ANNALE « RARE BIOKS ANNALES DE FLORE ET DE POMONE, JOURNAL DES JARDINS ET DES CHAMPS; Par MM. Auserr, Camuzer , CELs FRÈRES, DaLsrer, Doverce, Duvaz, Haroy, Jacques, Jacquin AÎNÉ, Jacquin 3EUNE, LEcointTRE, Léon, E. Martin, Neumans, Pépin, Pororny ET Uriner. 1836-1837. [1 Paris. ROUSSELON, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE D'ANJOU-DAUPHINE, N° 8. —— 1837. se? e AVRALES DE FLORE ET DE POMONE. INTRODUCTION A LA ÿ ANNÉE. La quatrième année; de ce. : Journal: est Édesihre nous; l'accueil qu'elle a recu est un digne encoura- gement à nos efforts ; nous en remercions nos sou- scripteurs. Nous les remercions aussi des communi- cations plus nombreuses qu'ils ont bien voulu nous adresser , et nous les prions instamment de ne pas nous les ménager. Cette prière est toute dans l’in- térêt de la culture. Quant à nous, pour donner une publicité plus grandeaux subtil dé tan rés dans les Annales de Flore, nous avons cédé aux demandes réitérées qui nous ont été faites , et nous en pu- blions cette année une édition économique sans figures (Voir la couverture ) dont le bas prix la rendra accessible à tout le monde. Pour offrir à ceux qui y soustriront les moyens de se procurer la figure de la plante qui les intéressera, toutes les planches des Annales pourront être acquises séparément. Notre but est de populariser les vrais principes de culture, et, en instruisant les jeunes cultivateurs, de rendre plus agréables les relations entre les maîtres et les jardiniers. ToBRE 1836. 1 ».) Nous redoublerons de zèle et de soins pour ap- porter dans l'exécution de nos figures toute la per- fection qu’on peut espérer. Le nombre croissant de nosabonnés, ce qui nous oblige à faire colorier beaucoup plus d'exemplaires, et les retards imprévus et indépendans de notre volonté, nous ont forcés à faire paraître quelques numéros plus tard que le terme indiqué par nous; mais nous nous mettons en mesure de revenir à notre époque ordinaire , et nous espérons, à partir de janvier prochain, faire toutes nos expéditions le premier de chaque mois. L’empressement que beaucoup de nos souserip- teurs ont mis, pendant l’année dernière ; à complé- ter leur collection, nous engage à-prévenir ceux qui désireraient le faire , qu'il n’y à pour eux aucun temps à perdre. Il seraît désagréable pour ceux qui nous feraient leurs demandes trop tard de ne pou- voir posséder entières les Ænnales de Flore et de Pomone, qui peuvent espérer une place dans les plus riches bibliothèques. .Brior, Camuzer, Ces frères, Darsrer, Dovercez, Duvaz, Harby, Jacques, JAcQuiN aîné, Jacquin + jeune, LecomntTRe, Lémon, NEuMANX » PÉPIN, PororNy, UTiNET. Nota. Les personnes qui recévraient ce premier numéro ét auxquelles il ne conviendrait pas de souscrire , sont priées de le retourner de suite à M. RouwsseLon , en le remettant sous bande à la poste et en affranchissant 1 e port. 3 HORTICULTURE. Exposition florale de la Société royale d’Horti- culture de Paris. La Société royale d'Horticulture a exposé dans l’orangerie du Louvre, du 19 au 25 septembre der- nier, les produits horticoles que l’art du jardinier obtient à cette époque de l’année. En variant ainsi le temps de ses expositions la Société fait un acte de tats, si elle eût, dès sa fondation, fixé une série de douze expositions changeant de mois chaque année. De cette manière, toutes les branches de l’horticul- ture duraient trouvé une occasion de triomphe, et les cultivateurs , choisissant l'époque la plus conve- nable pour faire ressortir le genre de cultures auquel ils se livrent plus spécialement, auraient redoublé d'efforts pour remplir dignement les con- ditions du programme et prouver la puissance de leur art par des combinaisons plus ou moins sa- vantes, et qui leur sont interdites par le peu de temps qui s'écoule entre l’annonce de l'exposition et sa réalisation. Peut-être la Société a-t-elle craint de manquer d’un local convenable si elle choisis- sait l'époque où les orangers occupent la galerie du Louvre ; mais la salle St-Jean , dont elle a déjà disposé une fois, ne lui serait pas refusée par M. le préfet, qui met tant d'empressement à favoriser 22 PATES - tous les genres d'industrie. PU. del 4 Cette exposition, assez nombreuse en végétaux, offrait peu de plantes fleuries. Les dahlia, qui y tenaient la plus grande place ; les reines-margue- rites, dont la pyramidale de madame Bicquelin ; quelques roses ; quelques amaryllis, parmi lesquels VAmaryllis purpurea, probablement mal nommé, se trouvait plusieurs fois; un ou deux cactus, des Ipomopsis elegans , un beau Plumbago auriculata de madame la comtesse Hocquart, deux héliotropes re- marquables par leur taille et l'abondance de leurs fleurs , un Guzmannia tricolor de M. Loth, quelques Hemanthus coccineus ; deux camellia , l'un le f’a- riegata, Vautre le Pæoniæflora de M. Mathieu qui a recu une médaille pour leur floraison; un £:- lium- eximium de M. Lémon, étaient à peu près toutes celles qui s’y montraient parées de leurs fleurs. Parmi les plantes non fleuries, on remarquait le W allichia caryotoides de M. de L’Escalopier , l_4- nanas bracteata de M. Lémon , le Pornciana Gilliesii de M. Tripet, le Magnolia odoratissima et le Banksia ericæfolia de M.Souiange-Bodin, le coumarouna es- pèce de fève tonka, l4/0ë ferox, le Clerodendron spe- ciosissimum et un jeune rosier Hardy de MM. Cels, YOpuntia rosea de M. Mathieu , et un Gzrkgo biloba femelle de M. Godefroy. Le reste était plus ou moins connu. Je citerai cependant encore la jolie collec- tion de plantes panachées exposée par M. Jacques, jardinier en chef du Roï , et qui a fourni à un Jeuil- letoniste de la Gazette Yoccasion d'un article qu'il a cru faire fort spirituel, et auquel il ne manque que le bon sens. Si M. Jacques augmentait sa collec- tion de toutes les bigarrures des cerveaux malades 5 qui écrivent sur l'horticulture avec autant de con- naissances qu’un aveugle en a pour juger les :cou- leurs, où trouverait-il des serres assez grandes ? Mais il s’en tient aux panachures végétales , qui , au moins, ont l’avantage de ne pas déchirer la main qui protége leur frêle existence. :À propos de feuilletonistes, j'aurais bien des choses à dire (r), si ce n’était perdre son temps que de parler raison à ceux qui font métier de: la méconnaître, car depuis que les journaux Le ques n ont plus , Dieu merci ; d'é émeutes rar 9 r' plir] cultüre , et c'est un: déluge is ou de mensonges outhéiat cette science qu'ils i 1gnO- rent et ceux qui s’en occupent, dont ils sont in- capables d'apprécier le mérite. Sans doute que quelques soi-disant horticulteurs, à qui tous ceux qui se respectent ont fermé leur porte, vont près d'eux distillant un venin qu'ils s’empressent de re- cueillir pour en assaisonner leurs ridicules obser- vations. Quoi qu'il en soit , j'appellerai les abonne- mens des horticulteurs sur le Constitutionnel, qui s'enest M rrses un 2e surtout par son article du 9 sept e dans lequel M. a K., non con- terit de diffamer la mémoire du rénéralile À. Thouin, en lui prêtant ses calomnieuses paroles , affirme que les jardiniers sont des scélérats , des brigands et les plus grands ennemis des jardins ; qu’entre dix, il y en a au moins un qui sait faire des sabots, un qui fait la cuisine, un qui rempaille les chaises , ur (1) Et bien des réclamations à enregistrer, si nous voulions dônner place à toutes les philippiques plus où moins. ee nicntés: qui nous sont adressées de tous côtés. 6 qui rase, un qui guérit les chiens malades, ete., ete. Heureusement pour vous, M. a K., qui avez besoin de vous faire traiter, vous êtes véritablement ma- lade , car vous faites un acte de folie en prenant de tels personnages pour des jardiniers; c'est absolu- nent comme si l’on prétendait trouver un homme d'esprit parmi des écrivains de votre force. Enfin, pour en finir avec les feuilletonistes et montrer leur profonde connaissance en jardinage ; je citerai le journal la France du 29 septembre, qui signale M. Duvillers comme lun des exposans les plus brillans de la Société d'Horticulture , et se plaint de l'injustice du jury qui n’a pas dit un mot de la su- perbe collection de ce jardinier. Pauvre collection , qui se composait de ce qu'il y a de plus commun parmi les végétaux les plus tristes , et à laquelle il ne manquait que l'ortie ( Urtica dioica) pour offrir quelque chose de piquant ! La Société d'Horticulture se fait tort en admettant de pareils produits, et elle se perdra sans nul doute, si à l'avenir elle ne les exclut pas sévèrement. Par exemple , il y avait de beaux fruits : M. Ja- main avait réuni une belle collection de poires; M. Alexis Lepère, de Montreuil, de belles pêches et des fruits à pepin mhisecquebles, tels que poires de St-Germain et de Crassane, et pommes de Cal- ville et Reinette du Canada ; M. Sieulle, de Puteaux, son chasselas panaché, figuré dans ces Annales page 133, année 1854-1835. Quelques plantes pota- gères et fourragères étaient exposées par MM. Vil- morin et Jacquin frères et compagnie. … M. Arnheïter avait exposé un grand nombre d’in- strumens ingénieux pour la pratique des opérations 7 horticoles , et j'ai remarqué un nouveau sarcloir à betteraves , inventé par M. Heuzé, jeune homme qui paraît se dévouer avec ardeur à l’agriculture. Je reviendrai sur cet instrument. La séance publique a eu lieu le dimanche, Elle avait réuni une nombreuse assemblée, plus considé- rable qu'aux autres années, et peut-être trop con- sidérable. L'estrade , toujours placée à l'extrémité de l'orangerie, est cause que les derniers venus n’en- tendent rien et que les premiers étouffent. Une autre disposition serait plus favorable, je l'ai déja dit ; mais à quoi cela sert-il ? Je vais cependant faire une nouvelle observation , au risque d’encourir le reproche de manquer de thotere envers les da- mes : je dirai qu'elles ne devraient pas être admises sur l’estrade; Jà sont exclusivement les places , non- seulement des membres des comités , mais encore de tous les sociétaires, qui , quoique payant une cotisation égale, restent confondus parmi les audi- teurs. Est-ce qu'il y a deux sociétés d’horticulture sous la même présidence ? Décidément le monopole des discours est dévolu au pr ésident et au secrétaire-général; on dit cepen- dant qu’un vice-président, jaloux de montrer son éloquence, a voulu cette fois se charger de tous les rapports sur les récompenses accordées dans cette séance : l'exemple est contagieux. Celui qui a le moins parlé est M. Poiteau, rapporteur du jury d'examen. J'entendais dire autour de moi que ce savant horticulteur avait cru devoir limiter son rap- port auxseules ch tielles, pour ne pas donner au président l’occasion d'abuser de ses droits comme l'année dernière en l interrompant 2 au mépris des “ 8 convenances et contre les désirs de l'auditoire. C'est dommage, car M. Poiteau est celui qui réunit le plus de connaissances positives , et qui sait le mieux se faire entendre des jardiniers et des amateurs, qui préfèrent lé fond des pensées au brillant du débit oratoire. Le prix pour la plus belle plante en fleurs n'a pu être décerné. M. Mathieu, rue de Buffon, a obtenu une médaille pour la floraison des deux camellia que j'ai cités, comme ayant fleuri le plus loin de leur époque naturelle. Une mention honorable a été faite du ZLilium eximium de M. Lémon, pour le ménié manie roue 20e M. Chauvière a eu la médaille pour la plus belle collection de dahlia. On a mentionné les autres cul- tivateurs dans l’ordre suivant : MM. Soutif, Mo- déste Guérin, Jacquin frères et Cie, et Tripet. À propos de dahlia, je dirai, sans prétendre en au- cune facon critiquer la justice et les intentions du jury, que l'opinion publique s'est montrée plus fa- vorable que la sienne à la collection de MM. Jac- quin frères et Ci, et qu’elle l'avait placée dans un rang plus élevé, si ce n’est même au premier; Car jai entendu des cultivateurs et des connais- _seurs se dire : « En dahlia, ce sont MM. Jac- quin frères et Ci° qui sont les maîtres. » J’ajou- terai, pour Facquit de ma conscience, que leurs échantillons étaient disposés un peu négligemment. Si plusieurs femmes se disputaient le prix de la beauté, chacune d'elles trouverait une inspiration pour faire valoir ses charmes , et, dans la circon- stance présente, un peu de coquetterie dans l'ar- rangement de leurs Dablia en eût certainement rehaussé le mérite naturel. C’est aussi à tort qu’il a été dit que M. Jacquin aîné se retirait des affaires. Ce monsieur est toujours comme par le passé as- socié de la maison Jacquin frères et Cie, à laquelle il n’y a rien de changé que l’admission d’un troi- sième associé dans la personne de M. Lecointre; et quoique M. Jacquin aîné dirige plus spécialement, sur sa propriété de Charonne, les cultures de cette maison , il n’a pas discontinué ; ni ne discontinuera sa coopération active aux affaires commerciales de l'établissement de grainerie à Paris. Une médaille, premier prix de belle culture , a été accordée à M. Delahaye, jardinier fort méri- tant de M. de L’Escalopier; une autre médaille, à titre de second prix, a été décernée à M. Dever. Des mentions honorables ont été faites des cultu- res de MM. Loth, Jamain, Mathieu et Lémon, déjà, dans de précédentes années, récompensés par des médailles: "12545: | Le Poinciana Güliesi de M. Tripet, figuré dans le n° de septembre dernier de ces Ænnales, aurait eu le prix accordé à la plante la plus rare nouvellement introduite, si sa floraison, trop hâtive dans cette cir- constance , avait voulu durer jusqu'à l'exposition. M. Jamain a obtenu le premier prix accordé aux plus beaux fruits et une médaille d’encouragement pour la culture de ses arbres fruitiers : M. Alexis Le- père, de Montreuil, a recu le second prix pour les fruits et une médaille pour la taille de ses pêchers. Les légumes ont fourni l’occasion de mentionner honorablement M. Vilmorin ainsi que MM: Jac- « quin frères et Ci; une pompe à arrosemens , 10 exécutée sur les idées de M. de L’Escalopier, a recu les félicitations du jury, et enfin M. Arnheiter a reçu une-médaille pour des instrumens horticoles , nouveaux ou perfectionnés. DoveErce. Petite excursion à Morte > fontaine et dans sesenvwtrons. Le samedi, 16 juillet, nous partimes, mon col- lègue et ami M, Neumann et moi, pour aller visiter ‘établissement de M. Lefèvre, le parc de Mortefon- taine et ses environs. En sortant de Paris par la route de Flandre, les deux côtés sont bordés par de petites cultures, c'est- à-dire que ces plaines fournissent à Paris une partie de ses gros légumes, comme choux, ognons, ca- rottes, poireaux, ete, Cette culture se prolonge jusqu’au Bourget; mais au-delà de ce village, la grande culture remplace la petite, et de ce lieu jusqu’à Louvres, petite ville qui est à sept lieues de Paris, les grains en général étaient de toute beauté. Pourtant un peu avant d'arriver à ce dernier endroit, ques pièces de blé versées, mais cet accident était peu commun. Sur cette route, comme presque partout, beaucoup de vieux ormes sont morts-ou mourans , phénomène qui pourrait être attribué aux sécheresses des deux années précédentes ; quant aux jeunes, et comme sur toutes les autres routes, ils y sont on ne peut plus maltraités. J'ai remarqué une plantation entre Louvres et la route de Mortefon- taine , où un peuplier suisse ( Populus monilifera ) et un orme sont plantés alternativement ; cette planta- tion.peut avoir huit à neuf ans. Les peupliers ont été 11 plantés sans être étêtés; ils ont de vingt-cinq à trente pieds d’élévation , et de dix-huit à vingt-qua- trep de ci fe ;etsont d'une magnifique venue. Les tiges sont droites, lisses et dénudées de branches, sur au moins la moitié de leur hauteur, et la partie qui en est munie forme une belle tête conique et bien garnie ; mais, par contre, les ormes qui alternent n’ont guère plus de douze à quinze pouces de tour, et leurs têtes ressemblent à de vieux pommiers : par conséquent il est impossible qu'ils forment jamais des arbres d’une belle venue, à moins qu'on ne se serve d’un moyen extrême, qui serait de couper toutes les branches rez le tronc; en rendant ainsi l'arbre comme s’il venait d’être planté, et ensuite de le traiter suivant Ja méthode indiquée par M. Poiteau dans les {nnales de la Société royale d'Horticulture de Paris, 106° livraison, page 360. Plusieurs des chemins vicinaux sont bordés de pommiers et poiriers à cidre, d'une belle végétation ; 1 Pa du es CR Cr s. CR SP tité de fruits, les derniers n'avaient presque rien. Le 17 au matin, nous nous acheminâmes versSen- lis, petite ville qui se trouve à environ deux lieues nord de Mortefontaine. En sortant de ce dernier village on traverse des bas prés d’une assez mauvaise qualité; maïs bientôt le terrain en s’élevant devient tellement aride, qu’il se change en de vastes plaines de bruyères qui attristent singulièrement la vue, et on est étonné de trouver près de la capitale des terrains aussi considérables absolument incultes, et qui très-certainement pourraient être utilisés soit par des pins, bouleaux, marceaux, eté: ; ne at. 1 RL Lace moin O= fût-ce même que par des se jonc 12 | pœus) ou de genêt à balais (Genisia scoparia), qui tous deux pourraient être employés pour le chauffage des fours à chaux, qui sont assez communs aux environs de Senlis, et qui pour la plupart pa- raissent être chauflés par des bruyères sortant.des landes dont je viens dé parler. Notre visite dans cette ville était chez M. Pigris, amateur , qui, quoique n'ayant qu’une petite serre chaude , a eu l'avantage d’être peut-être le premier en France chez qui ait fleuri le Poinciana pulcher- rima (poincillade superbe ). Nous eûmes le plaisir de voir cette belle plante en pleine floraison, qui durait depuis plus de deux mois, et paraissait devoir se prolonger au moins autant de temps. L'an passé, deux plantes qui n’avaient pas encore montré leurs fleurs en France les donnèrent dans la même serre : la première est le Nelumbium speciosum var. (Je crois que cette plante est une variété, en ce sens que , d'après le propriétaire, les fleurs sont d'un beau blanc, et que les graines lui en ont été envoyées de la Louisiane); l'autre est le Pontederia azurea,, SwarTz. Originaire de la Jamaïque, cette plante, qui a pris une grande extension, a donné plusiéurs épis de fleurs, que M. Pigris nous a assuré être très- jolies; la même serre renferme encore quelques autres plantes moins intéressantes , telles que cri- num, pancralium , ananas et autres plus communes. De retour à Mortefontaine, nous visitâmes le grand parc du château, que le prince Joseph Bonaparte (M: le comte de Survilliers) avait rendu l'un des plus beaux jardins de France ( c’est M. Lefèvre jeune qui était alors chargé des immenses travaux qui se sont. exécutés à cette époque ), mais qui depuis a 15 beaucoup perdu de sa splendeur , surtout dans ces derniers temps. Pourtant on y admire encore ses magnifiques eaux, des sites charmans, etc. Jé n'aurais jamais parlé de ce jardin, si ce n’eût été pour rappeler que l'herborisation de Mortefontaine est une des plus riches des environs de Paris, puis- qu'on y trouve réunis de grands marais, des terrains constamment humides ou frais | des sables arides et des rochers assez escarpés. C'est ici le lieu de citer quelques-unes des plantes les plus rares qu’on peut y rencontrer : dans les marais on trouve Utricularia vulgaris et intermedia, Drosera rotundifolia et an- . glica, Osrmunda regalis, Ophris Looselii, Schœnus fus- cus, Pinguicula vulgaris, Mayanthemum bifolium, Triglochin palustris, Hypericum elodes , Orchis pa- lustris, Satyrium viride, Zanichellia palustris, Lico- podium inundatum, Aspidium cristatum ; et sur les hauteurs et les sables, £rica tetralix, une variété à fleurs blanches, et une autre dont les fleurs sont dis- posées en ne age grappe lâche, Dianihus supèr bus, Lycoy une de mes excursions levé une üge souterraine de cette plante, qui avait vingt-cinq pieds de long, et de chacun de ses nœuds , qui étaient placés à neuf ou dix pouces de distance, sortaient de petites touffes de feuilles , qui toutes étaient placées sur une ligne aussi droite que si on l’eût tirée au cordeau }, J’iola montana, Gentiana cruciata, Phalangium ramosum, Potentilla nitida, Prunella grandiflora , Orchis pi- ramidalis, etc. Le reste de la journée a été employé à “piste l'établissement de notre hôte, M. Lefèvre. Cetesti- mable cultivateur, après avoir suivi en Amérique . 14 M. le comte de Survilliers, et y être resté plusieurs années, est revenu se fixer à Mortefontaine, où il a établi une pépinière marchande qui, dans ce moment, peut rivaliser avec la plupart de celles de la capitale, des environs, et autres cÔmmercantes du pays. Dans plusieurs pièces, disséminées aux environs du village, on trouve un assortiment des meilleures variétés d'arbres fruitiers, une grande quantité de tiges et touffes d'arbres et d’arbrisseaux d'ornement, dans lesquels se trouvent quelques variétés encore peu répandues, telles que l'ébénier à feuilles sessiles, deux nouveaux robiniers de semis, l’un le R. à feuilles pendantes, l’autre le nouvel hétérophylle, un Philadelphus inodorus panaché, de semis, quelques frènes et chênes d’A- mérique, des ormes, micocouliers, etc.; on y trouve encore de forts arbres verts ou résineux, parmi les- quels on remarque les Pinus rigida, inops , mitis, pungens et autres. Près de la maison d'habitation est situé le jardin , où sont les cultures soignées et les semis, qui, en arbres résineux, sont annuelle- ment très-nombreux ; ceux de toutes autres espèces d'arbres et arbustes se font aussi tous les ans en grande quantité; on y possède encore un joli assor- timent de roses greffées sur églantiers , une suite de houx panachés, un assortiment de dapbnés, et sur- tout beaucoup de l'espèce creorum ou thymelée des Alpes, les Cotoneaster buxifolia et microphylla, Rhaphiolepis rubra, indica et salicifolia, a collection des fusains, Scubertia intermedia, Menziezia poly- folia et sa variété à fleurs blanches, plusieurs ma- gnolia, Corylus laciniata, et une infinité d'autres arbres et arbustes d'ornement, rares et curieux ; un 15 assortiment des plus belles plantes vivaces de plein ai , et enfin quelques bonnes espèces d'arbres, ar- bustes et plantes d'orangerie, parmi lesquelles nous avonsremarqué les Gorteria schawwlon, Spyrea japo- nica ; Berberis impetrifolia, Andromeda buxifoli, Araucaria brasiliensis, Mahonia fascicularis et ne- paulensis, ete., etc. , etc. ; enfin M. Lefèvre joint à une probité intègre une amabilité et une complai- sance dont nous sommes heureux ct flattés de pou- voir le remercier 1c1. Jacques. ê JARDIN FRUITIER. PÊCHE DESSE. Première division; duveteuses , chair quittant le noyau ; Première section ; grandes fleurs, glandes globuleuses. (Voyez la planche, Arbre vigoureux ; feuilles longues, dentées assez régulièrement , ayant à leur base deux glandes glo- buleuses ; fleur s grandes, d’un rose pâle; fruit rond aplati en us marqué d’un large sillon blanchître dans le Dub le côté du soleil prend un rouge foncé au moment de la maturité; chair d’un blanc verdâtre, très-fondante, rougissant un peu auprès du noyau; eau abondante, sucrée, relevée, vineuse. La maturité arrive des derniers jours de juillet au quinze août, et précède par conséquent un peu celle de la grosse mignonne, dont elle paraît provenir et avec laquelle elle a plusieurs rap- ports, mais dont elle diffère cependant par ses glandes globuleuses, FErUES de sa maturité et la saveur de son eau. 16 Cette intéressante variété a été obtenue par M; Desse, jardinier de M. Leroy, à Puteaux ; M. Poi- . teau l’a signalée dans le Bon Jardinier, 1835-1836, et elle ne sera probablement pas long-temps sans être répandue dans le commerce, M. Desse en ayant déja communiqué à plusieurs amateurs des en- virons. JACQUES. Culture particulière du figurer. M. Duvivier, jardinier au château de Gournay à Villejuif, pres de Paris, m’a communiqué la note suivante sur la culture particulière du figuier, que . je crois utile de rapporter ici. « Le procédé que j'emploie, dit ce cultivateur, pour la culture des figuiers; les rend très-produc- tifs, puisque j'obtiens de deux à trois cents figues par an sur des arbres de dix à quinze ans. Il con- siste dans les opérations suivantes : « 1° Il faut avoir soin, au mois de septembre de chaque année, de supprimer toutes les pousses où drageons qui sortent du pied des arbres, et les épuisent en pure perte. On ne doit pas les empail- ler, mais enterrer leurs branches en les couchant, parce qué les fruits ne paraissant qu'aux extrémités des branches formées du bois de l'année, ce sont elles qu’il importe de garantir de la gelée à laquelle elles sont le plus sensibles. En outre, ces branches, traitées ainsi, recoivent toujours une petite quantité de nourriture, et sont plus en état de bien élabo- rer les fruits. On les relève à la fin de février ou au commencement de mars au plus tard, et elles résistent bien aux gelées tardives. _« 2° Quinze jours après qu’elles sont redressées, on I coupe à la serpette l'extrémité des branches en en- levant l'œil terminal, et, au mois de mai, lorsqu’on peut distinguer les yeux à bois et à fruits, on ébour- geonne, en ayant soin de ne conserver sur chaque pousse de l’année précédente que deux yeux seule- ment, et de préférence ceux qui sont le plus éloi- gnés d l'extrémité, ce qui oblige la sève à se main- tenir dans les parties inférieures , et empêche les branches de s'emporter. Les deux yeux conservés doivent être choisis l’un en dessous et l’autre sur le côté, ce qui est plus commode pour enterrer les branches ; tandis que si on laissait un œil en dessus, il faudrait tordre le rameau dans cette opération, & 3° Dans le courant de juin on fait un second ébourgeonneinent par lequel on supprime les bour- geons poussés depuis la précédente opération , et en septembre on coupe avec la serpette toutes les ex- trémités des branches jusqu’au premier des deux bourgeons conservés pour rapporter des fruits l’an- née suivante. Ensuite on débarrasse, comme je l'ai déjà dit, les pieds des drageons qui y sont sortis avant d’enterrer les branches de nouveau. « Si on veut obtenir des figues à la fin de sep- tembre, il faut, lorsque celles d’été sont presque mûres, pincer l'extrémité de quelques rameaux de l'année afin d’y faire percer des fruits, dont on avance la maturité en les piquant avec la pointe d’une che- ville en bois trempée dans un mélange d'huile d’o- live et d’eau-de-vie par égale portion, et auquel on a ajouté un peu de sucre. » Nous ajouterons à la note de M. Duvivier, que l'enterrement des branches de figuier n’est pas un procédé nouveäu. Il y a long-temps qu'il se usité Ocrosre 1836. \ 18 par les cultivateurs d'Argenteuil qui garantissent ainsi leurs figuiers de la gelée. On trouve même la description détaillée de cette pratique dans le Manuel complet du jardinier, de Louis Noisette. D'autres cultivateurs préfèrent l’empaillage qu'ils trouvent plus commode et remplissant parfaitement leur but. H'n’en est pas de même de l'emploi de la serpette, ue les jardiniers ont toujours redouté à cause de la Aéperdition des sucs propres qu’occasionnent les amiputations sur le bois du figuier mou et spon- gieux. Dans le cas présent, M. Duvivier nous paraît en avoir tiré un bon parti en empêchant ainsi les branches de ses arbres de s'empor ter outre mesure, et en les affaiblissant de facon à les faire fructifier davantage. Le reste de ses opérations nous paraît bien combiné. Quant aux piqüres sur les fruits pour en abcélérer la maturité, nous avouerons que nous avous peine à croire à \eeb eflicacité, et surtout à l'influence de huile, de leau-de-vie et du sucre. Si quelque chose agit, ce ne peut être que la piqûre elle-même en appelant davantage la sève pour répar er la bles- sure. Cependant M. Noïsette parle aussi de piquer la tête des figues avec une épingle trempée dans Fhuile; mais nous ne voyons ici l'emploi de huile que comme un moyen d'empêcher le suc un peu astringent de la figue d'agir sur le fér. Ce même cultivateur ajoute qu'il est préférable, quand les fruits sont au tiers de leur grosseur, de cerner avec la pointe d’un canif la partie de la tête où se trouvent les fleurs mâles, et de l'enlever. Ceci ap- puie notre précédente asserfion sur la manière dont les piqûres peuvent agir. 19 Au reste, M. Duvivier offre aux amateurs des environs de Paris d'aller leur enseigner son pro- cédé sur leur terrain même. JACQUIN jeune. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Rose TRÉ BARILLOT, Ce rosier que j'ai obtenu de graines du joli Bengale Olry, est un arbuste assez vigoureux. Les branches sont munies d’aiguil- lons droits et très-éloignés les uns des autres; les feuilles, composées de cinq à sept folioles rougei- tres dans leur jeunesse et devenant ensuite d’un vert foncé, sont peu dentées. Le pétiole est armé en dessous de quelques aiguillons peu accrochans, les fleurs en nombre indéterminé se soutiennent bien étant portées par un pédoncule assez ferme ; les divisions du calice non dentées se réfléchissent de bonne heure vers le pédoncule. Les pétales multiples et d’une blancheur admirable sont par- faitement rangés en coupe et ne se déforment : comme dans la plupart des thés. Cette rose n'a que peu d’odeur , mais si elle avait comme la cent- fewlles unique Les pétales calicinaux rougeûtres, on la prendrait pour elle au premier aspect. AL. PuLomipe »'IséRre: Phlomis Iberica, HorrT. Par. Belle plante vivace à tige quadrangulaire, an- guleuse sur ses faces , haute de trois à cinq pieds, äirge d’un demi-pouce, développant deux ou quatre rameaux: latéraux opposée sur la La moitié de 20 la partie inférieure est de couleur cendrée ou un peu laineuse; la partie supérieure est couverte d’un duvet très-long et blanchâtre. À la base se trouve une touffe de feuilles radicales dont quelques-unes opposées. Elles sont laciniées, souvent pinnatifi- des, glabres et luisantes en dessus , un peu soyeuses en dessous, longues de dix-huit pouces à deux pieds , à pétiole pubescent et cannelé en dessus. Les fleurs sont grandes, d’un jaune clair, nom- breuses, disposées en verticilles sur la longueur de la tige, distantes l’une de l'autre d'un à trois pou- ces, composées de chaque côté de cinq fleurs dont les trois supérieures s'ouvrent plus tôt, en com- mencant .par celle du centre. A la base de la verticille est placé un appendice foliacé qui est souvent denté profondément à son extrémité. La corolle est monopétale ,irrégulière, longue au moins d’un pouce, à deux lèvres dont la supérieure plus courte, d'un jaune clair, un peu élargie sur les deux bords, cannelée à sa partie supérieure, terminée à l’extrémité de la lèvre par cinq dents régulières, et couverte de poils soyeux disposés régulièrement sur les bords. La lèvre inférieure est plus longue d'un tiers, large d’un pouce, dis- posée horizontalement avec ses deux bords rabais- sés en forme de carène renversée. Elle est cannelée supérieurement dans toute sa longueur, garnie seulement de quelques petits poils en dessous , ren- flée au sommet et terminée par deux ou trois dents, Elle est teinte de jaune clair sur les côtés , et d'un beau jaune à la partie supérieure. Le calice est monosépale, très-laineux , long de huit à dix lignes, à cinq petites dents garnies d'une 21 petite épine acérée. Quatre étamines dont deux plus longues terminées par une anthère brune bi- loculaire. Un style fourchu aussi long que les deux grandes étamines , un ovaire polysperme et soyeux à sa partie supérieure. Cette plante introduite au Jardin des Plantes en 1828, y arriva dans un envoi de diverses graines provenant des montagnes Ibériennes. Elle fut livrée à la pleine terre, et ne montra ses fleurs pour la pre- mière fois qu’au mois de juin 1832. Ses graines arri- vèrent à parfaite maturité, et, l’année suivante, on obtint de leur semis un assez grand nombre de jeu- nes pieds qui depuis fleurissent en abondance. Elle peut être placée sur le même rang que les plus belles plantes d'Orient qu'elle égale en beauté, et qu’elle surpasse en rusticité. Elle ne redoute ni le froid, ni l'humidité de nos hivers, et mérite d'occuper une place distinguée dans les grandes scènes des. jardins paysagers. Depuis vingt-huit ou trente ans , on cultive une autre espèce de ce genre qui lui ressemble beau- coup par son port et son feuillage , c’est le Ph/omis laciniata , La. Les fleurs de ce dernier sont de couleur brunûtre, et, quoique curieux et intéressant, il est toujours resté rare à cause de sa délicatesse qui lui rend funeste l'humidité de nos hivers. Je n’en connais qu'au Jardin des Plantes quelques vieux pieds qui fleuriSsent chaque année. L'espèce qui nous occupe, au contraire, croît dans tous les terrains, et ne redoute ni la sécheresse, mi l'humidité ; elle développe de nombreuses fleurs de mai en juin mi la rendront fort recherchée par les amateurs et de lt eo : 53e + L Le à ; 22 Sa multiplication par éclats du pied est difficile , parce qu'elle drageonne peu et que ses racines s’enfoncent perpendiculairement dans le sol. Mais ses graines sont très-fertiles et fournissent des pieds qui fleurissent la seconde année. On les sème en mars ou avril en pots remplis de terre meuble, sur couche tiède. On repique en juillet ou août le jeune plant deux à deux en pépinière ou mieux en pots, parce que ses racines, qui s’y contournent, souffrent moins de la transplantation que celles qui ont pu s'étendre dans le sol, surtout lorsqu'on le laisse plus de deux ans en pépinière. Il lui faut peu d’ar- rosemens dans sa jeunesse, et une position chaude et sèche est celle qui est à préférer. Pépe, Pucox ne Dreummonn. Phlox Drummundi, Bor.wac: 5441. ( Voyez la planche, et, pour les caractères génériques, page 53, année 1832-1853.) Plante, que je crois annuelle, pouvant s'élever de dix-huit pouces à deux pieds. Tiges droites glan- duleuses, veltes; rameaux alternes , feuilles sessi- les , lancéolées, acuminées, ciliées , d’un joli vert; fleurs en panicule terminale; corolle monopétale tubuleuse à cinq divisions planes, cunéiformes, dont le limbe supérieur se teint d'un rose frais dans les fleurs nouvelles, d’un pourpre vif au milieu de leur durée, et d’un pourpre fortement violacé lors- qu'elles vieillissent, avec une auréole de rouge plus ou moins vif, entourant les bords du tube; le limbe inférieur est d’un blané rose lilas. -:Ge joli phlox, destiné peut-être à obtenir le pre- mier rang parmi ses congénères ; me parait tout-à- 23 fait digne de fixer le choix des amateurs, Nous l'avons reçu d'Angleterre, et nos collègues MM, Gels frères, qui le possèdent aussi, l'ont eu en fleur pendant plus de trois mois. En semant de bonne heure la graine au printemps, sur couche, et en livrant le plant à la pleine terre en mai on devra en obtenir des fleurs pendant l'été et une partie de l'automne. On peut aussi faire des boutures en été qui fleuriront pendant l'arrière-saison jusqu'aux gelées. LEGoINTRE. DAHLL A. C'est une belle ét riche a qUs TO que celle du genre dahlia ! Quand on considère attentivement les nombreuses et superbes variétés qui ornent aujour- d'hui les jardins et composent les collections mar- chandes, on est vraiment émerveillé de cette pro: digieuse fécondité de la nature si habile à varier les formes et les couleurs ! Les personnes qui ont pu voir les trois premiers dahlia envoyés au Jardin des Plantes en 1802, et qui en font la comp avec les variétés que nous possédons aujourd’hui, ont réellement peine à se rendre compte d’une mé- tamorphose si complète, surtout si elles se rappel- lent que ce n’est guère que vers 1819 ou 1820 que furent obtenues les premières variétés doubles. Dans ce genre , comme dans tous ceux où les va- riétés se multiplient à l'infini, le goût se forme à mesure , mais la mode, ce tyran capricieux qui pé- nètre partout pour y établir son despotique empire, vient ensuité le contrarier et mettre en vogue ce qui quelquefois n'est pas conforme à ses véritables Lois. Ainsi les premières D quoique simples, 24 qui tranchèrent le plus sur le cocciné , le pourpre et le jaune, couleurs des trois premières introduites, furent d’abord l'objet des soins assidus des ama- teurs ; les fleurs semi-doubles et énsuite les doubles, de quelques couleurs qu’elles fussent , se montrè- rent à peine qu'elles éclipsèrent les simples au plus riche coloris; elles durent bientôt céder le pas à celles dont les nuances avaient plus d'éclat ; en- suite la forme prit sa place dans les exigences de la mode : après avoir admiré les coloris unicolores mais purs, les fleurs panachées plus régulièrement de nuances bien tranchées, et enfin ces intenses couleurs à reflets veloutés ; après avoir donné suc- cessivement la palme aux formes plates, bombées, sphériques , aux dahlia resplendissant au centre ’écailles comme cuivrées, aujourd'hui on préfère * les fleurs à coloris tendre dont le fond est le blanc ou le rose avec du violet, du lilas ou du pourpre striant ou marginant les pétales régulièrement rangés en rosette, et se jouant avec fermeté au mi- lieu d'un feuillage moins élevé qu’elles. C’est doncpour sacrifier à la mode, que la collec- tion des dahlia de MM. Jacquin frères et Ci à Charonne, à laquelle j'ai rendu visite un des pre- miers dimanches de septembre , renferme de si jo- lies fleurs à nuances tendres et peu heurtées qui se détachent parfaitement sur le vert des feuilles, et dont la forme régulière ne peut être surpassée que par un habile artiste en fleurs artificielles. Toute- fois ces messieurs ont conservé, et je leur en sais gré pour mon compte, les beaux dablia à coloris uniforme et brillant, ou comme velouté, selon la direction de la lumiére. L’inconstante déesse qui se 25 mêle de tout, est partout; l'aveugle mode enfin, de- main peut-être adoptera d’autres fleurs, et 1l n’est pas prudent de s’abandonner sans réserve à sa mo- bile frivolité. Les couleurs que les dablia nous montrent sont : presque toutes celles qu’on peut imaginer, excepté le bleu, et malheureusement M. de Candolle senible avoir condamné ce genre à ne jamais fournir de fleurs qui en soient revêtues: « Parce que, dit-il, la variation des couleurs dans le georgina étant du pourpre au jaune, on n'obtiendra jamais , par la culture, des variétés bleues. C'est en effet une observation générale , que le jaune et le bleu sem- blent être les types fondamentaux des couleurs des fleurs , et s’excluent mutuellement. » Cependant si l’on remarque combien les couleurs se sont épurées dans quelques variétés, tandis qu'au- trefois elles étaient toutes louches et fausses ; si l'on fait attention qu’il en est où le bleu se rencontre déjà, en bien petite quantité il est vrai, mais dont le coloris ne pourrait être imité par le pinceau du peintre qu'avec du carmin et du bleu ; si on réfléchit qu'une loi générale a ses exceptions et que les tu- lipes , les iris, etc., peuvent être cités comme tels, on conserve encore l'idée que la chose est possible, et lon ne peut que conseiller aux mar- chands et aux amateurs de continuer à semer. Quoi qu’il en soit , et malgré la pluie, j'ai pu re- cueillir sur la collection de MM. Jacquin frères et Ci, la note suivante que le mauvais temps m'a em- pêché de rendre plus complète : Duc de Bedford. Plante de quatre à cinq pieds ; fleurs à pédoncules fermes ; d’un diamètre de cinq 26 à six pouces , à demi-fleurons d'un cramoisi velouté de brun, plus foncé sur les fleurons. Critérion. Plante de quatre à cinq pieds; fleurs de trois à quatre pouces de diamètre, à demi-fleu- rons réguliers d’un blanc pur, marpinés et un peu striés de lilas vif, et à fleurons étroits et plus tein- tés de lilas ; se soutenant bien. Gloire de Douglas. Plante de trois à quatre pieds ; fleurs bombées, portées par des pédoncules longs et fermes; ellés ont quatre pouces de diamètre , à demi-fleurons larges, réguliers, bien rangés, d'un rouge écarlate brillant, plus foncé au centre. L'Tivincible. Plante de quatre pieds ; fleurs apla- ties, dé quatre pouces à quatre pouces et demi de diamètre, un peu penchées sur leurs longs pédon- cules :‘ demi-fleurons bien faits, réguliers, d'un pourpre violet foncé ; les fleurons sont enveloppés par les écailles d’un vert luisant comme verni. Pindarus. Plante de quatre à cinq pieds; fleurs soutennes par un pédoncule ferme, de cinq pouces et demi à six pouces de diamètre, aplaties , à demi- fleurons larges, réguliers, teints de jaune citron et bordés de rose carné ; les fleurons sont étroits et bordés de lilas. Br: Ariel. Plante de trois pieds et demi à quatre pieds ; fleurs portées par un pédoncule ferme, mais un peu court; d’un diamètre de quatre à cinq pouces ; les demi-fleurons sont réguliers et d’un blanc lavé de lilas, les fleurons sont plus étroits et plus pâles. Springfield Rival. Plante de quatre pieds; fleurs bien soutenues, un peu bombées , formant la co- carde, à demi-fleurons et fleurons petits et en coquil- lés d'un pourpre vif très-intense. à Beauharnais. Plante de trois à quatre pieds; fleurs aplaties, bien soutenues, de six pouces de diamètre, à demi-fleurons larges et d’un beau rouge vif; le centre est rempli par les fleurons entremèlés d’é- cailles d’un vert luisant. Harris. Plante de quatre pieds; fleurs de quatre pouces et demi de diamètre, portées par des pédon- cules longs et fermes; demi-fleurons bien faits, linéés de rose et de lilas sur un fond blanc, et largement bordés de pourpre cramoisi ; les fleu- rons plus étroits et colorés de même. : Emma. Plante de trois pieds ; fleurs Fr de trois à quatre pouces, à demi-fleurons grands, bien faits, et largement bordés de pourpre rose; les fleurons plus petits, mais pareils ; les fleurs sor- tent élégamment des feuilles. Duchesse de Richelieu. Plante de quatre pieds; fleurs bombées , de cinq pouces et demi à six pouces de diamètre, soptentien par un pédoncule ferme ; les dérsiSenroié et fleurons d’un jaune citron, pas- sant au rose carné dans les demi-fleurons de la cir- conférence; tous sont lisérésau Madame Wilkinson. Plante de cinq pieds ; fleurs bien faites, larges de quatre pouces, à demi-fleu- rons grands et réguliers, d’un beau blanc, devenant rose çarné à la circonférence ; les fleurons plus étroits et teints de jaune pâle. Lady Fordwich. Plante de quatre pieds; fleurs de quatre à cinq pouces de diamètre, bien faites, se soutenant parfaitement ; les dés Rétro creusés en nacelle, d’un blanc lavé de rose lilacé plus in- tenseà la ecobSbvate : les fleurons étroits et teints de lilas plus foncé. 20 Pandora. Plante de trois à quatre pieds; fleurs bien faites , de trois à quatre pouces de diamètre, se soutenant bien, à demi-fleurons et fleurons mar- ginés et striés de rose très-vifsur un joli fond j jaune soufre. Rose d'Amour. Plante de quatre pieds; fleurs de trois à quatre pouces, se présentant bien ; les demi- fleurons et fleurons sont d’un rose carmin très- vif; les uns et les autres sont lisérés de rose tendre passant au blanc. Pucelle de village. Plante de deux pieds et demi à trois pieds; fleurs aplaties, d’un diamètre de qua- tre pouces, à pédoncule ferme; les demi-fleurons sont réguliers et d’un blanc lavé de rose ; les fleu- rons sont étroits et violacés. Globuleux. Plante de cinq à six pieds ; ; fleurs presque globuleuses , de deux pouces et demi de diamètre, d'une très-grande régularité ; les demi- fleurons et fleurons forment la coquiile. Ils sont ser- rés, et teints de jaune au centre, blancs ensuite et bordés de rose lilacé. _ Madame de Mundeville. Plante de quatre à cinq pieds ; fleurs bombées, de quatre pouces environ de diamètre, à demi-fleurons roulés, allongés et li- bres, de couleur rose carné foncé, et bien soutenues sur un pédoncule ferme. DovErGE. ui ORANGERIE. CAPUCINE MORDORÉE A FLEURS DOUBLES. 7’ropæolunr mäjus , var. atropurpureum flore pleno.( Voyez la planche, et, pour les caractères génériques, page 166 , Journal et Flore des jardins.) Cette jolie variété, dont le type à fleurs simples a été figuré dans le Journal et Flore des jardins, s’est trouvée , l'an dernier, dans un semis fait avec les graines de cette dernière, dont elle a conservé le riche coloris. Sa beauté nous a paru un titre suffisant pour la faire figurer , afin que les amateurs puissent la connaître. Cette belle capucine n'est pas plus difficile à cul- tiver que les autres variétés de l'espèce; comme elles, on la multiplie de boutures faites au printemps et à la fin de l'été, que l’on tient en pots remplis avec un mélange par moitié de terre ordinaire et de terreau. On garantit les plantes de la gelée et de l'humidité, en les plaçant en hiver sur les tablettes d’une serre tempérée et près du j jour Il faut n’ar- roser que très-modérément. Ces boutures fleurissent pendant une partie de l'hiver , et plus abondamment au printemps , époque où les fleurs ont d’ailleurs plus de beaute. Après le 15 mai, on peut dépoter une partie de ces plantes pour les placer le long des treillages en pleine terre, et, autant que possible, à diverses ex- positions, afin de prolonger ses jouissances, les fleurs des pieds exposés au midi se trouvant sou- Et flétries par l'ardeur des rayons solaires , durant été, qui quelquefois mème font tomber les feuilles. n est bon, tous les ans, de renouveler les pieds 30 par le moyen des boutures ; les jeunes plantes étant toujours beaucoup plus belles que les vieilles. JacquiN aîné. SureLzE D'ANDRteux, Oxalis Andrieuxi Horr.(Voyez la planche, et, pour les caractères génériques , page 186 de ce journal, aunée 1834-1835.) Petit tubercule arrondi , de la grosseur d’une not- sette, de couleur carnée , d’où sortent successive- ment d’avril en octobre des feuilles et des fleurs ra- dicales. Les pétioles longs de sept à huit pouces sont pourpres et garnis de poils blancs, et supportent à leur sommet des feuilles réunies en verticille au nombre de neuf. Ces feuilles sont longues de vingt à vingt-quatrelignes, spatulées, ciliées à leurs bords, et un peu échancrées à leur extrémité. Elles ont vers le milieu de leur surface une couronne où auréole d'un roux brun, large de deux lignes environ, et une seconde moins apparente entre la première et extrémité. Dans leur jeunesse les feuilles sont sen- sibles ; lorsqu'on les touche elles s’inclinent vers le pétiole, et leurs bords se rapprochent un peu. Dans lé cours de son développement la plante produit dix à douze feuilles et autant de tiges à fleurs. Ces tiges s'élèvent de quinze à dix-huit pou- ces, elles sont pourpres, garnies de poils blancs très- rapprochés à la base, devenant plus rares au som- met ; elles sont terminées par une ombelle , se divi- sant en deux ou trois parties qui éroïssent l'espace d'un mois ét produisent trente à cinquante fleurs portées sur des pédicelles d’un pouce de longueur placés unilatéralement sur les divisions de l’ombelle, ét qui se tiennent recourbés jusqu'au moment de 31 l'épanouissement. Le calice est vert, à cinq divi- sions marquées chacune d’un point aurore. La co- rolle à dix lignes de diamètre, elle est composée de cinq pétales, le fond est vert, surmonté d'une ligne blanche, et le reste de la corolle est d’un beau pourpre clair ; la fleur s'ouvre vers 7 heures du matin, et se referme à 2 heures du soir pour ne s'ouvrir que le lendemain ; ele porte rarement des graines; ce sont des capsules un peu allongées à cinq loges contenant chacune deux ou trois graines arrondies. | Cette plante est originaire du Mexique, d'où je l'ai recne en 1833, dans une quantité d'autres plantes apportées par M. Andrieux , à qui on l'a dé- diée. Cette plante ne végète bien que sur couche ou à bonne exposition le long d’un mur. Lorsqu'elle ne végète plus, on peut retirer les tubercules de terre et les mettre dans un endroit sec pour les replanter dans des pots sur une couche vers la fin de mars. J'ai vu un petit tubercule de cette oxalis, sans doute à peine visible, qui, s'étant trouvé égaré , à réparu Sur une couche rechargée de ter: reau, et y a pris un accroissement double des gros , placés dans des pots de cinq pouces de dia- mètre. Sur cette même couche se trouvaient deux tubercules de l'Oxalis caprina fl. pleno , qui réussit mal , en pots, et qui ont, dans cette position, formé chacun des touffes très-larges, et produit plus de vingt tiges à fleurs d’une beauté surprenante. : L'Oxalis Andrieuxi est très-acide dans toutes ses parties , à l'exception d'une grosse racine blanche transparente, qui prend son développement lors- que la plante cesse de végéter, et qui est d'un goût sucré assez agréable. Lémon. 32 NOUVELLES. Nous avons recu, parmi d’autres graines du Cap, une variété du Polygala speciosa , très-intéressante par l'abondance de ses fleurs qui se montrent dès la première année. Nous la recommandons aux horti- culteurs à cause de l'effet qu'elle produit. C eat une jolie miniature de l'espèce. Clerodendron speciosissimum. Cette superbe plante a commencé à développer des fleurs qui sont d’une richesse et d’un coloris admirables ; nous en donne- rons incessament la figure dans ces Annales. On peut voir encore dans notre établissement le joli Phlox Drummundi , figuré dans ce n°, et décrit par notre collègue Lecointre. Il a été en fleur pen- dañt plus de trois mois. Cris frères. Les amateurs qui désireraient se procurer de jeunes individus du Velumbium speciosum peuvent s'adresser à M. G. Chapel, jardinier chez M. Farel, propriétaire à Montpellier ( Hérault). Ce jardinier intelligent, ayant parfaitement réussi à multiplier cette belle plante, est à même de satisfaire avec avantage aux demandes qui pourront lui être faites. Doverce. MM. Ces frères, viennent de mettre en vente le Catalogue de leurs cultures; on le trouve à leur établissement, Chaussée du Maine, n° 77, à Mont- rouge , et chez l'éditeur de ces Annales. Prix, broché, 50 cent., et 75 cent. par la poste. ERRATUM. Page 248, n° de mai 1836, ligne 12: Sorzu£ À FLEURS EN COUPE ; lisez, Scoirce De Cupani ERRALES DE FLORE ET DE POMONE. REVUE DES GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉS EN FRANCE (Suite). ({ Voyez le n° d'août 1836.) CALCEOLARIA Lin. Pers. (Voyez les caractères génériques , page 151, Journal et Flore des Jarttins. ) 1. CALGÉOLAIRE A FEUILLES AILÉES. C. pinnata Lin; Desr., cat. ed. 5. Tige droite, rameuse, succulente , un peu ren- flée aux articulations, de six pouces à deux pieds; feuilles opposées, ailées avec impaire, folioles ovales oblongues, souvent confluentes au sommet , molles, un peu pubescentes ; fleurs jaunes terminant les tiges et les rameaux. Cette plante est annuelle et originaire du Pérou; on la cultive en serre chaude, où elle se multiplie d'elle-même par ses graines qui se répandent sur tous les pots environnans. On la voit au Jardin des Plantes, à Neuilly, etc. Novemsre 1836. ° ; 3 34 2. CALCÉOLAIRE A ay Se DE-PLANTAIN. C. plan- taginea Surre, Leon Feuilles en rosettes, nombreuses, pétiolées, rhomboïdales , dentées au sommet; plusieurs hampes sortent d'entre les feuilles, hautes de six à neuf pouces, terminées chacune par quatre à buit fleurs grosses, d’un beau jaune en dessus, ponctuées de pourpre en dessous. Originaire du détroit de Magellan, cette plante vivace n’est point délicate , et je l'ai vue passer plusieurs hivers en plein air sans aucune couverture; mais il est prudent d'en avoir quelques pots en orangerie ou sous châssis. Elle trace et se multiplie facilement. Chez MM. Jacquin, au Jardin des Plantes, à Neuilly et ailleurs. 3. CALCEOLAÏRE À FLEURS CRÉNELÉES. C. suberecta Horr.; C. pendula , C. crenatiflora Hook. Feuilles comme en rosette, étalées sur terre, pé- tiolées, fermes, oblongues, un peu coniformes à la base, arrondies au sommet , à nervures très-sail- lantes en dessous, et velues ; du centre des feuilles s'élèveune tige simple du bas , rameuse au sommet, haute de huit à douze pouces; fleurs grandes, ayant de meuf à douze lignes de long, d’un beau jaune tué de brun en dedans et à la base; la lèvre süpérieure plus courte que les divisions calicinales. Elle est bisannuelle ou du moins peu vivace; on doit done la renouveler tous les ans de semis, qui, comme ceux des autres espèces, doit se faire sur de la terre de bruyère tenue fraîche , et recouverte d'une cloche ou châssis. Lorsque les plants sont 35 assez forts, on les repique séparément dans de petits pots qu'on étouffe pendant quelque temps sous châssis ; et lors de leur reprise, ils se traitent comme les vieux pieds. On la trouve chez M. Loht, rue Fontaine-au-Roi, à Paris , au Jardin des Plantes, à Neuilly, etc. 4. CALCÉOLAIRE EN CORYMBE. C. corymbosa Ruiz. et Pav. Feuilles radicales en cœur, ovales, obtuses; les caulinaires amplexicaules ; tige grêle, haute de dix-huit à vingt-quatre pouces; pédoncules longs, visqueux ; fleurs petites, à lèvre supérieure beau- coup plus petite que l’autre, en mai et juin. Ori- ginaire ‘du Chili, un châssis froid lui suffit, et sa culture est la même que celle de la deuxième espèce. 5. CALCÉOLAIRE BICOLORE. C. bicolor HorTüi.; Poir., Bon jard, 1834, non 1836. Plante vivace , à feuilles oblongues ,. étalées en rosette sur la terre ; bampe feuillue de douze à vingt pouces ; fleurs en cor ymbe, grandes, maculées de pourpre sur un fond jaune. Au Jardin des Plantes, chez M. Lémon. 6. CazcéoLaIRE pANACHÉE. C. variegata HorTuL.; Porr., Bon jard. 1836. Plante vivace à feuilles étalées en rosette sur la terre ; hampe feuillue de douze à dix-huit pouces, terminées par un corymbe de grandes fleurs à fond Jaune maculé de pourpre. Chez M. Lémon. Ces. deux plantes me perasept avoir beaucoup 36 de rapport avec le C. crenatiflora , si ce n’est pas la même plante sous des noms différens. Ta CALCÉOLAIRE pu Ci. C. Chiloensis Lino. Bot. REGIST: 1476. | Tige haute de deux pieds et plus, verte et peu igneuse; feuilles opposées, ovales, lancéolées , glabres sur les deux surfaces, dentées en scie sur les bords; fleurs terminales en grappes dichotomes, formant des épis roulés en dessous avant la florai- son. En se développant, les pédicelles deviennent binés ou sortent deux à deux du même point. Ca- lice à quatre lobes verts et assez grand; la corolle est presque arrondie, ayant quatre lignes de long, sur presque autant de large; les deux lèvres sont presque égales, d’un jaune citron foncé, et comme vernissé; les pédoncules, pédicelles et calice sont munis de poils glanduleux très-apparens ; floraison en juin et juillet. Elle n’a été introduite enAngleterre qu’en 1830. Je l'ai recue de M. de Boisgiraud, ama- teur, à Toulouse, au printemps 1835. C'estune espèce très-distincte, et qui ne me paraît pas bien vivace, 8. CALCÉOLAIRE A TROIS FEUILLES. C. ternala Nos. ; C. bicolor Porr., Bon jard. 1856, non 1834. Pers. syn., non Bor. REGIST. 1574. Tiges rameuses, menues, brunes du bas, blan- châtres et pubescentes du haut ; feuilles opposées , ou le plus souvent ternées, pétiolées , ovales, poin- tues , presque cordiformes à la base, d’un vert pâle en dessus, blanchâtres en dessous ; fleurs en cÿme dichotome, lorsque les feuillessont opposées, tri- chotome, lorsqu'elles sont ternées ; pédoncules , 37 pédicelles et calices tomenteux, blanchâtres ; co- rolle grande , la lèvre inférieure de huit à neuf li- gnes de long, à sommet jaune citron, et à base blanchâtre ; la lèvre supérieure plus courte que les divisions du calice, et aussi d’un jaune citron; en juin et juillet. On la cultive depuis deux à trois ans, chez MM. Loht, Jacquin, au Jardin des Plantes, à Neuilly et ailleurs. 9. Cazcforaire ÉLEVÉE. C. excelsa Hot. Arbrisseau à tige grise, de deux à trois pieds et plus ; rameaux pubescens ; feuilles opposées , pres- que pétiolées , lancéolées, longues de vingt-quatre à trente lignes, larges de quinze à dix-huit, cré- nelées sur les bords, glabres et réticulées en dessus, un peu velues, et nerveuses en dessous; fleurs nombreuses en cyme paniculée, petites , d’un jaune uniforme ; lèvre inférieure de la eorolle à trois ner- vures; lèvre supérieure trois fois plus. petite ;,,ca- lice court à divisions ovales pointues ; de juin en août. Chez MM. Jacquin, Cels, Loht, au fleuriste de Saint-Cloud, etc. | ce 10. CALCÉOLAIRE A FEUILLES DE SAUGE. C. salytfolia Feuizcé , Porr., Bon jard.; C. integrifolia H. P. Arbrisseau de deux à trois pieds et plus, tige brune; feuilles oblongues, munies en dessous de scutelles dorées dans leur jeunesse, opposées , comme sessiles ; fleurs en corymbes bien fournis. Calice court; corolle d’un beau jaune uniforme, ayant ses deux lèvres presque d'égale grandeur. Du Chili, fleurissant une partie de l'été ; cultivée dans 4: ic cg 3 J FAN nliseties ss 1 te à kr -aordi . < 38 pour Îles plates-bandes des parterres , et notamment au fleuriste de Saint-Cloud, où M. Gondouin, jardi- nier en chef, tire de cette plante un parti très-avan- tageux pour l'ornement de ses parterres, et la con- fection des bouquets destinés à garnir les appar- temens. 11. CALCÉOLAIRE A FEUILLES LANCÉOLÉES. €. r'Ug205a Ruiz. et Pav.; Poit., Bon jard. 1836; C. Salvifolia angustifolia Nos. fig. page 15. Journal et Flore des Jardins. Cet arbrisseau ne diffère du précédent que par des feuilles linéaires lancéolées, et surtout par la lèvre supérieure de la corolle, qui est une fois plus petite que linférieure; la corolle est du même jaune, mais plus grosse, Même époque de florai- son, et mêmes ressources pour l'agrément. 12. Carcéorare D'Herserts. C. Herbertsiana Lino. BorT. REGIST. 1313. Sous-arbrisseau pouvant s'élever de deux pieds, mais fleurissant beaucoup plus bas; feuilles op- prséss , ovales , lancéolées, rétrécies en pétioles à e, vertes en dessus, nerveuses et pâles en des- sous ; fleurs en cyme dichotome, d’un jaune uni- forme, ouvertes, et dont la ess inférieure est quatre fois plus petite que l'inférieure. Originaire du Chili; fleurit en juin, juillet et août. Chez MM. Cels, à Saint-Cloud, Neuilly, etc. 13. CacÉoLame, C. pressi Hort. Petit sous-arbrisseau à tiges et à rameaux droits, | d'un gris cendré; feuilles petites, ovales, lan- céolées , Lorean dentées, d’un vert pâle en LA 39 dessus, blanchâtres en dessous, presque sessiles ; fleurs terminales d’un jaune d'or uniforme, à lèvre supérieure moitié moins grande que l'inférieure, en petits corymbes terminant les branches et petits rameaux ; elles se montrent de juillet à la fin d'août. 14. CarcéoLAmRE DE Yowc. C. Fongü Bor. REGIST. 1448. l Tige frutescente ; feuilles presque en spatule, disposées en rosettes , dentées en scie, blanchâtres; fleurs comme en corymbe, grosses, jaunes, ayant Ja base et le sommet de la lèvre inférieure d’un pourpre foncé. On la présume être un hybride du Calceolaria corymbosa et du Calceolaria_ arach- noidea. Fleurit une partie de l'été. 15. CALCÉOLAIRE A TOILE D’ARAIGNÉE. C. arachnot- dea Granm. Bor. Mac. 2814; fig. page 317 de ces Annales, année 1852-1833. Tige peu ligneuse, rameuse, pouvant s'élever de dix-huit à vingt-quatre pouces ; les jeunes, cou- vertes d’un duvet blanc aranéeux; feuilles oppo- sées, comme sessiles, presque en spatule ;, ondulées avec quelques dents sur les bords, couvertes d'un duvet blanc en dessus comme en dessous; fleurs en petites cymes, d’un violet purpurin , lèvre supé- rieure quatre fois moins grande que l’inférieure. Fleurit une partie de l'été. Originaire du Chili, elle fut introduite en Angleterre en 1827, et quelque temps après en France. 16. CALCÉOLAIRE BLEUATRE. C. cærulescens Hosts: fig. page 155 de ces Annales ;, année 1835-1836. Tiges frutescentes; les adultes grises, les jeunes LA 40 légèrement pubescentes, faibles, de vingt-quatre à trente pouces; feuilles opposées, lancéolées, ré- trécies en pétiole à la base, crénelées sur les bords et comme rugueuses en dessus, un peu blanchâtres par des poils courts et nombreux ; fleurs en cymes plusieurs fois bi ou trichotomes ; soralle d’un brun foncé gn dessus, et très hpitisent violacée ou bleuâtre en dessous, lèvre supérieure trois fois. plus petite que l’inférieure ; fleurit en juin et juillet , à Neuilly, etc. 17. CaLcÉOLAIRE ÉLÉGANTE. C. elegans Horr. Tiges et feuilles comme dans la précédente ; fleurs ayant aussi la même disposition ; corolle grosse, courte, marquée ordinairement de trois sil- lons, ce qui la rend comme un peu lobée à son extrémité, d’un rouge-brun passant au cuivré en dessus , le dessous légèrement teinté de violet ; lèvre supérieure très-petite et de même couleur que l'inférieure en dessus. Fleurit en juin, juillet et août. 18. es SANGUINOLENTE. C, sanguinea Horr. tavecles deux dernières, dont elle ne diffère que par la couleur de la fleur, quiest jaune, très-légèrement lavée de pourpre-brun en dessus, et de sanguin en dessous ; les formes et la grosseur sont les mêmes. Il est donc présumable que ces trois plantes ne sont que des variétés l'une de l’autre , variétés qui s augmenteront ol ment encore beaucoup par les semis. 19. Carcéoraire. C. soliman Horr. Tige rameuse haute de six à dix-huit pouces ; “. 41 rameaux blanchîtres et pulvérulens ; feuilles oppo- sées, lancéolées, rétrécies en pétiole à la base, ver- tes en dessus, blanchâtres en dessous, crénelées ou comme rongées en leurs bords ; fleurs en grappes rameuses, terminant les tiges et les rameaux ; co- rolle assez grosse, d'un beau rouge un peu ve- louté au moment de l'épanouissement , passant au rouge cuivré ensuite ; la lèvre supérieure, trois fois plus petite que l'inférieure, est légèrement bor- dée de jaune; fleurit en juin, juillet et août. Je l'ai vue chez M. Durand, fleuriste, rue de Buffon à Paris, et je l'ai obtenue du fleuriste du palais de Saint- Cloud; c’est une des plus brillantes du genre, du moins dans celles que je connais jusqu'à présent. 20. GALCÉOLAIRE GRÊLE- €, gracilis Nos. Tige rameuse du bas ; rameaux opposés, les jeunes blanchîtres; feuilles opposées, lancéolées , peu pointues , fortement rétrécies en pétiole à leur base où elles sont embrassantes, d’un vert blan- châtre, un peu dentées sur les bords, les nervures très-saillantes en dessous; rameaux efllés, peu feuillus, portant une cyme dichotome de fleurs d'un- jaune-serin pâle ; lèvre supérieure trois fois plus pe- tite que l’inférieure, et d'un jaune encore plus pâle. 21. CaLcÉOLAIRE ViNEUSE. C. vinosa Nos. Mème port que la précédente; feuilles plus étroites et plus longues, à dents plus aiguës et plus prononcées ; fleurs disposées de même et d'un rouge vineux : toutes deux fleurissent en juillet et août, ont des rapports au C. arachnoidea, et en sontpro- bablement des variétés; je les ai obtenues de semis. 42 22. CALCÉOLAIRE À FEUILLES DE SCABIEUSE. €. sca- biosæ folia Bot. MAG., 2420. ‘ Tiges succulentes, rampantes et prenant racine sur terre ; feuilles pinnées avec impaire ; fleurs jaunes. Vivace et originaire du Chili, je lai vue cultivée au Jardin des Plantes de Paris. 23. CaLCÉOLAIRE A FEUILLES CONNÉES. C. connala Bot. mac. 2876. Feuilles en rosette sur terre; tige de six à douze pouces ; fleurs jaunes; plante bisannuelle, origi- naire du Chili. Je lai vue cultivée chez M. Loht, au Jardin des Plantes et ailleurs. Culture. La première espèce est de serre énsodé, où elle se sème d'elle-même , lorsqu'une fois quel- ques individus ont porté graine; la 22° se cultive à la même température ; mais je crois qu’elle pourrait passer l'hiver en bonne serre tempérée. La 25°, étant bisannuelle, doit se semer tous les ans et avec les soins que j'ai détaillés à l’article de la 3°; toutes les autres espèces sont de bonne serre tem- pérée, bien éclairée, et dont on doit renouveler l'ai le plus souvent possible. Elles se multiplient toutes de boutures faites à l'ombre sur une plate- bande de terre de bruyère, et sans être étouffées ; on peut pourtant les faire aussi sur couche chaude dans la serre destinée à ce genre de multiplication ; mais il faut les en tirer aussitôt qu’elles ont pris ra- cine, sans cela elles s’étiolentet sont susceptibles de périr. Plusieurs espèces ou variétés donnent des graines, qui doivent être semées et soignées comme je l'ai indiqué pour celles de la 3°. Plusieurs espèces. servent à Fornement des jar- 45 ) dins , notamment celles numérotées de g à 14 et la 19°, qui, comme je l'ai dit, est la plus apparente du genre. Jacques. HORTICULTURE. V’oyage horticole. Depuis long-temps, nous étions invités par madame la baronne de Montgenet et M. son fils à aller visiter leur propriété située à Vandeuil-sur- Vêle , près de Jonchery, à quatre lieues de Reims. Enfin le 9 novembre notre bon ami et collègue Pé- in et moi nous partimes et nous arrivâmes le Résa à neuf heures du matin dans cette agréable solitude. Notre petit voyage s'étant effec- tué de nuit, nous ne pouvons rien dire du pays que nous avons parcouru , qui, autant que nous avons pu en juger , est assez bon et bien cultivé. Après un peu de repos et une visite superficielle, nous partimes pour Reims, où la cathédrale et les pro- menades fixèrent notre attention. Nous n’eûmes à visiter que l’ancien jardin botanique fondé par M. Noël et appartenant aujourd'hui à M. B. Loitron, pépiniériste , et dans lequel nous remarquâmes un Chamærops humilis de dix à douze pieds de haut, Le lendemain fut consacré à la visite du jardin de nos hôtes, et ce fut avec autant de plaisir que d’étonnement que nous trouvâmes un établisse- ment qui pourrait honorer les environs de la capitale et celle-ci elle-même ; il est vrai que M. Ménand ( Louis ), Srdulée , ayant travaillé à Paris et aux environs, et amateur lui- même 4 consacre tout son temps aux soins de ses jar- dins et serres, aux herborisations et à l'étude 44 de la botanique. Le: jardin proprement dit est placé sur la pente d’une petite eolline , faisant face au midi ; il est divisé en plusieurs terrasses , sur une partie desquelles se trouve un petit pota- ger bien tenu, ainsi qu’une partie de fleuriste, garnie de plantes d'ornement, exotiques, vivaces et annuelles, bien soignées et de bon goût; sur la seconde terrasse est construite une serre tempérée vitrée, de soixante pieds de long sur vingt de large : les vitraux sont d’une seule pente à lin- clinaison de quarante à quarante-cinq degrés tout au plus. L'intérieur est divisé en deux parties; le derrière , de neuf pieds de large, est plus élevé que la partie vitrée , et on y arrive par, deux escaliers, un à chaque bout , composé de six marches; cette partie sert pour abriter les arbres et arbustes les plus rustiques, comme orangers , citronniers, arbousiers, grenadiers, neriums, metrosideros , etc. , etc. La partie vitrée est destinée aux plantes plus délicates ou exigeant plus de lumière ; une assez large tablette sur le devant recoit les plantes grasses de cette température , liliacées et autres bulbes et oignons ; des passiflores, des P/umbago Capensis, etc., forment des guirlandes et entourent les colonnes qui supportent le haut de la partie vitrée. Les arbustes et plantes de cette serre sont pla- cés en été, au-dessous même, sur des plates-bandes à demi ombragées par des tilleuls; on y remar- que quelques beaux individus de Lagunea squa- mosa, Laurus camphora , qui a fleuri, un Auellia Sabint de six pieds de tige, Mimosa Pate Boryx ligustrina en fleur, Abies lanceolata, Anthelea 49 arborescens , Lasiopetalum quercifolium ; . Bancksia microstachia, Camellia, Escallonia viscosa, Budleja Madagascariensis, ete., etc. Près de cette serre, et au même mur de terrasse où le derrière est adossé, se trouve un plateau de deux pieds et demi de large et de trente-trois pieds de long, sur lequel, et au pied du mur, sont plantés onze orangers et Citronniers, destinés à être palissés sur ce mur qui a six pieds de haut et est garni à cèt effet d'un treillage à petites mailles. Sur le devant de la même plate-bande, sont plantés alternative- ment plusieurs espèces de plantes bulbeuses, telles que Tigridia pavonia, Lilium superbum , Lilium Canadense, Amaryllis formosissima, Belladona, etc. Le tout est garanti en hiver par des panneaux vitrés , qui, du haut du mur, viennent se fixer très- ingénieusement au bord de la petite. plate-bande ; des paillassons et autres couvertures e-rraniens ensuite des gelées. Sur le plan inférieur, se trouve une Lies petite bâche-hollandaise à double pente; sur ses -plates- bandes sont, en pleine terre de bruyère , quelques plantes rares ou d'ornement, et parmi elles nous avons remarqué avec plaisir les espèces et variétés suivantes : Epacris grandiflora, pulchella, palu- dosa, rosea; Selago Gill; Erica Linnæi, empe- træformis, jasminiflora ; V'erbena venosa,. Andro- medà buxifolia; Azalea Indica, Phænicea; Mimosa pubescens, hispidula ou de Sainte-Hélène ; . Scotea dentata ; Polygala buxifolia , Heisteria., speciosa ; Anenrone arborea ; et quelques autres non. moins intéressantes ; enfin cette petite serre est un véri- table bijou ; à nee comme je l'ai ne dit ,, serait 46 digne d’orner les jardins de Paris ou des environs, où malheureusement on en voit peu de ce genre. Sur le plan de cette bâche, se trouve la serre chaude, d'à peu près la même longueur que celle tempérée, et de dix pieds de largeur au mi- lieu ; sur le derrière est un petit bassin, entouré de rocailles , et de plantes aquatiques ou des ma- rais, comme Canna, Cyperus, Papyrus pungens, Strelitzia , Arum , Calladium , ete. Les couches la- térales sont faites en mousse, et garnies d’arbustes et plantes plus ou moins rares et précieux, et tous dans un état de santé et de propreté qui ne laisse rien à désirer; on peut citer comme les plus re- marquables un très-fort Crium amabile , dont immense ombelle couleur de sang embaumait la serre de ses suaves émanations , les espèces Careya- num, Americanum , et erubescens aussi en fleur , un beau Coccoloba pubescens , Musa discolor , Cy- Cas, etc; tic. Outre ces diverses serres, des bâches et châssis servant encore à mettre à l’abri des froids les plus petites plantes de serre tempérée et d'orangerie , comme Fuchsia macrostema ; globosa , gracilis , Pelarconium, Chiroma trinervia | Jasminiflora et frutescens ; Chorisema Henchmannia , Rhumbea, Manettia coccinea, Campanula aurea, Cyclamen, et beaucoup d’autres de collection et d'agrément ; quelques beaux dahlia ornent aussi les plates- bandes, et enfin la propreté de l’ensemble fait Pé- loge du maître et du jardinier. : Le parc proprement dit se trouve séparé du jardin dont je viens de parler par une rue, mais on a le projet d'y arriver par une voûte souter- 47 raine; plusieurs autres travaux sont commencés pour son amélioration, et, sans beaucoup de frais, on pourra y avoir de belles eaux, puisque plusieurs sources en surgissent éparses ; une même, assez forte, se trouve sur une montagne peu éloignée et pourrait servir à y fournir des eaux jaillissantes. Une partie des allées sont refaites à neuf et sont en bon état; on y voit déjà des collections d'arbres résineux et toujours verts, plusieurs à noyaux, et des genres Cytisus, Cratægus,; Viburnum , Popu- » etc. La végétation y est telle, qu’on y ren- contre des peupliers blanc de neige, Populus ni- vea , qui ont de soixante-dix à quatre-vingts pieds d’élévation , et il en a été abattu plusieurs dont la circorférence excédait neuf pieds. Les environs de cet endroit sont très-intéressans pour les botanistes , et riches en plantes indigènes et peu communes; car, comme je l'ai dit, M.Ménand, qui s'occupe beaucoup de botanique ssl a déjà découvert vingt espèces d’orchidées, parmi les- quelles. on peut citer le Zimodorum abophisia et l'Orchis odoratissima; nous y avons rencontré ercore en Meur l'Aster amellus et les Euphrasia lutea et linifolia ; les Cryptogames, dont M. Ménand s’oc- cupe aussi avec succès , y sont nombreuses et très-variées; il nous en a fait voir un grand nombre en fructification , et parmi celles-ci nous avons re- marqué le Physcia chrysophthalma , espèce assez rare dans nos environs. Le 13 au matin, nous quittâmes cette agréable et hospitalière sblitudé , pénétrés de reconnaissance pour les soins empressés et toutes les complaisances que nous ont prodigués ses aimables propriétaires. Jacques. 48 PLANTES POTAGERES. Note sur les artichauts. Lane FÉES ; Jai planté au printemps de très-forts pieds d’artichauts, que j'ai replantés en place : à la fin de novembre ou dans les premiers jouts de décembre. Je les ai buttés immédiatement après, et lorsque les gelées se sont fait sentir, je les ai couverts à la manière ordinaire. Au printernps suivant, je les ai découverts et labourés, et ils m'ont donné une belle récolte de leurs calices écailleux. Je conclus de ce-résultat que l'on peut planter les artichauts en toute saison et qu'ils réussissent épa- lement bien. Be PORC Culture ss fraisiers pour primeur. Au commencement de septembre, on plante des filets de fraisiers, ou bien on repique du plant'semé au printemps précédent. Il est bon de ne pas at- tendre plus tard, car si l’on faisait patte plantation en octobre, il Ton TE souvent pas le: temps de reprendre et se défendrait mal éon- tre les gelées rigoureuses qui, en faisant resserrer la terre, J'en font quelquefois sortir, ce qui oblige à recharger la plantation de terre ou de terreau. Au printemps suivant , il faut avec soin bineret nettoyer les planches, et Jorsque les filets commen- cent à pousser; on supprime tout ce dont on n'a pas besoin pour ‘mettre en pots où en. planches ; cette précaution est nécessaire si Von veut avoir: _ beaux fruits: 49 Au mois de juin, les filets commencent à être bons à planter, et il faut les repiquer en planches. Au mois de septembre, on met en pots le plant que l'on retire des planches, afin qu'il ait le temps de re- . prendre, et dès les premières gelées blanches, on abrite tous les pots sous des châssis froids. On se sert ensuite du plant qu'ils contiennent pour en garnir les bâches, serres ou châssis chauds où lon veut en cultiver pour obtenir des fraises l'hiver. PoKoRNY. JARDIN FRUITIER. Note sur la conduite du Pécher. M. Pelé, jardinier de M. Lamare, rue du Fau- bourg-du-Roule, 70, a, sous sa direction, des pé- chers dont la belle végétation et la grande fécondité ont de quoi surprendre, lorsqu'on les compare à l'état de langueur et de souffrance de ces mêmes arbres cultivés aux alentours. Il faut dire d’abord que le terrain sur lequel ils végètent ne convient nullement à ce genre d'arbres fruitiers: Il y a en- viron un pied de terre végétale, et dessous un tuf crayeux assez dur, de facon que lorsque les racines y arrivent, il se manifeste sur les pêchers un état de malaise ; l’écorce se crevasse , des dépôts gom- meux s établissent de tous côtés et principalement au bas des branches mères, et lorsque l’on s'aperçoit de cet accident, il est souvent trop tard pour y porter remède. Tel était l'état de ces arbres lorsque M. Pelé a eu la mission de les rétablir, ce à quoi il est parvenu d'une facon tout-à-fait satisfaisante. _ Novemsre 1836. . 4 50 Voici quel est son procédé, qu'il a bien voulu me communiquer , pensant qu'il pourrait intéresser les personnes qui se trouveraient dans une circonstance pareille. Supposant que les racines mises en contact avec le tuf y absorbent des élémens qui épaississent la sève, et la rendent trop abondante, de facon à ce que les vaisseaux séveux s’engorgent et ne lui permet- tent plus une libre circulation, ce qui semble con- firmé par les crevasses qui se font partout sur le vieux bois, il a pensé qu’en offrant à la sève une voie plus large par le moyen du jeune bois, il re- médierait au mal par l'absorption de ce qu’elle a de surabondant. C'est pourquoi il laisse dans toute leur longueur et favorise même le développement des branches gourmandes qui percent au-dessous des branches mères, ou au moins au-dessus quand il ne peut faire autrement, car il préfère toujours les premières, ce qui l'aide à maintenir plus de vigueur dans la végétation des parties inférieures de ses arbres qui ont une tendance continuelle à s'emporter par le haut. Après un temps plus ou ae long ;il Miitee ces évurmands en en faisant sait ils sont placés convenablement pour cela; ; autrement il les supprime tout-à-fait pour éviter la confusion, et dans ce cas il en laisse pousser d’autres afin d'entretenir toujours un assez grand nombre de gourmands pour absorber la sève surabondante, et l'empêcher de faire quelque ravage sur les mem- bres importans. Il procède au pincement avec un grand mis, en observant de ne le faire que sur les bourgeons su- 51 périeurs, afin de les empêcher de devenir trop vi- goureux ; d'attirer à eux une trop grande masse de sève et d’appauvrir ainsi les parties inférieures qui seraient bientôt dégarnies. Les autres, il ne les pince pas, quelque forts qu’ils soient. Il visite sou vent ses arbres et palisse successivement en com mencant par les branches qui deviendraient trop fortes pour être rapprochées du mur, ou qui pren- draient trop de nourriture aux dépens des petites destinées à donner du fruit. Hors ces deux cas, il les laisse en liberté, afin qu’elles sombragent mu- tuellement, garantissent l'arbre de la trop grande ardeur du “slat. etentretiennent une douce fraî- cheur qui Eontribue à le fortifier. Enfin il attend pour compléter son palissage le plus tard possible, telle que l'époque où les fruits ont besoin du soleil pour achever de mûrir et prendre couleur. Grâces à ces soins, les pêchers de M. Pelé ont acquis une vigueur satisfaisante, et donnent une grande quantité de fruits sans en paraître affaiblis, ce qui forme un contraste frappant avec les pê- chers du voisinage qui se meurent presque tous. Poxkorny. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. GALARDE PICTÉE , Galardia picta. (Voyez la planche; et pour les caractères génériques, page 16 des -Annales, année 1835-1836. ) Plante herbacée vivace, pouvants Fr de œnpt quatre à trente pouces. Feuilles sessiles lancéolées, 52 alternes, à nervure médiane saillante, peu dentées , ciliées , d’un beau vert. De juillet en octobre.fleurs radiées, dont lés rayons à trois divisions sont d'un pourpre foncé aux deux tiers de leur longueur et d'ün beau jaune au sommet. Fleurons pourpre foncé érigés au milieu et entourant la masse d'é- tarhines à anthères jaunes. Cette plante, remarquable par sa rusticité, croît _ dans tous les terrains et à toute exposition: cépen- dant elle préfère une terre légère ; on la multiplie de la même manière que le Galardia aristata dé- crit et figuré page 16 de ces Annales, année 1835- 1836. JacquiN jeune. SAUGE A BRACTÉES, Salvia bracteata, Bot. mag:, 2320. Tige droite, haute de deux à quatre pieds, qua- drangulaire, velue ; rameaux et feuilles opposées ; celles-ci grandes, ovales, dentées plus ou moins à la circonférence , médiocrement aiguës à leur som- met, un peu allongées , ridées , velues en dessous ; les radicales portées par un pétiole cannelé plus court que les feuilles , les supérieures sessiles. Les fleurs sont grandes, disposées par verticilles formant de belles panicules ; chaque verticille se compose de six fleurs dont la base est enveloppée d'une grande bractée orbiculaire, aiguë à son som- met, ciliée, de couleur blanc verdâtre et violacé. Le calice est campanulé, strié, divisé en deux lèvres, la supérieure entière, très-acuminée ; l’inférieure bifide. La corolle est monopétale, irrégulière, à 53 deux lèvres , la supérieure d'un bleu clair, entière , concave et dressée; l’inférieure est blanchâtre, à trois lobes arrondis , les deux latéraux plus courts, celui du milieu plus large et échancré au sommet. Quatre étamines , dont deux avortées ; un style plus long que la corolle. Cette espèce , originaire de Russie , est cultivée à Paris depuis 1831. Elle a, par son port, quelque ressemblance avec le Sa/via sclarea ;et peut comme ce dernier être employée en médecine pour J'appli- cation de ses feuilles sur les plaies et blessures. Elle est vivace, mais elle périt souvent pendant l'hiver par:la décomposition de ses tiges florales qui se pour- rissent au centre. Sa floraison n’est belle que la se- conde et la troisième année, où elle forme de fortes touffes. Les fleurs se montrent à la fin de mai ou au commencement de juin, etse suceèdent pendant tout le mois de juillet. Du reste, elle est rustique, croît à toute exposition, etene craint pas la - esse, On peut l’'employer avec avantage dans les grands jardins en la placant entre les arbres, sur ‘le bord dés massifs. Sa multiplication a lieu à l'automne par, l'éclat de son pied , ou par le semis qui se fait à cette épo- que des graines qu’elle donne abondamment. ‘H n’est pas rare de trouver avant l'hiver, autour des touffes , de jeunes pieds produits par les semences qui se sont échappées. On peut dès ce moment; si ces pieds sont assez forts ; les repiquer en place'où en pépinière, et ils fleurissent l'année suivante; Les Ale: se montrent assez avides de ses sm. PE: de CLARKIA À FLEURS DE GAuRA, Clarkia gauroïdes À - ::: Doucras. Le Jardin des Plantes de Paris a reeu cette année de la Société horticulturale de Londres plusieurs plantes nouvelles du Chili et de la Californie, au nombre desquelles se trouve celle dont il est ici question, et qui forme la troisième espèce d'un genre encore inconnu en 1830. Cette plante a fleuri depuis le 15 juillet jusqu'à la fin d'août ; ses tiges sont droites , rameuses, lon- gues d'un à deux pieds, cylindriques, d’un vert cendré, quelquefois teintes de violet du côté du so- leil, et garnies dans toute leur longueur de petits poils glanduleux. | Les feuilles sont alternes, pétiolées ; celles de la ie inférieure , ovales, cendrées en dessus, les supérieures lancéolées; lés'fleurs sont axillaires, disposées sur la tige en une sorte de grappe lâche qui se prolonge jusqu’à l'extrémité des tiges ; celles- ci sont penchées et se redressent à mesure que les fleurs s’épanouissent vers le haut. | Le calice a quatre divisions caduques comme les autres espèces ; les fleurs ont quatre pétales vio- lets, longs de deux à trois lignes, rhomboïdaux, un peu échancrés à leur extrémité. Si l'on coupe une de ces branches, les fleurs se crispent et. se flétrissent peu de temps après. L’onglet des pétales, long d’une ligne au plus, est pointillé en dessus de petites taches pourpres ; huit étamines, dont quatre plus longues et fertiles; un style rose ne dépassant pas les étamines , à stigmate violet hé- 55 rissé ; ovaire long d’un pouce, anguleux, luisant, marqué de petites aspérités glanduleuses. Cette espèce, originaire de la Californie , est an- nuelle. Elle ne sera probablement cultivée que dans les. jardins botaniques et par quelques amateurs, car ses fleurs sont fort petites en comparaison de celles des deux autres espèces, généralement ad- mises dans les is depuis leur introduction en France. Au reste , elle ne par aît pas plus délicate que ses congénères; on la sèmera au premier printemps soit en place ou en pots, mais de préférence en oc- tobre. Semés à cette époque , les pieds résistent mieux aux vents arides qui dessèchent les jeunes plants semés au printemps. Elle croît à toute expo- sition aérée, en terre meuble et légère, et de- mande peu d’arrosement. Pépin. Dauia Miss Penron. ( Voyez la planche. ) Plante de trois pieds et demi à quatre pieds, vigoureuse et formant un buisson touffu; fleurs nombreuses, légèrement bombées , de quatre pouces de diamè- tre ; les demi-fleurons libres , un peu en coquille, d'un rosé tendre à la circonférence se foncant à mesure que la floraison vieillit , d’un blanc à peine rosé vers le centre avec du jaune citron du tiers inférieur jusqu’à l'onglet; tous marginés de pourpre clair , et parfois violet; les fleurons étroits pliés en trois sur la Jongueur , violet foncé au sommet, jaune citron à l'onglet; pédoncules verts, parfois pourprés , soutenant bien les fleurs qui le vis sou- vent sont géminées. Le feuillage est d'un vert frais ; les cinq folioles sont song: pointues et 56 irrégulièrement dentées. Communément Be foliole est trifohiée. Ce Dablia fait un effet charmant par ses fleurs abondantes à coloris frais et doux. Il se cultive comme toutes les autres variétés. Jacqui jeune. ORANGERIE. Rosace rourru. Rhododendron densum. Feuilles petites, d'un vert foncé , lancéolées , à rameaux très-rapprochés les uns des autres, ce qui lui donne une forme hémisphérique aussi régulière que celle qu'on pourrait obtenir par la taille. Le bouton terminal de chaque rameau avorte, et laisse développer les bourgeons latéraux; c’est pourquoi ce rhododendron n’a pas encore donné de fleurs, . puisque c’est le bourgeon terminal qui les pro- duit. Sa forme lui donne un aspect remarquable qui le fera sans doute rechercher des amateurs. RosAGE PROLIFÈRE, Rhododendron proliferum. Fa SR EE te ire 417 4 È variete C2 Nous avons un semis du ponticum. Ses fleurs sont ÉD à celles du type. Elles sont disposées en tête hémisphérique, à pédoncules très-longs ; elles ont de deux pouces à deux pouces et demi de diamètre, et se eomposent de huit à dix pétales disposés sur le même plan, et de couleur violette moins foncée ‘que dans le ponticum, Les étamines sont nom- breuses, vingt-cinq à trente-cinq, et sont munies, à la base, d'un petit pétale souvent bifide. Voici, à notre avis, l'explication de cette monstruosité. 57 Le pistil, se trouvant gonflé et coloré comme la corolle, se déchire en lanières , et donne naissance à de nouvelles étamines ; lés parties internes du pis- til sont alors garnies de petites semences qui ne peuvent plus se développer. Il arrive quelquefois que ce phénomène se répète encore, et qu'au mi- lieu de ces nouvelles étamines on voit un autre pistil renfermant également des étamines , et par- fois un ovaire avorté. Cette singulière variété nous paraît destinée à fixer l'attention des amateurs par ses grandes fleurs à longs pédoncules. peul Nous leur reco ons aussi les rhododen- drons ci-après, qui sont presque tous des variétés de l’arboreum. Lady W'arrender , remarquable par la grandeur de ses fleurs rouges nuancées de violet, et macu- lées de cärmin vif. Cunninghami, à fleurs durant trois semaines, et teintes d’un joli rose vif. Smithi et phœæniceum, SEE bien PES 4 bles, et différant essentiellement des autres va- riétés. Enfin nous attendons pour l’année prochaine la floraison des variétés ci-dessous, parmi lesquelles, il n’y a aucun doûte, il s’en trouvera plusieurs dignes d’être admises dans les collections de choix. Ce sont : l’{rboreum altaclerense, augustum, Burgra- vianum , Caucasieum, qu'il ne faut pas confondre avec celui qui porte déjà ce nom, Ce/sianum, ele- gans, excelsum, ochroleucum, Russellianum, Smi- thi-album , cinnamomum ; campanulatum ,. Go- weanum , barbatum, Nobleanum ,- Laponicum , nivaticüm, et COnCiRnUM. . Ces frères. . . 58 Semis en plein air des rosages. En visitant en juillet dernier les pépinières royales de Trianon , confiées aux soins intelligens de notre collègue M. Briot fils , je remarquai avec plaisir des semis de Kalmia, Andromeda, Azalea , Rhododen- dron et autres rosages, faits en pleine terre de bruyère, à l'exposition du nord, et dont la réus- site était on ne peut plus satisfaisante. Jusqu'à présent les espèces de ce genre étaient presque toujours semées sous châssis, ce qui occa- sionne plus de précautions et de dépenses, et il n'est pas douteux que cette nouvelle méthode, bien plus économique et déjà en usage dans quelques pépi- nières, sera adoptée par les amateurs et les mar- chands, aussitôt qu’elle leur sera connue. Du :5 juin au 1° juillet, on sème au plein air, sans les enterrer , les graines de rosages en terre de bruyère bien tamisée, pressée, et égalisée le mieux possible. On couvre immédiatement le semis par les débris ligneux que lon a retirés de la terre de bruyère en les répartissant également, et de facon à intercepter presque entièrement l’action directe des rayons solaires. On arrose ensuite pour attacher les graines à la terre , que l’on a soin de ne jamais laisser sécher, quand même il faudrait la bassiner trois ouquatre fois par jour, jusqu’à ce que le plant soit bien levé ; ensuite l'humidité de l'automne suffit seule. Les plants élevés ainsi sont au bout de deux ans, par exemple, moins grands que ceux venus sous châssis, mais ils sont plus vigoureux, mieux nourris, et supportent plus facilement le repiquage- * L Les personnes qui redouteraient humidité pour leur encaissement de terre de bruyère pourraient élever celle-ci par le moyen employé par M. David pour les fraisiers, et dont j'ai rendu compte dans le n° de juillet dernier de ces Annales. $ LECOINTRE. SynninciA. Didynamie angiospermie Lin. : Gesneriées Juss. Caractères génériques. Calice campanulé à cinq divisions ; corolle monopétale à einq lobes , quatre étamines adhérentes à la corolle ; un style. SYNNINGIE A FLEURS MOUCHETÉES, Synningia gultata. Bot. REG. ( Voyez la planche. ) Plante à racines tuberculeuses et charnues, à tiges grises, cylindriques, ligneuses, s’élevant peu; rameaux d’un vert tendre, roux-brun à la base ; feuilles épaisses , opposées en croix, pétiolées, oblongues, lancéolées , larges de deux pouces , lon- gues de quatre ; crénelées sur leurs bords, d’un ” vert luisant, et garnies de poils blancs peu apparens . en dessus; d’un vert plus clair et à nervures très- saillantes en dessous. Fleurs axillaires et solitaires , unilatéralement placées , au moyen de leurs Étules qui se con- tournent, calice vert à divisions profondes et aiguës. Corolle longue de vingt lignes, tubulée , blanche, pubescente à l'extérieur, anguleuse et ponctuée de pourpre à sa base; le limbe à cinq lobes arrendis, révasés; larges d’un pouce, d'un 60: beau blanc, et marqués sur leur surface intérieure de points pourpres, très-rapprochés et se prolon- geant à l’intérieur sur les deux divisions supérieures de la ‘corolle. Étamines adhérentes à la corolle , cohérentes et à anthères blanches; le style est blanc, plus court que les étamines au moment de lépa- nouissement , et ensuite plus long pendant le reste de la durée de Ja fleur. Cette plante est originaire du Brésil, d’où % So- ciété d’horticulture de Londres l’a recue en 1826. Elle fleurit depuis mai jusqu’en octobre. Elle perd ses feuilles et l'extrémité de ses tiges en hiver, et redoute beaucoup l'humidité pendant le repos de sa végétation. On la multiplie de boutures par ses jeunes rameaux et ses feuilles. La terre de bruyère mélangée d’un peu de terre franche est celle qui lui convient. Depuis 1831, on cultive dans quelques établis- semens sous le même nom une espèce. qui par son port et ses formes lui ressemble beaucoup , mais à laquelle il manque le pointillé pourpre qui en forme le caractère, sa corolle étant presque entièrement blanche : c’est le S DES velutina Bot. Rec. LéMox. Lt OXYLOBIUM AnvrEw, Décandrie monogynie Lin. gumineuses Juss. Caractères génériques. Calice à cinq divisions profondes, un peu bilabiées ; corolle papillonacée, à carène comprimée et de la longueur des ailes : celles- ci égales à l’étendard, qui est plan ; dix étamines à filets distincts ; style ascendant à stigmate simple ; légume ovale aigu, renflé, à plusieurs graines. Gr pts PULTÉNÉE. Oxylobium pultenea Dec. Prod. Anv. Bot. rep. Ros. Brown. Hort. Kew. (Voyez la planche. ) Arbuste de la Nouvelle-Hollande , à feuilles ver- ticillées par quatre et rarement par trois, linéaires, presque obtuses, à bords réfléchis en dessous, où elles sont pubescentes ainsi que les jeunes rameaux. Fleurs pédicellées en ombellule ; petite bractée au milieu du pédicelle, caduque ; calice persistant à tube court, entourant le fruit par ses lobes réflé- chis, fiaiiinés caduques, ovaire sessile. Cette jolie légumineuse, par le beau coloris orangé dé ses fleurs, dont les Corymbes terminent les ra- meaux, est d’un effet séduisant. On la cultive de la même manière que l’hovea ( Voy. page 310 de ce Journal, année 1833-1834), et on la multiplie de graines ou de marcottes. Cezs frères. SERRE CHAUDE. Note sur la culture des Orchidées. Long-temps, et l'on peut même dire jusqu'a ce jour, la culture des orchidées dans les serres passait pour une chose tellement diflicultueuse , qu'on la regardait presque comme impossible , en en excep- tant cependant quatre ou cinq espèces, ancienne- ment connues, et qui vivent sur la terre. Ce n’est guère que depuis deux ans que j'ai commencé à cultiver les nouvelles espèces de cette riche et sin- gulière famille , et déjà je puis affirmer que le succès couronnera les efforts des cultivateurs qui | voudront donner à ces belles plantes autant de soins qu’en L 62 réclament généralement celles qui garnissent nos serres chaudes. Les essais qu’il m'a fallu multiplier m’ont d’abord convaincu que pour la culture des orchidées ré- cemment introduites en France, il n’était pas in- dispensable de les tenir dans une serre extrêmement humide. Une serre ordinaire, enterrée comme le sont communément ces sortes de conservatoires, convient très-bien à ces plantes curieuses. J'ai re- marqué que partout oùelles vivaient entourées d’une trop grande somme d'humidité, elles se montraient moins belles et moins vigoureuses. Il en est aussi quelques-unes qui n’ont besoin que d'une tempé- rature modérée , et qu'il faut avoir la précaution de placer dans les endroits les moins chauds de la serre. Plusieurs espèces veulent être US sur des mottesdeterre, d’aut de bois. Pour les premières, on garnit chaque pot, jusqu’à moitié, de tessons qui ont pour but de laisser un libre passage aux eaux d’arrosement. Sur ces tessons, on dispose des mottes de terre de bruyère, en assez grande quantité pour qu’elles dépassent de trois pouces les bords du pot. On leur donne le volume d’une grosse noix, et on les assujettit au moyen de petits piquets de bois pointus. C’est sur ces mottes que l’on plante l’orchidée, que l’on fixe avec un tuteur proportionné. Ces mottes , ainsi dis- ées , permettent à l'air un accès facile auprès de toutes les racines ; une partie de celles-ci, trouvant . leur nourriture dans la terre qui surmonte le pot, ne végètent pas dans une obscurité aussi profonde que s’il leur fallait s’enfoncer dans la terre que con- tient le vase, et enfin les espèces dont les fleurs 63 sépanouissent entre ces mêmes imvuts peuvent facilement les développer, tandis que leur floraison serait impossible, si on les tenait dans des pots remplis à la manière ordinaire. Nous avons eu plu- sieurs fois l’occasion de voir ce fait se confirmer, lorsque nous tentions de cultiver ces espèces, comme celles qui vivent sur la terre, à la manière des autres végétaux. Il est encore quelques espèces qui réus- sissent mieux, en mettant quelques tessons parmi les mottes; ce sont en général celles qui sont origi- naires du Mexiqie:: | Au lieu de la disposition que je viens d'indiquer, j'ai essayé la culture de ces orchidées dans de petits paniers de fil de fer et de la mousse; mais n'ayant pas obtenu de résultat plus catisfriait; je préfère la méthode ci-dessus, qui présente inf- niment plus d'économie. Quant aux espèces parasites, il suffit de les fixer sur un morceau de bois de chêne, revêtu de son écorce et garni d'un peu de mousse qui sert à en- tretenir une humidité favorable jusqu’à ce que la plante se soit attachée elle-même par ses racines implantées dans l'écorce. On voit que ce procédé ne présente pas plus de difficultés. Généralement, il faut avoir soin que le soleil ne frappe pas sur Lee orchidées, avant qu’on ait acquis la certitude qu'elles n’ont rien à en redouter. En effet il existe des espèces qui vivent sur les rochers exposés à toute l’ardeur solaire, et d’autres qui végètent sous lombrage des bois et des grandes forêts. Mais Lorsqu'on nous envoie de ces sortes de plantes, on ne prend pas la peine de nous faire connaître leur station naturelle, et nous ne pouvons 64 arriver à les rendre à leurs habitudes que par un tâtonnement qui nécessite divers essais pour lesquels l'intelligence du jardinier est mise à contribution. Lorsqu'on arrose ces plantes en hiver, il faut au- tant que possible ne pas jeter d’eau sur les feuilles ; on mouille seulement les mottes. En été, lorsque la chaleur est très-desséchante, on arrose les sentiers de la serre, afin que l’évaporation détende l'air et alimente ces végétaux. Il n’est pas nécessaire non plus de tenir les pots dans la tannée; un plancher sous lequel passent des conduits d’eau chaude leur convient parfaitement. C’est aujourd’hui le chauffage le plus usité dans les serres anglaises. Les orchidées ont d’ailleurs un ennemi dangereux dans les clo- portes que l'humidité des tannées fait naître , et qui coupent les jeunes racines au fur et à mesure de leur développement. C'est un motif pour supprimer les tannées, ce que nous ferons probablement bien- tôt , et ce qui a déjà été fait en Angleterre. Dans un voyage récent que je viens de faire dans ce royaume, j'ai principalement porté mon atten- tion sur les plantes qui nous occupent, et j'en ai trouvé dans presque tous les établissemens. Partout le même mode de culture est adopté et concorde parfaitement avec celui que je viens d'indiquer. Jai vu , dans quelques serres, des orchidées dans des pots de douze pouces ; et fournissant une multitude de fleurs , répandant à l'entour leur parfum des plus agréables. | Je n'ai pas le chiffre exact des espèces cultivées maintenant au Jardin du Roi; mais je puis afhrmer qu'il dépasse la centaine. NEUMANN. ERRAELES DE FLORE ET DE POMONE. HORTICULTURE. É Voyage horticole dans le midi de la France. Dans une tournée que j'ai faite, en septembre dernier, dans le midi de la France , pour recherche: les nouvelles variétés de vignes et connaître les cultures de nos contrées méridionales, j'ai visité quelques établissemens remarquables, au premier rang desquels vient se placer celui de MM. Au- dibert frères, à Tonnelle, près de Tarascon. Ces pépiniéristes distingués , dont les vastes cultures ne laissent rien à désirer, sont assez connus pour que je me dispense d'en parler, si ce n’est pour leur donner ici un témoignage de ma gratitude pour l'accueil qu'ils ont bien voulu me faire. Mais je dois dire quelque chose de l'établissement horticole de M. de Boisgiraud, à Toulouse , que di- rige avec intelligence et habileté M. Prosper Pons, son chef de cultures. J'y ai vu un Laurus camphora d'environ douze pieds, bien fait et très-vigoureux ; un Æcacia glaucopteris de dix-huit pieds ; un Zcacia latispinosa de dix pieds ; plusieurs autres espèces du même genre, telles que les {cacia <> SI Déceusre 1836. 66 mata, semperflorens, pulchella, cleæfolia, etc. ; un Astrapæa Wallichit d'environ six pieds, et d'une végétation brillante ; un Cerbera Manghas , et plu- sieurs individus du genre Dracænu, de forts Ma- ranta Zebrina, plusieurs espèces de passificres, parmi lesquelles les Kermesina, Loudoniana, Phœ- nicea, etc., ornaient de leurs guirlandes une serre . vitrée de soixante pieds de long sur onze de large, et qui est destinée à la culture des Pelargonium, genre qui a la préférence dans cet établissement, où l'on en voit plus de quatre cent cinquante variétés nommées, sans compter Îles gains qui ont été ob- tenus par le semis. J’y ai vu encore plusieurs es- pèces d’Alstræmeria; un Ficus Brasiliensis, haut d'environ huit pieds ; une belle collection de Fuch- sia ; des Marica cærulea dont les jolies fleurs bleues se succèdent pendant toute la belle saison ; enfin je puis dire qu'on trouve dans cet établisse- ment un choix bien fait et nombreux des plantes intéressantes de serre et d'orangerie les plus dignes de fixer l'attention des connaisseurs. Parmi les plantes de pleine terre, M. de Bois- giraud : de belles collections en pivoines herbacées, en dalhia, dont plus de quatre cents variétés au nombre desquelles se trouvent les plus nouvelles ; en iris, en aster, en phlox remarquables par la diversité de leurs nuances ; en chrysanthèmes nombreux en variétés ; en roses , et surtout en ben- gales , thés, etc. M. de Boisgiraud, dont les relations sont fort étendues , ne néglige aucun soin pour réunir dans son établissement le plus possible de végétaux inté- essans et nouvellement introduits, qu'il vend ou 67 échange contre les plantes qui lui sont offertes. 11 faisait construire, au moment de ma visite > une serre vitrée de cent pieds de long sur quinze de large, destinée à la culture des camellia, dont il possède déjà un grand nombre , et qu'il a l'intention de multiplier sur une grande échelle pour les ame- ner à un prix modéré. J'ai vu cet établissement avec d'autant plus de plaisir, qu'indépendamment des richesses qu'ilren- ferme , il annonce que le goût de l'horticulture se développe dans la région méridionale de la France, qui, jusqu'alors, semblait rester stationnaire. Harpy. PLANTES POTAGÈRES. Sur les boutures de la Patate lsname. M. Tougard, amateur distingué à Rouen, re- cut de La Basse-Terre (Guadeloupe), au printemps de 1854, des racines sans nom qui lui fournirent la patate igname (convolvulus batatas ), qui fleurit pour la première fois chez lui. Dans le même temps, M. Vilmorin en recut également , mais étiquetées, qui, cultivées dans ses jardins de Verrières et aux Barres, fleurirent la même année, mais quinze Jours plus tard. Ce fait intéressant les vrais amateurs de la culture, cette plante fut immédiatement dessinée, et sa figure, accompagnée d’une notice, fut publiée dans les Annales de la Société d'Horti- culture et dans ce journal, page 163, année 1834- 1835, | J * Les horticulteurs éclairés comprirent bientôt que cette plante pourrait devenir d’une grande ütilité 68 pour l'économie domestique , à cause de ses graines dont le semis pouvait procurer un grand nombre de variétés nouvelles, parmi lesquelles il y avait lieu d'espérer qu'il s’en trouverait quelques-unes d’une culture facile et peu dispendieuse, comme la pomme de terre. M. Laffay , horticulteur, rue Rousselet ,.à Paris, s'empressa de la multiplier pour le commerce par la voie des boutures. Il les fit au printemps sur. cou- che chaude , et lorsqu'elles eurent fait des racines, il les sépara une à une dans des pots de quatre à cinq pouces de diamètre. Elles réussirent parfaitement, et toutes fleurirent , les tiges n'ayant pas plus de dix pouces à un pied d’élévation. Elles donnèrent , de- puis juillet jusqu'en septembre, une multitude de fleurs qui s'ouvraient chaque jour de six à sept heures du matin , et se refermaient de dix heures à midi. Des boutures faites cette année, par ce même procédé , ont été, après leur reprise, plantées en pleine terre , sur couches , et ont donné des produits considérables en racines. M. Batereau d’Anet , dans sa propriété près de Meaux, a obtenu des racines longues de la grosseur du Lens, et d'autres presque sphériques, mais également d'un volume considé- rable. On m’apprend à l'instant que M. Sageret , connu par sa pomologie française, a récolté cette année des graines de cette espèce. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur les avan- tages que l’on peut obtenir par la voie des boutures, qui déterminent souvent les plus grands arbres et les plantes vivaces à devancer l’époque naturelle de leur floraison , et à former des individus nains tels 09 que les orangers, les chrysanthèmes; etc.; tandis que.les plantes multipliées par le semis sont quel- quefois plusieurs années sans montrer la moindre apparence de fleurs. Je me propose de revenir avant peu sur ce sujet. ÉPIN. Culture des Champignons chez le duc de Devonshire, à CuATSsWORTH. M. Philippar a donné sur ce sujet une note dans les Annales de Fromont; mais n’ayant rien dit de la culture, « qui diffère essentiellement de la nôtre, je crois bien faire en publiant cette méthode d’ob- tenir des champignons, telle que je viens de la voir pratiquée dans le voyage que j'ai fait récemment en Angleterre. Derrière une serre où l’on chauffe les arbres frui- tiers est établie une construction enterrée de qua- tre pieds au-dessous du sol et s’élevant de six pieds en-dessus ; elle a douze pieds de large et soixante de longueur, et est couverte en grosses ardoises épaisses d’un pouce au moins, et de quelques châssis seulement pour donner du jour lorsqu'on y tra- vaille. Au centre et sur la longueur est un chemin de service, et de chaque côté sont établis trois rangs de tablettes en grosses ardoises soutenues par des plates-bandes en fer et garnies d’un rebord de sept à huit pouces également en fer. Pour donner de l'élégance à cette construction , on y a fait des arcades en fer qui, peintes en minium, font un effet assez joli. Lorsque l’on veut établir les couches à champi- gnons, lon extrait du fumier des chevaux leurs ex- 70 crémens, que l’on débarrasse seulement de toute la paille, et on les tient à l'abri en les remuant tous les deux jours, jusqu’à ce que leur chaleur soit à peu près éteinte ; alors on remplit les tablettes jus- qu’au niveau de leur rebord. Cela fait, on attend encore quelques jours, et lorsque les couches ne sont plus que tièdes on les larde dans toute leur longueur avec du blanc de champignons, et on les recouvre d’un pouce de terre franche sablonneuse mélangée avec la boue que l'on ramasse sur les grandes routes, qui, en Angleterre (ainsi qu'on peut le savoir), sont ordinairement ferrées avec des cailloux et de la chaux. Cette terre dont on couvre les couches est battue au point que j'ai eu de la peine à y introduire le doigt. . Cette méthode, comme on le voit, diffère beau- coup de notre pratique; nous qui n’employons pour couvrir n0S couches que de la terre très-meu- ble et très-divisée pour offrir moins d'obstacles à la sortie des champignons. Je me rappelle encore combien ce soin m'était recommandé lorsque je m'occupais de cette culture. Au contraire, les cultivateurs anglais prétendent que plus la cou- che supérieure est dure, plus le champignon est ferme et moins il faut d'arrosemens. Lorsqu'une pareille couche a produit pendant uran, on a laisse sécher tout-à-fait, et on m'a assuré que lorsqu'on lui faisait reprendre de l'humidité, elle produisait encore des champignons pendant huit où dix mois, mais en moins grande abondance que la première fois. On peut induire de ce qui précède, qu’il est possi- ble, au besoin, de faire des champignons sur des ta- ee blettes à plat dans toutes les caves et ailleurs, sans être obligé de faire une meule arrondie qui ne tient pas fort bien du reste lorsqu'on seringue. Je pense que ce mode de cultiver peut s'appliquer aussi bien par terre que sur des tablettes, pourvu qu'il n’y ait pas trop d'humidité. En Angleterre, pour parer à cet inconvénient qui est beaucoup plus grand qu’en France, on est obligé d’avoir un conduit de cha- leur dans le lieu où on fait les champignons; mais je ne pense pas que nous Ayons besoin chez nous Mec. ce secours. EUMANN. Pois NAIN DE L RSR À Ceité taricté onte Pavaue tage d'être une des plus naines et d’être aussi hâtive que le pois michaud de Hollande dit quarantain , que l’on connaissait jusqu'ici pour le plus précoce. Elle paraît aussi moins sensible au froid que ce der- nier, Un horticulteur auquel nous en avons vendu l’a serné en plein carré avant l'hiver, qu'il a trs tement supporté. Sa petite taille et sa précocité le feront rechercher lorsqu'il sera mieux connu, pour semer sur les plates-bandes, le long des murs, parce qu'il nuira beaucoup moins aux arbres que les autres pois hâtifs, qui s'élèvent toujours au moins à deux pieds ou deux pieds et demi. Malgré sa petite taille, qui excède rarement six ou sept pouces , il fournit plus de cosses que le mi- chaud de Hollande, chez lequel elles sont plus pe- tites. Les fleurs sortent toujours deux à deux de la première aisselle, et j'ai compté jusqu’à douze fleurs sur un seul pied. Plus hâtif de douze à quinze jours. que le pois nain de Bretagne et que le gros grain sucré, ilres- 72 semble au premier par la forme et au second pour la grandeur; enfin, il l'emporte encore sur le pois nain de Hollande, qui est plus tardif et de moitié plus élevé. LECOINTRE. JARDIN FRUITIER. De Î arrachage et de la plantation des gros arbres. Un grand nombre de cultivateurs se refusent encore à croire aux bons résultats que l’on obtient de la transplantation des arbres gros et âgés. C'est pourquoi je crois utile de consigner ici les moyens de réussir dans cette opération. Je les extrais en partie de la seconde édition de mon Cours théorique et pratique des arbres fruitiers (1), que je viens de publier tout récemment. Je citerai d’abord des pêchers de sept à dix mois, d’une étendue de quinze à dix-huit pieds, qui ont été retirés d’un mauvais sol pour être replantés dans une terre tout-à-fait semblable, et sans autre prépa- ti celle du défoncage. Ces arbres ont tous par- 3 1 faitement repris , au point qu’un des plus grands a 4 TE er din 5. F4 ES + 1 $ + nes pêches. Ilm’est arrivé d'obtenir des résultatsaussi satisfaisans en replantant des pêchers plus âgés, et même à l'état de caducité; car il s’en est trouvé dans le nembreauxquels, fautede vigueur,on avaitété obligé de réformer ou raccourcir les branches mères quel- ques années avant cette seconde plantation. C’ést donc un préjugé de douter de la reprise des (1) 1 vol. in-8°. Prix : 5 fr, et 6 fr. par la poste. Paris, RoussELoN. 73 vieux pêchers, ainsi que de celle de tous les autres arbres, soit fruitiers, soit forestiers. L'important est, au moment de l'arrachage, de leur conserver le plus possible de racines, et de les planter i imrié- diateméntavectoutes | pour les jeunes. I] faut donc se garder de les planter avec une motte, parce que les sucs propres de la terre qui la forme sont épuisés, ce qui est un obsta- cle à la reprise , qui est bien plus assurée lorsqu'on entoure les racines d’une terre friable , ni trop sèche ni trop humide, mais riche en humus. Lors de la taille, on aura soin de conserver toutes les bran- ches charpentières, de tailler les autres parties aussi court que possible, en maintenant cependant un certain nombre d'yeux ,.de dards et autres pro- ductions analogues qui, sans exiger beaucoup de sève, peuvent sans effort donner naissance à une grande quantité de bourgeons dont les nombreuses feuilles contribueront puissamment à alimenter les racines. Cette taille devra être différée pendant quelque temps, parce qu’une foule d'observations démontrent qu’à l'exception des racines, il est ex- trêmement essentiel de ne rien supprimer aux ar- bres de toute nature que l’on plante pendant l’au- tomne et l'hiver. Il ne faut tailler qu’au printemps avant l'ascension de la sève, et encore selon le besoin et les circonstances., C’est en général après les derniers froids que les diverses suppressions à faire à ces arbres doivent être opérées; jusque-là, les rameaux, les branches et la tige même servent à stimuler l’action des racines, ce qui se ferait plus lentement si, lors de la plantation, on supprimait quelques-unes de ces parties. C’est d’ailleurs im- 74 médiatement après les derniers froids que la sève est encore refoulée dans les racines, et que la taille faite alors en détermine l'ascension. Cependant, si l'on prévoyait ne pas pouvoir opérer à cette der- nière époque, il serait infiniment préférable de tailler après la plantation, plutôt que d'attendre que la sève fût montée dans les parties destinées à être réformées. C'est à l'aide de ces divers moyens que l'on par- vient à faire reprendre de très-gros arbres; ce sont ceux que j'ai employés en décembre 1824, lors de la transplantation des arbres fruitiers du Jardin des Plantes. J'ai fait alors replanter des poiriers, pommiers, prumiers et abricotiers, conduits en pyramide, Parmi eux, il s’en trouvait plusieurs de la hauteur de douze à quinze pieds, et d'un âge plus que relatif, et cependant tous ont parfaite- ment repris, et on peut en voir dans ce nombre quelques-uns qui aujourd’hui ont vingt-huit ou trente pieds de hauteur. DALBRET. Oksgir ation sur le mauvais resultat des greffes en écusson. Les pluies qui ont régné à la fin d’août et pendant le cours de septembre ont occasionné de grandes difficultés pour greffer les pêchers en écusson sur amandier. L’humidité qui a constamment existé a en grande partie détérioré les parties opérées, et a fait périr un très-grand nombre de greffes. Prévenu par l'expérience, j'ai cherché à éloigner cette humi- dité au moyen d’une ou deux feuilles d'arbres prises parmi celles qui offrent une certaine solidité, en 75 même temps qu’une largeur suffisante pour entourer la tige et formér une espèce d’éteignoir que j'ai fixé solidement à deux ou trois pouces au-dessus des parties opérées , afin de les garantir de l'humidité qui pouvait descendre le long de la tige. Ce pro- cédé, superflu dans les années favorables, est un excellent préservatif contre les intempéries sem- blables à celles de cette année. Les praticiens auraient grand. tort de négliger ce moyen toutes les fois que la fin des étés ressem- blera à celle du dernier. J'ayoue qu'il est un peu minutieux pour une grande exploitation, mais 1l est efficace et ne prend guère que la moitié du temps indispensable pour ligaturer les greffes. Ainsi, il y aurait négligence impardonnable de la part de ceux qui se refuseraient à faire usage de cet expédient, surtout pour les pèchers et autres arbres délicats, | Je saisis cette occasion pour ges l'époque que je crois la plus convenable pour développer les greffes, car on n ’est pas généralement d'accord sur ce point. Je ne partage pas l'opinion de ceux qui veulent que le moment du premier pr intemps soit le plus favorable pour enlever les ligatures ; je pense que, surtout pour les arbres délicats qui redoutent l'humidité et les gelées, il faut découvrir les greffes à la fin d'octobre ou dans le cours de novembre, parce que les ligatures, de quelque nature qu’elles soient, retiennent toujours beaucoup d'humidité et peuvent occasionner de la gelée dans cette partie,, deux choses qu'il est essentiel d'éviter. Dazsret, 76 PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Sur les meilleures variétés de müriers pour l'éducation des vers à soie. L'éducation des vers à soie devenant en France un objet important qui fixe l'attention de plusieurs cultivateurs , je crois être utile en consignant ici les observations que j'ai pu faire au Jardin du Roi sur les espèces et variétés de müûrier qui réussissent le mieux sous notre bee Ps paraissent convenir parfaitement à la récieux. Le Morus alba (mûrier blanc) et le Môrus Lia- lica (müûrier d'Italie ) sont les plus anciennement connus ; on ne cultivait primitivement que ces deux espèces pour l’éducation du ver à soie. Le Morus. Jtalica se distingue par la teinte rouge de son liber et de la superficie de son aubier. Il n’a pas produit de variété. Le premier, au contraire ;, en a produit un grand nombre qui se distinguent par la couleur et la gros- seur de leurs fruits, et surtout par leur feuillage plus où moins grand, plus ou moins propre à la nourriture des vers à soie. La variété la plus recherchée, celle qui, selon moi, mérite le plus d’être cultivée , est le Morus Hispa- nica latifolia, appelée dans le midi de la France la Royale ou Régence ; ses feuilles, très-largeset rap- rochées, la rendent très-productive ; elles sont excellentes pour la nourriture du ver. Un autre avantage qui lui donne la supériorité sur beaucoup 77 - de- variétés de müriers, c'est qu’elle est très- rustique; elle est préférée dans la plus grande partie u Midi, où sa culture est très-répandue. On la greffe sur le mûrier blanc commun. De cette première variété est sortie une très- belle variété que j'ai obtenue , à laquelle j'ai donné le nom de Morus lucida. Je pense qu’elle est le résultat de la fécondation du Morus Hispanica avec le Constantinopolitana , qui se trouvait à côté de lui. Elle se distingue par le lisse et le luisant de ses feuilles, qui sont plus aiguës que celles du mûrier d'Espagne, et qui sont également très-bonnes pour les’ vérs à soie. Elle me paraît avoir conservé la rusticité de l'espèce primitive. Le Morus Constantinopolitana se reconnaît à son bois court , à ses feuilles petites et rapprochées les unes des autres, mais bonnes pour les vers; c'est un arbre presque nain, présentant l'aspect d’un buisson. Ces qualités le rendent peu propre à la culture en grand du ver à soie; mais il figure bien dans les jardins d'agrément. Le Morus Moretti est une variété obtenue par M. Moretti , célèbre botaniste italien. Cette variété, qui se distingue par un très-beau feuillage, excel- lent pour les vers, et par une très-belle végétation, a été très-préconisée par son inventeur ; on la mul- De M +58 la greffe. Le Morus multicaulis (mûrier iulticaule — müû- rier Perrottet) , présenté d’abord comme devant | à lui seul tous les autres dans la cul- ture des vers à soie, est maintenant l'objet d'une controverse entre différens observateurs. Il se re- connaît à ses grandes feuilles gaufrées , très-minces et luisantes, dont les vers à soie sont très-friands; à ses longs rameaux grêles composés en grande par- tie de tissu cellulaire. Aussi me paraît-il ne devoir s'élever que difficilement dans nos climats, parce que ses rameaux , qui n’aoûtent presque jamais, sont gelés au moindre froid; la tige même est sou- vent endommagée et quelquefois détruite jusqu'au collet de la racine. I] est d’un bel effet dans un jar- din pittoresque; mais je n’en conseillerais pas une culture exclusive aux personnes qui se livrent à ‘éducation des vers à soie, Il se multiplie aisément de boutures. Le Morus intermedia , ainsi nommé par M. Per- rottet, me paraît être le plus caractérisé de tous les mûriers, Isedistingue par ses feuilles non gaufrées, moins grandes que dans le multicaule , et presque toutes présentant trois lobes. Il me paraît moins dé- licat que ce dernier; ses feuilles sont aussi très-pro- pres à la nourriture du ver à soie. Je ne sais pour- quoi M. Perrottet lui a donné le nom d'intermediæ, car il ne ressemble ni au blanc ni au multicaule. Le-Morus Sinensis (mûrier de la Chine), qui nous a été envoyé de Cayenne en 1822, est plus rustique que le multicaule; ses feuilles sont moins grandes et quelquefois découpées > très-épaisses et très- friandes pour les vers à soie. Quant aux noms de Morus Tatarica, Morsié Ja- ponica, ils ne désignent rien autre chose que le müû- rier de la Chine et l’éntermedia. Ces quatré noms sont le même arbre; j'adopte de préférence le nom Sinensis. Tels sont les müriérs propres à la nourriture des vers à soie; je ne range pas dans à raie 79 cette catégorie deux autres mûriers que j'ai obtenus dans un semis de mûrier blanc et que j'ai fait con- naître sous les noms de Morus nervosa et de Mo- rus nervosa angustifolia, à cause des grosses ner- vures blanches et sxillantes de leurs feuilles; ces nervures les rendent peu propres à la nourriture des vers à soie ; mais elles en font de beaux arbres d'ornement. Les müûriers peuvent tous se cultiver en buissons, et nome er ao le multicaule. Camuzer. Note sur quelques robiniers. En visitant en août 1836 l'établissement de M. Uterhart, propriétaire des pépinières de Farcy- lès-Lys, près de Melun, ce cultivateur me fit remar- quer une variété de Robinia pseudo-acacia prove- nant d’un semis de cinquante graimes qu’un officier lui avait apportées de La Havane. Trois individus seulement étaient identiquement semblables, les autres avaient reproduit le type Robinia pseudo-aca- cia ( acacia blanc ). La variété dont il s'agit ressemble beaucoup par son port à celle anciennement connue sous le nom -de Robinia monstruosa ; ses rameaux sont gros , ré- guliers, ses feuilles plus rapprochées et souvent mu- nies de deux petits aiguillons placés à la base du pétiole ; son écorce est subéreuse, à angles très-sail- lans, comme dans plusieurs ormes. Ce serait un mo- Lg De la désigner sous la dénomination de Robt- pseudo-acacia Var. Suberosa, si le propriétaire n n'avait à juste titre le désir de Jui: vais porter son non En Pr hinin pseudo- 80 acacia Var. Uterharti. L'arbre a déjà dix à douze pieds d’élévation et ne paraît pas devoir s'élever au- dela de quinze à dix-huit pieds; c’est le seul vivant des trois individus ; les deux autres, plantés dans un jardin de Paris, y sont morts par suite de mutila- tions. J'ai lement porté mon attention sur deux. es- pèces d'arbres du même genre dont la belle végéta- tion et la floraison étaient aussi brillantes qu’au prin- temps : ce sont les Robinia hispida La. ( Robinier hispide ou acacia rose ) et le Robinia viscosa VENT. ( Robinier visqueux). La couleur tendre de leurs fleurs et leur fraîcheur produisent un effet sédui- sant lorsque ces arbres sont plantés en masse ou carré de pépinière , comme lorsqu'ils figurent iso- lés sur le bord des massifs. Ces deux espèces sont connues des amateurs d’hor- ticulture pour fleurir deux fois dans l’année; je crois devoir les recommander aux planteurs des grands et petits jardins , qui en tireront un parti avantageux en les distribuant sur la lisière ou en tête des massifs entre les grands arbres où la terre est desséchée par leurs nombreuses racines. Tandis que ces grands végétaux sont presque totalement dépouillés de leurs feuilles , ces robiniers y prospè- rent et fournissent leur seconde floraison depuis les premiers jours d'août jusqu’à la fin de septembre, époque de l’année où les fleurs des autres arbres sont passées. Pour cela, il faut avoir l'attention de greffer les sujets à quelques pouces seulement du collet, parce qu'alors ils forment des buissons qui se ramifient prodigieusement depuis leur base. Si l'on désire rendre la floraison plus abondante, 81 on rapprochera ou coupera l'extrémité des bran- ches de l’année de six pouces à un pied, selon leur vigueur ; la sève refoulée se portera abondamment vers les yeux les plus voisins de la coupe, et déve- loppera de deux à quatre rameaux qui s'allongeront de huit à quinze pouces et se couvriront de fleurs. Cette opération doit se faire en juillet. , Ce qui m'a le plus frappé dans cette pépinière, dont le sol calcaire, siliceux et aride n’a pas été mouillé à fond depuis trois ans , c'est dy voir une végétation aussi brillante que celle qui s’y montrait sur tous les points. Quoique les arbres qui y vé- gètent soient moins vigoureux que ceux qui vivent dans un terrain plus frais, ils sont préférables pour les plantations, parce que les terres où on les trans- plante ne peuvent manquer d'être plus substan- tielles que celles où ils ont été élevés. Cet établissement, dont la tenue ne laisse rien à désirer sur aucun point, possède des serres chaudes et tempérées. J'en citerai entre autres une de forme carrée ayant une face regardant chaque exposition. Elle est séparée à l'intérieur, au moyen de cloisons vitrées, en quatre parties destinées chacune à une culture particulière : la première est consacrée aux Pelargonium; la seconde, aux plantes de serre chaude ; la troisième, à la préfloraison des Ca- mellia et de quelques plantes de la Nouvelle-Hol- lande , et la quatrième, aux végétaux forcés. Cha- cune d'elles remplit parfaitement l'objet de sa destination, car toutes les plantes qui y sont culti- vées sont dans l’état le plus parfait. Péri. Décemsre 1836. 6 82 IGE mon, bulbeuse, de Portugal, d'Espagne. Tris xiphiunt Pén$.: ; ri tyartabilis JAcQ. : var: Mestrius Horr, Biravis. (Voyez Ja planche, et pour lés caractères génér ques page 255 de cés : Annales, année : 1835- 1854.) ” Cette an iris, criginairé d'Espagne, a une bulbe à peu pres de la grosseur du pouce, presque ronde, recouverte d'une espèce de tissu en forme de ré- seau , se détachant facilement ; les feuilles sont en- siformes , longues, RAC UE: ‘striées ; Ta bämpe est feuillée et atteint de douze à vingt- quatré pouces suivant , la variété. Les fleurs, qui s'épanéuissént du 8 au 15 de juin, , sont imberbes, à divisions étroiles, de diverses nuances, telles que le violet , qui paraît être la couleur du HpÈt ; Te violét foncé’, le bleu , le blanc, le jaune , le pourpre, le’ rose, lé Bilas , le noir, etc. La variété qui fait” le sujet de cet article , est haute de quinze à dix-huit pouces : les trois NSRÈRE extérieures sont bordées de vert- bronze linéé de pourpre foncé, et jaune foncé au centre ; j. les trois intérieures sont héu foncé , ou Vio- lacé nuancé de “ plus clair ; les’ Stigmates sont teints de lilas : | Les Hollañdeisi even sur leurs catalogues plüs de cinquante variétés différentes, qui portent un nom distinctif au moyen duquel on peut demander celles que l’on préfère. Il est possible de se créer une collection plus nombreuse encore, en faisant des semis dont les plants REUFISENE à à l'âge sé trois” ou quatre ans. 83 lus XiPinoine | Eris d'Angleterre. Zris ‘xiphioides Pers. Jris xiphium Jaco:; var, Papias Horr. M de TAVIE. L'or la rer ) Bulbe trois fois plus grosse qué celle de la pré- cédente, de forme oblongue un peu aplatre ; feuilles et hampe semblables; cependant, cette iris, quoique de même hauteur, est plus développée dans toutes ses parties, Elle fleurit quinze jours plus tard; en- viron vers da:fin: -dejuin, , et er PE ne dans:seséoulenms o;:Dist qoit noïieriqo 91399 Jisl La: variété dont il est ici tstiéé a aussi les di berhes: : lés trois divisions extérieures sont grandes , de couleur bleu tendre , un peu lilacé’et marqué de macules , points et stries violet: foncé , avec quelques points ‘pourpres :vers ‘la base, qui est teinte par une macule d’un beau jaune s’éten- dant sur so; gnilieu ; dns divisions, putérieures | sont pourpres ; | n t de rés rôse; les stig; SR CN 2 6 3: haut ur rue ere ipssisé potes; | re el Les deux types ont fout par Le méliige des hybrides qui tiennent de l'un et es l'autre par leur structure et leur floraison: “Ces deux iris se cultivent dans toutes sortes de terrains. ‘On les plante-en ‘planches ou en plates- bandes , à deux-ou trois pouces de profondeur , et à cinq ou.six d'intervalle. IF suffit que la terre où! on:les met ait été bien fumée l'année précédente. - Quand-on possède des collections d'iris: par va riétés distinguées, on les dispose de manière qu’ elles se: fassent valoir: l'une par l'autre ; en les plantant autant que possible par hauteur. Où peut aussi les 84 garantir du soleil, en les couvrant pendant le jour d'une tente, comme le font les amateurs de tulipes. Lorsque les feuilles sont entiérement desséchées on arrache les oignons, lon place chaque variété dans des. cases dont les numéros: correspondent à ceux d’un catalogue sur lequel les noms sont in scrits. Vers le mois d'octobre , on sépare les caïeux des oignons ; et on plante les uns et les autres. Si Fon fait cette opération trop tard, on court le risque que beaucoup d'oignons pourrissent, surtout dans les variétés de ris xiphioides. Après la plantation , on couvre la planche d’un pouce de terreau. Il serait peut-être prudent d'y joindre une couverture de feuilles sèches ; je me rappelle avoir perdu mes ot- gnons par de faux dégels, mais il est vrai que cela ne m'est arrivé qu'une fois en trente ans, et je serais embarrassé de dire en quelle année. Ces iris se multiplient par leurs caïeux, et par leurs graines qui donnent des fleurs quatre ou cinq: ans après le semis En donnant fus ces Annales la figure de ces deux iris, je n’ai pas prétendu offrir aux amateurs le por- trait de plantes nouvelles; mais j'ai cru qu’elles étaient dignes d’être peintes comme jolies plantes d'ornement, et comme échantillons des belles va- riétés que ces deux espèces ont produites. Au sur- lus, les amateurs me paraissent faire autant d’ac- cueil aux belles variétés des genres rose , camellia , pivoine, dablia, œillet, etc., qu'aux espèces qui n’ont souvent d'autre mérite que leur rareté, et sont peu propres à la décoration des parterres ou des 85 serres. Je me trompe peut-être en pensant ainsi, et cela serait d'autant plus possible que tel est mon goût, et que l’on est toujours porté à juger des au- tres par soi-même. Aussi , je voudrais qu'il fût en mon pouvoir de consulter à cet égard l'opinion de tous nos souscripteurs, afin de me soumettre au vœu de la majorité , quand même il me serait op- posé, et je les prierai à l’occasion de me le faire connaître. Jacquin aîné. Note sur les Petunia. ! à “Br 1823 ; la première espèce de ce genre fut à in- trodaitédn en Angleterre , et peut-être même avant én France ; car, cette même année, je la cultivais déjà à Neuilly , et je l'avais obtenue du Jardin des Plantes de Paris. Cette espèce est le Petunia nyc- taginiflora, Jussrev , Ann. du Mus.; Vicotiana nyc- taginiflora, L'Hemax , H. P. Desr. Cat. ; depuis cette époque, cette plante est cultivée pour Fornement des jardins. Neuf à dix ans après, c’est-à-dire en 1852, MM. Jacquin en introduisirent dans nos cultures une autre espèce nommée Petunia Phœ- nicea inv. ; celle-ci fut figurée dans les Annales de Flore et de Pomone, année 1832-1833, page 580. En 1834 , les mêmes cultivateurs firent encore venir d'Angleterre et de Belgique deux autres plantes de ce genre, lune le Petunia violacea, Ann. de FI. etdePom:, 1834-1835, page 347, l’autre le Petunia argente4, même volume, page 350. Comme Fau- teur des articles qui accompagnent ces figures, je suis persuadé que ces deux dernières plantes ne sont que des variétés du Peturia Phæœnicea, et voici sur quoi je me fonde. 86 L'an passé, j'avais planté sur un bout:de‘planche de terre de bruyère! et à la fin de mai, un pied du Petunia Phœnicea-et-un du violacea; ils y vinrent très-forts, et fleurirent une partie de l'été et de l'automne, À cette époque, je récoltai séparément une petitequantité de graines du Petunia Phœnicea et de l'autre espèce; elles furent semées ce prin- temps, et, comme l'a fort bien: dit M. Jacquin, _celles du Phœnicea reproduisirent identiquement leur espèce; mais au commencement de mai de la même année, je mapercus qu'il était levé un bon nombre de ces plantes à la place où avaient végété mes individus. Je les fis lever soigneusement et planter en. prier eus lieu: par suite de tolé LASER en: Re et sh praddit beaneonp de. variétés. 11. me paraît donc que lé Petunia .vio- lacea., qui. n’est probablement qu'une variété du Petunia Phænicea, est beaucoup plus apte à don- ner des. variétés que ce derniér, qui-est regardé comme devant être un type ou une espèce distincte. Dans le grand nombre. des pieds qui se trouvaient dans la planche, et. dont; le _mélange. des: nuances formait un duc effet, È ‘en: ai rémarqué une douzaine que je vais lsignaler comme en méritant le mieux. la péme: 1. PÉTUME POURPRE | Petiénia Bhoibicen Lino. Ann. de-Flore-et de Pom. Tiges ramifiées et pouvant s'élever de en pieds et plus: velues et. un-peu ; ACUI nulles entières alternes, ovales, un peu Rae > Comme nine | des sur deù Los et un peu visqueuses comme lès tiges; fleurs axillaires, solitaires, d’un pourpre éclatänt-sur-deilimbe ; ‘le 87 tube rose.avee des lignes longitudinales violettes, 2: PÉTUNIE À LONGUES FLEURS, Petunia. PI var. longiflora, semis 1856. Tiges et feuilles sem- blables-au n°,1 , fleurs à tube un üers plus long, aminei à sa base, un peu courbe au sommet, bru- nâtre ; limbe d'un beau Se où à gorge brune en dedans. 8: PéTuNiE BRULANTE ; tdi Dnéis var. splendens , semis 1836. Tiges: et, feuilles; comme le n° 1; fleurs à tube long de douze :à, quatorze lignes, 4u peu: verdâtre; -limbe. de. vingt-une à vingt-quatre lignes, d'un Poor viole iralant ange bruns: ‘en, dedans... 1 4: PÉTUNIE À GORGE BLANCHE, Rotnpié Colt var. oies sernis 1836. Tiges .et. feuilles, comme le ne 1 ; fleurs à tube étroitement conique, blauchâtre en-dessous au. sommet, de dix-huit lignes de long ; hinibé de es et a ero lignes ,-d’un violet s avec anchâtre à l’entrée:de la gorges: pres :e1066 ns wo 5. PÉTUNIE VIOLACÉE , Paie in cases arche Ps: 2 Ann. dé Flore et de Pom. Tiges et feuilles, paréilles; fleurs d'an violet hlacé, à tube strié, gorge blanchitre. Dés 6. Pérunæ À GRANDES FLEURS , Petunia Phœnicea mar. grandiflora ; semis 1836. Tiges et feuilles:sem- blables‘aux précédens; fleurs à ‘tube : peu renflé, d’abord: violacé ;- passant ‘au -blanchâtre’ ; Jimbe grand, ‘attergnant plus de deux pouces :dans'son “entier développement ; RE violet spé” gorge striéè: plus foncée. « “tr pe Péruste PRESQUE" VIOLETTE Petunia Phanien ! Ph. ES Lt 7 n développément ; se: redréssänt ensuite aa moment de la floraison, à quatre angles peu : lans ,: de couléur purpurescente | |couvertes ä tin duvet tomenteux. Elles sont ranifiées par dé pétits rameaux miinees ; opposés; loups de deux à quatre pouces. Feuilles opposées, peu pétiolées de la mêrié at et presqueraussi petites sal Lo du Fit 119 crtm chaniwdry s Lix.'( appelé _ chêne )-"BHes sont 6valès , lancéoléés , Mdeés étés nelées à leur contour, obtäteh à ré sürhtiet ; blätiéhätres dt Fômétitéusés à Iéur face inférièire ; ériéures préstque sessilés. Lorsqu’élles dotit froissées, il $'én éKhale une! ddéur assez agréable. | "Lés fleufs sünit disposées ent Ébis longs de quatre SX pouces, 3e! dévéloppätit prémiièrémént à l'ex- trémité des tiges prinéipales et chétité dés jéuries ratitaux latéraux.” Elles $6ht Fingées JB bétie s résisté Tu dé at, ae Grdiairement dé six &'hüit Mers. SE “tige. Corine! il s'en" trouvé 1e plus Aro SX0trois dd éhaque côté: éelle ‘du! céritre fleurie était qüélques jotis plus tôt'que 165’ deux dutres! Elles soût garnie, x Téur base, dé ions “à violacéés > Cadüques, ER “Ovale! aipril éntières, brésqé &usst longues qué les’ ais,” ‘'Galiée obloug) éübulé, strié” dede Te | vies #J4. süpériétiée, éntièré”ouall, : n di cronéé l'inférieure, à deux découpures, lancéoléés; | la crolle èst d'un bleu foncé plus chie qu le Er plus longue que! le calice, insensiblement Elaÿgia! vérs- Son érificé, où elle se partagé en deux Jèvres! ééartées : Ra “süpéricre est CRE éntièré 08 L cave} cor s-implé, à trüiS! | 16bès/ tar sauts etre plus’ petits!" Fete ritictt EG airon, !’ééhanere à son e (FD (89f ë > ei Er ne 9 Era ce, au er a qui, nt ‘déu#” stériles, s6ht plus Courtes que’ là ‘torollé. É£'stfle est Va peine saffant LE + A LE on” népalés "Feñéchies K'süpéridäre iñ 116 -corolle. Jusqu'alors je n'ai pas vu de graines. Les fleurs et leur calice. se détachent et tombent aussi- tôt qu ’elles sont flétries. . Cette plante ou plutôt ce petit arbuste, puisque ses tiges sont Jigneuses et ont une belle végétation pendant quatre ou,cinq ans , émet, souvent à son collet de petits. bourgeons susceptibles de rem- placer les branches anciennes | blarsqes elles sont devenues chétives et altérées. Originaire du Mexique, cette sauge fut "4 duite én Espagne et cultivée pour la première fois au, Jardin botanique de Madrid, Aabbé Cayanilhes disparut, ensuite, et ce n’est guère que depuis dousé ans qu’on Ja ré dans- plusieurs. établissemens et jardins, MM. Lémon: et Mathieu en firent une culture spéciale, et elle fut bientôt recherchée des amateurs par le beau coloris de ses fleurs, .et ses nombreuses ramifications qui en forment un petit buisson léger et gracieux. Elle fleurit de juin à la fin d'octobre. On la cultive. ordinairement en pots. remplis de erre 1 pen et. substantielle , que. l'on rentre POUR. hiver en. ,orangerie ou sous châssis. Sa multiplication € est facile : 1° de boutures, qui repren- nent. même à froid., c’est-à-dire en : pleine terre ou en pots. couverts Hu me d'une cloche pen- dant les huit ou quinze premiers jours ; 2° d'éclats deson pied ; 3° de boutures des racines, qui se. font en avril ou septembre. Depuis 1828 je la cultive en pleine terre, où elle, a produit par plusieurs drageons souterrains qui. se sont développés de son collet une touffe magni- 11 7 fique qui fleurit chaque année en abondance. I faut dire que les tiges gèlent chaque hiver, et ce sont les jeunes rameaux de l'année qui produisent un si grand nombre de fleurs. Je la cultive comme plante vivace de la même manière que les fuchsia, et je la couvre pendant l'hiver de quelques pouces de feuilles seulement. 11 faut dans ce cas lui donner une terre plutôt légère que forte, car la trop grande humidité pendant la mauvaise saison lui serait plus funeste que la gelée elle-même. On peut dans tous Îles sols et à toute exposition aérée en livrer à la pleine terre dès le mois d'avril; mais il faut avoir soin d'en faire des élèves et d'en conserver à lorangerie pour remplacer l’année suivante ceux qui seraient gelés. & demande à être arrosée au besoin. Pépin. OrsERVATIONS sur la culture du Rosier jaune à fletirs doubles , Aoëa SULFUREA. | “Échse té des bus Rue deg ue, Fe Tinc convénient grave de mal épanouir sés fleurs, c’est- à-dire de déchirer souvent les divisions du calicé et de laisser échapper ses pétales, qui, dans cet état, la rendent diflorme et d'un aspect désagréable. Cet inconvénient est cause que BA SOUp d'amatenrs là rejettent de leur collection. Je pense qu'il existe un moyén fort die de lui rendre le rang qu'elle est digne d'occuper. I con- siste à gi le": rosier LL: Xp ses pois 50e LA la AE ; JB que. les-rayons, diregts lu, jun oie parce qu'après Jagrosée,du mati YEREA la florai ti € confi 16 ré PAT. es roses, qui s'ouvrenE. re ‘qui, ainsi que chacun peut sen assurer, n'ont cet ayan- t ue lorsqu ’elles sont placées à l'intérieur. du x, qu sous.un feuillage assez épais pour Jeur ute un développement aussi, lent que peut Fexi: er le PAF FROM NRS de fus RABAT breux pétales. 1 23 Ce soin, du: reste. | fort Fr RAT c et. ni Jon prend d’ailleurs. à l'égard, de, beaucopp, d' autres plantes, Le pourrait être évité Si on ayait la REÉCARUOR de planter toujours,ce rosier fan: xpositio Où ; i pument . | ER otre par M. Mathias de qui n'a dit avoir remarqué en Suisse, dans les "4 sés d’ une vieille | forteresse, , un rosier jaune double qui y était dél sé à l'exposition du nord et dont toutes les fleurs s'épanouissaient toujours par faite- F3 ment, Cet avantage était dû non-seulement à lex- position > mais encore à ce que cet individu, aban- à lui-même n'était jamais soumis à ja, taille 2 istinetément sur tous les rosiers. Il fant Al l'du, rosier dont il est, question, être, trèst re de suppressions, Car, en retranchant, Au: prie re EUR de J'année, précédente 5e on sup- POP 184 -vaient fleurir trois ou qualre mois pute she daps,cette race toutes iles fepre pont À RARES Re oil engager à n Lane er. à, Ja. taille: ges. Re EEE de, Le suppression. des L1 9 fleurs, tous les rameaux. retranchés auraient attiré à eux, une grande partie de la sève, et permis aux roses. un développement. plus nn que lorsque celle-ci, ne trouvant pas assez.de dé. bouchés ;,se porte vers elles, avec une abondance ayisible : il serait done plus rationpel de ne retran: cher quelles. branches qui ont flenri l'année. précé- dente , ainsi qu’on Je prâtique pour les lilas varins: Comme, il.est.plus.que. probable que la fougue deda'sève est l'unique cause de J'ipégularité qui se remarque. dans la. floraison de:cette rose, on peut penser que ln neee cru Betas meaux florifères pourrait offrir un résultat avanta- peux; c'est un essai que je me propose de.faire.et que j'engage les amateurs à tenter. . Lecouvree. ORANGERTE. ERICA, Lin. ; ; Octandrie monogymie, Lin.; +Bruyères, USS,. "Cdhatières génériques. Calice € à re divisions quelquefois go ‘corolle Mr ée.en godet ou tubulée rie Huit étamines à anthères . échancrées à de base, ou à deux cornes ; stigmate presque quadrilobé ; une capsule à quâtre ou PURE yes et à nes ou ous 4 0 AIT E Nouvhe te mnurène À FLEURS DE MELINET. Bniba ee - rinthoides, War: Nova. Hôrr: Barr €Voy. la pl.) Cette jolie bruyère , que notre maison a tirée de l'Angleterre, est haute d’un pied à quinze pouces. Ses tiges sont grêles, de couleur gris-roux clair, 120 garnies sur toute leur longueur de feuilles linéaires longués de cinq à ‘six lignes , velues , d’un beau vert foncé ; et rangées par verticilles de quatre et quel- ps Grappe de fleurs terminales composée je: x seize fleurs tubulées et renflées vers we base. Pédoncules rouge-ponceau, garnis de poils noirs et d’une bractée linéaire au milieu de leur longueur. Calice coloré en rouge dans les fleurs épanouies depuis quelques jours’, et: avec Vextrémité de ses divisions vertes dans les fleurs _ plus nouvelles; hérissé ‘de poils noirs. Corolle d’un jo pourpre presque rosé dans les fleurs fraîches écloses , garnie de poils’ noirs bien moins visihdes dans ces‘ dernières. : Culture des autres bruyères. 2 LECOINTRE. SERRE CHAUDE. : "01 ECHINOCACTUS, Decan». Prod., tome 1, page 40. Lux et Orro. Salm-Dyck, etc, ; Icosandrie mo- . _nogynie, >. , Lin; ; Cactées, Juss. nHemiaie: DO génériques. Plantes, presque. À 08 leuses , munies de sillons, sans spadice ou couronne terminale. Écailles florales partant de toute la sur- face. de l'ovaire, de sorte que. le fruit, .en.porte, les empreintes et n’est pas nu. Cotylédons comme nuls. EST Écunoeiers Dp’Orro. Echinocactus bmp à Lamux der: Saim-Drck. ( Voyez la planche. ) °° Er à peu près és gbidiause: un peu dérivée en dessus, et comme en toupie en dessous, de trois à six pouces et plus de circonférence , à dix‘ou douze angles munis de touffes de soie, courtes et blanchä- tres, d Il tent d paquets d'épines dé même couleur ? ouvertes en étoile ; celles du centre bru- nes et plus longues. Fleurs naissant du centré des paquets d'épines , composées d’un périanthe à plu- sieurs rangs d'écailles, dont les extérieures sont plus courtes : toutes d’un jaune de paille ; étamines moitié plus courtes que le limbe ; du même jauné) et très-nombreuses ; un style-de là même longueur que les étamines, terminé par un stigmate à huit ou. dix lobes , un peu ouverts.en étoile et d’un beau rouge; fruit de la grosseur d’une petite. noisette, PUR au sommet; couvert de laine. sourte ’épines ou soies un peu frisées. La fleur, qui s’ s'ou- vre lorsque le soleil brille de tout son: éclat ,- alors avoir de vingt-quatre à trente lignes de Hart tre, et dix-huit à vingt de hauteur. Les pieds, don- sont des fleurs n'étant pas plus gros qu’une noix; elles se montrent en été, et chaque fleur s'épanouit quatre ou cinq fois en s ouvrant chaque matin etse fermant le soir. Ellé ést même si sénsible à Fin- fluence des raÿons solaires, qu’elle se ferme lors: que quelqué nuage les i intercepte et se rouvre lors que le ‘soleil: est pur. END SH peS ‘Cette jolie petite espèce, dont lé heu natal nest incoïtu, se’ cultive comme toutes’ lés plantés" de LL L 122 cette nombreuse et intéressante famille , c’est-à- dire dans des, pots.au fond desquelk Lx ne metauxhon lit de gravier, Jexeste rempli de. terre de bruyère pure ou mélangée de bonne terre normale. On la place. en-hiyer en serre chaude sur les tablettes;sou ux en serre tempérée sèche, de même. sur les tablettes , et près des jours;:on doit la. mettre en plein ax pendant au moins trois mois: de la belle sai- son, et : alors J'arroser assez souyent elleeraint moins Ja fraicheur de. Ja terre. .qu'une partie. de ses congé nères. On. la multiplie par.ses œilletons, ret aussi parses GAS) » qu ririssené dans: pe serres. et uoriatxo es 3: _esiliesà't PARA: ; < f * sh asrn ot CI É is ES ES La 4! Did à: ds 1H9par10l Se _— Verbénacées, Jus" et 39 nchrichéfes génériques. "Ctiéé Smparle+ à cinq NEO : corolle infundibuliforme à tube grêle, cylindrique, à limbé étalé , partagé en cinq dé- coupures presque égales. Quatre étamines à fila- miens : plus longs ‘que la corolle , un ovaire à stylé allongé terminé par | un stigmate simple. Baie re- couverte par le calice persistant et renflé, à une 100 Re quatre Giselets ‘s monospertns- : | Guénonrspro MAGNIFIQUE, PA ee specio- sissimum. (Voyez la planche, ) Arbustes TAMRERX s'élevant à quatre pieds. Tige droite, comprimée , presque quadrangulaire, légèrement sillonnée, pu- bescente, et renflée : à Ja base. Feuilles cordiformes, pointues, marginées et crénelées, vert foncé en 125 deseus!, plus: pile: en à désordre ni à STE RES + ur dés deux nt véinées, et répañdant, pad on'les froisse ;ume-odeur: pu agréable; eomme: ses congénères. Fleurs se pe loppanten'grosses: panicules terminales d'un coloris écarlate-orangé et: longues d'environ ai pouces. "Le format dé nos: ‘Annales wie Os ‘4 d 24 E— d'en faire figurer‘une ‘entière 1" 2) Nous cultivonsicette belle plante erpserre dhodé: oùellea commencé à fleurir au/wnois d'abtit: n floraisorÿ ‘était : parfaite en séptérhbre ét à du jusqu'à la fin d'octobre: Elle “est d'un effer Sd sant pendant ce temps par le riche coloris dé”$es fleurs ; qui 'en'font une des plus belles plañtes”de serre chaude , comme la plus remarquäablé de $on intéressante fariélle: Nous la'ténôns ‘én’térré"dé bruyère ; à liquelle il est possible d'a ajoutér: un péü de terre franche , ét noûs la mubiptions dé boutu: res étouffées sous cloches: Nous en: possédons un certain nombre d'individus bons à livrer ax afnra- teurs. Nous ne connaissons pas sa patrie} biën que ea kg st guet és pl japonaise: | :> 21029 9 09 ! ae ne Gris frères is» EVRTTIUS Cénstrétn: note à dés à murs Mae M ag 2 te “4 grue rement en dE D je.me pis NE exami- mer tout ce qui a rapport à la c serres, bâches, etc. Je me D dE an Jardin dela Société horticultirale de Londres précisément au moment où l'on élevait le mur d’une bâche denre 124 à, conserver des plantes pendant l'hiver. Je remar- quai, que; dans l'épaisseur du mur, était ménagé us vide de six-pouces de largeur, lequel part du sol même sur.lequel sont assises les fondations. Je de- vinai à l'instant quel pouvait être le but de cette ition ; mais je désirai cependant m'en assurer, et} on. me. répondit que c'était pour empêcher la gelée. Ce vide en effet se remplit des émanations un peu, chaudes de la terre et suffit, pour arrêter une gelée de sept à huit degrés. Ainsi, par ce moyen fortsimple, les Anglais évitent, jusqu'à ce quil gèle davantage, l'embarras de garnir leurs bâches de ré- chauds. Si, Je hasard, ne amet pas. conduit dans. cet établissement au moment .où l’on élevait cette construction, je n'aurais pas connu ce procédé in- génieux et d’une exécution facile ; car une fois que le mur est achevé, il. est fermé en dessus et.sur les côtés,.et l’on ne peut deviner qu’il règne un vide dans toute, sa longueur. Ces sortes de murs sont faits en briques. Je crois que :cette manière : d'établir. un mur pourrait être employée avec avantage dans la con- struction des serres chaudes qu’on ne peut adosser à une terrasse. Il faudrait seulement donner aux murs une épaisseur suffisante pour pouvoir, sans nuire à leur solidité, y ménager un vide semblable. D'ailleurs, de distance en cran rien n’empêche- sale kôe les! déni murs lun à l'autre pour les rendre plus solides, ce qui ne serait pas ün obstacle à la cifenlationr de Vañr: 0 » As. ; 125 MUR OT ET) | NOUVELLES. 936 “FE HOIM SR 1 rer e HIT D vhs Er: wo 9 Charriante plante ‘envoyée dé Brésil Û y ya me ans; par M. Harrison. Élle # dé très-yrandes fleurs d'un coloris écarlate vif. 5e nous Fe res d'en donner la figure. _Glycine nigricanss « Nous cultivons : sous ce nom une > superbe plante à feuillage très-développé c et Ltrès-vigoureux, don- nant des fleurs solitaires. très- rès-longues, d'un, pour- pre presque noir. Cette plante est déjà assez mul- tipliée dans notre . établissement ,. pour que. nous soyôns en état de satisfaire aux demandes qui nous seraient adressées. | rérbutus procera. | ia dE Arbuste toujoarai: vert, : à: enilles larges, ovales si à “À : dentées sur les s bord, d'un vert “clair ét Aniennt0) Cezs frères. Le Ribes malvaceum, introduit au Jardin..des Plantes dépuis l'automne dernier ; ayant été mis dans une: serre tempérée pour : le faire 1poystte de bonne-heure afin d'avoir des pour en faire des boutüres,: a fleüri. à Ja fr: d’octol fleurs sont en grappes; comme celles du. de: 2 rép , et d'une couleur rose tendre. Ce joli u, qui peut supporter la pleine terre ; sera ë pour :garnir le devant des. massifs ou.le milieu ne de. Ses feuilles exbalent au 126 toucher une très-forte odeur de cassis. Je ne dirai rien sur ses fruits , qui, je lé pense, ne seront pas meilleurs que ceux du Sanguineum. On le repro- duit très-facilement de boutures et dé marcottes. . Cette, espèce , déjà multipliée, se trouve dans létahiisiement de, MM. Fes frères. _ Neuax, "Note nécrolbeiqi sur M. FN Les Annales de Flore et de PORTE Re en- core de faire une perte douloureuse dans la per- sonne de M. Nicolas Lémon l'un de leurs fondateurs et 4 leurs Pa à utiles s collaborateurs. Ne, en ,176 ns exerçant LL état de vigne- » 19: ete : REA ron, “ty avait Plus à | cine Œan$ ni père ni mère et dès lors il fut élevé au château Ë La Ma danse, près de Nancy, par un oncle qui en était Jardinier ; ; c’est là qu’il commenca une carrière dans lille il était destiné à$6 fairé uñ nom: Arseize ans, il fut amené à Paris par le swiéélak Gouvion-Säint-Cyr, et resta pendant trois ans 062 cupé dans ses jardins. Il entra ensuite chez M. Bic- quelin, où il Largrf at neuf ans, au | succès de ses cultures En r815 il en sortit pour venir 8 “S'établié à x Bellé: ville; où :. se bvra spécialement à à la culture des ananas. Î e genre ey dont. il pd en 1836,une collection de trente et la sienne æ toujours é s’été ue dep belles et de ns nds 127 vement l’ébjét de ses cultures spéciales ; mais, en même temps, il réumissait dufis son: établissement des végétaux rares et ehoisie dont l'a introduit plusieurs en France. - 30 C'est ainsi que M. Lémony voué à la culture az tant par “passion que par le bésoin ide se faire un itat, a’ consacré toute sx vie aux travaux: Hoiti: coles, dont les succès devaient lui mériter üné place aû premier fang Pari 1oùs/cés ‘culltivatéurs in struits qui ont, de, nos ‘jours, imprimé un essor prodigieux à la scienée di jardinage: 151914 92 9h ‘Une volonté ferme:qui jamais té Fa laissé détier de la route qu’il s'était tracée} des procédés ingéb nieux de culture, fruit de ses continuelles médi= tations sur l'art qu'il avait embrassé + un tact exquis pour faire valoir les beautés végérales dignes de fixer le choix dés amateurs, et un travail opiniâtre non interrompu pendant: id longues annéés, hui avaient valu ; outre le titre d'excellent cultivateur, un sort honorable ; dont le destin ne devait pus Ii permettre É Sete QUES #0f 9) Les sociétés qui s'oceupent des sciénces hottidôles et agricoles s'énorgueillissaient de le éompter dans leur sein, et lui ont plus d'une fois aceordé “+ detinetions honorifiques, justé tribut payé à talenss La Société royale d'Horticulture lux: … cerné deux médailles, l'une d’argent en 1829, l'autre d’or en 1832. Ces récompenses, loin de l’en- gager au repos, semblæiént augmenter encore sa passion pour les plantes, et de nouveaux succès annoñçaient à tout instant au monde hoyticulteur qu'il ne se lasserait jamais de cultiver. .… — les notes’ intéressantes qu'il | Soucis à 1 À plusieurs ouvrages ériodiques, et not tàces Annales, ilavait t formé le projet de ‘publier les pro- cédés. de culture :les moins connus, ou qui Jui étaient particulier s. Le temps ne. Jui a pas pæ mis de mettre, la dernière main à cette œuvre, qui nous aurait dévoilé plas d'un secret. Ses facultés morales, qui. depuis. ps.s > + par leur é éner- FA x ti LED. LME #7 gie son. organisation pl germe de; la, maladie, à laquelle ps vient de succomber s affaissées par;une. tension trop prolongée;refusèrent de se prêter à.-ce dernier eflort. Depuis lors; son existence ne fut plus qu'un état déplorable qui, n’était, ni la vie ni la mort. Rien ne put y apporter quelque adoucissement, n1 les svins empressés de.son épouse ; qui a constamment pris une large part dans.ses travaux; ni la coura- geuse activité, de son fils, qui, jeune encore, s’est montré en état de continuer. son père. en. entrete- nant ses belles cultures de facon à ne pas laisser apercevoir que depuis deux ans elles fussent veuves de leur savant fondateur. . Si quelque chose pen consoler les collabora- teurs de M. Lémon d’être-privés de sa coopérations c'est } aptitude que. montre, son fils à suivre ses traces et à se maintenir au rang que son père avait su conquérir. ni DoverGë. : cERRATM.::: 205.529 Page 71, ligne 27 , n° de décembre 1836. —Chez LS + “y sont plus petites ; Des plus longues et de même grosseur. Page 72, ligne 15, n° de décembre 1836. — Je éiterai d'abord des pêchers de sept à dix mois ; lisez, sept à dix ans. ARRALES DE FLORE ET DE POMONE. -:°7" MÉTÉOROLOGIE. Résumé général des observations météorologiques et horticoles faites a Villers pendant l'année 1836, par Jacques, jardinier en chef du Roi, a Neuilly. " ÉTAT DU CIEL. TEMPÉRATURE || BAROMETRE. É k « 5 p' : ; VENT MOIS. LE Edch 2 lasdze 2: à ë £ £ a Lelsleliiis iris i. À LA AE LE Lam = = = É r À Æ TE È s 15 #4 a - É À | TS | a MU iFS) Titre tel | degr degr.! p. L lp.1 CE ou À cou 2 et à D: dBcn D dé d et 7 |—7"/2l 58 9127 est. 6:t::» » 10 | E 44 D À CP » 6 6 28 7|27 Nord & GIE tr) a) 175 12 [—1 28 6/27 9]Ouest ET 18bi#b 09? 76 Élus 12 |—0, | 28 4/27. l'Ouest. 15 1} »|.3] “li 3 :s 18 | io | 28 5/27 11]N.-Ouest. 7 # »|°» à F15:3;|-% I 28 DL 1r/Sud-Ouest. ado col. s Lo. 6% ab x 4 28 4 Ouest. Bl1DE DE sl 71 21 23 28 ( Ouest. 26 pme T ob hs 17 |—4. | 28 5,27 10} Sud-Ouest. Sir Es Z Gr st sr. 16 |—2 | 28 Gaz Sud. Re »| » 15 Fat Eros I 28 525 6/Onest. 3 ati riur: 6! 4&| #17» 10 |—5:/,} 28, 6,27 8}Ouest. 78 |106 | 10 ri GG: » 9 4 | 1|+24|—5'21 28 z 25 6 Ouest. Février 1837. 9 130 Il résulte donc du tableau ci-dessus que nous avons eu 78 jours de temps clair, 106 nuageux, 10 de brouillards, 1 brumeux, 64 couverts, 93 de pluie, 9-de neige, 4 orageux et 1 sans aucune ob- servation. L'année a donc été bien plus pluvieuse que la précédente : aussi avons-nous à déplorer beaucoup de malheurs causés par les inondations des mois de mai et de décembre. Les neiges tombées dans la fin de ce dernier mois sont un grand bien- fait, car si les gelées étaient survenues, la terre étant nue et imprégnée d’eau comme elle l'était, elles auraient pu devenir très-nuisibles aux grains d'automne; au lieu que couverte comme elle l'est, l’eau va s’écouler petit à petit, et au moment de la fonte des neiges la terre se trouvera bien saine. La récolte du vin, qui s'était montrée avec une belle sppueuee: n’a pourtant été que médiocre, soit en quantité, soit en qualité, excepté dans quelques localités du Midi, où les vins sont abondans et de bonne qualité. La récolte des céréales a été bonne aussi ; le pain se. soutient à bon marché; les fourrages sont re- cherchés et. chers ; les pommes de terre n’ont été ni abondantes , ni bonnes, les mois de juin, juillet et août ayant été + secs pour leur végétation. Les fruits en général n’ont pas été abondans et ne sont pas de garde ; les plantations d’arbres se sont faites de bonne heure et doivent être d’une belle réussite ; les travaux ont été nombreux, et le ouvriers en général bien se JAcQuEs. 331 REVUE DES GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉS EN FRANCE (Suite ). ( Voyez le n° d'août 1836.) En publiant, dans le numéro d'août dernier des Annales de Flore et de Pomone , uné notice sur le genre Abies, mon intention n’était pas alors de traiter la famille naturelle des conifères en général ; y étant engagé par plusieurs de mes connaissances et abon- nés aux Annales , et le plan entrant d’ailleurs dans mes nouvelles vues, je crois devoir le traiter en entier, en donnant les caractères généraux de la - famille ainsi que le tableau des genres qui la com- posent , quoique je sois actuellement forcé de trans- poser l'ordre naturel dans lequel ils sont rangés. Fame Des CONIFÈRES ; caractères généraux. Les Conifères sont des arbres où rarement des arbrisseaux , qui conservent leurs feuilles pendant l'hiver, dont le suc propre est presque toujours ré- sineux , et suinte souvent naturellement au travers de l'écorce ; les cotylédons sont au nombre de deux, trois ou en plus grand nombre, verticillés. Fleurs monoïques ou dioïques, c’est-à-dire tantôt séparées, mais sur le même individu, ou bien portées cha- cune sur des pieds différens ; les mâles sont dis- posées en chatons, munies chacune d'une. écaille et souvent d'un périgone ; étamines distinétes ou mo- nadelphes , en nombre fixe ou variable ; les femelles quelquefois solitaires, rapprochées en tête, ou 152 | posées en un cône , recouvertes d'écailles serrées et imbriquées qui séparent les fleurs ; périgone d'une seule pièce, souvent réduit à une simple écaille ; l'ovaire est simple, double ou multiple; styles nuls; stigmates sessiles très-petits; chaque ovaire, qui est positivement nu, devient un cariopse membraneux, osseux , corné, et de forme et con- sistance très- variables ; embryon cylindrique situé au centre d’un périsperme charnu. T'ableau des genres de la famille des Coniferes. 1" SECTION. T'AXINÉES. 1. Ephedra, Lin. 2. Taxus, Lan. 3. Podocarpus, L'Hérir. 4. Salisburia, Surru. Ginko. Pers. 5. Phyllocladus, Ricx. 6. Schubertia, Mme. Taxodium, Ric. Cupres- sus, Lin. 2° SECTION: GUPRESSINÉES. 7. Gupressus, Liv. Desr. Pers. Pic. 8. Thuya, Lis. Ric. 9- Callitris, Vent. Ricrarp. 10. Juniperus, Lin. Ricx. 11. Dacridium, Ricx. Sariss. 3° SECTION. ABIÉTINÉES. 12. Cunninghamia, R. B. Ricarp. 15. Agathis, Riou. Dammara. Rauwe. :14. Araucaria, Ruix. et Pav. Rica. 15. Altingia, Nor. 133 16. Pinus, Lin. Ricu. 17. Abies, Sac. Desr., etc. SOFOù 18. Larix, Sac. Ricn. Desr. 19. Cedrus, Bar. 3° SECTION. ABIÉTINÉES. PINUS, Lin. Tours. Juss. Sect. 3. Gen. 16. Caractères génériques. Fleurs monoïques; chatons mâles disposés en grappes compactes et terminales, composés d'é- cailles en spirale, dilatées au sommet où élles por- tent deux anthères à une loge ; les femelles simples, composées d'écailles imbriquées, pointues, colo- rées, couvrant deux @aires à stigmates glanduleux. Écailles des cônes en forme de massue, ligneuses et anguleuses au sommet; à leur base sont deux cariopses osseux ou PACE AR EAER monospermes et recouverts d’une membrane qui se prolonge en forme d'appendice ; ‘embryon à à plusieurs cotylé- dons verticillés. Observations. Les feuilles des pins naiséent de deux à cinq, sortent d’une gaîne membraneuse, et ne sont jamais solitaires comme dans les sapins. are Division. Pins à deux feuilles. 1. Pin DE GENÈVE, Pin sauvage, Pin de Russie, etc. Pinus sylpestris. Lan., sp. var. d. Laws., l'IRÈLE Grand arbre, surtout sur les montagnes et dans le nord de l'Énrope: tronc droit et élancé lorsqu'il croît en masse, très-branchu étant isolé ;. jeunes pousses verdâtres; ; feuilles nombreuses prnries 134 jusque sur les rameaux de trois ans , d'environ deux pouces de long, d’un vert un peu glauque, poin- tues et piquantes ; cônes courts, coniques , petits, pointus, pendans vers la terre; écailles terminées en massue quadrangulaire, ombiliquées au sommet, s'ouvrant la même année et avec facilité pour laisser échapper les semences. Lieux : la France, les montagnes, le nord de l'Eu- rope. » Variétés. 1. Pin pe La Haure-Écosse , Pin horizon- tal. Pinus horizontalts. Anar. DE Fromonr. On vante beaucoup la qualité de son bois. 2. Pin DE GENÈVE. Indiqué comme ayant les feuilles plus courtes et moins glauques. 3. Pin DE Rica, Pin de Russie, Pin de mâture. Cette variété, comme les autres, est très-mal ca- ractérisée, ëù plutôt ne l'est pas du tout ; on la dit s'élever beaucoup plus, maïs cette circonstance est due certainement à la localité. 2. Pin ROUGE, Pin d'Écosse. P. rubra. Mircer., Dict. ; Lois., FL. gal. ; Dec., F1. fr. P.sybestris. var: B. es: Due. ,. Cat. ed. 3. Grand arbre ayant le même aspect que le précédent, mais en différant surtout par ses jeunes pousses rouges et ses feuilles plus courtes et plus glauques ; fruits coniques, pres- que quaternés, presque égaux aux feuilles ; écailles terminées par des écailles saillantes en forme de pyramide, mutiques au sommet. Lieux : les montagnes , la Russie, les Alpes, etc. Cet arbre est sûrement encore une variété de la première espèce, avec laquelle il a de très-grands rapports et dont il ne se distingue que difficilement. 3. Pin sarris, Pin crin, Torchepin, etc. P. mugho. 135 Pom., Dict. ; Lois., FL. gal.; Dec., FL. fran. P. sy2- vestris, var. 25, Vize. y Dauph. Tronc très-élevé, branches très-étalées, écailleuses et couleur de can- nelle dans leur jeunesse, d’un pourpre noirâtre dans un âge plus avancé; feuilles ordinairement binées, quelquefois ternées dans chaque gaine ; elles sont étroites, pointues, d’un beau vert, et longues d'environ trois pouces ; chaton mâle com- posé d'une cinquantaine de petites grappes serrées, sessiles ; cônes naissant ordinairement deux à trois ensemble ; ovales , très-pointus , d’un rouge cannelle vif, longs de deux pouces sur neuf à dix lignes de diamètre à la base, écailles saillantes et en pyra- mide à quatre pans réguliers. Lieux : les montagnes du Brianconnais, les Pyré- nées. Cet arbre est très-distinct des précédens, soit par son port, soit par la couleur de ses feuilles, mais surtout par la forme de ses écailles. Il est cul- tivé dans les parcs d'agrément, où il ne s'élève ja- mais autant que le Pin sylvestre ou d'Écosse. 4 Pin nas. P. pumilio. Waïvs., PL hung. : LamserT., pin. t. 2; Lois., FI. gal. ; Desr., Cat. ed. 3. Arbrisseau de quatre à six pieds au plus, dont les branches commencent dès la base et s'é- tendent horizontalement sur terre ; feuilles gémi- nées, courtes, raides, d’un vert foncé ; anthères en crête à deux lobes; cônes petits, ovales, un peu obtus, redressés ; extrémité des écailles saillante en pyramide irrégulière et un peu courbe. | Lieux : la Hongrie, les marais du Jura, ete: “#5, Pin sancu. P. uncinata. Ramonv., Decanr., prod. Fil. gal. P. sanguinea, LAPEYROUSE. Arbre de 136 cinquante pieds et plus ; feuilles géminées ,; lon- gues, droites, un peu :glauques ; cônes. ovales, oblongs, . obtus ; écailles à divisions du sommet en crochets. Lieu : les. Hautes-Pyrénées. 6. Pix NazarrAU, Pin pinceau. P. pyrenaica. La- PEYROUSE; AnNaAL. de la Société d'Hort., t. XII, p.186. Arbre de première grandeur, soixante à quatre- vingts pieds; cime pyramidale ; feuilles fines , gé- minées , allongées, ramassées sur les rameaux en forme de pinceau ; rameaux épars, nus, écailleux dans leur jeunesse ; pommes coniques, lisses et un peu recourbées ; noix dures. Cet arbre a beaucoup de rapports avec le suivant, P. alepensis, et le caractère qui.me paraît le plus saillant est dans la position des cônes, qui, dans cette espèce , sont presque horizontaux, tandis que leur pointe est dirigée vers la terre dans le Pin d’A- lep; son élévation est d'ailleurs beaucoup plus con- sidérable, mais ce caractère ne peut être apprécié sur de jeunes individus. 7. Pix DE JérusAtEm, Pin blanc. P. alepensis. Desr., FL: atl. cat. ed. 3; Lams., t. 11; Lois., Flor. gal. Arbre de moyenne Dauteux (vingt- cinq à trente pieds) , rameux et assez diffus ; feuilles géminées, fines, d’un beau vert, redressées contre les jeunes rameaux, légèrement rudes sur les bords, poin- tues , longues de trente-six à quarante-deux lignes, sortant d’une gaîne courte, serrée et entière, sur les bords; gemmes ou boutons menus, écailleux et non munis de résine ; pomme conique, comme géminée, à pointe dirigée vers la terre, de deux pouces et demi à trois pouces de long, dix-huit 197 s lignes de large, à écailles à sommet aplati-etd'un gris cendré à Ja maturité. eh Lieux : les bords de lamer, Toulon, Tarbes, etc. ÿ l'Afrique, Naples, etc. 8. Pin pes Asruzzes, Pin de Naples. P. brutia. Tenore., F1. nap. cat. sup. Moyen arbre , rameux, à rameaux blanchâtres ; feuilles géminées, raides, fines, trés-glabres, d'un beau vert > un peu planes, longues de vingt-quatré à. trénte lignes, sortant d'une gaine courte, blanchâtre et presque entière sur les bords ; gemmes ou boutons menus, écail- leux et non munis de résine ; pommes coniques, courtes, près de trois fois moins longues que les feuilles, comme géminées; écailles très-obtuses, aplaties, d’un rouge cannelle ; noix assez grosses, osseuses, et. de couleur noire. Lieux : les montagnes de la Calabre la Sicile. Ce tarbrea beaucoup de rapports avec le précédent et pourrait bien n'en être qu’une variété due à la lo- calité ; on le cultive au Jardin des Plantes de Paris, à Neuilly et dans quelques autres établissemens. 9. Pix résineux, Pin rouge. P. resinosa: Lame, pin. t. 14; Desr., Cat. ed. 3 ; 2. rubra. Micn. fils, Arb. Am. sept. Grand arbre. de soixante à quatre- vingts pieds d'élévation, avec une tige uniforme dans les deux tiers de sa hauteur ; feuilles géminées, d'un vert sombre, longues de cinq à six pouces, et réunies par paquets au sommet des rameaux ; pommes solitaires ; coniques, arrondies à la base, deux fois plus courtes que. les feuilles, à écailles nonépineuses; elles laissent échapperleurssemences la même année. Lieu : l'Amérique septentrionale. LL 158 Cet arbre, en Europe et en France surtout, a des rapports avec les deux précédents, puisqu'un beau pied. de cette espèce a long-temps été pris, à l'école vétérinaire d’Alfort, pourun Pinus alepensis. Du reste, il est rare, et à peine le trouve-t-on dans le commerce. 10. Pan pe Corse, Pin laricio. P. laricio. Poirer, Encyclop.; Desr., Cat. ed. 5 ; Lorsez., Fl. gal.; P. maritima. Lame. Grand et bel arbre confondu par quelques auteurs avec le Pin maritime, par quelques autres avec le Pin sylvestre ou quelques- unes de ses variétés, mais formant bien certaine- ment une espèce très-distincte et qui se reproduit constamment sans jamais varier par ses semis. “Arbre de première grandeur ; cime ample et à rameaux presque dressés ; jeunes pousses vertes ; feuilles géminées, presque demi-cylindriques , d’un gros vert, sortant d’une gaîne courte, membra- neuse et d’un gris cendré, très-lisses, courbées'ou chiffonnées en divers sens, surtout dans leur jeu: nesse ; gemmes où boutons à écailles serrées, à sommet aigu et loujours munis de résine ; pom- mes coniques, pointues, un peu pendantes, d'un brun cannelle, longues de vingt-quatre à trente lignes ; le sommet des écailles est anguleux , COn- vexe, quelquefois garni de petites épinés. Lieu : les montagnes de la Corse. 11. Pin ne Parras, Pin de la Calabre. P. Pal- lasiana. Las, , Pin. 2. 1. 1 ; Lounon, Hort. brit. P. caramaniensis. Horr. P. Calabra. Morr. Arbre paraissant _ réRerer à —. grande hauteur et ayant beauc scédent : feuilles longues, fermes, presque demi-cylindriques, très- same 159 lisses, d’un gros vert, sortant d'une gaîne courte (trois à quatre lignes) ; gemmes ou boutons gros, pointus, écailleux, gris cendré et à peine munis de résine ; pommes coniques , arrondies à la base, à peine deux pouces de long ; écailles larges, aplaties au sommet et à peine anguleuses. Lieux : la Sibérie, Naples, etc. 12. PIN MARITIME, Grand Pin maritime, Pin de Bordeaux. P. pinaster. Lams., p.t.4,5;Arr., Kew. Dunam.; Wii. , sp. 4, p. 496. Pinus maritima mnajor. Bavun, pin. 192. Arbre de première gran- deur ; feuilles géminées , sortant d’une gaine mem- brasakdé d'environ six pouces de long, d'un vert un peu blond, de six à huit pouces de long , larges d'une ligne, comme demi-cylindriques ; gemmes ou boutons écailleux, jamais munis de résine ; pommes rassemblées deux, trois ou quatre ensemble, pres- que jamais aslitdids; plus courtes que les uilléés ; écailles à sommet pyramidal, à deux ga as ; à som- met avec une pointe obtuse. * Lieux: la France méridionale, Fortsiiebleis etc. 13. PIN MARITIME À FEUILLES PANACHÉES, P. pinaster fol. variegata, 3. Makor, cat. 1836. On cite encore une autre variété aceidentelle appelée Pin à trochet, parce que ses cônes sont réunis LS à vingt ensemble. 14. Pin marrrime, Petit Pin maritime, P. mart- tima. Lamark, FI. fran. Por. Dict. 5, p. 337. P. maritima minor. Lois. nouv. Duh. t. 72 bis, fig. 1. P. maritima altera Mar. Celui-ci n’est sûrement qu'une variété qui ne diffère que par sa stature moins grande, la brièveté de ses feuilles et de ses cônes; il est à peine distingué dans 140 le commerce, et peu de: botanistes le signalent. . PIN pienwon, Pin bon, Pin de pierre; Pin cultivé: P. pinea. Lin. Pers. Desr. Cat. ed. 3; P; sativa. Lam. FL fran. Dunam. Arb. Tronc droit élevé, branches nombreuses formant une belle tête bien garnie; feuilles géminées, longues, étroites, pointues , rudes, d’un vert blanchâtre ; cônes gros , arrondis ou ovoïdes, plus courts que les feuilles ; écailles à sommet convexe un peu anguleux ; graines grosses, osseuses, munies d’une aile très-courteet renfermant une amande blanche et douce au goût. Lieux : l'Europe méridionale, la Provence, l'Italie. On cultive dans le Midi une variété dont la noix a l'écorce très-mince et se rompt facilement entre les doigts. 16. Pin DE LA BAIE L'Hoosox. Pin des rochers, P. bancksiana. Lams. Pin. t. 3. Pursu. Desr. Cat. sup:, Pinus rupestris. Micu. Arb. Petit arbre ne s’élevant jamais à plus de huit à dix pieds ; branches et rameaux assez tortueux; feuilles géminées éparses le long des rameaux, d'environ un pouce de longueur, aplaties intérieurement, arrondies extérieurement , d’un : vert assez sombre; cônes le plus souvent réunis deux à deux, d'une couleur cendrée ou grise, courbés en forme de petites cornes de bélier, d'environ deux pouces delong; ne laissant échapper leurs graines que la deuxième ou troisième année. : Lieux : la Nouvelle-Écosse, le Coundié et autres très-froids. 17. PIN VARIABLE. ». mitis. Micu. Fl. ob V4 t. 0, Desr. cat. Pinus variabilis Lam. pin. 22. 15: Dssr. cat. ed. 3. Arbre de plus de quarante pieds, 141 jeunes rameaux d’un gris bleuâtre; feuilles sortant deux à deux de la même gaine, quelquefois trois sur les jeunes rameaux, vigoureux, longues- dé quatre à cinq pouces, fines, creusées d’une gout- tière’ à leur face interne, d'un vert gai; cônes ovoides, d’un roux-brun; les écailles sont munies à leur sommet de pointes fines ; ils laissent échap- per leurs graines la même année ; gemmes petits, menus, roux, écailleux, non résineux. ieux sdhaidrique septentrionale, ‘la _ Caroline; ‘le New-Jersey. 18. Pi PAUVRE. P.inops. Mica. ask Vernis #73 H. K.1aM8. pin: 18. 13. Pinus vérginiana. Durot. Arbre de trente à quarante pieds au plus; feuilles gé- minées sortant d'une gaîne courté et brune, longues de dix-huit à vingt lignes, aplaties à leur. face interne ; éparses sur les rameaux qui sont très- flexibles et les jeunes d’une teinte violette ; cônes plus longs que les feuilles (vingt à vingt-quatre lignes), d'un rouge-brun; écailles munies de pointes très-aiguës , droites ou recourbées en arrière ; pé- dicules courts et épais; gemmes courts obtus, gris et un peu résineux. Lieux : l'Amérique septentrionale ; la Virginie. 19. Pin -piquanT. -P. pungens..Micn. arb, Lams. Desr. cat. ed. 3. Arbre de quarante à cinquante pieds; feuilles géminées , épaisses, raides, longues d'environ deux pouces; cônes souvent réunis au nombre de quatre, sessiles, d un jaune clair, longs de trois pouces et larges de deux à leur base; sommets des écailles armés d'une forte pointe ligneuse ; longue de deux mes nee. à sa base et recourbée en ayant. 142 Lieu : l'Amériquié septentrionale. ; 20. DE LA Ce. P. massoniana. Laws. pin. r1, 6,7, 8. Wuxp. Pers. Syn. pl. Arbre de quarante pieds et plus; feuilles très-menues, canaliculées, rudes en leurs bords, longues de trois à quatre ouces; les gaines desquelles elles sortent sont la- ciniées sur les bords; chatons mâles, pédiculés; crête des anthères réniforme, dentée et lacérée. Lieu : la Chine. Observation. On cultive encore quelques Pins de cette section sur lesquels je ne puis donner que peu de renseignemens : je vais les citer. 21: Pin ÉLEVÉ. P: altissima. H. P. 1836. Arbre .. + . … + feuilles sortant deux à deux d'une gas brune trés-membraneuse äu sommet ; assez menues, un peu rudes sur les bords ; planes à leur face intérieure, convexes à Lenhétits longues de quatre pouces et demi à cinq; jeunes rameaux d’un brun cannelle; gemmes petites , écailleuses, non résineuses; CÔnes . . . . 4 Kieerifus & 22. Pin NoIRATRE, P. nigrescens. Horr. H.P. 1836: Arbre. . . feuilles géminées , assez fines, un peu , longues de trente-six à quarante-deux lignes; rameaux rougeâtres; gemmes pointues à écailles ciliées sur les'bords et assez appliquées, munies d’un peu de résine au sommet; cônes. . . .:: LP dei On sbabtié au Jardin des Plantes de Parié un Pin sous le nom de P. nigricans qui ne me paraît pas différer de celui-ci ; du reste, les individus en sont encore jeunes ;, et il serait difficile de leur as- signer des caractères certairis. tn RE 143 23. Pin DE LA TAURIQUE. P. taurica. Horrui.Lop. cat. Arbre de quarante pieds et au-delà; feuilles géminées d'un vert foncé, très-aiguës; gaine courte; gemmes résineuses.: . . . Lieu : la Crimée. Ces trois dernières espèces ont des rapports aux P. Laricio et Pallasiuna; elles poheveritd bien être les mêmes sous des noms différens. 2° Division. Pins a trois feuilles. 24: Pis TARDIF. P. serotina. Micn. arb, Wizuo. Pers. Syn. pl. Arbre de trente-cinq à quarante pieds au plus, sur quinze à dix-huit pouces de diamètre ; feuilles réunies trois à trois dans la même gaine, longues de cinq à six pouces; cônes le plus souvent réunis deux à deux et opposés, ayant environ trente ee de long sur près de deux de diamètre > et à peu près la. forme d'un œuf ordinaire ; es arrondies à l'extrémité supérieure, munies d’une pointe très-courte et très-fine qui se rompt faci- lement. Lieu : la Caroline, la Pensylvanie. 25. Pin RuDE. P. rigida. Micu. arb. Lams. pin. Pers. Syn. pl. Pinus echinata. H. P, Arbre de douze à quinze pieds dans les mauyais terrains et pouvant en atteindre jusqu'à soixante-dix et quatre-vingts dans les terrains frais ou humides ; gemmes ou bourgeons rougeâtres toujours résineux ; feuilles très-variables en longueur, puisqu'on en peut trouver de dix-huit lignes à sept pouces de long, trois à trois et à gaîne courte; cônes aussi très- variables, ayant depuis un peu moins d'un pouce 144 jusqu’à trois et demi de longueur; écailles armées d’une pointe aiguë, longue de près de deux lignes. Cet arbre présente une singularité remarquable, c'est qu'il reperce assez facilement des bourgeons adventifs, même de son tronc, étant coupé à blanc. Lieux : la Virginie, la Pensylvanie, la Caroline. 26. Pia L'ENCENS. P. tæda. Mica. arb. Lame. Pers. Syn. pl. Lin. Bel arbre de quatre-vingts pieds et plus, sur deux à trois de diamètre, à cime très- large ; feuilles sortant trois à trois d’une gaîne très- longue ( sept à neuf lignes), fines, d’un vert clair, et longues d'environ six pouces; cônes longs d’à peu près quatre pouces, présentant la forme d’une pyramide allongée; écailles munies de fortes pointes recourbées ; elles laissent échapper leurs semences _ Ja même année; germes es pointues, non résineuses. Lieux : la Vikginié Ja Coke, etc. 27 Pix Ausrraz, Pin des Landes, etc. P. australis. Micu. arb. P. palustris. H. K. Lamserr. pin. Wici Pers. Syn. pl. Arbre dont la hauteur moyenne est de soixante-dix à quatre-vingts pieds, sur quinze à dix-huit pouces de diamètre; feuilles sortant trois à trois d’une gaîne longue de plus d’un pouce, longues de près d’un pied , d’un beau vert luisant , et réunies en paquets au sommet des rameaux où elles forment comme de beaux panaches ; gemmes ou bourgeons très-gros , blancs , frisés et non ré- sineux; cônes de sept à huit pouces de longueur sur quatre de diamètre, écailles armées de pointes courtes, fines et recourbées en arrière. Graines blanches. Lieux : la Caroline; la Georgie. : 145 28. PIN À LONGUES FEUILLES. P. longifoliàt Laws. pin. 29. 21. Desr. Cat. ed. 3. Arbre de quarante. pieds; feuilles sortant trois à trois d’une gaîne membraneuse blanchâtre, longues de neuf à dix lignes, menues, fines, un peu rudes sur les bords, à pointe acérée et aiguë, de sept à neuf pouces de long; stipules entières caduques; crêtes des anthères convexes, presque entières ; gemmes rou- geûtres non résineuses. Lieux : les Indes, etc. AG 1 29+ Pin Des Canaris. P. canariensis. Dec. Hort. genev. Desr. cat. ed. 3. Arbre de trente-cinq à quarante pieds; feuilles sortant trois à trois d’une gaîne de huit à neuf lignes , fines, un peu rudes, longues de sept à huit pouces ; les stipules de leurs bases sont courtes, presque entières et caduques; _ ÿemmescourtes, petites, écailleuses, nonrésineuses. Lieu :les Canaries. ; 30. Pin DE La Cine. P. sinensis. Lame. CeLs. Cat. Desr. cat. ed. 3. sup. Arbre de quarante pieds; feuil- les sortant trois à trois d’une gaîne membraneuse de six à sept lignes de long , dressées contre lesrameaux et formant le pinceau, fines, d'un vert gai, rudes sur les bords, longues de trois pouces et demi à quatre et demi, à pointe aiguë membraneuse, blan- châtres ; stipules comme crépues, persistantes sur rameaux ; gemmes petites, arrondies à écailles lâches, non résinéuses. ; Lieu : la Chine. ; Observation. Ces trois dernières espèces ont beaucoup de rapports entre elles, et aussi avec le P. australis; mais leurs feuilles sont beaucoup plus menues.…. FE Février 1837. : 10 146 Gxi Pin vous ponderosa. DoueLas. Laws, Pin. icon. Arbre de quarante à cinquante pieds; gem- mes très-courtés, obtuses, un peu résineuses; feuilles sortant trois à trois d’une gaîne brune très-courte, éparses sur les rameaux , assez grosses, lisses, un peu tourmentées , longues de six à sept pouces ; stipules très-courtes, caduques ; rameaux lisses ; brunâtres; cônes . . Lieu : FAinbri ‘ique septentrionale. 32. Pin DE Saxe. P. sabiniana. Hort. ANGL: HP. 1836. Cette espèce paraît devoir former un grand et bel arbre; -les feuilles naissent trois par trois d'une gaine courte et membraneuse ; elles sont ar- rondies à l'extérieur , creusées à l'intérieur de deux petits sillons qui laissent une carène assez saillante entre eux, d'un vert un peu glaucescent , longues de huit à neuf pouces; les jeunes rameaux sont violacés ; cônes très-gros, de meuf à dix pouces de long, sur cinq à six de diamètre dans une va- riété , dans l'autre ils sont presque ronds, n'ayant que quatre à cinq pouces de haut sur presqué autant de diamètre; les écailles sont à sommet très- large, terminées chacune par une pointe parti- culière épaisse et réconrbée onhbitet ayant-du ou de tigre. La couleur est t d'un rouge cannelle: Lieu : + . « . . . Cultivéau Jardin des Plantes de Paris, en Angleterre et en Belgique. 33. Pin pe LA CALIFORNIE. P, adunca. Bosc. Loupon. Hort. brit. Desr. Cat. ed. 3. sup. Arbre de première grandeur; rameaux d'un gris cendré ; feuilles comme éparses sur les rameaux, naissant trois à trois d’une gaine membraneuse ; longues:de 147 quatre à six lignes, menues, d'un vert foncé, un peu convexes des deux côtés, finement dénti- culées sur les bords à la loupe, à pointe courte et aiguë, longues de trois à quatre pouces; gemmes rougeâlres à écailles appliquées, et un peu rési- neuses ; cônes d’une énorme grosseur. EÉe : la Californie; au Jardin des Hautes. à Neuilly, M. Godefroy. 34. Pin Jaune. 2. lutea. Warr. Lounox. Hoït: brit. C’est peut-être le même que la vingt-quatrième espèce qui porte aussi le nom de Pin j june + Arbre dé quarante pieds . . : . Lieu : le nord de l'Amérique. 3e Division. Pins À CINQ FEUILLES. 35. Pin pu con» Weymours. Pin blane , Pindu lord. P. Strobus. Lin. Pers. Wicen. Lam. pin. 31, 22. Desr. cat. ed. 3. Arbre pouvant s'élever jusqu'à cent pieds, et même en Amérique jusqu'à cent quatre-vingts : aussi c’est un des plus beaux et des meilleurs pins de l'Amérique septentrionale; feuilles naissant cinq ‘à cinq d'une gaîne courte ; menues, longues de trois à quatre pouces, un peu rudes au toucher, d’un vert léger ayecunepétite raie blanche, cônes cylindriques plus longs que les feuilles, pédonculés , pendans; : écailles minces et lâches ; graines assez grosses; gemmes. ; +. . Lieu : l'Amérique septentrionale. 386. Pin pu. corp TRÈS-ÉLEVÉ. P. Strobus, var. ÆExcelsa. J. Maror. Cat. -37+ Pin nu LorD PYGMÉE. P. Sion var. Pre mea. J, Makor. Cat. Je n’ai trouvé cotées ces deux variétés pu ‘sur 148 les catalogues du riche cultivateur de Gand que je viens de citer : il cote le semis de deux ans du premier à vingt francs la pièce ; le prix du second n'est pas coté. 38. Pin cemBro, alviez du Brianconnais , Pin de Sibérie. P. cembro. Lan. Lams. pin. T.23. 24. Desr. Cat. ed. 3. Pazzas, Ross. T. 2. Arbre très-droit, à branches montantes et à rameaux: courts ét:vi- goureux; feuilles naissant cinq à cinq dans la même gaîne , longues de quatre à cinq pouces, lisses au toucher, vertes d’un côté, blanches de l’autre ; cônes moins longs que dans l'espèce précédente ; écailles serrées ; semences grosses , amandes bonnes à manger. ; Lieux : les Alpes, la Suisse, la Sibérie. 39. Pin occmenTaL. P. occidentalis. Swarrz, pl. am. 17. 161. Wizco. Grand arbre de ionantéddix | à quatre-vingts pieds; feuilles cinq à cinq dans la même gaine, longues de six à sept pouces ; scabres; cônes oblongs, à écailles à sommet tronqué. Lieu : les Indes occidentales ? C'otto les: RER précédentes ; elle est introduite. ètre se: terre dep Ayant de parler de cet arbre à notre savant et bon: ami M. Poiteau, il m'a affirmé qu'il l'avait rencontré très-communément dans une partie de Saint-Domingue, touchant et con: tiguë à Ja partie espagnole ; suivant cet observateur judicieux, les cônes ont de très-grands rapports avec ceux de notre pin silvestre, pinus silvestris ; mais ses feuilles, constamment cinq dans la même gaîne, le font facilement distinguer ; nous ne le connais Sons pas encore en France. 149 40. Pix DE Lamserr. P. lambertiana. Douce. Lou». Hort. brit. Arbre de cent cinquante pieds, feuilles sortant cinq à cinq de la même gaîne ; cônes. Lieu : le nord de l'Amérique. Cultivé en Angle- terre , 1827. 4x Pin ÉLEVÉ. Pis pu Népauz, grand arbre. P. excelsa. Lame. Pin. vol. 2,t. 3. Desr. Cat. ed. 3 sup. Lieu : le Népaul. Autres espèces cultivées dont les sections sont incertaines. pér te Pi BÉRU. D. cærulea Lopie. Cat, Loup. Hort. brit. Angleterre, 1820. | 43. Pin pe La Nouvezze-ZÉLanne. PL. Nova-Zælan- dica. Lon. Cat. Loun. Hort. brit. Angleterre, 1825. 44. P. scarinæ. Cezs. Cat. 1856. 1°° section? 44. P. insignis. J. Makor. Cat. 1856. Arbre, feuilles. . . . . cônes. longs d'environ deux pouces à deux pouces et demi, un peu obliques à la base , ou les écailles sont à pointes obtuses et un peu allongées ; au sommet elles sont aplaties , avec Jombilic à peine saillant. Lieu: . . . . Cultive à Liége et à Bruxelles. 45. Pix pu Népauz. P. Nepaulensis. Horruz. Noi- SETTE, Manuel , etc. Quoique cet arbre ait beaucoup de rapport avec les Pinus fongione et canartensts, et étant peut-être le même que le n° 41 P. excelsa , il me paraît diflé- rer des deux premiers par des feuilles plus me nues, sortant presque constamment deux à deux une même gaine, et son jeune bois d'un vert chudge éres-remarquable. 150 On le cultive dans plusieurs établissemens, et no- tamment dans les belles collections de M. Noisette, chez MM. Cels,; à Fromont, à Ris, etc, 46.:P. neosa ;. : . Cet arbre, dont j Je ne connais que de très-jeunes mdividus ,; a certainement des rapports avee les derniers que je viens de citer. Ses cônes ont de trois pouces et demi à cinq de haut, et sont remarquables par leurs écailles à sommet gros, obtus, presque pyramidal , et un peu recourbées en bas. Lieu : le Népaul; chez MM. Cels , etc. Cuzrure : l'espèce 39, L. occidentalis est de serre chaude ou au moins de bonne serre tempérée, Celles massoniana, australis, longifolia, canariensis, sinensis , adunca, excelsa, InsIgnis , Nepaulensis et neosa sont d orangerie, du moins sous le climat de Paris, car je suis presque persuadé que toutes passeraient lhiver en plein air dans le midi de la France. On prétend même que la belle espèce 27, P. australrs, peut supporter nos hivers à partir des environs d'Angers; toutes les autres sont de plein air, quelques - unes sont assez délicates sur le choix du terrain, notamment celles del ‘Amérique, et surtout le FA et le cembro, qui ne végètent bien qu’en terre de bruyère ou dans un sol frais et s’en xap- prochant. La première espèce et ses variétés, laricio, pinaster, marilima, et quelques autres, se contentent ordinairement d’un terrain iabléonMie, rocailleux et peu profond; c’est aussi celui à préférer pour les semis en grand, qui se font comme je l'ai dit à l'article Abies, Annales de Flore, et de Pomone, 1835-1836, p. 329; il est beaucoup plus rusti- que que les premiers et réussit beaucoup mieux. LL: 91 Le Pinus pinea, 15'espèce, demande notre chimat à être abrité les trois à quatre premières années en orangerie;ilen est de même des Ælepensis et Brutia, que les hivers rigoureux font quelquefois souffrir, quoique d’un âge avancé. Toutes se multiplient de semences qui doivent être traitées comme celles des Abies, mais malheureusement toutes n’en don- nent pas encore en France mi même en Europe: il faut alors les tirer de leurs pays originaires, ce qui pour plusieurs est assez difficile; telles sont celles du Népaul, dé l'Inde , de la Californie, etc. On peut alors les multiplier par la greffe en approche, en se servant du Pin silvestre où du /aricio pour,sujet. Cette greffe réussit assez bien, mais forme rarement de beaux sujets ; la greffe os ou à la Tschudy est donc de beaucoup préférable. J'ai vu aux pépi- nières royales de Versailles de beaux individus du cembro obtenus de cette manière, et qui m'ont paru bien moins délicats que ceux franes de pied, qui ne poussent que très-lentement et, comme je Paidit, exigent la terre de bruyère. On peut donese servir de ce moyen pour multiplier les espèces peu répan: dues, comme la var. : à feuilles panachées du Pinas- ter, les resinosa , pallasiana , altissima , longifolia, canariensis ,. ponderosa, sabiniana , uncinata et quelques autres; cette greffe a même été employée en grand dans la forêt-de Fontainebleau, où un grand nombre de Pins silvestres ont été transtormés en /aricio, et dont la jonetion:est tellement bien faite qu’elle ne peut se reconnaître que par la diversité des couleurs de l'écorce. Quelques espèces peuvent encorese multiplier de boutures sur couche chande FER A 4 e et PAU PE 300 étoulffées ; j a Ai VE + 152 de MM. Cels, barrière du Maine , à Paris, réussir ainsi les espéées canariensis et sënensis, mais avec de jeunes branches ayant repercé adventivement du tronc, et n'ayant que des feuilles simples comme les jeunes du semis. Usacess : toutes les espèces se cultivent dans les parcs et jardins d'ornement, y sont d'un grand effet et s’y font remarquer par le pittoresque qu’elles produisent ; mais les usages économiques de beau- coup d'espèces les rendent d’un intérêt majeur dans les grandes cultures forestières: C'est ainsi que déjà plus de dix mille arpens de la forêt de Fontaine- bleau,sont couverts de Pins de la plus belle venue, et que beaucoup de propriétaires font entrer le Pin silvestre et ses variétés, le Zaricio, le mari- time, et même celui du lord Weymouth, dans les aménagemens de leurs propriétés. Ce genre, répandu comme on la vu sur la plus grande partie du globe, offre à ses habitans des produits nombreux pour les arts, l'industrie, la construction, la marine, etc. En France le Pinus silvestris et quelques autres donnent la térébenthine , la poix blanche , l’es- sence de térébenthine, la colophane, le goudron, la résine , le noir de fumée, etc. ; le bois sert pour les constructions , la marine, le chauffage, etc. En Amérique ils sont ipphqués aux mêmes usages, et quelques-uns offrent des ressources particuliè- es. On mange dans le Midi les amandes du Pin pi- gnon, et celles du cembro; l'écorce des amandes de celui-ci teint en rouge, et son bois est récher- ché pour la sculpture; les bourgeons de plusieurs sont regardés comme diurétiques ét antiscorbuti- ques; les Lapons font avee l'écorce du commun 153 une sorte de pain dont ils se nourrissent, et qui dans d'autres pays du Nord sert à engraisser les porcs. Enfin dans tous les pays où 1ls croissent, ils rendent d'éminens services, et on ne saurait trop les multi plier sur le sol francais. Plusieurs espèces, et notam- ment celles d'Amérique , comme le rigida , le mitis , le pungens et l'inops, ont la singulière pro- priété de repercer facilement de leurs troncs , de manière qu’on peut en former de belles palissades toujours vertes, en les rabattant à trois ou quatre pieds de hauteur; ils repercent alors plusieurs branches de leurs troncs qui forment des buissons touffus et bien garnis et qu’on peut tenir au crois- sant. Cette opération a été mise en pratique par M. Lefèvre, pépiniériste, à Mortefontaine , sur des sujets de dix à douze ans de plantation. JAcQuEs. HORTICULTURE. ORANGERIE. | DAVIESIA Swru. Décandrie monogynie. Lin. Légumineusés. Juss. Caractères génériques. Calice angulé, simple ou nu, à cinq divisions, corolle papillonacée ; dix éta- mines. distinctes ; ovaire surmonté d'un style su- bulé ; légume comprimé; monosperme. Gé DAVIÉSIE À LONGUES FEUILLES. Daviesia longtfolia. Horr. (Voyez la planche.) Arbuste de trois àsix pieds, à rameaux glabres et frêles, à feuilles opposées, co- races , étroites, glabres, sessiles, longues de trois à quatre pouces, larges au milieu de quatre à cinq ignes, se terminant par les deux bouts en pointes arrondies, un peu obliques et d’un vert frais. En 154 avril et mai, il sort de l’aisselle des feuilles un à trois pédoncules longs de huit à douze lignes, portant chacun de sept à dix fleurs papillonacées , pédicellées.et légèrement odorantes ; petites, d'un beau : Jaune d'or en épanouissant , pu: ensuite à un jaune pâle. L'étendard est marqué de pourpre à sa base , et les ailes, d’une macule de même couleur ; la carène est violet sombre. Sept étamines filiformes d’un style simple ; calice glabre, persistant ; mo- nopbylle, rouge du côté de l'étendard ; aux fleurs succèdent de petites gousses purpur ines transpa- rentes, en forme de hache, s’ouvrant par la par tie la plus large, contenant une po semence réni- forme d'un gris tigré. Ce joli petit arbuste est voisin des pit: et, lorsqu'il n’est pas en fleurs, a l'aspect de l 4cacia longifolia. Il veut la terre de bruyère et la serre tempérée. On le multiplie de boutures et de cou- chages qui sont les uns et les autres longs et diffi- ciles à reprendre. On le propage aussi de semences lorsqu'elles parviennent à maturité, car il faut dire que, malgré le grand nombre de gousses que le pied que je possède a produites , elles sont toutes tombées d’elles-mêmes et ne n’ont donné éhactine qu’une semence. Peut-être, pour que la plante con- servât mieux s6s gousses , faudrait-il la planter dans la serre tempérée en pleine terre de bruyère. Jacquin aîné. Fucusie DE Barcray. Fuchsta. Barclayana. Horr. (Voyez la planche , et pour les caractères géné riques, Journal et Flore des Jardins, page 133.) Arbuste s'éleyant peu; tige droite rougeûtre, 155 feuilles opposées , longues de plus d'un pouceydé- gèrement dentées , étroites et réfléchies , d’un beäu vert en dessus, plus pâle en dessous, à nervures assez saillantes. Pédoncule commun naissant à l’ais- selle de chaque feuille au sommet du rameau, sup- portant deux petites bractées foliacées, et deux pédicelles portant chacun une fleur. Le pédoncule et les pédicelles ont assez de force pour se soutenir, ainsi que les fleurs, dans une position presque hori- zontale. Ovaire presque globuleux d’un vert frais portant un calice allongé, ayant avant son épa- nouissement la forme d’un fuseau obtus à sa base, d’une couleur rose carminé, à quatre divisions étroi- tes, pointues, d'un rose carmin vif, développées de facon à ce que, vues de face, elles ne montrent que leur surface interne. Pétales alternes avec les divisions du, calice ayant plus du double de lar- geur, de forme arrondie, noffrant aussi de face que leur limbe intérieur de couleur rose foncé violacé. Style simple à stigmate trilobé, dépassant de deux lignes le limbe de la corolle; étamines cour- tes, formant une espèce de couronne jaunûtre à l'entrée de la gorge. Gette fuchsie est remarquable par le joli coloris de ses fleurs assez abondantes, la largeur et le déve- loppement horizontal des pétales , et la disposition des étamines en couronne autour du style. Aussi elle ne peut manquer d'être recherchée par les amateurs de ce genre gracieux. Ne connaissant pas le lieu dont elle est origi- naire, nous la cultivons en serre tempérée comme les autres espèces. On la multiplie de incisées et couchées en terre de bruyère, où de 156 | boutures sous cloches. Nous la tenons, comme la plupart de ses congénères, en terre de bruyère légère. Cets frères. GLAYEUL CHARMANT. G/adiolus blandus. SWeTr. (Voyez la planche ; et pour les caractères géné- riques, page 78 de ce Journal, année 1832-1833.) Plante à bulbe ronde et aplatie, recouverte d’un tissu formant réseau ; hampe haute de trois à quatre pieds; feuilles engaînantes, gladiées, longues ‘de douze à quinze pouces, larges de huit à douze lignes, fermes, coriaces, d'un vert un peu glauque, ter- minées par une pointe aiguë; en juillet, fleurs en épis, longs de douze à quinze pouces, larges de cinq pouces, composés de vingt à vingt-cinq fleurs dis- tiques , d’un blanc carné , longues de deux pouces et demi, larges de deux pouces, à six pétales, dont trois marqués au milieu d'une ou plusieurs raies d’un beau pourpre. Trois étamines à anthères bleu violacé, à filets blanes, un style blanc à stigmate trifide. J'ai remarqué quelques fleurs à quatre pétales , et une terminale ad en offrait sept, dont cinq marqués de pourpre. _ Gette jolie espèce de Glayeul , qui a funk. pour la première fois lan passé dans nos cultures de Charonne, épanouit ses fleurs avec beaucoup de facilité. J'en possédais deux ognons seulement, que j'ai plantés avant l'hiver de 1836, chacun dans un pot rempli de terre de bruyère. Ces pots ont été rentrés en serre tempérée. Vers le 15 mai suivant, ces deux plantes ont été dépotées et mises en pleine terre où elles ont fleuri en juillet dernier. L'une d’elles offrait vingt-cinq fleurs sur l’épi principal ; 157 plus, deux ramifications qui en portaient lune cinq et l'autre sept. L'autre ognon n'avait que vingt fleurs et pont de ramification. 9 Je n'ose pas assurér que ce Glayeul passerait l'hiver en pleine terre, n’ayant pas eu encore le temps de l'essayer; mais je me propose d'en planter en mars prochain, en les alternant avec le Glayeul perro- quet, qui fleurit à peu près à la même époque, et qui doit produire un joli effet auprès de celui qui nous occupe. Ces ognons, poussant plus tard que les autres espèces » peuvent être plantés en automne et au printemps. : J'avais recu ce Glayeul sous le nom de GZadiolus floribundus; mais M. Poiteau l'ayant décrit dans /e BonJardinier de 1857 sous celui de b/andus, j'ai adopté cette dénomination, habitué que je suis à me ranger sans difliculté du côté de ceux qui ont plus d'expérience que moi. Cependant, il m'était permis de douter, parce que ce Glayéul m'était venu de personnes avec lesquelles je suis en rela- tion depuis plus de vingt ans, et que j'avais recu d'elles un Glayeul sous le nom de #andus, dont lognon ést oblond, mais n’a jamais fleuri dans notre établissement. Toutefois, je dois dire aussi que le catalogue de Loudon indique un g/adiolus Sloribundus, dont la couleur est jaune citron. : JAcquiN aîné. _ SERRE CHAUDE. LUCULIA , Swerr. Pentandrie raonogynie, Lin. :-Rubiacées. Juss. Caractères génériques. Tube du calice turbiné ; limbe à cinq divisions, étroites, subulées , égales et 158 caduques ; corolle en forme de coupe évasée , à tube deux fois plus long que le calice, à peine dilaté vers le haut, à limbe presque étalé, à cinq lobes ovales très-obtus ; anthères oblongues, presque sessiles , et dépassant à peine la gorge; deux stigmates épais. «Nora. Ce genre diffère principalement du ein- chona par la caducité des cinq divisions linéaires du calice qui persistent dans ce dernier genre. Lucuiie PARFUMÉE. Luculia gratissima. SWeTT. (Voyez la planche. ) Plante ligneuse, haute de douze à quinze pouces, mais probablement devant s'élever dayantage. Ra- meaux opposés, fistuleux, à écorce grisätre, ger- cée, un peu rugueuse , pubescente, garnie cà.et la de petites protubérances imitant: des glandes ; les poils sont couleur de rouille et inégalement longs ; S feuilles opposées en croix , elliptiques à pointe courte, pétiolées, glabres en Fer velues en des- sous et principalement sur les nervures ; le pétiole est court, garni de chaque côté d’une stipule plus longue. que lui, large à la base, et pointue au som- met, tombant avant l’entier développement de la fouille. Celle-ci est longue de cinq à six pouces, large de deux et demi, épaisse au milieu et un peu rugueuse, à bords longuement ondulés et ciliés, ner- vure médiane saillante, de couleur rouge pourpre, | accompagnée de chaque côté de nervures trans- versales, parallèles et presque toujours au nombre de onze à douze; ces feuilles sont d’un vert foncé et luisant en de » tacheté de macules rouge- brun, et d'un vert plus pâle en dessous. 159 Corymbe terminal de neuf à vingt-cinq fleurs d'un rose carné et d’une odeur fort agréable réuhies sur. un pédoncule commun, feuillu et court. La corolle est monopétale, régulière, à tube long d'un pouce, et à limbe large d’un pouce un quart. Les divisions du calice sont de couleur brune : chaque pédicelle, court et feuillu, est garnide bractées très- promptement caduques. Cinq étamines à anthères ovales allongées fermant le tube, un style à stigmate bifide plus court que les anthères. La floraison de chaque.corymbe dure un mois, et celle de la plante se, prolonge de septembre en janvier et peut-être plus; en effet un rameau sort successivement de chacune des aisselles des deux feuilles placées im- médiatement au-dessous. du pédoncule : çoñimun des fleurs. Ce rameau épanouit son corymbe après que le premier est défleuri. M. Lecointre, associé de notre maison, ayant vu cette jolie plante à Londres, dans le. voyage qu'il y a fait, l’a achetée, ainsi que plusieurs autres nou- velles que nous ferons connaître au fur et à mesure de leur floraison. … Cette jolie plante, digne d'orner toutes les serres d'amateur , est originaire des montagnes du Né- paul. On la cultive en serre tempérée, en pots remplis d’un mélange par moitié de bonnes terres franche et de terre de bruyère ; on la multiplie de boutures faites sur couche tiède au printemps et en automne. JACQUIN aîné. sé BIBLIOGRAPHIE. 4 Cours théorique et pratique de la taille des Arbres fruitiers, par Dazisret, jardinier en chef des 160 Écoles d'Agriculture au Jardin du Roi; dédié à M. Mirbel, membre de l’Institut. 2 Édition (x). Les connaissances que j'ai acquises en suivant les expériences et les lecons de l’habile auteur de cet ouvrage pendant sept années que j'ai passées sous sa direction aux Écoles d’ Agriculture et des Arbres fruitiers, me font un avoit de lui témoigner ici ma reconnaissance. Son cours de taille est devenu le vade mecum de. tous les cultivateurs d'arbres fruitiers, honneur qu’il mérite à tous égards, car il me paraît être le plus savant , le plus exact, et le plus complet de tous ceux que je connais. La seconde édition, qui vient de paraître, se re- commande par les additions importantes dont l'au- teur l'a enrichie. Il me suffit d'indiquer, parmi ces améliorations , le complément des tailles anciennes et hétéroclites , les moyens de connaître les insectes nuisibles et ceux de s'opposer à leurs ravages, et un catalogue des meilleures variétés de fruits choisies dans chaque espèce et chaque genre. Ce tableau, à l'aide des signes qui accompagnent partout la no- menclature, présente d'un coup d'œil le fruit à choisir, les dquébtés qui lé recommandent, l’époque de sa maturité, etc. , elc., de facon que le culti- vateur peut à l'instant se dbtérintle sur le choix et la quantité des arbres qu'il doit préférer pour garnir le jardin qu'il cultive. 11 me serait facile d'ajouter encore à ‘éloge de cet ouvrage ; mais le suffrage du public s’est déjà prononcé en sa faveur, et me dispense d'entrer dans un plus long dévelofpéiuent: PÉPIN. {4} 1 vol. in-8°, prix 5 fr. Paris ; Roussélon. , ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. REVUE DÈS GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉS EN FRAN. Suite des Conifères. ( Voyez page 131.) SEcTION HI. Æbrietinées. LARIX. Tourwer. Decanp. Fi. fr. 3. P. 276. Abies. Juss. Law. Ricu. conifères. Caractères génériques. Fleurs mâles en “chatons solitaires ; fleurs femelles en cône, dont les écailles sont minces et non épaissies au sommet; seménces à deux cotylédons ; cônes latéraux ; fetilés en pa- quets à leur naissance , sohtaires après l'allonge- ment des rameaux caduques. . Mérèze D'Europe. Larix Europæa. Decans. , Desr. Cat. ed. 5. Pinus larix. Lin. PErsooN. Syn. pl Abies larix. Fucn., conif. Arbre de quarante- cinq à soixante pieds et plus, à rameaux courts et horizontaux ; feuilles caduques, linéaires, pointues, molles , d’un vert clair, naissant en faisceaux, mais debit solitaires par lallongement des rameaux, et étant alors disposées en double re | sl Mars 1837. LR mâles naissant de boutgeons urvus de feuilles, formant un chaton de et faunâtre ; fleurs fe- melles naissant de bourgeons feuillus, disposées en un cône ovoïde, d'un beau rouge au moment de la floraison, composé d'’écailles obtuses , et dont la nervure dorsale se prolonge en écailles acérées et caduques. Lieu : les Alpes, près des glaciers. 2. MÉLÈZE DE SiBéRIE. L. Europæa.L. E. var. Sibi- rica. Horr. Axez. Lounon. Hort. brit. page 88. 3. MÉLÈZE PENDANT. L. pendula. Lame. Pin. 56. 56. Pinus pendula. Pers. Syn. pl. sp. 23. Pinus intermedia. Duror. Arbre de trente pieds au plus, à rameaux pendans ; feuilles caduques, fasciculées; cônes oblongs, à bords des écailles infléchis, à nervure dorsale panduriforme, amincie en pointe. Cônes bruns. Lieu : l'Amérique septentr ionale. 4. MÉLÈZE D'AMÉRIQUE. Z. Americana. Micu. arb. Desr. Cat. sup. ed. 3. Zarix microcarpa. Laws. Pin. 58. 37. Pinus laricina. Duroi. Arbre de soixante-dix à quatre-vingts pieds ét plus ; rameaux grêles etun peu pendans; feuilles fasciculées , Ca- duques ; ; cônes petits, ovales, oblongs, à bords des écailles lacérés et réfléchis ; ; nervure ss des écailles se prolongeant en écailles elliptiques, obtusement acuminées. Lieu : la Pensylvänie. … Métèze pe Daovnie. L. Daurica. Fiscu.. Lov- vo. Hort. Brit. Arbre de cinquante pieds à feuil- les caduques. Cultivé en Angleterre depuis 1827 , je ne le crois pas encore en France. Culture. Toutes les espèces se multiplient de 163 Semis fait en mars, sur des planches de terre de bruyère légère, qu'on tient fraîches par de fréquens bassinages pendant les jours secs et chauds de l'été et du printemps. Le Mélèze d'Europe lève ordinai- rement très-bien, et dans les pépinières d'Orléans on trouve une immense quantité de ses plants, notamment chez M. Transon Gombault, et chez M. Lefèvre , à Mortefontaine, près de La Chapelle- en-Serval. On peut aussi multiplier les autres espè- ces en les greffant sur la première, soit en appro- che, soit en herbe ou même en fente; on ne trouve ces dernières que dans les collections nom- breuses ou dans quelques écoles de botanique. Usages. La première espèce se plante dans les jar- dins d'ornement, où elle produit beaucoup d'effet ; son bois , rouge et presque incorruptible , est em- ployé dans la marine ; on en fabrique des conduits, gouttières, bordages, etc. ; il est employé par les ébénistes, luthiers et autres; l'écorce sert à tannerles cuirs dans les Alpes; on tire de son tronc par inci- sion la térébenthine de Briancon , térébenthine de Venise, qui est employée à l'intérieur pour la phthisie pulmonaire; il exsude des feuilles une ré- sine connue sous le nom de manne de Briancon; les montagnards russes la mangent; au Canada on recherche le bois de la quatrième espèce, Larix americana ; pour la charpente et pour faire les ge- noux des ponts de navire , et toutes fournissent un assez bon bois de chauffage. ÉROELS Bisn.Locnon-Hoct DE Em Caractères génériques. Chatons mâles, solitaires, dressés, coniques, paraissant en octobre ; cônes = 164 gros ; obtus, decouleur grise ; à écailles Er og très-appliquées; feuilles persistantes. 1. CÈDRE -pU bisan. C::Libanris : Barri. Lotsés: Hort:' Brit ÆMôries cedrus, Lam. Ricn. Comif. 272 nus cedrus. Lin. Larix cedrus. Desr. Cat. sup. Arbre! de première grandeur; dont les branches, s'étendant horizontalement, acquièrent autant de largeur que l'arbre de hautes ce qui forme des masses de verdure magnifiques et imposantes ; feuiiles persistantes en aiguilles, raides, piquan- tes, en paquèts sur le vieux bois, éparses sur les Jeunes rameaux qui en sont bien garnis; cônes gros comme un œuf d'oie , ovales, oblongs, obtus, gris, à écailles tie liés fortement dppliquété ils ne laissent échapper leurs semences que trois ou quatre années après leur naissance: . : Lieux : le mont. Liban, V'Asie-Mineure, ls n mon- tagnes de l'Oural , FRS 5 2 tas 3 * 2. Cèbré 0e r'Inné. C.. Haven Rdxrs HER Deodoru. Hortul. Abies Deodora.Hour. Cat. Arbre: pouvant atteindre jusqu'à cent pieds de haut; feuilles: pér sisonten: en ex sors raides , pointues, en pa- tit ets Cri ; glauces- : Le EP HE Fra PES MES PÈRE 4 pe jen Le Fe 4 qui avaient plus: de dix pouces de long ; $ des écailles et les graiñes sont semblables à celles de la pre- miére espèce; de laquelle celle-ci ne paraît différer que par la largeur de ses cônes et ses ee ge cescentes. Lieu : l'lde, le Né épsul. Cette espèce a été introduite en Angleterre én 1822; je n’en connais encore qu'un jeune individu au Jardin des Plantes de Paris, qui y fut apporté 169 par notre ami et collègue Neumann; à son retour d’Angletérre , dans le voyage qu'il vient d'y faire; on-le cultive aussi à : l'ile Bourbon depuis plu- sieurs années, et M. Bréon , qui a été longtemps directeur-des jardins de cette colonie , m'a dit y en avoir laissé de beaux individus-lors de son départ, vers 1852: Culture: le premier est de plein air dorsqu' ia acquis quelques années ; jusque-là il faut l'abriter en hiver, soit en orangeérié , soit en couvrant les jeunes plants avec des paillassons ; de la litière ou de la fougère, en formant avéc des gaulettes une espèce de cage, afin que ces matières ne portent pas immé- diatement dessus. On le multiplie de semences qui doivent être faites en terrines à mi-ombre dans de la terre de bruyère sablonneuse et qui laisse bien pas- ser l’eau; les arrosemens doivent être modérés, sans cependant laisser sécher la terre; en général, ces arbres sont assez délicats la première année de se- mis et demandent des soins assez minutieux. La deuxième espèce est'indiquée de plein air en Angleterre , mais je erois qu il né serait pas prudent d'y laisser les jeunes'individus avant qu'ils eussent acquis quelque force, car la première espèce souffre des froids rigoureux que nous éprouvons, et j'en ai vu de ‘vingt à trente pieds de haut se dépouillér entièrement de leurs feuilles après Fhiver de 1820 et 1830 ; ilsse sont pourtant bien remis et areas avec vigueur actuellement : cette seconde espèce pourra probablement se propager par la greffe:sur première, mais il faut avant tout en posséder quelques pieds. DC + AE BEA iso Usages. Le premier est nd sl $ bi aibres 166 qu’on peut cultiver pour l'ornement des jardins , surtout isolé sur les pelouses, où il étalée toute la magnificence de son port ; il peut aussi croître en. massifs et en corps de forêt, et, dans cette situa- tion, le tronc s’élance davantage et les branches s'élargissent bien moins. Il serait avantageux de lintroduire dans les forêts : le bois en-ést: bon, et on pourrait l'appliquer à beaucoup d’usäges. On emploie l'écorce comme fébrifuge en Allema- gne; on trouve sur les feuilles une espèce de manne nommée mastichine. Ilest présumable que dans les montagnes de l'Inde la deuxième espèce est em- ployée aux mêmes usages, et qu’un jour nous pour- rons, comme de l'autre, en obtenir divers pro- duits, et la faire entrer dans l’aménagement des forêts. . CUNNINGHAMIA. R. Brow. Ric., Mémoire etc., non Wirzp. Caractères génériques. Monoïque ; chaton mâle , courtement ovale, imbriqué d’écailles serrées, courtement arrondies au sommet, et portant les an- thères à leur base; femelles en cône ovale ar- rondi L sessile au sommet des rameaux; écailles acuminées au sommet et denticulées en leurs bords; péricarpe comme ovale allongé, obtus au sommet et aiïlé sur deux côtés; 'emert a à deux cotylé- dons. 1. CuNNINGHAMIE DE La Cine, C. Sirensis, Rich. Mem. t. 18, 4bies lanceolata. Des, Cat. ed. 3, Pinus lanceolata. Laws. Pin. t, 34. - J'ai donné la description de cette espèce, Annales 1067 de Flore et de Pomone , année 1855-1856; p: + sous le nom de Sapin de la Chine. È ARAUCARIA. Rues, Mérioi:: t. 20 et 21. Wind Desr. Cat. ed. 5. Caractères génériques. Dioïque : fleurs mâles en chaton, composé d'un grand nombre d’écailles fixées sur un axe commun ; à sommet recourbé, acuminé, pointu. Les anthères, au nombre de douze à vingt, sont linéaires, agglutinées et fixées à la base interne des écailles; fruit en cône, sub- globuleux , long de cinq à sept pouces; écailles acuminées, lâches, entre lesquelles se trouvent des péricarpes , longs de douze à quinze lignes, gros comme le doigt, à amande douce et bonne à manger ; cotylédons au nombre de deux , quelquefois trois. 1. ARAUCARIER DE Domsey. 4. Dombeyi. Ricu. Conif. t. 21. Desr. Cat. ed: 3. À. imbricata: Horr.-Kew. Dombeya Chilensis.LAM. Eney. Columbea quadrifa- ria. SAuss. Trans. Arbre très-élevé, pyramidal ; bois blanchâtre très-dur ; feuilles sessiles, nombreuses, serrées, imbriquées, disposées comme sur huitséries en spirale, fermes, entières, d'un beau vert, poin- tues.et très-piquantes; les fleurs mâles et femelles. terminent les rameaux. Lieu originaire : le Club. 2, ARAUCARIER DU Brésiz.. 4. Brasiliana. Dicr.v'HisT. ar. p. 512. Lams. Pin. Desr. Cat. ed. 3, Arbre comme le précédent de la première grandeur; tige droite ; rameaux verticillés, presque horizontaux; feuilles nombreuses, presque ouvertes, courte- ment sessiles,entières, fermes; pointues, piquantes, LA 168 très-plabres et d’un beau. vert , dé douze à inc bgnes de long et de trois ou quatre de larges.les fruits ne sont pas terminés par une membrane pointue comme dans l’autre espèce, Lieu originaire : le Brésil. 3. ARAUCARIER ÉLEVÉ, Pin DE Norroix. 4.excelsa. Laws. Pin. t. 39-40. Desr. Cat, ed. 5. Ælingia excelsa. Nor. Grand et magnifique arbre , écorce lisse ; rameaux étapés, ouverts horizontalement et formant la girandole; petits rameaux couverts de nombreuses petites feuilles sessiles, élargies à leur base, courbées en faux et un peu piquantes , d’an beau vert. Je ne connais m les fleurs, n1 les fruits. 4. ARAUCARIER DE CUNNINGHAM. 4. Cunningham. Desr. Cat.ed. 3. sup. {/ungia Cunninghami. G. Don. Loupon. Hort. Brit. ed. 2. Tige droite et pouvant s'élever jasqu’à trente pieds et plus ; écorce unie, lisse; branches verticillées et presque ouvertes horizontalement ; feuilles d’un vert rougeâtre ; au moment de la jeune pousse , d’un beau vert ensuité, éparses et couvrant les jeunes rameaux, très-légère- ment cohrhécs pr faux, un peu dgiesà la base, iné saires, 3 RE 2 ti 7 NT = à Nouvelle-Hollande. ; Sora en An ue. terre en 1824, et au Jardin des Plantes de Paris en... Culture. Ges quatre magnifiques arbres sont d'orangerie sous le climat de Paris, mais il n’y à aucun doute qu'ils pourront passer l'hiver en plein s le. midi de la France , et il serait très- me de pouvoir les introdpite: dans notre colonie d'Alger. Les trois premiers peuvent s'élever jusqu'à la hauteur de cent cinquante pieds, mais j 169 malheureusement ils sont encore rares en France, surtout de semis; on a pourtant recu en 1835 quel- ques graines de la deuxième espèce , dont plusieurs ent germé ; et il s'en trouve quelques jeunes indi- vidus dans le commerce de Paris ; les deux dernières se multiplient assez bien de bottuites. Mais comme on ne peut guère les faire qu'avec dés rameaux latéraux, ils ne forment alors qu'un: arbre d'uné trèbvilaine forme ; on croit pourtant qu’ on pourrait les forcer à peodié une belle forme, en couchant la bouture à plat sur terre, et en la retenant dans cette position. Lorsqu'elle a de neuf à douze pouces de haut, alors un bourgeon adventif doit sortir du coliét et former alors un arbre à rameaux verticillés ; pourtant je n'ai pas encore vu un seul exemple que ce moyen eût réussi : du reste, j ignore même sil a été tenté. La terre de bruyère pure leur convient ; on peut encore la me on + de moitié bonne terre normale. : Sn Usaves.Ge Rs Ne 3 SR ER ressante famille qu’on peut cultiver pour l’ornement des grandes ‘orangeries’, conservatoires ou jardins d'hiver; il: n’est pas douteux que dans les pays où üs croissent naturellement, ils ne servent ou ne puissent servir-aux mêmes usages que plusieurs espèces de nos pins; ils donnent aussi comme ceux- ci des résines applicables à divers usages ; les amandes des deux premières espèces se ei Pi-on, comme des châtaignes. 170 2° SECTION " Cupressinées. JUNIPERUS. Li. Pers. Syn. pl. Desr. Cat. ed..3. Caractères génériques. Dioïique, rarement mo- noïque ; fleurs mâles : chaton ovoïde, sessile , cou- vert d’écailles peltées, stipitées, verticillées , à une seule fleur, quatre à huit anthères presque sessiles; à une loge; fleurs femelles en chaton globuleux , formé de trois écailles stipitées , peltées ,concaves, conniventes à une fleur; cône bacciforme, renfer- mant trois noix osseuses , monospermes. 24 GENÉVRIER COMMUN. J. communis. Lin. Desr. Cat. ed. 3. Arbrisseau de quatre à dix pieds etplus, formant Je plus souvent un buisson épais, s’élevant elquefois assez droit, et ayant une forme régu- lière ; feuilles verticillées trois par trois, linéaires, aiguës, piquantes, raides, sessiles , ouvertes, gla- bres , avec deux lignes blanches ; fruits d'un bleu noirâtre en sphère un peu alongée. Lieux : Ja France, les environs de Paris. 2. Gi DESUÈDE. J, communis. Var. Supcidit Micer. Tige plus droite et plus haute que dans l'espèce, rameaux plus droits, feuilles plus piquantes et baies plus allongées. Lieu : la Suède , etc, 3. GENÉVRIER CADE. J. oxicedrus. LiN. Pers. Syn: Dssr. Cat. ed. 35. Cette espèce abeaucoup de rapports avec la précédente ; feuilles plus grandes, ternées , étalées, mucronées; fruits gros comme une petite balle , rougeûtres. Lieu : la France méridionale. 171 4. GENÉVRIER DRUPACÉ. J, drupacea. Pers. pl. Cette plante est regardée comme une variété de la précédente ; feuilles ternées , ouvertes, pointues , trois fois plus courtes que les fruits, qui sont gros et renferment une moix excessivement dure et à trois loges. \ Lieux : la Syrie, l'Italie. 5. GENÉVRIER A GROS FRUITS. J. macrocarpus. TE- NORE. FI. neap. Tige paraissant devoir s'élever droite, et assez régulièrement en pyramide ; feuilles ordinairement verticillées- par trois, repré sessiles , linéaires et terminées par une pointe cornée et très-piquante, vertes en dessous, marquées de deux sillons glauques en-dessus ; fruits à peu près sphériques, de six à huit lignes de diamètre, ver- dâtres, et renfermant trois noix très-dures. Cet arbrisseau n'est encore probablement qu’une variété du J. oxicedrus. Lin, Lieu originaire : le roue _ care Fran d à Neuilly en 1830. 6: Ganévaisn pes Benmunss. F: Le rmhet x, Pers. Syn. Desr. Cat. Tige droite très-rameuse, . rameaux très-feuillés, feuilles ternées, très-rap- prochées, linéaires, aiguës, demi-ouvertes ; les supérieures binées, décurrentes, d'un très-beau vert, baïes d’un rouge pourpre. Lieu originaire : les Bermudes. 7. GENÉVRIER De LA Cie. J. Chinensis. Lin. Pers. Syn. pl. Desr. Cat. Tige pouvant s'élever de dix pieds ; feuilles décurrentes, imbriquées, ouvertes; serrées , les caulinaires ternées, les raméales Br te > Lieu cripiaire la Chez 172 8. Genévrier pe VirGimie, Gèdre de Virginie. J. Virginiana. Lan. Pers: Desr. Cat. ed. 3: Tigé droite formant unebelletête pyramidale, ou s'élevant sous la forme. d’un large et haut buisson; écorce rou+ geàtre ; feuilles ternées, les unes petites, ovales; imbriquées et scrrées, les autres plus longues, aiguës et ouvertes; fruits petits, 6bléngs-et:bleuà- Lieu originäire : l'Amérique septentrionale. 9. GENÉVRIER ÉLEVÉ, J. excelsa. Wuxv. Desr. Cat. ed. 3.J. Hermannr. Pers, Syÿn: plant. Grand arbre à rameaux .étalés horizontalement ; feuilles d’un gros vert, couchées sur les rameaux, imbriquées sur quatre pags ppaet nue > ligne sut) sur le-dos. F URSS 5 » 'É - Lieu originaire : l'Orient, sien es 10. GENÉVRIER DE PhÉNicie. J. dharhibintt Sn ns Syn. Desr. Cat. ed. 3. Arbrisseau de einqoonu. six pieds ; d'un. port -pyramidal ; : écorce ‘roussâtre ; feuilles très-petites, ternées, imbéi riquées , ovales:, convexes, avec une petite fossette ÿlanduleuse sur le dos; FAC RRENT US des feuilles nouvelles. sorit béibs : 1E pr à -jaunâtres, glabres. : .: . Lieu : l’Oriént , la France eee Le Juniperus Jet, Lin:: Pers: Desr. Cat. ed: 5, n'est certainement qu’une variété de l'espèce pré- cédente , et n’en diffère que par ses baies’un. peu plus grosses, ce qui ne peut pus constituer un Ca- he spécifique. .… GENÉVRIER saBiNe. Sabine séle: Hokx: is sa- ne. Lin. Dec. F1. fr. Desr, Cat, ed. 3. Arbuste en buisson touffu , haut: de , deux. x -troisspieds 175 ad plus, à branches étalées : feuilles très-petites, tout-à- fait appliquées sur les rameaux, ce fait paraître imbriquées ; celles de l'exthétnit® des rameaux supérieurs un peu lâches; baies petites et bleuâtres. Lieu originaire : les Sels méridionales. 12. GENÉVRIER SABINE A FEUILLES PANACHÉES DE JAUNE. J. S. vartegata. 13. GENÉVRIER SABINE FEMELLE, Sabine stérile. J. S. cupressifolia. Tige droite pouvant s'élever de sept à huït pieds ; branches montantes , feuilles un peu plus longues et à Se ouvertes. On voit rare- inent ses fruits. 4 GENÉVRIER D'ESPAGNE. J. À H.K.Li. P£es. J. Hispanica. Lam. Bot. Cut. ed. 3. vol. 2, page 444. Arbre de vingt-cinq à trente pieds, à port pyramidal ; feuilles aiguës, la plupart op- posées en croix, ce qui les fait souvent paraître imbriquées sur quatré’ rangs, longues dé trois à quatre - lignes au plus; baies grosses et noires. À Lieux originaïres : l'Espagne, le Mexique. 15. GENÉVRIER COUCHÉ. J: prostrata. Pers. Fe Mien. Desr. Cat. ed. 5. Tiges absolument couchées sur terre et rayonnant ainsi d’un tronc commun ; feuilles opposées, aiguës, un peu imbriquées sur E rangs, lisses et très-glauques; fr uits..….. u: l'Amérique septentrionale. 016: Genévrrier NAN J. nañn. Wicuo. Pers. Sn. pl. Par. Rôs, Petit arbrisseau à tige de deux pieds au 1 plus, feuilles ternées , en faux, comme Dre es, et plus longues qoe les bales? ü originaire : la Sibérie. i7. EN évnin DES BaRBADES. J. Pr. Fr : * ne Pers. Syn. pl. Arbre de vingt pieds et plus; feuilles toutes imbriquées sur quatre rangs, légè- rement obtuses; les jeunes, ovales, un peu pointues. Lieu origimaire : la Floride. 18. Genévrier Des Axres. J. Alpina. Horr. Cat. Cels. Lou». Hort. Brit. Petit arbrisseau d'un pied au plus ; feuilles... Lieux originaires : les Alpes , l'Angleterre. 19. GENÉVRIER RECOURBÉ. J. repanda. H. P. 1856, Cat. Cels. J. recurva. Lam. Lounon. Hort. Brit. Tige droite, rameaux ouverts, très-fournis de ramuseules, ce qui lui fait former un buisson garni; toutes les jeunes pousses et rameaux sont recour- bés en bas; feuilles ternées, ouvertes , beaucoup plus longues que les espaces qui les séparent, en- tières, pointues, piquantes, un peu glauques en _ dedans; fruits très-gros. Au Jardin,des Plantes , Nue MM. Cels, etc. Lieu originaire : le Népaul. 20. GENÉVRIER RUDE. J, risida. Noisetre. Desr. Cat. ed. 3. Lieu originaire : On cultive encore en Anpichres les espèces suivantes : 21. J. squamata. D. re Nepaul. 1824. 22. J. Daurica. Par. Bot. Rep. 534-1701. 25. J. Canadensis. Fis. Arb. de vingt pieds, 1820. 24. J. Sibirica. Burc. Tige de trois pieds, 1800. 25. J. glauca. Wap. , la Chine. Tige de quatre pieds. 1816. Culture. Les Juniperus communis , J. C. var. Sue- cica , Virginiana , excelsa, sabina, S. cupressifolia, prostrata, nana, Alpina, Daurica, Canadensis 175 et Sbrrica sont absolument de plein air; les terrains secs et chauds leur conyiennent beaucoup mieux que ceux frais, forts et humides, Le premier et sa variété croissent même dans des sables arides ou très-légers; les espèces oxicedrus , drupacea, macrocarpus, Bermudiana , Chinensis, Phœnicea et sabina variegata pourraient aussi passer les hivers doux en plein air, mais il est prudent d'en avoir toujours quelques individus.en vase afin de les abriter dans l'orangerie pendant les plus grands froids; les thürifera, Barbadensis, repanda, ri- gida, squamata et glauca. doivent être rentrées en hiver en orangerie ou serre tempérée; toutes se multiplient par leurs graines. Lorsqu'on peut s'en procurer, elles doivent être semées aussitôt leur maturité, ou sans cela elles sont ordinairement deux * ans à lever ; celles des espèces du midi de la France, de la Chine , de l'Espagne, etc. , seront semées en pots ou terrines qu'on placera sur une couche chaude à la fin de mars et sous châssis : ce traite- ment avance quelquefois d'un an la germination des graines ; celles de la huitième, Genévrier de V'irginie, doivent , comme je viens de le dire, se stratifier dans “4 sable tenu à la cave < l'hiver, pour être à la fin de mars semées sur une planche de terre de bruyère, où une partie lèvera alors le même printemps. Si l'on veut repiquer en place ou en planche , il faut le faire la seconde an- née, En planche, il faut que le terrain soit léger ou de terre de bruyère pure : on les espace d'en- viron six pouces sur tous sens, on arrose dans les sécheresses, et on tient les planches propres par quelques légers Bimee dans le courant de l'année. & 176 Les jeunes plants resteront sur planche-deux ou trois ans au plus; c'est alors en sortant de ces planches qu’on les-plantelen pépinière ou mieux en place, carla transplantation de toutes les espèces est une opération, souvent dangereuse pour eux si les racines sont déjà d’une certaine force: Aussi serait-il très-avantageux de les élever en pots, alors la transplantation se fait avec assurance dé réussite. C’est ainsi que toutes les espèces qui au- ront été semées en pots ou terrines seront élevées pour être après trois, quatre ou cinq ans livrées une partie à la pleine terre, et l’autre pour con- tinuer d’être traitées comme tous les autres arbres et arbrisseaux d'orangerie. : Tous se ee aussi de marcottes et de t quelques-unes réussissent assez bien, dstrilene celles de la Sabine et ses variétés ; les espèces qui ne. donnent pas de graines dus nos climats se multiplient par la greffe en appro- che sûr celle de J’irginie; ces grefles réussissent ordinairement bien et forment de bons sujets après un an de sevrage. J'ai vu réussir assez bien la greffe en fente en traitant les us pen sous cloches et châssis tièdes. fe Usages. Les G. commun, Leo $ cr et surtout de Virginie, servent à l'ornement et à la composition des jardins paysagers ; on trouve ce dernier dans tous, et il s’y fait toujours remarquer par sa verdure persistante et son port, tantôt en forme de haut buisson, tantôt présentant une tête régulière et piranidle: La presque totalité des au- tres espèces y est quelquefois aussi employée, et on les trouve toutes dans les jardins d'amateurs et + 177 dans ceux de botanique, Le bois du Cèdre : de Virginie étant employé à à beaucoup d'usages dans son. pays originaire et pouvant atteindre d'assez grandes di- mensions, 1} serait avantageux de l'introduire dans les terrains sablonneux et arides ; comme corps de forêt : on se sert de ce bois pour la charpente , la menuiserie , la boissellerie, ét lés cofistructions na- vales et dviloés ; on en couvre-les crayons de mine de plomb ; ; ah … presque manne ET 5 ; celui des aes P servent a Tr id a æ À F ÊE. peu, près aux mêmes usages, ainsi que : cts de l'excelsa. Le G.-commun pourrait être utilisépour garnir des landes ‘où tout'autre arbre se refuse à croître; on en peut faire du petit bois de chauffage etides fagots pour les plâtriérs et chaufourniers ; ses jeunes pousses sont purgatives,; le bois passe pour sudorifique, les baies sont employées dans plusieurs compositions pharmaceutiques ou vétérinaires; fer- mentées, on en he png espèce, deaubdésvie ; ; des fruits non. mûrs. jaune etc: tee dt de cade du bois distillé du : 6. d'Espagne {oxicedrus ). Les deux espèces de Shine sont très-employées en médecine : elles sont véné- neuses à haute dose, et le Cèdre de Virginie possède à peu: près, les:mêmes propriétés; .avec les fruits de ce dernier on fait aussi une espèce d'eau-de-vie de BemiÈvre; B New-York ek, dons aslques. autres contrées de 1 On voit par. ce e léger. apercu des à usages de Ja plupart des ‘espèces de ce genre, que quele unes surtout méritent les soins des amateurs et des économistes, qui pourraient tirer parti de leurs bois et Mities produits en les introduisant sur des Mans 1837. 12 Li 178 | terrains où, comme je l'ai dit, peu ou point Rétres arbres pente croître: Jacques. _ PLANTES POTAGÈRES. heure d'obtenir de. bonnes graines du chou de Bruxelles. Lorsque l'on veut obtenir d’excellens choux de Bruxelles, il est important de prendre quélques précautions à l'égard des individus que l'on choisit qe porte-graines. On ‘doit préférer ceux dont les Sos: sont très-arrondies, et qui sont garnis de serrées , depuis le bas jusqu’en haut. On rejette comme dégénérés les pieds dont les feuilles sont ondulées où à bords froncés. On supprime la tête des individus choisis, et on retranche également une partie des pommes, en n’en laissant que quel: ques-unes vers le haut de la tige. On a soin d’arroser fréquemment jusqu'à ce que la graine soit bièn formée. De cette facon, on récolte des semences pleines et de bonne qualité; et bre pesppse 4 très- beaux produits. 5 On peut agir de même pour sépbteahr La bétinés graines du chôou-ñain de Bruxelles, que Von cül- tive asséz à cause de sa fécondité, qui lui fait rap- porter des pommes depuis le collet jusqu’au haut de la tige, mais qui cependant , à cause de sa petite taille , est d’un moindre rapport que le premier. OKORNY. 179 PLANTES D'ORNEMENT. PLRNÉE TERRE. Reines-Marguerites. naines. J'ai remarqué dans le jardin des Tuileries, pen- dant l'été dernier, des Reines-Marguerites de la grande espèce que l'on avait rendues naines par le pincement, ainsi qu’on le pratique pour, obtenir des dahlia moins élevés. Il y à même des horticul- teurs qui coupent par la moitié la tige de ces der- niers lorsqu'ils ont atteint trois pieds. Ces Reines- Marguerites, qu'on avait pincées lorsqu'elles avaient trois ou quatre pouces de hauteur, formaient une touffe large et bien fournie qui , au premier abord, donnait à penser. qu'elle était formée de plusieurs pieds réunis. Cet effet est produit par la sève qui, ne trouvant plus à s'élever verticalement, se Re sur les branches latérales, qui développe a une grande quantité de fleurs tant à leur Rte qu'à leurs aisselles. Ce procédé ingénieux n'ajou- tera pas peu au mérite de cette jolie plante, qu’ avec quelques soins on peut avoir en fleurs toute l'année. Quand on a cette intention, on sème dans le cou- rant de septembre, et lorsque les plants ont assez de force on les repique, plusieurs ensemble, dans des pots que l’on rentre en serre ou que l’on place sous châssis froid. L'humidité étant une des choses qu’ils redoutent le plus pendant l'hiver, on a soin de donner de l'air aussi souvent que cela. est pos- sible, ce qui fortifie aussi les jeunes individus. On 180 les met en place en avr il, et ils commencent à fleu- rir en juin et juillet. Pour succéder “à# ces Reines-Marguerites, on sème de nouveau sur couche vers le 15 mars, et on repique en place en mai; enfin on sème vers la fin d avril pour ayoir des huit. jusqu'aux gelées, | Toutefois, le pincement ne doit. pas être prati= qué sur la Marguerite pyramidale, dont le princi- pal mérite est dans l'élégance de .sa forme, _qui la fait rechercher des amateurs. Celles qui ont paru à la dernière exposition de la Société d'Hor ticulture n'avaient pas atteint l'élévation, à laquelle il leur est donné de parvenir, En effet,. jen ai vu dans le jardin des | ‘princes, francais à à Neuilly, cultivées par k s soins de notre collègue M. Jacques, qui avaient dépassé trois. pieds, et demi, et chez les- quelles les branches latérales étaient parfaitement développées, et. formaient une pyramide régulière et fort belle. Le reproche qu'on a fait à cette plante d’être peu variée en nuances,ne lui sera pas adressé long-temps, car nous avons remar qué cette année, dans un semis fait dans les cultures de notre mai- we des variétés de couleur encore inconnues ; et i nous font présumer que bientôt nous en pos- AD de nuances aussi variées que dans les au- tres sortes. Il est à regretter que la sécheresse de l'été et les pluies continuelles de l'automne aient singulièrement diminué la récolte de graines, atus nous espérions, et ne nous en.aient laissé qu'une petite quantité à a offrir : aux amateurs. Leconvrre. OBSERVATIONS SUR Le SEMIS DES xs Nous recevons de M. Debure, amateur fort distin- 181 ; gué , la lettre suivante, que nous nous émpressüns. de publier: textuellèment. : Pots | “Messieurs, nt Vous avez fait, dans vos intéressantes Anal, uñ appel aux amateurs d’hortieulture ; pour es engager à y ‘consigrièr. les obsérvations et les faits qui peuvent contribuer aux progrès de cette branche des sciences naturelles. Je m’empresse de répondre à cette invitation et de vous communiquer les résultats de mes essais de culture et de reproduction de différentes espèces d’Iris par ‘les semis. essais, plus nombreux cette année que les précéden- tes.°m’ont confirmé pleinement dans une opinion que par- . tagent plusieurs botanistes , ainsi que M. Jacques, Jun de vos habiles collaborateurs, qui s’est occupé de recherches et: d'observations sur la culture des Iridées : €’est qué plusieurs plantes de cette famille, considérées jusqu’iei comme espèces, ñe sont que des variétés accidentelles d’un petit nombre d'espèces primitives, et que ces types sont beaucoup moins nombreux que les botanistes les plus éclairés ne l'ont Lens jusqu'ici. | La place importante à sariêtés obtenues récemment À son den à occuper ‘dans nos jardins vous déterminera, je pense, # de vos nombreux lecteurs sur une culture digne de’ toùt Éléur intérêt." ‘La floraison dé mes semis a commencé entre lé 18 mai et + 8 juin dernier. Voici, en résumé, les résultats obtenus : 4e Semis de l’fris squaiens , n° 12 de V'École de botanique au Jardin des Plantes. : Sur dix-sept plantes , douze ont fleuri. Aucune n’a repro- duit exactement son type. Toutes varient de nn we dimensions. Dix de ces variétés, très-jolies, présentent aé fois bles striés de bleu de divergés nuances , dl lilas ; dé pourpre. des , dés véntré-dé-biche, éte” DURE Lt 4 ER ie à Fit “pie ner 182 2° Semis de l’fris squalens, grande variété: : " Sur trente-deux plantes, vingt-sept 'ont fleuri. “Elles ont donné onze plantes entièrement différentes de leur type par leur port et par leurs dimensions, et dissemblables entre elles par leurs couleurs, qui présentent des fonds blancs, des bieu lapis, bleu foncé, bleu violâtre, gris de lin, des lilas, des, violets, des ventre-de-biche, et des. jaunes de différens tons ; Et seize variegata dont les fonds de diverses nuances de jaune sont marqués de stries plus ou moins foncées et plus, ou moins multipliées. Je dois donc. conclure de cette production de dix-huit . varieqata sur trente-neuf plantes issues du squalens, type,-et de sa variété, que le variegata peut bien être le vrai type du squalens, Comme je suis autorisé à penser, par l'observation qui suit, qu'il a produit le versicolor, ou qu’il en est lui-même sor 39. ‘Semis du He es vetus, n° 12 de l’École en 1848 et 13 en 1835. Sur quatre-vingt-quinze plantes provenues du semis “a cette espèce, vingt-quatre ont fleuri, et ont produit, Savoir : Deux versicolor pures, deux PR: varielas ; Vingt variegata pures, dont les fleurs n’offrent d’autres dif- férences entre elles que celles qui existent entre les variétés. d’une même espèce ; leurs pétales érigés sont de différentes nuances de jaune, et les pétales tombans des mêmes couleurs sont marqués de stries stries plus ou moins nombreuses et de: dif- férens tons , | Il résulte de cette reproduction presque naine e du va- i les semis du versicolor, la preuve d’une telle affinité entre ces deux espèces , que l’on ne peut décider si le varieqata est sorti du versicolor, ou sile versicolor ‘est sorti du variegala. Cependant je dois faire observer que le versico- lor a donné un grand nombre de variegata et que le variegata n’a pas donné un seul versicolor. 4 Semis de l’Iris sambucina , 9 de l'École. Sur douze plantes, trois seulement ont fleuri. Elles sont toutes les trois des variétés qui rappellent évidemment. leur type et n’en diffèrent que très-peu. 193 5° Semis de l’Iris variegata, 13° de l'École. Sur douze plantes, sept ont fleuri. Elles ont SE quatre variétés de leur type et en présentant tous les ça deux plantes dont les, fleurs ont quelques rapports avec le sambucina, et unpallida, variété dont les feuilles et les fleurs sont d’une plus petite proportion que dans le pallida type. 6° Semis de l’Iris Swerti, 11° de l'École, Sur dix plantes, six ont fleuri: deux sont identiquement semblables à-leur type; quatre en diffèrent-entièrement par leur port, la grandeur :et la nuance des:feuilles, la hauteur des hampes ,lenombre, la forme-et la couleur des fleurs. Ces fleurs terminent des tiges de vingt-un pouces, de deux pieds et.de deux pieds et demi de hauteur. Leurs-couleurs sont le lilas vineux ou violacé, le violet de différens. tons avec stries sur fond blanc à la base des pétales tombans. Ces belles fleurs ne rappellent ni leur type, ni aucune espèce ou variété d’Iris connue. Elles ont, surtout l’une d’entre elles, une. forme ; des nuances et un caractère qui leur sont propres. 7° Semis de l’fris de Bure , issue du plicata. Sur quatre cent quatre plantes provenues.de cette Iris , cent quarante-quatre ont fleuri en 1836, il dans mon jar- din de Paris, soit à à ma campagne. soit l’Iris plicata ,. soit Tiris de Bure, son 1 type Ur. et elles diffèrent toutes singulièrement de ces deux plantes, par la disposition , la forme et les couleurs de leurs fleurs ; dix- sept ont donné des fleurs de différentes nuances de bleu sur: fond blanc , marquées de stries.de divers tons ;. bleu foncé et violet, plus ou moins multipliées et variées dans leurs dis- positions. Ces plantes, ainsi que huit autres variétés que j'ai obtenues les res précédentes de l'iris de Br en rt avec les espèces Cent vingt-quatre autres de: ces plantes sont des. ns de toutes nuances de l’Iris squalens, grande espèce, variétés. différant toutes entre elles. Parmi les. trois dernières se trouvent un palida. et dés aate ro aution de lis paie æ 4 du agi par les e devoir Lez 184 conduire à cette conclusion qüe Je pullida et’ le vüricqala sont deux des types: 22 cer desquels est sortie une he des espèces connues. ‘777 Cette rémarqüe a déjà été faite au sujét de la ropiclduetio de seize ris variégara Sur vingt-sépt plantes provenues de l'iris ‘squalens grande espèce, deuxième observation ci-des= sus, et de un pallla sur sept Eee provenues du semis au duriégiait cinquième obsérvatio “Je souméts Ces conjectures aux édititions des-pérsonnes qui s'occupent de physiolog ie végétale, et'les invite à visitér mes collections à l’époque de la floraison’ Elles pourront Y observer un nombre corisidérable de plantes nouvelles pro” venues par les semis de huit ‘espèces considérées comme pri- mitives ou “types, ét de plusieurs variétés de cès espèces. sis es ré à DEEE rue HEMAIRPUE ou des ‘Caractères génériques Galice bide; unes in- fndibuliforme à à tube grêle , à Jimbe à quatre, ou cinq divisions ; deux graines oblongues. CROISÉTTE A, LONG STYLE, Crucianella GE Tanius. (Voyez. la planche.) Plante” vivace à racines fibréuses ; la nom- Lee d'a jord couchées, ue “redressant, ensuite à Fat extrémité , hautes de dix-huit à vingt pouces, quadrangulaires ; ; rameuses, garnies sur les angles de ee 2 PR sa poils, et d'aspérités Jane au toucher. <$er Fes" sont sessiles disposées par six, et 4 plus souvent par huit et mr: elles sont lancéolées ; pointues, longues au plus d’un pouce, garnies sur les bords et sur la nervure dorsale: de petits poils yudes, ce qui donne à la feuille une forme denti- / 185 culée ; fleurs roses, nombreuses , réumiesén capi- tules terminales ;'pédonculées , ayant beaucoup'de ressemblance par la-forme avec celle de la valériane rouge (f’aleriana rubræ& Lan. ). 4Galice composé dedeux: folioles ; corolle mono: pétale’; infunidibuliforme ‘à tube grèle, lon: d’un demi-pouce ; limbe à :cinq ‘divisions ;: courtes} ovales; bractéées ;: lancéolées , seiliées ; anoins: on- gues que: la fleur; quatre ‘étamines © insérées à l'orifice du tube , etnon saillantes ; style très-long; en massue, cdépilisagk de beaucoup la corollé, peu profondément bifide ; ovaire infère’, renfermant des graines oblongues, marquées d’une cicatrice d'an seul côté dans leur longueur. La couleur rose de cette plante se rencontre ra- rement dans les genres avec lesquels elle a quelque analogie, tels que les Galium , F'alantiasete: Jene connais que PAspertila CxhibHiee re ns _… sont d'un rouge purpurescents Elle a € introduite. à, do en 11835, par 2% graines que M. Fischer, professeur de botanique et directeur des jardins à Saint-Pétérsbourg, chvoya du Muséum d'histoire naturelle. Elle a fleuri pouf Ja prémière fois en 1836, depuis la fin de maï jus- qu'en juillet. Après la récolté de ses graines, elle repoussa avec une nouvelle vigueur, et quelques fleurs se pese encore en ____—. et Pa cémbre. Cette espèce croît en Pérsé, dans fa province de Ghilan, parmi les rochers 40 hattél" montagnes, dans la province de Lenkoran, depuis la mér Cai- pienne jusqu'aux montagnes Tabisék. Elle est très- rustique, et curieuse par la réunion de ses fleurs 186 terminales, qui la feront rechercher par quelques amateurs; mais je ne pense pas qu'elle soit eultivée comme plante d'ornement dans les grands jardins. Elle se multiplie très-facilement de boutures et de..marcottes;. j'ai même remarqué à l'automne dernier que quelques branches, qui touchaient le sol,-avaient plusieurs petites racines à l'endroit où s'inserent les feuilles. Ses graines lèvent. aussi très- bien. Elle croît à toute exposition et dans tous les terrains. Cependant, quoiqu'elle végète naturel- lement sur les rochers.;-une exposition ombragée et humide paraît lui convenir mieux qu'une situa- tion sèche etaride, Cette plante était beaucoup plus belle en végétation , dans le cours de l'automne, que pendant toute la belle saison. Du.-reste , elle peut très-bien vivre pendant l'été sans le secours des arrosemens. no à je . Gmelin a fait un genre de cette espèce, auquel il a donné le nom de Laxmannia fasciculata.. Pépin. Nôuveau lierre. _ J'ai vu à Versailles , à la fin de l'année dernière, sous le nom, de Hedera arborea Hour., un nouveau Rerre qui m'a paru être une variété de l'Meders Hyberniea Noissrrs.Satige était haute de deux pieds sous branches , et terminée par plusieurs rameaux dressés, formant une belle tête arrondie, qui don- nait à l'individu une hauteur de quatre pieds; ses feuilles sont de formes variées , le plus souvent lar- céolées,, entières, longues au moins de deux pouces. et demi à trois pouces, et quelquefois trilobées, à lobes peu profonds et arrondis au sommet. Cet arbre fleurit depuis les premiers, jours de :noyembre ; 187 toutes ses branches sont alors terminées! par!de belles panicules jaunâtres, lâches, rameuses , lôn- gues de quatre à six pouces, et dont les fleurs ont des pédicelles longs de deux. La disposition de ces fleurs diffère t de celle des lierres que j'ai vu fleurir jusqu'à ce jour. Cette espèce ou variété pe m'a pas paru grimpante comme ses congénères. Elle forme au contraire un arbre d’un beau port, qui pourra figurer avanta- geusement dans Ja plantation des bosquets d'hiver. Il est vigoureux et rustique, et se multiplie de boutures c et marcottes. Pépin. Sur le Mürier multicaule. Le Morus multicaulis et le Morus intermedia PErROTET ont été gelés, au mois de mars 1854 et 1835 , par des gelées tardives survenues au moment où ils commencaient à végéter. Le Multicaule Jais- sait déjà apercevoir ses chatons de fleurs. Le 1* février courant, M. Aubert, régisseur. du domaine royal de Neuilly, a présenté à la Société d'Horticulture des tiges enracinées de Müûrier mul- ticaule entièrement gelées. Ce cultivateur, qui en avait planté un grand nombre dans des situations abritées, dit que tous ont succombé par les gelées de janvier 1837. Ainsi voilà encore une preuve que ce mûrier ne répond pas du tout aux espérances qu'on en avait concues, M. Bonafous annonce que le Maclura aurantiaca ne souffre aucunement des gelées printanières, aimsi que nous ayons pu le remarquer aussi à Paris. Il pense donc que ses feuilles peuvent remplacer 188 celles du mürier pour: là nourriture des vers: . soie ,. en attendant que celles-ci soient divers donsiqui la gelée: les ta retardées, et les expériences, prouvent que les ‘vers à soie alimentés par elles étaient aussi gros et bien portans que s'ils eussént reçu ed nourriture habituelle." :: Pépin: Sos ct ORANGERIE. . ; rs pe L'Inpe.. Raphiolepis Indica. Lin. Trans. Lin. 13, p: 105. Decan». Prod. 2 P: 630; CEA ERUE Indica. Lin, Wuzr,,. Bot. Mac. 1: PE Cratægus Sinensis. HERB. DE L'AMAT. ; Craiægus rubra, Loureiso , non Linocer; s'en pilus Sinessbh PorRerT. (Noÿes la planche, et pour ‘les, caractères + din page 92 + dosrne c el , Flore des Jardins}; + 2: OA ‘Arbrisseau très-rameux, Strat s ‘élévés de cinq x six pieds , ét probablement plus; rameaux cylin= driques, pubéscens dans leur jeunesse’, glabrés lors” ils sont adultes ; feuilles ovales , aiguës, per- sistantes , éparses et plus bb Gchads au sommet dés rameaux , glabres et luisantes , dentées sur les bords; à pétiolés” courts, ayant à eur ne deux ERA RE Fe "LE Fleurs en grappe terminale, plus où moins GETE nie, portées chacune par un pédicelle de trois à quatre lignes de longueur, ayant à la basé une bractée oblonguüé, et ordinairement caduque. Calice - à cinq divisions linéaires , un peu plus courtes que les pétales, légèrement velues et caduques. Corolle à cinq pétales, ovales, pointus ; à limbé blanc, se teintant de rose en vieifiétant , et à onglet pourpre. Séize à vingt étamines à filamens inépaux, plus | 189 courts. que les divisions du calice: be fruit est:une petite pomme brune , grosse comme un petit-pois. RAPBIOLÉPIDE À LARGES FEUILLES. Raplhiolepis tru- dra, Lip. Bot. reg. Decann. Prod. Cratægus:rubra. Lounemo: Mespilus Sinensis: Power. (Voyez la pl.) «tArbrisseau toujours vert ;:et, pouvant dans! nos serres s'élever de six à huit pieds. :Rameaux nom- breux et fermes ; feuilles éparses et plus nombreuses au sommet des rameaux, ovales, lancéolées ; plus larges au sommet, se rétrécissant en. péiole : à leur base, à dents écartéés et obtuses, très-glabres ; d'un béau vert.én déssus, plus pâles et réticuléesen des- sous. Fleurs en grappe terminale , plus serrée que dans l’{ndica; rafle et pédicelles glabres et rougeà- tres, ainsi que le tube du calice; les pétales sont blancs , rosés: sur l'onglet, plus petits et plus ar- rondis que -dans l'espèce précedente. Deux styles de la même longueur que les étamines; graines notrâtres et lisses, dont-la fguue: à ces re rene quelle Aep/sofepis dalioals que j'a 1 PRE JL LE :- fE $ AR. TAB ées déuxespèces sont peu délicates , mais il leurrfaut au moins l'orangerie pour passer l'hiver. On les multiplie aussi par -grefle sur épine et: sur sopaiosier et-de boutures: s'Laïpremière espèce est originaire: dé l'Inde, et le Rura de: de 2 où se trouve aussi l’/rdica. Jacques. | SERRE CHAUDE. AMARYLLIS DE CARNARVON. Amary lis Carnärvonite; 40 Pac: ( Voyez la planche, -et:pour-les-caractères “génériques le Journ: et Flore des Jardins p.118.) Bulbe! ârrondie revêtue de tuniques brünés ; 190 feuilles d’un vert frais, lisses, larges d’un pouce, à sommet presque arrondi , droites pendant la florai- son:et s’élevant à moitié de la hampe. Celle-ci, pré- cédant de fort peu la naissance des feuilles , est droite; eylindrique ; légèrement amincie vers le haut, s’élevant de quinze à dix-huit pouces. Spathe à deux valves dressées, oblongues, raides, un peu pointues , plus longues que les pédoncules ‘des fleurs. Celles-ci sont au nombre de quatre fleurissant deux par deux. Elles sont soutenues horizontale- ment chacune par un pédoncule cylindrique, long d'un pouce, d'un vert‘frais muni à sa base de la- nièresmembraneuses, blanchâtres ; linéaires, plus courtes que les valves ; périgone à six divisions, dont trois-extérieures et trois intérieures. Les extérieu- res péu froncées en leurs bords et terminées par ube callosité en forme de erochet; les intérieures alternes avec les précédentes, moins aiguës, à bords froncés et dépourvues de callosités; toutes sont par- tagées en dedans jusqu’au tiers supérieur par ‘une bande blanche; elles sont d’uu rouge vif foncé, avéc l'onglet des sépales verdâtre en dehors. Les étami- nes ont les filets rouges, subulés, plus coùrts que les divisions du périgone:et les pere x longues de trois lignes et vacillantes avant l'émi sion du pollen, ensuite obrondes, jaunes et « A petites dè moitié: Le style est fiiforme > rouge, à trois Stigmates obtus et blancs à l'extérieur. L'ovaire est verdâtre, lisse, cbtusément pe laire et à trois loges. : Cette Amaryllis hybride de I PRTU TE vittata et del maryllis reginæ à été obtenue en Angleterre par Je lord Carnarvon, dont elle porte le nom, : 191 On la cultive en pots en serre chaude , où elle fleurit en féyrier et mars. La terre qui lui. convient est un mélange par moitié, de bonne terre franche et de terre de bruyère. Il ne lui faut d'arrosement ve pendant la an parer Multiplication de caïeux. ÉMON. Norice NÉCROLOGIQUE sur M. C.-F, LecoINTrE. Le numéro de décembre dernier contenait une notice nécrologique sur notre collègue M, Léon (1), et déjà nous avons une autre perte à faire connaître. M. Leconrre, associé de la: maison: Jacquin frères et Cie, à succombé le 13 février dernier’ à une fluxion de poitrine rendue mortelle par l'influence qui a régné sur la capitale. M. Rousselon, éditeur de ce Journal , ayant prononcé quelques mots sur la tombe de ce cabane à je crois Revo les rapporter Mi, VERGE, Messieurs ; - SES DRE Trois mois ne se sont pas écoulés depuis que ‘dans un autre champ. du repos nous avons accompagné la dépouille mortelle d'un confrère, et déjà la parque inflexible nous a hp uñ nouveau ‘de uil. . Charles-François LECOINTRE ayait encore de longs rs à espérer, car il n'avait pas accompli 37 ans. A son existence se rattachait la destinée d’une épouse et d’un énfant qui ne connaîtra pas le doux nom de père. Liens d'amour, de famille, d'amitié, la mort impitoyable a tout rompu, et son crêpe funéraire ‘étend son ombre livide là où l'avenir s’annonçait brillant_et fortuné. Quelle est donc cette fatalité qui poursuit ‘incessamment les humains , qui porte ses coups au hasard, semble se com- plaire à l'agonie déchirante de ses victimes, aux Gr dés- {1} Ne au 1786, et non en 1766, comme on Pa erreur, . espoir de ceux qui leur vivent ? Qu est cette puis- sance occulte, ten: en un “instañt dissi ne Pr de bonheur qué l'imagination enfante, ét contré laquellé tous lès elforts it'inutilés? Destin fatal; permèts-nôus au moins F6 mur: marrer ide tà bärbare ‘loi choisit pour hôlocauste ceux quel’âge promettait d’épargner encore! ; Mais hélas! Messieurs, nos plaintes sont supertinéé tn ne nous reste quele regret amer de la perte douloureuse que nous venons de, faire: M. Lecointre.était l’enfant de ses œuvres : jardinier d’abord , ensuite destiné au commerce des graines, il avait puisé près de MM. J acquin frères, dont il fut long- temps l'élève, les connaissances nécessaires et cette intacte probité qui a fbüjours signalé leur maison ; son travail, sôn aptitude ét sôn dévouenient à la carrière qu’il avait émbrase sée l'avaient fait devenir leur associé, Jaloux ‘aussi de payer son: tribut, aux, progrès de la science, il était. sociétaire des 4 Amatai: Flore, Lrsietde Rprqne, qui perdent en lui un.col- labor: sde les enric chir, d'observations intéres- santes ; for Peu venait, dus admis “dans a Société royale doricaltne pleup.son ss Doneercitéyen; ‘sous le vioble habit de prabbent, il s’est montré toujours ardent défenseur de l’ordre, et iles braves D LEA Jui rendent les.derniers honneurs at- testeraient au besoin son courage aux jours du péril ; courage, ilest vrai, qui ne lui a pas vala de brillantes D EE inais lui à ue r estime de ses ex ke d'armes et ] RE dont î tendre at rtait à SEE comme e père, nous avons tous été témoins de Vaffection dont il entourait l'enfant qu’il a perdu, ét que le destin venait de remplacer par une fille né là veille, du jour’ où il s’est couché pour la dernière fois. Je m’arrête, Messieurs, ces dérniers mots vous tafielfént quelle douleur: il laisse sur la terre; que la nôtre se taise en Sa présence, ét du fond! de n0S cœurs appelons sur la veuve ét l'orpheline d’un ami, mort dans la forve de l'age» les'hé- nédictions du Ciel. Puisse-t-il leur réserver un jour une féli- _ cité égale au malheur dont il vient de les frapper ! ARRELESS DE FLORE ET. DE POMONE. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE.. De Pacclimatation. La Société royale d'Horticulture de’ Paris s'est incidemment occupée de l’acchmatation dans sa séance du 5 janvier dernier. Justement étonné qu'une semblable question pût en être une pour des horticulteurs instruits, j'ai pensé qu'il pourrait devenir de quelque utilité de consigner ici ce que je crois être la vérité, et ce qui d'ailleurs est confirmé par des hommes fort experts dans ce genre, et parmi lesquels je citerai le savant pro- fesseur Mirbel, M. Louis Noisette, nos collègues Jacques, Neumann, etc. Ilest vrai que ce qui peut encore laisser des doutes dans quelques esprits, c'est l'opinion du célèbre A. Thouin, qui considérait comme une seule et même chose l’acclimatation et la naturalisation. C’est probablement elle qui à em- pèché dans cette même séance le savant professeur Oscar Leclerc, trop instruit pour croire à l'accli- matation, de se prononcer affirmativement contre elle, sans doute par respect pour la mémoire de son oncle. Quoi qu'il en soit, ce n’est pas parce que Avriz 1837. RFA" 194. André Thouin a cru l’acclimatatioôn qu'il en peut résulter le moindre échec à sa brillante réputation: celui qui ouvre la marche dans une carrière nou- velle peut errer avec gloire. Mais, avant d’aller plus loin, commencons par dé- finir avec précision ce qu'il convient d'entendre par les mots acclimatation et naturalisation. Acclimater un végétal est l'art de l'accoutumer progressivement à accomplir toutes les phases de sa végétation sous un Chimat plus froid ou plus chaud que celui sous lequel il est né. Naturaliser une plante, au contraire, c’est l'in- troduire d’un pays dans un autre, où elle puisse y trouver les mêmes circonstances climatériques sous lesquelles elle vivait dans sa contrée natale, et sans le secours d'aucun procédé artificiel de cul- MON ARR AH AD SE ROAD | Ainsi définies, l'acclimatation et la naturalisation sont deux actes évidemment différens, dont le premier, en opposition directe avec les lois de la nature, est positivement impossible, et dont le second, rigoureusement conforme à sa volonté, est toujours exécutable. * Je crois qu'il ne me sera pas difficile de démon- trer jusqu à l'évidence l’exactitude de ma première proposition, que Pacclimatation est impossible. La nature, en créant cette multitude infinie de végétaux qui couvrent la surface du globe, a assigné à chacun des conditions de vitalité dont il n’est pas possible qu'il s'éloigne sans qu’un désordre plus ou moins grand se manifeste dans son organisation. Parmi ces conditions, le calorique joue le rôle le plus im- portant ; sa présence dilate les fibres végétales, son 199 ; absence les contracte, et chaque plante ne peut dépasser la limite fixée à ses facultés de dilatation et de contraction. De plus, l'immobilité, à laquelle sont condamnés les produits de la terre , les em- pêche de se soustraire par l'instinct de la conserva- tion aux influences délétères du climat, et lorsque nous nous apercevons du malaise qu'ils éprouvent il est le plus souvent trop tard pour y remédier. C’est surtout cette faculté locomotive, accordée aux animaux et refusée aux végétaux, qui s'oppose à ce qu'on puisse établir aucune comparaison entré eux, outre l'énorme différence qui existe entre Péxploi- tation des uns et des autres , car les animaux sont toujours entretenus en domesticité en quantité res- treinte, tandis que, pour tirer un parti avantageux des autres, c’est toujours en grande masse qu'il faut les cultiver, masse qui ne permet pas de leur donner des soins minutieux et qui oblige à lés aban- donner à toutes les influences atmosphériques. Est-ce qu’il est au pouvoir des hommes, malgré toute leur intelligence et les ressources de l’horti- culture, de faire vivre certaines plantes hors des cir- constances déterminées par la nature? Peut-on faire croître à ciél découvert le champignon comestible? Les plantes aquatiques vivent-elles ailleurs que sur un solifiondé ? Dans les orchidées surtout, quelques RES POS | ed ù Vs 5 CEE 7 iii n'ont P culture dont on ne peut s’écarter sans les perdre ? Pourquoi donc croire à l'acclimatation, qui a pour but de changer d'äne manière si importante les habitudes d'un végétal, puisqu'il s'agit de l'accoutumer à une tem- pérature beaucoup plus basse où beaucoup plus élevée que celle qui lui convient : et en pareil cas, L1 196 quand même une espèce résisterait, souvent quel- ques-unes de ses variétés succombent. Vainement essaierait-on de. cultiver au-delà du 50° degré le Poirier catillac, les Pommiers reinette franche et calville blanc, plusieurs espèces d’Amandiers, l'A- bricotier, le Pêcher ; vainement y transporterait-on les plantes alpines et tous les végétaux à feuilles persistantes. Les exceptions que. l’on peut citer ne sont absolument que les effets de Ja localisation particulière , pour me servir de l'expression de M. Soulange-Bodin, qui, dans la discussion dont j'ai parlé plus haut, s'est prononcé avec esprit et jus- tesse contre l’acclimatation. Pourquoi, si l'acclimatation était possible, ne ver- rions-nous pas des bosquets de myrtes, de grena- diers et d’orangers surtout, si anciennement in- troduits en France, que l'orangerie de Versailles en conserve un du temps de Francois [” ? Pourquoi nos cultivateurs ne s’efforceraient-ils pas d’accli- mater le Caféier, le Thé, pour la culture duquel la Société royale d'Horticulture tente en ce moment inutiles efforts, de acaoher,: le Cemphrs Ier Fe siroflier, etc; etc., p duits $mbes tans- Mais le grand architecte a * posé É Partout des Timites. à la puissance humaine, ct pour l'homme qui sait lire dans le livre de lænature, que de fois iltrouve ces mots : 7 n'iras pas.au- dela ! Au reste, rien de plus facile pour les premiers SET | que de se tromper avec conscience à l'égard de l'acclimatation. Les voyageurs, en expé- diant des végétaux, les- accompagnent rarement de renscignemens complets ; c’est donc par le tâton- 197 nement qu'on arrive à trouver la culture qui leur convient, et lorsque après des essais successifs on les voit vivré en plein air, on est certainement porté à penser qu'ils se sont acclimatés. C’est une erreur grave que l'expérience confirme, car de - pareils végétaux, livrés à la pleine terre aussitôt leur arrivée de leur pays natal, ont parfaitement réussi sans la moindre difficulté. Pour prouver enfin que chaque végétal ne peut dilater et contracter ses fibres que jusqu’à une li- mite donnée, c’est que beaucoup de plantés qu'on a cru acclimatées, parce qu’elles avaient supporté plusieurs hivers, ont péri inopinément lorsqu'un abaissement plus grand de la température a eu lieu. C'est ainsi que des Saules pleureurs plantés depuis vingt ans auprès de Varsovie, où ils avaient acquis un grand développement et résisté aux gelées de tous les hivers qu'ils ont passés jus- qu'en 1836, ont péri complètement par le froid de cette dernière année. Ce fait m'a été attesté par M. Léraud, directeur du Jardin impérial de Varsovie. Ce même cultivateur m'a dit qu'il existait à Var- sovie des Mûriers blancs, Morus alba, plantes par Sobieski , d’une grosseur et d’une hauteur prodi- gieuse, et qui résistaient cependant parfaitement à un froid de 15 à 25 degrés, tandis que le Mürier noir, Morus nigra, originaire comme le précédent de l’Asie mineure, n’y peut vivre. M. O. Leclerc a dit qu'il pensait que les enfans des plantes dont on tentait l’acclimatation étaient plus susceptibles de s’y soumettre que les types. J’ose dire que c’est une erreur, et si les seménces d'un végétal non naturalisé réussissent à donner des individus qui 198 vivent chez nous en plein air, c’est que la constitu- tion primitive a été changée par des causes qui échappent à notre perspicacité, et qu'ils ont formé non des êtres identiques, mais une variété dont l'organisation ne peut être semblable. Je pourrais citer plusieurs exemples que l'hiver qui ne finit. pas peut surtout offrir ; mais je renvoie mes lecteurs à l’article suivant, où M. Jacques fait connaître une partie des pertes éprouvées cette année. * Pour en finir, j ‘ajoulerai que l’on saurait toujours à quoi s’en tenir si les voyageurs se donnaient la peine d'indiquer avec exactitude la situation où ils trouvent la plante qu'ils veulent introduire, les vé- gétaux qui croissent auprès d'elle, le degré d'élé- vation ou d'abaissement des terres, celui de la plus haute et de la plus basse température, en tenant note des circonstances environnantes > ÉiC, etc. Je dirai plus, c’est que pour suppléer aux lacunes que les naturalistes laissent dans leurs renseignemens, il appartiendrait à nos célèbres physiologistes de déterminer ge sont les caractères A GiÉEnE € de La Lars ne ee En ses lois étant Es les mêmes causes produisent les mêmes effets. Par là le cultivateur i instruit devinerait, à l'i inspection d'un végétal, les conditions de culture qui lui convien- nent ; il connaîtrait bientôt si l'être .qu il a sous les yeux peut. être naturalisé, et dans le cas contraire il n’en tenterait pas l'acclimatation F parce qu'il sau- rait qu'elle est impossible, DoverGE. hs … 109 Effets de la gelée pendant l'hiver 1836-1837. Jusqu'au 23 le mois de décembre 1836 a ététrès- doux, etce n’est que le 24 quelethermomètre a com- mencé à descendre ; le soir 1l était à 0°. Dans la nuit ja terre s’est légèrement croûtée, et une petite neige fine a commencé à tomber, et a continué ayec plus d'intensité le 25, et le 26 presque toute la j journée. Ainsi la terre s est trouvée couverte d'environ cinq pouces de neige, sans être à peine gelée. Cet état a été d'une grande utilité pour toutes les plantes her- bacées , et notamment les grains d'hiver, en don- nant le temps à l’eau, dont la terre était saturée, de s’écouler lentement, et en entretenant ces plantes dans un milieu constant, qui les a empêchées de souffrir des alternatives de gel et de dégel. Il les a surtout garanties d'un rayonnement très-fort , opéré dans la nuit du 27 au 28, la seule pendant laquelle l'atmosphère ait été élites jusqu’à deux heures du matin. Cette nuit a été très-froide, caràneu Lfheures du soir le thermomètre de Réaumur, placé près d'un pieu, etexposé à tout le rayonnement, marquait 9”, et 1l est descendu plus bas, puisque M. Souchet, à Fontainebleau, la coté à 11° 1/2, à une heure du matin , et M. Lefèvre (fils) , à Mortefontaine, à peu près au même degré et à la même heure. Pourtant le 28 , à sept heurés du matin, il n’était plus qu'à 4°, ce qui fait que beaucoup de personnes n’ont pu se Hi 3 Ps | Fo PE 2 FD fe Er Le F dans beaucoup _ d'espèces d’arbres et arbustés qui avaient supporté sans dommage l'hiver FIGOREEUSE de 1829 à 1850, et ie cette année Ont suce mbé. 200 totalement, ou sont mutilées de manière à ne pou- voir se remettre de ce malheureux échec. Je crois pourtant que ce phénomène peut s’expli- quer assez facilement, et voici à cet égard ce que je pense, et ce qui paraît s’accorder avec les causes naturelles les plus nuisibles aux arbres et arbustes, selon leur degré de sensibilité au froid. Il a été remarquable que le printemps et l'été 1836 ont été très-secs , et que les pluies ne sont venues que fort tard en saison. Il est résulté de là que presque tous les arbres et arbustes ont repris comme un mouvement de végétation , lorsque la terre s’est trouvée imbibée jusqu'à une certaine profondeur, mouvement qui de plus était accéléré par le dessous du sol, qui, non encore trempé, communiquait de la chaleur à la superficie ; aussi on a pu remarquer que les feuilles ont tenu très-long-temps sur les arbres , et qu’elles ne sont tombées pour ainsi dire que de force , et après être frappées des premières gelées, qui, peu intenses, n’ont pas atteint les racines et n'ont presque pas entravé leur action. C’est donc dans cet état que la neige arecouvert la terre et a servé les racines du contact de la gelée, qui autrement aurait ralenti ou même suspendu l'as- cension de la sève vers les branches. Malheureuse- ment il n'en à pas été ainsi : la neige recouvrant Ja terre à peine gelée, les racines ont continué d’agir quoique la tige et les branches se trouvassent sous influence d’un ciel pur , et par conséquent d’un fort rayonnement (nuit du 27 au 28 décembre), par une température de 9 à 12° , Suivant les localités. Dans de pareilles circonstances , il était donc impossible qu’une désorganisation végétale 201 n'eût pas lieu , vu la présence de la sèvé datis la tige, les branches et les rameaux. C'est en effet cé qui est arrivé dans les arbres à feuilles persistantes , et aussi dans beaucoup à feuilles caduques, qui de même ont éprouvé de fortes avaries, comme on pourra le voir par les tableaux ci-dessous. Je vais citer un fait à l'appui de l'opinion que je viens d'émettre , laquelle du réste est celle de plu- sieurs cultivateurs auxquels j'ai parlé des pertes que nous avons éprouvées. Un bon et consciencieux cultivateur , M. Duval, propriétaire, fleuriste à Montmorency, livra, vers le 15 décembre, vingt rosiers greflés sur. églantiers, en variétés de Ben- gale , thés, noisettes, etc. Ces arbustes restèrent huit à dix jours sans être replantés; pourtant ils le furent avant les gelées, et, chose non étonnante mais remarquable, aujourd’hui aucune variété n’a souf- fert, tandis que les mêmes restés en place sont to- talement perdus. Ne pourrait-on pas tirer parti de ce fait, pour, dans des années et des cas analogues, amortir artificiellement la sève de certains arbres et arbustes qu'on désirerait conserver avant que les grands froids ne les surprennent ? Je vais diviser les arbres, arbrisseaux et arbustes que j'ai remarqués avoir plus ou moins souffert, en deux sections : la première se composera de céux à feuilles persistantes, ou toujours verts ; la seconde, de ceux à feuilles cadüques. F° Secrion. Arbres ou arbustes toujours verts. 1. LAURIER CERISE; LAURIER AMANDE. Cerasus lau- rocerasus. Lan. Beaucoup de jeunes ont les feuilles 202 totalement brûlées; quelques gros, suivant les lo- calités, n’ont rien ou presque rien. 2, Cerasus laurocerasus angustifolia. Haloragis Capensis. Honr. Totalement gelé. di Phyllirea media. :et angustifolia. Phylaria moyen et à feuilles étroites; les j jeunes (2 à 3 ans), gelés ; jusqu’à la hauteur de la neige; quelques er an- ciens ne perdront que leurs feuilles. 4. ArBre D'Or pu Japon. Aucuba Japonica. Lin. Beaucoup de jeunes, et plusieurs vieux, ont Ja plupart de’ leurs extrémités totalement gelées; ils n'ont pas souffert au Jardin des Plantes de Paris. 5. ALaterne. Rhamnus Alaternus. Lin. Presque tous gelés jusque sur le vieux bois; à peine souffert en général dans les jardins de Paris; tous. morts aMortefontaine ; les variétés panachées et de Mont- pellier sont perdues sans ressources. REILLE DE LIÈVRE. Buplevrum fruticosum, Tous les pieds, jeunes et vieux , ont péri jusqu à la couverture de neige ; tout ce qui a été sous la neige est intact. : 7. Asonc, Jonc Marin. Ulex Æuropæus. Totale- ment gelé, ainsi que sa variété à fleurs doubles ; Jap ayelques autres localités elle, n’a que pet L. Te Gexèr D'EsPacne. Genista juncea. Gelé jus- que sur le vieux bois, surtout dans la partie haute et la plus sablonneuse du parc. 9-+ Lonicera Jlexuosa. Vez. Sinensis. Les jeunes individus exposés al: air libreont beaucoup. souffert; p mur. node branches couvertes de neige ; w’ont pas souffert. -.10. CuèNe vert. Quercus Hez: Toutes les feuilles 203 noires tomberont très - certainement. Jai perdu, par le même événement, quatorze variétés bien distinctes de cet arbre, que j'avais recues il y a déjà plusieurs années de Naples, où l’on en cultive de très-remarquables par la largeur de leurs feuilles. 11. Budleja globosa. Totalement gelé jusqu'aux racines. 12. Mespylus stipularis.. Épine à grandes sti- pules ; les rameaux et les branches totalement ge- lés ; le corps même , je crois, périra. | 13. Cratægus glabra, Pothinia serrulata. Sir. vant les localités, il a plus ou moins souffert ; dans certaînes positions il a gelé totalement, dans d'au- tres il n’est que partiellement attaqué , et enfin un bel individu dont la rivière a baigné le pied n’a au- cunement souffert. 14. ARROCHE DE MER. Atriplex halimus. Tous les pieds , sans exception , totalement gelés. 15. Rhaphiolepis Indica, rubra et abeille (Cratægus). Tous trois gelés jusqu'aux racines. 16. TroËNe pu Japon. Ligustrum Japonicum. A souffert dans quelques localités. 17. Othonna cheirifolia. Ils paraissent ne pas de- voir repercer, même des racines. 18. Jasminum revolutum et J. pubiserum. Morts à Neuilly ; n’ont perdu qu’une partie de leurs bran- ches au Jardin des Plantes de Paris. 19. Daphre Indica, collina, Pontica, Poe rubra. Paraissent totalement morts dans quelques localités; du moins.toutes les feuilles sont tombées, et, comme ils repercent difficilement, il y a peu . d'espoir de les sauver. 20. {lex opaca, Dahoon et Cassine. Ont beaucoup 204 souffert au Jardin des Plantes, où ils perdront tou- tes leurs feuilles: 21. Prunter DE CarouNE. Prunus Chroltten J'ai mis souvent:cet arbre en plein air, et j'ai remarqué qu'il périssait ordinairement à environ cinq degrés de congélation ; ainsi il ne peut pas être de plein air sous le climat de Paris, puisqu'il y gèle presque tous les ans, et y gèlera toujours. : 22. Laurier Tin. Viburnum T'inus. W y a cer- taines localités où 1l est mort, et d’autres où à peine il a souffert. Enfin il y a certainement d’autres arbres ou ar- bustes à feuilles persistantes qui ont péri, ou du moins beaucoup souffert; je citérai encore lés Sabia, Santolina , Lavandula, Rosmarinus, Vinca ma- jor; etc. ’ ele. HS IE Secrion. Se et SU a feuilles be. ” Cette section est moins nombreuse que la pre- mière, et pourtant les pertes y seront plus sensibles pour beaucoup de cultivateurs et horticulteurs, car tous les rosiers de Banks, Maria Leonida, micro- phylla, Indica, Sieñbr : Noïsettiana, etc., etc., et toutes leurs variétés et sous-variétés , excepté quelques-unes déjà fortement hybridées , sont tota- lement gelés, surtout ceux greflés en tête sur églantier. Je ne crois pas qué dans ceux-ci (du moins dans plusieurs localités ) aucun soit sus- ceptible de repercer. Il n’en sera pas de même des variétés franches de pied, car & couche de neige qui les recouvrait a rendu très-probable le reperce- ment de leur collet, ce qui sauvera quelques va- riétés qui, sans cela, pouvaient courir le risque 209 d'être perdues dans beaucoup d'établissements. Quelques roses remontantes ont aussi souffert ; té moin celle qu’on connaît sous le nom de Palmyre, qui, chez nous et à Mortefontaine , est tout-à-fait perdue. L’£vonymus Hamiltoniana est ici totalement gelé ; 1l n’a que souffert au Jardin des Plantes. Les Berberis aristata et Asiatica ont souffert, mais ils reperceront facilement. Le Malus Japorica ; dont les fleurs étaient épanouies, et les Calycanthus precox ont perdu. toutes leurs fleurs, et nous se- rons privés , pour l’année , de l'odeur suave desfleurs de ce dernier, car les Malus, dont la floraison n’a- vait pas eu lieu , sont en fleur en ce moment, Le Müûrier multicaule, Morus multicaulis, est aussi une espèce qui a grandement souffert, car tous nos plants sont gelés jusque rez terre , tant ceux placés dans un sol assez bon et approchant des émanations de la rivière, que ce placés nv, le haut du par rois VE CRE passer l'eau. Le même accident est arrivé aux Ber- geries de Senart , chez M. Camille Beauvais, à Ville- momble, chez M. Grimaudet, et dans d’autres loca- lités. Quelques belles greffes du Morus intermedia sont aussi totalement gelées ; pourtant je ne doute nullement que toutes ne repercent du pied, et ne fassent de fortes et vigoureuses pousses dans le cou- rant de l'été. 2 ee Enfin il ÿ a encore plusieurs arbustes qui sont où tout-à-fait gelés, ou qui ont sensiblement souf- fert : tels. sont les Zycium Trevianum. et America num, Evonymus angustifolius, Andromeda luci- da, Menziezia poly folia , Ceanothus ovatus subcæ- 206 ruleus, amandiers , coignassiers ÿ “auétues poi- riers ,ete., etc. Les plantes vivaces n'ont point souf- fert , ayant été couvertes pendant les froids les plus intenses d’une bonne épaisseur de neige, ce qui est la meilleure couverture qu'on puisse désirer pour elles. Les pertes causées par les diverses influences atmosphériques de cet hiver seront donc assez considérables en horticulture : car, outre la perte inévitable d’une grande partie des rosiers greffés, il est à craindre qu’une portion des arbres et arbustes à feuilles persistantes , dont celles-ci sont frappées, et qui , par conséquent , vont être forcés de se dé- pouiller, périssent , ou du moins aient beaucoup de peine à repercer, par le refoulement subit que la sève aura été forcée de faire vers les racines; car, en pareil cas , ne pouvant circuler, en faible quan- tité même , dans les branches et les rameaux, elle west pas long-temps sans se détériorer, causer des chancres , faire pourrir les racines , et, par suite ; entraîner la perte totale de l'arbre. JACQUES. OMR IR es ARE Résultats que présente e mise en pratijiie de l’engrais Jeauffret. Le crois devoir mettre sous les yeux de nos ag teurs les résuliats auxquels on est NE dans les ’on veut pré- parer l'engrais d'a après la méthode ‘annoncée par M. Jeaufiret. En Normandie, quinze quintaux d'engrais, ou 207 une voiture à un cheval, valent communément de 2 à 3 francs, et l'on a observé qu'une voiture de . paille du même poids, après avoir été épluchée par les animaux et leur avoir ensuite servi de litière, se convertissait en quatre voitures d'engrais, les- quelles, au prix moyen de 3 fr. 50 cent., représen- tent 10 francs. Il suit de là que dans une voiture de paille valant 24 francs, il yÿ a 14 francs d'utili- sés comme nourriture par les animaux. : En procédant d’après la méthode Jeauffret, on convertit également en la même quantité d'engrais cette voiture de paille. Mais pour cela il faut dé- penser environ 6 francs pour hachage de la paille . et pour achat du ferment Jeauffret. Dans ce cas, les quatre voitures d'engrais coûteraient 30 francs, plus de 7 francs chacune. Cette méthode n’est donc pas praticable dans les pays riches où la paille est toujours à un haut prix, et où l'emploi que l’on en fait pour la nourriture des animaux permet d’éta- blir le fumier pour le prix moyen de 2 fr. 50 cent. lawbinpers:n 27 romSinc ils Hrsineates xs Dans les pays pauvres, la méthode Jeauffret west pas moins ruineuse ; là, la paille vaut encore 16 francs les quinze quintaux ôu la voiture ; en ajoutant à ce prix 1 franc de hachage et 4 francs de ferment Jeauffret, on obtient quatre voitures d'engrais qui reviennent à plus de 5 fr. chacune, tandis que dans de telles localités la voiture d’en- grais vaut 25 sols. Il serait donc absurde d'adopter la méthode Jeauffret ; mais cette méthode est telle- ment irrationnelle, qu’on ne peut pas même y're- courir-avec fruit pour la conversion en engrais des bruyères ; des jones et des niousses dans les paÿs où % 208 ces matières sont au plus bas prix. Celui-ci, quel- que minime qu'il soit, ne peut être moindre de 2 francs 50 cent. pour une voiture de quinze quin- taux ; en y ajoutant s franc de hachage et 4 francs 5o cent. de ferment Jeauffret, on prépare quatre voitures d'engrais qui reviennent ensemble à 8 fr., ce. qui porte à 2 francs le revient de chacune d'elles, quand l'engrais de ferme ne vaut que 1 fr. 25 cent. : , la méthode Jeauffret est donc en pareil.cas stérile et ruineuse. Je ferai observer que si l’on'voulait convertir en engrais, selon la pratique ordinaire des fermiers, une voiture des mêmes jones et bruyères, que j'estime 2 francs 50 cent., on obtien- rait quatre voitures d’ engrais , qui, triturées par les animaux et les chars , et imprégnés de purine, ne reviendraient pas à plus de 15 sols l'une. . De pareilles i inventions, dont les faits démontrent incontestablement l’inanité, méritent d’être rangées parmi les œuvres du charlatanisme qui à établi son empire dans les grandes villes, et à l'appui duquel les journaux consacrent effrontément le quart de leurs Manpines (uen, Rééparant ainsi L la ruine des lec- nine intéressés. Ce charlatanisme fait irruption dans nos campagnes , ét ; Protée nouveau , se présente sous toutes les formes pour fasciner le victimes qu’il a hâte de s’immoler. Ce sont des engrais, des.se- moirs , des machines, des graines comme celles. du chou ARTE -qui Liens enrichir la génération actuelle, mais qui ruineraient les cultivateurs s'ils avaient e simplicité d'en faire usage. Ce sont des eaux merveilleuses, des eaux de Jouvence, des pâtes de toutes espèces, des bagues magnétiques, 1 “ 209 ou enfin c’est une classe entière de transfuges de la médecine , qui guérissent les maladies avec des atomes , avec des doses de la dix-millième partie d’un grain, et dont tous les médicamens réunis pour= raient être avalés par un oiseau-mouche, sans qu'il en souffrît. Justement révolté contre de semblables absurdités, proclamées autant à la honte de ceux qui en vivent que de ceux qui en sont les dupes, j'ai annoncé dans le Journal de Paris » du 14 mars, que la médication de la terre pouvait être opérée par la méthode homæopathique. Mes douze flacons, ‘autant de sels différens, qui, appliqués aux douze principales récoltes de nos latitudes , pourraient en- tretenir la fécondité de l'Europe pendant trois cents ans, n'ont rien de plus absurde que la pharmacopée des homæopathes ; et relativement aux diverses na- tures de suls , comme relativement aux individus de l'espèce humaine, cette méthode de traitement mérite la même’ appréciation et le même sort. _E. Marin. HORTICULTURE, Moyen de détruire le Mouron. Ce que je vais indiquer pourra peut-être offrir u d'intérêt aux personnes qui connaissent le pro- cédé dont il va être question, où qui n'aiment que les choses à grand effet. Comme cultivateur, je ne trouve rien indigne de mes observations , et je crois ien faire en publiant le moyen le plus simple, lorsqu'il peut en résulter quelque avantage pour l’horticulture et l'agriculture. .. Avriz 1837. : ; 14 210 Je veux parler de la destruction du mouron , Alcine media , plante connue de tout le monde, qui pullule sur tous les terrains cultivés, et surtout dans le voisinage des grandes villes , où les balayures des ruës sont employées à la tothié des terres et Con- tribuent à sa propagation. Les cultivateurs vigne- rons des environs de Paris s’en débarrassent assez facilement par le procédésuivant. Lorsque des gelées un peu fortes se font sentir, ils partent de grand matin, munis d'un ou de plusieurs balais à moitié usés. Si ces derniers leur manquent, ils en emploient de neufs qu’ils lient fortement au milieu , et dont ils coupent l'extrémité pour les rendre lus durs. Ils visitent tous les cantons infestés de mouron, et passent sur cette plante, gelée alors, leurs balais de gauche à droite, et à plusieurs reprises, et assez fortement pour égratigner la terre et Ébéorpatiser toutes les tiges et feuilles. Il suffit quelquefois d’une seule opération pour que la destruction soit com- plète. Dans d’autres cas, le mouron reparaît après le dégel , soit que les tiges n'aient pas êté suffisamment broyées , soit que des graines aient germé. Ils pro- fitent alors d’une reprise de la gelée pour renouveler l'opération. Tant qu'il gèle et qu'il y a du mouron à détruire, ils sacrifient à ce travail environ deux heures par matinée. Dans une terre nue, un homme peut en un tiers de jour, par ce moyen, détruire Île mouron sur la surface d’un demi-arpent de cent perches à dix-huit pieds , et le quart à peu près dans une vigne bien plantée. Je n'ai pas besoin de dire qu'il faut avoir soin de ne pas toucher aux plantes’ que l'on veut conserver; car dans l’état de congéla- üon où elles se trouvent, on leur ferait beaucoup de 211 mal. J'ai plusieurs fois été témoin de ce travail dans les vignes, et je puis affirmer qu'il se fait avee beaucoup de dextérité. Le mouron est toujours très-abondant dans les terrains consacrés à la petite culture, comme les plaines d’Aubervilliers , de Croissy et autres, et dans les grands jardins. Dans ces exploitations , il arrive souvent que les récoltés d'automne, comme pommes de terre, betteraves , navets’, carottes, salsifis, ete, etc., doivent être remplacées au prin- temps par des plantes à peu près analogues, comme ognons, carottes hâtives, poireaux, pommes de terre, pois, haricots, etc., en ayant seulement le soin de ne pas semer la même espèce de plantes à la place qu'elle occupait à l'automne; c’est alors que, pendant le temps qui s'écoule entre la récolte et la plantation ou le semis , et qui varie de quatre à six mois, le mouron s'empare de ces terrains incultes qu'il couvre entièrement , et qu'il est nécessaire de le détruire pour l'empêcher d’épuiser la terre et d'endurcir sa surface. Le meilleur moyen est celui que je viens d'indiquer, car on ne réussirait pas par des binages, qui seraient infructueux dans cette saison, ni par des labours, qui, outre qu'ils seraient plus coûteux, parce qu'il en faudrait deux, l'un à l'automne, et l'autre au printemps, au moment de semer, ne seraient parfaitement utiles qu'autant qu'on détruirait le mouron avant d'y procéder; en effet, si on l'enterre à la charrue, à la béche ou à la’ houe, ilen reparaît toujours une partie. D'ailleurs,‘ en détruisant cette plante ainsi, on fait périr en même temps, pendant la floraison, toutes les graines qui auraient müûri et regarni le terrain. Aussi par- 212 tout où l’on pratique cette opération, la superficie de la terre est nette et propre. On peut donc lem- ployer dans les grands jardins pour nettoyer toutes les parties qui restent incultes pendant l'hiver ; telles qu ’aspergières , plates-bandes, bosquets et carrés non occupés, et qui sans cette précaution seraient bientôt couvertes de mouron. Dans les champs on peut se servir d’un fort balai d'épines, attaché à un Jong manche, ét que l'on passe de la même manière sur le terrain, en le tenant à demi couché, à la manière des faucheurs. De cette facon , la besogne sera terminée très- Pop Jacquin aîné. PLANTES POTAGÈRES. MER et ptites F durée de hé Chicorée et de lEscarole. Tous les jardiniers maraîchers éprouvent une grande difficulté à conserver ces salades au-delà du mois de janvier. Le: moyen qui paraît le mieux réussir, quant à présent, n’est connu que d'un pe- tit nombre de cultivateurs , et particulièrement de ceux qui pratiquent aux environs de Paris. Il con- siste à maintenir en place la dernière saison de ces herbages à l’aide de paillassons ou d’autres couver- tures jusqu'à ce que la gelée atteigne une inten- sité de quatre degrés. Alors, on profite du mo- ment où leurs feuilles sont exemptes d'humidité pour les lier, et ensuite les arracher en motte que l'on à soin de consolider en la pressant entre les mains. On les dépose dans des fosses de. ter- 213 reau de vieille couche, peu susceptible de fermen- tation, ou mieux dans du sable fin quand on peut s’en procurer. On les range sur une plate - forme horizontale , la tête en bas , et en ligne peu serrée, afin que le terreau ou le sable puisse s'interposer entre elles et empêcher la pourriture. Ce premier ht terminé et bien recouvert, on en établit un se- cond , un troisième, et plus s'il y a lieu. Cette dis- position, qui a la forme conique , est ordinairement établie à l'air libre, mais dans un lieu peu exposé au vent du nord, el tout est recouvert avec de la grande litière ou ds paillassons qui ont pour but de garantir les salades du froid et de l'humidité. Cette méthode , qui est la seule qu’on suive, pour- rait être mblacéé avec avantage par un petit han- gar sous lequel on disposerait les salades de la manière que je viens d'indiquer ; ce qui serait pré- férable encore aux serres dans lesquelles les culti- .vateurs de la province déposent et conservent ordi- nairement leurs légumes. Mais outre ces divers moyens de conservation , il en est un que je n’ai vu pratiquer nulle part, et qui.cependant est très- propre à prolonger l'existence des herbages et lé- gumes jusqu'au 15 ou 20 de mars. Lorsque les chicorées et escaroles sont sur le point de se pourrir, ce qui arrive presque toujours, quand leur centre est devenu d’un blond clair, ce que lon nomme blanchir, on retire ces produc- tions de l’endroit où on les a précédemment déposées, et on les débarrasse de toutes les par- ties pourries et de la motte de terre qui enve- loppe les racines. On a eu la précaution de préparer avant une ou plusieurs caisses de bois selon le be- 214 soin. Ces caisses, qui. ressemblent assez , sauf les dimensions, aux petites caisses dont on se sert pour le semis des plantes délicates qui veulent être ren- trées en serre, se composent de quatre planches de cinq à six pouces de large , sur une longueur dé- terminée. par. l'emplacement. On les assemble à l'aide de quatre morceaux de bois de deux pouces carrés sur huit de longueur. Le fond est formé de petites tringles de bois séparées entre elles, à peu près comme une claie. On dépose sur ce fond un demi-pouce environ de paille de seigle; par-dessus on range les salades la tête en bas; on sépare les ignes par un peu de paille , de facon que chacune d'elles y soit encadrée, On dépose la caisse ou les caisses ainsi remplies dans un lieu obseur, où la température varie- peu- et se maintient aussi près de zéro que possible. Dassker. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Notice sur deux variétés du Symphoria racemosa, Pr. mL ré sg racemosa, Mx. _ Le genre dveibiuille; disiioiits: Lix. , ayant été successivement divisé en quatre genres , l'espèce qui à produit les deux variétés que j'ai à signaler ici fait aujourd'hui partie de celui appelé, Sym- phoria par Pursch, botaniste prusbien, voyageus et auteur d’une Flore de l'A Mais ce genre n'étant pas. encore admis dans l'É- cole de botanique du Muséum d'Histoire natu- relle, l'espèce en question y figure sous le nom de 219 Symphoricarpos racemosa., dénomination sous laquelle MichauxV'avait fait connaître avant Pursch, On l'appelle aussi dans le commerce S. leucocarpæ, à cause de ses fruits blancs. Elle est originaire de l'Amérique du Nord, et fut introduite en France en 1818, de graines recues du pays et remises au Muséum par M. Michaux, auteur de l'Histoire des arbres de l'Amérique septentrionale: Cest un ar- brisseau formant une touffe arrondie, et dont les fleurs petites et rougeâtres méritent à peine d'être regardées ; mais combien la surprise fut agréable, quand on vit succéder à ces fleurs insignifiantes de longues grappes de gros fruits plus blancs que des perles, qui persistent tout l'automne sans se dété- riorer , et sans que les oiseaux les endommagent en aucune manière. On s’empressa donc de le multiplier à la manière des chèvrefeuilles, c'est-à-dire par marcottes et par boutures, et on y réussit très-bien. Dés 1820, nous en avons récolté des. graines au Jardin du Roi; j ’en ai semé de suite, et j'ai remarqué qu’elles ne levaient que la seconde année. Depuis ce temps, j'en ai semé tous les ans jasqu' en 1830, sans obtenir de variété; enfin le semis de cette même anée 1830 a produit deux variétés bien distinctes de leur mère. Je les ai multiphiées, parce que je les crois dignes de figurer parmi les arbrisseaux qui décorent les jardins , et que leurs caractères dis- tinctifs ne‘se sont pas altérés; je vais même les désigner chacune par un nom, pour quon puisse les indiquer et les demander dans le commerce. 1. Symphoria racemosa nana. Cette variété a Si peu vessemblance avec sa mère, que si je n'étais 58 sûr de son-origine, j'aurais moi-même de 316 à la rapporter à son espèce. Cest un petit arbuste arrondi , très-rameux, qui n'atteint guère plus de dix-huit pouces de hauteur ; son feuillage est petit et d’un beau vert; ses fleurs sont peu nombreuses, et les fruits qui leur succèdent sont teintés de violet, et pas plus gros que des petits pois. Sa place doit être dans le premier rang des massifs en lieu aéré. 2. Symphorta racemosa serotina. Celle-ci, beau- coup plus grande que la précédente, s'élève pour-, tant un peu moins que sa mère, et elle s’en distingue par ses jeunes bourgeons plus rouges, par un plus gran de feuilles découpées, dont quelques- unes sont même laciniées, par ses fleurs plus rouges, et surtout par ses fruits plus nombreux, plus ag- és, un peu moins gros et moins Dériéé que - dans l’espèee, mais qui se conservent en parfait état _ beaucoup plus long-temps. Je conseillerai donc la multiplication de cette variété pour Fornement des jardins. Plantée parmi les arbrisseaux à feuilles persistantes, tels que Aucuba, Alaterne, Laurier-tin, Eauréole, ete., elle produit un effet charmant ] jusque dans l'hié Cauuzer. Hot pa) SEE | “ORANGERTE RARSNOR LIGULÉ. Saxi Fan ligulata. WaruicH. in Acta Societ. asiat. 13. p- 398. Don. Trans. Linn. Soc. 13. p.348. Lonp. Bot. Cab, 2. sol ( Voyez la Phaghe, } ; ; Cette Jolies et nouvelle plante, dus a fleuri en février et mars en serre tempérée, a un rhizôme 217 perpendiculaire aérien d'un noir brun ; d'un pouce environ de diamètre , assez semblable: celui du Primula palinuri ; dant naissance à une ou deux touffes de feuilles, obovales , indivises, arrondies, légèrement cor dtormest à la base, un peu ondulées en leur contour, bordées de cils blanos raides, gla- bres sur les cd surfaces , à nervures saillantes sur la page inférieure, et rouiént colorées en rose dans le jeune âge, ainsi que le pétiole qui atteint un pouce à un pouce et demi de long ; il est semi- cylindrique, et pourvu à la base d’une large appen- dice stipuloïde, entière, bordéede longs poils blancs. Le pédoncule est cylindrique, glabre , rouge, plus lonÿ que les feuilles partant de l’aisselle d’une des inférieures ; il est pourvu dans sa partie moyenne d'une bractée encore appliquée contre lui, mem- braneuse et ciliée sur les bords. Les fleurs |, semblables par leur grandeur et leurs formes à celles de lamandier commun, sont disposées e on à a} Pt he PP PTT DVYVYILLII LARIAIT VA sous les veux les deux premières fleurs épanouies } par conséquent , celles appartenant au premier axe de l'inflorescence , sont à six SES au lieu de cinq. Le calice est campanulé, divisé jusque vers la par- tie moyenne en cinq lobes ovales, obtus, présen- tant au sommet quelques légères denticules ciliées. L'ovaire est hémisphérique, marqué de nervures rosées. Les pétales , qui alternent avec le calice, le dépassent du double ; ils sont longuement ongui- culés ; le limbe est ovale; cordiforme, d’un blanc pur ou légèrement lavé dè rose à la partie supé- rieure. Les étamines , au nombre de dix, ont leurs 218 filets filiformes , et se colorant en rose, comme les onglets des pétales, quelque temps après lépa- nouissement “des fleurs; avant ils sont verdâtres. Les étamines opposées aux pétales sont les plus courtes et portent des anthères colorées ; celles-ci sont petites, ovales; les deux carpelles sont de forme conique et atténuées, À l’état d'ovaire, elles égalent les étamines ou les dépassent un peu ; elles sont ver- dâtres dans leur jeune âge , et finissent par se co- lorer après la fécondation ; les stygmates présentent également cette coloration; et sont capites. Cette espèce appartient, comme on le voit, à la section des Saxifraga crassifolia, cordifolia et ciliata ; elle s'en distingue par son inflorescence plus lâche, ses fleurs beaucoup plus grandes et plus étalées, munies de pétales longuement onguicu- lés. Elle habite les parties montueuses du Nepil, mais on ne la trouve jamais à des hauteurs si grandes que le ciliata , avec lequel elle a des-rap- ports, ce qui me fait présumer que nous ne pour- rops jamais posséder cette plante en pleine terre. Elle se multiplie de boutures par bourgeons , et par les feuilles comme généralement tous les saxifrages de cette nature. terre mélangée avec un peu de terreau , PC et terre franche. Il y ‘a long-temps que cétte plante est cultivée en Angleterre; ce n’est que le hasard qui imne l’a fait découvrir chez M. Rolisson, très-riche horticulteur marchand à Tooting près de ; Qui était occupé à en rentrer en orange- rie. J u’à pi és sent il n'y. a. aucune apparence de bonnes. graines sur. le pied que mous possédons au Jardin du Roi. NEUMANN. - 219 CameLLzia De DonkLarr. Camellia Donklaëri.… Sresozp, ( Voyez la planche. ) Nous possédons plusieurs individus de cette belle variété dont quelques-uns sont en fleurs, mais ayant visité la riche collection de M. l'abbé Berlèze, une des plus remarquables de la France, et y ayant vu un pied de ce camellia en pleine floraison et qui offrait des fleurs de forme et de coloris parfaits, nous lui avons demandé la permission d’en faire dessiner une, ce qu'il a bien voulu nous accorder. C'est donc à son obligeance que nous devons le modèle que le peintre a reproduit ici. L’arbuste est vigoureux, à rameaux rapprochés ; ses feuilles sont développées, planes, rapprochées, oyales oblongues, d’un vert pomme luisant, et den- tées régulièrement, surtout les anciennes. Les divi- sions du calice sont vertes, minces, teintées de rose à la base; la fleur est semi-double, d’un diamètre de quatre pouces à cinq; les pétales sont bien deyeloppés, réguliers, ovales oblongs, obtus, entiers, panachés et jaspés de blanc pur sur un fond rouge cerise, dont la teinte s'adoucit et se fond graduellement avec lui. Au centre se montre un faisceau d'étamines fertiles, à anthères jaunes et à filets blancs très-légèrement carnés. _ L'introduction en Europe de ce beau Camellia d'origine japonaise remonte à 1833; c'est le doc- teur Van Siebold qui l'envoya : à M. Donklaër, direc- teur du Jardin botanique de Louvain, auprès de qui nous nous le sommes procuré. IL différe des. autres variétés. par ses pétales larges et of sa pana- 220 chure régulière et unique dans ce genre, et l'élé- gance gracieuse de sa forme. La floraison dure quinze à vingt jours ét a lieu sur de très-jeunes individus. | Sa culture ést la même que celle de ses congé- nères: Voyez p.85 de ces Annales, année 1852- 1833. Cezs frères. BEAUFORTIA. Brown. Polyadelphie Icosandrie. Lin. Myrtacées. Juss. Caracteres génériques. Étamines réunies en cinq paquets, portés sur de longs pédicules; anthères bifides ; calice persistant, recélant une capsule à De loges ne. em Bexoronaie REMARQUABLE. Beau fortia iles Car. Makoy, 1837. (Voyez la planche:) Arbrisseau à tiges droites, grisätres , rameuses , à feuilles alternes , sessiles, coriaces , ovales , oblon- gues , larges de trois lignes , longues de six, re- courbées à leur extrémité et disposées sur cinq rangs sur toute leur longueur. Elles exhalent une odeur forte > résineuse, lorsqu'on les froisse. Fleurs disposées en épis sur les rameaux de l’année précé- dente , calice vert à cinq divisions, corolle à cinq pétales très-petits d'un jaune pâle. Étamines nom- breuses , réunies en cinq groupes par leurs filets formant un long pédicule , d'un beau rouge pon- ceau clair, à anthères grisâtres. Originaire de la Nouvellé-Hollande , cet arbris- seau pousse beaucoup; il lui faut une terre de 221 PEER F ni LE bruyère sablonneuse; on! plie de 0 de boutures sur couche tiède ; en hiver il lui faut la serre tempérée sèche , car il craint l'humidité pen- dant cette saison : c'est pourquoi il est utile de gar- nir le fond des pots de cailloux et tessons ; en été on le tient à l’air libre , mais à exposition ombragée. ÉMON. PimëLée mispine, Pimelea hispida. Br. prod. p. 360. SrrENG, Syst. veg. p. 92: Bot. reG., pl. 1578. Bor. MAG., Pimelea velutina; Hort. angl. (Voyez la plan- che, et pour les caractères génériques page 309 de … ce Journal, année 1835-1836. ) Arbrisseau à tiges droites , nombreuses, minces et lisses ; feuilles opposées , larges , lancéolées , ob- tuses, d’un vert pomme en-dessus , et d’un vert jaunâtre en-dessous; pédoncule terminal, solitaire, semblant être la continuation de la tige, supportant de jolies fleurs roses et velues, enfermées dans un involucre composé de quatre parties ovales conca- ves, et marquées au bord par une ligne rouge; fleurs sessiles ; corolle à tube très-long, mince et entouré d’une grande quantité de poils à sa base ; limbe à quatre divisions oblongues, munies de poils plus longs que ceux du tube ; filaments des étamines . saillants; anthères oblongues de couleur orange foncé ; graine oblongue verte, garnie de poils à sa bases: 506 af ve - | Cette plante, l’une des plus gracieuses du genre, est originaire du sud de la Nouvelle-Hollande ; elle sé montre plus délicate que ses congénères ; et fond assez facilement : c'est pourquoi nous conseillons de ui ménager les arrosements , la grande humidité 232 pouvant être la cause de cet accident ; du reste, la culture est la même que celle des autres espèces. Nous pensons que la greffe peut la rendre plus ro- buste, et nous en avons greflé sur le Pimelea decus- tata qui ont parfaitement réussi et montrent une grande vigueur. Nous sommes également parvenus à la faire reprendre de boutures. Cezs frères. LESCHENAULTIE REMARQUABLE. Leschenaultia. oblata. Horr. On nomme ainsi dans le commerce un petit ar- buste qui n’est autre chose qu’une variété du Leschenaultia formosa. Ros. Browx., originaire de la Nouvelle-Hollande , que son port gracieux, dû à l’art du jardinier, fait regarder comme une minia- ture végétale des plus élégantes, Sa tête, en forme arrondie, surmontant une tige de quelques pouces, et se couvrant de fleurs nombreuses d’un rouge . orangé foncé, la fait rechercher parmi les ama- teurs de plantes régulières dans une petite dimen- sion. On la cultive ordinairement sur une tige dont la hauteur varie.de trois pouces à un pied au plus. Ses tiges grêles , courtes et dressées, ainsi que ses petites feuilles subulées, lui donnent l'aspect d’une bruyère , surtout lorsqu'elle n’est pas fleurie. La variété dont il s’agit ici est beaucoup plus vi- goureuse; ses rameaux sont plus gros, divergens et d'une longueur double. Ses feuilles sont moins serrées , ses fleurs plus grandes et d'un rouge plus éclatant , mais moins nombreuses. eee 20 L'espèce et la variété se cultivent et se multi- plient de même, soit dans la pleine terre de bruyère d'une bâche, ou plus communément en 223 pots remplis de la même terre ou de détritus végé- taux amenés à un grand état de division. N'ayant pas donné de graines jusqu'ici, on les propage par boutures et marcottes. On les conserve parfaitement l'hiver en serre tempérée sur des tablettes près du jour, et l’on a soin dans cette saison de leur donner fort peu d'arrosemens. L'une et l’autre, assez communes en Belgique, se trouvent dans plusieurs établissemens horticoles de la capitale, et notamment chez M. Martine, excellent cultivateur de bruyères, rue des Bourguignons, EU | Pépin. SERRE CHAUDE. Moyens de donner de l'air dans les serres chaudes. On éprouve toujours quelque embarras lorsqu'on établit une serre chaude ou tempérée pour donner de l'air Éd le haut. Les uns font des châssis ouvrant à bascule; d’autres des châssis à coulisse qui ont tous l’inconvénient de mal fermer et de laisser pas- ser l” eau, qui en occasionne bientôt la pourriture. Voici É moyen que les Anglais emploient. Ils établissent des espèces de ventilateurs en forme de cheminée pratiquée dans l'épaisseur du mur de derrière et ayant à l'extérieur une ouverture en carré long, de vingt-cinq pouces de longueur sur seize de hauteur, et en dedans une seconde ouverture de vingt pouces sur douze, Cette dernière est garnie d’une coulisse en bois au moyen de laquelle on la ferme à volonté. Une autre ouverture est également ménaägée dans le mur de devant au-dessous de la tablette que l’on y place ordinairement. Elle est 224 établie vis-à-vis de la première, n'a que quinze pouces de long sur huit de large, et se ferme égale- ment à l'intérieur par une coulisse. On fait dans chaque serre le nombre de ventilateurs propor- tionnés à son étendue, et on les espace de quatre pieds.en quatre pieds. Les ouvertures du haut re- gardent le sud pour les serres chaudes et tempé- rées parce qu'à cette exposition les vents sont moins dangereux. Mais pour les orangeries à l'égard des- ‘ quelles on ne craint pas autant les vents froids, on les tourne au nord. Il arrive souvent que lorsque les vents soufflent de ce point , ils pénètrent par les trous du haut, et ressortent par ceux du bas., tan- dis que lorsque les ouvertures sont tournées au midi, se trouvant abritées dans cette circonstance, l'air entre par le bas, ce qui est toujours moins dangereux pour les plantes. : Lé service de ces ventilateurs se fait à l'intérieur et très-facilement, soit qu'ils ferment à coulisse ou avec un petit volet. NEUMANN, e DARIOORAFHES: Moninisent DU GENRE Éibanieus ou Essai sur sa culture, sa descrip- tion et sa classification, par l’abbé Benziss. In-8 ; prix : 3 fr., et 4 fr. par la poste. Chez madame Huzanp et chez RousseLox. Noms qui sera plus tard l’objet d’un sopate x rendu runs : que grrr de die quant s ra pré que l'auteur , qui ntes mérite la ice des amateurs, et qu il a mis le _ grand soin ‘ faire on les accom* d’un à tabou synoptique e coloré auquel # a rapporté toutes les nuances qui distinguent les Camellia. Dovercs. îtr ARRALES DE FLORE ET DE POMONE. REVUE DÉS GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉS EN FRANCE. Suite des Conifères. (Voyez page 161.) 1" SECTION. TAXINÉES. A. Fleurs renversees. PODOCARPUS. L’Hérir. Ricnarn. conif. pag. 125. tab. r et 29 Kusra. Humsoror, etc. (non Lasirrarr.) Caractères génériques. Fleurs dioïques; mâles en chatons filiformes:; les étamines sont absolument nues et sessiles sur l'axe, à une seule loge, s'ou= vrant par un sillon longitudinal ; les femelles soli- taires , axillaires ou terminales ; ; involucre composé de deux à trois écailles, réunies à la base en corps solide, oblique; fruit : noix ovale à une loge, comme à moitié noyée dans le réceptacle. Observations. Ce genre diffère du Taxus, par ses fleurs mâles en chatons nus, et par ses graines ad* hérant latéralement au Ééptailé. 1. Ponocarre ALLONGÉ. P. elongatus. L'Hérir. Raca. comif. Pers. Syn. pl. 2, pag. 580. ai Mur 1837. 226 elongata. Air. Kewe: 23 Page 415: Arbrisseau pou- vant s'élever jusqu’à dix et douze pieds, sur une. tige souvent droite; branches diffuses et penchées; rameaux anguleux, comme verticillés ou épars ; feuilles linéaires, lancéolées, éparses, rdphroctéés surtout au sommet des rameaux, longues de deux à trois pouces, étroites, fermes, lisses , pointues , très-entières, d'un vert un peu glauque, présentant le plus souvent un de leurs bords à la tige; fleurs -mâles en chatons grêles, rassemblées trois à cinq'au sommet des plus petits rameaux; fleurs femelles axillaires, solitaires dans les aisselles des feuilles , produisant un fruit sale, globuleux, oblique. Tôu- jours vert. Lieu originaire : le cap de Bonne-Espérance. 2. PoDocaARPE A LARGES FEUILLES. P. te Swer. Loupox. Hort. Brit. Axbrisseau de dix douze pieds, . touffu, branches nombreuses, rameaux cornme vérticillés, à peine anguleux; feuillés épar- ses, comme séssiles, très-entières, linéaires ; lan- céolées , aiguës , longues de trois à quatre pouces, larges de trois à cinq lignes, d'un vert clair ; les “pe: me sont. inconnues. Toujours vert. R ire : la Chine. Em oi A. FEUILLES DE NÉRION.- P. Nerifo- lius. Lans, Dasr. Cat. ed. 3. Arbre pouvant s'élever jusqu’à quarante pieds ; feuilles éparses., :rappro- chées au sommet des rameaux, comme sessiles , très-entières, lancéolées, tres-aiguës ; glabres, à une seule nervure, d’un vert clair, et ayant, beau- coup de ressemblance. à celles de Ferpe pe dente. Toujours vert. … Lieu originaire : l'Inde, 227 4. Ponocarre À reunttes Dir. P faxifolius. Kowr. Huws. et Bonpz. Ricuarb. conif. T'axuis mon- tana. Wireo. Pers. Syn. pl. Arbre de trente à quarante pieds, ayant l'aspect de l'if (T'axus bac- cata) ; feuilles éparses , rapprochées , ouvertes, un peu distiques , courtement pétiolées , linéaires , un peu obtuses, ou comme acuminées, planes, à marge un peu roulée , longues de neuf à dix lignes; fleurs mâles, fruits solitaires au sommet des ni rameaux. Toujours vert. Lieu originaire : les. montagnes du Pérou. 5. Ponocarpes yacca. P: jacca. G. Dow. b. P- 1857. Loupox. Hort. Brit. Arbre. . . .: feuilles éparses , rapprochées, comme sessiles , entières, glabres , linéaires, lancéolées, aiguës, longues de dix à douze lignes. Toujours vert. Re PL 6. Povocarre Widaus: P. Chilinus. Ricnano. conif. Arbre médiocre, très-rameux, rameaux nee AE Li outernés, à, base mu- ‘de petites écailles imbriquées, persistantes ; feuilles é éparses , rapprochées, sessiles , ouvertes , linéaires , lancéolées, très-entières , prises , un peu falciformes, de deux à quatre pouces au plus de long, de deux à trois lignes de large; fleurs mâles en chatons filiformes au sommet des petits rameaux; fruit rss à 5 — avec une pointe obtuse. Toujours vert. Lieu originaire: le Chih. 7. PonocarPe VERTICILLÉ. P. verticillata. Horr.. Taxus verticillata. Pers. Syn. pl. Arbrisseau de dix à douze pieds, feuilles verticillées, so en forme de sus Toujours vert. 228 Lieu originaire : le Japon. 8. Ponocarre cortAcE. P. coriaceus. Ricu. conif, Tab. 1. fig. 3. Arbre. . . . . feuilles éparses , sessi- les , lancéolées, entières , aiguës, coriaces , à une seule nervure médiane; fleurs mâles. .... les fe- melles axillaires, solitaires dans les aisselles des feuilles; fruit oblique. Lieu originaire : l’île Mont-Serrat. 9. Ponocarre DE La Cuine. P. Chinensis. Swer. Lounox. Hort. Brit. T'axus Chinensis. Roxs. Grand arbre de trente pieds et plus, toujours vert; cultivé en Angleterre depuis 1800. 10. PoDocaRPE SPINESCENT. P. spinulosus. SPRENG. Louv. Hort. Brit. Arbre de vingt pieds, toujours vert, originaire de la Nouvelle-Hollande, et cultivé en Angleterre depuis 1820. Culture. Les espèces Facca, Nerüfolia et T'axt- folia se cultivent en serre chaude, mais peuvent aussi, comme toutes les autres, passer facilement l'hiver en serre tempérée et même en bonne oran- gerie ; leur terre doit être un mélange de bonne terre franche et de terre de bruyère; cette dernière pure leur convient aussi parfaitement. Tous se multiplient de boutures qui reprennent assez fa- cilement étant faites sur couche chaude et sous châssis étouffé; on peut encore les multiplier par la greffe en approche, en fente, et herbacée, l’un sur l'autre ou sur l’'if commun (taxus baccata). Is ont tous des feuillages assez remarquables et for- ment ” bonne diversité dans les serres et collec- tions d ts; aussi on les trouve chez beaucoup d'a amateutà. IL est présumable que dans leur pays originaire, surtout les espèces qui forment 229 des arbres de seconde grandeur, ils sont employés à divers usages , et leur bois, comme celui de notre if, peut être utile aux tourneurs, ébénistes, etc. DACRIDIUM. Soranner. Lame. Pin. Ricnarp. conif. tab: 2. Caractères génériques. Fleurs dioïques; les mâles en petits chatons, sessiles, ovoïdes, imbriqués, multiflores ; éciilles subtriangulaires ayant à la base deux anthères étbicülsires s’ouvrant en tra- vers ; femelles : solitaires terminales; fruit glan- duliforme, ovoïde , à sommet un peu pointu, et entouré à sa base par un involucre cupuliforme, ondulé sur les bords. 1. DACRIDIE EN FORME DE CYPRÈS. ). cupressinum. Laws. Pin. Ricx. conif. tab. 2. Grand arbre tou- jours vert; rameaux nombreux ; rires foules divisées en beaucoup de ramilles g blant à un polypode ( Potrpôllum}: feuillés très rs petites, décurrentes sur quatre rangs, ouvertes, rudes, amincies au sommet, pointues et comme piquantes et couvrant les rameaux ; les fleurs mâles sont en petits chatons terminaux , ayant des rap- ports à celles de thuya , toujours solitaires au som- met des ramuscules; les femelles sont aussi termi- nales, et les fruits sont gros comme un grain de chenevis allongé ieu orgintéres la Nouvelle-Zélande. : Cet arbre est cultivé en Angleterre depuis 1825; il est fâcheux que depuis cette époque il n'ait pas été introduit dans nos cultures, où il varierait agréa- blement les feuillages de nos plantes de serre tem- “ 230 pérée, qui lui convient; il n'y a aucun doute qu'il doit se multiplier de boutures et de greffes sur quelques espèces analogues et plus communes. B. Fleurs droites. PHYLLOCLADUS. Rien. eônif. t. 3. f. 2. Caractères génériques. Fleurs monoïques ; les mâles en petits chatons en forme d’épis terminaux, entourés à la base d’écailles synamiformes , et for- més aussi d’écailles dentéesen leurs bords.et ayant deux anthères à leur base s ‘ouvrant par une fissure longitudinale ; ; Jes femelles en petits chatons de eux à trois fleurs ; fruits petits, enfermés entre les écailles et munis à leur base d’une. espèce de cupule, E; RAT A FEUILLES D'ASPLENIUM. P: rhom-= boidalis. Ricu. conif. Podocarpus asplenifolia. Lamirrarp. Specim. Nov. Hol. 2.p. 71.t. 221. 7Xa- larmia asplenifolia. SrrenG. Arbre de quarante à cinquante pieds, très-rameux, les rameaux ouverts; les ramuscules ou petits rameaux sont souvent garnis. d'ailes feuillues et munies d’écailles rudes, éparses , imbriquées et souyent verticillées; les feuilles ou les byllodes sont alternes, sessiles , ob- longues, rhomboïdales, obtuses, à bords supérieurs inégalement crénelés ou incisés, planes, coriaces, à nervures obliques rapprochées, ayant à la base des, écailles synamiformes ; les boutons sont écailleux ; les fleurs mâles et femelles sont terminales sur différents petits rameaux. Toujours vert. Lieu originaire : la Nouvelle-Hollance. …£etarbre, qui offre des. anomalies trés-remarqua: 231 bles dans cette nombreuse et intéressante famille, a été introduit en Angleterre en 1825, et je ne le connais pas encore en France, à moins que ce ne soit lui que signale le Bon Jardinier, 1857, sous le nom de Tuxus serratifolia, et devant être cultivé dans le bel établissement-de M. Noïsette; du reste la serre tempérée lui convient, et la culture des Podocarpes, Sd avons ns indiquée, ui est tout à à fait applicable. -” TAXUS. Lin. Pens. Syn. pl. Riou. _—. , etc. Caractères génériques. Fleurs dioiques ; les mâles en chatons axillaires, comme globuleux, écailleux; écailles peltéesde trois à huit lobes ; femelles : soli- taires , droites, entourées d'écailles; le fruit est un drupe entouré par un faux péricarpe charnu, auquel il n’adhère que par sa base, ouvert au sommet. 1. ÎF commun. 7”. baccata. Lin. Pers. Desr. Cat. Ricx. conif., ‘éte. Arbre de vingt à ‘trente pieds ; cime rameusé, arrondie en pyramide assez régu- lière; rameaux striés, plians ; feuilles nombreuses’, rapprochées, éparses ou disposées en peigne sur deux côtés opposés, linéaires, pointues, étroites, plates, lisses et fermes , d’un beau vert sombre en sus , pâle en dosdtiis: à pointes presque pi- quantes ; fruits rouges bacciformes. Toujours vert. Lieu originaire : la France, l'Amérique. | Variété. 1. Feuilles bañidhées en blanc. id. 2. Feuilles panachées en nr à ‘id. 3. Procumbens, couchée. 2. Tr pyraminar. 7°. hybernica: Hook. Hoëtl: Tr pyramidalis. Avbre de douze à quinze pieds; tige 232 élancée , rameaux et branches serrés contre la tige et formant une pyramide régulière; feuilles éparses et non en peigne. Cet arbre, qui n’est probablement qu’une variété du précédent, est cependant très- distinct. 3. Ir pu Cavapa: 7°. Canadensis: Warzo. Lou». Hort. Brit. Tige moins haute; feuilles linéaires dis- tiques, à marge roulée; fleurs mâles à réceptacle globuleux. Taxus montana minor. Micx. FI. bor. am. Toujours vert. Lieu originaire : le Canada. . Ir rorre-norx. 7°. nucifera. Kæmr. Pers. Syn. pl. Rica, conif. Grand arbre, très-rameux ; feuilles comme sessiles, distiques, ouvertes, linéaires, lan- céolées , très-pointues , coriaces, rudes, supérieu- rement convexes, glauques et hole en des- sous, à nervure moyenne saillante; fleurs dioïques ; fruit de la forme et de la grosseur d’un gland, ayant. au sommet un petit mamelon pointu.Toujours vert. Lieu originaire : la Chine , le Japon. 5. Ir Ex raux. 7°. falcata. Pers. Syn. plant. Feuilles solitaires, lancéolées, tomenteuses en des- sous. An podocarpus : 6. 1e romenreux. 7”. tomentosa. Taums. Pers. Syn. pl. Feuilles opposées, lancéolées, tomenteuses en dessous. 4n podocarpus ? 7- re corrensis. 7”. coriensis. Siesorn. Cat. Par- MENTIER , Japon. 8. Ir vevur. 7”. vevut. Siepozn. Cat. PaRMENTIER, Japon. Culture. L'espèce baccata et ses variétés Hy- bernica et Canadensis sont de plein air ,. vien- nent assez bien dans tous les terrains, et sou par 233 conséquent rustiques. L’if commun se multiplie par ses graines, qui doivent être mises en terre aussitôt leur maturité; elles sont ordinairement dix-huit mois à germer. On les multiplie encore de marcottes et de boutures ; mais les individus ob- tenus de semis forment toujours de bien plus beaux sujets. Toutefois c’est par. les deux premiers moyens que les variétés se propagent, et aussi par la greffe en approche ou en fente sur l'espèce. Toutes les autres espèces sont d’orangerie ; la terre de bruyère pure ou mélangée de terre franche leur convient , et, comme celles de plein air, on les multiplie de marcottes, boutures et grales- Usages. Le bois de l’if commun est très-employé ‘ par les tourneurs; il est d’une taille facile, et c'est avec lui que l’on fabrique une infinité de petits meu- bles, jouets d’enfans, etc. Ilteint en brun, les fruits en chamois, et les racines en jaune brun -et rou- geâtre. Les enfans mangent. la pulpe. des fruits. Les feuilles et leur extrait sont vénéneux à forte. dose ; on les emploie quelquefois contre les rhumatismes etles fièvres, mais à faible dose. La verdure-sombre de cet arbre le fait remarquer dans les jardins pay- sagers, où, en lui laissant prendre son port natu- rel, il produit de très-beaux effets. On peut en former de bonnes et belles palissades , des haies tou- jours vertes, car, comme on le sait, il supporte par- faitement le ciseau, puisqu'on peut l’amener à telles formes que l’on désire, comme on le voyait dans les anciens jardins; mais heureusement le bon goût a fait justice de toutes ces formes bizarres, et l'arbre de la nature est beaucoup plus beau que sous formes grotesques que l'art lui imposait. La variété 234 pyramidale est très-remarquable : celle à feuilles panachées en jaune n’est pas bien constante; je ne connais pas celle qui l'est en blanc; les autres es- pèces se cultivent comme objets de collection. Au Japon on mange les amandes de l’espèce porte- noix, et on en extrait de l'huile ; cet arbre est rare, et je ne le crois pas cultivé à Paris SALISBURIA Suivre: Lin, Trans. 3. Rd conif. GINKGO. Kæwpr. Exot. Pers. Syn. pl. Caractères génériques. Fleurs dioïques : les mâles en chatons spiciformes, pédonculés, nus ; les anthè- res sont portées deux à deux et réunies sur un très-court pédicelle, elles s'ouvrent en une seule loge; les femelles sont solitaires ou réunies deux à quatre à l'extrémité d’un pédoncule , à sommet di- laté et à marge entière; un stigmate sessile; fruit pulpeux entouré à sa base par une espèce de cupule ; embryon cylindrique à deux cotylédons. 1. SALISBURIE À FEUILLES D'ADIANTHE. 9. adianthi- folia. Smire. S. Ginkgo, Ricu. conif. Ginkgo biloba, Lin, Pers: Syn. pl: Arbre de première grandeur, notamment dans son pays natal, et pouvant attein- dre plus de cinquante pieds en France, et surtout dans le midi; écorce grise et glabre ; rameaux ou- verts où érigés; feuilles alternes sur les jeunes pouéses, fasciculées sur les brindilles et rec ns, -pénoiéés, cunéiformes à la base ; le dent supérieur arrondi , ‘inégalement crénelé, di- visé par le milieu en dés lobes; glabres, veinées, portées sur des pétioles assez longs et flexibles ; fleurs mâles sortant d’entre les feuilles fasciculées, 235 en petits épis longs de neuf à dix lignes et peu ap- parens ; les femelles, portées sur des pieds différens; sortent.de-même d’entre les feuilles, portées sur des, pédoncules quelquefois rameux au sommet, produisant des fruits de la forme et de la grosseur d'une prune de mirabelle et de même couleur; la pulpe qui entoure l’amande..est fétide, et raneit facilement; le noyau ou: endocarpe. est blanc’, ovoide ; d'in tissu Higneux; mince et. xampans pet lens Lieu originaire : : le a Ce. ji re fat i in- troduit en Angleterre en 1754; ily. a moins de temps qu'on le cultive en France, où il fut apporté, en 1788, et où on l'a connu d’abord sous le nom d'Arbre aux Quarante Écus. Culture, Cet arbre vient bien et acquiert tout son beau port dans les bonnes terres fortes, hu- mides, et ayant du fond, safiqué dons de midi de la France, où ileroît plus p qu'aux en- virons de Paris. On le multiplie de marcottés, qui sont ordinairement deux ans à s’enraciner, et qui forment de, beaux individus lorsqu'elles. ont été faites avec des yeux terminaux; il reprend aussi ‘de boutures faites en mars et it. soit en plein air en-terre de bruyère, soit en pots, lesquelles sont mises sur couche tiède, ce qui donne de chances de réussir : dans ce cas, les branches qui sont muniés d’un œil terminal sont préférables , en ce.sens qu’elles donnent des individus qui. filent droit, tandis que ceux élevés sur des yeux latéraux ne forment jamais de beaux arbres; on peut pour- tant les y forcer soit en recepant, lorsqu'ils ont atteint assez de force, soit en les greflant avec: des 236 extrémités de rameaux ; ces greffes réussissent très- bien et forment de beaux arbres par la suite. On peut encore greffer de ces extrémités de branches sur des troncons de racines , où elles réussissent et font de beaux sujets. L'individu femelle, qui est encore rare à Paris , se multiplie de même, et sur- tout par la greffe sur une ou plusieurs branches d'un individu déjà fort, quand on en possède; c'est ainsi que M. Delile, professeur de botani- que à Montpellier , l'a fait au bout de trois ans, et il a eu lavantage de récolter des fruits qui ont été les premiers de France et probablement d'Europe. M. Delile a écrit sur ce fait important une notice claire et concise, dont les Ænnales de Flore et de Pomone ont publié un extrait, année 1835-1836, pag. 240. MM. Neuman et Pépin ont aussi parlé de cet arbre dans les mêmes Annales, le premier, même volume , pag. 147 ; le second, pag. 112, année 1832-1833. Il est donc constant que d'ici à peu de temps on récoltera en France des fruits de cet arbre intéressant, qui, servant à sa multiplication, produiront des sujets qui alors ne isseront rien à désirer. + Usages. Cest un très-bel arbre pour lornement des jardins, et les propriétaires amateurs ne peu- vent se dispenser d’en avoir quelques pieds; son feuillage est très-remarquable et son port pittores- que; il n’est pas commun dans les pépinières; espé- rons qu'il le deviendra davantage au fur et à mesure qu'on récoltera plus de graines. On mange les amandes à la Chine et au Japon; on dit aussi qu’on en tire de l’huile, ce qui nous paraît peu probable, Yamande nous ayant plutôt semblé farineuse que 257 huileuse, Son bois pourra être employé par les tour- neurs, ébénistes, parqueteurs; il est blanc, presque satiné, et ayant des rapports avec celui appelé bois de citron. EPHEDRA. Lin. Pers. Wizco. DEcann., etc. Caractères génériques. Dioique, ou monoïque ; fleurs mâles en petites têtes comme globuleuses, jaunâtres, écailleuses; quatre à huit anthères, dont les filamens sont réunis en une colonne sail- lante ; elles sont disposées en couronne oblique, et s'ouvrent en dehors; les femelles sont comme soli- taires au sommet des ramuscules, composées d'é- cailles d’une seule pièce au nombre de quatre à cinq ; la supérieure contient deux ovaires terminés par deux styles, à stigmate simple; après la florai- son, les écailles deviennent charnues et forment une sorte de baie qui renferme. deux semences aplaties d’un côté, et convexes de l’autre. 1. Uverre vuzcaime, Raisin de mer. Æphedra vulgaris. Rucu. conif. Æ. distachia. Lin. Pers. Syn. pl. Decano. FL. fr. Desr. Cat. ed. 3. Arbrisseau de deux à trois pieds au plus ; rameaux nombreux, verts, cylindriques, articulés, opposés ou verticil- lés , de différentes longueurs; à chaque articulation se trouve une gaine très-petite, à deux dents , et u’on pourrait regarder comme étant les rudimens des feuilles avortées; c’est à l’aisselle de ces gaînes que sortent les chatons mâles, sessiles ou formant comme de petites panicules rameuses; les petits chatons femelles sont comme sessiles et ordinaire- ment géminés. Toujours vert. 238 Lieu originaire : la France, les endroits sablon- heux et maritimes des provinces méridionales. 2. UveTTe à üN SEUL ÉPr. Æ. monostachia. Wiiip. Lin. Pers. Syn. pl. Arbrisseau de dix-huit à vingt- quatre pouces, ressemblant au précédent ; gaine des articulations à deux dents obtuses; chatons mâles pes nombreux et comme paniculés. Toujours vert. u originaire : la Sibérie. 3. UVEeTTE ÉLEVÉE. Æ. altissima. Desr. FI 'atl. Wiri. Pers. etc. Arbrisseau pouvant s'élever avec un soutien à quinze et vingt pieds, presque sar- menteux ; rameaux nombreux, comme verticillés, allongés, lisses, striés, la plupart ternés, penchés, un peu bites: fleurs mâles très-nombreuses en panicule terminale; les femelles solitaires, pédon- culées, penchées. uionié var: Du originaire : la Barbarie. 4. Uverre D'AMÉRIQUE. Æ. Americana. Wu». Pers. Rica. conif., etc. Arbrisseau à tiges et raméaux érigés; ceux-ci et les ramuscules agrégés, arrôti- dis, presque filiformes ; gaînes des articulations demi-ovales, pointues, bei ou reéfléchies; fleurs mâles et femelles sur le même individu, en pee chatons sessiles à l'aisselle des gaînes. Lieu’ Originaire : Feu “ele er le Pérou. ‘Toujours vert. 5. UverTe FRAGILE. Z. fragilis. Desr. At. Pers. Syn. pl: Petit arbuste d’un pied à à dix-huit pouces; articulations des rameaux très-écartées ; sus me sessiles, agrégés. Toujours vert: Leu originäire : la Barbarie. —"Quliure. Les deux premières ess à sont de Sas air et rustiques; les rte sablonneuses 239 leur conviennent mieux que les trop fortes; pour- tant elles s’accommodent assez bien de tous les terrains; on les multiplie de rejetons qu’elles. donnent de leurs racines, de marcottes et de grai- nes; les trois autres sont d’orangerie; la troisième (Üvette élevée) passe même les hivers ordinaires en pleine terre, abritée le long d’un mur au midi. Celle d'Amérique est la plus délicate: Usages. On, ne cultive pas assez les, de pre- mières espèces, elles orneraient pourtant les devans des massifs d'arbres toujours verts; leur port est toutefois particulier et Sade ee aux prêles (Equisetum ) et aussi au genre suivant; les autres ne sont que des arbustes de collection et qu'on ne. rencontre guère que dans les écoles de botanique et chez quelques amateurs. On mange les fruits des espèces vulgaris et monostachia, et on les em- ploie dans les maladies aiguës et les fièvres putri- des; les tiges et rameaux servent aussi comme as- tie IL est probable ge | les autres SE possèdent les mêmes propriétés SCUBERTIA. Minse. (Non Du Dee Rice. Caractères génériques: Fleurs monoïques; les mâles en chatons très-petits, formant une grappe pyramidale, à trois ou cinq anthères ; les femelles à la base des groupes ! mâles, en deux à trois petits chatons à écailles, à sommet pointu réfléchi , à base biflore; cônes ou galbules ovoïdes, à écailles peltées dans. comme ligneuses, anguleuses, pe lières ; . PTiEREpes presque ligneux, Me es ; 240 cinq à neuf cotylédons linéaires. Ce genre diffère des cyprès par ses fleurs mâlés en grappes termi- nales , et par les écailles de ses fleurs femelles, qui ne portent que deux fleurs dressées à leur base : du thuya, par les écailles de ses galbules anguleu- ses , superposées et en forme de clou, et ses fleurs mâles en grappes ; et des deux surtout par ses em- bryons polycotylédonés. | 1. SCUBERTIE CHAUVE. CyYPRÈS GHAUVE. CyPRÈS DE LA Louisiane. S. disticha. Mmser. T'axodium disti- chum , Ricu. Cupressus disticha. Lix. Pens. Syn. pl. Arbre de première grandeur dans son pays origi- naire, et y acquérant aussi une grosseur prodi- gieuse ; feuilles petites, linéaires, pointues, rap- prochées, ouvertes et placées sur deux rangs sur les plus petits ramuscules, ce qui leur donne l'aspect d’une feuille ailée ; elles sont caduques et tombent en automne après avoir pris une teinte d'un rouge pourpre. | é Lieu : le bord des fleuves de l'Amérique septen- trionale. 2. SGUBERTIE Ou CYPRÈS CHAUVE INTERMÉDIAIRE. S. disticha. var. intermedia. Journal de la Société d’A- griculture pratique, 1829, pag. 386. Cet arbre pa- raîtrait devoir s'élever comme l'espèce; ses feuilles sont beaucoup plus fines, alternes , éparses ou très- imparfaitément distiques, et redressées vers l’extré- mité des rameaux, Cette variété s’est trouvée en assez grande quan- tité dans un semis fait en 1827 par M: Lefèvre, pépiniériste à Mortfontaine ; je la remarquai chez lui en 1828, et aussi la même année à Versailles, chez M. Molvaux. Ces deux cultivateurs avaient 241 acquis leurs graines chez M. Vilmorin. Quoique cette variété m'ait paru très-distincte, elle se rap- proche de l'espèce suivante, du moins’ dans !lés jeunes individus que j'ai été à même d'observer. 3.: ScuBeRTIE DE La Cine. S. Sinensis. : Horr. Par. 1856. S. Sinensis pendula. Horrur. S. pendula. H. Kew. Arbre ne paraissant pas devoir s'élever beaucoup ; feuilles petites, vertes, distiques sur les ramusCules , et caduques à d'automne, comme dans la première espèce ; je ne lui ai pas encore remar- qué de fruits. tri 4: ScusErrie pu Japon ou rowsours vERTE. S. Ja- ponica. Horr. Par. 1836. T'axus nucifera. Horr. {non Taums.) Pers. Syn. pl. Get arbre a long-temps été pris pour le véritable Taxrus nucifera, et plu- sieurs maisons de commerce le livrent encore sous ce nom; pourtant 1l en diffère beaucoup. Il ne paraît pas devoir former un arbre bien élevé ; les rameaux terminaux sont érigés et ont des feuilles linéaires, ouvertes, longues de quatre à six lignes, irrégu- lièrement distiques et d’un vert un peu glauque; les fruits ou galbules sont solitaires, portés sur le sommet de petits rameaux, oblongs, du moins dans leur jeunesse, et composés de beaucoup d'écailles dont les pointes sont ouvertes; je ne les ai pas encore vus parvenir à maturité. Les feuilles disti- ques sont caduques comme dans les autres espèces. Lieu : le Japon. … ‘ | . Culture: La première , la seconde et la troisième espèce sont très-rusliques , quant à Ja rigueur.de nos Mivers ; mais il n’en est pas de même à l'égard du’ terrain ; elles exigent un sol doux et frais, le bord des eaux courantes leur convient beaucoup , Mar 1837. . 16 242 et on n'en voit de belles que dans ces. positions, ou dans quelques localités exceptionnelles. On dit qu'il.en :existe de telles à Rambouillet, à Malherbe; j'en ai vu de superbes à Orléans, Mal- maison, Essonne-chez M. Ferret, ete. La pre- mière espèce se multiphie de graines tirées de VA- M ee - ps A 1 1 ? 11 + hé me u E ? 1 t ed elles lèvent facilement en les semant en terre de bruyère, soit en plate-bande un peu ombragée, soit en terrine placée à la même exposition; au printemps suivant, on les repique, soit en planche, soit en pots, mais toujours en terre de bruyère, et on. les met en place la troisième ou quatrième _ année. Cet arbre reprend très-bien à la transplan- tation, et j'en ai vu transplanter de gros comme la jambe, dont pas un n’a manqué. Les espèces ou va- riétés deux ; trois et quatre, reprennent facilement de greffe sur la première espèce; on peut la pra- tiquer soit en approche, soit en fente, soit en ra- meaux herbacés ; toutes réussi thien , mais celle en approche est toujours la plus certaine. Usages. Le premier de ces arbres est un des plus beaux qu’on puisse planter lorsqu'on possède des endroits qui peuvent lui être assignés ; on pourrait surtout dans le Midi utiliser par ce moyen des ter- rains très-tourbeux, et où l'eau séjourne quelques mois de l'hiver. Son bois est très-bien employé en Amérique ; on en.fait des pirogues d’une seule pièce, des courbes de navire , des pieux de clôture , des vo- liges , des planches de toutes grandeurs, etc. Les -excroissances nues , et hautes quelquefois de trois à a an a à 3 EM Le LS à a À Lx 45 us EE £ s les endroits très-humidés , sont utilisées pour faire 245 des ruches; les nègres se servent de:sa résine pour mettre sur les plaies qui suppurent. 11 possède la faculté de repercer du tronc; j'en ai vu à Orléans qui avaient été coupés ayant environ 15 pouces de tour, et qui formaient des cépées de quatre à cinq montans bien venans et tres-droits. Les autres sont curieux et sont cultivés chez tous les amateurs et dans presque toutes les collections ; il est bon d'abriter en orangerie quelques individus de la quatrième espèce, que les hivers rigoureux pour- raient faire périr en pleinair, Jacques. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Note de M. Oscar Lecrerc Taouin sur lPacclima- tation. Nous recevons de M. 0. Leclerc Thouin la note suivante , en réponse à l'article sur l'acclimatatioi inséré dans notre précédent numéro, et nous nous empressons de la rapporter textuellement. Doverce, Je viens de lire dans le septième numéro des Annales 4e Flore et de Pomone un fort bon article de M. Doverge sur Pacclimatation. Je suis bien plus près qu’il ne paraît le croire de partager son opinion. Toutefois j'avoue que j'attache d'autant moins d’impor- tance à la discussion grammaticale qui s’est élevée depuis quelquesannées sur les mots naturalisation et acclimatation, qu’on. est fort peu d'accord sur Facception propre à Pun où à l'autre. En suivant les définitions proposées par MM. Noisette-et autres, M: Doverge pense qu’on ne peut pas acclimater, mais qu’on peut naturaliser; M. Poiteau, dans un mémoire remarquable qu'il vient de lire à la Société royale d'Horticulture , prenant pour guide le Dictionnaire de l’Académie, soutient au contraire qu’en ne- peut pas naturaliser, mais qu’on peut acclimater. Heureusément ; si Von est si peu daccord sur les expressions, on s’entend 244 beaucoup mieux sur les choses : naturaliser ou 4. tr c’est en définitive , pour le commun des cultivateurs, troduire un végétal sur une {erre et sous un climat qui Qui étaient étrangers. Que si l’on veut appeler cette opération naturalisation ‘quand éllé réussit, acclimatation quand elle ne réussit pas ; Ou vice versà , je he démande pas mieux, mais je resterai prudemment neutre entre les combattans , tout prêt. du reste à me ranger bravement du. côté des vainqueurs, sitôt que l’action aura été décisive. Pour bien m’entendre avec M. Doverge, j'adopte aujour- d’hüi sa définition, et je répète avec lui, comme je l'ai dit à la Société d'Horticuiture et comme cela se trouve consigné sur le procès-verbal, que je ne crois pas à la possibilité d'acclimater un individu, où si l’on aime mieux un pied végétal, de manière à lui faire supporter graduellement une tempé- rature ou des circonstances atmosphériques qu’il ne pourrait pas supporter de prime abord. Je n’ai donc pas dit que les enfans des plantes dont on essaie l’acclimatation soient qu ‘il ne semblait pas impossible de naturaliser ou d’accli- mater l'espèce par les races, c’est-à-dire d’en obtenir, au moyen du semis, des variétés plus rustiques, par consé- quent d’une organisation différente. S'il est vrai que certaines espèces monocarpiques se mo- difient de génération en génération , au point qu’on soit si fréquemment obligé, pour les conserver fraîches, d’en renou- 1'onveut les transporter d’une ré- gion, d’une localité dans unesautre; que le climat joue un si grand rôle dans la formation progressive des races que chacun ait pour ainsi dire les siennes; que telles ou telles variétés, bien qu ‘appartenant évidemment aux mêmes espè- ces, soient ou plus précoces, ou plus tardives, ou plus déli- cates , Ou plusrustiques ;—que les blés Lammas et d'Odessa, par exemple ; redoutent davantage les gelées que | les autres races du tri salivum ; — que parmi le 1: le blé de miracle soit un des plus attaquables; - 2 que parmi d’autres plantes économiques les nn hiverna- les résistent mieux aux gelées, t 245: que les races printanières ; — que les choux-palmiers et-de Naples, tous deux originaires d'Italie, soient moins rustiques que le chou frisé du Nord; — qu’il existe réellement, comme on le saura bientôt à Fromont , un olivier de Krimée qui puisse supporter jusqu’à douze degrés de froid ; — que parmi les races sauvages de cet arbre, on en rencontre dans res contrées méridionales quin ‘aient j jamais souffert des in- les autres; si tous ces faits, dis-je, que je choisis au hasard, ou tous autres qu’on pourrait citer peut-être plus à propos » ne sont pas contestables , on doit conclure avec quelque apparence de raison qu’il ne sera pas, dans tous les cas impossible W'acbh- mater un végétal, non par lui-même, mais par ses dans. Cest sur un semblablé terrain que je voudrais voir re- porter la discussion et entreprendre de nouvelles expérien- ces; non que je croie que tous les végétaux soient aptes à donner des races assez rustiques pour s’acclimater chez nous, mais parce qu’il peut en être ainsi pour quelques-uns, et parce que tant que le doute existera il y aurait danger à em- pêcher des essais qui peuvent devenir fructueux. Voilà, Messieurs les rédacteurs , quelle est ma pensée. Je désire que vous la jugiez digne d'être re exprimée dans votre estimable Journal, que mieux que personne j apprécie quant - au fond et quant à la forme. Je suis, etc. O. LECLERC THOUIN. Effets de l’inondation sur les Péchers. M. Sieulle , excellent jardinier à Puteaux, nous communique les observations suivantes qu'il a faites sur les péchers submergés par les eaux de la ane en 1836. « L'inondation de la Seine, dit-il, s'étant, comme l'on sait, étendue plus ou moins selon l'élévation des lieux, les jardins qui la bordent à Puteaux et à Neuilly ont été submergés en grande partie. Les pèchers qui se sont trouvés tout-à-fait sous l'eau 246 sont dans un état qui avait fait croire qu'ils avaient perdu toute vitalité. Voici les résultats d’un examen attentif fait à plusieurs reprises. « Les branches de l’année sont totalement mortes, celles de l'année précédente sont altérées au point d'être à moitié perdues, celles de deux ans moins, etle bois de trois ans ne paraît nullement avoir souffert. L'eau qui a pénétré par les amputations de la taille a produit la mortalité dans ces parties sur une Jongueur de six lignes dans celles de trois ans, de douze lignes dans celles de deux ans, et de dix-huit lignes dans celles de l’année. Les branches descendantes des bras horizontaux qui étaient sous l'eau sont mortes ; celles montantes, dont les extré- mités étaient hors de l'eau, se portent bien. Les arbres entiers dont les parties supérieures étaient hors de l’eau sont les seuls qui aient survécu. Quel- ques yeux adventifs ont percé à travers la char- pente sur le bois de trois ou quatre ans. « Je laisse aux physiciens et aux phystologistes à expliquer quelles sont les causes auxquelles on doit attribuer ces dégâts. » Sans avoir en aucune facon la prétention de m'é- lever au rang des physiciens ou des physiologistes, je crois pouvoir avec quelque raison attribuer à lasphyxie les ravages signalés par M. Sieulle. En effet, pendant les mois de l’année où la végé- tation a le plus d'activité et où les arbres sont parés de leurs feuilles, il s'établit chez eux uné aspiration continuelle des gaz aériformes propres à y entrete- nir la vie, et une transpiration ou évaporation des 8az surabondans ou d’une humidité superflue qui muiraient à leur existence. La première s'opère 247 non-seulement et à un haut degré par la surface in- férieure des feuilles, mais encore par toutes les parties vertes et les plus jeunes du végétal, et enfin par la surface même des tiges les plus vieilles, mais à un degré extrêmement minime ; la seconde, qui ne peut avoir lieu que pendant le temps où la vie a le plus de vigueur, s'opère par la surface su- périeure des feuilles et n’a plus lieu pendant l'hiver, saison où la végétation est presque suspendue, et où conséquemment elle ne peut rien produire de surabondant dans le végétal. Si donc il ÿ a immer- sion de toutes les parties d’un arbre pendant qu'il est encore couvert de feuilles, l'aspiration et la trans- piration sont arrêtées et l'asphyxie a lieu; si cet effet existe pendant la mauvaise saison, l spirauon seule cesse, et, quoique moins active qu’en été , il n’en résulte pas moins asphyxie si l'effet se prolonge assez long-temps. D'où j'oserai conclure que la mort par asphyxie doit être plus prompte pendant la belle saison , les deux fonctions que j'ai signalées ayant plus d'activité que durant l'hiver, où les besoins de la plante sont extrêmement minimes. Ce qui pour- rait appuyer mon raisonnement, C'est que, dans le cas présent, ce sont les plus jeunes parties des pê- chérs qui ont suecombé, parce que, plus vivantes que les autres, elles avaient besoin d’une aspiration plus considérable pour achever leur formation , et qu ’enfin les altérations ont diminué de gravité en raison de l’âge du bois. En outre les pêchers qui ont survécu sont ceux dont les branches supérieures w'ônt pas été submergées et ont pu combattre par leur aspiration les effets morbides que produisait l'inmmersion des parties inférieures. Doveñce. * 248: HORTICULTURE. PLANTES D'ORNEMENT. ORANGERIE. Iris Sconétüne » Zris scorpioïdes. Desr. FI. Atl. vol. 1: P. 40. Z. alata. Por. J. microptera. Lan. Cette jolie espèce de la section des bulbeuses émet de sa base ou placenta plusieurs radicules fusiformes. et divergentes, que l’on pourrait nommer racines fasciculées., Elles atteignent souvent la grosseur du petit doigt, et sont terminées par de longues fibres flexueuses qui se ramifent ordinai t courte, entièrement cachée sous les feuilles ; celles- ci sont enga »distiques, cannelées, réfléchies, ondulées , longues de six pouces à un pied, larges d'un pouce à un pouce et demi à leur insertion, di- minuant sensiblement de largeur vers l'extrémité, qui se termine en pointe ; elles sont souvent creusées. en gouttière, marquées de nervures fines et régu- lières dans la longueur, d'un vert gai en dessus, glauques en dessous, et couvertes de très-petits poils. blanchâtres et couchés. Du centre des feuilles sort une hampe de huit à douze pouces de haut, composée de plusi patl ou membranes minces, verdâtres ,; de forme ovale, concave et dressée , légèrement pubescentes en dehors, s’enveloppant les unes les autres > et pro- tégeant les fleurs Jusqu'au moment de leur épa- nouissement. Elles ne dépassent souvent pas les feuilles; et quand cela arrive, elles ne lessurmontent ordinairement que d’un à trois pouces, selon leur atise est 249 vigueur. IL semble au premier coup d'œil que chaque tige ne doit porter qu’une fleur; mais bientôt une seconde et quelquefois. une. troisième se développent. Chacune d’elles reste épanouie au moins quinze jours, ce qui prolonge la floraison au-delà de deux mois. Les fleurs sont grandes, non barbues, d’un beau bleu clair , exhalant une odeur très-agréable et qui emprunte du ‘parfum de la violette, de la giroflée et. de l'œillet. PEER Le périgone est adhérent à l’ovaire; son tube est. plus long que la spathe et s'alonge même : pendant la floraison; il est blanc, cylindrique et de la gros-. seur d’une plume. Le limbe est divisé en six parties, quelquefois neuf, toutes plus ou moins dentelées sur les bords. Les trois intérieures sont entièrement droites, un peu étalées, ovales, un peu crépues, rétrécies à la base, longues de deux pouces, divi- sées supérieurement en deux parties; les trois exté- rieures sont grandes, longues de trois pouces, à limbe étalé, ovale oblong , ondulées et souvent re- levées vers les bords, pubescentes à l'intérieur, marquées de lignes divergentes de couleur bleue plus intense et munies sur leur ligne moyenne d’une crête jaune et calleuse. Les trois plus petites, longues d’un pouce, se trouvent placées à l’exté- rieur, à la base, etentre chacune d’elles. Les étami-. nes sont de moitié plus courtes que les stigmates; leurs anthères sont longues, bleuâtres, à deux loges. L'ovaire est ovoïde, et entiérement caché sous les bractées placées au collet de la plante; le style est long, filiforme, à trois lobes pétaloïdes qui re- couvrent les étamines et sont plus courts que les parties externes du périgone. Le fruit est une Lu 459 capsule alongée à trois angles peu saillans, à trois valves renfermant plusieurs graines ridées, rougeà- tres et arrondies. ? Cette belle espèce est depuis long-temps cultivée dans nos jardins , où cependant elle est encore rare. On la voit fleurir dans les jardins de S. M. à Neuilly, où notre collègue M. Jacques l’a recue de Sicile. En 1836, MM: Jacquin frères recurent d'Alger ‘plu- sieurs plantes et graines parmi lesquelles se trou- vèrent quelques individus de cette belle iris. La plupart ont donné leurs fleurs qui se sont prolongées pendant près de deux mois, à partir du r*"novembre. Il'existe un pied au Jardin des Plantes, dont la floraison à commencé à la même époque, et a duré jusqu'à la fin de février. Il faut dire que ce pied était planté dans un vase de treize pouces de dia- mètre auquel on avait ôté le fond. La plante, ayant pär ce moyen obtenu plus de nourriture et d'humi- dité que celles tenues dans des pots plus petits, a acquis plus de vigueur et de développement. Cette iris, encore peu connue des horticulteurs; est intéressante par ses belles et grandes fleurs, et l'odeur suave qu’elles exhalent ; elle mérite aussi leurs soins, à cause de l'époque où élle fleurit , et qui est pauvre en plantes dignes d’orner aussi bien les corbeilles et jardinières de salons, les serres chaudes et tempérées où elle se conserve rs long- temps. - Elle offre LL see es pondate toute l'annee ; ; mais sa végétati rce en octobre, et bientôt “les fleurs succèdent au développement des feuilles. C'est effectivement l'époque de sa flo- raison dans les lieux humides où elle croît sponta- 251 nément ; on.la trouve aux environs d'Alger, Bone, Hibbode en Sicile, non loin de la mer en Espagne et en Portugal. J'ai toujours cultivé cette plante en pleine terre de bruyère, où elle réussit parfaitement ; mais étant chaque année obligé de la couvrir de feuilles au moment même de sa végétation, il en résultait que les pieds privés d’air recevaient de graves dom- mages de l'humidité qui y séjournait ; et qui faisait pourrir les feuilles et les hampes. Ayant remarqué que les pertes que j’éprouvais n’avaient pas unique- ment la gelée pour cause , mais plutôt la couver- ture qui en brisait les feuilles, les: entretenait humides et les rendait plus sensibles aux alter- vatives de gel'et de dégel, je placai l’année sui vante, au moment de la gelée, un pot à fleurs sur chèque pied ; la plante se conservait mieux, mais ne fleurissait pas encore par la privation de l'air et de la lumière. Depuis je couvre-avec une cloches et j'obtiens un-très-bon résultat. Ainsi , l'on voit que pour la cultes # en grand, il suffit d’un châssis froid que l’on place sur la plate- bande , soit qu’on cultive ces iris en pleine terre ou en pots , et si les gelées deviennent plus intenses on couvrirait les châssis avec dela litière et des feuilles. Cette iris aime la terre de bruyère un peu tour- beuse , et se contente cependant d’une terre meuble composée de détritus végétal, mêlée d'un huitième de terre normale. Il faut pendant l'été peu .d’arrose- mens, que l’on multiplie lorsqu'elle entre en végéta- tion. On la propage de graines qui ne mürissent pas toujours bien sous notre climat, et plutôt de caïeux qui se forment autour du platents et qui peuvent 252 être détachées en juillet et août pour peu qu'ils aient quelques racines. Pépin. GroseiiLien PONCTUÉ. Ribes punctatum. Rurrz, et Pav.. Fl. peruv. Dec. prodr. t. 3, page 482, Sp. 44. ( Voyez la planche. ) Feuilles trilobées, dentées, ponctuées en dessous ; fleurs en grappes courtes, pendantes; bractées ob- longues, ciliées, ponctuées ; calice jaunâtre; pétales jaunes ; très-petits; baie rouge, ponctuée. Decan. prod., ete. Arbrisseau à tiges et rameaux droits, érigés, fermes , sans épines ; écorce grise, glabre; feuilles alternes, comme à trois lobes, glabres et luisantes en dessus , plus pâles en dessous, où elles sont munies de points nombreux et jaunûtres, dentées sur les bords, à dents inégales et glandu- leuses au somimet ; fleurs en grappes pendantes ; terminant les ramuscules, longues de douze à dix- huit lignes ; bractées oblongues, plus longues que les pédicelles , un peu ciliées et ponctuées; calice tubuleux à cinq divisions au sommet, d’un jaune pâle rougissant un peu lorsque la floraison s’avance, long d'environ trois lignes ; cinq pétales jaunes, trois petits, alternes avec les divisions du calice, et moins longs qu'elles; cinq étamines moins lon- gues que les pétales, à anthères jaunâtres; unstyle à stigmate brun; baies rouges et ponctuéés comme toutes les parties de l'arbuste dans leur jeunesse. ieu originaire : les montagnes du Chili; toujours vert en orangerie. Introduit en Angleterre en 1826. Je le dois à lobligeance de M. Bern, qui le cultivait 255 dans son bel établissement du : près de Versailles, dès l’année 1825. Culture. Jusqu'ici cet arbuste a été calé vÉe en orangerie, où,comme je l'ai dit, il conserve ses feuil- les ; je doute donc qu'il Bevisune; jamais de pleine terre sans quelques abris sous le’climat de Paris ; il reprend très-facilement de marcottes et de bou: tures ; ses fleurs se sont montrées at commence- ment digeil sous châssis froid, où il est cultivé: Cet arbuste ne sera jamais d'un véritable ornement ; mais sisa nature lui permet de supporter po gelées ; on pourrait en garnir les devants des mas- sifs , où son feuillage lisse et ses fleurs printanières pétsiraient le fatre remarquer. Jacques. BRUGMANSIA. Pers. Pentandrie monogyTULEe. Lis. Solanées. J USS. Caractères génériques. Calice pe à rohaleux: ; ventru , à cinq divisions anguleuses, aiguës ; ; Co- rolle grande, pendante, à tube long ventru, à limbe campanulé peu évasé, à cinq lobes terminés par une pointe longue aiguë et réfléchie. Cinq étami- nes , stigmate simple. BRuGMANSIE sicocore. Brugmansia bicolor. Horr. B. sanguinea. Horr. (Voyez la planche.) . . Plante originaire de la Californie ; tige: velue; $ feuilles alternes,, velues, à pétiole aussi long. que la moitié de. la feuille, d'un vert foncé en dessus, | 254 plus clair en. dessous, irrégulièrement lobées ou presque entières, les lobes quelquefois terminés en dents, à cinq nervures principales saillantes. Fleurs naissant à l’aisselle des feuilles; pédoncule long de deux pouces; calice hispide, bifide, dont une des divisions se partage quelquefois, ventru , grand; formant six angles saillans d'un vert plus clair. que celui des feuilles ; corolle à tube long de six à huit pouces, à limbe d’un rouge sang nuancé, se fondant en remontant le long du tube, qui est d’un beau jaune devenant verdâtre à sa base; il est peu évasé, à cinq lobes petits, terminés chacun par une pointe formée par les nervures longitudinales du tube, et longue de dix lignes environ, se réflé- chissant en volute à l’extérieur. Les étamines aussi longues que le tube. en .. | _ Cette plante, très-rustique d’ailleurs, exige cepen- dant une terre substantielle, et nous espérons pou- voir la cultiver en pleine terre. On la multiplie de boutures sous cloches. Cets frères, :SERRE CHAUDE, Gesnérie PoNCTUÉE. Gesneria punctata. (Voyez la planche , et pour les caractères génériques , page,189 de ce Journal, année 1835-1836.) Plante du Brésil à tubercule presque ligneux , arrondi, grisâtre et rugueux; tige herbacée de douze à quinze pouces de hauteur, d’un vert pour- pré, velue; feuilles pétiolées, ovales, pointues, lon- gues de quatre à six pouces, larges de trois à trois 255 et demi au milieu, pubescentes sur les deux faces, dentées et ciliées sur les bords, disposées par quatre ou cinqen verticille au milieu de la tige; les pé- tioles longs d’un pouce et demi, pourprés et velus. Au-dessus de ce premier verticille en est un second composé de trois feuilles sessiles, En mars, fleurs en espèce de corymbe de quinze à dix-huit, dont dix à douze seulement s’épanouis- sent , les autres avortent. Calice persistant, mono- phile, velu , à cinq divisions profondes .subulées ; corolle tubulée, velue, longue de près de deux pouces, d'un rose pourpré ponctué et strié de violet pourpre sur le tube;. le limbe est à cinq divisions inégales, d'un jaune pâle également ponctué de urpre. Quatre étamines, dont deux plus courtes réunies par les anthères ; un style dépassant un peu les étamines; pédoncule d’abord simple, se subdi- visant ensuite en deux pédicelles portant chacun une fleur qui s’épanouit, et en un troisième dont la fleur avorte. Chaque pédicelle est presque toujours garni d’une bractée à sa base. Nous avons recu cette plante sans déséititt en octobre 1836. Ne l'ayant trouvée figurée dans aucun des ouvrages de botanique qu’il nous a été possible d'examiner, nous lui avons imposé le nom ci-dessus , que nous avons emprunté aux couleurs de ses fleurs généralement semblables. Mise de suite en pot de terre de bruyère et placée sur couche chaude, en serre de cette température , elle nous a donné ses fleurs cinq mois environ ‘après. Elle a parfaitement végété, et je suppose qu'un A par moitié de terre franche et de bruyère peut lui suffire amplement. 256 On peut laisser cette plante et toutes celles de ce genre en pots que l’on rentre en serre tempérée seulement, et que lon y tient sans arrosemens jusqu’au moment du rempotage , soit en mars, soit plus tard , selon la saison où lon voudrait la voir fleurir. Après le rempotage, on la placerait en serre chaude pour obtenir sa floraison. Traitée de cette manière ;, cette plante épanouirait ses fleurs dans diverses saisons, selon le goût des amateurs. On la multiplie de boutures faites sur couche chaude avec ses tiges et ses feuilles mêmes enle- vées avec un petit talon pris sur la tige, et qu'il faut n'arroser qu'avec ménagement. On la multi- pliera également de graines lorsqu’elle en donnera. En hiver, arrosemens presque nuls. Jacquin aîné. NOUVELLES, « J'ai vu en fleurs chez M. Durann, rue de Buffon : le Clianthus puniceus, Bor. Rec. 1776 qui y avait épanoui ses fleurs le .1*, mai. Depuis je l’ai encore vu en pleine floraison chez MM. Paillet, Cels frères, Jacquin et C*. C’est un arbuste ndaicable dont nous donnerons incessamment la figure. Sa oraison peut se conserver un mois. Introduit d'Angleterre à Paris en 1835, ses fleurs avaient été admirées et recommandées ; c’est pourquoi on s'était empressé de le multiplier par boutures qui, une fois ‘enracinées, se vendaient assez cher. Mais ce procédé était justement un obstacle à sa propagation , que nous indiquerons prochainement. Pépin. aRRELES DE FLORE ET DE POMONE. REVUE DES GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉS EN FRANCE. Suite des Conifères. (Voyez page 225.) 2° SECTION. CUPRESSINÉES. CUPRESSUS. Lin. Wirco. Pers. Desr. Cat. Caractères génériques. Fleurs monoïques; les mâles en très-petits chatons ovoides, solitaires, terminant les petits rameaux; écailles -coriaces, semi-peltées, ayant à la base deux à quatre anthères ; les femelles en petits chatons globuleux, écailleux ; fruits en cône, comme globuleux, à écailles dures, peltées, épaissies, en forme de clous plantés sur l'axe central; graines nombreuses à la base de chaque écaille irrégulière , à marge comme membraneuse. 1. CyprÈès PyRaMIDAL. C. sempervirens. Lin. Win. Pers. Desr. Cat. ed. 3. Grand arbre dans le midi de la France, dont les branches et les rameaux for- ment une superbe pyranude régulière, à écorce brune; feuilles très-petites, imbriquées sur quatre rangs, très-serrées, vertes, glabres et presque ap- pliquées sur les rameaux ; fr uits en cônes obronds, Join 1837. 17 “ 258 gros comme des noix; sous chaque écaille sont ren- fermées beaucoup de graines irrégulières à bords à peine ailés. Lieux : la Grèce, le Levant. : 2. CyprÈs norizonrAL. C. horizontalis. Hort.C.sem- pervirens. Var. ne se ae ne pre du précé- t , etne formant pas la pyramide; ce n'est cértainementq upe variété, car on le trouve toujours en plus ou moins grande partie dans les semis que l'on fait du premier. 3. Cyrrès PENDANT. C. pendula. Pers. Syn. pl. L'Hérir. C. glauca. Lamarcrk. C. Lusitanica. Wii». Arbrisseau de quinze à vingt pieds; tige droite, à branches et rameaux pendans ; feuilles très-nom- breuses et couvrant les petits rameaux, opposées sur les vieux, imbriquées sur quatre rangs; elles sont d’un vert glauque , comme argentées ; cônes arrondis de la grosseur d'une noisette. Lieu : le Portugal. 4. Cvrrès ouvert. C. patula. Pers. So. pl. €: pendula. Tous. Arbrisseau à rameaux dichotomes peudans; feuilles opposées , ovales, Foujours vert. Lieu : le Japon. 64 Cxrnès pu Jaron. C. Vannes: pus: Pers. Syn. pl. 2. pag. 580. Arbrisseau ou petit arbre ; feuilles sur quatre rangs, comprimées. Toujours vert. Lieu : le Japon. 6. Cyrrès FAUX-GENÉVRIER. C. juniperoides. Lin. Pers. Syn. pl. Dssr. Cat. Arbuste à ‘tige droite , branches et rameaux dressés , formant la pyramide ; feuilles opposées en croix, Yhénires: subulées et ouvertes. Toujours vert.— Lieu : le Cap. 259 7. CyrrÈès TriQuèTre. C. triquetra. Horr. Lorie: Cat. Petit arbrisseau donnant des fleurs mâles à la hauteur d’un pied ; feuilles disposées trois par trois, glabres , très-aiguës , décurrentes, ce qui rend les rameaux à trois angles, d’un beau vert ; fleurs mâles en chatons axillaires, longs de trois à quatre lignes ; les fruits me sont inconnus. Lieu : Je Cap. CREER A 8. Cxrrès ronureux. C.torulosa. Don: Lounow. Hort. Brit. Arbre toujours vert , de vingt pieds, originaire du Népaul, et introduit en Angleterre en 1824. 9- CYPRÈS BAGGIFORME. C. bacciformis. Wan. Louvox. Hort. Brit. Arbre de vingt pieds , toujours vert, dont le lieu originaire est inconnu, et qui fut introduit en Angleterre en 1818. Observations. Les espèces six et sept devront probablement être rapportées au genre Callitris ; w- re Re pleine terre dans le milieu et le midi de la France; Pourtant déja sous le climat de Paris, il arrive souvent qu'elles souffrent beaucoup des froidsrigou reux , et périssent même totalement. Elles doivent onc ;, par conséquent, être élevées en pots et n'être livrées au plein air qu’à l’âge de quatre ou cinq ans. , Toutes les autres sont d'orangerie , où elles ne sont # . 1 h pas bien délicates, et où les plu à Du nt sd "tr à ‘ ;: Mr ONE PR pérée est nécessaire, et la lumière et Fair souvent renouvelé leur sont indispensables. On les multiplie 260 de graines , de boutures et de hareottéas mais le semis est toujours plus avantageux, et fournit les meilleurs et les plus beaux sujets. Les graines des deux premières, qui se récoltent dans le midi de-la France, lèvent ordinairement très-bien après quinze jours ou trois semaines de semis ; les jeunes plants sont repiqués en pots et.en planches au printemps suivant, et on les abrite soit en oran- gerie, soit avec diverses couvertures. Les graimes des autres espèces viennent de leur pays originaire, et se traitent comme ‘toutes celles des plantes d'orangerie. On peut encore faire des marcottes et tenter des boutures sur couches chaudes el étouffées sous cloches; elles ne réussissent que diffi- cilement. On pourra aussi les greffer en approche sur de jeunes sujets de la première espèce; LE ‘y ai vu très-bien réussir la troisième. Usages. La PRES espèce forme des Étréis. des magnifiques, et c’est un arbre précieux pour la décoration des jardins paysagers et pittoresques; la seconde espèce ou sa variété produit aussi beau- coupd'’effet dans certains sites, isolée ou en groupes; la troisième est très-remarquable par ses branches et ses rameaux pendans et d’une teinte glauque qui se détache bien sur le vert foncé des autres arbus- tes d'orangeric ; les 4utres forment de petits arbus- tes qui font de la variété parmi les plantes de leur température, Le bois des trois premières est employé à plusieurs usages; on en fait des meubles ; des pieux pour pa- lissades,.charpentes, etc. Les noix ou fruits passent pour stomachiques , vulnéraires , astringens , etc.; pourtant ils sont peu usités. 261 THUYA. Lin. Pers. Syn. pl. Desr. Cat. ed. 3. Caractères génériques. Yleurs monoïques sur divers rameaux ; les mâles en petits chatons ovoïdes ou gl ;écaill triques, peltées, obtuses, et ayant quatre étamines à leur base; les femelles en chatons très-petits, écailleux, déprimés ; écailles imbriquées sur quatre rangs et ayant deux ovaires à leur base; fruits en cône ovoïde ou globuleux, à écailles épaisses, imbriquées, à sommet mucroné et comme recourbé ; péricarpe osseux ou bordé d’une membrane formant comme deux ailes. 1. Tauya pu Caxana. 77, occidentalis. Lin. Pers. Desr. Rica. Conif. Arbre de vingt-cinq à trente pieds et plus; tronc droit, branchu, rameux; port régulier et pyramidal; rameaux lâches et un peu pendans ; ramification plane et alterne ; feuilles opposées, imbriquées, très-serrées, petites, obtusé- ment pointues, munies sur leur dos d'une glande claire et verte ; cône petit, oblong, lisse; écailles obtuses. er Lieux : le Canada, la Sibérie. 2. Tauvya DE LA Cine. 7’. orientalis. Lan. Pers. Desr. Cat. ed. 3. Ric. Arbre s’élevant à peu près à la même hauteur ; port régulier, ouvert; bran- ches et rameaux montans; ramifications planes ; feuilles opposées, très-petites et très-nombreuses, n'ayant point de glandes sur le dos, très-glabres et d’un vert gai; cônes grisätres, comme arrondis, rudes, à écailles mucronées ; graines osseuses, nues. Lieu : la Chine. ne 3. Tuuya DE LA CHINE A BRANCHES EN CORDES. 7. or. flagelliformis. Nos. Cat. Neuilly, inédit, Tige 262 pouvant sélever de huit à dix pieds, et peut- être plus; branches faibles, pendantes, ainsi que les rameaux ; qui sont allongés, garnis de petites feuilles imbriquées sur deux rangs, à sommet aigu. Lieu : a été obtenu à Laval (Mayenne), chez le beau-père de M. le général comte de Rumigny, aide de camp du roi; nous le cultivons depuis 1822. 4- Fauya DE LA Cuve HYBRIDE. 7” or. hybrida. Nos. Cet arbre a quelques rapports au Cupressus sempervirens horizontulis ; ses rameaux sont plus lâches que dans l'espèce ; les terminaux sont érigés, les feuilles moins appliquées et plus longues ; cônes à écailles n'ayant qu’une petite pointe recourbée au-dessous de leur sommet. Obtenu de semis à Neuilly en 1829; première fructification en 1836. 5. Fauya DE Tartarié, 7°, T'artarica. Lov. Cat. Lou. Hort. Brit. Arbre de vingt pieds et plus ; branches montantes et formant comme la pyramide; ramusCules très-aplatis, et plus grêles que dans le thuya de la Chine; fruit encore un peu pointu ; écailles extérieures à pointes assez longues et re- courbées. Lieu : la Tartarie. 6. Tnuya pyrAMIDAL. 7°. pyramidahs. TENORE. Lourox. Hort. Brit. Tige à branches montantes et formant une belle pyramide régulière ; ramuscules nombreux , aplatis, beaucoup plus courts que dans les précédens ; feuilles très-fines appliquées ; la totalité a une teinte glauque; cônes petits, de quatre à six écailles courtes, terminées par une petite pointe courte et recourbée au sommet. : Lieu : l'Italie, Naples. 263 7: Tauya pu Nérauz. 7 Nepalensis. Loni Cat. Loup. Hort. Brit, Tige de vingt pieds et plus. Lieu : le Népaul. Ces trois dernières plantés ont beaucoup de rap- portsau T'huya oriéntalis et n'en paraitraientque des variétés; pourtant je suis persuadé que, pour les deux premières surtout, les graines reproduisent constamment leurs caractères spécifiques. 8. Tauva spéroïné. Cèdre blanc. 7°. sphæroïdea. Ricu. Pin. Cupressus thuyoides. Lin. Pers. Desk. Cat. ed. 3. Arbre de soixante-dix à quatre-vingts pieds dans son pays originaire, s'élevant beaucoup moins chez nous; branches touffues et diffuses ; ramuüscules aplatis , tournés en divers sens; feuilles petites , aiguës, opposées , imbriquées , ayant une glande claire sur le dos, d'un vert bleuà- tre, souvent rougeàtre ; fruits gros comme des pa. Toujours vert. Lieu : l'Amérique septentrionale; les lieux frâis d'un bon fond. 9. THUYA ÉLÉGANT. FR délabrahs pie Pers. Syn. pl, Noiserrs, Manuel du Jardinier, vol. 4, pag. 714. Arbre très-élevé, à jeunes rameaux aplatis sur deux faces ; feuilles imbriquées sur quatre. rangs , ovales, appliquées ; sillonnées au milieu , blanchâtres en dessous; cônes écailleux, Lieu : _——— je ne le crois pas cultivé en Europe. SO Ts PLISSÉ. T. en rs Loupon. Hort. Brit. J'ai recu plusieurs fois sous ce nom des arbustes auxquels je ne vois aucune différence,-ni aucun caractère qui puisse me les faire distinguer du T'huya orientalis. Yai encore reçu un Thuy:i 264 sous le nom de 7°. nana, qui n’est aussi qu’une légère modification du Thuya de la Chine. Culture. La neuvième espèce est d’orangerie , toutes les autres sont de plein air; elles y vivent assez bien, notamment la deuxième, ainsi que ses variétés ou espèces y ayant des rapports ; mais elles préfèrent les terres douces et d’un bon fond ; pour- tant la première et surtout la huitième deman- deraient des terrains plus frais : cette dernière ne vient mème bien qu’en pleine terre de bruyère ou dans une analogue, et où, comme je l’ai dit, l'humi- dité soit assez constante. Les première , deuxième, cinquième , sixième et huitième se multiplient par les semis , qui se font soit én terrines, soit en plate- band de terre de bruyère, à demi ombragée. Ce semis peut se faire au mois d'avril; on met en pots ou en pépinière la seconde année, et ensuite en place lorsqu'on le juge à propos ; la reprise de ces arbres est presque assurée, Les variétés ou les espè- ces rares peuvent se propager facilement par la greffe en approche sur le T'huya orientalis ; on peut encore pratiquer les greffes en fente en étouffant les sujets opérés sous des cloches ou sous châssis tièdes ; la greffe herbacée peut aussi être employée, et elle réussit bien; enfin on peut se servir des mar- cottes et même des boutures. Usages. Ces arbres servent à l’ornement des jardins , et aussi , avec les autres genres de cette fa- mille, à former les bases des bosquets toujours verts; pourtant leur feuillage prend souvent en hiver une teinte rouge qui les rend tristes, et les fait quelquefois exclure des jardins d'agrément. Les deux premiers souffrent bien le croissant ; on 265 en fait de très-bonnes palissades pour abriter Îles ‘jeunes plantes d’orangerie en été. Les espèces ôù variétés trois et cinq doivent être plantées isolées pour jouir du pittoresque ou de la régularité de leurs formes. Le bois des deux premiers et du huitième est employé à beaucoup d’usages; on en fait des pieux qui résistent long-temps en terre, du bardeau; on en construit des bateaux; on fait du charbon pour la fabrication de la poudre à canon avec les petites branches du huitième, et enfin leur bois est d’un bon usage pour le chauffage ; les jeunes bran- ches de celui de la Chine teignent en jaune ou en brun. CALLITRIS. Vent. Ros. Br. Rica. Conif. p. 141. Caractères génériques. Fleurs monoïques termi- nales sur divers rameaux; les mâles en chatons ovoïdes ; écailles peltées ayant à la base deux à cinq RENE les femelles en chatons écailleux, écailles quatre à six, disposées én une double série à som- met ouvert; fruit ou galbule ligneux , à quatre ôu six écailles alternes entre elles, et souvent comme les valves d’un péricarpe régulier , ayant à leur base un assez grand nombre de fruits aïlés sur les bords. 1. CALLITRIS À QUATRE VALVES. €. quadrivalvrs. Venr. Ricu. Conif. T'huya articulata. Desr. F1. at}. Wizo. Pers. Syn. pl. Arbrisseau de douze à quinze pieds; tige droite, rameuse; ramifications ou ramuscules, les unes opposées, les autres al- ternes, aplaties ou très-comprimées, couvertes de feuilles adnées d’une articulation à l’autre, décou- vertes, terminées chacune par une petite pointe 266 serrée, très-glabre et Juisante, munie de glandes résinifères; fruits ou galbules à quatre écailles * ayant une petite pointe au-dessous de leur sommet, et plusieurs graines muniés de deux ailes à Ja base de chaque écaille. Lieu : l'Afrique, la Barbarie. 2. Carzirris RHomBoïpar. C. rhomboidea. Ros. Brow. Rucn. Conif. pag. 47. Tige arborée, ayant tout l'aspect d’un cyprès ( Cupressus ); rameaux ar- rondis très-rameux; ramuscules épars, articu- lés; feuilles squammiformes, trois à chaque articu- lation, verticillées, à base contiguë , serrées contre les ramilles, droites, pointues , persistantes ; fleurs monoïques , les mâles en très-petits chatons ternés, : les femelles solitaires au sommet des rameaux, et très-petites aussi; galbules à six écailles, très- dures, ligneuses, ayant sur le dos une petite pointe en forme d’ombilic. , Lieu : la Nouvelle-Hollande. 5. CarriTRiS AUSrRaL. C. australis.. Cupressus australis. Pers, Syn. pl. 2. pag. 580. Arbuste de six à huit pieds, et probablement plus élevé dans son pays originaire, très-branchu; les branches divisées en une grande quantité de. ramuscules verts, un peu trigones, comme articulés, et.ayant ordinairement trois feuilles à chaque articulation, dont les pointes sont à peine saillantes ; le reste est complètement appliqué sur les rameaux , qui. sont _glabres sur toute leur longueur ; fleurs mâles en très-petits chatons terminant les branches et les rameaux ; les femelles sont rassemblées de trois à cinq à la base des moyennes branches, et forment par suite des fruits ou galbules à six écailles, dont 267 les trois extérieures sont plus petites et toutes munies sur le dos d’une pointe ombiliquée et pres- que épineuse ; ses graines sont assez nombreuses à la base de chaque écaille, courtes et ailées sur les bords. Lieu : la Nouvelle-Hollande. 4. CaLLirris Faux-cyPRÈS. C. cupressoides. Nos. Thuya cupressoides, Pers: Syn. pl. 2. pag. 580. Arbre de dix à douze pieds; rameaux arrondis; feuilles imbriquées sur quatre rangs, oblongues, appliquées, lisses ; galbules tétragones, globu- leuses. ë Lieu : le cap de Bonne-Espérance, l'Afrique. Observations. W se trouve encore quelques autres espèces de ce genre à la Nouvelle-Hollande, mais je ne les crois pas encore introduites en Europe. Culture. Tous ces arbres sont d'orangerie , peu délicats ; ils ne craignent pas un à deux degrés de gelée ont ils sont un peu forts et que leur tige est formée ; une bonne terre douce leur convient. La première et la troisième espèce se multiplient facilement par la greffe en approche sur le Thuya ortentalis ; il en est probablement dé même des deuxième et quatrième. Les boutures réussissent quelquefois, mais avec difficulté. Les graines que j'ai quelquefois récoltées sur le premier et le troisième de ces arbres mont jusqu'à présent- donné aucun résultat , et je n’en ai pas encore pu obtenir un seul individu. On croit que c'est de la résine du premier qu'on extrait la sandaraque dont on se sert pour mettre sur les ra- tures des écritures faites sur le papier. 268 3° SECTION. Æbiétinées. AGATHIS. Rica. DAMMARA. Kauwr, AGATHIS A LARGES FEUILLES. Agathis dammara. Ruicu. Agathis loranthifolia. Sauss. Voyez Sapin À LARGES FEUILLES. {bites dammara. M, P. Pinus dam- mara. Laws. ALTINGIA. Nor. FS 1. ALTINGIE ÉLEVÉE. A/tingia excelsa. Nor. Voyez ARAUCARIER ÉLEVÉ. Araucaria éxcelsa. LAMB. 2. ALTINGIE DE CunnincHaM. {/tingia Cunninghami. G: Don. Voyez ARAUCARIER DE CüNNINGHAM. Arau- caria Cunninghami. Desr.. 4° SECTION. . Genre ayant des rapports avec les Conifères. CASUARINA.. Wazco. Pers. Desr. Cat. Venr. , etc. Caractères génériques. Fleurs mâles et femelles sur le même individu ou sur des individus séparés, les mâles en chatons grêles, cylindriques, termi- naux ; calice bivalve plus court que les écailles du pire une étamine à filament allongé, anthère presque didyme ; femelles en chaton ovoïde, court ; calice bivalve, plus long que les écailles du chaton; fruits entiers en forme de petits cônes globuleux ; formés par l'agrégation des calices, qui se sont accrus, et qui renferment chacun une semence ovaire comprimée et ailée, 1. Firao À FEUILLES DE prÊze. C. equisetifolia. Forsr. Bot. cab. 607. Bor. Cuzr. t. 6. page 438. 269 Grand arbre, cime large et très-rameuse, rameaux nombreux, grisâtres, longs, filiformes ; cylindri- ques, articulés, cannelés, pendans; gaînes des ar- ticulations à six ou sept dents, qui, comme dans le genre précédent, semblent être les rudimens des feuilles ; écailles des chatons mâles quadrifides, gla- bres; cônes femelles à écailles sans épines, glabres. Lieu originaire : l'Inde, les îles de la mer du Sud. 2. Firao ressenré. C. stricta: H. K. Apr. Rep. 346. C. distila. Vexr. Horr. Ces, ete. Arbre de douze à quinze pieds, tige droite, rameaux rap- prochés, érigés en faisceaux, cylindriques , striés, articulés, comme verticillés; fleurs femelles d’un rouge foncé, en chatons pédonculés, à écailles sans épines, glabres; les mâles sur des individus différens. Lieu : la Nouvelle-Hollande. 3. Firao corponner. C. torulosa. Arr. Kew. Pers. Dssr. Cat. Arbre de dix à quinze pieds ; tige droite, subéreuse dans le bas; rameaux un peu penchés, verticillés, cylindriques, filiformes, cannelés, arti- culés, un peu velus sur les cannelures ; gaînes des articulations à quatre ou cinq dents; écailles des fleurs femelles tuberculées et velues; celles des mâles quadrifides , dioïques. Lieu originaire : la Nouvelle-Hollande. 4. Fiao à quatre vaves. C. quadrivalvis. Las. Nouv.-Holl. 2.-210. Desr. Cat. ed. 5. Pers. Syn. pl. Arbre de douze à quinze pieds, monoïque ou dioi- que; rameaux flasques, lâches; cônes à écai velues ; les gaînes des mâles , comme ciliées; calice des fleurs mâles à quatre valves. . Lieu originaire : la Nouvelle-Hollande: : 270 5. Firao nomrcore. C. nodiflora. Wan. Forst. Pers. Syn, pl. Bor. Cuzr: tom. 6. pag. 440. Arbre de quinze à vingt pieds; tige droite, subéreuse ; écorce épaisse, crevassée ; rameaux nombreux, d’un bien beau vert, décidément tétragones, les gai- nes à quatre dents courtes et blanches ; écailles des cônes sans épines, glabres. Lieu originaire : la Nouvelle-Calédonie. 6. Firao menu. C. tenuissima. Sres.: Loupon. Hort. Brit. sp. 22870. Arbre de dix à douze pieds de la Nouvelle-Hollande, toujours vertcomme toutes lesautres espèces, cultivé en Angleterre en 1825. 7- Fiao muriqué. C: muricata: Roxs. Louvon. Hort. Brit. Sp. 22871. Arbre de quinze à dix-huit pieds, originaire des Indes, cultivé en Angleterre en 1822. BEI 8. Firao crauque. C. glauca. Sws. Lounos.: Hort. Brit. Sp. 22874. Petit arbre de douze à quinze pieds, originaire de la Nouvelle-Hollande, cultivé en Angleterre en 1824. Culture. Toutes les espèces sont d’orangerie, point délicates ; la terre de bruyère pure, ou mé- langée de bonne terre franche, Jeur convient ; on les multiplie de boutures et de marcottes ; les graines lèvent aussi très-facilement, semées sous * châssis au printemps, et traitées comme toutes celles de leur température. R Usages. Leur port singulier, leurs rameaux fins, eux et toujours verts, les font remarquer parmi les plantes d’orangerie , et on les trouve dans beaucoup de collections; ce sont des arbres d’une grande utilité dans leur pays originaire, où ils sont très-communs : on s’en sert dans la marine, la me- 271 nuiserie, l’'ébénisterie, etc. Les naturels en font leurs armes, zagaies, casse-têtes , etc. ; ils mâchent aussi l'extrémité des rameaux pour se rafraichir la bouche. Il serait avantageux d'introduire les grandes espèces dans notre colonie d’ Alger ; elles y croîtraient certainement très-bien , puisqu’ un indi- vidu de l/ndica à existé pendant plusieurs années en pleine terre à Toulon, où il formait déjà un bel arbre, qu’un des défiiiééé hivers à cependant fait périr. J'ACQUES. réise JARDIN FRUITIER. Maladie de la Cloque. J'ai souvent fait remarquer que cette maladie est : produite sur les pêchers par Fhumidité du prin- temps. Celui de cette année a justifié mon opinion, et rien ne me paraît mieux constaté maintenant. En effet, les pêchers placés à l'exposition du midi et du couchant ont horriblement souffert par suite des pluies d'avril et mai. Déjà dans plusieurs occasions j'ai signalé les abris comme le moyen le plus sûr de détourner ce fléau, et j'ai pensé qu'il était opportun de le rappeler à nos lecteurs, puisque les faits sont encore sous leurs yeux. Si on se donne la peine d'examiner les pêchers dans les différens jardins des environs de Paris, et particulièrement à Mon- treuil et Bagnolet, on verra que tous ceux qui n’ont pas été garantis de l'humidité sont dans un état déplorable, non-seulement sous le rapport de la perte des fruits, mais encore sous celui de la mor- talité d’une partie des branches charpentières, et 272 notamment de celles destinées à garnir la partie basse des murs. Ces dernières ont d'autant plus souffert que la saillie des chaperons avait moins de largeur. C'est pourquoi je rappelle le bon effet. des auvens dont j'ai déjà parlé dans ce journal, si ce n’est comme moyen infaillible, au moins comme préservatif efficace de l'humidité et de la maladie de la gomme ou glu. Quelques personnes penseront peut-être que l'air froid peut contribuer autant que l'humidité aux in- convéniens dont je parle. Sans doute une tempéra- ture basse peut y contribuer, mais à un degré bien moindre que l'humidité. Ce, fait est démontré par le siége même de la maladie , qui règne plus parti- culiérement sur les parties basses des espaliers, où cependant la chaleur est plus forte à cause du rayonnement continuel du sol et d’une moindre agitation de l'air. Si donc le froid était la principale cause de cette maladie, on verrait fréquemment le contraire de ce qui existe. Les expériences répétées et comparatives que j'ai faites à cet égard ne me laissent aucun doute, et les cultivateurs instruits des deux villages renommés pour leurs pêches que j'ai cités plus haut sont non-seulement d'accord avec moi sur ce point, mais encore sur la nécessité des auvens , et tous sont déjà en mesure de réaliser les prédictions que j'ai consignées , page 108 et 199 de mon Cours théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers. DALBRET. 273 PLANTES POTAGÈRES. Sur l’'Oxalis erenata. Lorsqu'on recut pour la première fois à Paris, en 1833, des tubercules d'Oxalis crenata, JacQ. , on s'empressa d’aviser aux moyens les plus prompts de multiplication et de culture, tant on s'était enthou- siasmé pour les produits Ehnitééss que l’on disait être obtenus au Pérou de ses feuilles et . ses tu- bercules. Nos collègues, MM. Jacquin, ayant recu de ces derniers d'Angleterre, en livrèrent au commerce, et notre collaborateur, M. Jacques , fut le premier qui la cultiva en grahd avec beaucoup de succès. Cette culture fut l’objet d'une notice fort intéres- sante qu'il a publiée dans le n° d'avril 1835 de ce Journal. Les plus gros tubercules que l’on récolta d’abord n'étaient ordinairement que de la grosseur d'une aveline, et quelques-uns de celle d’une noïx. Jusque- là ils ne justifiaient pas les éloges qu’on leur avait donnés; mais à l'égard des feuilles, pe résultats étaient sas satisfaisans. Mais,en culture, les premiers essais suffisent rare ment. Il faut de la persévérance et une observation attentive des faits qui surviennent. Déjà plusieurs propriétaires et horticulteurs ont récolté cette année des tubercules d'une belle grosseur. M. Moreau , 2 dt et membre dela Société d'Agriculture st, en a obtenu quarante-quatre livres de es nlééale » pesant à peine huit onces, et dans cette quantité plusieurs avaient un poids de deux onces. Son fils, qui a une terre dans son voi- sinage, a recueilli vingt livres de tubercules de Juin 1837. 18 274 sept qu'il avait plantés. Une remarque importante faite cette année, c’est que ces messieurs ont eu beaucoup moins de bulbilles que l'année dernière, ce qui annonce déjà une grande amélioration dans cette. culture. M. Moreau a retrouvé au pied de chaque touffe le tubercule-mère dans un parfait état de conservation , et il a l’intention de le planter une seconde fois dans l'espoir de lui. voir fournir de nouvelles productions. M. Bossin a également présénté à la Société royale d'Horticulture plusieurs tubercules du poids d’une once un gros, d'une once trois gros, d'une once cinq gros. Ils étaient longs de trois pouces; leur forme était celle d’une. pétite pomme de terre dite vitelotte , ayant des yeux imbriqués, écailleux , peu rapprochés ou triangulaires, aplatis, imitant plu- sieurs tubercules soudés ensemble, avec les yeux beaucoup moins éloignés. M. Pajard.,'jardinier*en chef de FÉcole botanique de Versailles, a, aussi obtenu.des résultats satisfaisans. Il est présumable que par la suite on récoltera des produits plus avantageux encore. besréleltseenle 24918 Cette surelle, qui offre une bélle végétation pen- dant l'été, pousse avec plus de vigueur durant l’ar- rière-saison. Aussi ses tubercules ne se forment qu'en octobre’'et novembre, et c'est alors, et même au commencement de décembre, qu'ils acquièrent toute leur grosseur. C'est pourquoi il faut avoir som de les couvrir à-cette époque , pour que les gelées ne puissent les atteindre..Ce qu'il y à de particulier, c'est que cette plante a: donné jusqu'à ce jour-des produits plus remarquablesau centre et à l'ouest de la, France que dans:le midi, dont le climat paraî- 275 trait cependant devoir Jui convenir mieux: mais, ainsi que je viens de le dire, elle pousse avéc bédu- coup plus de vigueur en automne, ce qui rend pro- bable qu’elle ÿ réussirait mieux en la cultivant à l'ombre ou sous la protection d’abris quelconques. ÉPIN. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE, CrNTAURÉE DéPrMÉE. Centaurea depressa, MARSOH, Plante annuelle à tiges hautes d’un à trois pieds, rameuses, anguleuses, garnies de poils rares et soyeux. Feuilles alternes, sessiles, molles, et tomen- teuses, quelquefois dentées sur leurs bords; les radicales longues au moins de deux à trois pouces ét toutes diminuant graduellement de longueur vers la partie supérieure des tiges où elles sont ondulées. Les fleurs sont grandes, les demi-fleurons à limbe découpé, et bleu , les fléurons.violets. Elles sont dis- posées en forme de panicule par la-réunion: des ra- meaux terminés ChAeMR par pe fleur. + innbieie est formé d'é . Cette plante a beaucoup: de rapports avec le Bar- beau ou Bluet., Centaurea cyanus, Lin. que lon cul- tive dans les perse d'agrément. à cause de ses belles variétés, maïs elle en diffère par ses feuilles plus larges, moins, Iongues,, non découpées et tomen- teuses, ainsique ses grandes fleurs d’un bleu plus intense. ei Cette centaurée, originaire du Caucase, nous a été envoyée en 1834, par M. Fischer. Le Luxembourg l'a recue la même année, et je l'y ai vue le printemps suivant; hante de trois pieds; produite par ‘des er 276 graines tombées à l'automne et qui s'étaient semées d'elles-mêmes. Aussi j'ai mis cette observation à profit, et en semant dans cette saison, cette plante fleurit depuis le commencement de juin jusqu'en juillet, tandis qu'en semant au printemps , la plante s'élève moins, ne fleurit souvent qu'en juillet et août et donne une floraison moins durable. Elle est encore peu connue, mais peut devenir utile comme plante annuelle d'ornement. Elle croît partout etne demande que peu d’arrosemens. Pépin. ORANGERIE, PIMÉLÉE iNTER MÉDIAIKE, Pimelea intermedia. Horruz, Arbuste d’un à deux pieds, tiges d’un roux-brun, faibles et garnies de rameaux droits, glabres et d'un vert pâle dans la jeunesse ; feuilles lancéolées presque sessiles , opposées en croix, d'un vert très- glauque. En mai et juin, les extrémités des rameaux se garnissent de fleurs réunies en têtes sphériques; elles sont petites, tubulées, monopétales et à quatre divisions profondes, blanches et entièrement ve- lues. Style également blanc, simple et plus long que la corolle; étamines de même longueur que cette dernière, et surmontées d’une anthère jaune: Cette espèce, qui refleurit de nouveau en septem- bre et octobre, peut supporter la taille et prendre une jolie. forme; elle mérite d’être cultivée “et produit un joli effet au milieu de ses congénères. PIMÉLÉE À FEUILLES DE MILLEPERTUIS. Pimelea, : . hypericma. Hot. ee . Arbuste d'un beau port, très-rustique, pouvant sélever à quatre ou cinq pieds. Tiges droites; à 277 rameaux un peu inclinés, d’un vert tendre dans sa Jeunesse et ensuite vert-brun. Feuilles lancéolées, longues de quinze lignes, larges de six, mais devenant un. peu plus longues et du double de largeur quand la plante se dispose à fleurir. De mar en juillet , les branches et les jeunes rameaux axillaires se terminent par une ombelle de fleurs entourée à sa base d’un involucre Composé de huit folioles. Les fleurs réunies -én grand nombre en tête sphérique sont portées sur un pédoncule commun de deux pouces de longueur. Les éta- mines sont plus longues que la corolle et à anthères d'un beau jaune orangé qui tranche sur le limbe blanc de la corolle, qui ést tubulée, à quatre divi- sions profondes et très-ouvertes. Le style est court. Cette plante est fort gracieuse et convient très-bien à l’ornement par son feuillage et son port élégant. Ces deux espèces se cultivent comme celles pré- cédemment décrites dans ces Annales.’ LÉMon. ARDISIE DU JAPON, Ærdisia japonica. Biowe. Bijd. f. neder, Inde, page 690. Decaisxe. Obs. sur la flore du Japon. Arbuste à rameaux alternes, comme verticillés, ne paraissant s'élever que de deux à trois pieds, en forme de buisson, émettant souvent de son collet des drageons souterrains qui se montrent et se redressent à quelques pouces de son pied. Ses feuilles sont persistantes, sous-verticillées (par cinq), sèches et raides au toucher, longues de trois pou- ces, courtement pétiolées, cunéiformes, oblongues, pointues , serrelécs, glabres et aiguës. Fleurs en 258 grappes, roses, axillaires, se développant dans l'ais- selle de A satills de feuilles, à pédicelles presque en ombelle tournée d'un seul côté. Les bou- tons sont pointus, couleur de chair, ponctués et penchés avant leur entier épanouissement. Ce petit arbuste est une des raretés recues de Gand en 1855, parmi les plantes intéressantes rap- portées par M. V. Sicbold de son voyage au Japon. I fleurit toute l’année, mais surtout de septembre en décembre, époque où la floraison est à son apo- gée. Il est très-rustique et. pourra probablement résister au plein air. Cependant ; jusqu” à présent; on le cultive en pots remplis de terre de bruyère! et rentrés en serre tempérée ou sous châssis froid pendant l'hiver ; en été, on le tient à l'air libre et à l'ombre. On le multiplie facilement de boutures et . marcottes ; jusqu'alors il n’a pas donné de graines. On léérose au besoin. + Péprnn. PULTENÆA anbrew. Décandrié monogyÿnie. Lin. ‘. Légumineuses, Jüss. Caractères génériques. Galice à cinq divisions presque égales, disposées en deux lèvres, muni.de deux bractées à sa base; étendard cordiforme plus grand que les ailes; carène composée de deux pé- tales: ovaire à style subulé, dix étamines distinctes, stigmate simple, légume monoloculaire, bivalve, disperme. PULTÉNÉE À FEUILLES DE LIN, Pultenæa retusa. WiLo. Smiru. Dec. Prod. ScHran. Sert. Hannoy , ti 94 p- 18. (Voyez la planche.) Arbuste à tiges flexibles ren élégantes; feuilles d'un vert gai, linéaires , obtuses, mucro- 279 nées, plus larges au sommet, à pétiole très-court , muni de quelques poils et à sa base de deux stipulés rougeâtres peu visibles , disposées en spirale autour de la tige. Six à huit fleurs rapprochées en têtes terminales, dont le calice, avant l'épanouissement, est hérissé de soies grisätres. Elles sont muniés de deux écailles caduques seulement après le complet développement de la fleur. Calice muni vers le mi- lieu de bractées scarieuses, bifides, plus étroites et plus longues que ses divisions, d’un blanc verdâtre; les dents ou divisions du calice lavées de carmin se fondent dans la nuance verdâtre de la base, qui est garnie de poils blanes argentés. Corolle papillo- nacée à étendard d’un beau jaune doré, dont les côtés repliés en dedans lui donnent la forme d’un bonnet phrygien allongé ; ailes de même couleur, auriculées, presque aussi longues que l’étendard, ca- rène d'un beau rouge carmin. Étamines inégales à anthères fertiles ; stiÿmate d'un jaune orangé, ovaire aplati garni de longs poils blancs. °° D ae RE pi eo . #” à 8 ad id damien - | La tale de la Nouvelle-Hollande, est. d’une culture assez facile. Il lui faut une terre légère, et sa multiplica- tion s'opère de graines, semées sur couche tiède, de boutures et de couchages. Il lui faut la serre tempérée pendant l'hiver, et le garantir de l’humi+ dité qu'il redoute. Cecs frères. DILLW YNIA. Surru. Décandrie monogynie, Lin. Légumineuses, Juss. Caractères génériques. Calice à cinq divisions, bilabié ,.atténué à sa base ; pétales insérés au milieu du-tube du calice ; étendard bilobé à limbe du dou- 280 ble au moins plus large que long ; ovaire bisperme, style courbe, stigmate ‘capité; légume renflé, graines aigrettées. | DiLwyme 4 FEUILLES DE GLYCINÉ , Déllwynia glycint- Jola. Bot. REG. 1514. (Voyez la planche.) Arbuste à tiges ligneuses , à rameaux filiformes , grêles, divergens, et comme vernis: feuilles pres- que sessiles ; stipulées, simples, linéaires, pointues, velues en dessous, et veinées transversalement de nervures simples, scabres , et à bords réfléchis. n mars, avril et mai, fleurs papillonacées en grappes axillaires et terminales, pédicellées au nombre de deux à six sur chaque grappe. Calice velu, campanulé, à deux lèvres presque égales, la supérieure à deux dents, l'inférieure à trois, garni de deux bractées à sa base. Étendard bilobé, droit, de couleur orange sur le limbe et jaune pur à son onglet; les ailes d’un beau rose pourpre, parallèles, très-obtuses, rapprochées sur la carène qui est blanche et plus courte. Dix étamines libres, à anthères jaune pâle, ovaire velu à style arqué et stigmate en tête. . . Cette charmante plante est originaire de la Nou- velle-Hollande, où elle a été découverte près du détroit du Roi Georges, par M. Menzies et plus ré- cemment par M: Baxter. Elle a été placée dans’ le genre Dillwynia, dédié à M. Lewis Weston Dillwy», botaniste anglais. élégance, la durée et le grand nombre de ses fleurs sont des titres incontestables à l'attention des amateurs. à BTS D : Elle réclame la serre tempérée, où il faut latenir près des vitraux et la mouiller modérémerit. En été, 281 il lui faut une exposition ombragée. La terre de bruyère paraît lui convenir parfaitement. On la multiplie sé boutures. Lémon. - SERRE CHAUDE. Gnvibnlak À FEUILLES DE DIVERSES COULEURS. Gonilyeh discolor: Gynandrie monandrie. Lin. Orchidées , - Jussreu. ( Voyez la planche.) Rhizome rampant, donnant naissance à une tige de la grosseur du petit doigt, articulée de distance en distance par la cicatrice de l'insertion des feuil- les ; celles-ci sont munies d’un pétiole dilaté à la ble: embrassant fortément la tige et formant ainsi les espèces de nœuds que je viens de signaler; le limbe des feuilles est lancéolé, légèrement acuminé, marqué de trois ou cinq nervures presque blanches, opaques , d'un vert foncé dans leur jeune âgé, et d'apparence veloutée ; plus tard , elles prennent une teinte roussâtre. Leur opacité est dué, comme céla se remarque aussi sur les corolles des pensées , à des papilles qui couvrent toute leur surface supé- rieure ; l’inférieure est glabre et d’un rouge terne. Ea hampe, de la grosseur d’une plume ordinaire} est pubescente et mumie de bractées écailleuses ; les plus inférieures à trois nervures, les supérieures en présentent seulement une moyenne. Les fleurs terminant cette hampe sont sessiles, étalées et dis- posées en épis; chacune d’elles est accompagnée d'urie bractée ovale , acuminée, de la longueur dé l'ovaire, qui ‘est dus’ blanc pur et pubescent. Le périanthe sé compose de six parties: les trois exté- rieüres sont ovoïdes, obliques et terminées par une petite pointé roussâtre ; les deux latérales sont éta- lées, la moyenne est dressée et en formé de cas- 282 que; des rois divisions intérieures, deux sont tel lement appliquées contre la division moyenne du rang extérieur qu elles semblent en faire partie et concourent à former le casque avec le sépale . dressé; ces divisions sont linéaires; le Jabellum est tortueux à la base, trilobé, à lobes divergens , et tourné en partie sur lui-même ; uné'anthère ter- minée par une pointe; elle est à deux loges: et renferme | les, masses . polléniques un peu bilo- bées à la base, en forme de massue et légèrement atténuées en pointe, à son sommet; à l'époque de la fécondation, elle vient s'appliquer et se joindre à la glande. stigmatique. Cette plante, originaire du Brésil, est d'écart ment, pour. les serres chaudes ; en ce qu’elle fleurit abondamment à une époque où il n’y a pas encore beaucoup de fleurs (f février et mars). Elle se cultive en pots exposés à l'ombre dans la serre; ; Chaque mor- ceau de cette. plante que l’on pose sur la terre peut faire un pied ; il: n’est. pas, besoin de mettre une cloche dessus, pourvu toutefois que l’on ne laisse pas dessécher la terre: Cette plante aime les en- _ droits sombres et humides : je pense qu'elle est parasite, » que ’elle se plairait très-bien sur de vieux troncs : de. saules, car ses racines ne sont autre chose que de petits poils qui s ‘appliquent sur la terre et aux parois des pots; si j'étais à même d’avoir de ces vieux saules, il y aurait long-temps que je l'aurais essayé. Il y a au moins dix ans que nous cultivons cette plante; elle. n’est pas encore très-répandue ” à cause de la difficulté que: l'on éprouvait pour la conserver , parce qu’on la laissait toujours au soleil, ce qui la détruit promptement. 283 Cette plante a un avantage, c'est quel'on peut enlever un rameau fleuri, le planter dans un petit pot; il ne fatigue aucunement, il continue à fleurir ; plus tard seulement les filles périssent , mais la tige se conserve. ! EUMANN. BicBERGHIE A FEUILLES D'Îris, Puberghia cri pe Bot. Reg. 1068. ( Voyez la planche.) Plante à feuilles ensiformes; ondulées sur leurs bords, ‘engaînantes ; d'un vert foncé en: dedans, glauque à l'extérieur , avec quelques stries si pres, garnies de quelques épines. Fleurs en, épi lâche, s'élevant du centre. Fr feuilles et se recourbant ensuite par son propre poids. La hampe est rouge pourpre, garnie-de brac- | tées d’un rose rougeûtre, renflées, sinueuses et atta- chées dans toute la longueur de l'épi à la base de chaque fleur. Le calice est supère, composé.de trois folioles d’un : vert .jaunâtre, à extrémités bleues violacées, planes et membraneuses et de moitié moins longues. que la cürolle.. Celle-ci se compose de trois pétales linéaires, obtus, réunis.en tube; colorés en jaune. ,et bleu violacé à l'extrémité supérieure , plus ou moins roulée en dehors ,: of= frant à leur base une appendice nectarifère compo- sée de deux écailles frangées et roulées en cornet; les étamines, au nombre de six, sont insérées à:la base des: divisions de la fleur, :à filets filiformes et anthères versatiles et. libres. L’ovaire..est infère; trigone, très-glabre ; triloculaire à loges 0 5 mes et semencés très-fines. | Cette plante, originaire de l'asbérique sétillio- nale, a.été importée de Rio-Janeiro-en Angleterre, 284 par M. Arnold Harrison. Elle croît dans son pays natal sur les arbres et lés rochers garnis de mousse. Chez nous elle exige la serre chaude et la terre de bruyère avec arrosemens modérés , quoique cepen- dant elle aime assez l'humidité lorsque la chaleur est forte. Elle fleurit facilement et se multiplie de drageons qui poussent du pied, ou de graines se- mées sur couche chaude. Lémox. NOUVELLES. M. Durand, horticulteur que j'ai cité à la fin du numéro précédent, a recu de la Belgique dans le courant de l’année dernière plusieurs plantes d'or- nement tout-à-fait nouvelles, dont une, le Mimulus cardinalis, que le Jardin du Roi avait recu en même temps, a été figurée dans ces Annales, page 377, septembre 1836. Je citerai le Cinéraria Andersoni, hybride du C,. aurita par la forme de ses feuilles, et du C. cruenta: par la belle couleur de ses fleurs. Cette plante toutefois est beaucoup plus jolie que ces deux es- pèces ; elle s’en distingue par ses tiges basses et par un port plus gracieux qu’elle doit aux nom- breuses ramifications destiges qui partent de sa basé, forment une large cime corymbifère et se cou- vrent de fleurs d’un rose violicé très-vif, larges d'un: pouee et dont le disque est d’un pou rpré roux. Elles exhalent une odeur de girofle: Cette plante fleurit-én mai et juin; on la multi plie facile- ment de boutures et d'éclats de son pied. Il Jui faut une terre légère , amendée , et la serre tem- pérée ou le châssis froid pendant Fhiver. Mais une des plus belles à désigner aux amateurs est le Calceolaria talisman: Elle est venue de la 285 Belgique sous cette dénomination, et quoiqu'elle paraisse n'être qu’une yariété provenue de serhis, elle est une-des plus belles que l’on ait vues jus- qu à ce jour. Elle est. vivace et fleurit depuis mai jusqu'en juin; ses uiges sont herbacées, droites, rameuses , hautes de quinze pouces à deux pieds; ses feuilles sont larges, sessiles, obovales, dentées, rugueuses; ses fleurs sont «en. corymbe comme Ja plupart des autres, grosses et nombreuses , d'un cramoisi foncé, avec la lèvre supérieure bbvdéé: de jaune.et laissant voir les étamines. d'un: blanc-un peu soufré. On peut la mettre au premier rang des plus belles variétés du genre. On la multiplie. de boutures et d'éclats de son pied, Il Jui faut üne terre meuble, légère et substantielle et pendant l'hiver on lui donne pour abri un châssis , une bache ou la serre tempérée, près du jour. La lumière lui est indispensable, comme à toutes ses congénè- res qui en.ont besoin pendant: l'hiver ainsi. que d'air, sans humidité, tandis qu'en été elles ré- dut de l'ombre. : hs P£pix. J'ai visité, à la fin du mois derhier: la belle pro- priété de M. Fould, à Rocquencourt, et particu- bèrement les polie du pàrc:et des jardins eonsa- crées à l'agrément, et: dont la direction en est confiée depuis sept ans à notre collègue M. Utinet. La tenue générale de ces jardins annonce un grand soin, et la manière. dont ils sont ornés prouve suffisamment l'intelligence et le bon goût:du' jàr- dinier qui préside à leur entretien. : Mais ce! qui mérite surtout d'être signalé, ce sont :les sérres chaudes et tempérées, meublées avec de plus grand art par de. beaux et riches végétaux, dont la bril- 286 lante santé éommande l'admiration. Je ne dirai rien de leur élégante construction , ni de léurs décora- tions et peintures dont quelques- unes sont dues au gracieux pinceau d'Isabey; mais je crois bien faire de donner-ici une rapide énumération des plantes les plus remarquables que j'y ai vues, en rappelant que tout, cela est une création qui remonte à sept ans ; et en répétant que la végétation ne laïsse rien à désirer. > Dans la serre chaude, chauffée par la vapeur, se répandant dans une couche de cailloux, appareil décrit par notre collègue Doverge, page 313 du numéro de juillet 1835 , j'ai vu : > Un Solanum quitoense du plus beau port, et d’une élévation de douze pieds ; Un magnifique litchi £uphoria longana en fleurs, offrant plus de vingt-cinq panicules, etayant donné des fruits mûrs l’an passé, fait que je crois unique; Un cannellier, Laurus cinnamomum en fleurs, de la plus grande beauté ; Un Brexia spinosa de quinze pieds; + Un Passiflora ns décorant Ja serre de ses weiliseghn fleuries. En pleine terre, au: piad à aur;da fond qu “il tapisse d’une facon admirable, ést un espalier com- posé de roses de la Chine, Hibiscus rosa sinensis, alternant avec la peréenihe rose de Madagascar, Vinca rosea, dont les tiges, plantées depuis septans, s'élèvent à environ huit pieds, et sont: constam- ment couvertes de fleurs. On sait que cette per: venche, ordinairement trisannuelle , atteint es ponpeutia une. pareillèià hauteur. - La ser I Is plus d ae bastits 287 Fe camellia choisis, dont plusieurs d’une taille rémar- quable; un {cucia vestita et un Acacia oleæfolia de . vingt pieds de hauteur, et quelques autres indi= vidus du même genre, tous libres ” pucerons , ce qui mérite d'être remarqué. Un Æ£ugenia australis de dix-huit pieds; un Pimelea decussata de cinq pieds, en buisson énorme fleuri; un Aster moschatus de seize pieds ; un Es- salons floribunda de dix-huit pieds; formant une colonne qui se couvre de fleurs chaque année ; plusieurs bruyères d’ane taille remarquable, etc. Mais ce qui doit intéresser tous les amateurs , c’est un espalier de douze orangers de Portugal, et un bigaradier qui garnit le mur de fond de éekté serre, contre lequel ils sont plantés en pleine terre depuis quatre ans. Ils sont élevés de neuf pieds, et couvrent de leurs rameaux chargés de feuilles ; de fleurs et de fruits, une étendue de quarante-cinq pieds. J'ai compté énviren cent oranges arrivant à maturité, et dont la cir varie de hui uces. Ces orangers, greffés’'à un pied du collet, avaient à l'époque dé leur : ‘plantation vingt-quatre à trente-six pouces de haut, branches comprises. ï Cette culture des orangers en pleine terre, pour en obtenir des fruits comestibles, est fotitiesé à M. Utinet, qui y a déjà obtenu des succès dans les établissements de M. Prévost et de son pr édéces- seur au Pré-Saint-Gervais, où j'ai vu il ya douze ans des arbres semblables. Elle devrait’ être beau- coup plus pratiquée dans les serres dés riches ama- teurs, car elle offre le moyen d'obtenir, à peu de frais, d’éxcellents fruits que le a 924 est obige d'aller chercher au loin. ‘ Il est fort regrettable que la Société gui s d'Hôe 288 ticulture ait été obligée d’ajourner son exposition florale. L'époque qu’elle avait choisie coïncidant avec celle de la floraison des roses , les cultivateurs . de ce beau genre se proposaient de faire les plus grands efforts pour étaler, aux yeux des amateurs, les nombreuses et riches variétés que la nature si féconde fait produire au rosier sous l'influence sa- vante de l’art horticole. Un.d'entre eux, M; Vibert, qui depuis trente ans s'est livré exclusivement à la culture des roses , et dont le bel établissement est sis à Longjumeau, sur la route d'Orléans, se disposait pour.sa part à‘en exposer quatre cent trente-deux variétés. IL avait fait préparer dans ce but des gradins garnis de petites bouteilles pleines d'eau, dans lesquelles au- raient plongé les pédoncules des fleurs, afin de con- server plus long-temps leur fraicheur: 1lentendait d’ailleurs! ler toutes les fois que cela aurait été nécessaire, Il_est vraiment fâcheux qu’un: tel projet n'ait pu être réalisé, car à en juger par les cent soixante-douze variétésqu'ilaex posées de cette manière, dans. Je lieu ordinaire des séances de la Société, et qui ont. fait l'admiration, de. tous les membres présens, une. si nombreuse collection était destinée à produire.un effet magique, par la variété du coloris et le parfum délicieux qui s’en serait exhalé, Certes, M. Vibert , qui se proposait de prier ma- dame la duchesse d'Orléans de prendre les roses sous sa protection. spéciale, était bien sûr de réus- sir en charmant ainsi, ses regards: par tout ce que le genre rosier offre de plus séduisant et dont le brillant assemblage , unique jusqu'alors, n'eût pas manqué de mériter cette h able faveur. Doveree. ARRELES DE FLORE ET DE POMONE. PLANTES TEXTILES. Notice sur la culture en France du Phormium tenax. Depuis plus de trente ans on n’a cessé en France de faire l’éloge de cette plante comme présentant le plus haut intérêt pour notre industrie agricole et notre commerce. Selon l’opinion du savant Bose, le capitaine Cook serait celui qui aurait découvert ce précieux végétal et lui aurait imposé le nom de Lin de la Nouvelle-Zélande, à cause des - que les naturels font de sa filasse, dont ils fabriquent des tissus , des filets et des cordages, Ce navigateur s'étend longuement sur la finesse et la solidité du fil obtenu des feuilles de cette plante, Labillardière, qui fut chargé d'apporter ce lin en France et d’é- tudier les-avantages qu'il pouvait offrir, fit à ce sujet à l’Institut en 1802 un rapport imprimé dans * les Annales de cette savante société. À cette époque, on manquait dans notre pays d'élémens de com- paraison, car une insigne perfidie avait privé la RMI DORE CE | J'TE ES q | u mission d'introduire. Mais les Anglais , qui, enmême Jorer 1837. 19 200 temps que lui, exploraient aussi les richesses natu- relles de ces îles de l'océan Pacifique, en furent bientôt en possession. Aiton, botaniste et cultiva- teur anglais, introduisit le premier pied de cette plante sur le sol de la France ; il fut remis au Mu- séum d'Histoire naturelle en 1800. Trois ans après, on la recut en abondance par les soins du capitaine Baudin, qui en fit expédier de la Nouvelle-Hollande, où M. Guichenot, voyageur naturaliste faisant partie de l’expédition, la trouva en grand nombre dans les vallons humides et sablonneux. Selon quel- ques relations, elle y aurait été importée de l’île de Norfolk, où elle croît spontanément. En 1804 et 18v5, l'illustre professeur A. Thouin publia plu- sieurs notices sur le lin de la Nouvelle-Zélande, qu’il fit connaître sous le nom latin de Phormium tenax. Il annonça que les œilletons, dont le déve- loppement lui parut assez rare, serviraient à sa multiplication. Ces œilletons sortent du collet des plus grosses racines près du faisceau de feuilles, et quelquefois même du sein des plus grandes feuilles. Is res- semblent d'abord à de petites nodosités qui peu à peu prennent la forme d’une bulbe pointue, et bien- tôt laissent voir l’origine de plusieurs feuilles, et constituent enfin un nouvel individu qui croît assez - rapidement pour qu'il soit possible, sans danger, +de le séparer du pied-mère dans la même année, c'est-a-dire au printemps de l'année qui suit sa naissance. Ce professeur dit que chaque mère ne peut fournir que deux œilletons par an, ce qui est vrai lorsqu' on cultive cette plante en caisses et en pots; mais nous verrons plus loin que dans les in- 291 dividus livrés à la pleine terre ces productions augmentent dans des proportions plus que quin- tuples. Jusqu’alors, il est vrai, on n'avait pas osé faire cet essai; cependant, en suivant l’auteur, on voit qu’il en prévoyait déjà la possibilité, puisqu'il dit en parlant de la séparation de ces œilletons que lorsqu'ils sont bien pourvus de racines ils repren- nent assez facilement en pleine terre, mais que lorsqu'ils en sont peu garnis il est utile de les plan- ter un à un dans des pots et de les tenir à bonne exposition jusqu’à parfaite reprise. uant à la multiplication par graines, elle parais- sait alors sans objet, car on iguorait si ce végétal produirait des semences sous notre climat, Mais en 1823 , la Société linnéenne de Paris recut de M. Cochin, directeur des ports militaires, une tige longue de trois mètres et chargée de capsules con- tenant des graines mûres, récoltées à Cherbourg en juillet 1822, dans un sol sablonneux et frais. Il paraît aussi que M. Robert, directeur du jardin botanique de la marine à Toulon, obtint des raines mûres, en août 1820, de Phormium tenax plantés en pleine terre à Saint-Maudrier, tandis que ceux qu'il cultivait à Toulon n’en produisaient pas. Ces graines , semées sur couche tiède en pots, ont com- mencé à lever le vingt-huitième jour, et cepen- dant celles apportées de la Nouvelle-Zélande avaient refusé de germer chez nous. Sur vingt-cinq graines | semées par M. Thouin, dix-neuf ont levé. Ce professeur dit encore que les essais faits de son temps pour extraire la filasse des : feuilles -du Phormium ont démontré que c'était chose difficile, que le rouissage n'avait pas réussi non plus,.et qu'il 202 était probable qu äl faudrait adopter la méthode des naturels, qui-consiste à faire ramollir ces feuilles dans l’eau pour les dépouiller ensuite de leur pa- renchyme en les battant sur un billot Si je suis bien informé, le Rhin tenax à fleuri pour la première fois sur le sol de la France dans une propriété appartenant à M. Freycinet, située près de Montelimart (Drôme). M. Faujas, de l'Institut, qui, à cette occasion , a publié un mé- moire, s’est livré à quelques recherches sur les moyens d'obtenir la filasse. Celui qu’il annonce lui avoir le mieux réussi consiste à fendre les feuilles en petites lanières longitudinales pour les faire cuire dans de l'eau bouillante où l’on a fait dissoudre du savon, mais il a omis d'indiquer le temps néces- saire à cette cuisson. Toutefois il affirme avoir par ce procédé obtenu du lin d'un blanc d'argent. J'ai répété cette expérience en me dispensant toutefois de fendre les feuilles , opération longue et tout-à-fait superflue. Il suffit de les faire bouillir pendant une heure au moins dans de l’eau de pluie ou toute autre, pourvu qu ’eHe.cuise par faitement les égumes secs. Îl serait cependant possible qu'il falbût un temps plus ou moins long, suivant les ter- raans où cette plante serait cultivée. On les retire de l'eau et on les bat sur un billot à laide d'un maillet en forme de massue, ce qui les dépouille comme par enchantement des parties parenchyma- teuses. Après quoi on les lave à grande eau et on les soumet à un second et troisième battage, qui contribuent puissamment à la plus grande division des fibres. Elles ressemblent assez dans ce premier état à notre chanvre du Piémont; mais lorsqu'elles 203 ont été frottées et manipulées, à demi sèches sur- tout, elles prennent la finesse des plus beaux lins de Flandre et de Belgique. Ces parties fibreuses ont une faculté naturelle et qui est assez remarquable ; c'est qu'elles se tordent d’elles-mêmes de gauche à droite et qu'elles résistent à toute torsion opposée. Cette disposition pourrait être d’une grande utilité pour l’art du cordier. En 1813, et avant les éapériedéés de Faujas, le hasard me ft paper re mer is fort mn se LS then LL ren de cette plante, que déjà nous cultivions en pleine terre. Lors de l'approche des grandes gelées, les plus grandes feuilles, qui pour la plupart étaient hautes de quatre pieds, furent détachées et jetées sur le terrain environnant. Les moyennes et les petites furent conservées intactes et réunies en faisceau, afin de pouvoir mieux les garantir de la gelée en couvrant le tout avec de la grande litière, selon le mode usité pour faire blanchir les cardons. C'étaient alors les moyens employés pour la conser- vation de cette plante. Après le dégel;, je m’apercus que les feuilles jetées sur la terre étaient devenues molles et fangeuses. Feus l'idée de les réunir, de les laver et de les soumettre ensuite au battage, comme je lai indiqué tout à l'heure. Bientôt, à ma grande surprise, je vis leurs parties fibreuses se nettoyer et devenir en peu de temps aussi nettes que notre plus beau chanvre. En décembre 1836, J ‘ai voulu répéter cette expé- rience, et pour cela j'ai déposé quelques-unes de ces feuilles sur la neige où je les ai laissées trois jours. à une pprhlure de deux à cinq degrés 294 sous zéro. Il paraît que ce froid n’a pas été assez intense, ou. qu’elles n'y ont pas été soumises un temps suflisant; car, battues et manipulées comme d’autres que j'avais fait cuire, elles n’ont pu par- venir à un dépouillement aussi complet de leur parenchyme. J'ai renouvelé cette épreuve, el jai laissé pendant neuf jours de nouvelles feuilles à une température qui a varié de un à sept degrés de froid, et j'en ai obtenu ensuite les résultats lés plus satisfaisans, et les fibres de ces feuilles m’ont paru plus douces, plus soyeuses et plus promptes à se nettoyer que par le procédé de la cuisson. Le savant Bose, qui a enrichi de beaucoup d'arti- cles le Cours complet d Agriculture, publié en 1822, a prédit que dans un demi-siècle la culture du lin de la Nouvelle-Zélande serait une source de richesses pour les propriétés des côtes de France, d'Espagne et d'Italie, baignées par la Méditerranée, et serait l'objet d'un long article dans les éditions suivantes de l'ouvrage que je viens de citer. Déjà en effet les pro- grès que nous avons faits depuis cette époque me permettent de publier une méthode de culture plus commode et qui peut offrir des avantages réels. - Jusqu'à ce jour cette plante de haute importance pour notre économie publique est peu connue et beaucoup trop négligée en France, Il serait à dési- rer que les sociétés agricoles et le gouvernement même encourageassent sa propagation pour éviter les importations immenses contre lesquelles les fa- briques de toiles et cordages maritimes réclament de plus en plus. M. le comte de Lagarde, pair de France, en me signalant ce besoin, m'a inspiré l'idée de publier cet article dans ces {nnales, et 205 sil en résulte quelque bien , c’est à lui qu’en doit revenir tout l’honneur. Le Lu pe La NouvELLE-ZÉLANDE, Phone tenax Fonsr., appartient à l’hexandrié monogynie Lin. et aux liliacées Juss. Feuilles ensiformes , longues de trois à cinq pieds , larges de deux à quatre pouces, distiques , un peu épaisses , fermes , glabres. Hampe feuillée à sa base, terminée par une panicule de fleurs jaunes, sérdètiek à leur base. Calice mono- phylle, à six ‘découpur es, six étamines à filamens filiformes et à anthères paloos ; un ovaire chargé d’un style filiforme , terminé par uu stigmate simple et obtus ; une capsule oblongue, à trois loges con- tenant plusieurs graines oblongues, noires, lui- santes, ondulées et minces en leurs bords. M. Thouin livra, en 1506, quelques pieds de cette plante à la pleine terre dans son école, où elle fut placée en première ligne dans la série des plantes textiles. À cette époque, on ne savait guère à quoi s'en tenir sur les moyens à employer pour sa conser- vation pendant lhiver ; aussi était-elle l'objet de soins tout particuliers. Lorsqu’en 1813 je fus chargé de cette école, le savant professeur avait déjà re- connu quelques dispositions à la naturalisation, ou tout au moins plus de rusticité qu il n'avait jugé d'abord. En effet , elle paraissait n'éprouver aucune pe dans sa manière de végéter, puisqu'il était pas rare de lui voir pousser des feuilles lon- ù de quatre pieds, terme moyen du développe- ment de celles qui eroïssent dans des lieux inac- cessibles à la gelée. Ces observations engagèrent à _ rendre moins minutieux les soins qu’on lui donnait. Depuis vingt-trois ans que j'ai cultivé cette plante 296 continuellement dans la même localité, j'ai acquis la certitude e _ tps gs à une tempé- rature de q de Réaumur, et j'ai reconnu qu ’elle,se trouvait bien de la culture et des moyens de conservation applicables aux diverses variétés d’artichauts. D'après cela, si l'on veut obtenir de bons résul- tats en CilUvant le lin de la Nouvelle-Zélande, il faut ehoisir une terre friable, riche en humus, ni sèche ni humide, et préparée par des labours pro- fonds faits à la babe On profitera ensuite de quel- ques beaux jours de la fin d'avril pour procéder à la plantation. À cet effet, on divisera le terrain en rayons espacés d’un mètre ou trois pieds ; ils seront peu profonds; n'ayant d'autre but que d'indiquer les lignes sur lesquelles devront être faits à la bèche, ou tout autre instrument, des pochets ou fossettes de cinq à six pouces (seize centimètres) de profon- deur, sur une dimension à peu près égale en carré; ces pochets seront espacés entre eux de deux pieds et demi ( quatre-vingts centimètres ). Si la masse du sol ne paraissait pas assez meuble pour recevoir la jeune plantule, on déposerait au bord de chaque trou une petite pellerée de terre préparée convena- blement : elle servirait au planteur pour garnir les racines. Une chose également importante dans cétte plantation est de ne pas trop enterrer le jeune plant ;, pour cela, les feuilles les plus anciennes, et par conséquent les plus rapprochées du collet, ne doi- vent pas être couvertes de plus d’un pouce, de facon que le centre de la plante (que vulgairement nous nommons le cœur) soit au-dessus du niveau du sol. ..Le plant que l’on emploiera aura été préparé 297 d'avance, et se composera des œilletons et des vieux pieds séparés à la manière des iris, avec lésquels le lin de la Nouvelle-Zélande a beaucoup d’analogie pour sa manière de végéter. Les produits de la première année de plantation seront conservés avec soin Sur chaque pied jusqu'aux grandes gelées, afin de stimuler par leur présence le développement de la plante. Il est vrai que ces productions ne seront pas assez considérables pour dédommager des frais qu'elles auront occasionnés, mais on peut obtenir un supplément. de récoltes en occupant les espaces vides entre les rayons par des semis ou des planta- tions de légumes ou autres plantes potagères s'éle- vant peu. Ces productions nécessiteront des arrose- mens ét autres travaux dont on combinera l'emploi avec l'intérêt de la plantation et les avantages du propriétaire , deux choses qu’il est facile de concilier en y apportant un peu d'intelligence. A l'approche des grands froids on coupera les feuilles grandes et moyennes, en ne conservant sur chaque pied que celles qui ne seraient pas encore assez développées pour être exploitées. Immédiate- ment après cette opération, les feuilles recueillies seront classées en trois ou quatre ordres de grandeur, afin d’enobtenird alhtés différentes de filasse qui sera plus fine et phes soyeuse dans les petites. C’est à l'industrie manufacturière à chercher l'emploi le plus convenable à ces diverses natures de produits. Aussitôt après la récolte des feuilles, on fera au- tour de chaque pied une butte en forme de cône aplati de trois à quatre pouces de hauteur (dix centimètres ), dont la pente aura une inclinaison d'environ quarante-cinq degrés, et du centre de 2 laquelle devront sortir les feuilles. I faut que la terre de la butte soit aussi serrée que possible pour éloigner l'humidité des racines. Il est essentiel que sa hauteur ne dépasse pas celle que je viens de déterminer , afin que la couverture que l’on dépo- sera sur les plantes n’en soit pas éloignée de facon à laisser accès à la gelée. Les choses resteront ainsi tant que le froid ne menacera pas de descendre jusqu'à trois ou quatre degrés. Mais, dans ce cas, il faudra couvrir avec des feuilles d'arbres sèches, en cherchant à s'opposer autant à l'humidité qu'au froid. En effectuant ce travail, on commencera par garnir le côté regardant le nord, afin de coucher un peu les feuilles vers le midi, et on les couvrira de deux pouces au moins de feuilles ou litière; si l'en redoutait une gelée de plus de dix degrés sans neige, il faudrait doubler l'épaisseur de cetté cou- verture. On pourra, pour s'opposer aux coups de vent susceptibles d'en enlever une portion, placer sur chaque plant un pot à fleurs d’une grandeur proportionnée à la force des individus, et à défaut de pots à fleurs une tuile qui produirait le même effet la plante et maintenant la couverture. Ces deux derniers appareils sont même suffisans seuls partout où l'on n’a pas à redouter un abaisse- ment de température au-dessous de quatre degrés Réaumur. Il sera toujours avantageux dé découvrir la plante toutes les fois que l’on n'aura pas à craindre un froid plus vif que celui que je viens de déter- nuner, parce qu’il n'est alors que momentané; mais la prudence veut qu'on fasse avec la couverture une espèce d’abri en forme de capuchon contre le vent ON Nr 299 du nord, ce qué les jardiniers appellent mettre la p'ante au radeau. Il est bien entendu que ce qui vient d’être dit pour la couverture de la plantation pendant le premier hiver doit être fidèlement observé pour tous ceux qui suivront. Au printemps de la seconde année on profitera d'un beau temps, où la terre ne sera ni trop sèche ni trop humide, pour opérer à la bêche un bon demi- labour, avec la précaution de ne pas endommager les racines. Après ce travail, on pourra aussi livrer les intervalles à des cultures analogues à celles de l'année précédente, mais avec plus de discrétion, afin que les feuilles du Phormiim, qui cette année seront plus abondantes, puissent croître en toute liberté. A la fin d'août, on verra sur les plantes un certain nombre de feuilles qui prendront une teinte jaune ; on aura soin de les couper de suite à leur naissance , et de les exploiter pour en obtenir la fi- lasse. Si l’on ne procédait pas ainsi, et que l’on laissât ces feuilles prendre une couleur jaune très-pronon- cée , la force de leurs fibres en serait altérée, et elles deviendraient plus dures, plus sèches, et moins susceptibles d’une grande division lors du battage. Du reste, cette première récolte donnera une plus grande vigueur aux feuilles plus tendres et d’un beau vert laissées sur pied, et qui, ainsi que je Fai dit, ne seront récoltées qu’à l'approche des gelées. Pendant le cours de cette année, les arrosemens seront copieux et multipliés. Au printemps de la troisième année, on devra faire le labour à la houe à crochets ou fourche, afin d'é- pargner les racines déjà très-abondantes. On répan- 300 dra ensuite sur la surface les débris de la couver- ture, afin d'y entretenir une certaine fraîcheur ; Car, à partir de cette époque, il faut renoncer à toutes espèces de -cultures Kégumières. Ces débris ont en outre l'avantage d'ajouter au sol une somme d'humus favorable à la nutrition des Phormiumn. Les autres travaux de cette année consistent en des bi- nages qui auront pour but de détruire les plantes adventices, et en arrosemens copieux pendant les chaleurs de l'été. Les récoltes , qui seront très- abondantes , se feront comme je l'ai dit pour la se- conde année. Les travaux indiqués pour cette troisième année seront renouvelés ‘pendant chacune de celles que urera encore la plantation, qui pourra exister huit ou dix ans, selon que la terre sera plus ou moins propre à cette culture. Après ce temps, il sera pru- dent de faire de nouvelles plantations pour rem- placer celle-ci. D'après ce que jai dit plus haut sur l’espacement à donner aux pieds de Phormium, la perehe de Paris, évaluée trente-six mètres environ ou trois cent vingt-quatre pieds, pourrait en contenir quarante- deux. Mes expériences m'ont démontré qu'un pied, à trois ans de plantation, pouvait fournir quatre- vingts feuilles bonnes à être exploitées ; après avoir soumis plusieurs d’entre elles à la préparation que j'ai indiquée, j'ai fixé approximativement -à cinq grammes le produit en filasse de chacune, bien que plusieurs en aient fourni neuf grammes six déci- _&rammes. Cette donnée porterait à quatre hecto- grammes le produit de chaque pied, et celui des uarante-deux à seize kilogrammes huit hecto- 301 grammes, Ou un peu plus de trente-trois livres. En comparant ce produit à celui du chanvre, où trouve une différence énorme; car les renseignemens que j'ai pris dans diverses localités l'élèvent seulement à deux kilogrammes et demi, ou cinq livres, par perche de la même dimension. Il paraît que la culture du chanvre, quoique assez répandue en France, n’y est cependant pas établie sur d'assez larges bases ; car ses produits ne peuvent suffire à l'approvisionnement de nos fabriques, qui sont dans l'obligation de tirer de l'étranger un tiers environ de ce qu'il faut pour leur consommation. Il est vrai que cette plante n’est pas l’objet des spé- culations de la grande culture, parce qu'elle paie à peine ses frais. Elle n’est cultivée que pour les be- soins de chaque famille, et ce n’est que dans les années d'abondance que l’excédant en est livré au commerce. La culture du Phormium, si elle réus- sissait bien chez nous, pourrait amplement répondre aux besoins de nos fabriques; dont quelques-unes font déjà avec la filasse importée des tissus admi- rables de finesse , et serait d'autant plus utile que lés terres consacrées aux chenevières, étant pro- fondes, humides et riches en humus, y seraient très-convenables , et donneraient des produits au- trement importans. Dans tous les cas, les cultiva- teurs du midi de la France et les colons de l'Afrique devraient en faire l’objet de leurs méditations; et les derniers surtout pourraient en tirer des récoltes précieuses , auxquelles l’industrie de la mère-patrie offrirait de sûrs débouchés. D'ALBRET: A la suite de l'excellent article qui précède, je 502 crois devoir publier divers renseignemens intéres- sans sur le même végétal, qui m'ont été adressés à ma demande par mon ami et confrère Ferdinand Noel, jardinier en chef du jerdin botanique de la marine à Brest. Cet excellent cultivateur s'est beaucoup occupé de la culture du PAhormium tenax, et voici le résumé. de ses observations. | Depuis 1820 il le cultive en pleine terre ; ayant voulu donner plus d'extension à cette culture ; il en acheta douze pieds en 1825 à feu M. Bazin de Lapalu , qui habitait auprès de Landerneau, et qui lui dit que ces ?Lormium provenaient de graines rapportées, par le capitaine Freycinet, de son voyage autour du monde. De ces douze pieds il en fit soixante-deux , qu'il planta dans un petit champ de la commune deLambezalec, près Brest. Trente pieds furent plantés dans une bonne terre: franche au midi , sans aucun ombrage ; les trente-deux autres le furent dans une plate-bande de terre de bruyère exposée au nord, et arrosés pendant le cours de l'été. Tous ont réussi : les premiers ont donné dans la même année jusqu’à cinq feuilles d'un mètre de long ; les seconds ont végété un peu plus vigoureu- sement, mais n'ont pas fourni plus de. feuilles, quoiqu'un peu plus longues, mais pas assez pour compenser l'excédant de dépense de la culture. Jusqu'en janvier 1829, le thermomètre n’était pas descendu au-dessous de quatre degrés ; mais le 23 de ce mois il atteignit huit degrés, et, quoiqu'il y restât peu de temps, les feuilles gelèrent , mais les, Pieds n’eurent aucun mal. Au mois d'avril de cette même année, il recueillit quatre cents œilletons 305 qu'il distribua aux amateurs ou plantadans tous les jardins appartenant à la marine, même sous des ar- bres où ils ne recevaient aucune lumière et étaient comme étouffés ; lun d’eux même fut planté sur un rocher avec seulement un peu de terre au pied, et a fourni des feuilles de près d'un mètre, quoi- que son exposition soit nord et sa station fort élevée. | M. l'amiral Bergevin, à qui il en avait donné une douzaine, les fit planter dans la terre tourbeuse et humide d’un terrain marécageux, qui ne produisait que des 7ris pseudo acorus et des Juncus conglome- ratus. Le terrain avait été défoncé d’un fer de bêche ; la plantation a parfaitement repris, mais l'hiver sui- vant les mulots l’ont entièrement détruite. M. Noel conclut, d’après ces faits,quele Phormium tenax peut être planté dans tous les terrains et à toute exposition. Mais il préfère cependant l'expo- sition du nord, et une terre franche un peu sablon- neuse ou de bruyère, ou de même nature que celle qui constitue nos landes. ss Il pense qu’il faut transplanter les pieds tous les cinq à six ans. Plus tard les pieds sont plus difhciles à séparer, et les œilletons se trouvent étrangles par le resserrement des feuilles qui restent pourries dans le bas de la plante. Ils deviennent alors si ten- dres qu’ils se décollent facilement du pied. Il plante ses œilletons à trois pieds les uns des autres, et, pour ne pas perdre de terrain les deux premières années, 1l plante ou un æilleton d'artichaut, ou un gros chou cabus, ou un chou de Russie qui s'élève à quatre ou cinq pieds, et garantit le Phormium tenax des rayons solaires. Quand il 304 plante en plein midi, il abrite par un rang de to- pinambours. Il résulte de ses observations que ce végétal sup- porte huit degrés sous zéro, sans que les piéds en souffrent ; que la neige endommage plus les feuilles qu'une forte gelée. En 1829eten 1835, deux époques où la neige a été abondante, toutes les feuilles ont péri. Cependant en 1836ila remarqué que laneige, quoique plus abondante, avait moins altéré les feuilles, et seulement sur les pieds exposés au midi où il yavait eu dégel. A l'exposition du nord, il n’a reconnu aucun dommage, quoiqu'il y ait eu beau- coup de neige et un froid de cinq degrés. M. Noel pense aussi que le Phormium tenax pourrait être d'une grande utilité si on parvenait à trouver un moyen efficace d’en extraire facilement la filasse. I] a fait à cet égard beaucoup d'expériences et a assisté à celles qui ont été faites à la pharmacie centrale de l'hôpital de la marine à Brest, et aucun des résultats n’a été complètement satisfaisant. Il a même poussé la complaisance jusqu’à m'envoyer huit échantillons de filasse obtenue par divers pro- cédés , et aucune n’est aussi belle que celle que M: Dalbret à obtenue par la congélation. Au reste, celle de M. Dalbret est loin d’être aussi fine et aussi soyeuse qu'un échantillon que je possède, et qui m'a été remis par un fabricant du département de l'Aisne, qui obtient déjà de beaux tissus avec cette se. e: Tels sont les renseignemens que j'ai cru devoir extraire de la correspondance de M. Noel, auquel ‘j'adresse ici mes remercimens. JAGQUES. 565 PLANTES D'ORNEMENT. | PLEINE TERRE. Ayonc, Jonc maris, Lande, LanDier, Jean-Brusc , GENËT Éerveux, Ulex europœus Lin. Légumi- neuses, Juss. Diadelphie Décandrie, Lin. Arbuste très-épineux, toujours vert, croissant naturellement dans les landes et autres terrains sa- blonneux , généralement connu, et cependant beau- coup trop négligé; car il est aussi propre à entrer dans la composition des jardins et à concourir à leur décoration par le jaune d’or brillant de ses fleurs précoces et abondantes, que par la sombre verdure de son feuillage et son port pittoresque. Il produit également un bel effet, soit qu’on le plante en massif, soit qu'on l’isole; le seul soin à prendre est de le tenir assez éloigné des bords des allées, pour qu'ilne Cet arbuste a une variété à fleurs doubles , Qui est encore plus jolie, et ne se montre ni moins rus- tique , ni moins exigeante sur la nature du terrain, que le type lui-même. Elles se prêtent lune et l'autre à toutes les formes que la taille, faite après la floraison, peut leur donner, avec des ciseaux à tondre ou mieux avec le sécateur. Traitées de cette manière, elles refleurissent souvent une seconde fois en automne. Ainsi, on peut les tenir en buisson, qi est leur pose paturelle, ne les élever à pe de #4 L& | ts rameaux qui croisent le long de la tige principale. Cependant dans aucun parc ou grand jardin on . Juircer 1837. 20 306 ne voit l'espèce, à moins qu’elle y croisse sponta- nément, et à plus forte raison on n’ÿ rencontre Jamais la variété double. Quoiqu'indigène à notre pays, cet arbuste mérite mieux qu’un tel dédain, et il peut occuper avec avantage plus d’une place dans les jardins spacieux. Les propriétaires devraient donc l'employer , et pour cela lé semis est le meil- leur moyen de reproduction. On peut procéder à cette opération de deux ma- nières. Comme cette plante ne souffre pas la trans- plantation, il faut semer en place en mars. On sarcle et bine le plant plusieurs fois, pendant les deux premières années, et on l’éclaircit à plusieurs reprises, de facon qu'après trois ans, chaque pied soit éloigné de ses voisins de six ou hüit pieds. Mais dans les jardins peu spacieux, je conseillerais de semer, dès février où mars, en térrines ou caisses remplies de terre de bre » ou en pleine terre de cette nature, ou autre d'une composition analogue. Dès le GTS de septembre de la première année, on repique le plant un à un dans de petits pots garuis de terre semblable, et on donne un tuteur à chacun. On enterre jusqu'à leurs bords tous les pots, en les disposant de manière à n’oc- “cuper que trois pieds et demi en largeur , afin de pouvoir, pendant l'hiver, les entourer de coffres, u’on couvrira avec des panneaux vitrés, ou seule- ment des voliges. Le À pu est de garantir le jeune plant premi e de la gelée et surtout des verglas et neiges jee il est fort sensible, On donnera grand air toutes les fois que le temps le permettra. Au printemps suivant, on _ rempotera le plant dans des pots plus grandi on 307 donnera à chacun un tuteur plus élevé; on élaguera les branches qui poussent au pied et le long de Ja tige principale, si on a l'intention de les élever à tête, et on replacera les nouveaux pots de la même manière que la première fois, en choisissant de pré- férence l'exposition nord un peu ombragée ; enfin Où arrosera au besoin. Quand on voudra mettre le plant en place, après la seconde ou troisième année, on prendra la précaution de ne pas briser la motte. Les personnes qui n’ont pas de grands jardins à garnir pourraient ne cultiver que la variété à fleurs doubles, qui, comme je l'ai dit, est plus jolie et aussi rustique; mais comme elle ne d pointdegraines on la multiplie de boutures faites à froid , En terre . de-bruyère, au printemps et à l'automne > Ou par la greffe en fente, et en approche sur son type à fleurs simples ; cette dernière opération se pratique en mars et avril, Ce charmant arbuste, élevé à tige de trois à quatre pieds, terminée par une tête ar- rondie , au moyen de la taille qu'il fant toujours faire après la floraison , décore fort bien les plates- bandes, où on peut l’alterner avec les rosiers , les lilas variés , chèvrefeuilles, jasmins, genêts à fleurs blanches, d'Espagne et autres, acacias roses, cylises de diverses espèces, pormmiers, pêchers, amandiers, cerisiers, merisiers à fleurs doubles, groseilliers doré et sanguin, et beaucoup d'autres arbustes élevés on greflés à la même hauteur. La floraison de ces vé- gélaux , ayant lieu à diverses époques, pare pendant tont l'été la plate-bande de fleurs-de coloris variés. L'ajonc est aussi cultivé pour fourrages dans les localités où ceux-ci sont rares. Pour cela on coupe les jeunes pousses avant Ja floraison, dès le prin- 308 temps de la seconde année , et on le donne en vert ou en sec aux bêtes à cornes et aux chevaux qui l’aiment assez; mais il faut avoir la précaution de les battre avec un maillet, ou de les passer sous un rouleau, afin d’écraser les épines, qui, sans cela, pourraient blesser la langue et le palais de ces ani- PAR : - Jacquin aîné. GROSEILLIER À FLEURS DE FUcusia, Rtbes spéciosum Porcus. Boran. Mac. 3530. Ribes fuchsioides FL. Mex. ined. Ribes triacantha Mewz. Ribes stami- neum Swzrr. (Voyez la planche, et, pour les caractères, page 53, Journal et Flore des Jardins.) Arbrisseau rameux, épineux, formant buisson ; trois longues épimes sont implantées à la base des feuilles et des rameaux ; elles sont, ainsi que ces derniers, d’un rouge-brun. Tige et rameaux cou- verts de poils longs et rougeûtres. Feuilles persis- tantes, trilobées, glabres et incisées. En avril et mai , fleurs ressemblant à celles de fuchsia , portées sur un long pédoncule commun qui en soutient quelquefois de trois à cinq attachées par un pédi- celle. Ces fleurs, rouge - pourpre dans toutes leurs parties, sont longues d’un pouce au moins depuis la base jusqu'au sommet des étamines. Le calice est tubulé, coloré , à cinq divisions étroites recouvrant les pétales peu ou point apparens. Un style four- chu, quatre étamines à filets rouges et anthères ovales, arrondies , de même couleur avant l’émis- sion du pollen. Cette espèce est remarquable par le nombre de quatre étamines, qui semblerait devoir la faire distraire du genre Ribes, dont toutes les es- 309 pèces en ont cinq, et rarement six, tandis que constamment elle n’en offre que quatre, la cin- quième avortant probablement. : Elle a été rapportée de la Californie par M. Men- zies pendant le voyage du capitaine Vancouvreur, et introduite en Angleterre en 1829, d'où nous l'avons fait venir en 1835. Elle se cultive en pleine terre de bruyère , et peut-être qu'une bonne terre légère et substantielle lui conviendrait aussi bien. Cependant l'hiver de 1856-1837 a fait périr dans notre établissement , jusqu’à rez de terre, tous les rameaux des pieds que nous avions laissés, en plein air, plantés en terre de bruyère. Il est vrai qu'ils ont repoussé au printemps. Il serait bon, par consé- quent, de couvrir le pied de feuilles sèches, ou de le butter, comme on le fait pour les artichauts, en garnissant également les buttes d’une couche de feuilles. Il est aussi prudent d'en tenir quelques individus , pendant l'hiver, en serre tempérée, près des jours, pour parer aux accidens. Cet arbrisseau , végétant toute l'année, a besoin d’un conservatoire éclairé , et c'est cette raison qui le rend plus sen- sible à la gelée lorsqu'on le tient en plein air. J'ai remarqué encore que ses rameaux , quoique très- vigoureux , n'aiment pas à être serrés et redoutent lhumidité. Du reste, on le _— facilement de boutures et marcottes. Jacquin aîné. 3510 ORANGERIE | : KENNEDIA vaxr. Diadelphie décandrie, Lin, Légu- mineuses, Juss. Caractères génériques. Calice bilabié, à lèvre su- périeure échancrée , l'inférieure à trois divisions égales ; corolle papillonacée ; étendard réfléchi, re- courbé, marqué de taches à la base ; carène serrée sur laquelle les ailes sont appliquées ; stigmate ob- tus; légume oblong ; graines à ombilic bordé d’un hile caronculeux. KENNÉDIE À FLEURS NOtRATRES, Kennedia nigricans. | Horr. ( Voyez la planche. ) Arbuste volubile grimpant , originaire de la Nou- velle-Hollande et acquérant un grand développe- ment. Feuilles nervurées, longues de six à sept pou- ces, trifoliées ; la foliole supérieure large d'environ trois pouces, longue de: quatre à cinq, garnie de déux petites stipules à la base de son pétiole ; les deux folioles latérales beaucoup plus petites, mu- nies chacune d’une stipule à la base de leur pétiole ; pétiole commun aréolé, d’un vert foncé en dessus, d'un vert glauque en dessous. Fleurs en grappe de trois à six, longues d'un pouce et demi environ, ÿ compris le pédicelle, qui en forme à peu près le tiers. Le pédoncule-com- mun est long de deux à trois pouces, et supporte vers sa base plusieurs fleurs qui avortent et tombent avant d’avoir acquis un certain développement lors de la floraison des autres. Le calice est velu et d’une couleur vert-brun ; les étamines diadelphes, à filets | - Zax récourbés dans la partie supérieure, et détachés dans les deux tiers de leur longueur , d’un blanc rosé- rouge au sommet, surmontés par des anthères d’un jaune verdâtre , sont réunies par neuf entourant le pistil et nne inférieure libre ; elles sont renfermées dans la carène, qu’elleségalent presque en longueur. Ovaire et style subulés, verdâtres à la base, qui est velue, et rosés dans le reste, qui est lisse. La corolle est papillonacée ; l’'étendard , entièrement renversé sur le calice, a ses bords repliés en dehors et son sommet un peu roulé en dedans, Son onglet offre deux espèces d’appendices et est couvert d’une large macule d'un beau jaune qui ressort parfaitement sur la couleur pourpre-noir du reste de létendard. La carène, longue de près d’un pouce, est un peu falciforme ; elle est soudée par son milieu et de même couleur que l'étendard, ainsi que les ailes qui sont pates dessus , et se recourbent à leur extrémité Nous n'avons aucune notion précise sur J'intro- duction de cette plante, que, comme ses congénères, nous croyons de la Nouvelle-Hollande; mais elle mé- rite les soins des amateurs par son coloris bizarre et remarquable. On la cultive comme les autres espèces en orangerie éclairée et terre franche, et on la mul- tiplie jusqu'à présent de honturet sous cloches et de couchages incisés. « CeLs frères. CLIANTHUS , PAxrow’s Botanical. Caractères génériques. Calice renflé, court; à cinq dents pointues , presque égales, étendard dis- posé en arrière , finissant en pointe, et plus court que la carène, dix étamines fertiles, diadelphes 312 (1-9), style filiforme , allongé; stigmate simple, légume renflé, renfermant bon nombre de semences réniformes. Obs. Ce genre se rapproche de celui Suther- landia. CLIANTHE PONCEAU, Clianthus puniceus. Paxrow’s Bo- tanical. ( Voy. la pl. ) Sous-arbrisseau à tige droite , rameuse, glabre, haute de trois à quatre pieds et plus, feuilles ailées avec impaire, composées de huit à dix paires de folioles, comme sessiles, glabres, entières, émar- ginées au sommet, ovales, d’un beau vert en dessus, blanchâtres en dessous, longues de cinq à sept hgnes, larges de deux à trois ; stipules courtes, Jancéolées, sessiles ; fleurs en grappes pendantes, nombreuses, portées chacune par un pédicelle lé- gèrement velu , ayant à sa base une bractéole courte, _et deux très-petites vers son milieu, long de huit à dix lignes; calice un peu renflé, arrondi, long de trois lignes ; les cinq dents, .presquè égales, en ont à peu près autant ; corolle longue de près de trois Pouces avant son épanouissement, d'un pourpre plus o ins foncé ; étendard tout-à-fait relevé, un peu ridé à Ja base, où il est marqué de petites lignes blanches ; aïles moitié plus courtes, appliquées sur la carène, obtuses et d’un rouge foncé : cette der= nière très-pointue au sommet où elle est un peu recourbée ; style de la même longueur que la carène, _ velu en dessus dans une partie de sa longueur au sommet; lorsque l’étendard est relevé, et la carène abaissée, cette forme donne plus de trois pouces de hauteur à cette superbe fleur. 313 Ce très-joli sous-arbrisseau est originaire de la Nouvelle-Zélande , et les graines ont été envoyées par les missionnaires qui y résident ; les naturels le nomment Xowwainguta Kaka , ou bec de perroquet, à cause d’un peu de ressemblance de la fleur, avant être entièrement épanouie, avec le bec de cet oiseau ; il n’a été introduit en France que vers 1835: pourtant il est déjà assez répandu , surtout à Paris, puisqu'il a fleuri chez plusieurs fleuristes de la ca- pitale, ét notamment chez MM. Durand , rue de Buffon ; Paillet, rue du Petit-Banquier ; Gels, bar- rière du Maine; Loht, rue Fontaine-au-Roï, etc. ; et à Versailles , dans le bel établissement de M. Ber- tin et compagnie, au Grand-Montreuil, à l’obli- geance duquel nous devons l’échantillon qui a servi de modèle à notre dessin. Il est de serre tempérée et même de châssis froid ; on prétend qu'il passe l'hiver, en Angleterre, le long des murs avec quelques abris, étonena vu, dit-on , de six à huit pieds de haut ; on le multiplie de marcottes et de boutures qui reprennent facile- ment, étant faites sur couche chaude et sous cloche. On peut encore le faire de graines, car nos collègues, MM. Jacquin , en ont fait venir d'Angleterre, qui actuellement lèvent très-bien. La terre de bruyère pure lui convient ; on peut pourtant le cultiver avec succès dans d’autres terres plus consistantes, dans lesquelles il végètera peut-être moins vigoureuse- ment, mais se portera plus à fleur : car du reste 1l est assez rustique. C’est une très-belle acquisition pour nos jardins, et elle doit être accueillie par les amateurs comme 314 par les fleuristes , et en général par tous ceux qui s'attachent aux véritablement belles plantes. Jacques. PÉLaRGONER D'HÉRICART A FLEURS PLEINES, Pelargo- nium Hericartianum flore pleno. Honr. ( Voyez la planche. ) Plante robuste à tiges brunes garnies de feuilles pétiolées, alternes , capuchonnées, presque rondes, à lobes peu apparens, irrégulièrement dentées et d'un beau vert. Toute la plante, excepté la surface des feuilles, est garnie de poils blancs. Les pédon- cules sont longs de trois pouces, opposés aux feuilles, stipulés et supportant de trois à six fleurs, larges de plus de deux pouces ayant de sept à dix-huit pé- tales, mais le plus grand nombre neuf ou quinze. Elles sont souvent immaculées et ressemblent à de petites roses ; d'autres fois on voit des pétales striés ou maculés de brun. Leur couleur est le rouge pourpré transparent , ayec du rose tendre au cen- tre. Il y a peu d’autres yariétés fleurissant aussi abondamment que celle-ci, dont les fleurs durent dix à douze jours ; elles sèchent ensuite sans tom- ber ni se décolorer. : | J'ai obtenu cette variété en 1835, et elle conti- nue à se montrer constante. Elle est la première dont les fleurs soient aussi doubles , dans celles dé- rivées du Pelargonium cuculatum, qui a joué en tant de nuances et dont la collection s'enrichit chaque jour. Elle mérite singulièrement d’être cultivée, et il serait fort intéressant de pouvoir la faire varier de couleurs. J'en ai obtenu quelques graines dont C2 315 & j'attends les résultats. Sa culture et sa multiplica- Lion sont aussi faciles que pour les autres variétés, parmi lesquelles elle se distingue par son port élé- gant et la duplicature de ses fleurs. Les semis de 1835 m'ont encore fourni quelques variétés mér itantes, que je ferai connaître dans un prochain numéro. Léon. NOUVELLES. . _ Le 17 juin dernier, dans une visite horticole que je fis à divers établissemens fleuristes de Paris, j'allai chez notre collègue M. Lémon , dans l'espoir d'y admirer son semis de pivoines de la Chine (Pœonia sinensis), dont trois nouvelles variétés ont été décrites page 315 de ce journal , année 1835- 1850, sous les noms que M. Poiteau leur avait don- nés. y ai retrouvé ces trois belles variétés, mais encore j'en ai remarqué quelques autres d’un grand mérite. Je crois donc faire plaisir aux amateurs de ce beau genre, qui s'enrichit beaucoup en belles variétés tant sous-ligneuses qu'herbacées, en leur communiquant la description de celles que j'ai ju- gées le plus dignes de leur être signalées. 1° Poronta sinensis. Hort. P. Witteyi; P. fra- grans, Anders. Var. candida grandiflora. Lémon. Fleur terminale, presque toujours solitaire, composée de huit grands pétales formant la coupe, très-légèrement teintés de rose en dehors; ceux du centre sont de diverses largeurs et dncmnent divisés au sommet, se recourbant un peu vers le centre, ce qui donne à cette belle fleur une forme un peu bombée; ils sont d’un beau blanc. Trois à 316 quatre ovaires rougeâtres, à stigmates plus foncés; sépales du calice bordés de rouge. Cette charmante fleur a dans son épanouissement complet de cinq à six pouces de diamètre. 2° P.S. Var. carnea grandiflora. Lémon. Tiges un peu rameuses du haut; fleur à huit ou dix grands pétales extérieurs formant une coupe un peu irrégulière et carnés; ceux du centre sont aussi très-légèrement carnés au moment de l'épa- nouissement , longs de deux pouces et demi à trois, de diverses largeurs et profondément lobés au sommet, droits ou divariqués ; à la base des pétales extérieurs, et en dedans, se trouvent beaucoup de filets d'un beau blanc, moitié moins longs que les pétales du centre, et qui sont comme ceux-ci des filamens métamorphosés. Trois à quatre ovaires verdâtres à stigmates blancs; sépales du calice vertes; le diamètre de la fleur est à peu près le mêmé que celui de la précédente. 3° P.,$. Var. humei alba plena. Lémon. Fleur d'environ quatre pouces de diamètre, d'un blanc comme paraissant très - légèrement carné ; composée de huit grands pétales extérieurs; le centre est rempli de pétales larges, dentés au som- met, rapprochés vers le centre, le tout à peine bombé ; ici non-seulement toutes les étamines sont métamorphosées en pétales, mais même les ovaires sont avortés comme dans le Pæonia humeï à fleurs roses ; sépales du calice vertes. 4° _P. S. anemoneflora alba. Lémon. Fleurs à huit ou dix grands pétales extérieurs 317 d’un beau blanc, formant la coupe et même recour- bés en dedans; toutes les étamines se sont changées en lanières d’ün jaune-soufre, linéaires, dressées, trois à quatre ovaires verdâtres , à stigmates rouges ; sépales du calice bordées de rouge. Cette fleur se rapproche de celle décrite par M. Poiteau , sous le nom de ?. S. prolifera; mais elle en diffère par la blancheur de ses pétales extérieurs, et ses ovaires non prolifères. Une autre m'a paru encore assez remarquable ; elle est blanche avec un très-léger reflet carné ou jaunâtre, double, bien faite, et ce qui la distmgue, c’est son odeur qui a du rapport à celle du P. stbr- rica, et aussi du P. edulis; on pourrait donc la nommer ?. S. Var. odorata. Toutes ces plantes ont les tiges et le feuillage absolument semblables à celui du Pœonia sinensis; seulement elles m'ont paru un peu plus élevées : j'ai donc cru devoir ne pas en parler. Au résumé, dans les semis de pivoines herba- cées , et surtout dans cette catégorie, il est certain que jusqu’à présent M. Lémon a été le plus heureux; - on peut l'en féliciter et désirer que ses belles plantes soient multipliées, afin d'être livrées au commerce et à l'impatience des amateurs. | Jé fais observer encore que les dimensions; les couleurs et autres caractères que je viens d'assigner à ces nouvelles variétés, ne se trouvent ordinaire- ment réunis que sur la fleur terminant la tige prin- cipale; celles des rameaux latéraux ne les présen- tent pas toujours. JACQuES. 518 Roses récemment obtenues et décrites sur la euxième ou troisième floraison. Louise Fries. Hybride de Bengale. Ce rosier est d'une faible végétation ; ses rameaux sont grêles, lé- gèrement coudés , armés d'aigwullons inégaux, pres- que droits; feuilles composées de cinq à sept fo- lioles lancéolées glabres, à dentelure peu profonde et assez régulière. Fleurs nombreuses, parfaites , d'une forme arrondie ressemblant à la cent-feuilles ordinaire, disposées en corymbes. Pétales d’un beau rose vif éclatant; pédoncule garni de petites glandes, et tube du calice glabre, C’est une fort jolie rose d'une odeur suaye et d’un aspect élégant. Aparysa. Hybride de Bengale. Cette variété est d'une végétation ordinaire. Ses rameaux, presque droits et coudés, sont garnis de forts aiguillons épars et peu nombreux, entremêlés de plus petits qui sont glanduleux. Feuilles à folioles lancéolées chez les unes, elliptiques dans d’autres, à dentelure régulière, peu profonde. Fleurs moyennes, nom- breuses et bien faites , réunies en corymbes, à pé- tales d’une jolie couleur de chair tendre et transpa- rente, imbriqués à la circonférence, plissés inté- rieurement. Tube du calice et pédoncule munis de petits poils glanduleux. C'est une charmante variété qui se distingue facilement parmi les autres. Francine. Hybride d’Alba. Arbuste vigoureux à rameaux droits ; écorce lisse garnie d'aiguillons rouges inégaux très-recourbés. Feuilles de cinq à sept folioles elliptiques fortement dentées ; fleurs moyennes très-nombreuses disposées en coryimbe. Elles ont une forme très-régulière ; les pétales sont 319 d'un beau rose clair, bien rangés, cordiformes, im- , briqués à la circonférence, plissés et roulés à l'inté- rieur, Le pédoncule est garni de petites glandes, et le tube du calice est glabre. Cette variété fort remarquable se distingue des autres par son port, ses fleurs nombreuses d’une forme gracieuse, et surtout par son coloris peu commun parmi les roses de cette tribu. Toutes trois se trouvent chez madame Sylvain Péan, fleuriste, aux Sourds-Muets, rue d’Enfer. | Harpy. ULMaIRE LANCÉOLÉE. Spiræa lanceolata. Cow. Arbrisseau à tiges droites de trois à quatre pieds etplus, noirâtres et se décortiquant ; jeunes rameaux d'un vert glauque, teinté de brun ; feuilles alternes, lancéolées, pointues , profondément dentées ou in- cisées, glabres, d’un beau vert en dessus, glauques blanchâtres en dessous; fleurs blanches, grandes, en corymbe pédonculé, formant des grappes de la plus grande élégance au sommet des tiges, qui, ployant sous le poids des fleurs; forment des demi- - guirlandes bien mieux disposées que si elles l’eus- sent été par la main de la plus habile fleuriste; elles épanouissent en mai et en juin. Originaire de l'île Bourbon , elle fut apportée au Jardin des Plantes de Paris par notre ami et con- frère Neumann, à son retour de cette colonie. Mal- gré cette origine intertropicale, ce joli arbrisseau passera nos hivers en pleinair sous le climat de Paris; pourtant je conseillerais d'en avoir toujours un où deux individus en orangerie pour parer aux pertes que des hivers rigoureux pourraient faire éprouver. Comme ses congénères, on le multiplie de marcottes à + x pe. à Pass. : ee F . sisiartr 1 12° -1° ds Le à N re plier d avec les jeunes pousses, pendant les mois de juin et juillet ; ces bou- + FT LE Lan 4 Nr Ah SE DE Al COUCHE ÉPIMÈDE À GRANDES FLEURS. Æpimedium macran- thum. Decais., 1836. Petites tiges brunâtres, hautes de dix-huit à vingt- quatre lignes, portant une feuille ternée ; chacune des divisions soutient trois pétioles, ayant à leur som- met trois folioles, munies elles-mêmes de pétioles de trois à huit lignes de long ; chaque foliole est cor- diforme à la base, ovale, pointue, entière, mu- nie de poils spinulescens sur les bords, glabre, un peu blanchâtre en dessous ; à la base du pétiole commun part un pédoncule simple, érigé, portant une grappe de fleurs grandes, d’un beau blanc, ayant un calice ouvert à quatre divisions, quatre pétales munis d'un éperon droit, long de sept à neuf lignes; au centre quatre étamines jaunes, un ovaire terminé par un style court à stigmate simple. Cette jolie plante est originaire du Japon, et n'est introduite en France que depuis peu d'années; on la cultive en serre tempérée, ou sous châssis froid, où elle fleurit en avril et mai ; on ka multiplie par la séparation de sa touffe après que les feuilles sont desséchées ; les jeunes pieds fleurissent souvent la même année. C'est une bien jolie plante qui ornera la scène printanière, surtout, comme il est pro- bable, si elle peut passer nos hivers en plein air; alors eile produira un effet charmant sur les bor- dures des plates-bandes de terre de bruyère où on devra la cultiver. Jacques. ARRALES DE FLORE ET DE POMONE. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. - Observations faites sur la’ végétation ét sur la floraison prématurées de plusieurs végétaux, du 1% novembre au 25 décembre 1836. | Après quelques pluies survenues en septembre et en octobre, la terre se trouvant suffisamment imbibée , la température étant égale et douce, les végétaux commencèrent à pousser avee vigueur de nouveaux bourgeons, et une sève abondante se porta dans toutes les parties, phénomène qui n’a- vaitété que très-lent pendant le cours des chaleurs, surtout à cause de la sécheresse du sol. Au moment où toutes ces plantes avaient acquis leur vigueur et leur entier développement, les vents tournèrent au nord, et bientôt la neige et quelques gelées, qui survinrent du 1° au 6 novem- bre, firent cesser cette belle végétation en obligeant la sève à redescendre précipitamment dans-les ra- cines. : Parmi la plupart des végétaux qui avaient ainsi poussé de nouveaux rameaux, plusieurs n'étaient pas encore aoûtés et beaucoup étaient en herbe. Aout 1837. 21 522 Dans ce nombre se trouvaient les plantes exotiques, tant de pleine terre que de serre tempérée; car, il faut le dire , ces dernières , à cause de Ja douceur de la température, n'étaient point toutes rentrées dans les serres et furent en grande partie atteintes de la gelée par leurs extrémités. Ce pre- mier biver cessa tout à coup, et nous eûmes par suite une élévation de température qui dura jus- qu’au 25 décembre. Pendant ce laps de temps, plusieurs espèces exotiques ligneuses et herbacées, dont la sève n’avait cessé de circuler que momen- tanément, reprirent un nouvel essor; les tiges et bourgeons qui n'avaient été gelés que supérieure- ment avaient donné lieu au _développement des bent et Sr rss qui se trouvaient dans bientôt, comme ils l'auraiènt faitau 2 printentps un grand: hombre de bourgeons adventifs dont plusieurs s'allongèrent de 5 à 5 pouces. L'Urtica nivea, Lan. , en a fourmi un exemple. La Micotiana. et beaucoup d’autres épanouirent leurs fleurs comme à leur époque na- turelle. e Cette préescité, pour ges espèces que je vais citer, s'est déjà présentée, depuis trois ans, dans plusieurs Iris. Toutes les nouvelles pousses du Jasminum fruticans, développées par cette seconde sève, étaient terminées par des fleurs qui se sont parfaitement épanouies ; le Calycanthus præcox (L:), qui ne fleurit ordinairement qu’en janvier, février ou mars, était en pleine fleur depuis les premiers jours de décembre et répandait une odeur des plus suaves. Les Syringa persica et laci- nata montraient aussi leurs thyrses fleuris. 325 Le Ceanothus americanus , flore cæruleo, très- belle hybride des Ceanothus americanus et azureus, dont il réunit les caractères et dont les fleurs pa- raissent en juin, était aussi en pleine floraison dans le cours de décembre; seulement la couleur de ses fleurs était plus pâle. Cette plante charmante se fait rechercher par son port et sa rusticité, l'élégance de ses rameaux terminés par des fleurs hiosées. Les Ulex europæus (L.), Ulex europæus, flore pleno, vel Nepalensis (NoïsertEe), faisaient des cette saison un très-bel effet; l'Æedera. arborea (Horr. ) était aussi en pleine fleur. Les Lonicera balearica(M.P.), vel implexa (H. K. ), développaient chaque jour de nouvelles fleurs ; la Coronilla glauca (L.) formait, dans tous les jar- dins, où elle est cultivée en pleine terre, de super- bes buissons fleuris. Il s’en trouvait un pied, au Jardin des Plantes de Paris, cultivé depuis 1826, i était en pleine fleur depuis le mois d'octobre, et formait un buisson magnifique de 7 pieds de haut. Plusieurs Fucca gloriosa (1. ), les | à la pleine terre, ont aussi développé pendant ce temps leurs belles panicules de fleurs qui se sont parfailement épanouies , mais d'autres fleurs plus tardives n’é- taient point entièrement ouvertes à la fin de dé- cembre : elles n’ont pas pu supporter les gelées. Un pied de 7'ritoma media ( Aletris sarmentosa). a vu ses fleurs se succéder pendant trois mois; 1l a jeté pendant ce temps quinze tiges de deux : à trois pieds et demi de longueur. Je vais maintenant parler des plantes vi vivaces ou herbacées qui ont également fleuri à cette époque ; 3524 l'Alyssum deltoideum(Laxs.), vel Aubrietia deltoïdea (De C.), l'Aubrietia columnæ (H. P.), les Draba re- pens, etc. , étaient fleuris comme au mois de mars ; le Phlox verna offrait aussi ses belles et grandes co- rolles d'un violet pourpre. Les ris lutescens, pumila, cærulea, triflora, flavissima, étaient dansleur seconde floraison ; le Doronicum caucasicum (Marscu.) mon- trait aussi ses grandes fleurs jaunes radiées, ce qui ne l'a pasempêché de marquer fleurs en février. Dans it beaucoup de variétes Fr ies de Cheivanthusanhubs:et grœcuss de Chry- santhemum coronarium flore pleno, etc., ete. Mais ce” que j'ai vu de plus remarquable, c’est, pour la pre- mière fois pendant le mois de novembre et dé- cembre, le développement d'une fleur de Papaver orientale (L.), appelé vulgairement pavot de Tour- nefort : cette belle fleur terminale et solitaire était portée par une tige feuillée qui ne s’ést élevée seu- lement que de sept à huit pouces, tandis qu’à l'é- poque naturelle de son développement elle atteint dix-huit pouces à deux pieds. Cette plante,;:qui fleurit en avril et mai, perd peu de temps après toute sa végétation; cette année elle avait souffert | les sécheresses, et lorsque les pluies et Ja température douce de l'automne sont arrivées, elle a végété de nouveau avec vigueur , et telle est lin- fluence du phénomène que je signale, qu'elle force quelquefois beaucoup de végétaux à fleurir trois et quatre mois trop tôt, et nuit sagahèrent à quelques espèces Alesis. © Au reste, ce moyennaturelést employé artificiel- lement par les jardiniers fleuristes pour activer ou pour retarder Ja floi ‘aison de végétaux intéressans, les petits jardins on 325 comme les Urangers, les Rosiers , etc. Cependant le froid arrivé sur la fin de décembre à tout à coup arrêté cette étonnante fécondité : l’on remarquait déjà, à cette époque, plusieurs végétaux indigènes qui allaient développer progressivement leurs bour- geons ; pour ces derniers, cette interruption ne leur est pas aussi funeste qu'aux espèces exotiques dont la dernière végétation, plus vigoureuse que celle de l'été même, avait dilaté les pores, et qui, forcés de les resserrer tout à coup, ont eu leurs écorces fendues longitudinalement sur les tiges et branches ligneuses. Ce premier hiver cessa le G janvier, et les espèces ligneuses à bois mou, telles que les Cassinia spec- tabilis , Senecio venustus , lilacinus, reclinatus , rigidus ; Hermannia denudata, angularis ; Hibiscus manthot, Melianthus major, Laosore olbia, mari- tima ; Chrysocoma coma aurea, Solanum bonariense, Re NEA à furent entièrement gelées, ainsi . que p | s qui avaient supporté dans les premiers jours de novembre deux à trois degrés de froid, sans être altérées d'aucune manière, et qui auraient pu supporter au moins un ou deux degrés de plus. Le Coccocipsilum violaceum du Brésil, que lon avait risqué en pleine terre, a supporté deux et trois degrés au-dessous de zéro. Il était encore vivant le 16 décembre. a Pévix. 326 HORTICULTURE. JARDIN FRUITIER. Moyens de réparer dans quelques arbres à fruits à noyaux les dégâts occasionnés par les intempéries du printemps de 1837. A la suite du long hiver de 1836 à 1857; quel- ques jours d’une douce chaleur sont venus réveiller la végétation, et les froids qui leür ont succédé ont produit d'autant plus de ravages sur les arbres et arbustes que ceux-ci avaient été plus sensibles à cette influence printanière. Je vais signaler ici les dégâts causés par cette intempérie sur les pêchers, les abricotiers et les pruniers, dont la culture est importante à cause de leurs fruits si précieux dans ‘économië domestique, et j'indiquerai aussi les moyens les plus efficaces pour réparer le dommage. Ces arbres, excités par l'élévation momentanée de la température, étaient en fleur ou prêts à fleurir au moment de la reprise du froid qui eut lieu vers la fin de février. Surpris dans cet état par un re- froidissement subit, ils y sont restés exposés pen- dant près de six semaines. Aussi les ovaires, malgré l'espèce d’abri que leur ont procuréle calice et les pé- tales, ont presque tous été gelés, Plusieurs branches même ont été frappées de mort. Ces accidens sont faciles à expliquer par la présence dans tous les ra- meaux de la sève élevée par la chaleur et le déve- loppement des bourgeons, et qui les avait attendris et dilatés. Le brusque abaissement de la tempéra- ture, en gelant immédiatement les sommités hu- 527 mectées de sève, a arrêté l'ascension de celle-ci, qui s’est accumulée dans les parties inférieures et en:a brisé les tissus. Le désordre qui en est résulté a produit la eloque, la destruction de plusieurs bran- ches, et la mort de quelques individus. Cette intempérie à peu près générale a causé de grandes pertes pour les cultivateurs de ces arbres précieux, et Île village de Montreuil, dont le pêcher, comme on le sait, fait la principale, richesse, a considérablement souffert. En effet, outre la perte énorme : résultant du manque absolu de fruits, presque tous les pêchers-en plein vent ont péri; et parmi ceux en espalier auxquels, on prodigue tant de soins, parce que leurs produits sont infiniment meilleurs et plus abondans, on a vu des mères branches et sous-mères entièrement détruites après que les bourgeons développés sur les yeux combi- nés. pour leur prolongation ont succombé sous l'action de la gelée. | La cloque a particulièrement affecté les pêchers pendant ce malheureux printemps. Tout le monde connaît cette maladie et ses effets. On sait qu'elle attaque de préférence les bourgeons et les feuilles naissantes. D'abord presque imperceptible, il faut de l'attention pour la reconnaître dans un point rouge-brun qui se montre plus particulièrement sur-le sommet des feuilles et des bourgeons. Bientôt . ce point augmente ; le vert des feuilles prend une teinte jaunâtre, elles-mêmes se boursoufllent et se crispent à mesure que la tache s'étend, et enfin , après être à peu près entièrement envahies , elles tombent. Les bourgeons frappés de la cloque se tuméfient, la sève cesse peu à peu d'y afiluer ; une 328 tache semblable à la rouille descend et se propage, et ces productions fragiles se dessèchent et meu- rent. Bien heureux lorsque la mortalité ne s'étend pas comme cette année aux jeunes rameaux qui les ont émis , et même aux branches qui les supportent! Les causes qui produisent la cloque ne sont pas aussi bien connues que ses caractères, sa marche et ses effets. Les uns prétendent que son germe se propage par la greffe, les autres qu’elle résulte d’une mauvaise exposition , ceux-ei de la maigreur et de l'humidité froide du terrain où les arbres sont plantés. Je pense avec notre collègue M. Dalbret, auteur du Cours théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers , qu’elle a pour cause principale les brusques variations de température accompa- gnées de pluie froide et de coups de vent, à l'épo- que surtout du développement des premières feuil- les qui n’ont pas encore eu le temps de s’endurcir au contact de l'air. Ce qui semble démontrer la justesse de ce raisonnement, c’est que la cloque se montre abondante pendant les printemps froids et humides comme celui de l'année qui s'écoule. En réfléchissant sur cette maladie, on est conduit à l'attribuer au désordre occasionné dans les tissus de la feuille par une snppression de trarispiration ; voiei, selon moi, lex} Les feuilles, pour se développer au printérips; ont besoin d'une douce température. Si pendant ce travail na- turel il survientune variation brusque dans l'atmo- sphère qui abaisse le mercure d’une facon sensible; ces organes encore délicats se contractent, et F'as- cension de la sève est suspendue. Pour peu que ce froid se prolonge, il y a desséchement dansle paren- L} 329 chyme, lequel commence toujours par le sommet de la feuille si elle est verticale, ou par sa partie la plus élevée si elle affecte toute autre position; car alors la vie végétale étant atténuée, le fluide séveux se comporte mécaniquement sous l'empire des lois de la pesanteur. Le point qui le premier se dessèche prend uné teinte plus ou moins foncée de rouille, comme celle que toutes les feuilles ac- quièrent à la fin de l'automne quand la sève com- mence à se concréter et n'arrive plus jusqu’à elles. Si au contraire le froid n’a qu’une courte durée et se trouve immédiatement remplacé par une tempéra- ture chaude, la sève trop subitement rappelée afllue avant que la contraction des feuilles ait cessé, brise les fibres de leurs tissus , et détruit ces organes im- portans. Une pluie froide aggrave encore le mal, surtout lorsque ses gouttes viennent frapper les feuilles avec la puissance de leur propre pois “np mentée de toute la vitesse du vent. Dans les localités où quelques arbres seulement sont affectés de la cloque, 1 faut toujours en rap- porter la cause à ce que je viens de dire, en tenant compte et des modifications qui résultent de l'état de la vie végétale dans chaque individu, parce que son activité rend le sujet moins sensible aux intem- péries, et des accidens que produit un rayonne- ment partiel qui peut souvent avoir lieu sous un ciel nuageux où des éclaircies concourent à le fa- voriser. Cette explication me e parut propre à justifier la nécessité des auvens comme moyen préservatif capable de neutraliser l'action des pluies froides et les effets désastreux du rayonnement. Déjà à Mon- 330 treuil les cultivateurs soigneux en emploient pour leurs espaliers exposés au couchant; mais je les conseillerai encore pour les expositions de l'est et du sud, car sous notre climat variable il y a eu cette année des pèchers re à toutes les expo- sitions. Lorsque la cloque étend ses ravages sur un pê- cher, il ne faut pas la laisser mérir comme le pré- tendent quelques cultivateurs , c'est-à-dire attendre que les feuilles desséchées tombent d’elles-mêmes, parce qu'alors les arbres, affaiblis par cette maladie qui gène lacirculation de la sève, deviennent la proie du blanc ou meunier, qui se propage rapidement à cake de leur ‘tes de souffrance. Il faut au contraire tout ou partie des feuilles, de pincer- dti bourgeons et de rabattre les petites branches que la cloque a frappés. Ces diverses opé- rations, dont les deux dernières exigent une grande habitude de la taille, ont pour effet d'empêcher la cloque de se propager autant, en rendant les arbres plus vigoureux et conséquemment moins sensibles aux ee qui la produisent ; de faire passer: au FCSCA LS HUM r année p la: sève: que les parties malades auraient me avant de périr, et de sauver enfin tous les yeux sur lesquels on rabat et que la cloque en s'étendant aurait inévitablement détruits. De cette facon on sauve tout ce qui est susceptible de l'être, et on sacrifie sans hésitation tout ce qu'on ne peut con- server sans Courir la chance de compromettre quel- ques ressources précieuses. Il est plus difficile et bien plus long de rod dans les pêchers la peste d'une mère-branche, où L. 7 331 d’üne sous-mère; cependant, pour gagner du temps, il faut agir avant l'époque de la taille, Du 15 au 20 de juin jusqu'aux premiers jours de juillet , le moment est propice pour rabattre toute la partie morte sur le vif et près d’une branche ancienne ou nouvelle bien portante et dont la disposition est convenable pour la faire servir au remplacement de celle supprimée. Pendant la taille-en vert qui a lieu en même temps, on favorise son développement par un palissage qui lui laisse plus de liberté, et qui gène davantage les branches avee lesquelles on désire l'équilibrer, et que par cette raison il faut retarder. Par ce procédé combiné avec intelligence quant aux ressources que présente le sujet, et pratiqué à l'époque que j'ai indiquée et pendant laquelle la sève jouit de toute son activité ; on ac célère d’un añ la réparation du dommage.On a soin, pour empêcher une perte de sève, d'enduire la sur- face de toutes les plaies avec de la cire à greffer ou À ss legs 25 À $ Il 2 & À LP + + | A delonguer de surveiller le sujet sur lequel on a opéré ces retranchemens. Il peut arriver que dé nouveaux rameaux percent sur les anciennes branches et leur nuisent par un développement trop vigoureux; en pareil cas il faut les rabattre ou les retrancher entièrement, Si l'on juge à propos d'en conserver, il faut avoir le soin , dans le cours de l’année, de pincer l'extrémité de ceux qui s'emporteraient, afin de faire mieux aoûter le bois des branches voisines ou qui les supportent, ear sans cette précaution elles deviendraïent lan- guissantes. ts Les pêchers en plein vent qui ont le mieux ré- sisté au désastre n’en ont pas moins perdu une 332 grande partie de leurs branches , surtout les infé- rieures , et celles qui restent n’ont des feuilles qu'à leur extrémité. Le meilleur moyen qu'il convienne d'employer en pareil cas est aussi de supprimer à l'époque que j'ai précisée ci-dessus toutes les bran- ches mortes, et même les jeunes branches languis- santes et maigres, pourvues seulement de trois à quatre feuilles, mais qui offrent des bourgeons à leur base. C’est sur le mieux disposé qu’il convient d'opérer cette taille. On pratique aussi en même temps la taille en vert, qui , forcant la sève à se répartir également dans toutes les parties conser- vées, rend la végétation plus égale et rétablit entre toutes les branches un utile équilibre de vigueur. - Les abricotiers qui ont le plus souffert sont ceux en plein vent, dont la plupart sont morts ou ont perdu les deux tiers de leurs branches. Ceux en espalier ont mieux résisté que les pêchers; mais dans quelques jardins, parmi ceux élevés en gobelet, en contre-espalier, etc. , plusieurs ont perdu des branches. Au nombre de ceux qui ont résisté en plein vent , il en est beaucoup qui végètent à peine. Dans une pareille circonstance on doit pendant la seconde quinzaine de juin supprimer tout le bois mort jus- qu’au vif. Cela n'empêche même pas toujours qu’au printemps suivant on soit obligé de rabattre sur les mères-branches. En général et à tort on attend trop tard pour recourir à ce moyen extrême. C'est pourquoi il n’est pas rare de voir des arbres énor- mes dont la moitié des branches sont dans un état de langueur tel qu’elles ne peuvent rien produire, et cependant elles absorbent une certaine quantité 333 de sève qui se distribuerait utilement aux branches productives et à leurs fruits. Il en résulte que.ces derniers sont toujours petits, sans saveur, ont la peau couverte d’aspérités et sont à peine bons à faire des marmelades. Les pruniers ont aussi perdu beaucoup de bran- ches, et plusieurs. sont morts, excepté les pieds cultivés en espalier. Cependant, en général , ils ont moins souffert que les pêchers et les abricotiers , sans doute parce qu'ils sont plus rustiques et que leur floraison à lieu plus tard. Pour réparer les pertes occasionnées par des intempéries comme celles du printemps dernier, il faut employer des moyens analogues à ceux que je viens d'indiquer. ÉPIN. Mastics tèmperméables pour enduire les plaies, am- putations , greffes en fente et autres opérations pratiquées sur les arbres. Ayant eu occasion dans l'article précédent de parler de longuent de Saint-Fiacre et de la cire à greffer , et plusieurs amateurs nous ayant demandé la composition de ces ingrédiens, je crois être utile en la consignant ici. Onguent de Saint-Fiacre.—On prend de la bouse de vache que l’on délaie dans de l'eau , et on y ajoute ensuite de la terre glaisé ou normale, selon les lo- calités, Il faut autant de bouse de vache que de terre glaise. Ces substances, après avoir été bien mélangées, doivent avoir laconsistance du mortier. …J'ai.remarqué dans quelques départemens que la plupart des arbres greffés étaient enduits d'argile 534 dans laquelle on avait mis mal à propos une certaine quantité de foin haché plus ou moins grossièrement. Cette méthode est vicieuse, parce que le foin favo- rise l'infiltration de l'eau qui délaie la terre, la fait tomber et cause le plus souvent la perte des grefles. Mastic employé il y a 15 ou 16 ans sous la direc- tion-de MM. Taoui et Desronraives. Dans un vase de terre vernissé, ou mieux dans une marmite de fonte, on jette un quarteron de brai ou poix noire, un quarleron de cire jaune , un quarteron de poix blanche ou de Bourgogne, un quarteron de poix résine et le quart d'une chandelle, On met le vase sur le feu , et on remue sans cesse le mélange avec une spatule jusqu’à parfaite fusion des substances. Cette composition s'emploie à chaud, aussitôt que la chaleur l'a rendue malléable et qu'on peut y toucher avec les doigts sans se brûler, Autre mastic plus nouveau et servant aux mêmes usages.On met dans un vase semblable au précédent, et on fait fondre et mélanger ensemble de la même manière , les substances suivantes : Une livre de poix blanche ou de B gne, quatre onces de poix noire ou goudron, deës ohces de poix résine , deux onces de cire jaune ordinaire, demi-once de suif de chandelle. On l'emploie de la même manière. Mastic qu’on peut employer à froid. On fait fondre ensemble et par portion" égale de la poix de Bourgogne et de la térébenthine ; quand la fusion est opérée, on verse le mélange dans un vase rempli d'eau froide, et on le pétrit avec les 685 . u mains. On le conserve dans l’eau, et quand on veut l'employer il suffit de le malaxer pour le rendre propre à l’usage qu’on lui destine. L'emploi de toutes ces compositions a été recon- nu nécessaire dans les diverses amputations qu’on fait subir aux arbres pour garantir les parties opé- rées de l’action desséchante de l'air et de l'influence aussi pernicieuse de la pluie, qui, en pénétrant par les coupes, pourrait occasionner la pourriture. Lorsque les amputations sont considérables, on recouvre longuent de Saint-Fiacre d’une toile im- perméable , ou de mousse dont on forme une espèce -de poupée à l’entour. ÉPIN. Moyen de garantir de la gelée le, Mürier multicaule. Depuis l'introduction en France du Mûrier mul- ticaule, beaucoup de plaintes se sont élevées contre Jui, relativement surtout à sa sensibilité à la gelée, qui, frappant d’abord les sommités des branches, détruisait celles-ci entièrement en faisant descen- dre la mortalité jusque sur le collet. Bien qu'on ait remarqué qu'au printemps suivant de nouvelles pousses repercaient avec vigueur de ce collet et s’élevaient souvent à six ou huit pieds, il restait toujours l'inconvénient de ne pouvoir pas tirer de cet arbre une récolte abondante de feuilles, de voir souvent ses rameaux printamiers atteints par Îles gelées tardives, et enfin de parvenir dificilément à à l'élever à tige. J'ai déjà, dans un article consigné page 15 de ces Annales, amnée 1834-1835, indiqué le moyen dont il va être question comme préservant très- 336 bien de la gelée ie Mûrier multicaule. Mais comme il vient d'être pratiqué en grand et confirmé par l'expérience, je crois devoir le rappeler ici, les meil- leures choses ayant souvent besoin d’être répétées avant d'être adoptées. M: Rochefort, jardinier auprès d’Avalon (Yonne), et qui s'occupe avec zèle d'élever des müûüriers, m'a communiqué les faits suivans. Il avait planté une certaine quantité de ees mûriers en bonne terre de potager dans une situation basse et abritée, et un grand nombre aussi sur des coteaux élevés et de nature calcaire. Les premiers, beaucoup plus vigou- reux et qui lui avaient donné des feuilles de treize pouces de large sur vingt de longueur, ont tous _péri par la gelée , tandis que ceux placés en terrain élévé, bien moins développés, ont souffert en grande partie, mais se sont cependant montrés plus rus- tiques. Réfléchissant ayec raison que la cause qui pou- vait rendre les tiges de müûrier si sensibles à la gelée était produite par une sève trop abondante et qui s’opposait à leur aoûtement, il abandonna ses cultures en terre profonde et humide et donna tous ses soins aux autres mûriers. Enfin, pour assu- rer leur conservation et forcer les jeunes pousses à s'aoûter, il en pinca les sommités après la sève d'août dans le courant de septembre. Par cette pratique fort simple, ses müûriers résistent à la gelée, et au printemps leurs nouveaux rameaux se dé- veloppent plus tard et sont moins en danger d’être détruits. Il y trouve en outre l'avantage de leur faire produire des feuilles plus développées et d’un parenchyme plus substantiel. 357 l'est d’ailleurs certain que ce sont les terrains légers, peu humides, graveleux ou sablonneux, ou composés d'une terre végétale mêlée avec des dé- combres, qui fournissent aux müûriers la végétation la plus convenable à la bonne qualité de leurs feuilles, parce qu'ils ne peuvent y puiser une sève trop aqueuse et trop abondante pour qu ’elle puisse être élaborée parfaitement. Ilest certain aussi que les müriers veulent une exposition aérée et élevée. Enfin l'opération du pincement, en supprimant les sonimités des rameaux, qui sont les parties les plus tendres, et par conséquent les plus sensibles, force le reste des tiges à s'aoûter, et offre moins de prise à la gelée. ÉPIN. PLANTES D'ORNEMENT. Nouvelle manière de conserver la vie des. plantes pendant les voyages de long cours. La méthode suivie jusqu'alors pour transporter des contrées d'outre-mer en France des végétaux en parfait état de santé , était presque impraticable , par les nombreux obstacles qu'elle rencontrait. Il fallait, d’abord, qu'ils fussent accompagnés par un jardinier chargé du soin de leur conservation ; il fallait embarquer l’eau nécessaire à leur arrose- ment , que la chaleur des climats à traverser exi- geait impérieusement , et le moindre accident pou- vait tout faire perdre ; car les marins, avec juste raison, n'auraient pas consenti à se priver de leur eau pour sauver des plantes dont ils ne sont pure ‘en état d'apprécier le mérite. Il n'appartient qu'aux hommes voués de passion à la culture de consen- Aout 1837. 22 338 ur à un tel, sacrifice. Aussi l'histoire botanique conserve-t-elle le.nom de M. deClieux, qui porta de France à la Martinique un pied de caféier avec lequel il partagea, durant une traversée pénible , sa faible ration. d’eau devenue rare. à bord. Aujourd'hui, grâce à l'invention du docteur Nath- Vard, de Londres, tous les obstacles n'existent plus, et nous avons lieu d'espérer qu'il ne se fera aucun voyage sans que quelques plantes vivantes nous soient apportées ; aucun prétexte ne pouvant em- pêcher les bâtimens, quels qu'ils soient, de se charger de ce transport. L'invention dont je viens de sa consiste dans une caisse disposée de facon à conserver vivantes les plantes qu’on y renferme ; le succès dépasse même tout ce qû'on espérait, car l’auteur an- nonçait qu ’on ne pouvait transporter ainsi que les épiphytes et les plantes d’une nature charnue. Cependant le Muséum d'histoire naturelle vient de recevoir une caisse pareille expédiée de Calcutta par le docteur Wallich, et dans laquelle les végé- taux de diverse nature se sont trouvés en parfait état de santé, bien que le voyage ait duré cinq mois. Parmi ceux-ci, je citerai trois plantes her- bacées vivaces , savoir : Le pucha-poul de. Pinang ou patchouli ; LE thunbergia hautayneana et le s- tchinia glauca. Je vais essayer de donner une description aussi exacte que possible de cette caisse, et il. serait à désirer que tous les bâtimens qui. FR des voyages de long. cours en eussent à bord, pour enrichir notre pays des productions exotiques que nous ne ns pas encore. : 339 - La caisse arrivée de Calcutta a trois pieds de lon- gueur, dix-huit pouces de large, et deux pieds et demi de hauteur. Elle est formée en bois de teck, qu'on peut regarder comme l'équivalent du chêne; d'un pouce d'épaisseur, et toutes les pièces sont assemblées à rainures. La partie inférieure est pleine ; c'est un encaissement de sept pouces de profondeur à partir du fond. Il est formé par qua- tre planches, dont les deux des bouts plus étroits forment des pieds , par le moyen d'une échancrure à leur centre , afin de soutenir le fond à deux pouces ‘élévation environ , pour que l’airet l'eau puissent circuler dessous. Bien que le fond soit aussi assem- blé à rainures , il porte sur deux forts tasseaux qui l’empêchent de gauchir par l'humidité de la terre dont il est chargé. La partie supérieure à la forme d'un toit aigu , dont les deux grandes facés sont à panneaux vitrés ; tandis que les deux plus étroites sont pleines et ne sont que le prolongement des planches qui ferment les deux bouts. Les deux pan- neaux vitrés sont faits de manière qu'il y ait autant de bois que de carreaux ; ainsi , les traverses qui les supportent ont la même largeur que les vitres : le verre le plus épais possible , les glaces même sont préférables. La petite dimension de ces carreaux est nécéssaire afin de pouvoir les remplacer si un accident en faisait casser un, car on trouve plus facilement, à bord, des carreaux petits que des grands. Les deux panneaux sont taillés à rainures en dessous et de trois rm c'est le supérieur qui ne Fest: pas), de facon qu'on les emboîte sur les languettes réservées sur les bords des petits côtés et de la planche qui forme l’encaisséement. Par ce 540 moyen , 1ls ferment parfaitement. Les carreaux doivent être contre-mastiqués, afin qu'une lame d'eau frappant sur le pont, où se trouve la caisse, ne puisse avoir assez de force pour en faire pénétrer une portion à l’intérieur. Un fort grillage, destiné à empêcher qu'aucun corpsétrangerne vienne frapper sur les carreaux, couvre les deux panneaux, dont il doit être éloigné de quatorze lignes ; deux fortes poignées en fer sont solidement fixées aux deux extrémités de la caisse pour la rendre transportable et pour pouvoir l'amarrer sur le pont. C'est en effet là qu'il faut qu’elle soit placée, afin que les plantes qu’elle renferme jouissent d’un peu de lurière, et pour que d’un autre côté l’eau de la mer n y pénètre pas à la longue, ce qui arriverait avec Île temps si on les déposait à fond de cale. Aussi, pour ne pas contraster avec la propreté qui règne sur cette partie du navire et plaire aux ca- pitaines, est-il nécessaire de faire peindre à l'huile le dehors de ces caisses. Voici comment on range les plantes dans cette caisse : on dépose sur les planches du fond un lit de terre franche que l'on a bien soin de mouiller; on lui donne une épaisseur de douze à dix-huit lignes, selon les objets que l’on veut y mettre. Il est bon de faire remarquer que, pour la conservation des plantes, il est nécessaire qu’elles soient empotées ou dans des petits paniers de bambou que lon trouve facilement aux colonies. I ne serait pas con- venable de les planter dans la terre même, parce que les racines s'entreméleraient et qu’on serait forcé à leur arrivée de les retirer une à une et à _ racines nues, ce qu'il est important d'éviter. Celles 54x que nous avons recues étaient dans des pots. Îlen tient de vingt à vingt-cinq dans une caisse de cette dimension. On les pose sur le lit que l’on a préparé, on les chausse tout autour de terre et on les en couvre même d'un pouce, afin qu'il y ait partout une suffisante somme d'humidité. On peut mettre sans crainte entre les pots des graines de palmier qui ne manquent pas de lever en route. On mouille convenablement le plus près possible du moment du départ. : On ferme alors hermétiquement la caisse en fixant les panneaux avec des vis, afin qu’on ne puisse l'ouvrir avant son arrivée. Espérons que les doua- niers, qui pourront voir dans l’intérieur, à travers les carreaux, n’exigeront pas l'ouverture de pareil - les caisses, car alors tout serait perdu. En effet, 1 ne faut pas que l'air puisse y pénétrer, et on doit bien s’en assurer ; car s'il existait un passage soit par un trou, soit par une fente, ” succès de Fen- treprise serait compromis. On affirme que des plantes rangées de cette ma- nière peuvent vivre pendant un an. Getle assertion ne surprendra pas les cultivateurs habitués à faire des boutures , car il en est peu qui n'aient pas eu l'occasion d'en tenir plus d’une année sous cloche, avant d'obtenir leur reprise qui, réussissant ensuite, prouve évidemment que Ja vie végétale ne s'était pas éteinte. Dans le cas présent, on concoit que les végétaux ainsi enfermés et vivant dans une atmo- sphère peu étendue, calme et invariable dans sa température, n'éprouvent presque aucune déper- dition. La végétation est à peu près insensible, mais la vie se maintient égale dans toutes les parties de 342 la plante, parce qu'aucune d’elles n’éprouve l'in- fluence d’un agent différent ; seulement il faut de grandes précautions pour les ramener à leur état naturel après leur arrivée. A peine un panneau est-il ouvert qu’elles se fanent, et ce n’est qu’en les habituant peu'à peu au contact de l'air, à peu près comme on le-fait pour les boutures étouffées, qu’on parvient à rendre à leurs organes assoupis la fa- culté de remplir leurs fonctions. Avant l'arrivée de la caisse de M. Wallich, M. de Mirbel en avait déjà fait confectionner trois , dont deux remplies de plantes ont été expédiées pour la Nouvelle-Orléans.Probablement ce professeur, qui, dans uné séance académique, a indiqué les meilleurs moyens de conservation des plantes à l’occasion du nouveau voyage qu'entreprend le capitaine Dumont d'Urville, a recommandé l'emploi de ces caisses, comme étant d’un effet assuré. - MM. Gels frères, qui adoptent avecempressement tous les moyens d'étendre les relations horticultu- rales et d'enrichir notre pays de nouvelles acqui- sitions, viennent d’expédier pour Calcutta une semblable caisse pleine de plantes que leur jeune frère, qui l'accompagne, est chargé de présenter à M.Wallieh. Le Muséum d'Histoire naturelle lui en a également confié une pour la même destination. Elle a été construite avec tout le soin possible et les perfectionnemens indiqués par l'expérience. Pendant que je m'occupe du transport des plan- tes de pays éloignés', je rappellerar un procédé in- diqué par M. Fischer de Saint-Pétersbourg , dans une lettre adressée à M. de Mirbel, qu'il dit être employé par un jardinier nommé Luschnath. 343 On dispose au fond d’une forte caisse une couche de terre glaise très-mouillée, et à laquelle on donne une épaisseur égale ; on range horizontalement sur cette couche de jeunes plantes ligneuses dont on a supprimé toutes les feuilles ; par-dessus on étale un nouveau lit de terre glaise à peu près de même épaisseur, ét on la bat fortement pour la faire ser- rer parfaitement contre la première et ne laisser point d'air autour des végétaux. On remplit succes- sivement la caisse dans le même ordre et en battant toujours la terre glaise avec de forts marteaux en bois, au point de faire jaillir l'eau qu'elle contient. En privant ainsi la terre de son humidité superflue, on peut y introduire toutes sortes de graines que l’on stratifie habituellement, et dont la faculté ger- minative reste suspendue à cause de la privation d'air, où du moins est girgrpss plus lente à se dé velopper. C'est par ce moyen que dés plantes tiers és ont été envoyées de Rio-Janeiro à Saint-Pétérsbourg 4 et ont parfaitement repris, et qu’ on ya ainsi acquis plusieurs espèces qu ’on n'avait pu obtenir par d’autres moyens. On est certain que des plantes ainsi expédiées peuvent reprendre après cinq mois de traversée. De pareïlles casses, drapôsées de facon à ce que l'humidité extérieure ny pénètre pas , peuvent être mises à fond de cale. Ge n’est pas sans mtention que je le dis, maïs bien pour éveiller le zèlé des marins ét leur prouver qu'ils ne seront plus excusables de ne pas s'occuper dans leur voyage de oi RE de nouvelles plantes à la mère-patrie. Neumann. 54 PLEINE TERRE. VERBASCUM, Las. Bies. Loun. H. Brit. Pentan- drie monogynie, Lin. Solanées , Jussieu. Caractères génériques. Calice 5-fide ; eorolle mo- nopétale ? à cinq lobes, en roue, un peu inégaux ; cinq étamines souvent barbues ; un style persistant épaissi ; capsule à deux loges, à deux valves; se- wences nombreuses arrondies. : Morèse compare , l’erbascum compactum, Bixs. Loun. Hort. Brit. ( Voyez la planche. ) Plante annuelle ou bisannuelle ; feuilles radicales pétiolées , ovales, obtuses, grossièrement crénelées sur les bords, bullées ou gaufrées , d'un gros vert, munies en dessus et en dessous de poils courts et étoilés ; ces poils deviennent laineux sur le pétiole et la nervure moyenne; les caulinaires amplexicau- les et conformées comme les premières; tige de deux à quatre pieds, rameuse, abondamment munie de poils blancs rameux et laineux , terminée par de longs épis de fleurs dont les calices sont sessiles, ayant à leur base trois bractées, semblables aux foliolescalicinales; celles-ci, au nembre de cinq, sont lancéolées, acuminées, plus longues que les ovaires, abondamment couvertes, ainsi que les bractées, de poils laineux ; corolle grande ( dix-huit à vingt- deux lignes), d'un jaune citron, à fond d'un pour pre brun; cinq étamines à filets de la couleur du fond, et munies de poils de même couleur , les trois supérieures plus courtes à anthères velues, les deux inférieures à anthères glabres; ovaire ar- rondi, entouré par le calice, blanc et très-coton- 345 neux ; les pétales eux-mêmes sont munis de poils blancs et courts en dessous. Originaire dela Tauride, et cultivée enAngleterre depuis 182v, elle ne l'a été à Paris que vers 1835, où je lai vu chez M. Madale , rue Rousselet-Saint- Germain, et la même année au Jardin des Plantes ; la fleur est grande et se fait remarquer par son fond brun, On peut semer cette plante tous les ans au printemps, alors souvent elle fleurit la même année, mais les graines ont quelquefois peine à atteindre leur maturité; il serait mieux de la semer en au- tomne , et alors on serait assuré de la maturité des semences. Jacques, KeTMiE VÉSICULEUSE. Aibiscus vesicarius, Cav. Diss. t. 64, fig. 2. H. africanus, Tours. ( Vovez la » 16 ’ Y' planche , et pour les caractères génériques page 202 de ce journal, année 1834-1855.) Tiges ordinairement hautes d’un à deux pieds, plus ou moins rameuses, hispides; feuilles pétiolées, divisées jusqu’au pétiole, souvent en trois et quel- quefois cinq parties, à folioles étroites, dentées, lé- gèrement incisées , celle du milieu beaucoup plus longue. Elles sont alternes, glabres, excepté sur la nervure postérieure. Les pétioles ont au plus un demi-pouce de longueur; ils sont velus ou hispi- des , à stipules subulées. Pédoncules axillaires, so- litaires , bispides, articulés, uniflores, un peu plus longs que les pétioles ; fleurs grandes, de couleur jaune clair, composées de cinq pétales étalés, viola= cés en dessous, à onglet d’un brun très-foncé et violacé. Ils sont réunis à leur base et adhérens au tube des étamines ; celles-ci sont nombreuses , 346 portées sur un tube colümniforme à filamens libres vers leur extrémité, portant des añthères jaunes réniformes. Cinq stigmates : globuleux ; bruns. Calice vésiculeux, hispidé, nervuré; bractées involu- crales, linéaires, pointues, ciliées ; capsule obovale, rayée de-brun, hispide, divisée intérieurement en cinq loges , ayant plusieurs graines noires oblon- 165. Cette plante est connue depuis log fralement admis est de couper, dans + nee de ces familles, toutes les feuilles qui commencent à jaunir. Le motif qui a pu introduire cette pratique est, à n’en pas douter, le désir de rendre ces végétaux d’un aspect plus agréable en les dépouillant ainsi des parties qui se flétrissent pour les laisser parés seulement de celles qui offrent un ton de verdure parfaite. Je ne me pas que cette 380 raison soit spécieuse, et que la propreté n’ait un grand mérite dans la culture des plantes; cependant, à mon avis, si l'on veut laisser acquérir à celles dont je parle une santé robuste et un développe- ment analogue à celui que la nature leur a assigné, il faut s'abstenir d'agir ainsi. Je confesse d'abord que jai partagé cette erreur, et je l'avoue avec d'autant plus de facilité que, venant aujourd'hui conseiller aux horticulteurs une pratique opposée, cela doit leur prouver que ma conviction est par- faite, puisque jabandonne une opération que j'ai faite constamment. En effet si l'on remarque que les feuilles de ces végétaux se composent d’un pétiole long et flexible chargé à son extrémité supérieure d’expansions fo- hacées volumineuses et assez lourdes , on sera conduit à penser qu'il y a une intention quelcon- que de la nature dans cette organisation partieu- lière. L’explication la plus simple qui se présen- tera à l'esprit, sera que le poids des extrémités tend à entraîner mécaniquement le pétiole et à le faire éloigner du tronc dès sa base, afin de faciliter le développement des nouvelles feuilles qui, sans cela, sppourent. une espèce _d'étranglement ; en effet, Jorso ) les anciennes non encore des- séchées, L nc , débarrassé de sa charge, reste. appliqué contre la tige et la resserre sur elle-même. J'ai sous les yeux un dattier qui a sup- porté de nombreuses suppressions de feuilles avant Je temps, c'est-à-dire avant qu’elles soient totale- ment sèches, parce qu’alors le pétiole, ne végétant plus lui-même, ne jouit d'aucune faculté élastique et reste dans sa position première, et son état m'a 381 suggéré les réflexions que je soumets à nos lecteurs et que je considère comme d'une grande impor- tance. Cessons donc d'employer ces amputations malencontreuses avant l’entier desséchement des feuilles, car en les opérant , outre que nous suppri- mons des organes nécessaires à la vigueur des in- dividus, puisqu'ils n’ont pas achevé les fonctions expirantes qu'ils ont à remplir, nous laissons ap- pliqué contre la tige le pétiole qui n’est plus sollicité à l'écartement par le poids de son extrémité, et le resserrement qui en résulte ne permettant plus qu'un passage trop étroit aux jeunes feuilles, celles- ci poussent difformes et presque épuisées. Aussi je ne m'étonne plus d’avoir vu tous les ans nos Cycas revoluta ne se développer qu'à moitié, par l'effet de ces suppressions meurtrières, et je conseille très- fermement de s'en abstenir à l'égard de toutes les Cycadées , retirées aujourd'hui de la classe des Mo- nocotylédones. Il en est de même pour les palmiers, ainsi que pour les bananiers auxquels les colons se gardent bien de couper les feuilles commençant à jaunir, parce qu'ils ont reconnu que non seule- ment cela nuisait au développement des jeunes feuilles, mais encore à celui des régimes, qui restent beaucoup plus petits. NeEuManN. … Fructification du F'anillien.s J'ai dit, page 251, livraison de mai 1836 de ce journal, que le vanillier avait fleuri pour la pre- mière fois dans les serres de l’université à Liége. MM. Berlèze et Poiteau ont rapporté une gousse provenant de cette floraison qui a produit trois li- vres de fruits. Ces gousses ont atteint la longueur 3582 et la grosseur de celles que donne cette plante sous son climat naturel, et leur odeur aromatique a tout le parfum de celles du commerce. Il est bon de dire: que la fécondation a été opérée artificiellement. Ce fait, qui prouve la possibilité de faire fructifier la vanille dans les serres chaudes de notre pays, est tout-à-fait digne d'attention. Le haut prix que con- serve Ja vanille et la perfection apportée de nos jours dans les cultures forcées pourraient être deux: puissans motifs d'essayer s'il ne serait pas possible de cultiver cette plante dans le but d’en livrer les gousses au commerce. Pépin. BIFRENARIA , Lin. Orchidées , Juss. Caractères génériques. Pétales extérieurs ( sépa- les ) étalés, libres, pr esque égaux , les deux laté- raux presque soudés à Ja base de la colonne ; pétales intérieurs lobés et charnus au milieu, colobse courte semi-cylindrique, glabre; anthères comme crêètées ; quatre masses polléniques, égales et persistantes, soutenues par deux appendices dictincts en forme e petit bec et de substance visqueuse. BiFRÉNARIE POURPRE, Pifrenaria atropurpurea ? (Voyez la planche.) Bulbe oblique à trois ou quatre crénelures d’un vert pomme, terminée au sommet par un anneau noir violacé marquant la base du pétiole, qui porte une feuille longue de cinq à six pouces et large de deux à trois. Le pétiole est cylindrique , long de huit lignes environ ; cinq ou six nervures sur la feuille plus saillantes en dessous qu'en dessus, qui est d'un vert plus foncé . Tige florale, naissant à LÉ base de la bulbe, entre 383 les écailles ou spathes blanchâtres ; elle est longue de deux pouces au plus et d’un vert tendre; pédon- cule d'un pouce et demi, supportant une fleur d'environ deux pouces de diamètre d’un blanc teinté de couleur d'ivoire ; les deux pétales extérieurs la- téraux se terminent inférieurement par deux espèces d’éperons rapprochés ét teintés plus fortement de couleur. d'ivoire foncé; les intérieurs supéricure- ment situés sont moins larges, et un peu lobés et crispés; la labelle a la forme d'une digitale. La lèvre inférieure est trilobée, ponctuée et striée de pourpre foncé ; la supérieure est de chaque côté d’une couleur jaunâtre striée et veinée de lignes pourpre violet plus intenses à l'intérieur qu'à l'extérieur ; elle est aussi finement crénelée au bord. La colonne est de moyenne grandeur, surmontée d'un opercule en forme de bonnet phrygien, d'un blane pur marqué d’une seule macule jaunitre; deux grosses macules pourpres violacées au-dessous de l’opercule. nee Nous avons recu de la Belgique cette, charmante orchidée, qui exhale une odeur des plus suaves pendant sa floraison; celle-ci dure environ trois semaines. Nous la croyons originaire du Mexique, sans cependant oser l'affirmer. Nous la cultivons, comme la plupart des orchidées épiphytes, en terre de bruyère conservée en mottes .concassées ,..en ayant soin pendant l'été de seringuer fréquemment les feuilles. La serre-chaude paraît jusqu'à présent lui être indispensable, quoique cependant nous pensions, qu'ainsi que beaucoup d'autres orchidées du Mexique, elle peut. parfaitement se conserver en serre tempérée, pourvu que l'atmosphère de celle-ci soit constamment saturée de vapeurs 384 aqueuses. Nous la multiplions par la séparation de ses bulbes. Cezs frères. Bibliographie. MONOGRAPHIE DE LA FAMILLE DES CONIFÈRES, par M. Jacques, jardinier en chef du domaine royal de Neuilly, membre de la société royale d'Horticul- ture, etc., etc. (1) «Les Monographies, a dit M. de Candolle dans sa Théorie élémentaire de la Botanique , sont des travaux précieux pour l'avancement de la science, parce que le sujet, étant borné, y est ordinairement plus élaboré ; c'est dans les monographies que tous les hommes qui s'occupent d'idées et de travaux généraux vont puiser les matériaux de leurs mé- ditations et de leurs ouvrages. Aucune classe d’é- crivains ne mérite autant de reconnaissance et d'encouragement que les monographes, et cela cisément PR pe le travail est par npene obscur et ingrat. Ces paroles re parfaitement le mérite de l'ouvrage que j'annonce, et en relèvent justement l'importance. En effet la famille des Conifères de- vient chaque jour une source de prospérité pour plusieurs de nos départemens. pes n NE pas d' anal lyser l œuvre de notre sance Ds les articles détachés nu ls ont trouvés dans ces Annales. Mais j je dirai cependant que cette monographie offre la réunion complète de toutes les connaissances acquises aujourd’hui sur la culture des arbres de cette famille et leur importance dans - l'économie agricole.et forestière. Pépin. CE Brochure in-8, Prix : 1 se ; ét1fr. 25 c. par la poste. À Paris, chez Roussecon. TABLE FRANÇAISE ET LATINE DES PLANTES GRAVÉES DANS LES ANNALES _ ELQRE ET DE POMONE. ANNÉE 1836-1 837. . Pêche Desse Phlox de Drummond. Capucine mordorée à fleurs bles. Surelle d’Andrieux. Galarde gi Dahlia m ss Penfold. Syhningie à à fleurs mouche- joue RENE Oxslobe polénée. xiphion ms 2 ; Ts xiphioide. . Acacie à 13. 4 à feuilles FE ed * Nouvelle pates de : rss d'Otto. . Chérodendrn ué tanhiolépide à lon GS pholépide à larges feuil- ] ] { . Luculie parfumée. - & Ra ] 24. Anorlié de Carnarvon. Saxifrage ligulé. SEPTEMBRE 1837. P 11. Canavalia de res . Cana feuilles bl Phlox rene Tropæolum maju > Var. purpureum Jhre Le É 29 Oxalis Andrie Galardia picta k ee dt USE ME TE AT 10 Te sé rd rs 55 Synningia guttata. 59 Pr pultenea 61 re a: ne. 82 12 ohioïdes, Var. : pa- ias. 53 valia Bonariensis. 92 Acacia subeærulea .93 Salvia yet. sh cerinthoïdes , Var. : 19 ND uchus Ottoni 121 Cierodendrum nos 122 Daviesia hr /6lie. 153 Fuchsia Ba pue 154 Gladiolus blan 156 Luculia gratissima. 158 Crucian 184 Es TEA bé 183 Raphiole, pis rubra. 189 Amaryilis Carnarvonia. 189 Sazxifraga ligulata. 20 386 26. Camellia de Donklaër. 27. Beaufortie remarquable. 2h: Pimélée hi me. + ctueë mansie bicolore. 32, Écnêsie poactuée. 33. Pulténée à feuilles de lin 34. Diilwynie à feuilles de gly- ciné. 35. roots à es de di- verses cou 86. Bilberghic : à feuilles d'iri ris 37. à fleurs de fachs _. onédie à set noirâtres. 42. Ketmie vésiculegse: 43. Oncide papillon. 44. Stanhopée a EP. Le Pavia prolifèr et 47. _—_ de Smith. 48. Bifrénarie pourpre. r RE Camellia Donklaëri. 219 Beaufortia splendens. 220 imelea hispi 221 es punctal 252 Brugmansia bicolor 253 neria puncla 254 Pultenæa retusa. Diliwynia glycinifolia. 280 Goodyera discolor. 281 Bilberghia — Der. 1 Ribes spec 308 Le nnedia lee £: 310 anthus punice 312? Pelars onium Hericartianum e pleno. 314 La ere um compactum.… 344 Hibiscus vesicarius. 345 Oncidium le 347 re, oculata. . 349 avia prolifera 37 Tidode Me arboreum, LhE. 37 rifrearia à op ar 382 Nora. En faisant relier ce Journal , 03-208 réunis taotes je piiches à la fin du volume et dans l'ordre ci-dessus , À pce d'elles oh nd > 20 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUFS DANS LES ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. 1836-1837. .” Pages < Pages Acacia cord. 378 Callitr ; 65 ; 93 Camellié : Do nklaëri. ioid. accimtation { de P). 193 Camuzer. Surles rene tedeM. d, Leclere variétés dé mürie 243 l'éducation des is es 76 da. 268 — Notice sur deux variétés 305 dus re te ct racemosa. 212 Fe .268 — _ _ rolifèr 375 Anar is A _ Can re + iensis. 2 Arau nes. ne fleurs At, (der ‘arrachage et de la doubles plantat es gro: Casuarina. 268 Las Mouse réparer dans Cedrus He 263 dede )i à fruits : à noyau. que pes nouvélles. 32 néspar: osages 56 is pas du Les — Oxylobe palténée. 61 Le STE -326 — Acaci feuilles — (Essa bleuit — 93 3 pocédés s à - suivre “poux a plantation des). 3 59 Arbutus procera. 125 Ardisiæ Japonica.- 271 Artichauts {Note sur les)... 48 Azalea Indica Smithi: 96 rres (: construc- EE ge 220 Bifren ürpurea.: 382 Biberghia ES 283 tes 6 RS 112 rnansiaboloe. -253 uinea. tbid. Bruyère { nouvelle) à fleurs de me 119 Cléniiis (genre). 83 — Ly chnis bungean 96 — Aa ea Tidicn Sinéthé. ibid. tte des mi nee 1e PES Gesne 195 séégosn$ — Ghene nigricans. A —— sr 22 1 — Brugmansie bicolore. 253 — Pul à feui lin 278 — Kennédieà fleurs noi- Ê 310 — Stanhopée argus. 349 — Bifrénarie pourpre: 382 Conlaursk depressa. 275 ee 388 Pages Pages Champignons (culture des) Doverce. Notice nécrolo- chez le duc de re 69 gique sur M. Lémon. 126 Chicorée etEscarole (m — Observations sur 1 de prolonger la dus. des). 212 mis iris. 180 Chou Re tres (moyen — De lPacclimatation. 193 = d’obtenir de bonnes grai- — Monographie du RTE : u 178 camellia, par 1 ; Cineraria Andersoni. . 284 Berlè gauroïde ibid. — Note de M. O. Leclerc. 243 pe ndron Dé ciosissi. — Sur les roses me + 22-122 par M. Vibert à la Clia nn us puniceus. 256-312 Société d'Horticul. Cloque (maladie de la). 271 ture. 287 Conifères (famillé des ). 131 — Essai sur les procédés Cours théorique et pratique à suivre pour la plan- e. Le ille des arbres tation des arbres. 359 ru FPE Riner 159 : — Renouée des teintu- Cramgus Tdi 188 riers. Er nensis. ibid. Duvai. ee thé gr 8 19 189 — Pomme de Cbhsctie à Le style. 184 Ro bic 110 Cunninghamia. + 166 Æchinocacius “Otton is. ibid. ne 257 Engrais Jauffret (Résultats 229 de Je la mise en pratique Dico, D De Varra chage et del). 206 de la Pate des gros Ephedra. Hensroi, 287 arbres. 72 Epimedium macranthum. 320 — Observation sur le Hrien« nie, Var. : nes sms gs 119 s € 74 pr florale de la So- oyen de prolonger eus e d’Horticul- Jar Chicorée e Par = 212 Fier ( fe PR en Maladie ‘dela cl 211 lière du ). 16 — Notice sur le Phor- rue (destruction ds). 97 un tone 289 Fra nes ture.des } po ur enfold. 55 Fuchsia Bareli ana 154 sh Perros olia 153 ee pe 51 Dillwynia gly cinifolia. 280 ée ( effets de . penis Dovence. Exposition florale ne 1836-18 199 de la Société royale d'Hor- Genêt épineux. 305 ticulture de Paris : rie ponctuée, 254 — Dahlia Gesneria Cooperi. 125 _ ntiscin. 32 52 punclata. 25 — Roses. 95 Gladiolus blandus. 156 — re des four- Glycine nigricans. 125 97 Goodyera discolor. 281 See multicaule. | 108 Greffes en écusson (obser- 389 Page: ne sur le mauvais ré- tat des 74 Gross ponct 252 urs de chats, 308 —. 4 orticole ans le midi de la nce 65 — Roses nouvelles 318 Hibiscus vesicarius. 345 Introduction à _ 5° année. 1 Iris d’An sa 83 _ a ul 82 — es ibid. — de Pôrtugal ibid, — xiphioïde 83 — po 82 Scorp; 48 Teis | (observations sur le se- mis des ). 180 qu is je ag 83 à tphiu 82 — ph Var. papias. 83 82 248 ibid. — microptera. ibid. Jacques. Petite excursion à Mortefontaine et dans irons. 10 Pêche De 15 — Calceolaria 33 — Voyage horticole. . — Note sur lesPetunia 8 — Echinocacte d'Otto. en _ Pres météo- ues r re 120 —_ Bones Dee, Le — us et 16 — — Cris 166 — Araucaria. à 70 — — Raphiolépiae de l’Inde, 88 arges feuilles. 189 — la ge n- dant l'hiver 1836- 1837. 199 vdocarpus. 225 — PS + ds 229 Pages J 1c0m É ua 230 331 _ Salisburias 234 — Ephedra 237 os bbrtle: 239 — Cupressus 257 Lis uy. 261 — Callitris. 265 — Agathis. 268 — Allingia. ibid. — uarina. 268 _— Note sur le Phor- mium lenax. E] Clianthe ponceau. 312 Pæonia Sinensis, variet. 315 Ulmaire la ncéolée. 319 — Épimède à grandes sr 320 se 29 Hé 344 Jicouii aîné. Capuci doréeàfleurs able — Iris xiphion — — xiphioïde. — er à longues il 153 midi pis: donc: 156 — Luculie parfumée. 158 — Moyen de détruire le mouron. 209 e” : «264 — Genêt épineux. 305 sie Groseillier à 308 osage de de Soit: 378 Encou j — Calture parti- re du fguier. 16 2 ie pictée. 51 Dahlia miss Penfold. 55 Culture du safran. 103 Jardi Fould à Rocquen- : urt: 285 Jean Brusc 305 pus bre 1836. 321 Page Oncidium pap:lio 347 Orc ne (note st sur la cul- es ). darts Andrieuxi. ‘ 80 Oxalis crenata. 273 : Oxy lobium pultene 6 Pai Sa rs (sur les bou- tu Patates (a is de} fait par ret en 1837. 354 578 Pêéher (note sur la conduite PR ep de ERPRANOE es }. Pelargonium He ericartia- ; den m flore ibid. Périx, Phlomide d'ibérie. 19 — Sauge à bractées — Clarkia à fleurs de gaura. 54 — Sur la patate i ne. — Note sur quelques robi- _— = Stenactis élégante. 90 servations sur la pré- : un si jone à ‘101 me er = pau tylo loïde. 108 — Suate feuilles ve œd 4 — Cours ulien de .. taille res frui- tiers, par Daïbret. 160 — Croisette à long s _ Nouveau Lrerre. — Müûrier multicaule 2 — Iris scorpione 248 Cl s p 256 — Sur POxalis crenñta: 273 - Nou 3 — ie Fould à ee 285 res sur la vé- gétation et la a prématurée de pla- sieurs végétaux, du 1°* s P. me au 25 dé- per re 836. 321 — Sur le ads occasion nés aux se es à fruits à no — Moss! de garantir de la gelée le mürier multi- : aule. 335 — Ketmie vésiculeuse. 345 — Note. sur quelques monstruosités de - nonculés 655% sb 18288 — Semis de patates. : * 354 Fe [ue de terre 358 _— Née sur la floraison : frnctcation du Va- 381 — \onographie de la fa- mille des Conifères. 384 Petunia ri sur les). 85 Phlomis Lberic 19 Phlox Drummundi :s092 Phôrmium te Ë ar —— la cultureen France du). 289 RÉ pee vus: 230 Pimelea Lo S: EE me lutina: ibid. — a edia. 276 —. hypericina. ibid. Pinus. 133 Pivoine en arbre (note sur oraison printanière et tardive de la). 376 mn 225 Pæoriia Sinensis e is Re spé g 315 — Var. : carnea grandi- bra. 316 > Var. :. honieë aibh — Va ibid. — Var anemoneflora alba. Je ibid. - Pois nain de po pr Er arti- PORORNE: Not te 392 Pages Spot Culture des frai- rs pour primeur. ibid. Nos sur la conduite du êcher. — Moyen d'obtenir. de nes me du chou de Bruxelles, … 178 Pace speciosa. ; A en tinctorium. Pomme Je rre deSégonzac. 16 | ohan. Pommier de. Japon (0 vation sur la ptéfloitionn 101 Pise relusa 278 ue + Indica, 188 9 emes-Mar Fe naines. 179 Feel s (note sur quel- ques monstruosités de). 353 Renouée des teinturiers 3 Rhododendron densum 56 es li m ibid. — ra NE Smnithi. RE 378 Ribes malvaceum. 125 — punclalum pe iers (note sur quel- dl R . 56 cnge to prlfre. ibid. Rosage de 378 rai (semis en n plein air des). Rctes, “exposées à la Société péruichure, par M. Vi- Rose pre # ibid — Fran - ibid. Rosier j jeuie 4 Éours dou- 117 Safran ( Aire du). 103 Salisbur: 234. Salvia bractenta, chan Eange à feuilles de 4 ..52 Surge leulata. 216 Scube 239 Sole CES le. 1 mn chaudes { moyen de nner de l’air dansles). 223 Spiræa lanceolata. 1 Stanhopea cculata. 349 Stena céis For bem 90 Surelle d’Andrieux. : $ ymphoria racemosa {nôtice riétés d racémosa nATU«zL. 245 serotina.. 216 Synningia guttata. Les Sani Æ 4 \ 231 Thu LR 261 Trauma re coter. 108 ropæolum majus ; «© SRE rpureum ere ple 29 Ulex Eu UrOpŒus. 305 Ulmaire lancéolée. 319 Vanillier (no sur la florai- son et la fructification du). 381 LÆ cpu: com actum. 5% 344 1 287 Voyage harpe 2... 43 _— rillot. 19%: BE es ma j — - thé archiduchéesse a À la Fra L£ Thérèse-Isabelle, 95 or: es del long cours rs (nage — thé prince d’Esterhazy. e ma ser — Bengale Cels multiflore, 96 Se vie ee plant tes — — Louise Fries. pendant les ). : 837 # FIN. 52 æœdryoïdes. 114 chamæ- RS OR un" Ho Se PÊCHE DES: E PHLOX DE DRUMMOND Phlox Drummundi. CAPUEINE MORDORFE A FLEURS DOUBLES, Tropœæolum majus, var: airopurpureum flore pleno SURELLE D'ANDRIEUX Oxalis Andrieuxi . GALARDE PICTEE Galardia Picta DAHLIA MISS PENFOLD LL CrVtTAH SYNNINGIE à fleurs mouchetees Synningia guttata . Le OXYLOBE PULTENÉE Oxvylobium pul tenæ IRIS" XIPHION bis xrphium par: MesiTius IRIS XIPHIOIDE . ris xiphioides ver Papias CANAVALIE de Buenos -ayres Canavalia Bonariensis 42. AÇACIE à feuilles bleuâtres Acacia sub cœrulea _——— dan. . KA NON ahçon, 882 y SAUGE 7 feuulles de Chamædrys Salvia chamoædryoides LS 3 22222 NOUVELLE BRUYERE & #eurs de Nelinet . E 1 ca cC erit hoïides par: nova ECHINOCACTE D'OTTO Echinocactus Ottonis CLERODE NDRON MAGNIFIQUE Clerodendron speciosis SIM UM à DAVIESIE 3% bngues feuilles Daviesia longifolia . vw / : Ses. SC FUCHSIE DE BARCLAY Fuschsia Barclayana 18. GLAYEULZL CHARMANT Gladiolus blandus ( 4 Cf AIT JE ff 20. Lun Je LUCULIE PARFUMEE Lucuha gratissima _ CROISETTE À LONG STYLE Crucianella stylosa 21. LEsnitittt LE RAPHIOLEPIDE DE L'INDE Raphiolepis indic a : 23. RAPHIOLÉPIDE à Æger, féuilles Rapholepis rubra AMARYLLIS DE CARNARVON Amarylls carnarvonia. es LT (| Ÿ Î D SAXIFRAGE LIGULE Saxfraoa Hhoulata. ge g LA 4 12 CAMELLIA DE DONKLAER Camellia Donklaer1i. BE AUFORTIE REMARQUABLE. Beaufortia splenden s . HISPIDE MÉLÉE PI Pimelea h1spida. 29, GROSEILLER PONCTUE Ribes punctatum BRUGMANSIE BICOLORE Brugmansia bicolor. de) GESNÉRIE PONCTUEE Gesneria punctata 33. PULTÈNEE @ Æuclles de Lin Pultenœa DILLWYNIE &@ feuilles de ély cine Dillwynia glycinifolia À JS SN DER. La GOODYERE à feuilles de dwerses couleurs Goodvera discolor BILBERGHIE 4 acer dÎres Bilbergh la iridifohia GROSEILLER a fleurs de Fuchsra. Ribes speciosum . ZÆ PTE CEA ñ KENNEDIE 4 fleurs noiratres Kenned 1 MIPTICANS CLIANTHE PONCEAU Clanthus puniceu 8 : #0. PELARGONIER D'HERICART à Æurs plaines. Pelargonium Hericartianum florepleno . 2f / £ Les LAAAÈUSENE MOLÈNE COMPACTE Verbascum compactum KETMIE VÉSICULEUSE Hibiscus vesicarius. be Æe" Æ Le | & 1# j NT 17 LEFT he er, ns 7) “ass LIT 2 FT RSS t/ ONCIDE PAPILLON Oneidium papilio. E ARGUS STANHOPEE Stanhopea occulata . PAVIER PROLIFÈRE Pavia rubra K: probfèra ROSAGE D Rhododendrum arboreum !4 ù SMITH. Soit He BIFRENARIE POURPRE Bifrenaria atropurpurea..