SE FERTE PC: Fr , FRA CES Rs. à À 4. Sn à ‘ a PARIS.—IMPRIMERIE DE FAIN ET THUNOT, Rue Racine , 38, près de l'Odéon. RARE BQG::5 ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. JOURNAL DES JARDINS ET DES CHAMPS; Par MM. Camuzer, Auc. Cecs, Fran. Ces, Jacques, D AÎNÉ , Hide JEUNE, Nice: Pépin, Prévosr ET ae. ?° SÉRIE. — 3% ANNÉE, 1844-1845. 7 Paris. JACQUIN AINÉ, MARCHAND GRAINIER, AU BON JARDINIER, QUAI DE LA MÉGISSERIE, 14. 1845. Migsour: ROTANICAL GARDEN LiBRARY À: LAND 25€ Ta EI ss ANT, f RE à at? | LE CR EU : dr + | D re ASS ri ARRALESS DE FLORE ET DE POMONE. HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. Haricor manprizze. M. El ysée Lefèvre, proprié- taire à Courchamps en Brie, cultivait Fe long- temps, sous le nom de Æaricot Lafayette, une va- riété de cette espèce dont il iguorait l'origine et le véritable nom, celui que je viens de citer lui ayant été imposé par ce propriétaire comme moyen de re- connaissance. Il voulut bien, au mois d'avril dernier, m'en donner cinq graines pour les semer, et me pré- vint en même temps qu’il l'avait communiquée à M. Vilmorin pour qu'il la fit essayer et reconnaître s'il était possible. Je semai ces haricots dans les premiers jours de mai, et à la fin de septembre j'ai obtenu des gousses müres. Cette variété est annuelle et à rames, ses tiges s’é- lèvent à peu près à la hauteur de Ai des Leri d'Espagne (2 mètres environ). Elles sont assez grosses et anguleuses. Les feuilles sont larges , à trois. lobes , obtuses, bullées, rugueuses et souvent Prullrées quand leur développement est complet. Les fleurs Ocrosre 1844. 1 _ 3 sont blanches et assez grandes. Les gousses, longues de 18 à 23 centset larges de 25 à 28 mill., sont d’un vert pâle, plates et seulement renflées aux endroits où se trouvent les graines ; celles-ci sont longues de 20 à 33 mill., aplatiés, concaves, arquées et vei- nées ou maculées de taches d’une couleur café clair. J'ai mangé, dans les premiers jours de ce mois, de ces gousses en vert. Je les ai trouvées sans parchemin et très-tendres. Les graines, qui sont abondantes et mürissent parfaitement sous notre climat , sont très- farineuses. J'en envoyai quelques-unes chez M. Vilmorin, en le priant de me c mmuniquer les renseignements qui auraient pu lui parvenir depuis le printemps sur cette variété. Il en résulte qu’elle est peu répandue ; mais son jardinier chargé de ses cultures aux Barres, ét qui avait eu la mission d’expérimenter les graines qui lui avaient été confiées, la reconnue à sa matu- rité pour un haricot cultivé dans le Gâtinais sous Île nom de haricot mandrille qui semblerait déceler une origine espagnole. Jusqu’ alors toutefois il était Lune dans les collections. —_. C'est ‘en résumé, une excellente variété qui a l’a- vantage d’être Donne en vert et en graines, et qui mérité d’être adoptée dans les cultures potagères. Elle n'est pas délicate, ni sur la nature du sol, ni pour le climat. Sous ce rapport elle l emporte sur plu- sieurs haricots du Cap qui sont aussi très- bons, mais qui, dans de certaines années, ont l'inconvénient de ne pas produire des graines assez parfaites pour leur reproduction. sai Pépin JARDIN FRUITIER. Porre LEURS. Cette poire est encore une des bonnes variétés américaines envoyées par greffes, de Massachu- setts à la Société d’horticulture de Paris, en avril 1830, par M. Dearborn. M. Dearborn dit que le type est né d’un semis de poiriers sauvages fait en 1801, que ses fruits sont beaux, abondants, très-bons, et se conservent jus- qu’en février. Il ajoute que cet arbre, non plus que ses multiplications, ne présente point d'épines. Chez moi, le poirier Leurs a parfois quelques épines à l'extrémité de petits rameaux, mais cela est très-rare. Ses fruits ont généralement la forme et le volume d'une poire de Saint-Germain : ils sont déli- nn jen ai pa. eucore en conserver au delà de fin ace ge Jrbss 2soi Arbre vigoureux ayant © un. rt nl pe agréable. Je ne l'ai point anciennement multiplié sur coignassier, mais sur franc seulement; ainsi greflé , il ne s'emporte point et devient fertile. Pour qui n'y regarde pas de très-près il a le port et la physionomie du poirier de Saint-Germain ; cepen- dant il en diffère par ses rameaux généralement plus minces, plus blonds ou pâles, par ses boutons plus petits, moins marbrés gris cendré, par ses feuilles plus petites, moinsen gouttières, etc. Rameaux ordinairement minces, un peu Fr a lisses et sans stries, gris-blond verdâtre sur les jeunes greffes, gris-bran clair s sur les arbres adultes. Îls sont maculés de lenticell päle ou roussâtres lesquel- o | ? 4 les ne sont bien apparentes qu'à la base des rameaux. Les mérithalles sont de longueur moyenne, mais or- dinairement plus courts à Ja base qu'au sommet. Boutons aigus, courts, triangulaires, un peu com- primés quoique saillants sur les rameaux vigoureux. Sur les rameaux minces des arbres adultes ou mo- dérés dans leur végétation ils sont coniques, renflés, plus saillants et plus gros ; ils sont noirs, parfois mar- brés brun et gris-cendré. Ceux de la base des ra- meaux très-vigoureux sont souvent portés sur une base ligneuse ou rudiment de rameau de quelques millimètres de long faisant un sq presque droit avec-le rameau. Feuilles petites où moyennes, drole cd “aiguës ou acuminées, légèrement arquées et un peu en gouttière. Elles sont dentées en scie sur les rameanx un peu vigoureux ; sur les rameaux faibles et levieux bois elles sont presque entières et portées sur un pé- tiole plus mince et plus long. des stipules sont li- néaires, subulé tif “A la base des rameaux diéodreux il ya trois ou quatre feuilles à chaque bouton. Dans ce cas, les feuilles latérales sont notablement plus petites et plus étroites , et leur base est plus atténuée. Fruit moyen ou gros, oblong, obtus, ayant à peu près le volume et la forme d'unepoire de Saint-Ger- main, mais moins bosselée, moins renflée vers l'œil. Sa peau est épaisse, vert et gris, devenant, lors de la maturité, jaune herbacé, abondamment pointillé et maculé gris-fauve, marbré de taches, les unes vertes, les autres noires, ordinairement lavé ou fouetté rouge nu rose pâle du côté frappé par le soleil. t droites 5 Pédoncule assez gros sansiêtre charnu, brun clair ou. grisâtre, long de. 4, à,3 centimètres, implanté dans une. cavité dont les bords sont larges, arrondis en.bourrelet et irrégularisés par une ou plusieurs bosses. L'œil est petit, assez régulièrement ouvert, pres- qu'à fleur du fruit; il est parfois entouré de quelques rudiments de côtes peu apparents. Chair assez fine, très-fondante, ayant une zone mince de concrétions pierreuses ou sable autour des loges séminales, lesquelles sont petites et n’ont pas habituellement de cartilages. Eau très-abondante , sucrée , Un peu acidulée, par- fumée, excellente. Pepins bruns-noirs, aigus ; souvent avortés. Mürit en novembre et décembre. J'ai mangé de ces fruits qui étaient mûrs mn + A6 de septembre. er assez ne. Prévosr. NOTE suR LA PRUNE REINE CLAUDE DE Bavay. J'ai donné , page 82 de ce Journal, année 1843- 1344, la figure et la description decefruit. Depuis, un Journal dont le rédacteur se fait une trop vraie réputation de partialité a reproduit l'un-et loutre, sauf l'exactitude dans le ilessin, et semble chercher à faire croire que cette prune serait la propriété de MM. Transon et Dauvesse, pépimiéristes à Orléans. La justiceme fait un devoir d'affirmer le contrair e, car je connais plusieurs étabh ts où ce prunier est en nishinliaisiqn Je citerai, particulièrement la” 6 pépinière du Vouldy à Troyes , dont le propriétaire, M: Baltet petit ; qui a formé une belle école d'arbres fruitiers, possède ce prunier par centaines, et j'en dirai autant pour MM. Simon Louis frères, pépinié- ristes à Metz, chez qui les sujets . d vente ne . sont pas moins nombreux: Je regarde comme une obligation pour ceux qui écrivent de dire la vérité, et c’est pour lui rendre hommage que je publie cette note. B: Camuzer. Tascce EN Ü aPpPLIQUÉE Au PÊCHER. En examinant, durant la dernière saison des pé- ches, les beaux pêchers que M. Lepère de Montreuil dispose présentement en cordons horizontaux, et qui, malgré les dégâts de la grêle qui les a frappés, cette année, laissent encore voir combien ils etaient admni- rables de végétation et de régularité, la taille en U ou à la Fanon m'est revenue en mémoire. Je me rappellai en avoir lu une excellente description pu- bliée par M. Bengy-Puyvallée, président de la société d'agriculture du département du Cher, en 1831, dans le tome III de ses bulletins. Cet habile amateur est le premier qui ait fait au pêcher l'appli- cation de cette taille, que M. Fanon de Crépy avait imaginée pour les arbres à fruits à pépin. Cette des- cription fait partie d’un mémoire complet sur le pêcher qui renferme des principes vrais et si claire: ment expliqués, qu'ils démontrent l'expérience et les connaissances positives de l’auteur. Gomme ce mémoire est loin d’être aussi répandu 7 qu'il mériterait de iéapgteehtues nm de la taille en U, prati l'auteur, m'ont paru d’une évidence incontestable, je crois bien faire dela dé- ærire dans ces Annales , et d'en recommander lessai à ces habiles jardiniers qui , depuis quelques années, ont fait faire à la taille du pêcher des progrès pro- digieux et ont surtout par leur exemple propagé ses véritables principes. Parmi eux, M: Lepère, dans les mains de qui le pêcher prend toutes les formes qu'il désire lui inrposer, m'a promis de commencer dès l’année prochaine un exemple de celle-ci. Prémièrer aze. Le pêcher étant planté, le travail de cette première taille consiste, ici comme dans la forme carrée par exemple, à arcs l'arbre en deux parties égales. C’est pourquoi , à la taille d’ hiver, on rabat le jeune arbre à environ huit à dix centim. de Ja ni à ke yeux qui se troi vent au-dessous de la Coupe .p = eEnE, et. vers la fin d'avril on sg les deux oran les mieux dis- posés pour constituer deux branches parallèles, une de chaque côté du tronc, et aussitôt ce choix fait on supprime tous les autres afin que la sève ne soit pas détournée de son but, la croissance de ces deux branches, On laisse ces deux noi croître en jé | jusqu’au moment où leur développement est tel qu’il yait à craindre qu ils puissent être endommagés parle vent ; alorson les attache au treillage ,ouon les p alisse contre le mur. On saitqu’on peuttirer parti idu pa issage pour établir un équilibre de force entre deux bour- geons, rameaux ou branches parallèles, lorsque Yun des deux tend à Pemporter sur l’autre. Un assujettis= 8 sement plus contraint de la partie la plus forte, une liberté aussi complète que possible accordée à la par- tie faible sans compromettre sa sûreté, la position verticale donnée à la moins développée, la situation plus ou moins oblique ou approchant de l'horizontale infligée à celle qui tend à prendre le dessus , sont les moyens les plus simples de ramener l'équilibre de forces. Si, malgré l'application de ces deux moyens, il arrivait qu’à la fin de la belle saison un des rameaux l'emportât de beaucoup sur l’autre, il vaudrait mieux perdre une aunée , en supprimant à la taille suivante le plus faible des deux et redressant le plus fort, qu’on coupe comme je l'ai dit tout à l’heure, afin de lui faire développer ses yeux inférieurs et de choisir deux nouveaux bourgeons pour recommencer la charpente. Mais je suppose que les deux premiers choisis ont réussi; on ne supprime des faux bourgeons qu'ils dé- veloppent que ceux qui gênent au palissage , et on s'efforce de maintenir sans s'ouvrir les yeux qui se trouvent à leur base, car il ne faut pas perdre de vue qu'il en est besoin pour pouvoir garnir de branches fruitières l’arête de la branche dont ce premier ra- meau est l'origine. Si quelques-uns d’eux s'ouvraient en faux bourgeons, on les pincerait aussitôt afin de faire naître à leur insertion un nouvel œil capable de les remplacer. Deuxième TaiLue. À celte époque le jeune arbre a ses deux bras disposés comme pour la forme carrée, et on peut encore lui faire prendre celle-ci ou toute autre à volonté. On le dépalisse, et on nettoie l’es- palier des feuilles mortes ou autres débris végétaux, 9 ce qu'il faut faire à chaque taille et ce que je ne ré- péterai par conséquent plus; on rabat ensuite le chi- cot qui. subsiste encore au-dessus de l'insertion des deux rameaux. I ne s’agit pas ici comme dans Ja forme carrée d'a as— seoir la taille sur un œil de devant pour prolonger la mère branche, tandis qu’un. second œil placé au dehors est destiné à former par son développement la première branche secondaire inférieure. Ici les deux rameaux existants n'ont pas d'autre mission que de devenir, chacun de leur côté , la première branche horizontale ou Ja plus inférieure , que je désigne par le n° : et qu'il faut, autant que possible, former à 60 centimètres du sol, On les incline donc alors à l'angle de 6o degrés, se réservant de les descendre successivement aux tailles suivantes. Pour cela on les palisse chacun dans cette IRPHE OR ApEÈse en avoir taillé l'extrémité à une Cette taille est CEnpOrHoinee. : au 1 développement qu'ont pris les deux rameaux, et on ne risque abso- ment rien de l’allonger autant que possible sans perdre de vue toutefois que le jeune arbre n’a pas en- core une reprise assez bien établie pour supporter uu développement démesuré, et qu’un trop grand al- longement pourrait nuire au bon état des bourgeons de la base , et éteindre les yeux de leur talon, espoir des branches de remplacement. On conçoit que l'inclinaison imposée à ces denx raineaux fait développer vivement les yeux p dessus; c'est à l’aide d’un pincement successif! qu ‘on les maintiendra dans un état convenable pour en ob- tenir des branches à fruits. FO Le bourgeon qui prolonge chacune des deux bran- ches horizontales inférieures ne doit pas être gêné dans son aceroïssement. Le palissage, le pincement surtout sur les faux-bourgeons, et l'ébourgeonne- ment sont faits avec soin durant le reste de l’année pour maintenir une exacte répartition de la séve , et conserver tous les moyens de garnir régulièrement de petites branches où branches à fruit l’arête des deux premières branches à bois. | Troisrème raïLce. Au moment de cette taille le pé- cher présente deux espèces de cordons, un de chaque côté du tronc et sur là même ligne. Ces cordons, de- puis leur insertion jusqu'à la coupe de la deuxième taille’, doivent être convenablement garnis de bran- ches à fruits. C’est en convertissant l’une de celles-ci en branche à bois qu’on obtiendra le prolorigementüe la branche tige. On choisit donc de chaque côté une petite branche qui ne soit éloignée que de 25 à 27 centimètres du centre de l'arbre, c'est-à-dire d’une ligne verticale qui, tracée sur le mur, couperait le tronc en deux parties égales, ‘afin que lors de la for- mation complète les deux branches tiges soient à une distance de 60 centimètres. : Pourdonner letemps à la première branché horizon- tale d'acquérir une force convenable et permettre à Ja séve des’y ouvrir de larges canaux, on opère la for- mation de la deuxième branche horizontale en deux ans ; cêtte année on lui donne la moitié de la distance qui doit séparer les deux étages, et comme celle-ci doit être de 50 centimètres, on la coupe à 25 cen- timètrés environ sur un œil à Boisplaée devant autant que pussible. Lorsqu'elle est taillée, on la’ palisse IL daus la position verticale so est destinée à occu- per toujours, Je t cette. penebs sous le nom d’horizontale n° 2, . On conçoit que dans cette position la séve s’ *y r Dile en abondance, que l'œil de pousse croît avec une ra- pidité extrême et que tous les yeux qui la garnissent souvrent à la fois. Il faut donc la surveiller: at- tentivement, et employer le pincement. non-seu- lement sur les bourgeons de prolongement pour con- trarier son essor, mais encore sur Lous ceux qui se trouvent en dessus afin de les maintenir dans un état de demii-développement ‘qui. s'oppose à.ce que les yeux de leur base s'ouvrent en faux bourgeons, et dans le cas où cela arriverait, il faut se hâter de les pincer pour que la séve arrêtée reperce encore à leur talon. Ce résultat est d'autant plus important, queces productions doivent servir à garnir de petites bran- PE US FEA | tes LP ours L de-cette p ge f) ut où — ANR NUS M SM RL 12 NU PÉVET. ST pee 5 + | FU Di bile M. David, aîné, à qui était confiée la direction des beaux jardins de M. Boursault, avait, quelquesan- nées avant leur fàächeuse destruction, formé des pé- chers en U , mais il avait laissé l’intérieur decette forme entièrement dégarni de petites branches, sans doute pour la rendre plus sensible à l'œil, mais c’est un vide qu'il est m4 de page si On aura soin de ne droiteetà g a! iche, conserver q et de supprimer tous ceux qui se trouvent derbatén derrière, à moins que lun de ceux qui garniraïent cette dernière partie ne devint indispensable pour remplir un vide. Dans un cas pareil il faut toujours S'absteuir d'employer les bourgeons du devant. Du- rant cette année toutes les productions de crtte bran- 12 che sont traitées uniformément et dans le but d'y concentrer la séve, afin de ne laisser éteindre aucun des yeux sur sa longueur, ce qui arriverait pour quél- ques-uns si on laissait prendre au bourgeon de pro- longement le so LC _ il serait var 3 d'atteindre. - Quant à la branche héviäodtale n° 1, on la taillera aussi longuement que sa force le éindiiie et elle est d'autant plus considérable que le pincement opéré sur toutes les petites branches qui en garnissent l’a- rête a fait profiter, de la séve qu’elles auraient absor- bée, son bourgeon de prolongement. On la palisse en- suite en la faisant descendre le plus possible, et on taille toutes ses petites branches sur leur bourgeon de remplacement, et celui-ci sur deux ou trois yeux. QUuATRIÈME TAILLE. Arrivé à ce point, l'arbre con- tinue à présenter les deux cordons qu'il offrait déjà à la précédente taille; plus, à la base de chacun d’eux, la maïssance de Ja branche horizontale n° 2 d’une di- mension plus ou moins développée. Pendant la troisième année, l'horizontale n° : prend un développement d'autant plus grand que le pince- ment exercé sévèrement sur toutes les petites bran- ches de son dessus et sur le bourgeon terminal et les productions de l'horizontale n° 2 n’a laissé de débou- ché à la séve que danses petites branches insérées dans le dessous de l'horizontale n° 1 et dans le rameau qui la termine. Celles-ci même encore doivent parfois être pincées pour empêcher l'ouverture de tous leurs yeux. Liüssue la plus libre étant celle qu'offre son bourgeon de pousse ou de prolongement, il en résulte évidem- 1e ie 13 ment qu'il s'est beaucoup allongé. On peut donc le tailler aussi long que:-sa force le permet; et cette taille allongée concourt encore à y appeler la séve, ce-quideviént d’autant plus important que désormais d'autres débouchés resteront forcément ouverts à ce fluide. Après avoir taillé cette branche on la palisse en la rapprochant encore de la ligne horizontale. Je dois faire observer ici qu'il est essentiel, en continuant le palissage de son bourgeon de prolongement, de le re- dresser plus ou moins selon la nécessité. Ce redresse- ment du bourgeon terminal appelle Ja séve , et peut selon le besoin servir à équilibrer la force des bran- ches opposées. L'horizontale n° 2, qui a été taillée l'année précé- dente à environ 25 cent. de longueur, et que lon a pabissée verticalement, aurait pris un développement démesuré si les rigueurs d'un pincement successif ne - “ LI $ ‘DE. l'oisiins Sté + pa ce procédé dans une demi-végétation , elle n’a pris qu'un développement modéré. On a eu soin, aussitôt que son prolongement a dépassé la distance qui doit séparer les deux cordons, de courber un peu son ex- trémité supérieure en la dirigeant vers la ligne hori- zontale, et assujettissant cette courbe par une attache solide. Le rameau qui la termine est alors taillé sur un œil placé devant pour le prolonger, et la longueur qu’on lui laisse est proportionnée à sa force. et à Ja nature ainsi qu'à la disposition des bourgeons, et yeux dont il peut être garni dans le but de se réser- ver, le long de son arête, desbranches fruitières con- venablement espacées et dont les yeux des talons ne soient pas éteints. Cette branche a donc besoin d’une 14 extrême surveillance pour que la séve se maintienne partout avec une égale influence. On conçoit que l'espèce d'arcure imposée à cette branche n° 2, précisément à la place où doit se trou- ver le deuxième cordon, ne manque pas d'y faire développer en dessus un bourgeon vigoureux, qui fournit le prolongement de la branche-tige de VU, et on le traite et conduit comme l'horizontale n°2, c’est-à-dire qu'il. est d’abord taillé court pour lui faire prendre du volume en ‘veillant à maintenir, par le pincement, son bourgeon de pousse dans un état de demi-végétation, et en agissant par le même moyen sur les productions qu'il développe. Cinquième vais. À l'époque de la taille, le pé- cher ainsi conduit offre un U déjà profond de 50 centim., ouvert de 60, et dont chaque aïle est gar- nie de deux cordons horizontaux et régulièrement opposés. À chacune, la branche horizontale n° 2 est: surmontée , à l'endroit où elle a été courbée, d'un rameau traité comme je viens de le dire, et qui, devant former }a branche horizontale no 3, va rece- voir cette dénomimation. On commence par tailler sur un œil de devant les deux branches horizontales n° 1 et2, et de façon que, de chaque côté , elles aient une longueur égale, que leur pointe vienne aboutir à la même ligne verticale, et qu'enfin les deux aïles aient un développement pareïl. On taille ensuite, sur un œil de devant, cha- cun des rameaux sortis de l'arcure des deux branches horizontales n° 2, en leur laissant une longueur de 25 centim. environ. On taille enfin chaque petite branche sur un bourgeon de rempiacement., Cela fait LS: on dresse, en l'attachant., la charpente de l'arbre, en rapprochant toujours chaque branche de la ligne horizontale, et gênant davantage par les attaches celles qui sont les plus fortes, On palisse après et suc- cessivement les petites branches, en usant à leur égard aussi des ressources que présente Île palissage pour gêner ou favoriser leur croissance, et en côm- mençant toujours par les dessus, SIXIÈME TAILLE. L'arbre présente à cette taille le même aspect qu'à la 5°, si ce n’est que le rameau qui prolonge la branche horizontale n° 3 a été courbé lorsque son développement à eu dépassé la distance qui doit séparer le 2° cordon du 3°. On le traite alors comme l'horizontale n° 2. Le reste de la taille de cette année ést la répétition de celle de la précédente. SEPTIÈME TAILLE. La profondeur de YU estalors de 1 mètre, son ouverture toujours de 6o cent., chaque aile a trois cordons dont les pointes arrivent perpen diculairement au-dessus les unes des autres, et le rameau destiné à former le 4° cordon, s'élève de même de chaque côté sur l'arcure de lhorizontal u°,3. ur Cette taille s'opère tout à fait comme la 5°. Horrtëme race. On complète la formation du 4° cordon, et on commence celle du 5° que l’on conduit comme précédemment. Ré NEUVIÈME TAILLE. La forme en U avec cinq cor- dons est terminée à cette taille. Il a conservé lamême Ouverture, mais sa profondeur est de 2 mètres La branche horizontale n° 1 est établie à 60 céutim. de terre, chacune des autres est. distante de celle qui .: lui est immédiatement inférieure de 50 centim., de façon que le 4° cordon arrive à 40 centim. du chape- ron, le mur aÿañt 3 mètres; ce qui laisse la place du palisiage des petites branches qui poussent sur son dessus , et dont le développement est heureuse- ment modéré par l’influence du chaperon lui-même. “Puisqu’en commencant cet article j'ai cité M.Bengy- Puivallée, je dois dire qu'il ne forme que 4 cor- dons, et que pour créer les branches horizontales n° 2 et 3, il n’emploie pas les. moyens que j'ai indi- qués. Après avoir, comme je l'ai dit, prolongé la branche-tige par un rameau pris à la place convenable sur l'horizontale nl, il_ forme l’ho- rizontale n° 2 en taillant cette branche-tige à la hauteur nécessaire sur deux yeux, le premier devant pour le prolongement vertical de la branche-tige, le second en dehors pour constituer cette seconde hori- zontale. Il en agit de même pour le cordon n° 3. Quant au n° 4, il est formé, comme je l'ai dit, por le prolongement courbé de la tige. Je crois cette moins avantageuse que celle que j'ai indi- duénsipiil qu'elle tend à augmenter encore la su- périorité de force que donne à chaque tige leur position verticale, tandis que le procédé que je conseille a pour but, au contraire, de contre-balancer cette supériorité en prenant pour prolonger. la tige un bourgeon qui se développe sur la branche hori- zontale déjà formée. Je suis, au reste, d'accord sur ce point avee M. le comte Lelieurde Ville-sur-Arce, qui donne la même méthode dans sa Pomone, en parlant de cette forme qu'il a appelée palmette à double-tige, et dont il semblerait s’attribuer l'inven- tion: Mais de plus, c'est encore ainsi que M. Lepèré 1% a formé la plupart de ses cordons dans ses palmettes unitiges dont j'ai parlé en commençant. M. Lelieur conseille un écartement de 32 centim. entre les deux branches verticales de sa palmette à double tige. Cette distance est trop petite de moitié, car elle ne permettrait pasde pali b] t FIOOYUCE Quant au temps donné à la formation de chaque branche horizontale, il peut être abrégé de moitié dans les bons terrains, et lorsque l'arbre est confié à des mains habiles. Mais il ne faut pas perdre de vue que le plus assure davantage le succès quele moins, car il est fort important de compléter la parfaite constitution de la première branche horizontale avant d’en former une autre au-dessus. Du reste , il n’est pas douteux qu'il soit possible d'amener en six ans un pêcher à la forme en U parfaite. ds à. Cette forme est incontestablement celle qui un mur avec le moins de vides. En effet , l'intérieur de VU est rempli par les petites branches qu'on en- tretient avec soin sur l’arête du dedans des deux branches-tiges, et les cinq cordons de chaque aile tapissent également de leurs branches fruitières l'in - tervalle qui les sépare. L'entretien d’une telle forme, après qu’elle a été complétée, ne présente pas de difficultés sérieuses. La séve, appelée dans chaque aile par une égale puissance , se divise sans efforts par moitié. Les deux branches-tiges, les seules parties verticales existant dans un tel arbre, et qui n’ont chacune qu’une lon- gueur de 2 mètres, n’ont pas une étendue suffisante Pour disputer avec avantage le fluide nourricier aux OcroBrr 1844. 2 18 cinq cordons qui en attirent chacun leur part, et qui, dans un espalier d’une étendue de 8 mètres êt 1/2, agis- sent par la force d'aspiration d’une longueur horizon- tale de 20 mètres (chaque cordon ayant 4 mètres), garnie de productions vivaces qui sollicitent active- ment Vaffluence de la séve. N'oublions pas, d’ailleurs, . que l'extrémité supérieure de ces branches-tiges ne reste pas dans la position verticale, maïs que, bien au contraire, elle est courbée sur une longueur de 4 mètres, et dans une direction horizontale. Si l'on compare cette forme à celle dite carrée pour en faire l’objet d'observations analogues à celles qui précèdent ; on voit de suite l'énorme diflérence qui existe dans cette dernière sous le rapport des débouchés ascendants ouverts à la séve. En effet, les canaux qu'elle peut parcourir dans une direction verticale ou s’en rapprochant plus ou moins, occupent dans la forme carrée, l’espalier ayant le développe- ment de 8 mètres et 1/2, une étendue linéaire de 20 mètres, représentée par les deux branches-mères, et les trois branches secondaires supérieures qui sur- montent chacune d'elles. Tandis que la circulation horizontale se borne aux débouchés ouverts sur une longueur linéaire de 16 mètres, donnée par les trois branches secondaires inférieures. Cette comparaison doit faire prévoir que l'entretien de la forme en U est plus facile que celui de la forme carrée. La forme en U a un avantage, c'est que sa taille, après sa formation complète, se fait sur toutes les branches de sa charpente d’une manière uniforme Elles sont au nombre de 10, dans la forme carrée ilÿen a 14. Aprèsavoir examiné l'état de ces branches, on les taille toutes sur une longueur égale, soit 19 en asseyant la coupe sur un: œil convenablement placé pour fournir un bourgeon de prolongement. soit en rabattant sur un bourgeon ét même un ra- meau dont on forme la nouvelle pointe , après avoir taillé ce dernier, s’ilest nécessaire , où en maintenant, pour le prolonger, son œil terminal naturel, s'il est propre à cette destination. Tant que ces 10 branches peuvent se prêter uniformément à un allongement rationnel, c’est-à-dire qui n'apporte aucun désordre dans les productions les plus rapprochées de leur insertion sur la branche-tige , il faut allonger la taille; et un arbre ainsi formé, peut prendre une étendue égale à quelque autre forme que ce soit. Quant aux branches à fruits, leur taille s'opère comme dans la forme carrée. Elle doit être aussi courte que possible pour y concentrer la séve, et as- surer des petites branches de remplacement succes- sives. | | Ssidaionge manette 50 commençant par les cordons supérieurs. Si l'un d'eux avait faibli, on le ramènerait à l’état normal s soit en lui laissant plus de liberté dans ses attaches. soit en le tirant plus ou moins en avant, et l’assu- jettissant dans cette position plus aisée au moyen d'échalas ou de gaules. Lorsque les pointes se déve- loppent par la végétation, on les palisse plus ou moins horizontalement, selon l'état général de Ja branche qu'elles terminent, etla position qu'on leur donne augmente leur force, quand elle se rapproche de la verticale, et la diminue, quand elle est complétement horizontale. E- Les branches fruitières sont palissées à leur tour, en commencant par les dessus des branches supé=. 20 ÿ . . ’ « rieures, et toujours par les plus vigoureuses. C'est à leur. égard, surtout, qu'un palissage successif à de l'importance. La gêne qu'il impose aux plus vigou- reuses ralentit. leur essor, et la liberté, laissée pen- dant quelques jours aux plus faibles, suflit pour leur faire acquérir une vigueur moins dispropor- tionnée. Enfin le pincement, et l'ébourgeonnement même, lorsque le premier n’a pas agi assez eflicacement, sont les deux meilleurs moyens de maintenir dans toutes les parties de l'arbre une juste répartition de la séve. C’est principalement les productions qui se forment à la courbure des deux branches horizontales supé- rieures qu'il faut surveiller assidûment, car c’est sur ces deux pos qu'une séve surabondante tend incessamment à s'ouvrir des issues verticales. Cette forme, gracieuse à l'œil, et garnissant le mur sans aucun vide, offre tous les avantages que peuvent présenter toutes les autres formes, et un grand nom- bre d'inconvénients de moins. Quant à la production des fruits, elle n’est inférieure à aucune, même à la forme carrée. En effet, nous avons vu tout à l’heure que dans cette dernière, sur un espalier de 8 mètres 1/2 de longueur, la totalité de sa charpente offrait une étendue linéaite de 36 mètres, tandis qu'une étendue de 44 mètres se trouve dans la charpente d’on pêcher en U d’une pareille surface. Je dois encore ajouter que dans cette dernière, les petites branches peuvent être disposées avec une symétrie plus régulière et sans la moindre confusion, ce qui arrive quelquefois dans la forme carrée aux branches à fruits qui se trouvent à la base des branches secon- 21 daires, dont les angles plus ou moins = ma en rendent le: ee. moins facile. loifét -: ei! _ RoussELON. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. ROSE THÉ MADAME LA PRINCESSE ADÉLAIDE. Le plus bel éloge que l'on puisse faire ds cette Rose est de dire simplement son histoire. Admise à la dernière exposition de la Société royale d'horticul- ture, C’est elle qui a mérité la haute distinction attachée au prix donné par son Altesse madame la Princesse Adélaïde, pour la plus belle Rose de semis encore inédite, consistant en une médaille d’or de la valeur de deux cents francs. Le Jury en la décla- rant la plus méritante entre les nombreuses et ma- gnifiques Roses nouvelles qu’on admirait à l’exposi- tion , a dit assez le rang qu’elle doit occuper dans toutes les collections. Il nous reste à ajouter que son mérite consiste non-seulement dans sa beauté et son odeur, qui est des plus suaves, mais encore dans une qualité pré- cieuse pour les amateurs de fleurs, c'est que c’est une des roses les plus florifères qu'on ait encore vues; étant du printemps à l'automne proue: cou- verte de fleurs. Donnons maintenant ne courte desigthéit dés caractères les plus saillants de cette admirable variété. Arbuste très-vigoureux , à rameaux nombreux très- florifères d’un A rongohtrés à aiguillons robustes d’un beau rouge, peu recourbés ; feuilles à se 22 rougeûtres et à stipules pétiolaires très-finement ciliées; folioles d’un beau vert tendre légèrement dentées; pédoncule subrigide surmonté d’une belle fleur jaune-soufre plus foncé au centre, de 10 cen- timètres environ de largeur, avec une soixantaine de pétales larges d'environ 5 centimètres, plus étroits au centre ; imbrication régulière de la forme de la rose des peintres ; odeur des plus suaves dela section. M. Hardy, qui a obtenu de semis cette rose qui lui a valu la distinction dont nous avons parlé plus haut, ayant eu l’obligeance dé nous la céder, nous serons à même de la livrer aux amateurs du 1° au 15 novembre prochain, ou plus tôt, si la liste des souscriptions est close avant cette époque. res Set Prix de la souscription pourunindividu, 15 francs; les souscripteurs qui en prendront quatre en recevront un cinquième gratis. F. Ces. SUR L'INCONSTANCE DES PLANTES PANACHÉES. Il existe dans nos cultures de Charonne une serré pour les Camellia, où dans la pleine terre de la bâche qui règne le long de son mur, sont plantés plusieurs de ces beaux arbustes appartenant à di- verses variétés. L’une d'elles connue sous le nom d'Imperialis, a constamment donné depuis 12 ans, date de cette plantation , des fleurs d’un blanc écla- tant , rehaussé de stries et panachures roses, ainsi que cette variété se montre habituellement. Cette année même, sa floraison était semblable , à l'excep- tion d'une petite branche longue d'environ 33 cent. qui a produit à son extrémité trois fleurs groupées 2 l’une près de l'autre, et que teignait un joli coloris vose uniforme, et de la même nuance que celle des stries ou panachures des autres fleurs. Cette branche, quoïque grêle, était parfaitement constituée et bien portante , et je l'ai fait greffer pour voir si cette ano- malie persistera ; J'ai également observé cette année sur dix variétés au moins de Pelargonium, reçus d'Angleterre et de - France, des fleurs entièrement unicolores, soit que “les pétales supérieurs aient pris la couleur des infé-. rieurs, soit que ce soit celle des premiers qui ait coloré les derniers ; mais sur aucune fleur ne se sont montrées des traces de macules, Cette anomalie n’a, au reste, rien d'étonnant, car elle existe trop souvent dans les dahlia, les roses et les œillets panachés, sur lesquels on voit des fleurs unicolores à côté d’autres où se sont conservés les caractères de colo- ration qui distinguent leur variété. Le peu de fixité des panachures indiqu érdliéane ment que les plantes qui les offrent, n’ont varié que par une cause peu influente sur leur organisation, et que si l’art des jardiniers travaille incessamment à -multiplier les variétés pour satisfaire le goût des amateurs avides de nouveautés, la nature emploie sa puissance à en restreindre le dotée cs en les rame- nant successivement à leur type. En signalant ici ces métamorphoses qui dépèrent dans nos cultures , malgré les soins que notre intérêt nous commande de prendre pour la conservation-des variétés, j'ai voulu faire comprendre l'impossibilité où se trouvent les fleuristes et pépiniéristes de préve- nir de pareils accidents, et l'injustice des-reproches que les amateurs adressent à leurs fournisseurs dans 24 des circonstances semblables, qu'il n’est pas en leur pouvoir de prévoir ni d'empêcher. L'inconstance des plantes à fleurs ou feuilles panachées, est un in- convénient qu'il faut subir, sans pour cela qu’elle soit une cause de les repousser absolument, et souvent, même après leur métamorphose, elles sont encore dignes de trouver place dans les collections les mieux choisies. JacQuiN ainé. ORANGERIE OÙ SERRE TEMPÉRÉE. SAUGE CANDÉLABRE, Sa/via candelab um , Boissier, Voyages, t. 137.(Voyezla planche, et pour les carac- tères génériques, 183-18334, page 120.) Tiges frutiqueuses, érigées, tomenteuses-velues étant herbacées, brunâtres ensuite, pouvant s'élever de 3 à 6 décimètres, très-obtusément quadran- gulaires; feuilles opposées oblongues , pétiolées, to- menteuses, rugueuses, d’un vert pâle, blanchâtres, ciblées de points glanduleux, surtout en dessus, crénelées sur les bords, longues de 6 à 9 centi- mètres, larges de 2. Scape terminale, quadran- gulaire, d’un bleu violacé de 8 à 10 décimètres de haut, formant une panicule allongée, à rameaux opposés, trichotomes; pédicelles simples, ou dicho- tomes, articulés vers le milieu, munis de deux bractées; calice campanulé, glanduleux , visqueux, à dix côtes, à cinq dents; corolle saillante, et trois fois plus longue que le calice, glanduleuse , hirtellée en dessus, glabre en dedans, longitudinalement stniée ; lèvre supérieure d’un blanc Jaunâtre, veinée, 25 striée , latéralement comprimée, droite, à base amin- cie, à sommet arrondi, obtus, bifide; lèvre inférieure d'un beau violet foncé marqué à la gorge d'une ma- cule blanchâtre violacée; les lobes latéraux petits, ovales, à bords subroulés, le moyen beaucoup plus grand, vertical, penché, profondément émarginé; style violacé, bifide, saillant hors de la lèvre supé- rieure ; semences subglobuleuses, lisses, noirâtres. Originaire du midi de l'Espagne , cette jolie plante a fleuri pour la première fois à Paris, en juillet 1843, chez M. Webb, célèbre botaniste; il l’a obtenue de graines récoltées dans l'herbier de M. Boissier. Cette belle plante ayant bien végété chez lui, il a bien voulu gratifier M. Verdier, cultivateur de Rosiers, rue des Trois-Ormes, barrière de la Gare, extrà- muros, d’une ou de deux boutures de cette charmante espèce; ce dernier est donc le seul, qu jusqu’à pré- sent en possède quelques pieds. " On doit la cultiver en serre pe, “De. des jours, en ménageant les arrosements en hiver ; la pla- cer à bonne exposition en été; la terre doit être assez consistante et laisser pourtant facilement passer l’eau; jusqu'ici on n’a pu la multiplier que de boutures, faites à mi-ombre, et sans cloches ni vases dessus. C’est üune très-belle plante d’amateur et qui mérite d'être adoptée par le commerce, où elle peut riva- liser et même l'emporter sur un grand nombre de plantes nouvellement introduites. Jacques. VERONICA. Diandrie monogynie, Lux. Serophu- lariées, Juss. Caractères génériques. Calice à quatre divisions, 26 rarement à cinq; corolle monopétale, le plus sou- vent en roue , à limbe quadrilobé, les lobes inégaux. Deux étamines , un style filiforme à stigmate simple, surmontant l'ovaire. Une capsule ovale ou en cœur renversé , à deux loges polyspermes séparées par une cloison opposée aux valves. VÉRONIQUE GRACIEUSE, Veronica speciosa Horï. ANGL. (Voyez la planche.) Plante formant un élégant arbrisseau que l’on cultive en serre tempérée. Je la crois originaire de la Nouvelle-Zélande. Elle nous a été envoyée de l’An- gleterre où elle paraît avoir fleuri pour la première fois en 1843. L'individu qui a servi de modèle, pro- vient d'une bouture faite le 28 mars dernier, et qui, en ce moment a acquis une hauteur de 45 centimèt. sur une circonférence de 90. Les feuilles sont opposées presque sessiles, ovales, obrondes, creuses au centre, à bords réfléchis en dessous, d’un beau vert vif et lui- sant en dessus, jaunâtre dessous , à nervures à peine visibles sur la page supérieure et plus sensibles au verso Au sommet de la tige qui est cylindrique et d’un vert jaunâtre luisant, et dans les aisselles de deux feuilles opposées , se développe une grappe de fleurs d’un beau pourpre violacé uniforme et de la plus grande fraîcheur. Elles sont assez serrées pour qu'on ait peine à distinguer leur forme. De chacune s'élèvent deux étamines à filets de même couleur que les fleurs, et à anthères biloculaires, également pour- pre-violacées avant l'anthèse, et à pollen blanc jau- nâtre dans celles qui sont ouvertes. Ces étamines sont saïllantes et concourent encore à l'élégance de la fleur. noi à Cette plante a un aspect de symétrie et de coquette propreté qui la rend fort gracieuse, et lui a mérité les suffrages de tous les amateurs qui ont pu la voir dans notre établissement de Charonne. Elle joint en outre à cesavantages celui d’exhaler une odeur agréa- ble qui rappelle le parfum de l’abricot ou de la prune de mirabelle. Sa culture est facile ; elle réussit parfaitement en serre tempérée, dans une terre substantisile, PRE que le vsqueloul idonn e Cap sant On l ‘À : (l 4 PR convient. 1 6, PAR is. 1/6 gts de A tt 2/6 terreau consommé et 2/6 de sable. Elle a besoin de par tomber. Pendant l'été il faut aussi des bassinages sur les feuilles, et une position très-aérée ; ces deux précautions sont essentielles pour éviter qu’elle soit attaquée par le blanc; ces bassinages doivent. être donnés avec un arrosoir à pomme très-fine. Vers l'é- poque de sa floraison, qui a lieu en octobre, il est utile de placer le pot qui la contient et qui est déjà tapissé de nombreuses racines, dans une assiette ou terrine plate, dans laquelle on aura soin d’entretenir de l’eau. Il faut la rempoter tous les ans après sa flo- raison. Il est nécessaire pendant l'hiver de prendre garde à ce qu’elle ne reçoive aucune égoutture prove- nant des lensées sur les châssis. Ces gouttes d’eau Ki véurbir les feuilles , et déparent : pue en rompant sa symétrie. Elle se multiplie facilement de Lootétis qu'on peut faire en toutes saisons, sur couche tiède et sous verre: C'est une des plus einasqisbles pie du genre 28 et que les amateurs de belles plantes ne manqueront pas d'accueillir selon son mérite. Jacquin aîné. MAURANDIA. Jaco. didynamie angiospermie Lin. Scrophulariées ne Juss. USTERIA cav. - Caractères génériques. Calice de cinq folioles. Corolle campanulée, à limbe inégal partagé en deux lèvres, dont la supérieure a deux lobes droits, et l'inférieure beaucoup plus grande, à trois décou- pures arrondies , échancrées. Filaments des étamines calleux à leur base. Capsule ovale à deux loges s’ou- vrant à leur sommet en cinq valves. Ce genre a été dédié au docteur MaGrend professeur de botanique à RER MAURANDIE DE BARCLAY À FLEURS POURPRES. Mauran- dia Barclayana. Var., purpurea.(Voyez la planche.) Jai publié page 90. du Journal et Flore des jar- dins la figure du Maurandia Barclayana et une no- tice sur cette espèce. La plante qui nous occupe ici paraît en être une variété. Nous l’avons reçue de Bel- gique sous la dénomination de Maurandia coccinea qui ne lui convient pas du tout, et c'est en partie pour garantir les amateurs contre l’infidélité de cette nomenclature qne nous avons fait dessiner la figure ci-jointe. Quoi qu’il en soit, c'est une plante très-agréable par la vivacité de son coloris purpurin vif qui passe au rose tendre au sommet du tube de la corolle, et qui peut marier agréablement dans la serre tempérée 29 ses guirlandes légères avec celles du Maurandia Bar- clayana dont les fleurs d’un riche violet contrastent fortement avec les siennes. Elle est aussi florifère que le Barclayana, et se cultive absolument de même. Jacquix aîné. GESNÉRIE BLANCHATRE. Gesneria sub-alba. (Voyez la planche et pour les caractères génériques page 189 de l’année 1835-1836.) Cette plante nous est venue de la Belgique, et se fait remarquer parmi ses congénères par le coloris particulier de sa fleur qui est d’une couleur de chair tendre. Est-ce une espèce , est-ce une variété ? Nous ne pouvons affirmer ni l’un ni l’autre, quoique quel- ques cultivateurs la regardent comme une variété du Gesneria Sellovü, dont le coloris, d’un cocciné pourpré très-vif, a un éclat si remarquable et si | éloi- gné dé la couleur de celle-ci. Elle n’en ést pas moins intéressante el curieuse. On la cultive en serre chaude comme ses congénères, et de la même manière. JacQuin aîné. PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. ANOECTOCHILE SOYEUx. Ænæœctochilus setaceus. Cette orchidée, que l’on dit être originaire de l'Inde , est une plante fort remarquable , mais d'une délicatesse extrême. Ses feuilles constituent son prin- cipal mérite; elles sont peu développées, de forme ovale, à limbe supérieur imitant un joli velours vert 30 que rehaussent des lignes d’or qui forment une bro- derie des plus élégantes, et qu'aucun autre feuillage, à ma connaissance ; n'a Offert jusqu'ici. Cette intéressante orchidée , véritable plante d’a- mateur, est extrêmement rare. Je ne la connais en- core que dans les établissements de MM. Cels frères et Jacquin frères, où on la tient sous verre en serre chaude. Je n'ai pas encore vu sa fleur que l'on dit être de peu d'effet. RousseLox. BIBLIOGRAPHIE. Annuaire de l'horticulteur amateur et commer- çant, année 1845 , avec 40 fig.(1). Dans le Numéro de janvier dernier j'ai rendu compte de plusieurs almanachs ayant pour objet la science horticulturale. Il paraît que l’année 1845 sera encore plus favorisée, car celui qne j'annonce vient s'ajouter à ceux dont j'ai parlé, et qui proba- blement ne manqueront pas d’être publiés d'ici à la nouvelle année, L'Annuaire de l'horticulteur contient l'inévitable calendrier pour 1845; mais au moins celui-ci offre quelques éphémérides horticoles et: historiques qu’on ne peut que désirer voir rendre plus complètes dans les années suivantes. à Viennent ensuite une description sommaire de plantes nouvelles ou peu connues; la liste des sociétés {t} 4 vol. in-18. Prix : 75 €. Paris, Audot, rue du Paon, 8. 31 d’horticulture françaises et étrangères; un rendu compte desexpositions florales de 1844; une notice sur les jardins anglais et paysagers , avec figures ; une description de quelques instruments horticoles ; un artiéle sur la pyrale de la vigne et sa destruction; une notice sur l'art de bouturer; des notions de géologie appliquées à la culture, et une explication des principaux phénomènes météoriques. On y trouve une espèce de, monographie des nuages emprun- tée au cours complet de météorologie du docteur Kaemtz , laquelle me paraît le fruit de l’imagination plutôt que le résultat d'épreuves positives. J’ai été étonné de n’y pas rencontrer quelques notions relati- vement au rôle que paraît jouer l'électricité dans la formation de l’eau des pluies. On a pu remarquer, en eflet, que pendant un orage la pluie augmente à cha- que coup de tonnerre, ce qui. pourrait faire croire que l'étincelle électrique traversant un milieu rempli des gaz hydrogène et oxygène, forme de l’eau en en- flammant l'hydrogène; et ce qui semble donner à cette hypothèse une sorte de sanction , C'est le reten- tissement du tonnerre. On sait que ces gaz occupent une place incomparablement plus grande que lors- qu'il sont ramenés à l'état liquide, et qu'ainsi leur métamorphose produit un vide considérable dans lequel l'air se précipite âvec un bruit éclatant. On lit après ces notions météorologiques des notices RS ER sur les personnages qui ont concouru ux progrès de l’horticulture. Si on s'étonne. de ren- contrer le nom d’Alcinoüs, roi peut-être apocryphede l'ile de Corfou, on voit avec plaisir les noms de lim- pératrice Joséphine, de Bernard Palissy, d'Olivier de Serres, de Lenostre, de la Quintinie, de Duhamel 32 du Monceau , de Gels, de Vilmorin, de Parmentier, d'André Thouin, de Mathieu de Dombasle, de Loudon , etc. Cet Annuaire se termine par la liste des horticul- teurs marchands de la France et de l’étranger. Tel qu'il est, cet opuscule écrit sans prétention convient très-bien aux jardiniers et amateurs par les renseigne- ments utiles qu'il contient, et qui, sans être bien neufs , ont au moins l’avantage d’être réunis dans un petit volume à la portée du plus grand nombre. RousseLox. CATALOGUES NOUVEAUX POUR 1844-1845. Catalogue général de la pépinière du Vouldy, de Barrer-Penir, propriétaire Dee à Troyes Catalogue et a ju végétaux de ace terre de JacquemeT-BonneronD père et fils, proprié- taires horticulteurs à Annonay (Ardèche). Catalogue des végétaux herbacés et ligneux de pleiñe terre , serre tempérée et serre chaude, cul- tivés dans les jardins de Jacquin frères, au Grand- Charonne, route de Bagnolet, n° 20, banlieue de Paris. an ne ne soie dest ar des Se _ ARRALES DE FLORE ET DE POMONE. HORTICULTURE. JARDIN FRUITIER. Poire rorrunée. Cette variété, mise dans Île commerce il y a 14 ou 15 ans, par M. Parmentier, d'Enghien, a été vantée d’abord outre mesure, et avant qu'on eût pris le temps nécessaire pour la bien juger; on a été alors jusqu'à dire que C'était la Métré dé bbidés: 7? 222 2460 STUNT us Maintenant on la déprécie sans festriction : c'est un autre tort. Cette poire a bien, chez nous au moins, des dé- fauts que je vais signaler, niais c'est, malgré cela, un bon fruit d'hiver, qu’il suflit de placer convena- blement pour n'avoir qu'à s’en louer; et nous ne sommes pas encore assez riches en bonnes poires d’une longue conservation pour qu'il soit raisonnable de rejeter celle-ci. Voici les reproches que lexpérience autorise à faire à la poire fortunée, au moins dans les envi- rons de Rouen, le pays de Caux et le pays de Bray. Lorsque l'arbre est en plein air, soit à haut vent, soit en pyramide, ses fruits sont généralement petits, Novempre 1844. : 3 34 parfois moyens, mais jamais gros. Dans les terrains argileux ou froids, ceux qui ne sont pas abrités par les feuilles sont souvent gercés. Le petit volume et la gerçure des fruits sont surtout remarquables lorsque l'arbre est peu vigoureux et dans un état de malaise qui résulte presque toujours de ce que la qualité du sol qui le nourrit est peu convenable au poirier. Enfin presque tous les fruits prennent au fruitier, de novembre en février, un retrait considérable qui les rend fanés et ridés, comme le serait une poire qui aurait subi un commencement de dessiccation au four. D'autres variétés de poires ont souvent aussi ce défaut (la royale d'hiver, la bergamotte de Pa- ques , etc.), mais à un 2 moindre. Les poires fortunées, ainsi ridées, ne se gâtent pas, mais ne sont guère mangeables; elles se con- servent longtemps dans cet état, et plusieurs se trou- vent à la fin avoir repris Li état naturel; leur peau devient tendre, leur chair fondante, succu- Jente et fort bonne. (Qn dit ici d’une e quidev ainsi succulente et ES après ave avoir r été fanée, co- xiace et sans saveur, qu'elle a fait son eau.) - Mais si la poire fortunée, cultivée «en plein air, est sujette aux inconvénients que je viens de citer, il n'en est pas de même lorsqu'on la met contre ün mur à bonne exposition. Quelques amäteurs;-qui-la cultivent ainsi, récoltent des fruits d’un beau vo- lume, non gercés, et müûrissañt -au. fruitier sans avoir pris le retrait signalé plus haut. Cet arbre vient bien sur coignassier, et n'a pas sur franc la végétation hixuriante qu'on aurait été RAA | 35 porté à lui supposer d'après l'état satisfaisant dans lequel on le voit généralement sur coignassier. IL est très-rameux, porte bien ses branches et ses rameaux dans une direction régulièrement oblique, - très-ascendante, d’où il suit que, sous la forme py- ramidale, il est naturellement très-garni et bien fait. La séve se répand assez également dans toutes ses parties ; de sorte qu'on voit rarement sur ce poi- rier de ces rameaux démesurément forts et vigou- reux par rapport aux autres, que Jon _—_——— as- sez souvent dans certaines variétés. Rameaux nombreux, de moyenne force, plutôt courts que longs, droits ou très-peu flexueux , lisses et sans stries. Leur épiderme est brun verdâtre nuancé de gris, parsemé de RUE petites , gris fauve, peu apparentes. Mérithalles très-égaux et courts (la distance entre les boutons est de Se à 30 millimètres). “où coniques, aigus, sal bats - duoiqu ’un peu comprimés, brun-noir, s'é- cartant un peu du rameau par leur pointe. Feuilles généralement petites ou moyennes, lan- céolées, aiguës ou acuminées, faiblement arquées, planes et à bords latéraux un peu relevés. Elles sont ordinairement ondulées et dentées en scie. À la base des rameaux très-vigoureux , elles sont souvent par:trois à quatre à chaque bouton, et, dans ce cas, celles qui sont latérales sont plus étroites, plus petites, et beaucoup plus atténuées à leur base que la feuille principale. Fruit petit ou moyen, court, turbiné, obtus et comme tronqué ou arrondi, gris et vert où tout à fait gris, devenant fauve ou roux lors de la matu- 36 rité ; il est quelquefois obscurément marbré rouge du côté frappé par le soleil. Lorsque ce fruit n’est pas entièrement gris fauve, il l’est toujours plus vers l'œil qu'ailleurs. Sans être côtelée , cette poire n’est pas ordinaire- ment ronde dans son périmètre ; c’est-à-dire qu'une tranche transversale n'aurait pas un diamètre égal dans tous les sens. Pédoncule assez gros, sans être charnu, long de 20 à 35 millimètres, gris brun ou fauve, maculé de quelques petits points blanchâtres. Il est implanté dans une cavité ordinairement entourée de quatre à cinq bosses inégales très-prononcées. OEil petit, placé dans une cavité dont le HS tour est ordinairement irrégulier. Chair fine, fondante. Eau abondante sucrée, parfumée, un peu acidulée avant sa parfaite maturité. Pepins larges, bien nourris, quoique comprimés, brun très-pâle ou roux foncé. L'époque. de la maturité est assez variable; ainsi quelques fruits peuvent être mûrs dès la fin de dé- cembre, tandis que d’autres ne le sont qu’en juin: C'est donc un bon fruit d'hiver qu'il faut cultiver chez nous en espalier pour être certain d’en jouir complétement. Le poirier fortuné a une physionomie remar- quable, qui le fait aisément reconnaître mere les autres. Prévosr. 37 NTES D'ORNEMENT.… PLEINE TERRE. "A Norte sur uxE variéré de l’{mpatiens glandulifera $ aujourd'hui Royleana. M. Jacquin ainé a obtenu l’année dernière, dans un semis de la gigantesque balsamine Gmpatiens gtanduls ifera), une variété à fleurs presque blanches qui s'est reproduite cette année, ce qui peut faire espérer que par suite on pourra obtenir des fleurs encore plus brillantes et plus doubles. Cette variété a été désignée sous les noms d'/mpatiens Royleana., var. Candida. Je dois dire d’abord que la balsamine gigan- tesque, type de la variété qui nous occupe , con nue en France depuis son introduction, qui date de quatre ans, sous le nom d’/mpatiens glandulifera , vient d'en recevoir un autre, parce qu'il a été re- connu qu'il existait déjà une espèce de ce genre sous cette dénomination, espèce que l’auteur avait cru être la même. Ainsi l’épithète de glandulifera a été changée en celle de Royleana, Waurers. C'est désormais par ce nom spécifique qu’elle doit être désignée. Elle est originaire de l'Hymalaya. … Les tiges de la variété obtenue par M. Jacquin ainé, sont aussi hautes que celles de l'espèce, mais el. sont vertes et non pourpres. Les feuilles sont plus étroites, lisses et lancéolées, à dents et pé- tioles pourpres; tandis que dans le type les uns et les autres sont verts. Les glandes sont pourpres comme les pétioles, les boutons à fleurs sont: verts. Les 38 fleurs disposées de même sont plus grandes, blan- ches , nuancées d’une teinte de violet clair et ponc- tuées à leur partie supérieure. Du reste, à l'excep- tion des diflérences que je viens de signaler et qui suffisent pour la faire remarquer, cette variété a tous les caractères de l'espèce et une organisation sem- blable. On a été à même de remarquer plus facilement cette année un fait que j'avais déjà observé l'année précédente, et qui est tout particulier dans l’exha- laison de l’Zmpatiens Royleana.Toute cette plante, à l'exception des fleurs, répand autour d'elle une odeur très-prononcée de prune de monsieur bien mûre, qui se fait sentir à plusieurs mètres de ses touffes. Cette odeur est encore plus forte lorsqu'on agite ses branches; mais elle ne s'attache pas aux mains comme cela arrive dans plusieurs végétaux. Pépin. NOTE HORTICOLE sur LA CULTURE À ANGERS. La ville d’A ngers se fait singulière ent remarquer dans le monde horticole, par les nombreuses pro- ductions végétales qu’elle livre au commerce. Fa- voriséé par sa position géographique, qui lui pro- cure un climat plus doux, elle a l'avantage de con- server en pleine terre un grand nombre de plantes exotiques que, sous la latitude de Paris, nous sommes obligés de rentrer dans les serres durant la mauvaise saison, C'est ainsi que, dans une tournée horticole que j'ai Fa vu, cultivés à lair libre , Un grand nombre 59 d'arbres, arbustes et plantes vivaces exotiques qu'on ne conserve à Paris qu’en orangerie ou en serre tem- pérée. On rencontre dans tous les jardins d’élégants buissons formés par des camellia, s'élevant de 2 à 5 mètres, de magnifiques acacias Julibrissin, des Rhododendrum arboreum , dont toutes les variétés ont remplacé les Rhododendrum ponticum et maximum. Toutes les espèces de Magnolia y sont cultivéesen masse ; il en est de même des Paulownia imperialis, dont on voit de vastes pépinières. Les Araucaria Brasiliensis, imbricata , Cuninghamix lanceolata, etc., ainsi que toutes les espèces de Mahonia et autres genres d'arbres à feuilles persis- tantes, y sont multipliés par grands carrés. C’est particulièrement dans le bel établissement de M. An- dré Leroy, que toutes ces richesses se montrent en plus grande quantité; aussi cet habile horticulteur, qui possède à un haut degré la connaissance parfaite de son art, peut-il les verser dans le commerce à des prix très-modérés. P£gpix. ORANGERIE OÙ SERRE TEMPÉRÉE. + Mouxox canxé.. Anagullis superba. Var. An carnata. 2. Mouron cocainé. Anagallis Ft Var. Coccinea. ( Voyez la planche, et pour les génériques , page 47, année 1841-42, 10° ps 1" série ). J'ai décrit et fait figurer à l'indication: rs l'Anagallis superba, que les Anglais regardent 40 comme une espèce, et que je considère, ainsi que je l'ai dit, comme une variété de l Anagallis monelli. Quoi qu'il en soit, c'est par le semis de graines ob- tenues de l Æzagallis superba , qui probablement a été fécondé par l'Anagallis Rosalie, que j'ai ga- gné la première variété ci-dessus, à fleurs carnées, qui tranchent d'une manière si distincte avec les _ fleurs bleues de son type. C’est ensuite de graines données par la variété incarnata, qu'est résultée Ja seconde variété à fleurs coccinées ; qui est égale- ment remarquable par la grandeur. de sa corolle et les bords frangés de ses pétales. Pour conserver ces deux. variétés, il faut avoir soin de les renouveler chaque ännée par des bou- tures faites avant la floraison, ainsi que je l'ai dit à l'article Anagallis superba. Ces boutures qu'on fait reprendre sur couche tiède, et auxquelles on fait passer l'hiver dans la serre, fleurissent Ja même, année. JAGQUIN aîné. EupaTOIRE À PETITES FLEURS. Eupatorium micran- thum. Lessinc. Depuis quelques années, le genre Eupatorium s'est augmenté de plusieurs espèces ligneuses, origi- naires du Mexique et du Chili. Parmi elles les £u- patorium iresinoïdes, adenophorum et glecono- Phyllum; qui tous trois sont des arbrisseaux , Ont pris leur place au milieu des nombreuses plantes employées à: l’ornément.de nos jardins et de nos serres tempérées. «L Eupatorium micranthum qui nous est égale- mentveun du Mexique en 1844, y figure mainte- 41 nant aussi avec quelque avantage. Sa première floraison qui a commencé à la fin de novembre - 26 s’est prolongée jusqu’à la fin de janvier suivant. C’es un petit arbrisseau dont la hauteur se Mur entre 50 centimètres et 1 mètre. Sa tige est droite, d'abord de couleur pourpre et ensuite grise sur le vieux bois. Ses rameaux sont opposés en croix ;. ses feuilles persistantes , opposées , acuminées, glabres, pointues, et dentées sur les bords. De grands corym- bes de fleurs d’un blanc carné terminent les jeunes rameaux, J'en ai planté un pieds à Pair: dibte dis le mois de mai dernier. Le sol choisi est calcaire , divisé et riche en humus. Durant l'été, ce pied fut arrosé au besoin, et, à la fin d'août, les branches se terminèfent par de petits corymbes qui s’épanouirent en sep- tembre, sur un diamètre de 20 à 25 centimètres , et continuëérent à fleurir jusqu’en novembre. Durant la floraison, il se développe, dans T'aisselle des rameaux florifères , d’autres jeunes rameaux qui se terminent aussi par des corymbes plus petits, mais qui ne fleurissent que dans la serre tempérée, où cette .es- pèce doit être abritée , car elle ne ne peut supporter nos hivers à l'air hbre. La disposition régulière de ses rameaux qui s'é- lèvent à une hauteur égale, lui fait prendre natu- rellement une forme presque sphérique. C’est une bonne plante pour forcer à la fleur pendant l'hiver, sous l'influence d’une chaleur artificielle, : ainsi qu'on Je fait pour les Æ upatorium adenocarpum et gleconophyllum , arbustes qui concourent avec tant d'élégance à la décoration des serres tempérées. Cet arbrisseau aime une terre meuble douce - 42 et riche en humus, et doit être arrosé souvent , par- ce quesa végétation est incessante. On le multiplie de boutures sous cloche pendant le cours de l’année, et on tient celles-ci en serre pour fleurir l'année suivante. On trouve cet eupatorium dans l'éta- blissement horticole de notre collègue M. Jac- quin ainé, route de Bagnolet, n° 20, au Grand- Charonne. msi: BRUYÈRE À FLEURS EN TROMPETTE, Erica buccinifor- mis. Honr. Ancr. (Voyez la planche, et pour les Caractères génériques, page 1 19 de ce 1e année 1836-1837). Petit arbuste touffu, du cap a PouneFÿi rance , à rameaux d’un vert tendre; feuilles en spirale , petites , tubulées, dont les bords supérieurs sont roulés en dessous, d'un vert foncé, finement ciliées , à court pétiole, aplati en dessus. leurs: pédicellécs; réunies par deux où trois, quelquefois quatre, à l'extrémité des jeunes ra- __—. très-rarement ‘solitaires; pédicelle velu, ; cinq sépales verts, légèrement rosés et alé : sur L bords, acuminés; tube blane, long, presque cylindrique, velu, terminé par un thobE h quatre divisions ovales, un peu échanerées au som- met, réfléchies ; 8 étamines formant à l'entrée du tube un disque brunâtre qui entoure le style cou- leur de bistre, à filets légèrement rosés. Style rosé, verdâtre au sommet, à stigmate en tête, lie dé vin. Le tube est légèremént rosé et transparent, de ma- nière à laisser voir à l’intérieur une espèce d’an- neau hoirâtre formé par les étamines et le style. 43 Cette bruyère, une des plus jolies du genre, pro- duit un charmant effet par les nombreuses fleurs qu'elle développe en très-grande quantité. Nous la multiplions de bouture, comme la plu- part de ses congénères. Sa place dans la serre tem- pérée est près des vitraux; il lui faut une bonne terre de bruyère un peu sableuse et des arrosements fréquents et bien appropriés aux besoins de la plante, qui, comme toutes les bruyères, redoute également l’excès comme la privation d’eau. Auc. Cers. SERRE CHAUDE. GRENADILLE De Lemicnez, Passiflora kermesina. Var. Lemichezi (Voyez la planche, et pour les caractères génériques , page 210 de ce F1neerle année 1835-1836). ere M. Lemichez a _ obtenu cette es variété | par rle semis de graines résultant d’une fécondation artifi- cielle entre les. Passiflora kermesina et alata. Cette variété n’a presque rien de cette dernière , mais elle a conservé, dans beaucoup de ses parties, les ca- ractères de la première. Toutefois, les fleurs, au lieu ‘être rouges, sont rose lie de vin ou pourprées, et d'un effet charmant, Q Il ÿ à peu de différences dans l’inflorescence du type et de sa variété. Les fleurs naissent dans les aisselles des feuilles, mais toujours très-éloignées les unes des autres ; le pédoetlé très-long est muni de trois bractées près des pétales, et à sa base de deux stipules longues et effilées. Les boutons sont plus gros et plus arrondis que dans la #ermesina. Les 44 feuilles sont trilobées, d’un vert jaunâtre; le pé- tiole est long et mince , comme le pédoncule à peu près. Les tiges sont grêles comme celles de la Xer- mesina et de la palmata et un peu anguleuses. J'ai cru bien faire en donnant à cette nouvelle grenadille le nom de M. Lemichez. C’est un juste tri- but offert au zèle qu'il met à eurichir l’horticulture et à soutenir dignement et en tous points l'établissement tant renommé de M. Fion, dont la perte récente a été si vivement ressentie. Au reste, nous avons de belles choses à attendre de cet horticulteur qui possède au- jourd’hui un semis très-nombreux de rhododen- drons. Ce semis a été fait avec des graines obte- nues par la fécondation artificielle des plus jolies variétés ; tandis qu'avant de recourir à l’hybridation, il ne pouvait avoir que des semences stériles. Cette nouvelle passiflore est une conquête inté- ressante ; c’est une preuve de plus de la nécessité qui existe pour les horticulteurs de persévérer dans la voie des: fécondations artificielles dont les résultats sont incontestables aujourd'hui et viennent souvent . . & ent nHant:-sllssenne l..lL:.+ vu" Te 1 f Lo Neumann. GLOxINIE À FLEURS DE piGtrate, Gloxinia Digita- liflora , Paxt. Mac. (Por. la planche , et pour les | caractères génériques, page 349 de ce journal, année 1840-1841). | Plante à racines tubéreuses vivaces; tige succu- lente s'élevant de 25 à. 30 centimètres, pourpre et velue; feuilles obrondes, obtuses, coriaces, raides et velues, d'un vert glaucescent. Fleurs axillaires, 45 rassemblées au haut de la tige; pédoncule cylin- drique pourpre n velu; calice grand , à Cinq segments ciliés, d’un _vert clair, liserés de pourpre. Corolle tubulée, campanulée , à tube étroit à la base, s’élar- gissant vers le sommet, d’abord d’un jaune pâle en dessus, ensuite d’un blanc carné passant graduelle- ment au rouge pourpre; le dessous est d’un beau jaune qui se montre également à l'intérieur de la gorge. Le limbe partagé en cinq lobes arrondis , est d'un beau pourpre foncé. Cette espèce nouvelle et fort tranchée doit être originaire du Mexique ou de l'Amérique méridio- nale, bien queje sois sans information précise à cet égard. Elle est fort remarquable et mérite une place dans la serre chaude de tout amateur. Il lui faut une terre substantielle et peu divisée , telle qu'un composé de terre franche légère et de. terreau de fu- mier ou de feuilles en plus grande PROPOELINRL d est nécessaire de lui donne pendant la durée de. sa végétation; :< ce ne qu'en ‘en hiver où elle se repose et où il faut la tenir au sec. Jacquin aîné. COLOMNÉE À FEUILLES ÉPAISSES , Columnea crassifo- lia, An. BronGNiart (Voyez caractères généri- ques, page 89, année a 1842, 10° de la 1 série) Cette plante fort intéressante à été introduite au Muséum d'histoire naturelle à la fin de 1843 , etelle à montré ses premières fleurs en mars dernier. C'est une plante sous-ligneuse, à tige peu ra- meuse, réticulée et garnie de poils roussâtres; elle 46 conserve, après la chute des feuilles, deux étrangle- ments à l'insertion de chacune d’elles. Ces feuilles sont opposées, cihiées sur les bords, épaisses , longues de 15 centimètres, pointues, d’un vert luisant ; ner- vure médiane très-saillante en dessous, et garnie de poils roussâtres; le pétiole est court , un peu canali- culé. Les fleurs sont axillaires , à pédoncule court, garmi à sa base de deux petites stipules. Le calice a cinq divisions lancéolées ; la corolle est tubuleuse, longue de 8 à 9 centimètres; le tube est légèrement … arqué, renflé à la base, rouge ponceau en dessus, plus pâle en dessous : son limbe est bilabié. La lèvre supérieure est trilobée, le lobe du milieu, concave, - tronqué, presque carré, les deux latéraux plus courts, ovales, obtus, d'un fond jaune pointillé de ponceau; la lèvre inférieure presque horizontale, | lancéolée oblongue, est de même couleur et pictée « également de ponceau. Les cinq étamines insérées « à la base du tube en dépassent la gorge. L’ovaire, G. de forme ovoïde, est velu ; le style plus long que les étamines est surmonté de deux stigmates horizon- | taux arrondis... Ce Columnea est, comme le Lindeniana, origi- vaire du Mexique, et appartient à la serre chaude. On le cultive dans une térre composée de deux tiers de terre de bruyère et un tiers terre franche et ter- reau de fumier ou de feuilles. On le multiplie facile- ment par boutures de rameaux et de feuilles. Neumann. 47 PLANTES RARES QU PEU CONNUES. Dauvia ANTERMÉDIAIRE. Pahlia cosmeæflora ; var. in- termedia. Nobis. En 1843, notre collègue M. Pepin, obtint au Jar- din des Plantes de Paris, des semis du Dahlia gla- brata..… D. cosmæflora , figuré et décrit Annales de Flore, page 345, année 1839-1840, un petit Dabhlia à fleurs totalement jaunes, quidifférait beau- coup de l'espèce qui l'avait produit. Il déposa sur le bureau de la Société royale d’horticuiture de Paris. le 20 septembre de la même année, quelques ra- meaux fleuris de cette singulière variété, avec une note qui fut insérée dans les Annales de cette même société, 1842-1843, page 250: Racines ns fasciculées ; sig tès-rameu- ses, verdâtres ou glabres un peu velues, hautes d'an’inètre du un a "heu us; rameaux divariqués, à mérithalles allongés ; feuilles opposées, portées sur de longs pétioles canaliculés en-dessus. Elles se composent presque constamment de cinq folioles, quatre latérales et une terminale; les latérales presque sessiles ou courtement pétiolu- lées, surtout la paire inférieure qui a quelquefois deux petites folioles ou auricules à sa base; la termi- nale est amincie à sa base en pétiole ou sessile ; dans ce dernier cas, les folioles supérieures sont sessiles, adnées et à base décurrente sur le pétiole je 0 Toutes les folioles sont ovales-lancéolées, aiguës e longuement acuminées, à dents rares, et aiguës sur les bords, d’un vert jaunâtre, glabres en-dessus , pâles 48 en-dessous, où elles sont munies de poils sur les nervures et sur les marges. Fleurs portées sur des pédoncules grêles, allongés, glabres; calice extérieur à cinq folioles ouvertes, à peu près égales, moins longues que les folioles inté- rieures, qui sont au nombre de huit, verdâtres à la base, jaunâtres, scarieuses au sommet ; elles sont ap- pliquées au-dessous de la base des huit rayons ou demi- fleurons qu’elles soutiennent; ceux-ci sont ovales- allongés, pointus, à sommet un peu obtus, entier ou articulé, glabres, d’un beau jaune citron , à trois ner- vures très-saillantes en-dessous, produisant en-des- sus autant de sillons bien prononcés. Un de mes-se- mis avait Ja fleur légèrement teintée de violàtre. Dans plusieurs fleurs, déjà quelques fleurons com- mencent à s’allonger en ligules ou demi-fleurons , ce qui indique une disposition à la duplicature. Les demi-fleurons de la circonférence sont femelles fertiles ; les anthères , le pollen et les stigmates d’un jaune safrané. Les graines sont un peu en nacelle, aplaties, d’an beau noir, sans aucun rudiment d’ai- grettes. Il fleurit pendant toute la belle saison. C'est une plante. d'un port tout particulier et n'ayant que bien peu de rapport à aucune espèce ou variété, connue. On peut, comme les autres Dahlia, le multiplier par la séparation de ses racines, de bou- tures, grefles et autres moyens employés. Comme je l'ai déjà dit, je suis persuadé que, d'ici à un an ou deux; les graines donneront des variétés à fleurs doubles et variées de couleurs, ce qui pourrait for- mer une nouvelle, série dans ce genre déjà si nom- breux en variétés, Jacques 49 AGAPETES, D, Dor. in. G. Do. gen. Dec. prod. pag. 553. CAVINIUM Dvr.-Trotans. etc, THI- BAUDIA, spec. Enoricx. gen. plant. N° 4333. Waz., Royze, BLum., Brouc., enum. etc. Famille des Ericacées. : Caractères génériques. Calice adhérent, campa- nulé, à limbe quinquépartite, les divisions acu- minées , membranacées ; corolle tubulée, campanu- lée, quinquéfide, lobes étroits révolutés; dix éta- mines réunies en tube entourant le Style; filaments Courts, incurvés, poilus, lamelliformes, sillonnés en dedans; anthères glanduleuses , hirtées, insérées par le milieu, s'ouvrant au sommet; un style ou droit, ou à sommet courbé. Baie couronnée par le calice, à cinq loges, les loges oligospermes; se- mences fixées à un placenta central anguleux, petites , anguleuses, albumineuses ; embryon droit, vertical , ‘érigé. Albumen blanc. — Arbrisseaux des Indes-Orientales; feuilles alternes, coriaces, per- sistantes, denticulées. Grappes pauciflores axillaires, pédicelles à deux bractées, à sommet épaissi; corolle Ponceau, à sommet d’un jaune verdâtre. 1. AGAPÉTÈS-PORTE SOIE. À. setigera, Dec. prod. 7 pag. 554. D. Dox. Swerr. Thibaudia setigera WaLL. cat. ER Arbrisseau toujours vert: rameaux arrondis, mu- nis de poils courts, noirâtres, glanduleux, tubercu- leux ; les glandes blanchâtres. Feuilles courtement pétiolées, coriaces, elliptiques, lancéolées » À base atténuée, obtuse , à sommet acuminé, 7 dessous, de douze à quinze centimètres de long, trois Novemere 1844. Ü 20 de large; grappes paueiflores, axillaires, deux fois plus courtes que les feuilles ; pédicelle et calice ve- lus ; corelle tubulée, ventrue ; pourpre , de quinze à dix-huit millimètres de long. Les Indes-Orientales. Introduit en Angleterre en 1838, cultivé à Liège chez M. Makoi , et au Jardin des plantes de Paris, en 1843, 2. AGAPÉTÈS PANACHÉ. 4. variegata, Dec. prod. Thibaudia variegata, Royce , ill, — Wa. cat.— Cerætostema variegata. Ross. Arbrisseau toujours vert, à rameaux arrondis, sub- anguleux au sommet, feuilles courtement | pétio- lées, oblongues, obtuses , subspathulées, à petites dents rares, ou éparses ; pétiole calleux ; grappes so- litaires, PR MASSE pedicelle long, à sommet épaissi, à cinq angles ; nl tubuleuse, à sommet courbe, à cinq dents. _Les Indes-Orientales. Introduit en Angleterre en 1838., 838. reg a À doc k "h À # dur ces eue poes 7 à Cu À Lu tt ati LR CLÉ DE 2 ON te Le D TS ME # ï 1 » laststt SONORE 29 3. | AGaPÉTEs YERTICILLÉ. À. - Dec. prod. , }» pag. 554. Thibaudia verticillata. WaiL. Meg: toujours vert: feuilles verticillées “à petites dents , à base pointue ; fleurs en grappes co- r ge ne pédoncule et calice hispides. es Sons en Angleterre comme le précédent. - Ces trois arbrisseaux sont de serre chaude, ou de bien bonne tempérée : on les multiplie de boutures qui paraissent être d'üne reprise très-difficile ; ausst sont. ls encore très-rares; pourtant je crois que Ja 4 4 ‘a l 14 ñ : a 5s premuère espèce est cultivée au Jardin des plantes de Paris, depuis l'an passé, 1843. JAGQUES. HECHTIA , Kiorsen. — Enpricuer , gen. plant. 1313/2 famille des Broméliacées, Jussieu; de la Diœcie hexandrie, LinNée. Caractères génériques. Fleurs dioiques :les mâles i ; les femelles à périgone redressé à la pu Rss de l'ovaire, à six parties; les Jaci- niures extérieures caliciformes, à base connée, égales, ovales, concaves, érigées; les inférieures corolliformes , libres, du double plus longues que les extérieures, ovales , lancéolées , concaves, érigées, à base nue. Six rudiments d'étamines , subulés, libres. Ovaire à base adnée, pyramidale, trigone. . . . style court ; trois stigmates; subuleux, pruss su- périeurement , ouverts, subcontournés ; Fruits. . Expcicxer. Hercnre 4 PÉrALESs courts. H. Stenopetala. Car. Ces, 1844, pag. 14. Herbe vivace; tige comme nulle où se réduisant à une grosse souche courte, émettant beaucoup de feuilles à base embrassante, linéaires, longues, épaisses, finissant en pointe arrondie terminée par une épine, dentées sur les bords ou bordées d'épines , tantôt droites, tantôt recourbées vers la base ou le sommet, glaucescentes, finement striées en dessous, lissés en dessus, se recourbant en des- sous en forme de corne de bélier; le centre des jeunes feuilles est un peu floconnenx. Les feuilles æ 322 peuvent atteindre 40 à 60 centimètres de largeur et peut-être plus. Fleurs ? Le Mexique. Les graines de cette espèce en ont été apportées par M. Deschamps, vers 1836; elle se cultive en serre chaude ou mieux en bonne tempérée, et _n’exige qu’un trait tsemblable à celui des Cactées du même pays. On pourra la multiplier par ses œille- tons qu'elle paraît devoir donner facilement. Elle est cultivée au Jardin des plantes de Paris; elle se trouve dans le commerce chez MM. Cels, barrière du Maine, à Paris; on com- mence à la voir aussi chez quelques amateurs. C'est une plante fort remarquable, qui n'a pas encôre fleuri en France. _. DASYLIRION, Zuccann. Enpuicn. gen. plant. Sup. 1, pag. 1561, n° 1314/1. Famille des Amaryllidées, Expzicner ? Diæœcie hexandrie , LiNNée. Caractères génériques. Fleurs dioïques ; les mâles à périgone de six feuilles, ou d'une seule pièce di- visée en six parties depuis la base, pétaloïdes sur deux séries , quelquefois les extérieures un peu plus courtes. Six étamines libres; filaments épaissis au milieu , anthères intorses, biloculaires , fixées par le dos, s'ouvrant latéralement et longitudinalement : six glandules à la base des étamines ; rudiments dois. Expricner. Fleurs femelles; périgone à subdivisions membra- neuses sur les bords ; six étamines à anthères stériles ; un ovaire trigone surmonté par un stigmate trilobé, sessile. Capsule trigone triloculaire ; chaque loge con- tient deux ovules arrondis, attachés à un placenta central, (zobis). Yuces , sp. Kew, senc erenn. 2. L 53 DasïLiRiON À LONGUES FEUILLES, ). longiflora , Horr. Paris, 1843. Caudex ou tronc simple, gros, comme subéreux, anguleux à la base, le reste couvert des rudiments des anciennes feuilles ; celles-ci en faisceau termi- val, sessiles, sénbidtsnsites à la base, linéaires, gra- minées, très-longues, terminées par une pointe fi- liforme, longue, sphacélée, comme desséchée, le reste glabre, d’un beau vert, striées sur les deux nt (ce qu'on à = ax regardant par ), planes, hT sur tes bords, ce qui fés rend presque copantes ; a inférieuresinfléchies , les centralesé érigées, longues de 60 à 80 PRE PS larges de 10 à 12 millimètres. Hampe ou tige florale sortant du centre des feuil- les, s’élevant à près d’un mètre, ferme et roide, couverte d’abord de nombreuses bractéés spha- célées, qui souvrent ensuite et deviennent pen- dantes; de leurs aisselles sortent des pédoncules très-rameux ; longs de huit à dix centimètres , ce qui forme une panicule en thyrse sur presque toute la longueur de la tige ; les pédicelles sont presque mem- braneux et sortent aux aisselles de petites bractéôles scarieuses, blanchâtres ; ils portent une petite fleur d'un blanc verdâtre, presque ouverte en étoile au moment de l’anthèse, ce qui a lieu de six heures du matin à deux heures de l'après-midi. Ses fleurs se sont montrées de la mi-mai à la fin de gerer Aucun fruit n’a noué. Le Mexique? J'ai obtenu , il y a une dizaine d'années! un pres de cette plènéé de Yobligeance de MM. Cels qui 54 eultivaient sous le nom de Fucca Stokesü ; 1l a été élevé sous châssis froid, puis ensuite en orangerie, où, comme je lai dit, il a fleuri en 1844; 1l avait été éleyé de semence , et jusqu'ici il n'y a eu que ce moyen de le multiplier. Dans ce mo- ment, le pied qui a donné fleur, perce un œille- ton entre les feuilles et sur le côté de la tige florale. La floraison de cette plante est la première en France, et l'individu s'étant trouvé femelle, m'a donné l'avantage de pouvoir à peu près compléter la description des caractères génériques de ce genre. de supesig bus: «ol Icone DE LA CULTURE HATÉE ET: FORCÉE DE LA VIGNE. J'ai donné, dans les 9° et 10° années de la 1° série de.ces Annales, l'histoire, la description et: la eul- ture de la vigne dans les vignobles et les jardins: Il me reste à indiquer les procédés de la culture forcée employés pour hâter la maturité des raisins. Parmi les variétés qui se prêtent le mieux à la culture forcée , il convient de placer au premier rang e*chasselas de Fontainebleau. ou doré ou de-Tho- mery; ensuite les muscats blanc , rouge, violet, rose. et noir, et le frankenthal , variété à grains noirs fort estimée et qui mérite de l'être. Toutes se culti- vent en treïlle à bonne exposition. Le moyen le plus simple de hâter artificiellement la maturité ilu raisin est . temporairement devant l'espal er, le nomb Ti vuir les ceps que l’on veut forcer. On les in- cline à l'angle. de 60 degrés: Pour cela on fixe soli- 55 dement sous le chaperon du mur une forte tringle en bois. Cette tringle est destinée à supporter les châssis qui sont assujettis dessus chacun par deux charnières vissées , une moitié sur cette tringle!, et l'autre sur la traverse supérieure du chassis, dont la : traverse inférieure repose sur une forte planche pla- cée de champ à la distance convenable sur le sol où elle est assujettie par un double rang de piquets en bois, plantés l’un d’un côté , l'autre de l’autre. Pour soutenir les châssis, un chevron allant du mur à la planche du bas , est placé au point de jonction de deux :châssis, de façon que le bord de chacun repose dessus , et occupe la moitié de son épaisseur. Une cloison en planches dans laquelle on ménage une porte, ferme de chaque côté l'extrémité de cette serre mobile. Selon son étendue, on dispose un poële ou deux en terre cuite dont on dirige les tuyaux le plus près possible du bas des châssis, et dont l'ouverture du foyer est à l'extérieur pour éviter que la fumée puisse se répandre en dedans, On borde de litière ou de feuilles, et même d’un réchaud de fumier quand l'hiver est rigoureux, tout le pourtour extérieur de cette serre. Selon que l’on veut obtenir de on place cet appareil dett l'espalier depuis les pre- miers jours. de décembre jusqu'au mois de février. Il faut préalablement que les vignes soient taillées selon les mêmes principes que Von obserse PRE Ja taille dans la culture en plein air. +. 4. RD ; doit être modérée, mais régulière. Il P miler à ce que, pendant les nuits froides et longues, le feu soit fait de façon à durer es sans être trop vif; | hât: fs, 56 c'est pourquoi la tourbe et le poussier de charbon qui brûlent lentement sont les combustibles à préfé- rer, parce qu’ils produisent une chaleur douce et du- rable. Au reste, pendant les nuits et les journées _très-froides, on couvre les chàssis avec des paillas- sons qu'il faut s'empresser d'enlever dès que le soleil parait. On donne de l'air toutes les fois que la tem-— pérature le permet , soit en ouvrant alternativement une des deux portes des extrémités, soit en les ou- vrant toutes deux à la fois, soit enfin, Bt ar les beaux t, en soulevant un ou plusieurs châssis. À mesure que la végétation avance , on bassine lé- gèrement les feuilles à l'aide d'une pompe à main qui répand en fine rosée l’eau qu'on prend à la tem- pérature de la serre. Ces bassinages que la tempé- rature extérieure commande, deviennent de plus en plus fréquents, selon que la chaleur augmente. H est toutefois prudent, quoi qu’on en dise, de les suspendre pendant la floraison, et de se contenter alors d’arroser le sol , dont l'évaporation suflit pour produire l'humi- dité si avidement -éS par les feuilles de la vigne. I t'et l'effeuil- lement se : pratiquent sent dans Ja culture à l'air libre, avec plus de soins encore pour éviter toute confusion. Les châssis restent devant l’espalier jnsqu’après ta cueillette des fruits dont on a eu soin d’éclaircir les grappes lorsque les grains sont trop serrés. Cette opé- ration doit se faire aussitôt | ‘ils sont gros comme des pois, afin d'éviter de manier les grappes lorsqu'ils sont plus avancés, ce qui les défleurit, et leur ôte cette frai- echeur qui en fait le principal mérite. Onconçoit qu'on peut utiliser la plate-bande qui 37 règne sur le devant de cette serre, soit par une plan- tation de fraisiers en pots , soit par toute autre culture hâtée. bte C'est une erreur de croire que la vigne souffre de cette précocité qu’on lui impose; elle peut au con- traire être chauffée ainsi plusieurs années de suite. Cependant des jardiniers expérimentés conseillent de la laisser reposer un an, et dans ce cas, ils transpor- tent leurs châssis devant d’autres espaliers. Dans un prochain article j'indiquerai la manière de forcer la vigne sous bâches. | _ Roussetow. BIBLIOGRAPHIE, ART DE CONSTRUIRE FT DE GOUVERNER LES SERRES, par Neumann (1). . Ce n’est pas une œuvre facile-que de rendre compte d'un pareil ouvrage, de manière à le faire apprécier convenablement. Notre collègue, M. Neumann, qui était peut-être en France le seul homme bien ca- pable -de:traiter d’une façon satisfaisante le sujet qu'il s'est choisi, l’a fait avec une précision si exacte et si serrée, qu'il serait difficile de faire connaitre en moins de mots que lui, l’objet de chacune des divi- sions de son livre. C’est en général le fait des hommes de pratique, de marcher à leur but par le plus courtchemin, et d’accu- muler les uns sur les autres les faits positifs, dégagés (1) Un vol. in-4° oblong avec 21 pl. gravées. Prix : 6 fr. Paris, Audot, libraire, rue du Paon, n°8. 58 de tous les tâtonnements desquels ils sont sortis avec la sanction de l’expérience. Que peut faire le cri- tique en pareil cas? ira-t-il contester les résultats ob- tenus dans une longue carrière par un homme d’un talent éprouvé ? Mieux vaut pour lui le travail d’un théoricien qui expose longuement son système, et dont les raisonnements laissent. une brèche quel- conque par laquelle la critique peut s’introduire. Cependant, puisqu'il faut accepter la tâche qui s'offre à moi, je vais tâcher de m'en acquitter de mon mieux. | Dans le chapitre 1°, l’auteur après avoir dit qu'une serre en général est un bâtiment à toit vitré, destiné à servir d’abri à un certain nombre de végétaux qui ne peuvent supporter la température extérieure pen- dant une partie de l'année ; s'occupe de l’emplace- ment, de l'exposition. et de la classification des serres. Viennent ensuite tous les détails de construction, qui comprennent le choix des matériaux, la forme des serres, l’inclinaison , les châssis vitrés, toile et paillassons ; distributions intérieures, chaleur artifi- cielle, ventilation. A l’occasion des matériaux qui peuvent être employés pour remplir les bâches, et servir d'enveloppe aux pots qu'on ÿ enterre , l’auteur émet une opinion que je crois devoir citer , parce qu'elle présage un changement important dans la tenue des serres. so - «Toutefois, dit-il, 1é moment n’est peut-être pas très-éloigné où les bâches ne seront plus maintenues que dans les serres où les végétaux de moyenne grandeur vivent en pleine terre; on en viendra pro- chainement à ne plus enterrer les pots, ni dans des couches, ni dans du sable, on se contentera de les 59 placer à l'air libre sur des gradins. Ne perdons point de vue cette vérité fondamentale dont nous avons fait notre point de départ , et à laquelle il faut toujours revenir: les plantes exotiques doivent se trouver dans la serre, autant que possible dans les mêmes conditions que sous leur climat natal; or, aucune plante ne recoit naturellement la chaleur autrement que par l'intermédiaire de l'air qui l'environne. C'est en traversant l'atmosphère que, dans les contrées tropicales, les rayons solaires communiquent à la terre une température élevée ; jamais la chaleur ne lui vient du dedans au dehors. Il est donc bien plus conforme à la marche de la nature de laisser les pots à l'air libre, afin que la terre qu'ils contiennent re- coive, de l'air environnant. suflisamment échauffé, une température convenable, que de lui procurer cette température en enterrant les. prinainent un mi- lieu artificiellement échauflé. » Les arrosage, seringage , os les soins 4 propreté et la destruction des insectes terminent le chapitre premier. Le chapitre 2 est consacré aux pAchesis ou châssis froids, et se termine. par quelques détails sur la eul- ture des plantes bulbeuses, presque toutes originaires du cap de Bonne-Espérance, et par, une liste de celles auxquelles suflit cette sorte de conservatoire. Le chapitre 3 traite de l'orangerie, de son archi- tectare - de sa disposition intérieure ; des. soins qu states les végétaux qu’on y loge, et se,.termine parçune liste de ceux qui passent fort bien, l'hi- ver sous son abri. ste : J'en dirai autant de la serre froide, jet # du cha- pitre 4, du jardin d'hiver auquel le chapitre > est 60 … 24 consacré, de la serre tempérée , chapitre 6, et de la serre chaude, chapitre 7. Il va sans dire qu’on trouve daus les figures dépendantes de ces chapitres, des modèles de ces divers conservatoires, choisis parmi les plus remarquables de la France et de l'étranger. Le chapitre 8 traite des serres spécialement des- tinées à divers usages. 1° Celle aux orchidées, avec une liste des plus belles parmi ces plantes si bizarres et si curieuses. 2° L’aquarium, ou serre pour les plantes aquatiques, dont on ne trouve d'exemples qu'en Angleterre, et où l’on entretient les Velum- bium, les Nymphæa, Pontederia, Thalia, Valisne- riæ, etc. 3° La serre pour les plantes grasses, avec des observations intéressantes sur la culture de ces végétaux singuliers qui trouvent aujourd’hui de nom- breux amateurs, auxquels Îes serres de nos collègues Cels frères peuvent offrir ce qui est le plus digne de flatter leur goût. 4° La serre pour les pelargonium, dont un modèle existant chez M. Chauvière, est re- présenté parmi les figures, et 5° » serre pour les plantes bulbeuses. Le chapitre 9 a pour objet les serres à multiplica- tion. Les trois conditions essentielles, qu'il faut y trouver, sont un certain degré d'humidité, une lu- mière douce , une température chaude le jour et la nuit ; et une disposition telle , qu'aucun courant d’air n'y puisse pénétrer. Le dhermosiphon est le mode de chauffage préférable. Le chapitre 10 est consacré aux serres à forcer : 1° pour les arbres fruitiers, à l'égard desquels le jardinier suit les procédés de la culture à l'air libre, sous empire d’une chaleur artificielle concentrée sous deschàssis vitrés temporairement disposés pour Gt cætte destination; 2° pour à vigne. Le troisième traite des serres à forcer proprement dites ou con- struites pour forcer spécialement une espèce d'arbres à fruit. Ces sortes de serres, rares en France, se ren- contrent davantage en Angleterre dans les jardins des grands seigneurs. Ce paragraphe présente des données intéressantes , surtout à l'égard de la venti- lation , que l'espace ne me permet pas de citer. Ce- pendant je vais copier un paragraphe qui offre un moyen ingénieux d'introduire de l'air dans une sorte de serre. « Nous mentionnerons ici , dit l’auteur, un moyen ingénieux de tirer parti du thermosiphon , pour in- troduire, dans la serre à forcer, l'air extérieur mis à une bonne température. Ce procédé est de l'inven- tion de M. Weecks, ingénieur anglais. Des tubes d'environ cinq mill. de diamètre, et 20 centim. de longueur, traversent de distance en distance , à angle droit, les tuyaux pleins d’eau chaude ; dans lesquels ils sont solidement soudés. L’un des bouts des tubes à air ouvre en dehors en traversant le mur; l’autre bout ouvre dans la serre. Pendant son trajet à travers ce tube, l'air s’échauffe assez pour faire monter à 21 et 22 degrés (50 et 72 degrés Farenheit), un ther- momètre placé près de son ouverture dans la serre. Il s'établit par ce procédé une circulation d'air telle- ment rapide , que les feuilles des plantes éprouvent constamment un léger frémissement produit par l'ascension de l'air chaud continuellement renou- velé. On doit s'attendre à voir adopter généralement ce excellent système de ventilation , dont les résul- tats ont déjà confirmé les avantages. » - out en reconnaissant l'excellence de ce procédé et 62 en admettant que l'air introduit du dehors par ice moyen acquiert une certaine température avant de se répandre dans la serre, je m'étonne cependant que notrecollègue , M. Neumann, ait dit qu’un ther- momètre placé à l’onifice intérieur, constatait que son degré de ein sr à 21 ou 22 deg.; car la position de la serre et sous l'influence du rayonnement calorifère des tuyaux d’eau chaude peut-elle permettre d'appliquer son indication à la température de l'air ainsi introduit ? Le $ IV du 10° chapitre traite de la serre aux ana- nas, et de la culture de ces excellents fruits. Le $ V est consacré aux châssis à forcer les pure d'ornement. _. Enfin, le a 11 a pour ee les serres .de luxe et la description avec figures des plus belles qu'on voit en France ou à l'étranger. En résumé, l'ouvrage de M. Neumann , enrichi de 21 planches, dans lesquelles sont représentées Saufigures : est indispensable à toutes les personnes t avoir upe serre que ; car 1l a traité de-tout et he, serre sstisfaire à tous les besoins. On ne devait pas attendre moins d’un praticien aussi éclairé, mais je peux dire sans crainte d’être con- tredit qu’il. s’est tenu à la hauteur de sa réputation, et que son livre plein d'aperçus neufs qui marquent sHAn de progrès dans la culture artificielle , montre une manière. incontestable à quel degré de supé- Le Fhorticulture rrofrancaise est arrivée de nos JOUrs.. 5e hou RousseLon. : ARS 1 1 \sesSSe Le SRE 63 Pratique de l'art de chauffer par le thermosiphon ou calorifère à l'eau chaude , avec un article: sur le calorifère à air chaud , par A (1). Je ne peux pas mieux faire, ce me semble, après l'ouvrage sur les serres de M. Neumann, que de rendre compte de celui-ci qui en est le complément obligé ; en effet, rien de plus utile pour le bon entretien des plantes de serres qu’une application régulière et sagement combinée de la chaleur. La Pratique de l’art de chauffer contient. des notions exactes sur le calorique et ses effets, in 1 que sur les affinités plus ou moins grandes pour c ce fluide des divers corps dont nous nous servons pour le transmettre, et de l'air son conducteur naturel, et au travers duquel il rayonne en tous sens. Viennent ensuite des explications utiles sur le phénomène de la combustion, l'intensité de chaleur que produisent les diverses substances par lesquelles nous pouvons l'alimenter, et la description exacte des différents appareils imaginés pour procurer la somme de chaleur nécessaire au but qu'on se pro- pose, soit dans le chauffage des habitations et monu- ments , soit dans celui des serres. Le chermosiphon dont l'auteur croit trouver le premier germe Thermes des Romains, y est parfaitement décrit sous le rapport de son mé- canisme et de son action. Les détails donnés sont assez précis et clairement énoncés pour que sans au () Un ie in- ge board avec A pl. Prix : 6 fr. Paris, Audot, rue du Paon, 64 tre guide, on puisse faire exécuter cet appareil en lappropriant à une localité particulière. Je sais gré M. A***, qui est à la fois l’auteur et l'éditeur de cet ouvrage, d'avoir maintenu au savant Bonnemain l'invention du chauffage à l’eau chaude dont il avait fait une application ingénieuse à l’incubation des œufs de poule, et qu'il communiqua à l’Académie des sciences en 1777. C’est un devoir de rapporter à qui de droit le mérite d’avoir créé des procédés utiles, et personne n'est plus digne d’un tel hommage que Bonnemain , envers lequel la fortune se montra si .marâtre, et dont le génie inventif eüt pris un tout autre essor , si | ’adversité ne l’eût constamment com- primé sous sa main de fer. La Pratique de l’art de chauffer est un ouvrage utile aux gens du monde comme aux horticulteurs ; il peut même être consulté avec fruit par les hommes qui se livrent à l’état de construire des appareils de chauffage. RoussELON. - de En. ee NT A ne on MESSE DRE . ARRALSES DE FLORE ET DE POMONE.. ENGRAIS. DU GUANO. Depuis quelques. années, On a commencé à im- porter, en Angleterre et énsuite chez nous, cette ‘espèce d'engrais qui se trouve accumulé, souvent à une épaisseur très-considérable, sur quelques îles et rochers voisins des côtes du Pérou. C'est la fiente des oiseaux palmipèdes qui séjournent dans ces localités désertes. On vient aussi d'en découvrir sur Je litte de l'Afrique. Cet . dont on fait: grand bruit, contient les mêmes sr que la colombine et la fiente des oiseaux de basse-cour, et s0n action a une énergie , semblable. On y découvre, par. l'analyse, diverses. substances animalisées , des produits ammo- niacaux , ainsi que des phosphates, des sulfates et des PRE «fre alcalins. Toutes ces substances, la colombine, la Contales volailles et celle des oiseaux de mer ou guano, doi- vent leurs effets énergiques à ce que les oiseaux n’uri- nant pas, tous les éléments uratés restent méêlés aux matières stercoracées, et que celles-ci étant le résultat de la digestion de grains, d'insectes, et de divers poissons et reptiles, ont des propriétés plus actives que la fiente des animaux herbivores.. Décemsre 1844. 5 66 L'ammoniaque, qui forme à peu près la cinquième partie de cet engrais, est très-soluble, très-volatile sous l'influence de la moindre fermentation qui se manifeste très-facilement et provoque lexhalation de ses éléments à l’état gazeux. il est donc essentiel de le préserver de tous les agents de fermentation, comme l'humidité et l'air ; aussi, n’est-il point dou- teux que le guano, que les hafiinétis marchands vont chercher sur les côtes de l'Amérique méridionale, a perdu, pendant le voyage, une grande partie de ses qualités fertilisantes. Ce qui le prouve d’ailleurs, c'est que les bâtiments qui le transportent restent PNpréghes d’une odeur dont ils < se > débartassén diflici- lement, odeur dont l’éqi mnodé durant Ms Sid : la traversée. 7 "re + Au resté, voici comment on doit cépage Te guan et les diverses substances qui lui sont analogues. ee et fermentescible comme il est, le guano ne P 7 en automne rce que les pluies AÉR:S de nd © died mois ‘s LE ht CN RD ES: di aniver je et L ++ en PS perte les élér ge SA ASTRN TA port nÉs é ÿ LS des racine bordée Lee Foie: les routes et 1e ruis- seaux. C'est au printemps qu'il convient d'en faire usage, en le répandant sur les jeunes récoltes, où en le mélant aux semences _— confie à la terre à cette époque. 2! * On peut lemp oyer sous deux états également fa- vorables ét et qi S'approprient mieux à l’objet qu'on se propose. À l'état sec et pulvérulent, on le sèmé à là main sur les j Jeunes plantes ou les prairies, ét ses éffets sont bientôt sensibles, Pour peu que la tem- Pie ailun certain dire d'humidité. On le mêle 67 encore à divers grains, qu'on recouvre après le semis à l’aide de la herse. ee $ Pour en faire usage à l’état fluide, on le fait dié- soudre dans une grande quantité d’eau , à laquelle On peut ajouter tous les produits liquides des engrais de basse-cour, comme les urines, et sous cette forme ; on le répand en arrosements dont les effets sont éga- lement favorables. Quelquefois , et surtout lorsqu'on redoute l'excès de son énergie, On Vassocie à divers matériaux capa- bles d'en modifier les effets; on en agit de même, selon la nature des sols. Ainsi, à l'égard d’un terrain compacté, on fait fort bien de l'additionner à un en- grais pailleux qui contribue puissamment à rompre sou adhérence, et qui devient lui-mêrne plus facile- ment fermentescible sous l'influence de son action. Dans les terres maigres et légères, le guano comme la colombine sera d’un emploi plas conven: le en le mélangeant avec de la marne grasse ou de Ja vase des étangs et fossés restée plusieurs mois sous l’actic n des fluides atmosphériques. Dans tous les cas, l'effet du guano qui, d'après les renseignements que jai recueillis, se comporte absolument comme la colom- bine, ést prodigieux surtout la première année de son emploi, mais comme tous les engrais très-fermen- tescibles, et dont les éléments les plus actifs s’exhalent sous la forme gazeuse, il est de peu de durée. On pensait autrefois que la colombine brülait les plantes en considérant l'énergie de son action, et le même reproche pourrait être adressé au guano, si on ne savait pas aujourd'hui qu'aucun engrais n'est ca- pable de déterminer dans le sol une chaleur assez considérable pour nuire aux végétaux. Aussi les mau- cs 68 vais effets qui résultent quelquefois de l’action d'en- grais aussi énergiques , ont le plus souvent pour cause un emploi, peu judicieux, et cet inconvénient n'a jamais lieu sous Ja direction d'un cultivateur intel- lhigent. ; Au reste, il en sera du guano comme nel tous les engrais que la spéculation vante; son règne ne sera pas de longue durée. Si quelque chose doit étonner Ps impartial , qui juge sans passion et sans pré- vention, c’est de voir des hommeséclairés d’ailleurs, rechercher : avidement les nouveautés en ce genre, et les payer même assez cher, tandis qu'une masse de substances très-convenables à l'engraissement des sil- lons se e se détroit souvent en pure perte tout près d'eux. Je ne citerai pour. exemple que l'engrais flamand , qui est si recherché en Belgique et en Flandres, et dont les Chinois et les Ja ponais font diverses prépara= tions fort en usage, et l’objet d’un grand commerce, Eh bien ! cet engrais, qui peut être employé sans prépa: ration préliminaire, se perd dans la plupart de nos contrées, au point qu'un agronome a estimé qu’il y avait modération à porter à cent millions de francs la valeur des déjectic l 1 L 1 perdues, etäacent cinquante. millions le surcroît de produits me ces malières procureraient. RousseLox. HORTICULTURE. JARDIN FRUITIER. Poire Berr-Binx (WT oyez la planche}. J'ai recu sous ce nom, de M. Dita pro- 69 priétaire de la pépinière du Vouldÿ, à Troies, la belle et volumineusé poiré dont je donne la figure dans ce journal. Cet habile horticulteur m'écrit que le poirier qui l’a produite , lui a été envoyé en 18/0 par MM. Simôn-Louis frères, de Metz, qui à cette époque avaient fait venir d'Amérique plusieurs arbres à fruits, et que ‘célui-ci pourrait bien être d’origine améri- caïne. Maïs:il règne dans la nomenclature des poires unetellé confusion ; qu'il est bien difficile d'y porter la lumière , etque malgré toutes les peines que je me suis données pour arriver à la réconiaissance péfaite de cette poire, je n'ai jusq autre celle=ci : Las < O2. 48098 + ati 1e ° Son nom n'est connu par aucun de nos po- sinus si l'on en excepté M. Jamaïn, qui pré- tend la posséder, maïs lui attribue une forme, üne peau et des qualités qui ne paraissent pas s'ébtérdét avec le fruit que j'ai eu’sous es jeux; ” DHP- 538500 2° Celuisci ; de leur inconh M. Baltet-Petit et à tous les oilidifitéise Le Sont venus en grand nombre l’admirer dans sa pépinière, est leplus gros que je connaisse. Il avait, au mo- nent de la cueillette, 19 cent. ‘de hattéte, et38 ï circo Il en avait encore 17 ét: ( | V'ai mésiré moi-même à son “Arrivée À paris dans es ; rx Sal prehaiet jure fe ce MDI J'ai consulté tous s, il n'est sur aucnn. Cépénat: M: Camuket: m'a ds : catalogue de M. Brävy , à Clermont-Ferrand, mentionnant ‘une poire sous le nom de Ban Birne, le seul qui se rapproche le Lt du nôt Ar PS 70 parmi nos souscripteurs, pourra=t-il, en voyant Îa figure que nous donnons, uous fournir quelques éclaircissements. Duhamel n’en parle pas; le traité des fruits de M. Couverchel non plus; le Jardin frui- tier ni le Manuel du jardinier de Moisette n'en font mention ; enfin, le bulletin de Ja société d’horticul- ture de Rouen, qui renferme un excellent travail sur les poires, par notre collègue M. Prévost, quia donné la description et la few de plus de cent poires, n'offre rien qui puisse s'y rapporter parfaitement. - Toutefois la poire qui dans cette sorte de mono- graphie paraitrait s’en rapprocher le plus, est celle que M. Prévost désigne sous le nom de Duchesse de Berry; Belle angevine, Duchesse de Berry hiver , poire. d'Angora et Bolivar, Mais la description de son fruit que je copie textuellement ci-dessous, ne peut laisser douter que ce n’est pas la même poire, et que je ne cours pas le risque d'ajouter un nom de plus à sa trop nombreuse synonymie, qui iggrait p'occasien, de plus d’une erreur, soit qu'on tire ee encore ee un 1 autre synonyme, cest la poire Comtesse de Tervuerenne , que M. Baltet- Petit m'a signalée comme identiquement. la même que la Belle Angevine et la poire d’Angora. En effet, cette poire Comtesse de Tervuerenne , n'est certes pas la même que le Beurré de Tréverenn ;;dé- crit, par M. Prévost comme une poire à couteau, dont la chair est. fine, fondante , Veau abondante, sucrée , vineuse, parfumée, excellente, tandisque Ja Comtesse de Tervuerenne est une poire à compote , de, forme et de volume semblables à ceux de la Du- FRS ue 7? Voici la description de cette dernière sronnés:| par notre collègue M. Prévost. « Fruit très-gros, de forme nelinre puisqu'il est quelquefois court et large comme une poire de Catillac, mais affectant. pourtant plus généralement la forme allongée, renflée au milieu, et bosselée vers l'œil. » Sa peau est d'un vert grisètre d'un côté, tandis que de l’autre elle prend une jolie teinte rouge clair ou carmin, lors toutefois qu’elle est sous l influence immédiate ms rayons solaires. Elle est en Gutre mar brée de gris où maculée de poi ints de mêi leur, pläs nombreux et plus rapprochés vers Tail usa le pédoncule , où ils sont plus larges et plus espacés. » Le pédoncule est généralement gros et fort, droit ou couché, suivant la position qu'avait le fruit sur l'arbre, sa longueur est aussi assez. vraie L’œil est placé dans une cavité très- , lorsque le fruit est allongé et bosselé Yeriégtié te mais mé est moins enfoncé sur les fruits plus courts. Chair grosse, presque sèche où sans Sucs, assez douce, mais sans saveur appréciable. 40 “» Lorsque le fruit est ie pt] ses pepins sont avortés , et'il se gâte souvent dès la fin de janvier; mais tosèqutil est petit ou moyen, il peut être con- servé très- longtemps (ren ai conservé, en 1 jusqu'au 19 de juin); mais alors sa chair se Lab Et jaune pâle, et devient encore fou sèche et +24 insipide. Er if ste, G* +EA ie _» C'est doncune poire ui es nSO? mer de janvier en mars. Prise avant que sa € commence à se détériorer , elle est bonne cuite: Mais alors même qu'elle sérait la moins: bonne des poires nt 72 de cette catégorie, elle mériterait encore la culture, à cause de son volume énorme , de sa forrne habi- tuelle et de son coloris. » vayeriià maintenant la description de la poire Berr- Birx. Je dois dire d’abord que le fruit qui a servi de modèle, est le seul obtenu cette année, qui est la pre: mière de la fructification du sujet qui existe dans l'é- cole d'arbres fruitiers de M. Baltet-Petit. J'ignore donc si la forme est variable ; toujours est-il qu’elle est moins allongée que celle donnée comme la plus ha- bituelle de la poire Duchesse de Berry. La Bert-Birn est circulairement bosselée sur la partie la plus étroite vers le pédoneule ; elle est large au milieu , et mame- Jonnée ou garnie de protubérances sensibles , mais peu saillantes sur la portion qui avoisine l’œil. Sa hauteur, ainsi que je l'ai déjà dit, est de 19 cent. ; et sa circon- férence la ta déyeloppée est de 38 cent, Notre cadre igé à. restreindre. un 1 peu ces. propor- au est d'u une ps vert olivâtre, clair uni- forme , sans macules, mais pointillée sur toute sa sur- face de points roux également gros et espacés. Le pédoncule de couleur cannelle ne diffère pas de celui de la Duchesse de Berry ; l'œil est last dans une cavité moyenne. . Je ne peux rien dire de sa dir ayant ns leurs “ds fruit intact à M, Baltet-Petit, qui sans doute essayera de le garder le plus longtemps possible, Du reste, tout annonce que cest un fruit à cuire. Harbre qui l’a produit est peu vigoureux ; au COn- 93 traire du poirier de Ja Duchesse de Berry qui l'est beaucoup. rs Au moment où cet article s imprime je recois de M. Baltet-Petit, une nouvelle lettre par laquelle il me,dit qu'il croit fermement que la poire ci-dessus n'est autre que l'ADMIRABLE DES CHARTREUX OÙ CHAR- TREUSE, et Gile-oh-gile. L'admirable des chartreux ou chartreuse , que je ne connais pas, est dit-on une poire très-grosse qui n’est bonne que cuite, et encore n'est-elle pas la meilleure. des poires à.compote. Un jardinier à agé, qui a habité le. couvent des char- reux, près de Troyes, a dit se rappeler cette poire, qui était en grande estime auprès des moines. Cela indiquerait qu’elle n’est pas nouvelle, mais alors. sa culture aurait été abandonnée, car on ne:la trouve sur aucun catalogue. de. l'époque. Quant à la poire Gile-oh-gile, poire à: (Gobert, -Garde-écorce elle n'est certes pas. Jesmépasqués le jert-l que l'admirable des. Chartre auteur ne lui accorde. Q est. un fuit ee aa fort volume, à peau lisse, d’un vert jaunâtre pointillé de vert , et marbré de fauve étendu par plaques, 18 AA le pédoncule est gros.et Court... ‘4 Au surplus, j'ai, ensé qu’en publiant. rs igure de la poire que je voulais faire connaître, c'était un sûr moyen d'éviter, touts, rfasignst ets Si, parmi :pos souscripteurs. quelqu'un, it ni a sédait à son, ‘égard. d'autres. renseign mil saurais infinime mé, spl den sos F d afin, de les. plier: RM: un des numéros. see no au 39: ai0t erdisri pee Jai . L., 20H07: FRYÉE en À SE SENCTES 74 POIRE-FIGUE D'HIVER, POIRE DE SAINT-DENIS, POIRE BISHOP'S THUMB. Avec la poire Bert-Birn dont je viens de parler, j'ai reçu de M. Baltet-Petit quatre autres poires iden- tiques entreelles quant au volume , à la forme et à la couleur de la peau. Ces fruits, de forme pyramidale allongée, un peu oblique, sont longs de 13 centimè- tres sans le pédoncule qui en a deux et demi. Le dia- mètre le plus large est vers l'œil, etcompte environ 6 centimètres. La peau est fine, æ un vert marbré dé brun, couleur qui s'étend en grandes masses d'un côté. Cette peau se lève en lanières presque comme dans la prune de Monsieur, de facon qu'on pourrait, pour ainsi dire, peler. cette poire sans couteau, ou du moins sans que la pelure conserve des portions dé chair. Celle-ci, sans être très-fine, est cependant fondante , séfitmde et d’une saveur sucrée fort agréable. Ces fruits étaient en parfaite maturité dans les premiers jours de décembre , époque où müûrit en effet la poire-figue d'hiver, aussi n'est-il point douteux qu’ils appartiennent à cette variété. L'arbre a un beau port, est très - produetif, et ses fruits n’ont que très-rarement Fiaconvénient de tomber d'eux-mêmes. Cependant M. Baltét-Bétit mé dit dit sa lettre d'envoique dec ces quatre poires deux ont été cueïlliés sur un arbre désigné poirier-figue , et les deux autres sur un autre poirier dit de Saint-Denis. Quel est donc ce dernier nom qui apparaît pour la ‘première fois et que personne ne connait ? Il est clair, dans le cas présent , que c’est une Mauvaise dénomination, car le second poirier est évi- 75 demment le même que.le premier. Si, d’ailleurs, ce nom a été imaginé pour.désigner un fruit dont la maturité habituelle aurait lieu vers l'époque oùarrive la Saint-Denis (9 octobre), il n’est nullement appli- cable au poirier-figue d'hiver qui, conme je l'ai, dit tout à l'heure, mûrit ses fruits de la fin de novembre aux premiers jours de décembre, Selon l’opinion de notre savant collègue, M. Pré- vost, il pourrait être plutôt.le synonyme du poirier Bishop's Thumb, seau fruispyramidal wrs-allongé, brun obscur d'un côtéetd'r assez. à la poire-figue: d'hiver, a toutefois. la. chair moins fine quoique irès-bonne, etmûrit de fin,sep- tembre en octobre. Ainsi donc: ce n’est point pour rabligit une. dite nymie que j’airapproché les trois noms qui commen- cent cet article; c'est plutôt pour m'opposer à l'ad- mission du nom de poire de Saint-Denis, et dans tous les cas, de ne voir a MR ie nation qui, non/applicable à la poire-figüe d'hiver, coneieeie mieux à » pois GER 2 s Thumb. Rousseton. sd d: À : 332 PLANTES D'ORNEMENT. ef péqitts : PLEINE bee ris [he tot 1 RTS “ “alféi ME VAT …* Eciaé prrennies : Lisa Rite indigène à la France où elle croît spontanément. sur le Mont-d’Or, en Auvergne. Elle s'élève au plus à 45 centimètres; sa tige .est droite ou rameuse dès sa base , ses feuilles sont linéaires, ee Ps ob- tuses, éparses,, entières, légèr : velues. Eu été, 76 fleurs agrégées en têtes terminales sphériques, en- touréés d’un involuere composé de 15 à 16 folioles dentées. Le calice est à cinq divisions, la corolle est en roue, à tubécourt, à limbe divisé en cinq décor parés linéaires, préféndes: d'un joli bleu. “Cette plante, que l’on rencontre fort duré dans les jardins où elle semblait perdue, est cepen- dant préférable à sa congénère la Jasione de mon- tagne (Jasione montana) qui est annuelle. Aussi doit-on savoir gré à M. Pelé, horticulteur, rue de l'Oursine, de l'avoir comprise dans sa belle collection de plantes vivaces , et de l'avoir assez ne Los satisfaire aux demandes des amateurs. | Elle fait fort bien en bordure; on la cultive ‘en pleine terre, et on la multiplie d’éclats. On peut aussi: rie AE que l'on sème en placer l'automne. RousseLon. 2 | OANGERE OU SERRE TEMPÉRÉE. dondE e Lit » PavErTe ; avshALE. Rsodal als. CAT. AUGEL. .POTIE Pa opposés, à feuilles opposées ; elliptiques, obtuses:, longues de 10 centimètres et larges de 4, ànervures saillantes, Fleurs en panicule portée sur un pédoncule commun auquel elles sont attachées par un pédicelle. Le calice est ové, son limbe a 4 dents petites; la corolle hypocratériforme est à tube grêle, cylindrique, plus long que les lobes ; son limbe à 4 parties étalées; 4 étamines inséréés à la gorge, sessiles ; style Mpétèant de beaucoup l'entrée du'tube de la corolle, renflé en imassue au sommet ; baïe eouronnée par le calice qui est biloculaire ou à 77 deux loges; périsperme FRERE 50 à à embryon dorsal. Ce charmant arbuste suce, la; serre tempér rée. | suffit, a fleuri pour la première fois au Jardin du/Ror, au printemps de cette année ; il n'avait alors qu’une hauteur de 30 centimètres. On peut le multiplier assez facilement de boutures, mais il fournit peu de rameaux. Je crois qu'on pourra le greffer avec avan- tage sur quelque autre, espèce de la famille des ru-. biacées à laquelle il appartient » et notamment sur les gardenia. ILest facile de confousles cet arbuste. ASEEAON, con génère le Pavetta indica, dont notre, collègue M.A. Celsa parlé, page 251dece journal, année 1843-1844. Cependant ce dernier exige agree chaude. 5 oq Nruuax. 15 SION 'b 19 niv ob oil acors aus] SERRE CT (HOFES esuirasi 4 Keruie À FLEURS ROSES inaGéss. Hibiseus Mon. HORT. BELG. (Voyez la planche et pour ‘les éaractères Ds 2 page 202 de ce ‘journal, année. 1834 1835). ss J'ai reçu en 1844 , de la Belgique, cette plante qui a fleuri dans mes cultures en juillet dernier. Elle pa- raît disposée à prendre un grand développement; car sa hauteur, à cette époque, était de 2 mètres en- viron. La tige est souligneuse, cylindrique, d'un vert es: garnie toute sa longueur d'épines cves 6 1 posées à Don tolthnss _d'unsveit-assesfraiss couvertes 78 déssus et dessous d'un duvet blanchâtre couché, plus épais en dessous. Le pétiole est cylindrique, veft pomme , hérissé de poils roides. Dans l’aisselle des feuilles naissent les fleurs. Elles sont solitaires, por tées par un pédoncule long, cylindrique, vert et velu comme le pétiole. Le calice est d'un vert clair velu , à cinq divisions obtuses, et garni à sa base d’une espèce d’involucre ou calice extérieur composé de 10 brac- tées linéaires d’un vert foncé velu. La corolle est campanulée à cinq pétales érrilé obovales, dont Le pes due beau rose lilacé est strié de nombr dinales, fines , déliées et un peu plus foncées. Chüque pétale est marqué à son onglet d’uné macule pourpre noire, luisante, _ > Amie d’une auréole de carmin vif. ; Lestyle est à filet blanc avec 5 stigmates en os de forme arrondie, d'un pourpre noir velouté en dessus, d’un rose lie de vin en dessous. Étamines monodelphes, ‘dont les filaments réunis nt.couleur lie de vin à anthères pourpre noir. _Cett bell e plant te exige 1 la serre chaude, où on la ve e en pots. Doi faut une terre légère, mais sub- santielle. Jacquix aîné. FICUS, Lux., Desr., Expuic., gen., ete. Diœcie criandrie; Lixnér, Pers. syn, Urticées ; Desr., cat: É Mionosog-plénti si sd 2 de | Caractères: génériques. Réceptacle c charnu , g- Less ou 4 fo 4 v à da base ; Sinbilie du: oi: Limé: par des écailles ou despoils. Beaucoup de fleurs très-petites sur la super- 79 ici. e interne du réceptacle, pédicelées ;:serrées , dini- ques , ou les supérieures mâles, les autres femelles. Fleurs mâles à périgoné tripartite; trois étamines , opposées aux laciniures du périgone, à filaments ca- pillaires; anthères intorses, biloculaires. Fleurs fe- melles à périgone quinquéfide, le tube décurrent forme un pédicelle ; ovaire sublatéral, uniloculaire. Style latéral filiforme, étant la continuation du gynophore. Stigmate court, bifide. — Arbres, ou ar- brisseaux quelquefois grimpants, nombreux entre les tropiques, rares au delà de cette zone. Une seule espèce est comme naturalisée dans le midi de T'Eu- rope;tous sont laiteux, à feuilles alternes, beta tières ou lobées , stipulées. Ce genre est nombreux, mais parfaitement carac- térisé ; Persoow Syn. plant., en décrit 96 espèces, et c'est certainement bien loin du nombre € Safi au- jourd’hui; D Een cité 32, ilti li du Plantes. de Paris; mais il y en à beaucoup plus maintenant dans. les cultures d'Europe, puisque : Swerr ; édition de 1839, en énumère 83, et il est. certain qu’il en existe davantage. S'il est facile de rapporter les ASE des bee à leur genre, il n’en est point ainsi à l'égard des es- pèces entre elles, car la nomenclature en est assez in- certaine, ce qui paraît tenir à plusieurs causes. Une de celles-ci est que peu ont été figurées , soit que les espèces cultivées donnent rarement t leurs fruits dans nos serres , soit que l’iconographie de ces arbres offre peu de -brillant au pinceau des peintres; à : est-il qu’on n’en trouve que peu de figurés dans les ouvrages de botanique. C’est donc une lacune à rem- plir, mais qui demanderait du temps, et d'est dans 80 cette intention que les Annales de Flore et Pomone, donineront de temps à autre quelques figures et des- criptions de ces arbres ou arbustes, ce qui sera tou- jours un A RESEPS.S _— ceux qui nous succéde- ront et VOL hie de ce genre sur sr ya beaucoup à dire et 3 étudier. Ficuien ou Brésir, Ficus Brasiliensis, Lanws Enum.; Desr,, cat. éd. 3; Swerr, hort. brit,, éd, 24 Tige arborée ; jeunes rameaux munis de poils nom: breux, roux, bruns, rugueux ;stipules comme mem branacées , rosées ; feuilles alternes , ordinairement rapprochées au sommet, des rameaux ; lancéolées ou lancéolées-ovales, rétrécies en coin à la base, très< entières sur les bords, glabres, coriares, assez épais- ses, longues de 3 à 4 décimètres, nervures brillantes en dessous, éloignées d'environ un centimètre, mu- nies de. poils roux ; pétioles épais, bruns, munis de 26 s poils. roux. renflés à la base, canaliculés “en dessus rs de 6.à 8, centimètres. 8: comme la plupart de ses congénères, il sé multiple facilement de boutures faites sur couche chaude et sous cloche. Jacques. NEMATANTHUS, An. Broneniarr. Didynamie angiospermie , Lix. Scrophulaires, Juss. Caractères génériques. Calice rs divisé en cinq parties; Corolle tubulée, bilabié didynames, plus le rüdimient d'une coquine Un style renflé au sommet ; un ovaire entouré de glandes au nombre d’une à cinq; baïe à une cellule; grames oblongues. | Nemaranrae 06 Guiccemin, Nematanthus Guil- lemini, Av. Broncwtarr. Columnea grandiflora, C. splendens, Honr. Aer. Arbuste toujours vert, grimpant ou traînant, de 75 centim., à écorce lisse de couleur brun grisâtre; le sommet des branches est d'un vert foncé; feuilles opposées à pétiole court, canaliculé, ovales-oblongues acuminées , épaisses , charnues, d'un vert brillant et foncé ; for axillaires, le plus souvent solitaires, pendantes; pédo ncule long d’un décimètre, grêle, velu, plus gros vers le calice. Celui-ci est à segments lancéolés , longs et velus, d’un yert moins intense que les fleurs. Corolle à tube velu , gibbeux à la base par derrière, s been au sommet , à lèvre supérieure droite et voûtée, à lèvre iifévieäte trifide et élargie, d’une belle couleur écar- late vif, marquée à l’intérieur de points arrondis plus foncés. Les filets des étamines sont blancs, et les an- thères jaune pâle; le style est blanc et le stigm Jaune verdâtre. Cette plante a été trouvée au Brésil par # collec- teur botaniste Guillemin , qui Fa cris il au Jardin E 1844 82 du Roi, où elle a reçu de M. Ad. Brongniart, pro: fesseur de botanique, le nom sous lequel je la décris ici. Le genre Nematanthus est un démembrement du genre Columnea. On pourrait croire que c’est là la raison qui a déterminé les botanistes anglais à lui conserver celte dénomination générique, si on n'avait pas eu lieu de remarquer nombre de fois que c'était chez eux un parti pris de n’adopter aucun des noms donnés en France. Dans le cas présent on peut dire cependant que ce serait justice, car le JV. ematanthus Guillemini a été trouvé par un explorateur français, et n'est parvenu en Angleterre que par la France, où il avait recu le nom de son inventeur. Cette plante, qu'il faut tenir dans Ja serre chaude et mieux encore dans une serre à orchidées, y pro- duit d'autant plus d'effet qu'elle ÿ est suspendue, à cause deses fleurs pendantes dont le vif coloris ressort admirablement bien sur le vert frais et prononcé de ses feuilles qu'on peut comparer à celles du hoya carno$a quant à la forme et à la succulence. RL RME T Se ie : Star ee rés-re narquable par le nombre et la du- rée de ses fleurs successives, qui quelquefois se dé- veloppent par deux ou trois à chaque aisselle de feuil- les, et dont l'épanouissement se prolonge de novem- bre en avril. | El lui faut une terre substantielle, quoique légère, et qu'on peut composer à peu près par portions égales de terreau de feuilles, et de terres franche et de bruyère: Lorsque cette belle espèce est placée dans une serre chaude dont l'atmosphère est humide, comme elle doit l'être pour les orchidées épiphytes, on voit pres- ue toutes les feuilles se garnir de racines àleur base; c'est dire que la multiplication par boutures est des De FE } d à LÉ Le pad dd dd oi en des ae a vi Lac Ut ghetto 5 QT LES ESS A SR RE ete EL CC ne er Er 83 plus faciles , et c'est aussi le seul moyen que l'on em- ploie. Jacquix aîné. Nore sur LE Darrien, Phœnix dactylifera, Lan. Nous nous regardons comme très-savants dans les applications des lois de la physiologie végétale ; nous nous vantons de notre art à produire des hybrides par la puissance de la fécondation artificielle ; enfin nous nous croyons presque les maîtres de la nature, parce que nous savons accélérer l'époque de la fructification dés arbres par les procédés d’une taille combinée de manière à maîtriser une séve trop fougueuse, et qui ne produirait que des feuilles. Eh bien, tous ces pro- diges de notre civilisation industrielle sont pour la plupart connus parmi les peuplades que nous appe- lons barbares, et que de loin nous croyons être sans connaissances ou plutôt sans instincts. Voici une note extraite d’un ouvrage sur le Sahara égyptien n, par M. Ausone de Chancel, qui démontre l'esprit d'ob servation des enfants du désert, relativement à la cul- ture du Dattier, et indique des CPAS qui ont lieu d’étonner. « Les palmiers-dattiers , dit cet auteur, venus de semis sont généralement inféconds, et de beaucoup moins belle venue que les palmiers venus de boutures. C'est donc ce dernier mode de dé creme qui e est adopté Qu: d P kr auteu! de 7aBpieds,il d londétache et quel'on. pique dans ur le eterre es ga les arrose à grandes eaux t 1 ] A 60 , mence " sa des fruits. Les dattiers feme seuls qui produisent , sont en bien plus grand mbre 84 que les dattiers mâles, destinés par la nature à la fécondation. Dans le Sahara, comme en Nubie, comme en Égypte, les indigènes aident l’union des deux sexes de la manière suivante : à l’époque de la floraison du mâle, qui devance celle de la femelle d’une quivzaine de jours, on détache de cet arbre une grappe de fleurs, un des régimes ( hardjoun), qui couronnent sa tête, et on l’attache sur celle du dattier femelle ; la nature fait le reste. Les fruits se cueïllent vers le mois de novembre; des magasins destinés à les recevoir sont ménagés dans chaque maison et sillonnés de petits canaux qui reçoivent et laissent écouler le miel de la datte à mesure qu'elle se dessèche. Ainsi préparées, et après dessiccation complète, elles peuvent se conserver dix ou douze ans : les Arabes semblent les préférer aux dattes frai- ches. Celles qui nous arrivent en Europe et même à Alger, sont d’une qualité tellement inférieure, que dans le pays on les donne en nourriture aux cha- meaux , aux mulets, aux chevaux , en ayant soin de r ; Soit avec de l'orge, soit avec une herbe ie Sas no | « Quand un palmier est reconnu stérile, les indi- gènes en ürent parti, en Jui faisant au-dessous de la, tête qu'ils appellent Roussa ou galle, une ou plu- sieurs incisions à la base desquelles ils appliquent un vase, qui Se remplit bientôt d'une liqueur très-bonne à boire et qui, fermentée, devient enivrante: c'est le vin de palmier (e/ âguemi). L'arbre ainsi préparé en donne pendant plusieurs mois. On bande alors les blessures après les avoir fermées avec du sable, et, disent les Arabes , cette opération le rend souvent lie, » D de 85 Il résulte évidemment de ce qui précède que les Arabes ont quelques notions exactes sur les sexes des plantes , puisqu'ils ont remarqué que dans les dattiers ils existaient sur des individus différents. Ils connais- sent certainement aussi la nécessité de leur réunion pour la production des fruits, puisqu'ils cherchent à diminuer les chances défavorables que la nature a permises à l'égard des dattiers dans l'acte mystérieux de la fécondation, en apportant sur les individus à fleurs femelles, les grappes des fleurs mâles. Il faut bien encore qu'ils aient observé qu’un dattier mâle suffisait à féconder plusieurs femelles, puisqu'ils mul- tiplient beaucoup plus les individus de ce dernier sexe que ceux du premier. On voit aussi qu'ils savent faire des boutures, et que la préférence qu'ils donnent à ce moyen de reproduction sur celui du semis a sans doute pour cause que les dattiers qui en proviennent ontune vigueur moins difficile à dompter, et se mel- tent plutôt à fruits. Enfin dans les incisions qu'ils pratiquent à la tige des dattiers stériles, on doit voir un moyen qu'ils ont imaginé pour les forcer à se mettre à fruits, car les dattes, ce pain des enfants du désert , est pour eux l’objet principal de leur cul- ture. Ils savent donc que l'écoulement plus où moins prolongé de la séve et des sucs propres auxquels ils donnent le nom de vin de palmier, affaiblit l'indi- vidu auquel on l'impose, et finit, après avoir arrêté la fougue du fluide séveux, re rep la me cation. Il est donc vrai que sur tous les points du globe le créateur a fait naître des hommes, il a no: . | ment placé à leur portée les ressources alimen qu'il leur destinait, mais encore il leur à donné l'in- LA 86 telligence nécessaire pour qu'ils puissent se les appro- prier, les perfectionner et en augmenter la masse. RousseLon: COLOMNÉE À FEUILLES ÉPAISsEs, Columnea crassifo- lia.An. BRonGNtaRT. Cette espèce, fort intéressante, est originaire du Mexique ; elle a été introduite en France en 1843, et y a fleuri, pour la première fois, vers le mois de mars 1844, dans les serres chaudes du Jardin du Roi: . C’est une plante sous-ligneuse , àtige peu ramifiée; réticulée, et conservant, à Ja place où étaient atta- chées les feuilles, et après leur chute, deux étrangle- ments qui en indiquent l'insertion. Les feuilles sont opposées, épaisses, pointues, cihées sur leurs bords, d' un vert luisant , foncé en dessus, jaunâtre du côté opposé , à Dee court et canaliculé, longues de 13 à 15 centimètres, à nervure médiane saillante en dessous, et hérissée de poils rougetres. ee fleurs paissent dans l'aisselle des feuilles; elles . La corolle tubuleuse est longue d'environ | 9 centimètres, à tube légèrement arqué, renflé à la base, d'une belle couleur rouge ap en dessus , » plus pâle en dessous. Elle est bilabiée ; la lèvre supérieure se divise en trois lobes , dont celui du milieu, le plus long et le plus lrge, est concave et tronqué presque carrément , et les deux latéraux ovales, obtus, sont maculés à l'intérieur de taches ponceau sur un fond rouge jaunâtre, La lèvre infé- rieure, Jancéolée, oblongue, se dirige presque ho- rizontalement, et est teinte en dedans de la même leur que les lobes latéraux, et, comme eux, 87 irrégulièrement tachée dé ponceau: L'ovaire est ovoïde, poilu ; les cinq étamines à anthères jaunes et à filets blancs, insérées au fond du tube en dépassent la gorge, et sont plus courtes que le style qui est surmonté de deux stigmates arrondis. Cette belle plante , que l'on trouve dans plusieurs établissements, et notamment chez nos collègues, MM. Cels frères, et dans mes cultures de Charonne, se cultive en serre chaude. I} lui faut une terre com- posée de deux tiers de bruyère , et d'un tiers de terre franche et de terreau consommé de fumier ou de feuilles. On la multiplie assez facilement de boutures, que l'on fait sur couche chaude avec des rameaux ou des feuilles. JaAcQUIN aîné. PLANTE NOUVELLE. Béconie veLouTÉe. Begonia velutina. Av. Brox- GNIART. Plante vivace; RER mbéroeis, dont la tige meurt annuellement comme celle de la Begorua discolor. Elle s'élève à environ 70 centimètres; ses feuilles sont alternes, arrondies, et blanchâtres en dessous. Les fleurs sont en grappes terminales uni- latérales, d’un . «ge rose tendre. Les grappes * sont scorpioides. Cette espèce, qu'on ol regarder comme pus belle après l'icarnata, a fleuri pour la p x ère 101S en 1844. Elle a perdu ses tiges un mois après la 1 raison; il est nécessaire de la laisser en be 8 ce moment jusqu'au printemps, en lui donnant seu- lement un peu d'eau de temps en temps. Il convient æ 88 alors de changer sa terre; je pense que la serre tem pérée lui suflira. Î lui faut une terre douce et légère, composée de deux tiers terre de bruyère et d’un tiers terre franche. Il naît une certaine quantité de petites bulbilles à Y'aisselle de chaque feuille. J'en ai semé , mais elles n’ont pas encore poussé; toutefois je pense qu’il doit en être de cette plante comme de beaucoup d’autres, qui se multiplient de cette manière. Cette plante nous est venue, en 1844, du Mexi- que , dans un envoi de M. Gheisbreght. Neumann. BIBLIOGRAPHIE, Traité de lu culture de l'OEillet, suivi d'une nouvelle classification , par Raconor-Goprrroy, 2° édition, revue et augmentée (1). Je suis parfaitement de l'avis de l’auteur, qui con- sidère l’œillet comme très-digne d’être placé au pre- es mg plantes qui récompensent , par mille uissances agréables, les soins de la culture qu'elles exigent. Je me range encore à son opinion lorsqu'il trouve que l'œiliet de fantaisie l'emporte sur l'œillet flamand par une plus grande variété de formes , et surtout par l'étendue de son échelle chromatique. D'ailleurs M. Ragonot- - Godefroy n'est point exclusif, et tout en disant ce qu'il pense des diverses tribus d'œillets , ikse garde bien d'en proscrire aucune, parce que chacune d'elles a son mérite res et concourt &@) Un vol. in-12 avec figures. Prix : 1 fr. Paris, Audot rue du Paon , n° 8. NN à rendre plus intéressant encore le beau genre qui se recommande à tant de titres à l’attention des ama- teurs. ‘3 L'auteur commence par critiquer l'emploi du ter- reau seul pour la culture de l’æillet; il conseille le mélange d’une terre normale très-meuble avec un peu de sable fin, et un tiers environ de terreau con- sommé. Il veut que ce mélange soit fait longtemps avant son emploi , afin que le terreau achève sa fer- mentation et que ce compost devienne plus homo- gène. Le choix des pots, moins important sous le rap- port de leur influence sur la culture que sous celui de leur rangement, occupe ensuite; et il préfère ceux de forme élevée, ayant une hauteur de 22 centi- mètres sur un diamètre de 15 centimètres au sommet intérieur , réduit à 12 à la base. Le rempotage est fixé par lui au 15 mars, époque où les œillets entrent en séve. Le fond du pot est garni de quelques tessons qui facilitent l'écoulement de l’eau; la jeune plante nettoyée et mondée est en- terréeà 30 millimètres au plus; laterre est comprimée et affermie autour de la tige. Un tuteur provisoire lui est donné. Alors on l’arrose légèrement et on l'a- brite du soleil pendant dix ou douze jours. Pour em- pêcher le desséchement trop prompt de la terre des pots, ceux-ci doivent être enterrés dans une plate= bande, et couverts d’un paillis jusqu'au moment où les plantes doivent être placées sur les AR À 3 allé L NE 7 quiérant F vigueu som beaucoup d'amateurs préfèrent le cultiver ainsi. F | prépare à l'avance une plate-bande, remplie, ver sh fondeur de 35 centimètres, de la terre mélangée indi- 90 en tous sens. Il faut les changer de place tous les an$ ou tous les deux ans au plus tard. Un paillis couvrant cette plate-bande est favorable à l'entretien d’une ht: midité égale. C'est en les mettant en pleine terre qu'on refait les plantes qui languissent en pots. L'œillet exige peu d’arrosement ; il veut être tenu frais et non baigné. La surabondance d’eau lui est plus contraire que sa rareté. L'auteur conseille de joindre à l'eau des arrosements, pour 100 plantes environ, un tourteau de colza frais, du poids d’an kilog. Ce procédé fort suivi à l'étranger lui paraît devoir être adopté. Il préfère les tuteurs de bois. à ceux «en fer: Et adoptant les anneaux de cuivre imaginés par le baron de Ponsort, pour remplacer le jonc avec lequel on fixait les tiges et les boutons au tutear ; il les'à modifiés en ce qu'il les fait faire ouverts, ce qui en rend la manœuvre plus commode. Pour obtenir de plus belles fleurs il conseille la sup- pression des boutons surabondants, ce qui est tou- jours favorable aux marcottes. 11 ne faut point ouvrir les boutons sans nécessité; mais dans quelque cir- Constance on incise avec la pointe d’un canif les cinq divisions calicinales pour aïder à l'épanouissement de la fleur. S’il y a déchirement, on se sert de bagues ou de fil de plomb pour les Maintenir, et de cartes Il préfère pour ranger les pots un gradin en bois à un tertre étagé et bordé de gazon. I veut une toile au-dessus du gradin qui doit étre adossé à: un mur 91 maturité, sur le marcottage, les boutures, Je sevrage et l'hivernage. Le semis succède à ces dues. L' autos dans la première quinzaine d'avril ,en pleine planche. Huit jours après, la terre soulevée par les germes re- çoit quelques légers bassinages, et quand le plant à 8 ou 10 feuilles, il est repiqué à 15 centimètres de distance en tous sens, pour passer l'hiver, et enfin en mars suivant, époque. du rempotage, on met défi- nitivement les plantes en place. Après avoir parlé des maladies et des insectes nui- sibles, M. Ragonot - Godefroy fait une dissertation, sur l'impossibilité d'obtenir un œillet bleu, Quelsque soient les faits que l’observation accumule; quel que soit l’autorité de la chimie si puissante par ses expé- riences, il faut une certaine présomption pour afr— mer qu’une chose est impossible dans les combinai- sons de la nature, comme si tous les. sécrets-de son laboratoire nous étaient connus parce que les ana- lyses chimiques en ont expliqué quelques-uns. L'auteur parle ensuite des étiquettes et préfère celles de zincpeintes en gris et recevant un numéro et le nom de la plante. . Get ouvrage, que je regarde commé un smiliés guide pour les amateurs d’œillets, se termine par ER classification des vasiétés de ce +: gene M | Godi£ tions qui Bis désorinité. fes séries savoir : ‘ groupe, les rouges; 2° groupe, Les jaunes ce Paca forme deux tribus, les jaunes pro dits, et les chamois; 3° groupe, les blancs; quatre tribus: les fantaisies, les flamands, les dar ln sablés ; 4° groupe, les ardoisés. | 92 Cette classification paraît fort rati Île, mais pour la représenter clairement par la nomenclature, l'auteur a imaginé de donner deux noms à chaque variété. Le premier qu'il appelle méthodique indique le groupe ; le second est celui particulier à la variété. Pour comprendre ceci il faut savoir que le 1° groupe est représenté par des noms méthodiques emprun- tés à l’ancien testament ; le 2° groupe par ceux de la géographie pour la 1" tribu, et ceux de l’histoire natu- relle pour la seconde ; le 3° par des noms de fantaisie qui ne soient pas toutefois empruntés à aucune des catégories distinguant les autres groupes. Ce 3° groupe a quatre tribus, la seconde, celle des flamands, est seule désignée par des noms pris dans l’histoire. Enfin le 4° groupe a pour signe de reconnaissance un nom méthodique choisi parmi ceux des mythologies grecque et romaine. Cette méthode , qui prouve toutefois l'imagination de l’auteur, a cependant quelque chose de préten- tieux qui sied mal. aux travaux de l’horticulture. Elle a en les difficultés qu’un grand nombre de jardiniers aurontde la peine à lever; ainsi, par exemple Jérémie, Jéricho, Jérusalem, Jourdain, sont à la fois des noms de l'ancien testament et de la géographie; Josué, Salomon , Moïse » Pharaon appartiennent à l'ancien testament comme à l'histoire. Enfin les noms Danae vers. de la famille des asparaginées, et Daphne Lix.,de celledes thymélées, seront-ils desnoms d'his- toire naturelle ra pelant la 2° tribu du 2° groupe, Ou s'appliqueront-ils au 4° groupe comme étant , le pre- mier, le nom de la fille d’Acrise , qu'une tour d'airain ne put garantir contre les surprises d’un amant changé en pluie d’or : et le second , celui d'une bte do SC CS LÉ Or TS ET VO PE GR D G 5 D NN EN ARE Re: LA PR De re sd visé nn ci || 93 nymphe métamorphosée en laurier? Je pourrais mul- tiplier ces exemples à l'infini, et prouver ainsi l'im- possibilité de s'entendre par ce moyen. Un autre re- proche encore. Dans le 3° groupe, les blancs , quise divise en 4 tribus, il n’y a que la 2°, les flamands, qui ait un nom distinctif emprunté à l’histoire , les 3 autres sont confondues. Aïnsi tout en adoptant la classification de M. Rago- not-Godefroy, quant aux groupes et aux tribus, j'au- rais à sa place fait précéder le nom de la variété de celui de son groupe ou de sa tribu. J'aurais donctout Re écrit, rouge devant tous les noms du * groupe; jaune devant tous ceux de la 1° tribu Fi 2° groupe; chamois pour la 2° tribu du, même groupe; fantaisie , flamand, bichon, sablépour cha- cune des 4 tribus du 3° groupe, et enfin ardoise pri le 4° groupe. En résumé le travail de M. RigonoeG6dR 6} est d'une utilité indispensable à tousles amateurs d'œil- lets, et il n’y a aucun doute que cette seconde édi- tion sera bientôt suivie d’une troisième. RousseLox. La pensée, la violette, l'auricule ou creille-d'ours, la primevère : histoire et culture par Raconor- GoprFrroy (1). M. Ragonot-Godefroy ne s'est pas borné à faire part au public de ses observations fort intéressantes sur l’œillet. Il a également publié les résultats de son expérience sur les plantes citées plus haut. La pensée a été, dans cet ouvrage, l'objet : un prédilection particulière ; elle lui a même servi d' (4) Un vol. in-8° avec fig. col. Prix: 2 fr. Paris. ARR; Hi- braire , rue du Paon , n° 8. 94 casion pour manifester des sentiments de patriotisme très-louables; car on ne peut qu’applaudir au zèle des hommes qui, dans leur profession , cherchent à élever l'industrie française, si ce n’est au-dessus, au moins au niveau de celle de nos voisins. Pour nous, i] n'a jamais été douteux un instant qu’il ne manquait à nos horticulteurs que des encouragements pour qu'ils ne connussent , sur quelques points du globe que ce soit, aucun ou digne d’eux. M. Ragonot-Godefroy ayant vu en 1835 , dans les jardins de M. Boursault, une collection ps pensées dites anglaises , prévit qu'il pourrait amener cette plante au même degré de perfectionnement que nos voisins, et ses efforts, couronnés de succès, le mirent bientôt en état de présenter à une exposition de la Société Royale d'horticulture, une collection remar- quable de pensées qu’il exposa sous le nom de pensées françaises. Personne ne doutait que la violæ grandiflora ne devait les nombreuses variétés qu'elle prodige sur les bords de la Tamise qu'aux soins ien entendus d’une salture raisonnée; et que oi mêmes résultat n France quand nos horticulteurs voudraient 4 s'en Rues la peine. M. Ragonot- -Godefroy en a fourni la preuve. Je n’entrerai point dans tous les détails fort inté- ressants , Res reste , Fe Fr auteur à donnés s sur ” eut S a faut les suivre did tas he, c’est vé avis ‘singulière- l me. con ovrÉ- fe 1 Re mr OULE La rience tir à dictés dans une foule de phrases préten- tieuses qui, tout en prouvant sa prédilection pour la pensée, n'apprennent rien d’essentiel au * at Je a Cd AS EE Ro ET Do RS EG 9° n'en veux pour preuve que ce paragraphe que je copie textuellement sur la page 2 : « Or, après l'œillet que nous avons essayé de ré- habiliter dans l'estime des amateurs, la fleur de pré- dilection à laquelle nous nous sommes voué tout en- tier , C'est la PENSéE |... C'est par elle que nous nous sentons vivre : chacun des rêves de notre existence sempreint de ses couleurs, chacune de nos espé- rances se parfume à ses douces émanations; agir, pour nous , c'est penser à elle, et gere à elle , pour nous, c'est agir ; enfin, si cette fleur n'avait pas reçu le joli nom qu’elle porte, z4/ doute que nous ne l'eus- sions inventé. » Il est toutefois encore résulté pour moi de la Jec- ture de cet ouvrage que j'ai eu raison de reprocher à M. Ragonot-Godefroy son article sur l'impossibilité d'obtenir un œillet bleu par la raison que le jaune exclut le bleu et réciproquement , et cependant il si- gnale lui-même ces deux couleurs comme s'unissant parfaitement dans un grand nombre de variétés de sa fleur chérie. | Après la pensée, la violette odorante , cette ht messagère du printemps, est l'objet que traite l’auteur. IL la regarde à tort, je crois, comme Île iype de la pensée. Je crois que la violette odorante, viola odo- rata, Lin. et la pensée viola grandiflora LIN,, SONt deux espèces distinctes qui, quoique appartenant au même genre, ne sont pas les types l'une de l'autre. Je ne pense pas qu'on ait jamais trouvé de pensées dans les semis de la violette dont on connait cer tain nombre de variétés. 1° à fleurs simples : la vio- lette.des 4 saisons fleurissant à diverses époques, la violette caps la violette rose, la violette bleu 96 clair; 2° à fleurs doubles ou semi-doubles : la violette en arbre à fleurs bleu pâle, la double blanche, la double bleu, la violette de Parme à fleurs bleu clair et la violette de Bruneau à pétales extérieurs violets, tandis que les intérieurs sont panachés de blanc, de rouge et de violet. Je n'ai jamais vu non plus de vio- lettes nées dans un semis de pensées. L’auricule succède à l’humble violette. L'auteur se plaint de l'abandon dans lequel se trouve aujour- d’hui cette jolie espèce dont on admirait naguère les riches collections. Il en vante les qualités pour ra- mener à elle lesamateurs, et donne d'excellents çon- seils pour former et entretenir de nouvelles collec- tions, sans recourir aux Anglais qui en ont de fort belles, mais les tiennent à un prix exorbitant. Je me rappelle en avoir vu des collections vraiment in- téressantes et notamment celle de M. Vandaël qui cultivait un grand nombre de variétés remarquables autant par goût pour elles-mêmes que pour les repro- uire sur la toile avec le talent dont il a laissé des | pages si brillantes. Je joins bien volontiers ma voix à celle de M. Ragonot-Godefroy pour appeler l'atten- tion sur. cette espèce loujours prête à payer en douces jouissances les soins dont elle a besoin pour prospérer: Après | l'auricule, primula À ricule , vient la pri- mevère commune, primula veris, non moins riche en variétés que sa congénère, et aussi digne qu'elle d’être plus recherchée Sauf les légers reproches que j'ai faits à l'auteur, et sur lesquels d’ailleurs je ne proclame pas mon in- faillibilité, son ouvrage est encore un manuel indis- ble à tout amateur des beautés de Flore et qui veut jouir en toutes saisons et surtout à la suite de l'hiver des jolies fleurs que la nature a créées pour nous faire plus vite oublier ses rigueurs. RousseLox. Vi vd DÉNGRe dE etes As dut er de BUS au Rai 5 M RS: fo bis pen nt ne LS ANRELSS DE FLORE ET DE POMONE. Des irrigations considérées comme amendement. Au moment où , grâce à l'initiative d’un loyal député, M. d'Angeville, dont le nom doit rester dans la mémoire des agriculteurs, la question des irrigations vient de recevoir quelques solutions Jé- gislatives, qui sont un grand pas de fait pour en fa- ciliter la pratique il iln ee petite ps pes asbl À D Da de peuvent produirs, Les irrigations ont une FE quelquefois si active, qu’elles remédient seules aux vices du sol , et font naître une fécondité qui a lieu d’étonner dans des localités qui, sans elles , n'offriraient que des gramens rares et flétris et une végétation languis- sante. C'est un mode d’amendement puissant , dont l’horticulture démontre à chaque instant les avan- tages, mais qui n’est malheureusement praticable que dans un petit nombre de localités. Le plus sou- vent il n’est appliqué. qu'aux prairies, à cause des difficultés que présente. Farrosement des autres ré- coltes. Il peut cep aux grains etilya des exemples.qüi. le montrent employé à favoriser la croissance des arbres. Je n’ai pas F'inten- tion d'entrer dans le détail des divers travaux aux- Janvier 1845. s À (ete quels peuvent donner lieu les irrigations, je ne veu que signaler ici leurs effets sur le sol et les plantes, et indiquer les pme prendre sous ces deux rapports. Le premier effet de Feu sur la terre végétale est d’en diviser les molécules , de les imbiber, d’y intro: duire avec elle les fluides atmosphériques , dont elle est plus ou moins saturée , selon le temps qu’elle est restée-exposée à l’air, et enfin de la rendre plus per- méable aux racines des plantes qu’elle est chargée de nourrir. Elle agit encore en apportant sur le sol des matériaux susceptibles d'en modifier la constitution, en répandant plus uniformément dans sa masse les principes fertilisants qui peuvent s'y trouver inégale- ment répartis, et enfin en facilitant la décomposi- tion des engrais qu’on y applique, et la dissobation des substances salines employées comme stimu lants. cm eaux em servent aux irrigations nl | iétés diverses aux différents sols qu’elles tr het avant leur emploi. Quand ces o} tgranitique om posé de silice pure, elles p'en scene EURE = mio soluble , et étant pures et légères , elles sont très- | bles à la vé- gétation , pourvu qu'elles aient été suffisamment aé- rées. Lorsque, au contraire, ces sols sont abondants encraie, en marne ou en plâtre , les eaux se chat: gent de particules qu'elles retiennent en dissolution ou en | gue elles les déposent ; -et si le terrain qui les. reçoit est siliceux ou argileux ; _älen éprouve. un amendement favorable. Qu 1 aux eaux qui traversent des sols argileux , elles $Y dépouillent des principes fertilisants … elles sont | PR TER EI 99 chargées , et n’agissent plus que comime humectant le sol, abreuvant les plantes, et décomposant les engrais et les substances salines. Indépendamment des causes que je viens d'il quer comme capables de faire varier la qualité des eaux destinées aux irrigations, il en est d’autres en- core qu'il est bon de faire connaître. On a remarqué que l'eau des rivières et ruisseaux n'est pas la même dans toutes les saisons de l’année. Après les pre- mières pluies d'automne, elle contient ordinaire- ment une plus grande quantité de sels, et est da- vantage chargée de détritus organiques provenant du lavage des champs, des routes et des fossés. Cette accumulation de principes fertilisants est une cir- constance favorable ; aussi est-ce vers le milieu de cette saison que l’on commence à arroser les prairies. En hiver et au printemps, les mêmes eaux ne sont plus aussi riches en molécules de cette nature, mais elles sont chargées d’un limon, abondant formé de particules terreuses à un état de division extrême ; et l'abandon de ces particules sur les sols qu'elles ar- rosent y produit souvent un amendement très-con- venable. En été, ces mêmes eaux jou de propriétés d’une grande énergie pour. stimuler Ja végétation , et ces propriétés, elles les doivent à l’é- lévation de la tEMpÉTAUTE à Le À pre grande: rusé PRE as 4 plus facile} par Je haut degré. de chaleur. de cette saison. EE son ie nina la nature des couches terreuses par lesquelles elles s'infiltrent ; et de l’action des saisons, ont fait dis- tinguer diverses espèces d'eaux qui ont reçu Le 100 noms particuliers. Ainsi les eaux crues sont celles de fontaine, ou de sources froides et peu aérées, et qui n'étant pas suffisamment saturées d'oxygène , asphyxient les plantes qu’elles recouvrent trop long- temps. Employées en été, elles ont, en outre, le grave inconvénient d'arrêter la végétation par leur froideur; elles sont donc en général peu utiles sur la plupart des terrains. Les eaux marécageuses où croupissantes, provenant des marais et des lieux bas, sont rarement d’un bon emploi, et leur moin- dre défaut est de produire un foin aigre et imprégné d'émanations marécageuses. Les eaux ferrugineuses et minérales , qui traversent des sols pyriteux, re- tiennent des particules métalliques en dissolution ; elles sont favorables sur les sols de craïe , à cause de la décomposition de leurs sels métalliques , d'où résulté la formation de stimulants auxquels leurs acides donnent naissance en s’unissant à la craie. Les eaux calcaires , sont celles qui sont chargées de par- ticules crayeuses, qu elles dissolvent dans leur infil- tration ; ‘enfin; les eaux douces ou de rivières , qui, ement, sont les meilleures Toutefois, lors- cha suit débordées par l'effet des pluies, elles charrient uné certaine masse de limon et de sable qui modifient singulièrement leurs propriétés. Quand elles ne charrient que du limon , elles sont utiles aux prés sur lesquelles elles se répandent. Mais il en est tout autrement quand le sable est dominant. Le seul moyen d’obvier au dépôt de ce dernier, est de ne permettre l'introduction de l’eau sur le terrain que par sa partie inférieure, parce qu'alors l'eau montant peu à peu , et le sable n'étant plus soutenu par le courant se dépose, et il ne reste en suspension RS IOI dans l’eau que des particules extrêmement ténues, et par conséquent d'une nature fertilisante. Lors- qu’on peut employer l’eau de la mer, elle est bonne en petite quantité , parce qu'elle contient non-seu- lement des sels très-actifs comme stimulants, mais des substances animales et végétales. Au reste, son usage est extrêmement restreint; il dépend de loca- lités favorisées , et exige que le terrain sur ds il a lieu soit entouré de dpi Lorsque le sol que l’on se propose d’arroser a une pente déterminée , on introduit l’eau par un canal établi le long de sa partie supérieure, et fermé par le bout opposé à la prise d’eau. Lorsque ce canal est plein, l'eau déborde naturellement tout le long de la rive inférieure, qu'il faut avoir soin de niveler parfaitement. De distance en distance, c'est-à-dire de 15 mètres en 15 mètres, sont creusés 2 canaux parallèles au premier, lesquels reçoivent l’ea quis’est écoulée à plat sur le sol, ou qui arrive jusqu à pa par de: à. 27504 rigoles longitudinales parallèles. mêmes usages. rs reste, les dispositions pratiquées pour la répar- tion des eaux dépendent des localités et de la dépense que peut supporter le cultivateur. Le point essentiel -à observer, parce qu'il facilite singulièrement légale répartition des eaux, est un nivellement assez régulier du terrain , pour ‘qu'elles s’écoulent facilement , et ne rencontrent pas de par- ties creuses où elles séjournent et croupissent- Cette circonstance est facile à obtenir quand le champ a pe, inclinaison marquée ; mais, suf les er OR l'irrigation exige qu ns, comme de diviser le terrain en thés séparées par des 102 fossés profonds et parallèles. On submerge la prairie ainsi disposée, et l'eau , après avoir imbibé la sur- face, s'écoule dans les fossés , d'où elle entretiént encore Ja: fraicheur du champ pendant quelque temps. On conçoit aussi que, en pareil cas, le ter- rain ainsi disposé a besoin d’être entouré de petites digues. 1l est encore quelques autres considérations essen- tielles qu'il ne faut pas perdre de vue. Lorsque les prairies sont saines, après que l’eau en a été retirée, l'arrosement est avantageux. Dans le cas contraire , ce ne sont que des jones et des herbes dures qui en résulteront. L'eau des irrigations ne doit pas être stagnante, car alors elle est imprégnée de trop peu d'air pour faciliter la végétation. Il faut encore éviter de prolonger la durée de la submersion pendant le printemps et l'été, parce que la végétation plus avancée a besoin de l'influence d’une plus grande somme.d'oxygène. Enfin, si l'eau se couvre d'une esse pére provenir du sol, il faut se hâter c Éd la récolte de l’année pts y étant P d ; les plantes peuvent rester couvertes d'eau beaucoup plus longtemps sans le moindre danger. Dans les grands froids même, l'inondation d'une prairie peut lui servir d'abri contre leur rigueur , parce que l’eau la moins froide est. plus lourde, et conséquemment reste en contact avec les plantes. Ainsi, lorsque l’eau . qui féconde un pré est glacée à sa surface, celle qui feate dessous, à l'état liquide, a une température plus levé eee celle de sa surface glacée et de l'air am- En 103 Les sols légers et perméables sont ceux qui res- sentent à un plus haut degré les bienfaits de l’arro- sement. Les sols argileux lui doivent aussi des avan- tages notables, parce que l’eau détruit en partie l'adhésion de leurs particules, et les rend plus per- sphériques; mais pour qu'un tel résultat se réalise, il faut qu'après l'irrigation le desséchement soit prompt et parfait, Avec cette der - nière condition, les sols tourbeux peuvent aussi lui devoir un certain degré de fertilité. : Il va sans dire queles époques et la durée.des ar- rosements doivent varier, selon les climats et la nature du sol. Les pays humides en réclament moins que les pays secs, les sols compactes moins aussi que ceux qui sont légers. Généralement on commence à arroser en automne vers la fin d'octobre, pendant huit, quinze jours ou un mois, avec des intervall de sécheresse qui varient d’un jour à huit. Ensuite on fait complétement écouler l'eau qu'on ramène quelquefois en mars ou en mai. C'est à cette der- nière époque que l'effet des irrigations est plus sensible, parce que la végétation, étant active, a besoin d’une plus grande somme de principes d’assimilation qu'elle doit à la présence de l'eau, et à son action dissolvante sur les détritus végétaux. cas Dans les pays chauds, cela se conçoit, Jes irriga- tions ont une action bien plus importante que dans les contrées du Nord, parce que la moiteur de la terre fait éclore des germes sans nombre, et détermine une végétation vigoureuse. Cela est d'autant plus re- marquable , lorsque l’on arrose les prairies en Juin, après l’enlèvement des foins, ce qui garantit les ra- cines des atteintes de la sécheresse, et que l'on méables AY nidas ft 104 11 1 p.. noce , Jusqu'à ce que les nouvelles pousses aient pris un assez grand dé- veloppement pour maintenir dans le sol une certaine fraicheur. C’est à cette pratique que des cantons entiers du Languedoc , du Roussillon , de la Catalogne, doivent Tâäbondance de leurs produits, et si la Lombardie et d’autres parties importantes de l'Italie jouissent d’une fertilité sans cesse renaissante, c’est encore aux irri- gations qu'elles la doivent. Les bords de l'Oronte, dans la Turquie asiatique, n’offrent le ravissant spectacle de la plus brillante végétation qu’à cause des nombreux canaux que les eaux de ce fleuve alimentent. La riche plaine que l'Euphrate et le Tigre arrosent dans leur course parallèle, voit chaque année sa fertilité renaître sous l'influence de leurs eaux. Enfin, qui ne connaît Ja bienfaisante action des inondations périodiques du Nil, sur les contrées Égyptiennes, qui offriraient sans oies: r cape d désolant d’une affreuse stérilité ? sont loin d’être aussi em- ployées se devraient l'être, et cela à cause des lacunes que notre législation offrait à leur sujet. Espérons que la nouvelle loi portera ses fruits et qu’elle encouragera les propriétaires, dont les patri- moines sont favorablement situés à la portée des eaux, à essayer de les utiliser à leur profit, et nous retien- drons ainsi sur notre sol une partie des richésses que les fleuves et les rivières dont la nature la si géné- reusement doté , vont incessamment engloutir dans les mers. RoussELoN. 12 diner 2e Sc ne at em de jt lt SEe é ss l 1 | j 10 HORTICULTURE. INFLUENCE DU GAZ HYDROGÈNE SUR LA VÉGÉTATION. Mon frère, piqueur des plantations de Paris, a fait arracher, au mois de décembre dernier, 11 éra- bles à la suite les uns des autres, sur le quai d’Aus- terlitz. Ces arbres étaient morts asphyxiés par le gaz hydrogène, dont une fuite s'était déclarée dans les tuyaux conducteurs. Je viens de recevoir de Brest, une lettre séthaietfe on m’annonce la mort d’une grande partie des ormes plantés sur la place du Champ-de-bataille, sous l’in- fluence délétère du même gaz , échappé également des tuyaux de conduite. Mais leur asphyxie a été précédée d’un phénomène qui n’a pas eu lieu à Paris. Leur végétation a pris un essor extraordinaire, et leurs feuilles se sont développées malgré l’absence de calorique extérieur. Cela était tel, qu’en considérant une pareille verdure, on se demandait si l’on était bien en hiver. Cette surexcitation était l'eflet de l'aspiration, par les spongioles des racines, du gaz hydrogène , qui a fini par porter la mort au sein de ces arbres, dont une vingtaine ont succombé; et l'on n’est pas sans inquiétude sur le reste, la terre étant fortement imprégnée de l’odeur qui décèle la sd de ce gaz dangereux. Il est probable que dans le fait qui s'est “proie à Paris, la somme de gaz a été telle, que Ja mort a dû être ss sand qu’à Brest les effets de l'hydrogène ne se its que peu à peu, et auront d'abord t produ 106 excité l'énergie vitale des arbres avant de l’éteindre tout à fait. Neumann. SUR LES GREFFES HÉTÉROGÈNES. Le rédacteur du Journal d’Horticulture pratique , annonce dans le numéro de ce mois qu’il a fuit re- prendre de greffe un Bignonia radicans ow Jasmin de Virginie sur un Robinia inermis , aCacia sans épines ; la reprise a été parfaite et la végétation d'une force étonnante. La distance qui sépare les Bignoniacées des Légu- mineuses est si grande dans l'échelle des familles na- turelles , que la première idée qui vient à l'esprit en lisant cette note, est de craindre que l’auteur, malgré ses lumières et son assurance, n’ait été, en écrivant, en ML quelque hallucination qui ait troublé à la D dE jug t. Cependant le respect que mérit te 1 t écrivain qui c cite un DE devait faire hé- siter les plus incrédules, et , dans une séance-de la Société a: d'Horticulture > un prati- cien fort compétent en matière de greffes, car il en a fait par milliers et dans tous les genres, a cru de son devoir d'appeler l'attention de ses collègues sur une RES pre mtraerdinaike. Dans le but de faire P [ il sè mis. ; 2 qu'une ission fût ch ‘ed constater ce qu 1 Y _ de vrai dans cette annonce soleil sait aise que personne combien d ticulières peuvent trom- per l'œil le plus exercé. Mais; au grand étonnement de la Société, le rédacteur a décliné sa juridiction et dé- 107 claré qu'il ne l'avait pas saisie de cette expérience, et qu'iln’en avait fait mention que dans son journal où il était libre de dire ce qu'il voulait. Chacun a pu in- terpréter: cette explication à sa guise ; mais le plus grand nombre y a vu un nouveau genre de greffe de l'invention du même auteur, qui pourrait être désignée par le nom de Gasconnade-normande, Toutefois, je regrette que M. Paquet, qui, quoi qu'on en dise, ne manque ni de connaissances ni de savoir-faire, n’ait pas su mieux défendre sa cause, et qu'il ait refusé la vérification d’un fait qui, s'il est vrai, ne peut qu'accroitre sa réputation d’expéri- mentateur instruit, C’est presque avouer que c’est un puff qu’il a risqué et voulu offrir à la crédulité de ses abonnés sur laquelle il compte davantage que sur celle des membres de la Société d'Horticulture, et c’est déroger ainsi à la noble mission qu'il s'était donnée, et qu'il annonce encore à tout propos,. de dévoiler les puffs des charlatans horticoles passés, présents et futurs. Cette greffe peut aller de pair avec celles qu'4bu- Zacaria, agronome Hispano-Arabe qui vivait au XII Sr a décrites si longuement, et dont je pro- pose la vérification à M. Paquet parce que cela en vaut la peine. En voici l'énumération succincte : Citronnier sur pommier et sur grenadier (dans ce dernier cas les citrons sont rouges); figuier sur lau- rier rose; grenadier sur saule et myrte; jujubier sur olivier qui donne des jujubes huileuses ;. müûrier su citronnier et sur figuier ; oranger sur hou x, ce qui le met à l'abri des gelées; ormeau sur saule etmyrte; pêcher sur saules pistachier sur saule et myrte; 108 pommnier sur olivier et sur platane, ce qui produit des pommes rouges; prunier noir sur poirier ; rosier sur cassis pour avoir des roses noires , sur houx pour en obtenir de vertes, sur amandier et sur vigne; vigne sur cerisier, sur prunier noir, et sur genêt, ce qui rend les raisins amers. Voilà de quoi exercer la sagacité des amateurs de greffes hétérogènes; seulement, et avec de pareilles expériences , il est essentiel de ne pas confondre les boutures avec les greffes ; et surtout il importe d'en laisser examiner les résultats avec soin, l'avancement de la science et l'utilité publique l'exigent. S'il est vrai que, suivant [a pensée qu’on attribue à Linnée, les végétaux pourraient être considérés com issus successivement d’un même type, soumis à des modifications graduées, il peut se présenter dans les combinaisons de la nature provoquées par les opéra- tions de l’homme des anomalies exceptionnelles qui nous paraissent ainsi, parce que les faibles lumières dont cependant nous sommes si orgueilleux , ne peu- vent nous en faire découvrir la cause, mais que nous ne devons pas nier sans un examen approfondi. C’est donc une obligation stricte, pour ceux qui les remar- quent, de les faire constater authentiquement. RousseLon. JARDIN FRUITIER. Beurné De Rans (nom vrai de cette variété). Beurré de Rance (Dalbret, 2° éd., p. 242). Beurré Rance (nom que lui donnent les pépiniéristes de Paris, de l'Anjou, etc.); born Chrétien de France (Jamin cat. menti 109 1838), Æardempont de printemps (Soc. d'Horti- culture de Paris, t. 8, 13et 15). Cette précieuse variété est, dit-on, originairé de la Flandre, et porte le nom de l'endroit où elle aurait pris naissance. C’est une des bonnes poires dont le traité des fruits de M. Couverchel ne parle pas. Arbre vigoureux , prospérant sur franc et sur coi- gnassier, paraissant très-peu sujet aux chancres. En plein vent et à haute tige, il produit abondamment ; il produit également bien en pyramide, mais une taille trop courte retarderait l’époque de ses premiers produits et les rendrait très-minimes. . al 6 Branches et rameaux très-ouverts , parfois mêr divariqués pendant les deux ou trois premières années de la greffe. Rameaux assez gros, lisses et sans stries, gris terre d'ombre, pointillés de lenticelles assez abondantes, larges, arrondies, gris pâle, peu apparentes, de loin malgré leur nombre, à cause de la couleur de l'épi- derme; mérithalles courts, réguliers; gemmes petites, saillantes, coniques ou ovales, peu ou point com- primées, revêtues d'écailles brunes à marbrures rous- sâtres. Feuilles moyennes, lancéolées, très-aiguës ou é “ LS : M hi + PA formes +nc nf entières, on sans dentures, à bords latéraux ordinai- rement tourmentés par des ondulations peu nom breuses, mais très-prononcées. Le pétiole est blanc et assez fort , sa longueur varie du tiers aux deux tiers de la longueur de la lame. Le plus grand diamètre des feuilles est vers le milieu de leur longueur, es plus petites se rétrécissent notablement vers le pé- uole. | 110 Fruît moyen, quelquefois gros , parfois turbiné, obtus, plus ordinairement pyriforme, obtus, affectant ainsi la forme du bon chrétien d'hiver, mais sans être autant bosselé, Épiderme épais et ferme , vert (deve- nant ordinairement jaune herbacé lors de la matu- rité, surtout lorsque le fruit est venu en terre légère et sèche), finement pointillé et marbré de gris, ordi- nairement rose ou rouge pâle d’un côté. Dans les terrains froids ou argileux, ce fruit est assez constam- ment vert et gris. Pédoncule variant, comme le fruit, de grosseur et de longueur ; il a généralement de 20 à 40 mill.; il est implanté dans une petite cavité, dont les bords sont irrégularisés par quelques bosses. L'œil est placé dans une cavité évasée, peu profonde, dont Jes bords sont ordinairement unis, mais présentent aussi par- fois quelques inégalités où petites bosses; — convergents. Chair blanche, demi-fine, fondante; eau très- abondante, ; sucrée, Ne, ès-parfamée Pepins | brun noir , 1 de à . . d gé de # d Érbg RTS oi 8 D 5 Cost DENT AD EUJ 7v7 3 _—. de janvier en vs A à LC re cn asie. beseent ; Hd ee se. ANGELOME PURES JORT. voa “" ar : _ Plante vivace; pipes droites, no | presque arrondiés ; hautes de quatre à cinq décimètres, pu- bescentes comme toute la plante par des poils nom- breux, x au sommet, ce qui rend toutes les parties visqueuses au toucher , et fait qu'elles ARR URI assez forte” odeur ; feuilles opposées ; au} , linéaires, très-allongées , ‘pointes , acuthiiéés au sommet, à dents aiguës et régulières espacées sur lés bords , longues de neuf à onze centimètres, larges d'un; Eu UD Co 4” DO ge chris Etes tleurs axillaires, solitaires dans les aisselles des feuilles florales ou bractées. Pédoncules menus, violacés, plus de moitié moins longs que les feuilles brac- téales; fleurs grandes, d’un violet foncé, à fond blanchâtre, pointillé de pourpre; la division moyenne de la lèvre inférieure pendante , à gorge blanche. Les autres espèces connues de ce genre sont origi- naires de l'Amérique méridionale; il est probable qu'il en est-de même de celle-ci, On doit la cultiver sur les tablettes des serres chaudes, le plus près du jour possible; peut-être qu'une bonne serretempérée pourrait lui convenir. Elle se multiplie. facilement de boutures faites sur couche tiède et sous bocaux; la terre de bruyère pure lui convient. C'est une fort belle plante qui à été introduite à Paris, en 1843; on la trouve déjà multipliée chez plusieurs fleuristes, et c’est x M. Thibaut, rue Saint- Maur, à Paris, que je suis redevable du pied: qui à fleuri cette année et qui a servi (aps le dessin et la description. Jacques. ALLAMANDA ; Lix., Pentandrie- na #42 ; Lin. ART de Juss. Cüractères Ana Calice à cinq divisions, profondes; corolle infandibuliforme, grande, à tube allongé, irès-évasé, à limbe ouvert, partagé en cinq grands lobes, un peu inégaux ; cinq étamines pres que sessiles, à anthères sagittées ; ovaire porté sur un disque en forme d’anneau, surmonté d’un style fk- forme, à stigmate rétréci dans son milieu ; “capsule ovale, coriace, comprimée, hérissée de toutes parts 116 de longs aiguillons, à deux valves, à une loge conte- nant des graines orbiculaires, entourées d’un rebord membraneux, disposées sur deux rangs au bord des valves. Ce genre est dédié au docteur Frédéric Allamand, -qui explora la Guyane en 1769, et y découvrit pro- bablement l'espèce ci-dessous, qui en est originaire. ALLAMANDE PURGATIVE, Allamanda Cathartica, Lin. 4/. grandiflora, Lix., syst. pl. 1, P: 592. 4po- cinum scandens , Prum., icon. 29. Orelia grandi- flora , Aucer , Guyan. 1, p. 271, tab. 106. Cette espèce, la seule connue du genre, se ren- contre sur les rivages de la mer, et sur les bords si fertiles des belles rivières des Antilles. C’est un ar- brisseau toujours vert, à suc lactescent, à tiges cy- lindriques sarmenteuses, grimpantes. Les feuilles ordinairement quaternées, sont presque sessiles, oblongues , acuminées, d’un vert frais luisant sur le limbe supérieur. De leur aisselle sortent de belles fleurs grandes à limbe étalé d’un beau jaune brillant uniforme qui est le même sur le long tube de la corolle. Le suc lactescent de cette plante est un purgatif violent. | Cette espèce n’est pas nouvelle puisque son intro- duction en France paraît remonter à 1785, mais d'abord peu répandue ; ce n’est guère que depuis une dizaine d'années que sa culture est plus suivie et qu'on la rencontre plus communément dans les serres des . Elle est digne en effet d'y occuper une place; car, 117 comme plante grimpante, elle décore fort élégam- ment une serre chaude; ses belles fleurs jaunes dont le parfum est agréable se dessinent nettement sur son feuillage d’un vert foncé et brillant, et qui persiste durant l'hiver. Il lui faut une température chaude , une terre sub- stantielle et de fréquents arrosements pendant l'été pour entretenir convenablement sa végétation. Traitée ainsi elle se couvre de fleurs une partie de l'été et de l’automne. Sa floraison naturelle paraît être au mois de septembre. On la multiplie de marcottes, et de boutures faites sur couche chaude et étouflées sous verre. Jacquin ainé. Evcurie pe Pince, Luculia Pinciana, Horr. Anct. M. Ryfkogel, horticulteur, "e de Vaugirard, 125, a reçu d’Anglet Luculia qui est main- tenant en multiplication dans son établissement. la Luculia gratissima (décrite et figurée p. 158, de la cinquième année de ce journal, 1836- 1837), celle-ci est originaire du Népaul ,etsi ce qu'on en dit est vrai , elle est la merveille des merveilles. Son port et sa taille sont les mêmes que ceux de sa congénère; ses feuilles sont plus courtes et plus ar- rondies, ce qui les fait paraître plus larges. Ses fleurs de dimensions pareilles sont nombreuses et se réu- nissent en une tête large de 25 à 30 centimètres ; au lieu d’être roses comme dans la Gratissima, elles sont, en s’épanouissant, d'un blanc éclatant qui passe graduellement au jaune ivoire. Quant à Fr qu’elles exhalent, on la dit plus agréable que le par- 118 fum de celles de sa congénère, qui est cependant d'une suavité exquise. ; Est-ce une espècedistincete, ou bien n’est-ce qu'une variété? Quoi qu’il en soit , elle paraît se comporter comme la Gratissima et progiier avec le mêmetrai- tement. RouwssELzON. CENTROPOGON SUPERBE, Centropogon fastuoSum , Hoxr. Awcz. Monadelphie pentandrie, Lan. Lobé- hacées de Juss. Tiges sous-ligneuses, noueuses, d'un vert vif et bril- lant ; feuilles alternativement opposées , lancéolées, à court pétiole, lisse, canaliculé, finement dentées, arquées, à nervures peu saillantes en dessus, très- sensibles en dessous où le vert est jounâtre, tandis qu’il est frais et luisant sur la page supérieure. Calice à cinq segments linéaires presque filiformes, longs, ss du même vert que les tiges. Corolle tubuleuse d’un beau rose pourpré,. à tube sillonné longitudina- lement, arqué, renflé à la base et au sommet. Le limbe peu ouvert est partagé en quatre segments inégaux, recourbés, pointus. Cinq étamines, du centre desquelles sort un style rose surmonté d’un stigmate en forme de panache penné. Ce genre ent un démombresions du genre nr dont ildi d’où lui vient probablement s son mom-de Centropo- gon.. J'ai reçu d Angleterre l'espèce qui nous occupe; et qui est cultivée dans la serre chaude oùelle a fleurt nue TETE Fr en décembre dernier. On la multiplie jusqu'alors de boutures et de marcottes. Jacquin ainé. GEsNeRIE GLacés cocciNée, Gesneria glacialis coccinea , Horr. Racine tuberculeuse; tige cylindrique tomenteuse, s'élevant de 60 à 75 centimètres; feuilles opposées, alternes, à pétioles cylindriques, pourpres, velus; cordiformes allongées, acuminées, dentées , épaisses, velues, à nervures pourprées et saillantes en dessous. De l'aireetil des feuilles sortent les fleurs portées au nombre de 9 à 12 surun pédoncule commun. Chaque pédicelle est long dé 3 à 4 centimètres, cylindrique, pourpre et velu. Les cinq divisions du calice sont aiguës, d’un vert glauque recouvert d’un duvet serré comme du velours. La corolle bilabiée a 6 centi- mètres environ de longueur ; elle est teinte d’une brillante couleur coccinée pourprée, et couverte de poils fins, serrés et courts de même couleur. Cette plante doit probablement son nom de gla- cialis à Y'effet que produisent les poils serrés et soyeux qui couvrent son feuillage, ses tiges et le calice de ses fleurs, et qui dans ra certaines positions : imitent de la glace par les reflets que la lumière leur re. J'ai vu un très-bel mdlivicia de ce nom dent la serre chaude des cultures de Charonne, appartenant à notre collègue, M. Jacquin aïné. La grappe florale avait au moins 35 centimètres de longueur et se 120 composait de 7 à 8 verticilles de fleurs qui jetaient un vif éclat. Ne serait-ce pas une variété du Dur splendens auquel il ressemble quant à la fleur seulement ? RoussELON. NÉCROLOGIE. Les Annales de Flore sont obligées d'enregistrer Ja perte si sensible que viennent de faire l’horticul- ture et l’agriculture, dans la personne de M. Oscar Leclerc Thouin, décédé à Chalonnes, Maine-et-Loire, dans la quarante-sixième année de son âge. D'abord aide-naturaliste au jardin des plantes , sous le professeur André Thouin, son oncle, il sut si bien mettre à profit les précieux enseignements de cette brillante expérience, qu'il devint lui-même un savant dont les lumières n’étaient surpassées que par sa modestie. Poussé par un sentiment presque filial, ilse fit l'éditeur du Cours de naturalisation, OEuvre posthume de ce célèbre professeur. Passionné pour étude de toutes les sciences qui ont leur application directe à la culture en général , il fat nommé profes- seur au conservatoire des arts et métiers. Il fut l'un des collaborateurs de la Maison rustique au XIX: siè- cle, et publia un travail estimé sous le titre d’Agri- cofturé de l'Ouest, étudiée plus spécialement dans le département de Maine-et-Loire. Au reste les recueils de l'époque et notamment les bulletins de la Société royale d'agriculture contiennent des notices et des rapports qui décèlent à la foisson savoir et la droiture de sa pensée. 121 Ses contemporains avaient su apprécier le vrai mérite qui se révélait si modestement et si conscien- scieusement. Membre de plusieurs sociétés savantes , il était secrétaire général de la Société royale d’agri- culture, et vice-président de celle d’Horticulture de Paris. Il siégeait en ES au conseil général de Maine- et-Loire. Partout it Îles lui créaient des amis et sa science » As dtinles fidèles. Ce qui rend plus amer le regret de cette perte, c'est de voir une carrière si honorablement rem- plie et qui promettait encore d’être consacrée long- temps au progrès des sciences, interrompue fatale- ment à un âge ou l'espérance pouvait être considérée comme une réalité. RousseLox. BIBLIOGRAPHIE. ManNuEL PRATIQUE DE LA CULTURE MARAÏCHÈRE DE Panis, par J. G. Moreau et J. J. Daverne, jardi- niers maraîchers à Paris, avec cette épitaphe : Travaillez, prenez de la peine, C’est le fonds qui manque le moins. Ouvrage couronné de la grande médaille d'or de 1,000 fr. par la Société royale et centrale d’agricul- ture. Paris, 1845(1). (1) 1 vol. in. Prix : 5 fr. Chez madame veuve Boucharp- Huzano, rue de l'Éperon, 7; et chez Jacquix aîné, marchand- grainier, au Bon Jardinier, quai de la Mégisserie , 16. 1223 MANUEL PRATIQUE DE LA CULTURE MARAICHÈRE,. Par Courtois-Gérard , membre de la société royale et du cercle général d'horticulture , ouvrage publié sous le patronage de vingt-trois maraïchers et primeuristes, avec planches et un plan figuratif des marais de Paris , 1844 (1). La Société royale et centrale d'agriculture, juste appréciatrice de l’admirable industrie de nos jardi- niers maraichers, avait, depuis 1810, ouvert un concours pour la composition d'un manuel pratique de la culture maraïchère parisienne, avec l'intention de répandre ses procédés dans les diverses localités de, la France avoisinant les grands centrés de population. Aucun concurrent ne se présenta pendant les dix ans que ce concours resta ouvert. En 1842, sur les instances de M. le vicomte Hé- ricart de Thury, la même société a renouvelé ce con- cours, et le ministre de l'agriculture a fondé un prix pour être décerné en 1843. MM. Moreau et Daverne sentèrent seuls à ce concours ; mais leur travail n'ayant pas complétément ré les conditions du programme , ne recut que Ja grande médaille d’ar- gent; et le prixfut ajourné à 1844. Cette fois, outre MM. Moreau et Daverne, un nouvel athlète, M. Courtois-Gérard entra dans la lice, mais son travail fut mis hors de concours per une erreur qu’il explique ainsi lui-même. « Après six mois d’un travail difficile , je terminai nd (4) 4 vol. in-42. Prix : 3 fr. 50. Chez Cousin, rue Jacob, 21 : et chez l’auteur, marchand-grainier, quai de la Mégisserie, 16. pa PE 123 mon mémoire et je l'allai remettre le 29 février (le terme du dépôt était le r°* mars) , à M. past archi- viste de la société. » Il me dit, dans la conversation, quela société ne devait se réunir que le 6, pour prendre connaissance des mémoires qui lui seraient présentés. Je lui de- mandai alors si je pourrais remporter mon travail, pendant un jour ou deux, pour revoir certaines don- nées statistiques qui méritaient vérification; sur son assertion je remportai mon mémoire , et je le rap- portai le 6 mars au matin, comme. lui-même me l'avait dit. 13i » Le jour de la séance, deux mémoires in se trouvaient avoir été Messi mais mon travail, qu'on apprit, grâce à d'officieux avis, avoir été remis dans la matinée du 6, fut mis hors dé concours. » Restés ainsi maîtres du champ de bataille : MM. Moreau et Daverne reçurent , le 14 avril 1844, la grande médaille d’or de 1,000 fr. M. Courtois-Gérard après avoir lu son travail en présence de 23 jardiniers-maraichers de Paris, réunis à cet effet, et recu d’eux leur approbation et l’auto- risation de le publier sous leur patronage, Ta effecti- vement fait imprimer pour son compte. De leur côté, MM. Moreau et Daverne viennent aussi de publier leur œuvre. Ces deux ouvrages ayant un même but et un plan semblables , puisqu'ils obéissaient au même pro- gramme, m'ont paru devoir être réunis dans Île compte-rendu que je vais essayer d’en faire. Toutefois, Je ne décide point entre Genève et Rome Mon projet est uniquement de les comparer entre 124 eux pour les faire servir à leur verification réciproque, et en faire jaillir la sanction des faits sur lesquels je les trouverai d'accord, ou y puiser alternativement des armes pour réfuter ceux à l'égard desquels leur différence d’opinion me forcera à prendre, avec im- partialité , parti pour l’un contre l’autre, après avoir, dans les cas douteux, consulté les hommes plus com- pétents que moi dans cette importante matière. Si ce rendu-compte exige un assez grand dévelop- pement, mes lecteurs me le pardonneront sans doute, à cause de l'utilité peut-être trop méconnue de la culture maraichère. | Le chapitre premier de MM. Moreau et Daverne est intitulé: Histoire sommaire de la culture marai- chère à Paris, depuis 50 à 60 ans. Les auteurs ne partent guère que de 1780. À cette époque on voyait des jardins maraichers le long des boulevards depuis la porte Saint-Antoine, jusque près de la Madeleine, et le quartier du Pont-aux- Choux devait son nom aux nombreux marais qui s'y trouvaient. Eux-mêmes conservèrent cette dénomi- nation jusqu'en 1789 où on les appela Jardin, bien que les cultivateurs gardèrent le nom de maraïchers qu'ils portent encore aujourd’hui, La culture maraichère , il y a 60 ou 80 ans, était loin d’être aussi perfectiondée que de nos jours. On faisait moins de saisons (1). L'art des primeurs, en- core au berceau , ne s'essayait que chez les grands anim tem (#) Pour le maraicher, saison signifie récolte. 125 seigneurs. On ne voyait, dans les marais, que des cloches employées à élever le melon maraïîcher, le seul qui y était connu. C’est en 1780, qu'un nommé Fournier introduisit l'usage des châssis, qui a donné naissance à la culture forcée. On doit à ce même maraîcher l'importation du melon cantaloup et de la patate. En 1792, un nommé Quentin forçca le premier l'asperge blanche(1); et en 1800, l'asperge verte, procédé que suivit en même temps son beau-frère Marie. Vers 1811, un autre maraïîcher, nommé Bes- nard , força le choufleur pour la première fois. En 1812, MM. Dulac et Chemin forcèrent la romaine. Enfin, les procédés de la culture forcée sont appli- qués, à la même époque à la chicorée fine d'Italie par Baptiste Quentin; aux haricots, en 1814, par les frères Quentin et Dulac, et à la carotte, en 1826, par Pierre Gros. Le thermosiphon est, en 1836, mis en usage par M. Gontier , dans les opérations de cette culture hâtive. Le chapitre premier de M. Courtois Gérard est in- titulé : Histoire de la culture maraïchère a Paris. L'auteur a recherché les documents épars dans l'histoire et remonte au XII: siècle. Les terrains en- vironnant Paris était divisés en coultures, dont on a fait culture, et se partageaient en terres de grande exploitation, et en courtilles, dont les cultivateurs appelés courtilliers ou mareschers , étaient chargés d’approvisionner la ville en légumes de toutes sortes. (1) C'est vers 1774, selon M. Courtois-Gérard. 126 Ces jardins occupaient le nord de Paris, depuis le faubourg du Temple jusqu'aux Champs-Élysées, ét peu à peu ils s'étendirent vers le faubourg Saint-An- toine, En 1920, on voit s'établir des marais à l'ouest de Paris et notamment, à Vaugirard et à Grenelle. En 1739, les terrains incultes entre l'allée des Veuves et le Cours-la-Reine sont convertis en marais, et cette culture cccupe progressivement une grande masse de terrains du faubourg Saint-Antoine, et au sud de Paris sur les bords de la petite rivière du Bièvre. Mais il faut suivre dans l Ouvrage même cette topographie chronologique, dont intelligence est rendue facile par le plan de Paris, quel auteur a dressé pour y indiquer la position exacte des groupes de marais. I nous apprend ensuite que Ja communauté des jardiniers de Paris remonte à 1473 et finit en 1776, époque où l’on comptait 1200 maîtres. On les appelait maraichers , muragers et préoliers. Ce dernier nom appartenait exclusivement aux maîtres. À cette com- munauté ont succédé les confréries de Saint Fiacre qui existent encore aujourd’hui. ; L'auteur trouve les premiers renseignements sur les plantes potagères dans un ouvrage du docteur Mirzauld (1), en 1605 > lequel en mentionne un nombre assez restreint. Gent Olivier de Serres qui (4} C'est lai " + Mizaud PES 4: t Mizaud que ateur. Mé decin , astrologue, mor à Poe dé 4575,.C Guy à den remarquable dans ha rs d’ailleurs médiocres, de cet écri- vain, c’est son livre intitulé : Mouvelle invention pour inconti- nent juger du naturel d'un chacun par la seule inspection du front et de ses linéaments, origine probable de la phrénologie, et dont la date serait 1565. ct bdd Sid — nan osé lhle-ni dinde SE Là | RSS | 127 parle le premier des cloches en verre pour acuver la végétation des melons. Il cite ensuite Claude Mol- let(r}, jardinier de Louis XIV, comme ayant fait faire d’assez grands progrès à la culture dans son fhédtre du jardinage. La culture du melon sur couche y est assez bien décrite ; et il est le premier qui ait parlé de la manière de cultiver les choux-fleurs. L'auteur montre ensuite La Quintinie comme impri- mant un essor prodigieux à la culture maraichère ; puis il ajoute : « Aussi dirons-nous qu ‘ilestimpossible dé lire cet habile praticien sans éprouver un vif sen- timent d’admiration , et ce n’est pas sans étonnement que nous y vimes que dès 1736, il envoyait pour Ja table de Louis XV , des asperges en décembre, des radis et des laitues en janvier , des fraises dès les pre- miers jours d'avril , des pois en mai, et des melons en juin (2). » ; En 1776, M. Legrand chauffa le premier des fraises sous châssis. M. Noisette, père du célèbre horticul- teur de ce nom , et directeur des jardins de Brunoy, présenta au comte de Provence des raisins mürs le 1* janvier, et chaque année des melons du 5 au 5 mai. En 1788, M. Découflé cultiva le premier les petits pois sous chassis. Jusque-là les pois de primeur CSS (1) Claude Mollet fut , je crois, a p jardinier de Henri IV et de Louis XII, et non de Louis (2) Ïl y a nécessairement erreur dans cette citation, Car La Quintinie est mort vers 1700, sous le règne Louis XIV. La pre- mière édition de ses Znstructions pour les jardins fruitiers et potagers est de 1697, et imprimée a Amsterdam. Mais il ÿ à une édition de Paris en 1739 , c’est peut-être cette date qui ‘est cause de l'erreur. 128 étaient fournis par des cultivateurs de Sèvres qui les semaient dans des caisses longues placées à l'entrée des carrières et rentrées pendant les gelées. Louis XVI décerne aux maraichers de Paris des médailles d’or et d'argent. M. Edy, jardinier et chef du potager de Versailles, commence les premiers perfectionnements de la cul- ture forcée, que continuent, avec un grand succès, les Grison et les Gontier. Enfin, la Société royale d’Horticulture porte dès son début un vif intérêt à la culture maraichère, et décerne aux jardiniers plusieurs récompenses dont la liste termine le premier chapitre. RousseLox. (La suite au prochain numéro.) ARRALES DE FLORE ET DE POMONE. MÉTEOROLOGIE. Résumé général des observations météorologiques et horticoles , failes à Villiers, pendant l’année 1844, par M. H. A. Jacques, jardinier en chef du roi à Neuilly. 5 TEMPÉRA- ETAT DU CIEL. BAROMÈTRE. a bé FURÉ E … | Ë ; 12 | + S ä 2 se LS 1 FA 4 SÉE HSPeNS Te le |. E QE siot.s. té LS 15 Ed ME sis s» | = 3 S > E 2 & & 2 3 spa te” .| 4 31 »lytl 71 21 »ln| 4110] — ol 774 755 |Ouest. 511! »| »| 4] 6| 3} »| »| + 10° 41 58 81 »| »! 91 9) »l »|» + 150 181 8) »l »| 11 3 »] »| »| +240 À 51121 »1 41 6! 7 »l »l »| +220 131 41 51 »l 61 41 »1 31 » | + 30° 51 7! »l »l10! 71 »] 2] » | +290 8110! »1 »! 6! 7] »| »| » + 220 nliil sl »l 31 71 »l 21» + 280 Hot sl 92! »! 9! 9! »] nf »} +220 .| 11 41 2| »l13110! »} »| » | + 14 | al at 1 »la5sl 11 3 »| 31 + 90 fret 8 ilssfrs|s 71 3| + 30° D'après le résumé ci-dessus , on peut voir que c’est le mois d'avril qui a été le plus beau de l'année, ét après lui celui de juin; décembre a été le plus froid. Il n’y a eu qu'un jour de pluie de plus que Février 1845. ; 9 130 lan passé. Quoique les derniers eussent été très- sombres , les jours clairs ont cependant dépassé ceux de l’an dernier de douze. La chaleur a été la même, et la gelée a été plus forte de deux degrés. Cette an- née, le commencement de décembre a été plus froid que tout l'hiver passé ; aussi plusieurs rosiers, sur- tout dans les variétés de thés , ont beaucoup souffert, ce qui est malheureux, cette catégorie étant une des plus attrayantes de cette nombreuse et magnifique famille; espérons pourtant que le dommage sera peu considérable si le commencement de la nouvelle an- née ne nous cause point d’autres avaries. Au mois d'avril, la végétation était en retard d’une quinzaine de jours, ce qui a continué le mois suivant, mais reprenant bientôt le dessus, les arbres fruitiers ont eu une belle floraison, et les abricotiers, pru- niers et pêchers donnaient à espérer une abondante récolte. La vigne a effectué sa floraison prompte- ment, avec une belle apparence. Les légumes ont été abondants et à bon compte. La moisson a été hà- tive et bonne , quoiqu'il ÿ eût beaucoup de blés ver- sés; les avoines ont été abondantes; sq l'été s’est montré pluvieux et humide, ce qui n’a pas em- pêché les vendanges de s'ouvrir de nos environs à la fin de septembre. Les vins sont assez bons, mais néanmoins variables en qualités comme en quantités. Les racines alimentaires, comme pommes de terre, betteraves , carottes, navets, etc. , sont partout su- perbes, ce qui devient d’un grand secours pour la nourriture des bestiaux. Le commencement de l’au- tomne a été avantageux pour les travaux des champs et pour les plantations d’arbres et arbustes, qui ont été iaterrompues par les gelées des premiers jours TE à A de 137 de décembre, dont la rigueur à fait disparaître tout ce qui existait encore de l’ancienne végétation. F JAcQuEs. HORTICULTURE. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. ibmoc ESPAGNE RYBRIDE. Notre collègue, M. Jacques, me donna en 1844 des graines d’un haricot d'Espagne hybride qu'il re- garde comme croisé par d’autres variétés. Ces grains avaient la forme et les zébrures des haricots d’Es- pagne et de Ja variété bicolore, et leur pellicule tenaît par sa couleur le milieu entre ces deux variétés; seu- lement ils étaient plus aplatis. Ayant semé ces graines au mois d'avril, je fus très- étonné de voir qu’elles produisaient des variétés dif- férentes, sous les divers rapports du port, de la cou- leur des fleurs, et de la ft des gousses et des graines. Les unes sont devenues plus ou moins grimpantes, et ont conservé le port et le feuillage du haricot d'Es- pagne ; d’autres sont restées naines, et ont poussé des feuilles plus étroites et à lobes pointus. Quant aux fleurs , à sabre de deux pieds qui avaient celles de la variété bicolore, elles différaienttoutés entre elles. Le unes étaient petites, d’autres grandes, leur couleur variant du blanc au rouge, au violet, où aux nuances intermédiaires; un seul pied sur douze graines semées m'a donné des fleurs jaunes. 192 M. Jacques les a divisées en deux groupes, dont le premier renferme les naines , et le second celles vo- Jubiles ou à ramer. Parmi toutes ces variétés, il eu est plusieurs dont les fruits ontavorté , ou n ont donné quequelquesgous- ses renfermant de une à trois graines. Mais ce qu'il y a de plus intéressant, c'est que, dansles graines que j'ai récoltées , et qui, réunies, forment un demi-litre environ, je n'en ai trouvé que cinq semblables à celles que j'ai semées. Les autres avaient des formes et des couleurs variées. Le plus grand nombre de ces haricots étaient blancs et allongés comme le haricot flageolet; quelques-uns avec cette forme étaient noirs, d'autres ressemblaient parfaitement au haricot blanc d'Espagne. Enfin il y en avait de gris, de bruns, de violets , etc., seulement la couleur jaune SET C'est du reste un fait très-curieux , et qui justifie l’assertion de M. Jacques, que le premier pied ob-_ servé par lui était effectivement le résultat de l'hÿ- bridation. La rareté des gousses qui se forment, et le peu de graines qu’elles renferment, sont encore de nouvelles preuves à l'appui de cette pensée. Du reste, les résultats que j'annonce sont les mêmes que ceux obtenus l'automne dernier par notre collègue M. Jac- ques, et il en a été de même des produits du semis fait en 1844, au jardin d'expériences de la Société royale d'horticulture, à laquelle M. Jacques avait fait hommage de graines de ce haricot hybride. Pépix. poeme em 133 SUR LES CULTURES EXOTIQUES D ANGERS. La ville d'Angers doit à sa position géographique un climat assez privilégié pour qu’un certain nombre de végétaux exotiques, qui, dans la plupart des au- tres départements de la France, ont besoin de conser- vatoires pour résister aux intempéries hivernales, prospèrent heureusement et sans abri sous son ciel favorisé. Aussi l’horticulture, qui y compte un grand nombre d’excellents praticiens , y fait des merveilles sous leur direction habile, et parviendra sans aucun doute à naturaliser sur le sol de l'Anjou beaucoup d'ar- brisseaux et arbustes étrangers qui retrouvent sur cette terre hospitalière les conditions de bien-être dont la nature a doté les contrées qui les ont pro- duites. Il était à craindre que le long hiver que nous venons de subir eût exercé ses ravages sur ces cultures intéressantes ; mais je reçois d'un des pépiniéristes les plus distingués de cette ville, la lettre suivante que je m'empresse de consigner ici , parce qu'elle est rassurante à cet égard. Son principal but est de dé- mentir l’assertion hasardée sans preuves par le Jour- nal d'horticulture pratique, que les cultures exo- tiques d'Angers avaient succombé sous les atteintes des frimas. Bien que cette fausse nouvelle soit insé- rée dans le numéro de mars, et que par un retard involontaire , et qui sera bientôt réparé, la présente livraison ne soit que celle de février, je n'ai pas cru Ke : j ; tion, q ‘elleim- porte au commerce horticole d'Angers, et qu'ensuite Je suis bien aise de pr lei de Maine et-Loïire que les Annales de Flore seront toujours 134 empressées à remédier autant qu'il est en elles au dé- faut de publicité dont ils se plaignent, et que leurs pages sont constamment ouvertes à tous ceux qui ; comme M. Desportes, voudront y insérer des notes intéressantes. RousseLon. « Monsieur le Rédacteur , » Un journal d'horticulture, qui a paru dans ces derniers temps avec la mission , disait-il , de dire la vérité toujours et quand même, vient de publier dans son numéro du 16 mars un article dans lequel il dit : « Angers qui se flattait de cultiver en pleine terre » ses camellia, sés arbres à thé et maints autres ar- » brisseaux que tant de villes de France sont forcées » d’emprisonner dans une serre pendant huit mois ». de l'année : Angers a tout perdu.» » L'auteur de cet article, M. V. Paquet, car je. dois ici le nommer, s'est un peu oublié en cette cir- constance. Cédant à je ne sais quelle pensée, il est tombé dans l’une des erreurs qu'il se plait tant à re- procher à pr celle de publier des faits sans les connaître. : ». Si M. V. Paq F venait à à Angers, il verrait de ses. propres Jeux que : ni les camellia ni les arbres à thé n'y sont gelés. IL verrait en ce moment chez M. Cachet, dont la collection de camellia est, je ne dirai pas la plus belle, mais une des plus belles qui existent en France, tant sous le rapport de la force des sujets, que sous celui du nombre et du bon choix des espèces les plus nouvelles ; il y verrait, dis-je, des sajets.en ce genre de toutes. variétés, plantés en po ne 135 pleine terre au milieu de son beau jardin et sans au- cun abri. « Ces arbres ont de 3 à 4 mètres de hauteur; ils forment des buissons de 10 à 12 mètres de circonfé- rence, et sont du plus beau vert. Quelques-uns com- mencent à épanouir leurs belles fleurs; d’autres sont couverts de boutons dont la floraison fera suite aux premiers; d'autres enfin, mais C'est le plus petit nombre, et particulièrement les blancs, ont un peu souffert de la gelée, et seront moins garnis de fleurs. » Outre ces camellia plantés sans abri, M. Cachet en possède encore d’autres très-forts , garantis par des palissades de thuya de la Chine. À plus forte raison ceux-ci ont-ils encore moins souffert que les autres. » Les végétation. # Pépix. PRIMEVÈRE ve Bové, Primula Boveana Decaisne. _ Cette espèce est cultivée depuis plusieurs années, et notamment dans l'établissement de M. Lefèvre, pépiniériste à Mortefontaine (Oise), sous le nom de Primula verticillata rorsk. C'est aussi sous cette 140 dénomination qu’elle a été figurée et décrite par notre collègue M. Jacques dans ces Annales , page 268 de l'année 1834-1835. La Primula verticillata trouvée par Forskal en Arabie est remarquable par la disposition en verti- cilles de ses fleurs jaunes, mais elle constitue une autre espèce que la Primula Boveana , avec laquelle elle a bien quelque ressemblance, mais dont elle diffère néanmoins par plusieurs caractères, Des échantillons et des graines de cette dernière, rapportés au mu- séum d'histoire naturelleen 1832, par M. Bové, qui les avait recueillies près d’une source sur le mont Sainte-Catherine, dans son voyage en Orient et en Arabie, ont été examinés avec soin et comparés à des échantillons de la Primula verticillata, par M. De- caisne , qui a reconnu que ces deux plantes consti- tuaient deux espèces distinctes. Il a cru devoir don- ner à la nouvelle le nom de son introducteur, de là la dénomination spécifique de Boveana , du nom de Bové, horticulteur botaniste et explorateur zélé, qui, après plusieurs voyages en Égypte, en Arabie et en Algérie, est mort dans cette nouvelle colonie fran- çaise le 22 septembre 1842. J1 faisait partie de la commission scientifique qu'y entretient le gouverne- ment. La Primula Boveana est plus curieuse que belle (Voyez la figure à l'indication citée plus haut); ce- pendant elle est recherchée par les amateurs. Il faut la tenir en pots pendant l’hiver, pour la rentrer en. orangerie, et mieux sous châssis froid. Elle de- mande des arrosements assez fréquents, ce qui e indiqué par la position humide où elle a été trouvée croissant spontanément. On la multiple de 141 graines et plus promptement par la séparation des pieds. On peut aussi la livrer à la pleine terre pendant une partie de l'année ; j'ai essayé plusieurs fois de lui faire passer l'hiver dans cette situation, mais la plante en souffre et ne peut fleurir au printemps suivant. Sa floraison, qui se montre à diverses époques de l'année, a cependant lieu le plus ordinairement en wars, avril et mai. Pépix. ANGUINE A FRUITS FLEXUEUX, Zrichosantes an- guina, Linx. Monœcie gynandrie, Lin. Cucurbita- cées de Juss. Le genre Trichosanthes est assez rare dans les jardins de botanique et d'amateurs. Originaire de la Chine, il a besoin de croître sous un climat chaud pOur que ses graines viennent à maturité. M. le docteur Bretonneau, amateur aussi habile que distingué, a reçu des graines de cette plante , et il en cultive un pied depuis deux ans dans sa pro- priété à Tours. Il est planté en pleine terre dans la serre, et les branches sont dirigées à l'instar des Passiflores. Par ce moyen il l’a fait fleurir et fructi- fier. J'ai reçu de cet amateur, au mois de septembre 1844 , des branches de cette plante chargées de leurs fruits. Ceux-ci sont assez curieux par leur forme longue et mince; ils ont de 30 à 40 cent. de longueur, sont un peu flexueux, et. ont quelque analogie avec ceux du concombre serpent dans sa. jeunesse- Ils sortent de l’aisselle des feuilles et restent suspendus aux branches. Il y a lieu d'espérer que grâce aux 142 nombreux fruits qu’a donnés ce pied , nous verrons bientôt cette espèce dans nos écoles (1). Pép1x. MANETTIE DE DEUX COULEURS, HManettia bicolor. Paxr.mac. (Voyez la planche. ) Notre collègue, M. Pépin, a fait connaître, en 1836-1839, p. 126, les caractères génériques de ce genre et donné la figure et la description du Hua- nettia cordifolia. Nous cultivons en pleine terre, dans une serre tempérée du Jardin du Roi, la Wa- nettia bicolor, qui est aussi intéressante et trop peu connue. C’est un arbrisseau grimpant , dont les tiges s'étendent sur une longueur de 4 mèt. environ. Ses feuilles sont plus larges que celles du Manettia cor- difolia et les fleurs plus petites. Mais elles sont re- marquables par les deux couleurs écarlate et jaune qui se partagent leur corolle tubulée, qui ressort parfaitement sur le vert glaucescent du feuillage. Cf = + A+ de La sec as habite une serre froide; mais (D Le FE anguina est une plante annuelle à laquelle a culture du melon convient parfaitement. Traitée ainsi, elle BARS ses fruits dans la même année. Sans doute on ne peut que réussir en la cultivant dans la pleine terre d’une serre; mais le pied y dure-t-il deux ans? Ce genre mériterait d’être cultivé avec plus de soins à cause de la diversité et de la singularité de formes qu'offrent ses fruits. {l est très-convenable pour tapisser des murs exposés au midi et garnis d'un treillage ; les plantes ÿ grimpent en s'y accrochant par leurs vrilles. Pour cela on repique le long de ces murs dès le mois de mai, en terre suffisamment meuble et fumée, le plant qu'on a semé sur couche chaude sous châssis, et on abrite par des cloches , jusqu'à complète reprise , les pieds ainsi replantés. R. : È Ê L ! è 143 dans une serre tempérée, elle devance cette époque. C'est une recommandation pour cette rubiacée de fleurir dans un moment où la nature est avare de fleurs, et la durée de sa floraison est un titre de plus à l'attention des amateurs. Ils est d’ailleurs remar- quable qu’elle n’est jamais attaquée par les insectes. Elle a été trouvée sur les montagnes qui avoisinent Rio-Janeiro, et probablement à une grande éléva- tion, puisqu'elle se plait dans un conservatoire à basse température. On la multiplie facilement de boutures. Voyez à ce sujet l’article cité plus haut. On peut se la procu- rer dans les principaux établissements horticoles de Paris et notamment chez notre collègue M. Jacquin ainé. C’est une plante fort intéressante et qui produit un effet fort agréable si on la dispose avec goût sur des treillages de fil de fer de diverses formes. : Neumann. Srypuecta , Ros. Brown, prod. p. 557; Roeu et Scu., syst. 4, p. xc1; G.Dow., gén. syst. 5, p. 774. Pentandrie monogynie , Lin. Ericées Juss. Caractères génériques. Calice à cinq divisions, entouré de quatre bractées plus courtes ou d’un plus grand nombre. Corolle tubuleuse, allongée ; tube garni inférieurement, vers sa base, de Cinq faisceaux de poils; limbe à segments révolus, bar- bus en dessus ; cinq étamines filiformes, insérées sur le tube, dépassant de beaucoup le sommet ; — thères linéaires oblongues; cinq écailles hy pogyne distinctes, rarement inhérentes ; ovaire à cinq loges ; chaque loge contenant une graine; drupe presque desséché à putamen osseux solide. 141 Arbrisseaux de la Nonvelle-Hollande, droits, rare- ment ascendants, branchus. Feuilles éparses, à peine pétiolées, mucronées; fleurs axillaires, solitaires, rarement trois, presque sessiles, horizontales, rare- ment penchées. Corolles rouges ou vertes. STYPHÉLIE A FLEURS EN TUBE, S£yphelia tubiflora, SuiTra, Nov.-Horz., 45, t. 14. (Voyez la planche.) Cette intéressante plante a beaucoup l'aspect d’une épacride. Originaire de Port-Jackson , à la Nouvelle- Hollande, elle a été introduite en Europe vers 1820; mais elle est toujours restée rare, parce qu’on n'avait pas encore trouvé le moyen de propagation des épa- cridées au moyen duquel aujourd’hui aucune espèce n'est rebelle au bouturage. Cette jolie plante a la tige garnie de petites feuilles linéaires ovales, et quelquefois cordiformes à la base, d'un joli vert frais et terminées par un long mucrone. Les fleurs sortent des aisselles des feuilles ; elles sont remarquables par leur long tube d’un pourpre vif et brillant, et par leur limbe à segments révolus et garnis d’une sorte de frange de même couleur. On la cultive comme les bruyères et les épacrides en serre tempérée , dans des pots remplis de terre de bruyère très-perméable et superposée à un fond de cailloux ou de tessons qui empêche la stagnation de l'humidité qu'eile redoute beaucoup. On la multi- plie assez bien par boutures et marcotiages comme pour les bruyères dont la culture lui convient parfai- tement. . Auc. Ces. 149 SERRE CHAUDE. GLOXINIE VARIÉE A GRANDES FEUILLES, Gloxinia macrophylla variegata, Horr. (Joyez la planche, et pour les caractères génériques, p. 349 de la 9° an- née (1840-1841) de ce journal.) Plante vivace à racines tuberculeuses; tiges pres- que nulles , herbacées, succulentes; feuilles à limbe long de 16 cent. et large de 10, nervurées, gau- frées, à dents arrondies sur les bords, d’un vert frais en dessus, garni de poils courts, glanduleux, avec la nervure médiane d’un vert jaunâtre, et les trans- versales saillantes en dessous, où le vert est jaunâtre luisant. Le pétiole est court, plat en dessus, d’un vert pomme, velu. En été, fleurs grandes, d’un gros bleu violet luisant en dessus, d’un bleu velouté en dedans avec une large macule d’un bleu plus in- tense sur le lobe inférieur. Le dessous du tube est blanc bleuâtre, plus clair en dedans où il est fine- ment semé de points bleus. Les jeunes fleurs sont teintes d’un bleu pourpré luisant en dehors , et d’un jo bleu pur en dedans. Le calice est vert clair, velu ainsi que le pédoncule qui est Jong et cylindrique. Cette belle plante qui est très-florifère et dont le coloris est si riche, mérite de trouver place dans la serre chaude de tous les amateurs. Il lui faut la terre de bruyère et de fréquents arrosements pendant sa végétation. On la multiplie de boütures faites : avec ses branches et ses feuilles sur couche chaude. JacquiW aîné. Février 1845. 10 \ 146 Locte DE Mat, Lœlia maialis, Paxr. Cattleya Grahami , Horr. AnGz. (Voyez la planche, et pour les caractères génériques, page 27 de la 9° année (1840-1841) de ce Journal). Plante épiphyte herbacée, à fausses bulbes ovales sphériques , légèrement ridées et entourées dans leur jeunesse de membranes écailleuses. Feuilles d'un beau vert luisant , oblongues , aiguës, épaisses, plus courtes que la scape, qui est longue de 15 à 25 cent. Sépales lancéolés, aigus, étalés ainsi que les pétales qui sont oblongs, ondulés sur les bords et plissés extérieurement ; les uns et les autres sont teints d’une jolie couleur pourpre violacé ou lilas foncé. Labelle à trois lobes ; les deux latéraux, en- tourant et dépassant la colonne charnue à surface cannelée, d'un pourpre plus ou moins vif, sont blanc rosé à l’extérieur et violet strié en dedans. Le lobe inférieur, bien plus large et plus développé, est profondément émarginé et découpé sur les bords ; il est en dedans d’une belle couleur violette, striée et anastomosée de lignes plus foncées. Une espèce d’on- glet où renflement membraneux, cannelé, le coupe dans toute sa longueur en deux parties égales. Il est d’abord blanc, ensuite vs et se termine, à sa pointe , en pourpre vif. Cette belle orchidée, originaire du Mexique, a recu, dans cette contrée, le nom de Fleur de mat, probablement parce que ce mois est l'époque de sa floraison. Il paraît qu’elle habite de préférence les lieux élevés où le thermomètre descend quelquefois au-dessous de zéro. 147 Cette circonstance a fait imaginer de lui donner les soins de culture qui suivent. Le peu de succès qu'on obtenait d’abord en la soumettant au traite- ment généralement appliqué aux Orchidées, a forcé à en chercher un autre qui a réussi et au moyen du- quel on obtient une floraison parfaite. Il consiste à cultiver cette Lœlie en pots remplis d'un grossier mélange de terre tourbeuse et fibreuse qui puisse laisser à l’eau un facile écoulement. Aïnsi empotée, on la dépose sur une tablette dans la serre froide où on la tient au sec jusqu'à ce que les pre- miers boutons apparaissent. On lui donne graduelle- ment alors une température plus élevée et une at- mosphère humide, et on l’arrose fréquemment. On la laisse dans cet état jusqu’au moment où les bou- tons sont sur le point de s'épanouir. Dès lors on la ramène peu à peu à une température plus basse et plus sèche en diminuant successivement le nombre d’arrosements. Elle fleurit bientôt ayec une grande perfection. Ses fleurs , ordinairement solitaires, ont une certaine durée et répandent une odeur fort agréable. Après la floraison on peut la tenir en plein air et sans arrosements, et on la rentre enfin en serre ou sous châssis froid pour la traiter de nouveau comme je viens dele dire. On Ja multiplie se ment par la division de sés fausses bulbes. _ LP Gus 148 BIBLIOGRAPHIE. MANUEL PRATIQUE DE LA CULTURE MARAÎCHÈRE DE Paris, par J. G. Moreau et J. J. Daverne, jardi- niers maraïîchers à Paris, ET MANUEL PRATIQUE DE LA CULTURE MARAÎCHÈRE, par M. Courtois-Gérard. ( Suite. — Voir le précédent numéro. ) Le chapitre IT de MM. Moreau et Daverne est in- titulé Statistique horticole. En voici les principales données : La culture maraïchère occupe environ 1378 hec- tares dans la nouvelle enceinte de Paris; ils sont di- visés en 1800 marais dont l'étendue varie d’un demi- hectare à un hectare. La valeur foncière de ces ter- rains est pour la première classe de 28 à 30,000 fr. l'hectare, et pour la seconde de 16 à 20,000 fr. La valeur locative est, dans le premier cas, de 12 à 1,300 fr. l’hectare , et de 8 à 900 dans le second. 9,000 personnes des deux sexes, y compris les 1,800 maîtres et leurs femmes, sont exclusivement occupées par ces travaux. Eièe 1,700 chevaux servent d’auxiliaires. Ils estiment 915,000 fr. la mise de fonds pour achat de ces chevaux et portent à 1,368,25o fr. la dépense de nourriture et d'entretien par an. Selon eux , la culture maraïchère dépense annuel- lement en fine 1,810,000 fr. tant pour les 000 châssis et les 2,160,000 cloches qu’elle en- À té. = 149 tretient que pour les meules à champignons , qui seules en consomment pour plus de 100,000 fr. Sur un hectare de terrain, amené par une culture successive à un état qu'il s’agit seulement d’entrete- nir, il faut y dépenser par an pour 200 francs de fumier de vieilles couches, ou moitié de cette somme en fumier de cette nature et moitié en fu- mier neuf de cheval ou de vache. Sur la même éten- due où l’on fera des primeurs avec 400 châssis et 3000 cloches , en outre de la culture en plein air, on peut porter à 3000 fr. par an la dépense en fumier. Manquant de documents pour arriver au chiffre total de la dépense annuelle que fait en masse la culture maraîchère, ils affirment que l’ensemble de ses recettes peut être évaluée 13,500,000 fr. Le chapitre 2 de M. Courtois - Gérard est intitulé Statistique maraïchère. bise L'auteur ne trouve, dans la nouvelle enceinte de Paris, que 593 hectares 3,625 centiares en culture maraïchère divisés entre 1,125 établissements ma- raîchers. Il estime à 5,205 personnes des deux sexes les travailleurs directement occupés par cette in- dustrie, qui emploie en outre 1,050 chevaux. La valeur de l’hectare clos de murs avec une pe- tite habitation et un puits varie selon lui de 30 à 50,000 fr. et le prix du loyer de 1,050 à 1,695 fr. Il a trouvé que le nombre des châssis employ ed était d'environ 228,900, et celui des cloches de 1,659, 900. FL GARE Pour un hectare consacré aux cultures mara!” chères de pleine terre, il estime les frais d'installa- tion à 4,252 fr. et la dépense annuelle à 5,018 fr. 150 94 c. dans laquelle le fumier emploierait à lui seul 2,154 fr. 50 cent, Sur un demi-hectare où on fait des primeurs, il _ porte les frais d'installation à 11 896 fr. 25 c. , et la dépense annuelle à 5,093 fr. 65, dans laquelle le fu- mier emploie 2,383 fr. IE résume en un tableau la dépense annuelle des marais de Paris dont le chiffre total est de 4,312,061 fr. 8r cent. f ne croit pas possible d'évaluer avec quelque certitude le montant de la vente annuelle des pro- duits de cette culture, dont les prix varient dans chaque saison et d'un jour à l’autre. Ce chapitre est terminé par l'éloge de la moralité des jardiniers, et un exposé de la distribution du travail sur un marais. Bien qu'il y ait des différences très-notables dans les données des deux Ouvrages, et qu'il ne soit pas possible de désigner celles qui approchent le plus de la vérité, j'ai cru utile de les résumer, parce qu'elles donnent une idée de l'importance de l'industrie maraîchère, dont les dépenses et les recettes se comptent par millions. | ES chapitre III de MM. Moreau et Daverne à pour titre: Des terres et de tout ce quise rapporte au sol. Ils reconnaissent trois sortes de terre, la forte, la meuble et la sableuse, et en indiquent les avantages et les inconvénients. ». Le chapitre 3 de M. Courtois - Gérard , traite de l'analyse des terres prises dans les quatre régions de Paris, correspondant aux quatre points cardinaux. Ces analyses, faites avec le secours de la chimie, 151 démontrent que ces terres ne diffèrent entre elles que par la proportion de l'humus végétal qui se trouve en plus grande quantité dans la région de l'est. Le chapitre IV de MM. Moreau et Daverne est consacré aux expositions et situations locales. Celui de M. Courtois- Gérard sous le titre : Établissement d'un jardin maraïcher, traite du même sujet. L'un et l'autre contiennent des conseils sur le choix de l'emplacement à convertir en culture ma- raîchère , et sur le parti qu’on peut tirer des exposi- tions que les murs et brise-vents peuvent eu jusqu” à un certain point. Dans le chapitre V, MM. Moreau et nets trai- tent des substances améliorantes employées comme engrais, amendements , stimulants. Il correspond parfaitement au chap. 5 de M: Courtois-Gérard, intitulé : Engrais et Paillis. Dans la culture maraïchère il n'y a que les jar- diniers qui ne font point de couches qui soient for- cés d'acheter du fumier pour fertiliser leurs terres. Dans les marais où l’on cultive beaucoup de pri- meurs, on n'en achète point pour cet usage. Ce sont les paillis et les terreaux dont on couvre les plan- ches, qui entretiennent la fertilité du sol dans lequel ils sont incorporés trois où ns fois par an se les labours. Le paillis s iohtiene. en secouant à cu serie débris des vieilles couches en tranchées et à champi- gnons, et des tas de fumier neuf démolis pour faire des eouches nouvelles ; tout ce que retient la fourche constitue Je paillis. Les maraichers en couvrent 152 leurs planches ou côtières avant de les plan- ter, à partir du 1°’ mai, sur une épaisseur de 6 à 8 mill. Ce paillis entretient la fraîcheur de la terre, l'empêche dese crevasser par la sécheresse et évite de multiplier autant les arrosements, dont l'eau, grâce à lui, s’imbibe à la place même où on la répand. Le terreau provient du fumier consommé des couches établies sur terre. Ces couches qui produi- sent plusieurs récoltes, sont labourées pour cha- cune et fortement arrosées, il en résulte que leur fu- mier est à l'automne convertien terreau gras. On le brise à la fourche, en le mêlant avec le terreau qui les couvrait, et on le conserve en tas pour couvrir de nouvelles couches sur terre et pour terreauter les planches. On l’emploie pour ce dernier usage jusqu'au 1” mai de préférence au paillis, parce qu'il ne conserve pas autant l'humidité, ce qui rend les plantes moins sensibles aux gelées tardives. On en couvre exactement les planches, avant de planter, sur une épaisseur de 2 à 3 mill. En résumant ici cette excellente pratique des ma- raîchers à l'égard du paillis et du terreautage qui in- fluent si heureusement sur les qualités des légumes, j'ai voulu appeler l'attention des propriétaires qui, par une économie mal entendue , refusent souvent à leur jardinier une quantité suffisante de fumier pour qu'ils puissent agir de même. Le chap. VI de MM. Moreau et Daverne est con- sacré aux eaux pour les arrosements. Le même de M. Courtois-Gérard est intitulé : Des arrosements ; et contient de plus la description avec figures d’une 153 pompe à manége, et le plan.descriptif de la dispo- sition adoptée par MM. Moreau, Lenormand et autres habiles maraïchers pour la répartition des eaux dans les tonneaux placés dans leurs marais. Les arrosements du matin et du soir sont considé- rés comme Îles meilleurs, mais en culture marai- chère la journée est à peine assez longue pour dis- tribuer l’eau selon les besoins des légumes. M. Cour- tois-Gérard estime que pendant les chaleurs, un demi-hectare reçoit dans un seul jour environ 90,000 litres d’eau. Le chap. VII des deux ouvrages contient l’énu- mération descriptive des outils, instruments et ma- chines propres à une exploitation maraîchère avec leur estimation vénale. É MM. Moreau et Daverne ont, dans ce chapitre, parlé du manége et de la pompe à engrenage. M. Courtois-Gérard a, dans le sien, déerit le thermo- siphon appliqué par MM. Grison et Gontier à la culture des légumes forcés. Cet article , fort bien traité, est accompagné de 2 planches qui en facilitent l'intelligence. Le chapitre VIII de MM. Moreau et Daverne est intitulé : Des opérations de la culture maraïchère; c'est une explication raisonnée et par ordre alpha- bétique des opérations qui se répètent le plus sou- vent, et des termes adoptés pour les exprimer: Le chap. 8 de M. Courtois - Gérard traite le même sujet. Seulement il a divisé les pee en deux classes; celles qui sont particulières à la culture de pleine terre, et celles qui s'appliquent plus spécialement à celle des primeurs. Elles sont rangées dans l'ordre méthodique des travaux. 154 Le chap. IX de MM. Moreau et Daverne est con- sacré à faire connaître les habitudes et manière d'être des maraïchers des environs de Paris. Ce chapitre, qui renferme un éloge mérité de cette classe intéressante de travailleurs, tant sous le rap- port des mœurs que sous celui d’une activité inces- sante et d’une persévérance très-louable dans les fatigues et les veilles, malgré tous les obstacles des saisons contraires , est juste dans tous ses détails. Je félicite MM. Moreau et Daverne de nous -avoir donné cette simple histoire de la vie si modeste et si occupée de leurs confrères. Elle appellera sur eux, et à Juste titre, l'estime et la considération de tous les gens de bien. Le chapitre correspondant à celui-ci manque dans l'ouvrage de M. Courtois-Gérard. Toutefois, il n’a pas oublié de nous faire connaître aussi les hommes dont il voulait décrire les travaux, et il a placé, ainsi que je l’ai déjà dit, à la fin de son chapitre 2, intitulé : Statistique maraïchère, une exposition sommaire de tout ce qui compose leur existence. Il devait naturellement se rencontrer sur ce terrain avec MM. Moreau et Daverne, car parler de la vie intérieure des maraichers, c’est trouver l’occasion de faire leur éloge. Nous voici arrivés à la partie pratique des deux Ouvrages qui nous occupent. Le chapitre X de MM. Moreau et Daverne, est in- titulé : Culture maraïfchère à Paris, mois par mois. Ces messieurs débutent par faire observer qu’ils ne traitent absolument que des plantes qui Sont admises dans la culture maraîchère parisienne ; laquelle ne comporte pas tous les légumes, et a éhi- 155 miné ceux qu’elle ne pouvait pas produire avec. bé- néfice à cause de la cherté du terrain, ét ceux qui, n'étant pas du goût général, n’offrent qu'une vente incertaine. Ils ont dû, suivant le programme de la Société d'agriculture, commencer leur culture avec le mois d'août; mais comme diverses plantes pota- gères peuvent être semées et plantées dans différents mois, ils ont, pour éviter à leurs lecteurs des re- cherches fatigantes, traité des diverses espèces d'un genre immédiatement après la première qui s'est pré- sentée dans l’ordre de leurs travaux. : C'est le chapitre 9 de M. Courtois - Gérard, qui traite de la culture. L'auteur pensant différemment que MM. Moreau et Daverne, accru devoir rendre son travail plus complet en intercalant les plantes pota- gères que n’admet pas la culture maraichère de Paris, et qu'il distingue par une astérisque pour ne ren changer à son assolement habituel. Toutes les indi- cations qu’il donne se rapportent à des planches de 2 mèt. de largeur sur 24 de longueur. Après la culture de. chaque plante, il indique l'époque des semis et de la plantation des porte-graines celle de la récolte.et la durée de leur faculté germinative. l'a adopté l'ordre alphabétique des noms français ;, et pour la classification des familles naturelles, la méthode botanique d'Endlicher. LE Il résulte du point de vue différent des auteurs de ces deux ouvrages, qu'on trouve dans le manuel de M. Courtois-Gérard de plus que dans celui de MM. Moreau et Daverne, la culture des plantes po” tagères suivantes : ail commun , ananes ; er arroche des jardins, artichaut, basilic commen: betterave, bourrache, capucine, chenillettes, chervis, 156 chou marin, cresson de fontaine, de terre et de pré, échalote, fenouil, fèves, lentilles, maïs, patates, pissenlit, pomme de terre, salsifis blanc, sariette des jardins, scolyme d’Espagne et tétragone étalée. Il lui manque l’article belledame qui existe dans le manuel de MM. Moreau et Daverne. Il ne peut pas entrer dans mon plan de comparer entre elles les descriptions de culture indiquées pour chaque plante dans les deux ouvrages dont je m'oc- cupe ; ce serait entreprendre un travail interminable. I me suflit de dire qu’ils sont d'accord sur le plus grand nombre de points, et que les différences qu'on ÿ remarque portent sur le plus ou moins de détails. Cette partie des deux manuels est digne de toute l'attention des jardiniers, et surtout de ceux des maisons particulières. [ls y trouveront des procédés fort simples pour augmenter les productions de leur potager, et pour y faire naître quelques-unes des primeurs qui flattent tant les maîtres, et qu'ils pour- ront obtenir assez facilement, si ceux-ci veulent bien leur donner les ressources nécessaires, et notamment du fumier. Sans lui, en effet, l'intelligence et l'ac- tivité des jardiniers échouent presque continuelle- ment. Gé MM. Moreau et Daverne traitent, dans leur cha- pitre XI, des altérations causées aux légumes par les insectes et par les maladies. Ce travail, classé par ordre alphabétique des plantes , est présenté sur deux colonnes: celle de gauche est consacrée aux in- sectes, celle de droite aux maladies. Ce chapitre est terminé par l'exposé de quelques Opinions hasar- dées , auxquelles plusieurs maraîchers ajoutent en- core foi. EE 157: À savoir : 1° que l’arc-en-ciel peut tuer les cham- pignons qui sont à l’état de graine dans les meules sur terre, quoique enveloppées de leur chemise. Le fait peut avoir eu lieu quelquefois pendant la pré- sence de l'arc-en-ciel, mais la raison se refuse à ad- mettre que ce phénomène de dioptrique puisse avoir la moindre influence sur quoi que ce soit. Il n’en est pas de même des circonstances atmosphériques qui peuvent se produire dans les temps pluvieux et par- fois orageux, durant lesquels un arc-en-ciel est vi- sible. 2° Que le tonnerre opère le même eflet, et même sur des champignons plus gros. Ce phéno- mène est vrai; on l'attribue généralement à l'in- fluence de l'électricité. 3° Que pour empêcher le ravage que peut causer dans un marais le passage d’üne trombe de vent, il faut que tout le personnel de l'établissement se réunisse pour rompre la colonne d'air qui tourbillonne , en s'agitant et en agitant vi- vement tous les instruments qu'ils peuvent saisir. Je crois avec les auteurs que , malgré la peine que peu- vent prendre, en pareil cas , les maîtres , garçons et filles pour atténuer ce fléau, il n’enlèvera pas moins les châssis, paillassons et cloches qu'il trouvera sur son passage. | Le même sujet est traité dans le chapitre X de M. Courtois-Gérard, intitulé : De l’altération des cultures par les insectes, ou par toute autre cause. Ici les insectes sont classés dans l’ordre alphabé- tique, et l’auteur a dit de chacun d’eux ce qu'on sait des ravages qu'il cause, et des moyens imaginés pour les détruire. Viennent ensuite des observations mé- 158 téorologiques avec l'indication succincte de ce que la prévoyance a trouvé de mieux pour atténuer les maü- vais effets des météores. Enfin un court article sur les maladies des plantes potagères termine ce cha- pitre. | Dans le chapitre XII, MM. Moreau et Daverne soccupent de la récolte et de la conservation des graines. Ce chapitre n'existe pas dans le manuel de M: Courtois-Gérard , parce que les renseignements relatifs à ce sujet ont été placés par lui , ainsi que je l'ai déjà dit, à la suite de chaque article de son cha- pitre 9. IT paraît que la durée de la faculté germinative dans les graines des plantes potagères n’est pas en- core fixée , par l'expérience, d’une manière positive, car sur ce point les deux manuels, dont je rends compte, indiquent des différences essentielles, ainsi qu'on peut en juger par les exemples ci-après. Durée de la faculté germinative de quel lantes ‘à TM maraichères, selon : MM. Moreau et Daverne. M. Courtois-Gérard- Cardon de Tours. 3 ou 4 ans. 5 ou 6 ans. Carottes. 5 ou 6 3 à 5 Le wii n À 3 ou 4 Cerfeuil... : 4 ou 3 Choux et choux-fleur. . 8 on 9 E Cresson alénois, 2 5 ou 6 Épinard. è 3 ou 4 2 ou 3 Oignon et poireau. 3 ùe 5 Panais. D'IEtTROUS 1 Persil. à 4 ou 5 - Frs Poirée. 3004. 6 ou 8 159 Enfin le chapitre XIII de MM. Moreau et Daverne, et le chapitre 1 1 de M. Courtois-Gérard contiennent l'un et l’autre le calendrier de la culture maraî- chère, Ïls commencent tous deux par le mois d'août, qui est le début de l’assolement maraïcher, et ce qu'indi- quait d’ailleurs le programme de la Société royale d'agriculture. Il me suflira de dire qu’x peu de choses près, ces détails sont les mêmes dans les deux manuels. Toutefois, MM. Moreau et Daverne termi- nent chaque mois par l'indication sommaire des pro- duits qu'on récolte pendant son-cours. M. Courtois- Gérard a négligé cette indication, mais, en revanche, il commence chacun d'eux en donnant la hauteur moyenne du baromètre, le maximum et le mini- mum de la température habituelle, la quantité de pluie qui tombe ordinairement et létat de lhy- gromètre d’après une série d'observations météorolo- giques embrassant vingt et un ans. Tels sont, en résumé, les deux manuels de la culture maraïchère qu'a fait naître l'initiative de la Société d'agriculture. Les auteurs ont droit à des félicitations sincères ; ils sont d’ailleurs des rivaux dignes l’un de l'autre, et ce qui le prouve, c'est que cette Société vient, dans sa séance publique annuelle de cette année, d’accorder une médaille d'or à M. Courtois-Gérard pour son travail. Je conseillerai donc aux personnes qu’intéresse cette branche de la science horticole de se procurer l'un et l'autre ou vrages, parce que les omissions sont, pour ainsi dire, réciproquement réparées. C’est pourquoi il eût été désirable que la Société d'agriculture eût pu acheter 160 le travail des concurrents, afin que , sous la direc- tion de commissaires pris dans son sein et qui se seraient adjoint, outre les auteurs, quelques-uns des maraîchers les plus célèbres, ces deux ouvrages eussent été fondus en un seul. En donnant une solution définitive aux questions sur lesquelles il y a désaccord, et en complétant quelques indications, le public aurait un véritable code de la culture ma- raîchère. Cependant, je dois le répéter encore, c'est surtout aux jardiniers bourgeois que ces deux ou- vrages seront utiles. Ce tableau, d’une activité in- cessante qui demande continuellement au même terrain et en obtient une succession non interrom- pue de récoltes diverses, est bien fait pour démon- trer ce que peut l'intelligence qu'aucune fatigue ne rebute, et quelles richesses sont enfouies dans un sol sur lequel on peut prodiguer le fumier et l'eau. RousseLox. DE FLORE ET DE POMONE. HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. Instruction sur la culture naturelle et forcée de l'Asperge (1). 1. L'asPERGE, Asparagus officinalis, Lan. classée dans les Rosacées par Tournerorr, l'Hexandrie Mo- nogyne par Linnée, les Asparagées par De Jussreu, les Liliacées asparagées par Exnuioner, et les Liliacées par An. Broneniarr, est une plante herbacée, in- digène à l’Europe, fort estimée dans les potagers, et dont on mange les turions ou tiges naissantes, comme semble l'indiquer son nom tiré du grec Asparagos, qui signifie pousses tendres d'un végétal quelconque. 2. En France, on trouve à 'asperge sauvage dans plusieurs localités, dans les prairies, le long des haies, dans les dunes qui avoisinent la mer, sur les rives des fleuves et les ilots qu'ils forment. 3. Elle n'est pas tout à fait semblable à se même dans ces diverses localités; et les dibprences (1) Cette instruction se en sierietset FE ce et de cie à Paris, chez Jacquin AÎNÉ, marchand grainier, quai de 44, au bon Fe TE En mr Por Mans 1845. 11 162 qu'elle présente, et qui n'ont pas d'autre cause que l'influence des terraiws sur lesquels elle croît spon- tanément, avaient fait penser aux anciens botanistes qu’il y avait cinq ou six espèces d'asperges comes- tibles. De là les dénominations spécifiques de Syl- vestris, maritimus, acutifolius , etc. On sait aujour- d'hui que des pattes d’asperges recueillies sur le terrain où elles ont pris naissance sans le secours de {a main de l'homme, et traitées comme on le fait dans la culture potagère, donnent des produits sem- blables à ceux de l’asperge cultivée, quel que soit le lieu où on les a prises. 4. À l'état sauvage, l'asperge donne des tiges beaucoup plus petites que dans les potagers, d’une longueur fort variable , et de couleur plus ou moins verdâtre, selon que les racines sont plus ou moins éloignées de la surface du sol. Ces tiges deviennent bientôt ligneuses; mais si on les coupe de bonne heure , elles sont teadres et d’une saveur très-pro- noncée. C'est aussi ce que font, au printemps, les habitants des campagnes où il s’en trouve , soit pour les manger eux-mêmes, soit pour en faire des botillons qu'ils portent au marché des villes voisines , où elles cast de nombreux amateurs. Les environs de Montpellier sont notamment dans ce cas. : 5. Cette asperge sauvage, introduite dans les jar- dins, est devenue aujourd'hui ce que nous la voyons, par le seul effet d’une culture raisonnée. Il serait difi- cile de dire à quelle époque remontent les premiers essais de cette culture. Les anciens la cultivaient, bien qu'ils ne nous aient transmis aucune notion € ac sur ja manière dont ils la traitaient; mais pour nes ee que des temps modernes, il paraît qu’elle 4 a 103 été culuvée dans les contrées d'outre-Rhin, long- temps avant de l'être chez nous. 6. Les caractères génériques de l’asperge sont : un périanthe un peu campanulé, découpé en six divi- sions profondes; six étamines plus courtes, à anthères arrondies , dans les fleurs mâles; un ovaire supérieur surmonté d'un style très-court, à stigmate trigone dans les femelles; une baie globuleuse à trois loges, renfermant ordinairement deux graines chacune. 7. Bien que cette plante soit généralement con- nue , en voici la description : Autour d’une espèc de tronc cylindrique et charnu , se développent un grand nombre de racines fasciculées, grêles, arron- dies, et blanchâtres, d’une longueur plus ou moins considérable, suivant leur âge. C’est à ces faisceaux de racines que les jardiniers donnent le nom de patte ou griffe. À l'insertion de chaque racine, sur l'axe commun, se développent chaque année au printemps, des tiges lisses et rameuses, qui atteignent dans leur accroissement complet une hauteur qui varie entre 80 centimètres et mètre 30, selon la nature du sol. Ces tiges portent au sommet des feuilles molles, longues, terminées en pointe non piquante. C'est de l’aisselle de ces feuilles que sortent une, deux ou trois fleurs d’un blanc verdâtre, à pédicelle court. A celles- ci succède un fruit en baie, d’abord vert , ensuite d’un beau rouge, à mesure qu’il mûrit. Cette baie se dé- colore et se ternit en se desséchant, mais ne devient nr ainsi que l'ont | és u quelques Li crea niitotrr Cd un RE die un peu déprimées, irrégulière- ment convexes d'un côté, et presque toujours un peu concaves de Vautre. L'asperge est vivace par ses ra- 164 eines, annuelle par ses tiges. Elle se multiplie par le semis de ses graines. 8. Le mode de culture et nlueare. des localités produisent dans l'asperge cultivée quelques nuances, qui toutefois ne se conservent pas par les racines, et ne se reproduisent pas par la graine. Ce sont ces nuances qui ont multiplié les noms affectés à cette plante, et ont fait croire à autant de variétés, tandis que c'est tout au plus si on peut raisonnablement en re-. connaître deux : La grosse asperge violette, et V'asperge verte ou commune. 9- La grosse asperge violette est celle qui prend le plus grand développement. Elle est remarquable par la teinte violette qui couvre les écailles de son bouton , et qui se prolonge plus ou moins en descen- dant le long des tiges, et se mariant au vert-bleu qui les nuance par place. La partie inférieure de cette asperge est d’un beau blanc qui remonte d'autant plus qu'elle a été plus enterrée. Sa saveur est pro- noncée, et sa portion comestible est environ du tiers de la longueur. C'est à elle que se rapportent plus particulièrement les noms d’asperge de Besançon, Darmstadt, Gand, Gravelines , Hollande, Mar- chiennes, Mons, Pologne, Sarrelouis, Strasbourg, Ulm, Vendôme, ete., qui n’indiquent pas autre chose que les lieux où elle à d’abord été cultivée, et qui fournissaient, au commerce, des graines ou Re M était attachée une certaine réputation. _… petite eee: ou asperge verte commune ou d'A ill issable à Ja teinte vert foncé mi la couvre 2e sommet. à sa base, et qui n’est marquée que par quelques traces de violet sur les écailles supérieures de son bouton. Elle est moins 165 grosse que la précédente, sa saveur est la même, et elle est comestible sur une plus grande longueur. 11. Quelques auteurs et même des naturalistes indiquent une troisième variété à laquelle ils donnent le nom d’asperge blanche ou de Hollande. Mais ils ont probablement été induits en erreur par le procédé de culture des Hollandais, qui chargent leurs as- perges d'une forte épaisseur de terre, ce qui fait qu'elles y poussent blanches sur tonte la longueur, à cause de la privation de la lumière, et qu’elles n’ont qu'une petite portion de leur bouton teint en violet, parce qu'on les coupe aussitôt qu'elles ont percé Ja couche de terre. 12. Ce n’est guère qu’en débutant dans le 18° Siècle, qu'on a commencé à cultiver en France la grosse asperge violette, qui l'était en Allemagne et en Po logne depuis un temps immémorial. Jusqu’alors on ue cultivait chez nous que la petite asperge verte, dont on faisait uu grand commerce à Aubervillers, près Paris. Depuis cette époque, la culture de cette . - 2 r ? k . plante s’est singulièrement modifiée, parce qu'on a semé et planté sur des terres mieux engraissées. Se- lon mon opinion, les nuances qui distinguent ces deux variétés sont uniquement l'effet de la culture, et la grosse asperge violette ne doit son plus fort volume qu'à son influence, et peut-être sa colora- tion en violet aux gaz ammoniacaux que dégage le fumier. L’asperge verte serait au contraire plus rap- prochée du type sauvage, soit que les modifications qu’elle à reçues per l'art du jardinier soient moins profondes, soit qu'après en avoir éprouvé les effets, elle obéisse à cette volonté de la nature qui s'efforce sans cesse de ramener, au type primordial, les espèces 166 que notre industrie améliore eu les dénaturant H est bien vrai qu’en traitant comparativement de la même manière Îles deux variétés d’asperges, la grosse conserve une sorte de supériorité, laquelle dépend du point de départ; mais la petite n'arrive pas moins à prendre le volume et la couleur de Ja première. Au reste, de quelque manière qu'on ait formé une aspergerie par le semis, ou par la plan- tation des griffes, on y trouve toujours des pieds de l’une et de l’autre variété. On s'accorde à regarder l’asperge d'Ulm comme la plus précoce, ce qui por- terait à croire qu’elle est la plus anciennement eul- tivée. Il est présumable que de l'Allemagne, la culture de lasperge violette se sera propagée en Hollande, de là en Belgique, d’où elle aura été im- portée en France par Marchiennes, dont les produits ont joui d’une réputation méritée, avant que ceux de Vendôme en Touraine soient venus leur faire concurrence. CULTURE DE L'ASPERGE EN PLEINE TERRE. 13. Avant d'entrer dans les détails que cette cul- ture comporte, ilest bon de se fixersur la terre qui convient le mieux à l’asperge. On conseille généra- lement un sol léger très-perméable, mais riche au plus baut point d’humus végétal et d’ engrais anima” lisés. La légèreté du sol ne doit cependant pas être _ portée à l'extrême, parce qu'étant alors très-péné- trable aux agents extérieurs, il perd promptement les substances fertilisantes qui y étaient incorporés ; et qu'on ne parvient à rendre les asperges durables Sur up pareil sol, qu'à l’aide de fumures copieuses et 167 multipliées. Une terre substantielle et forte, sans l'être au point de s'agglomérer et de se fendre par la sé- cheresse, mais profondément labourée et suffisam- ment ameublie et divisée pour s'égoutter facilement, et se réduire en poussière par le manque absolu d'humidité , doit lui être préférée comme plus éco- nomique, parce qu’elle exige moins d'engrais, et que les produits qu’elle donne sont plus régulièrement beaux, en même temps que les asperges y durent davantage. En un mot, la terre qui convient aux céréales et aux prairies , est celle qui présente le plus d'avantages pour la culture de l'asperge. I! faut qu'elle soit assez profonde pour que les racines, qui, quelquefois, atteignent une longueur de 70 centim., puissent y pénétrer pour y puiser les substances d’assimilation qui leur sont nécessaires. Ceux qui réclament un sol très-léger, citent l'asperge sau- vage naissant dans les sables maritimes et les terres d'alluvion des rives des fleuves, les autres, qui con- seillent la terre forte , l'asperge qui croit au travers des haies et ‘des prés. | 14. Il y a de cette opposition de vues une conclu- sion à tirer, c'est qu’un sol pue convient dans les lieux bas et humides , tandis qu'une terre plus forte doit être préférée dans les localités élevées et aérées. 15. Au reste, rien de plus facile que d'approprier à cette culture un terrain donné, par un ment siliceux ou argileux, selon ie ilest es com- pacte ou trop léger. 16. Dans les situations où la terre dé: si à ils qu'il est plus simple d'y apporter un terrain factice, que de chercher à en corriger les vices, voici une composition qui favorise parfaitement la végétation 168 de la plante qui nous occupe. On forme un mélange, préparé plusieurs mois à l'avance, de la terre du po- tager , avec une quantité raisonnée de sable fin, des tourbes.et gazons consommés et réduits en terreau, des vases et curures de fossés tenues longtemps à l'air, et des terreaux de vieilles couches ou de feuilles. Ce mélange doit être remanié plusieurs fois pour le rendre plus intime, et passé à Ja clare pour le mieux diviser. 17. Ainsi que je l'ai dit (7), l'asperge se mulu- plie de graines. Le plant supporte facilement la transplantation. C’est pourquoi on sème à deux fins, où en pépinière pour obtenir des gcffes que l'on transplante pour former l'aspergerie, ou à demeure, en déposant les graines à la place que doivent occu- per les pattes pour établir l’aspergerie sans transplan- tation. : Semis en pépinière. 18. Sur uue planche profondément labourée et fumée, on sème en octobre, ou du 15 février à la fin de mars, des graines d’asperges, soit à la volée, soit en rayons espacés de 25 centim. Cette dernière méthode ést la meilleure, car malgré que le plant qui en résulte ait encore ses racines mélées, et qu'il faille, quand on arrache les griffes, les séparer les unes des autres, elles le sont toujours moins que dans le semis à la volée. De: plus, l'inter- valle qui existe entre les rayons, rend l’arrachage plus facile, et expose moins à mutiler des grifles. Aussitôt que le semis est fait, on donne un coup de eau légèrement pour enterrer Ja graine. Si on à 169 du terreau à sa disposition, on fera bien de terreauter toute la planche. Si on semait tard au printemps, et que l’on eût à craindre la sécheresse, on pourrait faire tremper la graine pendant vingt-quatre heures dans l’eau, ce qui abrége l’évolution germinative. 19. On terreaute en déposant sur la planche des petits tas de terreau, qu’on répand ensuite le plus également possible à l’aide du râteau. Nos maraïichers font cette opération en lançant le terreau avec la main ; maisil faut, pour rendre ainsi lacouche égale, avoir une grande habitude de le faire. Le terreau qu'on répand sur une épaisseur d'environ un à deux centimètres a pour effet de maintenir fraiche la sur- face du terrain, et de lui céder peu à peu ses prin- cipes fertilisants , lors des pluies ou des arrosements. 20. Les soins qu'exige ce semis étant les mêmes que ceux nécessaires au semjs en place, je les indique- rai à cet article (38 et 39). J'ajouterai seulement ic, que la graine met environ quarante jours à lever. Semis en place. 21. Cette méthode est peu usitée, et cependant elle n’est pas sans avantages, les asperges qui en proviennent étant plus vigoureuses et d’une plus longue durée. Mais on lui reproche de rendre la plau- tation moins régulière, parce que mettant plusieurs graines près les unes des autres, les plants qu'elles donnent doivent être éclairais , et le pied que l'on choisit le mieux venant et que l'on conserve, ne se trouve pas toujours également distancé de ses vOi- sins ; d'où. il résulte plus de difficultés dans les fa- cons pour ne pas blesser les grifles. 170 22. Quoi qu'il en soit, le semis ayant pour but ‘établir de suite l’aspergerie, il faut que les graines soient déposées en terre à la place que devraient oc- cuper les griffes , si l’on plantait. Il est donc néces- saire de préparer pour ce semis le terrain absolument comme s'il s'agissait d’une plantation. 25. Les avis sont singulièrement partagés sur la meilleure disposition à donner au terrain qu’on veut convertir en aspergerie; d’où il résulte divers pro- cédés très-variables qui dépendent dès habitudes lo- cales, et qui tous néanmoins réussissent assez bien, lorsqu'ils ont été calculés sur la nature du sol et son exposition. L'objet principal qu'il ne faut pas perdre de vue, c’est que l’asperge redoute pour ses racines une humidité stagnante, et qu’il faut nécessairement les en garantir. Préparation du terrain pour établir une aspergerte. 24. En fosses. Dans un terrain défoncé et amendé, on trace du nord au midi, et parallèlement à elles- mêmes, des planches de 1 mèt. 33 centimètres de largeur, sur une longueur indéterminée, On creuse la première à 50 centimètres de profondeur , et on en rejette la terre sur la surface de la seconde; 0n creuse également la troisième, dont la fouille est dé- posée sur la quatrième, et ainsi de suite, de façon qu'il y ait alternativement une fosse et un ados de largeur semblable. On garnit le fond de chaque fosse de 53 centimètres de fumier de vache, qu'il faut préférer à tout autre engrais. Ce n'est qu'à s01 défaut qu'on en emploie un autre. On le marche } 7 I suflisamment pour que cette épaisseur se réduise à moitié environ , afin qu’il ne s'affaisse presque plus par la suite. Ce lit a besoin d’être formé très-égale- ment. Cela fait, on le couvre de 15 centimètres de terre prise sur l’ados, et qu'on a soin d'ameublir et de diviser le plus possible en la passant à la claie. On passe le râteau sur le tout, afin de niveler conve- nablement. | 25. Dans un terrain compacte, dont le sous-sol laisse difficilement écouler les eaux, il est nécessaire de donner aux fosses une profondeur de 85 centim. Il est utile d'ouvrir les tranchées quelque temps avant la plantation, afin que les terres tirées du fond re- çoivent les influences météoriques. On comble la fosse à 33 centimètres avec des platras, de gros cailloux siliceux, des bruyères, des genêts, des fagots de sarments, etc., toutes choses enfin propres à égoutter l'humidité et à l'éloigner des racines qui la redoutent. Onopè ite me ci-dessus (24),seu- lement on a soin de mélanger la terre des ados ave un engrais capable de la rendre plus légère et de l’a- méliorer , ou on charge avec de la terre rapportée et composée comme je l'ai dit (16). 26. Enfin, lorsque la place choisie pour une asper- gerie se compose d’une terre de trop mauvaise qualité , on l’enlève sur toute son étendue à une pro- fondeur suffisante, et on y rapporte la terre com- posée (16). Cela fait, on agit de la manière indi- quée (24). a 27. Beaucoup de jardiniers, dans les terrains con- venables à l'asperge, ne creusent Jeurs fosses qu'à 4o centimètres de profondeur , qu'ils réduisent à 20, en comblant le fond avec du fumier et de la terre: 172 28. D'autres fois, dans les mêmes circonstances, on ne creuse que Jusqu'à 33 centimètres environ , et on laboure à la bèche le fond de la tranchée, en y mé- langeant et en y enterrant une bonne quantité de fumier dont on l’a couvert auparavant. 29. En carré ou à plat. Dans un sol convenable, on se contente de labourer profondément en y en- terrant une forte fumure, et après avoir nivelé au râteau, on trace les planches au cordeau, en leur donnant une largeur de 1 mètre 33, et laissant entre elles un sentier de66 centimètres. | 30. Si le terrain sur lequel on veut établir lasper- gerie est de mauvaise qualité, on le prépare par des la- bours profonds, en y mêlant les amendements appro- priés (15). Ensuite, au moment de semer ou de planter, on creuse successivement chaque planche à une profondeur proportionnée à son degré d'humi- dité, et on en garnit le fond comme il est di (24 ou 25). On comble ensuite la tranchée jusqu'à quelques centimètres du niveau , et après le semis où la plantation, où la remplit complétement. 31. En dos d'âne. Quelques jardiniers qui eul- tivent l'asperge sur des sols humides , disposent en ados les planches qui doivent recevoir la plantation, soit qu'ils creusent entre elles des sentiers larges de 66 centimètres, soit qu'ils forment ces ados avec de la terre préparée (16) et rapportée sur l'emplace- ment de chaque planche, en laissant les sentiers vides, à une profondeur qui dépend du degré d'hu- midité du sol. Les planches recoivent également une largeur d’un mètre 33 centimètres. | . 32. Lorsque l'emplacement d’une aspergerie est disposé de l'une des manières qui viennent d'être in- es diquées, il n’y a plus qu'à semer ou planter. Mais il est bon, avant de nous occuper de ce sujet, de dire un mot sur les avantages et les inconvénients de ces divers procédés. On reproche au système des fosses, de rendre pendant les premières années, le travail incommode , d'occuper beaucoup de terrain en pro- portion des produits qu'on y peut recueillir, de pri- ver, par ses ados, les asperges des influences bienfai- santes de l'air et de la chaleur solaire, et de finir par enterrer ces plantes trop profondément, ce qui les fatigue en les forçant à reformer chaque année de nouvelles racines plus rapprochées de la surface du sol, et capables de remplacer celles qui, trop enterrées se pourrissent et fondent. Ceux qui approuvent cette méthode, soutiennent que les fosses ouvertes du nord au midi recoivent suffisamment l'action du soleil; qu’en donnant aux ados une largeur égale à celle des fosses, la terre des fouilles les exhausse moins que s'ils étaient plus étroits; qu'on peut encore dimi- nuer leur élévation en déposant ailleurs une partie de cette terre, et qu'enfin ces ados ne sont pas en- tièrement perdus, parce qu'on peut y cultiver des salades et autres menues plantes qui n'occupent Ja terre que pendant quelques mois. Ce dernier avan- tage me paraît un inconvénient de plus, et, à l'ex- ception des sols brûlants où il est difficile d’entrete- nir quelque humidité, je crois que-cette disposition doit être rejetée. | | 33. Dans la plantation à plat (29), on trouve qu'on tient les pattes d’asperges trop près de la surface du so}, et qu’elles ne peuvent pas obéir à la nécessité qu'on leur croit imposée par la nature de se renour veler continuellement en remontant. Cette nécessité 174 est loin d’être prouvée, ainsi qu’on le verra (48). On reproche encore à ce procédé de rendre plus diffi- cile le chargement annuel. Mais il arrive la même chose dansle système des fosses, lorsque celles-ci ont été comblées par les chargements successifs, et cepen- dant on ne s’en plaint pas. Toutefois on ne peut nier que cette méthode occupe mieux le terrain, qui pro- duit davantage sur une même étendue; on reconmaît qu'elle est plus convenable, si l’on veut forcer des asperges sur place. C’est donc elle qui paraît devoir être plus généralement adoptée sur tous les ter- rains qui, par leur nature et leur exposition , COD- viennent à la plante qui nous occupe. 34. Je ne dirai rien de la disposition en dos d’äne, qui n'est qu'une exception pour les terrains trop hu- mides, et qui, en pareil cas est avantageuse, 35. On sème en place de la mi-février à la fin de mars , selon le temps. Qu'on le fasse en fosses ou à ant on | marque au het trois ut neo 4 chées, soit par rs piquets aux quatre coins. On fait des petites fossettes équidistancées sur chaque rang, et en quinconce, et on sème dans chacune d’elles 5 ou 4 graines, en les séparant par un intervalle de 3 centimètres. Lorsque le plant est levé, on ne laisse qu’un seul pied, le mieux venant. S'il arrivait que toutes les graines, déposées dans une fossette, eussent avorté, On la garnirait avec l’un des pieds arrachés avec précaution. Le meilleur moyen pour cela, est de soulever légèrement avec une fourche toute la pe- tite toufle, dont on ôte le superflu, avec certitude de 179 ne laisser qu'une griffe par place. Une légère pres- sion remet cette grifle dans son état primitif. 36. Pour tracer les trois rangs dont il vient d’être parlé, sur une planche d’un mètre 33 de largeur , on marque l’un d’eux précisément au milieu, et les deux autres à 45 centimètres de celui-ci, l’un à droite et l'autre à gauche, de façon qu’il reste environ 22 cen- timètres depuis ceux-ci, jusqu'aux bords longitudi- naux de la planche. Les fossettes sont faites à 50 centimètres l’une de l’autre sur chaque rang , et sont disposées en quinconce. Pour cela, la première fos- sette de chaque rang extérieur est établie à 22 centi- mètres du bord transversal de la planche, et celle du rang du milieu à 92 centimétres du même bord. Il en résulte un espacement général de 50 centi- mètres entre les pieds sur tous sens. Cette disposition rend la culture et les chargement et déchargement plus faciles, en même temps que les plantes reçoivent er d’air et de nourriture. 37. Si cependant on était obligé de ménager le ter- rain , on obtiendrait encore de bons produits en éta- blisant quatre rangs sur chaque res de 1 mètre On laisserait ètres, de chaque côté, du bord jusqu’au premier rang, et environ 34 centimètres entre tous les autres. On sèmerait de même en quinconce, en espaçant aussi chaque fossette de 50 centimètres sur chaque rang. Cette disposition est préférable, lorsqu'on a l'intention de forcer l'as- perge sur place C'est pourquoi elle est adoptée par nos maraichers primeuristes; mais comme le semis en place ne peut pas établir aussi régulièrement la position des pieds que la plantation (21), c'est par 176 ce dernier moyen qu'ils garnissent leurs planches. 58. Après que la graine est semée, on couvre la planche de 2 centimètres de terre, et, si on le peut, on terreaute (19). Si la sécheresse survenait après-e semis, soit avant, soit après la levée, il faudrait arroser au besoin. Quand le plant est levé, on sarcle et bine pour le tenir toujours net de mauvaises herbes, et ouvrir le terrain aux influences atmosphé- riques.. Vers le mois de novembre on coupe le plus près possible toutes les tiges desséchées, et si on a semé en fosses cn couvre de 5 centimètres avec la terre des ados. On ne met point de terre sur le plant de semis fait à plat. 39. Dès le mois de mars de la seconde année, on laboure légèrement à la fourche; on sarcle et bine, selon le besoin, et on arrose en cas de sécheresse. La façon d'automne est la même que pour la pre- inière année. Les soins à donner à une aspergerie formée par le semis en place, à partir de la troisième anaées-étant-semblables à ceux qui sont nécessaires à la première année de ra des ap on les base _— _—— Plantation des Gifs de AN bé: ss semis en place est de se faire attendre deux ans en pure perte, puisqu'on peut, à moins de frais qu'il n'en coûte pour le faire, se procurer du plant de cet âge élevé en pépinière par les cultivateurs qui en font commerce. C’est aussi presque g BénéT aient ainsi que Yon forme les aspergeries. RE ES 2, Ds. « Er La. 7’ 41. Le plant d'asperges est bon à planter après un an de semis; mais, comme on ne gagne rien à le faire, il n’y a que les maraichers primeuristes qui le replantent à cet âge. 42. La grosse asperge violette ne coûtant pas plus à cultiver que la variété commune, c'est du plant de cette espèce qu’il faut se procurer. Il se recon- naît à ses racines longues, égales, déliées, molles, chevelues, et présentant des yeux arrondis et fort prononcés. Malgré que ce plant puisse être tenu plu- sieurs Jours hors de terre sans grand danger, il est très-préférable de le replanter de suite, et de le laisser le moins longtemps possible en contact avec l'air. Il importe aussi que les griffes soient arrachées avec assez de précaution, pour que les extrémités des racines ou spongioles soient conservées intactes. Tou- tefois, avant de planter, il est bon de visiter chaque griffe pour supprimer les racines qui pourraient être mutilées ou pourries. 45. Sur une des dispositions de terrain indiquées plus haut (24 à 30), on marque sur trois rangs, età la distance prescrite (35), la place de chaque griffe par un petit monticule formé avec la terre de cette place mème et de son pourtour. On y assoit la griffe en arrangeant les racines de façon qu’elles descendent le long des flancs du monticule aussi Red lairement que possible, parce qu’elles ont de la ten- docs Es er 2: PPT - ” de terre; on cha 8-cctiinilient ds. au rateau. Si on le peut on terreaute (19). Mans 1845. 12 175 avril, selon les localités et l’état de la saison. Les soins qu'exige l'aspergerie, durant l'année qui suit la plan- tation, consistent à biner, à sarcler soigneusement , car 1l importe que les planches soient constamment très-nettes de mauvaises herbes, et à arroser dans le cas de sécheresse, On laisse les tiges qui poussent pour activer la végétation et assurer la reprise, et on les AeRpE.SN en nevepahre; on donne enfin à la plan- tation une après laquelle on terreaute, qu'elle soit faite en Diese ou à plat. 45. Soins à donner à l'aspergerie à compter de la troisième année. 1] s'agit toujours chaque année de biner, sarcler et arroser au besoin. Au printemps on donne à la plantation un léger labour à la four- che, avec la précaution de ne pas endommager les Hs vaissants; ensuite on charge de quelques centimètres de terre nouvelle et de terreau. A l’au- tomne on donne une nouvelle facon; on coupe toutes les tiges séchées quand l’aspergerie n’est pas encore en rapport, et lorsqu'elle produit on épluche les plantes, on coupe les porte-graines si on en a laissés, et.on charge, si on ne l'a pas fait au printemps. Il est bon de faire observer que le chargement annuel dont je parle se fait par les uns avant l'hiver, et par les autres au printemps. Dans les terrains humides, il est prudent de ne pas charger à l'automne, parce que la terre rapportée simbibe des. pluies de cette saison, et entretient une somme d'humidité nui- sible aux griffes, surtout. si l'hiver qui suit n’est pas sec. Dans les terrains élevés Ou qui s’égouttent faci- lement, le chargeme: 1t d'automne est préférable. 46. Il ne faut pas perdre. de vue que le charge- ment a pour but principal de faire prendre à l'asperge Ra: : he. une direction droite et une longueur convenable qui la rende propre à la vente ou à être servie sur table. Si elle poussait à découvert, elle fournirait, comme Vasperge sauvage, des turions de longueur variable, et plus ou moins torses. 47. Ce chargement a une épaisseur différente, selon les habitudes des jardiniers, et selon aussi les qualités que l’on recherche dans l’asperge. Ainsi en Hollande, où on donne Ja préférence aux asperges entièrement blanches, sauf le bouton qui doit être violet, on charge après Ja facon du printemps de 15 à 20 centimètres de terre; il s'ensuit que les turions enterrés ge mr par la privation de Ta lumière, la blancheur qu’on désire. Mais en pareïl cas il faut, après la récolte ‘où au moins avant l'hiver, ui ryes une partie de cetté terre, qu'on rejette sur les sentiers et qu'on remplace au printemps suivant. 48. Le système de la plantation en fosses qui est, à mon avis, le plus ancien mode de culture de l'asperge, doit probablement naissance à l’assertion avancée par les naturalistes que les griffes d’ asperges croissaient verticalement et se superposaient pour dinsi dire les unes aux'autres. Cette circonstance qui n'est exacte que pour les asperges sauvages qu'on trouve sur les bords des fleuves que les eaux chargent chaque année d'une certaine couche de terre d'alluvion ss a sans doute inspiré l'idée des fosses qu'on se pr Ne combler par. des Rs de x Pet br à de terre ur te ace, de façon à ce que son collet, d'où partent les racines, 180 soit plus enfoncé qu'il ne l'était , il se forme au-dessus d'elles de nouvelles racines qui font mourir les infé- rieures, trop souvent au. détriment de la plante. Peut-être l'asperge supporte-t-elle plus facilement qu'aucun autre végétal ce développement de nou- velles racines; mais, ce qu'il y a de certain , c'est que les griffes ne meurent pas lorsque la fosse est arrivée au niveau du sol , et que le chargement n’est plus que le renouvellement de la terre de la surface, et non un exhaussement. En effet, dans la plantation en fosses, le chargement annuel se fait en prenant sur les ados la terre nécessaire pour les couvrir. Lorsque cette opé- ration plusieurs fois répétée a nivelé les fosses avec le reste du terrain, il faut , avant de charger, enlever avec précaution sur nn, d'elles une épaisseur de vieille terre égale à celle que l'on veut y remettre. C'est ainsi qu'on agit pour les plantations à plat ou en carré dont on renouvelle chaque année la sur- face, et cependant alors les griffes ne. meurent pas quoiqu ’elles ne puissent pas ns de nouvelles racines au-dessus des anciennes. 49: On a vu ,ily a plusieurs années, à Saint-Denis, une aspergerie donnant des produits magnifiques. Elle était établie à plat, bien que les planches eussent été creusées et garnies comme :l est dit (24). Le fu- mier était recouvert d’ une terre composée à peu près comme je l'ai indiquée (16), de facon à ramener la fosse au niveau du sol, et au printemps les planches étaient couvertes #< couche. épaisse de paille au travers de laquelle filaient les asperges. Apekr la ré- colte cette paille était enlevée. 50. Indépendamment du chargement axe ou "du renouvellement de la terre supérieure des _ 101 planches de l'aspergerie, il faut, tous les trois ou quatre ans, selon que l'on est plus ou moins riche en fumier, ou que le sol de l’aspergerie est plus ou moins substantiel, lui donner une forte famure, soit en automne , soit au printemps, afin d'entretenir sa fé- condité. Cette fumure consiste à apporter, sur Îles planches, du fumier consommé de chevaux ou de vaches , à l’étendre uniformément sur une épaisseur de 5 à 6centimètres , et à le charger d’autant de terre. Quand la plantation est en fosses, cette fumure sert de chargement. Mais, lorsque les fosses sont comblées, ou quand la plantation est faite à plat, on commence avant de fumer par décharger les asperges d’une épaisseur de terre égale à celles de la fumure qui doit être donnée. 51. Il va sans dire qu’à la suite de toutes les facons de printemps et d'automne, il faut donner au sol de l'aspergerie un coup de rateau pour que le nivelle- ment soit toujours maintenu aussi parfait que pos- sible. Une aspergerie plantée richement et convena- blement soignée peut rapporter pendant quinze où vingt ans. - 52. Les grifles d’asperges, qui,dans l’état de nature, résistent parfaitement aux intempéries de nos hivers, ouffriraient iblement des atteintes du froid lors- qu'il dépasse 10 degrés centigrades; il est donc pru- dent, dans les hivers rigoureux, d'étendre sur les planches une co verture de gra d fumier ou de li- FERRER | me Re à x ému Tia 53. On voit des eries considérables ___n- virons de Paris en plein champ. Aubervillers, les Vertus, Saint-Denis; Saint-Ouen, etc., font certe culture en grand, et surtout pour en vendre le plant. 182 54. Dans les environs de Metz on cultive aussi l'asperge en pleine terre dans les terrains élevés et sablonneux. On sème en place deux ou trois graines dans un trou carré de 33 centimètres sur 20 à 22 de profondeur. La première année on recouvre le plant d'un peu de terre ; la seconde on charge avec un peu de famier mêlé avec de la terre, et la troisième année on remplit les petites fosses. 55. Il est un moyen d'obtenir des asperges blan- ehes et tendres, c’est de couvrir les turions naissants, aussitôt qu'on les aperçoit, avec un tuyau en bois fermé par un bout, et dont la capacité est propor- tionnée aux dimensions de grosseur et de Jongueur qu’on veut faire prendre à l'asperge. M. Chapel, attaché à la maison Jacquin ainé, et qui a cultivé à Montpellier, y employait à cet usage des tubes for- més avec les tiges de roseau, 4rundo donax, cou- pées au-dessus de chaque articulation. L'asperge, ainsi couverte, se développe grosse et droite, et en- tièrement blañche. 56. Récolte des asperges. Une aspergerie formée par le semis en place rapporte quelques bonnes as- perges à la troisième année ; mais SE est préférable. pour fortifier tes racines der’ cueillette : On NU Ddielenienr à mioclias laque trième année. #4 aspergerie, formée par la plantation des griffes, donne aussi quelques turions l'année même de sa plantation; mais on s'abstient également de cueillir. Le rapport commence donc avec la seconde année, ce qui correspond à la quatrième du semis. 57. On coupe les asperges dès qu’elles. com- mencent à paraitre, ce qui a heu en avril ou mal, selon que le printemps est plus ou moins doux ; 193 mais, sous notre climat variable, où des gelées tar- dives ont lieu inopinément au printemps, il est pru- dent, quand de jeunes turions se montrent de bonne heure, de jeter dessus une légère couverture de grande litière pour les préserver de tout accident. La récolte finit avec la deuxième quinzaine de juin. 58. On se sert, pour cueillir les asperges, d’un outil nommé couteau à asperges, dont la lame courbée est incisée de dents disposées pour couper le turion en ramenant l'outil à soi. On a imaginé un + 1 "4 hs urbe autre couteau dont les dents extérieure de la lame, et ont une dérébidée: & la pointe au manche. On s’en sert de la manière oppo- sée au premier, c’est-à-dire en poussant de haut en bas, et s’arrêtant dès que l’asperge vient. 59. Quelques jardiniers cueillent à la main. Pour cela, ils dégagent la terre autour de Y'asperge avec précaution , et la saisissent le plus bas possible; alors en tirant suffisamment, en même temps qu'on lui imprime une demi-torsion, elle se détache avec assez de facilité. Cette manière de cueillir, pour laquelle il faut toutefois une Spe-r ss de, rage moins ke: 2 1 2 one + PE ŒaGnISCT 1CS 60:-Si l'on veut réserver des Sbeééipratieés il 4 choisir en mai les plus beaux turions, et les laisser sur pied se développer à leur aise, en les ‘entourant toutefois d'une surveillance protectrice. La graine est mûre en octobre , époque où l’on coupe les porte- graines, On écrase les baïes dans l'eau pour en Ex- traire les semences. On les fait me à et on les con- serve en lieu sec. 61. On n’est pas d'accord sur la durée de la fa- culté germinative des graines de l'asperge. Les uns 1È4 disent qu'elles ne sont bonnes que pendant deux ans, d’autres deux ou trois, ou quatre, et enfin sept à huit. La persistance de Ja faculté germinative d’une graine dépendant de son parfait aoutement varie en général selon la constitution atmosphérique de l’an- née qui l’a produite. Ainsi elle est restreinte lorsque l'été a été pluvieux et froid ; elle est au contraire exagérée lorsqu'une chaleur sans sécheresse a favorisé sa complète maturité. On est toutefois dans la vé- rité en accordant aux graines d’asperges une durée moyenne de trois à quatre ans. CULTURE FORCÉE DE L ASPERGÉ. 62. On force l’asperge par deux procédés: l’un, eu chauffant sur place, et qui produit l’asperge blan- che; l’autre, en plaçant sur une couche des griffes dont on obtient l’asperge verte. 63. Asperges blanches forcées sur place. On peut chauffer les asperges plantées comme je l'ai dit (36); cependant les maraichers de Paris, qui ex- eellent. dans cette pratique, mettent quatre rangs d'asperges au lieu de trois , sur chaque planche de 1 mètre 33 centimètres. (37 .) Mais ils ont besoin de tirer de leur terrain tout le produit possible. Les mêmes raisons n'existent pas chez les parti- euliers. Je ferai observer toutefois que, lorsqu'on à l'intention de chauffer sur place, il est bon de dres- ser les planches de l’est à l’ouest, pour qu'elles. 1 sentent un de leurs flancs au midi. 64. On peut commencer à forcer dès le mois de novembre février. 65. On creuse à 66 centimètres de profondeur les , et Continuer successivement jusqu ‘en 199 deux sentiers qui se trouvent sur les flancs de la planche qu'on veut forcer; on creuse une pareille tranchée à ses deux extrémités; on couvre la planche de 20 centimètres de la terre extraite de cette fouille, et on nivelle au rateau. On remplit ces quatre tranchées avec du fumier neuf de cheval que l'on arrange et piétine, comme si on voulait faire une couche, On place, sur la planche, des coffres dont l’in- clinaison est tournée vers le midi. On rehausse les réchauds en les tassant fortement jusqu ‘à ce qu'ils soient à la hauteur des coffres. On peut couvrir la planche de fumier neuf; on pose les châssis, et on les couvre de paillassons pour s'opposer à la déper- dition de la chaleur qui se développe bientôt à l'in- térieur. 66. Quinze jours après on retire le fumier dont on a rémpli les coffres, parce que les turions commen- cent à se développer du quinzième au vingtième Jour. On continue à tenir les châssis chaudement couverts, surtout la nuit, afin que la température ne descende pas plus bas que quinze degrés centigrades. 67. Les premières asperges bonnes à cueillir se montrent environ vingt-cinq jours après qu on: à commencé à chauffer. On peut, dès lors, cueillir tous les deux jours pendant deux mois ;. mais à la condition de remanier tous les quinze jours le fumier qu remplit les tranchées entourant la planche, et quelquefois de ranimer sa chaleur en y ajoutant du fumier neuf, 68. On cueille à la main, comme jen ai | dit Go). 69. Après qu’on a cessé de cueillir, on retire le fumier des tranchées, on enlève les coffres, on remplit les sentiers avec la terre qu'on en avait tirée, et celle dont on avait couvert la planche ; on rétablit 186 enfin le tout dans l'état où cela se trouvait avant de chauffer. 70. Bien qu'il y ait des jardiniers qui chauffent la même planche deux années de suite, et la laissent reposer la troisième année il est préférable de ne forcer la même planche qu'une année sur deux. De cette manière l’aspergerie peut encore durer une douzaine d’années. 71. Manière de forcer l'asperge verte. On on forcer l’asperge 7. qu'on nomme encore asperge. aux petits pois , à cause de l'usage que l'on a de la faire cuire par petits morceaux, qui rappellent un peu cette légumineuse, depuis le mois d'octobre jusqu'à ‘époque où les asperges de pleine terre commencent à donner. 72. On achète pour cela du plant de cinq à six ans de plantation , et même plus vieux, pourvu ce- pendant qu'il soit encore en rapport, parce que les griffes ainsi chauffées ne sont plus bonnes qu à faire du terreau , la É du fumier les ayant ‘brûlées. 73. On dresse sur terre une couche large de 1 mètre 65 centimëétres et élevée de 66 centimètres, avec deux tiers de fumier neuf, et un tiers de fumier bien consommé et également réparti et mélangé. Cette couche, qu’on tasse fortement en la marchant à me- sure qu’on dispose les lits, doit être suffisamment arrosée pour développer la fermentation. Aussitôt qu’elle est dressée, on pose dessus les coffres et leurs Son et on rie de réchauds de fumier neuf à moitié de sa hauteur. Lorsque le et À de feu est passé et que la chaleur commence à à descendre, on range les griffes d'asperges en les plaçant debout sur leurs racines et les serrant les unes contre les autres. 187 On commence par le haut du cofire , et l'on continue Jusqu'à ce qu'il soit plein. Les uns posent les griffes à nu sur le fumier, et n’y ajoutent plus rien; d’autres couvrent la couche de quelques centimètres de ter- reau, et, lorsque les griffes sont rangées, ils en font couler entre elles pour les recouvrir à peine. L'un et l’autre procédé réussissent également. 74- Lorsque le coffre est rempli, on le couvre de châssis , et l’on dépose dessus des paillassons et de la grande laire pour concentrer la chaleur, selon que le froid est plus ou moins intense. On Mere ni ré- chauds jusqu’au niveau des coffres. 79. Quinze jours après, les asperges commencent à donner des turions longs, verts et minces, et lo cueille jusqu’à ce que les griffes cessent de pr à Car On n’a pas à craindre de les épuiser, puisqu'après la récolte elles ne sont bonnes à rien. La cueillette à lieu tous les deux ou trois jours. Comme ces asperges S’allongent beaucoup, il est quelquefois nécessaire de hausser le coffre pour que leurs pointes soient suffi- samment éloignées des verres. On à soin en même temps d’exhausser les réchauds, qu’il est bon aussi de remanier de temps en temps, pour empêcher la nié leur de devenir trop faible. 76. On peut, sous un panneau de chsssie, caler successivement de quatre à cinq mille asperges vertes. (La suite au prochain numéro) RoussELON. PLANTES D'ORNEMENT- PLEINE TERRE. Cuarieis HÉrEROPHYLLE, Charieis nelle, Cass. K'aulfussia amelloïdes , Nass. ( Voy. la pl.) Plante annuelle, originaire du Cab: Introduite dans 188 les cultures de l'Europe il y a une trentaine d'années, perdue ensuite pendant un certain laps de temps, et réimportée assez nouvellement. La tige est rameuse, et s'élève à vingt-cinq cen- umètres environ. Les feuilles inférieures sont ronci- nées, les supérieures sont lancéolées, toutes d’un vert sombre. De juin en juillet fleurs radiées, larges de 28 à 30 mill., d’une jolie couleur bleu céleste, avec le disque violacé. Elles sont ordinairement par deux au sommet des rameaux, mais fleurissant solitaire- ment et successivement. La meilleure manière de réussir dans la culture de cette plante est de la semer couche chaude, ou en terrine enterrée dans la couche. Après la levée du plant, on le repique un à un dans des petits pots qu'on remplit à moitié de tessons ; on fait graduelle- ment passer les pieds d’une température élevée à une froide , et lorsque les boutons à paraître, on les livre aux plates-bandes de la pleine terre. Pour avoir une floraison plus belle, on peut sup- primer les premiers boutons. On peut toutefois repiquer en place de suite le plant obtenu sur couche, ce que l’on fait quand on se pro- pose d'employer cette plante en bordure , ce à quoi elle convient parfaitement. )n sème aussi en place, mais la floraison a lieu plus tard en été. Jacquin aîné. . ANCOLIE DE SKINNER, Aquilegia Skinneri. Paxr: MAG. (Voyez la planche, et pour les caractères géné- riques page 213, année 1840-1841.) .… Plante vivace herbacée, originaire du Guatimala. Feuilles presque toutes radicales, à longs pétioles biternés pourprés, à limbe divisé en segments cordés 189 à trois lobes diversement taillés, d'un beau vert glauque en dessus , plus pâle en dessous. Tige florale paniculée à bractées linéaires en alène, feuillues. Sépales ovales, lancéolés, creusés en bassin ; verts. Pétales à limbe arrondi , longuement prolongé par un éperon presque droit légèrement renflé à son extrémité ; ils sont d'abord d’un jaune verdâtre pre- nant ensuite une teinte rouge plus ou moins foncé jusqu’au sommet de l’éperon: Étamines nombreuses en faisceau dépassant de beaucoup la corolle , à fila- ments verdâtres et anthères jaune pâle; ovaire à cercles membraneux et larges, trois styles. Cette belle espèce, à laquelle il faut une exposition chaude et aérée pour que sa teinte rouge prenne sa plus grande intensité, fait un fort bel effet, et se cultive du reste comme les autres ancolies. l ACQUIN aîné. ORANGERIE OU SERRE TEMPÉRÉE. Diccwvnie En massue, Dillwynia clavatu. Paxr. maG. (Voyez la figure, et pour les caractères généri- ques page 279, année 1836-1937.) Cette dillwynie est originaire de l'Australie , où elle a été trouvée sur les bords de la rivière des Cygnes. C’est un arbrisseau toujours vert à feuilles nombreuses, sessiles, presque linéaires , mucronées. Fleurs réunies en masse serrée au sommet des ra- Meaux , à étendard d’un jaune foncé, strié de lignes postes foncées qui cernent la macule jaune serin qui couvre son onglet. Ailes « et arène d'un me cramoisi. Cette plante, sans être aussi pe ni i aussi florifère que quelques autres de ses congénères, n'en est pas moins très-remarquable lorsqu'elle est bien cultivée. Mais ses branches prenant presque - oujours 190 une direction irréguhère, ont besoin d’être corrigées par le pincement et par la taille. Ce n’est done que dans des mains exercées et habiles que cet arbrisseau produit tout son effet. - La terre de bruyère mêlée par moitié à une terre meuble et substantielle, et à un peu de sable, lui convient parfaitement. On la cultive en pots dont on garmit le fond de tessons ou de gros gravier, ou sim- plement de grosses mottes de terre de bruyère qui laissent écouler l'eau des arrosements. Elle se mul- tiplie en bouturant sur couche tiède les jeunes pousses qu'on supprime en la taillant, opération qu'il faut renouveler toutes les fois qu'il en est besoin, c'est-à-dire quand ses rameaux poussent irrégulière ment. Elle fleurit ofdinairement au printemps, en avril et mai. F lui faut la serre tempérée pour passer la mauvaise saison. Jacqurw aîné. SERRE CHAUDE. ÆCHMEA, Rurz gr Pav., prod. 47,t. 8; FLon. PÉRUV., IL, 37, t. 264; Linz. in Bot. reg., n° 1065; SCHULT., fil. syst. VII, 1274; Bot. mac. , t. 3186; Juss. in Jaume Saint-Hilaire , exposit. fam., 1, 1, 103 exandrie FPAROBTEE Lin. Broméliacées Juss. Cars crbte riqi diète cy hif. sous LA } fleu Les divisi lé fentes du LI Ÿ IDU1V/EID périgone supérieures, à six divisions égales, ren cbiquettet és un tté- les > : fo qi Voies coup plus longues que ls RE roulées infé- rieurement, écailleuses à la base interne ou rarement nues. Six étamines insérées au fond du périgone; filaments filiformes au nombre de trois, attachés à la 101 base des divisions extérieures; anthères ovales fixées par le dos presque penchées; ovaire inférieurement triloculaire. Ovules nombreux , suspendus à l'angle central des loges, anatropes. Style filiforme, trois sugmates linéaires pétaloïdes, roulés en UE baie ovale sous-sphérique, triloculaire. Plusieurs graines fixées au sommet des loges à teste coriace fauve, pendues par un fil ombilical court et grêle. Fiphreoe petit, dressé , albumineux à s base et farineux dans l'autre partie, Plante herbacée de l'Amérique tropicale se trou- Yant souvent en fausse parasite sur les troncs des arbres. Feuilles radicales, ligulées ou ensiformes , épaisses, coriaces entières ou finement serrulées. Scape paniculée, ramifiée, les ramifications flexueuses avec des bractées cyathiformes sous chaque fleur, aristées , épineuses, très-entières, ou à trois créne- lures ; ln fleurs terminales avortent. nee BRILLANTE, Æchmea fulgens. Br. (Voy.la planche. ) Feuilles lupus de 40 cent. et larges de cinq, d’un vert tendre, luisantes en dessus et comme vernissées, pulvérulentes à la base en dessous, ar- rondies à l'extrémité , qui est recourbée et mucronée, finement et très-rarement ciliées, en forme de gout- tière très caractérisée à la base, et formant par leur réunion au centre un véritable entonnoir qui sert de réservoir à l'eau qui éprusie, des Frles et qui y Séjourne. Scape se développant au centre , d'un re rouge corail, ramifiée à la base. Bractées jaunâtres, Jon- gues, dns fleurs presque sessiles , d'un beau autre bleu hegpcoëp ei foncé. | 192 La tige persiste longtemps après la floraison , ainsi que les fleurs qui après l'anthèze sont en quelque sorte plus brillantes qu'avant par l'éclat et la vivacité de leur coloris. Les trois divisions intérieures se ré- trécissent à Ja base, deviennent ovales et passent à la couleur carmin , tandis que les trois extérieures con- servent encore quelque temps leur coloris bleu d’azur qui passe ensuite au rouge, comme on peut le voir sur la figure. Cette plante, du Brésil ou de la Guyane, est une des plus brillantes de celles de serre chaude. Elle est vraiment remarquable autant par l'éclat du co- loris de ses fleurs que par leur durée et celle de la scape. La figure que nous donnons ici a été peinte sur l'un des premiers individus qui ont fleuri au Jardin des Plantes. Lorsque le pied est plus fort , les ramifi- cations sont plus nombreuses , et produisent un effet vraiment merveilleux. Nous la cultivons tout simplement en terre de bruyère; lorsqu'elle sera plus développée, nous ver- rous à lui donner une nourriture plus substantielle. Les arrosements doivent être presque nuls en hiver, et il faut prendre le soin de renverser l’eau qui s'é- goutte dans l’entonnoir formé par les feuilles, À qu'elle pourrait ÿ produire la pourriture. Cette pré- caution est inutile en été, époque pendant Jaquelle il convient d’arroser fréquemment. Cette plante dra- geonnant peu, nous ne pouvons pas la multiplier rapidement par la nn. Elle n’a pas encore donné de graines en Europe En général, 1 lui faut une arité éigues à call des bilberghia et tillandsia , dont elle se rapproche beaucoup. F. Cecs. ENNALES DE FLORE ET DE POMONE. HORTICULTURE. QUATRIÈME EXPOSITION DU CERCLE GÉNÉRAL D'HORTICULTURE. Cette exposition a eu lieu du jeudi 24 au dimanche 27 avril. De l’avis de tout le monde, elle a été la plus belle de toutes celles qui l’ont précédée à Paris. Tou- tefois, il est toujours à regretter de n ‘avoir pas un local bien approprié à ces sortes d’exhibitions; car bien que le coup-d’œil que présentait la galerie du Luxembourg, ornée d’une multitude de végétaux pa- rés de leurs fleurs ait été Led ue aurait es - éléga < + vantage. L'exiguité de, Nu et la AE qui, pendant quatre jours, n’a cessé de l'encombrer, ont considérablement fait souffrir les plantes, dont u ui grand nombre ont été emportées gravement ma lades. On a remarqué avec bonheur l innovation i in- troduite par MM. les commissaires, qui ont rangé les végétaux dans un ordre commandé par leur port et le coloris de leurs fleurs, sans chercher à laisser réunis les lots des exposants. Il en résulte un elfet plus ornemental et infiniment plus agréal able à par le mélange des couleurs qui ont pu se faire v Avis 1845, 13 194 réciproquement, et par la mamière plus régulière et plus symétrique avec laquelle les gradins ont été gar- nis. On a généralement applaudi cette méthode de rangement qui sans doute continuera à être adoptée. Le jury chargé de juger les concours se composait de personnes étrangères au cercle général d’horti- culture. Il était formé de délégués des sociétés royale d’horticulture de Paris et d’horticulture de Clermont- Ferrand, Orléans, Meaux, Meulan et Versailles. C'est encore une innovation qui a paru heureuse et que l’on adoptera probablement. On ne comptait que 44 exposants pour les plantes; les fruits et les légumes étaient peu nombreux : 7 personnes seulement en avaient présenté , et parmi elles se trouvait un seul jardinier maraîcher ; 7 ex- posants, dont 6 dames, avaient apporté des échan- tillons de leurs œuvres, classées dans les beaux-arts. L'industrie plus ou moins horticole comptait 21 expo- sants, et la librairie 3. La séance générale a eu lieu le 27. Peu de dhatigé ments avaient été faits à la salle. Dans l’hémicycle, en face du bureau, étaient placés des fauteuils desti- nés aux dames patronesses ; des banquettes, dispo- sées transversalement sur les deux côtés , n’ont pu’ malgré leur on ogg recevoir la foule qui s'est présentée. M. le comte de fcobres préfet de la Seine, a occupé le fauteuil de la présidence; à sa droite étaient placés d'abord M. Chéreau, président du cercle général, ensuite le secrétäire : a la: gauche de M. le préfet, était assis M. le duc Decazes, grand référendaire de la chambre des pairs; il avait près de uiM. le duc de Devonshire, le Mécène de l’horticul- 195 ture anglaise, et qui a bien voulu accepter le brevet de membre correspondant du cercle. Derrière ces messieurs se trouvaient les membres du jury encore présents à Paris. On remarquait M. le comte de Murat, président de la société d’horticul- ture de Clécmétd ere d! M. Bravy, fort habile horticulteur de cette ville et membre de la même société ; M. Porcher, président de la société d’horti- ÉGlise d'Orléans; M. Duval, de pores: et M. Güillemin. La séancea été ouverte par un discours de M. Je président du cercle; ensuite M. Lemaire, rédacteur de son bulletin, a rendu un compte sommaire des travaux de a société; M. le secrétaire a fait alors l'appel des lauréats, et une allocution chaleureuse-de M. le duc Decazes aux horticulteurs et amis de l'hor- < ticulture, a clos cette séance qui a été levée à deux heures et demie. Il me reste à énumérer Dim les expo- sants , en citant les plantes remarquables qui se trou- vaient dans leurs lots, et en ajoutant pour chacun de ceux qui ont obtenu des distinctions, la mention de ces récompenses et le motif qui les a justifiées. Je vais —. pour cela l’ordre d'inscription au câtalogue de l'exposition. # é AZ LIENS « | $ . A PE 125, à Paris, membre du cercle. Lu parmi lesquelles beaucoup de nouvelles importées «200 tralasie. I] a recu la médailles mesdames les 196 e paltonesses, et une mention honorable pour plantes de serre. 2. M. Paillet, horticulteur, rue d’Austerlitz, 17, à Paris, membre du cercle. Médaille d’or deS. A. R. madame Îa princesse Adelaide, pour la plus riche collection de plantes de serre tempérée en fleurs, dans laquelle on comptait 39 Rhododendrum arbo- reum , 30 azalea, 17 camellia, etc. Il a obtenu en outre une médaille d'argent, premier prix pour les azalea ; une médaille d'argent, deuxième prix, pour les Rhododendrum, et le rappel de sa médaille pour les camellia. 3. M. 4lphonse Lemichez, horticulteur, succes- seur de M. Fiôn, rue des Trois-Couronnes, 14, à Paris, membre"du cercle. Médaille d'or de S. A. B madame la duchesse de Nemours, pour les camellia. . 4. M. Gontier, horticulteur, barrière Saint-Jac- ques, 41, Petit-Montrouge, membre du cercle. Mé- daille d’or de S. A.R. M. le comte de Paris, pour fruits forcés, melons , raisins, etc. 5. M. Martine, horticulteur, rue des Bourgui- gnons, 27, à Paris. Mention honorable pour Erica, # fes * au nombre de 35 espèces. - 6. M. Bergmann, jardinier en chef de M. le ba- ron Rotschild , à Boulogne près Paris , membre du cercle. Deuxième prix, médaille d'argent, pour la plus belle collection de plantés en fleurs (concours d’amateurs et jardiniers ” k ; 7- M. Chauvière, horticulteur, rue de la Ro- quette, 104, à Paris, membre du cercle. Deuxième prix, médaille d'argent pour cinéraires , calcéolaires et verveines. sflavnon shsoitiesgt «8.-M. Lémon , hortieulteur, rué des Noyers, 5; à : + fl Belleville , près Paris, membre du cercle. Médaille d'argent pour plantes bulbeuses, superbe collection d'iris en fleurs. 9. M. Tripet Leblanc, marehand grainier, bou- levard des Capucines, 19, à Paris, membre du cercle ; près de 300 variétés de jacinthes divisées en huit sé- ries, toutes en pleine floraison. Rappel de médaille. 10. MM. Ceis frères, horticulteurs, chaussée du Maine, 97, à Montrouge, membres du cercle. Col- lection de 265 plantes dans les palmiers, orchidées, cactées, conifères et autres plantes diverses, parmi teraaites on à surtout remarqué le Vapoleone im- perialis, de toute nouvelle introduction. Médaille d'or de S. A. R. madame la duchesse d'Aumale, Pour la plus riche collection de plantes de serre chaude. Une autre médaille d’or, prix spécial, potr plantes nouvellement introduites; une médaille d'argent pour plantes nouvelles fleuries ou non fleu - ries. Mention honorable pour orchidées. . 11. M. Chartier, rue de Charonne , 102, à Paris, “membre du cercle. Deuxième prix, médaille d ar- gent pour les pensées. / 12. M. Guérin Modeste, horticulteur, rue des Couronnes, 84, à Belleville, membre du € cle, mention honorable pour collection de Rhododen- drum arboreum etautres. 13. M. Grison, jardinier de M. Fer à à Su resne, près Paris. Médaille d'argent , premier -èg d'amateurs pour la plus belle _— de } en fleurs. 14. M. Aimé sdishe orétaiee x TR membre du cercle. Grande. médaille d'argent du 198 Luxembourg, pour une superbe collection d’ama- ryllis, dont une partie obtenue de semis. 15. M. Souchet fils, horticulteur à Bagnolet, près Paris, membre cercle. Médaille d'argent, deuxième prix, po J les bruyères. Il avait exposé en outre plusieurs plantes rares peu répandues, no- tamment un très“beau pied de Lagnotus sinuatus et un petit de lintegr ifolius (très-rare). 16. M. J’anacker, horticulteur à Orléans, membre du cercle. Premier prix, médaille d'argent, pour plantes obtenues de semis ( rhododendrum ). Deuxième prix, médaille d'argent pour Azalea. Les plantes de ce cultivateur étaient belles et bien por- tantes. 17. M. Michel horticulteur, rue des Boulets, 34, faubourg Saint-Antoine. Premier prix, médaille d'argent pour les bruyères (Ærica); la collecuon se composait de 39 espèces très-bien portantes. 18. M. Durand fils aîné, horticulteur, rue de Buffon, à Paris, membre du cercle. Médaille d'ar- gent, pour la plus riche collection de plantes de serre tempérée en fleurs. Mention honorable pour azalées; les variétés de l’Inde, au nombre de 25, les autres à celui de r1 ; 10 SPATET TENTE etc. 19. M. Bertin, boéniabr, rue Saint-Sympho- rien, 1, à Versailles, membre du cercle. Deuxième prix, médaille Hargent pour les camellia, au nombre 20. M. Henri Courtois mention nd . #4 camellia. To: 21. M Duval, à Bellevue. Premier prie! mé- daille d'argent pour les cinéraires. comrrritiitititiinniaiiireritiniiiiti mnt mamsemenmatttnnts «99 $ 2. Fruits et légumes. 22. MM. Dupuy-J'amain, fleuristes et pépinié- ristes, barrière et route de Fontainebleau, 77 (extra muros), membres du cercle. Premier prix, médaille d'argent, pour la plus belle collection de fruits conservés, dont 29 variétés de poires et 24 de pommes. 23. MM. J'amnin et Durand, pépiniéristes, rue de Buffon, 19, membres du cercle. Deuxième prix, médaille d'argent pour fruits conservés, dont 35 va- riétés de poires et 7 de pommes. 24. M. Grison, jardinier de M. Rotschild, déjà cité (13). Premier prix, médaille d'argent (concours d'amateurs), pour les plus beaux fruits et légumes forcés, figuiers , groseïlliers, pruniers, cerisiers, etc. 25. M. Lenormand, jardinier maraîcher, rue des Amandiers, 43, à Paris, membre du cercle. Premier prix, médaille d'argent, pour les légumes forcés ; seul concurrent! $ 3. Beaux-arts. 26. M. Bevalet père, rue de Seine, 58 , à Paris. Mention honorable pour pensées peintes. 27. M. et M Delaëre , rue de Richelieu, 18, à Paris. Rappel de médaille pour fleurs a ificielles , camellia et œillets copiés avec une rare et heureuse perfection. Tout en admirant l'art avec lequel les formes, la couleur, les accidents mêmes sont imités , je ne puis m'empêcher de croire que ces imitations sont une concurrence dangereuse pour les produits de la floricolture. pt CCI $* 4. Industrie. 28. M. Follet, fabricant de poteries en tous genres, rue des Charbonniers-Saint-Marcel, 16 et 18, à Paris. Médaille d’or de M. le ministre du com- merce. M. Follet prouve, par l'exposition de ses beaux produits, qu’il est devenu un véritable artiste qu'il est possible d’imiter, mais impossible de sur- passer. 20. M. ÉNaroe sculpteur ornementiste , rue Michel-le-Comte, 33, à Paris. Mention honorable. $ 5. Librairie. 30. M. Lecoqg, professeur d'histoire naturelle, vice président de la société d’horticulture de Cler- mout-Ferrand. Médaille d’or pour un ouvrage nou- veau le plus utile à l'horticulture (sur la fécondation et l'hybridation des végétaux). Jacques. Sur l'exposition du cercle général d'horticulture, Il résulte du compte rendu ei-dessus que le cercle général d’horticulture a distribué, pour une seule exposition 8 médailles d’or, 17 médailles Ne Crabi 3 rappels de meoulies et 8 non honarslese Je ne : qu’ un à cet As égard, c'est que les médailles d'or ont été trop. noël ; une récompense prodiguée perd de son prix. Sans doute on ne peut qu'applaudir au zèle que montrent pour les progrès de l’horticulture les hauts 2 201 personnages qui offrent ces distinctions; mais le conseil d'administration n’est pas toujours prévenu assez à temps, et 1l se trouve dans l'obligation d’im- proviser des concours qui n’ont pas toute l'impor - tance que. mérite une médaille d’or. Aussi, tel a été honoré de cette distinction qui ne l'aurait pas obte- nue si le temps avait permis de mieux déterminer les conditions du concours, On conçoit que tout le mérite de l’horticulture n'est pas uniquement dans les produits qu’elle peut présenter à une exposition. Il se fait dans les établissements horticoles des opé- rations qu ’il faut aller voir sur place , et il serait bon que le conseil d’une société connût en temps oppor- tun les faveurs dont il pourra disposer, afin d’en ré- server quelques-unes pour les jardiniers qui se trou- vent dans ce cas. Quelquefois même les donateurs de médailles d'or déterminent l'objet auquel ils veulent qu'elles soient appliquées, et il en résulte que les concurrents ne peuvent se préparer à remplir dignement les condi- tions du concours. Il vaudrait mieux ajourner ces médailles à une autre exposition que de les décerner lorsque c’est à peine si elles sont méritées. On a vu des horticulteurs du plus grand talent parcourir une longue et honorable carrière sans obtenir une mé- daille d'or, et aujourd’hui on voit prodiguer cette sorte de récompense au point qu un même exposant en reçoit deux, et que l’une d'elles va chercher un in- dustriel en dehors de l'horticulture à laquelle il ne tient que comme un tailleur tient de l'homme d'État lorsqu'il habille un ministre du roi ou un _ | célèbres orateurs de nos chambres. Les personnes qui s'intéressent assez au He 202 pour s'occuper des moyens de récompenser ses pro- grès et son zèle, devraient, ou fonder une médaille d'or pour chaque exposition , ou prévenir longtemps à l'avance de leur intention le président des sociétés anxquelles elles en destinent une. Les sociétés de- vraient remettre à une autre exposition la distribution de toute médaille d’or pour laquelle le programme ne serait pas convenablement rempli. On peut au- jourd'hui exiger beaucoup de nos horticulteurs : pré- venus à l'avance, leur talent ne fera pas défaut. " RousseLox. PLANTES POTAGÈRES. Instruction sur la culture naturelle et Jforcee de l'Asperge (1). ( Suite. } ENNEMIS DE L'ASPERGE, 77. L'asperge, comme tout ce qui existe dans la nature, a ses ennemis particuliers. Le plus redou- table est la criocère, qui Ja ronge entièrement si On ne l'en préserve. Il faut pour cela la chercher et l'é- craser ; il faut aussi détruire ses œufs, qui sont noirs etsymétriquement attachés à ses tiges. 4 78. Le ver blanc est encore un ennemi d’autant plus dangereux de l'asperge, que le terrain dans le- (1) Cette instruction se vend séparément 50 cent. et 60 cent. par la poste , à Paris , chez Jacquix aîné , marchand grainier, quai de la Mégi Drpiaier : unique siège de l’ancienne son Jacquin Frères, dont M. Jacquin afné est acquéreur ct RE ï ; ss 203 quel on la cultive est plus facilement pénétrable pour la femelle du hanneton, qui ne manque pas d'y déposer ses œufs. On prévient en partie ses ra- vages en tenant, cà et là dans l’aspergerie, quelques laitues que cette larve préfère. Lorsqu'on en voit une flétrie on l’arrache, et on détruit le ver qui la ronge. Si une plante d'asperge paraît languissante, il faut déchausser la griffe pour atteindre le ver blanc. M. Dalbret, ancien chef de l’École d'Agriculture au Jardin du Roi, a conseillé dans ces Annales, pour préserver les asperges des attaques du ver blanc, de jeter, sur chaque griffe, environ une demi-pellerée de gros sable de rivière, ou mieux de machefer eon- cassé. 79. Dans les terrains humides et dans les années pluvieuses, les limaces et limacons attaquent les jeunes turions naïssants ; c’est le soir et de grand matin qu'ils cherchent leur nourriture, c'est aussi alors qu’il faut leur faire la chasse. 80. La courtilière est également à craindre pour ‘une aspergerie dans laquelle elle dépose souvent ses œufs. Malheureusement, c’est toujours à ses ravages qu’on s'aperçoit de sa présence, qui est quelquefois indiquée aussi par les trous qu’elle pratique. On a conseillé de verser de lhuile dans ces trous pour l’asphyxier; mais peu de jardiniers emploient ce moyen. 81. Conczusiow. L'asperge est un des légu plus sains qui se cultivent dans nos potagers; aussi 3 consommation est-elle considérable. On lui a prêté vs. Surtout autrefois, un grand nombre de propriétés médicinales dont asser n'est pas de mon ressort. les P 204 82. Plus l'asperge est consommée près du moment où elle a été cueillie, et.plus elle est savoureuse. On la conserve cependant quelques jours, et mieux en plaçant la botte debout dans un plat contenant 4 ou 5 centimètres d’ ge ou en enterrant sa base dans du sable frais. 83. Pour les faire cuire, il faut les mettre par bottillons dans l’eau bouillante, où elles ne doivent rester que quelques minutes. Trop cuites, elles sont sans saveur et filandreuses. Elles sont à leur point lorsque suffisamment tendres, elles sont assez cas- santes pour que leur extrémité comestible puisse se rompre nettement. Selon Suétone, l'empereur Au- guste exprimait la célérité avec laquelle devait se faire une chose, en disant qu’elle n’exigeait pas plus de temps qu'il n’ en fallait pour cuire des asperges. 84. Quand on a mangé des asperges les urines contractent une odeur désagréable. Les personnes que cette circonstance contrarie peuvent verser dans le vase de nuit quelques gouttes d'essence de téré- benthine, ou mieux avaler après le repas une capsule de cette résine. : RoussELON. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE, CARAGANA. Law. Dict. et Dec. Prod., p. 208. BINIA » Pattss, fl. ross., etc. es Caractères génériques. Calice tubulé à cinq dents; de obtuse, droite, ailes, carène et étendard » peu près de la même longueur, obtus; étamines + - 205 diadelphes (1 et 9), ovaire sessile, multiovulé, style fihforme, glabre ; stigmate terminal, tronqué; lé- gume sessile, (les jeunes comprimés, ensuite subey- lindriques, mucronés par le style ), polysperme. Semences subglobuleuses. — Arbres où arbrisseaux de la Sibérie et de l'Orient. Feuilles pennées, sans impaires , les folioles mucronées; pétiole à sommet soyeux ou spinescent ; pédicelles axillaires uniflores, SONENRES, 6 .ou fasciculés ; quelquefois les stipules spi- nescentes. # CARAGANA A GRANDES FLEURS. C. grandiflora. Dec. Prod. 2, pag. 268, sp. 6. — Roninia er BrEsERsr, fl. Taur. 1, p. 68. (Voy. la planche.) Feuilles bijuguées, toutes quatre réb-rappréthes du sommet du pétiole, oblongues-cunéiformes ; stipules et pétioles spinulescents ; pédicelles sohi- taires de la longueur du calice, celui-ci est gibbeux à la base. Feuilles adultes d’un vert pâle, glabres. Légume arrondi, pointu, brun, glabre. Dec. Prod., idem. Arbrisseau pouvant s'élever à plus d'un mètre, très-rameux ; branches et rameaux d'un gris un peu cendré, les ramules convexes anguleux, glabres. Feuilles bijuguées, insérées presque au sommet du pétiole, où elles sont presque sessiles , obovales’ au sommet, cunéiformes à la bg, obtuses, quelq ET E res sur les deux surfaces, Le sail- LVIV I SE sur les Hôp! la nervure médi ane lante en dessous 3. fleurs axillaires , solitaires, quefois binées, portées ” des 208 PRE a, ment de la longueur du calice, 2 née LS bre deux autres variétés, parce que ce sont réellement des d'amateurs. Hs VS CET à HOTEL D 446 HASÉEE san fi à à Nid Fed F4 FER TER PNY DUR te DUO lo al ITR TT Th ES prb ES di à fig 3, pl ‘ VI. nest. hu vd ALIURs VC JF LE « Cay ypre, 3 £ é nu . Boss Ds: ; :. Fe: ML DURE D LÉTS D'Or À Ja É 1 ; . UUIC , UP ueIEn ; ter de nr naturelle - HARAS . » Fruit pyriforme allongé, quelquefois long seulement; écorce 228 LA PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. ALYSSUM, Dec. syst. Alyssi sp. Lin. gen. Lam. Tétradynamie siliculeuse, Lin. Crucifères, De Juss. fine, velue , sans côtes , quoique elles soient indiquées par des lignes disk vertes, couleur vert argenté, passant au jaune en mürissant , et marquée d’un grand nombre de points verts. Ombilic formé par une broderie épaisse et nombreuse. Très- plein , chair rouge, épaisse , sucrée, relevée et ferme; petites graines implantées dans la chair. Bois très-velu. » On voit aussi des fruits à côtes peu prononcées et plus ou moins brodés , ce qui annonce déjà l'influence de notre culture et de notre climat. » C'est un fruit excellent lorsqu'on le mange le jour même où il est frappé ; l'écorce crie en le coupant : le lendemain il est passé. Il est très-sujet à se fendre. I} n’est pas très-précoce, mais productif, et on peut sur chaque pied laisser sept ou huit fruits » ni fournit beaucoup de branches; c'est pourquoi il vaut mieux ke cultiver sous cloches que sous châssis , où il faut continuelle- ment le tailler jusqu’au moment où on peut dépanneauter. » 18” Sucrin à chair verte , caroline à chair verte, muscade de la à Craie » fig. 2, pl. VII. Mister du fruit modèle : 6 pouces, tiers de la grandeur naturelle. ». Fruit oblong , quelquefois rond, à côtes peu profondes où sans côtes ;, très-brodé ; écorce de couleur blanchâtre , jaunissant légèrement à maturité ; chair très-fondante , sucrée , excellente ; de La blanc verdâtre, veiné de vert foncé en NDPRRÈEE de l'écorce » CR AE sur couche en tranchée sous cloches. On lui laisse trois ou quatre fruits. Hätif. » On trouve la monographie du nn et 0e ms des plus rares variétés de cette espèce chez Jacquin at 44, au Bon Jardin 229 Caractères génériques. Silicule orbiculaire ou el- hptique ; valves planes ou à centre convexe ; deux à quatre semences dans chaque loge, comprimées , quelquefois entourées d’une marge membranacée. Calice à base égale, pétales entiers, quelques éta- mines dentées. Acysse pu Bawvar, 4/yssum Wierzbickü. Reïcn. 10. fl. Germ. 11. tab. 20. Wazr. Bot. syst. ( Voyez la planche.) Tige érigée, herbacée ; feuilles oblongues, lan- céolées, hirsutées par des poils étoilés; filaments appéudibetéss silicule orbiculaire pubescente, cou- ronnée par le style de même longueur. Semences Sans marges. Ware. Plante vivace sous-ligneuse à la base, tiges brunes simples jusqu’au sommet, où elles se ramifient seu- leinent au moment de la floraison, hirsutées par des poils blancs étoilés, cylindriques, hautes de 3 à 5 décimètres ; feuilles éparses, garnissant presque toute la longueur des tiges, ovales très-allongées, un peu rétrécies en pétiole à la base, pointues au som- : met, entières sur les bords, hirsutées par des poils étoilés portés sur des glandes rudes, surtout en des- sous ; elles sont souvent flagellées de brunâtre. Fleurs en grappe terminale sur les tiges princi- pales, et les rameaux qui se développent au sommet, d'abord très-serrées , et formant comme un corym qui s’allonge ensuite et forme une grappe allongée ; chacun des pédicelles est à demi ér igé, deux fois au moins plus long que le calice, nu à la base, ensuite hérissé de poils blancs, portant un calice à quatre 230 divisions, droites, munies de poils; corolle de quatre pétales, du double plus longs que le: calice à lame obcordiforme au sommet, d'un beau jaune d'or. Silicule lenticulaire, pubérule,, marginée, terminée par le style au moins aussi long qu’elle. Cette plante fleurit de Ja fin de mai à la fin de juin. ka Cette plante est originaire du Bannat. J’en ai reçu les graines du Jardin des Plantes l'an passé. 1844. Elles ont été semées en pot; mais, comme deux ou trois seulement ont germé, le pot entier a passé l'hiver sous un châssis froid. Mais cette précaution est inutile, car j'en ai vu une belle touffe au Jardin des Plantes de Parisoüil\a bien passé l'hiver sans aucun soin. On peut donc la semer en planche au printemps, et re- piquer le plant en place avant qu’il n'ait pris trop de force, car en général elle est d’uné reprise assez difh- ale. Une terred tchaudelui ce i presque tous, ses congénères elle ne craint pas les. sé- cheresses. C’est une plante qui mérite d’être introduite :dans les jardins fleuristes, où la précocité et la longue succession de ses fleurs la feront remarquer. Jacques. PuacËLie À FLEURS FranGèes, Phacelia fimbriata. Mich, fl. Bor, Plante annuelle à tiges rameuses, anguleuses,:ve- lues, plus ou moins verticales , s’élevant de 12 à 25 centimètres; feuilles alternes, semi-amplexicaules auriculées, composées de cinq à sept. lobes comme innatifides, scabres et longues de 3 centimètres; au LT sommet des tiges se développent des épis Jâches de 231 fleurs pédonculées, monopétales, uniflores à cinq dents, d'un blanc violacé, frangées et bordées de cils blncs, simples et réguliers, longs de 2 à 3 mil- limètres. Calice à cinq divisions pointues et ciliées ; capsule ovale arrondie, glabre, à semences très- fines. Cette plante est anciennement connue, puisque M. Michaux, qui la trouva sur les montagnes de la Caroline, dans l'Amérique du Nord, l’a décrite dans sa Flore de cette contrée. Cependant ce n’est que depuis 1841 qu’on la voit dans nos cultures. Elle a été introduite en France par des graines envoyées par la Société horticulturale de Londres. Ainsi que ses congénères , les Phacelia congesta (1) et Tana- cetifolia, qui appartiennent également à l'Amérique Septentrionale , elle est très-convenable pour l'orne- ment des plates-bandes. Son port a beaucoup de l'aspect que présente celui d’un genre voisin, les Nemophila. ‘ Ses graines, comme toutes celles des plantes de la famille des Borraginées, à laquelle elle appartient, doivent êtré semées à l'automne où de très-bonne ‘heure au printemps. Les pieds forment alors en mai et juin de magnifiques touffes fleuries. Au contraire, dans les individus semés èn mars et avril, les tiges restent petites, grêles et sans ramifications, et ne donnent que très-peu de fleurs. st La culture de cette plante est fort simple ; tous terrains et toutes expositions lui conviennent. : Jui (1) Phacelia bipinnatifida, Micu., figurée et décrite dans ces Annales, p. 175, année 4839-1840. 232 faut peu d'arrosements. Le semis en place réussit mieux que le repiquage. Elle se ressème. souvent d’elle-mème. On peut toutefois la semer en pots, pour mettre ensuite le plant en pleine terre, avec l'attention de toucher le moins possible aux racines. Pépin. OBSERVATIONS Sur les genres Deutzia et Philadelphus. Beaucoup de personnes, même parmi celles qui ont des connaissances réelles en botanique, consi- dèrent les Deutzia et les Seringats (Philadelphus} comme ne devant former qu’un seul et même genre, à cause de leur grande ressemblance, et elles blâäment Thumberg de ce qu'il a créé le genre Deutzia. Cette grave SESRE n'a 2:pes manqué d'être adoptée 1 par i trouvent, sinon plus louable, au ‘moins Es Labtatié de multiplier et vendre leurs plantes que d'en vér fier l'identité. Aussi vendent- ils, depuis plusieurs années, des Philadelphus pour des Deutzia plus ou moins nou- veaux. Je signalerai tout à l'heure un joli Seringat dont il a été livré beaucoup d'individus au com- merce depuis quatre à cinq ans sous le nom de Deutzia corymbosa. Mon but, d'abord, est de mettre en regard les caractères des deux genres, afin qu'il reste bien dé- montré qu'ils sont très-différents. 233 Deutzia, TaumserG. Decan- Philadelphus , L. Icosandrie drie monogynie (Lin NÉE). monogynie (LiINNÉE). Calice quinquéfide. Calice quadrifide. Corolle composée de 5 pétales Corolle composée de 4 pétales , oblongs. arrondis ou ovales. Étamines, 10 , dont 5 plus cour- Ætamines , 20 à 45 , inégales, tes alternant avec les 5 plus filets simples, filiformes. longues. Filets comprimés, pétaloïdes , tricuspidés, la pointe centrale portant l’an- è bère. He Styles,3, «ra plus longs Style, 1, gros et simple à la que les étamines. base, entier ou divisé au som- F met , ne dépassant pas ordi- %. nairement les plus longues étamines En voilà bien assez, je pense, pour faire recon- naître : 1° que la fusion des deux genres en un seul n'est pas praticable, puisque beaucoup d’autres genres admis généralement comme distincts présentent en- tre eux moins de différences. _2° Que ceux qui vendent journellement des Phi- ladelphus pour des Deutzia ne peuvent se défendre du reproche d’indélicatesse qu'en avouant leur igno- rance; car c'est de la plus insigne mauvaise foi de dire, comme je l'ai entendu, qu'un horticulteur n'est pas tenu de vérifier, même lorsqu'il lé peut, l'identité de ses plantes, et qu'il lui suflit de les livrer avec les noms sous lesquels il sé a reçues ie ur courir aucun blâme. PRévosT. 2134 DESCRIPTIONS COMPARÉES Du eus Deutzia corymbosa et du Philadelphus gracilis. J'ai dit précédemment que, depuis quelques an- nées, on à mis dans le commerce plusieurs espèces de Philadelphus ou Seringât, sous le nom générique Deutzia , suivi d’épithètes spécifiques indiquant des espèces nouvelles. Et ce n’est pas dans une localité seulement que ce genre de spéculation a été mis en pratique, mais bien dans la plupart des endroits où le commerce des plantes a pris quelque développement. Aïnsi j'ai recu de différents points, sous le nom de Deutzia undulata, un Philadelphus à rameaux presque débiles, assez avare de fleurs, qui m'a paru être une ne variété de pass grandi- florus. | On m'a aussi plusieurs fois vendu, depuis 1840; un joli Philadelphus, sous le nom de Deutziu C0- rymbosa. J'ai vainement cherché le nom spécifique de ce Seringat. Quoique peu nombreux en espèces, ce sd est généralement mal décrit. Des cinq espèces quées par SPREnGEL, la phrase descriptive de son Philadelphus Di est celle qui conviendrait le mielx à cet arbrisseau ; mais cette description va également bien au rdelphés gracilis, dont SPRENGEr, ne parle pas, et cependant ce sont deux espèces distinctes. . | 235 Cela prouve combien sont incomplètes ét surtout insuflisantes la plupart des descriptions faites par les botanistes. Le Seringat, porteur du pseudonyme Deutzia co- rymbosa, a si bien l'aspect du Philadelphus gra- cilis, que plusieurs hommes du métier les prennent l’un pour l’autre. Cependant, en y regardant de plus près, on re- marque des différences suflisantes pour en faire non- seulement deux variétés, mais deux re dis- tinctes. : Je vais mettre ici en regard les nibbipétigl carac- tères de ces deux arbrisseaux pour en faire plus —. lement Féssortir les différences. le nom Deutzia corymbosa.. Caractères par lesquels ildif- fère de l'espèce ci à côté. Philadelphus gracilis, Lou». Philadelphus, cultivé sous t. brit. Rameaux bruns , longs.et ns Rameaux gris pâle. Feuilles ovales, acuminées, den-. Feuilles ovales lancéolées,, très- tées, un peu rudes, poiluesou acuminées, glabres en dessus “subpubescentes en dessus, Sea Léces leur parfait couvertes en dessous de longs le dessus poils blanchâtres. _ alors hérissé. de poils “ cadues. ) rs Fleurs inodores, solitaires ou Fleurs un peu odorantes , ordi- par 2 à 3 au sommet des ra- re disposées par 3 à 5 * sommét de | ra- Pédoncule court, poilu, ordinai- Pédoncule glabre, plus long que rement muni de petites brac- re la plupart des autres es- tées. 8 de brac bragiées insérées sur ui-mème. Calice poilu, à divisions triangu-_ Calice glabre, à divisions ovales laires, aiguës. acuminées. 236 Corolle de grandeur moyenne, Pétales ovales. pétales arrondis, d’un assez beau blanc. : Étamines très - inégales. Filets Étamines presque égales. blancs , anthères jaunâtres. Ovaire presque blanc. Ovaire vert. Style blanc, glabre , simple dans Style blanc verdâtre, quadrifide. toute sa hauteur. Stigmate simple. 4 stigmates. PrRÉvosT. Crise De WELDEN, Cytisus Weldeni. Visani. Diadelphie décandrie, Lis. Légumineuses, Juss. Arbrisseau pouvant s'élever à 3 mètres, dont les rameaux touffus sont alternes et droits, et à écorce marquée de stries longitudinales. Les feuilles tri- foliées à folioles ovales, dont la médiane est P grande que les deux autres, sont portées par un pé- tiole long de 5 à 4 centimètres. El] tgl ,d vert gai sur la page supérieure, et glauque sur l'infé- rieure. Elles ressemblent en un mot à celles du Cytise des Alpes ou faux ébénier, Crtisus laburnum, Las. Les fleurs s’épanouissent au mois de mai ; elles sont en tête, axillaires au sommet des jeunes rameaux de l'année. Le calice et la corolle sont d’un jaune pâle, mais l'étendard révoluté devient blanchâtre. Ces fleurs exhalent une odeur douce fort agréable qui à motivé l'épithète de Jragrans qu'un auteur lui a donnée. 4 an Ce Cytise est reconnaissable, même en hiver, par ses rameaux érigés qui deviennent grisâtres et se couvrent, comme je l'ai dit plus haut, de stries 237 dans leur longueur, et par leurs boutons de couleur brune. Le professeur Jacquin, du jardin borshiques de Vienne (Autriche), envoya en 1838 au Muséum d'histoire naturelle des graines de cette espèce, dont la patrie est la Dalmatie. Les sujets qu’elles ont pro- duits ont donné leurs fleurs pour la première fois en 1843 , et avec une plus grande profusion en 1844. Des graines semées à l’automne de l'année der- nière ont très-bien levé au printemps de cette année. Cette espèce, qui n’est pas diflicile sur la nature du terrain, se multiplie parfaitement de greffe sur le Cytisus laburnum , ce sujet par excellence pour cet emploi, ainsi que je l'ai indiqué, page 336 de l’année 1833, 1834 de ce Journal, dans un article auquel on peut se reporter. On trouve ce nouvel arbuste à Mortefontaine dans les pépinières de M. Lefèvre qui l'a noté sur son catalogue , sous le nom de Cytisus Weldeni elegans. Pépin. Sur quelques nouveaux Sureaux. FR SUREAU HÉTÉROPHYLLE OU à FEUILLES DE CHANVRE; Sambucus nigra, Lis. Var. heterophylla, seu cannabinæfolia , Hoer: 7 Bien que cet pe ER ait été drop ‘Annales l'objet d’une note donnée par notre collègue M. Pé- pin, lors de son Strodie en 1841 (voy: p- 169 de ce Journal, année Er SAN Je viens à mon tour y ajouter quelques renseignements. 238 Ce sureau, auquel la légèreté de son feuillage fine: ment découpé prête une élégance incomparable, reste en fleurs durant toute la belle saison au point qu'on pourrait l’appeler sureau remontant, En effet, il n'est pas rare de le voir fleurir en mai, et de le retrouver encore en octobre Paré de ses ombelles fleuries. Souvent même il porte à la fois des fruits müûrs d'un beau noir, d’autres encore verts, des fleurs passées, fraîches et naissantes, et des boutons qui en promettent de nouvelles, Aussi rien de plus pitto- Tesque et d'un effet plus ornemental qu'un pie de ce sureau dans une condition pareille. Ilse multiplie de boutures et de marcottes, et sur- tout de graines qui lèvent en partie la même année, et l’autre partie la seconde. C'est du moins ainsi qu'elles se sont comportées depuis trois ans que j en sème. Car j'ai toujours vu une partie des semences lever l’année du semis, tandis que l’autre, confiée au même terrain et à la même heure, ne levait que l’année d’ensuite. Ce qu'il y a de constant, c’est que tous les plants développent un feuillage parfaitement identique à celui du pied mère, et qu'ils fleurissent dans l’année de leur levée. Cette reproduction iden- tique m'a donné à penser que ce sureau devait être une espèce et non une variété, bien que je le présente ici comme tel sous les dénominations données par M. Pépin, parce que je laisse cette question à résou- dre à MM. les botanistes et physiologistes. Au sur- plus, espèce ou variété ce sureau forme un petit arbre d’un bel pe intéressant dans les jar- dins paysagistes. # : On vient tout nou ellem t d'introduire dans n0S cultures un nouveau sureau à di touts doubles. . Sa fleur 239 est très-blanche, le nombre de ses pétales est doublé, et ses ombelles sont fort larges. La pureté du blanc de ses fleurs, et le peu d’odeur qu’elles exhalent, in- diquent que-.cette variété appartient au Sambucus Canadensis. Je signalerai encore le Sambucus monstrosa, dont le développement est effectivement tel jusque dans ses fleurs qu’on les prendrait au premier aspect pour un sureau à fleurs doubles. Ses jeunes pousses sont tellement fortes et aplaties qu’il reprend difi- cilement de boutures, si l’on n’a pas le soin de les faire avec le bois le moins gros et le moins plat. B. Canuzer. ÉPINE À GRANDES FLEURS CRAMOISIES, Mespylus oxyacantha, Lix. Cratægus oxyacantha, WiLLo. AD. Browc (1). Cratægus oxyacanthoïdes, Tavis. Var. purpurea, Lopo. (Voy. la planche.) Depuis de longues années on cultive en pépinière pour l’ornement des parcs et jardins les deux variétés CS (1) Dans la nouvelle classification botanique du Jardin, du Rai, M. Ad. Brongniart a démembré le genre Mespilus, et reporté ui un grand nombre de ses espèces au genre Cratægus; parmi elles est le Mespilus oæyacantha. Ce de pistils, qui est de deux | dans les Cratægus , Lomé 2 lus; et par le nombre etla : des s. Le Mespitu oœyÿacantha n’a que deux pistils et deux à cinq graines cartilag}: ls tandis qu'elles sont toujours ‘cinq et osseuses PA N R. - 240 de Mespylus oyacantha , connues sous les noms de flore rubro simplice et de flore pleno albo. Celle- ci, dont les fleurs en s’épanouissant sont d’un beau blanc, prennent en vieillissant une teinte rose ; cette circonstance a causé la méprise de plusieurs pépinié- ristes qui notaient sur leur catalogue deux variétés d'épine à fleurs doubles, l’une blanche, l’autre rose, tandis qu'en réalité, et comme je viens de le dire, il n'en existait véritablement qu’une seule. C’est au plus depuis une dizaine d'années que la variété double rose a réellement apparu, et nous la devons à M. Booth, pépiniériste fort distingué auprès de Hambourg. Elle a fleuri pour la première fois en 1641, et il y a cependant plus de vingt-cinq ans qu'on la voyait figurer sur de certains catalogues. C'est à cette même époque qu'a fleuri également la variété qui nous occupe. Elle est remarquable par la grandeur de ses fleurs qui dépasse au moins d'un tiers celle des fleurs de l'épine rose, et par la cou- leur pourpre foncé qui les teint constamment. Ses feuilles sont aussi plus grandes que celles du type et d'un beau vert très-luisant. On la multiplie avec succès par la greffe en écusson sur l’épine blanche Cratægus oxyacantha. C’est un arbrisseau du plus bel effet pour la déco- ration des jardins paysagistes, et qu’on verra bientôt recherché par tous les amateurs de beaux végétaux . On le trouve en grande multiplication, ainsi que la variété à fleurs doubles, chez M. Croux fils, pépi- miériste à Vitry-sur-Seine, et chez notre collègue M. Jacquin aîné. _. B. Camuzer. 241 CHamÉcERISIER DE Lenesour, Lonicera Ledebouri, Escnson. (Voyez la planche, et, pour les caractères génériques, page 17 de ce Journal, année 1838- 1830.) Le genre Lonicera est divisé en deux sections. La première, les chèvrefeuilles proprement dits, dont les caractères sont des fleurs portées sur des pédi- celles solitaires, une corolle à long tube, des baies distinctes, triloculaires, une tige le plus souvent volubile. He La seconde, les Xylostéon ou Chamécerisiers. Ils ont le pédoncule ordinairement biflore: deux baies réunies par la base, biloculaires; la tige non volubile, L’arbrisseau qui nous occupe appartient à cette seconde section. Il est originaire de la Nouvelle-Calé- donie dans l’océan Pacifique. Sa tige droite s'élève de 1 mêtre 50 centim. à 2 mètres, et se garnit de rameaux divergents. Ceux-ci sont cylindriques, d’un vert foncé, teint par zone longitudinale de pourpre violacé noirâtre luisant. Les feuilles alternativement opposées sont ovales, pointues, entières, un peu en gouttière, d’un beau vert foncé luisant en dessus et réticulé de nervures transparentes, saillantes en des- sous, où le vert est glauque et lustré. Pendant Tété, fleurs ordinairement par deux , quel espèce d'involucre her: bractées- radis, “aiguës, d'un vert plus ou moins pourpré, ou marqué de stries ou raies de cette couleur. Le calice tubulé est renflé à sa base et au sommet, et divisé en cinq lobes Mar 1845. 16 242 arrondis subégaux , d’un jaune nuancé de rouge, sur- tout au sommet extérieur. À ces fleurs succèdent des baies succulentes, noires et pisiformes. Cet arbrisseau est de plein air. Tout terrain et toute exposition lui conviennent. Cependant il pré- fère une terre franche bien ameublie. On le multiplie facilement de boutures et de marcottes. Jacquin aîné. ANDROMÈDE A FEUILLES DE CaAssiNéÉ, A{ndromeda Cassinefolia, Vent. Andromeda speciosa, Mics. (Voy. la planche, et, pour les caractères génériques, page'250 de ce Journal, année 1832-1833.) Arbuste touflu s’élevant de 75 centimètres à 1 mètre, et formant buisson. Les feuilles sont al- ternes, ovales, dentées, glabres sur les deux faces, d'un vert frais, persistantes, à pétiole pourpre vif; les rameaux sont d'un vert jaunâtre plus ou moins pourpré. De juin en août, il se développe au sommet des rameaux de grosses grappes de fleurs fasciculées, pendantes, à pédoncule filiforme vert clair; le calice a cinq dents courtes, d’un vert pâle ; la corolle mono- pétale campanulée , est à divisions un peu révolutées, d'un blanc pur. Ce sont les plus grandes du genre. Il est originaire de la Floride, dans l'Amérique Miro On le cultive comme la plupart de s en plates-bandes de terre de bruyère, tn: abritées et un peu ombragées , sans cepen- dant que le rapprochement des arbres, dont le voi- sinage lui est nuisible, soit tel qu'il puisse exercer une fâcheuse influence, Il lui faut au reste une posi- 243 tion aérée. On le multiplie de rejetons qu'il fournit abondamment, par la séparation des touffes, et enfin de marcottes qui S'enracinent facilement. Cette espèce n'est pas nouvelle, mais elle mérite l'attention des amateurs par ses élégantes grappes de fleurs d’un blanc de lait qui ressortent agréablement sur son feuillage persistant et toufFu. Jacquin ainé. SERRE CHAUDE. HÆMANTHUS , Herman. Hexandrie monogynie Lin. Narcissées de Juss. Caractères genériques. Perianthe supère à sat s court, à six divisions étalées ou dressées, régulières ; six étamines dressées , saillantes, insérées au sommet du tube ; anthères ovales oblongues attachées par le dos; ovaire infère , triloculaire , surmonté d’un style filiforme droit, terminé par un stigmate simple ou subtrilobé. Baie arrondie à trois loges ne contenant qu'une seule graine à test membranacé et qui les remplit en entier. L Ye gun MULTIFLORE ;, éoniènthus rdifitis; Wivio. Spec. Manryx. et Nopn. Re. née 1 “< Mers rca Trarr. | SAS Plante dors bethaite, REG: dela Sierra Leone, Afrique occidentale , depuis plusdecinq! ans introduite dans les cultures européennes. Ce n’est donc pas à cause de sa nouveauté que 244 nous avons cru devoir rappeler cette belle plante à l'attention des amateurs, mais parce que nous avons remarqué qu’elle était peu cultivée,+quoique bien digne cependant d’avoir une place dans toutes les serres distinguées. Sa bulbe est ronde, tuniquée, assez grosse, émeltant inférieurement des racines fibreuses blanches, courtes et charnues. La partie supérieure de la bulbe est verte et mouchetée de pourpre noirâtre. De cette bulbe s'élèvent trois ou quatre feuilles elliptiques , lancéolées, pointues, concaves, et sub- dressées ou étalées, à limbe ondulé sur les bords, d'un beau vert, séparé par une nervure médiane très- saillante en dessous, et portées sur un long pétiole engainant, de couleur vert olive moucheté de pourpre noirâtre. La hampe un peu plus longue que les feuilles est cylindrique, robuste, et se montre on ces vos Elle est du même vert moucheté q tterminée par la spathe qui se déchire jusqu'à sa base n plusi fr irré , contournés et de cuil de. De. cette japaihe sort une ombelle dont le nombre de fleurs varie de 25 à 50. Les pédon- cules pere au sont longs, grêles, droits, surmontés de Povaire d’un vert foncé lust 6 , et garnis à leur base de petites Éd menibemacées. ; linéaires, Er k violacées. Sur l’ovaire s’articule le tube du périanthe de moïtié plus court que le pédoncule et dont les di- visions étalées sont ainsi que lui d’un rouge vif. Les filets des étamines et le style sont d’un rouge plus cocciné, et les anthères pourpres violicées ont le pollen jaune. 245 Tousles Hæmanthus ont lesfleurs rouges, mais l'es- pèce qui nous occupe est remarquable par le déve- loppement de son ombelle, et le grand nombre de fleurs qui la forment et se distinguent par la vivacité de leur couleur. Pendant la floraison cette plante a une élégance parfaite. L'époque de la floraison varie PA à serrés"du mois de mai au mois de sep- tembre. Tous les Hæmanthus se cultivent de la même ma-. nière, On les tient en pots remplis de terre de bruyère substantielle ou d'une terre composée; légère et riche en humus. Pendant le repos de la végétation, on peut les placer dans la serre tempérée, où on ne leur donne aucun arrosement. Dès le mois de février ou les passe dans la serre chaude, sur les tablettes les plus près du jour, ou, si l'on veut hâter la floraison , on enterre les pots dans la couche de la serre chaude. Dès ce moment il faut arroser copieusement , jusqu'à tavoir soin de seringuer ‘épanouissement des fleurs, e et de laver de temps en temps les feuilles, autant pour tenir leurs pores ouverts, qué pour les débar- rasser des insectes qui s’y attachent. On peut rempoter au moment de pa en serre chaude , et alors on débarrasse la bulbe des caïeux qui s'y sont développés, et qu'on met en Pol, pour la multiplier, en les traitant comme les plantes faites. On peut encore propager cette plante par ses in l'on sè rintemps en pots sur couche sser la plante Lea e : T chaude et sous châssis. F. Ces. 246 HINDSIA, Benru. Pentandrie Monogynie 1 Lx. Rubiacées DE Juss. Caractères — Calice à rss aride limbe divisé en 4 o 5 dé E, 24 élargies au Mini et Corolle A Moro allongé , un peu renflé vers le haut, velu en dedans entre les __— pes à la gorge ; à cinq divi- sions ovales. Anthé iles au sommet du tube. Ovaire biloculaire. Placentas multiovulés, fixés sur la cloison médiane. Style long, hirté ; cap- sule enveloppée par le calice , bivalve, les valvules dures et bipartites en petites loges. Semences nom- breuses non ailées. — Arbrisseaux de l Amérique aus- trale à feuilles opposées, pétiolées, ovales ou presque lancéolées : une stipule de chaque côté , ovale entière ou à teuts glanduleuses , souvent glanduleuse en de- rs en cime au sommet des rameaux, sub- déilés belles, à corolle d'un bleu violacé. Ent. Étyiate est dédié à un amateur zélé de botanique Hinds. Il est voisin des genres Rondeletia et Sipanea dont il diffère par sa corolle infundibuliforme, dé- pourvue de barbe à la gorge du tube , et par la cap- sule. Hinpsie À FLEURS VIOLACÉES , Hindsia violacea ; ENTH. Arbrisseau originaire du Brésil ; et tout récemment introduit dans les cultures parisiennes où il est déjà 247 en multiphcation dans notre établissement et dans celui de M. Ryfkogel. | Il est entièrement couvert de poils blancs mous et courts ; les feuilles sont grandes, ovales aiguës, ru- gueuses en dessous, d’un beau vert, à pétiole long, platen dessus, pourpré en dessous, couleur qui souvent teint aussi la nervure mere _—— est nie sail- lantosn Rs. stipules sont ovales séttté Les fleurs très-nom- breuses sont disposées en cimes terminales : les pé- doncules sont ordinairement triflores ; le tube du calice très-court, à divisions inégales, ÉETTE spa- tulées, aiguës. La corolle a un tube très-allongé, grêle à la base, dilaté au sommet, velu, d’une teinte violette très-pâle, à gorge évasée et nue en dedans. Son limbe a quatre ou cinq divisions étalées, ovales, aiguës, d’un très-beau bleu violeté ; le style est long à stigmates allongés, linéaires, saillants. La culture que réclament les Æindsia est la même que celle des Rondeletia. On les tient en pots que Von remplit d’une terre légère très-substantielle. Les pots doivent être garnis au fond de tessons ou de gros gravier pour faciliter l'écoulement de l'eau qu'il faut leur donner en abondance pendant la végétation qui précède chaque floraison , laquelle a lieu au prin- temps. On les multiplie assez facilement de boutures qu'il faut faire sous verre et sur couche chaud Cette plante est susceptible de former de jolis buissons , en pin- cant de temps à autre les extrémités les plus ga) de ses tiges. C'est encore une plante qui sera admise dans toutes 248 les serres, autant à cause de l’abondance de sesfleurs , d’un coloris fort remarquable, que par la forme gra- cieuse qu’elle peut prendre, et Fépoque de sa floraison. Auc. Cets. Emploi des feuilles du Paronycata SERPILLIFOLIA- Il est remarquable que la curiosité humaine pousse incessamment les homines à rechercher ce qui est loin d'eux, tandis qu’ils ont souvent sous la main mieux ou au moins aussi bien que ce qui est l’objet de leur exploration lointaine. On sait que depuis plusieurs années on s'efforce de vaturaliser dans l’ouest et le midi de la France le thé, cet arbrisseau que les Chinois savent préparer d’une manière particulière, et que nous ignorons encore; on a même envoyé en Algérie un assez grand nombre de pieds pour en essayer la culture; mais jusqu'a “alors on ne peut rien dire de positif à cet égar - Ensuite parviendra-t-on à donner à ces feuilles le parfum q qui les fait rechercher ? Voici venir une autre plante à laquelle on veut faire prendre rang parmi celles aromatiques propres aux infusions :: c'est le Paronychia serpillifolia, Lam., dont M. Hardy, directeur des cultures algé- riennes, a envoyé un sac de graines au Muséum d'histoire naturelle avec d’autres semences et bulbes. Il écrit que les Arabes font infuser les feuilles de cette plante et en font le même usage que du the. Les infusions des feuilles de cette plante et de celles. de beaucoup d'autres sont aussi favorables à la santé 249 que celles des'feuilles de l’arbuste chinois. Ainsi deux ou trois feuilles de petite sauge produisent une bois- son fort agréable au goût. Mais il suflit que le Pa- ronychia serpillifolia, jolie petite plante à tiges cou- Chées, dont les feuilles, ainsi que son nom l'indique, ressemblent à celles du serpolet, se trouve dans le midi de la France, et la petite sauge dans tous les jardins, pour qu’on les dédaigne, parce qu'elles se rencontrent sous nos pas, et qu'on préfère aller cher- cher ailleurs ce qu’on peut se procurer si facilement chez soi. L : Le genre Paronychia est voisin du genre AÆer- niaria, et forme avec deux ou trois autres la: petite far ile des. Paronichiées après celle des Caryo- Ke . Pépin. PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES. BRACHICOME, Cassiwr, Enpiicer. Dec. Prod. Syngénésie polygamie superflue, Lin. Radiées Uss. Curactères génériques. Capitules multiflores-hé- térogames; rayons ligulés sur une seule série s fe- melles; ceux du disque, tubulés;, hermaphro vs Involucre campanulé à écailles sur peu de séries, # marges membranacées, réceptacle conique , sub- alvéolé ; les rayons ligulés; les fleurs du disque tubu- lées, à limbe à cinq dents ; anthères sans queue, akènes planes, comprimées sans rostre. Aigrette très- courte, à soies en couronne. ENpc. , gen. 2349. BRACHICOME A FEUILLES VARIABLES, Brachicome diversifolia, Fiscu. May. Cat. hort. Pétrop. 1835. Dec. Prod., t. VII, p. 276. Vivace? Inférieurement poilue hérissée ; les poils articulés, épars étalés, tiges érigées , à base rameuse; feuilles pinnatifides à lobes oblongs, les inférieures largement pétiolées, les moyennes semi - amplexi- caules; celles du sommet sans divisions ; pédoncule nu portant une seule fleur ; involuere à écailles li- néaires obtuses ; aigrettes très-courtes. Dec. loco cit. La Nouvelle-Hollande. Prrethrum diversifolium , Lin. Bot. reg. , t. 1025. Brachystephium 7 uni- themoïdes. Dec. prod. 6, p. 304. k Plante vivace? Tiges nombreuses » un peu pen- chées au bas, érigées ensuite, pouvant s'élever de 5 à 4 décim. , rameuses intérieurement , où elles sont velues, un peu hérissées de poils blancs; feuilles inférieures à pétioles élargis , ailés, semi -amplexi- caules, le limbe pinnatifide, à sections diversement incisées ou dentées, un peu épaisses, charnues, pres- que glabres, un peu ciliées sur les bords, les moyennes pinnatifides, à divisions simples , les su- périeures entières , pointues, Fleurs solitaires au sommet des tiges ‘et des rameaux , penchées avant la floraison ; rayons d’un beau blane, teintés de rouge en dessous avant l’anthèze , entiers au sommet, disque jaune. Capitules de graines comme demi- sphériques. | | Originaire de la Nouvelle - Hollande, elle a été cultivée à Saint-Pétersbourg dès 1835. Je ne la con- nais à Paris que depuis 1843, J'en ai obtenu quel- # 291 ques graines, qui, semées au printemps de 1844, ont été repiquées dans des pots, et ont passé l'hiver sous châssis froid. Elles ont fleuri en 1845. La terre pure de bruyère lui convient. C’estune plante d’amateur et d'école de botanique, mais non d'ornement pour les parterres , puisque notre grande marguerite des prés , Chrysanthemum leucanthemum, lui est de beaucoup supérieure. Jacques. SALPIXANTHA, Hook. Li. Caractères génériques. Calice petit, ovale, à cinq dents , à base bibractéolée ; corolle infundibuliforme, hypocratériforme, à base étroite, cylindrique, se di- latant de la base au sommet , à limbe régulier, ou- vert, à cinq lobes rétus. Quatre étamines insérées sur la partie étroite du tube ; filaments sub-égaux, grèles, glabres, aussi longs que le tube. Anthères oblongues, fixées par le dos, uniloculaires ; ovaire ovale posé sur un disque + Al biloculaire ;les loges bi-ovulées ; les ovules ascendants; styles grêles, fili- formes , un peu plus longs que les étamines , stig- mate Mob, fruit..." SALPIXANTHE COCGINÉE , Salpixantha coccineæ , Bor. rEG., nov. ser., t, 4158. Petit arbrisseau toujours vert, rameux. Les ra- meaux arrondis , glabres comme le reste de la plante. Feuilles opposées, ovales, sub-coriaces, très-enLières; pédoncules axillaires, solitaires, ou par trois, ter- minaux, un peu pendants, fleurs sessiles, opposées, 252 décussées, formant des épis làches; corolle lisse, coccinée en dessus , l'intérieur blanchâtre. Elles ont au moins 5 centim. de long, et sont très-jolies. Il est originaire des Indes occidentales, et est en- core très-nouveau en Angleterre, où il a fleuri pour la première fois à la fin de 1844. On le cultive en serre chaude , et sa multiplication doit être aussi fa- cile de boutures qu’elle l’est pour la plupart des plantes et arbustes de cette belle et nombreuse fa- mille. WHITFIELDIA, Lino. Caractères génériques. Calice grand, coloré, sub- infundibuliforme, à base à deux bractées : profondé- ment quadrifide, à lacinies lancéolées , «pointues, érigées , concaves , marqué de lignes; bractées colo- rées , grandes, opposées obovales, pointues, appli- quées, trinervées. Corolle infundibuliforme campa- nulée, du double plus longue que le calice; tube strié par quinze élévations ; limbe bilabié, ouvert, la lèvre supérieure bifide , l'inférieure trifide, à segments ovales, pointus. Quatre étamines didynames , pres- incluses ; rudiment d’une cinquième ; filaments glabres, anthères oblongues, linéaires, biloculaires, les loges opposées , s’ouvrant longitudinalement. Ovaire comprimé, ovale, glabre, biloculaire, les lo- cules à deux ovules ascendants. Disque hypogyne, grand, charnu, cupuliforme , stigmate en tête. WarTF1ELDIE VERMILLONNÉE, 'hitfieldia lateritia, Lio. Bot. reg. Petit arbrisseau toujours vert, rameux, glabre, 253 les rameaux étalés, flexueux ; feuilles NgUE ovales, opposées, sub-coriaces , très-entières, ondu- lées, penninervées ; grappes de fleurs terminales dé- fléchies; pédoncules opposés, ayant à leur base une bractée Jlancéolée , membranacée , colorée. Fleurs sub-pubescentes infléchies; calice , corolle et bractées calicinales d’un très-beau rouge. Originaire de la Sierra - Leone , Afrique occiden- tale, elle a été introduite au jardin royal de Kew en 1844 , où elle à fleuri en mars dernier. On la cultive de la même manière que l'espèce précédente. En signalant ces deux arbrisseaux remarquables, dont les jolies fleurs deviendront une charmante dé- coration pour nos serres chaudes , j'ai voulu appeler sur eux l'attention de nos fleuristes. Ils n’est pas douteux qu’ils s'empresseront de les introduire dans les cultures parisiennes, et qu’ils trouveront dans l'accueil que les amateurs ne peuvent manquer de faire à ces deux espèces une juste indemnité de leur zèle et de leurs travaux. Jacques. Sur: l'introduction du Nation IMPERIALIS. Asa annoncions dans le numéro d'avril near la présence à l'exposition du Cercle général d'horti- culture du ee éaperaiis au he du lot ment et qu'ils sont amateurs. Notre collègue M. Neumann en podbaiits page 29, 254 méro d'octobre 1543 de ce journal, la figure de ce Napoleona, d'après celle donnée par Palissot de Beauvois et dont les recherches de l'infortuné Heu- delot avaient confirmé l'authenticité longtemps mise en doute ; avait manifesté le vœu de le voir introduire dans les cultures parisiennes. Ce vœu qui vient d'être réalisé paraît être plus qu’exaucé, car on annonce aujourd'hui trois espèces ou au moins variétés de Napoleona; celle de Palissot de Beauvois à fleurs bleues, celle d'Heudelot à fleurs pourpres;. et une troisième indiquée par Lindley à fleurs orangées. Le temps nous apprendra bientôt la vérité à ce sujet. J'ignore si l'espèce que possèdent MM. Cels est à fleurs bleues, Pourpres ou orangées ; mais quelle qu'elle soit, elle ne peut manquer d’intéresser au plus haut degré les amateurs pour qui l'acquisition d'une plante aussi remarquable doit être une bonne for- tune. . RousseLon. = BIBLIOGRAPHIE. La Rose, son histoire, sa culture, sa poésie, par M: le docteur Loiseleur-Deslongchamps, avec figures (1)... sl à ILest peu de sujets. qui lui-même la preuve () Un vol. in-12. Prix : 3 fr. 50 cent. Paris, Audot du Paon ; n° $. de 255 uotice bibliographique qui présente une bste d'au moins soixante ouvrages qui lui ont été cohsacrés. Toutefois malgré ce nombre prodigieux de livres, on n'a point à regretter que M. Loiseleur-Deslong- champs ait réuni dans le sien tout ce qui peut inté- resser les amateurs de roses. Il l’a fait d’une manière agréable qui en rendant amusante la lecture de son œuvre, suflira pour en assurer le succès. L'auteur débute par des recherches curieuses sur l'histoire de la rose ; il s'occupe de l'ancienneté de sa culture, de l'empressement des poëtes à la célébrer, et de leur accord pour lui décerner le nom de Reine des fleurs. I} traite ensuite de son origine, de ses métamorphoses et des merveilles qui lui sont attri- buées, des usages qu’en faisaient les anciens dans les cérémonies et les fêtes, de l'emploi de la Rose au moyen âge, des parfums qu'on a su en tirer. Cette première partie est remplie d'intérêt et d'une lecture attachante ; elle prouve à la fois l’érudition de l'auteur, et la persévérance fort louable qu'il a mise dans son travail pour réunir autant de faits curieux. La deuxième partie est consacrée à la culture; l'auteur nous fait connaître ce qu’on sait de la culture des roses chez les anciens, et chez les Maures d'Es- pagne ; il traite ensuite des rosiers en général , et de ceux qu’on appelle hybrides, enfin:il aborde Ja cul- ture chez les modernes. Le semis, la greffe, et les comme: # générale des Rosiers, ne seront pas Lun Jus par les amateurs zélés; ils y trouveront les indications les plus précises et les plus sûres, pour donner à leurs fleurs chéries lés soins dont elles sont si dignes et qu'elles payent si galamment. Après avoir donné une nomenclature des plus belles roses d’après M. Vibert , célèbre rosomane d'Angers , et une liste des cultivateurs de rosiers, il termine cette seconde partie en indiquant les Meilleurs moyens connus de défendre ces arbrisseaux contre leurs maladies. La troisième partie intitulée Guirlande de Roses, contient un choix de poésies sur ces charmantes fleurs, empruntées aux poëtes de tous les âges, et que les dames trouveront réunies avec plaisir, comme leur étant plus sépécialement destinées. Cet ouvrage est plein d'intérêt, et on peut dire avec certitude qu’il n’est pas un amateur de roses vraiment digne de ce nom qui ne s'empresse de se le 256 procurer. C'est une acquisition qu’on peut conseiller en conscience et que personne ne regrettera. Toutefois'en terminant, qu'il me soit permis d'a- dresser à l'auteur le reproche de n’avoir pas pensé à dédier son ouvrage aux dames. Plaçant la rose sous | la protection de ses plus proches parentes, c'était lui assurer un patronage aussi puissant que naturel. Je m'étonne que cette idée ne lui ait pas été suggérée par le couplet suivant de Dupaty que j'emprunte à la Guirlande de Roses : Au sein d’une fleur tour à tour RoussELON. ANRALES DE FLORE ET DE POMONE. HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. Instruction sur la culture naturelle et forcée de la tomate. On compte trois espèces de tomates, mais la seule intéressante pour ses fruits dont on fait un assez grand usage culinaire est la tomate cultivée, so/a- numn-Lycopersi Lin. Lyrcopersicumesculentum Dunaz, de la famille des solanées Juss. et de la pen- dre monogynie La. C'est une plante annuelle, originaire de l’Améri- que méridionale. Elle s'élève # un mètre à un mètre lées ou |aplaties, très-rameuses. De feuilles sont ailées avec impaire; les folioles i incisées Jabres, d’un vert foncé. Les fleurs sont en grappes simples, al- ternes , à calice persistant, monophylle à 6 ou 9 di- visions foliacées, déliées ; la corolle est Re à 6 ou 8 découpures en roue, profondes et poin de couleur ; jaune pâle. Cinq ou six étamines à an- thères coniques, conniventes au sommet. Fruits se- lon la variété en baie arrondie ou _—. toru- Juix 1845. 17 258 leuse ou unie, de couleur rouge ou jaune, renfer- mant une pulpe succulente, acidulée , divisée en deux ou trois loges où se trouvent des graines petites, ovales, velues. On connaît plusieurs variétés : la grosse rouge à fruits cannelés, la plus cultivée pour la cuisine; la hâtive, qui n’en diffère que par une précocité d’une quinzaine de jours environ; la petite rouge ; la grosse Jaune, nouvelle variété moins accueillie que la grosse rouge, à cause de la couleur qu’elle communique à ses préparations ; la petite jaune , et la tomate en poire. Les deux autres espèces de tomates sont : la TOMATE CERISE; S'olanum pseudolycopersicum. JacQ. Lyco- Persicum cerasiforme Duxar. Originaire du Pérou et annuelle. Tige inerme herbacée, feuilles pinna- üfides, incisées, fleurs en grappe simple, fruité rouges imitant une cerise. On doit plutôt la con- sidèrer comme une variété de la précédente dont la culture lui convient, mais que l’on cultive peu parce qu'elle ne produit pas beaucoup. Etla Tomate pu Pérou. Solanum Peruvianum Lin. Lycopersicum Peruvianum,DunaL. Plante her- bacée, vivace à tige inerme, à feuilles pinnées , in- cisées, cotonneuses et Hénèkal res: à fleurs jaunes portées sur de longs pédicelles. C’est une plante de collection qu’on cultive en he eu éclairée. dcr EN PLEINE TERRE. On sème en mars sur eouche tiède et sous châssis; on donne un bassinage eton veille à garantir le jeune plant de la gelée. nn. atteint cinq ou six centim. , on le repique 259 sur une autre couche tiède sous châssis ou simple- ment sous cloches. On peut mettre environ 200 plantes par panneau de châssis, et 12 pour chaque cloche. On arrose immédiatement après le repiquage et on ombre. On les laisse ainsi jusqu'au moment de les mettre en place en pleine terre, époque qui varie du 1* au 15 mai, selon les contrées. Pendant ce sé- jour sous cloches ou sous châssis, on commence par rendre la lumière aux plantes trois ou quatre jours après le repiquage, on couvre toutes les nuits si le temps est froid, on donne de l'air dans le milieu de la journée, en soulevant les châssis ou les uloches, toutes les fois que cela est possible, afin deles forti- fier et de combattre l'humidité qui leur est fort nui- sible. Lorsque les gelées ne sont plus à craindre, c’est- à-dire après le 15 mai sous le elimat de Paris, on procède à la transplantation en pleine terre. Les t0- mates veulent une exposition chaude et aérée, etune terre légère bien ameublie par un bon labour à la che, mais qui n’a pas besoin de fumure sauf le cas d'un trop grand appauvrissement- du sol. Si l'on plante en cotière, on dispose les pieds à 66 centim. au moins l’un de l'autre; quand on plante en plein carré, on donne à la planche 2 mèt. 33 c. de largeur, On trace quatre lignes distancées entre elles de 66 centim., et on plante les tomates sur chaque rang à un mètre l'une de l’autre et en quinconce. Le plant doit être levé en motte, mis en place immédiate- ment et arrosé au pied. Il est inutile de le garantir du soleil. a PO On laisse ainsi la plantation jusqu'à ce que Îles tiges aient une longueur d'environ 40 centim. Elles % L) 260 sont rampantes et se ramifient beaucoup, de même qu'il s'élève du collet un grand nombre de bourgeons. On supprime toutes ces productions, et on ne laisse que deux ou trois tiges que l’on dépouille également des petites ramifications qui peuvent s'être formées à la base. On dispose le long de chaque ligne un treillage sur lequel on fixe les tiges avec un lien de paille; ou tout simplement on fiche un tuteur au “pied de chaque touffe pour remplir le même objet. Le treillage ou le tuteur ont au-dessus du sol une hauteur d’un mètre. En même temps qu’on fait cette opération, on bine la planche et on donne un léger buttage au pied de chaque touffe. Dans cet état les tomates continuent à croître. et au fur et à mesure de leur développement on fixe leurs tiges par de nou- veaux liens selon le besoin. Quelquefois la croissance s'arrête d'elle-même à peu près à la hauteur du treillage, mais le plus sou- vent il faut étêter les tiges lorsquelles ont cette élé- vation et pincer en même temps les rameaux trop vigoureux. Bientôt après les fleurs se montrent et se développent en grappes qui s’allongent plus ou moins et qu'il est nécessaire d'arrêter par le pincement de son extrémité supérieure pour assurer la formation et la tenue des fruits, lorsque ces grappes ne se Cou- ronnent pas d’elles-mêmes, c'est-à-dire lorsque leur développement ne prend que la longueur convenable. Dès que les fruits nouent, ce qui a lieu successi- vement,. il faut arroser en abondance. Jusque-là il ne faut donner de l’eau que modérément pour ne pas rendre la végétation trop luxuriante et retarder par conséquent l'émission des fleurs. … Aussitôt que quelques fruits ont atteint à peu près | à 261 la moitié de leur volume où effeuille au-dessus d'eux pour les faire jouir de toute l'influence solaire. Cet effeuillement se continue au fur et à mesure du be- soin, C'est-à-dire qu'on effeuille toujours au-dessus des fruits qui arrivent au point de développement que je viens d'indiquer. Dès qu'il y a des tomates mûres, on les cueïlle, et comme la maturité a lieu successi- vement, la récolte dure longtemps. Elle commence avec Leo SR jours de juillet et se spa sou- vent jusqu'aux gelées. Il arrive quelquefois que lorsque les gelées sont à craindre, il reste encore sur quelques pieds dés fruits incomplétement mûrs. On peut arracher ces pieds et les déposer dans une pièce à l'abri du froid où lesto- mates les plus avancées acquièrent presque toutes la maturation convenable ; mais elles restent jaunes, ce qui ne nuit pas à leur qualité. Il est même rare que les fruits qui mürissent en septembre acquièrent la belle couleur rouge qu’on leur voit en juillet et août. Dans le midi de la France on cultive les tomates de la même manière que sous notre climat , seulement, après les avoir semées sur couche, et avancées par un repiquage également sur couche , on les livre plus tôt à la pleine terre, les gelées étant moins tardives. Dans quelques localités , où l’on cultive les to- mates très en grand, on ne prend pas autant de pré- cautions. On repique en pleine terre et en lignes le plant venu sur couche, lorsque les gelées ne sont plus à craindre. On espace les touffes de 66 centim. en tout sens, on fiche au pied de chacune une rame sur laquelle se soutiennent les tiges sans 4 ches. ” On laisse les tomates croître à volostés sans pince- ment et sans suppressions. On se contente d’arroser # KE Lo 262 au besoin et on bine la surface du sol toutes les fois qu’elle est devenue croûteuse. On obtient sans autres soins une récolte successive considérable, et qui se prolonge jusqu'aux gelées, avant lesquelles on arrache les pieds encore chargés de fruits pour les faire mûrir à l'abri. | M. le baron de Tschudy, inventeur des. greffes herbacées qui ont recu de nos jours de si grandes applications, a pensé qu'on pouvait greffer des tiges de tomates sur des tiges de pommes de terre. Cet essai répété plusieurs fois a en effet donné le résul- tat espéré, c’est-à-dire une récolte de tomates à l'air libre, et une souterraine de pommes de terre. M. de Tschudy recommande de greffer avant la formation des pommes de terre, c'est-a-dire en mai. À La facilité avec laquelle on peut conserver des tomates pour l'hiver par diverses préparations rend pour ainsi dire inutile la culture forcée de cette plante. Cependant je vais en indiquer les procédés après avoir sommairement fait connaître quelques- uns des moyens de conservation. Le plus généralement employé et le plus simple est, à l’époque où les tomates sont le plus abondantes, de les couper en morceaux après les avoir pelées, d'en ôter les pepins et de les faire cuire dans une bassine jusqu'à ce qu'elles aient atteint par l’évapo- ration une certaine consistance. On remplit des pots de grès avec cette espèce de marmelade, on les couvre d’une couche d’huile ou de beurre fondu, on ferme hermétiquement avec plusieurs papiers qu'on ficelle, et on conserve en lieu see pour s'en servir au besoin, autres jettent Îles tomates divisées en morceaux 263 dans une bassine sur un feu vif. Lorsqu'elles sont fondues on les passe au tamis pour en exprimer le jus et la pulpe, et retirer les graines et les écorces. Le jus exprimé est remis sur le feu, dans la bassine, on le fait réduire jusqu’à consistance sirupeuse; on en remplit enfin des bouteilles qu’on bouche hermé- tiquement , on les ficelle, et on les tient au bain marie pendant un quart d'heure. Dans le midi de la France on fait des conserves de tomates sous la forme de pâte sèche qu'on obtient ainsi par la dessiccation au four. Enfin, on vend depuis quelque temps à Paris de la conserve de tomate en poudre qui se prête parfaitement à toutes les prépa- rations de la tomate fraiche et en rappelle très-bien le goût sinon la couleur aussi rouge. Cette conserve, dont l'invention est due à M. Claudius Personne qui demeure à Paris, rue du faubourg du Roule, 76, mérite d’être recommandée. Currune rorcée. Lorsqu'on veut avoir des to- mates fraîches toute l’année, voici la marche qu'il faut suivre. Dans des pots ou paniers remplis d’une terre légère substantielle, et enterrés à bonne expo- sition dans une plate-bande au pied d'un mur, on sème quelques graines de tomates qu'on recouvre d'environ 10 millim. de terre. On arrose, et lorsque le plant est levé, on ne laisse qu’un seul pied dans chaque pot, en supprimant les moins forts ou les re- piquant dans d’autres pots. Avant que les gelées blanches soient à craindre, il faut relever tous les pots ou paniers ; aRpiee les pieds et les replanter en moile dans le te a une couche modérément chaude, c’est-à-dire à environ 25 degrés en bâche ou sous châssis à raison de quatre 264 touffes par panneau vitré. On arrose et on ombre pendant deux ou trois jours. Lorsque les plantes commencent à croître, on dirige leurs tiges de façon à ce qu'elles ne touchent pas les verres, en les assujétissant à l’aide de piquets; dans cette opération on supprime les pousses surabondantes , et lorsque les pieds sont suffisamment garnis de fleurs, on les arrête par le pincement. A partir de cette éqoque on arrose au besoin, on continue de supprimer les pousses qui feraient confusion, et lorsque les fruits ont pris un certain développement, on effeuille au- dessus pour les faire rougir, et en avancer la ma- turité. H faut avoir soin de faire jouir les plantes sous châssis de toute la lumière possible, de renouveler Fair dans le milieu du jour toutes les fois que le temps le permet, de n’arroser que modérément, et en cas de froid de couvrir suflisamment les panneaux de paillassons pour qu’il ne pénètre pas à l'intérieur, ce à quoi on s'oppose encore par des réchauds autour des coffres, réchauds que l'on remanie au besoin , et que l'on augmente chaque fois que l’on est obligé d’exhausser les coffres pour . que les verres ne tou- chent pas aux feuilles. C’est plus particulièrement la tomate hätive et la petite rouge qu’on choisit pour cette culture. En semant de cette manière en septembre on aura des fruits de janvier en mars. | e Pour en obtenir depuis cette époque jusqu'en juillet, il faut semer sur couche chaude et sous pan- neauxy en décembre et envier, et lorsque le plant est assez fort on le repique en pépinière également sur couche: Enfin on le met en place sur couche et 265 sous chàssis et on le traite comme je viens de le dire. Ce semis fournira des fruits de la fin de mars au 15 mai environ; et un pareil semis fait en février et conduit de la même manière, donnera sa récolte de la mi-mai à la fin de juin. Les tomates en pleine terre commencent à donner dès juillet. Pour com- bler la lacune entre les fruits de la pleine terre et les premiers de primeur, on peut avant les gelées re- planter sur couche sous châssis les pieds tardifs dont les fruits ne sont pas mûrs, après les avoir débar- rassés de toutes les tiges et rameaux inutiles. Ces fruits müriront successivement en novembre et dé- cembre. FER Rp s ‘PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. GIROFLÉE ANNUELLE, QUARANTAIN, QUARANTAINE. Cheiranthus annuus Lis. Mathiola incana Dec. Hesperis OEstiva Law. (Voyez pour les caractères génériques page 220 de ce Journal, année 1838-1839, et les deux planches de ce numéro, représentant l’une une giroflée quarantaine, l'autre 12 fleurons d’ autant de variétés. ) S'il est une plante connue dans les jardins, c'est certainement la quarantaine, mais ce qu'on ne con- nait pas aussi bien ce sont les nombreuses variétés de couleur que produit le semis de ses graines, et parmi lesquelles on peut compter au moins trente nuances parfaitement distinctes les unes des autres. Ces belles variétés employées avec goût pourraient à elles seules suffire à la décoration des Pr 266 et former des massifs charmants. À cette diversité de coloris bien faite pour attirer l'attention des amateurs, les quarantaines joignent l'avantage d’ex- haler ur parfum fort suave dans lequel on retrouve l'odeur de girofle plus ou moins modifiée, circon- stance à laquelle est due la dénomination générique de cette plante. La quarantaine est, comme on sait, originaire de Yltalie , de l'Espagne, et généralement de toutes les contrées méridionales de l'Europe. Sa tige est her- bacée, cylindrique, d’ün vert pomme, et sa hau- teur varie entre 35 et 60 centimètres. Ses feuilles sont lancéolées, obtuses, entières ou dentées, ondu- lées, d'un vert glaucescent, et coupées longitudina- lement par une nervure médiane d’un vert jaune , € saillante en dessous. Presque pendant toute l’année, selon la culture, fleurs .en grosses grappes termi- nales, serrées, d’un coloris différent selon la variété et durant longtemps. C’est sans doute ce qu'ont voulu exprimer les Anglais en nommant cette plante Ten W. eeks stock, giroflée de dix semaines. Parmi les couleurs dont se teignent les diverses variétés obtenues de semis, on trouve le blanc, le rose, le bleu, le violet, la couleur de chair, le pour- pre, le rouge et le brun, sur une échelle chromati- que assez variée. Notre deuxième planche est desti- née à en donner une idée, Ces variétés d'abord ob- tenues et cultivées en Allemagne, où on les recherche beaucoup, ne sont pas encore très-répandues en France, car On n'en voit quelques-unes que dans les Jardins d'amateurs distingués ; elles ont en général les grappes florales plus fortes et les fleurs plus dé- veloppées. C’est la belle collection en ce genre que LÀ 267 cultive notre collègue M. Jacquin aîné dans son éta- blissement horticole de Charonne, qui m'a fourni les modèles des douze échantillons que présente notre 2° planche, et qui m'en aurait offert beau- coup d'autres si l’espace m'avait permis de les ac- cueillir. Les quarantaines n’exigent pas des soins assez mi- nutieux pour qu’on se rire Le . ee ven - les cul- uver. Elles s’accommodent volontiers préfèrent une exposition méridionale, et ne stiliiss tent que l'humidité froide et prolongée. Étant an- nuelles , il faut les semer chaque année. Ordinaire- ment on sème fin de février ou commencement de mars sur couche tiède et sous châssis pour garantir le jeune plant de la gelée et des pluies froides de cette Saison. Quand le plant a un décimètre de hau- ‘teur ou trois ou quatre feuilles, on le repique sur une autre couche également sous châssis, en laissant entre les pieds un intervalle de 8 à 10 centimètres. . Le repiquage sur couche abritée est nécessaire sous le climat de Paris ; jusqu’à la mi-avril. Sans doute on pourrait mettre dès le mois de mars le jeune plant en pépinière en plein air, mais l'inconstance du temps _quile laisse exposé aux brouillards, aux giboulées, et à ‘abaissement trop sensible de la température, en retarde toujours la floraison lorsque les giroflées n'y succombent pas, on ne gague donc rien à cette opé- ration à moins. qu'on puisse repiquer à bonne expo- sition au pied d’un mur qui serve d’abri, et que la constitution atraosphérique se maintienne favorable. Les personnes qui n’ont ni couche ni châssis ne doivent semer en pleine terre et à exposition chaude qu'à partir de la fin d’avril;-elles repiqueront sur une 268 planche le jeune plant lorsqu'il aura quatre feuilles. On conserve les giroflées ainsi repiquées sur cou- che ou en planches jusqu’au moment où elles mar- : quent fleurs. On distingue les simples des doubles par leurs boutons. Dans les giroflées à fleurs simples le bouton est long et croquant lorsqu'on le presse entre les dents; dans celles à fleurs doubles il est ar- rondi et se coupe net et sans bruit..On lit dans le Bon Jardinier que les enfants des maraîchers de Paris , qui élèvent des giroflées à leur profit, savent reconnaître les individus à fleurs doubles quand ils vont encore que quatre feuilles ; ils suppriment tous ceux à fleurs simples, et cette opération s'appelle essimpler. Il aurait dû nous dire quels sont les ca- ractères qui donnent une certitude à cette recon- naissance. # On les empote alors ou on les plante aux places qui leur sont destinées. On a soin, dans cette opéra- tion, de conserver autour des racines la plus grosse motte possible. Les giroflées plantées en pleine terre doivent être éloignées de 33 centim. en tous sens des plantes qui les avoisinent. Une fois en place, elles n'exigent pas d’autres soins que d’être arrosées quand il y a sécheresse, En supprimant à mesure les grappes . de fleurs fanées, on provoque l'émission de nou- veaux rameaux qui fleurissent à leur tour, et on pro- longe ainsi la durée de Ja floraison. Si lon veut avoir des fleurs de bonne heure au printemps, où même pendant l'hiver pour les ap- partements, on sème en pleine terre en septembre, et l’on repique le plant en pots que l'on tient sous châssis froid ou en serre sèche mais sans feu; où _ Won repique sur couche froide sous châssis, pOur à 269 être empotés en mars, ou mis en pleine t err« avril. C'est principalement la giroflée dite re que l'on préfère pour passer l hiver comme la plus tardive. L'humidité est ce qu'il y a le plus à craindre pour ces plantes, pendant la mauvaise saison. Ainsi en semant sur couche de février à la mi- avril, et de cette époque à la fin de juin, on peut avoir qui giroflées en fleurs jusqu'aux gelées. On peut se procurer chez M. Jacquin aîné, marchand grai- niérau Bon Jardinier, quai de la Mégisserie 14, un beau choix de graines des variétés allemandes de quarantaine. _— RousseLon. : Notice sur les espèces et variétés de lupins. Le genre lupin s’est singulièrement augmenté depuis une vingtaine d'années, époque où l’on ne connaissait dans les cultures parisiennes qu’une seule espèce vivace, et cinq ou six annuelles. Il n’est pas sans intérêt de présenter 101 le tableau à peu près complet des espèces de ce genre connues au- Jjourd’hui , parce qu’elles tiennent dans la décoration des plates-bandes et parterres une place qu’elles rem- plissent agréablement. Shi niasl Je ne Rés es cs évilles génériques que l'on trouvera pagé de la première DE de ces Annales, année vas. 5 On peut diviser le genre lupin en trois Hconpes. 1° Les sous-arbrisseaux. 1. Lupin EN anëREe, /upinus arboreus Dec. Figuré dans ces Annales, page 116 de l'année 1839- 1840. 2. Lupin ou Mexique, lupinus Mexicanus Lorc. Assez semblable au précédent , excepté qu'il a les fleurs bleues, tandis qu’elles sont jaunes danS®lar- boreus. 3. Lupin mrienow, lupinus pulcheilus Swerr. Originaire du Mexique, s’élevant de 1 m. à 1 m. 50, à feuilles persistantes et à fleurs pourpres bleuâtres. 4. Lupin DE Marsmarz, lupinus marshallianus Swerr, S'élevant de 1 m. 50 à 2 m., à fleurs bleues et feuilles caduques. 5. Lurix muurirLore, /upinus multiflorus Desv. Originaire de Montevideo , s'élevant de 1 m. 60 à 2 m., à feuilles persistantes. 6. Lupin à FLEURS CHANGEANTES, lupinus versicolor SwerT. Originaire du Mexique. A fleurs roses et bleues. | 7. Lupin TOMENTEUX, Du Pérou ; à fleurs roses € 5. Lurix A FEUILLES | A 1 LÉES , lupinus canali- culatus Swerr. Originaï ee *Buénos-Ayres ; à fleurs bleues - lupinus tomentosus Dec. 2H1eS, e 9- Lumix cHaxcranr, lupinus mutabilis Swerr. 271 Figuré page 116, année 1832-1833, de ce journal. Odorant ; fleurs bleues et jaunes. 10 Lupin pe Crutksansksi, lupinus cruiksansksui Hook. Du Pérou. Variété du précédent ; à fleurs va- riables plus bleues et plus belles, à odeur fort agréable. ? 11. Lupin ARBRISSEAU, /upinus arbutus Doucz., de la Californie , s'élevant dé 50 à 35 cent.; fleurs d'un pourpre pâle. 2° V'ivaces. ee Luce vivace, lupinus perennis Lax., de l'A- mérique septentrionale. Tiges de 40 à 5o cent.; feuilles digitées de 6 à 8 folioles étroites ; de mai en juillet , fleurs d’un bleu lilacé. 13. Lupin PoLyPHYLLE, lupinus polyphrllus Ros. Browx., de la Colombie; à longues grappes de fleurs bleues. 14. Lupin POLYPHYLLE A FLEURS BLANCHES, [upinus polyphyllus flore albo. Variété du précédent; à fleurs blanches. 15. Lupin POLYPHYLLE BICOLORE, lupinus poly- phyllus bicolor, figuré page 338 de ce Journal, an- née 1841-1842. PS « Pour la plante dont la floraison parfaite sera la plus éloignée de son époque naturelle. ( Néant. ) 3* Pour la 5 belle collectiôn de + fleu- 292 rles en genres, espèces et varietés tranchées, dont le nombre ne pouvait étre moindre de 50. Première médaille d’or des dames patronesses à M. Souchet fils, horticulteur à Bagnolet. Deuxième prix. Médaille d'argent à M. Chauvière, rue de la Roquette, 104. Troisième prix. Médaille d'argent à M. Dufoy ; rue des Amandiers-Popincourt, 40. Ce concours a été le plus brillamment disputé ; les concurrents étaient nombreux, et la collection de chacun se présentait avec éclat. Nous devons pla- cer au premier rang celle de notre collègue, M. Jac- quin aëné , que ses fonctions de membre du jury ont mis hors de concours, et qui, au dire des connais- seurs , eût remporté le premier prix sans l’inflexible rigueur du programme. En effet, cette collection se composait de 55 genres, parmi lesquels le plus grand nombre offrait des espèces nouvelles, et dans un parfait état de vigueur ou de floraison. Nous cite- ronsles Anætochylus setaceus, Columnea Lindley- niana, Cuphea strigulose, Franciscea polheana, Juanulloa aurantiaca, Lilium excelsum, Sipanea carnea, Statice Dickensoni, Triptilion spinosissi- mum , Veronica speciosa, etc. * # et 5° Concours des Roses. J'en ai sochiqné le le ré- sultat en débutant. # P our la plus belle collection d'OEillets et Mignardises en fleurs dont le. nombre ne 293 pourra être moindre de 100 variétés culeivées en pots. Premier prix. Médaille d'argent à M. Tripet-Le- blanc, grainier-fleuriste boulevard des ra al 19. Deuxième prix. A M. Ragonot- -Godefroy, horti- culteur à Auteuil. Mention honorable à M. Dubos fils ainé, cultiva- teur d'œillets à Pierrefitte, près Saint-Denis... 7° Pour une ou plusieurs plantes nouvellement introduites dans le royaume, bien cultivées. et fleuries. Grätidle médaille d'argent à M: Souchet fils, den nommé, pour l'introduction du Musscendacoccinea. Deuxième médaille d’or des dames patronesses à M. Ryfkogel, déjà nommé, pour les plantes nou- velles ou rares qu’offrait sa collection. 8 Pour une ou plusieurs belles plantes fleuries, les plus nouvelles , obtenues de semis faits et esp Samment justifiées par l'exposant. Rappel de médaille à M. Mabire, jardinier fleu- riste, rue de Lourcine, 114, pour ses gains dans le genre Nerium, et à M. Pelé, horticulteur, rue de Lourcine, 7 ie ses semis de plantes vivaces d'os or- nement ; une mention honorable à M. ue nommé, pour une nouvelle nuance bleue dans les verveines, et à M. Paillard pour un nou- veau Delphinium. 294 . 9° Pour la plus belle collection de Pelargonium en fleurs. = La collection de M. Thibaut, horticulteur, rue Saint-Maur, 45, riche de læ floraison la plus belle, a obtenu le prix consistant en une médaille d'argent. Les 10°, 11°, 12° et FL concours n'ont ” été remplis. 14° Pour les plus beaux fruits de table conser- ves , sans altération de leurs qualités, par un pro- cédé simple. M. Forest, aux Batignolles, a réçu une médaille N Émenete ne pour des pommes conservées très- saines jusqu’au 9 juillet. 15° Pour les nouveaux ouvrages d'horticulture. Une médaille d'or à MM. Moreau et Daverne;, pour leur Manuel de la culture maratchère. Une médaille d'argent à M. Neumann, jardinier chef au Muséum d'Histoire naturelle, pour son ou- vrage sur les boutures; une mention honorable à. M. Courtois-Gérard, grainier-fleuriste , quai de la Mégisserie, 16, pour son Manuel pratique du Jar- dinage , et son Manuel pratique de la Culturé ma- raichère ; une autre à M. Loiseleur-Deslongchamps; pour son ouvrage sur la Rose: et une dernière à la Maison de Campagne de madame Aglaé Adanson, p à la commission du concours par M. Audot. M. de président à Ju ss un rapport sur le Con- 299 cours des horticulteurs maraïchers. W en résulte que les récompenses suivantes ont été décernées dans cette branche si importante du jardinage. 1° Rappel de médailles d’or à MM. Moreau, rue de Charonne, 80, et à M. J.-P. Piver, + du Fau- bourg-du-Temple, 94. 2° Médailles d'or du conseil général du départe- ment de la Seine : à M. Ch. Piver, ancienne abbaye Saint-Antoine, 194 ; à M. J.-J. Daverne, rue de la Chapelle, 10, à la Villette; et à M. M Dulac, cours de Vincennes, 10. 3 Médailles d'argent de la Société royale d'Horti- culture : à M. Voblet, rue Croix-Nivert, 23, à Vau- girard ; et à M. Stuinville, petite rue de Reuilly, 16. 4° Mentions honorables à M. Gaspard Gros, à Charonne, 10; à M Josseaume, grande rue de Reuilly, 78 ; et à M. Lenormand, rue des Aman- diers-Popincourt, 194. Sur le rapport de M. le vicomte Héricart de Thury, une médaille d'argent a été décernée à M. Z.-D- Noaillon, à Ivry, pour sa culture spéciale des Cham- pignons. $ D’après le compte rendu à M. le Ministre de J'agri- culture, des cultures maraîchères de Roscoff, deux médailles ont été mises par lui à la disposition de Ja Société ; l'une de première classe décernée à Olivier Seite, bebetilué à Roscoff; l’autre de deuxième classe à M. Célaric Tanguy, jardinier en chef de son frère, dans la même ville. 296 C'est une chose à la fois merveilleuse et pleine d'intérêt que les succès obtenus dans toutes les bran- ches de la culture maraichère par les actifs habitants de Roscoff, petit port de mer sur la Manche, appar- tenant à l’arrondissement de Morlaix, département du Finistère. Sur une terre ingrate , sans autre moyen d’amendement que le sable des relais marins, pour ainsi dire sans autre engrais que le varech, ils sont parvenus à se procurer en abondance des produits maraichers de première qualité, qu'ils portent au loin , notamment au Havre, à Rouen, à Paris même, où, malgré la longueur et les frais du voyage, ils soutiennent à la Halle la concurrence avec les lé- gumes de nos maraîchers. Habitués au cabotage, ils ne craignent pas même de porter sur les côtes de l'Angleterre et jusqu'à Londres leurs. récoltes trop abondantes, et qui ÿ sont rapidement achetées. M. le vicomte Héricart de Thury a lu ensuite un RE sur les médailles dites du Luxembourg. L'une d'elles à été décernée à M. François Demar- son, ancien parfumeur distillateur, pour sa culture du Geranium rosaceum, dans Je but d'extraire de res feuilles une essence et ode à celle de roses, qu'il est aujourd’ hui impossible ‘de se procurer pure; tant elle subit de falsifications commerciales, et qui d’ailleurs, dans son état de pureté, est d” un LE TONER el . La seconde médaille a été décernée à M. #, rs ; inspecteur des plantations de la ville de Paris, pour | "is et préparation du. Thé français, qui -Promettent d’ heureux résultats, et.ont d'autant plus d'importance que le gouvernement fait de grands Delaëre rue de Richelieu; 19, a reçu une médaule 297 efforts pour encourager cette nouvelle branche-d'in- dustrie qui pourrait utiliser les produits des thés, dont la culture en grand est-essayée dans le midi de la France, en Algérie et dans nos autres colonies. Une médaille d'encouragement a été donnée à M. Bachoux, jardinier en chef de M. de Boismilon , à Bellevue. Cette médaille , que Pintelligence de cet habile horticulteur lui mérite incontestablement, est motivée par deux perfectionnements qu’il a ajoutés au thermosiphon. Le premier consiste à former la grille du foyer en barres de fer creuses, dans les- quelles l'air froid, introduit, s’échaufle rapidement et, en se répandant dans la serre, en fait monter la température sans augmentation de frais de com- bustible. Le second est l’ajustage, sur le tuyau de con- duite de l'eau, d’un second tuyau pour en recueillir la vapeur, et la laisser échapper au besoin dans la serre à l'aide de plusieurs robinets dont il est garni. Enfin , et sur le rapport de M. le président, une médaille d'argent a été décernée à M. Jean Kursner, jardinier en chef chez notre collègue M. Jacquin ainé, maire de Charonne. C’est la juste récompense des talents de ce horticulteur, qui se moutre égale- ment habile dans toutes les parties du jardiuage de luxe , et notamment dans la multiplication, et qui a | étudié les meilleurs pratiques, tant en France qu'en» Angleterre, . : Les beaux-arts ont alors eu leur tour; madame ami d'argent, pour ses études de roses artificielles imitées d'après la pature, et sur les rosiers-de la collection du Luxembourg. 298 M. Jaquemart , rue Saint-Louis au Marais, au- teur d’un dessin au pastel représentant avec une grande vérité et une fraicheur presque incroyable un vase «le fleurs sur un tapis, a été honoré d’une men- tion honorable qui sera convertie en médaille d’ar- ent au prochain concours, si le dessin représenté a conservé l'éclat de ses couleurs, conservation qui à paru douteuse à plusieurs personnes. D'autres men- tions honorables ont été accordées pour des fleurs à l'aquarelle, à M. Bevalet père, rue de Seine, 57, à madame {ngeline Mazot, rue Saint-Martin, 155, à M. is et à madame Annica Bricogne, rue Neuve- Sainte-Geneviève 523. Rappel de toutes les médailles précédentes est ri clamé à l'égard de M. Follet, fabricant de poteries rue des Charbonniers-Saint-Marcel, 1 6, pour ses belles poteries; et mention honorable pour M. Guénauli, son concurrent dans cette industrie. “uRappél de médailles pour M. Quentin-Durand, rue du Faubourg-Saint: Denis » 189, fabricant d'in- Struments aratoires et de jardinage ; pour M. Arnheï- ter, place Saint-Germain-des-Prés, 9, qui produit de beaux et utiles instn ents d’horticulture ; et | a M. Bernard, coutelier, rue Saint-Jacques, 213, qui , se distingue également par sa fabrication dans le Lire même genre. 3 Une médaille d'argent est décernée à M. Agard , rue de l’Arcade, 26, pour ses pompes, arrosoirs et autres instruments de jardinage, et une mention hono- rable à M. Royer, boulevard Montmartre, r0, pour ses Bouquets, coiffures et guirlandes de fleurs naturelles et artificielles. 299 Rappel de médailles à M. Gervais, rue des Fos- sés-Saint-Jacques, 3, pour ses appareils de chauffage. Une médaille d'argent est donnée à M. Lévéque, treillageur, rue Rousselet, 33, pour une machine in- génieuse à faire des treillages , et pour des échantil- lons en ce genre d’un travail parfait; et rappel de médaille à M. Leune , rue des Deux-Ponts, 31 , île Saint-Louis , pour ses cloches et verreries. En résumé, l'exposition de la Société d’Horticul- ture comptait quatre-vingt-seize exposants, savoir : cinquante pour les plantes et fleurs, sept pour les froits, huit pour les légumes, dix pour les beaux arts, dix-huit pour les arts industriels, et trois pour la librairie. Cinquante-cinq nominations ont eu lieu pour dé- cerner huit médailles d’or, vingt et une médailles d'argent, dix rappels de médailles et seize mentions honorables. C’est plus qu’une nomination pour deux exposants car c'en est tout juste deux pour trois et demi ; et cependant tout le monde n'était pas satis- fait. k On ne peut pourtant s'empêcher de reconnaître qu'il n’est aucune époque comparable à celle-ci pour les sympa les qu'inspire l'horticulture et les encou- ragements qu'elle recoit de toutes parts. Espérons que les succès l'en rendront de plus en plus digne. 2 + RousseLon. M 300 PLANTES D'ORNEMENT. + + PLEINE TERRE. EL] Sur l'emploi des bruyères de‘plein air. “# Je possède, dans mes cultures de Charonne, sept ou huit pieds de la BRuYÈRE A FLEURS ABONDANTES, Erica multiflora, Anvrew. Plantés depuis quatre ans à l'air libre dans une plate-bande de terre de bruyère, ils ont parfaitement résisté aux intempéries des Mvers, et particulièrement à celles du dernier, si remarquable par sa longueur et les variations at- mosphériques et de température qui ont marqué son Cours, et auxquelles un grand nombre de végétaux ont succombé. d k Cette espèce, dont la floraison commence en juil- let et dure fort longtemps, se pare d’une multitude considérable de jolies fleurs d'uustoie-foneé qui se L ut issent au sommet de tous les rameaux ; dans cet état elle est vraiment admirable. Les pieds qué je cultive produisent un eflet tel qu’en les examinantÿ. J'ai regretté qu'on ne cultivât pas davantage les Erica en pleine terre, parce: qu'on pourrait sen tirer un parti précieux pour la formation des massifs de plan- tes de terre de bru Yère dont elles décoreraient très- élégamment le Pourtour, soit que leur floraison pré- cédât ou suivit celle des azalées des rhododendrons, des kalmia, des andromeda et autres qui entrent das leur composition. _ Persuadé qu'un tel em ploi des bruyères serait à | # 301 la fois avantageux et fort agréable, Je me propose de rechercher et de rassembler toutes les espèces et va- riétés capables de résister en plein air, afin de réu- nir toutes les ressources en ce genre et de mettre les amateurs en Mesure de juger de l'effet qu'elles peuvent produire. e Je n'étonne aussi qu'on ne fasse pas un plus grand usage de nos bruyères indigènes, si rustiques et qui ne réclament aucun soin. Les unes, celles qui crois- sent et se multiplient entre les fissures des roches, et sQus l’action d’un soleil brûlant, sont très-conve- uables pour parer de leur végétation les lieux arides et découverts d’un jardin, Les autres, qui se plaisent à l'ombre de nos bois, tapisseraient parfaitement, de leur délicat feuillage et de leurs jolies fleurs, les clairières des parcs, les lizières des grands massifs et es bords mêmes des gazons. Seulement, il faudrait, dans les localités trop humides , ou composées d'un terrain fort et compacte, leur préparer un sol art ficiel où le sable fût en grande proportion. Ce soin aurait pour but d’éloigner de leurs racines une hu- midité trop forte , ainsi que les émanations des en- grais animaux dont la terre des jardins est plus ou moins imprégnée et qui ont sur elles une influence Pernicieuse. fx _ Jacquin aîné. ‘ Sur le lilium lancifolium cultive en plein air. Le Lis À FEUILLES LancéoLées, lilium lancifolium : Tauws. à résisté chez moi, depuis trois ans, aux 1n- 302 tempéries de l'hiver, étant planté en plein air dans une plate-bande de terre de bruyère. Comme cette espèce est toujours d’un prix élevé, je n’en avais risqué d’abord qu'un pied; j'avais pris soin de fé- conder artificiellement ses fleurs , et j'ai récolté une capsule de graines. Celles-ci ont été seméés immé- diatement et m'ont produit, dans le cours de l'été de 1843, une soixantaine de pieds que j'ai fait repi- quer en pleine terre de bruyère et couvrir d’un châssis. Un an après, au printemps de 1844, je les ai fait relever et replanter en plein air, toujoursidans de la terre de bruyère, et ils ont parfaitement résisté à l'hiver dernier, 1844-1845, sans aucune couver- ture. Il y en a dans ce moment une vingtaine qui ont d'un à trois boutons dont j'attends l'épanouissement avec impatience dans l'espoir d'obtenir quelque ré- sultats hybridés. Toutefois, jusqu’à présent, je n'ai remarqué aucune différence dans le feuillage et le - ‘Au reste, en inscrivant ici cette note, j'aieu princi- palement en vue d'affirmer la rusticité de ce lis qu'on Peut avec confiance planter en plein air en terre de bruyère. Je me propose même d'essayer cet au- tomne quelques oignons en pleine terre ordinaire ; et j'aurai soin de faire connaître ce qui en adviendra, ainsi que les résultats de mon semis, s'ils valent la peine d être publiés. Jacquin ainé. 303 SERRE CHAUDE. OXYANTHUS, Dec. Pentandrie-Monogynie Lis. Rubiacées pe Juss. Caractères génériques. Calice tubulé, obové, à limbe supère à cinq dents aiguës. Corolle supère, à tube grêle allongé, à limbe à cinq segments régu- liers, oblongs, acuminés. Cinq étamines exsertes, insérées à la gorge de la corolle, à anthères linéaires acuminées. Ovaire infère, biloculaire , charnu ; ovu- les nombreux, style filiforme exsert, à stigmate clavi- forme subbilobé. Baie biloculaire. OXxYANTHE À FLEURS CHANGEANTES, oxyanthus ver- sicolor, Lan. Oxyanthus longiflorus, Hortul. (Voyez la planche). Arbrisseau à tige articulée, subcylindrique, ren- flée, sillonnée aux articulations, glabre ; feuilles oppo- sées, elliptiques, acuminées au sommet, à pétiole Court, un peu décurrent, plat presque canaliculé, arrondi en dessous, lisses, d’un vert foncé luisant, un peu rougeâtre dans les jeunes feuilles. Fleurs par deux ou trois sur un pédoncule commun, court, axillaire où terminal ; pédicelles courts. Calice oblong turbiné, côtelé, à divisions lancéolées-aiguës, subu- lées, coriaces. Tube floral long d'environ 15 centim., oblique, presque quadrangulaire, à limbe partagé en cinq segments linéaires, pointus, un peu canaliculés, recourbés, à mucrone d’un pourpre vif. Les étamines 304 sont saillantes, à filets plats , filiformes , un peu élar- gis à la base; anthères. linéaires, allongées ; style plus long qu’elles, à sugmate subcapité. Lesfleurs se montrent sur de très-jeunes individus ; elles se développent d’abord d’un blanc pur, qui se teint successivement de rose, et passe enfin au pour- pre foncé, dans les fleurs anciennes ; les filets des étamines sont d’un blanc pur, les anthères d'un jaune pâle. Elles exhalent une odeur fort agréable. Cetteplante, qu’on dit originaire de Sierra-Leone, ést importée tout récemment, et mérite d’être re- cherchée par les amateurs , à cause de la forme inso- Jite de ses fleurs. : L'humidité est ce qui paraît Îe plus funeste à cet Oxyanthus. Aussi, faut-il le cultiver en terre de bruyère pure, tenue modérément humide, et garni le fond des pots de cailloux , platras où tessons, pour faciliter l'écoulement de l'eau surabondante. On peut, pendant l'hiver, le tenir dans un endroit sec de la serre chaude, parce que dans cette saison , sa végé- tation “est æulle, et quil ne doit recevoir aucun =. On le multiplie de boutures faites avec les portions articulées des jeunes rameaux , et on les fait repren- dre sur couche tiède et sous verre. Jacquin ainé. denis MAHASS col . DRE ete En nt cl A Le dr Sd ilians 15, Css 305 Nouveaux Bananiers: M: Philippe, botaniste et jardinier en chef du jar- din de la marine, à Brest , dans une tournée horticole qu'il a faite à Paris, a examiné avec attention les bananiérs cultivés dans les serres de notre Musénm d'histoire naturelle. Il a eu lieu de remarquer que deux musa qu'il possède à Brest manquaient à cette collection. Ces deux bananiers, qu'il s'est obligeam- ment empressé de nous envoyer, sont arrivés , et aug- mentent ainsi les espèces de ce beau genre, dont 4 ne Connaissait qu'un très-petit nombre, il y à uñé trentaine d'années. L'une d’elles est le BANANIER À FRUITS REDRESSES, Musa Trogloditarum , nom sous lequel il a été en- voyé des iles Moluques. L'autre a été précédemment adressé de l’île Bourbon , à M. Noël, prédécesseur de M. Philippe, sous la dénomination de BaNANIER À GRAINES. Cedernier yant fructifié cett se dans les serres. chaudes du Jardin de la marine, à Brest, M. Phi- lippe, dont le zèle égale la science, a bien voul Joindre six de ces graines à son envoi. Ces graines ont été semées par les soins de notre collègue, M. Neu- mann , dans une $erre chaude du Jardin du roi, et il en attend le développement avec une juste impa- tience. : Pépin. : 1e, ; Junier 1845. 20 306 PiTCALRNIE FURFURACÉE, pitcairnia furfuracea. Bor. mac. T. 2657 (V. la planche, et pour les carac- tères génériques, page 184 de ce journal , année 1842- 1843, 1"° de la 2° série). . Plante herbacée, et dont les feuilles sont .persis- tantes. Sept à huit feuilles canaliculées, d’un vert tendre, longues de 30 à /o centim. , sur 2 de large, très-aiguës. Hampe florale se développant au centre, et s'élevant à 80 centim. environ, se terminant par ou 50 fleurs s'épanouissant successivement, à mencer par celles de la base. Ces fleurs, disposées en un épi terminal, sont supportées par un pédicelle recourbé au sommet, de sorte que le bouton est en- tièrement érigé avant l’inflorescence : la fleur épa- nouie $'écarte davantage de l'axe, et après la floraison l'ovaire prend la position horizontale. Chaque pédi- celle est garni à sa base d’une bractée semi-em- brassante. Le périanthe se compose de trois sépales d'un jaune citron, comme les pédicelles, l'axe de l'épi et les bractées supérieures; les inférieures ver- dissent pendant la floraison. Ces sépales sont très- acuminés. Trois pétales d’un rouge vermillon vif, superposés les uns aux autres, se terminent tous dans la même direction , et se touchent, presque au som- met, de façon qu'au premier coup d'œil, il semble n’y en avoir qu'un. Six étamines à filets jaunâtres et anthères jaunes ; style simple, jaunâtre à la base, plus foncé au sommet ; stigmate allongé , rouge fur- furacé ou couvert de poussière, d’où sans doute le nom spécifique de la plante. : Elle est originaire de Rio-Janeiro au Brésil , et pro- hi EN dr ss 307 duit un magnifique effet par l'éclat remarquable du coloris vermillonné et brillant de ses pétales, qui tranchent si vivement sur le jaune des sépales, le- «quel est également luisant. Comme ses congénères, on la cultive en serre chaude. On la tient en pots remplis de terre dé bruyère, légère. Elle à besoïn d’être arrosée fréquem- ment Jjusqu'après sa floraison, mais extrêmemetit peu en hiver. On là multiplie par la séparation de ses œilletons, qu’on fait reprendre en ra si sur couche châude, sous chässis, au printemps et à l'automne. à es F> CHE “ ACANTHEPHIPPIUM, Bcuu. Gynandrie-Mo- “andrie, Lin. Orchidées, de Juss. Fribu des Van- dées. Caractères génériques. Périanthe ventru; sépales soudés; les latéraux attachés par l'onglet à Ja co- lonne, formant une voûte avec les pétales spatulés. Labelle onguiculée, articulée avec la base très-pro- longée de Ja colonne, limbe à trois lobes indivis, com- pliqués, à disque lamellifère. po charriues, biloculaires. Huit masses re EE inégales, ses- siles. es Plante herbacée,. terrestre, presque es tige bulbeuse en bas, engainante; feuilles oblongues- lancéolées, plissées, à pédoncule engaînant, panci- flore. Linz, gen. et spec. Orch. 197: 308 AGANTHÉPHIPPIE BICOLORE , acanthephippium bi- color. Bor. rec. T. 1730 (Voyez la planche). Plante terrestre. Pseudo-bulbes allongées, ayant assez la forme du catasetum , plus grosses à la base, d'une forme irrégulière , conservant les cicatrices des anciennes feuilles, depuis la base Jusqu'au sommet, quelquefois crispées, en partie couvertes de tuniques blanchâtres dans les Jeunes ; d’un vert gai; sur- montées de trois feuilles à pétiole engainant, à trois côtes qui se prolongent en nervures saillantes, en dessous de la feuille. Feuilles plissées comme dans le veratrum , longues de 25 à 30 centim., sur 7 ou 8 de large, d’un vert tendre. Tige florale se dévelop- pant à la base de la pseudo-bulbe en même temps que les feuilles, très-courte » Supportant environ cinq fleurs à pédicelles rose pourpré, surmontés de fleurs à Sépales soudés entre eux , ainsi que les deux pétales intérieurs qui le sont seulement avec les sépales jus- qu'aux deux tiers de leur longueur. Les uns et les autres sont d’un jaune blanchâtre, rouges au sommet, en dedans et en dehors ; les deux pétales, ainsi que le sépale supérieur, sont en outre pointillés ou zébrés de pourpre foncé. Les sépales et pétales forment ainsi, comme une fleur monopétale à cinq divisions, dont deux plus intérieures (les pétales), pe belle très-recourbée, se rapprochant beaucoup du sommet de la colonne, assez épaisse , plus étroite que les autres divisions de la fleur, ayant une gout- tière au centre qui n'occupe que les deux tiers de la longueur totale. Dans cet endroit, la partie supérieure sst articulée et mobile, lorsqu'on y touche. Elle a 309 trois lobes, deux latéraux, presque auriculés et re- courbés en dessus ; le supérieur recourbé en dessous. Entre les deux lobes latéraux , se trouvent trois dents dont la médiane plus petite. Ces parties de la labelle sont entièrement jaunes et visibles, l’autre portion est cachée dans l’intérieur de la fleur. Cette orchidée est assurément fort curieuse par la forme de ses fleurs ; elle a de belles couleurs, et est fort intéressante , à cause de la facilité avec laquelle elle fleurit. La floraison qui s'opère en juillet et août, dure quinze jours, et souvent même elle se ré- pète au fois: La multiplication de cette orchidée se fait facile- ment par la séparation de ses pseudo-bulbes. Elle prospère très-bien, en hiver, dans une serre maiïnte- nue à 10 où 12 degrés centigrades. Les arrosements doivent être fréquents en été, et très-modérés du- rant la mauvaise saison. Il convient de la tenir alors dans l'endroit le plus sec de la serre, jusqu'au mo- ment de là végétation printanière. On la cultive en pots remplis de terre tourbeuse, concassée et mêlée de petits morceaux de charbon de bois, et de beau- Coup de tessons pour égoutter les eaux. Gette belle plante a été découverte dans l'île de Ceylan, par M. Watson, sous-intendant du Jardin du gouvernement, à Paradenia. : F. Cers. Observations sur les Orchidées. Nous avons mis dans notre serre à cactées, et dans des vases de la fabrique de M. F ollet, à l'automne 3r0 de l’année dernière, deux Stanhopea tigrina, plante aussi remarquable par le brillant coloris de sa fleur que par la singularité de sa forme, et dont nous avons donné la figure dans ce Journal, page 317 de l'année 1839-1840. Quoique Ja température de cette serre soit-sousent descendue jusqu’à 3 ou 4 degrés centigrades au-des- sous de 0, cependant ces plautes sont d’une vigueur vraiment remarquable, et. comparativement. plus belles que celles maintenues dansenotre serre spécia- lement consacrée aux orchidées, dk, Une serre trop chaude pendant l’hiver peut nuire à cette stanhopée en ce sens qu'elle demande un mo- ment de repos complet, qui correspond à la séche- resse qu'elle Supporte pendant quelques. mois L l'année, dans son pays natal. Daus la serrespéciale aux orchidées, elle se trouve, durant la mauvaise sai- son, dans un milieu trop chaud et trop.humide, et pendant sa végétation, elle n’y jouit pas d’assez d'air. C'est pourquoi beaucoup d'amateurs la tiennent dans une serre chaude ordinaire, où elle fleurit mieux et paraît se plaire davantage. Notre serre aux cactées, qui est très-aérée pendant la belle saison, lui procure une végétation bien plus vigoureuse. Au reste, les Stanhopées ve sont pas les seules dont la floraison réussisse mieux dans une serre sèche. Les Renanthera, Acrides, Vanda, Cattleya et quelques Epidendrum sont dans le même cas, et ont besoin d’un air Pur, assez souvent renouvelé. Aue, Cers. ae és 311 TILLANDSIA Lix., hexandrie-monogynie, Lux. Broméliacées , de Juss. Caractères genériques. Périgone libre à | 2 extérieures égales, roulées en spirale; les intérieures pétaloïdes roulées en tube inférieurement , étalées au sommet, nues ou quelquefois squameuses à la base interne. 6 étamines, à filaments linéaires, à anthères échancrées-sagittées à la base. Ovaire triloculaire ; ovules anatropes, ascendants, bisériés dans l'angle central des loges; style filiforme; stigmate trifide. Capsule cartilagineuse, triloculaire, graines nom- breuses , linéaires, claviforines. ; Trccandste BRILLANTE, tillandsia splendens , Av. Bronenraro. Tillandsia fulgens. Horrut.(Moyez la nche Plante parasite, fixée par ses racines au tronc des vieux arbres et originaire de la Guyane française. Tige courte, huit à douze feuilles étalées , oblongues, concaves à la base, canaliculées, rétrécies, aiguës et recourbées au sommet, mugronulées , longues de 40 à 60 cent. et larges de 5 à 6. Elles sont sèches, minces, rigides, lisses sur les deux faces, à bords entiers, d'un vert plus foncé en dessus qu’en dessous, où elles Sont marquées de zones brunes également distancées, - visibles en dessus par transparence. Du milieu des feuilles s'élève le scape plus long qu’elles, simple, érigé , entouré de squames aiguës appliquées, vertes, marquées de macules et points bruns. Il est sur- 3r2 monté d'un épi simple, terminal, distique, gladi- forme, formé de squames carénées, imbriquées, lancéolées aiguës, plus longues au sommet, lisses et teintes d'un rouge de feu éclatant. Dans l’aisselle des squames ou bractées naissent les sn. 3 elles cachent en partie, et qui sont de cou- leur jaune. Calice libre à sépales lancéolés oblongs. Pétales libres, linéaires oblongs, spatulés, trois fois plus longs que le calice ; six étamines égales donts trois opposées aux pétales , et trois attenant avec eux, adnées à leur base entre deux squamules oblongues qui accompagnent leurs filets un peu plus longs que les pétales. Anthères linéaires à lobes étroits pafal- lèles, fendues longitudinalement. Ovaire trigone ; sus nombreux, ascendants , imbriqués. Style fili- forme aussi long que les étamines, stigmate trilobé. Capsule trivalve , graines nombreuses, aigrettées. Cette plante, à laquelle les amateurs ne peuvent manquer d'accorder toute leur attention à cause de sa magnificence, a été introduite en France par le Muséum d'histoire naturelle , auquel elle a été en- voyée de Cayenne en 1842, par M. Mélinon , et ges tard par M. Leprieur. Elle doit être tenue dans une serre chaude ne paire et cultivée en terre de bruyère tourbeuse ré-. duite en terreau et ne. 4 dans un état constant d'humidité. Au reste, il est nécessaire de lui donner de fréquents seringuages pendant tout le temps de Sa — et jusqu’après la floraison. On peut alors suspendre un peu les arrosements pour recommen- . cer avec le premier essor de végétation printanière. Après la floraison, cette plante donne un æilleton mo jen duquel on peut la multiplier. Elle se pro- 313 page aussi de graines , et voici comme notre collègue, M. Neumann , a rendu compte, dans {a Revue Hor- ticole , du semis qu’il en a fait. » Le semis que j'ai fait de la tillandsia splendens m'a bien réussi, mais cette opération demande de grands soins ; il faut se figurer des brins de cheveux que l'on sème sur des pots sans les couvrir de terre ; on les couvre seulement d’une vitre qui pose sur le bord du pot et qui entretient une humidité presque constante à l’intérieur. Lorsque les graines germent il faut une loupe pour s’en apercevoir ; une mousse verte ne tarde pas à se montrer aussi, et étoufferait les jeunes plantes si on n’avait soin d'arracher cette première mousse avec de petites pinces ; lorsqu'elles ont atteint un ou deux centim. on s'empresse de les séparer, c’est-à-dire qu'on les repique sur une terre neuve jusqu'à ce que les plantes soient assez fortes pour être séparées les unes des autres, ce qui de- mande plus d'une année, tant la plante pousse lente- ment, » .… F. Ces. Notice sur L impossibilité de naturaliser les végétaux. | 2 ? Extrait du Bulletin des séances de la Société royale et centrale ; d'Agriculture. * à Messieurs ; Depuis que vous m'avez fait l'honneur de m'accor- der le ütre de correspondant de la Société royale et centrale d'agriculture, j'ai plusieurs fois entendu, dans vos séances, parler de la naturalisation des vé- 314 gétaux comme d’une chose naturelle, facile à obte- nir ; On citait même des plantes originaires des pays chauds qui, disait-on, s'étaient naturalisées chez nous, et J'ai osé une fois m'élever contre cette asser- tion : aujourd'hui je viens, appuyé de faits et d’ex- périences, pour démontrer Pimpossibilité de la natu- ralisation des végétaux, afin de désabuser ceux qui espèrent encore , d’après cette théorie mal fondée, pouvoir enrichir notre sol d'arbres exotiques que la nature à fait naître dans des climats favorisés d’une plus haute température moyenne que la nôtre. Je ne suis pas le premier qui repousse la possibilité de naturaliser les végétaux : dès 1830, mon ami et collègue M. Poiteau en expliquait l'impossibilité aux élèves de l'institut horticole de Fromont ; plus tard, en 1837 et 1842, ilalu, à la Société royale d’horti- culture, deux mémoires remarquables pour prouver lillusion de cette théorie : je suis heureux de me trouver d'accord avec notre honorable collègue, et les nouveaux exemples, les nouvelles idées que Je vals vous soumettre, contre la possibilité de la natu- ralisation des végétaux, en obtiendront, je l'espère; * une plus grande valeur dans votre jugement. Je commence par prévenir que les mots naturali- sation et acclimatation appliqués aux végétaux, Ont 2% peu près la même signification pour moi ,et qu'en « battant la naturalisation, je combats également Mmatation. Un homme dont la mémoire sera Jours honorée, vénérée dans cette enceinte, le respectable André Thouin, ne fut peut-être pas le . Premier qui crut que les végétaux pouvaient se na- turaliser, mais il. fut le premier qui érigea cette idée nmisime , illy a plus d’un demi-siècle ;et, tantqu'il 315 a vécu, il. n’a cessé de l'enseiguer, espérant qu'il en Hsbecis quelque avantage pour ses concitoyens; car la pensée dominante de ce digne professeur a toujours été l'augmentation du bien-être de ses sem- blables. Malheureusement les lois de la nature ne sont pas toujours d'a rd avec-les caleuls, les espé- rances des hommes » wa intentionnés, el depuis qu'André Thouin a établides règles pour naturaliser les végétaux, c "est-à-dire pour les accoutumer, eux ou leurs descendants, à supporter une température plus froide que celle du climat où la nature les. a fait naître, nous n'avoÿs encore vu aucun de ces végétaux dis plus robuste et supporter mieux la rigueur de notre climat, = 4% Voici, messieurs, la fé ‘indiquée par André Thouin de. ef les générations d’une plante tropicale 2 à se naturaliser chez nous, c'est-à-dire à y vivre en plein air et su rter, sans souffrir, 4 ri- ÿ gueur de nos hiv ers. à Cette règle consiste à cullverune plante des zones chatdes en serre chaude, jusqu'à ce qu ‘elle.y pro- duise de graines , à ressemer les graines. des plan- tes ds en ‘proviendronts et, en semant toujours les plu $ nouvelles graines pendant trois , quatre, dix générationson obtient, à la fin, des plantes näturalisées , c'est-à- diréules plantes qui supporte- ront n0$ SA dehors. “dé Je vous le demande, messieurs, quelqu'un. at-il Jamais vu. une. pareille, naturalisation? On semait RE de plantes de cette manière avant André un, On en-sème encore tous les j jours , et jamais on n'a obtenu une slpncglnscapable de supporter à TR nos hivers en pleine terre que celle qui en a fourni l& graine. Fr L'auteur nous dit quec'est de cette manière qu'on a naturalisé la Belle-de-nuit chez nous; mais cette plante n’est nullement naturalisée : elle est vivace dans l'Inde, son pays natal, et, depuis bientôt trois cents ans qu’on la sème , cha année, en France, sa racine gèle tous les hivers en pleine terre. Partant de cette erreut, lauteur ajoute que c’est ainsi que le Crclamen d'Asie, le Sainfoin manne des Israëélites, La Luzerne de Méedie et beaucoup d'autres plantes étrangères ont êlé acclimatés chez nOUS ; mais 1l ne nous dit pas à quelle hauteur au- dessus du niveau de la mer ces plantes croiïssent dans leur payss donc il né nous fournit aucune preuve qu'elles aient trouvé chez nous une atmosphère dif- férente de celle de leur lieu matal. Vous le voyet; messieurs , des quatre exe IE les de naturalisation où d’acclimatation cités par à Ouin, l’un se trouve une ; erreur, et les trois autres-sont loin d’être prouvés. ' Quant à la naturalisation des plantes des régions plus chaudes-que Paris, en les cultivant d’abord en serre Chaude, puis en serre tempérée, puis en oran- gerie, puis enfin en plein air, elle n’est pas#mieux fondée. Celles des plantes traitées ainsi, qui n'étaient pas de naturé à résister à nos hivers, ne sont jamais parvenues à vivre en pleine terre, et celles qui ÿ vivent auraient vécu-de même si on les y eût mises le premier jour de leur arrivée chez nous. Ainsi, .. après avoir longtemps cultivé en serre les Fuchsias, # lesClerodendrons, la Pervenche de Madagascar, l'Hé- liotrope et cent autres plantes, lorsque ensuite on a voulu les confier à Ja: pleine terre, elles ont péri LA E ‘ 3 7 promptement. Il est un arbre magnifique, le Juli- brissin, qu’on voit de temps à autre à Paris, mais qui n'y vit que quelques afnées , parce que notre climat est de 1 ou 2 degrés trop froid pour lui ; : et, comme il n'est pas possible à l’homme de changer la nature des végétaux, ongpeut assurer que, tant que Paris aura la même température, _…— le Julibrissin n' y prospérera indéfiniment.s Si, d’un côté, beaucoup de végétaux se til à vivre en plein air sous notre climat, d’un autre il ÿ en a aussi unfgrand nombre, quoique de pays fort éloi- gnés, qui s’en accommodent très-bien, et#on en fait honneur à la naturalisation; mais s’est-on aperçu qu'ils aient changé ou modifié léur nature; leur or- ganmisation ? non certainement , ils ont trouvé sous notre climat la température qu'ils éprouvaient dans le leur, et ils vivent. Il y a quelque temps, j'ai reçu une graine étran- gère qui m'a produit un arbre que j'ai tenu deux ans eu serre chaude , parce que je n’en avais qu'un pied et que je craïgnais de le perdre; mais, voyant bientôt que cet abri ne lui convenait pas, je le plantai en plein air où il à trouvé une température analogue à celle de son pays, s'est développé de suite avec une vigueur merveilleuse, dix fois au-dessus de celle qu'il avait atteinte dans la serre, qui était probablement trop chaude pour lui, et démontré, par sa fleur et son fruit, que c’était lui qui constituait le beau genre Paulownia imperialis, originaire du Japon : je suis loin de me vanter de l'avoir naturalisé ou acclimaté, Puisque nous ne pouvons pas dire que sa nature ait changé ni qu'il ait éprouvé la moindre difficulté à vivre sous notre climat; mais nous pouvons dire qu al 318 a trouvé, à Paris, à peu près-la température de son pays, etqu'il y croît très-bien. J'ai encore entendu dire, dans cette enceinte, que la Pomme de terre, Ja Batate s'étaient acclimatées; mais, bien loin que ces plantes soient acchimatées, la moindre gelée (E Pr UE s.: leurs graines ont produit des variétés plus ou moins grosses, plus ou moius colorées, plus ou moins agréables, mais aucune moins accessible à la gelée. Il entest de même de plusieurs autres légumes que l'on dit acclimatés ou naturalisés chez nous; mais ces mêmes légumes, multipliés de graines ou de racines , succombent tou- jours au même degré-de froid auquel ils auraient succombé la première année de leur introduction. Si la naturalisation on l’acclimatation des végétaux était possible, est-ce que, depuis je ne sais combien de siècles que l'Olivier, l'Oranger sont dans le dépar- tement du Var, ils ne se seraient pas avancés de quel- ques kilomètres vers l'intérieur de la France ? > On ne dira pas que I'culture, l’industrie, le be- soin n’ont pas fait tous les efforts pour leur faire franchir les limitestposées par la nature, et ce non- succès , évident pour tous ; est bien fait pour aire re- garder comme une utopie la naturalisation ou accli- matation des végétaux. Il est pourtant un moyen dont les promoteurs de la naturalisation ne parlent pas, pour obtenir des végétaux plus capables de supporter le froid que l’un de leurs Parents; ce moyen est l’hybridation, que l'on ne peut plus mettre en doute. Si , par exemple, on fécondait le pistil d’une plante tropicale avec le pollen d’une plante congénère de région froide, la graine qui en proviendrait donnerait , très-probable- OS NN SES VPN ES PPT DE Te PR ENT ET 319 ment, une plante moins sensible au froid que sa mère. J'ai déjà quelques expériences qui paraissent confirmer cette opinion; ainsi , parmi des Rhododen- drons provenus de fécondation croisée entre les Rho- dodendrons de la Chine et ceux de l'Amérique sep- tentrionale, il en est qui. passent l'hiver en pleine terre, et d’autres qui n'y résistent pas; on peut même reconnaître, à certains caractères , les indivi- dus qui possèdent et ceux qui pe possèdent pas cette propriété. L'hybridation des végétaux n'ayant pas encore été, jusqu'ici, étudiée sous ce point de vue, jeme pro- pose de suivre mes expériences et d'avoir l'honneur de faire part des résultats à la Société royale et cen- trale d'agriculture. Neumann. PELARGONIUM EN SOUSCRIPTION. L'un de nos souscripteurs, M. G. Bravy, horticul- teur très-distingué, qui dirige un établissement fort remarquable barrière des Capucins ;, à Clermont- Ferrand, nous prie d'insérer l'annonce de la souscrip- tion qu'il a ouverte chez Jui pour un pelargonium obtenu de semis en 1844. F HE Ce pelargonium, qui est une conquête de M. C. Dulin , amateur, de Clermont - Ferrand, est devenu la propriété de M. Bravy, qui l'a mis en multiplica- üon. Il porte le nom de P£ELARGONIUM MARTIAL DE CrauprLour. ; En voici une description sommaire extraite de celle faite par M. H. Lecogq, vice-président de la So- 320 ciété d'Horticulture de l'Auvergne, et directeur du jardin botanique de Clermont. Ce pelargonium a de très-grandes fleurs; l'une d'elles mesurée ‘avait 64 millim. de diamètre. La macule des deux pétales supérieurs atteignait 38 millim. de longueur. Ces macules, d’un violet pour: pre admirable, dégradent insensiblement de ton du centre à la circonférence, mais se détachent assez nettement d'un bord lilas pur et satiné, De magni- fiques veines, d’un pourpre noir, confondues dans le centre de la macule avec la nuance foncée qui la co- lore, réparaissent ensuite quand la couleur diminue d'intensité, Elles se divisent, se ramifient et s'arrêtent avant d'atteindre les bords, formant comme des rayons qui s'échappent de cette chatoyante macule. La base des deux pétales maculés est surtout gra- cieusement veinée sur un fond lilas pur. Les trois pétales inférieurs sont d'un lilas plus pâle » Nacrés et satinés, et paraissent presque blancs par le contraste de la couleur foncée des macules. Le pistil et les anthères sont violets, le pollen briqueté. La plante accuse une vigoureuse végétation, et présente bien ses fleurs que soutiennent des pédon- cules très-fermes. Le prix de la souscription est de 15 ir. La livrai- son aura lieu le 1° mai 1846, quel que soit le nombre des souscripteurs. RousseLon. ANRRALES DE FLORE ET DE POMONE Note sur le commerce des plantes. Je viens de lire avec une surprise pénible, dans le n° du 1* août du Journal d'Horticulture pratique , un article intitulé : Simple réflexion publiée pour l'in- struction de ceux qui vendent des plantes , et dans l'intérêt de ceux qui en achètent. L'auteur prétend instruire ceux qui vendent des plantes, en appelant sur eux les rigueurs de la police Correctionnelle toutes les fois qu'ils fourniront une espèce pour une autre, car il compare les erreurs qu'ils peuvent faire aux fraudes que commet un or- fèvre qui livre du cuivre argenté pour de l'argent massif, ou du vermeil pour de l'or. | S'il est étonnant qu’un homme comme M. Paquet, res LE # Li 1 J | =, fois, puisse voir la moindre similitude entre ces deux circonstances , il le serait bien davantage que parmi les fleuristes, les jardiniers , les pépiniéristes , qu'il traite si honorablement , il s’en trouvât encore quel- ques-uns qui pussent croire à l'intention, qu'il pro- clame sur tous les tons, de servir les intérêts de l'horticulture. Si par hasard il en existait d'aussi bé- névoles, je livre cette phrase à leur méditation : « On Aour 1845. 21 322 vous demande, dit M. Paquet, une plante qui vaut 10 francs; vous n'avez pas cette plante, vous savez qu'elle diffère plus ou moins d’une autre qui vaut 1 fr., vous donnez celle-ci. Voilà donc un vol de ofr., si je compte bien. » Pense-t-on qu'il soit possible d'adresser aux horticulteurs marchands, un outrage plus positif, et un tel compliment vient de la part d’un homme qui se dit jardinier. Je n'ai jamais eu l'honneur de l'être ; mais les lon- gues relations que j'ai entretenues avec les hommes qui se livrent au commerce de graines horticoles et de végétaux vivants, m'ont donné d’eux une opinion toute différente, et qui dans ma conviction est par- faitement fondée. Je sais, et tout le monde le sait avec moi, que de fréquentes erreurs ont lieu, et je : soutiens qu'il n’en peut être autrement. Si l'étendue de cette note me permettait d’en développer les cau- ses, les personnes les plus incrédules seraient bientôt de mon avis. Ainsi, par exemple, une plante nou- velle apparaît dans le monde horticole. L'éloge qu'on en fait , engage les horticulteurs marchands à la faire venir à grands frais, sans la voir. À peine arrivée , elle est mise en ARE Gn pour répondre à l'im- patience des amateurs, qui par esprit de patioualité sans doute, achètent à l'étranger si nos multiplica- teurs sont trop lents, et les forcent ainsi à brusquer la reproduction pour soutenir une concurrence oné- reuse. Dans une telle circonstance, peut-on leur faire un crime de mettre dans le commerce un végétal dont la réputation tombe devant la réalité, et qui devient, pour les introducteurs tous les premiers, uue cause de pertes trop souvent renouvelées. D'’ailleu Sy # il pour toutes les plantes vivantes , dans Jeur 323 Jeune âge, ou pendant le temps du repos de la végé- tation, et pour les graines elles- mêmes , des carac- tères de reconnaissance aussi positifs que la pierre de touche et les autres réactifs chimiques pour les mé- taux précieux? Et la nature qui, par ses combinai-ons aussi admirables qu’incompréhensibles, déplace à tout instant les jalons de la science, et brise entre nos mains le faible fil à l’aide duquel nous avons la pré- tention de nous guider dans le labyrinthe de son la- boratoire, ne multiplie-t-elle pas les écueils contre lesquels notre intelligence vient trébucher? La mauvaise foi ne peut se présumer chez les au- tres , que par ceux qui seraient disposés eux-mêmes à écouter ses perfides insinuations ; C'est pourquoi je crois être pré la guise en pro comme com létement erreurs qui $e commettent daièié comm horticole; l'intérêt bien entendu des marchands leur fait une loi suprême de la plus sévère loyauté, car ce n'est pas en un jour qu'ils fixent la confiance publique. Aussi, le moyen le plus sûr, pour le consommateur, de réduire à leur plus simple ex- pression Îles risques qu’il court en achetant, est de s'a- dresser aux maïsons anciennes dont la réputation est honorable, et qui certes, ne serait pas telle, si, comme le dit M. Paquet, elles avaient souvent dans le cours de leur carrière, volé 900 pour 100 à Jeurs clients, en leur fournisssant, en éutre, aûtre chose que l'objet de leurs demandes. | |, puisqu'il est question de spé: correction - nelle, fée étre y a-t-il en faveur de M. Paquet quel- ques circonstan tténuantes capables d’adoucir un peu P ineitahé ‘de son article. Séduit sans doute 2 at à. quelques jeux dé mots qu'il aura jugés spirituels, il 324 se sera laissé entrainer au plaisir de les publier, en les entourant d'un cadre qui les motivât, et il lui est ar- rivé ce qui arrive toujours en pareil cas: en voulant faire un trop grand effet, il n'en a produit qu'un mauvais. RousseLon. PLANTES POTAGÈRES. Maladie observée sur les pommes de terre, en août. 1845. Pendant le mois d'août , j'ai vu dans les cultures des environs de Paris, et notamment dans celles de Montreuil, Vincennes, Nogent, Petit-Brie et Noisy- le-Grand , des carrés de pommes de terre dont les tiges étaient sèches, comme si elles avaient été atta- quées par la grise. C’est ainsi qu’on désigne en horti- culture le scolyte qui attaque les feuilles des melons, pêchers, tilleuls et autres végétaux, et en dessèche le parenchyme. Toutefois, ce desséchement des tiges n'était pas général, et on trouvait au milieu de ces carrés, quelques touffes en fleurs et en parfait état de végétation. En examinant de plus près les fanes ainsi flétries , je m'apercus qu’elles étaient desséchées par place ou totalement, que chez la plupart, la base en était détitaie. et que les traces de cette altération se prolongeaient ; jusqu'aux tubercules eux-mêmes. J'en coupai quelques-uns que je trouvai très-durs , et dans lesquels je ne remarquai rien qui décélât la présence de plantes parasites, mais seulement des lignes noires ou runes qui en sillonnaient l'intérieur. 325 Les pommes de terre qui offraient les traces de ma- ladie, étaient des jaunes hâtives, et celles qui n’en étaient pas atteintes et dont il ne se trouvait que quelques pieds çà et là , étaient des tardives. En gé- néral , celles plantées dans les parties humides, étaient les plus endommagées, et je pense que les pluies continuelles du mois dernier, ont seules causé cette maladie, qu’il ne faut pas confondre avec celle qui s’est montrée il y a quelques années dans plu- sieurs localités de la France, et surtout en Belgique. C’est dans ce dernier pays que M. Morren, professeur de botanique , en a étudié les caractères; il a reconnu qu’une plante parasite , une espèce de champignon, du genre Botrytis, se développait sur les tubercules et en altérait toute la partie nutritive. Quant à moi, je n'ai remarqué aucune trace de ce parasite, ni des autres de ce genre; je me propose toutefois de faire de nouvelles observations sur ces tubercules si utiles et si répandus dans l’économie domestique. Pépix. Note sur la pourriture des pommes de terre. La maladie qui cette année s'est manifestée sur les pommes de terre, dans toutes les contrées de l'Eu- rope, mérite une attention sérieuse, Cette solanée tient dans la masse des substances alimentaires une place assez importante pour qu'un déchet considé- rable dans sa récolte doive préoccuper vivement les économistes et stimuler le zèle des physiologistes, afin qu'ile fassent tous leurs efforts pour en déterminer les causes d’une manière claire et précise. 326 Déjà uu assez grand nombre de notices ont été publiées à ce sujet, mais au milieu des assertions contradictoires qu’elles avancent, il est difficile d’as- … irc é 4 ? seoir uneopinion fixe, d’ailleurs n'indique ni les moyens de parer au mal qui existe, ni les moyens préservatifs qui, dans une autre année, pourraient être, opposés à. l'invasion de la même maladie. Je conçois très-bien que ce qui est fait est fait, et qu'il est à peu, près impossible de parer au mal qui existe. Seulement, je me hâte de dire qu'il n’est pas, surtout.en France , aussi grand qu’on l'a cru d'abord, et que peut-être des intérêts particuliers poussaient à le proclamer. Des économistes évaluent au 100‘ de la récolte générale, la perte qu'il produit quant à présent. Ilest vrai qu'il.est à craindre que les tuber- cules sains ne se conservent pas tels aussi longtemps que dans les années sèches, et alors la perte s’accroi- trait. C'est pourquoi il est prudent, à mon avis, de faire consommer le plus possible de ces pommes de terre, pendant qu’elles sont bonnes encore. De cette manière , on économisera les autres substances em- ployées à l'alimentation des bestiaux , et qui, mises en réserve, notamment celles dont la conservation est plus certaine, pourront les suppléer lorsqu'elles se- ront épuisées. Il est utile cette année de les faire cuire pour les donner au bétail, parce que la coction dé- truit. l’âcreté dont elles sont plus particulièrement imprégnée, et les rend d’une alimentation plus con- - venable pour les animaux, surtout en y ajoutant un peu de sel. Cette précaution peut même jusqu'à un Certain point, corriger les vices qu'aurait pu intro duire, dans les tubercules , un commencement d'al- tération, Toutefois, il est important de supprimer 327 en préparant ainsi les pommes de terre, toutes celles qui sont gâtées, et de couper les parties attaquées, en conservant les portions saines. Quant aux pommes de terre trop atteintes pour pouvoir être mangées, il faut les Jivrer aux féculeries où l’on trouvera encore un produit à en tirer. Cellés que l'on doit conserver pour la plantation du printemps prochain ont besoin d’être surveillées avec attention , et d’être l’objet-de toutes les précau- tions possibles, en se rappelant que, surtout cette année, l'obscurité et la sécheresse sont les deux meil- leurs agents préservatifs, pourvu qu'elles soient te- nues hors des atteintes de la gelée. Au surplus, j'in- diquerai plus loin les moyens de planter avec moins de tubercules , et même de semer dans les cas où l'on manquerait de pommes de terre pour la plantation. Revenons aux effets de la maladie dont il s'agit, et aux causes qui l'ont produite. Quelques personnes ont prétendu qu’elle était due à l'invasion d'un cryp- togame. C’est surtout M. de Morren, professeur d’'a- griculture à l'Université de Liége, qui attribue cette ialadie à un champignon du genre Botrytis ; M. Payen a émis une opinion à peu près semblable devant la Société d'agriculture ; d’autres personnes, avec plus de raison peut-être , lui donnent pour cause nstitution atmosphérique de l'année qui, dans presque toutes les parties de l'Europe, a offert des anomalies importantes, et à été principalement remarquable par son humidité et par une inégalité extraordinaire entré la température des jours et celle des nuïts. Elles ont nié l'existence d'un parasite, et si quelques-unes l'ont admise , elles lont considérée comme conséquence, et non comme générateur. unique la c: 328 Toutefois, MM. de Morren et Payen, parmi les au- teurs des articles dont Je parle , ont étudié les altéra- uons des feuilles, des tiges et des tubercules , le mi- croscope à la main, et l'infiniment petit parasite qu'ils ont remarqué peut très-bien avoir échappé aux autres observateurs. de en soit, dans les localités environnant Pa- ris, l'inVasion de la maladie n'offre pas tous les carac- tères signalés par M. de Morren. « La maladie, dit-il, commence décidément par les feuilles, par les parties supérieures; j'ai même vu des fleurs et des fruits at- iaqués en premier lieu. Une partie du tissu vert perd sa teinte, et passe promptement au jaune ; la tache devient bientôt plus grise en dessous, et c'est toujours à la surface inférieure de la feuille ou sur les fruits, que se montre le lendemain ou deux jours après la formation de la tache jaune, un duvet blan- châtre. Le microscope fait découvrir alors que ce du- vet provient d’un champignon qui fructifie entre les poils nombreux qui garnissent le dessous de la feuille de la pomme de terre. Ce champignon est d’une té- nulté extrême, mais il pullule et se reproduit par milliards. Ses tiges sont formées de petits fils droits et cloisonnés, qui portent à leurs sommets une ou plusieurs branches, toujours divisées en deux, et au bout de ces branches se divisent des corps reproduc- teurs qui ont la forme d'œufs , mais qui n’ont guère qu'un centième de millimètre en grandeur réelle, ou moins encore. » Le mal, suivant M. de Morren , gagne la tige dont l'écorce brunit et noircit par place ; l'infection des- cend bientôt dans le tubercule lui-même, et son écorce est la première atteinte, parce qu'elle reçoit 329 la séve descendante viciée; le mal gagne de proche en proche , et finit par atteindre le cœur même de Ja pomme de terre. Dans cet état, la pelure se détache facilement ; la chair est mollasse, une eau en dé- coule, et une odeur nauséabonde analogue à celle de champignons fraichement coupés, s’en exhale forte- ment. Dans! les environs de Paris, la maladie s’est aussi déclarée par les parties aériennes. Les feuilles se sont subitement recoquillées, et complétement dessé- chées; les tiges sont ensuite devenues noires par zones longitudinales, puis entièrement, de façon que la mort s’est emparée de toutes les parties aériennes. Dans quelques localités de Seine-et-Oise, la nuit du 15 au 16 août a sufli pour dessécher complétement les fanes. L'effet funeste de cette nuit aurait-il quelque analogie avec le fléau, qui le 19, désolait la vallée de Malaunay et de Monville? Parmi les touffes dont les fanes étaient ainsi desséchées, les unes avaient tous leurs tubercules infectés ; d’autres quelques-uns seu- lement, entremêlés au milieu de tubercules très- sains; enfin, on a vu beaucoup de pommes de terre à moitié altérées, et on a pu remarquer que la partie malade était précisément celle attachée aux fibres radiculaires qui les unissent. Dans les tubercules ma- lades, les uns avaient la peau parsemée de points bruns ou roux, les autres complétement brun foncé. Les rar État entièrement viciés étaient mous, et laissaient échapper une eau d’une odeur fétide et reuse ; dans ceux moins attaqués, on remarquait, pe la coupe, que la marche du mal se dirigeait de la cir- conférence au centre, et que son invasion commen- çait par l'écorce. Du reste aucune trace de mOISIS- 330 sure ni d'efllorescence blanche, indiquant la présence de cryptogames parasites. FA Jusqu'à ce que les savants aient résolu cette inté- ressante question de physiologie végétale, il est per- mis de raisonner sur ces effets, et sur les causes ambiantes qui ont pu les détérminer. Pour moi, je crois être assez près de la vérité , en regardant cetté maladie comme une gangrène ou pourriture’, résul- tant du refoulement de la séve chassée des parties aé- riennes des pommes de terre, par une contraction générale des feuilles et des tiges herbacées due aux alternatives de froïd et de chaud, et d’une sorte d’as- phyxie produite par la destruction des fanes et l’af- fluence d’une séve aqueuse augmentée par l'excès d'humidité de la saison. La désorganisation du tissu des feuilles et des tiges, résulte de l'état de tendreté entretenu dans ces Or- ganes, par l'influence de la sévé que rendait plus abondante et plus aqueuse l’humidité de été. Gette dilatation incessante à rendu ces parties aérien- nes beaucoup plus sensibles à l'abaissement dé la température qui signalait les nuits de juillet et d'août , et la contraction subite qu'éprouvaient les organes , sous cette influence désastreuse, arrêtée pendant le jour par la chaleur qui agissait en sens opposé, et recommençant plusieurs fois, à fini par leur ôter la faculté de remplir leurs fonctions. La séve, tant de fois refoulée, n’a plus été rappelée dans les tiges et les feuilles dont les vaisseaux obli- térés ont cessé de se dilater, alors le desséchement ét la mort s'en sont emparés. Les tubercules ne | Pouvaient échapper à une réaction violente. Dans l'état que je viens de décrire, la séve élevée par les 331 racines , trouvant fermées les issues naturelles qui devaient la porter dans les organes où elle s'élabore, s'est accumulée dans les tubercules, plus particuliè- rement dans l'écorce, qui conservait encore ses canaux ouverts à la séve descendante. Elle y a apporté les principes délétères puisés dans sa cireu- lation dans les tiges et les feuilles, et les éléments hétérogènes qu’elle devait exhaler par les pores du parenchime des feuilles qui étalent, à cet eflet, leurs minces lames au contact de l'air. Trop viciée pour être convertie par les organes de l'écorce en substance d’assimilation capable d'augmenter le-vo- lume des tubercules, elle les a noyés et asphyxiés par son abondance, ce qui a produit la pourriture. Cette maladie est une sorte de fermentation putride qui se propage de proche en proche , en décomposant les tissus avec lesquels elle se trouve en contact, et, suivant les cas, la chair de la pomme de terre a été infectée en totalité ou en partie. [l'en est de cette gangrène végétale comme de celle qui s'empare d’un membre chez les animaux, la suppression de la partie altérée préserve la partie saine. C’est pourquoi on peut utiliser cette dernière s le moindre danger, et on a justement lieu de s'étonner de voir dans de certaines localités laisser le champ qu’on vient de récolter, couvert de tuber- cules aux trois quarts sains, et qu’on aurait pu €m- ployer, soit pour les sea soit pour en tirer. de , fécule. I n’est pas débténé néanmoins, que a se des pommes de terre soit moins bonne que dans les années ordinaires. L’ humidité constante SOUS l'influence de quelle elles-ont poussé, a imprégné 532 leur chair d’une séve aqueuse et mal élaborée, et elles sont conséquemment plus âcres et moins fari- neuses ; aussi leur conservation doit être plus difi- cile. C’est à cela qu'il faut attribuer la pourriture qui se déclare en Irlande sur les pommes de terre récoltées, et pour la conservation desquelles une commission paraît avoir proposé quelques moyens, comme de les saupoudrer desel, de chaux pulvérisée, de chlorure de chaux, ou de les sécher par une chaleur artificielle, ou enfin de les enterrer sous de l'argile et du sable. Si, comme je crois le dire avec raison, la maladie dont il s'agit n’a pas d’autres causes que l'excès d'humidité, et la constitution particulière de l'at- mosphère, il paraîtrait diflicile d'indiquer quelques moyens de léviter si les mêmes circonstances se re- présentaient. Cependant on peut dès à présent dire: 1° que dans toutes les localités les pommes de terre plantées en terre sablonneuse et légère ont moins Souffert que les autres; 2 que les touffes-dont le buttage a été le plus exhaussé ont donné le plus de tubercules sains, quelle qu’ait été la nature du sol; 3° que les homo qui ont été le plus façonnés sont ceux où la récolte est moins mauvaise. LS Voici donc déjà trois moyens généraux qui peuvent être employés avec certitude dans toutes les années humides. Mais en 1845, il n’y a pas que l'humidité qui ait été funeste aux pommes de terre ; car ce n'est pas elle qui aurait desséché les fances au point de les faire paraître brûlées; au contraire, lorsqu’ elle agit seule , les parties aériennes se main- tiennent vertes et vigoureuses , et suffisent quelque- fois à élaborer la séve- vPhginte qui s'y porte, à | 333 moins que cette humidité soit le résultat de pluies aboudantes qui les abattent sur le sol et les y fassent pourrir. Îl y a eu des alternatives trop souvent re- nouvelées d’abaissement et d’élévation de tempéra- ture qui ont fatigué et énervé les organes ; ne pou- vant suflire à des dilatations et des contractions incessantes , ils ont succombé dans cette lutte. En pareil cas , je pense que la suppression par la faucille des fanes desséchées , aussitôt qu'on s’en aperçoit, et un buttage sur la touffe peuvent préserver les tubercules’de la contagion, en permettant un écou- lement de la séve surabondante, par les orifices des tiges maintenus frais par le buttage, et donner aux tubercules le temps de s’aoûter assez pour être bons à manger. Si un pareil desséchement avait lieu prés du moment de la maturité, il serait mieux encore de récolter immédiatement. J'ai dit en commençant qu'il existait un moyen de faire des économies sur la plantation. Ce moyen qui, je le reconnais , est insuflisant dans la grande culture , peut être utile dans le potager, et c’est principalement à ce titre qne je le consigne ici. Sur une couche disposée pour la culture des des, on peut, du 15 au 20 mars, déposer dans les intervalles des cloches, des pommes de terrequ'on recouvre à peine de terre ; si l’on n’a pas unecouche pareille, rien d’aussi facile que d’en préparer une pe- üte pour cet usage, et sur laquelle on place un chàs- sis. Elles ne tardent pas à végéter et lorsque les pre- mières pousses se sont élevées de 15 à 20 centimètres, on les détache du tubercule avec la portion qui entoure l’œil dont elles sont sorties. On plante ces espèces d’œilletons à mesure qu'on les obtient , dans 334 les planches de salade d'hiver: Pour cela on fait entre les rangs des trous espacés de 50 centimètres, eton met dans chacun trois ou quatre æilletons, à demi couchés, et dont on ne laisse ressortir que l'extrémité, sur laquelle on dépose une poignée de litière si l’on craint la gelée. S Les tubercules sur lesquels on a détaché ces œille- tons sont remplacés sur la couche comme la pre- mière fois, et émettent de nouvelles pousses qu'on traite de la même manière; ce qui peut se renouve- ler quatre ou cinq fois. Le tubercule mère peut encore être replanté. Les pommes de terre qu'on obtient par ce procédé sont moins grosses que les autres, mais ñe perdent rien de leur qualité. Ce moyen imaginé pour multiplier promptement une variété nouvelle et précieuse, pourra peut-être trouver une application utile-au printemps prochain. Notre collègue, M. Jacquin aîné, a fait en 1843, sur la pomme de terre jaune Shaw, cinquante-six essais comparatifs de culture dans le même terrain, expérience dont il se propose de rendre compte à la Société royale d'agriculture , ainsi que dans ces An- vales, Ia pu remarquer que de petits tubercules, des germes détachés et de simples yeux ont produit une assez bonne récolte en tubercules d’une belle grosseur. 4 Enfin le semis pourra aussi devenir une ressource qu'on sera peut-être forcé d'employer; c'est pourquoi je vais en rappeler sommairement la pratique. De la fin de mars aux premiers jours d'avril, où sème très-clair en rayons creusés profondément et distants de 50 centimètres, on choisit pour cela une terre substantielle et légère, On recouvre la graine 335 de 15 mill. de terreau ou de la terre elle-même, et onarrose. Quand le plant est levé, on l'éclaireit à la main en même temps qu'on le sarcle. L'éclaircisse- ment sopère successivement, jusquà ce que les toufles soient au moins espacées de 35 à 40 cent. On peut repiquer ailleurs les plants qui en provien- nent afin de les utiliser; on butte quand les tiges ont environ 25 à 30 cent. , et on butte encore et suc- cessivement jusqu’à trois fois à mesure que les fanes s'élèvent, on a soin d’éherber et de biner à l'entour. Un pareil semis fournit encore une bonne récolte, dans laquelle, sans doute, se trouvent beau- coup de petits tubercules, mais qui en contient aussi d'uneg dinaire et cetteopération faite même en plein champ, pourvu que le sol soit sablonneux, produit également la même année. . RousssLon. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Sumac-Fustet remarquable. À l’occasion d’une visite des cultures de M. Alexis Cossonet à Longpont ( Seine-et-Oise), confiée à une commission de la société d’horticulture dont je faisais partie, j'eus l'avantage, ainsi que mes col- lègues, de traverser, pour abréger notre route, le beau pare de Lormois, appartenant à M£ Paturle, pair de France. Dans le trajet, nous rencontrâmes un grand nombre d’arbres très-remarquables, mais ce qui m'a le plus frappé, est un Sumac Fustet, Rhus cotinus, comme je n’en ai pas encore vu, el 336 dont il serait sans doute fort difficile de trouver le pareil. Tout le monde connaît le Rhus cotinus , Sumac Fusrer, ou Bois jaune, ou arbre à Perruque, déno- mination qu'il doit sans doute à la longueur des panicules de ses fleurs. On sait que généralement il ne s'élève guère au-dessus de quatre mètres. Le tronc de celui qui existe dans le parc de Lormois est haut d’un mètre, et mesure tout autant de circon- férence; là il se divise en deux branches d’une gros- seur égale d'environ 45 à 5o centimètres de tour; elles s'élèvent parallèlement et verticalement à 10 mètres environ. Dans le moment de notre pas- sage, 12 juillet dernier, ce Sumac était en pleine oraison, et ses nombreuses panicules de fleurs blan- châtres, formaient d’élégants panaches de l'effet le plus pittoresque , à cause de la taille majestueuse et insolite de ce remarquable individu. On sait que ce Sumac a les feuilles simples et arrondies exhalant une odeur agréable qui rappelle celle du citron. J'ai cité cet exemple parce qu’il me paraît propre à encourager l'emploi de cet arbre qui, dans une position isolée ou en avant des massifs, peut concou- rir puissamment à l’ornement de la scène à laquelle on le lie. B. Camuzer. CARYOPTERIS ; Bunce. Didynamie-angiosper- mie, Lin. Gattiliers, De Juss. Verbénacées , An. Bronc. . Caractères génériques. Calice campanulé , à cinq divisions. Corolle hypogyne, à tube élargi au som- EL: er Eat CE PE Ten EME io Mu De dl D sA TEE 337 met, garni à sa gorge de poils fins. Limbe comme bilabié ; la lèvre supérieure courte, bifide ; l'infé- rieure trifide , à lobes inégaux. Quatre étamines di- dynames, exsertes , insérées sur le tube corollaire : style exsert, bilobé ; ovaire quadriloculaire , renfer- mant quatre caryopses à rebord membraneux. Carxorrérine DE Moxcoute, Ceryopteris Mongo- lica, Bucs. ( Voyez la planche.) Arbrisseau originaire de la Mongolie chinoise, à tiges rameuses 3 feuilles opposées , ovales très- allongées, subsessiles, légèrement tomenteuses , d'un vert frais, plus pâle en dessous. Panicules axillaires opposées et terminales, composées de quatre à cinq fleurs attachées par de courts pédicelles à un pédoncule commun d'un vert jau- nâtre. Calice du même vert; fleurs tubulées , à limbe irrégulier, subcucullé; les quatre lobes supérieurs ovales-aigus ; l’inférieur plus grand, fimbrié , à la- cinies aiguës blanches. Les feuilles froissées répandent une odeur aroma- tique. La floraison a lieu de juillet en septembre. Jusqu'à présent, le pied que je possède a été cul- tivé en pot, comme plante de serre tempérée. Ce- pendant il appartient à la pleine terre, où, dit-on, il résiste fort bien, ce que donne à penser la con- naissance de son pays natal. Je me propose donc de le livrer en plein air au printemps prochain, à bonne exposition. I] lui faut une terre substantielle un peu légère et des arrosements modérés. | On peut le multiplier par le semis de ses graines, et de boutures, qu'il faut faire en terre de bruyère. Si, comme tout le fait présumer, cet arbrisseau se Aovr 1845. 22 338 comporte bien en plein air, toutefois à une exposi- tion un peu abritée et chaude, il deviendra très- précieux pour la composition et Fornement des mas- sifs de pleine terre. Jacquin ainé. IPOMÉE À GRANDES FLEURS , /pomea grandiflora, Horr. (Voyez la planche, et pour les caractères géné- riques page 89 de ce Journal, année 1838-1839). Plante vivace à tiges volubiles, de couleur brune, lisses ; à feuilles alternes, ovalescordiformes, trilobées, d’un vert foncé, glabres ; à fleurs en grappes axillaires de sept ou huit portées sur un pédoncule commun, cylindrique et vert pomme, sur lequel s’attachent des pédicelles articulés, du même vert, et un peu renflés au sommet ; calice à cinq divisions profondé- ment découpées, ondulées, vert foncé, persistant trois où quatre jours après la fleur. Fleur infundi- buliforme campanulée, à tube cylindrique , long de 10 centimètres, vert clair marqué de stries fibreuses; himbe étalé à cinq lobes mucronés, formés par le prolongement des fibres du tube, qui se dirigent de son orifice à la circonférence, en forme de membrane nervurée. Le reste du limbe est blanc, d'un tissu très-mince et transparent. Cinq étamines à filets ver- dâtres et anthères jaune pâle; style subulé, bilobé, brunâtre. Le diamètre de la fleur étalée est de 13 à 15 centimètres. La floraison est successive, jamais deux fleurs ne s’épanouissent ensemble. Leur durée est très-courte ; elles s'ouvrent au soleil, le matin vers huit heures, et se referment deux ou trois 339 heures après. Elles exhalent une odeur douce très- agréable. Cette plante mérite d’être recherchée par les ama- teurs, d'autant plus qu’elle est d'une culture très- facile. Elle fleurit parfaitement en plein air, lorsqu'on la plante au mois de mai à bonneexposition. La florai- son a lieu alors en août. Elle a besoin de fréquents bassinages, surtout en serre, parce que, comme toutes les convolvulacées, elle est sujette à être attaquée par l’araignée rouge, lorsqu'elle est privée d'humidité. 11 lui faut au moins la serre tempérée pour passer l'hiver. La terre qui lui convient le mieux est un mélange par tiers, de terre de bruyère, de terre franche et de terreau de feuilles, bien consommé, auquel on ajoute un peu de vase de rivière. La multiplication de cette plante s'opère très-facilement de boutures sur couche, tiède ; elles s’enracinent en une dou-- zaine de jours. Les tiges percent, sur toute leur lon- gueur et à chaque nœud, des pousses radiculaires qui 'allongent, deviennent de véritables racines et se dirigent vers le sol. Cette faculté démontre la facilité avec laquelle les boutures doivent reprendre. Jacquix ainé. EPIDENDRE À GRANDE LABELLE, Épidendrum Ma- crochilum Bor. Mac. t. 3534 (Voyez la planche et pour les caractères génériques, page 124 de ce jour- nal, année 1839-1840). Epiphyte à tiges persistantes; pseudobulbes cépi- formes, agelomérées ; d’un vert tendre, recouvertes 340 d'une tunique blauchâtre, surmontées de deux feuilles longues de 25 centimètres environ , sur 3 de large, du même vert que les pseudo-bulbes , épaisses. Hampe ou tige florale se développant tantôt à la base de la pseudo-bulbe, tantôt naissant avec les feuilles, et alors surmontant la pseudo-bulbe qui se forme après la floraison. Lorsque les feuilles avortent, cette formation n’a pas lieu, c'est pourquoi nous re- marquons que toutes les pseudo-bulbes sont ter- minées par des tiges florales. Fleurs au nombre de 5 à 6; sans doute lorsque la plante sera plus vigoureuse, elle en développera davantage, puisqu'elle est introduite seulement en Europe depuis l'année passée , et qu’elle n'a pas encore atteint son état normal. Ces fleurs sont grandes, à trois sépales d’un brun verdâtre en dessus, moins foncé à la base, recourbés en dedans, de forme lancéolée; deux pétales de même forme, mais plus étroits et de mêmes couleurs, mais moins foncés en dessous que les sépales. Labelle à trois lobes, les deux latéraux plus petits entourant entièrement la colonne, échancrés au sommet et recourbés en dehors ; l’autre lobe très-large, d’un beau blanc pur avec une forte macule d’un beau pourpre violacé vers le milieu, une autre macule à la base, et des stries pourpre violacé à l’origine des deux petits lobes latéraux, mais visibles seulement lorsqu'on abaisse le labellum, de manière à l'isoler de la colonne qui couvre entièrement sa base. L'odeur qu’exhale cette orchidée est des plus suaves ; elle lui est particulière , car, à notre connais- sauce , elle n'existe dans aucune autre plante. C'est un parfum qui semble composé de ceux de la rose, 341 de la vanille à un faible degré, et de la canelle qui est le dominant. Ce qu’il y a de remarquable, c’est que cet arome n’est pas identique pendant la jour- née; ainsi, le matin et le soir les fleurs n'exhalent que le parfum de la rose; et dans le milieu de la jour- née seulement, les odeurs citées plus haut viennent s'y mêler au point de se faire reconnaître. La durée de la floraison est très-longue, chaque fleur persiste pendant un mois, et comme l'épanouissement n'a lieu qu’à quelques jours d'intervalle, ils'ensuit qu'une seule tige florale peut conserver des fleurs durant plus de six semaines. Ainsi la tigeflorale qui a fourni le modèle de notre figure avait des fleurs dans les premiers jours de juillet, et elles se sont succédé de telle sorte qu’il y en avait encore dans les premiers jours d’août et qu’elles paraissaient devoir exister encore vers le 20 du même mois. Le même individu avait fleuri pour la première fois en novembre et décembre de l’année dernière, il était encore garni de fleurs pour la seconde fois en avril de cette année, où on a pu le voir à l’exposition de la société royale d'horticulture; enfin une troisième floraison a eu lieu dès les premiers jours de juillet. Sil'on veut ne comp- ter que quarante jours pour chaque floraison , on re- connaîtra qu’une seule plante donne des fleurs pendant quatre mois de l’année, et qu'elle paye lar- gement les soins dont elle est l’objet, par sa beauté et par le parfum délicieux qui lui prête un charme de plus. Nous ne saurions trop insister auprès desamateurs pour les engager à cultiver l’intéressante famille des orchidées, qui se recommandent par l'originalité de leurs formes, qui n'exclut pas le beau , par les 342 parfums délicats qu’elles exhalent et par leur eu- rieuse et extraordinaire végétation. Leur culture, il est vrai ; passe encore pour très-difficile, et cependant il n'en est rien. Nous tenons tout. simplement celle qui nous occupe sur un morceau de bois carbonisé , et bientôt les racines s y fixent et s’y développent de tous côtés. Elle est suspendue dans le haut de la serre avec un fil de fer, et suffisamment éloignée des murs pour la préserver des insectes. Elle se trouve ainsi dans la partie de la serre la plus sèche et la plus exposée aux rayons solaires. Dans l’été on la seringue deux ou rois fois par jour avec la seringue à soupape perfec- uonnée par Arnheiter. En hiver un seul bassinage donné ainsi est plus que suflisant. Quoique les auteurs indiquent cette plante comme originaire du Mexique , nous l'avons reçue de la Guayra , province de Venezuela dans l'Amérique du Sud. C'est aux environs de cette ville qu'elle paraît avoir été recueillie. F. Cers. GESNÉRIE DISCOLORE, Gesneria discolor, HorT. an@L. (Voyez la planche, et, pour les caractères gé- nériques, page 189 de ce Lbininnte année 1835-1836). Dlantés tuberculeuse à tiges persistantes , € cylindri- ques, dont les jeunes, velues, rougeûtres. Pétiole long de 10 à 15 centimètres environ, également velu et eylindrique , Surmonté d'une feuille ovale, , longue de près de 30 centimètres sur 20 à 25 de ue ayant l'aspect, pour le tissu, de celle 343 du Cocoloba pubescens , avec les mêmes rugosités , mais non aussi coriace, velue, crénelée et surcré- uelée sur les bords; elle est, en dessus, d’un vert foncé, et , en dessous, d’un rouge lie de vin qui finit par pälr. Hampe ou tige florale de 50 centimètres, déve- loppant une grande quantité de fleurs qui se succè- dent pendant près de quatre mois. Pédicelles épars sur Ja tige, et développant du même point des fas- cicules de pédicelles simples et ramifiés, lisses, d'un brun rougeûtre ; une petiteécaille à la base de chaque pédicelle simple ou composé. Fleurs de 12 à 15 par fascicule, d’un beau rouge vermillon carminé, ver- nissé; calice à cinq divisions aiguës, d'un vert oli- vâtre; corolle à tube renflé à la base, ensuite rétréci, puis s’élargissant jusqu’au sommet, recourbé dans toute sa longueur, souvent même en forme de trompe, à limbe à cinq divisions, dont l'inférieure plus large, arrondies et légèrement velues sur les bords, d’un rouge non luisant à l'intérieur ; orifice du tube jaunâtre en dedans; 4 étamines jaunes à anthères cordiformes, soudées entre elles , blanches ; ovaire velu , style et stigmate simples, verdâtres. L'aspect de cette plante diffère tellement des autres espèces , qu'on ne peut pas au premier COUP d'œil la prendre pour une Gesnérie; ce n'est qu'en en examinant les caractères qu'on est amené à la reconnaître pour telle. Nous ignorons le lieu dont elle est originaire , seulement nous présumons qu'elle est du Brésil, comme le plus grand nombre des es- pèces de cet intéressant genre. Elle est d’un bel effet par ses feuilles discolores d’une dimension extraor- dinaire, par le beau coloris brillant de ses fleurs, 344 qui tranche vivement sur le vert des premières et sur. le brun des tiges et pétioles. Nous la cultivons en serre chaude, près du jour, en pots remplis de terre de bruyère; il lui faut de fré- quents arrosements pendant sa végétation qui com- mence au printemps , et point du tout pendant lhi- ver. On la multiplie de boutures faites sur couche chaude et étouffées sous verre, et de graines, car nous avons fort heureusement réussi dans un semis, qui nous permettra de rendre cette plante plus acces- sible à tous les amateurs. F. Ces. PLANTES NOUVELLES. Achiménès à points blancs, Achimenes argy- rostigma , Bot. maG., tab. 4155. Bulbe produisant des racines branchues, fi- breuses; tige herbacée, simple, courte, un peu 1n- clinée; feuilles opposées, elliptiques, ponctuées de blanc très-remarquable, crénelées sur les bords; les pétioles sont courts et épais, d’un vert jauvâtre; plusieurs grappes subterminales, allongées, multi- flores ; les fleurs écartées, portées sur des pédicelles d'environ 1 centimètre, ayant à la base une petite bractée. Calice poilu, glanduleux; corolle petite, à lèvre supérieure accourcie , bilobée; l’'inférieure con- cave , fimbriée sur les bords; tube velu en dehors, ainsi que l'ovaire; elle est rosée en dessus, blanche à l'intérieur, avec de petites stries orangées à la gorge. La hauteur totale de la plante est d’enviro® deux décimètres. 345 Originaire de la Nouvelle-Grenade , cette plante + Betis g'ÉTE “ estcul g » , soit en bonne tempérée, et sa multiplication est la même. Elle est très-curieuse et doit être admise dans toutes les serres d'amateurs, mais elle n’est point comparable, pour l’ornement, à plusieurs des autres espèces connues. SALPIXANTHA , Hoox. Bor. Mag. Famille des Acanthacées, Jussieu. Didynamie angiospermie , Lix. Caractères génériques : Calice petit, ovale, à cinq dents, à base bicaliculée; corolle infundibuliforme- hypocratériforme ; tube à base étroite , cylindracée, sensiblement dilatée; limbe régulièrement ouvert, à cinq lobes. Quatre étamines insérées sur la partie téed grêles, glabres, nont de la longueur du tube; anthères oblongues, fixées par le dos, à une seule loge; ovaire ovale posé sur un disque charnu, biloculaire; locules biovulés. Style grêle, filiforme, un peu plus long que les étamines ; stigmate obtus. SALPIXANTHE cocciné, Salpirantha Coccinea. Hook. — Bot. Mag. tab. 4158. Petit arbrisseau toujours vert, rameux;, les ra- meaux arrondis, glabres ainsi que toute la plante. Feuilles opposées, ovales, subcoriaces, pétiolées très- entières, d’un beau vert. Pédoncules axillaires, soli- taires, pendants et terminaux ternés; fleurs sessiles décussées, opposées, formant un épi lâche ; corolle 346 lisse, d'un rouge cocciné, blanche à la gorge en de- dans, de trois à quatre centimètres de long. Il a fleuri pour la première fois en Angleterre , en 1844; il est originaire de la Jamaïque, et par conséquent de serre chaude; on le multiplie de boutures faites sur couche chaude. Ses fleurs sont jolies et paraissent se succéder longtemps. C'est une acquisition à faire pour nos amateurs et que je ne crois pas encore introduite en France. PORPHYROCOMA, Horr. — Bor. Mac. Acan- thacées , Juss. Didynamie angiospermie, Lin. Caractères génériques : Calice à cinq parties; lacinies subégales, subulées, à trois bractées à Ja base ; les bractées colorées, grandes, formant un épi à quatre faces, les extérieures plus grandes, les inté- rieures petites, toutes spatulées, carénées ; corolle longuement saillante, tubulée, bilabiée, les lèvres subégales, la supérieure droite à sommet “bi- fide; inférieure, large, trifide au sommet; deux étamines un peu plus courtes que la lèvre supérieure; anthères à lèvres divergentes; ovaire ovale à base enfoncée dans une cupule très-remarquable ; capsule oblongue, stipitée, biloculaire; style de la longueur de la corolle; stigmate obtus. Deux semences dans chaque loge. 347 PorPHYROCOME LANCEOLE, Porphyrocoma lan- ceolata. Horruz. — Bor. Mag. tab. 4176... Arbrisseau ; feuilles opposées, lancéolées, à base atténuée, subsessiles, très-entières; épis terminaux et subternés, agrégés ; les grandes bractées d'un pour- pre vif, disposées sur quatre faces, chacune uniflore; la corolle est saillante, d’un pourpre bleuâtre. — Cette magnifique plante est cultivée à Bruxelles ; elle est de serre chaude et doit se multiplier facile- ment de boutures comme la plupart des plantes de cette nombreuse et belle famille, dont tant d'espèces font l’ornement de nos serres. Nous ne pouvons donc qu’espérer de la voir bientôt rivaliser avec ce que nous possédons déjà de plantes des plus remar- quables. SipnocampiLe cocciné, Siphocampilos coccinea. Bot. Mac. tab. 41 78. Lobeliacées, Juss. Didynamie angyospermie , Lin. Ce beau genre se trouve actuellement composé de 57 à 58 espèces; dans ce nombre, beaucoup paraïs- sent belles et dignes d’orner les serres des amateurs. Celle-ci forme un sous-arbrisseau glabre, élevé ; à feuilles ovales, pointues, courtement pétiolées, dou- blement dentées ; pédoncule axillaire plus long que les feuilles, solitaire, uniflore; les fleurs sont penchées au sommet; calice vert, à cinq lobes den- ticulés, à demi ouverts; corolle tubulée, d'un beau rouge cocciné, grosse comme le doigt et longue de 348 6 à 7 centimètres ; les cinq divisions du limbe sont presque closes. Il est originaire des montagnes des Orgues, au Brésil ; il est cultivé en Angleterre et a fleuri pour la première fois au jardin de Chiswich , en juin 1845. Ou le cultive en serre chaude ou bonne tempérée : la terre de bruyère lui convient mieux que toute autre; il a besoin de beaucoup de nourriture, il faut donc le rempoter souvent et lui donner de grands vases. On le multiplie facilement de boutures. Jacques. Tout le monde connaît le Ribes S'anguineum, Charmant arbrisseau dont nous avons publié la figure page 77 de ce journal , année 1833-1834, 2° de la 1" série. On sait quel joli effet il produit dans les parcs et jardins, lorsque son volumineux buisson est couvert de ses nombreuses grappes pendantes, d'un Pourpre si vif et si tranchant. Les journaux anglais en annoncent une variété à fleurs pleines, sous le non de Ribes S'anguineum flore pleno, qui d'après leur description, paraît devoir être fort intéressante. Elle a été obtenue de semis des graines de l'espèce à fleurs simples, et a déjà fleuri deux fois en Angle- terre. Ses fleurs sont également pourpres, et sont réunies en grappes longues d'environ 15 centimètres, lesquelles, malgré leur volume et leur poids, sont élégamment suspendues à l'extrémité de pédoncules robustes. Bien que j'aie sous les yeux la figure qu’en a donnée un ouvrage anglais, je préfère ne la publier que orsque j'aurai vu la plante elie-même en fleur, il que j'ai eu plus d’une occasion de remarquer des 349 différences. importantes entre la nature et les por- traits de nos voisins d'outre-mer. Au surplus, cet arbrisseau ne peut manquer d'être promptement répandu ; déjà notre collègue M. Jac- quin aîné le possède dans son établissement horticole de Charonne , où il est en multiplication. Ce sera fort probablement une brillante acquisition pour l'ornement des jardins, où il jouera avec plus ‘éclat encore le rôle de l'espèce à fleurs simples. Il est de plein air, et se multiplie très-bien de boutures et de marcottes. Peut-être deviendra-t-il une res- source précieuse pour les jardiniers fleuristes qui , en le chauffant, en tireront sans doute un bon parti pour les bouquets d’hiver. M. Paillet, horticulteur fort distingué, rue d'Aus- terlitz à Paris, possède sous le nom de Gleditschia Bujotü, un gleditschia pleureur fort remarquable et qui ne peut manquer de trouver place dans tous les jardins paysagers. Îl est greffé sur le triacanthos, et ses rameaux pendants garnis de feuilles trés-fines lui donnent un aspect fort pittoresque. Cet habile cultivateur esten mesure de répondre aux demandes des nombreux amateurs qu'attirera certainement cette nouvelle variété due à M. Bujot, pépiniériste à Chieri, près Château-Thierry , qui la trouvée dans ses cultures. M. Vilmorin possède une nouvelle espèce de Lophospermum, qu'il désigne sous le nom de Lo- Phospermum Andersoniü. Cette espèce ; originaire du Mexique , est vivace, pourvu qu'on la tienne à l'abri pendant l'hiver, en relevant les pieds à la fin d'octobre, en pots que l'on dépose dans 350 un endroit où l'humidité ne soit pas dominante, et on replante en place au printemps contre un:treillage qui soutient ses tiges volubiles. Gette espèce est remarquable par ses fleurs d’un violet pourpre, qu’elle produit jusqu'aux gelées. RoUSSELON. CATALOGUES NOUVEAUX. J'ai reçu de M. V. Vernier , cultivateur de roses, rue des Trois-Ormes, boulevard de la Gare-d’Ivry, extra-muros , son catalogue des rosiers pour 1845: 1846. La réputation que s’est faite M. Verdier pour là culture des roses, me dispense de parler des nou- veautés et des richesses que renferme ce catalogue, sur lequel les amateurs de ce beau genre trouveront amplement à satisfaire leur goût. Ce catalogue n’est pas d’ailleurs uniquement con- sacré aux roses; il offre aussi un beau choix de plantes des diverses températures. Je citerai sa riche collection de pivoines en arbre, formée de 36 va- riétés, et celle des pivoines herbacées. Les plantes alpines y sont nombreuses, ainsi que la plupart de celles du Japon. Il à aussi obtenu de semis des al- strœæmères très-variées et fort intéressantes. Parmi les arbres et arbrisseaux encore ‘rares dans les collec- tions et chez les pépiméristes, on remarquera le po- Pulus græca pendula, nouvellement introduit en France, et dont les branches tout à fait pendantes 351 font l'effet de celles du frêne pleureur et du sophora. Le surEaU pu CANADA A FLEURS DOUBLES , Sambucus Canadensis flore pleno, est encore une nouveauté du plus grand intérêt. Parmi les plantes vivaces se trouvent diverses es- pèces de Liatris, Y Houstonia cærulea, le Salvia candelabra, Ÿ Aconitum Groomü, la Campanula punctata, la Clematis trifoliata, le Gladiolus Gan- davensis , les Spirœæa fissa et Lindleyniana, ete., qui toutes par leur belle végétation témoignent des soins intelligents que leur prodigue M. Verdier. Notre collègue M. Jacquin AÎNÉ, acquéreur et suc- cesseur de la maison Jacquin frères, quai de la Mé- gisserie, 14, vient aussi de publier son catalogue des oignons à fleurs, plantes à bulbes, à tubercules, griffes ou pattes pour l'automne 1845 et le printemps 1846. C’est certainement le catalogue le plus riche qui ait été publié sur ce sujet. On y trouve pour chacun des genres, tels que Crocus, anémone, jacinthe, muscari, renoncule, narcisse, fritillaire, tulipe , dahlia, arum , cyclamen, érythrone, iris, lilium , pivoine, agapanthe, alstræmère, amaryllis, canna, glayeul, ixia , zephiranthes , achimenes, gesneria , gloxinia, ete., un choix de ce qu'il y a de mieux pour satisfaire le goût le plus délicat. Les collections de jacinthes de la Hollande et de tulipes y sont 1n- scrites par noms et couleurs, et les amateurs peu- vent choisir en connaissance de cause. Au reste 352 cette maison s'est toujours fait remarquer par le soin qu'elle met à rendre ses assortiments assez'complets pour ne rien laisser à désirer. Enfin M. Louis Vanourre, horticulteur à Gand, m'a également adressé ses prix courants pour 1845- 1846. C'est un véritable catalogue encyclopédique où se trouvent réunies les productions végétales les plus remarquables des cinq parties du monde. Il est en- richi de quelques notes horticulturales qui ne sont pas sans intérêt. M. Vanhoutte conçoit les catalogues sur une grande échelle, car il annonce qu'il publiera à des époques très-rapprochées des suppléments à ses cata- logues, contenant des notes horticulturales, des des- criptions des plantes rares et nouvelles, des planches gravées, des culs-de-lampe, etc. Ces suppléments seront expédiés franco aux personnes qui en feront la demande par lettres affranchies. RousseLon. SUD ER DT Fe, FAN NE Je SERRES ERRALES DE FLORE ET DE POMONE. PRÉC RER PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Sur la naturalisation ou l'acclimatation des végétaux. Je viens de recevoir, d’un de nos souscripteurs, quelques réflexions relatives à l’acclimatation ou à la naturalisation, et je m’empresse de les mettre sous les yeux de nos lecteurs. C'est une question qu'il est fort difficile peut-être de résoudre d’une manière satisfaisante , et c’est pourquoi je crois utile de donner place à une opinion tout à fait opposée à celle exprimée par notre collègue, M. Neumann, qui déclare l’une et l’autre impossibles. RouUssELON. A monsieur le Rédacteur des Annales de Flore. J'ai lu, monsieur, avec beaucoup d'attention la notice sur l'impossibilité de naturaliser les végétaux, publiée par M. Neumann , dans votre numéro de Juillet dernier. Je vous avoue que, quel que soit le degré de confiance que m'inspirent les connaissances de l'habile jardinier du Muséum d'histoire naturelle, Jen ai au moins autant dans les exemples que SEPTEMBRE 1845. 23 354 m'offre la nature, et je tiens un grand compte aussi des observations du célèbre Thouin, qui restera parmi nous un des grands maîtres de l'horti- culture. Permettez-moi donc de vous transmettre quelques- unes de mes idées à cet égard, et si elles vous parais- sent dignes d'être publiées, veuillez leur donner une place dans vos colonnes. Sans chercher à disputer sur les miots, on ne peut nier que l’acception pure et simple de la naturalisa- tion soit la persistance que met un être quelconque à vivre et à se perpétuer sous un ciel qui n'est pas le sien. Quel a été le but de la nature dans la création des êtres qui peuplent notre globe , sinon l’anima- tion de notre planète , ce miroir où la vie se réflé- chit sous tant de formes? Cette grande merveille est certainement l’œuvre d’une volonté toute-puis- sante. Mais cette volonté a-t-elle créé de toutes pièces cette multitude innombrable d'organisations diverses qui s'y font remarquer, ou celles-ci sont-elles dues au travail du temps sous l'influence des actions et réactions réciproques dont cette même volonté aurait doué les éléments primitifs qui devaient en- trer dans ses combinaisons infinies ? Je n'ai pas la prétention de résoudre un pareil problème; cependant , rien n'empêche de soulever un petit coin du voile, toutefois, avec la sport que commande un a sujet. Si les plantes qui ornent la terre ont été créées de toutes pièces et pareilles à ce que nous les voyons aujourd hui, on ne peut pas admettre que la nature, qui ne fait rien à demi, n’ait pas imposé à chaque 355 zone , à chaque climat , l'obligation desatisfaire à l'entretien et aux progrès de productions détermi- nées. C'est ce qui a lieu en effet, et ce qui s'explique sous les températures diverses par une végétation toute différente. Mais si, au contraire , les végétaux sont le produit des combinaisons formées sous l'influence du temps par les éléments constituufs créés à priori et mis en contact les uns avec les autres, et si les mêmes causes doivent produire les mêmes effets , on comprendra parfaitement encore cette multitude de caractères différents qui n’accusent pas autre chose qu’une ré- partition inégale de ces principes créateurs. dans la formation de chaque combinaison. Le blé, par exemple, ce trésor de tous les peuples, n'est-il pas la plante de tous les climats ? Les ré- gions froides , tempérées et chaudes, le comptent au premier rang des substances alimentaires. Il se- rait curieux de connaître son origine. Ce qui précède sufhrait déjà ; ce me semble, pour : condamner ces raisonnements , qui se posent en arbitre souverain des lois de la nature, tout en igno- rant son œuvre; car, quel homme peut prétendre en conuaître les ressorts? Mais voici qu’une autre question se présente, et elle n’est pas la. moins singulière ; c’est celle de ne voir une véritable.ou complète naturalisation que dans l’invariabilité de l'espèce. Alors , qu'est-ce que l'espèce? Qu'on me la montre sous tant de causes de perturbation auxquelles les végétaux sont soumis. Où est l'espèce, avec les mille modifications qui se multiplient sous, nos yeux? Disons plutôt que la nature est un mensonge hors des limites qu'il nous plaît de lui assigner; ne - À : : 1 j 356 nous faisons pas défaut de la qualifier de dégénérée, de monstrueuse, et nous aurons raison alors de ne pas croire à la naturalisation. Mais, si notre pré- tention va jusqu'à placer auprès de la nature légitime une nature bâtarde, nous sommes forcés de recon- naître qu’elles sont sœurs jumelles, nées en même temps, dans le même sein, sous la puissance d'une seule volonté ; et de même que nous en ferions le produit d’un dédoublement de l’unité maternelle , de même aussi elles se dédoubleront à leur tour sous les innombrables influences qui les domineront, se plieront aux conditions les plus disparates , satisfe- ront aux exigences les plus insolites , et feront men- tir, dans le plus grand nombre de cas , les oracles patentés de tant de secrets. En présence de toutes ces causes de variations dont les effets sont inconnus, peut-on nier la naturalisa- tion ? Mais alors comment qualifier certe persistance d’un grand nombre de plantes à vivre en dehors des conditions primitivement assignées par la nature. N'en voit-on pas des exemples multipliés dans les tulipiers, les magnoliers à feuilles persistantes et ca- duques, les cyprès distiques, le céphalanthe, le so- phora du Japon, le gainier du Canada, les diospy- ros, les eleagnus, les chênes d'Amérique, les müriers blancs, les broussonetia , les sterculia , le ginkgo, le platane, le paulownia, et tant d'autres dont la liste ne finirait pas, et qui le disputent en. rusticité à nos espèces ou variétés prétendues indigènes , les- quelles ne sont peut-être aussi que des en fants d’une région lointaine naturalisés sous notre ciel. Qu'est-ce ‘donc encore, si ce n’est pas une naturalisation, que la * Culture dans nos jardins de cette masse de plantes 35" ; qui en font l'orgueil , et pour lesquelles la Chine et l'Inde, les Amériques, l’Afrique et l'Océanie ont été mises à contribution? Dans l’origine du monde, tous les individus, plantes ou bêtes, ont été posés chacun selon sa na- ture dans une condition déterminée, ou, si on l'aime mieux , les diverses zones dont le monde est formé ont recu les éléments de tout ce que nous y voyons aujourd’hui. Il est hors de doute qu'avec les mêmes principes générateurs et sous les mêmes influences, la nature constitue des produits identiques; d’où il suit que la flore de tel pays ne devrait pas différer de celle d’un autre en admettant les circonstances égales. On sait qu'il n’en est point ainsi, et, si l'on parcourt notre globe, on reconnaît que chaque climat a ses plantes et ses animaux particuliere. Maintenant ; si lon transporte les uns ou les autres de leur région naturelle dans une autre, et si, lorsqu'ils y sont im- portés, ils persistent à y vivre et à s'y perpétuer, peut- on affirmer que cela a lieu parce qu'ils ont rencontré les conditions précises de leur zone primitive. Ne serait-il pas plus sensé de croire qu'ils ont subi des modifications, insaisissables pour nos sens, qui ont exalté quelques-unes de leurs facultés propres à en- tretenir la vie sous la nouvelle influence qui leur est imposée ; et restreint l’action de certaines de ces fa- cultés, dont les fonctions restées libres eussent €on- couru à éteindre leur existence. Cette dernière ap- préciation, pour être plus modeste, n'en est pas moins rapprochée de la vérité, et, tout en rendant à la puissance créatrice l’hommage-qui Jur est certai- nement dû, elle admet, ce que personne ne peut mettre en doute, que cette même puissance , dont 358 la fécondité est infinie ; n’a pas fait deux choses par- faitement semblables, et que chacun de ses produits diffère au moins de celui qui s’en rapproche le plus par des nuances qui, pour être souvent impercep- tibles à notre intelligence imparfaite, n’en existent pas moins, et donnent lieu à des effets dont la cause nous échappe. C’est ainsi qu'en géométrie, lorsqu'on examine deux lignes droites qu'on a voulu tracer parallèlement; si sur une longueur donnée leur ex- trémité s'écarte du parallélisme parfait d’une quan- tité inappréciable pour nos yeux, on est tout étonné, en les prolongeant dans leur direction première , de voir s'établir entre elles une distance qui croît en raison de leur allongement. Sous ce point de vue, la naturalisation des végétaux me semble facile à concevoir. Une plante importée dans une contrée qui lui est étrangère ,.et cultivéeen plein air, y meurt si les circonstances atmosphériques contrastent trop avec celles de sa zone natale; elle Y vit quelque temps, puis succombe, lorsqu'elles épassent un peu la limite d'action accordée à ses organes, parce qu'alors ceux-ci se fatiguent et s’usent bientôt ; enfin , elle y prospère et s’y multiplie, et par conséquent s'y naturalise ou s'y acclimate, peu im- porte, toutes les fois que son organisation continue à fonctionner convenablement sous l'influence des nouveaux agents extérieurs qui agissent sur elles, en subissant les modifications qu'ils lui imposent gra- duellement et qui restent dansles bornes de ses forces. Ce résultat a lieu parce qu’une telle plante est douée de la faculté de modifier ses habitudes , et non parce qu'elle a rencontré toutes les conditions de sa vie pri- mitive complétement identiques, ce qui ne peut pas 359: être, L'effet qui se produit eu pareil cas-est pareil à celui qu'éprouvent les jeunes individus de certaines espèces, que nous sommes obligés d’abriter pendant leurs-premières années pour qu'ils puissent ensuite résister à toutes les saisons de notre elimat. S'il était besoin d'exemples de cette faculté accordée à la na- ture végétale de se modifier sous l'action des agents ambiants , je citerais le pêcher et la vigne. Le pêcher, dont le fruit si savoureux, si fondant, si délicat sous l'empire de notre culture, n'offre dans sa zone. origi- aire qu’une chair sèche , amère et,acerbe, La vigne, si diflérente d'elle-même sous les divers climats de la France, et dont les variétés convoquées au Luxem- bourg, seraient en grand nombre rentrées les. unes dans les autres, si le travail de la synonymie n'avait pas été interrompu , lorsqu'on s’est aperçu que dans la même localité elles perdaient une grande partie des caractères qui les rendaient distinctes dans le département d’où on les avait tirées. Qu'on ne dise pas qu'ici j'appelle la culture au secours de Ja natu- ralisation; en effet, j'ai toujours compris que J'in- dustrie horticole devait l'aider à réussir de toute Ja puissance de ses procédés et de ses observations. ; IL est donc possible, comme l'a dit Thouin de naturaliser des végétaux étrangers, qui, Jiyrés sou- dainement au plein air, n'y résisteraient pas , SOit en les entourant de.soins protecteurs qui rendent la transition moins brusque, et leur permettent de se modifier sans dépasser la limite de leurs forees; soit en employant la greffe, les semis successifs, etenfin, ainsi que l'annonce M. Neumann; les influences de lhybridation. C’est de cette manière que depuis que la naviga- 360 tion s'exerce avec les avantages que nous Jui con- naissons , depuis que les voyageurs, mus par l'esprit de nationalité qui les dirige, font tous les jours à la mère patrie l’offrande de quelque objet de leurs re- cherches, la France a enrichi le catalogue de ses pro- ductions végétales. Elle peut compter par milliers les espèces ou variétés de plantes inconnues primiti- vement à son sol , qui maintenant y vivent, y fructi- fient. Je conclurai donc en proposant aux antagonistes de la naturalisation le dilemme suivant : ou les végé- taux ont été imposés aux climats qui les possèdent, et alors leur organisation façconnée par avance aux influences qui doivent peser sur eux, ne leur permet pas de résister un seul instant en dehors de la zone où ils sont nés; et, dans ce cas, notre sol devrait être veuf de toutes productions exotiques. Ou bien c'est aux combinaisons infinies , qu’il ne nous est pas donné de saisir, d'éléments générateurs, mais susceptibles de modifications en nombre illimité , que nous de- vons l'origine et les progrès des espèces végétales. Alors la naturalisation n'est pas impossible ;et, ce qui le prouve, c’est que nous jouissons de produits auxquels nous r’avions aucun droit de prétendre. Voilà, M. le rédacteur, quelles sont mes idées ati sujet de la naturalisation ou de l'acclimatation. Je désire les avoir rendues assez intelligibles pour qu'elles soient bien comprises; car, en physiologie végétale, de même qu'en culture, il n’y a rien d'ab- solu , et notre science est bien peu de choses en pré- sence de Ja nature. G. Cuapez. 361 JARDIN FRUITIER. Des quenouilles et pyramides. On entend très-souvent les amateurs d’arbres frui- uers se plaindre avec assez de raisons de la manière dont les pépiniéristes préparent les pyramides vul- gairement et improprement nommées quenouilles. La grande question est de savoir si dans cette cir- constance la faute en doit être attribuée à l'ignorance des pépiniéristes ou à la nécessité qui les oblige à produire à bon marché, les acheteurs ne voulant pas payer ces arbres un prix assez raisonnable pour que les cultivateurs y trouvent leur compte en donnant à leurs élèves et plus de soins et plus d’espace. On sait que les quenouilles ne sont que des pyra- ramydes manquées par le développement avorté des bourgeons de leur base, tandis que-toute la vigueur de la végétation se porte aux branches du baut, Elles se mettent plus vite à fruit que les pyramides après la plantation, mais cette production prématurée les épuise promptement, et leur durée n’excède pas huit ou dix ans. Les pyramides, au contraire, doivent leur nom à la forme pyramidale régulière que leur donne le développement combiné par la taille et ses Opérations accessoires de toutes les branches qui gar- nissent leur circonférence de façon que les plus in- férieures soient les plus allongées et les plus fortes , et que leur longueur et leur volume décroissent Sy- métriquement en montant. Les arbres, sous cette forme, se mettent à fruit beaucoup plus tardivement que les quenouilles (de cinq à six ans après la mise 362 en place), mais leur existence se prolonge pendant vingt-cinq et trente ans, avec une fécondité remar- quable. Il résulte de cette comparaison que la préparation de ces deux formes exige des soins biens différents, et l'intérêt des propriétaires est de payer suflisam- ment les pyramides bien commencées pour que les pépiniéristes y trouvent une compensation équitable du temps qu'ils ÿ auront donné, et de la plus grande étendue de terrain qu'ils y auront consacré. J'ai vu ces jours-ci à Montreuil , chez M. Al. Le- père, que ses belles cultures de pêchers ont rendu célèbre, des quenouilles pyramidales admirablement bien préparées et d’une végétation remarquable. Sur un petit espace de terrain, il a formé une pépinière de poiriers de variétés diverses qui ont en ce moment deux ans de greffe. Elles ont été greffées sur coi- gnassier à œil dormant en août 1843. M. Lepère les à laissées croître en liberté pendant l'année 1844. Elles ont poussé des scions bien développés, parfaite- ment droits et d’un volume suffisant pour qu'ils aient pu se soutenir sans l'appui d’un tuteur; quelques flèches s'étant trop emportées, il en a cassé l'extré- mité en août 1844. Au printemps de 1845, il leur a donné leur pre- mière taille en rabattant la tige sur un bon œil bien disposé pour le prolongement de la flèche, et il à descendu cette taille d'autant plus bas, que la tige était plus grêle et les yeux de la base moins vigou- reux. Cette taille, en faisant développer les’ bour- geons au-dessous d’elle ; a naturellement favorisé la croissance de ceux qui étaient’ le plus rapprochés de la coupe; et si M. Lepère eût abandonné la végéta- 363 tion à elle-même, les pyramides eussent été man- quées, et les yeux inférieurs seraient restés courts et auraient fini par se couronner par un bouton à fleurs. Mais par un pincement judicieusement appli- qué sur les rameaux supérieurs qui menaçaient de dominet les plus faibles, il a rendu à ceux-ci une vigueur convenable, et maintenu les premiers dans les limites qu’ils ne pouvaient franchir sans rompre l'équilibre de forces relatives que les uns et les autres doivent conserver. Il a aussi pincé ou cassé le som- met des flèches qui filaient trop, et appauvrissaient également les productions inférieures. Il donnera à ces poiriers , déjà en état d’être plantés en ce moment, la seconde taille au printemps pro- chain, et en continuant à ses élèves les soins que Je viens d'indiquer, il pourra livrer à l'automne suivant des pyramides parfaitement disposées, et dont la du- rée sera assurée par l'équilibre qu'il aura su maintenir dans les diverses productions qui les garnissent. Mais en attendant que les pépiniéristes veuillent donner à leurs élèves les soins que je viens d'indi- quer, et que les acheteurs consentent à payer la plus- value de ces pyramides, on verra longtemps encore les quenouilles peupler les pépinières et être vendues avec tous leurs défauts. C’est pourquoi il ne‘me pa- raît pas hors de propos de.consigner ici, pour les amateurs de beaux arbres, les moyens de ramener à la forme pyramidale régulière qui leur assure une longue durée, les quenouilles que leur livrent les pépiniéristes , en agissant sur elles dès le moment de la plantation. Je ne crois pas pouvoir mieux faire que d'en emprunter l'expression à notre collègue M. Prévost, de Rouen, qui les a parfaitement expo- 364 sés dans une notice publiée dans les actes de l’Aca- démie royale des sciences, belles-lettres et arts de cette ville, année 1825. « Les racines mutilées doivent être rafraichies par une coupe propre, ce qui suppose l'emploi d’une serpette bien aflilée; cette coupe, qui doit être allon- gée en biseau, et tournée de manière à poser sur la terre du fond du trou, ne doit être pratiquée qu'au moment, de la plantation, afin que sa surface ne puisse être desséchée. Si les arbres ont été longtemps hors de la terre, et que leurs racines soient dessé- chées, il sera bon , immédiatement avant leur plan- tation , de les faire tremper pendant quelques heures ou même pendant un jour, si leur état de dessicca- tion l'exige, dans un baquet ou autre vase, en partie rempli d'eau de fumier où d’eau commune dans laquelle on aura délayé préalablement du crottin de cheval, de la fiente de vache ou d’autres engrais ani- maux. Cette immersion devra se faire dans un bâti- ment pour que les arbres soient garantis des injures du froid et du desséchement que l'écorce éprouve toujours par son exposition à l'air libre et aux rayons solaires. » La plantation faite, si les arbres sont suflisam- ment garnis de branches latérales bien disposées, on les taillera suivant les principes qui seront dévelop- pés plus loin ; mais si, comme cela n’est pas rare, Ja tige est nue ou presque nue à sa base, et sur une bau- teur considérable , il faudra la rabattre ou raccourcir d'un quart, d’un tiers ou de moitié de sa longueur totale, suivant l'exigence des cas, et ce, autant que possible, sur un rameau latéral vigoureux, €t SUS- cepüble de prendre la direction verticale au moyen 365 d'un tuteur fixé à la tige, ou, à défaut, sur un gemme non développé. La coupe de la tige sera re- couverte de suite avec l’onguent de Saint-Fiacre, ou, mieux encore, avec la composition de Forsyth. Le rameau sur lequel on aura rabattu la tige étant fixé verticalement, sera lui-même réduit à une longueur de quelques pouces, en établissant la coupe immé- diatement au-dessus d’un œil ou gemme bien nourri et diamétralement opposé à la courbure de la base du rameau qui le porte. S'il existe quelques rameaux latéraux au-dessous de celui que l’on a choisi pour remplacer la portion de tige enlevée, on les taïllera de manière à ne laisser à chacun que deux ou trois yeux, en observant que la taille doit être assise autant que possible sur un œil ou gemme bien confectionné et placé en dessus ou sur l’un des côtés du rameau, s’il est horizontal , ou en dessous ou bien sur un côté, mais jamais en dessus ou en regard de la tige, si ce rameau est oblique ascendant. » Ces suppressions et raccourcissements mettront la séve en état de pourvoir, au printemps suivant, au développement des yeux ou gemmes de la base de la tige, si l'arbre a reçu d’ailleurs tous les soins qui caractérisent une bonne plantation. » L'année de la plantation étant pour les arbres une année de crise, d’épuisement, et presque tou- jours la cause d’une révolution pénible dans leur système organique et dans leurs fonctions vitales, il arrive quelquefois que, malgré les précautions in- diquées ci-dessus, les bourgeons produits par les yeux inférieurs de la tige n’acquièrent que quelques lignes de longueur ou ne se composent que d’un bou- ton conique; mais C’est déjà beaucoup, et, dans ce 366 cas , à la taille suivante, il faut, 1° laisser entiers ces bourgeons exigus, et se garder surtout d'endom- mager leur gemme terminal, s'ils n’ont pas plusieurs pouces de longueur, car ce gemme recèle sous ses nombreuses écailles le germe d’un bouton qui se dé. yeloppera avec vigueur au printemps suivant : ( Le gemme terminal de ces courts bourgeons se change souvent en bouton à fruit, si, lors de la taille, on laisse trop nombreux et trop longs les bourgeons su- périeurs ; ) 2° tailler très-court et autant que possible sur un œil imparfait les bourgeons supérieurs; en supprimer, s'ils sont trop rapprochés, et, à mérite égal sous le rapport du placement, enlever de pré- férence les plus gros, si, l’étant sensiblement plus que les autres, ils sont trop près du sommet de la üge; 3° couper les boutons à fruit, s'il y.en a, en laissant exister le petit rameau qui les supporte; 4° choisir à l'extrémité de la tige le bourgeon le plus fort pour la continuer, le fixer verticalement , s’il n'a pas naturellement cette direction ; enfin le raccour- air en caculant la longueur à lui laisser sur la gros- seur, sur le nombre et le développement des bour- geous latéraux, et sur le mode de végétation particulier à l'espèce ou. à la variété de l'arbre auquel. il ap- partient, » Chaque arbre étant de nouveau fixé au sol par de nombreuses radicules destinées à y puiser les ali- ments propres à son accroissement, et une Séve En- core rare, mais précieuse, ayant disposé dans le tissu cortical de sa tige et de ses branches les germes de bourgeons nombreux, il est certain que sa végéta- tion, pendant la seconde année après la plantation, Sera beaucoup plus brillante que pendant la pre- 367 mière, et alors, suflisamment regarni de rameaux latéraux , il devra être soumis à la taille ordinaire des arbres pyramidaux en bon état. » Après avoir ainsi exposé les moyens qui peuvent réparer les défauts des quenouilles dès la première année de la plantation, M. Prévost: indique ceux qu'il est bon d'employer à l'égard des arbres plantés depuis deux ou plusieurs années, ce sont la taille et la greffe. Bien que les détails qu'il donne à cet égard soient fort. intéressants et montrent de:quelles res- sources peut disposer un jardinier instruit, je ne les rapporterai. pas ici, n'ayant en vue dans cet article que d'exposer les procédés par lesquels on peut cor- riger les vices des arbres pyramidaux tels que. les livrent le plus souvent les pépiniéristes, tant qu'on ne voudra pas les payer assez cher pour que ces cultivateurs les préparent comme j'ai dit que le faisait M. Lepère, RoussELON. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Coromique p'auromne, Colchicum autumnale ; Lin. Variété à fleurs pleines blanches, Tout le monde connaît cette plante bulbeuse , qui montre ses fleurs à l’arrière-saison , et ses feuilles six mois après, en même temps que son fruit, Ses fleurs, qui épanouissent en septembre, sont teintes dun beau rose purpurin , et ont à peu près la forme d'un crocus sur une dimension plus développée: 368 Je viens de voir, dans les jardins de Charonne, appartenant à M. Jacquin ainé, la variété à fleurs doubles blanches que je n’avais pas encore eu l’occa- sion de connaître, et que j'ai trouvée assez gracieuse pour lui consacrer cette note. Ses fleurs , longues de 6 à 7 centimètres et d'une jolie forme évasée, sont composées de 65 à 70 pé- tales lancéolés, dont la largeur et la longueur vont graduellément en diminuant de la circonférence au centre, en formant une légère courbe, et ont ainsi une élégance parfaite. Ils sont d’un beau blanc, à peine carné, dont l'intensité semble augmenter au fond de la fleur, où se réunissent les pétales par un effet de la lumière, qui se joue au travers de leur hmbe semi-transparent. Ces colchiques, que notre collègue, M. Jacquin ainé, a reçus de M. Duflot, jardinier en chef du jar- din botanique d'Amiens, méritent de fixer l’atten- tion des amateurs, qui peuvent en tirer un bon parti pour l’ornement de la lisière des gazons, sur le vert desquels leurs fleurs, bien portées par la hampe, res- sortent d’une façon admirable. On sait qu'il faut à ces plantes une terre franche, douce et humide. Les oignons faits restent constam- ment en terre, et on les relève en été, lorsque leurs feuilles sont desséchées, tous les deux ou trois ans, pour en détacher les cayeux qui servent à les multi- plier. On les replante immédiatement en juillet, à 8 centimètres de profondeur, soit isolément, aux places qu'on leur à assignées pour produire un effet donné, soit en plate-bande ou massif, où elles sont également intéressantes. RousseLoN. eue OS Les DES ENT RER PUS ANR ; 3 : | | DES 2 CT eh és 369 ORANGERIE OU SERRE TEMPÉRÉE. Sur l Araucaria Cunninghami. ARAUCARIA, Juss. Gen. 413. L. C. Rica, Conif. — Lamserr, pin. — Enouicner, gen., n° 1797. COLYMBEA et EUTASSA , Saztss., in Lin. transact . Caractères génériques. Fleurs dioïques: les mâles en chatons terminaux, ovales, cylindracés; plusieurs étamines insérées sur l'axe, imbriquées; filaments comprimés; le connectif squamiforme, recourbé : anthéres, 12 à 20 loges, cylindriques, à la base du connectif sur une double série, pendantes , s'ouvrant longitudinalement : les femelles en chatons termi- naux; écailles et bractées adnées, stipitées, forte- ment imbriquées, à sommet recourbé-lancéolé: un seul ovule sous chaque écaille, inverse, orthotrope, à sommet libre, perforé; cône ovoïde ou subglobuleux, à écailles coriaces ou subligneuses, appliquées sur les semences, qui sont solitaires entre chaque écaille; test coriace , ligneux , sans ailes; embryon dans l'axe de l'albumen, charnu ; deux à quatre cotylédons li- néaires , obtus ; radicule cylindrique, infère. ARAUCARIER DE CUNNINGHAM, A/raucaria Cun- ninghami; Eutassa Cunninghaïmi, Sauiss.—Swer., Hort. brit., Altingia Cunninghami, G. Don. Ce bel arbre a des ra pports avec lAraucaria excel- sa, ou pin de Norfolk. C’est, comme lui, un arbre d'un port magnifique, dont l’écorce des jeunes troncs est lisse, luisante, d'un brun rougeûtre, et ressemblant SeptTEMBRE 1845. 24 370 à celle du merisier ; les branches sont étagées, régu- lièrement verticillées; les feuilles sont éparses, nom- breuses, à base peu élargie, pugioniformes ou li- néaires, presque rectilignes, presque horizontales, très-acérées, mucronées, piquantes, d’un vert un peu rougeâtre au moment de la jeune pousse, d’un gros vert ensuite. Comme son congénère, cet arbre est toujours en végétation , et les jeunes ramules ne sont jamais terminés par des gemmes ou boutons. Ilest originaire du littoral de la Nouvelle-Hol- lande, et fut introduit en Angleterre en 1824; ce- pendant jusqu’aujourd’hui il a été assez rare en Eu- rope. Il paraît pourtant qu'on en a reçu des graines qui ont prospéré ; car on le trouve annoncé sur plu- sieurs catalogues français, belges, anglais, etc. En général, et surtout dans le commencement de son introduction en France, onu le multiplia de boutures de branches latérales, qui, quoique assez rebelles à la reprise, donnèrent pourtant quelques individus. Vers 1834, j'en obtins, d'un ami , une petite enra- cinée; elle s’éleva d’abord sur une seule tige, qui fut soutenue par un tuteur, et successivement il s'en dé- veloppa à la base de celle-ci trois ou quatre, qui, toutes faibles , comme les premières, furent attachées au même tuteur. Elles se ramifièrent beaucoup et devinrent très-diffuses, formant comme un buisson, qui, en 1844, avait acquis environ un mètre de haut. Je pouvais dire que je possédais l'espèce, mas, dans cet état, elle était presque méconnaissable ; Pourtant, et malgré cet état, on la changeait de vase au besoin; mais à chacun des rempotages, et devant ménager les racines du fond du pot, on en trouvait bien d'une largeur convenable, mais pas assez pro” 371 fond, ce qui a fait que, petit à petit, le collet de la racine s'est élevé au-dessus de terre d'environ 6 à 7 centimètres. Ce fut en cet état qu'au printemps de 1845, je m’aperçus qu'un bourgeon adventif était percé sur le collet de la racine. Il végéta rapidement, et en peu de temps, le premier mérithalle s’éleva de 9 centimètres , et bientôt après il se développa cinq branches bien verticillées à son sommet, qui lui- même continua de s'allonger, et forma un second mérithalle à 16 centimètres du premier, et au som- met duquel il se développa cinq nouvelles branches. Le sommet, qui continua à croître, a aujourd’hui 3 centimètres, ce qui donne à la jeune tige, qui est parfaitement verticale et d’une belle venue, la hau- teur totale de 28 centimètres. Comme je l'ai dit, il est à remarquer que le bour- geon adventif ne s’est point développé au point d'in- sertion des autres branches , mais bien sur la racine même , ce qui vient confirmer la belle expérience de notre ami et collègue M. Neumann, dont des bou- tures qu'il a faites, avec des tronçons de racines de ce même arbre, ont fourni des bourgeons qui se déve- loppent identiquement comme des semences, et {orment ainsi de beaux individus, à branches verti- cillées et d’un beau port: Jacques. PHYSOLOBIUM, Benruan. Diadelphie-décan- drie , Lin. Légumineuses, Juss. Cal yciflores, Dec. Caractères génériques. Calice campanulé, bilabié à cinq dents ; étendard de la corolle largement orbi- culé, étalé, presque calleux à sa base, plus long que 372 les ailes, adhérant à la carène au delà de sa moitié; carène courbe, obtuse, de très-peu plus courte que les ailes; étamines distinctement diadelphes, à fila- ments droits inarticulés ; anthères uniformes; ovaire pluriovulé ; style court, ascendant; stigmate capité. Légume oblong, renflé, presque multiloculaire, à cause des cloisons cellulaires qui se détruisent; se- mences couronnées. Plantes herbacées, où arbrisseaux rampants Où volubiles; feuilles trifoliées, pinnées , stipulées ; pé- doncules axillaires, lâchement pauciflores, sub-di- chotomes, bractées et stipules larges; corolles coc- cinées, PuysoLoBiEr caRËNÉ, Physolobium carinatum, Benrnau. ( Voyez la planche. ) Tige grêle , rampante , s'allongeant peu , couverte, ainsi que les pédoncules, les pétioles et le dessous des feuilles, de quelques poils soyeux ; pétioles grêles, longs de 4 ou cinq centimètres, portant trois folioles à pédicelles courts; la terminale obovale , quelque- fois rhomboïde; les latérales opposées, insérées à quelque distance de la terminale, arrondies, d'un vert frais, glabres dessous, d’un diamètre de 2 à 2 centimètres et demi; stipules largement ovales où cordées, coniques, pointues, velues comme Îles feuilles; pédoncules axillaires pauciflores, courts; à ramifications dichotomes, portant 2 à 4 pédicelles longs et grêles ; bractées foliacées , plus petites que les stipules , aux ramifications du pédoncule et au centre du pédicelle. : Calice subbilabié, velu; la lèvre supérieure bilo- 373 bée, la supérieure trilobée; les lobes profondément découpés, étroits et pointus; corolle papillionacée; étendard grand, arrondi , échancré au sommet, d’un . beau pourpre cramoisi , avec une macule jaune serin, au centre de l’onglet, entourée d’une auréole plus foncée ; l'onglet a à sa base deux petites callosités lé= gèrement saillantes. Les ailes et la carène, d’une lon- gueur égale, ont la même couleur que l'étendard , et quelquefois la nuance est moins vive. Le légume ou gousse est long de 15 à 20 milli- mètres. Îl est renflé et velu. La plante qui nous occupe est originaire de l'Aus- tralasie. C’est le baron Hugel qui l’a le premier décou- verte. Il l’a introduite de graines dans ses beaux jar- dins , près de Vienne. Il faut à cette plante, quand on la cultiveen pots, la terre de bruyère, ou au moins une terre composée de manière à être rendue très-légère. Elle est plus belle cultivée en pleine terre, dans la serre tempérée. On la multiplie de graines, qu’elle donne assez facile- ment, et qu'on sème en terrine de terre de bruyère enterrée sur couche tiède. Elle reprend également bien de boutures, qu’il faut faire aussi sur couche. tiède. Elle fleurit dans le cours du printemps. Jacquin ainé- ZIERIA , Surrx, TRE Es. ; Rutacées, Dans Caractères génériques. Calice quadrifide ; 4 a tales insérés sur un disque hypogyne; 4 étamines opposées aux divisions du calice, à filaments glabres munis d’une glande à leur base interne; un style à 374 stigmate quadrilobé; 4 carpelles réunies dans une capsule quadriloculaire, et à quatre lobes divariqués; une seule semence ovale comprimée dans chaque loge. | Arbrisseaux ou arbres à feuilles opposées, pétio- lées , trifoliées, les supérieures simples; pédon- cules axillaires, souvent trichotomes; fleurs petites blanches, ZiEnta À FEUILLES Lisses, Zieria lœvigata , Sutra. (Voyez la planche. ) Arbuste droit à rameaux étalés, gréles, presque cylindriques , et parfaitement glabres, à feuilles opposées, composées de trois folioles disposées en palme ; pétioles longs de 6 à 8 millim. glabres ; fo- lioles linéaires ; pointues, à bords roulés en dessous, un peu ondulées, marquées en arrière de points transparents, d’un vert foncé et glabre sur la page supérieure , et blanchâtre en dessous par la présence d'un duvet très-fin et imperceptible à l'œil nu. Elles sont sessiles au sommet du. pétiole, et longues de 15 à 25 millim. Pédoncules axillaires de même longueur que les feuilles, également glabres, surmontés d’un corymbe composé de 6 à 10 fleurs; ils sont garnis à leur base de bractées linéaires, petites. Pédicelles glabres6ppo- sés, longs de 2 à 4 millim., ayant à Jeur base deux très-petites bractées opposées. -Calice glabre long de 2 à 3 millim. divisé en 4 seg- ments ovales pointus; pétales étalés, plus longs que deux fois la longueur du calice, ovales-oblongs, d'un blané légèrement carné; étamines alternant avec les 399 pétales, très-petites, à: anthères ponctuées de blanc, et pendant l'anthèse couvertes de pollen d'une riche couleur orange. A la base des étamines se trouve une glande pourpre en forme de croissant. Le genre Zieria renferme une douzaine d'espèces, toutes, comme celle-ci , originaires de la Nouvelle- Hollande. Quelques-unes sont de fort élégants ar- bustes, et notamment le Zaieria lævigata, remar- quable par son gracieux feuillage et l'abondance de ses jolies fleurs , bien plus nombreuses que ses feuilles qui ont en outre une odeur aromatique lorsqu'on les froisse entre les doigts. Ce Zieria s'élève à la hauteur d'environ 65 centi- mètres. Introduit pour la première fois en Europe, en 1822, 1l est resté rare dans nos serres tempérées, jusqu’à ce que sa propagation se soit étendue, grâce aux graines importées de la Nouvelle-Hollande, On le multiplie de graines, de marcottes et de boutures que l’on fait sur couche tiède et sous cloche. On le cultive en pots remplis de terre de bruyère; ou même en terre franche sablonneuse mêlée par mol- tié de terreau consommé. Bien que la serre tempérée lui soit plus convenable, une bonne orangerie peut lui suffire, l'activité de la végétation commençant au printemps et durant jusqu'à l'autorane , et sa flo- . raison ayant lieu en mai pour se prolonger jusqu'à la fin de l'été. Jacques aîné. SERRE CHAUDE. LUXEMBURGIA, Auc. Sarnr-Hitaire, Môna- delphie-polyandrie, Lun. Cistées, DE Juss. Caractères génériques. Cahice à cinq sépales pres- 376 que égaux ; corolle à cinq pétales inégaux; anthères hypogynes subsessiles , linéaires, trigones; style tu- bulé, courbé; ovaire trigone ; capsule à une loge, à trois valves; semences marginées. LUxEMBOURGIE À FEUILLES FRaNGéEs, Luxembur- gta ciliosa, Paxt. Mac. (Voyez la planche.) Arbuste toujours vert, à tige droite, verte, 1rrégu- lièrement pourprée , garnie de feuilles opposées , lancéolées, oblongues, frangées sur les bords, et au sommet par des poils longs et à peu près régulière- ment espacés, d’un beau vert foncé en dessus, un peu plus pâle en dessous. Elles sont portées sur un pétiole long d’un vert pomme pourpré. Stipules ca- duques. Au sommet de la tige se développe un corymbe de fleurs en forme de pyramide presque conique; elles sont grandes, bien disposées, d’un jaune pur éclatant, très-nombreuses et durant fort longtemps La floraison a lieu en juillet. Cet arbuste, trouvé d’abord au Brésil dans la pro- vince de Minas Geraes, y atteint, dit-on, une hau- teur de 3 à 4 mètres, et se ramifie de facon qu'il ÿ produit un effet superbe par les corymbes de fleurs qui terminent sa tige et ses rameaux. J usqu'à pré- sent, je ne l'ai point vu ramifié; il s'élève sur une tige simple, droite, garnie de feuilles, dont les pre- mières sortent à 16 ou 18 centimètres du sol. Il est probable qu’en pinçant l'extrémité supérieure de la tige on fera naitre des ramifications, mais, pour cela, il faut attendre qu’il ait au moins une hauteur d'un mètre. _ Le pied que je possède dans mes serres de Cha- 377 ronne n’a guère que 70 centimètres, et il a fleuri en juillet dernier. Jusqu'alors cette plante a été cultivée en serre chaude, en l’entourant d’une atmosphère humide. Il lui faut une bonne terre légère, mais riche en humus. S'il est vrai, comme le dit Paxton , que cet arbuste ait été aussi trouvé croissant spontanément sur les montagnes Organ , à 5,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, dans un sol humide et découvert, et où se rencontraient aussi plusieurs espèces d'Andro- mèdes, il est probable que la serre tempérée lui suf- ira d'autant plus que l’époque de sa floraison arrive au moment de nos plus grandes chaleurs. Jusqu’alors je ne l'ai pas multiplié, mais je pense qu'il faut préalablement pincer son sommet pour obtenir de jeunes rameaux dont on fera ensuite des boutures qu'on fera reprendre sous verre et sur couche chaude. Jacquin aîné. ANGÉLONIE NAINE, Angelonia minor, Horrus Paris. Honruz. (Voyez la planche; et, pour les caractères génériques, le mois de janvier 1845 , 2° série, 3° an- née de ce Journal.) : Tige droite, simple, subtétragone , glabre, bru- nâtre au sommet , haute de 1 à 2 décimètres; feuilles opposées en croix, sessilles, linéaires, lancéolées> glabres sur les deux surfaces , un peu luisantes en des- sus, à nervure moyenne très-saillante en dessous , entières depuis la tige jusqu'au milieu, denticulées sur le reste de leur longueur, allant en décroissant de la base au sommet; fleurs en épi terminant les tiges, ordinairement opposées, quelquefois ternées, cha- 378 cune à la base d’une bractée foliacée à peu près de la longueur des pédoncules, qui sont glabres ; le ca- lice est brun , à 5 lobes courts; corolle à tube court, très-évasé, ayant en dessous une espèce d’éperon court, élargi, échancré au sommet, d’un violet brun en dehors, violet clair en dedans, maculé de plus foncé; cinq divisions courtes, tronquées, un peu échancrées au sommet; les deux supérieures un peu réfléchies en arrière, linférieure ayant une petite tache blanche à la base et deux glandes vertes un peu au-dessus, toutes d’un violet pourpré foncé; pédon- cule fructifère, infléchi, portant une capsule sub- globuleuse, lisse, s'ouvrant en deux valves; semences blanches, un peu coniques, comme fongueuses. Cetie jolie plante fleurit une partie de l'été; elle est probablement originaire de l'Amérique méridio- pale, comme l’angélonie à feuilles de salicaire, qui est cultivée depuis 1818. Cette plante se cultive en serre chaude , où ellese comporte très-bien sur les tablettes auprès des jours: La terre de bruyère pure lui convient; les assole- ments doivent être assez fréquents en été, plus mo- dérés en hiver, sans pourtant laisser dessécher la terre. Elle se multiplie facilement de boutures, lors- que la tige se ramifie ; car souvent elle reste simple, et alois la plante périt presque toujours après la raison; mais heureusement elle donne souvent des graines qui servent alors à sa multiplication. Celles- ci, étant semées aussitôt la maturité, peuvent être séparées au premier printemps suivant, et fleurir de juillet en octobre. Elle est encore peu répandue. cree Es jet JACQUES. RES nas TABLE FRANÇAISE ET LATINE DES PLANTES GRAVÉES DANS LES ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. ANNÉE 1844 - 1845. — 3e pe La 2 SÉRIE. 1. Sauge Re : Véronique gracie Pr or de eur. à f1. urpre 4. Fa a. ouron carné. 6. Bruyère à fl. en trompette. 7. Grenadille de Lemichez. 8. Gloxinie à f1. de digital 9. Poire Bert Birn ; ire 10. Ketmie à ÿL roses lilacées. 11. Figuier du Brés Le Nemata nthe D. Guillemin. e - Caragana à grandes fleurs. : Triplilion épineux À res nat. > è ne fleurs cra- 31. re de Ledebour. Salvia mit HE eronica speci Maur andia Bérelayéis: Var. pur Gesneria suba Iba. Anagallis superba. Var. incarnata. - Var. coccinea. Ibi Erica bucciniformis. Passiflora = ermesina. Var. a hez Gloxinia digitaliflora. Hibiseus mori. icus Brasiliensis 80 ematanthus Guillemini. 81 Achimenes multiflora. 5: SEE ss SR ge typhelia tubiflor 14 Gloxinia nésroshlls va- + gr 145 Lœlia maialis. . 14 Charieis “heterophylla. 187 ilegia Skinneri. 188 Dillhwynia clavata. 189 mea fulgens 191 Caragana grandifora. . Triptili ino sum riplilion spi 20s serons Alyssum Wierzhickii. 29 Mespylus oxyacäntha, Var. purpure 239 Lonicera Ledebourii. 2 380 32. Andromède à feuilles de ss iné. a 33. Giroflée annuelle. 34. Variétés de e girofl. annuelle. 35. Saliquier vermillonné 36. Gloxinie 37. Oxyanthe à à fl. changeantes. 38. Pitcairnie furfur 39. Acanthéphippie bicolore. 40. Tillandsie bri 41. Caryoptéride ne aMongoie 42. Ipomée à grandes fleurs. 43. Epidendre à ne labelle. 44. Gesnérie disco 45. Physolobier CAN. 46. Zieria à feuilles lis #7. Luxembourgie à feuilles frangées. 48. Angelonie naine. Andromeda Cassinefolia. 22 Cheiranthus annuus. 965 D no Ibid, Cuphea miniata. 276 Gloæinia Goodi Oxyanthus versicolor. Ipomea grandi Épi men gra Le 339 Gesneria disco Physolobium carinatun, 372 Zieria læviga 373 Luiarii Lio, 375 Angelonia minor. 376 OTA. En faisant relier ce Journal , on réunira toutes les planches à la fin du volume et dans l'ordre ci-dessus ,oul'on placera chacune d'elles en regard de la page indiquée. | TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LES ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. 2° série. — Années 1842-1843, 1843-1844 et 1844-1845. Nora. L'année 1842-1843 est désignée par le chiffre romain 1, l'année 1843-1844 par celui Il, et l’année 1844-1845 par LIT Abies EXT 1, 75. — reli- Pa ; 16. — Smithiana. Acacia _ficioïdes. Y, 216. — v : iption du genre, IE, 69, Fr aeanthephippium bicolor. II, Acclimatation ou naturalisation sur uniqué par M. G. var (Coup d’æil sur les). : 374. Énpaeet he papes du creh mea fu ens. I, 191. ose Ju. 1 162. H, 116. Almanachs (Déluge à I, 123. Alstroemeria rosea alba. X, 210 Amaryllis aulica. Amherstia nobilis. à %6. Amorpha croceolanata. X, 74. Anagallis superba. Var : incar- — III, 39.—Var. coccinea. Ress de Skinner. IE, 188. ndromeda Cassinefolia. WE, Anemiopsis s Californica. 1 hs ni IE, 376. ph cent = 114. ne no exo- "hs d’) dt pis Anguine à fruits Monts LE, Annimmire de l’horticulteur ama- teur et commercant 1845. I 0. Anœctochilus msg JIi, 29. us a Skin ll, 188. Aralia Sin PE 1 Araucaria Cuninghami. (sur l”) Arbres à fraits aan idées ar e nouvelles espèces à. grrr k, 5 Arbres: Plaies et D ares er les serres par : 111, 57. — de faire des bon- 382 es, par le même, HE, 283. arthrostemma Parietaria. I, arm, Caract. génér. I, 344. — rinitum e 345. — musci- rss Asclepias EEE E, Asperge re sur la cul- ture natu NE et forcée de l’). HIT, 162 Begoniacoccinea. Il, 317.—Ve- 7. à , Belledame verte, {, 289. PL Caract. génér, 1, inensis. Ibid. PR mr. ne koh À. — aa ta. Ibid. — glau cescen Bibliographie horticole. I, 190. Billardiera rosmarinifolia. 1, Blepkilia ciliar se: H, 17. Boussingauitia aselloides, II, Bontures ponrel en pour). antes herba- grachieome ‘diversifolia. I, Pau Car: génér. I, 213. — Ibid. eana. Bruyère renflée superbe. 1, 309. entrompette. III, 42 Bruyères de plein air (Sur l’em- 300. des). IN, né a violacea. IL, 219, op Ric :hmond- bill, 1 er 83. ve he arabella. x, 160: — “ls. form Callistachis. Caract. génér. à lata. Ibid. Tongifolia, Ibid, de AP mellia roseo. 1, 250, — no” sur l'hygiène des Sernpiie. cb 235. — restée snierraée | 1,138 Lg (B.), 1, 70, 207, 324, 357. 15, 307. », 237, 23. 335. narina campant vla. RÉ la, Candollea ngha Capucine Fa Caragana pr ni I, er + Ci eris. Caract. Es ongolica. I, 319. — — HE, I, 337. C talogue nouveaux pour 1842- 43, 1. 64, 224. — Pour 1844- 45, fi 2e Pour 1845-46, LE, 350. — Sur le Catalogue des er à racines bulbeuses acquin frères. If, 377. tleya tabiata I, 107. ar: mr ‘ 103, 104, Er oe 7 0e er” 55, 22h 4 256, 367. — IH, 42, 144, 246, 278, 309. F. Cecs. I, 16, 53, 81, 109, lt, 151, 184, 213, 239, 309, 312. 1 1 179. 223,279 TRES 306, 308, 311, 339,342. Nr de IE, vations sur cette note. E, IE, — Encore un synonÿine. A Chalef à fleurs réfléchies. 1, %5- hamecerisier de Ledebour. Ill, Cham ampignon eu TS a € nr atique u Su 187. Charieis heierophylla. JL, Cha _ as Félicie de Mannoir. Il, Cher anthus dome, Var. f aceo. He UE er 4 26». ; Chêne à feuilles rapP 143. — 1, 78. — de Morey LA 910 — Sur qu tiques. II, 172. 383 Chévrefenille de Brown IL, 314. Chicorée sauvage amélio rée (C ul- e la). 1, 225. Chorysem RTE IL, 319. Chou brocoli (Observations rela- ives à une seconde produc- tion de). I, Rte (Floraison inso- ite des). I, 307. Chagien chemumn indicum (Note Giérarta Eli Jacquin. 1, 276, andis. 1, 17. Cole chce FRS a fleurs soni bd, clean crassifolia. IH, 45, Colutea nouveau, II, 53. Commerce des plantes (Note sur . le). HE, 321. onservatoires des départements s). 5, 218: (Sur les). 1, Considérations r la division territoriale des grandes pro- priétés. Commu é V. Paquet. 1, 15 Cornaret élégant. IH, 364. Coronilla emerus, Var. multi- flora. 1, 120. — Fischeri. WE, Coup d'œil rétrospectif sur la constitution atmosphérique de 1841. .— Sur les act du des rons. I, (ee hein Fa PET du). Crin Végétal 1, 351. de à grandes Covrnite Dei à Varietas. Culture artificielle et forcée. I, . — 11,58. ers (Note sur ‘la). des jardins maraîchers du midi de la France, par Mañïre.(Rapport sur EE 212. Cuphea miniata. ME, Curcuma. Caract. génér, « 103. — Roscoeana. Ibid. Cytisus ré I, 118. — Wel- deni. IN, 236. Das cite beauté. 1, 99, igneur Morlot. I, 99. — étoile de Tours, 1, 100, C- cinea. Note sur sa variation. Il ,15. — cosmæflor. ar intermedia. IH, 47. — Note ur sa variation. II, 46. — du- Dauphinelle ‘de “arion. 1, 5 a j : 207, genre ). 1 : ia À tr sur le Fuel IL, 348. Éco ique Jardin du Roi (Nouvel ordre de D. I, 185. Eleagnus reflexa.1,98.— 11, 1 Etichrysum superbum. 11,120. cranthum. 11, 121. Antada ( La (Description du genre). I, 265. pacris grnndifors à 343. re | int. . crochilum. 1, 359. pe Etes Musschianum. X Épine_ à grandes fleurs cramoi- sies. ILE, 239. Rte Épine-vinette blane de neige. I, Érable à grandes feuilles. 1, #4 ciniformis. ie in, # etricoss , Var. ne, Fe leum { Description du genre ). H. 258. 384 Établissement horticole de M. au. Ï, Ethulia angustifolia. 1, 249. Eupatorium mi icranthum . HI, 40. ro pis Eh 2 Note sur sa culture. IE, Exposition florale de la 'Soniété royale d’horticulture en 1843. 1, 258. — du général d’horticulture G Gagnebina (Description du genre. II, M Ye Eat ‘gén. 1, 239. — . Ibid. . 11, 348. Gesneria discolor. “I, 342. — ni parie variage. Goldfussia pose I, 185. Greffes hétérogènes des). HI, 106. Grenadille de pc IE, 43. Grevillea cuneata. , 190! ilicifo Se bid. — Herbe- giana. 1 — pinnatifida. 1, 191. — * bipinnatifida coc- bipinnatifida longifolia Ibid Merry Tbid. — HT, sn mes à feuilles pal- , 15. — ièr ce- Sa 1 1153, 307. Guano. III, 65. Habrothamnas rm _. 116. atus ascicu Halesia diptera. %. pre Jacinthe Grootvorst mn Le un repiquage de ). Il ent d meer ee re I, 131. andrille. Hectia stenopetala. M #4 aponi 300. — ruscifo- lia. Ibi mr Ton Se rpns sous le cr de og cole. Communi- q ré V. Paquet. E, 8. Hibiscus Cameron. I, SOS LE ri. IH, 7% Hindsia Pre IT, 246. Haæmanthus multiflorus 11,243 oux à larges feuilles. I CR Hoya. Car. À E, te nosa, I Hyepophas salicifolia. E, 79. If vellevette. Le ex latifolia. 1 ne glandaligera 1, 205. ce Miles 2e du genre). W, in ne et horti- coles. 1, 373. — II, 222. 1rmoite Drummundii. 1, 216. — de Ibid, — Cunnin- ghami Lions tomentosa. 1, 27. LL 2705 — me. 129, 193, 204, 208, 210, 229, 250, 251, 252, 344, 345, 347. as ACQUIN aINÉ: 1,17, 47, 1. 83, 131, 145, 2%, 276, 342, 344, — 11, 120, 156, 158, 139! 19, FA , 365, 182, RS EE ne SNS vi D VERT RE" 389 184,219, 225, 231, 243, 248. 266, 271, 277, 312, 317, 341, 344. — III, 22, 26, 28, 29, 113,116, 118, 42, 338, 371, Lagonichium. Description ‘du Fa chan a pensée , ile violette, l’auri- cule gré Ragonot Godefroy. HE, 93. La Rose , son mn sa : ture , etc,, par Loiseleu Nigchatipe ( Notice biblio. graphique sur ). HE, 254. see as Magellanicus. 1, Lauréole d’Auckland. 1 , 288. lerc Thouin Oscar ) $ notice rologique I, Sp emonia. Car. gén. 1, 104. — crophylla. IL. 84. Lilas 8 de Perse à feuilles pennées Lilium Ses Lis var. punC- atum ne 19. — ex- pur IE. —( Sur le ) cultivé en pète air. LI 301. Lœlia maialis. WW, 146. micer a Brounit. II, 314, — Ledebourii. RON eg HE, aviscus !L 346. anceolatus. H, Serremere 1845. genre, Laitue romaine à feuilles d’arti- nS Marmillaria elephantidens. 1, Manettia bicolor. III, 142. Manuel _ pratique de la culture maraîc ue Fe _ "20 Martynia fragrans. 1 4. are 7. la ayana. Var. purpure Maxillaria Pr 2 1, 105. Medinilla erythrophylla. I, Melastoma sondes 0gr 11,344. Melon de Charonne. I, 47. Melon. O rations la Le et les bout moyens d'obtenir des Célomé d'hiver. es — du Caboul (su ue és de) pré- ose barre II, 225. Mespilus er rap var. pur- pur Mirbelia dilatata. I, 341. — un Mim a. Description du genre. IE, ‘259. Mimulus maclainianus. I, 178. a amplexicaulis. il, o1. Moselle a feuilles de vélar. EF, 310. Mouron er IX, 39. — coc- ciné. Murs Fes. Observ. sur la couleur des. II, 353. — Note sur cet article. II, 354. ee imperialis. t,229: I, 253. as: Dares d'Alsace. 11, 228. D pemers Guillemini. LE , N'ontt ia speciosa. N , 279. ge ag 1,98, 173, 185, 187, 234, — 2. 29, 146, ri 76, 87, 105, 142, 211,281, ans de , 248. bs logiques et horticoles, faites à ns pen- dant l'année 1842. 1, 130. — pour l BEA 1843. Ï, 129. — a 29 386 pour l’année 1844. IH, 129. SUR ep La 38 Onci D per +" 57.— pr rss ere Orchidées (noie s = la culture des). I , 309. Ornithogalum Ft Es Rx alpestris. II, 208. Oxilobium ruscifo olium. 1, 217. im go versicolor. UL, 303. Ozyris Pan amænum. Fee de 4 genre. I, Paronichia ar Hg ( Em- oi les . III, 248. Passiflora Rermesina Var. Le- michezi Paulownia a L; 10. Pavetta indiea. IL. 251.— Aus- tralis, II, de Pavot pere ant, IL, 49. Pêcher. Lettre nel a la pra- tique raisonnée de la taille en esp - er carré, communiquée : V. Paquet, I, 26. — Sur Le prétendue modifica- tion à la taille des. 1, 159. aculté qu’a le pé ere percer de sa vieille écorce , et de mû 1 | PRE Mexicanum. H, PÉpPin. E, 19,49, 52, 97, 103, 127, 205, 28, 3 53 Permet: Ga Cuminguit, AT, pilos sue grandifore. 149: Phacelia fimbriata. M1, 230. Phajus bicolor. 1, 56. Philadelphus + Observations sur le genre ). 111, 232, Mr siatifola greffé sur Phiox A er CORRE es du 361. ne dactlifera. I, me una: car, gen. 1, 52. — br ra. Physolobium pur pe 270, E] Pied d'alonetsé des jardins. 1, 261. Pimelea pee ll, 55. Pinus Es 1, 75. — Pen- 1 . Pite RE. car. gén suaveolens. Ibid, — me Ga , 906. Pivoine mbriée double semi- sphérique e. 1, 306. —Moyenne. E, 305. — triomphe de Malines. I, 320. Plaies | panachées, sur leur in- con 22; Pler Pons mg Por 11, 344. Podalyria lupinioides. 1, 359. Podocarpus noie, olius. 1, 76. Pœonia media. 1 — fim- briata semisphæricoplena. I, 306. Poire n° 1. II, 9.—N°2. Il ;e de St.-Denis. e d'hiver. HI, rs, H L. à Pomme calville normande ou Angleterre. 1, 49. malingre de Ma de terre (option à e gr t petits t 65. terre hétéroeli te ou Mar] Me sud anomale de la). L — des Gopdithiares. Per et { mr. 195. de la). 1, 324, 32: 33" Pomone francaise par le comte Lelieur de Ville-sur-Arce. I, 29 Porphyrocoma lanceolata. 1, Potentilla, car. gén. I, — Hopwoodiana. 1, _ Potiron mala-moco Chine a fleurs doubles (culture). I, 243. HE, 139 Pronaya. car. ce 1, 350 — heterophylla. 351. mi ce nine du genre). Pa Monsieur j Jaune. IE, “es — reine De de de Bava I, 82.— INK, 5. Prunier merveille de New-York. Washington. 1, 200. Quenouills et Pyramides (des), I, 361 Il péri a EI, 78. — lanuginos 143. — Mo- Upl. de ce dernier, par la greffe. I, 202. Raisin (exemple de la durée de la faculté germinative dans des grains de 23. chamæcistus. 6. Ribes nigrum. Var. palmatum. 1,247 «—Sanguineum fl. pleno D, 348. Robinia Pseudo-acacia. spas ple d’em FAprrT Re par les racines du). 1 — Utiie- rhartii. H, - Eugénie Baudin. I, 210. Che Paillet, 304, — OEillet parfait. 327. pon de Bourgogne à fleurs blanches. û unique de Provence. Ibid. — Oh. — — triom- phe de Jausse Chariée Lou? Tbi, did; docteur Billard. ue — général Klé- ber. Zbid. — Marie de Champ- l did. — anisette de Chante-merle. 328. — Ma PI ë — Madeline ou Emmeline. 329. — Adam. Ibid. LE it 2 ; on. Ibi PTE A — Clémentine id. — sou- venir de Dumont - d’Urville., Ibid. Enr Cuvier. De td ramensts à l’article du mois d’août. 372: — Rose de la reine. I, 110. — Rose thé Madame la a princesse cesse Ade- ; 83, 86, 90, 96, 1 121, 122, 123, 157, 171, 177, 388 178, 181, 1e. Va 193, 230, 235, 6 5 200, 202. 21 12, 229, 2 257,265, 269, 283, 200 319, * ge 2 348) 349, 350, 353. Roiletna: TE, Saliquier. vermillonné. I, 276. SAR coccinea. [ITA 251. Salvia Rene F, 370. Tera ts 24. — hian I, 28 2. Sanbueus n nigra.. Var. flore Sapin de Su 175. —Noble.76. rnea. FRrcemtues heueaia. 1 2. occinea. A, Shrana (description PÉTER Sicte” yale d’horticulture, Souscription à neuf roses île Bourbon. II, 32. Statice Dickinsont 4. 11, 179. Itiplier les). 1, 187. Styphelia Pers. III, 144. fustet rema: remarquable. Hi, Sareau commun à rep dou- 1,74.— nouveaux.lli,237. suringé Persica. Var. 4 pinnata. 24 LÉ PPRATERS I, 248. kr és en U side au pécher. Taxus vellevetle. 1, Thibaudia setigera. 1, 49, — Variegata. WE, 50. — Verti- ci Ibid. Thunbergia coccinea.W, 182. Thuya Cr va r..flagelli- 0 Pres otus ol ni, 184. RARES Pr E ÉTO splen Tomate € inst sn: sur la ture naturelle et fa de a) HI, 257. ’ pinambour. Il, 77. re éclatante. 1 1, 52. Tourbe, pour suppléer g3 terre e & DT CR Tricopilia. cars tortilis. Trifolium ridentatsnts Es J, 249. sé Triptilion spin IH, 207.0) pæolum azureum. }, 4. mis (note ei printemps ; sur La aTE 1, 321.— (influence Prier un 10,106 2 8 05.1, eronica speciosa. I Vigne (observations Sur un rap- Poiteau, sur la vi png Per PE < #3 w hitfieldia laterilia. nn, 252 _. Énur ru a en. ie - Xanthosia sroiundifotit. 1 HE 181. Zieria lævigata: 113,374. FIN. res so st | | tr À VÉRONIQUÉ gracéeuse Veronica specwsa MAURANDIE & Aarcly pourpre Maurandia Barclayana var: purpurea FL £. Anagalhs superb@, var: incarnala . 2. Anagallis superba, var: coccinea . HS ARR qd A: 17: : LES og TS en ON à pre 1 fe NE Ve [A4 es hs SM AS à dt BRUYERE a fleurs en trompetle Erica buccormus dE >" GRENADILLE de Lemuchex : Passiflora kermesina, var: Lemuchert . GLOXINIE à fleurs de Diquate . Gloxinia Zeptakftora POIRE BERT - BIRN KETMIE ace IER 44 Prés } FIGE Ficus Érasiiensts . NÉMATANTIIE de Guillemin Nematanthus Guélemint . ACHIMENES raudsflore Achimenes rraéflora: ANGELONIE pubescente ALLAMANDE purgatwe . Allamanda crthartea.. CENTROPOGON superbe Cen tropogon, fastuosum . MANETTIE æ dur couleurs . Manetitia #coër. /8. ie Der / STYPHÉLIE @/lurs en tube. Styphelia tubifloræ . GLOXINIE à grandes feuilles panachee.. Gloxinia macrophylla varigats . LŒLIE & ma Lœlia maria. = S heterophy lle Charieis heterophylla ie CHARIEI 12. ANCOLIE &æ JAcnaner Aquilegia Jkinnert - DILLWYNIE 22 massue Dillwynia cavata . AECHMEE brillante. . Aechmea, gens CARAGANA a. grandes. fleurs - Caragana grandylora ; À. TRIPTILION epureut Tri pulion SPIROSUM OROBE apetre Orobus alpestris < é CHENE de ! Ver aute ” 4 Ouercus 2 Vepaulensts < ALYSSE du Bannal . Alyssum Wierxbickd - LA cramois it EPINE Mes pi lus pe LOS UN - 572 CHAMÉCERISIER 4 Ledebour . Lomecera Ledeboeur“ AN DROMÈDE & Jeutiles de Cassine Andromeda Crstnefola À +4 ’ À 1] \ | ' Le 11e LE JE à FIARAC É 1 { (A) 7 "PRNEt ” D É nc N | # D" - 4 LA GIROFLEE quarantaine . Cheiranthus azra. VARIETES de Quarantaine Allemandes. SALIQUIER vemulonné C uphea mairudéé : 5. 36. de. Cood. LOXINEH ( loxinia 6 ecdit G OXYANTHE cangeant Oxyanth us versrcoler. | PITCAIRNIE /é/üracee Pitcairmia /auracea. ACANTHEPHIPPIE bicolore. Acanthephippium bivoter.. TILLAN DSIE eclalante Tilland sia splerulens. CARYOPTÉRIDE de da Mongolie. Caryopteris Mongolia - E à grandes fleurs. Ipomea yranditra IPOME EPIDENDRE à grande label . Epidendrum macrochilurn GESNERIE déscolore Gesneria déscolor. PHYSOLOBIER carené Physolobium carsmatur | ZIERIA @ files lisses Zieria lævigata . À. LUXEMBOURGIE 4 /éulles frangees Luxemburetia card LA ANGELONIE naine. ang elonia munor . 78.