons, et aussi de graï- nes qu'on sème au printemps, el qu'il faut repiquer dans des pots séparés. Les jeunes plants fleurissent la seconde année , s'ils sont exposé: à l'ombre , et surtout s’ils sont fréquemment arrosés. En Amérique la Paullinie portesés fruits en août et septembre. CaracTères PHysiQues. La liane à scie se distingue Par” ticulièrement pré ses feuilles simplement ternées. Elle a les , sarmenteuses, grimpantes, disses» . garnies de vrilles qui sortent de l’aisselle des feuilles: | Ces dernières sont alternes, ternées, munies de longs ; pétioles ailés dans toute leur longueur. Les folioles son! ; presque sessiles , oblongues, assez grandes, obtuses à leur ; sommet , quelquefois aiguës, munies, excepté à la base de dentelures écartées , acuminées ; les grappes de fleur* 3 sortent avec les vrilles de l’aisselle 3 feuilles ; elles res semblent , ainsi que leurs fruits, à celles du Paullini® Curassavica ; mais les fruits ont la fo . poire plus foriement prononcée. (Encycl. m LA Ca) ANALYSE CHÉMIQUE. Toute la plante produit un prin- cipe extractif amer gommo-résineux , comparable à l'o- pium ; plus un alcali végétal d’une odeur empyreuma- tique volatile. Prorniérés péLérères. Ce sont les semences que les nègres pècheurs emploient de préférence pour enivrer les poissons. On les prépare en les écrasant , puis en les malaxant avec du moussa (farine de maïs), ou de la cas- save (farine de Manioc.) Prises à une forte dose, ces se- mences produisent les mèmes résultats funestes que les stramoines dont il a été parlé plus haut. Les sauvages de la Guiane enduisent du suc venimeux de cette plante le bout de leurs flèches , afin d’en rendre les plaies mor- telles. SxmPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Les malades éprou- vent des étourdissemens, des vertiges, une ivresse d’a- bord gaie , et remplacée bientôt par un délire frénétique; ils deviennent furieux , menacent , frappent ceux qui les environnent, puis tombent dans un affaissement suivi d’un écoulement involontaire d'urine et de matières fé- cales, de convulsions et de la mort. SECOURS ET ANTIDOTES. On doit administrer à ces malheureux le traitement le plus convenable pour lem- poisonnement par les narcotiques , c'est-à-dire de doux vomitifs, s'il n’y a pas trop d'irritation , des lavemens laxatifs, si le poison à franchi l'estomac , et est parvenu au tube intestinal ; enfin des boissons acidulées. PROPRIÉTÉS MÉDICINALES. On emploie comme stupé- PE * M ( 142) fians les racines, et l'huile où l’on a fait bouillir les ‘fruits, comme liniment anodin. Les naturels recomman- dent l'usage des bains du feuillage de cette Paullinie dans les cachexies dont les nègres surtout sont si souvent affectés aux colonies. Ils les estiment non moins utiles dans l’anasarque, la bouffissure et l’enflure des pieds. : Move n’apminisrrarion. La dose pour les lotions est d'une forte poignée pour deux livres d’eau réduites à moitié. Pour les bains six poignées pour une voie d'eau: Les racines et les fruits se font bouillir dans l'huile, à la dose d’une demi-livre de chaque pour deux livres d'huile. Cette préparation remplace le baume tranquille dans les névralgies. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-UN: . La plante est réduite au tiers de sa grandeur. 1. Fleur entière. 2. Fruit coupé transversalement, dont les valves sont écartées, et les cloisons opposées aux sutures des valves. 3. Semences. id Ze oo. Thouctore Deposrrtils Fine - : s CALERASSIER À FEUILLES LARGES. (143) "a CALEBASSIER VÉNEÉNEUX. ( Toxique narcotico-dcre. ) \ SyNowymiE. Calebassier à feuilles larges. Arbre à Couis. — Crescentia latifolia cucurbitina. Linn. Didynamie Angyo- spermie. — Juss., famille des Solanées. — Crescentia foliis ovatis petiolatis alternis, fructu ovato acuminato ; semini- bus orbiculatis compressis. Lam. — Cujete latifolia, fructu / putamine fragili. Plum. Gen. 23. Burm. Amer., tab. 109. — Crescentia foliis alternis, lato-ovatis, obtusis, ramis lævibus erectis ; fructu ovato, subtrigono , acuminato. Tussac. CanrAGTÈREs GÉNÉRIQUES. Fleurs monopétalées, per sonnées , à feuilles simples et alternes, ou par paquets. Calice en deux parties, égal ; corolle gibbeuse ; baie pé- diculée à une loge ; contenant beaucoup de semences en forme de cœur, biloculaires et nichées dans une pulpe. CarACTÈRES panricuLiers. Feuilles alternes, larges , ovales , obtuses ; rameaux relevés ; fruit ovale, presque triangulaire et acuminé. ( Vivace.) Hisroume narurezLe, Ce Calebassier, bon à signaler, pour qu'on puisse se mettre en garde contre sa dange- .* C «44 ) reuse influence, et le at toutes les fois qu'on le rencontre ; habite les lieux émbragés des lagons maréca- geux, ou L bord des rivières; tandis que les autres ca- lebassiers ne réussissent que dans les terrains secs. Les fruits des calebassiers se nomment machamona en Gui- née; cohyne ou cuiete, ou hyguero dans la Nouvelle- Espagne , et couts dans les colonies françaises. On voit aux colonies cet arbre des lagons révéré par les nègres empoisonneurs qui l'entourent en certains jours de fête, dansent en marmottant leurs imprécations, et extraient des fruits la pulpe qui doit donner la mort. Les nègres policés ont renoncé depuis long-temps à ces jongleries ; mais on doit tout redouter des nègres africains, qui ne savent point oublier leurs coutumes superstitieuses. Canacreres PHysiQues. Le Calebassier à feuilles lar- ges diffère beaucoup du Calebassier à feuilles longues, par la forme de ses feuilles, et par celle de ses fruits beaucoup plus petits et plus mous. C’est un arbre dont la eime, fort ample et bien garnie, donne beaucoup d’ombrage. Son tronc , sans être fort haut, ni droit, est beaucoup plus épais que le corps de l’homme. Son bois _est solide et recouvert d’une écorce d’un gris roussâtre. Il pousse des branches nombreuses , ramifiées , feuillées et très-ouvertes. Les feuilles ne viennent point par pa- quets, comme dans l'espèce à feuilles longues. Elles sont alternes , pétiolées , ovales , entières, très-glabres, assez semblables à celles des citronniers, et ont environ six pouces de longueur sur une largeur de trois pouces. Les - rameaux, au lieu de végéter horizontalement , sont rele- _ vés, etils sont unis au lieu d'être noueux. Les fleurs sont plus blanches que dans les autres Calebassiers. Elles C6 7 produisent des fruits ovalaires de la forme de nos citrons, mais plus gros. Leur coque est souple , mince et fragile, renfermant, dans une pulpe blanchâtre, beaucoup de emences orbiculaires comprimées , de la grandeur d’une. pièce de cinq sous de France , et qui semblent formées de deux reins joints ensemble par leur côté intérieur. Ces semences sont brunes, se divisent en deux lobes , etont la chair amère. (Encyel. ) Le Ro * L ANALYSE CHIMIQUE. La pulpe des fruits de cette es- pèce dangereuse nous a produit une huile grasse, une matière semblable à la cétine ; du tannin très-styptique, matière animale particulière, mucilage, albumine, acide acétique ; Acétate d’ammoniaque , phosphate de 5 potasse et de l’eau. Propriétés péLéreres. M. Tussac, dans sa belle Flore , cite, au sujet des qualités délétères de ce fruit , un événement malheureux arrivé au Mirbalais, île de Saint-Domingue , dans le temps que ce canton a été en Ja possession des Anglais. « Cinq soldats , dit-il, ayant ren- contré des fruits de ce Calebassier, eurent l'imprudence d'en goûter , ils leur trouvèrent le goût de goncombre , et en mirent plusieurs dans la chaudière oùsils faisaient leur soupe ; ils périrent tous les cinq. - SYMPTÔMES D 'empoisonnemenT. Coliques , flatuosités , vomissemens et déjections alvines involontaires ; mouve- mens convulsifs, frissons, pouls intermittent , sueurs colliquatives et la mort. ( 146) : SEcoURS ET ANTIDOTES. Vomitifs doux au début, puis boissons gommeuses et acidulées. » PRrOPRIÉTÉS MÉDICINALES. Je ne lui en connais aucune. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-DEUX- 1. Graine. #06 PL.183 . (tem / NW Thawdyre. Dercourtilx Pins - TÉPHROSE VEÉNENEUSE. ( 147) TÉPHROSE VÉNÉNEUSE. ( Toxique narcotique. ) Synonymie. Tephrosia toxicaria. Tussac., vol. 1, p. 444. — Linn., class. 17, ord. 4. Diadelphie Décandrie. — Juss., class. 14, ord. 2. Légumineuses. Caracrènes GÉNÉRIQUES, Calice tubuleux inégal à cinq denis ; corolle papilionacée irrégulière ; dix étamines monadelphes. Légume comprimé, un peu arqué , coriace. Caractères pAnricuriERs. Racines tubéreuses; tige herbacée , cannelée , villeuse ; feuilles pinnées également; folioles oblongues lancéolées, villeuses en dessus, gar- nies de longs poils argentés odioshé: stipules distin- gués du pétiole ; grappes de fleurs terminales. * 2 F Hisroine narurezLe. Cette ls a, dote appor- tée d’Afrique aux Antilles par les nègres : elle ne s'yest que trop bien naturalisée, dit Tussac, par l'abus que font quelquefois les Créoles de ses mauvaises qualités. Les nègres pècheurs recherchent la Téphrose dont ils mêlent les feuilles à leurs appâts, après les avoir pilées entre deux pierres. Cet appât peut enivrer, et mème (148) faire périr le poisson dans les rivières. Ils mêlent cette espèce de pâte avec de la cassaye. Le poisson , quoique mort par ce moyen, ne fait aucun mal à ceux qui en mangent. Les chèvres broutent avec avidité les feuilles de cette plante, que l’on cultive dans presque toutes les “habitations, sous le rapport d'utilité et d'agrément ,,car elle mérite une place dans les parterres. Caractères PHYsiQuEes. Cette plante , selon Tussac , a des racines tubéreuses vivaces, d’où sortent des tiges annuelles d'environ deux pieds et demi à trois pieds au plus. Ces tiges sont épaisses, cannelées, couvertes de poils fauves ; elles sont garnies de feuilles alternes, pin- nées , dont les folioles oblongues , lancéolées, bordées de jaune, sont couvertes sur la surface supérieure de poils courts , grisätres , et par-dessous de longs poils ar- gentés. À côté de chaque pétiole , il y a deux stipulesen forme d’alène. Lés fleurs, de couleur pourprée ; Son disposées sur une grappe terminale, garnie de stipules. Le calice des fleurs est tubuleux , à cinq dents inégales. La corolle est composée d’un étendard ouvert , pourpré» ayant à sa base une tache jaune; les ailes sont oblongues, et la carêne arquée. Les étamines monadelphes sont au nombre de dix. Le germe, posé obliquement sur son réceptacle , est plat, oblong, velu , surmonté d’un style recourbé À stigmate pointu. Le fruit est une gousse oblongue comprimée , un peu arquée, couverte d'un duvet grisätre ; les graines sont un peu réniformes ; marquées de points noirs et de points blancs. Cette | se trouve en fleurs pendant une grande partie de été, Les tiges périssent tous les ans. Elle se plait dans _ les terres arides et exposées au soleil. (149 ) AnaALysEe cHimiQuE. Cette plante, qui a beaucoup de rapport avec le galéga soyeux , contient beaucoup d'acide carbonique ; une eau jaune acidule, saturée d’am- moniaque ; une huile visqueuse noire , du charbon et de la cendre. - PROPRIÉTÉS DÉLÉTÈRES. Les noirs, infidèles à leurs maitres, exercent contre enx une vengeance inhumaine, en versant dans les mets qu’ils leur ont préparés , le suc vénéneux de la Téphrose. L'effet du suc mortifère de la Téphrose est plus prompt s’il est injecté dans les veines, ou mis en contact avec le tissu cellulaire sous-cutané de la partie interne de la cuisse. Il agit promptement sur le système nerveux par sa veriu stupéfiante. Le SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Ardeur et spasme de l'œsophage , de l’estomac et des intestins ; ventre bal- lonné , somnolence ; frissons , ris sardonien , sueurs froi- des et visqueuses, syncopes fréquentes , symptômes nerveux. Secours ET AnTiporEs. Doux vomitif, boissons muci lagineuses et acidulées. Proprièrés mépicinazes. Les racines, d’une odeur nauséabonde, sont indiquées par les naturels comme anti-psoriques par excellence. On a vu des galles invété- rées qui avaient résisté à tous les moyens ; céder aux tions réitérées d’ une décoction rapprochée de ses dE É Mone p’Anminisruarion. On ne l'emploie qu'exté- rieurement. La dose est d’une, poignée par pinte d'eau bouillante réduite à moitié. Le suc de la gs a _ ( 150 }) vertu , et peut remplacer la cévadille, ce terrible agent destructeur des Sarcoptes. + eee | L) EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-TROIS. La plante est réduite aux deux tiers de sa grandeur. 1. Calice. 2. Une des ailes détachées, montrant son long onglet. 3. Tube formé par les filets des étamines. 4. Ovaire. ?1. 164. hondrre Dnnoorréile Pres. RAUVOLFE BLANCHÂTRE. ( 157 ) ' RAUVOLFE BLANCHATRE. (Toxique narcotico-âcre. ) Synonyme. Bois laiteux à feuilles longues et étroites. — Rauwolfia canescens. Linn. Pentandrie Monogynie, — Juss. , famille des Apocynées. — Rauwolfia foliis quater- nis, oblongo-ovatis, acuminatis, pubescentibus ; floribus terminalibus axillaribusque. Wilden. Spec. Plant., vol. 1 p-1218, n.2.—Rauvolfa subpubescens. Einn. Spec. Plant., vol. 1,p. 303. — Rauwolfa hirsuta. Jacq, Amer. 47,n.9. — Rauwolfa fructicosa, folis verticillatis, tenuissimé vil- losis. Brown. Jam. 180. — Rauwolfa tetraphylla, angusti- folia. Plum. Gen. 19. Icon. 236, fig. 2. — Solani fructu fru- ticosa , foliis laurinis oblongis , integris, subtus hirsutis. Sloan. Jam. 173. Hist. 2, p. 107, tab. 211, fig. 1. — Arbor Sycophora Jamaïcensis, foliis minoribus. Pluk. Phytogr. 266, fig. 2. CaracrÈères GÉNÉRIQUES. Plantes dicotylédones , à fleurs comp'ètes ; monopétalées , de la famille des Apo- cynées , à tiges droites ; feuilles verticillées où quater- nées, les fleurs souvent terminales , ou en corymbe ; ca- lice fort petit, à cinq dents ; corolle infundibuliforme ; drupe globuleux à deux semences, ( Encyel.) | CaracrÈres panricuLrens. Fleurs contournées ; baie succulente , disperme ; feuilles comme pubescentes. (Vi- vace. ) ( rh2 ) Histoire NArURELLE. Cet arbrisseau, qui croit en Amérique aux lieux secs, et parmi les broussailles ; se rencontre assez fréquemment à la Jamaïque , à Cuba, à St.-Domingue et autres îles Antilles. On a soin de le dé- truire sur les habitations, car il y offre aux malfaiteurs un objet de tentation qui peut les porter à commettre quelque crime: Je l'ai remarqué en Europe dans plusieurs jardins de curieux, où il se plait exposé à un demi-so- ‘leil, en terre fraîche de bruyère, et il se propage par graines et par l’éclat de ses racines. Caracrères paysiques. Cet arbrisseau, selon le sol où il est exposé, varie de proportions , car on en ren contre depuis la tailie d'u Ses jeunes rameaux, médiocrement velus, sont garnis de feuilles quateinées , ovales, rétrécies à leur base. a- guës à leur sommet , entières à leur contour , rugueuses; velues , supportées par des pétioles cylindriques et velus. Les fleurs sont fort petites, rougeätres et sans odeur : elles sont disposées en grappes sur des pédoncules com- muns, rameux, quaternés, terminaux ; leur calice est composé de cinq petites folioles lancéolées: les décou- pures du lymbe de la corolle sont presque carrées ; Un peu échancrées à leur sommet, à peine obliques. Les poils qui en garnissent l’orifice sont confus et sans 07 dre. Le fruit est un drupe presqu’à deux lobes, d'abord de couleur rouge , et qui devient ensuite presque noire ; il renferme deux noix rugueuses , planes d’un côté , con vexes de l’autre , à deux loges , contenant un seul noyau» rarement deux. Analyse caimiQue. Le suc laiteux du Rauvolfe con- pied jusqu’à celle de huit. ce ur fo 0 M Ci) ent une résine cassante et dure , du caout-chouc, une matière extractive , une substance glutineuse , un acide, de l'albumine et de l’eau. , F PROPRIÉTÉS DÉLÉTERES. J'ai observé que les qualités malfaisantes de cet arbrissean sont plus exaltées lorsqu'il a pris son accroissement au milieu des rochers exposés à un grand soleil , que lorsqu'il végète dans un bas-fond, : et lorsqu'il est abrité par les grands arbres des forêts. On n'a assuré que ses émanations seules , après une on- dée , suflisaient pour causer les plus graves accidens à ceux qui s’en approchaient alors , et se reposaient sous son om- brage. Comme ce fait ne m'a été attesté qu'à l’époque de mon départ pour l’Europe, et que Je n'ai pu vérifier cette assertion , Je ne me prononce point à cet égard. Ce que je puis affirmer, c'est que toutes les parties de l’ar- brisseau sont lactescentes et vénéneuses. 44 SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Douleur buccale ,cons- “e triction du pharynx, ardeur cuisante à l’estomac et aux intestins ; nausées , vomissemens de matières qui ne font point effervescence sur le carreau , et ne verdissent point le sirop de violettes. Constipation ou diarrhée sanguino- lente ; rapports nidoreux , hoquet , dyspnée; pouls accé- léré, petit, serré et souvent intermittent; soif ardente, dysurie, convulsions, froid des extrémités et la mort. Secours Er ANripotes. Les doux vomitifs convenänt : au début dans tous les cas d’empoisonnement , lorsqu'il n'y a pas trop d’irritation, je leur fais succéder le jusdes oranges, du citron, et quelques boissons émollientes , : mucilagineuses ou aromatiques , suivant les cas. LS. « Re, _15$ | (154) Propnrérés méprcrnaLes. Les principes âcres de ce Rau- volfe l’éloignent du formulaire pharmaceutique des pré- ps à employer à l’intérieur ; mais il offre des res- sources à la méthode iatraleptique , et son extrait com- biné avec l'huile de ricin, forme un lininent qu'on peut prescrire , et qui réussit presque toujours dans les affec- tions chroniques de la peau, le ptiriase, les dartres et autres maladies rebelles. Move »’Apminisrrarion. Un gros de l'extrait de Rau- volfe suflit pour quatre onces d'huile de Ricin. D EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-QUATRE: -La plante est réduite à moitié de grandeur naturelle. = +. Corolle ouverte pour laisser voir l'insertion des éta- | mines. h- 2. Le calice ër pistil. 1.186 Thaodore Dsourtils Pur MORELLE SOMBRE. : (155) MORELLE SOMBRE. (Toxique narcotique.) Synonymie. Vulgairement Amourette franche ou Tabac mar- ron. Solanum triste, Lino. Pentandrie Monogynie. — Tourn. Lycopersicon, el. 2, infundibul.— Juss., famille des Solanées. — Solanum caule inermi frutescente ; foliis lan- ceolato-ovatis, subrepandis, glabricymis, brevibus, late- ralibus, Lam. Jacq. Amer., p. 50, tab. 0, f. 2. Solanum non aculeaium de MNicolson.— En caraïbe Onléonmelé, Aguaraquya. — En espagnol, Hierba mora.— En portu- gais, Herva moura. —En anglais, Black nightshade. — Nellen-tsjunda , en malabarois. — En créole, Bredes-mo- relles. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Calice subcampanulé à cinq divisions , persistant ; corolle rotacée ; tube très-court ; : limbe à cinq divisions étalées. Les anthères sont allon- gées, conniventes, s'ouvrent par un petit trou pratiqué : au sommet de chaque loge, et forment une espèce de petite pyramide centrale. Baie à deux loges , entourée a sa base par le calice persistant. Caractères panTicuLrers. Tiges sans épines sous- ligneuses ; feuilles lancéolées, oblongues, glabres ; grap- pes presque en cime. : Hisrome narunezze. Cet arbrisseau de peu d'éclat, la Morelle aux grains d’or, aux longs bras sinueux, croît aux Antilles sur le bord des rivières et parmi les broussailles. Il y fleurit en mai. Ce genre, type de la famille des Solanées, fournit des plantes suspects. Les. propriétés calmantes et narcotiques des espèces de cette Tome HI. — 47° Livraison. | 13 (156) classe leur ont fait donner , dit Mordant De Launay ,le nom de Solanum, de solare , consoler (adoucir les dou- leurs). Selon l’horticulteur, le nom français Morelle dé- riverait de la couleur noire des fruits de l'espèce la plus commune; Morelle serait en ce cas le féminin de l’ad- jectif moreau, qui sert à indiquer la couleur noiré d’an cheval, En Europe on multiplie la plupart des Moréllés par leurs graines semées sur couthe au printemps ; l'an- née suivante ce plant doune fleurs et fruits , si l’on a soin de l’arroser et de lexposer au soleil. Caracrires PHYsiQUuEs. Cet arbrisseau s'élève à près de douze pieds. La couleur noire-verdâtre de ses tiges et de ses feuilles lui donne un aspect triste ét désagréable. _ Ses feuilles sont pointues , alternes , longues de sept à huit pouces sur deux pouces et demi de large : elles sont lisses, entières, aiguës #urs deux extrémités, se ré- trécissent à leur base en forme de pétiole. Ses fleurs sont des grappes latérales, portées d’abord sur un pédoncule commun » épais, long , qui se divise en pédoncules pro- pres, formant uné cime presque ombellée. Les fleurs sont petites, blanches, nombreuses. Les premières fleurs se détachent facilement sans mürir, ce qui fait que le pédoncule commun paraît comme couvert de cicatrices. Les baies sont globuleuses, d’un jauve sale Ù renfermant une pulpe glaireuse sucrée, et conténant beaucoup de petites graines plates et arrondies. Il ÿ à une variété à fleurs violettes. Axazvse cnimique, Les feuilles de cette plante , frois- sées entre les doigts ; répandent une odeur vireuse et nauséabonde. Elles fournissent de l'huile volatile et de l'extractif légèrement amer. On doit à M. Desfosses; (157) : pharmacien à Besançon , la découverte de la Solanine. C’est dans les baies principalement qu’elle se trouve en abondance ; elle y existe à Pétat de malate, Pour l’ob- tenir, on traite par l'ammoniaque le suc filtré de ces baies; on détermine par ce moyen la précipitation d’un dépôt grisâtre. Ce dépôt reçu sur un filtre , lavé et traité /par l'alcool bouillant, donne par l’évaporation la base salifiable qui se trouve assez pure, si on a opéré sur des baies parfaitement müûres. Mais si on traite le suc des baies encore vertes , la Solanine reste unie à une certaine quantité de clorophylle dont on a beaucoup de peine à la débarrasser. Étant pure, la Solanine offre une poudre blanche , opaque , nacrée, sans odeur, légèrement amére et nauséabonde. Son amertume se développe par sa dis- solution dans les acides, surtout l'acide acétique. Les sels qu’elle forme avec eux sont incristallisables, Leur solution offre une masse gommeuse , transparente et fa- cile à pulvériser. La Solanine est insoluble dans l'eau froide. L'eau chaude n’en dissout pas 178,000: l’alçoo! en dissout une petite portion. Elle ramène au bleu ; Papier de tournesol rougit par les acides ; elles’ même , à froid , avec les acides, propriété que partagent les alcalis végétaux. Propnrérés péLérères. Deux ou quatre grains de. Solanine introduits dans l'estomac d’un chien ont excité des vomissemens violens , suivis d’un assoupissement que a duré plusieurs heures, Si l'hommetsle une petite : quantité de Solanine il éprouve à la gorge un senti- ment très-vif d’irritation. Portée dans la bouche, elle offre une saveur nauséabonde , amère , et qui le devient beaucoup plus, si on dissout la substance dans un cé d'acide acétique. ( 158 ) SYMPTÔMES DEMPOISONNEMENT. Vomissemens, ver“ tiges, affaiblissement de la vue , le narcotisme , etc. Secours ET Anrinores. Les acides végétaux et bois- sons mucilagineuses. Dans le cas d'affection soporeuse ; on fait frictionner tout le corps avec du vinaigre. PropniéTés Mépicrnazes. Les Morelles exercent sur les propriétés vitales du systèmé nerveux une action sédative comparable à celle de la ciguë et de la jusquiamé. Leur usage prolongé réussit dans le traitement du rhu- matisme chronique et de l’hydropisie. On n’emploie que l'acétate à la dose d’un quart de grain. Il produit des nausées , mais point de tendance au sommeil. Ses pro- priétés vomitives paraissent plus développées que celles de l’opium , tandis que ses propriétés narcotiques le sont évidemment moins. On l’'emploie pour remplacer l'ex- trait de Morelle. Le: naturels estiment la décoction des racines dans les fièvres, catharres, strangurie, et en ÿ ajoutant le cardamome , ils lordonnent comme carmi- native. Selon eux , le suc des feuilles ou des racines dans du vin guérit les défaillances et le prurit incommode _ Qui affecte certaines parties du corps. Ils s’en servent à petite dose pour arrêter les vomissemens , tandis qu'à grande dose ils sont excités par cette plante héroïque: Appliqué extérieurement en cataplasme , le feuillage est utilement employé dans le gonflement atonique des glandes et des articulations. Move n'anminisrrarion. La dose de l'extrait est d'un à cinq grains; celle de la Solanine d’un à trois grains. - EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-CINQ- La plante est représentée demi-grandeur naturelle. PL186. Thesdore Lerournlx Pine . pe Lap MORELLE MAMMIFORME - ( 159 ) AAA À MORELLE MAMMIFORME. ( Toxique narcotique. ) SxnonymE. Vulgairement Morelle molle, Amourette bâ- tarde. Pomme-Poison, Pomme-Teton, ou Poire de Ba- chelier, Mérian Surin., 27, t. 27.— Solanum mammosum . _Linn. Pentandrie Monogynie. — Tournef, infundibuli- formes. —Juss., famille des Solanées. — Solanum caule aculeato , herbaceo ; foliis cordatis, angulato-lobatis , utrin- que villosis, aculeatis, Vir. Cliff. 15, Hort. 425. — Sola- num barbadense, spinosum, annuum; fructu aureo, ro- tundiore, pyri parvi inversi formä et magnitudine, Pluck. Phyt., tab. 225, f. 1. — Solanum folioram nervis et aculeis flavescentibus , fruétu mammoso. Plum. V. 1v, p. 37. Caracrëres PaysiQues. Corolle en rosette : anthères comme coalisées , ouvertes par le sommet par deux pores; baie à deux loges. Canacrères ParriIcuLIERs. Tige aiguillonnée , herba- cée; feuilles cordiformes, à angles et lobées, velues des deux côtés, aiguillonnées. (Annuelle. ) Histoire NATURELLE. Le dessin de cette plante, re- marquable par son port et les beaux aïguillons jaunes dont le dessous des feuilles est armé, mé rappelle l’en- droit fatal, en sortant du Cap (île Saint-Domingue ), appelé a Fossette, où tant de blancs furent impitoya- blement égorgés par les nègres révoltés. Cette Morelle ÿ croit en abondance auprès des tanneries et le long des vieux murs détruits partie par le temps et partie par l'incendie, On l'emploie beaucoup en médecine, | à | ( 160 ) cultive en Europe où elle demande les mêmes soins que la précédente. Caracrères PHysiQues. Cette plante, à nervures et aiguillons jaunes , s'élève , avec une tige garnie de longs poils , aiguillonnée et herbacée, à la hauteur de trois à quatre pieds. Ses épines sont fortes , jaunâtres ; les unes droites, d’autres un peu recourbées vers leur pointe. Elle pousse des rameaux peu nombreux. Ses feuilles sont grandes, la plupart plus larges que longues, en forme de cœur ; divisées en lobes inégaux, anguleux; velues des deux côtés , garnies de quelques piquans sur leurs côtes. Ses fleurs naissent éparses sur les tiges et les branches ; le pédoncule se divise dès sa base en deux parties , l’une ordinairement uniflore, et l’autre réuni- fiée de nouveau, et formant un corymbe. Le calice est à cinq dents étroites, linéaires, inégales , sans piquans, chargé de longs poils blanchâtres. La corolle est d’un bleu pâle , petite ; il lui succède des fruits jaunes de la grosseur d’une forte corme renversée. Anazvse cuimique. Cette Morelle exhale une odeur légèrement fétide, comme tous les narcotiques, et fait éprouver à la dégustation une saveur fade et herbacée- Elle fournit une matière amère, nauséabonde , soluble dans l'alcool, et donnant de l'ammoniaque par la dé- composition au feu. Prorétés néLérères. Tous les fruits des Solanées ont une vertu froide et narcotique , ce qui constitue cette Morelle sédative , anodine et répercussive: SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Assoupissement dou- leurs du pharynx , inappétence ; au réveil , ivresse et fu- _reur, manie avec penchant au suicide. Yeux hagards €t # ( 161 ) immobiles , visage riant. Paralysie de l’œsophage, Agita- tion avec soubresauts, perte de connaissance pendant vingt-quatre heures. Convulsions en avalant. Excrétion de sang par le nez et l’anus. Le troisième jour on remar- que des vomissemens sanguins et purulens , des aphtes au palais, perte de la vue et de la parole. Enfin la mort devient le terme de ces souffrances , si on néglige d’em- ployer les moyens avoués par l’art. Secours ET aAnrinores. Les acides végétaux sont le contre-poison de toutes les Morelles. C’est ainsi qu’on peut prescrire une limonade de citrons ou de tamarins , une eau miellée avec le sirop de Ketmie acide ( oseille de Guinée ). Propriérés MépicinaLes. Je l’ai administrée avec succès à dose fractionnée , dans de violentes cardialgies , dans plusieurs autres douleurs nerveuses , et dans beaucoup d’affections locales douloureuses , dans la cure des dar- tres rongeantes, et des autres maladies de la peau , re- belles aux moyens ordinaires. C’est par sa vertu sédative qu'elle convient en topiques dans les cas d’ischurie spas- modique , la strangurie et les douleurs néphrétiques. On en recommande les topiques contre les brûlures et pour le soulagement des hémorroïdes. Mope D’ApminisrrATIoN. On applique le feuillage de * cette plante calmante, soit en bains , soit en fomenta- tions ou en cataplasmes sur les abcès douloureux , les furoncles et les panaris , et particulièrement la décoction dans les pansemens des ulcérations douloureuses des seins, et dans ceux des ulcères cancéreux. J'ai calmé par son usage les douleurs atroces de l’ulcération utérine. J'employais de préférence la décoction du fruit. 1 * ( 162 ) à l’intérieur est d’un à deux grains de la poudre sèche des feuilles. rennes EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-SIX: La plante est au tiers de grandeur naturelle. 1. Fruit coupé verticalement. Pirée. Seul Rendre Pasvorrtels Pense LT MORELLE MELONGENE,. MORELLE MÉLONGÈNE. ( Toxique narcotique. ) SYNONYME. Vulgairement Mélongène , Aubergine, Mayenne, Méringeanne , Béringène, Bréhême. Plante à œuf, plante qui pond. — Solanum melongena , Lin. , Pentandrie Mono- . gynie. — Tourn. Lycopersicon arborescens, el. 2. Infun- dibul. — Juss., famille des Solanées. — Solanum caule inermi, herbaceo; foliis ovatis, sinuatis, tomentosis ; calycibus rariter aculeatis. Lam. illust. Gen. » n. 2348. Solanum caule inermi , herbaceo ; foliis ovatis tomentosis : pedunculis pendulis incrassatis ; calycibus inermibus. Lin. % Syst. veg. 188. — Solanum pomiferum fructu oblongo. Bauh. Pin. 167. — Pluck. Phyt. 226, f. 2. — Pyra insana Cæsal. — Melongena ( ovigera ) fructu ovato albo. Hort. Paris. — Melongena fructu oblongo violaceo. Tourn. inst. R. h. 154. En italien, Melanzana, de malé insana. — En portugais, Belingela. — En congo , Mecumba. — En mala- barois , Nila-Barudena. Caractères Génériques. Corolle en roue ; les anthè- res souvent réunies, s'ouvrant au sommet par deux trous; calice persistant à cinq divisions, ainsi que la corolle; ovaire supérieur, arrondi , surmonté d’un style filiforme, plus long que Îles étamines; le -stigmate est obtus. Le fruit est une baie arrondie, quelquefois ovale, glabre , à deux loges, entourée à sa base par le calice de la fleur. Le réceptacle des semences est convexe, charnu, adné à la cloison de chaque côté; chaque loge renferme un grand nombre de semences arrondies ; comprimées , éparses dans la pulpe. Hs. #l CanACHÈRES PARTICULIERS. Tige sans épines, sous-li- : ( 164 ) gneuse ; feuilles ovales, velues; pédoncules pendans, épaissis ; calices hérissés d’épines. (Annuelle.) Hisroime xarvrezze. Le nom de plante à œuf, plaute qui pond, a été donné à la Mélongène, à cause de la ressemblance de son fruit avec celui de la poule. Ce fruit fournit une nourriture très-recherchée dans les colonies , où il s’en fait une grande consommation. Il ne devient préparation culinaire, qu’autant qu’il est par- faitement mûr ; autrement il est très-âcre et astringent , ce qu'on reconnaît à la couleur noire qu’acquiert le fruit coupé et exposé au contact de J’air et de la lumière; on prévient cet inconvénient en partageant les fruits en deux, dans leur longueur, et en les saupoudrant de sel, puis en les pressant une heure après, pour en exprimer l'eau saturée. Originaire de l'Amérique méridionale, lAubergine se cultive dans tout le midi de la France; elle conserve ses diverses variétés. On sème les graines sur couche , dès le mois de mars, ou on repique les plants dans des pots qu’on enterre dans une couche modéré- ment chaude. L’Aubergine aime la chaleur et de fréquens arrosemens ; dans les colonies et dans le midi de l'Eu- rope, on mange les Aubergines en salade, ou cuites comme des concombres ; quelquefois coupées par tran- ches minces, trempées dans l'huile et cuites en pa- pillotte; d’autres fois on fait un hachis de sa chair, de champignons, de mie de päin , de lait; on fait cuire cet amalgame au four de campagne, dans la peau mème du fruit, qui est très-coriace : c'est ce qu’on appelle, dans le pays, Béringène farcie. Les noirs les font bouillir après les avoir pelées, ou bien ils les font cuire simplement sur le gril, puis les coupent par qüartiers, et les mangent avec de l'huile et du beurre, du sel et du poivre; cepen- # ( 165 ) dant cet aliment, froid et insipide, ne convient pas à tous les estomacs, il est aussi diflicile à digérer que le cham- pignon, et donne des vents, desindigestions et des fièvres. Caracrères PaysiQues. L’Aubergine à une racine fi- breuse, peu profonde ; sa tige s’élève de douze à dix- huit pouces de hauteur; elle est cylindrique, cotonneuse, surtout vers le haut, roussätre , quelquefois violette , rameuse et herbacée. Ses feuilles sont ovales, termi- nées en pointe , quelquefois obtuses, entières , sinuées sur leurs bords , marquées de fortes nervures, et soute- nues par de longs pétioles. Elles sont plus ou moins cotonneuses , mais toujours davantage en dessous qu’en dessus , qui est d’un beau vert foncé ; les fleurs naïssent sur les branches tantôt solitaires , tantôt portées sur un pédoncule commun, qui se divise en deux ou trois au- tres, garnis d’un duvet très-épais et blanchâtre , qui se voit également sur le calice et sur la corolle. Le calice a cinq divisions obtuses, linéaires, garnies de quelques épines rares et courtes. La corolle est d’un bleu pour- pre , quelquefois rose ou blanche. divisée en cinq. Les étamines ont leurs anthères grosses et courtes, un peu rapprochées. À mesure que le fruit mürit , les pédon- cules s’inclinent et se renflent, particulièrement vers leur sommet. Ce fruit est une baie pendante, très- grosse , allongée , cylindrique, lisse, luisante, douce au toucher , un peu ferme , dont la peau est ordinairement violette, blanche ou jaunâtre. La chair est blanche, et ER des semences arrondies ou Lotus, placées en serpentant, Axaiyse cammique. Les fruits de l'Aubergine donnent _ des mêmes résultats que l'espèce précédente, si ce n’est À que jy ai trouvé de plus une certaine — d’acide ( 166 ) gallique. Le principe vénéneux qu'ils renferment a une saveur désagréable qui pourtant est sans danger, puis- qu'on l’emploie dans les sauces et dans les mets. Proprrétés péLérÈres. L'Aubergine est évidemment narcotique, et son suc, pris à l’intérieur, cause des ver- tiges et tous les symptômes qu’offrent les synoptiques. Pnroprrérés mépicinazes. L'usage médical de la Bé- ringène se borne à des cataplasmes anodins et résolutifs, contre les cancers, les hémorroïdes, les brûlures, les phlogoses externes, enfin dans tous les cas où l'on fait usage des solanées. Coœæsalpin l'appelle Pyra insana , par- ce qu'il la croyait difficile à digérer, et susceptible de causer des flatuosités ; mais cette vertu pernicieuse n’est point redoutée des créoles qui en mangent à presque tous, les repas , sans en ressentir aucune incommodité. J'ai vu le suc de l'Aubergine instillé dans l'oreille , ou fixé sur les dents, au moyen d’un peu de coton, calmer les douleurs atroces de l’otite et de l’odontalgie. Fockius a écrit de la Béringène : Fructibus in patrié solani narcotica vis est : India at é contra solanum producit edule ; Destituunt medicum sic medica mala saporem ; Naturamque novam Europea in sinibus illa. O quoque sit utinam ! vehimur quum per mare ad Indos Longum iter ; infames liceat deponere mores ! Mon D’apminisrrArTion. Les feuilles , anodines et ré solutives, s’emploient en forme de cataplasme. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGYI-SEPT + La plante est au tiers de sa grandeur naturelle. 1. Fruit de la variété violette. 2. Graine. | Thardore Derrouptilx Fine. Peree Jet ve MORELLE À FEUILLES D'ACANTHE. ( 167 ) MORELLE A FEUILLES D'ACANTHE. (Toxique narcotique.) Sxnonymie. Amourette blanche épineuse. Roquesie. — Soia- num arborescens spinosum acanthi folio tomentoso. FI. , p- 30, vol. 1v. — Solanum fructicosum , aculeatum, acanthi ALES floribus albis, fructu coccineo, vel luteo. Poupée Desportes. — Solanum Roquesianum, ramulis dichoto- mis, acanthi foliis petiolatis tomentosis suprà glabris, flori- bus albo-roseis, fructibus luteo-coccineis, foliis, caule, petiolisque aculeatis. L. Caractères cénériques. Calice subcampanulé à cinq divisions, persistant; corolle en roue; tube très-court ; limbe en étoile ; les anthères conniventes , plus courtes que le pistil, s’ouvrant par un petit trou pratiqué au sommet de chaque loge, et formant une espèce de py- ramide centrale; baie à deux loges, entourée à sa base par le calice persistant. Caraczkres parricuziers. Fruit charnu bacciforme ; üge , feuilles et pétioles garnis d’épines _. roides el jaunètres. 4 } NFES nu +7 0 5 a ie Te HisToinE NATURELLE. Qu'il me soit permis dé - crer celte espèce peu connue au docteur Roques en. reconnaissance des services qu'il a rendus à l’art de gué- rir. C’est un hommage que j'adresse publiquement a au savant auteur de la Phytographie médicale. Cette Mo- relle élégante se trouve dans les halliers, auprès des an- ciennes muraïlles, et sur un sol aride, où la variété de ses couleurs la fait bientôt remarquer. On la cultive Sroer les propriétés médicinales qu ‘on lui a reconnues, ( 168 ) et elle exige les mêmes soins que ses congénères. Cependant on ne doit point l'employer inconsidéré- ment. Caractères pHysiQues. La Morelle à feuilles d’acan- the offre à l’œil une tige tortueuse de deux pieds de hauteur, dure, ligneuse , quoiqu’annuelle , et hérissée de piquans jaunes ; ses larges feuilles sont pourvues de longs pétioles garnis de pointes cordiformes , entières et divisées en plusieurs lobes obtus, à la manière des feuilles d’acanthe , vertes dessus, et d’un vert glauque , Cotonneux en dessous, traversées dans leur longueur par des côtes garnies de piquans jaunes ou bruns, selon leur exposition au soleil. Les fleurs portées sur des pé-. doncules étalés, dichotomes, sont latérales, presque simples. Les fleurs sont d’un blanc mat, glacé de rose; en forme d'étoiles, à cinq pétales droits; les étamines réunies en faisceau, caractère des solanées, sont plus courtes que le pistil qui les surmonte. Les pédoncules qui portent les fruits se bifurquent et se recourbent ; ils sont garnis de cinq à sept baies succulentes , passant du jaune au rouge, à deux loges contenant des graines un peu aigrelettes. La racine est moyennement grosse, légèrement velue, et de couleur brune. ANALYSE CHIMIQUE. La saveur de cette Morelle est amère, puis douceàtre; ses baies sont légèrement aci- dules » Ce qui corrige leur qualité narcotique et la neu- tralise en partie; les feuilles ont une odeur fétide et une herbacée. L’odeur cesse par la dessiccation , mais rincipe amer devient plus prononcé. e L2 Propniérés DéLérines, Cette plante, donnée à trop ( 169 ) forte dose, pourrait devenir vénéneuse , et entraîner de graves accidens qu'on peut prévenir dès les premiers . symptômes de l’empoisonnement. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Vomissemens, spas- mes, convulsions , délire , stupeur profonde, sueurs co- pieuses , salivation opiniâtre, etc. i Secours gr anrinores. Le plus sûr moyen de remédier aux effets déléières de cette Morelle, est d'employer au début les vomitifs , puis les boissons acidulées. Propniérés mépicrnAres. On peut trouver dans cette Morelle un moyen auxiliaire pour combattre les affec- tions cutanées, mais c’est au médecin à déterminer son usage , les maladies de la peau devant être traïîtées d’a- près l’idiosyncrasie de l'individu et l’état présent de l'affection. Les praticiens des colonies font le plus grand cas, dans le traitement des rhumatismes, de l’huile anodine et résolutive que voici : Prenez : fruits de Morelle à feuilles d’acanthe, une æ livre; fleurs du Martynia et du Québec, de chaque, demi- once ; huile d’Arachide, deux livres. On tent , en traitant selon l’art, une huile que ke: & ee naturels recherchent contre les douleurs arthritiques. : Poupée- Desportes et Chevalier anciens médecins à Saint-Domingue , prescrivaient souvent , comme résolu- üve , la tisane de racines d’amourette épineuse à fleurs Ehndhes: et de quelques feuilles d’avocatier, comme spécifique des fluxions de poitrine du pays. Je suis loin de vouloir critiquer cette prescription, mais il me semble que cette tisane merveilleuse ne peut être employé dans tous les temps de la maladie. Ïls recommanda _. aussi |’ application de cataplasmes faits avec les baies de | (170) cette Morelle, et qu'ils regardaient comme d’excellens maturatifs. Cette Morelle peut être remplacée par le Solanum arborescens folis angustis et aculeatis. Plum., LD. 37: Mope n’anminisrrarion. On prescrit quatre gros des tiges, pour deux livres d’infusion ou de décoction ; on peut ajouter à la boisson un nuage de lait qui la rend plus agréable. L’extrait se prescrit à la dose de quatre grains qu'on augmente graduellement. RS EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-HUIT- 1. Baie ouverte par le milieu. Lou Thesmdore Prrcourtils Pin APOCIN « ’ À RAA HILRISSE ’ A a » Pere dou APOCIN A FRUIT HÉRISSÉ. (Tozxique narcotico-âcre.) SÿnoNym1E. Apocin épineux, Apocynum fructu spinoso. — Linn. Pentandrie Digynie. — Tourn. Campanif. — Juss._ famille des Apocynées. — Apocynum scancens siliquis to- mentosis et aculeatis. Plum. 69. vol. 11. — Apocynum scandens siliquis ovatis, aculeatis, foliis ovato-cordatis. D. En anglais Milky-Dogsbam. Canacrères cÉNériQuEs. Herbes et arbrisseaux lac- tescens ; feuilles opposées ou verticillées; sans stipu- les ; calice à cinq divisions; corolle monopétale ré- gulière, ayant l'entrée de son tube unie ou garnie d’appendices de formes variées ; cinq étamines libres et distinctes, tantôt monadelphes et recouvrant l'ovaire; le pollen tantôt pulvérulent , tantôt réuni en masses solides ; pistil géminé ou unique , provenant de la soudure des deux ovaires ; le fruit est un follicule sim- ple ou double , plus rarement une baie. Dans les pre- mières, le fruit est uniloculaire et contient un D nombre de graines imbriquées , souvent ornées d'un aigrette soyeuse qui part de la base. Les graines ren ferment un embryon pd jé és la . el rieure. Caracrines PARTICULIERS. Tige grimpante et lactes- tente ; feuilles opposées, cordiformes. A III. — 48e Livraison. 14 (4 178. ) Hisrome narurezze. Pour exprimer le caractère mal- faisant d’une plante vénéneuse (dit le séduisant auteur de Paul et Virginie), la nature rassemble des opposi- tions heurtées de formes et de couleurs qui sont des si- gnes de malfaisance ; telles que les formes rentrantes et hérissées, les couleurs livides , les verts ätres, et frap- pés de blanc et de noir, les odeurs virulentes. Cepen- dant au milieu de ces écarts apparens, la nature est tou- jours bonne mère puisqu'elle place partout le remède à “côté du mal : le sol offre à chaque pas des antidotes propres à neutraliser les effets délétères de ces plantes | suspectes: Ea CU ee de cette classe est curieuse : dans les Apocins le fruit s'ouvre , les graines se diver- gent en aigrette et le vent les emporte , ce que Castel a très-bien décrit dans son poëme sur les plantes, 0 où il dit avec re : Loti a pour s'élever des panaches mobiles, : L'autre, Une aigrette plumeuse où des aïles agiles. On:se sert du duvet: cotonneux qui adhère aux se menées ;: quoique très-court, dans la fabrication des chapeaux et des étoffes ; en mêlant au coton et à Ja lime ; ete. |: Caracrènes PHYSIQUES. Cet Apocin a une tige grim- les feuilles sont en forme de cœur, peu es, blanchâtres, cotonneuses en des- dessus. Les fleurs disposées par bou- quets sont rougeàtres. Les fruits, deux à deux, sont de forme ovoïde , revètus d’aspérités et renfermant des se- _mences aigrettées. Le fruit est convert de deux écorces ; Gr ) là première est verte et meniiasense ; la séconde est mince, unie et de couleur jaunâtre ; dés contiennent un duvet cotonneux adhérent aux semences , et qui est peu susceptible d’être filé parce qu'il est trop court. ‘? Anazyse carmique. Le suc laiteux de cet Apotcin-con- tient de la résine dure, du caoutchouc, une matière ex- tractive , une substance glutineuse , de l’albumine et un peu d'acide tartrique; eau 60,9 parties sur cent. Les graines, racines et écorces sont amères et fournissent du tannin et un extractif particulier. Propriérés néLérires. Les apocynées en général ont un principe âcre et stimulant; ces plantes lactescentes Ont beaucoup de rapport avec les Cerbera. Dans les Premiers temps de l’envahissement de Saint-Domingue par les flibustiers , ils employaient le fruit comme épreuve judiciaire sur les individus accusés de crimes non prouvés; s'ils ne succombaient. pas à l'action de ce breuvage mortel, ce qui dépendait de la quantité et de la disposition de l'accusé, il était alors déclaré innocent. Ce _Suc agit en déterminant une phlogose intense des or- Sanes avec lesquels il est mis en contact, et par suite une excitation vive du système nerveux : il agit plus sûrement étant ingéré que par l'absorption. Fa Svmprowes D'emPorsonnemenr. Le suc de cette plante obtenu en triturant les feuilles avec de l'ea étantin- ’ troduit dans l'estomac, enflamme toutes embranes qu'il atteint ; l’arrière-bouche est rouge ment, mai les désordres sont plus effrayans si Pon examine les vis cères où ce suc caustique a séjourné ; c'est pourquoi on Y observe des ecchymoses formées par du sang extra- FL . Ç as): vasé du tissu sous-muqueux; quelquefois de véritables eschares gangréneuses ; quelquefois il y a perforation de estomac , comme je l'ai observé chez un jeune nègre qui avait été victime sinon de sa gourmandise , au moins de sa curiosité. L’estomac et le rectum sont toujours le siége de l’inflammation , tandis qu’elle n'offre aucune “trace dans les intestins grèles. SECOURS ET ANTIDOTES. Vomitif doux s’il n’y a point trop d'irritation et si l’on soupçonne le poison d’être encore dans l'estomac. Boissons gommeuses et acidu- lées. PROPRIÉTÉS MÉDICINALES. D'après la dose plus ou moins forte de ce suc laiteux , il agit comme vomitif ou comme cathartique, mais son emploi laisse toujours des traces brûlantes de son passage sur les membranes qu il phlogose : c’est donc un véritable poison à une dose un peu élevée , à dix ou douze grains par exemple. Le suc Jlaiteax des Apocins, appliqué extérieurement, est dépila- toire. Les vieux nègres des colonies regaräent comme un puissant diurétique la décoction des feuilles, de l'é- corce et de la racine dans les hydropisies désespérées. Îls préparent ainsi la racine de cette plante après l'avoir mise en poudre. Prenez : racines sèches d’Apocin, une once, oximel, une livre ; la dose est d’un gros tous les matins. Les feuilles pilées et appliquées en cataplasmes sont regardées comme résolutives et recommandées par _ les praticiens contre l'engorgement des glandes lympha- tiques.Quelques médicastres préparent des bains généraux avec le feuillage de cet Apocin et celui du Z'abernæmon- tana lactescens, décrit au premier volume de cette Flore, dans les douleurs rbumatismales ou arthritiques. ee (175) Move D’apminisrrarion. La dose de l’oximel apociné est d'un gros. À l’extérieur , une poignée des fleurs , feuilles et racines. ane meme EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-NEUF. 1. Graine. Nora. — Depuis l'impression de la quarante-septième livraison , M. Bonastre m'ayant communiqué l'analyse récente du Solanum mammosum faite par B. Morin, pharmacien à Rouen, et indiquée dans le Journal de chi- mie médicale , pharmacie et toxicologie ; je m’empresse de la transcrire. (Février 1825, p.84.) Selon M. Morin la Morelle mammiforme contient : 1°. De l'acide malique libre ; 2°. Du malate de solanine ; 3. De l'acide gallique ; 4. De la gomme ; 5. Une matière colorante | jaune ; 6°. Un principe nauséabond ayant quelque analogie avec le principe nauséeux des légumineuses ; 7°. De l'huile volatile en petite quantité ; 8. De la fibre ligneuse ; 9°: Enfin quelques sels minéraux. ( 176 ) APOCIN TACHETÉ. (Toxique narcotico-âcre.) SYNONYMIE. Vulgairement Corne-Cabrit. Liane à Cabrit. — Apocynum maculatum, Linn. Pentandrie Digynie. — Juss. famille des Apocynées. — Apocynum scandens silicis ma- culosis et fructu maculoso. Plum. vol. 2, p. 74. CarAcTÈREs GÉNÉRIQUES. Plantes à fleurs monopéta- lées , ayant beaucoup de rapports avec les Asclépiades , les Echites, les Périploques , dont les fleurs sont dispo- sées par bouquets presque corymbiformes, petites, mais agréables à la vue; calice monophylle, petit, persistant et à demi divisé en cinq parties ; corolle monopétale , campanulée , courte, dont les cinq découpures sont quelquefois roulées en dehors ; cinq corpuscules ovales qui entourent les ovaires ; cinq étamines à filets courts et soutenant des anthères oblongues, droites , pointues, Conniventes ; stigmates plus grands que les ovaires. Le fruit est composé de deux follicules longs, acuminés , uniloculaires , s’ouvrant chacun d’un seul côté par une fente longitudinale, renfermant des semences très-pe- tites , nombreuses, ornées d’une longue aigrette soyeuse et attachées autour d’un placenta libre et en alène. Caracrènes panricuziens. Fruits déhiscens , quel- quefois solitaires , mais le plus souvent réunis deux à deux par la base. ») AE 190 . mm 7% Theddore Perourtitsx ho Llerée Sub . APOCIN TACHETÉ . (279) Hisroine narureze. L’Apocin Corne-Cabrit croit aux lieux incultes , sur les mornes arides où l’on remar- que ses tiges flexibles et tortueuses, se détachant des ro- chers caverneux et pendantes en festons balancés par l'air, attirer les chèvres légères qui les saisissent adroïte- ment au milieu de leurs oscillations. D’autres aux troncs mousseux, à la branche légère, Ont confié l’espoir d’un mutuel amour. Tout le monde sait qu'on désigne sous le nom de Ca- brit une espèce de chèvre à poil ras et à petites cornes recourbées, commune aux Antilles, où l’on en rencontre des troupeaux immenses. La vaste habitation de M. Ros- signol Desdunes père, aïeul de mon épouse, et appelée l'Etable, canton de l’Artibonite, île Saint-Domingue , la plus riche en végétation que j'aie jamais rencontrée, offrait d'immenses pâturages à des milliers d'animaux de toute espèce : elle avait quatre lieues de superficie, et elle était bordée par la mer, la rivière limoneuse de lArtibonite, la rivière limpide et profonde de l’Esterre , enfin par la grande route. C’est là que je formai mes belles collec- ons d'histoire naturelle dans les trois règnes, et c’est là qu’on eut la barbarie de les livrer aux flammes à mes pieds , après m'avoir attaché au fatal poteau où je devais être massacré. 2 Caracrères PaysiQues. La tige de cette plante grim- pante est ligneuse , les feuilies sont cordiformes et d’un vert obscur, les fleurs sont blanchätres et remplacées par des fruits déhiscens, quelquefois solitaires, maïs le plus souvent attachés deux à deux par la base; ils sont de forme cylindrique, beaucoup plus longs que larges , recourbés, lisses, d’un vert glauque et poudreux, mar- (178) qués çà et là de taches différentes ; ils s'ouvrent en deux dans toute leur longueur lors de leur maturité, et laissent échapper des graines aigrettées et cannelées. Pour toujours exilé, peut-être, de ces belles pro- priétés, de ce paradis terrestre, séjour enchanteur pour un peintre et un amide la nature, je puis répéter d’après Tityre : Et vous chèvres, jadis mes compagnes heureuses , Je ne vous verrai plus sur la croupe des monts, Pendre du haut des rocs hérissés de buissons s Et tandis que je chante au bord d’une onde pure, Del Apocin-Cabrit ébrancher la verdure !!! Dezrzee. Axazyse cmimique. Le suc laiteux contient une résine âcre, du caoutchouc, une substance extractive amère , une gomme jaunâtre, de l'albumine, de l’eau , de l'huile grasse , et de l’acide tartrique en petite quantité. Prorriérés pécérènes. Les anciens Caraïbes empoi- sonnaient leurs flèches avec l'extrait des Apocins qui sèche sur le fer et forme un enduit. Lorsqu'ils voulaient se servir de ces flèches, ils humectaient le fer avec leur salive. À petite dose le suc laiteux de cet Apocin paraît enivrer ; à moyenne dose il cause un délire furieux ; à forte dose il donne la mort. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Fièvre violente, pal- . .- . . V4 $ Pitations, convulsions, perte de connaissance , au réveil esprit aliéné, mort au bout de vingt-quatre heures. Secours £r anrinores. Deux jeunes négresses qui ; par un dépit amoureux, voulurent s’empoisonner toutes deux , prirent le suc d’Apocin qui devint mortel pour la plus jeune parce qu’elle ne voulut rien prendre, tandis (179 ) que je sauvai laînée au moyen d'un vomitif et d’une infusion aromatique acidulée. ProPriétTés mÉpiciNALEs. Les pharmacopées améri- caines signalent la Liane à Cabrit comme émolliente et relächante. Les auteurs prétendent que le suc visqueux et laiteux qui en découle, appliqué sur les piqûres, en fait sortir les épines ou autres corps étrangers qui y ont pénétré. Minguet, ancien habitant de Saint-Domingue qui s’est occupé toute sa vie de l'étude des plantes usuelles de cette colonie, recommandait l'application de ce suc dans l'hémorragie des blessures. cn nn | EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-DIX, La plante est représentée demi-grandeur naturelle. 4. Fruit coupé transversalement. ( 180 } APOCIN CITRON. ? ( Toxique narcotico-äcre.) SyNonxmie. Vulgairement Tue-Chien. Apocynum citrifo- lium, Linn. Pentandrie Digynie. — Juss. Apocynées. — Apocynum scandens majus siliquis citri-formibus. Plum. fig. B. À., pl. 73, vol. 2. — Periploca scandens fobiis con- volvuli. Poup.-Desp. Caractères cénéniques. Calice monophylle, petit , persistant et à cinq divisions; corolle monopétale , cani- panulée , courte , divisée en cinq parties roulées en de- hors ; cinq corpuscules glanduleux placés à la base in- terne de la corolle ; cinq étamines dont les filets sou- tiennent des anthères bifides et qui ne sortent pas de la fleur ; deux ovaires supérieurs dont les styles ont leurs stigmates bilobés ; le fruit est composé de deux folli- cules longs, acuminés, uniloculaires, s’ouvrant par une seule fente longitudinale, contenant des semences fort petites, fort nombreuses, aigrettées et attachées au - tour d’un placenta libre et en alèêne. Toutes les parties de cette plante donnent un suc laiteux vénéneux. Caractères Parricuzters. Feuilles opposées , ovales, auriculées ; fleurs stelliformes. Hisroime narunerie. Les Apocynées sont réputées vénéneuses principalement pour les chiens s'il faut s’en rapporter à l'étymologie qu'en donne M. Delaunay dans son Almanach dun bon jardinier, qu’il compose de 4pe ; Longè, gare, Kyon, Canis, Chien, ce qui le fait ap- Pl ,191. GARCIA nm Thésdarss Pesconrtiz Pre. APOCIN CITRON. À ( 181 ) peler Tue-Chien. On cultive les Apocynées dans les bonnes terres un peu légères ; il faut les arroser à l’ap- proche de la floraison , et pendant l’accroïssement des fleurs, elles demandent un moyen soleil de préférence à une exposition en plein midi ; on les multiplie de graines semées en mars , où par l'éclat des pieds après que Ja plante a donné ses graines. Ces plantes demandent l’o- rangerie. Caractères ParricuLiErs. Cette espèce rampe comme la précédente; les tiges ont la mème grosseur et la même longueur ; elles sont fort unies, dit Plumier, grises et garnies à chaque nœud de deux feuilles opposées, de même grandeuret figure, quoiqu’elles soientun peu plus enfoncées vers le pédicule ; les fleurs sont stelliformes, rougeûtres, et les fruits qui pendent au bout de quel- ques branches fort courtes, sont jaunes et ressemblent très-bien à des citrons raboteux, relevés par des arêtes et composés d’une écorce mollasse , très-blanche , laï- teuse en dedans et marbrée au dehors de vert et de jaune, renfermant dans le milieu un amas un peu plus grand qu’un œuf de plusieurs semences écailleuses roux- années et ornées chacune d’une petite aigrette très- blanche. Axaivse cmimique. Mêmes principes que ses congé- nères. Propriérés pécérères. Les blessures faites par des flèches chargées du suc des Apocins sont mortelles , tandis que la décoction des feuilles de la même plante est seulement purgative. La mort est plus prompte en- Core si le venin est parvenu à la circulation par intus- Susception. Les chairs des animaux ne contractent au- ( 182 ) cune propriété malfaisante pourvu qu’on enlève le mor- ceau qui à été en contact avec le poison. _ Sywrromes n’EMporsonnemenr. Mal de gorge, inap- pétence ; au réveil, ivresse et fureur ; yeux hagards et immobiles , visage riant, paralysie de l’œsophage ; d’au- tres fois agitation convulsive, perte de connaissance ; vo- missemens et déjections sanguines. Secours ET AnTInores. Si l’on est appelé à temps, on doit d’abord recourir à un vomitif, puis à de la limo- nade de tamarins » ou à toute autre boisson acidulée. S'il y a affection soporeuse, on fait frictionner le corps avec du vinaigre. Les absorbans réussissent quelquefois à l’intérieur. Pnorniérés ménicivares. Les végétaux vénéneux pris à l'intérieur, avec une sage réserve, semblent entraver la marche des maladies chroniques en émoussant la sensi- bilité organique. C’est ainsi que l’on prévient par leur usage les accidens qui déterminent plusieurs espèces de phthisies. Le suc de cet Apocin, pris à l’intérieur, fait di- later la pupille, ainsi que tous les narcotiques. On a re- marqué que les espèces vivaces ont plus d'énergie ee les espèces annuelles, et qu’il faut les administrer à moindre dose. Poupée-Desportes, médecin à Saint-Do- mingue, et Minguet le naturaliste, faisaient infuser pe soleil une grande quantité de ces feuilles dans une baï- gnoire : ils attribuaient à ces bains une vertu fébrifuge. Move »’apminisrrarion. La dose du suc comme vo- mitif est de 10 à 12 grains en trois doses, à demi-heure de distance , et celle des feuilles est de plusieurs poi- gnées. FREE EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-ONZE:+ 4. Graine. Se Théodore Pessourtils Pre L'éree. Seup : ÉCHITE TORRULEUSE. ( 183 ) ECHITE TORULEUSE. ( Toxique narcotico - âcre. ) Synonyme. Vulgairement Liane Mangle.— Echites torulosa. Linn. — Pentandrie Monogynie. Juss. Famiile des Apocy- nées. Echites pedunculis subracemosis , foliis lanceolatis, acuminatis (folliculis torulosis.) Lin. Jacq. Amer. 33,t.27, Pict. 22, t. 34. — Apocynum scandens, foliis amygdali, si- liquis emeri. Plum. Spec. 2, Burm.*Amer. t. 27, f. 4. — Tournef. 92. — Nerium ee scandens, ramulis tenuibus , folliculis gracilibus, torosis. Brown. Jam. 184, t. 16, f, 2. — Periploca siliquis angustissimis et longissimis scorpioidis. Poup.-Desp. CaracrÈres GÉNÉRIQUES. Plantes ligneuses, sarmen- leuses et rs: à suc propre ADS à feuilles simples et opposées, à fleurs infundibuliformes, pédon- à culées et axillaires, auxquelles succèdent des follicules géminés, longs, la plupart cylindriques, contenant des semences à aigrettes ; calice à cinq découpurés pointues ; corolle infundibuliforme beancoup plus longue que le calice ; ; cinq glandes environnant les ovaires ; cinq éta- mines non saillantes hors de la fleur, à filamens attachés au tube de la corolle; anthères oblongues, convergentes ; deux ovaires supérieurs surmontés d'un seul style pourvu d’un stigmate à deux lobes. Pour fruit deux fol- licules longs, grèles , uniloculaires, univalves et conte- nant des semences aigrettées , imbriquées autour d'un placenta libre et longitudinal. (184). _CarAcTèrEs panricuiers. Pédoncules presque à grappes ; feuilles lancéolées, aiguës. Jamaïque. (Vi- vace. ) : 4 Histoimx NATURELLE. On a donné à cette plante le nom de Liane mangle parce qu’elle se trouve au milieu des mangles et des palétuviers qui bordent le rivage de la mer, Elle s’y multiplie à profusion et ne souffre au- toùr d’elle aucune sorte d'herbes. Le coton de ses gfai- nes est court, mais en le mêlant à d’autres produits de plantes à filature, il offre encore quelque avantage. Cette plante cultivée en Europe demande un bon ter rain; mais elle produit avec peu de terrain de quoi t semencér cent fois davantage. Les graines en Eu L F3 sont mûres en août et s'ouvrent en septembre. Quelques voyageurs prétendent que l'écorce et la partie ligneuse de cette Echite sont semblables à celles du lin et du chanvre, et qu’elles peuvent les remplacer en les fai- sant rouir et en les préparant de même que ces plantes d'Europe. La filasse que fournit cette écorce ainsi pré- parée, est souple , fine et d’une blancheur qui lui per- met d'être employée à faire des toiles. N'ayant pu véri- fier ce fait, je ne le donne pas pour certain. Caractères Paysiques: Cette espèce est remarquable par ses fruits grèles, toruleux et comme noueux , à la manière de ceux des Coronilles ; ses tiges sont ligneuses, menues , cylindriqües, volubiles. et grimpantes ; ses feuilles sont glabres , pétiolées, lancéolées , pointues, longues d’un à deux pouces ; les fleurs sont petites ; de la figure d’une croix de Malte; elles naissent environ six ensemble en bouquets ombelliformes , pédonculés et axillaires, Les fleurs sont blanches où purpurines et assez ( 185 ) semblables à celles du Jasmin, sinon que les pétales sont tronqués. C’est au père Plumier que l’on doit leur découverte. Les follicules sont presque filiformes et ont plus de six pouces de longueur. 4 Anarvse cuimique. Les produits sont les mêmes que ceux des Apocynées. Proprrérés nécéreres. Le suc concret de l’Echite toruleuse est vénéneux à hante dose, et détermine une violente irritation des organes avec lesquels elle est mise en contact , et par suite une vive excitation du système erveux. Il est rarement absorbé, et agit plus tôt lors- | il est introduit dans l'estomac. cope , délire et autres signes propres aux narcotiques. Secours Er AnTIDOTES. Eau gommeuse acidulée. Proprrérés méDicinares. Quelques médicastres font SYMPTOMES D'EMPOISONNEMENT. Vomissemens > Sÿn= entrer dans leurs compositions mystiques la décoction des jeunes pousses et des jeunes rameaux de cette plante Pour la guérison des maladies vénériennes. L'Echite offre une propriété émétique ou purgative due au sue Propre laïteux et très-abondant, qui découle, à la moin- dre déchirure, de la tige, ou à la trituration des feuilles. Les nègres se purgent aussi avec les graines : elles sont at huileuses, d’une saveur d'amande; mais elles dev nauséabondes , provoquent des évacuations copieuses et _ accompagnées de coliques si la dose est trop forte. Mope n’anminisrrarion. La dose du suc laiteux con- crété est de 12 à 15 grains pris en trois doses, à demi- heure de distance. L’infusion des feuilles à froïd et à ( 186 ) petite dose est purgative ; à moyenne dose elle est émé- tique. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-DOUZE: La plante est réduite à moitié de grandeur. > Loree Jrti C'AMRHE A] \MERIRR À REUILLES LARCES . ( 187 ) CAMÉRIER A FEUILLES LARGES. ( Toxique narcotico - dcre. ) Synonyme. Cameraria latifolia. Lin. Pentandrie Monogynie. Juss. Famille des Apocynées. Cameraria foliis ovatis utrin- què acutis transversè striatis. Lin. Mill. Jacq. Amer, 37, tab. 182, f. 86.— Cameraria lato myrti folio. Plum. Jen. 18. Icon. 72, f. 4. — Cameraria arborea foliis ovato-acumina- tis, nitidis, rigidis, reflexis. Brown. Jam. 182 En anglais, Camerary. CanacrÈREes cÉNÉRIQUES. Feuilles simples et oppo- sées ; fleurs contournées ; follicules géminées contenant des semences munies d’ailes membraneuses. Calice mo- nophylle , très-eourt et à cinq dents ; corolle infundi- buliforme , à tube renflé à sa base et à son sommet, à limbe plane, partagé en cinq lobes lancéolés , tournés un peu obliquement. Cinq étamines petites ; anthères Conniventes ; ovaire supérieur à deux lobes, stigmate bifide où à plusieurs crénelures. — Follicules oblongs , comprimés , hastés , ayant deux lobes opposés à la base, écartés horizontalement l’un de l’autre, univalves , ren- fermant plusieurs semences ovales , aplaties, terminées Par une aile membraneuse et embriquée. Canacrènes parricuLrens. Feuilles ovales , aiguës des Towe III. — fo° Livraison. 15 ( 188) deux côtés, striées transversalement. Fruits folliculaires, lancéolés , univalves. - Hisrouns narurezze. Cet arbre suspect croît dans les | forêts humides de l'Amérique méridionale où il fournit aux malfaiteurs un suc vénéneux dont souvent ils font une dangereuseapplication. La couleur tannée de ses fruits semble prévenir le voyageur de ses qualités malfaisan- tes : aussi regrette-t-on de lui voir disputer le terrain aux lianes bigarrées et utiles qui offrent tant d'avantages à l’homme. Tel un insecte impur , caché dans nos fontaines, De leurs plus belles eaux empoisonne le cours. CHENEDOLLÉ. Les nègres marrons préparent avec le sue laiteux qui transsude de cet arbre un poison dont ils endui- sent la pointe de leurs flèches, et qui a beaucoup de rapport avec le poisou apprêté par les Galibis de la _ Guiane et appelé Woorara, dont ces sauvages arment leurs sarbacanes pour abattre les singes qui peuplent leurs forêts, ou dévastent leurs vergers. Les animaux frappés de ces flèches empoisonnées éprouvent en 10m bant des convulsions horribles qui prouvent que le po son âcre agit sur le système nerveux. Cependant on peut manger la chair des animaux frappés de ces flèches ; 5! l’on à eu soin d'enlever la partie qui se trouve en C0B” tact avec le poison. Les nègres marrons font un extrait presque sec du suc du Camérier , qu’ils mêlent avec les sucs de Cerbera Ahouai des Antilles et des Mancenilliers ; (189) ils l'enferment dans des feuilles, du balisier, et le trans- mettent à leur famille pour les usages homicides. Cette plante a été consacrée par Plumier , à Caméra- ria , botaniste célèbre du seizième siècle, qui , le pre- mier , a figuré dans ses écrits les détails de la floraison et de la fructification. … CarAcTÈREs PHysiQues. Cet arbre élevé , rameux et d’un aspect sinistre , abonde en un suc laïteux très- blanc. Son tronc est droit et épais ; ses petits rameaux sont la plupart fourchus ; ses feuilles sont opposées, pétiolées , ovales, acuminées , très-entières, un peu roides , luisantes , et remarquables par des stries paral- lèles et transversales. Les fleurs sont blanches, pédon- culées, et terminent les rameaux. Les fruits , d’un jaune tanné , sont posés horizontalement , à la base l’un de l'autre , et ont la forme d’un gros gland strié, mais aplati d’un côté et convexe de l’autre. On trouve encore aux Antilles le Camérier à feuilles linéaires, et celui à fleurs jaunes dont les propriétés sont analogues. Anazvse carmique. Le Camérier donne par sa décom- position les mêmes principes que les autres apocynées , c’est-à-dire le suc laiteux : résine dure , caoutchouc , matière extractive , substance glutineuse , de l albumine, et de l'acide tartrique , enfin de l’eau. Prorntérés péLérères. Il paraît, d’après des expé- riences réitérées que j'ai été à portée de faire, que le suc du Camérier porte spécialement son action sur le sys- 15° ( 190) tème nerveux, et particulièrement sur le cerveau ; et qu’il agit aussi par la voie de l'absorption. SYMPTOMES D'EMPOISONNEMENT. Inflammation des mem- branes muqueuses , etc. ; autres signes propres aux apo- cynées. Li Secours er Anmnorrs. Les boissons gommeuses et acidulées. Proprtérés MÉDicINALES. Je ne lui en connais pas. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-TREIZE:+ ‘14. Gousse. 2. Graine ailée. l.194 Zeree Seulp Fhevdrre Darcourtl; Pins. C4 ACTRES KECÇARLATES. 4 UPHORRE À nn À (191) EUPHORBE A BRACTÉES ÉCARLATES. (Toxique narcotico-äcre. ) SYnonNymig, Fleur de Feu. — Euphorbia Punieea. Jacquin, 3 vol., p. 5, pl. 484. Icon. des PI. rares. — Linn. Dodécan- drie Trigynie. Juss., classe des Euphorbes.— Swartz Prod. — Ait. Kew. 2, p. 143. — Euphorbia umbellâ quinquefidä, trifdä, involacellis ovalibus, acuminatis, coloratis , capsu- lis glabris, foliis obovato-lanceolatis, subtüs glaucis. Swartz. Flor. Ind. Occid., 2, p. 873. — Smith, Icon. pict. 3, tab. 3. Jacq., Icon. Rar. 3, tab. 484, ete., col. 2, p. 179. Caracreres cénéniques. Corolle de quatre ou cinq pétales , assise sur le calice; calice monophylle, ventru ; capsule à trois coques , pédicellée , élastique. Canacrères Parricuziers. Ombelle quinquéfide , tri- lide ; involucelles ovales, acuminées , colorées; capsules slabres ; fenilles lancéolées cunéiformes, glauques par- dessous, Hisroire narungi.Le. On rencontre cette Euphorbe sur diverses montagnes de la Jamaïque, de Cuba; de Saint-Domingue et des autres Antilles, au milieu des broussailles et des lierres , où l'éclat de ses fleurs la fait ( 192 ) bientôt remarquer. Les fruits et les feuilles, jetés dans l'eat , énivrént les poissons qui surnagent à sa sur- face | comme s'ils étaient privés de la vie , ce qui laisse Léo pêcheurs le temps de les prendre. On peut les man- ger sân$ dangér, après les avoir vidés. Caracrères paysiques. Les tiges de cette Euphorbe superbe sont ligneuses , et s'élèvent à quinze ou vingt pieds , rameuses à leur sommet ; l'écorce est d’un gris argenté, portant çà et là les vestiges des anciennes feuil- les: Liés rameaux sont lisses, dichotomes , étalés, ren- flés à leur bifurcation ; ils portent , vers leur sommet ; dés feuilles agrégéés, presque sessiles , ovales, lan- céolées , à peme aiguës, pendantes , d’un vert foncé en dessus, et marquées de nervures horizontales très- régu- lières ; glanques en dessous , souvent d’un rouge écarlate à leur base ; les ombelles droites terminales, à cinq rayons trifides , pubescens ; les involucres partiels com- posés de deux folioles sessiles , oblongues , acuminées , entières ; d’un beau rouge : iles fleurs jaunâtres : le calice ventru, pubescent ; pileux en dedans ; cinq à six pétales jaunes, tronqués , persistans, insérés sur les bords du - calice ; douze à quinze étamines entremèlées avec des filets nombreux ; l'ovaire pédicelle , incliné, d’un vert rougeâtre ; le style rouge, trifide à son sommet; les stig- mates noirs , obtus ; les capsules glabres, arrondies , de la grosseur d’une petite cerise ; les semences glabres et brunes. _ AwAzxse cmmique. Cette Euphorbe répand un LS Jaiteux qui fournit une résine âcre; un peu de caout- éhouc, une snbstanee extractive , une gonime jaunätre ( 193 ) de l'albumine , de l’eau , de l'huile grasse , et dé l'acide tartrique en petite quantité. Prorrtérés péLérenes. Les semences de ‘cetté Eu- _phorbe doivent leur âcreté à un principe vénéneux qui réside dans l'embryon , propriété que partage le suc lactes- cent qui découle de toute la plante incisée , lequel es: de nature gommo-résineuse . SyYMPTOMES D'EMPOISONNEMENT. Inflammation de la langue et de la cavité buccale ; vésication , vomissemens et superpurgation ; Én: etc. SECOURS ET ANTIDOTES. Saignées, mucilagineux , opia- cées, et surtout boissons acidulées, Propriérés mépicrvazes. L’Euphorbe rouge ainsi que ses congénères est émétique , drastique et caustique. Sa semence offre un violent purgatif aux nègres qui la re- cherchent , malgré les dangers qui surviennent à son imprudente administration. Le suc laiteux de la plante, appliqué sur les verrues , les ronge et les dissipe. Quatre grains du suc de cette Euphorbe, malaxés avec de la magnésie , sont ordonnés avec avantage dans la syphilis par les praticiens du pays. Comme topique , le suc lai- teux de cette Euphorbe est administré , avec certain succès , dans le traitement de la teigne , et contre cer- tains cas d'odontalgie , comme épispastique , car il est si caustique qu'il sert souvent aux négresses de dépilatoire. Mons p’apminisrration. La dose des graines est de une à quatre au plus , encore un médecin prudent doit- (194 ) il bannir de son domaine cette médication trop héroïque. Leur teinture alcoolique se prescrit par gros dans l’hy- dropisie. On ne doit jamais employer ces graines qu’a- près les avoir fait sécher ou torréfier. EXPLICATION DELA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-QUATORZE. Partie supérieure de la tige fleurie, moitié de grandeur naturelle. 4. Une fleur. Thevdore Dercourtil; Pine. Prree eur. ORFILIX CÉVADILLE . ( 195 ) ORFILIE CÉVADILLE. ( Toxique corrosive. ) Synonymie. Vulgairement Cébadille, Poudre de Capucin. Veratrum Sabadilla. Linn. Polygamie Monoécie. Juss: Mo- nocotylédones , famille des Juncinées. — Colchicacées de De Candolle. — Veratrum Sabadilla. — Veratrum race- mo spicato , simplici , floribus secundis, pedunculatis, subnutantibus. Retz., Obs. bot., pars 1, p. 31, n. 107. — Gmel., Syst. nat., vol. 1, p. 589, n. 4 — Veratrum Saba- dilla, racemo simplici; floribus secundis , subnutantibus. Wild. Spec. Plant., vol. 4, p. 897, n. 5. — Orfilia racemo simplici, floribus hermaphroditis, spicatis, secundis, sub- nutantibus , fructibus triphyllis. D. Caractères Génériques. Plante monocotylédone , à fleurs polygames, à feuilles ovales nerveuses ; des gai- nes oblongues , entières ; fleurs polygames disposées en panicule ; calice (ou corolle) à six découpures égales , colorées ; six étamines ; trois ovaires distincts ; trois styles courts ; trois capsules oblongues à deux valves ; plusieurs semences membraneuses. (Enceycel. ) Caracrènes panricuLiers. Fleurs hermaphrodites et quelquefois mâles par avortement de l'ovaire ; fruits à trois loges , contenant chacune trois semences obtyses + ( 196 ) à l’une des extrémités , et presque imbriquées , retenues par un pédicule très-court à la suture intérieure. Hisrorse Narurezze. J'ai cru devoir rendre hommage aux belles découvertes du docteur Orfila , en lui consa- crant cette espèce de Varaire qui n’a jamais été figurée , et que je me suis procurée, par de grands sacrifices , d'un capitaine de navire marchand venant du Mexique. Les événemens politiques de Saint-Domingue m'ont privé de ces plantsrares et précieux. En effet, il n'existe pas de plähte qui ait , plus que la Cévadille , éveillé Fattention dès naturalistes, et qui , malgré leurs études , soit moins connué.' Les semeñces de ce végétal héroïqué, étant les seulès parties émployées en médeéiné , ‘ont été régar- dées par quelqués observateurs comme provenant d'uuë graminée , et d’après leur forme nommées Hordeolum ( petite orge), tandis que plusieurs autres , fondés sur leurs propriétés, les rapportaient aux Delphinies , et les rapprochaient des Staphisaigres. Quelques botanistes ; ayant enfin mieux examiné la Cévadille , lui ont assigné le rang qu'elle doit occuper dans la division naturelle , et l'ont mise à sa véritable place, en la forçant d'augmenter; comme espèce ; le genre VARAIRE. En effet, la Cévadille est réellement une espèce bien caractérisée de ce genre. Elle croit en abondance 44 Mexique, et presque sur toutes les côtes qui avoisinent le golfe de ce nom. Les Indiens , qui en font un certain commerce , ont soin , pour éviter qu'on ne reconnaisse le végétal qui la produit, de dénaturer le panicule par le froissement ; et par une légère torréfaction, de faire perdre aux graines leur faculté germinative. Je cultivais; à Saint-Domingue , les deux plants qui m'avaient été (197) cédés, sur un sol humide , garni de Mangliers, et près de la rade des Gonaïves , où ils paraissaient se plaire. Plus heureux que mes prédécesseurs , je puis tracer les carac- tères génériques de ce végétal , ayant eu plus d’une fois l’occasion de les étudier avec soin sur des individus vivans. CaracrÈres PaysiQues. La Cévadille est une plante herbacée qui s'élève à la hauteur de trois à quatre pieds. Sa tige est simple, cylindrique , souvent légèrement sil- lonnée à ses extrémités. Les feuilles sont nombreuses , toutes radicales, disposées en rosettes, droites sur le pétiole qui est vaginant à sa base; plantaginiformes , ovales , oblongues et décurrentes sur le pétiole, obtuses à leurs extrémités , garnies de huit à quatorze nervures simples , partant de la base de la feuille et se perdant à son sommet en décrivant un demi-cercle. Leur couleur est d’un vert terne, glauque en dessous , légèrement luisant à leur face supérieure. La tige florale offre une panicule ample , très-simple , et quelquefois rameuse ; alors les ramifications sont alternes. Les fleurs , en grand nombre, sont réfléchies, presque pendantes , supportées par des pédoneules irès-courts , et réunies deux à trois ensemble. Elles sont disposées , par séries, en spirales , et sortent d’un point saillant ; lorsqu’elies se dessèchent, les fleurs hermaphrodites se trouvent alors placées uni- latéralement , et les points qui donnaient naissance aux autres sont alors marqués par leur chute ou leur avorte ; ment, et laissent des empreintes granulées ineffaçables. Fe Les fleurs sont hermaphrodites , les unes mâles, et les autres renferment les deux sexes. Freuns wares. Calice à six divisions persistantes , très- & (198 ) profondes , stellées, étalées, droites , ovales , Jancéo- lées , sans autres nervures que la médiane d’un noir pourpre très-intense. Point de corolle; six étamines moins longues que les divisions du calice, et dont les filamens , élargis à leur base , soutiennent des anthères quadrangulaires, presque bilobées , trois ovaires rudi- mentaires sans styles. Freurs nERMapmRoDITEs. Calice et étamines comme celles des fleurs mâles. Les filets anthérifères entou- rant trois ovaires oblongs , réunis, obtus à leur sommet qui est surmonté de trois styles aigus , quelquefois élar- gis et à stigmate simple. Le fruit est composé de trois capsules qui, par Ja for- me ; se rapprochent des fruits des Delphinies. Elles s'ou- vrent par le haut, et sont déhiscentes à l’intérieur ; leur suture donne naissance à de légers filets ou pla- centas ; servant d'attache , qui , au nombre de trois dans chaque valve, sont disposés par imbrication. La semence est contournée , obtnse à une de ses €x- | trémités, poiutillée d’un noir de suie, d’un goût fade , È puis aussiiôt amer, mais par suite âcre et nauséeux. Cette plante habite les bois humides du Mexique et de quelques iles Antilles. ANALYSE chimique. Les graines contiennent un prin- cipe résineux extrêmement actif, à base salifiable , que Jes chimistes ont nommé Vénrammins. Ce sel, sous la forme d’une poudre blanche inodore, est peu soluble _ dans l’eau froide ; Peau bouillante dissout un millième de son poids, et lui donne une äcrêté sensible. 1 ést très- soluble daus l'éther, et plus encore dans l'alcool: ju D ( 199 ) est insoluble dans les alcalis, et soluble dans tous les acides végétaux ; il sature tous les acides, et forme avec eux, selon Magendie , des sels incristallisables, et qui, par son évaporation, prennent l'apparence de gom- me. Le sulfate seul présente des rudimens de cristaux quand il est avec excès d'acide. La Vératrine ramène au bleu le papier de tournesol rougi par les acides. Elle se liquéfie à une chaleur de cinquante ; elle ressemble alors à la cire, et prend une couleur ambrée par le refroidis- sement , etc. La Vératrine tirée de la Cévadille produit, suivant MM. Dumas et Pelletier, carbone 66,75, azote 5,04, hydrogène 8,54, oxigène 19,60, vératrine 99,93. L'acide cévadique se trouve dans les semences ; il cris- tallise en aiguilles blanches nacrées , fusibles à 20°; se sublimant à une température plus élevée. Il est soluble dans l’eau et l'alcool. D’après une analyse plus récente , faite par MM. Pel- letier et Caventou, la Cévadille contient une matière grasse composée d'élaïne , de stéarine, et d’acide céva- dique ; cire , gallate acide de vératrine ; matière colo- rante jaune ; gomme et débris ligneux. Les cendres sont composées de sous-carbonate de potasse , de sous-carbo- nate de chaux, de chlorure de potassium et de silice. (Journal de Pharmacie , août 1820.) Proprrérés péLérères. La Vératrine, prise à la dose seulement de quelques grains , donne la mort au milieu des plus violentes convulsions , en enflammant les mem- branes muqueuses. Elle possède nne saveur âcre, et tou- tes les Vératrines exercent sur les animaux une action sembable. Suivant Magendie, ils doivent cette D né à un alkali. ( 200 ) _ SymprÔMES D'EMPOISONNEMENT. Sensation brülante à la bouche, au larynx ,à l’œsophage, à l'estomac et aux intestins ; yomissemens et déjections copieuses , accélé- ration du sang et de la respiration ; ventre tuméfié, roï- deur taténique, sueurs froides et visqueuses , et autres symptômes propres aux poisons àcres. ( Voyez les Man- cenilliers, page 16 de ce IIT° volume. ) Secours £T ANTIDOTESs. Boissons mucilagineuses et aci* dulées , après un doux vomitif, si l'on est appelé à temps. Pnopniérés mévicrnaes. La Cévadille est un végétal précieux dont on ne saurait trop étudier et bien appré- cier les propriétés ; à dose ordinaire et graduée par un médecin habile , elle offre tour à tour : 1° un médica- ment intraleptique très-employé pour la destruction des animaux parasites de l’homme ; 2° un vermifuge puis- sant; 3° un spécifique contre le tœnia, en lui associant l’'éther et l'huile de Ricin; 4° un vomitif; 5° et à plus haute dose un poison redoutable. Depuis quelques années nombre d’essais ont été faits sur cette plante. Peu ont réussi, parce que souvent des doses trop faibles à l'extérieur ne causaient que des ver- tiges, et à l’intérieur que des nausées ; souvent aussi la plante entière , avariée par la traversée ou par une des- siccation mal combinée, ne produisait aucun effet. L'Orfilie Cévadille est un médicament très-emploÿé aux Antilles dans les maladies rebelles. £xtremis mor- bis, extrema remedia exquisitè optima. Celse. Les nè- gres , qu'une grande habitude rend cisconspects sur l'emploi de certains végétaux, usent de celui-ci sans ( 201 ) crainte et sans danger. Il serait à désirer qu’un séjour prolongé aux lieux où croit la Cévadille pût donner à de bons observateurs la facilité de faire une analyse exacte de cette plante, et par suite les amener à rendre plus utile à l’homme un des remèdes les plus énergiques et les plus précieux que lui ait accordés la nature. La Vératrine excite la salivation et l’éternuement; à un quart de grain en clystère, elle détermine des éva- cuations copieuses ; à dose plus élevée, elle provoque des vomissemnens. Magendie l’a donnée à deux grains en vingt-quatre heures à un vieillard frappé d’apoplexie quelque temps auparavant , ce qui prouve que l'état du système nerveux influe beaucoup sur la manière d'agir des médicamens. La Vératrine convient dans les cas où il est nécessaire d’exciter promptement de fortes évacuations alvines ; chez les vieillards dont le ventre est paresseux, et chez lesquels il existe une accumulation de matières fécales. La Cévadille en poudre est un violent sternutatoire ; les nègres l'emploient pour faire périr leurs dragoneaux, leur vermine, et dans les hattesfpour déterger les ulcères des bestiaux remplis de vers crinons. C’est aussi un spé- cifique contre la tœnia. Mon£ n'apminisrrarion. Dans l'emploi de l’Orfilie Cévadille, comme anthelmentique , on dispose le malade À par des laxatifs tels que la rhubarbe, le tamarin , ou le sulfate de soude ; le lendemain à jeun on lui donne de- puis vingt-quatre grains jusqu’à trente-six de la poudre de Cévadille , avec une demi-once d'huile de ricin et an gros d’éther. On fait boire pendant l'effet d’une infusion de racines de grenadier. Le malade vomit presque tou- ( 202 }) jours le ver s’il occupe l'estomac. On répète ce traite- ment pendant quatre jours si le ver n’est point rendu, mais on divise chaque dose par moitié qu’on fait prendre le matin et le soir. On purge le cinquième jour avec muriate de mercure doux, scammonée d_ A lep, de chaque douze grains; gomme gutte, trois grains. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-QUINZE. La plante est réduite au tiers de sa grandeur. 1. Feuille au trait. 2. Portion d’une panicule gr. nat. 3. La même chargée de capsules. 4. Capsule détachée. 5. Coupe transversale de la même. 6. Une des trois capsules séparée et ouverte. 7. Semences. 8. Organes sexuels hermaphrodites. 9- Les mêmes, mâles. L2 1. 196. — ait % Pres ET EE ner &) There Pesmurtils line ROÏS-AVRAN'T ÉRVTIIRINE. ( 203 } BOIS-IVRANT DE LA JAMAIQUE. ( Toxique narcotique. ) Synoxvuie. Vulgairement Mort à Poissons. — Piscidia Ery- thrina. Linn. Diadelphie Décandrie. Juss. Famille des Légumineuses. — Piscidia foliis ovatis. Linn. Jacq. Amer. 20g. — Ichthyomathia foliis pinnatis ovatis, racemis ter minalibus, siliquis quadrialatis. Brown. Jam. 296. Coral arbor polyphilla non spinosa, fraxini folio, siliqua alis fo- liaceis extantibus rotæ molendinariæ fluviatilis aucta. Sloan. Jam. Hist. 2, p. 39, tab. 196, f. 45. — Pseudo-Acacia sili- quis alatis. Plum. Spec. 9. Burm. Amer., t. 233, f. 2. Caracrères cénériQues. Fleurs polypétalées, ayant des rapports avec les Robinia, des feuilles ailées avec impaires, et produisant des gousses remarquables par quatre ailes longitudinales et membraneuses dont elles sont munies à l'extérieur. c Caracrèees panricuziers. Folioles ovales ; stigmate aigu ; légume ailé sur quatre rangs. Hisrome narurezze. Cet arbre croît à la Jamaïque et aux Antilles, où les nègres l’emploient pour enivrer les Poissons, qui surnagent et peuvent ètre pris à la main dès qu'ils ont avalé des fruits ou des feuilles écrasés * Tome II, — {9° Livraison. 16 ( 204 ) on qu'on leur jette. Cette propriété est commune à beau- coup de plantes de l'Amérique. On peut manger le pois- son sans crainte. Le nom d'Érythrine est, selon M. De- Jaunay, dérivé de l'adjectif grec erythros qui signifie _ rouge, ce qui exprime la belle couleur écarlate des fleurs de cette famille. En Europe on tient cet arbre en serre, et on le perpétue en semant ses graines sur une couche tiède recouverte de son châssis. La plante fleurit mieux quand on lui donne de la chaleur. Dans le premier àge cctarbre a besoin de la tannée. * Caracrères paysiQues. Le Bois-Ivrant est un arbre d'environ vingt-cinq pieds de hauteur, droit, de peu d'ornement, et qu'on reconnaît facilement à son port singulier et négligé. Les feuilles tombent tous les ans; elles sont aïlées avec impaire, et ont leurs folioles ovales ettrès-entières. Les fleurs viennent en grappes rameu- ses, et produisent des gousses qui, selon Sloane, res- semblent par leurs ailes aux roues de moulins à eau. La fleur a un calice monophylle, campanulé et à cinq dents inégales ; une corolle papilionacée dont l’étendard est échancré et relevé ou réfléchi en dessus , etqui a ses ailes aussi longues que l’étendard , t Sa carène en crois- Sant et montante ; dix étamines dont neuf ont leurs filets réunis, dans leur partie inférieure, en une gaîne qui en- veloppe le pistil, le filament de la dixième étant libre ; un ovaire supérieur , oblong , comprimé, pédiculé ; chargé d’un style en alène , ascendant , et dont le stig- mate est aigu. | RAR NET * Le fruit est une gousse oblongue, linéaire, pédicu- lée, un peu comprimée , uniloculaire, à valves presque réunies dans les interstices des semences , et munie €X- 1 _térieurement de quatre ailes longitudinales larges et membraneuses. Les semences sont oblongues et un peu réniformess. On trouve aussi très-fréquemment aux Antilles une autre espèce d’'Erythrine qui jouit des mêmes propriétés : c’est l'Erythrina corallodendron folio singulari oblongo, siliquä plant de Plumier. Erythrine à gousses planes. Anazvse carmique. La dissolution aqueuse du prin- cipe amer de l’Erythrine forme des précipités avec les sulfates de fer et de cuivre; il est soluble dans l’éther; son amande huileuse devient bleuàtre par les acides , et d'un brun rougeâtre par les alcalis. Proprrérés néLérÈres. Le suc du Bois-Ivrant sert à enduire les flèches et les poignards des sauvages. Le gi- bier atteint de ces armes meurtrières ne contracte aucune propriété vénéneuse. Il paraît qu’il agit directement sur le cerveau et sur le système nerveux. SYMPTÔMES D'EMPOISONNEMENT. Voyez ceux de la plante Précédente. : Secours ET ANTinores. Même secours que pour l’em- Poisonnement par la vératrine. Propriétés ménicinazes. Je ne lui en connais pas. Nora. On peut consulter pour le complément des toxiques les classes des Epispastiques et des Tactiles exci- tantes; les Alpina, les Dracunculus, les Emerus , les Plumeria , les Astragalus, les Belladona , plusieurs Bi- . gnonia; les Galega, les Nicotiana, les Phaseolus, les er ( 206 ) Plumbago , les Ricinoïdes, les Solanées , les Spigelia, les Cameraria , les Tabernæmontana, les Valdia, les Aroïdées, l'Urcéole élastique , etc. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-SEIZE. La plante est représentée demi-grandeur naturelle. 1. Etamine. 2. Silique. 3. Semence. (207) V: CLASSE. DES SUBSTANCES VÉGÉTALES RÉPUTÉES , AUX ANTILLES , PROPRES A. SERVIR D'ANTIDOTES AUX POISONS PRIS INTÉRIEUREMENT. PLANTES DITES ALEXITÈRES IN— TERNES. Lé anciens donnèrent le nom d’antidotes aux remèdes capables de neutraliser les poisons minéraux, végétaux, où animaux. Îls n'étaient autre chose que des excitans _ Plus ou moins diffusibles , susceptibles de pénétrer dans les routes de la circulation, par suite de leur ingestion dans l'estomac. Le mot latin alexiterius, formé du grec #x£ew, chasser, et êyp , animal sauvage et venimeux, était consacré à toute substance qui servait de remède à la piqûre des insectes venimeux, ou à la morsure des serpens , comme on donnait le nom d'alexipharmaque , Le dérivé du grec am, chasser, et papæaxsr, poison , à toute substance douée de la vertu d'arrêter les ravages de l’empoisonnement. Maintenant les deux noms sont indifféremment usités dans l’un où l’autre cas. On employa d’abord ces médicamens , peut-être trop | préconisés'on trop dépréciés , dans tous les cas d'empoi- sonnement interne ou externe, et depuis, quelques an- Tome II. —— 50° Livraison. 17 : Æ ( 208 ) ciens praticiens conservent encore ce nom aux substan- ces qu'ils croient capables de détruire les principes morbifiques , de régénérer les humeurs vicieuses et cor- rompues ; qui causent, disent-ils , les fièvres putrides, malignes , et de mauvais caractère. Quoi qu'il en soit, la plupart des alexipharmaques con- tiennent des principes amers , àâcres, volatils , extrême- ment diffusibles , et susceptibles de pénétrer tous les systèmes , et d’exciter vivement les propriétés vitales. Leur action immédiate est de fortifier les organes, d’ac- _célérer la circulation , et de provoquer la sueur. D'après ess propriétés reconnues, le médecin instruit doit sa- voir quand il faut les éloigner ou les prescrire. On con- çoit que les alexipharmaques aromatiques peuvent être funestes dans la période inflammatoire, ou dans les fiè- vres ataxiques , annoncées par le désordre tumultueux des propriétés vitales , dans les congestions du système capillaire , dans celles du cerveau et des poumons. Ils of- frent moins de dangers dans les fièvres adynamiques, où les forces abattues ont besoin d’être relevées. Les hommes de l’art qui font encore la médecine des _ Symptômes, appliquent, dans les cas d'empoisnnnement; de syncopes, de défaillance, d’évanouissemeus, les préparations appelées cordiales ou alexitères, comme propres à rétablir les fonctions troublées dela circulation, et à neutraliser les effets vénéneux, ou à s'opposer à Ja contagion des maladies endémiques et _pesilentielles ; mais on conçoit que les cordiaux ne peuvent avoir d'ac- tion prompte et directe que sur l'estomac , et non sur le _ cœur que le vulgaire confond toujours. En général, il : faut : ‘ètre très-réservé sur l’emploi répété de ces remèdes a incendiaires , sous un climat où tout tend à l’exaltation ( 209 ) ; et à la dégénérescence , parce qu’ils troublent souvent les intentions de la nature. Il vaut mieux, par un traite- ment doux et non perturbateur , l'aider dans ses efforts, que de tenter des transpirations forcées, des éruptions incertaines , et des sueurs qui, souvent même, ne sont pas critiques. Le but que nous nous proposons dans la classe des alexitères , est de signaler aux médecins , aux pharma- ciens, et aux insulaires des belles contrées de l’Améri- que , des végétaux dont une longue expérience a cons- taté lutilité contre les empoisonnemens , propriétés qu'on voudrait en vain contester, puisque journelle- ment , aux Colonies , on trouve l’occasion d’en apprécier les “amet - Ce n’est donc pas sans fondement que les naturels des Antilles accordent des vertus réelles et précises à certai- nes plantes dont ils ont fait mille fois l’heureuse appli- cation en faveur de l'humanité souffrante. Des faits avérés font taire des suppositions imaginaires , et M. Bo- nastre vient de confirmer la possibilité d’une vertu alexitère dans plusieurs fruits de l'Amérique , justement célèbres par leurs propriétés, tels que ceux du Nan dhiroba , de l’Acacie à grandes gousses, dont il a bien voulu me communiquer les analyses soignées avec tout le talent et toute la précision dont il est capable. Cet in- fatigable chimiste a trouvé dans les amandes de ces deux fruits , entre autres , une quantité étonnante d’albumine; et Da sait quelle est la vertu neutralisante de l’albu- mine dans l'empoisonnement par le sublimé corrosif et les sels cuivreux. L’albumine se trouve encore dans les Le crucifères , le papayer , le café et plusieurs autres aro- 2. matiques. Voilà une découverte qui sert à apprécier le #7 ( 210 ) tact naturel dont la’ Providence a doué ces insulaires exposés à vivre au milieu des substanees vénéneuses , afin de pouvoir s’en préserver , ou d’en arrêter les effets par ces antidotes qu'ils rencontrent, le plus souvent , auprès des plantes suspectes et yénéneuses. Or, les nègres , privés des ressources de l'analyse, Ont surpris, par un instinct naturel , des antidotes dans certains fruits amandés : ; d’autres dans le suc des citrons et des oranges ; ceux-ci dans la partie corticale et aroma- tique de plusieurs fruits ; c’est tout ce qu’on peut dési- rer de la classe des alexitères, puisqu'on y trouve des émulsions , des huiles , de l’albumine et des substances aromatiques. Ces réactifs, étant modifiés d’après les différens temps de l’empoisonnement, émoussent les sucs caustiques du mancenillier , du québec, de la spigélie, des dolies et autres plantes d’une nature âcre et corrosive. On emploiera , au contraire s la saignée , les bains, la thériaque , les infusions aromatiques et sudorifiques , contre les qualités vénéneuses, narcotiques et mortifè- res des sucs du manihot , des belladonnes et des sola- _ nées. La racine tant renommée de la sensitive épineuse 3 * doit en partie sa vertu alexitère à sa propriété vomitive. Le ( Voyez classe des émétiques , vol. 2. ) Toutefois, responsables envers la société des accidens qui peuvent résulter d’une intempestive application des antidotes généraux qui ne réussissent pas toujours, €t qui pourraient jeter dans une sécurité funeste ceux qui en feraient un usage exclusif, les médecins ne dot: vent pourtant point rejeter des moyens avoués ne des siècles d’une Spériege positive et concluante.. 27° PE eo PE 2 Theodore Derourrk Lire - MIKANIE GUACO. (art) V MIKANIE. ( Alexitère interne. ) SyNonymie. Vulg. Guaco de la Nouvelle-Grenadc. Eupato- rium Mikania. Lin. Syngénésie polygamie. — Touraef. CL 12. Flosculeuses. Sect. 3. Juss., famille de Corymbifères. — Willdenow Spec. PL. tom. 3, pag. 1742. * Caractères Génériques. Réceptacle nu ; aigrette plu- meuse; calice imbriqué, oblong ; style demi- bifide ” long. CanacrÈènes ParTicuiers. Fleurs en corymbes ; ai- grette pileuse ; calice à quatre ou six folioles , contenant autant de fleurs ; tige grimpante; feuilles opposées , ovales , dentées , marquées sur les bords par des courbu- res peusensibles, prolongées en angle aigu sur le pétiole, pointues au sommet. | Hisroms narurezze. Cette plante précieuse, naire de la Nouvelle-Grenade , à été naturalisée aux An- tilles où on la rencontre assez fréquemment. Elle mé- rite, par ses propriétés bien constatées , d’être placée dans le sanctuaire d'Hygie. Le botaniste qui travaille autant pour l'humanité que pour la gloire , sourit , lors- qu’au milieu de la riche es de are j > peut découvrir à A Ces puissans végétaux Qui de l’ayide Parque émoussent les ciseaux, (CAsSTEL.) 4 ( 212 M. Zéa , qu’une mort prématurée a enlevé à la science, se plaisait à à cultiver, dit le docteur Alibert, le guaco de ses propres mains , et 1l le conservait comme une de ses possessions les che précieuses , parce qu'il lui a servi à défendre beauçoup d'hommes contre les serpens qui in- festent le royaume de Santa-Fé. Ces serpens , continue JArchiâtre , sont en une telle abondance dans ces lieux, et les effets de leurs atteintes sont si terribles, que ; malgré l'attrait de l'or , on a été forcé d'abandonner plu- sieurs villages. C’est surtout au Choco , si célèbre par le platine dont il est la patrie, que se rencontrent les serpens les plus venimeux , et c'est là que, depuis long- temps , on employait le gaaco pour en guérir les morsu- res. Quelques nègres se transmettaient ce secret, auquel ils mêlaient des prières , des cérémonies et autres actes superstitieux. Aussi le vulgaire, frappé des effets dont il ignorait la cause , croyait qu'il y avait de la magie. M. Mutis , à force d'adresse, parvint à le découvrir , et à faire de nombreuses expériences sur son application ; qui furent couronnées de succès. Personne ne meurt à présent de la morsure des serpens ; les animaux eux- mêmes guérissent, quand on est à portée de leur faire _ boire le suc de guaco. * Le genre Mikania a été établi par w illdenow , et c'est le célèbre Mutis, de Santa-Fé, qui a fait le premier connaître ses propriétés médicales , dans la Flore de Bo- gota, comme antidote contre la morsure de certains ser- pens. M. le baron de Humboldt et M. Bonpland ont nrué les vertus de ce puissant végétal. R \GTÈRES PHYSIQUES. La racine de la Mikanie est très-rameuse ; s’enfonçant profondément dans la (C2 terre. La tige est herbacée, cylindrique , grimpant sur les arbres à trente pieds de hauteur. Les rameaux sont opposés , couverts dans leur partie supérieure d’une lé- gère pubescence. Les feuilles sont également opposées , ovales , longues de quatre à six pouces sûr deux ou trois de largeur ; marquées sur les bords par des courbures, peu sensibles , et légèrement dentelées ; prolongées en | angle aigu sur le pétiole ; pointues au sommet, rarement acuminées ; glabres en dessous , marquées de veines peu saillantes, âpres en dessus, très-minces, membraneu- ses ; pétioles grêles , longs d’un à deux pouces , embras- sant en partie la tige, et presque réunis par leur base , convexes en dehors, et marqués intérieurement d’un sillon peu profond.… Corymbe terminal composé d’un grand uombre de fleurs , et situé à l'extrémité des jeunes rameaux ; fleurs d'un Fe terne , rassemblées par -petits faisceaux pédicellés ; calice composé de quatre folioles, renfer- mMant quatre fleurs ou fleurons hermaphrodites ; folioles lancéolées membraneuses. Fleurons. Tube grêle , islndrique , de lon- gueur que le calice ; limbe en forme de me divisé en cinq parties égales. ke Étamines. Au nombre de cinq renfermées dans Ja rolle. Anthères réunies en tube. a Pistil. Ovaire linéaire; style simple; Re sigmates ie blancs écartés l’un de l’autre. Graine. Cunéiforme, couronnée par une Asset sile, rougeätre, et composée d’un grand nomb rayons couverts de poils courts. (Willdenow , Hämbc (214) ANALYSE CHIMIQUE. Toute Ja plante exhale-une odeur forte , pénétrante et nauséabonde , Mais je n'ai pu m'en procurer l'analyse, quoique ayant rencontré plusieurs fois la plante dans mes voyages. Prorrtérés méDicINALES. M. Mutis , dans l'intérêt de la science et de l'humanité , dit encore le D. Alibert, voulait rechercher si l’inoculation du guaco rend l’homme igaccessible à la morsure des serpens pour toute la vie , ou sgalement pour quelque temps , comme les nègres le prétendent ; mais il fut troublé dans ses belles expérien- ces par le refus qui lui fut fait par la haute-cour de jus- üce , siégeant à Santa-Fé , de les faire sur des eriminels condamnés à mort. IL paraît certain qu’on peut porter impunément sur soi les serpens les plus venimeux, et provoquer leurs blessures , moyennant le procédé suivant. Les nègres pratiquent sur l’adepte six incisions , deux aux pieds , deux aux mains, et une à chaque côté de la poitrine. On exprime le suc des feuilles de £guaco > qu'on verse sur les incisions , comme lorsqu'on veut inoculer la variole. Avant l'opération , on fait avaler deux cuillerées du suc à celui qui va être initié. On l’avertit qu'il doit prendre le même suc chaque mois, pendant l’espace de cinq à _Sixjours ; car, s’il néglige de le faire quelque temps , la du suc s’évanouit , et il aura besoin d’une nouvelle inoculation. C’est à cette précaution que M. Mutis et le savant Corrégidor de Zipaquira attribuent les eflets pré: ervatifs du guaco. Toutefois , l'usage le plus ordi- est de porter sur soi des feuilles de cette plante , s les lieux infestés des serpens, pour s’en délivrer ; odeur seule Jeur imprime un état de stupeur où (Ma d'engourdissement. (Alibert. Nouv. Élem. de Thérap. À t. 2, p. 560.) Mone n’anminisrrarion. Le suc de guaco ou sa décoc- tion se donnent à une dose indéterminée. On applique : extérieurement le marc sur les blessures. # # EXPLICATION DELA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-DIX-SEPT, : Le rameau est réduit aux deux tiers de sa grandeur natu- relle, 1. Fleurons renfermés dans un calice imbriqué. 2. Fleuron séparé. 3. Semence. NANDHIROBE A FEUILLES DE LIERRE. (Alexitère interne.) Sxnonrure. Vulg. Liane contre-poison ; Boîte à savonnette ; Coucourout. Noix de serpent, En caraïbe, Avila.—Ghandi- roba. Marcg. Brasil. 46 — Sloan, Jam. 84. Hist. +, pag. 200. Fevillea cordifolia. Lin. Diœcie pentandrie. Juss., famille des Cucurbitacées. — Adanson ; les Bryones.— Fe- villea foliis cordatis, integris , subtriangulatis. Poiret. Fe- villea foliis cordatis, angulatis. Syst. végét. 743. —Nan- dhiroba scandens, foliis hederaceis angulosis. Plum. genr. 20, ic. 109.— Fevillea foliis crassioribus glabris, quando- que cordatis, quandoque trilobis. Brown. Jam. 374. Caractères cénéniques. Tiges grimpantes ; feuilles alternes , en, cœur ou trilobées , munies de vrilles dans leurs aisselles avec des fleurs axillaires. Le caractère es- sentiel du genre est d’avoir les fleurs dioïques , le calice _et la corolle divisés en cinq; dix étamines, dont cinq stériles ; une baie à demi-inférieure , à trois loges. Canacrènes panricuziens. Fleur male. Calice quin- _ quéfide ; cinq étamines ; nectaire ; cinq filets connivens- — Fleu femelle. Calice quinquéfide ; trois styles ; > dure, à trois loges, corticée ; feuilles cordifor- mes, angulenses, et quelquefois trilobées comme dans Fe Pirée. four. Théodore Lrscourtils Fenx - SANDIRORE À FEUILLES DK LIFRRE. Cap] Hisrome narureLLe. La liane grimpante du Nandhi- robe offre à l'œil une riche verdure, et d’autant plus agréable , qu’elle est entremêlée de fleurs et d’un grand nombre de fruits dont cette liane est 1out à la fois chargée. Elle se tresse en guirlandes entre les arbres, ou tapisse, en serpentant , l’ajoupa de l'habitant des Co- lonies, et lui fournit des berceaux pour ombrager sa tête ; elle à du rapport avec la bryone d'Europe pour les caractères botaniques. Le Nandhiroba ou Ghandiroba est un nom brésilien , qui désigne , selon Marcgrave, une liane à feuilles de lierre, qui grimpe à la manière’ des grenadilles, On en distingue trois espèces qui ont les mêmes propriétés. Les feuilles sont tantôt en cœur , tan- tôt à troïs lobes sur le mème pied. Cette liane croit na- turellement dans l'Amérique méridionale , à la Martini- que , à Saint-Domingue , aux Antilles, d’où l’on en rap- porte en Europe les fruits qui, selon Virey, faisaient partie des anciennes pharmacies du temps de Lémery . mais dont on néglige maintenant le commerce , ce qui fait qu'on n’en trouve plus en Europe que d'anciennes , par conséquent rances et privées de leurs vertus évi- demment alexitères. Pendant mes fonctions de médecin du gouvernement à Saint-Domingue, j’eus à traiter d’un empoisonnement lé géneral en chef des noirs, Dessali- nes, et il fut parfaitement guéri par l'usage de cette _ précieuse amande du Nandhirobe: À l’époque de l'arri- vée de l’expédition du général Leclerc, les blancs qui se trouvaient alors dans l'ile, ayant tous été condamnés à mort, je trouvai, dans l'épouse de cet homme cruel, une protectrice puissante qui, plustard, me sauva plu- sieurs fois la vie, ainsi que j'ai eu plaisir à le déclarer dans le troisième volume de mes #oyages d'un Natura- ( 218 }) liste. Il me semble encore entendre dire à cet ange tuté- laire qui cherchait à apitoyer sur mon sort son farou- che époux : Épargnez votre médecin; avez-vous oublié que vous lui devez la vie , et que Ces végétaux puissans qu'ici l'on voit éclore, Bienfaits nés dans ces champs de l’astre qu’on adore ; Par les soins de Phradate, avec art préparés, ®Firent sortir la mort de vos flancs déchirés ? ( VOLTAIRE. ) Les fruits tombés au pied des arbres en sont entra nés par les grandes pluies ou avalanges, et chariés par les rivières qui les disséminent sur leurs rivages. Caractères Paysiques. Le Nandhirobe est une plante dont la tige est sarmenteuse et grimpante ; elle est gar- nie de vrilles simples et roulées en spirales qui naissent dans l’aisselle des feuilles opposées aux pédoncules des fleurs. Les feuilles sont en cœur ou trilobées sur le mème individu. Elles sont alternes , épaisses , un peu charnues; grandes, ovales, très-arrondies à leur base, plus larges que longues ; divisées vers leur sommet en trois angles écartés ; plus ou moins prononcées; vertes, lisses , lui- santes et glabres des deux côtés ; portées sur de longs pétioles tendres et cylindriques. Les fleurs en roue ; de couleur isabelle, paraissent en décembre et jdhvier. Elles naissent dans l’aisselle des feuilles, en opposition avec les vrilles portées sur de longs pédoncules , et disposées _en grappes. Les fleurs mâles sont stériles ; les fleurs fe- melles sont portées sur un embryon qui se change €» un fruit sphérique de cinq pouces de diamètre , revêtu d’une écorce verte , recouvrant une enveloppe ligneuse: (219 ) cassante et réticulée. Ce fruit est divisé, dans le milieu de sa largeur , par un petit bourrelet troué à plusieurs distances , et à la faveur duquel il s’ouvre lors de sa ma- turité. Ce fruit, qu’on appelle boîte à savonnette , à cause de sa partie inférieure et de son couvercle, contient , au milieu de sa pulpe, huit à dix noix fauves, convexes d’un côté et concaves de l’autre, épaisses d’un doigt. L'amande qui se trouve sous l'enveloppe fauve est d’un goût amer et offre un souverain contre-poison. AxaLvse cammiQue. Il résulte, d’ une analyse récente _ faite par M. Bonastre dont on connaît l'exactitude, que l'amande du Nandhirobe , étant vieille, est privée de l’al- bumine qui constitue sa vertu anti-vénéneuse , et qu’en se desséchant , la substance grasse ou huileuse se rancit tellement, qu’elle décompose les autres parties. On y trouve une substance appelée par M. Vauquelin colo- Cynthine , ce qui explique la vertu purgative de cette amande à haute dose. Elle est très-amère , mais ni rési- neuse , ni gommeuse , et elle laisse RES chaque fois qu’on l’évapore des flocons blancs qui sont solubles dans l'alcool et dans l’eau. Ils sont d’une amertume extrême. La matière grasse est si rance et a tellement _ l'oxigène de l'air, qu’on a beaucoup de difficulté à dissoudre , même dans l’ éther. Dissoute dans la en - Caustique , elle est en partie soluble dans l’eau. On Ja précipite par un acide; sa rancidité est excessive. Une dissolution de colocynthine précipite par une infusion de noix de gaile, ce qui est commun avec l” albumine ; ; mais, d’un autre côté, l'albumine est insoluble dans © l'alcool, ce qui» » par conséquent , l'en ne M. Bo- LA ( 220 ) nastre regrette de n’avoir pas opéré d’après des fruits encore récens. M. Drapiez ( ASS e Pharm. , août 1820) vient de prouver , par de nombreuses expériences , que le fruit du fevillea cordifolia est un puissant antidote contre les poisons végétaux. Cette opinion avait été, depuis long-temps , émise par les naturalistes. M. Drapiez a empoisonné des chiens par le Rhus toxi- codendron , la ciguë et la noix vomique. Tous ceux qui furent abandonnés à l’effet du poison moururent , tan- dis que ceux à qui on administra le fruit du fevillea cor- difolia recouvrèrent la santé après une courte indispo- sition. | Il s’assura également que cet antidote n’agissait pas seulement dans l'estomac ; il en appliqua extérieurement dans des blessures préalablement empoisonnées , et il blessa deux jeunes chats aveg deux flèches qui avaient été trempées dans le jus du mancenillier. On appliqua à l’un d’eux un cataplasme formé avec le fruit du fevil- lea Ra A et l’autre fut laissé sans application. Le premier n’éprouva d'autre inconvénient que celui de sa blessure , et guérit promptement ; tandis que l'autre tomba en convulsion au bout de très-peu de temps; €t mourut. Il semble , d’après ces expériences concluantes , que l'opinion entretenue des vertus de ce fruit, dans les contrées où il est produit , est bien fondée. On doit dé- sirer, en conséquence, qu’il soit introduit en pharma- cie, comme un médicament très-important; mais il est nécessaire de connaître s’il perd ses propriétés et 5 il æ F conserve plus de deux ans après avoir été récolté: “. L'analyse si vient de faire M. Bonastre, de graines TES uès-anciennes, juge la question , en prouvant que cette amande a-besoin d’être employée à l’état de fraîcheur, pour être douée de ses propriétés; car au lieu d’albu- mine que donne le fruit du mimosu scandens, celui du vieux fevillea n'a donné à M. Bonastre qu’une matière rance, un principe amer, et aucune trace d’albumine (antidote du sublimé ) qu'on y trouve lorsque le fruit est encore récent, et qu'il n’a subi aucune altération. Pnoprrérés méprcinazes. Les amandes du Nandhirobe, étant très-amères , sont employées comme contre-poison de la morsure de tous les serpens en Amérique; de-là leur nom de noix de serpent. On les pèle et on les ap- plique en topique sur la blessure. On en prend aussi in- térieurement à haute dose. Cette amande devient purga- tive. Selon Minguet , on exprime l'amande du Nandhirobe Pour en extraire l’huile qu'on administre aux personnes empoisonnées. Elle entre aussi dans la composition des onguens. On regarde l’'amande comme fébrifuge, et, dans ce cas, les Espagnols en préconisent l’émulsion qu'ils préparent après avoir pilé l’amande récente. Les flibustiers en portaient toujours avec eux dans le: croisières pour la guérison de leurs blessures reçues à l’abordage. L'émulsion se prescrit aussi dans les gonor- rhées. On regarde les semences comme de dangereux emménagogues. & -Mope p'anminisrearion. Une graine privée de l’en- ‘ veloppe et ràpée suffit pour une émulsion. La dose de Fhuile est d une cuillerée. Quelquefois on râpe |’ sente ( 222 ) cé du vin de Madère pour obtenir plus sûrement une potion cordiale, EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-DIX-HUIT. Rameau réduit à moitié grandeur. # Fruit dont on a enlevé l’opercule au-dessus des i im. pressions calicinales. 2. Semence dont la partie spongieusc de l'extérieur est enlevée en partie. 3. Fleur mâle. ; 4, Une des étamines séparée. 5. Une des écailles alternes avec les étamines. 6. Fleur femelle. 7- Un des styles détaché. 5 à Se qe DT Soul: Ms + gs : Dre J /. Theodore Pescourtils ln eree CHF : BIGNONE À CGRIFRES. BIGNONE GRIFFE-DE-CHAT. ( Alexitère interne.) Synonyme. Vulg. Liane à chat. Lierre de Saint-Domingue. Bignonia unguis Cati. Lin. Didynamie angiospermie, — Tourn. Personnées. — Juss. Bignones: Bignonia foliis con- jugatis; cirrho brevissimo arcuato tripartito. Lin. mill. à Diet. no 5. Bignonia Americana, capreolis aduncis donata, siliquà longissimâ. Tournef. 16/4. — Gelseminum indicum hederaceum tetraphyllum, folio subrotundo , acuminato. Sloan. Jam. 90, Hist. 1, p. 208. — Clematis quadrifolia, flore digitalis luteo, clavieulis aduncis. Plum. Amer. 80, t. 94. — Clematis myrsinites, amplioribus foliüis, Ameri- Cana, tetraphyllos. Pluk. Alam. 109, t. 163, f. 2. — Ex Caraïbe Reremouly , Céresé. ue » HT Canacrènes cénériques. Fleurs ssahnpétlless: j pas sonnées , à feuilles opposées ; calice quinquéfide , forme de godet; © orolle à gorge campanulée, quinqué- fide , ventrue en dessous ; silique ou capsule siliqueuse à deux loges ; semences membraneuses ;‘ailées: Canacrères parricuLiers. Feuilles conjuguées, vrilles très-courtes , arquées en trois parties. Hisrome narurerue. Cette Bignone croît dans les îles de Bahama, aux Antilles et à Cayenne ; on la cultive assez facilement en Europe. Elle se perpétue dé boutu- Towg IL. — 50e Livraison. 18 ( 224) res ou de buttage, c'est-à-dire en amoncelant une cer- taine quantité de bonne terre autour des jeunes rejetons qu'auront produits les racines d’un vieux tronc coupé rez-terre. Le genre Bignonia a été consacré par Tourne- fort à M. l'abbé Bignon, savant distingué. Ce genre _renferme de belles espèces."Cette liane , garnie de vrilles ei ou mains qui ressemblent à des griffes de chat, et par lesquelles elle s’accroche aux arbres voisins des forêts, ét aux rochers, est recherchée en Amérique pour ses propriétés alexitères et apéritives. Caracrères paysiques. Cette Bignone pousse des sar- mens fort ménus , de couleur cendrée , entrecoupés par des nœuds assez près les uns des autres, et qui s’atta- chent sur les rochers ou sur les troncs des arbres , de la même manière que nos lierres. Ses feuilles sont oppo- sées, et leurs pétioles , qui ont à peine un pouce de lon- gueur , portent chacun deux folioles ovales , pointues ; vertes , glabres et nerveuses. Le pétiole commun, qui soutient chaque paire de folioles , se termine en une vrille courte, et communément divisée en trois parties courbées en crochet. Les fleurs sont jaunes , sans odeur, et viennent dans les aisselles des feuilles , portées sur des pédoncules simples , longs d'un: jouce , ou un pet plus. Elles produisent des capsules qui ont près de deux pieds de longueur, sur environ un pouce de large, sont pointues , fort aplaties , et de couleur tannée, étant müres. ANALYSE cnmmique. Cette Bignone contient une mar tière colorante ; un principe doux, gommeux, qui pré- domine ; une matière amilacée ; un acide malique; du tannin et de l’hydrochlorate de potasse. ( 225 } Prornrérés mépicinALes. Le sage praticien Poupée- Desportes recommande l'usage de cette plante, toutes les fois qu’on oit employer les apéritifs. Les naturels font entrer dans leurs antidotes, contre les substances vénéneuses , et surtout la morsure des serpens, toutes les parties de cette Bignone liane à chat , dont ils combi- nent l’action avec celle des cressons de savanes , grand et petit , dont j'ai donné l’histoire. (Vol. E«, classe des anti-scorbuliques , pag. 193.) Mope p’ADmINISTRATION. On emploie le suc des feuil- les à la dose d’une cuillerée, et la décoction des racines et des autres parties de la plante à celle de pus onces. On préfère la teinture alcoolique lorsqu'il n’y a pointe symptômes inflammatoires. EXPLICATION DE LA PLANCHE CENT QUATRE-VINGT-DIX-NEUF. La plante ést réduite aux deux tiers de sa grandeur na- turelle. : Port d’une silique. è 2, Semences imbriquées dans une moitié de silique. ( 226 ) | ACACIE À GRANDES GOUSBES. x _( Alexitère interne. ) Synonrme. Vulg. Cacone grimpante, Liane à bœuf; châtai- gnes de mer , ou cœur de St.-Thomas. —Mimosa scandens. Lin. Pérpaite monœæcie. Tournef. CI. 20. Arbres mono- pétales. Sect. 2. Acacia , id. Jussieu, famille des légumi- neuses. Acacia scandens flore subviridi racemoso , siliquis ads Plum. 2° vol. Perim-Kaku-Valli. Rheed. Mal. & D 33 et 34. Rumph. Vol. V, tabl. 4. — Pluck. Tab. 211. _ Caracrères cénémiques. Calice double : l'extérieur à cinq dents ; l’intérieur plus grand , monosépale, régulier et roulé. Étamines en nombre variable, monadel- phes. Fleurs généralement petites , disposées en épis Ou en ‘êtes globulenses. Végétaux herbacés ou ligneux, ayant en général les feuilles décomposées. (Richard.) CarAcrÈREs PARTICULIERS. Feuilles doublement pin-_ nées, conjuguées sans épines , terminées. folioles bijusuées. Tige grimpante à la de cent pieds. Hisroms narurezce. Le genre Mimosa , comme l’ob- serve judiciéusement M. Delaunay , encore très-nom- breux, a été cependant restreint par Linné. Les Grecs ; dit-il » avaient donné , par antiphrase , le nom d’ akakig, qui égnife innocence » à la première espèce qu'ils ont ( 227 ) connue et qui était très-épineuse, Linné a changé ce nom en celui de mimosa , qui exprime mieux une qua- lité mime, commune à tous ; celle de fléchir sous les doigts qui les touchent , comme la sensitive , etc. , ou de marquer leur sommeil en abaissant ou rapprochant leurs rameaux et Jeurs folioles. Ce dernier nom du grec mimos, comédien ; est dérivé du verbe mimeomai , imiter , faire des gestes, . su Cette liane , très-grosse , dit Chevalier, se développe rapidement si les racines pivotent dans un lieu humide ; elle court d'arbre en arbre , quelquefois plus d’une demi-lieue, Elle se plait et fait l’ornement rustique de ces belles et silencieuses forêts que la hache à toujou s respectées , et où souvent 4 Ni bergers, ni chasseurs égarés dans leur course , De ces asiles frais n’ont troublé les gazons. Elle croît dans les montagnes, et rapporte des semen- ces farineuses renfermées dans d'énormes légumes de trois à quatre pieds de longueur sur quatre pouces delarge, et Qui servent de nourriture à beaucoup d’Indiens ou de naturels des Antilles. Les nègres appellent les fruits tombés de leurs gousses châtaignes de mer , parce qu'au milieu des Ouragans, ces fruits , transportés par les avalanches ou par les torrens qui descendent des mon- lagnes, se mélent aux eaux des rivières > en garnissent les rives > Puis, à la première crue, sont chariés vers la mer. À flots impétueux , les fleuves débordés Précipitent leur cours sur les champs inondés. Bs entraînent troupeaux , bergers , arbres , cabanes. (ne Sanr-Ance. ) ( 228 ) Les amandes de ces fruits sont recherchées par les ee, chons marrons et les bœufs. À s Les nègres vident ces graines qu'ils appellent cacones, et après avoir enlevé en entier l’'amande, ils en font des bourses à esealins en adaptant à l'ouverture du haut _ un liseré de bois d’acajou ou de citronnier , qui ferme 1 entrée au moyen d’une coulisse. Les dames créoles , s. tpas ces bour- passionnées pour leur pays , ne dédaïg ses où elles renferment des pièces d'or. Les amandes , quoique amères ; se mangent avec plaisir lorsqu'on les fait bouillir où boucaner. . Caracrères Paysiques. Les tiges de cette liane sont cylindriques » épaisses , fort longues, sarmenteuses et grimpantes; le pétiole commun de chacune de ses | feuilles fournit une couple de pinnules chargées, l’une | et l’autre, d’une ou deux paires de folioles, et se ter- mine par une vrille simple ou bifide ; les folioles : ovales-oblongues , obtuses , quelquefois échancrées, avec une très-petite pointe dans leur échancrure , vertes; lisses et un peu coriaces. Les fleurs sont petites , blan- châtres , polypétales , décandriques et disposées en épis grèles. Les fruits sont les plus grands de tous ceux des plantes légumineuses que l’on connaît. Ce sont des pe ses longues de deux ou trois pieds, larges de trois à Quatre pouces, aplaties, enflées aux endroits où MS les semences, coriaces et entourées par un cordon li- &neux qui naît du pédoncule auquel elles sont attachées > Ces gousses énormes renferment chacune sept à neuf se- mences larges de deux pouces, un peu aplaties sur les côtés , arrondiesen r in ou.en cœur , et d’un rouge brun IT ee s. comme les châtaignes, au moins lorsqu'elles sont sèches. "a ( 229 ) _ Awazvse cHimique. Ce n’est pas sans fondement que les naturels ont, de tout temps, proclamé les vertus anti-vénéneuses de l’amande de ces fruits, à l’état de frai- cheur. M. Bonastre , dont les talens en chimie sont con- nus, vient tout récemment de me communiquer l’ana- lyse suivante , qui sert à prouver que l’albumine qu’on y trouve en grande quantité peut servir à neutraliser ment d’albumine ; 2° de la fécule ; 3% de la gliadine ; 4° de la gomme acide; 5° de la résine âcre très-blanche ; 6° une huile grasse incolore ; 7° une ma- üère extractive ; 8° des traces d'acide gallique ; go un peu de sucre ; 10° de la fibre blanche. Prornrérés mépicinazrs. La Cacone grimpante est re- cherchée comme alexitère. L’écorce verte des siliques est estimée vulnéraire, et contient une résine diaphane blanche et gommeuse , laquelle durcit en se séchant. Move p'anminisrrarion. On râpe l’amande qu’on donne en substance à une dose indéterminée, pulvéri- sée et infusée pendant une nuit. Elle convient aux fébri- citans. Il serait à souhaiter qu'on püût en garnir les ofh- cines européennes ; elle mérite, dit le D. Jourdan, de figurer dans nos pharmacies à plus juste titre que tant ,. * ° sus + d’inutiles drogues qui les encombrent , sans utilité pour l'humanité. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENTS. La plante est réduite au tiers de sa grandeur naturelle. 1. Chaton. 2. Semence dont une portion $ laisser voir l'amande. est enlevée pour Q 0 ” me. Misons. Ses recherches lui fournirent : 6: Lo + se: Pres Seaÿ Theoäore PDescourkls Prne. PAREIRE LIANE À CŒUR. ( 231 ) PAREIRE À FEUILLES RONDES. ( Alexitère interne.) SxNonymie. Liane à cœur. Liane à serpent. Liane quinze jours. Pareira brava. Caapeba butua; herbe Notre-Dame. — Cissampelos ( Pareira ) foliis peltatis , cordatis, emar- ginatis. Lin. , Diœcie Monadelphie. — Jussieu, Class. 43, ord. 17, famille des Ménispermes. — Cissampelos scandens, foliis peltatis , orbiculatis , cordatis , villosis ; floribus mas- culis ; racemosis ; femineis spicatis, spicis foliatis. Brown , Jam., p. 357. — Cissampelos foliis margine petiolatis. Burm , Amér., p. 56 , tab. 67, fig. 2. — Caapeba folio or- biculari, nen umbilicato. Plum., Gen., pl. 33, t. 29. — Clematis baccifera , glabra et villosa, rotundo et umbili- cato folio. Sloan, , Jam., 85. Hist. 1, p. 200. — En espa- gnol , Pareira brava. — En portugais , Pareira brava do Brasil. — En anglais, Cissampelos , Wild-Vine. — En brésilien, Caapeba membrocq. -- Natsjatam, Rheed. Hort. mal, vol, 7, p. 4 ,tab. 1. Caracrères cénèniques. Fleurs polypétalées ; de la famille des Ménispermes ; plantes grimpantes , à feuilles alternes ; fleurs très - petites et disposées en grappes axilhirés, latérales oa terminales; fleurs dioïques. Dans les mâles , un calice à quatre folioles , point de corolle ; Juatre étamines dont les filets sont réunis et attachés sur un disque dans le centre de la fleur. Dans les fe- melles , un calice d’une seule pièce ; trois stigmates , une baie globuleuse, monosperme. ( Encyel. ) Canacrènes Parricuzrers. Feuilles cordiformes > pres- Que orbiculaires:, velues en dessous ; fleurs mâles et fe- melles enépis-;.et garnies de bractées. RE + * Hisrome narvreze. Cette racine fameuse, rapportée en France en 1688 par Amelot, à son retour de l’am- bassade de Portugal , fut mise ensuite en réputation par Lochner ; en Allemagne. Elle croît aux lieux montueux Toue IT. — 51e Livraison. 19 C4 2 : de l'Amérique , au Brésil, à Saint-Domingue , à Cuba, à la Jamaïque , à la Martinique et dans les autres iles Antilles , où les nègres en forit le plus grand cas comme remède et comme alexitère. Pareira brava. en portu- gais , signifie vigne sauvage ou bâtarde ; butua , en in- dien, signifie bâton. }- Caractères PHysiques. C’est à tort qu'on a confondu dans l'Encyclopédie le Pareira brava avec le Menisper- mum coculus qui fournit la coque du Levant. Les fruits et les feuilles diffèrent essentiellement, puisque les fruits comprimés à une seule loge du Pareira brava sont ac- compagnés de bractées sessiles, tandis que ceux du Me- mspermum coculus sont en grappes lâches, à trois coques dépourvues de bractées, ( Voy. Flore du Dict. des Sc. médicales, 35° livr. ) i Les racines du Pareira brava sont dures , tortueuses, et rugueuses , brunes à l’extérieur , jaunes à l’intérieur ; inodores et très-amères > Et marquées par beaucoup d’an- neaux concentriques. _ Les tiges sont ligneuses , grimpantes , cylindriques, striées , pubescentes, pourvues de feuilles alternes, pé- tiolées , presque orbiculaires, échancrées en cœur, en= tières, mucronées à leur sommet, vertes et glabres en dessus, velues, soyeuses et blanchâtres en dessous ; re- marquables par sept nervures divergentes et rameuses- Les fleurs mâles sont petites , disposées en panicules _ courtes , latérales , pédonculées ; solitaires ou géminées, à peine de la longueur des pétioles; leurs ramifications velues , dichotomes , presque capillaires ; de très-petites bractées velues > à peine sensibles. "7 Les fleurs femelles sont réunies en grappes plus allon- gées ; lomenteuses et pendantes , plus longues que les - ( 233 ) feuilles, réunies d’une à trois dans l’aisselle des pétioles, accompagnées de bractées sessiies de même forme, mais plus petites que les feuilles. Les fruits sont des baies rougeâtres comprimées , un peu gibbeuses , à une seule loge ; hérissées de longs poils caducs, amincies et ridées à leurs bords. ( F1. du Dict. des Sc. méd. ) AxAzvse cmImiQuE. La racine du Pareira Brava ana- lysée par Neumann lui a produit plus du quart de son poids d’un extrait alcoolique, et une petite quantité d’ex- trait aqueux. Son infusion aqueuse noircit légèrement par le sulfate de fer. Prornrérés mépicunazes. Les vertus de cette racine 3 quoique contestées par les réformateurs PASSE et impitoyables de la médication végétale , n’en sont pas moins réelles et mille fois reconnues aux colonies dans les néphrites calculeuses et les dysuries. Elle divise évi- demment les matières visqueuses qui engouent les bron- ches des poumons, et elle facilite l expectoration d’une manière prompte et sensible. On l’emploie aussi dans la Sonorrhée et pour arrêter certaines hémorragies. Pou- Pée-Desportes, praticien célèbre, instruit par une ex- Périence consommée , proclame comme supérieure à toute autre , dans les gonorrhées , une tisane faité avec les feuilles de cette Hiane à cœur, l'écorce de la Jiane à Savon , les racines du petit balisier , du Marcgrave à ombelles , de la malnommée et de la verveine puante ; Mais les racines de l'herbe à colet, infusées à froid , l'emportent , dit-il, sur toutes les autres. Certes l'éséeré Uion véridique d’un médecin aussi distingué peut bien aussi emporter sur les suppositions exagérées des par- tisans de la doctrine du docteur Sangrado , qui, par es- prit de contradiction ; n'écrivent dans leur cabinet l'his- 19° (234) toire des plantes que pour les décrier et pour en renier les propriétés. Quoi qu’il en soit, j'ai éprouvé, pendant sixans , dans les hôpitaux que je desservais, la liane à cœur, et J'ai toujours eu à me louer de son usage. Je dirai de même de l'utilité des feuilles appliquées sur les plaies et sur les ulcères dont elles accélèrent notablement la cicatrisation. Que ces mêmes détracteurs osent renier au suc de cette liane sa faculté de neutraliser incontinent les morsures des serpens venimeux ! J'ai mille faits exacts et bien observés qui m’autorisent à publier la propriété de ce précieux don de la nature , observations faites dans tous les cas surtout où les moyens généraux ; quoique rationnels, avaient échoué , et où Ja perte des malades était assurée, malgré la cautérisation pratiquée dans un temps opportun, et dont cet antidote végétal triompha. Sur cinq nègres mordus par des serpens , et entrés à l'hôpital de Saint-Pierre (Marinique ), trois furent guéris en employant le Pareira brava; les deux autres périrent en quatre heures de temps pour n'avoir pu le leur administrer. On conçoit que de l’Europe on ne peut se permettre de trancher aussi brusquement sur une semblable question, et qu'il est téméraire de vouer Inex0- rablement à l'oubli des plantes précieuses qu'on n’y à point employées. Studio doctor , experienti& medicus: Mons p'apuinisrrarton. Cette racine se donne en poudre depuis une dragme jusqu’à deux gros. Troïs gros suflisent pour deux livres d’eau qu'on fait rédnire à moitié, La dose de la teinture alcoolique est d’un gros. * EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX GENT UN-. 1. Portion du rameau d’un individu mâle. — 2. Fleur mâle. +3, Fruit. 2 4, Fleur femelle. SP PL. 302... Theodore Dercnarte Per ARISTOLOCHE ANGUICIDE. ne (235) ARISTOLOCHE ANGUICIDE. (Alexitère interne.) Synonyme. Vulg. Liane à corbillon. — Manarou. Aristolo- chia anguicida. Lin. Gynandrie Hexandrie. — Tournefort, classe des Personnées. — Jussieu, famille des Asäroïdes. © — Aristolochées de Richard. — Asaroides. Aristolochia foliis cordato-acuminatis, caule volubili fruticoso , pedun- culis solitaris, stipulis cordatis. Jacq., Amér. 232, tab. 144.— Aristolochia mexicana , flore acutiore: Moris: Hist. 3, p. 5og, sect. 12, t. 17, f. 7. — Aristolochia scar- dens , foliis ad basim auriculatis. Plum. — Carelu-Vegou. Malab. — Aster fusi-lusit. — Kokerlingen Belg. — En espagnol, Aristoloquia. En anglais, long-rooted-Birthwort. — Apinel au Brésil. Caracrènes Génériques. Calice tubuleux à la base; limbe irrégulièrement conformé , soit en oreille d'âne, soit en corne d’abondance ; six étamines soudées et con- fondues au centre de la fleur avec le style et le stigmate; capsule obovoïde , inférieure , à six côtes et à six loges polyspermes ; semences aplaties. (Richard.) Tiges grim- Pantes qui s’entortillent autour des arbres ou arbrisseaux Qui se trouvent près d'elles. Canacrëres rpArnicuziers. Feuilles cordiformes » ai- suës ; tige volubile ,sous-ligneuse; pédoncules solitaires ; süipules cordiformes. (Vivace. ) £ L ( 236 ) Hisroe NarurezLe. Le nom de cette plante, suivant Cicéron et d’après Delaunay, est dû à un certain Aris- tolochus qui, le premier , fit usage de l’Aristoloche. D’autres le composent de deux mots grecs, ægvres, excellent , et x0%4 , lochies , Pour indiquer contre quelle maladie la médecine cimploie plusieurs espèces. Quoi qu'il en soit, ou dans les forêts vierges ou dans les bois d'agrément, on observe toujours avec plaisir le feuillage singulier de toutes les espèces de cette famille. C’est ici le cas de dire avec Poiret que «tout ce que le Créateur des mondes expose aux yeux de l’homme, son être privilégié, il l’embellit, il en fait pour nous autant d'objets de jouissance, tandis qu'il semble avoir refusé l'élégance à tout ce qu'il dérobe à nos regards. En effet, quelle différence entre la cime fleurie et verdoyante d'un bel arbrisseau où d’une liane élégante et la masse grossière de ses racines divisées en rameaux informes, tortueux et charcés d’une chevelure en désordre ! » Quant à la culture de ces plantes exotiques , elles de- mandent le plein air, une bonne terre et l'exposition au soleil, On les multiplie facilement, soit de couchages faits au printemps et qu’on peut lever l'automne sui- vant ; soit de semences quand elles murissent. Caractères PHYSIQUES. Cette espèce , qui a beaucoup de rapport avec lAristoloche odorante , soit pour les formes , soit pour les propriétés , est cependant d’ail- leurs , dit Jacquin , désagréable et nauséabonde. Ses ra- cines sont cylindriques et rameuses, contiennent une moelle blanchätre pleine d’un suc amer, fétide, et d’une couleur rangée, et sont recouvertes par une écorce brune et snbéreuse. Ses tiges sont ligneuses , subéreu- « ( 237) ses et persistantes dans la partie inférieure ; la supérieure est striée , presque glabre, s’entortille autour des arbres et grimpe jusqu'à environ dix pieds de hauteur. Les feuilles sont alternes, pétiolées, en cœur allongé et pointu ; glabres des deux côtés, munies de veines ré- ticulées en dessous , et ont leur pétiole pubescent. On observe à leur base des stipules en cœur qui embrassent la tige. Les fleurs sont axillaires , solitaires, et portées chacune sur un pédoneule plus ou moins long. Elles sont d’un vert jaunâtre , avec des stries et des veines pourpres , et ont leur languette lancéolée, pointue, canaliculée ou connivente postérieurement. Axazvse cuimique. Geofiroy a observé le premier que le suc des racines des Aristoloches rougit le papier bleu , et Bergius, que l’infusion aqueuse n’est point al- térée par le sulfate de fer; ce qui explique la propriété alexitère. On obtient aussi de ces racines un extrait gommo-résineux très-amer. Si on les traite par l’eau, l'extrait est peu abordant, d’une saveur salée et peu amère. On y trouve aussi une huile volatile, un prin- cipe amer, jaune ; un extrait gommo-résineux , de l'a- midon , de l’albumine ; un peu d'acide malique et phos- phorique , combinés avec la potasse. Propnrérés ménicinazes. Les Aristoloches se trouvent en abondance dans les bois et dans les halliers de FA- mérique, où l’on en observe un grand nombre d'espèces dont la plupart sont employées en médecine par les na- turels du pays qui sont autorisés à en louer les proprié- tés. Cependant les feuilles de l'espèce sarmenteuse à “Yrilles , très-commune sur les bords de la mer de la Partie sud-ouest de Saint-Domingue , produisent un suc ( 238 ) caustique très-dangereux pour les bêtes cavalines. L'es- pèce qui nous occupe ici n’a que des vertus précieuses , surtout pour remédier à la morsure des serpens et in- sectes venimeux. Il suflit d'introduire deux ou trois gouttes du suc de sa racine dans la gueule d’un serpent, pour l’enivrer au point de pouvoir le manier impuné- ment , et le laisser reposer sur son sein sans avoir rien _à en craindre , au moins pendant quelques heures. C’est ainsi que les jongleurs d'Amérique étonnent le peuple crédule ; tout en l’instruisant des moyens qu'ils doivent employer pour se garantir des blessures mortelles de ces reptiles dangereux dont leurs contrées sont infestées. Si on lui fait avaler une plus grande quantité de ce suc, tout-à-coup son corps entre en convulsion , et il meurt en peu de temps. Le suc paraît avoir plus de vertu étant combiné avec la salive de l’homme par la mastica- tion. L’odeur seule de cette racine, au rapport de Jac- quin , fait fuir ces animaux immondes. L'homme même peut avaler quelques gouttes de ce suc sans en être in- commodé. À plus haute dose, il occasionerait néan- moins des vomissemens, Quant aux propriétés extérieu- res de l’Aristoloche anguicide , il est certain, et Je le répète d’après ma propre expérience, que ce même su€ _ appliqué sur la morsure récente d’un serpent venimeux, ou pris mème à l'intérieur , guérit infailliblement et Presque subitement , ce qu’on ne peut attendre de tout autre moyen ordinaire. J’ai neutralisé en peu d’instans; au moyen de cette plante, le virus venimeux introduit par _ Fa piqüre dangereuse des araignées crabes , des scorpions, des scolopendres et de l’araignée à cul rouge ; espèce de tarentule, qui avait excité de vives douleurs €t plusieurs accidens propres aux substances vénéneuscs- ( 239 ) Je dois aussi la signaler comme diurétique, sudorifique et dificile à remplacer dans les affections muqueuses de la vessie, la chlorose , les fièvres intermittentes, la leu- cophlegmasie , l'asthme humide , l'anorexie glaireuse. Les Indiens l'emploient journellement en lotion ou en topique contre l’arthrodynie chronique. Dans certains cas d’atonie de la matrice, les insulaires prescrivent cette Aristoloche pour provoquer l’expulsion du fœtus et des lochies supprimées. Cette plante âcre et amère agit alors comme emménagogue excitante. C’est aussi un détersif excellent qu'on peut employer avec avantage dans le pansement des ulcères atoniques. Poupée-Des- portes recommande la poudre de racine dans les diar- rhées chroniques, et"en forme un opiat qu'il appelle anti-cachectique. La décoction des feuilles, tiges et racines, est évi- demment alexitère et anti-syphilitique par excellence. Les racines s’emploient de préférence contre les cé- phalées rebelles , certains frissons symptomatiques , et contre les tumeurs vénériennes et autres. ; More p’anmimisrrarion. Les feuilles et les tiges se prescrivent par poignées. La dose de l'extrait résineux et de la poudre est d’un gros. Celle de la teinture alcoolique est de trente à Quarante gouttes. " EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT DEUX. 1. Racine. (240 ) EUPATOIRE AYA-PANA. ( Alexitère interne.) SxNonymie. Eupatorium Aya-Pana. Vent. — Lin., Syngé- nésie Polygamie égale. Tourn. , CL. 42 , flosculeuses. Juss., famille des Corymbifères, — Eupatorium foliis lanceolatis, integerrimis ; inferioribus oppositis, superioribus alternis, calicibus inæqualibus, multifloris. Vent. hort. Malm. 1, p.35, tab. 3, et Calend. Tubing. 1803, p. 196.— Trat- tenick, Thesaur. , tab, 16. — Willd. Spec. plant. 3, pag- 1769. Caractères Génériques. Involucre cylindrique, formé d’écailles unisériées ; linéaires ; réceptacle plane ; fleu- rons (du centre réguliers, mâles ou imparfaitement her- maphrodites ; demi-fleurons de la circonférence femel- les , fertiles, tantôt ligulés , tantôt tubuleux , et à cinq dents inégales ; fruit terminé par une aigrette simple ou sessile. Les capitules sont tantôt solitaires au sommet d'une hampe simple , tantôt disposés en épis. ( Ri- chard. ) CarAcrères panricuziens. Feuilles sessiles , lancéo- lées , glabres à leurs deux surfaces, et d’une odeur de menthe , opposées inférieurement , les supérieures al- = lernes ; fleurs purpurines. LL ’ 20. \ rs” Theodore Descourale Pire - : Parce Jul. EUPATOIRE AYA-PANA. À (241) Hisrome narurezze. Les habitans du Brésil, dit Aubert Du Petit-Thouars , ont donné le nom d’Aya-, Pana à une plante de leur pays, à laquelle ils attri- buent de grandes propriétés. Elle fut transportée en 1797 à l’ile de France par Augustin Baudin , qui la dé- roba adroïitement à un Brésilien qui la lui avait refusée. Cette plante , regardée comme une panacée, était muse en usage contre les empoisonnemens par les minéraux , par les végétaux et par les animaux. On l’applique avec avantage à l'Ile-de-France , où il n’y a point de reptiles dangereux , à guérir les empoisonnemens occasionés par la chair de plusieurs espèces de poissons pêchés sur certaines plages et dans certaines saisons. L’Aya-Pana y remédiait eflicacement, et produisait des merveilles dans les affections tétaniques. Mais on lui accorda peut- être des éloges trop fastueux , puisque dans l’enthcu- siasme général on l’appliquait à toutes les maladies in- ternes et externes, ce qui la fit bientôt discréditer parce qu’elle ne répondit pas dans les résultats à l’at- tente qu’on s’en était formée. Quoi qu’il en soit , elle a conservé une partie de son crédit. Elle est indigène du Brésil ; elle se trouve non loin du fleuve des Amazones. On la rencontre actuellement aux Antilles , où il est à croire qu'elle a été propagée par quelque main bien- faisante. On l'y perpétua d’abord de marcottes. Elle s’y multiplia avec une promptitude extraordinaire. Tou- tes les boutures qu’on fiche en terre sout chevelnes au bout de quinze jours , et propres à être transplantées. Il suflit même de recouvrir les branches d’un peu de terre ; elles ne tardent pas à faire des racines à toutes les articulations , et on peut les détacher du plant sans qu'elles en éprouvent d’altération. (242) CARACTÈRES PHYSIQUES. L'Aya-Pana est un petit ar- brisseau dont les tiges sont droites , fermes, presque simples où un peu rameuses , brunes, grèles , hautes de trois pieds. Les rameaux garnis de feuilles presque sessiles , lancéolées , très-entières , longues de deux ou trois pouces , à peine larges d’un pouce, d’une odeur de menthe, glabres à leurs deux surfaces , très-aiguës à leur sommet, rétrécies en pétiole à leur base , à nervures un peu saillantes en dessous, lâchement réticulées , pres- que longitudinales ; les feuilles inférieures opposées , les supérieures alternes. Les fleurs sont purpuri- nes , disposées en un corymbe terminal ; les calices presque simples , à folioles inégales , à fleurs nom- _breuses. Anaryse curmique, Le docteur Alibert ayant confié des feuilles d'Aya-Pana à M. Cadet, il résulta de l’exa- men de ce dernier, que la décoction des feuilles a fourni un extrait brun d’une odeur herbacée , légèrement aro- matique ; que la saveur est assez analogue à l’odeur ; que celte décoction précipite en vert sombre la disso- lution de sulfate de fer , mais qu’elle ne trouble pas la solution de gélatine, ce qui prouve, continue l’ar- chiâtre , que le principe astringent qu’elle contient est de l’acide gallique et non du tannin. Prorrrérés méprernazes. La saine pathologie ne pou- ant épouser l'erreur des enthousiastes qui ont fait de l'Aya-Pana une plante miraculeuse , il y aurait néan- moins de l’exagération à lui refuser des propriétés que des expériences exactes, répétées sans prévention, Ont tônstatées, Je lai employée avec succès comme stimu- lante dans plusieurs affections scorbutiques. ( 245 ) Le suc récent de la plante étant employé contre la morsure des animaux venimeux peu de temps après l’ac- cident , guérit soudain le malade et fait cesser tous les symptômes alarmans. J'ai eu la satisfaction de voir confirmer mes expériences par uné anecdote citée dans les Élémens de Thérapeutique du docteur Alibert. Il ajoute aussi, d’après la communication de M. Siéher , naturaliste envoyé au Brésil , que lorsqu'on tarde à employer ce moyen, on ne peut prévenir la suppu- ration, quoique le suc neutralisant fasse céder l'inflam- mation et l’enflure. Le traitement alexitère par l’Aya- Pana est d’en administrer Finfusion éminemment sudo- rifique en même temps qu'on applique sur les bles- sures des feuilles contusées , recouvertes d’une Compresse imbibée d’une forte décoction de la même plante. Mope D'anminisrrarion. L'infusion des feuilles d’A ya- Pana paraît devoir être préferée à toute autre prépara- on. Je l’obtenais en jetant une livre d’eau bouillante sur deux onces de feuilles vertes. Cette boisson , légè- rement aromatique, est fort agréable , surtout lorsqu'on l sucre et qu'on l’acidule agréablement avec le suc du limon. On obtient, en augmentant la dose des feuilles, un sirop purgatif dont les eflets sont très- doux, EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT TROIS. 1. Fleur entière. 2. Un des fleurons séparés. (244) “ BIGNONE À ÉBÈNE. ( Alexitère interne.) SYNONYME. Vulg. bois d’ébène vert. — Bignonia leucoxilon. Lin., Didynamie Angiospermic. Tournefort ,‘elasse des Personnées. — Jussieu , famille des Bignones. Bignonia foliis digitatis , foliolis integerrimis, ovatis, acuminatis. Lin. — Leucoxylon arbor siliquosa , quinis folis , flori- bus nerii , alato semine. Pluch., Alm. 215 , tab. 200, f. 4. — Bignona Leucoxylon fruticosa, floribus luteis. Lofl. Amér., p. 361, n° 486. — 4e variété. Bignonia arbor hexaphylla , flore maximo luteo , ebenus 2 vocata. Barr. fr. Equin. 22 , vulgairement l'ébene verte ou le bois d'ébêne vert.— 2° varieté. Bignonia arbor hexaphylla, ligno citrino. Barr., ibid. Vulgairement l’ébéne jaune. — Qua- raïba Pison. Bras., p.165. — Guira-Pariba, Pare Bras. 118. (Encycl. ) Caractères GÉNÉRIQUES. Plantes à fleurs monopéta- lées, de la division des Personnées , ayant du rappor ; avec les Digitales et les Gratioles ; arbrisseaux dont les feuilles sont communément opposées , et dont les fleurs campanulées ou infundibuliformes ont un aspect agréa- ble, et d’assez belles couleurs ; calice quinquéfide en forme de godet ; corolle à gorge campanulée, quin- quéfide , ventrue en dessous; silique ou capsule sili- queuse à deux loges ; semences membraneuses ailées- CarAcrères Panricuzrens. Feuilles digitées ; folioles très-entières, ovales, aiguës ; calice à deux lèvres ; lèvre inférieure bifide. ( Vivace. ) Jolve. z Theodore Drpec L #, arts lens BIGNONE À ERBENE. (245) Hisroime narurezze. Ces arbres, du plus bel as- pect lorsqu'ils sont chargés de leurs fleurs d’or, éton- nent trois fois par an les yeux du voyageur curieux qui aime à s’enfoncer dans les belles forêts du Nouveau- Monde , où ils se font remarquer par la beauté et par la multiplicité de leurs fleurs ; et quoique les feuil- les tombent tous les ans, ce qui n'est pas ordinaire aux arbres des colonies , ils se trouvent enveloppés par une végétation si belle, si persistante, qu'à peine on s'en aperçoit, car on ne peui dire des forèts de l’Amé- rique come de celles de l’Europe qui , pendant l'hiver, portent le deuil de la nature : Arbres dépouillés de veräure , Malheureux cadavres des bois, Que devient aujourd’hui cette riche parure Dont je fus charmé tant de fois? (J.-B. Rousseau.) L'espèce que nous décrivons et qui se trouve aux An- tilles et si communément à Saint-Domingue dans les forêts solitaires et silencieuses du morne inbabité de la Gonave , situé au milieu du canal du Port-au- Prince , a tant de rapport avec les deux variétés que J'indique dans la synonymie , qu'il est inutile d’en dé- tailler les descriptions. Outre les vertus médicinales , que je ne puis cependant attester , les fleurs fraîches jetées dans l’eau lui communiquent une odeur agréable. On se sert de cette eau pour arroser les temples le ma- ün , et en purifier l'air croupissant. Le bois est recher= ché par les tourneurs et par les ébénistes. Caracrènes rHysiques. Cette espèce de Bignone, qui a beaucoup de rapports avec la Bignonia Pentaphylle , s'en distingue cependant facilement par la forme des ( 246 ) ; folioles de ses feuilles , qui sont terminées en pointe , et par la belle rer jaune de ses fleurs. C'est un arbre qui quitte les feuilles tous les ans : ses feuilles sont opposées, pétiolées, digitées et composées de cinq folioles ovales-oblongues , pointues , entièrement gla- bres et inégales. Les variétés 1 et 2 sont remarquables en ce que leurs feuilles ont la plupart six folioles , et qui sont beaucoup plus grandes que celles de la pre- mière, (Encyel. ) AxaLvse cimique. Cette Bignone donne un principe amer et de la résine. Elle fournit aussi beauconp de tannin. Le principe amer cristallise en aiguilles d'un blanc jaunâtre. Propriétés méprcinazrs. Les naturels n’attribuent né tous à cette plante la propriété alexitère que certains médicastres lui reconnaissent. Je n'ai point eu occasion d'en observer les effets , aussi me contenterai-je de ré- péter qu’on emploie la décoction de ses fleurs et sa ra- cine contre la morsure des serpens ; mais Je conseille aux médecins prudens de ne point se fier à un prétendu antidote dont l’eficacité n’est point assez reconnue. On conçoit de quelle importance il est de ne pas rester dans une sécurité funeste, lorsque la mort d’un homme fr pend de quelques momens perdus sans agir. - EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE- 1. Silique. 2. Tronc fendu pour laisser voir les nuances du bois. 22,206. Er FF D frudr Thevdore Perourtlz Pine . : ZÉDOAIRE. ( 247 ) PS VAN VV AA AP APN PA AE AAA PNA RAA A AA ZÉDOAIRE.. ( Alexitère interne. ) Synoxyure. Vulg. Herbe à Koœmpfer. — Herbe à mal d’esto- mac. — Kœmpfer rotunda foliis lanceolatis petiolatis. Linné , Monandrie monogynie. Jussieu , classe 4, ordre 2, famille des Balisiers..— Zedoaria radice rotundä. Rai. append. , p. 648. — Colchicum Zeylanicum, flore violæ odore et colore ephemero. Herm. Prod., pag. 324. Burm. Zeyl., pag. 67. — Colchicum Zeylanicum Hermanni. Breyn. Prod., pag- 75. — En anglais, Zedoary. — En portugais et en espagnol, Zedoaria. — En malabarois, Malan-Kua. Rheed. Hort. mal. Canierènss GÉNÉRIQUES. Plaintes monocotylédones ; fleurs complètes, monopétales , irrégulières , solitaires , qui s'élèvent immédiatement des racines ; feuilles toutes radicales, Corolle imonopétale à dois Himbe ; l'inté- rieur partagé en trois découpures étroites: Lidéient irrégulier , à quatre découpures , une droite , étroite, les trois autres fort larges, celle du milieu Hide: une an- thère géminée, un stigmate à deux lames ; une capsule À trois loges. Éninee PARTICULIERS. Fables radicales lancéo- lées, vertes en dessus, et violettes.en dessonss Tous LI fus Lérgrien: 20 ( 248 ) Hisroime NATURELLE. Je parle ici de la Zédoaire , non qu'elle soit indigène aux Antilles, mais parce qu’elle ÿ a été naturalisée , et qu’on l'y rencontre en pleine terre dans plusieurs jardins. La Zédoaire dont le pourpre du dessous des feuilles relève l’éclat de leur verdure, est originaire des Indes-Orientales. Les habitans de Ceylan et de l'ile Saint-Laurent font confire au sucre la racine encore verte de la Zédoaire , et en font usage commé du gingembre. Toute la plante, distillée avec l'eau com- mune, fournit une huïle essentielle, dense, épaisse» qui se fige, et prend la forme du eamphre le plus fin ; on l’emploie contre les poisons et la morsure des ani- maux venimeux. : Caracrènes Pavsiques. Les racines de la Zédoaire ; ainsi que toute la plante , sont très-odorantes , blanches en dedans, revêtues d’une écorce cendrée , composées de bulbes ovales, arrondies, quelquefois deux à deux, lisses et fibreuses. Les feuilles, longues de sept à but ponees , sont toutes radicales, d'un vert gai en dessus» lancéolées , aiguës , glabres , très-entières , violettes € dessous, et s’emboitant les unes les autres par une base rétrécie en un pétiole vaginal. 5 , Les fleurs sortent immédiatement des racines ; hors d’une spathe divisée en deux portions. Leur corolle est bleue , quelquefois mélangée de pourpre, de rouge ze de blanc, d’une odeur très-agréable, et comparab : g celle de la violette. Son tube est grêle’, allongé , divisé à son limbe en trois découpures extérieures , allongées » ( 249 ) fort étroites, souvent réfléchies en dehors ; les trois in- térieures larges , ovales , mucronées ; l'intermédiaire bi- fide. (Encycl. ) Anazyse cHimique: Les racinesde la Zédoaire son mises à l'examen par M. Morin, pharmacien à Rouen , lui ont donné les mêmes produits que le gingembre, c'est-à-dire que, traitées par l’alcohol, il ÿ à reconnu ure matière résineuse, une huile volatile, de l'acide acé- tique libre , de l’acétate de potasse, de l’'osmazôme, de la 8omme, une matière végéto-animale, du sonfre, du l’amidon , du ligneux ; les cendres lui ont fait découvrir du sous-carbonate , de l’hydrochlorate et du sulfate de Potasse ; du phosphate de chaux , de l’alumine , de la silice, de l’oxide de fer et de l’oxide de manganèse. Prorntérés ménicinaes. N'écrire l’histoire des plan- tes que pour refuser de croire à leurs propriétés, c’est vraiment inconceyable , et pourtant d’après l'analyse ci- dessus on voit qu'on est fondé d'attribuer à la Zédoaire , Somme aux autres espèces aromatiques , une vertu alexi- tère, ou , sion l’aime mieux, stimulante, peu importe le mot. Car si ces mêmes détracteurs modernes accordent ‘des vertus puissantes et alexitères. à la Serpentaire de. - Virginie, je ne sais pourquoi iis la refusent à la Zédoaire qu'ils n’ont probablement pas éprouvée ni analysée. Or, Pourquoi accuseraient-ils d'ignorance des lois de l'écono- mie animale, d'imposture et d'une aveugle crédulité, des : Praticiens instruits et véridiques, dont le talent supé- 20" ( 250 ) rieur et la sagesse d'observation ne peuvent être contes- tées ; et qui riraient de pitié en entendant dire à cs docteurs ( studio) que la Zédoaire n’a pas la propriété d'arrêter les progrès d'une blessure envenimée , parce que les anciens, forts de leur pratique , ont pour eux une expérience sans cesse renouvelée ; et contre laquelle doivent se briser toutes les suppositions ? Quoi qu'il en soit, il est reconnu aux colonies par les naturels, confirmé par les praticiens de l'Amérique, que les raci- nes de Zédoaire étant douées des vertus aromatiques les plus diffusibles , doivent être recommandées dans l'inap- pétence , et l’atonie des premières voies , dans les affec- tions vermineuses , les flatuosités , la chlorose et l’hypo- condrie , dans l’aménorrhée et l’hystérie asthéniques , dans asthme humide et les engorgemens muqueux des Poumons, et tous les cas où Îes toniques sont indiqués ; dans les affections lymphatiques, chez les personnes grasses, dont les digestions sont lentes et laborieuses ; mais SON nsage est contraire aux tempéramens pléthori- ques, aux sujets maigres , délicats et d’une susceptibilité nerveuse très-evaltée. Cest nn très-bon sudorifique, un bon anti-scorbutique ; les marins peuvent le certifier. On la recommande aussi lorsqu'il s’agit de ranimer la circulation. Quelques personnes ont arrêté, par s0n usage, des vomissemens excessifs. Lés nègres font avec toute Îa plante un onguent qui sert à réunir en vingt" quatre heures les blessures récentes. Ils emploïent le suc des racines contre l'anasarque. : MonE D'ADMINISTRATION. On administre la poudre de Ja racine depuis quatre jusqu’à douze grains ; en décoc- ( 25: } tion ou en infusion, à la dose d’un gros pour deuxlivres d'eau ; en teinture , depuis un gros jusqu’à deux. ‘ EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQ. La planche est représentée demi-grandeur. * ( 252 }) VALÉRIANE PATAGONELLE. (lexitère interne. ) Srnonymte. Vulg. Patagon tassole-glouterone velue. Boerhaa- via caulens lævi, diffuso; foliis ovatis. Lin., Monandrie monogynie. Jussieu, famille des Nictages. — Philantropos villosa, foliis subtüs argenteis. Burm. Valerianella, foliis subrotundis subtüs argenteis. PI, V, IV, p. 148. — Vale- riana humilis flore rubente , folio rotundo subtus argenteo- Poup. Desp. — Boerhaavia diffusa , foliis ovatis; caule dif- fuso, glabro ; floribus subumbellatis ; fructibus clavatis, sulcatis, muticis. Swartz, Obs. , p. 10. — Valerianella fo- folio subrotundo, flore purpureo ; semine oblongo, striato; aspero. Sloan. Jam. 91. Rai, suppl. , 244. — En espa- gnol et en portugais, Faleriana Patagone. — En anglais; Valerian. CarAcTÈRES GÉNÉRIQUES. sors incomplètes de la famille des Nictages, ayant beaucoup de rapports avec. les Valérianes ; plantes, la plupart glutineuses, dont les feuilles sont opposées , et les fleurs presque disposées en ombelle. Les fleurs ont un calice très-petit, d’une seule pièce , resserré à son orifice , où il s’élargit en un limbe Campanulé ; point de corolle ; une à trois étamines; une semence recouverte par la base anguleuse du calice. Ces espèces sont pourvues d’un périanthe sur lequel la co- rolle est entée. Ce périanthe est anguleux, à gorge Où ere et persistante , et qui, renfermée ensuite , forme une croûte sur la semence. 111 2774 PRE meme Theodore Parcourtx Prne VALERIANELLE. ( 253) CarACrÈRES PARTICULIERS. Tige lisse ou velue, dif- fuse ; feuilles ovales, feuilles blanches en dessous. Fleurs pourprées et monandriques. Histoire narurezze. On donne à cette plante le nom vulgaire de Patagon, parce que ses feuilles sont argen- tées et rondes comme cette espèce de monnaie. Ces feuilles sont employées comme comestibles, et on les associe aux plantes potagères dont on fait les calalous. Cette plante, selon Plumier, a des rapports avec le Caapomonga, où Erua Dovina de Marcgrave, liv. E, chap. XIII, mais sa racine a un tout autre goût. Les Martiniquais l’emploient contre la morsure des serpens. Caractères paysiques. La Patagonelle à une racine pivotante de cinq à six pouces de longueur, et de la grosseur d’une rave moyenne ; elle est grisâtre au de- hors, et blanche en dedans; d’une odeur aromatique et pénétrante. Elle jette cinq à six tiges tantôt droites, tantôt couchées à terre , rondes , rougeâtres , épaisses de deux à trois lignes, toutes velues d’un duvet blanc ; elles Sont garnies de plusieurs nœuds tuméfiés, et de plu- sieurs branches noueuses de même; à chaque nœud se développent des feuilles opposées , attachées à des pédi- cules de plus d’un pouce de longueur , et velues , ainsi que les tiges; rondes ou cordiformes, d'environ deux Pouces d’étendue, fort tendres , charnues , ondées , ve- lues à l’entour , unies et d’un vert foncé par dessus, ar- sentées par dessous, chargées de quelques côtes obli- ques et velues. Il naît de l'extrémité des branches et des tiges d’au- tres plus petites , fort courtes , et de celles-ci d’autresen- (254) core plus ménues , et garnies au bout d’un bouquet en forme d’ombelle, de très - petites fleurs purpurines, composées de cinq pétales et d’une à deux étamines. Le fruit est presque ovale, peu auguleux et couvert de petits tubereules glutineux ; ilest taillé à cinq angles, et il s'attache anssi facilement aux habits que le Gloute- ron d'Europe. ANALYSE cHmique. La racine de la Valérianelle évn- tient beaucoup d'humidité; mais étant séchée elle a produit un principe aromatique soluble dans l’eau, in- soluble dans l’alcohol et dans l’'éther , que la gélatine ne peut précipiter; de la fécule ; un extrait gommeux , el une huile volatile et aromatique. -Propniérés MÉDICINALES. La nature aromatique dé fa racine de cette plante prouve quelle peut être son action directe sur notre économie. Elle pénètre promptement ” tous les appareils de la vie organique et de la vie ani- male. Administrée à haute dose , elle peut provoquer le = vomissement en excitant trop la membrane muqueuse de l'estomac , qu’elle corrchore , si on l’administre à des doses fractionnées. Alors elle est tonique et vermifuge ; el le provoque par la même raison la sueur, les règles et les urines. | Mais son action la plus directe est celle qu’elle + exerce sur le système nerveux, comme étant douée d'unité KS vertu anti-spasmodique par excellence. On l’a souvent se administrée avec succès contre certaines épilepsies , sur” tout celles produites par les affections morales, ou celles _Causées par la présence des vers. On n’a qu'à se louer de __ sOn usagé dans l’ hystérie, la chorée, la colique saturnine, le névralgie faciale et “Ja contracture des membres, dan: (295: Ja paralysie, l'hémicranie , la leucophlegmasie et les névroses de la rétine. Nous devons la considérer ici comme propre à remédier à l’action des substances vé- néneuses , ou à la morsure des animaux venimeux. More p’ApministraTIoN. La dose en poudre est de- puis dix grains jusqu'à un scrupule , soit délayée dans du vin, ou en électuaire en lui associant le miel ou le sirop de fleurs d’oranges. Son infusion , que l’on fait à _Yaisseau clos, à cause de la subtilité de son arôme, se Prescrit par once de la racine fraiche pour deux livres d'eau bouillante ; l'huile volatile se donne à la dose de cinq à dix gouttes dans une tassée de son infusion. : EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SIX. La plante est représentée de grandeur naturelle. 1. Fleur, 2. Coupe du fruit. DORSTÈNE À FEUILLES DE BERCE. ( Alexitère interne. ) Sxnonxme. Dorstenia Contrayerva, scapis radiatis, foliis pinnatifido-palmatis, serratis, receptaculis quadrangulis. Lin. , class. 4. Tétrandrie Monogynie. — Jussieu , clas. 45; ordre 3, Orties. — Tournefort, el. 15, Apétales. — Dors- thenia sphondylii folio, dentariæ radice. Plum. Gen. ; 29- Burm. Amer., t. 119. — Cyperus longus odorus peruanus- Bauhin Pin., 14.— En anglais, Contrayerva. En espa- gnol, Contrayerba. CaracTÈres cÉNÉRIQUES. Plantes à feuilles pétiolées , ordinairement radicales ; à fleurs incomplètes , situées en grand nombre sur des réceptacles communs , charnus, aplatis et pédonculés. Fleurs qnelquefois hermaphro- dites. Les mâles sessiles, nombreuses sur un réceptacle commun, pédonculé, charnu , orbiculaire ou elliptique: Calice à quatre divisions obtuses, et quatre étamines fort courtes. — Les femelles également sessiles, nom breuses sur un réceptacle charnu, aplati, orbiculaire ou quadrangulaire , ou quelquefois lacinié. Ovaire supé- rieur, ovale, paraissant frangé au sommet, et chargé d’un style court, à stigmate simple. — Le fruit consiste en plusieurs semences arrondies, acuminées, solitaires ; _piquées, ou enfoncées dans la chair pulpeuse du récep- ne | tacle commun qui les porte. PL. 207. ÿ À F, # + À 2, Thodore Descourél: Prnx. Poree Senf- DORSTENE CONTRAVYERVA. (257 ) CarACTÈRES PARTICULIERS. Scapes à racines ; feuilles pinnatifides, palmées, dentées en scie ; réceptacle à qua- tre angles , ouvert, au lieu d’être fermé comme dans les figuiers (vivace). Mexique, Antilles. Hisroms narurezie. Cette plante fameuse, originaire du Pérou , fut remise par le célèbre Drake, à l’Écluse qui donna à cette racine le nom de Drakena. Plumier , qui de son côté l’avait découverte aux Antilles, lui consa- cra le nom du botaniste Dorsten, d’où il fit le nom Dorstenia, que conserva Linné , ainsi que le mot es- pagnol Contrayerba , qui veut dire : contre-poison. Différens voyageurs ont aussi rencontré cette plante curieuse au Mexique, à l'ile Saint-Vincent et aux Antil- les. On cultive maintenant cette plante en Europe , dans plusieurs jardins de curieux. Elle aime une terre un peu humide et l’abri du soleil. Caracrènes paysiques. La Dorstène est très-remar- quable par ses fleurs réunies en grand nombre sur un réceptacle épais, charnu , élargi et quadrangulaire, semblable à celui de la figue, si ce n’est qu'il est plane et très-vuvert, au lieu d’être fermé. La racine du Contrayerva est longue de deux à trois Pouces, un peu tubéreuse , très-noueuse, comme écail- leuse , garnie de fibres longues et rameuses qui s’éten- dent de tous côtés, et ressemblent un peu à celle de la Dentaire , ou à celle du sceau de Salomon; elle pousse de son collet cinq à six feuilles pétiolées, pinnatifides, Presque palmées, à découpures ovales, lancéolées, poin- lues, légèrement et inégalement dentées dans leur con- tour, Ces feuilles sont d’un vert foncé, chargées de a (358 ) * poils couris un peu rares, légèrement àpres au toucher, et longues de cinq à sept pouces , en y comprenant leur pétiole. Elles ressemblent, au premier abord, à celles de la Berce ; mais elles sont beaucoup plus petites. Les rampes naissent de la racine entre les feuilles; elles sont nues, longues d'environ quatre pouces , et portent cha- cune un réceptacle ou placenta quadrangulaire, ondé, sinueux où anguleux en ses bords, aplati en dessus, large d’un pouce et couvert de petites fleurs sessiles. Anaiyse cmimique. La racine de Contrayerva, con posée de troncs noueux et tuberculés, et jetant de loutes parts des filets rameux, est d’un rouge brun à l'extérieur , et d’un blanc pâle intérieurement , d'une odeur aromatique, d’une saveur amère et àcre qui laisse pendant long-temps à la bouche une sensation brûlante. Elle contient tant de mucilage que la décoction aqueuse peut à peine s'échapper du filtre. On en retire un ex- trait aqueux et un extrait alcoholique qu’on doit pré- férer au premier. La dissolution de sulfate de fer ne reconnait aucun principe astringent dans cette raciné. Propnrérés mépicinaces. Sans vouloir être toujours en guerre avec les antagonistes de la médication végétale des naturels du Nouveau-Monde , j'afirmerai pourtant avec vérité, et pour lavoir éprouvé moi-même plu- sieurs fois, que cette racine employée fraîche guérissait subitement et comme par miracle les morsures des ser- _ pens si nombreux à la Martinique, en neutralisant leur influence délétère. On l'emploie aussi comme diapho- rétique, cordiale, dans certaines circonstances de fièvres Jentes nerveuses; on y a recours lorsqu'il est besoim L . L « - “ ‘ 2 d'activer la circulation , de stimuler l'estomac et les in _C259 ) testins ; elle agit alors comme stomachique et carmina- tive. Elle favorise puissamment aussi l’éruption linguis- sante des affections cutanées; elle arrête, employée en gargarisme , les progrès de l’angine gangréneuse, si souvent funeste. Quoique les praticiens des Antilles la recommandent à la fin de la dyssenterie, j’engage à n’en point faire usage dans une maladie où les excitans sont contraires, Mone n’anmimisrration. La dose de la poudre de cette racine est depuis trente grains jusqu’à deux gros. On-en prescrit pareïllement l’infusion. La teinture al- coholique est de trente à quarante gouttes. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SEPT, La plante est réduite à la moitié de sa grandeur naturelle, 1. Coupe verticale du réceptacle. 2. Semence. CRT: STRUMPFIE MARITIME. (Alexitère interne. ) Synonyme. Vulg. faux Romarin. — Strumpfa maritima. Lin. Syngénésie monogamie. Jussieu. Plantes d'un siége in- certain. — Strumpfña foliis linearibus , subverticillatis, ternis, peduaculis axillaribus, multifloris. Lamark. — Strumpfa maritima. Lin, Spec. Plant., vol. 2, pag. 1316. — Jacquin. Stirp. Amer., p. 218. — Juss. Gener. ; p- 436. — Willd. Spec. Plant., vol.a, pag. 1452. — Thymelea frutescens , Rosmarini folio , flore albo. Plum. Spec. Plant: amer., pag. 17. Et Burm. Amer., tab. 251, fig. 1. CaracTÈREs GÉNÉRIQUES. Plantes dicotylédones “4 fleurs complètes , polypétalées , dont la place dans J'or- dre naturel n’est point encore reconnue; arbrisseaux exotiques à l’Europe, à feuilles étroites, presque verti- cillées , munies de stipules ; fleurs axillaires presque en grappes. CaracTÈres PARTICULIERS. Calice persistant , supé- rieur, à cinq dents ; cinq pétales ; cinq étamines réunies par leurs anthères ; un style; un stigmate; une paie . monosperme. Hisrome xarurezze. Cet arbrisseau , d’un port assez “e élégant et peu commun pour ses formes , croît dans les __ contrées méridionales de l'Amérique , où son odeur forte ; mais peu agréable le fait chercher au milieu du feuillag® Théodore Dercurtt. Pre: | STRUMPFIE MARITIME. Pie shui, ( 261 ) des forèts où il se plaît, pour les vertus alexitères que l'expérience lui a reconnues. Quelquefois on rencontre la Strumpfie sur des monticules renfermant des mines qui bordent les rivages de la mer. On le prendrait de loin pour un buisson de Romarin. . Caractères pavsiques. Cet arbrisseau s'élève à la hauteur de trois pieds environ, a une tige droite qui se divise en rameaux cylindriques, de couleur cendrée, et qui paraissent comme articulés par les impressions circu- laires qu'y laissent les attaches des feuilles. Celles-ci sont ternées, assez semblables à celles du Romarin , li- néaires, presque verticillées, munies de stipules petites, aiguës , noirâtres ; alternant avec les feuilles. Les fleurs sont axillaires, réunies en petites grappes, sur un pédoncule commun fort court, deux fois moins long que les feuilles ; chaque fleur portée sur un pédi- celle fort court. La corolle est blanche, petite, à cinq Pétales. Les fruits sont des baies molles, blanchâtres , de la grosseur d’un petil pois. AnaALyse cairmiqur. La Strumpfie maritime fournit à l'examen une huile aromatique jauné, d’une saveur àcre, et qui donne avec l'acide nitrique une résine jaune; plus, une matière extractive gommeuse, de la fibre H- Sneuse avec une matière analogue à la Bassorine. Prorntérés mépicinazes. Les expériences des prati- ciens du pays s'accordent pour reconnaître dans la Strumpfie une efficacité incontestable dans le traitement des blessures venimeuses , celui des fièvres ataxiques et adynamiques. C’est assez faire connaître que cet arbris- seau agit comme excitant. On doit en recommander ( 262 }) l'emploi dans les fièvres de mauvais caractère, si la stu- peur est considérable, lorsque le pouls fuit sans le tou- cher, et s’il est à peine perceptible, en cas de délire et de pétéchies. Mope p’ApministrATion. La poudre des feuilles se prescrit depuis dix grains jusqu’à un gros. On l’associc avec avantage au quinquina, au camphre et à l’ammo- niaque. Dans certains cas, on en ordonne l’infusion ou la décoction en y ajoutant une eau spiritueuse. _ EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT HUIT. La planche est demi-grandeur naturelle. 1. Calice. 2. Étamines et pistil. 3. Fruit. 4. Coupe du même. PL. 204. Theodore Descourtl; Pnx. HMXDWIGIE BALSAMIFERE. ( 263 ) HEDWIGIE BALSAMIFÈRE. ( Alexitère aromatique. ) Syxonymie. Vulg. Sucrier de montagne; Bois Cochon. Hed- wigia balsamifera Swartz. Lin. Hexandrie monogynie. Jus- sieu, famille des Térébinthacées. Bursera balsamifera. D. — Arbor excelsa aromatica, terebinthi foliis et facie, flori- bus racemosis albis, fructu cordiformi, lignoso , ex viridi nigricante, — Fruita sanctæ Belgæ en espagnol. es Caracrères cénériques. Calice triphille; corolle de trois pétales; capsule charnue, à trois valves, mono- sperme, Caracrères panticuziers, Cette plante varie par son calice quinquefide , par cinq pétales , huit étamines, un stigmate trifide. Feuilles longues et étroites rangées par paires, fort éloignées les unes des autres, et termi- nées par une impaire. Fruits en grappes. Hisrome narunezze. Le genre Hedwigie, créé par Swartz, dans sa Flore de l'Amérique , vol. > , p. 672, classé par Jussieu parmi les Bursera et les Icica, a été rappelé sons le nom de Bursera gummifera par Persoon, Synopsis plant. : , ‘pag. 524. Palisot-Beauvois le rap- È Tome II, — 53° Livraison. 21 + (264 ) porte à l'Jcieu. Je crois, au contraire , d’après la distinc- tion évidente des espèces, qu’on doit conserver le nom de Bursera gummifera au Gommier blanc et à sa variété à écorce rouge, qui habitent les plaines et quelquefois les côtes, et consacrer particulièrement le nom d’Hed- wigia balsamifera à l'arbre appelé, par les naturels; Sucrier de montagne, Bois Cochon; car, en effet, on ne le trouve que dans les mornes qui servent de retraite aux cochons qui ont quitté l’état de domesticité pour vivre à l’état sauvage. Les principaux caractères servant à faire distinguer le Gomart de !Hedwigie balsamifère consistent en ce que les sept folioles de ce dernier sont, lancéolées comme dans le saule ou l'olivier, et … non ovales et acuminées comme dans le Gomart. (Voyez t 11, pl. 97.) La confusion qui a régné jusqu'ici entre les rois €s- pèces suivantes, 1° l’'Heédwigie, 2° le (Gommier rouge owGomart, 3° et le Gommier blane à fruits en grappes» nous à déterminé à établir les caractères sensibles qui les font distinguer. 1°. Dans l’Hedwigie de Swart; Bursera balsamifera, on remarque sept folioles longues 4 étroites, lancéolées et éloignées ; les fruits sont pyr- formes , cannelés , verts et noirâtres en mürissant: 2. Dans le Gommier rouge ou Gomart d'Amérique, Bur- sera gummifera, on observe seulement cinq folioles grandes et larges; les rameaux sont disposés en croix les fruits sont triangulaires, à côtes saillantes, ovales, plus kirges à la base, et d’un vert rougeâtre. 3°. Enfin ; : daps le Gommier blanc à fruits en grappes , Bursera fo- lis angustioribus , etc., les cinq folioles sont infiniment plus petites ; les fruits ne sont pas plus gros que des … groseilles » à grappes sphériques et erochus à leurs extré- LA ( 265 ) mités ; ils sont d’un brun noirâtre à l’état de maturité. J'ai remarqué que le nombre des noyaux dans chaque fruit, et celui des divisions de la fleur, sont souvent variables. Le nom de Bois Cochon a été donné à cet arbre pré- cieux, par la découverte qu’en fit un nègre poursuivant un cochon marron qu’il avait grièvement blessé, et qu'il surprit entamant l'écorce résineuse pour en couvrir ses -blessures. Tout ressent son pouvoir, quand le cabrit blessé Emporte au fond des bois le trait qui l’a percé, Suivant et le besoin , et son instinct pour maître, Parmi les végétaux il sait le reconnaître. Deurzce, traduct. de l'Énéide, liv. Ce suc résineux en coulant a la consistance du miel; mais il devient solide et même friable par le contact mA l'air, et passe au jaune. Alors ? - L'ambre de leurs rameaux distille en larmes d’or. Ce suc contient une huile ambrée, jaune, volatile, qui remplace la gomme élémi et le taca-mahaca. Les boar- geons entrent aux colonies dans l’ongnent populeum. » 7 On emploie souvent aux Antilles cette résine pou remplacer l’encens. L’encens qui de Saba fit l'antique opulence , Comme un nuage au loin qui dans l'air se balance, “S'élevait lentement, et planait sur les champs, CARACTÈRES PHYSIQUES. L'Hedwigie est un-arbre aro= Matique qui s'élève à soixante pieds environ, ressems 21° " (266) blant beaucoup aux térébinthes par ses feuilles, par ses fleurs blanches, rameuses, et par ses fruits ligneux d’un vert noirâtre. Sa tige est très-élevée , droite et co- lossale , quelquefois de cinq à six pieds de circonférence. Son écorce est unie, d’un roux cendré ; l'enveloppe cel- lulaire verdâtre ; le liber rougeâtre et très-gommeux. Le bois, dit Pobe Desportes, est solide, fendant, rou- geâtre , flexible sans être incorruptible ; cependant très- utile pour bâtir et faire des barriques à sucre. Le tronc se partage en plusieurs branches et a des feuilles un peu plus longues et plus larges que celles du térébinthe; et d’un vert jaunâtre , comparables à celles du saule ou de l'olivier. Elles sont rangées par paires le long d’une côte et fort éloignéés les unes des autres ; il y en a une qui términe l'extrémité. Les fleurs blanches ont un ca lice à trois divisions ; un calice à cinq pétales, six à huit étamines. Le fruit vient en grappes, et acquiert la gros- seur d’une aveline à trois côtes, de la forme d’une poire _renversée. L’enveloppe est charnue, verte, coriace, et renferme. trois noyaux oblongs qui contiennent une amande de la même figure , amère et huileuse. ANALYSE CHIMIQUE. D’après l’analyse toute récente que M. Bonastre vient de faire de la résine du Sucrier et qu'il,a eu la bonté de me communiquer, ce suc résineux » de couleur rouge foncée, de consistance tenace, molle; - et adhérant fortement aux mains, d’ une odeur térébin- thacée, mais point aussi agréable que celle du baume, de | tacamaqne , donne , par la distillation dans l’eau et ayec assez de difficulté, une huile essentielle d’un jaune am” _ bré,flnide, ‘transparente, plus légère que l’eau, d’une | saveur. âcre et forte. Les propriétés particulières de « Pa (267 ) huile sont que si l’on ver$e quinze à vingt gouttes d’acide sulfurique sur six de cette huile, elle prénd de suite une couleur jaune safranée très-foncée. Si, au contrairé, c’est de l’acide nitrique, il se développera une couleur rosée, puis cramoisie, enfin une autre d’une couleur amaranthe superbe, et telle qu’on pourrait l’obtenir avec la plus belle laque carminée possible. C’est à tort qu’on a donné le som de baume à la résine du Sucrier de montagne, puis- qu'il ne contient pas d'acide benzoïque. Il est composé d’une résine soluble brune ; d’une sous-résine pulvéru- lente ; d'un extrait ämer contenant des sels ; et d’une huile essentielle. Propriérés mépicrnazes. Le Sucrier de montagne jouit aux colonies d’une réputation méritée quoiqu’un peu éxagérée, On l’emploie peut-être quelquefois in- considérément dans trop de maladies. Comme on ne peut croire à l’existence d’une panacée, je me contente- rai d'indiquer les cas où son usage est dé quelque utilité. Poupée Desportes recommande son écorce comme fébri- : fuge ; l’ôrdonne dans les tisanes pectorales et apéritives, ainsi que l'huile tirée des noyaux du fruit, qui remplace lhuile d'amandes douces. Dans les coliques bilienses et celles du poitou, après les saignées, le vomitif, les bains et lavemens mucilagineux et oléifères, si les douleurs continuent , on doit recourir, dit ce praticien, au baumé de Sucrier qui , uni à l’eau de casse et à l’opium, pro- duit des merveilles. Quelques-uns obtiennent un baume acoustique en mettant digérer au bain de sable, dans un Matras, deux onces d'huile de ben (1° vol., pl. 27, . ve Pag. 131) et quatre gros de résine de Sucrier. On Fin- troduit dans l'oreille; au moyen d’un peu de ouate, ( 268 ) dans les otites provenant de transpiration interceptée. J'ai vu des effets surprenans des vapeurs de cette résine dissoute dans l’éther et aspirées fréquemment dans la phthisie laryngée, deuxième période. On en fait aussi i des fomentations dans les douleurs d'estomac par dispepsie ou digestions lentes et laborieuses, dans les coliques venteuses , contre le vomissement; dans les maladies de la peau , il remplace le baume de tolu , dans toutes les préparations pour les maladies de poitrine. Certains mé- dicastres recommandent les bains d’une décoction de ses feuilles dansles affections rhumatismales , les érysipèles et le phthiriase. On emploie avec succès dans certaines ma- ladies calculeuses , bilieuses, dans la gravelle , les ulcères des reins, de la vessie et du vagin, et à la fin des blen- anne. la mixture suivante : prenez alcohol rectifié Züj; mélez avec huile essentielle de Sucrier 3 vüj- Remuez avec soin, et ajoutez peu à peu acide nitrique , concentré deux onces. Distillez à une douce chaleur pour retirer moitié du mélange. Cette préparation se prend par gouttes intérieurement, de vingt à quarante, dans du miel ou un jaune d'œuf. On s’en trouve très-bien dans les calculs biliaires, l'ictère, lengorgement du foie; _et à l'extérieur, contre les rhumatismes. Enfin cette même SEE prise intérieurement est alexitère , tandis qu’à l'extérieur on en couvre les blessures enve” nimées au moyen de plumaceaux de charpie. C’est aussi _un excellent vulnéraire. Le docteur Chevalier a guéri en - peu de jours plusieurs nègres dont les mains avaient été écrasées par des moulins à sucre, avec du tafa où l'on _ avait mis de cette résine en digestion. Et à ce sujet il me souvient qu ’étant in | teur-général des armées des \ noirs, parmi lesquels j'étais retenu prisonnier, un ROM (269 ) mé Sangsouci , l'un des premiers infirmiers de nos am- bulances, envieux de porter un uniforme brodé comme le mien, insinua au soupçonneux Dessalines que je de- vais l'empoisonner dans un breuvage que je lui avais préparé à la suite d’une commotion thoracique qu'il avait éprouvée en descendant d’un bastingage. Le géné- ral, méfiant, refusa de boire la potion que j'avalai de- vant lui. La vérité étant reconnue, le général fit subir à Sangsouci la peine du talion. Il fut fusillé à ma place. Mope p’'apminisrraTion. La dose du sirop est d’une cuillerée dans une infusion d’herbe au charpentier. Celle de la teinture est de vingt à vingt-cinq gouttes. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT NEUF. 3. Calice, 2. Fleur entière. 3. Graine coupée transversalement. 4. Coupe du tronc et larmes de la résine. ( 270 ) HOUMIRI BAUMIER ROUGE. ( Alexitère arematique.) Synonyute. Faux Styrax. — Arbre à brai. — Bois rouge. Houmiri balsamifera. Lin. Pentandrie polyandrie. — Juss.,, famille des Térébinthacées. — Houmiri balsamifera. Aublet Guiane, 564, t. 225. Terebinthus procera balsamifera ru- bra. Barr., France équinoxiale, — En espagnol, Arbol a Brea. Caracrères cénériques. Ordre douzième de la classe des Dicotylédones polypétales , à étamines périgynes de Jussieu. Calice découpé en plusieurs divisions ; corolle polypétale ; étaminés définiés ; ovaire supère ; un ou plusieurs styles ; autant de stigmates ; une baie ou une capsule multiloculaire ; feuilles alternes, ordinairement composées sans none | ; fleurs petites; point de péri- sperme ; tiges ligneuses. (Térébinthacées.) Caractères panricuzrens. Calice à cinq divisions corolle à cinq pétales attachés au réceptacle ; vingt . étamines périgynes ; ovaire supère , ovoïde ; nt sim- _ , velu; fruit à cinq loges. Hisrome NATURELLE. Ou rencontre à Cayenne, à la ETS è Zhwodore Descourtle P nt . Perée DE € TOUMIARI BAUMIER ROUGE. (271) Guiane et dans les forêts des Antilles cet arbre résineux, et il est nommé Bois rouge par les Créoles; Houmiri par les Garipous, et T'ouri par les Coussaris. Frappé par la hache impitoyable , il coule de toutes ses parties un liquide épais rouge balsamique, d’une odeur fort agréa- ble et qu’on peut comparer à celle du Styrax. Cette li- queur se concrète promptement par le contact de l'air, et durcit en se séchant , pour former une résine rouge, Cassante, transparente, et d’une agréable odeur , si l’on en répand sur les charbons. Les sacrificateurs parmi les . infidèles, et les ministres de nos autels en parfument, aux colonies, leurs temples, et dès que le jeune aspirant a répandu sur des charbons consacrés cette poudre odo- riférante , Des nuages d'encens dans les airs sont perdus. Cette liqueur balsamique n’est point âcre, et peut remplacer intérieurement, à dose fractionnée , le baume du Pérou dont son parfum la rapproche. Les nègres emploient l’écoree de cet arbre précieux à faire des tor- ches pour s’eclairer la nuit. Afin d'obtenir plus de ré- sine du Houmiri , les indigènes ont soin d'allumer auprès Un grand feu, ce qui facilite l'écoulement de cette ré- » On répète deux fois par année cette manœuvre ui n'endommage aucunement l'arbre. On prépare avec ” cette résine un braï qui se durcit à l'air, résiste à l’eau et au frottement, et par conséquent est fréquemment employé pour calfater les vaisseaux et enduire lss caisses d'emballage qu'on transporte en Europe, et :( 272 ) dont le contenu craint l'humidité et les avaries de la traversée. $ LI Caractères Paysiques. Cherchant toujours à rendre hommage aux découvertes de ceux qui ont observé avant moi, lorsque leurs descriptions sont exactes, je vais transcrire ici celle d’Aublet. Le tronc de cet arbre , dit- il, s'élève à cinquante et même soixante pieds ou plus, sur deux pieds de diamètre. Son écorce est épaisse ; rougeâtre , ridée et gercée. Le bois est dur et d'un rouge brun : il pousse à son sommet plusieurs grosses branches qui s'étendent en tout sens, et se partagent en rameaux feuillés. Ses feuilles sont alternes, semi-am- plexicaules , ovales, oblongues , pointues, glabres, vertes et entières. Les feuilles naissantes sont rougeà- : tres , et ont leurs bords roulés en dedans. Sur les jeunes arbres, les feuilles ont six pouces de longueur et deux pouces de largeur ; mais sur les arbres de haute futaie, elles n’ont que deux pouces et demi de longueur sur une largeur d’un pouce et demi. Les fleurs sont blan- ches très-petites, naissant aux extrémités des rameaux, en corymbes terminaux et axillaires un peu serrés: Chaque ramification du corymbe et chaque fleur ont à leur base une petite écaille. . | Chaque fleur a : 1° un calice divisé profondément en cinq découpures pointues ; 2° cinq pétales lancéol ss attachés au réceptacle et plus grands que le calice; 3° vingt étamines dont les filamens , aussi attachés au réceptacle, sont libres, et portent des ‘anthères arron- dies et à deux loges ; 4° un ovaire supérieur , ovoïde ; (273) surmonté d’un style simple, velu, phfs long que les étamines, à stigmate à cinq rayons. Le fruit n’est point complètement connu : l'ovaire coupé: en travers pré- sente cinq loges monospermes. (Encycl.) ANALYSE camique. Les produits du Houmiri sont semblables à ceux de la résine élémi , c’est-à-dire deux substances résineuses bien distinctes, l’une soluble à l’alcohol froid , et l’autre à l’alcohol bouillant seule- ment. PROPRIÉTÉS MÉDICINALES. Quelques praticiens ont employé à l’intérieur la résine Houmiri dans certains cas de phthisie ; mais son usage le plus habituel est pour la confection des onguens, baumes , emplâtres , etc. C’est un stimulant qu'on prescrit dans les catarres, les gonorrhées et les diarrhées chroniques; mais lorsqu'il n’y a plus de symptômes inflammatoires. Ap- pliquée sur la peau et maintenue pendant quelque temps, elle excite la rubéfaction, ainsi que la poix de Bourgogne ; c’est pourquoi plusieurs rhumatisans se sont bien trouvés de son application. L'huile essentielle qu'on en retire a été p'éconisée comme avantageuse dans le traitement du tœnia ; mais à une dose de plu- sieurs onces qui , ir . violemment la muqueuse intestinale, occasione de coliques et des déjections co- pieuses qui ordinairement entraînent le ver , mais quel- quefois le malade : aussi ne doit-on l’'employer qu'avec réserve et circonspection. Dans l'épilepsie on la prescrit Jusqu'à la dose de deux onces. Je n’ai jamais vu de succès # .j g (274) de son usage dans cette terrible maladie, mais je puis vanter ses propriétés comme alexitère. On fait avec, une eau qui remplace celle appelée eau de goudron. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT DIX. La plante est représentée démi-grandeur: 1. Fleur. PL, 2. z Théodore Descourtls Pa. BALSAMIER BOIS DE ROSE. (295) BALSAMIER DE LA JAMAIQUE. ( Alexitère aromatique. ) Synonyure. Vulg. Bois de roses, Bois de Rhodes de le Jamaïque. — Amyris halsamifera. Lin. Octandrie mono- gynie.— Juss. , famille des Térébinthacées. — Amyris foliis bijugis. L. Amyris arboreus, foliis bijugatis ovatis glabris, racemis laxis terminalibus. Brown. Jam. 208. Lauro affinis terebinthi folio alato, ligno odorato candido , flore albo. Sloan. Jam. hist, 2, p. 24. Tab, 168, f. 41. — Lucinium,. Pluck. Alm, 228. Tab. 201 , fig. 3. CaRACTERES GÉNÉRIQUES. Arbres ou arbrisseaux dont le suc est ordinairement coloré ou résineux, tantôt bal- samique et d’une odeur agréable ; dans d’autres espèces , très-âcre et caustique. Feuilles alternes ou simples, le plus souvent ailées avec impaire ; fleurs petites, poly- pétalées et disposées en grappes ou en panicules com- munément terminales; calice à trois ou six décou- pures régulières ; trois à six pétales égaux en rose ou en étoile ; trois ou dix étamines lorsqu'elles sont herma-. phrodites ou mâles; l'ovaire supérieur est surmonté d'un à cinq styles courts lorsqu'elles sont hermaphro- dites ou femelles. Le fruit varie, et dans le plus grand nombre c'est une baie ou noix uniloculaire, caractère qui distingue les Balsamiers des Iciquiers, dont les fruits contiennent plusieurs osselets. C 276 J Caracrènes PARTICULIERS. Fruit ou baie me bijugunées. Hisroine narurezze. On donne dans le commerce le nom de Bois de roses ou de Rhodes à des morceaux de bois compactes , longs et tortueux, extérieurement De châtres , intérieurement jaunâtres ; d’une saveur amère, d’une aire de rose, provenant, dit-on , d’un arbrisseau qui. croit dans l'ile de Barancas ( Convolvulus Scoparius, Lin. Pentandrie monogynie ) ; d’autres le rapportent,au Genista Canariensis; ceux-ci au Convolvulus floridus ceux-là au Cordia Gerascanthus. Ce n’est point de ces plantes qu’il est question ici; le bois de Rhodes pro- venant de ces espèces ; ainsi que $on huile volatile, est lutôt employé comme parfum que comme médicament. Le Balsamier de la Jamaïque , au contraire , croit spon- tanément aux Antilles dans les bois et les lieux pierreux. Il répand en brûlant une odeur extrêmement agréable que la sensualité asiatique des créoles se plaît à prolon- ger. Cette odeur parfume l'air, et l'on croit respirer des roses. Il diffère essentiellement du bois de Rhodes où de Chypre qué fournit un arbre du Levant, sur la ns ture duquel on n’est pas généralement d'accord. Le nom de Rhodes à été donné à ces bois , à cause du mot grec poder ; qui veut dire rose. | cs Canacrènes Pavsiques. Ce Balsamier s'élève à environ vingt pieds de hauteur. Son bois est blanc /assez solide; résineux, d’une ‘odeur agréable ; et il est recouvert d’uñe écorce brune plus ou moins foncée. Ses rameaux sont garnis de feuilles ailées , composées de deux où 7 (2779 | trois paires de folioles ovales, avec une petite pointe souvent émoussée ou échancrée ; lisses, glabres , et sou- tenues chacune par un pétiole court. Ses fleurs sont blanches , petites ; elles ont presque l'aspect de celles du Sureau ; elles sont terminales au sommet des ramaux, et disposées en grappes courtes , lâches et paniculées. AnazysE cRIMIQUE. On obtient par la distillation de. ce Balsamier une huile essentielle, volatile, d’abord dorée ; puis jaunâtre ; d’une odeur pénétrante et suave. ‘ Le principe résineux et âcre de ce bois le rend propre, lorsqu'il est pulvérisé, à irriter la membrane pitui- taire. Les naturels s’en servent ainsi que d’un certain Quamoclit. Propriérés MÉDicINALES. Le Balsamier de la Jamaïque. jouit des mêmes propriétés que tous les baumes naturels. Leur huile essentielle, étant âcre et irritante, pro duit en général une vive excitation sur la membrane muqueuse du canal intestinal et des voies urinaires , ce qui rend souvent leur action purgative et surtout diu- rétique. Souvent même ils excitent l’inflammation de la membrane muqueuse de la vessie. Ils stimulent puissam- ment les tissus capillaire, dermoïde et muqueux, sur- tout celui de l’estomacet des poumons, en favorisant. les exhalations de cet organe. Leur inflnence aromatique ranime l'énergie du système nerveux; On ne les emploie plus avec enthousiasme, conime autrefois pour la cure des plaies et des ulcères, qui le plus souvent n’ont besoin que d’être soustraits au contact de l'air, ainsi que la prouvé la saine chirurgie moderne, qui néanmoins ne désapprouve pas la prescription de certaines préparations (278) balsamiques dans la cure des ulcères atoniques et sordi- des, et dans les dégénérescences gangréneuses. Il fant aux colonies être très-avare de ces moyens incendiaires qui réussissent mieux sous un climat froid et humide. Sans les proscrire de la thérapeutique, on peut y recourir dans les affections nerveuses accompagnées d’une débi- lité marquée , et dans les paralysies. Mais on doit les employer avec la plus grande circonspection dans les af- fections chroniques de l'organe pulmonaire, de la vessie. et du canal intestinal] , surtout s’il y a de la fièvre , de la _ douleur, une toux sèche et de l’hémoptysie ; au com- mencement de la formation des tubercules seulement, on peut permettre les fumigations sèches chez les per- sonnes lymphatiques et d’un tempérament muqueux ; parce qu’ils peuvent ranimer l'énergie du poumon affaibli, agir comme anti-spasmodique en aidant la res- piration , et faciliter la résolution des tubercules. Je ai point éprouvé les propriétés alexitères du Balsa- mier de la Jamaïque , que d’autres praticiens ont van tées; je laisse à l'expérience à prononcer à cet égard. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT ONZE. Le dessin est demi-grandeur naturelle, 1. Fleur. 2. Baie entière. 3. Baie coupée pour laisser voir l’'amande. x 21. 222 . ones TEE Thendore Descourats Le - Perée Jrufp - BALSAMIER ÉLÉMIFÈRE. ( 279 ) BALSAMIER ÉLÉMIFÈRE. ( Alexitère aromatique. ) Synonyms. Vulg. Gomme Élémi. — Elemni. — Amyris ele- mifera , foliis ternatis quinato-pinnatisque subtüs tomento- sis. Lin. Octandrie monogynie. — Jussieu, famille des Térébinthacées.— Cornus racemosa, trifolia et quinquefo- lia. Plum. Icon. 100. — Frutex trifolius resinosus , floribus tetrapetalis albis rucemosis. Catesb. Carol. 2 , t. 33, f. 3. — Amyris elemifera. Wild. 2 , p. 333. Caractères GÉNÉRIQUES. Fleurs hermaphrodites; ca- lice à quatre dents et persistant ; corolle de quatre pétales ; huit étamines; ovaire à trois loges monosper- mes, surmonté d’un style et d’un stigmate simples ; drupe légèrement charnu , contenant ordinairement un seul noyau monosperme par avortement. Arbris- seaux exotiques , ayant les feuilles trifoliolées où im- paripinnées. (Richard.) Caracrènes PArrICULIERS. Feuilles ternées et pinnées par cinq , velues en dessous. ( Antilles, Caroline. ) ( Vivace. ) Hisrome NATURELLE. Le Balsamier élémifère , origi- naire de la Caroline, s'est parfaitement naturalisé-aux Antilles. Le suc de cet arbre n'étant point gommeux, mais résineux , c’est done mal à propos qu’on l'appelle Gomme Elémi. Quelques auteurs ont aussi confondu « ce Tome III. — 53e Livra’son. 22 { ; a é ( 280 ) Balsamier avec l’Zcicariba des Brésiliens , arbor brasi- Lensis, gummi Elermi simile fundens, foliis pinnatis , flosculis verticillatis, fructu olivæ figurd et magnitu- dine, Rai, Hist. 1546. == D'autres l'ont pris pour le Terebinthus major, Betulæ cortice, fructu triangulari, de Sloan, Jamaïq. — On trouve en effet chez les dro- guistes deux espèces de résine Elémi, l’une apportée d'Éthiopie en gros morceaux cylindriques envcleés de feuilles , d’un blanc verdâtre, mollasse, d’une. saveur désagréable , d’une odeur de fenouil, s’euflammant faci- lement , et se dissolvant dans les huiles comme les vraîes résines. La seconde espèce qui vient de l'Amé- rique, des Antilles, de la Nouvelle- Espagne et des Indes-Occidentales , coule abondamment du Balsamier élémifère et ressemble beaucoup à celle d'Éthiopie. On fait avec la résine Élémi etle baume de tolu des pastilles pour embaumer l'air des appartemens. :- Tel l'encens d'Hyémen , dans un jour solennel; Touche à peine le feu qu’on présente à l'autel , _ Que des mains du lévite à la voûte brillante On le voit s'élever en nuée odorante. ( Casrez , les Plantes, ch. XL.) d CarACTÈRES PHYSIQUES. Le Balsamier élémifère, Cor- nus racemosa de Plumier , est un arbrisseau dont les rameaux portent des feuilles alternes et qui sont compo sées de trois à cinq folioles situées par paires Sur U® pétiole commun , à l'exception de la foliole qui les ter- mine. Ces folioles sont ovales. pointues , légèrement crénelées, velues en dessous, et pointillées ou perfo- _rées, selon Plumier, Les fleurs sont petites et disposées panicule au sommet des rameaux. Elles produisent (281 ) des baies globuleuses qui contiennent un noyau arrondi ct osseux. Anazvse cmmique. On doit à M. Bonastre une ana- lyse très-bien faite et très-détaillée (Journ. de pharma- cie, août 1822) de la résine Élémi. Comme notre plan ne nous permet pas de la transcrire, noùs ÿ renvoyÿons le lecteur. Selon ce célèbre chimiste , cette résine est particulièrement remarquable par la phosphorescence de la sous-résine. Cent parties de résine Elémi sont composées : 1° résine claire, soluble à froid dans l'al- cohol, 60. — 2° Matière résineuse blanche, opaque , so- luble dans l’alcohol bouillant, 24. — 3° Huile volatile, 12-50. — Extractif amer , 2. — Impureté, 1-50: Total 100, 50. On sophistique la résine Élémi avec celle du Pinus australis , mais la fraude est reconnaissable , dit M. Bo- nastre, en ce que la véritable résine Elémi donne par l’alcohol deux espèces de résines, et la fausse est entièrement soluble à froid. La vraie , traitée par la. soude caustique , forme un savonule d’une pâte ferme tandis que la fausse en donne un très-mou. | Propntérés mÉDIcINALES. On Reetrs pénlislement des propriétés fondantes à la résine Eém, lorsqu'on l’emploie pour ramollir et résoudre les tumeurs des ar- ticles, pour remédier aux piqüres des tendons ; on la prescrit aussi comme détersive, contre les contusions , surtout pour les blessures de la tête, et fortifier les nerfs après les luxations. Pison l’ordonnait en topiques dans les douleurs ivternes , contre les maux d'estomac” et contre les flatuosités. Les hippiâtres y ont recours dans les piqûres des pieds des chevaux. Je l'ai souv ( 282 ) vu administrer aux Antilles, à l'extérieur, comme alexi- tère; mais je n’ai pu recueillir assez d'expérience en faveur de sa vertu neutralisante , pour me prononcer et la signaler comme un remède infaillible, On l'emploie rarement intérieurement, parce qu’elle ne peut être dis- soute par le suc gastrique. Elle est recommandable en fumigation sèche dans les catarres chroniques du va- gin, dans la stérilité causée par la surabondance des mucosités de cet organe; dans les gonorrhées, les flueurs blanches et la suppression chronique des règles; dans les cas de rhumatismes opiniâtres. On l’administre alors en frictionnant la partie avec la teinture tirée de cette résine par l’alcohol, Mons p’ApministrArTion. Trois livres d'axonge , et une livre et demie de térébenthine de Venise et de résine Elémi, traitées par la chimie, procurent un excellent digestif. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT DOUZE: Le dessin est fait demi-grandeur naturelle. 1. Fleur renversée. 2. Baie. 3. Graine, PL. 915: Feree JE : LAURIER PÉCHURIN. * LA ( 283 } HA 5 LAURIER PÉCHURIM. \ ( Alexitère aromatique. ) Synonyme. Fève de Péchurim. — Laurus Pechurim. Lin. Ennéandrie Monogynie. — Laurus Pechurim. Richard, Laurinées. — Ocotea Pechurim de Humboldt. — Jussieu, famille des Laurinées. CarACTERES GÉNÉRIQUES. Fleurs unisexuées ; calice à quatre ou six divisions plus ou moins profondes ; étami-- nes de six à douze , ayant les filets appendiculés à la. base ; anthères biloculaires ; ovaire ovoïde ; stigmate, un peu bei en gouttière : drupe enveloppée à la base par le calice persistant. (Richard.) "them PArTiCuLiERs. Fleurs disposées en pani- cules; fruit renfermant une seule graine dont l'embryon dépourvu d’endosperme est renversé; ses deux cotylédons sont très-épais. Feuilles alternes , coriaces , luisantes , à veinées et persistantes. Celles ‘des ; jeunes rameaux sont de couleur rose jaspée de jaune: ; (O4 HisrotRE NATURELLE. Fe pourquoi del célèbre de Humboldt a donné le nom d’Ocotea à ‘cet arbre qui Tous I11.— 54° Zivraison. 23 ( 284) a les caractères des Laurinées , ne fât-ce que par le fruit qui ne renferme qu’un noyau bilobé , tandis que le”-caractère des fruits dés Ocorea est : une capsule arrondie , à quatre, cinq ou six loges enfermées dans le calice, et contenant untrès-grand nombre de semences fort petites. Ce laurier de l'Amérique méridionale est encore peu connu , et n'a jamais été décrit que par M. de Humboldi-qui:l'a observé proche de Cumana, dans les missions d’Ariba. On le trouve rarement aux Antilles ; mais il croit naturellement le long des ruis- sk ut vérsent Téurs eaüx dans l’ Orénoque. On dis- tnigue dans] fus commerce deux espèces de fèves Aie Ja grande et la: petite. M. Bonastre , , d'après le rappc de certains voyageurs, voulut s'assurer si l'on Re fabriquer du chocolat avec la fève Péchurim; mais voici ce qu'il rapporte de son essai. « J'ai voulu vérifier si les fèves Péchurim torréfiées, broyées et réduites en pâte avec Ta quantité convenable dé sucre, pourraient imiter le véritable ‘chôtolat ; mais 31 ést facile de prévoir , près l’exâmen chimique’, combien ce préténdu cho- colat déit être désagréable aa goût jetr est en effet ; Ja saveur amère : piquanté : ‘et empyrétimatique de Ja résine , d'arôme camphré, de Phuile essentielle , le peu de “Han. de la pâte, -quand on veut | Tr unir, avec le sucre , forment du tout un chocolat “très-imparfait et d’une SRIERE détestable. Laissons donc : aux habitans du Para- ErET suay et des bords de l *Qrénoque le chocolat Péchurim , fyset si toutefois ils l'emploient à cet, “usage , et contentons nous de celui du 7° Dolce cacao aromatisé avec la can- nellé et la vanille, RL : M. le Breton , pherracen den Es ‘la: rue: de LT a + ( 285 }) Richelieu , n° 98, a fait le premier une teinture avec la fève Péchurim qu’on applique en médecine comme iatraleptique, et dont il a composé une liqueur. CarAcrTÈREs PHysiQuEs. Le laurier Péchurim est un arbre d’une assez haute stature. Les rameaux sont glabres , feuillés , divisés , un peu roides, tuberculeux et raboteux avec une écorce grisâtre sur le vieux bois. Les feuilles sont alternes, à pétioles rouges , ovales, lancéolées , glabres aux deux surfaces , veinées, un peu : luisantes en dessus , larges de deux pouces environ , sur cinq à six de longueur. Les feuilles terminales sont d’un jaune mat nuancé de rose. Les fleurs sont petites , her- maphrodites , verdâtres , disposées en panicule courte , axillaire et terminale , assez peu garnie ; les pédoncules sont rameux, veloutés dans leur jeunesse > €t munis sous leurs divisions , ainsi qu'à la base des fleurs, de petites braetées oblongues , concaves , veloutées:et ca- duques.. Les fruits, de la grosseur d’un œuf, offrent une pulpe verdâtre éontenant un noyau aromatique: bran à écorce lisse, qui se divise en deux lobes ou osselets , qui, étant râpés,ont l'odeur de sassafras, d’où leur vient le nom de noix de sassafras. Ces lobes sont convexes extérieurement et recouverts d’une coque où pellicule rugueuse , d’un brun foncé. Intérieurement ils sont concaves , lisses et de couleur marron clair. ANALYSE CHIMIQUE. D’après le travail soigné fait ré- cemment par M. Bonastre et inséré dâns de journal de Pharmacie (janvier 1825.) , on voit que la fève Péchu- _rim donne par la distillation dans l’eau une huile essen- tielle d’un blanc sale , brunissant par le contact de l'air. 23" ( 286 ) Elle est âcre et amère, et se concrète à une température moyenne ; son arôme est un composé de l’odeur de lau- rier et de sassafras. Une portion de cette huile est so- luble dans l’alcohol , et c’est la partie la plus aromatique; l’autre partie est insoluble dans l’alcohol froid. Le résidu épuisé par l’alcohol et traité par certains réactifs produit une matière colorante d’un rouge brun d'hyacinthe. L’incinération produit un liquide très-alkalin. 500 parties ont produit : huile volatile concrète, 15. — Huile fixe butyreuse, 50. — Stéarine , 110. — Ré- sine glutineuse , 15. — Matière colorante brune, go — Fécule, 55. — Gomme soluble, 60. — Gomme qui a rapport avec l’adraganthe, 6. — Acide uni à une substance étrangère, 2. — Sucre incristallisable , 4- — Résidu salin , 7 et demi. — Parenchyme , 100. Humidité, 30. — Perte , 6. ProPrréTÉs MÉDICINALES. Quoique je n'aie pas €u l’occasion d'employer le laurier Péchurim à l’état frais, cependant je me suis assuré qu'il possède à un très-haut legré les propriétés des Laurinées. On peut consulter les articles suivans des myrtes, et l'on y trouvera les mêmes propriétés médicales que posssède le laurier Péchurim. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT TREIZE. La plante est réduite à moitié. 1. Portion de la graine , de grosseur naturelle. MYRTE A FEUILLES DE LAURIER. ( 287 ) MYRTE A FEUILLES DE LAURIER. ( Alexitère aromatique. ) Srxonymie. Vulg. Bois d'Inde, bois haut-gouût.— Myrtus ca- ryophillata. Lin. Icosandrie Monogynie. — Tourn. Arbres rosacés. — Juss. Famille des Myrtes. — Myrtus aromatica foliis obovatis , pedunculis axillaribus compositis ; floribus alternis. Lam. — Achourou des Caraïbes. Myrtus arbor odoratissima , foliis Lauro-Cerasi rigidis ; triste viridibus ; floribus albis et magnis ; baccis nigris et crassis. Poupée-Desp. — Myrtus arbor pereximia Lauro-Cerasi fo- lis rigidis ettriste viridibus , aromatica , floribus albis co- rymbosis. — Myrtus arborea aromatica , foliis daurinis.. rs Jam. 161. Hist. 2. p. 76. t. 191, fig. 1. g i CarACTÈRES Génériques. Fleurs polypétalées ayant beaucoup de ressemblance avec les Goyaviers et les Jam- boisiers ; feuilles simples, opposées ; fleurs pédonculées latérales ou terminales, disposées en corymbe ou en pa- nicule , mais quelquefois solitaires dans l’aisselle des feuilles. Ces dernières sont perforées comme dans le Mille-Pertuis. ( 288 ) Caractères panricuziers. Calice supérieur divisé en cinq parties, avec bourrelet à l’insertion des étamines; la corolle de quatre à cinq pétales insérés sur le calice; étamines nombreuses ; anthères arrondies ; ovaire infé- rieur surmonté d’un style simple avec stigmate obtus ; baie à deux ou trois loges; semence réniforme. — Pé- doncules 3-fides, multiflores ; feuilles comme ovales non ponctuées. Hisrome xarureize. Ce Myrie, que l’on confond souvent avec le suivant, en diffère cependant ; mais il a les mêmes propriétés. Il exhale une odeur des plus agréables. On trouve dans ses feuilles, dit Nicolson ; un goût qui semble être un mélange de l’aromaticité du clou. de girofle, de la noix muscade et de la cannelle. C'était l’épicerie des premiers häbitans de Saint-Do- mingue et des Caraïbes ; ils en mettaient ‘dans toutes leurs sauces. Ces baies produisent le meilleur effet lorsqu'on les associe aux substances qu'on met confire dans le vinaigre, et qu'ils aromatisent d’une manière fort agréable: On en fait aussi une liqueur très-suave connue aux Îles sous le nôm de bois d'Inde: Cet ärbre ne se trouve que dans les mornes. Ce Myrte est doué plus que tontes les autres espèces de propriétés aroma- tiques. Outre les avantages des feuilles et des fleurs du Myrte, on se rappelle toujours avec intérêt qu'il sert de couronne aux amans heureux et à la déesse de la beauté : _ dont les temples étaient ornés de guirlandes de Myrte. _ Caracrites savsiques. La tige du bois d'Inde est droite, hatte et peu grosse. Son écorce est d'un noir cendré. Le bois est dur > pesant, gris et incorruptible. ( 289 ) Il se divise en rameaux dont les tiges, surtout les jeunes, sont à quatre angles bien prononicés, avec une ménibrane décurrente sur chaque angle. Les feuillés Sont 6pposées, entières, ovales, presque elliptiques, mais en général plus rétrécies à leur base qu’à leur sommet, qui est obtus et élargi. La substance des feuilles est très-épaisse » dure, membraneuse , finement ponctuée , glabre des deux cotés. Les pétioles sont très-courts, un peu élargis , se prolongeant dans le milieu de la feuille sous la forme d’une très-grosse nervure arrondie, et qui forme sur le dessus de la feuille un sillon longitudinal. Les feuilles sont axillaires , placées vers l’extrémité des rameaux , portées sur des pédoncules d’abord opposés, qui sé di- visent ensuite plutôt en rameaux alternés et presque simples, que par bifurcation , ce qui formé üne pänicule étalée. Le calice est campanulé, divisé en cinq petites dents larges, obtuses. Les fleurs sont blanches, composées de cinq pétales et d’un très-grand nombre d’étamines. Le fruit est une baïe d’un noir bleuâtre, arrondie et - ombiliquée. Anazvse carmique. Les baies et les feuilles soumises aux expériences ont produit une huile volatile d’une saveur piquante, du tannin, de la gomme, des sels à base de chaux et une matière colorante jaune. ProprrrétÉs mépicinALes. Les baies et feuilles de ce Laurier sont stomachiques, antiseptiques et astringentes. On en retire une huile essentielle aromatique. Les dé- coctions qu'on prépare avec le Myrte sont utiles dans . beaucoup de circonstances , et lorsqu'il s’agit de resser- rer les sphincters trop relàchés. On emploie son eau ( 290 ) distillée comme cosmétique. On recommande les bains de Myrte à feuilles de laurier dans l’anasarque et dans les affections œdémateuses. Mons D’anminisrrarion. L'huile essentielle se pres- crit par gros, et on la combine avec d’autres substances latraleptiques pour être employée au dehors. La décoc- tion des feuilles depuis une once jusqu’à quatre. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATORZE. La plante est réduite à moitié, 1. Fleur. 2. Baie entière. 3. Baie coupée transversalement. PT. 216. iii" Pereée fe Thosdore Deronrele Drux. MYRTE AROMATIQUE. (393 ) MYRTE À FEUILLES DE CITRON. ( Alexitère aromatique. ) Synonyme. Vulg. Poivre de la Jamaïque. Myrte Piment, Myrte tout-épice. — Bois d'Inde ; bois z'amour.— Myrtus Pimenta. Lin. Icosandrie Monogynie. — Juss. Dicotyledon Polypet. Ordre VIT. Famille des Myrtes. — Mirtus arbo- rescens citri foliis glabris , fructu racemoso caryophilli sa- pore. Poup. Desp. — Laurus aromaticus. Claris. Rob. — Piper jamaicensis. D. —Myrtusaltissima fructu caryophilli sapore. Plum. — Myrtus citri-folia. Lam. — Caryophillus aromaticus americanus, Lauri acuminatis foliis, fructu or- biculari. Plnck. Alm. 88. tab. 155. f. 4. Caryophillus foliis oblongo-ovatis , alternis , racemis terminalibus et latera- libus. Brown. Jam. 247. s Caractères Génériques. Calice à cinq dents; cinq pétales ; baies à trois loges. — Semences rénifi sel. CaRACTÈRES PARTICULIERS. F euilles opposées-ovales. Hisrome narurezze. L’analogie qui existe entre les familles des végétaux a fait rechercher les feuilles nom- breuses de ce Myrte pour le tannage des cuirs. L’espècé > qui nous occupe croît naturellement aux Antilles, dans les Indes-Occidentales, ainsi que dans les bois septen- - (292) trionaux de la Jamaïque , et principalement sur les re- vers des collines auxquelles ces arbres , toujours verts, donnent un aspect sombre et silencieux, si recherché par les amans qui ont consacré le Myrte à Vénus. Sous le simple lambris Des myrtes verts et des rosiers fleuris Entrelacés par la main du mystère, L'Amour conduit les enfans de Cypris. (Mazrizarre. Narcisse, ch. 1.) : Lorsque cet arbre est en fleurs, il est d’une blancheur éblouissante ; les fruits qüi leur succèdent étant parve- nus à leur nthcté : on en fait la récolte pour les faire sécher au soleil. Ils Shah en se desséchant la couleur verte qu'ils avaient primitivement, pour en prendr e une d'un roage clair, ou rouge-brun ponctué de gris. Ainsi que ses congénères , le Myrte Piment exbale une odeur suave , et il suffit de toucher son feuillage pour se péifimnétiles. doigts. Tous les Myrtes se multiplient et se cultivent de même, c’est-à-dire dé graines, de mar- cottes, de boutures et rejetons. Il leur fawt une terre mbetnrille et meuble. Ils aiment le soleil et l’eau, qu’on doit leur prodiguer pour qu'ils conservent leur _ feuillage. En Europe, ce Myrte demande la serre chaude. Ses feuilles opposées , grandes, ovales et lisses, répan- dent une odeur très-aromatique de girofle, et ses baies font partie des épices et sont émiployées par les parfu- meurs, Le mot Myrtos,.en grec, signifie paris Les ramiers sont friands des baies de cet arbre, qui donnent eur chair une qualité exquise. — Canaciènes PHYSIQUES. Cet arbre est très-beau; re- a par ses larges et belles feuilles , et par l'odeur ( 293 ) infiniment agréable de ses fleurs. Il se divise en rameaux quadrangulaires ailés , d’uné couleur brune, couverts de feuilles ovales lancéolées, terminées en pointe aiguë, très-entières, vertes et luisantés en dessus, ternes et pèles en dessous , glabres, longues de six pouces envi- ron, sur deux de largeur, portées sur des pédoncules fortement colorés d’un brun rougeâtre , d'environ quatre lignes de long , plats en dessus , arrondis en dessous. Les grappes de fruits ou baies sont términales , noires, sphériques et ombiliquées. Chaque pédoncule commun en supporte d’autres qui sont alternes et de différentes grandeurs. Cette panicule est très-étalée, et contient un très-grand nombre de fleurs. Les fruits sont des baies dispermes, recouvertes d'une coque épaisse , rugueuse, partagée en deux loges pres- que égales , et contenant chacune une amande. ANALYSE cHimiQue. Les végétaux qui composent la famille des Myrtes, d’après les savantes recherches dé M. Bonastre, abondent principalement en acide gallique, en tannin et en huiles essentielles , dont plusieurs sont plus pesantes que l’eaü , ainsi qu'en d’autres produits | immédiats moins importans, il est vrai, mais quiontentre eux la plus grande analogie. ( Voyez son excellent Mé- moire inséré dans le Journal de Pharmacie. Avril 1825.) Propriétés MÉDICINALES. Toutes les rties de l'arbre étant aromatiques et astringentes , on Le es applique avec =. succès dans les syncopes qui surviennent après la morsure des serpens venimeux, dans les ménorrhagies , l’épis- taxis, le flux excessif des hémorroïdes , et dans les der- niers temps d’une diarrhée chronique , mais avec cir- ( 294 ) conspection. On fait avec ses feuilles simplement ré- chauffées des fomentations dans les casde luxations. L'eau distillée du Myrte Piment est détersive , astringente | et utilement employée pour fortifier les parties et raf- fermir les gencives. On la prescrit en gargarisme dans _certaines angines. Le vin où l’on à fait bouillir des feuilles et des fleurs de cet arbre est, dit-on, stomachique, et propre à prévenir les aigreurs du pyrosis, à arrêter Je hoquet, à remédier au relâchement de la luetie , à la chute du fondement et de la matrice. L'huile qu'on obtient par la macération des baïes est très-recomman- dable pour les onctions de l’épigastre dans la dyspepsie, ei, comme jatraleptique. On en a vu de bons effets inté- rieurement et extérieurement dans la leucophlegmasie. Mope D TR. Le sirop du suc des fruits se prescrit à la dose d’une demi-once à une once, dans une infusion d’une des plantes alexitères. Le rob s’admi- nistre à moitié dose. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUINZE. Le dessin est réduit à moitié. | 1. Fleur. 2. Grappe de baies. 3. Baie entière. 4. Baie coupée transversalement pour faire voir les loges. PE, 216. 2. ANTIDÈSME ALEXITÈRE . (395 ) ANTIDESME ALEXITÈRE. ( Alexière aromatique. ) Synonyuie. Antidesma alexitaria. Lin. Dioécie Pentandrie. Jus. Siége incertain. Antidesma foliis ovato-oblongis ; spicis foliis brevioribus ; baccis cylindraceis. Noeli-Tali. Rheed. Mal. 4, p. 445. tab. 56. Bestram. Bram. et anc. Encyel. Berberis indica aurantiæ folio. En espagnol, Cordoreira. CarAcrëres GénÉRIQUES. Fleurs incomplètes; ar- bres ou arbrisseaux dont les fleurs, disposées en épis , ‘ressemblent à des châtons. Fleurs toutes unisexuelles = les mâles séparées des femelles sur des pieds différens. Fleurs males. Calice à cinq folioles concaves; cinq éta- mines dont les filets déliés dépassent le calice, et sup- portent des anthères arrondies et semi-bifides. Lin. — Fleurs femelles. Calice très-petit et à cinq divisions ; ; ovaire supérieur , ovale, chargé de trois styles courts, mêmes stigmates. Baie ovale ou cylindrique contenant une seule graine ovoïde. La pulpe de ce fruit estun brou succulent plus ou moins épais. HA TRE PARTICULIERS. Fleur mâle. Calice 5-phylles corolle nulle ;anthères bifides. Fémelle. Calice 5-phylle; ù ( 296 ) corolle nulle; 5 stigmates; baie cylindrique monos- perme. Hisrome narurezze. Cet arbre, toujours vert, croit naturellement sur la côte de Malabar et dans l’Inde. On le rencontre actuellement assez souvent aux Antilles, où il paraît se plaire, et où la couleur rouge de ses fruits le fait distinguer , et appelle le désir du voyageur altéré qui trouve dans sa pulpe un acide légèrement astrin- gent propre à étancher sa soif. Son écorce est employée aux Indes pour faire des cordes, et y remplace le chan- vre. Ses fruits M sont recherchés par les naturels, et sont aussi rafraichissans que ceux du, Vinettier. Ses feuilles ! passent pour l’antidote de la morsure du serpent appelé. Hérétimandel par les Malabares: Cette morsure ne fait pas mourir sur-le-champ, mais les chairs se cor- rompent peu à peu, tombent en sphacèle, et le malade succombe après des douleurs atroces et continuelles. On ne guérit de cette horrible maladie qu’en buvant l'eau d’une décoction de ses feuilles , à laquelle on a ajouté le fruit du Mangien mariné au sel. (Encyl. méth.) _ Canacrènes paysiques. L’Antidesme alexitère est un arbre de grandeur moyenne , dont le tronc est médio- crement épais. Le bois blanc est recouvert d'une écorce cendrée , et les rameaux sont nombreux ét verdätres. Ses feuilles sont alternes , ovales, oblongues, pointues, très- entières , un peu épaisses , glabres, lisses et d'un vert noirâtre en déssus, munies en dessous de quelques ner- vures latérales qui partent de leur côte moyenne , et portées chacune sur un pétiole très-court, Les fleurs sont petites:;, d’une couleur herbacée, sans pdeur, et ( 297 ) naissent en petits épis axillaires, plus courts que les feuilles qui les accompagnent. Les fruits sont de petites baies oblongues, presque cylindriques , d’un beau rouge lorsqu'elles sont mûres , comparables à celles de l'Épine-Vinette, d’une saveur acide un peu astringente, et monospermes. (Encycl. méth. ) Axaivse carmique. L'acide du fruit rougit les cou- leurs bleues végétales , l'acide concentré les brunit. La décoction offre beaucoup de tannin , d’où lui vient en partie sa vertu alexitère. Propnrérés mépicrnazes. L'Antidesme n’est pas seu-| lement alexitère , l'écorce de sa racine est astringente et détersive ; on l’emploie dans les décoctions pour les cours de ventre et la dysenterie. Le fruit est recherché dans les mêmes maladies, et dans celles bilieuses. On en met une poignée pour chaque pinte de liquide. Le rob fait avec ses fleurs convient dans les catharres chroniques adynamiques. Le suc des baies, combiné avec le ni- trate de potasse, convient dans la dysurie et la gastro- entérite, Mone n’Anmrmisrrarion. On confit les fruits au su- cre, On en fait un sirop, des gelées qu’on ajoute aux juleps astringens et rafraîchissans. Le rob fait avec une décoction rapprochée de ses fleurs , se prescrit à la dose d'une once. La décoction des feuilles par verrées. J'y faisais ajouter le sirop des fruits, ces principes acides et Saccharins convenant dans beaucoup de cas d’empoison- nement. à HR te à moitié ÊRe :4 E ni € | est rédui : + ié. Fee rés éè ur CONISE ODORANTE. VAR A AS MA AS ANA an VVAAAA VANAANANS AA un V AA VUS CONYSE ODORANTE. (Alexitère interne.) Syrvonvure. Vulg. Grande-Sauge. Conyza odorata. Lin. Syn- génésie polygamie superflue; Tournef. Clas. 12: Floscul, — Jussieu, famille des Corymbifères. — Conyza fruticosa, foliis ovatis petiolatis subdentatis tomentosis , floribus co- rymbosis aggregatis, calycibus hemisphæriecis. Lam. — Co- nyza arborescens purpurea, verbasei folio undulato. Plum., _ spec 9. Burm. Amer., t.97 , folium separatum. Tourn. 455. . — Conyza major FRS S. Baccharis floribus purpureis nudis. Sloan. Jam. Hist, 1, p. 258,t. 152, f. 1. Caractères GÉNÉRIQUES.. Fleurs composées, de la di- vision des Flosculeuses Corymbiféres; herbes, arbustes, ou arbrisseaux à feuilles simples et alternes, et dont les fleurs viennent communément en corymbe terminel. La fleur est composée d’un calice commun , oblong ou ar- rondi, et embriqué d’écailles pointues. Fleurons herma- parodites, tubulés , quinquéfides, nombreux , placés dans son disque , et de fleurons femelles à limbe trifide, _—… à | le circonférence. Ces fleurons sont posés sur un >p acle nu, et entourés par le calice commun. Le froit consiste en plusieurs petites semences chhgees. chargées chacune d’une aigrette simple et sess Toue III. — 55° Livraisons, = TES ( 300 ) ” « CaRAGTÈRES PARTICULIERS. Tige hgneuse , feuilles ovales, dentées en scie, comme duvetées, aiguës :- - en corymbe; corolles comme globuleuses. (Amér, mérid. ) Hisrome NATURELLE. Les Conyses, suivant l'auteur _ de cet article dans l Encyelupédie par ordre de matières, _ ne diffèrent des Bacchantes qu'en ce qué leurs fleurons ne sont point mèlés parmi les hermaphrodites ; mais ce caractère est si mal établi, que peut-être serait-il plus convenable LS réunir ces deux genres. On les distingue des Graphalium par leur calice non scarieux, et dont : les écailles ne sont point arrondies ; et des Eupatoires, en ce que tous leurs fleurons ne sont point hermaphro- dites. Cet arbrisseau , dont l'odeur est forte , mais agréa- ble, se plaît dans toute l'Amérique méridionale , dans. s endroîts humides, et fait partie des espèces odoranteli Qui garnissent les lagons ou le bord des rivières. On rencontre encore souvent aux Antilles la + en bre, la Conyse à feuilles de Coïgnassier, la Conyse lobée, la Cons Alopecuroïdes, et la Conyse en épis. _ Ceïtaïns nègres de Guinée offrent la Conyse odorante à leurs dieux, eten b: t en se prosternant. Ils jonchent de leurs feuilles les t tombeaux de leurs amis. -Canacrimes PHYSIQUES. La Conyse odorante forme un ‘axbrisseau de quatre ou six pieds de hauteur, dont la tige est droite, de l'épaisseur du pouce, à écorce gri- tre , et à rameaux cotonneux et feuillés. Ses feuilles sont ovales, ou ovales-oblongues, pétiolées; les unes ‘entières, les autres légèrement -dentelées ; molles ; ar: bé: particulièrement en dessous, ct d'un vel cinq pouces, sur plus de deax pouces de largeur. Les fleurs sont purpurines, disposées en corymbes denses, composés et terminaux, sur des pédoncules courts et cotonneux. Les calices sont hémisphériques, embriqués d'écailles cotonneuses , courtes et un peu obtuses. Les fleurons hermaphrodites occupent le disque de la fleur, et les femelles sont en assez grand nombre à sa circon- férence. + Anazvse caimique. Le suc exprimé de la Conyse odorante , à l’époque de la floraison , a produit une cire résineuse, une matière extractive avec malate de potasse, un extractif gommeux, un principe colorant, de l'al- bumine , une substance glutineuse dans la fécule verte ét un peu de nitrate de potasse. nr. Prorniérés wénrorvazes. Son odeur aromatique, com parable à celle de la Sauge d'Europe, la fait employer dans les mêmes circonstances. Les nègres recherchent la Conyse odorante pour l'utiliser en cas de blessures faites par les animaux venimeux. } ] 'e mploie aussi dans 2 les bains chauds et dans les fomentations contre les pa- _ ralysies. L’infusion de ses feuilles est stomachique , et les sommités, mêlées aux alimens ; excitent l'appétit et facilitent la digestion. En général, et comme l’observe judicieusement Virey, les plantes aromatiques doivent être employées comme alexitères. - On rencontre aussi, aux Antilles, la Conyse lcbée, vul-_ gairement appelée Herbe à Piques, et qui est estimée comme alexitère. Sa save ‘est amère, aromatique; son extrait contient de l'acide acéiique libre, autant de -Chaux et de potasse; elle convient dans les affections be «4 24° ( 302 ) séreuses du bas-ventre, dans les obstructions, dans les engorgemens squirreux du mésentère, dans les pâles couleurs et les anorexies. Elle est fort commune al Guadeloupe. Mope p'ApminisrrATION. La Conyse odorante se pres- crit au dedans par infusion théïforme , et au dehors par décoction. On fait avec les fleurs et les graines une li- queur alcoholique qu’on administre par cuillerée à café. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT DIX-SEPT. La plante est fdaite à à moitié. £: érée ouvert, PL. 218. É j Fheodore Darcourtts Pine. Gabriel Soup. SAUGE À FLEURS BLANCHES SAUGE À FLEURS BLANCHES. { (Alexière interne.) Ÿ SYxnonvmie. Salvia Leucantha. Cavan. Lin. Décandrie Mo- nogynie. — Jussieu, famille des Labiées. — Tourn. Clas. 4. Labiées. — Salvia foliis lanceolatis, longis, rugosis. _crenulatis ; floribus spicatis, calicibus tomentoso-violaceis. savan. Icon. Rar. Page 46, n° 22, tab. 24. — Salvia foliis. lanceolatis, serratis , rugosis , mb iNnCavis ; calicibus _ densissimè incano-violaceo-tomentosis. Vabhl. Enum., Plant. vol. ï, pag. 252, n° 71. — Salvia foliis lineari-lanceolatis, crenulatis , rugosis ; floribus verticillato-spicatis, calicibus tomentosis. Willd. Spec. Plant. vol. 41, page 129, n° 5 En espagnol, Salvia. — - En portugais, Salvetta. — En an- glais, Sage. _ CarACTÈRES GÉNÉRIQUES. Plantes dicotylédones , à fleurs complètes , monopétalées , irrégulières , de la fa- mille des Labiées, herbes ou sous-arbrisseaux à feuilles ‘opposées , entières et quelquefois pinnatifides ; fleurs verticillées en épis, munies de bractées. Calice à deux lèvres ; corolle en gueule ; les filamens des étamines at. me transversalement sur un pédicule, et comme ( 304 ) | | Éurbsé, ovaire à quatre divisions; quatre semences souvent mucilagineuses. | ( AS ; , Caracrires Parricuzters. Tige quadrangulaire, feuilles crénelées, _cotonneuses en dessous ; fleurs également to- menteuses. Hisrome narurezze. Toutes les espèces de cette fa- * mille nombreuse jouissent plus ou moins des propriétés toniques , diaphorétiques et alexitères. La Sauge à fleurs blanches, originaire du Mexique, se rencontre dans plusieurs es Antilles, où elle est préconisée comme alexitère. Les nègres l’emploient comme condiment, la mélangent quelquefois aux herbages, ou brède qui servent. à former leurs calalous. Ils la recherch aussi pour fumer leurs aiguillettes de bœuf, de cabr de cochon marron. Les feuilles de cette Sauge rempla cent celles du Thé, et sont tout aussi agréables. On veut toujours ce qu’ on n'a pas,;et c ’est bien le cas d’ob- server ici que les Chinois donnent deux caisses de Thé vert pour une seule de Sauge. Le SN LS £ CarAcrÈres pHysiques. Ses tiges sont quadrangu- laïres , droites, rameuses , hautes de cinq pieds environ; _garnies de feuilles opposées , pétiolées , étroites, lancéo- lées, longues, ridées , crénelées à leur contour, blan- FR <@t on en dessous, d’un vert foncé à Jeur face supérieure , supportées par des pétioles courts, presque connivens , munis à leur base de glandes très- petites, serablables à à des points bruns. Fe ( 305 ) : Les fleurs sont disposées en longs épis terminaux , interrompus , composés de verticilles à plusieurs fleurs couvertes d’un duvet tomenteux, lanugineux, violet. Le calice est de même couleur, très-velu, à deux lè- vres ; la lèvre supérieure aiguë, entière; lPinférieure légèrement bifide, La corolle est blanche, une fois plus grande que le calice; sa lèvre supérieure en voûte vers son sommet, plissée , entière, velue ; l’inférieure a trois découpures A. se presqu'égales , qui offrent en des- sous une petite bosse courte. (Encycl. méth.) ANAzyse cHrmiQue. La Sauge blanche contient une huile volatile, un extrait résineux, une substance gom- meuse , de la gomme, une autre sorte de gluten, de la bre ligneuse, du nitrate de potasse, et quelques ma es azotées.. ILE 1 & Propnrérés mépicrnazes. On attribue tant de pro-_ priétés aux Sauges oflicinales, que l’école de Salerne trouvait étonnant qu'on pût mourir quand on en pos. = case un pied dans son jardin. Cur moriatur homo , cui Salvia crescit in horto. Cette plante héroïque est douée, il est vrai, de pro- priétés incontestables ; 5 c'est pourquoi on la recom- mande comme tonique pour rappeler l'appétit, activer la circulation dans la chlorose et les syncopes ner- veuses. Elle produit de bons effets dans l'asthme hu- mide et la toux catarrhale, Infusée dans du vin, elle modère les sueurs débilitantes qu'éprouvem les conva- : à ( 306 ) lescens. En gargarisme ; elle guérit les aphthes et autres ulcérations de la bouche, et fortifie les gencives. La poudre des feuilles séchées offre un très-bon ster- nutatoire. Appliquée en sachet dans les infiltrations du tissu cellulaire et dans les échymoses, elle agit comme ‘tonique et résolutive. Les nouveaux fumeurs préfèrent . celte Sauge au Tabac. J'ai guéri, par ce moyen et par la seule infusion de cette plante, un ancien militaire qui, par suite de campement dans des endroits humi- des, était affecté d’un asthme tellement intense , qu'il lui était impossible de conserver la position horizontale. La décoction des feuilles et des fleurs fortifie les nerfs, _ ramollit les tumeurs et dissipe les enflures. Cette plante, … ainsi que les Labiées, excite l’action des organes, et dé- … veloppe momentanément les fonctions de la vie. On em- ploie aussi cette plante comme emménagogue pour sti-" muler l'utérus. On conçoit que, d'après ces propriétés sti- | mulantes , il serait inconvenant de prescrire cette plante à des témpéramens irritables ; et même en cas de paralysie - et dé tremblemens musculaires, elle ne doit être indi- quée que si le sujet est lymphatique, ou peu impres- sionnable ; il en est de même si l’on a à traiter une leucorrhée invétérée , ou une ménhorragie rebelle, ainsi qu’un rhumatisme errant. On apprécie ses vertus contre _les poisons, et dans le cas de maladies contagieuses et : quelques fièvres d'accès. Mope D'apmimisrrarron. On prépare avec les fleurs de Sauge une conserve et une eau distillée. La dose de us poudre est d’un gros, soit en suspension dans une ee soit en pillules ou en opiat. La teinture al- (307) É.. ; à À coholique se prescrit par un gros. L'huile essentielle se donne depuis cinq jusqu’à dix gouttes dans un jaune d'œuf. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT DIX-HUIT. - La plante est dessinée demi-grandeur naturelle. 1. Calice. 2. Corolle. 4s ORANGER A FEUILLES DE MYRTE. SYNONYMIE. Aurantium myrtifolium. Lin. Polyadelphie ico- sandrie. — Tournefort. Clas. 21. Arbres rosacés. Sect. 6. — Juss., famille des Orangers. En espagnol, Naranjo; en portugais, Tarangeira ; en anglais, Orange-tree. Caractères Génériques. Calice à cinq divisions ; CInq _ pétales; environ vingt'étamines ; les filamens comprimés, _ réunis inférieurement en cylindre, divisés en plusieurs _ faisceaux anthérifères ; un style; un stigmate en tête; une baie celluleuse, partagée en plusieurs cloisons mem- _ braneuses, longitudinales, entourée d’une écorce épaisse, _ ridée et glanduleuse ; ses semences sont cartilagineuses. (EL d. D.) Caractères parricuzrens. Feuilles très-petites et très- | rapprochées. Épines courtes et dures. … Hisromr narurezzs. Il suffit de prononcer le mot Oranger pour que l'imagination se reporte au milieu des belles forêts du Nouveau -Monde , où les pommes d’or de cet arbre enchanteur contrastent si bien avec la riche LL. 9, | | TRçodore Pesrourtidx Pair | Gabriel Sub. ORANGER À FEUILLES DE MYRTE. (308 7° a la blanche 1et ir de Fe fleurs; nble les progrès de la végé- _verdufe de eur feuillage car on y voit toujours er tation. L'Oranger qui nous occupe a toutes ces pro- priétés, et ne diffère de l’Oranger de la Chine que par quelques caractères botaniques, tels qu’un feuillage plus serré et des feuilles très-petites; par des épines courtes et des fleurs moins développées, ainsi que par des fruits infiniment plus petits; aussi la stature de l'arbre est-elle ie | moins DL Ti n’atteint guère que la hauteur de dix à douze pieds; son bois est également dur, d’un blanc jaunâtre, d’un grain compacte, fin et uni sage prévoyance, le Créateur, selon l’observati de Virey, a garanti les germes des semences des végé- taux en les entourant d’un périsperme oléagineux; car toutes les huiles fines des végétaux se trouvent dans cette partie presque uniquement : de mème l’épiderme de tous les animaux terrestres est naturellement huilé # par cette merveilleuse prévoyance. C’est d'après cela que le D. Virey à reconuu aux huiles volatiles la propriété > de -phérerver les plantes de la moisissure. On sait que se forme des moisissures sur la surface des grais- ses, , où des huiles, c’est lorsque ces dernières contiennent encore des substances mucile latineuses , capables de passer à la ferm à la putré- line chiite, Re parties fort délicates à sé _ taux soufirent, et mème périssent par l'application builes volatiles. Celles que les fleurs et d’autre des plantes forment et recèlent naturellement sont ren- fermées toujours dans de petits utricules particuliers q! APANREUÉ ( 310 ) les isolent du parenchyme. Ainsi, dans les semences des Ombellifères, dans l'écorce du fruit des Hespéridées, l'huile volatile est séparée de l'embryon de la semence, car son contact immédiat ferait périr le germe. Le doc- teur Mac-Culloch , d’ Édimbourg, empêche l'encre de moisir en y jetant un peu de Gérofle ou de son huile volatile. Le Camphre produit le même effet. On confit les jeunes fruits avant leur maturité; les cuisiniers re- cherchent l'écorce comme condiment. » Canacrires PHYSIQUES. On a déjà remarqué, dit Poi= ret, que même dans les individus sauvages ily avait très- peu de différence entre les Orangers et les Citronniers ; à plus forte raison parmi les variétés produites par l'art ou par la nature. L’Oranger à feuilles de Myrte offre à l’as- - pect un feuillage diffus, serré, sans ordre, parte opposé partie alterne. Les feuilles sont persistantes , ovales, ai- |. guës, lancéolées, et petites comme celles du Myrte, lé- … gèrement dentées, très-proches les unes des autres; les fleurs sont blanches eomme celles de l'Oran ser ordi- maire, très-odorantes , et par bouquets à l” extrémité des _ rameaux. Les filamens sont réunis en faisceau par une : membrane , qui ensuite se déchire en plusieurs segmen$ chargés chacun d'un certain nombre d’étamines. Les fruits sont de la grosseur et de la forme d’une pomme d'api moyenne, le plus souvent sessiles, d’un jaune doré à l'extérieur et pointillé, et blanc en dedans , divisés em plusieurs loges par des cloisons membraneuses et trans- Parentes, renfermant chacune des « semences sans Li is- = fs TS es { += ) : ee Anaiyse cmrmique. Les Hespéridées de Desvaux, on Orangers, offrent abondamment un acide citrique fort agréable, quelquefois combiné à un principe amer, comme dans la Bigarade, ou à un principe colorant rouge, comme dans l'Orange de la Chine, mais plus souvent contenant une matière sucrée dans une pulpe vésiculeuse. L’enveloppe extérieure de ces früits est em- preinte d’une huile volatile suave , dans un parenchyme fongueux , amer. Les feuilles et les fleurs des Orangers, selon Boullay, contiennent aussi une huile essentielle volatile qu’on obtient facilement par la distillation. La fleur surtout , indépendamment de cette huile, produit de l’acétate de chaux , de l'acide acétique en excès, de l'albumine , un principe jaune amer, soluble dans l'alcohol, insoluble dans l’éther, et une matière gom- meuse. Prorriérés ménicinazes. D’après l’examen chimique des parties constituantes du feuillage, des fleurs et des fruits des Orangers qui offrent un acide, de l’albumine, > , etc., il est facile de concevoir pourquoi le aturel emploient contre les empoisonnemens. L'eau distillée des fleurs est cordiale, hystérique et vermifuge. Elle fortifie l'estomac, active la circulation, fait mourir les vers des enfans, et apaïse les contractions de l'uté- Fe % rus. Son usage journalier dans les maladies nerveuses sert à prouver qu’elle est éminemment anti-spasmodique. Poupée-Desportes recommande comme détersive, dans la gonorrhée et la leucorrhée, une tisane faite avec une once de limaille d'acier, un-demi-gros de sel ammoniac, une pincée d'écorce d’orange-myrthe, de liane à savon , ( A ) de gommier et de bois marie; une : demi- - pincé verveine puante a Vrois chopines d’eau réduites à deux. & Move p’apmrmisrrarion. Les naturels recommandent ; la poudre d'écorce sèche de l'orange-myrte à la dose d'un gros dans une infusion hystérique contre les tran- - chées des nouvelles accouchées. Ils préparent aussi avec une pincée de safran introduit dans une bigarade qu bn > _ fait cuire sous la cendre, et qu'on met infuser dans une : bouteille de,vin blanc, un remède zmménagogue dont _ ils font le plus grand éloge. Ils appliquent aussi sur le nombril des jeunes enfans attaqués de vers une orange creusée et remplie de deux gros de thériaque et bou : canée sous la cendre chaude. Les médecins prescrivent : Veau distillée à la dose d’un à quatre gros. Poupée-Des- | portes donne encore la composition des bols fébrifuges _suivans. Prenez écorce d’ orange-myrte et de citronn e pulvérisés, un gros de chaque; sel ammoniac et limaille _ defer porphyrisée, de chaque un serupule ; : DE d » PL, 220. Gabriel Jeute . E-CHADEC. s RANGER PAMPELMON o AAA A: Li V AN VAAAAA AAS | ORANGER PAMPELMOUSSE, , : (Alexitère interne.) ne \ = Synoxswie, Vulg. Chadec, ou Citron des Barbades. Chadock, ou Schaddeck, tête d'enfant. — Citrus Décumana. Lin. Polyadelphie icosandrie. Tournef. — Arbres rosacés. — Jussieu, famille des Orangers. — Citrus petiolis alatis, foliis obtusis emarginatis. Lin., syst. reg. 580. — Malus Aurantia fructu rotundo maximo pallescente caput huma- num excedente. Sloan. Jam. 212. Hist. 1, P: 41, tab. 12, fol. 2,3. Limo Decumanus » Pampelmoes. Rumph. Amb. », 96, 4, sé 2. — RE fructu omnium maximo Caractihes ns. Calice 5-fide, élues pétales oblongs ; anthères à vingt filets connés en divers Corps ; + baie à à neuf loges; loges vésicnlenses. CARACTÈRES PARTICULIERS. | Pétiales ailés; indiens - _ tuses, émarginées. + 314) Haérôme NATURELLE. L’Oranger Pampelmousse diflère de l’Oranger par ses feuilles et par ses fruits plus grands, par ses fleurs plus en grappes, et par ses grappes ve= lues. Il a été apporté des Indes par le capitaine Cha- dock ou Schaddeck , auquel les habitans des Indes oc- cidentales l'ont consacré par reconnaissance. Cet arbre parait avoir dégénéré par la culture. On lui reconnaît pour variétés : 10 le Pampelmousse des Barbades, ou Schaddeck sans épines, dont les feuilles sont épaisses, ovales ; les fruits, ainsi que les feuilles, ont le talon très-large ; 20 le Pampelmousse, ou Pampelmoës du Levant ; 30 le Pampelmousse d'Amérique : le fruit est aigre et sa chair d’un jaune pâle; 4o le Citronnier de Combara, ou Citron à la grecque , dont les feuilles sont presque rondes, crénelées ; ; l'aile des pétioles est plutôt ovale qu’ en cœur, aussi grande et souvent plus longue que la feuille. Les épines sont plus fortes. Le port de lOranger des Pampelmousses est majes- tueux ; il ; Joint la noblesse des formes à la riche dimen- sion des feuilles et des fruits qui sont énormes. La vue + ét l’odorat sont également satisfaits à la rencontre d’un de ces arbres dans les jardins enchantés des Hespérides. Le parfum qu’il exhale embaume nos vallées ; : Toujours blanchi de fleurs, il ajoute à leur prix Le vert des fruits naissans à l’or des fruits müris. (Rosser.) On multiplie cet oranger par grefle. Il se propage aussi de marcottes faites comme celles du Grenadier. C5) Les branches prennent diflicilement de Fe. à le se- mis et la greffe sont donc les plus sûrs moyens de le re- produire. Les semences de. Bigarades doivent être pré- férées parce qu’elles donnent des sujets plus vigoureux, et qu'on peut greffer beaucoup plus tôt les sujets qu’on en obtient. Le meilleur terreau pour ce genre de cul- ture se compose avec parties égales de fumier de couche _et de moutons, de marc de raïsin et de feuilles pour- ries. Ce terrain étant bien consommé, on le mêle avec quatre parties de terre franche et douce. | Le quartier des Pampelmousses est ainsi nommé à YTle-de-France , belle patrie de Paul et Virginie , par la quantité des arbres de cette espèce qu’on y rencontre. Ce souvenir aimable qui ne peut vieillir, et sera de tous les âges , conserve à cet épisode, modèle inimitable de grâces et de sentiment , des lauriers que la basse ca- lomnie voudrait en vain ternir. Cette couronne , tressée par le bon goût, doit rester éternellement sur la mo- deste tombe de l’illustre auteur des Harmonies de la Natur F, 5% ; “at s Fi æ Se PHYSIQUES. Cet Oranger diffère des autres par ses pétioles ailés, et par ses fruits d’une grosseur monstrueuse, ordinairement plus forts que la tête d’un enfant. L'arbre est d'une grandeur médiocre. Il se di- vise en rameaux étalés avec ou sans aiguillons. Les feuilles, parsemées de points transparens comme dans tous ses congénères, sont dentées, éparses, ovales , Towe III, — 55° Livraison. 25 ( 316 ) quelquefois obtuses et échancrées à leur sommet ; les pétioles sont garnis d’une aile cordiforme d’une gran- deur remarquable. Les fleurs sont disposées en grappes légèrement tomenteuses et plus longues que dans les autres espèces. La corolle est blanche, très-odorante, composée de cinq pétales réfléchis. Son fruit est + baie sphéroïde d’un jaune verdâtre, divisée intérieu- rement en douze loges et plus ; la pulpe est rouge ou blanche, aigre ou douce. L’écorce est excessivement épaisse, très-peu volumineuse et fongueuse, d’une sa- veur très-amère. Les semences sont ovales, presqu’ai- guës , au nombre de deux ou trois dans chaque loge. Axaivse cmmique. Le suc du fruit contient un prin- cipe amer, de la gomme, de l'acide malique , de l'acide citrique , et beaucoup d’eau. Prorrtérés ménicrnazes. La poudre des feuilles étonne quelquefois les praticiens par ses eflets dans le traitement des maladies nerveuses, de l’hystérie, de l'hypochondrie, ajouterai-je de l’épilepsie? La décoction des feuilles a guéri plusieurs enfans affectés de convulsions et de catalepsie , et un homme d’un certai2 âge, qui avait perdu l'usage de ses facultés intellectuelles, et particulièrement sa _ mémoire. Deux onces de la décoction, dit Alibert, chan- gèrent sa situation, et dans l’espace de six jours tous les accidens se dissipèrent. Or les produits des feuilles des Orangers divers étant les mêmes , j'ai préféré étayer fe (317) mon assertion de faits curieux qu'aflirme l'archiatre que de faire des citations de faits qui me sont personnels, et parfaitement identiques avec les premiers. Ranoë, médecin danois, a soulagé promptement une femme de trente ans dans une violente hémorragie utérine , avec une forte décoction d’écorce d'Oranger. On peut faire - le chocolat et le café avec cette décoction , et dans d’au- tres cas la rendre vineuse. Le suc acide des Oranges ‘sures et des Schaddecks convient pour neutraliser la vertu narcotique des alcalis végétaux. C'est pourquoi l'on peut faire usage sans inconvénient de la morelle tomate, qui joint à la propriété narcotique des solanées un acide qui en devient le correctif. L'huile essentielle de l'écorce, que l'on obtient au moyen de ràpes , et le tabac vert combinés avec l'huile de Sésame se prescri- vent en embrocations sur l'épigastre dans la cardialgie et la dispepsie. _ee, Move p'anmimisrrarion. La dose de la poudre est depuis un scrupule jusqu’à deux dans de la confiture, Ou en suspension dans un liquide ; celle des feuilles, une pincée pour une infusion d’une pinte. Le sirop des fleurs est principalement employé dans les affections nerveuses. On sait que l’eau distillée de fleurs d’o- ranges est préférable lorsqu'on n’a choisi que les pé- tales ; ; le calice et les autres parties nuisent à la déli- catesse de son parfum , et ]ui communiquent une odeur vireuse. : (318) EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT VINGT. La figure est au quart de sa grandeur naturelle, 1. Graines. PA, 227. e Dercourtils Pine COLLINSONIE. ( 319 ) COLLINSONIE DU CANADA. ( Alexitère externe.) SYNonymtE. Collinsonia canadensis. Lin. Diandrie Monogy- nie. — Jussieu, famille des Labiées, — Coilinsonia. Hort. CE. 14, t. 5. Cold. Noveb. 8. Kalm. it. 2, p. 317. «+ CaracrÈres cénériqQuEs. Corolle inégale; à lèvre in- férieure muliüfide , capillaire. Une semence. CaracTëres PARTICULIERS. Le fruit consiste en une | semence globuleuse, située au fond du calice; les trois autres avortent, Hp NaruRezLE. Cette belle Labiée dont les amis de l'humanité souffrante savent tirer un parti avanta- geux dans certains empoisonnemens , croit naturelle- ment dans les forêts du Canada et de la Virginie. Je l'ai rencontrée plusieurs fois aux Antilles, et particulière ment à Saint-Yago de Cuba et à Saint-Domingue. Onla propage de graines semées en pleine terre , et garanties par de la litière contre les grands froids , ou de boutures Tome III, — 56° Livraison. ( 320 }) faites en été à l'ombre. On doit tenir en Europe cette plante, pendant l’hiver , dans une serre tempérée. Caracrëres Paysiques. Cette belle plante, de la fa- mille des Labiées , qui se rapproche des Sauges par quel- ques rapports, a des feuilles qui ressemblent beaucoup à celles de l’Aydrangea. Ses tiges sont droites , tétrago- nes, assez simples, hautes de deux à trois pieds. Ses feuilles sont opposées, presqu’en cœur , pointues, den- tées en scie, glabres , ridées , et portées sur des pétioles courts, Elles ont quatre à cinq pouces de largeur sur une longueur de plus de six pouces, en y comprenant leur pétiole. Les fleurs sont jaunâtres, nombreuses et disposées au sommet de chaque tige sur une panicule pyramidale, à ramifications opposées. Chaque fleur a: 1° un calice monophylle, campanulé , court, persistant, à cinq dents pointues et inégales ; 2° une corolle monopétale infundibuliforme , beaucoup plus longue que le calice , irrégulière , à lèvre supérieure presque nulle , le limbe à sa place étant divisé en quatre dents fort courtes , et à lèvre inférieure grande , frangée, partagée en beaucoup de découpures capillaires; 3° deux étamines plus longues que la corolle , dont les filamens droits et sétacés portent de petites anthères vacillantes ; 4 un ovaire supérieur , quadrifide , chargé d’une grosse glande , et d’un style sétacé aussi long que les étamines, incliné , purpurin, à stigmate bifide. Le fruit consiste en une semence globuleuse située aü fond du calice. Le nombre naturel des semences paraît devoir être quatre, comme dans les autres Labiées ; mais il n’y en a qu'une qui vienne à perfection , les trois | autres avortent: ( Encyel. ). Cat A ANALYSE CHIMIQUE. Si l’on verse dans une infusion de Collinsonie une dissolution de sulfate de fer, on y reconnaît la présence de l'acide gallique. L'eau se sa- ture des principes amer et astringent ; mais le principe aromatique , comme dans beaucoup de Labiées , ne peut être extrait que par l'alcohol. Cependant l’eau distillée de la plante offre un certain arôme, On remarque à la surface un peu d'huile essentielle. Propriétés mépiciwares. La Collinsonie offre aux voyageurs d'outre-mer et aux habitans de ces rives for- tunées un des toniques les plus puissans pour combattre la myotilité nerveuse. Elle est recommandable dans les fièvres de mauvais caractère , dans l’atonie des viscères abdominaux que l’on observe dans l’hypocondrie et l’hystérie : dans les fièvres muqueuses continues ou in- termittentes, dans la dyspepsie, dans les cas d’épuise- ment signalé par des digestions lentes , dans une torpeur de la locomotion et de la mémoire et dans beaucoup de cas de mélancolie. Je l'ai souvent prescrite dans des cas de leuchorrée chronique , par suite de morosité et d’une vie sédentaire , ainsi que dans les sueurs nocturnes qui affaiblissent si prodigieusement les malades. On ne doit pas en faire usage si la peau est sèche et brûlante. On fait beaucoup de cas de son infusion vineuse pour laver les blessures faites par les animaux venimeux, comme aussi pour déterger les aphthes des nouveau-nés, Mon D’ADMINISTRATION. Une pincée de feuilles sert pour une livre d’eau bouillante, L'eau distillée se combine avec d'autres moyens pour la confection d’une potion : 26 * . S anti-spasmodique. La teinture alcoholique se mêle aux infusions aqueuses qu’on veut alcoholiser ; la dose est d’une cuillerée à café pour une livre d’infusion. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT VINGT-UN: La plante est dessinée demi-grandeur. 1. Fleur vue de face. 2. Calice vu de face. 3. Graine. LL, 222. D 7 1e eo user eg ram SARRIETE CONDÉE. (325 ) SARRIETTE CONDÉE. (Alexüère externe.) Srnontmie. Satureia americana. Lin. Didynamie Gymno- spermie. — Juss., famille des Labiées. — Tournef. Clas. 4, sect. 3. — Satureia foliis linearibus , obtusis subarcuatis ; floribus solitariis, sessilibus ; caule fruticoso , subaculeato. Poiret. — Satureia Condea. Juss. — Condæa frutescens, Satureiæ foliis ; flore albo. Desportes. — Plum. Miss. Desc. Plant. Amer. CarAcTÈrEs GÉNÉRIQUES. Plantes dicotylédones, à fleurs labiées , verticillées ou axillaires , ayant des feuil- les opposées, ponctuées dans quelques espèces. Le ca- lice strié, à cinq dents; une corolle labiée à quatre lo- bes ; le lobe supérieur presque blanc ; quatre étamines à peine aussi a ré la corolle. CARACTÈRES PARTICULIERS. Feuilles sessiles et légè- rement épineuses sous leur nt à nervure ; fleurs axillaires et fasciculées. | Hisrome narureLLe. On doit la connaissance de cette plante utile au docteur Poupée-Desportes qui le pren ( 324 ) l'a recueillie à Saint-Domingue. On l’emploie , ainsi que la Sarriette d'Europe, pour relever le calalou et l'aro- matiser ; elle se sème d’elle-même. Humble comme Îa violette , et toujours cachée sous l'herbe où son parfum la fait découvrir, elle est broutée avec ardeur par les cabrits. On peut lui appliquer les deux vers que M. De- fontanes adresse à la violette : Et toi qui te cachas, plus humble que tes sœurs, Sarriette à mes pieds verse au moins tes odeurs. La Surriette eflilée ( Satureia viminea ), commune. à là Jamaïque, jouit des mêmes proprictés. Caractères PaysiQues. Cette plante a des tiges gla- bres, ligneuses, cylindriques, divisées en rameaux grè- les, légèremeut anguleux, nombreux, rougeâtres , hé - rissés sur leurs angles de très-petites pointes épineuses ; garnies de feuilles opposées , presque sessiles , linéaires ; lancéolées, étroites, longues d'environ un pouce, en- tières, la plupart obtuses à leur sommet ; rétrécies D un pétiole court à leur base, vertes et glabres à leurs deux faces, un: peu courbées en arc, munies sur leur dos, le long de la principale neryure, de très-petites pointes épineuses : des aisselles de ces mêmes feuilles sortent, ou de petits rameaux courts , ou d’autres feuilles plus courtes , presque fasciculées. Les fleurs sont très- petites ; blanchâtres, solitaires , sessiles, axillaires et | opposées. ( Encycl. ). Anaiyse CHIMIQUE. L'eau se charge promptement d'une Partie extractive amère , et l’infusion brunit si on ( 325) y ajoute du sulfate de fer. On obtient de cette plante, par l’intermède de l’alcohol , un principe résineux très- abondant. L'huile essentielle de cette Sarriette décom- pose le muriate de mercure suroxidé : sa couleur est facilement altérée par l’eau de chaux. Propriérés méDicrnwaes. Plusieurs praticiens des An- tilles ont employé avec succès la Sarriette Condée contre les atonies du système nerveux, telles que vertiges , pa- ralysie et contractions de l'estomac. Elle soulage les personnes aflligées d'asthme nerveux, et surtout celles affectées de chlorose compliquée d’une débilité des vis- cères de l'abdomen , ou d’une trop grande susceptibilité organique de ces parties. Son infusion vineuse convient dans les diarrhées chroniques qu’on observe si souvent aux colonies , et qui , en épuisant les forces , conduisent le malade à un marasme redoutable. Quelques-uns re- commandent l'injection dans l'oreille d’une forte infu- sion de cette plante dans le cas d’affection soporeuse, mais j'ignore jusqu’à quel point on peut compter sur ce remède. On prescrit volontiers son infusion dans les angines muqueuses. Cette plante offre un bon béchi- que incisif. On en fait des applications , le plus chaude- ment possible, dans les douleurs rhumatismales, et en fomentation pour bassiner les parties nerveuses et mus- culeuses trop affaiblies et trop gonflées ; dans les œdèmes chroniques et les gangrènes atoniques des vieillards. J'ai éprouvé de bons effets de son huile essentielle comme moyen auxiliaire dans plusieurs cas d’empoisonnemens par les narcotiques. Mope D'ADMINISTRATION. On emploie communément ( 326 ) la Sarriette Condée en infusion aqueuse ou vineuse. Son huile essentielle se prescrit à la dose de deux à quatre gouttes dans un jaune d'œuf. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT VINGT-DEUX. La plante est dessinée de grandeur naturelle. 1. Fleur. 2. Calice entier. 3. Calice ouvert, 4: Graine. 5 mm : ri 4 RO nildine HS Souris éodes sb PL. 223. ROUE : Theodere Descourtile Léa - ÉE RENFLÉE. ” GERMANDR ( 4 ) AAA AAPAAN AAA AAA AAA VAN VAN AA AAA AN AA GERMANDRÉE RENFLÉE. (Alexitère externe. ) Synonvuie. Teucrium inflatum Swartz. Lin. Didynamie, Gymnospermie. — Jussieu, famille des Labiées. — Tour- nefort Teucrium, Chamædris ; Chamæpitis ; Polium. el. 4. . Labiées. — Teucrium foliis oblongis , acuminatis, inæqua- liter serratis, pubescentibus ; spicis sessilibus, terminali- bus ; calicibus inflatis, villosis. Swartz. Prod. 88. et Flor. Ind.-Occid. 3, p. 1003. — Aiton. Hort. Kew. 2. p. 277: — Teucrium subhirsutum, foliis ovatis, dentato-serratis ; spicis strictioribus, crassis , terminalibus. Brown. Jam. 267. — Eu espagnol, Camedrio ; Encinilla. — En anglais, Ger-. mander. hijproi Cikictéhes GÉNÉRIQUES. Plantes : à fleurs monopétä=. lées , de la famille des Labiées , à feuilles opposées et à ” fleurs axillaires ou terminales , remarquables par leur corolle, dépourvues de lèvre supérieure peu ‘sensible, et partagée en deux denis, d’entre lesquelles sortent les — étamines ; calice monophylle ; ; corolle monopétale irré- gulière ; quatre étamines didynamiques ; portant des an ( 328 ) thères ovoïdes ; fruit contenant quatre semences nues au fond du calice. Caractères PARTICULIERS. Fleurs inférieures , quel- quefois verticillées ; calice renflé et pubescent. [4 Hisrome narurezze. La Germandrée renflée , dont l'odeur est comparable à celle du Marrube, croît à la Jamaïque , aux lieux ombragés et gazonneux. Je l'ai ren- contrée à Saint-Domingue et dans les environs de Saint- Yago-de-Cuba. Ciricrènes raysiques. Les tiges de cette Germandrée sont hautes de deux pieds, droites, médiocrement ra- meuses , fragiles, pubescentes ; les feuilles pétiolées oblongues » acuminées , obtuses à leur base, pubes- centes, inégalement dentées en scie ; les pétioles allon- gés, pubescens; les grappes solitaires, terminales , longues de deux ou trois pouces ; les fleurs inférieures souvent verticillées ; de petites bractées lancéolées, ai- guës , de la longueur des fleurs ; le calice renflé, pubes- cent; sa division supérieure plus grande; les autres égales , aiguës ; la corolle purpurine ; le lobe intermé- diaire de la lèvre trois fois plus grand que les latéraux , ovales, convexes. (Encycl.) Anaivse cummique. Cette Germandrée , ainsi que ses _ congénères, fournit un extrait amer qu'on obtient par : ( 329 ) l'intermède de l'eau et de l'alcohol ; l'extrait aqueux est beaucoup plus amer que l'extrait résineux obtenu par l’alcohol. Proprrérés mÉpiciNares. D'après son analyse chi- mique , il paraîtrait que cette Germandrée possède des vertus médicamenteuses, et qu’on peut l’employer comme tonique , diurétique , sudorifique , atténuante | inci- sive, etc. Quelques praticiens l’ont recommandée dans les engorgemens de la rate ou splénite chronique ; l’ic- ière , qui en est un symptôme ; les obstructions des vis- cères , la ménorragie , certaines fièvres rebelles , l’ana- sarque à son début, l’asthme et les autres engouemens des bronches pulmonaires. Quelques novateurs qui ne décrivent les plantes que pour contester ridiculement leurs propriétés, disent de toutes , et en particulier de telle ou telle, qu’elle ne peut exercer une plus grande influence que telle autre qui a les mêmes vertus ! mais ce n'est pas là refuser une vertu qu’ils reconnaissent. Cest un mauvais genre que le moyen âge nous a donné de tout désapprouver par un excès d'amour-propre qui nous porte à croire que nous ne pouvons plus rien ap- prendre , et que nos devanciers sont des sots et des su- perstitieux, comme si de nos jours nous guérissions mieux et plus promptement! O fatalité des systèmes Hu On la recherche dans certains cas d’empoisonnement, lorsque la période inflammatoire est moins intense, Mon D'ADMINISTRATION. On prescrit l’infusion aqueuse ou vineuse de la Germandrée renflée. Son extrait, sui- , { 330 ) vant les cas, se donne à la dose d’un gros. La poudre, quelquefois mille conme fébrifuge , étant associée à celle du pepin de citron des halliers , augmente de vertu. : EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT VINGT-TROIS. La plante est dessinée demi-grandeur naturelle. 1. Calice. 2. Corolle. 3. Ovaire surmonté du pistil. » Peer * MONNIERE TRIPHYLLE A AM AA VA VAS LA VAR MONNIÈRE TRIPHYLLE. ( Alexitère interne et externe. ) Synonyme. Monnieria trifolia. Lin. Spec. Plant. vol. 3, p- 376. Diadelphie Pentandrie. Juss. Plantes d’un siége - incertain. — Jaborandi. 1. Pison. Brass. p. 245. — Mon- * niéria trifolia. Aublet. Guiane. vol. 2, p. 731; vol. 4, t, 293. — Monnieria. Juss. gen. Plant. p. 424. Lam. illust. t. 596. CaRACTÈRES GÉNÉRIQUES. Herbe à fleurs monopéta- lées, ayant du rapport avec les Borraginées. On la dis- tingue par le calice irrégulier à cinq divisions ; la co- rolle monopétale , à deux lèvres; deux filamens chargés, le supérieur de deux , l’inférieur de trois anthères ; cinq capsules monospermes. Canacrères PArricuLters. Calice persistant, à cinq découpures ; deux filamens aplatis , chargés de deux anthères cornées. Cinq capsules comprimées pour fruit. Hisrorne NATURELLE. La Monnière triphylle croit naturellement dans l’île de Cayenne , et dans beaucoup d’autres lieux de l’Amérique méridionale. On la ren- ( 332 ) contre en fleurs et en fruits, dans presque tous les mois de l’année. Caracrères PHysiQuEs. La racine de la Monnière est rameuse et composée de beaucoup de fibres. Elle donne naissance à une tige herbacée, droite , cylindrique, gri- sâtre , feuillée, médiocrement branchue , souvent di- chotôme, qui acquiert jusqu’à un pied et demi d’éléva- tion. Cette tige est glabre , dure, et d’une consistance presque ligneuse vers la base ; mais elle a les sommités légèrement velues ou pubescentes. Les feuilles sont mé- diocrement grandes ; les inférieures opposées ; les su- périeures alternes. Chacune de ces feuilles est composée de trois folioles, légèrement pédicellées , ovales , ablon- gues, pointues, entières , velues des deux côtés , molles, minces, vertes, plus pâles en dessous, nervées obli- quement, finement et obscurément criblées de points transparens , longues de près de deux pouces sur une lirgeur de neuf à dix lignes, et portées à l'extrémité d’ün pétiole commun, cylindrique, velu, qui souvent n’a guère moins de longueur qu’elles. La foliole moyenne est plus grande et plus fortement pédicellée que les la- térales : celles-ci ont leur moitié intérieure un peu moins large qué l’autre moitié. Il vient aux sommités de la plante , soit entre ses divisions ou dichotomies, soit dans les aisselles des feuilles supérieures, des pé- doncules isolés , plus ou moins longs, qui se partagent _à l'extrémité en deux ramifications florifères, diver- gentes , recourbées en dehors , obscurément flexueuses ; dépourvues de bractées. L'une des fleurs est située dans la bifurcation du pédoncule ; les autres sont rangées près à près lé long du côté interne ou supérieur-des ra- (23) mifications. Elles sont blanches, assez petites, portées sur des pédoncules propres fort courts, et forment, par leur assemblage, des épis bifides, ouverts de ma- nière à présenter une sorte de corymbe analogue à ceux qu’on rencontre dans plusieurs Borraginées. Chaque fleur offre : 1° un calice persistant, divisé fort bas en cinq découpures inégales ; l’une supérieure, li- néaire, plus allongée , couchée sur la corolle ; une se- conde extérieure, lancéolée, une fois plus courte que la précédente, Les trois autres courtes et obtuses ; 20, Une corolle monopétale, irrégulière, composée d’un tube cylindrique, arqué, rétréci à son milieu, et d’un limbe à deux lèvres ; la supérieure entière, ovale, arrondie à l'extrémité ; l'inférieure droite quadrifide , à découpures oblongues, obtuses ; 3, Deux filamens aplatis, membraneux, dont l’un, supérieur, concave, bifide au sommet, est chargé de deux anthères cornées; valves du côté interne, les- quelles entourent et cachent le stigmate; pendant que l’autre, inférieur , plane, trifide , en soutient trois, arrondies , très-petites, que M. Poiret croit stériles ; 4. Un ovaire supérieure, arrondi, à cinq angles et à cinq lobes, accompagné à sa base, du côté inférieur , d’une petite écaille ovale appelée nectaire par Linné , et surmonté d’un style filiforme, qui se termine par un stigmate capité, oblong , plane intérieurement , orbicu- laire et à bord tranchant. Le fruit consiste en cinq petites capsules ovales, com- primées , monospermes ; qui s’ouvrent longitudinalement en deux valves. Les semences sont ovales, noirûtres, finement chagrinées ou tuberculeuses, et ont le bord interne plus droit et plus obtus que l’externe. Chacune L (334 ) d’elles est environnée d’une coiffe ou tique propre , sèche, bivalve ; caduque. (Encyel.). : - ANALYSE CHIMIQUE. On obtient par la distillation de la racine de la Monnière, un huile épaisse et très-àcre ; plus, un extrait résineux. Proprrérés mÉpicinazes. Les propriétés de la Mon- nière paraissent résider dans une matière résineuse qu’on obtient par l’alcohol ; en sorte que l’extrait spiritueux pos- sède plus de vertus subtiles que l'extrait aqueux. La Monnière agit sur notre économie comme excitant âcre ; c'est ainsi que Pison l’a caractérisée le premier : il ajoute que; prise intérieurement, elle provoque les sueurs et les urines, qu'elle est alexipharmaque , et qu'il a été lui-même témoin de ses bons effeis sur un capi- taine qui avait mangé des champignons vénéneux. Mopg D’Anminisrrarion. La dose de la poudre de la racine est depuis cinq jusqu’à vingt grains sous forme d'opiat, en décoction, depuis uu scrupule jusqu'à un gros. On peut la confire au sucre en la coupant par tranches. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT VINGT-QUATRE- _* La plante est dessinée à moitié de sa grandeur. , 1. Racine, 2. Fleur. 3. Calice., 4. Ovaire, PL. 226. Theodore Percortits Præ. ARISTOLOCHE PONCTUÉE. ARISTOLOCHE PONCTUÉE. ( Alexitère interne et externe.) Synonyme. Aristolochia punctata. Lin. Gynandrie Hexan- drie. — Juss. Famille des Aristoloches ; Tournef. Classe 3. _ Personnées. — Aristolochia foliis cordatis, ad basim auri- culatis , caule volubili ; lingulis florum longis, tribus pune- tulorum rubentium ordinibus maculatis. Poiret. — Aristo- lochia folio cordiformi, flore longissimo , atro purpureo, radice repente. Plum. Spec. 5. Burm. Amer. t. 34. En anglais , Rooted Birthwort ; en espagnol, Aristoloquia. CanacrÈrEs GÉNÉRIQUES. Plantes à fleurs incomplètes, grimpantes, à fleurs dont le calice est d’une seule pièce, coloré, tubulé, irrégulier, ventru à sa base, ‘élargi vers son orifice, et dont le bord, tronqué obli- quement et sans divisions, se termine d’un côté par une languette plus ou moins longue; en six anthères Toug HT. — 57° Livraison, er 27 (336 ) sessiles , portées sur le pistil, et situées au-dessous des divisions du stigmate ; et en un ovaire inférieur , ovale, oblong , anguleux , surmonté d’un style très-court , que termine un stigmate concave , à six divisions. Le fruit est une capsule ovale, hexagone, et divisée intérieu- rement en six loges qui renferment chacune des se- mences aplaties ; feuilles alternes, fleurs axillaires. (Encycl. } Caracrères PArrICULIERS. Feuilles auriculées, tige VO- lubile , fleurs jäunâtres à languette longue et ponctuée. Hisrome narurezLe. Ayant eu l’occasion , dans le cours de cet ouvrage, de décrire plusieurs espèces d Aristo- loches , j'ai indiqué l’étymologie de ce nom, dérivé du grec aurres, excellent, et de nou, lochies, parce que cette plante paraît douée de propriétés hystériques- Les Aristoloches aiment la chaleur et se plaisent le long des haies ou au pied des arbres ou arbustes qui doivent : leur servir de tuteur. En Europe , ces plantes demardent _ le plein air, une bonne terre et l'exposition au soleil. On les multiplie facilement , soit de couchages faits an printemps, et qu'on peut lever l’autormme suivait; soit (337 ) de semences, quand elles müûrissent. Ellés aiment la terre de bruyère. * / CarAcTÈRES PHysiQuEes. La racine de l’Aristoloche ponctuée est longue de deux pieds ; épaisse d'un pouce et demi, rameuse, noirâtre et ridée en dehors, jau- nâtre en dedans, et s'enfonce perpendiculairement dams la terre. Elle pousse une tige un peu plus grosse qu’une plame d’oie , qui fournit quantité de rameaux fort longs , menus , lesquels s’entortillent autour des arbres de leur voisinage. Ces rameaux sont munis de feuilles alternes ; pétiolées , cordiformes., larges à leur base , où elles ont deux lobes arrondis en oreillettes, vertes en dessus ; et d'une couleur pâle en dessous. Les fleurs sont axil- laires, solitaires, sontennés par d'assez longs pédon- cules , et ont trois pouces de longueur. Elles sont ju nâtres ; droites , tubulées , et se terminent par une lan- _ Suette un pen étroite et fort longue, qui est marquée en dedans de trois rangées de points rouges. Les fruits sont des capsules ovales, hexagones et noirâtres, Les ses mences sont aplaties, Asaivyse cHimique. Le suc de la racine rougit le pa- ,: piér bleu, et son infusion aqueuse n’est point altérée par le sulfate de fer. Son odeur nauséeuse et sa saveur àcre et amère annoncent qu'elle possède une vertu mé- 27° ( 338 ) dicamenteuse. On en obtient un extrait gommo-résineux très-court, qui a beaucoup de rapports avec celui de l'Aloës. . Propnrétés mépicinaLes. On ne peut douter aux colo- nies de la vertu alexitère de cette Aristoloche qu'on y met sans cesse à l'épreuve ; on l’administre intérieure- ment et extérieurement. On use de ce dernier moyen lorsqu'il s’agit de rappeler les lochies supprimées , ou de provoquer les menstrues. Son infusion édulcorée offre au médecin un diurétique et un emménagogue , tandis qu'on ordonne la poudre dans son infusion vineuse dans les cas de chlorcse, de leuco-phlegmasie , de fièvres intermittentes, d'asthme humide et d’anorexie glaireuse. Extérieurement , les noirs s’en servent pour déterger les ulcères sordides et atoniques. C'est avec regret que j'adresse quelques;reproches à ces vastes es- prits qui comptent pour rien les libéralités du Créateur, et qui ne voient dans toutes les merveilles qui les en- tourent , que des choses purement naturelles et dues au “hasard, Pour moi » Que ce sophisme révolte ; je répéterai _ avec le vertueux chantre des Harmonies de la Nature , que « je préfère un cep de vigne à une colonne; et » j'aime mieux enrichir ma patrie d’une seule plante » médicinale on alimentaire . ; que du bouclier d'argent » de Scipion. » ( 339 ) MopE D'ADMINISTRATION. La poudre de la racine et l'extrait se prescrivent à la dose d’un gros. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT VINGT-CINQ. La plante est représentée demi-grandeur naturelle. LA POIVRIER À FEUILLES TRANSPARENTES. (Alexitère externe.) Synowvute. Vulg. Petite queue de Lézard. Herbe à Couresse. — Piper procumbens. Lin. Diandrie trigynie. — Jussieu, famille des Orties. — Saururus minor procumbens, Botry- lis folio crasso, cordato, Plum. impr, p. 54, et vol. IV, p. 78. — En anglais, Curess-Estail, CanrAGTÈRES GÉNÉRIQUES. Plantes dicotylédones, à _ fleurs incomplètes » grimpantes ou rampantes, dicho- tômes ; à rameaux presque articulés ; feuilles alternes ou _ opposées ; fleurs axillaires ou opposées aux feuilles dis- posées en un chaton étroit , allongé. Le tapnesire essen- _tiel est d’avoir des fleurs réunies en ün chaton fili- _ forme , point de calice ni de coro , deux anthères ÿ on sessiles ; une baie À une seule semence. Caracrènes | PARTICULIERS. Feuilles uransparentes. ige ES A Theodore Descourtils Pnæ . POIVRIER TRANSPARENT. (341) Histoire Narurezze. On appelle à la Martinique {erbe à Couresse le Poivrier à feuilles transparentes. On en trouve une quantité considérable au quartier du Fort-Saint-Pierre , infecté d'animaux venimeux; comme si la nature indiquait ce moyen curatif, car elle place toujours le remède à côté du mal. On l'appelle Herbe à Couresse, nom d’un serpent menu et long, chamarré de noir, de Jaune et de gris. Cette couleuvre est peu venimeuse, car on la manie sans danger, mais elle est ennemie, dit-on, des autres serpens venimeux. Elle les attaque, les presse si fort en les entortillant qu’elle les étouffe : on prétend dans le pays, que si elle se sent mordue par ces serpens, elle a recours à cette plante comme à un contre-poison, d’où lui vient le nom de Plante utile &la Couresse. Voilà du merveilleux > Mais tout n'est-il pas merveille dans la création! On ne peut approfondir beaucoup de ces faits : multa latentin majes- tate naturcæ. Canacrènes pavysiques. La racine est menue et f- breuse , traçante; la tige est courte, épaisse de deux à trois lignes , ronde , unie, tendre, blanchâtre , un peu purpurine , entrecoupée de quelques nœuds, et poussant aussi quelques branches noueuses. de même grosseur et de même consistance. On remarque à chaque nœud une ou deux feuilles d’un pouce détendue, cordiformes, ten- dres, épaisses comme celle dn pourpier, mais transpa- rentes, lisses, d’un vert foncé en dessus, blanchâtre par dessous, avec des nervures dans leur longueur, ac- : compagnées d’autres nervures latérales arquées. HN se. trouve à chaque nœud un ou deux fruits de deux à trois. ( 342 ) pouces de longueur, et d’une ligne d° épaisseur, sembla- bles à la queue d’un rat ou d’un petit lézard. Ces fruits sont couverts de quantité de grains ronds, d’ abord verts, puis jaunâtres et enfin noirs à l’époque de leur maturité. Cette plante rampe , et elle n’a que deux pieds détendue ; chaque fleur offre : 1° un spadice très-simple , filiforme, _ Chargé de fleurs; point de calice, de très-petites écailles entre chaque fleur ; 2° point de corolle ; 3° deux éta- mines ; les filamens à peine sensibles ; deux anthères opposées , arrondies , situées à la base de lovaire ; 4° un ovaire supérieur, grand, ovale, sans style sensible, surmonté de trois stigmates sétacés, hispides. Le fruit est une baie arrondie , charnue , à une seule loge, ren- fermant une seule semence globuleuse. ANazvse cHrmique. Je ne l'ai point éprouvée. Prorriérés méprcinazes. Tous les Saururus ont des propriétés alexitères plus ou moins prononcées, mais -pour les employer avec plus de sûreté, il faut scarifier la blessure avant d'appliquer dessus le sue de la plante ; telle ‘est la méthode des naturels, et ils guérissent in- continent ! Je fus appelé pour traiter un nègre qui ve- nait d’être mordu par le serpent appelé Fer-de-Lance ; on les progrès du venin étaient effrayans. La jambe était = “horriblement tuméfiée; j'avais employé infructueuse- _ ment tous les moyens avoués par l'art. Un nègre se _ Présente et me demande la permission d'appliquer le _ remède du pays. Le malade était sans espoir de guérison ; il s'agissait de la vie d’un homme; je ne balançaiï pas ; _ je vis en peu d'instans le venin Séniiliné par l'applica- tion simple d’un topique d'herbe à Couresse. Tous les (383) accidens cessèrent à la troisième application. Comment avec des faits semblables refuser de croire à la vertu des plantes puisqu'elles sont indiquées par des milliers d'expériences heureuses ? EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT VINGT-SIX. La plante est dessinée demi-grandeur naturelle. ae DE (344) EUPHORBE -A FLEURS EN TÉTE. (Alexitère externe.) SYNONYMIE, Vulg. la Malnommée. Réveil-matin des jardins, velu et dentelé. — Poil-de-Chat; Herbe à Serpens. Eu- phorbia capitata. Lin. Dodécandrie trigynie. — Jussieu, famille des Euphorbes. — Tournef. Tithymalus. CL. 4. Campan. Euphorbia. Subdichotoma villosa, foliis ovali- bus, acutis, serrulatis, oppositis, peduneulis unis. S. bicapi- talis axillaribus. Poiret.—Tithymalus americanus, hbumifu- sus, sérratus , floribus in capitulum alis adhærens congestis. Plum. Spec. 2. mis. 4. t. 4—Tithymalus duleis parietariæ folis hirsatis, floribus ad caulium nodos conglomeratis. Sloan. Jam. Hist. 1. p. 197. Raj. Suppl. 431. — Caacica S. Herba colubrina. Pis. Bras. 314. et Marcgr. 7. — Ti- thymalus botryoïdes zeylanicus, cauliculis villosis ; Burm. Zel. 223. t. 104. — Euphorbia hirta. Lin. — Peplus hor- tensis hirsuta et serrata. — En caraïbe » Araouebara, Caa- tia. A/aourou Coubri. Caracrènes cénéniques. Corolle de quatre, souvent de cinq pétales, assise sur le calice ; calice monophylle , _ Yentru ; capsule à trois coques, pédiculée , élastique. | _ Camacrènes PARTICULIERS. Dichotôme ; feuilles den- Theodore Pescourtds Pine: LUPHORBE CAPITÉE, POST (345) tées en scie, ovales, aiguës ; pédoncules en têtes axil- laires ; tiges poilues. (Annuelle. } Hisroine narurezzEe. L’Euphorbe à fleurs en tête est d’un grand secours dans la médication des naturels des Antilles. Son suc est blanc et laiteux comme celui des Tithymales ; les habitans l’appellent la Ma/nommée ou Poil-de-Chat. C'est l'herbe la plus difficile à détruire lorsqu'elle se plaît dans un terrain. Elle repullule per- pétuellement, mais, dit Plumier, elle récompense de son importunité par ses grandes vertus. C’est le meilleur | alexitère qu'on ait éprouvé contre la morsure des ser- pens; c’est pourquoi les Portugais l’appellent Derua - Cobra , Herbe à Serpens. On rencontre aux Antilles deux Malnommées : la première, à feuilles de Parié- taire, dont le fruit ressemble à des verrues; la deuxième, à feuilles de Serpolet ; espèce de Tithymale, dont les vertus sont astringentes, et convenable à la fin des diarrhées pour les empêcher de passer à l’état chroni- que. Cette plante précieuse croit aux Indes orientales et occidentales, où les serpens venimeux se rencontrent souvent. CarACTÈRES PHysiQuEs. Les racines fibreuses de la Malnommée poussent plusieurs tiges menues , rondes, rougeûtres, chargées de poils jaunâtres ou roussätres, principalement vers le sommet. Elles som éialées, plus ou moins couchées, feuillées et un peu rarmeuses. Les feuilles sont opposées, presque sessiles, ovales, ,oblon- gues, larges d'un demi-pouce, et longues d'un pouce, pointues, dentelées au bout, un peu sçabres, légère ment velues en dessous, et ont à leur base an côté Let ( 346) étroit ; elles sont dessus d’un beau vert glacé de rouge. Il naît alternativement dans les aisselles des feuilles des * pédoncules communs solitaires, quelquefois à peine longs d’une ligne, et quelquefois ayant jusqu’à quatre lignes de longueur. Ces pédoncules soutiennent quan- tité de fleurs très-petites, d’un blanc rouge pâle, ra- massées en une tête simple, ou qui semble simple sur les pédoncules les plus courts, et en têtes géminées sur les plus longs, ce qui arrive souvent sur le même indi- vidu. Les calices sont chargés de poils courts ainsi que les capsules. Le fruit est triangulaire , de la grosseur d’un grain de millet, rouge d’abord et vert ensuite. Analyse carmique. Le suc laiteux de l’'Euphorbe Malnommée contient : une résine âcre , du caoutchouc, une gomme brunâtre, une matière extractive, de l'al- bumine ; véritable antidote, une huile grasse, de l'acide. tartarique en petite quantité, et un peu d’eau. Propriétés MÉDiciNALES. Marcgrave et Pison recom- mandent, comme témoins oculaires en mille circonstan- ces, l'Euphorbe Malnommée pour arrêter les ravages des blessures venimeuses. Ils l’employaient pilée, et tout simplement appliquée en topique sur les morsures des bêtes venimeuses. Pison assure que cette plante étant mâchée et appliquée sur la morsure des serpens _non-seulement apaise la douleur atroce qu'éprouve le malheureux patient, mais mème qu’elle neutralise Ce venin et guérit les plaies. Il dit aussi qu'une pincée de sa poudre, prise dans un véhicule convenable, fortifie le cœur, et répare les forces perdues par la violence du _ venin. Poupée-Desportes prescrit pour tisane lénitive ( 347) dans la gonorrhée, les feuilles de la Liane à cœur, l’é- corce de la Liane à savon, les racines du petit Balisier, du Marcgrave à ombelles , de la Malnommée, de la Ver- veine puante, et surtout les racines de l’Herbe à Collet, auxquelles il donne par-dessus toutes la préférence. MopE D’ADMINISTRATION. La décoction se fait avec une poignée de la plante pour deux livres d’eau qu’on fait réduire d’un tiers ; l'infusion, au moyen d’une forte pincée pour une tassée d’eau bouillante. La poudre s’'adminisire depuis un scrupule jusqu’à un demi-gros. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT VINGT-SEPT. La plante est dessinée demi-grandeur. 1. Feuille de grandeur naturelle. 2. Fruit vu au microscope. nr - AAnÈS 2 - EUPHORBE ÉCARLATE. (Ælexière externe.) L1 SYNONYMIE. Euphorbia punicea. Swartz. —Lin. Dodécandrie trigynie. — Juss. famille des Euphorbes. — Tournef. Ti- thymales. — Euphorbia umbellä quinquefdä, irifidâ; in- volucellis ovalibus, tcuminatis ; coloratis ; capsulis glabris ; foliis obovato-lanceolatis , subtüs glaucis. Swartz. Flor: Ind. Occid. 2. page 873. — Ait. Hort. Kew. 2: pag. 143. _ — Smith, Icon. pret: 3 0h. 4 — Jacq. Icon. rar. 3: : tab. 484, et coll. 2. p. 1 79- Caractères Génériques. Corolle de quatre et souvent cinq pétales, assise sur le calice ; calice monophylle ; - Yentru; capsule à trois coques, pédiculée , élastique. + Caractères parricurrers. T ige ligneuse ; rameaux _ dichotômes; fenilles Presque sessiles, ovales, lancéo- _ lées, d’un rouge vif souvent à leur base. Histome narunezze. LE phorbe écarlate, par la bi- garrure des couleurs de nillage et de ses fleurs, fre des contras la vue. Cette plante croît # 5 Théodore Descourti?x Pina . \ ! ECARLATE, KUPHORI (349) : à la Jamaïque, sur les montagnes où Swartz l'a observée l’un des premiers. Les insulaires l'emploient en cas de blessures venimeuses. Canacrères Paysiques. Les tiges de cette Euphorbe sont ligneuses et s'élèvent à quinze où vingt pieds, ra- meuses à leur sommet ; les rameaux lisses , dichotômes, étalés, renflés à leur bifurcation ; ils portent vers leur sommet des feuilles agrégées, presque sessiles ; ovales, lancéolées, à peine aiguës, d’un vert foncé en dessus, glauques en dessous, souvent d’un rouge écarlate à leur base, les ombelles droites, terminales, à cinq rayons trifides , pubescens ; les involucres partiels composés de deux folioles sessiles, oblongues , acuminées, entières , d’un beau rouge ; les fleurs jaunâtres; le calice ventru, pubescent , pileux en dedans ; cinq à six pétales jaunes, tronqués, persistans, insérés sur les bords du calice ; douze à quinze étamines entremêlées avec des filets nome. breux ; l'ovaire pédicellé, incliné, d’un vert rougeätre 3 ee le cie rouge, trifide à son sommet; les stigmates noirs, obtus ; les capsules glabres, arrondies, de la gros- seur d’une petite cerise ; les semences glabres et brunes. # Anazvse cmmique. Le suc leiteux dont cette plante abonde a une saveur un peu salée, et rougit considéra- blement le papier bleu. ; PropriÉTÉs MÉDICINALES. La principale vertu de l’'Eu- phorbe écarlate est d’être alexitère, et c'est d’après l'indication qui m'en a été donnée, que j'ai fait à cet égard des expériences concluantes. On lemploie de la mème manière et à défaut de l'espèce précédente, la Mat ( 350 ) nommée. Comme souvent on l’'emploie en médecine dans les cas d’hydropisie, de jaunisse, d’obstruction dés vis- cères, et des fièvres quartes ou autres maladies chroni- ques rebelles, on a la précaution de la faire macérer dans du vinaigre pendant vingt-quatre heures avant de s’en servir, afin de détruire son àcreté. Mope v’Anminisrnation. On administre cette plante en substance, après la macération indiquée, depuis un scrupule jusqu’à une drachme. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT VINGT-HUIT- La plante est dessinée au tiers de sa grandeur. 1. Fruit. DRACONTE PERFORÉE. (3319 ° DRACONTE A FEUILLES PERFORÉES. (Alexitère externe. ) É Synonyme. Vulg. Bois de Couleuvre. Dracontium pertusum. Linn. Gynandrie Polyandrie. Juss. famille des Aroïdes. — Dracontium foliis pertusis, caule scandente. Linn. Mill. Dict. n° r. Et Icon. t. 296. — Arum hederaceum , amplis fo- liis perforatis. Plum. Amer. 40. t. 56. 57. — Tournef. 159. Rag. suppl. 578. Moris. sec. 45. t. 6. f. 28. — Lignum co- lubrinum. 1. Acostoe. Dalech. Hist. 1911. Ed. Gall. v. 2. p- 673. En anglais : Dragon Herb, Hobly Eoder ; en espa- gnol : Elitta-di-Maravara. Caractères GÉNÉRIQUES. Plantes unilobées, de la famille des Genêts , ayant des rapports avec les Pothos ; dont les feuilles ont un pétiole engaîné à la base, et dont les fleurs naissent sur un chaton accompagné d’une spathe oblongue, cymbiforme et ligulaire. Calice de cinq folioles colorées et presque égales , sept étami- nes et filamens portant des anthères, droites, oblon- gues, quadrangulaires; un ovaire supérieur, ovale, chargé d'un style cylindrique ; à süigmate trigone. Le Towe IT, — 58° Livraison. 28 . : ( 352 ) fruit produit par chaque fleur est une baïe arrondie con- tenant quatre semences ou plus. CarAGTÈRES PARTICULIERS. Feuilles perforées, tige grimpante ; ayant les plus grands rapports avec le Lo- thos. : Hisrome NATURELLE. La perforation régulière des feuil- les de cet Ærum au milieu de leurs nervures les rend d’un aspect curieux et remarquable : on peut les comparer À ce lierre aux cent mains , à la vigne amoureuse Embrassant de lormeau la tige vigoureuse. Le mot Draconte a été donné à cette plante par Théo- phraste , à cause de la ressemblance qu'il croyait lui trouver avec le dragon , diuxor. On multiplie cet Arum en France par boutures , et de graines venues du pays, que l’on sème en bonne terre. Il faut aux jeunes plantes beaucoup d’eau et de chaleur pendant leur végétation, et la serre tempérée, ou au moins une bonne orangerie pour l'hiver. CanacrÈres PHysiQues. Cette plante s'attache contre les troncs d'arbres , de la même façon que nos lierres. Sa tige, qui monte enserpentant, a un peu plus d’un pouce de grosseur, paraît comme écaillée par l'effet des cica- trices des feuilles tombées , et s'attache aux arbres par quantité de racines vermiculées et latérales. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, ovales, lancéolées , pointues ; arrondies à leur base, et la plupart remarquables par ; (353 ) des ouvertures oblongues, placées entre les nervures la- térales. Ces feuilles sont grandes, lisses, d’un beau vert, ont jusqu’à un pied et demi de longueur sur une largeur de neuf à dix pouces , et leur pétiole s’insère par une gaîne courte, fendue en devant. Les spathes nais- sent dans les aisselles des feuilles supérieures ; elles sont ovales, lancéolées , cymbiformes, longues de plus de six pouces, lisses et d'un blanc jaunâtre en leur face in- terne. Le chaton est cylindrique, obtus, jaune, long d'environ cinq pouces sur un pouce de diamètre, et ressemble en quelque sorte à un épi de maïs. ÂAnaALyse caImMiQuE. La racine de cet Arum desséchée et soumise aux réactifs produit une huile grasse, une matière extractive analogue au sucre, cristallisable ; de la gomme , une espèce de bassorine , de l’amidon et de l’eau. - Propriétés MÉpiciNALES. Comme dans presque toutes les familles monocotylédonées, les racines seules offrent des propriétés utiles à la médecine, et dont l’économie do- mestique sait aussi tirer parti. Cependant le suc âcre et caustique de cette espèce ne permet point de l’em- ployer intérieurement. On en use comme d'un escaro- tique très- actif pour neutraliser à l'instant et décompo- ser le virus des morsures venimeuses ; et les naturels n'ont qu’à se louer d’une découverte peut-être due au hasard , mais qui n’en est pas moins précieuse à l'huma- nité. Mon n’ADMINISTRATION. On exprime tout simplement sur la plaie le suc de Draconte, qu'on renouvelle tous 28” ( 354) les quarts-d’heure. Des médicastres du pays font usage de bains de la décoction dans certaines maladies de la peau. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT VINGT-NEUF. Le dessin est réduit au huitième de grandeur naturelle. 9 290, Pree Srubp POIVRIER À EPIS CROCHUS. (355) Wan Li LS L 2) POIVRIER A QUEUE RECOURBÉE. (Alexitère externe.) Synonyme. Vulgairement : Queue de Lézard à fruit recourbé. — Queue z'a Rat’. — Piper foliis ovato-lanceolatis, nervis alternis, spicis uncinatis. Linn. Heptandrie Tétragynie. — Juss. Famille des Naïades. — Piper frutescens , diffu- sum , flexile ; foliis ovatis; venis plurimis, obliqud arcuatis, refertis. Brown. Jam. 121. n° 3.— Piper longum, folio nervoso, pallidi viridi, humilius. Sloan. Hist. 1. p. 435. tab. 87. fig. 2. Saururus arborescens fructu adunco. Plum. p. 59. tab. 77. C’est le Nhandi et Jaborandi de Pison. CaracTÈres Génériques. Fleurs en chaton ; spadice filiforme couvert de fleurs rarement environnées d’une spathe ; calice et corolle nuls ; deux anthères à la base _de l'ovaire ; style nul; trois stigmates hispides ; une baïe monosperme ; tige frutescente. Caracrènes rarTicuzrens. Les épis très-longs , recour- bés d’une manière sensible et opposés à chaque feuille. (356) Hisrome sarurezLe. On trouve cette Pipérinée à épis recourbés sur le bord des ruisseaux du petit Goave et du Port de Paix, à Haïti, et dans les environs de Saint- ago, île de Cuba , surtout auprès de l’embarcadère où les marins vont puiser de l’eau. Son port est pittoresque, et annonce une nature sauvage. On la multiplie par mar- cottes, et plus sûrement des boutures faites en avril sur couche , sous cloche et à l’ombre : elles prennent racines en deux mois. Canacrères paysiQues. Ce Poivrier ressemble parfai- tement aux noïsetiers d'Europe; ses racines produisent douze tiges droites, longues, grosses comme le bras, noueuses et articulées ; le bois blanchâtre est fragile; l'écorce cendrée est rugueuse et comme recouverte d’aspérités semblables à des verrues ; les tiges poussent au-delà de leur moitié des branches qui se dirigent vers la cime; celles-ci en produisent d’autres plus menues, entrecoupées de nœuds éloignés d’un pouce , avec une feuille à chaque, semblable à celle du Laurier Amande, de la longueur de neuf pouces sur trois : elles sont rudes, d'un vert pâle en dessous , traversées par une nervure saïllante , et quelques côtes courbes, blanches , traver- sées par plusieurs veines; le dessus est d’un vert très- tendre. Vis-à-vis de chaque feuille, à l'insertion du pétiole de _la seconde feuille qui n’existe pas , s'élève un fruit ou chaton recourbé, de couleur pâle, relevé et imitant la queue d’un lézard; il a environ six ou sept pouces de lon- Sueur sur trois lignes de largeur à la base : ces fruits sont (353) courbés vers le même côté, et couverts de grains en losange disposés comme par anneaux serrés. Axazvse curmiQué. Les fruits, les feuilles et l'écorce de ce Poïvrier ont une saveur âcre, chaude et assez agréable, qui est due à une huile volatile particulière ; on trouve aussi une résine, une matière gommeuse colo- rée , un principe extractif amer et quelques substances salines. ProprtétÉs mépicinares. Les feuilles et racines de toutes les espèces de Poivrier étant âcres, les naturels les conservent sèches pour les employer dans les bains contre les œdèmes, et particulièrement la leucophleg- masie. Les Brésiliens, qui ont découvert la vertu de ce Poivrier aux Portugais, s’en servent au lieu de Pyrèthre ; ils en font une panacée, et surtout le recommandént comme alexitère. Une poignée de la ra- cine fraîche pilée et infusée dans du bon vin chasse Ja- force du venin par les sueurs et par les urines. Comme sternutatoire , les feuilles séchées et aspirées, après avoir été réduites en poudre, excitent vivement la membrane pituitaire par son aigreur mordicante. Poupée-Desportes prescrit cette racine en masticatoire comme dérivatif du catarrhe oculaire , et Marcgrave lui attribue les mêmes vertus dans l’odontalgie, à la fin des gonorrhées, et contre les graviers des reins et de la vessie. Mope n’ApminisrratION. La dose des feuilles pour les (-358 ) -_ bains est de deux poignées. On ne doït jamais passer celle de douze grains comme sternutatoire. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT TRENTE. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. : 4. Fruit. 2. Graine. FT. 2392. 7 a z Là Ë Zhevdore Pescourals, Pine GOUET OREILLE. (359) GOUET OREILLÉ. (Alexitère externe.) Synonyme. Vulg. Draconte grimpante triphylle, Arum auri- tum. Linn. Gynandrie Polyandrie. — Tourn. Clas. 3. Per- sonnées. — Juss. Famille des Aroïdes. — Arum caulescens radicans , foliis ternatis, lateralibus unilobatis. Linn. Mill. Dict. n° 18. — Arum hederaceum triphylium. et auritum. Plum. Amer. 41. t. 58. — Dracunculus americanus scan- dens, triphyllus et auritus. Tourn. 161. — Arum maximum scandens , geniculatum , trifoliatum, foliis ad basim auritis. Sloan. Jam. Hist. 1. p. 109. — Arum scandens triphyllum, foliis exterioribus auritis, petiolis vaginantibus. Brown. Jamaïc. 331. — Dracunculus scandens triphyllus et auritus. CaracrërEes GÉNÉRIQUES. Plantes unilobées , ayant des rapports avec les Dracontes, comprenant des espè- ces sans tige , les autres caulescentes , à feuilles pétio- lées, sagittées, lobées ou multifides , et à chaton nu à son sommet. CARACTÈRES PARTICULIERS. Le sommet des chatons des Gouets est dépourvu de fleurs, ceux des Calles sont ( 360 ) fleuris dans toute leur longueur, ainsi que dans les Dra- contes et les Pothos ; mais les fleurs des Pothos ont de plus un calice qu’on ne trouve pas dans les Gouets , ni dans les Calles. Histoire narurezze. Cette plante est particulière- - ment connue à Saint-Domingue , à Cuba, à Porto- Rico et à la Jamaïque, où elle croît dans les forêts humi- des. Les noirs, inspirés par un tact naturel, savent y recourir dans les dangers qu’entraînent les morsures des bêtes venimeuses. J'ai vu plusieurs bons effets de son application. Le chevelu doré et soyeux de cette plante grimpante sur les arbres ou sur les rochers, pro- duit un assez joli effet. Comme toutes les Aroïdées d’A- mérique, le Gouet oreillé réclame beaucoup d’eau et de chaleur pendant sa végétation, et une bonne oran- gerie pour l'hiver. On le multiplie de graines ou d’é- clats de ses racines, mais il faut changer la terre qui doit être bonne. CaraAcTÈrEs PHysiQues. La forme des feuilles fait reconnaitre cette espèce au premier coup-d’œil. Sa tige grimpe et rampe sur les troncs d’arbres , et s’y attache par de petites racines qu’elle pousse de ses nœuds. Elle est cylindrique, plus épaisse que le pouce , lisse, nue, noueuse avec des cicatrices annulaires , et comme les autres , d’une nature spongieuse, remplie d’un suc lai- teux très-âcre. Cette tige pousse plusieurs rameaux qui s'étendent de deux côtés. Les feuilles naissent au s0m- met de la tige et des rameaux : elles sont alternes, très- rapprochées , pétiolées , composées de trois folioles ; ( 36r ) dont très-souvent les deux latérales ont à leur base ex- térieure un petit lobe obtus qui les fait paraître oreil- lées. Dans les individus jeunes et cultivés, les trois fo- lioles sont simples et les deux latérales sont remarqua- bles, en ce que leur bord intérieur est presque droi, et l’extérieur est recourbé en portion de cercle. Ces feuilles sont lisses, d’un vert plus clair en dessous qu’en dessus ; leur pétiole est long, creusé en gouttière infé- rieurement, et engaîné ou amplexicatle à sa base. Les pédoncules naissent dans les aisselles des feuilles, por- tent chacun une spathe longue de neuf à dix pouces, rétrécie et comme étranglée dans sa partie moyenne , verte en dehors, et même en dedans en sa languette supérieure ; mais d’un très-beau rouge dans sa partie inféricure et interne. ANALYSE CHIMIQUE. Ainsi que toutes les Aroïdes , le Gouet oreillé produit une huile grasse, un principe su- cré, de la gomme, de l’amidon et de l’eau. Propriétés mépicinares. C’est probablement à cause de la vertu caustique du suc laiteux que contient cette Draconte , que les insulaires l’emploient avec avantage extérieurement contre la morsure des serpens et autres bêtes venimeuses. Ce caustique paraît neutraliser le poison par sa violence. Des guérisseurs ignorans ont l'audace d'employer intérieurement cet Arum contre les œdématies, l’anasarqué, et autres infiltrations du tissu cellulaire; mais je conseille d’en proscrire l'usage, comme _ pouvant avoir des résultats funestes. Mope n'apmmnisrrarion. On emploie le suc exprimé ( 362 ) des racines dont on imbibe des plumaceaux; ou, si l’on ne peut s’en procurer une assez grande quantité, on a _ recours à une décoction concentrée des racines et de la tige. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT TRENTE-UNE. Le dessin est réduit au quart de sa grandeur. + ee” Theodore PDescourtdx Pinmx. . Peree. Je afp : PACHIRIER À CINQ FEUILLES. PACHIRIER A CINQ FEUILLES. (Alexitère externe.) SxnonNYmiE. Pachiria Carolinæa, = Canale princeps. Linn. Monadelphie Polyandrie. — Juss. famille des Malvacées. Pachira aquatica. Aubl. — Pachira foliis subquinatis; fo- liolis ovato-lanceolatis. Swartz prod. p. 101 (sub Caroli- uea.) Carolinea princeps ? Linn. fol. suppl. p. 51, etc. 314. — Pachira. Juss. gen. plant. p. 279. Lam. illustr. t, 589. CaracrÈnEs GÉNÉRIQUES. Calice simple , tubulé , tron- qué ; cinq pétales ensiformes, très-longs ; des étaguines très- nombreuses, monadelphes à leur base; un style; L cinq stigmates; une capsule ovale, slots, unilocu- laire, multivalve, polysperme. Plantes à fleurs polypé- talées , de la famille des Malvacées ; à feuilles alternes, digitées, munies de stipules, et à fleurs axillaires, dont la grandeur et la beauté sont infiniment remarquables. À CaracTëREs PARTICULIERS. ÇCalice couvert de points verruqueux-. Hisrorre NATURELLE. Le Pachirier est un arbre du ( 364 ) plus bel aspect lorsqu'il est chargé de ses fleurs. Les habitans de Cayenne lui ont donné le nom de Cacao sauvage. Les Galibis en mangent les semences cuites sous la braise.Le Pachirier se trouve sur le bord des fleuves, où l'éclat de ses vives couleurs et le gracieux contraste des fleurs avec la verdure appellent prompte- ment l'œil avide de l'admirateur des merveilles de la nature. L'or et la rose composent cette fleur ravissante. On trouve cet arbre curieux dans les magnifiques serres du château de Voisin , appartenant à M. le comte de Saint-Didier. Cette riche collection est due aux soins et au goût exquis de M. Soulänges Bodin, dont l’établis- sement de Fromont excite l'enthousiasme des curieux, et qui à su réunir à Voisin, par un choix délicat et raisonné, tout ce qui peut flatter la vue et l’odorat. Caractères PaysiQuEs. Le Pachirier à cinq feuilles est un arbre dont le tronc est très-rameux, et qui s'élève ia core à quinze ou vingt pieds de hauteur, sur à deux de diamètre. Son écorce est cendrée, et son nr: sens , et sont garnis de feuilles alternes , pétiolées, com posées de trois à cinq folioles ovales hote pointues, presque sessiles, lisses, vertes, très-entières ; ces folioles sont de grandeur inégale, et la moyenne a souvent sept pouces et plus; elles sont disposées en matière de digi- tations à l'extrémité d'un pétiole commun, long de cinq à six pouces, muni à sa base de déux stipules. Les fleurs sont magnifiques , longues de plus d’un pied, comme tubuleuses , veloutées, jaunâtres, solitaires, et dispo- sées dans les aisselles des feuilles. Les pédoncules sont et spongieux. Ses rämeéaux s'étendent en tous … U365 ) très-épais et fort courts. Les pétales d’or tombent de bonne heure , et laissent à découvert un gros faisceau d’étamines, dout les filamens sont rougeûtres, et les anthères d’un beau pourpre. Le fruit ressemble un peu à celui du Cacaoyer, ce qui a d’abord fait donner à cet arbre le nom de Cacaoyer sauvage par les habitans de Cayenne. C’est une capsule ovoïde, velue, rou- geàtre, relevée de cinq côtes arrondies. ANALYSE CHIMIQUE. Les fleurs et les graines contien- nent du mucilage ainsi que toutes les autres Malvacées. J'ai égaré dans mes voyages la note complète de son analyse. ProPrtËTÉs MÉDICINALES. Le Pachirier a une partie des propriétés du Cacao , avec lequel les Galibis le com- parent ; et quoique possédant les vertus des Malvacées, on lui attribue des vertus alexitères. Les habitans de Cayenne et de la Guiane font des achars avec les jeunes fruits, et emploient les feuilles et les fleurs dans je Calalous. Ces fleurs sont évidemment émollientes. Comment pouvoir se rendre compte de la vertu alexitère de cette plante, si ce n’est à cause des parties mucilagi-" neuses dont elle jouit? Quoiqu’elle soit recommandée par les praticiens du pays, je n’ai jamais été dans le cas d'observer son influence , soit dans les empoisonnemens, soit dans le cas de morsures de bètes venimeuses. MopE D’ADMINISTRATION. Les médicastres prescrivent 3 ( 366 } à l'intérieur et à l'extérieur sa décoction très-rapprochée. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT TRENTE-DEUX. Cette plante est dessinée à moitié de sa grandeur. t 5. Fruit. 2. Graine. FIN DU TROISIÈME VOLUME. (367) TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TROISIÈME VOLUME. Lrene-neupième ivraison. Sommatrx des Toxiques (ou Plantes yénéneuses) Mancenillier vénéneux. Glutier des oiseleurs. . . . . Mancenillier à feuilles de Houx. …. TRES Lobélie à longues fleurs. ( Québec. dE Quarantième livraison. Aristoloche à grandes fleurs. . . . . . . . Ahouaï des Antilles . jfousré trichiloïde. PR TE Quarante-unième livraison. Gouet ârhorescent: : "ET 3 Gouet vénéneux. . à Comoclade denté. ( Guao de Cuba. ) Momordique Nexiquen .°. Quarante-deuxième livraison. Draconte polyphylle . fra ee Gouet hédéracé. . . . - - - : . . + D A... 5 1 6 Le à Cestreau macrophylle. . . . «+ . . "162 Planches. 153 154 155 156 _ 157 158 159 160 161 163 164 + 165 166 167 168 nd Pages. I 12 20 26 30 ( 368 ) Quarante-troisième livraison. Dolic à feuilles obtuses. Dolic à petites gousses. Amome pyramidale, . . Dentelaire sarmenteuse. Quarante-quatrième livraison. Stramoine épineuse. . Stramoine sarmenteuse. Stramoine cornue. Médicinier manioc. . Quarante-cinquième livraison. Belladone arborescente. Franchipanier blanc. Galéga soyeux. . Amaryllis écarlate, . . . . . . … ‘ . ‘ Quarante-sixième livraison. Paulinie ailée. . . . . . Calebassier yénéneux. Re Téphrosé vêméneuse. . : , . . . ., Ranvolfe blanchâtre, . . + Quarante-septième livraison. Morelle sombre. . . . . . enr te Morelle mammiforme. . Morelle mélongène. . . . Morelle à feuilles d’Acanthe. Quarante-huitième livraison. Apocin à fruit hérissé. . 397 178 179 180 1g1 104 108 PL 196. 389 : = 183 ( 369 ) Quarante-neuvième livraison. ; Planches. Pages. Cférier à feuilles larges... :. :......... ..., 1082 187 Euphorbé à bractées égarlates. . . . . . . 1 194 19€ Ce le... . . .. .. .. .atrun sh oi 195 Bois ivrant de la Nnnique, -. ..:...:... -ciouoi 196 203 - Cinquantième livraison. Sommaire des «alexitères. .. ‘. .. .... . ... . 207 Mikanie guaco. . . CÉRRCRPRARESS. 211 Nandhirobe à fenilles de: Lin ue 4: POUCES 216 Bignone à grille a .... … . .. .. , N'Y1QÙ 223 Acacia à grandes goubses: 2... , . . , JO0Ù 226 Cinquante-unième livraison. Paire bath cœur. -. 5 "5 0 ic 61 23 Aristoloche anguicide. -. A A 235 Eupatoire aÿa-pana.-. . +: . . .. .. . . . 20ù 240 . t , hi | te Bigonne à ébène. . . : + =". + = + . , . ao … Cinquante-deuxième livraison. Zédoaire. . . RO ce 247 Valérianne ntironcile. ‘ ER CR sie - Dôfstène conifrayerva. . . . . + + + + + 4h! Lao7 256: Strumpfe maritime. . . . + + + - + * À LT 560 Cinquante-troisième livraison. Hedwigie balsamifère. + 209 263 Houmiri baumier rouge. : . . . : 210 270 Balsamier de la Jamaïque. (Bois de Rodes. de + 211 279 Balsamier élémifére. . : . . . . + . . - 212 279 Cinquante-quatrième livraison. Laurier péchurim. ne os Me 213 283 Myrte à feuilles de Laits RREN e uu. 214 287 Myrte à feuilles de Citron. : + : + . - : m5 291. ns 216 292 " Antidesme nienteres se - . . - + ( 370 }5 Cinquante-cinquième livraison. j Planches. Pages. DT COCO. 7 2. 5, +. , «+ + .«-ouie! +! #0 299 Re à flègs blaiches. = .: ... +: + sSuuuss +, 210 303 Oranger à feuilles de myrte, .. .. .. . .. . . .. . 219 308 UNDER PONPEMONNS. .- .......... 4iarx te 200 313 Cinquante-sixième livraison. juan 1 - s 319 OR 4. .,... : am 323 Cumandrée:rouilée: .. .. .. . ,. .. ei] 5 1... 298 327 I 8 n 5 sc 331 Cinquante-septième livraison. . Aristoloche ponctuée. ie in a durs ds: A 335 Poivrier herbe à couresse. .: . . .. . . . . …. 996 340 PAPDONDS ME Home. :. ... .. .. . « . .!i.0n 344 Ephurbe étéilale. :. :. :... +: , 11500 348 Cinquante-huitième livraison. le, + : , 0 351 Poivrier à quene recourhée. . .... . . ._...20 ee ace - st PAR ; = 2 HE LE. x - 332 263 FIN DE LA TABLE DU TROISIÈME VOLUME. s %