FLORE D’'ÉGYPTE. EXPLICATION DES PLANCHES: PAR M. DELILE, MEMBRE DE L'INSTITUT D'ÉGYPTE. PLANCHE +. PALMIER DOUM |[CuciFERA THEBAÏCA |. 1. VUE DU PALMIER DE LA THÉBAÏDE APPELÉ DOUM. — 2, ts s et 6. DÉTAILS DE LA FRUCTIFICATION. Li vue de cet arbre, prise dans la haute Égypte, aux environs de Syout, du côté du désert, fait le sujet de la Fic. 1. La description complète du palmier Doum se trouve dans le tome I. des Mémoires d'histoire naturelle, pag. ÿ3, où l'on pourra la consulter : il seroit inutile de Ja répéter. La FIG. 2 représente un rameau détaché d’une grappe de fleurs mâles. Ces fleurs sont dans toute leur grandeur. Plusieurs chatons, écartés par leur base en manière de rayons, sont coupés; un seul est entier. Fi. 3. Fleurs mâles, dans lesquelles on peut compter six divisions : trois infé- rieures, aiguës, redressées ; et trois supérieures, ovales, élevées sur un pédicelle. On voit six étamines, dont trois se croisent avec les divisions supérieures dy calice, tandis que les trois autres sont alternes avec ces divisions. Fic. 4. Fleurs femelles. Leur calice est à six divisions fortement appliquées sous l'ovaire, et dont les trois extérieures concaves se sont déchirées par le sommet. L'ovaire est à trois lobes dont deux avortent communément, tels qu’on les voit avortés dans une des fleurs vue par le côté. Fic. s. Le fruit scié en deux parties égales, dans lesquelles on découvre la graine ou l’amande blanche, très-dure, vide intérieurement, et logée sous l'écorce du fruit. La graine tient au fruit par une pellicule attachée circulairement à sa base ; Fembryon est un pen corps cylindrique, placé à l'extrémité opposée, et au-dessus duquel le fruit n’est que fibreux, en sorte que cet embryon, en germant, le perce facilement. F1G. 6. La graine entière, recouverte d’une pellicule brune, écailleuse, qui devient bientôt lisse, par le frottement, hors du fruit. - HN. A 12 FLORE D'ÉGYPTE. PLANCHE 2. FEUILLE ET GRAPPE DE FRUITS DU PALMIER DOUM. PLANCHE 3: F1G. 1. BOFERHAVIA REPENS, FAR. mINoR. BOERHAVIA repens. B. caule prostrato, glabro; foliis ovatis sub-repandis, apice mucronulatis, paginâ inferiore cinereïs; calicibus papillosis. ©. #. BOERHAVIA repens. LIN. Spec. ÿ, VARIAT, .«, Minor. DANTIA nubica minor et minima, LIPPI, Ægypt. Mss. BOERHAVIA minor et minima, W4LLANT, De struct, flor, pag. 50. ANTANISOPHYLLUM , &c. VAILLANT, Act, Acad, Paris, ann. 1792; pag, 190. 8. Longicaulis. La tige de cette plante est glabre, couchée, cylindrique, de la grosseur d’une plume de corbeau, d’un vert glauque ou quelquefois rougeâtre. Ses rameaux sont: nombreux, opposés, très-ouverts, articulés et noueux lorsqu'ils s'alongent considérablement. Feuilles opposées, ovales, pétiolées, longues de 2 à 3 centi- mètres | 9 à 13 lignes |; chaque feuille, sur un des côtés des rameaux, est toujours alternativement plus petite ou plus grande que celle qui lui correspond du côté opposé. Disque de la feuille deux à trois fois plus long quele pétiole, veiné et quel- quefois pourpré en dessus, légèrement sinueux sur les bords; sa base est très-entière plus ou moins arrondie, ou un peu en cœur. Il y a une très-petité pointe au som- met du disque; sa face inférieure est blanchâtre, se ride par la dessiccation et con- serve des nervures colorées. Les jeunes rameaux sont quelquefois pubescens, et les nouvelles feuilles quelquefois ciliées. Fleurs en petites ombelles pédonculées, qui sortent de l’aisselle des feuilles ou des rameaux. Pédoncules solitaires et simples dans la petite variété de cette plante; dichotomes, articulés, quelquefois verticillés, ayant les nœuds garnis de deux bractées aiguës, opposées, dans la variété de cette plante à longues tiges. Calices pyramidaux-renversés, à cinq angles, munis de papilles glutineuses. Limbe rose, urcéolé,. plissé, très-petit, marcescent. Trois étamines. La graine mûrit dans le calice*et si l’on vient à l'en dépouiller, on la trouve jaunâtre, ovoïde-alongée, marquée longitudinalement de deux raies noires, rap- prochées l'une de l'autre, et qui naïssent d’un point qui répond à l'extrémité de la radicule. Cette graine, ramollie pendant quelques instans dans l'eau, est facile à observer; ses lobes et sa radicule, repliés de haut en bas, se moulent sur un albumen central. Le Boerhavia repens croît dans les terres fertiles de la haute Égypte , à Philæ, Edfo et Erment. M. Nectoux en a recueilli à Qené une variété à grandes tiges, à fleurs plus nombreuses, paniculées en corymbe, à rameaux relevés, dichotomes, quelquefois verticillés. PLANTES GRAVÉES. : 3 Explication de la Planche 3, Fig. r. BOERHAVIA repens. (a) Un fruit; (b) la graine dépouillée de l'enveloppe que lui prêtoit le calice persistant ; cette graine est marquée de deux nervures noires, adhérentes à sa pellicule propre, sur les côtés de Ia radicule; (c) Ia radicule et les cotylédons un peu écartés, mis à découvert et placés dans leur direction naturelle par rapport au fruit et à a graine. PLANCHE }. FIG. 2. SALICORNIA NODULOSA (1). SALICORNIA nodulosa, S. foliis junioribus turbinatis, perfoliatis; foliis adultis alternis sub-globosis, Semi-amplexicaulibus, appressis ; amentis glaucis, caule ramoso crassioribus ; loribus minimis, monandris, multifarim imbricatis. © OBSERVATIO. Déelineatio plante, sub nomine Salicorniæ strobilaceæ (tab. 3, fig. 2), Salicor- niam nodulosam sistit à Salicorni& strobilace& Pallasii diversam, Novum itaque titulum Salicorniæ nodulosæ admisi, Deleatur etiam Salicornia strobilacea ex Illustr, Flor. Æpypt. n° 6, ejusque locum teneat Salicornia nodulosa. Racine perpendiculaire un peu flexueuse. Tige courte, ligneuse, se ramifiant dès sa base. Rameaux grêles et fermes, ne se subdivisant point, produisant des feuilles ou des chatons, s’élevant environ à 2$ centimètres | 9 pouces |. Feuilles: les plus jeunes perfoliées, de forme turbinée: les plus anciennes demi-amplexi- caules, accolées comme des tubercules sur l'écorce. Fleurs très-petites, en chatons alternes qui sont composés d’écailles ovoïdes imbriquées sur six ou huit rangs, et qui produisent plus de trente fleurs. Une anthère blanche, oblongue, paroît au- dessus de chaque écaille, et tient à un filet très-délié. Les graines sont très-fines et un peu rousses : on découvre à la loupe de petites aspérités à leur surface. Je n'ai point vu les styles des fleurs de cette plante, quoïque j'en aïe soigneu- sement examiné les chatons frais qui étoient couverts d’étamines. Les écailles de ces chatons sont charnues, et, en perdant leur suc par la pression, elles se collent ét se confondent: on ne réussit point à les séparer entières les unes des autres, soit sur la plante fraîche, soit sur la plante sèche. M. Henri Redouté a dessiné cette plante à Alexandrie, où nous l'avons trouvée une seule fois assez abondamment dans un des fossés de la ville, près du port vieux, au mois d'août 1798. Nous l'avons inutilement cherchée, en passant au même lieu, les années suivantes. J'ai nommé la plante que je viens de décrire Sahcornia strobilacea, dans l'Mustratio Flore Ægyptiacæ , n° F, parce qu'elle me paroissoit être celle qui est gravée dans le Voyage de Pallas : mais elle ne se rapporte point à la description du Szfcornia strobilacea de cet auteur; c'est pourquoi j'ai choisi un autre nom, celui de Sahcornia nodulosa , pour désigner la nouvelle espèce d'Égypte. Explication de la Planche 3, Fig. 2. SALICORNIA nodulosa. (a) Un des chatons; (b) fleurs telles qu’on les détache par globules charnus, sans pouvoir mieux les ouvrir; (c) chaton coupé dans sa longueur, pour faire voir l'insertion des ovaires et des graines au-dedans des globules ou des écailles arrondies qui constituent les fleurs. (x) La Fig. 2 porte, sur la Planche >, le nom de Salicornia strobilacea , qu'il faut changer en celui de Salicornia nodulosa. 1. HR. A 2.  FLORE D'ÉGYPTE. PLANCHE 4. F1G. 1. UTRICULARIA INFLEXA. UTRICULARIA inflexa. U. caule immerso; foliis capillaceis, dissectis, utriculosis ; pedunculis rectis, spicatis, utriculorum verticillo natante suflultis ; calcare floris obtuso , inflexo. UTRICULARIA inflexa. U. foliis dichotomis; pedunculo racemoso , basi utriculis verticillatis ; nec- ne inflexis , truncatis. FORSK. Descr. pag. 9. — VArz, Enum. pl. 1, pag, 190. ANONYMA, &c. GRANGER, in litt. ad Ant. et B. Juss, ann. 17 34. Cette plante pousse de longs rameaux dichotomes plongés dans l’eau, hori- zontaux, garnis de feuilles chevelues, très - découpées, auxquelles se trouvent mélées beaucoup de petites vésicules arrondies. Les pédoncules naïssent entre les divisions des rameaux, et perpendiculaire- ment hors de l'eau, soutenus par un verticille de six utricules ovoïdes-alongées, demi-transparentes, veinées en réseau et terminées par des cils verts rameux : le pédoncule porte six à huit fleurs pédicellées, tournées d’un seul côté; il y a une petite bractée sous chaque pédicelle. La corolle est blanche et marquée de veines purpurines. L'éperon de la lèvre inférieure est courbé en devant, obtus et pu- bescent. Les deux étamines sont insérées sur les côtés du tube de la corolle, et arquées vers le style. Le stigmate présente une fossette oblongue. Le calice per- siste et recouvre la capsule. Les graines sont verdâtres, anguleuses. Cette plante est commune dans les rizières de Rosette et de Damiette; elle fleurit en été. 5 PLANCHE 4. F1G, 2. PEPLIDIUM HUMIFUSUM. PEPLIDIUM humifusum. P. caule prostrato, ramoso ; foliis oppositis, ovatis, glabris ; floribus sessi- Jibus, oppositis, axillaribus; calice corollam sub-æquante, © Os, Herba parva , calice brevi - dentato, coroll& tubulosé diandrà , capsul& indehiscente intra calicem superë, novum genus exhibens & Gratiol& et affinibus distinctum. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calice en tube persistant, à cinq dents. Corolle tubulée: limbe très-court, à cinq lobes, dont l'inférieur est un peu plus grand que les autres. Deux étamines insérées dans le tube de la corolle, à filets recourbés vers le style. Gorge de la corolle fermée par les anthères. Capsule ovoïde, recouverte par le calice et portant à son sommet la corolle desséchée. Cette capsule est indéhiscente à parois fragiles, et séparée en deux loges par une cloison moyenne, qui tient à un réceptacle sur lequel sont attachées un g'and nombre de graines anguleuses. DEscriPrroN. C’est une petite plante annuelle, rameuse et couchée, dont les feuilles sont opposées, ovales, un peu charnues, longues d’un centimètre [quatre lignes et demie], rétrécies en pétiole à leur base. Quelques feuilles paroissent dis- posées en rosette, étant multipliées les unes dans les aisselles des autres. Les principaux rameaux sont opposés sur des nœuds qui produisent souvent PLANTES GRAVÉES, $ des racines. Les fleurs sont petites, sessiles, solitaires, opposées dans les aïsselles des feuilles. Leur calice est en tube À cinq Stries et à cinq dents. La corolle est tubuleuse, un peu plus longue que le calice, découpée au sommet en cinq lobes, dont l'inférieur est le plus grand; elle renferme deux étamines dont les filets sont très-courts, inSérés dans le milieu du tube ; au-dessous du lobe inférieur. L’ovaire est supère, ovoïde. Le style est de la longueur du tube: il s'élargit à son sommet, où il est quelquefois bifide. Les fruits sont des capsules à deux valves indéhiscentes età deux loges qui renferment de petites graines anguleuses fixées sur un récep- tacle central auquel aboutit la cloison très-fine qui divise la capsule. Cette plante croît dans les champs humides de Damiette , et fleurit en hiver: elle ressemble beaucoup au Gratiola monnieria d'Amérique, mais en diffère par son calice tubuleux et ses fleurs sessiles. Explication de la Planche 4, Fig. 2. PEPLIDIUM humifusum. (a) Le calice; (E) Ta corolle ; (c) fa même fendue et ouverte; (4) le pistil; (e) la capsule dépouillée du calice et de la corolle; (f) la capsule coupée horizontalement; (4) graines. PLANCHE 4. FiG. 3. CYPERUS DIVES. CYPERUS dives. C. culmo excelso triquetro; umbellà decomposità; spicis paniculato-digitatis ; spi- culis fanceolatis, acutis, 16 - 24 - floris; stylo trifido; paleis nitidè appressis. & CYPERUS niliacus major aurei divite paniculä. Lrppr, Mss. Sa tige est lisse, triangulaire, haute de 13 à 16 décimètres| 4 à s pieds ] Ses feuilles radicales sont longues d'environ un mètre EE pieds ], rudes à leur sommet, sur leurs bords, leur nervure dorsale, et vers le sommet sur deux ner- vures principales de leur face supérieure, où elles sont aiguillonnées par des dents très-fines. Les rayons de l’ombelle sont au nombre de cinq à dix; les plus grands ont 15 centimètres de longueur [environ 6 pouces ]. Les feuilles extérieures de l'involucre sont longues de 3 à 6 décimètres [ un ou deux pieds], et sont rudes et finement aïguillonnées de la même manière que les feuilles radicales. Les épillets sont lancéolés, assez lâches, longs de 6 à 10 millimètres [Es à 4 lignes |; présentant de toutes parts sur lombelle leurs sommets aigus ; ils contiennent seize, vingt et trente fleurs. Il y a trois étamines et un style trifide dans chaque fleur. Les écailles sont ovoïdes, tronquées à leur base, brièvement acuminées ‘au sommet, membraneuses, un peu ondulées et comme déchirées surdes bords. Le Cyperus dives croît dans les champs humides du Delta : on le cultive pour le coupér et faire des nattes avec ses tiges fendues en lanières. : Le Cyperus dives et le Cyperus alopecuroïdes Lx. croïssent ensemble en Égypte, et servent au même usage l'un que l'autre; ils croïssent aussi dans FInde. J'ai vu quelquefois cés deux plantes confondues l'une avec l'autre dans les herbiers. Le Cyperus alopecuroïdesan'a point les épillets lisses; ils ne sont point lancéolés, 6 FLORE D'ÉGYPTE, mais ovoïdes ; leurs écailles sont peu serrées, et se replient en dedans par les bords en se desséchant; les styles sont bifides. Explcation de le Planche 4, Fig. 3. CYPERUS dives, Sommet de la tige en fleur, de grandeur naturelle. a) Ébpillet ; (b) une des fleurs de Pépillet. Ces deux détails sont représentés plus grands qué nature. PLANCHE ÿ. Fic. 1. PANICUM OBTUSIFOLIUM. PANICUM obtusifolium. P. culmo basi repente , geniculato, ramoso; foliis obtusis ; spicis se- cundis, axi communti dilatato excavato immersis. Le chaume est rampant, de la grosseur d’une plume ordinaire, et pousse plusieurs rameaux coudés à leur base, comprimés, redressés, longs d'environ 3 dé- cimètres | 11 pouces |, médiocrement garnis de feuilles distiques, dont les gaînes sont striées, tranchantes sur le dos; leur lame est linéaire, obtuse, rude en dessus: leur gaîne est bordée transversalement dans son ouverture par une languette demi-circulaire cotonneuse. Les épis naïssent sur un rameau nu, dilaté principalement par le sommet, et qui forme l'axe d’une panicule linéaire: ils sont insérés sur une seule face de cet axe, qui est évidé pour les recevoir en partie. Ces épis sont droits contre l'axe, et portent chacun seize à vingt épillets sessiles, sur deux rangs. Les épillets ont un calice formé de deux écailles très-minces, dont l'extérieure est la plus courte, peu apparente, en cœur. Ce calice renferme deux fleurons ovoïdes, bivalves, presque égaux, dont Fun est hermaphrodite intérieur, placé contre la plus longue valve du calice, tandis que le fleuron mâle est extérieur. Les anthères sont brunes, au nombre de trois dans chaque fleuron. Deux stigmates plumeux et violets sortent du fleuron hermaphrodite. Cette graminée croît au bord des canaux et des étangs. Je lai trouvée dans l'étang de Birket el-Rotly au Kaire, à Damiette, et au bord du canal de Moyss près des ruines de Sän; elle étoit en petite quantité dans ces endroits et m'a tou- Jours paru rare. Ses chaumes s'étendent en rampant, et sont quelquefois plongés dans l’eau: les feuilles sont alors flottantes. Elle fleurit en automne et en hiver. Explication de la Planche De rer PANICUM obrusifolium. (a) La panicule vue par sa face dorsale; (4) un des épillets détaché, dont le calice et les deux fleurons sont ouverts; {c) Je fleuron hermaphrodite; (d) le fleuron mâle, PLANCHE S$. FiG. 2. CERVICINA CAMPANULOIDES. CERVICINA campanuloïdes. C. caule pusillo, ramoso , pubescente ; foliis dentatis; coroll dentibus calicinis persistentibus breviore. © Ons. Corolla hujus plante tubulesa campanulata supera, Stamina tria inclusa, dentes calicini ; PLANTES GRAVÉES, wi / tres seu quinque, capsulam apice 2-3-valvem coronantes, genericum characterem præbuerunt, cæterüm valdè mediocrem, Partes quædam fructificationis numero fortè defecerunt, ob solum siccum arenosum. Revocandum erit hoc genus ad Campanulas ratione dehiscentiæ capsularum posthac dividendas. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calice adné à l'ovaire, à trois , quatre ou cinq dents. Corolle tubuleuse, insérée au-dessus de la base du calice. Deux À trois étamines: filets plus courts que le tube de la corolle, élargis à la base. Anthères linéaires, incluses dans la corolle. Style de la longueur des étamines; deux ou trois stigmates oblongs en tête. Le fruit est une capsule à laquelle la base entière du calice sert d’épiderme. Cette capsule est couronnée par les dents agrandies et inégales du calice; elle s'ouvre à son sommet en deux ou trois valves qui portent une cloison dans le milieu. La base de la capsule, beaucoup plus considérable que son sommet, se confond avec le calice. Le réceptacle des graines est central et partagé en deux ou trois portions par les cloisons des valves. Graines fines, lisses, en partie con- vexes et angleuses. DescriPrion. Petite plante un peu velue, se partageant en plusieurs rameaux médiocrement étalés, qui n’ont guère plus de $ centimètres de long [22 lignes]. La racine est déliée, perpendiculaire, annuelle, chevelue à l'extrémité. Plusieurs ra- meaux filiformes s’écartent en naïssant du collet de la racine : ils portent des feuilles altérnes, sessiles, lancéolées, dentées, longues de 6 millimètres [environ 3 lignes]. Les, fleurs sont pédonculées, placées vers le sommet des rameaux, peu nom- breuses, solitaires, opposées aux feuilles. Le calice est globuleux par sa base; ses dents sont droites et linéaires: la corolle est bleue, à tube cylindrique de même longueur que les dents du calice. Ces dents croïssent avec la capsule, et deviennent ellesmêmes dentées sur les bords comme les feuilles de la plante. La capsule est globuleuse, épaisse de 2 millimètres [environ une ligne ] Cette plante croît dans les champs de lupins, aux environs du village de Qo- ra’yn et fleurit en février. Elle diffère très-peu du genre Campanule. Les parties de sa fleur sont en nombre plus petit; maïs l'insertion de la corolle et la forme des étamines ne diffèrent point. Plusieurs campanules qui n'ont point été assez bien observées, et dont le fruit s'ouvre comme celui du Cervicina , pourront être réunies à ce dernier genre. Le Cervicina croît dans des champs secs et sablonneux, où il se dessèche promp- tement, et où sa végétation est génée. Les parties de la fleur, savoir, les étamines, les stigmates et les loges de la capsule, varient en nombre de deux à trois, et augmenteroient peut-étreédans un terrain moins aride. ë J'ai tiré le nom de Cervicina de celui de Cervicaria, que l'Écluse et Dodoens employoïent pour désigner plusieurs campanules. Voy. Baux. Pin. pag. 94. Explication de la Planche $ , Fig. 2. CERVICINA campanuloïdes. Plante entière de grandeur naturelle. (a) Une fleur; (4) la même avec les divisions du calice abaissées; {c) la corolle ouverte; {d) une fleur coupée dans sa longueur; (e) le fruit couronné par les dents du calice; (f) le fruit s’ouvrant par le sommet ; (2) réceptacle des graines, valves et cloisons de la capsule, 8 FLORE D'ÉGYPTE. dont toute la portion formée par la base adnée du calice a été retranchée; (4) graines de grosseur naturelle ; (i) les mêmes grossies. Ces détails sont représentés plus grands que nature. PLANCHE $. Fic. 3. CYPERUS PROTRACTUS, VARIETAS CYPERI FUSCI Lin. CYPERUS fuscus protractus. C. culmo pedali ; involucro longissimo ; umbellulis sub-capitatis, aliis brevioribus simplicibus , aliis Jongioribus trifidis; spiculis fusco-viridibus, 12 - 16 floris. à Os. Plantam tab. $, fig. 3, pro specie distinct@ falsè habui, et Illustrationi Flore Ægyptiacæ n° 30 adjeci, mer varietate Cyperi fusci tantèm deceptus. Sa racine est fibreuse, chevelue; ses feuilles sont minces, droites, molles, très- finement dentées au sommet sur leurs bords. Le chaume est à trois angles tranchans et à trois faces creusées en gouttière, haut de 3 décimètres | environ un pied]. L'involucre est de trois à quatre feuilles finement dentées en scie à leur extré- mité, et dont la plus grande est presque aussi longue que le chaume. L'ombelle est à six et huit rayons, longs de 13 à 25 millimètres | 6 lignes à un pouce 1 les épillets sont réunis en petites têtes simples à l’extrémité des rayons les plus courts. II y a trois têtes d’épillets sur les rayons les plus longs; les deux têtes latérales sont portées chacune sur un rayon partiel divergent, de manière à former avec la troisième , moyenne et sessile, une ombellule un peu triangulaire. Les épillets sont ovales-linéaires, comprimés, tranchans sur les côtés, longs de 6 millimètres | 3 lignes et demie], contenant environ seize fleurs : leurs écailles sont verdâtres sur le dos, en carène, se rejetant un peu en arrière par leur sommet qui est brièvement mucroné; ce qui rend les épillets dentelés sur les côtés. J'ai cueilli ce Cyperus dansune rizière à Foueh, pendant l'été’ Comme il s'éloigne du Cyperus fuscus par sa taille plus que double, je le regardois d’abord comme une espèce distincte; mais, n'ayant point remarqué de différence essentielle dans l’ar- rangement des épillets du Cyperus fuscus à chaume court, et du Cyperus protractus qui a les chaumes longs, j'ai rapporté les échantillons de ces plantes à une seule espèce. Les épillets du Cyperus fuscus ne sont noirâtres que lorsqu'ils sont tout-à- fait développés; j'attribue leur couleur plus pâle dans le Cyperus protractus à leur moindre développement, une sorte d’étiolement et l’alongement disproportionné des chaumes ayant pu nuire à la fructification de la plante presque étouffée par le riz. Explcation de la Planche $ , Fig.e3. CYPERUS protractus, variété du Cyperus fuscus. (a) Épillet vu à Ja loupe; (&) une écaille; (c) la graine. PLANCHE 6. FiG. 1. ISOLEPIS UNINODIHS. ISOLEPIS uninodis. L. culmo, supra nodum unicum, vaginä sub-aphyllà basi incluso; spicis glo- meratis, lateralibus, acutis ; stylo capillari , bipartito; semine sub-lenticulari , ad marginem ruguloso. Racine PLANTES GRAVÉES, 9 Racine filiforme, brune, en faisceau. Chaumes nombreux en touffes, inégaux, s'élevant de 16 à 32 centimètres | demi-pied à un pied}, trigones avant de se dessécher, à faces un peu arrondies et à angles mousses, accompagnés, au-dessus de la racine, de plusieurs écailles courtes. Chaque chaume est, de plus, inséré dans une longue gaîne tubulée, striée extérieurement, ouverte obliquement au sommet, membraneuse et transparente sur les bords de son ouverture, terminée par une pointe courte foliacée. Cette gaîne naît d’un nœud particulier du chaume. Les épis sont latéraux, près du sommet du chaume, en têtes simples ou quel- quefois rameuses. Le chaume devient un peu dilaté et ventru contre les épis. Une écaille inférieure abaissée forme un involucre d’une seule pièce. Les épis sont cylindriques, ovoïdes-lancéolés, longs communément de 11 millimètres [s lignes } Leurs écaïlles sont ovales, aiguës, carénées sur le dos, vertes à leur base, noirâtres au sommet. Chaque écaïlle recouvre trois étamines à anthères linéaires. L'ovaire est oblong, surmonté d’un style court qui se partage en deux stigmates longs, filiformes. La graine est lenticulaire, plus convexe sur le dos que sur sa face interne, noire, transversalement rugueuse vers ses bords. Cette graine, avant d’être mûre, est ovoiïde, blanchâtre etun peu trigone. Elle se détache de la fleur sans conserver les étamines adhérentes. Vahl, Enum. pl. 2, pag. 257, a pris cette plante pour le Sairpus supinus , lorsqu'il a indiqué le Scrrpus supinus comme ayant été rapporté d'Égypte. Le Serpus supinus est un /sokpis et congénère de l'/solepis uninodis : maïs ses graines sont ovoïdes- cunéiformes, trigones, ridées transversalement sur toute leur surface; ses styles sont trifides; et quoique ses écailles soient plus larges et beaucoup moins aiguës, les deux plantes se ressemblent tellement par le port, qu'on ne peut les distinguer d'une manière sûre que par les graines et les détails de la fructification. La gaîne principale de la base du chaume est seulement mucronée à son sommet dans lfsolepis uninodis ; elle produit ordinairement une véritable feuille dans le Scirpus SUPINUS . Explcation de la Planche 6, Fig. 1. ISOLE PIS uninodis. (a) Les étamines et le pistil considérablement grossis; (b) ovaire de grandeur naturelle; (c) graine et écaille florale beaucoup plus grosses que nature ; /4) portion du chaume dessiné dans sa forme naturelle. PLANCHE 6. F1G. 2. SCIRPUS CADUCUS. SCIRPUS caducus. S. culmis confertis, cespitosis ; radice pallidä, tenui, repente, non squamatä , radiculis numerosis ; spicis ovato-oblongis , paleis vix coloratis, seminibus nigris, nitidis, ovato-cu- neïformibus, à rachi dentatà deciduis. Cette plante forme de larges touffes et un gazon composé des tiges presque filiformes, droites, longues d'environ 2 décimètres [7 pouces et demi ]. LAN. B 10 FLORE D'ÉGYPTE, Souvent, en tirant ces tiges, on n'arrache avec elles que les radicules , qui sont déliées, et non les racines principales rampantes. L’épaisseur de ces racines n'est guère que d’un millimètre | une demi-ligne ], comme celle des tiges. Les chaumes sont très-rarement enfermés à la base dans une gaîné tubulée; ils ne sont le plus souvent accompagnés à leur naissance que d’une courte écaïlle membraneuse. Les chaumes deviennent striés en se desséchant. L’épi terminal est ovale-aigu ou presque rhomboïdal alongé, verdâtre, rougeâtre au sommet, long de 6 milli- mètres [ 3 lignes |, large de 3 millimètres [une ligne et demie] dans sa partie la plus dilatée. L'épi ne porte qu'une écaille vide à sa base, appliquée contre les autres écailles, et seulement un peu plus large. Les écailles sont ovales-lancéolées, très-fines et transparentes sur les bords, ferrugineuses sur les côtés, un peu aiguës, principalement celles du sommet de l'épi, vertes sur le dos. Les fleurs renferment trois étamines et un style bifide qui se brise au-dessus d'une base dilatée, persis- tante en un très-petit bourrelet au sommet de l'ovaire. La graine, noire, brillante, oyoïde, un peu comprimée, est environnée de soies bordées de dents réfléchies. Ce souchet ressemble par le port au Sarpus ovatus qui croît en France: maïs les chaumes du Scirpus ovatus ne sont point striés; les épis sont obtus, et les paillettes, brunes et obtuses, recouvrent des graines blanches. J'ai comparé ce Sarpus à plusieurs espèces recueillies en Amérique et qui sont différentes. J'ai vu ce même Scrpus rapporté de Syrie par M. de la Billardière. La parfaite ressemblance des échantillons cueïllis en Égypte et en Syrie m'a déter- miné à décrire avec soin, comme espèce, cette plante, qu'il est difficile de bien caractériser dans le genre nombreux auquel elle appartient. Ce Scirpus croît à Damiette. Explication de la Planche 6, Fig. 2, SCIRPUS caducus de grandeur naturelle. (a) Un épi grossi ; (4) une fleur; (c) la graine. PLANCHE 6. F1G. 3. FIMBRISTYLIS FERRU GINEUM. FIMBRISTYLIS ferrugineum. F. spicis ovato-oblongis; squamis medio sub-tomentoso incanis; in- volucro sub-diphyllo umbellam simplicem æquante. V4HL, ÆEnum, pl. 2, p. 291. GRAMEN cyperoïdes majus ; spicis ex oblongo rotundis , compactis, ferrugineis. SLOAN. Catal, 36. Hist.1,p. 36,1 77, fig. 1. SCIRPUS ferrugineus. LIN. Spec, p.74—WILLDEN, Spec. 1, p. 304.— PERSOON, Synops, 1, p. 68. Radicules en faisceaux, brunâtres, filiformes ; feuilles linéaires, striées, longues d'environ 2 décimètres [7 pouces |, larges de 2 millimètres [près d’une ligne très-manifestement denticulées sur les bords; gaînes tubuleuses, velues en dehors, membraneuses dans la moitié de leur contour; cette membrane étant tronquée horizontalement à l'ouverture de la gaîne. L’extrémité des feuilles est un peu PLANTES GRAVÉES. ÊE obtuse ou en langue aiguë. Les tiges sont droites, striées, comprimées, plus étroites que les feuilles, hautes de 32 centimètres | 2 pieds |. L'ombelle est irrégulière, large d'environ 4 centimètres [ un pouce et demi |, à cinq rayons avec un épi central sessile; un ou deux rayons plus longs que les autres se terminent par deux épis, dont un latéral, sessile. L’involucre de l’ombelle consiste en deux ou trois feuilles linéaires environ de même longueur que les rayons. Les épis sont ovoïdes pubescens, longs de 8 millimètres [3 lignes et demie |, épais d’un peu plus de 4 millimètres| 2 lignes | Les écailles sont ovales, élargies, convexes sur le dos, brièvement mucronées, brunes ou ferrugineuses sur les bords, pubescentes dans leur partie dorsale, qui, n'étant point engagée sous les autres écailles, fait partie de la surface libre de l'épi. Les étamines et les stigmates sont plus longs que les écailles. Les filets sont larges et membraneux. Le style est linéaire-comprimé, cilié sur les côtés, membraneux, transparent, excepté à sa base, qui est épaissie, mais non circulairement dilatée. Les stigmates, au nombre de deux, plus courts que le style, se rejettent sur les côtés. La graine est lenticulaire, très-finement chagrinée, quelquefois garnie d’une sorte de rebord annulaire, portée au-dessus d’un pivot court, brunâtre. M. Nectoux, de la Commission des sciences et arts d'Égypte, arecueilli le Fimbris- Lylis ferrugineum dans le Fayoum. Vahl, dans l'Enumer. plant. 2, p. 291, compare les . épis du Fimbristylis ferrugineum à des grains de blé pour la grandeur; mais il cite la figure du Gramen cyperoïdes &c. de Sloane, Hist. 1, 36, t. 77, fig. 1, qui représente les épis plus gros, et qui convient tout-à-fait à la plante que M. Nectoux a cueillie dans le Fayoum. L’ombelle simple par laquelle Vahl distingue le Fémbristylis ferru- gineum, dépend du peu d’accroissement pris par cette plante. La même plante croît à l'Ile de France et à Saint-Domingue. Explication de la Planche 6, fig. 3- FIMBRIST Y LIS férrugineum. (a) Le pistil, les étamines et une écaille, constituant une fleur complète; (4) une écaille vue par le dos ; fc) la graine avec les filets des étamines insérées à la base du pivot qui supporte cette graine; (d) la graine considérablement grossie (l'insertion des étamines est représentée incorrectement au sommet du pivot qui porte la graine : il faut se reporter à la figure c, où l’insertion est correctement représentée); (e) une portion de la tige coupée. PLANCHE 7... F1G. 1. SCIR PUS FIM BRISETUS. SCIRPUS fimbrisetus. S. culmo triquetro, basi folioso; umbellà sub apice culmi; spicis ovatis ; squamis membranaceis, emarginatis, mucronatis; antheris apice lanatis ; stylo bifido ; semine ovato- oblongo, setis fimbriatis cincto. SCIRPUS littoralis. S. culmi wiquetri apice rectiusculo, vaginis foliüferis; cymâ laterali decomposità, involucro monophyllo suffultà; spiculis oblongis ; stigmatibus duobus. SCHRADER, For. Germ, 1, p.142, tab, 5, fig. 7.— LOISELEUR-DESLONGCHAMPS , Plantes de France, dans le Journal de botanique, tom. 2, pag. 202; Paris, 1 809. N. B 2 12 FLORE D'ÉGYPTE. La racine est rampante, coriace; les radicules sont blanches, molles. Le chaume est triangulaire ; ses faces sont presque planes ou très-peu convexes. Les angles sont lisses, bien prononcés, sans être tranchans. Ce chaume s'élève à un mètre [ 3 pieds J; il est épais de 4 décimètres | près de 2 lignes ] vers sa partie moyenne. Sa base est enveloppée, jusqu’à la hauteur d'environ 2 décimètres | 7 pouces er demi], dans les gaînes de trois feuilles dont la lame est fort courte : une ou deux écailles naissent plus bas que les gaînes des feuilles; elles sont transparentes et extrêmement minces, comme les gaînes elles-mêmes. La lame des feuilles est Jancéolée-aiguë, longue de 35 millimètres | 14 lignes 16 d'un vert foncé, molle et glabre. L'entrée de la gaîne porte une languette brune demi-circulaire, émarginée, extrêmement courte. La gaîne est assez longuement fendue au sommet, appliquée contre le chaume et rétrécie jusqu'à l'origine de la lame foliacée. Le dos de la gaîne est vert et paroît plus fibreux que la lame. Une membrane extrémement fine, blanche et transparente, complète cette gaîne en un tube dans lequel est logé le chaume. Une ombelle simple ou composée naît sous le sommet du chaume, qui s'amin. cit insensiblement depuis sa partie moyenne jusqu'à son sommet. L’ombelle naît latéralement de l’une des faces du chaume, dont le sommet prolongé contre cette ombelle est ordinairement de même longueur qu'elle. Ce prolongement se rétrécit en une extrémité mousse en languette. Deux écailles membraneuses sont situées sous l'ombelle ; les pédoncules sont, les uns simples, les autres ramifiés par des ombellules. Plusieurs pédoncules sont communément réunis en faisceaux, et naissent hors de gaînes insérées successivement avec un pédoncule les unes dans les autres. Les pédoncules sont aplatis sur une face, et demi-cylindriques sur l'autre, un peu striés. Les plus courts au centre de lombelle ne portent qu'une fleur; les plus longs se partagent en plusieurs pédicelles, et forment des ombellules de quatre à sept épis, dont l’un est central sessile. Une écaille membraneuse est placée sous chaque pédicelle. Les épis sont ovoïdes, longs de 7 à 10 millimètres [ ; à 4 ligñes ] Les écailles sont scarieuses, blanches et transparentes sur les côtés, rougeâtres sur le dos, ovales-élargies, émarginées ‘avec une pointe au sommet. Chaque fleur contient trois étamines à filets linéaires, de la longueur des écailles. Les anthères sont linéaires, cotonneuses à l'extrémité. L’ovaire est oblong, un peu plus court que les soies qui lenvironnent. Le style est capillaire, longuement bifide. La graine est ovoïde-arrondie, un peu rétrécie à la base, convexe sur sa face externe, qui est un peu relevée en angle. Cette graine se termine brusquement par une petite pointe brisée qui résulte de la base du style. L’involucre de cette graine est de trois à quatre soies plumeuses sur les côtés, et dont les cils ou poils sont im- briqués en haut, comme des barbes de plume, brillans, un peu tortillés et parois- sant formés de plusieurs articulations. J'ai trouvé cette plante à Damiette dans un fossé plein d’eau, près d’un champ de riz. M. de la Billardière la recueillie en Syrie. J'ai vu la même plante dans l'herbier de Vaillant, confondue avec le Scirpus triqueter ; ex provenant du midi de la France. PLANTES GRAVÉES. ; 13 Cette plante est très-caractérisée par les détails de sa fleur. Elle ressemble beau- coup au Jcirpus triquerer. Explication de la Planche 7, Fig. t. : SCIRPUS fimbrisetus. (a) Un épi entier grossi; (b) une fleur; {c) le pistil, les filets des étamines et l’involucre frangé de l'ovaire; (d) une anthère grossie considérablement pour faire voir la houppe cotonneuse qui la termine; (e) le pistil; (f) la graine de grandeur naturelle; (g) la même, considérablement grossie ; (4) une des barbes plu- meuses de la graine, PLANCHE 7. F1G. 2. ANDROPOGON ANNULATUM. ANDROPOGON annulatum, A. spicis digitatis plurimis; flosculis obtusis, sessilibus, aristatis, pedicellatis muticis; geniculis barbatis. VA4HLz, Symb, bot. 2, pag, 102. ANDROPOGON annulatum. À. spicis ad apicem culmi confertis, alternis; floribus geminatis, aristato sessili hermaphrodito, pedicellato mutico inani. FORSK. Descr. pag. 173. Racine dure, blanche, formant une souche rameuse vivace, qui produit des radicules grisâtres et de larges touffes de chaumes et de feuilles; un grand nombre de feuilles courtes et radicales se dessèchent et persistent. Les chaumes sont droits, lisses, simples ou rameux, coudés seulement à leur base, hauts de 25 à 80 centimètres | 9 pouces à 2 pieds et demi |; leurs feuilles sont planes, linéaires, étroites, rudes sur les bords à leur sommet, un peu bar- bues à leur base, près de leur gaîne, qui est striée extérieurement et pourvue d'une languette membraneuse obtuse. Les nœuds des chaumes sont barbus en anneaux. Les épis sont linéaires, longs de 4 à 6 centimètres | un pouce et demi à 2 pouces |, naissant au nombre de deux et trois jusqu'à six et huit au sommet de chaque chaume. Ces épis sont tantôt solitaires et tantôt géminés ou ternés sur leurs pédicelles, dont assemblage forme une panicule presque digitée. Les épillets sont imbriquéssur deux rangs, et composés de fleurons géminés, dont un sessile hermaphrodite, et l'autre pédicellé avorté. Le calice des fleurons hermaphrodites est bivalve, velu et cilié sur sa valve extérieure: il renferme une corolle qui n’a qu'une valve, la deuxième valve étant remplacée parune arête mince et cannelée à sa base, torse dans sa partie moyenne, coudée et très-déliée par le sommet. Les étamines sont au nombre de trois; l'ovaire porte deux styles à stigmates plûmeux. Le pédicelle du fleuron avorté est garni de longs poils; ce fleuron est à deux valves, dont l’extérieure est velue; il contient une corolle vide d’une seule valve. L'Andropogon annulatum à été découvert en Égypte par Forskal; nous l'avons trouvé au bord des chemins , près du Kaire , et à la pointe méridionale du Delta ; il croît aussi en Syrie, d'où M. Berthe, oflicier d'artillerie, l'a rapporté. Explication de la Planche 7, Fig. 2. ANDROPOGON annulatum.La fig. 2! représente une variété à feuilles ciliées sur toute la longueur de leurs bords. (4) Fleurons grossis ; (b) fleuron hermaphrodite ouvert; (c) fleuron pédicellé avorté; (d) portion du chaume coupé pour faire voir la base barbue d’une feuille et la languette membraneuse d’une gaine. 14 FLORE D'ÉGYPTE, PLANCHE 7. FIG. 3. SCIRPUS MUCRONATUS. SCIRPUS mucronatus. S. culmo triquetro aphyllo; spiculis lateralibus , glomeratis, sessilibus, oblongis; squamis mucronatis integerrimis ; stylis trifidis. BROWN , Prodr. Nov. Holl. 1, Pag. 223. SCIRPUS mucronatus. Zzw. Spec. pag. 73. — WILLD. Spec. 1, Pag. 307. SCIRPUS glomeratus. ScoPoLz, Carn. 1, pag. 47: — HOST, Gram. Austr. 4, Pag. 39, tab, 68, SCIRPUS mucronatus. S. aphyllus, spicis oblongis, squamis integerrimis, mucronato-acuminatis; culmo triquetro. V4Hz, ÆEnum, plant, 2, pag. 256. r SCIRPO-CYPERUS paniculà glomeratà è spicis imbricatis compositä. SCHEUZ. Gram, pag. 404, L9, fig. 14. La racine est chevelue, en faisceau, d’un jaune pâle. La tige s'élève à plus de 6 décimètres [2 pieds], dans les champs inondés, entre les chaumes de riz. Cette tige est triangulaire, glabre, à faces creusées en gouttière, à angles minces tranchans. La base de la tige est insérée dans une gaîne tubuleuse très-mince, obtuse, coupée obliquement, et qui est accompagnée d’une ou deux écailles brunes, inférieures, courtes. La tige est striée lorsqu'elle est sèche. Une tête d'épis naît latéralement à $ centimètres ou un décimètre [ 2 pouces à 3 pouces et demi | au-dessous du sommet de la tige. La portion de tige supérieure aux épis devient oblique, ou se fléchit horizontalement. Les épis sont glabres, réunis au nombre de trois et quelquefois de douze à treize; ils sont longs de 8 à 15 millimètres | 3 lignes et demie à 7 lignes ], épais d'environ $ millimètres [ 2 lignes] 11 n’y a aucun involucre sous les épis. Les écailles sont ovales, tronquées à la base, convexes, striées et un peu glauques sur le dos, à leur sommet: membraneuses, transparentes et pana- chées de petites lignes brunes sur les côtés; terminées à leur sommet par une petite pointe épaisse. L'axe des épis, après la chute des fleurs, réste creusé par des fossettes. Il y a dans chaque fleur trois étamines à filets linéaires, persis- tans, un peu dilatés au sommet, et un style trifide à branches moins longues que le style. La graine est d’abord blanche et devient tout-à-fait noire quand elle est très- mûre : elle est ovoïde-cunéiforme, un peu plane sur une face, convexe sur l'autre: transversalement rugueuse ou chagrinée, étant vue à la loupe. Elle se détache du rachis et des écailles, en restant accompagnée des trois filets d'étamines appuyés contre sa face dorsale, et des six barbes de son involucre dentées en scie de haut en bas sur les bords. Cette plante, cueillie en Égypte, est semblable à celle qui croît en Piémont et dans l'Inde; la tige est seulement plus grêle dans la plante d'Égypte. J'ai vu constamment la tête d'épis simple et sessile. Cette plante a beaucoup de rapport avec le Siirpus triqueter que j'ai trouvé dans le midi de la France, et qui diffère Par ses écailles un peu ciliées et comme déchirées, et par ses graines oyoïdes trèslisses et brillantes. PLANTES GRAVÉES. 15 Explication de la Planche 7, Fig. 3. SCIRPUS mucronatus. (a) Les parties intérieures détachées d’une fleur; (4) les mêmes parties avec les filets des étamines dont les'anthères sont naturellement tombées ; {c) la graine accompagnée de ses barbes et des filets des étamines; (d) une écaille des épis; (e) section transversale de la graine; (f) la graine et ses appendices de grandèur naturelle; (g) une portion de la tige coupée, dont les angles très-minces se sont repliés dans une des faces en gouttière. PLANCHE 6, F1G. 1. PENNISETUM DICHOTOM PENNISETUM dichotomum. P. culmo junceo diffuso; foliis paginä superiore scabris ; ramis erec- tis, sub-terno-fasciculatis ; spicis terminalibus, flavidis; rachi asperä, glabrä. 95 PANICUM dichotomum. FORSx, Descr, pag, 90. Cette graminée. forme des touffes un peu arrondies, hautes de 65 centi- mètres à un mètre [ 2 à 3 pieds |: ses chaumes sont très-rameux; ils ont la dureté des joncs du désert. Les rameaux sont eflilés, épais seulement de 2 à 3 millimètres [une ligne ou une ligne et demie |; ils sortent deux à trois en faisceau au - dehors de plusieurs gaînes de feuilles avortées. Lés feuilles parfaites qui naissent le long des rameaux, sont linéaires, aiguës, larges de 2.3 4omillimètres [ une à 2 lignes ], longues d’un à 2 décimètres [3 pouces et demi à 7 pouces ), y compris leur gaîne; la lame des feuilles est lisse en dessouss striée et rude en dessus et sur les bords; la gaîne est rude en dehors; sa languette est formée de cils. Les épis sont terminaux, solitaires, longs d'un décimètre ou environ | 3 pouces et plus |; l'axe est rude, anguleux. Les épillets sont solitaires ou géminés sur chaque dent de l'axe, entourés de soies rudes et plumeuses, plus longues que ces épillets. Le calice est à deux valves lancéolées, aiguës, un peu plus courtes que les fleu- rons, qui sont au nombre de deux, l'un mâle et l’autre hermaphrodite. Les valves des fleurons sont longues de 7 millimètres [ 3 lignes]. Les anthères sont bifides ; le style est capillaire, glabre, de la longueur du calice, et se termine en deux stigmates plumeux dont la longueur surpasse celle des valves des fleurons. Cette plante croît dans les vallées du désert de Soueys, et fleurit en hiver au mois de janvier. Les nœuds de cette plante sont en quelque sorte prolifères, c'est-à-dire qu’au- dessous de l'insertion d’une gaîne de feuille, à 2 ou 3 millimètres [une ligne environ | d'un nœud, il s'en trouve un second destiné à produire un rameau par le côté intérieur répondant à la concavité de la gaîne de la feuille. Une semblable structure a lieu dans le Panicum turgidum , dans le Milium arundinaceum, et proba- blement aussi dans beaucoup d’autres graminées à chaumes vivaces. Le Pennisetum dichotomum Flor. Ægypt. et le Cenchrus rufescens For. Atlant. sont :6 FLORE D'ÉGYPTE. peut-être deux variétés d’une seule plante. Ils ne diffèrent ni par la structure de leurs feuilles, ni par celle de leurs épis; seulement l'axe de l’épi est velu dans le Cenchrus rufescens , et glabre dans le Pennisetum dichotomum. Les involucres sont roux et les épillets violets dans le Cenchrus rufèscens, tandis que les involucres et les épillets sont d'un jaune très-pâle dans le Pennisetum dichotomum. Forskal est le premier auteur qui ait décrit cette plante, lui ayant donné le nom de Panicum dichotomum. C’est, dit-il, une des graminées fréquentes des déserts de l'Arabie, que l'on y emploie pour en construire des cabanes. Explication de la Planche 8, Fig. 1. PENNISETUM dichotomum. (a) Un épillet avec son involucre ; (b) épillet dont le calice est ouYert pour faire voir qu’il renferme deux fleurons ; (c) fleuron mâle de l’épillet ; (d) fleuron hermaphrodite ; (e) soies plumeuses des involucres. PLANCHE 6. a F1G. 2. ANDROPOGON FOVEOLATUM. ANDROPOGON foveolatum. A. aminä foliorum basi margine utroque barbulatä ; eulmo erecto, nodis breviter ciliatis ; ramulis terminalibus, monostachyis ; flosculis fertilibus #ossulà dorsali hemi- sphæricä sub apice impressis. 9° GRAMEN dactylon ægyptiacum spicà simplici, villosä et aristatà. D. MICHAËL, Herb, Vaill. Les caractères de cette plante sont nombreux et faciles à saisir, quoiqu’elle appartienne à un genre abondant en espèces. Sa racine est vivace et consiste en cordons perpendiculaires un peu tortueux, fasciculés, moins grêles que le chaume. Les feuilles sont linéaires et alongées sur quelques chaumes qui se ‘divisent; elles sont courtes, subulées, distiques, pliées longitudinalement en dessus, lorsque la sécheresse réduit la taille de toute la plante. Les deux bords des feuilles, auprès des gaînes, portent quelques poils longs, écartés ; la languette, à l'ouverture de la gaîne, est courte et ciliée. Le chaume est droit, haut de 3 décimètres [environ un pied }, ordinairement simple et muni de très-peu de feuilles. Ses nœuds sont velus: il produit, à sa partie supérieure, plusieurs gaînes droites, aiguës, d’où sortent des pédoncules où rameaux très- déliés, solitaires ou agrégés, droits et terminés chacun par un seul épi linéaire, long d'environ $ décimètres [ plus d’un pouce et demi ] L'axe de l'épi est garni d’un duvet blanc, soyeux, un peu plus court que les épillets, auxquels il sert en quelque sorte d’involucre. Les épillets sont disposés sur deux rangs, et consistent chacun en deux fleurons: l’un inférieur sessile, hermaphro- dite ; l'autre pédicellé avorté. Il y a quelquefois deux fleurons avortés pédicellés, au lieu d’un seul. Le calice du fleuron hermaphrodite est bivalve : sa valve extérieure n’a point de nervures; elle est aplatie sur le dos, et présente au-dessous de son sommet une fossette qui ressemble à l'impression que l'on pourroit faire avec une tête Le d'épingle : PLANTES GRAVÉES. : PT? d'épingle : la valve intérieure du calice est plus mince, concave, et se fend aisément au sommet, quand on cherche à l’ouvrir. Ce calice renferme une corolle com- posée d’une valve presque égale à celle du calice, et d’une longue barbe qui tient lieu de seconde valve. Cette barbe est canaliculée par sa base, torse dans sa partie moyenne, et terminée en un prolongement sétiforme coudé. II y a trois étamines, deux styles glabres et deux stigmates plumeux dans les corolles: les fleurons avor- tés, portés sur des pédicelles velus, n’ont qu'un calice vide bivalve, dont la valve extérieure est un peu en spatule, nerveuse et denticulée. Cette plante fleurit en hiver dans les vallées sablonneuses de l'isthme de Soueys; je ne l'ai trouvée qu’en très-petite quantité. Quoïque rare et non décrite dans les ouvrages de botanique, elle avoit été rapportée d'Égypte avant que je l'y eusse observée, et elle étoit dans l’herbier de Vaillant. Linné a donné à une espèce d’Andropogon le nom d’Andropogon pertusum à cause d’une fossette, près du sommet de la valve externe de ses calices, tout-à-fait sem- blable à la fossette qui fait un des principaux caractères de l' Andropogon foveolatumn. Ces deux Ardropozon formentun groupe ouune section que cette fossette caractérise. Les épis sont simples dans l'Andropogon foveolatum, et fasciculés presque en ombelle dans l'Andropogon pertusum , que j'ai vu sec dans l’herbier de Commerson, de l'Inde. Explcation de la Planche 8, Fig. 2. ANDROPOGON foveolatum. (a) Un des épillets formés de deux fleurons , lun hermaphrodite sessile , et lautre avorté pédicellé, tels qu’ils sont disposés sur deux rangs de épi; (b) fleuron hermaphrodite ouvert; (c) euron vide avorté; (d) feuille détachée. PLANCHE 6. F1G. 3. PENNISETUM TYPHOIDEUM. PENNISETUM typhoïdeum. P. culmo erecto sub-ramoso, nodis inferioribus glabris, superio- ribus annulato-barbatis, spicâ terminali cylindricä ; foliis pilosis glabrisque; ligulà ciliatâ. © GRAMEN paniceum sylvestre maximum Indiæ orientalis. PLUCK. Alm. 104 tab, 32, fig. 4. PENNISETUM typhoïdeum. PERSOON , Synops. I, pag. 72. PENICILLARIA spicata. WILLDEN. Enum. pl. Hort Berol. 2, PAg. 1037. — BEAUVOIS, Agrost, Pag. 58, tab. 13, fig. 4. ï HOLCUS spicatus. LIN, Spec. 1483, — WILD. Spec. 4, pag. 928. Chaume droit, cylindrique, haut d'un mètre [ 3 pieds ] Lame des feuilles lan- céolée aiguë, longue de 3 décimètres [ près d’un pied ]}; poilue à la surface ou glabre, rude sur les bords. La gaîne des feuilles est striée; elle est ciliée supé- rieurement par ses bords : sa languette est formée de cils. Le chaume est coton- neux au-dessous de lépi; ses nœuds supérieurs sont barbus circulairement. L'épi est cylindrique, long de 13 centimètres [ $ pouces |, épais d'environ 2 centimètres [ 8 à 9 lignes |, garni d'épillets rapprochés , sessiles ou très-briè- vement pédicellés. Les épillets sont groupés deux à deux ou trois à trois sur chaque dent de l'axe de lépi; ils ont 7 millimètres | 3. lignes ] de long : ils 1 HN. 18 FLORE D'ÉGYPTE. . sont d’abord imbriqués vers le sommet de l’épi, lorsque les feurons ne sont point ouverts; ils deviennent moins couchés ou tout-à-fait horizontaux après la fécon- dation. Plusieurs soies, les unes simples et rudes, les autres plumeuses et dont les plus longues égalent les épillets, forment un involucre à ces épillets. On dis- tingue dans chaque épillet un calice à deux valves onguiformes, très-minces, peu apparentes. Il y à deux fleurons dans le calice : l'un de ces fleurons est ordinaire- ment hermaphrodite, et l'autre mâle; quelquefois ils sont tous deux hermaphrodites: ils sont formés de deux valves, dont une extérieure est nerveuse au sommet, un peu échancrée, mucronée par le prolongement et par la réunion de deux nervures dorsales. La valve intérieure est obtuse et un peu émarginée ou aiguë: les étamines, au nombre de trois, ont leurs anthères linéaires terminées À leur sommet par deux houppes de barbes très-courtes. Le style est simple, cotonneux, excepté près de Tovaire où il est lisse, terminé par deux stigmates filiformes cotonneux. Nous avons vu quelques pieds de cette graminée cultivés près de l’île de Philæ. C'est une variété de l'Aolcus spicatus de Linné, remarquable par la forme linéaire, égale et non renflée de ses épis. Le Millet chandelle d'Afrique, dont l'Écluse a représenté un épi, en lui donnant le nom de Panici americani sesquipedals spica (Hist. plant. rar. 2, pag. 210), est une variété de la même plante. Explication de la Planche 8, Fig. 3. PENNISETUM typhoïdeum. (a) Un épillet représenté trois fois plus grand que nature avec ses fleurons ouverts; (b) la graine non encore mûre; (c) une portion du chaume. PLANCIHE.9. : FIG. 1. CRYPSIS ALOPECUROIDES. CRYPSIS alopecuroïdes. C. culmo prostrato, diffuso; paniculà tereti, spicatä, foliis longiore. © CRYPSIS alopecuroïdes. SCHRADER, Flor, Germ. 1, Pag. 167. HELEOCHLOA alopecuroïdes. AOST, Gram. 1, PAg. 23, tab, 29, GRAMEN typhinum orientale ramosum. SCHEUZ. Agr. pag. 73. V. S. herb. VAILL, ALOPECURUS geniculatus. ForSK. Flor. Ægypt. pag. LX, n° 28, La racine est chevelue, en botte : les chaumes sont très-nombreux, étalés comme autant de rayons partant de la racine, couchés, simples ou rameux, grêles, n'ayant qu'un millimètre à un millimètre et demi d'épaisseur | une demi-ligne à trois quarts de ligne }, longs de 16 à 30 centimètres [6 à 11 pouces ], striés au-dessus des gaînes des feuilles, coudés à quelques-uns de leurs nœuds, soit près de la racine, soit près des épis. Feuilles un peu rudes et striées par leur face supérieure sujette à se rouler lon- gitudinalement sur elle-même: gaînes striées, lisses, ciliées à leur ouverture. Les chaumes rameux sont garnis de gaînes un peu renflées: leurs rameaux se PAR de nouveau; ils sont rapprochés les uns contre les autres en manière de aisceaux. PLANTES GRAVÉES. 19 Les épis sont fusiformes à l'extrémité des chaumes et des rameaux; ils sont com- posés de petites grappes d’épillets très-serrés. Leur calice est à deux valves lan- céolées, en carène, un peu plus courtes que la corolle, denticulées ou hispides au sommet, sur leur nervure dorsale et sur leurs bords. La corolle est bivalve, et sa valve extérieure est un peu denticulée ou hispide au sommet, plus grande que les autres. valves des épillets; la seconde valve de la corolle est transparente, petite et glabre : chaque corolle renferme trois étamines à anthères courtes blanches, et deux styles. Cette graminée est fréquente sur les îles basses et sablonneuses du Nil, près du Kaire, pendant les mois d'avril, mai et juin. Elle varié à chaumes longs ou très-petits, à épis verdâtres ou un peu violets. Explication de la Planche 9 , Fig. 1. CRYPSIS alopecuroïdes. (a) Un épillet dont les valves sont ouvertes ( la valve ciliée de la corolle devroit être représentée un peu plus longue qu’elle n’est ici, pour conserver ses proportions par rapport au calice, cette valve étant Ja plus grande de toutes celles des épillets ); (4) corolle. PLANCHE 9. F1G. 2. PANICUM TURGIDUM. PANICUM turgidum. P. culmo junceo frutescente, ramis ad nodos fasciculatis ; vaginâ foliorum multiplici, spathaceñ, persistente; paniculis terminalibus ; spiculis omnibus pedicellatis, ovatis, tumidis; calicis valvul exteriore flosculis inclusis pauld longiore. % PANICUM turgidum. ForSk. Descr, pag. 18. GRAMEN memphiticum erectius et ramosius, albo miliaceo semine. LIPPI, Mss. Le chaume rameux de cette graminée forme des buissons arrondis hauts de 10 à 13 décimètres [ 3 à 4 pieds ] : sa racine est, suivant Lippi, cotonneuse en dehors et grosse comme le doigt; ce qui doit s'entendre, je pense, des cordons particuliers des radicules. Les branches écartées et s'entrelaçant sont dures, élastiques, trés-peu striées, épaisses seulement de 2 à 3 millimètres [une à 2 lignes] vers le milieu de la hauteur des chaumes. Les entre-nœuds de ces branches sont longs de 15 à 18 centimètres [$ à 6 pouces ]. Leurs nœuds sont prolifères , produisant, presque immédiatement au-dessus de l'insertion d’une première graïne de feuille, un ou plusieurs rameaux dont la base est enveloppée par des gaînes de longueur inégale ; plus la plante croît dans un terrain aride, et plus le nombre des rameaux en faisceau est grand sur les nœuds des branches. Les gaînes, cachées sous d’autres gaînes plus grandes, n’ont qu'un rudiment de lame foliacée à leur sommet; les feuilles parfaites sont finement striées, linéaires, aiguës, à lame un peu ciliée sur les bords à leur base, se roulant longitudinalement en dessus. Les panicules sont terminales, un peu pyramidales, courtes à l'extrémité des rameaux qui partent en faisceaux épais d’un même nœud, longues de 1$ centimètres [ plus d’un demi-pied ] au sommet de quelques rameaux qui sont simplement fourchus. 1. HN. ES 20 FLORE D'ÉGYPTE. Les rameaux partiels des panicules sont un peu flexueux, et se divisent en pédi- celles très-peu denticulés, qui ne portent chacun qu'un épillet et qui sont élargis un peu en godet à leur sommet après la chute des épillets ; ce qui ne se voit qu'à * la loupe. Les épillets sont ovoïdes, longs de 3 millimètres à 4 millimètres et demi [une ligne et demie à 2 lignes]. Leur calice est à deux valves convexes extérieurement, sillonnées et striées longitudinalement, dont la plus grande exté- rieure, aiguë, cache presque entièrement les fleurons. Ces fleurons sont bivalves : Jun est mâle, à corolle membraneuse comme le calice; l’autre est hermaphrodite, à valves brillantes coriaces. Les étamines des deux fleurons sont d’un violet foncé : il y a deux styles glabres très-fins dans-le fleuron hermaphrodite, terminés chacun par un stigmate épais, plumeux. La graine ressemble toutà-fait au millet cultivé; elle est revêtue de la corolle persistante et brillante : cette graine, quand on la dépouille de la corolle, estovoïde, un peu aplatie d’un côté, et convexe de l’autre. Le Panicum turgidum croît dans les déserts du Kaire, et est commun sur le sable mouvant au pied de la montagne des pyramides de Gyzeh; il croît dans le Tehama, partie de l'Arabie (1), qui n’est qu'une vaste plaine sèche et argileuse entre la mer Rouge et les montagnes. On pourroit essayer de faire de cette graminée des haies vives dans les terres qui sont rarement inondées en Égypte, et que le sable vient envahir. Ses graines m'ont paru être enlevées par les oïseaux dans le désert, presque aussitôt qu’elles mûrissoient; ses branches et ses panicules étoïent presque toujours coupées par des animaux, particulièrement par les chameaux. On feroit servir les branches de fourrage, en cultivant cette plante ; et ses chaumes, plus ligneux que ceux de lHalfeh [ Poa cynosuroïdes , pl. 10 , fig. 3], graminée sauvage, que les Égyptiens ré- coltent pour les brûler, serviroient aussi, lorsqu'on seroit contraint de les arracher. Explication de la Planche 9 , Fig. 2. PANICUM turgidum. (a) Un épillet ouvert; (4) les deux fleurons de lépillet , auquel on a retranché Ie calice. PLANCHE I0. Fc: «. AGROSTIS SPICATA. AGROSTIS spicata. A. paniculà spicatâ; foliis involutis, rigidis , in geniculis coacervatis; ramis infractis. VAHL, Symb. bot, 1, Pag. 9. — WILLD. Spec. 1, pag. 373. AGROSTIS virginica. À. sarmentis répentibus ; foliis ciliatis convolutis. ForsK, Deser, Pag, 20, GRAMEN canopicum procumbens, folio pungente , tereti; spicä perangustä. ZrPPr, Mss, (1) Cette plante est celle désignée par Forskal, sous le nom de Panicum setigerum à la place de celuide Pañicum nôm de Bockar qu’elle porte en Arabie, Flor. Ægypt. Arab, dichotomum, comme on s’en convaincra en comparant les P-CIVerp. 20, Forskal ainséré,p, C1V, lenom de Panicum noms Arabes cités par Forskal, p. 18et 20, n.es60 et 64, dichotomum à la place de celui de Panicum turgidum, etle aux noms Arabes, n.s 59 et 60, pag. CIV. PLANTES GRAVÉES. | PE Saracine est dure, cylindrique, vivace, rampante, et recouverte d'écailles jaunâtres déchirées, qui sont des débris de feuilles. Ses radicules sont cotonneuses étant Jeunes, comme celles d’autres graminées vivaces qui croissent dans le sable. Les feuilles et les chaumes sont en toufles basses, produisant des jets couchés et traçans de la longueur du bras, qui fleurissent principalement à leur extrémité, et dont les nœuds se garnissent de feuilles et de racines par petites touffes écartées. Les jets ou rameaux de cette plante sont durs, cylindriques, épais d'environ 2 milli- mètres | près d’une ligne]; leurs entre-nœuds sont longs de 1 ÿ centimètres [6 pouces ou environ |. Les feuilles sont aiguës et piquantes, denticulées sur les bords, roulées en dessus longitudinalement, garnies d’une collerette de cils à l'entrée de leur gaîne. Les fleurs viennent en panicules resserrées en épis linéaires, cylindriques, qui terminent des chaumes gréles, coudés, longs de 1$ à 20 centimètres [s à 7 pouces |, produits par des touffes adultes ou par les nœuds des jets traçans. Les panicules sont longues de $ à 8 centimètres [2 à 3 pouces] Tous les épillets sont menus, longs de 2 millimètres [une ligne |, redressés et imbriqués; le calice est de deux valves, dont l’extérieure est de moitié ou de deux tiers plus courte que l'intérieure, un peu obtuse; la corolle est un peu plus longue que le calice; les valves sont lisses; on découvre difficilement quelques dentelures sur la nervure dorsale de la plus longue valve du calice. Les étamines et les styles ne sont point colorés; la graine est ovoïde, tronquée obliquement près de sa base par un petit écusson brun qui indique l'embryon. L'Agrostis spicata croît dans les sables au bord du chemin d’Abouqyr à Rosette, sur la côte; je l'ai aussi cueilli aux environs de Mataryeh près du Kaire. æ Explcation de le Planche 10, Krren AGROSTIS spicata. (a) Un épillet dont les valves sont ouvertes, représenté quatre fois plus grand que nature. PLANCHE 10. F1G. 2. POA ÆGYPTIACA. POA æpgyptiaca. P. culmis confeitis, basi geniculatis; spiculis linearibus, 7-15- floris; corollæ val- vulâ interiore arcuatâ, persistente, obtusâ, lacerâ. © POA amabilis! prostrata, spiculis 12- floris, linearibus. FORSK. Flor. Ægypt. pag, LXI,n° 57. POA ægyptiaca. P. paniculà æquali, diffusâ ; spiculis linearibus, 9-15 -floris; flosculis liberis; li gulà truncatä, ciliatä ; culmo ramosissimo, ascendente. WrzzD, Enum, pl. hort. Berol, 1, Pag. 107, n° 17. VARIAT, a, Culmis erectis ; paniculä expansä. 8. Culmis prostratis, ramosioribus ; paniculâ contract, sessili, folio sub-involutä. Racine fibreuse, en faisceau, cotonneuse ; chaumes en gazon, montans ou à _. \ étalés, quelquefois couchés, longs de $ à 24 centimètres [2 à 9 pouces É è ER e à à Feuilles linéaires, ciliées de chaque côté de l'ouverture de leur gaîne, qui est bordée intérieurement à son sommet par une languette ou collerette très-courte, 22 FLORE D'ÉGYPTE. cotonneuse : les gaînes sont striées, douces au toucher. Les chaumes sont coudés à leur base sur leur premier ou leur second nœud, assez ordinairement rameux; ils sont grêles, et se terminent par une panicule à rameaux, les uns alternes, les autres ternés, demi-verticillés, garnis d'épillets linéaires, assez nombreux et rapprochés pour ne laisser que très-rarement d'intervalle du sommet d’un épillet x la base d’un autre. Leur calice est à deux valves membraneuses, dont l’extériêure est fort courte et plus aiguë que l'autre. Il y a douze à quinze fleurons dans les épillets; leur rachis est flexueux, de manière à loger la valve intérieure de la corolle, creusée en gouttière sur le dos, etarquée de manière que sa convexité est appliquée contre le rachis de l'épillet; elle est membraneuse, transparente, déchirée au sommet, et persiste après la chute des graines. La valve extérieure de la corolle est plus Jongue que l'intérieure; cependant sa longueur n'est guère que d'un millimètre et demi | deux tiers de ligne]. Cette valve est aiguë dans les fleurons du sommet des épillets, un peu obtuse dans les autres; elle se dilate de chaque côté dans sa moitié inférieure, qui, par la saillie demi-circulaire de son bord, va joindre et embrasser la valve interne, qui présente la concavité d’une courbure. La valve extérieure des corolles est à trois nervures peu marquées, l’une dorsale un peu rude et deux latérales courtes. La graine tombe enveloppée dans la base de la valve extérieure de la corolle; elle est ovoïde fort petite. Le rachis des épillets reste garni des valves intérieures desséchées des corolles, qui seroïent prises au premier coup-d'œil pour des den- telures du rachis. Cette plante est commune à l’île appelée Gezyret el Dahab, au-dessus du vieux Kaire, au mois de mars. Elle est en touffes étalées sur le sable, quelquefois presque enterrées ; elle est redressée dans des endroits moins arides, sa panicule devient plus grande, et ses rameaux sont écartés. La couleur des épillets varie : ils sont d'un blond doré et quelquefois d’un vert brun. Explication de la Planche 10, Fig. 2. POA ægyptiaca, (a) Le calice; (b) épillet dont le rachis à sa partie moyenne west garni que des valves inté- rieures persistantes des corolles; (c) Ia graine. PLANCHE T0: F1G. 3. POA CYNOSUROIDES. POA cynosuroïdes. P. paniculà gladiatâ; spicis numerosissimis patentibus; spiculis pendulis biseriatis. % POA cynosuroïdes. P. paniculâ strictâ pyramidali; pedunculis patentissimis ; spiculis dependentibus distichis. RETZ, Obs, 4, pag. 20. — VAHL, Symb. bot, 3, pag. 10. — WILLD. Spec. 1, pag. 393. UNIOLA bipinnata. Lin. Spec. pl. 1, pag. 104. — Flor, Palæst. in Am. acad. 4, pag. 450. CYNOSURUS durus. Forsx. Descr. pag, 71. GRAMEN memphiticum elatius, spicä cubitali spicas innumeras exilissimas gerente. ZrPpr, Ms. PLANTES GRAVÉES. 23 La racine est ligneuse, dure, vivace, rampante, comprimée, marquée, de cica- trices annulaires rapprochées, Le chaume est épais de 6 millimètres [ 3 lignes ], garni de beaucoup de feuilles droites à sa base, et s'élève à un et 2 mètres | 3 à 6 pieds ]. Les feuilles radicales sont rapprochées par faisceaux larges de deux à trois doigts; elles sont glabres, très-coriaces, bordées. d’une collerette de cils très-courts à l'entrée de leur gaîne, linéaires, étroites, rudes sur les bords, longues de 6 déci- mètres [2 pieds ] Les feuilles sont plus longues et plus étroites à la partie moyenne du chaume qu'à sa base ; elles ont quelquefois 12 décimètres de long [ près de 4 pieds |; elles se roulent par les bords et deviennent très-déliées à leur sommet. Le chaume est droit et produit une panicule effilée comme une lame d'épée, longue de 30 à {o centimètres [un pied à un pied et demi]. Cette panicule est composée d'un grand nombre d'épis sessiles, placés alternativement sur un axe strié et velu, quelques-uns solitairement, et la plupart en groupes de trois à cinq. Les épis prennent une direction horizontale en se développant ; ils sont longs de 1$ à 30 millimètres [6 à 12 lignes |, composés de deux rangs d’épillets tournés en bas, au nombre de quinze à vingt sur chaque rang. Les épis sont plus courts par degrés vers le sommet de la panicule qui se rétrécit et se termine par quelques épillets simples. Les épillets sont comprimés et tranchans sur les bords, composés de sept à dix-huit fleurons, ou de trois à cinq fleurons seulement, sur divers pieds. Le calice est à deux valves aiguës en carène. Les fleurons ou corolles sont plus longs que le calice, à deux valves: l’une extérieure en carène, denticulée sur sa nervure dorsale comme les valves du calice; l’autre intérieure, un peu plus courte, canaliculée sur le dos. Les anthères sont petites, oblongues, blanches ou bleuâtres; les styles sont fins comme de la soie, et se terminent chacun par un stigmate plumeux. La graine est brune, lisse, ovoïde et fort petite, avec un prolongement en mamelon à sa base. Cette plante est connue de tous les habitans de la campagne dans la haute et dans la basse Égypte; elle croît au bord des chemins, dans des champs abandonnés et autour des ruines des anciennes villes. On la nomme Æ4/feh : elle sert à brûler lorsqu'on la déracine; et c'est avec ses chaumes, ou avec le Szccharum cylindricum arraché dans les jardins et dans la campagne, que les pâtissiers du Kaïre chauffent leurs fours. On fait, avec ses feuilles, des cordes à bas prix, presque aussi grosses que le poignet, et qu'on adapte aux roues à arrosement garnies de pots de terre en chapelets pour monter l'eau. Explication de la Planche 10, Fig. 3. POA cynosuroïdes. La gravure représente le sommet de la plante en fleur, la panicule ayant été fléchie et ren- versée contre le chaume. (a) Un épillet; (4) le calice; (c) un fleuron; (d) graine. Ces détails sont d’un tiers plus grands que nature. 24 FLORE D'ÉGYPTE. PLAIN CH ENTT. Hire 2 HESFÜUGCAARUSCA FESTUCA fusca. F. culmo basi geniculato, ramoso; foliis scabris, vaginis basi dilatatis; pani- cukæe ramis simplicibus erectis; valvulis sub-acutis aut mucronulatis, dorso sub-carinatis. FESTUCA fusca. F. paniculä erectä, ramosä; spiculis sessilibus, carinatis, muticis. LIN. Spec. planr. 109. 5 VARIAT, a, Spiculis pallidè virentibus ; losculis acutis. 8. Spiculis atro-virentibus, obtusiusculis. Les chaumes sont écartés, couchés à leur base et coudés en se redressant sur * des nœuds qui poussent des racines. Leurs entre-nœuds sont longs de 9 à 13 centi- mètres [ 3 pouces et demi à $ pouces ], épais de 3 millimètres [une ligne et demie ], grossis par les gaînes des feuilles. Ces gaînes sont douces au toucher, plus longues que les entre-nœuds, un peu renflées à leur base, insensiblement rétrécies vers leur sommet, garnies d’une languette membraneuse, transparente, découpée en dents aïguës; la lame des feuilles est linéaire, longuement aiguë, rude à sa face inférieure. ; Les chaumes sont ordinairement très-peu noueux au-dessus de leur base couchée, qui produit des rameaux de ses nœuds. La hauteur des chaumes, jusqu’à la naïssance de leur panicule, est de 9 à 12 pouces [ 24 à 32 centimètres ] Leur panicule est ovoïde, composée de rameaux grêlés, rudes, simples, redressés; elle est longue de 15 à 24 centimètres [ s pouces et demi à 9 pouces |. Les épillets, renfermant de cinq à neuf fleurs, sont sessiles, alternes, solitaires et redressés près de leur axe commun, qui est constamment simple, long de $ à 10 centimètres [ 2 pouces à 3 pouces et demi], et qui porte dix à vingt épillets. Les épillets sont lancéolés , longs de 7 à 10 millimètres | 3 lignes à 4 lignes et demie]. Leur calice est à deux valves lancéolées aiguës, dont lextérieure est la plus courte, garnie d’une nervure dorsale un peu rude. Les fleurons sont à deux valves, dont l'extérieure, un peu plus grande que l'in- térieure, est très-légèrement fendue au sommet avec une pointe intermédiaire : cette pointe ou soie très-courte est un prolongement de la nervure de la valve entre deux dents, qu’elle soude quelquefois de manière à former un sommet simple, aigu; quelquefois aussi cette nervure se termine au-dessous des dents de la valve sans se prolonger en une soie : la valve intérieure est en gouttière sur le dos, médiocrement aiguë au sommet, ou déchirée en deux ou trois pointes mousses. Il y a trois étamines à anthères blanchôtres; l'ovaire est à deux cornes, portant chacune un style très-fin et un stigmate plumeux de toutes parts, violet-brun. Le Festuca fusca croît dans la basse Égypte et aux! environs du Kaire, dans les Prairies humides; ses chaumes sont quelquefois obliques dans l'eau des mares et des fossés, et quelques-unes de ses feuilles flottantes au mois de novembre. Cette plante est remarquable par les rameaux simples de sa panicule, caractère qui PLANTES GRAVÉES. 25 qui est rare dans les graminées à panicules divisées en aussi longs rameaux. La description que Linné donne du Festuca fusca, applique mal à la plante que je donne sous ce nom, et qui est cependant bien ce Festuca. J'ai envoyé cette plante en Angleterre à M. J. E. Smith, qui possède l’herbier de Linné, et qui a bien voulu me répondre qu'elle étoit le Festuca fusca. Hasselquist avoit découvert cette graminée en Syrie; aucune figure ni aucune bonne description n’en avoient été faites jusqu’à présent. Le Festuca fusca ne diffère que par ses fleurons brièvement mucronés du Festuca polystachya(Mich. Arnér. x, pag. 66), ou Festuca fascicularis (Lamark, {ustr. n.° 1030), Diplachne (Beauvois, Agrostogr. pag. 80), qui a les fleurons plus longuement sétacés et les dents de la valve plus aïguës. Explication de la Planche 1, Fig. 11. FESTUCA fusca, (a) Un épillet; (4) calice; (c) fleuron ouvert , avec les étamines et les stigmates; (d) por- tion moyenne d’une feuille pour faire voir la languette à l'entrée de la gaîne, PLANCHE II. F1G. 2 BROMUS RUBENS. BROMUS rubens. B. culmo palmari; spicis villosis, lanceolato-linearibus, 7-32-floris, turbi- natâ paniculâ congestis; dentibus valvulæ flosculorum externæ ciliato-villosis. © BROMUS rubens. LIN. — SMITH, Icon. Flor, Grec, Sibthorp. tab, 83. Racine fibreuse en botte; chaumes en faisceaux ordinairement moins hauts que la longueur de la main; feuilles molles, velues, principalement les infé- rieures ; languette de leur gaîne membraneuse, aiguë, dentelée; panicule de six à dix épis presque sessiles, longs de 20 à 35 millimètres{oà 15 lignes], lancéolés- linéaires, à sept, onze et quinze fleurons. Calice à deux valves aiguës, velues sur leurs nervures; l'une de ces valves est interne, plus large et plus longue que l'externe. Fleurons à deux valves : extérieure presque linéaire, longue d'environ 12 milli- mètres | $ lignes], pliée en gouttière en dedans, velue et arrondie sur le dos, portant une soïe au-dessous de son sommet, bifide et velue au-dessus de la naïs- sance de cette soie; la valve intérieure est canaliculée sur 1e dos, ciliée sur deux nervures fines parallèles. La graine est linéaire, collée contre les valves qui l'en- veloppent; elle est velue au sommet, sur lequel les deux anthères du fleuron se trouvent conservées. Cette plante croît à Alexandrie autour des champs d'orge, entre la colonne de Pompée et les catacombes; ses panicules, ses tiges et ses feuilles sont souvent rougeâtres ou violettes. Le Bromus rubens a été confondu par plusieurs botanistes avec un autre Bromus à panicule rougeätre ou violette, que j'ai nommé Bromus purpurascens, n.° 1 17 de l'Uustratio Flore Ægyptiacæ , Et qui est caractérisé par une- panicule ovoïde très- 1. HN, < D 26 FLORE D'ÉGYPTE. serrée, de douze à trente épis, par ses fleurons peu nombreux, dont les valves exté- rieures sont glabres, rudes, et les valves intérieures ciliées sur les deux nervures dorsales assez longuement pour faire paroître les fleurons velus, si l'on n'examine pas assez attentivement l'origine de ces cils. Je définis donc ainsi les caractères spécifiques du Bromus purpurascens : B. paniculä sub-ovatä, contractä ; spicis numerosts, oblongis , ÿ-7 -floris ; valyulä flosculorum exteriore glabrä, interiore ciliatà. Explication de la Planche 11, Fig. 2. BROMUS rubens. (a) Un épi détaché de sa panicule; (b) calice; (c) valves du fleuron; {d) gaine. PLANCHE IT, Fic. 3. DINÆBA ÆGYPTIACA. DIN ÆBA æpgyptiaca. D. culmo geniculato ramoso; foliis sub-asperis, planis; ligulà membrana- ce ; spicis paniculatis, linearibus, maturis deflexis. © DACTYLIS paspaloïdes. W1LZD, Enum, plant, Berol, 1, pag. I11. CYNOSURUS retroflexus. WA4H1, Symb, bot, 2, pag: 20, — PERSOON, Synops. 1, pag, 86. DIN ÆBA arabica. BEAUVOIS, Agrostogr. tab, 16, fig. 2. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calice à deux valves presque égales, subulées, aiguës- sétacées, renfermant trois à quatre fleurons beaucoup plus petité que le calice; corolles ovoïdes, à deux valves, dont l'extérieure est aiguë ou acuminée, et l'intérieure émarginée; trois étamines, deux styles; épillets imbriqués alternativement sur deux rangs à la face inférieure d'un axe linéaire: épis disposés en panicule pyramidale- alongée. \ DescrIPTION. Ses chaumes sont gréles, lisses, cylindriques, rameux, hauts de 3 centimètres [9 pouces], coudés sur lesnœudbs à leur base : les feuilles sont lancéolées- linéaires, très-aiguës, molles, un peu rudes, larges de 3 à $ millimètres [une ligne et demie à 2 lignes |, longues de $ à 13 centimètres | 2 à s pouces], non compris leur gaîne. Les chaumes et leurs rameaux se terminent en panicules droites, pyramidales- alongées, formées d’épis linéaires, alternes, horizontaux ou réfléchis, écartés lés uns des autres, courts vers le sommet de la panicule. L'axe propre des épis est garni d’un nombre d'épillets proportionné à la lon- gueur de ces épis; cet axe est plane en dessus : les épillets sont disposés alterna- tivement sur deux rangs à la face inférieure, contre laquelle ils sont appliqués et imbriqués : l'axe se termine par un épillet. Le calice de chaque épillet est à deux valves subulées, aiguës-sétacées, anguleuses sur le dos, égales ou presque égales l’une à l’autre, beaucoup plus longues que les fleurons. Ce calice renferme trois fleurons bivalves, ovoïdes: la valve extérieure des fleurons, plus grande que Fintérieure, est longue de 2 millimètres [ une ligne}, et porte une neryvure dorsale qui forme une très- petite pointe au sommet aigu, PLANTES GRAVÉES. 27 membraneux et un peu déchiré de la valve; la seconde valve est fendue à son sommet en deux dents courtes, à chacune desquelles aboutit une nervure. Les étamines, au nombre de trois, ont leurs anthères petites, jaunes ; les stigmates sont violets et plumeux; la graine est ovoïde-renversée, cachée dans la corolle, avec laquelle elle tombe et dont on peut la séparer facilement. J'ai cueilli cette plante à Damiette dans un champ de cannes’à sucre, au mois de décembre 1798; j'en ai rapporté les graines en France en 1802 : elles ont très- bien levé pendant l'été, et la plante a été répandue depuis dans plusieurs jardins de botanique sous le nom de Dinæba que je lui avois donné. J'avois formé ce nom du mot Arabe Dendb, qui signifie queue, parce que les panicules de cette plante sont longues et étroites. J'ai vu la même plante sèche dans l’herbier de Michaux, qui l’avoit recueillie en Perse. Explication de le Planche 17, Fig. 3. DIN ÆB À ægyptiaca. (a) Épillet de grandeur naturelle; (2) fleuron ouvert représenté grossi, vu à la loupe. PLANCHE 12, F1G. 1. AVENA ARUNDINACEA. AVENA arundinacea. A. culmo rigido, pedali; panicul lanceolatä, confertâ, folio terminali sub- involutà; calicibus glabris, trifloris; flosculis lanatis, inclusis. % Sa racine est composée de très-longues fibres cotonneuses, produites par plu- sieurs nœuds du chaume, qui est un peu traçant à sa base, enveloppé d'écailles blanches membraneuses. Les chaumes ne sont rameux ou divisés qu’à leur base radicale ; ils s'élèvent à environ 32 centimètres [ un pied ], en touffes un peu étalées; ils sont pleins et fermes : leurs entre-nœuds sont finement striés, longs de 27 à $o millimètres [r à 2 pouces], garnis de raies longitudinales de poils très-courts, blancs, couchés en bas, très-apparens à la partie inférieure des chaumes; ces poils sont insérés sur la saillie ou crête des stries. À Les feuilles sont lancéolées, aiguës , longues de 2 à 6 centimètres [ environ 1 pouce à 2 pouces et demi ], non compris la gaîne, qui est presque de la même longueur. La languette de la gaîne est formée par une collerette de cils. Les feuilles supérieures sont presque glabres ; les inférieures sont un peu striées et velues en dessus, et ont leurs gaînes couvertes d’un coton court très-couché. Les épillets viennent à l'extrémité des chaumes en panicule lancéolée, de 7 centi- mètres de long [ 2 pouces et demi}, enveloppée inférieurement par la gaîne pro- longée d’une des feuilles. Le calice est à deux valves aiguës, pointillées, glabres, striées, longues de 7 millimètres | 3 lignes ]; il renferme trois fleurons, dont les deux intérieurs sont parfaits, et le troisième avorté, de moitié plus petit que les deux autres. La valve LAN. D: 28 FLORE D'ÉGYPTE, extérieure des fleurons est convexe, garnie dé stries et de raies de poils longs vers le haut de la valve, qui se termine sur les côtés par deux dents membraneuses aiguës, non ciliées, entre lesquelles naît une arête un peu torse, longue comme la valve, et qui ne dépasse pas le calice. La valve intérieure des fleurons est glabre, en gouttière sur le dos, terminée par deux dents très-courtes : les fleurons, à l'exception de celui qui est imparfait, contiennent trois étamines et un ovaire surmonté de deux styles glabres, plus longs que leurs stigmates, qui sont plumeux. La graine est ovoïde-renversée, marquée inférieurement d’un écusson oblong un peu pâle, terminée par deux pointes qui sont les vestiges des styles. L'Avena arundinacea croît dans le désert, au pied des collines de sable, à Rosette, et fleurit en mars. Explication de la Planche 12, Fig. 1. AVENA arundinacea. (a) Un épillet demi-ouvert dans l'état où les fleurons laissent paroître le duvet dont ils sont garnis; (b) épillet dont les fleurons sont ouverts; (c) une feuille, pour faire voir la languette ciliée de la gaîne. PLANCHE 12. F1G. 2. AVENA FORSKALII. AVENA Forskalii. A. culmo humillimo, prostrato; foliis sub-arcuatis, brevi-lanceolatis ; paniculä terminali culmum adæquante; calicibus apertè trifloris ; flosculis lanatis inclusis, © AVENA Forskali. À. paniculata, calicibus trifloris; corollis hirsutis, aristatis; culmo ramoso ; foliis involutis, rigidis. VAxz, Symb. bo. 2, pag. 25. — WILLD. Spec. plant. 1, Pag. 447: — PERSOON, Syn0ps. 1, pag, 100. AVENA pensylvanica. FORSK, Deser, Pag. 27, Petite plante annuelle, dont la racine fibreuse, déliée, est couronnée par un fais- ceau de chaumes étalés en rayons, de 27 à 40 millimètres [ un pouce à un pouce et demi |. \ Les feuilles sont environ de la longueur de l'ongle, lancéolées-élargies, aiguës, recourbées, un peu cotonneuses, principalement les inférieures, qui sont en même temps poilues sur leurs gaînes. La lariguette des gaînes est une frange de cils. Les épillets sont en panicules oblongues, portées quelquefois par des chaumes si courts, qu'elles paroissent être radicales. Une feuille dont la gaîne est renflée, enveloppe en partie la panicule, qui est rameuse, médiocrement serrée. Le calice des épillets est à deux valves aiguës, striées, presque glabres, longues d'environ . 8 millimètres [ un peu plus de 3 lignes 1: les corolles, y compris l'aréte qui ter- mine leur valve extérieure, ont cette même longueur. Deux fleurons fertiles et un troisième avorté sont renfermés dans le calice, et ne le surpassent point ou presque point en longueur, quoique pourvus d'arêtes. La valve extérieure des fleu- rons est striée, garnie de poils couchés entre les stries et longs au sommet de la valve; ce sommet est bifide à deux dents aiguës, molles, membraneuses, un peu ciliées, avec une arête intermédiaire un peu torse et qui a environ la même lon- gueur que la valve. La valve intérieure est un peu fendue au sommet, et très- brièvement denticulée ou ciliée vers le haut des nervures qui bordent la gouttière PLANTES GRAVÉES. 29 dorsale. Les étamines, et le pistil ne diffèrent point de ceux de l'espèce précédente. Le fleuron avorté contient le rudiment d’un autre fleuron appliqué contre lui entre les bords rapprochés et un peu roulés de sa valve extérieure. Cette plante croît dans la plaine sablonneuse des pyramides de Saqqärah, au mois de décembre; elle est si petite, que ses panicules sont quelquefois plus longues que ses chaumes : ses fleurs sont tout-à-fait semblables à celles de l'Avenz arundinacez, mais un peu plus grandes. Explication de la Planche 12, Fig. 2. AVENA Forskalii. (a) Le calice; (b) les fleurons ou corolles d’un épillet; {c) une feuille. PL'ANICFFPE NTI? F1G.” 3: TRISETARTA LINEARIS. TRISETARIA linearis. T. culmo stricto; foliis inferioribus sub-villosis ; paniculä lanceolatä, spiciformi; spiculis 1 - 2- floris ; pedicello flosculi abortivi incluso, setis aristisve appressis , erectis. © TRISET ARIA linearis. FORSK. Flor. Ægypt. pag, LX ,n° 52.— Descr. pag. 27. TRISETUM arenarium. T. paniculä spicatä, elongatâ; glumis æqualibus, 1 - 2 - floris, setâ baseos flosculi pilosà ; foliis striatis sub-hirsutis. LA BILLARD. Syr. Dec. 5, pag. 10, tab. 7. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Épillets de deux à trois fleurons; calice à deux valves acuminées, corolles ayant leur valve extérieure bifide-sétacée au sommet, avec une arête produite par le dos de la valve. » DescriPTroN. Racine chevelue, cotonneuse. Chaumes grêles, en faisceaux droits peu garnis, hauts de 16 à 27 centimètres | 6 à 10 pouces ] Feuilies molles, linéaires, aiguës, striées, les radicales pubescentes. La languette de la gaîne des feuilles radicales est presque nulle ou tronquée ; elle est membra- neuse, transparente, doublement dentée dans les feuilles supérieures. Une panicule étroite-lancéolée, longue de 8 à 14 centimètres [ 3 à 7 pouces ], termine chacun des chaumes. Les épillets sont verticaux et serrés en épis fust- formes; leur calice est à deux valves subulées, aiguës, nerveuses à leur base, un peu en carène et denticulées sur leur nervure dorsale ; transparentes à leur sommet, presque égales l'une à l'autre, contenant un fleuron presque sessile et un pédicelle de fleuron avorté, ou deux fleurons dont le second est pédicellé jusqu’à moitié de la hauteur du premier et accompagné du pédicelle d’un fleuron avorté: ce pédicelle est droit, cilié, de moitié plus court que le fleuron contre lequel il s’ap- plique, et se termine tantôt par le rudiment d’un fleuron, et tantôt est tronqué. Les fleurons ont leurs valves plus courtes que le calice, mais terminées par deux soies et une arête plus longues. La valve extérieure des fleurons est lancéolée, très- aiguë, partagée au sommet en deux soies droites qui s'élèvent à moitié d’une arête produite par le milieu du dos de la même valve : la valve intérieure est tout-à-fait membraneuse, transparente, linéaire-aiguë, bifide. Les fleurons renferment trois éta- mines, un ovaire oblong, échancré au sommet et produisant deux stigmates plumeux. 30 FLORE D'ÉGYPTE. Le Tisetaria Unearis croît aù cap des Figuiers à Alexandrie, et sur les collines de sable de Rosette et du Delta, au mois de février. J'ai décrit cette plante sousle nom que lui a donné Forskal, qui l'a découverte en Égypte. On doit substituer à ce nom celui de Tsetum donné par Persoon in Synops. I, pag. 97, Et Qui a été adopté par MM. de Labillardière, de Beau- vois; &c. Plusieurs espèces d'Avena, entre autres l’Avena flavescens LIN., rentrent dans le genre Trisetum ; mais je ne trouve pas queles Avena arundinacea et À. Forskalii que j'ai décrits, puissent se rapporter au genre 7zisetum. Explication de la Planche 12, Fig. 3. TRISETARTIA linearis. (a) Épillet à deux fleurons avec le rudiment d’un troisième fleuron; (4) fleuron ouvert; (c) une des feuilles de la partie inférieure du chaume. PLANCHE 13. F1G. 1. ELYMUS GENICULATUS. ELYMUS geniculatus. E. culmo palmari , sub-erecto; foliis summis vaginä glabris, lamin hirsutis ; spicà articulis hirsutis ; calicibus oppositis, bifloris, flosculo altero mutico abortivo. © Cette graminée forme une petite touffe d’où sortent trois à six tiges étalées, non rameuses, longues d'un à 2 centimètres [ 4 à 7 pouces]. Ses racines sont capillaires. Ses feuilles sont linéaires-aïguës, molles, striées : les radicales ont leur gaîne velue et leur lame glabre; les feuilles supérieures ont au contraire leur gaîne glabre et la lame velue en dessus. Les chaumes sont lisses et coudés à chaque nœud sur les pieds bien développés, dont les entre-nœuds sont plus longs que les gaînes des feuilles: ces chaumes sont droits et garnis de feuilles rapprochées sur d’autres pieds de moitié moins élevés; la languette de l'ouverture des gaînes est courte et membraneuse. Les chaumes portent un épi oblong de 3 centimètres [un peu plus d'un pouce], dont l'axe articulé se brise en autant de pièces qu'il y a de faisceaux d'épillets qui forment Fépi. Chaque pièce articulée est pyramidale-renversée, courte, poilue; elle porte un faisceau de deux épillets opposés Jun à l'autre, dont le calice latéral est de deux feuilles roïdes, subulées, plus longues que les fleurons : un seul fleuron fertile répond à chaque calice et y est presque sessile; le rudiment d’un second fleuron est porté sur un pédicelle dans le pli dorsal de la valve intérieure du fleuron fertile. La valve extérieure du fleuron fertile est striée, hispide, un peu aplatie sur le dos, terminée par une soie rude : la valve intérieure est canaliculée sur le dos et mousse au sommet. La graine, fortement serrée dans la corolle, est ovoide, aplatie, canaliculée du côté de la valve interne de la corolle, longue de $ millimètres [ 3 lignes], garnie au sommet d’une houppe cotonneuse. Il y a à la base et au sommet des épis un ou deux calices vides. PLANTES GRAVÉES. ra J'ai trouvé cette plante à Alexandrie dans des champs d'orge, entre le lac Marcotis et la mer, au mois de mars 1800. Explication de la Planche 13, Fig. 1. ELYMUS geniculatus, (a) Épillets géminés, opposés, portés par une pièce articulée de l'axe de l'épi; (b) fleuron complet, ouvert. PLANCHE 13. F1G. 2. ARISTIDA OBTUSA. ARISTIDA obtusa. A: foliis capillaribus, striatis, radicalibus congestis; vaginis ore tomentosis ; culmo filiformi, erecto, undique glaberrimo, monophyllo ; calicibus subulatis; corollà brevissimä, obtusä, bidentatà ; aristà inter dentes erectâ, supernè trifidà. Th P La racine de cette graminée est fibreuse, en faisceau, perpendiculaire, dure, cotonneuse. Les feuilles sont capillaires, striées, canaliculées en dessus, ramassées en paquets serrés au-dessus de la racine : leurs gaînes sont blanches et striées, glabres, excepté au sommet de leur ouverture, qui est un peu cotonneuse sur les côtés. Les chaumes sont filiformes, droits, hauts de 10 à 25 centimètres [ 3 pouces et demi à 9 pouces |, ne portant qu'une seule feuille insérée dans leur milieu sur un nœud glabre. La panicule est terminale, longue de $ à 10 centimètres [ 2 à 4 pouces environ]. Les épillets sont subulés-aigus, un peu striés, longs de 9 millimètres | 4 lignes]; leur calice est à deux valves, dont l’extérieure est la plus longue et embrasse celle qui est intérieure. La corolle est de deux tiers plus courte que le calice, portée sur une base coriace velue, échancrée au sommet en deux lobes ou dents latérales droites, obtuses, entre lesquelles naît une barbe trois ou quatre fois plus longue que le calice. Cette barbe se sépare en trois branches, dont une dorsale longue, plumeuse, et deux autres antérieures, de moitié plus courtes, glabres, capillaires. La branche dorsale de cette barbe ne se prolonge pas au-delà des cils qui la rendent plumeuse et qui forment une extrémité arrondie. Les anthères sont beaucoup plus longues que la corolle; les stigmates épais, plumeux et violets. J'ai cueilli cette nouvelle espèce d’Aristida dans le désert, sur le chemin du Kaire à Soueys, à la fin de janvier 1800. Explication de la Planche 13, Fig. 2. ARISTID A obtusa. (a) Un épillet dont le calice est ouvert; (4) corolle garnie de sa barbe trifide; (c) pistil détaché. PLANCHE 17. Fic. 3. ARISTIDA CILIATA. ARISTIDA ciliata. A. culmis erectis, glabris; nodis annulato-barbatis ; foliis rigidiusculis, sub- pungentibus, ore vaginarum ciliatis, corollà circumscissä ; setà mediä longiore, plumosä, Œ 32 FLORE D'ÉGYPTE. ARISTIDA ciliata. A. folüs rigidis, glabris, convolutis, nodis barbatis ; aristà intermedi4 Ion- giore plumosä. DEsr. Emendat. altera adcalcem Flor, Atlant. ARISTIDA plumosa. LamARCK, Ulustr, gen.n! 778. tab, 41, fo. 1, et DESF. Flor. Atlant, r , Pag. 109; non LIN. La racine est un faisceau de longues fibres épaisses et coriaces. La base radi- cale des chaumes est ligneuse, dure et persistante, recouverte de débris d'anciennes gaînes sous lesquelles on découvre un duvet qui naît de l'insertion des gaînes, et des nœuds très-rapprochés. Les feuilles sont striées, un peu roides et piquantes, roulées par leurs bords en dessus, glabres, à l'exception des côtés de l'ouverture de leurs gaînes, qui sont ciliés, et qui se joignent à la languette très- courte ciliée de cette ouverture. Les feuilles varient beaucoup quant à leur longueur. Les chaumes sont verticaux, longs de 32 centimètres [un pied as munis de deux à trois feuilles qui naissent chacune d’un nœudMéiïlié. Leur panicule ter- minale est longue de 10 à 15 centimètres [ 3 à 6 pouces |, formée d'épillets peu ramassés, longs de 12 millimètres [s lignes et demie ], non compris leur barbe plumeuse, qui est trois et quatre fois plus longue que l'épillet. Le calice est à deux valves, dont l’extérieure ovale-alongée se termine par deux dents courtes; la valve intérieure, plus longue et plus étroite, se termine aussi par deux dents. La corolle, portée sur une base coriace velue, est roulée longitudinalement sur elle-même; ses bords s’écartent seulement un peu à sa base pour laisser sortir les stigmates ; elle est articulée circulairement dans son milieu, où elle se brise trans- versalement ; son sommet caduc est roulé en cornet et se rétrécit en produisant une arête trifide dont la branche dorsale, longue de 4 centimètres [un pouce et demi |, est plumeuse dans sa moitié supérieure, avec un prolongement sétiforme au-delà de ses cils latéraux. J'ai cueilli cette plante, en même temps que la précédente, dans le désert de Soueys. Explication de la Planche 13, Fig. 3. ARISTID À ciliata. (a) Calice; (b) fleuron ouvert; (c) une feuille avec les cils de sa gaine. PLANCHE 14. F1G. 1. ROTTBOLLIA HIRSUT A. ROTTBOLLIA hirsuta. R. culmo basi frutescente, ramoso ; spicâ tereti, sericeÂ, fragili; spiculis hirsutis , involucratis ; pedicello flosculi neutri parallelè adjuncto, 7 ROTTBOLLIA hirsuta. R. spicà subulatä, hirsutä; flosculis hermaphroditis patentibus, sterie libus pedicellatis appressis. WAHz, Symb, bor. 1, pag. 11,—WI1LzLD. Sp. pl. 1, pag. 465.— PERSOON, Spnops. 1, pag. 106. ù : TRITICUM xgylopoïdes. FoRsK. Descr. pag. 26. GRAMEN ægyptiacum argentei spicà, glumam glumä sustinente. Zrppr, Moss, et Herb, VAILL. Les chaumes sont durs et redressés en touffes peu garnies , [hauts de 3 à 6 déci- mètres [un à 2 pieds]; ils naissent d’une souche rameuse, étalée, persistante, ligneuse. PLANTES GRAVÉES. 33 ligneuse. Quelques entre-nœuds de la base des chaumes sont courts et SOyEux ; les entremœuds suivans sont glabres, longs d'un doigt, demi-cylindriques, un peu rudes, canaliculés d’un côté jusqu'au - dessous du dernier ou de l'avant -dernier nœud, quissupporte un épi terminal. i Les feuilles adultes sont glabres, striées , linéaires, longuement aiguës, larges de 5 millimètres [ plus de 2 lignes], roulées en dessus par leurs bords, pourvues de languettes de cils. Leur gaîne embrasse étroitement le rudiment axillaire, soyeux, d’un rameau, au bas de la canelure de chaque entre-nœud. Les feuilles et les pousses primordiales sont soyeuses. Les chaumes, cylindriques à leur sommet, portent un épi grêle, soyeux, aigu, qui se brise facilement à ses articulations. Chaque portion articulée est concave sur une face contre laquelle les épillets sont appliqués. La base et le sommet de l'épi sont rétrécis, et ne produisent à chaque articulation qu'un épillet et un fleuron neutre pédicellé; mais les épis vigoureux, un peu renflés à leur partie moyenne, portent des groupes réguliers de deux épillets séparés par un fleuron avorté pé- dicellé. Le calice des épillets est à deux valves velues À leur sommet et sur les côtés, coriaces, accompagnées d'un involucre de poils soyeux : la valve extérieure est lancéolée, longue d’un centimètre [4 lignes et demie |, un peu aplatie sur lé dos, repliée en dedans par les bords, rétrécie au sommet, nerveuse longitudi- nalement, terminée en deux pointes séparées par une courte fissure ; la valve interne est concave, plus courte que l’extérieure, et velue seulement au sommet, qui est entier. Les deux fleurons contenus dans chaque calice sont à deux valves membraneuses transparentes : le fleuron appliqué contre la valve extérieure du calice est mâle, et un peu plus long que le second fleuron, qui est hermaphrodite. Les styles sont distincts et velus à leur base, presque glabres au-dessus jusqu'à la naissance de leurs stigmates, qui sont plumeux et longs comme les styles. La graine est ovoïde, sans sillon, longue d'environ 4 millimètres [ plus d’une ligne et demie | . Cette plante croît dans la vallée de l'Égarement, à quelques lieues de la mer Rouge, et fleurit à la fin de décembre. Expücation de la Planche 14, Fig. 7. ROTTBOLLIA hirsuta. (a) Groupe de deux épillets insérés parallèlement sur une des dents du milieu d’un épi, avec un fleuron neutre pédicellé; (4) un épillet et ses fleurons ouverts; (c)une feuille pour montrer sa languette ciliée. PLANCHE 14. F1G. 2. TRITICUM SATIVUM TURGIDUM. TRITICUM sativum turgidum. T. spicä sub-tetragonä, basi et apice obtusä, ex utrâque facie canaliculatä; spiculis serie geminâ tumidis, hirsutis ; aristis spicä longioribus. © Les Égyptiens nomment ce blé gamk sebägeh ; ce qui signifie é le plus fort: au moins les agriculteurs, si ce nom n’est pas connu dans toute l'Égypte, s’en servent pour désigner cette variété dans la campagne aux environs du Kaire. Tr AN, E 34 + FLORE D'ÉGYPTES Ce blé s'élève à un mètre [3 pieds |; ses feuilles sont larges de 12 à 24 milli- mètres [ $ à ro lignes ] ; L'épi est long de $ à 10 centimètres | 2 pouces à 3 pouces et demi |, large de 15 à 30 millimètres environ | 7 lignes à un pouce ]; sa grande largeur pro- venant quelquefois des fleurons fort alongés et comme prolifères de l'extrémité des épillets. Cet épi se compose de vingt à trente épillets séparés en deux rangs par une canelure qui suit la direction du rachis. Les barbes de l’épi ont 16 centi- mètres | 6 pouces | de long. Les épillets se composent de quatre ou sept fleurons, dont les deux terminaux sont neutres. Les calices sont à deux valves ovoïdes- ventrues , garnies. d'une crête dorsale en carène, qui se termine par une dent au-dessus des bords de la valve. Les valves extérieures des fleurons ressemblent à celles du calice, maïs sont moins coriacés, non carénées , velues seulement au sommet ; les valves intérieures sont concaves sur le dos, à deux nervures ciliées, et terminées par deux dents. Deux et quelquefois cinq fleurons sont par- faits et fertiles dans chaque épillet ; mais il n’y a que deux fleurons qui soient longuement barbus , la barbe ou arête étant produite par le sommet de leur valve extérieure. Le grain est ovoïde-ventru, soyeux au sommet. Le Triticum turgidum , LIN. wès-bien désigné par la phrase de Morison, Triticum spicä villosä quadratä breviore et turgidiore (Hist. Oxon. 3, p.170,5.8, t.1, fig. 14), offre presque tous les caractères de la variété que je viens de décrire, qui cepen- dant diffère par ses épillets très - serrés sur deux rangs relevés aux côtés d’une canelure , et par ses arêtes plus longues que F'épi. Host, Gram. Austr. 3, pag. 19, t. 28, représente le Ziticum turgidum à arêtes plus courtes que lépi. Explication de la Planche 14, Fig. 2 TRITICUM sativum turgidum. (a) Un épillet; (b) une feuille et une portion du chaume coupé. \ PLANCHE 14. F1G. 3. TRITICUM SATIVUM PYRAMIDALE. TRITICUM sativum pyramidale, T, spicä brevi pyramidatä ;-spiculis per maturitatem horizon- talibus ; glumis glabris aut hirsutis. © Ce blé diflère du précédent, Jig. 2, par la forme de ses épis. Les dents du rachis sont tellement rapprochées et les articulations st courtes , que les épillets, au lieu de pouvoir s'appliquer contre une portion libre du rachis, se rejettent en dehors, et font avec cet axe un angle très-ouvert. Le chaume s'élève à 88 centimètres [ 2 pieds 9 pouces]. L'épi est court, pyramidal, large vers sa partie inférieure de 18 à 26 millimètres [7 lignés et demie à un pouce |, long de 4 à $ centimètres [ un pouce er demi à 2 pouces ], composé de quinze à vingt-cinq épillets, dont deux à trois sont imparfaits à da base de is PLANTES °GRAVÉES. ps Les épillets sont de quatre à six fleurons, dont deux, contigus au calice, sont aristés, et deux terminaux avortés. Les valves des calices sont ovoïdes-renflées relevées sur leur nervure dorsale en une crête ou carène terminée par une dent. Les barbes ou arêtes des fleurons fertiles sont presque trois fois plus longues que les épis. Les épillets à cinq et six fleurons en produisent, dans ce nombre, plusieurs fertiles qui n’ont point d’arête. Quelquefois les épillets deviennent en quelque sorte prolifères ; leurs fleurons terminaux s'alongent et donnent à l’épi une grande largeur. Les épis se cette variété de blé sont tantôt glabres et tantôt velus ; ceux qui parviennent à la plus grande taille, sont presque toujours velus. Explication de la Planche 14, Fig. 3. TRITICUM sativum pyramidale. (a) Un des fleurons fertiles aristés, avec le grain sorti des valves de ce fleuron; (b) un épillet. à PL AÏNIC'F ENT, Se \ Fic. 1. TRITICUM BICORNE. TRITICUM bicorne. T. foliis planis linearibus hirsutis; culmis erectis ; spicà gracili asperà ; spi- culis 3-4-floris , flosculis duobus inferioribus aristatis, supremo abortivo ; valvulis calicinis ARE apice lunato- emarginatis. © TRITICUM bicorne. T. calicibus striatis, bicornibus, trifloris ; losculis lateralibus fertilibus aris- tatis, medio sterili. FORSK. Descr. pag. 26. La racine est chevelue en faisceau ; les feuilles radicales sont nombreuses er gazon, linéaires, velues ; la languette des gaînes est membraneuse, courte, crénelée. Les chaumes droits, non rameux, sont longs d'environ 3 décimètres f près d'un pied |; ils portent trois à quatre feuilles velues, à gaînes striées, et se ter- minent par un épi linéaire, très-étroit, long de 6 décimètres [ plus de 2 pouces], rude et garni de barbes longues environ comme l'épi. L’axe de l'épi est glabre, composé de pièces articulées, un peu cunéiformes, presque aussi longues que les épillets, comprimées, rudes sur les bords. et sur leur face externe. Les épillets renferment trois à quatre fleurons, dont un pédicellé, terminal, avorté, et deux inférieurs aristés. Le calice est à deux valves droïtes, linéaires , striées , médiocrement convexes, longues de 6 millimètres | 3 lignes], terminées par une échancrure semi-lunaire qui sépare deux dents courtes. Les deux fleurons contigus au calice ont leur valve extérieure striée au sommet et rude, terminée par une arête de 4 à $ centimètres | un pouce et demi à 2 pouces] : leur valve intérieure est canaliculée entre deux nervures qui abou- tissent chacune à une dent courte. Un pédicelle fin élève un fleuron neutre en massue entre les premiers eurons aristés, et porte quelquefois un autre fleuron fertile, mutique au-dessous de celui qui avorte. LAN. po 36 FLORE D'ÉGYPTE. L'ovaire est hérissé au sommet; il porte deux stigmates qui sont plumeux dans toute leur longueur ; les deux ile dont l'ovaire est accompagné, sont laciniées, très -aiguës. La graine est ovale-oblongue , très-adhérente au calice, canaliculée sur sa face interne, terminée par une petite houppe de poils droits. Explication de la Planche 1$, Fig. I. TRITICUM bicorne. (a) Épillet porté sur une des portions articulées du rachis; (b) fleuron fertile aristé ; (c) graine ; (d) portion d’une feuille sur laquelle on voit deux prolong ou appendices en oreillette aux côtés de l’ouverture de la gaine. PLANCHE IS. F1G. 2 AMMANNIA AURICULATA. AMMANNIA auriculata, A. ramis tetragonis alatis ; foliis sub - amplexicaulibus lanceolatis , non- nullis supra basim utrinque angustatis ; floribus tetrapetalis octandris ; racemis trifidis ; stylo capsulæ Jongitudine. © AMMANNIA auriculata. A. foliis sessilibus, lanceolatis , basi attenuatis, auriculato-cordatis; caule tetragono ; pedunculis trifloris ; floribus octandris. W1zZLD, Hort. Berol, 1, pag. 7, 1. 7. La racine est dure, fibreuse. La tige s'élève à 2 et 3 décimètres [ 8 à 12 pouces |; elle est presque cylindrique et comme ligneuse inférieurement : elle se ramifie dès sa base. Les rameaux diminuent successivement de longueur vers le sommet de la plante et lui donnent une forme pyramidale ; les rameaux, ainsi que les feuilles, sont opposés en croix. La tige est tétragone, excepté à sa partie inférieure ; ses angles et ceux des rameaux sont ailés. Les feuilles sont linéaires -lancéolées, aiguës, demi-amplexicaules et en cœur, assez souvent un peu étranglées de chaque côté au-dessus de leur base. Les fleurs naïssent en grappes dichotomes, dans les aisselles des feuilles, avec une fleur solitaire pédiculée dans chaque dichotomie ; ce qui rend les grappes trifides et leurs sommets communément triflores. Le calice est urcéolé, à huit nervures, long de 2 millimètres [ deux tiers de ligne ], à quatre dents séparées par quatre plis qui forment autant de dents intermédiaires très-courtes. La corolle est à quatre pétales rose, ovoïdes-renversés, onguïculés, un peu plus grands que le calice ; il y a huit étamines, quatre opposées aux pétales et nee -alternes ; les filets dent un peu les pétales. Le style est filiforme, persistant , aussi long que la capsule ; il se termine par un stigmate en tête. La capsule est globuleuse, de 2 à 3 millimètres [ deux tiers de ligne à une ligne |; elle est recouverte dans sa moitié inférieure par le calice : elle est très-mince et fragile, remplie de graines anguleuses fort petites, adhérentes à un placenta qui naît du fond de la capsule, et qui produit de deux côtés une cloison fine qui ne s'élève que jusqu'à la moitié de la capsule. PLANTES GRAVÉES. 37 Cet Ammannia croit dans les rizières de la basse Égypte, et feurit à la fin de l'été jusqu'en automne. Explication de la Planche 15, Fig. 2. AMMANNIA auriculata, (a) Le calice, considérablement grossi, étendu avec les étamines et les pétales, vu par dehors; {b) le calice vu par dedans, avec les étamines et les pétales qui y prennent eur insertion; (c) le pistil; (d) la capsule avec le calice et le style persistans. PLANCHE IS, Fic. 3 AMMANNIA ÆGYPTIACA. AMMANNIA ægyptiaca. À. caule virgato, ramoso , infra cylindrico ; foliis sessilibus, fanceolatis ; floribus glomeratis ; apetalis, tetrandris. © AMMANNIA æpgyptiaca. A. foliis fanceolatis , basi attenuatis , sessilibus; caule tereti ; floribus ape- talis. Wrzzp, Hort, Berol, 1, pag. 6,1. 6. La racine est partagée en longues fibres molles, blanchâtres. La tige est droite, effilée, haute de 3 à 9 décimètres [un pied à environ 3 pieds ], médiocrement rameuse , à rameaux simples ; elle est tétragone à sa partie moyenne et supé- rieure ; ses faces sont arrondies, et ses angles sont bordés d’une petite ligne dé- currente. Les feuilles sont sessiles, lancéolées : les supérieures un peu élargies sous un rétrécissement médiocre du tiers de leur longueur ; les inférieures en très-petit nombre près de la racine, rétrécies en pétioles. Les fleurs sont sessiles, agglomérées dans les aisselles des feuilles, et comme verticillées ; leur calice, avant de s'épanouir, est turbiné à quatre angles qui résultent de plis saïllans entre quatre dents élargies de ce calice. Quatre étamines, sans être accompagnées d'aucune trace de pétales, sont insérées dans le calice, très-courtes, opposées à ses quatre dents. L'ovaire est ovoïde, le style presque nul. La capsule est sphérique , épaisse de 2 millimètres [ moins d’une ligne ], revêtue jusqu'à moitié par le calice: elle est uniloculaire , et renferme des graines fines, anguleuses , attachées à un placenta central. Cette plante croît, avec la précédente, dans les rizières du Delta. Explication de la Planche 15, Fig. 3. AMMANNIA ægyptiaca, (a) Une fleur; (b) capsule dansile calice qui persiste. PLANCHE I6. F1c. 1. HELIOTROPIUM LINEATUM. HELIOTROPIUM lineatum. H. suffrutescens , radice crassä, rimosà ; ramis albidis erectis , ætate spinescentibus nudatis; foliis ovato-acutis , repandis ; racemis bifidis ; fructu lanato, LITHOSPERMUM digynum , foliis ovatis ; margine reflexis, seminibus villosis. ÆORSK. Descr. pag. 40. 38 FLORE D'ÉGYPTE, HELIOTROPIUM memphiticum frutescens ; caule niveo; raro folio, pallidè viridi ; flore luteo. LipPpi, Miss. . HELIOTROPIUM lineatum. VAHL, Symb, bot. 1, pag, 13 ; neglecté designatione specificä , et admiss@ descriptione ; synonymo Lithospermi heliotropioïdis FORSKALII excluso, quod ad Heliotropium supinum LIN. referendum est. L Nor. Heliotropii lineati designationem specificam lithospermo heliotropioïdi accommodavir VAHL, quanquam utriusque plantæ dissimiles repugnent characteres : folia enim obtusa sunt et semina lævia Hithospermi heliotropioïdis (confer FORSK.) ; folia verd acuta et semina villosa heliotropiï Hineati (confer VAHL). Quapropter lithospermi heliotropioïdis titulum in herbario Forskaliano cum lithospermo digyno malè conjunctum fuisse facilè dignoscitur ex Vahlii descrip- tione ad Tithospermum digynum pertinente. La racine est ligneuse, de la grosseur du pouce ou environ, jaunâtre intérieure- ment, cicatrisée en plusieurs endroits par le dépérissement d'anciennes tiges, cylin- drique, un peu tortueuse: cette même racine est grêle lorsque la plante est jeune. La tige est basse, et se partage en une grande quantité de rameaux longs de 20 à 24 centimètres | environ 9 pouces |, fourchus à la base ou ramassés en faisceau, médiocrement garnis de feuilles dans leur partie moyenne, divisés supé- rieurement en quelques plus petits rameaux alternes, florifères. Les feuilles sont ovoïdes-aiguës, rétrécies en pétioles, longues de 18 milli- mètres [8 lignes 4 repliées en dessous et un peu sinueuses par les bords; mar- quées de nervures creusées en dessus, saïllantes et épaisses en dessous. Les fleurs viennent en épis terminaux, deux à trois fois fourchus, recourbés. Le calice est conique, à cinq divisions ovales-aïguëés. Le tube de la corolle est élargi par la base, resserré dans le milieu, renflé au sommet, velu sur toute sa portion resserrée : il est d'abord étranglé immédiatement sous les divisions du . limbe ; mais le développement progressif des anthères détruit cet étranglement : ce tube est à cinq angles obtus. Le limbe est en roue, d’un blanc jaunâtre, à cinq dents courtes, séparées par cinq plis. Cinq anthères sessiles, verticales, sont insérées dans la gorge du tube. L'ovaire est supère, globuleux, à quatre sillons en croix. Le style est en colonne; le stigmate conique, terminé par un faisceau de poils droits qui s'élèvent entre les anthères. Le stigmate et les cinq anthères contiguës ferment la gorge dilatée de la corolle, en quelque sorte moulée sur ces anthères. i Le fruit est presque sphérique, composé de deux à quatre graines convexes en dehors, couvertes de poils soyeux couchés. Cette plante est toute entière un peu velue et rude; elle varié comme presque toutes les plantes vivaces des déserts, dont les graines donnent souvent des tiges qui fleurissent en hiver, n'étant qu'herbacées, et qui persistent presque dépouillées de feuilles en été; elle croît sur les buttes de sable, au pied des pyramides de Gyzeh. Explication de la Planche 16, Fig. 1. HELIOTROPIUM lineatum. (a) Une fleur; (b) le calice et le pistil; (c) corolle fendue et un peu étalée; (d) le fruit commençant à se former; (e) graines réunies; (f) graine séparée. s PLANTES GRAVÉES. 39 PLANCHE 16, FiG. 2. LITHOSPERMUM CALLOSUM. -LITHOSPERMUM callosum. L. caule frutescente, diffuso , ramosissimo; ramis erectis, hispidis, vetustioribus sub cortice candido deciduo nigricantibus ; foliis Janceolatis, sessilibus, verrucoso-hispidis ; corollis angustis, clavatis longitudine foliorum. R VARIAT. Foliis incanis ciliatis, interdum recurvis, paucissimè verrucosis. LITHOSPERMUM callosum. L, foliis lanceolato-linearibus, calloso-verrucosis, hispidis ; caule suffru- ticoso, hispido. VAHL, Symb, bot. 1, pag, 14. — WILLp. Spec. 1, pag. 754. LITHOSPERMUM angustifolium. L. seminibus fævibus; corollis calice triplo-longioribus; caule difluso; foliis lanceolatis. FoRSK, Descr. Pag. 39. ; ECHIUM ægyptium asperius; incano folio; perangusto flore coccineo; radice crassissimâ. ZrPPI, Miss. et Herb. Vaill. La racine est tortueuse ou pivotante, plus ou moins forte, suivant l’âge de la plante, noirâtre lorsqu'elle est vieille, cylindrique, longue, fourchue et mince sur de jeunes pieds. La tige est rameuse, étalée, quelquefois très-courte, les rameaux sortant presque immédiatement en grand nombre de la racine. Lorsque cette tige devient frutescente, elle se sépare en rameaux principaux, couchés, flexueux, bru- nâtres, qui en produisent une multitude d’autres redressés, et qui donnent à toute la plante la forme d’une touffe arrondie, large de 3 à $ décimètres [un pied à un pied et demi]. Les rameaux redressés sont seuls garnis de feuilles; leur écorce est blanche, hispide, membraneuse, fragile à la base de ces rameaux, qui, en vieillissant, se dépouillent et prennent une écorce brune qui se renouvelle par feuillets. Les feuilles n’acquièrent leur plus grande dimension que sur des rameaux tendres qui croissent en hiver et au printemps; elles sont linéaires-lancéolées, longues de 15 millimètres | 7 lignes], couvertes de poils dont les plus longs sont verru- queux par leur base: les feuilles sont de moitié plus courtes, un peu pliées longitu- dinalement en dessus, recourbées en dessous, sur les rameaux adultes en été; quelquefois ces rameaux sans feuilles persistent secs et fragiles. Les fleurs sont sessiles au sommet des rameaux, dans les aisselles, et un peu sur le côté des feuilles ; plusieurs fleurs se succèdent sur un même rang, tournées en haut, disposées en épis. Chacune des fleurs en épis est accompagnée d’une feuille courte, latérale, ciliée, qui tient lieu de bractée. Le calice est à cinq divisions lancéolées, aiguës, hispides, ciliées. La corolle est grêle , cylindrique, infondibuliforme, longue de 1 $ millimètres [7 lignes], velue extérieurement; le limbe est à cinq divisions courtes, linéaires, obtuses. Cinq étainines sont insérées dans la gorge du tube, qui est renflée. Les filets ont un millimètre de long | une demi-ligne |; il y en a trois plus longs qui sortent de la corolle, tandis que les deux autres ne sortent point. Les anthères sont ovoïdes- bleuâtres : la corolle est rose, et devient bleue en se fanant. ; L'ovaire est globuleux; le style filiforme, plus long que la corolle; le stigmate jaune en tête. Le fruit consiste en quatre graines brillantes, ovoïdes -aiguës, 40 : FLORE D'ÉGYPTE. longues de 3 millimètres [un peu plus d’une ligne |, triquètres, convexes en dehors, portant sur un ou deux côtés un tubercule qui paroît être le rudiment d’une dent et qui manque quelquefois. Cette plante croît sur les collines de sable d'Abougqyr, de Rosette, des Pyra- mides, et de la Qoubbeh, près du Kaire; elle fleurit à la fin de l'hiver. Explication de la Planche 1 6, Free LITHOSPERMUM callosum, La plante est représentée entière, cueïllie au printemps, garnie de rameaux tendres et de fleurs bien développées; les fléurs et Jes feuilles en été sont du tiers ou de moitié plus petites. Ce) Est une fleur; (b) la corolle fendue et ouverte dans sa longueur; (c) le pistil; (d) le fruit; (e) une graine. PLANCHE 16. F1G. 3. ECHIUM LONGIFOLIUM. ECHIUM longifolium. E. foliis radicalibus lanceolatis, sub-linguæformibus, verrucoso-hispidis ; co- rollis calice multo longioribus ; seminibus echinatis. © ECHII plantaginei LIN. an varietas ! JACQ. Hort. Vind. 1, Pag. 17, t 45. Une ou plusieurs tiges droites, hispides , hautes de 3 à 6 décimètres [un à 2 pieds ], naissent de la racine, qui est cylindrique pivotante, médiocrement épaisse, et dont l'écorce teint les doigts en rouge. Les feuilles radicales sont rétrécies en pétioles, longues de 12 à 18 centi- mètres | 4 à 6 pouces ], lancéolées ou linéaires. La tige porte très-peu de feuilles ; elle se ramifie en épis qui sortent de l’aisselle des feuilles et qui terminent la tige : ces épis sont solitaires, recourbés par leur extrémité, sur laquelle les fleurs sont serrées en bouton. La base des épis se redresse et s’alonge considérablement à mesure que les fleurs paroïssent. Les corolles sont droites, infondibuliformes , longues de 27 millimètres [un pouce ], velues extérieurement. Leur limbe est coupé obliquement, large de 15 millimètres [ plus de 6 lignes ]. Les anthères sont bleues : le style est filiforme hispide, long comme la corolle, bifide au sommet. Les graines sont triquètres, aiguës, épineuses à leur surface. Toute la plante est hérissée de poils un peu piquans, dont les plus forts, sur la tige et sur quelques-unes des feuilles radicales, sont verruqueux par. leur base. Cette plante croît aux environs du Kaire et commence à fleurir en février ; je l'ai cucillie autour des champs d'orge et de carthame près de Deyr eltyn, et dans les îles du Nil. a Explication de la Planche 16, F IL: 3. ÆECHIUM longifolium. (a) Fleur entière; (b) corolle ouverte; (c) le calice; (d) le pistil. PLANCHE 17. PLANTES GRAVÉES. ÂI PLANCHE 17. FiG. 1. ECHIUM PROSTRATUM. ECHIUM prostratum. E. caule ramoso, incano, prostrato; foliis linearibus, obtusis, canescentibus , pilis appressis ; genitalibus exsertis. © & ECHIUM sericeum. E. folüis lineari-cuneatis, cauleque suffruticoso canis. WA4HL, Symb, bot, 2 pag. 35. — Wizzp. Spec. pl. 1, pag. 783. ECHIUM ægyptium procumbens , asperius, folio perangusto ; floribus et radice coccineis. LIPPI, Miss, VARIAT, a. Littorale : humifusum, ramosius ; foliis confertis, brevioribus, magis hispidis; corollà extüs cano-tomentosi. ECHIUM setosum. E. foliis lineari-lanceolatis, cauleque imriticous procumbente, hispidis, incanis. VAHL, Symb, bot, 2, pag. 35. — WILD. Spec. 1, pag. 784. ECHIUM rubrum. E. flore rubro; foliis tuberculato-setosis. AORSK, Descr, pag. 41. Ex Vahl. 8. Arenarium : ramis elongatis diffusis, cano-hispidis. Les feuilles linéaires et la couleur cendrée et un peu argentée de cet Æchrum le font aisément distinguer de toutes les autres espèces du même genre. Cette plante, lorsqu'elle est très-jeune, pousse un faisceau de feuilles blanchâtres étroites, étalées en rosette et couchées. Plusieurs tiges naïssent de cette rosette de feuilles ; leur écorce est cendrée, cotonneuse, et pare de quelques poils couchés plus rudes et plus nombreux dans la variété qui croît au bord dela mer, et qui est moins blanche et moins cotonneuse. Les tiges sont longues d'environ 3 décimètres [ un pied] et partagées en rameaux alternes, couchés comme les tiges. Les feuilles de ces tiges et de leurs rameaux sont courtes, linéaires, canaliculées sur leur nervure moyenne en dessus, repliées en dessous par leurs bords, couvertes de poils couchés. Les épis de fleurs terminent les tiges et leurs rameaux latéraux. Les fleurs sont médiocrement serrées; les bractées sont ciliées, glabres en dessous, excepté sur leur nervure moyenne. La corolle est rose-pourpre, longue de 18 millimètres [ 8 lignes]; le calice n'a que le tiers de cette longueur, tant qu'il ne renferme pas encore le fruit. Les filets des étamines et le style sont du quart plus longs que la corolle. Les graines sont triquètres, ovoïdes-aigués, grises, tuberculeuses. La racine devient quelquefois ligneuse et vivace dans le désert; et son écorce, qui étoit rouge et colorante, brunit sur la partie ligneuse. Cette plante croît à Alexandrie, au cap des Figuiers, à Rosette, et près des Pyra- mides, au pied des collines de sable. Explication de la Planche 17, Fig. 1. ECHIUM prostratum. (a) Une fleur entière; (b) la corolle fendue dans sa fair. et étalée; (c) le calice et le pistil; (d) ovaire considérablement grossi; (e) le fruit de grandeur naturelle; (f) une des graines Huse 1. HN Â2 FLORE D'ÉGYPTE. PLANCHE 17. FiG. 2. ECHIUM SETOSUM. ECHIUM setosum. E. caule difluso Jongè-spicato; folits oblongis; spicis densis, albido - hirtis ; staminibus corollä inclusis, © Racine pivotante, annuelle, dont l'écorce est violette ; tige droite ou étalée; feuilles radicales oblongues, ovales-renversées, rétrécies en pétiole. Les feuilles de la partie moyenne des rameaux sont oblongues sessiles, les supérieures ovales- aiguës. La tige devient très-rameusé dans les lieux pierreux et découverts où ses rameaux sont couchés; elle est droite et haute de 15 à 30 centimètres [ demi- pied à un pied | dans les champs moins arides. Les fleurs viennent en longs épis linéaires, très-velus; les corolles sont bleuâtres; les divisions de leurs calices et leurs bractées sont aiguës, ciliées, garnies de poils qui rendent les épis blanchâtres. Les calices sont de moitié plus courts que les corolles. Celles-ci sont tubulées, infondibuliformes, étroites’à leur base, longues de 12 millimètres | s lignes]. Les étamines sont un peu plus courtes que la corolle dans laquelle les anthères sont enfermées; le style est saillant hors du limbe, et se termine en deux stigmates glabres. Les graines sont ovoïdes-triquètres, cendrées, finement mibétouleuses. Cette plante se trouve à Alexandrie , dans les ruines depuis le printemps jusqu’à la fin de l'été. Explcation de la Planche 17, Fig. 2. ECHIUM setosum, (a) Une fleur; (b) la corolle; {c) le pistil et le calice; (4) corolle ouverte dans sa lon- gueur, pour faire voir la longueur proportionnée des étamines; (e) graine de grosseur naturelle; (f) graine grossie. PLANCHE 17. F1G 3. ANCHUSA SPINOCARPOS. ANCHUSA spinocarpos. A. caule humili diffuso, ramoso; foliis linearibus, hispidis, ciliatis ; lo- ribus breviter pedunculatis, oppositifoliis aut terminalibus; corollis calice brevioribus; fructu pyrami- dato, acuto; stylo persistente in spinulam producto; seminibus muricato-spinosis usque ad apicem cum rachi cohærentibus. © P ANCHUSA spinocarpos. A. floribus parvis albis; fornicibus quinque supra antheras. FORSK. Descr. Pag: 41. MYOSOTIS spinocarpos. M. seminibus muricato-spinosis ; racemis foliosis ; floribus remotis; foliis linearibus , pilosis. Waxz, Symb. bot. 2, p. 32.— WILLD. Spec. 1, p. 750 — PERSOON , Synops. I, p.157. Feuilles linéaires, sessiles, longues de 15 millimètres [7 lignes ]; quelques-unes sont radicales, ovales-alongées, rétrécies en pétiole, peu durables. Plusieurs tiges dichotomes, droites ou obliques, forment une petite touffe ar- rondie. Fleurs solitaires, les unes dans la dichotomie des rameaux, ou opposées aux feuilles; les autres terminales entre les feuilles et les rudimens de rameaux plus PLANTES GRAVÉES. 43 jeunes, en sorte que les feuilles nombreuses et rapprochées paroïssent quelquefois opposées sous les fleurs. La corolle est blanche, tubuleuse, longue de 3 millimètres | une ligne et demie}, à cinq lobes courts arrondis à leur sommet. Cinq écailles épaisses ferment le tube de la corolle ; les anthères s'élèvent au-dessous de ces écaillés, et sont alternes avec elles. L'ovaire est conique, aigu; le style pyramidal subulé, terminé par un stigmate obtus un peu en bourrelet. Le calice grandit considérablement avec le fruit; les sons de ce calice res- semblent aux feuilles de l'extrémité des rameaux, et sont hispides comme toute la plante. Le fruit est conique, à quatre sillons, séparant les graines, qui sont triangulaires , épineuses sur leur face extérieure. Ces graines sont appliquées par un angle tran- chant vertical contre le rachis commun produit par la base du style, dont la partie supérieure libre persiste et forme une épine centrale qui s'élève au-dessus du fruit, et qui est un peu courbée au sommet. Toute cette plante est d’un gris cendré, et couverte de poils couchés très-courts. Je ne laï trouvée qu'herbacée, à tiges très-courtes, grosses seulement comme des plumes de pigeon. Vahl a décrit la plante plus grande, ligneuse à sa base, d’après l'herbier de Forskal ; la même plante s’est trouvée dans deux états différens, comme on trouve l'Anchusa undulata LIN., VEchium prostratum , et presque toutes les plantes vivaces des déserts, qui sont ligneuses à leur base en vieillissant, et à tiges tendres dans leur premier âge. J'ai cueilli cet Anchusa au bord du chemin dans le désert, en arrivant à Sälehyeh, au mois de février 1801. t J'ai conservé le nom d'Anchusa spinocarpos donné primitivement à cette plante découverte par Forskal à Alexandrie. La corolle est celle d’un Archusa : maïs les graines ne sont point attachées, comme celles des Anchusa, par une base qui laïsse une cicatrice creuse; leur adhé- rence au réceptacle a lieu sur une ligne qui se prolonge au-dessus de leur base et qui les réunit dans toute leur longueur à un axe commun. Le Myosotis Lappula LIN. a beaucoup d’analogie avec l'Anchusa spinocarpos, pour la manière dont les graines s’insèrent à la base du style, qui dans les deux plantes est persistant. Explication de la Planche 17; Fig. 3. ANCHUS À spinocarpos. (a) Fleur ; (b) corolle de grandeur naturelle; (c) vorolle grossie ; (4) corolle ouverte pour montrer les écailles glanduleuses du tube et les étamines ; {e) calice fructifère ; (f) fruit de grandeur natu- relle ; (g) fruit grossi ; (h) une graine séparée; (i) style persistant et axe des graines nu après la chute de ces graines. ' PLANCHE 16, F1G. r PARONYCHIA ARABICA. PARONYCHIA arabica. P. caule humifuso, articulato, fragili; internodiis pubescentibus ; foliis ovato-lanceolatis acutis, glauco-viridibus ; stipulis argenteo-nitidis; floribus in capitula sub -ovata congestis. 1. 1e À À FLORE D ÉGYPTE. ILLECEBRUM arabicum. I. foribus sparsis, congestis, bracteas nitidas æquantibus; caulibus pro- cumbentibus. LIN. Mant, $1.— WiIzzDp. Spec 1, PAg, 1207.— PERSOON, Synops. I, pag. 267. HERNIARIA lenticulata. FORSK, Descr. pag. 52. CORRIGIOLA albella ; foliis oppositis stipulis hyalinis. FORSK, Descr. pag. 207. VARrIAT, à. Radice perenni; foliis inferioribus stipulisque imbricatis ; ramulis floriferis terminalibus, sub-racemosis, 8, Annua ; floribus axillaribus, sub -ovato - capitatis ; caule prostrato fragili; foliis glauco-viridibus. La racine est ligneuse, verticale, moins grosse qu’une plume ordinaire, cou- À ronnée par un faisceau épais de tiges filiformes, couchées, longues d’un à 3 déci- mètres [ 3 pouces à un pied ], garnies de feuilles opposées et de stipules bril- lantes souvent égales aux feuilles. Les tiges sont articulées, très-fragiles lorsqu'elles sont sèches. Les feuilles sont opposées, ainsi que les stipules, constamment placées entre les feuilles aux mêmes nœuds qu'elles : les unes et les autres sont tellement rapprochées et imbriquées sur la base des rameaux, que ceux-ci en sont couverts; et plus leurs entre-nœuds sont courts, plus les stipules sont développées, en sorte qu'elles donnent quelquefois à toute la plante un aspect brillant de nacre de perle. Les feuilles sont ovales-lancéolées, presque glabres, longues de $ à 10 milli- mètres { 3 à 4 lignes |, d'un vert un peu glauque, terminées par une pointe jaunâtre ou brune. Les leurs naissent, en petits rameaux composés, dans Vaisselle des feuilles, et principalement vers l'extrémité des tiges; elles sont serrées en paquets oblongs, quelquefois en grappes. Chaque fleur est pressée entre plusieurs stipules ou bractées. Le caliceest à cinq divisions ovales-linéaires ou un peu cunéiformes,membraneuses sur les bords, concaves, terminées en casque ou voûtées avec une pointe au dehors: la base du calice est hémisphérique, aplatie, velue auprès des divisions. Les étamines, au nombre de cinq, sont opposées aux divisions du calice, alternes avec cinq filets subulés aigus, semblables aux filets anthérifères, et produits comme eux par la circonférence d’un anneau qui entoure la base de l'ovaire. Les étamines sont plus courtes que le calice; l'ovaire est couvert de papilles et comme cotonneux; le style est court, et se termine par un stigmate bifide. Le fruit est une capsule membraneuse, indéhiscente, embrassée par le calice qui persiste, et dans laquelle est une seule graine globuleuse-lenticulaire, brune, brillante, dont l'ombilic, marqué par une échancrure, est tourné en haut. Le Paronychia arabica a les tiges dichotomes et les stipules beaucoup plus petites que les feuilles, lorsque la racine est encore tendre et nouvelle; mais, lorsque cette racine est devenue ligneuse, les tiges sont très-multipliées, peu dichotomes, ca- chées à leur base par les stipulés plus longues que les feuilles et imbriquées. Ces stipules proviennent de bourgeons brillans, et écailleux sur quatre rangs, produits par la plante vivace, telle qu'elle est commune dans le désert près du Kaire. La même plante, jeune et herbacée, est moins fréquente et ne produit pas ces bourgeons. à PLANTES GRAVÉES. Â$ Le Paronychia arabica croît dans a plaine sablonneuse de la Qoubbeh près du Kaire, et commence à fleurir au mois de janvier. Explication de la Planche 18, Fig. 1. PARONYCHIA arabica. (a) Une fleur entière grossie ; (D) une fleur ouverte. PLANCHE 16. FIG. 2. 2. CONVOLVULUS ARMATUS. CONVOLVULUS armatus. C. caule fruticoso cubitali, spinosissimo ; ramulis divaricato-patenti- bus, sericeis, apice pungentibus ; foliis ovatis minimis ; floribus bracteatis capitatis. b C'est un arbrisseau qui croît en buisson arrondi, très-épineux, haut d’un mètre à un mètre et demi | 3 pieds à 4 pieds et demi |, dont les rameaux sont coudés et divariqués. Les jeunes rameaux sont velus et soyeux, ouverts, presque horizontaux, piquans par leur sommet, munis de feuilles ovales, tronquées à la base, longues de 5 milli- mètres [2 lignes], presque sans nervurés, évsoyeuses. Les fleurs sont ramassées en tête dans l’aisselle de quelques rameaux courts terminaux; plusieurs écailles onguiformes, soyeuses en dehors, plus grandes que les feuilles de la plante, servent d'involucre commun aux fleurs qu'elles réunissent. Ces fleurs sont partiellement accompagnées de trois bractées, oblongues, concaves. Leur corolle est soyeuse en dehors, à cinq dents séparées par cinq plis glabres membraneux, tansparens; elle renferme cinq étamines, qui répondent aux plis de la corolle, et dont les filets épaissis à leur base sont insérés au fond du tube. Les anthères sont linéaires en fer de flèche. L'ovaire est conique, supère, implanté dans un godet mince, dont le bord est partagé en cinq dents obtuses. Un bourrelet glanduleux est placé sous ce godet. Le style est filiforme, terminé par deux stigmates linéaires. J'ai trouvé cet arbrisseau dans la vallée de l'Égarement ; près de la mer Rouge, le 27 décembre 1800 : il ne portoit point de fleurs; quelques rameaux desséchés étoient garnis de boutons en partie détruits par les insectes et qui tomboïent aisément en poussière. Je les brisai pour chercher des graines et tâcher de con- noître le genre de cette plante; il me parut que ces boutons ne renfermoient que des écailles vides. J'espérois retrouver la même plante en meilleur état; mais je ne pus la découvrir ailleurs: je parvins à en connoître le genre en examinant, sur un rameau que j'avois conservé, les boutons, dans lesquels je trouvai, après les avoir fait tremper dans l’eau, quelques fleurs qui ne s'étoient point tout-à-fait développées. Je n'ai décrit que la fleur sèche en bouton; je ne sais rien de la taïlle ni de la couleur de la corolle. : Cette plante rare est une des plus épineuses du désert : ses jeunes rameaux garnis de feuilles sont piquans à leur sommet; ils persistent et sont changés en épines sèches, lorsque les feuilles tombent. 46 FLORE D'ÉGYPTE. Explication de la Planche 18, Fig. 2, 2! CONVOLVULUS armatus. Une branche garnie de feuilles ; une seconde branche avec les boutons de fleur. (a) Un bouton de fleur ; (4) bractées d’une fleur, et pistil; (c) corolle et étamines; (d) ovaire implanté dans Je godet à cinq dents qui surmonte un bourrelet glanduleux ; /e) bouton d’une corolle ouvert , vu par dehors. PLANCHE 18. Fic. 3} CONVOLVULUS FORSKALIL CONVOLVULUS Forskalii. C. caule suffruticoso tomentoso : ramis aliis spiniferis rigidis, brevi- ‘ ter foliosis ; alüis floriferis, majoribus et mollioribus : foliis summis fanceolatis ; Aoribus glomerato-spicatis ; rachi mortuo spinescente. R CONVOLVULUS lanatus. C. foliis lanceolatis, linearibus, tomentosis ; ramis senescentibus spi- nosis ; Hloribus capitatis involucratis. VAL, Symb, bot, 1, pag. 16. — WizzD, Spec. pl. 1, pag. 871; admisso solo FORSKALII synonymo, reliquis rejectis, CONVOLVULUS Cneorum. FORSx. Flor. Ægypt. p. LXIII, n° 124, et Flor, Arab. p. CVI, n° 120. Racine ligneuse, coriace, pivotante. Plusieurs tiges basses, fourchues, un peu étalées, couvertes d'uneécorce sèche, fendillée, cotonneuse; terminées en rameaux, les uns fermés en épines, munis de très-courtes feuilles, les autres droits, tendres, plus soyeux, orifères à Ieur sommet. La sécheresse, en contrariant la végétation de ce sous-arbrisseau, Je réduit à un buisson nain dont la plupart des rameaux sont à moitié morts, épineux. Les feuilles de la base des rameaux sont ovales- renversées, rétrécies en pétiole ; les feuilles moyennes et supérieures sont sessiles lancéolées, longues de 3 centimètres [un pouce |, soyeuses, unies, presque sans nervures, non ridées. Les fleurs sont disposées en épi; elles remplissent par pelotons l'aisselle des feuilles supérieures et terminales des rameaux. Ces pelotons de fleurs sont accom- pagnés de bractées, et sont plus petits à l'extrémité des épis qu'à leur base, où ils s'alongent et produisent quelquefois l'axe d’un épi partiel. Le calice est à cinq feuilles étroites, lancéolées-aiguës, soyeuses, dont deux plus grandes que les trois autres. La corolle est rose et blanche, un peu soyeuse en dehors. L'ovaire est posé au-dessus d’un anneau glanduleux. La corolle renferme deux stigmates filiformes plus longs que le style. La plante est un peu blanche et légèrement soyeuse: le duvet des bractées et des calices est quelquefois roux et doré. Les rameaux se dépouillent des fleurs qu'ils ont produites; l'ancien axe de ces fleurs se dessèche et persiste en une longue épine cassante. Ce sous-arbrisseau, commun dans le désert entre le Kaire et Sälehyeh, leurit en avril et mai. Il est rare de le trouver en bon état; il est mangé par les animaux. C'est une plante du petit nombre de celles que Forskal, For. Ægvpt. pag. LIV, a classées parmi les pâturages des déserts. Explication de la Planche 18, Fig, 3. CONVOLVULUS Forskali. (a) Pistil; (b) étamines. PLANTES GRAVÉES. 47 PLANCHE 19. FIG. 1 et 2. CORDIA MYXA. CORDIA Myxa. C. foliis ovatis rotundisve , basi trinervis, integerrimis aut repando-dentatis ; paginâ inferiore hispido-scabris ; petiolis tuberculo urceolato persistente insidentibus : gemmis axil= laribus hispido-tomentosis; corollæ limbo calicem æquante, stigmatibus dilatatis, compressis, lace- rato-glandulosis. &. NOT. Folia plantæ adolescentis serrato-dentata. CORDIA Myxa LIN, Spec. 273. —WILLD, Spec. 1, Pag. 1027, neglect@ descriptione specificä et synonymis selectis, CORDIA Myxa. Lin. Flor. Palæst. in Am. acad. 4: PAg. 452. — GRONOV. Flor. Orient, n° 121, SEBESTENA domestica. Pr, Azp. De plant, Ægypt. pag. 17, t. 7, SEBESTEN domestica. BAuH, Pin. 440. PRUNUS Sebestena. MAT TH. Comm. ed, Valgris. pag, 267 ; icon accurata, si flores demantur. PRUNUS Sebestena. PLU CK, Alm, tab. 217: Îg. 2, que ramulum floridum ad naturam exhibet, sed ex delineatione abbreviatum. CORDIA Myxa. A4SSELQ. It. p.458, edit, Stock, ann, 1757, et Sebesten éjusdem , edit. gall. p. 239. SEBESTENA domestica seu Myxa. COMMEL, Hort. 1, P-139, £. 72, sistens folia plantæ nondum arbore. VIDI-MARAM. RHEEzD, Mal. 45 POS: 77 » Le 37: SEBESTENA officinalis GÆRTN. Fruct 1, Pag. 364, 1. 70, fig. 1. CORDIA officinalis. C. foliis ovatis, acutiusculis, supernè inæqualiter serratis ; calice sub-cylin- drico , Iævi. LAMARCK, [lustr, Pag. 420, n° 189$, tab, 96, fig. 3, ubi fructus delineatur ex Gertnero. SEBESTEN. ZrPpp1, Mss. et Herb, Vaill. et Juss. Le MOCHEIT ou SEBESTE dont le fruit est bon à manger. VANSLEB, Relat, d'Égypt. p.96. CORDIA Sebestena, foliis sub-rotundis, F0RSK, Flor. Æg)pt, pag. LXIII, et Cornus sanguinea cjus- dem. Descr. pag. 33. CORDIA Africana. C. foliis sub-rotundo-ovalibus, integris ; paniculà terminali; calicibus turbi- natis ; drupä nucleo riquetro. LAMARCK, Illustr, Pag. 420, n° 1806, quoad Lippii specimen in herbario CT, Jussici, Hoc autem vidi, et Cordiam Myxam agnovi fructiféram'; drupä ab exsiccatione, angulosä, compressä; calice persistente, ampliato, turbinato, nec cylindrico, quod. “flori contingit, nucleo ad. | fiouram trigonam vel tetra. gonam versente, ex vario loculorum numero. Arbor Wanzey BRUCE, Ir SP: 70, 17, huc relata à CI, LaA- MARCK, unica habenda est pro Cordià africanà, not4 tantüm ex icone et descriptione à Bruceo exaratis. SEBESTEN. AVICEN. Canon, lib, 2, tract. 2 ; Cap, 257. — SERAPIO, De temp. simpl, cap. 8, — AVERROES , De simplic, cap, 56, SEBESTAN et MOKHAIT A des auteurs Arabes, dans la Relation de l'Égypte par Abdallarif, traduction de M. SILVESTRE DE SACY. Le Cordia Myxa est un arbre haut de 10 mètres [30 pieds |, dont le tronc est droit, cylindrique, épais d'environ 3 décimètres | près d’un pied ]J, sans côtes ni anfractuosités à la surface , recouvert d’une écorce d’un gris cendré, fendillée longitudinalement. Ce tronc pousse plusieurs branches à une hauteur moyenne de 3 à { mètres [ 10 à 12 pieds |, et se termine en une large tête arrondie, un peu plus haute que large. : Les rameaux garnis de feuilles ont l'écorce unie. Les pétioles s'articulent sur une dent urcéolée de l'écorce, laquelle persiste après la chute de la feuille. Un bourgeon obtus, arrondi, grossièrement cotonneux, est placé dans l'aisselle de chaque pétiole. Le Les feuilles varient suivant l’âge de l'arbre et suivant Ja saison. Tant qu'il n’est qu'arbrisseau, il produit des feuilles oblongues dentées, qu'il est rare de trouver 48 . ELORE D'ÉGYPTE. sur les vieux pieds de cet arbre. Celles de ses feuilles qui viennent avec les fleurs au printemps, ont leur disque souvent orbiculaire non acuminé, manifestement pubescent.à sa face inférieure : les feuilles adultes sont elliptiques ou presque orbiculaires avec ‘un rétrécissement en pointe à leur sommet, longues de 12 à 14 centimètres | 4 à $ pouces |, non compris leur pétiole, qui a un peu plus du tiers de la longueur du disque. La plupart des feuilles sont très-entières ou légère- ment sinueuses sur les bords ; quelques-unes sont munies de dents courtes aiguës à large base, écartées, et qui répondent à la terminaison des nervures de la feuille. La face supérieure des feuilles est glabre et pointillée : les nervures sont proéminentes à la face inférieure , sur laquelle on découvre à la loupe des poils courts qui la rendent rude; cette face est d’un vert plus pâle que la supérieure. Le pétiole est canaliculé; il se partage en trois à cinq nervures à la basetlu disque : les autres divisions de la nervure moyenne sont alternes. Les fleurs paroissent au mois de maï, en grappes qui terminent de courts ra- meaux alternes, produits par les bourgeons axillaires des anciennes feuilles qui sont tombées: les divisions de ces grappes sont fourchues. Les fleurs sont rarement ses- siles , presque toutes brièvement pédicellées. Leur calice est tubuleux, campanulé, haut de $ millimètres | 2 lignes |, à quatre et cinq dents glabres, et sans nervure extérieurement, soyeux en dedans. La corolle est infondibuliforme: le limbe est à cinq divisions linéaires, de même longueur que le tube, qui est renfermé dans le calice. Les étamines, au nombre de cinq, sont insérées à l'ouverture du tube, alternes avec les divisions; leurs filets deviennent longs comme ces divisions, et restent droits ; les anthères sont ovoïdes: l'ovaire est ovoïde-alongé, lisse; le style est comprimé, dichotome, à branches terminales inégalement fourchues, compri- mées, élargies, glanduleuses et comme déchirées sur les bords. On distingue quatre loges dans l'ovaire en le coupant en travers. Le fruit est un drupe ovoïde, mucroné, long de 20 à 2$ millimètres [9 à 11 lignes dE qui varie pour sa couleur jaune pâle ou blanche, quand il est mûr. Il est couvert d’une double pellicule, l’une extérieure membraneuse plus forte, Fautre immédiatement au-dessous, fine et veinée, contenant la chair du fruit. Cette chair est visqueuse et entoure un, noyau ovoïde-comprimé ou lenticulaire- oblong, tranchant sur les côtés, échancré et creusé à chaque extrémité, rongé et inégal sur ses deux faces, divisé intérieurement en deux loges. Chacune de ces loges renferme une graine composée de deux cotylédons plissés à plis très-nom- breux, serrés les uns contre les autres, suivant la longueur de la graine, qui est droite et ovoïde. On découvre, en cassant le noyau, les vestiges de deux autres loges avortées, dont les parois restées contiguës se séparent. I n’y a quelquefois qu'une seule loge et qu'une seule graine développées dans le noyau. Cet arbre est cultivé au Kaïre dans les jardins : il y conserve ses feuilles en hiver ; il ne les perd qu'au mois de mai, lorsqu'il fleurit : sa fleur répand une excellente odeur. On vend ses fruits sur les places publiques en été : quelques personnes les mangent; je ne les ai point trouvés bons. On voit beaucoup de graines germer sous les arbres de Cordia Myxa, d'où elles & sont PLANTES GRAVÉES. 49 sont tombées, et qui formeroient du plant, si on ne le détruisoit en labourant. . On reconnoft les graines qui germent, à leurs larges cotylédons orbiculaires, plissés. Le bois du Cordia Myxa est blanc et très-solide : on en fait des selles de cheval. Le Cordia Myxa croît à la côte de Malabar, dans les lieux humides et maréca : geux, suivant Rheede: Forskal l'indique comme l’un des arbres les plus communs des plaines humides et de la région basse des montagnes de l'Arabie. J'ai vu, dans un herbier que possède M. l'abbé de Tersan, des feuilles de cet arbre rapportées des environs de Surate et de Bagnagar, et absolument semblables aux échantillons cueillis en Égypte; je fais cette remarque pour que l’on ne doute point que le Coraia Myxa d'Égypte ne soit le même que celui de l'Inde. Bruce, tom. j, pag. 70, tab. 17, a décrit un arbre SAYS appelé Wanzey, que M. de Lamarck, dans les Illustrations de l'Encyclopédie, n.° 1896, nomme Cordia africana, en y réunissant le Sebesten d’ Égypte de Lippi, qui ne doit point y être rap- porté, et qui n'est que le Cordia Myxa. ” Les variétés que le Cordia Myxa offre dans la forme de ses feuilles, suivant l'âge que la plante acquiert, ont. donné lieu de croire que ce n'étoit pas ce Cordia qui, étant grand, produisoit des feuilles arrondies, parce que les graines qui en ont été semées dans les jardins de botanique, n’avoient donné que des arbrisseaux à feuilles oblongues dentées, comme on les voit dans une figure de l'Hortus Amstelod. de Commelin, 7, tab. 72. Les fruits du Cordia Myxa ont été introduits par Îles Arabes dans la pharmacie. Avicenne, Sérapion, Averroës, nomment ce fruit Sebesten ; les vertus qu'ils lui attri- buent, sont d'être laxatil'et adoucissant pour la poitrine. Les Arabes remarquent que le nom de Sebesten n’est point un mot de leur langue. Ils admettent celui de Mokhayet, dont la signification indique la qualité gluante du fruit, comme le nom de Myxa l'indique dans la langue Grecque. En effet, le fruit est tout-à-fait visqueux; ce qui le rend désagréable à manger. Sérapion et Ebn-Beytar disent que le nom de Sebesten est persan; je crois au moins que le mot Pharas, dans la traduction Latine de Sérapion (cap. #), y est pour le mot Fars qui signifie Persan. Ebn-Beytar attribue au mot Persan Sebestan une signification, celle de mamelle de chienne, qui me paroît bien convenir, dans le génie des langues Orientales, au fruit visqueux, peu estimé, formé en mamelon tendu à sa surface, luisant et élastique, produit par le Cordia Myxa; maïs M. de Sacy observe que le mot Sebesten n'a point de signification littérale en persan. {Voyez la traduction d'Abdallatif par M. de Sacy, pag. 71 et 72.) Le nom de Sebesten, suivant Gesner /{ Hist. plant. pag. 168, edit. Basil. 1541), pourroit venir du grec ZeGacçès | Sebastos, Auguste], comme si ce fruit eût été appelé ainsi en l'honneur d’Auguste. Plempius adopte à peu près cette étymologie en tirant le mot Sebesten de Sébaste, ville de Syrie. { Plempius cité par M. de Sacy dans ses notes sur Abdallatif, pag. 72.) Forskal (1) rapporte que le produit principal de cet arbre en Arabie est la glu (1) For. Ægypt. Arab. p. 33, où l'auteur décrit l'arbre portés d'Arabie, que c’étoit le Cordia Myxa, comme sous le nom de Cornus sanguinea ; mais Vahl ( Symb. Ja description de l'auteur le prouve aussi. bot. 1, p. 19) a reconnu, d’après les échantillons rap- 7 AN G FLORE D'ÉGYPTE. so qui se tire du fruit; il ajoute que le bois en est solide et employé aux ouvrages de menuiserie. On exportoit autrefois d'Égypte et de Syrie la glu que l'on y fai- soit avec le fruit de cetarbre, et qu'à Venise on appeloit gk d'Alexandrie ; elle étoit d'une saveur douce, et avoit une couleur blanche comme la chair du fruit, ét contenoit encore des noyaux du fruit (1). Olivier a écrit (2), en 1795 , que cette glu étoit un article du commerce d'exportation d'Égypte, quoique déjà ce com- merce tombât dans l'oubli. Linné a appelé le Sebesten des Arabes Cordiz Myxa, et a transporté le nom de Sebesten à un autre arbre des Antilles, le Cordia Sebestena, dont la fleur jaune est assez belle, beaucoup plus grande que celle du Cordia Myxa. Sprengel a regardé le Cordia Myxa comme le Lebakh des Arabes, et non comme le Sebesten. M a rapporté le Sebesten au Cordia Sebestena , qu'il n’a sans doute pas pris pour l'arbre qui croît aux Antilles. La fausse application faite par Linné du synonyme du Cordia Myxa d'Hasselquist au Corda Sebestena, a induit les bota- nistes en erreur. Il se trouve en Égypte deux espèces de Sebesten mentionnées par Prosper Alpin : lune, le Sebesten sylvestris ; l'autre, le Sebesten domestica : Sprengel a pu croire, comme Forskal, que ces arbres étoient les Cordia Myxa et Cordia Sebes- tena de Linné. Il est nécessaire, pour faire un emploi correct de ces diverses déno- minations, de distinguer, 1.0 Le Cordia Sebestena LIN., qui est un arbre des Antilles tout-à-fait étranger à la Flore d'Égypte ; 2° Le Cordia Myxa Lin., Sebesten domestica de Prosper Alpin, et Sebesten des _ pharmacies et des Arabes ; QUES 3.0 Le Cordia crenata, que je décris ci-après {planche 20, fig. r ), et qui est le Sebesten sylvestris de Prosper Alpin, dont les auteurs Arabes ne parlent point. Le professeur de botanique Schreber a pensé quéle Cordia Myxa étoit le Persea de l’ancienne Égypte; son opinion a été réfutée par M. de Sacy, qui a prouvé que le Persea est un arbre particulier que les Arabes ont connu sous le nom de ZLebakh jusqu’au commencement du xvi.‘ siècle, en même temps qu'ils donnoient le nom de Sebesten au Cordia Myxa qu'ils connoissent encore. On verra plus loin {à l'article Balanites ægyptiaca, planche 28, fig. 1 ) que les recherches curieuses de M. de Sacy m'ont conduit à établir que le Zebakh, dont le nom a passé à plusieurs autres arbres, est l'arbre Hegliget Hales de Nubie et d'Arabie, fort rare en Égypte, et que j'ai appelé Balnites ægyptiaca, lorsque je ne pouvois encore soupçonner son identité avec le Persez des anciens. Explication de la Planche 19 , Fig. 7 et 2. CORDIA Myxaen fruit, fig. 1. (a) Le fruit coupé; (b) le noyau , qui auroit dû être représenté avec une échan- partagé en rameaux cylindriques eflilés , dont les feuilles sont opposées, presque sessiles , ovales- lancéolées, d’un vert pâle. La nervure moyenne de ces feuilles est bien prononcée ; leur longueur varie de 2. à { centimètres [9 lignes à un pouce et demi |. à Les fleurs sont blanches, nombreuses, disposées en grappes élargies, dichotomes, au sommet des rameaux, dans les aïsselles des feuilles, dont la longueur est la même que celle des grappes. Les pédicelles des fleurs, rapprochés en paquets, et les rameaux des grappes, sont accompagnés de folioles linéaires. Le calice est à cinq divisions linéaires, profondes , longues de 4 millimètres [environ une ligne et demie |. La corolle est en roue un peu plus que doublé du calice en longueur, à cinq divisions linéaires, alternes avec celles du calice. Une couronne intérieure naît sur fa base courte tubuleuse de la corolle, et est longue comme le calice. Cette couronne est à cinq plis et à cinq dents ; ses plis sont opposés aux-divisions du calice, et ses dents aux divisions de la corolle. Les éta- mines sont réunies, au nombre de cinq, dans le centre de la fleur, en un corps tronqué élevé sur un pédicelle qui est le filet commun des anthères; ce corps tronqué est à cinq angles, sur chacun desquels est une fissure qui laissehéchapper deux masses de pollen oblongues, en massue, attachées par leur sommet à un point noirâtre qui part de chacun des angles du stigmate. Cinq écailles triangu - laires se rabattent sur le stigmate entre ses angles. Le tube court de la corolle cache deux ovaires glabres supères, rétrécis en deux styles capillaires, qui passent au-dedans du filet commun des anthères, et qui abou- tissent au stigmate pentagone, terminal, soudé avec les anthères. Le fruit est un follicule ovoïde, aminci vers le sommet, long de $ centimètres {2 pouces |, tacheté de brun, dont l'écorce est dure et épaisse, et se roule en tra- vers sur ellemême après que les graines en sont sorties : cette écorce prend alors une forme triangulaire, et ressemble un peu à des quartiers secs de peau d'orange; elle résonne comme la coquille d’une noix quand on Ja frappe, ou quand on la laisse tomber. | Les graines sont aigrettées ovoïdes, d’un brun rouillé, pointillées lorsqu'on les sÀ FLORE D'ÉGYPTE. regarde à la loupe, convexes sur leur face dorsale, en gouttière et échancrées sur la face opposée. Ces graines sont appliquées par leur face convexe contre la paroi interne de l'écorce épaisse du fruit, dans laquelle elles impriment des fossettes. Leur face échancrée en gouttière est tournée vers le réceptacle membraneux qui descend de la suture de l'écorce jusqu’à moitié de l'épaisseur du fruit. On voit ce réceptacle dans les fruits qui ne se sont pas encore ouverts d'eux-mêmes. Cette plante est appelée Arge/ par les Arabes, qui la récoltent dans les vallées du désert, à l’est et au midi de Syène; elle est apportée au Kaire avec le séné récolté dans les mêmes vallées et qui doit être débité dans le commerce. On mêle au Kaïre l'argel et le séné; les feuilles de ces deux plantes se ressemblent beaucoup: il paroît que l'une a les mêmes propriétés que l'autre. M. Nectoux, mon collègue à la Commission des sciences et arts d'Égypte, rapporte que M. Pugnet, l’un des médecins de l'armée, a obtenu, par des expériences qu’il a faites, d'aussi bons ré- sultats de l'emploi de l’argel que du séné. Les feuilles d'argel mêlées à celles du séné peuvent en être distinguées, parce qu'elles sont plus épaisses, un peu ridées, moins pointues, et parce qu’elles se replient en dessous, où leur nervure moyenne est saillante, tandis que les feuitles du séné se replient plutôt en dessus, où leur nervure n'est pas saillante. Explication de la Planche 20, Fig. 2. CINANCHUM Argel. (a) Une fleur entière; (2) la corolle détachée du calice, dans lequel sont restés les ovaires et les styles ; (c) le fruit; (d) graine avec Faigrette, vue par sa face interne; (e) la graine dont Paigrette est tombée, vue par sa face externe. PEANCEHE 20, F16. 3. CYNANCHUM PYROTECHNICUM. CYNANCHUM pyrotechnicum. C. caule fratescente ; ramulis strictis , erectis , aphyllis ; floribus minutis, racemosis; corollà basi stellato-excavatäâ glandulosâ ; pericarpiis reflexis , post elapsa semina pedunculo incrassato tuberculato persistentibus. CYNANCHUM pyrotechnicum. C. caule fruticoso, nudo; pedunculis solitariis axillaribus. , tuber- culosis ; floribus pedicellatis capitatis. FORSK. Descr. pag. $3. OBS. Flos ricedit à Cynancho defectu coronæ interioris membranaceæ , in fossulam quinque- radiatam mutatæ, C'est un arbuste de $ mètres | 15 pieds |, droit, et qui ne s'étale point, dont le tronc, épais de 11 centimètres | { pouces |, est couvert d’une écorce jaune- pâle, molle et élastique, ressemblant un peu à du liége. Les rameaux sont opposés, lisses, effilés, sans feuilles. Les fleurs naïssent en petites grappes solitaires , alternes, aux articulations terminales des rameaux. Elles ne sont accompagnées d'aucune bractée; elles sont brièvement pédicellées sur un pédoncule commun, qui .con- serve les empreintes tuberculeuses de l'insertion des pédicelles lorsqu'ils sont tombés avec la fleur; ce pédoncule se courbe en bas par degrés, lorsqu'il commence à se dépouiller des fleurs. PLANTES GRAVÉES. 55 Le calice est campanulé, long de 2 millimètres [ une ligne J;, à cinq dents courtes, pubescent. La corolle est pubescente, campanulée en roue, à cinq divi- sions, large de $ millimètres [un peu plus de 2 lignes ] La gorge évasée du tube est creusée par une dépression glanduleuse circulaire qui se prolonge en cinq fos- settes triangulaires sur la base des divisions de la corolle. Le corps anthérifère central au milieu du cercle déprimé de la gorge du tube est à cinq faces, et presque aussi court que les dents du calice. Il n'y a ni couronne, ni renflement annulaire à la base du corps anthérifère : ce corps, tronqué au som- met, cache dans l'intérieur deux styles courts qui surmontént deux ovaires lisses, oblongs, supères, émbrassés par le tube court de la corolle. Les fruits sont des follicules glabres , fusiformes, longs de 10 à 11 centimètres [4 pouces |, pendans sur leur pédoncule commun épais réfléchi ; ces follicules sont coriaces, et persistent après la chute des graines. Cet arbrisseau étoit en fleur dans le désert, près de la mer Rouge, à la fin du mois de décembre 1799; il ne sortit de $es rameaux que je coupai, qu'un suc clair, non laiteux, d’une saveur amère. Les fruits, qui étoient secs, persistans, ne con- tenoient plus de graines : je trouvai dans quelques-uns les fragmens d’une écorce intérieure très-lisse, qui touche immédiatement aux graines et qui doit tomber avec elles. Les Arabes d'Égypte appellent cet arbrisseau Marek, nom qu’on lui donne éga- lement dans l Arabie, où Forskal la découvert. Cet auteur rapporte que la moelle de ce Cynanchum sert d'amadou pour recevoir et retenir le feu que l’on se procure par le frottement de deux morceaux de bois. Je n'ai pas vu cet usage en Égypte; maïs j'ai eu occasion de rémarquer qu'il y a fort peu de moelle dans les branches, même les plus grosses, du Cynanchum pyrotechnicum. Je crois que la moelle qui prend aisément feu, pourroit bien n’être autre chose que l'écorce du tronc, légère, molle, et qui ressemble à du liége. Les fleurs du Cynanchum pyrotechnicum ne se rapportent exactement, pour Îeur caractère, à aucun des genres de la même famille qui ont été décrits jusqu'ici: elles ont plus de ressemblance avec les fleurs du genre Cyranchum qu'avec celles de tout autre, la couronne simple, intérieure, membraneuse de ce genre étant en quelque sorte remplacée par un cercle glanduleux déprimé, à cinq branches, dans le Cynanchum pyrotechnicum. Explication de la Planche 20, Fig. 3. CYNANCHUM pyrotechnicum. (a) Une fleur grossie ; (b) le calice; (c) la fleur vue à plat en dessus, dans laquelle la fossette glanduleuse en étoile au fond de la corolle est marquée en noir, à cinq dents alternes avec celles du calice; {d) les ovaires et les styles ; (e) une portion de Ia corolle, pour faire voir les rayons enfoncés qui s'étendent de Ja dépression annulaire de la base de la corolle sur ses divisions. W. B, Le petit cercle élevé ee lobé à la base du corps anthérifère n'existe pas dans la fleur, et a été dessiné ainsi par erreur , d après la fleur sèche, 56 FLORE D'ÉGYPTE. PLANCHE 21: Fc. 1. SALSOLA ALOPECUROIDES. SALSOLA alopecuroïdes. S. caule fruticoso; foliis linearibus, mucronatis, alternis ; gemmis glo- meratis, tomentosis; ramis recentioribus albidis, vetustis nigricantibus ; capitulis florum approximatis, spicato-confertis. PB SALSOLA glomerulata. Z//ustr. Flor. Ægypt. n° 311, ex LIPPI in herb. Juss. Sous-arbrisseau dont les tiges sont rameuses , brunes, couvertes d’une écorce très- mince, fendillée, dont le bois est dur et un peu jaune. Les tiges prennent diverses directions, leur végétation étant gênée par la trop grande sécheresse. Les rameaux sont ouverts, étalés, quelquefois horizontaux ou courbés. Les feuilles sont linéaires, mucronées, piquantes , charnues, aplaties ou concaves en dessus, demi-cylindriques en dessous, longues de 3 à 6 millimètres [ 1 ligne et demie à 3 lignes ], cotonneuses à leur base : elles sont remplies aux aisselles par des bourgeons de folioles ou de bractées agglomérées en têtes arrondies, entremélées de duvet blanc cotonneux. Les feuilles sont médiocrement rapprochées sur les jeunes rameaux droits, grêles, en pleine végétation, dont l'écorce est blanche ; sur d’autres rameaux, les feuilles sont tellement serrées , qu’elles ne laissent point d'intervalle d’un bourgeon à un autre. Les fleurs naïssent par paquets entre les bractées des bourgeons axillaires des feuilles. Les paquets de fleurs se confondent quelquefois par leur rapprochement, et sont alors serrés en épis cylindriques qui terminent les rameaux. Les calices sont glabres, comprimés à leur base lorsqu'ils contiennent le fruit; deux ou trois de leurs divisions sont très-inégalement dilatées en membranes horizontales. La graine est roulée verticalement en spirale dans sa tunique propre, et est enveloppée dans un péricarpe membraneux continu avec le style bifide persistant. Cette plante croît dans le désert, aux environs des Pyramides. Explication de la Planche 21, Fig. 1. SALSOLA alopecuroïdes. (a) Le calice accompagné de trois bractées ; (b) Ia graine sortie du calice et revêtue du péricarpe membraneux sur lequel le style persiste. Ces détails (a) et (b) sont représentés beaucoup plus grands Don q yle.pel P p plus g -que nature. PLANCHE 21. F1G. 2. SALSOLA ECHINUS. SALSOLA echinus. S. caule fruticoso, prostrato, glabro ; ramis patentibus, spinosis, floriferis; foliis adultis squamiformibus appressis acutis , à caule juniori nec spinescente filiformibus subulatis. R SALSOLA mucronata. S. fruticosa; ramulis mucronatis; folüs subulatis inermibus. FORSX. Descr. pag, 56. ANABASIS spinosissima. A. frutescens ramis nudis spinosissimis. LzN, Suppl. pag. 173. —VAHL, Symb, bot, 1, pag. 24; idem, 3, pag. 45. ANABASIS spinosissima. A. foliis subulatis, spinis ramosis floriferis. WrzLD, Spec. pl. 1, pag. 1319. VARIAT a. Florum branis campanul pproximatis semi-erectis. SALSOLA echinus. S. fruticosa, glabra, foliis subulatis muticis; spinis divaricatis, floriferis. ZA BILLARD, Syr. déc, 2, pag, 10, tab, Se KALI PLANTES GRAVÉES. 57 KALI orientale fruticosum, flore magno purpureo. 7oURN, Cor, p.18, Herb, Vaill. 8. Florum membranis planis rotatis. KALI armenum fruticosum , forum staminibus purpureis , i. e. Kali orientale fruticosum floribus albis, TouRNEr., Cor. pag. 18, Herb. Vaill. y. Ramis gracilioribus , foliisque plantæ adhuc tenerx capillaceo-subulatis. SALSOLA camphorosmoïdes, DEsronT. FI, Atl, 1, pag, 218, KALI orientale fruticosum, spinosum, Camphoratæ foliis. TouRN, Cor, 18, Herb, Vaill. Sous-arbrisseau couché, dont la tige se partage, dès la racine, en branches épi- neuses écartées, dures, ligneuses, de l'épaisseur d’une plume, brunâtres et se dépouil- lant d’un épiderme blanc qui les couvroit auparavant, très-divisées en rameaux composés , souvent groupés et radiés, terminés en épine. L'écorce de ces rameaux est blanche, excepté vers leur extrémité, où sa couleur est glauque comme celle des feuilles. Les seules feuilles que l’on trouve sur les rameaux épineux, sont aiguës, courtes, n'ayant de longueur que 4 millimètres [ environ 2 lignes |, creusées en gouttière en dessus , anguleuses en dessous. Les rameaux très-jeunes qui naïssent de la tige ; à sa base, avant d’être encore épineux, portent des feuilles subulées un peu triquètres , longues de 1 5 millimètres [6 lignes ] Toutes les parties de cette plante sont glabres. Les fleurs sont ternées ou solitaires, dans les aisselles des rameaux et des feuilles, le long des épines. Leur calice est soutenu par trois bractées semblables aux feuilles qui sont sur les épines, mais un peu plus courtes. Les divisions du calice sont lan- céolées, rouges au sommet. Les fleurs sont polygames: les unes sont mâles et ren- ferment cinq étamines à anthères rouges, fertiles, en fer de flèche, et un pistil grêle avorté: les autres fleurs sont femelles, n’ont point d’étamines, ont seulement des filets terminés par des anthères arrondies avortées ; elles contiennent un ovaire fertile globuleux, surmonté d’un style charnu filiforme. Les divisions du calice des fleurs mâles se dessèchent dans les bractées ; celles du calice des fleurs femelles changent de forme, s’épaississent, deviennent concaves à leur basé, et se dilatent transversalement dans le milieu, au-dessus des bractées, en . une membrane veinée, horizontale. Les calices à limbe ainsi dilaté contiennent la graine couverte de son péricarpe et roulée verticalement en spirale au-dedans de sa tunique propre, sa radicule étant tournée en haut sous le style persistant. * Cette plante offre plusieurs variétés qui peuvent dépendre de l'âge des tiges et de l'aridité du sol ou de la saison. Ces variétés sont distinctes par l’épanouissement plus ou moins grand de la membrane des calices fructifères, par la couleur rose ou blanchâtre de ces calices, par l'épaisseur ou la finesse des feuilles et des rameaux. On trouve cette plante à Alexandrie, sur le cap des Figuiers et sur la côte, entre le lac Mareotis et la mer ; elle croît dans les terrains secs et pierreux. Explication de la Planche 21, Fig. 2. SALSOLA Echinus. (a) Fleur mâle entière accompagnée de trois bractées; (b) involucre de trois bractées ; (e) calice sorti des bractées ; / d) fleur mâle dont les parties sont écartées pour faire voir dictinctement les étamines ; TAN H 58 FLORE D'ÉGYPTE. e) pistil grêle avorté de la fleur mâle; {f) leur femelle, dont le calice est dilaté en ailes horizontales membra- neuses ; {g)une des divisions dilatées du calice ; (L)involucre de trois bractées entre lesquelles est le pistil environné des étamines avortées; (4) les étamines avortées et le pistil fertile de la fleur mâle ; { A) graine enveloppée de son péricarpe, qui est terminé par le style persistant ; (l) graine dans sa position naturelle ; (m) radicule et cotylédons de la graine déroulés. PLANCHE 21, F1G. 3. CAUCALIS TENELLA (1). CAUCALIS tenella. C, caule gracili pusillo , retrorsum hispidulo ; foliis pinnatis hispidis, pinnulis pinnatifidis , Jaciniis lineari-subulatis , setaceo-acutis ; umbellis quinque-radiatis ; involucris nullis; invo- tucellis subulatis ; seminibus linearibus , sulcis glabriusculis. © Petite plante grêle, haute de 8 centimètres [ 3 pouces ], droite, dont la tige ne se partage qu'en trois rameaux terminés chacun par une 6mbelle à trois ou cinq rayons. Les feuilles sont ailées, très-fines, à divisions pinnatifides presque subulées, aiguës, sétacées, recouvertes de poils blancs couchés. La tige, les rameaux, les pédoncules des ombelles et les pétioles des feuilles sont hérissés de poils courts couchés en bas; les poils sont couchés en haut sur les folioles pinnatifides et sur les rayons des ombelles. Le pédoncule de l'ombelle moyenne de la plante est opposé à une feuille de faisselle de laquelle sort le rameau simple et terminal de la tige. Les ombelles n'ont point d’involucre; elles sont à trois et six rayons, dont un central plus court. Les ombellules ont leur involucelle de quatre à cinq folioles presque filiformes, aiguës, un peu plus longues que les pédicelles des fleurs. Les fruits sont linéaires, longs de 4 millimètres [un peu moins de 2 lignes |, à huit sillons : les graines offrent sur leur face libre trois sillons séparés par quatre crêtes verticales d’aiguillons rudes, blanchätres, horizontaux, un peu courbés en dessus dilatés foiblement en double hameçon à leur extrémité. Les sillons sont plus glabres que dans les graines de toute autre espèce : ils ne présentent qu'un rang de poils très-courts, en même nombre que les aiguillons rudes des crêtes hérissées, et régulièrement intermédiaires un à un avec ces aïguillons; ce qui ne se voit qu'à la loupe. Les graines sont aplaties à leur face interne, par laquelle elles sont contiguës l'une à l’autre avant de quitter leur axe commun, qui est une soie persistante. Les ombellules sont à cinq et six rayons. Cette petite ombellifère croît à Alexandrie, au mois d'avril, dans les terrains pierreux, près des catacombes. Explication de la. Planche 21, Fig. 3, au haut de la Planche. CAUCALIS tenella. La plante entière de grandeur naturelle. (a) Portion de feuille grossie, pour en faire voir les poils couchés vers le sommet de la feuille ; (4) portion de tige coupée, grossie pour faire voir les poils couchés en sens contraire de ceux des feuilles, leur sommet étant tourné en bas. (1) Les noms des figures 3 et 4, pl. 21, ont été gravés d’une manière fautive: il faut les corriger ainsi qu'il suit; . Savoir: fig. 3, Caucalis tenella ; fig. 4, Salsola tetragona. PLANTES GRAVÉES. $9 PLANCHE:21. FIG. 4. SALSOLA TETRAGONA (1) SALSOLA tetragona. S. caule fruticoso, diffuso; foliis succulentis, oppositis, squamiformibus, sericeis , obtusis , interdum in amenta tetragona contiguis ; loribus solitariis alternis; calicibus fructiferis quinquefidis , radiato-membranaceis, R Sous-arbrisseau tortueux, dont les rameaux sont noueux, opposés, cylindriques, un peu cotonneux; les feuilles charnues, presque globuleuses, opposées, sessiles, demi -amplexicaules, en gouttière en dessus, demi-cylindriques en dessous, et soyeuses, un peu aiguës lorsque la grande sécheresse absorbe leurs sucs. Les entre- nœuds des rameaux sont longs de 5 millimètres | 2 lignes et demie JE ce qui établit une distance pareille entre chaque paire de feuilles opposéesen croixsur les nœuds : mais un grand nombre de feuilles sont imbriquées en chatons tétragones ‘étant contiguës par paires croisées les unes au-dessus des autres. Ces chatons ne portent qu'une ou deux fleurs solitaires dans l’aisselle d’une ou de deux de leurs feuilles. Le calice estaccompagné de trois bractées courtes, concaves, obtuses, analogues aux feuilles: ce calice est à cinq divisions linéaires, soyeuses en dehors dans leurs deux tiers supérieurs, glabres et coriaces dans leur tiers inférieur, au-dessus duquel elles se dilatent en une membrane horizontale. Les filets des étamines, persistans, tiennent à la base des divisions du calice ; le style est bifide. Le fruit consiste en une graïne roulée verticalement en spirale, embrassée dans la base du calice. Cette plante a les feuilles et les chatons du Sa/sola tetrandra de Forskal; mais les calices n’ont point de membranes transversales, ne sont que de quatre divisions , et n'ont que quatre étamines dans le Sa/sola tetrandra , qui diffère encore par ses tiges moins grosses, ordinairement couchées, et par ses fleurs opposées. Je crois cepen- dant que, malgré ces différences, le Sz/so/x tetragona pourroit bien n'être qu'une variété à fleurs hermaplirodites fertiles du Sa/sola tetrandra, que j'ai constamment rencontré avec les graines avortées. L’accroissement d’une cinquième partie dans le nombre des étamines et des divisions du calice du Sa/sola tetragona peut avoir été occasionné par l'insertion alterne des fleurs, tandis que la symétrie des quatre divisions des fleurs du Sa/so/z tetrandra sembleroit dépendre de l'opposition régu- lière des fleurs sur les chatons tétragones symétriques. Quant à l'absence des membranes du calice du Sz/so/a tetrandra, se pourroit qu’il y eût quelque relation entre la présence simultanée nécessaire des membranes et des graines de plusieurs Salsole. J'observe à ce sujet que le Sz/so/a oppositifolia, qui a été découvert en Egypte par Forskal, et en Barbarie par M. Desfontaines, avec des fleurs fertiles pourvues de membranes, ne produisoit à Alexandrie { où j'en ai trouvé beaucoup de pieds dans des saisons et des années différentes) ni (1) C’est par erreur que le nom de Salsola tetrandra a été mis sur la planche à la figure 3 ; qui représente lé Cau- calis tenella. La note de la page 58 indique les corrections à faire. 11H00: H 2 60 | FLORE D'ÉGYPTE. fruits ni membranes autour des calices. Les fleurs du Sa/so/a oppositifola sont poly- games; et il ny a peut-être que les pieds à fleurs hermaphrodites fertiles qui produisent des calices à membranes rayonnées. Explication de la Planche 21, Fig. 4, au bas de la Planche. SALSOLA tetragona, (a) Le calice, à la base duquel on a conservé deux bractées; (b) une des divisions du calice séparée de la fleur, avec le filet d’une étamine; (c) calice fructifère; (d) l’utricule qui contient la graine, et qui est un sac membraneux faisant corps avec le style persistant. Ces détails sont représentés beaucoup plus grands que nature. PLANCHE 22, FiG. 1. TRAGANUM NUDATUM. TRAGANUM nudatum, T. caule: frutescente diffuso ; ramis junioribus albidis, glabris, apice tomen- tosis ; folis triquetris mucronato-acutis. R CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calice persistant à cinq divisions; anthères caduques en fer de flèche, articulées au sommet des filets linéaires en ruban. Le fruit est une noix d’un tissu médullaire très-serré, ouverte au sommet, formée par la base épaissie du calice , et qui contient une graine dont l'embryon est roulé horizon- talement en spirale. Genre voisin du Sz/40/2, et dont le nom, emprunté de Dios- coride, étoit synonyme du Sz/solz ou Tragus des Grecs. DESCRIPTION. Ce sous-arbrisseau a ses tiges étalées en un buisson clair, cou- vertes d’une écorce grise gercée. Les plus jeunes rameaux sont d’un blanc mat, ouverts presque à angle droit, cylindriques , un peu plus gros qu’une plume de pigeon, cotonneux à leur extrémité et dans l'aisselle des feuilles ; ils portent des feuilles distantes , alternes, sessiles, charnues, triquètres, brièvement mucronées, longues communément de $ millimètres [2 lignes et un quart |, un peu recour- bées en dessous, concaves en gouttière à leur face supérieure : l'aisselle de ces feuilles est remplie de feuilles petites en faisceau, entremélées de coton blanc, ou de fleurs solitaires ou ternées. Les fleurs sont un peu plus courtes que les feuilles, accompagnées de bractées charnues pareïlles aux feuilles, maïs plus petites : le calice est placé entre trois de ces bractées, ou entre deux seulement ; la troisième bractée étant remplacée par la feuille propre du rameau, dans l’aisselle de laquelle une ou plusieurs fleurs sont logées. Le calice est persistant , dur, épais et monophylle à sa base, à cinq divisions linéaires, obtuses, transparentes, droites et rapprochées, qui ferment la fleur au sommet. Les filets des étamines sont linéaires en ruban, persistans, plus longs que le calice. Les anthères sont en fer de flèche, verticales , articulées sur un point au milieu du sommet tronqué des filets, et caduques. Ces anthères sont linéaires, appliquées par leur moitié inférieure contre la face interne des filets , avant de sortir de la fleur. Les filets dépouillés de leurs anthères se rejettent un peu en dehors au-dessus du calice, et sont épaissis à leur sommet, qui porte un petit PLANTES GRAVÉES. 61 tubercule de l'extrémité duquel Fanthère se détache. L'ovaire est supère , globu- leux; le style est filiforme, en colonne, bifide au sommet , un peu plus court que. les étamines. Le fruit est une noix ligneuse, cylindrique, ovoïde-tronquée , longue de 4 milli- mètres [ une ligne et demie ], ouverte au sommet , terminée par les divisions persistantes verticales du calice, et formée par la base grossie de ce calice. Cette noix renferme une graine sphérique aplatie, roulée horizontalement en spirale, revêtue de sa tunique propre et d’un utricule membraneux. L'écorce blanche et nue des rameaux, dont les intervalles entre les groupes de fleurs ou de feuilles sont grands par rapport à ces feuilles, m'a fait donner à cette plante le nom spécifique de Traganum nudatum, par opposition à plusieurs plantes des genres voisins, dont les fleurs et les feuilles sont serrées en paquet, souvent confondues les unes avec les autres, et couvrant de toutes parts les rameaux. Explication de la Planche 22, Fig. 1. TRAGANUM nudatum, (a) Bractées; (b) calice; (c) les cinq étamines de Ia fleur considérablement grossies, et dont trois sont représentées sans les anthères ; {d) le pistil; (e) le calice fructifère grossi; (f) le même calice coupé, pour faire voir sa cavité intérieure ; (g) la graine en spirale, dépouillée de ses enveloppes. PLANCHE 22, F1G. 2. BUPLEVRUM PROLIFERUM. BUPLEVRUM proliferum. B. caule sub-nullo ; foliis finearibus, radicalibus distichis; ramis paten- tibus , sub-ternis, furcatis ; umbellis solitariis axillaribus et terminalibus ; involucris involucellisque pentaphyllis. © Petite plante, presque sans tige, à rameaux prolifères, divergens. Laracine est blanche, pivotante; les feuilles radicales sont distiques : trois rameaux étalés, alternes, naïssent immédiatement au-dessus des feuilles radicales, avec une ombelle sessile demi-sphérique. Ces rameaux sont un peu triquètres , longs de $ à 10 centimètres [ 2 à 4 pouces l: fourchus, à deux ombelles terminales , avec une troisième ombelle sessile dans leur division. Les feuilles sont linéaires, longues de 4 centimètres [ 1 pouce et demi], placées sous l’aisselle de chacun des rameaux, et sous les involucres des ombelles termi- nales. Une seule feuille latérale, à la partie moyenne des rameaux, est rarement nue dans son aisselle, qui émet plus ordinairement un rameau court ou une ombelle. Les ombelles sont larges de 12 millimètres [6 lignes |, à involucres de la grandeur de l'ombelle, formés de cinq folioles ovoïdes, piquantes, coriaces, à trois nervures, qui laissent entre elles deux maiïlles oblongues, membraneuses et transparentes ; les ombelles partielles, groupées au nombre de huit à dix dans les involucres, sont sessiles au centre de lombelle, et portées sur de très-courts rayons à la circonférence, Les involucelles sont de cinq folioles égales, conformes aux folioles des involucres, maïs plus petites. Les fleurs, au nombre de dix, sont G2 FLORE D'ÉGYPTE. sessiles, d’un millimètre [ une demi-ligne ] de largeur, à cinq pétales blanchâtres repliés et recourbés en dessus, marqués d'une nervure moyenne ferrugineuse. Les ovaires sont striés, non verruqueux, oblongs, à quatre faces. Explcation de la Planche 22, Fig. 2. BUPLEVRUM proliferum, (a) Ombellule; (b) fleur, double de sa grandeur naturelle ; (c) fleur représentée æncore plus grande .que [a précédente. PLAN CEE 322: Fic. 3. CORNULACA MONACANTHA. CORNULACA monacantha. C. caule fruticoso ramoso ; ramis junioribus articulatis ; articulis folio mucronato squamiformi terminatis; floribus glomeratis, axillaribus , bracteatis :_villorum involucris Interpositis. R FICOIDES, ficus aizoïdes memphitica, fruticosa, geniculata, ferocior. Lrppr, Mss. et Herb, Vaill. Ogs. Genus Salsolæ proximum; sed calix, alis membranaceis destitutus, différt lacini& unic dorso medio in spinulamrerectam productä. Lacinie sinoulæ in Salsolë muricatä LIN. dorso spiniferæ et semen horizontaliter compressum , embryone curvo albumen amplexante, genus diversum constituunt. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Involucre épais de poils droits, pressés autour du calice , entre trois bractées ; calice persistant à cinq divisions, dont une seule produit, par le milieu de sa face dorsale, une épine verticale; cinq étamines hypogynes, à filets réunis à leur base en un tube membraneux, terminé par cinq dents obtuses, alternes avec les filets; graine comprimée sans albumen, roulée verticalement en spirale. Ce genre est voisin dés illécébrées par fa réunion des étamines à leur base en anneau, avec une dent entre chaque filet. Je croyois pouvoir comprendre dans le même genre le Sz/sola muricata de Linné, dont les fleurs produisent une épine à chaque division de leur calice, au lieu de la membrane des vrais Sa/sola : mais j'ai reconnu que l'embryon de la graine du Sasola muricata est horizontal, en fer-à-cheval, dont les branches embrassent circulairement un albumen ; en sorte que le Sasola muricata fera un genre différent. DESCRIPTION. Sous:arbrisseau dont le bois est dur et très-fort. Sa racine est tortueuse et épaisse. Sa tige, couverte d’une écorce noïrâtre, mince et fendillée, s'élève à 6 et 8 décimètres [ 2 pieds à 2 pieds et demi |: elle pousse beaucoup de rameaux, les uns droits et effilés, les autres courts et rapprochés. L'écorce de ces rameaux est blanchâtre et presque glabre; ils verdissent seulement au sommet. Les feuilles sont très-petites; elles n’ont que 4 ou $ millimètres [ 2 lignes de longueur |: elles sont triangulaires, en pointe piquante à leur sommet, demi-amplexicaules et cotonneuses par leur base, creusées en gouttière par-dessus et un peu recourbées en-dessous. Ces feuilles, et les rameaux qui les portent, imitent le tamarix commun [Tamarix gallica]; ce sont des pièces articulées les unes au-dessus des autres, qui, par leur sommet, donnent naissance à une feuille courte. PLANTES GRAVÉES. 6; Les fleurs sont sessiles dans les aisselles des feuilles, où elles se trouvent com- munément au nombre de trois : chacune d'elles est enveloppée de trois bractées qui lui forment un calice extérieur; ces bractées ressemblent aux feuilles, et, ‘dans l'une des fleurs, la troisième bractée est toujours remplacée par une feuille propre au rameau; chaque fleur, située au-dedans des bractées, n’a que 4 milli- mètres de long [une ligne deux tiers], et est pressée dans un involucre épais de poils droits. Le calice est à cinq divisions lancéolées, plus courtes que les filets des éta- mines. Les anthères sont ovoïdes-linéaires , bifides à leur base ; le style est fili- forme et bifide. Après la fécondation, les divisions du calice se rapprochent, et enveloppent fort étroitement la graine dans leur base devenue coriace. I] naît alors, du dos de l’une des cinq divisions, une épine plus longue que la fleur. La graine, enfermée dans le calice et dans un utricule membraneux, est cou- verte de sa tunique propre : son embryon filiforme est tourné verticalement en spirale. - Cette plante est toute hérissée des épines qui sortent de ses fleurs, et de celles qui terminent les feuilles : elle forme des buissons peu élevés, souvent à moitié desséchés; ce qui leur donne plus de roïdeur et rend leur aspect plus triste. Elle croît dans le désert, entre la mer Rouge et le Nil. Je l'ai recueillie dans la haute Égypte, et près des pyramides de Gyzeh et de Saqqärah. Explication de la Planche 22, Fig. 3. CORNULACA monacantha, (a) Les trois Practées de la fleur ; (b) le calice enveloppé de poils ; (c) étamine vue en dedans ; (d) étamine vue par dehors ; (e) pistil ; (f) calice fructifère ; (g) la graine, contournée verticale- ment en spirale , et dont la radicule est placée sous le style. PLANCHE. 27. Fic. 1. SOLANUM COAGULANS. SOLANUM coagulans. S. nervo foliorum medio petiolisque aculeatis ; aculeis crassis basi tomen- tosis, apice coloratis ; ramorum veterum aculeis recurvis, foliis repandis, ovato-rotundatis, obtusis ; juniorum folis obliquè cordatis, sinuato-dentatis, undulatis, ovato-oblongis, acutis ; fructu globoso flavo, nucis magnitudine, B e SOLANUM coagulans! FoRsx. Flor. Ægypt. Arab, pag. 47. Arbrisseau droit, peu rameux, haut d’un mètre à un mètre et demi | 3 pieds à 4 pieds et demi ]. Son tronc est nu, épais de deux doigts. Ses rameaux sont co- tonneux, couverts, ainsi que les feuilles, de poils étoilés très-serrés et confondus ensemble ; ces rameaux sont garnis d’aiguillons recourbés en dessous. Les pétioles des feuilles’sont canaliculés en dessus, garnis de quelques aiguillons ; la nervure moyenne des feuilles est aussi aïguillonnée en dessus et en dessous, jusqu'à la moitié de sa longueur : les feuilles sont les unes ovales-arrondies, planes, longues de $ centimètres [2 pouces], sinueuses, à échancrures très-légères, obtuses ; les autres sont en cœur, ovales -aiguës, longues de 11 à 14 centimètres [ 4 à Gä FLORE D'ÉGYPTE. 5 pouces], ondulées, à plis enfoncés, échancrées en dents ou lobes larges , trian- gulaires : la face inférieure des feuilles est plus pâle que la supérieure. Les feuilles varient en général beaucoup pour la grandeur ; elles n'ont, sur des rameaux anciens et ligneux, que moitié de la taille qu’elles acquièrent sur des pousses tendres et nouvelles. Les fleurs viennent en grappes sur le côté des rameaux, dans l'intervalle d’une feuille à une autre. Ces fleurs sont pendantes, au nombre de six à huit : il n'y en a qu'une ou deux qui soient hermaphrodites fertiles à la base de la grappe ; les autres sont mâles. Les fleurs de la base des grappes , dont le pisil même avorte quelquefois, ont leur calice muni d’aiguillons : la corolle est blanche, cotonneuse en dehors ; le style est cylindrique, épais, velu à sa base, presque double des anthères pour la longueur; les dents du calice s'alongent et deviennent linéaires dans les fleurs fertiles : ces dents sont courtes et obtuses dans les fleurs stériles terminales. Le fruit est jaune, sphérique, pendant sur le pédoncule durci et recourbé de la grappe; il est épais d'environ 4 centimètres [près d'un pouce et demi] : les graines sont comprimées, jaunâtres, pâles, ovales-arrondies, longues de 3 milli- mètres | près d'une ligne et demie ]. J'ai trouvé quelques pieds de ce Solanum autour des champs cultivés, à Syène età Eléphantine, dans la haute Égypte : je l'ai regardé comme le Soanum coagulans d'Arabie, découvert par Forskal, et caractérisé, d'après cet auteur, par le fruit jaune, coriace, gros comme une noix. (Voyez Forskal, Descr. pag. 47.) Le Solanum coagulans, JACQ. Hort. Schœænbr. IV , pag. 35, tab. 160, et DUNAL, Monographie des Solanum , pag. 156, est une espèce différente, à fleurs violettes, à fruit sphérique d’un pouce de diamètre, et qui a le port et les feuilles du Solanum Melongena Lin. Explication de le Planche 23, Fig. 1. SOLANUM coagulans. (a) Fleur hermaphrodite vue par dessous ; (b) la même vue en dessus; (c) calice d'une des fleurs mâles de l'extrémité des grappes. PLANCHE 27. FiG. 2 et 3 CAUCALIS GLABRA. CAUCALIS glabra. C. caule ramoso aspero; foliis pinnatis, sub-hispidis ; pinnulis pinnatifidis , dacinis linearibus aut trifidis; involucris trifidis; seminibus oblongis, aculeis apice duplicato-hamatis. © VARIAT. «. Minor, maritima : caule humili difluso. CAUCALIS glabra. C. foliis tripinnatis, glabris; involucris universalibus tridentatis ; floribus omnibus pedicellatis. FORSKk, Descr, P. 206. . B. Major, arenaria : caule altiore erecto. La racine est blanchâtre, pivotante. Les feuilles radicales sont doublement pinnatifides, à découpures trilobées, courtes, presque linéaires. La tige est très-basse et partagée en rameaux ouverts et étalés, longs de 1 1 cen- timêtres [ { pouces], dans la variété maritime de cette plante. Cette PLANTES GRAVÉES. 65 Cette tige s'élève à s décimètres [un pied et demi] dans la seconde variété, qui croît dans les: sables du désert : elle est.un peu grêle, striée, médiocrement rude et hispide, quelquefois presque glabre, remplie de moelle intérieurement, moins épaisse à sa base qu'une plume à écrire ordinaire; elle produit par quatre à cinq” nœuds un pareil nombre de rameaux droits, divisés À la manière dela tige, et dont les feuilles aïlées, à pinnules doublement pinnatifides, ont leurs découpures presque linéaires, trifides, médiocrement aiguës. Les pétioles et leurs ramifications sont en gouttière en dessus. Les ombelles consistent ordinairement de cinq à onze rayons, dont les exté- rieurs sont les plus longs ; leur involucre est de quatre à six feuilles linéaires, dont quelques-unes sont simples, et les autres trifides à leur sommet. Ces ombelles sont assez communément larges de 3 à $ centimètres jan pouce et demi à 2 pouces |. Les ombellules sont bien fournies de fleurs portées sur de courts pédicelles; leurs involucelles sont de six à neuf folioles linéaires, aiguës, égales à ces pédi- celles qui s’alongent un peu avec le fruit. Les fleurs sont blanches, larges de 2 millimètres [une ligne]; leurs pétales sont repliés en cœur en dessus; leurs ovaires sont blanchâtres, hispides. Les fruits sont ovoïdes-tronqués, longs de 5 à 6 millimètres [ 2 lignes et demie], à six côtes. Les graines sont appliquées lune contre l'autre par leur face interne, et sont creusées de trois sillons sur leur face convexe; le fond de ces sillons est hérissé de poils courts, transversaux, qui prennent naïssance sur une nervure dans le fond du sillon. I y a sur chaque crête de la graine huit à neuf aïguillons, dilatés à leur base, rabattus en double hameçon par leurs côtés à leur sommet, et aigus. Forskal, en décrivant cette plante, dit qu'ele est glabre, ses poils pouvant être à peine apergus. Maïs avec le secours d’une loupe on distingue des poils courts sur toutes les parties du Caucals glabra; et c'est seulement par opposition avec le Caucalis maritima, que Forskal a nommé Caucalis glabra cette seconde espèce qu’il a découverte à Alexandrie. Le Caucalis glabra, var. à, croît au cap des Figuiers , à Alexandrie , au mois d'avril ; et la variété B, sur les collines de sable d’Abouqyr et de Rosette, dans la même saison. Explication de la Planche 23, Fig. 2 et 3. CAUCALIS glabra, var. minor, fig. 2, (a) Un fruit grossi ; (b) fruit qui se sépare en deux graines, CAUCALIS glabra, var, major, He 3 PLANCHE 24. F1G. 1. POLYCARPEA FRAGILIS. POLYCARPEA fragilis. P. caule prostrato fragili; foliis oppositis aggregatis, Janceolatis, mucro- natis, margine replicatis ; stylo petalorum longitudine ; capsulà 8-10-spermä. 9p VARIAT, a. Incana : internodiis foliisque cinereo-tomentosis, 8. Virens : folis glabris. : CORRIGIOLA repens foliis ovato- “lanceolatis, floribus capitatis, foaie, Dese, Pag: 207. FAN: 66 FLORE D'ÉGYPTE. La racine est noueuse et vivace, épaisse de 2 à 6 millimètres [une à 3 lignes]. Elle produit plusieurs tiges couchées, cylindriques, cotonneuses, articulées, longues de 10 à 16 centimètres [ 4 à 6 pouces ], rameuses , dichotomes à leur extrémité, “fragiles sur les nœuds quand elles sont sèches. Les feuilles sont opposées et agrégées, longues de 3 à 8 millimètres [ une ligne et demie à 4 lignes |, lancéolées, repliées en dessous par les bords, un peu cotonneuses , mucronées , glabres dans la variété B. Les stipules placées près de la base des feuilles sont blanches, transparentes, aïguës-sétacées, déchirées sur les bords. Les feuilles et les stipules se multiplient en rosettes dans Vaisselle des feuilles opposées, et forment des groupes épais. Les fleurs viennent en grappes dichotomes à l'extrémité des tiges. Ces grappes sont quelquefois très-resserrées en petites têtes globuleuses : plusieurs fleurs sont ternées à l'extrémité des divisions des grappes, et les autres sont solitaires dans la dichotomie de ces grappes. Le calice est à cinq divisions ovales-aiguës , vertes et épaisses dans le milieu , longues de 2 millimètres [ une ligne ], blanches, membraneuses et transparentes sur les bords. à La corolle est à cinq pétales triangulaires, aigus, de moitié plus courts que le calice. Les étamines , au nombre de cinq, ont leurs filets capillaires alternes avec ces pétales, égaux en longueur à la corolle. L’ovaire est trigone, ovoïde, terminé par un style filiforme, long comme les étamines , et qui supporte un stigmate un peu globuleux, à trois lobes. La capsule est trigone, uniloculaire, renfermée dans le calice qui persiste, ou- verte sur les angles par le sommet en trois valves coriaces élastiques; elle con- tient environ huit graïnes ovoïdes, d’un jaune fauve, marquées d’une ligne brune Jongitudinale , attachées au fond de la capsule par des cordons en faisceau. :_ Cette plante croît dans le désert de la Qoubbeh et de Birket el-Häggy, et fleurit depuis le mois de décembre jusqu'au mois de mars. Le genre Polycarpea a été établi par M. de Lamarck dans le Journal d'histoire naturelle, tom. 11, Paris, année 1792, et a été nommé Polycarpea par affinité avec le genre Polycarpon. Les feuilles, que l’on décrit dans ces genres comme verti- cillées , ne sont point disposées en verticilles annulaires parfaits comme les feuilles de Galium où d'Asperula ; maïs elles paroïssent verticillées par le développement de plusieurs feuilles axillaires : c'est pourquoi je me suis servi du terme d'op- posées agrégées, pour exprimer la disposition des feuilles du Po/ycarpea. Explication de la Planche 24, Fig. 1. POLYCARPEAÀ fiagilis, (a) Une fleur entière ouverte ; (b) capsule ouverte ; {c) une des graines. . Ces détails sont représentés beaucoup plus grands que nature. PLANTES GRAVÉES. 67 PLANCHE 24. F1G. 2 POLYCARPEA MEMPHITICA. POLYCARPEA memphitica. P. caule prostrato, villoso ; foliis ovatis, planis, oppositè-aggregatis ; petalis germine Jongioribus ; stigmate brevi , trifido, sessili; seminibus numerosis. © ALSINASTRUM niliacum atro-virens Galii villoso folio. Lippr, Mss, et Herb. Vaill La racine est blanche et pivotante. Les tiges sont nombreuses, couchées, verti- cillées sur le collet de la racine, rameuses, articulées, pubescentes ou cotonneuses, longues de 10 à 25 centimètres [4 à 9 pouces | Les feuilles sont opposées chacune entre deux stipules aiguës membraneuses, et deviennent verticillées par le développement de plusieurs feuilles axillaires. Les feuilles radicales sont ovales-renversées , en spatule, pétiolées ; les feuilles moyennes sont seulement rétrécies en pétiole, et les terminales ovales, sessiles. Les fleurs sont paniculées en grappes dichotomes. Plusieurs fleurs sont groupées trois par trois en petites têtes terminales, tandis que les autres fleurs sont solitaires dans la dichotomie des grappes. Le calice est à cinq divisions persistantes , ovales-lancéolées, vertes et en carène sur leur ligne moyenne, blanches et membraneuses sur les bords. La corolle est à cinq pétales ovales-lancéolés , trèsminces, alternes avec les divisions du calice, et plus courts que ces divisions. Les étamines, au nombre de cinq, sont égales en longueur aux pétales, oppo- sées aux divisions du calice: leurs anthères sont blanches, globuleuses , portées sur des filets capillaires. L'ovaire est ovoïde, terminé par trois stigmates presque sessiles, très-courts, linéaires , recourbés. La capsule est ovoïde-trigone, un peu plus courte que le calice, uniloculaire, à trois valves minces, renfermant environ cinquante graines ovoïdes, roussâtres, attachés à des filets droits, les uns rapprochés, les autres soudés en une base qui s'élève du fond de la capsule. Cette plante est commune dans le terrain sablonneux des îles du Nil près du Kaire , particulièrement à l'ile Gezyret el-Dahab, au-dessus de Roudah, dans les mois de mai et de juin. Explication de la Planche 24, Fig. 2. . POLYCARPEA memphitica. (a), Une fleur ouverte vue en dessus ; (4) capsule ouverte; (c) graines. Ces détails sont représentés vus à la joupes la grosseur naturelle des graines est indiquée par deux très-petits points noirs, à côté de la figure c. PLANCHE 24. F1G. 3. ALSINE SUCCULENTA. ALSINE succulenta. A. caule humifuso pusillo, glabro ; ramis dichotomis, apice stipulaceis floriferis ; foliis ovatis aggregatis oppositis ; coroll calicis longitudine; valvulis capsulæ post dehiscentiam mar- gine involutis. © : 1 HN. L'2> 68 FLORE D'ÉGYPTE. ILLECEBRUM alsinefolium. I. caulibus diflusis; foliis ovatis ; floribus congestis, bracteis nitidis, LIN. Mant. 51. — WILLD. Spec. pl. I, pag. 1209, — PERSOON , Synops. 1 , pag. 261. Quoad Tournefortii Syn0- nymum, et excluso Scopolii Synonymo, quod spectat ad ilecebrum frutescens L'HÉRIT. PARONYCHIA hispanica supina, alsinifolia, capitulis minoribus. TOURNEF. Tnst, 508, Herb. Vaill. C'est une très-petite plante glabre et charnue, dont les tiges sont filiformes, dichotomes, étalées en rayons couchés sur le sable Hongues de 3 à 4 centimètres [ un pouce à un pouce et demi] Les feuilles sont opposées, ovales , pétiolées entre deux stipules scarieuses , transparentes, aiguës, quelquefois laciniées, et paroïssent verticillées par le déve- loppement de feuilles axillaires. Les fleurs terminent les tiges en grappes dichotomes ; ces grappes sont pour- vues de stipules, au lieu de feuilles. Quelques fleurs sont presque sessiles à l’extré- mité des grappes ; les autres sont pédicellées dans les dichotomies. Le calice est à cinq divisions ovales-lancéolées, concaves, longues de 2 milli- mètres | une ligne ], membraneuses sur les bords : la corolle est à cinq pétales ovoïdes de la longueur du calice et d’un blanc de lait. Les étamines, au nombre de cinq, ont leurs filets subulés, un peu plus courts que les pétales, terminés par des anthères globuleuses. L'ovaire est sphérique , terminé par un style capillaire, lon; comme les éta- mines, et par un stigmate à trois têtes filiformes linéaires. La capsule est de la longueur du calice, ovoïde-trigone , et s'ouvre en trois valves qui se replient par les côtés en dedans; elle renferme environ huit graines ovoïdes-renversées, attachées à un réceptacle central élevé du fond de la capsule, et divisé en filets courts, qui aboutissent aux graines. L’Alsine succulenta croît en hiver, dans de petits ravins sablonneux, sur le chemin du Kaire à Soueys. Explication de la Planche 24, Fig. 3. ALSINE succulenta. (a) Fleur entière; (b) calice; (c) pistil; (4) capsule; (e) capsule ouverte; (f) feuilles et stipules. Ces détails sont représentés grossis, étant vus à la loupe. PLANCHE 24. Fic. 4 ALSINE PROSTRATA. ALSINE prosttata. A. caule dichotomo, prostrato , glabro ; foliis linearibus sub - verticillatis ; ramulis extremis filiformibus ; foliolis calicinis inæqualibus ; petalis cordatis, Previ-unguiculatis. © ALSINE prostrata. A. foliis oblongis ; caule prostrato , dichotomo; flore pentandro trigyno. FORSK, Descr. pag. 207. Racine perpendiculaire un peu flexueuse, amincie et chevelue à l'extrémité. Tiges plus ou moins nombreuses , rayonnées au-dessus de la racine, longues de ÿ à 25 centimètres | 2 à 9 pouces |, filiformes , glabres, articulées, rameuses, dichotomes. PLANTES GRAVÉES, 69 Feuilles ovales-linéaires-renversées , ou ovales, opposées chacune entre deux stipules courtes, triangulaires , membraneuses. Plusieurs feuilles axillaires en faisceau paroissent verticillées; les radicales sont rétrécies en pétiole, et les-stipules sont quelquefois dentées. Les fleurs viennent en panicules terminales, dichotomes, à rameaux capillaires; elles sont pédicellées et solitaires dans la dichotomie des rameaux, ternées aux extrémités. Les pédicelles inférieurs sont longs d'environ 6 millimètres [ 2 lignes et demie ] Le calice est à cinq divisions ovales, concaves , dont deux plus petites que les autres. Les pétales sont onguiculés,. en cœur, arrondis, rose, plus grands que le calice. Les étamines, au nombre de cinq, alternes avec les pétales, ont leurs filets beaucoup plus courts. Les anthères sont jaunes ovoïdes. L'ovaire est sphérique, luisant, terminé par un style capillaire, et par un stig- mate à trois lobes. La capsule est ovoïde, renfermée dans le calice, et s'ouvre par le sommet en trois valves qui se recourbent en dehors; elle contient plus de trente graines ovoïdes, demi-transparentes , rousses, un peu verdâtres , très-petites, attachées à un réceptacle qui s'élève du fond de la capsule. Cette plante est glabre sans être luisante , ordinairement d’un vertbleuâtre; ses calices se colorent souvent de rouge ou de violet. Elle croît dans les plaines sa- blonneuses de Birket el-Hâggy. Explication de la Planche 24 Fig. 4. ALSINE prostrata. (a) Fleur entière ; (b) pétale dont la forme n’a pas été correctement représentée {l'onglet de ce pétale devoit être représenté naissant du milieu d’une échancrure en cœur; (c) calice; (4) pistil) ; (c) capsule; (f) capsule ouverte ; (g) feuilles et stipules. Ces détails sont vus à la loupe, plus grands que nature. PLANCHE 2ÿ. Fic. 1.1. LANCRETIA SUFFRUTICOSA. LANCRETIA suffruticosa. L. caule ramoso prostrato; foliis sessilibus ovatis, crenatis, margine replicatis ; floribus terminalibus sub-racemosis. R O8s, Frutex, ramis foliisque oppositis ; stipulis brevibus foliaceis {adjunctis. Flores decandri, Calix quinque-partitus. Corolla quinque-partita, Germen superum stylis quinque coronatum, Capsula quinque-locularis , loculis polyspermis, quinque-valvis, Semina et valvarum dissepimenta marginalia - receptaculo central affixa , unde magna oritur affinitas cum Hypericis nonnullis. Quinta pars floris interdum déficit; fit calix quadri-partitus, et corolla quadri-partita ; stamina evadunt octona , styli quaterni, et capsula quadri-locularis quadri-valvis. ASCYROIDES africanum frutescens Chamædryos folio. LiPppr, Mss, + CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calice à cinq divisions; corolle à cinq divisions, un peu plus grande que le calice; dix étamines; ovaire supère, terminé par cinq styles ; capsule ovoïde-pyramidale à cinq sillons, à cinq valves, et à cinq loges 70 FLORE D'ÉGYPTE. polyspermes; graines lisses, ovoïdes, très-petites, insérées sur un réceptacle auquel tiennent cinq cloisons qui unissent les valves dans chaque sillon de la capsule. Le nombre de toutes les parties de la fleur est quelquefois réduit d’un cin- quième; le calice et la corolle n'ont alors que quatré divisions, et ne renferment que huit étamines ; il n’y a plus que quatre styles, et la capsule est à quatre loges. DesckiPTION. C'est un sous-arbrisseau très-bas et étalé, qui, étant jeune, couvre Ja terre de verdure comme feroit un gazon. Ses branches sont cylindriques, moueuses, environ de l'épaisseur d’une plume à écrire, recouvertes d’une écorce d'un brun rougeätre; elles produisent un grand nombre de rameaux courts, un peu velus, déliés, opposés. Les feuilles sont opposées, ovales, sessiles, un peu velues, dentées ou crénelées, repliées en dessous par leurs bords, longues de 3 à 8 millimètres [une ligne et demie à 4 lignes], accompagnées de chaque côté par une petite stipule denti- culée, foliacée, non scarieuse ; elles produisent des groupes de très-petites feuilles dans leurs aisselles. è Les fleurs sont disposées en petites têtes, de trois à cinq, à l'extrémité des rameaux; elles sont pédicellées, solitaires et opposées dans les aisselles des feuilles terminales de ces rameaux. Leurs pédicelles sont de la longueur des feuilles. Les divisions du calice sont ovales-lancéolées, aiguës, un peu velues èn dehors, et vertes sur leur ligne moyenne, blanches et glabres sur les bords. Les divisions de la corolle sont ovales, un peu plus grandes que le calice, blanches, longues de 3 millimètres [une ligne et demie } Cinq des étamines sont opposées aux divisions de la corolle, et plus courtes que les cinq autres étamines alternes. Les filets, tous renfermés dans la corolle, sont subulés, élargis à leur base. Les anthères sont en cœur. Le pistil est de la longueur des étamines: l'ovaire est conique, et porte cinq styles courts, en faisceau, à stigmates linéaires courbés en dehors. La capsule est brune, de même longueur que la fleur, dont les parties se dessèchent et persistent. Cette capsule est partagée en cinq loges par un pareil nombre de cloisons qui attachent les bords des valves à un réceptacle central. Les graines s'insèrent en grand nombre sur la face du réceptacle qui répond dans chaque loge. Ce sous-arbrisseau a une odeur un peu aromatique. Les chèvres le mangeoient R où je l'ai trouvé, près du Gebel Selseleh, au village de Qoubbanyeh, dans le Sa'yd, et auprès de la cataracte, entre les rochers, sur le bord du Nil. Lippi a découvert cette plante en Nubie; il rapporte que les campagnes en Sont couvertes au bord du Ni, entre Blocho et Dongola : il dit qu’elle est légè- rement amère. Le nom d’Ascyroïdes, qu'il lui a donné, étoit fondé sur l'analogie qui existe entre le fruit de cette plante et celui des Ascyrum de Tournefort, qui sont des, Hypericum à cinq styles. Le nombre des parties de la fleur indique la place du Lancretia à côté du Spergula, dans le système sexuel; mais la capsule fixe cette place à côté des Hypericum, dans l'ordre naturel. , PLANTES GRAVÉES. 71 Explication de la Planche 25, Fig. 1. 1. . LANCRETIA suffruticosa, Un jeune rameau herbacé est placé à côté d’un rameau adulte, ligneux, pour faire voir la variété que les feuilles offrent dans leurs dimensions, suivant l’âge de Ia plante. (a) est le calice sur son pédicelle; (2) la fleur ouverte, vue en dessus; {c) le pistil; (d) le pistil consis re grossi et coupé en travers. PLANCHE 25: Frs. 2. STATICESTUBIFLORA, STATICE tubiflora. S. folis radicalibus sub-ovatis ; scapo articulato scabro; floribus spicatis : spicis paniculâ turbinatà corymbosis ; calicibus decem-dentatis, dentibus quinque alternis majoribus nervosis setaceo-acutis ; tubo corollæ exserto; limbo plano, rotato, laciniis sub-rotundo-ovatis. % Racine perpendiculaire, ligneuse, vivace, un peu moins grosse que le petit adj, fourchue et fasciculée à son sommet. Feuilles toutes radicales, tantôt ovales-lancéolées, et tantôt presque orbiculaires, rétrécies en pétiole, longues de 13 à 26 millimètres [6 lignes à 1 Ron À y com- pris leur pétiole. Tiges droites, déliées, presque sans rameaux, articulées, hautes de 10 à 1 2 centi- mètres | 4 à ÿ pouces |; stipules courtes, triangulaires , solitaires à chaque articu- lation de la tige; épiderme recouvert d’inégalités granuleuses. Fleurs rose, droites, en épis qui forment un corymbe turbiné au sommet des tiges; elles sont placées deux à deux entre trois bractées d’inégale grandeur , en gouttière, membraneuses sur les bords. Le calice est découpé en dix dents, dont cinq longues, subulées, munies d’une nervure moyenne, terminées par une barbe, et alternes avec cinq autres dents courtes, membraneuses, sans nervure. Le tube de la corolle s'élève au-dessus du calice, et est long de 12 millimètres [près de 6 lignes]. Le limbe est plane, en roue, à cinq divisions ovales. Cette plante croît à Alexandrie sur la côte, près des catacombes, et fleurit au mois de mars. Explication de la Planche 2$, Fig. 2. STATICE tubiflora. (a) Calice et bractée; (b) corolle tirée hors du calice. PLANCHE 25, Fic. 3. STATICE ÆGYPTIACA STATICE ægyptiaca. S. foliis radicalibus sinuatis, yratis, superioribus lineari-fanceolatis decurren- tibus ; loribus paniculatis, fasciculatis ; bracteïs majoribus coriaceïs apice bi-spinosis ; calice decem-dentato, dentibus quinque alternis setaceis ; corollà inclusä. © STATICE ægyptiaca. VIVIANI in Persoon Synops. I, pag. 334. 4 Racine perpendiculaire. Feuilles radicales lancéolées , sinuées en lyre, ciliées, aiguës, ou sétacées-acuminées à leur sommet, longues de 4 à 8 centimètres [un pouce et demi à 3 pouces ]. - Plusieurs tiges droites, hautes de 12 à 25 centimètres [4 à à 9 pouces], simples 72 FLORE D'ÉGYPTE. dans leur moîitié inférieure, dures, cylindriques, glabres, naïssant entre plusieurs écailles très-courtes radicales ,et munies d'une ou deux écailles caulinaires qui marquent des nœuds. Les tiges deviennent, anguleuses, aïlées à deux lames, pani- culées à leur sommet; leurs rameaux sont alternes, presque horizontaux hors de Vaisselle d’une lame foliacée, linéaire - aiguë, sessile, décurrente, à trois crêtes. Ces rameaux sont simples ou composés, divisés en pédoncules pyramidaux-ren- versés, bordés de trois ailes décurrentes, terminés par trois dents. Les fleurs sont distribuées en plusieurs faisceaux au sommet de ces pédoncules ; chaque faisceau, de deux à trois fleurs, est accompagné d’écailles dont une exté- rieure, coriace, à cinq dents. Trois dents de cette écaïlle sont droites et membra- neuses ; et les deux autres sont recourbées et ,épineuses. Le calice est long d’uncentimètre [4 lignes et demie |, en tube à la base, infondi- buliforme dans sa moitié supérieure, à limbe plissé et à dix dents, dont cinq larges, membraneuses, déchirées sur les bords , alternes avec cinq autres dents capillaires. _ Les cinq pétales sont étroits, en spatule , réunis à leur base, longs comme le calice, canelés sur leurs onglets. Les étamines ont leurs filets capillaires, de même longueur que les onglets des pétales et opposés à ces pétales; les anthères sont versatiles, ovoïdes, en cœur. L'ovaire est supère, oblong, à cinq sillons , terminé par cinq styles capillaires amincis , et moins lisses dans leur tiers supérieur qu’à leur base. La capsule est oblongue, étroitement embrassée par le tube du calice ; elle est mince et fragile, à cinq plis au sommet, et couronnée par la base de la corolle en.entonnoir renversé, à cinq dents courtes, pendantes. La graine est ovoïde-lancéolée, brune, longue de 4 millimètres [ près de 2 lignes 1. Le calice frais est blanc , et devient un peu bleu en se fanant; il est jaunâtre quand il est sec : la corolle est jaune-serin , et se flétrit promptement. Cette plante croît à Alexandrie, sur la côte, près des catacombes, et fleurit au mois de mars. Explication de la Planche 25, Fig. 3. STATICE æpyptiaca. (a) Une des bractées extérieures des groupes de fleurs; (b) calice ; (c) corolle ouverte après avoir été retirée du calice;. (d) les cinq styles et l'ovaire. PLANCHE 26, F1G. 1. ELATINE LUXURIANS. ELATINE luxurians. E. caule fistuloso , erecto ; foliis lanceolatis serrulatis ; floribus octandris decan- drisque , axillaribus , glomeratis. © ; BERGIA capensis, LIN, Mant. 24r. BERGIA verticillata. WizLD. Sp, pl. 2, p. 770.—PERSOON, Synops. 1, p. S13; sed Jflores non verè verticillati, POLA Tijera. RHEED. Mal 9, pag. 153, tab. 78. BERGIA aquatica. ROXBURG, Coromand. pag. 22, tab, 142. , Plante PLANTES GRAVÉES. +3 Plante aquatique , dont les racines sont blanches et chevelues. La tige , grosse comme une forte plume , est cylindrique, foible et fistuleuse , amincie par degrés jusqu'à son sommet; elle s'élève de 2 à 3 décimètres [un demi-pied à un pied ]: ses feuilles sont opposées , lancéolées , rétrécies en pétiole, et entières sur les bords à leur base, denticulées en scie très-légèrement dans leur moitié supérieure. Les feuilles ont environ la même longueur que les entre-nœuds de la tige. Quel- ques rameaux naissent de l'aisselle de deux ou trois des feuilles inférieures , et sont parfaitement semblables à la tige, excepté qu’ils restent plus courts. Les fleurs sont presque sessiles , situées dans les aisselles des feuilles, en paquets globuleux. Leur calice est à cinq divisions lancéolées, longues de 2 millimètres [une ligne ]. La corolle est à cinq pétales lancéolés, un peu plus longs que le calice, d’un blanc sale, ou un peu verdâtres. Dix étamines à filets subulés, à an- théres globuleuses en cœur, entourent l'ovaire, qui est supère, sphérique, à cinq côtes, et terminé par cinq styles droits, persistans , très-courts, à stigmates li- néaires, courbés en dehors. Le fruit est une capsule sphérique, déprimée, à cinq valves et à cinq loges polyspermes. Les bords des valves sont membraneux et pliés en dedans, où ils s'unissent aux cloisons qui partent d’un réceptacle spongieux central. Les graines sont cylindriques , un peu courbées, longues d’un demi-milli- mètre | un quart de ligne ], striées, et chagrinées avec régularité sur la crête de leurs stries. Une cinquième partie manque quelquefois dans le nombre de celles qui com- posent la fleur : les divisions du calice se réduisent à quatre: la corolle est à quatre pétales ; il n'y a que huit étamines au lieu de dix, quatre styles et quatre loges à la capsule. L'augmentation du nombre des parties de la fleur de l'Ælatine luxurians, d'un cinquième de plus que dans les fleurs de 'Æ/atine Hydropiper, qui a huit étamines, ne fournit qu'un seul caractère d'espèce; aucun caractère générique ne distingue le Bergia de l'Elatine. La capsule que Roxburg nomme une baie dans le Bergia , est à cinq valves concaves avec un placenta central et médullaire. Les valves ne diffèrent de celles des autres espèces d'Æzatine que par un peu plus d'épaisseur, qui contribue à laisser la capsule ouverte plus régulièrement en quatre ou cinq parties ; mais cette capsule ; qui a été comparée à une corolle par Linné, n'y res- semble que sous le seul rapport de ses cinq valves ouvertes en rond, de la même manière que les pétales d’une corolle sé tiennent ouverts. Cette plante croît dans les rizières du Delta, avec les Ammannia , er fleurit au mois d'août. Explication de la Planche 26, Fig. 1. ELATINE luxurians. (a) Une fleur entière ; (b) Ja capsule; (c) capsule ouverte; {d) graines de grandeur naturelle; (e) graine vue à la loupe. 1. HN. K 7 À ; FLORE D'ÉGYPTE. PLANCHE 26. fs. 2 SODADA DECIDUA. SODADA decidua. S. caule fruticoso erecto ; ramis flagelliformibus , aculeatis; foliis teretibus, deciduis, aculeorum Iongitudine. BR SODADA decidua. ForsK. Descr. pag. 81. HOMBAK aconitoïdes africana , floribus et fructu coccineis. LrPPI, Mss, Arbrisseau arrondi en buisson, haut de 2 mètres [6 pieds], dont le tronc est cylindrique, de la grosseur du bras, revêtu d’une écorce jaunâtre, épaisse, fendillée. Cet arbrisseau est chargé de longs rameaux grêles, cylindriques, très-divisés, dont plusieurs retombent jusqu’à terre ; les rameaux sont garnis d’aiguillons géminés , très-piquans, Jaunes, recourbés, qui persistent, après avoir servi de stipules aux feuilles extrêmement petites, cylindriques, que lon découvre seulement sur les nouveaux rameaux tendres. H y a un très-petit bourgeon ou œilleton de deux à trois écailles, au-dessus de Vaisselle de chaque feuille , entre les aïguillons ; la feuille tombe, et le bourgeon persiste. Les fleurs naïssent de ce bourgeon, dont les écailles sont cotonneuses, et appliquées à la base des pédoncules. Les pédoncules sont solitaires, ou assez communément ternés. Quelquefois les fleurs alternes, au nombre de six à huit, sur de très-courts rameaux, semblent naître en grappes ; la longueur des pédon- cules est de 13 millimètres [6 lignes |; les pétales ont environ un tiers de moins de longueur. Le calice est irrégulier, coloré, à quatre folioles conniventes, dont la supérieure est plus grande que les autres, votée, comprimée : une foliole inférieure est concave, ovale-lancéolée , abaïssée sur le pédoncule ; les deux autres sont laté- rales, oblongues, cotonneuses en dehors et sur les bords. La corolle est à quatre pétales rouges, un peu cotonneux, oblongs, médio- crement ouverts, et dont les deux supérieurs, plus larges, presque demi-orbicu- laires, sont couverts à moitié par la foliole voûtée du calice. Les étamines, communément au nombre de huit, varient jusqu’à quinze ; leurs filets sont abaissés, inégaux, terminés chacun par une anthère cordiforme-linéaire, arquée en dessous après l'émission du’ pollen, à deux loges ouvertes sur la convexité de l'anthère en dessus. L’ovaire est globuleux, acuminé, à quatre sillons, à quatre loges, stipité sur un pédicelle qui dépasse un peu les étamines et la corolle: ce pédicelle naît de la partie inférieure du réceptacle de la fleur, et est abaïssé dans la direction des étamines. Un stigmate déprimé, un peu élargi, termine l'ovaire. « Cet ovaire devient une baie molle, rouge, lisse, qui ressemble à une cerise, » et qui est couverte d’une poussière fine blanchâtre. Il y a dans cette baie huit » à neuf graines, épaisses de 2 lignes [4 millimètres |, blanches, brillantes, chagri- » nées à la surface, tournées en limaçon. La pellicule de la baie a une saveur » amère qui approche de celle de l'ail: son parenchyme est douceâtre. » Man. de : un de M, de Jussieu. : à pi à PLANTES GRAVÉES. : 01 L’ovaire stipité, la fleur irrégulière, les étamines en nombre variable de huit à treize ou quinze, et la graine en spirale ou en limaçon, marquent le rapproche- ment entre le genre Sodada, le Capparis et le Reseda, et même entre ces genres et les crucifères, par la graine. MM. Nectoux et Jomard ont trouvé cet arbrisseau en fleurs dans les déserts de la haute Égypte : ils n’ont cueïlli ces fleurs que sur des buissons qui étoient sans feuilles, taïllés par la dent des animaux. Nous avons vu cet arbrisseau bien garni de jeunes branches, mais sans fruit et sans fleurs, le 22 septembre 1799; dans les ter- rains secs, au pied des montagnes, à Elâl, près des ruines de l'ancienne Æ/ethyia. Explication de la Planche 26, Fig. 2. 2" SODADA decidua, (2) Rameau sur lequel se trouvent les feuilles, et qui est entier, non taillé à ses extrémités; (2') rameau en fleurs et sans feuilles, provenant d’un buisson qui étoit rongé aux extrémités par les animaux. PLANCHE 27. F1G. 1. CASSIA ACUTIFOLIA: CASSIA acutifolia. C. caule suffruticoso; foliis pinnatis; petiolo eglandulato ; foliolis $-7-jugis, lan- ceolatis, acutis; feguminibus planis, ellipticis , facie utrâque nudis, margine superiore subearcuatis. f SENNA alexandrina sive foliis acutis. BAUH.-Pin. 397. — TOURNEF. Inst. 618. CASSIA acutifolia. Dezrzre, Mém. sur l'Ég gypte, tom. IIT, pag. 316 ; Paris, Didot, an X, CASSIA fanceolata. NECTOUX, Voyage dans la haute Égypte, pag. 19, pl. 2; Paris, Didotjeune, 1808. Non vero Cassia lanceolata Forskalii, petiolis glandulosis distincta. Os. Marrat Forskalius de Cassiarum usu'medico, se ab Arabe quodam audivisse Sennam Meccensem, apud Europæos nomine Sennx Alexandrinæ exportatam , gigni è Cassiê lanceo- latä, cujus petioli sunt glandulosi ; Senna verd Alexandrina, in officinis Ægypti et Europæ vulgatissima, petiolos nunquam gerit 9 alandulosos, Cassia nostra acutifolia, è Nubië per Nilum ere Senna est Alexandrina officinarum, fortè eadem cum Cassiâ medicä petiolis non glandulosis Forsk. Catalog. Arab. pag. CxT, n.° 271. Cassia lanceolata Forsx. Descr. pag. 85, pro specie alië Sennæ minàs usitatæ habenda ee. Le Cassin acutifolia, où Séné à feuilles aïguës , est un sous-arbrisseau droit, rameux, qui s'élève de 7 décimètres pieds |. Son écorce est pâle; il porte des feuilles ailées, à cinq et six paires de folioles lancéolées, aiguës; il n'y a aucune glande sur ses pétioles : ses fleurs sont jaunes, à cinq pétales ovales-renversés ; elles viennent en grappes, dans l'aisselle des feuilles, au sommet des rameaux. Les fruits sont des gousses plates, oblongues, un peu courbées en dessus, nues sur leurs faces, qui sont peu renflées par les semences, dont le nombre est de six à sept. Les jeunes feuilles sont un peu soyeuses ou pubescentes. Cette plante croît dans les vallées du désert, au midi et à l'est de Syène; les Arabes la récoltent et en font le commerce avec les marchands qui l'apportent au Kaire. Forskal a décrit une Casse à pétioles glanduleux , qu'il a nommée Cassia lan- ceolata , et qui lui fut indiquée, en Arabie, pour être la plante sur laquelle on recueilloit le Séné. L HN. Ke 76 FLORE D'ÉGYPTE. Nous n'avons pu trouver les pétioles glanduleux du Cassia lanceolata dans aucune des espèces de Séné que nous avons examinées : cependant les droguistes d'Égypte nous montroient des échantillons de Séné qu'ils nous disoient venir d'Arabie, et que nous pensions, d'après les renseignemens de Forskal, être pro- duits par le Cassia lanceolata ; mais nous n’avons pu reconnoître les pétioles glan- duleux qui auroïent établi une différence bien réelle entre le Séné d'Arabie et celui des déserts de Syène. Nous avons trouvé, dans les pharmacies, deux espèces de Séné mélées avec l’Argel, qui est une plante d’un genre fort différent (1). L'une des espèces de Séné est le Cassia acutifolia, à feuilles aïguës; et l'autre, le Cassiz Senna, à feuilles obtuses. Le Cassia lanceolata est une troisième espèce que Forskal a vue en Arabie. Forskal a fait mention d’un Cussia medica dont les pétioles n’ont point de glandes, et que je conjecture , d'après ce caractère , être le Cassia acutifolia, qui croîftroit en Arabie, comme il croît aux environs de Syène, sur les confins de l'Égypte. Explication de la Planche A VAN CASSIA acutifolia. Cette figure représente. un rameau très-fort , garni des fruits que lon nomme follicules dans les pharmacies ; (a) est un des fruits, dont une valve a été enlevée pour montrer les graines et les cordons déliés qui les attachent, PLANCHE 27. F1G. 2. FAGONIA MOLLIS. FAGONIA mollis. F. caule sufruticoso, diffuso ; ramis numerosis, erectis, sub-palinaribus, hispidis ; spinis stipularibus subulatis , foliorum longitudine ; foliolis sub-ovatis, villosis. p Ce Fagonia est plus garni de feuilles et porte de plus grandes fleurs que les autres espèces de ce genre; sa tige est ligneuse à sa base, et épaisse comme le doigt près de la racine; ses rameaux sont droits et touflus, alternes ou opposés, striés, hispides comme toutes les parties vertes de cette plante. Les épines sont fines et velues, plus longues que les pétioles des feuilles. Les folioles sont ovales, longues d’un centimètre| 4 lignes et demie], mucronées, molles et velues. Les fleurs sont solitaires et alternes dans les aisselles des feuilles, à l'extrémité des rameaux : leurs pédoncules sont un peu plus courts que les pétioles des feuilles. Les folioles du calice sont ovales-aiguës, velues en dehors, et n’ont que le tiers de la lon- gueur des pétales. Les filets des étamines sont subulés. L’ovaire est pyramidal, très- velu; le style droit, sillonné à sa base. La capsule est à cinq côtes comme celle des autres Fagonia, et à cinq loges renfermant chacune une graine. Ce Fagonia croît dans les vallées du désert, près du Kaire. Explication de la Planche 27, Fig. 2. FAGONIA mollis, (a) Le calice et le pistil ; (2) un pétale ; (c) les étamines et le pistil; (d) une des cinq loges de la capsule; (e) capsule coupée en travers. U) Voyez le Cynanchum Argel, pl. 20, fig. 2. PLANTES GRAVÉES. àT: PLANCHE 27; F1G. 3. ZYGOPHYLLUM DECUMBENS. ZYGOPHYLLUM decumbens. Z. caule decumbente ; basi perennante ; foliolis conjugatis ob- ovatis , carnosis, planis; fructibus turbinato-sphæricis. T2 Cette plante ‘pousse des tiges étalées, glabres, un peu noueuses, longues d’en- viron 3 décimètres [ près d’un pied |, de la grosseur d’une plume de corbeau, et qui se partagent en rameaux opposés, dichotomes, tendres et garnis de feuilles conjuguées, charnues. Les folioles ovales-renversées, longues de 13 millimètres! 6 lignes], décroissent trés-sensiblement de grandeur à l'extrémité des rameaux. Les fleurs, dont je n'ai vu que les boutons , sont solitaires, pédonculées dans l'aisselle des feuilles termi- nales. Les fruits forment des grappes dichotomes après la chute des feuilles ; ils sont sphériques turbinés, épais de $ millimètres [ environ deux lignes et demie, formés par la réunion de cinq loges presque semi-lunaires : ils sont plus courts que leurs pétioles, qui deviennent inclinés. J'ai trouvé cette plante dans la vallée de l'Égarement , à la fin de décembre 1799: Explication de la Planche 27, Fig. 2. ZYGOPHYLLUM decumbens. (a) Le fruit représenté avec une des valves détachée. PLANCHE 26. F1G. 1. BALANITES ÆGYPTIACA. BALANITES ægyptiaca, B. ramis cinereis; folis conjugatis, ellipticis; spinis suprà-axillaribus ; drupä ovato-oblongä , nuce pentagonâ, monospermä. B Ons. Arbor, facie Zizyphi Spinæe-Christi, floribus in axillé foliorum glomeratis aut racemosis, Calix ÿ-partitus, corolla 5-petala, stamina decem sub-æqualia. Germen superum, ovulis quinque fetum, ÿ-loculare , 7 di disco gl duloso, ad basim fructis deinceps exsucco. Semen unicum superstes , loculamentis, quatuor et ovulis totidem evanidis. Drupa monosperma , ovato-oblonga. Putamen ovoïdeum , p 12 ,fib li . Semen ovoïdeo-acutum ; cotyledones semi-ovatæ; radicula recta in vertice seminis ; plumula inversa diphylla brevis : integumentum duplex ; exterius Jibrosum , parieti interno putaminis , dimidiä superficie, secus longitudinem affixum ; interius mem- branaceum , transversim lacerum , circa radiculam in seminis vertice carnoso-incrassatum. Fe Balanitem novum hoc genus appellavi propter formam fructés Myrobolanis parem, AGIHALID. AzPiN. Plant: Ægypt.p. 20, tab, 11; tantummod quoad vocem à nomine Arabico heglig detortam : nempe aliam arborem , Speciem quamdam Lycii, fructu sphærico Ebuli, et flore tubuloso Hya- cinthi, descripsit auctor. MYROBOLANUS Chebulus. VESLING. in libr. Alpin, de Plant. Ægypt. p. 205. HILELGIE. VAnszes, Voyage en Égypte » PAS. 07: XIMENIA ægyptiaca. X. foliis geminis. LIN. Spec. pl. pag. 1194, edit. ann. 1753. AGIHALID Alpini, LiPPr Mss—ADANSON , Fam, des plantes , tom. II, pag. 508. 78 FLORE D'ÉGYPTE. HALEDÿ. forsx. Plant, Arab. pas. XCVI, et Descr. pag. 197. HEGLIG. BROWNE, Voyage à Darfour , tom. IT, pag. 37. BALANITES. DELILE, Mémoires sur l'Égypte, tom. LIT, pag. 326 ; Paris, Didot, an X. ALLABUCH ({lege al-lebakh). AVICENNA, edit, Venet. n° 1503, tom. I, pag. 254: LEBAKH. ABD-41LATIF , Rel, de l'Egypte, pag. 17, trad. de M. de Sacy; Paris, 1810. PERSEA. Taropnr, Hist. plant, lib, IV, cap. 2, pag. 286 ; edit, Bod. à Stapel. Ozs. Varietas sequens differt à Balanite ægyptiacà solo putamine angustiore, magis angulato et äcutiore , scilicet : « X1IMENIA ferox, foliis rotundatis , sub-sessilibus, coriaceis , spinis sub-foliosis , longissimis ; floribus axillaribus sub-umbellatis. POrRET, Dict. encycl. tom, VIIT, pag. 8o5,ex herb, Desfont. ubi specimina ex Hispaniolà à Poitæo allata folia gerunt conjugata. Hujus arboris semina forsan Nigrite secum ex Africä in Hispaniolam transtulerunt ? CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calice à cinq divisions. Corolle. à cinq pétales , dix étamines. Filets et pétales insérés sous un disque glanduleux qui embrasse l'ovaire et qui se dessèche sous le fruit. Ovaire supère, arrondi, à cinq loges, dont quatre s'oblitèrent totalement dans le fruit. Un style court , terminé par un stigmate tronqué ; un ovule dans chaque loge de l'ovaire. Drupe ovoïde-oblong ; noyau ligneux, obtusément pentagone, fibreux, n'ayant qu'une loge et ne renfermant qu'une graine. Lobes de la graine demi-ovoïdes, aigus, unis à leur sommet par la radicule droite, terminale, sous laquelle est la plumule renversée à deux folioles. La graine est soudée longitudinalement par l'adhérence de sa tunique extérieure , dans plus de moitié de sa circonférence, à la paroi interne du noyau. Cette tunique est fibreuse et se déchire dans le sens de sa longueur par sa partie adhé- rente, où ses fibres se mêlent et se confondent avec celles du noyau; la tunique intérieure est membraneuse , facile à déchirer en travers, épaisse , charnue et comme albumineuse à sa partie supérieure autour de la radïcule. J'ai appelé ce nouveau genre Balanites, parce que son fruit a la même forme que les Myrobolans. Vesling le confondoit avec ces fruits. DescriPrron. Le Balanites est un arbre haut de 6 à 7 mètres [ 18 à 20 pieds |, très-rameux, dont l'écorce est blanchâtre. Plusieurs branches sont efliléeset s'élèvent d’abord perpendiculairement pour se recourber d’elles-mêmes : elles sportent de longues épines simples, insérées à angle droit au-dessus de l'aisselle des feuilles, ou au-dessus de l'aisselle des rameaux transversaux. Les nouvelles pousses sont sans épines à la partie supérieure de arbre, tandis qu'il produit à sa base des branches sur lesquelles les épines sont aussi nombreuses et plus longues que les feuilles, Les feuilles sont alternes , à folioles géminées sur un pétiole commun qui naît entre deux stipules courtes, cotonneuses, et qui sé termine par une pointe semblable aux stipules de la base. Les pétioles sont demi-cylindriques, longs de 8 à 16 mil- limêtres [ 4 à 7 lignes]. Les folioles sont entières , ovales-arrondies , un peu épaisses, longues de 3 à $ centimètres [un pouce à un pouce et demi]. Les rameaux qui naissent de la plante très-Jeune ou de la base du tronc, et qui ressemblent à des gowrmands (comme on appelle, en termes de jardinage, PLANTES GRAVÉES. 79 certaines branches d'arbres fruitiers), portent souvent des feuilles sans pétioles, à folioles ovales , rondes ou lancéolées, conjuguées. L'épiderme de toutes les parties les Hits nouvelles de l'arbre est finement pubes- cent et d’un vert cendré ; les feuilles sont plus blanchâtres ou plus cendrées en dessous qu’en dessus. Les rameaux et les épines sont délicatementstriés étant secs: la pointe des épines est glabre et jaunâtre. Les fleurs viennent trois à cinq en paquets et presque en petites ombelles au- dessus de l’aïsselle de chaque pétiole; leurs calices forment, avant de s'épanouir, des boutons sphériques, plus petits que des grains de poivre; leurs pédicelles sont longs de 3 à 6 Dies | une ligne et demie à 3 lignes], et accompagnés à leur base de très-petites écailles. Les fleurs sont plu® rarement distribuées en grappes par paquets ou ombelles alternes sur un axe commun, long de 3 à $ centi- mètres [ 1 à 2 pouces], qui naît au-dessus de l'aisselle des pétioles. Les rameaux épineux ne sont point ordinairement ceux qui donnent des fleurs sur l'arbre adulte ; cependant ils produisent quelquefois des fleurs sous leurs épines, entre ces épines et les feuilles. Le calice est à cinq divisions ovales, concaves, membraneuses sur les bords, pubescentes en dehors , longues de $ millimètres [ 2 lignes ] La corolle est à cinq pétales lancéolés, glabres, verdâtres, un peu plus longs que le calice. Les étamines ont leurs filets de même longueur que les pétales ; leurs anthères sont terminales, ovoïdes. L'ovaire est supère, soyeux, et grandit hors du disque glanduleux qui l'entoure. Ce disque est canelé en dessous par la pression des filets des étamines, insérés : avec les pétales à sa base. L'ovaire fécondé s'alonge et devient filiforme, en même temps que ses loges intérieures se réduisent de cinq à une seule; il se change en un drupe ovoïde qui acquiert la grosseur du doigt et une longueur de 30 milli- mètres [ environ 1 5 lignes ]. * Ce fruit a une chair verte très-ferme, qui jaunit en mûrissant et qui devient un peu visqueuse, plus molle que la Banane mûre. Le noyau est gros par rapport au volume du fruit: il consiste en une enveloppe plutôt ligneuse qu'osseuse , à cinq côtes mousses, fibreuses, et à cinq sillons plats; un des sillons répond à l'un des côtés , le plus mince du noyau, contre lequel la graine n'est que contiguë intérieu- rement, tandis qu'elle est adnée, par tout son côté opposé, à la paroï interne et épaisse de la cavité du noyau. Il est probable que, lorsque la graine germe, le ei se déchire par son côté le plus foible jusqu’à son sommet qui est fibreux, f ile à percer au-dessus de la radicule. * L'amande, composée de deux lobes, est d’un Hé sale, un peu jaune, huï- leuse et amère. Hisrorre. Je n’aï vu au Kaire qu’un seul pied de cet arbre dans un jardin, près de la place Birket el-Fyl ; les jardiniers le nommoient Sugar cKably 1 arbre qui produit les chebules], et je reconnus biensôt que Vesling, qui a écrit en Egypte sur les plantes au commencement du xvir.° siècle, avoit décrit, sur la foi des jardiniers, les fruits 80 FLORE D'ÉGYPTE. de la même espèce d'arbre pour les myrobolans chebules, qui sont une autre sorte de fruit dont les Arabes ont introduit l'usage comme drogue médicinale. Les myro- bolans chebules sont caractérisés par les lobes de leur amande roulés en cornet; ils sont produits par le Términalia Chebula , axbre de l'Inde. Le Balanites est commun dans l'intérieur de l'Afrique : les nègres amenés en caravane de Sennar et de Darfour au Kaire connoissent tous cet arbre. Lippi (1) en trouva autrefois deux pieds à l’oasis d’el-Ouah, où s’assemblent les caravanes d'Égypte avant de traverser le désert de Nubie. Je découvris à Syout , dans la haute Égypte, deux jeunes pieds de Balanites ES de quelques grands syco- mores, du côté du désert. J'en fis voir des rameaux à un droguiste qui avoit quelque instruction , et qui m'écriffit aussitôt le nom de cet arbre heglyg , mot que je crois corrompu de celui de #eyleg , qui signifie les myrobolans chebules. Je compris , en lisant la relation du voyage en Égypte par Vansleb, que l'arbre nommé #i/elgie par cet auteur devoit être le même que le heglyg. En effet, Vansleb dit que le hilelgie est un grand arbre épineux, dont le fruit est semblable aux dattes jaunes ; ce qui est vrai aussi en parlant de notre Balanites ou heglyg. La des- cription donnée par Forskal, d'un arbre épineux d'Arabie, qu'il nomme az, se trouva convenir tout-à-fait au heglyg des environs de Syout. Je lus, long-temps après, le nom de #eghg dans la relation du voyage de Browne, qui a convena- blement décrit cet arbre du pays de Darfour. Browné rapporte que lon dit à Darfour que le heglyg vient d'Arabie. I me paroît également certain qu'il est indi- gène d'Afrique : c’est un penchant naturel des Mahométans, de vanter les pro- ductions de l'Arabie, qui est la terre bénie du Prophète, et d'attribuer la plupart de leurs fruits à ce pays. Le Balanites ou heglyg a dû toujours être rare dans la partie de l Égypte que les voÿageurs ont le plus fréquentée, je veux dire la basse Égypte, où ils ont abordé. Cet arbre n'est déjà point naturel au degré de latitude du Kaire, où Prosper Alpin et Vesling l'avoient vu cultivé: il croît spontanément au sud du tropique, dans les régions occidentale et orientale de l'Afrique, au Sénégal, suivant Adanson, à Sennar et à Darfour, suivant Lippi et Browne, et jusqu'en Arabie, suivant Forskal. Le nom de heghg est celui qui est usité dans la langue de Darfour. Les auteurs Arabes qui ont écrit sur l’histoire naturelle del Égypte, ne font point mention du heglyg; mais ils décrivent cet arbre sous le nom de Lébakh, et indiquent particulièrement dans la haute Égypte. C’est dans Ia Relation de l'Égypte d'Abd-allatif, traduite par M. de Sacy, qu'il faut lire Fhistoire du Lébakh, rendue claire et précise par la réunion des passages extraits des auteurs Arabes sur le même sujet. Abd-allatif (2) compare le Lébakh au Sidra ou Nabeca, dont il a en effet le port et la feuille, «Son fruit ressemble, dit-il, à la datte. » Nous avons vu précédemment que Vansleb comparoit avec raison les fruits du hilelgie aux dattes. Magryzy (3), celui des auteurs Arabes qui a donné le plus de détails sur l'Égypte, dit que le fruit " lébakh G) Manuscrit de la bibliothèque de M. de Jussieu. (2) Relation de l'Egypte par Abd-allatif, traduction de M. de Sacy, pag. 17. G) Notes sur Abd-allatif, trad. de M. de Sacy, pag. 65. ressemble , PLANTES GRAVÉES. Bi ressemble; pour la grosseur, à l’'amande verte. Il ajoute que cet arbre, qui étoit une des plus belles productions de l'Égypte, a cessé d'y exister vers l'an 700 de l'hégire [ vers 1300} et il rapporte ailleurs que cet arbre feffouve seulement sur le terrain d'un monastère de la haute Égypte. Il est remarquable que, pour retrouver le lébakh, il faille toujours se rapprocher de la route es laquelle les caravanes d” Éthiopie arrivent en Égypte. J'ai dit plus haut que je n’avois trouvé qu'à Syout deux arbres de heglyg, que je dis être le lébakh; cette ville est la première où arrivent les . carävanes de Darfour, après avoir stationné à el-Ouah, pays où le même arbre fut découvert par Lippi lorsqu'il gagnoit l'intérieur de l'Afrique. Ensiné (1), ville de la haute Égypte , plus distante du Kaire vers le sud que le Kaire n'est au sud des côtes de la Méditerranée, est le point précis où les auteurs Arabes indiquent le lébakh ; il est vrai qu’ils copient un seul auteur, Abou-Hanyfah Dynoury. ya, dit un commentateur d’Avicenne (2), quelques arbres de Iébakh isolés dans les maisons d’Ensiné; le monastère d’el-Kalamoun dans la haute Égypte, écrit Maqryzy (3), recèle encore l'arbre lébakh: or c'est précisément au monastère d'Abouhennis, proche Ensiné, que Vansleb vit le hilelgie, qui donne le même fruit que le lébakh. Cette ressemblance m'a fait conjecturer que les deux noms heglyg et lébakh avoient servi à désigner un arbre d’une seule espèce, de même que les noms sidra et nabeca, Vun littéral, l’autre vulgaire, désignent «soit dans les auteurs Arabes, soit dans le langage actuel des Égyptiens , un seul arbre, le Zizyphus Spina-Christi. M est beaucoup d’autres exemples de synonymes de ce genre dans la langue Arabe. Le nom de #aleg, que le Iébakh a reçu en Arabie, me Dares avoir une origine commune avec celui de #eglyg, l'addition et la transposition des consonnes dans un mot ne changeant pas toujours nécessairement sa signification , et pouvant indiquer un pluriel. Forskal dit que le fruit de l'arbre haleg est vert, doux et visqueux, positivement comme Abd- allatif le dit du lébakh. Quant aux noms d'agihalid et de Aielgie, cités, l'un par Prosper Alpin, l'autre par Vansleb, et défigurés de celui d'Aeglyg, il faut les attribuer à la seule difficulté d’imiter la prononciation ou l'orthographe Arabe. Les noms des plantes d Avicenne, transcrits d’arabe en latin par les traducteurs, sont méconnoissables : les plus habiles commentateurs ont cité souvent, à défaut de meilleures traductions, ces noms incorrects et devenus barbares. Je n'ai fait voir que les rapports directs entre le heglyg et le lébakh; ïl est nécessaire que je n’omette point les moins frappans, et que je concilie quelques caractères opposés qui laisseroient douter ie de ces arbres pût être le même que l'autre. . J'ai dit que le heglyg étoit épineux et dut vert cendré ; Forskal la décrit de la même manière : arbor spinosa, valdè munita ; folia sub - frinosa, dre. Cette description ne s'accorde pas avec celle du lébakh, qui, comme le dit Abd-allatif, ressemble au sidra par sa belle végétation et par l'éclat de sa verdure; il ne faudra (1) Notes sur Abd-allatif, trad. de M. de Sacy, pag. 58. (3) Ibid. pag. 6€. (2) /bid, pag. 56. 1. HN. E 8 2 FLORE D'ÉGYPTE. pas cépendant en conclure que le lébakh est sans épines, et que sa verdure contraste avec la couleur cendrée du heglyg. Je ferai remarquer qu'il est juste de comparer le heglyg au sidi du nabeca, l'un des plus beaux arbres de l'Égypte. Browne (1), dans la relation de son voyage à Darfour, compare le heglyg au nabeca : « Ï1 y a sur-tout, dit ce voyageur, dans la ville de Cobbé, capitale du » Darfour, des heglygs et des nebkas /nabeca] qui, à peu de distance, donnent » à cette ville un coup-d’œil agréable. Le heglyg est un arbre.de la même gran- » deur que le nebbek /nabeca] ; vient, dit-on, d'Arabie : il a de petites feuilles, » et porte un fruit oblong, de la grosseur d'une datte, d’une couleur brune et » orangée, et d'une qualité à-la-fois sèche et visqueuse ; le noyau , très-gros pro- » portionnément au fruit, est très-adhérent à la pulpe. On fait aussi avec ce » fruit une pâte; maïs elle est moins bonne que celle du nebka. Le bois du » heglyg est très-dur, épineux et d'une couleur jaunâtre ; on se sert des branches » du heglyg, comme de celles du nebbek, pour garnir les palissades, » Le nabeca en Égypte varie beaucoup, comme peut varier sans doute le heglyg ou lébakh ; les grands nabeca sont sans épines, comme les grands Acacia nilotica , tandis que ces arbres jeunes forment des buissons hérissés de piquans. La séche- resse où humidité change la couleur du feuillage de ces arbres; et si Abd-allatif a vu la couleur des feuilles du lébakh très-verte, un autre écrivain Arabe (2) nous a appris qu'elles tiroient un peu sur le blanc; ce que je reconnois être plus exact. J'airéuni, par le rapprochement des caractères botaniques, le heglyg de la haute Égypte ou Balanites au haleg d'Arabie de Forskal : les parties de la fleur sont les mêmes dans l'arbre d'Égypte et dans celui d'Arabie ; les feuilles sont conju- guées; le fruit est un drupe qui contient un noyau monosperme : ce noyau est gros par rapport à la petite quantité de chair qui le couvre; il-est à cinq côtes, à cinq sillons. Le seul caractère sur lequel Forskal se soit trompé, est celui du noyau, qu'il a décrit à cinq valves, parce qu'il aura compté les valves par les sillons pris pour des sutures. Linné et Jacquin ont ainsi compté trois valves dans le Coco RARE entier à trois sutures. Je trouve maintenant que le heglyg ou lébakh est le même arbre que le perséa de l'ancienne Égypte : les citations suivantes le confirmeront. Diodore de Sicile (3) rapporte que le perséa avoit été introduit d'Éthiopie en Égypte, par les Perses, du temps de Cambyse. Strabon (4) a parlé du perséa comme d'un grand arbre d'Égypte et d'Éthiopie. Le perséa ou lébakh est en effet un arbre d'Éthiopie, puisque c’est l'arbre heglyg des pays de Darfour et de Sennar. Athénée {(s) a cité un auteur qui faisoit remarquer que le perséa croissoit en Arabie et en Syrie. Cet arbre a été trouvé par Forskal en Arabie , sous le nom de kaleg : son bois dur et tenace y sert pour des instrumens et des meubles. (1) Tom. I, pag. 352, et tom. IT, pag. 37. pour Île perséa le Iébakh, qui est du volume d’une datte. (2) AMores sur Abd-allatif, pag. 53. IT est encore possible que les fruits du pêcher et du (3) Biblioth. hist, b. 1, pag. 30, C, edit. Hanov. ‘ citronnier, appelés pommes persiques et confondus avec 1604. le fruit du perséa, aient fait quelquefois juger fausse- (4) Lib, xvy11, pag. 1178. Le fruit est grand, dit ment de sa grosseur, Strabon; ce qui est au moins exagéré, si l’on prend (s) Deipnosoph. pag. 649. PLANTES GRAVÉES. 83 Sa couleur, que je suppose n'être belle et noire que dans le cœur des troncs les plus vieux, n'a point été remarquée par Forskal. Je n’omettrai pas de dire que le tronc du heglyg, considéré au dehors, est jaunâtre, comme Browne me semble l'avoir désigné avec assez de justesse par les expressions de bois très-dur, épineux et jaunâtre : cax, S'il eût voulu parler de la couleur du bois réduit en planches pour être travaillé, il n'eût pas fait en même temps la remarque que ce bois est épineux ; ce qui ne se voit que sur l'arbre planté, ou sur des branches en effet très-dures. Je place ici cette observation pour qu'on ne décide pas légèrement que le heglyg, paroïssant avoir le bois jaunâtre, ne peut être ni le perséa ni le lébakh, auxquels les Grecs et les Arabes attribuent un beau bois noir. Les couronnes de perséa servoïent dans les fêtes ; on faisoit aussi des couronnes avec F'Acacia nilotica où gommier (1), que les anciens appeloient épine d'Égypte. On est étonné que deux arbres épineux aïent été employés à cet usage; mais l'un ou l'autre présente assez de branches tendres, fleuries , sans épines, pour pouvoir être mises dans des couronnes. Pline (2), sur l'autorité des auteurs les plus érudits de son temps, traite de pure fable ce qu'on débitoit au sujet du perséa et du pêcher : on prétendoit qu'un de ces arbres vénéneux dans la Perse, ayant été transplanté par vengeance en Égypte, y étoit devenu bon par l'effet puissant du climat. Pline ajoute que le perséa ne croît qu'en Orient, et que ce fut Persée qui le planta à Memphis, en sorte qu'Alexandre ordonna que les vainqueurs porteroïient des couronnes de feuilles de cet arbre pour honorer Persée, qu'il comptoit parmi ses aïeux. © La douceur des fruits du perséa étoit vantée ; les fruits du haleg d'Arabie, que je crois être les mêmes que ceux du perséa, sont doux, suivant Forskal. J'ai goûté quelques-uns de ces fruits sur un seul arbre dans un jardin presque abandonné au Kaire ; ils étoient astringens et fermes avant leur maturité: j'en gardai quelques-uns, qui se ramollirent et prirent une saveur douce que je ne trouvai point agréable. Les nègres de Darfour m’assurèrent cependant que ce fruit étoit très-bon dans leur pays. Il a paru d'autant plus étonnant aux auteurs qui ont étudié l'antiquité, de ne plus retrouver le perséa en Égypte, qu'ils étoient persuadés que cet arbre y avoit été commun comme tout autre arbre indigène ; mais à cet égard ils se trompoient. Le perséa étoit exotique, puisqu'il avoit été apporté d'Éthiopie (3); il étoit mis sous la protection de la religion, et dédié à Isis. On trouvoit de la ressem- blance entre quelques-unes de ses parties et celles des corps animés : son fruit avoit, disoit-on, la forme du cœur; et sa feuille, la forme de la langue (4). Les Coptes, en nommant /Æakh l'ancien perséa, ont rapporté que cet arbre adora Jésus-Christ dans la haute Égypte; la même tradition religieuse a été con- servée par les historiens de l'Église (5). (1) Theophrast. Hist. plant. Nb. IV, cap. HI, pag. 303e (2) Hist, nat, ib. XV, cap. XII. (3) Voy. Diodore de Sicile, Bibl. hist, ib. 1, p. 30, C. (4) Plut. Op. gr. et at. tom. Il , de side et Osiride, pag. 378, C, édit. de Paris, 1624 , et Traité d’Isiset Osiris, trad. de D. Ricard, pag. 158, Saumaise me paroît avoir justement remarqué que la forme en cœur du fruit du 1 HN. perséa devoit s'entendre de celle du cœur considéré comme viscère, et non de la forme du cœur de pure invention, que l’on peint le plus communément. Voyez homonym. hyl, iatr, à la fin des Exercit, Plin, in Solin, pag. 87, D. (5) Voyez les notes de M. de Sacy dans sa traduction d'Abd-allatif, pag. G7. E2 84 FLORE D'ÉGYPTE. Cet arbre est toujours devenu de plus en plus rare en Égypte depuis les Romains, qui avoient fait une loi pour qu'on ne le coupât point (1). Le nom de /bakh est donné vulgairement en Égypte à un arbre nouveau qui est l'Acacia Lebbek de Y'Inde; le 1ébakh des Coptes, ou ancien perséa, appelé aujourd'hui heglyg , n'a été retrouvé que dans très-peu de jardins appartenant à des gouverneurs du pays, ou à quelque communauté religieuse. Le perséa, originaire d'Éthiopie, suivant Diodore de Sicile, croissoit princi- palement dans la haute Égypte. Le nome Thébaïque produisoit, à plus de trois cents stades du Nil, beaucoup de perséas (2) et de gommiers épineux, arrosés par des sources, et non par le Nil. C’est dans la haute Égypte, suivant les auteurs Arabes, que se trouve le lébakh; et Lippi nous représente le même arbre sous le nom d'agihalid | heglyg], crois- sant d'abord dans une oasis au pays d’el-Ouah, et plus abondant ensuite dans la Nubie. Avicenne n'a fait mention du lébakh qu’en traduisant une partie de l'article de Dioscoride sur le perséa. Plusieurs écrivains Arabes donnent la description du lébakh, dont il est facile de saisir les ressemblances avec le perséa, malgré les diverses incorrections de leurs écrits souvent mélés de fables. « Le fruit du lébakh, écrit Abd-allatif (3), est du volume d’une grosse datte » qui n'est pas encore mûre, et lui ressemble pour la couleur, si ce n'est qu’il est » d'un vert plus foncé, pareil à celui de la pierre à aiguiser, Tant que ce fruit » est vert, il a une saveur styptique, comme la datte verte ; mais, quand il est mûr, » il devient agréable et doux , et prend une qualité visqueuse. Son noyau res- » semble à celui de la prune, ou à l’intérieur du fruit de l’'amandier: il est d’un » blanc tirant sur le gris; il se casse aisément, et contient une amande dont la » chair offre au goût une amertume bien sensible. » Ce fruit est rare et cher, car les arbres qui le portent sont en petit nombre » dans le pays : le bois du lébakh est excellent, dur, couleur de vin et noir ; il » est d’un grand prix. On sert en Égypte le Iébakh avec le dessert et les fruits. » Soyouty (4) dit que le lébakh est un fruit de la grosseur de l'amande verte, » mais qui en diffère en ce que la partie du fruit qui se mange est la pulpe ou » brou extérieur. Le bois du Iébakh, suivant le même auteur, est plus beau que » l’ébénier Grec. » Abou-Hanyfah Dynoury ( 5) parle du lébakh comme d’un arbre du Sa’yd,et même comme d’un arbre -particulier aux environs d'Ensiné. L'auteur d’une note qui se lit à la marge du manuscrit Arabe de Dioscoride dit : « La feuille du lébakh ressemble à la feuille de l'abricotier (6) pour la grandeur et » la forme, sinon qu’elle est plus lisse et tire un peu sur le blanc. Le fruit du lébakh » approche, pour la couleur et la grosseur , de celui du cäprier, en retranchant le (1) Cod. Justin. lb. XI, tit. 77, tom. Il, pag. 986, (4) Extrait des notes sur Abd-allatif, trad. de M. de édit. de Paris, 1628, in-fol. Sacy, pag, 62 et 63. (2) Theophrast. Hisr, plant. lb. 1v, cap. IL, pag. 303. (5) 4bid, pag. 64. (3) Trad. de M. de Sacy, pag. 17, (6) Lbid. pag. 53. PLANTES GRAVÉES. 85 » pédoncule de ce dernier : ce fruit renferme un noyau de la grosseur d'une pis- » tache, un peu alongé; il est doux, et on le mange. » Suivant Théophraste (1), le fruit du perséa est de la grosseur d’une poire (2), » alongé, formé comme une amande; sa couleur est verte; il contient un noyau » qui ressemble à celui du Doum (3), excepté qu'il est beaucoup plus mouet » plus petit : sa chair est bonne et très-douce, et ne fait point de mal quoïque » fon en mange beaucoup. Cet arbre ressemble au poirier, mais garde toujours » ses feuilles, tandis que le poirier les perd; il pousse abondamment de longues » et fortes racines. Son bois est beau et solide; on en fait des statues, de petits » lits et des tables. » Le fruit du perséa et celui de l’heglyg ont l'un avec l'autre trop d’analogie par la forme et la couleur, pour que lon ne reconnoïsse pas dans tous deux le fruit d’un même arbre. La tradition des ouvrages Arabes dans lesquels. le mot /Æ#4kh devient syno- nyme de celui de perséa, comme tous les vocabulaires l'admettent, est une indica- tion authentique de l'arbre auquel doit se Gate ce qui est dit du perséa par les anciens. Comme il est souvent question du perséa dans l’histoire de l'Égypte, beaucoup d'auteurs se sont occupés de rechercher quel pouvoit être cet arbre : l'Écluse (4) a prétendu que le perséa étoit l'espèce de laurier appelée avocatier (s) aux Antilles ; et cet arbre d'Amérique, qui n’a jamais existé en Égypte, a été long-temps regardé comme le perséa. M. Schreber (6), professeur à l'université d’Erlang, a fait valoir une-opinion différente en cherchant à appliquer la description de l'ancien perséa à un arbre de l'Égypte moderne ; il a donné pour le perséa le Sebesten des Arabes, qu'il a confondu avec le lébakh : mais les Arabes distinguent le sebesten du lébakh, et décrivent ces deux arbres. M. de Sacy a mis hors de doute l'identité du lébakh et du perséa, et a prouvé que le sebesten n’étoit point le perséa. Je me suis borné, pour éclaircir défini: tivement cette question, à tâcher de prouver que le balanites est le lébakh ou perséa, qui sembloit être disparu de l'Égypte. Explication de la Planche 28, Fig. 1. BALANITES. ægyptiaca. (a) Une fleur entière ; (b) fleur dont le calice et les pétales ont été enlevés, et dans laquelle le disque glanduleux qui enveloppe naturellement l'ovaire, a été fendu et écarté en deux parties pour mon- trer cet ovaire nu ; (c) fruit entier ; (d) le fruit coupé en travers avec l’amande saillante dans le milieu; plus, les deux cotylédons de amande coupés et séparés suivant celle de Jeurs faces par laquelle ils sont naturellement appli- qués l’un contre l’autre dans le fruit. (x) Hist, plant. lib. VI, cap. 11, pag. 286. (2) La poire est un fruit qui varie beaucoup; il y en a d’extrêmement petites, sur-tout dans les pays méri- dionaux. (3) J'admets dans cette traduction une correction proposée par Rob. Constantin dans son Dictionnaire Grec, et qui estimprimée en marge du texte de Théo- phraste, édit, de Bod. à Stapel. Cette correction substitue le mot Kewjumnor, cucipomuim , à celui de Koxwumaor, prunum, If en résulte que ce n’est pas au noyau de la prune, mais à celui beaucoup plus gros, tout-à-fait dur et corné, du Doum ou palmier de la Thébaïde, que Théophraste auroit - comparé le noyau du perséa. (4) Clus. Rar, plant. Hist. 1, pag. 3. (5) Lamarck, Dicr, encycl. 3, pag. 449. (6) De Persea Comment. 1 à 1V. 86 FLORE D'ÉGYPTE. PLANCHE 26. F1G. 2. FAGONIA GLUTINOSA. FAGONIA pglutinosa. F. caule prostrato glutinoso ; foliolis ob-ovatis. © % La racine est gréle, cylindrique, tortueuse et pivotante; lés tiges sont étalées, couchées, dichotomes, demi-cylindriques, canelées en dessus; les feuilles oppo- sées ont leurs folioles ternées , ovales, presque égales, longues de $ à 10 milli- mètres [3 à 6 lignes |; les fleurs sont solitaires dans la dichotomie des rameaux et terminales, portées sur des pédicelles droits, de la longueur des pétioles ; le calice ést à divisions ovoïdes ; la corolle, deux fois plus grande que le calice, est d'un rose pâle; la capsule, qui succède à la fleur, est globuleuse, à cinq côtes, velue, terminée par le style persistant. Toute cette plante est légèrement velue ; elle est visqueuse, en sorte que le sable se colle aux feuilles et aux tiges : elle croît dans les déserts du Kaire. Explication de la Planche 28, Fig. 2. FAGONIA glutinosa. (a) La capsule entière; (b) la même coupée en travers, pour faire voir les cinq loges qui la composent ; (c) graines séparées ; (d) une des loges de [a capsule; (e) verticille des épines , et feuilles de Fun des nœuds de la plante. PLANCHE 24. Fic. 3. FAGONIA LATIFOLIA. FAGONIA latifolia. F. caule piloso herbaceo ; foliolis lateralibus Janceolatis acutis, tertio extremo atiore sub-orbiculato. © Cette espèce est la seule de son genre que j'aie constamment trouvée annuelle etherbacée; sa racine est grêle, blanchâtre et pivotante; les feuilles radicales sont verticillées, au nombre de quatre à six, au-dessous des rameaux qui sortent à peu près en pareil nombre. Quelques feuilles radicales sont simples; les autres sont à trois folioles, dont les deux latérales petites et étroites, tandis que la terminale est presque orbiculaire , cunéiforme, mucronée à son sommet, arrondie. Les rameaux sont médiocrement étalés, rayonnés trois à quatre, et ensuite dichotomes, striés et garnis de poils écartés ; les feuilles vont en diminuant de grandeur, comme les entre-nœuds de ces rameaux, de leur base à leur sommet. Les folioles radicales ont 2 centimètres [9 lignes] de largeur; les terminales n’ont environ que la dixième partie des premières : les unes et les autres sont un peu charnues et ciliées. Les stipules épineuses et piquantes, insérées aux nœuds des rameaux, sont plus courtes que les pétioles; les fleurs sont fort petites, à pédoncule grêle, dans la dichotomie et à l'extrémité des rameaux: les fruits sont médiocrement velus, à pédoncule réfléchi. : Cette plante varie de $ à 15 centimètres [ 2 à 6 pouces | de hauteur : elle croît PLANTES GRAVÉES. 87 près du Kaire, dans le sable, au pied de la montagne de grès rouge appelée Gebel-Almar ; je l'ai cueillie en fleur au mois de janvier. Explication de la Planche 28, Fig. 3. FAGONIA latifolia, La plante entière de grandeur naturelle. PLANCHE 29. F1G. 1. GYPSOPHILA ROKEJEKA. GYPSOPHILA Rokejeka. G. foliis radicalibus ovatis oblongis, superioribus linearibus ; caule erecto ; ramis exilibus , paniculatis, dichotomis ; pedunculis capillaceis ; corollâ majusculà , lineato-pictÀ. © œ ROKEJEKA. FORSx. Descr, pag. 90, n° 77. ALSINASTRUM ægyptium ramis et folio perexiguis ; albo flore , lineis atro-violaceis notato. ZLrppi, Mss. et Herb, Vaillant. La racine est vivace, droite, épaisse et couverte d'une écorce jaunâtre. Ses feuilles sont glabres, charnues et entières; les radicales sont ovales-lancéolées , longues de 6 centimètres [ plus de 2 pouces]. Sa tige, haute de 6 décimètres [2 pieds], est dichotome, à feuilles opposées , dont les supérieures sont tout-à- fait linéaires : cette tige se termine en rameaux capillaires divariqués, portant les fleurs solitaires dans leurs divisions. Les pédoncules sont longs d'environ 2 centi- mètres [9 lignes |; le calice est à cinq divisions droites, lancéolées, membra- neuses sur les bords ; la corolle est à cinq pétales plus grands que le calice, ouverts en cloche, marqués de trois raies violettes longitudinales ; dix étamines à filets déliés, de la longueur des pétales, se terminent par des anthères bleues, globu- leuses; l'ovaire est sphérique, et porte deux styles filiformes de la longueur des pétales. Le fruit est une capsulé uniloculaire, plus petite que le calice, qui per- siste; elle s'ouvre, du sommet vers la base, en quatre valves, et renferme six à huit semences presque sphériques, noires et chagrinées : quelquefois la capsule ne renferme qu'une à trois graines. Cette plante croît dans le désert, sur le chemin de Soueys; ses feuilles sont d’une couleur verte, plus brillantes que celles des autres plantes qui croissent au même lieu : elle fleurit dans le mois d'avril. J'observai beaucoup de pieds de cette plante, en traversant le désert au mois de février, et je ne trouvai de fleurs que sur les rameaux persistans d’un ancien pied : ce fut seulement par ces fleurs que je découvris qu'elle étoit du genre Gypsophile, dans lequel le fruit varie pour le nombre des valves et des graines. Le nom Arabe Rokejeka ] Rogeyqah ] signifie gréle, comme cette plante l'est en effet, et elle me fut désignée sous ce nom pe les conducteurs Arabes qui nous accompagnoients Explication de la Planche 29 , Fig. 1. GYPSOPHILA Rokejeka. (a) Le calice; (b) la fleur grossie, dont le calice a été séparé; (c) la capsule; (d) graines; (e) feuilles de la partie moyenne d’une tige. 88 FLORE D'ÉGYPTE, PLANCHE 29. F1G. 2. SILENE SUCCULENT A. SILENE succulenta. S. caule diffuso ramoso ; foliis carnosis sessilibus, ovatis, oblongis; floribus terminalibus et axillaribus ; petalis bifidis involutis, unguibus calice multà longioribus; germinis apice tuberculato-tricorni. % : Os. Planta undique viscido-pubens, SILENE succulenta, S, floribus axillaribus , solitariis, pedunculatis, petalis bifidis; foliis carnosis, ovalibus, villosis, sessilibus , sub-viscidis, confertis, patentissimis. FORSK. Descr, pag. 89. VARIAT. Caule humiliori diffluso foliis sub-rotundis ; Sileni corsicæ affinis , sed apex germinis in Silene corsicâ rotundato-unilobus seu integer. ; La racine est blanchâtre, grêle, fusiforme , longue de 3 décimètres | un pied]. Les tiges sont médiocrement étalées, moins grosses qu'une plume ordinaire, longues de 1$ à 30 centimètres | 6 pouces à un pied |: elles sont velues et un peu visqueuses, comme toutes les parties de cette plante. Les nœuds sont peu écartés. Les feuilles ont environ la même longueur que les entre-nœuds ; ces feuilles sont charnues , oblongues, un peu en spatule, quelquefois arrondies, non rétrécies en pétiole à la base. Les fleurs sont axillaires dans l'aïsselle des feuilles et dans la dichotomie des rameaux. Leur pédoncule est un peu plus court que le calice; ce dernier est tubulé, en massue, un peu renflé , long de 2 centi- mètres | 9 lignes |, strié, terminé par cinq dents aiguës déjetées en dehors. Les onglets et la corolle sont très-saillans hors du calice; le limbe est bifide, très-com- munément roulé en dedans. 1 Cette plante croît dans le sable à Alexandrie, au cap des Figuïers ; elle pousse au printemps des tiges à feuilles oblongues , et produit pendant Fété des tiges plus basses, plus étalées, à feuilles arrondies : elle ressemble alors beaucoup au Silene corsica ; maïs elle est moins visqueuse et plus forte dans toutes ses parties. Ses fleurs offrent un caractère que le See corsica n’a point, et qui consiste dans le sommet de l'ovaire à trois tubercules ou trois cornes courtes, en faisceau, qui supportent les styles capillaires terminaux. Explcation de la Planche 29, Fig: 2. SILENE succulenta, (a) Le calice ; (b) la corolle ; (c) les étamines ; (d) le pistil ; (e) la capsule ; (f) une graine grossie. PLANCHE 29. Fic. 3. SILENE RUBELLA. SILENE rubella. S. caule glabello, erecto, simpliciusculo ; foliis ob-ovatis, serrulato-ciliatis ; floribus terminalibus ; calitibus pellucido-membranaceis, decem-nervosis, limbo brevi, exserto, coronä faucis annulatâ dentibus coalitis. © : SILENE rubella. S. erecta Iævis, calicibus sub-globosis , glabris, venosis ; corollis inapertis. ZIN. Spec. pl. pag. 600. WiILLD , Spec. 2, pag. 703. VISCAGO lusitanica , flore rubro vix conspicuo. Drzr. Elth, 423, tab, 314, fig. 406. PrSa PLANTES GRAVÉES, 89 Sa racine est foïble, tortueuse, chevelue à l'extrémité. Sa tige est droite, haute de 3 décimètres [un pied | : elle paroît glabre; maïs on découvre à la loupe qu'elle est garnie de poils courts. Ses feuilles sont sessiles , ovalesrenversées , longues de 4 centimètres [un pouce et demi, presque glabres, très-finement den- ticulées, molles, un peu ondulées. Les entre-nœuds supérieurs sont trois fois plus alongés que les inférieurs. Les fleurs, en petit nombre, sont terminales. Le calice est glabre, membraneux, presque transparent, tubulé, cylindrique , à dix nervures. La corolle est de cinq pétales rose, échancrés au sommet, à onglets linéaires, deux fois plus longs que le limbe. Les dents bifides de la base du limbe des pétales se soudent ensemble par leurs bords. Il y a dix étamines, dont cinq alternativement plus courtes, insérées à la base des pétales. Le réceptacle élevé dans le fond du calice est légèrement velu. La capsule est ovale, renflée, et contient des graines noires, réniformes , chagrinées, creusées d’un sillon sur leur contour. J'ai cueïlli cette plante dans un champ de trèfle à Damiette, pendant hiver ; je l'ai aussi vue sèche, rapportée d'Égypte, dans l’herbier de M. de Jussieu. Explication de la Planche 29, Fig. 3. SILENE rubella. (a) Le calice; (b) la fleur dont les pétales sont abaissés après que le calice en a été ôté; (c) la capsule sur son réceptacle propre élevé; (d) graines grossies ; (e) une graine de grosseur naturelle. PLANCHE 30. Fic. 1. EUPHORBIA CALENDULZÆFOLIA. EUPHORBIA calendulæfolia. E. caule erecto , piloso , basi ramoso ; foliis fanceolatis , acutis, dupli- cato-serratis, basi integris; umbellä 3-5-fidâ, involucellis rotundatis, cordatis ; petalis integris ; semine Iævi, globoso. © La racine est droite, pivotante, insensiblement amincie jusqu'à son extrémité. La tige est droite, cylindrique, poilue, haute de 3 décimètres [un pied |: elle émet de sa base deux ou trois rameaux redressés, moins élevés qu’elle. Les feuilles sont sessiles, ovales-oblongues , aiguës, doublement dentées en scie, entières sur les bords à leur base, un peu ciliées, longues de ÿ centimètres ou environ [ 2 pouces]. Les fleurs sont en ombelle terminale, de trois à cinq rayons. Les feuilles de l'in- volucre sont semblables à celles de la tige. Les rayons sont bifides, à involucelles de deux folioles opposées, cordiformes, aiguës, dentées en scie. Les pétales sont entiers, arrondis. La capsule est lisse et contient des graines brunes, ovoïdes, unies à la surface. Cette euphorbe croît dans quelques-uns des champs de trèfle près du Kaire; elle yest rare. Je l'ai particulièrement recueillie à Mataryeh. Ses feuilles étoient d'un vert un peu glauque, ressemblant par cette couleur à celles du Calendula arvensis des déserts du Kaire. Explication de la Planche 30, Fig. 1. EUPHORBIA calendulæfolia, (a) Une des fleurs avec les bractées qui forment un des involucelles terminaux ; (b)le fruit: (c) une graine. è LAN. M 90 : FLÔRE D'ÉGYPTE. PLANCHE 30. F1G. 2. EUPHORBIA ALEXANDRINA. EUPHORBIA alexandrina. E. foliis lineari-cuneiformibus , umbellä 3-4-fidà ; involucellis obliquis; basi dilatatis, sub-deltoïdeis; petalis 2° dentatis; seminibus Iævibus cylindricis, ovatis. © EUPHORBIA obliquata , involucellis latè-subcordatis, obliquis. Forsx. Descr. pag. 93, n° 86. VARIAT. Caulibus numerosis, sub-prostratis, involucris angustioribus, involucellis acutis. Sa racine est blanchâtre , coriace et ligneuse. Lorsque la plante est jeune, elle produit trois ou quatre tiges droites, hautes de 15 à 25 centimètres [ 6 à 9 pouces |, et de la base desquelles partent plusieurs petits rameaux. Ces tiges portent des feuilles linéaires, cunéiformes , obtuses ou échancrées en cœur à l'extrémité. Les ombelles sont terminales , simplement dichotomes, ou à trois et à quatre rayons. L’involucre principal est de trois à quatre feuilles linéaires ou de deux seulement sous les ombelles bifides. Les rayons sont dichotomes, à involu- celles formés de deux folioles ovales-obliques, un peu deltoïdes, à angles arrondis, plus étroites et aiguës dans la variété de cette plante à tiges nombreuses étalées. Les fleurs ont leurs pétales largement échancrés, à deux dents étroites. La capsule est lisse, épaisse de 4 millimètres | une ligne et demie ], et renferme trois graines lisses ovoïdes. Cette plante croît au cap des Figuiers, à Alexandrie. Elle est herbacée, à tige peu rameuse la première année : les tiges nombreuses et étalées qui croïssent les années suivantes de sa racine ligneuse et vivace, sont grêles, à feuilles linéaires- étroites, et sont dichotomes non terminées en ombelle. Cet état de la plante vivace constitue une variété qui croît dans les lieux pierreux et sur les terrasses de quelques-unes des tours d'Alexandrie. L'Euphorbia alexandrina est d’un vert glauque ; ce qui la rend différente de ‘ TEuphorbia diffusa de Jacquin, /con. rar. 1, tab. 88, plus distincte encore comme espèce par sa graine tuberculée. Explication de la Planche 30, Fig. 2. EUPHORBIA alexandrina. (a) Une fleur avec ses pétales ; (b) le fruit entier; (c) le même dont une des loges est séparée ; (d) la graine. Ces détails sont représentés plus grands que nature. PLANCHE 30. FiG. 3. EUPHORBIA PUNCTATA. : EUPHORBIA punctata. E. caule pusillo, alternè ramoso, foliis cuneato-rotundatis; umbellà trifidé, bifidà ; involucris dilatatis ; seminibus rugoso-punctatis. © Oss. Différt ab Euphorbiarotundifolia, cujus semina sunt punctato-foveolata, foveolis distinctis, neque rugosa. PLANTES GRAVÉES. 91 C'est une plante fort petite, dont la tige se partage en deux ou trois rameaux alternes, qui portent quelques feuilles sessiles, en cœur renversé, longues de 4 à ÿ millimètres| environ 2 lignes |; chacun des rameaux se termine en une ombelle trifide, dont linvolucre est formé de trois folioles ovales arrondies, un peu plus grandes que les feuilles inférieures ; les rayons sont dichotomes, à involucelles, ovoïdes, dilatés à la base, un peu deltoïdes ; les pétales, au nombre de quatre , sont à deux dents courtes ; l'ovaire et le fruit sont lisses : Ja graine est ovoïde, ponctuée par des fossettes qui rendent sa surface rugueuse ; ces fossettes sont irré- gulières, blanches. comme le reste de la surface de la graine. Toute cette plante est un peu charnue; elle est rougeâtre, et croît dans les lieux secs près des champs d'orge d'Alexandrie, où je ne l'ai trouvée que très-rarement. ; J'ai comparé cette plante avec l'Evphorbia rotundifolis du midi de la France, qui en diffère sur-tout par la graine à fossettes brunes régulières, moins multi- pliées et non confondues par des rides comme celles de l'Exphorbia punctata. L'Euphorbia rubra de Cavanilles, Zcon. 1, D. 21, tab. 34 , fig. 1, est une autre espèce très-voisine, différente par son fruit ovale, ses ombélles moins dicho- tomes, ses graines sillonnées et rayées de rouge. (Ex Cavanill. ibid. ) È Explication de la Planche 30, Fig. 3. EUPHORBTA punctata. (a) Involucelle d’un rayon dichotome de l'ombelle; (b) une fleur ; (c) le fruit ; (d) la graine; (e) la même, presque réduite à la grandeur naturelle; ces détails étant tous représentés grossis. PLANCHE 30: F1G..4. EUPHORBIA PARVULA. EUPHORBIA parvula. E. caule pusillo , supernè trifido , dichotomo; foliis ob-ovatis, apice rotundatis, acuminatis ; involucris spathulatis ; capsulà glabrä ; seminibus ovato-globosis , verrucosis, © Os. Diffèrt ab Euphorbia exigua, cujus semina sunt angulata, inter angulos_ rugoso- verrucosa. Petite plante de ÿ centimètres [environ 2 pouces], dont les feuilles sont ovales- renversées, arrondies ou échancrées avec une pointe moyenne courte à leur sommet. La tige porte une ombelle bifide ou trifide à rayons dichotomes, dent l'involucre est à deux ou trois folioles oblongues, en spatule ; les involucelles sont aigus ; les pétales se terminent en deux dents fort courtes ; la capsule est glabre; les graines sont ovoïdes-globuleuses, garnies de petites verrues arrondies. Cette euphorbe a beaucoup de rapport avec l'Esphorbia exigua, dont les graines offrent un caractère distinctif non équivoque, étant anguleuses, vérruqueuses sur les faces limitées par leurs angles, tandis que la surface arrondie des graines de l'Euphorbia parvula est verruqueuse de toutes parts, et non par bandes, J'ai trouvé cette plante à Alexandrie, dans les lieux incultes, entre la mer et le lac Mareotis. r. HN, M 2 92 FLORE D'ÉGYPTE. Explication de la Planche 30, Fig. 4. EUPHORBIA parvula, (a) Involucelle de la partie inférieure des rayons; (b) involucelle terminal; (c) fleur; (d) fruit; (e) graine; (f) la même, presque réduite à sa grandeur naturelle ; les détails de cette plante étant repré- sentés grossis. PLANCHE 31. Fic. 1. OCHRADENUS BACCATUS. OCHRADENUS baccatus. ©. folis angustis linearibus, glandulà luteolà axillari ; floribus spicatis, rachibus cylindricis, persistentibus, spinosis. B $ Ogs. Frutex 3-4-pedalis ; odore Capparidis aut ferè Cochleariæ. Flores apetali, Calix minimus, rotatus, 5-dentatus , tectus glandul& parte superiore gibbé&, ovarium cingente, Stamina 12-15, filamentis è sulco annulari inter ovarium et glandulam declinatis. Ovarium conicum tricorne , stigmatibus tribus subsessilibus. Bacca breviter stipitata, pellucida, trigono-ovata, polysperma ; seminibus plicato - reniformibus , scaberulis. An Resedæ species apetala , capsul& molliori succulentä ! CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calice persistant, en roue, à cinq dents courtes, rempli par une glande annulaire large et relevée en bosse au côté supérieur de la fleur, très-étroite et presque ouverte en fer-à-cheval à sa partie inférieure; douze à quinze étamines insérées entre la glande annulaire et l'ovaire ; filets déclinés. Ovaire brièvement stipité après la fécondation, à trois stigmates persistans. Le fruit est une baïe transparente, ovoïde, blanchätre, qui contient plusieurs graines réniformes, chagrinées finement à la surface. DEscriPTION. Arbrisseau d’un mètre et demi[4et $ pieds], formant un buisson arrondi, à rameaux droits effilés. L'écorce du tronc est jaunâtre, celle des rameaux est d’un vert clair. Les feuilles sont éparses, linéaires, sessiles, longues d’environ 30 millimètres [un pouce], insérées au-dessous d’un tubercule glanduleux jaune et luisant, très-peu apparentsur la plante sèche: les fleurs terminent les rameaux en épis grêles, fusiformes ; elles sont très-brièvement pédicellées dans l'aisselle d’une bractée extrêmement petite. Le calice est en roue, à cinq dents courtes, réfléchies : il est rempli par la glande verdätre, en bourrelet, qui le surmonte. Les étamines sont jaunâtres et déclinées; l'ovaire est ovoïde, à trois styles très-courts divergens; le fruit est une baïe blanche, molle et transparente à sa maturité, ovoïde, longue d'un centimètre [environ 4 lignes]. Il ne persiste qu'un très-petit nombre de fruits : les fleurs tombent presque toutes de bonne heure : leurs rachis persistent et forment des épines jaunâtres, desséchées : la graine est ovoïde, pliée en anse sur elle-même. Toutes les parties de cet arbrisseau sont glabres, et ont une forte saveur et l'odeur du cochlearia. Les rameaux, broutés par les chameaux, les chèvres et les moutons, hérissent singulièrement cet arbrisseau, qui devient un buisson entrelacé, au milieu duquel on ne trouve que quelques épis de fleurs hors de l'atteinte des animaux. PLANTES GRAVÉES. 93 Je n'ai vu cet arbrisseau en pleine végétation que dans des lieux très-écartés ; » pos 7 à N À LÉ À je l'ai trouvé à rameaux très-grêles dans la haute Égypte, à Medynet-abou, Qournah et Dendérah, sur les limites du désert : il croît dans les ravins entre les rochers à > 2 DA Ê AL D e l'embouchure de la vallée de l'Égarement, du côté de la mer Rouge; il y fleurit en décembre. Explication de la Planche 31, Fig. 1. OCHRADENUS baccatus. (a) Une fleur entière ; (b) la même, vue en dessus; {c) le fruit avant sa maturité; (d) le fruit à maturité; (e) le même, coupé en travers; (f) une graine. PLANCHE 31. Ç F16. 2. HELIANTHEMUM KAHIRICUM. HELIANTHEMUM kahiricum. H. foliis alternis ob-ovatis, basi stipulatis; floribus lineari-racemosis, secundis ; calicibus acutis ; capsulä oblongä, villosä, corollam marcidam extinctorii-formem propellente. R Os. Cistus Lippii, Avic affinis, differt capsulis et calicibus globosis, petalis ob-cordatis, foliis ramisque sub exsiccatione albidis. ù CISTUS stipulatus. W4r.B. foliis alternis rard appositis et minbs confertis. Forsx. Descr. pag. ror. Sous-arbrisseau très-rameux, dont la base est tortueuse et étalée. Ses rameaux redressés , longs de 12 centimètres | { pouces et demi], portent des feuilles alternes, ovales - oblongues , repliées par les bords, blanches et à nervures saïllantes en dessous; les fleurs viennent en grappes tournées d’un seul côté; les calices sont ovoïdes-aigus, velus, souvent colorés. La corolle, que je n'ai point vue parfaite, m'a paru être blanche ; elle se détache en capuchon à cinq branches courtes, pen- dantes sur l'ovaire, qui se change en une capsule oblongue, soyeuse. Ce sous-afbrisseau croît dans les ravins des montagnes, derrière la citadelle du Kaire. Explcation de lz Planche 31, Fig. 2. HELIANTHEMU M kahiricum. (a) Une fleur; (b) la même dont le calice est étendu; la corolle, en manière de couvercle ou d’éteignoir , étant soulevée de dessus l'ovaire; (c) la base du fruit coupée en travers; (d) le fruit séparé en trois valves; (e) graines; (f) une feuille garnie des deux stipules de sa base. & PLANCHE 21. F1G. 3. CAPPARIS ÆGYPTIA. CAPPARIS ægyptia C. pedunculis solitariis , unifloris; stipulis spinosis; foliis rotundo-cuneiformibus , apice mucronatis. L4MARCK, Dict, encyclop. tom. I, pag. 605. —WILLD. Spec.2. pag. 1131. PERSOON, Synops. 2, pag. ÿ9; PR S CAPPARIS ægyptia; parvo rotundo folio acuminato; clavato fructu; spinis aureïs ferox. LrPPr, Mss. C'est un arbrisseau étalé et non touffu, dont les rameaux sont fermes et effilés. Leurs feuilles sont alternes, orbiculaires longues de 2 centimètres! 9 lignes], mucro- nées au sommet, très-brièvement pétiolées; elles s'insèrent entre deux aïguillons 94 FLORE D'ÉGYPTE. d’un jaune vif, fecourbés. Les fleurs sont solitaires dans l’aisselle des feuilles à l'extrémité des rameaux; leur pédoncule est un peu plus long que la feuille dans 'aisselle de laquelle il est inséré. Les feuilles du calice sont concavess les pétales sont arrondis, cunéiformes. Les étamines, très-nombreuses, ont leurs filets déliés, longs de 4 centimètres [un pouce et demi |: le support de l'ovaire les dépasse en lon- gueur. Le fruit est ovoïde, en massue, long de 8 centimètres [3 pouces |, y compris son support rétréci en manière de pédoncule. ; , Cet arbrisseau est parfaitement glabre dans toutes ses parties; ses feuilles sont glauques; ses fleurs sont élégantes, d’un blanc rose: il croît dans les montagnes du désert en face de Minyeh. Explication de le Planche 31, Fig. 3. CAPPARIS ægyptia. (a) Un pétale; (b) le calice et le pistil. PLANCHE ÿ2, FiG. 1. LAVANDULA STRICTA. LAVANDULA stricta. L. foliis pinnatifidis hispidulis, lacinïis angustè-linearibus ; spicis strictis, sim- plicibus, terminalibus; verticillis biforis in basi racheos remotis. F, Os. Lavandula multifida et L. elegans autorum ab häc différunt foliis bipinnatifidis, spicis érassioribus , verticillis florum confertis. Cette plante présente des toufles de rameaux grêles, la plupart dégarnis de feuilles et desséchés, d’entre lesquelles sort un petit nombre d’autres rameaux droits et eflilés, en pleine végétation. Les feuilles sont pinnatifides, à divisions linéaires très-étroites, un peu hérissées et rudes au toucher, comme toute la plante, Les rameaux sont insensiblement amincis et deviennent filiformes à leur sommet, où ils produisent un épi linéaire de fleurs d’abord imbriquées, et ensuite écartées lors de leur parfait développement : leur calice est finement strié et velu; la corolle, beaucoup plus longue que le calice, est bleuâtre, tubulée, à deux lèvres ; les graines sont noires, un peu comprimées avec un hile blanc, oblique, déprimé. Cette espèce est principalement caractérisée par ses longs épis linéaires. Les Za- vandula multifida et L. elegans ont beaucoup de rapport avec elle, mais en diffèrent par leurs épis à fleurs ramassées. Le Lavandula stricta croît dans la vallée de l’Égarement , et flewrit à la fin de hiver. I ressemble beaucoup à un échantillon d’une lavande de Perse, figurée par Burmann dans la Flora indica, pag. 38, maïs qui diffère encore par ses feuilles doublement pinnées. Explication de la Planche 32, Fig. 1. LAVANDULA stricta. (a) Le calice; (b) a corolle fendue sur le côté, et étalée; (c) lepistil. ° PLANTES GRAVÉES. 9$ PLANCHE 32. FIG. 2. LINARIA ÆGYPTIACÀ. LINARIA æpgyptiaca. L. ramis strictis, pubescentibus, rigidiusculis ; foliis ovatis glabris, bast 1 - 2- dentatis ; pedunculis persistentibus sub-spinosis. © R ANTIRRHINUM ægyptiacum. À, foliis hastatis, caule erecto, ramosissimo. ZI. Spec. plant, pag. 85r. — Wizrp. \Spec, 3, Pag. 230, — PERSOON, Synops. 2, pag. 155$: ANTIRRHINUM ægyptiacum, foliis ovatis glabris sub-tridentatis. FORSK. Descr. Pag. 112, LINARIA memphitica pumila, hastato folio tricuspidi , flore luteo. ZrPPr, Moss, et Herb. Vaill. Les tiges sont roides, plus ou moins étalées, à rameaux divergens; les feuilles sont petites, ovales-hastées, quelquefois à deux dents inégales sur un de leurs côtés: les fleurs sont solitaires, pédonculées dans l’aisselle des feuilles: le pédoncule est coudé un peu au-dessous du calice, qui est campanulé à cinq divisions aiguës; la lèvre supérieure de la corolle est échancrée, repliée en arrière par les bords; l’in- férieure est à trois lobes, et marquée, dans le milieu, de deux bosses relevées, tache- tées de points bruns; l'éperon de la corolle se recourbe en devant; les filets des étamines sont velus, coudés en avant par leur sommet; leurs anthères sont noires, cotonneuses en dessus, soudées en un anneau ovale dans lequel passe le sommet du style dont le stigmate terminal ferme cet anneau; le fruit est une capsule à deux loges, ouverte sur deux de ses faces , de chacune desquelles une petite portion se détache en manière de couvercle, et laisse à découvert une ou deux graines ovoïdes dans chaque loge : quelquefois une des loges et plusieurs graines avortent et la capsule devient monosperme. » Cette plante est d'abord herbacée lorsqu'elle est très-jeune; elle vieillit et prend un port tout différent en devenant ligneuse par sa base. Les pédoncules se brisent au point où ils sont fléchis sous le calice, et per- sistent en formant une épine. On trouve cette plante dans les déserts auprès du Kaire. Explication de la Planche 32, Fig. 2: LINARIA æegÿptiaca. (a) Le calice; (b) la corolle ; (c) les étamines, dont les anthères sont soudées en anneau; (d) le pistil, dont le stigmate étoit engagé dans l'anneau formé par les anthères; (e) une graine ; (f) la capsule ouverte sur une de ses faces, dont est détaché l’opercule latéral qui la fermoit : on voit, dans la loge ouverte, une graine, d’un côté; et, de l’autre côté, une cavité qui étoit remplie par une seconde graine. PLANCHE 32: FIG. 3. CAPRARIA DISSECTA. CAPRARIA dissecta. C. caule diffuso; ramoso, pubescente, viscidéBiramis erectis, terminalibus race- moso-spiciferis ; folis dissectis, summis alternis in axillà floriféris; capsulis ovatis , compressis, pedicel- latis erectis. © C'est une plante herbacée, un peu visqueuse et pubescente, qui s'élève en une seule touffe à 10 et 25 centimètres de hauteur | de 3 à 9 pouces]. La racine est 96 FLORE D'ÉGYPTE. ferme, brune en dehors, verticale, un peu flexueuse : plusieurs tiges sortent en se ramifiant du collet de cette racine ; elles sont médiocrement droites, à rameaux et à feuilles opposés. Les feuilles sont découpées , pinnatifides, à lobes étrofts, dentés. Les fleurs sont terminales sur les rameaux, qui deviennent grêles, et pro- duisent des folioles alternes, aiguës, incisées, dans l’aisselle de chacune desquelles est une fleur pédicellée : ces fleurs se succèdent en épis maïgres qui, lorsque les fruits sont formés, ressemblent à ceux de quelques petites espèces de véronique ; chaque fleur présente un calice à cinq divisions linéaires, ane ns, longues de 3 millimètres [un peu plus d’une ligne]. La corolle est à deux lèvres, dont la supérieure a deux lobes ; inférieure, plus grande, se partage en trois lobes. Le tube est plus long que le calice; il est marqué de cinq nervures rose, dont cha- cune aboutit à une portion. lobée du limbe à deux lèvres. Les étamines, au nombré de quatre, sont didynames, à filets de la longueur du tube au bas duquel ils s'insèrent. Les anthères globuleuses ferment là gorge de la corolle ; le style est filiforme , persistant, terminé par un stigmate échancré; la capsule est ovoïde, comprimée, longue d'environ $ millimètres [2 lignes], à deux loges et à deux valves qui s'ouvrent par le sommet, dont les bords rentrans s’attachent à un réceptacle central auquel tiennent un grand nombre de graines fines. Cette plante est rare sur les îles sablonneuses du Nil, au Kaiïre et dans la haute Égypte. Je lai trouvée abondamment dans les champs marécageux, ensemencés, à deux lieues de Belbeys, le 1 5 février 1801..La plante entière répand une légère odeur bitumineuse. ; Exphcation de la Planche 32, Fig. 3. CAPRARTA dissecta, (a) Le calice ; (b) le pistil ; {c) la corolle fendue et étalée; (d) Ja capsule dont les valves ouvertes jaissent voir le FR central. PLANCHE 27. Fic. 1. SCROPHULARIA DESERTI. SCROPHULARIA deserti. S. caule basi ramoso suflruticoso; ramis erectis; foliis incisis, glabris, margine cartilagineis, inferioribus sub- -yratis, superioribus pinnatifidis, lacinis angustis ob-ovatis den- tatis ; floribus paniculato-racemosis , sub-sessilibus, 75 Tige noueuse, blanchâtre, ligneuse à sa base, produisant de ses nœuds plusieurs rameaux droits, herbacés, glabres, à écorce d’un brun tirant sur le violet. Les feuilles _ inférieures sont pinnatifides, un peu lobées en lyre ; les supérieurés découpées à divisions plus étroites, presque linéaires, dentées. Toutes les feuilles sont un peu charnues, cartilagineuses sur les bords. Les fleurs terminent les rameaux en grappes paniculées, pyramidalesMelles sont petites et violettes. Les rameaux des grappes sont accompagnés, à leurs divisions, d’une foliole aiguë. Les fleurs sont partiellement portées sur de courts pédicelles; le calice est à cinq divisions arrondiés, cartilagineuses sur leurs bords, et dont les trois supérieures sont plus petites que les deux inférieures; la corolle est ventrue ; le limbe se partage ; en PLANTES GRAVÉES. 97 en quatre lobes, un inférieur et deux latéraux arrondis, et un supérieur bifide, portant en dessous un petit cal blanc. Quatre étamines ont leurs filets cylin- driques, naissant du fond du tube de la corolle ; deux de la partie qui produit le lobe inférieur, et deux de la partie qui répond à l'intervalle du lobe inférieur et des lobes latéraux. Les anthères sont noires, terminales ; les filets sont plus longs que le tube de la corolle, et plus gros que le style : ce dernier est capil- laire, plus long que les étamines, terminé par un stigmate simple. La capsule est glabre, globuleuse, acuminée, longue de 3 millimètres [ une ligne et demie], à deux valves, et x deux loges qui contiennent des graines noires, ovoïdes-alongées, dont la surface, vue à la loupe, est rugueuse, à plis séparés par des fossettes aiguës. » J'ai cueilli cette plante en fleur dans la vallée de l'Égarement , le 26 jan: vier. 1800. Explication de la Planche 33, Fig. 1. SCROPHULARIA deserti. (a) Une fleur entière; (b) le calice et le pistil; (c) le pistil séparé; (4) la cap- sule; (e) la même ouverte; (f) coupe transversale de la capsule; (g) graines dont la plus petite est seule de grandeur naturelle. Tousles autres détails sont grossis. PLANCHE Pi Je F1G. 2. ACANTHODIUM SPICATUM. ACANTHODIUM spicatum. À. caule brevi, ramoso; foliis sessilibus, ovatis, acutis ; spicis elon- gätis, rigidis, quadrifariàm imbricatis, pectinatis ; bracteis spinosis, aculeato-dentatis, / O8s. Planta basi sub-lignosa : spicæ inales, caule multè longiores ; calix quadripartitus, persistens, laciniis concavis, per paria conniventibus, duabus lateralibus intimis minoribus, duabus externis majoribus unguiformibus, altera superiore, longiore, acuminatä, Bracteæ tres, quarum duæ latérales setaceæ, tertià intermedi& foliace&, dentato-spinosä. Corolla unilabiata , tubo brevi ; ore coarctato, villoso, suprä-emarginato : labium apice dilatato-trilobum ; stamina quatuor, antheris con- niventibus, barbatis ; filamenta duo inferiora acinaciformia, in dentem acutum ultra antheram pro- ” ducta, Capsula ovato-acuta ,calice inclusa , plana , bilocularis, bivalvis ; valvulis, rupto apice, elas- ticè dehiscentibus : semen in singulo loculamento unicum , ovatum , compressum , retinaculo adunco insertum , tectum pilis appressis, in aquä sese per comam floccosam , gelatinosam , explican- tibus, Differt ab Acantho émprimis structur4 seminum et situ radicule : nempe in Acanthodio, ut in Barleri& et Ruelliâ, radicula seminis retinaculum respicit, dum in Acantho marginem seminis oppositum occupa, Hujus novi generis speciem alteram , habitationis ignotæ , in ditissimo suo herbario habet claris- simus JUSSIEU , distinctam statur sesquipollicari, caule subnullo spicam capitatam gerente ; flori- bus confertis densè imbricatis ; bracteis palmatis, lobatis ; lobis angustis , incisis, spinosis. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calice persistant, à quatre folioles conniventes deux par deux; involucre de trois bractées, dont une grande, semblable aux feuilles de la plante, et deux latérales subulées, longues comme le calice. Corolle uni- labiée; quatre étamines didynames à anthères barbues. Capsule à deux loges, ren- fermant chacune une graine comprimée, dont la radicule est placée vers le point z HN. N 8 FLORE D'ÉGYPTE. 9 d'attache de la graine, tandis que, dans le genre Acanthus, la radicule est placée sur le bord le plus éloigné de l'insertion de la graine. Descriprion. Cette plante est presque dépourvue de tige; elle est dure et ligneuse à sa base, partagée en un petit nombre de rameaux qui sont les courts supports d'épis terminaux : ces rameaux, durs, cylindriques, environ de la grosseur d'une plume ordinaire, portent quelques feuilles sessiles, ovales-aigués, bordées d’aiguillons subulés , et terminées en épines ; ces feuilles sont plus courtes et moins nerveuses que les bractées des épis, auxquelles elles ressemblent beaucoup. Les épis, dont la plante emprunte un port général, varient de 6 à 20 cen- timètres de longueur [2 pouces et demi à 7 pouces]; ils sont tétragones, d’une égale épaisseur à leur base et à leur sommet. Ils se composent de quatre rangs de bractées alternes imbriquées verticalement : ces bractées sont lancéolées, épi- neuses à leur extrémité , garnies sur chaque côté de quatre à cinq aïguillons; elles sont à cinq nervures en dessous, dont la moyenne aboutit à leur aïiguillon ter- minal, Ces bractées sont divergentes et arquées dans leurs deux tiers extérieurs; elles sont pliées en gouttière en dessus à leur base, et chacune d’elles presse une fleur dans son aisselle. Deux bractées secondaires presque filiformes, subulées, mem- braneuses, velues, s’insèrent sur les côtés et au dedans de la base de chaque bractée principale. Le calice est comprimé, persistant, Fe quatre divisions conniventes par paires: deux de ces divisions sont extérieures, ovales, membraneuses, striées sur leur milieu, soyeuses en dedans et en dehors; l’une est supérieure, plus longue, trifide au sommet : les deux divisions intérieures du calice sont courtes, concaves, linéaires. « La corolle est à une seule lèvre, en tube très-court à sa base: cette base est un peu renflée pour envelopper fovaire, et étranglée au-dessus ; l'insertion des étamines a lieu sur cet étranglement. Les bords de la lame unilabiée de la corolle forment une échancrure par leur rapprochement sur la base en tube de la corolle. La lame de la corolle est en gouttière arrondie, et s'étend en une lèvre veinée à trois lobes, et à deux dents courtes aux côtés de l'origine dilatée de ces lobes. Les étamines, au nombre de quatre, ont leurs anthères oblongues , frangées de cils épais : les filets des deux étamines inférieures sont courbés, épais, un peu poilus à leur base; ils portent leur anthère sur un petit appendice coudé en dessus, et se prolongent en une forte pointe droite parallèle à l'anthère. L’ovaire est ovoïde, terminé par un style droit, glabre, cylindrique, de la longueur des filets des étamines, insensiblement rétréci jusqu'au sommet, terminé par un stig- mate aigu, bifide, placé entre les anthères. La capsule est aplatie, ovale - acuminée, luisante, cachée dans le calice, à deux loges, et formée de deux valves unies supérieurement par un petit tuber- cule, naviculaires, et qui sé séparent élastiquement, avec un peu de bruit, de leur sommet à la base : ce bruit est produit lorsque l’on brise ou que l’on axé le * tubercule terminal de la capsule, qui la rend acuminée et qui retient les valves PLANTES GRAVÉES. 99 contiguës. Chaque loge est remplie par une graine plate, ovoïde, dont le hile est basilaire, reposant sur une dent coudée en crochet de la base de chaque valve. Les graines sont longues de 6 millimètres | près de 3 lignes], couvertes de poils blancs couchés de bas en haut, et comme collés, qui naissent de la tunique de la graine: ces poils, lorsque lon met la graine dans l'eau , la retiennent d’abord flottante par l'air qui occupe leurs intervalles ; il se dégage presque aussitôt, et la graine tombe au fond de l’eau; elle se hérisse de toutes parts par les poils qui se dressent à sa surface; les rangs de poils couchés sur les bords de la graine se séparent les uns des autres et presque simultanément, après ceux des faces de la graine ; ils sont sur-tout longs et abondans sur ses bords, et sont coudés par leur extrémité libre que lon voit se déployer dans l'eau, du sommet vers la base de la graine. Ces poils mouillés se couvrent et sont agglutinés par un enduit vis- queux, transparent. La graine, dépouillée de sa tunique, est facile à séparer en deux cotylédons plats, unis à leur base par une radicule droite, cylindrique. J'ai trouvé cette plante dans un des ravins de la plaine déserte près de Soueys. Explication de la Planche 33, Fig. 2. ACANTHODIUM spicatum. (a) Le calice de quatre folioles , renversé et tiré de dedans la bractée contre Jaquelle il est serré dans les épis; (b) bractée garnie des deux appendices membraneux, subulés, de sa base ; (c) la corolle entière et les étamines ; {d) une des deux étamines inférieures, c’est-à-dire, une de celles qui sont couchées sur la gouttière de la corolle; (e) une des deux étamines supérieures; (f) la corolle et les étamines vues de côté; (g) le pistil; (h) calice fructifère ; (i) capsule dépouillée du calice ; (k) la même, ouverte en deux valves ; (1) graine sortie d’une des valves; (m) graine dépouillée de sa tunique après avoir été mise dans l’eau; (1) tunique détachée de la graine; (0) lobes de la graine écartés. PLANCHE 3. F1G. 3. SINAPIS PHILÆANA. SINAPIS philæana. S. ramis suffruticosis hispidis; foliis sessilibus, ob-ovatis, acutis, basi angustè- cuneatis integris, apice 4-5 -dentatis ; pilis stellatis; siliquis compressiusculis erectis brevi-rostratis, foliorum longitudine. à Cette plante pousse des rameaux un peu tortueux et desséchés à leur base, divisés , hispides, cylindriques, de la grosseur d’une plume de pigeon, garnis de feuilles alternes, ovoïdes, presque sessiles, longues d’un ou 2 centimètres | 9 lignes], cunéiformes et entières à leur base, à trois ou quatre dents vers leur sommet. Les fleurs sont peu nombreuses, solitaires dans les aisselles des feuilles, vers le sommet des rameaux, presque de même longueur que les feuilles ; leur calice est à quatre divisions étroites ; les pétales sont linéaires; leurs onglets sont à peine de la lon- gueur du calice ; le fruit est une silique fusiforme, comprimée, longue d'environ 15 millimètres [6 lignes |, brièvement mucronée au-dessus des valves ; celles-ci sont oblongues, concaves, marquées chacune de sept fossettes qui correspondent à un pareil nombre de graines rougeâtres, comprimées , dont la radicule est pliée sur un des bords des cotylédons. à Toute cette plante est un peu cendrée, couverte de poils étoilés ; elle a été 1 AN. N2 100 FLORE D'ÉGYPTE. trouvée aux environs dé file de Philæ, dans la Nubie, par M. Nectoux , qui m'en a communiqué des rameaux. Explication de la Planche 33, Fig. 3. SINAPIS philæana. (a) La fleur entière; (b) un pétale; (c) les étamines; (d)le pistil; (e) la capsule grossie; (f) graines dont la plus petite est seule de grandeur naturelle ; (g) portion de feuille et poils étoilés vus à la loupe. PLANCHE 34. F1G. 1. ERUCARIA CRASSIFOLIA. ERUCARIA crassifolia. E. foliis pinnatifidis glabris, laciniis Iinearibus; siliquis torulosis curvis ; val- vulis rostro indehiscente multo brevioribus. © BRASSICA crassifolia. B. foliis pinnatifidis, laciniis linearibus. VAanz, Symb, bot, 1, pag. 78.—WizLp, Spec. 3, pag. Sÿ4. — PERSOON, Syn0ps. 2, pag. 206. BRASSICA crassifolia foliis crassis, pinnatifidis. FORSK, Descr, pag. 118. Plante herbacée, dont la racine est droite, blanche, de même grosseur que la tige : celle-ci est rameuse , haute de 2 À 4 décimètres [7 pouces et demi à 15 pouces], glabre , excepté à sa base, où se trouvent quelques poils courts. Les feuilles sont charnues, pinnatifides, à divisions linéaires : les inférieures sont longues de $ à 10 centimètres [ 2 à 4 pouces |, à découpures inégalement dentées; les feuilles supérieures sont découpées en divisions linéaires , entières, plus étroites. Les fleurs terminent les rameaux en longues grappes: les calices sont droits, à divisions linéaires , obtuses, un peu lâches : les pétales sont portés sur des onglets déliés ; leur limbe est ovale, blanc ou un peu rose, très-entier : les anthères sont alongées en fer de flèche ; l’ovaire est fusiforme, comprimé, de la longueur du calice, et se termine par un stigmate en tête. La silique est glabre, cylindrique, un peu subulée et irrégulièrement courbée, longue de 2 centimètres [9 lignes |, formée de deux portions inégales : lune, supérieure, s'ouvre en deux valves parallèles à une cloison intermédiaire , transparente; l’autre portion persiste au sommet de la cloison, ne s'ouvre point, et contient de deux à six graïînes. Les cotylédons des graines sont roulés en spirale. Cette plante froissée a l'odeur du cresson. Elle croît äbondamment dans les lieux pierreux du désert, auprès des pyramides de Sagqärah. Ses fleurs paroissent en décembre, et sont agréablement odorantes. Il se trouve, dans le sommet des siliques de VÆrvcaria crassifolia, de petites loges dont les graines avortent. Comme cette extrémité est indéhiscente, formée d'une seule pièce, on n'y découvre point de cloison moyenne, régulière : peut- être cette cloison existe-t-elle dans le principe, et disparoît-elle étant comprimée et déjetée par les graines. Explication de la Planche 34, Fig. 1. ERUCARIA crassifolia, (a) Une fleur entière; (b) le calice; {c) un pétale; (d ) les étamines et le pistil; (e) la silique , dont les valves sont détachées dans toute leur étendue ; (f) une graine. Tous ces détails sont repré- sentés vus à la loupe. S PLANTES GRAVÉES. 101 PLANCHE ?4. FIG. 22:COCHLEARIA NILO/TICA: COCHLEARIA nilotica. C, foliis pinnatifidis, glabris ; siliculis rugosis, bilobis, sub-globosis, basi cordatis. © Ons. Siliculæ, lobis usque ad apicem cocuntibus , differunt à Lepidio didymo ZIN. cujus siliculæ sunt apice emarginate. Plante glabre, à feuilles pinnatifides, dont les divisions sont tantôt courtes, rapprochées, dentées, tantôt longues, profondément découpées. Plusieurs variétés de cette plante résultent de la forme que prennent les feuilles en se découpant plus ou moins. La tige est glabre, droite, cylindrique , paniculée , quelquefois accompagnée de longs rameaux radicaux, étalés. Les fleurs sont blanches, très- petites, en grappes obtuses, longues de 2 à 3 centimètres [9 à1s lignes], opposées aux feuilles de l'extrémité des tiges et des rameaux. Chaque fleur n'a guère qu'un millimètre de long [ une demi-ligne ]; quelques-unes de ses parties sont sujettes à se trouver en moindre nombre que celui qui appartient communément aux plantes du même ordre. Les pédicelles sont capillaires et alongés sous le fruit, qui est une silique globuleuse , réniforme , plus large que haute, à deux lobes séparés sur chaque face de la graine par un sillon vertical, et qui n’ont guère+ qu'un millimètre et demi de largeur { environ une ligne |. Cette plante croît naturellement autour des îles ou près des bords du Nil; elle a la saveur du cresson : on la mange en salade. Explication de la Planche 34, Fig. 2. COCHLEARIA nilotica, (a) Le to cle corolle ; (b) le fruit. Ces figures sont considérablement grossies. PLANCHE 74. Fic. 3. BUCHNERA HERMONTHICA. BUCHNERA hermonthica. B. caule tetragono, sulcato , angulis rotundatis ; foliis lanceolatis, scabris , sub-recurvis ; floribus Jongè-spicatis ; corollæ majuscule tubo flexo , Iobo superiore emar- ginato. DAHAB flore purpureo. Zrppr, Miss, et Herb, Vaillant, La racine est blanche, charnue, écaïlleuse, formée d’un enchaînement de tuber- cules qui semblent être des rudimens de feuilles, et d’entre lesquels partent des radicules chevelues. - La tige est droite, peu rameuse, haute de 5 à 6 décimètres [un pied et demi à 2 pieds 1 La tige et les rameaux sont tétragones, ‘canelés sur leurs faces, arron- dis sur les angles; leur écorce est rude, hérissée de poils courts. Les rameaux sont opposés et très-rarement alternes; les feuilles sont lancéolées, longues de 6 à 10 centimètres | 2 à 3 pouces], sessiles, opposées , recouvertes, sur-tout HO2 FLORE D'ÉGYPTE. à leur face inférieure, de tubercules blancs, terminées par des poils rudes au toucher. Les feuilles sont pliées longitudinalement en dessus, courbées en arc en dessous. Les fleurs terminent la tige et les rameaux en épis pyramidaux, longs d’un ou 2 décimètres | 3 à 7 pouces ]. Ces fleurs sont purpurines, sessiles, opposées dans l'aisselle de bractées aiguës : leur calice est en tube de moitié plus court que le tube de la corolle, accompagné, de chaque côté, d’une bractée subulée ; ce calice est strié, terminé par cinq dents aiguës. Le limbe de la corolle est labié, porté sur un tube infondibuliforme, . ment coudé dans le milieu : la lèvre supérieure est échancrée en cœur; l'infé- rieure est à trois lobes égaux, obtus, dont les deux latéraux sont un peu abaissés. Les étamines sont incluses dans le tube, à filets très-courts, dont deux, répondant à la paroi supérieure du tube, s’insèrent un peu plus bas que les deux autres; les anthères sont noires, en fer de flèche, logées à la base de la portion coudée du tube de la corolle : le style s'élève jusqu'à la base des anthères ; il est formé de deux branches soudées l’une à l'autre, et distinctes à leur sommet, qui se change en un stigmate fourchu, court et aïgu : l'ovaire est supère, lisse et oblong. Le fruit est une capsule. comprimée à deux loges, et à deux valves qui s'ouvrent par le sommet et emportent chacune moitié de la cloison qui les unit, et à laquelle adhèrent le réceptacle et les graines. Cette plante est d’un vert très-foncé : ses feuilles sont rudes et cassantes; elles se teignent d’un bleu pourpré en se desséchant. J'ai trouvé quelques pieds de cette plante dans les champs de sorgho à Erment et près de Koum-Omboëû, dans la haute Égypte; j'ai tiré son nom spécifique de celui de la ville d’Hermonthis , célèbre par ses monumens conservés encore au lieu dont le nom a peu changé. Cette plante est commune dans les champs auprès de Philæ. Lippi l'avoit trouvée autrefois en Nubie , près de Korty, dans un champ de dourah; il dit que les feuilles infusées dans l’eau lui communiquent une couleur violette, et que sa saveur est un peu salée. Les épis de fleurs sont très-élégans. Explcation de la Planche 34, Fig. 3. BUCHNERA hermonthica, (a) La corolle entière; (b) la même fendue sur le côté pour faire voir les étamines et le pistil; (c) la capsule; (d) valves séparées de la capsule; (e) graines. PLANCHE 375$. F1G. 1. SINAPIS ALLIONIL SINAPIS Allioni. S, foliis pinnatifidis, dentatis, siliquis ovatis, mucrone angusto, valvularum ferè longitudine. © SINAPIS Allionü. AURR. Syst. veg. ed. 14, pag, 602. — JACQ. Hort. Vind. 2, pag. 79, fig. 168. — WiLLD, Spec, 3, pag. $57. — PERSOON, Synops. 2, pag. 208 Cette plante s'élève à 6 décimêtres [2 pieds], et se partage en rameaux à sa PLANTES GRAVÉES. 103 partie supérieure; ses feuilles sont pétiolées, longues d’un décimètre [4 pouces], très-minces, découpées en ailes, à divisions profondes, dentées ; les fleurs viennent en longue grappe terminale; les divisions des calices sont linéaires, ouvertes; les pétales sont entiers, ovales, À onglets très-déliés; les étamines ont leurs anthères sagittées ; l'ovaire est cylindrique; le style est de même longueur que l'ovaire, et se termine par un stigmate en tête; la silique est ovoïde, longue d’un centimètre (4 lignes], terminée par un prolongement presque aussi long que les valves ; les semences sont rougeâtres et comprimées. La base de la tige et les pétioles des feuilles intérieures sont quelquefois garnis de poils blancs écartés; le reste de la plante est lisse. Les siliques sont unies à la surface, seulement veinées et un peu bosselées par la pression intérieure des graines. Le Raphanus turgidus (Persoon, Synops. 2, pag. 209), que je rapportois, dans le tableau de la Flore d'Égypte, au Snapis Alionit, est distinct par les nervures saillantes de ses siliques et par ses feuilles. Le Sinapis Allionii est une des herbes les plus communes dans les champs de lin; il est rare que la graine de lin que l’on voit vendre en Égypte, ne contienne pas de graines de ce Sinapis. Hm'a paru que c’étoient les feuilles de cette plante que l’on vendoit au Kaire et dans les villages sous le nom de @erileh, pour les manger comme une espèce de cresson. Explication de l Planche 35 , Fig. 1. SINAPIS Allionü. (a) Un pétale ; (b) la fleur sans les pétales ; (c) une étamine considérablement grossie. PLANCHE 35: F1G. 2: 'HESPERISPAGRIS: HESPERIS acris. H. foliis ovatis , glabris , sinuato-dentatis : calicibus pedunculisque villosis ; siliquis linearibus , erectis; valvulis nervo fongitudinali medio depressis. © HESPERIS acris, foliis oblongo-ovatis, dentato-sinuatis, glabris, inferioribus petiolatis ; petalis sub rotundis obtusis. FORSK. Descr. pag. 118. Cette plante est annuelle, haute de 5 décimètres [un pied et demi], glabre, à l'exception de ses calices et de ses pédicelles. Sa tige et ses rameaux sont droits. Ses feuilles radicales sont ovales-arrondies, pétiolées, dentées ou crénelées ; celles des rameaux sont oblongues, largement dentées. Les fleurs viennent en longue grappe droite, terminale; elles sont rose, portées sur des pédicelles hispides. Les calices ont leurs folioles linéaires, plus courtes que les onglets des pétales; deux de ces feuilles sont renflées en sac à la “base; le limbe des pétales est entier et arrondi; les anthères des quatre plus grandes étamines s'élèvent hors de la fleur; les filets sont plats. Le pistil est égal en lon- gueur aux onglets; il est composé d’un ovaire cylindrique et d’un stigmate sessile à deux lobes. Les siliques sont légèrement comprimées, linéaires, canelées longi- tudinalement sur chacune de leurs faces, et finement bosselées par les graines ; 104 FLORE D'ÉGYPTE. elles sont longues de 4 centimètres [un pouce et demi], et s'ouvrent de la base. au sommet : leur cloison est membraneuse, transparente, terminée par un prolon- gement pyramidal de 3 millimètres [une ligne ] au-dessus des valves. L'Hesperis acris à l'odeur et la saveur du Brassica Eruca. J'ai trouvé cette plante en hiver dans le désert de la Qoubbeh, et à Mataryeh, près des ruines. Ses fleurs sont plus grandes que celles des autres crucifères sauvages des campagnes ou du désert; elles ressemblent beaucoup à celles de la julienne des jardins de France, ou Hesperis matronalls LIN. Explication de la Planche 35, Fig. 2. HESPERIS acris. (a) Le calice; (b) les étamines et Le pistil; (c) un pétale; (d) graines de grosseur naturelle; {e) une graine grossie. PLANCHE DS: F1G. 3. LUNARIA PARVIFLORA. LUNARIA parviflora. L. foliis crassiusculis, radicalibus ovatis crenatis, superioribus linearibus ; racemis oppositifoliis; pedunculis fructiferis patentibus ; siliquis ellipticis, planis , tumidiusculis. © C'est une herbe annuelle, dont la racine est blanche, droite, simple, et pro- duit seulement quelques radicules déliées. Ses tiges n'ont que ro à 25 centimètres de longueur | 3 pouces et demi à 8 pouces]. Ses feuilles sont glabres et épaisses; les radicales ovales, crénelées, rétrécies en pétiole, longues de 4 à 6 centimètres [un pouce et demi à 2 pouces et demi]. Les rameaux sont fourchus, lisses, cylin- driques, peu feuillés ; leurs feuilles moyennes et supérieures sont sessiles, linéaires, un peu obtuses, en gouttière, recourbées. Les fleurs n'ont que $ millimètres de longueur | 2 lignes ]; elles forment des grappes opposées aux feuilles supérieures: les pédicelles sont filiformes, courts et verticaux sous la fleur, horizontaux ou abaissés sous le fruit. Le calice est droit, à quatre folioles égales , ovales-lancéolées ; les pétales sont très-entiers, d’un blanc tirant un peu sur le rose ; les étamines ont leurs filets aplatis et leurs anthères ovales-oblongues. Il y a quatre glandes au fond de la fleur, deux entre le calice et les filets des longues étamines, et deux entre l'ovaire et les filets les plus courts: l'ovaire est lancéolé; le stigmate s'élève un peu au-dessus des éta- mines. Le fruit est une silique elliptique, un peu renflée, longue de 12 milli- mètres [5 à 6 lignes |, à deux valves légèrement concaves, à deuxloges qui contiennent chacune de neuf à quinze graines insérées sur deux rangs près de la suture des valves et de la cloison. Ces graines sont plates, orbiculaires, échan- crées en dehors, bordées d’une membrane ; les fruits et la racine de cette plante ont une saveur âcre et une odeur de roquette, ou Brassica Eruca, que n’ont point. les feuilles. ? Cette plante fleurit au milieu de l'automne, dans le sable, aux ‘environs de la pyramide à cinq étages de Saqqärah. Les Arabes me nommèrent cette plante rechäd gebely, c'est-à-dire, cresson du désert. Explication PLANTES GRAVÉES. 105$ Explication de la Planche 35 , Fig: 3. 7 LUNARIA parvifora. (a) Le calice; (b) la fleur entière; {c) un pétale; (d) les étamines et le pistil; (e\ le pistil séparé; (f) le fruit, dont les valves sont écartées; (g) disposition des graines dans leurs loges; elles y sont imbriquées sur deux rangs de bas en haut et de dehors en dedans; (A) la cloison après la chute des graines; (i) une graine; (k) la même grossie. PLANCHE 76. Fic. 1. RAPHANUS RECURVATUS. RAPHANUS recurvatus. R. folis inferioribus runcinato-pinnatifidis, sub-lyratis, dentatis ; floribus longè spicatis ; pedicellis sub axillä bracteolatis ; siliquis arcuatis. © RAPHANUS recurvatus. R. siliquis recurvatis, bilocularibus, striatis: foliis runcinato - pinnatifidis. PERSOON, Synops. 2, pag. 209. RAPHANUS lyratus; siliquis teretibus, hispidis; foliis Iyratis, caule basi procumbente. Forsx, Deser. pag. 119, ENARTHROCARPUS arcuatus. E. foliis runcinatis ; siliquis arcuatis, hispidis. LA BILLARD, Sr. Di. 5, 14038 : RAPHANISTRUM creticum siliquâ incurvâ , villosi. TOURNEF. Cor, 17. ERUCA maritima, cretica, siliquà articulatà. C. B. Prodr. 40. RAPHANISTRUM ægyptium siliquis singularibus in foliorum alis. ZrPpr, Mss. VARIAT, a. Siliquis hispidis. 8. Siliquis glabris. La racine est blanchâtre, annuelle, moins épaisse qu'une plume ordinaire; la tige se partage dès sa base en rameaux étalés, longs d'environ un pied, simples, ou produisant un ou deux rameaux secondaires. Les feuilles inférieures sont incisées en lyre, à lobes inégaux, dentés, distincts et un peu recourbés à la base; les feuilles supérieures sont sinueuses, dentées. Les fleurs viennent dans l'aisselle des feuilles de Fextrémité des rameaux, qui se transforment en longues grappes; les pédicelles sont très-courts , accompagnés d’une foliole dentée d'autant plus petite qu'elle se trouve plus à l'extrémité des grappes ; le calice est à quatre feuilles linéaires, velues; les pétales sont jaunes, à limbe ovoïde entier, violets près de leur onglet, et veinés de cette couleur; les siliques cylindriques, comprimées ou ensiformes, arquées sur un de leurs bords : elles sont formées de pièces articulées, un peu fongueuses, qui se séparent dans leurs articulations en manière de vertèbres. Il se trouve à la base de la silique une suture articulaire, un peu saillante, au- dessous de laquelle la silique renferme d’une à-trois graines; cette base de la silique varie de longueur suivant le nombre de ses semences. Toute cette plante est ordinairement hispide : elle produit dans les lieux humides et abrités des variétés presque glabres ; elle est, au contraire, très-velue dans le , désert. Les siliques sont larges, et leurs articulations plus fortes lorsque la plante croît dans un bon terrain; elles sont plus grêles, à articulations rapprochées, nom- breuses et arrondies, dans les lieux arides. Cette plante croît à Alexandrie auprès des champs d'orge, entre le lac Mareotis et la mer; elle croît aussi dans les îles du Nil. à Explication de la Planche 30, Fig. 1. RAPHANUS recurvatus, {a) Fleur avec la foliole de sa base; (b) pétale ; (c) étamines et pistil ; (à) calice renfermant le pistil. : EVHON, O 106 FLORE D'ÉGYPTE. PLANCHE 36. F1G. 2. CLEOME DROSERIFOLIA. CLEOME droserifolia. C. caule sufruticoso , ramosissimo , hispido; foliis bituminosis ; orbiculatis, trinervis ; floribus 4-andris. R RORIDULA. Forsx, Descr. pag, 35. Arbrisseau bas, rameux, touffu, dont le bois est blanc et l'écorce ridée:; il est couvert dans toutes ses parties, excepté sur le milieu et à la base de ses tiges, de poils glanduleux à leur extrémité. Les rameaux terminaux sont grêles, tortueux, cassans ; leurs feuilles sont alternes, orbiculaires-réniformes, larges de 9 à 12 milli- mètres | 4 à 5 lignes |, un peu pliées en dessus, à trois nervures saillantes en dessous. Leur pétiole est filiforme , long de 1 $ millimètres [ 6 lignes ]. Les fleurs garnissent le haut des rameaux ; elles sont solitaires, pédonculées dans l'aisselle des feuilles : leur calice est à quatre feuilles droites lancéolées ; la corolle est à quatre pétales, dont deux un peu plus courts et plus étroits, et deux un peu plus grands, en gouttière, avec une fossette près de leur base; les pétales sont jaunes; la base de la gouttière des deux plus grands est violette. Les étamines, au nombre de quatre, ont leurs filets cylindriques, velus à leur base, inégaux en longueur, ter- minés par de fortes anthères biloculaires, oblongues, en cœur. L’ovaire est supère, cylindrique , plus court que le calice. Le style est filiforme, plus long que les éta- mines, terminé par un stigmate arrondi en tête. Le fruit est une capsule ovoïde- aiguë, renflée, à deux valves concaves, renfermant des graines fort petites, d'un brun rougeâtre, lisses, réniformes-arquées, attachées par leur échancrure au bord intérieur du réceptacle filiforme qui unit les valves. ; Cette plante croît dans les ravins du désert, entre le Nil et la mer Rouge: M. Berthe, officier d'artillerie, en a rapporté des échantillons du mont Ghareb de la haute Égypte ; je l'ai trouvée aux environs de Soueys. Explication de la Planche 36, Fig. 2 CLEOME droserifolia, (a) Le calice et les déle représentés étalés avec le pistil; (b) les étamines et Le pistil; (c) le fruit ouvert, PLANCHE 37. F1c. 1. SPARTIUM THEBAÏCUM. SPARTIUM thebaïcum. S. caule suffruticoso, pubesCente ; ramulis vetustis spinescentibus; foliis mollibus, oblongis , villosis, undulatis; spicis sparsis 2-3-floris ; floribus remotis; fructu brevi turgido ; ovato , 1-2-spermo. Arbrisseau de 3 à 6 décimètres | un ou 2 pieds ], très-rameux, en touffe à sa base, qui est épaïssie par beaucoup de rameaux court: desséchés, jaunâtres , amincis en pointe et comme épineux. PLANTES GRAVÉES. 107 Les rameaux qui donnent quelque verdure à cette plante, sont grêles, cylin- driques , finement striés, munis de feuilles simples , ovoïdes, alternes, pliées et ondulées : quelquefois elles n’ont que 2 millimètres [une ligne | et sont recourbées; les plus grandes ont environ un centimètre | près de $ lignes |: elles sont velues comme les rameaux; les jeunes pousses sont un -peu roussâtres. Les fleurs ne sont point serrées les unes contre les autres ; elles viennent, ou à l'extrémité des longs rameaux, ou sur des rameaux latéraux fort courts : les pédoncules sont plus courts que la fleur, solitaires dans l'aisselle d’une feuille très-petite, garnis de deux appendices droits , aigus sous la fleur; le calice est à cinq divisions linéaires, aiguës , ciliées. La corolle dépasse peu le calice; sa longueur est d'environ 3 lignes V7 millimètres | : létendard est ovoïde, échancré au sommet, marqué de raies brunes, replié sur les ailes et sur la carène avant son épanouissement, les ailes sont oblongues et montantes; la carène est aiguë, courbée en croïssant. Les étamines, au nombre de dix, sont réunies par leur base, autour de l'ovaire, en une gaîne fendue en dessus, partagée à son sommet en dix filets, dont cinq plus courts portent des anthères linéaires, tandis que les cinq autres plus longs portent des anthères globuleuses : l'ovaire est oblong, velu; le style redressé, plus long que les étamines: le stigmate est velu en pinceau. Le fruit est court, renflé, velu, ovoïde, terminé par le style filiforme, coudé, persistant; ce fruit contient une ou deux gaînes lisses, ovoïdes comprimées, dont le hile est échancré. . Cet arbrisseau croît au bord des chemins dans les environs de l'île de Philæ, et à Thèbes, entre Karnak et Louqsor. Sa fleur, jaune, rayée de brun, ressemble toutà-fait à celle de l'Onomis. Explication de la Planche 27, Fig. 1: SPARTIUM thebaïcun, (a) Le calice, dont le pédicelle est garni de deux appendices; (4) l’étendard, Îes ailes et la carëne de la, corolle, séparés; (c) les étamines ; (d) le pistil; (e) le fruit ouvert; (f) une graine séparée, PLANCHE 37. F1G. 2.2! INDIGOFERA PAUCIFOLIA. INDIGOFERA paucifolia. I. ramis cinereis erectis ; foliis simplicibus vel ternatis ; foliolis basi stipu- Jatis, ovato-lanceolatis ; spicis axillaribus folia superantibus ; leguminibus sub-filiformibus , incurvis, acutis. R Ce sous-arbrisseau est très-rameux et touffu à sa base, entrelacé de beaucoup de rameaux desséchés qui deviennent épineux ; il est blanc comme l/ndigofera argentea cultivé, mais élevé seulement de 4 décimètres [un pied 4 pouces]. Les feuilles sont simples, lorsqu'il croît dans un terrain aride; elles deviennent ternées ou aïlées à cinq folioles, lorsque la plante est arrosée : ces folioles sont ovales, alternes, longues d’un à 2 centimètres [ $ à 9 lignes ], pliées sur leur nervure moyenne, un peu recourbées en dessus, couvertes de poils blancs très-serrés, couchés à leur surface. La base des pétioles est garnie de deux stipules aiguës ; 1 HN. OZ 108 FLORE D'ÉGYPTE, les folioles sont alternes , articulées sur ce pétiole, et sont chacune accompagnées d'une petite écaille stipulaire. Les fleurs viennent en épis dans les aisselles des feuilles : leur calice est urcéolé , fort petit, à cinq dents; l’étendard est ovale, rayé en devant, soyeux en dehors; les ailes sont rose, linéaires, échancrées à la base, concaves; la carène, échancrée en arrière, porte de chaque côté un éperon court, caché sous la base des ailes ; les étamines sont diadelphes; l'ovaire est filiforme, soyeux. Les fruits sont cylindriques , subulés, aigus, arqués, longs de 15 millimètres | 7 lignes |, un peu étranglés à chacune de leurs cloisons, et ren- ferment sept graines. J'ai cueilli cette plante en fleur et en fruit vers la pointe méridionale de l'île d'Éléphantine, au mois de septembre 1709. Explication de la Planche 37, Fig. 2.2. INDIGOFERA paucifolia. (a) Parties détachées de la corolle; (4) une fleur entière; (c) étamines et pistil ; (d) fruit; (ef) graines séparées, considérablement grossies. PLANCHE 27. F1G. 3. PSORALEA PLICATA. PSORALEA plicata. P. ramis verrucosis; folis ternatis; foliolis oblongo -fanceolatis, plicatis, repandis; rachibus spicarum persistentibus. f Cette plante est vivace, un peu ligneuse , à rameaux grêles, flexueux : l'écorce est jaunâtre à la base des tiges, striée, velue, et garnie de papilles glanduleuses sur les jeunes rameaux, dont la longueur est de {à $ décimètres [15 à 20 pouces]. Les feuilles sont ternées, munies de stipules aiguës ; les folioles sont lancéolées , longues de 6 à 20 millimètres [ 3 à 9 lignes |, plissées, un peu dentées sur leurs bords et frisées. Les fleurs sont petites, en épis très-peu garnis qui sortent des aisselles des feuilles et des rameaux : leur calice est campanulé, strié, à cinq dents, dont l'inférieure est la plus grande; létendard est blanc, ovoïde, obtus, plié en gouttière en dessous; les aïles sont linéaires, échancrées en arrière et capillaires à leur base; la carène est oblongue, concave, brune en devant; les étamines, au nombre de dix, sont diadelphes, à anthères globuleuses; l'ovaire est ovoïde, velu au sommet, et se termine par un style coudé, filiforme, et par un stigmate en tête. Le fruit est une gousse ovoïde, velue, cendrée, en partie cachée dans le calice, qui devient réfléchi ; elle contient deux graines. Cette plante est très-odorante, d'un vert cendré ; l'axe persistant de ses épis se transforme en épines sèches. J'ai cueïlli cette plante dans la haute Égypte au pied des montagnes, entre Qournah et Medynet-abou. Explication de la Planche 37, Fig. 3. PSORALEA plicata. (a) Le calice: (B) les parties séparées de la corolle; (c) étamines et pistil; (d) calice fruc- tifère; (e) gousse séparée du calice: () feuille er stipules. PLANTES GRAVÉES. 109 PLANCHE 28. FiG. 1. DOLICHOS NILOTICA. DOLICHOS nilotica. D. caule volubili, pubescente ; pilis appressis, reflexis ; foliis ovatis, acuminatis; spicis basi longiore nudis; leguminibus villosis, sub-cylindricis, pendulis , foliorum longitudine. DOLICHOS sinensis, pedunculis racemosis, cirris nullis, foliolis ternatis, stipulatis ovato-Janceo- latis. Forsk, Descr. pag. 132. à Tige grimpante, entortillée , s'élevant à 2 mètres | 6 pieds |; feuilles à trois folioles, ovales-lancéolées, acuminées, dont une terminale, plus longuement pédi- cellée que les deux latérales. Les folioles sont longues de 6 centimètres [ 2 pouces ], velues sur leurs nervures, et paroiïssent glabres lorsqu'on ne les examine pas à la loupe. Le pétiole commun est beaucoup plus court que les folioles ; il porte à sa base deux stipules aiguës fort petites. Les folioles sont accompagnées d’une écaïlle stipulaire sous-axillaire à leur articulation avec le pétiole commun ; la foliole terminale, pareillement articulée sur un prolongement du pétiole, y est accom- pagnée de deux écailles stipulaires courtes. Les fleurs sont d’un jaune verdâtre, et viennent en grappes droites dont les pé- doncules sont beaucoup plus longs que les feuilles: ces pédoncules ne sont florifères qu'à leur sommet. Le calice est court, urcéolé, à cinq dents, dont les deux supé- rieures sont plus marquées. L’étendard est cunéiforme, élargi en cœur renversé, plié longitudinalement dans le milieu, veiné de lignes fines divergentes en éven- tail depuis sa base; il est canelé en gouttière par cette base rétrécie, aux côtés de laquelle se trouvent deux appendices ou replis épais, saïllans en crochet en devant , et alongés en pointe vers le bas. Les aïles sont obliquement cunéiformes, et portent chacune en arrière une dent linéaire un peu relevée ; la carène est arquée en croissant, rétrécie au sommet; les étamines sont diadelphes ; les an- thères petites, oblongues ; l'ovaire est linéaire soyeux; le style est coudé, fili- forme, barbu en dessus dans son tiers supérieur, et terminé par un stigmate oblique un peu en gouttière; les fruits sont des gousses pendantes, longues d'environ 6 centimètres [ 2 pouces |, velues, fusiformes, un peu comprimées, aiguës , inégalement renflées par les graines au nombre de six ou environ; les valves sont brunâtres à l'extérieur et blanches intérieurement. Les graines sont brunâtres, quelquefois d’un vert-olive, panachées de noir; elles sont ovoïdes, un peu carrées et comprimées: leur hile est blanc, déprimé. Le sommet des tiges, les pétioles et les pédoncules récens sont garnis de poils courts couchés. ë Le Dolchos nilotica croît entre les roseaux sur les bords du Nil, dans la basse Égypte, particulièrement auprès des villages de Byrimbal et de Metoubis; ses tiges sont annuelles. Je n'ai pu observer sa racine. Explication de la Planche 38, Fig. 1. DOLICHOS nilotica. (a) Étamines et pistil dans le calice; (b) étendard , aïles et carène de la corolle ; (c) graines. 110 FLORE D'ÉGYPTE. PLANCHE 26. F1G. 2. TRIGONELLA ANGUINA. TRIGONELLA anguiua. T. caule ramoso, prostrato ; foliis cuneatis, crenatis; capitulis florum sessi- libus ; Jeguminibus finearibus, compressis, plicato-flexuosis, © Racine ferme, pivotante; tiges couchées, étendues comme autant de rayons, glabres, cylindriques, partagées en rameaux alternes, longues d’un à 2 décimètres [4 à 8 pouces]; feuilles alternes, à trois folioles cunéiformes, un peu en cœur, crénelées , garnies en dessous de quelques poils visibles à la loupe. Les stipules sont demi-sagittées, découpées en dents aiguës, fourchues , inégales ; les pétioles sont demi-cylindriques , filiformes, deux à trois fois plus longs que les folioles. Les fleurs viennent en petites rosettes sessiles, ou presque sessiles, dans l’aisselle, des pétioles : ces rosettes, de trois à six fleurs, ne sont accompagnées d'aucune pointe centrale. Les fleurs sont linéaires, étroites, d’un jaune très-pâle, longues de 4 millimètres [environ 2 lignes À ; Le calice est campanulé, étroit, un peu velu en dehors, à cinq dents subulées, aiguës, presque égales, l'inférieure étant seulement un peu plus longue que les autres ; l'étendard est ovale-linéaire, rabattu par les côtés sur les aïles qui sont très-fines, un peu courbées en dessus; la carène est linéaire, arrondie en devant; les étamines sont diadelphes, à anthères ovoïdes; l'ovaire est ovoïde, pubescent; le style capillaire. Le fruit est linéaire, comprimé, flexueux, replié sur lui-même en zigzag. Je n'ai point trouvé de graines mûres; elles m'ont paru être au nombre de six ou environ dans les fruits. se J'ai cueilli cette plante dans la campagne, entre le vieux Kaire et le village de Baçâtyn, le 12 février 1799 : elle répand tout-à-fait l'odeur du mélilot. Explication de la Planche 38, Fig. 2. TRIGONELLA anguina. (a) Fleur; (b) calice; (c) étamines et pistil; (d) parties séparées de la corolle; fe) un fruit; (f) feuille et stipules. Ces détails sont plus grands que nature. PLANCHE 36. Fic. 3. DOLICHOS MEMNONIA. DOLICHOS memnonia. D. caule volubili; ramis gracilibus, tomentosis, cinereis; foliis rotundatis ; nervis subtùs prominulis, sericeis ; floribus angustè-spicatis ; vexillo lineato, venoso ; leguminibus dispermis, compressis , sub-arcuatis. Æ Tiges couchées, sarmenteuses, grêles, cylindriques, cotonneuses; feuilles pétio” lées, longues de 4 centimètres [un pouce et demi], à foliolesternées, cunéiformes- arrondies , cotonneuses-cendrées , nerveuses en dessous. La foliole terminale est pédicellée un peu plus longuement que les latérales : les deux stipules de: la base PLANTES GRAVÉES. III du pétiole commun sont très-petites, aiguës. Les fleurs viennent en épis deux .ou rois fois plus longs que les feuilles, garnis de six à neuf fleurs lâches. La base de la grappe est nue : les fleurs ou les fruits en occupent les deux tiers supérieurs. Le calice est en tube à deux lèvres, la supérieure à deux dents peu profondes, inférieure à trois dents, dont la moyenne est la plus longue. L’étendard est ovale- renversé, légèrement émarginé, redressé en arrière, veiné longitudinalement, un peu en voûte à sa base, sur les côtés de laquelle il produit deux dents qui pressent entre elles les ailes et la carène ; il est porté par un onglet canelé en dessous, qui loge le dixième filament libre des étamines. Les-ailes sont linéaires, appliquées contre la carène, soutenues sur un onglet filiforme, garnies à leur bord supérieur d'une dent linéaire qui se dirige en arrière, et d’une autre dent beaucoup plus courte à leur bord inférieur. La carène est obtuse, de deux pièces unies en devant; les étamines sont diadelphes, à anthères globuleuses; l'ovaire est oblong, soyeux; le style est filiforme , de la longueur des étamines, courbé en dessus, terminé par un stigmate en petite tête. Les gousses sont comprimées , pendantes, un peu arquées, longues de 15 à 20 millimètres [ 6 à 9 lignes], cotonneuses, renfermant deux graines comprimées, presque elliptiques, dont le hile est fort petit : ces graines sont brillantes, noires, ou d’un vert jaunâtre. Cette plante croît dans la haute Égypte, sur les limites du désert: on en trouve quelques pieds à Thèbes; elle est assez commune à Syène. Explication de la Planche 38, Fig. 3. DOLICHOS memnonia. (a) Une fleur ; (b) étamines et pistil; (c) calice; (d) l’étendard, les ailes et a carène , séparés ; (e) fruit ouvert. PLANCHE 39: FiG. 1. HEDYSARUM PTOLEMAÏCUM. HEDYSARUM ptolemaïcum.H. caulescens, foliis pinnatis 3-6-jugis villosis ; spicis axillaribus alternis ; Jeguminibus dispermis, orbicularibus, integris, sericeis, barbatis. 9p Racine ligneuse, coriace, se déchirant facilement en fibres longitudinales ; il en sort plusieurs tiges, dont celles du centre sont droites, et les autres médio- crement étalées. Toutes ces tiges sont cylindriques, poilues ; leurs feuilles sont ailées à quatre et cinq paires de folioles, avec une impaire. Les folioles sont molles, ovoïdes, soyeuses en dessous ; leurs pédicelles et leurs bords sont d’un rouge brun; les stipules sont aiguës, subulées ; les fleurs naissent de l’aisselle des à feuilles, en épis qui deviennent plus longs que ces feuilles. Les épis forment, avant de se développer, des têtes oblongues, soyeuses; l'axe des épis est beau- coup plus épais que les pétioles. Chacune des fleurs est accompagnée d’une bractée sous-axillaire, molle, subulée ; le calice est velu, campanulé, coloré, à cinq dents aiguës presque égales ; l’étendard de la corolle est ovale, redressé, un peu échancré au sommet, velu en dessus et sur les bords; les ailes, très- petites et tout-à- fait cachées dans le calice, sont demi-sagittées ; la carène est composée de deux LE D FLORE D'ÉGYPTE. pièces finement onguiculées, échancrées en arrière et en dessus, réunies en devant en une seule pièce tronquée, obtuse. Les étamines sont diadelphes , cachées dans la carène; les anthères sont en bouclier, ovoïdes; le style est capillaire, de lalon- gueur des étamines ; l'ovaire en forme de rein, courbé en haut ; le stigmate est simple en tête ; la corolle, en se fanant, se contourne en spirale en dessous, tandis que le fruit se courbe en sens contraire en dessus. Le fruit est comprimé, lon- guement soyeux, orbiculaire, échancré en dessus, entier à sa circonférence, conte- nant deux graines. Toute cette plante est couverte TS duvet doux; ses fleurs sont jaunes, élé- gamment veinées de raies brunes. Elle croît dans les vallées du désert, sur la route du Kaire à Soueys, et commence à fleurir au milieu de l'hiver. Cet Hedysarum ressemble beaucoup à l'Hedysarum venosum DESFONT. Flor. Atl. 2, Pa. 179, tab. 207, qui diffère par son fruit denté, et qui d’ailleurs n’est point une plante caulescente. "Expücation de la Planche 39, Fig. 1. HEDYSARUM ptolemaïcum. (a) Le calice; (b) Yétendard de la corolle; (c) les ailes; (d) la carène ; (e) les étamines; (f) le pistil; (g) le fruit. PLANCHE 39. Fic” > ASTRAGALUS LONGIFLORUS ASTRAGALUS longiflorus. A. stipulis caulinis lunatis ; foliis $-7-jugis ; foliolis orbiculatis , tomen- tosis ; calice fructifero inflato. Ons. Corollæ magnæ ochroleucæ. La racine est une souche ligneuse, environ de la grosseur du petit doigt, et qui produit plusieurs tiges rameuses médiocrement étalées, cotonneuses, un peu fléchies en zigzag à chacun de leurs nœuds. Les feuilles sont longues de 2 déci- mètres | 8 pouces |, ailées, à six et huit paires de folioles orbiculaires brièvement pédicellées ; les stipules sont caulinaires, larges et très-courtes. Les fleurs forment des épis ovoïdes , axillaires ; le calice est en tube, velu , renflé, à cinq dents aiguës, presque égales. La corolle est droite, à étendard elliptique , long de 3 cen- timètres | 14 lignes |, rétréci en onglet à la base, un peu redressé et replié en dessus par ses côtés avec une très-petite échancrure au sommet. Les aïles sont linéaires ; la carène est un peu plus large et plus courte que les aïles. Les étamines sont monadelphes, à anthères ovoïdes. L'ovaire est pédicellé, lisse, ovoïde. Le fruit, que je n'ai point vu à maturité, est ovoïde, renflé, pédicellé dans le calice, considérablement agrandi. J'ai cueiïlli cet Astragalus sur le chemin du Kaire à Soueys, dans la vallée de l'Égarement. Explication de la Planche 39, Fig. 2: ASTRAGALUS longiflorus. (a) Le calice ; () V'étendard déployé; {c) une des ailes ; @ la carène; (e) éta- mines et pistil. PLANCHE 39 PLANTES GRAVÉES. |. L13 PLANCHE 39. : F1G. 3. ASTRAGALUS MAREOTICUS. ASTRAGALUS mareoticus, À. caule prostrato, difluso; foliolis ob-ovatis, emarginatis, hispidulis ; spicis 3-4-foris; leguminibus hamoso-arcuatis, sub-cylindricis, dorsi sulcati margine utroque obtuso, rudimento dissepimenti angustissimo , lineari. © Plante herbacée, annuelle , dont les branches, au nombre de quatre à cinq, sont couchées, rayonnées en partant de la racine, longues d'environ 2 décimètres [7 pouces] Les feuilles sont molles, à huit et dix paires de folioles, ayec une impaire. Les folioles sont ovales-renversées, cunéiformes, émarginées, poilues en dessous et sur les bords, pliées et glabres en dessus. Les feuilles sont longues de 4 centimètres [un pouce et demi |, leurs folioles étant insérées par paires rappro- chées jusqu'auprès de la base du pétiole commun. Les stipules sont aiguës, non attachées au pétiole. Les fleurs sont en tête dans l’aisselle des feuilles, portées sur un pédoncule commun , alongé sous les fruits, mais qui reste ordinairement plus “court que les feuilles. Les fleurs sont au nombre de trois à quatre sur, chaque tête ou épi, dans l'aisselle d’unetbractée ciliée , aiguë , fort petite. Le calice est tubu- leux, campanulé, à cinq dents aiguës plus courtes que le tube ; il est garni de poils bruns. La corolle est de couleur lilas, de moitié plus longue que le calice. L’éten- dard, plié en dessous, embrasse les ailes et la carène. Le fruitest courbé en hameçon et quelquefois en anse presque fermée; il est linéaire, aigu , un peu prismatique , tranchant sur son bord concave, sillonné entre deux crêtes arrondies sur son bord convexe. Il se sépare en deux valves, dont la cloison, formée par le repli de la valve, ne s'élève qu'aux deux tiers de l'épaisseur du fruit sans le partager en deux loges complètes. Cet astragale a beaucoup de rapports avec les Astragalus hamosus et trimestris ; il est plus petit que ces deux espèces. Son fruit diffère de celui de l'Astragalus trimestris, en ce que les deux crêtes qui sont séparées par le sillon dorsal, sont arrondies et non tranchantes. I s'éloigne de l'Astragalus hamosus par les valves, qui se séparent facilement l'une de l'autre, dont la cloison est incomplète, et qui n'ont qu'une portion très-étroite de cloïson propre. L'Astragalus mareoticus croît auprès des anciennes carrières, à Alexandrie, entre le lac Mareotis et la mer. Explication de la Planche 39, Fig. 3. ASTRAGALUS mareoticus. (a) Le calice et le rudiment du fruit; (4) rudiment du fruit hors du calice ; (c) une des valves du fruit mûr. PLANCHE 40. F1G. 1. DORYCNIUM ARGENTEUM. DORYCNIUM argenteum. D. caule suffruticoso , diffuso ; ramulis sericeis erectis; foliolis quinatis , sessilibus, lanceolatis , acutis. R i Ogs. Species ad Lotum revocanda; capitulis florum involucro suffuliis ; leguminibus interdum calice longioribus 3-4-spermis. DORYCNIUM argenteum alexandrinum. ZzPPr, Miss. 1. AN. # P >: ‘TI À FLORE DEGYPTE. C’est un sous-arbrisseau blanc, soyeux et argenté. Ses tiges sont étalées, rameuses, longues de 2 décimètres | 7 pouces et demi JE ë rameaux grêles et cylindriques ; les feuilles sont sessiles, à cinq folioles lancéolées, aïguës, longues d'environ un centimètre | 4 lignes |; les fleurs sont ternées sur un pédoncule axillaire de la longueur des feuilles; les corolles sont jaunes, peu saïllantes hors du calice; les étamines sont diadelphes; le style est filiforme, glabre ; le fruit est une gousse ovoïde qui contient ordinairement deux semences SPA : quelques gousses plus longues contiennent trois graines, et ne aa cha Cette, plante est commune au cap des Figuiers à Alexandrie. Explication de la Planche 40, Fig. 1. DORYCNIUM arsenteum. (a) La fleur entière; (b} parties séparées de la corolle; (c) le calice et le rudiment du fruit 5a{d) étamines et pistil grossis; (e) folioles quinées sur une portion de la tige. PLANCHE 40. F1G. 2. PICRIS SULPHUREA. PICRIS sulphurea. P. foliis fanceolatis , hispidis, pauci-dentatis ; ramulis alternis unifloris, @ VarrAT. Caule erecto vel diffuso. & Ogs. Semina disci et marginis conformia , transyersim rugosa ; pappo stipitato, plumoso. La racine est droite, pivotante, peu épaisse. Les feuilles radicales sont lancéolées, poilues, principalement en dessous , et ciliées, rétrécies en pétiole, bordées, de chaque côté, de trois à quatre dents courtes. Les tiges sont droites, rameuses longues d'environ 2 décimètres Fe pouces |; elles sont hispides, très-peu garnies de feuilles qui sont lancéolées, sessiles, dentées à l'aisselle des rameaux, entières et linéaires sur les rameaux terminaux. Les fleurs sont solitaires, longuement pétiolées; leur calice est polyphylle, à plusieurs côtes. Les folioles du rang extérieur sont très- peu nombreuses, petites et ciliées. Le calice intérieur est formé de folioles égales, lan- céolées, hérissées en dehors, canaliculées en dedans. La fleur est jaune-serin, d'un diamètre de 1 ÿ millimètres! 6 à 7 lignes ]. Le calice s'accroît, etses feuilles se dressent et prennent de laroïdeur lorsque les graines mûrissent ; il devient ovale, piriforme " et laisse voir le sommet des aigrettes qu’il tient resserrées et qui s'élèvent à la même hauteur que ses folioles. Le réceptacle est nu. Les graines du centre et de la circonférence sont pareilles, cylindriques, striées Jongitudinalement et chagrinées avec symétrie, rétrécies et acuminées sous laigrette, qui se détache d'elle-même de ce sommet, sur lequel elle paroît stipitée. L’aigrette se compose d’un grand nombre de soïes plumeuses , qui sont de même longueur que la graine. On trouve cette plante dans l’île de Gezyret el-Dahab , près du vieux Kaire. Explication de la Planche 40, Fig. 2. PICRIS sulphurea. (a) Une fleur entière; /4) le calice; {c) un des demi-fleurons; (4) une graine de grandeur naturelle; (e) la même considérablement grossie, PLANTES GRAVÉES. 115 PLANCHE 40. Fic. 3. PICRIS LYRATA. PICRIS Iyrata. P. foliis radicalibus oblongis pinnatifido-incisis, vel grandi-dentatis, sub-yratis; ramis hispidulis, alternis, unifloris; calicibus fructiferis costatis, hispidis. © O8s. /n Picride Iyratä st Picride pilosà pappus est sessilis, plumosus, seminum centralium longus, et marginalium brevissimus. HIERACIUM ægyptium hirsutius, asplenii divisurâ, succo sulphureo. ZrPPr, Mss, HELMINTHOTHECA hispidosa, asplenioïdes, succo sulphureo. VA41LL, Act, Paris. ann. 1721,p.206, et Herb. Vaill. Quod synonymum Linneus ad Picridem asplenioïdem lit, Picris verd 1splenioid: planta est prorsus diversa, statur& et facie Tragapogonis Dalecampii. VARIAT. Major, foliis ramorum pinnatifidis. Feuilles radicales, étalées en rosette, lancéolées, profondément incisées, à lobes transversaux qui représentent des dents plus ou moins profondes, simples ou inégalement surdentées. Les tiges sont un peu ascendantes, lorsqu'elles sortent plu- sieurs ensemble du milieu de la rosette des feuilles radicales; ces tiges se par- tagent en un petit nombre de rameaux alternes; une feuille sessile, lancéolée ou pinnatifide, est placée sous l'aisselle de chaque rameau; les fleurs terminent soli- tairement chaque rameau, qui devient, par son sommet, un long pédoncule garni de deux ou trois folioles aiguës, imbriquées, très-petites. Le calice est double: l'extérieur est composé de folioles courtes, inégales; Yin- térieur consiste en un rang de folioles lancéolées, aiguës, hispides en dehors. Les fleurons sont jaunes, à cinq dents. Les graines sont de deux sortes: celles de la circonférence, cylindriques, un peu filiformes, arquées, persistantes, logées par leur face convexe dans la canelure des feuilles calicinales ; ces graines se terminent par une houppe barbue, très-courte : les graines centrales sont ovoïdes-renver- sées, un peu en massue, à cinq sillons longitudinaux, et finement ridées ou chagrinées en travers; une aigrette blanche, plumeuse , termine ces graines. Cette plante est hispide dans toutes ses parties, sur ses tiges et sur les faces supé- rieure et inférieure de ses feuilles. Le calice, après la chute des graines centrales du réceptacle, persiste et se réfléchit avec les graines de la circonférence, qu'il retient dans la canelure de ses folioles. Le port et la grandeur de cette plante varient; elle s'élève d’un décimètre et demi à 3 décimètres [s pouceset demià rt pouces |, et ses feuilles radicales varient de6àrs centimètres | 2 pouces et demi à 6 pouces |. Cette plante croît sur la côte à Alexandrie et aux environs de Rosette, dans les champs sablonneux du côté du désert. Lippi rapporte que le suc de cette plante est jaunâtre. Explication de la Planche 40, Fig. 3. PICRIS lyrata. (a) Un des demi-fleurons; (4) feuilles calicinales et graine de la circonférence de la fleur; (c) graine du centre de la fleur. Ces détails sont représentés plus grands que nature. à RAIN . Pr 116 FLORE D'ÉGYPTE. PLANCHE 41. F1c. 1. PICRIS PILOSA. PICRIS pilosa. P. foliis oblongis dentatis, radicalibus sub-integris ; caule piloso ; floribus solitariis, alternis, longè-pedunculosis, © Cette plante a beaucoup de rapports avec la précédente ; elle est de la même taille; sesstiges se partagent de la même manière en rameaux fourchus avec une feuille sessile demi-embrassante sous 'aisselle de ses rameaux. Les feuilles radicales sont lancéolées, bordées d’un petit nombre de dents courtes, aiguës. Les fleurs, longuement pédonculées, terminent les rameaux: le calice exté- rieur consiste en un petit nombre de folioles étroites, très-ouvertes ou réfléchies ; les folioles du calice intérieur sont longuement hispides. Les graines sont sem- blables à celles du Picris Hyrata : les unes étroites autour du réceptacle, arquées, terminées par une houppe de poils, et persistantes avec le calice; les autres, au centre du réceptacle, sont ovoïdes-renversées, moins arquées, très-ffnement striées. Toute cette plante est hérissée de poils longs, transversaux sur toute la fongueur de sa tige et jusque sur les pédoncules et les calices des fleurs. Elle croît à Alexandrie, dans les anciennes carrières, autour des champs d'orge, et au cap des Figuiers. Explication de la Planche 41, Fig. 1. PICRIS pilosa, (a) Coupe verticale du calice avec Îes graines persistantes à Ja circonférence du réceptacle ; {b) une feuille du calice; (c) demi-fleuron épanoui ; (d) demi-fleuron non épanoui; (e) une graine grossie; /f) une fuille du calice, et graine persistante avec cette feuille autour du réceptacle. PLANCHE 41. FIG. 2. PICRIS ALTISSIMA. PICRIS altissima, P. caule ramoso, erecto; foliis radicalibus sinuato-dentatis, oblongis, superioribus linearibus, acutis; pilis hamatis; floribus lateralibus sessilibus, aut pedunculatis terminalibus. © Ogs. Semina disci marginisque conformia, pappo sessili plumoso, deciduo. Seminum margina- lium pappus dù brevior, nec persi ut in Picride lyrat& et in Picride pilosä. HIERACIUM ægyptium, gigas. Lrppr, Mss. HELMINTHOTHECA ægyptiaca, Endiviæ folio, ovariis nigricantibus. W47LL. Act, Paris, ann, 1721, pag. 206. Feuilles radicales lancéolées, sinueuses, à dents courtes, rarement aiguës, mé- diocrement garnies de poils; tige droite, simple à sa base, très-rameuse et pani- culée en se bifurquant. Ses rameaux ne sont accompagnés de feuilles que sous leurs points de partage, où ces feuilles sont sessiles, lancéoléesdinéaires. Les fleurs sont terminales, solitaires, la plupart longuement pédonculées : quelques fleurs sont sessiles dans {a fourche des rameaux terminaux, et au côté supérieur de quelques- uns de ces rameaux. Leur calice extérieur est composé de six à huit folioles PLANTES GRAVÉES. 117 linéaires, lÂches, très-petites; le calice intérieur consiste en un rang de douze à quatorze folioles lancéolées, hispides en dehors, et qui, lorsque les graines mû- rissent, deviennent saïllantes, en manière de côtes, par leur base. Les graines sont d'un brun noirâtre , ovoïdes un peu arquées, rétrécies en pointe à chacune de leurs extrémités, principalement par le sommet, rugueuses et plissées transversa- lement à la surface; ces graines se terminent par une aigretie plumeuse, longue de ÿ millimètres [ un peu plus de 2 lignes]: les graines de la circonférence du réceptacle, contiguës au calice, et persistantes dans la canelure de ses folioles, sont semblables à celles du centre de la fleur, seulement un peu plus arquées et terminées par une aigrette de moîtié moins longue. Toutes les parties de cette plante sont rudes au toucher, et hérissées de poils crochus en double hameçon par leur sommet. Cette plante croît autour des champs cultivés, dans les îles sèches et sa- bionneuses du Nil, et fleurit au commencement de l'été. Ce Picris diffère des deux précédens, en ce que ses graines contiguës au calice et persistantes ont leurs aïgrettes caduques comme les graines centrales, tandis que les aïgrettes des graines de la circonférence des fleurs ne sont point caduques dans les Prcris ÿrata et pilosa. Explication de la Planche 41, Fig. 2. PICRIS altissima. (a) Un demi-fleuron; (b) une des graines du centre de la fleur; (c) une graine de la circon- férence du réceptacle, dont laigrette est détachée; (d) graine de la circonférence du réceptacle, logée dans la gout. tière d’une des feuilles du calice; (€) portion de la tige vue à Ia loupe. PLANCHE 42, + Fic. 1. CREPIS HISPIDULA. CREPIS hispidula. C. foliis lanceolatis, sinuatis, dentatis, hispidulis; dentibus acutis; scapis erectis suprà glabris, infrà villosis, rard bifloris. © O8s. Semina subulato-ovata, sulcata, rugosa ; pappus stipitatus , plumosus, setulis lateralibus caducis. Toutes les feuilles sont radicales, lancéolées, sinueuses, dentées, longues de 8 à 12 centimètres | 3 pouces à 4 pouces et demi], presque glabres, un peu ciliées, velues principalement sur leur nervure MO GE dessus et en dessous. Les tiges sont un peu ascendantes, hautes de 15 à 25 centimètres | 6 à à 9 pouces|, glabres supérieurement, velues à leur base : ces tiges sont ordinairement de véri- tables hampes simples, grêles, un peu fermes, uniflores; quelques tiges plus fortes sont partagées en deux rameaux ou pédoncules uniflores. Il n'y a point de feuilles, mais seulement une écaille très-courte et un peu de duvet cotonneux au point de séparation du sommet de la tige. Les hampes, presque tout-à- fait nues, ne portent qu'une ou deux petites écailles sétacées, distantes, au-dessous de la fleur. Le calice est formé d’écailles imbriquées, dont les plus petites sont inférieures étroites et hispides; il consiste intérieurement en folioles lancéolées , longues de 10 millimètres | 4 lignes et demie ] et glabres : les demi-fleurons ont le double de la longueur du calice. Le réceptacle n'est point écailleux. Les graïnes sont 118 FLORE D'ÉGYPTE. oblongues, étroites, striées et chagrinées à la surface; leur aigrette est stipitée sur un support égal en longueur au corps de la graine; cette aïgrette est composée de huit à dix soies plumeuses, dont les barbes latérales caduques laissent ensuite les soies simples, denticulées. : Les folioles inférieures du calice ne sont point creusées en gouttière en dedans, ni saillantes en côte par dehors, comme dans les Picris décrits plus haut. Cette plante croît sur le bord des chemins, dans la campagne, entre le village de Baçätyn et le vieux Kaïre. Explication de la Planche 42, Fig. 1. CREPIS hispidula, (a) Coupe verticale du calice; (b) demi-fleuron; (c) graine; (d) graine considérablement grossie; (e) soies de la graine qui restent dentées après Ja chute de leurs barbes latérales. PLANCHE 42. ic. 2 CREÉPIS/SENECIOIDES: CREPIS senecioïdes. C. foliis radicalibus oblongis, ob-ovatis, angustè dentatis, ciliolatis; caule humili, ramoso; ramis lateralibus 3-5$ -floris; calice cylindrico, nervis denticulatis, hispidis; pappo longè stipitato. © Les feuilles de cette plante sont presque uniquement radicales, ovales-oblongues, rétrécies en pétiole, dentées, à dents aiguës et finement ciliées; ces feuilles sont longues de $ centimètres| 2 pouces]. Les tiges s'élèvent à 1 1 centimètres | 4 pouces]: la plupart ne se divisent qu'à leur sommet en petits corymbes de trois à huit fleurs; les pédoncules de ces corymbes sont accompagnés sous leur aisselle de folioles sétacées : quelques tiges se ramifient peu au-dessus de leur base, et portent une ou deux feuilles laciniées sous l'aisselle de leurs rameaux, dont chacun se termine en petits corymbes semblables à ceux des tiges qui sont simples. Le calice est double : extérieur est d'environ cinq folioles presque sétacées, hispides, den- ticulées sur le dos; le calice intérieur est de huit folioles linéaires, membraneuses sur les bords, portant extérieurement une double nervure longitudinale , brune, hispide, denticulée. Les demi-fleurons dépassent peu le calice, qui grandit, se resserre, devient cylindrique et long de 8 millimètres | 3 lignes et demie], en pressant les graines dont les aigrettes forment une houppe courte, terminale. Les graines sont ovoïdes, striées et finement chagrinées ; leur aïgrette est composée de soies denticulées : cette aïigrette est courte, n'ayant qu'un millimètre et demi [trois quarts de ligne de hauteur |, tandis qu’elle est stipitée sur un prolongement grêle, long de $ millimètres | 2 lignes |. Cette plante croît au bord des chemins sablonneux, près du Kaire. Explication de la Planche 42, Fig. 2. CREPIS senecioïdes, (a) Calice fructifère considérablement grossi; () graine beaucoup plus grosse que nature. PLANTES GRAVÉES. 1 19 PLANCHE 42, + F1G. 3. SANTOLINA FRAGRANTISSIMA. SANTOLINA fragrantissima, S. floribus corymbosis; foliis ovatis, crenulatis. Az, Symb. bot. 1, pag. 70. R O8s. Species leviter conjuncta cum Santolinis genuinis ; distincta calice angusto , oblongo, SANTOLINA fragrantissima, corymbis fastigiatis; caule fruticoso ; foliis ovatis, serratis, sessilibus. FORSK, Descr. pag. 147. COMA-AUREA mempbhitica, agerati folio. Lrpp1, Mss. et Herb, Vaill, Tige étalée, en buisson, ligneuse, partagée en rameaux droits, cylindriques , cotonneux, et qui s'élèvent à 4 et s décimètres | un pied et demi |; les rameaux supé- rieurs sont alternes, nombreux, effilés, terminés par de petits corymbes de fleurs jaunes. Les feuilles sont sessiles, ovales-linéaires, blanches et cotonneuses sur les nouvelles pousses, finement dentées en scie avec beaucoup de régularité; leur longueur est de 6 à 15 millimètres [ 3 à 7 lignes ]: les plus petites sont couchées sur les rameaux corymbifères. Les fleurs sont verticales, ternées au sommet des pédoncules en corymbe; les boutons de fleur sont glanduleux, blancs et coton- neux. Les calices deviennent oblongs lorsqu'ils s’épanouissent: ils sont formés de feuilles lancéolées, imbriquées, un peu convexes. Tous les fleurons sont hermaphrodites; le réceptacle est garni de paillettes conformes aux feuilles intérieures du calice, et cotonneuses à leur sommet. Les corolles sont cylindriques ; elles ne dépassent le calice que par leur limbe. Le stig- mate est bifide, peu élevé au-dessus des anthères; les graines sont striées, glabres, ovales, tronquées au sommet. Cette plante est commune dans le désert de Soueys; elle a l'odeur de la camo- mille, Anthemis hobilis, maïs beaucoup plus forte. Ses fleurs sèches se trouvent . chez tous les droguistes du Kaire, qui les nomment /4/ouny ou geysoun. Explcation de la Planche 42, Fig. 3. SANTOLINA fragrantissima. (a) Une fleur entière; (b) fleuron et paillette du réceptacle; {c) fleuron dont Ja corolle est fendue au-dessus de l'ovaire, et écartée du pistil et des étamines; (d) la graine. PLANCHE 43. F1G. 1. ARTEMISIA MONOSPERMA. ARTEMISIA monosperma. À. caule paniculato fruticoso , inodoro ; foliis glabris, pinnatifidis ; Jaci- ns linearibus acutis ; ramis floriferis pyramidatis; calicibus tuberculatis; receptaculis decemfloris ; mo- nospermis. P Sous-arbrisseau rameux, paniculé, haut de 6 décimètres [ deux pieds], glabre et d’un vert foncé. Ses feuilles sont pinnatifides , à découpures linéaires, étroïtes, 120 FLORE D'ÉGYPTE. aiguës. (On ne trouve ces feuilles que sur de jeunes rameaux tendres et herbacés. Les rameaux ligneux ne portent que de très-petites feuilles linéaires, bifrdes ou trifides, quelquefois réunies en paquets, pliées et canaliculées en dessus; les fleurs sont nombreuses, en panicules pyramidales, dont les rameaux sont un peu divariqués, » presque horizontaux. Les fleurs sont ovoïdes, longues d’un peu plus de 3 milli- mètres [ une ligne et demie |, tournées d’un seul côté; la plupart brièvement pédicellées, accompagnées de deux petites bractées. Le calice est imbriqué, à folioles arrondies, saillantes en manière de petits tubercules, qui se dépriment dans les calices fructifères. Chaque fleur contient environ dix fleurons tubuleux, hermaphrodites , de la longueur du calice, et deux fleurons femelles à styles filiformes, bifides, dont la corolle est petite et avortée; un seul de ces demi- fleurons est fécondé et séminifère dans chaque fleur. La graine est brune, lisse, ovoïde-arrondie. ; j Cette plante est toute entière inodore ; elle ressemble à l’Artemisia crithmi- folia Lin. qui est plus forte, à calices alongés et à feuilles plus larges. L'Artemisia paniculata LAMARCK Dict. diffère par ses feuilles sétacées-linéaires , ses panicules droites, non étalées, et par ses calices à folioles non renflées en tubercule. Cette plante croît dans la vallée de l'Égarement, où elle fleurit pendant l'hiver ; elle a été trouvée par M. Redouté sur le chemin de Terrâneh aux lacs de Natroun. Explication de la Planche 43, Fig. 1. ARTEMISIA monosperma. (a) Une fleur entière, grossie; (4) demi-fleuron femelle; /c) euron; {d) graines; (e) graine grossie. PLANCHE 47. F1G. 2. ARTEMISIA INCULTA. ARTEMISIA inculta. A. caule suffruticoso ; ramulis tomentosis , incanis ; foliis bipinnatifidis , Jacinits angustè Jinearibus ; paniculis thyrsoïdeis; floribus approximatis, sessilibus , oblongis , quadrifloscu- losis. h Tige basse, ligneuse, étalée. Rameaux anciens, épais d'environ 4 millimètres [2 lignes], longs de 10 à 1 $ millimètres [4à s pouces], dont le bois. est jaunâtre- pâle et l'écorce d’un brun clair, se déchirant et se soulevant d’elle-même en lames crevassées, fibreuses ; jeunes rameaux droits, touffus, blancs et cotonneux. Feuilles cendrées, doublement pinnatifides, longues de 1 $ à 20 millimètres [ 6 à o lignes], larges de 8 millimètres [3 lignes et demie |, à découpures linéaires , très- étroites, simples en pétiole dans la moitié inférieure de leur longueur. Fleurs brunes, sessiles, oblongues, serrées en panicule courte, thyrsoïde. Les calices ont environ douze folioles imbriquées, dont les extérieures sont très- courtes, arrondies, cotonneuses, et les intérieures linéaires, brunes, membra- neuses , brillantes : ces calices sont étroits, longs de 3 millimètres [ une ligne et demie }; ils contiennent quatre fleurons à corolle campanulée, un peu en grelot, rétrécie, PLANTES GRAVÉES. 121 rétrécie par la base; le style de ces fleurons est bifide, cylindrique : les étamines ont leurs anthères sagittées, acuminées. J'ai trouvé cette plante en fleur, pendant l'hiver, dans la partie élevée de la vallée de l'Égarement, du côté des sources de Gandely : les branches de cette plante étoient nouvelles sur des tiges qui avoient été broutées par les troupeaux des Arabes ; ce qui pouvoit avoir fait croître les fleurs en panicules plus rétrécies. Explication de la Planche 4 Rae. ARTEMISIA inculta, (a) Une fleur entière; (4) un fleuron; (c) pistil; (d) une des étamines. PLANCHE 47. FiG. 3. ARTEMISIA JUDAÏCA. ARTEMISIA judaïca. A, ramis frutescentibus, paniculatis, cinereo-tomentosis ; foliis inferioribus bipinnatifidis , in petiolum attenuatis, superioribus numerosis sessilibus 3-5-fidis, laciniis angustis ob- ovatis; oribus hemisphæricis, paniculato-racemosis, sub-pedicellatis. R ARTEMISIA judaïca. A. foliis caulinis minutis, ob-ovatis, palmatis, obtusis, planis, tomentosis. LIN. Aant. 111 et 281. — WizLp. Spec. 3, pag. 1816. ARTEMISIA tota cinerea. GRONOV. Flor. Orient. pag. 106, n° 259. Absinthium santonicum , SCHEHA Arabum. RAUWOLF, Ir. part. 3, cap. 22, pag, 456, et tab, Hors Dubia planta SCHIHE. H45SELQ. It. pag. 473, ubi descript. inaccurata, omnind delenda. SCHIACH foliis pinnato-divisis, tomentosis , fragrantibus. FORSK. Descr. pag, 198. SCHIHH , herbe très-amère, dont on se sert en médecine. VIEBUHR, Déscr, de l'Arabie, préface , pag. XXXV, ” é ABSINTHIUM breve memphiticum , folio tenui niveo, floribus niveis , ex quo. pulvis contra conficitur. LrpPr, Mss. Sous-arbrisseau qui répand une odeur d’absinthe et de tanaisie extrêmement pénétrante, dont les feuilles et les rameaux sont couverts d’un duvet très court, d’une couleur cendrée, blanchâtre. Cette plante s'élève de 3 à 6 décimètres [un ou 2 pieds ] Sa racine est épaisse, jaunâtre intérieurement ; elle se déchire au-dehors en fibres coriaces. Les rameaux sont nombreux, droits, alternes : les inférieurs plus longs, ouverts, presque hori- zontaux; les supérieurs plus courts par degrés, en panicules pyramidales. Les feuilles sont communément sessiles , pinnatifides, à trois et à cinq lobes étroits, ovales- renversés , longues de 3 à 6 millimètres [une ligne et demie à 3 lignes ]. Les fleurs sont jaunes, globuleuses-déprimées, larges de 3 millimètres | environ une ligne et demie |, et contiennent plus de vingt fleurons à corolles campa- nulées, infondibuliformes, parmi lesquels se trouvent environ trois demi-fleurons dont les corolles sont linéaires-tronquées, et les styles épaissis, bifides. Ces fleurs sont souvent pédicellées, solitaires ou groupées en petites grappes dans les aisselles des feuilles, le long du sommet des rameaux; elles forment, par leur nombre, des panicules qui varient beaucoup, suivant les lieux plus ou moins arides dans lesquels on rencontre cette pinse Il n'est aucune plante qui soit plus 1. 0 Ne 122 FLORE D'ÉGYPTE. connue des Arabes, dans le désert de Soueys; elle est commune chez tous les dro- guistes Égyptiens : elle conserve son odeur étant sèche. Rauwolf et Lippi ont indiqué cette plante pour étre celle qui donne le Semen contra vermes des pharmacies ; mais elle en est évidemment différente. Explication de le Planche 43, Fig. 3. ARTEMISIA judaïca. (a) Une fleur entière ; (b) fleur dont le ee, RGAne entièrement dégarni , pré- sente un demi-fleuron, à corolle étroite, entre deux fleurons campanulés, hermapl PLANCHE 44. F1G. 1. GNAPHALIUM PULVINATUM. GNAPHALIUM pulvinatum. G. caulibus prostratis, radiantibus, fanuginosis, foliis spathulatis; flo- ribus terminalibus, globoso-aggregatis; calicibus rectis, acutis, flosculos pauld superantibus. © Tiges nombreuses, couchées, grêles, cylindriques , cotonneuses, étendues en manière de rayons, longues de 10 à 1$ centimètres [3 à $ pouces |, souvent divisées en rameaux alternes , étalés. Feuilles en spatule, longues de 10 à 20 mil- limètres [ { à 8 lignes] , lanugineuses , ovales à leur extrémité, acuminées par leur nervure moyenne. Fleurs enveloppées de duvet cotonneux, petites, n'ayant que 4 millimètres [ un peu plus d'une ligne] de longueur, agglomérées en têtes globuleuses qui terminent les rameaux. Les folioles calicinales intérieures sont droites, un peu pliées en gouttière, plus longues que les fleurons, médiocrement aïguës , scarieuses, un peu roussâtres à leur sommet: les calices renferment quatre ou cinq fleurons hermaphrodites , entourés d'un grand nombre de fleurons femelles déliés comme une soie, à stigmates bifides. Les semences sont lisses, ovoïdes, portant des aigrettes caduques, composées de six à huit soies sur les : fleurons femelles, et de trois à quatre soïes seulement sur les fleurons herma- phrodites du centre. Cette plante est une des plus communes, au printemps et en été, sur les terres basses qui ont été inondées. Explication de la Planche 44, Fig. 1. GNAPHALIUM pulvinatum. (a) Une fleur séparée des têtes terminales; /4) foliole intérieure du calice; {c) Hleuron femelle ; {d) fleuron hermaphrodite. Ces détails sont beaucoup plus grands que nature. PLANCHE 44. F1G. 2. GNAPHALIUM SPATHULATUM. GNAPHALIUM spathulatum. G. caulibus ramosis , sub-erectis; foliis Januginosis, ob-ovatis , spathu latis, nervo medio mucronulatis; floribus terminalibus spicato-agoregatis ; foliolis calicinis acutiusculis, flosculos sub-æquantibus. © GNAPHALIUM spathulatum. ZAmARCK, Dict. encycl. 2, pas. 758, n° 5, et DESr. Hort. Paris, PLANTES GRAVÉES. 123 Tiges plus ou moins nombreuses, un peu étalées, rameuses, longues de 15 à 25 centimètres | 6 à dix pouces ] Feuilles en spatule, lanugineuses, principa- lement sur les bords et en dessous, mucronées par leur nervure moyenne. Fleurs en épis composés, feuillés à leur base, un peu pyramidaux et en forme de grappe, terminant les tiges et leurs rameaux; calices presque globuleux : folioles extérieures petites, cotonneuses ; les intérieures presque glabres , à sommet un peu rouillé, ovoïde, pointillé, s'élevant presque au niveau des fleurons. Il y a dans le centre de la fleur quatre ou cinq fleurons épais, tubulés, entourés d’un grand nombre de fleurons grêles femelles; les graines des uns et des autres sont ovoïdes, très- petites, couronnees de soies caduques. Cette plante est commune dans les plaines basses de limon du Nil desséchées. Explication de la Planche 44, Fig. 2. GNAPHALIUM spathulatum. (a) Une fleur entière pour montrer la longueur relative des folioles calici- nales et des fleurons; {b) calice à folioles étendues en rayons après la chute des fleurons ; {c) fleuron central à corolle tubuleuse, épaisse , hermaphrodite ; (d) fleuron grêle femelle de la circonférence ; (e) graine dont les soies Ce Fucus consiste, dans sa partie inférieure, en fibres filiformes, entortillées, qui paroissent être des racines. Les tiges sont très-rameuses, filiformes, presque cylin- driques, d’une substance un peu cartilagineuse, demi-transparente; elles sont irré- gulièrement divisées en rameaux très-ouverts, partagés eux-mêmes à la manière des tiges, et un peu entortillés les uns dans les autres. La plupart des rameaux se ter- minent en pointe subulée aïguc: quelques-uns se terminent en un crochet épaissi, comprimé. Les rameaux et les tiges se divisent en aiguillons latéraux, subulés, de longueurs inégales, et qui font paroître cette plante pinnatifide. Lorsque l'on vient à examiner ces aiguillons à la loupe, on découvre que les uns sont des rudimens de rameau, tandis que les autres sont des tubercules fusiformes, granuleux, ter- minés en pointe. J'ai ramassé plusieurs fois ce Fucus dans le port neuf à Alexandrie ; jé l'ai tou- jours trouvé d'un jaune pâle un peu verdâtre. Explication de la Planche $7, Fig. 1. EUCUS spinulosus, (a) Rameau grossi, vu à la loupe; (4) tubercule fructifere. PLANCHE ST. F1G. 2. FUCUS TAXIFORMIS. FUCUS taxiforiis. F. radice repente ; caulibus numerosis erectis fastigiato-ramosis; ramulis extremis penicillato-plumosis. Racine rampante, cylindrique, fibreuse, entortillée. Tiges verticales, hautes de 8 à 12 millimètres [ 3 à 4 lignes], cylindriques, filiformes, nues dans leur partie inférieure, rameuses en thyrse ou en pyramide très-alongée à leur partie supérieure, comme seroit un Cyprès ou un Ifen miniature. Les tiges portent quelques petites feuilles subulées ou les vestiges tuberculeux d'anciennes feuilles brisées. Les rameaux, qui donnent un aspect fusiforme au sommet de la plante, sont constamment simples, formés de petites houppes alternes, qui, vues à la loupe, consistent en folioles capillaires, subulées, très-rapprochées ; leur disposition ne peut se voir que quand la plante est mise dans l’eau. Hors de l'eau, toutes ses parties s’affaissent et se collent les unes aux autres. $ La substance de cette production marine est cartilagineuse, un peu molle; sa couleur varie du vert jaunâtre, qui est fort rare, au brun rougeâtre, qui est presque constant. 152 FLORE ; D'ÉGYPTE. J'ai trouvé cette production, flottant, avec diverses espèces de Æucus, sur les vagues, près du Phare à Alexandrie. Explication de la Planche $7, Fig. 2. FUCUS taxiformis, (a) L'un des petits rameaux qui, dans le dessin dea plante entière, ne sont représentés, étant vus à l’œil nu, que d’une Iongueur d’un millimètre environ; (b) dessin d’un de ces petits rameaux, fait par M. Lamouroux, auteur de beaucoup de recherches et d’excellentes observations sur les plantes marines et les coraux. Cet habile professeur n’a point classé, dans son Essai sur les T'halassiophytes ou plantes marines, le Fucus taxiformis , dont le genre est incertain. PLANCHENS7. Fic. 3. FUCUS CYANOSPERMUS. FUCUS cyanospermus. F. caulibus cartilagineis cespitosis rigidis; ramis thyrsoïdeo-paniculatis; recep- taculis fructiferis Iævibus, globosis, depressis, semina cærulescentia includentibus. LAURENCIA cyanosperma, LAMOUR. Essai sur les Thalassiophytes, pag. 43. Plusieurs tiges en faisceau, et rameuses dès leur base, naïssent d’une racine dilatée, crustacée, implantée sur le rocher. Ces tiges sont de la grosseur d'une plume de corbeau, longues ordinairement de 6 à 8 centimètress| 2 à 3 pouces], cartilagineuses et élastiques, et, par conséquent, ne s’affaissant pas d’elles-mêmes lorsqu'elles cessent pour quelques instans d’être submergées. Les tiges sont divisées en raméaux alternes qui décroissent de longueur, de la base au sommet de la plante, et qui lui donnent un port thyrsoïde, en grappe. Les rameaux se divisent en tu- bercules arrondis, souvent agglomérés, de même épaisseur que les rameaux. Ces tubercules sont un peu déprimés à leur sommet; et l’on y découvre, lorsqu'on les coupe en travers, des corpuscules bleuâtres, couleur d’ardoise, qui paroïssent être les graines. La couleur de cette plante est d’un blanc jaunâtre, terne et sale. M. Mertens, célèbre professeur à Bremen, très-versé dans la connoïssance des plantes marines, m'a fait part que ce Fucus lui paroissoit être une variété épaisse du Fueus obtusus où gelatinosus. Ces plantes ont, à la vérité, beaucoup de ressem- blance ; mais je ne les ai point trouvées dans un état propre à me faire croire qu’elles ne sont qu'une plante d’une seule espèce. Le Fucus obtusus est grêle et rejeté par la mer sur le rivage à Alexandrie. Le Fucus cyanospermus y tapisse dans le port neuf, près du Pharillon et de l’obélisque de Cléopatre, des rochers dont le sommet est quelquefois à découvert; et il est beaucoup plus roïde, plus fort et plus élas- tique, que le Frcus gelatinosus, que je confonds avec le Fucus obtusus de TURNER, Fuci, 1, pag. 45, tab. 21. Explication de la Planche S7s Fig. FUCUS cyanospermus. (a) Sommet détaché d’un rameau considérablement grossi, vu à la loupe; (2) tubercule fructifère séparé ; (c) portion de rameau. La’ plante entière est représentée un peu plus forte qué nature, PLANCHE $®. PLANTES GRAVÉES. 1$3 PLANCHE $6. FIG Tr, 2) 3 ét 4 FÜCUS'PROTEUS:! FUCUS proteus. F. fronde planä, cartilagineä, multifidä ; laciniis compositis , dentatis; fructificatione, per superficiem frondis, elevato-puncticulosä, VARIAT. Viridis, bruneus, purpurascens aut è viridi luteus; frondibus dentato-incisis, sinuato-laceris aut plumoso-multifidis. CHONDRUS proteus. LamOUR. Essai sur les Thalass. Pag. 40. Cette production marine ressemble beaucoup à un Ua qui seroit multifide très-lacinié. Elle varie, pour la grandeur, de $ à 35 centimètres [ 2 à 13 pouces]. Sa racine est un tubercule circulaire, aminci ; la tige est plane en ruban, presque cylindrique et étranglée à son point de départ. Sa plus grande largeur, dans quelques variétés, est de 20 millimètres [ 8 à 9 lignes], tandis que d’autres variétés ont les tiges et les rameaux trois fois moins larges. Cette plante est constamment très-découpée, à rameaux deux et trois fois pin- natifides, dont les divisions terminales deviennent linéaires-aiguës, ciliées par des dents presque subulées dans certaines variétés, ou demeurent linéaires-élargies , écartées, dans d’autres variétés. La substance de cette plante est cartilagineuse , très-molle, et gélatineuse. La plante entière ne présente sa forme que quand elle flotte dans l’eau ; ses rameaux s'affaissent hors de l’eau, ét se collent d’une manière tenace sur le papier, sur lequel la plante étalée ne conserve plus d'épaisseur et se réduit À un feuillet transparent. [| n’y a aucune nervure sur la plante. Sa couleur est verte, jaunâtre, ou brun-rougeûtre. Sa fructification consiste en tubercules granuleux, répandus dans le tissu même de la plante, et que je n'ai rencontrés que dans un très- petit nombre d'échantillons. Cette plante est abondante sur le rivage, à la fin de l'été, au fond du port neuf d'Alexandrie. Explication de la Planche MONTS ROME FUCUS proteus. Plusieurs variétés caractérisées par la différence des découpures ou ramifications {a), Petite portion de rameau en fructification, vue à la loupe. PLANCHE $6. Fic. 5. ULVA FASCIATA. ULVA fasciata, U. fronde planä, membranaceä, palmat ; Jaciniis Iinearibus undulatis, repando- dentatis, acutis. Cette plante est membraneuse, peu coriace, ayant cependant plus de consis- tance que Ua Lactuca. Ses tiges sont longues de 3 à 10 décimètres [un à 1. HN, : V 1 $ 4 FLORE D'ÉGYPTE. 3 pieds}, digitées en longues bandelettes frisées sur les bords, sinueuses, den- tées brièvement, larges de 3 à 8 centimètres [un à 3 pouces |, rétrécies insen siblement jusqu'au sommet, terminées en lanière aiguë. Les rameaux ou les longues bandelettes de cette plante sont d’un vert un peu plus foncé et moins transparent vers les bords que dans leur milieu. L'Uba fasciata tapisse le fond du port neuf d'Alexandrie, depuis le quai de la ville jusqu’au lieu du mouillage des vaisseaux près de la digue du Phare. Plu- sieurs personnes, en se baïgnant, arrachoïent du fond de l'eau claire et limpide cette plante d’une très-belle verdure foncée comme celle du lierre. Explcation de la Planche ÿ 8, Fig. s. ULVA fasciata. Cette figure représente un petit échantillon de cette plante, qui devient ordinairement trois et quatre fois plus grande. PLANCHE S9. Fic. 1. URCEOLARIA SUB-CÆRULEA. URCEOLARIÆ sub-cærulea. U. crustâ tartareà, rimoso-areolatà , cinereo-cæsiâ ; in ambitu , plicato- lobatà , lobis linearibus obtusis ; scutellis bruneis, vetustate nigricantibus. Ce Lichen est commun dans la vallée de l'Égarement; il recouvre souvent les cailloux sur toute leur face supérieure, qui est exposée à l'air et à la rosée ; il forme vers ses bords des ramifications linéaires , serrées, dichotomes , comme articulées, et dont la terminaison est obtuse; ses aréoles polygones, irré- gulières, sont grises, couleur d'ardoise , plutôt relevées dans leur centre que par leurs bords : les écussons sont bruns dans leur jeunesse, bordés par l'écartement de la croûte, qui est très-mince, et qu'ils percent en se montrant comme de petites têtes d’épingle; ils noircissent en vieillissant et s'aplatissent avant de se détruire. Ce Lichen , lorsqu'il est frais, verdit étant écrasé. Explication de la Planche So, Fig... URCEOLARIA sub-cærulea. (a) Portion de Ia croûte de ce Lichen considérablement grossie; {b) écusson entièrement développé; (c) écusson commençant à se montrer sous la croûte qui se fend. PLANCHE DS 9:+ F1G. 2. PARMELIA MINIATA. PARMELIA miniata. P. crustä orbiculari, granulosà , miniatä , ambitu lobato, Iobis minutis, obtusis, parcè incisis, brevibus ; scutellis minutis, marginatis , demüm convexis, concoloribus. ACHAR. Meth. Lich. pag. 194. — Horrm. PI. Lich. tab. 60, fig. 1. Quand ce Lichen est fort jeune, il prend la forme de taches d’un jaune orangé, demi-circulaires , à la surface des pierres calcaires. Ces taches vues à la loupe sont une expansion crustacée, très-mince, un peu lobée sur les bords, dont la couleur PLANTES GRAVÉES. 155 est vive et très-belle; cette couleur est gâtée, vers le milieu de la croûte, par un enduit qui paroît farineux. Ces taches, en grandissant, forment des croûtes fort irrégulières qui se joignent entre elles par les bords, se confondent et se fen- dillent en aréoles à plusieurs angles et dentées. Les bords libres de ces croûtessont lobés et plissés en se renflant un peu par- dessous entre les plis : le milieu des croûtes est parsemé d'écussons tantôt serrés, tantôt écartés, qui reposent sur des bases très-courtes; ces écussons sont demi- sphériques, n’ont point de Bord en bourrelet, et sont entiers ou un peu divisés en deux à quatre lobes, ou échancrés seulement d’un côté en forme de rein. Ce Lichen étant sec blanchit un peu par une zone à une ligne et demie du bord; il perd sa couleur orangée en vieillissant, et se réduit à une croûte ter- reuse, blanchâtre. 9 Explication de la Planche non dE TE 2: PARMELIA miniata, (a) Portion grossie de la croûte de ce Lichen ; (b) écusson demi-sphérique ; (c) écusson déprimé dans le milieu; (d, e) écussons diversement lobés; (f) coupe verticale d’un écusson et de son support. PLANCHE ÿ9. F1G. 3. URCEOLARIA RHIZOPHORA. URCEOLARIA rhizophora. U. crustä tartareä , rimoso-areolatâ, per ambitum tenuissimä , depressÀ, lacerâ. Cette croûte est très-mince sur les bords, où l’on remarque qu’elle est formée de filamens plats, rameux, étendus comme des racines très-divisées. Les aréoles du milieu de la croûte sont, les unes, hexagones, oblongues; les autres, quadrilatères, plus ou moins irrégulières, un peu relevées par les bords. Plusieurs aréoles centrales se dilatent et s'ouvrent pour laisser paroître un écusson brun-verdätre au dehors, blanc et farineux en dedans. Les écussons ressemblent à des globules qui crèvent une poche irrégulière et déchirée par les bords. Ce Lichen a de l'aflinité avec l'Urceolaria fimbriata d'AcHArIUS, Meth. Lich. pag. 1j; mais il en difière par les écussons bruns et par la couleur presque chamois de la croûte. Explication de la Planche $9, Fig. 7 URCEOLARIA rhigophora. (a) Portion de la croûte de ce Lichen à son bord; (b) le même considérablement grossi, dont les aréoles centrales ont produit des écussons ; (c) écusson sortant de dessous la croûte, qui s'ouvre et est denticulée, déchirée ; {d,e) écussons solitaires ou géminés naissant des aréoles. PLANCHE $9. FIG 4 URCEOLARIA CONFERT A. URCEOLARIA conferta. U. crustä tartareñ , planâ, albicante, tenuiter rimosä, sub-lobatä, effus ; areolis nonnullis à scutellarum ortu 2-3-punctatis. $ Cet Urceolaria forme une croûte blanchâtre, composée d’un grand nombre d'aréoles plates, un peu déprimées dans le milieu. On voit communément naître 1. He N. V2 156 FLORE D'ÉGYPTE. deux à trois écussons de chaque aréole; ils sont noirs, demi-sphiériques, et s’en- lèvent facilement en entier avec la pointe d’un canif; ils sont teints en blanc en dessous par les débris de la croûte, dans laquelle ils laissent une dépression. Cet Urceolaria croît sur les pierres et les cailloux dans Ja partie la plus élevée de la vallée de l'Égarement, entre le Nil et la mer Rouge. Explication de la Planche $ 9 , Fig. 4. . URCEOLARIA conferta, (a) Portion de ce Lichen vue à la loupe; (b) un des écussons; {c) écussons rapprochés naissant d’une seule aréole. PLANCHE S$9. F1G. $. LECIDEA MINIMA. LECIDEA minima. L. crustâ scaberulâ, effusà, rimosâ ; scutellis aurantiacis areolarum magnitudine ; ætate depressis, farinosis , albidis. Cette espèce représente une croûte chagrinée, pointillée de blanc et de jaune: on ny distingue aucun bord lobé: c'est un amas de petites aréoles, dont les unes sont blanchätres, à plusieurs angles ou presque arrondies, variant de formes par la pression mutuelle de leurs bords; les autres aréoles se terminent par des écussons de couleur orangée, garnis d’un petit bord blanc. Tous ces écussons ne sont pas plus grands que l'épaisseur d’une carte ; ils sont médiocrement saïllans, entiers, sessiles, hémisphériques; ils se détachent de la croûte en vieillissant, et ne laissent plus que leur base, qui forme des points blancs, déprimés dans le milieu. Ce Lichen se trouve sur les pierres dans la vallée de l’'Égarement. Explcation de la Planche ÿ9, Fig. ÿ. LECIDEA minima. (a) Ce Lichen vu à la loupe ; (4) écusson commençant à se développer; (c) écusson à maturité; (d) le même coupé verticalement. PLANCHE 9. F1G. 6, 6’, 6. PHALLUS ROSEUS. PHALLUS roseus. P. stipite tereti, celluloso; pileo annulato, pleno, à viridi nigricante ; ore termi- nali fævi, depresso. ; La tige est cylindrique, haute de 8 à 13 centimètres [ 3 à $ pouces |, épaisse dé 3 à 4 centimètres [un pouce à un pouce et demi |, en fuseau à sa base. Cette tige est rose, finement celluleuse, réticulée, traversée dans toute sa longueur par un tube ou canal qui aboutit à une ouverture lisse, un peu aplatie au sommet. Le chapeau, en anneau, égale la cinquième partie de la tige; sa substance est verte et compacte, entremélée de fibres blanches : il est attaché au bord évasé de l'ouverture terminale de la tige, et est plus ou moins recouvert par une humeur PLANTES GRAVÉES. 157 gluante et par des portions déchirées de la bourse ou enveloppe de la plante. Ce chapeau se ramollit et se résout en une espèce de boue. La bourse ou enveloppe persisté principalement à la base de la tige, et pré- sente en dessous quelques racines courtes, cylindriques, qui se rompent facile- ment : cette bourse est formée d’une membrane coriace, épaisse et glaireuse dans la partie contiguë au chapeau de la tige; elle enveloppe toute la plante, et forme une.boule pesante, ressemblant à un Lycoperdon avant de se rompre et de laisser sortir la tige. Je trouvai ce champignon à Damiette et à Syout, dans les automnes de 1798 et.de 17909. : C'est à Syout que M. Redouté en a fait les dessins, qui sont d’un tiers moins grands que nature dans les fig. 6, 6", C, planche S9. Ce champignon croît par groupes de plusieurs tiges inégales, qui paroïssent à peu de temps les unes des autres, et qui sont plus ou moins droites ou cour- bées, suivant la résistance qu'offrent les déchirures souvent incomplètes de son enveloppe. # Explication de la Planche So, Fig. 6, 6", 6 PHALLUS roseus. ( Fig. 6) Tiges entières de cette plante; (6!) une des tiges de la même plante, sortie de sa bourse par la base; (6") bourse séparée de la tige et emportant avec elle Ja racine. PLANCHE $9. F1G. 7. LECIDEA QUINQUETUBERA. : LECIDEA quinquetubera. L. tuberculis sparsis, depressis , verrucosis , aliis solitariis sub-orbicularibus, aliis aggregatis difformibus. Cette végétation consiste en très-petits tubercules nofrs, Verruqueux principa- lement sur {eur contour, un peu déprimés dans leur centre. Plusieurs de ces tubercules sont groupés par plaques inégales ; quelques-uns sont solitaires et arrondis. J'ai observé ce Lichen sur quelques-unes des pierres brunies par le temps, près du sommet de Ja seconde pyramide de Gyzeh, du côté du nord seulement. Explication de la Planche $9, Fig. 7. LECIDEA quinquetubera. (a) Tubercules de ce Lichen vus à la loupe, les uns groupés, les autres épars; (b,c) tubercule séparé. PLANCHE 9. Fic. 8. LECIDEA CIRCUMALBATA. LECIDEA circumalbata. L. picturä tenui, fumosä, sub-orbiculatä , albo limitatä ; scutellis sparsis , nigris , exsertis, Cette espèce consiste en taches grises ou un peu jaunes, arrondies ou obtu- sément anguleuses, bornées par un bord blanc, étroit. Sur ces taches naissent de I 58 FLORE D'ÉGYPTE, très-petits écussons noirs, épars, arrondis, inégaux en grandeur, demi-sphériques lorsqu'ils sont mouillés. Ce Lichen croît sur les pierres dans la vallée de l'Égarement. Explication de la Planche $9, Fe. 8. LECIDEA circumalbata. (a) Portion centrale de ce Lichen grossie; (b) un écusson grossi, vu à la loupe. PLANCHE S9:. F1G. 9. LECIDEA VETUSTA. LECIDEA vetusta. L. crustä tartareâ, albâ , tenuiter rimosä ; areolis verrucoso-difformibus; scutellis exsertis atris. Ce Lecidea a de très-grands rapports avec l'Urceolaria conferta, fig. 4. C'estune croûteblanche, chargée de quelques écussons noirs, épars : ces écussons commencent par des mamelons qui ont une demi-transparence gélatineuse; ils s'élèvent et s’'arrondissent en globules noirs. La croûte résulte de polygones très- petits et très-irréguliers, souvent un peu lobés; plusieurs de ces polygones sont creusés d'une cupule vide, presque lisse, qui est probablement la trace d’écus- sons tombés. Ce Lichen croît sur les pierres, aux mêmes lieux que le précédent. Explication de la Planche fo, Fig. 9. LECIDEA vetusta, (a) Portion de ce Lichen vue à la Joupe; (b) écusson grossi; (c) coupe transversale de Yécusson. PLANCHE. $9. F1G. 10. LECIDEA CANESCENS. LECIDEA canescens. L. hist tertares orbiculart, rugoso-plicatä, glauco-candicante, ambitu Iobato ; patellulis centralibus marginatis atris. ACHAR, Meth. Lich. pag. 83. LICHEN canescens. ACHAR. Lichenogr. Prodr, pag. 103. Ce Lichen forme des croûtes blanches , orbiculaires, étendues en largeur depuis 3 millimètres jusqu’à 2 et 3 centimètres[ 1 à 13 lignes]: ces croûtes sont d’un blanc mat à la surface, formées de petits renflemens linéaires, radiés; elles sont on- dulées, un peu lobées sur les bords. J'ai recueilli plusieurs Lichen de cette espèce sur les pierres du sommet de la deuxième pyramide de Gyzeh; je n’en aï point vu la fructification. Explication de la Planche S 9, Fig. 10. LECIDEA canescens, (a) Portion de ce Lichen vue à la loupe. PLANTES GRAVÉES. ; 159 PLANCHE S9. FIG. 11. 11. PARMELIA PINGUIUSCU LA. PARMELIA pinguiuscula. P. crustâ verrucosà , fusco-nigricante ; tuberculis globulosis in scutellas trun- catas planiusculas dembm abeuntibus. Ce Lichen consiste en tubercules arrondis, rapprochés en paquets, et qui ont l'aspect de gélatine durcie et sale : ces tubercules sont grisâtres quand ils sont jeunes, ils brunissent et prennent une teinte de suie en vieïllissant. Les écussons sont peu nombreux, plats en dessus, et de même diamètre que la base qui les supporte ; ils sont principalement très-bruns vers leurs bords, qui sont coupés à angle droit : quelques-uns des écussons se plient d'eux-mêmes transversalement en deux lèvres. Je n'ai trouvé ce Lichen que sur quelques pierres du sommet de la seconde pyramide de Gyzeh. Explication de la Planche ÿ9, Fig: 11. 17. PARMELIA pinguiuscula. (a) Tubercules groupés commençant à se développer; (4, c) tubercules sur lesquels on voit le rudiment des écussons; (d) groupe de tubercules rapprochés avec des écussons à maturité; (e) écusson détaché. Les figures 11, 11°; sont de grandeur naturelle; les détails qui Les accompag sont représentés vus à la loupe. ‘PLANCHE 60. F1G. 1. NYMPHÆA LOTUS. NYMPHÆA Lotus. N.foliis cordatis, dentatis. LIN. Spec. 729.— HA4sSEL. It. 471, — WizzD Spec, tom, 2, pag. 1153. — WALDST. et KITAIB. Plant, Hung. pag. 13, tab, 15. — Sims, Bot. Mag. tab, 797. —BEAUVOIS, Flore d'Oware et de Benin, tab, 78. NYMPHÆA Lotus; foliis sub-orbiculatis, basi fissis juxta petiolum. FORSK, Descr, pag, 100. CASTALIA mystica. SALISBURY, Annals of bot. pag. 73. LOTUS ægyptia. PR. ALPIN. PI. exot, pag. 213 et seg. AMBEL, RHEED. Mal. X1, pag. 51, tab. 26. LOTOS: HERODOT, lib, 2, cap, 92. — D10D. Sic. pag. zoet 4r, ed. Hanov. 1604. — THEOPHRAST, Hist. plant, lib. 4, cap. 10, pag, 437. LOTUS ægyptia. Droscorrp, lib. 4. cap. 114. — PLIN. Hist, nat.ilib. 13, cap. 17. DescriPTion. Cette plante germe dans les fossés et dans les canaux de la basse Égypte, au commencement de l'été. Sa racine est un tubercule arrondi, un peu oblong, épais de 1 5 lignes [ environ 3 5 millimètres ], recouvert d’une écorce sèche, brune et coriace : les fibres radicales et les anciens pétioles et pédoncules laissent sur ce tubercule des traces saillantes. Des feuilles poussent par son sommet, qui est un peu cotonneux, et qui laisse sortir des fibres radicales, horizontales, aux extré- mités desquelles croissent d’autres tubercules. Les pétioles sont cylindriques et de la grosseur du petit doigt. Leur longueur est 160 FLORE D'ÉGYPTE. proportionnée à la profondeur de l'eau : ils sont courts dans les rizières et dans des lieux bas, marécageux; quelquefois ils atteignent au-delà d’un mètre et demi. [environ $ pieds ] dans les lacs et les canaux. Les feuilles ont leur disque flottant, plane, orbiculaire, large de 16 à 32 centi- mètres |[ 6 pouces à un pied |, pelté, fendu en cœur à la base, garni en dessous de nervures saïllantes en réseau, bordé à sa circonférence de dents courtes, aiguës, séparées par des échancrures semilunaires. Les fleurs ont leurs pédoncules semblables aux pétioles ou supports des feuilles, Leur calice est à quatre feuilles ovales, oblongues, vertes en dessous, un peu rose sur les bords, marquées de quelques nervures longitudinales. La corolle est formée de seize à vingt pétales, qui ne diffèrent des feuilles du calice que par leur blancheur et par un peu plus de longueur. Le centre de la fleur est occupé par un ovaire demi-sphérique, auquel adhèrent les feuilles du calice et les pétales imbriqués sur plusieurs rangs. Les étamines, plus nombreuses que les pétales, sont insérées de la même manière autour de l'ovaire ; elles sont linéaires, de moitié plus courtes que les pétales : les loges des anthères s'étendent sur deux lignes parallèles jusqu'au sommet des filets. Les étamines contiguës aux pétales sont les plus grandes; celles des rangs intérieurs sont plus courtes. L'ovaire est couronné par un stigmate en plateau , divisé en vingt ou trente rayons, terminés chacun par une corne linéaire, arquée en dessus. Le fruit est une capsule pulpeuse, molle, globuleuse, couverte d’écailles qui sont les débris des diverses parties de la fleur. Les cloisons de cette capsule corres- pondent en nombre aux rayons du stigmate, et forment autant de loges, dont chacune renferme une grande quantité de petites graines sphériques farineuses. Hisrorre. Le nom de Lotus a désigné dans l'antiquité des plantes très-dif- férentes. En Égypte, il a appartenu à trois plantes aquatiques et herbacées qui sont les suivantes; savoir : 1° Le Lotus à fleurs blanches, ou lis du Nil à graines de pavot, décrit par Hérodote, Nymphæa Lotus LIN, ici-représenté fig. 7; j 2.° Le Lotus bleu d’Athénée, dont la fleur est peinte dans les temples d'Égypte, Nymphæa cærulea, représenté fig. 2; ; 3.° Le Lotus rose ou Antinoïen ,ou féve d'Égypte, ou lis rose du Nild'Hérodote, Nymphæa Nelumbo Lin., figuré ci-après, planche 61. Ces lotus d'Égypte ne ressemblent point aux plantes du même nom qui crois- soient dans d’autres pays. I y avoit en Libye un lotus arbrisseau qui a été célébré par Homère, et qui a fait donner le nom de Lotophages à un peuple ancien d’A- frique. Cet arbrisseau est le Rhammus Lotus Lin. (1). Deux autres arbres de la Grèce et de F’Italie ont été aussi appelés Lotus, savoir : le Celtis austrahs Lin., et le Diospyros Lotus Lin. Enfin une herbe des prairies, (1) Voyez PHistoire et la Description du Lotos de Libye, par M. Desfontaines, dans les Mémoires de l’Académie royale des sciences, année 1788, PAg. 443. probablement PLANTES GRAVÉES. 161 probablement un trèfle, peut-être le Lotus corniculatus LIN., étoit connue sous lenom de Lotus chez les Grecs et chez les Romains. Le Lotus blanc d'Égypte, ou Nymphæa Lotus, est absolument du même genre que le Nénufar des étangs de France, dont le nom vient des langues Syriaque et Arabe, Le nom de Naufar est donné par les Égyptiens au Nymphæa Lotus et au Nymphœa cærulea , auxquels ils donnent encore d’autres noms, ceux de Bachenyn et d'A'räys el Nyl: Les mots naufar et bachenyn sont des noms propres qui ne peuvent se tra- duire que par nca, ou zymphæa. Les mots A’râys el-Nyl signifient 4s épouses du Nil ; désignation toutà-fait convenable à ces plantes, qui Heurissene pendant la crue du Nil, gages certains de la fécondité de ses eaux. Hérodote décrit ainsi le Lotus blanc ou Lotus À graines de pavot, qu’il désigne par le nom de Lis: « II paroît dans le Nïl, lorsque les campagnes sont inondées, » une quantité prodigieuse de lis (1), que les Égyptiens appellent Zoros ; ils les » cueïllent et les font sécher au soleil; ils en prennent ensuite la graine : cette » graine ressemble à celle du pavot, et se trouve au milieu du lotos; ils la pilent; » ils en font du pain, qu’ils cuisent au four. On mange aussi la racine de cette » plante; elle est d'un goût agréable et doux: elle est ronde et de la grosseur d’une » pomme. » «Le Lotus d'Égypte ;suivant Théophraste (2), croît dans les campagnes inondées ; » ses fleurs sont blanches et ont leurs pétales comme ceux du lis : elles naissent » en grand nombre, serrées les unes contre les autres; elles se ferment au coucher » du soleil et cachent leurs fruits : ces fleurs s'ouvrent ensuite quand le soleil » reparoît , et s'élèvent au-dessus de l'eau; ce qui se renouvelle jusqu'à ce que le » fruit soit entièrement formé et que la fleur soit tombée. Le fruit égale celui d’un » gros pavot, et contient un très-grand nombre de graines semblables à celles » de millet, &c. » - IL est fort naturel de comparer les graines petites etarrondies du lotus à celles du millet. J'ai entendu quelques paysans du Delta appeler ces graines Doln el Bachenyn, c'est-à-dire, zillet de bachenyn; ils pensoient qu'elles ne pouvoient guère servir que de médicament rafraîchissant. Ces graines restent collées à la substance du fruit, sil se dessèche hors de l’eau; mais presque toujours il se pourrit dans les marécages, en sorte que les graines se répandent dans la vase. Les Égyptiens, au rapport d'Hérodote, recueilloïent ces graines en les faisant sécher au soleil avec le lotus ou le fruit entier : maïs, suivant Théophraste, ils les recueil- loïent en imitant le moyen qu'offre la nature pour les séparer du fruit qui reste dans l'eau; ils faisoient pourrir les fruits en tas, et retiroient les graines en les lavant (a)s ensuite ils en faisoient du pain. Ils pensoient que cet aliment, lorsqu'ils avoient quitté la vie sauvage, leur avoit été enseigné par Isis ou Menès (4); de même qu'ils attribuoïent à Isis et à Osiris la culture du blé, de la vigne, et en général toutes les douceurs de la civilisation ( 5). Ils se nourrissoïent non-seulement des graines, mais (1) Hérodote, Hist liv.11 , chap. XGI1, tom. I] ,pag. 71, (3) Théophraste, ibid, traduct. de Larcher. (4) Diodor. Sic. Bibl. hist. Vib.1, sect. 2, pag. 41. (2) Hist. plant, Nb. IV, cap. x. (5) kid, pag. 13. 1. A, N. De 162 FLORE D'ÉGYPTE. aussi de la racine du lotus, que Théophraste a nommée Corsion, et qu'il a comparée pour la grosseur à un fruit de cognassier. Cette racine est moins grosse que ne sont les fruits de cognassier, même en Égypte : elle a quelque ressemblance, pour la gros- seur et la substance, avec la châtaigne. Les Égyptiens nomment aujourd’hui cette racine Byérod. J'ai vu des paysans qui la vendoïient cuite dans le marché à Damiette, pendant l'automne; je n'ai pu distinguer si c'étoit plutôt la racine du Nymphæa Lotus que celle du Nymphæa cærulea, parce que les racines ne diffèrent point dans ces deux plantes, dont les qualités sont probablement les mêmes : cependant les Égyptiens regardent le Nymphæa blanc comme moins bon que le Nymphæz bleu; ils nomment le premier Bachenyn el khanzyr, c'est-à-dire, nymphæa où nénufar des pores, et le second, Bachenyn a’raby, c'est-à-dire, »ymphæa où nénufar des Arabes. Ebn el-Beytâr, médecin Arabe, qui a écrit au xt. siècle un traité des plantes cité par Prosper Alpin (1), distinguoit aussi par ces dénominations les deux espèces de #ymphæa d'Égypte, et donnoit à leurs racines le nom de By4rof (2), qu’elles ont encore aujourd’hui. Les fruits du Nymphæa Lotus, mêlés à des épis de blé, sont un emblème d'Isis ou de l'abondance , sur les médailles Égyptiennes du temps des empereurs Romains. Ces fruits sont communément désignés par le nom de pavors dans les explications des divers sujets de ces médailles (3). Le lotus d'Égypte a été comparé par les Grecs et les Romains aux pavots et aux lis, plantes qu’ils connoissoient davantage; et Pline a appelé tes fleurs de lotus, dés pavots : Hérodote a appelé le lotus Lis ; T'héophraste en a désigné le fruit par le terme de xedia, qui ne s'entendoit que du fruit de pavot. Une autre cause a pu faire confondre le lotus avec le pavot; c'est la ressemblance entre les attributs d'Isis et entre ceux de Cérès, à laquelle les Romains avoïent consacré le pavot. Explication de la Planche 60, Fig. 1. NYMPHÆA Lotus, (a) Feuille vue par sa face inférieure, qui est un peu velue lorsqu'on lexamine attentivement à Ja loupe; (b) pistil terminé par le stigmate rayonné à longs appendices en maniére de cornes. L'insertion des pétales et des étamines à la circonférence et sur le corps du pistil est indiquée par de petites déchirures transversales ; toutes les étamines ayant été enlevées, à l’exception de trois. PLANCHE 60. F1G.:2, NYMPHÆA,CÆRULEA. NYMPHÆA cærulea. N. foliis repandis , antheris apice subulato-petaloïdeis, S4v1GNY, Décade Egypt. pag. 74, édit. du Kaire, an 7. — Annal, du Mus, d'hist, nat, de Paris, tom. 2, pag. 366, .tab, 25. — VENTENAT, Jard. de Malm, tab, 6. (1) Pr. Alpin. Rer, Ægypt. lib. 11, cap. 10, pag. 163. Raphaël Fabretti, dans ses Explications d'inscriptions (2) Prosper Alpin, ibid. a écrit, d’après une traduc- antiques, Rome, in-fol. phrv. an, 1699, a donné la figure tion Espagnole d’Ambibetar [ Ebn el-Beytàr], biaron, d’une petite statue d’Isis tenant de la main gauche des bisnin el-Arabi , et bisnin el-Hanziri. fruits, qui me paroïssent devoir être ceux du Nymphæa (3) Voyez Zoëga, Numi Ægypt. pag. 104, n° 43, , Lotus, plutôt que de véritables fruits de pavot, eu égard tab. 6; Morel, Thesaur. aumism.tom. Il, pag. 144,tab. 10, aux anciens usages de l'Égypte. numism, 24, et pag. 391, tab. 14, numism. 7. PLANTES GRAVÉES. . 163 NYMPHÆZÆ indicæ minoris species v.*, exhibens flores intensè cæruleos. RUMPH. Amb, 6, PAg. 172: NYMPHÆA cærulea. ANDREUS, Botanist's Repository, tab, 197. — SIMS, in Bot. Mag. tab. 522. CASTALIA scutifolia. SALISBURY, in Annals of Botany, pag. 72. LOTUS cyaneus. ATHEN. Deipnosoph. lib, XV pag. 677. VARIAT. minor. NYMPHÆA stellata. WILLDEN, Spec. plant. 2, P: 1153. — ANDREUS, Botanist's Repository, tab, 330. CITAMBEL, RA4EED, Mal, tom. XI, Pag. S3, tab, 27. CASTALITA stellaris. SALISBURY , in Annals of Bot. pag. 73. DEscRIPTION. La racine du Nymphæa cærulea ne diffère point de celle du Nymphæa Lotus décrit précédemment. Ces deux plantes varient de grandeur, sui- vant la profondeur des eaux. ‘ Les feuilles du Nymphæa cærulea ont la même forme que celles du Nymphæa Lotus , excepté que leur disque est un peu plus ovale, découpé sur les bords en échancrures légères, séparées par des dents mousses au lieu de dents aiguës. Le disque de ces feuilles est glabre de toutes parts, fréquemment d’un brun violet en dessous ou tacheté. Les fleurs ont leur calice à quatre feuilles lancéolées, sans nervure, tachetées de brun en dehors : ce calice, avant son épanouissement , forme un bouton à quatre faces. Le diamètre ordinaire de la fleur est de 12 centimètres [ 4 pouces et demi]; il est susceptible d'augmenter d’un tiers dans les plus grandes fleurs. Les pétales sont lancéolés, au nombre de douze à quatorze, et de couleur bleue. Les étamines ont leurs anthères linéaires en fer d’alêne , à deux loges qui ne par- viennent pas tout-à-fait jusqu'au sommet de leurs filets. Le pistil porte les pétales et les filets des étamines insérés à sa circonférence. Le stigmate est sessile, termi- nal , en plateau, canelé à seize et vingt rayons un peu arqués en dessus, terminés chacun en une pointe courte. Les fruits sont globuleux, partagés en autant de loges qu'il y a de rayons au stigmate, et semblables à ceux du Mymphæa Lotus : ils contiennent de petites graines sphériques. Hisrorre. Les Égyptiens ont peint et sculpté dans leurs temples le Nymphæa cærulea, où Lotus bleu, plus fréquemment qu'aucune autre plante. Il nous suffisoit d’avoir vu cette fleur dans les rizières et au bord des canaux de la basse Égypte, pour lareconnoître à sa forme et à sa couleur sur les murs des anciens temples du Sa’yd. Des faisceaux de fleurs et de feuilles de lotus bleu sont mêélés aux offrandes figurées sur les tableaux hiéroglyphiques; et l’on peut croire que si les anciens, à l'exception d'Athénée, n'ont point remarqué ce lotus, c’est qu'ils le confondoient avec le Lotus blanc, qui est tout-à-fait du même genre. La couleur des fleurs est un des principaux caractères distinctifs entre. le Lotus bleu, Nymphæa cærulea, et le Lotus blanc, Nymphæa Lotus. Ces plantes ont été désignées comme de simples variétés par des auteurs modernes {1}; elles sont des objets de superstition chez les Indiens. Les peintures des monumens de l'Égypte attestent l'antiquité de cette superstition, commune autrefois à l'Inde et à l'Égypte. (1) Voyez Rumph. Herb. amb, tom. VI, pag. 172; et William Jones, Asiatick Researches , tom. IV , pag. 285. 1. HN. X.2 164 . : ÆLORE D'ÉGYPTE. Le Lotus bleu est peint dans les hiéroglyphes de Philæ et d'Edfoû, à l’extré- mité la plus méridionale de l'Égypte, où cette plante croiïssoit autrefois, et où elle ne se retrouve plus. L'Égypte moyenne et la basse Égypte produisent le Nymphæa Lotus et le Nymphæa cærulea, qui se sont répandus d'autant plus facilement dans le cours du Nil, que leurs graines sont très-fines et nombreuses. Ces plantes ont été détruites, dans la haute Égypte, avec le Faba ægyptiaca où Lotus rose, par la sécheresse et l'élévation du sol ; leurs racines, dans la basse et la moyenne Égypte, ont pu résister aux alternatives de sécheresse et d'humidité, qui ont suffi pour faire périr le Faba ægyptiaca, dont la racine a besoin d’être constamment submergée. Les racines du Nymphæa cærulea et du Nymphæa Lotus se conservent pendant plus d’une année après l’inondation, comme feroient des graines; elles ne pé- rissent point dans les campagnes sur lesquelles le Nil manque de se répandre. On laboure le fond d'anciens étangs convertis en plaines sèches après la retraite des eaux. Les racines tubéreuses de ces Nymphæa , protégées par leur écorce, sont remuées avec la terre et foulées aux pieds dans les champs de blé; elles n’y germent que si le sol vient à être submergé, et ne sont point détruites après être restées plus d'une année sans germer. Les offrandes de fruits sur les tableaux sculptés et coloriés des anciens monu- mens d'Égypte sont ornés de fleurs de Nymphæa bleu. Ce Nymphæa devoit servir aux mêmes usages que le Nymphæa Lotus, puisqu'ayant des racines et des fruits semblables, il offroit les mêmes ressources alimentaires. Aujourd’hui les Égyptiens font peu d'usage de ces plantes; mais ils estiment sur-tout, pour la beauté des fleurs , le Nymphæa bleu. Les anciens Égyptiens, au rapport d'Athénée (1), en aisoient des couronnes. Explication de la Planche 60, Fig. 2. NYMPHÆA cærulea. Cette plante est entière, tirée du bord d’un fossé peu profond d’une rizière de Ja basse Égypte. (a) Le réceptacle de la fleur et l’ovaire, dont les dents rayonnées sont très-courtes; (h) un des pétales ; (c) une des étamines les plus longues ; (d)une des étamines courtes placées plus au centre de la fleur que les étamines alongées ; (e) le fruit globuleux et épais, recouvert des débris persistans de la fleur; (f) le même fruit coupé pour qu’on en puisse voir les loges et les graines; (&) graines détachées, unies à la substance pulpeuse du fruit; (4) la racine tübéreuse de la plante ; (i) coupe verticale de cette racine; (4) coupe transversale de fa même. PLANCHE 61. Fic. 1. NYMPHÆA NELUMBO. NYMPHÆA Nelumbo. N. foliis peltatis, undique integris. LIN. Spec, plant. p. 730. — LOUREIRO, Flor. Cochinck. Pag: 416, — THUNB. Flor. Japon. pag. 223. : NYMPHÆA indica, Faba ægyptia dicta , flore incarnato. HERMAN, Parad, tab, 20$. NYMPHÆA fabifera, Indiæ paludibus gaudens, folis umbilicatis , amplis ; pediculis spinosis; flore roseo Purpureo. PLUCK. Alm. tab, 322, fig. 1. TARATTI, Ruwprr. Amb, 6, pag. 168, tab, 73. TAMARA. R4£ED. Mal, x1 » PAZ. 59, tab, 30: QG) Déipnosoph. Kb. xy, pag. 677. PLANTES GRAVÉES, 165$ NELUMBO zeylonensium. TOURNEr. Instit, rei herb, pag. 261.— Burm, Thes, zeylan. Pag, 174. NELUMBO indica , pedunculis petiolisque. muricatis. PERSOON, Synops. 2, pag. 92. NELUMBIUM speciosum. WrrzD. Spec. 2, pag. 1258. CYAMUS Nelumbo. S1TH, Exot. Bot. PAag. 59, tab. 31, 72. CYAMUS mysticus. SAZrSB, Annals of Bot. pag. 75. Peregrinus fructus; an FABA ægyptiaca Dioscoridis! CLUS. Exot. lib, Ir, cap. 13, CIBORIUM, Bob. À STapez, Comment. Theophr. pag. 440, ubi folii icon falsa est. PAPAVER libycum. LOCHNER, Diss. de papav. antig. pag. 3, tab. 1, fig. 2. FABA in Ægypto nascens capite papaveris. PLEIN. Hist. nat, lib. XVII, cap. 12. FABA ægyptiaca , waue abus. THEOPHR. Hist pl. lib. 1V, cap. 10. — Di0D. SIC. lib. 1, Pag.9 et 30. — STRAB. lib. XVII, pag. 1151. FABA ægyptia, cujus radix est Colocasia. Dr0$CORID. lib. IT, cap. 128. — ATHEN. Deipnosoph. lib, III, cap. I, pag. 72. COLOCASIA quam Cyamon (i..e. fabam) aliqui vocant. PzIN. Hist. nat, lib. XXI, cap. 15. Lilia rosis similia, fructu favo vesparum simili. AERODOT. lib, 11, pag. 144, edit. Amstelod, 1763. FABA ægyptia, ex quâ nascitur Ciborium. STRAZ. lib. XVII, pag. 1178. ; Flos ab Ægyptiis LOTOS appellatus, nascens è Ciboriis. ATHEN. Deipnosoph. lib. III, cap. 1, pag. 73. LOTUS similis rosæ , ex quo nectuntur coronæ Antinoit, ATHEN, Deipnosoph. pag: 677. DESCRIPTION. La racine de cette plante est charnue, rampante, d’une saveur douce et aqueuse ; elle trace beaucoup en produisant par ses articulations des tiges et des faisceaux de radicules, en sorte que plusieurs touffes sont liées par une seule souche. Le disque des feuilles est orbiculaire, en bouclier, creux en dessus, dans le milieu, communément large de 3 à $ décimètres [un pied à un pied et demi |. I est porté au-dessus de Peau par le pétiole, qui est cylindrique, rude et un peu aïguillonné, de manière à pouvoir écorcher la peau. Sa longueur varie de 4 à $ pieds, suivant la profondeur de l'eau. Les fleurs commencent à se développer par un bouton épais conique; elles. ressemblent un peu à une tulipe, étant épanouïies. Leur corollé consiste en plus de quinze pétales, dont dix extérieurs, ovales, concaves, longs de 1gg centimètres [ 6 pouces]; les autres intérieurs, plus petits et inégaux. La fleur est couronnée intérieurement d’une frange épaisse de filets d’étamines disposés au-dessous et autour de l'ovaire, qui a la forme d’un entonnoir plein. Le fruit prend la forme de l'ovaire ; il est évasé en ciboire, large environ comme la paume de la main à sa face supérieure, qui est percée de vingt à trente fossettes, dont chacune contient une graine ovoïde un peu saillante, de la grosseur d’une noisette ; l'écorce des graines est dure, noire, lisse, et ren- ferme une amande douce, blanchâtre et charnue, comme la substance des glands, partagée en deux lobes, entre lesquels est une feuille verte, roulée, amère ,re- courbée : cètte amande est bonne à manger, pourvu qu'on en rejette le germe intérieur amer. @ Hisrorre. Cette plante, autrefois commune en Égypte, n'y existe plus et n’a été découverte dans aucune partie de l'Afrique; elle appartient à l'Asie et s’y re- trouve indigène. L'Écluse, en 1602, fut le premier botaniste qui reconnut que 166 FLORE D'ÉGYPTE. le fruit de cette plante de l'Inde étoit le Faba ægyptiaca des anciens. Rheede et Hermann achevèrent de faire connoître exactement la plante entière. Matthiole en avoit donné une figure imaginaire tout-à-fait fausse. La racine tendre, noueuse et rampante du Faba ægyptiaca où Nymphæa Ne- lumbo n'a pu se prêter, sur les bords du Nil, aux variations de la sécheresse et des inondations ; le froid a pu la détruire dans le nord de l'Égypte. Le Faba ægyptiaca est représenté sur la mosaïque de Palestrine (1), croissant dans un lac de la partie montueuse de l'Égypte, qui est celle du midi. Le courant du Nil et la profondeur des canaux ont pu causer le dépérissement de cette plante. Elle se plaît aux bords tranquilles des fleuves et dans les lacs ,et ne réussit que dans trois à six pieds d’eau de profondeur. Cette plante est le lis du Nil, ressemblant aux roses, décrit par Hérodote; elle est appelée Faba ægypiiaca, féve d'Égypte, par la plupart des auteurs anciens. « La féve d'Égypte, suivant Théophraste, croît dans les marais et dans les » étangs : sa tige, qui a quatre coudées de long, est de la grosseur du doïgt; elle >» ressemble à un roseau qui n'a point denœuds : son fruit a la forme d’un guépier, » et contient jusqu'à trente féves un peu saillantes, placées chacune dans une loge » séparée. La fleur est deux fois plus grande que celle du pavot, et toute rose. Le » fruit s'élève au-dessus de l’eau. Les feuilles sont portées sur des tiges semblables » à celles des fruits; elles sont grandes et ressemblent au chapeau Thessalien. En » écrasant une féve, on voit au-dedans un petit corps plié sur lui-même, duquel » naît la feuille. Sa racine est plus épaisse que celle d’un fort roseau, et a des cloisons » comme sa tige : elle sert de nourriture à ceux qui habitent près des marais. Cette » plante croît spontanément et en abondance : on la sème aussi dans le limon, en » lui faisant un lit de paille pour qu’elle ñe pourrisse point. » On lit dans Dioscoride que les Égyptiens semoient les graines du Faba ægyp- tiaca enWles enveloppant de limon et les jetant dans l'eau. Rumph a remarqué, dans l'Inde "qu'on semoit les graines germées ainsi enveloppées, pour leur faire gagner le fond de l'eau. Les peuples de la Chine, du Japon et de l’Indostan, cultivent cette plante, naturelle à leurs climats ; ils la croient agréable à leurs divinités, qu'ils représentent placées sur sa fleur. L'accord dans l'espèce de culte rendu par les Indiens et par les anciens Égyptiens au Faba œgyptiaca où Nymphæa Nelumbo, prouve que ces peuples empruntèrent l'un de l'autre cette fleur pour emblème religieux. Plusieurs médaillés Égyptiennes représentent Horus posé sur la fleur ou le fruit du Nelumbo (2). Les tiges de cette plante, en faisceaux, décorent les côtés des dés de pierre qui servent de siége aux statues colossales Egyptiennes. Hérodote et Théophraste n'ont point donné le nom de Lotus au Faba æg yptiaca; Le (1) Voyez l'explication de cette mosaïque par Barthé- Le fruit du Nelumbo est aussi très-bien représenté, lemy, Hist, de l’Acad, des inseript. année 1700. ornant une figure du Nil sous les traits de Jupiter, au (2) Voyez Spanheim, De præstantia et usu numism. revers d’une médaille de Vespasien, dans Morel, Thesaur. tom. Î, pag. 302, edit. Lond. 1706; et Zoëga, Vum. numism. tom. Il, pag. 391, tab. 14, numism, 5m ZÆgypt. pag. 193, n° 253, tab. 12. PLANTES: GRAVÉES. 167 ils ont appelé Lotus 18 Nymphæa à fruits de pavot, à feuilles dentées ét à graines fines comme celles de millet. Mais Athénée rapporte que les Égyptiens donnoient à la fleur de la féve d'Égypte le nom de Lotus, et quelquefois celui de Meklotus, à cause de son odeur agréable. Il ajoute que cette fleur est le Lotus rose ou Antinoïen, qui avoit été présenté comme un objet merveilleux à l’empereur Adrien pendant son séjour à Alexandrie. Cette fleur est représentée avec son fruit sur la tête antique en marbre d’Antinoiis. Les Égyptiens prirent les lotus (1) et le dattier (2) pour modèles de la forme et des ornemens de leurs colénnes. « Les chapiteaux de l’ordre Égyptien, comme le » dit Athénée, présentoient un entrelacement de fleurs et de feuilles de lotus » rose ou féve d'Egypte. On ne voyoit point à la partie évasée de ces chapiteaux » les volutes inventées par les Grecs, mais les fleurs des lotus du Nil, et des dattes »-venant de naître, &c. » Les «chapiteaux de plusieurs temples de la haute Égypte sont ainsi décorés de fleurs de lotus et de grappes de dattier. Les architectes ont encore imité la manière de croître des plantes en enveloppant la base rétrécie des colonnes entre plusieurs triangles qui s'appliquent les uns sur les autres. Ces triangles représentent les écailles ou les feuilles avortées qui accompagnent à leur insertion radicale les tiges de lotus, celles de papyrus et de beaucoup d’autres plantes aquatiques. Les colonnes À cha- piteau en forme de fruits de lotus rose, et à base rétrécie, revêtue d’ornemens triangulaires, sont debout dans les temples ; elles sont représentées sur d'anciens bas-reliefs, et peintes sur les manuscrits hiéroglyphiques. Explication de la Planche 61. Les fig. 1, 2, 3, représentent un bouquet du Nymphæa Nelumbo ou Lotus rose : il s'y trouve une fleur épanouïe , fig. 1; un bouton au-dessus de cette fleur, et deux feuilles, dont une est vue en dessus fig. 2, et l'autre en dessous et de CÔTÉ, fig. 7. Hérodote et Athénée rapportent que le nom de fus étoit égyptien. Athénée emploie particulièrement le terme de Lotus rose, tandis qu'Hérodote ne désigne la même plante que par le nom de 4s semblable aux roses. Le fruit de ce lis, dit Hérodote, naïssoit sur une tige auprès d’une autre tige { en admettant Ja traduction de Larcher), ou sortoit d’un involucre radical auprès d’un autre involucre (sui- vant d'anciennes traductions ). Quel que puisse être le sens que lon préfère, on ne manquera pas de voir que les deux manières d'interpréter Hérodote sont convenables. Les fruits du lotus sont portés par des pédoncules séparés des pétioles des feuilles : il y a donc des supports particuliers pour les fruits et pour les feuilles. Il y a aussi des involucres distincts pour ‘ la base de chaque support ou tige: ce sont des écailles radicales qui forment les involucres que l'on voit, fig. 6. (1) Athénée, tom. IT, pag. 298 et 299, liv. v, chap. 1x, (2) Ibid. Liv. v, chap. VI, tom. IT, pag, 196, taduc- traduction de Le Febvre de Villebrune et pag. 206, édi- tion de Le Febvre de Villebrune, et pag. 196, lettre C', tion Grecque de Casaubon. édition Grecque. 168 FLORE D'ÉGYPTE. Plusieurs auteurs ont nommé le Lotus rose Féve d'Égypte. Ms ont aussi donné aux diverses parties de cette plante les noms que je citerai. Ses feuilles étoïent grandes, suivant Théophraste, comme les chapeaux Thessaliens. On voit que la forme orbiculaire et peltée de ces feuilles leur donne de la ressemblance avéc ces chapeaux, qui étoïent larges et aplatis. Strabon rapporte que ces mêmes feuilles fort larges servoient commodément de plats et de gobelets, en sorte que les boutiques d'Alexandrie en étoient pleines (1). Les Égyptiens modernes ont substi- tué, pour cet usage, les feuilles du Ricin à celles du Faba ægyptiaca. Hs enveloppent dans des feuilles de ricin beaucoup d'objets frais qu’ils achètent dans les marchés, tels que le fromage, le miel, &c., et ils se servent de ces feuilles comme de plats ou d'assiettes : mais cet usage n’a lieu qu'au dehors des maisons, parmi les gens du peuple. Les feuilles du Faba appphiaca ou the Nelumbo ont quelquefois & pieds [ plus de o décimètres] de large à leur plein accroissement ; elles sont concaves en manière de soucoupe ou d’entonnoir ; elles s'élèvent au-dessus de l'eau; elles sont planes et flottent sur l'eau, quand elles sont jeunes. Leurs nervures partent en rayons du centre de leur disque , et, sur chaque feuille, une seule nervure aboutit, par un sommet non divisé, à l'échancrure un peu.en cœur du contour du disque ; remarque qui n'avoit point encore été faite. Le lotus varie pour la grandeur, suivant la profondeur de l’eau dans laquelle il croît. Il ne faut donc pas s'étonner que Théophraste, en parlant des tiges fort longues de ce lotus, en ait comparé la grosseur à celle du doigt. Ces proportions sont plus grandes que la gravure ne les donne ici, parce que les échantillons qui ont servi à faire ce dessin, ont été choisis d’une taille moyenne. La fleur du lotus étoit, dans l'ancienne Égypte, du double plus grande qu'une fleur de pavot. Dans l'Inde, dit Rumph, c'est la fleur la plus grande après celle du tournesol ou Hekanthus. Le Jardin de Malabar la représente large de 3 décimètres [un pied |. Fig. a , est l'ovaire du milieu de la fleur avec quelques étamines pour faire voir leur insertion au-dessous de cet ovaire. ; Fig. b, le fruit entier. Les anciens le nommoïent Ciborion. Hérodote et Théo- phraste Font décrit, en remarquant qu'il étoit fait comme le rayon ou l'ouvrage des guêpes, et qu'il étoit percé d’alvéoles où étoïent logées les graïnes; ce qui est fort exact. Aujourd'hui les botanistes comparent ce fruit à la pomme d’un arrosoir ; il en a tout-à-fait la forme conique renversée. Fig. c, une graine ou une féve d'Égypte sortie d’un des alvéoles du fruit. Fig. d, une autre graine coupée en longueur pour faire voir la plumule, qui n'est autre chose que le rudiment de la première pousse propre à être déve- loppée par la germination. Cette plumule est composée de folioles repliées; ce qui à fait dire à Théophraste que, dans l'intérieur de la féve d'Égypte, il se trou- voit quelque chose de replié, d’où provenoit la feuille en forme de chapeau, ou littéralement Z chapeau, ec. (1) Strab. Geogr. lib. XVII, pag. 1151, edit. Amstel. : Fig.e, PLANTES GRAVÉES. 169 Fig. e, est le Lotus rose tout entier, copié: au trait d’après une peinture Venant de la Chine. Cette copie a été réduite de deux tiers sur l'original. Pour décrire cette plante, qu'on ne trouve plus en Égypte, il m'étoit indis- pensable de me la procurer de quelqu'un des pays où elle croît. J'en ai examiné des feuilles et des fleurs apportées de l'Inde par MM. de la Billardière et Lesche- naut; mais je n'ai jamais vu les racines. J'ai cru que la copie d’un dessin fait à la Chine exprimeroit plus clairement qu'une description la manière de croître des feuilles et des fleurs, et leur mode d'insertion sur la racine. On voit par le dessin que cette racine est noueuse, grosse et renflée, par rapport aux tiges ou supports des feuilles et des fleurs. Elle avoit reçu autrefois en Égypte le nom de Cofocase, qui a passé depuis à une autre plante, V'Arum Colocasia LIN. où goulqäs des Arabes. Aïnsi, en résumant les divers noms anciens que j'ai cités au sujet du Lotus rose, on verra que le nom de cobease étoit ap- pliqué à sa racine, et celui de chorion à son fruit; sa graine étoit la fée d'Égypte, désignation qui indiquoit quelquefois la plante toute entière. Mais la féve de marais, ou fêve grecque de Dioscoride, qui étoit cultivée autrefois en Égypte, comme on l'y cultive encore aujourd'hui, n'a de ressemblance que par le nom avec la fève d'Egypte, qui est le Lotus rose; ces plantes ne doivent nullement être confondues. La féve de marais ou véritable féve, Vicie Faba LIN., est ca- ractérisée par les taches noires de ses fleurs papillonacées , et par ses graines tout-à-fait de l'ordre des légumineuses. PLANCHE 62. PALMIER DATTIER PHŒNIX DACTYLIFERA. PHŒNIX dactylifera. P. frondibus pinnatis; foliolis ensiformibus complicatis. ZINN, Spec. 1658. — FoRrSK. Flor. Ægypt. pag. L, LIT, LXXVII. — GÆRTNER, 1, pag, 23, tab, 9. — LAMARCK, Dicr. encycl. 2; pag. 261. — Illustr, tab, 893, fig. 1. — DESFONT. Atl. 2, pag, 438. — WiziD. Spec, 4, Pag. 730. — PERSOON, Synops. 2, pag. 622. PHŒNIX excelsior. CAVANIL, Icones, descr, n° 125. PALMA. MATTHIOL. Comm. pag. 218 et 221, icon. — TH£OPHR. edit. Bod. à Stapel, pag. 99. — Don. Pempt. 2, pag. 819, icon. — BAUH. Pin. 506. PALMA dachel, PR. ALPIN. Ægypt. pag. 14. PALMA hortensis mas et fæmina., KÆMPF. Amen. pag. 673 et 697, tab. 1 et 2. PALMIER DATTIER. Sx4W, Voyage en Barbarie, tom. I. pag. 290. — REYNIER, Décad. Egypt. tom, IT, pag. 179, édit. du Kaire, an 8; et Mém. sur l'Égypte, tom. IIT, pag: 159, Paris , Didot, an 10. — OLIVIER, Voyage dans l'empire othom, tom. IT, pag. 53. DESCRIPTION. La racine du dattier est un cône peu alongé, d'où naissent beaucoup de radicules déliées et rameuses. Le tronc cylindrique et élancé varie de hauteur suivant son âge. Quelques dattiers, près des murs des villes et dans les mosquées, s'élèvent à 20 mètres [60 pieds ]. Ceux des plus belles plantations sont ordinairement hauts d'environ 10 à 13 mètres [ 30 à 40 pieds.] Leur tronc est épais de 4 à 6 décimètres [ 14 à 18 pouces]. Il est recouvert d’écailles qui sont imbriquées en spirale. Les cultivateurs s’attachent à tailler avec#régularité 1. H, N. dé 170 FLORE D'ÉGYPTE. les feuilles dont la base forme ces écaïlles, afin de donner au tronc un port agréable. II est nécessaire, pour parer ainsi le tronc, que la végétation soit en- tretenue à un degré qui dispose l'arbre à la taille régulière des feuilles. Les dattiers sauvages ont leur tronc moins régulier, lors même que leur accroissement n’a point été gêné, parce que les feuilles, en se rompant d’elles- mêmes, forment par leur base une écorce grossière. J'ai observé qu'à 8 mètres [25 pieds environ] au-dessus de terre, dans les champs les mieux arrosés, les écailles cessoient d'être régulières, et qu'elles se confon- doient entre elles par leur rapprochement et par la lenteur de la végétation. Ces écailles tiennent lieu d’écorce pendant long-temps; les troncs les plus anciens s'en dépouillent depuis leur base jusque vers leur partie moyenne. Le dattier se termine par un seul faisceau de feuilles que l’on nomme quelque- fois branches de palnier : elles ont 3 à 4 mètres[8 à 12 pieds ] de longueur ; leur force dépend de leur côte moyenne, qui est ligneuse, et qui leur a fait donner le nom de #ranches. La base de chaque feuille est élargie en une gouttière dont les bords sont continus avec une membrane complètement engaïnante, formée par un réseau de plusieurs couches de fibres croisées les unes par-dessus les autres. Le nombre des feuilles est variable ; jen ai compté dix-huit au sommet d'un dattier en plein rapport. Dix-huit autres feuilles avoient été coupées sur cet arbre, à raison de six par an, dans le cours de trois années précédentes, en sorte que, si l'arbre eût été sauvage et non taillé, il eût pu être garni de trentesix feuilles et au-delà. Les fleurs du dattier sont mâles ou femelles sur différens pieds; elles naissent en grappes dans des spathes ou étuis qui se fendent longitudinalement. Les grappes se partagent en une grande quantité de rameaux grêles qui portent des fleurs sessiles. La fleur mâle contient six étamines à filamens très-courts et à an- thères linéaires ; elle est pourvue d’un double calice : lun extérieur, fort petit, à trois dents; l'autre intérieur, à trois divisions ovales-lancéolées, coriaces, striées en dehors, longues de 7 millimètres | 3 lignes]. La fleur femelle est globuleuse, épaisse d'environ 4 millimètres | 2 lignes], et consiste en un double calice, dont un extérieur très-petit, en godet, à trois dents courtes, et un intérieur, formé de trois pièces onguiformes, concaves, qui embrassent trois ovaires dont un seul est fécond. Trois stigmates courts s'élèvent à la hauteur du calice et se rejettent en dehors. Le fruit est une baïe oblongue, lisse, dont la pulpe est sucrée, moelleuse, et se réduit facilement en une pâte charnue. Sous cette pulpe est une semence cornée, très-dure, ovale, cylindrique, canelée longitudinalement d’un côté, et relevée en bosse au côté opposé, sur le milieu duquel se trouve l'embryon. Hisrorre. Le dattier est presque le seul arbre dont les Égyptiens ne négligent point la culture; il semble indigène dans les terrains sablonneux près de la mer. Un bois de dattiers couvroit la côte d'Égypte entre Abouqyr et Alexandrie. Le sable y retient les pluies de l'hiver au-dessus d’un fond de rocher. Les dattiers, PLANTES GRAVES. 171 malgré de longues sécheresses, réussissent mieux que tout autre arbre dans cette exposition découverte. Ils sont communément plantés autour des villes et des villages; leurs troncs sont enfouis dans le sable qui s’est amoncelé en colline sur d'anciennes terres fertiles à l’ouest de Rosette. Les dattiers sauvages du désert croissent au bord des sources d’eau saumâtre : ils ne forment pendant long-temps que des buissons, sans pouvoir s'élever: ils manquent d'abri contre les vents: quelques troncs médiocres sortent au-dessus des roseaux qui les entourent. Quoique le voisinage dé la mer et les sources d’eau saumâtre soient favorables aux dattiers, ces arbres ne peuvent supporter les arrosemens de l’eau tout-à-fait salée de la mer. Les dattiers qui, au bas des collines d’Abouqyr, sont quelquefois mouillés par la mer, végètent aux dépens de l’eau plus douce dont le sable est imbibé. Près dé Sälehyeh et au bord du lac Menzaleh, où l’on voit du sel cristallisé au pied des dattiers, les terres, presque au même niveau que le lac, m'ont paru assez imbibées de l'eau du Nil et des canaux pour faire profiter ces arbres. Leur belle végétation auprès de la mer n'est point due à l'eau salée, mais plutôt à la température rafraîchie et au sol plus bas et moins desséché. L'expérience à fait voir en Égypte que les arrosemens d’eau salée peuvent faire périr les dattiers. Une distribution inégale des eaux du Nil avoit frappé de stérilité les terres de Damiette peu avant notre arrivée en Égypte. La branche du Nil qui coule à Damiette, s'étoit trouvée singulièrement appauvrie par la dégradation d’une digue à l’entrée du canal de Fara’ounyeh; l'eau du Nil s’étoit écoulée vers Rosette par le Delta, et étoit demeurée très-basse à Damiette; l’eau de la mer avoit considé: rablement reflué et s’étoit répandue sur les terres : beaucoup d'arbres avoient péri; les dattiers n'avoient plus donné de fruits et languissoient encore après plusieurs années , quoique l’on eût, par des travaux, ramené l’eau du Nil vers Damiette dans une proportion suffisante. Les Égyptiens regardent le dattier comme originaire de l'Arabie heureuse. C'est sur le dattier que le sexe des fleurs a été le- plus anciennement observé : on avoit reconnu que les arbres femelles avoient besoin, pour porter des fruits, d'être placés dans le voisinage des mâles. La culture, en rendant cet arbre plus productif, a fait naître la nécessité de porter des fleurs mâles sur les fleurs femelles pour les féconder. On a recours à cette méthode par-tout où le dattier est cultivé ; elle étoit appelée caprification chez les anciens, ayant été comparée à une mé- thode suivie dans la Grèce pour faire porter des fruits au figuier, et qui consiste à placer sur ces arbres les figues d’autres figuiers sauvages appelés Caprificus ; pleines d'insectes, qui, en se répandant sur les figues cultivées et les piquant, les font grossir et mieux parvenir à maturité : mais la ressemblance entre la caprification du dattier et celle du figuier n'existe que dans le transport des fleurs ou fruits de certains pieds de ces arbres sur d’autres. La fleur mâle du dattier, portée sur la fleur femelle, y fait développer le fruit et sa graine, par une véritable fécondation du germe de cette graine : dans le figuier, au contraire, le germe des graines est attaqué 1. H. Ne Ya 172 FLORE D'ÉGYPTE. par les insectes qui y déposent leurs œufs; leur piqûre hâte seulement la maturité du fruit sans rendre la graine propre à reproduire son espèce. Lorsque les dattiers commencent à fleurir en wechyr, partie de février et de mars, on coupe sur les mâles les spathes qui doivent bientôt s'ouvrir; on recon- noît en les pressant, au bruit qu'ils font sous le doigt, que les fleurs sont prêtes à jeter Jeur poussière. On sépare les divers brins ou rameaux de la grappe; et un homme les portant devant lui dans sa robe qu'il a relevée et rattachée sur ses reins, grimpe jusqu'au sommet des dattiers : il secoue la poussière de quelques petits rameaux mäles sur chaque grappe femelle, et place ensuite ces rameaux au centre de la grappe, ayant soin de la nouer toute entière par le bout avec un fil, qui est ordinairement une lanière déchirée de quelque foliole de dattier. Les écailles des troncs de dattier présentent autant de degrés propres à retenir les pieds. L’ouvrier, en montant, s'est servi d’une ceinturé de corde passée autour de ses reins, et qui embrasse son corps et le tronc de l'arbre. Cette ceinture est faite d’une large tresse de corde de dattier dans la partie qui pose sur les reins, et n'est qu'une simple corde tordue en devant ; elle forme le cerceau, ayant beau- coup de soutien par elle-même, et est assez longue pour que l'ouvrier placé dans cette ceinture puisse se tenir incliné en arrière, tandis que ses pieds touchent l'arbre : un léger effort des mains, en tirant de chaque côté l’anse de corde qui em- brasse le tronc, suffit pour rapprocher le corps près de l'arbre, et permet de faire sauter la corde un peu plus haut qu'elle n’étoit; les pieds se placent en même temps plus haut. Parvenu au sommet de l'arbre, et toujours soutenu par sa cein- ture, le cultivateur coupe à volonté les spathes de fleurs mâles, les descend au moyen d’une corde dont il s’est muni, va les secouer ensuite, et les laisse par brins sur les fleurs des dattiers femelles. On féconde de cette manière, à quelques jours de distance, les diverses grappes d’un dattier, qui ne s’épanouissent pas toutes À en même temps. Les grappes commencent à fléchir sous le poids des dattes à la fin de juin; on lie ces grappes à la base des feuilles, pour éviter que les fruits ne soïent froissés contre l'arbre. Les dattes mûrissent à la fin de juillet. A cette époque, les marchés du Kaire commencent à en être garnis. Hya d’autres dattes tardives produites dans da basse Égypte, et qui sont apportées fraîches au Kaire jusqu'à la fin de décembre. Les dattiers sauvages femelles donnent des fruits, lorsqu'ils ont été fécondés naturellement par les pieds mâles. Il n’en est point ainsi des dattiers cultivés : leurs fruits dépendent des soins de J'agriculteur, et ne nouent point si on a négligé, au temps de la floraison, d'apporter et de secouer sur leurs ovaires les rameaux mâles. Les dattiers ne donnèrent point de fruits aux environs du Kaire en l'année 1800, parce qu'ils ne purent être fécondés comme de coutume. Les troupes Françaises et Musulmanes avoient été en guerre au printemps, et s’étoient répandues dans Ja campagne, où les travaux agricoles avoient manqué. Les grappes des dattiers, ayant fleuri, ne furent point artificiellement fécondées, et restèrent sans fruits sur PLANTES GRAVÉES. À73 les arbres : la poussière des fleurs de quelques dattiers mâles épars ça et 1à, chassée par les fleurs et portée dans l'air, n’avoit rendu féconde aucune grappe femelle. Cependant cette poussière légère, en volant fort loin, suflit pour féconder les dattiers sauvages, dont les fruits petits et acerbes ne sont point bons à manger. Les variétés très-nombreuses de dattes diffèrent par leur forme, leur qualité, leur couleur. Il en est qui, en mûrissant, se dessèchent sur l'arbre, et dont la pulpe est pâteuse ou coriace ; les plus communes deviennent molles et mielleuses.. On les cueïlle lorsqu'elles sont encore fermes et acerbes, et on leur fait éprouver, en les mettant en tas, un degré de fermentation qui les amollit. Les dattes rouges pré- coces, #alah hayäny , et les dattes jaunes mielleuses, #alzh ama’ät, sont les variétés de dattes fraîches les plus abondantes débitées au Kaire par tous les marchands, qui les font mûrir comme il vient d’être dit. On traite différemment les dattes qui ne doivent point être mängées fraiches: on les expose sur des nattes pour les faire sécher au soleil, ou bien on les réduit en une pâte fortement pressée dans des paniers de feuilles de dattier. On fait provision, pour voyager, des dattes sèches de Sälehyeh et de Syouah. Les premières sont entières, comme les dattes de Barbarie que l’on connoît en France; les der- nières sont des dattes mises en pâte à losis de Syouah. On fait en Égypte de bonne eau-de-vie de dattes, en mettant fermenter ces fruits avec une certaine quantité d’eau dans des jarres, et en distillant la liqueur qu'on a obtenue par fermentation. L’alambic qu'on emploie consiste dans une chaudière à laquelle s'adapte un tuyau coudé de roseau, qui aboutit à une cruche refroidie par un bain d’eau fraîche qu'on renouvelle. L’eau-de-vie.qui est lé produit de la distillation ; se condense dans cette cruche. On fait aussi en Égypte beaucoup de vinaigre avec les dattes fermentées; on n'y connoît presque point d'autre espèce de vinaigre. Le vin de dattier ou la liqueur enivrante produite par la séve de l'arbre, et qu'on recucille dans plusieurs pays où croît le dattier, n'est point en usage en Égypte, maïs n’y est pas inconnu. On me dit que cette liqueur s’'appeloit lakhby. Prosper Alpin (1), en donnant un tableau des articles de la nourriture des Égyp- tiens, y a fait mention de vin de dattes qui étoit appelé subia, et qui provenoit peut-être des fruits plutôt que de la séve écoulée du sommet de l'arbre. Le cœur ou chou du dattier, bon à manger, est la partie intérieure du bour- geon caché sous la base des feuilles, et qui, étant enlevé, fait périr l'arbre : ce cœur, ferme et charnu, a la saveur de la châtaigne crue; je ne lai vu recueillir que sur les dattiers qu'on étoit dans la nécessité d'abattre en détruisant des plantations. Un dattier porte de deux à six et même jusqu'à plus de douze grappes. Lors- qu'il en porte environ une douzaine, on en coupe quelques-unes pour ne pas épuiser l'arbre, qui pourroit être abattu par le poids, ou dont le fruit seroit tout- à-fait médiocre. Un dattier peut produire quatre gantär de fruits (2). Le poids fois deux cents livres de dattes dans le royaume de (1) Pr. Alpin. Rer. Ægypt. tom. I, pag: 70. ! Valence ; et il évalue à quatre-vingts livres la récolte (2) Un peu moins de quatre quintaux, poids de marc. Cavanilles rapporte que les dattiers produisent quelque- annuelle de chaque arbre. 174 FLORE D'ÉGYPTE. d'une grappe est de quinze à à vingt-cinq et même cinquante rot/ (1). J'ai entendu dire que les marchands qui achètent d'avance la récolte des dattes sur pied, en évaluentle poids, de manière àtâcher de ne payer que trente pârats (2) le qantär (3), prix qui doubla au Kaire pendant le séjour des Français. Les mêmes arbres ne donnent pas de fruit tous les ans, ou n’en donnent qu'en petite quantité. On tire un revenu non-seulement des fruits, mais de toutes les autres parties de l'arbre. Les grappes, après que les dattes ont été cueillies, servent à faire des cordes. On déchire ces grappes et on les bat pour en séparer les fibres qui sont longues et fortes; on les tord avec des folioles minces de dattier, et Yon en fait des cordes très-lisses qui servent aux bateliers sur le Nil. On fait aussi des cordes avec les fibres des gaînes membraneuses de la base des feuilles. On nomme ces fibres 4f, et l’on s'en sert comme d’une filasse grossière. C'est avec cette partie fibreuse des feuilles de dattier que sont faites toutes les cordes «des filets qui retiennent la charge sur le dos des chameaux. Les branches servent :à faire des paniers ou des cages commodes pour le transport de toute sorte de marchandises. Le bois du dattier sert.aux constructions, mais n’est point propre à faire des planches ; il est composé de fibres longitudinales réunies par linterposition de la moelle, plus abondante dans le cœur du tronc qu'à sa circonférence. H en résulte que le tronc est dur extérieurement où ses fibres sont serrées, et qu'il est mou à l’intérieur où la moelle se pourrit facilement; on peut souvent en enlever les fibres comme de longs filamens. La meilleure manière d'employer ce bois est de fendre les troncs dans leur longueur en deux morceaux, et de les employer secs et légers pour qu'ils se conservent et ne fléchissent point; ils sont utiles pour les planchers et les terrasses des maïsons. Le cultivateur qui doit planter un terrain en dattiers, fait séparer du pied des arbres dont il veut multiplier l'espèce, des rejetons que l'on plante en quinconce dans les fossés qu'on leur a préparés; on choisit ces rejetons de sept à dix ans, et on les enterre environ de la profondeur d’un mètre [2 pieds et demi à 3 pieds] jusqu’à la naissance des feuilles. On les revêt de paille longue pour serrer les feuilles en un corps, les abriter du soleil et forcer Farbre à s'élever. II pousse du cœur de nouvelles feuilles qui écartent celles que l'on avoit liées. Les nouveaux pieds donnent du fruit à trois et quatre ans, et à dix ans sont en plein rapport. Les dattiers sont plantés à plus ou moins de distance les uns des autres, selon que l’on veut cultiver en même temps d’autres végétaux entre ces dattiers, ou consacrer uniquement le terrain à ces arbres. Il entre quatre cents dattiers par feddän dansune plantation serrée; ce qui fait un dattier par qassäb, ou par canne superficielle de 148 décimètres, la longueur de la canne étant de 3 mètres 85 cen- timètres [environ 11 pieds et demi] (1) Environ 14, 22 et 45 livres, poids de marc: quantité varie suivant les espèces de denrées, et qui n’est (2) Environ vingt sous et demi de notre monnoie. pas moindre de cent rail, qui équivalent environ à (3) Le qantâr est une mesure de pesanteur, dont la quatre-vingt-onze livres, poids de marc. PLANTES GRAVÉES. d7 Lorsqu'un dattier a vieilli, et que la séve commence à se porter plus foible- ment à son sommet, il est possible, me disoit un cultivateur des environs du Kaire, de couper ce dattier et de le replanter, en descendant son sommet en terre. Une année avant cette opération, on enfonce deux coins de bois en croix à travers le tronc, à trois coudées environ au-dessous des feuilles; on recouvre ces coins et les nouvelles blessures, d’un bourrelet de limon soutenu avec un réseau de corde ; on tient ce limon toujours humide:chaque jour, un homme monte en été l’arroser, en tirant à lui, lorsqu'il est au haut de l'arbre, une cruché d’eau qu'il verse sur le limon. II se trouve, à la fin de l'hiver, des radicules formées sous le bourrelet de limon; on coupe le sommet de l'arbre au-dessous de ce bourrelet, et on le plante dans un trou près d’une rigole pour l'arroser. Cette méthode, pra- tiquée pour conserver quelque espèce rare de dattier, suivant ce qui me fut dit, me paroît d'accord avec ce que rapportent Pline {1} et Théophraste (2), que les dattiers peuvent être plantés de bouture après avoir été coupés à deux coudées au-dessous de leur tête. Un dattier peut produire des radicules et des rejetons de toute sa surface. Les plantes poussent généralement des radicules et des bourgeons aux nœuds de leurs tiges et aux aisselles de leurs feuilles; le rapprochement des feuilles occa- sionne sur le dattier celui des radicules pressées sous l'aisselle des feuilles. On voit sortir, par l'effet de l'humidité, des radicules sur les troncs de dattier dans les plaines où le brouillard les enveloppe : elles sortent quelquefois jusqu'à 3 et À mètres [10 et 12 pieds] de hauteur, au-dessus de terre; c’est jusqu'à cette hauteur que l'écorce se trouve pénétrée par l’eau en évaporation. Les radicules sortent du dattier au-dessus de terre de la même manière qu'elles sortent aussi des nœuds inférieurs des tiges de maïs et de sorgho dans les champs d'Égypte. Il n'ya presque point de radicules au-dessus de terre à la base des dattiers dans les lieux secs battus par les vents; elles sont, au contraire, très-abondantes sur les dattiers des boïs épais et humides de Qorayn, entre le Kaire et Sälehyeh. Les dattiers de ce canton, cultivés avec plus de soin que dans le reste de l'Égypte, sont garnis à lour base de terre relevée en talus, de manière à couvrir toutes les radicules. C'est seulement à Qorayn que j'ai vu remuer ainsi la terre et creuser des fossés au pied des dattiers pour y déposer des engrais. Le sommet des dattiers peut donner accidentellement des rejetor. er des radicules comme la base. Je vis, entre les collines de sable d'Abouqgyr, un dattier qui, étant demeuré enfoui de plus de 3 mètres [environ 10 pieds] dans le sable, avoit produit trois rejetons à cette hauteur et de longues radicules ; le vent ayant par la suite dissipé le sable et laissé le tronc à découvert, les rejetons du sommet de l'arbre et les longues radicules qui y tenoient, sétoient desséchés : la séve avoit continué à s'élever, dans la direction droite du tronc, jusqu'au bour- geon terminal, qui étoit vigoureux. Les rejetons du sommet des dattiers se trouvent sur de jeunes pieds qui n’ont que la hauteur d’un homme, et sont rares sur les arbres élevés; ils nuisent aux arbres, et ont besoin d'être coupés. Le grand (1) Æist, nat, Kb. 111, cap. 1V: (2) Hist, plant, Wb. 11, cap. VIIT, pag. 90. 176 FLORE D'ÉGYPTE. développement d’un de ces rejetons auprès du bourgeon terminal d'un dattier explique comment ce dattier peut devenir fourchu. Les dattiers ainsi fourchus, terminés par deux têtes également vigoureuses, sont fort rares, et regardés avec raison, par les botanistes, comme ayant pris une crois: sance monstrueuse. J'ai vu trois de ces dattiers en Égypte: ils étoient aussi saïns que si leur tronc n'eût point été fourchu. Les dattiers venus de noyaux sont plus vivaces que les dattiers élevés de drageons , mais ne donnent communément que de mauvais fruits sauvages. Ces arbres, dit-on, peuvent vivre plus de deux cents ans. On laisse peu de dattiers mâles dans les plantations; et probablement une des raisons qui empêchent que l'on ne cultive les dattiers de graines, est la nécessité d'attendre l’époque à laquelle les arbres doivent fleurir, pour connoître s'ils don- neront ou non du fruit, étant à fleurs femelles ou à fleurs mâles; tandis qu'en : cultivant les arbres de drageons, on est sûr d'obtenir des pieds de l'espèce pro- ductive que lon plante. Je n'ai point vu en Égypte de dattes sans noyau; Vesling (1) remarqua autrefois qu’elles y étoient fort rares. M. Desfontaines a observé ces dattes en Barbarie (2). Je regrette de n’avoir pu connoître jusqu'à quel point la privation ou la simple dégénérescence du noyau peut quelquefois résulter du dé- faut de fécondation des ovaires par les fleurs mâles. Les dattiers, devenus aussi multipliés dans le nord que dans le sud de l'Égypte, donnent d'excellens fruits, quoique, suivant le témoignage ancien de Strabon (3), ils fussent autrefois de mauvaise qualité dans toute l'Égypte, excepté à Thèbes. Le succès de la culture des dattiers qui ont remplacé les anciennes vignes d’Alexan- drie et du lac Mareotis, démontre la nécessité de ‘tenter sans relâche les moyens propres à conserver ou à améliorer les productions qui font la richesse et l'embel- lissement d’une contrée. Explication de la Planche 62. PHŒNIX dactylifera. Fig. 1, grappes de fruits, et portions coupées d’une feuille dont la base est épaisse, garnie d’épines latérales, et dont le sommet se compose de folioles linéaires. Fig. 2, spathe de fleurs mâles, non encore ouverte, réduite au quart de sa grandeur ra@elle. Fig. 3, spathe et grappe de fleurs femelles. Cette figure est réduite au tiers de sa grandeur. /a) Rameau de fleurs femelles; (4) fleur femelle séparée; (c) coupe transversale d’un bouton de fleur; (d) pistils; (e) fleur mâle; (f) por- tion d’un rameau de fleur mâle. (1) Observat.inlibr. Pr, Alpin. de plant. Ægypt.cap. vu. (3) Geogr, pag. 1173. (2) Voyez la Flore atlantique, tom. 11, pag. 444. ;