ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. Apr pany RARES BOOKS ANNALES DE FLORE ET DE POMONE, oë JOURNAL DES JARDINS ET DES CHAMPS: Par MM. Cauuzer, Auc. Ceis, Franc. Ces, Jacques. Jacquin aiNé, Jacquin JEUNE, NeOMmANN, Pépin, PREvOsT ET ROUSSELON. 2e SÉRIE. — 1re ANNÉE. 1842-1843. D Paris. JACQUIN FRÈRES, MARCHANDS GRAINIERS, QUAI DE LA MÉGISSERIE, 14. Sn . 1843. #0 #: L FAmMina.e SRRELES DE FLORE ET DE POMONE. RP aux. plagiaires. 4 usqu ‘alors, Le propriétaires rédacteurs des 4n- nales de Flore et de Pomone, confiants dans la bonne {oi publique, ne songeaient pas à défendre leurs ar- ticles contre le pillage des prétendus agriculteurs et horticulteurs qui, faute sans doute de matériaux, remplissent d'emprunts faits partout, les pages de leur publication. Désirant vivement, au contraire, lorsque ces notes sont intéressantes, que ce qu'elles peuvent contenir d’utile soit porté à Ja connaissance de tous, ils auraient vu et ils’ verraient encore avec plaisir qu'on les reproduisit. textuellement, pourvu qu'on daignât. indiquer le nom de l'auteur et la source où l’on aurait puisé. Mais aujourd'hui, après s'être aperçus maintes fois qu'on s’'appropriait sans pudeur les articles de leur création, ils sont décidés à poursuivre , en vertu de la loi qui protége la pro- priété littéraire , toute personne qui, ainsi qu'on l'a fait dans le re des connaissances usuelles, uira, comme sa propre rédaction, les articles des Annales de Flore, sans dire que c'est à elles qu’elle les doit. On peut comparer: l'article me“ Boutures, et celui Semis des graines recueu avant leur maturité , insérés dans le numéro FAN OcroBre 1842. 1 2 dernier du journal que nous venons de nommer, avec ces deux articles publiés dans notre livraison de mai 1842, et l’on reconnaîtra qu'ils en sont la repro- duction servile, sauf l'interversion de quelques para- graphes, qui rend manifeste l'intention de s’en appro- prier le mérite. On punit , et avec toute raison sans aucun doute, un malheureux que la faim pousse au vol; là, cependant, les circonstances atténuantes abondent, et, au premier rang, apparaissent l’abru- tissement qui résulte d’une extrême misère, et les défauts d’une intelligence bornée qui n’a quelquefois aucune notion du juste et de l'injuste. Que ne doit- on pas faire pour réprimer les fraudüuleux larcins des hommes de lettres qui ,au moïns par amour-propre, n'invoqueront pas leur ignorance pour excuse ? Faut- il leur apprendre quelle honte rejaïllit sur ceux qui s’attribuent le travail d'autrui , et ne méritent-ils pas qu'on les compare à ces plantes parasites qu'on ne rencontré que là où se trouvent des végétaux d’un ordre supérieur capables d'alimenter leur existence? Au reste, noùs répétérons que nous donnons à tous, sans exception, la liberté de reproduire nos ar- ticles, pourvu ‘que les Annales Soient éitées sans équivoque; et que nous l'intérdisons fl tà quiconque se refuserait à cet acte de loyauté. Si cet avis ne suffisait pas, nous aurions recours à l'élo- quence des huissiers et à la justice des tribunaux. 11 2 :… Directeur gérant des Annales de Flore. …. Vic L Latriadäiéii dd FF PRE série des Annales de Flore. Nous avous déjà consacré dix années à propager, autant qu'il a dépendu de nous, les connaissances utiles à l’horticulture : cette tâche, nous nous pro- posons de la continuer encore, parce que tout n’est pas dit sur l'immense sujet de nos travaux, Nous avous surtout à détruire une opinion capable d’arré- ter tout progrès et qui existe chez un grand nombre de cultivateurs. Elle leur fait considérer l'horticul- ture comme un art purement mécanique et d’imita- tion , et les pousse à fermer l'oreille aux conseils de la théorie la plus sage. Cependant personne ne peut nier raisonnablement que tout suecès dépend de l’al- liance de la théorie é de la pratique. C’est sous le natrnñowe Am à tat Ae l’action MIO nb 4 Le] nous avons publié notre première s4ne, et que nous publierons notre seconde. Peut-être p nous, ainsi à vair ces Eagle. rohéine: qui compte tant de parti inés à ne raisonner aucune opération, et re ne pas rechercher les causes des effets qui se passent sous leurs yeux; étude cependant infeirenh pour les cultures artificielles ; car le soleil, ce eur sans pareil, s'est à peine montré pour ra- viver, par la douce influence de sa lumière et de sa chaleur, les plantes languissantes ou étiolées des serres et des bâches. Dès les premiers jours de mars, un printemps häcif 20 est venu réveiller la végétation sous la tiède haleine du vent méridional qui n’a cessé de souffler jusqu’au 27. Ge stimulant a mis la séve en mouvement; dès le 20, la plupart des arbres et arbustes avaient repris une nouvelle verdure ; les poiriers, à la corolle blan- che, montraient déjà leurs fleurs, et le 30, lestilleuls, les marronniers, les ormes , etc., étaient également fleuris. Le 28, une variation subite s’est opérée. dans l'atmosphère ; la température s’est abaissée sous l'in- fluence d’une pluie froide ; une gelée en a été la suite. Cette résurrection subite de la puissance végétative avait surpris les cultivateurs, dont les divers travaux n'étaient pas commencés. Peu d’ arbres étaient taillés, et les pépiniéristes n'avaient pu encore planter à la fin du mois, à cause de l'obligation où ils se sont trouvés de satisfaire à la fois aux nombreuses livraisons qui n'avaient pu avoir lieu à l’antomne. Cependant les greffes coupées en février, et enterrées selon l'usage, poussaient des bourgeons dès le 25, et force était de grefler si l'on ne voulait pas tout perdre. Enfin il fallait se hâter de procéder aux premiers semis de la pleine terre. Au 1° avril les étaient en épis, et les abri CES MOT RS ee CSM IDMIR)R Lite LA des EP cots déjà gros. L ponica , les Ribes san- guineum et palmatum, les merisiers et cerisiers à fleurs doubles, les amandiers nain et de Géorgie, les Magnolia Fulan et Soulangiana étaient de la plus grande beauté. Plusieurs lilas communs, et notam- ment la variété à fleurs pâles , commencaient à épa- nouir leurs thyrses odorants, et étaient en pleine flo- raison le 6. Le Magnolia Purpurea montrait, dès le 1”, des boutons développés qui n'ont toutefois épa- noui leurs fleurs cupuliformes que du ro au 15. 21 Le 7, la terre était gelée; on voyait de la glace, mais l'atmosphère restée brumeuse toute la journée a neutralisé les mauvais effets qui pouvaient en résulter pour les arbres fleuris; le 8, gelée blanche et pluie, qui toutefois n’ont "pporté aucun arrêt à la végétation qui à continué jusqu’au 12, où elle a éprouvé un ra- lentissement par l'effet de la gelée qui a eu lieu chaque matin, et qui a pris plus d'intensité le 16 à l'aspect d'un ciel éclairci. Jusqu'au 25 le temps est resté froid et humide. Les abricotiers, pêchers et amandiers ont reçu partiellement quelques atteintes de ces gelées matinales. Les asperges qui , sous l'influence de la chaleur de mars produisaient beaucoup, et ne se ven- daïent que 1 fr. à 1 fr. 25 c. la botte , donnaient alors une récolte ons et valaient 1 fr. Sos. à 2 me Les nor, 1 Ù é 4 De je L ] € » * 3 PR Le 26 avril, la chaleur s’est développée, et bientôt le shrrmnnitels a pa au nord, 20 à 25 degrés ntigrades. Cette e élevée a activé telle- ment de sat que la ntnison des plantes a passé rapidement, et que presque généralement les fleurs n'ont pas acquis leur développement normal. Les tulipes, les pivoines, n’ont montré que pendant -une huitaine de jours leur parure nuptiale ; ies pom- miers ont perdu dans le même espace leurs fleurs carnées et roses ; les cerisiers, poiriers, etc., se défleu- rissaient si promptement que la fécondation. n’a pu s’opérer ; aussi les cerises ont-elles été peu abon- dantes. En revanche, les pêchers promettaient beau- coup , et les abricotiers encore plus. Enfin, du 15 au 20, On à vu la vigne montrer ses grappes de pe- tites fleurs verdoyantes. 22 Dès les premiers jours de juin, les lis orangés, qui ne fleurissent ordinairement que vers la Saint-Jean, étaient en pleine floraison ; les roses s'épanouissaient mal et passaient vite; la végétation a marché rapi- dement et était en avance de près d’un mois ; presque partout les prés ont été fauchés à cette époque. Du 6 au 9 des orages ont refroidi la température, et le ther- momètre est descendu à 14 deg. cent. Le i4 on a re- marqué de la gelée sur les feuilles de choux , de frai- siers, de haricots , etc. La. végétation s’est ralentie surtout dans les plantes exotiques, et s'est arrêtée presque totalement chez quelques-unes. La vigne a souffert et coulé dans quelques localités. Les gros légumes ont été très-beaux ; les melons de cloches poussaient peu , et leurs fruits étaient mal formés. Le temps continuait à être froid et humide, et nr de grains étaient versés. Juillet n’a apporté aucun changement à cet état de choses. Les plantes d’orangerie et de serre chaude ont jauni et ne poussaient pas, à cause de l'humidité pe ra muits et des matinées ; 3 celles re: se RENE RL ed en ques du froid au chaud et l'humidité del’atmosphère : aussi les melons sous châssis ogtas été __—_—. Eodtrisnns auscnels ss à * , 5 De de dé dé convient très-bien, conservaient une srsanhne cher- mante. On a semer ul une use loir sur les mar- ronmiers, les tilleuls , les vernis, les müriers à papier et autres qui avaient été atteints par les gelées des printemps précédents. Beaucoup ont perdu des bran- ches ; les gros vernis ont eu de plus-une grande partie 23 de leurs racines aliérées et décomposées au point que quelques-uns ont été renversés par le moindre effort du vent. Quant aux plantations faites à Sora etau printemps précédents, elles ont parfaitement réussi. Le 18 juillet, un violent ouragan du nord-ouest a renversé plusieurs arbres et jeté à terre une grande quantité de fruits. Le reste du mois a été marqué par un temps pluvieux et froid qui a mis dans un état dé- plorable les melons de cloches, dont beaucoup ont été mal formés et viciés. Cependant, dans les jardins, le raisin noir précoce était mür , aux bonnes exposi- tions , et le chasselas commençait à tourner. Pendant les 25 premiers jours d'août, la const- tution atmosphérique est restée la même. Les jour- nées ont été belles; mais, le soir ou la nuit , il sur- + J + 07 3 le temps. Les prunes et t pas. Les abricots, PSS SRE plein D + + nid; se gerçalent. Les poires , pdégoireses desaveur, at pas varié, quant au volume, de ce qu'elles étaient auparavant. Les pêches étaient abondantes et d'assez bonne qualité. Les haricots, les fèves et généralement tous les légumes, à l'exception des espèces exotiques, € Le v4 PR || 1 "4 le T 1 Paie + L F L ] d b d une quai. don paihies 1 1” Li” # ; maires, fute de chaleur. Eos ES se faisaient t Les orme ot tautres fourrages étaient abondantes, éniscontatiéens sos parle termps. Les maïs en plein champ paraisaient. fort neu avancés. H RER CERTES FR quelques jours de chaleur. qui ont. produit. un effet 24 favorable sur toutes les récoltes encore-sur pied, et fait tourner les raisins qui avaient beaucoup dura. La chaleur qui s’est prolongée en septembre a continué à exercer une heureuse influence. Cepen- dant il était remarquable que la terre se trouvait sèche à une assez grande profondeur, malgré les pluies tombées durant l’année , mais qui, étant plutôt des | ‘brouillards, ne pouvaient pénétrer dans le sol. On a commencé à vendanger à la fin de ce mois , et coupé les regains. Le temps s’est maintenu beau en octobre, mal quelques petites’ pluies sans suite, et on a continué à Vendee il ny a eu aucune apparence de gelée > jusqu'à la fin du mois, où seulement quel- ques . dahlia ont été atteints; mais dans les lieux abrités ils brillaient encore de leurs mille couleurs. Les fruits , les racines et les graines se sont bien ré- coltés, excepté chezun grand nombre de plantes exo- tiques annuelles ou vivaces qui n’ont pu mürir leurs dnemces es maïs ont os réussi, te de chalent, incomplète à cause des _. 0 ont eu lien à l'é- poque où elle s’opérait. Le temps s’est maintenu couvert jusqu’au 12 no- vembre; ce qui a admirablement favorisé les semailles et plantations , ainsi que la rentrée des pommes de terre et betteraves qui ont été , en général, d’un fort volume. Il s’est mis à la pluie vers la fin du mois, mais sans interrompre le cours des travaux. Les ra- eines et. plantes de toutes espèces qui redoutent le froid ont pu être rentrées sans précipitation ; car il 25 est resté en pleine terre durant cette période un assez grand nombre de plantes exotiques dont la floraison a continué. Telles sont les diverses espèces et variétés de verveines , les sauges cardinales, les Yucca , les Tritoma , 1 chrysanthèmes de l'Inde, et les roses remiohtlites. comme celle du Roi, Palmyre , et les Thés, benpélés et Noisettes. Les Cobié réséda , les Calycanthus præcox , ainsi que leur variété gba Jlorus étaient en pleines fleurs le 20. En somme, Ja température est restée douce, mais humide; aussi une certaine quantité de plantes exotiques n’ont pu müûrir leurs graines. Le mois de décembre, à l'exception de quelques pluies abondantes, a été doux et beau jusque vers sa fin où la gelée est survenue. Aussi, jusqu’à cette époque, beaucoup de plantes ont continué à pousser et à fleurir comme dans le mois précédent. Les plan- tations ont pu se poursuivre sans obstacles; les nom- breuses variétés du Chrysanthemum Indicum ont pu fournir une floraison complète que rien n’a con- trariée, et qui s’est prolongée pendant plus d’un mois, fait qu'il faut constater comme remarquable. Les blés ont poussé avec assez de vigueur pour que, dans quel- ques localités, on se soit cru obligé d'y faire promener les moutons. La constitution atmosphérique de l'automne a en résumé été très-favorable aux plantations de toute na- ture; et a fourni la preuve que planter à cette époque dans les terres meubles et légères, c’est assurer Ja réussite des arbres et leur faire gagner une année. J'ai vu des arbres plantés en octobre’et dans les pre- miers jours de 5 Mg 2 avoir, autour de la coupe des racines, des radicelll g 26 J'ai été satisfait de pouvoir vérifier cette circonstance importante, bien que mon opinion fût parfaitement fixée sur les avantages de la plantation d'automne. Telles sont les observations principales que j'ai re- cueillies en 1841. On peut en déduire plusieurs ensei- gnements qui ne sont pas sans intérêt. Mais elles prouveront au moins que si nous sommes impuissants à nous opposer aux eflets désastreux des intempéries, nous cherchons à connaître leur influence sur la vé- gétation , dans l'espoir de trouyer des ressources pour remédier à quelques-uns d’entre eux. Pépin. BIBLIOGRAPHIE. Lerre relative à la pratique raisonnée de la taille du pécher en espalier carré , par Az. Lerèns. PANNE gi TÉENC] ME JR LT IFRS PE: « Monsieur, ». Je recois par la poste deux brochures publiées par les soins et sous les auspices du comice agricole de l'arrondissement de Chartres. L'une d'elles, intitu- lée : Rapport sur les travaux en horticulture du sieur Brière de Villemeux est tout bonnement une réclame oflicieuse en fayeur du livre de M. Dalbret. Je suis loin de la critiquer quant au fond » Chacun est bien le maitre de faire annoncer sa marchandise et 37 d'essayer de se donner de l'importance par la voie et les moyens qui lui paraissent les plus avantageux ; mais l’auteur de cet éloge apologétique de la méthode Dalbret, comme il l'appelle | commet une erreur que je n'ose qualifier de son véritable nom ; je préfère la réparer par l'organe de vos Annales , si vous voulez bien me le permettre. « L'auteur de cette brochure, signée des initiales J.-C. , prétend que le sieur Brière a mis en. pratique Ja dore assez lourdement développée, comme cha- cun sait, dans l'ouvrage de M. Dalbret, et qu'il est allé au delà , en rendant ses arbres plus corrects que les figures Fr cours théorique. Ceci ne prouverait pas suflisamment la perfection des arbres de M. Brière , à ceux qui connaissent les irrégularités et les défauts sans nombre des dessins qu’il a pris pour modèles. Mais M. J.-C., dans son excès d'enthousiasme, ajoute, page 7 : « Curieux de connaître le maître lui-même, » j'allai voir M. Palbret au: dardie du Roi, 4e nier y» mi ssnil =: D: " » HIS Pied re LR +. | A Le que Re, ) s10 r 24 VICUSL » étaient tels que je les lui décrivis, il n'avait rien ». de pareil à me montrer au Jardin du roi , mais que » Je verrais à Montreuil, chez M. Lepère, des arbres » dirigés d'après son cours et aussi d'après ses con- » seils; qu'il ne connaissait rien de mieux. » » Que. fo a gt homme qui tient ce langage ou de celui qui le lui fait tenir ? A coup sûr, personne ne sy trompera, il ya insinuation malveil- lante dans les mots que j'ai soulignés. M. J.-C. n'i- gnore pas ce que Ja méthode Dalbret a de vicieux, et combien elle difière de celle dite r = laisse rien à désirer: 28 » Ïl se montre cependant aussi injuste quand , après avoir visité Montreuil, il dit en être revenu plus grand admirateur encore de l'habileté de M. Brière dont les arbres sont pour lui sans égaux , et qu'il peut avancer, sans crainte, que nulle part il n’en existe d'aussi par- faitement dirigés. » En vérité, M. J.-C. oublie que celui qui veut trop prouver, ne prouve rien. Il ne fera croire à per- sonne que , dans le cas où une main assez habile serait parvenue à former des pêcl t t aux figures du livre obscur et mal concu de M. Dal- bret, ces arbres seraient comparables aux nombreux modèles devant lesquels restent en admiration les personnes qui visitent les cultures de M. Lepère. De deux choses l’une , ou il n’a pas vu les pêchers de Mon treuil , ou son article est véritablement une réclame officieuse et injuste en faveur du livre d’un homme dont il veut conquérir les bonnes grâces, en lui fai- sant croire qu'à Villemeux il y a un jardinier assez adroit pour avoir mis en pratique des idées théoriques devant lesquelles l'auteur lui-même échoue depuis trente ans. En effet, je ne. ache pas qu’il ait jamais formé un pêcher semblable à la figure de son cours , et j'avoue franchement que si j'étais bien sûr qu'il en existât dans le département d'Eure-et-Loir, je ferais volontiers le voyage de Chartres pour les voir; tant un espalier ainsi dressé doit être ridiculement cu _» Jediraien terminant à M. J.-C. que , loin d’avoir suivi les principes de M. Dalbret, et de s'être éclairé de ses conseils, M. Lepère à marché-dans une voie complétement nouvelle. 1 est arrivé x de beaux et ‘intéressants résultats que M. Dalbret: était loin de 29 prévoir , ou qu'il avait peut-être’intérêt à paralyser ; car il lui répétait sans cesse qu'il ne réussirait Mais la persévérance d’un praticien éclairé est difficile à ébranler, et c’est fort heureux, car nous lui sommes redevables des arbres si bien façonnés que l’on voit à Montreuil. Les applications pratiques de cette taille sont clairement exposées dans sa Pratique raisonnée de la taille du pêcher en espalier carré. J'engage très-instamment M. J.-C. à la lire ; je pense qu'alors il ne lui prendra pas fantaisie de publier une 2' édition de l'éloge outré qu'il vient de faire du cours théorique de M, Dalbret. » J'aime à croire, Monsieur, que dans le but de rendre hommage à la vérité , et d'éclairer vos lecteurs sur le meilleur ouvrage qu’ils doivent consulter con- cernant la taille du pêcher, vous accueillerez avec complaisance les réflexions d’un praticien qui a l’hon- neur , etc. » Signé Vicr. Paquer. | La Pomowe FRANÇAISE, OU traité des arbres fruitiers taillés et cultivés d'après la fructification et la vé- gétation particulière à chaque espèce, par le comte Lelieur de Ville-sur-Arce, 2° édition. Cet ouvrage, dont la première édition ne traitait que de la vigne et du pêcher, lèt entiè rement aujourd'hui la collection des arbres fruitiers de notre pays, car on y trouve, outre les deux espèces que je viens de citer, le poirier , le pommier, le pru- nier, l'abricotier , le cerisier ; le groseillier, le. fram- boisier et le Faune HR L'importance de ce travail, le nom et Le ré utation 30 de l'auteür, ancien administrateur des pares, pépi- nières et jardins de la couronne, nous imposent l'o- bligation d'en rendre compte. Toutefois, c'est en toute humilité qué nous nous permettrons de donner notre avis, qui séra toujours dicté par l'amour de la vérité, F & i 2 +1 Rails: = + À capable d'en faire selon nos faibles connaissances. Où concoit qu'il n’est pas possible dans un article de journal de rendre un compte suflisant d'un ouvrage qui forme 540 pages grand in-8° et en caractères serrés. Il nous faut donc diviser ce rapport, et nous nous proposons de le faire en autant d _——— qu'il a traité d'espèces d'arbres. Aujourd’hui nous nous occuperons de Ja vigne. Nous avons cornparé, à l'égard de cet arbrisseau grimpant Ja première édition avee la seconde , et nous y avons remarqué peu de changement. Cependant l’article de la taille, page 31 , a été remanié , et sans aucun doute à l'avantage de la nouvelle édition. La forme qu’a- dopte l’auteur qui est véritablement celle qu'il faut préférer, est Ja palmette à Ja Thomery où à cordons Ge À Du nous joignons à lui pus la fairé 3 où nd D fil, CH “Lie de la maniere BRéiBt dB ae gite Les NES Cle donne de nombreux et beaux produits. Cette fertilité ést due à la méthode de taille qui concentre la séve dans les bras ou cordons en rapprochant continuelle- ment les sarments de l’année précédente sur les cour- sons, ce qui force les yeux qui garnissent la base des premiers à se développer pour les remplacer, et au pincement de ceux-ci lorsqu'ils prennent un allon- gement tel que les yeux de leur talon s'éteindraient complétement si l'on n’y portait remède. 31 Nous approuvons entièrement aussi la note de la page 15, relative à l'impuissance de l'incision annu- laire pour empêcher la coulure de la vigne, et cela par une raison fort simple , c'est que tant qué le bourgeon n'a pas fleuri, il n’est pas assez fort pour supporter cette opération qui le ferait rompre au moindre vent, et qu'ensuite la coulüre de la vigne dépend généralement de causes atmosphériques contre les- quelles l'art est impuissant. L’incision annulaire peut quelquefois réussir à hâter la maturité du raisin lors- qu'elle est faite au-dessous de la grappé après que le grain est bien formé et que le bourgeon à acquis une force suffisante ; toutefois ses effets sont trop ge: pour qu’elle soit d’un emploi utile. On peut en général féliciter l’auteur de son travail sur la vigne, et nous ne trouvons d’autres reproches à lui faire que 6 te, page 20 de la 2° édi- tion, la note suivante litt produite de la 1° édition, page 21. « À Fontainebleau même, il n’existe que la treille royale (de 1,384 mètres de longueur) dont la culture a été pour ainsi dire abandonnée pendant vingt-cinq ans ; depuis quelques années seulement , j'ai eu les moyens d'en faire coucher et renouveler une partie. On vient de commencer, cette année, la réparation des murs qui étaient entièrement dégradés ; j'ai pro- fité de cette circonstance pour demander des chape- rons en tuiles avec une saillie de 30 à 33 centimètres. Les treillages qui étaient aussi ruinés seront renou- velés. La treille royale sera bientôt un monument et un modèle de culture que les amateurs de jardinage pourront venir consulter. Les espérances à cet égard sont d'autant mieux fondées, que le jardinier du roi, 3a M. Brassin, chargé du soin de cette treille , a d’excel- lents principes, qu'il est soigneux et qu'il porte l'amour de son art aussi loin qu’on peut le désirer. » Si cette note, publiée pour la première fois en 1816, se trouvait encore vraie en 1842, où elle est réimprimée sans réflexions , 1l serait à croire que la treille royale serait dans un bel état, et que M. Brassin se serait endormi pendant les 26 ans qui se sont écoulés depuis. Heureusement, il n’en est pas ainsi : M. Brassin n’est pas resté inactif et a fait effective- ment de cette treille un exemple fort remarquable, tout en s’éloignant un peu de la pratique de Thomery. Les curieux peuvent. aller la voir, elle en vaut la peine. Toutefois, la reproduction de cette note est une inattention de l’auteur qui justifie parfaitement ce, qu'il dit lui-même, qu'on ne saurait trop revoir son travail. Dans un prochain article, nous nous occuperons du pêcher. RousseLow. ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. toese HORTICULTURE. Revue de la première exposition du Cercle de conférences horticoles du département de la Seine, du 20 au 25 septembre inclusivement 1842. Cette exposition, comme celles des autres Sociétés faites précédemment, se composait d'arbres, arbustes, plantes en fleurs et non fleuries, fruits, légumes, fleurs coupées, objets d’arts ou d'industrie ayant des rapports avec l’horticulture. Elle a eu lieu à l’oran- gerie des Tuileries, que M. l’intendant de Ja liste civile a bien voulu mettre à la disposition de la So- ciété sur la demande de son bureau. La longue sé cheresse que nous avons éprouvée faisait craindre, et avec quelques raisons, que les arbustes et surtout les fleurs n’y fussent point nombreuses, mais heu- reusement l’habileté et la persévérance de nos hor- ticulteurs ont su vaincre cet obstacle, et la salle s’est trouvée gaine de beaucoup plus d’ objets qu'on n’au- rait osé l'espérer. 1700 plantes environ ont été pré- sentées par 72 exposants: 12 autres ont fourni desobjets d'industrie, la hbrairieet les beaux-arts en comptaient ns bre ; ce quip + Je total des exposants à 96. , fm «ue sncn une Peu de ces réanions ont été jusqu'iciaussi aire NovEmBrE 1842, 34 La salle était bien rangée; les deux fonds étaient ornés de tapisseries et de grands arbres ou arbustes ; à celui de gauche, en entrant, les commissaires de l'exposition avaient formé une espèce de catafalque, orné de vases et d'urnes funéraires, et de quelques belles plantes voilées de crêpes. L'inscription portait : À la mémoire de S. 4. R. monseigneur le duc d'Orléans, dont l’horticulture, comme toutes les industries, ressent vivement la perte fatale, et ex- primait modestement les regrets par ce simple cénotaphe qui ne rappelait que trop de pénibles souvenirs. Au mur du fond, en face la porte d’en- trée et vers le milieu de Ja salle, était un trophée de neuf drapeaux tricolores , surmontant le buste du Roi ; presque vis-à-vis et entre deux croisées, se trou- vait un beau groupe de plantes choisies et bien ran- gées , dédié à la Société royale d’horticulture de Paris; enfin, une mesure de précaution que j'ap- prouve een tr cette disposition, c’est le place- ment d’une main-courante recouverte d’une toile et placée à environ six décimètres en avant des gradins, pour Je public de déranger | les jantes en passant auprès d'elles. Cette exposition a été terminée le dimanche 25 par une assemblée générale, sous la présidence de M. Bréon; il a été distribué vingt et une médailles d'argent, et à peu près autant de mentions hono- rables, consistant en un diplôme de la Société; la réunion était nombreuse et bien composée. Il ne me reste plus qu’à passer sommairement en revue la plupart des lots, en citant dans chacun quelques-uns des objets les plus remarquables. 35 i® Arbres, arbustes et plantes d'agrément. M. Alfroy-Duguet , pépiniériste à Lieusaint (Seine-et-Marne). Ce lot se composait d'arbres et arbrisseaux de pleine terre, parmi lesquels on _re- marquait les Fraxinus comptonifolia, Salisburia adianthifolia femina, Quercus Lusitanica, Pawlo- nia imperialis. (Mention honorable. ) 2. M. Bachoux, jardinier dé M. de Boismilon, à Bellevue : douze plantes remarquables et d'une par- faite culture, dont ÆEchinocactus Monwillii » encore très-rare, Ærica Lecana superba, E. mammosa rosea, Pancratium Caribœum, ete. 3. M. Barbot; horticulteur, rue des Bourguignons- Saint-Mareel , 31 : une collection d'œillets variés, en fleurs, dans laquelle se trouvaient deux mignardises Aura Boleyn. (Médaille d’argent. } 4. M. Brévn, grainier-fleuriste, quai de la Mégis- serie, 70 : douze ognons à fleurs, provenant du Cap, six Brunswigia Josephynæ, plus deux Pawlonia imperialis. | | | 5. M. Célestin Picot, jardinier de M. Legentil, à Saint-Ouen : vingt-deux belles plantes de serre chaude, très-bien cultivées; on y remarquait un fort Crinum amabile, près d'entrer en fleurs, {reca cate- chu, Anda Gomesii, Dracænaterminalis variegata. (Mention honorable. ) k | 6. MM. Cels frères, horticulteurs, Chaussée-du- Maine, 77 (banlieue). La collection de cactées de ces cultivateurs se composait de 127 espèces, parmi lesquelles il s’en trouve beaucoup de très-rares et pré- cieuses, si toutes ne le sont pas; je ne puis donc en citer que quelques-unes : Anhalonium prismatieurn, 36 A. pulvigerum, Astrophyton myriostigma, Echi- nopsis Descaisnian«, Echinocactus Mirbelii, Me- locactus cephalonophus, etc., etc. Il a été unani- mement regretté que ces messieurs n’eussent apporté ces belles et curieuses plantes qu’après l'examen et la décision du jury; elles méritaient certainement d’être couronnées. 7. M. Chanet, jardinier-fleuriste, rue du Bout-du- Rond , 8 : belle collection de rosiers, dont 17 thé, 9 bengale, 10 île Bourbon, 13 hybrides remon- tantes, 6 perpétuelles et 9 noisette (coupées }. (Men - tion honorable. ) 8. M. Chauvière, horticulteur, rue de la Roquette, 104. Ce beau lot était composé de cinquante-trois plantes, bien portantes et d’une belle culture, dans lesquelles dix pelargoniums en fleurs; puis, en nouveautés, {chimenes longiflora et rosea, Acro- phyllum venosum, Correa bicolor, Cuphea Mel- villi, etc., etc.; plus, cinquante-quatre variétés de dablia en pots et cinquante en fleurs coupées. ( Mé- daille d'argent.) 9. M. Cochet, horticulteur à Suine, près Brie- Comte-R 1 t(S sir 1 A4: e) pl . | DU, dé pots, dont trois tout à fait nouveaux : Comice de Seine-et-Marne, Baronne Prévost, Madame Da- même; plus, six Rhododendrons, dont trois très- rares, À. cinnamomeum, barbatum et campa- nulatum. te 10. M. Crochot, jardinier chez M. Halligon , à Gennevilliers (Seine) : cinq plantes de serre en nots et trente et un pots de reines-marguerites naines à fleurs pleines. 11. M. Chavarin, horticulteur à Creteil (Seine ): 37 cent vingt dablia, fleurs coupées ; très-belle collecuon. (Mention honorable.) 12. M. Dever, amateur, rue Neuve des-Mathu- rins: douze plantes serre chaude et orangerie, dans lesquelles : Saccharum officinale, {llicium florida- num et parviflorum. 13. M. Ferrand, Et rue de la Glonièen. 7: à Paris. Collection de dahlia (fleurs coupées ). 14. M. Dufois, rue des Amandiers-Popincourt, 4o : collections de dablia en pots et en fleurs cou- pées. ( La première collection a obtenu la, eédaile d'argent. ) 15. MM. Gérard. et Courtois, Mr 205 0 niers horticulteurs, quai de la Mégisserie, 16: huit plantes, où il ÿ avait de remarquable deux rares cac- toïdes : Echinocactus Monvilli et Echinopsis Zuc- carini. 16. M. Cities , horticulteur, harriète Saint- Jacques, 41 (Petit-Montrouge) : seize belles plantes de serre chaude et tempérée, dont trois Crinum ama- bile, Stephanotis floribunda , un Ipomea Leari en caisse et formant une superbe plante. 17. M. Guérin Modeste, fleuriste à Belleville, rue des Couronnes, 84 : trente plantes en fleurs, cal- céolaires, Fuchsia, Verbena, etce.; plus, douze ro- siers bengale, dix thé, cinq noisette, dix île Bourbon; exposition en général fort remarquable, 18..M. Guillard, jardinier chez madame la du- chesse de Montmorency : quatre-vingt-quatre dablia , fleurs coupées ; jolie collection. +: 19. M. Jacques, jardinier en chef du Roi au de maine de Neuilly : cinquante plantes bien. variées ; dont un {maranthus giganteus, de près de 3 mètres 3B de hauteur, y compris la caisse, Gastonia Spongiosa, Eugenia australis en caisse, de près de 4 mètres. (Médaille d'argent. ) 20. MM. Jacquin frères, graïniers-fleuristes, quai de la Mégisserie, 14 : soixante-douze plantes de serre- chaude et tempérée. Dans les premières , un beau Pilocereus. senilis, Angelonia speciosa, et dans les secondes, Grevillea robusta (rare), quinze espèces de bruyères (Erica), quatorze variétés de Fuchsia, trois Lantana, etc., etc.; enfin très-beau lot. (Men- tion honorable. ) 21. M. John Salter, horticulteur, avenue de Pi- cardie, à Versailles : une collection de dahlia en fleurs coupées; plus, 4chimenes longiflora et rosea. 22. M. Lecomte, jardimier chez M. Parent-Nat- tier, rue Rochechouart , 34 : soixante-six plantes, la plupart de serre chaude, dont un Hedysarum gyrans de plus d'un mètre, Cattleya. Loddigesi, Nym- phœa cærulea, neuf variétés de Kuchsia, et le tout très-remarquable, 23, M. Lefèvre, pépiniériste à Mortfontaine (Oise) : deux jeunes individus de l 4bies religiosa , élevés en pots; espèce encore très-rare en Europe, originaire des Andes du Mexique, et à peine connue à Paris; semis des plus remarquables. (Mention ho- 24. M. Lévéque dit Rene, horticulteur, boule- vard de l'Hôpital, 46 : une collection de rosiers cul- uvés en pots, savoir : douze bengale, neuf thé et quinze ile Bourbon. ( Quoique cette collection ne soit pas la plus nombreuse, sa belle culture lui a valu la médaille d'argent.) 25. M. L'Homme, jardinier en chef du jardin bo- 39 tanique de la Faculté de médecine de Paris : une bnil- lante et nombreuse collection de cent-cinquante-sept plantes, tant de serre chaude, orangerie, que de plein air, dans laquelle on remarquait de beaux individus, tels que, Saccharum à tiges rubannées, Cinnamo- mum Culilaban, Latania Borbonica, Areca rubra, Strelitzia augusta, Xantochimus tinctorius, Arto- carpus integrifolia, plusieurs orchidées, etc., etc. (Médaille d'argent. ) 26. M. Loth, horticulteur, rue Fontaine-au-Roi , 33 : douze plantes dans lesquelles on pouvait remar- quer, Gusmannia tricolor en fleurs, Nymphæa cæ- rulea, Melastoma Bancksi, etc. 27. M. Mabire fils, jardinier-fleuriste, rue de l'Oursine, 114 bis : trente-deux veriétés de Nerion en fleurs, dont plusieurs de ses graines, telles que Mabiri, Cuprœum, etc. Il y avait en outre deux beaux Bignonia jasminoïdes en fleurs. (Médaille d'argent.) 28. M. Margottin, rue des Trois-Ormes 3, bou- levard de la Garre : une collection de rosiers ptellés sur églantiers et francs de’ pied, composée de sept bengale, onze thé, huit ile Bourbon, deux noisette, une pimprenelle et quatre hybrides remontantes; au total trente-trois. 29. M. Martine ; jardimier-fleuriste, rue des Bour- guignons ; 27 : vingt-sept jolies plantes en fleurs, nt: e Erica (bruyères), deux Gesneria, Per- naiya elegans, Pernettia floribunda , ete. 30. M. Noël, herboriste, marché Saint-Jean , 77 : vingt et une plantes, la majeure partie médicinales. 31. M. Paillet, rue du Petit - Banquier, 5 ;cent quatorze rosiers eu pots, dont vingt-huit bengae 4e quarante et un thé, trenteîle Bourbon, six hy brides remortantes et dix noisette. Cette superbe collection n’a point concouru. 32: M. Pelé, fleuriste, rue de FOursine, 71 : qua- rante plantes vivaces de pleine terre, dans lesquelles septcampanules, Linaria triornithophora, idem pis- cis, variété très-singulière de ses semis, Lychnis Bungeana, etc. 33. M. Roblin, horticulteur, rue Mätboëlif, 24 : vingt quatre rosiers en pots, belle culture ; sept thé, huit île Bourbon, six bengale et trois 2 ae re- montantes. (Mention honorable.) 34. M. Rousseau, horticulteur à Montreuil près Paris : dix ME d'une très-belle et bonne culture , toutes en fleurs. +35. M. Soutif, Hôiichheut à Passy, rue des Tour- nelles, 6 : soixante dahlia, fleurs coupées, jugés les plus beaux (pour lesquels une médaille d'argent ); plus, deux dahlia de semis, 1842, dont un a obtenu le prix spécial pour la plante la plus nouvelle de semis. 36.4. Séuchet; horticulteur à Bapiotee” LR" dixhait dal ia, fleurs coupées plus, cinq de semis "= vba et aussi “d'une belle facture. 37. M. midi: Hétu: rue de la Mid, 16 : douze très-forts camellia, dont deux à fleurs be = et couverts de fruits ; plus, dix-neuf WMagno- #1 grandiflora. Oxoniensis en caisses et d’une belle vgétation. (Médaille d'honneur. } 38. MM: Transon-Gombaut et Dauvesse, pépi- niéristes à Orléans : soïxante dablia , {leurs coupées, variétés nouvelles, 39. M. Tripet - Leblanc , marchand grainier , un 4 boulevard des Capucines, 19: huit plantes seulemeut, mais dans lesquelles on voyait les deux beaux Pri- mula prænitens à fleurs doubles roses et blanches : le Daubentonia Tripetiana, achimenesl ongiflora, ete.; plus, une collection de reines-marguerites en fleurs. 40. M. Verdier, cultivateur de rosiers , rue des Trois-Ormes, boulevard de la Garre : une collection de soixante-douze rosiers en pots, dont 14 thé, 28 ben- gale, 13 noisette, 13 île Bourbon, 3 hybrides remon- tantes, 1 laurenceana (mention honorable pour cette collection); plus, une belle colléction de roses coupées, par nom. (Médaille d'argent pour cette dernière: 41: M. Thibaut , horticulteur, rue Saint-Maur du-Temple, 45 : vingt-cinq plantes d’une belle cultu- re, parmi lesquelles quelques-unes rares et précieuses ; Gesneria zebrina, Thumberyia Baxteri, Begonia manicata et peltata, Cattleya Pinelli, Sophronitis… Penstemum Mezxicanum , ete. (Médaille d'argent.) Les autres exposants n'avaient chacun, que quel- ques plantes, dont la plupart rentraient dans celles que je viens de citer, pourtant on a généralement admiré une nombreuse et superbe collection de reines-marguerites naines très-doubles et qui n'ont pas été portées au catalogue. Elles étaient exposées je crois, par M. Pensard, jardinier. | ” 2 Arbres fruitiers de pépinières et formés, La se LS hate. SORT pot LA) Lu s mais ceux qui désiraient concourir ont dü prévenir # l'avance, et une commission a été visi iter les pépi- nières sur place. 4 42 1. M. Croux fils, pépimiériste à Vitry-sur-Seine : trente variétés d'arbres fruitiers, tiges, quenouilles et nains, d'une belle culture et végétation. (Médaille d'argent.) 2. M. Houdé, pépiniériste à Vitry : dix-huit variétés d'arbres fruitiers, tiges, quenouilles et nains. 3, M. Jamin, pépiniériste, rue de Buffon, 19 : belle et nombreuse collection d'arbres fruitiers dont plusieurs étaient encore chargés de leurs fruits, tiges, quenouilles et nains ; plus poiriers et pêchers formés pour espaliers, de deux à quatre années de greffe. (Médaille d'argent pour cette dernière spécialité.) 4. Maurice Thévenot , pépiniériste à Vitry : vingt- six variétés d’une belle venue, dont huit tiges, sept bases deux demiitigee et neuf nains. 3 Fruits et légumes. 5 fruits étaient nombreux et la plupart. très- beaux ; mais il est à regretter de ne pouvoir en dire autant des légumes , qui ont été presque nuls. 1. M. Barbot, rue des Bourguignons-Saint-Mar- cel, 51 : pds ein ve 2h raisins en grappes, NN 5er "#: composée remarquables. “rat a né | 2. M. Dupuy, horticulteur, barrière et route de Fontainebleau : belle collection de fruits , surtout en poires variées. 3. MM. Gérard et Courtois, marchands grainiers, quai dela Mégisserie, 16 : patate violette et {rru- cacha esculenta. Cette dernière plante est. rare; mais sa culture ne sera jamais facile ni avantageuse aux environs de Paris, peut-être pas même en Eu- rope. Elle fait honneur à ces messieurs. 43 4. M. Gontier, horticulteur, barrière Saint-Jac- ques , 41 (Petit-Montrouge) : plusieurs variétés de patates, et spécialité de culture d’ananas cultivés en pots ; très-beaux fruits. (Médaille d'argent. ) 5. M. Berckmann, jardinier en chef de M. de Rotschild, à Boulogne (Seine) : quatre superbes ananas en fruits, variété Providentia, ayant été cultivés en pleine terre. (Médaille d'argent pour cette spécialité.) 6. M. Jamin (Jean-Laurent) , déjà cité : superbe et très-nombreuse collection de fruits, dada sms " rennt péi:vru Éd sat oo on de ste v3 M © 4 Q1x sept tant à couteau que propres à faire des compotés, (Mé- daille d'argent.) 7- M. Lepère (Alexis), horticulteur à Montreuil- aux-Pêches : collection de très-helles variétés de poires, duchesse , doyenné d'hiver, etc. (Mention honorable.) 8. M. Malot (Félix), Rp à Montreuil- _aux-Pêches : fruits superbes en poires, pommes, chasselas de Fontainebleau, etc. Fe Mention hono- rable. ) 9. M. Marchandon, jardinier chez M. Lemoine , à la Garre d'Ivry : une belle corbeille de poires va- rlées. 10. M. Ravasé, pépiniériste à Chinon (Indre-et- ot une belle LS de raisins, variété nou- velle. 11. M. ‘ Souahei, horticulteur à Bagnolet : en corbeilles de poires dde : trois de pommes, trois de raisins et deux de pêches ; de beaux fruits: (10 daille d'argent, ) à 44 4o Instruments, outils, machines, etc. 1. M. Agard, chaudronnier, rue de l’Arcade, 25 : très-jolies jardinières pyramidales, candelabres, porte- fleurs ; arrosoirs, etc.; le tout très-propre et parfai- tement confectionné. 2. M. Arnheiter, serrurier mécanicien, rue Childe- bert , 13 : une nombreuse collection d'instruments aratoires et horticoles, fumigateurs, seringues pour les serres et plantes , sécateurs, scies, grefloirs, serpettes, et beaucoup d’autres. (Médaille d'argent.) 3. M: Bernard', coutelier mécanicien , rue Saint- Jacques, 218 : joli assortiment de sécateurs, serpettes, grefloirs, cueille-fleurs, etc., etc.(Mention honorable.) 4: M: Follet, fabricant de poteries de terre, rue des: Chärbonniers-Saiut-Marcel, 16 et 15 : toujours belle collection de poteries fines en vases gothiques , et de toutes autres formes, ainsi que potéries de jardins des mieux assorties. | 5..M. Guyard, serrurier mécanicien à Noisy-le- Roi : assortiment de charrues diverses , rateaux , ra- tissoires, sécateurs , piéges, etc., d'une fabrique solide et bien conditionnée. (Méntion honorable.) 6. M. Lecocq, jardinier de la Société royale d'hor- culture au Luxembourg : un appareil très-ingénieux propre à la multiplication des plantes par boutures chez les amateurs et dans les petits établissements , ffant avec une veille (Mention honorable.) jolie collection de bois, tant indigènes qu’exotiques , très-proprement travaillés. 8. M. Picard, treillageur et rocailleur , place de 45 la Magdeleine, 3 : diverses jardinières, tables rusti- ques, bancs, modèles de chaumières , etc. 9. M. Quentin-Durand , fabricant , rue du Fau- bourg-Saint-Denis, 189 : tousles instruments fort bien faits de cet habile fabricant avaient beaucoup plus de rapport à l’agriculture qu’à l'horticulture, puisqu ils se composaient de hache-feuilles, coupe-racines , Se- moirs, barattes, etc. (Mention honorable.) 10. M. Vigreux, rue Satory, 28, à Versailles : une superbe volière-jardinière en bois de vigne, avec jets d’eau et autres accessoires ; € ’est un très-joli meu- ble, qui cause bien des tentations et qui ne peut manquer de trouver un amateur. 5° Beaux arts et librairie. 1. M. Benoît Chira, professeur de dessin, rue Saint-Denis, 366 : plusieurs dessins, au pastel, de fleurs et de fruits. (Mention honorable.) >. M" de Chosal, artiste, rue du Bac, 38 : deux present de pensées variées , ne PÈRE fleurs: très- bien imitées en papier de Chine. 3. MM. Cousin et Imbert, Dates, rue déc, : plusieurs ouvrages dont deux avec figures; Ico- PERTE du genre camellia, id. des plantes de Ja famille des cactées, Pomone française, etc. ; Théorie de l'horticulture par Lindley, traduite par M. Le- maire, ss De cette traduction, a eu une médaille d'argent. 4. M. Mtilers-Chasseloup) architecte de ass et jardins : plusieurs plans de jardins. 5. M. Gendré, peintre et architecte de jusltilés rue de Seine, 37 : plusieurs cadres, dont Fun renfer- mait vingt-quatre dessins originaux d'un ouvrage 46 manuscrit sur l'art de tracer, décorer et lever Îles plans de jardins ; un autre, dix-huit dessins du même ouvrage. 6. M'* de Guenez, rue d'Enfer, 12 : corbeille de roses , étude dé laurier-rose ; aquarelle. n. M. Jaume-Saint-Hilaire, rue Furstemberg, 3 : divers produits de Polygonum tinctorium, et un cadre avec des figures de ne d’un ouvrage en six volumes. 8. M. Planson, rue de Lille, 31 ter : Iconographie du Dianthus caryophyllus , figures coloriées. ( Mé- daille d'argent.) Jacques. PLANTES POTAGÈRES. Note sur le Cerfeuil musque. Tout le monde connaît le CerFeuiL musqué, Scandix odorata, Exx., originaire d'Espagne dont il porte aussi le nom. Plusieurs ouvrages qui font au- vont à en dorteuitase Li ri comme une néces- DE à s graines de cette plante immédiate- pee récoit O7 qu'à tonte autre époque il ne faut point espérer des voir lever. En conséquence de cette assertion, chaque fois qu’on nous demandait de cette semence dans une saison éloignée de celle de sa maturité, nous la donnions sans rétribution, persuadés qu’elle n’était plus d’au- cune valeur. Dans les essais de nos graines que nous réitérons chaque année, du cerfeuil musqué, de la récolte de 1340, semé le 18 août 1841, n'étant pas encore levé le 10 septembre suivant, époque de Ja dernière vérification, fut considéré comme n'ayant 47 plus de qualité germinative, et perdu de vue pen- dant tout l'hiver. Mais au 10 mai 1842, ayant eu besoin du terrain qui avait reçu ces graines, nous avons reconnu l'existence de quatorze pieds de ce cerfeuil sur quarante-deux graines qui y avaient été semées. Nouvel exemple qui prouve encore qu'on perd souvent beaucoup de semences par la précipitation qu'on met à retourner la terre ensemencée lorsque les graines qui y ont été ones n'ont pas levé dans la période habituelle. Cette année 1842, nous avons semé, le 27 juillet, des graines de cerfeuil musqué, récolte de 1842, et aujourd'hui, r2 octobre, il n’est pas encore levé. La graine nouvelle semée aussitôt sa récolte n’est done pas d’une levée plus prompte, et on peut semer du cerfeuil musqué à diverses époques, comme du cer- feuil ordinaire. Jacquin jeune. Mecon 0e Cnaronne. ( Voyez la planche.) Ce melon, que nous avons obtenu cette année dans nos cultures de Charonne, est un hybride du Cantaloup prescott fond blanc, et du Melon de Chypre, dont on peut voir les figures dans notre Monographie du melon. I participe de ces deux variétés par sa chair d’un beau rouge, succulente, sucrée et d’une saveur fort agréable d'ananas , qui la rend supérieure à celle du melon de Chypre. Comme dans celui-ci elle est épaisse et ne laisse que fort Lt de vide à l'intérieur. Sa forme est elliptique, à côtes bien Re > | son écorce, moins épaisse que dans le prescott ; Fest davantage que dans le melon de Chypre; elle est 48 ferme et dure, et protége bien la chair, ce qui rend ce melon très-convenable pour le transport, pendant lequel il n'y a pas à craindre que sa chair se meur- trisse ou se résolve en eau. Cette écorce est d’abord d'un blanc argenté avec quelques protubérances peu saillantes, etelle devient jaune lorsqu'il est à matu- rité. Elle est très-velue dans la jeunesse ainsi que le melon de Chypre, et conserve même un peu de pubescence à la maturité, surtout dans les sinus des côtes. Si on veut manger ce melon dans toute sa per- fection , il faut attendre trois ou quatre jours après qu'il a été frappé. Ses graines sont beaucoup plus grosses que celles du melon de Chypre, et plus allongées que celles du prescott. Les amateurs pour- ronts'en procurer à notre magasin de graines du quai de la Mégisserie. Le melon de Charonne n’est pas beaucoup plus hâtif que le melon de Chypre. Il pousse des tiges allongées et vigoureuses, et convient bien à la culture sous cloches, sur couche sourde en dos d'âne, ou sur buttes ou cônes. Comme il a besoin de beaucoup de ourriture, il faut lui-donner une bonne terre mé- langée avec un tiers de terreau neuf et d’une épais- seur de 28 à 33 centimètres ; après l'avoir étêté sur deux yeux, on se contentera de lui donner trois autres tailles à deux ou trois feuilles ou nœuds, selon la vigueur des branches, en prenant soin de diriger convenablement celles-ci pour qu’elles ne s'enche- vêtrent pas. Il faut s'abstenir de le tourmenter par des amputations inconsidérées qui ne font qu'affuiblir le pied sans faire tourner la séve au profit des fruits. Nous avons récolté cette année sur un seul pied six melons, dont le plus gros pesait 2 kilogr. 250 gr., LL LTe et tous les autres 2 kilogr. Les quatre premiers, mûrs vers là fin de septembre, étaient excellents; les deux autres, frappés seulement à la fin de ce mois, n'a- valent pu acquérir une maturité parfaite à cause de l'abaissement de la température. Aussi n’étaient-ils pas bons, et leur chair était restée fibreuse , sèche et croquante. Ce fait indique qu’il faut les obtenir en août, et même plus tôt, pour qu'ils soient doués de toutes les qualités qui peuvent en faire des melons de premier choix. Dans ce but, il est essentiel de mettre les pieds de melon en place du 1“ au 15 de mai. La nouvelle variété qui nous occupe nous à paru tout à fait digne d’être signalée aux amateurs, ét formera la première du supplément que nous nous proposons de publier à notre Monographie du melon, qui contient déjà la figure de 88 fruits les meilleurs. JaeReen aîné. JARDIN FRUITIER. PomME CALVILLE NORMAND Ou Malingre À An- gleterre. Cette pomme porte encore le nom d’AÆuchelle dans quelques cantons de la Normandie. C’est sous ce dernier qu’elle m'a été présentée, il y a quelques mois, par un amateur d'horticulture qui l'avait obte- nue de greffes rapportées de la province que je viens de citer. Ne l'ayant pas rencontrée dans les jardins de Paris et des environs, il la croyait nouvelle pour Ja capitale. Il est vrai qu'elle y est peu répandue; ce- pendant elle était anciennement cutivée aux Cha Noveugre 1842. £ 50 treux du Luxembourg , elle fait partie de la collection du Jardin des Plantes, et on la trouve encore dans l'établissement de M. Noisette, La forme de ce fruit est ovale, cordiforme, assez semblable à celle de la pomme appelée Cœur de bœuf, mais d'un plus foit volume. Sa chair est d’un blanc: rosé , cassante et très-juteuse, et rappelle un peu le goût et la saveur du ARambourg d'été. L'épi- derme est rouge, luisant, plus foncé du côté du soleil, C’est un des beaux fruits d'été, en même temps qu'il est très-précoce, car il est souvent mür à la fin de juillet ou dans les premiers jours d'août. À ces titres, il mérite d'étre plus cultivé; en effet , il est tout à fait _ digne de faire partie d’un dessert à cette époque de l’année. ÿE 3 Pépin. ORANGERIE OU SERRE TEMPÉRÉE. Kerwe ne Caméron. Hibiscus Cameroni, Paxr. Mac. ( Voyez la planche, et pour les caractères géné- riques, page 202, année 1834-1835 de ce journal.) à Plante à tiges droites, ligneuses , rameuses, gri- stres, hautes d’un mètre, mais probablement suscep- tibles de s'élever davantage si on n’en arrêtait pas le développement dans le but de former la tête. Les jeunes pousses sont pubescentes. Feuilles alteèrnes à longs pétioles cordiformes, à trois lobes, celui du milieu le plus long et terminé en pointe aiguë , irré- gulièrement &entées sur les bords, et légèrement pu- bescentes. Vers la mi-juin, fleurs droites, axillaires, pédonculées, à cinq pétales ovales obtus, un peu on- dulés et crénelés au sommet; chacun d’eux est long de 5 centimètres et large de 2 à 3, ce qui donne à la 51 fleur épanouie un, diamètre de plus de 9 centimètres. Leur couleur est un jaune clair lavé de pourpre rosé au sommet et sus les bords, avec une macule pourpre cranoist, un peu au-dessus de l'onglet qui. est jaune- serin. Chaque pétale est sillonné de nervures rosées, saillantes en dessous ; où le limbe est. légèrement gaufté; tune. fine pubescence se remarque. sur les bords. Le style, long de 5 centimètres, est pourpre, à cinq stigmates pourpres, divariqués et réfléchis sur les étamines nombreuses) à anthères jaunes, atta- chées au haut du style au-dessous: d'eux. : Le calice est monophylle, à cinq divisions ; d’un vert: plus:ou moins pourpré, persistant. Le pédoncule, plus. on moins long, est d'un vert également pourpré et pu- bescent., Capsule. PE à. cinq Pa polyspermes ; semences noixes, HyT0 Nous avons reçu, l'an passé, cette balle Pons de la Belgique. J ’ s l'avons cultivée en serre chaude et en terre de bragèren Mais nous. pensons qu'on pourra la traiter comme l'Æibiscus :rosa si- nensis; et qu'elle se contentera d’un mélange de boune terre et terreau /avec moitié de terre de, bruyère. Nous nous proposons aussi d’en faire passer quelques pieds en serre tempérée, pour nous assurer si ce Con- servatoire lui suflira. Du reste, on la multiplie très- facilement de boutures faites sur couche tiède, C'est une plante d’un mérite réel, tant parle déve- loppement de ses fleurs que par leur coloris rare, et d’un bel eflet, et que ne peuvent manquer de recher- cher les amateurs de ce bean genre. La durée des fleurs n’est que d'un jour, mais elles se shgreden PR, Pre pendant trois mois. - Jacourx aîné, 1 52 PHYLICA. Lux. Pentandrie-monogynie. Law. Rhamnoïdes, Juss. Caractères génériques. Calice turbiné, à cmq di- visions ; cinq pétales petits, squammiformes; cinq éta- mines à filaments insérés sous les pétales ; un ovaire inférieur surmonté d'un style simple, à stigmate obtus ; une capsule arrondie, à trois coques bivalves, monospermes. Puviique roues. Phylica rubra. Wars: Sou- langia rubra. Bor. rec. ès C'estaM Loth,horti disti gi é sé. au-Roï à Paris squ'on doté troduction, en 1840, de c charmant arbrisseau toujours vert. Il en avait, [exposé M be es septembre de cette même année à urg. Ni l’un ni l’autre n'étaient étiquetés, « et bien que Veurs. caractères annonçÇassent au premier coup d'œil qu’ils appartenaient au genre Phy- lica , il n’était pas aussi facile d’en déterminer l'espèce. Us paraissaient différer l'un de l'autre par la largeur des feuilles , mais cependant cette nuance n’était pas assez tranchée pour donner à penser qu’ils pussent constituer deux espèces différentes. Au reste, M. Loth n'ayant donné une petite branche: fleurie: de cha= cun de ces pieds, j'ai pu vérifier qu'ils étaient tous deux de la même espèce, et que celle-ci devait être désignée sous le nom spécifique indiqué en tête de cet article. C’est un petit arbrisseau intéressant, originaire du cap de Bonne-Espérance, et qui peut s'élever à un mètre au moins. Il se ramifie beaucoup et peut être arrêté à la hauteur qu’on désire, et prendre la forme qu'on veut à l'aide d'un pimcèment et d'une taille raisonnés. Ses feuilles sont persistantes et ont beau- 23 coup d'analogie avec celles du Phylica rosmarinifolia. Les, fleurs sont, tubulées, d’un blanc violacé et très- nombreuses. La culture des diosma lui convient par- faitement ; il lui faut la serre tempérée pendant l'hiver. On le cultive en pots remplis de terre de bruyère, ou simplement de terre siliceuse amendée par du terreau végétal. On lui donne des arrosements fréquents à à cause de sa végétation presque incessante. On le multiplie de boutures étouflées sous cloche, et de marcottes. 5} sb 21SMÉPEN 5; Note sur le Sida striata. En publiant, page 21 de l’année 1841-1842, la ligure du Sida striata où Abutilon striatum , Ya- vais annoncé que j'essayérais de faire passer l'hiver, en plein air, à deux individus de cette espèce , l'un avec couverture et l’autre sans aucun abri. Cette ten- tative n’a eu aucun succès, tous les deux sont morts, plus peut: ‘étre par suite de l'humidité « qui (les à a fait pourrir que par l'influence de la gelée. Il faut donc renoncer à l'espoir de voir cette Le espèce cultivée en pleine terre, au moins quant à présent, car il serait possible que dans quelques années ses multiplications, plus habituées à notre climat, finissent par se naturaliser assez pour y ré— sister. D Eee n> Jacquix ainé. Rise AGDE , terre: CHAUDE. Mise si DENT. D'ÉLÉPHANT. Murñillahié A phantidens. Leu. in cact. Monv. fasc. 1, me n°1. { l’orez la planche, et pour les caractères gén: page 289 de ce journal , année 1837-1838.) : 4. Tige subglobuleuse , déprimée , ombiliquée, dis- coïde et très-laineuse au sommet, d’un vert sombre très-luisant: à mamelons imbriqués très-amples , lar- gement gibbiformes, prolongés en déssus, arrondis obliquement, très-obtus au sommet, bilobés supé- rieurement, où plutôt creusés profondément par un sillon longitudinal, s'étendant de l'aisselle jusqu’à l'aréole et au delà, quelquefois prolifères, d’abord laineux et bientôt nus ; les adultes, offrant la repré- sentation fidèle de fesses humaines (expression-qu’on nous pardonnera sans doute en faveur de son exacti- tude), ont 4 ou 5 céntimètres de longueur sur 5 ou 6 de large à la base; les jeunes ont leurs aisselles gar- nies d’une laine blanche, touffue et floconneuse. Aréoles ovales elliptiques, convexes, immergées , plus grandes et très-laineuses dans leur jeunesse, en- suite presque nues. Elles sont situées obliquement un peu au-dessous de la partie déclive du mamelon. jeunes brun jaunâtre à la base, ensuite d'un blanc jaunâtre, avec la pointe brune, et enfin d’un gris cendré. Fleurs nombreuses, surgissant , pendant ’été, comme dans les échinocactes, des aisselles de la partie médiane du vertex ou sommet de la plante. Elles. sont longues de plus-de six centimètres avänt lépanouissement , pendänt. lequel leur diamètre est de dix à douze centimètres. Leur floraison ?se pro- 55 longe durant einq à six jours ; mais elles ne sont ou- vertes que sous l'influence des rayons solaires, et couronnent alors gracieusement Ja plante par leurs nombreux pétales d'un joli rose, gracieusement dis- posés en forme de coupe très-évaséé. Périanthe à ovaire et tube nus; lacinies externes nombreuses , inégales, d’un pourpre violacé foncé, bordées de blanc, lancéolées ; très-acuminées; les internes bi- trinervées , larges de six millimètres , atténuées à la base, dilatées supérieurement, très-finement fran- gées au sommet, qui le plus souvent est échancré et muniau milieu d'un petit mucrone allongé ; d'un rose satiné brillant, se convertissant en violet pourpré foncé à la base, et striées vers la pointe de la même couleur. ns nombreuses, irritables, à fila- ments robustes atteignant à peine la base pourprée des lacinies, à anthères d’un jaune d'or. Style dépas- sant les étamines, robuste, fistuleux, dilaté à son orifice, à stigmate à huit ou dix rayons amples , convexes , papillons! réroté Sen june orange pe on mn, ces fleurs shaibe une odeur qui rappelle parfaitement celle des roses sauvages, Rosa canina. Aux fleurs succède une baie globuleuse, oblongue, très-molle , d'un: vert glauque pâle, couverte d'uñie pubescence très-déliée, longue d'environ quatre cen- timètres sur à peu près un de diamètre, ombiliquée au sommet, où apparaît la cicatrice du périanthe décidu , caractère jusqu'alors spécial à cette espèce. Graines nombreuses , réniformes , comprimées, d’un roux pâle, longues de quatre millimètres, immer- gées dans une pulpe presque liquide dont l'odeur Fe 56 et la saveur sont acidulées , même dans les fruits d’un an. | La mamillaire qui nous occupe doit être placée au premier rang des espèces de son genre, tant à cause de ses charmantes fleurs que de son dévelop- pement pour ainsi dire colossal ; son port et sa struc- ture remarquable la rapprochent du Mamillaria fulcolanata, Lem., et plus encore de la variété B. macrocantha.Moxv.Elle a aussi quelque anologie de forme avec les 47. Pycnacantha, Marr., cornifera , Dec., Demonoceras, Leu., et plus particulièrement, quant aux fleurs, la couleur exceptée, avec la variété de cette dernière espèce, 8. scolymoides, Monv. Enfin, elle se rapproche encore des échinocactes par son inflorescence apicale et météorique, par ses étamines irritables, par la couleur et la pubescence de sa baie, etc. La contrée qui l’a vue naître n’est pas certaine- ment déterminée, mais il est probable qu'elle est ori- ginaire du Mexique. Nous avons acquis de M. de Monville, possesseur de l'individu décrit et encore unique , toutes les mul- tiplications qui en ont été obtenues. Nous les avons mises en souscription, au prix de 4o francs l'individu , ayant un diamètre de deux centimètres au moins, livrable lorsque nous aurons trouvé le nombre de souscripteurs convenable. On peut souscrire en per- sonne ou par lettre affranchie à notre établissement horticole , Chaussée-du: Maine, 77 ; à Montrouge, banlieue. | a F- Cezs. 57 ONGIDIE À FEUILLES PULvINÉES. Oncidium pulvi- natum. (Voyez la planche, et, pour les caractères gé- nériques, page 347 de l'année 1836-1837.) Fausse bulbe aplatie, courte, large, surmontée d'une feuille épaisse, plus où moins longue et large, et couverte d'une espèce de poussière, glauque. Tige florale, mince, flexible, longue de plusieurs mètres, se ramifiant ei se garnissant de quatre à cinq cents fleurs s'épanouissant presque toutes à la fois et d'une longue durée. | sisi e-nst Chaque fleur a un pédicelle long de 1 ou 2 centi- mètres avec une bractée engainante à sa! base; elle est large de 2 centimètres et longue de 3. Cinq sépales spatuliformes d’un jaune verdâtre et teintés de pourpre à la base. Le labellum a son sommet échan- cré, d'un beau jaune maculé largement de marron foncé; au centre s'élèvent de petits tubercules blancs et jaspés de marron; la colonne a ses deux lobes jau et maculés de marron foncé; l’opercule est jauneet les masses polléniques sont d’un.brun-verdâtre.. : Cette charmante. orchidée, dont la tige florale a besoin d'être soutenue par un moyen approprié à Ja place qu'occupe la plante, produit un effet admirable par sa légèreté et l'immense quantité de fleurs dont elle se couvre. | On la cultive, comme la plupart de ses congénères, en mottes de terre de bruyère tourbeuse.Arrosements avec la seringue, mais qu'il faut rendre rares, si l'on a soin d'entretenir dans la serre uné humidité con- venable. On la multiplie par, la séparation de ses fausses bulbes. On rempote ou rencaisse-au printemps de très-bonne heure. PARCS os Av: Cezs.. f: 58 * Sur la culture artificielle et forcée. Depuis le commencement de ce siècle, et grâce à l'influence toute-puissante qu'a exercée une femme dont le nom est cher à l'horticulture et que le courage et le génie d’un soldat ont fait asseoir sur le trône dont sa gracieuse bonté rehaussait l'éclat, la culture artificielle a fait en France des progrès remarquables. D'abord as 2 Les aux plantes d'ornement exotiques, elle n’était qu'un objet de luxe accueilli par l'opu- lence ; peu à peu elle à admis dans son domaine quel- ques-uns des végétaux étrangers d’ un üsage utile dans l'économie domestique, et enfin , sous le nom de cul- ture forcée, elle-est employée à faire fleurir et pro- duire, à une autre époque que celle assignée par la nature; quelques-uns de nos arbres fruitiers et plu- sieurs des plantes potagères usuelles qu’on voit au- pe apparaître sur nos tables pu toutes saisons. À une époque où la manie de briller est la passion dominante de la société parisienne, la délicatesse et la rareté des mets sont l'objet d’une recherche toute particulière dans les maisons opulentes où règne un luxe princier. Nos jardiniers maréhands ont donc toute raison de mettre cette disposition à profit en offrant à la sensualité des riches tout le confortable qui peut les flatter, et qu'ils payent de manière à ce La on ns: ee dre 2 indemnité des soins, des L' ip pl s0ù souvent aux ur besineishette ne les fait naître; c'est pourquoi, ne sachant pas s'ils trouveraient le placement des produits insolites d’une culture artificielle, les jardiniers marchands ne s \ % 39 livraient que timidement. Il a donc fallu que la eul- ture forcée s'introduisit par les maisons particulières, et.c'est effectivement par celles qui jouissent d’une grande fortune qu'elle a commencé, parce que les maitres l'ont exigé à l'exemple des cultures royales de Versailles. De proche. en proche, l'amour-propre à créé des :imitateurs,. ensuite les relations sociales mettant en contact avec les grands propriétaires les riches de la capitale, mais qui n'ont-point de jardins, et les étrangers opulents qui y affluent , le-goût.et.le besoin des primeurs se sont: accrus: successivement , et ce n'est qu'après que les consommateurs. se sont présentés que les jardiniers marchands ont ;pénséà produire. Heuréux encore, ces derniers, d’avoir trouvé pour: intermédiaires entre les acheteurs et eux les L + < #11 SHlrictmi il 5 à avec le siècle et qui en est une conséquence, parce qu'ils trouvent chez eux le Hiacpenent en masse de leurs productions {hâtives: : : -: Hisc Ainsi, la culture. artificielle et. ess ss de ais- sance sous. le patronage des riches qui supportent les frais que ses tâtonnements mulkipliens dès les pre- miers pas. C'est donc à eux qu'en doit revenir-la gloire. Aussi, à mon avis, on a.tort d'exalter outre mesure le mérite de ceux qui pratiquent ces cultures exceptionnelles, dont les.résultats les étonnent eux- mêmes, et. leur inspirent, un tel orgueil qu'ilé se croient les maîtres de la nature; en méconnaissant Ja toute-puissante influence qu’elle exerce sur leurs opé- rations. S’ils étaient plus instruits des loïs auxquelles elle a soumis la physique générale,: ils «pétaiantiphis modestes, parce qu'ils re dépendent de l'application. exacte de ces oi, et. leur 6o marche, dès le principe, eût été moins incertaine, et par conséquent moins coûteuse. Car si les prenmiers qui ont ouvert la carrière sous Îes inspirations de mai- tres ne reculant devant aucune dépense, avaient la franchise d’avouer combien il a fallu payer cher leur expérience, tout le merveilleux disparaîtrait bientôt ; et cependant on voit les sociétés d’horticulture distri- buer des médailles pour cette branche du jardinage, de préférence aux jardiniers des grands propriétaires, _ quoïque leurs productions soient achetées au prix de l'or. Il est vrai qu'ils exposent les plus belles, mais y a-t1l du mérite à faire quelque chose avec beau- coup? et l'argent n'est-il pas une puissance devant laquelle s’abaissent tous les obstacles ? bo * Le grand point qui peut prêter un intérêt majeur à la culture forcée est l'économie. Sous ce rapport, les jardiniers marchands sont plus près du but que les autres, et cela se conçoit, car il faut qu’ils produisent à meilleur marché; et d’ailleurs ils ont profité des mécomptes éprouvés par leurs devanciers dans la car- rièreMais ils ne se sont hasardés à produire qu'après que les’ primeurs sont devenues une nécessité: pour les sociétés du grand monde, et en se livrant aujour- d'hui avec ardeur aux cultures forcées , ils y trouvent un bénéfice important et qui, j'ose le leur prédire , leur est assuré pour longtemps encore. - Nous allons examiner quels sont les moyens géné- raux qui peuvent faire réussir la culture artificielle-et forcée, et nous pourrons apprécier si elle offre au- tant de difficultés que certains jardiniers le préten- dent, et s’il n’y a pas possibilité d'obtenir toute l’éco- nomie qu'on peut raisonnablement espérer, car il n'est pas douteux qu'avec rien on°ne peut produire quelque chose, 61 La nature, outre la terre qui sert de support aux plantes, et dont nous parlerons à son: tour, emploie Sie La paris BRRRaRe poux leur faire subir tous de leur d t depuis Ja ger- rmiation.de la graine jusqu'à la production des fruits. Toutes les fois que l'art saura faire aux végétaux une application raisonnée de ces quatre puissances, il imitera la nature et obtiendra les mêmes résultats qu'elle. La culture artificielie et forcée n’est donc que l'emploi de ces quatre "EeAmE dans des circonstances particulières. On conçoit qu'il n’y à aucun pe à des l'air et de l’eau aux plantes; cependant, en réfléchis- sant, on remarque de suite qu'un air très-froid let une eau près d'être glacée ne peuvent servir, d’excitants à la végétation. qui réclame de la chaleur. L'emploi de ces deux agents, toutefois indispensables, exige donc quelques précautions. qui peuvent être devinées sans une trop grande intelligence, et que ji dia 1 d’ailleurs plus loin. 1 La dispensation de la aan seine SPA dedi£ ficultés. Les moyens de la produire sont nombreux, mais leur emploi serait inutile si on n'avait pu la concentrer dans un espace borné. De cette nécessité sont nés les cloches, les panneaux et châssis, les bâches et les serres de. diverses températures. Grâce à ces appareils ou conservatoires, On a pu porter l'intensité la chaleur au degré nécessaire , sans une déperdi- tion trop considérable. Mais il ne pouvait suflire que r atmosphère den laquelle vraie les végétaux -of- frit une t ;1l fallait ti abri tout pour ne germination des. Brainen | et Ja copié s boutures délicates, que le sol qui lessupp FE 62 échauffé;et la puissance des calorifères imaginés par homme serait longue à porter le calorique dans son intérieur. C'est pourquoi l’on a imaginé les couches composées de fumiers et de différents matériaux sus- ceptibles de fermentation lorsqu'ils sont accumulés, et dégageant une chaleur plus ou moins forte pen- dant cette opération. Quelquefois ces couches seules sufhisent, sous les châssis, au but qu’on se propose; d'autres fois, établies dans une serre, elles ajoutent leur chaleur à celle qu’on ÿ introduit par des appa- reils particuliers de chauffage. SELLES NS 1 Quant à la lumière, c'est elle qu'il est le plus diffi- cile d'obtenir dans la culture artificielle, et cependant c'est elle qui joue le rôle le ‘plus important pour la nutrition des végétaux; car C’est sous son influence qu'ils S'approprient le carbone qui est leur principal élément constitutif. En effet, sous l’action des rayons solaires, le gaz acide carbonique, absorbé par les feuilles et toutes les parties vertes des plantes, se dé- compose et laisse exhaler l'oxygène, tandis que son carbone se fixe dans leurs organes. Dans l'obscurité, c'estau contraire le carbone qui se répand dans l’at- motsphère, tandis que l'oxygène vient augmenter la quantité qu'ils en contiennent déjà, et cette sura- bondance leur est nuisible. C’est pourquoi les végé- taux privés de lumière s’étiolent, jaunissent, languis- sent et meurent, tandis que ceux qui sont inondés de ses flots se fortifient, se parent d’une brillante ver- dure, et pa ent avec succès toutes les phases de “veloppement. Jusqu’alors, pour faire jouir les plantes de la plus grande somme possible du fluide lumineux, on n’a rien imaginé de plus que l'emploi des vitres, et dans les serrés où l'on-renferme les 63 plantes qui !ont toute l'année une végétation inces- sante, on multiplie les châssis pour lui rendre l'accès plus facile, C'est dans ce but. qu'ont été élevés les pa- villons vitrés du. Jardin du Roi. Mais cette disposi- tion, d'ailleurs hors de Jigne avec le possible pour le plus grand nombre, en favorisant l'introduction ‘de la lumière, occasionne une déperdition immense de calorique ; et il fallait, pour y entretenir une tempé- rature convenable, des calorifères aussi puissants que ceux qui sont employés à leur chauffage. On en est donc réduit, dans la culture artificielle ordinaire, à la seule lumière que produit le soleil pendant nos jour- nées d'hiver ; aussi s'emprésse-t-on de découvrir les panneaux et les serres pour en faire jouir les plantes qui y sont renfermées, toutes les fois qu’il s'élève ra- dieux sur l'horizon , et malheureusement , sous notre climat variable, de nombreux jours s’écoulent sou- vent éclairés par une lumière plus que douteuse. Dans les contrées du Nord , et jusqu’en Russie, où le se sets per praquesohs Jes jours, la eulture ussit à malgré le grand. abaisse- ment de la ténipérature, parce qu’il est plus facile de s'opposer au froid que de suppléer à la privation de la lumière. On vient de voir que la culture artificielle etitéée sait obliger les végétaux à donner les productions qu’elle désire, à laide surtout de la chaleur agissant ‘simultanément avec le fluide lumineux ; que l'art est impuissant à suppléer à la lumière naturelle d’une manière profitable aux plantes, et qu’enfin les appa- reils imaginés pour les en faire jouir n’atteignent ce but qu'avec l'inconvénient d’une plus ou moins grande déperdition de calorique. Mais heureusement 64 qu'on possède les moyens d'obtenir celui-ci à vo- lonté. Ces moyens sont de trois sortes : 1° ceux qui produisent la chaleur par la fermentation de sub- stances accumulées et qui s’échauffent par la pression et le contact; 2° ceux qui appliquent la chaleur ré- sultant de la combustion des corps capables de brûler ; $ enfin ceux qui s'opposent à la déperdition de ce fluide en le concentrant dans un espace borné suff- sant à la vie des plantes. J’examinerai les uns et les autres dans un prochain article. RousseLow. CATALOGUES NOUVEAUX Pour Pautomne 1842, et le printemps 1843: ri SVSEe FFE CH s DE MM. Auniserr frères, pépiniéristes à T'onnelle près Tarascon (Bouches-du-Rhône) ; vaste: établisse- ment riche en arbres fruitiers, müriers, et en arbres et arbustes de tous genres. MM. Jacquemer Bonxerown pèreet fils, pépiniéristes à Annonay (Ardèche), et à Saint-Etienne (Loire). * Leurs pépinières offrent un choix complet de tous les végétaux que peuvent réclamer les besoins: de Thorticulture. R M. 'Anniex Sénécrauze, horticulteur à Bourg-Ar- gental (Corrèze), établissement non moins riche et recommandable que les précédents. M. V® Venvrer, cultivateur. de roses, rue des Trois- Ormes, boulevard de la Gare, près Paris ; établis- sement spécialement consacré à la culture des rosiers, et riche en variétés nouvelles du plus grand mérite, ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. AGRICULTURE. J'ai recu la cémnuniéttion suivante que je m'em- presse de porter à la connaissance de nos lecteurs , parce qu'elle traite un point controversé et RE, indécis, et sur lequel il est utile de porter la lu- mière. Nous avons accueilli cet article avec d'autant plus de satisfaction, qu’il exprime parfaitement l'opinion des propriétaires des Annales. RousseLon. Propagation de la pomme de terre par gros. _.€t petits tubercules. Sr Ê a 24 La puise terre est, sans contr he en ac en Europe et dans toutes les régions tempérées du globe, la plus précieuse plante « économique que la nature du climat permette de cultiver pour la nourri- ture des hommes et des animaux associés à leurs tra- vaux ; c'est la seule même que l’on puisse considérer comme une véritable succédanée du froment. Il n’est alors Pas étonnant que cette intéressante 0 Jlanée , dont la persévérance philanthropique de Mi lustre Parmentier a fait connaître les usages ausquels on pouvait utiliser d'une manière si heureuse , ait excité l'intérêt général des peuples civilisés, se sur- DÉCEMBRE 1842, 66. tout de ceux pour lesquels l'agriculture est encore aujourd’hui, de tous les arts, le plus beau, le plus avantageux et le plus digne d'un homme vraiment libre. La durée de la vie ne sufhirait pas pour lire tout ce qui a été écrit sur le S'olanum tuberosum depuis tantôt cinquante ans; les meilleurs procédés de cal- ture, de conservation, de multiplication, les différents emplois qu’on peut en faire dans l’économie domesti- les hr et même cie sciences ont tour à tour occupé tles savants Eh bien! qui le croirait ? ? le point le plus simple, le plus facile à constater, le plus important peut-être , celui du rôle que joue sur la récolte le volume des tubereules mis en terre au printemps, a été controversé jus- qu'a ce jour. Le plus grand nombre, pour ne pas dire tous les agriculteurs praticiens, savent bien qu'une pomme de terre de la grosseur d’un œuf pro - duit une récolte plus abondante en nombre et en volume que celle de la grosseur d’un pois ou d’une noisette. La théorie soutenait le contraire ; il suffit de consulter les auteurs pour sen convaincre. En 36, 37 et 38, notre position nous ayant permis de faire sé expériences nombreuses à ce sujet, nous eùmes la certitude que les théoriciens avaient tort : nous publiâmes à ce sujet un long article dans l’/n- dicateur de Bayeux, le Journal de Faluise. et plusieurs autres feuilles publiques. En 1839; de nouvelles expériences furent consignées dans les mé: mes journaux et dans la France agricole (de Paris), le Propagateur du Cantal , etc. Au mois de mârs 1840, adressant à la Société d’a- griculture et de commerce du Calvados des pommes 67 de terre Kydney, variété nouvelle alors, j'entrai dans quelques détails sur la culture de cette pomme de terre en particulier et sur. toutes. les autres en général, M. Henry de Magneville, agronome distin- gué des environs de Caen , ne partagea pas l'opinion que ’émettais sur Ja de qu'il y avait dans la récolte future en semant de gros ou de petits tu- bercules. L'honorable M. Lair, secrétaire de la so- ciété, savant illustre, philanthrope éclairé, dont le nom est associé à toutes les idées généreuses, à toutes les œuvres de bienfaisance + à tout enfin ce qui.porte le cachet du progrès et de la civilisation dans les sciences en él. D l'agriculture. en particulier, pria le président de Ja société d'enga- ger les membres à se livrer à des SEPÉRREE à ce sil, à Vers cette époque, je fis un appel aux a an en insérant dans la France agricole un article dans lequel je provoquais de nouvelles expériences en in- diquane aupue safenñies senlement, de tubercules ; L » de moyens a els de. 300: ‘grammes , de petits du poids de 100 grammes , et enfin de très-petits de celui de 50 grammes. Je disais de faire en sorte que 100 tuber- cules an moins de chaque catégorie fussent plantés. Plusieurs agronomes ont enfin cédé à l'évidence des faits ; ils ont suivi mos conseils, des expériences sur une vaste échelle ont été faites, plusieurs journaux en ont. déjà publié les résultats, ‘Voici, entre. au- tres ceux que je trouve consignés dans la Revue agricole de la Somme, septembre ai, £ re rience a été faite par un AAeNT.: 4 68 10 litres de tubercules de la . d'une noisette en ont DROUML:.TOISREMRESSGR, SPEGPGR 135 litres. Id. de la grosseur d'une noix. . . . . .. 263 Id, de la grosseur d’un œuf de poule. . . 333 Id. semblables aux précédents , coupés en deux morceaux , n’ont donné que.. . . 170 Id. de très-gros tubereules coupés en plu- LL rat otre tirer 200 Ces résultats confirment et résument pleinement toutes nos expériences. Outre les journaux déjà cités, le Constitutionnel, le Journal des corinaissances usuelles , la Revue horticole, etc., les ont successi- vement enregistrées. Les unes avaient été faites sur une petite échelle, c'est-à-dire à la bêche, dans un vaste jardin ; Îles autres Favaient été à la charrue dans différents sols, à diverses expositions , avec plu- sieurs variétés de pommes de terre; partout et tou- jours nous avons constaté que plus un tubercule est gros, plus ses produits sont nombreux et beaux. Cela ne veut pas dire qu’il faille mettre en terre des tubercules du etre d'un kilogramme; mais il y un terme moyen à tout, il faut le prendre, ainsi que les agriculteurs praticiens le font ordinairement. Parcourez au print verses fermes de la Normandie dans lesquelles on fait beaucoup de pommes de terre, vous y verrez des femmes, des vieillards, des enfants, trier les tubercules, en casser _ les germes et en faire trois ou quatre séries : les srès- gros , les gros, les moyens , les petits, et quelque- fois une cinquième, les très-petits. Les deux pre- mières catégories sont employées pour les besoins du ménage, elles paraissent sur les marchés de la localité, où leur prix est toujours plus élevé de 50 ou 69 60 centimes par hectolitre ; la troisième sert pour la semence, et se vend comme telle; les deux der- uières sont généralement destinées poux les animaux domestiques. Une mesure donnée des moyennes pommes de terre est en nombre à une pareille me- sure des petites comme 2 : 7; si donc le produit de ces dernières était aussi abondant , aussi certain, ce serait véritablement absurde de ne pas confier à Ja terre les plus petits tubercules qui sont toujours les moins chers et les moins bons, mais pions en a révélé les inconvénients. Parmi les essais en grand que nous avons faits, le plus éclatant, celui qui a fait le plus de bruit à cause des circonstances qui s’y rattachent, est le suivant : les tubercules triés pour semence n'ayant pas sufli pour la plantation entière d’un terrain assez considérable, nous fimes, pour le terminer, em- ployer de petits tubercules. Mais à la récolte le produit de ceux-ci fut d’un quart au-dess lui des autres. La vente sur pied des pommes avait eu lieu par portions de terrain ; les acquéreurs à qui échurent ces lots furent tout étonnés d’une différence aussi notable dans les produits et aussi préjudiciable à leurs intérêts personnels. Personne n’ignore aujourd’hui ces résultats. Pour- quoi donc les nier et ne pas se rendre à l’évidence des. faits, chaque fois surtout qu’une expérience suivie, des observations bien faites, viennent con- firmer tout ce que nous avons dit dans cet article? Signé : Vict. Paquer,, attaché au Jardin des Plantes. HORTICULTURE. Culture du cresson de fontaine. LeCREssoN pe FONTAINE, Sisimbrium nasturtium, Liw., de la famille des crucifères, de Jussieu, et de la tétradynamie siliqueuse du botaniste suédois, est trop connu pour qu'il soit utile d'en donner la des- cription, Mais ce qui, je pense, ne peut manquer d'intéresser nos lecteurs, ce sont quelques détails sur sa culture qui, quoique introduite aux environs de Paris il y a une trentaine d'années, est encore pres- que ignorée des amateurs d'horticulture. Je commencerai par rendre hommage de cette in- troduction à M. Cardon, ancien directeur des h6- Pitaux de la grande armée, qui, en ayant conçu l’idée en voyant les belles cressonnières naturelles des en- virons d’Erfurth, préssentit l'importance que pour- rait avoir une exploitation semblable à la proximité d'une ville-comme Paris. Il établit donc une cresson sy re + 2 à PE 4-08 f. \ #4 7 æ 4 x dr à (Oise), aux étangs ae So 7-6. r 2E : + | 3 Pi a " gouffre p its forés naturels d'où s'élèvent dés eaux de la plus grande limpidité et d’une tempéra- ture constante de 15 deg. centigrades, Non content d’avoir étudié cette culture auprès d'Erfurth, il fit venir des cultivateurs allemands pour le seconder dans cette entreprise, à laquelle il a consacré plus de 80,000 fr.; et qui a donné naissance à une industrie nouvelle qui occasionne un mouve- ment annuel estimé à un million et demi de francs par M. le vicomte Héricart de Thury, président de la Société d'horticulture. Plus tard M. Cardon céda 4 À son établissement à M. Faussier, cultivateur distin- gué, qui, quelques années ensuite, vint én établir un semblable, pour son propre compte, aux étangs de Saint-Gratien, dans la vallée de Montmorency, où il avait acheté un terrain de 4 hectares. Il fit creuser dans cette localité trente-trois fosses de 50 mètres de longueur sur 3 de largeur, et 50 à 80 centimètres de profondeur. Quoique l'eau füt assez abondante, elle manquait quelquefois; c'est pourquoi M. Faussier fit forer neuf fontaines artificielles où puits artésiens, par le secours desquelles elle surgit constamment en quantité convenable. Cés fosses sont creusées avec uñe inclinaison calculée sur une pente suffisante pour que l’éau s'y maintienne à un niveau à peu près égal, et avec un léger courant, ét qu’elle puisse en sortant de l’une se répandre dans une autre et ainsi de suite. Les intervalles entre les fosses sont de 5 à 6 mè- tres et sont utilisés par la culture de plantes potagè - res, telles que choux, choux-fleurs, artichauts, etc. des boututes et la division des pieds; le second pro- cédé, qui est le plus expéditif, car les boutures re- prerinent en trois où quatre jours, est préféré par M. Faussier qui a adopté d'ailleurs dans sa culture une variété de cresson qui fleurit fort difficilement ; aussi celui qu'il envoie au marché est-il supérieur aux produits des autres cultivateurs. La plantation peut être faite toute l'année; néanmoins le printemps et l'automne sont les deux époques qui paraissent Je plus favorables. | FRET Voici comment cette opération se conduit. Lors que les fossés sont creusées, on en unit le fond avec le plus grand soin, et on le couvre d'un lit de fu- 72 mier de vache bien consommé, d'une épaisseur de 4 à 5 centimètres ; ensuite on plante le cresson au- quel on donne de l’eau en l’introduisant dans les fos- ses plantées. Il faut veiller à le nettoyer soigneusement de tou- tes les herbes étrangères qui peuvent végéter avec lui, comme la lentille d’eau, Lemna trisulca, Lax., la véronique cressonnée , J’eronica Beccabunga, Lax., la berle, ache d’eau, Sium nodiflorum, Lax., etc. Lorsque les mauvaises herbes s'élèvent à la surface, comme la lentille, on laisse les fosses se remplir d’eau, et on entraîne avec un rateau toutes celles qui surpassent le cresson, en commençant par le haut de la fosse et reculant vers le bas. Quand au contraire les herbes parasites tiennent au fond par de fortes racines, comme la berle, on laisse écouler toute l’eau de la fosse et on arrache ces plantes à la main. On profite ordinairement de cette opération pour fumer de nouveau le fond, ce qu’on exécute en mettant le fu- mier avec une pelle ou à la main dans tous les trous et sur les touffes de cresson qui paraissent altérées. Cette | >pération ne tarde pas à P roduire nn: effet fa- vorable sur cette plante qui reprend une nouvelle Six semaines ou deux mois après que la cresson- mère est plantée, on peut commencer à couper du cresson. dont la croissance est d’autant plus rapide, que la température de l'atmosphère et de l’eau est plus élevée. En général, on fait douze coupes par an, bien entendu elles sont plus fréquentes dans la belle saison que dans l'hiver. Pendant l'été, les cou- pes se renouvellent toutes les trois semaines et même tous les quinze jours. 73 Bien que les diverses manières de récolter le cres- son soient également bonnes, on doit préférer celle qui est la plus commode et exige le moins de temps. Autrefois on était obligé de tarir Ja fosse ou étang pour faire la cueillette du cresson, ce qui n’é- tait pas sans difficulté. Voici comment on le récolte dans la cressonnière de M. Faussier. On a une plan- che posée en travers de la fosse, et une personne à genoux dessus coupe les tiges du cresson sous l’eau, les arrange en bottes au fur et à mesure et jette celles-ci sur le bord. La planche est changée de place chaque fois que cela est nécessaire. Parce moyen l'eau est toujours maintenue au même niveau. Je n'ai pas l'intention de faire ressortir les avanta- ges pécuniers que peut présenter une telle culture, mais je dois faire remarquer le parti qu'on peut en tirer à l'égard des terrains marécageux quelquefois inondés une partie de l’année, parce qu'en y établis- sant des fosses, on assainit les intervalles qui peuvent alors donner des récoltes rs tels que choux, sais, artichauts, etc. B. Caxuzer. Descriprion de quelques espèces d'arbres ou arbustes rares ou peu connus cultivés dans l'éta- blissement de M. Lerèvre à Mortefontaine ( par la Chapelle en Serval Oise ). Cet établissement, fondé sur une assez Dé échelle, est formé. Moloed de pépinières d’arbres fruitiers bien assortis, et où lon voit aussi de beaux égrins en pommiers sauvages, assez. Faen Rex environs de Paris. On y trouve encore une ] > de semis nommée Beurré de. Mortefontaine ; dont le - 74 fruit est bon et se conserve assez avant en hiver. M. J'amin ( Jean-Laurent ) Va déjà multipliée, et la livre au commerce sous la même dénomination. Outre les arbres fruitiers, ces pépinières contiennent encore un grand assortiment d'arbres et arbustes d'ornement , d'arbres forestiers et d’alignement. Une de leurs spécialités est le semis en grand des arbres verts Ou résineux , et de toutes les autres éspèces d'arbres et arbustes. On y trouve aussi de nom- breuses collections de Rhododendrum et d’Azalea de inde et de plein air, de Camellia , de Daphné, etc., ainsi que beaucoup d’autres arbustes de serre tem- pérée et d'orangerie. C’est dans ces diverses caté- goriés que j'ai remarqué quelques espèces ou variétés nouvelles où peu connues que je vais succinctement signaler ou décrire. SUREAU COMMUN A FLEURS DOUBLES. Sambucus ni- gra, var. Flore pleno. Le bois et les feuilles de cet arbuste ne diffèrent en rien de l'espèce ; ce n’est donc que par ses fleurs doubles qu'il se distingue. Je n'ai point vu les fleurs, mais l'on m'a assuré qu’elles étaient très-doubles. Il n'est pas plus délicat que l'espèce , ét, comme elle, se multiple facilement de boutures. AMORPHA JAUNATRE. Æmorpha croceolanata , Wars. Dendrol!. Brit. Spacu., suites à Buffon. Arbrisseau de près de deux mètres: branches cou- vertes d’une pubescence grisâtre ; ramules dressés couverts de poils ferrugineux. Feuilles pinnées avec impaire , comme à neuf paires de folioles oblongues, obtuses, mucronulées, fortement pubescentes aux deux faces; la pubescence ferragineusé. Calice pu- 7 . bescent , troïs des dents sétacées ; les deux autres ar- rondies au sommet ; épis denses, ordinairement ter- nés; étendard de la lame cunéiforme obovale, rétus. Filets grêles , glabres. Légumes ne pyriformes, à denx semences. Lieu originaire : l Amérique septentrionale. 11 pa- raît se rapprocher beaucoup de l’ 4. fruticosa, avec le- quel on peut le confondre. Il est de plein air, et aussi rustique que ses congénères anciennement connus. GROSEILLIER CASSIS À FEUILLES PALMÉES. Ribes ni- gTUM ; Var. palmatum. 3 Cet arbrisseau paraît avoir absolument le pote de l’éspèce ; mais ses feuilles sont ordinairement divisées où palmées à troïs lobes, dont les deux latéraux sont eux-mêmes presque divisés en deux ; tous les lobes profondément et irrégulièrement dentés , glabres, à nervures blanchätres et très-saillantes en dessous. C'est une variété Room rs et 7 … encore multipliée. Sarin DE Sura. Abies Smithiana , Spacu. Lu à Baff. Pinus Smithiana Waruc. , plant. asiat. rar. III, p.246,t. XXIV.— Abies Morinda Horrur. Pinus Pendrow. Grand arbre, branches pendantes ou plus ou moins VAR) rameaux grêles, eflilés, subop- posés, étalés ou déclinés, glabres, les jeunes bru- nâtres; feuilles d’un vert grisätré, longues de 12 à 36 millimètres, droites ou un à pen courbes, plus où moitis divergéhtes quelque ile Cha tons mâles ‘ovoïdes, longs d'environ trois c | res = Cônes assez semblables à ceux de l'épiééa ob, 76 dressés, ovales oblongs, ou oblongs obtus ; écailles obovales orbiculaires , longues de près de trois centi- mètres. Lieu originaire : is montagnes de l'Himalaya. Il est assez rustique , et on peut le livrer au plein air sous, le climat de Paris. Il est multiplié ainsi que V Abies spectabilis. Sapin NOBLE. Abies religiosa. Kunrx. in. Humb. et Bonp. nov. gen. et sp. IL, p.5.— Spacn., suites à Buff. Grand arbre ayant le port du sapin commun ; branches cruciées; ramules ferrugineux ; feuilles pointues, linéaires, glauques en dessous, longues de 14 à 28 millimètres, larges d’un peu plus d’un ; strobile ou cône subcylindracé, long de 14 à 16 cen- timètres ; écailles cunéiformes orbiculaires, à peine plus longues que les bractées, courtement ongui- culées, longues de 18 millimètres( l'onglet compris). Bractées oblongues acuminées, recourbées au som- met, larges d'environ 6 millimètres; nucules d’un brun clair. Embryons à cinq cotylédons. Lie: originaire : les Andes du Mexique , où il croit jusqu'à la limite extrême des arbres; il est donc à espérer qu'il sera de plein air sous le climat de Paris. Il est encore très-rare dans le commerce. M. Lefèvre l'a obtenu de graïnes au printemps passé; il peut en fournir aux amateurs. Popocarpe A LONGUES FEUILLES. Podocarpus lon- gifolius. Arbre? rameaux arrondis, d’un vert gai, glabres ; feuilles éparses, comme rétrécies en pétiole à la base, très-persistantes, linéaires, très-entières., glabres, pointues, mucronées, d’un gros vert en Fee: , plus 77 pâle en dessous, épaisses comme charnues; la ner- vure moyenne est saïllante sur les deux surfaces. Lieu originaire … Orangerie ou serre tempérée; multiplication de Ltires. Ir Vecrevetre. 7axus Vellevette, Car. Makor. Arbre? rameaux glabres; feuilles comme éparses ou un peu distiques , sessiles, très-entières, mucro- nées au sommet, d'un gros vert en dessus, glauque en dessous, surtout des deux côtés de là nervure __— longues de 20 à 36 millimètres, larges de 3à $ originaire : le Japon ? Mültiplication de bou- tures, et aussi, j'en suis persuadé, par greffe sur ir l'es- pèce ordinaire {Taxus baccatü). PERNETTYE POILUE. Pernettya pilosa, G. Dox. — Dec. prod. 8, page 587. Arbutus pilosa. Bot. Mac, tab. 1377. Petit arbrisseau à tiges et rameaux procombants, diffus, un peu poilus : les poils courts et un peu Par tépliené: Feuilles ovales elliptiques, ciliées, den- tées, à sommet mutique, calleux, d’un gros vert en dessus, plus pâle en dessous ; fleurs portées sur des pédicelles axillaires plus courts que les feuilles , à sommet incurvé; corolle blanche ovale urcéolée, nutante. Anthères à quatre arètés. Lieu originaire : le Mexique. Toujours vert. Oran- gerie ou serre tempérée; multiplication de boutures sous cloches étouffées. Pennerrye DE CuminGuE. Pernettya Cuminguit Horruz. Ce petit arbuste, toujours vert, se rapproche beaucoup du Pernettya mucronata, et n’en pa- ” rait être qu'une variété peu distincte. Même culture. CHÊNE 4 FEUILLES RAPPROCHÉES. Quercus conferti- folia.… Car. Maxor. Arbre? Rameaux d’un gris cendré, les jeunes un peu velus par des poils bruns; feuilles courtement pétiolées , ovales allongées, un peu échancrées à la base, presque A bide au sommet avec un petit mucrone, très-entières sur les bords, glabres et d'un gros vert en dessus, plus pâle en dessous, où la nervure moyenne est un peu velne, saillante, ainsi que les latérales, longues d'environ 9 centi- mètres, larges de près de 3. Lieu originaire : le Mexique? Toujours vert. C’est une belle et intéressante espèce qui est cultivée en orangerie, ÉenE VINETTE, : Pbeke actinocantha. Arbrisseau toujours vert; les ; Jeunes rameaux blan- châtres, un peu doubs velus; feuilles ordinai- rement fasciculées par trois, a allongées , un peu obtuses, le sommet terminé par une épine et en sun deux à trois autres de chaque côté sur la épines stipulaires palmées, à. cinq rayons Lux , très-aiguës longues de 10 à 20 milli- métres, vertes d'abord, puis d’un ; jaune blanchâtre. Lieu originaire. Orangerie ; multiplication de marcottes et de greffes sur l'espèce commune (Ber- beris vulgaris). ÉPINE VINETTE BLANC DE NEIGE. Berberis train Bor. Recisr. 1750. Arbmisseau en buisson de 16 à 18 décimales et peut-être plus, comme sans épines; feuilles sim- ples, coriaces, subarrondies. ovales, convexes, à 79 dents épineuses vertes en dessus, d'un beau blanc de neige en dessous ; pétioles courts à base articulée; Heus. en grappes axillaires, pédonculées, très-ser- rées, à peine plus longues que les feuilles, ; jaunes, sépales sanguinolents. Lieu originaire : le Mexique. Toujours vert, C'est une très-belle espèce et qui n’est que bien peu ré- pandue, car c’est pour la première fois que je la vois vivante chez M. Lefèvre. qui déjà a commencé à la multivlier ; elle est d'axangerie et se multiplie de greffe et de bouture; c'est une véritable plante d'amateur et d'ornement. HYyPPOPHAË 4 FEUILLES SALICIFORMES. Hyppophae salicifolia. Car. Makor. Arbrisseau ayant des rapports avec l’AÆyppophae reflexa, dont elle diffère cependant par ses feuilles plus ovales, à pointes moins allongées, d’un beau blanc argenté en dessous, et non un peu ferrugi- neuses. Lieu originaire. Orangerie. Cet és m'est pas encore ae à à : Sly 40’ 5Jaegees! ORANGERIE QU SERRE TEMPÉRÉE. AGHIMÈNÈS À LONGUES FLEURS, Æchimenes longi- Jlora, Linv. Paxt, mag. Plante herbacée, annuelle par sa tige et vivace par ses racines tuberculeuses, à tige simple, velue, presque quedrangulaire , à feuilles opposées, sous sessiles, ovales aiguës, dentées sur les bords, velues, d'un beau vert foncé en dessus, d’un vert jaunâtre en dessous à nuances brunâtres, fleurs s ax siceée -pédonculées , à corolle à long tube courhé 80 vers le bas, S'élargissant vers le haut et s'évasant en un large limbe à cinq lobes d'un beau bleu violacé. Cette plante est une des nouveautés les plus inté- ressantes qui aient fleuri cette année en France, où nous l'avons introduite, ainsi que quelques-uns des horticulteurs marchands. Son importation en An- gleterre ne remonte qu’à l’année dernière , et elle est due à M. Hartweg, qui l'a trouvée en Amérique, dans la province de Guatimala. La serre tempérée lui suflit, et sa floraison y est plus parfaite que sous une température plus élevée. Elle doit y être tenue près des jours, et n'être pas serrée par les autres plantes, à cause de son dévelop- pement rapide , et du besoin qu’elle éprouve de jouir de beaucoup d'air et de lumière pour prévenir l’étio- lement de ses: tiges. Elle fleurit de juillet en novem- bre: Après cette époque, ses tiges périssent, mais en laissant dans la terre des pots où on la cultive, un très-grand nombre de petits tubercules. Ceux-ci, qui sont destinés à la reproduire au printemps, restent dans les pots qu’on place sur les tablettes de la serre, en ayant soin de les entretenir par des arrosements très-rares dans un état de fraicheur suffisant seule- ment à les empêcher de se rider. Au printemps on divise ces tubercules, et on les rempote séparément. La terre qui leur convient doit être un mélange com- posé de moitié terreau de feuilles bien consommé, un quart terre de bruyère , et un quart terre franche, auquel on ajoute une petite quantité de sable blanc. On enterre les pots dans ue couche chaude, où, après quelques jours, les tubercules commencent à développer de nouvelles tiges. On endurcit celles-ci en transportant les pots dans une sérre froide, près SI du verre. Cultivée de cette mamère , cette plante reste plus trapue et conserve une plus grande .vi- gueur. Lorsque le beau temps est à peu près assuré , on peut enterrer quelques pots dans les plates- bandes d’un parterre où ses nombreuses fleurs bleues font un charmant eflet , et on relève ces pots pour les rentrer en serre tempérée aussitôt que la température ex- térieure s'abaisse sensiblement. En réunissant plusieurs tubercules dans une caisse longue ou à semis, on obtient un massif. du. plus éclatant effet. 29 On peut signaler cette plante aux amateurs comme l'une, des plus charmantes nouveautés que l'horti- culture française ait acquises depuis quelque temps; et elle ne peut manquer de se répandre prompte- ment, ses tubercules étant le meilleur moyen de re- production , et pouvant sans le moindre danger être transportés au loin. S Jacquix ainé. WITSENIA. Tauns. Triandrie monogynie Lin. Iridées Juss. Caractères génériques. Spathe nulle; calice à tube plus ou moins long, à limbe à six divisions droites; six ou trois étamines. Fleurs naissant entre des feuilles distiques. WaiTsÉNiE À FLEURS EN CORYMBE. Âifsenia corym- bosa Rep. Lil., tab. 03; Gawc., Bot. mag. 895. (Voyez la planche.) : Plante très-ramifiée dès la base, pouvant s'élever à 60 centimètres. Tige anguleuse et comme articulée par les anneaux formés par la chute des anciennes ane é 82 feuilles. Rameaux munis de feuilles linéaires enst- formes, aiguës, distiques à leur base, longues de 15 à 20 centimètres, sur 5 millimètres de large, disposées en éventail, d’un vert un peu glauque , jaunâtre à la base et rougeâtre au sommet dans les jeunes seulement. Fleurs en corymbe sortant de chaque rameau au centre de l'éventail qu’il forme. Pédoncule long de 15 centimètres environ , aplati , produisant des rami- fications triangulaires, munies d'une écaïlle brune pointue au sommet, inégales, solitaires ou gémi- nées, terminées par cinq à dix fleurs bleues ; ce qui peut faive porter à cinquante environ le nombre de fleurs de chaque corymbe, dont il n'y a à peu près que le cinquième qui s'ouvre à la fois, de facon que la floraison dure pendant au moins trois mois. Fleurs le plus souvent géminées, spathe à cinq valves serrées contre le tube; la plus intérieure est la plus roïde , la dernière sèche et membraneuse, plus pe- tite ; toutes sont rougeûtres. Périgone en entonnoir ; limbe à six divisions ova- les, régulières, longues de 7 à 9 mill. ; tube cylin- drique de même longueur. Te ois étamines insérées À l'entrée du tube, répondant à la base de trois des divisions not niès du périgone. Les filets sont blancs et très-courts ; anthères jaunes à deux loges, cordi- formes et dépassant l'entrée du tube. Style très-sail- lant , terminé jui trois A un peu velus, en crête, obtus. : | Ce charmant RS est originaire du cap de Bonne-Espérance , et connu depuis un certain nom- bre d'années. Cependant il.est rare et peu cultivé, ce qu'il faut attribuer à la difficulté que présente sa 33 multiplication par boutures. Nous avons été heu- reux ce printemps et nous avons assez parfaitement réussi à le multiplier pour pouvoir l'offrir aux ama- teurs à un prix minime. C'est au reste une plante fort intéressante par son port qui la distingue éminemment des autres, et par ses jolies et nombreuses fleurs bleues, dont les corymbes se renouvellent et durent longtemps. Il lui faut la même culture qu'aux liliacées de. serre tempérée, et des arrosements fréquents pen- dant toute la durée de sa végétation, On la multiplie de boutures faites sur couche chaude et étouflées sous eloche. F- Ces. SERRE CHAUDE. : AmARYLUS ROYALE, Amaryilis aulica Kér. (Voyez la planche, et pour les caractères génériques, Jour- nal et Flore des jardins, page 118.) Cette amaryllis, quoique connue depuis trente ans environ, n'était pas cultivée dans notre, pays. Nous l'avons fait venir d'Angleterre, et cette année elle a fleuri dans notre établissement et nous a paru tout à fait digne d’être figurée et portée par ce moyen à la connaissance de nos lecteurs. Elle est originaire du Brésil, et appartient chez nous à la serre chaude. Très-gros oignon ovale, vert au sommet, duquel se développent plusieurs feuilles engaïnantes vigou- reuses, larges de 8 à 10 centimètres, longues de 1 mè- treet plus, lancéolées, un peu canaliculées, d’un beau vert foncé brillant. Du centre des feuilles s'élève une hampe vigoureuse, haute de 1 mètre, de forme ellip- tique au sommet, d’un vert très-glauque, terminée par une spathe d’un jaune verdâtre, Celle-ci s'ouvre 84 en deux segments qui restent érigés pendant la florar- son, ét de laquelle sortent ensemble deux fleurs magnifiques. Le pédoncule est cylindrique, long de 6 à 8 centimètres, d’un vert pré brillant; le périan- the est à six divisions, trois extérieures et trois inté- rieures. Les extérieures plus étroites . Jancéolées, mucronées, ondulées sur les bords, à limbe d’un beau rouge cocciné, sillonné longitudinalement de nervures d'un rouge pourpre dont les extrémités se divisent transversalement sur les bords ; ces nervures sont plus apparentes en dedans qu'en dehors, où le rouge du limbe est plus terne , et se trouve coupé en deux par une bande verte partant de l'onglet et diminuant de largeur et d'intensité de couleur de la base au sommet. Lés divisions intérieures, plus larges, ovales lan- <éolées, pointues, ondulées sur les bords, du même rouge cocciné, et marqué des mêmes nervures à l'intérieur et à l'extérieur, où une bande marron foncé succédant à l'onglet qui est vert, s'étend jusqu'aux deux tiers environ de la longueur de chaque divi- son. L’onglet de toutes est d'un beau vert pomme à l'intérieur, et encadré par une large macule d'un brun noir luisant, embrassant en fer à cheval toute la base de chacune et allant en se rétrécissant et en se dégradant de couleur, se fondre dans le rouge du Himbe au tiers environ de son sommet. Un léger pointillé noir se remarque sur le vert de l'onglet au- dessous de la macule brune. L'ovaire est du même vert que l'onglet des divisions, et porte le style et six étamines à filets cylindriques d’un pourpre lui- sant, se redressant verticalement à partir du milien de leur longueur, et surinontées d'anthères brunes. 85 Le style un peu plus long que les étamines. Ces fleurs ont 15 ou 16 centimètres d'ouverture et chaque division est longue de 10 à Cette amaryllis est d’une extrême vigueur, et demande une terre légère mais très-riche en humus végétal. Elle fleurit facilement et en abondance, et même les oignons encore petits se mettent à fleurs. On la tient dans un grand pot dont le fond est garni de graviers pour faciliter l'écoulement des eaux d’arrosement dont il faut être sobre. On peut l’ex- poser à l'air libre pendant les grandes chaleurs, mais la remettre sous verre pour peu que le temps menace de se rafraichir. On la multiplie de ses caïeux et par les graines qu’elle donne quel- quefois. JACQUIN AINÉ. DE LA CULTURE ARTIFICIELLE ET FORCÉE (Suite). De la chaleur obtenue par la fermentation de diverses substances animales et végètales. Pour constituer les êtres organisés, et probable- went aussi les minéraux, le principal agent nature}, ou du moins celui que notre faible vue peut recon- naître dans ce mystère infini de la générauon, c'est l'élément calorifique. Nous sommes certains qu'il préside dans un degré fixé par une volonté suprème qui échappe à notre intelligence, à toutes les créa- tions, parce qu'elle l’a rendu indispensable à V'a- grégation des principes moléculaires constitutifs des corps. C’est pourquoi aussi on voit cet élément ré- pandu dans toute la nature avec une profusion qui atteste sa nécessité; dans la sein de la terre, il échaufle les creusets où s'opèrent des agglomérations miné- rales et des réactions. infinies; dans les animaux il 86 entretient la vie en s'opposant à la coagulation du sang ét des autres fluides; dans les végétaux, 1l dilate la graine, échauffe le germe, favorise son développement ; il liquéfie la séve et la fait monter par une force aspirante, aux bourgeons les plus élevés pour y ramener la vitalité ; enfin, même lors- qu'il n’est pas perceptible à nos sens, nous le voyons apparaître aussitôt que le mouvement ou le frot- tement vient décéler sa présence. Qui ignoré que c’est par le frottement continu de deux morceaux de bois d’une essence poreuse que les naturels de cer- taines contrées transatlantiques obtiennent du feu, et nous voyons tous les jours s'échauffer à un degré même dangereux les moyeux des voitures en marche. Mais ce qui doit frapper l’observateur attentif, ce sont les diverses fonctions que la nature a su imposer à un même agent. Nous venons de voir que la cha- leur présidait inévitablement à toute création; si nous nous reportons par la pensée à la fin de l'être qu’elle a créé, nous reconnaissons encore qu’elle est indispensable à la désagrégation compiète des molécules qui l'ont constitué. En effet, lorganisa- üon survit à la mort, et lorsque arrive le moment où les matériaux qui la composent doivent être réinté- grés dans le réservoir universel , d’où ils sont inces: samment tirés pour de nouvelles combinaisons, ex morte vita , leur désunion s'opère par des réactions qui ont lieu dans tous les corps abandonnés par la vie, réactions qui développent la chaleur, et aux- quelles on a donné le nom de fermentation putride. La connaissance des phénomènes qui résultent de la décomposition de tous les êtres privés de vie, a appris quelles ressources on pouvait en tirer dans 87 les besoins de l’industrie. L’horticulture a su que toutes les substances fermentescibles pouvant, en se décomposant, produire de la chaleur, devenaient pour elle des auxiliaires précieux pour lui en pro- curer, et avec d'autant plus d'avantages, qu'après avoir rempli les fonctions de calorifère , leurs résidus constituaient un terreau éminemment convenable à lalimentation des plantes délicates. Seulement l'expérience a eu besoin d'intervenir pour faire: ap- précier celles chez qui l'agrégation des principes constituants résiste davantage aux agentsdissolvants, et celles qui, pendant leur fermentation putride, développent plus de chaleur et la maintiennent plus longtemps. Les premières ne doivent être ‘employées qu’à défaut des autres, parce qu'elles se font trop attendre ; et les dernières sont évidemment les plus convenables. Il sufhirait de dire que ssntditlèh sh ani- males et végétales sont propres à produire de la cha- leur ; cependant je vais citer celles qui remplissent le mieux cette fonction, car à Paris il ne faut pas parler d’autre chose que du fumier de cheval, et cette opinion, partagée par la plupart des jardimers établis en province, après avoir travaillé dans la capi- tale, est trop souvent un obstacle à ce qu'ils essayent les cultures de primeur, et pour de certains c'est un prétexte de se soustraire aux exigences de sup maitres. - La fiente des oiseaux de Lne-omat se Bahiées des chevaux, ânes, et des animaux à cotnebretsà Jainequ'on entretient dans les fermes; les animales, comme chair, sang, issues de toutes es- pèces, poissons, poudrette , matières stercoracées , 88 rognures de cuir, chiffons de laine, etc. ; tous les vé- gétaux et leurs détritus, comme bruyères, genêts, fougères, jones, plautes marines et aquatiques, mousses, tourbe, paille, chaume, tontures des jar- dins, mauvaises herbes , regains mal séchés, feuilles, écorces , tan, sciure , tourteaux de graines oléagi- neuses, marcs de vin, cidreet poiré, balayures des rues et des routes peuvent subir la fermentation putride et développer pendant cette opération une chaleur plus ou moins intense. La circonstance la plus favorable pour faire naître la fermentation , est l'accumulation de ces matériaux en tas serré, parce qu'elle met en contact les divers principes capables de réagir les uns sur les autres et d'amener leur désunion. C'est pourquoi les jardi- niers de Paris, obligés d'amasser peu à peu les fu- miers dont ils ont besoin pour la mauvaise saison, éprouvent un déchet notable de calorique qui s'é- chappe en pure perte des masses qu'ils en forment, et où commence la fermentation, laquelle dissipe encore en gaz volatils et qui s'évaporent une grande quantité de principes qui eussent été excellents pour la nutrition des végétaux. Mais c'est un inconvénient auquel il leur est impossible de se soustraire , parce qu'ils manqueraient de fumier s'ils ne l'accumulaient pas toutes les fois qu'ils en trouvent l’occasion. et qu'ils rendront du reste moins grave , en établissant leurs tas sur un emplacement culminant et non creux où l'eau séjourne, en leur donnant la forme d'une meule de paille recouverte par la plus longue qui s'oppose à l’accès des eaux pluviales, et en donnant un grand volume à cette masse, parce que la pres- sion qui en résulte chasse l'air atmosphérique qui, en o 89 s'interposant entre les diverses couches, activerait d'autant la fermentation. Ceci fait concevoir de suite pourquoi les fumiers , ou toutes autres substances fermentescibles , dressés en tas peu volumineux, éprouvent une fermentation plus rapide sous l'influence de l'air et de l'humidité. Telle est la théorie de la formation des couches qui jouent un si grand rôle dans la culture maraïichère et de primeur. Au point où nous sommes arrivés, il ne faut pas une grande intelligence pour parvenir à en établir selon ses besoins et la localité. Cependant, avant de dire ce qui est nécessaire à ce sujet, quel- ques explications doivent être données sur l’em- ploi, pour cet usage, des diverses substances citées plus haut. Tous ces matériaux ne sont pas également conve- nables à la bonne conformation d’une couche ; il en est qui peuvent être employés seuls, d’autres en mé- lange. Les substances animales, en gros morceaux, doivent être divisées et mêlées avec des matériaux fibreux, comme la paille, les genêts, les fougères ; la poudrette et les matières stercoracées humaines, ou des pigeons, des poules, des moutons, sont dans la même nécessité. Parmi les matières végétales il en est aussi, comme la paille, les chaumes, les jones, les genêts, les fougères, etc., qui seraient trop longues à se mettre en fermentation si on n’y ajoutait diver- ses. substances animales, et à leur défaut, si l'on n'employait pas de la chaux vive répandue entre les lits et dont l’action est excitée par l’eau qu’on répand sur la masse ( Voyez à ce sujet page 180: de l’année 1839-18/0.). Enfin, comme on n’a pas toujours be- 90 < soin d’un même degré de chaleur, ni d’une durée semblable , il est encore bon de connaître ce qu'on peut obtenir pour lun et l'autre cas des différents matériaux on on peut disposer. Chaleur développée. Durée. Therm. cent. | i ‘ maximum. minimum. Fumier de moutons. . . .. 75 à 85 30 à 35.,, 4 mois. — des solipèdes(cheval, âne, mulet }).. . . 65 à 75 925 à 30 6 mois. — des bêtes à cornes. . 45 à 55 90 à 25 8 mois. ks bare Ples 40 à 50 15 à 20 6 mois. Pébtfihés 5e SES ST 40 à 50 20 à 25 12 mois. Marc; d'huiles. & 0 45 20 15 mois. — deraisin, poires et pom- PARIS CONS 29... 25 15 mois. Il est bien entendu que la durée de la chaleur 1n- diquée ne s'obtient que par les remaniements suc- cessifs, dont les couches sont l’objet, chaque fois qu'après une culture son degré est trop abaissé. Toutes les substances végétales conservées quelque temps en tas donnent une chaleur égale à celle des feuilles. L’addition de la poudrette, de la colom- bine ou fiente de volaille dans la proportion du tiers de la masse peut élever la chaleur à 75 deg. Celle de la chaux vive l’augmente sensiblement aussi, mais la durée est considérablement diminuée. Quant aux autres substances animales, on ne les emploie que très-divisées , et le plus souvent qu'après les avoir laissées entassées pendant un certain vis" pour leur faire subir une partie de leur décompc sition. Ces données peuvent servir à chiite le mélange des matériaux dont on dispose selon le bur qu'on veut atteindre et avec l’attention que dans gt ce mélange il entre toujours une suflisante quantité de substances fibreuses, comme la paille , les bruyè- res, les genêts, pour pourvoir à la consolidation de la couche, à moins que celle-ci ne doive être en- caissée à anastinns comme cela arrive quelquefois dans les serres. Une couche n’est donc pas autre chose qu’un pa- rallélogramme plus où moins long, large et épais, formé avec quelques-uns des matériaux susceptibles de s’échauffer par la fermentation qui naît de leur contact mutuel sous l'influence de l'air et de l’hu- midité. On distingue trois sortes de couches : 1° la couche chaude ; 2° la couche tiède ou sourde ou enterrée ; 3° la couche froide. Cette dernière n'étant ordinai- rement qu'une plate-bande préparée à l'air libre où dans une bâche pour l'entretien des plantes délicates, ne nous occupera pas. Elle est d’ailleurs formée d'un mélange diversement combiné de terres de nature différente, comme terres de bruyère, normale et autres, de terreaux de feuilles ou de couches et de fumier bien consommé, toutes matières incapables de développer de la chaleur et n'étant appropriées qu’à la nutrition des végétaux destinés à y être plantés. On forme des couches chaudes sur terre à l'air libre, ou dans les encaissements en briques ou en maçonnerie des serres. Quand elle doit être encaissée, peu importe que les matériaux dont on Ja compose soient Jongs ou en miettes, puisque l’encaissement dans lequel elle est établie suffit à la maintenir. Maïs quand on la forme sur terre, il est essentiel que” les substances qui doivent la constituer soient & ; ment pailleuses où fibreuses pour sé lier entre Nés 92 et donner à Ja couche la solidité nécessaire. Le pont important est que ces substances réunies puissent développer une chaleur qui se soutienne entre 35 et 4o deg. cent. Il faut veiller à ce que le fumier qu'on destine à former une couche ne soit pas trop sec, parce qu’alors il se bréle ; dans ce cas il faut le mouil- ler à l'aide d’un arrosoir à pomme. Il est préférable de lui donner, avant de l'employer , cette mouillure qui doit favoriser sa fermentation prolongée, parce que dans cet état il se manie mieux et se tasse plus convenablement. A l’aide de quatre piquets et de deux cordeaux on détermine l'emplacement de la couche sur lequel on fait apporter les matériaux qui doivent la former en s'arrangeant de façon que le déchargement de la brouette ou de la hotte commence par le bout de la couche par lequel on la finira , et de manière que la dernière charge qui sera employée la premiére soit én dessus et non en dessous. Cela fait, on dresse ver- ticalement les encoignures et le bout de la couche jusqu'à la hauteur voulue , et on remplit ensuite, en plaçant les matériaux un peu en biais, et en tassant avec le dos de la fourche. On continue, en reculant, à prolonger les deux bords longitudinaux et remplis- sant le milieu au fur et à mesure, jusqu’à ce que l’on soit arrivé à quelque distance de l’autre bout; alors on se retourne, on monte verticalement cette extrémité comme la première, et on remplit enfin l'intervalle. Durant cette opération, on a soin de bien manier les matériaux , afin de mélanger exac- tement les longs avec les courts; ceux dont la fer- mentation est plus avancée avec ceux chez lesquels elle est plus en retard. Ces soins ont pour but de 99 donner à la couche une épaisseur uuiforme qui ne varie pas par le tassement, et de lui faire acquérir une chaleur égale dans toutes ses parties. Arrivé à ce point, on l’arrose avec un arrosoir à pomme, on monte dessus, on la marche partout, c'est-à-dire qu'on piéüine sur toute sa surface pour la tasser en ayant sôin de mettre une fourchée de fumier sur tous les endroits qui cèdent. Si en dressant les bouts et les flancs de la couche, on a replié en deux chaque fourchée de fumier, de façon que le pli soit en dehors, la couche est bordée. Dans le cas contraire, on dit qu’elle est à /« hollan- daise, alors on arrache à la main les pailles qui dé- passent et on frappe les flancs avec le dos d’un rateau pour faire rentrer les fourchées de fumier qui res- sortent et les raffermir. Cette dernière méthode est la plus généralement adoptée, surtout pour les cou- ches qu'on veut entourer de réchauds. Cependant quelques jardiniers prétendent que les couches à tor- chis sont préférables lorsqu'on veut les charger d'un coffre , parce que leurs bords s’affaissent moins. Quand la couche est au point où nous venons de Ja laisser, on la charge de terre ou de terreau , selon sa destination. On bordait cette terre autrefois (et beau- coup de jardiniers le font encore ainsi) de la manière suivante : contre une planche large de 20 à 25 cent. posée de champ sur le bord de la couche et à 5 cent. en dedans, et maintenue dans cette position par la main gauche et l'estomac du jardinier, il ramène la terre qui couvre la couche et la serre fortement pour qu'elle ait assez de consistance pour ne pas s’ébouler, et il poursuit cette opération tout autour de la cou- che. Nous préférons le moyen que voici : avec de la \ 94 paille ou de la grande litière que l'on tord on fait un gros rouleau assez long pour entourer la couche, et on le fixe sur ses bords avec des piquets de bois, ensuite on ramène la terre contre le bord, on Fy presse un peu et on achève de charger la couche, de manière que la terre ou le terreau ait au centre une épaisseur de 25 cent. et de 20 seulement sur les bords. Dans cet état, on couvre la couche de paillassons, ou d'un bon lit de paille, pour attendre qu’elle ait jeté son premier feu. ( La suite incessamment. ) RousseLon. NOUVELLE. Capucine BLEUE. Z'ropæolum azureum. Horr. Ant. Ayant appris qu'à la dernière exposition de la So- ciété horticulturale de Londres, faite en octobre der- nier , il avait paru un pied en fleur de cette nouvelle espèce, nous nous sommes empressés de nous la procurer pour nos cultures de Charonne, et nous avons demandé en même temps des renseignements sur cette belle plante. Nous nous hâtons de les porter à la connaissance de nos souscripteurs, noûs réser- vant de faire figurer cette remarquable capucine aussitôt qu'elle aura fleuri dans nos jardins. . La capucine bleue avait été déjà signalée par les naturalistes explorateurs, mais on regardait toutefois n existence comme apocryphe; lorsque MM. Weitch et fils reçurent de M. Lobb, leur collecteur, celle qu'ils ont fait figurer à la dernière exposition. Elle a été trouvée sur les montagnes environnant Quillota au Chili, à une hauteur d'environ 1250 mètres au 99 dessus du niveau de la mer. C’est une plante gra- cieuse et élégante dont le port frêle ne présente que peu des caractères qui distinguent la Capucine com- mune. Ses feuilles ressemblent à celles du 77 Opæo- lum tricolorum. Elles sont petites, à cinq segments étroits , presque linéaires, avec une certaine disposi- tion à devenir lancéolées. Elles sont teintes d’un vert pâle ainsi que les tiges qui sont marbrées. La fleur a une forme particulière : ses cinq pétales sont presque égaux , aussi régulièrement rangés au centre que ceux de la primevère ordinaire avec laquelle il y a quelque ressemblance de conformation, et surtout à l'extérieur. Leur couleur est d’abord le violet foncé de la violette commune. Ensuite, après quelques jours d’épanouissement, cette couleur blanchit au milieu du limbe des pétales, et prend sur le reste de leur surface une teinte plus pâle. L'éperon du calice est court , émoussé, d’un vert assez intense, marbré. Cette capucine paraît devoir être cultivée comme le Tropæolum tricolorum. Elle produit un char- mant effet lorsqu'elle est palissée sur un treillage en fil de fer fixé sur le pot où on la tient. Lorsque les racines commencent à pousser , ce qui a lieu ordinairement en août ou septembre, on les empote dans un mélange composé d'une bonne terre normale , riche en fumier de terreau de feuilles, et d’une petite quantité de sable pour l'allégir. Elles doivent être couvertes de 10 à 12 mill. de cette terre. On arrose après le rempotage et on tient les pots à l'air libre, dans une position abritée, mais très- aérée. Avant que les nuits soient devenues froides et humides, on rentre les pots en serre tempéré 96 et on les place sur des tablettes près des vitres, afin que les plantes jouissent de la plus gran! : somme possible de lumière, et ne soient pas a:teintes par la gelée et l'humidité. Traitée ainsi, cette capucine fleurira au printemps suivant et pendant une partie de l'été. Lorsque les racines sont nombreuses, on peut les diviser, et en garder quelques-unes pendant l'hiver dans un état de sécheresse qui suspende leur végé- tation. On peut ensuite les empoter au printemps et elles donneront des fleurs après que la floraison des premières sera passée. On diminue graduellement les arrosements après la défloraison , jusqu’à les cesser complétement, et on conserve les racines dans la terre des pots pen- dant le reste de l’été. On peut multiplier cette capucine de boutures que l'on fait avec les jeunes tiges coupées avant que la floraison ait lieu. Quand la plante commence à végéter , il est bon de laisser ses pousses croître librement et retomber pendantes autour du pot. On ne doit les palisser ou les faire grimper qu'après qu’elles ont acquis un certain développement. à L'exhibition de cette plante curieuse à mis en émoi le monde horticultural de Londres. C’est un nouveau démenti à l'opinion qui soutient l'exclusion de la couleur bleue dans les espèces qui ont des fleurs jaunes, et réciproquement ; aussi personne aujour- d'hui n’oserait affirmer sans doute qu'un hasard quelconque ne fera pas découvrir un dablia et une renoncule bleus , ou une pivoine et un pélargonier jaunes. Jacquin jeune. ENRRELES DE FLORE ET DE POMONE. HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. Végétation anomale de la pomme de terre hétéroclite ou Marjolin. Dans les premiers jours d'avril de cette année, J'ai planté des tubercules de cette intéressante variété qui porte aussi le nom de Xydney hâtive. La plantation a eu lieu dans une bonne terre normale sablonneuse. Depuis cette époque, jusqu’au 24 juil- let, aucun indice de végétation ne s’est manifesté hors du sol. Ayant eu plusieurs fois l’occasion de re- marquer ce fait dans la culture de cette plante, ; je ne doutais pas que la végétation n'eût lieu souterrai- nement, et qu'il n'y eût formation de racines et de tubercules. Effectivement ceux-ci n'étaient ni moins nombreux ni de qualité inférieure, malgré qu'il n’y ait eu aucun développement de tiges aériennes. Il se trouvait plusieurs touffes dont le centre était encore occupé par le vieux tubercule desséché , lequel avait son épiderme soutenu seulement par de petites fibres très-déliées, maïs ayant cependant une ténacité suffisante pour supporter les nouveaux nets qui s'étaient développés à Ben : Janvier 1843. - 150 FD dte à 98 Cette végétation anomale a déjà été observée par quelques cultivateurs, mais il n’est pas inutile de la faire connaître pour empêcher ceux qui l'ignorent de penser que les tubercules plantés seraient stériles parce qu’ils n'émettraient aucune tige au dehors. La variété dont il est ici question est , au reste, de fort bonne qualité. Elle a produit cette année deux récoltes ; la première fin de juillet ou premiers jours d'août, provenant de la plantation d'avril; et la seconde en novembre, fournie par les nouveaux tubercules mis en terre en août. Pépin. CHALEF À FLEURS RÉFLÉCHIES. Æleagnus reflexa. Decaisne. Notre collègue, M. Pépin, a décrit cette intéres- sante espèce, page 311 de l’année 1837-1838 ; il a en outre, page 168 de l'année 1841-1842, parlé de la première floraison du pied planté par mes soins en 1836, à l'air libre, dans le labyrinthe du Muséum d'histoire naturelle. C’est, à ma connaissance, le plus ancien individu mis en pleine terre en France; car ‘introduction de cette espèce a eu lieu dans le royaume par le Jardin des Plantes. La seconde floraison de ce chalef a commencé le 16 octobre dernier, et depuis lors jusqu’à ce jour 4 décembre, malgré les gelées qui ont eu lieu dans cet intervalle , ses fleurs n’ont pas cessé d’embaumer l'air. Elles répandent un parfum très-agréable qui se rapproche beaucoup de celui de la tubéreuse des jardins, avec un mélange de l'odeur du jasmin. Cette qualité d'être odoriférant avait également été mentionnée par notre collègue , et elle ajoute un in- 99 térêt de plus à cet arbrisseau. Aussi on ne saurait trop le recommander aux amateurs et aux architectes de jardins qui peuvent l'employer avec la certitude qu’il résiste bien à nos hivers. Il est éminemment propre à tapisser les murailles exposées au nord , et à tenir une place distinguée dans les massifs toujours verts. Il est remarquable que cette seconde floraison est plus précoce que la première qui n’avait commencé qu'en décembre 1844. - Neumann. DAHLIA NOUVEAUX, Dahlia céleste beauté. Plante s’élevant à : mèt. 20 cent., vigoureuse, à feuillage d’un vert frais; fleur large de 14 cent., à demi-fleurons en forme de gouttière, ovales, nombreux, régulièrement imbri- qués, d’un jaune serin très-vif sur les bords, avec une bande d’un blanc pur qui, naissant à l'onglet, coupe le demi-fleuron en deux, et en couvre l’ex- trémité. Les fleurons du centre sont fortement 1m- briqués les uns sur les autres, étroits et rayés de blanc pur au centre. Ce dablia, fort remarquable par la beauté et le port de sa fleur, se distingue, des jaunes panachés de blanc déjà connus, par la netteté avec laquelle le jaune et le blanc sont tracés, et par le prolongement de ce dernier jusqu'à l'onglet de chaque demi-fleuron. Le pédoncule est vert pourpré. Dahlia monseigneur Morlot. Plante s 'élevanti à 1 mèt. 35 cent.; fleur de 11 cent. de diamètre, se présentant parfaitement , à demi-fleurons ovales-ar- rondis, teints d’un cramoisi noir velouté, qui occupe le centre, avec les bords et le sommet d’un pourpre se rapprochant du violet évêque. Les tiges et les pé- 100 doncules sont d'un vert pourpré. Ce dahlia est dédié à monseigneur l'archevêque de Tours. Dahlia étoile de Tours. Plante haute de 1 mèt. 5o cent.; fleur large de 14 cent., à demi-fleurons ovales, formant la carène à la base, d’un pourpre vif uniforme, excepté au sommet qui est d’un blanc carné. Ces trois dahlia m'ont été envoyés par M. Messire fils, horticulteur fort distingué à Tours, qui a bien voulu, l'an passé, nous communiquer le Dahlia triomphe de Tours, figuré dans ces Annales, p- 44 de l’année 1841-1842. Ils ont été obtenus, ainsi que plusieurs autres, de semis par ce cultivateur, qui s'occupe en grand de la recherche de variétés nou- velles dans ce beau genre déjà si riche. À propos du Dahlia triomphe de Tours qui a eu un succès remarquable, il a été loué par les uns et critiqué par les autres, selon que sa floraison a plus ou moins répondu à l'attente des acquéreurs. Nous Tavons vu en fleurs au milieu de la belle collection de MM. Jacquin frères, à Charonne, et il nous a paru assez semblable à la fleur envoyée par M. Mes- sire, et qui a servi de modèle pour le dessin; seule- ment le rouge était plus intense, et le liséré blanc crème. des demi-fleurons était d’une teinte plus jaune, mais n'en produisant pas moins un bel eflet. Au reste, personne n'ignore l'influence marquée qu’exercent , sur le coloris des dahlia ; la nature du sol, le climat, et la constitution atmosphérique de l'année. Cette influence est plus sensible encore su les dahlia panachés, qui, on ne saurait trop le ré- péter, veulent être plantés malgrement pour être tout à fait beaux. 1ot Je dois encore signaler un dahlia remarquable par sa singularité. C’est le dahlia Borel, obtenu par un amateur de ce nom, demeurant à Puteaux, rampe du pont de Neuilly, n° 51. Dans cette plante, ga- gnée il ÿ a trois ans, le pédoncule s'allonge et les divisions de l'involucre , ainsi que les écailles du ca- lice, s'échelonnent à son sommet en alternant autour de son axe, au nombre de seize à dix-huit, en pre- nant Ja forme de folioles ovales longues de 2 à 2 1/2 centimètres, et larges de 1 à 1 1/2: Le sommiet est monté d'abord d'un bouton allongé, obtus, cou- sert d'écailles minces, d’un vert Jaune , qui , en s’ou- vrant, laisse épanouir une fleur plus longue que large, à pétales lancéolés , un peu chiffonnés et d’un rouge cocciné. Dans ce dahlia toutes les fleurs , de- puis trois ans, se sont développées ainsi sans la moindre exception. Il fait un assez bel effet par le nombre prodigieux de ses pédoncules allongés qui élèvent les fleurs bien au-dessus du feuillage , et lui donnent un aspect étranger aux dahlia. Au premier coup d'œil, sa fleur offre l'apparence d’une grenade. RovusseLow. Croix pe JénusaLEM À GRANDES FLEURS. Lychnis grandiflora. Jaco. ; | Les horticulteurs et amateurs ont depuis quelques années un goût prononcé pour les plantes nouvelles, goût dont il faut certainement leur savoir gré , mais qui toutelois ne doit pas être un motif d’exclure des plantes anciennes méritantes qu'on délaisse cepen- dant pour cultiver des nouveautés bien moins dignes des soins qu'on leur donne que celles auxquelles on les préfère. En voici un exemple : le Lychnis gran- 102 dyjora, qui, pendant les mois de juillet et août, a fait l'admiration des nombreux promeneurs au Jar- din des Plantes, passait, aux yeux d’un grand nom- bre d'entre eux, pour une nouveauté, parce qu’en eflet il a cessé d'être cultivé dans beaucoup de jardins. Il méritait au surplus d'attirer les regards par ses tiges élevées en touffes de 30 à 4o centimèt. de hauteur, et couronnées par une multitude de boutons et de grandes fleurs dont la couleur ver- millon , assez rare dans les végétaux, produisait un éclatant eflet. Pour obtenir de cette plante une végétation aussi remarquable, il faut la cultiver en pleine terre de bruyère à mi-ombre, et lui donner, pendant l'été, des arrosements fréquents. Elle réussit très-bien aussi, plantée dans la bâche d’une serre froide dont on enlève les châssis pendant l'été. Au reste, je l’ai vue souvent résister à nos hivers avec ou sans couverture au pied, et notamment à celui de 1838-1839. Dans tous les cas, pour la conserver longtemps dans toute sa vigueur , il faut la replanter à neuf tous les deux ans en divisant les touffes, parce que les tiges du centre étant les premières à se décomposer, y atti- rent l'humidité qui finit par entraîner la destruction de la plante entière. C'est une plante vivace anciennement connue ( depuis 1775). Elle est originaire de la Chine, et appartient à la famille des Caryophyllées. Malgré Tintroduction récente du Lychnis Bungeana, mdi- gène au Japon, espèce figurée dans ces Annales, et également remarquable par la vivacité de son coloris, elle a conservé le premier rang parmi les plus belles plantes de son genre, et ce serait manquer de goût 103 que de ne pas lui réserver une place dans tous les jardins plantés avee soin. On la multiplie facilement de boutures faites à froid, par éclats de son pied, et de graines semées à nn. Elle est rarement aussi vigoureuse en pot qu'en pleine terre, à moins que le vase ne soit très- grand , et que la terre de bruyère dont on l'emplit ne soit plutôt tourbeuse que sableuse. Pépin. SERRE CHAUDE. CURCUMA Lin. monandrie monogynie L, Scita- minées Juss. Caractères génériques. Calice extérieur mono- phylle, tubulé, à trois divisions; calice intérieur monophylle, tubulé, à limbe partagé en quatre di- visions, dont une plus. grande que les autres; cinq Énaits linéaires dont quatre stériles ; le cinquième bifide, portant une anthère adnée à l’une de ses di- visions. Un ovaire surmonté d’un style terminé par un stigmate simple et en crochet; une capsule à trois loges polyspermes ; graines nombreuses arillées. Curcuma Ds Roscoæ. Curcuma Roscæana. Horr. ANGL. ( Voyez la figure. ) Plante originaire du Né- paul, dont l'introduction en Angleterre remonte à 1837, et est due aux soins de M. Loddiges. Son importation en France ne date que de 1841. Ra- cine tuberculeuse; tige herbacée, annuelle, plate, d’un vert tendre; feuilles ciallsies; à pétiole en- gainant depuis la racine, large le long de la tige, _se rétrécissant ensuite en gouttière et surmonté d’un limbe long de 20 centimètres sur 6 ou 7 de largeur, 104 Jancéolé, à nervures saillantes, transversales, obliques, et comme plissé en dessus, d’un vert tendre en dessus, plus pâle en dessous ; une bractée engaînant les spathes florifères , au nombre de douze, disposées en cône de pin ouvert, comme en spirale, à bords un peu recourbés, d’un beau rouge vermillon car- miné , plus foncé sur la marge. Chaque spathe contient une fleur jaune non sail- lante. La floraison paraît devoir se prolonger pen- dant deux mois, octobre et novembre, et produit, durant cette période, un éclatant eflet dans la serre chaude qui lu est indispensable. Ce curcuma se cultive en pots rempl's de terre légère, et se multiplie de boutures sous cloches. Il est essentiel de modérer les arrosements durant l'hiver. Auc. Cets. LEMONIA , Lino., pentandrie monogynie , Lin, Rutacées., Juss. Caractères génériques : cinq sépales, deux exté- rieurs foliacés, un bivalve; corolle monopétale à cinq pétales connés à limbe presque égal, à tube droit ; cinq étamines adhérentes au tube de la corolle, dom deux fertiles, sessiles, trois stériles, cornues, sail- Jantes, glanduleuses; disque cyathiforme, crénelé ; cinq capsules libres, monospermes ; cotylédons con- dupliqués non plissés. Ce genre a été dédié à Charles Lémon, amateur, à Carclew en Cornouailles. % LÉMONIE REMARQUABLE. Lemonia spectabilis, Lan»., arbrisseau originaire de Cuba, et dont Pintéédäétion en Europe est due à M. Loddiges de Londres. Ses 105 rameaux Sont pubescents, à feuilles trifoliées ; les fo- lioles, ovales, glabres, longues de 4 centimètres en- viron sur 1 172 de large, et plus longues que le pé- tiole pubescent. Fleurs pourpres, pédicellées, en grappes axillai- res, aussi longues que les feuilles. Les deux sépales extérieurs, en forme d'involucre, à deux valves, ovés, obtus, plus courts que le tube de la corolle; les trois autres plus petits, arrondis, concaves, égaux, appli- qués sur le tube, d’un rouge pâle plus foncé sur les bords. Corolle pourpre, charnue, un peu rugueusé en dessus ; tube droit, obliquant au sommet; à cinq di visions oblongues, obtuses, disposées obliquement, la supérieure plus courte. Étamines connées en un tube pubescent à l’intérieur, deux anthères supérieu- res, ovales, obtuses, sessiles au sommet ; les trois au- tres inférieures, cornues, glanduleuses, l’intermé- diaire trilobée. Ovaire presque rond, crénelé, enfoncé dans le disque. Style _…— sus) à 2 a cinq lobes aigus. Cet arbrisseau appartient à la serre chaude, et se cultive en pot plein de terre de bruyère , ou d’un mélange par moitié de terre légère et de terreau de feuilles bien consommé. On le multiplie de boutu- res faites sur couche chaude et sous cloche. Âug. Gers. MaxiLLaiRE À FLEURS DE STAPÉLIE, Maxillaria sta- pelioides. : Fausses bulbes petites, agglomérées, d’un vert gai, aplaties, surmoritées d’une à trois ___ larges, d'un vert tendre. Fleurs portées sur un pédoncu long d’un décimètre environ, se développant oli- 106 tairement à la base de chaque fausse bulbe : elles sont larges de 4 centimètres environ et ont cinq péta- les, dont trois extérieurs, verdâtres, veinés et ponctués irrégulièrement de pourpre, lancéolés , acuminés ; les deux intérieurs ovales, mucronés au sommet et veinés très-régulièrement de pourpre. Le labellum a trois lobes dont l'inférieur est large, arrondi, d'un carmin pourpre très-foncé au milieu, veiné sur les bords de la même couleur; les deux lobes latéraux en forme d’ailes , ainsi que la partie supérieure du la- bellum, sont veinés de pourpre. La colonne est pour- prée à la base et verte au sommet. Cette charmante épiphyte produit le plus brillant eflet par le nombre prodigieux de fleurs qu’elle déve- loppe lorsqu'elle forme une touffe un peu volumi- neuse. On la multiplie facilement par la séparation de ses fausses bulbes. On la cultive en terre de bruyère tourbeuse, divisée en petite mottes. On la tient, comme la plupart des orchidées, en serre chaude humide, que l'on maintient telle en y jetant fréquem- ment de l'eau. | Auc. Gers. | Oxernë eur. Oncidium ciliatum Ricuano. Fausse bulbe, petite, aplatie, d’un vert tendre ; surmontée d'une feuille ovale lancéolée , longue de 10 centimètres et large de 2, ayant à sa base deux feuilles caduques, dont une plus petite. Tige florale haute de 50 centimètres, et portant huit ou dix fleurs. Chaque fleur a un pédicelle presque sessile, Ovaire long de 2 centimètres ; trois sépales supérieurs, on- dulés, étroits à la base, larges vers le sommet qui est aigu; les deux latéraux plus grands, tous d’un 107 beau jaune d’ocre, avec de grosses macules, d'un carmin vif, placées vers la base. Le sépale inférieur est très-profondément lobé; ses lobes ont la même forme et la même couleur que les sépales supérieurs. Le labellum est divisé en trois lobes très-étroits à la base, larges et arrondis au sommet, et se commu- niquant entre eux par une partie ciliée, Au haut du labellum sont comme deux petites oreilles ; au centre est une proéminence tuberculeuse ayant à peu près la forme d’une tète de bœuf, entourée de petites papilles. Ceite proéminence est colorée de jaune ocre maculé de carmin. Les lobes sont teintés de même couleur, mais unis. La colonne a quatre pe- tites oreilles latérales. Cette jolie orchidée, qui est encore une plante d’amateur, se cultive et se multiplie comme l'onci- dium pulvinatum figuré et décrit dans le numéro de novembre dernier. Aug. Ces. Carey rasté. Cattleya labiata Lino. Bor. Rec. T. 1859. ( Voyez la planche. ) Fausse bulbe allongée, presque cylindrique, et articulée à la base, s'élargissant graduellement jusqu’au sommet où elle se rétrécit , couverte d’une tunique blanchâtre dans les jeunes, longue de 20 à 25 centimètres sur 2 ou 3 de large, d’un vert tendre, surmontée d’une feuille très-épaisse , d’un vert plus gai , lancéolée, Jarge de 5 à 6 centimètres sur 25 à 30 de longueur. Spathe aplatie, blanchâtre , longue de 12 centimètres , se divisant en deux parties pour laisser passer le pédoncule qui est lui-même muni d’une autre spathe.à sa base, persistante après la 108 floraison, un peu rougeàtre sur les bords et longue de 5 centimètres sur 2 de large. Pédoncule long de 10 à 12 centimètres au mo- ment de la floraison , se divisant au sommet en deux où trois pédicelles en forme de S allongés , verdâtres et rosés, longs de 7 à 8 centimètres cylindriques , surmontés par autant de fleurs. Trois sépales lancéolés , allongés, longs de 10 cen- timètres environ, larges de 2, dont un supérieur et deux latéraux obliques. Deux pétales de même lon- gueur, lancéolés, larges de 5 centimètres, élégam- ment et légèrement crispés, d’un rose magnifique, ainsi que les sépales. = Labellum roulé en dedans jusqu’au milieu de la longueur, de manière à joindre les deux bords laté- raux et à former un gros tube oblique d’un diamètre égal à 2 centimètres. La partie supérieure est large de 5 centimètres, crispée et frisée aux bords très- élégamment, échancrée au sommet, et tachée au centre d’une grosse macule pourpre foncé ; le surplus du limbe est d’un rose foncé sur la marge, se dé- gradant jusqu’au blanc à l'orifice du fanx tube où s’'aperçoivent des stries pourpre vif sur un fond un peu jaunâtre. Colonne d’un beau rose, presque triangulaire à la base , un peu canaliculée , s'élargissant au sommet en forme de spatule. Cette orchidée est une des plus belles que l'on puisse voir, à cause du coloris délicat et remar- quable de ses fleurs. Je doute toutefois que celle que je décris soit la véritable /abiata , car'elle exhale une odeur des plus suaves, sé rapportant à celle de la jacynthe , maïs plus agréable encore, tandis que le 109 type parait être inodore. Dans tous les cas, elle n’en peut qu'être une variété plus intéressante à cause de son parfum. C’est, au reste, parfaitement la même que Jai vue chez M. Vandermaelen, à Bruxelles. Elle avait sept ou neuf fleurs ouvertes en même temps, et embaumait la serre d’une odeur si déli- cieuse que c'est avec peine que j'en suis sorti. Nous cultivons ce Cattley , comme toutes nos épi- phytes, en terre tourbeuse de bruyère , dans la serre aux orchidées. Les arrosements se donnent avec la seringue , et mieux encore par l'évaporation de l’eau répandue dans la serre, et qui, en se Es 5 vient humecter ces aimé F. Cars. Carrcex, DE Pinecr. Cattleya Pinelly. Riou. ( Voyez la planche. ) Fausses bulbes presque droites, petites, longues de 1 à 5 centimètres, cannelées, garniés de tuniques blanchâtres caduques dans les vieilles. Feuilles sur- montant la bulbe et ne l'embrassant pas entièrement à son insertion, longue de 6 à 7 centimètres sur 3 en- viron de large, ovales elliptiques, d’un vert frais. Tige florale de 2 centimètres, munie de deux brac- tées au sommet, surmontée d'une fleur. Ovaire long de 5 centimètres, vert , plus foncé au sommet; pé- rianthe à cinq divisions, dont trois sépales d’un beau rose lilacé; le supérieur plus long, recourbé; les la- téraux plus courts, lancéolés. Deux pétales insérés entre les sépales inférieurs et le supérieur, du double plus larges que ceux-ci, d’une couleur LS pass ovales lancéolés, égéaerabé at ondulés. Lab-llum roulé en dedans, le bord de RES couvrant celui de gauche de 3 mill. et formant une 110 espèce de faux tube exactement semblable à celui des Bignones. Il est d’un pourpre carminé, foncé dans le bas, à l'entrée, sur une bande large de près de 2 centimètres; la partie inférieure est d’une teinte plus claire et échancrée; la macule pourpre carminé se prolonge vers le haut en se rétrécissant. Deux échancrures latérales existent de chaque côté, et séparent la partie inférieure de la supérieure. De- puis cette échancrure jusqu'en haut, le labellum est bordé d’une ligne plus claire, large de 1 millimètre. La partie tubulée du labellum est marquée de chaque côté, et non en dessous d’une bande large de 1 cen- timètre, de même couleur que la macule interne; le reste est coloré comme les pétales. Le faux tube a environ 3 décimètres. Le labellum est un peu ondulé sur ses bords. À l'entrée du tube , en dedans et en bas, à 4 mill. du bord, est une dent aiguë se projetant un peu en avant et paraissant faire corps avec une ligne saillante pourpre, se dirigeant vers le fond du tube. et accompagnée ;, de chaque côté, d’une autre lus » Mais non précédée d’une dent. Colonne rosée , ui un peu pointillée de pourpre. Cette charmante orchidée a fort peu d’odeur. Elle forme une touffe qui devient assez grosse pour dé- velopper jusqu'à dix tiges florales , lesquelles, il est vrai, ne produisent qu'une fleur; mais leur réunion ne forme pas moins un coup d'œil très-agréable. Nous la cultivons sur un morceau de bois, et nous la multiplions par la division de ses siege bulbes. Il est indispensable de la bassiner à la seringue pen- dant lété. F. Cets. ITA Note sur la culture des Orchidées. Parmi les amateurs des belles plantes de serre chaude , beaucoup hésitent encore à cultiver celles de la bibléncs famille des Orchidées. 11 en est peu cependant qui puissent offrir tant de jouissances variées; l’infinie diversité de formes si hétéro- clites et si bizarres qui distinguent leurs fleurs , les nombreuses couleurs qu'elles revétent, à nuances brillantes ou délicates, rehaussées les unes par les autres, Ou réunies avec une sorte de coquetterie, le parfum particulier (1) et toujours suave qu'un grand nombre d’entre elles exhalent sont autant de motifs puissants d'intérêt, et de recommandations aux amis des végétaux remarquables. Un autre avantage encore qui mérite d'être si- gnalé, c'est la durée de leur floraison. Chez le plus grand nombre, elle varie de quinze jours à deux mois; chez quelques-unes elle se prolonge bien davantage, coRe dan les LRCHSRR, Ent “enpie: nn: de "Se ‘: E qui épañouissent décestivement de Engiaité à cinq cents fleurs élégamment portées sur des tiges longues de plusieurs mètres, et dont la flexibilité per- met de les contourner à volonté en guirlandes gra- cieuses, ce qui facilite leur culture dans une serre très-basse. Les Cattleya , dont les fleurs n’ont qu'une durée de quinze ou vingt jours, en donnent plusieurs (1) Plusieurs Oncidium et espèces d’autres genres, exhalent l'odeur de la vanille, de la jacynthe ,-de la cannelle, de presque “ see ce: en mélange éuteux. #7, citepai à ce p sujet Je Map La Fa ” imaginer et quon ne Métroure PTE dés siée fous 112 lorsqu'ils sont d'une certaine force, et remplacent ainsi une jouissance par une autre. La culture de pareilles plantes offre tant d’attraits que j'ai cru bien faire d'exposer rapidement ici les points fondamentaux qui assurent son succès, afin de faire connaître qu’elle n'offre aucune difliculté capable d’y faire renoncer. Trois choses méritent principalement l'attention des personnes curieuses de cultiver les Orchidées. 1° La serre qui doit les recevoir ; 2° le rempotage et le fixement sur des morceaux de bois des espèces qui exigent cette station ; 5° les arrosements. La plupart des Orchidées ne peuvent vivre que dans une atmosphère chaude et humide. Une serre basse peut parfaitement leur convenir ; et il est fa- cile d'y pourvoir à leurs besoins avec peu de frais, soit au moyen d'un thermosiphon, soit tout sim- - plement à l’aide d’un petit poéle suffisant pour en- tretenir la température convenable, et sur lequel ou dépose un vase plein d’eau es la lente évapo- ration charge l'air de vapeurs humides. Si cette hu- midité est insuflisante, on peut y suppléer en ré- pan ant de l'eau sur le sol de Ja serre, de façon que l'évaporation produite couvre les feuilles d'une rosée douce et tiède. Si la serre était très-vaste, ce qui comporterait une nombreuse collection, il faudrait un appareil de chauffage plus énergique; mais au- jourd’ hui on n'éprouve aucune difficulté pour chaul- fer au point nécessaire. Au surplus, il n’est pas in- dispensable de maintenir la température au-dessus de 10 degrés pendant l'hiver, pourvu que l'on ait soin de ne pas y laisser régner trop d'humidité. Dans notre établissement, toutefois, la chaleur, du- 119 rant la mauvaise saison, s'élève constamment de 15 à 20 degrés Il existe plusieurs modes de rempotages ou ren- caissages usités dans les serres du Muséum de Paris, au jardin botanique de l’École de Médecine et dans notre établissement. On plante la plupart des orchi- dées dans des morceaux de terre de bruyère tour- beuse, taillés en petits cubes, et unis les uns aux autres par des chevilles de bois; d’autres divisent davantage la terre de bruyère et y ajoutent de la sciure de bois de sapin et des tessons de-pots: D’au- tres encore , et cela est assez généralement pratiqué à Londres dans les divers établissements marchands que j'ai visités, fixent tout simplement sur des morz ceaux dé bois en grume et du côté de l'écorce pres= que toutes les orchidées qu’ils assujettissent avec du fil de plomb, avec ou sans mousse. Enfin il en est qui plantent dans un compost de terre de saule avec tessons et mâchefer. quo Une certaine quantité de ces sit f peint être cultivées que sur des morceaux de bois; de ce nombre sont les vanda , sarcanthus , renanthera, plusieurs /œlia, oncidium , dmscbioil:sit sophrèsi nitis. Les trois premiers genres veulent être fixés sur une portion de troncs d’arbres placés verticale- ment. Les rhenanthera , pour bien fleurir, doivent être tenus dans une serre assez sèche, comme celle des cactées , ou simplement dans une serre chaude ordinaire. Les stanhopea et plusieurs peristeria demandent à être mis dans des vases percés de trous pour permettre un libre mn à la fleur qui pousse en dessous. HSE Parmi les oncidium qui, en génér it ds Janvier 1843. 114 peu d'humidité, l'oncidium flexuosum ne fleurit bien qu’au sein d’une atmosphère chargée d’eau vaporisée. Les stanhopea doivent être tenus assez sèchement. Quelques personnes les cultivent dans des paniers remplis de mousse; d’autres placent de la terre au centre et de la mousse seulement au- tour. Ce genre de plantes et les coryanthes ont les fleurs les plus bizarres et les plus extraordinaires de cette nombreuse famille. Ce sont généralement des plantes vigoureuses et d’une culture facile. L'époque la plus favorable pour changer les pots ou caisses, est celle la plus opposée au temps où la vé- gétation a le plus d'activité. Elle change en consé- quence selon que la plante appartient à l'hémisphère austral ou boréal. Toutefois, comme la plupart de ces plantes sont tropicales, leur repos a peu de durée, car elles végètent presque continuellement. On arrose avec une seringue, et de préférence à soupape, parce qu'elle a les trous plus fins et pro- duit avec plus de ressemblance une rosée natu- relle sur les feuilles des orchidées. Si l'on arro- sait par un autre moyen, on courrait risque de faire pourrir les jeunes pousses par l'humidité qui se rassemblerait dans les aisselles des feuilles. Lorsque la température est maint basse durant l'hiver, les arrosements “if ent être presque nuls. Si: au contraire la chaleur est entretenue entre 15 et 25 de- grés, les arrosements doivent être d’autant pe fréquents que la température est plus chaude. L'eau répandue sur le sol de la serre peut; à la rigueur , suffire aux besoins des plantes, pourvu que la température soit maintenue suffisamment élevée; F.- Gers. 115 = De La cuirure rorcée. ( Suite. ) De ta la chaleur obtenue par la fermentation de di- verses substances animales et végétales. (Suite. ) {in EH cit À DR Sr mir | F Fee ! m Lt: 2 F + LUE GULIIC dUxX COUCHES Quant à la largeur, elle varie suivant là! saison et l’objet auquel elles sont destinées, Les couches de primeur qu’on a besoin d’entourer de réchauds pour y entretenir la chaleur; sont plus étroites et plus élevées que celles que où établit au printemps où la température naturelle apporte déjà le sécours de son calorique. Aïnsi la hauteur des couches chaudes varie de 70 centimètres à 1 mètre; la Der de 85 centimètres à 1 mètre. - Les couches chaudes que l’on établit pendant F'hi- ver sont maintenues à la température convenable par l'application contre leurs flanes de réchauds qu'on construit de la même manière qu'elles, soit avec du fumier neuf, soit avec moitié de ce dernier et moitié de fumier conservé. Quand on en appli- que contre une couche isolée , ils doivent avoir à leur base 5o centimètres de largeur et 33 seulement à leur sommet. Celui-ci doit dépasser la couche si elle n’est pas couverte d’un coffre, ou ce dernier de 6 à 8 centimètres , afin qu'il se trouve au! nivéau de l'an ou de l’autre; selon le cas, après son aflaissement. faut surveiller l'effet produit par le réchaud. si la chaleur devenait trop forte , il conviendrait de l'éloigner de la couche, et si cela ne sufhisait pas, de pratiquer des ventouses dans la couche elle-même. Ceci consiste à retirer de distance en distance le long de ses flanes des poignées de fumier, lesquelles y for- 116 Re . 1 + se. air extérieur qui y pénètre et fait baisser la température, On rebouche ces trous aussitôt que l'effet désiré est produit, et on rétablit le réchaud. Lorsqu'enfin celui-ci ne donne plus assez de chaleur, on le remanie complétement en y ajoutant un peu de fumier neuf. On emploie pl pastiquhièrement les réchauds , depuis le anois de décembre jusqu'aux premiers jours d'avril, bien entendu toujours selon l'état de l'atmosphère. " est rare qu'après cette époque on ait hesois de réchaufler les couches Couche tiède ou. sourde ou. enterrée. Le ape cette sorte de couche puisse être établie. de diverses manières , elle a un.effet semblable quant à la tem- pérature. On: peut construire une couche tiède.sur terre de la même manière quil a été dit pour la couche , seulement on,la compose avec les maté- riaux qui ont servi à celle-ci, ou avec des substarices incapables de développer autant de chaleur que celles employées dans Ja construction des premières. La température sure, couche tiède ne doit pas our 25 degrés centigrades. On fait aussi des. sonches. pres + enterrées. Bou cela on ouvre une tranchée en terrain sec, à laquelle on donne une. profondeur de 35 à 4o centimètres et une largeur proportionnée à celle qu’on veut donner à Ms 0 -$i on ouvrait Ja tranchée dans un ter- rain husaisle a devrait en garnir le fond d’un lit de matières sèches , comme sarments, genêts , bruyè- res, d'une épaisseur de quelques centimétress et pla- cer dessus Jes substances fermentescibles dont ôn veut former la couche. On les tasse bien. également, 119 et on les élève de 35 à 50 centimètres au-dessus du sol, ÿ compris la terre dont on charge le fumier. On établit aussi des couches tièdes dans lés serres eten bâches. Leur destination, en général, est de hâter un peu la récolte des produits qu'il faudrait attendre plus longtemps dans l'ordre naturel, et plus particulièrement de favoriser la germination des graines délicates , et la RE grd 4 un grand norbre dé boutures. Des moyens de concentrer la uen Où conçoit facilement que toutes les sortes de« ex] à l'air libre s’y refroidiraient reéipie die sion n'avait imaginé divers appareils à l’aide desquels on maintient la chaleur plus élevée et plus constanteen l'empêchant de se dissiper en pure perte dans Fat- mosphère. Le plus simple de ces appareils est la cloche en verre, que tout le monde connaît, et qui , en concen- trant la chaleur autour de la plante qu’elle recouvre, la garantit en même temps du contact de l'air froid et de la pluie, tout en la laissant jouir d’une quantité suflisante de lumière. On emploie quelquefois au même usage des pots en terre pour aider à la reprise de plantes délicates nouvellement transplantées , en les garantissant de l'action solaire depuis dix heures du matin jusqu’à trois de l'après-midi, et en pré- servant du froid pendant la nuit cell qu iont PHéoin de couvertures. SDS Les cages, verrines ou cloches à sisi sont des cylindres ou demi-globes de dimensions diverses et toujours plus grandes que les cloches. Elles sont for- se es Deux de verre assemblés avec du plomb it c en fil de fer. Lesgrandes 118 ont un carreau mobile en forme de vusistas pour donner de l'air. Les petites en sont dépourvues et sont comme les cloches , il faut les soulever à l’aide d'une ou de trois crémaillères en bois quand on veut produire le même effet. Les cages ou verrines sont employées aux mêmes usages que les cloches. On couvre les unes et les autres de toiles pour atténuer l'effet des rayons solaires lorsqu'ils sont trop brüû- lants, et de paillassons ou de grandes litières pen- dant la nuit lorsque le temps est trop froid. A propos de donner de l'air sous les cloches , je ferai remar- quer qu'il est toujours, plus prudent, quand on les soulève, de les soutenir droites sur trois crémaillères, espèce de piquet de bois à plusieurs crans, que de les lever d’un seul côté sur une, parce que si elles sont surprises par la grêle dans cette position , il y en.a bien plus de cassées que lorsqu'elles sont. droites et défendues par le bouton de leur sommet.et l’épais- seur du verre plus considérable à cette place. que sur les côtés. - RousseLon. ; (La suite prochainement, ) 15 SORTE D > Cÿnise À RAMEAUx FILIFORMES. Cytisus filipes. Arbrisseau pouvant sélever à plus d’un mètre; tige érigée, noduleuse, arrondie , brunâtre ; rameaux nombreux, grêles, à quatre ou €nq angles, lisses , d'un vert souvent foncé , souvent sans feuilles ; celles- ci subglabres ou munies de poils appliqués , à trois folioles de 10 à 12 mill, de long, .de 2 de large, linéaires-lancéolées , à sommet pointu, amincies à la 119 base, très-courtement pétiolulées, portées par des pétioles arrondis, cylindriques, sillonnés en dessus, très-grêles, de 2 à 4 mill. de long; fleurs axillaires ou sortant des endroits où il y a eu une feuille ou son rudiment , au nombre de une à cinq , portées sur des pédoncules de 2 à 3 mill. de long, munis de trois petites bractées sous le calice. Calice court, campa- nulé, courtement poilu; la lèvre supérieure tronquée, courtement émarginée ; l'inférieure un peu plus longue, ayant trois petites dents au sommet. Corolle blanche, petite, à étendard ovale-dblong, à lame rétgnrble: érigée, ouverte , à sommet arrondi; ailes égales à l'étendard, licidifile Hocolél, sommet obtus, courtement auriculées; carène moitié plus courte que les ailes, ovaire linéaire, très-glabre, sessile, ancipité, à sommet filiforme; stigmate en tête Bobh él: Légume de 10 à 14 mill. de long, de 8 de large, oblong, aplati, glabre, noir ; valves à nérvures transversales anastomosées. ox sd Con peu comprimées , brunes." Lieu originaire : les Canaries; commun à vite Palma. J'ai trouvé ce petit arbuste en fleur, fin d'avril 1842, à Forangerie du Jardin des Plantes de Paris ; les fleurs sont nombreuses, et quoique petites , elles produisent assez d'effet vu leur nombre. J’ignore si les semences parviennent à maturité, mais il est très- probable qu’on pourrait le multiplier facilement en le greffant sur le cytise aubours, ou faux ébémier (cytisus laburnum ) comme beaucoup de ses con- génères Je y réussissent parfaitement. 120 CORONILLE DES JARDINS À FLEURS NOMBREUSES. Co- ronélla emerus, var. multiflora Nois. Arbrisseau très-rameux, glabre, paraissant plus vigoureux que l'espèce; jeunes branches et rameaux d’un vert foncé, un peu anguleux , érigés; feuilles alternes, composées constamment de quatre paires de folioles, plus limpaire, toutes constamment pé- tiolulées » Ovales-oblongues, entières sur les bords. obtuses , d’un gros vert; pédoncule axillaire, deux fois plus long que les feuilles, érigé, ferme, por- tant au sommet comme une demi-ombelle com- posée de cinq à six fleurs d’un jaune uniforme. Gousses…. elles n’ont point noué. ; J'ai reçu cette coronille d’un correspondant, sans indication de nom; comme l'espèce, elle formera commun. ” : Voici, comparativement, les principaux carac- tères qui la distinguent : dans l'espèce, feuillage et faciès d’un vert jaunâtre; dans celle-ci vert foncé ; dans la première, constamment sept folioles, dans la seconde , constamment neuf ; dans la première, ja- mais plus de trois fleurs au. sommet du pédoncule ; dans la seconde, toujours cinq et plus; dans la pre- mière, étendard rougeàtre en dessous; dans la se- conde , étendard d'un jaune uniforme. On voit qu'il est très-facile de distinguer cette nouvelle variété. 121 VINETTIER GLAUCESCENT. Berberis glaucescens. Horr. paris. 18/41. Arbrisseau toujours vert; branches et rameaux bruns , assez faibles , diffus ; feuilles fasciculées, pé- colis comme spatulées, ovales-allongées, très- cbtières ou ayant quelquefois sur les "Fe s miles petites dents spinescentes, mucronées ; le sommet est aussi muni d'une petite pointe mucronée de même, d'un vert glaucescent, surtout en dessous ; épines is fortes, ternées, horizontales ; les latérales ouvertes à angle droit, très-aiguës, d'un gris jaunâtre. Fleurs sortant du centre des faisceaux de feuille, en grappe simple, pendante, composée de six à huit pédicelles longs d'environ :0 millim., ayant une très-petite bractée à leur base. Calice el corolle d’un jaune citron ; pétales obtus, entiers ; bractées sous le calice nulles. Lieu originaire : Cet arbuste a été obtenu de semis au Jardin des Plantes de Paris vers 1838 ; le seul pied que je pos- sède a montré ses premières fleurs fin de ; juin 1842; jusqu'ici on le cultive en orangerie, ou sous châssis froid. On pourra, en attendant qu'il mürisse ses fruits, le greffer en fente sur le vinettier commun (herbere vulgaris), persuadé que je suis qu'il y réussira parfaitement comme plusieurs autres espèces exotiques. C’est une espèce qui me paraît très-dis- tincte et fort remarquable. | Jacques. © CORRESPONDANCE. 4, Messieurs: les Rédacteurs propriétaires des [28 es de Flore et de Pomone. Paris , le 8 décembre 1842. ss ver En‘ ma qualité de membre du Cercle des con- Jérences horticoles du département de la Seine, société à laquelle je m'étais associé alors que je la croyais animée des intérêts généraux d’une pro- fession dont la prospérité est l’objet de mes vœux et le but constant vers lequel téndront toujours mes faibles efforts, j'ai été très-sensible à l’article que ous avez Ed voulu publier sur notre première ex- position, ét très-reconnaissant des ‘frais que vous vous êtes imposés pour le tirage extraordinaire dé la brochure que vous avez adressée aux membres du Cercle horticole. Ils savent apprécier, je crois, que la | € est l'âme du commerce, de l'industrie et »s arts, et que celle qu'ils ont trouvée dans vos An- nales ne pat avoir été que ‘très‘favorable à leurs éta- ts de quelque nature qu'ils soient. Jai pensé que mes collègues ne seraient pas fâchés de connaître l'importance et le mérite de la publication agronomique qui s'était occupée d’eux , et je mé suis permis, sans Vous en &voir demandé l'autorisation , de faire, à la dernière séance du Cercle horticole, un rapport sur vos Annales. J'ai le plaisir de vous apprendre, Messieurs, que ce rapport, mis aux voix par M. le président, a été adopté presque à l'unanimité , et sera inséré dans le bulletin de la So- 123 ciété. 1 m'est pénible, Messieurs, d'avoir à vous dire que] T: article de yotre Albbectonr, M. Jacques, n'a pas été compris de tous ceux auxquels il s'adres- sait. On lui a reproché des omissions assez nom- breuses qui m'ont valu quelques observations. de la part de. mes collègues, J'ai promis de vous en parler, et je leur ai fait espérer que vous voudriez bien me permettre de réparer celles qui sont venues à ma connaissance ; non toutefois sans leur avoir fait remarquer que les lacunes de la Revue de M. Jacques provenaient beaucoup plus des fautes : sans nombr _ dont le catalogue de notre exposition fourmille, que de la propre volonté d’un homme estimable qui a eu en yue d'être utile à tout le monde et dene bles- ser. personne, . Quoi qu il en soit, quelques oublis très-involon- taires, J'en suis certain, m'ont cependant paru de- voir être réparés ; ainsi. M. Flantin., de zélé primeu- riste du quartier Popincourt a reçu une médaille pour ses, aubergines dont vous avez sans doute ad- miré le nombre et le volume. M. Lefort, jardinier à Auteuil, rue Boileau, 20 bis, avait exposé, dix plans de jardins tracés et plantés par lui au hameau de Boileau. M. Thiaucourt, dessinateur et entre- preneur. de jardins, rue Notre-Dame-des-Victoires, 16, avait apporté des plans de jardin, de chalet suisse et de galerie en treillage. Madame | rue du Faubourg-Saint-Denis, 4, agir 4 artificiels. M. Poullet, rue Fontaine-au-Roi, 16, des plombs filés de toutes grosseurs, pour remplacer le jonc, l'osier, etc. dans les opérations, du jardi- nage. M. Dangla , divers: rateaux. M. Bonnet, horticulteur à. Auteuil, chez, madame la baronne 12 4 Gérard, avait présenté deux énormes pompoléons, dont l’un de près de 50 centimètres de circonférence, et sept citrons fins du commerce. M. 77 abire père, jardinier de M. le comte Molé, à Champlâtreux, avait apporté des patates admirables. M. Burel, hor- ticultéur, rue des Francs-Bourgeois-Saint-Marcel, uné collection de roses, de dahlia et de pensées. M. Lemaire, horticulteur, rue de la Santé, 5, chasselas de Fontainebleau. M. Olivier Brunet , cul- tivateur à Équevilly, bouquet de poires de bon chré- tien. M. Planson , indépendamment de ses œillets peints à l’aquarelle, avait apporté quelques roses thé, bengale et bourbon. M. Jamin père, de très- beaux chasselas. M. Chevard, des fruits consistant en poires et pommes très-belles. M. Coutant , secré- taire du Cercle des conférences horticoles, des épis del hordeum tricuspidatum , sans lesquels la grande culture serait passée inaperçue. M. Leblanc, ama- teur, deux plantes de cannabis. M. Chartier, rue de Charonne, 102, des pensées fort belles. M. Binet, premier garcon ‘jardinier du palais des Tuileries, quatre saules pleureurs, boutures coupées à Sainte- Hélène, sur le tombeau qui nous a rendu les cendres du grand homme; quatre orangers bigarradiers et des modèles de taille d'oranger pour obtenir de nou- veau bois. M. Jacques , jardinier chez madame de Mondeville, à Sainté-Radegonde, fleurs de dahlia d’un semis de 1841. M. Gauthier, jardinier à Paris, allée. des Veuves, Champs-Élysées, 19, rosiers en hybrides remontants et en thés. M. {rmand Gontier, pépimériste à Fontenay-aux-Roses, des fruits, des fleurs et des arbres. M. Barbier, rue de Seine, à Neuilly, cent vingt dahlia, fleurs coupées. M. Fleur, 125 myrtes communs etmyrtes d'Andalousie. M. Lenor- mand, jardinier maraicher, rue des. Amandiers- Popincourt, une collection de melons ‘très-beaux. M. Mouchelot , horticulteur à Saint-Denis, raisins ; dahlia en fleurs. M. Gloriot , de Nancy (Meurthe), une collection de cent vingt dablia, fleurs coupées, un fuchsia corymbiflora de près de 3 mètres de hauteur ( malheureusement le voyage l'avait tour- menté), ainsi qu'un rameau fleuri du fuchsia affinis. Telles sont, Messieurs, les omissions oticbée: à votre sa Prat M. Jacques ; je dois certaine- ment encore en faire aussi, mais n'ayant , pour rap peler ma mémoire , qu'un cie incomplet, dans lequel tous les noms ont été dénaturés ou estropiés par le rédacteur.qui s'était chargé de le faire impri- mer , mes souvenirs se bornent à l'énumération ci- des J'ai encore entendu ds on dit qui. tncnies qu’en rendant service aux gens on ne leur enlève pas toujours le droit d'être exigeants; ainsi, M. Chau- vière aurait regrelté que son. Clerodendrum splen- dens , qui a remporté le prix destiné à la plante la plus nouvellement introduite en France, ait été omis dans. la nomenclature de M. Jacques. M: Paillet aurait vu avec peine son titre d'horticulteur absent du passage qui le concerne; je pense que cet habile multiplicateur est trop connu pour qu'une omission de cette nature soit préjudiciable à son commerce. On a oublié d’ indiquer que M. Souchet, indépen- damment de son prix pour fruits à pepins, avait reçu une mention honorable pour ses dablia en pots. On s’est plaint que M. Malot ait été cité, par un. lapsus 126 culami , comme ayant obtenu üne mention pour des fruits qui n’ont pas été couronnés, Enfin, Messieurs, où n'a parlé d’une faute qui devrait paraître bien légère à ceux qui ont lu le catalogue des produits de l'exposition, dans lequel on les compte par milliers, mäis'je dois vous la signaler : vous avez imprimé Grard pour Gérard ! GE EA VeStS * Sicés rectifications et ces réflexions trouvent place dans vos Annales, je les ÿ verrai avec plaisir. Dans le cas où il en serait autrement, je me trouverais lar- gement geste dé pe : nb sf coûté, si vous daignez el] de la haute considération et l'hommage du profond a avec lequel j'ai l'honneur d'être, Messiéurs, Votre très- nr me " des bise serviteur, si oi-ot Vict. PAUSE. Nous avons cru devoir accueillir la tete de M. V. Paquet pour prouver avec la dernièré évi- dence l'empressement que nous mettons à satisfaire ses collègues. On conviendra cependant que nous avions pris nos précautions pour recevoir un acéneil plus aimable en priant notre collègue M. Jacques, re lui-même de la société ‘en question, de vouloir bien rendre compte de son exposition. Ce collègue, nous en sommes garants, l’a fait avec une consciencieuse impartialité, mais le proverbe! du louis d'or est toujours vrai. Il n'avait pas, au reste, mission de dresser un catalogue complet, ét l'im- portance du but que nous nous proposions , celui de faire connaître une société naissante, nous «+2 00e entièrement atteint. La grande susceptibilité ls More % cette So- 127 ciété, dont témoigne la lettre ci-dessus, est d'un mauvais augure pour son avenir. Le mérite de quel- ques-uns d’entre eux serait-il si peu de chose, que l'omission d’un, mot, d’une lettre même püt le ré- duire à néant? M. anses était-il pas cité comme ayant reçu une médaille d'argent? Tout le monde ne sait-il pas que M. Paillet est horticulteur, et qui plusest l’un des plus distingués ? M. Souchet a-t-il un tel besoin de distinctions, que l'oubli d’une mention honorable puisse lui être nuisible, quand.on a eu soin de signaler qu'une médaille d'argent lui avait été décernée? M. Planson ne se contente-t-il pas de son titre d’héritier du talent des Redouté sans aspirer à celui de jardinier ? Et peut-on nous reprocher l’omis- sion d'un é tombé seulement dans le tirage à part, à l'égard d’un nom cité deux fois dans la Revue avec l'adresse, et qui existe bien aux deux places dans l'article inséré aux Annales? Nous aurions vu avec FFE TA. A mes qui sembl dute vu a ti ee > exposants ne savent pas Los dé plantes. mi offrent aux regards. du pme CL iigne des , os. D'EMPOISONNEMENT PAR LES RACINES DE :! HAGA Rokinia Er ompar AVE Daitvitiin int Un dt dos ie suites menaçaient de devenir fort graves a eu lieu cette année à Vendôme chez un maître de pension. De jeunes élèves ayant trouvé quelques troncons de racines du Robinier faux acacia, plus généralement connu sous le nom d’acacia , s'a- visèrent de les mâcher, leur trouvant une saveur 128 sucrée analogue à celle de la réglisse. Deux ou trois heures après ils furent atteints de coliques accom- pagnées de vomissements violents. Les secours qu'on administre ordinairement dans les cas d’empoison- nement leur furent prodigués, et leur guérison com- plète n'eut lieu qu'après quelques jours de souf- frances. Je crois utile de signaler ici un pareil fait pour prévenir les accidents de ce genre qui pourraient peut-être avoir des résultats plus déplorables. C'est, au reste, la seconde fois qu'il se produit à ma con- naissance. Le premier eut lieu à Paris , ï y a plusieurs années, sur un seul enfant. Anioné het qué l’acacia est répandu dans les jar- dins, les promenades et même les champs, et qu'il s'en arrache tous les ans pour les usages auxquels on emploie son bois, il faut veiller à ce que les racines ne puissent rester à la disposition de personne. En général, il serait prudent de se défier de tous les végétaux dont on ignore les propriétés. Il y a quel- ques années, des expériences ont été faites pour re- connaître si l’écorce de l’acacia ne contenait pas quel- que principe vénéneux, mais jusqu'ici on ne lui a accordé qu’une action purgative. Espérons que les chimistes, en s'éclairant du flambeau de l'analyse, parviendront à constater si les racines de l’acacia contiennent véritablement des éléments délétères. Pépiw. ANRRALES DE FLORE ET DE POMONE. MÉTEOROLOGIE. Résumé général des Observations météorologiques et horticoles faites à Villiers , pendant l'année 1812, par À. Jacques, jardinier en chef du roi à Neuilly. ÉTAT DU CIEL. TEMPÉRATURE BAROMÈTRE, 0 TT — MOIS ÿ | : : = i ÿ f VENTS de l’année £ # 21: x : 8 È £ Ë é ses tEtTS | SES pET ST) sa Hidohiqos | ex 1842 O 3 F1 3 e e 4 e" e ": = EE SES ET RS LEE à, Lil é LS 3 © Janvier. 5! 3! 4! rhin 1] 6] | | + 51.10 || :.6 74.5 |INord. N-E. Février. 8! 7! 4] »| 3} 6! 14 -» 1 +10 | 997.9| 75 est S.-0. Mars. DE OT Lil 0 31 1 +1 4 || 77.3 | 75.4 | Ouest. S.-0. Avril. 16| 3} ss} »| 6} 1} 2| 2] »| + a4 30 | 97.1) 95.1| Est. N.-E. Mai ] 7|.» s1, 41 Or +! » » |; + 220! — 90 77 73.8 ||N.-Ouest. Juin. ÿ g| » » 1V 27 + 31 = | + 33 + 7 | 7731 76.3 ‘Ouest. N. Juillet, 10/16! »| »| 3] »} »| 2] »]+ 32| + 9° | 77.41.76 1Sud.S.-0. Août. D ODIIIT SEOST IT ST SITE 3 + 9 57 56 |Sud-Est. Septembre.! : 94.4 3l.»4. 3/25| »1 | + + 250] + 6 77-21 95.4|INord-Est. Octobre. 7 3 » 3 7 » » s | + 159! — 3% 77.4 75 |INord-Est. Novembre.| 6! gl:»| »| 411 fist sl se) + ae) vo | :97.7/:74.6|| Variable. Décembre DENT Sr SPDI E v1 | slip = 4 43) 75. t 119] 82] 20! | 90! 52/11] 10] » | + 330] 10 | na| 75 |INord-Est. En général, cette année a été très-sèche, depuis le commencement jusqu’à la fin; aussi la a été FÊVRIER 1843. 130 longtemps tellement basse, que toute la navigation était suspendue ; les pluies de septembre, sans être abondantes, l'ont pourtant rendue navigable, mais actuellement (1° janvier 1843) elle est presque aussi basse qu’en août. La sécheresse ayant commencé dès le printemps, il n'a été avantageux à aucune culture ; aussi les foins, les avoines, et, en général, tous les fourrages sont rares et chers. Les froments mêmes n’ont pas été ce qu ils paraissaient devoir être au début; pourtant , et fort heureusement, le pain se soutient à bon marché. Leslégumes et les racines sont chers, surtout les pommes de terre, qui, en général, sont de très-médiocre qualité; il est heureux que, jus- qu'ici, la douceur du temps favorise beaucoup detra- vaux qui protégent contre la misère les classes ou- vrières ; espérons que le reste de l'hiver ne sera pas SE à 7 1 : AE * Ù ? mais la qualité des vins est très-variable, et il y a beaucoup de choix. Les pommes ont été très-abon- dantes dans certaines localités, et le cidre est à bas prix dans ces endroits, tandis que, dans d’autres, cette récolte a été autant dire nulle. Les gelées intempestives des mois d'octobre et de novembre ont fait beaucoup dé tort aux jardins, aux fleuristes, en nous privant beaucoup trop tôt de toutes les plantes à fleurs d'automne, et notamment des dahlia, qui ont été frappés encore dans leur beauté; les chrysanthèmes de l’Inde ont aussi été gelés en boutons et ne se sont que très-mal épa- nouis, ce qui est uñe grande privation pour les serres tempérées et orangeries, qu'ils ornent si bién pen- dant toute l'arrière-saison. Du reste, le temps a été avantageux pour les semailles de céréales, pour les 131 plantations d'arbres et arbustes, la formation des jar- dins neufs, et enfin pour tous les travaux d’agricul- ture et d’horticulture. Jacques. HORTICULTURE. Des plaies des arbres et des engluements ou on- guents propres à accélérer leur guérison. (Extrait du portefeuille d’un vieux planteur.) Noustrouvons, dans le numéro de décembre 1842 des Annales forestières, recueil intéressant, publié depuis plus d’un an, un article sur ce sujet, que, contre nos habitudes, nous avons cru devoir recueillir par extrait. Ce qui nous a donné la pensée de le faire, c’est que, sous le voile dont l’auteur a cherché à s’en- velopper, nous avons cru reconnaître le président de la société royale d'Hortieulture, Si c’est une indiscré- tion de nommer M. le vicomte Æéricart de Thury, notre excuse est dans le besoin que nous éprouvons de faire partager à nos lecteurs la confiance que ce nom nous inspire, « $ 1. Les plaies des arbres sont des lésions désor- ganisatrices, suites de blessures plus ou moins pro- fondes, causées par des accidents de toute espèce et dont les plus graves proviennent de la foudre, de violents coups de soleil, des ouragans, enfin des grandes gelées qui surviennent subitement ve des temps chauds et humides. »( 2. Ap Après ces 2 à k EL Fe 10 LOC nous ne pouvons bmpéther.à nl éviter, puisqu'elles ont leur origine dans la nature elle-même, il en est d’autres qui bien souvent ne sont pas moins préjudi- ciables aux arbres, et sur lesquelles les jardiniers, les 132 pépiniéristes et les planteurs ne sauraient trop por- ter leur attention, à raison de leurs funestes effets; tels sont : 1° les chocs de voiture ; 2 les atteintes des animaux; 3° la chute des arbres; 4° les meurtris- sures ; 5° l’écorcage; 6° le martelage trop profond ; n° l'élagage mal fait ou en temps inopportun ; 8° en- fin l'approche de l’homme qui, par sa malveillance, ses caprices, sa maladresse, son inexpérience et son insouciance, porte souvent à lui seul, aux arbres de nos grandes routes, de nos promenades, de nos jar- dins, vergers, bois et forêts, plus de dommage et de préjudice que toutes les autres causes et que tous les accidents qu’ils peuvent éprouver. » $ 3. Les plaies des arbres, quelle qu’en soit d’ail- leurs la cause, ne sont pas également dangereuses; il faut, à cet égard, bien distinguer celles qui n'atta- quent que l'écorce, d’avec celles qui portent sur le bois et qui atteignent plus ou moins profondément le cœur de l'arbre. » 6 4. Les premières, celles qui n’attaquent que l’é- corce, se ferment et se guérissent promptement, à moins cependant qu’elles ne proviennent de fortes meurtrissures ou qu’elles n’aient une grande étendue. muse qi _——— ges — atteignent le bois au vif jusqu’au cœur de l'arbre, gééribent difficilement. Sans être toujours mor- telles, elles causent souvent des blessures profondes, et obligent à sacrifier et à abattre des arbres quel- quefois précieux, pour ne pas avoir sous les yeux l’as- pect de plaies hideuses, qui semblent accuser de dé- faut de soins le propriétaire, tandis que bien souvent, il n’est à cet égard que la victime d’une coupable malveillance. 133 » Ç 5. Tout jardinier, pépiniériste, forestier ou propriétaire qui tient à ses arbres, ne saurait donc trop apporter de soins dans l'examen et Pétude des accidents qu’ils peuvent éprouver, afin d’en prévenir les fâcheux effets. » $ 6. Aïnsi on doit examiner avec attention les meurtrissures, qui permettent rarement, au premier coup-d'œil, de juger l'étendue du mal qu’elles ont fait, et qui bien souvent déterminent des plaies dan- gereuses, le liber, le cambium, l’aubier et même le bois ayant quelquefois été fortement froissés, sans que cependant l'écorce ait été enlevée, » $ 7. Sous ce rapport, l’écorçage ou l’enlèvement de l'écorce sont bien moins vu nSaE que la meur- trissure, lorsque ] h tseules enta- mées. On les voit même souvent se réparer naturelle- ment d'elles-mêmes en peu de temps, à raison de l’ex- tension ou de l'élargissement du tissu cellulaire de ‘écorce, et par suite, de l'expansion du cambium. » $ 8. Quant aux blessures qui atteignent le bois, elles sont très-difficiles à guérir , le plus souvent même elles sont incurables; et souvent, quoique la plaie se soit entièrement fermée, soit naturellement, soit par suite de pansement, on remarque, lorsqu'on abat un arbre qui a été blessé dans sa jeunesse, qu'il “existe intérieurement une séparation ou solution de continuité entre le bois frappé ou atteint lors de la blessure, et celui qui s’est depuis formé et a recou- vert la plaie. » 9. Ainsi combien de pièces de bois, de pou- tres, de planches et de panneaux de menuiserie dans lesquels on reconnaît, entre deux couches de bois non adhérentes , tantôt l'empreinte d’un coup de 134 marteau donné et imprimé trop fortement lors du martelage ou du balivage des coupes, tantôt des grains de plomb ou de fonte, des clous, quelquefois des cailloux ou pierrailles, tantôt enfin des noms, des chiffres ou des images dessinés et gravés sur le bois mis à découvert par une plaie. » $ 10. Parmi les nombreux exemples que nous avons recueillis sur ces divers accidents, nouscroyons devoir en citer ici quelques-uns qui nous ont paru offrir de l'intérêt par les caractères qu'ils présentent ou les circonstances auxquelles ils se rapportent. » $ 11. M. de Foucault, ancien inspecteur de la fo- rêt de Villers-Cotterets, avait réuni une nombreuse collection d'échantillons de bois du plus grand inté- rêt, parmi lesquels on distinguait : » 1° Un échantillon provenant d’un vieux hêtre du grand parc du château de Villers-Cotterets, abattu vers 1811, et qui, d'après la tradition des gardes et les récollements des futaies, devait avoir plus de 400 ans. En l'exploitant, on reconnut daus l’intérieur une solution de continuité sur laquelle l'échantillon se divisa, en présentant un H et un D, qui firent supposer que ces lettresavaient pu être gravées lors de l’un des voyages de Henri IT et de Diane de Poitiers à Villers- Cotterets, de 1540 à 1559, et qu'il se serait écoulé de 240 à 250 ans depuis. La trace de ces lettres avait dû être profonde et avoir pénétré au vif dans le bois. Les ouvriers assurèrent à M. de Foucault n'avoir remarqué aucun indice de blessure à l'extérieur; » 2° Un échantillon du cœur d’un chêne, âgé de 75 ans environ, dans lequel était une pointe de dé- fense de sanglier. L'arbre avait dû en être pénétré à l’âge de 47 ans. La défense était recouverte de vingt- 135 sept couches. Il y avait une cicatrice fortement pro- noncée, mais entièrement fermée ; .» Et 3° deux échantillons de hêtre dans l'un des- quels se trouvait une chevrotine, et dans l’autre une balle de plomb de gros calibre. » Ç 12. M. Gillet de Laumont, inspecteur général des mines, nous a plusieurs fois parlé : 1° d’un échan- tillon de bois de chêne de la collection de Duhamel du Monceau, dans lequel se trouvait un fragment de silex recouvert de plus de vingt couches de bois, sans cicatrices apparentes à l'extérieur; et. 2° d’un fragment de lame de fer entré profondément dans le cœur d’un vieux hêtre et recouvert de plus de soixante couches de bois, sans y avoir causé d'autre altération qu'une couleur d'un rouge brun très-foncé. » $ 13. M. Dralet, dans son Traité du Regime forestier, cite un arbre de 140 ans, dans la forêt de Gresigne, dont les couches concentriques lui ont appris qu'il avait été marqué à l’âge de 70 ans. La marque se distinguait parfaitement , dit-il; mais entre l’ancien et le nouveau bois, il se trouvait une matière noirâtre et une sorte de moisissure qui commençait à 0".20 au-dessus de la marque et s'é- tendait. jusqu'à 0°.50 au-dessous. Le bois était gâté dans cette étendue jusqu'à la racine. ». $ 14. Baudrillart rapporte, dans son Traité gé- néral des Eaux et Forêts, qu'en 1810 on envoya à l'administration des forêts, des environs de Coblentz, un tronçon d’arbre qui s'était éclaté et qui présentait sur le cylindre découvert par l'éclat l'empreinte.de l'année 1745, dans laquelle il avait été marqué, la coutume -étant anciennement dans ce pays-là de joindre l’année à l'empreinte du marteau. Iln'y avait 136 aucune adhérence entre l’ancien et le nouveau bois. » $ 15. Un gros noyer, âgé de plus de 160 ans, fut abattu et exploité en 1835. On reconnat dans l’in- térieur les eflets de la gelée du grand hiver de 1709, dont il avait dû beaucoup souffrir étant alors âgé de 34 ans environ. Le cœur était roulé et le bois altéré était recouvert d'environ cent vingt-cinq couches de bois sain, vif et fortement coloré par trois clous à cro- chet qui avaient été enfoncés à 3 mètres de hauteur, il ÿ avait une soixantaine d'années, à en juger par le nombre de couches qui les recouvraient; on ne voyait à l'extérieur d’autres indices de plaie que trois cica- trices circulaires à peine nn » Ç 16. Nousp les qui prouveraient : 1° que même lorsqué la plaie est en- tièrement fermée, il y a toujours séparation ou solu- tion de continuité entre l’ancien bois et celui qui a recouvert la plaie; et 2° que quelque profonde que soit la plaie d’un arbre, à moins qu'’ilne soit coupé jusques et au delà du cœur, il ne faut pas en- core en désespérer, surtout si le sujet est jeune, sain et vigoureux. » 17. Lorsqu'une blessure a fortement atteint le bois, ou lorsqu'elle a pénétré profondément et atta- qué le cœur de l'arbre, la plaie ne se ferme que très- difficilement ; le plus souvent il se forme un bourre- let plus ou moins épais, au centre duquel reste une ouverture qui communique avec le cœur de l'arbre, presque toujours attaqué alors de carie ou ee riture. » $ 18. Les conséquences, les suites ocdistietetil plaies des arbres sont : 1° l’extravasion de la sève; 2° le desséchement trop prompt du bois; et 3° l'in- 137 troduction des eaux pluviales dans le corps de l'arbre, causes ordinaires et trop communes des maladies, du dépérissement et souvent de la mort. » $ 19. En effet, un arbre dont les vaisseaux sont meurtris, déchirés ou coupés, dont la sève, arrêtée dans sa marche, s’'épanche dans une plaie ouverte au grand soleil, dont le liber et le cambium écrasés et en fermentation exhalent une odeur spiritueuse qui attire de nombreuses phalanges de mouches et d’in- sectes de toute espèce (car il est à remarquer que ja- mais aucun arbre sain, vigoureux et bien portant, n'est intérieurement attaqué par les insectes, et qu'il n’y a que les arbres blessés, souffrants et languissants qui le soient), un tel arbre est dangereusement ma- lade et bientôt mortellement frappé, si on ne se hâte d'arrêter les funestes effets de ses blessures et les pro- grès du mal désorganisateur auquel il est en proie. « $ 20. D'après ce que nous venons de dire des ef- fets des plaies des arbres, on voit que la première de toutes les conditions pour favoriser leur guérison, est de priver la plaie du contact de l'air et de l’action du soleil, afin d'empêcher l’extravasion et l'évaporation de la sève. » $ 21. Le plus simple, le moins coûteux et le meilleur de tous les moyens pour arriver à ce but, est, aussitôt qu'une plaie est faite à un arbre, de la couvrir d'un engluement qni en empêche le dessé- chement, autrement l’action de l'air et du soleil. . » $ 22. En langage de jardinier, de pépiniériste et de forestier, on appelle engluements les onguents ou emplâtres dont on couvre les plaies des arbres. » $ 23. On distingue deux sortes d'e , SavVOIr : 138 » 1° Les engluements huileux dans la compo- sition desquels il entre de l'huile, de la térében- thine, de la résine, de la poix, de la ere, de Ja graisse, etc., etc. ; » Et 2° les engluements terreux essentiellement composés de terre glaise ou argile et de bouse de va- che, mais dans lesquels on fait quelquefois entrer des cendres ou charrées, du plâtre, ete. » 6 24. En général, tout engluement doit être simple, très-simple, facile à faire et même, autant que possible, fait de matières qu'onait toujours sous la main, afin de pouvoir panser immédiatement les plaies des arbres aussitôt qu’on les découvre. En cela, les engluements terreux sont préférables aux hui- leux qui exigent l'action du feu pour bien opérer la mixtion de leurs éléments et leur fusion ou leur ra- mollissement, mais dont la chaleur, si on les emploie trop promptement, exerce souvent une funeste »1n- fluence sur les plaies des arbres. ». 6 25. Le meilleur de tous les senior est incontestablement l’onguent de Saint-Fiacre, com- posé seulement de terre &laise ou argile et de bouse de vache par parties égales, mais il a l'inconvénient de se gercer, de se fendre en se desséchant, et celui d'être délayé et entraîné par l’eau ; aussi, faut-il le couvrir avec un vieux linge ou de la paille qu'on as- sujettit avec un brin d’osier ou une ficelle. » $ 26. Le fameux engluement qui valut à For- syth, jardinier du roi d'Angleterre, une récompense de trois mille livres sterling (7e en et qui à cependantiles ê l'onguent de Saint-Fiacre , était composé de moitié de bouse de votés d'un quart de vieux plâtras, d’un huitième de 139 cendre de boïs et d’un huitième de sable fin, le tout bien trituré, tamisé, réduit en mortier où mieux à l'état de bouillie avec de l'eau de lessive ou de savon, ou enfin avec de l'urine pour éloigner les insectes que l'extravasion de la sève attire toujours, lorsque les bords de la plaie ne sont pas bien recouverts. _ » $ 27. Les engluements, comme nous l'avons dit, étant destinés à empêcher : 1° lextravasion de la sève ; 2° le dessèchement trop prompt du bois; et 3° l'introduction des eaux pluviales dans les fentes du bois, nous avons cherché à en composer un qui n'eût ni les inconvénients des engluements terreux, ni ceux des engluements huileux (inconvénientsdont les principaux sont, savoir : 1° de se dessécher, de se gercer, de se fendre et d’être entrainés par l’eau; et 2° de se durcir et d’exiger l'action du feu pour se fondre ou samollir), mais qui fût toujours à consi- stance de pâte, qui pût s'étaler avec une spatule, qui SRE parfaitement sur la plaie, de manière à toute extravasion de sève, perse 20 son odeur éloignât les insectes. » $ 28. Cet engluement se compose : kilog. 1° De fond de cruche d'huile, 173 ou 0.335 2 De cire jaune. . . . . 173 ou 0.335 3 De suif ou de graisse. . . 16° ou 0.165 Et 4° de goudron. . . 176° ou 0.165 » Le tout fondu esiesble et ptet: à consistance de mortier avec quelques poi- gnées de suie de tuyaux de poèle, bien 136$ 6 écrasée et tamisée, pour un kilog., ei. . … 1.000 » 29- Cet engluement ne durcit pasy il n'a pas be- soin de chaleur pour êt veut s'en servir ; Mann. Re 140 mastic doux et ductile qui ne gerce point et s'étale parfaitement avec une spatule ou un mauvais pin- ceau, enfin son odeur de suie et de goudron éloigne les insectes. Sous ces divers rapports nous le préfé- rons, pour couvrir les plaies des grands arbres lors de leur élagage, à l'onguent de Saint-Fiacre dont nous faisons cependant le plus grand usage pour panser toutes les plaies des arbres, quand nous avons le malheur d’ea découvrir dans nos jardins, nos ver- gers Ou nos avenues. » $ 30. La première précaution que nous prenons lorsque nous avons uu pansement à faire, est de net- toyer la plaie au vif pour n’y laisser aucun insecte, aucun corps étranger, enfin rien qui puisse y pourrir et s'opposer à la :régénérescence de l'écorce et à la prompte guérison de la plaie. » $ 31. On enlève toutes les parties mortes et dé- chirées de l'écorce, en coupant les bords de la plaie, de manière à l'amincir et à bien en applauir la sur- face; et pour en accélérer le recouvrement, on fend par de légères incisions l’écorce tout autour, afin de faciliter l'expansion de son tissu cellulaire, et, par suite, celle du cambium. » $ 32. Alors on étend l’engluement sur la plaie avec une spatule. Si l’on se sert d’engluement ter- reux, comme les grandes pluies peuvent le détrem- per, il est convenable de le recouvrir de mousse, d'herbe, de paille ou d’un vieux linge assujetti avec un brin d'osier ou un bout de ficelle. » $ 33. Quelques planteurs, avant d’apposer l'en- gluement sur la plaie, la couvrent d'un parchemin ou d’une vessie mouillée pour empêcher le contact immédiat de la terre avec les parties de la plaie, in- 141 cisées au moment du pansement. Nous nous sommes très-bien trouvé de ce moyen, mais nous ne le con- seillons que pour des arbres précieux et d’un beau port, tels que ceux d’un parc ou d'un jardin. Sur les routes et dans les avenues, nous nous bornons au procédé ci-dessus. » $ 34. Notre engluement n’a pas besoin d'être re- couvert comme l’engluement terreux, dont les pas- sants, les charretiers, les mendiant:, etc., se plaisent souvent à défaire la ligature, de manière que l’em- plâtre est bientôt gercé, détrempé ou arraché. « $ 35. Quelques auteurs ont conseillé, après avoir bien nettoyé et aminci la plaie, de la recouvrir d’un écusson d'écorce des mêmes forme et dimension, qu'on enlève à un arbre voisin; mais d’abord il faut un arbre de même espèce et qui soit dans les mêmes conditions, ce qu'on ne trouve pas toujours. » $ 36. Nous avons employé ce moyen, mais sur cinq expériences, il ne nous a réussi qu’une fois. Il est trop difficile de trouver deux sujets qui soient bien en rapport, pour que nous conseillions ce moyen, à moins qu'il ne s'agisse d’une faible blessure ou d'un jeune sujet et qu'on puisse enlever l'écorce d’une branche voisine. » $ 37. Enfin, lorsqu'une plaie a atteint le bois, il faut plus de soins, plus d'attention que pour lesplaies de l'écorce. On ne saurait prendre trop de précau- tions. Il faut enlever tous les éclats, toutes les parties meurtries ou écrasées, mettre le bois à vif, ensuite amincir les bords de la plaie et finir par l'application de l’engluement, en ayant soin de le bien appliquer par en haut, pour que les eaux pluviales ne puissent pénétrer, car une fois qu’elles s'y sont insinuées, il 142 est bien rare que les insectes n’y pénètrent point à leur tour. » L'auteur cite ici plusieurs exemples de guérisons et termine ainsi : : « Nous pensons que les exemples que nous venons de faire connaître sufliront pour prouver que, quel- que profonde que soit la blessure d’un arbre, il ne faut jamais en désespérer, ni se presser de labattre; qu'on doit toujours commencer par bien examiner, sonder et nettoyer la plaie, puis la panser avec tel ou tel engluement qu'on jugera plus convenable pour la guérir. C’est ce qu’on doit faire, surtout lors- qu'il s'agit de:quelque arbre rare ou précieux, dont plusieurs années de belle croissance font déjà sentir le prix et méritent qu'on s'intéresse plus vivement à sa Conservation ; car tout propriétaire père de famille ne devrait jamais oublier cette douce et consolante pensée de l'Octogénaire du bon Lafontaine : « Mes arrière-neveux me devront cet ombrage. » Nous croyons que nos lecteurs nous sauront gré de leur avoir donné cet extrait ; il ne peut qu'être accueilli avec faveur par les propriétaires qui por- tent aux plantations arboricoles un intérêt aussi vif que M. Héricartde Thury et par les jardiniers amou- reux de leur art. Espérons que les uns ét les autres ne trouveront plus que c'est perdre du temps que d'en consacrer aux soins qu’exige la guérison des ar- bres blessés, parce que le jeune individu qu'on substi- tue à un arbre âgé qu'on arrache ne le remplace pas complétement. — Jacquin aîné. 143 CuÊns 6 Money. Quercus Moreyana Novis. Suite au Botaniste cult. (inédit). Grand arbre; jeunes rameaux blanchâtres, cen- drés ; un peu velus et anguleux ; feuilles portées sur des pétioles assez longs (environ 3 centimètres); le limbe lancéolé en-coin plusou moins aigu à la base, à grosses dents ou à lobes obtus non mucronés: les sinus sont aussi obtus, glabres en dessus, tomenteux, blanchâtres, un peu ferrugineux en dessous: ; glands courtement pédonculés, capsules à écailles appli- Lieu originaire ; l'Amérique cepténtiondeg où il a été trouvé par M. Morey jeune, horticulteur, quien a rapporté des échantillons dont il a bien voulu nous faire part. Étant reparti pour le même pays, il a pro- mis d'en envoyer des semences aussitôt qu'il pour- rait.en récolter, ce qui, il faut l’espérer, introduira bientôt cette nouvelle espèce en France. Elle diffère certainement de toutes les espèces d'Amérique sep- tentrionale décrites jusqu’aujourd'hui. C'est du guer- cus alba qu'elle paraît se rapprocher le plus, mais elle s'en éloigne par de nombreux caractères et en est très-distincte. Jacques. Cuèxe ou Népauce. Quercus Nepaulensis, Desronr, Car. ed. 3, page 353, quercus lanuginosa, D. Don. (V. la planche). | Cette belle espèce paraît devoir des: et Gé un grand arbre; l'écorce en est d’un gris cendré, glabre et très-lisse dans la jeunesse , plus tard elle se détache par pres comme dans KE primes E artao. s d'un + 4 jeunes pousses sont couv | Jaune 144 pâle; feuilles persistantes, éparses, ovales-oblongues, peu pointues, arrondies à la base, dentées à dents ai- guës surtout au sommet, glabres en dessus, blanches et tomenteuses en dessous quand elles sont adultes, d’un jaune-clair pendant leur jeunesse ; pétioles to- menteux ainsi que les jeunes rameaux. Fruits axillaires , portés sur des pédoncules obli- ques, grêles, longs de 3 à 4 centimètres; capsule assez courte, à petites écailles appliquées, un peu tomenteuses; gland ovale, à moitié engagé dans Ja capsule, d'un brun-marron , un peu tomenteux au sommet, où 1l est terminé par le style persistant et formant une pointe mousse de la grosseur d'une pe- tite noisette. La fructification est annuelle, les fleurs se montrent au printemps et les fruits mürissent à l'automne suivant. Cet arbre est cultivé au Jardin des Plantes de Paris, depuis environ 1824 ou 1825 ; ileest de bonne orangerie ; On a essayé plusieurs fois de le livrer au plein air, mais il y a toujours péri; peut-être pour- rait-l supporter la température de nos départements les plus méridionaux, et très-certainement il pros- pérerait.en Algérie. On le multiplie de boutures faites sur couche chaude et sous cloche; la greffe réussit mal sur nos espèces indigènes, c’est-à-dire sur les chênes ordinaires, peut-être la réussite serait plus certaine sur le chêne vert (quercus ilex) (1). L'individu qui, le premier, a montré ses fruits, à iris, a un peu plus de 2 mètres de haut, est en (1) M. Transon-Gombault, d'Orléans, l’a multiplié avec succès par la greffe en fente, sur le châtaignier commun, Castanea vesca, Wilp, Ce procédé, communiqué à MM. Cels frères, a également bien réussi dans leur établissement. R. 145 caisse et cultivé dans l'orangerie du Jardin des Plan tes. Il est gonfié aux soins de M. Riquiers, qui, à la fin de novembre de l'année 1842 , en a récolté quelques glands qu’il a semés de suite, ce qui donnera la fa- culté de savoir, au printemps prochain, s'ils sont susceptibles de germination. Son feuillage est beau et se fait remarquer parmi les plantes de sa température , et il doit faire partie de toutes les collections d'amateurs. On le trouve dans le commerce chez MM. Gers, M. Lerèvre, à Morfontaine , et chez quelques autres cultivateur. Jacques. Observations sur un Rapport de M. Poitean relatif à la vigne en cordons. Dans la séance du 16 novembre dernier, la Société royale d'horticulture a entendu un rapport de M. Poi- teau , dans lequel ce doyen de l’horticulture rend compte de la visite faite dans les cultures de M. Félix Malot, à Montreuil-sous-Bois, par la commission que cette Société avait ée à cet eflet. Ce rapport cite particulièrement les vignes que M. Malot à dis- posées, sauf quelques modifications, selon la méthode de Thomery, et tendrait à insinuer que ce cultivateur serait le premier qui aurait introduit, dans les envi- rons de Paris, ce mode de conduire là vigne: Cette insinuation étant contraire à la vérité, je crois devoir élever la voix, car je pense être le premier qui, aux portes de la capitale, ai dirigé la vigne à l'instar de la treille royale du Jardin de Fontainebleau, confiée aux soins de M. Brassin, jardinier en chef du potager. J'ai au moins la certitude, si d’autres essais ont été Février 1845. 10 146 tentés avant moi, d’avoir, dans cette entreprise, précédé M. Félix Malot de plusieurs années. Voici les faits dans leur exacte simplicité, et l’his- toire de mes treilles qui ont été remarquées par un grand nombre de cultivateurs. À l'automne de 1832, je priai M. Jacques, jardi- nier en chef du roi à Neuilly, de demander pour moi à M. Larpenteur, riche propriétaire à Thomery, cent pieds de chasselas de cette localité. Ces vignes furent plantées à cette même époque dans mes cul- tures à Charonne, et après avoir fait plusieurs voya- ges à Thomery pour prendre tous les renseignements dont j'avais besoin , et avoir maintes fois écouté les avis de M. Brassin, de Fontainebleau, je fis conduire cette plantation sous mes ordres, par M. Antoine Gagne, ancien cultivateur à Montreuil et précisé- ment oncle de M. Fél., Malot. M. Gagne était logé dans ma propriété et très-capable de donner à ma treille des soins intelligents, car il avait déjà une en- tente parfaite de la conduite des espaliers ordinaires. Ces vignes ont aujourd'hui dix ans et sont par con- séquent en plain rapport. Ce n'est qu'en 1835, c'est-à-dire trois ans après moi; que M. Malot à commencé la plantation et la direction de sa treille à la Thomery. J'avais eu aussi l'intention de dresser une treille en palmette , disposition imaginée je crois par M. Bras- sin, et que l’on établit par les mêmes raisonnements et les mêmes principes que la treille en cordons. J'avais planté également en 1832 des chasselas ve- nant aussi de Thomery pour former de cette façon un espalier de 25 mètres. Mais mon-opération fut manquée parce que les pieds de vigne plantés à la PR SEL rates died RON PRES PRIT PT PT 147 même distance que pour la teille en cordons, se trouvèrent trop rapprochés. Il me fallut en faire ar- racher un sur deux, et rabattre les branches des au- tres, près et de chaque côté de la tige. Au reste M. Brassin paraît aussi satisfait de cette forme que de l'ancienne, et y trouve même un avantage lorsque les murs sont inégaux en hauteur , celui d'en garnir plus facilement le sommet, soit en augmentant soit en diminuant le nombre des cordons, mais toujours sans les interrompre. Toutefois, pour en revenir à l'objet de cette note dont le bat est de rétablir la vérité à l'égard de l'im- portation auprès de Paris de la méthode de conduire la vigne usitée à Thomery, j'ajouterai que c’est un de- voir pour toute personne qui écrit, d'indiquer le nom de celui qui le premier innove dans un genre quel- conque de cultures. Pour moi, je m'en ferai tou- Jours une obligation , et puisque je m'occupe de ce sujet, je vais de suite citer quelques faits qui parais- sent encore indécis. Ainsi c'est M. Dupetit-Thouars, directeur de la pépinière royale du Roule, qui le premier a dirigé des pêchers en cordons ; après lui M. David ainé, chez M. Boursault ; enfin M. Vibert, lorsqu'il habitait Saint-Denis, et plus récemment M. Gabriel Pelvilain, jardinier en chef du chà- teau de Meudon. Ce cultivateur avait garni le fond d’une serre de pêchers disposés en cordons et avait planté devant cette mê d’autres pêchers dont les tiges pénétrant à l’intérieur devaient prêter Jeur ombre aux productions des baches: Peut-être ces ar- bres étaient-ils moins beaux que ceux que M. Alexis Lepère dirige à Montreuil, mais ils avaient le mé- rite de les devancer, excepté ceux de Meudon. : 145 J'en dirai autant des melons cultivés sur buttes ou en cônes, comme le fait M. Loisel qui s’en croit l’in- venteur , tandis que j'ai vu cette culture à Chatou, exécutée par Joseph Leroy, à la ci-devant faisanaerie du comte d’Artois, et dans le même temps à la Mal- maison par.Ætienne Brisson , premier jardinier du potager de l’empereur, et maintenant propriétaire- cultivateur à Rueil, et enfin par M. Caille père , lors- qu’il était jardinier à Ville-d’Avray. Je me borne à ces citations qni me sont revenues en mémoire, et j'invite tous ceux qui écrivent sur la culture à reporter toujours avec soin l'honneur d’une découverte à son véritable inventeur. Jacquin aîné. J'ajouterai à ja note ci-dessus que M. Poiteau, dont le rapport viént de paraître dans le n° de décembre des Annales de la Société d’horticulture, ne pouvait ignorer l'existence de la treille de M. Jacquin ainé chez lequel j'ai eu l'honneur de le voir plusieurs fois. Le respect que je lui porte m'oblige à penser qu'il l’a oubliée, comme il a oublié le rapport qu'il était chargé de faire sur la pratique raisonnée de la taille du pécher en espalier carré, par Lerère , puisque ce rendu-compte n’a pas encore paru, quoique l’ou- vrage soit entre ses mains depuis septembre 1841. La camaraderie est le plus grand éteignoir qu'ait à re- douter l'essor progressif des connaissances. Espé- rons que la Société d’horticulture n’imitera pas l’Aca- démie des sciences où il est rare qu'un ouvrage qui contrarie la doctrine admise par les savants, recoive l'honneur d’un rapport. L’équité est le plus puissant moyen d'influence que puisse employer une Société ; 149 et qui la reconnaîtra dans ce fait, qu'une commission est envoyée pour visiter la treille de M. Malot, tan- dis qu'elle est refusée à M. Lepère pour l'examen de ses pêchers en palmette, d’une exécution bien autrement difficile et d’un mérite conséquemment supérieur? Espérons que M. le président, à l'impar- tialité duquel je me plais'à rendre hommage, tiendra la main à ce qu’une justice égale soit dispensée à tous ses collègues: c’est à la fois son droit et son devoir. RoussEeLox. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. PÉTUNIE À GRANDES FLEURS. Petunia grandiflora. Hort. (Voyez la planche, et pour les caractères gé- nériques, page 380 de ce Journal, année 1832. I ; . Cette nouvelle et jolie variété, bien digne de l’at- tention des amateurs, est une conquête obtenue de semis en France par un horticulteur nommé Loi- gnon. Il ne faut conséquemment pas la confondre avec la variété du même nom obtenue en 1836 du Phœnicea par notre collègue M. Jacques, et décrite par Jui sous le n° 6, page 87 de ces annales, an- née 1836 -1837. Ses tiges sont rameuses, vertes et velues ; ses feuilles sont alternes, ovales, pointues, en- tières, velues sur les bords et d’un beau vert foncé; sa fleur est grande, infundibuliforme, à tube bleuâtre, violacé et à nervures pourpres extérieurement; le limbe de la corolle est à cinq lobes ova ; 150 d’un beau bleu violacé foncé sur les bords, plus clair vers lorifice du tube, marqué destries longitu- dinales pourpres, et de macules d’un bleu violacé intense ; elle est d’un bel effet. Sa culture ne diffère en rien de celle de ses con- génères, et je ne peux que renvoyer nos lecteurs à la page 89 de ce Journal, année 1836-1837, pour y lire ce qu’en dit M. Jacques. Seulement je ferai remar- quer que l’on obtient de plus belles plantes des bou- tures que l’on fait à la fin de l'été, lorsqu'on choisit de préférence les jeunes pousses qui surgissent autour et à la base de la toufle. | Le genre petunia compte aujourd'hui un assez grand nombre de variétés intéressantes et qui ornent agréablement les plates-bandes et massifs de leurs fleurs. diversement nuancées et qui se succèdent pendant plusieurs mois. Jacquix aîné. ORANGERIE OÙ SERRE TEMPÉRÉE. Crtchontus ARABELLA. Calceolaria Arabella. Horr. ANGL. (Ve oyez la planche, et pour les caractères gé- nériques, page : 151, Journal et Flore des jardins). Parmi les nombreuses espèces et variétés dont ce beau genre s’est enrichi depuis quelques années, la caleéolaire qui nous occupe et que nous avons reçue de l'Angleterre, est une de celles qui doivent trouver place dans les collections de choix. C'est une plante herbacée à tiges grêles, d’un vert tendre, s'élevant de 40 à 50 centim. Les feuilles sont opposées, ovales, ondulées ; à nervures saillantes en dessous, d’un joli vert. Fleurs grandes, en panicule 151 terminale, se divisant en plusieurs pédoncules par- tiels portant quatre ou cinq fleurs chacun. Elles sont bilabiées ; la lèvre inférieure grande, d’un rose- purpurin plus ou moins intense, presque entièrement couverte en dessus d'une large macule de pourpre violacé foncé et comme velouté ; la lèvre supérieure est petite, d’un jaune orangé et striée et bordée de rouge purpurin. Cette jolie calcéolaire se multiplie et se cultive comme la calcéolaire Crythérion figurée et décrite page 350 de ce Journal, dixième année de la pre- mière série. JacquiN jeune. SERRE CHAUDE. TRICOPILIA rip. Gynandrie monandrie Lin. Or- chidées, $ Vandées. Juss. Caractères génériques. Sépales et pétales égaux, étalés, étroits ; labellum ample, pétaloïde, convoluté, trilobé , parallèle à la colonne. Lobe intermédiaire, subbilobé, planiuscule , nu intérieurement. Colonne cylindrique en massue ; clinandre cucullé, trilobé, velu, frangé. Anthère uniloculaire, comprimée, con- nexe par devant. Deux masses polleniques, sillonnées inférieurement , adhérant à une caudicule grêle, cu- néiforme ; glandule très-petite. TRICOPILIE À SÉPALES EN SPIRALE, éricopilia tortilis. Hook. Bot. mag. (Voyez la planche). Fausses bulbes de diverses longueurs, charnues, coriaces , monophylles, souvent oblongues, obliques, courbes, aplaties, à peine striées, embrassées par des 152 graines membraneuses et couvertes de petites taches brunes; feuilles épaisses, oblongues, de diverses lar- geurs , unies, solitaires au sommet des jeunes fausses bulbes ; pédoncule solitaire long de 10 centim. , uni- flore, plus court que les feuilles, sortant de la base des fausses bulbes, surmonté d’une belle fleur large de 10 centim. Sépales et pétales étalés , larges d’un centimètre, longs de 6 ou 7, d'un vert jaunûtre, maculés au centre et tachetés de marron pourpré. Labellum de même longueur que les pétales, d'un blanc pur argenté , un peu jaunâtre à la base , poin- tillé au milieu et en dedans de pourpre clair et de jaune, enveloppant la colonne par sa moitié infé- rieure, le reste étalé, trilobé; les lobes sont larges et obtus, celui du milieu, plus grand et bilobé ; colonne presque ronde, verte, élargie supérieurement et por- tant à la base de l’'anthère une crête blanche, fran- gée; deux masses polleniques en forme de poire sont portées sur une longue caudieule pourvue à sa base d’une glande ovale. Cette charmante orchidée développe beauconp de fleurs qui naissent successivement aux aisselles des fausses bulbes, et font durer la floraison un assez long temps; elle est originaire du Mexique. On la cultive dans des morceaux de terre de bruyère tour- beuse, et on la tient dans une serre chaude humide où il convient de l’arroser à la seringue. On Ja multi- Le RS Ja nn de ses fausses bulbes. Franc. Cers, PE cel og nee à. ca Wii MÉLANGES. Quelques considérations sur la division territoriale des grandes propriétés. De toutes parts on écrit contre la division territo- riale des grandes propriétés ; chacun en tire des con- séquences plus ou moins fàcheuses, plus ou moins dangereuses pour l’avenir des populations. Nous, nous ne voyons pas que cet état de choses soit contraire aux intérêts de la nation, et nous allonsessayer de le prouver d’une manière incontestable. Partout où la population est progressive, l'agricul- ture l’est aussi, il suffit pour s’en conyaincre de jeter les yeux sur les derniers recensements ofliciels du territoire français; mais comme les comparaisons de statistique dans lesquelles nous serions forcément obligés d'entrer, seraient plutôt du domaine d'un ou- vrage d'économie politique que du ressort de ces annales, nous allons nous appuyer des documents suivants dont personne, je crois, ne contestera l’exac- titude, quant on saura que l'honorable M. Oscar Le- clere-Thouin s’en est servi au Conservatoire des arts et métiers dans une de ses récentes leçons. Aux confins des départements de la Loire-Infé- rieure et de, Maine-et-Loire, une terre de qua- rante hectares occupe trois hommes , deux femmes et un enfant ; en tout six personnes. Le travail effec- üf, en comptant sur trois-cent-dix jours de travail par an ( les fêtes et dimanches étant régulièrement observés dans les campagnes), est de dix-huit-cent- soixante journées-pour quarante hectares ou qua- 154 rante-six et demie par hectare, en comptant celles des femmes et de l’enfant qui travaillent en général très-peu en Bretagne. Les salaires sont ceux-c1 : En été, pour hommes, o fr. 95 c. (plus la nourriture). En hiver, id. ëé 7 id. En été, pour femmes, of. 4o à of. 50 (plus la nourrit.). Enhiver, id. o 3oùo 40 id. L'enfant, considéré comme petit pâtre ou nr n'est pas payé. Le sol, dans cette malheureuse contrée, n'a qu’un quart ou un tiers au plus en culture ; faute de bras pour le remuer, le reste est en jachères. La valeur locative est en moyenne de trente francs hectare. rit Ë Maintenant, prenons les abords de la Loire entre Chalonne et Saint-Georges(Maine-et-Loire); une terre de quarante hectares occupe déjà vingt-six à vingt- sept ouvriers ; le travail effectif est donc, en comptant sur le même nombre de jours ouvrables, de huit mille trois cent-soixante-dix jours pour quarante hectares où deux cent-neuf par hectare. Les salaires augmentent dans la même proportion que le nombre des ouvriers , ainsi un homme gagne 1 fr. 5o c. en été, et 1 fr. 25 c. en hiver; une femme, ofr. 75 c. en été, et o fr. 60 c. en. hiver. Les jachères sont inconnues et la valeur locative du sol est de trois cents francs l'hectare. Maintenant allons à Merscille; nous verrons que quarante hectares divisés par fractioitsi de deux hectares quatrevingt-quatre ares, occupent cent soixante-neuf ouvriers, hommes et femmes, qui donnent un travail effectif, en comptant toujours sur 155 trois cent dix jours par an, de cinquante-deux mille trois cent quatre-vingt-dix journées pour les qua- rante hectares ou treize cent neuf journées pour un hectare. Les salaires pour les hommes sont de deux francs plus la nourriture , en toute saison, et de un franc cinquante centimes pour les femmes. Le sol est en culture multiple sans jachères, et sa valeur locative est de deux mille cinq cents francs les deux hectares quatre-vingt-quatre ares; soit huit cent quatre-vingts francs l'hectare, ou trente-cinq- mille deux cents francs les quarante hectares qui ne se louent en Bretagne que douze cents francs ! Ces résultats sont presque incroyables, d'autant plus que la stérilité du sol est proverbiale à Mar- seille. On peut cependant leur accorder toute créance, la Société de statistique du département du Rhône les ayant sanctionnés sur la demande qui lui en a été faite par M. Oscar Leclerc-Thouin- À quoi tiennent cette abondance de produits, ce nombre considérable de bras occupés sur une petite surface, cette valeur exorbitante du sol? A la divi- sion territoriale, aux besoins incessants de la popula- tion qui se trouve dans la nécessité de produire beaucoup et de varier ses cultures pour satisfaire à toutes les exigences, et ÿ fournir dans toutes les sai- sons. Envoyons les cent-soixante-neuf ouvriers mar- seillais sur le sol qui nourrit misérablement six per- sonnes en Bretagne; mous le verrons changer sa nature, quintupler sa valeur etses produits, et nourrir une population vingt-six fois plus nombreuse et au delà, si nous tenons compte de la : sans du sol-bien \ supérieur en Bretagne qu'a Marseille. L 2991 156 Or, dans l'état actuel des choses, la population augmentant avec une rapidité étonnante , ny a-t-il pas intérêt à voir se diviser la propriété territoriale, puisque les revenus augmentent, que les salaires sont plus élevés, et que les produits bien autrement abon- dants peuvent suilire avec excédant à la consomma- tion d’une nation toujours croissante? La grande culture est moins coûteuse , il est vrai, parce qu’elle emploie une foule de machines dont il est à peu près impossible à la petite de faire les frais: dans les grandes exploitations on ne fait guère usage que de la force intellectuelle des hommes; dans les petites, au contraire, la force musculaire des animaux west pas même toujours utilisée; souvent la bêche remplace la charrue, l'homme, le cheval; la besogne est mieux faite, et c'est à cela qu'il faut attribuer la multiplicité des productions qui se trouvent dou- blées, triplées et quintuplées en proportion directe des hommes qui s'occupent du sol et des divisions de celui-ci. Cela ne veut pas dire cependant que le morcellement de la propriété doive aller jusqu’à l'en- clave, ce ne serait plus alors qu’une source à procès, une perte infinie de temps et de terrain ; mais il faut prendre en sérieuse considération que, si cent hec- tares d’une grande culture n’occupent que douze ou quinze personnes , et que la même étendue de ter- rain divisé en dix ou vingt parties, en occupe deux ou trois cents, il y a lieu de réfléchir sur ces avan- tages immenses avant de se prononcer contre la di- vision territoriale. Dans le premier cas la population se portera infailliblement vers l’industrie; elle af- fluera dans les villes manufacturières où elle trouvera à occuper ses bras, mais une crise commerciale , un Te ee ee Lo me Ms ES VOOR ES ER RER SNS RER EE Re 157 événement politique, ne doivent-ils pas nous faire re- douter de voir se renouveler chez nous ce qui s’est tout récemment passé en Irlande ? Siau contraire on attache la population au sol comme le demande tous les jours M. Oscar Leclerc dans son cours de culture au conservatoire des arts et métiers, elle trouvera dans les travaux de la campagne des avan- tages immenses sous le rapport moral et matériel, une nourriture saine, une boisson agréable, un air pur, un exercice favorable à la santé, qui contribue- ront à faire des classes agricoles des hommes d’une robusticité qui donne à la patrie de vaillants défen- seurs et de fidèles serviteurs, auxquels on ne peut pas comparer sous aucun rapport la population étio- lée des villes. D'un autre côté, il se consomme dans les campagnes une infinité de denrées que le tempé- rament délicat, la constitution maladive des habi- tants des villes leur feraient mépriser ; ce serait donc une perte réelle pour toutes les classes de la so- ciété. Si la grande culture est nécessaire dans les con- trées qui manquent de population, convenons qu'elle est nuisible et en opposition manifeste avec les be- soins toujours croissants de la population , et le gou- vernement voit ici une question politico-sociale dont il apprécie mieux le pour et le contre que certains économistes qui traitent ce sujet délicat avec une lé- gèreté qui prouve que chez eux l'intérêt général des classes inférieures de la société est souvent sacrifié à l'intérêt privé. Jugera-t-on done encore longtemps les hommes à l’habit et les choses à l'étiquette du sac? N'est-ce pas devant le travail que s'ouvrent et que doivent s'ouvrir toutes les portes? Pourquoi doné 158 vouloir conserver à une opulence oisive ces vastes domaines qui rappellent les temps d'une féodalité qui ne convient plus à notre époque n1 à nos mœurs, depuis que l'intelligence , la véritable souveraine du dix-neuvième siècle, l’a déshéritée de toute influence? Il faut accepter comme un bienfait de la providence que de nos jours, la richesse sans le travail n'ait point d'avenir. D’après les lois en vigueur sur la transmis- sion héréditaire des biens, les divisions et les subdi- visons augmentent à mesure que la famille s'accroît, l'opulence diminue et la richesse d’aujourd’hui, si nul canal ne l’alimente, demain ne sera plus que de l’ai- sance , un peu plus tard de la gêne. Par des institu- tions semblables, tout le monde est donc obligé à travailler, le riche comme le pauvre, le premier pour conserver, le second pour acquérir. Qu'est-ce que cet état de chose a donc de si désagréable? N'est-ce pas là légalité la plus sage et la moins dangereuse ? Le travail n’est-il pas la vertu , le devoir , c’est-à-dire ce qu'il y a de plus digne de notre ambition, de nos res- pects, de nos efforts ! Signe : Vict. PAQUET, Attaché au Jardin-des-Plantes, membre 0 de la Société royale d’horticulture de Paris. Nous avons accueilli avec empressement les ob- servations qui précèdent, et que M. V. Paquet a bien voulu nous communiquer, parce que nous les trouvons judicieuses et dignes de notre entière adhé- sion. Oui, la division territoriale en France, main- tenue dans les sages limites qu'indique M. Paquet, est un bienfait qu'il faut accepter avec une recon- naissance d'autant plus grande qu'il prouve jus- 159 qu'à l'évidence la puissance du travail et ses res- sources incalculables. Chez nous surtout, dont la principale richesse est assise sur le territoire, nous devons reconnaître que son exploitation bien enten- due est la source la plus féconde de la prospérité générale. Le bon Lafontaine, dans les méditations de sa tranquille et profonde philosophie, prévoyait-il cette nécessité de notre époque ; de demander au sol, par un travail obstiné, tout ce qu'il peut produire, lorsqu'il écrivait cette maxime si vraie et si morale : Travaillez, prenez de la peine, C’est le fonds qui manque le moins ! RoussELON. Sur une prétendue modification 4 la taille du pécher. J'ai lu avec étonnement, dans le numéro de janvier dernier du Journal d'agriculture pratique, un arti- cle.intitulé modifications à la taille du pécher et signé V. Paquer. L'auteur fait consister cette modification dans l'insertion, sur la mère branche, des branches secon- daires supérieures, de facon que celle-ci soit placée un peu au-dessus de l’attache des branches secon- daires inférieures, tandis que M, Lepère les fait naître au-dessous, tant sur ses arbres vivants quesur les figures de son ouvrage qui les réprésentent. Je m'étais toujours imaginé qu’un écrivain con- sciencieux (comme je me plais à croire M. Paquet} qui a l'amour-propre d'indiquer un perfectionnement au travail spécial d'un cultivateur, devait avoir la 160 précaution de s'assurer, surtout lorsque ce travail est publié, de s'assurer dis-je, si ce perfectionne- ment était échappé à ce cultivateur. Or, M. Paquet, qui a déjà inséré dans divers journaux un rendu- compte de l'ouvrage de M. Lepère, a dû pour cela le lire; comment se fait-il alors qu'il n'ait pas vu que sa prétendue modification est tout entière insérée de la page 74 à la page 76 sous le titre: Observations sur la forme en espalier carré. Cela est d'autant plus fächeux que ceux qui ne le connais- sent pas, pourraient le soupconner de s'approprier une idée qui n’est pas la sienne, et qu'il s'est donné de la peine inutile, même celle de faire une figure, pour expliquer une chose qui nv'a paru l'être beau- coup mieux dans l'ouvrage de M. Lepère. Comme il a la prétention d'appliquer son soit- disant perfectionnement aux deux méthodes de MM. Lepère et Malot, qu'il paraît croire identiques, e crois devoir lui indiquer la différence capitale qui les distingue. M. Malot fait alterner la formation de ses branches secondaires supérieures avec celle des inférieures; tandis que ce n’est qu'à la cinquième taille, sixième année de plantation, que M. Lepère prépare à l'ébourgeonnage les trois rameaux de chaque aile dont il forme à la sixième taille et à la fois, les trois branches secondaires supérieures de chaque côté. Je n'ai pas l'intention de discuter ni de décider le mérite des deux méthodes, mais M. Paquet peut lire dans le livre de M. Lepère, page 83, les rai- sons que donne en faveur de la sienne cet habile cultivateur. RoussELON. ARRELES DE FLORE ET DE POMONE. HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. Instruction pratique sur la Culture du Cham- pignon comestible, Agaricus edulis. Lrwx. . Il n'y a guère plus de cent ans que l’on a trouvé le moyen de multiplier à volonté les champignons; avant cette époque on cherchait à s’en procurer en construisant des couches dans lesquelles 6n attendait leur formation des hasards de la fermentation du fumier dont on les construisait, et on ne Resa pas toujours. Aujourd'hui leur propagation est certaine en s'y prenant comme je vais l'indiquer, grâce à la fa- culté qu'on a reconnue au blanc de champignon de produire cette espèce, lorsqu'on le met Ge: les circonstances favorables. On appelle blanc de champignon, des petits fila- ments blancs, assez semblables à de la moisissure, et qui se forment dans le fumier ou le terreau sur lesquels ont crû des champignons et plus particu- lièrement aux places où était : attaché leur pédi- cule. On le trouve en défaisant les vieilles meules, les couches à champignons, à melons et autres, et Mans 1843. 11 162 quelquefois dans les tas de fumier de cheval où il se développe spontanément. Les portions de fumier qui sont incrustées de ces petites fibres radiculaires se nomment galettes de fumier a champignons, et c’est sous cette forme qu’on se procure le blanc dans le commerce. Il est inutile de s'informer de son âge, car il jouit de sa propriété génératrice pendant 15 ou 20 ans, pourvu qu'il ait été conservé sèchement dans un grenier. On appelle b/anc de champignon vierge, celui que l’on trouve dans les tas de fumier et dans Îles couches à melons, et on le préfère à celui qu'on re- cueille en défaisant les meules. I] faut surtout ne pas employer celui qui provient des meules où se sont développées des molles. C'est ainsi que les jardiniers appellent les champignons dégénérés, dont le cha- peau est élargi et les feuillets, qui le composent, sont noirâtres et le font ressembler à une vesse de loup. Dans cet état il est malfaisant, et les inspecteurs des merchés font jeter tous ceux qui sont présentés à la halle. Au reste les champignonistes qui,se plaisent à faire leur métier avec soin, recueillent du blanc de champignon en démontant un bout de leurs meules lorsqu'elles ont fonrni deux cueilles seu- lement; ils n'aiment pas celui provenant des meules épuisées. On nomme meule l'espèce de couche que l'on destine à produire des champignons. Pour arriver à ce résultat quatre opérations sont nécessaires: la pre- mière est la préparation du fumier dont on veut former la meule; la seconde, l'état de celle- ci; la troisième, l'introducti fl du blanc de champignon ; la quatrième, J'addition sur la meule. A 163 d’une couche de terre ou de terreau pour nourrir ses productions. Examinons-les successivement. 1° Préparation du fumier. Le fumier de cheval est le seul qu'on doive employer. On choisit encore de préférence celui qui provient des chevaux de fa- tigue nourris au sec, et le plus possible imprégné de leur urine. Le fumier des chevaux de luxe, qui contient une trop grande quantité de paille encore sèche, ne vaut rien pour cet usage, et celui de ces animaux nourris au vert ou au son, doit être plus particulièrement rejeté encore, parce qu'il détruit le blanc qu'il fait graisser. Les chevaux de poste, de messageries, de roulage, qui font un travail péni- ble et dont on soutient les forces et l’ardeur par une ration d'avoine plus copieuse, donnent à leur fumier, d’ailleurs peu souvent renouvelé, une plus grande masse de principes azotés etammoniacaux qui le rendent éminemment propre au développement des fibres radiculaires du blane. Lorsqu'on s’est procuré du fumier on en dispose la quantité nécessaire à meules qu'on veut faire, en tas plus où moins long et d'une cubature assez grande pour quil puisse fermenter et qui ne peut être moindre de 2 mètres. Dans les maïsons particulières où l’on fait peu de champignons à la fois, l'excédant de ce fumier, s'il y en a, trouve de nombreux emplois. a On laisse ce tas ainsi formé pendant un mois en- viron, suivant que sa fermentation est plus où moins prompte, ce qui varie en raison de la composition du fumier, et ce qui retarde d'autant plus qu'il con- tient davantage de paille. Lorsqu'il est suflisamment échauflé, on en forme, à côté, une espèce de couche 164 plate que les jardiniers désignent par le nom de Plancher. Celui-ci doit avoir une épaisseur de 66 cent. sur une largeur et une longueur indéterminées. L'épaisseur seule est importante parce qu’elle sert à favoriser une nouvelle fermentation. En établissant ce plancher, il faut secouer et manier le fumier de manière à bien mêler les portions sèches avec celles qui sont le plus imprégnées d'urine. À cet effet on le passe à la fourche, et en le divisant ainsi , On retire les plus longues pailles, le foin, les liens, en un mot tous les corps étrangers qui ont moins de disposition à fermenter et à retenir l'humidité uratée du fumier. Dès qu'on a formé un lit, on l’arrose convenable- ment avec un arrosoir à pomine pour distribuer l’eau plus également, et en même temps on le marche, c'est-à-dire qu'on piétine également sur la surface, pour SR toutes Fe PRÉRRRnEEs LR SES le fumier Nnnina les autrbe On en fait autant à chaque lit, jusqu'à ce que cette espèce de couche soit arrivée à la hauteur in- diquée plus haut. La mouillure est indispensable pour provoquer, dans le fumier, un nouveau développe- ment de chaleur qui favorise une cohésion plus in- time de ses matériaux , et leur fait acquérir une con- sistance moelleuse. Si l’on ne mouillait pas suffisam- ment, il pourrait se dessécher au centre, ce qu’en termes de jardinier on nomme se bréler, et ce dé- faut pourrait compromettre le succès de l'opération. Huit ou dix jours après, une vive fermentation a dû s établir; elle se reconnaît facilement à la couleur blanche et bleuâtre que le fumier a prise à l’intérieur et souvent même à la surface. On remanie alors la couche et on la reconstruit sur le même terrain, et 165 de la même manière, avec l'attention de remettre dans le centre le fumier qui se trouvait aux bords et en dessus , ainsi que les portions qui paraissent avoir éprouvé le moins de fermentation. Le nouveau plancher établi demeure encore huit ou dix jours dans cet état, après lesquels le fu- mier doit avoir acquis le degré de chaleur douce qui convient à l'opération. Ce point, qu'il est le plus essentiel de reconnaître, parce que de lui dépend en grande partie le succès de la meule, et conséquemment de la récolte, est en même temps le plus diflicile à déterminer. C’est le cas aussi où la pratique est utile, parce qu’elle donne l’expérience nécessaire. Toutefois les carac- tères qui font présumer que le fumier est dans l’état desiré sont, qu'il ait une couleur brune, qu'il soit moelleux , ou bien lié, et que pressé dans les mains il n'y laisse qu'une humidité onctueuse sans qu'il s’en échappe de l'eau, car alors il faudrait recommencer. 2 RÉT'RENES des meules. C’est avec le fumier ainsi préparé qu'on construit les meules sur lesquelles on récolte les champignons. Au printemps et en été, l'emplacement des meules est plus convenablement choisi dans les caves, cel- liers, serres à légumes et même dans les carrières comme cela a lieu dans les environs de Paris, à cause d’une plus grande égalité de température, et du besoin de les soustraire aux influences fâcheuses des orages. Les caves salpétrées, pourvu qu'elles soient saines et bien closes, sont infiniment conve- nables pour les y établir. En automne et au com- mencement de l'hiver, elles peuvent être faites en plein air, n'importe dans quelle partie du jardin, 106 pourvu que l'emplacement soit sec et bien nivelé, et à l'exposition du soleil. Quel que soit au reste l'emplacement des meules, on lesconstruit de la même manière. On les monte comme on l’a dit pour les planchers, excepté qu'on ne mouille pas; mais on manie le fumier, on l’arrange à la fourche, et on le marche absolument comme je lai expliqué. On donne à la base de 55 à 66 cent. de large, sur une hauteur égale, mais en diminuant gra- duellement la largeur de bas en haut, de façon à former le dos d'âne. Lorsque la meule est terminée on en bat les flancs avec le dos d’une pelle, autant pour la consolider que pour la régulariser; ensuite on la peigne, c'est-à-dire qu'on retire à la main, à la fourche ou par tout autre moyen les grandes pailles qui dépassent. Dans cet état les meules faites à l'air libre sont enveloppées d’une chemise. C’est une couverture de grande ditière secouée et mélée à la fourche, que l’on arrange autour de la meule, sur une épaisseur de 6 à 6 cent. Les meules construites dans les caves ou tout autre local couvert, n’ont pas besoin de cette chemise. Quelques jardiniers emploient encore pour cet usage du fumier conservé en tas et qui est ce que l'on nomme brélé, c’est-à-dire qu'il est consommé et na plus de chaleur; on le divise de même et on ne craint pas qu'il contienne du érotin qui sert à nourrir la meule, Les meules ainsi construites reprennent une cha- leur modérée dont on juge le degré à laide de sondes placées sur leurs flancs de.-distance en dis- tance, et que l’on retire pour les prendre à pleine main lorsqu'on veut s'en assurer. Les personnes pêu 167 exercées peuvent employer le thermomètre à piquet de Regnier, lequel implanté dans la couche leur indique sa température précise. Lorsque la cha- leur paraît au point convenable ( 18 à 20 degrés cen- tigrades }, il faut y introduire le blanc. 3 Application du blanc à la meule. Cette opé- ration, à laquelle on donne le nom de /arder la meule, consiste à introduire dans ses flancs du blanc de champignon conservé sec. Ces morceaux, dont les plus petits doivent être larges d'au moins deux doigts (4 ou 5 cent.) sur autant de largeur,ontreçu le nom de mises. On peut cependant employer aussi ce fumier émietté, ou les filaments blancs seuls, mais la reprise est moins certaine. On enlève la chemise aux meules qui en ont, pour loger les mises dans leurs flancs; à cet effet, on pra- tique sur chacun de leurs côtés une rangée de petites ouvertures qu'on fait en retirant un peu de fumier avec la main, et on donne à ces ouvertures une dimen- sion proportionnée à celle-des mises. On les espace entre. elles de 33 cent. La hauteur à laquelle on fait ce rang de mises varie selon que le terrain sur lequel la meule est placée est plus ou moins humide ; c'est par cette raison que quelquefois il est à 6 cent. du sol quand il est sec, et d'autrefois à 16 ou 20 quand il est humide. À mesure que l'on pratique ces ouver- tures on les remplit avec des morceaux de blanc de champignon, en ayant soin de les maintenir à fleur du flanc de la meule, et d'appuyer doucement au- dessus de l'ouverture pour mettre parfaitement en contact les mises et le fumier. .,,", Quelques jardiniers au lieu de faire de pe ouvertures comme je viens de le dire, 168 fumier de distance en distance avec la main gauche, et placent les mises dans cette ouverture avec la main droite; ensuite ils retirent la main gauche et le fumier se referme sur les galettes qu’il faut tou- jours faire afileurer. Ces deux procédés sont égale- ment bons. Lorsque la meule est lardée, on remet la chemise et, huit ou dix jours après, on la visite pour voir si le blanc est bien pris. On reconnaît qu’il en est ainsi à l'allongement des fibres radiculaires blanches, dont le développement doit déjà se faire remarquer autour des lardons où mises, ainsi qu’à l'espèce de moisissure blanche qui les accompagne et se propage aux en- virons. Si à ce moment rien ne se montrait, ce serait un indice que le blanc ne serait pas bon, ou que le fumier de la meule aurait été mal préparé. Si celle-ci conserve encore une chaleur suflisante, on peut essayer de la larder une seconde fois, en plaçant les nouvelles mises à la même hauteur mais dans les intervalles des premières. 4° Application sur la meule d'une couche de terre ou terreau. Lorsque le blanc a annoncé sa reprise par les caractères que j'ai indiqués ci-dessus on couvre la surface de la meule, préalablement dé- barrassée desa chemise, sur 3 cent. d'épaisseur, d’un mélange bien tamisé de moitié terre meuble et d’au- tant de terreau consommé. Cette opération s'appelle gopter. On raffermit la terre en la frappant légère- ment avec le dos d’une pelle, et après avoir bassiné avec un arrosoir à pomme très-fine, on replace la chemise. Celle-ci ne doit plus être enlevée à partir de ce moment, mêmé pour faire la récolte. Lorsque celle ci commence, on découvre seule- RÉ 169 ment devant soi, et au fur et à mesure qu'on cueille, on a soin de boucher les trous qu’on peut faire avec le même mélange qui a servi à gopter, et qu'on a à sa portée dans un panier; on bassine légèrement et on replace la litière qu’on a pu déranger. Il faut avoir soin lorsqu'il se forme, sur un même point de la meule, une masse de champignons agglomérés, à laquelle les jardiniers donnent le nom de Rocher, ‘enlever complétement cette masse et de reboucher le trou avec de la terre, parce que cette production exubérante épuiserait promptement la meule, nui- rait à la qualité des autres champignons et favori- serait la naissance des molles. Celles-ci sont encore souvent le résultat d’un coup de feu, qui peut arriver lorsque la meule a été couverte d’une épaisse che- mise pour la garantir de la gelée, et que le temps devient subitement doux. Si on n’a pas soin alors d’allégir aussitôt la couverture, la meule prend trop de chaleuret le coup de feu a lieu. 11 faut, quand les gelées deviennent intenses, proportionner l'épaisseur de la chemise au degré du froid pour épargner toute atteinte aux Champignons qui y sont très-sensibles, et la diminuer quand la température s’élève. Il y a des jardiniers qui, dans le but d'éviter la pro- duction des molles, prennent le soin, aussitôt que le blanc s’est attaché, de retirer toutes les mises qui quelquefois rougissent, et ont une mauvaise in- fluence sur la qualité des produits. S'il arrivait enfin que la couche se refroidit, on pourrait ranimer sa chaleur en entourant sa base d’un réchaud de fumier neuf. On a vu par ce qui précède que gai rotseillé; pour larder la meule, de faire une seule rangée de mises. 170 Cette pratique n’est pas nouvelle, quoique non encore admise par tous les jardiniers; l’usagequi a prévalu quelque temps, était d’en mettre deux rangées, la pre- mière à 10 cent. de terre, et la deuxième à 14 ou 16 cent, au-dessus. Du reste, la préparation du fumier, le montage des meules, les soins à leur dofitiass + sait est semblable, dansl : est conséquemment libre d'adopter celle que l'on pré- férera. Voilà pourtant l'exposé des raisons dont les per- sonnes qui pratiquent la méthode que j'indique s'ap- puient pour lui donner la préférence. Dèsque le blanc s'attache, il se développe progressivement le long des flanes de la meule x partit du cos où he a … logé. Il en résulte que les premi t près de sa base ati qu’ils se made en montant. La récolte se fait facilement etsans encombrement dans lemême ordre; elle est d'abord moins abondante, mais elle se prolonge plus longtemps et quelquefois même jusqu'à quatre mois. Lorsque la meule à été lardée sur deux rangs de chaque côté, la récolte est d’abord beaucoup plus abondante, mais elle ne dure qué pendant un mois ou six semaines. Il nous paraît donc que notre méthode est avantageuse sous plusieurs rapports, et particulièrément dans les maisons bourgeoises où lon ne vend pas, et où l’on n’a pas besoin à la fois d’une grande quantité de champignons. Dans ce cas, un jardinier peutaisément se rendre compte du produit d'une meule et de la durée de sa récolte pour la faire d’une grandeur sufli- sante aux besoins de la consommation à laquelle il doit faire face, en calculant la préparation des fu- miers qui doivent successivement servir à la confec- tion des couches. bmsmesdlie k ER 171 J'ai dit que les champignons étaient très-sen- sibles au froid, et qu'il fallait avoir la précau- tion de couvrir de plusieurs chemises les meules qui sont faites en plein air. C’est pourquoi plu- sieurs jardiniers maraichérs, qu'on nomme cham- pignonistes à cause du grand nombre de meules qu'ils établissent, en construisent aux environs de Paris, dans des carrières dont les travaux sont termi- nés. Dans une pareille localité, les meules réussissent toujours bien en toutes saisons, parce qu’elles n’ont à redouter ni les gelées, ni … orages dont les effets sont également funest Je conseil lerai donc aux jthiiers de maisons qui ne font des champignons qu'en petite quantité à Ja fois pour la consommation d’une famille, d'établir de préfé- rence leur meule à l'abri des intempéries de l'hiver et des orages, en été, dans des caves saines, des cel- liers, ou des serres souterraines qu’on nomme aussi serres à légumes. Dans ces dernières il serait bon de pratiquer une cloison pour séparer l'emplacement de la meule, et lui conserver un air plus étouffé et une certaine obscurité, ce qu’on ne peut pas tou- jours obtenir, sans ce moyen, étant souvent obligé, quand le temps est propice, de donner de l'air pour la conservation des légumes. Dur reste, ainsi qui je l'ai dit ph bout, lessmenhes dans ces localités so comme celles en plein aïr, et les foie se préparent de même au dehors ; ce n’est que lorsqu'ils sont arrivés au point onitenalils qu'on les transporte dans les caves. Lorsque les meules sont isolées, on pates #d les dimensions déterminées précédemment , lorsqu'elles sont appuyées contre un mur, on leur 172 donne à la base la même largeur qui se réduit à o au sommet touchant le mur. Les champignonistes qui font des meules émis les carrières, les lardent de chaque côté de deux rangs de mises, excepté bien entendu celles qui sont appuyées contre un mur et qui ne peuvent l'être que d'un côté, et cela par la raison que leur meule du- rant moins longtemps dans cette localité qu'au- dehors (un mois ou six semaines au plus) ils ont besoin de leur faire produire vite et beaucoup afin de retrouver avec avantage la valeur du fumier qu'ils emploient. | Je crois devoir, en bin, décrire rs champi- gnon comestible, en engageant toutefois ceux qui en mangent à faire usage du champignon cultivé, qui n'occasionne jamais d'accidents tant qu'il est jeune, tandis qu'on peut faire de graves erreurs en mangeant ceux qu’on recueille dans les champs sur les friches. Le champignon cultivé est rond, légèrement aplati sur le sommet, avec un pédicule gros et court. Les bords de son chapeau sont soudés sur son pied lorsqu'il naît, et à mesure qu’il se développe ils se déchirent, et le font paraître comme frangé. La pellicule qui recouvre le chapeau est d’un blanc plus ou moins sale vers le centre, et quelquefois d’un gns roussâtre; elle n'est jamais parfaitement lisse et s'enlève facilement en la soulevant des bords et la tirant vers le centre. Sous cette pellicule sont rangés un grand nombre de feuillets très-minces, d’abord blancs, ensuite roses, puis noirâtres, alors le cham- pignon ne vaut rien et peut être dangereux. Tous les champignons dont la chair exposée à l'air passe du blanc au bleu ou au vert, et AP PP ES 173 dont ; le suc propre est. laiteux:, sont : vénéneux. En ças d’empoisonnement par les champignons, il faut recourir sans délai au médecin le plus habile ; mais comme les progrès du mal sont rapides, on conseille de provoquer l'évacuation des champignons par l'émétique uni à un purgatif, les potions et les lavements purgatifs. M. le Préfet de police a publié à cet égard une instruction que toutes les communes devraient avoir, car, c'est dans les Campagnes sur- tout, que le danger que présentent les champi- guons est le plus redoutable. Jacquix ainé. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Noric sur le Paulownia imperialis. Malgré que déjà, dans ces Annales, notre collègue M. F. Cels ait publié un article sur le Paulowvnia imperialis , mséré page 311 de la 9° année 1°° série, et quoique moi-même j'aie donné, page 82 de la 10, année même série, une note sur les premières apparencés de la floraison du pied cultivé par mes soins au Muséum d'Histoire naturelle, je crois devoir, enen publiant la figure, présenter ici à nos lecteurs, au risque de quelques répétitions , l'histoire com- plète de l'introduction et de la culture de ce bel arbre, que personne ne peut connaître mieux que moi, Car je puis sans vanité le considérer comme un enfant. Outre l'avantage de réunir tous les rensei- gnements acquis sur ce précieux végétal , une autre raison encore me détermine à prendre ce parti , c’est la nécessité où je me trouve de réparer , autant qu'il 174 m'est possible, l’indélicatesse du rédacteur de l'Horti- culteur universel, M. Lemaire, qu, sans pudeur, s’est approprié la plus grande partie de l’article et des renseignements que je lui ai donnés surle Paulow- nia, en signant de son nom ce qui m’appartenait, et laissant sous le mien ce qui se rapporte à la culture seulement. On peut vérifier ce fait dans le n° d'août 1842, page 102, du journal précité , et si je n'ai pas réclamé plus tôt, c’est que, dans le moment où J'écris, ce numéro est le dernier paru. J’ajouterai qu'une épreuve de mon article m'avait été promise et ne m'a pas été envoyée, de façon que je n'ai pu m'opposer au larcin qu’il me faisait, et que je signale pour l'avertissement de ceux qui pourraient avoir la même confiance que moi. J'ai de plus besoin de re- dresser quelques erreurs publiées sous mon nom, par divers recueils dont les rédacteurs ont mal interprété mes communications; et je déclare ne reconnaître que le présent article pour l'expression véritable de ma pensée. Lehasard seul a mms àlin trod uction en as © De ce bel arbre, enfant d’ à d’autres contenues dans _ vases japonais. J'ai eu soin, dans ; ainsi que dans mes précédentes notices, de signaler ce fait dans l'es- poir de rétrouver le: donateur deces semences dont, bien involontairement sans doute, le nom m'était échappé. En 1842 j'ai eu l'avantage de le revoir, et aujourd'hui je puis sans crainte de me tromper livrer son nom à la publicité. C’est M. le vicomte de Cussy, ancien officier supérieur d'infanterie, à Saint-Mandé, qui me remit en 1836 plusieurs petits vases venant du Japon; il les devait lui-même à la bienveillance Me 175 d'un savant explorateur anglais appartenant à la compagnie des Indes, avec lequel il avait été mis en relation pendant un de ses voyages à Londres. D'après unelettre écrite par ce monsieur à M. Bossin de Paris, et envoyée par ce dernier à un journal étranger , sans doute pour donner plus d’excentricité à cette com- munication , il paraîtrait que ces vases étaient au nombre de huit. J'en aï seulement recu six, ce qui justifie ce que m'a dit M. David aîné, que M. Bour- sault avait à cette époque été gratifié par la même personne d'une certaine quantité de semences japo- naises, et probablestent celles que contenaient les deux vases que je n’ai point vus. Quoi qu'il en soit, M: de Cussy me confia six vases, à la charge de les lui rendre, et de ne disposer que du contenu. Je fis, comme de raison, droit à cette demande et les vases furent rendus avec les étiquettes dont ils étaient _. (), quoique _ lettre dont LS viens e de parler Es Re étiquettes au moment des semailles. : ; Toutefois, j'avais eu soi de copier de mon tères jap t taient for- CARE à mées. J'ai conservé cette copi ; mais je n'y comprends rien, et il serait à dési que quelq vant orienta- liste püût voir les originaux, peut-être en obtiendrait- ne à M SET A reste, M. de Cussy n’en possédait aucun et n’avait nulle idea de ce qui - Je m'empressai, aussitôt que je fus en possession de ces graines, de m'occuper de les faire aps (1). C'est donc à tort que la R h e, page 470 de son numéro de février 1843 : J'ai encore les pots pi "4 tions. 176 Parmi elles, une seule accomplit cet acte important, et devint, ainsi qu'on peut le penser, l'objet de mes soins particuliers. À l'automne suivant son plant avait atteint 16 centimètres d'élévation , lorsqu'il perdit ses feuilles. Cette circonstance me fit présumer que je le tenais à une température trop élevée, et après l'avoir fait placer dans une serre plus froide, pré- caution nécessaire à prendreà l'égard de toute-plante qui perd ses feuilles à l'automne , je recommandai qu'on ménageât les arrosements. Cependant, je m'a- percus bientôt que la nouvelle température à laquelle je venais de soumettre mon élève était encore trop élevée, ce qui me fut indiqué par l'essor rapide qu'avait pris sa végétation. Je coupai alors les pre- miers bourgeons encore herbacés, et dont je fis des boutures qui reprirent promptement. Mais malheu- reusement ce végétal étant avare de bourgeons, je n'obtins que deux pieds la seconde année. La troi- sième année (1838) je plantai en pleine terre et à l'air le pied mère, dans l'intention de lui faire prendre une croissance plus rapide. Mon espoir fut rempli et au delà ; car à l'automne sa hauteur était d’un mètre. I s'élevait sur une seule tige dont l'aspect et le volume me firent penser un instant que j'avais sous les yeux un Catalpa syringoefolia, Don, ou Bigno- nia Catalpa, La. Sa égétati prolongea;j ’ premiers froids qui firent tomber les feuilles sans qu'elles eussent jauni. Cette caducité des feuilles me fit craindre qu’il ne pût résister à nos hivers, mais en réfléchissant que le catalpa les perdait également, je Aux persistai dans ma résolution de tenter l'épreuve. Toutefois je le fis empailler avec soin et garnir son pied d’une épaisse litière de feuilles, et j'attendis 179 l'événement. Dès que le retour du printemps me le permit, mon jeune sujet fut découvert, et j'éprouvai une vive satisfaction en le retrouvant aussi vert qu’à l'automne après avoir supporté un froid de 6 degrés Réaumur. L’annéesuivante, 1839, sa végétation mon- tra une vigueur étonnante; la tige prit un dévelop- pement remarquable et poussa deux branches laté- rales. Son boïs s’aoûta mieux,et me donna la presque certitude qu'il résisterait aux intempéries de nos hivers. Toutefois je ne crus pas devoir encore l'exposer sans couverture à celui de 1839—18/0. Il fut donc empaillé comme l’année précédente, et, malgré cette précaution, je ne fus pas sans crainte à son égard, le thermomètre étant descendu à 14 dégrés sous o. Heureusement aucun accident ne survint , et lorsque je le revis au printemps sain et sauf et sans même que l'extrémité de ses branches eût souffert la moin- dre atteinte , je fus convaincu que sa naturali était complète , ce que me confirma sa vigoureuse végétation de 1840, et je pressentis dès lors que c'était une nouvelle et brillante acquisition qui vepait augmenter nos richesses en arbres de plein air. A l'automne de 1840, je le laissaï sans abri, le froid étant pour ainsi dire nul; mais en décembre, voyant le thermomètre à 8 degrés, je fis mettre autour de son pied une bonne litière de feuilles ; au printemps suivant il s'élevait déjà à 3 mètres. Il a bravé l'hiver de 1841-42 sans aucun abri, et a développé dès le printemps des branches et des feuilles d’une gr deur remarquable. C’est en septembre 1841 que pour la premiète fois Mans 1843. 12 17 il a marqué fleurs ; mais elles ne se sont pas dévelop- pées. Durantla mauvaise saison la végétation est restée tout à fait inactive, cependant les boutons des fleurs se sont maintenus et le premier épanouissement à eu lieu le 27 avril :842. Les fruits ou capsules étaient mûrs à la fin d'août. Je ne sais encore si cet arbre doit fleurir chaque année, mais à l'automne der- nier il y a eu apparence de fleurs dont quelques- unes seulement persistent; le plus grand nombre étant tombé par suite de Ja sécheresse de l’année pré- cédente. L'inflorescence se préparera-t-elle toujours à l'automne pour rester stationnaire pendant Fhiver et n'accomplir son œuvre que vers le milieu du prin- temps ; ou bien l'arbre, n’ayant pas encore reçu de l'influence climatérique, sous laquelle il s'est déve- loppé, l'harmonie qui doit s'établir entreles fonctions de ses organes et les circonstances météorologiques destinées à les favoriser, a-t-il obéi, dans le premier acte de sa vie adulte, à l'impulsion que son germe, formé sous le climat japonais, avait apportée dans sa constitution? C'est ce que la suite nous apprendra. Au reste, la croissance de l'arbre n’a point souffert du développement des fleurs, et ce végétal a aujour- d'hui 5 mètres d’élévation, le dimètre de ses bran- ches est de 6 mètres 35 centim., et la cireonférence de son tronc est, à 16 centim. du sol, de 64 centim. Malgré que les caractères génériques et la syno- nymie relative au Paulownia aient été présentés avec assez d’exactitude par notre collègue, M. F. Cels, dans l'article cité en commençant, je crois devoir les répéter ici, afin que cette notice offre réunis tous les renseignements concernant ce végétal. 179 PAULOWNIA Ses. et Zucc. Didynamie angio- spermie. Lix. Scrophularinées Juss. Caractères génériques. Calice coriace, campa- nulé, quinquéfide; corolle infundibuliforme, pres- que bilabiée, à limbe partagé en cinq lobes; quatre étamines didynames ; ovaire biloculaire, un style simple à stigmate tronqué; capsule souligneuse , ovoide, acuminée , mucronée, biloculaire, à deux valves septicides; graines nombreuses , à ailes mem- braneuses, placenta épais. Ce genre est dédié à la princesse Anna-Paulowna, de Russie, reine aujourd'hui des Pays-Bas. J'avais d’abord pensé que ce genre devait apparte- nir à la famille des Bignones, ( opinion que partage probablement M. Poiteau qui l'a classé ainsi dans le Bon Jardinier de 1843), mais je ne crois pas devoir l'indiquer autrement que ne l'ont fait les botanistes créateurs du genre. = PauLOWNIE IMPÉRIALE. Paulownia 2 Siesopret Zucc. Bignonia tomentosa Tuvss. Flor. Jap. p. 252. Wacco. Spec. plant. IL. p. 200. Pers. Syn. plant. IL. p.270. /ncarvillea tomentosa Serexc. Syst. Veget. IL. p. 836. Les Japonais le nomment Kirri; les Chinois Too, Hak-Too.(Voyezla planche.) Jusqu’alors cet arbre est loin d’avoir acquis chez nous le développement qui lui est naturel et qui dépasse 10 mètres dans: von pa mile Et tronc paraît devoir prendre u son écorce est glauque, lisse, couverte sde lignes blanches opposées; il se divise en branches peu nombreuses opposées, étalées, presque horizontales, et formant une tête volumineuse. Les rameaux sont gros, ar< 180 rondis ; les feuilles sont caduques , à longs pétioles, opposées, cordiformes à la base, ovales, presque entières , ou découpées en trois ou cinq lobes dont celui du milieu estle plus long et pointu. J'ai remar- qué plusieurs fois des rameaux qui les avaient ter- nées ou verticillées. Elles sont sillonnées par sept ou neuf nervures; parmi elles, cinq sont cylindriques, saillantes en dessous. La page supérieure est d’un beau vert tomenteux et l’inférieure est revêtue d'un duvet blanchâtre. Le pétiole, qui a une longueur pres- que égale à celle de la feuille, est d’un vert tendre. Les feuilles dans leur jeunesse sont toutes ovales entières. Les fleurs se développent en panicule plus où moins volumineuse. Elles sont tubulées, à limbe évasé, à anq lobes ovales arrondis, plus ou moins roulés en dehors selon l'époque de la floraison. Le pédoncule est long, épaissi au sommet ; le calice est monophylle, à cinq dents égales et larges, de couleur marron clair ; la corolle est d’un beau bleu violacé à l'extérieur, plus i ntense sur la fleur non épanouie, et plus pâle sur le limbe intérieur où se montrent deux macules oblon- gues d’un jaune serin clair. Elle est entièrement cou- verte en dehors de poils très-fins et serrés. Le fruit est une capsule souligneuse, ovoide-acuminée, mucro- née, à peu près de la grosseur d’un œuf de pigeon, couverte de petits tubercules visqueux qui la rendent rugueuse. Cet arbre appartient aux contrées les plus australes du Japon; il y est très-cultivé dans les jardins, et se rencontre souvent sur les chemins publics. Espérons qu’il sera bientôt aussi très-répandu dans notre pays, où il ne peut que trouver de nombreux amateurs. On a vu que j'avais d'abord multiplié cet arbre par 181 les deux seuls bourgeons obtenus sur le pied mère, alors que je le conservais en serré. Je ferai remar- quer que je n'ai jamais pu parvenir à faire développer des bourgeons nés à l'air libre. Il est probable que le contact de l'air atmosphérique donne à ces produc- tions une consistance trop tenace pour que la di- latation puisse sopérer; depuis, j'ai trouvé le moyen de le multiplier très-facilement par tronçons de racines que lon plante comme des boutures. C’est vers la fin de mars qu'il est le plus propice de bouturer le paulownia. Toutes les racines reprennent avec la même facilité, qu’elles soient grosses comme une plume à écrire, ou d’un diamètre de 2 centim. Il arrive quelquefois que les grosses racines se dé- truisent, mais cela est assez rare dans cette saison. On peut en mettre beaucoup dans un pot dit à ama- rante. Ces pots sont placés sur couches chaudes. Lorsque les bourgeons qui sortent de ces racines ont atteint 3 centim., on les coupe, et on en fait des boutures qui reprennent aussi sans la moindre difficulté. Ces mêmes boutures, après qu’elles ont pris un certain accroissement, peuvent être coupées pour en faire de nouvelles. Avec une racive longue de 10 centim., on peut faire dans une serre chaude à multiplication 50 pieds de paulownia dans le cou rant de l'été. Les boutures, enfoncées perpendiculairement dans le pot, né doivent en dépasser la terre que de 4 mill. au plus. On peut fort bien faire réussir cette multiplicauon à l'automne; mais, outre que le succès est moins cer- tain, c'est se charger du soin de faire passer l'hiver à de jeunes individus qui n'auront aucun avantage sur 192 ceux développés en mars. Si d’ailleurs, à l'automne, on avait des racines, on pourrait les conserver facile- ment pour les mettre en multiplication au prin- temps, en les tenant enterrées dans du sable ou de la terre sèche, à l'abri de l'humidité et de la gelée. Il est encore très-facile d'obtenir des bourgeons avec des morceaux de branches dont on met un bout dans l’eau ,ou que l’on pique dans la tannée d'uneserre. On coupe ceux qui poussent au fur et à mesure de leur développement, et le morceau de branche ne cesse de produire que lorsque son épuisement est complet. Une terre profonde et légère est celle qui convient le mieux à cet arbre, bien qu'il ne se montre pas très-difficile sur le terrain. Je conseille de le faire monter sur une tige avant de le laisser brancher, car lorsqu'il se ramifie trop bas, les branches, cédant à leur propre poids, vont bientôt toucher la terre. Les personnes à qui cette disposition conviendrait peu- vent la mettre à profit pour se créer une espèce de rotonde de verdure sous laquelle on peut se reposer sans crainte, parce que son feuillage est très-propre et a été, jusqu’à ce jour, respecté par les insectes, C'est donc, j Je le répète, une fort intéressante acquisition qui doit plaire par l'ampleur de son feuillage, la beauté de ses fleurs et le parti qu'on peut tirer de son port, Le paulownia se trouve ajourd'hui dans divers établissements marchands à qui j'en ai donné des racines. Avec l’assentiment de M. de Mirbel, j'en ai expédié des individus à Hyères, en Normandie, en Bretagne, à Bordeaux, à Alger ; et j'espère que bien- tôt il sera cultivé dans tout le royaume. 109 Les deux capsules de graines que j'ai récoltées en 1542, et sur la vertu germinative desquelles j'avais quélques doutes, m'ont donné des résultats ines- pérés. Le 7 janvier dernier, j'ai semé, dans un pot placé sur le devait d’une serre chaude, cent graines, sur lesquelles, soixante: quinze avaient germé dix jours après, Le jeune plant a, aussitôt qu'il se montre hors terre, 3 ou 4 mill. de hauteur. Il est velu. Ses feuilles cotylédonaires sont minces, ovales, longues de 1 à 2 mill., et également garnies de poils, ce qui est assez rare dans ces organes. Il ‘paraît rédouter li chaleur humide, car quelques jeunes: individus avaient déjà fondu. J'ai pris quelques précautions pour conserver le reste, et je rendrai compte plus tard des résultats de ce semis. NEUMaNN. ORANGERIE OU SERRE TEMPÉRÉE.. CaicéoLaiRE Tor or Ricamonn-Hiss. ( Voyez la planche. ) CRU mile dr Se Cette jolie calcéolaire, qui n’est pas une des moins intéressantes de notre collection, nous est venue de l'Angleterre, comme les précédentes figurées dans ces Annales. Elle nous a paru également méri- ter d’être signalée aux amateurs. Plante herbacée , à tiges vertes, s'élevant de 50 à 60 centim., à feuilles opposées , grandes, d’un beau vert, Ondulées et nervurées, de forme ovale pointue; fleurs assez grandes, en panicule lâche et terminale de 15 à 20. La lèvre supérieure très-petite, d’un jaune päle strié de pourpre; l'inférieure grande, bombée, d’un jaune blanc, couverte en dessus d'une 184 large macule d’un pourpre violacé, striée et ponctuée de même couleur plus intense. Cette calcéolaire, qui donne un très-grand nombre de fleurs et est d’un bel effet, se multiplie et se cul- tive comme la calcéolaire Crythérion. Voyez p. 350 de ce Journal, 10° année de la 1°" série. Jacquix J°. SERRE CHAUDE. PITCAIRNIA. Luewr. Hexandrie monogynie, Lin. Broméliacées Juss. Genre dédié à Williams Pitcairn, médecin anglais, à Londres. Caractères génériques. Périanthe à six divisions; trois extérieures calicinales lancéolées, acuminées, dressées, connées à la base; trois intérieures pétaloïdes, réunies en tube à la base ; six étamines à filaments li- bres, à anthèreslinéaires ; ovaire triloculaire; style fili- forme à stigmate trifide. Capsule supère, triloculaire, trivalve; graines nombreuses subcylindriques. PiTCAIRNIE À FLEURS ODORANTES. Pifcairnia suaveo- lens. Lixpr. Bot. reg. 1069. ( Voyez la planche. ) Plante originaire du Brésil, introduite en Angle- terre en 1824, et en France depuis plusieurs années. Feuilles longues de 60 à 65 cent., en touffe, et super- posées alternativement les unes aux autres, de façon à former une sorte de tige courte, de couleur cramoisi noir. Elles sont étroites, presque canaliculées, fer- mées à Ja base, molles ensuite et réfléchies en dehors. Elles sont teintes d’un vert glauque, et ont à leur 185 base les bords spinescents. Du centre des feuilles s'élève une hampe florale, haute d'environ 55 cent., cylin- drique, glabre, munie aux articulations de bractées ovales acuminées, diminuant de grandeur en mon- tant. Fleurs nombreuses, en grappe longue; les trois divisions calicinales sont ventrues, appliquées, d’un vert pulvérulent blanchätre, atteignant à la moitié des divisions internes; celles-ci sont ovales-allongées, élargies vers le haut, dont le sommet se termine ob- tusément, et est roulé en dehors; elles forment une sorte de tube à la base et sont d’un blanc jaunâtre ; les étamines ont leur filet d’un vert tendre, attachés à la base des divisions, et les anthères linéaires divari- quées d’un jaune d'or. Elles répandent, pendant la durée de leur floraison qui se prolonge assez long- temps, une odeur des plus suaves. Cette pitcairnie appartient à la serre chaude. On la cultive en pots dans un mélange de terre de bruyère et de terreau végétal. Elle fleurit chaque année d’août en septembre, et mérite d’être plus cultivée ‘ qu’elle ne l’est. Elle a besoin d’arrosements fréquents jusqu’après sa floraison. On la multiplie par les œilletons qu'elle donne à son pied, et que l’on plante en pot qu'on place sur couche chaude et sous châssis, et par le semis de ses graines qui mürissent quelquefois, et qu’on fait lever de même en pot sur couche chaude sous ch sis. rancC. Ces. GOLDFUSSIE À FLEURS AGGLOMÉRÉES. Goldfussia glo- merata. Bot. mac. 3881. (Voyez la planche.) Cette plante, qui appartient à la tribu des Ruelloi- 186 dées, famille des Acanthacées de Jussieu, à été intro- duite en 1841 au Jardin des Plantes de Paris. Les rameaux inférieurs sont étalés et un peu pen- dants, les supérieurs terminés en partie par des épis de fleurs bleues ; toute la plante est velue. Les feuilles caulinaires, opposées et d'inégale grandeur, sont lan- céolées, acuminées, dentées, crénelées en leurs bords et munies d’un pétiole court et presque conné avec celui de la feuille opposée ; leur surface est d’un vert un peu glaucescent, mais le dessous est tout à _ fait glauque. Les poils. = . page sont longs, mous, blancs, et, ticées et les Bor. raginées, sont implantés sur une petite glandule. Les feuilles florales ressemblent à peu près aux caub-. naires, cependant. elles sont linéaires lancéolées ; les bractéoles qui accompagnent chaque fleur sont li- néaires et ne déf tpas le calice, dont les divisions, égales entre elles, se confondent avec ces bractéoles. La corolle infundibuliforme, arquée , légèrement verdâtre à la base, présente un limbe bilabié à cinq divisions obtuses ; les deux supérieures réfléchies en arrière, les trois inférieures plus ou moins étalées; la couleur générale est un beau bleu violacé. Leur tissu Free et sillonné par un grand nombre de nervures purpurines et anastomosées, à une appä- rence gaufrée ; quatre étamines didynames , soudées au tube, sen détachant au delà de la partie arquée, ont leurs filets glabres blancs, appliqués sur la lèvre inférieure et surmontés d’une anthère biloculaire cor- diforme d’un jaune pâle. Le style, à peu près de même longueur que les étamines, se recourbe au sommet en une sorte de crochet où d’hameçon muni de deux très-petites appendices.. L’ovaire ovoide, glabre, se 187 trouve entouré à sa base par un petit disque hypo- gyne de couleur jaune. Catt 1 + L} re tappartenir au genre Ruellia par son calice à divisions égales et ses étamines à an- thères cordiformes resserrées au milieu du dos, sans connectif apparent, et par suite privées d’appendices. Ou la cultive dans une bonne terre mélangée. Le pied que nous possédons est resté longtemps en pot sans fleurir; mais placé à l'automne dans la pleine terre d’une bâche de la serre chaude, il a donné des fleurs pendant la plus grande partie de l'hiver et s’est élevé à un mètre de hauteur, On la multiplie facile- ment de boutures. Je crois ce goldfussia originaire du Népaule et je pense qu'il pourra être fort bien cultivé dans une bonne serre tempérée. Quoi qu'il en soit, c'est une acquisition précieuse qui ne doit pas manquer d’ama- teurs à cause principalement du beau coloris de ses fleurs qui se montrent à une époque où elles sont rares. On le trouve déjà dans quelques établissements et notamment chez nos collègues MM. Jacquin frères. NEumanx. Nouveau moyen de multiplier les Strelitzia. C'est avec un grand empressement que je porte à la connaissance de nos lecteurs ce nouveau procédé de multiplier les Strelitzia reginæ et ses congénères. Il est dû à M. Dubarre, cultivateur fleuriste à Mon- treuil-sous-Bois. Il est d'autant plus précieux qu'il fal- lait, avant, attendre un temps infini pour se procurer un cœilleton qu'on n’enlevait à sa mère, avec bien des précautious, qu'après qu'il avait atteint trois ans au moins. | : 188 Aussitôt qu'un bourgeon commence à s’allonger, M. Dubarre le coupe près de la tige, c'est-à-dire à 3 cent. du point d’attache. Cette section fait refouler, vers les racines, la séve qui alimentait ce bourgeon, et par sa réaction elle se porte sur un ou deux bour- geons qui, nés en même temps que celui coupé, ne se seraient développés qu'après la floraison de ce dernier. Cette affluence de la séve dans les deux bour- geons restés inactifs jusqu'au moment de l'amputa- tion, les fait développer promptement, et lorsqu'ils le sont assez, M. Dubarre les coupe comme on fait pour une bouture de Dracæna, et les place sous cloche où ils ne sont pas longs à émettre des racines. J'avoue que pour mon compte j'aurais craint de faire pourrir un si jeune bourgeon en le mutilant, mais enfin les faits sont concluants. Toutefois je ne les aï pas vus de mes yeux, mais M. Amand, qui a été chargé de me faire cette communication, a été témoin oculaire de cette pratique et m’a dit que M. Chauvière en avait eu les premières multiplica- tions. L'été est la saison qu’il faut choisir de préfé- rence pour faire cette sorte de bouture. J'ajouterai que ce procédé m'a donné à penser qu’en coupant un vieux pied, il était probable qu'il développerait un certain nombre de jeunes bour- geons. Ce magnifique genre de plantes, qui est sans contredit un des plus beaux parmi la grande divi- sion des Monocotylédonées, doit être d'autant plus recherché qu'on est certain maintenant de le cultiver parfaitement en serre tempérée avec les géranium, ù pèces fleurissent admi t pendant l'été. I n’est nécessaire de placer en serre chaude que les 199 pieds dont on voudrait obtenir des fleurs pendant l'hiver. MM. Cels frères et Mathieu possèdent déjà un grand nombre de strélitzia qu'ils livrent au com- merce à des prix modérés; espérons que ce nouveau moyen de multiplication en fera encore diminuer la valeur. Neumanx. PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. SIPANEA Ausrer. Guyane.—Huws. et Kunrn.— À. Ricæarn, Mém. sociét. hist. nat.,5 page 295.—Dec. prod. 4, page 416. Pentandrie monogynie Lix. Ru- biacées JüssŒu. Caractères génériques. Calice à tube turbiné, le limbe à cinq parties, les lobes lancéolés, persis- tants; corolle à tube arrondi, environ trois fois plus long que les lobes du calice , la gorge barbue; limbe quinquefide à lobes ovales; cinq anthères incluses, sessiles; stigmate bifide pointu; capsule subglobu- leuse, couronnée par le calice, biloculaire ; les loges bivalves ; placenta central ; charnu ; semences aptères, finement tuberculées. Ce genre a de l'affinité avec celui Rondeletia. SIPANÉE A FLEURS CARNÉES. ASipanea Carnea. À Bronen. Hort. Paris 1842. Tige simple, haute de 2 à 3 décimètres et plus, cylindrique, verte un peu velue. Feuilles opposées, pétiolées, ovales et lancéolées-pointues , un peu velues sur les deux surfaces, entières sur les bords, nervures saillantes en dessous, pétioles velus. Stipules extra- 190 axillaires, tricuspidées, les deux pointes latérales plus courtes , velues. Fleurs terminales : en tête ombellée; calice à cinq divisions très-inégales, dont trois beaucoup plus petites, velues; tube de la corolle grêle, cylindrique, renflé sous le limbe , um peu velu, long de 20 à 25 millimètres ; limbe à cinq divisions ovales pointues, d'un rose violacé très- pâle, sa gorge est munie de poils blancs. Le stigmate : est à deux lobes divergents. Lieu, Madagascar. Cette plante a été obtenue de semis, en 1842 au Jardin des Plantes de Paris, où elle à fleuri en octobre, novembre et décembre. Elle est de serre chaude , assez jolie pour être introduite dans les collections d'amateurs, ainsi que dans le commerce qui ne manquera pas de l'accueillir. GREVILLÉE A FLEURS EN COIN. GREVILLEA cuneala. Horr. Martine. Arbuste rameux; rameaux d’un gris cendré, pubescents; feuilles alternes, rapprochées ; cunéiformes , rétrécies en pétiole à la base , élargies au sommet où il y a quatre ou cinq petites dents mucronées, d'un vert gris, pubescentes. Éd A FEUILLES DE HOUX. Grevillea illici ifolia. Horr, Martine. Arbrisseau; feuilles alternessessiles, mais amincies à la base, entières, munies sur leurs bords de grandes dents épineuses, très-fermes et coriaces ; la bordure est transparente. . Crus + + - - + Grevilleaherbegiana: . Horr. Marrine. Arbrisseau très-rameux ; lesrameaux verts, grisâtres, pubescents;. feuilles. nombreuses, très-rapprochées, les unes ayant de trois à cinq lobes linéaires, filiformes, un peu obtus; à la base de ces feuilles il s’en trouve deux simples, sessiles, linéaires ; elles sonttoutes d’un vert gris et velues. | : ; î À Î L O1 GREVILLÉE PINNATIFIDE. Grevillea pinnatifida. Horr. Marre. Arbrisseau ; feuilles fermes, coriaces, à pétiole allongé, le limbe pinnatifide, à divisions d'autant plus longues qu'elles sont plus rapprochées de la base, lancéolées, pointues , elles-mêmes pinna- ufides , à lobes triangulaires et à sommet épineux. Cette espèce est très-remarquable. GREVILLÉE BIPINNATIFIDE COCGINÉE. Grevillea bi- pinnatifida coccinea. Horr. NA Arbrisseau ; Sifc à la base , à sommet divisé en trois ou cinq lobes, déni les Mél ont quelquefois trois lobes, ayant tous uné pointe spines- cente ; elles sont coriaces, fermes, légèrement velués, surtout en dessous. Belle espèce. GREVILLÉE BIPINNATIFIDE À LONGUES FEUILLES. G. bi- pinnatifida longifolia. Horr. Marrine. Rameaux fan Îles | grêles , effilés ; feuilles conformées comme dans l’es- pèce précédente, mais beaucoup plus étroites et plus longues. GREVILLÉE TELLEMANE BRILLANTE. G. Tellemani splendens. Hoxr. Marne. Arbrisseau très-rameux : rameaux glabres, luisants ; feuilles éparses , diversement divisées en lobes filiformes, très-entiers, pointus, sans être mucronés, glabres et d’un vert gai. Il a le port de quelques espèces d’Akea. Ces sept espèces ou variétés d’arbrisseaux sont originaires de la Nouvelle-Hollande; elles ont été envoyées de Vienne par M. le baron Eugel, et sont cultivées chez M. MarTine, jardinier fleuriste, rue des Bourguignons , à Paris. Comme toutes les autres es- pèce anciennement connues, elles sont de serre ss ee pe sont déjà en multiplication. Jacques. dd 192 DausEnToNie DE Trirer, Daubentonia Tripetiana Porr. Cet intéressant arbrisseau, qui appartient à la belle famille des légumineuses, est remarquable par ses feuilles ailées sans impaire, et ses longues grappes de fleurs papillonnacées d’un beau rouge cocciné qui se développent en grand nombre sur les jeunes ra- meaux, pendant l'été et l'automne. M. Tripet-Leblanc dit l'avoir obtenu, en 1840, de graines reçues de Buénos-Ayres. Il paraît, selon M. V. Ranrowwer, horticulteur et marchand grainier à Hyères (Var), que ce même arbrisseau existe en pleine terre dans le jardin de M. Duplessis-Ollivault, à Toulon. Cet amateur en devrait les graines à M. De Bouchaud, Vieutenant de vaisseau, qui les aurait re- cueillies sur les Seybo (nom indigène du Dauben- tonia), qui se trouvent en grand nombre dans les massifs de verdure de File Martin-Garcia, sur la Plata. Cet arbrisseau aurait, en janvier 1842, sup- porté un froid de 5 deg. 172 R. R M. Tripet Leblanc prétend que ce n’est point la même espèce. Je ne suis pas à même de décider ce point, mais, quoi qu'il en soit, M. Rantonnet annonce des jeunes sujets de son Daubentonia , d’une reprise d'autant plus certaine qu’ils sont élevés en plein air, et proviennent de graines prises sur des mères passant l’hiver dehors sans couverture, à un prix bien au- dessous de celui de Paris ( 40 fr. au lieu de 100). Il ajoute même, dans une notice que j'ai sous les yeux : « Je les fournirai toujours au-dessous du prix de la concurrence. » RousseLoN. INRRALESS DE FLORE ET DE POMONE. HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. BENINCASA, sa vi. spacu. Suites à Buffon. Surré AU BOT. CULT., tome 4, inédit. Caractères génériques. Fleurs polygames monoï- ques, solitaires , jaunes ; calice et corolle rotacés, à cinq parties crispées et ondulées ; fleurs mâles à trois et cinq étamines libres, divergentes ; anthères toutes ditèques, épaissies, comme trilobées ; fleurs herma- phrodites, à étamines comme dans les mâles, ovaire cylindracé à trois ou cinq loges. Style très-court, turbiné. Trois à cinq stigmates confluents par la base, irrégulièrement sinueux. Fleurs femelles comme les hermaphrodites, mais à étamines sans anthères. Fruits charnus hérissés, triloculaires, loges polyspermes; graines ovales comprimées, rétrécies au sommet, immarginées. Benincasa De CHINE. Benincasa sinensis. Horr. SUITE AU BOT. CULT., inéd. - Tiges fortes, rampantes ou grimpantes avec des soutiens, comme à cinq angles obtus, munies de Avr 1843. 43 194 poils simples, assez longs, non glanduleux à la base ; feuilles portées sur des pétioles presque cylindriques, munis des mêmes poils que les tiges; le limbe est cordiforme, comme arrondi, à cinq lobes peu pro- noncés, dentés, velus par des poils peu épais; fleurs assez grandes, d’un jaune pâle; vrilles bifides; fruits à pédoncule beaucoup plus court que les pétioles, oblongs, munis de poils épars, surtout dans la jeu- nesse, couverts d'une poussière glauque à la maturité. Cette cire ou poussière s’enlève facilement par le tou- cher. Graines blanches, ovales, un peu échancrées à la base, rétrécies au sommet qui est obtus, bordées d'une marge un peu saillante, épaisse, comme den- : ticulée, de 11 à 13 millimètres de long sur 8 à 9 de large. Lieu originaire , la Chine. Sa culture doit être assimilée à celle de la gourde ou autres espèces un pen délicates; planté à bonne exposition ou le long d'un mur garni de treillage, on doit lui donner de hauts et fort tuteurs rameux, sur lesquels on le fera grimper; ne le planter en place qu'à la fin de mai, et lui donner beaucoup d'eau pendant les chaleurs de l’été. J'ai acquis les graines de cette plante. chez M. Vil- morin, au printemps de 1842; je n’en ai cultivé qu'un pied, dont un seul fruit est parvenu à ma- turité. Je l'ai conservé jusqu’au 15 décembre, époque où il a été mangé, assaisonné de diverses facons, à l'instar des concombres; il a été trouvé très-bon par plusieurs personnes, notamment MM. Jacquin frères, Rousselon et ainsi que moi; sa chair est plus ferme que celle du concombre, et contient moins d’eau. Sa conservation , facile jusque dans la haute saison, doit 199 - donc le faire cultiver comme alimentaire, pouvant devenir précieux à une époque où les légumes frais sont peu communs. Jacques. SUR LA POMME DE TERRE DES CORDILLIÈRES. Cette pomme de terre est encore l’objet d’une con- troverse, de laquelle il résulte qu’on n’est pas jusqu’a- lors bien fixé sur ses avantages, ainsi que sur la cul- ture qui lui convient le mieux, et notamment la na- ture du sol qui la fait prospérer. Page 151 de la 9° année, 1" série de ce Journal, notre collègue M. Jacquin jeune l'a fait connaître daus une courte notice, et annoncé qu'il publierait plus tard les ob- servations auxquelles les essaïs, qu'il se proposait d'en faire, pourraient donner lieu. Soit que la qualité du sol lui ait été défavorable dans trois localités diffé- rentes où elle a étéessayée, sa végétation a paru lan- guissante, ce qu’annonçait la couleur jaunâtre des fanes qui semblaient étiolées. Elle lui a fourni une variété blanche qui doit peut-être son origine aux éléments constitutifs du terrain qui l'a produite. Quoiqu'il en soit, il a fait de nouveaux essais dont il rendra compte incessamment. En attendant que les points controversés soient éclaircis, je crois devoir publier la communication suivante, qui m'a été adressée par M. Victor Paquer. « Nouvelles observations sur la pomme de terre des Cordillières. Ia été question, dans une des der- uières séances de la Société royale d'horticulture de Paris de la pomme de terre des Cordillières, consi- dérée par les uns comme une variété très-précieuse , 196 et par les autres, comme une très-médiocre. M. Ca- muzet, collaborateur de ces Annales, a dit avec raison que cette solanée est très-bonne, lorsqu'on la confie à une terre forte et substantielle. Je vais ap- puyer l'opinion de cet habile praticien par quelques documents qui méritent, je crois, d’être pris en con- sidération. » On sait qu’en général, le caractère le plus dis- tinctif de notre époque, c’est de se passionner pour tout ce qui vient de loin , pour tout ce qui porte un nom burlesque et ridicule, qui s'éloigne le plus des choses connues et des usages reçus. La pomme de terre des Cordillières, pompeusement annoncée dans quelques journaux comme ayant, à un suprême de- gré, le goût très-prononcé du jaune d'œuf, me fut de- mandée a plusieurs peropnes avec lesquelles j'en- tretiens une assez active. J'en adressai à une dame de és qui possède un petit jardin dans un quartier de la ville où le terrain est très- calcaire et passablement brülant, mais généralement très-propre à la culture de la pomme de terre, qui y vient ordinairement bien et y acquiert des qualités excellentes. Je pensais qu ‘il était impossible de choï- sir un meilleur sol pour essayer la pomme de terre des Cordillières; j'avais, en conséquence, accompa- gné mon ervoi de quelques instructions sur la eul- ture , et de quelques réflexions sur les chances proba- bles de la récolte, et ce qu’il conviendrait alors d’en faire. Grande fut ma surprise, lorsqu'il y a quelques mois, j'appris que mes douze tubercules, assez beaux, en avaient à peine produit cinquante petits, dont le poids total n’approchait certainement pas, m'assurait-on, de celui des douze employés pour la 7] semence. Voilà, certainement, un résultat dont s’em- pareraient bien vite les dépréciateurs de la pomme de terre des Cordillières; mais attendons un peu. » La Normandie est le sol par excellence, comme chacun sait. Au-dessous de la couche labourable, on trouve une terre jaune , à laquelle les paysans don- nent le nom impropre d'argile, car c'est une vérita - ble et bonne terre franche comme celle si renommée de la plaine de Longjumeau, près Paris. L’un de mes amis et collègues de la Société des sciences et des arts de Bayeux, M. Etienne, avait reçu de moi six tuber- cules de la même pomme de terre; ils furent tout dif- féremment placés et traités que ceux que j'avais en- voyés à Caen. 11 les planta sur la terre jaune sortie d’un fossé neuf qu'il venait de faire creuser pour en- clore une pépinière. Ces six tubercules, placés dans cette terre jaune, excellente à la vérité, mais qui n'avait pas reçu d'engrais et qui se trouvait, pour la première fois, exposée aux influences atmosphéri- ques de l'air, en ont produit 125, c'est-à-dire 4 de 20 pour un en nombre; mais 5 résultats, m'é- crit mon correspondant , auquel j'ai demandé ces renseignements, seraient plus avantageux encore si j'avais égard au poids. » Je citerai encore, en faveur de cette pomme de terre , les expériences et les résultats de M. Ratuer. Plantée dans une bonne terre, elle lui a donné jus- qu'à 22 et 24 pour un. Il en a offert à plusieurs fermiers; les uns l'ont plantée dans une excellente terre de jardin, très-chargée d'humus, ils n’ont pres- que rien obtenu; les autres l'ont très-indifféremment jetée dans une terre forte où les tubercules. sont venus très-gros et très-nombreux. 198 » De tout ceci, je pense que l'on s'est générale- ment prononcé d'une manière trop absolue sur la pomme de terre des Cordillières, soit en la louant à outrance, soit en la dépréciant à l’excès. Ainsi les terres légères et calcaires, qui sont celles de prédi- lection pour toutes les autres variétés de cette plante, ne coñviennent pas à celle des Cordillières, qui a besoin d'une terre forte, sans engrais, pour acquérir toutes Îles qualités qui la font estimer. C’est là une heureuse exception , trop peu appréciée, et qui m'a engagé à rédiger cette notice. » Il est bon aussi de remarquer que cette singu - lière solanée ne s’accommode pas d’un sol dans le- quel dominent les matières organiques, puisque nous l'avons vue sans valeur dans les terreaux d’un jardin où on l'avait placée , croyant en obtenir une récolte plus abondante, » RousseLon. JARDIN FRUITIER. PRuNIER. Merveizze pe New-York. — Le nom américain de cet arbre indique son origine. Je ne l’ai encore trouvé décrit ni même indiqué dans aucun ouvrage. J'en dois la possession à M. Vibert , horticulteur à Angers, qui m'en a procuré des greffes pendant l’au- tomne de 1832. Il y avait alors peu d’années que ce prunier était en France dans ses pépinières. C'est un arbre fertile, vigoureux et d’un beau port. Ses rameaux sont droits, glabres, lisses et sans stries. Ils affectent généralement la direction verticale. Leur épiderme est brun foncé, finement et abondamment 198 marbré gris intense à leur base, tandis qu'au sommet il est d’un brun violacé, parfois partiellement vert du côté de l'ombre et sans marbrures grises. Les pousses de la seconde séve sont aussi brun violet foncé d'un côté, un peu verdâtres de l’autre, sans mar- brures grises, et elles présentent ordinairement au- dessous de chaque gemme trois rudiments de stries. Gemmes petits, très-courts, triangulaires, plus larges que hauts, un peu comprimés, appliqués contre les rameaux ; ils sont bruns, marbrés gris. | Feuilles ovales, obtuses en se terminant en une pointe très-courte. Leur plus grand diamètre est au milieu de leur longueur; elles sont glabres en dessus, souvent bullées, presque planes; en dessous elles présentent un réseau fin de veines ou nervures sail- lantes et une faible pubescence peu apparente. Leurs bords sont assez régulièrement crénelés. Le pétiole est pourpre violet foncé en dessus, sa longueur égale le quart ou le cinquième de la longueur de la lame; il porte deux glandes scyathiformes et est un peu cotonneux. Le fruit est ovale ou presqu'oviforme et alors son plus grand diamètre transversal est vers le pédoncule. Il a ordinairement de 35 à 44 millimètres de haut et de 30 à 38 de diamètre. Sa couleur est le vert pâle blanchâtre, avec teinte jaune herbacé, le tout en partie recouvert d'une fine poussière glauque ou fleur, laquelle étant cnlevée laisse voir sous l'épi- derme un peu transparent des marbrures vertes et jaunâtres, et souvent de nombreux -POÏRE, mis d ré couleur plus intense. | 5 Eee complète matunté , la -ouleur di L ro VI) LT ss est F- jaune herbcé pâle et le côté frappé. par Je ; 200 soleil présente souvent quelques tâches grises et par- fois des points rouges. Le pédoncule est long de 12 à 18 millimètres; il est gris, ou vert et gris, glabre, et est implanté dans une cavité régulière de laquelle part un sillon uni latéral , large et ordinairement très-peu profond. L'épiderme ou peau de cette prune se détache assez facilement et est acide. La chair est jaune verdâtre, fine, tendre, très-succulente; elle adhère au noyau. L'eau est abondante, très-douce et sucrée. Le noyau a de 20 à 25 millimètres de jong, 12 à 15 de large et 8 à 10 d'épaisseur. C’est une bonne prune dont la maturité a lieu en août , et seulement à la fin de ce mois dans des terres argileuses. Prévosr. Prunier WasminGTON. — J'ai recu de M. Vibert, pendant l'automne de 1832, des greffes de cette va- riété de prunier , qui est d'origine américaine. Elle paraît être dans le commerce, en France, de- puis à peu près quinze ans. Est-ce la même que celle que l’on nomme Bolmer- Washington? cela peut être, mais je ne peux l’aftir- mer ; M. Couverchel, dans son Traité des Fruits, n'en donne que le nom, et la description que j'en ai vue aïlleurs, n’est pas de nature à en faire reconnaître sûrement l'identité. Arbre vigoureux, ayant l'aspect du prunier Dame Rameaux ascendants, anguleux au sommet; épi- derme brun violacé d’un côté, vert de l’autre; méri- thalles longs. Gemmes étroits, coniques, aigus, ordinairement 201 courts et presque tous appliqués contre le rameau. Ils sont bruns , nuancés gris; chacun d’eux nait d’un petit renflement duquel descendent trois longues stries très-prononcées, surtout au sommet des -ra- meaux. Feuilles très-grandes, larges, ovales, pointues, vert clair, ondées et un peu contournées, bordées de larges crénelures. Pétiole court, maculé pourpre obscur, velu en dessus, peu ou point glanduleux. Stipules grandes, lancéolées-linéaires, redressées, ouvertes , incisées ou simplement dentées, presque persistantes. Elles sont souvent un peu courbées ou falciformes. Ces stipules sont plus grandes et plus courbées que celles de la variété dite Dame Aubert. Les feuilles du prunier Washington sont aussi plus grandes, plus t tées, à ] plus] et plus arrondies. Le fruit est gros, ovale, arrondi, un peu comprimé latéralement, de manière à présenter deux diamètres transversaux opposés, de dimension diflérente. Il à d'un côté un sillon peu marqué. Récolté sur de jeunes arbres en plein vent soumis à une longue taille, ce fruit a, terme moyen, une pesanteur de 35 grammes; sa hauteur est de 39 mil- limètres, son grand diamètre est aussi de 39 milli- mètres , et son petit diamètre de 36 à 37 millimètres. La couleur de cette prune est le vert pâle ou le jaune herbacé. Parfois, il est faiblement nuancé rose ou rouge sur le côté frappé par le soleil. Son épiderme est fin et lisse ; il est recouvert d’une légère couche de poussière glauque, excepté sur les taches ou mar- brures qui s’y trouvent parfois. Il est finement poin- üillé, comme transparent, et laisse voir sur Ja chair des stries ou marbrures jaune pâle et vert pistache. 202 Pédoncule assez gros, vert clair, long de 10 à 15 millimètres, implanté dans une cavité assez régu- lière. La chair est vert jaunâtre, demi-fondante, très-suc- culente, et ne tient au noyau que par un seul point. Eau abondante, douce et sucrée. Noÿau ovale, comprimé, à surface inégale, surtout du bout vers le pédoncule, où il est comme tronqué. Il a, d'un côté, deux arêtes et un sillon étroit, et du côté opposé, deux sillons plus larges et trois arêtes. Son poids est ordinairement d’un gramme, sa lon- gueur de 22 à 24 millimètres, sa largeur de 13 à 16, et sa plus grande épaisseur de 10. Cette belle et bonne prune müûrit ( chez moi ) à la fin d'août. Elle à le coloris de la variété dite Wer- veille de New-Fork, mais elle s’en distingue par différents caractères, et notamment par son volume plus considérable, sa forme plus arrondie, son eau plus sucrée, son épiderme ou peau qui n'est pas acide. Prévosr. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE, Sur L4 MULTIPLICATION , par la greffe, du chêne sur châtaignier , et notamment du quercus Nepalensis. Dans le numéro de février dernier de cés Annales, notre collègue M. Jacques a fait connaitre, par une figure et un article, le Chéne du N, épaule, Quercus Nepalensis, fort bel arbre, que nous n’espérons pas voir prospérer en pleine terre sous le climat de Paris, 203 mails qui pourra sans doute vivre très-bien à ciel découvert dans nos départements méridionaux, et surtout dans notre colonie d’ Alger. Notre collègue dit avec vérité que sa multiplica- tion est difficile par la greffe, et qu'elle réussit mieux sur le chêne vert, quercus ilex, que sur le chêne commun, quercus robur.: Cette assertion présente toute probabilité, parce que ces deux espèces sont à feuilles persistantes. Cependant, il n’y a point de règle sans exception, et pour en donner un exemple, jeciterai le prunus laurocerasus, dont les feuilles sont persistantes, et qui greffé sur le prunus padus, à feuilles caduques, vit néanmoins douze ou quinze ans; le viburnum tinus sur le lantara, le ligustrum Ja- Ponicum sur le vulgare , le cratægus glabra, le mespylus J'aponica, les raphiolepis, etc., qui tous sont à feuilles persistantes, et qui greflés sur le cydo- nia vulgaris, et le mespylus oxiacantha, dont les feuilles iii ne laissent pas que de vivre très- longtemps. J'ai greflé plusieurs fois le chêne qui nous occupe sur divers autres chênes, et notamment sur le vert et ses variétés, et sur différentes espèces d'Amérique, et celui sur lequel il s’est le mieux conservé est le quercus pedunculata, arbre d'une grande vigueur et d’une belle végétation. C’est celui que, dans nos forêts, les bûcherons désignent sous le nom de chêne blanc, et qui est bien moins estimé pour le chauffage que le chêne graveleux, qu’ils appellent chêne noir. J'ai conservé six ou sept ans des chênes du Né- paule greffés sur le pédonculé, sans toutefois qu'ils aient une végétation luxuriante, mais poussant ce- pendant d'une manière satisfaisante. Jamais je : n'ai 204 gardé plus de deux ans les chênes du Népaule gref- féssur d’autres espèces ou variétés, même sur le quer- cus ballotta, qui, dans nos cultures, montre cepen- dant une grande vigueur. Quant à la multiplication du quercus Nepalensis par la greffe sur châtaignier, elle ne réussit pas. Je l'ai essayée, après avoir lu dansnos Annales, page 382, septième année de la première série, la description de ce chêne, sous le nom de castanea Nepalensis. Notre collègue M. Aug. Cels, auteur de cet article, avait cru le reconnaître pour un châtaignier, à ses chatons qu’il n'avait sans doute pas suffisamment examinés. Jaloux d’avoir des individus vigoureux et d’une grande durée, je m'empressai de le greffer sur le castanea vesca , châtaignier commun. Les greffes s'accolèrent, mais elles ne réussirent pas. En visitant les serres de MM. Cels, je n’ai jamais vu de chêne du Népaule de deux ans de greffe sur châtaignier, en bonne végétation. Je suis loin de penser, ainsi que le dit la note qui accompagne l’article de M. Jacques, que M. Transon Gombault, d'Orléans, ait de beaux chênes du Népaule greffés sur châtaigniers, et nous ne pouvons nier qu'il soit, à juste titre, l’un de nos plus habiles pépiniéristes. Cependant, on a écrit dans divers journaux depuis quelques années, qu’il existait de beaux châtaigniers greffés sur chênes, et vice versé. J'ai renouvelé, à cet égard, plusieurs expériences, d'autant plus intéressan- tes pour moi, que je m'occupe constamment , depuis trente ans, de la multiplication par la greffe, et je n'ai Jamais eu de bons résultats en greffant des espèces d'un genre sur des espèces d’un autre genre. Je dois cependant faire quelques exceptions , à l'égard des 209 rosacées , tels que les pyrus, les cydonia, les cratæ- gus, les mespylus, etc., mais aussi l'illustre botaniste suédois n’en avait fait qu'un genre. Il serait, certes, bien à souhaiter que la greffe des châtaigniers sur les chênes püût réussir ; ce succès se- rait d'autant plus à désirer, que le chêne croit dans des localités où le châtaignier végète à peine, et qu’ainsi on pourrait se le procurer partout où le chêne prospère. J'ai fait tous les efforts possibles et mis toute l'at- tention dont je suis capable, pour obtenir cet heureux résultat ; j'ai engagé plusieurs de nos bons pépinié- ristes à renouveler les essais que j'ai tentés; mais toujours nos expériences sont restées Sans succès. Enfin, j'ai pensé mieux faire en greffant le châtai- gnier sur le hêtre quis'en rapproche davantage, au point que quelques auteurs les ont réunis, et je n'ai pas eu meilleure chance. Les libers se sont soudés, mais la deuxième année, les greffes se sont dessé- chées. B. Canuzer. BALSAMINE GLANDULEUSE. /mpatiens glanduligera. Linpc, Bot. mag. On voyait à l'automne de 1842, au jardin des plantes de Paris, cette belle balsamine, la plus grande des quatre espèces connues originaires de l'Inde. Dès 1540 elle existait dans le jardin de la société horticulturale de Londres, où elle avait été envoyée de Cachemire, son pays natal, par le docteur Royle, au moyen de graines qu'il avait recueillies dans cette contrée. Semée dans cet établissement dès Ja fin de mai de cette mêmeannée, sous châssis chaud, 206 on dit qu’elle avait atteint en août suivant une hauteur de 4 mètres 36 centim. : Ce fut au printemps de 1841 qu'elle fut intro- duite en France, et cultivée d’abord dans un jardin d’amateur à l'Ay près le Bourg-la-Reine. C'est là où je l'ai vue pour la première fois en août et septembre de la même année et où j'ai pu en admirer ja beauté. Cette plante toutefois était loin d’avoir acquis un développement pareil à celui que j'ai indiqué plus haut, car ses tiges ne s'élevaient que de 1 mètre à 1 mètre 50 centim. ; je dois dire, il est vrai, qu'elle n’a- vait pas été autant forcée par une cultureartificielle. Cette espèce comme les indiennes se montre moins touffue que les deux autres que nous possédons déjà ; ses rameaux sont lâches, plus ou moins grêles; ses feuilles sont longues, pointues, lisses, plus où moins dentées ; les fleurs sont grandes, d’un rouge violacé, portées par de longs pédicelles. Les graines sont ren— fermées dans des capsules minces et allongées s’ou- vrant à la maturité et lariçant les semences au loin avec la même élasticité que dans les espèces que nous cultivons. L'aspect de cette plante est celui d’un joli buisson qui produit un fort bel effet pendant la floraison ; elle a l'avantage de la prolonger pendant l'automne jusqu'aux premières gelées, ainsi qu’on en a eu la preuve à automne dernier. Cette faccté im- portante lui donne un grand mérite et la place au Premier rang de nos plus belles plantes annuelles. Il paraît que jusqu'alors elle a été cultivée dans quelques établissements anglais dans une atmo- sphère chaude et humide analogue à celle qu’exigent les orchidées, les scitaminées , les mélastomacées, etc., originaires des climats chauds et humides des ennamnniengemnemnen 207 contrées tropicales. Chez nous il suffit de la semer en avril pour être repiquée fin du même mois, on en mai, en terre légère, mais riche en humus végétal, Jusqu'à présent elle ne paraît pas devoir atteindre la hauteur des pieds cultivés en Angleterre, mais elle se ramifie davantage, et se montre plus belle à mon avis, à cause de son développement plus égal. Le jeune plant se repique un à un ou par deux, soit en pleine terre soit en pots, ce qui vaut mieux parce que l’on peut les replacer pendant quelques jours sous châssis, afin d’en assurer la reprise; ensuite on les livre à la pleine terre où les pieds prennent tout le développement dont ils sont susceptibles. 11 faut l’arroser copieusement pendant les chaleurs de l'été, et une exposition demi-ombragée parait lui convenir, car je l'ai vue plus belle placée ainsi qu’en plein soleil. On vient de voir qu'on la multipliait de ses grai- nes; mais on peut encore la propager par boutures de ses rameaux dont il faut par précaution suppri- mer les boutons à fleurs; s'il y en a, afin de ne pas laisser cette cause d’affaiblissement et d’en assurer la reprise. Le genre impatiens, qui, il y a quinze ans, ne comptait que deux espèces, les inpatiens balsamina, et noli me tangere, en possède aujourd'hui six espèces qui toutes sont annuelles. Peris. Pren D'ALOUETTE DES JARDINS, Delphinium ajacis. Ein. S Tout le monde connaît le pied d'alouette, qui fourni un si grand nombre de variétés précieuses 208 pour l’ornement des plates-bandes, où elles font un charmant effet , et parmi lesquellesle pied d’alouette nain à fleurs bicolores est une des plus intéres- santes. C'est, ainsi qu’on le sait, une planteannuelle origi- naire de la Suisse , dont les tiges presque simples ne s'élèvent guère à plus de deux pieds, et dont les feuil- les composées, multifides, sont finement et élégam- ment découpées. Tous les ouvrages d’horticulture se contentent d'indiquer qu’on le sème à l'automne ou au printemps en place, et qu'il fleurit en juillet. Je crois devoir faire remarquer, relativement au semis d'automne, que beaucoup des plants qui en proviennent sont détruits pendant l'hiver par les in- sectes, et notamment les araignées et les limaces. Il est donc nécessaire de faire le semis très-épais, si l'on veut qu'il reste assez de pieds au printemps. Si, de- puis le semis jusqu’à cette époque, un trop grand nombre de plants échappait aux attaques des insectes et aux chances de la mauvaise saison , rien n’est plus facile que de les éclaircir. On commence par arracher ce qui est nécessaire pour que les pieds conservés soient espacés entre eux de trois à cinq centim.; quinze jours ou trois semaines après, on éclaircit encore, de facon à ce que les intervalles soient de huit à dix centim., et enfin une troisième fois, pour que le plant soit espacé en tous sens de 12 à 16 centim. Ces di- verses opérations se font successivement, au fur et à mesure que les plantes prennent de la force et sont _ près de se toucher. On choisit, pour les faire, un mo- ment où la terre ne soit ni trop sèche, ni trop hu- mide, afin de pouvoir arracher les plants à suppri- mer, Sans nuire aux voisins. Si la terre est trop sèche, 209 une légère mouillure y remédie; st elle est trop hu- mide, on attend assez pour qu’elle soit ressuyée. Si Je semis d'automne a péri entièrement, il faut s'empresser d’en faire un nouveau, de bonne heure, au printemps; puis,.en Cas d’insuccès , un deuxième ; un troisième même, et enfin ne pas se décourager, si on tient à avoir.de.ces belles fleurs qui sont un orne- ment précieux des parterres. On peutsemer des pieds d’alouette jusqu’au 1°" juil- let, et jouir encore des fleurs qui ne cessent que lors- que les gelées surviennent. J'en ai semé le 25 juin, qui ont fleuri dès les promet jours de septembre, et se sont prolongées j jpsqu au 15 octobre. Il est facile de juger , d’après cela, qu’on peut avoir des fleurs de pied d’alouette depuis juin jusqu'aux geléesen faisant des semis successifs. Le pied d’alouette aime une exposition éclairée par le soleil et une terre humide. Si on le sème à l'ombre, il est souvent dévoré par les limaces ; mais s’il court ce danger, il lève plus promptement, Ainsi, des grai- nes semées à l'ombre en été, étaient bien levées en douze jours, tandis que celles semées au soleil ne l'étaient que médiocrement en quinze. Des graines semées le 9 juillet n’ont levé que le 28, et n’ont com- mencé à fleurir que le 28 septembre. Quand on sème par un temps sec ou sous l'in- fluence du hâle, il faut hassiner souvent, et plutôt deux fois qu’une par jour; autrement la levée est très- incertaine. La graine de pied d’alouette se conserve bonne pen- dant deux ans, ét même trois, lorsqu'elle à été récol- tée dans dé bonnes conditions , c'est-à-dire, lors qu'ayant été bien nourrie, elle a été recuéillie par un AvriL 18435. 1% 210 beau temps, et conservée dans unlieu où ne pénè- trent ni l'humidité ni la gelée: Je recommanderai aux pérsonnes qui voudraient récolter leurs graines elles-mêmes, de les recueillir séparément par cou- leur, ét de les mélanger ensuite par égale portion, en ayant soin seulement de mettre moins de la couleur cendrée, car €’est celle qui se propage le plus, et qui souvent domine trop dans les mélanges. J D j°. Rose Eucénte Baunin: (Voÿez la ds Dans un semis de graines HUE sur le Duc de Reichstadt , qui appartient à à la tribu des rosiers de ile Bourbon, M. Souchet, cultivateur-fleuriste, à Bagnolet, a obtenu, en 1840, la rose dont nous don- nons ici la figure. L'arbuste est vigoureux, inerme; les rameaux gros et verts; les feuilles composées de cinq à sept folio- les plus ou moins développées, ovales, pointues, fine- ment dentées sur les bords, d’un beau vert foncé en dessus, un peu moins intense en dessous. La fleur est aplatie , bien faite, très-pleine , à pétales petits, assez réguliers, teints d’une belle couleur pourpre foncé à peine violacé ; elle exhale une odeur fort agréable. Sa culture n'offre aucune particularité. RoussELoN. : ORANGERIE OÙ SERRE TEMPÉRÉE. ALSTROEMÈRE ROSE ET BLANCHE, A/stræmeria rosea- alba. (Voyez la planche, et pour les caractères génériques, pages 118 et: 153 de la 1" année, 1° série de ces Annales. ) 211 M. Loth, horticulteur très-distingué, rue Fontaine- au-Roi, 33, s'est particulièrement occupé de, semis dans le genre alstræmeria, et. notamment des espèces rosea et hæmantha. Nous avons déjà fait ligurer, page 348, 9° année, 1" série, une! variété fort intéressante, obtenue de ces deux espèces, et qui lui a été dédiée sous. Je nom d’#/stræmeria Lo - thiana. | Celle qui nous occupe aujourd'hui, provient du même semis, Sa tige cylindrique , assez forte, s'élève de 50 à 60 centim. Ses feuilles linéaires, aiguës, sont longues de 7 à 8 centim., d’un beau vertun peu to- menteux en dessous, presque sessiles, mäis plus ra- rement contournées à leur base que dans ses congé- nères. Fleurs en panicule terminale, de trois à cinq, mu- nies chacune à la base du pédoncule d’une. bractée linéaire, semblable aux feuilles, mais plus petite. Périanthe à six divisions conniventes, tubulé, vert foncé à la-base, ensuite blanc le long du tube; les trois divisions extérieures, blanches à leur naissance, sont enSuite d’un rose frais sur tonte Ja partie élargie de leur limbe; elles sont spatulées, ovales, pointues, longues de 4 centim, et larges de 15 mill., réfléchies en dehors. Les trois intérieures sont: les deux supé- rieures lancéolées, mucronées, moins réfléchies, longues de 4 centimètres, et larges d’un, blanches, bordées de rose et terminées au sommet par une nuance pareille; elles sont longitudinalement sil- Jonnées par deux lignes d'un pourpre vif, qui occu- pent leur centre, et transyersalement par des stries de même couleur qui vont, en s’élargissant, du centre à la circonférence ; l’inférieure a la même forme que 212 les extérieures, son onglet est blanc, et son limbe d'un rose uniforme. Les filets des étamines sont car- nés ét les anthères brunes. Cette plante se cultive comme 4. Lothiana, en terre de bruyère et en serre tempérée près du jour. Elle se multiplie par la séparation de ses racines tu- berculeuses. Elle veut peu d’arrosements. RousseLon. SIPHOCAMPYLE A FEUILLES DE BOULEAU, Siphocam- pylus betulæfolia. Paxron. (Voyez la planche, et pour les caractères génériques, page 222 de ce Jour- nal, 8° année de la 1" série. ) Arbrisseau toujours vert, hant d'environ 65 cent. Tige rameuse, arrondie, glabre, de couleur brune vio- lacée! Feuilles alternes, pétiolées, ovales acuminées, subcordiformes triangulaires, dentées, lisses, d’un joli vert frais en dessus, d’un vert plus jaune en des- sous, et nuancé de pourpre pâle. Elles sont longues de 10 à 11 centimètres et larges de 4 à 5. Calice à seg- ments subulés, serrulés, pointus. Corolle légèrement courbée, à tube renflé d’un beau rouge écarlate , à limbe découpé en cinq lobes étroits, lancéolés poin- tus, d’un beau jaune foncé. Étamines et style un peu saillants ; les fleurs naïssent solitairement dans l’ais- selle des feuilles, et sont portées par de longs pédon- cules presque filiformes. La floraison commence en avril etse prolonge pendant plusieurs ro, les fleurs succédant les unes aux autres. Il est originaire du Brésil, et nous est venu en 1842, de l'Angleterre, où il était récemment introduit, et où il à fleuri pour la première fois en mai de cette même année. C’est une fort intéressante acquisition, 213 et qui produit un effet charmant par le vert frais et pourpré de ses feuilles, et le contraste du rouge ét du jaune de sa corolle. Comme cette plante est encore rare, On la tienten serre chaude pendant la mauvaise saison, et ensuite on peut la passer en serre tempérée, et enfin en plein air, durant les beaux jours de l'été, et à une exposition chaude. Il est probable qu’une bonne serre tempérée pourra lui suffire. On la cultive en pot:, dont on proportionne la capacité à, son développe- ment, c'est-à-dire, qu’il faut les changer, successive- ment, en augmentant de grandeur, à mesure.qu ‘elle prend de la force. Il lui faut un mélange de terre franche et de terre de bruyère. On la multiplie de boutures faites en terre de bruyère sur couche chaude et sous cloches;et qu’il faut avoir grand soin de pré- server de l'humidité qui leur est fatale. Jacquan J°. BRASSIA. Lanps. Gynandrie monandrie , Law. Orchidées, Juss. | Caractères génériques Dérinsshe étalé au, sépales et pétales étroits, libres ; égaux ; les derniers plus petits; labellum plat, entier, éperonné ; colonne continue formant deux crêtes à la base, libre, aptère petite; anthères monoloculaires ; deux masses pollé- niques, silionnées en bas ; caudicule courte, sil dule épaisse. x BRASSIE À SÉPALES LANCÉOLÉS, ions pertes: à Lio. (Voyez la planche.) Épiphyte à fausses bulbes, allongées, “obliques , aplaties , crevassées , longues. de 6.à 12 centimètres 214 sur 2 ou 3 de large , de diverses formes, munies de plusieurs écailles à la base et de deux feuilles, dont une petite, surmontées au sommet par trois feuilles larges de 3 à 4 centimètres, et s’allongeant jusqu’à 20 ét 25. Celles-ci embrassent le sommet des fausses bulbes ; quelquefois l’une d'elles est insérée à un cen- timètre du sommet qu’elle embrasse plus ou moins , etque parfois elle étrangle. Cette feuille est plusétroite etsouvent même linéaire. La couleur des feuilles est un vert frais; leur forme est lancéolée allongée: Pédoncule en grappe ou en épi-pendant , se déve- loppant à la base anguléuse de la fausse bulbe, long de 40 centimètres, cylindrique, pourpré. Douze fleurs distancées le long de l'axe du pédoncule , à pédicelle long de 2 centimètres, muni d’une stipule spathoïde acuminée l’enveloppant à sa base. Trois sépales li- néaires , très-acuminés, longs de 10 à 15 centimètres sur 2 à 3 millimètres de largear, d’un beau jaune, marqués quelquefois à la base de plusieurs macules pourpres plus ou moins foncées ; deux pétales laté- raux plus courts que les sépales ( environ 5 centim.), plus larges et plas maculés à la base. Labellum lan- ciforme, légèrement endulé et crispé, d’un blanc jaunâtre, marqué de quelques macules pourpres à la base, et de plusieurs petites taches d’une couleur plus claire vers le milieu du labellum. A sa base se trouvent deux appendices saillants , pourpres, se ter- minant en crochet, et rapprochés de facon à former un sinus.entre eux qui est teint d’un beau jaune;au- dessus sont deux petites papilles, espacées de 2 milli- mètres; colonne d’un blanc verdâtre avec une cavité d’un beau violet foncé, deux masses polléniquesovoi- des; opercule sphéroconique. 215 Cette charmante Brassie diffère de la Brassia ma- culata par ses sépales beaucoup plus longs et moins maculés, et essentiellement par la forme et la couleur du labellum ; et aussi de la Z. caudata (confondue par erreur avec là maculata , page 120, 1° année de la 1e sérié, par M. Néumann ; qui l'a citée ainsi, d'après le botanical Register), parce que la caudaia a les pétales plus larges à la base, plus maculés et plus longs, et le labellum plus court et terminé par une pointe. Il faut à cette orchidée des arrosages fcétquate en été par le moyen de la seringue; ils seront modérés en hiver, si la serre est maintenue à une basse tem- pérature ( 10 degrés centigrades). On la cultive en terre de bruyère, divisée en morceaux cubiques, fixés entre eux par des chevilles, ou bien dans de la sciure de bois de sapin mêlée avec de la terre de bruyère tourbeuse concassée, et quelques tessons de pots, ainsi que le font plusieurs horticulteurs. On la Le ee la séparation de ses fausses bulbes." F. Ces. PLANTES RARES OU PEU CONNUES. Bawcxsie D'Eucer. Bancksia Eugelü. Hort. Arbrisseau ;… feuilles longuement pétiolées, ou- vertes horizontalement, lancéolées, obtuses et tron- quées au sommet, régulièrement dentées mais peu profondément , blanchâtres en dessous, vert pàle en dessus, Les jeunes pousses sont me comme es * ferrugineuses. Lieu originaire, la Nouvelle-Hollande.ss osé MIT TS 216 Isopocox pe Dauw: Isopogon D li. Eu- GEL Cat. a. Arbrisseau.……. ; feuilles entières, éparses, linéaires, sessiles, un peu res au sommet, munies d'assez longs poils blancs, longues d'environ 6 à 15-centim. Lieu originaire, la Nouvelle-Hollande. Isorocox »’Eucer. Zsopogon Eugeli. Hort. Arbrisseau très-rameux; rameaux velus, pubescents, feuilles bi ou tripinnatifides , à divisions courtes, pointues, acérées au sommet, d’un vert _—. ve- lues: Cette: espèce est très-remarquable. Lieu originaire, la Nouvelle-Hollande. F IsoPoGon DE Cunnexan. Zsopogon Cuninghami. Hort. ns Arbrisseau rameux ; jeunes rameaux rougeätres, glabres; feuilles éparses , lancéolées , très-glabres, très-entières sur les bords, à pointes aiguës, à ner- vures parallèles, comme en rosette au sommet des rameaux. | Lieu originaire, la Nouvelle-Hollande. AGACIE À FEUILLES DE FIGUIER... Acacia ficioides. Hort. Arbrisseau rameux ; rameaux et ramules ailés par la décurrence de la base des phyllodes, glabres, d’un vert glaucescent ; phyllodes un peu falciformes, li- néaires, présentant leur angle à la tige, à une seule nervure, mucronés au sommet ; à leur base, il y a deux petites stipules très-courtes, ovales pointues. 247 Fleurs en petites têtes axillaires, pédonculées. Le pédoncule moins long que les phyllodes. Lieu originaire, la Nouvelle-Hollande. OxLORE À FEUILLES DE FRaGoN. Oxilobium Rusci- folium. Hort. Arbrisseau rameux; feuilles ordinairement ter- nées, sessiles, creusées en gouttières en dessus, li- néaires, avec une nervure Spinescente au sommet, d'un gros vert, longues d'environ 15 à 26 mill. Ra- meaux pübescents. de Fo © : Nouvel Hold: Ces six Martine, et sont, comme coutEA celles du même pays, de serre tempérée ; bonne terre de bruyère tenue fraîche en été, sans la laisser se dessécher dans aucune saison. RÉAUMURIA A FEUILLES DE POULIOT. Reaumuria polifolia. Hort. Paris, 1842. Petit sous-arbrisseau, à branches filiformes, pro- combantes, redressées au sommet, ainsi que les ra- mules; feuilles alternes assez rapprochées, sessiles, linéaires entières, d'un vert glauque ou grisâtre, d'environ 10 mill. de long sur 1 de large. Fleur terminale, solitaire? à cinq pétales d’un beau rose, bien ouverte. La fleur épanouie a plus de 2 centim. de diamètre. Lieu originaire ..Je Yai vu en fleur, au Jardin des Plantes de Paris, en septembre 1842. Cette jolie petite espèce a quelques rapports au R. vermiculata Lax., mais sa stature est beaucoup moindre, et c'est presque une miniature en compa- raison. Elle avait été obtenue de semis ; ee n'est-elle qu'annuelle? Jacques. 218 MÉLANGES. SUR LES CONSERVATOIRES DES DÉPARTEMENTS. Généralement on se plaint en France que le nom- bre des amateurs horticoles y est restreint. Je suis sûr que la plupart de ceux qui émettent cette opinion ignorent quelles richesses végétales sont entretenues à grands frais dans les départements. Chaque province a son histoire, son recueil de légendes, des dessins tels quels de ses antiquités ; elle a sa flore aussi, mais une flore incomplète , parce que les botanistes, sans doute , par un point d'orgueil national , toujours respectable, n’y mentionnent que les plantes indi- gènes , et ne tiennent aucun compte de celles exoti- ques , ou étrangères à la localité que le goût des ama- teurs a pu y introduire. Ce serait donc une addition utile à l'histoire natu- relle de chaque département que l'indication précise des végétaux étrangers qui s’y trouvent cultivés, soît sous le ciel même , soit dans les conservatoires qui, pour être plus rares en France qu'en Angleterre et en Belgique, ne manquent pourtant pas d'importance , et ont un mérite de plus : l'exemple étant plus diflicile que limitation. Nos Annales s'adressent à un assez grand nombre d'horticulteurs mg dont le goûtéclairé leur fait nn é: quelq r"v30C & de nc héanY ŒrTLULv Vs AB présents do Flore, pour qu 'elles puissent) s'ils: le vou- laient, recueillir d’eux des renseignements utiles à la glorification de la science horticulturale. [ls prouve- raient peut-être que si la capitale, à V'aide des mille néitnatanis : 19 bras de ses praticiens d’un talent incontestable, peut, presqu'à volonté, multiplier les nouveautés végétales pour les introduire dans le monde horticole, c’est en province qu'il faut aller pour voir de beaux indivi- dus dans chaque espèce, et des conservatoires qui, moins riches } il est vrai, par le nombre et la variété des plantes, renferment souvent des échantillons par- venus à tout leur développement, et qui donnent de Vespèce à laquelle ils appartiennent, une tout autre idée que celle que nous nous en faisons à l’a aspect de nos jeunes végétaux, re sise tout l’art des jardi- niérs ne peut donner qu’uné virilité pe et incomplète. En attendant qu’on veuille bien nous citer les choses remarquables qui parent les jardins et les serres de nos départements, nous allons consigner ici une Communication que nous a adressée une personne qui vient de séjourner quelque temps dans le département de là Haute-Vienne, et qui a fait quelques excursions dans ceux qui l'avoisinent, pre me nous a suggéré les réflexions qui précèdent. : Cette personne, à laquelle l'horticulture est fai per x) a des : Limoges, de belles serres appar- qu'aux fleuristes marchands. Mais le conservatoire le plus grandiose qu'elle ait vu dans cette contrée de la France, est la belle serre de madame la comtesse de Maussac, dans la Dordogne; la se trouve un Cactus speciosissimus , de 5 mètres d'élévation , et qui est garni de trente branches re- tombantes en cercle de 15 mètres de circonférence. Elle cite encore, avec éloge, les belles serres de M. le comte Desmoutiers, près de Bellae, Haute-Vienne. C'est également dans les environs de cette ville cé 220 qu'elle a vu avec un vif intérêt les belles cultures ‘amateur de M. de Montbron , au château de Mon- tagrier, et des conservatoires parfaitement disposés el entretenus, sous sa surveillance, par les soins d'un jardinier fort intelligent, L. Coudray. Le nom de Montbron n'est pas , au reste, inconnu en horticul- ture, car son frère, feu M. le comte de Montbron, possédait, auprès de Chatellerault, dans la Vienne, la plus belle collection possible d'arbres de pleine terre tant fruitiers que d'agrément ; plantations que son fils entretient encore avec le plus grand soin. Voici ,aureste, l’'énumération rapide des végétaux remarquables qui ornent les conservatoires de Mon- tagrier. Un Araucaria Domberyi, de 7 mètres de hauteur, avec une tige grosse de 35 centimètres. Un Acacia floribunda, Win , haut de 8 mètres et gros de 40 centimètres. Un Laurus camphora, Lax., Cinamomum cam- phora , Swer, de 8 mètres, avec une tige de 45 cen- timètres , couronné par des branches de 40 mètres de circonférence. Un Casuarinu equisetifolia, Forsr, haut de 3 mè- tres, avec une tige de 36 centimètres à 1 mètre au -dessus du sol. Un Eucalyptus robusta, Siru, haut de 8 mètres, avec une tige de 46 centimètres. . Un Fucca aloifolia, Lix., haut de 3 mètres, avec une hampe dont la circonférence a 32 centimètres. Un Hibiscus heterophyllus, Vewr., H. grandi- florus ; Sar.., haut de 8 mètres, avec une tige grosse de 38 centimètres. Un Volkameria aculeata, Lan., de 3 mètres, 221 avec une tête dont la circonférence atteint 36 me- tres. né Un Erica arborea , Lin., haut de 5 mètres. Un Fuchsia microphylla, de 3 mètres. Un Banksia præmorsa , de 4 mètres. Un E rythrina crista galli, de 3 mètres de hauteur, avec une tige grosse de 60 centimètres au collet. Enfin , dans la serre chaude, un Crimum amabile qui était en pleine floraison le 28 décembre dernier, et avait deux hampes de 60 centimètres de pourtour au sommet, et desf euilles hautes de 2 mètres. RoussELon. ÉTABLISSEMENT HORTICOLE DE M. ROUSSEAU. J'ai eu l’occasion , en janvier dernier, d'aller visiter les cultures de M. Rousseau, horticulteur fort habile à Montreuil-sous-Bois. Cet intelligent jardinier, qui s'occupe plus spécialement de l’approvisionnement des marchés aux fleurs de la capitale, conduit ses plantes dans le but de fournir unefloraison successive, de manière qu’à toutes les époques son établissement offre des végétaux fleuris de la plus grande fraicheur, et d’une végétation telle qu'il n’est pas possible de s'apercevoir de la contrainte à laquelle il les soumet, soit pour les avancer, soit pour les retarder. : Parmi les divers genres qui sont plus spécialement l'objet de ses cultures, je citerai les Ærica baccans, persoluta alba, P. rubra, cylindrica superba, ignescens hybride superba , mammosa, coccinea , Linneana superba, etc. ; les Camellia blanc et pa- naché ordinaires, pomponia, incarrata, sassanqua, fimbriata alba, Coralina , imperialis , Colwillit , 222 Donklaeri, etc., qui ÿ sont, multipliés par cen- taimes, et les Camellia simples par milliers. J'y ai vu encore de beaux individus des Pimelea decus- sata, Daphne cneorum, Hortensia , Pelargonium très-nombreux, 4zalea liliflora Phœnicea , Smithü coccinea , Crassula coccinea et variegata , Nerium splendens , etc. etc. C'est une industrie fort active et fort intelligente que celle des jardiniers toujours occupés à fournir les marchés de fleurs pour lesquelles le goût. public se prononce de plus en plus, C’est une culture toute spéciale qui a ses procédés particuliers , qui exige une prévision et une surveillance continuelles , et dont le succès fait le plus grand honneur aux horticulteurs qui la dirigent, et sous ce rapport M. Rousseau ne fided 310? 20 Jacquin J°. SUR LE DAUBENTONIA. TRIPETIANA. On se rappelle que dans notre dernière livraison nous ayons parlé d’un Daubentonia cultivé dans le Var. Depuis nous avons reçu en communication un dessin, d'après nature, représentant cette plante, La ressemblance de. cette figure avec le Daubentonia Tripetiana de Paris a paru parfaite aux yeux de plu- sieurs horticulteurs , et contestée par d’autres, notam- “eg par M. Leblanc, introducteur et propriétaire de:ce dernier. Il semble résulter des explications que ce. monsieur a bien voulu nous donner, que l'espèce du Var ne, serait pas la même que la sienne. Comme il n'existe aucun dessin de celle-ci, il ne nous a pas été possible de ; juger par comparaison, On ne peut, 223 en effet, accepter pour sa figure, celle publiée par madame Loudon, et reproduite dans la Revue hor- ticole , qui ne rappelle ni le port, ni la forme, ni la couleur du Daubentianà Tripetiana , dont elle porte le nom, sans le secours duquel il serait imposible de deviner quelle a été l'intention du dessinateur. Force nous est donc d'attendre la nouvelle floraison du Dau- bentonia parisien , afin d'en publier la figure exacte, et d’être à même de comparer à la nature vivante le dessin qui nous a été envoyé du Var, et sur lequel les feuilles sont ailées avec impaire, tandis que l’ärbuste de Paris a les feuilles pinnées sans impaire, différence qui ajoute encore à l’indécision. Ce ne sera donc qu'en juin prochain que nous donnerons la figure du Daubentonia Tripetiana , et peut-être celle de l'ar- buste de Toulon, si nous y trouvons assez de différence. Jusque-là nous réservons notre opinion. Mais ce que nous ne pouvons ajourner ; parce que le fait est incontestable, c’est que, ces deux dauben- tonia fussent-ils les mêmes, l'importation en appar- tiendrait toujours à M. Tripet-Leblanc , qui, en sep- tembre 1840 , possédait en fleurs le pied qu'il avait élevé de semis, tandis que celui du Var n’a pu y être semé qu'en 1841, puisque les graines y ont été appor- tées par M. de Bouchaud , officier de marine rentré, à Toulon , de sa station dans la Plata, le 12 juin 1841 seulement. Nous devons ajouter encore qu’effective- ment les premières multiplications de l’arbrisseau parisien se sont vendues 100 francs, mais que depuis longtemps on peut se le procurer à 30 francs. RousseLon. 224 ANNONCES. MM. Jacquis frères , marchands grainiers-pépinié- ristes, au Bon Jardinier, quai de la Mégisserie , 14, viennent de publier leur Catalogue de Dahlia pour le printemps 1843. Ils l'adressent, franco par la poste, à toutes les personnes qui le leur demandent par lettre affranchie. M. Uraérarr, propriétaire à Farcy-les-Lys, près Melun (Seine-et-Marne), nous a adressé son Cata- logue pour 1843. Il comprend les espèces et variétés de Rosiers, Dablia , Camellia ; Erica et Pelargonium que Yon Eee se ne dans son établissement. rs PRATIQUE sur la culture du CnAmPiénoN COMESTIBLE , par M. Jacquin ainé. Brochure in-8, prix: 15 centimes, et 20 centimes par la poste. A Paris, chez Jacquis frères, quai de la Mégisserie , 4. ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. 0521222772 HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. Culture de la Chicorée sauvage améliorée. I y à une douzaine d'années que j'obtins de Ja chicorée sauvage une variété à feuilles plus larges, connue aujourd’hui sous le nom de chicorée sauvage améliorée. J'en ai rendu compte, dans ce Journal ; page 47 de la 5° année, 1'° série, et cette chicorée à , depuis, été encore l’objet d’une note donnée par mon frère , M. Jacquin jeune, page 331 de la 10° année, même série. : È Mes expériences, sur ce sujet, s'étant trouvées in- terrompues , notre frère Antoine Jacquin, horticul- teur très-observateur à Olainville, près Arpajon, et qui s'occupe avec un empressement fort louable et fort intelligent du perfectionnement des plantes po- tagères, sur lesquelles il essaye des croisements com- binés tendant à les améliorer , ou à produire des va- é ee ; HET 1 2 mn A mne ; P cultiver cette chicorée améliorée. IL a obtenu des résultats qui la placent au premier rang des salades d'hiver, et en assurent la jouissance de décembre en avril, époque où les plan- tes qui ont cet emploi sont le plus rares. Elle peut Mar 1843. 45 226 rivaliser avec les chicorée et escarole , à laquelle , sur- tout, elle ressemble à s’y méprendre, et remplacer avec avantage la Barbe de Capucin, qui me paraît lui être de beaucoup inférieure, à cause de son amer- tume exagérée. | Les soins qu'il a donnés à la culture de cette chi- corée sauvage améliorée, lui ont fait acquérir-des feuilles plus courtes et plus larges encore, et assez serrées pour former une pomme comme la laitue. Enfin, il est parvenu à la faire blanchir en pleine terre, en lui conservant une propreté telle qu'il est inutile de la laver pour en faire usage, et il en a fait ainsi une salade aussi agréable que saine. Toutefois, ses succès ne se sont pas bornés là, car il vient d'obtenir une sous-variété à feuilles de Chi- corée corne. de cerf ou rouennaise , et une autre à feuilles d’un rouge foncé qui promettent de tenir aussi une place distinguée parmi les salades d'hiver. I! doit nous en fournir des graines l'an prochain. Son intention est d'envoyer à la prochaine expo- sition de la société royale d'horticulture, qui doit avoir lieu du 10 au 13 mai, des échantillons blanchis » cette chicorée sauvage améliorée, si toutefois il peut parvenir à en conserver quelques pieds qui ne soient pas montés , ce qui n’est pas sans diflicultés, car le mois d'avril est le terme qu’elle dépasse rare- ment. Cela est d'autant plus à désirer, at elle se ferait ainsi cpnpaltse. à un plus grand } re dep 1 c À F ? . evo vue, de Tasrodiios au nombre de leurs cultures si utiles. Ce serait aussi une occasion: pour que le jury de l'exposition et le digne président de la société d'horticulture pusséent en apprécier le 227 mérite, et la recommander par l'autorité de leurs suffrages. Voici , au reste, di PA suivie par notre frère Antoine Jacquin. Le semis de chiconée sauvage. améliorée , qui a fourni les } plant t de janvier en avril 1843, a a été fait en pleine terre, dans les pre- miers jours d'avril 1842. Il peut l'être durant tout le mois d'avril : sans les terrains ao sien On “eue à la LE et ‘plus tivébéait: Dès qu “LL se montre, on Dr sarcle au besoin. Six semaines ou re mois après , selon le développement qu'il a pris, le plant doit être repiqué : on choisit de préférence un terrain plus sa- bleux et sec qu'humide, quoique la chicorée puisse s'en accommoder de même, mais il y a moins d’ayan- tages. Sur des lignes, tracées à 16 centimètres les unes des autres, on plante les chicorées, en les espaçant de même entre elles. Cette distance & 16 centimètres, en tous sens, a pour but de. favoriser le grossissement des racines qui donnent des produits d'autant. plus beaux qu'elles-ont plus de volume; celles qui sont grosses comme le pouce fournissent des feuilles plus courtes et plus larges et qui pomment mieux, tandis que lorsqu'elles sont eflilées, les feuilles s'allongent et se rétrécissent, et ont une tendance prononcée à revenir au type. Avant de planter, il faut arracher le plant, à la bêche, pour conserver. davantage de che- velu aux racines, et il faut. rogner toutes celles, qui ont une longueur de plus de 15 ou 16 centimètres à partir du collet. Cette suppression d’une portion de la racine pivotante est indispensable; c'est elle qui contribue le plus à la faire grossir, et à conserver à la 228 chicorée l'ampleur de ses feuilles et sa disposition à pommer. Lorsque le plant est mis en place , on arrose pour en faciliter la reprise ; mais une fois qu'elle a eu lieu , on ne donne plus d’eau du tout, quelle que soit la sécheresse, et quand même les feuilles paraîtraient être grillées; il faut se contenter d’arracher les mau- vaises herbes sans aucune autre façon. Dès les premiers jours de novembre, on arrache une seconde fois le plant, toujours à la bêche, afin de le repiquer de nouveau sur la place où on veut le faire blanchir. Avant de l'arracher, on coupe toutes les feuilles à 3 centimètres au-dessus du collet , et on en- lève les portions de feuilles mortes ou pourries qui pourraient se trouver sur le collet. Pour recevoir cette plantation, on a disposé des planches de 1 mètre 33 centimètres de large sur une longueur indétermi- née, ou des plates-bandes de même largeur le long des murs. La moitié seulement de la largeur de ces planches ou plates-bandes est employée à la planta- tion, c'est-à-dire que pour les planches disposées en plein jardin , on laisse des deux côtés 33 centimètres de terre sans emploi , et que pour les plates-bandes adossées au mur , on plante seulement sur la moitié qui y touche, réservant également 66 centimètres de terre sur le devant de la plate-bande. Ces portions de terre ainsi réservées sont destinées à fournir celle dont on a besoin pour couvrir la chicorée. Sur la partie qui doit être plantée, on fait avec un traçoir cinqrayons, profonds de 5 à 6 centimètres, également distants les uns des autres, et dans ces rayons on plante, avec un plantoir approprié, les pieds épluchés de chicorée , en les espaçant sur la nie de 3 à 4 cen- timètres n douet 229 Lorsque la reprise a eu lieu et que la chicorée com- mence à pousser , on peut se disposer à la faire blan- chir. Pour cela, on met sur chaque rayon que l’on veut soumettre à cette opération , de la paille longue de seigle, bien rangéeet é ‘passer la terre, dont on la couvre , d’une épaisseur de 3 centimètres, et de façon à la cacher entièrement. Cette terre est prise dans les parties réservées autour des planches et au bord des plates-bandes, et l'espèce de fossé qui résulte de son enlèvement concourt à l'assainissement de la plantation , en recueïllant l’hu- midité et les eaux pluviales. La chicorée blanchit en huit jours ; elle est alors aussi tendre que de l’escarole, à laquelle elle ressemble d'autant plus qu'elle n'a presque point d’amertume. Cette manière de la faire blanchir la conserve très-propre , et on peut en faire usage sans la laver. On pourrait employer avec avan- tage , pour arriver au même but, des espèces de gout- tières formées de deux planches, et que l'on poserait renversées sur chaque rayon, ou des tuiles dites fat- tières , dont on couvre le sommet des toits. Les unes et les autres pourraient être recouvertes de terre ou de fumier , sans crainte qu'aucune ordure atteignit les chicorées. On fait blanchir successivement, selon les besoins de la consommation. Dans le courant du mois d'avril dernier, notre frère a aussi essayé de cou- per, entre deux terres, les têtes des chicorées de l’année dernière, et elles repoussent des feuilles qui sont par- faitement blanches, ce qui annonce la possibilité de faire des coupes successives. Les personnes qui désireraient avoir de cette salade en toutes saisons, peuvent se satisfaire facilement, en faisant plusieurs semis , de 15 en 15 jours, de la ma- LE AAL A1CÙ | aitu IOIDOL EL 230 mère indiquée plus haut, et les traitant comme il suit. Deux mois après que le plant est levé, on le repique en place , avec les précautions prescrites, sur des plan- ches de 1 mètre 33 centimètres de large. On plante les pieds en lignes espacées de 16 centimètres et à 5 centimètres les uns des autres, en enterrant un peu le collet dans le sol. Un mois après, on peut com- mencer à faire blanchir, soit comme je l'ai dit plus baut, à l'aide d'une gouttière en boïs, soit en posant, au-dessus desrayons, des paiïllassonsen paille de seigle que l’on soutient par un treillage disposé à cet effet: ce procédé tend à la maintenir propre. Mais les per- sonnes à qui il:est égal de la laver ; peuvent la couvrir indifféremment avec de la terre, du fumier ou de la btière, ‘en couche:plus ou moins épaisse ; suivant la 1; carmalgré que cette plante soit assez rustique, il ae bon cependant, surtout pour la faire blanchir, ee qui l’attendrit toujours , de la garantir de la gelée. C'est pourquoi, en employant des gouttières en boïs ou des paillassons pendant l'hiver, il est utile de les couvrir de grande litière ou de fumier long; lors- qu'elle est blanche , on la coupe pare du collet ds de la petite laitue. ‘On peut aussi la manger verte comme cette der! nière ; en en semant successivement en pleine terré et à la volée, tous les huit ou quinze jours, depuis mars jusqu'en août. Les premières semées sont bonnes à manger, en même temps que la petite laitue, avec laquelle on peut l'associer dans la salade; cette union étant favorable à l’une et à l’autre. Jacqurs ainé. 231 Sur un repiquage de haricots. Nous recevons de M. Charles Viard, jardinier de M. le baron de Faucoucourt, au château de Belloy , une lettre dans laquelle il nous dit avoir fort bien ‘réussi à repiquer, en pleine terre, des haricots flageo- lets déjà forts. Voici à quelle occasion. Le 15 mars dernier, ayant besoin de deux châssis sous lesquels il avait planté du haricot flageolet pour primeur et qui était près de fleurir, il se décida à l’arracher et à le replanter en toufle de 4 ou 5 pieds, en pleine terre, sur une plate-bande exposée au midi. Il eut soin de couvrir chaque touffe d’une cloche et de donner de l'air le plus possible, et son plant non-seulement a repris, mais au 16 avril la floraison était dans toute sa force, et les aiguilles ou gousses commencaient à se montrer. | Nos jardiniers primeuristes repiquent aussi les ha- cs et notamment Bi nain #2 JÉNERE, De n + PR 4 PE 7 ] 1 LES © ; ST che tiède, et nô0 ts en ; terre. Il n'est de pas sans intérêt de faire remarquer la réussite qu'a obtenue M. Viard: il en résulte qu'en replantant en pleine terre son plant déjà très-avancé sous châssis, il aura | obtenu des haricots seulement vingt jours plus tard que les jardiniers primeuristes. On sait que ceux-ci ne récoltent qu’à la fin de mars les haricots de leur premier semis, fait sur couche chaude us châssis, vers le 15 janvier précédent, et dont ml est re- piqué tout petit, sur couche tiède, également sous chassis. De plus, c’est, comme je viens de le dire, le naïn de Hollande qu'ils cultiventet ce haricot est plus - 232 hâtif que le flageolet sur lequel M.Viard a opéré, 1] est vrai que la température favorable qui à marqué Ja seconde quinzaine de mars, a facilité la reprise du plant, qui s’est trouvé dès lors plus en état de sup- porter le mauvais temps de la première quinzaine d'avril. Toutefois, je dois ajoutér que pour assurer la réussite de son opération, l'horticulteur dont nous parlons a eu soin de faire d’abord , sur la plate-bande, des trous de 50 centimètres en tous sens, qu'il a remplis de terreau bien émietté. Il a tenu des cloches Sur Ces trous ainsi comblés, pendant deux Jours, avant de repiquer, de facon que le terreau avait acquis une douce chaleur infiniment favorable à la végétation des haricots. …… RousseLon. Observations relatives à une seconde Production SAS) de chou Brocoli. Ayant eu besoin, en 1841, de vérifier la bonne qualité de graines de Brocoli blanc qui nous avaient été fournies, j'en fis semer dans notre jardin d'essais le 26 juin de cette même année. Le 12, août suivant, les plants, nés de ce semis, furent plantés en place, et le 13 avril 1842, treize pieds sur quatorze mon- traient leurs pommes , qui , une fois convenablement lormées, furent coupées et consomrhées. N'ayant point eu d'emploi à faire du terrain qu'oc- cupaïent les tiges de ces choux, elles y furent laissées et ont passé tout l'été et l'hiver dernier sans recevoir aucun soin particulier, si cé n’est qu'à la fin de l'au- tomne on dr a donné un léger butage en place. il est vrai que l'hiver n’a pas été rigoureux. Dans les premiers jours d'avril 1843, je fus étonné de voir ces mêmes choux pousser vigoureusement et 233 montrer fleurs pour la seconde fois. En examinant avec altention, je reconnus qu'il n'existait plus que dix pieds sur les quatorze de l’année précédente, et que parmi eux se trouvait celui qui n'avait pas fleuri en 1642. Sur neuf pieds, les pommes de fleurs m'ont paru plus belles que la première fois. Parmi eux, deux n'avaient qu’une pomme; deux autres chacun deux ; un, trois; un, quatre; et trois, chacun six. Ces brocolis ont été mangés le vendredi saint et se sont trouvés excellents. | J'ai fait arracher tous les pieds, et replanter dans une autre planche où je me propose de les fairé soi- gner convenablement, afin de voir s'ils ne fourni- raient pas une troisième récolte. Ce fait m'a paru assez remarquable pour être st- gnalé à nos lecteurs. Lorsqu'il sera mieux éprouvé, peut-être pourra-t-il donner lieu à quelques modi- fications dans la culture du Brocoli, et par analogie dans celle du choufleur, qui, conime on le sait, en diffère assez peu. Je ne prétends pas qu'on puisse en urer un très-grand avantage, mais si, cependant, cette seconde production de fleurs était le résultat de la vitalité que la nature s'efforce de conserver dans les végétaux qui n’ont point fourni leurs graines, il -n'ÿ aurait pas de raison pour que cet eflort ne se re- produisit pas plusieurs fois, et peut-être obtiendrait- On ainsi une race plus rustique encore. Au reste , je rendrai un compte fidèle des résultats que me donnera la suite de cette expérience, et je ferai remarquer que les pieds de brocolis, après avoir pommé en avril 1842, ont été abandonnés à eux- mêmes , et que S'ils avaient reçu les soins d'une cul- ture ordinaire, ils cussent peut-être pommé à. l'au- 234 tomne suivant. Malheureusement, dans les jardins d'essais, on n’a pas toujours le temps d’approprier aux plantes les meilleurs procédés de culture. . Jacquin j°. PLANTES D'ORNEMENT.. PLEINE TERRE. Sur le Paulownia imperialis. À une des précédentes séances de la société d'hor- ticulture, M. Poiteau , tant en son nom qu’en celui de M. Noisette , avait annoncé que deux individus de cette espèce, âgés de quinze ans au moins, avaient été trouvés dans une cour, à Paris, où ils vivaient, sans.que leur propriétaire les eût reconnus. M. Noi- sette; disait-on , avait acheté le plus jeune. Ils'est trouvé que j'ai pu meprocurer deux bourgeons de ces arbres qui m'ont convaincu qu'ils n’apparte- naient pas au Paulownia, et que peut-être même ils ne sont pas nés sur un Catalpa. La saison qui s'avance me permettra de déterminer l’espèce de ces deux in- dividus qui pourraient bien appartenir au Bignonia longissima. Cependant je suis loin de l’aflirmer. De tout ceci , il résulte que la communication de M. Poiteau test qu'une erreur , et qu’il n'existe Jus- qu’à ce jour, à Paris et en France, d’autres Paulow- nia, que des enfants de celui qui a pris naissance , sous mes yeux , au Jardin des Plantes. Un pépiniériste annonce aussi une variété de cet arbre à feuilles verticillées. Je n’ai donné à personne des graines de la seule floraison de 1842 , me les étant réservées pour les semer , et le semis que j'en ai fait ne montre encore que des individus qu'il est difficile 235 de juger. D'ailleurs, ce à mer a sans doute ou- blié que j'avais annoncé qu'on voyait quélquefois, sur un même sujet, de jeunés rameaux à feuilles en verticilles, et le plus grand nombre à feuilles oppo- sées. Cette variété ne peut donc exister encore. Le Paxton’'s Magazine, ouvrage anglais, à publié une figure du Paulownia imperialis , dont les fleurs sont glabres. L'omission des poils fins et nombreux qui couvrent la corolle est certainement une érreur, car ici les fleurs se sont toutes montrées très-velues. Neumann. Jacivrue Laurens Kosrer. (Voyez la planche.) Cette belle jacinthe fait partie dela collection si riche de M. Tripet-Leblanc. C’est, ainsi qu'on le pense, une variété de la jacinthe d'Orient, kyacinthus orien- talis, Lin. , dont la fécondité est aise Elle est née en Hollande. Sa hampe est cylindrique , quelquefois un peu dé- primée, d’un vert assez foncé , teinté de violet ; elle sort du centre des feuilles sure de 20 centimètres, ensiformes, un peu canaliculées, d’un vert frais et légèrement cannelées. Elle s'élève nue jusqu’à cette même hauteur, et porte une grappe terminale de 18 à 20 fleurs ; grandes et bien doubles. Le périanthe est à l'extérieur d’un beau bleu de ciel avec des stries du même bleu , mais plus foncé , partant de la base et se dirigeant vers le sommet des six divisions, dont chacune d’elles occupe le centre; le limbe des divisions de la circonférence et du milieu, qui sont plus petites, pa d’un beau bleu violacé, clair, marqué au centre d’une ligne plus foncée. Cette couleur perd de son intensité à mesure que la floraison s'avance, et passe 236 au lilas foncé. Chaque fleur est attachée à ce pédon- cule central par un pédicelle court, d’un beau violet, accompagné d’une bractée linéaire. | Cette jacinthe, qui exhale une odeur suave pendant sa floraison, dont la durée est d’un mois à six semaines, est d’un aspect charmant. On peut se reporter, pour les caractères génériques et les soins de culture qui conviennent à cette plante, à la page 217 de l’année 1837-1838, sixième de la première série. | ‘. RoussELon. POTENTILLA , Lux. Icosandrie Polygynie; Rosa- cées , Juss. Caractères génériques. Calice à dix divisions, al- ternativement plus petites; cinq pétales; étamines nombreuses ; graines portées sur un réceptacle sec et non charnu. PorenriLce De xopwoon, Potentilla hopwoodiana, SwerT. AK la planche. ) Plante vivace, qui paraît être originaire du Né- paule, et dont l'introduction dans les cultures fran- çaises remonte déjà à quelques années. Les uns la regardent comme une espèce, d’autres la considèrent comme une variété du Potentilla atrosanguinea , Ses feuilles sont radicales, à 7 folioles étalées, den- tées profondément, élargies vers le sommet où elles se terminent obtusément, velues en dessous, d'un beau vert en dessus, à nervures transversales saillan- tes, et limbe réticulé. Ces feuilles sont portées sur M no ke ee 237 un pétiole assez long, cylindrique, pourpré, velu. Du centre des feuilles s'élèvent, à 35 ou 40 centi- mètres , des tiges florales , ramifiées , avec des bractées profondément découpées à l'insertion des ramifica- tions , grêles, cylindriques , velues, d’abord vertes, ensuite roses pourprées. Ces rameaux sont terminés par des fleurs rosacées , à cinq pétales cordiformes, arrondis au sommet, naïssant dans un calice à dix divisions , velues, dont cinq plus courtes et alternant avec les cinq plus allongées. Le limbe des pétales est d’un rose frais, marqué sur l'onglet d’une macule pourpre intense et réticulé de lignes pourpres. Les filets des étamines sont roses et les anthères jaunâtres. Cette plante, qui fait un assez joli effet sur les plates- bandes des parterres , se cultive à l'air libre , en terre ordinaire, et à exposition un peu ombragée. Elle fleurit pendant tout l'été, et se multiplie très-facile- ment par la division des touffes. RousseLon. ORANGERIE OU SERRE TEMPÉRÉE. Geswérte À poizs moux. Gesneria mollis. Pax- row’s mag. ( Voyez la planche, et pour les caractères génériques, page 189 de ce journal, années 1855, 1836, 4° de la 1°* série.) Plante vivace sous-frutiqueuse, à tiges velues; feuilles opposées , RREEReS, obliques acumi- nées , 1 , couvertes sur les deux faces de poils serrés, blénchätres, très-doux au tou- cher, d’où son nom de nollis. Pédoncule le axillaire portant le plus souvent une fleur, quelquefois trois ; corolle tubulée , renflée, pubescente, akimbe à an lobes à peu près égaux et tachetés. 238 L'espèce à laquelle cellequi nousoccupe ressemble le plus, surtout par les fleurs, est le G. Elon: gata, qui a été figuré dans ces Annales, page 188, années 1837-1838, 6° de la 1° série. Cependant, elle s'en distingue parfaitement par les poils soyeux dont toutes ses parties sont revêtues, par son port plus élancé, par la taille qu’elle acquiert dans les conditions favorables de culture, et qui dépasse un mètre 50 centimètres, par sa tige succulente et qui se ramifie fort peu, ses feuilles plus larges, et même , quant à l'inflorescence, on trouve encore des différences assez notables. Fr si la forme, la cou- leur et les taches intérieures de 2 corolle sont sem- blables, on reconnait que dans le G. mollis elle est plus renflée, par rapport à sa longueur. D'ailleurs, cette dernière a ses fleurs portées par une ou par trois, sur un pédoncule long et gracieux, tandis que dans l'Elongata les fleurs sont groupées par quatre. Le Gesneria mollis est originaire de Caracas, d’où il fut importé en Angleterre dès 1839. hntroduie en France en 1840, il fut d’abord cultivé en serre chaude, mais on s'aperçut bientôt qu’une bonne serre tem- pérée lui suffisait parfaitement, sa végétation étant presque nulle en hiver, durant lequel il faut le tenir dans un état de os modérée. On le cultive en pot; proportiqnné.. à sa HAS, eton. Jui donne une | Las sie pérée,, , où il fleurits avec profusion pe dt tout l'été. On le multiplie assez, facilement de boutures et de 239 rejetons qu'on fait reprendre sur couche chaude. C’est , en un mot, une fort belle plante, peu délicate, et qui est tout à fait digne des soins des amateurs. Jacquix j°. GALEANDRA. Orchidées, J. Vandées , Juss. Caractères génériques. Périanthe étalé ou conni- vent, sépales et pétales égaux, dirigés en haut, libres; Jabellum infundibuliforme, éperonné, indivis, sessile, lisse intérieurement, quelquefois frangé au bord; colonne droite, ailée, membraneuse ; clinandre’pen- ché ; anthères galéiformes , crêtées, recourbées, en- clavées derrière le clinandre; deux masses polléni- ques excavées en bas, caudicules courtes, allongées avec la glandule, bilobées, articulées. Plantes herbacées, terrestres à feuilles plissées; scapes radicales ou grappes terminales. GaLéanDre DE Bauer, galeandra Baueri. Bor. Réc.., 1837. (Voy. la planche. ) Pseudo-bulbes allongées, toutes couvertes de tu- niques blanchâtres dans les vieilles. Les jeunes sont florifères, verdâtres avec de petits points bruns, ion- gues de 20 à 25 centimètres, un peu aplaties, arti- culées ; ordinairement six feuilles engaïnantes, lon- gues de 20 à 25 centimètres, larges d’un centimètre et demi, à pente ed 1 d’un vert clair, aiguës. Tige florale sortant de l'aisselle de la dernière feuille, accompagnée de deux bractées foliacées, tiat déiés à dix fleurs ; ovaire sessile, long de 4 cen- timètres, recourbé au sommet; sépales égaux, d’un 240 jaune fauve, brunâtre; les deux latéraux obliques recourbés en dehors; deux pétales de même forme et de même couleur. Labellum d’un blanc jaunâtre, roulé en dedans, én forme de tube dans le genre des bignoneset terminé par un long éperon presque droit, pointu , marqué de points pourpres; orifice du tube pourpré en dedans et en dessous, ondulé sur les bords; colonne de la longueur de la moitié du tube, renfer- méedans son intérieur comme prol tde l’épe- ron; deux masses polléniques, sphériquéss opercule terminé supérieurement par une pointe. Cette charmante orchidée est remarquable par sa floraison, qui dure quatre mois. Après les premières fleurs qui se développent au commencement de l'été et se. maintiennent trois semaines, une nouvelle grappe s'élève à la base de l’ancienne, et ses fleurs s'épanouissent trois semaines après la défloraison de la première, souvent même une troisième floraison a lieu. Cett: plante peut donner plusieurs tiges flo- rifères, de sorte que pendant environ quatre mois on jouit, sans interruption , de fleurs constamment frai- che. Le pied qui a servi de modèle au dessinateur | it deux autres fausses bulbes florifères qui en parées pendant qu'il étaiten pleine floraison sit paru e en epsleine Le cadre de nos plan- hes ne de donner la figure com- Dlète de me que dote faisons connaître, et celle- ci est dans ce cas. Toutefois, on peut se faire une idée assez exacte des agréments de cette orchidée, en se représentant toutes les jeunes bulbes surmontées de grappes de fleurs agglomérées , et remarquables par leur dimension autant que par leur couleur pâle que rehaussent les macules pourpres du labellum. 241 Elle est originaire du Brésil , et nous l'avons recue de M. Quesnel , amateur très-distingué, à Ingouville (Havre). On la multiplie par la division de ses fausses bulbes. Nous la cultivons en serre chaude, dans un grand encaissement rempli de terre de bruyère en mottes concassées, L'avantage qui résulte particu- lièrement pour cette plante, de cette situation, est de pouvoir, à la fois, la préserver d’une trop grande humidité pendant l'hiver, où sa végétation est en repos, et où elle est dépourtié de feuilles, parce qu’a- lors elle la redoute beaucoup, et d’une trop grande sécheresse pendant l'été, ce qui pourrait nuire au parfait développement des fleurs. F. Ces, DE LA CULTURE FORCÉE. ( Suite.) Moyens de concentrer la chaleur. (Suite.) Des châssis. Les châssis, dont honneur de l'in- _ vention est reporté aux Hollandais, sont d’un secours indispensable dans les cultures artificielle et forcée. u'on le sait, des coffres en bois, sur- vitrés, re on donne des aux usages qu on veut en faire. Le plus ordinairément, daus la pratique des jardi- niers, les coffres ont une largeur de 1 mètre 33 cen- timètres, sur une longueur de 4 mètres. De tels coffres reçoivent trois ini vitrés de 1 mètre 33 centi- mètres, en tous sens, ce paraît é être la dimension 242 afin de les rendre plus sensibles à la chaleur des ré- chauds, dont on a toujours besoin de les entourer , on diminue la largeur des coffres et panneaux, pour qu’elle soit en harmonie avec celle de la couche. Ce qui précède s'applique plus particulièrement aux châssis portatifs, ainsi nommés , parce qu'ils servent à couvrir les couches provisoirement établies, et qu'ils peuvent être aisément transportés de l’une sur l'autre , selon les cas. Ils sont très-employés dans la culture forcée. Les châssis fixes, plus spécialement consacrés à la culture et à la conservation des plantes d'agrément, se composent de coffres ayant toujours une largeur d’un mètre 33 centimètres, sur une longueur indé- terminée, mais calculée sur un nombre exact de panneaux , ayant en tous sens cette même dimension. Les châssis fixes peuvent être considérés comme de petites serres , dans lesquelles on cultive ou conserve : non-seulement des plantes d’orangerie et de serre tempérée, mais encore un grand nombre de celles qui ont besoin de la serre chaude : c’est sous ce rap- port qu'on les distingue en châssis froid et chaud. Le Premier. et. celui qi ne renferme spa aise près les. uns des autres, des pots où sont sut les végétaux qui, sans craindre un certain abaissement de température, ne résisteraient cependant pas sans abri aux intempéries de l’hiver, La tranchée que re- couvre le châssis froid est plus ou moins profonde, selon la taille des plantes qui doivent y pnber- L'essentiel est que cette tranchée soit ouverte dans un terrain tout à fait exempt d'humidité. Quelque- fois les pots sont enterrés dans du sable sec, d’autres ne 243 fois l'intervalle qui les sépare est rempli par de la mousse dont la dessiccation est complète. Le châssis chaud ne diffère de celui-ci que parce qu'il couvre une couche disposée de manière à four- air le degré de chaleur dont ont besoin les végétaux qu'on y enferme, et dont les pots sont enfoncés dans le terreau qui la surmonte : les uns et les autres sont, selon les circonstances, couverts de paillassons, et ‘ entourés, quand Je froid est intense, de réchauds, ou seulement de feuilles sèches ou de litière. Je n'ai pas l'intention de décrire la construction des coffres et panneaux : ce sont aujourd’hui choses connues. Cependant je ferai quelques observations qui peuvent échapper, et qui ne sont pas sans utilité. L'exposition des châssis la plus avantageuse est tou- Jours la méridionale, et pour cela, il faut que les pan- neaux aient une certaine inclinaison vers le midi. Il est donc nécessaire que le côté du coffre qui regarde le sud soit plus bas que celui opposé. L'importance de cette inclinaison est en raison du besoin de cha- leur qu'éprouvent les plantes qu'on fait vivre sous châssis, On doit donc savoir que plus les verres pré- sentent perpendiculairement leur surface aux rayons solaires , plus le calorique se propage sous le châssis, et que le contraire a lieu d’une façon d'autant plus remarquable que cette même surface les recoit obli- quement ; on doit savoir aussi que plus les verres seront rapprochés du feuillage des plantes, plus celles- ei réssentiront l'influence du soleil. Toutefois, dans aucun cas, ces mêmes vitraux ne Moisson feuilles, parce qu'il pourrait, cles circonstan- RARE FM | : Le era ve cd 4 k todo * 244 se condenser sous le verre, et mouiller le feuillage qui se trouve en contact avec lui. On conçoit dès lors, et surtout pour les châssis sous lesquels on fait des primeurs , que l’inclinaison des panneaux peut rendre leur développement plus hâtif, et cependant on remarque que dans les châssis qui ont cette destination , chez la plupart des primeu- ristes, l'inclinaison est presque nulle. Il est certain que c’est à tort que les jardiniers agissent ainsi, et en tirant de cette observation les inductions qui en dé- coulent, +t que quelques essais constateraient facile- ment, ils trouveraient le moyen d'obtenir des pro- duits successifs, en repiquant les plants d’un même semis sous des châssis à panneaux diversement incli- nés. Au reste, l'inclinaison des panneaux ayant des applications plus importantes relativement aux serres, dont je parlerai plus loin, Émis , en parlant de ces conservatoires, ce qui me reste à dire à ce sujet. Quant à la hauteur à donner aux coffres, elle est relative à la destination des châssis. Pour-ceux porta- üfs, destinés à la culture forcée, on sait que les cot- fres reposent sur le fumier même. de la couche, et que c’est dans leur intérieur quel on dispose le lit de terreau qui doit la couvrir ; il faut donc toujours en calculer la hauteur sur l’é ais ss ur du terreau dont a besoin l'espèce de plantes qu on veut forcer, et sur l'espace nécessaire à son développement aérien. Pour les couches de semis, dont le plant doit être repiqué, il suffit d'ajouter à lépaisseur du terreau 8 à 10 cen- timètres d'espace. Quant à celles qui reçoivent les repiquages, il faut un intervalle d'autant plus grand, que le développement des végétaux repiqués doit _ tenir davantage de place. Au reste, si dans un cas 245 pareil la prévision était en défaut, si les feuilles des plantes venaient à toucher les verres, il est facile de: hausser les coffres en plaçant des briques sous les quatre angles, ce qui peut se faire sans crainte de refroidissement, les réchauds qui entourent la couche y maintenant la chaleur. Pour augmenter la durée des coffres, on emploie le bois de chêne dans la con- struction ; mais ce bois n’est convenable que pour les caisses des châssis fixes : le sapin doit lui être préféré pour les coffres portatifs , et surtout ceux qu'on em- ploie dans la culture forcée , parce que ce boïs est plus perméable à la chaleur des réchauds ; ces coffres de sapin sont d’ailleurs plus légers ét plus maniables. Quant aux panneaux, on les construit en boïs de chêne qu'on conserve plus longtemps par l'application d’une peinture à l'huile. On en fait aussi en fonte, mais plus particulièrement pour les serres que “ri les châssis. L'emploi des châssis fixes dans la culture artificielle est certainement plus économique que les serres, mais les plantes y sont beaucoup plus sujettes à être atteintes par | humidité, la moisissure , le pourri, les coups d’air et de soleil, et l'étiolement ; il faut donc les entourer de soins continuels. Pour éviter lhumi- dité , nous avons vu quelles précautions il faut pren- dre pour asseoir les couches, de manière à ce qu’elles n’en reçoivent pas du sol, mais, en outre, chaque fois que l'on verra psc gouttes d’eau amassées contre les parois intérie , il faut les essuyer avec uné éponge ; = on arrose, il faut le faire avec un arrosoir à bec qui porte l'eau seulement ‘sûr chaque pot, avec l'attention de n’en‘point re ER _ ni de Ja faire couler par-dessus les vases. 246 On a soin de nettoyer les plantes de toutes les or- dures qui s’amassent sur les feuilles, ou dans les bifurcations des branches, et d’enlever les feuilles moisies ou pourries, ainsi que les portions de branches qui pourraient être gâtées. Les plantes ne doivent pas être entassées les unes sur les autres, mais suffisam- ment espacées, pour que l'air puisse circuler. Quand le thermomètre indique 1 ou 2 degrés au-dessus de o, il faut tenir les panneaux exactement fermés; au- dessous de o, il faut couvrir avec des paillassons, et si le froid prend de l'intensité , on ajoute de la litière par- dessus et tout autour des coffres; enfin, on prend toutes les précautions convenables pour empêcher tout accès à la gelée. Si les plantes restaient ainsi privées d'air et de lu- mière, elles s’étioleraient infailliblement, et finiraient par périr asphyxiées. Il faut donc profiter de tous les moments où le soleil brille pour les faire jouir de ses rayons, Pour cela , on découvre les panneaux pendant les heures du jour où le soleil a plus de force, et si le temps n’est pas trop froid, on en profite pour en- tre-bâiller le panneau, afin d'introduire un peu d'air. Maïs lorsque les plantes ont été longtemps plongées dans une atmosphère qui n’a pas été renouvelée, 1 faut craindre de rh mettre trop subitement en contact avec l'air extérieur, et pour éviter cet in- convénient, on ne doit en introduire que peu à la fois : c’est pourquoi l’on commence par n'entr'ouvrir qu'à peine le panneau, et on augmente dejour en jour. J'ai connu un jardinier qui, pour épargner aux plantes qui avaient véeu quelque temps renfermées : l'impression défavorable d’un air trop vif, avait le soin, les premières fois qu’il ouvrait un panneau , de 247 fermer l'ouverture avec une grosse toile d’un tissu peu serré, mais suffisant pour amortir son contact trop direct. Il produisait facilement cet effet avec une toile d'une longueur un peu plus qu'égale à la largeur du panneau , laquelle, large de 70 centimètres, était clouée sur deux tringles de bois , à peu près comme une carte géographique montée sur rouleau, et dont il posait l’une sur le panneau ouvert, tandis que l'au- tre pendait en dehors du coffre : d'autres emploient tout simplement un paillasson au même usage. Dès que le soleil prend de la force , il faut encore veiller à ce qu'il ne devienne pas funeste aux plantes attendries par leur séjour prolongé sous châssis : c'est pourquoi , dès le mois de mars, il est nécessaire, quand le ciel est sans nuages, d’ombrer les panneaux avec des toiles claires où des paillassons minces pour em- pêcher les végétaux d'être frappés et brûlés par les rayons solaires. Cette précaution doit être prise , pendant toute la belle saison, pour les châssis et les serres, depuis onze heures du matin jusqu'à deux, du 1°° mars à la fin de mai et après le 1 sie et de neuf heures du matin jusqu’à cinq, du 1° juin à la fin d'août. RoussELON. ( La suite incessamment. ) PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. Tusuce Atée. T'ubulus alatus. Deurr. ll. p. 44. — Dec. prod. t Pentandrus ronsk. Descrip. 38. Décaudrie ionogynie, Lx. mme Browx. Feuilles à cinq à six paires de folioles seb velues par des poils appliqués; pédice carpelles sans corne, à marges. ailées. me 248 Tiges couchées ou décombantes, très-rameuses , velues, un peu hispides. Feuilles composées , pinnées, à cinq à sept paires de folioles sessiles , ovales-oblon- gues, un peu obliques, d'un vert grisâtre, velues par des poils appliqués , .de 5 à 10 millimètres de long, sur 2 à 4 de large. Fleurs axillaires portées sur des pédoncules beaucoup moins longs que les feuilles, velus. Corolle d'un jaune très-pâle, à pétales de 8 à 10 centimètres de long. Ovaire hérissé de poils blancs. Lieu : l'Égypte; annuelle. Due. au Jardin des Plantes de Paris en hé Elle n’a ni agréments ni utilité. T'aBAC HÉTÉROGENE. MNicotiana commutata. Horr. Pereassurc. Horr. Paris. 1842. Pentandrie mono- gynie, Lin. Solanées, Jussieu. Annuel; tige haute de 1 mètre et peut-être plus, résineuse , di un peu visqueuse; feuilles sessiles , = He , non décurrentes ,: Jancéolées, comme entières sur les bords, pointues sans être acuminées , légèrement velues, surtout sur la marge ; fleurs en grappes terminales, subpaniculées, très- distantes les unes des autres; rafle velue, un peu visqueuse. Calice court, à cinq divisions tubulées , aussi longues que le tube. Corolle à tube presque _Cylindrique, long d'environ 3 centimètres, d'un blanc verdâtre ainsi que le limbe qui est à cinq di- visions un peu pointues. Capsule à cinq valves. Lieu : cultivé au Jardin des Plantes de Paris en 1842. Les fl assez bles et l'es- pèce me parait très-distincte. Semé sur couche en avril et repiqué en place à la fin de mai. 249 mes cs A FEUILLES ÉTROITES. Æthulia angustifo- ia. Bosex in. litt. 1835. Dec. prod. 5, page 12. Cine terminales en corymbe serré, pubescent- velu , feuilles allongées, linéaires, lancéolées, suben- üères; involucre à écailles un peu obtuses. Corolle pourpre. Dec. Plante annuelle. Tiges droites , Simples, hautes de 6 à 8 décimètres, striées dans leur longueur , cylindriques, un peu pubescentes ; feuilles alternes, assez éloignées les unes des autres , rétrécies en pé- tiole à la base, saliciformes, dentées sur les bords, pointues, courtement pubérulentes. Fleurs en co- rymbe paniculé, terminal, petites et d’un beau rose. Lieu originaire : Madagascar. Comme je l'ai dit, Je la crois annuelle. Je l'ai vue en fleur en plein air au Jardin des Plantes à Paris, en octobre 1842. Elle est jolie et mériterait d’être cultivée pour l'ornement des jardins, mais malheureusement j ‘ignore si les graines sont parvenues à maturité. Dans le cas où l'on pourrait s'en procurer, ils serait bon de semer sous châssis e mars, repiquer le jeune plant en pot, ettenir encore sous châssis ! jusqu'au commen- _cement de juin, où on pourrait livrer à la pleine terre à l'exposition la plus chaude possible, TrèreLe TeibenTé. Zrifolium tridentatum. B. R. Lou. b. Dit. Honr. Paris. 1842. Plante vivace pouvant s'élever à 1 décimètre et plus; tiges érigées, presques filiformes , glabres ; feuilles à pétiole grêle, portant au sommet trois folioles oblongues, lancéolées , toutes trois très-& tement pétiolulées, glabres, à dents aiguës sûr # 250 bords, à nervures saillantes, longues de 1 à 3 cen- timètres. Stipules adnées au pétiole, blanchâtres , comme cartilagineuses, divisées au sommet en deux longues pointes qui ordinairement ont chacune une dent plus ou moins longue de chaque côté. Fleurs portées sur des pédoncules axillaires plus longs que les pétioles ; capitules sphériques ; corolle pourpre. Calice un peu velu, non enflé. Lieu originaire : la Colombie. Cette plante a été introduite en Angleterre en 1826. Je l'ai vue au Jardin des Plantes en 1842. Elle est assez rustique et peut être de plein air. Quoique les fleurs soient d'un pourpre foncé, nous avons beaucoup d'espèces indi- gènes qui sont bien plus jolies. CaMELLIA EURIOIDE, Var. À FLEURS ROSES. Camellia euryoides. Var. flore roseo. Horr. Cet arbuste diffère beaucoup de l'espèce et parait être un hybride de celui-ci avec le C. Japonica. Ses rameaux sont un peu grêles, mais érigés et non di- vergents, gris, légèrement pubescents dans la jeu- nesse ; gemmes arrondis. Feuilles alternes , pétio- lées, ovales plus ou moins lancéolées, acuminées , glabres sur les deux surfaces, non luisantes, comme entières à la base, à dents peu profondes sur le reste du contour, assez fermes et coriaces. Fleurs axillaires au sommet des rameaux, composées de cinq à huit pétales roses, ayant environ 3 centimètres de dia- mètre. Étamines à — blancs un peu plus courtes que les pétales. Lieu originaires Je Lai & trouvé en fleur, : fin de mars de cette année 1843, à l'établissement de Fro- mont , à Ris; on le multiplie comme ses congénéres , - de boutures et de greffes. Jacques. ENT 00 US OT ET ON PT TE RS RENE RE ET PRE PT PT PR 251 MÉLANGES. Quelques idées sur la recherche de nouvelles espèces d'arbres à fruits. À la suite d'une carrière honorablement remplie, et marquée, comme celle de beaucoup de contempo- rains, par les vicissitudes qui ont signalé la vie pu- blique de notre nation depuis plus de cinquante ans, un de nos souscripteurs est allé chercher à la cam- pagne un repos devenu nécessaire. Là, pour occuper ses loisirs et entretenir l’activité d’an esprit habitué à l'observation , il a consacré aux travaux de Fhorti- culture un temps désormais libre de soucis et d’affai- res. Ses méditations se sont portées d’elles-mêmes sur les opérations les plus mystérieuses de la nature, celles par lesquelles elle procrée les espèces et variétés nouvelles. En nous t quelques-unes des réflexions que he a sggéres un tel sujet, il désire er li volonté , tout ment du connu vers l'inconnu. Non content de ce qu'il possède, l’homme aspire continuellement à ce qu’il n’a pas. Ce besoin pressant de nouveautés est la source du progrès : celui-ci, cependant, ne se fait jour qu’à travers mille mécomptes. Le succès seul est noté, les déboires sont passés sous silence. Heureuse- ment ! Trop de franchise amènerait bientôt l'hésita- tion, puis limmobilité; il s'ensuivrait 1 une marche wéfrcgnile dans les sciences. » Les productions de la nature, surtout .. fruits ont vivement frappé l'imagination. L'intelligence à 252 porté sur leur génération un regard curieux et seru- tateur. Un coin du voile qui cache à nos yeux les pro- cédés naturels a été soulevé; dès lors la greffe, ce puissant moyen de conservation et de perfection - nement, ne pouvait plus suflire à limpatience de l'homme. Passager d’un jour sur la terre , à tout prix il lui faut du nouveau; il accuse même de lenteur cette fécondité merveilleuse de la nature; il est vrai qu'elle ne se hâte pas, elle a le temps. Linnée avait pénétré les mystères de la génération des végétaux ; la connaissance des sexes devait amener des. unions insolites. On les essaya. La nature ne favorisa que celles qui se pratiquaient dans les limites de sa vo- lonté. Il fallut renoncer à bien des espérances sédui- santes. On peut.se consoler ; les bornes du possible ne sont pas trop rapprochées. » Malheureusement les résultats des fécondatiôns arüficielles ne peuvent être connus que par le semis des graines hybridées. Un temps assez long est néces- saire pour cet examen, et le temps, € est cet impi- toyable Saturne qui dévore ses enfants. Il marche d’un pas égal ; jamais il ne s'arrête pour jeter un re- gard en arrière, ce n’est pas à lui à compter les cada- vres dont il jonche le chemin de l'éternité. Mais les expérimentateurs , comme les êtres inutiles, as sf sur sa route, et leurs exp LS de fin. » Malgré cette inexorable » nécessité , la recherche de no s d’ à fruits tdeve eun but plein d’ _æœ USE -VL En Lite) Quelque, comme les Van-Mons, les opte les Noisette, les Poiteau, etc.,- ont assis leur système d'essais sur des mbianiete savantes plus ou moins ME # 253 ingénieuses, mais basées sur les probabilités de la physiologie végétale. Le plus grand nombre s'est rangé sous la bannière du hasard : ce n’a pas été celle des moindres faveurs. | _» Séduit aussi par lemirage Loteder de l'inven- tion, je me suis jeté à mon tour dans le champ des hypothèses; mais les illusions de l'espérance se sont évanouies pour moi. Ma santé , que l’âge détruit, ne me permet plus de suivre moi-même les expériences projetées et nécessaires : les confier à un autre, c’est bâtir sur un sable mouvant. » Un certain nombre de nos races de fruits dépérit sensiblement par l'appauvrissement successif d’une greffe trop longtemps renouvelée. Les remplacer par de nouvelles variétés meilleures , ou au moins aussi bonnés , est une mission à la fois intéressante , utile et glorieuse. Je ne pense pas que cette gloire puisse être acquise par un homme seul, quelque dévoué qu’il soit : c’est une œuvre dont l’accomplissement n'est possible qu une société savante. Les anciens dic ins nous en ont donné l’exem exem- éne meurt pas , comme chacun de ses aux ont la continuité nécessaire que procure l'application successive, à un même but, de lumières renouvelées par les hommes qui viennent l’un après É Ds 9.008 son cadre. C’est un uple en miniat t dre , parce qu'il a de l'avenir. Une selle mission , toute d’abnégation, n’est pas moins honorable: elle sera un motif de re- connaissance pour nos neveux. Nous, qui par notre naissance appartenons au dix-huitième siècle, nous jouirons peu des bénéfices que procureront | lo mins de fer; nb notre époque. 254 L'agriculture elle-même, un instant inquiète, y trou- vera des consolations sans nombre. Ces nobles voies résoudront le problème de l'équilibre entre la con- sommation et la production : par elles , les besoins de l'humanité pourront être satisfaits sur tous les points du royaume. Nulle part pénurie, nulle part abon- dance superflue sans débouchés. » Je regarde presque comme un devoir, pour l’une des sociétés royales d'agriculture ou d’horticulture de Paris, d'entrer dans cette voie de conquêtes paci- fiques. Une commission permanente, chargée de suivre les expériences, produirait d’heureux résultats un Jour. Îl serait également très-honorable , pour les sociétés agricoles des départements, de se livrer à de pareilles observations : tout ce qu’elles exigent, c'est de Ja suite, et la Vie d’un homme est courte. C'est, au reste, une question si complexe, qu'il y auraît avantage à ce que chacun püût en chercher la so- lution , pourvu que le moindre progrès fût soigneu- sement signalé à une commission centrale : ce serait le moyen de ne rétrograder jamais. » Malgré que je me sois livré à de nombreuses ex- périences , j'ai peu de nouvelles Inmières à répandre sur ce sujet. Je me contenterai d'indiquer comme in- contestables les points suivants, dont j'ai vérifié pra- tiquement plusieurs. » Des variétés nouvelles en fruits ne peuvent être obtenues que parle semis des pepins ou noyaux. Il y à avantage ä semer des fruits déjà bons, pourvu que les arbres dont ils proviennent soient très-vigoureux et non anciens. Il faut choisir parmi ceux tombés d'eux-mêmes par l'effet d'une maturité complète, les plus beaux et Jes plus sains , et laisser dessécher le plus 255 possible leur pulpe ou chair à l'abri de toute humidité. Les pepins ou amandes de ces fruits sont préférables. On en connaît plus vite les résultats, en greffant sur leurs types des écussons pris sur les jeunes plants nés de pareils semis. » Pour donner aux variétés nouvelles une longue durée, 1l faut les grefler sur les arbres venus de graines, et ne pas prendre des greffes sur des sujets qui aient été sous-greffés plus de quatre fois. Il y a toujours avantage à ce que les grefles viennent du franc de pied. La fécondation artificielle est un moyen d'obtenir des variétés d’une qualité et d'une forme approxima- tivement probables. L'alliance ne doit être tentée que sur des espèces congénères; la nature réprouve les unions hétérogènes qu'elle rend stériles. Les arbres dont la greffe des uns réussit sur les autres , sont sus- ceptibles d’être mariés. Tels sont, dans les fruits à noyau , le pêcher, l’'amandier et le prunier : on m'a dit même que, dans le royaume de Naples, on avait vu un arbre, résultat de l'union d’un cerisier et d’un prunier , et n dal les fruits participaient de l’un et de l'autre. Je lignore. Parmi des fruits à pepins, le poi- rier , le pommier, le cognassier, le néflier , le cormier et l’azerolier peuvent fournir l'occasion d'essais fruc- tueux ; et dans le genre citrus, l’oranger, le citronnier et le limonier. Voilà de quoi s'exercer. » On affirme que les formes extérieures sont modi- fiées par l'influence du M: et DU RES interne ÉNRESÉER CNE ES par la famelle. à cetégard. Cer’ dans nne intention semblable , de porter sur les stig- mates des fleurs de l'arbre dont on voudrait modifier 58 n'ai RE Pen LS + Se 256 les fruits, quant à l’intérieur , le pollen des anthères que contiennent les fleurs de l'arbre dont le volume et la forme des fruits seraient l’objet désiré. Je crois, mo1, que dans ces alliances adultérines entre deux espèces , les enfants tiennent toujours davantage de celle qui est la plus vigoureuse. » Dans les essais de croisement de deux espèces, dont la floraison n’est pas simultanée, on peut con- server le pollen de celle qui fleurit la première, avec toute sa vertu prolifique. J'ai eu l’occasion de le faire, en essayant de marier un abricotier et un prunier , dont les fleurs paraissent quelquefois un mois après celles du premier. J'ai recueilli, par un temps calme, les fleurs de l’abricotier, avant que l'expansion du pollen aiteu lieu. Je les ai dépouilées de leurs pétales, et j'ai reçu, sur un papier propre, les anthères enle- vées avec des ciseaux. Déposés ensuite dans une boite en bois hermétiquement fermée , ces organes se sont bien conservés. Pendant l’anthèse du prunier, j'ai appliqué sur les stigmates de quelques-unes de. ses fleurs le pollen ainsi gardé. Cette application a été faite, à plusieurs reprises, à l’aide d’un pinceau. Il est bon d’assujettir la branche, et quelquefois de la couvrir, pour que l'agitation et le vent n'enlèvent pas la poussière séminale avant qu'elle ait pu se fixer sur la substance visqueuse qui couvre le stigmate. » Je partage, avec l'auteur de cet article, l'opinion qu'il y aurait avantage à ce qu’une société s'occupât de la régénération de quelques-unes de nos espèces fruitières , et en même temps de la recherche de nou- velles variétés, Un tel travail, poursuivi avec persévé- rance, pourrait obtenir de grands succès et suffirait à l'immortaliser. 1 RousseLon. ARRALES DE FLORE ET DE POMONE. HORTICULTURE. EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'HORTICULTURE. La Société royale d'horticulture a tenu sa 14° expo- sition publique du 10 au 14 mai. Cette année, c'est la Chambre des Pairs qui lui a donné asile dans Eos gerie de son palais. Cent vingt-quat tsétai venus concourir à l'éclat de cette solenpité : savoir, un, M. Louve, de Montbelliard (Doubs), qui à présenté un produit agricole consistant en toufles de blé mûr, résultant chacune d’un seul grain semé en plein champ, Eire sa nouvelle méthode ; soixante- notamment sal ass et parmi eux, trois, divers plans de jardins; quatre, dus ouvrages de librairie, et vingt-deux ap Se es re Ed pue des mo- dèl lesd d’ avec abondance des fleurs : légumes commencent aussi à donner, les feuits sont rares , mais les efforts de la culture artificielle et forcée Juix 1845. 17 258 viennent ajouter à ces productions. Cependant je dois dire que l'irrégularité dela température du printemps a nui au développement des fleurs, et cette exposition, quoique belle, aurait dû l'être davantage sans cet in- convénient. La culture forcée y était surtout assez peu représentée. Je vais indiquer, aussi sommairement que possi- ble, les objets intéressants offerts aux regards du pu- blic, en les attribuant à chacun des Ron aux- quels ils appartenaient, et en suivant, à leur égard, l'ordre alphabétique. HORTICULTURE. MM. Bacoux, Hier à Bellevue. Plusieurs céo aires, un Columnea Lindenii, etc. nes , horticulteur, rue des F rancs-Bourgeois- Saint-Marcel, 11. Une jolie collection de pensées en pots. Ces frères, horticulteurs à Montrouge, 77 chaus- sée e du Maine, banlieue de Paris. Près de cing cents us, appartenant pour la plupart aux serres É rés et tempérée. On remarquait, parmi les plantes de serre chaude, bon nombre de palmiers, plusieurs belles orchidées aux formes et aux habitudes si bizar- res, dont le Cyrtochilum maculatum en fleurs de- ais plus de deux mois , la Brassia Cawani qui sière d'or. On y voyait des Dracæna ; divers Musa, Nepen distillatoria, divers AWreteEe, Za- mU4 , etc. 5 29 Parmi les plantes de serre tempérée se trouvait une collection de cent soixante-neuf espèces ou variétés de cactées, dont quelques-unes, comme l'Echinocactus Courantianus, sont encore fort rares. C'est incontes- tablement la plus belle collection marchande qui se puisse voir én France. Des Acacia, A gave, Boronia , Erica en grand nombre, quelques béaux chênes du Mexique, etc. , etc., plusieurs variétés d’/zalce de l'Inde, des Rhododendrum arboreum , Catesbiense et Ponticum, et enfin un beau choix dé conifères, parmi tebiquels un superbe Araucaria excelsa concouraient à garnir les gradins sur lesquels tait disposée cette riche exposition. : On peut dire, sans crainte d’être démenti, que cette collection était la plus nombreuse, quoique ne se composant que de végétaux rares venus à ce congrès de toutes les parties du monde, et d’un entretien d'autant plus cher, qu’étant pour la plupart des plantes de luxe, leur débit est modéré. Aussi le jury a-t-il décerné à se los le RVEIIRE, prix accordé à la Plus riche collect fleuries et les mieux cultivées. U lui a, de dé pis ‘détiné le prix pour la plus Me collection de plantes de serre chaude. La valeur édailles à été encore rehaussée par les élogés flatteurs, quoique mérités, donnés au bel éta- blissement de MM. Gels, dans le se du ; jury. Curce (André) : pépiniériste, rue de Charonne, 102, Des pensées en pots et des fleurs Et ces $ mêmes plantes coupées. C'est une collection remarg sé CHauvière, horËculteur, rue de: da. 104. Plus de deux cents Dhntias parmi les lies une collection de calcéolaires , dont cinquante des semis; 260 de cinéraires, dont quarante-six de semis ; de vervei- nes, de ris et de divers autres genres. La belle tenue de ces plantes, et le nombre de celles en fleurs , provenant des semis de cet habile cultivateur, lui ont valu le premier prix pour /es plantes fleuries les plus nouvelles obtenues de semis. Sa belle col- lection de pelargonium lui a aussi mérité le prix accordé à ce genre de plantes, prix , au reste , partagé eæ æquo, avec M. Dufoy , dont les pelargonium étaient des concurrents redoutables. Cocner, pépiniériste à Suines (Seine-et-Marne). Un Æydrangea, deux Agalea et un Aralia. Crocmot , jardinier chez M. Hallignon “ proprié- taire à Gennevillers keine) Une corbeille de raisin conservé et cr uelq aies “ Æ EE à “£ 4. : Dévébni, Jardinier-maraïcher, rue de La- chapelle, à la Villette. Des choux-fleurs , carottes et romaines forcés, qui lui ont valu la médaille pour les plus beaux légumes nouveaux ou perfectionnés. De VirreNEUvE, propriétaire-amateur , rue Mi- chel-le-Comte , 32. Environ quarante pieds d’oran- gers, - bigaradiers, bergamottiers, pompelmouses , limettiers, perettes, limoniers et cédratiers. Cette collection remarquable de citrus a valu à son proprié- taire un prix pour le concours d amateurs. # Duroy, horticulteur, rue des Amandiers-Popin- court. , 40. re exposé : un lot brillant. 1 se compo- sait de cinquante variétés de pelargonium, jugés égaux en mérite à ceux de M. Chauvière déjà nommé, et qui ont remporté le prix ex æquo avec eux; vingt- cinq variétés de dahlia en fleurs, les seuls de l’expo- 261 sitton; vingt-cinq variétés de verveines et dix de ciné- raires. Cette collection offrait une fraicheur admirable. Duraw», horticulteur, rue de Buffon, 25. Dix- sept plantes diverses de serre tempérée. Duvaz, horticulteur , rue Blomet » 31, à Vaugi- rard. Un lot assez remarquable par ses vingt-trois espèces de cactées, dont les Mammillaria acantho- phlegma et pyrcnacantha, des aloës, euphorbes, ficoïdes , yucca, etc., etc. ; Düvaz, propriétaire-amateur, route d Orléans , 75, à Montrouge. Plusieurs plantes de serre tem- pérée, dont l’Agave americana , et sa variété foliis variegatis , et un certain nombre de tulipes en fleurs coupées. Ce lot annonce le goût que ce patriarche des amis de l’horticulture professe pour les Hp de cet art charmant. FERRAND, horticulteur-fleuriste, rue de la Gla- cières x 4.RarSs Un lot assez remarquable de ro- siers Re ,etq utres plantes, dont des cai- céolaires de ses semis. Frawrin june, jardinier-maraïcher-primeuriste, barrière de Reuilly , 4. Des artichauts nouveaux. Gaurmenr , entrepreneur de jardins , quai d'Or- say , avenue de Suffren, 6. Une fort belle collection de rosiers, qui lui a valu une mention honorable pour le concours ouvert à la plus belle collection de rosiers fleuris, au nombre d'au moins soixante. GéraRD ET REP marchands-grainiers, ticulteurs , quai de li MGR "4 _Cuelc UE: plantes, dont le Side sériatu.. nn 262 Gonërroy, propriétaire-pépiniériste, rue de ille- d'Avray , à Sèvres. Une fleur coupée de Magnolia auriculata, et quarante-buit plantes de divers genres, dont vingt-huit à feuillage panaché. Gonrier, horticulteur- primeuriste, à Mont- Souris, petit Montrouge. Légumes et fruits nou- veaux obtenus par la culture forcée, dont melons, haricots en grains, pommes de terre nouvelles, to- mates, raisins, ête. Le prix du concours pour les plus beaux légumes forcés lui a été adjugé. Guérin (Modeste), horticulteur, rue des Trois- Couronnes , à Belleville. Une jolie collection de rho- dd en fleurs, des pivoines arborées, des fuchsia et des cinéraires, dont six de semis. Décidé- ment le semis des cinéraires donne de jolies variétés, et maïntenañt qu'on est entré dans cette voie, on peut, sans aucun doute, en pere ee plus no encore. Huano, fleuriste, rue de Lan 1 4.) Un lot d’orangers en quenouilles. Hucé, VAR NE | Hardicoure; près : le pre: mier qui ait essayé did co les Die ne ae In de au printemps. En voyant d’au- pratiquer cette culture, on ne peut que ne Ps se rer 1 ® de ces belles fleurs à 263 développement est trop souvent arrêté par les pre- miers froids. JACQUES , jardinier en chef du Roi au domaine de Neuilly. Le lot de cet habile horticalteur était, comme toujours , fort remarquable et nombreux. On y voyait avec intérêt plusieurs nouvelles variétés de pivoines herbacées, dont le semis est depuis quelques années l’objet de ses soins assidus; elles lui ont valu le deuxième prix pour les plntes Jleuries es pu nouvelles obtenues desemis.Cel s'occupe , en outre , de recueillir les observations. de cultures des plantes nouvelles, et il avait exposé un manuscrit de 2,600 pages, sous le titre de Suite au Botaniste cultivateur de Dumont de Courcet , dont ces Annales ont déjà Rpnué queue fragments. Avis aux libraires qui publi ivrages horticoles Jacquix (Antoine), horticulteur à Ollainville , où il dirige les caltures de la FRERE His avait chicorée sauvage sion: A à a | été ru à dans notre précédent numéro. La Société d’horticul- ture , par une décision qui a précédé l'exposition , lui avait décerné une médaille pour cette culture et ses procédés imaginés pour la faire blanchir. Jacquis frères, marchands grainiers, quai de la He 14, et A Ee she int tes, "eve Re 1 Dos de ho offrait une grande fraicheur, qui dénotait une ne + et Vs LE À élevait un’é énorme corympbe € fleurs gr 1e: 264 et également étalées , et d’un coloris purpurin et ver- millonné d’un bel effet. Cette belle plante, une des plus intéressantes de l'exposition, n’a peut-être été bien jugée qu'après que les prix du concours ont été adjugés par le jury. Cette collection, toutefois, a valu à MM. Jacquin le deuxième prix pour la plus riche collection de plantes fleuries et les mieux cultivées. Jam, pépiniériste, rue de Buffon, 19. Plusieurs rosiers , et des poires et pomimnes conservés. Josseaume, horticulteur - maraicher, rue de Reuilly #8: Avait exposé des asperges , carottes, poireaux , romaines et choux hätifs d'Yorck. L'excel- lence de sa pratique pour Ja culture des asperges lui a valu la médaille, sur une décision de la Société, en dehors de celles du: jury d'exposition. © Lémon , horticulteur-fleuriste rue Desnoyez, 3, à Belleville. Une collection de cinquante-quatre iris, variétés de semis de la Germanica, dont la floraison avait été forcée. Lerëre (Alexis), cultivateur de péchers, rue Cuve-du-Four, 40, a Montreuil, et auteur de la Pratique raisonnée de la taille . pécher en espa- lier carré. Quelques poires de Saint-Germain et Lpom- mes de Calville blanc conservées. Levèque (dit René), horticulieur, Boulevard de Ë Hôpital, 46. Une bell LE. rosiers, qui lui a vla le deuxième prix pour cet che et üne 1 | be “or en chef du gr pe TÉcole ne, rue d'Enfer, 46. Quelques plantes 265 bien cultivées de serres chaude et tempérée, parmi lesquelles se faisait remarquer un Oncidium papilio en fleurs, vivant en parasite sur un tronc d’arbre. Magie, jardinier fleuriste, rue de l'Oursine, 114 bis. Une jolie collection de Vérium , genre dans la culture duquel cet horticulteur excelle évidemment. Macor (Félix), horticulteur-pépiniériste , rue du Milieu, 98, à Montreuil. Poires, pommes et raisins conservés , pour lesquels il a reçu une mention hono- rable. Marcorrin, horticulteur-fleuriste, rue se ne. Ormes , 3, Boulevard de la Gare. Une nombreuse et belle collection de rosiers cultivés en pots, qui lui a mérité le premier prix pour cette spécialité. Marre fils aîné, horticulteur à Villefranche (Aveyron). Quatre acacias de diverses espèces, un Grevillea robusta, un Hydrangea Japonica. Maurthe, ‘horticulteur,. rue des Bourguignons - 27. Une belle collection de plantes de serreen fleurs, parmi lesquelles se faisaient remarquer bon nombre de bruyères et de végétaux non fleuris, appartenant à la Nouvelle-Hollande. Marmieu, borteulteur, rue de Bufjon, 25. Une . collection peu nombreuse de plantes de serre. Moreau, horticulteur-maraïcher, rue-de Cha- ronne ,:80. Des chicorées, choux-fleurs et carottes forcés, des laitues et romaines. Noszer père, jardaiéeemntretl rue de Sévres, 148, à Vaugirard. Des chicorées fines, ec ; hâtifs et pommes de terre “obtenus par. la culture 266 forcée. Ce cultivateur a reçu une mention honorable pour le concours de légumes forcés. Noscer fils, jardinier, rue Croix-Nivert , 33, à Vaugirard. Poireaux et choux forcés. Parzuer, horticulteur-fleuriste, rue du Petit-Ban- quier ; 5. Une belle collection de Rhododendrum arboreum; plusieurs semis des Rhododendrum hy- bride et Pontirum, et quelques azalées de l'Inde. Le premier prix pour /a collection des Rhododendrons lui a été décerné. | Peré, horticulteur , rue de l'Oursine , 51. Une assez belle collection de plantes vivaces de re terre et autres. : AuconsorGonrrner, ASS , avenue de Warbœuf, 9. Une collection d’auricules et de pensées. Rarier, _propriétaire-amateur. Plusieurs rhodo- dendrons, azalées et erica. M: espèce nouvelle de Rhododendrum arboreum, à fleurs jaunes, lui a valu le prix pour /a plante la ua nouvelle intro- duite en France. Rozur, Jardinier- fleuriste, rue de Marbœuf, 24, aux Champs-É lysées. Une belle collection de 1 ro- siers , qui lui a valu une mention honorable. Ryrkocet, horticulteur hollandais, rue de Vau- girard, 125. Une jolie et nombreuse collection de plantes de serres. a SAGEaT (Pierre), ÿ calcéolaires de semis. PET me Dec Plusieurs Scene ER à nat: PA emtérçcle-raher bœuf de de Me. se Un es « 4 collec- tion de. étés - 2657 Soucmer père, cultivateur de rosiers et de fruits, à Bagnolet. Plusieurs corbeilles de diverses pommes et poires , et du raisin , dont celui d’Zsabelle d’Ame- rique, conservés. Cette collection lui a mérité le prix accordé aux fruits de table conservés. Soucxer fils , amateur à Bagnolet. Une assez jolie collection de plantes de serre et autres bien cultivées et fleuries. Le premier prix du concours æ amateurs lui a été décerné. Sourance-Bonin , au jardin de Fromont, 4 Ris. Une fort belle et nombreuse collection d'azalées de pleine terre de bruyère, qui a gagné le prix. Il a été décerné à M. Kerezer , habile multiplicateur et di- recteur des cultures de Fromont. Tamponer, horticulteur, rue de la Muette, 16. Vingt-deux Magnolia grandiflora. Ce doyen des cultivateurs a reçu une médaille pour ses nouvelles variétés de Camellia obtenues de semis, par décision prise par la Société, antérieurement à l'exposition. Tnisaur , horticulteur , rue Saint-Maur, 45. Des calcéolaires , cinéraires , fuchsies et yerveines. Taiper - Lestanc, grainier- fleuriste et pépinié- riste, Boulevard des Capucines, 19, à Paris. Plu- sieurs plantes, dont le Poinciana Gilliesiü et Dau- de Rine, cents shpess de sa . bentonia FrRne et pi ” È * à * à. 4 # ; : re Re Far . tir tire C'est | tuli a la médaille F. or de $. > R. madame » “mes d'Orléans. Cette pour prix 200 fr. à la disposition de la Société d'hortieu ture, lorsqu'elle honora de sa présence l'exposition 268 de l’année dernière , alors que rien ne pouvait pré- sager l'horrible catastrophe qui devait Ja frapper. La royale veuve, malgré son immense douleur , n’a pas oublié sa promesse. Cette honorable distinction , en se portant sur les tulipes de M. Leblanc, a causé une certaine rumeur parmi les exposants. ES uns ont soutenu le bien] jugé du jury, composé d'hommes honorables, et que pré- sidait dans ses opérations M. le duc Ho grand reférendaire de la chambre des pairs. Leu motifs Le se résumer ainsi : * Beauté de l'exposition de M. ER. dont la do R élégante et gracieuse donnait l its d’un pes de tulipes, et faisait honneur au bon goût de ‘exposant. 2° Réunion né de be, qui ont peu de chances à se présenter aux expositions, puisqu'il à fallu cette concordance entre l’é époque de celle de 1843 et leur floraison naturelle, pour que cette exhibition ait eu lieu, circonstance qui ne s’est jamais présentée, et qui donnait à ce lot tout le caractère d’une nou- veauté remarquable. | 3° Les termes du programme ainsi conçus : « S. À. R. Madame la duchesse d’ Orléans, ayant mis à la disposition de la Société , une médaille d’or de la va- leur de 200 fr. , à titre d encouragement pour l'hor- culture, la Séciété” a décidé que le jury dé l’expo- sition es la spécialité qui Jai paraîtra la plus digne de recevoir une distinction si ‘honorable. » Ils trou- vent dans le terme de spécialité, la règle ‘imposée au jury ; qui n’a pu voir ailleurs que dans les tulipes si nombreuses et toutes en fleurs une spécialité im- portante, 269 Les dissidents prétendent au contraire, que par spécialité , la Société n’a pu entendre une seule es- pèce, mais qu’elle a voulu assurément désigner l'une des spécialités pour lesquelles les concours étaient ou- verts; ainsi, ils soutiennent que les plantes de serre Ed celles de serre tempérée , la culture marai- chère es etc., sont autant de spécialités ; ils sont d’ailleurs d'avis que les termes du programme im- posaient au jury l'obligation, avant d' avoir examiné l'exposition, de dét ialité de l'hor- ticalture dévait être scconiée- ht médaille. D'un autre côté ils disent que la tulipe n’était pas digne, par son peu d'importance dans la décoration-des jar- dins qu’elle ne pare que pendant quelques jours après avoir occupé sans agrément le terrain pendant six mois, d’une distinction accordée à l’horticulture à titre d'encouragement. Ils prétendent que si l'on voulait la donner à une spécialité dans le sens où l'a compris le jury, il s’en trouvait de bien plus impor- tantes que les tulipes- Us citent pour exemples 1 conifères de M AM. Ce les ci aires -Che les ne ceux de M. | les rhododendrons de M. Paillet, deM. Guérin-Mo- deste; les azaléés de M. Soulange, etc., etc. Ils voient une contradiction flagrante dans la décision du jury en ce qu'un SPRRr était ouvert } pe" la plus | belle collection Res ac daille : n l'a pu ( être qui impliquait la nullité 4 Hiacées “exposées, les tulipes, qui appartiennent à cette famille, ont reçu la médaille d'or. Enfr ils pensent que puisque cette distinction devait être un encouragement à lhorti- culture , ileût été mieux de la décerner à celui des 270 patriarches du jardinage qui aurait eu consacré sa car- rière à des cultures remarquables , à des introductions de végétaux recommandables et à des multiplications utiles. Il paraît d'ores cela que bien des espérances ont été déçues.. Parmi les mécontents qui sont de rudes joûteurs en fait d'exposition, il en est qui peuvent se consoler facilement , car l'importance de leur exhi- bition a été bien appréciée par le public connaisseur ; et comme une nouvelle occasion peut se présenter , ils ont pour eux la chance, en entrant dans la lice, d’y devenir vainqueurs. Ce n’est donc qu'une bataille perdue, mais la campagne n’est pas . Quoi qu'il.en soit, la décision du jury deit Btrères- pectée. Composé, je le répète, d'hommes honorables dont il est impossible de suspecter la bonne foi, il a i franchement. et dans les limites die MAUR qu’il a cru devoir donner au programme, dont la ré- daction peu précise laissait trop de place à à l'indéci- sion. J’ajouterai, à cette occasion, que c’est une chose fort importante que la rédaction d’un programme, et qu'il est essentiel , pour. éviter toute controverse toujours désagréable, de n'y introduire que des dis- positions si clairement positives , qu’elles ne puissent donner lieu à aucune interprétation contradictoire. Uruérart, horticulteur à Farey-les-Lys, près Melun. Une collection d’erica , de rosiers, de pe- largonium et plusieurs plantes de serre d’une cul- Tels sont à à peu près Jes objets saillants de cette exposition. J'omets à dessein de mentionner nomi- hativement une vingtaine d'exposants, dont les lots 271 ne se composaient que de deux ou trois plantes. Ce- pendant, je citerai encore M. {ndré Leroy, d’An- gers) qui ÿ avait exposé deux rameaux en fleurs de marronniers, Æsculus hippocastanum , Vun à fleurs doubles, l’autre à feuilles laciniées, variétés peu connues , dont la première , surtout, est intéres- sante, La seconde n’annonce pas une grande vigueur. BEAUX-ARTS. LIBRAIRIE. Dix-sept exposants avaient présenté. des dessins peints à l’aquarelle, parmi lesquels peu de bien re- marquables , excepté, peut-être, les œillets de M. Bevalet père. Troïs avaient exposé des plans de jardins. Quatre, des ouvrages imprimés, parmi lesquels M. Gérard-Courtois, déjà nommé, avait exposé son nouveau livre intitulé : Manuel pratique du jarai- nage, 1 vol. in-18. Prix : 2 fr, 50 centimes. Mie Deraire, née Bouilly,. rue. Jacob, à, avait exposé des Camellia en pots, imités en papier, pour lesquels elle a reçu un prix. M. Maven, plumassier-fleuriste, rue de Riche- lieu , 50. De bi échantillons de fleurs artificielles auxquelles u une médaille aété décernée. M. Édie, naturaliste , peintre et modeleur en ciresr rue ra nie 2H , 12. Des fruits modelés INDUSTRIE. ARNHEITER, MéCanicien, rue Childebert 2 15. - Des instruments et outils de jardinage. 273 BernarD, coutelier-mécanicien, rue Saint-Jac- ques, 218. Divers instruments, des piéges à mulot et un sécateur sans vis ni écrow, dont les deux bran- ches se séparent à volonté pour le nettoyer facilement, sans nuire à la solidité. Ce sécateur a reçu une mé- daille de la Société. Lecoo, jardinier. Un appareil à boutures chauffé par une veilleuse , pour lequel il a recu une médaille. Quexrin-Durann, fabricant d'instruments d agri- culture, faubourg Saint-Denis , » 289. Divers i instru- ments. Fonraine frères, fabricants à Versailles, rue Saint-Pierre, 1. Un modèle de thermosiphon. Gervais, chaudroïmier rue des Fosses-Saint- Jacques, 5. Un modèle de chauflage à l’eau chaude pour bâche de primeur. AGarD, rue de l Arcade , 26. Unehelle jardinière en fonte, qui a reçu une mention honorable. ADRien Perir, rue de lu Cité , 19. Plusieurs mo- dèles de pompes Fs jardin à; jets continus. Forter, fabricant de poteries, rue des Cros niers-Saint-Marcel. Un assortiment de poteries di- verses, dont quelques-unes fort élégantes, et aux- quelles une médaille a été décernée. Indépendamment des récompenses accordées par le jury d'exposition, et que j'ai signalées dans cette revue, la Société d’horticulture avait, par des déci- . antérieures à à er décerné diverses mé- rete | publique, ainsi an 3 suit : 273 Une médaille à M. Tamponet, cité plus haut pour ses nouvelles variétés de camellia de semis. Une médaille à M. Malot, pour sa méthode de conduire la vigne à Ja Thomery , médaille qui me paraît peu méritée, car la culture de la vigne à la Thomery a été introduite, bien avant lui, à Cha- ronne, par M. Jacquin aîné, ainsi qu'on peut s'en assurer, page 123 du tome 27 des Æ{nnales de a Société d’horticulture ; et ensuite, parce que les pré- tendus perfectionnements apportés à la culture de Thomery sont plus que dérisoires. Une médaille à M. Fossiez, pour ses cressonnières artificielles. Une médaille à M. Chantin, jardinier chez MM. Cels . pour ses succès dans la multiplication des plan- tes rares. Une médaille, déja mentionnée, à M. Antoine Jacquin, pour le perfectionnement de la chicorée sauvage améliorée. Une médaille à M. Davesne , pour ses cultures de choux-fleurs et de melons forcés, en outre de celle accordée par le jury d'exposition. Une médaille à M. Josseaume, _. perfection- nement de la culture des asperges Une médaille, déjà mentionnée, à M. Lecog, pour son appareil portatif à faire des boutures. Une médaille, également indiquée déjà, à M. Ber- nard, pour son sécateur perfectionné. , Ên somme , cette exposition était méritante , et les nombreux visiteurs qu’elle a reçus en étaient généra- lement satisfaits. La Société d'horticulture se montre peut-être un peu prodigue de médailles : : elles au- Mar 1843. 18 274 raient infiniment plus de mérite , si les conditions des concours étaient plus difficiles à remplir. Indé- pendamment de la médaille d’or, trente-trois mé- dailles d'argent ont été distribuées, et six mentions honorables. C’est une singulière proportion. RoussELox. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Licas DE PERSE À FEUILLES PENNéES. Syringa Per- sica. Var. Pinnata. Nobis. Arbrisseau ne paraissant pas devoir s'élever à plus de 3 à 6 décimètres, à rameaux grêles , assez diffus, d’un brun noir, glabres; feuilles nombreuses oppo- sées, pétiolées, longues de 2 à 3 centimètres, gla- bres et d’un beau vert , très-profondément laciniées, ou plutôt pinnées, à deux à trois paires de folioles opposées, sessiles, à base décurrente sur le pétiole, ce qui le rend un peu ailé, entières, longues de 8 à 12 millimètres ; fleurs terminales en petits thyrses, peu nombreuses, petites, d'un lilacé gris de lin; l'odeur m'en a paru très-faible. Ce joli et singulier petit arbrisseau est né dans un semis de lilas de Perse à feuilles laciniées fait par moi vers 1839; il paraît qu'il peut se produire assez facilement par les graines de cet arbrisseau , car notre collègue M. Camuzet a dans ce moment un semis de deux ans où il s’en trouve quelques individus ; quoi qu'il en soit, comme il est joli et curieux, il pourra devenir précieux pour lornement des plates-bandes dans les petits jardins où même le lilas de Perse ne pourrait être introduit. | 275 Un peut le propager de marcottes et même de boutures herbacées, qui reprennent assez facilement. Greflé sur le troëne (Ligustrum vulgare), ou sur de jeunes rejetons de lilas varin , il formera proba- blement de jolies petites têtes, qui sans fleurs auraient peine à être reconnues pour être d’un lilas. M. Verdier, cultivateur de rosiers, rue des Trois- Ormes, barrière de la Gare( extra muros), en a quel- ques pieds de disponibles ; c'est chez lui qu'il a fleuri pour la première fois en avril 1843. Jacques. JAcINTHE GRoOTvORsT (Grand-duc de Russie). Voyez la planche, et pour les caractères génériques page 217, année 1837-1838. Hampe cylindrique, grosse, d’un vert frais et striée longitudinalement , s’élevant de 30 à 35 centimètres terminée par une forte grappe de fleurs très-doubles, larges de près de 4 centimètres , à pétales allongés, réfléchis, plus ou moins larges ou étroits, d’un blanc légèrement carné, et marqués au centre d’une nuance rose, plus foncée, s'étendant de l'onglet jusqu’au sommet. La grappe est garnie de vingt à vingt-cinq fleurs et est longue de 26 centimètres sur 30 de cir- conférence. Les feuilles sont hautes de 20 centimètres environ, ensiformes, un peu en gouttière, striées et d’un vert frais. : Cette jolie jacinthe, qui est originaire de la Hol- lande, fait un effet charmant pendant sa floraison qui s’est prolongée de la fin de mars à la fin d'avril. C'est une véritable jacinthe d'amateurs, dout la culture est indiquée page 217 de ce journal, 6° année de la 1" série, 1837-1838. JaëQUIN JEUNE ORANGERIE OÙ SERRE TEMPÉRÉE. Cinerarta Étisa 3AcQuIN (Voyez la planche, et pour les caractères génériques , page 29, 1838-1839, r° année de la 1"° série). Plante vivace , herbacée, à feuilles velues, cordi- formes, arrondies, pétiolées, amplexicaules, légè- rement Jlobées et dentées d’un vert gai en dessus, violätre en dessous lorsqu'elles sont jeunes ; fleurs de 0*,02 centimètres de diamètre, arrondies, plates et bien faites , à disque violet et à rayons larges d’un beau bleu ardoisé, au nombre de plus de cent soïxante, réparties en huit corymbes partiels se réunissant à la hauteur de0",25 centimètres pour former un seul co- rymbe parfait disposé horizontalement et également garni partout. Comme on le voit par la description qui précède, cette variété, entièrement distincte de celles déjà con- nues, ajoute à [a rareté et à la beauté de son coloris l'avantage de fleurir à la hauteur de 0»,25 centi- mètres en un groupe compacte sans être confus. Il est donc tout à fait inutile de lui donner aucun sou- tien. C'est dans un semis fait à l'automne 1842, dans nos cultures de Charonne, que nous avons ob- tenu cette variété remarquable qui sera mise daus le commerce à l'automne prochain, ainsi que celles nommées plus bas, qui toutes eussent mérité d'être figurées dans ces Annales. La culture des cinéraires est une de celles qui sont les plus faciles et les mieux connues; cependant comme quelques précautions négligées peuvent 37 anéantir l'espoir des amateurs, nous allons entrer dans quelques détails. Pour avoir des plantes vigoureuses il faut éviter de les rempoter en terre de bruyère. Leur mode de végétation si prompt exige une terre plus substan- tielle et à peu près ainsi composée : 2/5 terre franche ou terre provenant de gazous consommés ou même de bonne terre de jardin, 2/5 terreau et 1/5 terre de bruyère ou sable blanc. Comme pour toutes espèces de rempotage excepté pour les jeunes plantes, il ne faut que bien briser la terre avec le dos d’un râteau jusqu’à ce qu’elle soit convertie en petites inottes de la grosseur d’une noisette, et ne pas, comme le font encore quelques jardiniers, la passer au tamis. Cette dernière méthode, qui s'oppose au promptécoulement des eaux, entraîne souvent Ja pourriture des racines. Le côté nord d’une serre froide dite Hollandaise, leur convient parfaitement. On peut encore les cul- tiver sous châssis en plaçant les pots sur d’autres pots vides et renversés. On s'expose à les perdre et on est à peu près assuré d'avoir une floraison des plus mauvaises, si on les tient dans un endroit chaud et peu aéré, car les pu- cerons ne tardent pas à s’en emparer. On les multiplie de boutures lorsque l’on veut perpétuer la variété; ou de graines lorsqu'on désire obtenir de nouveaux hybrides. Si on veut multiplier abondamment une variété précieuse , il est bon de couper la tige florale avant ou presque aussitôt après l'épanouissement des fleurs. On plante ensuite le pied en plein air dans le mélange de terre indiqué pour le rempotage il pousse alors de son collet un grand nombre de tiges dont on fait 278 des boutures sur une couche froide, ou même, lorsque la saison est avancée, dehors, à l'ombre et sous cloche. Dans le cas où on voudrait récolter les graines, on eoupera la tige florale aussitôt après leur maturité, et on plantera le pied commeil est dit ; de cette façon, on pourra encore faire quelques élèves. Les semis doivent être faits aussitôt après la récolte des graines dans de petites terrines que l'on met sous châssis à froid ou dehors à l'abri du soleil. Lors- que les plants ont quelques feuilles on les repique sé- pris dans de petits pots, et on les rempote a mesure que le besoin s’en fait sentir. Ainsi traitées les plantes devront être fortes lorsqu'on les rentrera dans la serre, et elles devront se trouver dans des pots d'environ 6 pouces de dia- mètre où elles resteront jusqu’à leur floraison. Elles devront être placées à 0",30 centimètres ou 0",40 centimètres du verre. On fera le moins de feu possible, mais on y suppléera par d’épaisses couver- tures de paillassons, suflisantes pour maintenir le thermomètre à 4 ou 5 degrés au-dessus de o, car la moindre gelée qui pénétrerait dans la serre suffirait pour friser toutes les feuilles, ce qui altérerait sensi- blement la floraison. Lorsqu'au printemps la chaleur du soleil devient Assez grande pour promptement faire évaporer l’hn- midité, il est de la plus grande nécessité de seringuer Te matins, en forme de pluie fine, toutes les inéraires jusqu'à ce qu’elles donnent fleurs. A cette époque, il faut s’en abstenir, et ne leur donner de l'eau qu'avec beaucoup de précaution, afin de: ne pas gâter les fleurs. 279 DescriprIoN succincte de quelques variétés obte- nues dans Je même semis, et qui toutes sont de pre- mier mérite : Cineraria splerdida (Jacquin), carmin rosé foncé; tige de 20 centimètres de hauteur; très-belle. — Marie-Antoinette (Jacquin), bleu violacé, disque violet noir, entouré de blanc; tige de 33 centimètres; très-belle. — Héloïse (Jacquin), bleu violacé foncé, disque noirâtre, entouré de rose ; 42 centim. ; superbe. — Magdeleine de Scudéri (Jacquin), fleurs grandes , violet lilas, disque violet foncé, en- touré de blanc ; très-belle. — Madame de Sévigné (Jacquin), fleurs gran- des , nombreuses , lilas très-clair, disque lilas foncé , entouré de blanc, qui se fond avec le lilas; 42 centimètres; superbe. — Madame Rousselon (Jacquin), fleurs moyen- nes, disque violet, entouré de lilas clair, se fondant en lilas foncé bleuâtre à l'extrémité des pétales; 50 centimètres ; très-belle. — Chateaubriand (Jacquin), bleu tendre, fleurs larges, bien faites; 42 centimètres ; très-belle. . Jacquin ainé. Gesse pe MacezLas. Lathyrus Magellanicus. Law. Il y a quelques années nos collègues , MM. Jacquin frères, rapportèrent de la Grande-Bretagne cette gesse, sous le nom de Lathyrus armitagianus. Peu après elle fut envoyée, du même pays, à M. Sou- lange-Bodin, et je l'ai vue cultivée dans son beau jardin de Fromont , et plus tard dans les divers éta- 280 blissements qui accueillent les plantes rares et nou- velles. Cette espèce n’est autre que celle ci-dessus, anciennement connue et décrite par Lamarck, et figurée , assez récemment , sous le même nom , dans la . Gard. de Swerr., vol. 2, t. 344. D'après la description donnée par l’auteur anglais, elle serait originaire du cap Horn et de la Terre-de- Feu, dans l'archipel de M agellan, Amérique du Sud. Elle aurait d’abord été introduite en Angleterre vers 1744, cultivée pendant quelques années, perdue ensuite , et retrouvée à l'époque où la figure en a été donnée. ; Ayant besoin pendant l'hiver du secours de Ja serre tempérée, on cultive cette gesse en pots, où elle lan- guit et ne sélève guère au-dessus d’un mitre; je l'ai vue fleurir dans cette situation , mais ses fleurs étaient rares et petites. Lorsqu'on peut disposer d’un espace convenable dans la serre, on la livre à la pleine terre, et en peu de temps elle ; rend une vigueur extraor- dinaire et donne des fleurs en abondance. Celles-ci, presque auss! grandes que celles du pois de senteur, Lathyrus odoratus, sont d’une jolie couleur viola- cée; elles forment une espèce de corymbe et sont portées chacune sur un long pédoncule. Ses tiges et son feuillage glauque et nervé, d’un aspect assez re- marquable, persistent toute l'année ; seulement il est nécessaire, de temps à autre, de supprimer les tiges naigres > épuisées ou languissantes , pour donner une végétation plus vigoureuse à celles qui portent les fleurs. ar D Elle se multiplie également par ses graines, et de drageons et boutures, et se contente de la terre ordi- natre des jardins. : 281 On en voyait, l’année dernière, un pied magnifi- que le long du mur d’une des grandes serres du Jardin du Roï. Il était propre à faire apprécier le mérite de cette plante, pour la décoration des serres tempérées. Pépin. SERRE CHAUDE. HOYA, ros., sRowx. Pentandrie Digynie Lix., as- clépiadées Juss., genre dédié à 7°. Æoy, jardinier anglais. Caractères génériques. Calice petit, persistant; à à cmqdivisions; corolle en roue à limbe ee en cinq LH PU él 2 2° (:: 4 élargies vers leur base, dhéciés avec les lobes de dx corolle, et sous chacune desquelles est adnée une anthère biloculaire; un style court. Hoyer cnannu, Aoya carnosa.x.8Rown, Asclepias carnosa Lix.( voyez la planche). Arbuste originaire de l'Asie, introduit dans les cultures françaises de- puis trente-six ans environ. Tige et rameaux sarmen- teux, radicants, à crampons radiculés à l’aide desquels ils s’attachent sur les corps environnants et s'élèvent à une grande hauteur. Ils sont couverts d’une écorce rugueuse, grisâtre, se détachant par lambeaux. Les feuilles sont opposées, ovales, charnues, persistan- tes, entières, à marges révolutées en dessous d'un beau vert luisant, plus pâle en dessous, où, kgs terne, à nervure médiane saïllante. Le pétiole es gros, cylindrique, recouvert d’une écc circulairement écailleuse. Inflorescence se déve! pant en une ombelle d’une vingtaine de fleurs. atta- 282 chées par des pédicelles longs purpurins et velus à un pédoncule commun axillaire, cylindrique, grisà- tre, terminé par une touffe de petites bractées sèches qui couvrent Ja base de tous les pédicelles. Chaque fleur à Ja forme d’une étoile à cinq pans, dont les pointes angulaires sont tronquées ; elles sont d’un blanc rosé, d’abord luisantes comme de l'émail, en- suite veloutées après l'épanouissement complet. Le centre est occupé par les étamines disposées en une étoile plus petite, dont les cinq pointes sont opposées aux pans de la première. Elle est de couleur d'ivoire clair toujours luisant, formant une pointe centrale entourée d’une teinte pourpre foncé qui couvre la base de chaque angle. Cet arbuste, par ses longues guirlandes entremé- lées de jolies fleurs d’une longue durée, et dont les ombelles se forment successivement, est un des plus beaux ornements de la serre chaude à laquelle il ap- partient. On Je multiplie assez facilement de mar- cottes ou de boutures faites sur couches:et sous clo- che. C’est à M. Gontier, habile Jardinier-primeuriste à Mont-Souris, au petit Montrouge, que nous devons l'échantillon de cette plante qui y a fleuri à la fin d'avril dernier. RoussELon. DE LA CULTURE FORCÉE. (Suite. ) — Des Serres. ‘Il y a troissortes de serres employées comme con- servatoires des végétaux qui ne peuvent pas supporter les rigueurs de nos hivers. Ce sont l'orangerie, la serre tempérée et la serre chaude. De l'orangerie. J'ai suffisamment expliqué, p. 374 283 de ces Annales, année 1834-1835, 3”° de la 1° série, ce que C'était qu’une bonne orangerie, ainsi que le rangement des végétaux qu'on y conserve et les soins dont ils doivent être l’objet pendant qu'ils y séjour- nent, pour qu'il soit superflu de m’en occuper ici. Je renvoie donc le lecteur à l'indication ci-dessus. De la serre tempérée. C’est un appentis à toit vi- tré qu’on appuie contre un mur à lexposition du midi. On peut lui donner l'élévation qu'on juge à propos, et une largeur dans œuvre de 4 mètres, sur une longueur indéterminée. Sur le devant, les panneaux viennent poser sur un mur d'appui dans lequel les chevrons qui les supportent sont scellés de toute leur épaisseur. Ce mur est couvert de dalles plates de pierres de taille bien jointes entre elles et qui ont une inclinaison pareille à celle des chevrons. Elles sont fixées sur le mur et maintenues chacune par une bande de fer qui y est scellée au milieu et dont la forme est presque celle d’un Z à branches inégales, la plus courte servant à retenir la dalle, et la plus longue à étre prise dans la maçonnerie. Ces dalles doivent déborder le mur d'environ 3 cen- timètres pour jeter en avant jes eaux pluviales qui découlent du toit qu’elles supportent. Chaque pan- neau doit porter de toute sa longueur de chaque côté Sur la moitié de deux chevrons, et de toute la largeur de sa traverse inférieure sur la dalle qui cou- vre le mur d'appui. Cette serre est couverte de deux rangs de panneaux sur sa largeur. Ceux du bas doï- vent avoir 1 mètre 66 centimètres de Jongueur sur 1 mètre 33 centimètres de largeur. ! ‘Ceux du haut ont Ja même largeur sur une longueur qui dépend de l'inélinaison donnée à la serré. Celle-ci'étant le 28 plus souvent à l'angle de 45 à 48 degrés, ces pan- neaux sont longs ordinairement de 2 mètres 33 à 2 mètres 66. Ils doivent être à recouvrement, c’est- à-dire, que la traverse supérieure du panneau du bas doit entrer de toute sa largeur sous celle inférieure de celui du haut. Pour cela on rapporte sur chaque chevron une bande de bois épaisse comme le pan- neau du bas, et longue comme celui du haut moins la largeur de sa traverse inférieure, ce qui permet de loger sous elle la traverse supéreure du panneau du premier rang. Ces bandes de bois sont fixées avec des clous sans tête. Les panneaux du second rang ou du haut viennent toucher contre une tringle en bois d'une épaisseur égale à la leur et qui remplit linter- valle qui peut se trouver entre eux et le mur du fond. Cette tringle est recouverte par une planche assez large pour que la traverse d'en haut des pan- neaux puisse se loger tout entièe dessous. Cette espèce d’avant-toit, qui sert à rejeter les eaux plu- viales sur les panneaux , doit être plafonné en forme de cintre à l’intérieur de la serre, et n'être large au ” plus que de 35 à {0 centimètres. Plusil est étroit , et mieux vauL. Ordinairement, on établit sur cet avant- toit une sorte de trottoir qui facilite l'opération de couvrir et découvrir la serre. On le fait à l'aide de barres de fer de 2 à 3 centimètres carrés, longues de 1 mètre 3 5 et pointues par les deux bouts. Au tiers in- férieur de cette longueur est adapté horizontalement t | FA PU | C1 Da à EME tre morceau de fer de p pn et à lovg pour être scellé dans le mur du côté opposé à la L LL, € PAPA 7 us MAG, M LE CTI cette dernière et le mur. Cette disposition rappelle parfaitement la figure d’une échasse. Dans cet état 285 la partie pointue inférieure entre dans l’avant-toit au moÿen d'un trou de tarière; l'extrémité de la barre horizontale est scellée dans le mur, et la pointe supérieure du morceau de fer vertical supporte une barre d'appui en bois. Lorsqu'on a disposé ainsi le nombre suflisant de ces sortes d’équerres en fer, on couche une planche sur les barres horizontales et le trottoir est fait. C’est à l’aide de ce trottoir qu’on re- tire les paillassons pour les adosser au mur, lorsqu'ils sont sh sr de les faire sécher plus prompte- ment, et d t d’abriter la serre des vents du 6 log! elle est découverte. Les deux bouts de la serre tempérée sont le plus souvent fer- més par des murs, et alors on pratique sur lun d’eux un escalier dallé pour monter au trottoir ; et dans le cas où il convient mieux de les fermer avec des vi- tres, on se sert d’une échelle. Les panneaux sont fixés dans le haut avec des char- nières en fer vissées, pour pouvoir les soulever du bas, et donner de l’air en les tenant entr'ouverts au moyen d’un support. Il faut, de préférence, donner de l'air par les châssis du bas, afin que l'humidité qui existe Fur particulièrement sur le devant de la serre t chassée par le passage de l'ai air énéhièir ; et dé ein plus chaud qui descend de la partie supérieure de la serre. Une serre de la largeur que j'ai indiquée n'a ordi- nairement qu’un chemin au milieu. L’airene doit pas être plus basse que le sol environnant, pour éviter l'humidité en hiver, seulement on peut creuser le chemin de 33 centimètres ; sur le devant on établit un encaissement large de 1 mêtre 20 centimètres en- viron, dont on soutient les terres du côté du sentier 236 au moyen de planches de chêne clouées sur des pieux, ou mieux encore par un petit mur coustruit en bri- ques. On en fait autant à l'égard de l’encaissement qu'on établit sur le derrière de la serre, et qu’on élève plus ou moins, selon la taille des végétaux qui doivent l'occuper. D’autres fois, on remplace cet en- caissement par un gradin dont la base repose sur le mur qui le forme. Le poêle destiné au chauffage est toujours établi dans un des bouts, et naturellement celui que le so- leil voit moins longtemps. On le place aussi constam- ment sur le devant ; sa bouche ressort à l'extérieur en traversant l'épaisseur du mur. On le construit simplement en briques scellées à plat, sans aucun compartiment intérieur ; on lui donne des dimensions proportionnées à celles de la serre, et on le couvre avec une plaque en fonte. Les tuyaux sont disposés horizontalement, et partent du niveau de Ja plaque de fonte. Il suflit qu'ils se relèvent, à l'extrémité op- posée, de 33 centim. environ sur 13 mètres 33 centi- mètres de longueur, et on y emmanche avec un seul coude le tuyau vertical qui doit conduire la fumée au dehors. Une serre de la dimension que je viens de dire, peut être suflisamment chauffée par un poêle construit de cette façon, en lui donnant intérieure- ment 33 centimètres de largeur sur 66 centimètres de longueur , et y adaptant des tuyaux de fonte d’un diamètre de 14 centimètres. Si le terrain occupé par la serre avait de l'inclinaison, on placerait évidem- ment le poêle dans le bout le plus bas, afin que les tuyaux obtiennent naturellement un tivage plus fort. On ne doit point établir de couches de fumier ou de tan dans les serres tempérées , parce qu'elles ne 287 doivent être échauffées que dans les jours froids. La température n'y doit jamais dépasser 8 degrés centi- grades, et cette chaleur serait impuissante à dissiper les vapeurs humides qui s’exhalent des couches, et qui pourraient faire périr les plantes herbacées en s'attachant à leurs pousses les plus tendres. IL faut donner de Pair aux serres tempérées toutes les fois que la température extérieure est au-dessus de 8 degrés. Les autres soins sont de la tenir très- propre, d'ôter toutes les feuilles mortes; d’arroser les plantes toutes les fois que la terre des pots et des caisses paraît sèche. On doit au moins une fois, dans le cours de l'hiver, retourner les plantes et arbustes, pour qu’ils ne se dégarnissent pas du côté opposé à Ja lumière. Les végétaux doivent être suffisamment espacés, pour que l’air et la lumière puissent circuler à l’entour, autrement la plupart s’étiolent et finissent par ressembler à des baguettes effilées. Pour cela, il vaut mieux n'avoir que beau choix de plantes quon puisse ranger à l'aise, qu’un trop grand nombre qu "on serait obligé d’entasser. On voit , par ce qui précède, que je n'ai eu en vue que d'indiquer les moyens de se procurer une serre tempérée dans toute sa simplicité, parce que l’écono- mie en cultures est une chose essentielle. Libre à ceux que la dépense n’effraye pas de mettre le luxe qui leur plaira dans l'établissement de ces conserva- toires. Quant aux autres procédés de chauffage, je m'en occuperai à la suite des serres chaudes. RoussELon. ( La suite prochainement. À: 288 PLANTES RARES OÙ PEU CONNUES. Épimène de Mussex. ÆEpimedium Musschianum , Morex et Decaisne. Obs. sur les pl. du Japon. Tiges en touffe d'environ 1 décimètre de haut, glabres dans le bas, un peu velues dans le haut, sur- tout à la naissance du pédoncule et de la feuille: elle est biternée, chacune des divisions portant trois fo- lioles pétiolées , cordiformes à la base, à lobes obli- ques, dont l’un est muni d’une petite pointe, glabres en dessus, un peu velues en dessous , surtout dans la jeunesse, comme ciliées sur les bords. Fleurs en grappes obliques à long pédoncule, d’un blanc jau- nâtre, plus grandes que celles de /’£pimedium al- pinum , beaucoup moins grandes que celles du Ma- crantum. . à Lieu originaire, le Japon ; apporté par M. Siebold. Je l'ai vu en fleur chez M. Verdier, cultivateur de rosiers, rue des Trois-Ormes, près la barrière de la Gare ; on le cultive en plein air, mais il est toujours bon d’en rentrer sous châssis froid où il se comporte très-bien. LaunéoLe n'AuckLan. Daphne Aucklandii. Honr. Arbrisseau à rameaux érigés, bruns, légèrement tomenteux dans la jeunesse. Feuilles éparses , sessiles , rapprochées , linéaires-lancéolées, très-aiguës, d'un vert glaucescent, très-entières sur les bords, de 3 à 5 centimètres de long ; fleurs... jusqu'ici inconnues. Lieu originaire, le Népaul ? Cet arbuste est très- distinct de tous ses congénères que je connais; serre tempérée. Je l'ai vu chez le cultivateur que je viens . de citer. Jacques. ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. Bezce-pame verre. Tout le monde connaît l’ArrocnE Des JARDINS, Ou BELLE-DAME, atriplex hortensis Lax., plante annuelle, originaire de la Tartarie. On connaît aussi ses trois variétés : la Z/onde , dont les feuilles sont d'un vert jaune, et qui est la plus cultivée; la Rouge, dont les feuilles sont d’un rouge pâle; et la Très-rouge, chez laquelle elles ont cette couleur très-intense. Nous venons de recevoir, de M. Pierre Charpentier, jardinier chez M. Pomme, propriétaire à Ollainville, une quatrième variété à feuilles très- vertes, et dont nous pourrons vendre des graines pour la saison prochaine. Le principal mérite de la Belle-dame verte est dans la couleur de ses mn, qui est celle de l'épi- nard. Ainsi, quand on él Ile pou en adoucir l'acidité, elle “'afiriblire plus à sa nuance qui, dans les diverses préparations culinaires, doit rester d’un vert intense. Elle peut être FN comme les épinards, auxquels elle re: par- faitement au coup d'œil, et dont elle s se ra] ap roche sensiblement par le goût. Juizer 1843. 19 290 Comme la Blonde, la Belle-dame verte se plait en tous terrains, et n’a besoin d’arrosements que dans ceux qui sont très-secs. On la sème dès le commen- cement du printemps; elle croit avec rapidité, et monte assez promptement en graines : c'est pour- quoi on peut en faire plusieurs semis successifs, pour en avoir toujours de tendre. Tacquix Jeune. Fève a FLEURS 8sLANCuESs. Nous avons recu cette variété d'Écosse, avec beaucoup d’autres que nous nous proposons de faire connaître, lorsque nos essais nous auront procuré les renseignements nécessaires. Cette variété, qui appartient à la fève de marais, vicia faba Xan., et faba vulgaris de Morncn , a les eurs entièrement blanches, c’est-à-dire dépourvues e la macule brune qui se remarque sur les ailes de celles de la fève ordinaire. Elle présente en outre une autre anomalie : c’est que son grain est noir, On ne peut la méconnaitre pour une variété de l'espèce ci- dessus; car, dans les plantes qui dégénèrent, on voit la fleur reprendre les macules noirâtres des fleurs de son type. Elle s'élève de 1 mètre à 1",35 ; ses gousses sont presque cylindriques, longues de 16 centim. sur 3 environ de large, renfermant ordinairement quatre graines, et quelquefois cinq. Elle est d’une excellente qualité; mais produit modérément. Sa maturité tient . is entre les fèves htives et tardives. Du reste, n'of 291 Observations sur la greffe et les boutures du melon , comme moyens de produire des melons d'hiver. LA Le peu de fixité qui se remarque dans la reproduc- tion des melons où l’ ae se Peas si ni est de nature à faire fai éflexions sur les moyens de conserver dass leur paetés les races excel- lentes qui font les délices des amateurs. Un habile ex- périmentateur > que la mort a surpris au milieu de ses utiles travaux, avait entrepris des expériences tendant à constater les effets de la multiplication du melon par la greffe et les boutures, dans le but d'éviter l'in- constance des semis, et d'arriver à obtenir des melons l'hiver. M. le baron De Tschudy , inventeur dela greffe herbacée, si utile aujourd'hui à nos multiplicateurs, a publié, en 1819, quelques-uges de ses observations dans son Essai sur la greffe de l'herbe des LA et des arbres. Cette brochure étant peu répan je crois devoir en extraire les passages mans à 1 propagation du melon par les deux procédés que je viens de citer, afin d'appeler l'attention des horti- culteurs et amateurs sur ce sujet qui me semble de- voir donner quelques résultats utiles; mais pour cela, il faut entrer dans Ja voie ouverte par le baron de + vais Je iser ne jet et nos teurs y gagneront, me ne réservant de joindre son texte les 292 » J'ai greflé le melon avec scion, formé d’un pé- tiole, d'un gemme axillaire (1), et d'une section de tige herbe (2). » Les gens du monde ont marqué peu d'empres- sement à goûter les fruits qui ont résulté de ces gref- fes ; mais ils ont avoué qu’ils n’avaient jamais mangé de meilleurs fruits. » Pour nous, nous n’avons jamais douté du résul- tat. Nous aurions été étonné si, par exception, dans cette occasion, la greffe n’avait pas tendu à la par- faite maturation, et, pee SR er à l’améliora- tion du fruit. » Mes meilleurs fruits provenaient de greffes sur des sujets semés en pleine terre ; j'ai tenu une cloche sur la A pendant quelques jours. radley estime à quarante jours la durée du a nécessaire pour porter un fruit arrêté à sa par- faite maturité. Sansdout e il suppose que ce fruit est aidé par tous les moyens industriels qui peuvent dé- pendre de nous (3). (1) L'auteur entend par gemme axillaire le bouton ee qui pousse dans l’aisselle que forme la feuille avec la tige. @ Herbe eat le nom qe il donne à a Ja ee charnue des vé- gétaux, à qu appelle herbe vert mer ilest question de feuilles on de tiges rat herbe Mouche quand il veut désigner les racives; enfin, par la dénomination d'herbe continue il entend l'ensemble d'une plante , depuis sa radi- Aire sa pl 293 » Un melon provenant d’une plante greffée en pleine terre, emploie près de cinquante jours pour parvenir à sa parfaite maturité, et encore faut-il qu'il ait été couvert d’une cloche. » La végétation d’une plante de melon, greffée par la quatrième ou cinquième feuille d’une jeune plante de concombre, est très-vigoureuse. Si on pince trop tôt, on augmente cette vigueur qu'il faut dompter. J'ai mis à fruit une de ces plantes, en ôtant au sujet quelques racines. Mais comme il est impos- sible d'apprécier l'importance d’une racine qu’on se propose de supprimer, j'ai admis un moyen que je crois meilleur : j'ai ôté à la plante un tiers ou moitié de l’eau du sol, par suppression d’une section cylin- drique de la tige verte, égale au tiers ou à la moitié de sa capacité ; il n'a paru non-seulement que j'avais déterminé la fécondation des fleurs, mais aussi que j'avais gagné deux ou trois jours relativement à la maturité des fruits (1). » Les premières greffes ont été exécutées au com- mencement de septembre j mi à je fin d'octobre (2). t t que de l'herbe, vigueur RS | » JeURESSE et n'accordent pas de faits ou les Atirisent ia. Un melon fécondé n’est pas un melon arrêté. Le mot arrêté, par lequel les jardiniers désignent u un fruit qui tiendra , dérive probablement d’une | qu’on peut appliquer à tous nos arbres fruit jéls (1) Ce dernier moyen est également indiqué ] par M M. Jacquin aîné, dans à mad 4 _. mars RE accélérer urité ( que 7% Ps et successivemen 294 que, pour qu’un fruit tienne et puisse parcourir les périodes de la maturation, il faut que la fougue d'herbe soit enfin arrêtée. R » Chez les plantes annuelles, comme chez les ar- bres, le fruit mürit par privation absolue de l’eau du sol. Ici le pédoneule devient ligneux et cesse de porter de l’eau; là le pédoncule se détache. J'ai goûté des melons délicieux très-près de leur zone naturelle ; le collet de la plante était calciné par le soleil, et ne transmettait plus d’eau aux parties vertes depuis plu- sieurs jours. Ainsi, la nature a marqué le moment où l’eau du sol doit cesser de délayer les pue su crées. » Je ne crois pas que les Mclons d'hiver qu'on cul ive dans le midi de l'Europe soient une espèce : ce sont des melons qu’on a semés trop tard, et qui, avant la maturité des fruits, ont rencontré Ja saison des pluies (le mois de septembre) (1). De tels fruits recevraient trop d’eau du sol ; on les cueille et on les suspend à une muraille de couleur blanche; c’est }à que ces fruits parcourent les degrés de la maturation serve jusqu'en fe. ; de perle melons de Malte rar à chair rouge et Séville, à chair rose ; de la Chine > à chair j a ir leurs fruits en aut in qu'i ils. ne sont ce t bons qu'après avoir été séparés dé leur pied Fee jours avant d'être mangés. 299 et qu'ils absorbent la substance lumineuse, principal aliment de tous les fruits qui tendent à la maturité, et principalement du melon. » Mais l'action rayonnante, et surtout l’action ré- fléchie qui en résulte, n’ont toute leur valeur pour ces fruits, qu’autant que cette action est perpendicu- laire, Ainsi, quand le soleil devient oblique, on fait sagement de les suspendre à une muraille, afin de regagner pour eux la perpendicularité de l’action rayonnante. » Je crois que sur notre élévation, nous ferions sagement de cultiver ces plantes en espalier, sur un plan de maçonnerie élevée de 45 degrés, seul moyen de verser sur eux la substance lumineuse , Comme ils la reçoivent de leur zone naturelle (l'Afrique) (r). » La plupart des cucurbites aiment à étendre leur üge horizontalement ; mais tous les degrés de l'ac- croissement ont lieu dans la situation verticale. » En greffant, ayez soin que le gemme soit disposé verticalement, afin qu'il n’ait pas la peine de se re- tourner, car le tempsappliqué à la réparation est tou- jours un temps ôté à l'accroissement. » L'action du vent sur les tiges est bien dangereuse. melon. Ce point est controversé, de telle sorte qu’il n'y a pas moyen dass EE: % ire . FE es CE , SE + PA à +2 4 (*) M. de Tschudy paraît décider que l'Afrique est la patrie du LA LÉ 4 ou de l'Afri ue, € l OR + : . t, [ LÉ #, j . RS USE ST CIN apr + ; e sent la une plante Intertropicale dont il s agit, = ses habitudes , V , + que l’on pourrait semer fin de juillet, pour récol en abritant convenablement les pieds, à art 296 Quelquefois le vent parvient à retourner une tige. Alors les feuilles présentent à l'humidité de la nuit la surface qu’elle doit présenter à l’action lumineuse: quelquefois elles périssent par impuissance de se re- tourner assez tôt pour arrêter à temps les effets de ce désordre (1). » Je me suis contenté de poser quelques pierres sur la tige des melons et des concombres, pour mo- dérer les effets nuisibles qui résultent de l’action du vent. La simple oscillation des feuilles occasionne une diminution sensible dans l i t. Des pierres ne sufliraient pas pour contenir la tige du grand po- üuron; il faut encore, de distance en distance, pré senter un tuteur au pétiole des feuilles. » Est-ce que la nature serait en défaut, qu'il fallüt absolument lui prêter ces secours? Non; ces plantes dans leur état habituel , et surtout sur leur zone pri- mitive, produisent des fruits pesants, tellement dis- posés sur le côté des tiges qu’ils opposent une force de gravité à l'impulsion du vent. » Mais on sent que quand nous greffons le melon par les feuilles du grand potiron , nous substituons une pesanteur de deux ou trois livres à une pesanteur de trente Où quarante livres. C’est notre industrie qui à rompu l'équilibre imposé par la nature; c’est l’in- dustrie qui doit le rétablir (2). (1) On sait que des plantes de serres, arrosées an moyen d'une seringue qui lançait de l’eau en dessous sur la surface inférieure de leurs feuilles , ont péri par cette cause. Le dessous des feuilles, dans beaucoup de plantes, est disposé par la nature à l'absorption des substances gazeuses qui s'élèvent du sol et non à celle de l’eau. (+) Je ne sais jusqu'à quel point l'opinion de M. Tschudy est fondée , mais les fruits du grand potiron ne pèsent pas quarante 299 » Un melon, lorsqu'il est de la grosseur d'une noix, n’est encore qu’un prolongement de l'herbe continue ; on peut le détacher de sa tige, et le greffer sur con- combre ou sur une autre cucurbite (1). » Coupez un pouce et demi au-dessous de l’inser- uon du pédoncule, taillez en coin cette section de tige herbe, et introduisez ce coin dans une incision oblique que vous aurez pratiquée en posant la pointe de l'in- strument dans l’aisselle d’une feuille que vous aurez soulevée. » Cette greffe, qui est exactement la première mé- thode décrite pour le noyer, conviendrait mal si on voulait greffer ce fruit sur un grand potiron, parce que sa tige est d’un calibre trop fort. Dans cette occa- sion , il faut avoir recours à la seconde méthode (2). livres au moment où ils nouent, La nature n'a-t-elle pas donné des vrilles à ces plantes pour les maintenir contre le vent, et l’oscilla- tion qu'il mn, dans le feuillage peut entrer dans; ses desseins SE D Es ER taux? (1) La greffe du RP LEE serait ps srcelenr moyen d'utiliser qui en sont trop qu CAL SUR EL pourvues. (2) Voici la defhtion qu'en donne l’auteur lui-même : « Étant le calibre de l'herbe que je me propose de greffer beau- me 2e petit que le “etes de : hige Le ve sujet, il faut ce a pe des re Pr 1 ane nb, on discerne un petit bouton d'été en ren du _— axillaire qui est le bouton régulier. » Fendez ce chicot vert de manière à diviser e en : deux parties égales le bourgeon d'été et le bourgeon d'hiver : ue l'extrémité du scalpel sera arrivée sur 1 tu ibercule ES il faut baisser la main, fendre e cendat que la ue de l'instrument glisse sur ai ) _ " corce cyli - - » Ainsi, le estindre sur lequel je vais aber est: | divisé esdeux 298 » Ces fruits sont restés très-petits; ils ont employé plus de soixante jours à parcourir les degrés de la maturation. » Le 18 octobre, j'en ai envoyé un à M. de Viville, secrétaire de la Société d'agriculture à Metz; le 28 octobre, j'ai envoyé un de ces fruits à M. Hollandre ; celui-ci était attaché à la feuille du grand potiron qui lui a servi de nourrice spéciale; ces fruits ont été trouvés exquis. Par-dessus la cloche, qui ne les a pas quittés, ] ‘avais établi un châssis vitré pour préserver les tiges et feuilles des sujets de l'impression de la gelée. Ils avaient été greffés à la fin d’août sur des plantes ou o no ont J'avais ôté leurs ris égales au-dessus de l'aiselle de la feuille nourrice. 11 est | r dans toute sa 5 sh à la réserve de l'écorce qu'on laisse entière ST ligne du pétiol Dans cette fente introduisez un scion formé, section de tige verte avec pétiole tronqué et chicot ( ou le pédoncule du fee fruit). Ce scion doit être taillé comme une lame de couteau comme un coin aminci sur une de ses longueurs. » Saisissez ce scion par son pétiole avec la main droite ; présentez son extrémité dans la partie supérieure de l'incision ; aïdez-vous du pouce de la main gauche pour le faire descendre. * Le scion doit tellement descendre , que la partie supérieure de M: de ses tranches se trouve à la haie du centre du tubercule du pétiole de la feuille nourrice » Les pétioles opposés du set et du scion donnent les moyens de projeter les premières révolutions du fil de laine, de manière à former une bride qui empêche le coin de remonter Jérsqu on aché- vera bon serrer en desendant: Il va sans dire que contre lequel on y Le verticalement, e greffe nine doit recevoir un tuteur 299 gemmes, et auxquelles j'avais laissé toutes leurs feuilles. » Les fruits ist à par grefle , en ns terre, ont été meilleurs que les fruits provenant de plantes élevées sur couche , et ensuite transplantées en pleine terre, très-près d’un mur, à l'exposition du midi, avec abri du côté du levant. » FA ERA DEN si tailler #s IF A ne Afle- rait pas une herbe; on peut greffer facilement avec un scalpel fin. Les herbes à tissu lâche ne se taillent bien qu’avec un rasoir. » Il faut chaque fois essuyer last Bed et si l’on observe sur l'aire de la tranche des traces de fer oxidé qui s'accusent immédiatement par une couleur noire , alors il faut retailler ou écarter cette grefle. » Fi laine qui a été blanchie, a perdu une partie de sa force élastique; il faut employer la laine la plus fine dans l’état où elle sort des mains de l'ouvr qui l'a assemblée ; on la double, on la Re suivant la nécessité. rois » On a den dû; Sugst que l’art de greffer est fondé sur la faculté qu’a chaque section du végétal de vivre de sa vie propre un temps donné, does la durée ou moins étendue est en raison inverse des degrés de la force vitale active. » Ainsi, une tige coupée en féviies et introduite dans une glacière, est susceptible de vi plusieurs années. | » C’est sur les dits dE la force file pa sive du scion qu'est fondée la greffe en fente des jardinie 300 is coupent le bois en février et propEent le sommeil du bouton. Le seul tort qu’ils aient, c’est d'imposer au sujet une léthargie de quarante jours par suppres- sion de sa tige rameuse. » Quand nous greffons de l'herbe au mois de juin, nous employons le minimum de sa vie propre, ce qui nous oblige à demander au sujet le maximum de sa force vitale active. » Le 20 novembre, j'ai te au secrétaire de la Société d'agriculture de Metz un excellent melon. Ce en te à la as. d'août, et greflé sur une plante adulte de. employé quatre-vingt- ds jours à parcourir les degrés de l'accroissement et ceux de la maturation. Sa grosseur n’a pas dépassé celle d'u une belle } poire de bon chrétien. »T as expédier à son idées ne doutant pas de sa qualité; mais j'ai voulu vérifier si la semence était parfaitement conditionnée; je l'ai trouvée très- pleine, et j'ai goûté cet excellent fruit chez lequél la zone des couches corticales était très-mince , le péri- Carpe proportionnellement plus large, les semences petites, arrondies, pleiues, rares, nageant dans un milicu étroit, rempli d'une eau vineuse, sucrée et parfumée, » "ri s'ouvre devant nous une enguvelle carrière le ne d'aspérités, dont l'entrée est aplanie. Trois s d'application devront suflire pour déterminer el ——. . Fr est permis d'espérer L lons d'hiver. Nous ins évalué à soixante-dix j jours la durée du temps de la vie complète d’une plante de con- sus, test ut dde it Se Éd 301 combre. Ce sujet adulte avait vingt-cinq ou trente jours lorsqu'on l’a greflé; on sait qu'on prolonge la vie des plantes annuelles lorsqu'on les empêche de fleurir , parce que la nature tend toujours à la répa- ration et à la conservation, dans le but d'atteindre à la reproduction. Ici , la nature a employé des moyens qui nous paraissent nouveaux, mais qui ont beaucoup d'analogie avec ceux que l’industrie emploie dans le midi de l'Europe pour obtenir des melons d'hiver. » Le concombre des ânes (1) est une plante vigou- reuse, la seule, je crois, de ces cucurbites qui soit indigène aux régions européennes. J'ai bien du regret d'avoir négligé ce ue l'insupportable amertume de son fruit ne m'aurait causé aucune inquiétude ; c'est la vigueur du sujet qui doit principalement di- riger notre choix lorsque nous greffons ces plantes délicates en pleine terre. Le froid suspend l’action vitale, comme cinq, comme dix, comme vingt, selon que le An est plus ou moins acclimaté, ce qui sup- pose qu'avec l’aide du temps, le tempérament des plantes que la main des hommes a déplacées, tend à se mette . D La A à avec un pe pres grand froid. » Mais li t lent chez les es annuelles qu'on renouvelle toujours par @) Le concombre des ânes ‘est le. Momordica Elaterium , Lin. du melon ne reprenne pas sur cette encurbitacée qui mérite d'être climat, mais elle n'en serait pas moins ca SU excellent du melon , qu'il faut abriter contre le froid. El le ne le drait certainement pas vivace ,. mais elle pourrait | 302 leurs semences. Il serait donc important de propager les melons par boutures (1), et il est probable qu'on y réussira en enterrant le bourrelet d’une greffe. » Si on obtient desboutures en automne, il faudra leur faire passer l'hiver dans la serre tempérée et se proposer toujours de les greffer, et propager lesmêmes individus par les mêmes moyens, afin que le temps écoulé compte pour leur acclimatement tout ce qu'il peut compter ; il est à espérer que cette marche pro- duira un jour des melons chez lesquels le bassin dans lequel nagent les senc occupé par une extension du péricarpe. =» Dans la langue de la science, Hnedon: et greffe sont un ; l’un et l’autre procédé produisent les mêmes AA la propagation individuelle. :-:» L'espèce melon ne sera jamais vivace; mais un individu peut être rendu perpétuel, si on parvient à lui faire passer l'hiver et à lui emprunter des gemmes au mois de mars. (1). Les boutures de melons reprennent assez facilement san qu'il soit besoin d’enterrer le hourrelet d’une greffe. On les fut ‘avec les extrémités de toutes les branches; on prépare d'avance une couche; on pique les boutures dans des pots à repiquage (une seule dans chacun } , ou simplement sur Ja terre qui couvre la cou- che. On a soin , avant de planter , de rafraîchir, en la coupant, l'extrémité inférieure de chaque bouture, jusque auprès du nœud le plus voisin , sont on ie then la ailes. on ne Jaisse à a nes lle ,F A D s ente L ès d ier : 5-08 Jes:tient _—— sons; po par M M. “Try gwen prolonge | mn tqu'au n den où on le vent, et en e ployant alors lès Moyens appropriés à la saison. 303 » C'est presque le seul moyen d'éviter les dégéné - rations qui résultent si souvent du libertinage des fleurs, parce qu’on veut cultiver plusieurs espèces de Hlons dans le même jardin; il faudrait donc, dans un espace donné, ne cultiver qu'une seule espèce de melon , et surtout écarter les autres cucurbites. » Je: crois qu’il sera mieux de prolonger, jusqu'à l’année suivante, la vie des individus qui auront produit de bons fruits : ce qui donnera la facilité de pouvoir, sans inconvénient , cultiver plusieurs espèces. » M. de Candolle croit qu'un mariage adultère est sans action sur le péricarpe du fruit qui en résulte, et qu'ainsi un fruit délicieux peut renfermer des se- mences détestables. Si cela est vrai, il faut se mettre en état de ne jamais plus semer de melon , la semence de ce fruit ne pouvant offrir aucune sûreté. » J’ajouterai, en terminant, que les observations qui précèdent méritent d'être examinées avec con- science, et vérifiées par une pratique intelligente. C'est surtout aux jardiniers qui s'occupent particu- lièrement des primeurs qu ïl appartient de faire des essais suivis en ce genre : ce serait pour eux une bonne fortune, s’il leur était douné de pouvoir offrir à la consommation d lons frais toute l'année, et d’une qualité à l'abri de toutes les variations que produit trop souvent l'influence fatale de l'hybridité. Rien dans ces données ne se trouve en “opposition à la théorie ; reste à savoir si Jes résultats de la pratique présenteraient les avantages nécessaires. Toutefois ; une série d'expériences en ce genre ne pente per and: frais et i ee 304 Note sur un pied de vigne de Franckental. . Depuis quelques années les œnologistes se sont occupés d'améliorer les vignes destinées à fournir le vin ; de leur côté les horticulteurs ont cherché à pro- pager les bonnes variétés de raisins de table. Parmi celles-ci, on a beaucoup admiré les grappes du Franc- kental, si remarquables par leur volume, la forme régulière de leurs grains, et leur saveur agréable. Cette variété, cultivée depuis longtemps en France, paraît d'abord y avoir été négligée et s'y être peu ré- pandue. Ce n’est que depuis quelques années qu'elle a été recommandée, et aujourd'hui on peut dire qu'elle a la vogue et qu’elle est très-estimée par les amateurs de beaux et bons raisins. J'en connais un pied que m’a fait voir M. Gabriel Pelvilain, dans un petit jardin du parc de Meudon, qui décore toute une tonnelle. Ce pied, d’après sa grosseur et son étendue , paraît être âgé de plus de cent ans ; ce que semblent confirmer les plantations environnantes qui presque toutes remontent au moins à cette époque. Ce fait m'a paru assez curieux pour être consigné ici comme renseignement sur cette variété, dont on croit généralement l'introduction beaucoup plus récente. Pépix. PLANTES D'ORNEMENT. os8 Joue Paizcer. ( Voyez la planche.) C'est encore un enfant du duc de Reichstadt, obtenu de semis en 1841, par M. Souchet, cultiva- ES 305 teur-fleuriste, à Bagnolet, qui a bien voulu nous communiquer le modèle sur lequel a été fait le dessin. Cette rose est dédiée par l'inventeur à Ja fille de M. Paillet, horticulteur, distingué notamment per ses cultures de rosages. Arbuste vigoureux à rameaux gros et penis aiguillons rouges et forts ; feuilles composées de trois à cinq folioles de grandeur inégale, ovales, pointues, finement dentées sur les ‘bords, d’un beau vert foncé en dessus, plus päle en dessous. La fleur est pleine, moyenne, bien faite, à pétales irréguliers d’une belle couleur pourpre très - violacée. Quelques macules couleur de chair se montrent sur les fleurs, mais en très-petit nombre. Ce rosier appartient à la tribu de l’Ile-Bourbon , et sa culture n'offre rien de poanealien RousseLon. Pivoine MOYENNE. Pæonia media Nosis. (Voyez la planche et pour les caractères génériques, année 1854-1835, 3 de la 1" 1" série. 7. Tige de 3 à 4 inètres: d'un vert pet très- glabre ; feuilles rapprochées à pétiole assez court, canaliculé en dessus, où il est un peu rougeâtre; ses feuilles sont ternées, à folioles composées, laciniées, très-pointues, très-entières sur les bords, glabres, vertes et un peu canaliculées en dessus, cher et plus pâles en dessous, où la nervure médiane est très- saillante. | Fleur solitaire terminal ssile, y ayant Fe nn Pape sous le calice; celui-ci est à cinq t deux sont terminées par une longue pointe menue et flic Jouer 4843. 306 les trois autres concaves; six à huit pétales larges, érigés, formant la tulipe, crénelés ou un peu rongés sur les bords, d’un rouge violacé ponceau brillant. Étamines nombreuses, à filets menus courts ; deux à trois petits ovaires blancs, tomenteux, érigés, à petits stigmates r Cette plante s'est trouvée dans un de mes semis, j'ignore l’espèce qui l’a produite ; elle me paraît tenir le milieu entre l'azomala et le teuifolia, mais elle diffère beaucoup de l’une et de l'autre. Elle a fleuri pour la première fois au commencement de mai de cette année 1843. Ce sera une plante de collection pour les amateurs de ce beau genre. it Jacques. PivVOINE FIMBRIÉE E SPHÉRIQUE. æonia fimbriata, semisphærico-plena. Nosis. Tiges fermes, hautes de 4 à 6 décimètres, d'un vert päle, glabres, lisses; feuilles conformées à peu près comme dans le plus grand nombre des pivoines; folioles larges, ordinairement bordées d’un liseré rou- geâtre, glabres, d'un vert pâle en dessus, glauces- centes en dessous, où l’on voit quelques poils sur les garde la feuille en dessus. : Fleurs érigées, composées de six à huit grands pétales ouverts horizontalement, très-arrondis au some. où se sont quelquefois un peu dentés; le ; rempli par un grand nombre de pétales, éri = som les plus étroits; ceux du _érigés, élargis quelquefois, incisés ou en sommet; le tout formant une demi-sphère 307 à peu près complète d’un rouge pourpre très-bril- lant, Toutes les étamines sont métamorphosées en pétales, et il n’y en a aucune de fertile; deux à trois ovaires tomenteux à petits stigmates rouges. Cette jolie plante a éprouvé sa première floraison du 15 au 25 de mai 1843; comme quelques autres variétés déjà décrites, elle provientde semis du pæonia fimbriata, et il est à remarquer que l'espèce que je viens de citer, m'a déjà donné quatre à cinq doubles, tandis que je n’ai encore rien eu —. _ semis de lofficinalis. Ce sera une plante à figurer dans les Lau col- lections d'amateurs. Jacques. Floraison insolite des Chrysanthèmes. La Société royale d’horticulture, dans sa séance publique du 13 mai 1843, a accordé à des Crhysan- themum indicum en fleurs, le prix mis au concours pour la plante fleurie qui se trouverait la plas éloi- gnée de l'époque habituelle de sa floraison normale. Cette année, plusieurs faits du même genre m'ont été signalés. Je citerai, entre autres, une communi- cation que j'ai reçue de M. Maciet, président de la Société d’horticulture de Meaux. Ce zélé amateur a vu, ue les en x ne ms cette ville, des Chyysa en pleine fle r, de la fin d'avril a one RER . Le a qui a obtenn cette Horison 03 remarqué, pendant le mois d'août se e d 308 tes. 1 rabattit ces tiges à 15 ou 20 centimètres du collet, et laissa les plantes en place jusqu'aux gelées ; il les leva alors et les rentra en serre froide, où du- rant l'hiver elles rétablirent leurs tiges, de façon qu’à la fin de mars elles étaient garnies de boutons à fleurs qui Sépanouirent successivement depuis le mois d'avril. Cette floraison retardée, que j'ai eu l’occasion de remarquer dans plusieurs pres de végétaux vivaces, produit le même effet qu'une floraisan forcée qui précède l'époque naturelle de lanthèze. En effet, dans les chrysanthèmes dont la faiblesse et la Jan- gueur des tiges, en août, étaient le résultat de la sécheresse qui a marqué l’année 1842, leur suppres- sion avait suspendu la végétation en refoulant la séve M racines ; celle-ci s’est rétablie ensuite sous l'empire de cette loi naturelle qui veut que chaque plante parcoure toutes les phases de son développe- ment complet, et qui fait effort pour vaincre les obstacles que produisent des causes anormales. La formation des fleurs, élégant appareil nuptial, où s'accomplit le mystère de la génération , étant le but que la nature poursuit pour arriver à la fin de son œuvre (la fructification) , est résultée de la nouvelle végétation qui s'estrétablie pour réparer les suppres- sions que ces plantes avaient subies. Ke est ainsi que nos jardiniers fleuristes de Paris nt die rosiers dont ils désirent ee la flo- M pect recevoir pds tin pr 309 cations , offre le moyen de prolonger la jouissance de fleurs qui viennent augmenter les richesses florales, dans un moment où leurs congénères abandonnées à l’état normal sont entièrement défleuries. Pépin. ORANGERIE OU SERRE TEMPÉRÉE. BRuYÈRE RENFLÉE SUPERBE. Ærica ventricosa. Tauws. Diss. nov. 36, t. L Var : superba. Horr. Axc. (Voyez la planche et pour les caractères génériques, page 119, année 1836-1837, 5° de la 1°° série.) … Arbuste à tige cylindrique brunâtre , à branches diffuses et contournées; les jeunes rameaux d'un vert tendre. Feuilles quaternées, légèrement courbes , linéaires ; les supérieures plus larges , ciliées au bord, anguleuses, à bords roulés en dedans, d’où résulte une sorte de sillon. nr sépales nos, 3 céolés, un peu ciliés, à base ré Herr q et à sommet plus eflilé. APR Corolle ovale-allongée, à tube ph dbaièuie renflée à sa base d'un rose carnétendre, vernissé, char- mant, avecun anneau rouge au sommet, produit par la transparence de la couleur pourpre très-foncée -à teint intérieurement la gorge de la corolle. Lin divisé en quatre lobes ovales du même rose, réflé- chis en ho et eee alors Fepnies purs du tube. La corolle avant son n ép ä : 310 à l'extrémité de chaque rameau, et forment des groupes de vingt à vingt-cinq fleurs du plus joli effet. Cette charmante variété est incontestablement une des plus belles du genre, et fort peu sont en état de rivaliser avec elle d'éclat, de fraîcheur et d'élégance. On la multiplie de boutures, et on lui donne une bonne terre de hp a en eyent soin de l’ar- roser fi ég t. Elle se plait près des titranx Rs serre froide exposée au levant ou au nord. On peut au surplus consulter l'article Culture des bruyères, inséré page 113 de ce journal, année 1084 1835, 3° de la 1° série. Fr. Ces. _ SERRE CHAUDE. MOnele À FEUILLES DE VELAR. Solanum sisymbri- Jolium. Laux. Plante ligneuse, à tige couverte de petits poils roides et munie de forts aiguillons ; feuilles pinnati- fides et pinnées, à segments aigus, dentés, scabres comme la tige, à aiguillons nombreux droits, un peu velus à la base, subulés, d’un rouge safrané. Fleurs en grappes latérales velues; calice à cinq par- tes ; corolle grande , blanche , étalée, quinquépartite à découpures pr a à cinq étamines et à un ee, e beaucoup d° autres _ ses e t se PR ér idie 1 311 austral, on crut devoir d'abord la cultiver en pot, rentré en serre chaude durant l'hiver, et cette mé- thode de culture fut longtemps suivie à son égard. Dans cet état, sa végétation était languissante, et elle ne donnait qu’un faible développement à ses tiges.et à ses fleurs. Mais livrée en mai à la pleine terre, elle montre une tout autre vigueur, et produit pendant l'été et l'automne un effet très-pittoresque dans les jardins , par son feuillage découpé élégamment, ses nombreuses fleurs blanches , et ses fruits en baie d’un rouge carminé que laisse apercevoir le calice entr'ou- vert. ; Cette plante , qui s'élève de 1 à 2 mètres, peut, avec avantage , rivaliser avec les plantes exotiques de serres que nous livrons pendant l'été à la pleine terre, et qui nous procurent des jouissances si agréables et si variées, par les caractères étrangers de leur port et les nombreuses fleurs qu’elles ne développeraient pas si On les tenait en pots. | La morelle dont il s'agit peut être multipl de boutures et très-facilement par le semis de : ses graines. Celles-ci, semées sur couche au premier printemps, donnent un plant qui fleurit à la fin de ‘été et a le temps de mürir convenablement ses fruits, pour qu'ils puissent être semés au printemps suivant. En employant ce mode de multiplication, cette solanée serait cultivée comme si elle était an- puelle. he. EURE Mais quand on possède des serres , la propagation par boutures est préférable, parce qu'on en sent des pieds plus forts pour mettre en place au temps, et qui fleurissent plus tôt que ceux de semis. Cette plante est assez vorace; il lui faut 312 une bonne terre meuble et des arrosements copieux pendant les chaleurs de l'été. Le Solanum atro-sanguineum , qui n'est pas moins curieux par son port et la découpure de ses feuilles, pourrait être cultivé avec avantage de la manière que je viens d'indiquer pour l'espèce objet de cet article, si les aiguillons noir-pourpre qui couvrent ses tiges n'étaient pas aussi durs et aussi acérés, ce qui est un inconvénient. Pépin. SARCANTHUS Lrwor. Gynandrie monandrie. Lix. Orchidées , Jussreu. Caractères génériques. Dee étalé. Sépales et pétales presque égaux. Labellum court, éperonné, à trois lobes, charnu, articulé avec la mini: ; éperon au dedans semi-biloculaire; deux masses polléni- ques, lobées à la partie inférieure; caudicules et glandules variées. Plantes herbacées, épiphytes, caulescentes. Feuilles distiques, planes ou cylindriques ; grappes opposées, belles fleurs. C'SARCANTHE À FEUILLES CYLINDRIQUES. us teretifolius. Lino. Bot. reg., 1837. (Voyez la planche.) Épiphy té à tige cylindrique d'un vert an peu us: articulé, à feuilles cylindriques distantes 2cen slohgues de 12 à 15, et de même je que Ja tige; racines se développant tout le g dela tige et les articulations et non dans les aisselles <: Le d'arbres, longues de 15 à 20 bcentimètres, ramifiées, 3E3 Grappes florales se développant sur les tiges de la même manière que les racines, contenant six à quinze fleurs alternes de 5 à 6 centimètres, sessiles, munies à la base d’une petite écaille. Trois sépales spatu- liformes concaves d’un jaune fauve ou chamoïs, rayés dans la longueur de quatre lignes rouges en dessus et en dessous, où leur couleur est plus intense, Le sépale supérieur est ke grand et plus concave. Les pétales sont plus petits que les sépales , planes et rayés de la même couleur que les sépales. Le Jabel- lum est terminé en éperon obtus, rayé de pourpre, ayant deux cornes à l'entrée et terminé en pointe d'un blanc jaunâtre; l'extrémité du labellum est d'un Jaune plus intense , les cornes sont presque entière ment pourpres. Colonne légèrement velue à la base ; deux masses polléniques presque rondes; opercule Jaune avec une macule rouge; ovaire brunâtre, al- longé, sessile. “ & On Ja cultive appliquée sur l'écorce d’un morceau de bois où on la fixe avec des fils de lomb , et on la suspend ainsi dans la serre chaude où l'on place les orchidées qui ont besoin d’un air chargé de va- peurs humides. F. Cers. CULTURE ARTIFICIELLE ET FORCÉE. (Suite. )_ De la Serre chaude. Je n'ai pas non plus l'intention de décrire ici les diverses serres chaudes que le goût et l’opulence peu- vent établir ; je le répète, une nécessité der orticul- | ture est l’économie. Il me suffit donc d'indiquer sim- plement ce qui est nécessaire au besoin des plantes 314 qu'on ne peut conserver qu’à l’aide d’une température élevée, et de celles que la culture forcée oblige à donner des produits prématurés, laissant au luxe à orner comme il l'entendra ces conservatoires qui, comme toutes les autres constructions, sont suscep- tibles d'être décorés à volonté, pourvu que les déco- rations de l'architecture ne nuisent pas au bien-être des plantes, ce qui arrive trop souvent. Une serre chaude disposée avecéconomie ne diffère donc en rien, quant à la construction, de la serre tempérée , que j'ai décrite dans le dernier numéro. La disposition intérieure seule est différente. Un sen- Ucr est réservé aux deux extrémités, sur le devant, et par derrière à 33 centimètres du mur du fond, de he qu'en. puisse circuler autour de l’encaissement o * le centre de la serre. Cet encaissement ai sur toute Ja longueur et a une largeur qui varie entre 1 mètre 65 centimètres et 2 mètres, selon l'em- placement. Il est construit en maçonnerie, dont l'é- paisseur, de 25 centimètres à la base, vient en se rétré- cissant graduellement vers le sommet s’y réduire à 12 centim., sur une hauteur de 1 mètre 35 centim., fondation comprise, de façon que sa profondeur est de 1 mètre, On le remplit jusqu'aux deux tiers d’une couche de fumier, ni se sec n1 trop humide, qu'on tasse parfaitement et qu’on nivelle avecsoin. On charge cette couche d’un lit de tannée neuve qui remplitl’en- Coeent ; ou de toute autre substance ou terre à on it de culture ot on veut exé- plat Fr à nié entre rs mur AS nd. et le sentier en. est aussi séparée par r un petit mur en brique ou une planche en do: elle n’est ordinai- PR , 3x5 rement profonde que de 50 centimètres, et on Ja remplit de terre de bruyère, sur laquelle on plante des végétaux grimpants qui exigent une haute tempé- rature et ont l'avantage de tapisser agréablement le mur du fond. Une serre chaude étant destinée à l'entretien de plantes équinoxiales , on la tient constamment à une température de 15 à 25 degrés centigrades ; elle ne doit pas descendre jamais au-dessous de ce minimum, ni le jour ni la nuit, depuis environ le 1*° novembre jusqu’au 15 de mars, et on ne doit laisser introduire l'air du dehors que lorsque le thermomètre y marque 15 degrés. On établit, à cet effet, dans le haut de la serre, un ou plusieurs panneaux en tabatière qu'on peut ouvrir et fermer à volonté, et que par cette raison On appelle ventilateurs intermittents. Dans les premiers jours du printemps et en automne, il faut fermer la serre avant que le soleil ait cessé de donner dessus pour y renfermer de la chaleur pour la nuit. Si le‘feu a été trop poussé, ou que le soleil ait fait monter la température au-dessus du maximum que je viens d’indiquer, il faut ouvrir de suite et refermer aussitôt que le degré convenable est atteint. Parmi les plantes qui occupent la serre mer les unes sont plantées dans des pots, d'autres en terre, composée exprès pour elles dans l'enéséioi: ment du milieu ou dans la plate-bande du fond. Celles en pots sont disposées ou sur des tablettes , ou enfoncées dans la tannée. Feu M. Lémon père est le premier qui ait imaginé d'employer, ” "en la tannée, la mousse qui, pressée, dé mas 4 chaleur douce qui se maintient longtemps. Elle pas , comme le tan, l'inconvénient de prédiinh = 316 champignons qui nuisent nn à la propreté de la serre. On fait les couches de tannée à la mi-octobre pour y placer les plantes de suite. A la fin de janvier, la couche s'est affaissée, on enlève les plantes, on dépose la tannée dans les sentiers; on ajoute du fumier neuf que l’on mêle avec l’ancien, on recouvre avec la même tannée et on replace les pots ; on choisit un beau jour pour faire ce travail, qui n’a plus besoin d’être recom- mencé qu’à la fin d'avril. Dans les premiers jours de , les plantes de serre chaude ne demändent pas tant pas chaleur au pied ; il suffit alors d’ôter la tannée de dessus la couche , de retourner le fumier jusqu’au fond , de le mouiller s'il était trop sec, et enfin de recouvrir avec la même tannée. Si elle était trop ré- - duite, on la chargerait d’un petit lit de neuve sans la r avec l’ancienne, car ce mélange favorise le dé- veloppement des champignons. Pour que les plantes rangées sur la couche produi- sent un effet agréable, il faut les disposer par gran- deur, en plaçant les plus grandes derrière, les moyennes au milieu et les plus petites devant. Il ne pers non a plus les trop serrer, car comme elles - convenablement espa- “Une Éem es Ps me serre ibsdde doit être chaude, mais abritée, dès Ja fin de mai; les espèces cie in doi- vent y rester toute l'année. Lorsqu'on a mis dehors les végétaux qui se tr bien d’être exposés à l'air bre, on laboure seule Le surface de la couche pour y replacer celles qui doivent y séjourner , et on 317 Ja laisse ainsi jusqu’à la mi-octobre , époque où il faut refaire les couches à neuf. On doit avoir constamment deux thermomètres dans la serre chaude , l’un placé contre le mur du fond , l'autre sur le devant , afin de pouvoir s'assurer à sont de + gr Le y règne; il faut aussi visiter pl les nettoyer des feuilles et branches mortes, et détruire les insectes et les champignons. Il faut encore de temps en temps lever les pots pour reconnaître si les racines ne s’allongent pas au dehors; il faut arroser toutes les fois qu'il en est besoin, tantôt avec le goulot, tantôt avec une pomme à trous très-fins, selon Ja nature des plantes; il est bon aussi quelquefois de seringuer le feuillage des plantes élevées. L'eau que l’on emploie doît avoir séjourné quelques jours dans la serre, pour que sa température soit équilibrée avec la sienne. Dans l'hiver, et surtout pendant les fortes gelées, il faut empêcher le refroidissement de la serre par des paillassons, des litières, des fumiers, et ne pas décoüvrir tant que le froid est intense. Il est utile qu'il y ait entre la chaleur du jour et celle de la nuit une différence de deux à trois degrés. On ajoute à ia chaleur naturelle de la couche de la tannée ou de la mousse par un poêle construit comme je l'ai dit pour la serre tempérée, ou par les nouveaux procédés de chauffage. J _. pure = ds er de les résumer ici, ence de ces divers moyens ne peut or que d she. tions assez longues , et qu il me faudrait à ei ei que totalement ce que j'ai déjà dit dans ce journal, je vais me borner aux indications dE les peut consulter à cet égard. ae Le 318 Page 41 de l'année 1832-1833, 1° de la 1° série, j'ai décrit le chauffage à l’eau chaude ou thermosi- phon; j'ai dit aussi les inconvénients du chauflageà la vapeur, tant à cause de la dépense que par les pré- cautions qu'il exige, inconvénients que ne présente pas la circulation de l’eau chaude. Page 313, année 1834-1835, 3° de la 1° série, j'ai fait connaître le procédé de chauffage par la circulation de la vapeur dans une couche de cailloux : ce moyen n’a pas dans la pratique réalisé toutes les espérances qu’on en avait conçues. La condensation continuelle de la vapeur au milieu des cailloux fait qu’une masse d’eau s'ac- cumule au fond , et que la couche a de la peine à être échauffée , et de plus il se forme entre les cailloux un limon qui obstrue souvent le passage de la vapeur et rend inégale la température de la couche. Enfin, page 57 de l'année 1835-1836 , 4° de la 1'° série, j'ai fait connaître le mécanisme des calorifères à air chaud qui sont d'un usage fort commode, RousseLox. ( La suite incessamment. ) NOUVEAUTÉS. CARYOPTERIS, Buxe., pl. Mongol-Chin. Dr- cap. 1. Cazan, 1835. Expuicner. Didynamie angyo- Lune Lin. Verbénacées, Juss. aract tères “init Calice campanulé 35 uéfide ne nu té ment, à gorge velue x a ‘;:limbe hélabié: lèvre supérieure accourcie, bipartite : Folriohre trifide , 319 à lobes latéraux oblongs, pointus, le moyen dilaté subeuculé, fimbrié, multifide; quatre étamines in- sérées au tube de la corolle, saillantes, didynames; quatre caryopses renfermés dans le calice enflé, en- tourés d’un rebord membraneux , monospermes. CaRYoPTERIDE DE Moncozte. Caryopteris M ongo- lica. Buxcs. Horr. Paris, 1842. Sous-arbrisseau diffus, rameux ; ; branchesetrameaux afHilés, les jeunes blanchâtres, canescents ; feuilles opposées , pétiolées , linéaires, étroites, suilbses sur les bords, un peu incane-blanchâtre, longues de 3 à 6 centimètres, larges de 5 à 10 millimètres ; ; pé- doncules axillaires dans l’aisselle des feuilles, plus longs que les pétioles, blancs, tomenteux, ainsi que les calices avant la floraison ; plusieurs fois tes: corolle violette ; étamines et style très-saillant : toute la plante exale une odeur assez forte. Lieu originaire, la Mongolie chogise, U à fleuri au Jardin des Plantes de Paris en 1842; il a été obtenu de semis; on espère qu'il sera de plein air, ayant déjà supporté 5 à 6 degrés de froid ; comme la plupart des plantes de cette nombreuse Pile ; un terrain chaud et une exposition méridienne lui conviennent ; on peut le multiplier de boutures, et ses graines sont aussi parvenues à maturité. C'est un fort joli petit sous-arbrisseau, dont les fleurs se prolongent très-Jongtemps ; il mérite d’être introduit dans les cultures des amateurs, ainsi a” chez les commerçants. 320 ANNONCE. Nous recevons de M. Van Houtte, horticulteur à Gand, l'annonce ci-après, que nous transcrivons litté- ralement. RoussELoN. Nouvelle Pivoine en arbre. Triompae DE Mauines ; Pyramipace Van Kuec. Je viens de me rendre acquéreur de cette merveille. Sa fleur a exactement l'aspect d’un immense bouquet de fleurs de rhododendrum ; ses pétales; en nombre infini, imitent la forme de ces fleurs à s’y méprendre; ils composent une énorme pyramide presque aussi irge au | sommet qu'à la base; elle laisse loin derrière elle tous les plus beaux gains connus en ce genre. Mon Triomphe mesure 8 pouces du pays sur 9 pouces de hauteur. M. Van Damme, artiste gantois attaché à notre Société d’horticulture, essaye en ce moment de saisir l’amarante rosé qui colore sans PAS toutes les parties de la fleur. J'ouvre une souscription à raison de cent francs l'élève, livrable le ke mai 1844, en solide exem- plaire. Gand, 15 mai 1843. son Signé Van HouTtE , - Horticulteur , fournisseur du Roi. ARRALES DE FLORE ET DE POMONE. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Note sur la vegetation des plantes pendant le printemps de 1843. Les chaleurs qui ont eu lieu en mars et avril, et les pluies qui leur ont succédé pendant les mois de mai et de juin, ont donné à beaucoup de végétaux une vigueur extraordinaire. Les fourrages de toutes espèces et les graminées ont acquis un grand déve- loppemrent. Dans les terres calcaires et sablonneuses, le chaume des seigles a pris une hauteur double de celle des années ordinaires; il.en est de même des blés, des avoines, etc. Les arbres plantés l'année dernière et qui n 'avaieñt poussé que faiblement à cause de la sécheresse, ont donné des rameaux très-développés, et ceux plantés au printemps ont parfaitement réussi. Les gros légumes de toute espèce ont pris un re développement et donné de beaux produits; il n’en est pas de même des haricots. Les premiers semés ont été gelés, et les autres ont Peucoup res des pluies froides et presq tinuell 1 ont régné et qui leur soie: trés préudiciablee Les melons cornichons , tomates , hherginee etes. sont “ ale- ment en souffrance. rh) Aoùr 1843. 21 322 Les plantes vivaces et les annuell ti étaient aussi très-remarf bles au printemps ; jai mesuré des tiges fleuries de digitales rouges et blanches qui avaient 2 ou 3 mètres d’élévation. Quant aux plantes vivaces et annuelles exotiques, elles ont peu poussé en mai et juin , faute de chaleur. Cependant, en somme, la végétation printannière a été magnifique, et tous les végétaux plantés dans les terrains secs calcaires et sablonneux étaient admira- bles. Toutefois, il est à craindre que beaucoup de plantes, dont la floraison a été retardée, n’aient pas le temps de mürir leurs graines. La vigne, dans beaucoup de jardins et dans les vignobles, n’était pas encore passé fleur au 1° juillet, tandis que l’année dernière elle était en pleine fleur du 10 au 15 mai, et AL 3 avait du raisin noir précoce dans les pre- 1 miers jours de juillet : il faut dire aussi qu'elle à souffert par la gelée survenue à la mi-avril qui a dé- truit un grand nombre de bourgeons; mais le mal est presque entièrement réparé dans beaucoup de lo- calités, par le développement des sous-yeux qui ont fourni des grappes assez serrées (1). ro nl par que apart des vignerons de la Côte-d'Or se sont môûrir Jeurs grappes. Toutefois , ï est à craindre que la maturité n’est pas promptement remplacée par un temps chaud et soutenu. R. 323 Enfin, nous voilà au mois de juillet, le temps est toujours froid et pluvieux, et rien n’annonce une amé- lioration. Pépin. Exemple de la durée de la faculté germinative dans des grains de raisin. En 1840, on me remit de la terre provenant d'une fouille faite à Soissons, à une profondeur de 7 mètres; laquelle terre avait été envoyée au Muséum d'histoire naturelle, parce qu’elle contenait des portions de squelettes humains et des ossements de chevaux. J'y trouvai un grand nombre de pepins de raisin que je fis recueillir et immerger, pendant douze heures, dans l'eau d’ un vase. Après ce temps, je les semai dans un pot. Quatre levèrent la même année, et le plant qui en résulta fut repiqué l’année suivante. Je conservai pendant un au encore le pot où avait été fait le semis, afin de m'assurer s'il ne surgirait } pas d'autres plants ; mais ce soin fut inatile, car ayant alors remué la terre, je ne trouvai aucune trace de VE et La peine des pepins étaient décom- Sur les quatre pieds ainsi obtenus, l’un est mort, un autre a été cassé par accident, et deux cpatiauent végéter d’une façon s satisfaisante. Les titres de la maison sur l’e: emplacement de la- quelle cette HE a été exécutée, en Le remonter sein de la terre. Male que je: n’aie a. vu endr où ces graines se sont trouvées, je ne doute pas que 324 ce long temps ait pu s’écouler sans que leur vertu germinative fût entièrement détruite, parce que de nombreuses observations m'ont prouvé que , dans le plus grand nombre des espèces , cette faculté se con- servait presque indéfiniment dans leurs graines lors- qu'elles étaient enfouies à une grande profondeur dans la terre. Péris. HORTICULTURE. PLANTES D'ORNEMENT. eee ÉRABLE À GRANDES FEUILLES, Acer macrophyllum. Pursn. F1. us sept. Ce nd et bel arbre est originaire de la Colom- bie, dans l'Amérique du Nord. Il a été introduit en Angleterre en 1826, et six ans après en France. Il est principalement recherché à cause de son beau [RE ou vert presque noir, et dont les feuilles, cinq lc semblent beaucoup à celles de la gne. Son jeune bois est violet , et se strie en vieil- Kssaht “#4 lé genre de lé able éde Lobel (acer Lo- belii), mais n aoins cependa: t que l’érable jaspé (acer Pensylvanicum) : son jeune bois et ses feuilles sont lactescents. Au reste, notre collègue M. Pépin l'a déjà fait connaître, » page 365 de ces Annales, année 1841-42, 9° de la 1'° série. Ainsi qu'il l'a dit, il a fleuri, pour la première fois, au Jardin des Plantes, en 184, et ses fleursjaunes, en corymbe, sont odo- rantes. 325 Cette espèce d'érable est sujette à unemaladie par- üculière qui avait d’abord fait croire qu'elle était sus- ceptible de geler à quelques degrés seulement de froid. Cette opinion paraissait d'autant plus probable, qu'on avait remarqué qu’elle repoussait toujours à la seconde séve , et que ses nouvelles pousses, peu aoû- tées, et conséquemment plus sensibles à la gelée, périssaient souvent par le froid. Telle était la pensée de notre collègue, qui conseille, par cette raison, de supprimer, avant le mauvais temps, le tiers ou la moitié des pousses nouvelles, alin que cet arbre puisse plus facilement résister au froid, n'ayant plus à y exposer que du bois aoûté. Cependant, ayant observé avec soin les diverses périodes de l'accroissement de cet érable, je me suis aperçu qu'il arrivait parfois, au printemps, que des branches bien formées périssaient, tandis que des rameaux, presque encore à l'état herbacé, résistaient parfaitement. Je dus penser dès lors que le froid était étranger à cet accident, et en continuant d'étudier avec plus de soins encore la croissance des individus de cette espèce, je me convainquis que mon opinion était juste, en voyant quelquefois périr subitement, en juillet ou août , des individus en pleine vigueur ; ainsi qu'on voit souvent mourir tout à coup d’autres arbres en mars, avril ou mai, lorsqu'ils commencent à entrer en végétation. J’attribue donc cette mala- die à la trop grande affluence d’une séve abondante , et je la compare, quant aux effets , à l’apoplexie fou- droyante qui tue les hommes à la minute. de - Cette mort subite qui surprend l'acer macrophy l- lu, est un danger presque inévitable ; d’un jour à l'autre on le voit périr; quelquefois la maladie dé- 326 bute par le pied de l'arbre, et c'est le cas le plus grave; d’autres fois elle commence par la tête, et alors le mal est moins grand, parce qu'en amputant celle-ci on peut sauver le pied. Si une branche seu- lement est attaquée, il faut aussitôt la supprimer. l'amputation, et voici celui qui m'a assez bien réussi, sinon dans tous les cas, au moins dans le plus grand nombre. Malgré que l'espèce qui nous oceupe ait fleuri en 1841, elle n’a pas fructifié : on n’a donc. nes OYeRE de la multiplier que la greffe et 1 a à Le : : (»] Lag : . 1: :1 Re ee MERE | d ia te ” Fr = de marcottes qu'on la propage, et il est nécessaire, pour. cela, de forasr des FaèRes. Ce sont celles-ci qui, inière ou dans toute autre partie du jardin, ont.sustont besoin d'une surveillancé de chaque jour, afin de porter immédiatement re- mède aux accidents qui peuvent se déclarer. Aussitôt qu’une branche paraît malade, il faut se hâter de pratiquer au-dessous du mal une espèce d’incision annulaire, en cernant à l’entour et enlevant toute l'écorce jusqu’à l'aubier. On applique sur cette plaie de la cire à greffer, ou, à défaut, de l'onguent de saint Fiacre. Par ce procédé fort simple, j'ai réussi souvent à sauver des branches et quelquefois même des arbres entiers, soit dans le genre érable, soit M 0 autres , en faisint tautefois remarquer FRS 4 5 4 L4 éosaibs à. rec &nrtes ph mu) Fe à Losade nl } plus FU d'accidents. ds Je crois donc devoir engager lag: Déiseunes qui : des acer macrophyllum , à les visiter sou- vent, afin de pouvoir employer à propos le procédé 327 que je viens d'indiquer pour arrêter les progrès de cette maladie, dont les effets sont si prompts et si funestes. B. Camuzer, ROSES, La constitution atmosphérique de cette année a été généralement peu favorable à la floraison des roses. Beaucoup de boutons ont jauni et sont tombés sans s'épanouir , ce que l’on attribue à l'excès d'humidité qui a rendu la végétation trop active. J'ai visité, en juin et en juillet, l'établissement presque exclusive- ment consacré aux roses, créé par M. Victor Verdier, rue des Trois-Ormes, boulevard de la Gare, près de la barrière d’Ivry. Malgré le contre-temps que j'ai si- gnalé, et grâces sans douteaux soins intelligents de cet excellent cultivateur, j'ai trouvé encore bon nombre de roses qui méritent d'être signalées aux efatees: Cependant, comme il ne m'est snère, oO crire toutes celles qui n'ont je me contente d'indiquer | les suivantes au a choix x des collection de rosiers rémitetablés par le done, la forme et le coloris de leurs fleurs, qui restent toujours les souveraines de l'empire de Flore, en dépit des innombrables et brillantes rivales qui nous arrivent de toutes les 7 uies du monde. Rosiers de Damas. OErzLer ParFaiT; jolie rose moyenne, her = blanche, panachée et Hgrée de rose. Rens au vi0- lacé. 328 Rosiers cent-feuilles. Pomron DE BOURGOGNE À FLEURS BLANGHES: très- petite rose, à pétales blanc pur, carnés au centre, d’un joli effet. | Unique ps Provence: fleur moyenne, bien pleine, d'un blanc pur. C’est une cent-feuilles mousseuse, charmante. Rosiers de Provins. Our; grande fleur "à pétales larges et d’un beau cramoisi foncé. HR Triompne DE Jaussens ; fleurs nombreuses, petites, d'un beau pourpre violacé et nuancé. Rosiers hybrides de Bengale (non remontants ). -Cnances Louis ; belle et jolie fleur, décrite page 246, 1840-1841, 9° année de la 1° série. Docreux Bircarn; rose décrite page 280, 18/40- 1841, 9° année de la 1" série , et que je cite de nou- veau à cause de son coloris rouge-cerise éclatant. GéNérar Kiésen ; rose bien faite, petite , À pétales bien rangés, d'un pourpre vif, passant au violacé. Mante ve CnamPLouts; fleurs grandes, pleines , bien faites , d’une jolie nuance pourpre clair. Rosiers hybrides de noisette (non remontants ). Aisetre DE Cnanremente; fleurs en corymbe, grandes et moyennes, blanches, exhalant une odeur Mavame Pranrier ; fleurs moyennes, pleines, d'un beau blanc pur; les boutons sont rosés. | 329 Maneuine Où EMMELINE, Fe j'ai décrite page 247, 1840-1841, 9° année de la 1° série. ROSIERS THÉ OÙ DE L'INDE. Apam; jolie rose qe J'ai décrite, page 12, 1841- 1842, 10° année de mr 1" série. C’est un des plus beaux thés. Core De Paris; décrite et huis page 122, 1840-1841 , 9° année de la 1° série. Coure De RamBuTEaAu ; fleur bien faite. 1 ” rose purpurin frais. Devoniensis; fleurs ps Ares d'un ue. jaunâtre plus Donc au centre , à odeur très-prononcée. Eucénie Descacues ; venue de Lyon en 1840. Belle fleur, grande, pleine d’un joli rose carné; rameaux verts, pourprés, à aiguillons rouges, pointus , larges à la ae feuilles à cinq folioles ane dentées en scie, d’un beau vert luisant.. ij June Mansais ; fleur grande, Fn et État Momé; obtenue de semis par M. Moiré , à Angers, et introduite dans les cultures de Paris à l'automne 1840. Superbe fleur à larges pétales, d'un jaune carné, pourprés en dehors à la circonférence; ra- meaux verts à larges aiguillons, pointus, courbés, rouge foncé ; feuilles à cinq folioles, finement dentées, d’un beau vert luisant. Nisips; obtenue à Angers et bn rase à Paris en 1842. Fleur bien double, belle, à pétales teints de carné légèrement jaunâtre, et rose pourpré au som- met; rameaux verts à aiguillons rares, larges à la base, pointus, courbés, d'un rouge pâle; feuilles à 330 cinq folioles assez graniiess dentées, d’un vert frais, un peu gauffrées. - Rosiers de se Josépaine Marron ; obtenue à Angers, et intro- duite dans les cultures parisiennes en 1841. Fleur double à larges pétales, d’un jaune très-clair et soufré à l'onglet, légèrement pourprés à la circon- férence ; rameaux verts à petits aiguillons rouge vif, aigus ; feuilles à cinq ou sept folioles , d’un beau vert luisant. Manaue Bréon ; figurée et Mare page 46, »1 ve I- 1842, 10° ie da: r® séries ©: : _ Rosiers de notsette. | Crara-Wewnet; fleurs grandes, pleines, d'un jaune aurore passant au blanc. Mapame DE CHaLoNce: fleurs moyennes, bien faites, d’un jaune clair, plus foncé au centre. Ces deux rosiers forment d’ élégants petits buissons. Rosiers de l'ile Bourbon. Cette tibé est en possession, depuis quelque temps, de fournir des variétés fort recherchées, et parmi lesquelles beaucoup sont remontantes. C'est principalement aujourd'hui, sur les roses qui jouis- sent res cette précieuse sas de fleurir deux fois, que se porte le choix des amateurs. Il est, en effet, agréable de doubler 1 | avec le même à rosier, et de voir “une seconde floraison succéder à la première. Il y a done lieu de croire que ces rosiers seront longtemps à la mode, qui; dans cette circon- stance , est d'accord avec la raison. 33H Cérès ; fleurs moyennes et grandes, pleines, pres- que plates, à pétales bien imbriqués et teints d’un beau rose frais. ComicE DE SEINE-ET-MaRNE ; fleurs grandes très- pleines, bien faites, formant un peu la coupe, d’une jolie couleur rouge violacé. Épouarp Desrossés; gain obtenu par madame Renard Courtin, à Orléans ,; de qui M. Verdier l'a acquis en novembre 1841. Rosier remontant franche- ment, à rameaux minces, à aiguillons courts et pointus ; feuilles à cinq folioles, petites, ovales, den- tées, d’un vert frais; fleurs moyennes, bien faites, pleines, presque plates, à pétales larges, arrondis, bien rangés à la circonférence , Chiflonnés au centre, d'une jolie couleur rose carné assez intense. Hevey ; rosier multiflore , remontant très-franche- ment, obtenu à Angers. Feuillage à cinq ou sept folioles , Presque rondes, dentées, d'un beau vert; rameaux vigoureux à aiguillons pointus, rou ;e at es, terminés par trois ou quatre fleurs petites, d'un beau blanc à peine carné au centre, où les pétales sont étroits et forment une espèce de rosace, au milieu de laquelle se montrent quelques étamines. Ceux de la circonférence sont pourprés à l'extérieur ; ce qui est cause que les boutons sont rouge pourpré, et ajou- tent à l'élégance de ce rosier. Cette fleur, donnée d’abord pour une noisette, est évidi mment une ile urbon. Rss SR ee de ii pe né me + ARTE dé: Que re PR A AUL Josepu ; fleurs moyennes pleines, d’un beau POnceau cramoisi. dis agree PROSERPINE ; rose fort distinguée par son coloris 332 sa facture ; figurée et décrite page 281, 1840-1841, 9° année de la 1° série. Rosiers hybrides remontants. Les rosiers de cette section offrent les mêmes avan- tages que les rosiers remontants de la précédente. AuBERNON ; décrite page 13, 1841-1842, 10° année de la 1° série. Aucusrine Moucueer; fleurs moyennes, très- pleines, bien faites, d’un joli rose Me carminé au centre. Baronne Prévost; gain ébton par M. Desprez, amateur, à Yèbles , livrée au commerce par M. Co- chet, de ‘Suines, à l'automne de 1842 : c'est la pre- mière fois que ce rosier fleurit dans l'établissement de M. Verdier ; il paraît remonter très-franchement. La fleur est grande, bien pleine; les pétales sont larges, d'un joli rose, légèrement lilacé ; l’arbuste est vigoureux, à rameaux forts, à élpuiièns rougeä- tres très-aigus , se terminant par un bouquet de Eee À à six fleurs qui s’épanouissent successivement ; vert Fa ondulées et bullées ; l'odeur en est suave. Crémenrine Duvar; rose charmante; décrite page pre mg 1841, d 9 de la 1° série. De AN gain de M Laffay. Cette ; gai rose, connue ee environ trois ans , est fort. inté- ressante; son feuillage est d’un beau vert frais, à cinq ou sept folioles, finement dentées et liserées de pourpre dans les jeunes ; rameaux gros , aiguillonnés, surmontés de deux ou trois fleurs; celles-ci sont : 333 grandes, bien doubles, pétales larges, échancrés, d'un rose carné très-frais, plus pâle sur l'onglet, laissant apercevoir au centre un groupe d’étamines. C’est le coloris le plus clair qui existe dans cette sec- tion ; très-odorante. Louis Bonaparte ; fleurs moyennes , presque plei- nes, d'un rose pourpré violacé. Mécante Cornu; gain obtenu de semis par M. Cor- nu, jardinier à Versailles, de qui M. Verdier l'a acquise en novembre 1841. Arbuste vigoureux, à rameaux gros aiguillonnés, à aiguillons rougeûtres, pointus, surmontés de trois ou quatre fleurs, grandes, pleines, à pétales chiffonnés, d’un beau pourpre violacé, vif; feuillage d’un beau vert à cinq ou sept folioles, ovales , finement dentées. Ce rosier est fran- chement remontant. Misrriss Erutor ; rosier remontant assez franche- ment; fleur moyenne formant la coupe, au fond de nage apparaît un groupe d’étamines, bien double, à pétales profondément échancrés, larges, ronds, bien rangés , d'un joli rose pourpré , frais et soyeux, quelquefois d’une teinte violacée , jolie, à feuillage élégant et à rameaux portant des aiguillons courts, pointus et rougeâtres ; très-odorante ; fleurs par trois ou quatre; gain obtenu de semis par M. D et livré au commerce en novembre 1841 af Mconine. Woon (Miellez); Des à Paris (Plantier), CLémenrine SERINGE (Lacha harme). Ainsi qu'on le voit, plusieurs cultivateurs se di putent le gain de cette belle rose, thès-rare encore l'année ée der- nière à Paris, et que l'on ne trouve que € dans les éta- bi t d'accueillir toutes les nou 5 SE 334 veautés. M. Verdier, qui a vu M. Miellez pendant son dernier voyage en Belgique, a recu de lui l'assu- rance que cette rose est bien de ses semis; et, c'est en raison de la confiance que ce cultivateur mérite, qu'il adopte le nom donné par lui, en indiquant la syno- nymie , pour que les amateurs ne l’achètent pas deux fois sous un nom différent. Quoi qu'il en soit c’est une fort belle rose, très- grande, pleine, d’un joli rose tendre, et légèrement lilacé; les pétales sont petits, serrés, roulés au cen- tre. L'arbuste est vigoureux. Les rameaux gros et verts, à aiguillons minces, pointus , réfléchis. Les bn à cinq ou sept folioles ovales, allongées, d'un beau vert, dentées. Paurine Levanneur ; gain obtenu de semis, par M. Victor Verdier, et qu’il vient de mettre dans le commerce. Arbuste vigoureux, à rameaux gros et verts, armés d’aiguillons nombreux, plats et forts, pointus, d'un rouge sombre, et comme alternes. Feuilles à folioles grandes, Die dentées, d’un vert intense. Fleurs par trois ou quatre, grandes, à étales larges à Ja nine, plus petits au re OÙ erçoit quelques étamines, d'u moi tbe beaucoup de rose se Climentine Duval citée plus haut ; elle en diffère ses rameaux dentiles, iguill nt plus forts et bien plus nombreux, Eu générel. dis est: plus-forté. dans toutes ses parties. Ce rosier remonte très-franche- men: il réussit également Memgrelié sur églantier, 335 et l'épanouissement de ses fleurs s'opère parfaitement et régulièrement. Princesse HéLène ; fleur grande, presque pleine, d’un beau rouge Pourpre clair. Rivers; gain de M. Laffay, de qui M, Verdier le tient depuis novembre 1841. Rosier franchement remontant; fleur d’un joli pourpre vif, nuancé de violacé, à pétales arrondis à la circonférence , À à bords akénèlés au centre, chiffonnés, de moyenne gran- deur. Rameaux verts, à aiguillons petits, pointus. Feuilles à cinq et sept folioles, ovales, finement den- tées, terminées par trois ou quatre fleurs. aide Jess ; très-grande fleur d'un beau rose pourpré, presque pleine. Très-beau feuillage. Ne paraît pas remonter bien franchement. Enfin, j'ai vu en fleurs, dans le même établisse- ment, neuf roses appartenant à la tribu des rosiers de l'ile Bourbon, obtenues de semis, par M. Souchet de Bagnolet, de qui M. Verdier en a acquis la pro- PRIÉTÉ EXCLUSIVE , et dont il vérifie la floraison; cette année , pour la première fois. En voici la description : Maname Soucner (soyez la planche ). Rameaux PRE d'un vert clair, à aiguillons rares, rouges Me — arrondies, de grandeur moyenne, d’un beau vert foncé luisant, finement et Fan den- tées. Pédoncule fort; d'un vert un peu ainsi que l'ovaire qui est court et rot visions du calice étroites, pointues, eût æ': 9 à 10 centimètres de diamètre, très-pleine , bien faite, t recourbés ; feuilles à cinq folioles, F7. 336 à pétales serrés par faisceau , d’un rose à peine teinté en épanouissant, et prenant une nuance rose vif sur la partie découverte, tandis que celle recouverte par d’autres pétales reste peque Danche ainsi que e des- sons dec ER tu VE J à a Ai ° Gromme DE : Paris. Rameaux d’un vert ET lavés de ât illo , petits, rougeâtres. Feuilles à citiq bles. TER obtusément pointues, régu- lièrement dentées; pédoncule fort, muni quelque- fois de glandes; ovaire moyen, court et légèrement turbiné ; sépales larges , atteignant au plus le milieu des pétales ; fleur pleine, bien faite, d'un rouge vif foncé à reflets cramoisis et violets , de 7 centimètres CnanLes Soucner. Rameaux d'un vert brun; ai- guillons rouges légèrement recourbés; feuilles à cinq fololes, larges, se terminant en pointe obtuse, à grande dentelure. Pédoncule fort, rougeâtre, glan- duleux ; ovaire glauque, court, un peu turbiné, sé- RS ET fleur pleine, bien faite, d’un joli pape — bre de 7 à 8 centimètres. "os , recourbés ; feuilles à cinq ‘fo- holes, LU: rrondies, à dentelure régulière ; pé- doncule fort et légèrement glanduleux, ovaire court et arrondi; sépales courts un peu foliacés; fleur glo- buleuse, rge de 5 à 6 centimètres, . de cou- leur cerise passant au rouge violacé. Groncss Coviis Rameaux vigoureux d'un vert olivâtre, à aiguillons forts, rougeûtres, presque droits; 337 feuilles à cinq folioles, d'un vert glauque, larges et pointues ; pédoncule fort, court et glanduleux ; ovaire court et glauque; sépales courts. Fleur pleine, bien faite, large de 6 centimètres, d’une jolie couleur cerise vif nuancé, les pétales bordés de rose clair, ceux de la circonférence concaves. Princesse CLÉMENTINE. Rameaux moyens, d’un vert clair, à aiguillons rares, petits, rougeâtres, un peu courbés; feuilles à cinq folioles, moyennes, fine- ment et régulièrement dentées ; pédoncule droit, glanduleux, d'un vert roux ; ovaire glauque, petit, turbiné; sépales de moyenne grandeur. Fleur très- pleine, à pétales régulièrement imbriqués, teints de carmin violacé passant au violet pourpre. Diamètre : 4 centimètres et demi. Soucuer. Rameaux vigoureux, d’un vert clair, à aiguillons gros, courbés, rouges; feuilles à cinq fo- lioles, d’un vert luisant en dessus, d’un vert plus glauque en dessous, finement et régulièrement den- tées. Pédoncule droit, fort; ovaire lisse, court et rond ; fleur de 10 à 11 centimètres de large, à pétales larges à la circonférence, plus étroits et tourmentés au centre, d’un joli pourpre vif, plus sombre selon la position par la transparence de la nuance violette qui en colore le dessous. Elle est très-pleine. C'est une rose fort remarquable et dont nous donnerons la figure dans le prochain numéro. Cours DE Ramsureau. Rameaux vigoureux ; d'un vert rougeâtre, à aiguillons rouges, moyen: courbés; folioles larges se terminant en po gée; pédoncule fléchissant un peu, er “4 petit, d'un vert glauque; sépales de longu Aoùûr 1845. 338 moyenne ; fleur large de 7 centimètres, d’un rouge violacé clair; sommet des pétales régulièrement roulé en dehors après l'épanouissement complet. Duuoxr ne Courser. Rameaux vigoureux d’un vert pourpré, à aiguillons droits; feuilles à cinq fo lioles, moyennes, lisses, à dentelure régulière; pédoncule droït et glanduleux; ovaire glauque, petit, un peu turbiné; sépales un peu glanduleux ; fleur pleine, de 6 à 7 centimètres de large, parfois d'un carmin vif ou d’un cramoisi très-foncé , et sou- vent nuancée de ces deux couleurs. Ces neuf variétés, toutes parfaitement remon- tantes, d’une végétation vigoureuse, et d’une florai- son facile, sont très-remarquables, et ne peuvent qu'enrichir les collections où elles seront admises, par leur inflorescence paniculée et le coloris distingué e le leurs fleurs. RousseLon. Floraison des OEïillets. Les collections d’œillets étaient en pleine floraison vers la mi-juillet. L'état insolite de l'atmosphère a un peu retardé leur épanouissement, et l'humidité dominante a gonflé à tel point les appareils floraux, qu’un grand nombre de fleurs, même parmi les f/a- mands les plus parfaits, avaient déchiré leur enve- loppe calicinale maintenue trop tendre par la sura- bondance de l'eau et la privation de chaleur. Ce défaut, rare chez les flamands » qu'il faut infaillible- ment réformer des collections de choix, lorsqu il se manifeste fréquemment, ne peut être attribué qu'aux causes que je viens de signaler, et s’est, d’ailleurs, montré plus rare ment dans les terrains très-perméa- 339 bles que dans ceux qui retiennent l’eau davantage. Je ne le signale donc que comme un accident passa- ger, produit par la sr omis constitution atmosphé- rique de l’année 1843. Malgré cela, les amateurs oies encore admi- rer les mille combinaisons de couleurs qui tracent, de lignes ou bandes nettes et pures, le fond blane des œillets flamands à pétales si régulièrement en- tiers, tandis que le fond des œillets de fantaisie, teint en jaune plus ou moins pâle, en blanc rosé ou carné , et leurs pétales festonnés, liserés de nuances vives ; tranchantes et variées, les recommandaient avec non moins d'avantages à la curieuse attention des amis de ce beau genre. Les établissements de MM. Barbot, rue des Bour- guignons, 37; Duval, à Montmorency ; Ragonot- Godefroy , aux Champs-Élysées, allée de Marbœuf , 93 Simon Dubos, à Pierrefitte, + Fponse de Saint- Denis; Tripet-Leblanc, avenue l ; 30, etc., ont toujours, à l'époque de la floraison des FER des bataillons d'élite composés des plus belles fleurs de choix réunissant toutes les conditions ” peuvent satisfaire le goût le plus difheile. J'ai donné, page 365 de l’année 1837-1838, 6° de la 1° série , quelques renseignements sur la culture des se ob e collection, auxquels je renvôre nos von | | Rocsasone * DauPmnELLE DE BarLow. Delhi Log not Horr. Par. Cette magnifique plante vivace, qui appartient la pleine terre, mérite à tous — d'être recom- 340 mandée aux amateurs de végétaux à effets : c'est in- contestablement un des plus beaux Delphinium que je connaisse. Je lai vu en fleur, en juin, chez MM. Jacquin frères, à Charonne; Ryfkogel, rue de Vaugirard, 125, et Victor Verdier, cultivateur de roses, rue des Trois-Ormes, boulevard de la Gare, extra-muros. C'est dans ce dernier établissement que j'ai vu le plus beau pied, qui y est cultivé depuis l'introduction, en France, de cette belle plante, qui remonte à 1840. Elle s'élève de 1 mètre à 1 mètre {0 centimètres ; ses feuilles sont grandes, profondément incisées et à divisions linéaires, d’un beau vert foncé. Vers le mois de juin, il se développe au sommet de la tige une énorme pyramide de fleurs , régulièrement ramifiée, et composée de petits rameaux floraux , supportant plusieurs fleurs pédicellées , de façon que cette pyra- imide en contient plus de deux cents. Elles sont gran- des, planes, presque doubles , larges de 30 millim., à pétales d’un beau bleu d'azur, foncé, à reflets chatoyants, pourprés et cuivrés. I faut à ce Delphinium une exposition demi- ombragée, une terre légère et des arrosements con- venables pendant les chaleurs. On le multiplie par éclats de son pied. Lorsqu'il a acquis son dévelop- pement , il produit un effet superbe , et on ne saurait trop le recommander aux amateurs pour orner les plates-bandes, massifs et corbeilles, où il se fera tou- jours remarquer par son beau port, la multitude de ses jolies fleurs bleues qui se succèdent pendant deux mois, quelle que soit d’ailleursla beauté ee. dont on l'entoure. RoussELON. 341 ORANGERIE OU SERRE TEMPÉRÉE. Unçinie ou Japon; Ürginia Japonica. Honr. Par. Ornithogalum Japonicum, Tuuws.; Scilla Japonica Rosea, Horr. Plante bulbeuse à oignon moyen, ovale, pointu, blanchâtre ; feuilles glabres , étroites, nervées sur les deux faces, longues de 8 à 10 centimètres, à bords roulés en dedans, dressées. Du centre de l’oignon s'élèvent une ou plusieurs hampes , hautes de 26 à 30 centimètres, glabres, à angles longitudinaux , saillants et disposés en spirale; chaque tige est ter- minée par un long épi de jolies petites fleurs d’un rose violacé. Cette espèce ressemble un peu, par son port, au Scilla autumnalis , Lix.Sa végétation a lieu en août, c'est alors que les nouvelles feuilles se déve nt, ainsi que les tiges florales qui acquièrent ; en peu de jours, tout leur développement. Les fleurs apparais- sent du 15 au 25 août , et continuent jusqu’à la fin de septembre. Sert Cette plante a été envoyée, en 1858, au Jardin des Plantes de Paris, par M. Makoÿ, horticulteur à Liége, sous le nom de Scilla J'aponica Rosea , et elle y a fleuri, pour la première fois, en août et sep- tembre 1842. C'est une jolie plante qui peut aller de pair avec celles envoyées du RES» et re 4 le docteur Sieboldt. La végétation de cette lent comme çant € août , il faudra, pour la multiplier par oignons et cayeux , attendre que les feuilles soient sèches : c'est 342 de le courant de mai et juin que l’on pourra les séparer sans inconvénient , en ménageant, toutefois, les arrosements pendant cette période, Nous l'avons jusqu’à ce jour tenue en pot et rentrée sous châssis froid pendant l'hiver. Je vais en livrer en pleine terre cette année, et il n’est pas douteux que cette plante y passera facilement la mauvaise saison, en la con- vrant d’un peu de feuilles pendant les grands froids. Les graines seront , autant que possible , semées aus- sitôt leur maturité, pour en séparer le plant à l'au- tomne suivant ; elle croît fort bien en terre de bruyère etautre, pourvu qu’elle soit meuble et sablonneuse. J'ai vu aussi cette plante parmi les riches collec- tions de MM. Jacquin _—… dans leur jardin de Charonne. Pépin. LUCE BILOBÉE, Lechenaultia biloba. Honr. diem oem Pi. Mac. (Voyez la pl.) Phanie vivace , frutescente, à tiges grêles rameuses, sélevant de 25 à 30 centimètres, d’un vert tendre dans leur jeunesse, et brunâtre ensuite; feuilles su- bulées, longues de 12 à 15 millimètres, alternes et rapprochées sur Ja tige, comme celles des £ rica. En mai, fleur solitaire, axillaire, pédonculée, corolle monopétale tubulée, d’un beau bleu clair, à cinq divisions étalées, ondulées, ciliées sur les bords, rétléghies et prof dément bilobées; les étamines ne t pas l'orifice du tube. Cette plante doit être placée avec les érica Fe elle veut la culture, c'est-à-dire qu'il faut la planter en terre de bruyère, et la tenir, pendant l'hiver, eu ne serre tempérée, et, pendant l'été, dehors, 343 mais à une exposition ombragée. Elle est au moins aussi délicate que le Zechenaultia formosa, et a besoin d’être renouvelée souvent, si on ne veut pas la voir fondre; malgré sa délicatesse, elle doit trou- ver place dans les collections d'amateurs, où parnn les bruyères, les Gnidia et les Lechenaultia for- mosa, elle fera un bel eflet , par le coloris bleu d'azur de ses fleurs. Elle me parait tellement lé au Bartonia Confertu, qu'il pourrait bien se faire que ce fût la même plante , sous deux noms différents. Je possède aussi cette dernière, dont je n'ai pas encoré vu la fleur, mais qui, par ses feuilles et son port , est sem- blable à la plante que je décris. En attendant, je lui conserve le nom sous lequel je l'ai recue; celle-ci, d’ailleurs, est bien un Lechenaultia, car sa fleur, sauf son volume et sa couleur, à tous les caractères de celles du Lechenaultia formosa. On la multiplie de boutures faites en terre de LÉ sur ra pie et étouffées sous un Détal. Ne cu Jacquix aîné. ÉPAGKIDÉ À GRANDES FLEURS, Épacris entire: (Voyez la planche, et pour les caractères génériques page 346, année 1833-1834 , 2° de la 1" série.) ,: ETES à GS ER cames. sas rou- ges et v , presque noirs quand ils sont visa: Feuilles éouitement pétolées ; cordi- formes ou presque ovales , acminées, larges, lisses, d’un vert foncé ; fleurs à pédicelle écailleux | RE n ar À bractées et divisions du calice acuminées ; tube de corolle, long, cylindrique, d’un beau rouge carminé, 344 à l'exception de la partie FRpÉTieure. qui est blanche * étranglée au sommet ; limbe à ci ] excepté aux extrémités qui sont légèrement jan tres ; la corolle est plus de quatre fois plus longue que le calice. Cette charmante épacride, originaire des environs du port Jackson, dans la Nouvelle-Hollande, quoi- que très-anciennement connue , est encore peu cul- tivée : c’est une des plus jolies du genre, et elle pro- duit beaucoup d'effet par la quantité de fleurs qu’elle développe dans les aisselles des feuilles, au sommet des rameaux , depuis le mois de décembre jusqu’en juin. Elle a , conséquemment, l'avantage de fleurir la première et de prolonger sa floraison bien après qu'elle est passée chez ses congénères ; c’est enfin une plante qu'on ne saurait trop recommander aux ama- teurs et aux fleuristes, et que nous pouvons signaler comme se conservant très-longtemps dans les salons. Nous la cultivons comme les bruyères , en terre de bruyère, à l'ombre pendant l'été, où il lui faut de fréquents arrosements, et en bonne serre tempérée pendant l'hiver, et nous la multiplions de boutures sous cloches. Aug. Ces. ARUM. Lix. Monoecie Polyandrie. Lin. Aroïdées. Juss. Caractères génériques. Spathe ventrue en cornet ; spadice cylindrique, nu dans sa partie supérieure, DORA re le milieu de sa longueur des étamines nbreuses, sessiles, sur plusieurs rangs; base munie d'ovaires nombreux et pus, à stigmates sessiles et velus ; baie globuleuse, monosperme ou, mais rare- ment, polysperme. 345 ARUM CHEVELU, attrape-mouches, gobe-mouches ; arum crinitum , Wirv. Hort. Kew. Bor. REG. 831. Arum muscivorum, Lix. Plante vivace tuberculeuse ; tige simple droite s’é- levant de 50 à 60 centimèt but vert jaunâtre, mar- brée. Feuilles composées, trilobées, à lobes très- entiers , celui du milieu deux ou trois fois plus long et plus large que les deux autres, à pétiole, garni de chaque côté d’une stipule membraneuse ; la tige est terminée par une spathe en cornet qui s'ouvre vers le 15 mars, et reste en cet état un mois ou six semaines; elle est longue de 25 à 30 centimètres, et large dans sa partie la plus développée de 15 à 20; ses bords sont roulés en dedans ; elle est membraneuse, de cou- leur lie de vin à étéieur avec de larges macules irrégulières blanchâtres, et revêtue de poils nombreux et longs de couleur cramoisie, et couchés vers la base de la spathe, ou de bas en haut, celle-ci étant tou- jours pendante; en dehors elle est lisse, d’un vert pourpré , à cause de sa transparence , par la couleur des poils intérieurs, et maculée , comme en dedans, de taches blanches qui la font paraitre marbrée. La couleur cramoisie est beaucoup plus intense à l’orifice de l'espèce de cornet que forme la spathe que sur les bords et à son extrémité ; du fond du cornet se dirige . horizontalement un spèdice cylindrique muni à son sommet d'aspérités et de longs poils noirs, et long de 10 à 12 centimètres. Cette plante, qui est curieuse et été par la singularité de son appareil floral, exhale dans le début de son épanouissement une odeur cadavéreuse infecte qui se dissipe à mesure que la floraison s'a- 346 vance : C'est par cette odeur que sont attirées les mou- ches qui viennent déposer leurs œufs au fond du cornet, dont elles ressortent rarement , à cause de la disposition des poils qui s'opposent à leur retour; elle est originaire de l’une des Baléares, Pile Milbiqhe, et estanctennement connue, au moins depuis soixante ans. Aussi, comme elle est peu cultivée à cause sans doute de son odeur qui n'est pas attrayante, ne la mentionné-je ici qu’à cause de sa structure particu- lière, et qui a quelque chosé de surprenant. On la cultive en pot, dans de la terre de bruyère, pure ou mélangée par moitié avec de la terre franche. Il lui faut de fréquents arrosements dès que sa végé- tation commence. On la tient, pendant l'hiver, en serre tempérée, ou au moins sous châssis froid, On. peut là multiplier de graines lorsqu'elle en . done, et plus généralement par la division de ses bulbes. Il faut avoir soin, dans cette opération, de ne pas rompe la pousse principale qui tient à la bulbe, car autrement la floraison n'aurait pas lieu dans l’an- née. Nous avons recu, en 1842, troïs tubercules, dont deux ont eu leur tige cassée rabat le voyage, et n'ont pas fleuri, tandis que le troisième a parfaite- ment effectué sa Riraiso: La séparation des bulbes doit se faire au commencement de l automne, ét leur PÉPAReE suivre RAMPteneTE nt uruts E SERRE ce | ès. A | GRANDES. FLEURS, AR gran- diflorc a. Dec. Ach. Cm Drap. “Plante tuberculeuse s'élevant à 50 ou 60 centimè- 347 tres. Tige cylindrique, d’un rouge foncé, brillant, couverte de poils blancs, roïdes, nombreux, inégaux ; feuilles assez grandes, ovales, un peu pointues, à bords crénelés, réfléchies , alternant par deux insé- rées sur la tige à la même hauteur et opposées ; pétiole un peu canaliculé du même rouge que la tige et velu comme elle ; la page supérieure est d’un beau vert glacé, divisé en deux portions longitudinales par une nervure médiane, d’un vert plus tendre, et coupées transversalement par des nervures arquées, profondes, qui rendent les intervalles comme gaufrés ; la page inférieure est d’un vert olivâtre , marqué par les nervures très-saillantes d’un rouge pourpre, se divisant en petites fibres de même couleur qui sillon- nent le limbe intermédiaire, lequel est aussi lavé par place de la même nuance; elles sont ciliées et couvertes dessus et dessous de poils blancs, roides. De laisselle de are feuille sort un héels folioles , dont une plus s re fi les, sauf leur dimension qui est bte plus petite. Calice petit, à cinq divisions aiguës, d’un vert tendre velu ; tube de la corolle renflé en sortant du calice, ensuite déprimé, puis s’évasant jusqu'à son orifice, marqué de chaque côté d'un ou deux sillons, de cou- leur coccinée ; les cinq lobes du limbe sont arrondis, l'inférieur échancré en son milieu, de couleur rose lilacé en dehors, et d’une belle teinte de carmin vio- lacé brillant en dedans; une zone d’un jaune blan- châtre s'étend en dedans du tube en dessous’, et vient se terminer sur le limbe; elle est né Le 3 points pourpre. : Cette belle plante fait un Fa effet, et'se 348 cultive et se multiplie comme | Achimenès longi- Jflora, figuré et décrit page 79 de la préseute année, c'est-à-dire qu'il lui faut la serre chaude, une terre légère, des arrosements fréquents en été, et qu'on la multiplie par les tubercules de ses racines. Nous en devons le modèle à l’obligeance de M. Ryfkogel, rue de Vaugirard, 125, dont l'établissement s'enrichit sans cesse de nouveautés fort intéressantes. RoussELON. Nous avons déjà fait connaître, dans ces Annales, les Gloxinia purpurea, décrits page 94, 1837-1838, Maxima , figuré et décrit page 350, 1840-1841, et Bubra | également figuré et décrit page 28, année 1841-1842. J'ai vu en fleurs, chez M. Ryfkogel, que j'ai cité dans l’article précédent , une nouvelle espèce LE il désigne sous le nom de Gloxinia formosa. tte gloxinie me paraît avoir vne telle ressem- blance avec le Gloxinia caulescens ; Que je suis porté à croire qu'on doit la considérer comme une variété de cette dernière espèce, que je vais décrire ici pour mieux aider à la comparaison. La GLOXINIE À GRANDES FLEURS, Gloxinia uit cens, Horr. Par., originaire de Fernambouc, est connue en France depuis une quinzaine d'années. C'est une des plus belles du genre ; sa tige quadran- a est ligneuse et s'élève à su centimètres envi- n ; ses feuilles sont assez grandes , ovales , crénelées, d'un 1.vert glaucescent , pubescentes, à nervures fortes et saillantes en dessous, et portées par des pétioles assez longs et velus; ses fleurs sont axillaires, soute- nues sur de longs pédoncules velus , à calice mono- phylle anguleux à cinq divisions aiguës; corolletubu- 349 lée, longue de 7 à 8 centimètres, à tube allant en s'évasant jusqu’à son sommet, où il s'ouvre en un limbe à cinq divisions arrondies , presque égales, lin- férieure un peu plus longue; elle est teinte d'un joli bleu azuré clair : cette couleur à une nuance plus foncée sur l'intérieur du limbe, où une macule d’un bleu violacé , plus intense, se montre à partir de la moitié du lobe inférieur, et remontant dans le tube. La GLoxiniE CuarmanTE, Gloxinia formosa , Horr., ne diffère en rien du Gloxinia caulescens, si ce n'est par la couleur de la corolle, qui est d’un violet bleuâtre assez intense, avec la macule inté- rieure d’un pourpre violet. Je pense qu’elle doit être regardée comme une variété qui n’en mérite pas moins d’être cultivée. Comme ses congénères, 1l lui faut la serre chaude pendant toute l’année, en lui donnant beaucoup d’air durant la belle saison ; elle fleurit de juin en juillet, et a besoin d’arrosements fréquents durant sa végé- tation, qui commence au printemps. On la tient en pots remplis de terre de bruyère , et on la multiplie facilement de boutures faites sur couche chaude, avec ses rameaux ou une feuille pétiolée. RoussELON. _ PLANTES RARES OU PEU CONNUES. HELWINGIA. Warco. Mon. et Descaine. Obs. pl. jap. Exvoucaez. Diœcie triandrie. ae Caractères génériques. Fleurs dioïqu sur les nervures moyennes des feuilles, soli fasciculées , pédonculées, à base bractéolée ; les mäles à périgone caliciforme , tri-quadripartite, à laciniures 350 ovales; trois ou quatre étamines alternes avec lés di- visions du périgone ; filaments libres ; anthères in- torses, basifixes, biloculaires; un rudiment d’ovaire punctiforme. Femelles à périgone comme conné avec l'ovaire, à limbe supère à trois ou quatre lobes ca- ducs; ovaire à base turbinée, style terminal très-court, épais; fruit sans suc, à trois ou quatre coques lenti- culaires, comprimées, chartacées , rugueuses , MOnO- spermes, HELVINGIE 4 FEUILLES DE FRAGON , elwingia Ju- ponica. H. Ruscifolia, Wuxv. Ozyris Japonica, Tums. Persoow, Sy. plant. Arbrisseau toujours vért; jeunes rameaux verts et glabres ; feuilles alternes ou éparses, pétiolées , ova- Mai pointues où acuminées, à petites dentelures Scentes sur les bords, glabres, d’un vert gai en dessus, “blanchâtres en dessous: fleurs petites , ver- dâtres, placées sur la nervure moyenne des feuilles ; cette situation est très-singulière et très-rare dans les végétaux dicotylédonnées. Lieu, le Japon. Serre tempérée, cultivé au Jardin des PHÈES de Paris. Comme ; je lai dit, la situation des fleurs est tout à fait anormale, et sous ce rapport elle mérite de fixer l'attention des physiologistes. PRONAYA nvcer. Enpucuez, 5667. Pitto- sporées see? Pentandrie monogynie » Lan Née. Car: Sénériques. Calice pentaphylle, à fo- lioles bulées. ‘égales; corolle à cinq pétales hypo- gyni nes, aherhe avec les folioles du calice, ovales ou les, subsessiles, ou courtement onguiculés * 7 2 CA ré.» Bord , 351 alternes avec les pétales, érigées-ouvertes ; filaments subulés, filiformes; anthères intorses, biloculaires , oblongues, s'ouvrant longitudinalement ; ovaire el- lipsoïde , cylindrique, biloculaire. Style court, droit ; stigmate marginé. Baie coriace, charnue, cylindrique, mutique, biloculaire; plusieurs ovaires dans chaque loge, nichés dans une pulpe résineuse , subglobuleux ou anguleux. PRONAYA À FEUILLES VARIABLES, Pronaya hetero- phylla, Hveei.— Billardiera Rosmarinifolia , DE- canD.— Spiranthera , Hook. In bot. mag. 11, 2523. Arbrisseau à rameaux grêles; feuilles éparses, comme sessiles, les unes lancéolées, pomtues, très- entières sur les bords , les autres ayant une ou deux dents de chaque côté, toutes presque glabres, d'un vert gai. Fleurs comme en corymbes terminaux; pédicellées, assez grandes, d’un lilas pâle; les pétales très-ouverts, acuminés. Lieu, la Nouvelle-Hollande. FRA ave 2e mul üplication de boutures sur couche tiède et: sous clo- ches; ses fleurs bleues sont assez jolies; c’est une plante d’amateur ; on la voit chez quelques cultiva- teurs marchands, MM. Martine, Cels, Jacquin , etc. Jacques. né se nie: une rs Éd ra pouvait expliquer l'origine : cela ps 4 _ plus difficile, que ce produit, objet d’une importa ,:392 à maritime, ne présente plus que les seules fibres d’un végétal exotique qu’on ne pouvait reconnaitre par des débris aussi incomplets. Cette circonstance avait éveillé l'attention des cultivateurs les plus instruits, et notre collégue, M. Neumann, particulièrement, qui a visité plusieurs îles de l’océan Indien, et notam- ment Bourbon, ne savait à quelle plante rapporter ce produit d'importation récente. Un de ses amis, qui comme lui a parcouru plu- sieurs colonies, lui cita le Ti//andsia usneoides, Lax., comme une plante qu'il se rappelait avoir vu mettre en terre, dans le but de la faire rouir, mais dont il ignorait, quant au reste, la préparation. Sur cette in- dication, M. Neumann fit enterrer, en février dernier, quelques poignées de cette plante, et après les y avoir laissées plusieurs jours, il les fit laver dans de l’eau pure , et fit sécher le tout au soleil. Ces feuilles furent ensuite frottées dans les mains pour les débarrasser de tout leur parenchyme , et il en obtint des fibres végé- tales, semblables à celles qui constituent le crin dit végétal. Il en a présenté des échantillons à la Société dr d'horticulture , dans sa séance du 5 avril 1843. e Tillandsia usneoides, Lix., de l'hexandrie Ogyr ie, Lin. , et de la famille des Broméliacées, origitiaire de l’Inde, et est connu en Europe. depuis à au moins vingt ans. Ses feuilles sont filiformes et lui ont valu le nom de cheveux de Roi; sa fleur, Me ri cree en Emi est Les ms elle me pe VALR 8 bueide Selon notre sue M: Neumann, elle EL aux Antilles, où 1 ellé'se multiplie si neue, que souvent elle fait périr de grands arbres par as- phyxie. RowsseLon. BRRALES DE FLORE ET DE POMONE. HORTICULTURE. JARDIN FRUITIER. Observations sur la couleur la plus convenable aux murs d'espaliers. On s’est beaucoup occupé de déterminer l'influence que pourraient avoir sur la végétation des arbres en espalier les couleurs blanche et noire dont on revêti- rait les murs auxquels ils sont adossés, et les effets de l’une et de l’autre sur la maturation des fruits. Jusqu’alors les résultats n’ont pas été constatés € d’une manière bien positive, et c'est pourquoi je crois de- voir signaler i ici les observations que j'ai eu l’occasion de recueillir dans la circonstance qui suit : Notre collègue , M. Jacquin aïné, a fait planter le long d’un mur qu’il possède dans ses jardins de Cha- ronne , une série de vignes , selon le mode de culture dite à la Thomery. C’est , soit dit en passant, le pre- mier essai d'importation de cette méthode, fait aux portes de la capitale. Sur ce mur enduit convenable- ment en plâtre, et qui est ce que les jardiniers appel- lent un midi de deux heures, c'est-à-dire qu’il oblique un peu vers l’ouest, et reçoit les rayons solaires à SEPTEMBRE 1843. 23 354 partir de deux heures, il a fait peindre deux portions, l’une en noir et l’autre en blanc, dans le but de se rendre compte de l'effet qui pourrait en résulter sur la végétation des vignes et la production des fruits. Durant l'été dernier, qui a été sec et chaud, la couleur noire a paru défavorable aux ceps qui sy trouvaient adossés, et les fruits sont restés inférieurs à ceux des vignes fixées devant la partie blanche. Cette année le contraire a eu lieu : les vignes pa- lissées sur la partie noire donnent des fruits plus nombreux et du double de grosseur de ceux produits par les ceps qui se trouvent sur An partie blanche. Ainsi, selon la tit que de l'année, la couleur noire des murs est avantageuse pour ab- sorber et conserver la chaleur dans les pays septen- irionaux ; la couleur blanche , an contraire, est bonne à employer sous une température plus chaude, parce qu'elle reflète les rayons solaires. Cette question ne laissant plus de doute aujour- d'hui, j'ai cru utile de mentionner ici ce résultat , et de faire remarquer la différence des effets produits par la température de l’année dernière avec ceux de cette année. Au Ra ce procédé fort simple a, outre l'avantage de Sears les fruits, celui d'en activer la matürité.:: : Pépiw. Note sur l’article DE il Ni hottoe quelque témérité à décider d’une manière aussi absolue que les murs peints en noir ont une influence préférable à celle des murs peints en blanc, dans les années d’une constitution atmo- sphérique analogue à celle de 1843. Dans l'exemple 355 qui sert de base à l’article de notre collègue, les deux parties de mur, différemment peintes, sont contiguës l'une à l’autre; or, pour peu qu’on veuille se rappe- ler que le calorique tend partout à s’équilibrer , et qu'un des moyens qui favorisent l'équilibre est le con- tact, on aura quelque peine à concevoir qu’un même mur qui a 4 mètres de sa longueur peints en noir et en blanc par moitié, c'est-à-dire 2 mètres pour cha- que couleur, ait une température différente sur l’une des deux parties qui sont identiques et non séparées, et entre lesquelles la transmission du calorique ne peut manquer de s’opérer à cause du contact, puis- que c’est une loi naturelle. On a pu remarquer que les corps blancs s'échauf- fent moins rapidement que ceux de couleur obscure, mais On doit savoir que la déperdition du calorique est plus prompte dans ces derniers que dans les pre- miers , parce que la chaleur s’accumule et se dissipe d’une manière tout à fait identique. On ferait erreur, d'un autre côté, si on pensait que le blanc n’abs pas le calorique , et on courrait risque de sosie ce fluide avec la lumière. Ainsi , tant que l'action des rayons solaires agit directement sur an mur blanc, il s’échauffe en rayonnant fort peu ou point , mais il reflète vivement la lumière, et ce n’est que lorsqu'il ne voit plus le soleil que le rayonnement de son ca- lorique commence et va croissant, selon les causes environnantes. Le mur peint en noir se comporte de la même manière , avec plus de promptitude, excepté qu'il ne reflète point le fluide lumineux, et lorsqu'il cesse d’être en contact avec les rayons solaires, son rayonnement ou la déperdition de son calorique est beaucoup plus prompt et il se refroictit plus vite. 356 Ces seules considérations suflisent pour amener le doute; et que serait-ce si, dans l'appréciation d’une expérience aussi délicate, on considérait que pour résoudre la question d’une manière convaincante, il faudrait se rendre compte de l'exposition , des circon- stances locales environnantes, des vents dominants pendant la durée de l'expérience, de l’état du ciel, de la quantité d’eau tombée, de la manière dont lhumidité s'est dissipée, soit par l’absorption dans le sol, soit par des émanations vaporeuses, et de tant d’autres causes qu’il serait trop long d'énumérer, et qui peuvent avoir sur la concentration du calorique et son rayonnement des eflets que notre intelligence ne peut pas toujours saisir. Dans cette incertitude , nous recevrions done avec une vive joie tous les faits relatifs à cette question qui pourraient être à la connaissance de nos lecteurs, et qu'ils voudraient bien nous communiquer pour aider à l'éclaircir. En tout état de cause, il me semble qu'il faudrait que des avantages bien importants fussent signalés en faveur de l’une ou de l’autre couleur, pur se risquer ! à la recommander, car il n’y a pas ril à laisser les murs crépis prendre la teinte que le leur donne , et qui n’est ni le blane ni le noir, et en laquelle les arbres bien conduits ns de beaux et bons fruits. D'ailleurs , si le blanc est favorable dans les années sèches et le noïr dans celles humides et dont l’at- mosphère est le plus souvent orageux, il faudrait donc repeindre chaque année les murs des espaliers, et quel est le cultivateur qui saura quelle couleur il devra adopter. Nous n’avons plus de devins, et l’on se tromperait bien souvent. Roussecon. 357 Encore un mot sur la cerise Reine Hortense. Dans un voyage que M. de Bavay, propriétaire de la pépinière royale de Vilvorde, près Bruxelles (Belgique), a fait à Paris en juin dernier, il nous a parlé, à M. Jacquin aîné et à moi, d’une cerise très-volumineuse qu’il cultive dans ses vastes pépi- nières , et qui a reçu les noms de Belle de Bavary et de monstrueuse de Vilvorde. A la description qu'il nous en avait faite, nous avions cru reconnaître la cerise Reine Hortense, et c’est pourquoi nous avions prié ce Monsieur de nous adresser quelques fruits de cette cerise : c’est effectivement ce qu’il a fait à son retour chez lui, et en joignant une branche à son envoi, il nous a mis à même de décider cette ques- tion en connaissance de cause. Après avoir examiné soigneusement et comparé les branche et fruits en- voyés à ceux des cerisiers cultivés à Paris sous divers noms, Mais parmi lesquels nous sommes convenus de maintenir celui de Reine Hortense, nous les avons trouvés tout à fait semblables. Je dirai en passant que M. Harpin, amateur fort distingué d’horticulture, à Gray (Haute-Saône), m'avait déjà adressé une note concernant ce bel et bon fruit, dans laquelle il dit l'avoir vu dans le jardin de M. Boquet, vice-président du tribunal de Tour- nay (Belgique). Là il était cultivé sous le nom de Cerise d'Aremberg , ce qui ne nous étonne nulle- ment, car tout ce qui est bon et beau en produits horticoles, est ordinairement, dans ce __ dédié à l’illustre famille de ce nom. Quoi qu'il en soit, on peut dire avec vérité que 358 ce fruit, auquel nous persistons à conserver le nom de cerise Reine Hortense ; est superbe et de très- bonne qualité, et doit conséquemment être recom- mandé aux amateurs francais et belges, qui sauront maintenant que les trois noms indiqués dans cette note sont autant de nouveaux synonymes de la cerise Reine Hortense , qu'il convient d'ajouter à ceux que j'ai déjà fait connaitre. B. Canuzer. Observations sur la note précedente. Il faut avouer que la cerise Reine Hortense ne pouvait manquer d'exister, puisque sa naissance est signalée sur tant de points différents. On se rappelle Ja note de M. Camuzet, sur ce sujet , insérée page 332 de ces Annales , année 1840-1841 , 9° de la 1° série. Il y avait dans cette note, réfutée par les observations qui la suivaient ; tendance à déposséder M. Larose de l'invention de cette cerise. Aujourd'hui on admet qu'elle s'est aussi trouvée dans les cultures de M. de Bavay; il n’y a pas de raison pour refuser de croire que M. Larose lait également obtenue de semis. Au surplus, des gains identiques se sont déjà, diverses fois , fait remarquer dans des semis faits par des cul- tait ue se connaissant pas entre eux. Du reste, puisque le nom de cerise Reine Hortense prévaut , ce qui est juste, puisque ce fruit a été dessiné, pour la première fois, dans ces Annales , en septembre 1838, sur les échantillons fournis par M. Larose, nous n'avons aucun intérêt à prolonger cette discus- sion, qui n’a d’ailleurs commencé que quatre ans après la publication du dessin et de la description du gain obtenu par M. Larose. … RousseLon. 339 PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Rose Soucusr. ( Voyez la figure. ) J'ai donné la description de cette belle rose, page 337 de la livraison d'août dernier. Voyez cet article. RoussELON. THERMOPSIS. Ros. Brow. In. Hort. Kew. Dec. prod. Caractères génériques. Galice oblong, comme campanulé, quatre à cinq fides, subbilabié, posté- rieurement convexe, à base alternée; cinq pétales presque égaux , étendard latéralement réfléchi; ca- rène obtuse, étamines persistantes ; légume compri- mé , falciforme ou linéaire, polysperme. Arbrisseaux ou herbes vivaces , soyeuses , velues ; stipules ovales, Jancéolées , foliacées ; grappes terminales ; fleurs pé- dicellées, géminées ou subverticillées, jaunes. Dec. prod THeRMOPSIDE À FOLIOLES LANCÉOLÉES. T'hermopsis lanceolata. Ros. Brov. Dec. prod. — Sophora lupinoïdes. Parras astrag., t. 89. Podalyria lupi- noïdes. Wirco. Sp. (Voyez 2 planche. ) Plante vivace à racines comme traçantes ; tiges éri- gées, droites, cylindriques, fistuleuses, d'un vert glaucescent, rameuses au sommet, glabres, hautes de 3 à 6 décimètres; feuilles alternes, pétiolées, trifoliées; les folioles oblongues, lancéolées, amincies 360 à la base, entières sur les bords, un peu ployées en gouttière en dessus, où elles sont glabres et d’un vert pâle, blanchâtres, pubescentes en dessous, toutes trois sessiles au sommet du pétiole. Stipules comme opposées, leur base embrassant la tige, lancéolées, foliacées, entières , ordinairement beaucoup plus longues que les pétioles. Fleurs en grappe terminale : elles sont souvent gé- minées et garnies à la base de deux bractées semblables aux stipules et à peu près de la longueur des calices ; ceux-ci sont à cinq dents aiguës, tomenteux, blanchà- tres, ainsi que les pédicelles qui sont plus courts que les calices : corolles d’un beau jaune , assez grandes. Lieu originaire, la Sibérie, Ja Daurie, le Kamts- chatka. C tt 1 te act é + Re P vée , puisqu'elle a été introduite en Angleterre en 1779 ; mais elle est encore peu répandue en France, quoiqu’elle soit por- tée au Catalogue du Jardin des Plantes de Paris, publié en 1829. Quoi qu'il en soit, étant rustique et de plein air, on peut en faire une plante d’orne- ment pour les plates-bandes, les bordures des massifs dans les jardins paysagistes , etc. On la multiplie par la séparation des racines au premier printemps ; mais il ne faut point faire les éclats trop petits, car on courraït le risque de tout perdre. Je ne lui ai pas en- core vu mürir des graines. On peut encore la cultiver dans des pots, en terre de bruyère, qui alors seront placés sous châssis froïd , où elles fleuriront à la fin ‘avril où au commencement de mai. On peut se la procurer chez M. Verdier, cultiva- teur de rosiers, rue des Trois-Ormes, boulevard de la Gare, près Paris. Jacques. 361 Nouvelles variétés du Phlox Drummundi. L'associé que nous avons perdu, M. Lecointre, a fait figurer et décrit cette espèce page 22, de l’année 1836-1837, 5° de la 1” série. Depuis cette époque, nous l'avons cultivée dans notre établissement de Charonne, où nous l’avons conservée franche en la renouvelant chaque année de boutures. Celles-ci se font au printemps ou à l'automne, en terre de bruyère et sur couche tiède, et on place en serre tempérée les pieds destinés à passer l'hiver. On peut, au reste, la multiplier aussi de graines, mais ce pro- cédé ne reproduit pas identiquement l'espèce, et donne au contraire naissance à de nombreuses varié- tés. C'est ainsi qu'en-1842, nous avons recueilli des graines qui, semées en terre de bruyère sur couche tiède, le 15 mars dernier, ont fourni de jeunes plantes, dont la floraison a commencé vers la mi-juin, c'est-à-dire trois mois après le semis. On voit par là que ce phlox peut être cultivé comme une plante annuelle, en semant ses graines à chaque printemps, et que puisqu'il ne faut que trois mois pour obtenir la floraison après le semis, on peut en en faisant plu- sieurs successifs, jouir de ces jolies fleurs pendant tout l'été et une partie de l’automne; mais alors, ainsi que je viens de le dire, on n’a aucune Rue de retrouver } espèce pure. “as Parmi les variétés qui sont résultées du semis dont je viens de parler, beaucoup étaient remarquables , et je crois devoir signaler aux amateurs les onze sui- vantes qui m'ont paru fort tranchées entre. elles et mériter d’être conservées. Comme je l'ai fait pour les cinéraires , que j ai décrites page 256 de cette année, 362 je fais suivre de mon nom, entre deux parenthèses , celui de chacune de ces variétés, pour indiquer que ce sont des gains obtenus dans nos cultures. C'est un usage qu’on paraît vouloir introduire pour distinguer entre elles les variétés répandues dans le commerce, qui ont la même dénomination, quoi- qu'elles ne soient pas identiques, parce qu'elles ont été obtenues par différents cultivateurs qui, par hasard , se sont rencontrés dans la nomenclature, A l'avenir, je continuerai à suivre cette méthode, sur- tout pour les espèces qui, jouant beaucoup, donnent un assez grand nombre de variétés, pour que les amateurs se plaisent à en faire collection. C’est un moyen de les éclairer dans leur choix. 1. PuLox caanmant pe Drümmonn. Phlox Drum- mundi, Var. amæna ( Jacquin). (Voyez la planche.) Tige haute de 55 à 6o centimètres, velue , à feuilles ovales, lancéolées, réfléchies, ondulées, velues et rugueuses sur les bords, ordinairement alternes, et parfois opposés d’un vert frais. Fleurs aplaties, bien faites, formant régulièrement la roue, à divi- sions de la corolle arrondies; le limbe est teint en dessus d’un lilas frais et plus pourpré dans les fleurs qui viennent de s'ouvrir que sur celles moins nou- velles; il est blanc en dessous, et plus ou moins rosé, selon que la lumière le traverse davantage. Chaque division de ja corolle est marquée à sa base d'une macule d’un joli violet pourpré, finissant en pointe de manière à former une étoile, dont l’orifice du tube, d’un blanc jaunâtre, occupe le centre; le tube est à l'extérieur d’un rouge un peu cocciné, 2. Pacox p6 DRUMMOND à GRANDES FLEURS ÉTOILÉES. 363 Ph. D, Var. grandiflora stellata (Jacquin). Les fleurs de cette jolie variété sont larges, à divisions distancées et formant une étoile ; elles sont nuancées en dessus d'un beau rose vif que rehausse une macule carmin foncé placée sur chacune autour de l’orifice du tube. 3. Pncox DE DRUMMOND À FLEURS ROSES MACULÉES. Ph. D. Var. rosea maculata (Jacquin). Fleurs d’un rose vif, rehaussées sur chaque division par une macule cramoisi foncé , accompagnée de chaque côté d’une autre macule Éueher, ce qui forme un joli effet. 4. Puiox ne DRuMMOND cHANGEANT. Ph. D. Var. mutabilis (Jacquin ). Fleurs plus petites que dans les autres variétés, d’abord d’un beau cramoisi vif, passant ensuite au blhachatre sur la surface du limbe, excepté à la base de chaque division , où per- siste une macule cramoisie. 5. Purox ne DRrUMMOND À FLEURS GRAMOISIES. Ph. D. Var. atro-rubra (Jacquin). Fleurs petites, à divisions de la corolle pointues et teintes d'une belle couleur cramoisie uniforme. 6. Parox ne DrummonD mucriFLore. Ph. D. Var. floribunda (Jacquin). Fleurs bien faites, à divisions régulièrement rangées en roue, d’un joli rose pur- purin, et rehaussées à leur base par une macule carmin foncé, Plusieurs fleurs sont réunies en téteau sommet de rs rameau. 7 Purox De DRumMOND À FLEURS ROSES CARNÉES. Ph. D. Var. carnea ( Jacquin). Fleurs bien faites , 364 formant une roue régulière d’un joli rose carné, avec une macule d’un beau rose cerise: à la base de chaque division. 8. PaLox De DRUMMOND À FLEURS VIOLET POURPRE. Ph. D. Var. violacea purpurea (Jacquin). Fleurs grandes d’un beau violet pourpre rosé , avec une étoile de macules pourpres autour de l’orifice du tube. 9. PHLox DE DRUMMOND À FLEURS ROSES PARFAITES. Ph. D. Var. rosea perfecta (Jacquin). Fleurs bien faites, d’un beau rose pourpre , rehaussées par cinq ché coccinées qui entourent l'entrée du tube dont la gorge est blanche. 10. PaLox DE DRUMMOND À FLEURS ROSES LILACÉES. Ph. D. Var. lilacina rosea (Jacquin). Fleurs bien faites, d’un beau rose lilacé, avec l’orifice du tube entouré de cinq macules pourpres, alternant avec cinq inacules blanches comme dans le: n° 3. 11. Purox DE Rose A ÉTOILE COCCINÉE. Ph. D. Var. maculata coccinea ( Jacquin ). Fleurs d’un Le tendre, à divisions de la corolle un peu ncées, et marquées à leur base d’une macule pe ce QUI à aussi " PARSRR syno- div ere dépa nt t noi à LEURS did aniidis daus le: Lot; de. a rouge, Pied de perdrix, Pied noir, Cote rouge, dans différentes 279 localités , où néanmoins tous ces noms désignent des variétés qui se rapprochent, mais qui ne sont pas identiques. La question c amène l'exposition des procédés de culture dans Maine-et-Loire. On traite aussi des avantages du semis pour obtenir de nouvelles variétés, entreprise à laquelle M. Vibert se livre avec zèle depuis quatorze ans. La réalité de ces avantages est contestée par plusieurs membres, mais il n’en reste pas moins constant que les espérances, à cet égard, sont fondées, et que M. Vibert mérite des éloges pour sa persévérance dans un genre de travaux dont les résultats se font attendre longtemps. Il a déjà, d'ail- leurs, obtenu un muscat noir qui mürit du 10 au 15 août. Malgré l'opinion mise d’abord en avant, que le sol fait la qualité du vin, M. A. Leroy émet la pensée juste, selon moi, qu'il y a toujours avantage réel à remplacer les cépages médiocres que maintient l'ha- bitude, par ceux qui fournissent les bons vins des vignobles en réputation. Le résultat de la discussion est qu'il convient de maintenir les moyens actuels de propagation de la vigne , tout en encourageant les semis, malgré une vive opposition de M. le comte Odart, qui est anteur d'un mémoire sur l’inutilité du semis à l'égard de ce genre de plantes. Au milieu de cette discussion, M. E. Boutard, pépiniériste distingué à la Rochelle, a avancé qu’on pouvait admettre deux types dans l'espèce vigne , la rouge et la blanche. M. F. Gauthier, M. Vibert, le comte Odart, M. Genest-Buron , le docteur Palustre, M: Chapuis , M. Petit-Lafitte de Bordeaux, citent de nombreux exemples du passage successif de la même vigne à l'une et à l'autre couleur , de cépages donnant 380 à la fois des raisins rouges et blanes , ou alternative- ment, et d’autres enfin où les grappes offrent à ma- turité des grains de l’une et l’autre couleur également bons. Cette discussion conduit à n'admettre pour la vigne qu'un type unique. On s'occupe ensuite de la reproduction de la vigne par greffe sur racines, et l’on s'accorde à trouver qu'elle réussit parfaitement , soit qu’on greffe de la vigne blanche sur de la rouge, ou vice versé. À l'égard de la question d , une longue et intéres- sante discussion s'établit, bien qu'il n’en résulte que la confirmation de faits déjà admis, à savoir que les amendements terreux sont préférables aux fumiers ; que parmi ceux-ci les moins azotés sont les meilleurs, et qu'enfin les engrais végétaux sont ceux qui con- viennent le mieux. A cette occasion, M. A. Leroy conseille l'enfouissement du genêt vert, et M. le comte Odart le fumage de la vigne par ses propres branches ou sarments, moyen récemment indiqué comme nouveau , et qui en réalité, comme le dit cet œnologue, est renouvelé des Grecs. Les questions e, f,2,h, à, relatives à la fabrica- tion des vins, ne donnent lieu qu'à de courtes dis- cussions, la théorie de la fermentation n'ayant pas fait de progrès depuis trente ans. Deux mémoires sont lus, l’un de M. Mahier , et l’autre de M. Sebille Auger , tous deux sur cette importante matière. M Det à À Pa tn à OA ner sise À duit par lui à uv pressoir de vin blanc, duquel il ré- sulte plusieurs avantages, et notamment la facilité de supprimer le foulage, M. Hunault attribue à l'in- troduction des vis en fer l'amélioration des pressoirs sur les deux rives de la Loire, qu'il fait remonter à 381 1516. M. Lesourd-Delisle signale le pressoir à encli- quetage, établi par l'école royale d’arts et métiers d'Angers, et le croit cependant inférieur au pressoir de M. Benoît. La question de l'égrappage a enfin occupé l'assemblée, mais elle m'a paru peu appro- fondie et peu en rapport avec les vrais principes chi- miques qui dominent cette opération. Ainsi, je lis cette phrase dans le procès-verbal du 15 octobre : «M: Hunault dit que la partie fermentescible étant en excès dans nos vins blancs, on a dû nécessairement renoncer à l'égrappage pour la diminuer. » J'aurais de ce fait tiré la conclusion contraire; en efet, le ferment réside principalement dans la rafle, et la matière sucrée dans la pulpe, où elle est aussi mêlée avec un peu de ferment, d’où il suit que si la matière fermentescible est en excès, l’égrappage est néces- saire. | Il existe sur la vigne un ouvrage qui m'a toujours paru excellent, et qui traite particulièrement de la vinification. Je crois devoir l'indiquer à MM. les membres du congrès de vignerons , comme pouvant leur offrir des renseignements fort utiles. C'est le Traité de la culture de la vigne et de la vinification, par L. A. Lenoir. Un gros vol. in-8. Les questions, k,/,m,n,0, relatives à la cul- ture des pommiers età la fabrication des Gras n'ont amené aucune discussion. La deuxième partie contient les divers mémoires et rapports dont l'impression a été votée : plusieurs sont fort intéressants. Un est consacré à l'exposition qui a été faite, à l’occasion du congrès, de divers échan- tillons de vins , de raisins et branches et feuilles de ceps pour RS à la synonymie ; de quelques-uns des 382 jeunes plants obtenus de semis par M. Vibert , et de dix-sept variétés de pommes et trois de poires à cidre. Enfin, le volume est terminé par les rapports sur les excursions faites par le congrès au jardin fruitier de la Société d'agriculture d'Angers, qui contient une assez belle collection de vignes ; dans la pépinière de M. Vibert, où se trouvent les semis de raisins qui ont été l’objet d’un rapport plein d'intérêt de M. £. Boutard ainé , de la Rochelle ; au jardin des plantes d'Angers, et dans les belles pépinières de M. A. Le- roy , dont M. Petit Lafitte, de Bordeaux , rapporteur, a vanté, avec raison , les cultures soignées et les pro- duits remarquables. Le congrès, en se séparant, a désigné la ville de Bordeaux pour la réunion de 1843. Bien qu'à mon avis cette première réunion ait porté peu de lumières nouvelles sur la culture de la vigne et la fabrication des vins, je pense qu'il doit résulter de ce congrès d'assez grands avantages pour Findustrie vinicole , surtont si l’on parvient à former un bureau directeur, où puissent venir se centraliser tous les faits incontestablement admis dans les dis- cussions qui auront lieu, et qui serait chargé d'en publier le résumé. Toutefois, je ne crains pas de répéter qu ri me pa- raitrait utile et intéressant que le congrès voulüt considérer la vigne et ses produits sous le rapport de l’économie publique, et signalât les causes présumées des souffrances de cette industrie, afin d'éclairer le gouvernement sur les moyens de les alléger. RoussELON. 383 Floraison du Paulownia imperialis. Dans mon article sur ce bel arbre, inséré dans ces Annales , pages 173 et suivantes de l'année cou- rante , j'ai dit, page 178, que c'était en septembre 1541 que, pour la première fois, il avait marqué fleurs , et que leur épanouissement n'avait eu lieu qu'en avril 18/2 ; qu’ainsi, à mon grand étonnement, les boutons avaient persisté durant la mauvaise saison. À l'automne de 1842, quelques boutons se sont en- core montrés, mais aucun n'a fleuri au printemps de 1843 , la sécheresse de l’année dernière ayant proba- blement occasionné la chute de tous. Je me deman- dais alors si cet arbre continuerait ainsi à préparer sa floraison à l'automne, pour ne l’effectuer qu'au prin-. temps suivant. Cette question me paraît résolue maintenant, car depuis le 24 août, mon Paulownia, placé en pleine terre, se couvre de boutons nom- breux, au point de me faire espérer plus de deux cents panicules de fleurs pour le mois d’avril 1844. Ce mode insolite d’inflorescence est un fait curieux et intéressant à signaler, parce qu'il n’est pas commun. Il résulte de ce qui se passe présentement, que la floraison du Paulownia paraîtdevoir s'effectuer chaque année au printemps aprés s'être annoncée dès l’au- tomne , bien que celle de 1843 ait avorté par suite de la sécheresse qui a signalé l'année 1842, ce qui prouve que cet arbre a besoin d'humidité, puisqu'il paraît devoir en 1844 donner un nombre infini de fleurs. Comme ce beau végétal trouve beaucoup d’ama- teurs, car on estime à 200,060 fr. le montant des ventes auxquelles il a donné lieu , il est bon de répé- 384 ter qu'il n’en existe encore aucune variété : c’est donc à tort qu'on en annonce et qu’on en vend à feuilles verlicillées. J'ai dit que sur les mêmes rameaux se trouvaient souvent des feuilles opposées et en verti- cilles : C'est un caractère de cette espèce. La seule floraison qui se soit encore effectuée est celle de 1842; j'en ai recueilli toutes les graines et n'en ai donné à personne; et, d’ailleurs, les semis que j'en aï faits ont produit environ 400 plants qui ne sont hauts que de quelques centimètres, et non en- core assez caractérisés pour que j'aie pu y reconnaître quelques variétés. Neumann. ERRATUM. Par une inconcevable méprise , fe a donné , page 342 de l’année courante, le nom de Zartonia conferta Paxr. MAG. , comme syno- nyme du Lechenaultia biloba : cette synonymie doit être regardée comme non avenue. FIN DE L'ANNÉE 1849-1843. TABLE FRANÇAISE ET LATINE DES PLANTES GRAVÉES DANS LES ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. ANNÉE 1842-1843. — jre de la 2e série. . Æthonsne à feuilles de 2" * Calcéolai re gracieuse + Callistachis à fenilles lan- éolée 4. cmérsite élevée 5. Melon de Charonñe: Ketmie de Caméron. : re dent d'élé- han 8. ohcideïa feuilles pulvinées. 3 AchRnee: etunia grandiflora. 149 ‘ per dé Arabella. Tricopilia tortili 151 Paulownia imperialis. 173 Re 183 184 Golifeana clomer ain. 185 5 ed CR usa ca 210 List Sciseria Rosea alba. Ibid. Siphocampylus æfo- 3 Brassia lanceana. 213 29. Jacinthe Laurens Kosters pm 25. 235 30. Potentille de Ho Wo Potentilla ra 236 51. Gesnéri ils mous Gesneria mollis 37 32. ra he Bauer. aleandra Ba aueri. 239 33. Lilas a Perse à feuilles Syringa Persica. Sas pinnala. 274 34. Jacinthe re RS nicr po L'ONR ET. .. 275 35. Cinéraire Élisa Jacquin. + : 0. Re 36. Hoyer charn Hoya carnosa. 281 37, Rose Julie sue nn es .. .U, à 304 38. e Pæonia media 305 39. Bruyère ée supe Erica ventricosa superba. 309 40. Sarenthe à # feuilles RE Sarcanthus teretifolius. 312 41. un + ame Soie MBes 4 EL Les 39 42. Lechenanltie hi ps Lechenaultia Hs 3472 13. Epacris à grandes fleu ÆEpacris grandiflor, 343 44. Achi ee gr Nes Hourt Achimenes grandiflora 346 2 | 399 46. Thermopside à folioles lan- Thermopsis lanceolata. Ybid. éole 47. Phlex vent de Drum- Phlox Drummundi Var. | amwæna. | | 48, Fuchsie! Vénus victorieuse. Fuchsia Fenus victriæ. — 311 -Nor à di relier ce Journal, on réunira loutes les planches à fin du are et dans l'ordre ci-dessus , ou l'on pli ne chacune d'elles en regard de la page indi iquée TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LES ANNALES DE FLORE ET POMONE. — muscivorum, Ibid À ias carnosa. 281 Atripleæ hortensis. 289 Avis aux plagiaires. 4 Balsamine £ ; 205 Banksia Eugelii. 215 Belledame verte. 289 Benin . Car. gén. E + 194 Le. mn pe te Billardiera rocmariniflin, _351 Brassia. Car. car. Fe id. FE 1842-1843. ? Pages Pages Abies Smithiana. 75 Bruyère aise + AR 309 — Mori Ibid. Calcéolaire top of Rich- — Religiosa. 76 RÉ 183 re ficioides. 216 Calceolaria aria Arabella. : 150 r m hky 324 15 à Le, grd L'an 346 Callistachis. ‘Car. gén. 16 yes isbrec Ibid. — lanceolata. Ibid. longiflora 79 — longifolia Ibid. Actes du congrès de “rs Camellia euoides. A rons Le ges flore 250 5 de F M E). Culture ue (coup ,, 54 374 de fon 70 thionema. Car. gé 15 — Sur s': ne _ ct à 14 par la greffe du Quer- Agaricus edulis 162 cus Nepaulensis. 202 Alstræmeria rosea alba 210 — Acer macrophyllum. 324 _Amaryllis auli 83 — Encore un mot sur Amorpha croceolanatu. Reïne Hortense, 357 Arbres à fruits (quelques Capucine bleue. _: ... 94 idées a recherc Caryopteris. Car. gén... 318 de sense é — Mongolica. 319 ?). Communique. 250 Catalogues nouveaux pour En Plaies, et englue- 4 1842-45. ne ou Re labiata . ah cé Oncidium “ar — Care rcuma EEE 105 — Lemonia ta bilirs 140 — Marillariastapelisidess 105 ps Oncidi um ciliatum. — Epacris gra paie 343 re is longi- olia. 1 # 1 .B + — Re pe HR à 309 = Pages Cecs (F ss Sarcanthus tereli- 1? Cercle dé ‘cénétences hor- ticoles du départe- ment de la Seine (re- vue de la première mage du). 33 — tre sur cette revue V. Paquet. 126 Cerise Reine Hortense (en- un mot sur la). 357 Yations sur cette 7 398 “Cerfeuil musqué. 46 Chalef à fleurs réfléc 98 Champignon cotnestibles En struction pratique sur la culture du). 162 Chêne à ns rappro- chée — De ie ey. — Du Népaule. bi Chicorée sauvage améliorée e la). 307 insol Cineraria à Éle Jacquin. 276 7 Cou tébites des départe- r} Y: Paque ronilla Coup Si ré SN sphérique de e 184 — Sur les actes See con- + de Gresson de fontaine (eul- ture du). sidi 374 + + © Crin végétal. Croix de Jérsalem à & gran- Catane arie cielle et 6e. 5 115, AL 282, : Curcum «: Car. gen gen. Le RARES Ford 118 sa: 35 Crise flip Rs Dauphinelle ; 339 elphinium 4 207 — Barlowi. 339 EI us reflex 98 Epacris he 43 Epimedium Musschianum. 288 Épine vinette blanc de neige. 78 Érable à a grandes | aRiqé 324 Erica ventricosa. Var. erba. 309 Établissement L RorHgole de Éthatia anbnr tas Expositi de 1 ciété royale d’horticulture., 258 Fève à fleurs blanches 290 Fuchsia Venus victrix. 371 Galeandra. rat gén. 239 Baue 1bid. Gerneria ml 237 Gesse gellan. 279 Gloxinia porc 348 ormosa. 549 Coldfitis | ei 185 Grevillea cuneata. 190 — licfiliar Ibid. — herbegian Ibid. — PE 58 191 = bipinnaïifida cocci- nea. — bipinnatifida longi- foi ia. ñ " # Ibid. — Tellemani. : Ibid. ha cassis à feuilles palm Haricots ÉSur un repiqua- e d 231 Hélwingis. Car. rs 349 Japonica 350 ge folie. Ibid. Herbiers considérés”sous le point de vue horticole. par M: ve : Hibiscus Cameroni. DE 7 gÙ Hoya. _ Hs 281 A Ibid. Zrppaphae sal saliifolia.… 79 LV 17 Serre Fonte 205 389 Pages Instruments agricoles et horticole Introduction à la série es Annales de Flore. 3 Tsopogo mmundii 216 ae Ibid ingh ami. Ibid KE, (Grootrorst. 419 ns Koster. 235 tes pp cori- ifoli 14 — Revue de la 1r° expo- sition du cer des conférences hortico- les du — de la Sei — Description “dé FE ues espèce bres cultivés Les M. Lefèvre, à Morte- fontaine: — Plantes nouvelles ou peu conn 113-189- 215-247-288 — Observations météoro- logi que pou ur 1842. 130 — Quercus Moreyana et N. ës. 143 — Benin casa Sinensis. 193 — Srringa Persica. Var. Pinnata. 214 — Pæœonia media. 305 sphærica 306 — Carrapleris Mongolie. 319 — Helwi ingia Japonica. 350 — Pronaya rosmarinifo- — is lanceolata. 359 — Salvia "ans. QUE aîné. Cineraria grandis. 17 — Melon de Charon 47 — Aibiseus Cameron. 50 — Sida striata. 53 — Achimenes longiflora. 79 — Amaryllis aulic 83 — Des plaies des arbres. 131 —_ a+ rs rapport teau, relnGt à la vi- en cordons. 145 —_ Pétunia grandiflor. 149 Instruct. pratique sur la culture du cham- pignon comestible. 162 Pages Jacquin es Instruct, sur la e de la chicorée uvage améliorée. 225 LE Cnerara Élisa Jac- qui 276 —_ — Lchenaulia biloba. 342 crinilum. 44 — RS An variétés d x nnsay "ie 361 «grandi * A ydcs 369 — td sur le cerfeuil _— Tro por azureum. Delphinium Ajacis. ie Splocomp bet es — Établissement LE co x ®œ à une se duction de chou bro- coli. :29 — PÈRE mollis. 237 — Jacinthe Grootvorst. Belledame verte. Lauréole d’Auckl Le biloba. Lemonia. Car. gén. à — spectabilis. Ibid. Lilas de Perse a feuilles Le grandiflora. Magnolia grandifiens. à Mammilla Mazxillaria pd Melon de Charonn niaimperialis. 173-234. 387 390 Pages Bern Se eue glo- 185 — Nou moyen de multifilier les Sire- litzia. 187 Nicotiana commutata. Observations météorologi- ques faites à Villers pen- année 1842, 106 Orchidéés ( note sur la cul- tur Ornithogalim ne à 341 Oxilobium ruscifolium E Ozyris Japonica Paulownia imperi. 173-234- 387 Pêcher. Lettre relative à la pratique sabmtiée de Ja . en espalier carré, dem par M. V. —ane: “ae: ao tion la - taille du_pêcher. 159 Péri, d'œil rétros- SRE pecti sur la constitu- osphérique erre hétéroclite où Mar- se jol in, “ Se is grandi re 105 _ Exemple d'en 127 uns Notesnr la végétation pendant 2 epemee rt 321 Pépin. Exemple de la du faculté germi- AT espaliers, Pernettia Cumingui Lil, 77 pilo - Petunit grand iflora. 149 Phlox mundi {n L ie. variés du ). Var na Phylica. Car. Du 5? Pied d'aonette des jardins. 207 Pinus Smi a 75 Pen : Picarnik, Le gén — 5 12 bid Pivoine fimbriée double mis ; 306 — moyen 305 — Trio ot LEE Malines. 320 Poditee lupinioides. 359 PTE congufeiier: 76 Peo dia. 05 — JR semisphæ- rico-plena. 306 Pomme Calville normande ou Malingre d'Angleterre, 49 Pomme de terre ( tion de la) par groniet petits tubercules. Le par M Ve quet 65 — hétéroclite-ou Mare lin ( végétation ano- male de la). 97 — _desCordilliéres (nou- velles observations sur : Communi- . qué par M. Paquet. 195 Nate AS par le mte Lelieur de Ville- per ? ; Potentilla. Car. gé 230 — Hopwoodiana. Ibid. Prévosr. Prunier € mi. PE 198 Prunier Wasington. LA Pronaÿ But ele note: 391 Page Prunier merveille de New- Yorck. 198 — Wasington. 200 Ne Le 78 — 143 ke, oran. Ibid. — Nepaule bi e Ibid — Sur la mal EED ‘ . Se dernier par la Rilin” ice de la durée e la faculté germina- dans des grains Reaumuria pois tfolia. Ri _. nigrum. Var. Robinia. Sléilo acacia (exem- ple d’empoisonne - ment par les racines Roses, Engénie Bandin. — Julie Paillet. OEillet ete © — PÜm e Bourgo- gne à fleurs blanches. 328 — RUE Provence. te d. l , — Triomphe de a ns. — ee les Louis. _— il — Général Kléber. Ibid. Marie de Champlouis. Ibid, Anisette de Chante- merle, +4 Der ame Plantier Ibid. — Madeline ou E ine, — Adam. Ibid. — Comte de Paris. Ibid. Comte de Rambu - teau. Ibid. — Devoniensis. nes — Eugénie Desgaches. Ibid. Julie Mansais. Ibid. — Moiré Ibid. — Nisida Ibid. ess pis Malton. 330 — Madame Bréon. Ibid. — Clara Wendel Ibid, ne 330-372 6. 330- dé 31 — Comice de Seine-et- Marne I 391 Le Pages pa dAonard Dosfoseés, 331 Ibid. - Pants Ibid. mm Ibid. ubern 332 — PR he En Ibid. — Baronne Prévost. Ibid. — Clémentine Duval. Ibid. —_ chess Suther- : Ibid. — Louis Bonaparte, 333 — Mélanie Cornu. Ibid. Mistriss Elliot. Ibid. Mistriss Wood Ibid. Pauline Levanneur. Ibid. Princesse Hélène. 535 bid. ce de ambatéen, Papaprents ectfeation à a pue ROUSSELÔR. Avis ‘aux pla - giaires. Î — introdneton à s 4 2e e des Annales de Hi Ta Pomone fran- ieur 392 : Pages me Note sur les conser rtrbnl cut dé- partem 220 — Sur un rage de haricots. 23 — Jacinthe Laurens Ko- bn Patentilla Hopwoodia- —— Dos idées sur la recherche de nouvel- les espèces d’arbres à , — Exposition de la So- paie royale d’horti- Lie Boÿé carnosa Floraison des œillets, Delphinium Burloivi, Achimenes grandiflora. 346 Gloxinia rs is ns. ormos. Tillandja roi te sur l’article re- latif à la couleur des d’espalier. ra eSre ions Ja note de lacerise Reine Hortense. 358 Rose S 9 || ë et: - Fuchsia Fenus sictrix. 571 — Rec Gfication à Parti- Roses du mois Hs 'aode, 372 — spas agricoles et horticoles. Coupd œilsurlesactes du congrès de vigne- di, rons et productenrs de cidres en France. 374 Pages Salvia D sran. +870 bucus À cg Var. flore Sin &. Smith. 75 + n0 76 Surcanthus, Car. gén. 312 olius. Ibid. Scilla ed 341 Si iala, 53 Sipanea. Car. gén 189 — Curnea. Ibid. Siphocampy lus Be ae 212 Solanum sisyn Hé it 10 — atrosangui 12 ophora oies 359 Soulangia rubra. 5? Strelitzia (nouvea de multiplier les) 187 u she os, Var. pin- nala, 27 4 Tabac hétérogène. 248 Taxus V'ellevette. 77 Thermopsis lceotaté, 359 Tillandsia usneoïdes. 352 Tricopilia. Car. gén. 151 1 id. Trife ae 8 tridentatum. 249 æolum eum. 94 Tab ch ala re 247 Urginia Japonica. 341 Végétation des plantes pen- t le printemps de 1843 (note sur la). 321 ur u n rapport de M. Poiteau sur la vigne en cor- dons. 145 von sur un pied de ne de Francken- À 04 M res glaucescent. 121 Le (seriu. Car. gén. 81 eng mbosa. Ibid. AÆTHIONEME & féuilles de Loride Æthionema Cridifola CALCÉOLAIRE Carmante Calceolarta Ærmosa ROBE EE ARS PR RE CE DONNE Ne EEE CALLISTACHYS à féuilles lanceolees Calhstachys /na/oæ . CINÉRAIRE covée. Cineraria grandes. MELON @ Charonne. KETMIE & Cümeron. - Hibiscus Cmeront MAMMILLAIRE nt d Elephant Mammillaria Elephantdens ONCIDIE a feuilles pudvinees Oncidium pudoinatumr. | ACHIMENÉS à brgues fleurs Achimenes #ngilora /0. WITSÉNIE &/eurs en corymbe. Witsemia corymbesa.. AMARYLLIS ROYALE. Amaryllis Aulica . Ca » YU IS V4 18. CURCUMA & Roscoe Curcuma Æascoeana CATTLEY LABIÉ Cattleya Labiata . LMIT € fe. CATTLEY DE PINELL Cattleya Pinellé à MT < PURE 1% ul 2 TE Li Nepaule A CHENE 4 Quercus Yépaulens ts /8, PETUNIE à grandes fleurs. Petu nia grandiflora > CALCEOLAIRE Arabella Calcéolaria /rabella. TRICOPILIE à Jépales en Spirale. Tricopihia Torkilis _ PAULOWNIE cperéae 5 CALCÉOLAIRE KOP OF Richmond hill. PITCAIRNIE + Leurs oderantes. Pitcairnia suaveolens. GOLDEUSSIE d fleurs agglomerees Col d fu ss 1 a glon Lerald : ROSE Zugenre Bauden . ALST RŒMÈRE rose et: blanche Alstrœmeria rorea alba . T6. SIPHOCAMPYLE & féuilles de Bouleai Srpho campylus Betulæfolia . 48. nes 1 C1/07 les lan “ SSIE à sepa B Brassia lanceandt JACINTHE Zaurens Koster. E de Hopwood . GE SNERIE a poils mour Gesneria m10/45. GALEANDRE Bauer Galeandra Zauere 33. LILAS DE PERSE a feurlles pennees Syringa persica, 247: pérnalu LL TT Vi, TE \ A pe She | À si at A RON pe > WE LS £ 3 à a nn te, à S ï Le È nr A ù à \# é eos ss # LAS i do, 17 à à Pau: 4 # IN FAT. ÉRIN X) À Pr, LS ER ! Fe 4 RER en D nn À x 4 * f 10 1 M 5 À SR ef Pr. » A ù 2." Fe 4 3 pe JACINTHE &ootwerst. CINÉRAIRE Zéra Jacqiun. HOYER carna Hoya carnosd ROSE ./Zute l’allet . + 4 : PIVOINI moyenne. Péeonia meda . a BRUYÈRE regle, superbe. Erica ventrécosa superbæ 37 SARCANTHE a féuilles cylindriques : Sareanthus teretifolrens ; ROSE Wadame Souchet . LECHENAULTIE Zéobee. Lechenaultia 24064 . EPACRIDE &, grandes. fleurs . Epac ris. grandiflora 78. ACHIMÉNES à grandes fleurs. chimenes grandiflera . t Li JSouchet . ROSE THERMOPSIDE à févilles lancéolies. Thermopsis enceolata . PHLOX armant de Prummend . Phlox 2rummundr, var: lnæna . FUCHSIE Venus vrlorreuse Fuchsia lenus victrer .