dan) EAN HDI TE aig ii ni Huet 142 ii JET HARVARD UNIVERSITY CU : ES: AXYXY LIBRARY OF THE Museum of Comparative Zoology D UT AE Se] \, 24. fl h TR AC (r fre AU! ne 14 , |! MOLLUSQUES VIVANTS ET FOSSILES. PARIS. — IMPRIMERIE D A. SIROU, Rue des Noyers, 37. MOLLUNQUEX VIVANTS ET FOSSILES : Atéer DESCRIPTION DE TOUTES LES ESPÈCES DE COQUILLES ET DE MOLLUNQUES CLASSÉES SUIVANT LEUR DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE ET GÉOGRAPHIQUE: PAR ALCIDE D’ORBIGNY, Chevalier de la Légion-d'Honneur francaise; officier de la Légion-d’Honneur bolivienne ; Membre des Sociétés Philomatique et Géologique de Paris; Membre honoraire de la Société Géologique de Londres; des Académies Royales de Turin, de Madrid ; de Ja Société Impériale de Moscou ; de l’Académie de Philadelphie, etc. etc; Auteur du VOYAGE DANS L’'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE, de la PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, etc, etc, AVEC UN ATLAS Représentant les types des Animaux et des Coguilles de tous les genres, ainsi que les espèces les plus caractéristiques des diférents Terrains. Tome premier. PARIS, GIDE ET Ci, ÉDITEURS, RUE DES PETITS—AUGUSTINS, D, PRÈS LE QUAI MALAQUAIS. 7 4848 A RCE Û INTRODUCTION. de Une histoire générale des Mollusques vivants et fossiles, comprenant dans chaque genre la description de toutes les espèces de Coquilles placées suivant leur distribution géolo- gique , au sein des couches terrestres , et leur distribution géographique dans les mers actuelles, est, sans contredit, pour le moment, l'ouvrage le plus nécessaire et le plus impérieuse- ment réclamé par les besoins de la science. - Nous n'avons, en effet, pour le démontrer, qu'à jeter un coup d'œil rapide sur les ressources offertes aux zoologistes, aux conchyliologistes ou aux paléontologistes qui, dans l’état actuel des choses, veulent se livrer à ce genre d'étude. Qu'un z0ologiste, par exemple, désire connaître la série des animaux mollusques décrits, où la trouvera-t-il réunie? Nulle part, puisque aucun ouvrage général n’a encore paru sur ce sujet, et que les traités de Conchyliologie français et anglais ne représentent autre chose que des Coquilles. Pour se rendre compte des données de la science à cet égard , il faudra qu'il en cherche les figures éparses dans les grands voyages scien- tifiques, dans les traités d'anatomie ou dans beaucoup d’ou- 6 MOLLUSQUES. vrages qui n'existent que dans les capitales. Il en résulte que, sans un travail long et opiniâtre, possible seulement à Paris , à Berlin ou à Londres, il ne pourra compléter ses études, quelle que soit sa persévérance. Que, par amour pour la science ou comme délassement, un conchyliologiste veuille étudier l'ensemble des Coquilles, il trouvera d'innombrables difficultés, soit qu'il se borne aux espèces des mers actuelles, soit qu'il embrasse la généralité des Coquilles vivantes et fossiles. Dans le premier cas, il cher- chera vainement les éléments de cette étude dans les ouvrages que leur prix rend accessibles à toutes les fortunes. La pre- mière édition des Animaux invertébrés de Lamarck n’est plus depuis longtemps au courant de la science, tandis que la der- nière, non encore terminée, est à proportion, vu la marche rapide des découvertes, beaucoup moins complète que ne l'était la première lors de son apparition en 1818. Le conchyliologiste aura donc à dépenser des sommes énormes pour se procurer le commencement de ces grands et beaux ouvrages à planches pu- bliés à Paris et à Londres, sans rencontrer, dans ce qui a déjà paru, rien de complet, et surtout rien de relatif aux animaux. Dans le second cas, le conchyliologiste qui veut acquérir à la fois des notions complètes sur les Coquilles vivantes et sur les Coquilles fossiles, sera plus mécontent encore; car ils'apercevra tout de suite qu'on a fait des unes et des autres deux sciences distinctes, restées pour ainsi dire isolées. De nombreux au- teurs, en effet, se sont livrés, sur les genres et sur les espèces des mers actuelles, à des travaux très-multipliés, sans s’inquié- ter des descriptions simultanées des géologues ou des paléonto- logistes, relativement aux espèces fossiles ; tandis que, de leur côté , les paléontologistes décrivaient, le plus souvent, des genres ou des espèces de Coquilles fossiles, en restant étrangers aux travaux des conchyliologistes ; ainsi chacun a, de son côté, formé des genres ou nommé des espèces, sans être préalable- ment au courant de ce qui existait. Il en est résulté que sou- vent la même forme zoologique de genre ou d'espèce a recu INTRODUCTION. 7 plusieurs noms distincts ‘, ou que la même dénomination spé- cifique a été appliquée à plusieurs êtres bien différents les uns des autres. On concoit facilement qu'ayant à lutter contre ces difficultés, personne ne puisse connaître parfaitement l’état de la science, à moins d'un travail immense de comparaison et de discussion. Qu'un paléontologiste, désirant servir la Géologie, veuille étudier l’ensemble des corps organisés fossiles, où trouvera-t-il les éléments de son travail? Ici son embarras sera plus grand encore. Non-seulement il ne rencontrera aucune publication qui lui présente la série des êtres fossiles dans l’ordre zoolo- gique ou géologique, mais de plus il reconnaîtra facilement, en comparant cette multitude de renseignements disséminés dans un nombre considérable d'ouvrages, de mémoires et de notices , écrits dans toutes les langues, qu'ils ont été faits sans unité de plan ni de principes ; qu'ils renferment beaucoup d’er- reurs de déterminations zoologiques, et que la partie la plus importante, l'application ou l’âge géologique , y est, le plus souvent, si vague, si imparfaitement déterminée, qu'elle pré- 1 Je citerai, pour le prouver, l'exemple suivant : En 1822, M. Torton créa, sous le nom de Lyonsia, un genre nouveau pour le Mya norwegica de Gmelin ; ce qui n’empêécha pas M. Brown de le former aussi, en 1827, sous celui de Magdala. M. Deshayes, n’ayant pas sans doute connaissance de ces deux coupes génériques, crut aussi, lui, la créer en 1830, et la nomma Osteodesma. Voyons maintenant ce que les paléontologistes en ont fait. M. Agassiz, en 1842, dans ses études critiques, fit, pour cette forme zoologique à l’état fossile, deux genres nouveaux, les Gresslya et les Cero- mya. C’est peut-être aussi le Cardiomorpha de M. de Coninck. Voilà donc un genre qui a successivement reçu trois noms génériques des conchylio- logistes, et trois noms des paléontologistes. Voyez Paléontologie fran- caise, Terrains crétacés, t. III, p. 383. Je citerai encore l'exemple de l'Ammonites Jason , décrite successive- ment sous quatorze noms différents. (Jason, Castor, Hylas, ornatus, Guillelmi, lautus, Rowlslonensis, bifurcatus, Duncani, gemmatus, Ar- conis, Elisabethæ, Stulchburii et Sedwickii.) Voyez Paléontologie fran- . gaïse, Terrains jurassiques. Voyez aussi mes Mollusques jurassiques de Russie, ouvrage de MM. Murchison, de Verneuil et de Keyserling, p. 24. 8 MOLLUSQUES. sente autant de chances à la méprise qu'à l'acception véritable. Les erreurs de déterminations géologiques, en effet, deve- naient d'autant plus faciles à commettre, que la Paléontologie et même la Géologie, sont des sciences nouvelles sur lesquelles exis- tent encore beaucoup de dissidences. Elles étaient même d’au- tant plus communes, que les espèces fossiles sont, le plus ordi- nairement, décrites par des zoologistes peu au courant de la Géologie. D'un autre côté, les erreurs de déterminations z00- logiques compliquaient d'autant plus la question, que les es- pèces présentent des caractères difficiles à saisir, et que leur création provenait d’ailleurs souvent d’un géologue qui n'avait pas fait de la Zoologie l'objet de ses études spéciales. De ce chaos inextricable, il résulte que non-seulement le géologue et le paléontologiste ne peuvent rencontrer un ouvrage général qui leur donne une idée juste de l’admirable distribution des êtres suivant les époques géologiques, mais encore qu'il reste dans leur esprit des doutes résultant de l’état peu satisfaisant de la science. Si l’on n’a rien trouvé lorsqu'il s'agissait de chaque branche séparée de l'étude des Mollusques, à plus forte raison n'existe- t-il pas d'ouvrages qui les réunissent toutes trois dans un seul cadre. Elles sont pourtant des dépendances indispensa- bles les unes des autres, et chacune en particulier n'est rien sans le secours des autres, En effet, l'anatomie et la zoologie spéciale des Mollusques donnent les rapports qui unissent ces êtres entre eux, les différences qui les séparent et fixent dé- finitivement leur place dans les méthodes. La Conchyliologie, se bornant à l’étude de la partie testacée ou mieux du squelette des Mollusques, n'en est, comme on voit, qu'une petite fraction qui ne peut avoir de bases positives et solides que celles qu'elle emprunte à la Zoologie. D'un autre côté, des- tinée à révéler l’histoire chronologique des faunes et de l’ani- malisation successive qui a peuplé notre planète à toutes les époques géologiques , la paléontologie des Mollusques n'est encore qu'une dépendance de l'étude des animaux; car elle INTRODUCTION. 9 emprunte à l'Anatomie comparée et à la Zoologie les caractères internes ou externes destinés à faire retrouver, par analogie, sur les parties testacées fossiles , les dernières traces d’une organisation éteinte, en procédant ainsi logiquement du connu à l'inconnu. En résumé, non-seulement il n'existe point d'ouvrage gé- néral qui présente l’ensemble des connaissances relatives aux Mollusques vivants et fossiles ; mais encore on ne connaît rien de complet sur l'étude particulière des animaux mollusques, des Coquilles vivantes et des Coquilles fossiles. Je fus surtout frappé de cette vérité, lorsqu’après vingt an- nées d'observations sur la zoologie de toutes les régions, je youlus, pour mes divers travaux, scruter tour à tour la science relativement aux animaux mollusques, aux Coquilles vivantes et aux Coquilles fossiles. En rencontrant une foule d'erreurs dans les ouvrages les plus accrédités, je sentis bientôt que je ne pourrais moi-même rien faire de certain sans avoir préa- lablement acquis une connaissance détaillée de tout ce qui existait. Je ne m'effrayai point de l’immensité des recherches à faire; je me mis à l'œuvre avec courage. Je réunis successi- vement tous les matériaux épars relatifs aux animaux , afin de compléter et de rectifier ma classification ; je rassemblai toutes les données de la Conchyliologie vivante, depuis l'établissement des genres et des espèces par Adanson, Gualtieri et Linné jus- qu’à l'époque actuelle; je tirai des ouvrages de Géologie et de Paléontologie les nombreuses espèces publiées dans toutes les parties du monde. Après un travail de dix années, J'avais réussi à rassembler plus de soixante-dix malle documents épars dans tous les travaux de Zoologie, de Conchyliologie et de Paléontologie, et je n'avais plus, pour être au cou- rant, qu'à suivre les publications journalières. Tous ces do- cuments, classés suivant une méthode particulière, ne me donnaient pas seulement l’état actuel de la science des Mollus- ques. des Coquilles vivantes et fossiles dans leur ensemble; mais Je pouvais encore, avec certitude, en m appuyant sur des 40 MOLLUSQUES, dates positives, rectifier, pour chaque genre, pour chaque es- pèce, toutes les erreurs qui s'étaient glissées dans les diffé- rents ouvrages; en un mot, je possédais la clef de tous les travaux zoologiques et paléontologiques relatifs aux Mollusques et aux Coquilles. J'aurais pu conserver pour moi seul des moyens de vérifi- cation aussi complets, des bases aussi solidement établies sur l'histoire des Mollusques et des Coquilles vivantes et fossiles. I] m était, en effet, toujours facile de vérifier et de relever à l’ins- tant mème les erreurs de nomenclature que devaient nécessaire- ment commettre, sans s’en douter, toutes les personnes qui, n'ayant pas fait ce travail préalable, voulaient écrire sur cette branche si utile des connaissances humaines; mais je n’ai ja- mais eu pour but, dans mes travaux, que l'avancement de la science à laquelle j'ai consacré mon existence. En réfléchissant à l'immense travail que m'avait coûté cet ensemble de faits, je n'ai songé qu'à faire jouir tout le monde des avantages que j'avais si péniblement conquis aux dépens de mes veilles, en mettant chacun à portée, l’état actuel de la science lui étant connu, de la faire rapidement avancer. J'ai pensé alors à pu- blier, sur les Mollusques vivants et fossiles, un ouvrage général qui comprendrait, dans chaque genre, la description de toutes les espèces de Coquilles connues, placées suivant leur réparti- tion géologique au sein des couches terrestres, et leur distribu- tion géographique dans les mers actuelles, afin d’avoir, sous un point de vue vraiment philosophique, toutes les données de la science relatives à la succession et à la perfection de l'animali- sation aux diverses périodes de l’histoire de notre planète. J'ar- riverai ainsi, en scrutant l’état actuel, à connaître les lois po- sitives qui président encore à la distribution géographique des êtres vivants, afin de juger, par des comparaisons, quelles ont été les conditions d'existence propres aux êtres de toutes les époques géologiques. Ces premières indications sur le travail que j'entreprends peuvent déjà faire entrevoir que les nombreux matériaux épars INTRODUCTION. 41 sur les Mollusques vivants et fossiles sont des éléments de vé- rification, et non pas l'ouvrage lui-même. En effet, je devrai d'abord discuter l’un après l’autre ces documents, les rédui- sant, par une critique sévère, à leur véritable valeur; puis il me faudra les comparer minutieusement aux objets eux- mêmes, pour les discuter de nouveau et les placer ensuite en synonymie. Je terminerai enfin chaque recherche partielle par une description faite, autant que possible, sur les échantillons en nature, afin de ramener la science aux faits bien positifs, séparant avec soin tous ceux qui laisseraient des doutes. Un ouvrage de cette importance aurait pu m'effrayer, si je n'avais eu à ma disposition tout ce qui a été écrit sur les Mol- lusques et sur leurs Coquilles, et si je ne m'y étais depuis long- temps préparé par mes recherches sous toutes les latitudes et par mes nombreuses publications partielles. En effet, en intercalant dans cet ouvrage les espèces de Coquilles vivantes déjà décrites par moi dans les faunes spéciales de l'Amérique méridionale?, des Antilles?et des Canaries, en y réunissant les faunes des ter- rains crétacés et jurassiques de ma Paléontologie française*, les séries diverses publiées dans mes travaux sur les Coquilles fossiles de l'Amérique méridionale, de la Colombie, de la Russie sep- tentrionale?, de la Russie méridionale f et des Antilles”, une por- tion considérable de ce travail se trouvera déjà prête et n'aura plus besoin que d’une révision nouvelle. Je possède, en outre, de nombreuses Coquilles vivantes classées géographiquement, et des collections bien plus complètes encore des Coquilles fossiles Voyage dans l'Amérique méridionale, Mollusques. Histoire de l’île de Cuba (de M. la Sagra), partie des Mollusques Histoire des Canaries, de MM. Webb et Berthelot. Paléontologie française, Terrains crétacés et Terrains jurassiques Voyage dans l'Amérique méridionale. Coquilles fossiles de Colombie. Voyage géologique de MM. Murchison, de Vernueil et de Keyserlings Voyage de M. Hommaire de Hell. Histoire de l’ile de Cuba, Paléontologie. D œ NN OO A À © D À» 12 MOLLUSQUES. qui à toutes les époques géologiques ont peuplé les anciennes mers. D'ailleurs, ayant été à portée d'apprécier le zèle avec le- quel les savants ont bien voulu mettre à ma disposition toutes leurs collections, lorsqu'il s’est agi de ma Paléontologie fran- çaise , j'espère trouver en eux la même complaisance pour cet ouvrage, aussi nécessaire que le premier, puisqu'il est destiné à devenir le résumé de tous les travaux publiés, et la clé de tous les travaux à faire sur la zoologie, la conchyliologie et la paléontologie des Mollusques. J'ai déjà la certitude d'obtenir communication de toutes les collections nationales relatives aux corps organisés fossiles; je puis compter encore sur un très-grand nombre de belles collec- tions de Coquilles vivantes et fossiles tant de la capitale que des provinces, et j'accepterai avec le plus vif empressement la col- laboration active des personnes qui se seront occupées de mo- nographies partielles de familles et de genres ou de faunes lo- cales vivantes et fossiles. Je citerai toujours avec le plus grand soin les personnes auxquelles je devrai les moindres communi- cations, afin de faire connaître leur part de collaboration. En- fin, je ne négligerai aucune occasion de compléter l'ouvrage ; mais sa vaste étendue, les nombreuses difficultés qu'il présente, me font plus que jamais réclamer l’indulgence de tous les amis de la science, pour les erreurs qui se glissent toujours, mal- gré l’auteur, dans un sujet aussi compliqué par ses détails qu'il est considérable dans son ensemble. INTRODUCTION. 13 PLAN DE L’OUVRAGE. Je ne commencerai pas mon ouvrage par l'histoire minutieuse de la Conchyliologie seulement, ou par l'exposition des mé- thodes que les conchyliologistes ont suivies. Un tel exposé prend dans un livre une place considérable, sans démontrer autre chose sinon que son auteur à pu faire une compilation exacte. Mon but étant d'envisager l’ensemble des Mollusques au point de vue philosophique, c’est-à-dire dans ses modifications et dans ses résultats d'application aux grandes questions de la Zoologie gé- nérale, de la Paléontologie et de la Géologie, je m’attacherai surtout à faire ressortir sous ces divers rapports le côté utile de la science. J'entrerai en matière par l'étude générale des ani- maux mollusques, renvoyant aux spécialités la partie réelle- ment importante et nécessaire de l’histoire conchyliologique. Ayant toujours, dans mes travaux sur les différentes branches de la Zoologie, marché du connu à l'inconnu, je suivrai en- core cette méthode dans cet ouvrage, avec d'autant plus de raison que c est la seule manière d'appliquer la Paléontologie ; ainsi, les êtres parfaits dans leur organisation étant les mieux connus, Je commencerai par les animaux les plus complets d’après leur système nerveux ou leurs moyens de locomotion, et je descendrai ainsi dans l'échelle des êtres, en décrivant suc- cessivement les Céphalopodes , les Gastéropodes, les Ptéro- podes, les Lamellibranches et les Brachiopodes. Chaque classe contiendra d'abord la description de ses grands traits caractéristiques et différentiels; puis je parlerai successi- vement des divers organes des animaux qu’elle renferme, en mettant en relief les modifications que subissent ces organes, et A, MOLLUSQUES. je terminerai cel examen comparatif par la série de caractères qui me paraissent dominer, et qui peuvent offrir de bons moyens de distinguer les groupes de toutes valeurs. Reprenant la science dans ses principes, et discutant de nouveau tous les éléments de classification, on concoit que je ne puisse m astreindre à suivre aucune des méthodes admises. Je chercherai, en effet, à grouper les êtres d’après leurs affinités naturelles, empruntant néanmoins à mes savants devanciers tout ce qui serait en rapport avec mes observations personnelles ou en coïncidence avec les bases qui me paraîtront préférables. Je me servirai des caractères zoologiques, sans négliger ceux que la fossilisation ne peut détruire, et qui, tenant essentielle- ment aux parties solides, peuvent toujours étre appréciés du géologue. J'arriverai ainsi jusqu'aux genres, et là, je commen- cerai une série de monographies aussi complètes que possible. La description de chaque genre comprendra son nom le plus ancien ; sa synonymie chronologique, les caractères détaillés de son animal, de sa coquille, s'il en est pourvu; ses rapports ou ses différences avec les autres genres de la même famille ; et, sous le titre d'observations, des considérations sur les diffé- rentes parties animales ou testacées qui le caractérisent, envi- sagées suivant leurs limites de modifications. J'arriverai ainsi à former des groupes de formes propres à faciliter les recher- ches de détermination, et je donnerai les listes des espèces de chacun de ces groupes. Je terminerai par des considérations sur la manière de vivre, sur la station normale des espèces qu'il renferme, et enfin par un aperçu historique du genre. Chaque espèce portera le plus ancien nom qui lui a été appliqué; sa synonymie la plus exacte, comme je l'ai depuis longtemps introduite dans la science, sera présentée dans l’or- dre chronologique avec des dates, afin qu’on puisse juger de suite de son histoire et des erreurs qui s’y sont glissées. Une phrase latine donnera ses principaux caractères, puis viendront les dimensions. Ici, pour que les Mollusques fossiles puissent être rigoureusement appliqués à la Géologie, il fallait rem- INTRODUCTION. 15 placer par des comparaisons mathématiques les termes vagues employés jusqu’à présent. Il fallait donner des mesures qui, graphiquement, permissent de reproduire toujours l'espèce sur le papier sans l'avoir sous les yeux, au moyen de quelques chiffres comparatifs des rapports des parties ou des mesures en degrés des formes anguleuses. C’est ce que j'ai encore introduit dans la Conchyliologie ‘, et ce que je cherche à perfectionner de plus en plus. Après les mesures viendra la description détail- lée des caractères de l'espèce. Un paragraphe d'observations sera destiné à donner ses limites de variations, suivant les di- verses périodes de son accroissement ou selon les sexes. Un autre paragraphe purement critique portera le titre de Rapports et différences. C'est là que je parlerai des caractères qui rap- prochent une espèce des espèces voisines , ou l’en distinguent : la localité pour les espèces fossiles, et l'habitat pour les es- pèces vivantes, contiendra ce qui dépend des conditions géolo- giques où elle s’est rencontrée ou des parages où elle vit. Enfin je terminerai, s’il y a lieu, par quelques courtes données sur leur histoire. Suivant le but spécial d'application à la Zoologie générale et à la Paléontologie que je me suis proposé d’atteindre, je ne décrirai point les espèces d’après leur affinité seulement, mais bien dans leur ordre d'apparition sur le globe, pour les es- pèces fossiles, et dans leur distribution géographique pour les espèces vivantes, afin de compléter le cadre de chaque forme animale à toutes les époques. Les espèces seront, en consé- quence , groupées dans l'ordre suivant : ESPÈCES FOSSILES. Espèces des terrains paléozoïques. de l'étage silurien. de l'étage dévonien. de l'étage carbonifère. ! Paléontologie française, Terrains crétacés, t. Il, p. 8, 16 MOLLUSQUES, Espèces de l'étage permien. de l'étage triasique. Espèces du terrain jurassique. de l'étage liasique. de l'étage bathonien ou de l'oolite. de l'étage oxfordien. de l'étage kimméridgien. de l'étage portlandien. Espèces du terrain crétacé. de l'étage néocomien. de l'étage aptien. de l'étage albien ou du gault. de l’étage turonien ou de la craie chloritée. de l’étage sénonien ou de la craie blanche. Espèces des terrains tertiaires (divisés par étages et par bassins.) Espèces fossiles dont le terrain est incertain. Espèces fossiles incertaines. ESPÈCES VIVANTES, Espèces de l'Océan atlantique. de France et du nord de l'Europe. de l'Amérique du nord. des Antilles. du Brésil tropical. de la Plata et de la Patagonie. de l'Afrique tropicale (Sénégal, ete., ete.). des Canaries. du cap de Bonne Espérance. Espèces de la Méditerranée, } oies pas LE { côtes d'Europe. Espèces de la mer Noire. Espèces de la mer Rouge. …o > trot slt INTRODUCTION. 17 Espèces du grand Océan. du Chili et du Pérou jusqu'à Lima. Colombie, Guatemala. Mexique, Californie. de l'Amérique du Nord (partie tempérée et froide). de l'Océanie. de la Nouvelle-Hollande. de la Nouvelle-Zélande. du Japon. de la mer de Chine. de la mer des Indes. de Madagascar !. Espèces dont la patrie est incertaine. Espèces incertaines. Espèces citées par les auteurs, qui n'appartiennent pas au genre. (Ici je renverrai au genre véritable de chacune.) del’Amérique tropicale Des considérations générales sur les déductions de toute na- ture qu'on pourra tirer de la distribution géologique des espèces fossiles, comparées aux régions de température propres aux es- pèces vivantes, termineront l’ensemble de chaque genre et en compléteront le cadre. Une table, à la fin de chaque genre, donnera, dans l’ordre alphabétique et chronologique, toutes les espèces positives ou nominales qui auront été décrites depuis les temps les plus an- ciens, avec renvoi à la page, au terrain, ou à la zone d’habita- tion. Cette table, rédigée avec toute l'exactitude possible, empêchera que, par la suite, des noms déjà donnés soient intro- duits dans la nomenclature. Le z0ologiste, le conchyliologiste et le paléontologiste, auront désormais sous les yeux l'état de la 1 Il est bien entendu que, lorsqu'une espèce appartiendra à plusieurs terrains ou à plusieurs régions de mers à la fois, elle ne sera qu’indiquée la seconde fois. 1e (5) 18 INTRODUCTION. science, et tous les moyens de vérification désirables. J'espère qu'alors l'étude recevra une nouvelle impulsion, et qu'on marchera rapidement vers la perfection où doivent tendre tous nos efforts. ICONOGRAPHIE. Une série de planches, exécutées d’après nature avec le plus orand soin, représentera, pour la première fois, les types réu- nis des animaux, des Coquilles vivantes ou fossiles de chaque genre, et les espèces les plus caractéristiques des terrains. L'atlas terminé réunira les grands traits de l'ensemble des Mollusques , des Coquilles, et de l'animalisation qui s'est suc- cédée aux dernières périodes de l’histoire chronologique de notre globe. Paris, le 5 mars 4845. nn RS ÉTÉ EEE ne MOLLUSQUES. Caractères généraux. Le corps de ces animaux est mou, recouvert d'une peau flexible, contractile, dans ou sur laquelle se forment des pla- ques cornées ou calcaires, qu'on nomme Coquilles. Leurs prin- cipaux organes sont pairs et symétriques; ils affectent le plus souvent, dans leur ensemble, une disposition courbe, de manière à rapprocher la bouche de l'extrémité opposée. Leur système nerveux se compose de ganglions dont une portion cérébrale, sus-æsophagienne; une autre située sur le côté ventral du tube digestif, et d’autres latérales. Leur sang est blanc, leur circu- lation complète. Leur respiration est aquatique ou aérienne. Rapports et différences. Les Mollusques diffèrent des animaux vertébrés par le man- que de squelette articulé intérieur, de moelle épinière, par la grande diversité de leurs modes de respiration, et de leurs or- ganes de mouvement. Ils diffèrent des animaux articulés ou annelés, par le manque de squelette articulé extérieur, par leur système nerveux, qui ne forme pas de longue chaîne médiane, par leur appareil de circulation double, bien plus complet, par la forme de leur corps, non développé en longueur. Ils se dis- ünguent encore plus nettement des animaux rayonnés ou des z00phytes, par leurs organes qui n’affectent jamais une espèce de rayonnement autour d'un centre commun ou d’une ligne verticale. Malgré ces différences, les rapports sont plus immé- diats entre les animaux mollusques et annelés qu'entre les pre- miers et les animaux vertébrés, car il y a encore de commun 20 MOLLUSQUES. entre eux le système nerveux ganglionnaire, et le sang blanc. Du reste, soit d’après le squelette articulé extérieur, soit d’après le système de locomotion et la régularité des organes du mouve- ment, Je crois que, dans l'échelle des êtres, les animaux mollus- ques doivent venir après les animaux annelés. . COUP D OEIL SUR L ENSEMBLE DES CARACTÈRES INTERNES OU EXTERNES DES MOLLUSQUES , CONSIDÉRÉS DANS LEURS RAPPORTS ET DANS LEURS FONCTIONS !. Formes générales, consistance el composition du derme. Rien de plus variable que la forme générale des Mollusques, suivant leurs différentes classes. En effet, l’ensemble est allongé, cylindrique, ovale ou oblong, convexe en dessus et en dessous chez les céphalopodes*; aplati en dessous, convexe en dessus, plus ou moins déprimé, spiral ou non, et offrant toutes les figures, chez les gastéropodes; comprimé, ovale, cylindrique ou circulaire chez les acéphales. Leur consistance est peu va- riable , et leur nom même vient de ce caractère , essentiel à leur organisation, d'avoir une peau molle, contractile dans presque toutes ses parties, spongieuse, très-sensible, laissant souvent sortir par des pores nombreux une humeur muqueuse qui l’enduit partout. Cette peau ou derme est rendue contractile par un tissu interne formé d’un réseau musculaire plus ou moins compliqué, d'autant plus épais que les animaux sont plus élevés dans l'échelle des êtres. Les céphalopodes, par exemple, en offrent une preuve, lorsqu'on les compare aux gastéropodes. Le derme varie à l'infini, quant à ses accidents extérieurs 1 Devant m'étendre sur les caractères propres à chaque classe en par- ticulier, je ne donnerai ici que les caractères les plus généraux. 2 Loligo, Sepia, ete. j GÉNÉRALITÉS. 31 et à sa couleur. Il est lisse, tuberculeux, cirrheux, ou même pourvu d’expansions cornées!, ou de parties calcaires. Ses cou- leurs sont quelquefois extérieures, tandis que chez d'autres (les céphalopodes) elles sont placées sous l’épiderme et forment des taches contractiles, suivant les diverses impressions qu'éprouve l'animal. Lorsque la peau des Mollusques se développe, soit latérale- ment, en deux parties parallèles qui enveloppent le reste de l'animal, comme chez les bivalves et les Cypræa, lorsqu'elle s’étend'autour ?, ou lorsqu'elle forme de plus ou moins grandes expansions du dos ou des bords, ces parties, par suite de leur place et de leurs fonctions, recoivent le nom de manteau (pal- hum). Essentiellement protecteur des autres organes, le man- teau est en effet d’une variabilité extrême dans ses formes et dans ses fonctions. On a considéré comme telle l’enveloppe charnue du corps des céphalopodes et des ptéropodes*, repré- sentant plus ou moins un sac d’où la tête sort sans pouvoir s’y contracter. On appelle encore ainsi le cône mince, spiral* ou non”, qui enveloppe le corps des gastéropodes, s’épaissit sur ses bords extérieurs, et forme le collier, en abritant, dans la contraction, tous les organes. Chez d’autres gastéropodes, il est épais, déborde et protége, comme un bouclier, tout l’ani- mal. Les Mollusques chez lesquels cette partie peut le mieux recevoir le nom de manteau sont, sans contredit, les acéphales, ou lamellibranches. Là elle forme deux grandes lames libres ou réunies, minces au milieu, épaissies, ciliées ou non sur leurs bords, qui enveloppent le reste’. Tous les Mollusques n’ont 1 Chez les Chiton, et sur l’épiderme d’une foule de gastéropodes et même d’acéphales ( Arca, Pectunculus). 2? Patella, Doris. 3 Comme dans les genres Sepia, Loligo, Clio, etc. a C’estcequiexiste chez toutes les Coquilles spirales Helix, Trochus, etc. 5 Patella, Fissurella, etc. 6 Doris, Chiton. 7 Ostrea, Anodonta, Pinna, Venus. 29 MOLLUSQUES. pourtant pas de manteau distinct du derme. Les Cavolina et les Tergypes sont dans ce cas. Dans l'intérieur ou sur le manteau, entre les couches mus- culaires! ou entre le réseau vasculaire et le pigmentum?, se dé- pose par couche une matière muqueuse plus ou moins mélangée de parties cornées et calcaires, qui forme ce qu'on appelle la co- quille (testa); mais beaucoup de Mollusques voisins de ceux qui en sont pourvus manquent de cette coquille, sans qu'il en résulte aucun changement dans leur organisation®. La Coquille considérée comme partie intégrante du derme. Les Coquilles sont, dans la plupart des cas, externes‘, ou à moitié internes ou dermales, placées dans un repli du man- teau, mais communiquant, par une petite partie, avec l’élé- ment ambiant”; ou bien encore elles sont totalement dermales, renfermées entre les couches du dermef. Malgré la différence de leur position interne ou externe, les Coquilles se forment et s’accroissent suivant les mêmes lois. On peut diviser ce mode de formation en trois catégories, suivant que les molécules calcaires viennent se placer sur leur pourtour seulement, sur toutes leurs parties internes ou sur toutes leurs parties ex- ternes. Une fois le nucleus * formé, l'accroissement des Coquilles a lieu par la juxta- position de molécules calcaires plus ou 1 Chez les Sepia, les Loligo, les Bullæa. 2? Les Helix, les Venus, les Ostrea, etc. 3 Octopus, Arion, Firola, etc., qui sont voisins, les premiers des Ar- gonauta, les seconds des Helix, les derniers des Carinaria. A Comme chez les Nautilus, les Helix, les Buccinum, les Venus, les Ostræa. 5 On les voit ainsi chez les Aplysia, les Fissurellidæa, les Bulla. 6 Chez la Sepia, le Loligo, la Limax, le Pleurobranchus, la Bullæa. 7 Je parlerai de cette partie, en traitant des modifications que l’accrois- sement apporte aux Coquilles. GÉNÉRALITÉS. 93 moins chargés de parties animales, par lames ou par couches obliques, en dedans de l'épiderme, et successivement les unes sur le bord et en dedans des autres. Le bord du manteau ou du collier est l'organe qui dépose ces lames pendant toute la durée de l'accroissement. C’est ainsi que se forment et s’accroissenl constamment par le bord les couches extérieures, feuilletées, obliques des coquilles qui contiennent les couleurs chez les céphalopodes, les gastéropodes et les acéphales. On peut, du reste, toujours les reconnaître, dans la fossilisation par exem- ple, et dans le test extérieur de beaucoup de Coquilles'. Je dé- signerai ces couches sous le nom de couches dermales. Indépendamment de cet accroissement par les couches der- males obliques, les Coquilles s’épaississent encore constamment sur toutes leurs parties internes par des couches que j'appellerai antérieures. Plus serrées, plus minces que les couches dermales, les couches intérieures sont formées de lames qui suiveni les con- tours intérieurs de la coquille, et ne sont plus déposées seule- ment par le bord du manteau, mais bien par toute sa surface et par les muscles mêmes?. Ces couches, toujours distinctes des premières, et s'en séparant facilement, soit par la calcination, soit par la fossilisation, sont de deux natures différentes. Les plus ordinaires sont souvent incolores, tout en leur ressemblant beaucoup; elles sont d’un tissu plus serré, plus compacte que les couches dermales. Elles forment, enduisent et polissent toutes les callosités intérieures*; et de plus ces encroütements inté- rieurs si remarquables des Magilus, ou encore ces espèces de cloisons successives qu’on remarque dans l'intérieur de la spire de quelques gastéropodes#, cloisons ou épaississements qui rem- 1 Chez les Nautilus, les Ammonites, les Turbo, les Cerithium, les Patella, les Venus et la Pinna. 2 C'est surtout ce qu'on remarque par les impressions musculaires de toutes les bivalves. 3 Des Helix, des Natica, des Patella, des Venus, des Spondylus, par exemple. « Les Vermetus, les Siliquaria, et mème le Cerithium giganteum. 24 MOLLUSQUES. plissent le commencement de la coquille, à mesure que l'animal augmentant toujours par le bord, son enveloppe extérieure s'éloigne trop du principe de la spire pour en occuper l’ex- trémité. Les couches intérieures les plus remarquables sont, sans contredit, ces dépôts chatoyants, nacrés ou irisés, déposés par lames horizontales, qui tapissent l'intérieur de beaucoup de Coquilles !, dont les couches dermales sont blanches, mates ou colorées, mais jamais nacrées. On doit encore à ces couches nacrées les cloisons aériennes des Nautilus, des Ammonites, des Spirula, ete. Toutes les Coquilles, tandis qu'elles s’accroissent par le bord au moyen des couches dermales, se consolident , s’épaississent en dedans sur tous les points par leurs couches intérieures. Le troisième mode de consolidation des Coquilles, par leurs parties externes seulement, est le plus exceptionnel. I à lieu principalement chez les genres qui ont une coquille dermale cachée dans les téguments, dont le test se couvre en dessus de granulations postérieures à son accroissement *. On le retrouve plus rarement chez les Mollusques pourvus d’une coquille ex- terne, où, par exemple, un ou deux lobes du manteau viennent déposer sur la coquille complétement formée des couches très- minces, polies, brillantes, qui tendent à l’épaissir constam- ment *. On le retrouve encore chez l’Argonauta, où les bras palmés, remplissant les fonctions ordinaires du manteau, dé- posent autant de parties calcaires en dehors qu’en dedans de la coquille *. Je désignerai ce mode d’encroûtement par le nom de couches extérieures. Souvent elles se déposent simultané- ment avec les deux autres. 3 Chez les Nautilus, les Ammonites, quelques Trochus, quelques Turbo, quelques Patella, des Avicula, des Pinna, des Trigonies, etc. ? Comme chez les Sepia, la Spirula. 3 Les Cypræa, les Volutella. 4 Voyez mon travail spécial sur l’Argonaute: Monographie des cépha- lopodes acétabulifères, p. 139. GÉNÉRALITÉS. 25 Ces trois modes de formation ou d’épaississement des Co- quilles ne donnent pas également la coloration dont celles- ei sont souvent ornées. Il est à remarquer que les couleurs sont généralement le produit du contact du bord du manteau ou du collier ; aussi voit-on la coloration se fixer presque toujours aux parties externes, qu'elle soit déposée par le bord du manteau avec les couches dermales, comme chez la plupart des Mollus- ques !, ou qu’elle le soit en dehors par le manteau, avec les couches extérieures ?. Néanmoins, quelques Coquilles normales ont une coloration interne déposée avec les couches inté- rieures *, et d'autres complétement internes ou dermales, pla- cées dans l'intérieur des tissus, en montrent encore des traces #. Chez beaucoup de Coquilles de toutes les classes, il est une partie extérieure cornée, qui, dans l'accroissement du pour- tour , précède les couches dermales calcaires, et qui, par sa po- sition , doit être considérée comme l’épiderme. Cette couche cornée, à laquelle on a donné le nom de drap marin, est sou- vent presque nulle *; d’autres fois simplement unie; mais aussi, dans certaines circonstances, elle devient épaisse, se forme de lames verticales serrées 7, et représente un tissu de pilosités semblable à du velours, ou enfin se couvre de veritables poils®. En résumé, la coquille externe ou interne étant le produit d’une sécrétion muscoso-calcaire déposée entre le réseau vas- eulaire et l'épiderme, tous ses points internes recouvrant l'être 1 Chez les Helir, les Natica, les Venus, ete., etc. ? Ainsi qu’on le voit chez les Cypræa. 3 Les Venus, les Dorax, les Strombus, les Helix. # L'osselet interne de la Sepia Orbigniana est en dessus d’un beau rose. La coquille des Pleurobranchus est dans le même cas. Ÿ Les Venus, les Trochus, les Natica, les Nautilus. 6 Chez quelques Helix, les Succinea, les Turbo, etc. 7 On trouve cette disposition chez des Area, des Pectunculus, les Conus, quelques Triton. $ Quelques Triton montrent ce caractère. % Ce caractère se manifeste chez quelques Helix, des Triton, des Ra- nella, etc. 26 MOLLUSQUES. qui la porte ou même y adhérant, elle est certainement une par- tie intégrante de l'animal, Ce fait admis, la coquille doit, dans certaines limites, reproduire extérieurement ou intérieurement les formes des Mollusques et leurs caractères organiques. En effet, on la voit se modeler sur le manteau et en prendre la forme, ainsi que celle des muscles. Lorsque le manteau est ovale, elle l’est aussi!, Lorsque le manteau se contourne en spi- rale ? ou lorsqu'il est conique*, la coquille le suit extérieure- ment et intérieurement. Lorsque le manteau forme deux lobes latéraux, il y à deux coquilles symétriques, dans le cas où ces lobes sont égaux #, et deux coquilles inégales, dans le cas où ils sont inégaux *. Lorsque enfin quelques parties n'ont pas été recouvertes par les deux coquilles, qu'on appelle alors valves (valva), un plus grand nombre de pièces testacées devient né- cessaire pour les protéger®. Indépendamment de ces pièces tes- tacées qu'on nomme coquille et qui dépendent du manteau, il en est de moins importantes fixées au pied. Ces pièces testacées ou cornées, toujours médiocres, ont été, d'après leurs fonctions, nommées opercules, operculum”. Suivant sa position, sa forme générale extérieure ou inté- rieure, la coquille change de fonctions dans l'organisme des Mollusques. Externe, elle est presque toujours un corps protec- teur, soit de l’ensemble de l'animal, soit d'une ou de plusieurs de ses parties. En effet, quand elle se trouve assez grande pour loger l'animal contracté, qu’elle soit spirale, conique”, com- posée d’une pièce ou de deux !, elle sert évidemment à le sous- = Comme chez la Sepia, l'Ombrella, etc. 2 Comme chez les Heliæ, les Turbo, les Strombus, ete. 3 Ainsi qu'on le voit chez les Patella, les Ra les Siphonaria. 4 Venus, Cardium, Anodonta. 5 Spondylus, Ostræa, Pecten, Corbula. 6 Les Coquilles du genre Pholas sont dans ce cas. 7 J'en parlerai longuement aux gastéropodes, qui seuls en sont pourvus. 8 Chez le Nautilus, le Buccinum, l'Helix. 9 Les Patella, les Fissurella. 10 Chez les Venus, les Ostræa, les Anodonta. GÉNÉRALITÉS, 97 traire aux atteintes extérieures auxquelles l'expose sa nature mollasse. Rudimentaire ‘ seulement, elle en protége les bran- chies ou les parties les plus délicates. Placée au milieu des téguments, la coquille interne ? ne peut conserver les mêmes fonctions. Par sa position longitudinale, elle doit soutenir la masse charnue, comme les os des mammi- fères, donner à l'animal des points d'appui dans la contraction musculaire, et dès lors plus de force dans sa natation. La singulière disposition des loges aériennes que présente l'intérieur de quelques coquilles * dénote encore d’autres fonc- tions que je décrirai avec détail en parlant des céphalopodes. Ces fonctions sont des moyens d’allège donnés par la nature à tous les animaux, pour rétablir l'équilibre et les rendre plus légers, par l'addition de nouvelles loges aériennes, au fur et à mesure qu'ils grandissent et que léur corps se développe. Elles sont analogues à celles de la vessie natatoire des poissons. Dans presque tous les cas, la coquille remplit des fonctions très-compliquées ; car si, par son extension, elle abrite l'animal ; si, par ses loges aériennes, elle fait l'office d'allège, il est cer- tain que, par différents museles qui $ y attachent, elle sert en- core de point d'appui, de centre de mouvement. C’est, en effet, sur la paroi interne des coquilles que s’insèrent les leviers puis- sants qui servent, dans la contraction, à fermer si brusque- ment une coquille bivalve, ou à rapprocher l’opereule de l'ou- verture des coquilles spirales, afin de garantir l'animal des atteintes extérieures. Ce sont aussi sur les coquilles que se font les points d'appui de contraction des siphons des bivalves, et de presque toutes les parties des gastéropodes. La coquille étant, comme on le voit, non-seulement un corps protecteur, mais encore un point d'appui du mouvement, on doit croire qu'elle se faconne sur l'animal de manière à en re- 1 Comme chez les Aplysia, les Cigaretus, par exemple. ? Des Sepia, des Loligo. 3 Des Sepia, des Nautilus, des Spirula. 28 MOLLUSQUES, produire toutes les parties. C'est en effet ce qu'on observe le plus souvent, mais il y a des exceptions. Si certaines coquilles ont, à leur partie antérieure, un canal proportionné au tube res- piratoire qui en sort !, si certaines autres ont un bäillement du côté anal pour le passage de l'énorme siphon dont elles sont pourvues ?, si d'autres ont, pour le passage de leur volumineux pied *, une ouverture buccale entre leurs valves; la coquille de l’'Ampullaria, qui possède un siphon aussi long, aussi déve- loppé que celui des Fusus et autres genres voisins, n’a aucun canal, aucune échancrure, ni même le plus léger sinus à son ou- verture; et la Vénus, pourvue de longs siphons, a pourtant ses valves fermées. Ainsi, tout en reconnaissant qu'en thèse géné- rale la coquille conserve presque toujours les formes de l’ani- mal et se moule sur ses organes, il ne faudrait pas admettre trop exclusivement ce principe. DIFFÉRENTES PARTIES DE L'ORGANISATION DES MOLLUSQUES. Le corps. Les Mollusques, pris dans leur ensemble, montrent des diffé- rences d'organisation considérables, suivant les classes, Les fa- milles et les genres auxquels ils appartiennent. En les comparant aux mammifères, par exemple, si J'y veux retrouver les prinei- paux organes et les modifications qu'ils subissent, je reconnaîtrai que leur corps est rarement distinct des autres parties. On le voit effectivement bien marqué, de forme ovale ou oblongue, parmi les céphalopodes et les ptéropodes. Il est encore assez distinct, queique uni, au reste, par une bride cervicale dans certains 1 Les genres Fusus, Murex, Buccinum, Rostellaria. 2 Les genres Mya, Panopæa, Solen. 5 Les Solen , les Mycetopus. “ Les genres Loligo, Sepia, Ommastrephes, ont même plus séparé de la tête qu'il ne l’est chez les mammifères. GÉNÉRALITÉS. 29 genres !. Ce corps, à mesure qu'on descend dans l'organisation, est plus intimement uni et confondu avec le reste de l'animal. Il est spiral ou conique et forme la plus grande partie du tout dans quelques gastéropodes?, où il renferme tous les organes. En descendant toujours, on finit par ne plus distinguer chez les acéphales* qu'un ensemble de viscères contenu dans une enve- loppe commune représentant le corps, placé au milieu des deux énormes lobes du manteau. La téte, prise dans son ensemble. Ce que je viens de dire du corps s'applique parfaitement à la téte. En effet, cette région si importante, qui suppose toujours une organisation élevée dans l'échelle des êtres, est aussi déve- loppée, aussi distincte du corps que chez les mammifères, dans la série des céphalopodes‘, où elle est munie d'une boîte carti- lagineuse cérébrale, où elle porte des yeux très-complets et les organes de l'audition. La tête est très-distincte du corps chez les céphalopodes. Bien que moins complète, elle l’est encore chez les ptéropodes®. Elle s’'unit intimement au corps chez quel- ques gastéropodes®, tout en se montrant néanmoins distincte- ment. Chez les Mollusques lamellibranches et les brachiopodes, il n'y a plus de tête proprement dite; c'est pour cette raison que ces derniers ont reçu le nom d'Acéphalés. Système nerveux. La tête est le siége, ou du moins le point de départ des prin- cipaux ganglions nerveux. Les nerfs, principe du mouvement 1 Les Octopus, les Argonauta, les Clio. ? Des genres Buccinum, Helix, Strombus, Patella. 3 Venus, Cardium, Terebratula. 4 Sepia, Loligo, etc. 5 Clio, Pneumodermon. 6 Des genres Helixr, Buccinum, Patella. 30 | MOLLUSQUES. et de toutes les sensations, offrant dès lors, dans leur complica- tion, des rapports intimes avec le développement des sens de la vision, de l'audition, du tact, etc., je vais donner un aperçu rapide de leurs modifications avant de parler des organes. Comme on l’a pu remarquer aux caractères généraux, le sys- ième nerveux des Mollusques est purement ganglionnaire. On voit, par exemple, chez les céphalopodes, un cerveau protégé par une boîte cartilagineuse située au-dessus de l’œsophage. Le cerveau où ganglion cérébral est composé de deux parties régu- lières, égales, plus ou moins unies en une seule; il communique avec un ganglion sous-æsophagien , en formant ainsi une éspèce d'anneau. Les ganglions de la vision placés derrière l’œil, et celui de l'audition, sont plus ou moins liés avec le ganglion cérébral. De ces derniers partent les diverses branches de nerfs qui se dirigent vers les organes du tact et de la manducation. Les ganglions de l'appareil locomoteur se rattachent au cerveau; ils sont situés de chaque côté, plus ou moins près de celui-ci. Tous les filets nerveux qui, suivant la plus grande perfection des êtres, se rendent à toutes les parties musculaires du corps des céphalopodes et du pied des gastéropodes; les filets qui vont l’attacher aux ganglions viscéraux, dont Fun est placé près des organes de la génération, et l’autre près de l’estomac, se rattachent par des branches au ganglion cérébral, ainsi que les filets nerveux des bras des céphalopodes, de leurs cupules, des expansions charnues du corps et d’une infinité de points des dif- férentes parties de la tête. Læcomplication, le nombre des filets nerveux, le volume du ganglion cérébral et des autres, est toujours en raison du déve- loppement des organes. En effet, le ganglion cérébral n’est plus dans une boîte cartilagineuse chez les gastéropodes, il est seu- lement recouvert de tissu cellulaire et placé sur l'œsophage, derrière la bouche. Chez les acéphales, cette partie est"encore plus réduite, et de ce ganglion partent les filets nerveux qui vont au pied, ceux qui vont aux siphons, et enfin ceux qui bor- dent le manteau et jettent des rameaux vers les cirrhes et les GÉNÉRALITÉS. 31 organes du tact, qui le circonserivent quelquefois, comme chez les Pecten, les Lima, les Spondylus. Organes de la vision. Les organes de la vision sont presque toujours en rapport avec le développement de la tête. Cela est si vrai que les cépha- lopodes! pourvus d’une tête complète ont des yeux très-parfaits, que la plupart des gastéropodes ont encore des yeux? moins com- pliqués, tandis que d’autres* en sont dépourvus, ainsi que les ptéropodes. Cet organe manque tout à fait chez les acéphalesÿ qui n'ont pas de tête, On a cru le retrouver dans les appendices obtus du pourtour du manteau des Pecten, mais je crois que ce sont des organes du tact seulement plus développés. La complication, la forme, et la place de l'organe de la vision chez les Mollusques qui en sont pourvus, est on ne peut plus va- riable. Les yeux des céphalopodes', tout aussi parfaits que ceux des mammifères, sont plus ou moins libres dans un orbite, et placés symétriquement aux régions latérales de la tête. Ils ont un cristallin, une humeur vitrée, des muscles, des nerfs spéciaux, absolument comme les animaux vertébrés; mais lorsque de cette classe on passe aux gastéropodes, l'organe de la vision n'a plus cette remarquable perfection. Les yeux sont immobiles, à moins qu'ils ne soient portés par un pédoncule. En effet, ils sont pla- cés à l'extrémité des tentacules oculaires, très-longs chez les pulmonés terrestres’. Ils sont encore mobiles, situés soit sur le milieu de la longueur des tentacules®, soit sur un pédoncule 1 Des genres Sepia, Loligo. ? Les Murex, les Helix, les Turbo. 3 Les Buccinanops. 5 Hyalæa, Cleodora. 5 Venus, Ostrea, Terebratula. 6 Sepia, Ommastrephes, Loligo. 7 Helix, Limax, Succinea. 8 Chez les Murezx, les Purpura, les Crepidula, et surtout chez les Strombus et les Pterocera. 32 MOLLUSQUES. distinct, à la base des tentacules!, chez des gastéropodes ma rins ; mais l'organe de la vision, toujours moins complet, ne se trouve plus bientôt que sur un très-léger renflement de la base des tentacules?, et perd alors de sa mobilité. Enfin, les yeux, placés en avant ou en arrière des tentacules, finissent par être situés tout simplement au milieu du derme supérieur de la tête®, et ne peuvent plus apercevoir que les objets qui sont au- dessus d'eux. Il résulte de ces modifications que l'organe de la vision, si vif, si complet chez les céphalopodes, diminue de perfection à mesure qu'on descend dans l'organisme animal, et finit par dis- paraître, même chez les gastéropodes, tandis que les acéphales n’en ont jamais de traces. Organes de l'audition. Les z0ologistest avaient eu, chez quelques céphalopodes”*, con- naissance d'un sac auriculaire creusé dans Ja paroi latérale infé- rieure du cartilage du cerveau ; mais ils avaient en même temps nié que ce sac auriculaire eùt une communication extérieure, une oreille véritable ®. La série de recherches auxquelles je me suis livré relativement aux céphalopodes m'a prouvé, au contraire, que dans cette classe * il y avait un trou auditif ex- ternef, et même quelquefois une conque extérieure parfaite- Chez les Turbo, les Haliotis, les Ampullaria. Chez les Littorina, les Cyclostoma, les Paludina. Chez les Cavolina , les Aplysia, les Bulla. Cuvier, ete. 5 Dans les genres Sepia et Octopus. 6 Cuvier, Mémoire sur l'anatomie des Mollusques céphalopodes, p. 42. — M. de Blainville, Dictionnaire des sciences naturelles, t. xxxtr, P. o1 ; dit positivement qu’il n’y a pas même de communication immédiate à l'extérieur. 7 Céphalopodes acétabulifères, Introduction, p. x1x. $ Chez les Octopus, les Philonexis, les Argonauta. > % LL > É GÉNÉRALITÉS. 33 ment distincte’. Si les céphalopodes offrent des organes de l'audition très-compliqués, il n’en est pas ainsi des autres classes , chez lesquelles on n’en a pas encore découvert. Organes du tact ou du toucher. Les organes du tact doivent recevoir un développement d'au- tant plus grand que les organes de la vision et de l’olfaction sont moins complets; car ils sont dès lors obligés de les sup- pléer et pour ainsi dire d’en cumuler les fonctions. Leur variété de forme, de position, est toujours en rapport avec la manière de vivre des êtres, et en raison de leurs moyens de locomo- tion. Les organes du tact sont, chez les céphalopodes?, sous la forme de huit ou de dix bras qui entourent la bouche à la par- tie céphalique antérieure, et jouissent d’une liberté de mouve- ments remarquable. Chez les gastéropodes, ils sont on ne peut plus diversifiés. Ils se forment de deux tentacules plus ou moins longs, coniques, placés soitau milieu, soit aux côtés de la tête’; d'autres tentacules coniques* ou aplatis*, qui appartiennent aux côtés de l'ouverture buccale , ou même de toute la partie char- nue du pourtour de la région céphalique®. L'organe du tact pa- rait être aussi exercé, chez quelques gastéropodes, par ce long tube respiratoire qui s'étend en avant dans le parfait dévelop- pement et dans la marche”. Lorsqu on passe aux animaux acé- phales, les organes du tact semblent se multiplier, en raison de l'imperfection des autres parties. Non-seulement on les re- 1 Elle est très-marquée chez les genres Loligo, Sepioteuthis, Onycho- teuthis. 2 Sepia, Octopus, Loligo. 3 Aplysia, Trochus, Turbo, Murex, etc. h Helix, Cavolina, Ampullaria, Vermetus 5 Chez les Oliva, les Olivancillaria. Chiton, Natica, Nerita, Neritina. 7 Murexz, Ampullaria, Conus, Hitra, ete. £. » a 34 MOLLUSQUES. trouve plus intimes dans les palpes labiales qui entourent la bouche, qu’elles soient arrondies' ou qu'elles soient aiguës ?, mais encore très-nombreux et très-compliqués aux bords ciliés du manteau, dans les cirrhes qu'on remarque au pourtour des siphons de beaucoup de bivalves ‘, dans l’extrémité des siphons eux-mêmes, dans leur valvule intérieure * ou bien encore dans les tentacules branchiaux des brachiopodes‘. Indépendamment de la multiplicité de ces organes spéciaux du tact, on peut dire que le haut degré d'irritabilité et de sensi- bilité de toutes les parties extérieures de la peau des Mollusques, doit encore en faire le siége du tact. En effet, le moindre contact, le moindre mouvement imprimé à l’eau ou à l'air, autour du corps des Mollusques , suffit souvent pour les faire se contrac- ter, de même que l’altération du liquide ou de l’air dans lequel ils vivent au moyen d'une liqueur ou d’un gaz quelconque. Cette expérience, que j'ai souvent renouvelée, prouve même que le sens de l’odorat est, pour ainsi dire, lié à celui de la sensi- bilité du tact ou du toucher. Quoiqu'on n'ait pas reconnu d’organé spécial de l’olfaction chez les Mollusques, lirritabilité dont je viens de parler atteste qu'ils doivent le posséder à un haut degré, soit qu’on le place dans les nombreux pores du derme, soit qu’on le spécialise dans les tentacules, aux appendices labiaux, aux orifices des organes de la respiration, soit encore qu'on le retrouve dans ces singu- liers réservoirs aquifères qui entourent une partie de la tête des céphalopodes’, et pénètrent par un pore sous le pied de cer- 1 Anodonta, Corbula, Pectunculus, Mycetopus. 2 Mactra, Venus, Tellina, etc. $ Pecten, Lima, Venus, Anodonta. Quelques gastéropodes des genres Patella, Hatiolis, etc., jouissent aussi de cette faculté. & Venus, Lyonsia, Pholas, Anodonta, Castalia. 5 Chez les Lavignon, les Mactra, etc. 6 Terebratula, Orbicula, Lingula. 7 Chez les genres Philonexis et Argonauta, ils sont surtout très-déve- loppés. GÉNÉRALITÉS. 35 tains gastéropodes ! ou dans les diverses parties du corps de beaucoup d’autres. - Organes de locomotion. La locomotion est une partie de l’organisation des Mollus- ques d'autant plus importante qu'elle est presque toujours en rapport avec la perfection des autres organes. Elle varie beau- coup suivant les séries et même suivant les genres, ce qui me force à développer les détails relatifs aux organes qui en sont le siége, et leurs différents modes de fonctionner. La locomotion s'opère chez les Mollusques de trois manières distinctes : 4° Par le refoulement de l’eau ; 2° par la natation; et 3° par la reptation. Ii reste ensuite un grand nombre de Mollusques qui, fixés par un byssus ou par leur coquille, sont privés de tout moyen de locomotion. La locomotion, due au refoulement de l’eau, a lieu chezies céphalopodes et les biphores. Elle s'exécute chez les premiers au moyen d'un organe spécial tubuleux, long et charnu, que j'ai en conséquence nommé tube locomoteur*®. I est placé à la partie inférieure et antérieure du corps. L'élément aqueux en- tre par l'ouverture antérieure du corps et remplit ceite partie. Lorsque l'animal veut changer de place, 1l contracte violem- ment son corps ainsi rempli d'eau, et expulse le liquide avec force par le tube locomoteur. Ce mécanisme singulier le fait, par suite de ces mouvements répétés, avancer à reculons *, sou- vent avec une telle vitesse, que certaines espèces s'élancent ainsi comme une fièche, du sein de l'onde, jusque sur le pont des plus grands navires*. Ce moyen, néanmoins, est facultatif; car l’eau qui à servi à la respiration peut être expulsée par 1 Oliva, Ancillaria, Conus. 2 Monographie des Céphalopodes acétabulifères, Introduction, p.xxxr. 3 Chez les Sepia, les Loligo, le Nautilus, etc., etc. ü J'ai souvent vu ce fait pour des espèces des genres Sepioteuthis et Ommastrephes. 36 MOLLUSQUES. le tube locomoteur sans amener de mouvements. Les muscles du corps reçoivent, par suite de leurs fonctions, une épaisseur et une force extraordinaires. Les Biphores, quoique si peu com- plets dans leur organisation, nagent également par la contrac- tion du corps et par l'expulsion de l’eau; mais, proportionnés à la mince couche musculaire des animaux, leurs mouvements sont toujours très-lents. La natation est, chez les Mollusques, beaucoup moins générale qu'on ne pourrait le croire. Elle s'exécute chez les céphalopodes de deux manières différentes, soit seulement par les mouvements des bras qui s'agitent en différents sens!, soit par l’action si- multanée des bras et de l'ondulation des nageoires qu’on re- marque autour ou à l'extrémité du corps°?. Elle a lieu chez les ptéropodes $ au moyen des deux ailes ou nageoires céphaliques très-musculeuses ; et chez les nucléobranches, à l’aide soit de cette expansion aliforme unique qui porte le rudiment du pied, soit par les mouvements ondulatoires des nageoires placées aux côtés ou à l'extrémité des corps. Plus rare chez les gastéro-- podes, elle existe chez les Phylliroe, qui n’ont pas d’autres moyens de se mouvoir. Tout à fait exceptionnelle chez tous les autres genres, elle y est, pour ainsi dire, anomale. Je l'ai pourtant observée chez les Oliva, qui, de temps en temps, abandonnent leur manière ordinaire de vivre sur le sable et s'élèvent dans les eaux, en agitant les deux côtés de leur pied, à la manière des Æfyalea ; mais c'est seulement pour quelques instants, car ces animaux recommencent ensuite à ramper sur le sol. On a dit que certaines bivalves avaient ce moyen de locomotion, en agitant les deux coquillesf ; néan- 4 Chez les Octopus, les Philonexis. ? Sepia, Loligo, Ommastrephes, Sepioteuthis, etc. 3 Hyalea, Cleodora, Creseis, Cuvieria, & Atlanta, Helicophlegma, Carinaria, Firola. 5 Chez le genre Sagitta. 6 On l’a dit du genre Pecten. Ce qui diminue la probabilité du fait, c’est que ce genre est fixé au $ol par un byssus. GÉNÉRALITÉS. 37 moins, je n'ai rien vu qui puisse me le faire croire. On a dit encore que des gastéropodes nudibranches pouvaient nager au moyen de leurs branchies'; c'est encore une opinion dénuée de fondement; au moins n'ai-je rien observé de semblable dans mes expériences répétées. La reptation est le moyen le plus généralement employé par les Mollusques pour se mouvoir et changer de place. Ce mouve- ment est loin de s’exécuter toujours avec le même organe et d'une manière identique. On peut l’envisager sous trois points de vue différents, suivant les organes dont il dépend, ou sui- vant le mode qui lui est particulier. Le premier mode de reptation, le plus rapproché de la marche des animaux supérieurs, a lieu au moyen des bras des céphalo- podes, seulement lorsque ces parties ont pris un grand déve- loppement en raison du reste, comme chez les Octopus et les Argonauta. L'animal marche ou rampe au fond des eaux, en . avançant successivement ses bras ct fixant ses cupules aux diffé- rents corps sous-marins, afin de se former des points d'appui propres à le faire avancer. Ce mode de mouvement est, comme on le voit, tout à fait exceptionnel, et restreint à un petit nom- bre de genres parmi les animaux les plus parfaits. Le second moyen de reptation est exécuté par une partie mus- culaire, plane, discoïdale, ovale, oblongue ou allongée, située sous le ventre des Mollusques, et qu'on nomme pted. C’est même de la position de cette partie combinée avec ses fonctions que les animaux qui en sont le plus généralement pourvus ont recu le nom de Gastéropodes. Le pied ne se trouve représenté chez les céphalopodes que dans le genre Nautilus, où il est rudimen- tare, et purement accessoire pour la locomotion ; il ne lui sert même probablement qu'à se fixer momentanément. Les ptéro- podes, lorsqu'ils en sont pourvus, ne l’ont encore qu'à l’état 4 Je me suis assuré que le balancement des branchies était déterminé par le mouyement des eaux. 38 = MOLLUSQUES. rudimentaire'. Il en est de même des nucléobranches?; ainsi, les gastéropodes proprement dits sont les seuls chez lesquels le pied se retrouve dans tout son développement. Formé d’un grand nombre de fibres musculaires croisées en tous sens, et principalement longitudinales, le pied varie infiniment pour la forme, et représente souvent une surface charnue presque cireulaire?; d’autres fois il est ovale, tronqué en avant, arrondi* ou acuminé en arrière”. Il se rétrécit enfin et devient presque linéaire chez d’autres genres; mais, dans toutes ces modifica- tions, les fonctions restent toujours les mêmes. Du contact im- médiat de tous les points du pied des Mollusques avec le sol terrestre” ou sous-marin”, naît une espèce de reptation, la tête en avant, exécutée par le déplacement des fibres musculaires longitudinales qui, suivant la partie où elles sont placées, devien- nent tour à tour point fixe, en faisant avancer le reste comme par un mouvement ondulatoire successivement transmis dans toute la longueur de l'organe. Ce mode de reptation, plus ou moins rapide, suivant la perfection de l'organe”, ou suivant le poidsde la coquille que l'animal doit trainer après lui!, s'exerce le plus souvent sur des corps solides; néanmoins des Mollusques d'eau douce “ou d’eau salée *, lorsqu'ils trouvent le contact d'une partie résistante avec l'air extérieur, les parois d’un vase 4 Les genres Cuvieria, Clio, Pneumodermon. 2 Les Atlanta, les Carinaria, les Cardiapus, les Firola. 3 Les Concholepas, les Patella, les Pleurobranchus, quelques Doris. a Chez les Littorina, Purpura. 5 Les Nassa, les Buccinanops, Harpa. 6 Scyllæa, quelques Aplysia. 7 Pour les pulmonés Heliæ, Bulimus, etc. 8 Pour tous les gastéropodes côtiers, Purpura, Littorina, Murex, etc. 9 Le pied est surtout très-complet chez les Helix, les Limaæx, les * Oliva, etc., qui vont très-vite. 10 Ce poids est énorme chez les Pterocera, les Strombus, etc. 11 Les Lymnea, les Physa, les Planorbis. 12 Je l’ai souvent observé pour les Cavolina, les Tergipes, les Poly- cera, etc. GÉNÉRALITÉS. 39 par exemple, se retournent à la surface de l'air, et continuent à y ramper comme sur le sol. Alors le pied est en contact im- médiat avec l'air; et, à l’aide d’une loupe, on peut suivre les contractions de ses différentes parties, absolument comme s’il rampait sur une surface dure. : Le développement du pied n’est pas toujours en rapport avec la vitesse de locomotion des Mollusques. Chez quelques gastéro- podes, cet organe, très-large, donne pourtant une marche très- lente. Il sert plutôt à l'animal à se cramponner fortement. Cela est si vrai qu'il n’a souvent d'autre objet que de fixer l’ani- mal à des corps solides pour toute la durée de sa vie. D’autres gastéropodes, dont la coquille est fixe, n'ont, comme on devait le croire, qu'un pied rudimentaire, qui ne sert plus à la repta- tion, mais bien à soutenir l’opercule et à fermer la coquille®. D’autres genres, pourvus d’une vessie aérienne qui les soutient à la surface des eaux #, ont encore un pied très-petit. Enfin, il est des genres où le pied n'existe pas du tout*, l'animal étant purement nageur. Le troisième mode de reptation est celui qu'exerce le pied des Coquilles bivalves. Ce pied, au lieu de former toujours une surface plane, plus ou moins large, comme on le voit chez les gastéropodes, est très-variable dans sa forme. Très-rarement 1l peut s'épanouir en disque’, étant plus généralement tranchant sur son bord’, ou obtus®. Il est souventtriangulaire”; d'autres fois arrondi‘; il s'allonge en un long cylindre obtus"', ou forme un Chez les Patella, les Helcion, les Chiton. Chez les Pileopsis, les Infundibulum , les Crepidula les Calyptræa. Cela a lieu chez les Siliquaria et les Vermetus. On voit cela chez toutes les espèces du genre Janthina. Chez les Phylliroe. On le voit ainsi chez les Solemya, les Nucula, les Pectunculus. Chez les Mactra, les Venus, les Tellina, etc. Chez les Mya, les Lyonsia, les Pholas. Les Mactra, les Tellina, les Venus, les Pectunculus. 10 Les Lyonsia, les Cyclas. 11 Chez les Solen, les Mycetopus. © @ NN Où À © EE » 40 MOLLUSQUES. coude très-prononcé'. En thèse générale, on peut dire que, suivant le plus ou moins grand développement du pied des acé- phales, les mouvements sont plus ou moins puissants ; tandis que sa forme influe sur la nature de ces mouvements, les détermine même, ou se trouve au moins toujours en rapport avec elle. En effet, dans cette classe, on doit distinguer ceux qui peuvent en- core recevoir le nom de reptation, de ceux qui, exercés de bas en haut, établissent le passage des êtres marcheurs aux animaux privés de locomotion, auxquels il ne reste plus que la liberté d'action isolée de leurs diverses parties. La véritable locomotion chez les Mollusques acéphales s'opère au moyen du pied, lorsqu'il est plus ou moins tranchant ou di- laté sur son bord. Ces êtres, enfoncés perpendiculairement ou un peu obliquement dans le sable et dans la vase des rivages, les siphons en haut pour la respiration, et Le pied sur le côté in- férieur, avancent, dans une direction donnée, à l’aide des con- tractions qu'exercent les diverses parties de ce pied. C’est ainsi que quelques genres se meuvent lentement en ligne droite, tra- cant dans le sable un long sillon?. On conçoit néanmoins toute l'imperfection et toute la lenteur d’une telle marche. Chez beaucoup d'acéphales, on ne voit pas même cette locomo- tion imparfaite. Placée perperdiculairement dans le sable, dans le sable vaseux, ou dans la vase, la Coquille, n’a plus qu'un mouvement de va et vient de haut en bas, proportionné à la longueur du trajet que l'animal doit parcourir dans le trouqu'il s'est formé. Ainsi, quelques genres s'enfoncent de deux tiers de mètre dans le sable, avec une promptitude réellement remar- quable. Ce mouvement est sujet encore à des modifications; car il est des Mollusques dont tout l'ensemble plonge à la fois®; tandis que chez d’autres le pied est fixé et ne laisse à la Coquille d'autre mouvement que celui déterminé par la 1 Chez les Cardium. 2 Les Anodonta, les Mactra, etc. 3 Chez le genre Solen, Lutraria. GÉNÉRALITÉS. AA plus où moins grande élasticité ou l'allongement de ce pied". D'autres bivalves, qu’elles soient libres dans le sable et dans la vase?, ou qu'elles soient engagées dans les pierres*, n'ont plus ce mouvement d'ascension. Il ne leur reste, pour gagner la surface du sol, que l'allongement variable de leurs tubes. Dans les genres ainsi restreints, les uns ont encore un pied assez développé*, mais beaucoup d’autres ne l'ont plus que ru- dimentaire®. À mesure qu'on descend de la perfection du mou- vement à l'immobilité plus ou moins complète, on trouve que les animaux eux-mêmes se fixent au sol par un tube charnu‘, ou par les fibres durcies, devenues cornées, du pied, qui forment alors ce qu’on appelle un byssus”. Plus immobiles encore, il y a enfin des Mollusques fixés par leur coquille, etqui, dans ce cas, sont forcés de se conformer, pendant leur vie, aux milieux d’exis- tence où le hasard Les a fait se placer. Il ne reste plus à ceux- ci que des mouvements partiels imprimés aux divers organes pour l'exercice de leurs fonctions. F Station normale. La station normale des Mollusques étant presque toujours en rapport avec leur mode de mouvement ou de locomotion, Je n'en dirai ici que quelques mots, parce que je dois, aux diverses classes, traiter ce sujet avec l'attention qu'il mérite. La station normale la plus ordinaire, dans la natation comme dans le re- pos, est toujours horizontale chez les céphalopodes; néanmoins 1 Je l'ai observé pour les Mycetopus. Les Mya, les Panopæa, etc. 3 Les Lithodomus, les yholas, les Saxicava, etc. 4 Les Pholas. 5 Les Lithodomus, les Saxicava. 6 Les Terebratula, les Lingula. 7 Quelques Arca, les Mytilus, les Pinna, quelques Cardita, quelques Lyonsia et Avicula, $ Les Spondylus, les Ostræa, les Chama, les Crania, etc. 42 MOLLUSQUES. la plupart se tiennent le tube locomoteur en dessous, tandis que d’autres paraissent l'avoir en dessus?. Les gastéropodes ont encore, dans le repos et dans la locomotion, la position normale moyenne horizontale, le pied fixé au sol. On a vu que pour eux, quoique leur mode habituel de reptation füt horizontal le pied en bas, quelques-uns, soit momentanément”, soit d’ha- bitude®, peuvent garder la position inverse, c’est-à-dire le pied en l'air dans leur reptation ou dans leur natation”. La station normale verticale, la tête en haut, m'a paru exis- ter chez les ptéropodes seulement #; tandis que la station nor- male, la bouche en bas, les tubes en haut, est une conséquence indispensable de la conformation, et de la manière de vivre de toutes les Coquilles bivalves régulières, celles-ci étant toujours enfoncées dans le sable, dans la vase ou dans la pierre, et ne pouvant respirer et vivre qu'autant que leurs siphons arrivent à la surface du sol et reçoivent le liquide aqueux°. Si pourtant les bivalves libres vivent de cette manière, si quelques-unes des bivalves fixées par leur byssus la suivent encore, les bivalves non symétriques, au contraire, ont une position naturelle dis- tincte et analogue à celle des pleuronectes parmi les poissons. L'animal, au lieu de présenter dans sa station ses parties paires ou mieux la ligne de séparation des deux lobes du manteau sui- vant une verticale, les montre dans une direction horizontale. Celles-ci sont dès lors, par rapport aux premières, comme si elles étaient couchées sur le côté. Aïnsi, l’on voit chez les Mollusques, comme chez les mammi- Les Sepia, les Loligo, les Ommastrephes. Les Histioteuthis, quelques Enoploteuthis. Les Patella, les Littorina, les Buccinium. Voyez p. 39. Les Phisa, les Lymnea, les Cavolina, les Tergipes. 6 Les Glaucus. 7 Les Histioteuthis, les Enoploteuthis. Chez les Clio, les Pneumodermon, 9 Pour les Venus, les Solen, les Tellina, les Cardium. 10 Les Pecten, les Avicula, les Perna, etc. Où > © à À 8 GÉNÉRALITÉS. 483 fères ou chez les poissons, indépendamment des stations nor- males bien distinctes en rapport avec les grandes divisions z00- logiques, d’autres stations inverses déterminées par la disposi- tion des organes. Organes de préhension. Dans un grand nombre de cas, les organes du tact, du tou- cher, sont les mêmes que les organes de la préhension; néan- moins il arrive souvent que ces organes sont distincts. Les or- ganes de préhension sont ces huit ou dix bras placés autour de la tête, et qui ont valu leur nom aux céphalopodes. Les uns ex- tensibles!, les autres non?, servent en effet, aü moyen des cu- pules* et des crochets' dont ils sont armés, à saisir la proie, à la retenir, tandis que les mächoires agissent’; j'ai même re- marqué que, dans quelques genres’, ces bras remplissent tout à fait l'office de mains. Chez quelques ptéropodes”, ce sont en- core des cupules de même nature qui, en faisant le vide, re- tiennent les objets; mais lorsqu'on descend aux gastéropodes, il n'y a plus que les palpes labiales®, la trompe”, ou les lèvres d'une très-médiocre puissance. Les acéphales ont encore moins de moyens de préhension, les tentacules labiaux!° pou- vant seuls, dans les genres qui en sont pourvus, exercer une faible action de ce genre. Les derniers des acéphales manquent 1 Les bras tentaculaires des Loligo, des Sepia, des Ommastrephes, des Onychoteuthis. Les bras des Octopus, des Argonauta, des Philonexis. Chez les Loligo, les Sepia, les Octopus. Chez les Onychoteuthis, les Enoploteuthis, les Belemnites. Chez tous les céphalopodes, ces mâchoires cornées sont énormes. 6 Je l’ai vu pour les Onychoteuthis, qui ont deux systèmes de cupules. Voyez ce genre. 7 Les Pneumodermon et les Spongiobranchia. 8 Chez quelques Helix. 9 Chez les Mitra, les Dolium. 10 Chez les Venus, les Mactra, les Anondonta, les Pectunculus. 2 3 A 5 de cet organe, et n'ont d'autre moyen de retenir leur proie que les contractions de la bouche!. 44 MOLLUSQUES. Organes de manducation et de digestion. La bouche, entourée de bras pourvus de cupules, de doubles lèvres, de mâchoires cornées puissantes, et d’une langue armée de dents, chez les céphalopodes?, est infiniment plus simple chez les gastéropodes, où le plus souvent, avec un bourrelet demi-circulaire, il existe en haut une dent sur laquelle agit la langue*, une trompe armée ou non de dents, ou seulement une langue spirale armée. Chez les acéphales, au milieu des palpes labiales, il n’y a plus qu'une ouverture buccale sans dents ni moyens de mastication®. Les moyens de manducation des Mol- lusques sont, comme on le voit, on ne peut plus variés, suivant les classes, les familles et Les genres, offrant, lorsqu'ils exis- tent, une grande diversité de complications et de modifications des dents buccales ou linguales; mais les céphalopodes seuls ont deux mächoires cornées très-puissantes qui agissent de haut en bas comme le bec d'un perroquet, placées néanmoins dans un sens inverse, la mandibule la plus grande en bas. Les organes de la digestion sont sujets à un grand nombre de modifications. L’estomac, simple ou multiple, a quelquefois dans son intérieur des dents°, de grandes pièces cornées”, ou même calcaires®, Les intestins sont diversement dirigés et com- pliqués. Les glandes salivaires n'existent que rarement”; mais Chez les Salpa, les Acidia, etc. Les Octopus, les Sepia, les Argonauta, les Loligo. Chez les £imax, les Helix, les Bulimus, etc. Patella, Chiton, Cypræa. Les Venus, les Ostræa, les Lucina. Chez les Aplysia. Chez quelques Bulla, entre autres la Bulla hydalis. Chez la Bulla lignaria, la Bullæa aperta. Chez les céphalopodes seulement. OX À ww à » © CS GÉNÉRALITÉS. 45 on voit toujours un énorme foie composé de lobes et de Tobules d'où naissent les radicules des vaisseaux biliaires, qui, agglo- mérés en gros troncs, pénètrent dans l'estomac ou dans l'in- testin. Organes de la circulation. L'appareil de circulation des Mollusques diffère peu de celui des poissons. Ces animaux ont un cœur aortique placé sur le trajet du sang qui se rend des branchies ou du sac pulmonaire aux diverses parties du corps. Le cœur n’a pas toujours des creillettes; on voit alors, à la base des branchies, des cœurs veineux distincts du ventricule aortique!, mais le plus sou- vent le cœur se compose : 4° d’un ventricule d'où naissent les artères; 2° d’une ou deux oreillettes communiquant avec Îles vaisseaux, qui servent à faire venir des branchies ou de la po- che pulmonaire le sang artériel, que des veines y apportent plus ou moins directement?. Chez tous les Mollusques, la cir- culation forme un cercle. Le sang artériel, en traversant le cœur, serend dans toutes les parties du corps, revient par les veines à l'appareil de respiration, et, après avoir subi l'influence de l'air, il retourne vers le cœur. Organes de la respiration. Ces organes sont on ne peut plus variés dans leurs fonctions, dans leurs formes ou dans leur position. En effet, par suite de leur existence terrestre, beaucoup de Mollusques respirent l'air en nature, au moyen d'une cavité pulmonaire tapissée de vais- seaux afférents et efférents, dans laquelle pénètre l'élément ambiant?. 1 Chez les céphalopodes des genres Sepia, Loligo, Octopus, etc. ? Chez les gastéropodes, Helix, Bulla, Buccinum, etc., et chez les acéphales : Ostrea, Venus, etc. 3 Limax, Helix, Cyclostoma, Helicina, etc. 46 MOLLUSQUES. D'autres ont encore, avec une respiration aérienne analogue, moins développée’, la respiration aquaiique ou aqueuse. Les Mollusques, vivant pour la plupart au sein des mers etdes rivières, sont au contraire obligés de respirer dans l’eau douce ou salée, au moyen de véritables branchies plus ou moins rap- prochées de celles des poissons. Les branchies sont simples ou multiples, internes ou exter- nes, et aflectent toutes les modifications, toutes les positions. Placés dans l'intérieur du corps des céphalopodes?, sous la figure pyramidale ou ovale, ces organes se composent alors de quatre lobes formés de deux lames divisées en loges verticales par des cloisons nombreuses, où deux couches verticales et transverses de vaisseaux sont formées, l’une par les ramifications de l'artère branchiale, l'autre par les veines. Les branchies internes se montrent, chez beaucoup de gastéropodes, sous la forme de peignes plus ou moins développés, fixes * ou libres dans une partie de leur circonférence , représentant plus ou moins alors un rameau unique conique * ou deux rameaux pairs, placés au-dessus de la tête”. Les bivalves les ont encore internes, composées soit d'une’, soit de deux lames entières, inégales, pla- cées de chaque côté”, soit de lanières séparées et libresf, mais toujours disposées dans l'intérieur en dedans du manteau. On les voit internes, mais formées d’un réseau simple chez les as- cidies” ou d’une frange, comme chez les salpa ‘. Les branchies, plus ou moins protégées par le manteau, se montrent sous la forme de lobes coniques tout autour, en des- 1 Je l’ai remarqué chez les Ampullaria, qui peuvent, sans périr, rester une année hors de l’eau. ? Chez les Octopus, les Loligo, les Nautilus, les Sepia. 3 Chez les Buccinum, les Murex, etc. # Chez les Helcion. 5 Chez les Haliotis, les Stomatia. 6 Chez les Zucina. 7 Chez les Venus, les Ostræa, les Mactra, etc. 8 Les Lithodomus, les Trigonia, les Solemya. 9 Chez les Ascidia et genres voisins. 10 Chez tous les biphones et genres voisins. GÉNÉRALITÉS. 47 sous", ou en lames longitudinales sur la partie antérieure seu- lement?. Quelquefois un seul lobe branchial pyramidal existe sur l’un des côtés du corps®. Enfin, une dernière modification des branchies les présente entièrement externes. Quelquefois elles forment une série de branches ramifées, contractiles, placée en cercle sur la partie postérieure du corps, tout autour * ou seulement d’un côtés de l'ouverture anale, sur une rangée de chaque côté du corps f, ou sur des espèces d’expansions spéciales 7. D'autres fois, plus simples, les branchies se forment des expansions digitées de la peau du dos, placées par lignes transversales$, ou bien sont marquées, à l'extérieur, par des tubercules en lignes sur les côtés du corps°. La respiration a lieu de diverses manières, suivant la forme et la place de l'organe. Chez les pulmonées terrestres, il ya un orifice placé soit sur le côté droit, soit à l’extrémité du corps". Chez les Mollusques pourvus de branchies, le liquide entre par les côtés du corps, et il est expulsé par un tube spécial, comme chez les céphalopodes ?, Les bivalves, munies de siphons, font à peu près de même; l’eau entre par l’ouver- ture du manteau, et les contractions des lobes de celui-ci la chassent vers le siphon. Le tube que portent en avant beau- 1 Chez les Chiton, les Chitonella. ? Chez les Diphyllidia. J'ai, le premier, reconnu que ce genre n’a pas, comme le croyaient Cuvier et M. de Blainville, les branchies tout autour, sous le manteau. 3 Chez les Pleurobranchus, les Aplysia, les Umbrella. Chez les Doris, les Doridigitata, les Doriprismatica. Chez les Tergipes. Chez les Tritonia. Les Scyllæa et les Glaucus. Les Cavolina, etc. Chez les Phylliroe. 10 Chez les Helir, les Bulimus, les Limaz. 11 La Testacella. 12 Le tube locomoteur des Sépia, Octopus, Loligo, etc. ‘3 Cela arrive chez les Venus, les Mactra, les Tellina. © © NN OO à 48 MOLLUSQUES. coup de gastéropodes! remplit plus ou moins les mêmes fonce- tions, mais ce tube diminue de longueur, suivant les genres, ne laisse plus d'abord que des replis du manteau?, puis des ou- vertures simples ; et enfin, les branchies libres, demi-internes ou tout à fait extérieures, recoivent directement l'élément aqueux, renouvelé, le plus souvent, dans le repos par les cou- rants, ou dans l’activité par la marche. Organes de la génération. On trouve chez les Mollusques toutes les modifications dans les organes et le mode de génération. Les sexes sont quelque- fois séparés; alors il y a des mâles et des femelles® ; les sexes sont réunis sur le même individu, mais l’accouplement réci- proque des parties' est nécessaire; ou enfin tous les indivi- dus peuvent se reproduire sans accouplement. Lorsque les sexes sont séparés, on voit chez les céphalo- podes', l'organe mäâle se composer d'un testicule placé dans l'intérieur du corps, et communiquant par le canal déférent à une verge charnue , située à gauche, près de l'anus. L'organe femelle se forme d’un ovaire placé au lieu où se trouve le testi- cule du mâle, et de deux oviductes qui reçoivent les œufs et les rassemblent en grappe. On ignore s'il y a un accouple- ment ou si les œufs se fécondent par arrosement, comme chez les poissons. Ce dernier mode paraît être le plus probable; chez les gastéropodes, où les sexes sont séparés, l'organe mâle, lorsqu'il existe, est externe, placé sur le côté droit antérieur’. Lorsque les sexes sont réunis sur le même individu, la par- 1 Les Fusus, les Murex, les Mitra, les Voluta, les Ampullaria. 2 Les Melania, les Paludina, les Littorina, etc, + 3 Chez les Loligo, les Sepia, les Oliva, les Conus. a Chez les Helir, les Aplysia, les Limax. > Chez la Patella, les Calyptræa, les Pileopsis, les bivalves. 6 Les Sepia, les Octopus, les Loligo. : 7 Les Oliva, les Conus, les Murex, les Strombus. GÉNÉRALITÉS. &9 tie male, peu différente de cette partie chez les individus à sexes séparés, est située en avant de l'ovaire. Le canal déférent suit le premier oviducte, accompagne le second, et se termine à l'organe excitateur, formé d'une verge creuse, contractile, susceptible de rentrer dans l’intérieur de la cavité viscérale !. Quelquelois il y a un dard testacé placé dans une poche particulière ?. La partie femelle est analogue à ce qu'elle est chez les Mollusques dont les deux sexes sont sé- parés. Les orifices des deux organes sont loin d’être toujours en contact, malgré leur union intime dans l’intérieur du corps. En effet, rarement sur le côté gauche*, ils sont généralement sur le côté droit, mais diversement disposés. Souvent l'organe mâle est près du tentacule droit, tout à fait en avant, tandis que l'organe femelle est en arrière*. Quelquefois ces organes sont moins éloignés; enfin on les voit réunis, soit sur le même tubercule externe, vers la moitié de la longueur du corps’, soit dans une cavité commune, placée à la base du tentacule droit’. Quoique les sexes soient réunis sur le même individu, il y a toujours nécessité d’accouplement mutuel réciproque. Les deux individus se placent l’un à côté de l’autre, de manière à ce que la tête du premier soit du côté opposé à la tête du second, et alors la double fécondation a lieu, par l’intro- duction de l'organe mâle de chacun dans l'organe femelle de l'autre. Lorsque les deux sexes sont réunis sur le même individu, sans qu'il y ait nécessités de rapprochement mutuel, c'est-à-dire lorsqu'un seul individu peut se féconder lui-même, comme, par 1 Chez les Limax, les Testacella. ? Chez les Helix. 3 Les Sinistrobranchus. a Onchydium, Veronicella. 5 Chez les Aplysia, par exemple. 6 Doris, Cavolina, Tergipes, Tritonia, Polycera. 7 Helix, Limax, Bulimus, Achatina, Pupa, etc. 8 Chez les Helix, les Aplysia, etc. [IE 4. 50 MOLLUSQUES. exemple, chez quelques gastéropodes', l'ovaire unique et l'ovi- ducte placé quelquefois du côté gauche , mais plus souvent du côté droit, se dirige d’arrière en avant, et se termine par un tube fort court, situé près des branchies. Chez les acéphales , l'ovaire peut s'étendre dans les branchies? et se prolonger en deux oviductes placés d'avant en arrière, de chaque côté de la masse viscérale ; ils se terminent entre les branchies et le corps. On conçoit facilement que ce mode incomplet de reproduction devait exister chez des êtres fixés dans le lieu où ils sont nés, ou n'ayant tout au plus que des mouvements insuffisants pour le rapprochement volontaire. C'est ainsi que certains gastéro- podes fixes sont obligés de se reproduire, ou même lorsqu'ils sont libres, la conformation de leur coquille ne leur permet pas de contact suffisant‘. Quant aux acéphales placées soit sous le sable, soit dans la vase, qu'elles puissent marcher * ou non, elles ne sauraient se chercher ni se joindre pour l’accouple- ment. Ceci se conçoit facilement, et à plus forte raison des espèces fixées au sol par un ligament, par un byssus ou enfin par la coquille elle-même”. Reproduction des Mollusques. Le mode de reproduction chez les Mollusques est on ne peut plus variable, sans que cette variabilité soit toujours en rap- port immédiat avec les formes zoologiques des animaux qui les produisent. Ils sont vivipares ou ovipares. Chez les Mollusques vivipares ou ovovivipares, les embryons se développent dans l'ovaire sous forme d'œufs, éclosent dans 1 Haliotis, Patella. 2 J'ai trouvé de petites coquilles dans l’intérieur des branchies des Cy- clas, des Cyrena, etc $ Chez les piliquaria, les Vermetus, les Magilus, etc. à Chez les Patella, les Helcion. Ÿ Les Venus, les Anodonta, les Cardium. 6 Les Mya, les Solen, les Mycetopus, etc. 7 Chez les Pecten,les Mytilus, les Spondylus, les Ostræa. GÉNÉRALITÉS. 51 les oviductes, remplissant alors les fonctions de matrices, ou entre les lames des branchies, et y grandissent assez pour être à portée de continuer la vie de l'espèce, lors- qu'ils sortent de l'animal qui les a produits. On trouve cette disposition chez des gastéropodes', comme chez beaucoup d'acéphales ?. Les Mollusques ovipares sont bien plus nombreux chez les gastéropodes, puisqu'ils composent tous les genres, moins les trois que je viens de citer comme vivipares. On peut dire dès lors que ce dernier mode de reproduction est exceptionnel, tan- dis que les œufs sont le mode ordinaire de reproduction chez ces Mollusques. Les œufs de ces animaux peuvent se diviser en deux séries, suivant qu'ils contiennent un seul Vatellus, en représentant de vrais œufs, semblables à ceux des animaux vertébrés ovipares, ou suivant qu'ils renferment plusieurs em- bryons, et sont plutôt dans ce dernier cas des Capsules que de véritables œufs. Les œufs contenant un seul embryon varient encore beau- coup. Ils sont libres, fixes, isolés ou agrégés. Les œufs isolés et libres chez quelques pulmobranches ou Mollusques terres- tres , sont souvent très-gros, de forme ovale, pourvus d'une enveloppe testacée, et ressemblent en tout à des œufs d’oi- seaux %. D'autres fois, ronds, également recouverts d’une enveloppe calcaire, ils sont unis par un gluten‘, exposés ainsi à l’action de l'air extérieur, attachés à des branches -près des eaux. On les rencontre encore sous forme circulaire, 4 Dans le genre Paludina, la Paludina vivipara en montre un exem- ple, ainsi que le Littorina rudis. Ce dernier fait est d'autant plus curieux, que le Littorina littorea est ovipare. On le trouve encore dars la série des Bulimus nommée Partula. 2 Les espèces des genres Cyclas, Cyrena, en offrent des exemples, ainsi que l’Ostræa edulis. 3 Les œufs du Bulimus ovatus, du Bulimus oblongus et des Achatina. & On trouve ainsi les œufs de l’Ampullaria insularum et del A. cana- liculata. 52 MOLLUSQUES. mais enveloppés d'une peau cartilagineuse ou gélatineuse, et déposés alors par groupes au sein de la terre ‘, où la cha- leur du soleil les fait éclore. Les œufs fixes sont bien plus nombreux, en même temps qu'ils sont bien plus variés dans leur forme et dans leur manière de se grouper. Rarement isolés, ils sont ordinairement réunis. Ils sont isolés et fixes, ronds, protégés par une membrane mu- queuse externe, fixés chacun par un pédoncule aux corps sous- marins, et représentent une grappe dans leur groupement chez quelques céphalopodes ?. Ils sont encore isolés, de même na- ture, fixés par un pédoncule à la masse générale retenue dans la coquille de l’argonaute *. Ils sont isolés, cartilagineux, demi- sphériques, mais fixés par la moitié de leur circonférence chez quelques gastéropodes appartenant à diverses familles dis- tinctes #. Les œufs agrégés sont infiniment plas nombreux que les œufs isolés. Ils sont réunis en bandes gélatincuses, occupent le côté libre de ce ruban, l’autre étant fixé aux rochers, chez quel- ques céphalopodes *; ou bien chez quelques gastéropodes, ce ruban contient les œufs enveloppés par lignes transverses dans la masse gélatineuse °. D’autres œufs, également agrégés, sont renfermés dans une matrice gélatineuse, représentant soit des grappes isolées 7, soit des grappes réunies sur un centre com- 1 Ces œufs se rencontrent chez les Helix, les Limax, les Testacella, quelques Bulimus, les Pupa, les Causilia, etc., etc. ; mais quelquefois, d'après M. Laurent, les œufs du Limax agrestis, ont par exception, plu- sieurs vitellus. ? Chez le Sepi officinalis. 8 Chez l’Argonauta argo et chez l’Argonauta hyans. & Chezles Neritina, les Septaria, les Ancylus, etc., si toutefois il n’y a qu'un seul vitellus. 5 1’/Octopus membranaceus m’en a offert un exemple. 6 Les genres Doris, Cavolina, Tergipes, Policera en offrent des exem- ples. 7 Les œufs du Loligo subulata, des Crepidula, des Infundibulum sont aipsi. GÉNÉRALITÉS. 53 mun ‘, soit une matrice libre, gélatineuse, conique ou spirale, renfermée dans une membrane générale ?, soit dans un chapelet gélatineux , spiral, fixé aux corps flottants *, soit sous forme de fils, de cordons cylindriques, ressemblant à du vermicelle #, soit enfin un amas gélatineux, informe, le plus souvent oblong, fixé aux rochers ou aux Coquilles, ou aux autres corps qui se rencontrent sous les eaux *. Parmi les Mollusques qui, au lieu d’avoir des œufs isolés ou agrégés, ont des capsules ou des matrices contenant plusieurs vitellus, on ne connaît encore qu’un cas où les capsules soient libres. Je l’ai recueilli sur la côte de Patagonie. C'est la cap- sule énorme, cartilagineuse, ovale, longue de soixante-dix millimètres de la Voluta brasiliana, Solander ( Voluta colo- cinthis, Chemnitz) 5. Toutes les autres capsules sont fixes et d’une variabilité ex- trême. Comprimées en forme de bourse, cornées, verticales, elles sont fixées par un de leurs bords”, ou, déprimées, elles sont attachées par leurs deux extrémités, et représentent des groupes informes #; ou bien hémisphériques, volumineuses, elles sont fixées par la partie tronquée *. Quelquefois ce sont des sachets cornés, ronds"! ou anguleux *, tronqués ou ar- rondis à leur partie supérieure, un pédoncule étroit, fixés par 4 Ce sont les œufs du Loligo vulgaris. 2 Les œufs du genre Ommastrephes paraissent se déposer ainsi. 3 Les œufs des Glaucus sont déposés de cette manière sur les Coquil- les cornées flottantes des Velelles. 4 Cela a lieu chez les Aplysia. 5 Je l'ai remarqué pour les œufs de Lymnea, de Physa, de Bulla, de Bullæa, de Chilina. 6 Voyez ma note spéciale, imprimée dans les Annales des sciences naturelles, en 1842, p. 117 et suivantes. 7 Dans les œufs des Natica de nos côtes, Chez le Buccinum undatum. 9 Chez la Voluta magellanica et la Volutella angulata. 10 Ceux de la Purpura de nos côtes. 11 Dans le Monoceros giganteum, les Purpura d'Amérique. 04 MOLLUSQUES, groupes sur les corps sous-marins. D’autres fois ce sont d’énor- mes plaques cornées, creuses, fixées en piles cylindriques *. De tout ce qui précède, il paraît résulter que les seuls œufs libres appartiennent aux pulmonés; que les œufs propre- ment dits, à un seul vitellus, se trouvent chez les céphalo- podes, les gastéropodes pulmobranches, tectibranches et nudi- branches; que les capsules contenant plusieurs embryons sont plus spéciales aux pectinibranches, tandis que les Mollusques vivipares sont exceptionnels parmi les gastéropodes, et infini- ment plus nombreux chez les acéphales. Développement de l'embryon dans l'œuf. Les œufs pondus par les Mollusques et groupés, comme Je viens de le dire, dans les conditions les plus favorables, sont abandonnés, pour leur éclosion, à la chaleur du soleil; aussi les animaux se rapprochent-ils des côtes ?, afin d'y déposer leurs œufs, à moins qu'ils ne vivent d'habitude en pleine mer*. Alors ils les laissent flotter à la surface des eaux #, ou les por- tent dessus ® ou dans leur coquille . Les œufs isolés ne pren- nent quelquefois leur accroissement qu'après la ponte; ce quise remarque surtout pour les œufs enveloppés de mucosités’. Une fois placé dans des conditions favorables, l'œuf commence son travail. Lorsqu'il y à un seul vitellus, chaque œuf se compose de son enveloppe extérieure, testacée, cornée, cartilagineuse 1 Tels sont les œufs des Fusus, des Pyrula et surtout de la Pyrula perversa, qui a servi à former la Tabularia tessellata d’'Esper. ? Les Céphalopodes Sepia, Loligo, viennent pour cette époque ; il en est de même des Doris, des Aplysia, des Cavolina, etc. 3 Ce qui a lieu pour ‘es Ommastrephes, les Philonexis, les Onycho- teuthis. & Les Glaucus, les Ommastrephes. Les Janthina les portent attachés sous leur vessie aérienne. 6 Les Argonauta. 7 Je l'ai observé pour les énormes œufs du Voluta brasiliana, QE GÉNÉRALITÉS, 55 ou muqueuse, d’une autre enveloppe plus mince, dans la- quelle une matière albumineuse, blanche, laisse flotter le vitellus généralement jaunâtre. Le vitellus parait d'abord se dilater; sur un point de son pourtour, il se forme un germe d'embryon, qui grandit peu à peu au détriment de son vitel- lus, lequel rentre dans les intestins, au moins pour les cépha- lopodes, par une ouverture très-voisine de la bouche!. Bientôt le jeune animal absorbe son vitellus et prend du plus au moins une forme analogue à l'être parfait. Lorsqu'il a réuni assez de forces pour vivre seul, il rompt son enveloppe et commence à exister. Lorsqu'il y a plusieurs embryons dans une capsule, chaque germe a son enveloppe spéciale et forme un œuf libre, au milieu du liquide qui remplit la capsule. Ils se développent de la même manière que les œufs isolés. Une fois que l'embryon est assez formé pour sortir de son enveloppe propre, il rampe librement sur la paroi interne de la capsule, et n’en sort que lorsqu'il est assez vigoureux pour vivre à l’état de liberté ?, et résister à toutes les causes de destruction qui l’assiégent dans cette première période de son existence . Variations naturelles déterminées par l'accroissement chez les Mollusques. En prenant ainsi les Mollusques au sortir de l'œuf, au mo- ment où ils commencent à jouir de leurs facultés, de leur exis- tence individuelle, pour les suivre dans toutes leurs phases de développement et d’accroissement, je trouverai que ces 4 Voyez mes planches du Loligo vulgaris, publiées en 1826. ( Mono graphie des céphalopodes. ) Genre Loligo, pl. X. 2 Je l’ai observé pour les œufs de la Voluta brasiliana. (Voyez ma note sur les œufs des Mollusques. Annales des sciences naturelles, 1842. p. 121 ). 3 C’est alors que, pour toutes les espèces, un nombre immense de jeunes Mollusques périssent ou sont la proie des poissons, des oiseaux, d’une foule d'animaux terrestres et marins. 56 MOLLUSQUES. phases sont quelquefois marquées chez les animaux, mais qu'elles le sont bien plus encore dans les Coquilles. En effet, les modifications que l’âge leur fait subir sont de telle nature que non-seulement elles changent complétement l'aspect, les caractères des espèces, mais qu’elles peuvent encore faire méconnaître les genres'. Vingt-cinq années de recherches à cet égard m'ont convaincu que, de l’étude plus ou moins approfondie de cette partie de la science, dépend principa- lement la bonne direction à prendre dans la détermination et la description des espèces. Sans cette connaissance prélimi- naire des causes d'erreurs dans lesquelles on peut tomber, tout le reste s'écroule, parce que les bases ne sont pas solidement établies. Je diviserai cet examen en périodes d’accroissement, afin de mieux faire ressortir les différences et les modifications. Période embryonnaire de l'animal. On pouvait supposer à priori que les Mollusques, comme les animaux vertébrés, doivent, en sortant de l'œuf, être infiniment moins parfaits que dans les dernières périodes de : leur accroissement; ce qui effectivement a toujours lieu pour les organes de la génération et pour l’ensemble des caractères z00- logiques ; mais, dans beaucoup de cas, on serait tenté de pen- ser le contraire, lorsqu'on voit, par exemple, se mouvoir, dans la jeunesse, des êtres qui ensuite doivent être fixés le reste de leur vie. On voit, en effet, souvent chez les Mollusques, les modifications apportées par ce premier âge embryonnaire, se multiplier à l'infini, et ne suivre aucune règle constante dans l'ensemble, tandis qu'elles sont invariables suivant les genres et surtout suivant les espèces. Toutes les parties de l’organisation sont, dans l’âge em- bryonnaire, à l'état rudimentaire. L'ensemble est générale- ment plus raccourci , la tête plus grosse, plus ramassée ; les * Du genre des HMagilus, M. Ruppel a fait le genre Leptoconchus. À GÉNÉRALITÉS. 57 yeux plusgros, plus saillants; les bras, lorsqu'ils existent, sont courts, peu flexibles! ; le pied est petit?, et tous les autres ca- ractères sont à l'état imparfait. Si l'animal est moins complet dans l'âge embryonnaire, on pourrait croire que ses facultés le sont de même ; ce qui pourtant n'a pas toujours lieu. Les Mollusques qui nagent vaguement dans les mers“ n’ont pas, il est vrai, les facultés locomotives aussi développées qu'elles le seront plus tard; beaucoup de Mollusques côtiers sont encore dans le même cas‘, mais l’on voit, au contraire, des êtres fixes dans l’âge adulte, pouvoir chan- ger de place, dans l’âge embryonnaire. La nature prévoyante leur a sans doute alors donné cette faculté momentanément, pour qu'ils puissent, dans le jeune âge , choisir le lieu, les con- ditions d'existence les plus favorables où doit s’écouler leur vie entière. Des Mollusques gastéropodes fixés par l'animal dans l’âge adulte* se meuvent, rampent librement à la première période de leur existence; il en est de même de quelques autres fixés par leur coquille®, qui, à cette période, agissent et se meuvent jusqu'à ce qu'ils aient trouvé un lieu propice pour y rester. Tous les acéphales libres ou fixés dans l’âge adulte sont en- core libres dans le jeune àge. Alors dénués le plus souvent de la faculté de se mouvoir, ils se fixent où le hasard fait arrêter le gluten qui enveloppe leurs coquilles naissantes”. Considérée comme un corps protecteur, la coquille devait 1 Je l'ai surtout vu pour les jeunes céphalopodes des genres Sepia, Loligo. ? Cela à lieu pour les Helix, les Voluta, et beaucoup d’autres genres marins et terrestres. 3 Les céphalopodes en général. 4 Les gastéropodes. 5 Les Pileopsis, les Crepidula, les Infundibulum, les Calyptræa sont dans ce cas. 6 Les Siliquaria, les Vermetus. 7 Cela a lieu pour les Ostræa. $ Voyez ce que j’ai dit plus haut, p. 26. 58 MOLLUSQUES, être plus nécessaire dans l'âge embryonnaire qu'à l’état parfait, où l'animal, pourvu de toutes ses facultés, peut prévoir le dan- ger et l’éviter. En partant de ce principe, vrai ou faux, on de- vait espérer rencontrer quelquefois cet organe protecteur plus développé à cette période d’accroissement que dans l’âge avancé. En effet, les recherches sont venues le démontrer. Si, dans quelques cas rares, la coquille manque au jeune âge et ne commence à se montrer que lorsque sont développés les organes qui doivent la secréter'; si la coquille de l’âge embryonnaire est le plus souvent moins complète que chez les adultes?, il n’est pas vrai, comme l'a cru M. de Blainville*, que la coquille soit toujours, dans cette période, beaucoup plus petiteque plus tard, par rapport au reste de l'animal. Non-seulement il existe des Mollusques chez lesquels la coquille, à la sortie de l'œuf, est infiniment plus volumineuse par rapport à l’ensemble, qu'elle ne le sera dans la suitet, mais encore il est des genres entière- ment nus dans l’âge adulte, qui naissent avec des coquilles bien caractérisées, qu'ils conservent plus ou moins longtemps pen- dant cette première période de leur existence’. Il est donc démontré que la coquille est donnée quelquefois aux Mollus- ques dans leur premier âge, comme un corps protecteur de l'animal. Période d'accroissement de l'animal. Après cette première période, les Mollusques suivent dans leur accroissement les lois régulatrices de l’ensemble de la 1 Cela existe pour l’Argonauta. ? Chez les Helix, les Buccinum et beaucoup d’autres genres terrestres et marins. 3 Dictionnaire des sciences naturelles, t. xxxrr, p. 79. 4 Cela a lieu pour les Crepidula, les Fissurella, les Pileopsis, les Aply- sia et surtout pour les Cryptella, où la Coquille, à la sortie de l’œuf, con- tient l’animal, tandis que, plus tard, elle n’en est qu'une partie rudimen- taire. (Voyez mes Wollusques des Canaries, pl. 1, f. 4 à 12.) 5 On le voit pour les Doris, les Cavolina. GÉNÉRALITÉS. 59 Zoologie. Excepté ces Mollusques à coquille qui deviennent nus plus tard , tous les autres grandissent et se fortifient dans leurs diverses parties, en raison de leurs caractères. Les expansions charnues prennent de l'extension, les tentacules, les bras, les tubes, les siphons s’'allongent ; le manteau s’élargit, prend ses cirrhes , ses lobes; et tous les organes se développent pendant une période plus ou moins prolongée jusqu'à l'âge adulte. Cer- tains Mollusques grandissent tout le temps de leur existence, tandis que d’autres s’accroissent pendant un temps déterminé, après lequel ils s'arrêtent et restent ainsi stationnaires tant qu'ils existent?. Les Mollusques montrent ces périodes d’ac- croissement infiniment plus marquées sur les coquilles; aussi vais-je traiter ce sujet avec plus de détail. Période embryonnaire des Coquilles. Les Coquilles étant une partie toujours appréciable de l’or- ganisation des Mollusques, et se conservant dans les couches terrestres de toutes les époques de l’animalisation de notre planète, demandent une attention d'autant plus particulière, que leur étude plus ou moins complète peut compromettre les déductions générales qu'on en pourrait tirer. On a vu par ce qui précède que la coquille se forme après que le jeune Mol- lusque est sorti de son œuf#; que des Mollusques pourvus de coquille à la sortie de l'œuf, la perdent plus tard*, tandis que le plus grand nombre des Mollusques munis de coquille, l'ont déjà formée à la sortie de l'œuf, et la conservent, la facon- nent de différentes manières, tout le temps de leur vie. Pour 1 Les céphalopodes Sepia, Loligo, quelques ptéropodes, Cleodora, les Creseis, des gastéropodes, les Achatina, les Turbo, les Trochus, etc., et toutes les acéphales, Venus, Ostræa, Terebratula. ? Les Hyalæa, quelques Helix et Bulimus, les Cypræa, les Delphi- nula, etc. 3 Chez l'Argonauta. ñ Chez les Doris, les Cavolina. 60 MOLLUSQUES,. bien faire comprendre les changements apportés par l'âge em- bryonnaire, je crois devoir les diviser en trois catégories : 4° suivant qu'ils modifient la forme de cette coquille; 2° sui- vant qu'ils montrent des ornements qui disparaissent dans l’âge adulte; ou 3° enfin, suivant que ces ornements sont plus simples à cette période que plus tard. Les Coquilles dont l’âge embryonnaire diffère complétement de l’âge adulte, sont infiniment plus nombreuses qu'on ne pout- rait Le croire. Mes recherches à cet égard me les ont fait retrou- ver dans une foule de cas où les annales de la science ne les avaient pas encore signalées. J'ai déjà parlé des Co- quilles libres dans le jeune âge et fixées dans l’âge adulte’. Celles-ci sont dès lors infiniment plus régulières à cette pre- mière période que dans le reste de leur accroissement, où leur fixité les oblige à subir toutes les conséquences de la loca- lité où elles se trouvent, qu’elles soient fixées par l’animal?, par la coquille*, ou qu'elles soient retenues dans une cavité qu'elles creusent*. Parmi les Coquilles libres, l’âge embryon- naire ou le nucleus est surtout très-remarquable chez beau- coup de gastéropodes et de nucléobranches. Dans certains cas, par une bizarrerie singulière, au lieu de suivre dans sa spire un seul axe d’enroulement, ce nucleus en change tout à fait avec l'accroissement. Il est d’abord, par exemple, suivant une verticale ; mais, à l’instant où il laisse l’âge embryonnaire, il prend subitement une autre direction, et l'axe nouveau de cet enroulement forme, avec le premier, un angle de 90°, qui se continue ensuite durant toute la vie de l’animal®. D’autres fois, ce nucleus, long, turriculé, formé de tours nombreux d’un enroulement oblique, abandonne de suite ce mode d’accrois- 1 Voyez p. 57. ? Chez les Pileopsis, les Crepidula, les Calyptræa, etc. 3 Chez les Vermetus, les Siliquaria. & Chez les Pholas, les Lithodomus, les Magilus. 5 Cela a lieu pour le genre des Chemnitzia. Voyez mes Mollusques de Cuba, t. 7. GÉNÉRALITÉS. 64 sement pour senrouler sur le même plan'. Dans quelques autres circonstances , le nucleus, contourné en spirale latérale, s’évase plus tard et forme une coquille en capuchon, à côtés égaux ?, ou bien une coquille qui continue à s’enrouler latérale- ment, mais s'élargit tout à coup d'une manière extraordinaire , et devient bien différente de celle du jeune âge. Il reste enfin une multitude de coquilles dont le nueleus, sans montrer d'aussi grandes différences, est pourtant bien distinct du reste de la coquille, qu'il soit plus allongé que le reste ou que ses tours soient plus rentrés et forment un angle plus ouvert. Certaines coquilles commencent encore par un cône étroit et aigu, qui devient caduc et tombe, lorsque la coquille adulte, changeant de forme, a pris un aspect tout différent°. Les Coquilles dont l’âge embryonnaire montre des orne- ments extérieurs qui disparaissent plus tard, sont plus nom- breuses que les premières, et appartiennent à toutes les classes. On les retrouve, en effet, chez des céphalopodes, où la co- quille commence par avoir des stries, des côtes, qui disparais- sent dans l'accroissement 7. Beaucoup de gastéropodes sont aussi dans le même cas, ainsi qu'un grand nombre de bivalves ou d’acéphales ©. î Chez les Atlanta. Voyez mes recherches à cet égard. Voyage dans l’'Amér. mér., Mollusques, pl. XI, fig. 5-10, où j'ai trouvé que loper- cule varie en même temps que la coquille, ? La coquille de la Carinaria. Voyez le même ouvrage, pl. XI, fig. G-AA. 3 Chez le Concholepas. 4 Chez les Stylifer. 5 Chez les Voluta, la Tornatella Cabanetii, d'Orb. 6 Chez beaucoup d’Hyalæa et la Cuviera, comme je l'ai reconnu le premier. Mollusques de mon voyage, pl. VIII, fig. 36. 7 Chez les Nautilus lineatus et Clementinus. 8 Les Bulimus ovatus, oblongus ont des côtes très-marquées dans le jeune âge. Beaucoup de Trochus, de Pleurotomaria, de Cassis, etc., elc. Les Helicophlegma. 9 Des Venus, des Crassatella, des Astarte, des Avicula, etc., des Unio. 62 MOLLUSQUES,. Les Coquilles dont l’âge embryonnaire est plus simple dans ses ornements extérieurs que le reste de l'accroissement, forment néanmoins le plus grand nombre. C’est en effet, on pourrait le dire, la règle générale, quand les autres ne sont que l'exception. On retrouve ce caractère chez presque tous les céphalopodes où la coquille est lisse, unie, quand même, plus tard, elleserait plus ou moins carénée et surchargéed'ornements". On le voit dans les Coquilles de quelques nucléobranches?, dans une multitude de gastéropodes * et chez des acéphales #. Dans tous les cas, que l’âge embryonnaire des Coquilles apporte plus ou moins de changement dans les formes, ou seu- lement dans les ornements extérieurs, ce changement n'est pas toujours le même. Lorsque ces modifications appartiennent à l'embryon quand il était dans l'œuf, elles forment une partie distincte du reste de la coquille, circonscrite par un bour- relet ou par un sillon, qu'elles dépendent des différentes familles de gastéropodes * ou d’acéphales f. Alors cette pre- mière modification, ce premier àge peut recevoir le nom spé- cial de nucleus; mais lorsque ces modifications sont posté- rieures à la sortie de l'œuf, elles ne sont marquées sur la coquille par aucun point d'arrêt dans l'accroissement. C'est, du reste, ce qui a lieu chez les céphalopodes*, chez beaucoup de gastéropodes $ et d’acéphales . On retrouve quelquefois le 1 Chez beaucoup de Nautilus d'Ammonites. (Voyez mon Mémoire spécial à cet égard, Annales des sciences naturelles, t. xvr, août 1841.) ? Les Carinaria. 5 Les Murex, des Triton, etc. ! Les Venus à grosses côtes, etc. 5 Chez les Atlanta, les Carinaria, les Chemnitlzia, les Stylifer, les Voluta, etc. 6 Chez les Cyclas, principalement la Cyclas calyculata, et chez les Unio. 7 Ammonites, Nautilus, etc. 8 Certains Helix, Buccinanops, Fusus, Pyrula, etc. 9 Des Unio, des Anodonta, des Venus, etc. GÉNÉRALITÉS. 63 nucleus distinct, et de plus un accroissement postérieur égale- ment différent du reste. Cette circonstance s’est montrée prin- cipalement chez des gastéropodes et des acéphales. Période d'accroissement des Coquilles. L’accroissement des Coquilles peut être envisagé de deux manières : il est limité, ou pour ainsi dire indéfini, en ce sens qu'il dure tant que l'animal existe. L'accroissement est limité principalement chez les gastéro- podes. Il s'arrête effectivement pour toujours, lorsque certaines Coquilles terrestres forment ce bourrelet, qui entoure son ou- verture, ce qui l'a fait nommer pértistome ‘. Il est encore limité quand d’autres Coquilles marines forment leur bourrelet uni- que qui circonscrit la bouche ?, ou quand elles épaississent leur ouverture, soit par un rebord recourbé en dedans Ÿ, soit par des digitations plus ou moins nombreuses, combinées avec l'épaississement général de ce bord *. L’accroissement des Coquilles est le plus souvent illimité chez les Mollusques. On voit, par exemple, les céphalopodes croître tant qu'ils existent 5. Un nombre considérable de gasté- ropodes de tous les ordres sont dans le même cas °, et tous les acéphales, sans exception, semblent suivre cette marche ?. Parmi les Coquilles dont l'accroissement dure tout le temps de l'existence, il en est chez lesquelles il est régulier, et pour 4 Chez des Cyclostoma, des Helix, des Bulimus, les Pupa, les Clau- silia. J'en possède un sujet exceptionnel : c’est un Bulimus qui, après avoir formé son péristome, se trouvant sans doute trop petit, a voulu ac- croître encore sa coquille. ? Les Delphinula, les Marginella, les Nassa. 3 Chez les Cypræa, les Ovula. # Chez les Strombus, les Rostellaria, les Pterocera, les Aporais. 5 Les Sepia, les Ammonites, les Nautilus, etc. 6 Les Buccinanops, les Achatina, les Fusus, les Pleurotoma. 7 Les Venus, les Cardium, les Ostræa,. + 64 MOLLUSQUES. ainsi dire uniforme, pendant toute la vie, comme on peut le remarquer parmi les céphalopodes *, les gastéropodes et les acéphales; mais il en est aussi chez lesquelles il admet des temps d’arrêt ou de repos. C'est en effet alors que se forment ces bourrelets, ces sillons espacés qui marquent les anciennes bouches de quelques ammonites ?; ces bourrelets, également anciennes bouches, soit irrégulièrement espacés *, soit sur trois faces *, soit enfin alternes*, qu'on remarque chez une infi- nité de gastéropodes ; on pourrait même les retrouver dans les lames successives espacées de certaines bivalves °. Ces points d'arrêt momentanés ou définitifs pourraient fort bien être en rapport avec des périodes de reproduction et d'ac- couplement. On doit au moins le croire pour les coquilles des ammonites, toujours assez minces *, et pour un nombre consi- dérable de gastéropodes, chez qui la coquille est, dans l'inter- valle de chaque bourrelet $, si fragile qu'elle ne pourrait, sans se briser, se rapprocher d’autres corps durs ou se mettre en contact immédiat avec eux. Dans les Coquilles dont l'accroissement est limité, elles grandissent pendant un temps plus ou moins long, suivant les espèces, avant d'atteindre le summum de leur taille. Pendant cet accroissement, elles laissent peu à peu leurs ornements, leurs côtes, leurs stries pour les espèces qui doivent devenir plus simples *, ou elles les prennent pour celles qui doivent être plus compliquées". Enfin, les unes devenues lisses, les a Certaines Ammonites et les Nautilus. L'Ammonites incertus, Subfimbriatus, Fimbriatus, Bakeriæ, etc. Les Cerithum, les Pyramidella, des Triton. Cassis, des Murex, elc. Chez les Scarabœus, les Ranella. Chez des Venus, par exemple. Surtout dans les genres Ammonites, Crioceras, ele. Chez les Cassis surtout. 9 Voyez mon Mémoire sur les Ammonites. Presque toutes les espèces subissent ces changements. 10 Cela a lieu pour les Nautilus pseudo-elegans, ei eleyans, etc. D NM OO À &# À bp GÉNÉRALITÉS. 65 autres, s'étant chargées d'ornements plus ou moins variés, toutes atteignent leur grande taille. L'animal forme alors, comme je l'ai dit, un bourrelet, des digitations ou diverses excroissances, selon les genres et les espèces, et ne grandit plus. Pendant le reste de son existence, ce rebord se renforce, la coquille s’épaissit ? ou de nouvelles couches se déposent sur les expansions ou digitations de ses bords #. Dans les Coquilles dont l'accroissement est illimité, les choses se passent autrement. On voit, chez les ammonites par exemple, succéder à la coquille lisse les tubercules ‘, les côtes‘, la carènef, qui se marquent de plus en plus, pendant un temps plus ou moins long. Le même phénomène a lieu aussi chez quelques nautiles *, tandis qu’au contraire, d’autres perdent les ornements du jeune äge pour devenir plus simples. Quel- ques gastéropodes et des acéphales offrent encore des change- ments analogues , soit en s’ornant davantage *, soit en se sim- plifiant *. Il est à remarquer que, chez les gastéropodes, les ornements s accusent en général d'autant plus fortement que les Coquilles sont plus ägées. : Période de dégénérescence dans l'accroissement des Coquilles. La période de dégénérescence est surtout très-marquée chez les céphalopodes!°, où, par exemple, les côtes où les tubercules 1 Chez les Helix, les Bulimus, les Cyclostoma, à péristome, ? Comme on le voit chez les Cypræa, les Ovula, les Marginella. 3 Chez les Rostellaria, les Strombus, les Pterocera. 4 Chez les À. mamillatus, tuberculatus, etc. 5 Chez les À. interruptus, elegans, serpentinus. 6 Chez les À. varians, Roissyi, inflatus. 7 Les Nautilus elegans et pseudo-elegans, Requienianus. 8 Les Murex, les Purpura, les Spondylus. 9 Certains Purpura, des Crassatella, des Astarte, des Productus. 10 Chez les Ammonites biplex, mamillatus, coronatus, Ecopoldinus et presque toutes les autres espèces. 1. j 6) 66 MOLLUSQUES. latéraux s'éloignent, s abaissent, disparaissent, enfin, à mesure que la coquille s’accroit, et finissent par s’effacer entièrement, laissant alors la coquille aussi lisse dans son dernier tour que dans son état embryonnaire. La période de dégénérescence est rare chez les gastéropodes; car on ne peut appeler ainsi l'instant où, limitées dans leur accroissement, les coquilles ne font plus qu'épaissir au lieu de grandir. Elle est aussi rarement marquée chez des acéphales. Variations naturelles des Coquilles déterminées par les sexes. Cette série de variations ne peut exister que chez les cépha- lopodes ou chez les gastéropodes à sexes séparés, aussi est- elle exceptionnelle chez les Mollusques; néanmoins, comme elle joue quelquefois un grand rôle, je crois devoir en parler ici. Les variations de ce genre amènent seulement une plus grande largeur dans la coquille des femelles, sans que les orne- ments extérieurs changent beaucoup. Les osselets cornés in- ternes de certains céphalopodes en montrent un exemple’. Jai également remarqué ce fait dans les rostres des Bélemnites?; et ce caractère est très-visible surtout chez les ammonites*. On le retrouve encore dans la coquille de quelques gastéropodes"; mas le cas est rare. Variations pathologiques des Coquilles. Les cas pathologiquesdoivententrer quelquefois dans les causes d'erreur, lorsqu'il s’agit de la détermination des espèces. Ils se 1 Voyez, Monographie des céphalopodes, Loligo, pl. IX, la grande différence qui existe entre l’osselet du mâle et celui de la femelle. 2 Voyez mon Mémoire spécial ( Annales des sciences naturelles, t. xvur, p. 259.) # Voyez le Mémoire déjà cité, dans les Annales des sciences natu- relles, t. xvr. 2 Buccinum, Oliva, etc. GÉNÉRALITÉS. 67 mentrent, eneffet, soustoutesles formes, suivant les classes. Chez les céphalopodes, des accidents produits par une blessure ont changé l'extrémité des rostres des bélemnites', ou même ont été assez extraordinaires pour servir à l'établissement de genres dis- tincts?. D'autres blessures amènent des modifications très-re- marquables dans les ornements extérieurs des ammonites®. Chez les gastéropodes, ces modifications changent quelquefois l’as- pect des coquilles. La spire, par exemple, au lieu de suivre l'enroulement des autres individus de l'espèce, se contourne du côté opposé!. D'autres fois, au lieu d’avoir l’angle spiral ordi- naire à l'espèce, cette spire se détache, s’allonge plus ou moins et ne ressemble plus à celle des autres individus. Ces variations, assez communes chez les Coquilles terrestres , sont assez rares chez les Coquilles marines°. On voit encore, dans cette classe, les résultats des blessures du manteau, qui laissent toujours des traces sur la coquille. Sans que ce soient précisément des cas pathologiques, on peut considérer comme des déformations ces accidents si nombreux des coquilles fixées par leur byssus? ou par leur test*, qui, gênées dans leur accroissement, prennent des formes bizarres déterminées soit par la place restreinte qui leur reste pour s'étendre”, soit par les corps sur lesquels elles se se moulent et dont elles reproduisent tous les ornements exté- rieurs . 1 Les Belemnites Bruguicrianus, hastatus. ? Le genre Actynocamax, qui n’est qu’un cas pathologique de beau- coup d'espèces différentes, Voyez mon Mémoire spécial. 3 Voyez mon Mémoire sur les Ammonites. 4 La variété sénestre des Helix aspersa, nemoralis et pomalia. 5 Le variété Scalaris des espèces citées à la note précédente. 6 Je l’ai reconnu chez une Purpura. 7 Les Arca, les Mytilus, les Pinna, qui sont quelquefois contournés diversement. 8 Les Ostræa en montrent des variétés sans nombre. 9 Il est évident pour moi que le Productus, dont M. Goldfuss avait fait une Fistulana, n’est autre chose qu’une déformation de ce genre. 10 J'ai des huîtres qui, s’étant fixées sur des Ammonites, en montrent tous les tours de spire. 68 MOLLUSQUES. Variations naturelles des Coquilles déterminées par l'influence locale et par les possibilités vitales. Les variétés déterminées par l'habitat des Coquilles sont 1m- menses et peuvent souvent tromper l'observateur superficiel. Cette influence se montre dans les limites d’accroissement, dans les ornements extérieurs ou même dans la forme et l'épaisseur des Coquilles. Les Coquilles libres subissent de toutes les manières l'in- fluence des lieux. On voit, par exemple, telle espèce terres- tre! ou d’eau salée ?, dont l'accroissement est limité, devenir fréquemment, suivant que les localités sont plus où Moins pro- pices à son accroissement, plus grande du double en un lieu que dans un autre. La taille est donc loin de présenter un ca- ractère constant. Quelquefois telles Coquilles qui, par suite de leur tranquille accroissement, prennent dans une localité des ornements très-marqués, en manquent lorsqu'elles ont au contraire à lutter contre l’action incessante de la houle. Cette influence se remarque dans une foule de Coquilles marines, parmi les gastéropodes* et surtout parmi les acéphales*, où la même espèce, prise dans une baie tranquille, dans un marais, est toute différente par ses côtes, ses stries, et par l'épaisseur de la coquille, de ce qu’elle est sur une plage battue de la vague. On voit encore ces modifications se prononcer sur les espèces terrestres°. 1 La même espèce d'Helix varie d’une à trois fois son diamêtre, Sui- yant les localités. 2 Les Cypræa, les Marginella, les Colombella, et beaucoup d’autres en montrent des preuves. 3 La Purpura de nos côtes a des tuiles élevées, lorsqu'elle a crû sur des côtes tranquilles; elle est lisse sur les côtes agitées. & Je l'ai surtout remarqué pour les Cardiuwm, et principalement pour le Cardium edule. 5 Pour les Helix, les Bulimus. GÉNÉRALITÉS, 69 Si les Coquilles libres, qui dès lors peuvent, jusqu'à cer- taines limites, choisir des conditions favorables , sont su- jettes à une foule de modifications, ces modifications de- viendront d'autant plus fortes chez les Coquilles fixées au sol, soit par leur animal, soit par leur coquille. J'ai reconnu que, suivant l’espace que trouve telle espèce pour s’accroître , elle est large, demi-sphérique, longue et déprimée, ou bien étroite et très-haute!. J’ai encore remarqué que tels individus de gasté- ropodes ou de bivalves se sont modifiés dans leurs formes et dans leurs ornements, suivant les conditions favorables ou non à leur plus grand développement, et l’état de calme ou d’agita- tion dans lequel l'élément aqueux les laisse s’accroître. Limites de l'espèce dans les Mollusques. D’après tout ce que je viens de dire sur les variations déter- minées par l’âge, par le sexe, par les cas pathologiques et par les influences locales, on concevra facilement que, sans ces connaissances préliminaires, qu'on ne peut acquérir le plus souvent que sur les lieux, ou sans uñe longue suite d’études, on ne saurait arriver à aucune détermination parfaite. Il ne s'agit pas, en effet, de fixer arbitrairement les limites de l’es- pèce dans le cabinet en se basant sur des systèmes plus ou moins erronés , mais bien d'observer, de méditer et de dis- cuter toutes les causes d'erreur qui peuvent influer sur une bonne détermination spécifique. Il faut étudier aussi les ani- maux qui donnent, la plupart du temps, par leurs caractères, les plus sûres limites. Lorsqu'on n'aura d’autres guides que des caractères conchyliologiques, ce qui a lieu pour toutes les es- pèces fossiles, il conviendra de comparer un grand nombre d'individus, afin de s'assurer des diverses modifications, pour 4 Voyez mes observations sur la Crepidula dilatata. Mollusques de mon Voyage dans l'Amérique méridionale. 70 MOLLUSQUES. be : ne pas ériger en espèces de simples états d'aceroissement, des variétés, des déformations ou des états de fossilisation!. En gé- néral, relativement aux céphalopodes, on devra surtout tenir compte des âges et des cas pathologiques.Pour les gastéropodes, les différences d'âge, les cas pathologiques, les influences lo- cales, sont plus indispensables encore. Pour les acéphales, les âges et les influences locales doivent être surtout étudiés avec soin. | En résumé , les limites de l'espèce sont loin d'être uniformes dans les êtres. On voit, par exemple, les couleurs seulement donner de bons caractères spécifiques chez les oiseaux et chez les insectes; mais, chez les Mollusques, les couleurs ne peuvent pas toujours être admises, bien qu’elles donnent quelquefois de bonnes indications? pour les Coquilles vivantes. Les limites de l’espèce sont, chez les Mollusques , bien tran- chées et constantes, sans avoir néanmoins les mêmes bornes dans toutes les classes. Les couleurs , la forme, la taille, ne sont pas toujours, en effet, des caractères constants chez les Co- quilles terrestres. Les couleurs , jointes à la forme, donnent, au contraire, d'excellents caractères pour beaucoup de coquil- les marines libres*. On‘peut dire qu’en ce qui concerne les animaux marins , les limites de l'espèce, abstraction faite des variations dont j'ai parlé, sont d'autant plus étroites que l'a- nimal est plus libre dans ses mouvements. Quelques céphalo- podes#, beaucoup de gastéropodes *, d’acéphales libres”, ont des limites très-restreintes, tandis que les gastéropodes et les acé- phales fixés par l'animal”, en demandent déjà de bien plus lar- À Voyez, plus loin, les considérations qui ont rapport à la fossilisation. 2 Chez les Helix, elles sont d’une variabilité extrême dans la même espèce. 3 Chez les Mitra, les Marginella, les Conus, les Venus. ñ“ Les Sepia, les Loligo, les Ommastrephes, 5 Les Voluta, les Mitra, les Murex. 6 Les Venus, les Cardium, les Nactra. 7 Pileopsis, Crepidula, Calyptræa. - PT ES PR Te ri #4 G A GÉNÉRALITÉS. 71 ges ; et ces limites doivent encore s'étendre beaucoup plus pour les gastéropodes ! et pour les acéphales? fixés par leur coquille. Tel caractère qui, quoique peu saillant, distinguera suffisam- ment entre eux des céphalopodes, des gastéropodes et des acéphales libres, ne s’appliquera plus à la séparation des coquilles fixées par l'animal ou par le test lui-même. Ce qui précède démontre que la bonne détermination de l’es- pèce dépend , dans les cas difficiles, des études plus ou moins approfondies de l’observateur, de son jugement plus ou moins juste et de sa sagacité. Cette réunion indispensable de con- naissances nécessaires expliquera combien les erreurs ont dù se multiplier dans la science. Il est bien certain que des causes d'erreur de nomenclature que j'ai signalées au commen- cement de cette introduction ?, des causes d'erreur zoologique que je viens de faire connaître, sont nées toutes les dissidences | ui existent entre les observateurs, dissidences considérable- ment augmentées, pour les espèces fossiles, par les variations qu 'apportent la déformation et surtout la fossilisation. Distribution géographique des Mollusques vivants. La distribution géographique des Mollusques est d'une im- portance immense, puisque, procédant du connu à l'inconnu, elle est destinée à révéler à la Paléontologie, par les lois qui président aujourd'hui à la distribution géographique des êtres vivants, ce qui s'est passé aux diverses époques de l’animalisa- tion du globe. Bien que cette partie doive être déduite des faits multiples que contiendra cet ouvrage, je vais donner ici, à grands traits, quelques-uns des principaux résultats que m'ont déjà fait connaître mes nombreuses recherches à cet égard. . L'étude des animaux terrestres m'a démontré que les espèces, 1 Vermetus, Siliquaria. 2 Les Spondylus, les Plicatula, les Ostræa. 72 MOLLUSQUES. restreintes selon des limites plus ou moins larges, étaient ré- parties chacune suivant des zones de températures spéciales !, avec lesquelles, néanmoins , viennent se compliquer les in- fluences déterminées par la forme orographique des continents et leur composition phytographique. En général, le nombre des espèces décroît à mesure qu'on s'éloigne des régions chaudes et qu'on s'approche des régions froides ?. | L'étude des animaux marins pélagiens ou des hautes mers m'a également démontré pour les céphalopodes* que, malgré le nombre des espèces qui passent indifféremment d’un océan à l'autre, plus des deux tiers de chaque mer leur sont spéciales. Ces nombres prouvent évidemment que des limites d'habitation fixe existent encore pour des animaux que leur puissance de lo- comotion, leurs mœurs pélagiennes devraient répartir à la fois au sein de toutes les mers, sile cap Horn d’un côté, le cap de Bonne-Espérance de l’autre, n'étaient pas dans une position méridionale tout à fait en dehors de la zone torride qu'habitent presque toutes les espèces, et neleur servaient, dèslors, comme de barrière qu’ils ne peuvent franchir. On a aussi la certitude que l'unité d’une température, plus que les autres agents, est la véri- table basede la distribution géographique desanimaux des hautes mers. On peut ajouter qu'on les trouve d'autant plus compliqués dans leurs formes, d'autant plusnombreux en espèces, qu'ons’ap- proche davantage des régions chaudes. Les ptéropodes, quoi- que plus indifférents à la température, m'ont donné les mêmes résultats généraux !, relativement à leur distribution géographi- que dans les océans. Les recherches que j'ai faites également, bien qu’elles soient 1 Voyez mes considérations sur ce sujet, Mollusques de mon Voyage dans Y Amérique méridionale, p. 215. ? Même travail. 3 Mémoire lu à l’Académie des sciences, le 19 juillet 4841, et inséré dans la Monographie des céphalopodes acétabulifères. Introduction. 4 Mémoire lu à l’Académie des sciences en 1835, et inséré dans les Mol- lusques de mon Voyage dans l'Amérique méridionale, p. 68. GÉNÉRALITÉS. 73 plus difficiles, pour arriver à connaître les lois qui président à la distribution géographique des Mollusques marins côtiers, m'ont amené à des résultats curieux’. J'ai reconnu, par exem- ple, l'action de trois genres d’influences: les courants, la tem- pérature et la configuration orographique des côtes. On voit alors que si, par la continuité de leur action, les cou- rants tendent à répandre les Mollusques côtiers en dehors de leurs limites naturelles de latitude, lorsqu'ils s'éloignent du continent, lorsqu'ils doublent un cap avancé vers le pôle, ou encore lorsqu'ils abandonnent brusquement les côtes sous des régions chaudes, on leur doit, au contraire, l'isolement et le cantonnement des faunes locales. J'ai aussi reconnu que, malgré l'influence active des cou- rants, l’action passive de la chaleur se fait partout sentir d’une manière très-marquée, par le cantonnement des espèces en des limites de latitude plus ou moins restreintes. Par les conditions d'existence plus ou moins favorables qu'elle offre aux Mollusques côtiers, suivant leurs genres, la configu- ration orographique du littoral des océans exerce enfin une immense influence sur la composition zoologique des faunes qui les habitent. De l’ensemble des trois genres d’influences combinées, on peut déduire avec certitude que les lois qui président à la distri- bution géographique des Mollusques côtiers, peuvent se réduire à deux actions contraires : les courants, qui tendent à répandre, partout où ils passent, les espèces indifférentes à la tempéra- ture; les courants, la température et la configuration orogra- phique qui tendent, au contraire, à restreindre et à cantonner les êtres en des limites plus ou moins larges. J'ai pu encore déduire de mes recherches les conclusions suivantes, qui intéressent la paléontologie : Deux mers voisines communiquant entre elles, mais sépa- 1 Voyez mon Mémoire présenté à l’Académie des sciences en novem- bre 1844, et imprimé en 1845 dans les Annales des sciences naturelles. 74 MOLLUSQUES. rées seulement par un cap avancé vers le pôle, peuvent avoir leurs faunes distinctes. Il peut exister en même temps, par la seule action de la température, dans le même océan, et sur le même continent, des faunes distinctes, suivant les diverses zones de température. Sous la même zone de température, sur des côtes voisines d'un même continent, les courants peuvent déterminer des faunes particulières. Une faune distincte de la faune du continent le plus voisin peut exister sur un archipel, lorsque les courants viennent l'i- soler. Des faunes distinctes, ou du moins très-différentes entre elles, peuvent se montrer sur des côtes voisines par la seule in- fluence de la configuration orographique. Lorsqu'on trouve les mêmes espèces sur une immense éten- due en latitude, dans un même bassin, les courants en seront la cause. Les espèces identiques entre deux bassins voisins annoncent entre eux des communications directes. Les plus grands affluents n'exercent absolument aucune in- fluence sur la composition des faunes marines côtières. De la distribution géologique des Mollusques fossiles au sein des couches terrestres. Après avoir donné le résumé de mes recherches relatives à la distribution géographique des Mollusques vivants, je dois dire un mot de la répartition des espèces ensevelies dans les couches qui composent l'écorce terrestre. Ce sujet ayant été également, depuis de longues années, le but de mes investigations spéciales en Europe’ et en Amérique ?, je vais retracer quelques-uns des 1 Voyez ma Paléontologie française, et surtout les résumés à la fin de chaque classe, t. x, tr. 2 Paléontologie de l'Amérique méridionale. (Voyage dans l'Amé- rique méridionale, t. 1). Voyez aussi la Géologie du même ouvrage. GÉNÉRALITÉS. 75 principaux résultats que j'ai obtenus jusqu'à présent, en atten- dant que les résumés successifs des espèces par genres et par classes me fournissent des solutions plus complètes et presque définitives. Voici les conclusions que je puis actuellement dé- duire, conclusions d’un grand intérêt pour la solution des hautes questions de l’histoire chronologique de l’animalisation à la surface de la terre. | Les Mollusques, pris dans leur ensemble, ont, suivant l’ordre chronologique des faunes propres aux formations, marché du simple au composé. Beaucoup de genres ont, 1l est vrai, disparu complétement avec les terrains anciens '; d'autres, venus plus tard ?, se sont également éteints avec les couches des terrains crétacés; mais les genres, de plus en plus multipliés à mesure qu'on s'éloigne du premier âge du monde, ont été remplacés, durant la période des terrains crétacés et tertiaires, par une multitude de formes qui manquaient dans les couches inférieu- res *, et ces formes se sont encore diversifiées dans les mers actuelles #, où elles ont atteint le maximum de leur développe- ment numérique. Aucune transition ne se montrant dans les formes spécifiques, les Mollusques paraissent se succéder à la surface du globe, non par passage, mais par extinction des races existantes, et par le renouvellement , la création successive des espèces à chaque époque géologique. Les Mollusques sont répartis par zones, suivant les époques géologiques. Chacune de ces époques représente, en effet, à la surface du globe, une faune distincte, mais identique dans sa 1 Les Orthoceratites, les Cirthoceras, les Goniatites, les Productus, les Spirifera. ? Les Ammonîites, les Toxoceras, les Ancyloceras, les Ptychoceras, les Crioceras, les Hamites, les Acteonella, etc., etc. 3 Une foule de genres ont paru à cette époque : Voluta, Mitra, Mu- rex, etc. “ Le nombre de genres qu'on ne connaît pas à l’état fossile en est une preuve. Pedum, Magilus, etc. 76 MOLLUSQUES. composition; ainsi les étages silurien , dévonien , carbonifère, les formations triasique, jurassique, crétacée, tertiaire et dilu- viennes, paraissent être les mêmes sur toute la terre‘, et y conservent, avec le même facies paléontologique, les mêmes formes génériques. Non-seulement il y a le même facies et les mêmes formes génériques dans les faunes perdues de tout le globe, mais en- core quelques espèces identiques, communes partout, qui prou- vent leur complète contemporanéité. Cette contemporanéité d'existence qu'on remarque à d’im- menses distances au premier temps de l’animalisation ?, et jus- qu'à l’époque où se déposaient les couches crétacées infé- rieures*, semble dépendre d’une température uniforme et du peu de profondeur des mers; en effet, ces conditions per- mettaient aux êtres non-seulement d'y éprouver partout l'in- fluence de la lumière extérieure, condition indispensable à leur : existence, mais encore de se propager et de se répandre sans obstacle d’un lieu à un autre. Néanmoins cet état de choses ne pouvaitse maintenir, dès que l'influence de la latitude, et con- séquemment l'inégalité de température déterminée par le re- froidissement de la terre, d’un côté, les systèmes terrestres de soulèvement, de l’autre , ainsi que les grandes profondeurs des océans, apportaient autant de barrières infranchissables à la zoologie côtière et sédentaire. On doit donc croire que l’unifor- mité de répartition des premiers êtres sur le globe tient autant à l'égalité de température déterminée par la chaleur centrale, qu'au peu de profondeur des mers; tandis que le morcellement des faunes par bassins de plus en plus restreints, provient, en approchant de l’époque actuelle, du refroidissement de la terre, 1 Je l’ai au moins trouvé pour l'Amérique et pour l’Europe. Voyage dans l'Amérique méridionale, t. ur. Paléontologie, p. 179. 2 Des Productus, des Spirifer et des espèces d’autres genres se trou- vent simultanément en Europe et en Amérique. 3 Voyez mes Fossiles de Colombie, 18412, où plusieurs espèces sont identiques en Amérique et en France. GÉNÉRALITÉS. ri des limites de latitude, des barrières terrestres apportées par les continents et des barrières marines déterminées par la pro- fondeur des océans, qui ont mis obstacle à l'extension des faunes riveraines et pélagiennes. Si les faunes ont les mêmes points de séparation sur les di- vers continents, si elles s'arrêtent aux mêmes limites tranchées dans leur composition paléontologique, on devra naturellement en conclure que les divisions des formations ne dépendent pas de causes partielles, mais qu’elles proviennent de causes géné- rales dont l'influence se serait fait sentir sur toute la terre. De mes recherches sur l'Amérique, où les faits géologiques sont tracés à grands traits, je crois qu'on doit déduire que l'anéantissement partiel ou total des faunes propres à chaque formation, à chaque étage, provient toujours de la valeur des dislocations apportées à la surface de notre planète par le retrait des matières dû au refroidissement des parties centrales! et aux perturbations qu'ont produites ces mêmes dislocations. Un système ou mieux une chaîne de montagnes de 50 degrés de longueur, par exemple, comme celle des Andes, dont nous ne pouvons juger que le relief, sans être à portée de calculer l’é- tendue correspondante de son affaissement au sein des océans, aura déterminé un tel mouvement dans les eaux, par suite du déplacement des matières, que l'effet en aura dû être universel, tant sur les continents que dans les mers. L'enlèvement des êtres terrestres par ce déluge a ravagé les premiers ; le trans- port des molécules terrestres a ravagé les secondes en étouffant non-seulement les animaux libres des océans, dont il remplissait les branchies, mais encore les animaux côtiers et sédentaires, par le dépôt dont il les recouvrit. On peut croire encore qu'une grande cause perturbatrice a résulté de la différence des niveaux formés sur tout le littoral des océans par suite de ce mouvement terrestre. Ainsi s'expliquerait tout à la fois, 1 C’est l'opinion de M. Élie de Beaumont. ss 78 MOLLUSQUES. la séparation des êtres par formation, et leur extinction à chaque grande époque géologique. . Les résultats de ces dislocations étant généraux sur le globe, et s'étant manifestés à des distances immenses, on y doit cher- cher lessystèmes de soulèvement ou d'effet de bascule, anciens et modernes, cause @e l’anéantissement des nombreuses faunes qui se sont succédé à la surface de notre planète. Lorsque, sur des points voisins du lieu où se manifestent aujourd’hui ces faunes distinctes, on n'en trouvera pas l'explication par les chaînes de montagnes, il faudra la chercher au loin, sur des points encore inconnus à la science, ou supposer que si les systèmes terrestres en sont la cause , il en est beaucoup qui ont pu être détruits par de nouveaux affaissements. D'ailleurs, les chaînes de montagnes ne sont que la partie visible des disloca- tions du globe, tandis que la partie affaissée, peut-être plus con- sidérable , étant le plus souvent recouverte, nous est et nous sera toujours inconnue. En résumé, la séparation par faunes distinctes des étages et des formations n’est que la conséquence visible des reliefs et des affaissements de diverse valeur de la croûte terrestre dans toutes ses parties. J'ai pu remarquer encore, par la répartition uniforme des mêmes êtres, que, jusqu'aux terrains crétacés!, la chaleur propre à la terre a détruit toute influence de latitude et de froid polaire. S'il n'existait pas alors d'influence atmosphé- rique extérieure sur la distribution des êtres à la surface du globe, toutes les faunes antérieures aux terrains crétacés doivent certainement leur circonscription par formations aux grandes dislocations du globe. Ce serait postérieurement que les in- fluences de latitude auraient compliqué le morcellement par bassin, multiplié les faunes locaies, comme on le voit pour les terrains tertiaires, et détruit cette uniformité de répartition qu'on remarque dans les formations plus anciennes. 1 Voyez mon trayail spécial sur les Coguilles fossiles de Colombie. ww GÉNÉRALITÉS. 79 En se basant sur la superposition et sur les points de sépara- tion plus ou moins tranchés des faunes qui se sont succédé depuis la première animalisation du globe jusqu à présent, voici quelles sont, dans leur ordre de succession, les forma- tions et les étages que donnent les observations géologiques et paléontologiques. FORMATION PALÉOZOIÏQUE. 1°" étage SILURIEN. 19 ° étage DÉVONIEN. (A ‘étage CARBONIFÈRE. CS ° étage PERMIEN. * étage TRIASIQUE. Cr FORMATION JURASSIQUE. , ._ . { Lias inférieur de la zone du Gryphœa areuala et au-dessous. Lias moyen de la zone du Gryphæa cym- bium jusqu'au Gryphœa arcuata. Lias supérieur , au-dessus du Gryphæa cymbrum. 1°" étage. LE LIAS. Oolite inférieure. ( Grande oolite. 2° étage BATHONIEN. Etage oxfordien anférieur (kelloways rock.) Etage oxfordien moyen ( Oxford-clay.) Etage oxfordien supérieur (coral-rag.) 5° éiage OXFORDIEN. FORMATION CRÉTACÉE: { Néocomien. 1°" étage NÉOCOMIEN. Aptien. 80 MOLLUSQUES. 2° élage ALBIEN Ou gault. Turonien ou craie chloritée. 5° é lURONIEN. + : : Se Sénonien, ou craie blanche. FORMATION TERTIAIRE. Inférieur au calcaire grossier. 1°* étage PARISIEN. Supérieur. Le calcaire grossier et les cou- ches supérieures. 9° étage SUBAPENNIN. Dans cette dernière période, on ne re- 3° étage DILUVIEN. trouve que des espèces actuellement vi- vantes. Niveau d'habitation des Mollusques au sein des mers. Mes recherches à ce sujet m'ont démontré que le niveau de hauteur des Mollusques terrestres au-dessus des océans rentrait tout à fait dans les zones de température !, puisque la décrois- sance des espèces observées quand on s'élève du niveau de la mer sur les hautes montagnes, est égale à la décroissance qu’on remarque en marchant des régions chaudes vers les régions froides. Pour les Mollusques marins, j'ai observé partout que les Mollusques côtiers ont des limites tranchées de profondeur dans leur habitation. Les uns, par exemple, vivent de manière à se tenir au niveau des fortes marées de syzygies seulement, restant alors la moitié de l’année hors de l'atteinte des eaux ?. D'autres vivent un peu au-dessous, de manière à être baignés par toutes les marées, et ne sont à découvert que pendant la 1 Voyez les généralités sur les Pulmonés terrestres de l'Amérique. Voy. dans l’Amér. mér., Mollusques. 2 Littorina rudis, Lamarckii, les Paludestrina, les Lavignon. GÉNÉRALITÉS. 81 basse mer’. Quelques espèces se tiennent, au contraire, au niveau des plus basses marées de l’année ?, tandis qu’un grand nombre restent toujours au-dessous du balancement lunaire. Parmi celles-ci, des espèces se rencontrent peu au-dessous, et d'autres vivent plus profondément ‘. Enfin, j'ai recueilli des Coquilles vivantes jusqu'à 160 mètres au-dessous du niveau des mers. On pourrait dire néanmoins que les Mollusques res- tent généralement au-dessus de 50 mètres de profondeur, et que toutes les espèces qui vivent au-dessous forment exception. Manière de vivre, habitudes des Mollusques. Après ce que J'ai dit en parlant de la locomotion des Mol- lusques *, peu de mots suffisent pour compléter ce qui concerne leurs habitudes. Un certain nombre appartiennent aux océans, les autres aux continents. Des Mollusques propres aux océans, les uns y restent cons- tamment; de ce nombre sont les céphalopodes, dont les uns vivent isolés ? et les autres en troupes innombrables $, tandis que d’autres viennent, tous les ans, soit à l'instant de la ponte”, soit lors de leurs migrations annuelles!’, sur le littoral des continents, où ils séjournent plus ou moins longtemps. Le plus grand nombre des Mollusques pélagiens, lorsqu'ils ne 1 La Lillorina littorea, le Cardium edule, le Mytilus edulis, le Buccinum undatum, les Pholas, etc. ? Le Pecten varius, quelques Trochus, les Anomya. 3 Le Cardium spinosum, la Venus Dionæ, V'Acteon fasciata, etc, & Les Terebratula, les Crania surtout. 5 En dehors du cap Horn et entre les iles Malouines et le continent américain. 6 Voyez p. 35. 7 Onychoteuthis, les Cranchia. $ Les Ommastrephes, aux pôles arctique et antarctique. 9 Les Sepia, les Loligo, les Sepiola. 10 Les Ommastrephes. Ils viennent sur la côte du Labrador et sur celle du Chili. lb 6 82 MOLLUSQUES. sont pas doués des puissants moyens de locomotion des cépha- lopodes, demeurent au contraire toujours dans les mers, et ne sont qu’accidentellement jetés sur les côtes. De ce nombre sont les ptéropodes, les nucléobranches?, quelques nudibranches”, des biphores, parmi les acéphales, qui nagent encore ou se laissent transporter par les courants, et les Mollusques, qui ne vivent qu'à la surface des eaux. Presque tous ces Mollusques, à l'exception des derniers, sont nocturnes ou crépusculaires, et s'enfoncent le jour à des zones plus profondesÿ. Les Mollusques côtiers sont aussi quelquefois nocturnes, lors- qu'ils sont doués d’une locomotion active®. Quelques-uns ont une saison particulière, ordinairement le printemps, pour ve- nir sur le littoral, pour l'accouplement et la ponte’; mais le plus souvent ils sont sédentaires et restent toute l'année sur le même point. Parmi ceux-ci, les uns vivent sur les rochers, qu'ils soient libres ou fixes’ ; quelques-uns se cachent sous les pierres", les autres rampent sur le sable *!, le sable vaseux ©, ou se dérobent sous une légère couche de sable ou de vase. Cer- taines espèces se placent dans les anfractuosités des rochers! s'enfoncent plus ou moins profondément dans le sable”, la vase", = Les Cleodora, les Creseis, les Hyalæa. Les Carinaria, les Firola, les Cardiapus. Scyllæa, Glaucus, etc. Les Glaucus et les Janthina. Les céphalopodes (Ommastrephes), les ptéropodes (Hyalæa, Cleodo- Voyez mon mémoire spécial. Voyage dans l’Amér. mér., Mollusques. Les céphalopodes (Sepia, Loligo). Les Loligo, les Sepia, les Aplysia, les Doris, les Cavolina. Littorina, Murex, Purpura, les Chiton. Les Vermetus, les Ostræa, les Pecten. 10 Les Doris, quelques Murex, Chitor, 41 Les Nassa, les Buccinum. 12 Les Voluta, les Paludestrina. 13 Les Oliva, les Olivancillaria, les Volutella, an Les Arca, les Mytilus. 15 Les Venus, les Solen, les Mactra. 16 Les Mya, les Lavignon, les Lyonsia. 2 cr: ea EURO TNT (CNRS Er. 45 GÉNÉRALITÉS. 83 ou même se forment un trou dans les coraux, l'argile durcie ou les pierres calcaires’. I est un seul genre qui, parasite, vit dans l'intérieur des astéries?. Les Mollusques fluviatiles affectent ab- solument les mêmes habitudes; seulement quelques-uns sont spéciaux aux lacs? , et les autres aux fleuvest. Pour les Mollus- ques terrestres, il en est de nocturnes, et c’est le plus grand nombre’, il en est aussi de diurnes °: les uns vivent dans les bois’, montent sur les arbres, les autres cherchent le voisinage des rochers ou des eaux. Presque tous, soit dans les pays froids, à l'instant de l’hivernagef, soit dans les pays chauds, au moment des sécheresses, se cachent sous les pierres, dans les troncs d'arbres creux ou dans la terre, ferment leur coquille d'une cloison nommé épiphragme, et attendent ainsi, dans l'engourdissement et dans l’inaction, la saison suivante où ils pourront reprendre leur genre de vie habituel°. Malgré toutes ces différences, on peut dire que souvent des genres entiers ont des conditions spéciales d'existence, et que les espèces sont encore plus restreintes dans ces limites qu'elles ne franchissent pas. Les unes sont toujours terrestres, et leurs organes de respiration s'opposent à ce qu’elles vivent autrement ; les autres sont propres à l’eau douce ou à l’eau salée. On a pensé que quelques-unes de ces espèces pouvaient passer avec facilité de l’eau douce à l'eau salée ou de l’eau salée à l’eau douce. J'ai fait à ce sujet un grand nombre d'expériences, et je me suis as- . suré que les coquilles fluviatiles meurent toujours lorsqu'elles passent même insensiblement dans l’eau salée. Il en est ainsi des 1 Les Pholas, les Lithodomus, les Mycetopus. ? Les Stylifer. * Les Gnatodon, quelques Cyclas. # Les Unio, quelques Ampullaria. Les Testacellus et beaucoup d’Helix des pays chauds, 6 D’autres Helix, 7 Des Helix et des Bulimus. $ Les Helix et tous les pulmonés d'Europe. % Les mêmes genres le font au moins en Amérique, où ils ne sortert qu’à la saison des pluies, 84 MOLLUSQUES. Coquilles marines, qui ne passent jamais impunément dans les eaux douces. On a dit, à cet égard, qu’il y avait de véritables moules dans le Danube’; mais aujourd'hui qu'on connaît mieux ces moules, on sait qu'elles sont loin d'être identiques aux Mytilus edulis, et qu’elles constituent un genre à part (Dreissena), qui en est bien différent. Mes recherches n'ont prouvé que chaque espèce est propre à son élément, dont ellene peut sortir, cequi n'empêche pas des espèces de néritines d’être marines* lorsquetouteslesautres sontfluviatiles, etdes Cerithum d’être fluviatiles*, lorsque les autres espèces du même genre sont généralement marines. Indépendamment de ces Coquilles spé- ciales, il en est de plus indifférentes qui se trouvent toujours au point où se mêlent les eaux douces et les eaux salées. Alors ces Coquilles, propres aux eaux saumâtres, peuvent, jusqu’à cer- taine limite, s'avancer dans les eaux plus ou moins douces ou plus ou moins saléest; mais elles ne sauraient vivrelongtemps nidans les unes, ni dans les autres. Dans cette circonstance, il ne faut pas confondre les Coquilles qui y vivent réellement avec les Co- quilles d’eau douce charriées par les courants et amoncelées à l'embouchure des fleuves, ou les Coquilles marines que les tem- pêtes portent quelquefois en dedansde l’embouchuredesrivières. Nourriture des animaux Mollusques. Les Mollusques se nourrissent de matières animales ou végé- tales. Les premiers appartiennent à toutes les classes, et choi- sissent leur proie ou leur pâture suivant leur force, leurs moyens de préhension et de mastication. Les céphalopodes sont essen- tiellement carnassiers et vivent de proie vivante qu'ils saisis- sent avec leurs bras, soit qu'ils la guettent dans un trou’, soit Î Blainville, Dictionnaire des sc. nat., t. xxxu, p. 142. ? La Neritina meleagris, et la Neritina viridis sont marines. $ Le Cerithum Montagnei des Guayaquil. & Paludestrina, Azara. ÿ Cela a lieu chez les Octopus. GÉNÉRALITÉS. 85 qu'ils la poursuivent en nageant'. Ils mangent surtout des poissons et des crustacés sur les côtes ?, et des Mollusques pté- ropodes qui habitent avec eux dans les hautes mers *. Beaucoup de gastéropodes sont aussi carnassiers. Ils vivent de petits ani- maux qu'ils saisissent*, de la chair des acéphales qu'ils recher- chent dans le sable, dont ils percent la coquille et sucent l’a- nimal®, ou bien ils profitent de tous les animaux morts que le hasard rapproche d’eux°; ils ont même, à ce qu'il paraît, un odorat très-délicat, car des substances animales attachées dans un filet et déposées au fond de la mer, attirent en une nuit des milliers de Nassa’ qui cherchent à les dévorer. J'ai aussi vu sou- vent sur les plages un nombre immense de Litiorina autour d'un animal mort. Néanmoins, d'après mes observations, les Mollus- ques, contrairement à ce qu'on avait pensé, sont loin de se re- paître surtout de matières en putréfaction ; 1ls mangent au con- traire des animaux vivants, proportionnés à leur taille. Les ptéropodes*, les nucléobranches® vivent d’animalcules micros- copiques, qui habitent les hautes mers. Il est probable qu'il en est de même des acéphales, qui, pour les saisir au passage soit dans la boue, soit dans le sable, tiennent leur tube ouvert en entonnoir à la surface du sol. Non-seulement les petits ani- maux peuvent tomber dans ce piége comme dans celui du four- milion ‘, mais encore une aspiration de l'animal les engloutit immédiatement par le courant qu'elle détermine ; après, retenus sans doute par les cirrhes, par les parois ou par la valvule in- 1 C’est la manière de chasser des Ommastrephes, des Loligo, des Onychoteuthis, etc. ? Les Sepia, les Loligo. Les Ommastrephes, les Onychoteuthis. Les Testacellus se nourrissent de lombrics terrestres. Les Murex, les Buccinum, etc. J’ai trouvé aussi des Murex, des Littorina. Cela a lieu au Chili pour la Nassa Gayi. Les Hyalæa, les Cleodora. Les Carinaria, les Firola, 10 Myrmeleon. © @ N OO Où À ww 86 MOLLUSQUES. térieure du siphon, ils tombent jusqu’à la bouche, qui les re- coit et les avale. C'est ce que j'ai cru observer plusieurs fois. Les Mollusques phytophages sont très-nombreux. Les espèces terrestres parcourent la campagne lorsqu'il pleut, recherchent telles ou telles feuilles qu'ils préfèrent et les coupent pour en manger de petits morceaux'; d'autres paraissent, au contraire, rechercher les jeunes feuilles de plantes cryptogames?. Les es- pèces marines vivent aux dépens soit des algues à leur état par- fait, soit de leur semence*, ou de ces plantes naissantes vertes, voisines des conferves, qui, au niveau des basses eaux, recou- vrent les rochers d’une couche mince. Alors, pendant la haute mer , ils parcourent les environs et broutent, pour ainsi dire, ces plantes. J'ai souvent, après la marée, reconnu, par les parties mangées, la marche de certains individus remarqués la veille. Ce qui précède démontre qu'à l'exception des ruses combi- nées employées par les poulpes et les autres céphalopodes pour atteindre leur proie, et des ruses plus simples des acéphales, la plupart des Mollusques la recherchent seulement autour d'eux, sans posséder aucun moyen bien particulier de s’en rendre maîtres. Animaux à qui les Mollusques servent de nourriture, et moyen qu'ils emploient pour leur échapper. Les Mollusques servent de proie à une infinité d'animaux dif- férents. Les cétacés à dents en sont très-friands et en font pres- que leur nourriture exclusive. Les oiseaux de rivages et les o1- seaux aquatiques soit sur le littoral des mers', soit dans les 4 Les Helix, les Lima. ? Les Cyclostoma, les Helieina: 3 Ainsi vivent le Littorina neritoidea, plusieurs Trochus. & J'ai vu cela surtout pour la Patella vulgaire de nos côtes , et pour le Littorina rudis sur les côtes de Normandie et de Bretagne. 5 Les Dauphins, les Cachalots ne vivent, pour ainsi dire, que de céphalopodes. 6 Les Tournepierre et beaucoup d’autres genres mangent les petites Co- GÉNÉRALITÉS. 87 eaux douces', soit enfin dans les océans?, en détruisent une immense quantité. Les poissons, au sein des mers, poursuivent avec un égal acharnement les Mollusques céphalopodes et pté- ropodes*; ils ne craignent pas non plus de rechercher les gas- téropodes et les acéphales sur les bancs de sable, au fond de la mer* ou dans les fleuves. Comme je l'ai dit, les céphalopodes se nourrissent de ptéropodes qu'ils chassent au sein des eaux , tandis que, sur les côtes, une infinité de gastéropodes carnas- siers dévorent les acéphales®. Sur les continents, des insectes ? ou leurs larves, et les crustacés sur le littoral, font souvent aussi leur proie des Coquilles terrestres et marines. Les ani- maux qui détruisent le plus de Mollusques sont, sans contredit, les astéries; non-seulement elles engloutissent dans. leur esto- mac les espèces de gastéropodes et d’acéphales de taille mi- nime“, mais encore elles savent, au moyen de leurs tentacules, arriver à saisir et à tuer de grosses espèces. Tous les Mollusques, sans exceptiou, ont des moyens de se soustraire au danger qui les menace; ces moyens sont divers et proportionnés à la perfection de leur natation et à leur liberté de mouvement. Les céphalopodes sont, comme les plus par- faits, ceux qui montrent le plus d'intelligence ; et, dès l'anti- quilles. Les Macreuses vivent de Mytilus et de Nucula. J'en ai recueilli considérablement dans l’estomac d’un de ces oiseaux, etc. 4 Dans les pays chauds, les Tantales, les Ibis, etc., ete., ne vivent, pour ainsi dire, que d'Helix, de Bulimus et d'Ampullaria. ? Les Albatros, les grands Pétrels se nourrissent presque exclusivement de eéphalopodes. C’est ainsi qu'ils vivent au milieu des mers. 3 J'en ai trouvé en grand nombre dans l’estomac des Dorades et des Bonites. # Les Morues se nourrissent en partie de bivalves Pecten, Glicimeris , Solen, Mactra, de Natica, etc., sur le banc de Terre-Neuve. 5 Dans le Parana, j'ai toujours trouvé rempli de coquilles l’estomac du silure nommé Armado. 6 Les Murezx et les Buccinum. 7 La femelle du Drilus flavescens paraît, d’après M. Desmarêits, détruire beaucoup d'individus de l'Helix nemoralis. 8 Les Acteon fasciata, les petites Venus. 88 MOLLUSQUES. quité, les poëtes ont chanté! cette faculté merveilleuse donnée | aux Sepia de se soustraire aux poissons qui les poursuivent, en gi les entourant d'un nuage produit par leur liqueur noire lancée dans les eaux, et de changer ensuite de direction. D'autres cé- phalopodes, poursuivis au sein des eaux, réunissent toutes leurs forces, refoulent violemment le liquide et s'élancent ainsi pour quelques instants dans les airs avec la rapidité d'une flè- che *, sans pouvoir néanmoins toujours se dérober, par ce ma- nége, à la voracité des Bonites et des Dorades. Les gastéropodes n'ont aucun moyen bien actifde défense, mais à la seule apparence de mouvement autour d'eux, ausimple ba- lancement des eaux, ils contractent immédiatement toutes leurs parties, les renferment dans leur coquille, et lorsqu'ils sont pourvus d’un opercule, le referment aussitôt. Alors, proté- gés de toutes parts par leur coquille, ils ne peuvent être en- tamés que lorsqu'on la brise’. Les gastéropodes sans oper- cule se contentent de se contracter et cherchent à se garantir aussi de leur mieux. 11 en est de même des Mollusques nus. Les ptéropodes se contractent aussi et se laissent tomber dans les eaux. Pour les acéphales, au moindre mouvement elles ren- trent leurs siphons, leur pied, et ferment de suite leurs deux valves au moyen de leurs muscles abducteurs si puissants, les- quels neutralisent volontairement l'effort mécanique et constant du ligament qui tend à les faire s'ouvrir‘. Pour les Coquilles perforantes, chez les Pholades, par exemple, la contraction est si subite que l'animal, en se retirant au plus profond de son trou, chasse l’eau violemment, comme un jet”, par ses siphons. { Voir Athénée, Ælien, Oppien, Aristote, Pline. Je l'ai vu pour l'Ommastrephes oceanicus et les Sepioteuthis. 3 M. Cécile m'a dit qu'au Cap il avait vu des Goëlands enlever dans les airs des Turbo ainsi fermés, afin de les laisser tomber pour les briser et s’en repaitre, & Je parlerai en détail de ces muscles et du ligament, aux acéphales, chez lesquels ces moyens sont spéciaux. 5 Je l’ai vu pour les Pholas, sur nos rochers de la côte de La Rochelle, 2 * GÉNÉRALITÉS. 89 Les Mollusques considérés dans leurs rapports utiles ou A % nuisibles à l'homme. Les Mollusques peuvent être, sous ce rapport, considérés dans leur utilité directe, comme servant de nourriture, ou indi- recte dans les usages divers auxquels l'industrie et les arts les appliquent, soit dans leur entier, soit dans quelques-unes de leurs parties. L'utilité directe des Mollusques ne peut être contestée, puis- que, sur une infinité de points du littoral des continents, des peuples sauvages! ou civilisés? se nourrissent presque exclusi- vement de leur chair, et qu’il se fait, dans certains, lieux un im- mense commerce de leur animal desséché* ou de leurs co- quilles vivantes!. Jadis, certains Mollusques étaient des mets très-recherchés par les gastronomes* ; aujourd’hui encore, au milieu de nos raffinements de civilisation, il en est un qui a pour objet de réduire quelques espèces pour ainsi dire à l’état domestique, afin de leur donner un meilleur goût ou de les rendre plus délicates®. Presque tous les Mollusques peuvent être utilement employés à l'alimentation de l’homme. Les cé- phalopodes, recherchés sur une infinité de points du globe, le sont encore sur nos côtes de France’: on les y mange frits, rôtis ou bouillis; on les conserve même secs, comme provision d'hiver. Les gastéropodes terrestres ne sont pas dédaignés 1 Ceux du détroit de Magellan, des côtes du Chili. ? Les habitants des bourgs entiers d'Esnandes, de Marsilly et de Cha- ron, près de La Rochelle, ne se nourrissent que de coquillages. $ Dans les îles de ja Grèce, en Chine, au Japon. 4 Les moules des environs de La Rochelle sont un article important du commerce de Bordeaux. Les huîtres sont partout d’un grand commerce. 5 En Grèce, Voyez Aristote, Athénée, Ælien, Oppien. 6 Les parcs à huîtres et les Bouchots ou parcs à moules des environs de La Rochelle, 7 Les Chinois, les Chiliens, les Brésiliens en sont très-friands. En France même on les mange sur les côtes de la Provence et de l’Aunis. 90 MOLLUSQUES. même en Europe‘. Les gastéropodes marins sont appréciés sur les côtes de la Méditerranée, et quelques espèces le sont éga- lement sur notre littoral de l'Océan?. D'autres côtes four- nissent un nombre plus grand d'espèces comestibles , et l’on peut dire qu'à l'exception de quelques-unes qui ont une saveur désagréable, toutes servent de nourriture aux peuples sau- vages. La délicatesse du goût des bivalves en fait un mets plus re- cherché. On a vu que les huîtres se servent sur toutes les ta- bles, ainsi que les moules. Les Clovis font les délices des Pro-. vençaux et des habitants de La Rochelle. Les Pholades sont encore sur ce dernier point un mets très délicat*, ainsi que le Cardium et les Solen. Enfin, on peut dire que presque toutes les espèces de bivalves et même les ascidies?, sont regardées comme bonnes à manger et recherchées par les peuples lit- toraux. Les Mollusques servent encore à l’homme comme ornements, comme vêtements et même comme ustensiles. Les perles, si en- viées, et rivales des pierres les plus précieuses, sont le produit d'une coquille. Par la beauté de leur nacre, soit blanche’, soit irisée!, plusieurs coquilles ont paré d’abord les peuples sauvages!i, et sont venues ensuite, en se transformant de 1 Les limaçons Helix aspersa se vendent à La Rochelle, à Bordeaux. ? La Liltorina littorea se vend sous le nom de Guignette à La Rochelle, de Bigorneau et de Burgo sur les côtes de Bretagne. 3 Les Murex de nos côtes ont un goût fort désagréable, comme poivré ; aussi les nomme-t-on, à La Rochelle, Burgo poivré. 4 C’est la Venus cancellata. 5 On les y mange sous le nom de Dails. 6 Ils se mangent à La Rochelle sous le nom de Soundonh. C’est lé Car- dium edule. 7 On en mange sur les côtes du Chili sous le nom de Piyura. $ Elles sont produites par une espèce d’Aricula. 9 C’est la même espèce qui donne les perles. 10 C’est une espèce d’Haliotis, qui vient de Californie. 11 Témoin les tabliers de nacre des grands-prêtres à Taïti. GÉNÉRALITÉS. 91 toutes les manières, embellir nos meubles et décorer une foule d'objets dont notre luxe s'entoure. Le byssus de quelques bivalves donne ensuite un tissu rare et précieux !. Des co- quilles forment les ustensiles de cuisine, les tasses des indi- gènes de la Patagonie?, de la côte de Bolivia*, les cuillers de tous les peuples continentaux d'Amérique, les armes, les ins- truments tranchants des insulaires de Taïti et de l'Océanie, avant l'arrivée des Européens. Elles servent encore de vitres aux fenêtres des habitants des Philippines. Indépendamment de l'emploi de la nacre dans les ouvrages d'art, les coquilles se convertissent de plus, par la gravure, en ces admirables camées dont les femmes se parent en Europe. La Sepia, cette couleur si utile, est encore produite par un Mollusque f. Les anciens retiraient de ces animaux la pourpre, si recherchée, que son extrême cherté réservait aux grands. Un osselet interne de céphalopode s'utilise également, par suite de son état spongieux, entre les mains des fondeurs et des coloristes 7. L'utilité des Mollusques, soit comme substance alimentaire, soit par leur emploi dans les arts, a fait inventer grand nom- bre de ruses pour se les procurer. Je n'entrerai pas dans beau- coup de détails à cet égard , cet objet s’éloignant trop du but que je me propose; mais je dirai que les Mollusques se pêchent, dans maintes circonstances, avec les mêmes filets que les pois- sons, et qu'on les prend d’autres fois avec des filets spéciaux, 1 C’est le Byssus des espèces du genre Pinna. ? Les coquilles de la Voluta magellanica forment les tasses des Patagons. 3 Dans les huttes des Indiens Changos de Cobija, on ne trouve pas d’autres ustensiles que des Coquilles. 4 Les valves des Anodonta et des Jridina forment les cuillers de tous les indigènes. 5 Les valves de Placuna. 6 C’est la poche à encre de la Sepia officinalis. 7 Encore l’osselet de la même espèce, 92 MOLLUSQUES. ou au moyen de la drague !, lorsqu'ils habitent de grandes pro- fondeurs. Quand ils sont, au contraire, au niveau des basses mers, on les recueille sur les rochers, dans les rochers, en les brisant, pour les espèces perforantes?, dans le sable ou dans la boue, en observant le trou que laissent à la surface leurs si- phons*, et en creusant, pour les enlever, soit avec la main, soit avec un instrument de fer. Après avoir établi en quoi les Mollusques peuvent être utiles à l’homme, il est bon de dire un mot du préjudice qu'ils peu- vent lui causer par leur manière de vivre ou par leurs rap- ports plus ou moins directs avec ce qui le touche. Sur les conti- nents, les seuls dommages que l’homme ait à craindre des Mollusques, sont restreints aux villes et aux villages de notre Europe; c'est la seulement que les Coquilles terrestres‘ et les li- maces détruisent souvent, en une nuit, les jeunes plants ou les jeunes fruits sur lesquels il fondait l'espoir d’une bonne ré- colte et de son commerce. Près des centres de civilisation, ou dans les terrains soustraits à l’envahissement des eaux, le litto- ral des océans est exposé à des dégâts plus redoutés. Je ne par- lerai point du trop mince intérêt des crustacés détruits par les céphalopodes sur les lieux rocailleux®, mais bien du tort con- tinuel que fait subir à nos constructions maritimes, à nos di- gues, à nos chaussées, l’action lente d'êtres en apparence si inoffensifs 5, Combien, en effet, n’a-t-on pas vu de chaussées, de travaux de ports, minés peu à peu par les Lithodomes et les Pholades, lorsqu'ils étaient construits en pierres calcaires! Combien de fois les digues de bois de la Hollande et de la Bel- gique ont-elles été détruites par les Tarets! 1 C’est ainsi qu’on pêche les huîtres sur les bancs sous-marins et qu’on se procure les plus belles Coquilles. 2 A La Rochelle on pêche de cette manière les Pholades. 3 La Mya arenaria, les Solen se pêchent ainsi. 4 Les Helix aspersa et nemoralis. 5 Les Octopus. 6 Les Tarets. (Taredo navalis.) GÉNÉRALITÉS. 93 Des principes généraux de classification. Comme je l'ai dit dans mon Introduction’, je marcherai, pour mes descriptions, du composé au simple, c’est-à-dire du connu à l'inconnu, seule méthode applicable à l'étude des êtres enfouis dans les couches terrestres. Prenant pour base l’ensemble des organes, je placerai les Mollusques dans un ordre relatif à leur degré de perfection ; ainsi, le système nerveux, les moyens de locomotion plus ou moins développés, plus ou moins parfaits, me serviront à déterminer l’ordre de succession des classes. En conséquence , les Céphalopodes , toujours supérieurs à tous les autres Mollusques par la perfection de leurs organes et par leurs diverses facultés, viendront les premiers , suivis des Gas- téropodes , des Ptéropodes, des Lamellibranches, et enfin des Brachiopodes. Des animaux les plus complets, j'arriverai donc aux êtres qui ne jouissent plus d'aucune liberté de locomo- tion, et que leur destinée enchaine aux lieux où le hasard les à fait naître. Pour les ordres et les familles, je me servirai seulement des caractères zoologiques des animaux. Le développement de la tête et de ses organes ; la place, la forme ou la disposition des organes de la respiration, de la génération, de la loco- motion, du tact ou du toucher, de la vision, de l'audition, me guideront toujours. Les coquilles ne seront pour ces coupes que d’une valeur secondaire et souvent tout à fait nulle. Les ani- maux qu'elles protégent viendront en effet se grouper dans la même famille? près de ceux qui en sont dépourvus, lorsque leur organisation se trouvera d'ailleurs identique. Presque toujours, néanmoins, la forme générale de la coquille est en rapport avec 4 Voyez p. 43. ? Les Aplysia se placent à côté des Acteon, les Argonauta près des Octopus. 94 MOLLUSQUES. les coupes déterminées par les caractères anatomiques et zoolo- giques. Le grand nombre d'êtres qui à disparu de la surface terres- tre, et qui appartient au domaine de la Paléontologie, oblige à se servir simultanément, pour l'établissement des genres, de tous les caractères zoologiques, de leur combinaison avec les carac- tères généraux donnés par la coquille et des caractères seuls de la coquille. Lorsque, par exemple, une série plus ou moins nombreuse de Coquilles fossiles offrira des caractères conchylio- logiques constants, je ne balancerai pas à la considérer comme une coupe générique, surtout quand des caractères de même valeur , chez des Coquilles vivantes plus ou moins voisines, se trouveront en rapport avec les diverses modifications des or- ganes. On conçoit pourtant que la conservation ou la création d'une coupe générique basée sur les dépouilles fossiles seule- ment, ne saurait être définitivement admise qu'après la compa- raison la plus sévère avec ce qui existe maintenant, à l'effet de s'assurer si elle ne rentre pas dans les genres déjà connus. Ainsi, pour les coupes génériques je ne prendrai que les carac- tères zoologiques et anatomiques, ou les caractères zoologiques et anatomiques combinés avec les caractères conchyliologiques ; et pour les corps fossiles, les caractères conchylhologiques seuls lorsqu'ils seront tranchés de manière à présenter des li- mites arrêtées toujours appréciables. Quant aux caractères spécifiques , je renvoie à ce que j'ai dit à propos des li- mites et des variations naturelles des espèces vivantes!. Il me reste seulement à examiner ici rapidement la question des causes d'erreur relatives à la détermination des espèces fos- siles. 1 Voyez p. 59 et suivantes. GÉNÉRALITÉS, 95 Des causes d'erreur dans la détermination des espèces de Coquilles fossiles. Ces causes d'erreur peuvent être envisagées sous deux poinis de vue, suivant l’état de conservation, les accidents de fossili- sation des Coquilles, ou suivant les déformations que leur a fait subir la pression des couches terrestres. Des simples accidents de fossilisation dans les Coquilles. L'état de conservation des Coquilles peut souvent iromper l'observateur, et lui faire séparer, comme espèces distinctes, les divers états d’une même coquille. Les Coquilles, soit qu'elles aient été ensevelies par les couches terrestres dans le lieu où elles viennent, soit qu'elles aient été remuées par les courants, sont généralement déposées par zones dans les terrains fossili- fères. Suivant leur âge géologique, ou leur plus ou moins grande ancienneté dans ces couches, elles ont complétement ou par- tiellement changé de nature. Telle coquille composée, par exemple, de molécules de carbonate et de phosphate de chaux, et de molécules animales cornées ou muqueuses, a quelquefois, dans sa composition, conservé encore du carbonate de chaux ; mais alors cette substance, à moins qu’elle soit d’une contexture lamelleuse, comme celle du test de certains genres, ne garde pas son aspect primitif. La matière minérale qui la remplace, formée de carbonate de chaux?, de silice”, de sulfure de fer !, i De l’Ostræa, de la Terebratula. ? On les trouve en France sur une infinité de points. 3 Toutes les Coquilles d'Uchaux (Vaucluse) et de Launoy (Ardennes), contenues dans les couches crétacées et oxfordiennes, sont à cet état. ñ La plupart des Coquilles sont ainsi transformées aux Vaches-Noires (Calvados). 96 MOLLUSQUES. de fer hydraté ‘ de fer oligiste?, de sulfate de strontiane *, de sulfate de baryte‘ de plomb* ou de toute autre substance, n’a plus rien de sa contexture primitive interne. C’est la matière minérale offrant alors son aspect ordinaire qui occupe la place de la coquille. Lorsque les Coquilles n’ont que changé de na- ture, elles conservent tous leurs caractères et il est facile de les étudier. ù Les Coquilles, enveloppées de molécules argileuses, mar- neuses ou calcaires, lors de leur dépôt dans les mers anciennes, qui, postérieurement ont été, par l’action d'agents chimiques, entièrement détruites, et ont laissé leur place vide, offrent plus de difficultés. Lorsque le vide est resté intact, il montre, d’un côté l'empreinte des caractères extérieurs, et de l’autre celle des caractères internes. C’est alors à l'observateur de chercher à reconstruire par des moyens artificiels, ou à reconnaitre les ca- ractères des genres et de l'espèce de la Coquille par la réu- nion de ces deux impressions restées sur la roche. Une valve seule d’acéphales offrant à la fois la forme extérieure et la charnière, peut permettre une détermination assez facile, mais il n’en est pas toujours ainsi des gastéropodes , et surtout des bivalves, lorsqu'elles étaient fermées et qu'elles ont laissé seu- lement ce qu'on appelle improprement le noyau ou le mouleinté- rieur, et que je désignerai comme empreinte interne ; car alors un grand nombre des caractères conchyliologiques, comme ceux de la charnière, ont souvent disparu, et dans beaucoup de cas il est extrêmement difficile de reconnaître les genres et les es- pèces. Néanmoins, si les difficultés commencent pour ces em- 1 Cette transformation est très-commune. ? Celle-ci ne se rencontre qu'aux environs de Semur (Côte-d'Or), dans le Lias. 3 J'en airecueilli dans l’étage néocomien aux environs de Saint-Dizier (Haute-Marne). 4 Je possède des Pélemnites en strontiane, découvertes par M. Delanoue dans le Lias des environs de Nontron (Dordogne). 5 J'ai des Gryphées ainsi transformées, prises aux environs de Semur. GÉNÉRALITÉS. 97 preintes internes debivalves entières bien intactes, elles augmen- tent quand l’état de conservation devient encore moins complet. Je veux parler des contre-empreintes, lorsque, par exemple, la coquille à complétement disparu dans une couche argileuse ou calcaire à l'état non encore solidifié, et que la pression déterminée par le poidsdes couches supérieures, tend àrendre la couche plus compacte, en rapprochant toutes les parties. Alors, le vide resté à la place de la coquille disparaît, et les empreintes intérieures et extérieures, réunies et mises en contact, atténuent quelque- fois complétement les caractères internes, ou du moins donnent un ensemble qui n’est ni une empreinte interne, ni une em- preinte externe, mais bien une réunion de l’une et de l’autre. Dans ces circonstances très-fréquentes, les caractères sont al- térés et fort difficiles à retrouver !. Ce n’est ordinairement qu'a- près avoir manié et vu des milliers de Coquilles fossiles de cette nature qu'on parvient à reconnaître, sur des caractères des plus fugitifs, ce qui a dù exister dans l’état primitif. Une seconde cause d'erreur tient à la disparition de certaines couches du test des Coquilles et à la conservation de certaines autres sur les mêmes sujets. Cette modification, très-commune dans les terrains anciens?, l’est encore dans les plus modernes: on voit, par exemple, la couche extérieure de la coquille dis- paraître, et avec elle les caractères spécifiques, pour en laisser une seconde, qui est, par exemple, lisse, quand la première était striée*, ou striée quand la première était lisse . Il en ré- sulte que, dans beaucoup de cas, on ne peut rien fairede po- sitif sans réunir un grand nombre d'échantillons. IL est même des états de fossilisation où des pointes et des tubercules sont 1 Presque tous les fossiles de l’étage oxfordien supérieur des environs de La Rochelle sont dans ce cas. 2 Cela se voit chez les Productus. $ Dans les fossiles crétacés du Mans ( Sarthe ), cette altération est fré- quente. à Cela se voit chez des Cardium. 5 Des Pectuneulus surtout et des Arca montrent ce caractère. ‘2 , 98 MOLLUSQUES remplacés par des dépressions ‘; de longues pointes par des gouttelettes?, etc. L'une des modifications les plus remarqua- bles est celle où les couches lamelleuses externes d'une co- quille sont toujours conservées dans la roche, tandis que les couches internes fibreuses disparaissent presque toujours*. On peut alors prendre pour des corps tout à fait différents‘ des premiers l'empreinte des parties internes détruites. Une troisième cause d'erreur, contre laquelle il faut se pré- munir, est l'état de conservation des coquilles avant qu'elles deviennent fossiles. Tout le monde a pu voir que, sur les côtes, les Coquilles séparées de leur animal sont exposées à une foule de causes de destruction. Le moins qui puisse leur arriver, c'est d'être usées, roulées par le mouvement des eaux. En supposant que les choses se soient passées antérieurement à notre époque comme elles se passent maintenant, on doit croire qu expo- sées sur les rivages à l’action incessante de la vague, les Co- quilles devaient être usées. On trouve, en effet, beaucoup de couches où les Coquilles sont roulées”, et comme cela peut rendre lisses des Coquilles striées, atténuer ou changer tous les caractères, il conviendra de tenir compte de ce genre de modification. De la déformation dans les espèces de Coquilles fossiles. Bien que ces déformations soient de différentes valeurs et tout à fait distinctes suivant les classes auxquelles elles appar- tiennent, je crois devoir en dire un mot, en ce qu'elles ont de général. 1 Je l'ai vu surtout pour ie Cardium producium pris à Uchaux (Vaucluse). ? Cette modification est commune dans la même espéce. 3 Cela a lieu pour les Æippuritles, les Radiolites. 4 Témoin le genre Jodamia de M. Defrance. 5 Cela se voit dans les grès inférieurs de l'étage turonien du Mans (Sarthe), dans le Coral-rag de Saint-Mihiel (Meuse), de Tonnerre(Yonne), etc. GÉNÉRALITÉS. 99 Les Coquilles ne se déposent pas, ainsi que certaines person- nes ont pu le croire, dans les couches terrestres d'après leur pesanteur spécifique; mais elles s’y trouvent absolument dans les mêmes conditions suivant lesquelles elles se déposent encore aujourd'hui dans la mer ou sur les rivages, ou comme on les rencontre dans les dépôts modernes récemment abandonnés par la mer’. Les Coquilles bivalves sont, par exemple , dans leur position normale, c’est-à-dire placées verticalement, le côté des tubes en haut, la bouche en bas, dans les couches argileuses ou calcaires d’une infinité de lieux apparteñant à tous les étages?. Elles ont été charriées par les courants et déposées sous les eaux par bancs horizontaux*, ou bien amoncelées sur les ri- vages par la vague. Dans le premier cas, Les bivalves sont en place, ainsi que je l'ai dit; les gastéropodes ont la bouclie en bas. Dans le second cas, les Coquilles se déposent au hasard, suivant leurs formes : les plus aplaties seront horizontalement sur le côté, comme les ammonites et les bivalves , et enfin cha- cüne se trouvera dans la position la plus favorable à l'équilibre de l’ensemble ; mais alors les gastéropodes seront la bouche tantôt en haut, tantôt en bas. Dans le troisième cas, les Coquillés conservent bien encore un peu la position relative à leur forme et à l'équilibre de l’ensemble; toutefois, n'étant plus dépo- sées par une action lente, mais bien par suite d'une impulsion brusque , elles se trouvent dans toutes les positions, sans sui- vre de règle certaine. On concoit facilement qu'on puisse, à 1 Ceux de la baie de lAiguillon , aux confins des départements de la Vendée et de la Charente-Inféricure. ? Je les ai vues ainsi dans le Lias inférieur de Semur (Côte-d'Or), dans l’oolite inférieure de Conlie (Sarthe), dans l'étage kimmeridgien du Havre, dans Ceux de Chatelaillon (Charente-Inférieure) et dans l'étage portlandien de Saint-Jeat-d’Angély, même département, etc., ete., dans l'étage turo- nien de la montagne des Cornes (Aude). $ A Bayeux, aux Moutiers, dans l’oolite inférieure ; à Luc, dans la grande oolite (Calvados), etc., etc. ñ Dans les localités de Coral-rag, que j'ai déjà citées, à Saint-Mihiel Meuse), à Tonnerre (Yonne), etc. 100. MOLLUSQUES. l'aide de ces données, reconnaître quel a été le mode de dé- pôt des fossiles contenues dans telle ou telle couche. Les Coquilles ainsi déposées, et plus ou moins recouvertes par des dépôts postérieurs, sont restées avec leur coquille chan- gée en différentes substances. Elles ont passé à l’état d’em- preintes, ou bien sont arrivées à l'état de contre-empreintes. Si, postérieurement à leur dépôt, les couches à l’état pâteux se sont affaissées dans leur position horizontale par suite de la pression de l’ensemble; si elles ont été disloquées antérieu- rement à cette pression, et qu'alors il y ait eu un affaisse- ment ou un glissement oblique des molécules par rapport à leur premier dépôt horizontal, on concevra que tous les corps qui se seront trouvés dans ces couches auront subi la même pression, horizontale ou oblique, et se seront dès lors diverse. ment déformés , en raison de leur position relative. La pression horizontale produit, par exemple, l’aplatisse- ment des Coquilles dans le sens de leur compression. Ainsi, les Nautiles, les Ammonites, de convexes qu'ils étaient, s’aplatiront plus ou moins et deviendront souvent aussi minces qu'une feuille de papier?. Des bivalves placées sur le côté perdront la moitié de leur épaisseur ou seront tout à fait aplaties et sans convexité*. On peut encore reconnaître cette compression simple dans les Coquilles naturellement comprimées ; mais quand elle a lieu sur des Coquilles coniques, on conçoit aussi qu'elle en doive changer tout à fait les caractères spéai- ques *. Si la déformation dans le sens de la compression des Co- quilles peut en changer la forme, cette déformation sera bien plus grande, lorsqu'elle aura été exercée dans le sens de leur longueur. Ceci a lieu principalement lorsque les gastéropodes et les acéphales ont conservé leur position naturelle. En effet, 4 Cela a lieu dans tous les terrains. ? On le voit pour beaucoup d’'Ammonites du Lias feuilleté. 3 Les Possidonies du Lias présentent cette dépression. ä Cette déformation a lieu sur des Trochus, des Pleurotomaria. GÉNÉRALITÉS. 401 des Coquilles coniques deviendront entièrement plates' ou leur spire changera tout à fait d'angle spiral, et d’élevée qu'elle était, deviendra surbaissée ou même horizontale?. Aussi ne de- vra-t-on tenir compte de l’angle spiral des Coquilles de gasté- ropodes à l’état de contre-empreintes déposées dans les couches calcaires et argileuses, que lorsqu'on pourra leur comparer un grand nombre d'individus non déformés. Pour les acéphales, la déformation est une des grandes causes d'erreur. Telle coquille naturellement oblongue, raccourcie sur elle-même par suite de la pression verticale, peut devenir plus large que haute* et changer tellement d'aspect qu'on la transporterait volontiers d’un genre dans un autre. Lorsqu'au contraire, cette pression s’est exercée dans le sens transversal d'une coquille, c’est-à-dire, des crochets au bord palléal, telle espèce d’abord ronde peut devenir oblongue ou même allongée‘, en se modifiant du tout au tout. La déformation produite par une pression oblique eu égard à la compression, à la longueur ou à la largeur des Coquilles, est plus facile à reconnaître dans certains cas; mais elle est, au contraire, la plus difficile de toutes à constater dans certains autres. La pression oblique a déterminé, chez les céphalopodes et chezles Bellerophon, ces spirales elliptiques qu'on avait éri- gées en genres distincts’. Quelques auteurs y ont aussi vu 1 Les Patella, les Orbicula. 2 J'ai reconnu cette déformation pour beaucoup de Trochus et de Pleu- rotomaria. 3 Je possède la même espèce dans toutes ces déformations, qui seront figurées en tête de chaque classe. C’est le Cardium hillanum et une Panopæa de la Malle (Var). 4 On trouve ces déformations principalement dans les couches qui avoi- sinent les montagnes, comme à Grasse (Var), à Castellane (Basses-Alpes), dans les Corbières (Aude ) et dans une foule d’autres lieux où les couches ont été disloquées, 5 Le genre Ellipsolites de Montfort, adopté primitivement, puis rejeté par Sowerby. 102 MOLLUSQUES. quelquefois un caractère spécifique distinctif!. Cette même dé- formation rend également l'enroulement spiral elliptique chez les gastéropodes, en jetant le sommet latéralement, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. Si, pour des yeux exercés, ces déformations se reconnaissent facilement, il n’en est pas de même des déformations obliques des Coquilles bivalves. Ici, non-seulement la pression peut rendre une valve plus élevée que l’autre, chez des Coquilles symétriques, et les faire res- sembler plus ou moins à des corbules* ou à des Thracia, mais encore, lorsqu'elle a lieu dans le sens d’une verticale qui passe entre les deux valves, et qu’elle l’incline plus ou moins du côté du labre, cette déformation oblique peut modifier l'angle api- cial d’une bivalve, et en changer tellement la forme, sans qu’elle cesse pour cela d’être symétrique‘, qu'il deviendra très- difficile de distinguer les véritables espèces, des déformations de ce genre, très-communes pourtant dans les Coquilles qui ont conservé leur position normale au sein des couches argileuses”. Non-seulement alors il ne faudra pas toujours tenir compte de la forme, mais encore, pour discerner les espèces vraies de ces déformations accidentelles, il faudra commencer par chercher d’autres caractères extérieurs, et comparer, sous ce point de vue, tous les échantillons qu'on aura recueillis dans une même couche et dans le même endroit; car, en ce cas, le changement de lieux, le changement de couche devra entrer pour quelque chose dans la détermination des limites de l’espèce fossile. En me résumant sur les difficultés que présente la déter- mination positive des espèces fossiles, je dirai que ces diffi- cultés sont d'autant plus grandes qu'on s'occupe de faunes 1 Le Bellerophon obliquus de MM. Potiez et Michaud n’est qu'une dé- formation de ce genre, du B. Munsterüi. 2 Cela a lieu chez des Pleurotomaria que je possède. 3 Cette déformation est très-fréquente. 4 Les Pholadomya se trouvent souvent dans ce cas, ce qui en a fait multi- plier les espèces outre mesure. 5 On les trouve sur un grand nombre de points en France, GÉNÉRALITÉS, 103 plus anciennes. En effet, plus une couche est inférieure, plus les Coquilles qu’elle renferme ont dû éprouver de dis- locations, de pressions et de modifications de fossilisation. Si, par exemple, la détermination des espèces est d’une diffi- culté extrême dans les terrains de transition , lorsqu'on veut la faire avec conscience; si elle l’est encore jusque dans les terrains crétacés, dès qu'on aborde les terrains tertiaires, comme ceux du bassin parisien, elle cesse tout à fait, et la détermination des Coquilles de cette époque rentre dans la ca- tégorie de celle des Coquilles vivantes. On n’a besoin, le plus souvent, de tenir compte que des variations naturelles que j'ai traitées à l’occasion de ces Coquilles”. De la nomenclature relative aux coupes primordiales, aux coupes génériques et à l'espèce chez les Mollusques. Quant à la nomenclature des classes, 1l est bon, afin de n'être pas obligé d'en recommencer tous les jours l'étude, de la con- server lorsqu'elle est basée sur des caractères anatomiques, et qu'elle est admise dans la science. Pour les noms de familles, il me paraît indispensable de leur donner une terminaison qui les distingue des autres. La famille étant destinée, par exemple, à réunir un certain nombre de genres qui ont entre eux une affinité zoologique, je me suis depuis longtemps attaché non-seulement à lui donner un nom dont la terminaison soit uniforme, mais encore à tirer ce nom de celui du genre le plus nombreux ou le plus tranché qu’elle renferme. C’est ainsi que la famille qui comprend le genre Sepia est appelée Serinæ, que la famille qui recoit les Trochus, est nommée TrocaipÆ, et que la famille qui réunit la Tellina porte le nom de Tercininæ?. La terminaison uniforme en idæ 1 Voyez pages 59 et suivantes. ? J'ai, depuis 1835, établi cette marche dans tous mes ouvrages sur la Zoologie. 104 MOLLUSQUES. a le double avantage de faire immédiatement reconnaître la va- leur de cette coupe et de présenter une euphonie agréable. On ne doit se permettre aucun arbitraire dans le choix des noms de genres. L'équité scientifique, les règles de justice, la nécessité de prévenir toute espèce d'indécision à leur égard, prescrivent impérieusement de remonter toujours au premier nom imposé par les auteurs. Qu'il soit démembré ou non plus tard, le nom primitif doit être sacré; il doit être religieusement conservé, et réservé à une portion de la coupe primitivement établie, quelle que soit la valeur des coupes qu’on en sépare pour en former d’autres genres. En suivant ce principe absolu, en n’en déviant sous aucun prétexte et pour aucune considération personnelle, on ramènera la science à des lois fixes et invaria- bles. On n'aura plus alors à prendre aveuglement tel auteur, ainsi qu'on l’a fait pour Lamarck, en rejetant tous les autres noms appliqués par ses contemporains, sous le seul prétexteque leurs ouvrages n'ont pas été aussi généraux, ou qu'ils n’ont pas été admis dans la science , par suite de préventions plus ou moins légitimes'. Pour moi, le genre établi sur une simple feuille volante imprimée et publiée, dès qu'il aura l’antériorité de date, passera toujours avant le genre décrit dans l'ouvrage même le plus important, soit par l'autorité de son auteur, soit par son format, soit enfin par le nombre de ses volumes. Pour établir le motif qui m'a fait préférer tel nom à tel autre, je donnerai toujours, à la suite du nom de genre, sa sy- nonymie chronologique avec des dates, méthode que personne encore n’a suivie dans la nomenclature. Le nom de l'espèce doit être aussi sacré que celui du genre. I! doit être de même toujours le plus ancien, et à cet égard il est bon de remonter jusqu’à 1757, c'est-à-dire à l'ouvrage d’A- danson?, le premier qui, avant Linné, ait institué le nom spé- cifique, en le plaçant comme adjectif dans le genre. Le nom 1 On la surtout fait pour Montfort. 2 Coquilles du Sénégal. GÉNÉRALITÉS, 105 spécifique, quels que soient les genres où l'espèce a été placée, doit toujours être maintenu; aussi, faut-il conserver les noms des espèces d’Adanson, de Linné, bien que ces espèces aient été transportées dans des coupes génériques différentes ; à moins cependant que ces noms ne se trouvent en contradiction mani- feste avec la localité qu'ils rappellent". En partant du même principe de justice et d'équité que pour les genres, les espèces doivent invariablement porter le plus ancien nom que leur a imposé une description imprimée. Alors il n’y aura plus d'arbitraire possible, et les incertitudes cesseront pour la conservation de tels ou tels noms qui lui au- ront été donnés par les auteurs. La science prendra un carac- tère de stabilité dont elle manque lorsqu'on adopte un nom au hasard, ou guidé par des considérations purement personnelles et nationales. Pour consacrer le principe dans toute sa rigueur, on conçoit qu'en reprenant tous les documents que la science possède jusqu’à présent, je me verrai contraint d'apporter des changements nécessaires même aux noms presque vulga- risés par l’usage; mais pour justifier ces changements, Je con- tinuerai, comme j'en ai le premier donné l'exemple dans mes descriptions?, à remplacer cette incomplète synonymie des con- chyliologistes, où les noms étaient placés au hasard et sans ordre, par une synonymie chronologique qui, par elle-même, deviendra l'histoire complète de chaque espèce. 1 Dans le cas, par exemple, où l’on nommerait Africana une espèce inconnue à l'Afrique et propre à l'Amérique. 2 J'ai introduit cette méthode dans tous mes ouvrages depuis 1835 , elle a été suivie depuis par beaucoup d'auteurs. 3 Dans les deux éditions de Lamarck, par exemple, dans tous les ouvra- ges antérieurs à 1835, et dans bien d’autres postérieurs à cette époque. 106 MOLLUSQUES, DIVISION DES MOLLUSQUES EN CLASSES. Les Mollusques, dans l’état actuel de la science , peuvent se diviser en cinq classes, placées ainsi qu'il suit, d'après l'ordre de perfection des organes. 1"° classe. CéenaLoropes, Cuvier. — Caractérisés par leur ouvert en avant, renfermant les branchies, d’où sort une tête corps bien développée, couronnée par des bras charnus avec lesquels ils saisissent les objets. Ce sont des animaux toujours libres, nageant vaguement dans les mers ou sur les côtes. Ils ont une coquille, interne ou externe, le plas souvent multi- loculaire , traversée par un siphon. 2° classe. Gasréroropes, Cuvier. — Leur corps n'est plus ouvert, les branchies sont internés ou externes, la tête est unie au corps. Ils rampent sur un disque charnu, placé sous le ven- tre, sont libres ou fixes, presque toujours côtiers. Ils ont une coquille uniloculaire, conique ou spirale, généralement épaisse. 3° classe, Prérorones, Cuvier.—Ils n'ont plus le corps ou- vert en avant et la tête y est intimement unie. Les principaux organes du mouvement sont deux ailes on nageoires membra- neuses, situées au côté du col, Ils sont libres au sein des océans; leur coquille est mince, vitreuse, 4° classe. AcépuaLes, Cuvier, ou LAMELLIBRANCHES. — Ils manquent de tête; la bouche, le corps et les branchies sont ren- fermés dans un large manteau formé de deux lobes. Ces ani- maux vivent enfoncés dans le sable ou se fixent aux corps sous-marins. Ils ont une coquille composée de deux parties égales ou inégales, unies par un ligament. ; 5° classe. Bracmiopones, Cuvier. — Ces animaux manquent de tête ; leur corps est renfermé dans un manteau. Ils ont des bras charnus garnis de cils. Ils sont fixes par l’animal ou la co- quille. Celle-ci se compose de deux valves toujours inégales, ar- culées sans le secours d’un ligament. CÉPHALOPODES. 407 1° CLASSE. CEPHALOPODA :, Cuvier. Mollusca brachiata, Paoli, — Céphalopodes , Cuvier , Lamarck. — Céphalophores, de Blainville. Caractères. Animal libre, formé de deux parties distinctes : l’une pos- térieure, le corps, ouvert en avant, contenant les viscères et les branchies ; l'autre, antérieure ou céphalique, portant des bras ou des tentacules, Corps? variable, rond, allongé, cylindrique, pourvu ou non de nageoires, se rattachant à la tête par des brides fixes, ou au moyen d’un appareil facultatif particulier; logé dans une coquille uniloculaire, dans la dernière cavité d'une coquille multiloculaire, ou renfermant, dans l'épaisseur des téguments, une coquille cornée, testacée, simple, spirale, formée de loges aériennes successives, traversées par un siphon. Téte volumineuse, plus ou moins séparée du corps, pourvue la- téralement d'yeux saillants très-complets, d'oreilles; en dessous, d’un tube locomoteur entier ou fendu; en avant, de huit ou dix bras, charnus, ou de tentacules nombreux. Au milieu des bras un appareil buccal composé de deux mandibules cornées ou testacées agissant de haut en bas, de lèvres charnues, et d’une langue hérissée de crochets par lignes longitudinales. Branchies internes paires où symétriques, au nombre de deux ou de qua- tre. Sexes séparés sur des individus distincts, les uns mâles, les autres femelles. La respiration se fait au moyen des branchies 1 De xcox)n, tête, et roÿs, pied. Pieds sur la tête. 2 J'ai appelé corps la partie que quelques auteurs ont nommée manteau ou sac. 108 MOLLUSQUES. en rameaux. L'eau, entrant par l'ouverture du corps, est expulsée par le tube locomoteur. De la bouche part l’œæsophage, qui se renfle en jabot et communique avec un gésier charnu. Troisième estomac spiral. Le rectum donne dans le tube locomo- teur. Ces animaux ont une excrétion singulière noire ou brune, qu'ils emploient à colorer l’eau, et renfermée dans une poche spéciale. Le cerveau, contenu dans une boîte cartilagineuse, donne une multitude de rameaux nerveux dirigés vers les dif- férents organes. CHAPITRE [°*. Modification des organes des Céphalopodes, comparés aux fonctions qu'ils doivent remplir , et causes d'erreur dans la détermination des espèces. La consistance de l’ensemble des céphalopodes varie on ne peut plus, suivant leurs moyens de natation et leurs habitudes côtières. Les uns ont une enveloppe membraneuse transpa- rente dont les couches musculaires sont peu apparentes; les au- tres, avec une diaphanéité complète, ont un réseau de puissan- tes fibres musculaires , croisées en tous sens autour du corps, de consistance presque coriace?. Cette force musculaire paraît toujours être en raison de la vie active des espèces. La forme générale des céphalopodes est très-variable ; ils sont généralement oblongs ou allongés, mais cet ensemble se compose d’un corps très-développé, et d’une petite tête, ou d'un petit corps et d’une tête volumineuse. Les Ommastrephes, les Loligo appartiennent à la première série, tandis que les 1 Chez les Loligopsis, les Cranchia. ? Les Ommastrephis, les Onychoteuthes, les Sepia. CÉPHALOPODES. 109 Octopus dépendent de la seconde. Ces différences sont encore par les exigences vitales. Le corps est bursiforme, très-élargi postérieurement chez les Octopus ; il s’acumine un peu chez les Sepiola, devient ovale et déprimé chez les Sepia, puis il passe à la forme allongée cylindrique, acuminé postérieurement chez les Ommastrephes et les autres genres voisins. Le corps étant le plus puissant agent de la locomotion des céphalopodes, en se remplissant d'eau dans les aspirations et l’expulsant avec force par le tube locomoteur au moyen de la contraction de ses parois muscu- laires, on doit croire, que son volume et sa forme sont toujours relatifs aux exigences habituelles de la natation. Les Octopus, les plus côtiers, souvent cachés dans le creux d'un rocher, ont le corps le plus petit, tandis que les Om- mastrephes, toujours pélagiens, et les meilleurs nageurs ont le corps volumineux, cylindrique et très-aigu en arrière. On peut juger, pour ainsi dire d'avance, de la vélocité de la nage ré- trograde des céphalopodes, par la forme et par le volume exté- rieur du corps : par la forme, puisqu'il fendra plus facilement les eaux lorsqu'il sera cylindrique et acuminé en arrière ; par le volume, parce que, petit, il doit contenir moins d’eau à re- pousser que lorsqu'il est très-grand. La forme cylindrique ou déprimée du corps tient à d’autres habitudes : lorsqu'il est ey- lyndrique, arrondi, il dénote des animaux pélagiens, tels que les Onychoteuthis et les Ommastrephes, qui ne s’approchent pas des côtes, tandis que, chez les Sepia, il est déprimé, afin de permettre à l'animal de se reposer sur le sol, sur un large point d'appui. En résumé, le plus ou moins de volume du corps est re- latif aux exigences de la natation ; sa forme courte ou allongée dénote le plus ou moins de force ou de vitesse de cette natation; tandis que sa dépression ou sa forme cylindrique tient aux habitudes pélagiennes ou côtières. La téte est très-variable sous le rapport du volume, les bras compris. Par la grande longueur de leurs bras, les Octopus ont, de tous les céphalopodes, l’ensemble céphaliquele plus vo- 410 MOLLUSQUES. lumineux, quoique leur tête proprement dite soit de moyenne taille. La proportion varie ensuite, elle diminue de plus en plus chez les décapodes, et finit par être très-petite chez les animaux pélagiens. Le volume de la tête, les bras compris, est done toujours en raison inverse de celui du corps : ainsi elle est d'autant plus restreinte que le corps est plus grand. Le vo- lume comparatif de la tête et des bras paraît dépendre aussi des habitades de reptation ou de natation des espèces : les bras sont volumineux chez les Üctopus, qui rampent souvent, tandis qu'ils deviennent courts chez tous les céphalopodes nageurs. La tête est généralement placée dans la direction de l'axe longitudinal de l'ensemble de l'animal, chez tous les céphalo- podes säns coquille; elle forme un angle avec l'axe du corps, en se reployant et se raccourcissant en dessus, chez l'Argonauta, pourvu d’une coquille externe. Ces deux modifications, en appa- rence peu importantes, le deviennent quand on les rapproche des habitudes des céphalopodes. Un animal appelé à nager rapide- ment au sein des eaux a besoin d’avoir toutes ses parties dans la direction de l'axe de la longueur ; dans le cas contraire, 1l n'y a plus de nage exécutable, car l'angle formé par le corps et par la tête y serait un obstacle invincible. Il en résulte que l'animal de l’argonaute, ne pourrait nager d'aucune manière s'il devait vivre librement, tandis que la forme du corps et de la tête sont en rapport avec sa position dans une coquille, et sa natation lorsqu'il y est logé. Le volume des yeux détermine la largeur de la tête, Chez les décapodes, la tête est appelée à fermer hermétiquement l'ou- verture antérieure du corps; aussi est-elle du même diamètre que la partie antérieure sur laquelle elle s'appuie dans la nata- tion; elle suit la forme déprimée ou ronde de l'extrémité anté- rieure du corps. On ne remarque en arrière des yeux, sur la partie cervicale, aucun ph chärnu chez les octopodes; chez les décapodes, au contraire, 1] y a des genres qui en ont toujours, tandis que d’au- tres en sont dépourvus. Les Seiches, les Sépioles, les Rossies, CÉPHALOPODES, 114. les Calmarets, manquent de ces plis; 1ls sont transversaux, un de chaque côté, chez tous les calmars et les sépioteuthes , où ils forment une véritable crête auriculaire; ils sont longitudinaux, au nombre de trois, chez les ommastrèphes, bien plus nom- breux chez les onychoteuthes, pouvant toujours, indépendam- ment des autres caractères, être considérés comme spécifiques, et même génériques dans leur forme et dans leur position. Peut- être ces plis sont-ils destinés à protéger et à garantir, dans cer- taines circonstances, l'orifice auditif externe; car ils renferment toujours, dans leurs contours, l'organe extérieur de l'audition. La peau des céphalopodes est plus ou moins épaisse, plus ou moins coriace, suivant les espèces, les genres et les habitudes. Les calmars, les sépioteuthes, les sépioles, les rossies, les argo- nautes, presque tous les ommastrèphes, les onychoteuthes, les philonexes et les loligopsis, ont un épiderme on ne peut plus uni, d'une finesse extrême, sans aspérité aucune, sans tuber- cules ni cirrhes charnus ; chez eux la contraction dans l'alcool n'apporte pas de modification extérieure à la peau, pas plus que les diverses impressions qu'ils ressentent à l’état de vie, le changement de couleur dû au jeu des globules chromophores étant alors le seul signe extérieur de ce qu'ils éprouvent ; aussi, vivants ou morts, leur peau présente-t-elle toujours le même aspect extérieur. Les poulpes offrent, avec une peau sans tubercules constants, un caractère singulier qui, peu connu, à fait multiplier outre mesure le nombre des espèces. En effet, tous ces animaux, sui- vant les impressions qu'ils éprouvent à l’état de vie, sont en- tièrement lisses ou couverts de tubereules élevés, de cirrhes charnus e. saillants. Un Octopus, dars Le repos, a la peau la plus unie; l'irrite-t-on? son corps, sa tête, ses bras même, se couvrent subitement de tubercules coniques arrondis, de cirrhes disposés régulièrement sur les diverses parties, aux endroits où , quelques secondes avant, il n’y en avait aucune trace. Par une suite de l'extrême mobilité de ces parties, suivant l’état de langueur ou d'irritation de l'animal au moment de sa mort, -.112 MOLLUSQUES. suivant le degré de force de la liqueur dans laquelle on le dépose pour le conserver, la peau est entièrement lisse, couverte de tubercules arrondis, de tubercules coniques , ou hérissée de cirrhes longs et saillants. Chaque espèce pouvant, sur divers individus, montrer successivement toutes les modifications que je viens d'indiquer, il s'ensuit que les tubercules et les cirrhes, ne doivent jamais être considérés, chezles céphalopodes, comme des caractères spécifiques. Deux autres genres de modifications extérieures de la peau sont permanents et offrent, au contraire, des signes constants auxquels on pourra recourir avec certitude, pour la détermina- tion des espèces. La première consiste en des tubercules placés symétriquement et formés par un amas de matière colorée, contenu dans une poche saillante à l'extérieur et ayant une organisation singulière, puisque chacun d'eux est pourvu d’un pédoncule qui pénètre dans la peau, et quelquefois dans le tissu musculaire !, La seconde modification extérieure de la peau, également permanente, consiste en tubercules cornés, simples ou divisés en pointes plus ou moins nombreuses, qui couvrent les côtés inférieurs du cou de la Sepioloidea lineolata, le sommet de tous les tubercules qui ornent les parties infé- rieures du Philonexis tuberculatus , les parties inférieures et latérales du corps de la Cranchia scabra, et qui forment deux lignes longitudinales, une de chaque côté, en dessous du corps du Loligopsis quttata; toutes, excepté la première espèce, évidemment pélagiennes. On voit, par ce qui précède, queles tubercules, les cirrhes, susceptibles d’une érection volontaire, ne se retrouvent que chez les acétabulifères côtiers, tandis que tous les tubercules invariables ne se remarquent que chez les espèces des hautes mers; que les tubercules charnus non permanents ne doivent être pris qu'avec beaucoup de réserve pour caractères spécifi- 1 Ontrouve ce caractère chez l'Histioteuthis Bonelliana, chez | Ommas- trephes pelagica, dans le genre Enoploteuthis. il pot CÉPHALOPODES. 413 ques, tandis que les tubercules cornés ou non contractiles offrent , au contraire, le moyen le plus certain de reconnaître les espèces; enfin, que les tubercules, les cirrhes charnus et érectiles se trouvent plus particulièrement sur les parties supé- rieures du corps et de la tête, tandis que les tubercules cons- tants se remarquent , au contraire, seulement aux parties infé- rieures des animaux qui en sont pourvus. Quant à l'utilité des cirrhes ou tubercules érectiles, si, indépendamment de l'irritation qu'ils annoncent, ce ne sont pas encore des organes de tact, on ne pourrait leur assigner de fonctions dans l'économie générale des espèces. Ils pa- raissent d'autant plus être des organes de tact, qu'il sont en dessus, chez les animaux qui rampent, comme les Octopus. Je crois également que les tubercules permanents doivent servir d'organes du tact aux animaux qui en sont pourvus, ce qui serait, du reste, d'accord avec leur position toujours inférieure, par rapport à la position habituelle de la natation; ainsi les organes du tact, dans le derme, seraient, comme on doit s'y attendre, supérieurs chez les espèces qui rampent le plus sou- vent, et inférieurs chez celles qui ne font que nager. La couleur, comme les cirrhes, est souvent aussi changeante que les impressions diverses des animaux qui les portent. Elle tient à un système très-compliqué de globules * de diverses couleurs, roux, bruns ou rouges, placés sous la première couche de l’épiderme de presque tous les céphalopodes. Ces globules présentent chacun une pupille qui se contracte, se dilate, et forme une large tache ronde irrégulière, ou dimi- nue jusqu’à ne plus présenter qu'un très-petit point noir, pou- vant augmenter de soixante fois son diamètre. On conçoit dès lors que l'animal qui, dans la dilatation de ses globules, est d'une couleur foncée, devient presque blanc lorsque ces glo- bules sont contractés. La contractibilité de ces couleurs instan- 1 MM. Sangiovani (Giorn. encycl. di Nap., an. xx, n° 9), De Lafres- nayes (Mém. de la Soc. linn. du Calvados, t. 1, p. 73, 1824), Wagner et Gravenhorst ont traité ce sujet, ne 8 4114 MOLLUSQUES,. tanées dépend donc toujours des impressions de l'animal. Il les varie ainsi à sa volonté du blanc ‘au brun avee une viva- cité remarquable. Elles ne peuvent donc être prises en considé- ration comme caractères spécifiques qu'autant qu'elles sent in- crustées et fixes. | Les céphalopodes ont souvent, dans l'intérieur du derme, une coquille cornée ou testacée, ou sont logés dans une coquille à laquelle ils n'adhèrent par aucun muscle. Comme ces coquilles internes dépendent de l'organisation intérieure, que les co- quilles externes sont, pour ainsi dire, indépendantes de l'organi- sation zoologique, j'en parlerai après avoir passé en revue tous les autres caractères zoologiques. J'ai appelé appareil de résistance un singulier mécanisme spécial aux céphalopodes, qui unit d'une manière facultative le corps à la tête; mécanisme réellement admirable dans l'éco- nomie animale. Comment, avec une très-légère attache interne du corps à la tête, ces animaux auraient-ils pu denner à l'ensemble assez de fermeté pour résister à une nage puissante, s'ils n'avaient eu en leur pouvoir un autre mode d’affermir entre elles ces deux parties? Comment, d'un autre côté, des animaux aussi vifs dans leurs mouvements auraient-ils pu con- server toute leur agilité et la multiplicité de leurs moyens de préhension , si leur tête avait été entièrement soudée au corps? Il leur fallait donc tout à la fois un moyen purement facultatif de rattacher momentanément, au besoin, la tête au corps, en leur donnant toute la fermeté désirable d'ensemble, tandis qu'en d’autres circonstances ces deux parties devaient pouvoir agir sé- parément; fonctions que remplit l'appareil de résistance. Cet appareil consiste , de chaque côté, en un bouton très-variable, suivant les genres, situé à la paroi interne du corps, qui rentre et s’appuie dans une boutonnière placée à la base de la région cé- phalique ; ou bien ce sontdes mamelons qui se placent dans des 1 L'Oclopus niveus de M. Lesson est dù à une erreur déterminée par la couleur momentanée de l'espèce. CÉPHALOPODES. 115 cavités correspondantes; ou bien encore des crêtes adaptées a une rainure, et qui tendent à empêcher le corps de se séparer de la tête, en unissant l'un à l'autre. Cet appareil, très-développé chez tous les céphalopodes qui n’ont aucune attache fixe au pourtour du corps (les Ommastrephes , les Loligo, etc.), existe aussi chez les genres qui n'ont qu'une très-petite bride cervicale (les Argonauta , les Philonexis); mais il manque aux genres dont le corps est largement attaché à la tête au moyen de brides fixes, comme chez les Octopus, les Cranchia et les Loli- gopsis. L'appareil de résistance est invariable dans ses formes, suivant les genres, et devient un des meilleurs caractères géné- riques qu'on puisse prendre. Indépendamment des genres Oc- topus, Cranchia et Loligopsis, où il manque complétement. Chez les Phelonexis ,11 se compose d’une boutonnière pratiquée à la paroi interne du corps, sur les côtés inférieurs, et vis-à-vis, sur la base du tube locomoteur , d’un bouton ou d’un crochet destiné à entrer dedans; chez les Argonauta, c'est, tout au contraire, une boutornière sur la base du tube locomoteur , et un mamelon à bouton à la paroi interne du corps, destinés au même usage, Î n'existe pas sur le col chez les Sepiolea et les Sepioloida, qui ont à cette partie une bride cervicale fixe, tandis que, chez tous les autres genres, il se remarque sur le col et sur les côtés inférieurs du corps, mais toujours cartila- gineux et ferme, plus ou moins compliqué dans ses formes, dans ses détails. L'appareil inférieur est composé, chez les Rossia, d'une crête courte, surmontée d’un sillon profond au bord du corps, et d'un sillon allongé sur la base du tube loco- moteur ; chez les Loligo et les Sepioteuthis, la crête est un peu plus longue, sans sillons autour ; chez les Onychoteuthis et les ÆEnoploteuthis, la crête occupe presque la moitié de la longueur du corps en dedans, avec le sillon de la base du tube locomo- teur; chez la Sepia, c'est un mamelon oblong, oblique, qui se loge dans une fossette de même forme oblongue de la base du tube locomoteur; chez les Chiroteuthis, ce sont un mamelon 116 MOLLUSQUES. oblong longitudinal, deux cavités latérales inférieures à la paroi du corps, et une fossette pourvue de deux mamelons à la base du tube locomoteur ; chez les Ommastrephes, enfin, où il est le plus compliqué, ce sont, sur la paroi du corps, deux saillies, l’une oblongue, l'autre triangulaire , réunies par deux cavités de la base du tube locomoteur, et deux saillies de cette même base qui viennent s'appliquer entre les deux tubercules du côté opposé. L'appareil supérieur , placé sur le col , est moins variable. Chez les Loligo, les Sepioteuths, les Ihistoteuthrs, les Onychoteuthis , 1 est cartilagineux, com- posé d’un bourrelet allongé, très-élevé, comme bilobé par un sillon médian, sur lequel vient s'appliquer une partie modelée en creux sur ses saillies , située sous l'extrémité supérieure de l'osselet. Le sillon est plus large chez les Ommastrephes, et les deux bourreletsdistinets, tandis que chez les Sepia et les Rossia, cet appareil forme une longue surface en fer à cheval, arron- die en avant, bordée tout autour et pourvue au milieu d’un sillon profond , longitudinal. Lorsque l'appareil de résistance manque ou indépendamment de son secours, il y a plusieurs brides intérieures qui unissent le corps à la tête. Il est d’autres brides placées à la partie antérieure du corps, qui tiennent au bord même et ne sont qu'une continuité de la peau. L'une, placée en dessus, que j'ai nommée bride cervicale , les autres paires, latérales, inférieures, que je nommerai brides laté- rales. La bride cervicale se retrouve, sans exception, chez les octopodes; très-large, occupant toute la largeur du col chez les Octopus, plus étroite chez les Philonexis, réduite à l'intervalle des yeux chez les Argonauta. Chez les décapodes, elle ne se montre, au contraire, que dans les genres Seprola et Cranchia, où elle paraît être une continuité de la peau du dos, et chez les Loligopsis, où elle forme une véritable bride dis- uncte du bord. Les brides cervicales se sont montrées seule- ment dans le genre Loligopsts. La complication de l'appareil de résistance paraît être, du reste, en rapport avec la force de natation des animaux qui en CÉPHALOPODES. 417 sont pourvus. Cet appareil est charnu chez les octopodes, tou- jours cartilagineux chez les décapodes. Les yeux, chez les céphalopodes, sont aussi complets que chez les mammifères; ils sont placés des deux côtés de la tête. Leur volume est très-variable : chezles Philonexis, les Argo- nauta, les Loligo, etc., ils sont énormes, tandis qu'ils sont pe- tits chez les Octopus, les Sepia. Je crois que cette différence tient aux habitudes diurnes ou nocturnes des espèces. Par exemple, les Octopus, fixés, pour ainsi dire, dans leurs trous de rochers, et les Sepia côtières, qui sont naturellement exposées à la lumière du jour, les ont les plus petits, tandis que les genres plus ou moins pélagiens, qui les ont plus grands, sont évidemment nocturnes , et ne viennent que la nuit à la surface des eaux et sur les côtes. Le yeux sont latéraux, ou latéraux-supérieurs. Ils sont la- téraux-supérieurs chez les poulpes, les seiches, les sépioles, les rossies, un peu moins chez les calmars; mais sont tout à fait latéraux chez les ommastrèphes, les onychoteuthes, etc. L'animal qui se tient sur les côtes, qui se repose souvent au fond des eaux, a plus besoin de voir au-dessus de lui qu'au- dessous ; aussi a-t-1l presque toujours les yeux en dessus, comme nous le voyons chez tous les poissons pleuronectes, les raies, les lophies, appelés à ramper constamment; tandis que les animaux qui restent toujours en pleine mer ont un aussi grand besoin de voir au-dessous qu'au-dessus d'eux, pour saisir la proie qui se présente et pour fuir le danger. Ces deux modifications paraissent donc tenir évidemment aux habitudes côtières ou pélagiennes. Les yeux montrent dans leurs formes deux modes différents. Ils sont enveloppés, unis aux téguments, alors fixes et sans mouvement chez les octopodes, ou bien ils sont libres dans une cavité spéciale chez les décapodes. Dans le premier cas (chez les Octopus , les Argonauta), la peau est susceptible de se con- tracter et de recouvrir entièrement l'œil en faisant les fonctions de paupières. Dans le second cas, il y a deux modifications : 4118 . MOLLUSQUES. l’une a les yeux libres, recouverts, en dehors, par une conti- nuité du derme de la tête, qui devient plus mince sur une sur- face ovale correspondant au globe de l'œil. J'ai nommé les animaux ainsi conformés myopsidés! (Sepia, Loligo, Sepio- teuthis, etc.). Dans l’autre, les yeux sont libres dans une ca- vité orbitaire largement ouverte au dehors, pourvus souvent d'un sinus Jlacrymal , et sont en contact avec l'élément aqueux. J'ai nommé ces animaux otgopsidés? {Onychoteuthis, Om- mastrephes , etc.). La présence de la membrane de la première division est en rapport avec l'existence côtière des animaux qui la portent, tandis que les autres, tous pélagiens, n'avaient pas besoin d’avoir l'organe de la vision aussi bien protégé. Les plus côtiers de la première (les Sepia, les Sepiola, les Ros- sia) ont en outre une paupière suscepüble de fermer entière- ment les veux. Ceux-ci et tous ceux de cette division ont, en avant des yeux, une ouverture lacrymale destinée sans doute à renvoyer le surplus de l’eau qui entoure l'œil. L'oreille externe, qui avait échappé à mes devanciers et que j'ai reconnue chez tous les céphalopodes, est placée en arrière et un peu au-dessous des yeux. Elle est simplement percée chez les Octopus, les Rossia, les Sepia, formée d’une légère pro- tubérance chez les Argonauta, les Philonexis , les Sepiola, les Fistioteuthis, les Loligopsis; marquée d'une conque ex- terne transversale , ondulée, recourbée à ses extrémités, chez les Loligo, les Sepioteuthis. Elle est formée de plusieurs crêtes longitudinales chez les Onychoteuthis, et d’une seule chez les Ommastrephes. Ainsi, le trou auditif externe est diversement protégé suivant les genres. La complication de l'oreille ex- terne paraît être en rapport avec la vélocité de natation des animaux. Les céphalopodes ont, aux diverses parties de leur tête, des 4 De pv, je ferme, et de ë:: œil, vue. 2? De vw, j'ouvre, et de 54, œil, vue. Ces deux coupes , caractérisées par beaucoup d’autres caractères, formeront des sous-ordres dans ma classification. CÉPHALOPODES. 119 espèces de poches ouvertes en dehors, que j'appellerai ouver- tures aquifères. Comme ces ouvertures subissent des chan- gements suivant les genres, et que dès lors elles sont plus ou moins nombreuses, ou modifiées chaque fois que les autres ca - ractères changent, je crois qu’on doit les faire entrer dans les caractères génériques. J'ai appelé ouvertures aquifères céphaliques, les ouvertures paires placées sur le milieu de la tête. Elles manquent chez les Octopus et chez tous les décapodes, mais elles sont bien mar- quées chez les Argonauta et les Philonexis, où elles commu-- niquent avec des cavités énormes qui entourent la partie supé- rieure de la tête. Lorsque ces ouvertures sont paires, placées au-dessous de chaque côté du tube locomoteur , je les ai nommées ouvertures aquifères anales. Celles-ci communiquent, chez les Philonexis, avec de grandes cavités occupant tout le dessous de la tête, et séparées l’une de l’autre par un diaphragme médian ; leur cavité est très-réduite chez les Ommastrephes ; chez les Ony- choteuthis elles sont supérieures au tube locomoteur. Elles manquent chez tous les autres genres. Les ouvertures aquifères buccales sont placées à la base des bras, autour de la bouche. Il y en a quatre chez les Hisho- teuthis, les Ommastrephes, sans qu'elles soient également profondes, puisque chez les derniers elles entourent la bouche. On en voit six plus ou moins profondes chez les Onycho- teuthis, les Sepia, les Loligo : les autres genres en sont dépourvus. Les ouvertures aquifères brachiales sont situées près et en dehors des bras tentaculaires, entre la troisième et la qua- trième paire de bras sessiles. Chez les Sepia, les Sepiola, les Rossia, elles donnent dans une vaste cavité qui occupe tout le dessous de la tête; elles servent à loger les bras tentaculaires dans leurs contractions. Chez les Loligo, la cavité restreinte au-dessous des yeux ne peut contenir les bras en entier. Chez 120 MOLLUSQUES. les Histioteuthis, les Ommastrephes , les Onychoteuthis , elle est plus réduite encore et n'occupe que la partie antérieure aux yeux. Elle manque dans les autres genres. En résumé, les octopodes possèdent seuls les ouvertures aquifères céphaliques; les ouvertures aquifères brachiales n'existent chez aucun octopode. Ces poches aquifères peu- vent être des organes de l'olfaction des céphalopodes. Les organes de natation sont multiples chez les céphalo- podes. La natation s'opère à reculons au moyen du refoulement de l’eau par le tube locomoteur, par le mouvement des bras et par les nageoires. Le tube locomoteur est placé sous la tête, à sa jonction au corps. Il forme un tube entier chez les céphalopodes acétabu- lifères, fendu sur la longueur chez les Nautilus. Lorsqu'il est entier, il est saillant et libre, uni ou comme accolé à la tête. Sa forme est conique, tronquée en avant, élargie en arrière et portant à sa base l'appareil de résistance. Il est très-long et dépasse la tête chez les Argonauta, obligés de vivre dans une coquille; il est médiocre chez les autres genres. Il reçoit dans son intérieur l'extrémité anale, et est pourvu d'une valvule intérieure chez les Sepia , les Rossia, les Loligo, les Sepio- teuthis, les Ommastrephes et les Onychoteuthis , tandis qu'il en est dépourvu chez les loligopsidées et chez les octopo- des. Chez les poulpes, les philonèxes, les loligopsis, les his- tioteuthes, les chiroteuthes, les sépioles, les rossies, les _seiches, le tube locomoteur s'unit à la tête par la continuité des téguments, sans qu'on y remarque le moindre indice de bride latérale ou supérieure; tandis que chez les onychoteuthes, les ommastrèphes, les calmars, il y a, au contraire, des brides bien distinctes à la jonction du tube locomoteur à la tête. On en voit deux chez les calmars, et quatre chez les ommastrè- phes et quelques onychoteuthes. Le tube locomoteur est logé dans une cavité spéciale de la partie inférieure de la tête, chez les onychoteuthes et les ommastrèphes, tandis qu’il est seu- lement accolé dans les autres genres. CÉPHALOPODES. 421 Le tube locomoteur remplit deux fonctions distinctes : il chasse l'eau avec force, ce qui est un moyen de locomotion , et renvoie l'eau aspirée par l'ouverture du corps, lorsqu'elle a servi à la respiration. La natation rétrograde des céphalopodes due au refoulement de l'eau par le tube locomoteur, est peut- être un des modes les plus curieux de locomotion. L'aspiration se fait par l'ouverture du corps. La nature, toujours admirable dans la perfection de ses procédés, a donné une grande force mus- culaire au corps, en plaçant en avant le tube locomoteur qui sert, à la volonté de l'animal, à renvoyer l’eau aspirée avec assez de force, par la contraction du corps, pour exercer au dehors un refoulement puissant qui le fait avancer à reculons avec tant de violence, dans certaines espèces, quelles fendent l’onde comme une flèche, et s’élancent ainsi sur le pont des navires. On concoit facilement que ces animaux, déployant, près de la surface, toute leur force, s'élèvent assez haut dans les airs. Si les céphalopodes vont très-vite en arrière , au moyen de leur tube locomoteur , ils vont lentement en avant à l’aide de leurs nageoires et de leurs bras. Les nageoires manquent chez les octopodes et les Nautilus , elles existent chez tous les décapodes. Chez les Sepiola, les Sepioloidea , les Rossia , elles sont latéro-dorsales, distinctes ; chez les Sepia et les Sepioteuthis, elles sont latérales , occu- pent toute la longueur du corps, étroites dans le premier genre, larges dans le second. Chez les Cranchia, les Histioteuthis, les Onychoteuthis, les Loligo, les Loligopsis, les Ommas- trephes , elles sont terminales ; échancrécs en arrière chez les Cranchia, les Histioteuthis; arrondies chez les Loligopsis, les Chiroteuthis, et rhomboïdales , anguleuses, chez les Onycho- teuthis, les Loligo et les Ommastrephes. Les nageoires, chez les Loligo, les Ommastrephes, les Ony- choteuthis, sont formées de couches musculaires transversales recouvertes d'un épiderme si mince, qu’en dessous les fibres musculaires forment toujours des lignes transversales très- marquées, qui les rendent comme striées : alors , au lieu 122 MOLLUSQUES. d’être contractiles, elles sont invariables dans leurs formes; leur consistance est ferme, coriace même; leurs bords sont toujours entiers et très-minces. Chez les seiches, la partie musculaire est recouverte d’une peau épaisse qui la dépasse de beaucoup; aussi les nageoires sont-elles sujettes à se contracter plus ou moins, et à changer tout à fait de largeur, suivant l'effet de la liqueur dans laquelle on les a placées. La fermeté des na- geoires paraît être en raison des habitudes plus ou moins péla- giennes , et du grand exercice de la natation : les plus coriaces de toutes étant celles des espèces qui n'ont encore été ren- contrées qu'au sein des hautes mers, et qui s'élancent à une grande hauteur hors de l’eau , tandis que les plus mollasses appartiennent aux céphalopodes les plus côtiers, les moins bons nageurs. Les fonctions natatoires des nageoires sont secondaires et diverses suivant les besoins : dans la nage rétrograde, elles sont étendues, et soutiennent la position horizontale, en même temps qu'en s'inelinant plus ou moins, elles font varier la di- rection de la marche ; en d’autres circonstances, elles s’ondu- lent ou s’agitent, en aidant les mouvements, de côté ou en avant, que l'animal désire exécuter. En résumé, elles servent de pa- rachute, en soutenant l'animal dans les eaux, ou facihtent les mouvements divers, tout en ayant moins de puissance que les nageoires des poissons. Les bras ou les tentacules sont à la fois des organes de na- tation, de reptation, du toucher et de préhension chez les céphalopodes. Ils sont formés chez les Nautilus par une mul- titude de tentacules groupés sur la tête autour de la bouche, et chez les autres céphalopodes, par huit ou dix bras placés éga- lement autour de la tête. Dans le premier cas, ils sont courts, très-nombreux, cylindriques, rétractiles dans deux séries de gaines distinctes et dépourvues de cupules. Dans le second , les bras sont de deux sortes. On nomme bras sessiles les huit qui couronnent la tête et entourent la bouche, et bras tentaculaires ceux qui, au nombre de deux, s'étendent de chaque côté et sont susceptibles d’un grand allongement. CÉPHALOPODES. 193 Les bras sessiles, les seuls que possèdent les octopodes, sont dans cette série infiniment plus longs, plus charnus que chez les décapodes, pourvus exclusivement de bras tentacu- laires. Ils servent alors à la reptation au fond des eaux, en remplissant les fonctions de pieds. En général, il y a une dif- férence considérable entre le volume et la force des bras ses- siles chez les octopodes et chez les décapodes, ce qui est en rapport avec leur genre de vie. Des animaux purement nageurs seraient embarrassés dans la natation, s'ils avaient à traîner un long faisceau de bras; ils en seraient aussi gênés que le sont dans leur vol les oiseaux pourvus d'une longue queue : aussi voit-on tous les céphalopodes nageurs avoir les bras courts, tandis que les poulpes les ont le plus souvent longs, .ce qui tient à leur existence plus sédentaire, plus côtière, et à leur besoin de saisir, du fond de leur retraite rocailleuse, l'animal qui passe à leur portée : ainsi le volume des bras est en raison inverse de la vélocité de la natation rétrograde, tandis qu'elle coïncide avec la puissance des moyens de pré- hension. Les bras sessiles sont coniques ou subulés chez tous les céphalopodes, excepté chez l’argonaute, qui a les bras supé- rieurs repliés sur eux-mêmes et pourvus, à cette partie, d'une membrane extensible propre à envelopper la coquille. Les bras subulés sont toujours inégaux entre eux, et l'inégalité suit, pour ainsi dire, les divisions de genres; les animaux les plus côtiers ont les bras inférieurs plus longs (les Octopus, les Sepia), tandis que les animaux pélagiens ont les bras laté- raux - inférieurs les plus développés, parce qu'ils servent à la natation. Afin de suivre un ordre régulier dans les descrip- tions des espèces , j adopterai l'ordre suivant. En commençant par les bras supérieurs situés entre les yeux, je nommerai bras supérieurs la première paire; bras latéraux-supérieurs la paire qui suit, bras latéraux-inférieurs la troisième paire, et bras inférieurs la paire inférieure occupant la partie médiane de la tête en dessous. Dans les phrases latines, je désignerai 194 MOLLUSQUES. ces paires suivant leur ordre, des supérieurs aux inférieurs, par 4, 2,3, 4. Les bras sessiles sont destinés à remplir plusieurs fonctions distinctes. Comme moyens de préhension, ils ont en dedans une série de cupules ou de crochets destinés à retenir les corps. Cette partie est quelquefois protégée d'un ou de deux côtés par une membrane mince, plus ou moins extensible, que j'ap- pelle membrane protectrice des cupules, destinée à les recou- vrir, à les protéger, à élargir les bras et à en faire des moyens de natation ; comme second moyen de natation, 1l y a, en de- hors des bras, des crêtes plus ou moins larges, que je désigne- rai sous le nom de crétes natatoires. La créte natatoire, placée sur la convexité externe du bras, n'existe pas chez les octopodes, chez les sépioles, les rossies, les sépioloïdes; elle est très-peu prononcée, et seulement aux bras inférieurs, chez les Lohigopsis et les Sepia, tandis qu’elle est toujours très-marquée, vers la moitié de la longueur des bras latéraux-inférieurs, chez les ommastrèphes, les calmars; aux bras latéraux-inférieurs et aux bras inférieurs, chez les onychoteuthes. Comme cette crête est plus développée chez tous les animaux nageurs par excellence (les ommastrèphes, les onychoteuthes, etc.) ; qu'elle est plus courte chez ceux qui nagent le moins vite; qu'elle manque entièrement chez les Octopus, les plus côtiers de tous les céphalopodes, on doit na- turellement supposer qu'elle est d’une grande importance dans la natation des animaux qui en sont pourvus. Sa position étant horizontale par rapport à celle de l'animal nageant, on doit croire quelle est destinée à élargir latéralement la surface horizontale, pour soutenir, pendant la nage, l'équilibre dans le liquide aqueux, en aidant l'animal à conserver sa position ho- rizontale, et l'empêchant de descendre. La membrane protectrice des cupules , placée en dehors des cupules , généralement mince et festonnée sur ses bords, manque entièrement chez tous les octopodes. Parmi les déca- podes, chez les sépioles, les rossies, les histioteuthes, elle CÉPHALOPODES. 125 disparait encore; elle est presque nulle chez les onychoteuthes, très-étroite chez les calmars, les seiches , chez quelques omma- strèphes, tandis que chez l'Ommastrephes Bartramir et V Ocea- nicus, elle est développée, surtout au côté inférieur des bras, où elle forme une vaste toile, marquée de côtes transversales, et s’étend sur une largeur égale à celle des bras mêmes. La partie interne des bras sessiles est armée de cupules pro- pres à retenir les objets. Ces cupules sont de deux sortes : elles sont sessiles et seulement charnues chez les octopodes, pouvant alors opérer une succion en faisant le vide, ou bien elles sont pédonculées, et alors pourvues d’un cercle corné in- terne, armé de pointes à son pourlour, ou même d'un long crochet corné chez tous les octopodes. Les cupules sessiles déprimées, obliques, sont sur une seule ligne chez les Eledone , les Cirrhoteuthis, et sur deux lignes ches les Octopus, les Philonexis, et les Argonauta. Les Octopus montrent ces cupules infundibuliformes, peu profondes, pour- vues, dans leur intérieur, d’une seconde cavité séparée de la coupe même par un rétrécissement, et dont l’intérieur est mar- qué de côtes rayonnantes, et bordé en dehors. Elles sont légère- ment rétrécies à leur base chez les Argonauta, et cylindriques, extensibles chez les Philoneæis. Les cupules sessiles sont de puissants moyens de préhension. Elles représentent les fonc- tions des ventouses par le vide, ou par une espèce de succion exercée sur le corps qu'elles touchent, et qu’elles retiennent fortement. Les cupules pédonculées des décapodes sont sur deux lignes longitudinales alternes chez tous les genres, excepté chez la Sépia, où elles sont sur quatre. Toujours très-obliques, portées sur un pied excentrique étroit, elles sont charnues, marquées extérieurement d'un bord mince qui renferme et recouvre un cercle corné, oblique, au milieu duquel est encore une surface élevée. Les fonctions de ces cupules, comparées à celles des octo- podes, me paraissent différer, en ce sens qu'elles ne peuvent 126 MOLLUSQUES. pas faire le vide, ni exercer de succion, leurs bords étant trop minces, et leur cercle corné y devant mettre obstacle. Je crois que le cercle corné, oblique d'avant en arrière (dans la position de l'animal) et souvent pourvu de pointes recourbées en ar- rière, est destiné à retenir la proie et à l’approcher de la bou- che; aussi, quoique les décapodes n'aient pas de cupules aussi larges, aussi rapprochées que celles des octopodes, ils ont, avec les pointes dont le cercle corné de leurs cupules est armé, des moyens d'autant plus puissants de préhension, que les cu- pules sont susceptibles de se tourner en tous sens sur leur pied, et que dès lors elles peuvent agir dans toutes les directions. On concoit aussi que ces pointes du cercle corné, toujours exposées au milieu du liquide, dans une direction opposée à la marche rétrograde, auraient constamment arrêté , sans la volonté de l'animal, tous les corps qui auraient passé ou se seraient trou- vés en contact avec elles, si, par une admirable prévoyance de la nature, elles n'avaient constamment été recouvertes, dans le repos, par les rebords des téguments qui les entourent, de manière à ce que leur action soit facultative et non perma- nente. Le céphalopode qui ne veut rien sentir a le cercle corné de ses cupules recouvert de façon à n'offrir aucun point d'arrêt extérieur; mais veut-il, au contraire, retenir une proie? 1l contracte les parties charnues qui entourent le cercle corné, et celui-ci agit alors pour serrer, accrocher et rapprocher la proie de sa bouche, remplissant les fonctions des griffes ca- chées des chats. Ainsi le système cupulaire des décapodes est bien plus parfait, comme moyen de préhension, que celui des octopodes. Le cercle corné des cupules existe chez tous les décapodes sans exception, mais avec des modifications extérieures de forme telles qu'il est facile de reconnaître certainement à sa seule inspection tous les genres auxquels il aura appartenu. Le cercle corné, chez les sépioles, les rossies, est dépourvu dé dents, convexe en dehors, cette partie formant un large bour- relet pourvu, en dessus et en dessous, d'un rétrécissement , CÉPHALOPODES. 427 avec des dents chez les seiches ; il est lisse en dehors, et orné d’une crête saillante, étroite, circulaire à son pourtour, et de dents paires à son bord supérieur, chez les calmars ; il est divisé en dehors en deux anneaux par une dépression circu- laire, chez les chiroteuthes ; seulement convexe sans rétrécisse- ment inférieur, chez les Loligopsis , les histioteuthes; convexe aussi, mais beaucoup moins, chez les onvchoteuthes, où il se montre toujours dépourvu de dents à son bord supérieur; tan- dis qu'avec une grande obliquité, une très-grande hauteur , il est, chez les ommastrèphes, constamment convexe, sans bour- relets, et armé, à son bord supérieur, de fortes dents crochues dont une médiane plus tongue. Les Enoploteuthis, les Celæno, et les Belemnites, offrent des crochets cornés au lieu de cercle corné. Ces crochets allongés, élargis à leur base, crochus et aigu$ à leur extrémité, sont protégés d'une membrane identique à la membrane des cercles cornés des cupules. Ces crochets, qui font l'office de véritables griffes, serrent à la volonté de l'animal. Au repos, ils sont to- talement enveloppés, et ressemblent aux griffes du chat qui fait patte de velours, tandis que dans l'érection ils agissent avec force. En comparant la forme de ces crochets au cercle corné, on voit que le crochet n’est qu'un cercle corné comprimé dont les deux parois viendraient s'appliquer l'une contre l’autre. Les bras tentaculaires , toujours placés entre la troisième et la quatrième paire de bras sessiles, sont peu variables dans leur extension. Les Chiroteuthis, qui en ont de six fois la lon- gueur de leur corps, font seuls exception à cet égard. Ces bras sont rétractiles en entier dans une poche sous-oculaire, chez les Sepia, les Sepiola, les Rossia; ils ne peuvent rentrer qu'en partie chez les Loligo, les Sepioteuthis, tandis qu'ils ne sont plus rétractiles chez les autres genres. Très-allongés, ar- rondis ou comprimés sur leur longueur, 1ls n'ont généralement de cupules qu'à leur extrémité pourvue d'un élargissement pour les recevoir; ils sont retenus en dedans par une bride tout à fait intérieure dans la cavité qui leur est propre, chez 128 MOLLUSQUES. les seiches seulement; tout à fait extérieure et attachée à la base du bras sessile inférieure, chez tous les autres décapodes sans exception; de ce point, jusque près de leur extrémité, ils sont cylindriques, puis enfin se terminent par une massue large, étroite, obtuse ou lancéolée, pourvue en dedans, comme les bras sessiles, de cupules ou de crochets , protégés ou non par une membrane protectrice des cupules, et, en dehors, d’une créte natatoire plus ou moins développée, qui-subissent des modifications peu différentes de celles des bras sessiles. Néanmoins, les cupules sont ordinairement plus obliques et plus inégales, les unes grosses, les autres petites, placées sur le double de lignes que sur les bras sessiles; aussi les Loligo, les Ommastrephes, en ont quatre rangées, les Hishoteuthis six; les Sepia, les Sepiola, les Rossia, six ou dix. Les Ony- choteuthis, les Enoploteuthis, les Celæno, et les Belem- nites, montrent des crochets au lieu de cupules, et souvent les deux. Les Onychoteuthis et les Enoploteuthis offrent encore dans la préhension une perfection de plus, consistant dans un groupe de petites cupules et de tubercules placé à la base des massues : je l'appellerai groupe carpéen, et un autre groupe semblable, situé à l'extrémité de cette massue, au delà des derniers crochets. Dans la préhension, l'animal rapproche les deux bras, fixe les cupules carpéennes les unes contre les au- tres, et se sert ensuite de l'extrémité du bras comme d'une main. Dans quelques espèces, il existe, près du groupe car- péen, une sorte d'articulation charnue, qui permet tous les mouvements de flexion d’une main véritable sur le poignet; aussi les fonctions presque exclusives des bras tentaculaires sont- elles la préhension : en effet, leur grande extension possible permet à l'animal d'atteindre au loin sans changer de place, de saisir, d'approcher de sa bouche la proie dont il veut rester le maître, en la retenant avec les cupules ou les crochets. Les Chiroteuthis ont de plus à l'extrémité du bras tentacu- laire, au côté opposé des cupules ordinaires , une seule cupule charnue ovale, qui doit servir aussi à se fixer. CÉPHALOPODES. 429 Chez les Sepia , entre la membrane et le corps du bras, en dessous, il y a, le plus souvent, plusieurs cavités où l’eau peut pénétrer très-avant. Chez les Loligo et les Sepioteuthis, où cette cavité n'existe pas, 1l y a, sur le milieu du bras, entre les cupules, une membrane mince intercupulaire, qui en est séparée et permet à l’eau de circuler entre elle et le corps des bras. Nul doute que cette modification singulière ne doive être déterminée par les besoins de l'animal, et que ces cavités ne remplissent des fonctions importantes. Les bras sessiles sont, chez quelques céphalopodes, unis en- semble à leur base par une membrane que je désignerai sous le nom de membrane de l'ombrelle : l'ensemble représentant, dans son développement, une espèce d’ombrelle dont les bras seraient les rayons. Cette membrane, très-développée chez les Cirrhoteuthis, y unit tous les bras: très-développée entre les deux paires de bras supérieurs de quelques Philoneæis, et des Éistioteuthis, elle existe, mais le plus souvent à l’état rudi- mentaire, chez les Octopusetles Argonauta. Les Onychoteuthis, les Sepiola, les Ommastrephes , en montrent une encore entre la troisième et la quatrième paire de bras; les Loligo et les Fossia ont une courte membrane partout , excepté entre la quatrième paire; chez les Sepia et les Sepioloidea, elle est partout et manque entre Les bras inférieurs. La position des bras dans la natation rétrograde à l’aide du refoulement de l'eau chez les céphalopodes, indique certaine- ment dans leur économie animale les fonctions des mem- branes de l’ombrelle. L'Ociopus vulgaris étale alors ses six bras supérieurs sur une ligne horizontale, sans doute pour établir une espèce de parachute qui le soutient dans une posi- tion horizontale, tandis que les deux bras inférieurs réunis, lui tenant lieu de gouvernail , sont disposés de manière à régler la direction de sa marche. Ainsi, les membranes de l'ombrelle rempliraient avec plus d'efficacité les fonctions de parachute dévolus aux bras sessiles. Les organes de manducation se composent, chez les céphalo- É 9 130 MOLLUSQUES. podes, d'un bec formé de deuxmandibules cornées ou calcaires, entre lesquelles est une langue charnue, recouverte de pointes cornées. Ces parties sont enveloppées d’un gros bulbe muscu- laire qui donne toute la force aux mâchoires. En dehors, au- tour du bec, sont deux lèvres ciliées, entourées elles-mêmes et protégées par une membrane buccale extensible, située entre le bulbe buccal et la base des bras. À La membrane buccale manque chez les octopodes, mais elle est très-marquée chez les décapodes. Dans le développement, elle forme un vaste entonnoir, et dans le repos elle recouvre toute la partie extérieure de la bouche. Elle est entourée de huit à dix appendices charnus , marqués en dehors par autant de côtes musculaires qui correspondent aux brides servant à son insertion aux bras. Les Ænoploteuthis ont huit brides ex- ternes ; les Loligo, les Sepiola , les Sepia, les Onychoteuthis, les Ommastrephes, les Loligopsis en ont sept, les deux supé- rieurs se réunissant pour n’en former qu'une. Les Histioteuthis, les Chiroteuthis et les Rossia en ont seulement six, les paires supérieures et inférieures étant réunies. La membrane buccale me paraît destinée à retenir la proie, à l'approcher des mandibules et à la retenir, tandis que le bec agit; supposition que viendrait appuyer une modification des lobes de cette membrane. On sait que, chez les céphalopodes, les cupules augmentent la force de préhension des bras; aussi, trouvant des cupules aux parties internes de l'extrémité des lobes de la membrane buccale, chez les calmars et les sépioteuthes, je n’ai plus eu de doutes sur leurs véritables fonctions. Les lèvres, l’une externe, mince, assez courte, dont les bords sont entiers et non ciliés; l’autre interne, en contact avec le bec, toujours épaisse, charnue, papilleuse ou ciliée sur ses bords, pouvant se contracter sur le bec et le recouvrir en- tièrement, remplissent sans doute des fonctions analogues aux lèvres des mammifères. Le bec, organe puissant de manducation, est calcaire chez les CÉPHALOPODES. 131 Nautilus, les Paleoteuthis et les Rhynchoteuthis, corné chez les autres céphalopodes acétabulifères. Il se compose de deux man- dibules qui agissent de haut en bas, et ressemblent beaucoup en dehors au bec d’un oiseau ; néanmoins, ce bec offre toujours une position inverse de celui de ces animaux, puisque la mandibule supérieure ne recouvre point l'inférieure, mais rentre, au con- traire, dans l’inférieure qui la recouvre ; position anomale, et souvent méconnue par ceux qui se sont occupés des céphalo- podes. Ces deux mandibules sont entourées et fortement atta- chées par des muscles d’une grande puissance qui leur donnent beaucoup de force. La mandibule supérieure se compose de deux parties distinctes, l’une rostrale, plus ou moins arquée, aiguë en avant, formant, en arrière, un capuchon séparé d’une expansion inférieure plus ou moins longue ou plus ou moins large, suivant les genres. La mandibule inférieure, toujours plus large, à rostre moins aigu , est aussi composée d’une par- tie rostrale et d'une expansion inférieure ; mais avec cette dif- férence constante que la partie latérale s’allonge de chaque côté et forme une aile variable suivant les genres. Les modifi- cations de la forme du bec suivent les autres caractères des genres; aussi peut-on toujours reconnaître, à l'inspection d'un bec, à quel genre il appartient. Calcaire dans les genres Nautilus, Rhynchoteuthis et Pa- leoteuthis , il est infiniment plus large sans capuchon chéz le Paleoteuthis, tandis qu'avec le capuchon il ales ailes calcaires, bien plus larges chez le Rhynchoteuthas. Parmi les becs cornés, la mandibule supérieure a la partie rostrale très-courte, peu séparée de l'expansion chez les Octo- pus ; peu séparée encore, mais plus large, chez les argonautes, les philonèxes ; très-longue, un peu séparée, chez les calmars, les seiches, les sépioles; peu longue, mais très-séparée, chez les ommastrèphes; peu séparée chez les onychoteuthes, les Lo- higopsis, les histioteuthes, qui ont en même temps le rostre beaucoup plus long, plus courbe, plus aigu. L'expansion posté- rieure est courte, composée de trois lobes égaux, un postérieur, 432 MOLLUSQUES. deux latéraux, chez les argonautes, les philonèxes ; très-longue, surtout en arrière, et n'ayant plus qu'un indice de lobe chez les poulpes; très-longue, sans lobes chez les seiches, les cal- mars, les sépioles, les rossies, et tous les autres décapodes. La partie rostrale de la mandibule inférieure est arrondie en ar- rière chez tous les octopodes, échancrée chez les décapodes. Les ailes sont courtes, larges, chez les argonautes, les philo- nexes; très-longues, très-étroites, arquées, chez les Octopus; droites, longues, plus larges chez les seiches , les calmars, les sépioles; courtes chez les onychoteuthes, les ommastrèphes, etc. L'expansion postérieure est large, non carénée en dessus, très- peu échancrée en arrière, chez les argonautes, les philonèxes ; très-longue, étroite, très-carénée, peu échancrée, chez les poulpes; médiocrement longue, large, carénée en dessus, plus échancrée, chez les seiches, les calmars, les sépioles ; très- courte, très-carénée, très fortement échancrée en arrière, chez les onychoteuthes et les autres oïgopsidés, avec cette modifica- tion que les lobes latéraux sont minces, surtout chez les ommas- trèphes, tandis qu'ils sont pourvus d'une crête ferme sur leur lon- gueur chez les onychoteuthes, les énoploteuthes, les loligopsis et les chiroteuthes : ces quatre derniers genres ayant l'expansion plus échancrée et plus courte, le rostre plus étroit et plus long. Par la vélocité de leur natation, par leurs puissants moyens de préhension, par la force de leur énorme bec, les céphalo- podes sont, sans contredit, les mieux organisés de tous les Mol- lusques, et paraissent, dans cette classe, jouer le rôle que rem- plissent les oiseaux de proie (Accipitres) parmi les oiseaux ter- restres, ou les grands voiliers parmi les oiseaux aquatiques. Des plus carnassiers, ils détruisent sur les atterrages l'espoir du pé- cheur, déciment au sein des mers les jeunes poissons et les Mol- lusques pélagiens ; et, partout amis du carnage, non-seulement tuent pour se nourrir, mais encore semblent le faire par habi- tude; car J'ai vu des calmars renfermés, à marée basse, dans le même réservoir que de jeunes poissons, faire une horrible des- truction de ces derniers, en les mettant en pièces, sans les man- CÉPHALOPODES,. 133 ger. J'ai examiné l'estomac d’un grand nombre de céphalopo- des, et j'ai pu m'assurer qu'ils se nourrissent, tant sur les côtes qu'au sein des mers, de poissons, de Mollusques et de crusta- . cés, préférant, du reste, les Mollusques à toute autre proie. DE LA COQUILLE INTERNE OU EXTERNE CHEZ LES CÉPHALOPODES. Les céphalopodes ont une coquille cornée ou calcaire, interne ou externe, et cette partie est souvent la seule conservée dans les couches de l'écorce terrestre du globe, et dès lors l'unique moyen qui soit resté de comparer les espèces antérieures à no- tre époque à celles qui existent maintenant dans les mers. Elle devient donc essentielle dans les caractères zoologiques des céphalopodes. La coquille interne des céphalopodes , développée surtout chez les décapodes, est placée dans une gaine spéciale entre deux couches de téguments, sur la ligne médiane en dessus du corps. Elle est testacée chez les Sepia, les Beloptera, les Spi- rulirostra, les Spirula ; elle est testacée et cornée chez les Be- lemnites, les Conoteuthis , tandis qu'elle est seulement cornée chez les Sepiola , les Rossia, les Loligo, les Sepioteuthis , les Onychoteuthis, les Loligopsis, les Histioteuthis, les Chiroteu- this, les Ommastrephes, ete. La coquille interne manque chez les Octopus, les Philonexis, les Cirrhoteuthis , les Sepioloi- dea et les Cranchia. Lorsque la coquille interne est testacée, elle est ovale ou oblongue, et contient toujours des loges aériennes. Ovale ou allongée chez les Sepia, épaissie en dessus et pourvue en des- sous de loges aériennes obliques sans siphon, et terminée quel- quefois par un rostre aigu. Allongée, étroite, pourvue d'ailes latérales postérieures, elle renferme dans le rostre chez les Beloptera des loges aériennes empilées sur une seule ligne ; et chez les Spirulirostra, une véritable coquille spirale percée d’un siphon, et analogue à la coquille de la spirule, qui est 134 MOLLUSQUES. libre au milieu des téguments, sans être enveloppée de ma- tières calcaires. Lorsque la coquille interne est cornée et testacée, elle s’al- longe, forme une partie cornée large ou étroite en avant, et une partie testacée en arrière, contenant des loges aériennes empilées les unes sur les autres et percées d’un siphon. Ces loges sont seulement recouvertes de test chez les Conoteuthis , tandis que chez les Belemnites, elles sont protégées extérieure- ment par un rostre testacé, quelquefois très-long. Ge rostre, absolument identique de composition à celui de la Sepra , se forme de couches successives très-serrées , rayonnantes. La coquille interne, seulement cornée, varie beaucoup sui- vant les genres. Chez les sépioles et les cranchies, l’osselet est allongé, presque filiforme, en glaive, sans expansions laté- rales ; chez les rossies, la forme, également allongée, se com- pose d’une côte saillante médiane, large, avec de très-légères expansions latérales, en bordures minces. Chez les calmars, les histioteuthes, les teudopsis et les énoploteuthes, l’osselet figure une plume plus ou moins large : sur la ligne médiane est une forte côte, convexe en dessus, concave en dessous, qui s'étend des parties antérieures aux parties inférieures, en dimi- nuant graduellement de largeur jusqu'à l'extrémité. Cette côte est d’abord libre en haut (ce qui représente Ja tige de la plume) ; puis, à une certaine distance, commencent, de chagne côté, des expansions latérales, qui s’élargissent d'abord et di- minuent jusqu'à l'extrémité de l’osselet (représentant les barbes de la plume). Chez les onychoteuthes, avec la même forme d'osselet, d’autres fois avec les expansions latérales étroites et comme comprimées et soudées entre elles, ou encore avec une tige sans expansions latérales, il y a toujours, à l'extrémité postérieure et supérieure, un appendice conique plein , com- primé, et s'étendant en pointe bien au delà de l'extrémité de l’osselet. Chez Les loligopsis et les chiroteuthes, l'osselet, formé d’une longue tige, est pourvu, plus ou moins près de son extré- mité inférieure, de légères expansions latérales planes. Très- CÉPHALOPODES. 135 déprimé chez les ommastrèphes, il ressemble à une flèche; il est composé d’une longue tige large en haut, diminuant gra- duellement de diamètre jusqu’à l'extrémité, terminée posté- rieurement par un capuchon creux, formé de la réunion des légères expansions latérales. La tige est pourvue sur les côtés d’un bourrelet épais. Les diverses formes des coquilles internes, comparées aux autres caractères, me donnent la certitude que chaque fois qu’elles éprouvent des modifications, il existe également des caractères zoologiques très-marqués, et dès lors des motifs puissants pour distinguer genériquement les animaux qui les renferment. En partant de ces résultats appliqués aux restes fossiles de céphalopodes, on peut être certain, & priori, que des différences entre les coquilles fossiles dénotent évidemment des formes zoologiques distine- tes entre les animaux auxquels ils appartiennent, et l’on peut, dès lors, en toute assurance, établir, pour tous ces corps, des coupes nouvelles. Ces faits suffiront, je l'espère, pour jus- üfier l'établissement des coupes génériques basées seulement sur la forme d'une coquille ou de telle autre partie interne d’un céphalopode fossile. L'étude de la coquille interne, considérée quant à ses fonc- tions dans l’économie animale, et à ses rapports de formes avec la force comparative de natation et les habitudes des céphalo- podes, demande plus de développement. Les fonctions sont de trois espèces, qui diffèrent entièrement, en raison de telles cu telles modifications spéciales : 1° Lorsque la coquille interne est cornée, elle sert tout sim- plement à soutenir les chairs, remplissant alors les fonctions des os des mammifères. 2° Lorsqu'elle est cornée ou testacée, et qu'elle contient des parties remplies d’air, comme l’alvéole des bélemnites, non- seulement elle soutient les chairs, mais encore elle sert d’al- lége en représentant, chez les Mollusques, la vessie natatoire des poissons. 3° Lorsque, cornée ou testacée, pourvue ou non de parties 136 MOLLUSQUES. remplies d'air, la coquille interne s’arme postérieurement d’un rostre calcaire, aux deux fonctions précédentes vient se réunir celle de résister aux chocs dans l’action de la nage rétrograde, ou peut-être de servir d'arme défensive, et c’est alors un Corps protecteur. Je vais passer en revue ces trois séries de fonctions, en com- parant leurs rapports avec les habitudes des animaux. Premières fonctions. La coquille interne est toujours placée en dessus, sur la ligne médiane longitudinale du corps, et logée sous les couches musculaires du dos, dans une gaîne spéciale, où elle est quelquefois entièrement libre. Dans tous les cas, ses fonctions les plus simples sont de soutenir la masse charnue, d’affermir le corps et de lui permettre la résistance aux efforts de la natation; elles sont donc alors analogues à celles des os des animaux vertébrés. En général, on peut dire que le plus ou moins d’allongement de la coquille interne est toujours en rapport avec la vélocité de natation des animaux qui en sont pourvus. Si j'en cherche des exemples parmi les céphalopodes vivants, je reconnaîtrai que les Octopus , les Philoneæis , les Cranchia, les plus mauvais nageurs de toute la série, en sont entièrement privés; et que les Rossia, les Sepiola, mauvais nageurs aussi, n'ont que des coquilles rudimentaires, sans solidité, tandis que les seiches, les calmars, les onychoteuthes et les ommastrèphes , bien supérieurs aux premiers pour la na- tation, possèdent une coquille qui occupe toute la longueur du corps. Si, parmi ces derniers genres, on compare encore les co- quilles, on les trouvera bien plus larges chez la seiche, dont la nage, plus puissante que chez les sépioles, est loin d’égaler celle des calmars, des onychoteuthes et des ommastrèphes, dont la natation, rapide comme la flèche, leur permet de s’élancer du sein des eaux, jusque sur le pont des grands navires, ainsi que j'en ai vu plusieurs exemples. Il y aurait, dès lors, certitude que le plus ou le moins d’allongement de la coquille interne est toujours en rapport avec la puissance de natation des animaux qui les renferment; aussi voit-on toujours les genres pourvus CÉPHALOPODES. 137 d’une coquille allongée avoir le corps étroit, élancé, tandis que, dans ceux qui l'ont élargie, le corps est large et massif, con- séquence des nécessités vitales. Ces règles, appliquées aux restes de céphalopodes peu connus ou fossiles, feraient croire que la spirule, comme le spirulirostre, dont la coquille a peu de lar- geur, était un animal peu nageur, tandis que les coquilles des bélemnites et des conoteuthes devaient appartenir à des ani- maux dont la nage était aussi rapide que celle des ommastrè- phes d'aujourd'hui. Secondes fonctions. La coquille interne qui, indépendam- ment de sa composition cornée ou testacée, contient des parties remplies d'air, est de différente structure. Elle est, chez la seiche, pourvue, en dessus, d’une partie crétacée ferme, et contient, en dessous, une série de loges obliques, séparées dans leur inté- rieur par une foule de petits diaphragmes remplis d'air. Chez la spirule, c’est une coquille spirale formée de cloisons qui la séparent en compartiments irréguliers, aussi remplis d'air. Chez les spirulirostres, c’est une coquille analogue, logée dans un rostre. Chez les conoteuthes, c’est un cône placé à l'extrémité d’une coquille cornée et divisée en cloisons ; chez les bélem- nites, c’est également un cône alvéolaire, placé à l'extrémité d’une coquille cornée dans un rostre calcaire terminal. J'ai dit que Je considérais cette modification comme une simple fonction d'allége, analogue à celle des vessies natatoires des poissons. Je fonde cette opinion sur les seuls faits, 1° que ces coquilles surnagent à la surface des eaux, lorsqu'elles ont été retirées de l'animal, et 2° qu'il y à coïncidence constante de l’augmenta- tion progressive du nombre des loges, avec l'accroissement du corps de l'animal, comme pour maintenir constamment l’équi- libre, dans les diverses périodes de l'existence. En effet, la seiche, la spirule, avec leurs proportions massives, devaient avoir besoin de cet appareil, pour s’aider dans leur natation; et cela est si vrai que la spirule, avec sa forme plus arrondie, est pourvue, par la nature, d'une bien plus grande masse d'air que le cono- teuthe, dont la forme dénote un animal infiniment plus agile et 138 MOLLUSQUES. meilleur nageur. Chez la bélemnite, l’empilement des loges aériennes vient, sans doute, compenser le poids énorme du rostre calcaire de l'extrémité de l’osselet qui, sans cette allége, obligerait l'animal à se tenir dans la position verticale, tandis que la station normale est généralement horizontale. Il résul- terait donc, à n'en pas douter, de ce qui précède, que les loges aériennes, chez les genres cités, ainsi que chez les nautiles, les ammonites et toutes les autres coquilles, divisées par des cloisons, ne sont que des moyens d’allége, donnés par la nature à tous ces animaux, pour rétablir l'équilibre chez des êtres essen- tiellement nageurs, dont les formes sont souvent assez lourdes. Le volume d’air contenu en dehors ou en dedans du corps, paraît être en raison inverse de l'allongement du corps, puis- qu'il est très-grand chez la spirule et chez la seiche, dont le corps est très-massif, et qu'il est proportionnellement très- restreint chez le conoteuthe et la bélemnite, dont le corps était évidemment très-allongé. Ces résultats, joints aux résultats obtenus relativement à l'allongement du corps, comparé à la puissance de natation, prouvent que le volume d'air est aussi en raison inverse de cette même force de natation, puisque la spirule et la seiche, dont le volume d'air est très-grand , sont bien moins bons nageurs que les ommastrèphes, dont les co- noteuthes et les bélemnites paraissent être si voisins. Il suffit, d’ailleurs, de comparer l'énorme volume d’air que doivent contenir les nautiles et les ammonites, avec la forme de leurs coquilles qui s'oppose à toute natation rapide, pour se per- suader qu'il en est ainsi de tous les animaux pourvus de coquilles remplies d'air. Troisièmes fonctions, Les céphalopodes nagent au moyen de leur tube locomoteur. Dès lors, loin de se diriger la tête en avant quand ils veulent promptement échapper à la pour- suite des autres animaux, ils sont, contrairement à la loi ordinaire, obligés d'aller à reculons, sans jamais pouvoir calcu- ler la portée de leur élan; c’est ainsi qu'ils s’élancent dans les airs, au sein des océans, ou qu'ils s’échouent sur la grève, près CÉPHALOPODES. 139 du littoral des continents. Les animaux qui vivent constamment au milieu des mers ne sont pas sujets à trouver d'obstacles dans Jeur nage rétrograde; aussi leur osselet est-il entièrement cor- né, comme celui des onychoteuthes, des ommastrèphes, qui ne s’approchent que fortuitement des côtes; mais, lorsque ces ani- maux sont exposés à rencontrer des obstacles fréquents, qui pourraient les blesser, lorsqu'ils s’élancent la tête en arrière sans être à portée de les apprécier, la nature les à pourvus d’une partie protectrice, consistant en un rostre calcaire, dur, le plus souvent aigu, capable de résister aux divers chocs!, Cette partie rostrale est ordinairement conique; elle termine, en arrière, l'extrémité de la coquille en une pointe indépen- dante des cloisons chez la seiche et le spirulirostre, ou bien en- veloppe et protége les loges aériennes chez la bélemnite, tout en se prolongeant bien au delà, en une pointe plus ou moins aiguë. Suivant cette explication, le rostre des seiches, des bé- loptères, des spirulirostres et des bélemnites, ne serait, zoologi- quement parlant, qu'un corps protecteur, qu’une partie méca- nique placée en arrière, du côté où l'animal s'avance, pour ré- sister au choc sur les corps durs, et le garantir de toute bles- sure organique. Cette partie n'aurait, dès lors, qu'une impor- tance secondaire dans l’économie animale; et la forme, par suite des fréquentes lésions, en serait, plus que celle de toutes les autres, susceptible de nombreuses modifications dans une seule et même espèce, ce qu'on observe, du reste, dans l’extré- mité du rostre des bélemnites. Défini pour ces fonctions, le rostre me donne encore, en scrutant les faits, des résultats curieux et surtout très-utiles comme application aux fossiles, sur les habitudes des animaux qui en sont pourvus. Le seul genre muni de rostre parmi ceux 1 J'ai toujours vu, chez les seiches, l'extrémité du rostre sortir en de- hors des téguments. 11 serait possible alors que le rostre püt encore servir d'arme, la pointe aiguë se trouvant peut-être dans les mêmes circonstan- ces que les griffes des Onychoteuthis, qui ne sortent de leur membrane protectrice qu’à la volonté de l’animal. 440 MOLLUSQUES. qui vivent actuellement est la seiche. La seiche, est, sans con- tredit, le céphalopode le plus côtier. D'un autre côté, on n’a pas vu de rostre parmi les genres de céphalopodes des hautes mers, comme chez l'ommastrèphe, l'onychoteuthe, etc. On de- vrait donc croire que le rostre peut caractériser les animaux côtiers; et cela avec d'autant plus de raison, que l’animal, qui reste toujours au sein des océans, n’en a pas besoin, et que ce corps protecteur n'est réellement utile qu'aux céphalopodes qui, se tenant plus souvent sur le littoral, sont plus à portée de se heurter. Le rostre, en dernière analyse, dénoterait toujours un animal côtier. J'ai voulu passer en revue les diverses modifications des os- selets internes des céphalopodes vivants, comparer leur com- position, leurs formes, aux différentes fonctions qu'ils sont des- tinés à remplir, aux habitudes des genres qui en sont pourvus, afin d'arriver à pouvoir dire, par comparaison, ce que devaient être les céphalopodes dont il n’est resté, au sein des couches terrestres, que des parties plus ou moins complètes. C’est, en effet, en procédant ainsi, du connu à l'inconnu, qu'on par- viendra sûrement et sans hypothèse à expliquer, par des faits bien constatés, ce que devaient être les animaux des faunes plus ou moins anciennes qui ont couvert le globe aux diverses époques géologiques. Les coquilles internes n’ont point de nucleus particulier lorsqu'elles manquent de loges aériennes; elles ne changent pas non plus de formes aux différentes périodes de leur accrois- sement. Les coquilles pourvues de loges aériennes ne sent pas dans le même cas; on y reconnaît même un nucleus distinct, marqué par cette première loge aérienne plus globuleuse, si distincte des autres chez les Spirula et les Belemnites. On trouve encore chez ces coquilles des changements assez considérables suivant l’âge, le sexe, ou les cas pathologiques. Les changements, suivant l’âge, sont sensibles surtout pour les rostres de bélemnites, qui, ordinairement grêles dans la jeu- nesse, s'épaississent, se raccourcissent plus tard. Dans les cas CÉPHALOPODES. 141 exceptionnels, ces rostres, à la dernière période d’accroisse- ment, prennent, à leur extrémité, des prolongements tubuleux très-remarquables. Les changements déterminés par le sexe se montrent dans la largeur relative de la coquille du mâle et de la femelle chez les Loligo, dans le rostre des bélemnites, plus ou moins al- longé, ou dans ces prolongements dont je viens de parler aux changements déterminés par l’âge. Les cas pathologiques sont très-nombreux, surtout chez les bélemnites. Ils changent entièrement la forme des rostres en les rendant obtus, ou bien amènent ces étranges mutilations dont on a formé le genre Actinocamax. La coquille externe des céphalopodes se distingue des co- quilles ordinaires des gastéropodes, en ce qu’elle n’est point formée par un collier du bord du manteau et qu’elle manque de nucleus. Elle est de deux sortes : simple à une seule cavité, ou multiloculaire, et alors pourvue d’un grand nombre de loges aériennes. La coquille simple ou uniloculaire se voit seulement chez l'Argonauta ; elle est largement ouverte, symétrique , à peine enroulée en spirale et d’une contexture fibreuse, cornéo-cal- caire, très-remarquable. Elle se distingue des autres coquilles par le manque de nucleus dans le jeune âge, et par sa compo sition, étant formée de deux couches appliquées l’une sur l'autre, l’une interne, l’autre externe, ce qui s'explique par son mode singulier de formation. En effet, elle est sécrétée par les bras palmés qui la retiennent et l'enveloppent constam- ment, tandis que le corps de l'animal y est logé. Elle remplit alors seulement les fonctions de corps protecteur. Les coquilles externes mutiloculaires sont spéciales aux cé- phalopodes tentaculifères (Nautilus, Ammonites , etc.) ; elles se distinguent des coquilles multiloculaires internes propres aux céphalopodes acétabulifères, par la présence, au-dessus de la dernière loge aérienne, d’une cavité assez grande pour contenir l'animal, qui y adhère par deux muscles puissants. 142 MOLLUSQUES. C'est ainsi que, chez les Nautilus, les Ammonites, etc., on remarque depuis un demi-tour jusqu'à un tour complet dé- pourvu de loges aériennes, et destiné à contenir et à protéger l'animal. Ces coquilles sont composées de deux couches, l’une exté- rieure, calcaire, terne, qui contient les couleurs, et l’autre in- térieure, nacrée, sur laquelle viennent s’appuyer les cloisons également nacrées qui séparent les loges aériennes". Ces cloisons sont simplement arquées ou droites chez les Nautilus, les Orthoceratites, les Cirthoceras, les Lituites ; elles sont anguleuses chez les Aganides, chez les Gontiatites, et lobées, ramifiées à l'infini chez les Ammonites, les Crio- ceras, les Ptychoceras, les Ancyloceras, les Hamites, les Ba- culites, les Turrilites et les Scaphites. Lorsqu'on examine la forme de l'animal des nautiles, on voit que l'extrémité posté- rieure du corps est arrondie et sans aucune saillie à son pour- tour ; aussi produit-il des cloisons de forme identique légère- ment creuses pour le recevoir, ou, pour mieux dire, modelées sur lui. Par analogie, l'on doit croire que les Aganides de- vaient avoir un appendice de chaque côté de l'extrémité du corps, afin de former les sinus latéraux qu'on remarque aux cloisons. On doit croire aussi que l'extrémité du corps avait plusieurs expansions ou pointes au pourtour, pour former les cloisons des Goniatites, et que ces expansions, de plus en plus lobées, représentaient de véritables arbuscules chez les ammo- nidées, afin de reproduire, à chaque cloison, ces lobes si sin- gulièrement ramifiés, suivant chaque espèce, dans cette famille remarquable. Ainsi, les sinuosités extérieures des cloisons dé- pendent de la forme de l'extrémité du corps des animaux, et de la plus ou moins grande complication des productions char- nues ou des lobes de cette partie. Si l'on cherche quelles pouvaient être les fonctions, l’uti- lité de ces lobes dans l’économie animale, on pensera qu’ils 1 Ces coquilles n’étaient pas aussi minces que le croyait M. Buckland. CÉPHALOPODES. 143 servaient à l'animal à se cramponner dans sa coquille. Cela est si vrai, que presque tous les genres qui possèdent des cloisons unies (Nautilus, Orthoceratites, Lituites) ont le siphon cen- tral par lequel l’animal pouvait retenir sa coquille, tandis que tous ceux qui ont ce siphon latéral (les Ammonidées, les Aga- nides), ne pouvaient donner qu'un point d'appui excentrique: dès Lors leurs cloisons sont pourvues de lobes plus ou moins profonds !. Toutes les parties anguleuses, digitées ou ramifiées qui, en partant de la bouche, s’enfoncent dans la coquille, ont été appelées, avec raison, lobes, par M. de Buch ; et les parties saillantes en avant, qui les séparent, ont reçu, du même savant le nom de selles, parce qu’elles supportent les séparations des . lobes, comme s'ils étaient à cheval dessus. De plus, il subdivise ces parties ainsi qu'il suit : Le lobe dorsal est unique, entoure le siphon et occupe la région médiane du dos ; en partant de ce lobe, le premier qu’on trouve, de chaque côté, est le lobe laté- ral-supérieur, placé, le plus souvent, vers le tiers de la hau- teur de la bouche, en partant du dos. En s’éloignant encore plus du dos, le second lobe, de chaque côté, est Le lobe latéral- inférieur, puis les autres lobes latéraux, quel que soit leur nombre, sont les lobes auxiliaires. Contre le retour de la spire, il existe un lobe médian opposé au lobe dorsal, c'est le lobe ventral. Les selles se subdivisent aussi : la première, entre le lobe dorsal et Le lobe latéral-supérieur, est la selle dorsale ; la seconde, entre le lobe latéral-supérieur et le lobe latéral-infé- rieur, est la selle latérale. Les lettres suivantes, les mêmes employées par M. de Buch, indiqueront toujours les mêmes parties dans les figures. Je les donne ici pour éviter des redites à l'explication des figures de chacune des espèces en particulier. D. Lobe dorsal. A1 Premier lobe auxiliaire. L. Lobe latéral-supérieur. A? Deuxième lobe auxiliaire, E Lobe latéral-inférieur. A3 Troisième lobe auxiliaire. 1 M. de Buch a, le premier, donné cette très-judicieuse explication. A44 MOLLUSQUES. A Quatrième lobe auxiliaire, etc., Je l’ai nommée ainsi, parce en suivant. qu’elle est souvent latérale et V. Lobe ventral, non ventrale, lorsqu'il y a Vi Premier lobe latéro-ventral, beaucoup de lobes auxiliaires. en partant du lobe ventral. S2 Seconde selle auxiliaire, V? Second lobe latéro-ventral, etc., S? Troisième selle auxiliaire. en suivant. SV’ Première selle latéro-ventrale SD. Selle dorsale, (la selle qui sépare le lobe ven- SL. Selle latérale. tral du premier latéro-ventral. St Première selle auxiliaire (la SV” Seconde selle latéro-ventrale. selle ventrale de M. de Buch). Toutes les coquilles multiloculaires des céphalopodes tenta- culifères et acétabulifères sont percées d’un siphon. On appelle ainsi un tube qui part de la première cloison, et qui se continue jusqu'à la dernière sans communiquer avec l’intérieur des loges aériennes. Il en résulte que ce siphon, loin de pouvoir donner aux céphalopodes la faculté de remplir leurs loges d’air ou d'eau, à la volonté de l'animal, en est, au contraire, entièrement séparé, et ne communique nullement avec elles. C’est un tube indépendant qui les traverse et recoit un organe creux charnu, cylindrique, placé à l'extrémité du corps. Le siphon est au milieu de la cloison des coquilles chez les Nautilus, les Ortho- ceralites, les Lituites; il est interne contre le retour de la spire chez les Aganides, externe ou dorsal chez les Goniatites, les Ammonites, les Turrilites, etc. M. le docteur Buckland ‘, dans ses savantes explications du mécanisme vital des céphalopodes, a pensé que le siphon, rece- vant l'extrémité d’un tube qui communique avec un vaste sac reconnu par M. Owen, sur le Nautilus pompilius, peut con- stituer un appareil hydraulique, propre à faire varier le poids spécifique de la coquille, en introduisant de l’eau dans le siphon. « De telle sorte que la coquille plongera quand l'ani- « mal forcera le fluide à pénétrer dans le siphon, tandis qu'au « contraire, lorsque ce fluide rentrera dans le péricarde, la co- 1 La Géologie et la Minéralogie. Trad. franç., t. r, p. 285 et 307. CÉPHALOPODES. 145 « quille, plus légère, remontera vers la surface. Dans cette hy- « pothèse, les chambres devaient être constamment remplies « d'air seulement, dont l’élasticité permettait la dilatation et « la contraction alternative du siphon, pour admettre ou rejeter « le fluide péricardial. » Pour adopter cette opinion, il faudrait que le siphon fût toujours charnu, élastique et susceptible de se dilater et de se contracter à la volonté de l'animal; mais il n’en est pas ainsi : les parois du siphon des Nautilus ne sont pas char- nues, mais bien calcaires extérieurement, et cornées à l'intérieur, de même que celles de toutes les espèces de coquilles externes fossiles. Je crois donc qu'il est plus juste de penser que l’extré- mité du tube charnu qui entre dans le siphon, et communique avec la poche péricardiale, est un organe destiné à Jouer un rôle important chaque fois que l'animal, s'accroissant toujours, se trouve dans la nécessité de se former une nouvelle loge aérienne. Il naît, dans cet instant, plusieurs difficultés à résoudre. L’extré- mité du corps est fixée, en dessus de la dernière cloison, par deux muscles puissants; et ceperdant, il faut que l'animal s’en détache, s’en éloigne et qu'il se place à distance chaque fois qu'il veut former une nouvelle cloison. Il faut encore que l’es- pace laissé entre l’avant-dernière cloison et la dernière qui va se construire, puisse rester rempli d'air, quand l'animal est toujours dans les eaux. Je pense, dès lors, que le tube charnu et la poche péricardiale sont appelés, quand la dernière loge est formée, à vider l’eau contenue dans cette loge, et à la rem- plir d'air, avant que le siphon ferme entièrement sa paroi, dans l’intérieur de la dernière loge aérienne. Les fonctions des loges aériennes des Coquilles externes sont absolument les mêmes que celles des Coquilles internes dont j'ai déjà parlé! : ce sont des moyens d’allége, donnés par la nature à tous les animaux pour rétablir l'équilibre à mesure qu'ils s’accroissent et que leur corps devient plus pesant. La meilleure preuve qu'on puisse en donner, c’est que les Co- quilles, sans l’animal, flottent sur les eaux. 1 Voyez page 137. MOLLUSQUES T. 1. 10 446 MOLLUSQUES. Il résulte de la nature flottante des coquilles multiloculaires qu'elles sont aujourd'hui jetées sur les côtes en très-grand nombre, comme je les ai rencontrées à Ténériffe, et que la même chose a dû exister dans les mers anciennes à toutes les époques géologiques; ce qui explique deux faits : d’abord, la réunion d'une quantité innombrable de ces coquilles dans les couches qui représentent les anciennes côtes, et leur manqué complet dans les couches qui formaient alors le fond des mers. Les coquilles externes des céphalopodes sont ou non symé- triques. Elles sont symétriques dans le plus grand nombre dés cas, c'est-à-dire qu'une ligne pourrait les séparer en deux portions absolument égales. Deux genres, les Turrilites et les Helicoceras, sont les seuls non symétriques , en ce sens qu’au lieu de former une spirale enroulée sur le même plan, cette spirale s’enroule obliquement, et alors la coquille montre d’un côté une spire saillante, conique; de l’autre, un ombilic, formé au milieu par le tour contigu ou non. Ces dernières coquilles ne paraissent pas subir de variations suivant l’âge ni le sexe. Les coquilles symétriques comprennent tous les autres genres. Très-variables dans leurs formes, elles représentent une spirale enroulée sur le même plan, chez les Nautilus, les Ammonites, les Gontatites, les Cirthoceras , les Crioceras, les Lituites, les Scapluites , les Ancyloceras ; elle forme un cône arqué non spiral, chez les Phragmoceras , les Toxoceras ; enfin un cône entièrement droit, chez les Orthoceratites et les Baculites. Les coquilles enroulées en spirale ont tous les tours con- tigus chez les Nautilus, les Ammonites, les Goniatites, les Scaphytes; alors le cône enroulé forme des tours qui s’en- roulent. Larges ou étroits, ces tours se recouvrent plus ou moins. Lorsqu'ils se recouvrent en entier, ils offrent de chaque côté, au milieu, une dépression indiquée, ou creuse, qu'on nomme ombulic. Lorsque cet ombilic s’élargit, il laisse aper- cevoir une partie plus ou moins large des tours précédents. A mesure que l'ombilic s'agrandit, suivant les espèces, on voit une plus grande portion de ces tours, jusqu'à ce qu'ils soient CÉPHALOPODES. 447 seulement appliqués les uns sur les autres ; sans $e recouvrir; alors ils sont tous entièrement apparents. De ce mode d’enroulement , il y a, comme on le voit; peu de différence aux coquilles dont le cône spiral ou les tours ne se touchent plus, et se contournent sans s'approcher les uns des autres, ainsi que le montrent les Cirthoceras, les Crioceras et les Ancyloceras. Le cône spiral, s’ouvrant toujours davantage, passe aux Phragmoceras et aux Toxoceras , qui sont seulement arqués, sans que les extrémités se courbent assez pour former une spire, et ensuite aux Baculites et aux Orthoceratites ; qui sont entièrement droites. Dans quelques cas, il n'existe plus de spirale formée de por- tions régulières d'arc, mais la coquille représente des par- ties droites et des coudes, par suite de replis successifs, comme on le voit chez les Ptychoceras, où ces coudes sont en contact les uns avec les autres, et chez les Æamites, où ces coudes sont disjoints et forment pour ainsi dire une spirale elliptique très-allongée. Parmi ces Coquilles, les unes suivent leur même mode d'enroulement tout le temps de leur existence, tandis que les autres changent de forme ou d’enroulement lorsqu'elles sont parvenues à un certain âge. Les Coquilles dont la forme se modi- fie se composent de trois genres : les Lituites, qui commencent par une spirale à tours disjoints, et s'allongent ensuite en ligne droite; les Ancyloceras, qui commencent de même, mais plus tard le prolongement s’allonge et forme une crosse en se re- courbant à son extrémité ; les Scaphytes, qui commencent avec des tours contigus ou embrassants, et se recourbent en crosse comme les Ancyloceras. Toutes les autres modifications apportées par l’âge ne chan- gent plus la forme, mais seulement les ornements extérieurs des coquilles. Chez les Nautilus, on voit, par exemple, telle coquille, striée dans le jeune âge, devenir lisse plus tard (Nautilus linea- tus,etc.); d'autres, lisses dans le jeune âge, se charger de stries 148 MOLLUSQUES. ou de côtes à l’âge adulte. (N. elegans, etc.) Chez les Ammonites, toutes sont lisses et arrondies dans le jeune âge, qu’elles soient carénées ou non plus tard. Dans le cours de leur accroissement, elles se couvrent de tubercules autour de l’ombilic, de côtes, de stries ou de tubercules sur Le dos; elles sont alors adultes. Arri- vées au maximum de leur complication extérieure, tous ces or- nements s’altèrent, elles dégénèrent. Leurs stries, leurs côtes dorsales disparaissent d’abord ; elles perdent ensuite leurs côtes ou leurs tubercules latéraux, et deviennent, dans la vieillesse, tout aussi simples qu'elles l’étaient dans le jeune âge. Les variétés déterminées par le sexe se montrent principa- lement chez les Ammonites, dont les individus d’une même espèce sont très-renflés ou très-comprimés, suivant qu'ils ont appartenu à des femelles ou à des mâles. C'est au moins ce que j'ai dû penser, en trouvant des différences aussi marquées entre les individus d’une même espèce, et supposant que les œufs pouvaient, comme chez les Loligo, demander au corps plus de largeur pour les femelles que pour les mâles. On remarque encore quelques variations déterminées par les cas pathologiques, mais ces variations, n’altérant presque tou- jours que la symétrie des Coquilles, sont dès lors assez faciles à reconnaitre. On conçoit que, pour établir une espèce d’après des Coquilles de céphalopodes, il faut tenir compte des variations qui peu- vent être déterminées par l’âge, le sexe, et les accidents dus aux blessures, ainsi que de tous les cas de fossilisation dont j’ J al parlé à propos des Mollusques en général !. 1 Voyez page 95. CÉPHALOPODES. 149 CHAPITRE II. Mœurs et habitudes des Céphalopodes. Les considérations relatives à la succession et à la variation des formes des céphalopodes au sein de l’écorce terrestre, à la distribution géologique des espèces perdues, et à la distribution géographique des espèces encore vivantes, devant être déduites avec certitude des faits contenus dans les descriptions partielles, je compte les traiter à la fin de la classe, en faisant un résumé général. Je ne donnerai donc ici que les généralités plus spé- ciales aux mœurs et aux habitudes destinées à compléter le cadre des observations relatives aux fonctions déjà expliquées à propos de la modification des organes. Les céphalopodes, ainsi que je l'ai déjà dit, sont pélagiens ou côtiers : en effet, les uns habitent seulement les océans, et ne paraissent qu'accidentellement sur les côtes, les genres Argonauta, Philonexis, Cranchia, Loligopsis, Onychoteu- this, Histioteuthis, Enoploteuthis, Ommastrephes et Spirula; les autres, au contraire, ne vivent jamais au large, à une grande distance des continents, et se tiennent sur le littoral, où ils pul- lulent pendant une saison déterminée, et peuvent être consi- dérés comme côtiers. Parmi les premiers, les uns restent toute l'année au sein des mers, tandis que deux espèces, les Ommas- trephes giganteus et sagittatus, abandonnent, la première les régions du pôle Sud, la seconde les régions du pôle Nord, et viennent, par bancs, à l'instant de leurs migrations an- nuelles, encombrer les côtes du Chili et celles de Terre- Neuve, tandis que les mers voisines en montrent partout les restes épars, qu'ont laissés les troupes d'oiseaux voyageurs qui les poursuivent. Les espèces côtières offrent aussi quelques nuances diffé- 450 MOLLUSQUES. rentes. Les Octopus habitent constamment la côte, où ils pa- raissent sédentaires, vivant dans les anfractuosités des côtes rocailleuses. Les Sepiola, les Sepia et les Loligo y arrivent tous les ans, au printemps, en grandes troupes composées d’a- dultes, y séjournent plus ou moins, suivant les espèces, et s’en- foncent ensuite dans la mer, pour ne reparaître que l’année suivante. Je crois que ces apparitions sont dues aux migrations annuelles, des régions froides vers les régions chaudes, que sui- vent également une infinité d'espèces de poissons, telles que les sardines et les harengs, par exemple. Presque toutes les espèces sont nocturnes ou crépuseulaires. La nuit, elles pullulent à la surface des mers, tandis que le jour on n'en aperçoit aucune. Îl en est de même des espèces côtières. J'ai pensé que cela provenait de la profondeur où ces espèces vivent dans les océans; et j'en ai été d'autant plus convaincu , que j'ai appris des baleiniers que, dans ces régions profondes, ils pouvaient toujours en prendre un grand nom- bre avec des appats'. C'est aussi à, à ce qu'il paraît, que vont les chercher les dauphins et les cachalots qui s’en nour- rissent exclusivement. À l’exception des Octapus, vivant isolés dans leurs trous de rochers, tous les céphalopodes sont doués au plus haut degré de l'esprit de société ; aussi voyagent-ils par troupes innombrables, sur les côtes et au sein des mers. Ce fait est d'une grande importance, en ce qu'il donne l’ex- plication des nombreux restes fossiles qu'on rencontre dans les mêmes couches, et prouve qu'alors ces espèces avaient les mêmes habitudes qu'aujourd'hui. Les moyens de défense des céphalopodes sont variés : d'a bord ils fuient, et leur grande légèreté dans l'onde les sous- trait souvent à l'ennemi. C'est même, d'ordinaire, pour fuir les poissons qui les poursuivent, qu'ils s’élancent dans les airs, en sortant de l’eau, où ils ne tardent pas à retomber. De plus, { Ils m'ont assuré que ces régions n'avaient pas moins de 460 à 180 mètres de profondeur. CÉPHALOPODES. 4151 ils se servent de leurs bras, de leurs cupules et de leur bec; mais ces derniers moyens ne peuvent être efficaces que sur des animaux assez faibles ; et il est à présumer que ceux-ei se ha- sardent rarement à les attaquer; aussi leur principal moyen de défense est-il la fuite. On a beaucoup parlé, chez les anciens Grecs, de la faculté donnée aux Sepia de se dérober à leurs ennemis en s'entourant d’un nuage noir, au moyen de leur encre; mais je suis loin de croire que toutes les espèces jouis- sent de cette faculté : en effet, si elle paraît exister chez les seiches, elle est au moins très-problématique parmi les autres céphalopodes, qui ne possèdent que très-peu de cette liqueur, qu'ils ne lâchent qu'à l'instant d'expirer. Les céphalopodes destructeurs des autres mollusques et des poissons, sont incessamment exposés à la poursuite d’un grand nombre d'animaux qui semblent s’en nourrir exclusivement. Parmi les mammifères, tous les cétacés à dents, les cachalots, les dauphins, les delphinaptères, ne vivent, pour ainsi dire, que de céphalopodes. Plusieurs baleiniers m'ont assuré que l'estomac des eachalots en est toujours rempli. On conçoit alors combien de eéphalopodes doivent être détruits par des êtres aussi volumineux. Les poissons ne s'acharnent pas moins à leur poursuite ; les thons, les bonites, et une foule d’autres espèces, en font, dans certains parages, leur nourriture ex- clusive, comme le démontre l'inspection de leur estomac. Tels sont leurs principaux ennemis au sein des mers; mais ce ne sont pas les seuls; car je me suis assuré, par les restes qui remplissent l'estomac des albatrosses ( Diomedea) et des pé- trels (Procellaria), que ces oiseaux des hautes mers s'en nour- rissent également, les chassant surtout la nuit, à l'instant de leur apparition à la surface. On peut juger, par ce nombre d'ennemis, d'abord de leur abondance, puis de leur impor- tance relativement à l’ensemble des êtres. Les céphalopodes pondent généralement au printemps. La ponte a lieu au large pour les espèces pélagiennes, et sur les côtes, au-dessous du niveau du balancement des marées, pour 4152 MOLLUSQUES. les espèces côtières. Les œufs des espèces des hautes mers sont abandonnés à la surface des eaux en longues grappes composées d'œufs gélatineux agglomérés chez les ommastrèphes, ou portés dans la coquille des femelles par l’'Argonauta. Les œufs des espèces côtières sont disposés en petites grappes gélatineuses et transparentes, attachées par un pied à un centre commun, chez le Loligo vulgaris, par petits groupes isolés chez le Loligo subulata; en grappes composées d'œufs pyri- formes, enveloppés d’une pellicule de matière noire, séparés les uns des autres et attachés chacun par un anneau, chez les Sepia. Ils sont sur le bord d’un ruban gélatineux chez quel- ques Octopus. Ces œufs ne sont point couvés par la mère, comme le croyaient les anciens, puisque aucun animal à sang froid ne pourrait avoir d'action à cet égard. L'incubation est abandonnée à la température de la surface de la mer, donnée par le soleil. Les œufs sont d'abord assez fermes, mais à mesure qu'ils avancent dans l'incubation, ils s'amollissent; l'enveloppe se détend, ils grossissent. Le vitellus est d’abord peu volumineux, rond, légèrement opaque; après quelques jours, on remarque, sur le côté, un très-petit embryon qui y tient par la tête, et auquel on ne reconnait pas encore de bras, quoique les yeux et le corps soient déjà formés. À une époque plus avancée, l’em- bryon est aussi volumineux que le reste de son vitellus, tou- jours attaché à la bouche. À mesure que ce dernier diminue, et que le corps augmente, la couleur des yeux se détermine plus positivement. Le corps, blanc d'abord, se couvre de taches chro- mophores inégales en grosseur et placées régulièrement, et les bras poussent. Cet embryon est dès lors doué de mouvement ; on le voit s'agiter avec son vitellus au milieu de l’œuf ; et, quel- que temps avant que le vitellus soit tout à fait absorbé, le Jeune céphalopode se meut à reculons, au moyen du refoulement du liquide par son tube locomoteur ; mais il ne sort de son enve- loppe qu'après avoir absorbé par la bouche tout son vitellus. Le jeune animal, arrivé à terme, rompt son enveloppe et s’é- CÉPHALOPODES. 153 lance au sein des eaux, se trouvant dès lors parfaitement en état de se suffire, et en tout conformé comme les adultes, moins pourtant les proportions relatives des parties ; car sa tête est toujours plus grosse à proportion, ses bras et son corps sont beaucoup plus courts ; les nageoires, très-peu développées sur les espèces qui en sont pourvues, commencent à se mon- trer sur les côtés, à la partie postérieure du corps. L'esprit de société des céphalopodes se manifeste dès leur première jeu- nesse ; ils éclosent presque tous ensemble, et forment de suite des troupes. On concevra que les observations sur la durée de l’accrois- sement et de la vie des céphalopodes soient très-difficiles à ob- tenir, et que, sous ce rapport, l’on ait peu de points de compa- raison ; néanmoins la croissance des jeunes seiches fournira quelques données à cet égard. Celles-ci, nées dans l'été, n'ont acquis, en trois mois, que 30 millimètres, tandis que les adul. tes ont jusqu'à 500 millimètres. Si l'on compare ces dimensions, après avoir préalablement réfléchi que l'accroissement, chez tous les êtres, est infiniment plus rapide pour le jeune âge que pour les adultes, on s’assurera que les céphalopodes vivent beaucoup plus de deux ans, comme l'ont cru les anciens !, la durée de leur accroissement devant être au moins de plu- sieurs années, et peut-être, comme chez les poissons, subor- donnée à celle de leur existence ; car, d’un autre côté, l'étude des poulpes et des seiches m'a fait acquérir la certitude que, proportionnellement aux espèces, les individus grandissent tant qu'ils vivent, et que la durée de l'accroissement des cé- phalopodes doit se prolonger tout le temps de l'existence. La durée de l'existence et de l'accroissement des céphalo- podes me conduit naturellement à parler de la plus grande extension de leur taille. Loin d'admettre ces contes populaires * 4 Aristote, lib. 1x, cap. 59. ? Ce poulpe énorme cité par Plinius; celui qu'a décrit Montfort ( Buffon de Sonnini). 154 MOLLUSQUES, 4 accrédités même par des naturalistes!, sur ces monstres gigantes- ques capables de submerger de très-grands navires, je crois ces fictions basées sur l'observation de dimensions beaucoup moins grandes sans doute, mais encore énormes, de quelques espè- ces aperçues. En effet, quoique je n’aie par moi-même aucun fait à rapporter, j'ai trop de confiance dans les observations de quelques naturalistes pour n'y pas ajouter foi. Péron ? a dit : « Ce même jour (9 janvier), non loin de l’île de Van-Diémen, « nousaperçümes dans les flots, à peu de distance du navire, une « énorme espèce de sepie, vraisemblablement du genre calmar, « de la grosseur d’un tonneau; elle roulait avec bruit au mi- « lieu des vagues, et ses longs bras étendus à leur surface s’a- « gitaient comme autant d'énormes reptiles. Chacun de ces « bras n'avait pas moins de six à sept pieds de longueur, sur «un diamètre de sept à huit pouces. » MM. Quoy et Gai- mard *, dans leur premier voyage de l’Uranie, rapportent le fait suivant : « Dans l'océan Atlantique, près de l'équateur, «€ par un temps calme, nous recueillimes les débris d’un énorme « calmar; ce que les oiseaux et les squales en avaient laissé « pouvait encore peser cent livres, et ce n'était qu'une moitié « longitudinale, entièrement privée de ses tentacules, de sorte «qu'on peut, sans exagérer, porter à deux cents livres la « masse entière de cet animal. » Le témoignage de M. Rang vient aussi se joindre à ceux-ci pour un autre fait. En parlant des poulpes *, il écrit : « Nous avons rencontré, au milieu de 1 Le Sepia microcosmus, Linn., Fauna Suecica, Vermes, p. 386, des mers de Norwége. L'espèce citée par Pernetti ( Voyage aux îles Malouines , t. 11, p. 76), qui, en grimpant aux cordages, peut entraîner la perte d’un navire, la même, sans doute, que le Poulpe colossal de Montfort ( Histoire des Mollusques, Buffon de Sonnini, t. 11, p. 256 et 386), qui renverse un vaisseau à trois mâts. 2? Voyage de découvertes aux terres australes, t. 11, p.18. 3 Zoologie de l'Uranie, t. 1, 2° partie, p. 414. 4 Manuel des Mollusques, p. 86. M. Gray (Spicilegia zoologica, p. 3), en décrivant son Sepioteuthis CÉPHALOPODES. 455 « l'Océan, une espèce bien distinete des autres, d’une couleur « rouge très-foncé, ayant les bras courts, et de la grosseur « d'un tonneau. » M. l'amiral Cécile m'a également assuré avoir vu passer près de son bord, dans son voyage del Héroïne, un énorme céphalopode. Il est impossible de douter que de très- grandes espèces, appartenant peut-être à nos genres Ommas- trepheset Philoneæis, n'habitent toutes les mers etnesoient en- core inconnues à la science. Ces faits donnent l'explication des exagérations populaires, et non-seulement viendraient appuyer mon opinion sur l'accroissement de toute la vie des céphalo- podes, mais encore, par la rare apparition de ces grandes es- pèces, donner la preuve que des zones profondes de Ja mer re- cèlent un grand nombre d'animaux présentant des formes tout à fait nouvelles. Méprisés dans certaines contrées, les céphalopodes sont très- estimés dans d’autres. Du temps des anciens Grecs, les poly- pes (Octopus), les Sepia et les Loligo étaient très-recherchés comme nourriture, non-seulement pour leur goût, mais encore par suite des propriétés qu'on attribuait à leur chair; et en- core aujourd'hui, les habitants du littoral de la Méditerranée et de l'Adriatique en font habituellement leur nourriture, en les vendant frais ou secs, sur les côtes de l'Océan. Les pêcheurs de l’ouest de la France, dans le golfe de Gascogne, estiment beaucoup les seiches, et surtout les calmars, et les mangent dans l’un ou l’autre état. On les mange aussi, quoiqu'on les y estime moins, sur les côtes du nord de la France, où l’on s'en sert comme d’appât. Les céphalopodes sont également re- x cherchés par le peuple à Ténériffe, au Brésil, au Chili, au major, dit que madame Graham parle d’un individu dont les bras avaient 28 pieds de long. Dans les Transactions philosophiques de Londres , 1733, t. 1xxmr, M. Srhwediayer dit, en parlant de l'énorme grosseur des céphalopodes, qu'un haleinier harponna un cachalot ayant dans sa gueule un bras de seiche de près de 25 pieds de long, sans que celui-ci fût entier. 156 MOLLUSQUES, Pérou, dans l'Inde, à la Chine, et surtout au Japon, où l’on en fait un commerce immense. Ils sont donc, comme aliments, appréciés par toutes les nations maritimes, tandis que, sur les côtes de la Normandie, ils influent sur le succès annuel de la pêche. Dans le nord de l'Amérique, à Terre-Neuve, ils sont la principale source de la pêche de la morue, jouant dès lors un premier rôle dans le commerce des nations les plus florissantes de notre Europe. La coquille interne des seiches a aussi son emploi dans les arts, pour les orfèvres, et la liqueur noire des mêmes espèces fournit aux peintres la couleur connue sous le nom de sepra. La pêche des céphalopodes se fait, suivant les pays, de di- verses manières : soit avec des filets sur la côte, soit avec de nombreux hameçons attachés ensemble, qu'on descend dans la mer, et auxquels leurs bras viennent s'accrocher, trompés par la figure d’un poisson qu'ils croient saisir. L'admiration qu'excitait la natation de quelques espèces, l'exagération poétique à laquelle donnait lieu la navigation de l’Argonaute, rendaient ces animaux très-célèbres chez les anciens Grecs !. Division des Céphalopodes en deux ordres. Les céphalopodes se divisent naturellement en deux ordres : Les AceTaBuLiFERA , dont la tête, distincte du corps, porte, en dessous, un tube locomoteur entier ; en avant, huit ou dix bras charnus présentant des cupules sessiles. Le corps, souvent pourvu de nageoires, renferme deux branchies paires. La coquille externe n'a pas de loges aériennes ; interne, elle n'a jamais de cavité au-dessus de la dernière loge aérienne, susceptible de contenir l'animal. Les TENraAcULIFERA, dont la tête, non distincte du corps, porte un tube locomoteur fendu, un appendice pédiforme ; en avant, un grand nombre de tentacules cylindriques rétractiles, annelés, 1 Athénée, lib. vrr, cap. 18 ; Sweig. t. 1, p. 30, 166, 105 ; Ælien, lib. XV, Cap. 23, p. 224. CÉPHALOPODES. 157 sans cupules. Le corps, toujours dépourvu de nageoires, ren- ferme quatre branchies. La coquille, toujours externe, est aussi toujours pourvue de loges aériennes, et montre, au-dessus de la dernière loge, une cavité assez grande pour contenir l'animal. PREMIER ORDRE. ACETABULIFERA, Férussac et d'Orbigny. Cryptodibranches, Blainville, Férussac ; Dibranchiata, Owen. Animaux libres, formés de deux parties distinctes, l’une antérieure, la téte, et l’autre postérieure, le corps. La tête, plus ou moins séparée du corps, est pourvue latéralement d’yeux saillants, d'une oreille externe; en dessous, d’un tube locomo- teur entier ; en avant, de huit ou dix bras charnus, allongés, por- tant des cupules sessiles ou pédonculées; au milieu des bras, un appareil buccal composé de deux mandibules cornées, de lèvres et d'une langue hérissée de crochets. Le corps, rond, allongé ou cylindrique, pourvu ou non de nageoires, contient les viscères, la poche à encre et deux branchies, une de chaque côté. Coquille , lorsqu'elle existe, rarement externe, le plus sou- vent interne. Externe, elle est spirale, et ne contient point de loges aériennes ; interne, elle est cornée ou testacée, pourvue ou non de loges aériennes, mais n'ayant jamais, au-dessus de cette dernière loge aérienne, aucune cavité propre à loger l'animal. Rapports et différences. — Cette première division se dis- tingue des tentaculifères par sa tête distincte et non unie au corps, par le manque d’appendice pédiforme, servant à la repta- tion, par ses bras allongés pourvus de cupules, que remplace, chez les tentaculifères, un grand nombre de tentacules cylindri- ques, rétractiles, sans cupules, entourant la bouche ; par deux 158 MOLLUSQUES. branchies au lieu de quatre; par son tube locomoteur entier, et non fendu sur toute sa longueur. Les coquilles internes, pourvues de loges aériennes, lorsqu'elles existent chez les acétabulifères, sont toujours contenues dans le corps, et manquent de cavité supérieure à la dernière loge aérienne, tandis que chez les ten- taculifères, elles contiennent toujours l'animal dans une cavité supérieure à cette dernière logé. La comparaison de tous les caractères zoologiques qui prédominent dans leur organisation, m'a porté à diviser les céphalôpodés acétabulifères ainsi qu'il SuLL : É 159 CEPHALOPODES. “VINYNODUY *SIXENO'TIHG *SIHLNAALOHUUI") *ANOGATH ‘SNdOID2NNI *SNdO190 ‘SOIU9L) ‘90109 912199 UN,p sonAInod ‘sappnouopod sopndn) ‘opesonq ouviquout ou A ‘soxroo8eu sa *XNOUISEIIJ109 92UPJSISYI op proxeddy ‘ouerpou ofesiop ofpinboo oun ‘a71qi0 ana] SUP S91{I[ XN2X ‘SEI XIG ‘VGEOdVIAQ tn Ne) le Reel ere 110 4e Le No Loi: 11, de ne d0bie Æe, ‘a, 10 a) je (eo “ef fe, re re *91P10-SN0S PUOI9G "OU197X9 o7j:nbo9 oun ‘sojnqns-ouos xis ‘satjed se4q xnop {sd109 np 1n9HQJUI | SUPP uoynoq 9 “IN9J0W0920[ -0qn3 NP 968 6] Ans 2A89U09 o1aed ej juop ‘oouesispa op jroaeddy tt tt tt * ‘aggnbos 9p quiod {sgpnqns se1q mu ‘IN9JOUI090[ 9qnJ Up 9seq e] uojnoq 9] ‘sd109 9] Ans 9ABIU09 o1j1ed eJ JUOp ooueJsIs91 9p [roaeddy "ouRIQUIOU un 484 srun quos mb ‘sexq xne SOUIII9 SO ‘SON098eEU 9p nAinod sd109 *st1q 9nbeo e sayndno 2p o98uezr oun * ‘OURIQUIOU 9J1N09 JUN,P SNAINOË 19-Xn99 ‘se1q XNE SOUL 9P JUIOQ ‘Ipuozie sd109 * : * © * * :Salt098eu 9p naanod sd109 “se1qonbeqoe sondnoopsas98uri XnoG * Sa11098eu sues ‘puou sd107 ‘Qu109 9[9199 SUPS ‘sogpnouopad uou sapndn) “ojpnu 9j899nq our1QUOIT ‘nuieg 9ourysis)I op roreddv “QULIPAU 9[US10p 9772nb00 op quioq ‘sjuowns9) xne stun ‘soxy xn9 ‘seiq JINH » ‘VAŒOdOL)N0 ‘24pP40-SN0S HI *AITP[N9 0[T}]NUE UOU 9OuI93X9 2720b09 oun Stojonbjenb : senb =1peyd99 so4o7mbe sax -NJI9ANO S9P : 2OULJSIS 91 op ozedde un *YŒIXANOIIHA "OIILUUZ °& ‘JX9 IU OUI9QUI 272nb -0) 9p JuI04 ‘spnqns -O9IU09 Sseaq :sonbil -e4d90 soroyimbe sount -I9ANO0,P IU 99UVISISHE ep jieaedde, p juioq ‘WGIdOL90 °DERRUUS 518 MOLLUSQUES. 160 “V'INUIAS *VULSOUTTAUIdS “VUTLdOTIY *VIdAS *VISSOY ‘V4GI0'T0Id4S *VIOIdIS "VIHONYVU") *SaIu9r) be gene * ARMES ‘a17s04 un p opddoçoauo uou ‘ojexrds uo 2772nb09 Me Re nr diese M SA SU Ne te 6 7e à» BIOS, OUT juenjrjsuoo ‘souuorige 59801 9p 29UM0 ‘ 9119je9 917501 un,p 99ddofoauo 9772nb0)9 D Re cr CR RO T0 IP ONDSSUT OUEI aun ans Souuari9e S980] 9p 0QW10} <91ILIIEO 947S01 UN Suep 99ddojoaud appinbo) RC CN CSP TON CE SSID) UOT SO1L098EN *S9191IN8QIT S9[N90 2P SUEpIP u9 rjduwoi 9 “sdi09 np An9NSUOT E[ 970} juedn920 9998)S97 27/2nD09 *2ARIU09 9[RAO AN9JOULOI0[ 9qnJ NP 9SE4 E[ 9P IN[99 ‘ O0UL) -SIS91 9p [lo1edde,] & 2498))e,P SIUIOd SIOIL *SO]ROIAI99 S2pHQ 9 JUIO ‘91840 Sd109 *S9JOUTISIP SO[RSLOP-0190, S911098EN ‘Sd109 np AndNBUOI E[ 2P PNIOUW ef JUEÏNI2009u109 ap2nbo) ‘oouejsis9i op jloiedde, | v oyoeyie,p SJur0d S1047 :S9[U9IA199 S9PHIQ 2P JUIOŒ "22UPSISPI op waedde, e 9soddo 9399 np Suojqo uor -aWUBUI UN ‘IN9]0W090[ 2qn} NP 254 E[ Ans 9)1A89 9[qNop R 9nSU0]qO 9JJ2SS0J auf “ts tt à: © * ‘oouejsisgi 9p |Ioaedde | e 9soddo 9199 np 91919 aun 79 ‘In9J0W0901] oqn np 9seq e[ & 293U0I[E 07J9SS0j UN *SA[RSIOP-041978 S2110980N *Sd109 np anon$u0[ E] 9P P1IOU EJ JuedN,20 Qu -109 272nb0) ‘ojIqour 99U8JSIS91 9p [ae -de,| 8 ouoeye,p sJurod xnop ‘sdi09 ne 919) e] JUESSIUN 9JB9)1AI99 9PHI OU street ee tt +: * *So[PUIWI9) S2M098EN ‘OX 90UJSISPI 0P [IEdAY *ND9,1 92000 101P -JUAUY 19D}U09 SUDS “sjUown/Iy 9p 212NU}U09 OUR ANÉ SNSSIP U9 SJLIANOI04 TNOX "SHGISdOAN “UOISIAIP DUO ‘uoydis un p sa9o4od souuori9e S95 -O[ 9P 3Jwi0o ‘999 -U}S2] auioqut 272nb -02 oun SinofnoL "WATTAUITAS “DIN :& ‘uoydis sues — { S91QI[NSJIIL S9[N9 -0r op ‘ajsixo o7[9,nb -Si10[ ‘ordi ‘ou194 -UI 972nb09 ‘1aujua ua Sa[1J98A)91 S9IIU[N98} -u9]} SRI ‘ainomydns apriq SueS An970W09 -0[9ŒN]X, ‘S94LP[NOIINE S9]919 au JuI0q ‘Sapnd n2 SULS 2[R29N 2ULIG WU }{: XN9 À XNE 9.NOIX -gjui odoidned ouf ‘ŒOIdAS °OHEEUUU] 1 161 * CEPHALOPODES. *SIHINALOTLSIFI "SIHLAALOUIU") *SIS409110 *SIHLAALOA) *SIHLAILOTAY "SIHLAALOLAAT *SISdOGAA], *SINIAALOIAYS *ODITO'T ‘SaIU2r) TOR Care ES PEUR ER M ne ste tes ha a 1e ‘OUR, 9P 19} U9 oppnbo ‘aypiquo | e soie souerquow $9q ‘SI0U9P U9 2X9AU02 Sa[ndno S9p 9u109 919199 SO[EIIEIQ 19 S9[820nq S919Jimbe so1nJ19AN0 S9(T ‘So[nouopod uou xnoX ‘ojrqou 99UBISIS91 0p rorvdde | & sojdurs oyoeye,p sjurod SIO1L ‘9]9} tj op 91ed9s sdi09 . 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VITALINNITAY *SALINNATAG *SIHLAALONON) MOLLUSQUES. 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Octopoda , Férussac, d'Orbigny; Octocere, Blainville; Octopodia, Rafinesque , Octobrachidés, Blainville. Corps généralement court, arrondi ou bursiforme, toujours uni à la tête par une large bride cervicale. Appareil de résis- tance, toujours charnu. Tête plus volumineuse que le corps. Yeux enveloppés et unis aux téguments qui les entourent, fixes et sans rotation sur eux-mêmes. Membrane buccale nulle. Des ouvertures aquifères, céphaliques seulement. Point d'ouverture aquifères brachiales, ni buccales'. Des bras ses- siles et seulement huit bras. Point de crêtes natatoires aux bras. Cupules charnues sessiles, non obliques, dépourvues de cercle corné. Tube locomoteur sans valvule interne. Point de coquille interne médiane, dans le corps. Coquille ex- terne, lorsqu'elle existe, dépourvue de loges aériennes. Rapports et différences. — Cette division se distingue des décapodes non-seulement par le nombre des bras, mais encore par presque tous les autres caractères zoologiques. Elle en dif- fère en effet : par le corps non allongé, oblong ou cylindrique ; mais court, arrondi ou bursiforme, toujours uni à la tête par une bride cervicale; par l'appareil de résistance, toujours char- nu et moins varié dans ses formes; par la masse céphalique généralement plus volumineuse que le corps; par des yeux enveloppés et unis aux téguments qui les entourent; par le manque de membrane buccale; par les ouvertures aquifères, se réduisant ordinairement aux ouvertures céphaliques seule- ment; par le manque de bras tentaculaires, les bras étant alors toujours au nombre de huit au lieu de dix; par le manque total de crête natatoire aux bras; par des cupules charnues non obliques, toujours dépourvues du cercle corné : par le tube locomoteur sans valvule interne ; par le manque de coquille interne médiane dans le Corps. 1 Une seule espèce fait exception, l’Octopus indicus, mais ces ouver- tures ne ressemblent en rien à celles des décapodes, 4164 MOLLUSQUES. 4'° famille, OCTOPIDÆ, d'Orbigny. Acochlides , Latreille. Animal dépourvu d'appareil de résistance facultatif, dont le corps est dès lors uni à la tête par des brides fixes. Point d’ou- vertures aquifères céphaliques; des bras toujours conico-subu- lés, munis de cupules sessiles, courtes. Point de coquille in- terne ni externe. Cette famille se distingue des philonexidées par le manque d'appareil de résistance facultatif si compliqué, par le manque d'ouvertures aquifères céphaliques, par ses bras, dont les cu- pules ne sont point extensibles et allongées. J’y réunis les genres Octopus, Pinnoctopus Eledone et Cirrhoteuthis, qui vivent toujours sur les côtes dans les anfractuosités de rochers, et diffèrent encore des philonexidées pélagiennes propres seule- ment au milieu des océans. CÉPHALOPODES. 4165 1°" GENRE. GCTOPUS, Lamarck. PI. 4. Holÿrev:, Aristote; Polypus, Plinius, Belon, Rondelet, Leach, etc.; Sepia, Linné, Gmelin; Octopus , Lamarck, 1799, Animal on ne peut plus variable, pour la grosseur rela- tive du corps et des bras; corps petit, comparativement au reste de l'animal ; tête dans la direction du corps. Corps mus- culeux , bursiforme, sans nageoires, élargi postérieurement, petit, lisse, granulé, verruqueux ou même cirrheux, cirrhes contractiles , disparaissant, en partie, dans le repos. Deux pe- tites pièces cartilagineuses dans son épaisseur, de chaque côté du dos. Ouverture du corps étroite, occupant seulement la par- tie inférieure et s'étendant rarement aux côtés du cou; celui-ci uni à la tête par une bride médiane inférieure, et une bride cer- vicale large. Tête non oblique, aussi longue en dessus qu’en dessous, peu distincte, généralement plus étroite que le corps, et très-petite, le plus souvent couverte de verrues, de granulations ou de cirrhes contractiles saillants, surtout sur les yeux. Yeux petits, latéraux-supérieurs, saillants, toujours susceptibles d’é- tre entièrement couverts par la contraction de la peau qui les entoure, et, de plus, pourvus d’une ou deux paupières translu- cides , en recouvrement l’une sur l’autre. Bec très-comprimé, fortement recourbé à l'extrémité des mandibules; mandibule inférieure toujours pourvue d'un capuchon court, à ailes laté- rales longues et étroites; lobe postérieur étroit, allongé, inva- riablement caréné sur la ligne médiane, ct fortement échancré inférieurement ; mandibule supérieure comprimée, à lobe pos- térieur non échancré très-long. Oreille externe, consistant en une petite ouverture peu marquée, placée au-dessous de la bride cervicale, derrière la tête. Bras presque toujours trés- inégaux, généralement longs, par rapport au corps. Cupules larges , sessiles, peu extensibles, rapprochées, sur deux lignes à chaque bras. Membranes de l’ombrelle variant quant au dé- veloppement, mais formant toujours, dans leur ensemble, à 46G CÉPHALOPODES. la base des bras, un vaste entonnoir à peu près régulier. Tube locomoteur, assez allongé, conique, grêle, sans brides n valvule. Rapp. et diff. — Les poulpes ressemblent, parle corps etles bras, aux philonexes, par le corps aux argonautes; mais ils en diffèrent : par le corps, beaucoup moins volumineux, comparati- vement au reste de l'animal, plus large postérieurement et presque toujours couvert de verrues ou de cirrhes; par le manque de l'appareil de résistance; par les yeux que protége la contraction de la peau qui les entoure et qui se referme en- tièrement sur eux; par un bec toujours comprimé, fortement crochu à l'extrémité des mandibules; toujours pourvu d’une forte carène au lobe postérieur de la mandibule inférieure ; par le manque de réservoirs aquifères sur la tête; par des cupules toujours sessiles, larges, courtes; on voit, qu'entre les poul- pes et les philonexes, la modification de toutes les parties résulte, sans nul doute, de causes puissantes qui résident dans les caractères différentiels que je viens d'indiquer ; puis- que tous les organes ont suivi une marche uniforme, constam- ment contraire. Les poulpes diffèrent des Æledone par leurs deux rangées de cupules à chaque bras au lieu d’une seule. Ils se distinguent des Pinnoctopus par le manque de nageoires au Corps. Les poulpes sont des animaux côtiers qui vivent dans les ré- gions peu profondes, à quelques mètres au-dessous du niveau des basses marées. Ils se cachent dans les trous de rochers, s’y cramponnent avec quelques-uns de leurs bras, tandis que les autres sont prêts à saisir les poissons qui passent à leur portée. Ils vivent aussi de crustacés. Ce sont des animaux très-agiles, très-voraces, qui nagent à reculons, Ils changent de couleur suivant les impressions qu'ils éprouvent. Ils déposent au prin- temps, attachés aux algues marines, des œufs transparents déposés par grappes. Les bras des adultes repoussent lors- qu'ils ont été coupés par suite d'accidents. Les poulpes proprement dits étaient connus des anciens G. OCTOPUS. 167 Grecs, sous le nom de Polypos. Ils sont décrits sous ce nom par Belon, Rondelet et tous les autres naturalistes du moyen âge. Linné confond tous les poulpes et les éledons sous le nom spécifique de Sepia octopodia, changé en Sepia octopus , par Gmelin, en 1789. Lamarck, en 1799, sépara le premier les poulpes des Sepia de Linné, et en forma avec raison le genre Octopus , que le docteur Leach (en 1817) divisa en deux, donnant le nom de Polypus aux espèces pourvues de deux rangées de cupules, tandis qu'il restituait également le nom d'Eledone aux espèces pourvues d’une seule. Plus tard, en 4835, j'ai séparé encore des poulpes les Philoneæis , pour en former un genre à part!. Le Sepia octopodiade Linné a formé, en 1 799, quatre espèces du genre Octopus pour Lamarck, et vingt-un en 1826, pour M. de Blainville (en y comprenant les Æledone). Après un grand nombre de réductions d'espèces purement nominales, après la séparation des Æledone et de sept espèces dont j'ai formé le genre Philonexis, il se compose encore, suivant mes observations, de dix-sept espèces positives et de plusieurs es- pèces incertaines. Les espèces d’Octopus peuvent se diviser en trois groupes z0ologiques, suivant la longueur relative des bras. Première division. Hras supérieurs les plus longs. O. Cuvieri, d'Orbigny. indicus, Rapp. ï brevipes, d'Orb. Deuxième division, Bras latéraux les plus longs. O. vulgaris, Lamarck, brevitentaculatus, Blainville. tetracirrhus, Delle-Chiaje. tuberculatus, Blainville, superciliosus, Quoy et Gaimard. membranaceus , Quoy et Gaimard. 4 Voyez, pour les détails de mœurs et d'histoire, notre Monographie des céphalopodes acétabulifères, pages 3 et suivantes. 168 CÉPHALOPODES. Troisième division. Bras inférieurs les plus longs, O. rugosus, Blainville. Fontanianus, d'Orbigny, 1835. - horridus, d'Orbigny. aculeatus, d'Orbigny. tehuelchus, d'Orbigny. aranea, d'Orbigny. lunulatus, Quoy et Gaimard. On ne connaît encore aucune espèce de poulpes fossiles. Espèces de l'océan Atlantique, sur les côtes du nord d'Europe. N°1. oCcToPuSs VULGARBIS, Lam. PI. 4, fig. 7-9. Holÿrovc, Aristote, lib. IV, cap. 1. (Camus, p. 177; Schneid., t. IT, p. 130, 15.) Polypus, Salvianus, 1554, de Aquat., p. 160, Polypus, Gesner, 1558, de Aquat., lib, IV, p. 870. Octopodia, Masselquist, 1750, Acta Upsal., p. 83. Polypus marinus, seu Octopus Karakatija, Kælreutrer, Nov. Comment, Acad. Petrop., t. VII, p. 321, pl. 11, fig. 1, 2. Octopus vulgaris, Lamarck , 1799, Mém. de la Soc, d’hist, nat. de Paris, CAS puis: Sepia Octopus, Bosc, 1802; Buff. de Déterville, Vers, t. I, p, 47. Poulpe commun , Montfort, 1805 ; Buff, de Sonn., Moll., t. Il, p. 103, pl, 22,24? Idem, Shaw, Natur. Miscell., vol. XVIIT, p. 780. Poulpe commun, Montfort, 1805; Buff, de Sonnini, Moll,, t. IT, p. 113, pl. 23, 24, 25? Poulpe fraisé, Montfort, 1805 ; Buff. de Sonnini, Moll., t. IIT, p. 5, pl. 27 et 28. Le Poulpe, Guvier, 1805, Mém. sur les Céphalop., pl. 1-4. Polypus octopodia, Leach, 1817, Journal de Phys.,t. LXXXVI, p. 394. Savigny, Descript. de l'Égypte, Hist. nat., t. IL, pl. 1, fig. 4. Octopus vulgaris, Lamarck ,1822, An. sans vert., 2° édit.,t. VIT, p. 657, n°14. Idem, Carus, 1824, Icon. sep. in nov. Acta Acad. nat. cur., t. XII, 1° partie, t. XXXI, p. 319. idem, d'Orbigny, 1826, Tab. des Céph., p. 52, n° 1. Idem, Blainville, 1826, Dict. des Sc. nat., t. XLIIT, p. 188. Idem , Risso, 1826, Hist, nat. de l’Eur. mér., t. IV, p. 3, n° 2. ©. appendiculatus, Blainville, 1836, Dict, des Sc. nat., t. XLIIT, p. 185. O. vulgaris, Blainville, 4826, Faun. franc., Moll., p. 5, pl. 1, fig. 1? Idem, Payreaudeau, 1826, Catal., p. 172, n° 350? Idem, Audouin, 1827, Explic. des pl. de Sav., texte, t. I, p. 9, in-8° , p. 22. Idem, Delle-Chiaje, 1828, Mém. IV, p. 40 et 55, t. LVI, fig. 13. Idem, Wagner, 1828, in Zeitschr., fur die organ. phys., t. II, p. 225, août 1828, et Bull. univ. des Sc. nat.,t. XIX, p. 387, Idem, Sangiovani, 1829, Ann. des Sc. nat., t. XVI, p. 321, Idem, Philippi, 1836, Enum. Moll, sic,, p. 240, n° 14. G. OCTOPUS. 169 Octopus vulqaris, Rang, 1837, Mag. de Zool., p. 62? à Idem, Règne animal de Cuvier Ill, pl. 4, (Copie de Savigny.) O. Salutii, Verany, 1837, Mém. de l’Acad. des Sc., t. I, t. III? O. vulgaris, d'Orb. et Fér., 1838, Mon. des Céph. acétab. Poulpes, pl. 2, 3, dbis,8, 11, 12, 13, 14, 15; 29, p. 27. O. unicirrhus, Delle-Chiaje, d'Orb. et Fér., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 70. O. vulgaris, &'Orb., 1838, Moll. des Canaries, p. 14, n° 1. Idem, Poliez et Michaud, 1838, Gal, des Moll. de Douai ,t. 1, p. 6, n°1. Idem, d'Orb., 1839, Moll. des Antilles, p. 11, pl. 1. Idem, Bouch.-Chant., Cat. des Moll. mas., p. 69, n° 122. O. corpore verrucoso cirrhoso; cirrhis elevalis ; cirrhis ocularibus tribus; brachiis inæqualibus, pro longitudine, 3, 2,4, 1; membranis umbellæ explicatis. Dimensions. Longueur totale, 480 mill. ; longueur du corps, 50 mill. ; longueur des bras supérieurs, 350 mill.; longueur des bras latéraux-supérieurs, 390 mill.; longueur des bras latéraux-inférieurs, 440 mill.; longueur des bras inférieurs, 360 mill. . Animal raccourci ; couronne très-volumineuse ; corps ovale, petit, couvert de verrues, muni, sur la partie supérieure, de cirrhes élevés coniques, dont quatre plus gros, disposés en rhomboïde. Tête grosse, verruqueuse, munie de trois cirrhes sur les yeux. Bras épais, triangulaires, ridés, inégaux, leur or- dre de longueur étant 3, 2, 4, 1, cupules grosses, très-séparées. Membrane de l’'ombrelle très-développée. Couleur sur le vivant, blanc-bleuâtre , les parties supérieures rougetres. Dans la co- lère, ses teintes sont très-foncées. Rapp. et diff. —Très-voisine de l'O. tuberculatus, elles’en distingue seulement par une couronne et des bras plus longs, des membranes plus grandes, le manque de cirrhes sous le corps, et l'ombrelle non granuleuse en dedans, entre les bras supérieurs. Hab. L'océan Atlantique, sur les côtes de France, des Ca- naries, des Antilles, du Brésil. La Méditerranée. Le grand Océan, à l'île de France, dans l'Inde. La mer Rouge. Les Octopus appendiculatus , Blainville, Salutii, Verani, 170 CÉPHALOPODES. Unicirrhus, Delle-Chiaje, me paraissent être des états diffé- rents de l'O, vulgaris, Expl. des fig, PL 1, fig. 7. Une cupule vue en dedans. Fig. 8. Langue de grandeur naturelle vue de profil, Fig. 9, la même, vue de face. N°2. OCTOPUS TUBERCULATUS, Blainville, PI. 4, Octopus ruber, Rafinesque, 1814, Précis des découv. somcol., p. 28, n° 702? O0, tuberculatus, Blainv., 1826, Dict, des Sc, nat., p. 6, pl. 4, fig, 3. Idem, Blainv., 1826, Faun. franc., Moll., p. 8, pl. 1, fig. 8. Idem, d'Orb, et Fér,, Mon. des Céphal. acétab., p. 38 ; Poulpes, pl. 21, 23, p, 38. Idem, d'Orb., 183, Moll, des Antilles, p. 15, n° 2. O. corpore brevi, rotundo, verrucoso, cirrhis ornato ; ca- pile brevi, cirrhis binis, suprà oculis ornato; brachiis gra- nulosis, cirrhosis, brevibus, inæqualibus ; ordo longitudinis parium brachiorum 2, 3, 4, 1, vel 3, 2, 4, 1; acetabulis dilatatis, compressis. Dim. Longueur totale, 400 mill.; longueur du corps, 80 mill.; longueur des bras supérieurs, 230 mill. ; longueur des bras latéraux-supérieurs, 300 mill.; longueur des bras laté- raux-inférieurs, 270 mill.; longueur des bras inférieurs, 240 mill. Animal raccourci. Corps court, couvert de verrues granu- leuses, irrégulières, papilleuses, et sur le dos de quatre cirrhes pointus, dirigés l’un en avant, l’autre en arrière, les deux autres sur les côtés. Il y en a de plus deux sous le corps. Tête courte, aussi large que le corps, couverte de verrues, et pourvue sur les yeux de deux cirrhes dont un postérieur très- long. Couronne très-large, couverte d'aspérités. Bras gros et courts, granuleux ; leur ordre de longueur est 2, 3, 4, 1. Cu- pules très-larges; les trois premières sur une seule ligne. Membrane de l'ombrelle peu grande, granulée entre les bras supérieurs, où elle est plus courte. Couleurs brun-violacé en dessus, le dessous presque blanc. Rapp. et diff. — Très-voisine de l'O. rugosus par son ensem- ble court, cette espèce s’en distingue par l'ordre de longueur de ses bras, par ses granulations papilleuses, par ses cirrhes nom- G, OCTOPUS, 471 breux , et par le manque de ramifications sur les côtés du corps. Elle diffère de l'O. vulgaris par ses bras bien plus courts, et par la coloration de la membrane. Hab. L'océan Atlantique, sur les côtes de France, des Antilles, d'Afrique. La Méditerranée. Expl. des fig. PL. 4, fig. 4, p. 474. Animal réduit vu sur le dos, fig. 2. Le même vu de côté. Fig. 3, mandibule supé- rieure duÿbec vue sur le dos. Fig. 4, la même, vue de profil. Fig. 5, mandibule inférieure vue sur le dos. Fig. 6, la même, vue de profil. Espèces de l’océan Atlantique sur les côtes d'Amérique. N° 3. OCTOPUS RUGOSUS, Blainville. Polypus mas., Seba, 1758, Thes., t. IIT, pl. 2, fig, 2, 37? Octopus , Barker, 1758, in philos. Trans., v. L, part, 2, p.777, pl, 29, fig, 4 à 4, Idem, Bruguière, 1789, Encycl, méth., pl, 76, f, 1, 2, Shaw., Miscell., t, X, pl. 359, Sepia rugosa, Bosc, 1792, Actes de la Soc, d'Hist, nat., tab, 5, f. 1-2, Octopus granulatus, Lamarck, 1799, Mém, de la Soc, d'Hist, nat, de Paris, tal D. 20. n°2. Sepia granulosa, Bosc, 1802; Buff, de Déterville, Vers, t. I, p. 47, Le Poulpe granuleux, Montf,, 1802; Buff. de Sonnini, Moll., t, III, p. 30, pl. 29. Le Poulpe américain, de Barker, Montf., 1802; Buff. de Sonnini, Moll,, t, IT, p. 38, pl 30. O. granulatus, Lam., 1822, An. s. vert.,t. VII, p. 658, n° 2, Idem, Fér., 1826; d’Orb., Tableau des Céphal., p. 53, n° 2, Idem, Blainv., 1826, Dict. des Sc. nat., t. XLIIT, p. 185, O. Barkerit, Féruss., 1826; d’Orb,, Tableau des Céphal., p. 54, n° 3. O. americanus, Blainv., 1826, Dict. des Sc. nat., t. XLIII, p, 189, O, rugosus, Blainv., 1826, Dict. des Sc. nat., t, XLIIT, p, 185. ( D’après Bosc. ) O. granulatus, Philippi, 1836, Enum, sicil., p, 241, n° 3. 0, rugosus, d'Orb, et Féruss., 1838, Mon. des Céphal, acét,, p. 45; Poulpes, pl. 6, p. 23. Idem, d'Orb., 1839, Moll. des Antilles, t. I, p. 18. O. corpore ovali, bursiformi, magno; supernè capite bra- chiisque, tuberculis granulosis ornatis; capite brevi; cirrho elongato super oculis ; brachiis brevibus, conicis ; ordo lon- gitudinis parium brachiorum %, 3,2, 1. Dim. Longueur totale, 190 mill.; longueur du corps, 33 mill.; longueur des bras supérieurs, 420 mill. ; longueur des bras latéraux-supérieurs, 134 mill. ; longueur des bras latéraux - 172 CÉPRALOPODES. inférieurs, 440 mill. ; longueur des bras inférieurs, 455 mill. Animal raccourci, corps rond, très-gros, marqué en dessous d'un sillon profond, couvert de petites verrues arrondies ou bilobées, disparaissant sur les côtés. Tête courte, verruqueuse, pourvue, sur chaque œil, d’un cirrhe conique charnu; bec brun, très-petit; couronne volumineuse, granuleuse; bras gros et courts, tuberculeux, diminuant de longueur des inférieurs aux supérieurs. Cupules larges, membrane de l'ombrelle peu dé- veloppée. Couleurs brun-violacé en dessus, dessous blanc; sur les côtés de la couronne, en dehors sont des lignes brun- violet réticulées. Rapp. et diff.— Cette espèce se distingue du poulpe tuber- culeux par les lignes réticulées de la partie cérvicale et par la régularité des verrues de leur corps, le manque total de cirrhes sur cette partie et sur la couronne, l’ordre de longueur des bras. Le poulpe rugueux a beaucoup de rapports avec l'O. vulgaris ; mais il s’en distingue par un manque absolu de cirrhes sur le corps, n'en ayant en tout qu'un seul sur les yeux. Hab. L'océan Atlantique, sur les côtes des Antilles et du Sénégal. Le grand Océan, à Manille, à l’île de France, à Batavia. OCTOPUS VULGARIS. Lam., voyez p. 168, n° 1. Antilles et Brésil. OCTOPUS TUBERCULATUS. V. p.170, n 2, Antilles. N° 4. OCTOPUyS TEHUELCHUS, d'Orbigny. Octopus tehuelchus, d’'Orb., 1835, Voyage dans l'Amérique méridion. , t. V, 2° partie; Moll., p. 27, pl. 1, fig. 6-7. Idem, d'Orb. et Fér., 1838, Mon. des Céphal. acétab., p. 55; Poulpes, Diane O. corpore rotundo, lævigato, obseuro-nigricante; capile brevi, lato; brachiis elongatis, inæqualibus, pro longitu- dine 4°,1°,3°, 2, Dim. Longueur totale, 467 mill.; longueur du corps, 22 mill. ; longueur des bras supérieurs, 130 mill. ; longueur des bras latéraux-supérieurs, 447 mill.; longueur des bras la- téraux-inférieurs, 430 mill.; longueur des bras inférieurs , 135 mill. : _Æ G. OCTOPUS. 173 Animal allongé; corps court, presque rond, lisse; tête moins large que le corps, lisse; couronne large; bras longs, comprimés, presque égaux; leur ordre de longueur est 4, 1, 3, 2. Cupules au nombre de 100 à peu près, aux plus longs bras. Membrane de l’ombrelle mince; tube locomoteur long , étroit. Couleurs sur le vivant, brun-noirâtre en dessus, passant au bleuâtre en dessous. Rapp. et diff. — Parmi les poulpes, cette espèce est seule en- tièrement dépourvue de cirrhes charnus ; c'est aussi celle qui a la peau la plus lisse. Quant à sa forme , l'Octopus horridus ct l'O. aculeatus sont ceux qu'on peut en rapprocher, en rai- son dela légère disproportion relative de ses bras, sans qu'ils soient pourtant aussi disproportionnés que dans ces espèces, qu sen distinguent d’ailleurs par les cirrhes dont elles sont ornées. Hab. L'océan Atlantique, sur les côtes de la Patagonie, au 40° degré. Espèces de l'océan Atlantique, sur les côtes d'Afrique. N° 5. ccrorus cuvrent, d'Orbigny. O. Cuvieri, d’'Orb., 1825, pl. 4 des Poulpes. O. Lechenaultit, &'Orb., 1825, pl. 1 des Poulpes. 0. macropus, Risso, 1826, Hist. nat. de l’Eur. mérid., IV, p. 3, n° 3. O. macropus, Delle-Chiaje, 1828, Mém. IV, p. 40 et 56, n° 2, pl. 54, n° %6. Idem, de Blainv., Faun. franc., Moll., p. 6, n° 2, d’après Risso. Idem, Wagn., 1828, Zeitschr für die Organ. physik., t. II, p. 225: et Bullet, des Sc. nat., t. XIX, p. 387, n° 1. 0. macropodus, Sangiov., 1829, Ann. des Sc. nat., t. XVI , p. 319; et Bullet, des Sc. nat., t. XX, p. 338. 0. Cuviert, Guérin, Icon. du Règne anim. de Cuvier, Moll., DL fio-t1; O. longimanus , Féruss., manusce. O. Hacropus, Rang, 1837, Mag. de Zool., p. 61 , pl. 90. O. macropus, Philippi, 1836 , Enum. moll. sic., De 210 ni O. Cuvieri, d'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céph. acét.; Poulpes, pl. 1, 4, 24, 27, p. 18. Idem, d'Orb., 1838, Moll. des Canaries, p. 16, n° 2. O. corpore verrucoso, bursiformi; aperturd mediocri: cir- rhis ocularibus subnullis; brachiis longissimis , gracilibus, inæqualibus, pro longitudine 1°, 2, 3°, 4°: membranis um- belle explicatis ; acetabulis elevatis. 474 CÉPHALOPODES. Dim. Longueur totale, 600 mill. ; longueur du corps, 40 mill. ; longueur des bras supérieurs, 530 mill. ; longueur des bras latéraux-supérieurs, 460 mill.; longueur des bras laté- raux-inférieurs , 420 mill. ; longueur des bras inférieurs, 370 millim. Animal. Forme générale grêle , élancées corps oblong, élargi inférieurement, verruqueux en dessus, et pourvu d'un cirrhe postérieur médian. Tête étroite, pourvue, sur les yeux, de cirrhes peu apparents. Bec brun, liseré de blane tout autour. Bras très- longs, diminuant de longueur dans l’ordre 1,2, 3, 4. Ils mon- trent quelques grosses cupules aux deux paires de bras supé- rieurs. Couleur très-variable, généralement rouge. Rapp. etdiff.—On le distingueraimmédiatement par ses qua- tre bras supérieurs, beaucoup plus longs que les autres, et sur- tout par le grand développement des supérieurs, par les cupules beaucoup plus grosses aux quatre bras supérieurs, et par l'ordre de longueur, qui est invariablement 1, 2, 3, 4. D'ailleurs, de tous les poulpes connus jusqu'à ce jour, c'est le plus élancé, le plus grêle, ne pouvant être comparé, sous ce point de vue, qu'avec l'Octopus aranea, dont les bras ont des proportions tout à fait opposées, les inférieurs étant les plus longs, Hab. L'océan Atlantique sur les côtes des Canaries. La Médi- terranée, Legrand Océan, dansles mers de l'Inde. La mer Rouge. GCTOPUS VULGARIS, Lam. Voy. p.168, n°, Canaries. OCTOPUS RUGOSUS. Voyÿ. p. 171, n° 3, Sénégal. Espèces incertaines de l'océan Atlantique. N° 6. ccTrorus BREvVIPES, d'Orbigny. Octopus brevipes ; d'Orb., 1835, Voyage dans l'Amérique mérid,, Mollusques, p. 22, pl. 1, fig. 1-8, Idem, d'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 61; Poulps, pl. 47, fig. 1, O. corpore oblongo , magno , lævigato, maculis rubris or- nalo; capite brevi , lato ; oculis prominentibus, supernè cæ- ruleis ; brachis brevissimis ferè æqualibus. Dim: Longueur totale, 47 mill.; longueur du corps, 7 mill. ; longueur des bras supéricurs, 6 mill. G. OCTOPUS. 175 Animal très-raccourci. Corps oblong, lisse, couvert d'un épiderme très-mince, Tête volumineuse, large. Yeux saillants sans paupières. Bras coniques très-courts, ayantun peu plus du tiers de la longueur totale de l'animal ; presque égaux entre eux, les paires supérieures à peine plus longues. Couleurs: bleuâtre , couverte de taches rouges plus nombreuses en dessus sur le mi- lieu du corps. Yeux argentés, surmontés d'une tache bleue. Rapp. et diff.—Je ne vois pas de quelle espèce on pourrait rapprocher l'Octopus brevipes. Aucune de celles qu'on connaît n à les bras aussi courts et des formes aussi raccourcies; mais, tout en trouvant dans ce poulpe presque tous les caractères d'un animal complet, il serait possible qu'il ne füt que le jeune de quelque espèce pélagienne. Hab. L'océan Atlantique, en pleine mer, par 23° de latitude nord et 35° de longitude ouest de Paris. N° 7. OCTOPUS VENUSTUS, Rang. Octopus venustus, Rang, Moll,, manusc. | Idem , d'Orb. et Fér.,1838, Mon. des Céph. acét., p. 64 ; Poulp., pl. 21, fig.8,9. Dim. Longueur totale, 20 mill.; longueur du corps, 40 mill. Animal. Corps ovale, bursiforme, lisse, à ouverture embras- sant la moitié de la circonférence. La tête courte, un peu large, avec des yeux gros et saillants: Bras assez courts, différant peu de longueur ; cupules petites, et assez peu apparentes. Couleur générale, blanche et transparente, un peu dorée à la partie dorsale, laissant apercevoir la masse oblongue des viscères ; les bras de la même couleur que le manteau. Hab. L'océan Atlantique, sur la côte de Gorée. Cette es- pèce, décrite et figurée par M. Rang, paraît être un jeune âge indéterminable. Espèces de la Méditerranée. OCTOPUS VULGARIS, Latnark. Voy. p. 168, n° 4. GCTOPUS TUBERCULATUS, Blainville. V. p.170, n°2. OCTOPUS CUVIERZ, d'Orb. Voyez p. 173, n° 5. N° 8. CCTOPUS TETRACIRRAUS, Delle-Chiaje. Octopus tetracirrhus, Dellé-Chiaje, Moll., manusc. Idem , ’'Orb, et Féruss., 1838, Mon, des Céph, acét., p. 36, n° 5 ; Poulp., pl, 22. 176 CÉPHALOPODES. O. corpore verrucoso, ovali, posticè uni-cirrhoso!; cir- rhis ocularibus duobus ; brachris brevibus , inæqualibus pro longitudine, 2,3, 1, &; membranis umbellæ dilatatis. Dim. Longueur totale, 270 mill.; longueur du corps, 55 mill.; longueur des bras supérieurs, 460 mill. ; longueur des bras latéraux-supérieurs, 220 mill. ; longueur des bras laté- raux-inférieurs, 480 mill. Animal. Corps bursiforme, légèrement granuleux.Tête large, peu distincte du corps, munie, en dessus de chaque œil, de deux cirrhes coniques extensibles, situés en avant et en arrière des yeux. Couronne peu distincte. Bras peu longs, légèrement inégaux ; leur ordre de longueur est 2, 3, 4, 4. Cupules sur deux lignes peu séparées; les trois premières, autour de la bouche, sont sur une seule ligne. Couleur : à l’état frais, jaunätre. Rapp. et diff. — Ce poulpe se rapproche beaucoup de l'O. vulgaris; néanmoins il paraît s’en distinguer par les bras dans un ordre différent de longueur. Hab. La Méditerranée, près de Naples. M. Delle-Chiaje. Espèces incertaines de la Méditerranée. N° 9. ocTopus cnANoOSUS, Blainville. Octopus granosus, Blainville, 1826, Dict. des Sc. nat., t. XLIIT, p. 186. Idem, Blainville , Faune franc., Mollusques, p. 7, pl. 1-2. | Idem , d'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céph. acétab., p. 63. « Corps très-petit, globuleux, un peu transverse, finement granulé en dessus comme en dessous ; appendices tentaculaires huit fois aussi longs que le corps, assez peu palmés à la base, allant graduellement en décroissant depuis la première paire inférieure jusqu’à la quatrième supérieure; couleur d'un brun- rougeâtre en dessus, et couleur de chair sale en dessous : lon- gueur totale, quatorze à quinze pouces. « J'ai recu des mers de Sicile deux individus de cette es- pèce, qui est bien certainement distincte du poulpe commun. 1 Nous n'avons pu découvrir de cirrhe sur l'individu envoyé par M. Delle- Chiaje. ‘+ ‘ G. OCTOPUS. 477 En effet, outre les caractères rapportés, elle est toujours beau- coup plus petite. » (Blainville.) C'est probablement une variété des autres espèces de la Mé- diterranée. D'Orb. N° 10. GcToPus PILOSUS, Risso. Octopus pilosus, Risso , 1826, Hist nat. de l’Eur. mérid., t. IV, p. 4, n° 5. Idem, Blainv., Faune franc., Mollusques , p. 7, n° 3 (d’après Risso). Idem , d'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 67. O. corpore rotundato , toto griseo, cinereo-fusco, pilis ru- fescentibus, fasciculatis, supra ornato ; pedibus brevissimis, Risso. Cette espècé”, extrêmement rare, présente un corps arrondi, d’un gris-cendré brun, orné en dessus, de faisceaux de poils roussâtres. L'œil est fort grand, très-proéminent ; les pattes sont extrèmement courtes, épaisses , couvertes de grosses ven- touses, dont la partie intérieure est aiguillonnée. La femelle pesait environ deux kilogrammes. Longueur, 310 millimèt. Hab. La Méditerranée, près de Nice, M. Risso. Cette es- pèce parait au moins très-douteuse. D’Orb. N° 11. ocrorus FRAYEDUS, Rafinesque. Octopus frayedus, Rafinesque , 1814, Précis de découv. somiol. Idem , Blainv., 1826, Dict. des Sc. nat., p. 189 (d’après Rafinesque). Idem, &'Orb. et Féruss., 1838 , Mon. des Céph. acét., p. 71. Appendices tentaculaires égaux , presque six fois plus grands que le corps, et n'ayant pas de cupules à l'extrémité; couleur du dos rougeätre. Hab. La Méditerranée. ( Rafin.) N° 12. ocrorus p1pYNaMUS, Rafinesque. Octopus didynamus, Rafinesque, 1814, Précis de découv. somiol. Idem, Blainv., Dict. d’'Hist. nat.,t. XLIIT, p. 190 ( d’après Rafinesque). Idem, d'Orb. et Féruss., 1838 , Mon. des Céph. acét., p. 71. Appendices tentaculaires inégaux, la paire supérieure la plus longue et égalant presque cinq fois le corps; couleur du dos brunètre. Hab. La Méditerranée. (Rafin.) N° 13. OCTOPUS TETRADYNAMUS, Rafinesque. Octopus tetradynamus , Rafinesque , 1814, Précis des découv. somiol. MOLLUSQUES T, I. 42 178 CÉPHALOPODES. Octopus tetradynemus, Blainv., 1826, Dict. des Sc. nat., t. XLIII, p. 490. Idem, d'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 71. Appendices tentaculaires égalant cinq fois la longueur du corps, inégaux, et alternativement plus longs; couleur gri- satre. fab. La Méditerranée. (Rafin.) N° 14. OCTOPUS HETEROPODUS, Rafinesque. Octopus heteropodus, Rafinesque , 1814, Précis de décour. somiol. Idem, Blainv., 1826, Dict. des Sc. nat.,t. XLIII, p. 190. Idem, dOrb. et Féruss., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 71. Appendices tentaculaires inégaux, fort courts, égalant à peine la longueur du corps, la paire supérieure la plus lon- gue; dos rougeàtre. Lab. La Méditerranée. (Rafin.) Espèces de la mer Rouge. CCTOPUS VULGARIS, Lamarck. Voyez p. 168, n°1. GCroPUs CUVIERI, d'Orbigny. Voyez p.173, n°5. N° 15. cororus xormtpus, d'Orbigny. Sav., Descript. de l'Égypte, atlas, Céphal., pl. 4, fig. 2. Octopus horridus , &'Orb., 1826, Tableau des Céphal., p. 54, n° 4. Idem, Audouin , explication des Planches de Sav., p. 3, n° 2. Idem, Ehremberg , Cephalopoda Octopus, n° 2. Idem , d’Orb. et Fér., 1838, Mon. des Céphal. acét., p. 51; Poulp., pl 7, fig. 3. O. corpore brevi, rotundo, cirrhoso, maculis rotundatis regularibus ornato; capite brevi; brachiis brevibus, sub- œquahbus, conico-subulatis, pro longitudine 4°, 3°, 2°, 4°, Animal assez allongé; corps court, arrondi, muni d'un grand nombre de cirrhes disposés régulièrement au milieu et autour. Tête courte, pourvue de cirrhes autour des yeux. Bras gros, courts, ornés de quatre ou cinq cirrhes saillants sur leur partie extérieure. Ils sont dans l’ordre de longueur 4, 3, 2, 4. Cupules grosses. Couleurs : couvert, sur une teinte foncée, de taches pàles arrondies ou irrégulières, qui forment sur le corps et sur les bras une bigarrure assez régulière. Le corps a surtout quatre grandes taches, au milieu desquelles sont les cirrhes. Éapp. et diff.—Cette espèce semble, par ses nombreux cir- rhes, se rapprocher beaacoup de l'Octopus tuberculatus ; mais . G. OCTOPUS. 179 elle s'en distingue par la proportion de sesbras, parses teintes ; car ses bras * feraient comparer à l’Octopus horridus, dent elle diffère par ses taches. Hab. La mer Rouge, sur le littoral égyptien. Espèces incertaines de la mer Rouge. N° 16. ocTorus rimermraïus, Ruppell. Octopus fimbriatus, Ruppell. M.S. Idem, d’'Orb. et Féruss.,1838, Mon. d es Céph. acét., p. 64. Forme de l'Octopus granulatus, lisse, avec une pointe au- dessus des yeux; corps globuleux ; bras courts, entortillés. Hab. La mer Rouge. M. de Haan, en donnant, dans une lettre à M. de Férussae, les détails que je viens de transcrire, ne dit rien de plus de cette espèce. Je crois qu'elle appartient, soit à l'Octopus horridus , connu pour habiter la même mer, soit à l’une des variétés de l'Octopus tuberculatus. Espèces du grand Océan. CCTOPUS VULGARIS, Lamarck, V. p. 168, n° À. Ile de Ponte Inde. - CCTOPUS RUGOSUS, Blainville. WATT, dd Ile de France, Manille, Batavia. GCEOPUS CUVIERI, d'Orbigny. V. p.173, n° 5. Côtes de l’Inde. N° 17. ocTerus FONTANIANUS, d'Orbigny. Sepia Octopus, Molina, Hist. nat. du Chili, p. 173? Octopus Fontanianus , d'Orb., 1835 ; Voyage dans l’Am. mérid., Moll., p. 2 RULES RSR idem, d'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céphal. acét., p. 49; Poulp., pl. 28, 29. O. corpore magno, ovali, verrucoso , rubro-violaceo ; su- perciliis unicirrhis ; brachiis mediocribus inæqualibus, in- ferioribus elongatis. Dim. Longueur totale, 230 mill.; longueur du corps, 37 mill. ; longueur des bras supérieurs, 165 mill. ; longueur des bras latéraux-supérieurs, 165 mill.; longueur des bras laté- raux-inférieurs, longueur des bras inférieurs, 166 mill. Animal médiocrement allongé; corps arrondi, légèrement verruqueux ; ouverture du corps large. Tête étroite, presque lisse; yeux saillants, pourvus en dessus d’un cirrhe postérieur. 480 CÉPHALOPODES. Bec brun portant une couronne étroite. Bras longs, anguleux, égaux, les bras inférieurs seuls plus longs. Cupules rappro= chées, diminuant graduellement à tous les bras, excepté aux deux bras latéraux de chaque côté ou après la cinquième ou la sixième; quatre ou six cupules sont du double des autres. Membrane de l’ombrelle très-grande. Elle paraît avoir des ca- vités aquifères. Couleur sur le vivant, rouge-violet, foncé en dessus. Rapp. et diff.—Cette espèce a, par son corps, par ses mem- branes à la base des bras, beaucoup des caractères de l'O. vul- garis; mais elle en diffère essentiellement par une taille beaucoup moindre , par un corps plus grand, par ses bras moins longs à proportion, et plus égaux, par le manque d’appendices sur le corps , de triple appendice sur l'œil. Elle se rapproche aussi un peu de l’Octopus tehuelchus, sans avoir la peau lisse de ce dernier. Hab. Le grand Océan, sur les côtes du Chili et du Pérou, entre les rochers. N° 18. OCTOPUS SUFERCILIOSUS, Quoy et Gaimard. Octopus superciliosus , Quoy et Gaimard, 1832, Zoologie du Voyage de l’Astro- labe, t. II, p. 28, pl. 6, fig. 4. Idem, dOrb. et Féruss., 1838 , Mon. des Céph. acét., p. 41; Poulpes, pl. 10 et 28. O. corpore ovali , cirrhoso, tuberculoso, suprà albescente , vel rubescente, lateraliter cristato; capite elevato; ocuhs conveæis , cirrhosis ; brachiis elongatis concis , ordine longi- tudinis parium brachiorum 2, 4, 3, 4. Dim. Longueur totale, 100 mill.; longueur du corps, 16 mill.; longueur des bras supérieurs, 66 mill.; longueur des bras latéraux-supérieurs, 77 mill.; longueur des bras latéraux- inférieurs, 70 mill.; longueur des bras inférieurs, 76 mill. Animal médiocrement allongé, corps acuminé postérieure- ment, légèrement granuleux, orné de cirrhes longs, ainsi disposés : un postérieur aigu, sept ou huit épars sur sa partie convexe, et sur deux lignes longitudinales, formant une es- G. OCTOPUS. 181 pèce de crête, de chaque côté, à la face! latérale. Souvent ces tubercules et les lignes latérales sont peu visibles. Tête très-distincte, renflée, lisse au milieu, pourvue, sur chaque œil, de quelques tubercules. Becsans ailes latérales. Bras longs, anguleux, peu inégaux, dans l’ordre suivant, 2, 4, 3,1. Cupules larges, espacées. Couleurs, blanc à l’état de vie, d’une teinte vineuse conservés dans l'alcool. Rapp. et diff. —Jetrouve, par la longueur respective des bras, de l’analogie entre cette espèce et l'O. membranaceus, tan- dis qu'elle en diffère par les cirrhes dont elle est couverte : ce dernier caractère la rapproche aussi beaucoup de l'O. tu- berculatus , Blainv., dont elle se distingue par des yeux, beau- coup plus saillants, par des bras autrement proportionnés , très-peu inégaux et plus longs. Hab. Le grand Océan, dans le détroit de Bass (Nouvelle- Hollande). N° 19. OCTOPUS MEMPBRANACEUS, Quoy et Gaimard. Octopus membranaceus , Quoy et Gaymard, 1832 , Zool. du Voy. de PAstrolabe, vol. 2, p. 89, pl. 6, fig. 5. Idem, &Orb. et Fér., 1838 , Mon. des Céph. acét., p. 43; Poulp., pl. 10, 28. O. corpore obtuso , granuloso , membrand laterali munito ; capite cirrhis trinis, utroque latere signalo; brachiis brevi- bus, inæqualibus ; ordine longitudinis parium brachiorum 2, 5,4, 1; maculd nigré, lateraliter collum. Dim. Longueurtotale, 95 mill. ; longueur du corps, 17 mill. ; longueur des bras supérieurs, 54 mill. ; longueur des bras la- téraux-supérieurs, 70 mill.; longueur des bras latéraux-infé- rieurs , 60 mill. ; longueur des bras inférieurs, 60 mill. Animal peu allongé. Corps oblong, chtus, granuleux. Tête large, granuleuse en dessus, pourvue d’un long cirrhe mé- dian et de deux latéraux, un sur chaque œil. Bras inégaux qua- drangulaires, peu allongés, granuleux en dedans et en dehors; leur ordre de longneur est 2, 5, 4, 1. Cupules larges. Mem- branestrès-courtes, granuleuses. Couleurs, blanchâtre à l’état vivant; noirâtre, lorsqu'il est conservé dans la liqueur. Beux 182 CÉPHALOPODES. taches noires, une de chaque côté, entre la base des bras latéraux. Rapp. et diff. — Voisine de l'O. tuberculatus, elle s'en distingue par la membrane du corps et par ses taches noires. Hab. Le grand Océan, au port Dorey, Nouvelle-Guinée. N° 20. OCTOPUS LUNULATUS, Quoy et Gaimard. Octopus lunulatus, Quoy et Gaimard,1832, Zoologie du Voyage de l’Astrolabe, t. IT, p. 86, pl. 6," fig-11-2: $ Idem, d'Orb. et Fér., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 59; Poulp., pl. 40, 26. O. corpore brewr, tubereulato, albido, lunulis cœruleis auratisque irrorato; brachis brevibus , conicis pro longitu- diner 3708 T0! Dim. Longueur totale, 32 mill.; longueur du corps, 8 mill. ; longueur des bras supérieurs, prise de leur base, 17 mill. ; longueur des bras latéraux-supérieurs, 18 mill. ; longueur des bras latéraux-inférieurs, 20 mill. ; longueur des brasinférieurs, 24 mill. ù Animal raccourci. Corps court, couvert de quelques tuber- cules épars, et de six lignes de cercles arrondis, saillants, à cen- tre concave, formant en tout vingt cercles. Tête courte, grosse, couverte de tubereules et de trois cereles saillants ayant un tu- bercule à leur centre; l’un médian, transversal, les deux au- tres latéraux. Couronne très-haute, marquée d’un cerele entre la base de chaque bras. Bras courts, coniques, presque égaux. Leur ordre de longueur est 4, 3, 2, 4. Cupules au nombre de 50 à peu près. Membrane très-courte. Couleurs, à l'état vivant, blanc; les cercles, bleu très-vif au pourtour , moins intense au milieu. Rapp. et diff. — Quoique cette espèce ait les bras dans une disposition tout à fait différente de l'O. rugosus et del O. mem- branaceus , elfe s’en rapproche néanmoins beaucoup par leur peu de longueur relativement au corps, par les granula- tions de son corps, par sa forme raccourcie ; mais elle se dis- tingue nettement de toutes les autres espèces par les cercles saillants tout à fait caractéristiques dont elle est ornée. Hab. Le grand Océan, sur les côtes du Havre-Curteret (Nou- velle-Zélande). G, OCTOPUS. 183 ° 21. QCTOPUS ACULEATUS, d'Orbigny. topus aculeatus , d'Orb., 1825 ; Re pl. 7. 0. niveus, Féruss., 1826, d'Orb., Tableau méthod. des Céphal., p. 54. Idem, Lesson , 1830 , Voy. de la Coquille , Zool., t. II, part. 1,p. 239, pl.1, fig. 4 et 4 bis. O. aculeatus, d'Orb. et Féruss,, 1838, Mon. des Céph. acét.; Poulp., pl 7,8, 23, p. 53. O. corpore brevi, suprà horrido, infrà lœvigato ; capite aculeato ; brachiis crassis, elongatis , cirrhosis, inœæquali- bus, pro longitudine 4°, 2°, 3°, 4°. Dim. Longueur totale, 230 mill. ; longueur du corps, 17mill.; longueur des bras supérieurs, 134 mill. ; longueur des bras la- téraux-supérieurs, 170 mill. ; longueur des bras latéraux-infé- rieurs, 158 mill. ; longueur des bras inférieurs, 190 mill. Animal allongé. Corps court, arrondi, petit par rapport aux bras, couvert, près de la tête, de cirrhes nombreux. Tête distincte , saillante en dessus, ornée de longs cirrhes, plus rapprochés sur les paupières et formant un cercle autour des yeux. Bec brun partout. Bras très-gros, longs, pourvus en dehors de cirrhes saillants. Leur longueur est 4, 2, 3, 1. Cu- pules très-larges ; le nombre en est d'environ 490 aux plus longs bras. ete de l’ombrelle peu développée. Couleurs : Hnche sur les individus vivants ; jaune rosé sur les individus conservés dans la liqueur. Rapp. et diff. — Getie espèce a, par la longueur respective de ses bras, quelques rapports avec l'O. aranea, tout en se dis- tinguant par les cirrhes nombreux dont son corps est orné et par l’ordre de longueur des bras. On peut encore la rapprocher de l'O. horridus, maïs, comme celui-ci a les bras beaucoup plus courts, bien qu’ils soient dans le même ordre de longueur, il sera toujours facile de les reconnaître. Hab. Le grand Océan, à Manille, à Borabora. N° 92. OCTOPUS INDICUS, Rapp. Octopus indicus, Rapp. M. S. Idem, d'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 24; Poulpes, pl: 25, 26, fig. 1-4. O. corpore lœvigato, bursiformi; cirrhis nullis; brachis 184 CÉPHALOPODES. subelongatis , inæqualibus : ordine longitudinis parium bra- chiorum 1, 2, 3, 4; membrand umbellæ maximd; orificris aquiferis , circum buccam dispositis. Dim. Longueur totale, 3/0 mill. : longueur du corps, 35 mill.; longueur des bras supérieurs, 290 mill. ; longueur des bras latéraux-supérieurs, 250 mill. ; longueur des bras latéraux-in- férieurs , 495 mill. ; longueur des bras inférieurs, 190 mille Animal médiocrement allongé, peau mollasse. Corps oblong, élargi postérieurement, lisse partout. Tête peu distincte, lisse. Bras comprimés, lisses, très-inégaux, diminuant dans l’ordre 4, 2,3, 4. Cupules peu saillantes. Membrane de l'ombrelle très- développée, pourvue entre chaque bras, en dedans, de poches aquifères, dont l'orifice est au fond de l’ombrelle. Rapp. et diff. — Très-voisin de l'O. Fontanti et del O. vul- garis, il diffère du premier par ses bras inégaux, par lemanque de cupules, plus grosses sur les bras internes, par le manque de granulations de la peau, caractères qui le distinguent aussi de l'O. vulgaris , toujours pourvu de cirrhes. Les huit poches aquifères de l'intérieur de son ombrelle le distinguent nette- ment, ainsi que la proportion de ses bras. Hab. Le grand Océan, aux îles Célèbes: N° 93. GCTOPUS ARANEA, d'Orbigny. Octopus aranea, d'Orb., 1825; Poulpes, pl. 5. O. filamentosus, Blainv., 1826, Dict. des Sc. nat., t. XLTIT, p. 188. O. aranea, d'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 57; Poulpes, pl. 5. O. corpore ovali , brevi ; capite brevi ; superciliis unicir- rhis; brachiis elongatis, inœæqualibus , pro longitudine 4°, 5°, 20, 4°; membranis umbellæ brevibus. Dim. Longueur totale, 215 mill.; longueur du corps, 16 mill.; longueur des bras supérieurs, 400 mill. ; longueur des bras latéraux-supérieurs, 140 mill.; longueur des bras la- téraux-inférieurs , 170 mill.; longueur des bras inférieurs, 195 mill. Animal très-allongé. Corps oblong, lisse. Tête courte, plus étroite que le corps, très-lisse, ornée, sur chaque œil, d'un cirrhe conique postérieur. Couronne large. Bras lisses, très- G. OCTOPUS. 185 longs, grèles et très-inégaux , leur ordre étant 4, 3, 2, 4. Cu- pules petites, rapprochées au nombre d'environ 180 aux bras les plus longs. Les quatre premières, autour de la bouche, sont surune seule ligue. Membranes de l’ombrelle, courtes. Couleur dans la liqueur, noirâtre, avec des points chromophores très- petits. ; Rapp. et diff. — Cette espècesedistingue nettement de toutes les autres par ses bras croissant en grosseur et en longueur des supérieurs aux inférieurs, et par leur allongement relative- ment au corps. Les seules espèces qui nous montrent cet or- dre de longueur est l'O. verrucosus et l'O. horridus, dont les bras sont très-courts relativement. D'ailleurs, les cirrhes nombreux dont le corps de ce dernier est orné, manquant en- tièrement dans l'O. aranea , pourront toujours les distinguer. Hab. Le grand Océan, sur les côtes de l’île de France. Espèces incertaines du grand Océan. N° 24. OCTOPUS CHRULESCENS, Péron. Octopus cærulescens, Péron; Blainv., 1826, Dict. des Sc. nat., t. XLIT, p. 129. Idem, d'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 65. Corps assez court, varié de très-petits points pourprés, serrés, sur un fond bleu très-agréable; appendices tentaculaires beau- coup plus longs que le corps, et garnis de suçoirs un peu blan- châtres , terminés en alène, et cependant non onguiculés. Lon- gueur totale, 6 centimètres, dont 2 pour le corps et 4 pour les bras. (Blainv.) Hab. Le grand Océan, sur les c êtes de l’île Dorre (Nouvelle Hollande.) (Péron.) N° 95. OCTCPUS PERGNII, Lesueur. Sepia Oclopoda , Péron, manuscrit (d’après Lesueur). Sepia Peronti, Lesueur, 1822, Journ. of the Acad, of the nat. of Philad., {, IT, pu 101*Sp.72 Octopus Peronit, Féruss. ; d’Orb., 1825, Tab. classif. des Céph., p. 54, n° 7. O. pustulosus, Péron ; Blainv., 18%, Dict. des Sc. nat., t. XLIIT. p. 186. Idem, d'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céphal. acét., p. 66. Corps couvert d’une peau épaisse, rugueuse, d’un brun verdâtre; appendices tentaculaires plus épais et plus courts que l'O. variolatus, etarmés de ventouses plus rares et plus grandes. Longueur totale, 38 centimètres. 186 CÉPHALOPODES. Hab. Le grand Océan, côtes de l’île Dorre (Nouvelle-Hol- lande.) (Péron.) N° 26. OCTOPUS BOSCIS, Lesueur. Sepia rugosa, Péron, mss. Octopus Boscit, Lesueur, 1822, Journal of the Acad, of the nat, Sc, of Phil, LIT p: 10154Sp. 19: O. variolatus, Péron; Blainv., 1826, Dict. des Sc. nat., t. XLIII, p. 186. oO, Boscit, d’Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 68. Corps très-grand, peau couverte de tubercules très-serrés et très-nombreux, appendices tentaculaires extrêmement longs, très-épais, armés de deux rangs de ventouses arrondies et apla- ties. Couleur d'un brun noir. Longueur totale , 60 centim. Hab. Le grand Océan, sur les côtes de l’île Dorre (Nouvelle- Hollande. (Péron.) N° 97. OCTOPUS AREO9LATUS , de Iaan. Octopus areolatus, de Haan, ms. Lettre de 1835. Idem, d'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céphal. acét., p. 65. Toute la surface du dos aréolée, avec une tache obscure dans chaque aréole. De la forme de l'O. Cuvieri. Hab. Le grand Océan, sur les côtes du Japon. N° 98. ocTorts FANG 51A©, d'Orbigny. Encyclopédie japonnaise, lib. 51. Wangtchao-iu. Octopus Fang-siao, 'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céph, acét., p. 70. Petite espèce. Longueur , 5 à 6 pouces. Hab. Le grand Océan, sur les côtes du Japon. N° 29. octTopus siNENSIS, d'Orbigny. Recueil de Poissons, de Mollusqnes et de Crustacés, gravés et enluminés au Japon, avec les noms chinois et japonnais, folios 36 et 37, Encyclopédie japonnaise, liv. LI, fol. 17, verso. Pen-thsao-kang-mo, 1593, article Tchang-iu. Octopus sinensis, d'Orb, et Fér., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 68; Poulp., pl. 9. Grande espèce. Tab. Le grand Océan, sur les côtes du Japon. Espèces incertaines sans patrie connue. N° 30. GCTOPUS BREVITENTACULAYUS, Blainville. Octopus brevitentacularus, Blainville, 1828, Dict. des Sc. natur., t. XLIEF, p. 187. Idem, Orb., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 36, n° 4. Corps court, globuleux, lisse, ou non tuberculé, tête forte, G. OCTOPUS. 187 assez distincte, appendices tentaculaires très-palmés, épais, cirrheux , coniques, assez peu longs; la première paire la plus courte; la seconde la plus longue (trois fois seulement de la longueur du corps et de la tête), la troisième un peu moins ; enfin, la quatrième de la supérieure encore un peu moins, mais plus que la première; ventouses larges, bien disposées sur deux rangs alternes, et commençant tout autour de la bouche ; couleur d'un noir rougeâtre sur le dos , d’un bleu noirâtre avec de petits points plus colorés sur la tête : longueur totale, quinze à seize pouces. * J'ai observé trois individus de cette espèce dans la collection du Muséum. Ils ne portaient aucune indication de patrie. (Blain- ville.) Ce poulpe n’est peut-être qu'un état de contraction de l'O- topus vulgaris, dont il a les proportions. (D'Orb.) N° 31. ccrorPus LONGIPES, Leach. Octopus longipes, Leach, 1817, Zool. miscell., t. IT, p. 137. Polypus longipes, ibid., 1818, Journ, de phys.,t. LXXXVI, p. 394. Octopus longipes. Féruss., 1826 ; d’Orb., Tab. des Céph,; Ann, des Sc, nat, p. 54, n° 6. Idem, Blainv., 1826, Dict. des Sc. nat.,t. XLIIT, p. 189. Idem, d'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 67. O. corpore elongato. ovali, glabro, griseo , nigro punc- tulato, pedibus longissimis , gracilibus ; anthliis magnis pro- minulis. Habit... Du cabinet d'Oxford. (Leach.) D'après la longueur des bras, je pense que c’est l'O. Cuvrera, ou arane«. Espèces apocryphes. POULPE COLOSSAL, — Sepia gigas, Oken. Pouipe colossal, Montfort, Buff. de Sonnini, Mollusques, t. IT, p. 256, pl. 26. Sepia gigas, Oken, Sehrb. des zool.., p. 345, n° 7. Idem, d'Orb. et Féruss., 0838, Mon. des Céph. acét., p. 70. Montfort représente cette espèce comme embrassant de ses bras un vaisseau à trois mâts. Cet auteur était si exagéré dans ses extravagances et si extrême dans sa mauvaise foi, qu'il dit un jour à M. Defrance (de qui je le tiens, et qu'il rencontra peu de temps après l'impression de son ouvrage) : « Si mon 188 CÉPHALOPODES. « Kraken passe, je lui ferai étendre ses bras des deux côtés « du détroit de Gibraltar. » Il dit aussi a M. Faujas, devant « M. Champollion-Figeac : « Si mon Poulpe colossal est ad- « mis, à la seconde édition je lui ferai renverser une escadre. » POULPE KRAKEN. Poulpe kraken, Montfort, Buff. de Sonnini, Mollusques, t. II, p. 386. Espèces décrites par les auteurs qui n'appartiennent pas au genre @clopus. Antiquorum, Blainv., +826. Voy. Argonauta argo, Linn. Argonautæ, Blainv., 1826. V. Argonauta argo, Linn. Atlanticus, d'Orb., 14835. V. Philonexis atlanticus, d'Orb. Catenulatus, Fér., 14835. V. Philonexis tuberculatus, d Or. Cirrhosus, Lamarck, 4799. V. Eledone cirrhosus, d'Orb. Cordiformis, Quoy et Gaim., 4832. V. Panoctopus cordfor- mis, d'Orb. A Eylais, d’Orb., 1835. V. Philonexis eylais, d'Orb. Ferussaci, Delle-Chiaje, 1829. V. Philonexis tuberculatus, d'Orb. Hyalinus, Rang, 1835. V. Philonexis hyalinus, d'Orb. Leucoderma , Sangiovani, 1829. V. ÆEledone moschatus, Leach. Microstomus, Reynaud , 1834. V. Philonexis macrostomus , d'Orb. Minimus, d'Orb. 1835. V. Argonauta hians, Solander. Moschatus, Lam., 1799. V. Eledone moschatus ,=Leach. Moschites, Carus, 1824. V. Eledone moschatus, Leach. Pictus, Blainv. V. Philonexis tuberculatus, d'Orb. Quoyanus, d'Orb., 4835. V. Philonexis Quoyanus, d'Orb. Reticularis, Petagua , 1828. V. Philonexis luberculatus, d'Orb. Semipalmatus, Owen, 1837. V. Philonexis Quoyanus , d'Orb. Tuberculatus, Risso, 1826. V. Philonexis tuberculatus, d'Orb. Velatus, Rang, 4837, V. Philonexis velifer, d'Orb. Velifer, Féruss., 4830. V. Philonexis velifer , d'Orb. Ventricosus , Grant, 4837. V. Eledone cirrhosus, d'Orb. Verany, Wagner, 4828. V. Philonexis tuberculatus , d'Orb. G. OCTOPUS. 189 Violaceus, Féruss., 1830. V. Philonexis velifer, d'Orb. Hésumé sur les espèces d’'Octopus. De l’ensemble du travail sur les Octopus, il résulte le dé- pouillement suivant : En 1767, toutes les espèces d'Octopus étaient renfermées par Linné sous un seul nom, le Sepia octopodia. En 1799, le genre Octopus se composait, pour Lamarck, PT RU als at nt 668, de0 "4 espbces Aujourd’hui (1845), comme on peut le voir à la table alpha- bétique, tous les noms donnés “He présent forment un to- ICS. CO D CRT ERA L otre cree En séparant de ce ne les ttes qui appartiennent à d'autres genres, au nombre de . . . .. . . .. ..: 24 Les espèces apocryphes , au nombre de. . . . . . 2 Les espèces nominales que j'ai pu réduire, au nom- RES tandis DE O2 CE uis hrs Total AUTRE tel evao Il me restera comme espèces bien caractérisées. . . 44 Comme espèces incertaines.. . 17 Total Une rent Ces espèces, divisées suivant les mers auxquelles elles appar- tiennent, me donnent : À l'océan Atlantique : Espèces spéciales, 3; espèces com- mamesard'autres mers, 4. Total 68: Gi sou Au grand Océan : Espèces spéciales, 43; espèces unes ro Lotal, 507 6e.) Re COUP ORPREE. 2 cextoit6 À la Méditerranée : Espèces spéciales, 7; espèces com- unes 1 Dotal... soue A 2eN- 888). dsquuil eut À la mer Rouge : Espèces spéciales, 2 ; espèces com- mono etoiles. OLA 87 ont rhotk Pansipaitie CONnRUESL devises badges). el | 209 Toutes ces espèces se sont nées sur le littoral des mers, et la plus grande partie dans les régions chaudes et tem- pérées; néanmoins, les Octopus s'avancent jusque près des pôles. 4190 CÉPHALOPODES. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre Gcrorus. Pages Aculeatus:, :d’Orb:, 1895. GrADex MEMERRERREEE 182 Americanus , Blainv., 1826. Voy. O. rugosus........ 171 Antiquorum, Blainv., 4826. V. Argonauta argo..... 188 Appendiculatus, Blainv., 1826. V. O. vulgaris... ... 168 Aranea, d'Orb., 4825. Gr. Océan (île de France).... 4184 Areolatus, Haan, 1835. Gr. Oc. (Japon)............ 186 Argonautæ, Blainv., 1826. V. Argonauta argo....... 188 Atlanticus, d'Orb., 14825. V. Phailonexis, idem. .... 188 Barkerü, Féruss. , 1826. V. O. rugosus............ 171 Boscii, Lesueur, 1828. Grand Oe. (Nouv.-Hollande).... 485 Brêvipes, d'Orb., 4835-06: Aile, . LOU ONE 474 Brevitentaculatus, Blainv., 1826. Oc. Al. (France)... 186 Catenulatus, Fér., 4828. V. Philonexis tuberculatus.... 188 Cirrhosus, Lam., 14799. V. Eledone, idem.......... 188 Cærulescens, Péron. Gr. Oc. (Nouv.-Hollande)........ 185 Cordiformis, Quoy et Gaim., 1832. V. Pannoctopus sérdujormis, d'Orb: 81h... 22 A0 LOS 188 Cuvieri, d'Orb.,1826.M. Rouge, O. At., Méd.,gr.Oc.... 173 Didynamus, Rafinesque, 1814. Méd.............. .. 177 Eylais, d'Orb. , 4835. V. Phailonexis eylais......... 188. Fang-siao, d'Orb. 1839. Japon...........,....0 186 Ferussaci, Delle-Chiaje , 1829. V. Philonexis tuber- bélatusas: Le nmis lat ent NOR PIRR 188 Filamentosus, Blainv., 4826. V. O. aranea, d'Orb.... 485 Fimbriatus, Ruppel, 1836. Mer Rouge.............. 179 Fontanianus, d'Orb., 1835. Chili (gr. Oc.).......... 179 Frayedus, Rafinesque, 4814. Méd... ............4% 177 Gigas, Montfort (espèce apocryphe). Méd............ 187 Granosus, Blainv., 1826, Méd................., UN9 476 Granulosa (Sepia), Bosc., 1802. V. O. rugosus, BL.... 171 Granulatus, Lam., 4799. V. O. rugosus, BI........ 171 Ieteropodus, Rafinesque, 1814. Méd......... 4 AR N 178 G. OCTOPUS. 191 Pages Horridus, d'Orb. 1825. Mer Rouge................. 178 Hyalinus, Rang, 1835. V. Philonexis, idem........ 188 Milieu Ranch, Gr. :Qux. se mas units wtel 183 Kraken, Montfort (espèce apocryphe)........,..,... 187 Lechenaultu, d'Orb. 1826. V. ©. Cuvieri.......... 1.479 Leucoderma, Sangiovani, 1829. V. £ledonemoschatus... 188 Longimanus, Féruss. V. O. Cuvieri..........,..... 173 Donne Pan ART à nt. 5e nous. ns te vos ni 188 Lunulatus, Guoy et Gaim., 1832. G.O. (N.-Zélande)... 182 Macropodus, Sangiovani, 1829, V. O. Cuvieri........ 173 Macropus, Risso, 1826. V. O. Cuvieri............ sc 13 Membranaceus , Quoy et Gaim., 1832. Gr. Oc....... 181 Micrositomus, Reynaud, 1834. V. Philonexis , idem.... 188 Minimus, d'Orb. 1835. V. Argonauta hians........ 188 Moschatus, Lam., 1799. V. Æledone moschatus....., 188 Moschites , Carus, 4824. V. Eledone moschatus....... 188 Niveus , Féruss., 14825. V. O. aculeatus, d'Orb....... 183 Octopodia (Polypus),Leach,1817.V.O.vulgaris,Lam.... 168 Octopus (Sepia), Bose, 1802. V. O. vulgaris, Lam.... 168 Peronu, Féruss., 1826. V. O. pustulosus, Péron...... 185 Pictus, BL.,1826.V. Philonexis tuberculatus, d'Orb.... 188 Phone Rise 1896: Méds.: ie ete à ee cie arcs 177 Pustulosus, Pérén. Gr. Oc. (Nouv.-Hollande) ........ 186 Quoyanus, d'Orb., 1835. V. Philonexis, idem....... 1838 Reticularis, Petagua, 1828. V. Philonexis tuberculatus. 183 Ruber, Rafinesque, 1814. V. O. tuberculatus........ 170 Rugosus (Sepia), Bosc. , 1783. Octopus , BL., 1826. Gr. Le 200 Lee de L'ACTU ET E 171 Salutü, Verany, 1837. V. O. vulgaris... .... Lite 169 Semi-palmatus, Owen, 1837. V. Philonexis Quoyanus, POUR EL PS OP PP Re. ES UE RE 188 Smensis, dd Orb.,14889., Gr. OC: (Japon)... 12. 186 Superciliosus, Quoy et Gaim., 1832. Gr. Oc....... 180 Tehuelchus, d'Orb., 1835. Oc. Atl. (Patagonie)... .... 172 Tetracirrhus, Delle-Chiaje, 1829. Méd............. °715 192 CÉPHALOPODES. k # Pages Tetradynamus, Rafinesque, 1814. Méd......... Rare 177 Tuüuberculatüs, BL:1826. Méd. (Oc: Atl)..7 1400 170 Tuberculatus, Risso, 1826.V. Philonexis tuberculatus... 188 Unicirrhus, Delle-Chiaje, 1829. V. O. vulgaris... ... 169 Variolatus, Péron. V. O. Boscii, Lesueur............ 186 Velatus, Rang, 14837. V. Phalonexis vehifer ......... 188. Velifer, Féruss., 1830. V."Philonexis velifer..:..... 188 Ventricosus, Grant, 1827. V. Eledone cirrhosus...... 188 Venustus, Rang, 1837: Oc: All'(Gorée. "CORRE 175 Verany, Wagner, 1828. V. Philoneæis tuberculatus.. .. 188 Violaceus, Féruss., 1830. V. Philonexis velifer...... 188 Vulgaris, Lam., 1799. Mer Rouge, gr. Oc., Méd., Oc.Atl. 168 G. PINNOCTOPUS. , 193 1° GENRE. PENNOCTOPUS, d’'Orbigny. PI. 2. Animal allongé, corps oblong, muni latéralement d’ex- pansions charnues aliformes, larges, qui s’étendent en avant et embrassent tout le corps. Tête peu distincte, plus étroite que le corps. Yeux latéraux-supérieurs. Bras très-longs , pour- vus de deux rangées de cupules non saillantes, unis ensemble à leur base par une membrane assez large. Rapp. et diff. —Les Pinnoctopus, avec les deux rangées de cupules et les autres caractères extérieurs des Octopus, s’en dis- tünguent par la présence des nageoires qui entourent leur corps. Je ne connais malheureusement ce genre que d’après une fi- gure donnée par MM. Quoy et Gaimard, mais je pense qu’à cette modification singulière des nageoires, doivent s’y join- dre d'autres caractères zoologiques distinctifs. On n'en connaît encore qu'une espèce de ce genre. PINNOCTOPUS ConDIFORMIS, d'Orbigny, PI. 2. Octopus cordiformis, Quoy et Gaimard, 1832, Zool. du Voyage de l’Astrolabe, CAES pe 27; pl 6; fine 9: Idem, d’'Orb. et Féruss., Mon. des Céph. acét., p. 62; Poulpes, pl. 10, fig. 4, O. corpore orbiculari, alato , tuberculoso ; brachris lon- gis, cœruleo-lunulatis, Quoy et Gaimard. Dim. Longueur totale, 4 mètre ; longueur du corps, 21 cent. Animal volumineux. Corps arrondi, tubereuleux, élargi la- téralement en forme de nageoires. Tête large, plus étroite que le corps; les yeux peu saillants. Couronne très-grande. Bras longs à peu près égaux, moins les latéraux, qui n'atteignent pas la longueur des autres. Membranes de l'ombrelle, longues. Couleurs: corps rouge-brun, pointillé de la même couleur ; les côtés bordés de bleu-verdatre. Les bras ont des lunules indé- cises bleu de ciel. Hab. Le grand Océan, sur les côtes de la baie de Tasman (Nouvelle-Zélande). Expl. des fig. PI. 2, fig. 1. Animal entier, vu sur le dos. MOLLUSQUES T, I. 13 194 CÉPHALOPODES. III° GENRE. ELEDONE, Leach. PI. 3. E)edôyn , Aristote; Ozaina, Plinius, Rafinesque; Eledona, Belon, Aldroy; Po- lypus, Rondelet, Gesner; Sepia, Linné, 1767; Octopus, Lamarck, 1799; Eledone, Leach, 1817; Eledona, Risso. Animal pourvu de tous les caractères assignés aux poulpes , quant à la forme générale, à celle du corps, des yeux, de la bouche, du bec, des oreilles externes, de la langue, des bras, de la membrane de l’ombrelle, du tube locomoteur. Il en dif- fère néanmoins en ce qu'il a une seule rangée de cupules à chaque bras, au lieu de deux. Les Eledone sont des animaux côtiers comme les Octopus, vivant sur les parties rocailleuses peu profondes, et ayant en tout les mœurs des poulpes: une des deux espèces a une forte odeur de musc. Espèces de l'océan Atlantique. ELEDONE CIRRHOSUS, d'Orbigny. Sepia octopodia, Pennant, Britan. Zool., t& IV, p. 53, pl. 28, fig. 44. Sepia moschites, Herbst., 1788, Einlect. zur , etc., p. 80, n° 5, t. 389, Octopus cirrhosus, Lamarck, 1799, Mém. de la Soc. d’hist, nat. de Paris, t. 1, D'21508 3, Pl 1.09. 20. Sepia cirrhosa, Bosc, 1802, Buffon de Déterville, Vers, t. I, p. 47. Poulpe cirrheux, Montf., 1802, Buffon de Sonnini, Moll., t. HI, p. 67, pl. 33. Octopus cirrhosus, Lam., 1822, Ann. sans. vert., t. VIT, p. 658, n° 3. Idem. Féruss. ; d'Orb., 1825, Tab. méthod, des Céph., p. 56, n° 2. Octopus cirrhosus, Blainv., 1826, Dict.-des Sc. nat., t. XLVIT, p. 191. Octopus ventricosus , Grant, 1827, Edimb. new philos. Journ., p. 309. Bullet, (Férussac, t. XII, p. 397, 1827.) Eledone cirrhosus, d'Orb. et Fér., 1838, Mon. des Céph. acét. Elédons, pl 2. E. corpore rotundato, minutissimè granuloso ; cirrlus ocularibus nullis ; brachiis mediocribus , conico-subulats , ferè œqualibus, pro longitudine 1, 3,2, k; limbo 1n mem- branis cœrulescente nullo. Dim. Long. totale, 150 mill.; long. du sac, 25 mill.; bras supérieurs, pris à leur base, 110 mill.; deuxième pare, pris à leur base, 95 mill.; troisième paire, pris à leur base, 97 mill. ; quatrième paire , pris à leur base, 95 mill.; hauteur de la membrane, de la base des bras, 27 mil. Animal coriace, peu arrondi, dilaté en arrière , tubercu- G. ELEDONE. 195 leux. Tête peu distincte, sans cirrhes sur les yeux. Couronne longue, étroite. Bras granuleux , inégaux , leur ordre étant 1, D, 2 #. CA répradtéee Membrane de l’ombrelle - marquées. Couleurs pâles; de petites taches brunes sur le dessus. Rapp. et diff. — Getie espèce se distingue de l'E, moscha- tus , par son corps, plus rond, leman que de cirrhe sur les yeux et les bras inégaux. Hab. L'océan Atlantique, sur les côtes d'Ecosse. Espèces de la Méditerranée. ELEDONE MOSCHATUS. Leach, pl. 3. Ehsdyn, Aristote, lib, 1v, cap. 1; Camus, p. 117; Schneider, t. II, p. 13 0. Ogaina, Pline , Hist. nat., lib. 1x, Cap. XxX. Eledona, Belon, 1533 , de Aquat., p. 333; la Nature et la Diversité des Pois- sons, p. 297. Polypii tertia species, Rondelet, 1554; de Piscibus, lib. xvir, cap. vu, p. 516, cap. 1x, et prima spec., p. 417. Polypus tertia species , Boussuet , 1558, de Aquat., lib. 1v, p. 740 et 871. Eledona, Bolitæna, Ogolis, Aldrovande, 1606 , de Moll., cap. 11, p. 42 et 43. Polypus femina, Seba, 1758 ; Mus. 8, f. 2,f. 6, 4. Barbut, Genera vermium, p. 75, pl. 8, fig. 1. Moschites, Schneider, 1784, Collection de diverses dissertations, etc. ; Berlin. Octopus moschatus , Lamarck, 1799, Mém. de la Soc. d'Hist, nat., t. I, , p. 22, 3 (98/00 0) Poulpe musqué, Montfort, 1802, t. III, p. 80, pl. 34. Poulpe d’Aldrovande, Montfort, 1802, t. III, p. 55, pl. 32. Schaw, nat. miscel., t. CCCLIX. Sepia moschata, Bosc, 1802, Buffon de Déterville, Vers, t. I, p. 48. Oxaena moschata , Rafinesque ,4814, Précis de découv. somiol., p. 29, n° 72. Ogaena Aldrovandi, Rafinesque , 1814. Précis de découv. somiol., p. 29, n° 73. Eledone moschaius, Leach, 1817, Journ de phys., t. LXXXVI, p. 293. Poulpe musqué, Cuvier, 1817, Règne animal, t. II, p. 12. Eledon imoschata , Ranzani, 1819, Mem. di stor, nat. deca. 3°, p. 151. Octopus moschatus, Lamarck, 1822, An, sans vert.,t, VII, p; 658, n° 4. Octopus moschites, Carus, 1824, Icon. sep. nov. act. Acad. nat, cur., t, XII, 17° partie, p. 319; t: XXXII. Eledon moschatus ; Féruss., 1826 ; d’'Orb., Tabl. des Céphal., D. 55045 Octopus moschatus, Blainv., 1826, Dict. des Sc. nat., t. XLIIT, p« 190. Eledona moschata, Risso, 18%, ist. nat. de l'Eur. mérid.,t. IV, ps 2. Octopus moschatus, Payraudeau, 1826, Cat, des coq. de Corse, p, 172, n° 349, Idem, Sangiovani, 1829, Ann. des Sc. nat., t. XVI, p. 317. Eledon moschatus, Delle-Chiaje, 1828 , Mém., t. IV, p. 48 et 56. 406 CÉPHALOPODES. . \ Eledon Aldrovandi, ibid., 1898, Mém., t. IV, p. 43 et 67. Hal Octopus moschatus, Blainv., Faune française , p. 9, n° 7. O. leucoderma, Sangiov., 1829, Ann. des Sc. nat., t. XVI, p. 318, C. moschaitus, Philippi, 1836, Enum. Mall. Sicil., p. 241. Idem, Rang, 1837, Mag. de zool., p. 64, pl. 91. Eledone moschatus, Cuvier, Règne animal, ill. Eledone Genei, Verany, 1838, Acad. reale delle sc., t, 4. Eledone moschatus, d'Orb. et Féruss., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 72, pl. 1,1 bis, 3. Idem, Potiez et Michaud, 1838, Gal. de Douai, t. I, p. 7, n° 1. Æ. corporeoblongo, granuloso; cirrhis ocularibus elonga- hs; brachuis elongatis, gracilibus, æqualibus ; corpore ma- culis nigrescentibus ornato ; membrand umbellæ, cærulescente jimbatd. Dim. Longueur totale, 440 mill.; long. du corps, 95 mill. ; long. des bras supérieurs, 310 mill. ; long. des bras latéraux supérieurs, 310 ; long. des bras latéraux-inférieurs, 310 mill. ; long. des bras inférieurs, 310 mill. ; long. de la membrane, 80 mill. Animal allongé. Corps oblong , acuminé postérieurement, lisse dans le repos, couvert de cirrhes dans la colère. Tête peu large , pourvue d'un cirrhe sur chaque œil. Couronne longue, granuleuse. Bras comprimés, égaux. Cupules espacées de 95 à 145 à chaque bras. Tube locomoteur, long. Couleurs très- variables, suivant les sensations de l'animal; marron, blane ou vineux , avec six belles taches noires disposées en fer à che- val sur le corps. Odeur. A l'état frais, il répand une très- forte odeur de musc. Rapp. et diff. — Cette espèce diffère de l'E, cirrhosus, par son corps, plus long, par les cirrhes des yeux , ses bras égaux, et les couleurs de son ombrelle. Hab. La Méditerranée. Histoire. C'est l'Eledone d’Aristote, et probablement le Bo- hiæna et l'Ozolis des anciens. Décrite par tous les auteurs du moyen âge, cette espèce n'a pas été mentionnée par Linné. La- marck la décrivit dans le genre Octopus, en 1799. Il faut y réunir l'Eledone Aldrovandi, Delle-Chiaje; et l'E. Genei, de F: L G. ELEDONE. 197 M. Vérany. Le premier est imaginaire, le second un jeune. Expl. des fig. PI. 3, fig. 4. Animal entier dessiné à l’état frais ; fig. 2, corps du même, vu au-dessous ; fig. 3, ombrelle vue en dedans. Résumé sur les Eledone. Dans le genre Eledone, on avait décrit ou cité.. 9 espèces. Sur ce nombre, j'ai trouvé qu'il y avait en espèces purement nominales…. 1 0. +R 1 » ÆEt qu'il ne restait, en espèces réelles, que..... 2 » Propres chacune à son océan particulier ; l’une à l'océan Atlantique , l’autre à la Méditerranée. Table alphabétique de toutes les espèces nominales ou réelles du genre ELEDONE. Pages Aldrovandi (Ozaena), Rafinesque, 4814. Voy. Æ. mos- PR RGREER 2. RL NANTES NS LR 196 Cirrhosus (Octopus, Lam., 1799.) V. Æ. cirrhosus, ONE RSR CU CR RES à armoire 194 Cirrhosus , d’Orb. Océan Atl. (côtes d'Angleterre)... ... 19% Genei, Vérany, 1838. V. Æ. moschatus, Leach...... 196 Leucoderma (Octopus), Sangiovani, 1829. V. Æ.moscha- M nu a ais oe o de à do I NA le 195 Moschites (Octopus), Carus, 1824. V. E. moschatus, M ET SPA A ae our e 195 Moschatus (Octopus), Lam., 4799. V. Æ. moschalus , OS DEEE RON PNR Te es 195 Moschatus, Leach, 14817. Méditerranée. ............ 195 Ventricosus, Grant, 4827. V. Æ. cirrhosus, d'Orb.... 194 198 CÉPHALOPODES. nr GENRE. CIRRHOTEUTEHIS, Eschrithl. PI. 4. Animal oblong, corps rond, pourvu latéralement de deux nageoires, une de chaque côté, oblongue, transverse, placée à la partie supérieure; ouverture du corps très-petite seulement inférieure. Tête petite, peu distincte, unie au corps sur les trois quarts de sa circonférence, par une bride cervicale. Yeux petits, latéraux-inférieurs sans paupières; bras égaux, conico- subulés, réunis, sur toute leur longueur, par la membrane de l'ombrelle, portant intérieurement une seule rangée de cu- pules, entre lesquelles il y a des cirrhes. Tube locomoteur mé- diocrement long. Rapp. et diff. —Les Civrhoteuthis , pourvus d’une seule ran- gée de cupules comme les Æledone, s’en distinguent par leur corps pourvu de nageoires, par le développement de la mem- brane de l’ombrelle, qui est indépendante des bras sur une grande partie de sa longueur, et par les cirrhes dont les bras sont pourvus intérieurement entre les cupules. Ce genre, décrit par M. Eschrithl, ne contient encore qu'une espèce propre au Groënland. N° |. CIRRHOTEUTEHIS MULLERI. Eschrith]. PI. 4. Cirrhoteuthis Mulleri, Eschrithl, 1838, Nova acta phys. med, Acad. Cæs. Leop.- Carol. naturæ curiosorum, v. xXvin, part. 11, p. 625; pl. 46, 47, 48. C. corpore lævigato, trilobato, brachiis æqualibus, mem- brand umbellæ extensd. Dim. Longueur, 250 mill.; longueur du corps, 80 mill. ; longueur des bras, 110 mill. Animal allongé, lisse partout, corps en bourse obtuse, ses lobes latéraux ou nageoires, plus longs que larges, obtus, dé- primés. Tête courte, plus étroite que le corps. Yeux très-pe- tits. Bras quadrangulaires, égaux, réunis, presque jusqu'à leur extrémité, par une membrane mince, externe, jusqu’à la hau- teur de la cinquième cupule, puis elle est entièrement sépa- rée des bras, et n’y est plus unie que par une cloison membra- G. CIRROTHEUTHIS. 199 . neuse spéciale qui s'élève verticalement, à la partie supérieure des bras, pour aller rejoindre la membrane. A la vingt-cin- quième cupule, les bras sont acculés de nouveau à la membrane même. Il en résulte que l’ensemble de l’ombrelle forme une poche profonde entre chaque bras, en dedans. Cupules très- petites, ovales, au nombre de 30. Entre les cupules, depuis la deuxième jusqu’à la vingt-huitième, se trouve un cirrhe al- longé, filiforme. En tout vingt-six cirrhes. Couleurs, en dedans de l’ombrelle, violet foncé, plus intense près des cupules; le corps est violet très-clair. Hab. L'océan Atlantique, sur les côtes du Groënland. Expl. des fig. PL. 4, fig. 1, animal entier réduit, vu sur le dos; fig. 2, intérieur de l’ombrelle ; fig. 3, partie de l’in- térieur de l’ombrelle moins réduit; fig. 4, corps vu en dessous 2° famille, PHILONEXIDÆ, d'Orbigny. Animal pourvu d’un appareil de résistance facultatif, ratta- chant à la tête la partie inférieure du corps, indépendamment de la bride cervicale étroite. Des ouvertures aquifères cépha- liques au nombre de deux ou de quatre. Des bras quelquefois palmés à leur extrémité, pourvus de cupules charnues, pédon- culées, souvent cylindriques. Quelquefois une coquille externe non multiloculaire. Cette famille se distingue des Octopidæ, par la présence de l'appareil facultatif de résistance, par la présence des ou- vertures aquifères céphaliques, par ses cupules pédonculées. Ty réunis les genres Philonexis et Argonauta, qui sont pélagiens et vivent toujours au sein des mers. 200 CÉPHALOPODES. GENRE. PHILONEXIS , d'Orbigny, 1835. PI. 5. Octopus, Blainville, Férussac; $. G. Philonexis, d'Orbigny, 1835 ; Tremoctopus, Delle-Chiaje. Animal allongé; corps bursiforme, presque toujours acu- miné postérieurement, souvent très-volumineux relativement au reste de l’animal, lisse, couvert d’une peau mince, ou ru- gueuse, et alors sans aucun tubercule charnu, contractile; quelquefois des boutons ou des aiguillons cartilagineux, sortant de la peau. Ouverture antérieure très-grande, s'étendant jus- que sur les côtés du cou; aussi la bride cervicale est-elle très-étroite. L'appareil de résistance mobile, consistant, à la paroi interne du corps, à sa partie latérale inférieure, en une large boutonnière transversale, pratiquée dans l'épaisseur du corps, à une assez grande distance du bord; en un bouton ar- rondi ou un pli charnu en crochet placé à la base latérale du tube locomoteur, et qui rentre dans la boutonnière du corps, à la volonté de l'animal ; bride cervicale très-étroite. Téte peu distincte, aussi longue en dessus qu'en dessous, lisse, sans verrues ni cirrhes sur les yeux. Yeux le plus souvent gros, saillants, ne pouvant pas être recouverts par Ia contraction de la peau qui les entoure. L'iris, protégé par une simple mem- brane transparente, ou par deux paupières minces, transluci- des. Bec très-large, jamais recourbé, comme un bec de perro- quet; mandibule inférieure recouvrante , à capuchon non sail- lant, à ailes courtes, la partie postérieure arrondie, jamais carénée, peu longue; mâchoire supérieure également large, à lobe’postérieur court. Oreille externe, sans crête auricu- laire, marquée seulement par une légère saillie sur les côtés du col, en arrière des yeux et au dessous de la bride cervi- cale. Ouvertures aquifères, au nombre de deux céphaliques en dessus, de deux anales en dessous, ou deux de chaque côté; ou bien encore, quelques autres plus petites à Ja base 1 De »{}0;, qui aime, et de »%£::, natation. G. PHILONEXIS. 201 de la tête, sur la partie qui rentre dans le corps. Les grandes ouvertures céphaliques et anales communiquent à une énorme cavité située sous la tête, qui passe au-dessus des yeux et re- vient en dessous. Quelquelois cette cavité est séparée, sur la ligne médiane, par une membrane inférieure et par une supé- rieure. Bras médiocres. Point de crête natatoire ni de mem- brane protectrice des cupules. Cupules pédonculées, très-ex- tensibles, cylindriques, le plus souvent très-espacées, toujours sur deux lignes alternes à chaque bras. Membrane de l'om- brelle très-courte, et les bras, alors, sont presque entièrement libres; ou très-grande, réunissant plus ou moins les quatre bras supérieurs. Tube locomoteur gros et court, sans bride supérieure ni valvule à l’intérieur. Couleurs toujours très- vives, formées par de nombreuses taches chromophores. Rapp. et diff. —Les Philonexis tiennent le milieu entre les poulpes et les argonautes, ‘plus rapprochés néanmoins des seconds que des premiers. Ils se distinguent des poulpes, par leur corps dépourvu de cirrhes charnus, par la présence de l'appareil de résistance mobile, par le manque de peau con - tractile sur les yeux, par le bec plus large, par les nombreuses ouvertures aquifères qui entourent la tête, par leurs cupules pédonculées, longues, cylindriques. Ils se rapprochent des argonautes, par leur appareil de résistance et par leurs ori- fices aquifères, tout en s’en distinguant par leur tête dans la direction du corps, par l'appareil de résistance opposé dans toutes ses parties, par le manque des palmures de bras supé- rieurs, et enfin par le manque de coquille externe. Les philonexes paraissent aimer les hautes mers, et n'ar- river près des côtes que par quelques causes fortuites, ce que prouvent, du reste, leurs rares apparitions sur le littoral, tan- dis que leurs nombreux individus pullulent au large en troupes voyageuses. Ce sont des animaux crépusculaires ou nocturnes, dont le mode de natation est identique à celui des poulpes. Ils vivent principalement de Mollusques ptéropodes et nucléo- branches. 202 CÉPHALOPODES. ù Ils étaient déjà connus depuis quelques années, et confon- dus avec les poulpes, lorsqu'en 1835 je les ai séparés pour en former un groupe à part. M. Delle-Chiaje avait aussi l'in- tention d'en former le genre Tremoctopus. Jusqu'à présent on n'a pas trouvé de traces de ile fossiles. Espèces de l'océan Atlantique. N° |. PHILONEXIS QUOYANUS, d'Orbigny. PI. 5, f. 4. Octopus (S. G. Philonexis) Quoyanus; d'Orb., 1835. Voyage dans LAN mérid., Moll., p. 17, pl. 2, fig. 6-8. Idem, Mag, de zoolog., 1835 (Bulletin zoologique), p. 141. Octopus semipalmatus , Owen, 1836, Trans. zool. soc., v. 2, pl. 21, fig. 12-13, Philonexis Quoyanus. d'Oxrb., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 96. Poulpes, pl. 16, 23, j P. corpore oblongo, magno , posticè acuminato , lævigato, albido rubro maculato, capite magno ; oculis prominentibus , absque palpebris, supernè cœruleis; aperturis aquiferis su- prà duabus, totidem infrà ; brachiis elongatis, inœqualibus, pro longitudine 1°, 2°, 4°, 3°, quorum quatuor supernè lon- giores, membrand junctis. Dim. Longueur totale, 42 mill. ; longueur du corps, 12 mill. ; longueur des bras supérieurs, 24 mill.; longueur des bras latéraux-supérieurs, 22 mill.; longueur des bras laté- raux-inférieurs, 16 mill.; longueur des bras inférieurs, 20 mill. ; longueur de la membrane, 41 mill. Animal raccourci ; corps lisse, petit à proportion de la tête, oblong, un peu pointu en arrière. Tête lisse, très-volamineuse. Yeux gros, saillants, sans paupières. Ouvertures aquifères au nombre de quatre, deux en dessus entre les yeux, et deux en dessous, plus une petite au-dessous des yeux. Couronne à peine distincte. Bras inégaux, dans l'ordre 4, 2, 4, 3; les quatre supérieurs , les plus longs, unis par une membrane sur la moitié de leur longueur. Cupules au nombre de 70, aux plus longs bras. Couleurs d’un blanc transparent avec des ta- ches chomophores rouges en dessus. Le dessus des yeux bleu. Rapp. et diff.— Par la forme de son corps, par ses quatre ou - G. PHILONEXIS. 203 vertures aquifères, par ses quatre bras supérieurs, plus pal- més que les inférieurs, cette espèce se rapproche évidemment du P.vehifer, mais elle s'en distingue par sa tête bien plus volu- mineuse , eu rapport au corps, par ses bras supérieurs palmés seulement jusqu'à la moitié de leur longueur, et surtout par la proportion relative de la longueur des bras. Hab. Le milieu de l'océan Atlantique, du 24 au 26° de la- titude sud et 30° de longitude ouest de Paris. D'Orb. PI. 4, fig. 1, animal entier de grandeur naturelle. N° 2. PHILONEXIS ATLANTICUS, d'Orbigny. Octopus (Philonexis) atlanticus, d'Orbigny , 1835, Voy. dans l'Amér, mérid, Moll., p. 19, pl. 11, fig. 1-4. Philonexis atlanticus, d'Orb., 1838, Mon, des Céph. acét., p. 98; Poulpes, pl. 5, fig. 4, 5 P. corpore subrotundo, magno, lœvigato , albido, rubro maculato; capite mediocri; oculis prominentibus, supernè cœruleis ; aperturis aquiferis supernè duabus : brachiis su- perioribus longioribus, pro longitudine 1°, 2°, 4°, 3°; mem- brand nulld. Dim. Longueur totale, 45 mill.; longueur du corps, 4 mill.; longueur des bras supérieurs, 10 mill.; longueur des bras latéraux-supérieurs, 5 mill. ; longueur des bras latéraux- inférieurs, 4 mill. ; longueur des bras inférieurs, 3 mill. Animal très-court; corps lisse, presque rond. Tête lisse, large. Yeux saillants, gros, sans paupières. Couronne courte. Bras grêles, inégaux, dans l'ordre 1, 2, 4, 3, non réunis par une membrane. Cupules pédoneulées. Membranes unissant seulement la base des bras. Ouvertures aquifères au nombre de deux en dessus. Couleurs. Une teinte d'eau couvre le corps, avec des taches rougeàtres en dessus. Rapp. et diff. —Noisine du P. Quoyanus, elle en diffère par le manque de membranes entre les bras supérieurs, et par le manque de canaux aquifères en dessous. Peut-être est-ce un jeune des espèces précédentes. Hab. L'océan Atlantique, sous les tropiques en pleine mer; mœurs nocturnes. D’Orb. 1 204 CÉPHALOPODES. Espèces incertaines de l'océan Atlantique. N° 3. PHILONEXIS EYLAIS, d'Orbigny. Octopus (5. G. Philonexis) Eylais, d'Orb., 1835, Voy. dans l’Amér. mérid., Moll., p. 20, pl. 1, fig. 8-14. Philonexis Eylais, d'Orb., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 102. Poulpes, pl 417, tfis. "45: P. corpore ovato, dilatato, albido , subtus pustulis lesta- ceis ornato ; capite brevi, rubro; oculis prominentibus ; bra- chiis superioribus longissimis , pro longitudine 1°, 2, 3°, 4e, inferioribus brevibus. Dim. Longueur totale, 48 mill.; longueur du corps, 411 mill.; longueur des bras supérieurs, 7 mill.; longueur des bras latéraux-supérieurs, 4 mill.; longueur des bras laté- raux-inférieurs, 2/3 mill.; longueur des bras inférieurs 1/2 mil. Animal. Corps ovoïde, très-grand relativement au reste, cou- vertrégulièrement partout de petits boutons cornés, pédonculés, saillants, de forme arrondie, divisés en cinq ou six lobes égaux réguliers, épineux, autour d'un centre commun, im- plantés dans un tissu cellulaire épais, transparent. Ouver- ture petite. Tête lisse, très-petite, ne sortant qu'en partie du corps. Bras très-inégaux; les deux supérieurs, déliés etacuminés, infiniment plus longs que les autres; leur ordre de longueur est 1, 2, 3, 4. Couleurs. Corps blanchâtre avec quelques taches rougeñtres-en dessus. Le dessus des veux bleu. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue de toutes les au- tres par les boutons cornés dont elle est ornée. Quoique je ne lui aie pas vu de nageoires, je pourrais craindre qu elle ne soit jeune de la Cranhia scabra. Îlab. L'océan Atlantique, par 22° de latitude nord et 36° de longitude ouest de Paris. D'Orb. N° 4. PHILONExIS MicrosromMus, d'Orbigeny. Octopus microstomus, Reynaud, 1834, Magasin de zoologie, p. 28. Philonexis microstomus, &’'Orb. , 1838, Mon. des Céph. acét., p. 101; Poulp., pl 10; fig.5. O. corpore subrotundo, magno, lævigato, rubescente; ca- pite lato ; brachiis inæqualibus , pro longitudine 1°, 2°, 4, 30, membrand nulld. G. PHILONEXIS. 205 D Dim. Longueur totale, 7 mill.; longueur du corps, 3 mill. ; longueur des bras supérieurs, 3 mill. ; longueur des bras latéraux-supérieurs, 4 mill.; longueur des bras latéraux- inférieurs, 4/4 mill. ; longueur des bras inférieurs, 4/2 mill. Animal très-court, corps arrondi, lisse. Tête large, courte, lisse. Yeux très-gros, saillants. Bras lisses, courts, très-inégaux, les supérieurs au moins trois fois aussi longs que les autres. Leur ordre de longueur est 1, 2, 4, 3. Membranes de l’om- brelle nulles. Couleurs, rouge-fauve en dessus, argenté en dessous. Rapp. et diff.— Peut-être cette espèce n'est-elle que le jeune du P. atlanticus. Hab. L'océan Atlantique par 33° de latitude nord, et 35° de longitude ouest de Paris. N° 5. PHILONEXIS EYALINUS, d'Orbigny. Octopus hyalinus, Rang, Féruss. et d’Orb., 1835, Mon. des Céph. cryptodi- branches; Poulpes, pl. 16, fig. 1-3. Idem, Rang , Mag. de zoologie, 1837, cl. v, p. 66, pl. 92. Philonexis hyalinus, d'Orb., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 104; Poulpes, pl. 16, fig. 113. O. corpore brevi, magno, lævigato, diaphano, albido, ru- bro maculalo ; capite brevi ; oculis prominentibus subpedun- culatis, brachiis inæqualibus, pro longitudine 1°, 2°, 3°, 4°; membranis nullis. Dim. Longueur totale, 25 mili. Animal très-petit; corps ovale, plus large en avant qu’en ar- rière, lisse. Ouverture très-grande. Tête pourvue de gros yeux. Bras aussi longs que le corps, les supéricurs plus longs que les inférieurs. Couleurs , blanc diaphane avec une tache rose for- : mée par les viscères, des taches roses très-intenses sur le corps. Rapp. et diff.—Sans doute un jeune d’une des espèces pré- cédentes. Hab. L'océan Atlantique dans la haute mer. (Rang.) Espèces de la Riéditerranée. N° 6. PHILONEXIS VELIFER, d'Orbigny. PI. 5, f. 7. Octopus velifer, Féruss., 1830 ; Poulpes, pl. 18, 19. Tremoctopus violaceus, Delle-Chiaje, Mss. 206 CÉPHALOPODES. Octopus violaceus, Féruss.; Poulpes, pl. 20 (copie de Delle-Chiaje ). O. velatus, Rang, 1837, Magasin de zoologie, p. 60. Philonexis velifer, dOrb., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 91; Poulpes, 18, 19, 20, 23, 29. | P. corpore ovoidali, anticè truncato, ferè lævigato, viola- ceo; aperturd in lateribus coll sectà ; brachiis elongatis, pro longitudine 2°, 1°, 3°, 4°, quorum membranis parium supe- riorum extensis ad exlremam partem ; aperturis aquiferis , duo supernè , duo infernè munitis. Dim. Longueur totale, 33 mill. ; longueur du corps, 6 % mill. ; longueur des bras supérieurs, 45 mill.; longueur des bras latéraux-supérieurs, 23 mill.; longueur des bras laté- raux-inférieurs, 43 4/2 mill.; longueur des bras inférieurs, 44 mill. ; longueur de la membrane, 46 mill. Animal allongé; corps ovoïde , assez grand, Tête courte. Ouvertures aquifères au nombre de quatre grandes, deux en dessus , deux en dessous, et de plus, six ‘autres de chaque côté. Bras peu longs, dans l'ordre de longueur suivant : 2, 1, 3, #, la paire supérieure s’aplatissant et se perdant dans la mem- brane de l’ombrelle qui unit les deux paires supérieures et les dépasse de beaucoup. Couleurs , brun-rouge ou lie de vin sur les parties supérieures, blanc-rosé ailleurs. Rapp. et diff. —Voisine, par sa voile, du Ph. Quoyanus, elle s’en distingue essentiellement par sa membrane, se prolongeant jusqu'à l'extrémité des bras supérieurs par la fente médiane qui sépare chacune des deux paires, par des yeux moins sail- lants, par les six ouvertures aquifères de Ia base de ses yeux, et enfin par la longueur respective des bras. Iab. La Méditerranée. PI. 5, fig. 7. Portion de bras pour montrer la forme des cupules. - N° 7. PHILONEXIS TUBERCULATUS, d'Orb. PI. 5, f. 2-6. Delle-Chiaje , 1822, Mem. della stor. et not. degl. an. s, vert. del reg. di Na- poli, t. I, Mém. sur l’Aplysia, p. 68, note, Octopus tuberculatus , Risso , 1826, Hist. nat. de l’Eur. mérid., t. IV ,p. 3, n°4. O0. reticularis, Petagua, 1828, Rapp. delle Sc. di Napoli (pour 18%6). O. catenulalus., Férussac, 1828 ; Poulpes, pl. 6 bis et 6 ter. F G. PHILONEXIS. 207 Octopus Verany, Wagner, août 1828, in, Zeitschr. fur die orn., Phys., t, IF, et Bulletin univ. des Sc. nat., t. XIX, p. 388, n° 3. Polpo di Ferussac, Delle-Chiaje, 1829, Mém., t. IV, p. 41. Octopus tuberculacus, idem, pl. 55, et p. 56, n° 3. O. picius de Blainville, Faune française, Mollusques, p. 8, n° 6 (d’après Risso). Philonexis tuberculatus, d'Orb., 1838, Mon. des Céph. acét., p. 87; Poulpes, pl 6 bis, 6 ter, et pl. 23. P. corpore ovali, magno, supernè lævigato , subtès reticu- lato, tuberculato; aperiturd maximd; capite brevi, parum distineto; aperturis aquiferis, subtus duabus ; brachris gra- culibus, subæqualibus, pro longitudine 1°, 4°, 2°, 3°; mem- branis ferè nulles. Dim. Longueur totale, 75 mill.; longueur du corps, 22 mill. ; largeur du corps, 19 mill.; longueur des bras supé- rieurs, 50 mill.; longueur des bras latéraux-supérieurs, 42 mill.; longueur des bras latéraux-inférieurs, 39 mill.; lon- gueur des bras inférieurs, 43 mill. Animal très- raccourci. Gorps ovoïde, acuminé postérieure- ment, très-volumineux relativement au reste, lisse en dessus, couvert en dessous de petits tubercules courts , cornés; ces tu bereules sont liés entre eux par des lignes saillantes. Tête courte. Ouvertures aquifères au nombre de deux, situées au côté externe du tube locomoteur en dessous. Bras longs, grêles, dont l’ordre de longueur est 4, 4, 2, 3. Cupules distantes réu- nies sur chaque ligne par la membrane intermédiaire. Mem- branes de l’ombrelle très-courtes, nulle entre les bras infé- rieurs. Tube locomoteur très-gros, plus long que la tête. Couleurs : vineuse en dessus à l’état vivant; dessous, blanc- rosé-argenté; les bras supérieurs et l'extrémité des autres, violet-bleuâtre. Rapp. et diff. — Par les tubercules de sa partie inférieure, cette espèce se rapproche du P. eylais ; par le manque presque total de membranes entre les bras, il a quelque analogie avec le P. atlanticus, tandis qu’il diffère essentiellement de toutes les espèces connues par ses deux seules ouvertures aquifères inférieures, par ses bras dépourvus de membranes et presque hi L | É2- À . 208 CÉPHALOPODES. égaux, et par l'énorme disproportion qui existe entre les di- mensions du corps et celles de la ‘tête. rs Fab. La Méditerranée. Cette espèce, à peine connue, porte déjà six noms spécifi- ques distincts. PI. 5, fig. 2. Ouverture du corps pour montrer l'appareil de résistance, et l'ouverture aquifère anale : fig. 3, mandi- bule inférieure du bec, vue de côté ; fig. 4, la même vue sur le dos;;fig. 5, mandibnle supérieure vue de profil : fig. 6, la même vue sur le dos. Résumé sur les espèces de Fhilonexis, ji résulte des descriptions précédentes et du dépouillement du travail, que quinze espèces de philonexes ont été décrites jusqu'à présent; ces quinze espèces discutées m'ont donné pour résultat positif, après l'examen des caractères et de la synonymie : Espèces bien distinclesx 2 PEN ES FÉDÈCES IACELIAINES, + ee 4e CE se 3 Total. assve SE TE TRE x Ainsi, je suis parvenu à réduire huit espèces sur quinze, ou plus de la moitié. Ces espèces, réparties géographiquement {donnent : Espèces de l'océan Atlantique. .......... 8 Espèces de la Méditerranée. ............. © Ces résultats démontrent, au moins jusqu'à présent , que les philonexes sont spéciaux à leurs océans particuliers, et qu'ils sont tous des régions chaudes et tempérées. | G. PHILONEXIS. 209 Table alphabétique de toutes les espèces nominales ou réelles du genre PmiLonexts. Pages Atlanteus; d'Orb., 1835. 0e. At... pue iN 903 Catenulatus (Octopus), Férussac, 1828. Voyez. P. tu- maudlaiuss dOrbDiIURt, F0 HA O DOUTE NOT en 206 AE d'Orbi, 148367 Ocs AL. 0 en LENS, SRE JA, 204 Ferussaci (Octopus), Delle-Chiaje, 1829. V. PT. tuber- D, Op, 2200 ARR MEN, + PAUUR DEUX GEI, 207 Hyalinus (Octopus), Rang, 1835. Phal., d'Orb., 1838. Ps PARTEZ DA PP NL, QT, EU ATIEN 22 205 Microstomus (Octopus), Reynaud, 4834. Phil. , d'Orb., DD ET ARE LOL, 07 Due & EU 1O. UD CATUNUE 1 204 Pictus (Octopus), Blainv. Voy. PA. tuberculatus , d'Orb. 207 OuNanus d'Orb: ; M 836."Oc. Ath 02 DIU PLUS. 202 Reticularis (Octopus), Petagua, 1828. V. P. tubercu- asdedOrb. AY. 210 au 0e HAoino MPROIEN TN 206 Semipalmatus, Owen. 1837. P. Quoyans, d'Orb..... 202 Tuberculatus (Octopus), Risso, 1826. Philonexis, d'Orb., HS 0iMen 1 200 L'ONU A LME SUR TA 206 Velatus (Octopus), Rang, 1837. V. P. velifer, d'Orb.... 206 Velifer { Octopus), Féruss., 1830. Philonexis, d'Orb. De Me OU Er NON RE CENTER NO ENTER: NU 205 Verany, Wagner, 1838. V. P. tuberculatus, d'Orb.... 207 Violaceus (Tremoctopus), Delle-Chiaje. V. P. velifer, MOD PRBTENCN LEALELOIN HS, RARES RMAETR 55 205 MOLLUSQUIST 1, af 210 CÉPHALOPODES. n° GENRE. ARGONAUTA, Linné. PI. G, 7. Nautilus, Nauticus, Aristote; Vautilus, Pompilius, Pline; Nautilus, Belons Cymbium , Gualtieri,1742; Argonauta, Linné, Bruguière, Lamarck; Ocythæ, Rafinesque, Leach, Blainville; Octopus, Blainville, Animal ployé obliquement par rapport à l'axe de la lon- gucur du corps. Corps ovoïde, atténué postérieurement, élargi en avant, volumineux comparativement à la tête, lisse et cou- vert d’une peau mince. Ouverture fendue sur les côtés jus- qu'au-dessus des yeux. Bride cervicale occupant l'intervalle compris entre les yeux. Appareil de résistance, mobile, con- sistant en un mamelon ou un bouton élevé, ferme, situé près du bord interne du corps à ses côtés inférieurs, et en une bou- tonnière arrondie, très-profonde et entourée de bourrelets, située sur la base du tube locomoteur. Téte oblique oufor- mantun angle par rapport à l'axe du corps, très-courte en dessus, où elle se confond avec les bras, qui paraissent ainsi naître du bord du corps; très-longue en dessous. Yeux laté- raux, très-grands, ovales, saillants, susceptibles d’être recou- verts en partie par la contraction des téguments qui les entou- rent; mais ayant en outre une paupière transparente, très- mince, qui en occupe la partie supérieure. Bec très-large, non comprimé ; mandibule supérieure un peu crochue, à capuchon petit; mandibule inférieure , à ailes latérales très-courtes et larges, l'expansion postérieure non carénée, à dos arrondi. Oreille externe, marquée en dehors par une légère protubé- rance située en arrière des yeux, en dessous de la bride cervi- cale et de l'ouverture aquifère latérale. Ouvertures aquifères. Au nombre de deux, une de chaque côté, situées à l'angle pos- térieur et supérieur de l'œil, au fond d'une légère dépression, et communiquant avec une cavité située à la partie céphalique supérieure. Bras, de deux sortes, les uns palmés à leur ex- trémité, les autres conico-subulés. Les bras palmés prenant naissance en dessus entre les yeux, repliés à leur extrémité sur eux-mêmes, sur les deux tiers de leur longueur, et pour- G. ARGONAUTA. 211 vus, dans tout l'intervalle de ce repli, d'une membrane très- extensible, lisse, épaisse en dehors, tandis qu'en dedans non- seulement elle est chargée d’un grand nombre de ramifications, mais encore dans toutes les parties où elle doit arriver au bord de la coquille, sa superficie est spongieuse et comme réticulée par un réseau membraneux à sillons élevés et papilleux, qui me parait être l'organe sécréteur de la coquille. Les bras subulés déliés à leur extrémité, toujours inégaux. Les inférieurs, pour- vus d'une membrane inférieure en carène dorsalé, les deux paires latérales presque toujours fortement déprimées. Cupules toujours sur deux lignes, même sur le retour des bras palmés, où elles sont souvent peu visibles; disposées bien distinctement, surtout sur les bras déprimés, où elles sont séparées par un assez large intervalle ; très-saillantes, comme subpédonculées, très-élargies à leur bord. À quelques bras, elles sont réunies ex- térieurement par une membrane. Membrane de l'ombrelle, très-courte, mais existant entre chaque bras. Tube locomoteur très-grand , en cône régulier, se prolongeant au-delà de’ la tête et de la base des bras, jusqu'au dehors de la coquille, at- taché par deux brides extérieures latérales et par deux autres presque médianes, très-minces. Coquille univalve , uni-loculaire, composée d’une substance cornéo-calcaire, fragile, transparente, flexible quoique cas- sante, commençant par un petit godet circulaire, d’abord membraneux, puis légèrement testacé , s'accroissant oblique- ment et elliptiquement, et dont le sommet, qui forme, avec l’âge, un tour ou un tour et demi de spire, rentre dans l'ou- verture en figurant de chaque côté une columelle torse, pro- longée dans le sens de l’ouverture , ou projetée obliquement en oreillons plas ou moins marqués. Elle représente, dans son en- semble, une petite nacelle, comprimée sur les côtés, tronquée sur la carène. Les tours sont appliqués les uns sur les autres, sans qu'il y ait transsudation de matière testacée sur le retour de la spire, caractère que je ne retrouve chez aucune autre coquille. La coquille de l'argonautese forme autant de particules 212 CÉPHALOPODES. calcaires appliquées extérieurement , que de particules déposées en dedans; caractère qui ne se montre que chez les Cypræa ; aussi est-il impossible de douter que l'animal n’ait un moyen extérieur de sécrétion, ce qu'on peut expliquer par les mem- branes des bras enveloppant constamment la coquille. Son épi- derme, qui n'existe pas sur les bords et augmente d'épaisseur à mesure qu'on approche du sommet, est évidemment dû à une sécrétion extérieure, postérieure à la formation de la co- quille. D'ailleurs, l'examen microscopique de l'accroissement de la coquille vient confirmer ces observations. D'après ces faits, on doit croire que la coquille de l’argonaute se forme par un organe extérieur ; et dès lors les fonctions des bras palmés se trouvent complétement expliquées. L'animal n'adhère à la coquille en aucune de ses parties, il se renferme dedans, la remplissant alors, moins la cavité spirale, et la retenant constamment avec ses bras palmés, qui l’enveloppent entièrement à l’état de vie. Si l’on considère la forme de l'animal, reployé sur lui- même, formant un angle par rapport à l'axe du corps, les parties supérieures de la tête étant très-courtes, et les parties inférieures, au contraire, très-longues, on aura la certitude que, destiné à vivre isolé et libre, 1l ne pourrait nager qu'en tournoyant; tandis que cette même forme est tout à fait en rapport avec sa position habituelle dans la coquille; le rac- courcissement des parties supérieures étant nécessaire pour que les deux bras palmés puissent sortir en arrière et embrasser plus intimement la coquille ; et l'allongement des parties infé- rieures et du tube locomoteur étant encore une conséquence obligée de son habitation dans une coquille, afin que ces par- tes puissent venir en effleurer le bord. Je crois done matériel- lement impossible que sa forme oblique permette à l'animal de vivre isolé et bre; car la natation dans une direction quelcon- que lui deviendrait impossible, tandis qu'au contraire sa forme est une dépendance de son existence dans la coquille, et qu'il y a rapport intime entre cette forme même et celle de la coquille qu'il habite. G,. ARGONAUTA. 213 Rapp. et diff. —Les argonautes se distinguent de tous les au- tres octopodes, par le raccourcissement des parties supérieures et l’allongement des inférieures, par les palmetures énormes, ou les membranes des bras supérieurs destinés à envelopper la coquille, par les rapports réciproques de la tête avec le corps, la première étant, en raison de l’obliquité de la bouche, sur un plan très-oblique à l'axe; par l'organisation et l'arrangement de toutes les portions principales qui indiquent un Mel fait pour vivre dans une coquille ; enfin, par la coquille dont il est pourvu. Les espèces d’argonautes ont des habitudes nocturnes ana- logues à celles des philonexes; elles nagent, comme les autres céphalopodes, au moyen du refoulement de l'eau par leur tube locomoteur ; il faut dès lors renoncer à toutes ces fictions gra- cieuses des poëtes grecs. La question du parasitisme ou du non-parasitisme de l'ani- mal dans la coquille de l’argonaute a longtemps agité les sa- vants. On vit successivement écrire, en faveur du parasitisme, Pline, Favanne, Lamarck, Bose, Rafinesque, Leach, MM. Blain- ville, Deshayes, Gray et Broderip, tandis que Rumphius, Carducci, Bruguière, Montfort, MM. Duvernoy, Risso, Rapp, Ranzani, Férussac, Poly, Delle-Chiaje, Richard-Owen, Rang et moi, avons cherché à prouver le non-parasitisme de l’ani- mal dans la coquille. Maintenant, je pense que les détails dans lesquels je suis entré dans mes ouvrages !, ont mis fin à cette lutte et ne permettent plus de croire au parasitisme. Voici, du reste, les principaux arguments dont je me suis servi. Preuves du non-parasitisme. Les formes de l'animal, la na- ture de sa coquille, ses mœurs, se réunissent pour démontrer invinciblement la thèse du non-parasitisme. 4° L'animal de l'argonaute diffère zoologiquement et anato- miquement des poulpes : zoologiquement, par sa forme géné- 1 Voyez Monographie des Céphalopodes acttabulifères, as Argo- naute , p. 409 et suiv. 214 CÉPHALOPODES. rale, comme ployée sur elle-même, par celle du corps, plus acuminé en arrière, plus largement ouvert en avant, par la présence d'un appareil de résistance compliqué, par des ouver- tures aquifères, par les bras supérieurs palmés, etc., ete.; anatomiquement, d'après M. Owen ', par des branchies diffé- rentes, par la forme et les dépendances de la veine cave, etc. On doit donc les regarder comme des animaux bien distincts, quant à leur organisation, et conséquemment susceptibles d’un genre de vie tout opposé, bien que normal, en raison de ces mêmes formes. L'animal, par le raccourcissement des parties céphaliques supérieures et l'allongement des parties inférieures, est natu- rellement ployé sur lui-même. Dès lors, le corps et la tête dé- crivent, en dessous, une courbe ou un léger angle saillant, et non une ligne droite, comme chez les poulpes. Cette disposi- tion est parfaitement en rapport avec sa position connue; car étant couché sur le ventre dans la coquille, le dessous, ou la partie la plus allongée de l'animal correspond au orand côté du cercle spiral de la coquille, ou à la carène; tandis que son petit côté se trouve vers le sommet de la spire, d'où ses bras palmés doivent sortir. On peut en conclure qu'il y a identité et rapports immédiats entre l'animal et la coquille, autant par les formes générales de l’un et de l’au- tre, que par les nécessités d'existence, et que l’un paraît être fait pour l’autre, comme chez tous les Mollusques. Cette forme arquée ou reployée de l'animal par rapport à son axe longitudinal , s’opposerait, sans doute, à ce qu'il püt, s'il était libre, nager en ligne droite, à l’aide du refoulement de l'eau par le tube locomoteur, comme tous les autres céphalopo- des, et lui permettrait tout au plus d'avancer en tournoyant ; ce qui non-seulement prouverait qu'il n’est pas conformé pour vivre libre et séparé de la coquille, mais encore devrait faire supposer quil ne peut vivre sans elle. l Transactions de la Société zoologique de Londres, vol. IT, part. IT. G. ARGONAUTA. 245 Il n’est pas moins évident que l'inégalité de longueur de ses deux côtés s'oppose à ce qu'il puisse jamais seretourner, comme on l’a imaginé; en conséquence, il doit toujours avoir les bras palmés en arrière et le tube locomoteur en avant. Cette position a le rapport le plus intime avec les caractères qui distinguent les argonautes des poulpes, puisque les bras palmés naissent entre les yeux mêmes chez les premiers, pour être plus près du sommet de la spire de la coquille qu'ils embrassent, ce qui n’a pas lieu dans les seconds. Le tube locomoteur prend une bien plus grande extension dans les argonautes que dans les poulpes, afin que le tube puisse arriver au bord antérieur de la coquille, et servir à la natation par le refoulement de l'eau. Ces différences tiennent donc à la nécessité absolue où se trouve l’animal d’être dans une coquille analogue à celle qu'on lui connaît, et n’est point une anomalie d'habitude. Chez les poulpes, le corps est généralement verruqueux, rugueux ; chez les argonautes, au contraire, la peau est mince, lisse, ce qui s'accorde avec la coutume de l'animal d'être tou- jours renfermé dans une coquille. On a argué de la coloration du corps chez les argonautes, qu'il ne pouvait être conformé pour habiter une coquille; mais, depuis qu'on sait que l'intérieur même du corps, chez quel- ques espèces de céphalopodes , le foie, par exemple, est couvert de taches!, on ne doit plus trouver étrange que le corps de l’ar- gonaute, constamment en contact avec l’eau, le soit égale- ment. La coloration des parties chez l'animal de l'argonaute est d’ailleurs tout à fait en rapport avec sa position habituelle dans la coquille. Chez les poulpes, qui ont les bras le plus souvent fermés, l'intervalle compris entre les cupules, près de la bouche et à la base des bras, est presque toujours incolore. 4 Grant, 4813. On the structure and charact. of lolig., etc. Trans. of the zool. Soc. of London, vol. 1, p. 21; ce que nous avons également reconnu. 216 CÉPHALOPODES, Chez les argonautes, où les bras sont toujours ouverts ( dispo sition dépendant de leur position forcée dans la coquille), tout le pourtour de la bouche et la base des bras sont, au contraire, fortement colorés, ce qui dénote que cette partie est toujours extérieure, l'animal ne vivant pas comme les poulpes, fait qui coïncide parfaitement, du reste, avec l’arrangement connu des bras de l’animal dans la coquille. J'ai dit que le tube locomoteur était plus long chez les argo- nautes que chez les poulpes, ce qui devenait indispensable ; car il fallait bien , l’argonaute étant couché sur le ventre dans la coquille où il habite, que le tube, pour remplir ses fonctions habituelles, püt arriver jusqu’au bord même ; aussi est-il évi- dent qu'un poulpe ordinaire à cet organe beaucoup trop court pour être du moindre usage, s’il était placé dans la coquille de l'argonaute. Je crois done que la longueur du tube locomo- teur est encore une conséquence de l'habitation obligée de l'animal dans la coquille, et une concordance de plus entre l'un et l'autre. Les bras palmés sont, par leurs membranes extensibles, destinés à envelopper la coquille; ils sont donc aussi une dé- pendance absolue du mode d'existence de l’argonaute et un trait de conformité de plus entre l'animal et sa demeure. Si l’on considère que ces bras palmés sont lisses, très-colorés en dehors ou seulement marqués de quelques ramifications peu distinctes, tandis qu'en dessous ils sont, surtout au bord, incolores, chargés d’un grand nombre de ramifications, d’un réseau spongieux et réticulé, on devra croire qu'ils sont conformés pour prendre une position permanente tournée du même côté, autour de la coquille, en l’embrassant constam- ment, et non pour remplir d'autres fonctions. Ils sont de plus , par cette raison, parfaitement en harmonie avec la co- quille. En examinant avec soin la partie inférieure des membranes palmées des bras supérieurs, j'ai reconnu que la moitié du côté de Ta base est plus colorée, plus lisse ; que l’autre moitié, papil- G. ARGONAUTA. 947 leuse, le devient davantage en approchant du bord, où tout est izcolore, spongieux et comme poreux. Cette disposition or- ganique ne justifie-t-elle pas l'opinion que ces bras sécrètent la coquille, et ne prouve-t-elle pas encore une affinité de plus entre l'animal et la‘coquille? Les bras palmés embrassant toute la coquille ne doivent avoir qu'une partie de leur membrane destinée à couvrir tou- jours le pourtour de la bouche de cette coquille et à sécréter constamment la matière calcaire destinée à l'augmenter. En exa- minant avec attention cette membrane, on voit effectivement que, sur les parties correspondantes à ce bord, elle est incolore, spongieuse ou poreuse, tandis qu'ailleurs, où elle ne donne que peu de sécrétion, elle est beaucoup plus lisse et légère- ment colorée. La concordance de la partie teintée en bleu de la base des bras palmés avec la carène plus colorée de la coquille, qu'ils recouvrent constamment à l'état de vie, vient également ap- puyer le rapport de l'animal à la coquille. On à dit que la reptation des argonautes dans la coquille, le tube en avant, et par conséquent le ventre en haut, était ano- male et forcée; néanmoins, si l’on avait tenu compte de la forme oblique de toutes les parties céphaliques, on se serait assuré qu'en raison de cette conformation même, l’argonaute ne pourrait ni marcher ni ramper autrement ; que, dès lors, cette reptation est normale, vu les formes, et n'est point un effet accidentel, car l’animal, sorti de la coquille, ne pourrait pas ramper d’une autre manière. De tout, ce qui précède, ne doit-on pas conclure que l'animal, loin de n'avoir aucune analogie avec sa coquille, concorde, au contraire, par tous ses points avec elle, et que l’un paraît être une dépendance indispensable de l’autre? 2° La coquille de l’argonaute diffère de celle de tous les Mollusques gastéropodes , par le manque complet du nucleus, qui se développe ordinairement dans l'œuf de ceux-ci avant la sortie du jeune sujet; par sa contexture flexible cornéo-calcaire, 218 CÉPHALOPODES. composée de parties paires ; elle ne paraît donc appartenir qu'à l'animal d'un céphalopode chez lequel les parties paires sont ordinaires. J'ai dit qu'elle n'avait pas de nucleus; elle n’est, en consé- quence , comparable en aucune manière aux carinaires ni aux atlantes, qui commencent par une coquille enroulée oblique- ment et à spire apparente. On a dit que la forme générale de la coquille n’était pas en rapport avec la forme de l'animal. J'espère avoir prouvé le con- traire. On a dit encore que cette forme carénée ne concordait pas avec l'animal ; néanmoins, si l'on considère les mœurs pé- lagiennes des argonautes, leur mode de natation au moyen du tube locomoteur, on sera convaincu qu’il leur fallait une co- quille comprimée sur les côtés pour n'offrir que peu de résis- tance à l’eau, dans la nage. Je la crois donc en rapport non- seulement avec les caractères de l'animal, mais encore avec les habitudes connues de celui-ci. Si l'on examine la contexture de la coquille, on trouve que, loin d'être formée de couches régulièrement déposées sur toute la longueur du bord de la bouche et en dedans de la coquille, comme on le voit chez tous les testacés , sans encroû- tement extérieur, elle est, chez l'argonaute, composée de petites parties allongées, interrompues, superposées peu régulièrement, et augmentant ainsi son extension. Ces parties forment deux couches, dont l’une intérieure et l’autre extérieure : il est donc impossible de douter que l'animal n'ait un moyen exté- rieur de sécrétion, ce qu'on peut expliquer par les fonctions des bras palmés enveloppant constamment la coquille, et te- nant lieu du manteau des Cyprea. Rapports d'identité de plus entre l'animal et la coquille. La coquille fraîche, lisse, polie sur ses bords, se couvre, à quelque distance du bord, d'un léger épiderme de plus en plus épais jusqu'au sommet de la spire; ce qui prouve qu'il n’a pas précédé la‘transsudation calcaire destinée à former la coquille, comme chez presque tous les Mollusques, pourvus, au contraire, G. ARGONAUTA. 219 d'un épiderme d'autant plus épais, qu'il approche du bord; mais qu'il est postérieur à la formation de la coquille, et qu’il ne peut être déposé que par un organe purement extérieur, expliqué par la position constante des membranes des bras de l'argonaute sur la coquille. Dans la supposition que les bras palmés remplissent des fonc- tions analogues à l'office du manteau des Cyprea, ils doivent, chacun de son côté, former la moitié de la coquille. Le point de jonction de ces deux organes sécrétants doit donc exister sur la carène de la coquille, où les bras apportent successivement les particules calcaires qui composent cette partie. C'est, eneffet, ce qu'on aperçoit, en examinant avec soin la coquille ; on voit qu'alternativement chaque bras a fourni quelques couches, les unes venant de droite, les autres de gauche, et qu'il en est résulté un entre-croisement de lignes d’accroissement qui démontre qu'elles ont été formées par deux organes sé- parés, lesquels ont déposé l’un après l’autre les particules cal- caires. L'accroissement est donc encore en rapport avec la sé- crétion de la coquille par les deux bras : il établit une identité plus intime entre l'animal et la coquille. Ce fait est de plus prouvé par une autre observation que j'ai faite. Chez les Cyprea, considérées comme le type des co- quilles dont l’encroûtement extérieur est évidemment re- connu, on voit, dans presque toutes les espèces, le point de jonction des deux lobes du manteau marqué par une ligne d'une couleur différente, ou même par une dépression, la sé- crétion ne s'étant pas faite dans cette partie (ordinairement médiane et longitudinale) de la même manière qu'ailleurs; cette différence se remarque aussi dans la coquille de lArgo- nauta argo et de l'Argonauta hians, où le milieu de la carène est plus poli que les côtés, moins coloré, et manque toujours de ces légères aspérités qu'on voit à la loupe sur le reste de la co- quille, Cette observation montre que, dans leur point de jonc- tion, les bras ont laissé une impression aussi visible que celle des Cyprea, et qu'il y a identité de rapport dans la formation 220 © CÉPHALOPODES. de l’encroûtement extérieur chez les argonautes et les Cyprea, fait de la plus grande valeur pour établir définitivement la for- mation de cette coquille par les bras palmés. J'ai examiné de jeunes individus dans l'œuf, et je n'ai vu aucune trace de coquille; ce qui devait être et me paraît très-naturel; car ces jeunes naissent, comme je m'en suis assuré, avec les bras palmés si peu développés, qu'ils ne pour- raient pas la construire; ce n’est donc que lorsque cet or- gane à pris un assez grand accroissement que la coquille peut se former. En examinant les lignes d'accroissement d’une très-jeune coquille, on acquiert la certitude qu'elle a été produite par les membranes des bras, et non par la sécrétion d’un collier ; elle commence par un point presque corné , irrégulier, rugueux, que forme l’agglomération de particules en partie calcaires, amoncélées sans ordre, telles que pourrait le faire un organe membraneux, flexible, en rapport avec les membranes des bras. Tout autour de ce premier point, composé d’une surface plus ou moins arrondie, viennent se déposer les parties cal- caréo-muqueuses se moulant sur la forme du corps, et compo- sant alors un godet presque cartilagineux flexible, très-peu oblique, sur lequel on commence à remarquer distinctement la séparation médiane; ainsi, nul doute que la coquille ne com- mence à se former comme elle continue de le faire ensuite; seulement elle est d’abord flexible et membraneuse, comme j'en possède un échantillon, et, s’encroùte ensuite extérieure- ment par les bras palmés. M. Rang a dit que six jours lui avaient suffi pour voir se former, sar une partie brisée, une membrane cartilagineuse un peu différente du reste de la coquille: circonstance parfaite- ment concordante avec ce que j'ai dit de l’animal. D'abord, comme je l'ai fait remarquer, les bras palmés paraissent avoir sur leurs membranes des parties plus appropriées que d’autres à la formation du bord de la coquille , et dès lors, il doit être plus difficile à l'animal de réparer le milieu que les bords de 21 tE G. ARGONAUTA. cette coquille, que plusieurs autres observateurs ! ont vu rac- commodés d'une substance analogue au reste. Ce que J'ai dit de la coquille d’abord cartilagineuse et flexible avant d'être testacée et ferme, serait tout à fait conforme à l'observation de M. Rang; car il est évident que la réparation doit être flexible avant d'être solide, et qu'elle doit différer notamment du bord même qui paraît formé par un repli de la membrane sur elle- même, tandis que le milieu de la coquille ne pourrait être réparé que par la suite de l’encroùtement extérieur de toutes les parties. La meilleure preuve , du reste, que la coquille est constam- ment enveloppée, c'est que l’on n'y a jamais vu le moindre corps parasite ; tandis que toutes les autres, lorsqu'elles ne sont pas recouvertes, comme celles de la Cyprea, par exemple, se tapissent de flustres, de serpules, etc. On l’observe non-seule- ment sur les côles, ce que tout le monde sait, mais encore en pleine mer , où nous avons vu jusqu'aux grandes Clécdores? se couvrir de polypiers flexibles parasites, quoique l’animal fût dedans. Il paraît donc difficile de douter que la coquiile ne soit intérieure , fait en rapport avec les fonctions des bras palmés. Les bords de la coquille de l'argonaute sont toujours par- faitement intacts et tranchants, tandis que toutes les coquilles traînées par les pagures sont non-seulement brisées et vieilles, mais encore couvertes de corps parasites; 1l n'en serait pas ainsi, l'animal de l’argonaute étant parasite de la coquille , et il paraît complétement prouvé que l’un est une dépendance de l'autre, et non un effet du hasard. Les jeunes argonautes ont leur coquille entièrement moulée sur la forme du corps, et aucune partie vide au sommet. Cette cavité ne commence à se montrer que lorsque l'animal, plus âgé, en à besoin pour déposer ses œufs, et ensuite elle devient d'au- tant plus grande, que l'animal a pris plus d’accroissement ct qu'il a une plus grande quantité d'œufs à déposer ; ainsi, dans 1 Madame Power, MM. Char!eswoth, Gray et Van Beneden. ? Cleodora balantium. 229 CÉPHALOPODES. ce cas, la conformation de la coquille et la place occupée par l'animal est encore en rapport avec les besoins des argonautes. De la forme, de la contexture, de l'accroissement de la co- quille, ne peut-on pas conclure, comme je l'ai fait pour l’ani- mal, qu'il y à concordance parfaite entre toutes les parties de l'une et de l’autre , et que l'examen même de la contexture de la coquille prouve évidemment qu’elle a été construite par un organe sécréteur externe, expliqué de la manière la plus satis- faisante par les membranes des bras qui la récouvrent con- stamment ? 3° On à toujours rencontré, dans les coquilles, des ani- maux de grandeur tout à fait proportionnée, ce qui n’a jamais lieu pour les parasites, comme tout le monde a pu le voir en étudiant les pagures. On n’a jamais rencontré que l'animal à bras palmés dans les coquilles de l’argonaute. La même espèce d'animal s’est toujours trouvée dans la même espèce de coquille, lorsque plusieurs espèces vivaient ensemble dans les mêmes mers. Les animaux ne paraissent quitter leur coquille qu à l'instant de la mort. ILest difficile de ne pas croire que ces animaux, pris à rois cents lieues des côtes, ayant leur coquille encore cartilagineuses, et vivant en troupes avec des individus plus àgés, ou à peine éclos, ne soient pas avec une coquille qui leur appartient, qu'ils ont formée eux-mêmes ; car on ne pourrait supposer que, sortis de l'œuf à deux et trois cents lieues des côtes, ils ont franchi cet espace pour aller chercher une coquille, et revenir ensuite au point où je les ai trouvés, en franchissant la même distance. Après avoir considéré, sous différents point de vue, l’analo- gie et la concordance complète de toutes les parties de l'animal avec la coquille; après avoir établi que, par sa forme et sa contexture, cette coquille est de tous points en rapport avec l'animal ; après avoir démontré que la coquille diffère de celles que traînent les animaux parasites, je erois pouvoir con- clure, avec une triple certitude , que l’un est une dépendance si indispensable de l’autre, qu'aucun des deux ne saurait s'ex- pliquer isolément. G. ARGONAUTA. 223 Le nom du genre devrait être celui de Nautilus, puis- qu'Aristote a d'abord employé cette dénomination pour dé- signer l'argonaute, mais malheureusement Linné ayant ap- pliqué le nom de Nautilus à un autre genre inconnu des Grecs, tandis qu'il appelait Argonauta les animaux qui m'occupent; je me trouve forcé, afin de ne pas changer toutes les nomen- clatures adoptées, de perpétuer l'erreur de Linné, maintenant consacrée partout. M. Rafinesque a créé, pour l'animal de l'ar- gonaute, le genre Ocytoe admis par tous les partisants du pa- rasitisme. ESPÈCES FOSSILES. Espèces du terrain tertiaire. N° À ARGONAUTA HIANS, Solander, pl.7, fig. 6-10. Nautilus, Lister, 1685, Synops., tab, 554, f, 5 a, ; tab, 555, f. 6, Nautilus, Rumphius, 1687, Amboin. Rariteysk, p . 64, tab. 18, fig. B. Idem, Petiver, 1702, Aquat. anim, Amb., tab, 10, f. 2, ct tab, 22, f, 10. Idem, Museum Gottwaldianum , cap. xv, tab, 5, f. 433. Moyen naulile, Gersaint , 1736, Catal, rais,, p. 96, n° 137, Argenville, 1742, Conchyi., p. 250, pl. var, f, B; 1757, p. 198, pl. v, f, B. Cyimbium, Gualtieri, 1742, Ind. Testar,, tab. 12, fig. CG. Nautilus, Hebenstreit, 1743, Mus. Richterian., p. 297, Idem, Lesser , 1748, Testacco théol., p. 150, S 41, 6, Idem, Klein, 1753, Ostraccl., p. 3, sp. 11, n°’ 5 et 6, — Idem, p. 4, n° 7. N. legitimus, Gève, 1755, Monati. Delust., ou Essais récréatifs, p, 14-16, tab. 2, fig. 7, N. tenuis, Knorr, 1757, Vergn,,t. I, tab, 2, fig, 2, et t. IV, tab. 11, fig. 1, —Delic, nat.,t. I,tab. B 1, f, 4. Argonauta argo, Linné, 1767 , Syst. nat., IX, X, XI et XII, p. 1161, n° 271. Nautilus papiraceus, Davila, 1767, Catal. syst., I, p. 108, n° 87, 2° sp. Idem, Seba, 1768, Thesaur., III, tab. 84, fig, 9, 10, 11, 12. Nautile papiracé, Meuschen, Catal. Mus. Oudaniani, p. 8, n° 49. — idem, Catal. mus. Leersiani, p. 10, n°* 66, 67, Nautilus tenuis, Martini1769, Conchyl, Cabin., 1, p, 235, tab. xvit, f, 159, 158, et p. 238, vign. p. 221, fig. 2. Murray, 1771, Fundam. Testaceol., tab. 1, f, 8. Le Papier brouillard, Favanne, 1772, Concyhl., t. I, p. 711, pl. vus, f AG, À 3 — Idem, p. 713,f. À 10. — Idem, f. À 1, — Idem, p. 717% Nautile papiracé, Favart d'Herbigny, 1776, Dictionn., t, II, p. 426. Argonauta argo, Born, 1780 , Test, Mus, Cæsar., p. 140, var. f. Gronovius, 4781, Zoophyl., p. 281, n° 215. 4 Schrætter , 1782, Mus. Gottwald., p. 51, n° 272, tab. xL, f. 272. Nautile papyracé, Favanne, Catal. de la Tour d'Auvergne, p. 57, n° 248: à Nautilus, Kæmmerer , Gabin, Rudolst,, p, 29, var. f. 224 CÉPHALOPODES. Argonauta hians, Solander, mss., et Portland Catal., p. 44, lat. 1055, Argonauta argo, Gmelin, 1789, Syst. nat., p. 3369, var, d. Idem , Bruguière, 1789, Encyclop. méthod., Vers, t. I, p. 123, var, C. A. hians, Humphrey, 1797,Mus. Calon., p. 6, n° 82, Argonaute papier brouillard, Montfort, Buff, de Sonnini, Moll., I, p. 358. — Idem, p. 371. Argonauta argo, Turton, Syst, of nat., IV, var. 3, A. hians, Dillwyn, Descript. Catal., p. 334, n° 3. A. haustrum, Dillwyn, Descrip. Catal., p. 335, A. Cranchii, Leach, 1817, Philos. trans., p. 296, pl. x1r, f, 1-6, Octopus Cranchii, Blainv., 1819, Journ, de Phys. , t. 87, p. 47,t. LXXXVI, f22%a"b: Argonauta nitida, Lamarck, 1822, Animaux sans vertèbres, VII, p. 653, n° 3. A. hians, Féruss., 1822, Dictionn. class., I, p. 553, sp. n° 4. Idem, Yéruss., d'Orbigny, 1825, Prodr., p. 48, n° 5 . Cranchii, Féruss., 1822, Dict. class., I, p. 552, n° 1, . haustrum, Wood, 1825 , Ind. Test., p. 62, n° 5 . Cranchit, Féruss., 1825 , d’Orbigny , class. des Céph., p. 48, sp. n° 6. . raricostæ, Blainville, 1826, Dict. des Sc. nat.,t. XLIII, p. 213. . crassicosta , Blainv., 1826, Dict. des Sc. nat., t. XLIIT, p. 213. . nitida, Blainv., 1826, Dict. des Sc. nat., t, XLII, p. 213. Octopis Cranchit, Blainv., 1826, Dict. des Sc. Pat., t. XLIII, p. 195. O. punctatus, Blainv., 1826, Dict. des Sc, nat., t. XLUX, p. 195. A. nitida, Cranch, Conchyl., p. 43, pl. xx, f. 17. Idem , Deshayes, 1830, Encycl. méth., t. IT, p. 69. A. raricosta, Deshayes, 1830, Encycl., t. II, p. 69, n° 1. A. haustrum, Deshayes', 1830, Encycl., t. If, p. 70, de 3. Idem , d'Orb., 1835, Moll. de l’'Am. mérid., p. 12. Idem, d'Orb., 1837, Moll. des Canaries, p. 17, n° 3. Idem, d'Orb., 1538, Moll. des Antilles, t. I, p. 28, n° 6. À. hians, &'Orb. et Féruss., 1839, Céph. acét., Argonautes, pl. 5. Idem , &Orb., 1845, Paléont. universelle, pl. 2, fig. 6-10. Paléont, étrang,, pl. 2, fig. 6-10. A. testd, compressé, albido-fulvd , radiatim costs inœ- qualibus ornatä , carinisremotis, tuberculis crassis utrinque marginatis ; operturé latä, oblongä. Dim. Animal. Longueur total, 55 mill.; long. du corps, 42 mill.; larg. du corps, 44; long. des bras supérieurs, 17 mill.; long. des bras latéraux-supérieurs, 30 mill.; long. des bras latéraux-inférieurs, 28 mill. ; long. des brasinférieurs, 28 mill. ; ? ? 1 loug. du tube locomoteur, 7 mill. Coquille. Diamètre, 80 mill. Par rapport au diamètre : larg. du dernier tour, # mill. ; 1 ? 400 épaiss. du dernier tour, 5% mill. D à à à à à G. ARGONAUTA. 295 Animal peu volumineux, très-ouvert en dessous. Tête pêu longue, ouvertures aquifères, au nombre de deux. Bras courts, dans l’ordre 4, 2, 3, 4, les bras palmés, très-petits, épais. Couleur , blanc argenté, tacheté de rouge. Coquille, renflée, relativement aux autres espèces, ornée latéralement de côtes larges, lisses, rayonnantes, inégales, al- ternativement une longue et une courte. Carène large, pourvue latéralement de tubercules comprimées, alternes. Bouchelarge, oblongue. Rapp.et diff.—L'animal diffère essentiellement do l'Argo- nauta argo par un corps plus arrondi, plus court, et qui cor- respond en tout à la coquille, beaucoup plus large; par des bras plus courts à proportion que le corps; par la longueur res- pective de ces mêmes bras, l’ordre étant 1, 2,3, 4, la deuxième paire ou première paire non palmée, la plus longue, tandis que, chez l'Argo, l'ordre cst 1, 4, 2, 3, et que les bras non palmés, les plus longs, sont invariablement ceux de la qua- trième, ou la paire inféricure ; par les membranes des cupules qui manquent entièrement aux deux paires de bras latéraux ; par une ombrelle beaucoup plus prononcée. Son tube locomo- teur n'est pas non plus uni à la base des bras par une mem- brane latérale, mais bien par deux petites brides médianes. La coquille se distingue par sa forme plus élargie, sa carène infiniment plus large. Loc. Fossile, dans les terrains subapennins du Piémont , où elle a été découverte par M. Bellardi. Ce fait est d'autant plus curieux que cette espèce n’habite plus aujourd'hui la Méditerranée. Hab. Actuellement, elle est de l'océan Atlantique, et du grand Océan dans les régions tropicales. Je rapporte à cette espèce les À. hians, nitida, Cranchii, haustrum , raricosta , crassicosta , des auteurs cités à la syno- nymie. La dénomination de hïans étant la plus ancienne, après Linné, je la conserve à l'espèce. Expl. des fig. PI. T, fig. 6. Extrémité grossie de la coquille : pe MOLLUSQUES T. L. A5 226 CÉPHALOPODES. d'«n très-jeunc individu, pour montrer qu'elle manque de Nuc- leus; fig. 7, la même vue de profil; fig. 8, carène dorsale pour montrer l'alternance des lignes d’accroissement; fig. 9, coquille fossile du Piémont de grandeur naturelle ; fig. 40, la même vue du côté de la bouche. ESPÈCES VIVANTES. Espèces de l'océan Atlantique. N° 2. ARGONAUTA ARGO, Linné, pl. 6 et pl. 7, fig. 1-5. Nautile ou Nautique, ou œufs de Polype, Aristote, Histor. Anim., lib, 1v, cap. 1, 16, et lib. 1x, cap. xx, 12. Nautile où Pompile et Nauplie, Pline, Hist. nat., lib. 1x, cap. xxix et xxx. Nautilus, Ælien, de Nat. Anim., lib. 1x, Cap. XxxIv. Nautilion, Athénée, Deïpnos, lib, vi, Cap. xIX et XxXxII. Nautilon, Oppien, Halieut. Nautilus, Belon, 1553, de Aquatil., lib. 11, p. 378, — Idem, de la Nat, des Poissons, liv. 11, p. 381. Idem , Rondelet, 1554, de Piscibus, lib, xvir, cap. 1x, p. 517, — Idem, 1558, Histoire entière des Poissons, liv. XwiIt, chap. vir, p. 374, Idem, Gesner, 1558, de Aquat., lib, 1v, p. 732, 734.—Idem, Nomencl. Anim... p. 192. Idem, Boussuet, 1558, de Nat. Aquat., p. 303. Nautilus, Aldrovande, 1642, de Testaceis, lib, 111, cap. 11, p. 257, et 260. Chiocco, Mus, calceol., sect. 1, p. 36. Nautilus, Jonston, 1650, Hist, nat, Exang,, lib. 111, de Testaceis, tit, 111, Cap. 1, art. 1, p. 39, tab, x, t. IT, fig. 7. Nautilus, Bontius, 1658, Hist, nat. Ind. occid., lib, v, cap. xxvir. Nauplius Pompilius, Olearius, 1666, Mus, gattorp,, p. 66, tab. xxxIr, fig. 4. Nautilus, Valentini, 1672, Mus. Muscar., vol, IT, p. 183, tab, xxxv. Nautilus, Legato, 1677, Museo Carpiano, p. 105. Nautilus sive Nauplius, Buonanni, 1681, Ricreat., p. 142, Classis prima, tab., fig. 13, Mus. Kircher, p. 436, n° 13, Nautilus maximus , Lister, 1685, Synops., lib. 1v, sect, 1v, cap. 1, de Nautil, vacuis, tab. pLvir, t. VII. Nautilus, Fehr, Miscellan. curiosa, Dec, 11, an. 1v,1685, Obs. ax, p. 210, fig. 33. Idem, Rumphius, 1687, Miscellan. curiosa, Dec. 1, an. vir, 1688 ; Obs. 1v, p. 8,t. VI.—Idem, Epist. ad S. Andr., in Valentini, Mus. Muscar., vol. I p. 57, tab. 1, f. 1,—JIdem, 1741, Amboin, Rariteytk, p. 63, tab. xvuni, f. A; p. 3. Pseudo-Nautilus, Lanerentzen, Mus. reg. Dan., p. 1, sect. 1v, n° 19. Nautilus, Petiver, 1702, Gazophyl., part. 1, tab. x, f. 1, et tab. CXXvIr n° 7. — Aquat, anim. amb., tab. vi, f. 7. Museum Gottwaldianum, cap. xv, tab, v, f. 433. 6 G. ARGONAUTA. 991 Nautilus et Pompilus, Lochner, 1716, Mus, Beslerianum , p, 70, tab, x1x. Langius, Méthod. Test., p. 8. Nautilus minor, Valentyn, 1724, Bescryr von Ostendien, p. 58, tab, 1, f. 2, nouvelle édit., 1754, Kindmann, 1726, Princip. rerum, etc., p, 124, Gersaint , 1736, Cat. rais., p. 91, n° 122. Dargenville, 1742, Conchyl., p. 250, pl. 8, fig, A; 1757, p. 201, pl. 5, fig. À. —Zoomorph., pl. 2, fig, 2, Cymbium maxima, Gualtierl, 1742, Index Test., 4742, tab, 11,f. A et fig. B, minus, t. XII, f, A, Hebenstreit, 1743, Mus. Richter., p. 297, Lesser, 1748, Testaceo theol., p. 149, tab, 1, fig. n° 6. Nautilus, Hill, Gen, nat. Hist., t. IX, p. 122, pl. 7. Nautilus sulcatus, Klein, 1753, Ostrac., p. 3, sp. 11, n° 1, 2, 3, tab. 1, f, 3. Nautilus papyraceus, Geve, 1755 , Monat. Belust., ou Essais récréat., p. 11, tab. 11, fig. 4, 5. Argonauta carina subdentata, Linné, 1756, Syst. nat, 1x, auct, Gronovius, p. 225, sp. 231, Ammonia minor, Brown, 1756, Jamaica, p, 397, n° 1. Knorr, 1757, Vergn., t. 1, p. 7, tab. 11, f. 4, 1754, Delic, nat., t, I, p. 40- 42, tab. B 1, fig. 3. Ginanni, 1757, Op. post., t. II, tab. 111, f. 29, Seba, 1758, Thesaur., HI, p. 167, tab, Lxxx1v, fig. 5, max, ; 6,7, jun. Cymbium , Tessin, Epist. 1, n° 28, A. argo, Linné, 1758, Syst. nat., X,p. 708, sp. 231, — Idem, 1764, Mus. Lud. ulr., p. 548, n° 148; Syst. nat,, XII, p. 1161, n° 271, Houltuyn, Vergel., st. 16, pl. 2, Menschen, Catal. Musei Oudaniani, p. 78, n°* 44 à 48. — Idem, Catal. Mus. Leersiani, p. 9, n°* 59 à 64. Davila, 1767, Gatal. Syst., t. I, p. 108, n°° 82 à 84. Nautilus papyraceus, Martini, 1769, Conchyl. Gabin., I, p. 230, tab. xvir, f: 1578 Favanne, 1772, Conchyl., t, I, p. 707, pl. 7, fig. À 2. — Idem, p. 710, fig. A 4. — Idem, p. 709, fig. A 8. — Idem, Zoomorph., pl, 69, fig. c 1. Nautilus, Salis Marschlins, 1773, Reise in Kôn.Neapel, p. 360, Favart d'Herbigny, 1776, Dictionn., t, II, p. 419 à 424. Nicholson, Saint-Domingue, p. 318, Da Costa, 1778, Élém., tab. 3, f, 6. Argonauta argo, Born, 1780, Ind. Mus, Cæsar,, p, 119, A 43 Test., p. 140, Vign., p. 139, Argonauta, Gronovius, 1781, Zoophil., p. 284, n° 1216, Idem, Schreætter, 1781, Mus. Gothwald., p. 51, n° 273, tab. XL, f, 273, — Idem, Einleit., t. I, p. 4, tab. 1, fig. 1. Favanne, 1784, Catal. de la Tour d’Auvergne, p. 57, n°* 245, 240. Nautilus, Schneider, 1784, Samml. verm. Abhand, p. 120. Idem, Kœmmerer, Cabin. Rudolst., p. 29. Herbst., Einleit, zur Keantn. der Gewurme, vol, I p. 170, tab. ceccxii 228 CÉPHALOPODES. Argonauta argo, Gimelin, 1789, Syst. nat., 1789, p. 3367. Idem, Bruguière, 4789, Encyclop. méthod., Vers, t. I, p. 122. Nautile papyracé, Shaw , Nat. Miscell., 111, 1791, note 2, pl. 101. Argonauta argo , 1789, Muscum Leskeanum, p. 186. Idem, Walfen, 1791, Nov., Acta Phys. nat, cur,,t, VIII, p, 235. Olivi, 1792, Zool. Adriat., p. 129. Idem, Schreibers, Conchylieukeunt, I, p. 1, n° 41. A. corrugata, Humphrey, 1797, Mus. Calon., p. 6, n° 80, Nautile papyracé, Cubières, 1800, Hist. abrég. des Coquilles, p. 43, pl. 4, fig. 6. Argonauta sulcata , Lamarck, 1801, Anim, sans vertèbres, prem.édit., p. 99. Argonaute papyracé, Bosc , 1802, Buff. de Déterville, Coquilles, III, p. 261, et nouv. édit, p. 256, pl. 27, fig. 6. Argonauta papyrace, Montfort,1802, Buff. de Sonnini, Moll.,p. 119, pl, 35. Argonauta argo, Turton, Syst, of nat., IV, p. 304. Idem, Duvernoy, 1816, Dictionn. des Sc. nat., t. III, p. 102. Idem, Fischer, Mus. Demidow., HI, p. 245. idem, Wood, Zoography, t, II, p. 579. Idem, Montfort, Conchyl., 1808, II, p. 6, 7. Argonauta grandiformis, et À, striata, Perry, Conchyl., pl, 42, fig. 4. Ocythoc tuberculata, Rafinesque , 1814, Précis des Découv. somiol., p, 29. Argonauta argo, Oken, Schrb. der Zoo!l., II, p. 336. Idem, Brookes, Introd. to Conchol., p. 90, pl. 5, fig. 53. Idem , Burrow , 1818, Elements of Conchol. , p. 75, pl. 12, fig. 4. A4, argo, Brown, Elements of Conchol., p. 65, pl. 7, fig. 18. Iéem, Dillwyn, Descript. Catal., 1, p. 333, ;dem, Schumacher, 1817, Essai d’un nouv. sys., 1817, p. 268, Ocythoë antiquorum , Leack, 1817, Zool. Miscell., III, p. 139,— Idem, Journ, de Phys., t. LXXXVI, 1818, p. 394. Idem, Blainv., 1818, Journ. de Phys., t. LXXXVI, p. 360 et 43453 p. 447. A. argo, Ranzani, 1819, Consideraz, Su i Moll., Cefalop. de l’Argon, in Opusc. scient., et Mém. di Stor. nat., déc. 1, p. 85, tav. vr, f. 1. Idem, Lamk , 1822, Animaux sans vertèbres, 2€ édit., t. VII, p. 652, n° 1. Idem, Sowerby, Gen. of Shells. Idem, Féruss., 1822, Dictionn. class., I, p. 552, sp. n° 2. Idem, Mawe, Linn. Syst. of Conchol., p. 79, tab. xvur, fig. 4, Idem, De Martins, Reize nach Venedig., t. II, p. 438. Wood, 1825, Ind. Testaceol., p. 62, pl. 5, fig, 1 ; seconde édit., p. 62, pl. 158, flg. 1. 4. argo, D'Orbigny, 1825 , Prodr., p. 47, n° 4, Idem, Féruss., 1825, Notice sur l’animal du genre Argonaute, dans ler Mém. de Ja Soc. d’hist. nat. de Paris, t. 11, 1825, p. 460, pl. x1v. Idem, Poli, 1825, Mém. sul. Nautilio o Argon. argo, extr. dans l’Antologia, 1825, p. 95. — Idem, Test. utriusque Siciliæ, III, p. 1 et suiv., tab, xL à XLIII. Idem, Annals of Philos., août 1825, p. 152, Idem, Payraudeau , 4826, Catal. des Moll. de la Corse, p. 172, n° 348. tdem, Kisso, 1826, Histoire naturelle de l’Europe méridion., IV, p. 4. G. ARGONAUTA. 299 Octopus antiquorum de Blainville, 1826, Dictionnaire des Sciences naturelles , t. XLIII, p. 192, pl, 1 bis, fig. 1, sous la désignation de Poulpe navigateur des anciens. O: Argonautæ de Blainville, 1826, Malacol., p. 366, pl. 1 bis, fig. 1. O. tuberculatus , Blainv., 1826, Dict, des Sc. nat., t, XLIIT, p. 196. Argonauta argo, de Blainville, 1826, Dict. des Sc. nat., t, XLIII, p. 212.— Idem, Malacol., p. 494. À. compressa, de Blainville, 1826, Dict. des Sc, nat., p. 212. Argonauta argo, Rapp, 1826, Ueber di, dans les Natuwiisseusch Abhandl, ÉD D676 tab. 15, f: 192. Idem, Mauriani, 1827, Giorn. di Fisica, etc., 1826, t. IX, p. 390. Idem, Broderip , 1828, Observat., etc. Idem, dans le Zool, Journ., IV, p. 57, et 224, pl. 3. Idem, Costa, 1829, Cat. de test., n° 1, p. 61. Idem, Delle-Chiaje , 1829, Mem. sulla Storia nat., etc., II, p. 219. Idem, Blanchart, 1829, Bullet. Soc. Linn. de Bordeaux, HI, 4° liv,, p. 195. Idem, Eichwald, Zoo!l. specialis , II, p. 34. Idem, Guérin, Iconographie du règne animal, Moll., pl. 1, fig. 3,a et b. Ocythoe argos, Deshayes, 1832, Encycl. méth., t. IIT, p. 643. À. argo, Philippi, 1836, Enum. Moll. Sicil., p, 240. Idem , Sow. Genev. of Shel. Idem, Potier et Michaud, 1838 , Galerie de Douai, p. 2, n° 1. Idem, d'Orb., Moll. des Antilles, t. I, p. 24, n° 5. Idem, Lovel Reeve, 1841, Gonchyl. syst., t. II, p. 505, pl. 300. Idem, d'Orb., 1845, Paléont. univ,, pl 1 et pl. 2, f, 1-5; Pal, étrang., pl. 1 et pl. 2, f. 1-5. A. testä compresst , lateribus transversim costatä , costis inæqualibus bifurcatis-ornatà , externe bicarinatà ; carinis approæimatis tuberculiferis:; tuberculis parvis frequentissi- mis ; aperturd compressé sagitlaté , externe truncatd. Dim. Animal. Long. totale, 142 mill.; long. du corps, 44 mill. ; larg. du corps, 27 mill.; long. des bras supérieurs, 60 mill. ; long. des bras latéraux-supérieurs, 100 mill. ; long. des bras latéraux-inférieurs, 75 mill. ; long. des bras infé- rieurs, 410 mill.; long. du tube locomoteur, 18 mill. Coqulle. Diamètre, 250 mill. Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, É; épaisseur du dernier tour , #5- Anim. allongé, corps oblong , lisse. Yeux gros, saillants. Bras inégaux dans l'ordre 4, 2, 3; la seconde paire manque de sillon inférieur ; la troisième, déprimée dans toute sa lon- gueur, manque de sillon inféricur. Membranes de l'ombrelle très-courtes. Couleur, blanc argenté, à reflets rosés. 230 CÉPHALOPODES. Coq. très-comprimée, ornée latéralement de côtes étroites, rayonnantes, bifurquées une ou deux fois avant de rejoindre le pourtour. Chaque côte vient se terminer à la carène, qui est tronquée , étroite et pourvue de pointes alternes comprimées et rapprochées. Bouche étroite, en fer de lance, tronquée à son extrémité. Rapp. et diff.— Cette espèce se distingue des autres par son animal, pourvu de bras plus longs, dans un ordre différent, par son tube locomoteur uni à la base des bras par une mem- brane latérale. Sa coquille se distingue encore par sa compres : sion, ses côtes unies ou granulées. Hab. L'océan Atlantique, au cap de Bonne-Espérance; le grand Océan, à Amboïine ; la Méditerranée. J'y réunis les À. argo,papyraceus, corrugata, sulcata, an- tiquroum, argonaulæ , compressa , des auteurs. (Voy. syno- nymie.) Expl. des fig. PI. 6, fig. 1. Animal nageant, enveloppant sa coquille avec ses bras ; a tube locomoteur; b bras palmés ; ce base des bras palmés; d bras sessiles non palmés ; fig. 2, coquille avec l'animal mort, les bras palmés, montrant les ra- mifications de leur partie interne; fig. 3, animal entier sorti de sa coquille ; fig. 4, partie de la tête et du corps pour montrer e et d, l'appareil de désistance ; b l'ouverture aquifère ; fig. 5, une partie interne des bras palmés, montrant; e les cupules du bord externe; fig. 6, une partie des bras pour montrer la forme de cupules ; fig. 7, mandibule inférieure vue de face; fig. 8, la même vue de profil ; fig. 9, mandibule supérieure vue de profil. PI. 7, fig. 1, coquille vue de profil; fig. 2, la même vue en dedans ; fig. 3, partie du bord pour mon- trer les lignes irrégulières d'accroissement ; fig, 4, coupe de la coquille, pour montrer @ et b qu'elle se forme au- tant de parties calcaires externes qu'internes; fig. 5, coupe de la ineme. G. ARGONAUTA. 231 KHspèces du grand Gcéan. ARGONAUTA HIANS, Soland. Voyez p. 223, n°1. ARGONAUTA ARGO, Linné. Voyez p. 226, n° 2. N° 3. ARGONAUTA NODISA, Solander. Nautilus, Rumphius, 1687, Amboin, Rariteysk, p. 63, tab, xvur, f, 4-4. Museum Gottwald., cap. xv, tab. v, f. 434. Dargenville, 1742, p. 250, pl, 8, fig. c; 1759, p. 201, pl. 5, fig. c, Cymbium , Gualtieri, 1742, Index Test,, 1742, tab. x1r, fig, B, Nautilus sulcatus, Klein, 1753, Ostrac., p. 3, Sp. IL, n° 4, Knorr, 1757, Vergn., t, VI, p. 61, tab, xxx1. — Délices des yeux, t, VI, p. 61, tab. xxxI. 1758, Thesaur., III, p. 176, tab. LxxxIV, fig. 4, max, Argonauta argo , Linné, 1767, Syst. nat., IX, X, XI et XII, p. 1161, n° 271, Nautile, Davila, Cat. sys., t. I, p. 108 , n° 85,86, 88. Encyclop. par ordre de matières, t. VI, p. 7, pl. 68, fig, 15. Martini, 1769, Conchyl. Cabin., I, Tab. min., n° 8, ad pagin, 221, fig. 1, et p. 229, tab, xvir, fig. 156, t, XVIIT, fig. 166. Le Nautile à grains de riz, Favanne, 1772, Conchyl., t. 1, p. 714, pl. vu, fig. A7,A9,p. 715. Nautile papyracé, Favart d'Herbigny, 1776, Dictionn,, t, IT, p. 425, 426. À. nodosa, Solander, 1776, mss., et Portland Catal., p. 76, lat, 2120. Argonauta , Gronovius , 1781, Zoophyl., p. 281, n° 1216, Meuschen , Catal, Musei Oudaniani, p. 8, n° 51, —Idem, Catal. Musei Leer- siani, p. 9, n°° 52 à 58. Schroetter, 1781, Mus, Gattwald,, p. 51, n° 274, tab. xL, fig, 274. Favanne, Catal. de la Tour d'Auvergne, p. 57, n° 247, Argonauta Oryzuta, Museum Geversianum , p. 252 , n° 133. Paper nautilus, Kaemmerer, Cabin. Rudotst., p. 29, var. b. A. naviculæ, Solander, mss., et Portland Catal., p. 44, sab, 1055? A. argo, Gmelin, 1789, Syst. nat., p. var Be. Idem, Bruguière , 1789, Encyclop. méthod., Vers, t. I, p. 123, var. B. A. nodosa, 1797, Humphrey, Mus. Calon., p. 6, n° 81, Argonaute à grains de riz, Montfort, 1802, Buffon de Sonnini, Moll., Il, p. 307, pl. 37, 38 et 39, fig. 1; p. 332, pl. 40; p. 364, l’Argonaute chif- fonné; Argonaute à oreilles, pl. 39, fig. 2. Argonauta argo, Turton, Syst. of nat., IV, var. 4. A. vitrea, Perry, CGonchyl., pl. 42, f. 1 (mala). À. tuberculata, Shaw, Natural. Miscel., XXIIT, tab. 995. Idem, Dillwyn, Descript. Catal., p. 334, A, gondola, Dillwyn, Descript. Catal., p. 335, n° 4, A. tuberculosa, 1817, Schumacher , Essai d’un nouveau Système, p. 260. Octopus raricyathus, Blainville, 1819, Mém, journ. de Phys., t. LXXXVI, p. 393. Argonauta tuberculata, Blainville, 1819, Journal de Physique, t. LXXXVI, p. 445, pl. de juin, fig. 1 A, B, C. : A. tuberculosa, Lamarck , 1822, Animaux sans vertèbres, seconde édit, 2 VII, p. 632, n° 2. 239 CÉPHALOPODES. À. tuberculata, Wood, 1825, Ind. Testaccol., p. 62, n° 2, — Seconde édit., p. 62, n°2, pl. 15, fig. 2. A. gondola, Wood, 1825, Ind. Test., p. 62, n° 4. A. tuberculata, Bowdich, Elem. of. Conchol., pl. 13, f. 4, Idem, Féruss., 1822, Dictionn. class., 1, p. 552, sp. n° 3; d'Orbigny, prodr., p. 48, n° 3. À. gondola, Féruss., 1822, Dictionn. class., I, p. 553, n° 5. Idem, Mawe, Linn. Syst. of Conchol., p. 79, tab. 18, f, 2. A. tuberculosa, de Blainville, Dictionn. des Se. nat.,t. XLIII, p. 212, P. fig. 4 a, b. — Idem, Malacol., p. 365, pl. 1,f.1 a, b. Octopus raricyathus , Blainville, 1826, Dict., t. XLIIT, p. 404. A, tuberculata, Eichwald, Zool. spec., II, p. 34. Idem, Deshayes, 4830, Encyclop. méth., t. II, p. 69. A. gondola, Deshayes, 1830, Encycl. méth., t. II, p. 69, n° 2. A. testd compressä , tenui, lateribus rugis transversis per longitudinem tuberculiferis; carinarum tuberculis eminen-. tioribus, compressis; aperturd compressé, externe biauricu- latä; auriculis divaricatis. Dim. Anim. Long. totale, 216 mill. ; long. du corps, 66 mill.; larg. du corps, 35 mill.; long. des bras supérieurs, 430 mill. ; long. des bras latéraux-supérieurs, 135 mill. ; long. des bras latéraux-inférieurs , 448 mill. ; long. des bras inférieurs, 425 mill.; long. du tube locomoteur, 30 mill. Coquille. Dia- mètre, 260 mill. Par rapport au diamètre : largeur du dernier tour, 9; épaisseur du dernier tour , £-. Anim. allongé. Corps acuminé postéricurement , lisse. Bras plus réunis en dessous qu'en dessus, inégaux, dans l'ordre suivant, 2, 4, 3. Les latéraux inférieurs déprimés; les supé- rieurs et inférieurs carénés au côté externe. Coq. comprimée, ornée latéralement de côtes assez larges, rayonnantes, interrompues, et se bifurquant plusieurs fois. Ces côtes sont entières jusqu à la moitié de la largeur, puis elles s'interrompent en tubercules oblongs, qui forment dans leur ensemble des espèces de lignes longitudinales. Carène large, pourvue de tubercules comprimés alternes. Bouche oblongue. Rapp. et Diff. — Animal. L'exemplaire conservé au Muséum, me montre, en le comparant à l'A. argo, les différences sui- vanies : corps, plus oblong; son bec, différent de teinte, en ce qu'il n'a pas le capuchon et les ailes bruns dans la mandibule G. ARGONAUTA. 233 inférieure, comme celui de l'argo ; le capuchon est seulement brun au milieu, les ailes restant blanches; le lobe inférieur n'a qu'une tache allongée, brune sur la ligne médiane, au lieu d'avoir un triangle; l'ordre des bras différent pour leur lon- gueur respective; la membrane des bras palmés est aussi pour- vue inférieurement, à sa jonction aux bras, d'une petite lan- guette que je n'ai jamais vue dans l'Argonauta argo ; les cupules sont plus espacées sur la longueur des bras, sans former deux lignes si distinctes sur la largeur; la membrane de l'ombrelle m'a paru aussi manquer entre les paires de bras supérieurs et inférieurs; enfin, je n'ai trouvé de petites membranes entre les cupules qu'aux côtés extérieur des bras palmés, etsupérieur des bras latéraux-supérieurs, tandis que les membranes existent des deux côtés, aux deux paires latérales, et au côté interne de la paire inférieure, dans l'Argonauta’ argo. La coquille se dis- tingue facilement par ses côtes interrompues et tuberculeuses. Hab. Le grand Océan, au cap de Bonne-Espérance, dans l'Inde. Cette espèce a déjà recu les noms de Nodosa, de Navicula , de Tuberculata , de Tuberculosa, de Gondola, dont le plus ancien est celui de Nodosa. Espèces qui n'agpartiennent nas au genre. Arctica, Gmelin, 4789. V. Limacina (Ptérop.) Anguinus, Reinecke, 1818. V. Ammonites. Cæcilia, Rein., 1818. V. Ammonites. Cornu, Gmel., 1789. V. Solarium (Gast.). Cymbium, Gmel., 1789; Blainville. V, Carinaria. Rotunda, Perry, .... V. Carinaria. Schlotheimii, Keferst., 4834. V. Peneroplis (Foram.). Serpentinus, Rein., 4818. V. Ammonites serpentinus. Uniumbilicatus, Costa, 1829. V. Solarium. Vitræa, Gmel., 1789. V. Carinaria. Zborzewskü , Eichwald. (Inconnue.) Bésumé sur les Argonaufe. Des descriptions précédentes et de leur synonymie, il résulte 234 CÉPHALOPODES. qu'on a donné jusqu'à présent 45 noms d'espèces dans le genre Argonaute. De ce nombre, 11 n’appartiennent pas au genre, il en reste 34", que la discussion synonymique et des carac- tère m'ont fait réduire à 3, ou beaucoup moins du dixième de leur nombre. Des trois espèces positives, l'une, l'A. hians , se trouve fos- siles dans les terrains tertiaires subapennins du Piémont ,et vi- vante dans l'océan Atlantique et le grand Océan; tandis qu’elle ne se rencontre plus vivante dans la Méditerranée; fait très- curieux pour la Paléontologie. Des deux autres, l'A. argo est de la Méditerranée, du grand Océan et de l'océan Atlantique; VA. nodosa est spéciale au grand Océan. Table alphabétique de toutes les espèces nominales ou réelles du genre ARGONAUTA. Pages Arctica, Gmelin, 4789. Voy. genre Limacina...... 233 Arso, Linné, 1767. Oc. Atl.; gr. Oc.;"Méd.e" OPS Argonautæ (Octopus), Blainv., 4826. V. À. argo.... 229 Argos (Ocythoe), Deshayes, 1832, V. À. Argo....... 229 Anguinus, Reinecke , 1818. V. genre Ammoniles..... 233 Antiquorum (Ocythoe), Leach, 4817. V. À. Argo..... 229 Antiquorum (Octopus) , Blainv., 4826. V. Argo........ 229 Cæcilia, Rein., 1818. V. genre Ammonates......... 543 Compressa, Blainv., 1826. V. À. Argo.......... + LPS TN Cornu, Gmel., 1789. V. genre Solarium....... DA ARNESS Corrugata, Humphrey. V. À. 4rgo.......... ss... 228 Cranchu.-Leach, 481704 trans, - 57 00e 224 Crassicosta , Blainv., 1826. V. À. hians..... FOR 294 Cymbium, Brug, 1749. V. genre Carinaria..... ..... 233 Gondola, Dillwynn. V. À. nodosa............. 231 Grandiformis , Perry: VAN PO re ARE ES 228 { Montfort, Buffon de Sonnini, t. III, p. 394 et suivantes, décrit un grand nombre d’Argonautes qui appartiennent aux foraminifères. Je ne les cite pas ici parce qu’elles n’ont pas de noms latins. G. ARGONAUTA. 235 Pages Hshoun, Ditwyon. VA RIANS Te. de. os ie sais 224 Hians, Solander, 1766. Foss. ter. ter. Viv. Oc. Atl. ae ; Legitimus (Nautilus), Geve., 1755. V. À. hians...... 223 Maxima (Cymbium), Gualtieri., 1742. V. À. argo..... 227 Minor (Nautilus), Valentyn, 4724, V, À, Argo....... 227 Nautilus, Aristote..V, À, grqQ,... sise etes ous 226 Navicula, Solander. V, À. nodosa...... A Rue 231 Nitida , Lamarck, 1892, V. A.hians, 1766... .,...:. 224 Nodosa, Solander, 1766. Foll., ter, ter. Gr. Oc...,,, 234 Oryzuta, Mus. Geve. V. À : 100. at ere A 231 Panvrapens, -Gove., 4795, V, À,:4r00:, 4h nest 0 227 ompihus, Pline. VA ro der Cdi pas 226 Pseudo-Nautilus, Lancrentzen. V. À, argo........... 226 Punctatus, Blainv., 1836. V. À, hians.. ....,.,..., 224 Mncosta, Blainy.. 41806. V. À, hrans.. .: «4. 224 Raricyathus (Octopus) , Blainv., 1819. V. À. nodosa... 231 Rotunda, Perry, V. genre À. carinarig............. 233 Schlothimi, 1834, Keferstein. V. Peneroplis (Forami- ET . 233 Serpentinus, Rein., 4818. V. Ammonites. Idem..,.... 233 Rev. V. A. GO. 7, 228 Sulcatus (Nautilus), Klein, 1753. V. À. argo........ 997 Dulce, Lamarck, 1801: V. À. @rg0..,,,......,,,4 228 Toverculata, Shaw. V. A."n0dosg. |... ses ruce 231 Tuberculata (Ocythoe), Rafin., 1814. V. À. argo..... 228 Tuberculatus (Octopus), Blainv., 1826. V. À. argo..... 229 Tuberculosa, Schumacher , 1817. V. À. nodosa....... 231 Uniumbilicatus, Costa, 1829, V. genre Solarium...... 233 Vitræa, Gmelin, 1789. V. genre Carenaria.......... 233 ARR, Pr. V. Æ. ROUOS(... ss =, so. 233 Zborzewskn, Eichwald (n'est probablement pas un Ar- HAUTE le ue me de ee orne 233 236 CÉPHALOPODES. SECOND SOUS-ORDRE. DECAPODA, Leach. Genre Sepia, Linné; Decapoda , Leach, Férus. et d'Orb., Owen; Décacères, Décabrachidées, Blainville. Corps généralement allongé, oblong ou cylindrique, sou- vent dépourvu de bride cervicale. Appareil de résistance , tou- jours cartilagineux. Nageoires très-développées. Tête moins volumineuse que le corps. OEil libre dans son orbite, pouvant tourner en tous sens dans une cavité orbitaire très-vaste, n’é- tant fixé que par le nerf optique et par des muscles, sur une petite partie de sa circonférence. Membrane buccale très-dé- veloppée. Ouvertures aquifères céphaliques nulles; des ou- vertures buccales et brachiales. Des bras sessiles au nombre de huit, et deux bras tentaculaires ; en tout dix bras. Des crêtes natatoires aux bras. Cupules obliques, pédonculées, pourvues d'un cercle corné. Tube locomoteur presque toujours muni d'une valvule interne. Coquille interne occupant le milieu du corps en dessus. Rapp. et diff. — On n'avait jusqu'à présent, pour carac- tères distinctifs, que le nombre des bras. J'ai trouvé qu'ils dif- fèrent encore : par l'allongement du corps, souvent cylin- drique; par la non-union de ce corps à la tête dans ses parties extérieures ; par l'appareil de résistance toujours cartilagi- neux; par la tête généralement moins volumineuse que le corps; par les yeux libres dans leurs orbites; par la présence de membranes buccales très- développées; par la présence d'ouvertures aquifères buccales et brachiales; par la pré- sence de bras tentaculaires , les bras étant toujours au nombre de dix; par la présence de crêtes natatoires aux bras; par des cupules pédonculées obliques, le plus souvent. d'un cercle corné; par le tube locomoteur presque toujours muni d’une valvule interne; par la présence d'une coquille interne mé- diane. G. ARGONAUTA. 237 PREMIÈRE DIVISION. DECAPODA MYOPSIDÆ, d'Orbisny. Yeux sans contact immédiat avec l'eau exterieure, libres dans une cavité orbitaire et recouverts, en dehors, par une continuité du derme qui devient toujours transparente sur une surface ovale longitudinale, égale au diamètre de l'uris. Une paupière inférieure aux yeux. 1° famille. SEPIDÆ, d'Orbigny. Animal raccourci, massif. Corps court, ovale ou arrondi, fortement déprimé. Nageoires presque toujours latérales, quel- quefois terminales, séparées l’une de l'autre, en arrière, par une échancrure’ ou un espace libre. Yeux pourvus d'une pau- pière inférieure. Membrane buccale sans cupules. Crête auri- culaire nulle. Bras tentaculaires rétractiles en entier. Cupules presque toujours sur plus de deux rangs aux bras sessiles. Cerele corné des cupules, convexe uniformément sur son pour- tour, et rétréci en dessus et en dessous; sans crêtes exté- rieures. Tube locomoteur sans bride supérieure , à sa Jonction à la tête. Coquille interne, simplement cornée ou remplie, de locules aériennes irrégulières, sans siphon. | Cette famille diffère de celle des Loligidæ, par tous les points que je viens d'indiquer comme comparatifs. Elle se dis- üingue des Spirulidæ , par le manque de cloisons régulières aux loges aériennes et de siphons. J'y réunis les genres Cranchia, Sepiola, Sepioloidea, Rossia et Sepia. 238 CÉPHALOPODES. 1°" GENRE. CRANCHIA, Leach. PI. 8. Cranchia, Férussac, Owen; Calmars B, les Cranchies, Blainville. Animal raccourci; corps volumineux par rapport à la tête, de consistance flasque membraneuse, bursiforme , arrondi en arrière, très-rétréci et tronqué en avant, uni à la tête par une très-petite bride cervicale médiane, et par deux autres latérales placées aux expansions latérales de la base du tube locomoteur. Nagcoires terminales, attachées sur un prolongement spécial de l'extrémité du corps, ovales et échancrées à leur jonction postérieure. Tête très-petite, fortement rétrécie en avant et en arrière des yeux. Yeux gros, saillants, occupant une grande partie de la masse céphalique. Membrane buccale très-grande, pourvue de huit lobes aigus. Ces lobes correspondant aux atta- ches des bras. Lèvres au nombre de deux, l’une interne plissée, l’autre externe lisse. Bras sessiles conico-subulés courts, iné- gaux, les latéraux inférieurs les plus longs, sans crête nata- toire, ni membrane protectrice des cupules. Cupules alternes sur deux rangs. Bras tentaculaires gros, pourvus de crêtes na- tatoires et de cupules, sur quatre lignes alternes. Membrane de l’ombrelle unissant ensemble les trois paires supérieures du bras. Tube locomoteur très-long, tronqué obliquement à son extrémité, sans bride supérieure ; pourvu d'une valvule interne. Coquille interne cornée aussi longue que le corps, gélatineuse, étroite, acuminée à ses extrémités. Rapp. et diff. — Par leur corps uni à la tête au moyen d'une bride supérieure fixe, par leurs bras rétractiles, les Cranchies se rapprochent évidemment beaucoup des Seprola ; néanmoins elles s’en distinguent par leur consistance membra- neuse flasque, par leur corps fixé à la tête comme chez les poulpes; par les nageoires terminales réunies à l'extrémité du corps; par la tête très-petite relativement à l'ensemble, par la G. CRANCHIA, 239 membrane buccale divisée en huit lobes, par la coquille in- terne occupant toute la longueur du corps. Si je n'avais pas cru voir les yeux recouverts par une conti- nuité du derme, si M. Owen n'avait pas reconnu la valvule interne du tube locomoteur, j'aurais placé ce genre dans la famille des Loligopsidæ ; car il est évident que par sa consis- tance membraneuse, par la forme et la disposition des nageoires, par les attaches du corps à la tête, par la forme et l'extension de la coquille interne, il a avec ceux-ci les plus grands rap- ports de conformation; aussi, tout en plaçant ce genre près des Sepiola, en raison des deux caractères indiqués, je ne suis pas convaincu que des observations faites avec soin sur de plus grands individus, ne le fassent transporter près des Loligopsis. Histoire. M. Leach', en 1817, a divisé les Céphalopodes principalement d’après la forme des nageoires, et a créé, sous le nom de Cranchia, un genre destiné à recevoir les espèces ayant les nageoires terminales. M. de Blainville? a formé des Cranchies sa seconde section des calmars. M. de Férussac*, en 1825, admit comme générique cette division, basée seulement sur la forme des nageoires. M. Owen, en décrivant parfaitement les caractères de la Cranchia scabra, Leach, restreint les véritables caractères des Cranchia, d'après la jonction du corps à la tête, d’après la forme du tube locomoteur. Plusieurs auteurs, s'étant attachés seulement aux formes ex-- térieures des nageoires, ont décrit dans le genre Cranchia plusieurs espèces que leurs caractères zoologiques classent net- tement aux genres Loligo, Onychoteuthis et Hishoteuthis. On ne connaît pas encore de Cranchia fossiles. Espèces de l'océan Atlantique. N° |. CRANCHIA SCABRA, Leach. PI. 8. Cranchia scabra, Leach, 1817, Tuckey. Exped. to Zaire. Append. n° 4, p. 140, 1 The natural miscellany, t. I, p. 137. 2 Dictionnaire d’hist. nat., t. XX VII, p. 135. 3 D'Orbigny, Tableau des Céphal., p. 58. 240 CÉPHALOPODES. Cranchia scabra, Leach , 1817, Miscell. zool., t, IIf, p. 137. Idem, Leach, Voy. au Zaire, trad, franç. Atlas, p.13, pl. 18, fig. 1. Idem, Leach, 1818, Journ, de Phys., t. LXXXVI, p. 395, pl. de juin, n° 6. Loligo cranchii, Blainv., 1823, Journ. de Phys., p. 123, Idem, Blainv., 1823, Dict. des Scienc. nat., t. XXVIT, p. 135, Idem , Férussac, Dict. class. d'Hist. nat., t. IV, atlas, pl. f. 4. Cranchia scabra, d'Orb., 1825, Tabl. méth. de la class, des Céph., p. 58. Idem, Owen , 1836, Trans. zool. soc., vol. II, pl. 21, f. 1-5. Idem, d'Orb. et Fér., 1839 , Céphal. acét., n° 1, Cranchia, pl. 1, fig. 1, Idem, d'Orb., 1839, Moll. des Antilles , t. I, p. 32, n° 7. C. corpore scabroso ; pinnis terminalibus rotundatis ; son chiis inœæqualibus pro longitudine parium brachiorum , 6 PA AL TELE Dim. Longueur totale, 43 mill. Animal très-raccourci; corps très-volumineux par rapport à la tête, flasque, bursiforme, couvert, surtout en-dessous et sur les côtés, d'un grand nombre de tubercules cornés, divisés en deux, trois ou quatre pointes aiguës. Nageoires arrondies, réunies par leurs côtés, ayant une forte échancrure postérieure. Tête très-petite, courte, aussi large que l'ouverture du corps. Yeux gros, saillants, occupant presque toute la surface cépha- lique. Bras sessiles, conico-subulés, courts, inégaux. Cupules alternes sur deux lignes, séparées par un large intervalle. Bras tentaculaires contractiles, portant des cupules sur quatre lignes alternes, plus petites que celles des bras sessiles. Cou- leur : entièrement blanc avec quelques points rougeûtres es- pacés sur le corps. Coquille interne cornée aussi longue que le corps, gélau- neuse, acuminée à ses extrémités, très-étroite, légèrement ré- trécie au milieu de sa longueur. Hab. L'océan Atlantique, par 42° de latitude sud, et 40° de longitude ouest et dans les mers des Antilles. Expl. des fig. PI. 8, fig. 4, animal vu sur le dos, d’après M. Owen; fig. 2 le même vu sur le ventre; fig. 3, partie inté- rieure du corps, pour montrer les attaches fixes ; fig. 4, les bras épanouis et la bouche: fig. ou un morceau de peau grossi pour en montrer lesaspérités; fig. 6, une autre figure, d’après M. Leach. G. CRANCHIA. v… 94 Espèces incertaines. N° 2. CRANCEIA MACULATA. Leach. Cranchia maculata, Leach, 1817, Tuckey, Exp. to Zaire, app. 11, p. 40. Idem , Leach, 1818, Trad. franc, atl., pl. 13. Idem, Leach, 1818, Journ. de Phys., t. LXXXVI, p. 395. Loligo lœvis, Blainv., 1823, Journ. de Phys., p. 123 (d’après Leach). Idem, Blainv., 1823, Dict. des Sc. nat., t. XXVII, p. 135 (d’après Leach). Cranchia maculata, d'Orb., 1825, Tab. méth. de la cl. des Céph., p. 58. Idem; d'Orb. et Fér., 1839, Céphal. acét., p. 224, n° 2. C. sacco læœvi, pulcherrime nigro maculalo; maculis ovalis distantibus. Leach. Fab. Les mers occidentales d'Afrique. Espèces décrites qui n'appartiennené pas au genre Craenchia. Bonelliana, Féruss., 4835. V. ffistioteuthis, idem, d'Orb. Cardioptera, Féruss., 1823. V. Onychoteuthis, idem, d'Orb. Minima, Féruss., 1834. V. Loligo, idem, d'Orb. Perlucida, Rang, 1837. V. Onmastrephes laticeps, d'Orb. Du travail qui précède, 1l résulie que huit noms spécifiques ont déjà été donnés dans le genre Cranchia; d& ce nombre, quatre n appartiennent pas au genre. Les quatre autres discu- tés, m'ont donné une espèce réelle, et une espèce incertaine. Ces deux espèces paraissent, au moins jusqu'à présent, spé- ciales à l’océan Atlantique. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre CRANCHIA. Pages Bonelliana, Férussac, 1835. V. ffishioteuthis Bonelliana. 241 Cardioptera,Féruss., 1823.V.Onychoteuthis cardioptera. 241 Cranchü (Loligo), Blainv., 1823. V. €. scabra, Leach. 240 Lævis (Loligo), Blainv., 1823. V. C. maculata, Leach.. 2%1 Moda Lenglt, i 81 4..Oc Atlas. 218 de dia 241 Minima, Féruss., 1834. V. Loligo minima, d'Orb..... 241 Perlucida, Rang, 1837.V. Ommastrephes laticeps, d'Orb. 241 Séahra , Beach.s.4847200.-AtL ie ERA 721880 MOLLUSQUES Y. f. 16 0.7/0 CÉPHALOPODES. n° GENRE. SEPIOLOIDEA, d'Orbigny. PI. 9. Animal déprimé, très-large, cilié à son bord antérieur. Bride cervicale supérieure très-large. Appareil de résistance composé, sur la base du tube locomoteur, d’une fossette carti- lagineuse, oblongue, comme divisée en deux cavités, pourvue de bourrelets à son pourtour; et à la paroi interne du corps, sur les côtés, d'un mamelon cblong comme bilobé, entouré d'excavations profondes, situé très-loin du bord supérieur du corps. Membrane de l'ombrelle très-large, unissant tous les bras, moins les inférieurs. Point de coquille interne ? Rapp. et diff. — Gette division, dont on ne connaît qu'une espèce, se rapproche du genre Sepia, par sa forme générale, par la largeur de la tête, par la longueur des bras, et surtout par son appareil de résistance; néanmoins elle s en distingue très- facilement par sa tête réunie au corps en dessus, par le man- que de coquille interne, et par les nageoires plus larges. Plus rapproché des Sepiola par sa tête unie au corps et par ses na- ceoires, elle en diffère encore par son appareil de résistance , par le manque d’osselet et par le pourtour de son corps cilié. N° |. SEPIOGLOIDEA LINEATA, d'Orbigny. PI. 9. Sepiola lineolata, Quoy et Gaïmard, 1832 , Zoologie du Voyage de l’Astrolabe, t. II, p. 82, Mollusques, pl. 5, fig. 8 à 13. Idem, Gervais et Van Beneden, 1838 , Note sur le genre Sepiola, p. 6, Bulletin de l’Académie de Bruxelles, t V,p. 7. Sepiolcidea lineata, &'Orb. et Féruss., 1839, Céphal. acét., p. 240; Sépioles, pl. 3, fig. 10-18. S. corpore brevi, rotundato, anticè cirrhato, lineis cœ- ruleis longitudinalibus ornato ; pinnis elongats, lineatis. Dim. Longueur totale, jusqu'à l'extrémité des grands bras, a : nt à n, d à n 56, 66 mill. Par rapport à la longueur : Longueur du corps, %; largeur du corps, #%; longueur des bras contractiles, #5; longueur des bras supérieurs (pris en dedans), ?- ; lon- gueur des bras latéraux-supérieurs, 2; longueur des bras inférieurs, 2%; longueur des bras inférieurs, À%; largeur 0 G. SEPIOLOIDEA. 243 de la tête, 73; longueur de la nageoire, 5% ; largeur des nageoires, 55: Animal, très-raccourei , la tête paraissant ne former qu'un avec le corps, les bras très-courts par rapport à l'ensemble. Corps lisse en dessus, fortement granuleux sur les côtés en dessous, déprimé, aussi large que haut; arrondi en arrière ; orné , sur les côtés, près de la bride, de dix-sept ou dix-huit petites cirrhes allongées, filiformes et flottantes. Nageoires très- séparées, de forme oblongue, un peu plus larges en avant qu’en arrière. Tête très-large , déprimée, lisse en dessus, couverte en dessous de tubercules dont le centre a un point saillant corné. Yeux volumineux, saillants, mais leur ouverture extérieure est très-petite, latérale-supérieure. Bras sessiles très-courts, qua- drangulaires, peu inégaux en longueur, les deux paires supé- rieures un peu plus grêles, plus courtes que les inférieures, ayant leur moitié inférieure engagée dans la membrane. Cupules demi-sphériques, alternant sur deux lignes bien distinctes et très-régulières, sur la base de chaque bras, presque jusqu'à la hauteur des membranes, puis ensuite plus petites, en quatre rangs, sur le reste de chaque bras. Lorsqu'il n’y a que deux lignes, les cupules sont dans un large sillon protégé, de chaque côté, par une légère saillie latérale des bras. Le cercle corné est très-haut, pourvu d’un bourrelet externe. Bras tentaculaires longs, grèles, élargis et comme lancéolés à leur extrémité. Cupules excessivement petites, très-nombreuses, et rapprochées, placés sur quinze à vingt lignes. Couleur blanche, avec des lignes longitudinales d’un blanc mat. Hab. Le grand Océan, dans la baie Jervis (Nouvelle-Hol- lande). Expl. des fig. PI. 9, fig. 4. Animal vu en dessous, de gran- deur naturelle; fig. 2, le même vu en dessus; fig. 3, ombrelle grossie, vue en dedans, pour montrer les brides baccales; fig. 4, appareil de résistance; a bouton sur la parot interne du corps; b cavité sur la base du tube locomoteur; fig. 5, æil; e œil; d ouverture lacrymale; f oreille externe; fig. 6, bras sessile 244 CÉPHALOPODES. grossi, pour montrer la disposition des cupuies ; fig. 7, cercle corné des cupules des bras sessiles, vue de profil ; fig. 8, le même, vu de face; fig. 9, tubercules du dessous du corps. G. SEPIOLA. ; 245 111‘ GENRE. SEPICLA, Roncelet. PI. 10. Sepiola, Rondelet, 1554, Boussuet, Aldrovande, etc. ; genre Sepia, Linné, Gmelin; G. Loligo, Lamarck, 1799; G. Sepiola, Leach, 1817; Calnars, sect. À, ou Sépio'es, Blainville, Animal raccourci; corps de consistance charnue, bursi- forme, court, arrondi postérieurement, tronqué en avant, uni à la tête par une bride cervicale fixe. Appareil de résistance formé , sur la base du tube locomoteur, par une fossette allon- gée, ctsur la paroi interne correspondante du corps, d'une crête allongée linéaire, commençant au bord même. Nageoires latéro- dorsales, placées au milieu de la longueur du corps, ovales où demi-circulaires, plus longues que larges, séparées du corps par une échancrure en avant, s'unissant presque à angle droit en arrière. Tête courte. Yeux gros, saillants, latéraux -supé- rieurs, entièrement recouverts à l'extérieur, par une continuité de l’épiderme de la tête. Une seule paupière, formée par un très- fort repli de la peau, occupant les trois quarts de la circonfé- rence de l'œil, à sa partie inférieure. Membrane buccale assez courte, divisée sur les bords en sept lobes simples. Oreille ex- terne, sans crête auriculaire, marquée, en arrière de l'œil, un peu au-dessous, d'un fort tubercule percé au milieu. Ouvertures peu aquifères : 4° L'une brachiale, de chaque côté, placée entre les troisième et quatrième paires de bras; 2° deux lacrymales très-pelites, placées, de chaque côté en avant du globe de l'œil, à la partie inférieure. Point d'ouvertures buccales. Bras ses- siles, conico-subulés, toujours inégaux. Point de membrane protectrice des cupules. Cupules sphériques , portées sur un long pédoncule. Cercle corné oblique, à ouverture excen- trique, convexe en dehors. Bras tentaculaires rétractiles en entier dans une cavité sous-orbitaire, cylindriques à leur base, élargis à leur extrémité. Crête natatoire assez large, mais point de membrane protectrice des cupules. Massue couverte en dessus d'un très-grand nombre de cupules , tou- 246 CÉPHALOPODES. jours portées sur un long pédoncule, beaucoup plus petites et plus nombreuses qu'aux bras sessiles. Elles sont sur plus de huit lignes. Membranes de l'ombrelle nulles, moins l’inter- valle compris entre le bras latéral-inférieur et lebras inférieur. Tube locomoteur, s'avancant souvent jusqu'à la base des bras, dépourvu de brides supérieures à sa jonction à la tête. Une val- vule dans son intérieur. Coquille interne cornée, mince, en glaive, n’occupant jamais plus de la moitié de la longueur du corps, et placée dans la par- tie charnue du corps et non en dessous, comme dans les autres genres Voisins. Rapp. et diff. — Ce genre se distingue des seiches et des calmars par la forme de la nageoire latéro-dorsale; il se dis- tingue encore des premiers par sa coquille cornée flexible, par son corps uni à la tête, par son ouverture lacrymale séparée de la paupière. Il diffère des calmars par sa forme raccourcie , par l'unionde son corps à la tête, par son appareil de résistance, par ses demi-paupières, par le manque de cupules à la mem- brane buccale, et d'ouvertures aquifères buccales, ainsi que par sa coquille interne n occupant qu'une partie de la longueur du Corps. IL est évident que les rapports extérieurs de formes le rappro- chent des Rossia plus que des autres genres par la confor- mité des nageoires, la forme générale du corps, celles des bras et des cupules; néanmoins il s’en distingue par des caractères d'une valeur assez réelle pour que j'aie cru devoir l’en séparer ainsi que l’a fait M. Owen. Ilen diffère par son corps uni à la tête, par son appareil de résistance moins compliqué, par sa coquille interne , non située au-dessous de la partie charnue, dans une gaîne, mais bien dans la partie charnue même, et par Ja forme en glaive de cette coquille. Hab. Les Sépioles paraissent être spécialement côtières. Elles sont de toutes les latitudes, depuis les régions froides jusqu'à la zone équatoriale. Leurs mœurs sont les mêmes que celles des seiches. G. SEPIOLA. 247 Histoire. La Sépiole avait échappé aux observations d’Aris- tote et de tous les auteurs grecs et latins. Rondelet", en 1554, en donna les premières notions. Linné ?, en 1757, placa la seule espèce connue dans son genre Sepia, sous le nom de Se- pia sepiola. Lamarck®, en 1779, en divisant le genre Sepia de Linnée, rangea les Sépioles sous la dénomination de Loligo sepiola. En 1817, Leach*, attachant plus d'importance aux nageoires qu'à tout autre caractère , en forma un genre sous le nom de Seprola. Les espèces peuvent, d’après leurs cupules, se diviser z00- logiquement ainsi qu'il suit : Première section. — Cupules sur deux rangées alternes à tous les bras sessiles. S. Japonica, Tilesius. S. Rondeleti, Leach. Oweniana, d'Orb. Deuxième section.—Cupules sur deux rangées alternes à tous les bras sessiles, excepté aux bras supérieurs, où elles sont plus nombreuses. S. Atlantica, d'Orb. Troisième section. — Cupules sur quatre rangées aux bras sessiles. S. Stenodactyla, Grant. On ne connaît pas encore de Sepiola fossiles. Espèces de l'océan Atlantique. N° |. SEPICLA ATLANTICA, d'Orbigny. PI. 10, fig. 4-12. Sepia sepiola, Pennant, 1774, Britisch zool., t. IV, p. 54, tab. xxIx, fig, 4. Idem, Barbut, 1788, Gen. verm,, p. 76, t. VIII, fig. 5. Idem, Brug., 1789, Encyclopédie méthodique, pl. 77, fig. 3. Loligo sepiola, Lam., 1799, Mém. de la Soc. d'hist. nat. de Paris, p. 16. Idem, Bouchard, 1835, Gatal. des Moll, mar, du Boulonnais, p. 71. Sepiola vulgaris, Gervais et Van Bencden, 1838, Note sur le genre Sépiole, Bullet. de PAcad. de Bruxelles, t. IV, n° 7. (Non Fulgaris, Grant, 1833.) 1 De piscivus marinis, lib. xvir, Cap. x, p. bA9. 2 Syst. nat., ed. xrr, p. 1095, n° 5. 3 Mémoires de la Société d’hist. nat. de Paris, 1799, p. 16. a The natural Miscellany, t. LI, p. 137. 248 CÉPHALOPODES. Sepiola atlantica, d'Orb. et Féruss., 1839 , Céphal. acét., p. 235, n° 4; Sépioles, pl. 4, fig. 1-12. S. Rondeleti, Thomson, 1843, Rep. of the ass, Brit., p. 248. S. corpore brevi, rotundato; brachiis inæqualibus prolon- gitudineparium brachiorum 3, ?, 4,1; inferioribussubulatis, ad extremam portem acelabulis numerosis munitis. Dim. Longueur nr 47 mill. Par OPPOUR longueur : Longueur au COTPS, 5 106 : rseu du corps, 5; longueur des se as tentaculaires, © ; Fe des ne latéraux-inférieurs, 5%; longueur des bras inférieurs , 0: longueur des bras la- téraux-supérieurs, 2%; longueur des on SUpérieUrs , 53 largeur de la ie UE Ronan des nageoires, 3; largeur 18 nageoires, Animal raccourci; corps occupant la moitié de l'animal, légèrement oblong, bursiforme, arrondi postérieurement. Na- geoires très-séparées, ovales, plus larges en arrière qu'en avant, légèrement pédonculées. Tête courte, déprimée. Bec très-grand, mandibule supérieure très-crochue. Toutes les deux n'ont de noir que le centre, les ailes étant constamment blan- ches. Bras sessiles assez courts, pourvus de cupules obliques, petites, alternes très-régulièrement sur deux lignes distinctes, excepté aux bras inférieurs ou à une certaine distance de leur extrémité; ils secouvrentde petites cupules pédonculées éparses, très-rapprochées les unes des autres, et para ussant rangées sur sept ou huit lignes. Bras tentaculaires sde longs. Couleurs : Hire be le corps couvert de taches mn rouge-violacé ou pourpre. Coquille interne occupant la moitié de la longueur du corps, ayant la forme d’une épée, fortement déprimée, formée de deux bourrelets latéraux, s'élargissant vers l'extrémité supérieure, et se terminant par un élargissement spatuliforme. Rapp. et diff. —CGette Sépiole présente, en tout, la forme, la taille, de la Sepiola Rondeleti ; mais elle en diffère spécifique- ment, par le corps, un peu moins cylindrique, plus arrondi; par un bee, proportion gardée, beaucoup plus grand ; par ses G. SEPIOLA. 249 bras latéraux, inégaux en longueur ; surtout par l'extrémité de ses bras inférieurs, où l'alternance régulière des deux rangées de cupules est remplacée par une multitude de petites cupules sur huit lignes au moins; enfin, par sa coquille, élargie régulière ment à sa partie antérieure, et formant spatule à sa base. Hab. Les côtes de l'océan Atlantique, sur les côtes de France et d'Angleterre. Je ne conserve pas à cette espèce Le nom de vulgaris que lui ont donné en 1838 MM. Gervais et Van Beneden, parce quila été, dès 1833, appliqué par Grant au Sepiola Rondeleti. Expl. des fig. PI. 10, fig. 1. Animal de grandeur naturelle vu en dessus ; fig. 2, le même vu en dessous; fig. 3, intérieur du corps pour montrer l'appareil de résistance ; a ligne saillante de l'intérieur du corps; b fossette de la base du tube locomo- teur; fig. 4, c œil avec ses paupières; d ouverture lacrymale ; f oreille externe; fig. 5, mapdibule inférieure du bec vue de profil; fig. 6, mandibule supérieure vue de profil; fig. 7, extré- mité d'un bras tentaculaire vu en dessus; fig. 8, le même vu en dessous; fig. 9, extrémité du bras sessile inférieur pour mon- trer la disposition des cupules; fig. 40, cupule des bras sessiles vue de face; fig. 11, la même vue de profil; fig. 42, coquille interne de grandeur naturelle. Espèces de la Méditerranée. N° 2. SEPIOZLA RONDELETI, Gesner. PI. 10, fig. 413. Sepiola, Rondelet , 1554, de Piscibus, lib. xvir, cap. x, p. 519. Sepiola Rondeleti, Gesner, 1558, de Aquat., lib. IV, p. 855. Sepiola, Boussuet, 1558, de Aquat., p. 204. Sepiola Rondeleti, Aldrov., 1642, de Moll., lib. v, p. 65. Sepiola, Jonston, 1650 , Hist. nat. de Piscibus, lib. 1, cap. nr, t. I, p. 8, fig. 5 Idem, Ruysch , 1718, Theatr. Evang., t. I, fig. 1. Sepia sepiola, Linn., 1767, Syst. nat., éd. 12, p. 1096, n° 5. idem, Scopoli, 1772, Aserv. zool., p. 128. Idem, Herbst, 1788, Eniseit. zur Kenut. der Gew., p. 80, n° 4. Idem, Gmel, 1789 , Syst. nat., éd. 13, p. 3151. Idem, Walfen , 1791, Nova act. phys. med. Acad. nat. cur., t. VIT, p. 255; Descript. zool. ad Adriatici. Lotigo sepiola , Lamarck, 1799, Mém. de la Soc. d'Hist, de Paris, p. 16. Sepiota Rondeletii, Leach, 1817, The naturaï miscellany, t. TT, p. 138. Loligo sepiola. Lamarck, 1822, Animaux sans vertèbres, t. VIT, p, 664, n° 4. 250 CÉPHALOPODES. Loligo sepiola, Blainv., 1823, Dict, des Se, nat.,t, XXVIT, p, 184. Idem, Carus , 1824, Icon, sepiar, noy, acta Acad, nat, curios.,t, XII, pre- mière partie, p. 318, pl. 29, fig. 2, 3. Sepia sepiola, Martens , 1824 , Reise nach. venedeg., v. IL, p. 436. Loligo sepiola, Pairaudeau, 1826, Cat, des Moll. de Corse, p. 173, n° 853, _Sepiola vulgaris, Grant, 1833, Trans. of the zool. Society of London, t, I, p. 77, Sepiola Grantiana, Férussac, Sépioles, pl. 2, fig. 3, 4, Magasin de zoologie, 1835 ; Bulletin, p. 66. Loligo sepiola, Philippi, 1836, Enum. Moll., Sic. p. 241, n° 3. Sepiola Rondeletii, Rang, 1837, Magasin de zoologie, p. 70, pl. 95. Idem, Gervais et Van Beneden, 1838, Bulletin de Acad, roy. de Bruxelles, CN, 9 7 ip:"6: Sepiola Devigniana, Gervais et Van Beneden, 1838, Loc., etc., p. 10? Sepiola Rondeleti, d'Orb. et Férus., 1839, Céph. acét., p. 330, n° 2; Sépioles, pl. 1, fig. 1 à 6; pl. 2, fig. 3-4; pl. 3, fig. 6-9. Idem , Potiez et Mich., 1838, Gal. des Moll.,t. T, p. 7, n° 4, S. corpore oblongo; brachiis brevibus inæqualibus, pro longitudine parium brachiorum 2, 3, k, 1, acetabulis serie 2-munilis. Dim. Longueur totale, les grands bras compris, 52 mill. Par rapport à la longueur : longueur du corps, 1065 largeur du corps, 2%; longueur des de contractiles, 0 ; 1H ? 100 » des bras eh Le sn longueur des bras rSAL LS supérieurs, 2%; longueur des bras inférieurs, 2% longueur des ‘ de. : 292. bras Hi 5 : largeur de la SRE 2; longueur des nageoires , 5 Are de nageoires, À. Animal raccourci. Corps lisse, subeylindrique, bursiforme, arrondi postérieurement, tronqué en avant. Nageoires ovales. Tête courte, déprimée. Globe de l'œil très-renflé de chaque côté. Bras sessiles courts, légèrement inégaux, pourvus de eu- pules globuleuses, alternant d'une manière très-régulière sur deux lignes distinctes, très-rapprochées, à tous les bras, dont le cercle corné est entier. Bras tentaculaires peu longs, élargis et comprimés à leur extrémité. Le côté opposé aux cupules est strié obliquement. Cupules subsphériques excessivement pe- ttes, et placées irrégulièrement, huit de largeur ; leur cerele corné est entier. Couleurs. Yeux entourés, en dessus, d’un cercle vert; le reste violacé en dessus, avec des taches très- nombreuses, se confondant les uns avec les autres. G, SEPIOLA. 251 Coquille interne, placée dans la moitié antérieure du COTPS, ayant la forme d’une lame d'épée, déprimée, pourvue d’une forte rainure médiane et de hourrelets latéraux. Rapp. et diff. — Tout en ayant la taille, la forme exté- rieure de la S. atlantica , avec laquelle elle à toujours été confondue, cette espèce s'en distingue par son corps, plus Cy- lindrique, tronqué plus brusquement en arrière: par son bec, beaucoup plus petit ; par son os interne, plus acuminé à ses deux extrémités; et enfin par ce caractère constant d'avoir les bras sessiles couverts, jusqu’à leur extrémité, de cupules al- ternant régulièrement sur deux lignes, Hab. La Méditerranée. Expl. des fig. PL. 16, fig. 13. Un bras sessile grossi, vu en dedans. | Espèces du grand Océan. N° 3, SEPIOLA JAPONICA, Tilesius. Sépiole du Japon, ms. ' Idem, 4Orb. et Féruss., 1839, Céphal. acét., p. 234, n° 5. S. corpore oblongo ; pinnis elongatis; brachiis inæqua- libus, infra longitudinaliter costatis. Animal pourvu de nageoires dorsales très-étendues, allon- gées au milieu du dos. Bras sessiles inégaux, les latéraux les plus longs, les supérieurs les plus courts. Ils ont une disposi- tion singulière dans leur structure. De la base interne de chacun part un tendon qui s’avance entre les deux rangées de cupules, jusqu'à l'extrémité, Ce tendon se gonfle, et forme un musele tubuleux élevé. Cupules sur deux lignes alternes séparées. Bras tentaculaires longs, cylindriques, sans élargissement à leur ex- trémité, couverts de cupules quatre fois plus petites que celles des bras sessiles, et à peine visibles. Tube locomoteur long , allant jusqu'à la base de la séparation des bras. Couleur, par- semée de points rouges et bruns sur le dos, très-päle en dessous. Rapp. et diff. — Cette espèce, que ses deux rangées de cu- pules, aux bras sessiles, placent dans la même série que la S. Rondeleti, me paraît différer de toutes les autres sépioles 252 CÉPHALOPODES, par ce muscle élevé qui se prolonge entre les deux rangs de cu- pules. Hab. Le Japon, M. Tilesius. N° 4. SEPIOLA STENODACTYLA, Grant. Sepiola stenodactyla , Grant, 1833, Transact. of the zcol, Society of London, t. I, p. 84, pl. 11, fig. 1, 2. Idem, Gervais et Van Bencden, 1838, Note sur le genre Sépiole, p. 7, Bul- letin de l’Acad. de Bruxelles, t. V, n° 7 (d’après Grant). Idem, d'Orb. et Féruss., 1839, Céphal. acét., p. 238, n° 5; Sépioles, pl. 2 fig. 1-2, 6. S. corpore brevi rotundato; pinmis subcircularis ; brachiis elongatis, transversim maculatis, acelabulis serie 8-munitis. Dim. Longueur totale, jusqu'à l'extrémité des bras ordi- naires, 76 mill. Par rapport au diamètre : lon 1EHEL “du COTps , 1563 largeur du corps, <$; longueur de la tête, -£ ; largeur J A ar 99 de la tête aux yeux, 5 ; longueur des plus long bras, 0. Animal court; corps aussi large que haut, renflé au milieu, arrendi en arrière. Nageoires presque’ circulaires, légèrement échancrées à leur insertion au corps. Tête aussi large que le corps, fortement renflée par les orbites. Bras metir peu iné- gaux, couverts, en dedans, de cupules larges, sphériques, irré- gulièrement assemblées, placées sur sept à huit de profondeur. Bras tentaculaires longs, grêles, très-peu élargis à leur extré- mité, ct présentant une surface velue, mais n Oran point de cupules développées. Couleur : pourpre, les bras couverts de larges taches transversales rapprochées de cette couleur. Rapp. et diff. — Geite espèce se distingue de toutes les au- tres par son corps, très-large et court, par ses bras sessiles al- longés, couverts de huit rangées de cupules pédoneulées et par ses bras tentaculaires, dépourvus de cupules. Hab. Le grand Océan, à l’île Maurice. M. Grant. Espèces dont Ia patrie est inconnue. N° 5. SEPISZLA CWENIANA, d'Orbigny. Sepiola Owentana, &'Oxb. ct Féruss. 1839, Céphal. acét., p. 229, n° 1 ; Sé- pioles, pl. 3, fig. 1-5, S. corpore elongato , ovali ; pinnis subrotundatis ; brachris G. SEPIOLA. PE elongalis, subulatis, inæqualibus, pro longitudine parium brachiorum 2, 3, 4, 1: acetabulis serie 2-munitis. Dim. Longueur Lotale, 4108 mill. Par appart à la longueur: longueur du corps, “3 largeur du SOTRE 5; longueur des bréé contractles, € : largeur de la tête, ©; longueur des na- 2100 ; geoires, 3 largeur des nageoires, 2. Animal allongé; corps très-lisse, oviforme, un peu acuminé postérieurement, tronqué antérieurement. Nageoires très-pe- tites, très-séparées, presque circulaires, ou approchant un peu du rhomboïde, échancrées en avant et en arrière à leur Jonction au corps. Tête presque sphérique, fortement renflée par le globe de l'œil. Yeux saillants. Bec noir à l'extrémité des man- dibules. Bras sessiles longs, minces, pourvus de cupules obli- ques, presque comprimées , arrondies, à ouverture très-large, alternant régulièrement sur deux lignes distinctes à tous les bras. Cercle corné à bords entiers. Bras tentaculaires excessive- ment longs, très-grêles, peu élargis à leur extrémité, moins en dessous, sur une longueur de 45 millimètres, de cupules si pe- ütes et si rapprochées, qu'à l'aide d’une forte loupe on ne dis- tüingue encore qu'une surface papilleuse, ou veloutée. Cou- leurs. Le dessus est orné de très-petites taches rouge-violacé ; le reste, blanchâtre. Coquilleinterne.Je crois qu'elle n'existe pas dans cetteespèee. Rapp. et diff. — Par ses cupules alternes sur deux lignes seulement cette espèce se rapproche de la S. Rondeleti ; mais elle s'en distingue facilement par une forme plus allongée, par son corps ovoide, par ses nageoires plus petites, plus larges, par sa tête plus longue, par deux ouvertures aquifères, par ses bras sessiles, beaucoup plus longs, par ses bras tentacu- laires, de plus du double de longueur, et non élargis à leur extrémité. Hsnèces ciiées qui n'apparticnnent pes au genre SepioZa. Lincolata, Quoyet Gaim., 4832. Voy. G. Sepioloidea. Idem, d re. Minima, Lesueur. V. Loligopsis Peronii. Lam. 254 CÉPHALOPODES. Macrosoma, Gerv. et Var-Ben. V. Rossia. Idem. Palpebrosa, Gervais et Van Ben., 1838. V. Rossia papebrosa. Subalata, Gerv. et Van Ben., 1838. V. Rossia. Idem. Résumé sur le genre Sépiola. On a mentionné jusqu'à présent 16 noms de Sepiola. De ce nombre, 5 n'appartenant pas au genre, il en reste 44 , que la discussion des caractères et de la synonymie m'a fait réduire à 5, ou à près du tiers du nombre total. Des cinq espèces réelles, l'une, la $S. atlantica, est spéciale à l'océan Atlantique, sur les côtes d'Europe; la S. Rondeleti est propre à la Méditerranée ; les S. Japonica et stenodactyla sont du grand Océan, et la S. Oweniana n'a pas de patrie con- nue. Il en résulte que jusqu'à présent les Sépioles sont réparties chacune dans leurs mers et sur leurs parages spéciaux. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre SEPIOLA. Pages Atlantuica, d'Orb.,-#4839:0c: Atlantis 2004 247 Devigniana, Gervais et Van Ben. 4838. V.S. Rondeleti. 250 Grantiana, Férussac, 4834. V. S. Rondelehi......... 250 Japonica, Tilesius, 1839. Gr. Oc.. $ 251 Lincolata, Quoy et Gaim, 1832. Y. is. Sepiuisties li- De à Le AVAL areas. 2 RE es ANUS 253 Macrosoma, Gerv. et Van-Ben., V. Rossia. Idem...... 254 Minima, Lesueur. V. Loligopsis Peronii, Lam......... 253 Oweniana. d'Orb., 14839........... 46 Jvx78, SUR 252 Palpebrosa, Gerv. et Van Ben., 1838. V. échdl RTE 234 Rondeleti, Gesner, 1558. Méditerranée. ............ 249 Sepiola, Rondelet, 1554. V. S. Rondeletir.. ...: 249 Sepiola (Sepia), PRE, 1714. VS. RE 0e 247 Stenodactyla, Grant, 1833. Gr. Océan. messe 0548 252 Subalata, Gerv. et Van Ben., 1838. V. Rossia........ 254 Vulgaris, Grant, 4833. V. S. Rondeleti..........11950 Vulgaris , Gerv. et Van Ben., 4838. V. S. atlantica... 247 QE G. ROSSIA. 25 IV° GENRE. ROSSIA, Owen. PI. 11. Sepiola, Delle-Chiaje; Rossia, Owen. Animal très-raccourci; corps entièrement séparé du cou, bursiforme, arrondi en arrière, tronqué en avant, pourvu d'un léger avancement supérieur et d'une échancrure en dessous. Appareil de résistance composé, sur la base du tube locomo- teur, d'une fossette cartilagineuse, allongée, conique, étroite en haut, élargie vers le bas, pourvue, sur les côtés et en dessus, d'un large bourrelet; sur la paroi interne correspondant au corps, très-loin du bord, d'un petit tubercule oblong, sur- monté d'une partie très-concave en ogive. En dessus, à la ré- gion cervicale, d une partieen fer àcheval, saillante, pourvued'un sillon médian et de deux saillies longitudinales qui reçoivent une crête longitudinale de l’intérieur du corps. Nageoires latéro- dorsales, distantes, occupant la moitié de la longueur du COrpS, de chaque côté : elles sont ovalo-oblongues, plus longues que larges. Tête très-grosse, déprimée, fortement rétrécie en ar- rière des yeux. Yeux gros, latéraux-supérieurs, entièrement recouverts, en dehors, d'une continuité de l’épiderme mince, transparente, ovale, qui ferme extérieurement la cavité orbi- taire. Une seule paupière, formée par un très-fort repli de la peau de la partie inférieure de l'œil. Membrane buccale courte, divisée, sur ses bords, en six lobes simples. Oreille externe sans crête auriculaire, placée en arrière et un peu au-dessous de l'œil, formée d'un petit orifice sans bourrelets. Ouvertures la- crymales petites, situées en avant, un peu au-dessous de l'œil, bien en avant de la paupière. Bras sessiles gros , forts, conico- subulés, inégaux, pourvus de cupules subsphériques, charnues, globuleuses, portées sur un pied très-court, sans pédoncule, sur deux rangées alternes partout; ou sur deux rangs alternes à la base, et sur quatre et plus à l'extrémité dont le cercle corné oblique, sans dents, convexe en dehors est rétréci en haut et en bas. Bras tentaculaires rétractiles en entier, dans une large ca- 256 CÉPIALOPODES. vité sous-oculaire, longs, cylindriques, élargis en fer de lance ou en massue à leur extrémité; pourvus, à cette partie, d'une crête natatoire, mais manquant totalement de membrane pro- tctrice des cupules. Cupules pourvues d’un petit pied, non portées sur un long pédoncule. Elles sont subsphériques, obli- ques, alternant sur au moins dix lignes, pourvues d’un cercle corné oblique, bombé en dehors, armé de dents à son bord su- périeur. Membrane de l'ombrelle, indiquée entre tous les bras, très-large entre la troisième et la quatrième paire. Tube loco- moteur sans bride supérieure à sa jonction à la tête. Coquille interne placée dans une gaîne inférieure du bord an- térieur du corps, n'occupant que la moitié antérieure du corps; elle est cornée, très-faible, et de la forme d’une plume droite. Rapp. et diff. — Très-rapproché des sépioles, par la forme de son corps, de ses nagcoires latéro-dorsales, ce genre s'en distingue par le corps, entièrement séparé de la tête; par son appareil de résistance, plus compliqué, puisqu'il se compose de trois points de résistance, au lieu de deux ; par les na- geoires, plus longues; par sa membrane buccale, divisée seu- lement en six lobes, au lieu de sept; par le manque de pédon- cule allongé aux cupules des bras sessiles et tentaculaires ; par sa coquille interne, en plume, logée dans unegaineinférieure, comme celui des calmars. Histoire. M. Delle-Chiaje a le premier découvert ces ani- maux, qu'il a confondus avec les sépioles. En 1834, M. Owen les en sépara, avec raison, pour en former un nouveau genre. Les Rossia sont des animaux côtiers qui ont en tout les ha- bitudes des Sepia et des Sepiola. Espèces de l’ecéan Atlantique. N° 1. ROSSIA PALPEBROGSA, Owen. Rossia palpebrosa, Owen, 1834, Voyage du capitaine Ross, Natural history, p. 93, pl. B, fig. 1, et pl. C. Sepiola palpebrosa, Gervais et Van Beneden, 1838, note sur le genre Sepiola, p. 5 (Bulletin de l’Acad. royale de Bruxelles, t. V,n°7, d’après M. Owen). Rossia palpebrosa, d’'Orb., 1839, Céphal. acét., p. 247, n° 2; Rossie, pl. 1, fig. 6-10. &. CRANCHIA. 98 R. corpore oblongo; pinnis anterioribus ; brachis brevi- bus, inæqualibus pro longitudine 3, k, 2, 4. Dim. Longueur totale, 425 mill. Animal raccourci. Tête presque aussi large que le corps, fortement renflée par les orbites. Yeux grands, pourvus de pau- pières. Bras sessiles gros, courts, très-inégaux, pourvus de cupules globuleuses, rangées sur deux séries alternes à la base des bras, et sur plusieurs séries vers leur extrémité. Leur cercle corné est placé au côté interne de la sphère. Bras ten- taculaires aussi longs que le corps, ronds, un peu élargis à leur extrémité, pourvus d'un très-grand nombre de cupules, devenant de plus en plus petites en approchant de l'extrémité. Couleurs. Toute la surface dorsale est brunâtre et terne, la surface ventrale d’un jaune léger ou blanc. Coquille interne occupant moins de la moitié supérieure de la longueur du corps, cornée, pourvue d’une saillie dorsale, longitudinale, et d’un sillon avec bourrelets en-dessous; elle a, de plus, de légères ailes sur les côtés, ce qui lui donne la forme d'une plume. Rapp. et diff. — Cette espèce a les plus grands rapports, par la forme de ses nageoires, par ses cupules, par sa coquille interne, avec la R.macrosoma; mais elle s'en distingue par son corps, plus long, par ses nageoires, plus antérieures, et par la longueur respective de ses bras sessiles. Hab. L'océan Atlantique, dans la baie d'Elwin , détroit du Prince-Régent, au pôle arctique. Espèces de la Méditerranée. N° 2. ROssIA MACROSOMA, (l'Orbigny. PI. 41. Sepiola macrosoma, Delle-Chiaje, mss. Idem, Gerv. et Van-Ben., 1838, Bull. de l’Acad. de Brux. L. VI, n° 1. Rossia macrosoma, d'Orb. et Fer., 1839, Géphal. acét., p. 245 ; Sepiola, pl 4, fig. 13-24, R. corpore brevi-rotundato ; pinnis brevibus semicircula- ribus ; brachiis subulatis , elongatis , inæqualibus , pro lon- gitudine 3, &, 1, 2. % MOLLUSQUES ©, le 17 258 CÉPHALOPODES, Dim. Longueur totale jusqu'à l'extrémité des bras tentaeu- laires, 420 mill: Animal court. Corps lisse, aussi large que long, élargi en avant, Nageoires minces lisses ; très-distinctes, plus larges en avant qu'en arrière, séparées du corps, en avant, par une large échancrure, tandis qu'en arrière elles s'y réunissent oblique- ment. Tête courte. Bras sessiles assez longs, un peu comprimés, pourvus de cupules demi-sphériques ; alternant sur deux lignes distinctes sur la base de chaque bras; mais, vers la moitié dela longueur de chacune, doublant tout à coup de nombre, alors surquatre lignes, et se continuant ainsi jusqu à l'extrémité; leur cercle corné assez grand, à ses bords lisses etentiers. Bras ten- taculaires grêles, marqués, en dessus, de stries transversales d’un côté, et d'une légère membrane de l’autre. Cupules assez erandes à la base de la partie palmée, allant en diminuant de grandeur et en augmentant de nombre à mesure qu'elles avancent vets l'entrémité, de manière que si l'on en compte huit de largeur à la base, il y en a au moins vingt à l'extrémité. Couleurs. Toutes les parties supérieures couvertes d'un très- grand nombre de petites taches violettes, très-rapprochées, formant presque une teinte uniforme. Coquille interne vecupant les deux tiers de la longueur du corps, large, et un peu obtuse en avant; en glaive à son ex- trémité. Elle est composée de deux côtest longitudinales laté- rales, assez élevées, ayant, vers la moitié de sa longueur, de légères expansions latérales. Rapp. et diff. — Cette espèce, tout en ayant les plus grands rapports avec la À. palpebrosa, S'en distingue par son corps plus court, plus large, par ses nageoires situées au milieu de la longueur du corps, ainsi que par la longueur relative de ses bras. Tab. La Méditerranée, près de Naples. Explhe. des fig. PI. 41, fig. 1, animal de grandeur natu- relle vu en-dessus; fig. 2, bras tentaculaire grossi, vu du côté des cupules ; fig. 3, le même, vu du côté opposé; fig. 4, bras G. ROSSIA. 259 sessile grossi; fig. 5, cupule des bras sessiles grossie ; fig. 6, la même, vue de face; fig. 7, cercle corné de la même, vu de face ; fig. 8, le même, vu de profil; fig. 9, cercle corné STOSSI, des cupules des bras tentaculaires ; fig. 10, le même, vu de face ; fig. 11, appareil de résistance, & bouton de la paroi in- terne du corps, b fossette de la base du tube locomoteur; fig. 12, coquille interne grossie. Espèces du Grand Océan. N° 3. ROSSIA SUBALATA, d'Orbigny. Sepiola subalata, Eyd. mss., Gervais et Van Beneden , 1838, Note sur le genre Sépiole (Bullet. de PAcad. royale de Bruxelles, t. V, n° 7). ossia subalata, Œ'Orb., 1839, et Fér. Céph, acét., p. 2%9/n 3, Dim. Longueur du corps et de la tête, sans bras, 80 mill. Cette espèce se distingue surtout des autzes par ses nageoires, sub-arrondies, un peu allongées, et dont le plus grand diamètre est à leur point de jonction avec le corps; aussi ne sont-elles pas étranglées en cet endroit, et rappellent-elles, jusqu'à un certain point, ce qui à lieu chez les sépioteuthes, auxquelles le S. subalata semble faire le passage. Le corps, la tête et les bras sont d’un rose pâle, marqué de points rouge vineux plus ou moins serrés. Le corps est suballongé ; l'extrémité posté- rieure est obtuse, et les bras sont dans les proportions sui- vantes, en commençant par les plus longs, 4, 3, 2, 4. Leurs cupules sont alternes, sur deux rangs, et supportées par un court pédicule. Les bras tentaculaires, longs et grèles, sont un peu élargis à leur extrémité, où ils portent quelques cupules. Coquille interne cartilagineuse, comme dans les sépioles. Hab. Le grend Océan, à Manille. Espèces qui me sont inconnues. N° 4. ROSSIA OWENII, Ball. Thomson, Report of the Brit, Ass., 1843, p. 248. Hab. L'Océan Atlantique, sur les côtes d'Islande. N° 5. ROSSIA JACORI, Ball. Thomson. Report of the Brit. Ass. p. 248. Hab. L'océan Atlantique, sur les côtes d'Islande. 260 CÉPHALOPODES. Fc suimeé sur les Hcssia. Des trois espèces décrites, l'une, le R. palpebrosa, est des ré- sions arctiques de l'océan Atlantique, le À. macrosoma est propre à la Méditerranée, et la patrie de la troisième ne m'est pas connue. Les Aossia paraissent dès lors canionnées cha- cunc dans leur mer, et dans leurs parages particuliers, sur les régions froides et tempérées. Table alphabétique d'es espèces du genre Rossta. ages Jacob, Ball., 1843, Oc. Al. Islande . 1,54 x RE OS Macrosoma, d'Orb., 1839. Méditerranée. . . RL 257 Oweni, Ball., 4843, Oc. Atl. Islande. . ........ s L') Palpebrosa, Gwen, 1834. Oc. Atlant., rég. arctiques.. 256 Subalata d'Orb., 188945 0 niet bts quete : NRC G. SEPIA. 261 v° GENRE. SEPIA, Linné. FM Enria, Aristote, Athénée, etc.; Sepia, Pline, Belon, Rondelet, Gesner, Sal- vianus; genre Sepia, Linné, Gmelin, Lamarck, Cuvier; Belosepia, Voltz. Animal raccourci, massif. Corps très-volumineux par rap- port au reste, ovale ou oblong; très-charnu , déprimé, arrondi en arrière, tronqué obliquement en avant, pourvu antéricure- ment, en dessus, d'une forte saillie formée par l'avancement supérieur de la coquille, plus ou moins échancré au milieu, en dessous. Appareil de résistance, formé : sur les côtés, à la base du tube locomoteur, par une fossette cartilagineuse, oblongue , un peu arquée et oblique; arrondie à ses deux ex- trémités, et bordée, tout autour, par une large partie mince, plus étroite du côté interne; sur la paroi interne correspon- dante du corps, d'un mamelon oblong, chlique, entouré de dépressions; à la partie cervicale, d’une très-large surface ar- rondie en avant, bordée, tout autour, de bourrelets, profon- dément sillonnée sur sa ligne médiane longitudinale; sur la paroi interne supérieure du corps, sous l’osselet, d’une surface correspondante marquée, au milieu, d'une côte élevée. Na- geoires étroites bordant le corps latéralement sur toute sa lon- gueur, en laissant entre elles, en arrière, une forte échan- crure. Tête très-grosse, plus large que longue, fortement rétrécie en arrière des veux, sans crête ni plis cervicaux. Yeux latéraux-supéricurs, saillants, entièrement recouverts, à l'ex- térieur, par une continuité de l'épiderme de la tête, qui de- vient plus mince et transparente, sur une surface ovale longi- tudinale, égale au diamètre de l'iris. Une seule paupière inférieure formée par un repli de la peau. Une ouverture la- crymale dans le repli de la paupière, en avant. Membrane buccale, lisse ou papilleuse, divisée, sur les bords, en sept lobes simples, dont les deux inférieurs souvent peu marqués. Bec. Mandibule supérieure à partie rostrale forte, peu aiguë , 262 CÉPHALOPODES. prolongée en arrière par un capuchon arrondi et saillant ; expansion postérieure, longue, à dos arrondi, très-prolongée en arrière. Mandibule inférieure à partie rostrale courte, ro- buste, non prolongée en arrière, formant, en avant, deux larges ailes minces; expansion postérieure comprimée en ca- rène arrondie, sur le dos, fortement échancrée en arrière. Langue armée de sept lignes de dents cornées, aiguës et ero- chues. Oreille externe, formée d'un très-petit orifice placé en arrière , à la partie inférieure du globe de l'œil, très-rarement d'une crête auriculaire. Ouvertures buccales aquifères au nom- bre de six : toutes entre la membrane buccale et la base des bras, donnant dans autant de cavités simples. Bras sessiles peu longs, très-robustes, les supérieurs sou- vent comprimés ; les trois autres paires, surtout les inférieures toujours déprimées; en grosseur, ils vont en croissant des supérieurs aux inférieurs. Ils sont inégaux en longueur, la quatrième la plus longue, puis la troisième ; leur crête natatoire toujours marquée au côté interne de la quatrième paire. Membrane protectrice des cupules généralement très- courte. Cupules plus ou moins sphériques, très-charnues, obliques, portées sur un pédoncule assez long, qui part d'une saillie conique du bras, et alternes sur quatre lignes, le plus souvent égales en grosseur; toutes munies d’un cercle corné oblique, à ouverture peu excentrique, très-convexe en dehors, pourvu, des deux côtés, d’un rétrécissement à bordure lisse en dessous ; lisse ou denticulée en dessus. Bras tentaculaires ré- tractiles en entier, longs, grêles ; leur bride placée tout à fait à l'intérieur de la cavité; leur extrémité terminée par une massue large, portant, sur un des côtés, une crête natatoire souvent très-large à son extrémité et une membrane protec- trice des cupules. Celle-ci laisse entre elle et le corps du bras plusieurs petites cavités qui pénètrent entre les cupules. Cu- pules couvrant, en dessus, toute la surface du côté opposé aux membranes. Elles sont obliques, très-inégales en grosseur, et alors, sur cinq ou six lignes alternes, dont les plus grosses G. SEPIA. 263 sont médianes, et en nombre déterminé, ou d'égale grosseur , très-petites, et placées sur au moins dix lignes alternes. Leur cercle corné comme celui des bras sessiles, toujours moins obli- que, est denté ou non à son bord supérieur. Membrane de. l'ombrelle, nulle entre la quatrième paire de bras, toujours marquée entre les autres. Tube locomoteur, gros, court, entièrement dépourvu de bride à sa jonction à la tête; muni, en dedans, d’une très-grande valvule. Coquille interne aussi longue que le corps, testacée, solide, déprimée, ovale ou oblongue, arrondie on amincie en avant, élar- gie en arrière, quelquefois pourvue, à cette partie , d'une pointe ou rostre légèrement saillant. Dessus un peu convexe, tou- jours rugueux. Dessous renflé en avant, concave en arrière, composé : tout autour, d'une bordure cornée ou testacée, tou- jours plus large sur les côtés postérieurs et y formant quelque- fois des espèces d'ailes ; au milieu, d'un empilement de loges, subtestacées, spongieuses, très-obliques, dont chacune ne cou- vre pas entièrement celle qui précède, de sorte que, dans leur ensemble, elles montrent, en avant, le dessus de la dernière, et en arrière, les lignes des autres loges successives, Quelque- fois un diaphragme postérieur laisse, entre lui et les premières loges, une forte cavité conique. Cette coquille, dépourvue de siphon, est enchässée sous la peau des parties dorsales de l'a- nimal. Rapp. et diff. — Le genre Sepia se distingue, de suite, par la présence d'une coquille interne ferme, testacée au lieu d’être cartilagineuse, flexible. Avec ce caractère, il diffère encore des sépioteuthes: par sa forme générale , plus courte, plus ramas- sée; par son appareil de résistance tout à fait différent; par le manque de crête auriculaire ; par la présence d’une paupière à l'œil; par le manque de cupules à la membrane buccale; par quatre rangées de cupules, au lieu de deux, à ces mêmes bras; par plus de quatre rangées de cupules aux bras tentaculaires ; par le manque de bride supérieure au tube locomoteur. Plus voisines des sépioles et des rossies, elle diffère, des premières 264 CÉPHALOPODES. par le corps non uni à la tête, et des secondes par l'appareil de résistance, par les nageoires, par les ouvertures lacrymales, placées dans le pli de la paupière ; par la longueur respective des bras, par la présence de la membrane protectrice des cu- pules; enfin, par la coquille testacée qui occupe toute la lon- sueur du corps. Hab., mœurs. De tous les céphalopes décapodes, les sei- ches sont les plus côtières; elles viennent annuellement sur les côtes par grandes troupes, et disparaissent à la saison froide. Elles nagent à reculons, au moyen du refoulement de l’eau par le tube locomoteur. Elles possèdent plus que les autres espèces de céphalopodes de ce noir nommé Sepia. Les seiches déposent leurs œufs sur les varechs, et se nourrissent de mollusques et de poissons. On les mange presque partout. Connues de Grecs sous le nom de Sepia, les seiches sont aussi mentionnées par Pline. Au moyen âge, Belon, Ges- ner, etc., reproduisirenttoutesles descriptions d’Aristote. Linné réunit tous les céphalopodes sans coquille sous le nom généri- que de Sepia, que Lamarck divise, en 1799, en conservant plus particulièrement cette dernière dénomination aux espèces pourvues d’un osselet interne testacé, tandis qu'il forme du Sepia octopodia, le genre Octopus, et du Sepia lohigo, le genre Loligo. En 1827', M. de Blainville ne connaissait que quatre especes. Aujourd'hui, 1845, j'en décris 31. Pour faciliter les recherches parmi les seiches, je crois de- voir les diviser en groupes , d’après la disposition des cupules. + Première section. — Bras sessiles pourvus de cupules égales en grosseur et sur quatre lignes régulières alternes. À. Bras tentaculaires munis de cupules inégales en grosseur, sur cinq à six lignes. S. Bertheloti, d'Orb. S.Rouxu, d'Orb. Hierredda , Rang. Savignyi, Blainv. 1 Dictionnaire des Sciences naturelles, t. XLVIII, p. 257. G. SEPIA. 265 S. Latimanus, Quoy et Gaim. S.tuberculata, Lamarck. Officinalis, Linn. Vermiculata, Quoy et Gaim. B. Bras lentaculaires munis de cupules égales, sur deux lignes. S. aculeata, Hasselt. S.ornata, Rang. Blainvillei, d'Orb. rostrata, d'Orb. Inermis, Hasselt. Tr Deuxième section. — Bras sessiles pourvus de cupules inégales en grosseur, non sur quatre lignes régulières. S. Capensis, d’Orb. Orbignyana, Féruss. elegans, d'Orb. ESPÈCES FOSSILES. Espèces de l'étage cxfordien supérieur. N° |. sEpIA maAstiFoRMIS, Ruppell. Knorr Sammil., I, t. XXII, fig. 2? Sepia hastiformis, Ruppell, 1829, Abbildung und Beschr., p. 9. Idem, Keferstein, 1834, Die nat.,t. IT, p. 551, n° 4. Idem, Leonh. et Brown, 1830 , Taschenb, p. 404. Idem, Munster , 1836, Taschenb, p. 250, 324. Ideir, d'Orbigny et Fér. , 1839, Céphal. acét., Seiches, pl. 16, fig. 1, 2. Idem, d'Orb.,1845, Paléont. univ., pl. 5, fig. 4-6 ; Pal. étrang., pl. 5, fig. 4-6. S. testà elongatt , depressä, hastæformi, liners tubercula- tis ornat (tuberculis magnis), anticè altenuat&, posticè dila- tatà , lateribus alatä, obtusd. Din. Longueur de la coquille, 235 mill. Par rapport à la 47 longueur : largeur, 3; longueur des ailes latérales, 47. Coquille oblongue, acuminée en avant, de là augmentant de diamètre jusqu'à un peu plus de la moitié, où commence, de chaque côté, un élargissement aliforme, qui va en diminuant de largeur, jusqu'à l'extrémité très-obtuse , représentant un fer de flèche fortement émoussé. La partie supérieure est couverte, sur une bande médiane conique, qui part de l'extrémité infé- rieure, de lignes d'accroissement arquées, dont la convexité est antérieure, formées par de petits tubercules arrondis. Les ailes et les côtés paraissent presque lisses. 266 CÉPHALOPODES. Rapp. et diff. — Quant à la forme et à la disposition générale, je trouve une identité complète entre la S. hastiformis et la S, antiqua Munster; je n'aurais même pas balancé à les réu- nir, si M. le comte Munster n avait trouvé le caractère distinc- tif qui paraît constant, d'avoir les granulations yerruqueuses du milieu de la coquille quatre fois aussi grosses que celles qu'on remarque sur des échantillons beaucoup plus grands de la $. antique. Loc, Dans les calcaires lithographiques de l'étage oxfordien supérieur de Soienhofen, Bavière. (M. le comte Munster.) N° 9. SEPIA ANTIQUA, Munster. Sepia antiqua, Munster, 1837, Taschenb., p, 252. em, d'Orb. et Fér., 1839, Céphal. acét., Seiches, pl. 14, f. 1, 2. litem, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 6, fig. 1-3; Paléont. ctrang., pl. 6 fig. 1-3. S. testä depressä, lineis tuberculatis transversim ornatà (aubereulisminimis) ; anticè attenuatà, posticè dilatatà, alatà, acuminald. Dim. Longueur de la coquille, 370 mill. Par rapport à la longueur : D #5; longueur des ailes ? oo Coquille allongée, acuminée et obtuse en avant, très-élar- gie à la naissance des expansions latérales, et de là diminuant en cône émoussé à son extrémité. La partie supérieure médiane est couverte de lignes arquées, dont la convexité est antérieure, formées de très-petites granulations peu visibles à l'œil nu. Les ailes paraissent avoir été lisses et testacées, ainsi que les deux côtés. La partie granuleuse est circonscrite, latéralement, par une légère dépression et représente un cône. L'apparence de celte coquille est vernissée ou vitreuse, comme de la colle de Flandre; très-mince sur les côtés, très-épaisse au milieu. Rapp. et diff. — Comparée aux seiches vivantes, cette espèce n offre réellement aucune analogie de forme, toutes celles-ci manquant de l'expansion aliforme de sa base. C'est un type bien distinct. Elle se distingue du $. hastiformas par G. SEPIA. 267 une granulation infiniment plus fine aux stries arquées supé- rieures. Loc. Dans les calcaires lithographiques de l'étage oxfordien supérieur à Solenhofen, Bavière. {M. le comte Munster.) N° 3. SEPIA CAUDATA, Munster. Sepia caudata, Munster, 1837, Taschenb , p. 252. Idem, d'Orb., 1839, Céphal. acét., Seiches, pl. 15, fig. 4, 2. Idem, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 5, fig.1-3 ; Pal. étrang., pl. 5, fig. 4, 3. S. testé elongatd, lineis tuberculatis transversim arnatà (tuberculis magnis) ; anticè attenuatä productä, posticè dila- lalä , alatà. Dim. Longueur de la coquille, 460 mill. Fa rapport à la longueur, 5% ; longueur des ailes postérieures , 7. Coquille tiès-allongée, acuminée et très-étroite en avant, augmentant de largeur jusqu'à la naissance des ailes. Celles-ci, larges , se rétrécissent rapidement et paraissent ensuite se ter- miner en arrière en une partie aiguë, en queue obtuse. La par- lie antérieure , en dessus, est lisse; des granulations éparse commencent bientôt et paraissent former au milieu des lignes irrégulières arquées, dont la convexité est antérieure. Les côtés sont lisses et marqués de quelques lignes longitudinales irré- gulières. Rapp. et diff. — Cette espèce offre les mêmes caractères que les S. hastataetantiqua ; de mème, elle est pourvue d'ailes posté- rieures. M. deMunster la considère comme une espèce distincte, en raison du plus d'amincissement de sa partie antérieure, de l'espèce de queue que montre sa partie inférieure; mais le pre- mier caractère tient évidemment à l’âge, et j ai remarqué que sur toutes les coquilles des espèces vivantes, la partie anté- rieure devient d'autant plus allongée, par rapport au reste, que l'animal est plus vieux; quant au second caractère, on pour- rait craindre que cette queue ne füt formée que par suite d'une mutilation des parties latérales. Je pense donc, en der- nière analyse, que la S. caudata n'est qu'un individu adulte de la S. hastiformis. 268 CÉPHALOPODES. Loc. Dans les calcaires lithographiques de l'étage oxfordien supérieur de Solenhofen , Bavière. (Comte Munster.) N, 4. SEPIA LINGUATA, Muns'er. Sepia l'nguata, Munster, 1837, Taschenb. , p. 252. S, obscura, Munster, 1837, Taschenb., p. 2: S, regularis, Munster, 1837, Taschenb., p. S, gracilis, Munster, 1837, Taschenb., p. S. linguata, d'Orb., 1839, Céph. ac., pl. 14, fig. 3; pl. 15, fig. 4, 5; pl. 16, fig. 3. Idem, d'Orb., Paléont. univ., pl 6, fig. 4-6; Paléont. étrang., pl. 6, fig. 4-6. CU 2 Qt 12 12 1 [I] ce) S. testä ovato-oblongd, linet sarcuatis, tuberculatis ornatd, anticè posticèque acuminalis. Dim. Longueur de la coquille, 136 mill. Par rapport à la largeur, 5. Coquille allongée, arrondie en avant, allant, de là, en aug- mentant de largeur, jusqu'aux deux tiers de la longueur, puis diminuant ensuite graduellement jusqu à l'extrémité, termince en pointe plus ou moins émoussée ; sans ailes latérales. La par- tie supérieure est lisse sur les côtés ; mais la ligne médiane, sur une surface conique marqué d'une dépression, est ornée de lignes arquées, dont la convexité est supérieure, composée de eranulations irrégulières. Rapp. et diff. — La description qui précède s'accorde parfai- tement avec les quatre espèces du comte Munster, que je réunis sous le nom de $. linguata, et je crois, de plus, que ces indivi- dus ne sont que des exemplaires de la $S. hastiformis, dont les ailes ont été usées avant la fossilisation. J'ai souvent rencontré, sur les côtes, des coquilles de seiches dont les lames latérales avaient été ainsi enlevées par le frottement; et alors elles ressem- blaient en tout à la S. linguala. Loc. À Eichstadt et à Solenhofen (Bavière), dans le calcaire lithographique de l'étage oxfordien supérieur. N° 5. SEPIA VENUSTA, Munster. Sepio'ithes venustus, Munster, mss. Sepia venusta, Munster, 1837, Taschenb., p. 252. Idem, d'Orb. et Fér, 1839, Céphal. acét., pl. 15, fig. 6. Idem , d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 5, fig. 7; idem, Pal. étrang., pl. 5, fig. 7. G. SEPIA. 269 S. Lestä ovalo-compressé transversèm strialé, anticè sub- anqulatä, posticè trilobatà, subalatd. Dim. Longueur totale, 24 mill. par rapport à la longueur: 65 largeur, 5. Coquille ovale, lisse, acuminée en avant, arrondie et très- obtuse en arrière. On aperçoit deux expansions aliformes, une de chaque côté, qui commencent en avant, vont sur une lar- geur à peu près égale, jusqu'en arrière, où elles forment conime deux lobes. Le milieu montre des indices de loges ar- quées, dont la convexité est en avant. Rapp. et &ff.— M. le comte Munster à eru d’abord trouver assez de caractères différentiels dans ce fossile, pour le dési- guner sous le nom de Sepiolites venustus, mais, plus tard, d'après moi, il le rapporta au genre Sepia. C’est jusqu'à pré- sent une espèce anomale de forme. Loc. Dans les calcaires lithographiques de l'étage Oxfordien supérieur à Solenhofen (Bavière), par M. le comte Munster. Espèces du terrain tertiaire parisien. N° 6. SEPIA SEPIS91BEA, d'Orbigny. Guctard, Mém., pl. 2, fig. 30. Os de Seiche, Cuvier, 1824, Ann. des Sc. nat., t I, pl. 22, fig. 4, 9, 0p. 182. Be‘oplera sepioïdea , Blainv., 1825, Malac. add, et correct., p.621, 47 VIE Sepia Cuvieri, d'Orb., 1825, Tableau méthod, de la classe des CGéph., p. 67. Beloptera sepisidea, Blainv., 1827, Mém. sur les Bélemnites, p. 110, pl. 1, fig. 2. Belosepia Cuvier', Voltz, 1830, Jabrb., p. 410. dei; ŒOrb., 1842, An. des Sc. nat., t XVI, DAS EMMA Sepia Cuviert, Galeotti, 1837, Mém, sur la const, géog. du Brab., p. 140, n° 1. Ido, Deshayes, 1837, Foss. des env. de Paris, p. 798, pl. 101, fig. 7, 8, 9. S. longispina, Deshayes, 1837, loc. cit., p. 757, pl. 101, fs. 4,5, 6. S. longirostris, Deshayes, 1837. loc. cit., p. 758, pl. 401, fig-10;, 11, 12: S. L'ainviiii, Deshayes, 1837, loc. cit., p. 758, DIEMIO MO MS TE UT: S, sepicidea, &Orb. ct Fér., 1839, Céphal. acét. ; Seickes, pl. 3, fig. 5 pl. 14, fig. 4-12; pl. 16, fig. 7-9. Idem, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 7, fig. 4-8. Ider ; d'Orb., 1845, Paléont. franc., Terr. tert., pl. 4, fig. 4-8. S. Lestà crassd , posticè angustatä; rostro elongato crasso , aculo , lamind inferiore crassé, reflext, profundè ra- 210 CÉPHALOPODES. diatà, in margine denticulatä; callo superiore profundè r'ugoso. Dim. Longueur de la partie rostrale connue, 45 null. Coquille. On ne connaît que l'extrémité postérieure de cette coquille, qui paraît avoir été allongée; elle montre en dessus une partie élevée, un peu anguleuse en arrière, s'élar- gissant en avant, couverte de très-fortes rugosités; à l’extré- mité, est un rostre assez allongé, gros, comprimé, aigu, droit ou plus ou moins oblique en haut, comprimé et presque tran- chant, en dessus, séparé de la partie élevée par une dépres- sion très-marquée. En dessous, sur les bords sont des lames épaisses, plus larges en arrière que sur les côtés, arrondies en arrière, qui se replient sans s'appuyer sur le rostre. Ces lames ont des côtes rayonnantes, et sont régulièrement denti- culées sur leurs bords. Il paraît y avoir eu un léger diaphragme entre le bord intérieur des lames et la cavité loculaire ; celle- ci, assez profonde, est marquée en dessous de lignes d’acerois- sement qu'on pourrait prendre pour les lignes des locules , tandis que celles-ci n’oceupent réellement que la moitié de la cavité. On ne trouve pas de locules en place; elles ont été dé- truites par la fossilisation. Rapp. et diff. —Cetie espèce diffère essentiellement de toutes les espèces vivantes par ses lames inférieures s’avançant en arrière sur le rostre et le recouvrant sans s y appliquer. Elle diffère encore par la saillie très-prononcée de sa partie postérieure , ainsi que par la forme de son rostre. Loc. Elle est propre aux calcaires grossiers inférieur et supérieur du terrain tertiaire du bassin de Paris. Dans Ie cal- caire grossier inférieur, à Chaumont {en bas), au Vivray (M. Graves), à Saint-Germain. Dans le calcaire grossier su- périeur, à Chaumont (en haut), à Grignon, à Courtagnon, à Parmes, à Muchi-le-Châtel, ete. Dans les couches sablonneuses supérieures, à Valmondois, à Tancrou, à Aumont, à Acy, etc. Hlist. Je réunis dans une seule espèce les $, Cuvieri, lon- gispina, longirostris et Blainvillei de M. Deshayes, qui, tout G. SEPIA. 271 en étant identiques dans leurs formes, ont le rostre variable. Comme j'ai reconnu que cette dernière partie varie considéra - blement de forme, suivant l'âge des individus; je ne balance pas à croire que ce ne sont que des modifications de ce genre et des altérations déterminées par la fossilisation. N° 7. SEPIA ComMpPaE#ssa,; ('Orbigny. Beloptera compressa, Blainv., 1837, Mém. sur les Bélerm., ps 110, pl 4, fig. 10. Sepia Defrancii, Deshayes, 1837, Foss. des env. de Paris, p. 759, pl. 101; fig. 1-5. Sepia compressa, d'Orb. et Fér:; 1839, Géphal. acét, Seiches, pl 16,fig. 4-6. Idem, d'Orb., 1845, Paléont. univ.; pl 7, fig: 1-3, Idem, &'Orb., 4845, Paléont. franc.,; Terr. tert., pl. 1, fig. 1-3, S. extremitate posticali lateraliter compressissimé ; rostro crasso, recurvo, aculo-terminalo; laminn inferiore brewi, callo inferiore , añgusto proeminente ; cavitate angustä , pro- fundä, arcualim striatd. Dim. Longueur, 46 mill. On ne connaît, de cette espècé, qué des portions de ros- tres très-usés, allongés, très-comprimés latéralement ; le rostre terminal fortement arqué , gros et pointu. La lame inf6- rieure est ovale-oblongue, légèrement saillante à son extrémité postérieure, de manière à couvrir, de ce côté, la base du ros- tre. Au côté opposé, correspondant à la face dorsale, on re- marque une callosité rugueuse , allongée, saillant en talon au dessus de la base du rostre. A l'extrémité antérieure de ce corps; on remarque une cavité assez profonde, dans le fond de laquelle on voit des stries transverses, annonçant l’inser- tion des premières loges aériennes. Loc. De l'étage tertiaire parisien, dans les coûches sableuses supérieures, au calcaire grossier à Valmondois, et à Valognes (Manche). Hist. Je reviens au nom spécifique le plus ancien de compr'essa. aa CÉPHALOPODES. ESPÈCES VIVANTES. Espèces de l'océan Atlantique (côtes d'Europe). N° 8. SEPIA OFFICINALIS, Linné. PI. 12, fig. 1-5. PI. 43, f. 13-16. Enr'a , Aristote, de Anim., lib. 1v, cap. 1; Athénée, lib, 1v, cap, cxxur. Sepia, Pline, Hist. nat., lib. 1x, cap. xxIX, p. 645. Idem . Belon, 1551, de Aquatilibus, p. 333. En francais, p. 338. idem, Rondelet, 1554, de Piscibus marinis, p. 498, lib. xvir, et Histoire entière des Poissons, Lyon, 1558, p. 365. Idem, Salvianus , 1554, de Aquatilium animalium, p. 165. Sepia Bellonius , Gesner, 1558, de Aquat., lib. 1v, p. 851. Sepia, Boussuet, 1558, de Nat. Aquatil., p. 199. Idem, Mathiol, 1565, Commentarii, Nb. 11, cap. xx, p. 226. Idem , Aldrovande, 1642, de Moll., lib. 1, cap. 1V, p. p. 49-50. Idem, Jonston, 1650, Hist. nat. de Moll., lib. 1, cap. 11, p. 9, tab. 1, fig. 2, Idem, Ruysch, 1718, Theatr. univ. omni. an., lib. 1v, cap. 11, p. 7, t. I, fig. Idem, Scheuchzer, 1731, Physica sacra , t. I, t. XVIII. Idem, Swammerdan, 1737, Biblia naturæ, t. LI,t. LIL. Idem, Needham, 1750, Microsc., t. II. Idem Ô Euttle fish, Borlase, 1758, The natural History of Cornwall, p. 268. Idem, Seba , 1758, Thesaur., t. IL, pl. 3, fig. 1, 2, 5, 4. Idem , Stroem , 1762, Beskrivelfe Soudmor, p. 137. Sepia officinalis, Linné, 1766, Fauna suecica, n° 2106, Idem, Linné, 1767, Syst. nat., édit. XII, p. 1095, n° 2. Idem, Scopoli, 1772, Hist. nat., Obs. zool. p. 127. Idem, Pennant, 1777, Brit. zool., t. IV, p. 55. Idem, Gronovius, 1787, Zoophyl., p. 244, n° 1021. Sepia, Schneider, 1784, Sammlung verm., p. 108. Sepia officinalis, Gmelin , 1789, Syst. nat., éd. XIIL, p. 8149, n° 2. Idem, Bruguière, Encyclopédie méthodique, pl. 76, fig. 56. Idem, Walfen. , 1791, Nova acta Phys. med. Berlin , t. VIE, p. 379. Idem, Lamarck, 1799, Mém. de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, p. 4 et 1801 Système des animaux sans vertèbres, p. 59. Idem, Bosc, 1802, Hist. nat. des Vers, t. I, p. 45 , n° 1, Seiche commune, Montfort, 1805, Buffon de Sonnini , Mollusques, t. I, p. 171. Sepia officinalis, Leach, 4817, The natural Miscellany, t. IT, p. 138. S. rugosa, Bowdich, 14822 , Elements of Conchiology , pl. 4, fig. 1 &, officinalis, Lamarck, 1822, Animaux sans vertèbres, t. VIT, p. 668. Idem, Carus , 1824, Icon. Sep. nov. act, nat. cur.,t. XII, p. 317, pl. 28. Idem, Martens , 1824, Reise nach. Venedig. v. Il, p. 436. Idem, Payraudeau , 1826, Cat. des Moll. de Corse, p. 173, n° 54. Idem, Risso, 1526, Hist, nat. de l’Eur. mér., "IV, p. 3, n° 10. a Blainv., 1827, Dict. des Sc. nat., t. XLVHII, p. 28h. et Faune franç., p. 18. Idem, Deshayes, 1832, Encyc. méth. Vers, t. III, p. 044, n° 1. dem , Bouchard, Catal. des Moll. mar., p. 72, n° 195. G. SEPIA. 275 S, oficinalis, Potiez et Mich., 1838, Gall. des Moll. de Douai, t, I, p.8, n° 4. Idem, Philippi, 1836, Enumer, Moll, Sicil., p. 241,n°1. Idem, d'Orb., 1838, Moll. des Canaries, p. 20, n° 4. Idem, d'Orb. et Fér., 1839, Céphal, acét,, p. 260, n° 1, Seiches, pl, 1, pl. 2, pl. 3, fig. 1-3, pl. 17, fig. 12. Idem , Cantraine , 1841, Malac. nouv. Mém. de Brux., t. XIII, p. 44, n° 1, Idem , d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 3, fig. 1-5, pl. 4, fig. 13-16; Pal. étrang, pl. 3, fig. 1-5; pl. 4, f. 13-16, O. corpore ovato, depresso, lœvigato ; brachiis inœæquali- bus, pro longitudine, 4, 3, 2, 4 : acetabutis intuüs lœvigatis : testd ovatd, compressé , suprà rugosd ; posticè rotundatà ; rostro brevi , caduco. Dim. Longueur totale, 475 mill. Par rapport à la lon- gueur : longueur du corps, #2; largeur du Corps, 7 5 longueur de la coquille, 420 mill. Par rapport à la longueur : largeur, 2. Animal large, court, lisse ; nageoires charnues, s’élargissant sur les côtés. Tête grosse, courte, plus large que longue, mon- trant en dessus deux cirrhes élevés et quelques autres petits. Bras sessiles assez courts, robustes, pourvus de cupules alter- nant sur quatre lignes, dont le cercle corné entier est lisse. Bras tentaculaires fortement élargis , munis de cupules obliques sur six lignes alternes, à peu près égales à l'extrémité de la mas- sue; mais, sur la partie la plus large, on remarque une ligne médiane de cinq très-grosses cupules, sur les côtés desquelles sont deux lignes de cupules plus petites, mais plus grosses en- core que les autres ; cercle corné des plus grosses, presque ré- guber, non oblique, lisse en dedans. Cercle corné des cupules de la base de la massue, armé, à son pourtour, de dents très- aiguës. Couleurs. Ornée sur le dos de bandes transversales noires, qui se bifurquent et disparaissent sur les côtés. Assez près du bord, de très-petites taches blanches. Coquille élargie et arrondie en arrière, un peu acuminée en avant; dessus lisse , et demi-cartilagineux sur ses bords, ainsi que Sur une partie en croissant de l'extrémité inférieure; le reste testacé, très-rugueux , surtout à la partie moyenne; en avant, ces rugosités forment des lignes qui suivent la forme MOLLUSQUES T, I. 18 274 CÉPHALOPODES. de l'accroissement des loges successives, et sont presque nulles sur les côtés. Sur la ligne médiane est une partie plus convexe, marquée, de chaque côté, d’une dépression qui, d’abord large en avant, diminue et se termine en pointe, en venant se per- dre aux parties inférieures. Dans le jeune âge, on remarque une longue pointe rostrale obtuse, droite, qui, chez les vieux individus, est entièrement enveloppée par le cartilage infé- rieur. Dessous, convexe antérieurement, concave en arrière; bordure demi-cartilagineuse ou testacée, très-étroite en avant et sur les côtés, très-large et dépassant de beaucoup les loges en arrière. Partie supérieure de la dernière loge lisse, occu- pant près de la moitié de la longueur dans les jeunes sujets, seulement le tiers chez les adultes, pourvue d'une légère dé- pression longitudinale, médiane. Lignes des locules arrondies, ou légèrement échancrées à leur sommet, très-régulières au jeune âge, ondulées chez l'adulte. Cette partie, assez convexe, est pourvue d’une dépression sur le milieu de la longueur. Rapp. et diff. — Cette espèce se rapproche plus de la S. hierredda que de toutes les autres. Elle s’en distingue par le cercle corné des bras sessiles, lisses, et par quelques autres différences signalées à la S. hierredda. Hab. L'océan Atlantique, sur les côtes d'Europe et d’Afri- que ; la Méditerranée. Expl. des fig. PI. 12, fig. 4, animal réduit; fig. 2, partie convexe de l’intérieur du corps à l'appareil de résistance; fig. 3, partie concave de l'appareil à la base de la tête; fig. 4, cercle corné des cupules des bras sessiles ; fig. 5, cercle corné des cu- pules des bras tentaculaires. PI. 43, fig. 43, coquille d’un jeune embryon, fortement grossie; fig. 14, la même, vue en dessus, montrantles loges aériennes; fig. 45, coupe transversale des loges aériennes grossies ; fig. 16, coupe longitudinale des loges aériennes grossies. N° 9. SEPIA ORBIGNYANA, Férussac. Pl. 43, fig. 3, 4. Sepia Orbignyana, Féruss., 1826, d'Orbigny, Tabl, méthod, des Céph., p. 66; Ann, des Sc, nat. G. SEPIA, 275 Sepia Orbignyana, Blaïinv., Faune franç, p, 19, Idem, d'Orb. et Féruss., 1839, Céphal, acét., Seiches, pl. 5, pl. 27, fig. 1-2. Idem, d’'Orb, , 1845, Paléont, univ., pl. 4, fig. 3, 4. Pal, étrang. , pl. 4, f. 3,4. S. corpore oblongo, elongato, lœvigato ; pinnis angustatis ; brachiis sessilibus inœqualibus, pro long.,1,4,3, 2; brachiis tentacularibus , acetabulis inæqualibus ; test& elongatd, ro- sed, Supra sulcatà, granulosà ; anticè acuminatd, posticè rotuñdatà , rostralà ; rostro elongato, recurvo. Dim. Longueur totale, 220 mill. Par rapport à la lon- gueur : longueur du corps, 4% ; largeur du corps, 2L; 1 dt 410 mill. Par rapport àla longueur dr Pr UE Animal. Corps oblong, un peu déntités lisse. Nageoires étroites, minces, plus larges en arrière. Tête très-grosse, plus large que longue. Bras sessiles courts, tous triangulaires, pour- vus de cupules subsphériques sur quatre lignes aux bras infé- rieurs. Aux trois paires de bras supérieurs, les cupules sont sur deux lignes à la base. Cercle corné entier. Bras tentaculaires grêles, élargis en massue lancéolée. Cupules occupant la moi- tié de la largeur sur cinq lignes; la médiane est composée de cinq à six très-grosses cupules. Couleurs : blanche en dessous; la tête et le dessus du corps couverts de très-petits points vio- lacés. La coquille est rose en dessus. Coquille déprimée, étroite et acuminée en avant, diminuant de la moitié antérieure, jusqu'à l'extrémité, qui est un peu élar- gle, arrondie et armée d'un très-long rostre arqué, comprimé, tranchant en dessous, aigu, courbé en haut. Dessus presque plan, droit, surtout à la partie antérieure , courbé à son extré- mité; sa surface, légèrement chagrinée sur les côtés’, vers le milieu de sa longueur, est marquée Fe forts sillons, interrompus, obliques de haut en bas, et de dehors en dedans; sur sa partie médiane se remarque une dépression longitudinale. Dessous convexe au tiers antérieur, concave en arrière, pourvu tout autour de lames cornées, d'abord étroites, puis s’élargissant au-dessous de la partie la plus large, et venant former des es- pèces d'ailes à l'extrémité. Partie supérieure à la dernière loge, 276 CÉPHALOPODES. occupant le tiers antérieur de la longueur. Lignes des locules droites, transversales au milieu, arrondies sur leurs bords, sans dépression médiane, mais ayant un sillon de chaque côté. Rapp. et diff. — Cette seiche appartient à la même série que les S. capensis et elegans, par sa nageoire, n'arrivant pas jusqu'au bord du corps, par sa forme élancée, par sa co- quille allongée, par l'inégalité de ses cupules ; mais elle se distingue des deux par le fort rostre de sa coquille, le manque de sillon en dessous de celui-ci ; et de la seconde en particu- lier, par sa nagcoire plus séparée en arrière, son oreille ex- terne oblique ; par le nombre de cupules de ses bras sessiles, ainsi que par tous les détails de sa coquiile. Hab. L'océan Atlantique , à l'île de Noiïrmoutiers , à l'île de Ré, à Quiberon; la Méditerranée, à Naples. Expl. des fig. PI. 13, fig. 3, coquille de grandeur natu- relle, vue en dessous; fig. 4, la même vue de profil. N° 410. SEPIA RUPELLARIA, d'Orbigny. Sepia rupellaria, d'Orb. et Féruss., 1839, Céphal. acét., Seiches, pl. 3, fig. 10-13. S. testé elongatà , depressd, tenui, arcuatà, suprà bisul- caiä , posticè longiludinaliter unicostatà , sublüs concavä. Dim. Longueur, 60 mill. Par rapport à la longueur : lar- geur 2 Animal ? Coquille très-étroite, très-déprimée, très-arquée en’arrière, très-prolongée et acuminée en avant, élargie au tiers antérieur, et de là s'amincissant graduellement jusqu'ason extré- mité obtuse, arrondie et sans ailes latérales. Dessus peu convexe, lisse autour; marqué, sur le milieu de sa surface, d'une partieplus élevée, rugueuse, circonscrite par une espèce de rebord. Près de l'extrémité postérieure s'élève une crête médiane tranchante longitudinale, qui va se terminer à la partie rostrale. Deux sillons circonscrivent une côte médiane longitudinale, qui oc- cupe toute la longueur. Dessous convexe en avant, entouré, sur les bords, d'une très-étroite lame testacée égale. Partie supé- rieure de la dernière loge en croissant allongé, pourvue d'une G. SEPIA. 274 dépression longitudinale médiane et occupant le tiers de la lon- gueur. Lignes des locules très-rapprochées, légèrement si- nueuses, arrondies au milieu; marquées sur leur ensemble d'une dépression médiane longitudinale. Couleur rosée en des- sus , blanche en dessous. Rapp. et diff. — Cette espèce a les plus grands rapports de forme avec la S. elegans; mais la coquille en diffère par son ensemble plus allongé, par le manque d'ailes latérales à son extrémité, et par sa surface supérieure, marquée d’une crête élevée médiane. Hab. L'océan Atlantique, à l'ile de Noirmoutiers et aux en- vrions de La Rochelle , d'Orb. Espèces de l'océan Atianéique (côtes d'Afrique). N° 411. SEPIA BERT&ELOTI, d'Orbigny. Sepia Bertheloti, d'Orb. et Féruss., 1835, Monog. des Céphal, acét., pl. 11, pl. 23. Idem , d'Orbigny, 1839, Moll. des Canaries, p. 24, n° 6, pl. 11. S. corporeelongato, subcylindrico, lævigato; pinnis angus- tatis; brachiis gracilibus, inæqualibus, pro longitudine pa- rium brachiorum, 4, 2, 4,3 ; testà elongatd, suprà tenuiter rugosé, anticè acuminatà, posticè rostratà ; rostro elongato, acuto. Dim. Longueur qe 313 mill. Par Eu à la longueur : longueur du corps, ÀT; largeur du corps, #7; Mans de la le 97 mill. Par rapport à la longueur : Ér TL Animal très-allongé, svelte; corps oblong, déprimé, obtus en arrière, acuminé en avant. Nageoires étroites, qui vont en aug- mentant de largeur vers les parties postérieures, où elles forment, de chaque côté, une languette. Tète assez courte; oreilles ex- ternes marquées par un très-petit orifice sans bourrelets. Bras sessiles longs, grêles, pourvus de cupules déprimées, pédoncu- lées, sur quatre rangées alternes, égales. Bras tentaculaires longs, grêles, pourvus d'une large membrane natatoire. Cupules sur cinq lignes alternes, dont la médiane est composée de plus grosses. Cercle corné oblique, orné de dents à son pourtour ex- 978 CÉPRALOPODES, terne. Couleurs : la partie supérieure fortement teinte d'une couleur rougeàtre, violacée; sur les côtés du dos, une multi- tude de taches allongées, blanches, obliques, qui ne s'étendent pas au delà d'une ligne jaune régnant sur les côtés du corps. Coquille déprimée, très-longue, très-étroite, fortement acu- minée en avant, élargie au tiers antérieur, puis de là s'élargis- sant de plus en plus pour former les ailes latérales postérieures. Cette partie terminée par un rostre long, aigu, arrondi, incliné vers le haut. Dessus convexe, lisse sur les côtés , testacé et très- finement rugueux sur les côtés, les lignes des locules toutes apparentes et régulières; sur la ligne médiane, une partie con- vexe, circonscrite de deux dépressions latérales, augmentant de largeur de l'extrémité au sommet. Dessous convexe au quart an- térieur, concave à l'extrémité postérieure; bordure cartilagi- neuse, étroite au tiers antérieur, de là vers le bas, très-large; se réunissant sur le rostre; partie supérieure de la dernière loge occupant beaucoup moins du quart de la longueur totale; sa superficie est très-finement vermiculée, et concave sur la li- gne médiane. Lignes des locules formant en avant un angle à sommet émoussé , légèrement ondulée ; leur ensemble est mar- qué de quelques indices de dépressions rayonnantes de la base au sommet. Couleurs : légèrement rosé en dessus, le reste blanc. Rapp. et diff. — Par ses cupules inégales aux bras tentacu- laires, cette espèce appartient au même groupe que la Sepia of- ficinalis ; mais elle se distingue nettement de toutes les autres de cette série, par sa forme très-allongée, par ses nageoires étroites, et surtout par sa coquille, qui, quoique pourvue d'un rostre, est très-Ctroite ; elle en diffère encore par le grand élar- gissement de ses ailes inférieures, ainsi que par la finesse des rugosités de ses parties supérieures. Hab. L'océan Atlantique, sur les côtes de Ténérife, d'Orh, N° 12. SEPIA HIERREDDA, Rang. Sepia hierredda, Rang, d’Orb. et Féruss., 1835, Seiches, pl. 13. Idem, Rang , Magasin de zoologie, p. 75, pl. 100. G. SEPIA. 279 Sepia hierradda , ®Orb.,1838 , Moll. des Canaries, p. 21, n° 5. Idem, d'Orb. et Féruss., 1839, Céphal. acét., p. 268, n° 2, Seiches , pl. 13 et pl. 18, S. corpore ovato, depresso, subtuberculato ; pinnis latis ; brachiis crassis, inœqualibus , pro longitudine, 4, 3,1, 9; testä ovatd , compressé , suprà rugosd, anticè acuminaté , posticè rotundatä , rostratà ; rostro elongato, curvato. Dim. Longueur totale, 645 mill. Par rapport à la longueur : longueur du corps, > largeur du corps, * ; longueur de l'osselet, 100 mill. Par rapport à la longueur de losselet : largeur , Animal court, massif. Tête pourvue d'un cirrhe sur chaque œil. Oreille marquée par une crête longitudinale et une autre transversale. Bras sessiles inégaux, munis de cupules alternant sur quatre lignes, dont le cercle corné est armé de petites dents. Bras tentaculaires pourvus de cupules très-inégales sur six{ lignes, dont au milieu on en compte six très-grosses. Cer- cle corné à bords entiers. Couleurs : marbré de brun et de jaune; entremêlé de taches blanches; une série de six taches blanches linéaires, sur les côtés. Coquille voisine de la S. officinalis. Sa forme est la même ; elle est seulement un peu plus étroite et plus acuminée en avant. En dessus, les rugosités, le bord cartilagineux sont sem- blables ; mais le rostre, plus long , persistant à tous les âges, est aigu, légèrement relevé en haut, et pourvu d'un bour- relet à sa base. Dessous, dans les mêmes formes; le dessus de la dernière loge occupant toujours, à tous les âges, la moitié de la longueur totale ; ligne des locules très-ondulée, échancrée en dessus. Cette partie est comme radiée, du sommet vers le haut, de légères dépressions, et d'une saillie médiane longitudinale. Rapp. et diff. — Voisine de la $. officinalis, cette espèce en diffère : par les légers tubercules des taches du corps; par la crête cervicale et celle de l'oreille ; par le cercle corné des cupules des bras sessiles, armés de dents; enfin, par les lé- gères différences que j'ai signalées dans la coquille. 280 CÉPHALOPODES. lab. L'océan Atlantique, sur les côtes d'Afrique, au cap de Bonne-Espérance , à Ténériffe. N° 13. SEPIA ORNATA, Rang. PI, 49, f. 12. P]. 43, f. 4, 2. Sepia ornata, Rang, 1837, Magasin de zoologie, p. 76, pl. 101, Idem , d'Orb. et Féruss., 1839, Céphal. acét., pl. 22, Idem , d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 3, fig. 12; pl. 4, fig. 1, 2; Pal. étrang., pl. 3,1. 12; pL 4, £ 1, 2. S. corpore ovato, brunneo, albo maculalo; pinnis latis ; brachüs crassis, inæqualibus, pro longitudine, 4,3, 1, 2; testé oblongo-elongaté, compressé, suprà rugosd, anticè obtusd , posticè alatà. Dim. Longueur totale, 200 mill. Par TAPPÉrRAIER EEE longueur du corps, +; largeur du corps, 555; Racer cel la ble 74 mill. Par rapport à la longueur : largeur, À. Animal oblong, allongé. Corps très-lisse, étroit, obtus en arrière. Nageoires très-larges, commençant à 6 millimètres du bord antérieur du corps, s’élargissant en arrière. Tête courte. Oreille externe entourée de larges bourrelets. Bras sessiles as- sez courts, pourvus de cupules globuleuses, obliques, placées sur quatre lignes alternes très-régulières, dont le cercle corné est lisse à son petit bord, armé de dents courtes peu inégales à son côté le plus large. Bras tentaculaires legèrement élargis en fer de lance, munis de cupules très-petites, peu obliques, égales en grosseur, très-serrées, et alternant d'une manière régulière sur huit à dix lignes, dont le cercle corné a quelques dents. Couleurs : toutes les parties supérieures couvertes de petits points violacés, plus rapprochés sur la ligne médiane. Coquille très-allongée, droite, un peu plus large vers le mi- lieu de la longueur , de là diminuant vers le haut, où il forme une surface arrondie, et vers le bas, où il est terminé par des ailes assez larges, un peu anguleuses, à la partie médiane de leur réunion. Dessus un peu convexe; le bord cartilagineux se continue en arrière, sans s'élargir, jusqu'à la naissance de l'aile; le reste fortement rugueux ; sur la ligne médiane est une saillie longitudinale, circonscrite de chaque côté par un sillon G. SEPIA. 281 bien marqué; point de rostre. Dessous fortement convexe, vers la moitié de sa longueur, un peu concave en arrière, où les ailes dépassent de beaucoup la partie loculée. Dessus de la der- nière loge finement vermiculé, occupant quelquefois la moitié de la longueur totale, marquée d’une très-légère dépression médiane supérieure. Lignes des locules très-ondulées, montrant trois saillies médianes ; leur ensemble est très-convexe au milieu, et marqué d'une lègère dépression médiane longitu- dinale. Rapp. et diff. — 1] est peu d'espèces qui aient plus de rap- ports entre elles que celles-ci et la S. inermis, par la largeur des nageoires, les détails extérieurs des bras sessiles, des bras tentaculaires ; mais la S. ornata s’en distingue par des formes plus élancées, plussveltes, par une membrane buccaledifférente, etsurtout par une coquille toujours bien plus allongée, plus con- vexe, moins sillonnée en dessous, et dont l'aile terminale est plus étroite, proportion gardée avec le reste, et surtout dépas- sant beaucoup plus la partie loculée. Hab. L'océan Atlantique, sur les côtes d'Afrique, à Gorée, au Sénégal. Expl. des fig. PI. 12, fig. 12, extrémité d’un bras tenta- culaire. PI. 143, fig. 4, coquille de grandeur naturelle, vue en dessous; fig. 3, le même vu de profil. N° 14. SEPIA TUBERCULATA, Lamarck. PI. 12, fig. 411. Sepia tuberculata, Lamarck, 1799, Mém. de la Soc. d’hist. nat. de Paris, t. I, p'9Npl 1 fr. 146. Idem , Bosc, 1802; Buff. de Déterville, Vers, t. I, p. 45. Seiche tuberculée, Montfort, 1805; Buff. de Sonnini, Moll., t. I, p. 274, Pl:7e Sepia tuberculata, Lamarck, 1822, Anim. sans vert.,2*édit.,t. VII, p. 668, n° 2- Idem, Blainv., 1827, Dict. des Sc. nat., pl. crypt., fig. 2 à 6. Idem , Blainv., Malac. atl., pl. 1, fig. 2 à 6. Sepia papillata. Quoy et Gaimard, 4832, Voyage de l’Astrolabe, Zoolog., t. 171, p. 61, pl. 1, fig. 6 à 14. Sepia mamillata, Leach, mss. Sepia tuberculata, Desh., 1832, Encyc. méthod.,t. III, p. 945, n° 2. Idem , d’Orb. et Féruss., 1839, Céphal. acét., Seiches, pl. 3 ter, pl. 4 bis, pl. 6, pl. 17, fig. 13-15, Idem, d'Orb., 1845, Paléont, univ., pl. 3, fig. 11. Pal. étrang., pl. 3, f. 11. 282 CÉPHALOPODES. S. corpore ovalo, tuberculato ; pinnis angustatis; brachiis crassis, inæqualibus, pro longitudine, k, 3,2 ,1; testé ovatd, compressé, anticè posticèque obtusd. Dim. Longueur rap 510 mill. Par PAPE longueur : longueur du corps, <£-; largeur du corps, 4; longueur de la coquille, 420 mill. Par rapport à la longueur : largeur, 5%. Animal très-épais, ovale, renflé, couvert partout, en des- sous, de tubercules très-inégaux plus où moins divisés par lobes. Dessous lisse sur la ligne médiane et sur les bords. Nageoires étroites. Tête très-grosse, couverte en dessus, sur les côtés et autour des yeux, de tubercules, lisses en des- sous. Bras sessiles courts, inégaux, munis de cupules,"alter- nant sur quatre lignes, dont le cercle corné a les bords entiers. Bras tentaculaires fortement élargis en massue à leur extré- mité, pourvus de cupules sur cinq lignes alternes. On remarque sur la ligne du milieu, quatre grosses cupules, dont le cercle corné des grosses cupules n’est pas oblique et entier. Cou- leurs : toutes les parties couvertes de tubercules sont violet foncé, le reste blanchître. Coquille très-déprimée, élargie et presque également ar- rondie à ses extrémités. Dessus lisse et demi-cartilagineux sur ses bords et à sa base, le reste peu bombé, très-rugueux, légè- rement marqué de lignes arquées de l'insertion des loges et de rayons peu apparents divergeant de la base au sommet. Des- sous très-concave partout; bordure cartilagineuse testacée, très- large en arrière, étroite en haut. Partie supérieure de la der- nière loge, lisse, occupant un septième de la longueur, formant un croissant étroit, à extrémités aiguës, pourvu d’une légère dépression médiane. Lignes des locules sinueuses, formant une partie de cercle, cette même région étant d’ailleurs pourvue d’une ligne déprimée médiane, légèrement marquée de sail- lies latérales. Rapp. et diff. — Elle se distingue de toutes les autres par les tubercules dont elle est hérissée en dessus, ainsi que par la erande compression de sa coquille. G. SEPIA. 283 Hab. Le cap de Bonne-Espérance. Hist, J'y réunis les S. papillata, Quoy et Gaim., et ma- mallata, Leach. Expl. des fig. PI. 12, fig. 11, Bras tentaculaire vu en des- sus. N° 15. SEPIA CAPENSIS, d'Orbigny. Sepia capensis, d'Orb., 1826 ; Seiches, pl. 7, fig. 4, 8. S, australis, Quoy et Gaimard, 1832, Voyage de l’Astrolabe, Zool., p. 70, pl 5,f. 3, 7; non Australis, d'Orb., 1826, S, capensis, d'Orb. et Féruss.. 1839 , Céphal acét., pl. 7, fig, 1-3; pl, 12, fig. 7, 11; pl. 17, fig. 18, 19, S. corpore ovato , lœvigato ; pinnis posticè dilatatis; bra- chris subulatis, inæqualibus ; testà oblongo-elongatä, anticè dilatatä , posticè acuminaté, rostratd. Dim. Longueur, pu mill. Par JPPRUE à la longueur : longueur du corps, =; largeur du corps, À#; A . la ile. 45 mill. Par rappert à ia longueur : liréenrs Lo. Animal assez allongé. Corps ovale-oblong, lisse. Tête grosse. Bras sessiles assez courts et forts, pourvus de cupules subsphériques, pédonculées, très-inégales en grosseur ; celles du milieu plus grosses. Bras ten mp très-peu élargis à leur extrémité, pourvus de cupules peu obliques sur trois li- gnes ; la ligne médiane en montrant trois beaucoup plus grosses que les autres ; le cercle corné des grosses cupules peu oblique, dentelé sur son bord interne. Couleurs : sur le corps rouge- brun, parsemé de petites taches bleuâtres; les nageoires sont blanches. Coquille très-déprimée, élargie et acuminée en avant, élargie à son tiers supérieur, et de là diminuant graduellement jus- qu'à son extrémité, très-obtuse, terminée par un rostre sail- lant et aigu. Dessus presque lisse, sur la partie cartilagineuse de ses bords, et sur les côtés. Le milieu légèrement testacé, pourvu, vers la base, de quelquesstries longitudinales; mais ces stries n'existent que sur le sommet du large sillon marqué de dépressions latérales, qui s'étend du sommet à la base. Dessous très-peu renflé en avant, très-concave partout ailleurs; bor- 284 CÉPHALOPODES. dure cartilagineuse très-étroite; partie supérieure de la der- nière loge occupant un peu plus du quart de la longueur to- tale, très-finement ridé d’une manière irrégulière, et marqué de trois dépressions très-profondes, une médiane, deux laté- rales, laissant entre elles deux larges parties élevées, et se continuant sur toute la longueur de la coquille. Lignes des locules très-régulières, formant trois saillies, une médiane, deux latérales, ce qui les rend fortement ondulées. Rapp. et diff. — Par sa forme allongée et par sa coquille, cette espèce se rapproche beaucoup de la S. Orbignyana , et de la S. elegans; mais elle s’en distingue par le manque d’ex- pansions latérales de l'extrémité inférieure de la coquille, par les trois rainures profondes du dessous de celui-ci, ainsi que par les cupules de ses bras tentaculaires. Hab. Les environs du cap de Bonne-Espérance, sur le banc des Aiguilles. N° 16. SEPIA VERMICULATA, Quoy et Gaimard. Sepia vermiculata, Quoy et Gaimard, 1832, Voyage de lAstrolabe, Moil., t. IT, p. 64, pl. 1, fig. 1-5. Idem, d’Orb. et Fér., 1839, céph. acét., Seiches, pl. 3 bis. S. corpore ovato, lævigato, anticè aculo ; pinnis latis, ru- bro punctatis ; brachris elongatis, inæqualibus , pro longitu- dine, 4, 3,2, 1 ; testä oblongo-ovaté, posticè rostratd ; rostro obluso. Dim. Longueur totale, 370 mill.; longueur de la coquille, 87 mill. Par rapport à la longueur : largeur, 57. Animal très- élargi. Corps large, terminé en pointe en avant. Nageoires larges, commencant à la partie antérieure du corps, largement séparées postérieurement; au milieu une saillie du rostre. Tête large. Bras sessiles, courts, épais à leur base, couverts de quatre rangées de cupales, leur cercle corné sans dents. Bras tentaculaires cylindriques, dépassant le corps de près d’un tiers; leur extrémité, en massue aplatie, porte un grand nombre de cupules, dont huit ou dix sont plus grandes; leur cercle corné est entier. Couleurs : le corps en G. SEPIA. 285 dessus, sur un fond jaunâtre, présente des lignes vermiculées, transverses, de couleur rouge-brun ; le milieu du dos est d’un brun-foncé, le dessous du corps jaune, piqueté de brun- rouge. Coquille ovale-oblongue, ressemblant beaucoup à celle de la S. hierredda. Rapp. et diff. — Je connais trop peu cette espèce pour éta- blir aucune comparaison. Ses principaux caractères distinctifs n'étant basés, d'après M. Quoy, que sur sa couleur, je n’y atta- che pas beaucoup d'importance : il serait même très-possible que cette seiche ne füt qu'un individu de la $. hierredda de M. Rang. Hab. Le cap de Bonne-Espérance. Espèces de la Méditerranée et de l’Adriatique. SEPIA CFFICINALIS, Linné. Voy. p. 272, n° 8. SEPIA ORBIGNEANA, Féruss. Voy. p. 274, n° 9. N° 17. SEPIA ELEGANS, d'Orbigny. PI. 42, f. 6, 8. Sepia elegans , d'Orb., 1826, Seiches , pl. 8, fig. 1-5. Idem , Blainv., 1827, Dict. des Sc. nat., t. XLVIII, p. 284, Idem, Blainv., 1827, Faune franc., p. 19. Idem, Rang, 1837, Mag. de zool., p. 74, p. 99. Idem, d'Orb. et Féruss., 1839 , Céphal. acét., Seiches, pl. 8, fig. 1-5; pl. 27, fig. 3-6. Idem, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl, 3, fig. 6-8. Pal. étrang., pl. 3. S. corpore ovato-oblongé , lœvigaté, anticè acuminatà ; pis angustatis; brachis elongatis, inæqualibus, pro lon- Gitudine, 4,3, 1,92; testd elongat&, arcuatd, antice dilatatä, acuminatà , posticè angustatà, alat&, supra cristatà. Dim. Longueur totale, 430 mill. Par rapport à la lon- gucur : longueur du corps, #3; largeur du corps, Ê ; longueur de l’osselet, 48 mill. Par rapport à la longueur : largeur, 5. Animal très-svelte. Corps oblong, lisse, très-allongé. Na- geoires très-étroites, ne formant qu’un léger bourrelet autour du corps. Tête grosse, plus large que longue, lisse. Bras ses- siles, assez courts, pourvus de cupules subsphériques, obliques 286 CÉPHALOPODES. sur quatre lignes, aux bras de la quatrième paire, mais les deux médianes plus grosses que les latérales ; à l'extrémité de ces bras, les quatre lignes se confondent et n’en forment plus que deux, la deuxième et la troisième paire ont des cupules sur deux lignes à leur base. Bras tentaculaires longs, élargis en petite massue obtuse, munis de cupules sur cinq lignes, et dont trois sont très-grosses. Cercle corné peu oblique, dentelé sur son bord interne. Couleurs : rouge-brun, marbréet nuancé de laque et de jaune. Coquille déprimée, arquée en arrière, très-étroite, élargie et acuminée en avant, très-étroite en arrière, où elle est termi- née par deux petites ailes latérales. Dessus, lisse autour; le milieu très-rugueux, avec des indices de stries latérales inter- rompues ; sur la ligne médiane est une partie élevée, formée de deux dépressions, qui se continuent du haut en bas, où l'on remarque une crête médiane longitudinale, Dessous assez con- vexe aux deux cinquièmes de la longueur ; de là, concave; de chaque côté, convexe au milieu avec une dépression profonde médiane ; bordure cartilagineuse, étroite en avant, puis s élar- gissant sur les côtés, de manière à venir former les ailes ter- minales. Partie supérieure de la dernière loge, occupant le tiers de la longueur, très-finement vermiculée, avec une dé- pression médiane longitudinale. Lignes des locules formant un angle assez obtus et sinueux au sommet. Couleur : rosé en dessus. Rapp. et diff. — Par l'allongement du corps et de la co- quille, cette espèce a du rapport avec la S. capensis, mais il est facile de l'en distinguer par ses nageoires étroites partout, par l'oreille externe, par la longueur respective des bras ses- siles, et surtout par l'irrégularité des rangées des cupules, ainsi que par les ailes de sa coquille. Iab. La Méditerranée et l'Adriatique, près de Messine, Ma- laga , sur la côte d'Alger, ete. . Expl. des fig. PI. 12, fig. 6, intérieur des bras sessiles pour montrer la forme des séries de cupules ; fig. 7, extrémité G. SEPIA. R 287 d’un bras tentaculaire grossi; fig. 8, partie de la tête pour montrer, & l'oreille, b orifice de l'ouverture lacrymale, c l'œil. Espèces de la mer Rouge. N° 48. SEPIA SAVIGNYI, Blainville. Sepia oflicinalis, Audouin, 1827, Expl. somm. des PI. d’Egyp., pl. 5, pl. 1, fig. 3. SJ. Savignyt, Blainv., 1827, Dict. des Sc. nat., t. XLVIII, p. 285, S. Savignyana , Féruss., 1828 , pl. de Seiches, pl. 4. S. Pharaonis, 1831, Ehremberg, Symbolæ physicæ, An. Mollusca Cepha- lopodæ , Sepiacæ, n° 1. 5, Savignyi, d'Orb. et Fér,, 1839, Céphal. acét., Seiches, pl. 4. S. corpore ovato-oblongo ; pinnis lalis, æqualibus ; bra- chis crassis, inæqualibus, pro longitudine, 4, 3, 2,1. Dim. Longueur totale, 230 mill. Par rapport à la lon- gueur : longueur du corps, 3; largeur du corps, 2. Animal allongé. Corps plus long que large, ovale, lisse en dessous ; dos orné de cirrhes triangulaires formant une série sur les côtés. Nageoires larges occupant toute la longueur du corps. Tête grosse et courte. Bras sessiles, assez longs, fort inégaux, augmentant de longueur des supérieurs aux inférieurs. Le cercle corné est denticulé. Bras tentaculaires élargis en mas- sue à leur extrémité, ornés de dix rangées de cupules, dont les deux médianes sont plus grosses que les autres; lé cer- cle corné également denticulé. Couleurs : brune tirant sur le vert, interrompue sur le dos par des lignes blanches et réti- culées. Coquille ? | Rapp. et diff. — Par les cirrhes de son dos, cette es- pèce se distingue nettement de toutes les autres seiches con- nues. Hab. La mer Rouge à Tor (Arabie du Sinaï ou Pétrée) et sur les rivages d’Abyssinie. Hist. Peut-être cette espèce est-elle formée sur l'animal d'une des espèces suivantes de la mer Rouge. N° 19. SEPIA GiBBoSA, Ehremberg. Sepia gibbosa, Ehremberg, 1831, Symbolæ physicæ , Sepia, n° 2. S. testé elongatd, infra gibbosd , anticè posticèque ob- tusd. 288 CÉPHALOPODES. Dim. Long., 80 mill.; larg., 25 mill. « Coquille de la forme d'un navire. Presque au milieu de sa « face inférieure, une grande gibbosité calcaire en saillie. De « plus, l'os même est, en raison de sa longueur, plus étroit que « les autres os de seiche, que nous connaissons, et ne se dis- « tingue par aucune pointe postérieure. Ces vestiges pourraient « bien indiquer une Sepia d’un genre différent des seiches or- « dinaires. » Ehremberg. Rapp. et diff.— On voit, par ce qui précède, que la S. gibba de M. Ehremberg diffère de la S. Lefebrei par une forme bien plus étroite, plus rapprochée de celle du S. elongata d'Orb., dont elle se distingue encore , néanmoins, par le manque de rostre postérieur. Hab. La mer Rouge, près d'Hama. N° 20. SEPIA LEFEBREI, d'Orbigny. PI. 43, f. 5-6. S. Lefebrei, d’'Orb., 1839 , Céphal. acét., pl. 24, fig. 1-6, Idem, d’Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 4, fig. 5-6. S. testà ovato-oblongä, anticè posticèque rotundaté , supra concentricè rugos@, sublüs gibbosd, elevatä, lim- batd. Dim. Longueur dela coquille , 405 mill. Par rapport à la longueur : largeur , $£.. Animal ? Coquille oblongue, arrondie à ses extrémités. Dessus très-peu convexe ou presque plan en avant, légèrement convexe en arrière, couvert partout de granulations peu élevées, oblongues , irrégulières, suivant les lignes d’accroissement concentriques ; néanmoins on aperçoit sur la partie médiane longitudinale, une légère saillie. Dessous fortement convexe au milieu, concave autour ; bordure testacée occupant tout le tour ; étroites en avant, s'élargissant au tiers antérieur, et de là se continuant sur la même largeur en se réunissant en arrière, et dépassant de beaucoup l’extrémité postérieure. Ces lames, en dedans, sont couvertes d'une couche calcaire qui vient les renforcer sur la moitié de leur largeur. Partie supé- rieurc de la dernière loge , très-élevée , arrondie, convexe, G. SEPIA. 289 se continuant en arrière, de manière à laisser au milleu une partie conique très saillante, élargie d'arrière en avant. La couleur en est blanche. Rapp. et diff. —Cette espèce se distingue facilement de toutes les autres seiches par la direction de ses loges, beaucoup moins obliques, par l'espèce de gibbosité que forment ces mêmes lo- ges sur le milieu de la coquille. Elle se distingue de la S. elon- gata par le manque de rostre, par sa forme beaucoup plus large. J'avais pu croire que c était la S. gibbosa de M. Ehrem- berg , mais il {décrit la sienne comme ayant trois pouces de long et un pouce de large : ainsi il ne peut y avoir identité. Hab. La mer Rouge, près de Cosseir. (M. Lefèbre.) Expl. des figures. PI. 13, fig. 5, coquille réduite vue de profil; fig. 6, coupe transversale. N° 91. SEPIA ELONGATA, (l’Orbigny. PI. 43, fig. 7-10. S. elongata, d'Orbigny et Fér., 1839, Céphal. acét., Seiches, pl. 24, fig. 7-10, Idem, &'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 4, fig. 7-10. Pal. étrang., pl. 4, f. 4-10, S. testà elongatissimd , angustaté , sublus gibbosuld , anticè acuminalà , posticè alaid, rostratd; rostro elongaio , aculo. Dim. Longueur de la coquille, 54 mill. Par rapport à la longueur : largeur, FE. Animal? Coquille très-allongée, étroite, égale sur Îa longueur , acuminée en avant, élargie en arrière, et pourvue à cette partie d'une expansion aliforme qui l'enveloppe, et d'un fort rostre aigu et allongé. Dessus rugueux, pourvu d'une côte longitudinale médiane. Dessous très-renflé, gibbeux au milieu, bordé de lames étroites qui viennent former les expansions de l'extrémité. Dernière loge convexe obtuse ; l'empilement des loges forme une partie élevée conique. Rapp. et diff. —oisine de la S. gibba par la forme allon- gée et par la gibbosité de ses loges, cette espèce s'en distingue par la présence de son rostre. Hab. La mer Rouge, près de Cosseir. (M. Lefèbre). Expl. des fig. PI. 43, fig. 7, coquille vue en dessus; fig. MOLLUSQUES Te I. 19 290 CÉPHALOPODES. 8, la même vue en dessous; fig. 9, profil; fig. 40, coupe transversale. N° 92. SEPIA ROUXIE, d'Orbigny. Sepia Routtt, d'Orb, et Féruss., 1839, Céphal, acét., p, 271 , n° 3; Seïiches, pl. 19. S. corpore ovato, lævigato , anticè acuminato , posticè rotundato; pinmis latis ; brachiis elongatis inæqualibus , pro longitudine &, 3, 2, 1; testà ovato-oblongé , rugoso- tuberculatà , subtùs posticè incrassatd; rostro breu ob- luso. Dim. Longueur totale, 680 mill. Par rapport à la longueur : longueur du corps, #3; largeur du corps, 5; longueur de l'osselet 98 mill. Par rapport à la longueur, largeur, 5. Animal. Membrane buccale pourvue de cinq lobes saillants sur ses bords, et à sa partie inférieure d'un épaississement charnu sans lobes distincts. Les brides inférieures ne sont pas marquées en dehors. Oreille externe ayant pour orifice un petit trou. Bras sessiles munis de cupules sur quatre lignes, pourvus de cercles cornés armés de dents longues, aiguës au côté large. Bras tentaculaires ayant six rangées de cupules. Les dcux médianes sont composées de sept très-grandes , dont le cercle corné est armé de dents courtes à son pourtour. Cou- leurs: violet foncé en dessus , le pourtour plus pâle. Coquille allongée , élargie au milieu, puis s'amincissant aux extrémités ; la supérieure arrondie, l'inférieure acuminée, terminée par un rostre pointu , droit, renforcé à sa base, sur les côtés ; dessus lisse, et cartilagineux sur les côtés, le reste testacé , couvert de rugosités oblongues , saillantes , très-for- tes, irrégulières sur le milieu, suivant les lignes arrondies des locules en avant. Sur la ligne médiane est une légère con- vexité marquée par deux dépressions latérales ; dessous con- vexe au quart supérieur de la longueur, concave ailleurs ; bor- dure antérieure étroite , s'élargissant fortement à la moitié de la longueur , pour se rétrécir encore sur la partie rostrale. Par- tie supérieure de la dernière loge vermiculée en long, oceu- G. SEPIA. 2914 pant le quart de la longueur totale; sur la ligne médiane est une légère dépression longitudinale, Lignes des locules très-ré- gulières , formant, en avant, un angle peu aigu à côtés arron- dis. Leur ensemble est marqué, sur le milieu, d'un large sil- lon qui s'étend jusqu à la base. Un diapkragme très-épais , convexe , occupe toute l'extrémité de la cavité, et revient en recouvrement sur les locules , en en cachant une grande lon- gueur , laissant une cavité intermédiaire chez les jeunes indi- vidus, mais s appliquant dessus chez les vieux. Rapp. et diff. — Cette belle espèce a beaucoup de rapports, quant à la forme générale de son corps, avec la $. offici- nalis; mais elle s'en distingue par une saillie plus prononcée à son bord antérieur, par sa tête lisse , par ses bras plus al- longés , plus effilés, par les cupules de ceux-ci armées , par la disposition des grosses et des petites cupules de ses bras ten- taculaires. Sa coquille, du reste, la fait différer de toutes les Seiches par son diaphragme. Hab. Dans la mer Rouge et dans le grand Océan , à Bombay. Espèces du grand Océan. SEPIA ROUXII, d'Orb. Voy. p. 290, n° 22. Bombay. N° 93. SEPIA LATIMANUS, Quoy et Gaimard. Sepia latimanus , Quoy et Gaimard, 1832, Zoologie des Voy. de l’Astrolabe, t, II, p. 68. Ati, Moll., pl. 2, fig. 2, 11. S, Rappiana, Féruss., 1834 , pl. de Seiches, n° 10, S. latimanus, d'Orb. et Féruss., 1839, Seiches, pl. 12, fig. 1-6; pl. 17, fig. 16-17, S. corpore ovato, lævigato, anticè posticèque aculo; pinnis angustatis,cæruleo-limbatis ; brachiis elongatis, inæqualibus, pro longitudine 4, 3, 2, 4. Brachiis tentacularibus dilata- tis, valdè palmatis ; testd oblongd , anticè rotundald, pos- ticè obus, rostratä; rostro acuto. Dim. Longueur, 390 mill. Par rapport à la longueur : lon- gueur du corps, %%; largeur du corps, “% ; longueur de la co- quille, 424 mill. Par rapport à la longueur de la coquille; largeur, 55. 292 CÉPHALOPODES. Animal oblong. Corps épais, lisse, ovale, assez déprimé, acuminé en arrière, tronqué en avant. Nageoires peu larges, très-unies, commençant au bord même du corps. Tête courte, plus large que longue. Bras sessiles, grêles, quadrangulaires , pourvus de cupules, alternant sur quatre lignes, dont le cer- cle corné, arrondi, est armé intèrieurement de très-fines dents rapprochées. Bras tentaculaires, terminés par une large palette, munie de cupules sur cinq lignes alternes. A la partie la plus large se remarque une ligne de sept ou huit grosses cupules, sur les côtés desquelles en alternent d'autres, d'autant plus pe- tites qu’elles s'éloignent de la ligne médiane. Cercle corné des grosses cupules, oblique, lisse surles bords. Couleurs. Tout le corps en dessus est bleu plombé ; une bordure linéaire, près du bord des nageoires est bleue, ainsi que quelques petits traits transversaux sur les nageoires. Coquille déprimée , arrondie en avant, puis oblongue sur toute sa largeur, terminée inférieurement par un rostre long et aigu. Dessus convexe, rugueux partout, mais surtout sur les côtés, le milieu testacé et marqué de lignes arquées. Dessous convexe au tiers antérieur, concave à l'extrémité, avec ure bordure testacée et cartilagineuse , étroite en avant, plus large en arrière sur les côtés, puis rétrécie encore au milieu. Partie supérieure de la dernière loge occupant le üers de la longueur totale, marquée sur sa ligne médiane d'une très-légère dépres- sion. Lignes des locules, formant un ogive en avant, toutes très-régulières et rapprochées ; leur ensemble est marqué d’une dépression médiane longitudinale. Rapp. et diff.— Cette espèce a beaucoup d'analogie de forme avec le $. officinalis; mais elle s’en distingue facilement par le lobe libre qui s'étend en arrière de la massue de ses bras tentaculaires; sa coquille, quoique rapprochée de celle du S. officinalis, est plus oblongue. Ses locules sont plus appa- rentes, son rostre est beaucoup plus saillant. Hab. Le grand Océan, au port Dorey, à la Nouvelle-Guinée et aux îles Célèbes. G. SEPIA. 293 N° 24. SEPIA ROSTRATA, d'Orbigny. PI. 43, fig. 41,42, Sepia rostrata, d'Orb., 1826, pl. 8 des Seiches, fig. 6 Idem, d'Orb. et Féruss., 1839 , Céphal. acét.; Seiches, pl. 26. Idem, d'Orb., 1845, Paléont, univ., pl. 4, fig, 11, 12. Idem, Paléont. étrang., Blunf,11, 19, S. corpore crasso, rotundato, anticè angustato, posticè ob- tuso ; pins latis, postice dilatatis ; brachiis inæqualibus, pro longitudine 4, 3, 2,1 ; testä ovato-oblongé, rugoso-tubercu- lat, anticè acuminatä, posticè rostratà ; rostro elongato, compresso. Dim. Longueur er 270 mill. Par sk à la longueur : , 5553 largeur du corps, ##. Longueur de la édite; 90 mill. Par rapport à la longueur de la coquille : lar- geur, Animal court. Nageoires épaisses, étroites en avant, élargies en approchant des parties postérieures ; bras sessiles, longs, grêles, pourvus de cupules sphériques. Cercle corné très- petit, à bords lisses. Bras tentaculaires terminés par un très- court élargissement en fer de lance obtus; pourvu de cupules très-petites, pédonculées, égales en grosseur, sur un grand nombre de lignes dont le cercle corné est sans dents. Couleur : violacé foncé. Coquille déprimée , ovale-oblongue, plus large au milieu, acuminée en arrière et pourvue d’un très-long rostre, comprimé un peu, tranchant en dessus et en dessous, et courbé par en haut. Dessus légèrement convexe, marqué par deux larges dépressions qui laissent entre elles, sur la ligne médiane, une légère saillie longitudinale; couvert de fortes aspérités , par lignes arquées transverses. Dessous convexe, près du tiers antérieur, concave en arrière; dessus de la dernière loge vermiculé , uni sans dépression, occupant le quart de la longueur. Lignes des locules très-régulières formant trois pointes, dont la médiane est très-grande, correspondant à trois dépressions profondes de l’ensemble de leur surface, l’une mé- diane, large, et deux latérales. Un large diaphragme revient en 294 CÉPHALOPODES. avant, à la partie postérieure, et laisse entre lui et les locules une cavité conique profonde, Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue des S, inermais et ornata par sa coquille pourvue d'un rostre aigu ; elle se distin- gue aussi de la S. aculeata, qui possède ce dernier caractère, par la saillie anguleuse du bord de son corps, par des nageoi- res plus larges postérieurement, par les énormes expansions des deux lobes inférieurs de la membrane buccale ; par les cupules de ses bras sessiles, très-globuleuses avec leur cercle corné en- tier et très-haut, par la petite dimension des massues des bras tentaculaires, par la forme générale et tous les détails de sa coquille, Hab. Le grand Océan, à Bombay, à Trinquemale , à la Nou- velle-Hollande. Expl. des fig. PI. 43. fig. 14, osselet coupé en deux pour montrer Ja disposition des loges aériennes; fig. 12, rostre grossi et usé, pour montrer les lignes d'accroissement identi- ques à celles des bélemnites. N° 95. SEPIA AUSTRALIS, d'Orbigny. Sepia australis, d'Orb., 1836, Céphal, acét.; Seiches, pl. 7, fig. 4 (non aus- tralis, Quoy, 1832), S. testé elongatä, rugosd, anticè rotundatà ; posticè obtusd, rostratà ; rostro acuto. Dim. Longueur de l’osselet, 78 mill. Par rapport à la lon- gueur : largeur, 0. Animal? Coquille très-déprimée, oblongue, légèrement ar- rondie à ses extrémités. Couverte en dessusde granulationsd'au- tant plus prononcées, qu’elles sont postérieures, où elles forment des mamelons oblongs ; rostre pointu, assez long, courbé en des- sus, et entouré d’un bourrelet formé par l’agglomération des tu- bereules. Sur la ligne médiane est une légère saillie, creusée la- téralement de sillons à peine marqués. Dessous convexe au quart antérieur, concave en arrière; bordure calcaire en lames élargies vers la moitié de la longueur, de là elles vont se réunir à l’ex- trémité , au-dessous du rostre, où elles forment saillie. Partie G. SEPIA. 295 supérieure de la dernière loge, occupant le tiers de la longueur, lisse , avec une dépression médiane longitudinale. Lignes des locules légèrement anguleuses, régulières, marquées, sur leur ensemble, d’une dépression longitudinale médiane. Sa couleur est rosée en dessus, blanche en dedans. Rapp. et diff. — Par l’ensemble de sa coquille, cette espèce a de l’analogie avec la S. Zatimanus ; mais elle en diffère par plus d’allongement, par des rugosités plus marquées, vers les parties inférieures, par sa partie antérieure plus aiguë. Elle a aussi des rapports avec la S. Orbignyana, tout en s’en distin- guant par sa forme plus arrondie aux extrémités, par plus de largeur, par son rostre arrondi, par ses lames non ailées, par la dépression de sa ligne longitudinale. Elle se distingue en outre de toutes les autres seiches, par la dépression qu'on remarque entre le rostre et la lame inférieure de son osselet, caractère qu'on ne retrouve que dans les espèces fossiles du terrain ter- tiaire. Hab. Le grand Océan, à l'île des Kanguroos, à la Nouvelle- Hollande. (Expédition de Péron et le Sueur.)] N° 26. SEPIA INERMIS, Hasselt. PI. 12, fig. 9-10. Sepia inermis, Van Hasselt, mss, Idem , d'Orb. et Fér., 1839, Céphal. acét., Seiches, pl. 6 bis, et pl. 20, fig. 1-9. Idem, Paléont. univ., pl, 3, fig. 9, 10, Paléont. étrang., 3, f. 9, 10. S. corpore ovato, lævigato, violaceo- maculato; brachüs brevibus, inæqualibus, pro longitudine 4, 3,1, 23 testà ovalo-oblongä, rugosd , anticè acuminatd , posticè obtusd , subtüs unisulcatà. Dim. Longueur totale, 240 mill. Par rapport à la longueur : longueur du corps, 53 largeur du corps, 2-3; longueur de la coquille, 70 mill. Par rappprt à la longueur de la coquille : largeur, Animal lisse, oblong, très-élargt et arrondi en arrière, Na- geoires larges, épaisses, commençant à une très-petite distance du bord antérieur du corps, s’élargissant d'avant en arrière. Tête grosse, lisse; oreille externe, entourée d’un bourrelet pos- 296 CÉPHALOPODES. térieur. Bras sessiles courts, triangulaires, pourvus de cupules obliques, sur quatre lignes alternes, égales en grosseur, dont le cerele corné est entier sur son bord inférieur, armé de nom- breuses dents étroites au côté le plus large. Bras tentaculaires un peu élargis en fer de lance, aigus à leur extrémité, munis de cupules excessivement petites, égales en grosseur et placées sur au moins dix à douze lignes alternes. Couleurs : couvert d'un grand nombre de petits points foncés, etsur les côtés d'une jolie série de neuf larges taches brunes. Coquille un peu acuminée et obtuse en avant, rétrécie et ar- rondie en arrière. Dessus légèrement convexe ; le bord étroit, cartilagineux en avant, vientenvelopper l'extrémité postérieure, et y forme comme deux larges ailes. Tout le reste est forte- ment rugueux, marqué, sur la ligne médiane, d'une partie convexe, conique, circonscrite, des deux côtés, par une forte impression. Dessous convexe au tiers antérieur en avant, con- cave en arrière; bordure cartilagineuse étroite en haut, large en bas et dépassant de beaucoup la partie loculée. Dessus de la dernière loge lisse, occupant le tiers de la longueur totale, munie d'une forte et large dépression longitudinale médiane à la partie antérieure seulement. Lignes des locules très-régu- lières, marquées de trois saillies au milieu, ce qui les rend on- dulées ; leur ensemble est convexe au milieu, et pourvu, sur la ligne médiane, d'un sillon profond et large. Rapp. et diff. — Cette espèce a, par la forme de l'animal, quelques rapports avec la S. officinalis; mais elle s'en distin- eue par sa coquille sans rostre et par sa dépression médiane. Hab. Le grand Océan, à Batavia, à Bombay, à Pondichéri et à la côte de Coromandel. Expl. des fig. PI. 12, fig. 9, cercle corné grossi, des cupules des bras sessiles, vu de face; fig. 10, le même vu de profil. N° 27. SEPIA ACULEATA, Hasselt. Sepia aculeata, Van Hasselt, mss. Idem, d'Orb. et Féruss., Céphal. acét,, Seiches , pl.5 bis, pl. 25. S. corpore ovato-rotundato, lœvigato ; pinnis latis ; bra- G. SEPIA. 297 chiis elongatis, inæqualibus, pro longitudine 4,3, 2,1; testä ovato-oblongé, rugoso-tuberculatä; anticè obtusä, posticè ro- tundatà , rostratà , subtis excavatd. Dim. Longueur sn 320 mill. Par PRE à la longueur : longueur du corps, 5%; largeur du corps, ÀT ; He de ds dune: 105 mill. Par rapport à la longueur : sr UE Animal lisse, large, ovale, un peu acuminé en arrière, tron- qué en avant. Nageoires très-larges, épaisses, commençant à très-peu de distance du bord antérieur, conservant presque par- tout leur même largeur. Bras sessiles assez longs, pourvus de cupules globuleuses, sur quatre lignes alternes égales, dont le cercle corné est armé, à son pourtour supérieur, de très-petites dents égales partout. Bras tentaculaires un peu élargis en fer de lance, munis de cupules très-petites, égales en grosseur, placées sur dix à douze lignes alternes, dont le cercle corné est armé, sur son pourtour interne, de dents espacées, alguës. Couleurs : toutes les parties supérieures couvertes de points rougeàtres très-rapprochés sur la ligne médiane. Coquilledéprimée, oblongue, arrondie à ses extrémités, pour- vue d’un très-long rostre aigu , droit. Dessus légèrement con- vexe, fortement rugueux et pourvu de tubereules irréguliers, oblongs, égaux partout, marqué dèquatre dépressions rayonnant de l'extrémité inférieure versles supérieures, les deux moyennes laissant entre elles une légère saillie arrondie. Dessous convexe aux deux cinquièmes antérieurs, concave en arrière ; bordure étroite en avant, puis s'élargissant aux deux cinquièmes posté- rieurs pour se rétrécir de nouveau vers l'extrémité inférieure sur le rostre. Dessus de la dernière loge finement vermiculé, aplati en avant, sans dépression aucune , ‘et occupant les deux cin- quièmes de la longueur. Lignes des locules biangulées en avant, mais très-régulières ; leur ensemble est convexe, avec une légère saillie médiane longitudinale, et deux latérales; à l'extrémité inférieure est une large bride supérieure concave, revenant sur les loges, et laissant entre elle et ces dernières une large cavité conique et profonde. 298 CÉPHALOPODES. Rapp. et diff. — Cette espèce, par les petites cupules égales de ses bras tentaculaires, se rapproche des $. inermis et or- nata , mais elle s'en distingue par ses nageoires larges, égales partout, et surtout par le fort rostre de sa coquille, Hab, Le grand Océan, à Java. N° 98. SEPIA INDICA, d'Orbigny. Sepia Blaïnvilleï, d'Orbigny et Féruss,, 1839, Céphal, acét., pl. 21, (Non Blaïnvillei, Deshayes, 1837.) S. corpore brevi, rotundato, lœvigato; pinnis latis; bra- chiis brevibus, inæqualibus, pro longitudine k, 3, 1, 2, Testé ovato-oblongé , rugosd , anticè, posticeque acuminaté rostratà ; rostro brevi. Dim. Longueur totale, 570 mill. Par rapport à la longueur : longueur du corps, $-; largeur du corps, 5. Longueur de la coquille, 82 mill. Par rapport à la longueur : largeur, 5. Animal raccourci. Nageoires épaisses, étroites en avant, plus larges en arrière. Bras sessiles courts, pourvus de cupules hémisphériques, globuleuses. Bras tentaculaires, très-longs, très-grêles, terminés par une massue dont les cupules, très-pe- tites, sont obliques, pédonculées, égales en grosseur, sur dix à douze lignes alternes. Couleur : violet brun. Coquille déprimée, très-allongée, légèrement élargie vers le milieu, amincie à ses extrémités ; la supérieure arrondie, ob- tuse ; l'inférieure acuminée, terminée par un fort rostre droit, obtus. Dessus légèrement convexe, surtout en avant, lisse près du rostre, partout ailleurs couvert de rugosités oblongues, plus marquées sur les côtés, formant des lignes courbes, surtout en avant, Du rostre part, de chaque côté, une dépression qui s'é- tend obliquement et va se perdre sur le bord vers la moitié de la longueur, Deux autres dépressions laissent entre elles une large partie un peu convexe sur la ligne médiane. Dessous un peu saillant vers le quart antérieur, le reste concave; bordure étroite en avant, élargie vers le tiers inférieur, puis venant dis- paraître au-dessus des rostres. Dessus de la dernière loge ver- G. SEPIA, 299 miculé, occupant beaucoup moins du quart de la longueur to- tale, sans dépression marquée ; lignes des locules arrondies, avec un léger aplatissement au sommet, très-régulières à la base, on- dulées en avant; sur le milieu de leur ensemble est une légère dépression longitudinale. Un diaphragme très-épais, convexe en dessus, revient en avant sur les loges, et laisse une large ca- vité anguleuse, conique, profonde. Rapp. et diff. —Parses eupules petites et égales aux bras ten- taculaires, par le rostre, par le diaphragme de son osselet, cette seiche se rapproche on ne peut plus de la $. aculeata ct rostrata; elle se distingue de la S. rostrata, par le cercle corné des cupules des bras sessiles, beaucoup moins hauts, par celui des bras tentaculaires, armé, ainsi que par sa coquille, bien autrement sillonnée en dessous ; mais les différences qui existent avec la S. aculeata, sont nulles quant à l'animal La coquille seule est beaucoup plus allongée, la dernière loge beau- coup plus courte; et, sans la présence de cette partie conique cornée, qui vient se loger dans la cavité de l'extrémitéinférieure, C'est peut-être une variété du S, aculeata. Hab. Le grand Océan, à Bombay. Hist. J'avais, en 1839, nommé cette espèce S, Blainviller, nom que je me trouve obligé de changer, ayant été appliqué, en 4837, à une autre seiche par M. Deshayes. Espèces incertaines, N° 99. SEPIA MUCRONATA, Rafinesque. Sepia mucronata , Rafinesque, 1814, Précis des découv. somiolog., p. 20. Cette espèce a seulement été indiquée comme étant des mers de Sicile, sans aucune description ; c'est peut-être la S. elegans, mais il n y à aucun moyen de vérification. N° 30, SEPIA SINENSIS, d'Orbigny. Encyclopédie japonaise , article Niao-tse-in. Sepia sinensis , d'Orb. 1839, Céphal. acét., Sciches , pl. 9, fig. 1, 2. SyNoNyMIE. MNiao-tse-iu. Le poisson voleur d'oiseaux. Niao-tse. Poisson voleur d'oiseaux. 300 CÉPHALO?ODES,. Me-iu. Poisson noir. Lan-iu. Poisson, muni de cordes. En japonais. /-Ka. Cette espèce est tout à fait incertaine, puisquelle n'a été dé- crite que par rapport à son emploi comme nourriture, ou d'après ses MŒUTS, N° 88. SEPIA ANTILLARUM, d'Orbigny. Sepia , Brown , The natural Hist. of Jamaica, p. 386. Sepia Antillarum , d'Orb., 1838 , Moll. des Antilles, t. I, p. 33, n° 8. Cette espèce paraît différer des S. vulgaris: je n'ai pu en étudier qu'un individu en trop mauvais état pour pouvoir la caractériser. Espèces décrites par les auteurs et qui n'appartiennent pas au genre Sepèa. Affinis, Férussac, 4825. Voy. Sepioteuthis seproidea. Bilineata, Quoy et Gaim., 1832. V. Sepioteuthis idem, d'Orb. Biserialis, Blainv., 4827. V. Sepioteuthis sepioidea. Cardioptera, Oken., V. Onychoteuthis cardioptera, d'Orb. Carunculata, Schneider. V. Loligo carunculata. Chrysophtalmos, Tilesius, 4824. V. Loligopsis idem , d'Orb. Cirrhosa, Bose, 14802. V. Æledone cirrhosus, d'Orb. Gaillardoti, Keferstein, 4834. V. Conchorhychus Gaillardoti, d'Orb. Gigantea, Keferstein, 4834. V. Nautilus giganteus, d'Orb. Gigas, Oken, V. Poulpe colossal. Granulosa, Bose, 4802. V. Octopus rugosus, d'Orb. Hexapus, Molina. C’est un insecte. Hirundo, Keferstein, 1834. V. Nautilus. Larus, Keferstein, 1834. V. Rynchoteuthis larus, d'Orb. Loligo, Linné, 4754. V. Loligo vulgaris, Lam. Loligo, Brug., 1789. V. Ommastrephes todarus, d'Orb. Loligo, Fabricius. V. Onychoteuthis Banks. Media, Gmelin, 1789. V. Loligo parva, Rondelet. Minor, Seba, 1758. V. Ommastrephes sagittatus, d'Orb, Moschata, Bose, 1802. V. Eledone moschatus, Leach. G. SEPIA. à 301 Moschites, Herbst., 4788. V. Eledone cirrhosus, d'Orb. Nigra, Bose, 4802. V Ommastrephes giganteus, d'Orb. Octopoda, Péron. V. Octopus pustulatus. Octopodia, Linné. V. Octopus vulgaris, Lamarck. Octopodia, Pennant. V. Eledone cirrhosus, d'Orb. Octopus, Gmelin, 1789. V. Octopus vulgaris, Lam. Octopus, Molina. V. Octopus Fontanianus , d'Orb. Officinalis, var. £, Lamarck, 1799. V. Sepioteuthis sepioidea. Orbignyi, Keferst., 41834. V. Rhynchoteuthis larus, d'Orb. Parisiensis, d Orb., 1825. V. Beloptera belemnitoidea, Blainv. Pelagica, Bosc, 1802. V. Ommastrephes pelagicus, d'Orb. Peroni, Lesueur, 1828. V. Octopus pustulatus. Rostrum, Hisinger, 1837. V. Pollicipes. Rugosa, Péron. V. Octopus Boscii. Rugosa, Bosc, 1792. V. Octopus rugosus, d'Orb. Sepiola, Gmelin, 4789. V. Sepiola Rondeleti, Leach. Sepiola, Lesueur, 4821. V. Loligopsis Perontr, Lam. Subulata, Bosc, 1802. V. Loligo parva, Rondelet. Truitée, Montfort, 1805. V. Sepioteuthis sepioidea. Tunicata , Molina. V. Ommastrephes giganteus, d'Orb. Unguiculata , Mol. V. Enoploteuthis Molinæ, d'Orb. Hésuaé sur les espèces du genre Sepia. Le dépouillement du travail qui précède, comme on peut le voir à la table alphabétique , donne en espèces de seiches dé- crites jusqu'à présent, 89. En séparant les espèces qui appartiennent à d’autres genres, iii) CRU OR PP A CE de a Re Les espèces Rae que la discussion la syno- nymie et des caractères m'ont permis de réduire, au DORDDEC TM TR RE PP ER Te mono o ae dass AT Total: Pnbslie ere 58 Il me restera, comme espèces bien caractérisées. .... 28 Comme espèces. incertaines . «4 «suis sie e sé set «287 3 HORS ES de ve eu 31 302 CÉPHALOPODES. Distribution géologique et géographique des espèces du genre Sepia. On connaît jusqu'à présent sept espèces fossiles, et vingt- quatre espèces vivantes. Soit que les coquilles n'aient pas pu se conserver dans les couches terrestres, soit qu'il n’en ait pas existé, on n’a pas en- core reconnu de seiches dans les étages géologiques : silurien , dévonien, carbonifère et triasique. On n'en connaît pas non plus dans le lias, ni dans les étages bathonien, de la grande Oolite, ni même dans les couches oxfordiennes inférieures et moyennes de la formation jurassique. Ces animaux n'ont en- core été rencontrés que dans les couches oxfordiennes supérieu- res. Là on trouve, en Bavière, les espèces suivantes : S. Hastiformis, Ruppel. S. linguata, Munster. Antiqua, Munster. S. venusta, Munster. Caudata, Munster. qui sont caractérisées par leurs expansions aliformes, bien plus marquées que chez les espèces vivantes. Les seiches semblent ensuite anéanties pendant la durée des étages jurassiques kimmérigdien et portlandien , et des étages crétacés néocomien, aplien, albien, turonien et sénonien. Elles reparaissent avec les couches inférieures des terrains ter- üaires qui, dans le bassin parisien, montrent les Sepia se- pioidea et compressa, mais ces seiches, qui n'ont plus la forme des espèces des terrains jurassiques, sont principalement dis- tinguées par la présence d’un énorme rostre inconnu dans les espèces plus anciennes. Bien que te rostre ne soit pas aussi gros, il existe pourtant chez quelques-unes des Sepia actuel- lement vivantes. Ainsi, parmi les espèces fossiles, il y aurait eu deux types distincts, propres chacun à son époque géo- gique, et le dernier aurait plus de rapport avec les espèces vivantes que le premier. Les vingt-quatre espèces de seiches actuellement vivantes, distribuées suivant les mers auxquelles elles appartiennent, donnent : G. SEPIA. 303 À l'Océan Atlantique, espèces spéciales, 8 ; es- pèces communes à la Méditerranée, 2. Total....... 10 A la Méditerranée, espèces spéciales, 2; espèces communes à l'Océan Atlantique, 2. Total. ......... k A la mer Rouge, espèces spéciales, 43 espèces communes avec le grand Océan, 4. Total.......... 5 Au grand Océan, espèces spéciales, 7 ; espèces com- Din à [à mÉM HOUSE. 1. Tale ra RER, TS En résumé, les espèces spéciales à des mers distinctes se- raient au nombre de 21, tandis que les espèces communes encore aux mers les plus voisines et communiquant entre elles, ne s'élèvent qu'à 3. Il en résulte que les seiches appartiennent bien certainement à des mers déterminées, où elles sent can- tonnées chacune dans sa région propre, plus ou moins étendue. Ces espèces, par le lieu où elles ont été rencontrées, sont toutes côtières. Une seule, le Sepia officinalis, s'approche des régions froides. Peu de seiches vivent dans les régions tempé- rées, tandis que le plus grand nombre sont des régions chaudes tropicales des océans qu'elles habitent. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre Serra. Pages Aculeata, Hasselt, 1839, grand Océan, Java... ......, 297 Affinis, Féruss., 1825. Voy. Sepioteuthis sepioidea, A en mn eee oimen ane se fes JUL Antillarum, d’Orb. 14838. Oc. Atl., Antilles. ...... 27-5300 Antiqua, Munster, 1837. Foss. Ox. sup........ "ce AU Australis, d'Orb., 1826. Gr. Oc., Nouv.-Hollande..., 294 Australis, Quoy et Gaim., 1832. V. S. capensis, d Orb. 283 Berthelotn, d'Orb., 4838. Oc. Atl., Canaries........ 977 Bilineata , Quoy et Gaim., 1832. V. Sepioteuthis dent: d'Or, PME. LAS PENSION ROC Biserialis, Blainv., 4827. V. Sepioteuthis sepioidea... 300 304 CÉPHALOPODES. Blanvillei, Desh., 1837. V. S:Sepioidea........... = Blainvillei, d'Orb., 1839. V. S. Indica, d'Orb...... Capensis, d'Orb.,4829%0c. Atl., cap, 44. 22808 Cardioptera, Oken, V. Onychoteuthis cardioptera, d'Orb. Carunculata, Schneider. V. Loligo idem............…. Caudata , Munster, 1837. Foss. Ox., sup.....,....... Chrysophthalmos, Tilesius, 1824. V. Loligopsis idem, d'Orb..f2. ua cu a tnd ne: ce ed do: 0 Dai A RS Cirrhosa, Bosc, 1802. V. Eledone cirrhosus , Lam... Compressa, d'Orb., 1839. Foss. Tert. Gros........ Cuneri,-d'Orb., 1825: Y. S.'sepioidea...: 2.040008 Defranciü, Deshayes, 1837. V. S. compressa, d'Orb... Elegans , d'Orb., 1826. Méditerranée... ....... dé Elongäta, d'Orbé, 1839. Mer Rouge... 2.1.0 Gaillardoti, Keferstein , 1834. V. Conchorynchus Gail- lardons DID sun ne D Tin dl RER Gigantea, Keferst., 1834. V. Nautilus idem......... Gigas, Oken, V. Poulpe colossal (espèce apocryphe)... Gracilis -Mupsteér, 1837..V..S: hrgudta.;..…. "22 Granulosa, Bosc, 4802. V. Octopus rugosus......... Hastiformis, Ruppell., 4829. Foss. étage. Oxf. sup.... Hexapus, Molina: V. Insecte.................1...4 Hierredda, Rang, 14835. Oc. Atl. (Sénégal)... ...... Hirundo, Keferstein, 1834. V. Nautilus.......... Inermis, Hasselt, 14839. Gr. Oc. (Batavia).......... Indica, d'Orb., 1845. Gr. Oc. (Bombay)... ......…. Larus, Keferstein, 1834. V. Rhynchoteuthis larus.... Latimanus, Quoy et Gaim., 1832. Gr. Oc. (N.-Guinée). Lefebrei, d'Orb., 1839. Mer Rouge................ Lingulata, Munster, 4837. Foss. étage. Oxford. sup... Loligo, Linné, 1754. V. Loligo vulgaris. ........... Loligo, Bruguière, 1789. V. Ommastrephes todarus... Loligo, Fabricius. V. Onychoteuthis Banksir......... G. SEPIA. 305 Pages Longirostris, Deshayes, 1837. V. S. sepioidea....... 269 Longispina , Deshayes, 1837. V. S. sepioidea. . ... .. 269 Mamillata, Leach., 1827. V. S. tuberculata, Lam.... 281 Media, Gmelin, 1789. V. Loligo parva, Rondelet..... 301 Minor, Seba, 1758. V. Ommastrephes sagittatus, d'Orb. 301 Moschata, Bosc, 1802. V. Eledone moschatus', Leach.. 301 Moschites, Herbst., 1788. V. Æledone cirrhosus , d'Orb. 301 Mucronata, os, 1834. Méditerranée... , 299 Nigra, Bosc, 1802. V. Ommastrephes giganteus, d' Oh. 301 Obscura , Munster, 1837. V.S. linguata......,,..... 268 Octopoda, Péron. V. Octopus pustulatus......,.... . 301 Octopodia, Linné. V. Octopus vulgaris, Lam......., 301 Octopodia, Pennant. V. Éledone cirrhosus, d'Orb.... 301 Octopus, Gmelin, 1789. V. Octopus vulgaris, Lam... 301 Octopus, Molina. V. Octopus Fontanianus , d'Orb.... 301 Officinalis, Linné, 1767. Oc. Atl. et Méditerranée... .. 272 Officinalis, var. £ Lam., 1799. V. Sepioteuthis se- {10 : DORE SES RCE ENST S SERRE Les dl Officinalis, Audouin, 4827. V. S. Savigny, Blainy... 287 Orbignyana, Férussac, 1826. oc. Atl. et Méditerranée. 274 Orbignyi, Keferstein, 1834. V. Rhynchoteuthis larus, : 15: MORE a ré dass eses U Ornata, Rang., 1837. Oc. Au. (Sénégal). soso... 280 Papillata, Quoy et Gaim., 4832. V. reel Lam. 9281 Parisiensis, d'Orb., 1825. V. Beloptera belemnatoidea, Blainv.. RQ HUE. TONI ER so sde 301 Pelagica, ts 5 4802. V. dieu ephes pe d'Orb...... ssl tte 0 2019 ni AREA sv... 304 Peronii, Lesueur, 1828. V. Octopus pustulatus, Péton, 304 Pharaonis, Ehremberg, 1831. V. S. Savignyt, Blainv. 287 Rappiana, Féruss., 1834. V. S. latimanus, Quoy.... 291 Regularis, Munster, 1837. V. S. linguata.......... 268 Rostrata, d'Orb., 1826. Gr. Océan (Bombay)........ 293 Rostrum, Hisinger, 1837. V. Pollicipes.......,..,.. 301 MOLLUSQUES T. Le 20 306 CÉPHALOPODES. Pages Rouxü, d'Orb., 1839. Gr. Océan, Mer Rouge... .... 290 Rugosa, Péron. V. Octopus Boscui....,............. 304 Rugosa, Bosc, 1792. V. Octopus rugosus, d'Orb..... 304 Rugosa, Bowdich, 4822. V. S. officinalis. .... QT 272 Rupellaria, d'Orb., 1826. oc. Atlant. (France)....... 276 Savignyi, Blainville, 1827. Mer Rouge.......... nus BB Sepioidea (Beloptera), Blainv. V. S. sepioidea........, 269 Sepioidea, d'Orb., 1839. Foss. Ter. Tert. Gross....,. 269 Sepiola, Gmelin, 4789. V. Sepiola Rondeleti. .. ... .. 304 Sepiola, Lesueur, 4821. V. Lohigopsis Peronti. ...... 304 Sinensis, d'Orb., 4839. Gr. Océan (Chine).......... 300 Subulata, Bose., 1802. V. Loligo parva, Rondelet.... 304 Truitée, Montfort, 4805. V. Sepioteuthis sepioidea... 304 Tuberculata, Lamarck, 1799. Cap de Bonne-Espérance. 284 Tunicata, Molina. V. Ommastrephes giganteus, d'Orb. 304 Unguiculata, Molina. V. ÆEnoploteuthis Molinæ...... 304 Venusta, Munster, 4837. Foss. étage. Oxf. sup....... 268 Vermiculata, Quoy et Gaim., 1832. Océan Atl., Cap... 284 2% famiile, SPIRULIDÆ, d'Orbigny. Animal raccourci; corps oblong. Coquille interne testacée, enveloppée ou non d'un rostre calcaire, formée de loges aériennes traversées par un siphon; la dernière terminale et ne pouvant jamais loger l'animal. Cette famille diffère des Sépidées, par ses loges aériennes régulières percées d’un siphon. J'y réunis les genres Beloptera, Spirulirostra et Sprrula. G. BELOPTERA, 307 l' GENRE. BELOPTERA, Deshayes. PI. 44. _ Animal? Coquille testacée allongée, cylindrique en avant, quelquefois ailée sur les côtés, terminée par un rostre obtus en arrière. La partie cylindrique antérieure est creusée d'une ca- vité conique, où sont empilées des loges aériennes simples, transverses , séparées par des cloisons droites, percées d’un siphon. Rapp. et diff.— Ce genre se rapproche, par son rostre testacé terminal, des Spirulirostra, tout en s’en distinguant par ses loges non spirales. Une espèce montre encore, par son rostre et par ses ailes latérales, du rapport avec la coquille des Sepia, mais s’en distingue par ses loges aériennes régulières, Hist. M. Deshayes appliqua le premier ce nom dans sa col- lection en formant un nouveau genre. M. de Blainville le pu- blia en 1825, mais il ÿ Joignit, à tort, des rostres qui appar- üennent évidemment au genre Sepia. On ne connaît pas encore de Beloptera vivants: toutes les espèces sont fossiles et propres aux terrains tertiaires inférieurs. Espèces du terrain tertiaire parisien. N° À. BELOPTERA LEVESQUET, d'Orbigny. PI. 14, f. 5-7. Beloptera Levesquei, d'Orb, et Féruss,, 1839, Céphal. acét, Seiches, pl. 20, fig. 10-19. Idem, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl, 8, fig. 10-12, Paléont, franç., Ter, tert, PL 2, fig. 5-7. P. testà oblongo-elongat, arcualà , subis unicostaté la- teribus depressd ; antice Cylindrico-angustaid ; posticè ros- trad; rostro obtuso , striato. Dim. Longueur, 35 mill. , largeur, 9 mill. Coquille très-allongée arquée, presque cylindrique, sans expansions latérales, convexe en dessus, pourvue d’une forte côte en dessous, avec les deux côtés un peu excavés: sa partie antérieure est légèrement anguleuse ; la postérieure est termi = 308 CÉPHALOPODES. pée par un rostre très-gros, très-obtus, fortement strié en long et comme feuilleté. Les loges paraissent avoir été transverses. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue facilement des B. belemnitoidea par le manque d’expansions aliformes. Plus voisine par ce dernier caractère du B. anomala, elle s'en dis- tingue encore par sa côte inférieure. Loc. et gissem. Dans le terrain tertiaire inférieur du bassin parisien ; c’est-à-dire au-dessous de la couche verte à nummu lites, dans le sable de Thury-sous-Clermont, de Gilocourt, et de Cuise-Lamotte (Oise). MM. Lévesque et Graves. Expl. des fig. PI. 14, fig. 5, coquille de grandeur naturelle, vue en dessous ; fig. 6, lamême, vue en dessus; fig. 7, la même, vue de profil. N° 2. BELOPTERA BELEMNITOIDEA, Blainville. PI. 44, fig. 1-4. Dent de poisson? Guettard, Mém. div. sur les Sc., t. V, pl. 2, fig. 41,12. Beloptera belemnitoidea, Blainv., 1825 , Malacol. supp., p. 621, pl. 11, fig. 8. Sepia parisiensis, d'Orb. et Féruss,, 1825, Tabl, méth., des Céph., p. 67. Ann. des Sc. nat.,t. VII, p. 157. Idem, d'Orb., 1826, Planch. de Seiches, pl. 8, fig. 7, 8, 9. Beloptera belemnitoidea , Blainy., 1827 , Mém. sur les Bélemn., p. ut, pl. fig. 3, Idem, Deshayes, 1830, Encycl. méth.,t, IT, p. 135. Idem, Deshayes, 1837, Fossiles des env. de Paris, p. 762, pl. c, fig. 4, 5, 6. Idem, Sow, Miner. Gonch., pl. 591, fig. 3. Idem, Bronn, 1830, Jahrb., p. 410, 465. Idem, Keferstein, 1834, Die. nat,, p. 430, n° 2. Idem, d'Orb. et Féruss., 1839, Céphal. acét. Seiches, pl. 3, fig. 7,93 pl. 24, fig. 11, 12. Idem, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 8, fig. 4, 4. Idem, d’Orb., 1845, Paléont. franc., Ter. tert., pl. 2, fig. 1, 4. B. test& orato-oblongd, suprà convexd , subtus concavä ; longitudinaliter recurvä ; rostro dilatato, obtuso, striato, la- teralibus alato. Dim. Longueur des grands individus, 50 mill. ; largeur, 20 mill. Coquille déprimée, légèrement arquée, oblongue, convexe et rugueuse en dessus , et marquée de petites dépressions latérales ramifiées; sur la ligne médiane postérieure sont des stries G, BELOPTERA. 309 longitudinales qui se continuent sur le rostre; celui-ci très- gros , très-obtus, est séparé de l'aile latérale par une échan- jerure profonde. Dessous légèrement concave de chaque côté et pourvu d’expansions aliformes demi-circulaires. Prolongement oculaire arrondi en dessus, pourvu d’un méplat en dessous, se prolongeant libre des ailes, un peu en avant de celles- ci; les loges sont transverses, et comme infléchies supérieure- ment. Loc. Terrain tertiaire du bassin parisien, dans le calcaire grossier inférieur, contenant la couche verte nummulitique, au Vivrais, à Grypseuil, à Pouchon (Oise), (M. Graves et moi) ; dans le calcaire grossier moyen, à Grignon, à Parmes, à Mou- chy-le-Châtel. On le trouve encore dans les couches nummuli- tiques de Biaritz (Basses-Pyrénées). (MM. Thorent et Pratt.) Expl. des fig. PI. 414, fig. 1, coquille de grandeur natu- relle, vue en dessous ; fig. 2, la même, vue en dessus; fig. 3, la même, vue de profil; fig. 4, coupe longitudinale. N° 3. BELOPTERA ANOMALA, Sowerby. PI. 1%, f. 8-40. Beloptera anomala, Sow., 1828, Min, Conch., t. VI, p. 184, pl, 591, fig. 2. Idem, Keferstein, 1834, Die nat., p. 430, n° 1. Idem, d'Orb. et Féruss., 1839, Mon. des Céph. acét, Seiches, pl, 20, fig. 13-15, Idem, Morris, 1843, Catal. of Brit. Foss., p. 178, Idem, d'Orb., 4845, Paléont, univ., pl. 8, fig. 8-10. B. testä oblongo-elongatä, depressd, arcuaté , subtùs con- vex, anticè cyhindricä, posticè obtusd. Dim. Longueur, 14 mill.; largeur, 6 mill. Coquille très-allongée, déprimée, arquée, presque eylin- drique, et sans expansions aliformes, convexe en dessus et en dessous, élargie antérieurement, un peu amincie en arrière, sans rostre distinct de l'encroûtement général. Les loges sont transverses, droites, apparentes en dessous. Rapp. et diff.— Voisine par son manque d'ailes du B. Le- vesquei , cette espèce paraît s'en distinguer par le manque de côte inférieure et de rostre distinct, ainsi que par ses loges aé- riennes , apparentes en dessous. Loc. Elle est propre au terrain tertiaire inférieur, et a été 310 CÉPHALOPODES,. rencontrée dans l'argile de Londres, à Highgate, et à Middlesex (Londres). Expl. des fig. PL. 14, fig. 8, coquille de grandeur natu- relle, vue de profil; fig. 9, Hi même, vue en dessous; x 10, la même grossie, vue de trois quarts. Espèces citées ou décrites par les auteurs, mais qui n’appartien- nent pasau genre Belopiera. Compressa, Blainville, 1827. Voy. Sepia compressa, d'Orb. Cuvieri, Voltz. V. Sepia sepioidea, d'Orb. Longirostrum, Morris, 1843. V. Sepia sepioidea, d'Orb, Sepioidea, Blainv., 4827. V. Sepia sepioidea. Résumé sur les espèces de Beloptera. On a décrit ou mentionné jusqu’à présent, dans le genre Be- loptera, huit noms, sur lesquels quatre n’appartenant pas au genre Sepia, et un n'étant que lasynonymiedes autres; il n’en reste que trois espèces bien caractérisées. Ces trois espèces sont fossiles, et appartiennent aux terrains tertiaires inférieurs. Le B. levesquet, aux sables inférieurs à la couche nummulitique, dans le bassin parisien; le B. anomala, à l'argile de Londres; le B. belemmitoidea, au calcaire gros- sier parisien, dans la couche inférieure verte à nummulites, et dans les couches moyennes. On la trouve encore à Biaritz, dans le bassin pyrénéen, au sein de la même couche nummulitique. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nomanales du genre BELOPTERA. Pages Anomala, Sowerby, 1828. Foss., ter. gross. inf....... 309 Belemnitoidea, Blainv., 1825. Foss. ter. gross. moy.... 308 Compressa, Blainv., 4827. V. Sepia compressa....... 310 Cuvieri, Voltz. V. Sepia sepioidea. ...,......... 5.2 310 Levesquei, d'Orb., 4839. Foss. ter. gross. inf........ 307 Longirostrum , Morris, 4843. V. Sepia sepioidea..=..., 310 Parisiensis, d'Orb., 14835. V. B. belemnitoidea....... 308 Sepioidea, Blainv., 4827. V. Sepia sepioidea......... 310 G. SPIRULIROSTRA. 311 n° cevre. SPIRULIROSTRA, d'Orbigny. PL 15. Animal inconnu. Coquille raccourcie, presque entièrement formée d'unénorme rostre terminal, pourvu en avant de légères expansions laté- rales, et contenant, dans son intérieur, une coquille multilocu- laire spirale, composée de tours disjoints, formée d'un ensem- ble cylindrique divisé par des cloisons et percé, au côté interne, d'un siphon continu. Le rostre ne paraît pas avoir d'autres fonctions que de protéger la coquille; en effet, il l'enveloppe en avant et en arrière ; dans la partie la plus exposée au choc, il présente une énorme pointe conique légèrement relevée. Ce rostre est composé, comme l’osselet des Bélemnites, de couches concentriques, des parties externes au centre, et ces couches montrent également, sur leur cassure, des fibres rayonnantes du centre à la circonférence. La coquille commence par une loge aérienne ronde, sur la- quelle viennent successivement s'empiler d’autres loges rondes, percées d’un siphon continu sur le côté médian interne. Cette coquille est logée dans le rostre, de manière à ce que le com- mencement de la spire corresponde à la saillie inférieure, tan- dis que le prolongement antérieur de la coquille s’étend en avant avec le prolongement. Si l’on veut, en suivant les lignes d’accroissement du rostre, s'assurer de la forme de l’ensemble à tous les âges, il sera facile de reconnaître que la coquille, dans sa jeunesse, n'avait qu'un simple encroûtement extérieur, mais non un rostre ; que celui-ci, d'abord très-obtus, n'a commencé à se montrer que plus tard, et quil a toujours augmenté progres- sivement de longueur, jusqu'à la dernière période connue; ainsi, la forme de l’ensemble, suivant l’âge, aurait subi de très-grandes modifications. Rapp. et diff. — Far son rostre testacé, épais, ce genre se 312 CÉPRALOPODES. rapproche beaucoup des Seiches, dont il a, jusqu’à un certain point, l'aspect. Le rostre terminal, en effet, est de même indé- pendant des loges inférieures ; de même il est concave en des- sous, à sa partie antérieure. Par sa coquille cloisonnée spirale, ce genre ressemble à la Spirule, puisque la coquille en est éga- lement cylindrique, composée de tours disjoints, et percée d’un siphon à sa partie inférieure. Le Spirulirostre a donc la plus grande analogie avec ces deux genres, en présentant le rostre de la Seiche et la coquille de la Spirule. Le Spirulirostre diffère néanmoins des Seiches par son osselet comprimé, au lieu d'être déprimé, par la présence d’une coquille cloisonnée spirale et percée d’un siphon, au lieu de loges spongieuses. Il diffère de la Spirule par son rostre terminal, enveloppant la coquille, cette partie étant tout à fait libre chez la Spirule. On n'en connaîtencore qu une espèce fossile, découverte par M. Bellardi, dans les terrains tertiaires subapennins du Pié- mont. SPIRULIROSTRA BELLARDII, l'Orbigny. PI. 15. Spirulirostra bellardit, &’'Orb., 1842, Ann. des Sc. nat., t. XVII, p. 362, pl 141, fie. 16 Idem, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 9, et Paléont. étrang., pl, 7. S. testä elongatä, anticè dilatatà , alatà , subtüs concavd , postice rostratà ; rostro elongato , acuto. Dim. Longueur, 21 mill.; largeur, 9 mill. Coquille raccourcie, formée d’un rostre très-gros, légère- ment comprimé sur les côtés, arrondi et convexe en dessus, co- nique, très-aigu etlégèrement relevé en arrière ; pourvu en des- sous, à la partie antérieure, d'une fossette prolongée, bordée latéralement d'expansions épaisses peu larges. En arrière de la fossette, 1l y a une forte saillie inférieure pourvue de rugosités. Ensemble des loges aériennes cylindrique, courbé en spirale, mais n'atteignant que les deux tiers d’une révolution spirale. Loc. Dans les terrains tertiaires moyens des couches subap- pennines du second étage, près de Turin. Expl. des fig. PI. 15, fig. 4, coquille grossie, vue en des- LU G. SPIRULIROSTRA. 313 sous ; fig. 2, la même, vue en dessus; fig. 3, la même, vue de profil; fig. 4, la même, coupée longitudinalement pour mon- trer la forme des loges aériennes et de l'accroissement du rostre qui l'enveloppe; fig. 5, la même, vue de face en avant; fig. 6, coquille de grandeur naturelle. 314 CÉPHALOPODES. n° GENRE. SPIRULA, Lamarck. PI. 16. Nautilus, Lister, 1685; Cornu Ammonis, Rumphius , 1739; genre Ammonia , Gualtieri, 1742; Lituus, Brown, 1756, Nautilus, Linné; genre Spirula, Lamarck, Animal court, épais, légèrement comprimé, élargi en ar- rière et muni d'espèces de nageoires latérales postérieures, rétréci en avant, pourvu d'une tête peu large, portant en avant huit bras sessiles, et deux bras tentaculaires armés de cu- pules. Le corps, à sa partie supérieure dorsale, renferme la co- quille dans le sens de sa compression. Coquille comprimée, spirale, non enveloppée d’un rostre, formée d’une spire enroulée sur lemême plan, à tours disjoints, commençant par une plus grosse loge aérienne que les autres. La dernière loge terminale, sans cavité supérieure, est percée, au côté ventral, d'un siphon qui traverse les loges sans com- muniquer avec elles. Rapp. et diff. — Assez voisine des Sepia par la forme mas- sive de l’animal, ia Spirule s’en distingue par sa coquille. La co- quille, par son ensemble, comprimée, enroulée sur le même plan et à tours disjoints, se rapproche beaucoup des Cirthoce- ras, tout en s'en distinguant, ainsi que de tous les autres genres de Nautilidées, par sa dernière loge aérienne terminale, ne pouvant, dès lors, en aucune manière, contenir l'animal, comme cela a lieu chez le Nautilus. Bien qu'on ait rapporté plusieurs espèces de coquilles fos- siles au genre Spirula, il n'en existe néanmoins qu'une seule espèce vivante de l'océan Atlantique. Confondue avec les Nautilus par Lister, cette coquille reçut le nom de Cornu ammonis par Rumphius; elle forma le genre Ammonia pour Gualtieri. Elle fut indiquée comme Nautilus par Linné. Lamarck, de même que l’avaitsi judicieusement senti Gualtieri, créa pour elle le nom générique de Spirula, adopté depuis par tous les conchyliologistes. Gualtieri n’en a pas G. SPIRULA. 015 moins l'honneur d'avoir formé le premier cette coupe géné- rique, SPIRULA FRAGILIS, Lamarck. PI. 16. Buonani, 1681, Récréation suppl., pl. M et O, n° 46, Nautilus exiquus, Lister, 1685, Hist, sive, syn,, lib 1v, t, 550, fig. 2, Petiver, 1702, Am., t, XII, fig. 4. Bonnani, 1709, Mus, Kircherian., t, V, fig. 39. Breynius, 1732, Disert. phys., t. II, p. 8, 10. Cornu Ammonis, Rumphius, 1739, Thesaurus, t. XX, n° 1, Ammonia, Gualtieri, 4742, Test, Conch., tab. xIx, fig. E. Corru Hammonis legitimus , Klein, 1753, Ostrac., p. 5, sp. 1, tab. 1, n° 6, Cornu Hammonis, Gève, 1755, t, IT, fig, 8. Liluus minor, Brown, 1756. The nat, hist, of Jam., p. 398, Knorr, 1757, Verg. 1, t, II, fig. G. Dargenville, 1757, Conch., p. 201, pl, 5, fig, G G Favanne, Conch., pl. 7, fig. E. Nautilus spirula, Linné, 1767, Syst. nat. Cornu Hammonis, Martini, 1769, Conch. cab., t. I, p. 274, tab. xvinr, fig. 1. Nautilus spirula, Schroeter, 1783, Einleitung , t. I, p. 13. Idem, Gmelin , 1789, Syst nat., p. 3371, n° 9. Idem, Schrebers, 1798 , Berfuch., t. I, p. 1. Spirula fragilis, Lamarck, 1801, Syst. des an. sans vert., p. 102. Idem, Bosc, 1802, Hist. nat. des Coq.,t. V, pl. 52, fig. 2, 3. Spirula australis, Lamarck, Encyel. méth., pl. 465, fig. 5. Spirula prototypus, Péron, 1804, Atlas, voy. de découvertes. S, fragilis , Roissy, 1805, Buff. de Sonn., t, 5, p. 15. Idem , Montf., 1808, Conch. syst., p. 99. Idem, Schum., 1817, Vers test., p. 256. Spirula Peronii, Lamarck, 1822, An. sans vert., t, VIT, p. 601, n° 1, Idem, d'Orb., 1825, Tab. des Céph., p. 68. Idem, Blainv., Faun, franc., p. 22, pl. 3 B, fig. 4. Naulilus spirula, Burrow, 1828, Elem. Conch., pl. 12, fig. 3. Spirula australis, Johnston, 1828, Édimb, Journ., avril, p. 74. Spirula Peronii, Sow., Gener. of Shel. Idem , Blainv., Nouv. an du Mus.. vol. III, p. 18, pL 1. Idem , d'Orb., 1838, Moll. des Canaries, p. 24, n° 8. Idem, Règne anim. de Cuvier, pl. 8, fig. 1 Idem , Potiez et Mich. 1838, Gall. des Moll., t. I, p. 9, n° 1. Spirula fragilis, d’Orb., 1839, Moll. des Antilles, t, I, p. 64, n° 16. Spirula Peronit, Lovell-Reeve, 1842, Conch. Syst., t, II, p. 296, pl. 298. S. corpore lœvigato , anticè cylindrico, posticè compresso ; testà tenui , pellucidä, alb&, subrugosà ; anfractibus distan- tibus; aperturd circulari. 316 CÉPHALOPODES. Dim, Diamètre, 23 mill. Par rapport au dan : largeur du dernier tour, 2%; épaisseur du dernier tour, #3; largeur de l'ombilic, 5. Animal lisse, raccourci. Suivant les dernières observations de M. de Blainville, il serait comprimé postérieurement et por- terait, en arrière, une sorte de rosette. Coquille discoïdale , comprimée, blanche en dehors, nacrée en dedans, légèrement rugueuse extérieurement. Spire formée de tours disjoints, composée de loges, globuleuses et convexes dans le jeune âge, lisses en dehors dans l’âge adulte. Dernière loge terminale légèrement concave. Siphon près du bord in- terne, mais non contigu avec lui. Hab. L'océan Atlantique , sur toutes les régions chaudes du tropique du Cancer , depuis les côtes d'Afrique jusqu'aux An- tilles. J'en ai recueilli des milliers aux Canaries, et elle est quelquefois jetée sur les côtes d'Europe par les vents et les cou- rants. Lamarck l'indique dans les Moluques, et dans l'océan Austral. Je ne l’aijamais vue dans le grand Océan, et je ne sa- che pas qu’elle y ait été rencontrée. Expl. des fig. PI. 16, fig. 1, animal entier, copie de la fi- gure donnée par re ; nee 2, copie de la figure donnée par Péron; fig. 3, intérieur de l'animal pour montrer la po- sition de la coquille ; copie de la figure donnée par M. de Blain- ville; fig. #4, corps vu de côté; fig. 5, corps vu par son extré- mité; fig. 6, coquille de grandeur naturelle; fig. 7, la même, coupée en deux pour montrer les loges aériennes; fig. 8, co- quille vue du côté de la bouche; fig. 9, jeune coquille grossie; fig. 10, rugosités de l'extérieur fortement grossies; fig. 44, q côté externe de la dernière loge; b côté opposé, pour montrer que les loges s'encroûtent extérieurement après leur forma- tion; fig. 12, intérieur des loges grossi pour montrer la coupe du ne G. SPIRULA. 317 Espèces citées ou decrites par les auteurs, inais qui n’appartien- nent pas au genre Spèrala. Annulata, Goldfuss, 1834. V. Gyroceras. Carinata, Goldf. 1834. V. Gyroceras. Compressa, Goldf., 1834. V. Gyroceras. Constricta, Goldf., 1834. V. Gyroceras. Convolvans, Keferstein, 1834. V. Spirolina (Foraminifères.) Costata, Goldf., 1834. V. Gyroceras. Cylindracea, Keferstein, 1834. V. Spirolina (Foram.) Dorsata, Goldf. 1834. V. Gyroceras. Nodosa, Goldf., 1834. V. Gyroceras. Spengleri, Roissy, 1805. V. Foraminiftres. Sulcata, Roemer, 1843. V. Nautilus. Unguiculata, Roissy, 1805. V. Foraminifères. Il a été jusqu’à présent mentionné, dans le genre Sprrula, 49 noms spécifiques, sur lesquels 8 appartiennent aux genres Gyroceras et Nautilus, parmi les Céphalopodes, et 4 aux ani- maux FORAMINIFÈRES. Les 7 qui restent dans le genre Sprrula ne sont que des synonymes de l'espèce unique. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre SrIRULA. ’ Pages Annulata, Goldfuss, 41834. V. Gyroceras.......... RCE 7 2 Australis, Lamarck, V. S. fragilis, Lam., 1804.,..... 315 Carinata , Goldf. 1834. V. Gyroceras............... 317 Compressa, Goldf. 1834. V. Gyroceras.......... “st ST Constricta, Goldf. 1834. V. Gyroceras.............. 317 Convolvans, Keferstein, 4834. F. Spirolina (Foramini- PR An an en aéretie de een 317 Costata, Goldf , 1834. V. Gyroceras................ 317 Cylindracea, Keferst., 1834. V. Spirolina (Foram.).... 317 Dorsata, Goldf., 1834. V. Gyroceras............... 347 Exiguus (Nautilus), Lister, 4685.V.S. fragilis, Lam.,1801. 315 Fragilis, Lam., 4804. Oc. Atl., trop. du Cancer....... 315 318 CÉPHALOPODES. Pages Minor (Lituus), Brown, 1756. V. S. fragilis, Lam...... 315 Nodosa, Goldf., 1834. V. Gyroceras......,.,,...... 317 Peronti, Lam., 4822. V.S. fragihis, Lam., 4804....., 315 Prototypus, Péron, 4804. V. S. fragilis, Lam., 4804... 315 Spengleri, Roissy, 4805. V. FORAMINIFÈRES.. .. PET | N Spirula (Nautilus), Linné, 4767. V. S. fragilis, Lam... 315 Sulcata, Roemer, 1843. V. Nautilus... ........,.... 317 Unguiculata, Roissy, 4805, V. Foraminirëres., ....,... 347 3° famille LOLIGIDÆ, d'Orbigny. Forme générale, allongée ; corps long, subcylindrique; yeux dépourvus de paupières. Membrane buccale, le plus souvent armée de cupules; une forte crête auriculaire transversale sur Île cou. Cupules seulement sur deux rangs aux bras sessiles: cercle corné des cupules, non convexe en dehors, pourvu d’un bour- relet étroit saillant sur le milieu de sa largeur. Bras tentacu- culaires, rétractiles en partie seulement dans la cavité sous-ocu- laire. Tube locomoteur rattaché à la tête par une double bride supérieure. Coquille interne cornée, en forme de plume ou de spatule, sans loges aériennes. Nous plaçons dons cette famille les genres Sepioteuthis, Lo- higo, Teudopsis, Leptoteuthis et Beloteuthuis. G. SÉPIOTEUTHIS. 319 I: GENRE, SEPIOTEUTHIS. PI. 17. Sepia, Lamarcks; Calmars-Seiches ou Sepioteuthes , Blainv., 18253; Chondro- sepia, Leuckart, 1828, Animal ovale allongé. Corps subcylindrique, pourvu laté- ralement, sur toute sa longueur, de nageoires larges dont l’en- semble forme un ovale. Appareil de résistance formé sur la base du tube locomoteur, d’une fosse allongée, aiguë en haut, carti- lagineuse, entourée de bourrelets, et sur la paroi interne du corps, d’une crête élevée, linéaire, longitudinale, placée au bord même du corps et s’élargissant en bas ; à la partie cervicale, d’un bourrelet allongé , bilobé, et d'une partie correspondante dans l’intérieur du corps sous l’osselet. Tête assez large ; mem- brane buccale munie de sept lobes armés de cupules. Bec corné, flexible, dontla mandibule inférieure est formée d'ailes latérales longues au capuchon. Oreille externe composée d’une crête au- riculaire transverse, ondulée, fortement élargie et recourbée en avant à ses extrémités ; six ouvertures aquifères buccales. Bras sessiles conico-subulés, inégaux, pourvus de crête natatoire et de deux rangées de cupules muniesde cerele corné, presque toujours denté, non convexe en dehors, orné, seulement à cette partie, d’un bourrelet étroit circulaire. Bras tentaculaires longs, cylin- driques, élargis en massue à leur extrémité, où l'on remarque une crête natatoire, quatre rangées de cupules alternes et une membrane mince interscapulaire. Tube locomoteur retenu à la tête par deux brides. Coquille interne cornée, occupant toute la longueur du corps, ayant la forme d'une plume plus ou moins large, étroite en avant, en fer de lance en arrière, et soutenue sursa longueur par une forte côte médiane. Rapp. et diff. — Les sépioteuthes, très-voisines des cal- mars par tous leurs caractères, en diffèrent par leurs nageoires 320 CÉPHALOPODES. qui règnent sur toute la longueur du corps, et forment un en- semble ovale et non rhomboïdal. Hist. Lamarck, en 1799, en publiant la variété 8 du Sepia officinalis pourvue seulement de deux rangées de cupules, donna, sans le savoir, les premières notions de cette coupe géné- rique, qu'il confondit avec la seiche commune. Montfort, en 4805, la distingua nettement sous le nom de Seiche truitée; M. de Blainville, en 1823, fit de cette espèce le type d'une de ses sections des calmars, sous le nom de Calmars seiches, et la nomma Loligo sepioidea. Dans sa Malacologie, il y ajouta Se- pioteuthes, dénomination adoptée et latinisée par M. Férussac, dans notre Tableau des céphalopodes, en 1825. M. Leuckart, en 4828, propose, pour une espèce de ce genre, le nom de Chondrosepia, qu’on ne peut admettre, puisque cette division est déjà nommée ; M. Lesson etM. Ehremberg en décrivent cha- cun une espèce; MM. Quoy et Gaimard en font connaître plu- sieurs autres. On peut les diviser en deux groupes, suivant qu'elles ont des cupules à la membrane buccale. Espèces pourvues de cupules à la membrane buccale. S. lunulata, Quoy et Gaim. mauritiana, Quoy et Gaim. Lessoniana , Féruss. australis, Quoy et Gaim. Espèces dépourvues de cupules à la membrane buccale. S.Blainvilliana, Féruss. S. sepioidea, d'Orb. Espèces de l'océan Atlantique | Antilles). N° À. SEPIOTEUTHIS SEPIOIDEA, d'Orbigny. Sepia officinalis, Var. b. Lam., 1799, Mém, de la Soc. d’hist. nat., in-4°, p. 7. Seiche truitée, Montfort, 1805, Buff, de Sonn., Moll., t. I, p. 265, pl. 6, Sepia officinalis, Lam., 1822, An. sans vert., t, VII, p. 668. Loligo sepioidea , Blainv., 1823 , Journ, de Phys., p. 133. Idem, Blainv., 1823, Dict. des Sc. nat., t. XXVIL, p. 146. Sepia affjinis , Ferrus., 1825, d'Orhb., Tab. méth. des Céph., p. 66, n° 8. Sepia biserialis, Blainv., 1827, Dict. des Sc. nat., t. XLVIIT, p. 284. Sepioteuthis biangulata, Rang, 1837, Mag. de zool., p. 73, pl. 98. Sepioteuthis sepioidea , d'Orb., 1838, Moll. des Antilles, t. I, p. 34, n° 9. Sepioteuthis sepioidea, d'Orb. et Féruss., 1839, Céphal, acét, ; Sépioteuthes, pl. 7. È G. SEPIOTEUTHIS. 321 S. corpore ovato-oblongo , violaceo-maculalo ; pinnis sub- angulatis, brachiis subulatis, inœqualibus, pro longitudine 3,1, 4,2. Test lanceolatd. Dim. Longueur totale, 95 mill.; longueur du corps, 35 mill.; longueur des bras tentaculaires, 55 mill.; des plus longs bras sessiles, 23 mill. Animal oblong. Corps élargi en avant, très-peu ventru à la moitié de sa longueur ; de là s’amincissant jusqu'à l'extrémité, qui est très-obtuse. Nageoires commençant à une très-grande distance du bord du corps, s'élargissant d'une manière égale, jusqu’à la moitié de sa longueur , puis diminuant ensuite gra- duellement jusqu'à ne plus former qu'une erête qui enveloppe l'extrémité du corps ; leur ensemble représente un rhomboïde assez régulier. Tête aussi large que le corps, déprimée. Bras sessiles grêles , les supérieurs comprimés, les autres déprimés, pourvus de cupules dont le cercle corné, très-large, est armé de dents longues, aiguës, plus petites vers la partie étroite du bord. Bras tentaculaires à peine élargis en fer de lance, pourvus de cupules sur quatre lignes dont les deux médianes sont plus grosses. Couleurs : blanc, le milieu du corps orné d’un grand nombre de taches arrondies, violet-brun rapprochées et con- fluentes. Coquille très-mince, très-transparente, convexe en dessus, concave en dessous, pourvue d’un côte médiane, large en haut, très-étroite en bas; expansions latérales minces , larges, sans épaississement aucun; sa forme est celle d’un très-large fer de lance arrondi, peu aigu. Rapp. et diff. — Cette espèce, par sa nageoire élargie au milieu de la longueur, se rapproche des S. Blainvilliana ei australis ; mais elle s’en distingue, ainsi que des autres, par l'insertion de ses nageoires très-loin du bord; elle se distingue encore de la première par l'angle que forment ses nageoires ; de la seconde, par la beaucoup moindre largeur de celle-ci, et le manque de cupules aux lobes de sa membrane buccale. MOLLUSQUES T, 1, 21 322 CÉPHALOPODES, Hab. L'Océan allantique, à la Martinique, à Cuba (An- tilles). Espèces de la mer Rouge. N° 2. SEPIOTEUTHIS HEMPRICHIZ, Ehrembere. Sepioteuthis Hemprichii, Ehremberg, 1831, Symbolæ physicæ, Céph., n° 4, S. corporecompresso, posticè attenuato, rotundato, ne cau- dato, ald subæquali totam bursam augente elhipticà. Dim. Longueur du corps, 460 mill.; longueur totale, 490 mill. Animal. Corps comprimé, effilé, aminci postérieurement et obtus. Nageoires enveloppant tout le corps, elliptiques ou ovales dans leur ensemble , large d'environ deux pouces, commençant au bord même du corps, plus élargies près de la partie posté- rieure et étroite en avant; membranes buccales divisées en sept pointes, celle d'en bas composée de deux lobes. Bras ses- siles, les supérieurs les plus grèles, les latéraux-inférieurs les plus longs et les plus forts. Bras tentaculaires, obtus, triangu- laires, aussi longs que le corps , pourvus, sur le tiers de leur longueur, de quatre rangées de cupules à cerele corné crénelé. Couleurs : brune , réticulée par un grand nombre de petites lignes interrompues. blanches; des points noirs disposés en étoiles autour de taches orbiculaires. Osselet interne très-mou , à peine apréciable au toucher. Hab. La mer Rouge, près de Tor, Arabie, Ehremberg. N° 3. SEPIOTEUTHIS LOLIGINIFORMES, d'Orbigny. Chondrosepia loliginiformis, , 1828, Leuckart, Ruppell, Atlas zu der Reis., p. 21, pl. 6, fig. 1. Sepioteuthis loliginiformis, d'Orb. et Féruss., 1839, Céph. acét., Sépioteuthes, pl. 4, fig, 4, S. colore suprà lucido fusco, infrà carneo , punctis parvis rubescentibus ubique sparsis ; membrand alæformi posticam partem versus latiore, subtus violescente. Cette espèce se distingue facilement des autres par ses na- geoires plus larges à l'extrémité du corps. Hab. La mer Rouge, prope arcem quæ Mobila vocatur. D: ‘ # NL ee SE OS JS nl de ne — © di té G. SEPIOTEUTHIS. 323 Espèces du Grand Océan. N° 4. SEPIOTEUTRIS LUNULATA , Quoy etGaimard. PI. 47, fig. 5-8. Sepioteuthis lunulata, Quoy et Gaimard, 1832, Zoo. de l’Asirolabe, Moll., t. IL, p. 74, pl. 3, fig. 8-13. Sepioteuthis quinensis, Quoy et Gaimard, 1832, Zool. de l’Astrolabe,t, II, pe, pl:8) fie. 1, % Sepioteuthis dorensis, d’'Orb. et Féruss., 1833, Céphal. acét., Sépioteuthes, pl. 3, fig. 3. Slunulata, d'Orb, et Féruss., 1839, Céphal, acét., Sépioteuthes, pl, 3, fig. 1, pl. 6, fig. 1-8, S. corpore ovali, pinnis dilatatis, lunulatis ; brachiis elon- gats , inæqualibus, pro longitudine 3, 2, 4, 1 ; testé lanceo- latä, angustatà. Dim. Longueur totale, 480 mill. ; longueur des bras ten- taculaires, 285 mill.; des bras sessiles les plus longs, 140 mill. ; longueur de la coquille, 90 mill. Par rapport à la Lon- gueur : largeur-iT. Animal ovale-oblong. Corps épais relativement au reste, pourvu de nageoires très-larges, charnues, commencant très- près du bord, puis s élargissant de plus en plus jusqu'aux deux tiers inférieurs de la longueur du corps; leur ensemble, y com- prise corps, forme un ovale très-irrégulier. Tête un peu dépri- mée. Bras sessiles longs, grêles, munis de cupules déprimées, obliques, dont le cercle corné oblique, excentrique, est armé de fortes dents crochues, espacées , longues du côté le plus large. Bras tentaculaires très-élargis en fer de lance, obtus à leur ex- trémité, couverts de cupules déprimés, peu obliques, alternant sur quatre lignes presque d'égal diamètre, dont,le cercle corné, étroit, est armé de dents très-espacées aux grandes cupules mé- dianes. Couleurs : rouge, brun foncé. Coquille en fer de lance étroit, obtus à son extrémité, mince, marqué latéralement d'un épaississement externe lon- gitudinal. 324 CÉPHALOPODES. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue surtout par les taches dont les côtés de ses nageoires sont ornés. Hab. Le grand Océan, au port Dorey, à la Nouvelle- Guinée et sur les côtes de l’île de Vanikoro. Expl. des fig. PI. A7, fig. 5. Tête vue de profil, montrant a l'ouverture lacrymale , b l'oreille externe; fig. 6, cercle des cupules, des bras sessiles, vu de profil; fig. 7, le même, vu de face; fig. 8, cercle corné des cupules des bras tentaculaires vu de profil. N° 5. SEPIOTEUTHIS AUSTRALIS, Quoy et Gaimard. PLATS ES. Sepioteuthis australis, Quoy ct Gaimard, Zool. de lAstrolabe,t. IT , p. 77, pl. 4, fig. 1, Idem, Règne anim. avec fig., pl. 3 ( copie de l’Astrol. }. Idem, d'Orb, et Féruss., 1839, Céphal, acét., Sépioteuthes, pl. 5, fig. 5, pl 6, fig. 15-21. S. corpore oblongo-elongalo, anticè truncato, posticé acu- to; pinnis latissimis, rhomboidalibus; brachais sessihibus elon- gaiis, inœqualibus, pro longitudine 3, 4, 2, À ; testà lanceo- latä , dilatatà. Dim. Longueur totale, 710 mill.; longueur du corps, 285 mill.; longueur des bras tentaculaires, 415; des plus longs bras sessiles, 440; coquille, longueur, 420 mill. Par rapport à la longueur, largeur de la coquille, À. Animal massif. Corps allongé, cylindrique, acuminé et obus en arrière, tronqué obliquement en avant, muni de na- geoires très-grandes, très-charnues, s'élargissant jusqu'à la moitié de la longueur du corps. Tête aussi large que le corps. Bras tentaculaire très-forts, comprimés, pourvus d’une très- grande massue et de cupules très-grosses, dont le cerele corné des grosses cupules est armé de dents très-obtuses, et espa- cées. Couleur rose violacée en dessus. Coquille mince, flexible, muni d’un côte médiane peu sail- lante, peu ferme, etd'expansions latérales commençant près des parties supérieures, prenant leur plus grande largeur vers le € G. SEPIOTEUTEHIS. 525 tiers inférieur, et épaissies vers leur extrémité latérale. L'en- semble représente un fer de lance très-régulier. Rapp. et diff. — Par ses nageoires plus larges au milieu de la longueur du corps, cette espèce se rapproche du $. Blain- villiana, qui seule possède ce caractère; mais elle s’en distin- gue : par ces mêmes nageoires un peu rhomboïdales dans leur ensemble, par sa membrane buccale pourvue de cupules, par quelques différences dans les cercles cornés des cupules, par la plus grande largeur des massues de ses bras tentaculai- res, par sa coquille moins large, plus lancéolée, puis par les membranes de l’ombrelle existant entre les bras latéraux. Hab. Le grand Océan, au port Western, Nouvelle-Hol- lande. Expl. des fig. PI. 17, fig. 9. Bras tentaculaire vu du côté des cupules pour montrer, la disposition de celles-ci et de la membrane libre intercupulaire. N° 6. SEPIOTEUTEHIS BILINEATA, d'Orbigny. Sepia bilineata, Quoy et Gaimard, 1832, Zool. de l’Astrol., Moll., t, IT, p. 66, pl. 2, fig. 4, Sepioteuthis bilineata, dOrb. et Fér., 1839, Céphal. acét., Sépioteuthes , pl. 4, fig. 2. S. « corpore elongato, rhomboiïdal, vitté cœruled cincto ; pinnis medio dilatatis. » Animal. Corps très-allongé, en forme de losange, ce qui tient à la disposition des nageoires élargies au milieu. Les yeux sont très-larges, les bras tentaculaires petits. Couleurs : blanc bleuà- tre, piqueté d’une foule de petits points couleur de laque, plus ou moins foncée ; deux lignes d’un vert d'aigue-marine magnifi- que, se font remarquer à l’endroit de l'insertion des nageoires au corps. Une bande d'un noir bleuâtre prend à la partie supé- rieure de l'orbite, et s'étend à la paupière. Hab. Le grand Océan, au port Western, situé dans le dé- troit de Bass, à l'extrémité sud de la Nouvelle-Hollande. 326 CÉPHALOPODES. N° 7. SEPIOTEUTHIS LESSONIANA, Férussac, Sepioteuthis Lessoniana, Féruss., 1825, d'Orb., Tabl, des Céph,, p. 65 (sans description). Idem, Lesson , 1830, Voy. de la Coquille, Mollusques, p. 241, pl. 11, Idem, d'Orb. et Féruss,, 1839, Céphal. acét., Sépioteuthes, pl. 1, pl 6, fig, 9-14. S. corpore elongato, violaceo maculato ; pinnis posticè di- latatis; brachiis sessilibus inæqualibus, pro longitudine 3, 4, 2, À ; testé lanceolatd, lateribus incrassatä. Dim. Longueur totale, 810 mill.; longueur du corps, 163 mill. ; longueur des bras tentaculaires, 122 mill. ; longueur des plus longs bras sessiles, 80 mill. ; longueur de la coquille, 447 mill. Par rapport à la longueur : largeur de la coquille, 2*. Animal oblong. Corps cylindrique en avant, muni de na- geoires charnues, très-amincies sur leurs bords, s’élargissant jusqu'aux deux tiers inférieurs; chacune d’elle, dans son grand diamètre, représente les deux tiers de la largeur du corps. Tête à peu près aussi large que l'ouverture du corps, pourvue de crête auriculaire, large, épaisse. Bras sessiles as- sez longs, couverts de cupules dont le cercle corné oblique est armé de dents aiguës, espacées, courbées en sens inverse de chaque côté. Bras tentaculaires élargis en massue très-obtuse, munis de cupules grosses, très-obliques , dont le cercle corné est étroit, peu oblique, et armé de dents courbes, aiguës, es- pacées. Couleurs : le dessus du corps est couvert partout de points violets bleuätres. Coquille lancéolée, convexe en dessus, concave en dessous, munie d'une côte médiane large en haut et d’expansions com- mençant au cinquième antérieur, qui ont leur plus grande lar- geur vers la moitié, sans crète latérale en dessous. Rapp. et diff. —1l est peu d'espèces plus difficiles à distin- guer entre elles que les Sepioteuthis ; aussi, tout en conservant celle-ci, je n'ai que très-peu de caractères qui la distinguent d'avec la S. lunulata, dont elle a les formes, les détails et beau- coup de traits de conformité. Les seuls points de dissemblances sont : Je corps un peu plus allongé, les nageoires plus étroites G. SEPIOTEUTHIS. , 327 en avant et sans taches, la longueur des bras. La membrane protectrice des cupules bien plus large, la coquille qui manque des côtes inférieures latérales. Hab. Le grand Océan, à la Nouvelle-Guinée, à la terre des Papous, à Java, au cap Fabre, à Trinquemalay, sur les côtes du Malabar. L'individu rapporté par M. Lesson a sauté de la mer jusque sur le pont de la corvette la Coquille. N° 8. SEPIOTEUTHIS BLAINVILLIANA, Férussac, PI. 17, f. 1-4. Sepioteuthis Blainvilliana , Féruss, et d'Orb., 1839, Sépioteuthes, pl. 2." S. corpore lato, violaceo punctato ; pinnis latis semicireu- laribus ; brachris sessilibus inæqualibus, pro longitudine 3, 4, 2,1 ; testà lanceolatà, dilatatd. Dim. Longueur totale, 365 mill.; longueur du corps, 150 mill.; longueur des bras tentaculaires, 180 mill. ; longueur des plus longs bras sessiles, 93 ; longueur de la coquille, 153 mill. Par rapport à la longueur : largeur, 5. Animal ovale. Corps cylindrique et tronqué en avant, di- minuant de diamètre de son tiers inférieur jusqu’à son extrémité très-obtuse; muni de nageoires charnues amincies, s'élargissant jusque vers la moitié de sa longueur, formant un ovale dans leur ensemble; chacune d'elle, dans son grand diamètre, ne fait pas les deux tiers du diamètre. Bras sessiles longs, grêles, pourvus de cupules dont le cercle corné, oblique, assez épais, est armé, à son bord interne, de dentsaiguës, rapprochées, plus longues à la partie épaisse. Bras énthetires élargis médio- erèment en palette obtuse à l'extrémité, portant de cupules médiocrement grosses, dont le cercle corné est semblable, seule- ment un peu plus étroit que celui des cupules des bras sessiles. Couleurs : corps couvert de points violacés, espacés sur Les cô- tés, très-serrés sur la ligne médiane. F Coquille lancéolée, très-large, mince, convexe en dessus, concave en dessous ; pourvue d'une côte médiane ferme , dimi- nuant de diamètre du haut en bas. Expansions latérales com- 328 CÉPHALOPODES. mençant très-près de la partie supérieure , ayant leur grande largeur vers la moitié de la longueur ; elles s'épaississent for- tement sur les côtés à l'extrémité seulement. Rapp. et diff. — Quoique, pour la forme générale, cette sé- pioteuthe ait les plus grands rapports avec les espèces précé- dentes, elle s’en distingue par sa nageoire, dont la plus grande largeur est vers la moitié de sa longueur; par le manque de cupules aux lobes de la membrane buccale ; par l'épaississement tuberculeux de la partie inférieure de celle-ci; par des dents bien plus rapprochées aux cercles cornés de ses cupules, et en- fin par sa coquille large, renforcée latéralement, seulement à sa base. Hab. Le grand Océan, à Java. Expl. des fig. PI. 47, fig. 4. Animal entier vu en dessus ; fig. 2, réduction d’un animal vu en dessous; fig. 3, coquille vue en dessus; fig. 4, une cupule vue de profil. N° 9. SEPIOTEUTHIS MAURITIANA, Quoy et Gaimard. Sepioteuthis Mauritiana, Quoy et Gaimard, 1832, Zocl. de l’Astrol., Moll., LOUE ÉD: 70, pl Le 2 IAG: Idem, d'Orb. et Féruss., 1839, Céphal, acét., Sépioteuthes, pl, 5, fig. 1-4, pl. 7, fig. 1-5. S. corpore lato, violaceo punctato ; anticè truncato , posticè acuminalo ; pinnis angustatis ; brachiis sessiibus inæquali- bus , pro longitudine 3, 4, 2, 4 ; testà lanceolaté, angustatà , lateribus incrassatà. Dim. Longueur totale, 420 mill.; longueur du corps, 460 mill. ; longueur desbras tentaculaires, 210 mill. ; longueur des plus longs bras sessiles, 81 mill. ; longueur de la coquille, 90 mill. Par rapport à la longueur : largeur de la coquille, 4. Animal allongé; corps cylindrique sur la plus grande par- tie de sa longueur, acuminé en arrière, muni de nageoires peu larges, charnues, s’élargissant graduellement jusqu'aux deux tiers inférieurs, dont l’ensemble est élargi en arrière, rétrécl en avant; chacune d'elles n’a que les deux tiers du diamètre du corps. Bras sessiles pourvus de cupules dont le cercle corné est G. SEPIOTEUTHIS. 329 0 oblique, armé à son bord interne d’un grand nombre de dents aiguës, crochues , très-rapprochées les unes des autres. Bras tentaculaires grêles, munis de cupules peu obliques, dont le cer- cle corné des cupules médianes est armé de dents aiguës, cro- chues, espacées , plus longues du côté le plus large. Couleurs : parties supérieures violet-rougeûtre. Coquille lancéolée étroite, munie d'une côte médiane très- forte et d'expansions latérales commençant un peu plus bas que le cinquième de la longueur et sont dans la plus grande largeur au tiers antérieur ; sur les côtés, en dessous, on voit une crête saillante ou au moins un fort épaississement divergeant de l'extrémité vers le bord supérieur de l'expansion. Rapp. et diff. — Elle se distingue du S. lunulata, par son corps plus allongé, ses nageoires plus étroites en avant et surtout en arrière, où elles ne paraissent pas être divisées , par la forme de sa crête auriculaire externe, beaucoup plus ondulée, par les cercles cornés, armés d’un bien plus grand nombre de dents aux bras sessiles; enfin, par la membrane de l'ombrelle marquée presque partout. Elle diffère du S. Les- soniana, avec laquelle elle a encore plus de rapports, par les cercles cornés de ses cupules armés de dents plus serrées, et surtout par les épaississements latéraux de sa coquille. Hab. Le grand Océan, sur les côtes de l'île Maurice. Espèces incertaines. N° 10. SEPIOTEUTHIES SINENSIS, (d'Orbieny. Encyclopédie japonaise , article leou-iu (Poisson mou). Synonymie, en japonais : Ta-tsi-i-ka. Ming-siang (poisson brillant) ; lorsqu'il est salé et sec, on l'appelle vulgairement en Japonais, Soci-ni. On lit dans le Pen-thsao-kang-mo' (ouvrage chinois qui traite de l’histoire naturelle) : Le Zeou-tu ressemble au Niao- (se (la Seiche), seulement il n’a point d'os. (Remarque de lédi- 4 Je dois à la complaisance de M. Stanislas Julien la traduction de cet article. 330 CÉPHALOPODES. teur japonais). Le Zeou-iu est semblable au Niao-tse (Seiche), mais son corps est plus allongé et gros; on le fait sécher et on en fait du siang (poisson sec, en japonais souraÿnouto.) Ce- lui qu'on tire des cinq îles de l'arrondissement de Fci-te-heou, a la chair plus épaisse; elle a un goût bien supérieur à celle des Jeou-iu ordinaires ; on la mange grillée. L'os du Zeou-iu ressemble à un bateau; il est mince et lui- sant, comme du papier ciré. N° 11. SEPIOTEUTHIS MAJOR, Gray. Sepioteuthis major, Gray, 1828, Spicilegia zoologica, 1° fasc., p. 3, pl. 4, fig. 1. Idem, d'Orb. et Féruss., 1839, Céphal. acét., Sépioteuthes, pl. 7, fig. 12, S. corpore subcylindrico, posticè attenuato ; pinnis latera- libus per totam corporis longitudinem productis , medio ex- tensis. Dim. Longueur du corps, 750 mill. ; longueur de la tête; 470 mill. ; largeur du corps et des nageoires, 190 mill. Animal. Corps subeylindrique, atténué postérieurement, muni de nageoires latérales s'étendant tout le long du corps, s’élargissant vers leur milieu. Tête déprimée ; les bras au nom- bre de dix; bras sessiles pourvus de cupules à la base; bras tentaculaires simples à la base; le reste du bras manque. (M. Gray.) Hab. ? Résumé sur les Scnioteuthis, On à mentionné jusqu'à présent dix-huit noms d'espèces dans le genre Sepioteuthis. En séparant de ce nombre les es- pèces nominales que mes recherches m'ont permis de réduire au nombre de sept, il me restera : comme espèces bien caractéri- SÉES It ÉrreMuR TE L'RRPASMRNRNET. : SA ».« ANNEES Comme espèces incertaines., ........ mue. à SEE Total vdi At SE 11 Ces espèces, divisées suivant les mers auxquelles elles appar- tiennent, me donnent : À l'océan Atlantique une espèce propre aux Antilles. À la mer Rouge, deux, les S. Humprichii et lohginiformis. G. SEPIOTEUTHIS. 331 Awgrand Océan, sept, ainsi distribuées : le S. Mauritiana, à l’île Maurice; les S. australis et bilineata, à la Nouveile- Hollande; le S. Zlunulata, à la Nouvelle-Guinée ; les S. Blain- villiana et Lessoniana , à Java; le S. Sinensis, aux mers de Chine et du Japon; etle S. major, dont la patrie est inconnue. Il résulte de la distribution géographique des espèces de Se- pioteuthis, que toutes sont spéciales à leurs mers particulières, et cantonnées sur des régions circonscrites. Toutes les espèces appartiennent à la zone torride. Table alphabétique de toutes les espèces nominales ou réelles du .genre SEPIOTEUTHIS. Pages Affinis (Sepia), Férussac, 1825. Voy. S. sepioidea, d'Orb. 320 Australis, Quoy et Gaim., 4832. Gr. Oc., Nouv.-Holl.. 324 Biangulata, Rang, 1837. V. S. sepioidea, d'Orb....... 320 Bilineata (Sepia), Quoy et Gaim., 1832. V. S. bilineata, Re RER DR SIN Jue TER RQ SDS Bilineata, d'Orb., 4839, Gr. Oc., Nouv.-Holl......... 395 Biserialis (Sepia), Blainv., 1827. V. S. sepioidea, d'Orb. 320 Blanvilliana , Féruss., 4895. Gr. Oc., Java... ........ 327 Dorensis, Féruss., 1833. V. S. Junulata, Quoy et Gaim. 323 Guinensis, Quoy et Gaim., 1832. V. S. lunulata, Le 0 Humprichü, Ehremb. 1831. Mer Rouge. +002 Lessoniana, Féruss., 1825. Gr. OC. op Malébhi © 326 Loliginiformis (Chondtégegia), Léucléart, 1828. V. sa idem Lei Pac oh dr ad fées aa 20 Loliginiformis, d'Orb., 1839. Mer Rouge............. 329 Lunulata, Quoy, 1832. Gr. Oc., Nouvelle-Guinée. . ..…. 323 ne Re ES etrtonts retire 330 Mauritiana, Quoy et Gaim., 4832. Gr. Oc., île Maurice. 328 Officinalis (Sepia), Lam., 4799. V. S. sepioidea, d'Orb. 320 Sepioidea (Loligo), Blainv. 1833. V. S. sepioidea, d'Orb. 320 Sepioidea, d'Orb., 4838. Océan Atl., Antilles......... 320 Sinensis, d'Orb., 4839. G. Oc., Chine.............. 329 Truitée (Seiche), Montfort, 1805. V. S. seproidea, d'Orb. 320 382 CÉPHALOPODES. n° GENRE. LOLIGO, Lamarck. PI. 48, 49. Teu0%; et Tev0ts, Aristote; Loligo, Pline, Belon, Rondelcte; Genre Sepia, Linné, 1767; genre Loligo, Lamarck, 1799; Calmars plumes on Pterotew this, section E, de Blainville, 1823, Animal de forme allongée, la tête courte par rapport au reste. Corps lisse, allongé, subcylindrique, acuminé en ar- rière, tronqué obliquement en avant, et pourvu de trois sail- lies; une supérieure, deux latérales. Appareil de résistance, formé : 1° sur la base latérale du tube locomoteur , de chaque côté, d'une fosse très-allongée, cartilagineuse, entouré de bourrelets sur les côtés, représentant un ensemble conique, acuminé en haut, très-élargi en bas; 2° sur la paroi interne correspondante du corps, d’une crête très-élevée , linéaire, lon- gitudinale, placée au bord même du corps, et se prolongeant en s élargissant sur moins du cinquième de sa longueur; 3° à la partie cervicale, médiane supérieure, d’un bourrelet allongé, cartilagineux , élevé bilobé, par un sillon médian; 4° à la pa- roi inférieure du corps, sous l'osselet, d’une partie modelée sur celle-ci; les parties se réunissent l’une sur l’autre, à la volonté de l’animal. Nagcoires postérieures seulement , très- larges sur les côtés, réunies et embrassant l'extrémité du corps en arrière ; leur ensemble est le plus souvent rhomboïdal. Tête du même diamètre que le corps, courte déprimée, fortement rétrécie en arrière des yeux. Yeux libres dans la cavité orbilaire, gros, saillants, latéraux-supérieurs entièrement recouverts à l'extérieur par une membrane transparente, for- mée par la continuité de l’épiderme de la tête, qui, sur une très-large surface ovale longitudinale, est comme vitrée, et laisse passer les rayons lumineux. Une ouverture lacrymale très-petite en avant du globe de l'œil. Membrane buccale plus ou moins grande, très-extensible, souvent plus courte en haut qu'en bas, pourvue de sept lobes charnus, allongés, à l'extrémité interne desquels sont presque toujours, sur deux GA LOTIGO. | 333 - rangs, des cupules obliques armées de cercle corné. Bec mince, flexible partout, moins à la partie rostrale; mandibule inférieure composée d'ailes latérales au capuchon, longues, flexibles et d'expansion postérieure assez longue, subcarénée en dessus, assez échancrée en arrière; mandibule supérieure, sans ailes latérales, munie d’un capuchon court très-séparé, et d'une expansion postérieure longue, sans échancrure. Oreille externe, composée d’une crête auriculaire transversale, ondulée, très-épaisse, fortement élargie et recourbée en avant à ses extrémités. Le trou auditif externe est situé en avant et en dedans du repli inférieur de la crête auriculaire. Ouver- tures aquifères : deux brachiales, une de chaque côté, située entre la troisième et la quatrième paire de bras, par laquelle Les bras tentaculaires rentrent en partie dans une cavité sous-ocu- laire ; six ouvertures buccales. Bras sessiles conico-subulés, triangulaires ou comprimés, la troisième paire carénée en dehors, et élargie, tous très- inégaux entre eux dans un ordre constant, la 3° paire la plus longue, la 4"° la plus courte, la 4° et la 2° quelquefois égales. Une crète natatoire à la 3° paire de bras, une légère mem- brane protectrice des cupules en dehors de celle-ci. Cupules charnues obliques placées sur deux rangs alternes, fixées sur un petit pied, au sommet d’une saillie du bras, pourvues d’un cercle corné presque toujours denté à son bord le plus large, non convexe en dehors, muni seulement d’un bourrelet sail- Jant circulaire très-étroit. Bras tentaculaires rétractiles seule- ment en partie, assez longs, cylindriques, attachés à leur base par une bride, au bras inférieur, élargis en massue, plus sou- vent lancéolés à leur extrémité, pourvus en dessus d’une crête natatoire très-prononcée, el en dessous de quatre rangs de cu- . pules alternes, les deux médianes toujours plus grandes, peu obliques. Une cavité longitudinale sous une membrane mince intercupulaire, occupe tout le milieu de la massue. Cercle cornée comme celui des bras sessiles. Membrane de l’ombrelle, toujours nulle entre les bras inférieurs, longue entre les bras 334 CÉPHALOPODES. inférieurs et le latéral-inférieur de chaque côté, à peine visible ou nulle ailleurs. Tube locomoteur médiocre, non logé dans une cavité spéciale, retenu à la tête par deux brides très-pro- noncées, laissant entre elles une cavité profonde. Il est muni d'une forte valvule interne. Coquille occupant toute la longueur du corps, ayant tou- jours la forme d’une plume ou d’un fer de lance plus ou moins large, suivant les espèces ; étroite en avant sur une petite lon- gueur, puis élargi par des expansions latérales qui se termi- nent inférieurement en une pointe plus ou moins obtuse. Une forte côte ferme, médiane , convexe en dessus, concave en des- sous, commence en avant, et se continue sur toute la longueur, en diminuant de diamètre jusqu'à l'extrémité. Rapp. et diff. — Les calmars voisins , par tous leurs ca- ractères, des Sepioteuthis, en diffèrent par la forme générale du corps toujours plus allongée ; par des nageoires rhomboïdales dans leur ensemble, le plus souvent terminales, et n occupant jamais toute la longueur du corps. Les calmars sont des animaux essentiellement sociables. Ils sont aussi côtiers et nocturnes. Tous les ans, à la saison chaude, ils suivent une direction déterminée dans leurs migrations, des régions tempérées vers les régions chaudes, comme le font les sardines et les harengs. Ils séjournent ordinairement le temps de la ponte et disparaissent ensuite. Ils pondent sur le rivage, au dessous ou au niveau des basses marées de sizygies. Leurs œufs gélatineux et à un seul embryon, sont ordinaire- ment réunis en grappes et attachés aux corps sous-marins. Les calmars se nourrissent de petits poissons et de mollus- ques; ils sont aussi souvent la proie des cétacés à dents et des poissons. Ils sont estimés comme nourriture par les peuples du littoral de toutes les mers. Ilist. Aristote parle le premier de ces animaux, qu'il nomme Teuthis et Teuthos—Pline ne les cite que d'après Aristote, et irès en général. Il les nomme Loligo. Le nom de calmar leur est, à ce qu'il paraît, venu de calamarium, calamar en vieux G. LOLIGO. 330 français, de la ressemblance de l'animal avec ces encriers por- tatifs contenant la plume et l'encre’. Il ne fut plus question des calmars avant le xvi° siècle, où Belon, en 1551, etles autres auteurs du moyen âge, reprirentles notions données par les anciens. Linné, en publiant la dernière édition de son Systema Naturæ (1767), ne distingua pas, mal- gré sa sagacité ordinaire ,les différences de formes des espèces de calmars figurés par Séba, et sous son nom de Sepia loligo , confondit toutes les citations relatives aux véritables calmars et aux ommastrèphes. Lamarck le premier, en 1799 , partagea le genre Sepia de Linné en trois : Sepia , Loligo et Octopus, conservant dans le genre Loligo toutes les espèces à nageoires partielles et à osselet corné. En 18233, M. de Blainville divise les espèces en sections, ainsi quil suit. Section À ou sépioles (le genre Septola de Leach); section B ou cranchies (le genre Cranchia de Leach) ; section C ou onychoteuthes (le genre Onychoteuthis de Lis- chtenstein); section D ou calmars flèches (dont j'ai formé le genre Omunastrèphes); section E ou calmars plumes (les véritables Loligo). Dans cette dernière section, qui compose le genre Loligo, M. de Blainville décrit huit espèces, parmi lesquelles le Pavo, que j'ai reconnu appartenir au genre Lohgopsis. En 1835, j ai proposé de séparer des calmars le genre Ommastrephes, pour le placer dans une autre famille. On peut zoologiquement diviser les espèces de calmars en deux sections bien distinctes. Première section. Des cupules à la membrane buccale. L. Vulgaris, Lam. L. Brasiliensis, Blainville. Duvaucelu, d'Orb. Plen, Blainv. Pealei, Lesueur. Gahi, d'Orbigny. Brevis, Blainv. Reynaudüi, d'Orb. Deuxième section. Sans cupules à la membrane buccale. L. parva, Rondelet. L. Sumatrensis, d'Orb. 1 Cælius, Lectiores antiquæ, p. 24, 28. 380 CÉPHALOPODES. ; On connait du genre Loligo , une espèce fossile, et un grand nombre d'espèces vivantes. ESPÈCES FOSSILES. Espèces du lias supérieur. N° 1. LOZIGO PYRIFORMIS, d'Orbigny. Teudopsis pyriformis, Munster, 2843, Beitrag. zur Petref., VI, p. 58, taf. vr, fig. 3. Loligo pyriformis, &'Orb. 1845, Paléont. univ., pl. 12; Paléont. étrang.,pl, 10. L. testà ovato-oblongé , lævigaté anticè attenuatà , poshce dilatatd. Dim. Longueur de la coquille, 93 mill. Par rapport à la 5 4 longueur : largeur -£. Coquille représentant un fer de lance élargi, dont la pointe est un peu obtuse. La côte médiane est du diamètre ordinaire aux espèces vivantes, prolongée en haut bien au delà des ailes latérales. Rapp. et diff. — Cette espèce est, par sa largeur, on ne peut plus voisine du £oligo brevis; elle en diffère néanmoins par son ensemble plus lancéolé. Loc. M. le comte Munster l’a recueillie dans le lias supérieur d'Ohmden (Wuriemberg), et l’a rapportée au genre Teudopsis; mais, en la comparant à la coquille du £. brevis, il est facile de se convaincre que c'est un véritable Loligo, et en la classant dans ce dernier genre, il ne me reste aucune incertitude. Espèces de l'océan Atlantique (côtes d'Europe) N° 2. LOLIGO VUEGARIS!, Lamarck. PI. 18, fig. 1-12; pl. 419, fig. 2-4. Teu0o;, Aristote, de Anim., lib. 1v, 4. Loligo, Pline, Hist. nat., lib. 1x, cap. XxIX, p. 645. Loligo, Belon, 1551, de Aquat., lib. 1, p. 340; La nat. et div., 344 Loligo magna, Rondelet, 1554, de Piscibus marinis, lib. XVI, p. 506, cap. 1v, et Hist. nat. des Poissons; Lyon, 4558, p. 368. Loligo , Salvianus, 1544, de Aquatil. animal., p. 170 (fig. origin. ). 1 Le nom de Magna, comme le plus ancien, devrait être préféré, mais comme il prête à la méprise, puisque cette espèce n’est pas la plus grande. je ne l’adopte pes. Gr, EOLIGO. san Loligo magna, Gesner, 1558, de Aquatilibus, lib, 1v, p. 580 (copie de Ron- delet). Idem, Boussuet, 1658, de Natura aquatilium, p. 200 (Copie de Rondelet). Loligo sive Calamaro, Mathiol, 1565, Commentar., lib. 11,cap. xx, p. 327. Loligo major , Aldrovande, 1642, de Mollibus, p. 67, 69, 70, 71 (op: de Salvianus}, Loligo major , Johnston, 1650, Hist. nat., lib. 1, cap. u1, p. 10, t. I, ñe. L (Copie de Salvianus). Loligo, Lister, 1685, Hist, sive syn., Tab. anat., 9, fig. 10, 11. Loligo major, Ruysch, 1718 , Theatrum univ. omn. anim., lib. 1V, cap. 11, p: 8,11; fig. 4. Needham, 1750, Microse., 1, t, XII. Sepia loligo, Linné,°1754, Museum Adolp, Fred., p. 9%. Loligo biscale, Borlase, 1758, The nat. hist, of Cornwall., p. 266, pl. 25, fig. 32. Sepia loligo, Linné, 1767, Syst. nat,, éd. XIT, p. 1095, n° 4. Idem, Seopoli, 1772, Hist. nat., p. 127. Idem, Pennant, 1774, British zool., v. IV, p. 53, t. XXVII, n° 45. Idem, Muller, 1776, Zool. Dan, Prod., n° 2815, Idem, Gronovius, 1781, Zoophil, Gronov., p. 244, n° 1027. Idem, Acta Helv., v. V,p. 379, n° 489. Idem, Herbst., 1788, Eintect. zuv. Ken., p. 79, n° 2, pl. 390 (Copie de Pennant). Idem, Gmel., 1789, Syst. nat., éd. XIII, p. 3150, n° 4. Loligo vulgaris, Lamarck, 1799, Mém. de la Soc. d’hist. nat. de Paris, p. 41 Idem , Lamarck, 1801, An. sans vert., p. 60. Sepia loligo, Bosc, 1802, Hist. nat. des Vers, p. 46. Calmar commun, Montfort, 1805, Buff, de Sonn., Moll., II, p. 7. Loligo sagittata, Bowdich, 1822, Elem. of Conch., PI. 1, fig, 2 L. vulgaris, Lamarck, 1822, An. sans vert.,t. VII, p. 667. Idem, Féruss., 1823, Dict.class., t. III, p. 67. Idem , Blainv., 1823, Dict, des Sc. nat., t, XXVII, p. 143, et Journ. de Phys. L. pulchra, Blainv., 1823, Dict. des Sc. nat., t. XXVII, p. 144. L. vulgaris , Carus, 1824, Icon. Sep. nov. act. Phys. med, acad, cæs. Leop, Carol. nat. cur t. XII, p. 319, pl. 31. Idem. Féruss., 1825, d'Orb., Tab. des Céph., p. 63, n° 8. L. pulchra, Féruss., 1825 , d'Orb., Tab. des Céph., p. 63. L. vulgaris, Payraudeau, 1826, Catal. des Moll. de Corse, p. 173, n° 852, Idem, Risso, 1826, Hist, nat, de l’Eur. mér., t, IV, p. 6, n° 7. Idem, Blainv., Faun. franc., pl. 3, fig. 0, p. 15. Loligo pulchra, Blaïinv., Faun. franc., p. 17. L.Rangit, Féruss., 1833, Céphal. acét., Calmars, pl, 19, fig. 4-6. L. vulgaris, Philippi, 1836, Enum. Moll. Sic., p. 241, n° 1 L. Berthelotii, Verany, 1837, Mém. de la Soc. des Sc., t. I, tab, vr ( junior ). L. vulgaris, Bouchard, Cat. des Moll, du Boul,, p. 71, n° 123, L. vulgaris, 'Orb., 1838, Moll, des Canaries, p. 23, n° 7. Idem , Potiez et Mich., 1838, Gal, des Moll, de Douai, t, I, p. 8, n° 4. MOLLUSQUES T, I. 22 1 338 CÉPHALOPODES. L. vulgaris, d'Orb. et Féruss., 1839, Céphal. acét., Calmars, pl, 8, 9, 10, 22, fig. 1-3, 23, fig. 1-12. idem, Cantraine, 1841, Malac. nouv, mém. de l’Ac, de Brux., t. XIII, p. 47, n° 5. Idem, Thomson, 1844, Report of the Brit, assoc., p. 248. Idem, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl, 10, fig. 1-12, pl, 11, fig, 2-44 Paléont. étrang., pl. 8, fig. 1-12, pl 9, 2-4 L. corpore oblongo, subcylindrico , posticè acuminato ; pinnis semirhomboidalibus ; brachiis conico-subulatis ; testà translucidä, lanceolat&, posticè dilatatà. Dim. Longueur totale, 700 mill.; longueur du corps, 340 mill.; diamètre du corps, 70 mill. Par rapport à la lon- gueur du Corps : ji des nageoires, -T; largeur des nageoires ouvertes, 5 ; longueur de la HDI : Par rapport à la longueur de la coquille : largeur, Tao Animal cylindrique à sa partie supérieure, puis à partir de l'insertion des nageoires, diminuant graduellement de diamètre jusqu'à l'extrémité. Nageoires occupant presque les deux tiers dela longueur du corps, formant dans leur ensemble un rhom- boïde irrégulier à angles arrondis, beaucoup plus court en avant qu’en arrière ; chacune d'elles n'a pasla largeur du diamètre du corps. Bras sessiles pourvus de cupules obliques, dont le cerele corné, ovale, à ouverture excentrique, est armé de onze à treize dents allongées obtuses du côté le plus large, le reste presque lisse. Bras tentaculaires très-longs, munis de cupules dont les deux lignes médianes composées de très-grosses peu obliques; leur cercle corné est irrégulier et n’a de dents que sur son bord le moins large; les deux lignes extérieures ont un cercle corné denté tout autour. Couleurs : blanc bleuâtre transparent partout; couvert de taches rouge clair, plus serrées au milieu. Coquille lancéolée, plus ou moins large suivant les sexes ; celle du mâle est allongée comme une plume ordinaire, celle dela femelle est beaucoup plus large et plus obtuse. Rapp. et diff.—Voisine par sa forme du L. Pealei, cette es- pèce s'en distingue par ses nageoires moins rhomboïdales, par le cercle corné des cupules bien différent. G. LOLIGO. 339 Le sexe y amène des différences assez marquées pour qu’à lapremière vue l’on puisse souvent se tromper; la femelle a tou- jours le corps plus large et moins long; l'osselet est aussi très- différent, celui de la femelle étant toujours plus large vers son extrémité inférieure, et beaucoup plus obtus. Hab. L'Océan atlantique , sur les côtes d'Europe et d'Afri- que jusqu'aux Canaries ; la Méditerranée. Le L. pulchra de M. de Blainville me paraît être un {indi- vidu femelle de cette espèce. Le L. Rangii de Férussac ne re- pose que sur une mauvaise figure , faite par M. Rang, et je le regarde comme un individu déformé. Le L. Berthelotii de M. Verany est évidemment un jeune individu du L. vulgaris. Expl. des fig. PL. 18, fig. 1, animal entier vu en dessus ; fig. 2, intérieur de l'ombrelle pour montrer la disposition des membranes buccales, couvertes de cupules ; fig, 3, tête vue de profil pour montrer a les crêtes auriculaires et l'oreille externe; b l'ouverture lacrymale; fig. 4, appareil de résistance sur la base du tube locomoteur ; fig. 5, contre-partie de l’intérieur du corps; fig. 6, appareil de résistance cervical, en dedans du corps ; fig. 7, contre-partie sur le cou; fig. 8, cercle corné des grandes cupules des bras tentaculaires ; fig. 9, le même vu de profil; fig. 40, cercle corné des bras sessiles, vu de profil ; fig. 41, le même vu de face; fig. 12, cercle corné des cupules latérales des bras tentaculaires. PI. 49, fig. 2, coquille d’un individu femelle vue en dedans; fig. 3; coquille d'un mâle, vue en dessus; fig. 4, la même, vue de profil. N° 3. zoxiGo PARvA, Rondelet. Tevbe, Aristote, de Anim., lib. 1v, 1. Loligo, Belon, 1551, de Aquatilibus, p. 339; en français, 1555, p, 342. Loligo parva, Rondelet, 1554, de Piscibus , lib. xvir, Cap. v, p. 508. Loligo parva, Gesner,1558, de Aquatilibus, lib, 1v, p. 581, Idem , Boussuet, 1558, de Nat. aquat., p, 200. Loligo minor, Rondeletii, Aldrov., 1642, de Mollib., p. 72 et p. 67. Loligo minor , Jonston, 1659, Hist, nat. Exang,, lib, r, de Mol, Cap. Its p. 8, t. I, fig. 5. Idem, Ruysch, Theatr., 1718, Exang., t, 1: os 5up. 8 Sepia media , Linné, 1767, Syst, nat., éd, XII, p. 1095, n° 3. 340 CÉPHALOPODES. Sepia media, Scopoli, 1772, Hist. nat,, p. 27 et suiv. Sepia media, Pennant, 1774, Brit, zool,, IV, p, 54,t, XXIX, fig. 45 (fig. origin. }, Herbst., 1788, Eintect, , D. 80, n° 3. Teuthis, 1784, Schneider Sammling. Verm., p. 112, Sepia media, Gmel,, 1789, Syst. nat., ed. XIII, p. 3150, n° 3. zZdem, Turton, Brit. z00l., p. 119. Sepia media, Brug., 1789, Encycl. méth., pl. 76, fig, 9 ( Copie de Pennant). Loligo subulata, Lam., 1799, Mém. de la Soc. d’Hist, nat. de Paris, t. I, p. 19, n° 8, Sepia subulata, Bosc, 1802, Buff. de Deterv., Vers, t. I, p. 46. Calmar dard, Montfort, 1805, Buff. de Sonn., Moll., t. II, p. 74, pl. 16 et 17, Calmar contourné, Montfort, 1805 , idem, p. 82, pl. 18 (fig. imag. ). Loligo parva, Leach, 1817, The natur. miscell., t, III, p. 138, Loligo subulata, Lamarck, 1822, An. sans vert,, t. VII, p. 664, n° 3. Idem , Blainv., 1823, Journ. de Phys., p. 151. Idem, Blainv., 1823, Dict, des Sc. nat., t. XXVII, p, 143. Idem, Féruss., 1823, Dict, class., t. IIE, fig. 67, n° 5, L, spiralis, Féruss., 1823, Dict, class., n° 6. L. subulata, Féruss., 1825, d'Orb., Tab. des Céph., p. 63, n° 9 L. spiralis, Féruss., 1825, d'Orb., Tab. des Céph., p. 63, u° 10, L. subulata, Peyraudeau, 1826, Cat, des Moll, de Corse, p. 172, n° 350. Idem, Blainville, Faun. franc., p. 16. L. marmoræ, Verany, 1837, Mém. de l’Acad. des sc. de Turin, t, I, pl. 5. (individu femelle ). L. subulata, Potiez et Mich., 1838, Gal, des Moll. de Douai, t. 1, p. 8, n° 2. Idem, Cantraine, 1841, Malac. nouv. mém. de l’Ac. de Brux., t. XIII, p. 17, n°22; Idem, d'Orb., 1839, Céphal, acét., Calmars, pl, 17, pl. 23, fig. 19, 13-21. Idem, Thomson, 1844, Rep. of the Brit. ass., p, 248, Loligo media, Thomson, 1844, ibid., p. 248? L.corpore elongato, subulato, posticè acuminato, producto; pinnis anguslalis ; test elongatd, lanceolatä, angustatd. Dim. Longueur totale, 494 mill.; longueur du corps, 440 mill. ; diamètre du corps, 43 mill. Par rapport à la longueur du corps : er des nageoires, chez le mâle, 7; chez la femelle, à 155) PRE de la coquille, 405 mill. Par rapport à la longueur : Eu de la coquille, 5. Animal excessivement allongé, corps disproportionné à la tête par sa longueur, subeylindrique, diminuant graduellement jusqu'ane former qu'une queue arrondie en pointe obtuse à son éxtrémité, du double de longueur chez les mâles que chez les CTOLIGO: 341 femelles. Nageoires très-séparées en avant, réunies à l'extré- mité de la queue, en arrière; leur ensemble en avant repré- sente une partie cordiforme un peu rhomboïdale, quise rétrécit de suite en arrière, et se réduit à une côte élevée jusqu’à l’ex- trémité du corps. Membrane buccale sans cupules. Bras sessiles pourvus de cupules dont le cercle corné est armé de dents obtuses rapprochées du côté le plus large. Bras tentaculaires longs, terminés en fer de lance, munis de cupules dont le cercle corné est entouré de dents obtuses très-rapprochées. Couleurs : blanc bleuâtre, couvert sur le dessus de très-petits points jaunes, roses ou rouges violacés. Coquille lancéolée, étroite antérieurement; de l'endroit où elle atteint sa plus grande largeur, elle diminue graduellement, en se reployant sur les côtés, pour entourer l'extrémité caudale du COTpS. Rapp. et diff.—C'est peut-être de tous les calmars, l'espèce la plus facile à distinguer par le grand prolongement de l’ex- trémité du corps, prolongement tel qu'il forme, chez les males surtout, une longue queue aiguë. Cette espèce se distin- gue encore par le manque de cupules à la membrane buccale, ainsi que par ses nageoires représentant un cœur dans leur en- semble. Hab. L'Océan Atlantique, sur les côte de France et d'Angle- terre; la Méditerranée. J'y réunis le L. marmoræ, que j'ai reconnu n'être qu’un in- dividu femelle. Espèces de l'Océan Atlantique (côtes d'Amérique). N° 4. LOLIGO PEALEI, Lesueur. Loligo Pealei, Lesueur, 1821, Journ. of the Acad, hist. of Philad., t, II, p. 92, pl. 8, fig. 1-2. Idem, Blainv., 1823, Journ, de Phys,, p, 132. Idem, Blainv., 1823, Dict. d’hist, nat., t. XXVII, p. 144. Idem, Féruss., 1823, Dict. class., t, 3, p. 67, n° 13, Idem, Féruss,, 1825, d’Orb., Tab. des Céph., p. 63, n° 12. Idem , d'Orb. et Féruss., 1839, Céph. acét., Calmars., pl, 11, pl. 20, fig. 17-21. L. corpore elongato, subconico, posticè acuminato ; pinnis rhomboidalibus ; test angustatd, lanceolatd. 342 CÉPHALOPODES. Dim. Longueur totale, 380 mill. ; longueur du corps, 464; diamètre du corps, #4, Par rapport à la longueurdu corps : lon- gueur des nageoires, 4; largeur des nageoires, £; longueur de la coquille, 150 mill.Par rapport à la longueur : largeur, -£-. Animal oblong, pourvu de nageoires épaisses occupant les trois cinquièmes de la longueur du corps, s’unissant en avant sans laisser d’échancrures ; leur ensemble représente un rhom- boïde très-arrondi sur les côtés, dont la face antérieure est de peu de chose plus courte que la postérieure ; chacune d’elle, dans sa plus grande largeur, n'a pas le diamètre du corps. Bras sessiles longs, munis de cupules très-obliques, dont le cercle corné très-haut ést armé de six à sept dents coupées carrément à leur extrémité, l’autre côté, aplati , formant un retour inté- rieur. Bras tentaculaires longs, pourvus de cupules très- grandes, peu obliques, dont le cercle corné des plus grosses forme un anneau étroit armé en dedans, à tout son pourtour de dents aiguës rapprochées , alternativement longues et courtes , quelquefois deux courtes de suite entre ‘chacune; de celles qui sont longues. Le cercle corné des petitescupules, garni tout au- tour de dents; celles-ci plus longues du côté du plus large, et là de longueur inégale, en alternant d'une manière plus irrégulière encore que celles des grandes cupules. Couleurs : teinte générale rosée ; sur le corps, la têteet le dessus des bras, on remarque un grandnombre de taches violet foncé. Coquille en fer de lance étroit, très-régulier. Rapp. et diff. — Cette espèce a les plus grands rapports de forme et de caractères avec le L. vulgaris, mais il s’en distin- gue par sesnageoires formant un rhomboïde plus régulier, par l'inégalité de largeur des membranes latérales, par la couleur de son bec, par une plus grande longueur des bras relative- ment au corps, par les cercles cornés des cupules tout à fait différents, et enfin par son tube locomoteur plus long. Hab. L'Océan Atlantique sur les côtes de la Caroline du Sud et de New-York, Etats-Unis. G. LOLIGO. 343 N° 5. LOLIGO PLEI, Blainville. PI. 19, fig. 6. Loligo Plei, Blainv., 1823, Journ. de Phys., p. 132 Idem, Blainv., 1823, Dict. des Sc. nat., t, XXVII, p. 145, Idem, Féruss., 1825, d'Orb,, Tab. des Céph., p. 64, n° 14e Idem, d'Orb., 4838, Moll. des Antilles, t. I, p, 42, n° 11, Idem, d'Orb, et Féruss., 1839, Céph, acét,, Calmars, pl. 16, pl. 24. fig. 9-15, Idem, d'Orb., 1845, Paléont, univ,, pl. 11, fig. 6; Pal, étrang., pl. 9, fig, 6. L. corpore elongatissimo, cylindrico, posticè acuminato ; pinnis brevibus, rhomboidalibus ; brachiis conico-subulatis, inœqualibus, pro longitudine parium brachiorum 3°, 4°, 2°, 1°; testà elongatä, angustatä. Dim. Longueur totale, 276 mill.; longueur du corps, 163 mill. ; diamètre du corps, 24 mill. no rapport à la lon- gueur du pes longueur des nageoires, >; largeur des na- geoires, £-; hauts “ la coquille, 463 mill. Par rapport à la longueur : Lea 04 A. Animal très-allongé, dont les nageoires n’occupent que la moitié de la longueur du corps, et forment dans leur ensemble un rhomboïde très-allongé. Les angles externes en sont très- arrondis, la largeur beaucoup moindre que la longueur; cha- cune d'elles à plus de largeur que le diamètre du corps. Bras sessiles très-courts, pourvus de cupules dont le cercle corné, oblique sans bourrelet, bien marqué, est entièrement lisse en dedans. Bras tentaculaires légèrement élargis en fer de lance à leur extrémité, munis de cupules dont le cercle cornédes plus grandes à la base est lisse en dedans, puis armés de pointes ai- guës à celles de l'extrémité. Cercle corné des petites cupules latérales beaucoup plus oblique, armé de dents plus longues du côté Le plus large. Couleurs: blanc tacheté de rouge brun, sur- tout à la ligne médiane supérieure. Coquille très-étroite, en fer de lance, pourvue longitudina- lement de trois sillons au milieu. Rapp. et diff. —Cette espèce n’a réellement de rapports avec aucune autre, sa forme étant beaucoup plus allongée, son corps plus mince, sa nageoire plus terminale , quoique longue; ses bras des plus courts par rapport à l’ensemble, les cercles cornés 344 CÉPHALOPODES. des cupules des bras sessiles sans dents, et enfin son osselet plus étroit que chez les autre calmars. Hab. L’Océan Atlantique dans les mers des Antilles, à la Martinique et à Cuba. Expl. des fig. PL. 49, fig. 6, coquille de grandeur naturelle vue en dessus. N° 6. LOLIGO BRASILIENSIS, Blainville. Loligo brasiliensis, Blainv., 1823, Journ. de Phys. Idem, Blaïinv., 1823, Dict. des Sc. nat,, t, XXVII, p. 144, Idem , Féruss., 1825, d’Orb., Tab, des Céph., p, 64, n° 13. Loligo Poeyiana, Féruss., 1833, pl. de Calmars, n° 19, fig. 1, 2, 8. Loligo brasiliensis , d'Orb., 1835. Voy. dans l’Am, mér., Moll., p, 63, Idem, d’Orb., 1838, Moll. des Antilles, t, I, p. 38, n° 10. Idem, d'Orb. et Féruss., 1839, Monograph, des Céph, acét., pl. 12, pl. 19, fig, 1; pl. 20, fig. 1-5, L. corpore elongato, subcylindrico, posticè acuminato ; 0 . . . . A À A pinnis brevibus,rhombordalibus; testà lanceolat4, angustatà, anticè obtusd, dilatatä. Dim. Longueur totale, 380 mill.; longueur du corps, 455 mill.; diamètre du corps, 35 mill. Par rapport à la lon- gueur du corps : longueur des nageoires, 5 ; largeur des na- CRUE , 1 pe 1 3 geoires, 5%; longueur de la coquille, 455 mill. Par rapport à la longueur : largeur, Animal allongé, dont les nageoires n'occupent que la moitié de la longueur ; elles sont minces, sans échancrure antérieure, se continuant jusques et au delà de l'extrémité du corps, leur ensemble représentant un rhomboïde régulier àangles arrondis, plus large que long; chacune d'elles a presque la largeur du diamètre du corps. Membrane buccale, pourvue de cupules. Bras sessiles triangulaires , munis de cercle corné ovale , à ouverture excentrique, armés de six à sept dents larges, coupées carrément, placées du côté le plus large. Bras tentaculaires très-longs, ayant des cupules dont le cercle corné des plus grandes, en anneau peu régulier, est armé tout autour de dents aiguës également espacées et d'égale grosseur. Le cercle corné des petites cupules est oblique , armé en dedans de dents très- G. LOLIGO, 345 longues, espacées au côté le plus large, courtes et serrées au côté étroit. Couleurs : parsemé de petites taches rouges, plus rapprochées sur les parties supérieures médianes du corps et de la tête. Cogulle étroite, en fer de lance, très-déprimée, large du haut ; outre le sillon médian et épais ordinaire, elle est sou- tenue sur sa longueur par deux autres, qui partent de la bor- dure de la partie antérieure. Rapp. et diff. — Cette espèce diffère essentiellement du Z. vulgaris et du L. Pealei, par sa nagcoire beaucoup plus courte, ainsi que par les cercles cornés de ses cupules. Hab. L'Océan Atlantique, sur les côtes du Brésil et des An- tilles, à Rio de Janeiro, au Brésil, à l'ile de Cuba. J'y réunis le L. Poeyiana de M. de Férussac. N° 7. LOZIGO BREVIS, Blainville, PI. 19, h5s 4. Loligo brevis, Blainv., 1823, Journ, de Phys., mars. . Idem, Blainv., 1823, Dict, des Sc. nat., t. XXVIT, p, 145, Loligo brevipinna, Lesucur, 1824, Journ, of the Acad, of nat. hist, of Philad., t, III, p. 282. Idem , Féruss., 1824, Bullet, univ. Sc. nat., t. TITI, p. 92. Idem , Féruss., 1825, d’Orb., Tabl. des Céph., p. 64, n° 17, Loligo brevis, Féruss., 1825, d'Orb., Tabl. des Céph., p. 64, n° 10. Idem, d’Orb., 1835, Voy. dans l'Am. mér., Moll., p. 62. Idem, d'Orb, et Féruss., 1839, Céphal, acét., pl, 13, fig. 4-6; pl. 15, fig. 13; pl. 24, fig. 14-19. Idem, d'Orb,, 1845, Paléont. univ., pl 11, fig. 1; Paléont. étrang., pl. 9 fig. 1. L. corpore cylindrico , posticè obluso; pinnis brevibus, transverso-ovalibus ; testä dilatatd, oblongä, anticè pro- longatä, angustatà. Dim. Longueur totale, 190 mill. ; longueur du corps, 77 mil. ; diamètre du corps, 27 mill. Par rapport à la longueur du corps : longueur des nageoires, 5%; largeur des nageoires, 1063 longueur de la coquille, 77 mill. Par rapport à longueur : 100? (=) ? e) 28 largeur, É£.. , | Animal raccourci. Corps oblong, court, muni de nageoires épaisses, occupant la moitié de la longueur, larges, charnues, 346 CÉPHALOPODES. formant dans leur ensemble un ovale transverse; chacune d'elles a plus de largeur que la moitié du diamètre du corps, et forme un demi-cercle irrégulier, dont le diamètre se rétrécit en avant. Bras sessiles assez longs, pourvus de cercle corné, armés de simples festons, au nombre de 10 à 12, peu pro- fonds au bord le plus large, l’autre lisse. Bras tentaculaires longs, grêles, munis de cupules sur quatre rangs presque égaux en diamètre, dont le cercle corné des cupules médianes et armé en dedans de dents aiguës, plus longues sur Le bord le plus large. Les cupules latérales sont plus obliques, leur cercle corné est armé seulement à son large bord, l’autre lisse. Couleurs : blanc bleuâtre, une teinte rosée seremarquant sur toute la ligne médiane supérieure. Coquille très-large, oblongue, dilatée, très-mince, très- flexible en bas, étroite en haut. Rapp. et diff. —Cette espèce se distingue facilement de toutes les autres par sa forme plus courte, par ses nageoires formant un ovale transversal, par l'énorme disproportion de ses bras, par ses cupules égales en grosseur aux bras teutaculaires , et par sa coquille très-large. Je crois que c’est la même espèce que le ZL. brevipinna Lesueur. Hab. L'Océan Atlantique, sur les côtes du Brésil, à Rio de Janeiro. Expl. des fig. PI. 19, fig. 4. Coquille de grandeur natu- relle vue en dessus. N° 8. LozIGO REYNAUDII, d'Orbigny. PI. 49, fig. 3. Loligo Reynaudii, d'Orb., 1839, Céph. acét., Calmars, pl. 24. Idem, d'Orb., 1845, Paléont, univ., pl, 11, fig. 33 Paléont. étrang., pl 9, fig. 3 L. corpore elongato, acuminato; pinnis elongatis, rhom- boidalibus ; brachiis inægualibus, carinatis; testà lanceolatà, anticè angustatd. Dim. Longueur totale, 710 mill.; longueur du corps, 335 mill.; diamètre du corps, 50 mill. Par rapport à la longueur 6. LOLIGO. 347 du corps : longueur des nageoires, LT; largeur des nageoires, 4; longueur de la coquille, 335 mill. Par rapport à la lon- gueur : largeur de la coquille, -&.. Animal très-allongé. Corps légèrement renflé au milieu, acuminé en arrière, muni de nageoires occupant plus des deux tiers de la longueur, formant, dans leur ensemble, un rhom- boïde allongé, dont les angles latéraux sont fortement arrondis, et dont la partie postérieure est la plus longue. Chaque na- geoire, dans sa largeur, a plus que le diamètre du corps. Bras sessiles peu longs, dont les trois paires inférieures sont pour- vues en dehors d’une crête saillante; le cercle corné est armé de dents aiguës du côté le plus large, de l’autre elles s'atté- nuent jusqu à disparaître entièrement sur un très-petit espace. Bras tentaculaires gros et cylindriques, élargis en fer de lance à leur extrémité. Entre les grosses cupules du milieu est un sillon membraneux longitudinal, séparé du bras et laissant circuler l’eau en dessous. Cupules très-grandes au milieu, dont le cercle corné est lisse en dedans; le cercle corné des cupules latérales est oblique, armé de dents aiguës, plus lon- gues du côté le plus large. Couleurs : couvert en dessus d'un grand nombre de petits points violacés , rapprochés sur la ligne médiane. Coquille en plume étroite; l’extrémité supérieure est peu large ferme, l'inférieure est en pointe obtuse. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue de toutes les au- tres par sa forme allongée et l: #rande longueur qu'occupent les nageoires relativement au corps; ce dernier caractère la rap- proche du Loligo vulgaris, mais elle en diffère par sa forme plus élancée, par sa coquille plus étroite, par ses bras plus courts, ainsi que par tous les détails de ses cercles cornés. Hab. L'Océan Atlantique, au cap de Bonne-Espérance. Exp. des fig. PI. 19, fig. 5. Coquille réduite vue en dessus. 348 CÉPHALOPODES. Espèces de la Méditerranée. LOLIGO VULGARIS, Lamarck. Voy. p. 336, n° 9. LOLIGO PARVA, Rondelet, V. p. 339, n° 3. Espèces du grand Océan. N° 9. LozIGO GAHI, d'Orbigny. PI. 48, fig. 13-14. Loligo gahi, d’Orbigny, 1835, Voy. dans l’Am, mér., t. V, Moll., p, 60, pl; fe, Idem, d’'Orb. et Féruss,, 1839, Céph. acét., Calmars, pl. 21, fig, 3, 4. Idem, d'Orb., 1845, Paléont, univ., pl. 10, fig. 12,13; Paléont. étrang,, pl. 8, fig. 12, 13. L. corpore elongato, subcylhindrico, albido, rubro maculato; pinnis terminalibus, brevibus , rhomboidalibus ; brachiis elongatis ; testà elongatd , anticè producté , angustatà , pos- hicè dilatatd. Dim. Longueur totale, 200 mill.; longueur du corps, 410 mill. ; diamètre du corps, 22 mill. Par rapport à la longueur qu corps : longueur des nageoires, --; largeur des nageoires, 3%: longueur de la coquille ; 110 mill. Par rapport à la lon- gueur : Per de la coquille, 5 5 Animal ne dont les nageoires n’occupent pas la moitié du corps; leur ensemble est rhomboïdal à angles extérieurs ar- rondis , plus large que haut. Bras sessiles très-longs, pourvus de cercles cornés très-obliques, armés en dedans, à leur partie la plus large, de cinq à six dents larges, obtuses. Bras tentacu- laires munis de cupules inégales, dont le cercle corné des grandes est oblique , et armé en dedans de dents serrées et ob- tuses toutes égales; celui des petites est oblique, armé de dents aiguës à l’intérieur, les plus longues du côté le plus large. Couleurs : blanc bleuâtre, couvert de taches rouge- bistré très nombreuses, sur la tige médiane supérieure. Coquille en forme de plume, étroite en haut, s'élargissant avant le tiers de sa longueur, et diminuant ensuite jusqu à son extrémité assez aiguë. Rapp. et diff. — Par la forme du corps, la longueur res- pective des nageoires, ce calmar ressemble assez au L. Brasi- G. LOLIGO. 349 hensis , mais il s'en distingue, par son appareil de résistance dorsal non sillonné, par ses membranes buccales avec sept lobes, tandis que dans l’autre espèce elle n’en a que six, par les cupules des bras sessiles plus obliques, dont le cercle corné à moins de dents, et n’est pas sillonné en dehors par les dents des cercles cornés des grandes cupules plus rap- prochées et plus nombreuses ; par la coquille plus large, plus semblable à une plume. Hab. Le grand Océan, sur les côtes de l'Amérique méri- dionale, à Valparaiso (Chili), d'Orb. Exp. des fig. PI. 18, fig. 43. Cercle corné des cupules des bras sessiles vu de face; fig. 44, le même vu de profil. N° 10. LOLIGO SUMATRENSIS, d'Orbigny. Loligo sumatrensis, d’'Orb, et Féruss., 1839, Ceph, acét., Calmars, pl. 13, EN EE L. corpore brevi, cylindrico; pinnis brevibus rhomboida- hbus; test oblongä cochleariformi, anticè angustatä pro- duct. Dim. Longueur totale, 430 mill. ; longueur du corps, 50 mill.; diamètre du corps, 46 mill. Par rapport à la longueur du corps : longueur des nageoires, £; largueur des na- 00 ? geoires, 553; longueur de la coquille, 50 mill. Par rapport à la largueur : largeur de la coquille, 5. Animal raccourci. Corps oblong, diminuant en cône de la naissance des nageoires à l'extrémité, qui est très-obtuse. Na- geoires peu épaisses, formant dans leur ensemble un rhom- boïde régulier, tronqué en avant et arrondi sur les côtés, pres- que aussi large que haut ; chacune d'elles ayant moins que le diamètre du corps ; membrane buccale sans cupules. Bras ses- siles longs, pourvus de cupules dont le cercle corné est armé de six à huit dents très-obtuses , placées sur le côté le plus large, l’autre lisse. Bras tentaculaires longs, grêles, terminés en mas- sue lancéolée et munis de cupules inégales, à cercle corné lisse en dedans. Le cercle des cupules latérales est armé de dents 350 CÉPHALOPODES. aiguës du côté le plus large. Couleurs : en dessus, des taches d’un violet foncé, sur un fond rosé. Coquille ayant la forme d’une large plume très-étroite en avant, large, obtuse en arrière. Rapp. et diff. — Cette espèce a de l’analogie, par sa forme générale, avec le L. Duvaucelii, mais elle s’en distingue par sa coquille large à sa base, et étroite en avant, par le manque de cupules aux membranes buccales, par les cercles cornés des cupules des bras tentaculaires , ainsi que par quelques autres détails de formes. Hab. Le grand Océan, sur la côte de Sumatra. N° 11. LOLIGO DUVAUCELII, d'Orbigny. Loligo Duvaucelit, d’'Orb, et Féruss., 1826 et 1839, Céphal, acét,, Calmars, pl. 14, et pl. 20, fig. 6-16. L. corpore oblongo-elongato; pinnis terminalibus , brevi- bus, angustatis ; testà oblongä , lanceolaté , anticè posticèque dilatatà. Dim. Longueur totale, 290 mill. ; longueur du corps, 440 mill.; diamètre du corps, 31 mill. na rapport à la longueur de corps : longueur des nageoires, À; largeur des nageoires, 2; longueur “de la HR 440 mill. Par rapport à la lon- gueur : laiset de la coquille, ÊL. Animal court, pourvu de nageoires n’occupant que la moi- tié de la longueur du corps, et offrant dans leur ensemble un rhomboïde irrégulier à angles arrondis, plus large que haut; chacune d'elles ayant le diamètre du corps. Bras sessiles pourvus d’une crête membraneuse en nageoire au côté externe, aux bras latéraux-inférieurs ; et aux bras inférieurs leur cercle corné obli- que, armé en dedans, du côté le plus large, de huit dents larges et obtuses. Bras tentaculaires très-élargis en fer de lance à leur extrémité , munis de cupules peu inégales, dont le cercle corné des grandes est très-étroit et arméintérieurement de dents aiguës espacées, plus longues du côté le plus large. Les cupules latérales sont obliques, et leur cercle corné à dents beaucoup plus iné- gales, très-courtes du côté le moins large. Couleurs : partout, ŒALOLICO! 351 en dessus de très-nombreuses taches violettes, très-rapprochées les unes des autres, sur la ligne médiane. Coquille ayant la forme d’une plume plus ou moins large, suivant les sexes , élargie et pourvue de trois sillons en haut, élargie en bas. Rapp. et diff. — Cette espèce a par sa coquille, les plus grands rapports avec le L. Brasiliensis ; mais elle s’en dis- tingue nettement par la plus grande largeur de la partie supé- rieure de cette coquille, par ses nageoires occupant plus de la moitié du corps, par sept lobes, au lieu de six à la membrane buccale; par les crêtes des bras sessiles, par la membrane large et sillonnée de l'extérieur des cupules, et enfin par le peu de disproportion des cupules des bras tentaculaires. Hab. Le grand Océan, dans les mers de l'Inde, à Suma- tra, à la côte de Malabar, à Bombay, à Pondichéry, à Bata- via et aux Moluques. Espèces inceréaînes. N° 12. LOLIGO MINIRA, d'Orbigny. Cranchia minima, Féruss,, 1830, Cranchies, pl, 1, fig. 4-5. Dim. Longueur, 31 mill.; long. du corps, 45 mill. Animal lisse, oblong, conique, muni de nageoires très-pe- tites, demi-cireulaires, situées latéralement un peu avant l’ex- trémité du corps et très-distantes entre elles. Bras sessiles courts, peu inégaux, pourvus de cupules alternes sur deux lignes. Bras tentaculaires longs, cylindriques, sans élargisse- ment à leur extrémité; cette partie pourvue de deux rangées de petites cupules alternes pédonculées. Couleurs. Couvert de ta- ches violacées. Hab. Les côtes d'Afrique. Cette espèce est, sans aucun doute, le jeune, soit du L. vulgaris, soit du £L. parva. Dans tous les cas, c'est une espèce incertaine du genre Loligo, et non une Cranchia, comme l'avait pensé M. de Férussac. 392 CÉPHALOPODES. N° 13. LOLIGO CARUNCULATA, Férussac. Sepia carunculata, Schneider, Beobacht nd Endeck aus, der nat., te V, p. 42, Sepia, Schneider, 1788, Isert, Reise nach Guinea, p. 7, Loligo carunculata, Féruss., manuscrit, Sepia carunculata. Brachiis 8, tentaculis 2, intus carun- culis triangulis vel cylindricis, acetabulis raris, pinnulis rhomboideis; colore supra nigro cinereo, subtus argenteo. (Schneïder.) Sepia..…. lentaculis 10. carnosis, lanceolatis intus serra- tis: binis intermediis longioribus. Os maxillis instructum casianers asseis in centro tentaculorum, affizum. Corpus oblongum teres : lobi anales rhomboïdei. Oculi ad latera ca- pitis insertè rigri. Color supra nigro cinercoque irroratum , subtus argenteum. (Schneïder.) Hab. Le golfe de Guinée. (Schneider. N° 14. LOLIGO GRONOVIE, Férussac. Sepia, Gronovius, 1781, Zoophyl., p. 244, n° 1028, Corpore subcylindrico obluso : cauda aucipiti rhombea : tentaculis binis dimidium corporis æquantibus. Forma cum antecedente convenit. (Loligo vulgaris.) Tentacula bina reli- quorum brachiorum longitudinem non tantum , sed et dinun- dium totius corporis adæquant. Corporis apex acuminato- rotundatus. Pinniformes appendices utrinque triquetræ,latæ, ad apicem caudæ usquè prolongatæ. (Gronovius.) Habit. In Mari Indico. N° 15. LOZIGO LANCEOLATA, Rafinesque. Rafinesque, 1814, Précis de Découv. somiolog., p. 29. Habit. La Méditerranée, côtes de Sicile. Espèce seulement nommée sans description. C'est sans doute une des espèces dé- crites, peut-être le Loligo parva. N° 416. zoxzico oDoGApIUM, Rafinesque. Rafinesque, 1814, Précis de Découv. somiolog., p. 29. Habit. La Méditerranée, côtes de Sicile. Espèce citée sans description. C’est sans doute une des deux espèces connues. G. LOLIGO. 393 N° 17. LOLIGO EBLANZÆ, Thomson. Loligo Eblanæ , Thomson, 1844, Report of tbe Brit. Ass. p. 248. Habit. Les côtes d'Irlande. Espèce qui ne m'est pas connue. Espèces citées qui n’appartiennent pas au genre ÆZoligo. Aalensis, Zieten, 1830. Voy. Belemnosepia bollensis, d'Orb. Antiqua, Munster, 1830. V. Sepia antiqua, Munst. Banksii, Leach, 1817. V. Onychoteuthis Banksii, Féruss. Bartlengii, Lesueur, 1821. V. Onychoteuthis Banksii, Fér. Bartramii, Les., 4821. V. Ommastrephes Bartramii, d'Orb. Bergii, Blainv., 1823. Y. Onychoteuthis Banksii , Fér Bollensis, Zieten , 1830. (PI. 25.) V. Belemnosepia bollensis, d'Orb. Bollensis, Zieten, 1830. (PI. 37, fig. 4.) V. Teudopsis bol- lensis, d'Orb. Brasiliensis, Féruss., 4823. V. Ommastrephes todarus, d'Orb. Brevitentaculata, Quoy et Gaim., 1832. V. Ommastr. ouala- niensis , à Orb. Brongniartiüi, Blainv., 1823. V. Ommastr. sagittatus, d'Orb. Caribæa, Lesueur, 1824. V. Onychoteuthis cardioptera, d'Orb. Cardioptera, Péron, 1804. V. Onychoteuthis cardioptera, &'Orb. Coindetii, Verany, 1837. V. Cmmastrephes sagittatus, d'Orb. Cranchü, Blainville, 4823. V. Cranchia scabra, Leach. Fabricü, Blainv. 1823. V. Onychoteuthis Banksir, Fér. Felina, Blainv., 1823. V. Onychoteuthis Banksii, Fér. Harpago, Féruss., 1823. V. Ommastrephes sagittatus, d'Orb. Harpon, Monfort, 1805. V. Ommastrephes sagillatus, d'Orb. Illecebrosa, Lesueur, 1821 .V. Ommastreph essagittatus,d'Orb. Lævis, Blainv., 4823. V. Cranchia maculata, Leach. Laticeps, Owen, 1836. V. Ommastrephes laticeps, d'Orb. Leachi, Blainv., 4823. V. Loligopsis cyclura, d'Orb. Leptura, Leach, 1817. V. Enoploteuthis leptura, d'Orb. Maxima, Blainv., 4823. V. Onvmastrephes todarus, d'Orb. Oualanensis , Lesson, 1830. V. Ommastrèphes oualaniensis, d'Orb. MOLIUSQUES T. !. 23 354 CÉPHALOPODES. Parvula, Péron, V. Loligopsis Peronti, Lamarck. Pavo, Lesueur, 4821. V. Loligopsis Pavo, d'Orb. Pelagica, Féruss., 4823. V. Ommastrephes pelagicus, d'Orb. Peronii, Blainv., 1823. V. Loligopsis Peronti, Lamarck. Piscatorum, Delapilaye, 4825. V. Ommastrephes sagittatus, d'Orb. Priscus, Ruppell, 4829. V. Acanthoteuthis prisca, d'Orb. Réticulé, Montfort, 4805. V. Ommastrephes giganteus,d'Orb. Sagittata, var À., Lamk. 1799. V. Ommastrephes todarus, d'Orb. Sagittata, var B., Lamk., 1799. V. Ommastrephes sagittatus, d'Orb. Sagittata, Blainv., 1823. V. Ommastrephes Bertramii, d'Orb. Sagittata, Munst., 1836. V. Ommastrephes Munsterii, d'Orb. Schubleri, Quensted, 1843. V. Teudopsis bollensis, d'Orb. Sepioidea, Blainv., 4323. V. Sepioteuthis sepioidea, d'Orb. Sepiola, Lamarck, 4799. V, Sepiola Rondeleti, Gesner. Smithii, Leach, 4817. V. Enoploteuthis leptura, d'Orb. Subhastata , Munst., 1837. V, Enoploteuthis subsagittata, d'Orb. Subsagittata, Munst., 1836. V. Enoploteuthis subsagittata, d'Orb. Todarus, Rafinesque, 4814. V. Ommastrephes todarus, d'Orb. Uncinata, Quoy et Gaim., 1825.V. Onychoteuthis Banksti, Fér. Unguiculata, Blainv., 1823. V. Enoploteuthis Molinæ, d'Or. Vanicoriensis, Quoy et Gaim., ‘4832. V. Ommastrephes oua- lanensis, d'Orb. Vitreus, Rang, 4837. V. Ommastrephes Bartramii, d'Orb. Résumé sur les Loligo. On a mentionné jusqu’à présent dans le genre Loligo, 84 noms d'espèces sur lesquels 48 ne Jui appartenant pas; il en reste 36, que la discussion des caractères et de la synonymie a fait réduire à : G. LOLIGO. 355 Espèces positives. . . .. sais can. Vi MOPECES INCÉTTAIMES AN: PAP eee, U Lotals De ces espèces, l'une fossile, le L. pyriformis, est propre au lias supérieur ; c'est au moins, jusqu à présent , la première apparition des Loligo sur le globe. On ne les a pas encore re- trouvés dans les autres étages supérieurs des terrains jurassi- ques, crétacés ou tertiaires. Les 10 espèces vivantes positives qui me restent, divisées sui- vant les mers auxquelles-elles appartiennent, me donnent : À l'Océan atlantique, 7 espèces, dont 2, les L. vulgaris et parva , sont propres aux côtes d'Europe et à la Méditerranée ; k; les L. brevis, brasiliensis, Pealei et Plei, sont spéciaux aux côtes de l'Amérique septentrionale, aux Antilles et au Bré- sil, et une, le L. Reynaudi, propre au cap de Bonne-Espé- rance. A la Méditerranée, deux espèces, les L. vulgaris et parva, qui sont également de l'Océan atlantique. Au grand Océan, trois espèces, dont le £. gahi, habite les côtes de l'Amérique méridiorale, au Chili; et les L. suma- trensis et Duvaucelii sont des mers de l'Inde. Il résulte du dépouillement des espèces vivantes du genre Loligo , qu'elles sont réparties à peu près également dans toutes les mers et cantonnées sur des régions bien circonscrites, le plus souvent chaudes, quelquefois tempérées, mais très-ra- rement froides. Les espèces qui se trouvent dans deux mers à la fois, se rencontrent seulement dans la Méditerranée et l'Océan atlantique , sur les points voisins de la jonction des deux mers. 356 CÉPHALOPODES. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre Loco. Pages Aalensis, Zieten, 4830. Voy. Belemnosepia bollensis. 353 Antiqua, Munster, 1830. V. Sepia antiqua, Munster... 353 Banksu, Leach, 4817. V. Onychoteuthis Banksti, Fér.. 353 Bartlengii, Lesueur, 4821. V. Onychoteuthis Banksiü,Fér. 353 Bartramii, Lesueur, 1821. V. Ommastrèphes Bartrami. 353 Bergii, Blainv., 4823. V. Onychoteuthis Banksii, Fér.. 353 Bertheloti, Verany, 4837. V. L. vulgaris, Lam....... 337 Bollensis, Zieten, 1830. (PI. 25.) V. Belemnosepia bol- lensisid' Orb. #23 PROTEIN 353 Bollensis, Zieten, 4830. (PI. 37, fig. 4.) V. Teudopsis 353 bollensisd'Orb£E5. CE LS NEO 353 Brasiliensis, Féruss., 14823. V. Ommastrèphes todarus. 353 Brasiliensis , Blainv., 1823. Océan atl., Brésil........ 344 Brevipinna, Lesueur, 1824. V. L. brevis, Blainv., 1823. 345 Brevis , Blainv., 1823. Oc. atl., Brésil... ........... ANGES Brevitentaculata, Quoy et Gaim., 1832. V. Ommastr. oualaniensisz d'Ofb, SA. nice NOIRE 353 Brongniartii, Blainv. , 14823. V. Ommastr. sagittatus. 353 Caribæa, Lesueur, 1821. V. Onychoteuthis cardioptera. 353 Cardioptera, Péron, 1804. V. Onychoteuthis cardiop- tenasd'Orbaëé pin EN AC SORT RE EURE 353 Carunculata (Sepia), Schneider, 1788. V. L. caruncu- laine LA LE LATE où LOL ar En RSS 352 Carunculata, Férussac. Oc. atl., Guinée............. 352 Coindetii, Verany, 1837. V. Ommastrephes sagütatus.. 353 Contourné, Montfort, 4805. V. Loligo parva , Rondelet. 340 Cranchui, Blainv., 4823. V. Cranchia scabra, Leach.... 353 Dard, Montfort, 4805. V. L. parva, Rondelet......... 340 Duvaucéltr, d'Orb., 18967 Gr0c'Inde... 12... 350 Eblanæ, Thomson, 1844. Oc. atl., Irlande... ........ 09 Fabriciü, Blainv., 4823. V. Onychoteuthis Banks, Fér. 353 G; CÉOLIGO: 357 Pages Felina, Blainv., 1823. V. Onychoteuthis Banks, Fér. 353 Gali, d'Orb:, 1835: Gr'0c: Chili." ESS OP 348 Gronovii, Féruss., Manuse. Gr. Oc., Inde............ 352 Harpago, Fér., 1823. V. Ommastrephessagittatus,d'Orb. 353 Harpon, Montfort, 4805. V. Ommastrephes sagiliatus. 353 Hlecebrosa, Lesueur , 4821. V. Ommastrephes sagitta- Ps: COTDUERON 20,46 L.H8, 90 VERRA D , Tous 353 Lævis, Blainv,, 4823. V. Cranchia maculata, Leach... 353 Lancecolata, Rafinesque, 1814. Méditerranée. ........, 352 Laticeps, Owen, 1836. V. Ommastrephes laticeps, d'Orb. 353 Leachïi, Biainv., 4823. V. Loligopsis cyclura........ 399 Leptura, Leach, 1817. V. Enoploteuthis leptura, d'Orb. 353 Loligo (Sepia), Linné, 1754. V. L. vulgaris, Lam...... 337 Magna, Rondelet, 1554. V. L. vulgaris, Lam... ...... 337 Major, Aldrovande, 4642. V. L. vulgaris, Lam... ... 337 Marmoræ, Verany, 1837. V. L. parva, Rondelet...... 340 Maxima, Blainv.,1823.V. Onumastrephes todarus, d'Orb. 353 Media (Sepia), Linné, 1767. V. L. parva, Rondelet.... 339 Minima (Cranchia), Féruss., 4830. V. L. minima, d'Orb. 351 Minima , d'Orb., 1845. Oc. atl., côtes d'Afrique... .... 351 Minor, Aldrovande, 4647. V. L. parva, Rondelet...... 339 Odogadium, Rafinesque, 1814. Méditerranée... ........ 352 Oualaniensis, Lesson, 4830. V. Ommastrephes ouala- POOOEIORUDMON Dour A. 7. OCR mar nl 353 Parva, Rondelet, 4557. Oc. atl. et Méditerr.. ........ 339 Parvula, Péron. V. Loligopsis Peronti, Lam.......... 354 Pavo, Lesueur, 1821. V. Loligopsis pavo;/d'Orb:...0:11354 Pealei, Lesueur, 1821, Oc. atl., New-Yorck.......... 341 Pelagica, Féruss., 4823. V. Ommastrephes pelagicus. 354 Peronü, Blainv., 4823. V. Loligopsis Peronir, Lam.... 354 Piscatorum, Delapilaye, 4825. V. Ommastrephes sagit- PA MOapE td . 2eme. VRAIS op, vu 354 Pler, Blainv.:4893.:Ocisatls Antilles. ! . durent 278 343 Poeyanus, Fér., 1823. V. L. Brasiliensis, B1., 1823... 344 358 CÉPHALOPODES. Pages Priscus, Ruppell, 4829. V. Acanthoteuthis prisca, d'Orb. 354 Pulchra, Blainv., 4823. V. L. vulgaris, Lam.......... 337 Pyriformis (Teudopsis), Munster, 1843. V.L. pyriformis. 336 Pyriformis, d'Orb. Foss. lias sup........,.,...... . 336 Rangii, Féruss., 4823. V. L. vulgaris, Lam.........., 331 Réticulé, Montfort, 4805. V. Ommastrephes giganteus. 354 Reynaudi, d'Orb., 4839. Oc. atl., cap. de Bonne-Esp.. 346 Sagittata, var. À, Lam., 1799. V. Ommastr. todarus. 354. Sagittata, var B, Lam., 1799. V. Ommastrephes sagitta- dors. AOED sales eat NAS: NCA PRET | Sagittata, Bowdich, 1822. V. L. vulgaris, Lam. ..... . 891 Sagittata, Blainv., 1823. V. Ommastrephes Bartramu. 354 Sagittata, Munster, 1836, V. Omumastrephes Munsteru. 354 Schubleri, Quensted, 1843. V. Teudopsis bollensis.... 354 Sepioidea, Blainv.,1823.V. Sepioteuthissepioidea, d'Orb. 354 Sepiola, Lam., 4799. V. Sepiola Rondeleti, Gesner..….. 354 Sepiola, Bouchard. V. Sepiola oceanica, d'Orh....... 354 Smithü, Leach, 1817. V. Enoploteuthis leptura, d'Orb.. 354 Spiralis, Féruss., 1823. V. L. parva, Rondelet... ..... 340 Subhastata, Munster, 1837. V. Enoploteuthis subsagit- tata ; d'Oblsbrets à ce 4 Ye TA To JA:.30806 Subsagittata, Munster, 1837. V. Enoploteuthis subsagit- tatas dOrhemenatt à Ve GE NE. MOSS 354 Subulata, Lam , 4799. V. L. parva, Rondelet, 1554... 340 Sumatrensis, d'Orb., 1826. Gr. Oc., Sumatra... ...... 349 Todarus, Rafinesque, 4814. V. Ommastrephes Todarus. 354 Uncinata, Quoy et Gaim., 1825, V. Onychoteuthis Bank- MT ET suce bon eat RER L'URMEMENS 354 Unguiculata, Blainv., 4823. V. Enoploteuthis Molinæ. 354 Vanicoriensis, Quoy et Gaim., 4832. V. Omvmastrephes oualamiensias d'Orhits 7, SOA, SES SEMI 354 Vitreus, Rang, 1837. V. Ommastrephes Bartramü. 354 Vulgaris, Lamarck, 4799. Oc. atl. et Méditerranée... .. 336 G. TEUDOPSIS, 359 mu GENRE. TEUDOPSIS, Deslongchamps, PI, 20, Animal inconnu. Coquille interne cornée, spatuliforme, très-étroite et très- prolongée en avant, fortement élargie en arrière ; pourvued'une côtemédiane, étroite, saillante et d'expansions latérales larges. Ensemble convexe en dessus, concave en dessous, représentant une sorte de cuiller arrondie à son extrémité postérieure. Rapp. et diff. — Par sa forme élargie, par ses lignes d'ac- croissement, la coquille du genre Teudopsis a beaucoup de | rapports avec celle des Sepioteuthis; néanmoins, elle s'en dis- tingue par sa partie antérieure saillante, beaucoup plus étroite et plus longue, par son extrémité postérieure profondément creusée, en cuilier, La différence des formes dans les coquilles internes accompagnant toujours, chez les Céphalopodes, des modifications organiques, j'ai cru devoir conserver cette coupe, qui doit être placée près des Sepioteuthis. Hist. Sous le nom de Teudopsis, M. Deslonchamps place, en 4835, dans un genre qu'il crée, trois espèces qu'il regarde comme distinctes ; les T, Agassizii, Bunellii et Caumont. J'ai pu voir, chez ce savant observateur, les trois espèces en nature, et je me suis facilement convaincu que le T. Agassizit dépend du genre Belemnosepia. Pour les deux autres, elles appartiennent, comme l'a également pensé depuis M. Deslon- champs, à une seule et même espèce, à laquelle j'ai conservé le nom de Bunellii. M. Deslonchamps croit que cette coquille pou- vait s'ouvrir et se fermer comme les valves d'un acéphale ; mais cetteidée n'est pas admissible. Le Teudopsis est tout simplement une coquille très-voisine de celle des Sépioteuthes, qui m'est parfaitement connue ; mais celle-ci étant très-concave, la moin- dre pression des couches où elle était renfermée a suffi pour la faire fendre en avant ou en arrière, comme je l'ai figurée pl. 20. J'y réunis une des espèces du genre Sepralites de M. Munster, qui me paraît être une coquille usée avant la fossilisation. 360 CÉPHALOPODES. On connaît de ce genre quatre espèces fossiles propres aux couches du lias supérieur. Espèces du kas supérieur. N° 1. TEUDOPSIS BUNELLII, Deslongchamps. PI. 20. T. Bunelliï, Deslongchamps, 1835, Mém. de la soc. Linnéenne de Normandie, t V,p. 74, pl. 8, fig. 1, 2 et 3. T. Caumontii, ne 1899, 41d,.3bid., p.76, DL, fig. 10: T. Bunellit, d'Orb., 1842, Paléont. franc., ter. Jur., t. I, p. 38, pl. 1. Idem , d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl, 13. T. testà ellipticä, lævigaté, anticè attenuatà, posticè sub- obtusé ; supernè convexd, infernè concavd. Dim. Longueur, 434 mill. Par rapport à la longueur : lar- geur, Coquille cornée, mince, concave, spatuliforme, amincie en avant, obtuse en arrière, pourvue d'une côte médiane élevée, étroite et d’expansions latérales s’élargissant des parties anté- rieures au quart postérieur ; puis, de là, se rétrécissant brus- quement de nouveau, pour former une partie arrondie. Loc. Dans les couches du lias supérieur, à Amayé-sur-Orne et à Curcy (Calvados). M. Deslonchamps. Expl. des fig. PI. 20, fig.1, coquille de grandeur naturelle ; vue en dessus ; fig. 2, la même vue de profil; fig. 3, une autre coquille ; fig. 4, 5, les deux extrémités d’une coquille qui, par suite de la pression des couches, dans la fossilisation, s’est fendue en avant a, et en arrière b. N° 2. TEUDOPSIS AMPULLARIS, d'Orbigny, 1845. Beloteuthis ampullaris, Munster, 1843, Beitrage zur Petref., VI, pl. 6, fig. 11. Sepiolithes gracilis, Munster, 1843, Beitrage zur Petref., VI, pl. 14, fig. 5? Teudopsis ampullaris, d'Orh., 1845, Pal, univ., pl. 14, fig. 1, 2. Idem, Pal. étrang., pl. 11, fig. 1, 2. T. testà elongatd, lanceolatà, lœvigatà, lateribus sinuatà, anticè elongatd, angustatà producté, posticè dilatatà, obtusd. 1 Peut-être la figure 4, pl. 5, donnée par M. le comte de Munster, n'appartient-elle pas à cette espèce, et n'est-elle qu’une déformation de la coquille des Beloteuthis. G. TEUDOPSIS. 361 Dim. Longueur de la coquille entière, 462 mill. Par rap- port à la longueur : largeur, 2*. Coquille mince, lisse, très-allongée, lancéolée dans’son en- semble, très-allongée, étroite et acumince en avant, cette partie formant sur les côtés un léger sinus. à sa jonction à la partie postérieure élargie, qui occupe seulement le tiers de la longueur. La partie spatuliforme est obtuse à son extrémité. La côte médiane est très-saillante. Rap. et diff. —Cette espèce, dont J ai sous les yeux de beaux échantillons , diffère des T. PBunellii » par les légers sinus la- téraux qu'on remarque au tiers supérieur de sa longueur. 11 serait très-possible qu’elle fût la même que le Loligo bollensis, figuré par Zieten, PI. 37; mais les singulières stries qu’on re- marque sur celte figure, et qui manquent sur les deux échan- tillons que j'ai examiné, m ‘empêchent d'effectuer cette réunion. Loc. Dans les couches du lias supérieur d'Holzmaden, d'Ohmden et de Boll (Wurtemberg). N° 3. TEUDOPSIS EOLLENSIS, Vol. Loligo boilensis, Schübler, 1830, Zieten, Wurt., p. 49, tab, 37, fig. 1..( Non L. bollensis , t. XXV, fig. 6, 7.) Teudopsis bollensis, Voltz, 1836, Taschenh., p. 629 . Loligo Schubleri, Quenstedt, 1843, Wurt, p. 254. Teudopsis bollensis , d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 14, fig. 3. Idem, Paltont, étrang., pl, 11, Dim. Longueur, 444 mill. Par rapport à la longueur : largeur, 5L. Coquille lancéolée, allongée, striée obliquement en travers sur les côtés, très-étroite et prolongée en rostre en avant, élargie en spatule en arrière, et marquée d'un profond sinus sur les côtés, un peu plus bas que la moitié de sa longueur. Extrémité postérieure un peu anguleuse. Côte médiane très- marquée. Rap. et diff. — Cette espèce représente la forme du T. am- Pullaris, seulement elle est plus large postérieurement, moins obtuse et couverte de stries. Il serait possible que ces diffé- rences linssent à la manière dont elle a été dessinée. 362 CÉPHALOPODES. Loc. Dans le lias supérieur de Boll (Wurtemberg). Cette espèce, confondue avec des Geoteuthis, a recu, en 4830 , de M. Schübler, le nom de Loligo bollensis; plus tard elle a été, avec raison, rapportée au genre Teudopsis par M. Voltz. Néanmoins, M. Quenstedt la décrit comme un Lo- ligo, et M. le comte Munster pense à tort que c'est un Belo- teuthas. Espèces décrites par les auteurs qui n’appartiennent pas au genre Teudopsis. 4 Agassizii, Deslongehamps, 1835. V. Belemnosepia Agassizü, d'Orb. Pyriformis, Munster, 1843. V. Loligo pyriformis, d'Orb. Résumé sur les Teudopsis. On a mentionné jusqu’à présent 8 noms de Teudopsis ; de ce nombre , 2 n'appartenant pas au genre , il en reste 6 que la comparaison m'a fait réduire à trois espèces, toutes propres au lias supérieur. Ce fait est curieux, en ce qu'il donne à cette époque une forme particulière de céphalopodes. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre Teunorsis. Pages Agassizii, Deslongchanps, 1835. V. Rafren Aa C4 CE LES Del Dis S ser Sete se CS Ampullaris, d'Orb., 1845, Lias sup.......,..,.,.., 361 Bollensis, Bronn, 1836. Lias sup......., Le, RE 361 Bunellii, Deslongchamps, 4835. Foss. lias....... + Sicett Caumontii, Deslongchamps, 1835. V. T°. Bunelli...... 360 Gracilis (Sepiolithes), Munster, 1843. V. T. Ampullaris. 360 Pyriformis, Munster, 4843. V. Loligo pyriformis, d'Orb. 362 Schubleri (Loligo), Quenstedt, 1843. V. T. bellensis... 361 G. LEPTOTEUTEIS, 363 iv cexre, LEPTOTEUTHIS, Meyer. PI. 21. Animal inconnu. Coquille interne cornée, lancéolée, très- large et arrondie en avant, prenant des expansions latérales droites très-près de cette partie antérieure, et de là, s'atté- nuant insensiblement en arrière jusqu'à se terminer en pointe. La côte médiane ordinaire est très-large, et l’ensemble peu convexe en dessus. Rap. et diff. — Ce genre représente la forme lancéolée des coquilles, de Sepioteuthis et d'Histioteuthis, mais elle se dis- tingue de l’une et de l’autre par la grande largeur de sa partie antérieure et le peu de largeur des ailes latérales. C'est un type intermédiaire qui doit former un genre de la famille des Loligide. On ne connaît encore qu'une seule espèce fossile très- grande de l'étage oxfordien supérieur. N° 1. LEPTOTEUTHIS GIGAS, Mever. PI. 21. Leptoteuthis gigas, Meyer, 1834, Museum Lenskenberginum, I, p. 292. Leptoteuthis gigas, Bronn, 1836, Taschenb., p. 56. Idein, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 15 ; Paléont. étrang., pl. 12, L. testé lanceolatd, lœvigatä, anticè obtusd, posticè acu- minald. Dim. La partie conservée a 540/mill., ce qui ferait, pour la coquille entière , 830 mill. Coquille cornée, mince, peu concave en dessous, lancéolée, lisse, composée de couches striées dans le sens de l’accroisse- ment, marquée au milieu de quatre sillons peu profonds, qui convergent vers l'extrémité inférieure. Loc. Dans les calcaires feuilletés de Solenhoffen (Bavière), dans les couches de l'étage oxfordien supérieur. Expl. des fig. PI. 21. Coquille réduite à un cinquième, où l'on a marqué, par des lignes, la forme de l’ensemble. 364 CÉPHALOPODES. v° GENRE. BELOTEUTHIS, Munster. PI. 22. Animal inconnu. Coquille interne cornée, lancéolée, plane, composée de trois parties distinctes; d'une partie médiane rhomboïdale, qui s'élargit en partant de l'extrémité inférieure sous un angle très-ouvert relativement aux autres genres, et se continue ainsi jusqu'à la moitié de la longueur, puis s'acu- mine en avant de manière à former un angle très-saillant. De chaque côté de cette partie médiane, sont de larges expansions aliformes, qui en occupent la moitié. On remarque au milieu, en dessus, une côte convexe longitudinale. Rap. et diff. — Par l'ensemble de sa coquille, ce genre a du rapport avec les Sepioteuthis, mais il s’en distingue par sa partie antérieure large et acuminée, ce qui ne se voit dans aucun des genres actuellement vivants, ainsi que par la grande largeur des expansions latérales de l'extrémité inférieure. C'est un type différent de ce qui existe, dont la forme raccourcie indique un animal côtier. La coquille était infiniment plus épaisse que les coquilles cornées des céphalopodes actuels. Ce genre s’est rencontré seulement à l'état fossile dans les couches du lias supérieur. On en à multiplié inutilement les espèces. J'y réunis une partie de celles du genre Sepralites de M. Munster, qui me paraissent n'être que des coquilles usées et détériorées avant d'être enveloppées dans les couches terrestres, et d'autres décrites par M. Munster, me parais- sent devoir rentrer dans le genre Teudopsis. N° |. BELOTEUTHIS SUBCOSTATA, Munster. PI. 22. Beloteuthis ampullaris, Munster, 1843, Beitrage, zur Petref, vi, t, V,fig. 4. (Non VI fe.) B. subcostata, Munster, 1843, loc. cit., p. 61,n° 2,t. V, fig. 2,t. VI, fig. 2. B. substriata, Munster , 1843, loc. cit., p. 62, n° 3, t. V, fig 3, t. VI, fig. 5. B. acuta, Munster, 1843, loc. cit., p. 63, n° 4, t. VI, fig. 4. B. venusla, Munster, 1843, loc. cit., p. 64, n° 5, t. XIV, fig. 2. Sepialites striatulus, Munster, 1843, loc. cit., p. 76, pl, 6, fig. 6? G. BELOTEUTEIS. 365 Beloteuthis subcostata, d’Orb. 1845, Paléont. univ., pl. 16. Idem, Paléont. étrang., pl. 13. B. tesià compressä, lanceolatd, anticè attenuatä, suprà substriatä, subtus subcostatd. Dim. Longueur, 170 mill. Par rapport à la longueur : largeur, 37 à 9. Coquille lancéolée, mince, presque plane, acuminée à ses deux extrémités, lisse en dessus ou marquée de légères lignes longitudinales, visibles seulement à la loupe, marquée en des- sous de côtes qui suivent les lignes en sautoir de l'accroisse- ment, ces côtes sont principalement prononcées sur la partie conique médiane, dont l'angle est de 26°. La côte médiane est munie d'une rainure sur la convexité, et ses côtés s'unissent au reste sans solution de continuité. On remarque encore deux rainures parallèles à la jonction des expansions aliformes. Rap. et Diff. — M. le comte Munster a décrit quatre Belo- teuthis, qui me paraissent être différents états de la même espèce. Il est certain qu'en tenant compte des différences de sexes et d'âge dans les coquilles, des modifications apportées par la fossilisation, et des états de conservation des coquilles, on devra toutes les réunir en une seule. En effet, la B. am- pullaris de M. de Munster, PI. 5, fig. 4, pourrait être une coquille de mâle ‘vue en dedans. (La fig. 4, PI. 6, rapportée à la même espèce appartient au genre Teudopsis.) Le B. subcos- tata est un individu femelle, montrant l'empreinte interne de la coquille. Le B. substriata me paraît encore une coquille de femelle montrant le dessus du test, et des stries qui appar- tiennent à la contexture du test. Le B. acuta est une coquille de jeune alors mince, dont les côtés de la partie antérieure ont été altérés. Le B. venusta me paraît être un individu mâle usé avant la fossilisation. Je crois encore que le Septalites striatu- lus du même auteur pourrait être une coquille usée avant la la fossilisation. L'examen minutieux de beaux exemplaires d'Ohmden, appartenant à l’école des Mines de Paris, m'a permis d'observer positivement quelques-unes de ses modi- 366 CÉPHALOPODES. fications, et je ne reconnais, au moins jusqu'à présent, qu'une seule espèce de Beloteuthis. Loc. et gisement. Cette espècé appartient au lias supérieur. Elle a été recueillie à Ohmden, à Holzmaden, et à Boll en Wurtemberg. Expl. des fig. Pi. 22, fig. 4. Coquille d’un mâle réduite, vue en dessus, et dessinée d'après nature, avec des parties de test enlevées pour montrer les côtes de l'empreinte. Fig. 2, co- quille d’une femelle. Fig. 3, coquille jeune appelée B. acuta, par M. le comte Munster. Résumé sur les Beloteuthis. Îl résulte du travail précédent que jusqu'à présent on a donné dans le genre, six noms d'espèces que j'ai cru devoir réunir en une seule. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre BsLoLEUTHIS. Pages Acuta, Munster, 1843. V. B. subcostata......... 8: GUR Ampullaris, Munster, 1843. V. B. subcostata......... 364 Striatulus (Sepialites), Munster, 4843. V. B subcostata. 364 Subcostata, Munster, 1843. Foss. Lias sup........... . 364 Substriata, Munster, 1843. V. B. subcostata.......... 364 Venusta, Munster, 1843. V. B. subcostata.......... . 364 G. BELOTEUTHIS. 367 SECONDE DIVISION. DECAPODA O1GOPSIDÆ, d'Orbigny. Caractérisés par leurs yeux ouverts en dehors, en contact immédiat avec l'eau. 4° famille. LOLIGOPSIDÆ, d'Orbigny. Animal de consistance membraneuse. Corps allongé, pourvu de nageoires arrondies ou ovales dans leur ensemble. Point de crète auriculaire. Yeux latéraux antérieurs, sans sinus lacrymal. Membrane buccale très-courte. Ouvertures aquifères, brachiales et anales nulles. Tube locomoteur sans aucune bride supérieure, ni valvule interne. Coquille interne cornée, généralement allongée, sans loges aériennes. Rap. et diff. — Cette famille, distincte des Loligidæ par ses yeux ouverts en dehors, diffère des Teuthidæ, par le manque de sinus lacrymal, par le manque de valvule interne au tube locomoteur , de crète auriculaire , et d'ouvertures aquifères. Elle s'en distingue encore par sa consistence mem- braneuse. J'y réunis les genres Loligopsis, Chiroteuthis et Hisho- teuthas. 368 CÉPHALOPODES. 1° GENRE. LOLIGOPSIS, Lamarck. Loligopsis, Lam. 1812; Leachia, Lesueur, 1821; Loligo, Blainville, 1823; Perothis, Eschscholtz, 1827. Animal pourvu d’une tête très-petite par rapport à l'en- semble, et d'un corps très-allongé, conique, diminuant graduellement de grosseur des parties supérieures aux in- féricures. Appareil de résistance, consistant en trois larges brides ou attaches fixes placées au bord même du corps, qui le lient intimement à la tête, l'une cervicale ou dorsale à l'extrémité de la saillie médiane de la coquille. Les deux autres latérales, inférieures, au lieu où est ordinairement l'appareil inférieur mobile. Nageoires terminales, occupant le quart de la longueur du corps, en l'embrassant postérieure- ment; et dont l'ensemble est ovale. Tête large, très-courte, très-déprimée, fortement rétrécie en avant et en arrière , sans crête cervicale, munie d'yeux subpédonculés très-gros, for- mant, de chaque côté, comme un énorme mamelon. Leur ouverture est ovale, latérale-antérieure, sans sinus lacry- mal, donnant dans un sac qui entoure l'œil, sans former de paupières distinctes. Membrane buccale, courte, pourvue de sept lobes peu saillants, sans cupules. Oreille externe formée d'un orifice simple, placé derrière, et un peu au-dessous de l'œil. Ouvertures aquifères brachiales, buccales et anales nulles. Bras sessiles, conico-subulés, très-contractiles, arrondis, très-inégaux, les inférieurs quelquefois pourvus de crête nata- toire, en dehors et en dedans d’une légère membrane protec- trice des cupules. Leurs cupules, peu charnues, sphériques ou déprimées , obliques et pédonculées, alternent sur deux lignes et sont pourvues de cercle corné, lisse et convexe à l'extérieur. Les bras tentaculaires non retractiles, grèles à leur base, sont placés en dehors de la membrane de l’om- G. LOLIGOPSIS. 369 brelle, quand celle-ci existe. Le tube locomoteur est très-gros, large, long, s'avancçant jusqu'au-dessous du globe de l'œil ; il est échancré sur les côtés à son extrémité; l'insertion en est simple sans aucune bride, ni cavité supérieure, et l'intérieur simple sans valvule, comme chez Les octopodes. Coquille interne, cornée, flexible, composée d’une longue tige, carénée ou convexe en dessus, diminuant de diamètre jusqu'à près de la moitié, où elle est pourvue d'expansions latérales qui lui donnent la figure d’une lance. Rap. et Diff. — Ce genre est pour ainsi dire une anomalie parmi les décapodes, car 1l a le tube locomoteur sans valvule interne comme les octopodes, tandis que ses bras et ses autres caractères le placent parmi les décapodes. II diffère des autres genres de cette famille, par son corps qu'unissent à la tête trois points fixes, au lieu d’un appareil facultatif ; par ses nageoires plus terminales ; par ses yeux subpédonculés; enfin par la forme de sa coquille interne, pourvue d’une longue tige supérieure. Les Loligopsis ont été confondus avec les loligo. Ils consti- tuent néanmoins un groupe particulier propre au milieu des océans. Espèces de l'Océan Atlantique. N° 1. LOLIGOPSIS PAVO, d'Orbigny. PI. 23, fig. 5-10. Loligo pavo, Lesueur, 1821, Journ. of the Acad. of nat. Sc. of Philad., t. 2, p. 96, n° 5, pl. ad. p. 97. Idem , Blainv., 1823, Journ. de Phys., mars, p. 33, Idem , Blainv., 1823, Dict. des Sc. nat., t. XXVII, p. 145, Idem, Féruss., 1823, Dict. class., t. III, p. 67, n° 16. Loligopsis pavo, d’Orb. et Féruss., 1839, Céphal. acét., Calmars, pl. 6, fig. 1-4; Loligopsis, pl. 4, fig. 1-8. L. corpore lœvigato, conico, rubro maculato ; pinnis ter- minalibus, angustatis, cordiformis ; test4 elongat&, anticè attenuatdà, posticè lanceolatà. Dim. Longueur totale, plus d’un mètre ; longueur du corps, 273 mill. Par rapport à la longueur du corps : longueur des nageoires, 5; largeur des nageoires, TT. Longueur de la MOLLUSQUES, T. 1. 24 370 CÉPHALOPODES. coquille, 273 mill. Par rapport à la longueur ; largeur de la coquille, À$+ Animal formé d’un corps lisse, très-allongé, en cône, ayant des nageoires courtes et étroites, molles, sans échancrures an- térieures à son extrémité, et cordiformes dans leur ensemble. Tête aussi large que le corps, portant des bras sessiles, courts et grêles, dont les trois paires supérieures sont arrondies. Leurs cupules sont très-déprimées, larges, obliques, munies de cercles cornés, lisses à l’extérieur, 14 le bord interne est divisé en dents carrées; bras tentaculaires grêles. Couleur. Violet foncé ou rouge tacheté de violacé. Coquille interne, très-mince , presque gélatineuse, flexible, pourvue, vers la moitié inférieure de sa longueur, d'expansions latérales qui se continuent jusqu'à son extrémité, et représen- tent les barbes d’une plume. Sa forme générale est celle d'une lance. Hab. L'Océan Atlantique, dans toutes ses parties arctiques. À Sandy-Bay ; en vue de Madère. Expl. des fig. PI. 23, fig. 5, tête vue en dessus, pour mon- trer la saillie des veux ; fig. 6, la même vue de profil ; fig. 7 et 8, cercle corné de la base des bras sessiles, vus de profil ; fig. 9, le même, vu de face; fig. 10, cercle corné de l’extré- mité des bras sessiles, vu de profil; fig. 41, le même vu de face ; fig. 42, mandibule de la mâchoire, vue de profil. Espèces du grand Océan. N° 2. LOLIGOPSIS CYCLURA, Férussac. Leachia cyclura, Lesueur, 1821, Journ. of the Acad. of nat. Soc. of Philad., vol. II, p. 90, pl. VI. Loligo Leachii, Blainv., 1823, Dict. des Sc. nat., t. XXVII, p. 135. Idem, Blainv., 1823, Journ. de Phys., p. 124. Loligopsis cyclurus, Féruss., 1823, Dict. class., t. Il, p. 68, pl. fig. 3. Loligopsis Leachit, Féruss., 1825, d'Orb., Tabl. des Céph., p. 57. | Loligopsis guttata, Grant, 1833, des, of the zool, Soc. of London, v.I, p.-215pl2; Per Re pellucida , Eschscholtz, manuscrit, 1827. Perothis pellucida , Rathke, 1833, Mém. de l’Acad. des sc. de Saint-Péters- bourg, t. II. G. LOLIGOPSIS. 371 Loligopsis guttata, d'Orb., 1839, Céphal, acét., Loligopsis, pl. 1, f. 1, pl. 8, pl. 4, f. 9-16. L. corpore conico , albido, rubro maculato , lateribus lon- gitudinaliter tuberculis acutis ornalo ; pinnis latis, subrhom- boidalibus ; testà elongatä, angustalà anticè, posticèque sub- dilatatä , lanceolatd. Dim. Longueur totale, 143 mill. Longueur du corps, 95 mill. Par rapport à la longueur du corps : largeur des nageoires, 52; largeur des nageoires, F5; longueur de la coquille, 95 mill. Par rapport à la longueur : largeur de la coquille, -£. Animal, assez élancé; corps allongé, conique, légèrement renflé au milieu et rétréci à l'insertion des nageoires en avant, coupé carrément. En dessous, vis-à-vis des attaches, est une série longitudinale un peu arquée de onze gros tuber- cules à quatre pointes coniques et de plusieurs autres plus petits. Nageoires représentant chacune un peu plus d’un demi- cercle. Leur ensemble forme un ellipse ou même un rhomboïde obtus, dont le grand diamètre est transversal. Bras sessiles, assez gros, coniques , très-contractiles , inégaux ; dans l’ordre de longueur, 3, 2, #, 1, dont les capsules presque sphériques sont pourvues de cercle corné à ouverture excentrique, sans dents à l’intérieur. Couleur d'eau transparente, avec onze ta- ches rondes, brunes en dessus , et dix en dessous, symétrique- ment placées. Coquille interne mince, très-étroite, en forme de glaive, un peu élargie au üers inférieur, et à sa partie anté- rieure, terminée en pointe très-acérée et ferme. Elle est carénée en dessus, concave en dessous, avec une cavité en gaîne un peu avant son extrémité. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue facilement du L. pavo par sa forme générale, par les tubercules inférieurs de son corps, par la forme de ses nageoires, par la grande disproportion de ses bras sessiles , ainsi que par la forme de sa coquille, caractères qui la distinguent aussi nettement des au- tres Loligopsis. Hab. Le grand Océan, dans l'océan Indien, à l’est des Mal- 372 CÉPHALOPODES. dives, et sur le banc des Anguilles, près du cap de Bonne- Espérance , etc. Hist. Je réunis à cette espèce le Leachia cyclura de Le- sueur, le Loligopsis guttata de Grant, et le Perotis pelluci- da d'Eschscholtz. Expl. des fig. PL. 23,fig. 1, animal entier, vu sur le ventre, afin de montrer les tubercules ; fig. 2, coquille interne vue en dessus ; fig. 3, extrémité de la même, vue en dessous; fig, 4, profil de la même. Espèces incertaines. N° 3. LOLIGOPSIS PERONII, Lamarck. Loligopsis Peronit, Lamarck, 1812, Extrait de son Cours de Zool., p. 123. Sepia sepiola Peron., Lesueur, 1821, Journ, of the Acad. of nat. Sc. of Philad., vol. II, p. 100: Sepiola minima, Lesueur, loc. cit., p. 100. ; Loligopsis Peroniti, Lamarck, 1822, Anim. sans vert., t. VIT, p. 659. Loligo parvula, Péron, mss., selon M. de Blainville. Loligo Peronit, Blainville, 1823, Journ. de Phys., mars, p. 124. Idem, Blainville, 1823, Dict, des Sc. nat., t. XXVIT, p. 136. Loligopsis Peronit, Féruss., 1823, Dict. class., t, IT, p. 68. Idem, Féruss., 1825, d'Orb., Tabl. des Céph., p. 57. L. corpus carnosum , oblongum , vagind basi subacutà et tnfernè alat4. Os terminale ; brachiis octo sessilibus et æqua- hibus circumvallatum. Cet animal singulier est d’une petite taille comme le Loligo sepiola de Linné ; mais celui-ci a dix bras, huit sessiles et deux pédonculés, plus longs que les autres. D'ailleurs la forme des deux nageoires de notre Calmaret diffère un peu de celles du Lo igo sepiola, en ce qu'elles sont semi-rhomboïdales et non arrondies, comme dans le Sepiola. Ce céphalopode a été ob- servé par MM. Péron et Lesueur. Hab. Le grand Océan, dans Les mers Australes, vers la terre d'Endracht. Il se pourrait que, par l’analogie de taille, le Loligopsis Peronti fùt le même que le Loligopsis chrysophtalmos , qui ue m'est guère plus connu : dans tous les cas, j'ignore si, G. LOLIGOPSIS, 31% d’après les caractéres que j'ai assignés au genre, cette espèce est ici bien à sa place. N° 4. LOLIGOPSIS CHRYSOPHTALMOS, d'Orbigny. Sepia chrysophtalmos, Tilesius, Krusenstern, Voy. atlas, pl. 38, f, 32, 33, Loligopsis Tilesii, Féruss., Calmars, pl, 1, f. 2,3, 4. x « Cette espèce est à peine longue d'un pouce. On n'y a pas observé de bras tentaculaires; aussi n'a-t-elle que huit bras. Elle peut être nommée Loligopsis chromorpha, à cause da phénomène singulier que présente le dos de l'animal irrité, qui change en quelque sorte de couleurs. La forme allongée du corps est, comme dans les calmars, étroite et déliée. Les yeux verts et grands prouvent qu'il est d’une espèce particulière, ainsi que la forme du corps et des nageoires terminales de chaque côté.» Hab. Les fucus de l'archipel du Japon. (Tilesius.) Elle pourrait se rapprocher du Loligopsis Peronti, mais on ne la connaît pas assez pour se prononcer à cet égard. Espèces citées qui n’appartiennent pas au genre Zoligopsis, Bonplandi Verany, 1837. Voy. Churoteuthis Bonplandi , d'Orb. Veranyi, Férussac, 1834. V. Chiroteuthis Veranyr, d'Orb. Résumé sur les espèces du genre ZLoligopsis. On à mentionné, jusqu'à présent, 4 4 noms d'espèces de Loli- gopsis. Dans ce nombre, 2 n’appartenant pas au genre, il en reste 12, que la discussion des caractères et de la synonymie m à fait réduire à un tiers, c’est-à-dire à : HÉDÉCES DOSIIVeSs sluaise store ete seu Espèces, incertaines. + 4 44 «moe #5 68 Fos ere" de Des deux espèces positives , l’une, le L. pavo, est propre à l'Océan Atlantique, et l’autre, le L. cyclura, est spécial aux régions chaudes et tempérées du grand Océan. 374 CÉPHALOPODES, Table alphabétique des espèces réelles ou nominales du genre LoLicorsis. Pages Bonplandi, Verany, 1837. Voy. Churoteuthis Bon- plandi, d'Orb..,. Le iso see EEE 373 Chrysophtalmos (Sepia) , Tilesius. V. L. chrysophtalmos, DOM ee à sense A see v'aib dote 20 à ADS CRIE 373 Chrysophtalmos , d'Orb. G. Océan. Japon............ 373 Chromophora, Tilesius. V. L. chrysophtalmos, d'Orb.. 373 Cyclura (Leachia), Lesueur, 1821. V. L. cyclura, Fer. 370 Gyclura , Féruss...1899:,Gr-10céan. sr . 2-40 ° 370 Guttata. Grant, 1833. V. L. cyclura, Fér, 1823...... 370 Leachii (Loligo), Blainv., 1823. V. L. cyclura, Fér.... 370 Leachi, Férussac, 1825. V. L. cyclura........... 370 Minima (Sepiola), Lesueur, 4821. V. L. Peronii, Lam.. 372 Pérvolé, Péron, NBC Pérontr, Late ui: MOUSE 372 Pavo (Loligo), Lesueur, 4821. V. L. pavo, d'Orb..... 369 Payo;, d'Orb..: 1839. Océan All nest 369 Pellucida (Perothis) Eschscholtz. V. L. cyclura....... 370 Peronii, Lamarck, 1812. Gr. Océan, terre d'Endracht.. 372 Sepiola (Sepia), Péron. V. L. Peronii, Lam.......... 372 Tilesii, Férussac. V. L. chrysophtalmos, d'Orb...... Le Veranvyi, Fer., 4834: V. Chiroteuthis Veranyi , d'Orb. 373 G. CHIROTEUTHIS. 375 2° GENRE. CHIROTEUTHIS, d'Orbigny. Loligopsis, Féruss., 1834 ; Chiroteuthis, d'Orb., 1839. Animal ayant la tête et les bras énormes par rapport au reste. Corps très-allongé, conique, dont le bord antérieur est libre, pourvu d’une saillie médiane supérieure et de deux laté- rales inférieures ; son appareil de résistance est mobile, formé, 4° sur la partie inférieure latérale du tube locomoteur, d’une partie cartilagineuse ovale, transversale, bordée tout autour d’une large cavité de chaque côté de laquelle, existe en de- dans, un gros mamelon ; 2° sur la paroi interne du corps, vis- à-vis d'un gros tubercule longitudinal, plus large en bas, muni de chaque côté de cavités arrondies qui reçoivent la partie opposée ; 3° sur la partie médiane-cervicale , d'une plaque oblongue, assez ferme, marquée en long d'une large côte sillonnée en dessus, sur laquelle vient s'appliquer la saillie du bord antérieur du corps. Nageoires terminales, occu- pant près de la moitié de la longueur du corps, et l’embrassant en arrière ; leur ensemble est ovale. Tête longue, déprimée, très-rétréeie en arrière des yeux, sans crête cervicale, munie d'yeux grands, saillants, non pédonculés, dont l'ouverture est ovale, non contractile. Membrane buccale mince, peu marquée, pourvue de sept lobes. Six ouvertures aquifères buccales, placées entre chaque bride de la membrane buccale et com- muniquant dans une vaste cavité qui entoure la masse buccale. Bras sessiles, conico-subulés, arrondis, munis de cupules petites, globuleuses, obliques, fortement pédonculées, placées sur deux lignes alternes dont le cercle corné, très-oblique, orné ou non de dents, est comme divisé en dehors en deux anneaux, par une dépression circulaire. Bras tentaculaires , non rétrac- iles, placés en dedans de la membrane de l'ombrelle , très- grêles, excessivement longs , cylindriques , pourvus, sur toute leur longueur, de petites cupules alternes, espacées et terminés 376 CÉPHALOPODES. par une énorme massue lancéolée, à l'extrémité de laquelle est une cupule charnue supérieure. Cette partie, dépourvue de crête natatoire a des deux côtés, une très-large membrane protectrice des cupules. Cupules de la massue en quatre rangs, portées sur de longs pieds cylindriques à l'extrémité desquels est un renflement charnu, dont part un second pied portant un cercle corné, en forme de niche, pourvu à sa base d’un bourrelet. L'ouverture est latérale , armée de dents. Membrane de l’ombrelle marquée entre tous les bras. Tube locomoteur petit, court, s'étendant à peine jusqu'à la base des yeux. Son insertion a lieu sans bride, et son intérieur est simple, sans valvule interne. Coquille interne , cornée , flexible , très-grêle , très-étroite , composée d’une longue tige , et légèrement élargie en fer de lance obtus à ses deux extrémités. Rapp. et diff. — Ce genre, qui a beaucoup de rapports de formes avec le genre Loligopsis, par sa nageoire terminale, par ses yeux sans sinus lacrymal, par sa coquille très-allongée, par son bec, s’en distingue néanmoins par sa partie cépha- lique, énorme comparée à l’ensemble, par son corps libre, et pourvu d’un appareil de résistance mobile très-compliqué , par ses yeux non pédonculés, par la présence d'ouvertures aqui- fères buccales, par le manque de membrane protectrice des cupules, par le cercle corné, comme bilobé, par ses bras ten- taculaires, -placés en dedans de la membrane de l'ombrelle, par la longueur démesurée de ceux-ci, armés de plus que les autres décapodes, du côté opposé aux cupules ordinaires, d’une cupule charnue, très-singulière; enfin, par sa coquille, lancéolée aux deux extrémités. C'est peut-être un des genres les plus tranchés et les mieux caractérisés parmi les Céphalo- podes; aussi n'ai-je pas balancé à le séparer des Loligopsis, où les auteurs l'avaient placé. On ne connaît encore que deux espèces vivantes de ce sin- gulier animal, qui paraît vivre au sein des Océans. * y. F3 a" G. CHIRÔTEUTHIS. 377 N° 1. CHIROTEUTHIS VERANYI, d'Orbigny. PL. 24. Loligopsis Coïndetii, Verany, mss. Loligopsis Veranyi, Férussac, 1834, Mag. de Zool., pl. 65. Idem , Règne anim. de Cuvier, pl. 6. Chiroteuthis Veranyi, d'Orb., 1839, Céphal. acét., Calmarets, pl. 2 et pl. 4, f. 17-23. C. pinnis cordiformis; brachiis sessilibus, acumainalis inæqualibus, pro longitudine k, 3,2, 1}; teslà angustatà. Dim. Longueur totale, 200 mill.; longueur du corps, 53 mill. pod rapport à la longueur du See : longueur des na- gcoires, +; largeur des nageoires, $-; longueur de la co- quille, 53 mill. Par rapport à la longueur : Droeus de la co- quille, =. Animal allongé, lisse, muni de nageoires en demi-cercle, cordiformes dans leur ensemble. Tête volumineuse portant des bras sessiles énormes, arrondis, coniques dont les cercles cornés des trois paires supérieures, sont armés de dents très-serrées, très-aiguës, plus longues du côté le plus large. Ceux des bras inférieurs sont lisses en dedans. Bras tentaculaires, douze fois la longueur du corps, et se terminant par une massue lan- céolée. Couleurs : transparent-blanc, parsemé, en dessus, ainsi que sur les nageoires, de très-petits points rceuliere bruns-rougeâtres. Cette ie entoure les cupules ne bras tentaculaires, et la cupule charnue de l'extrémité des massues. Coquille interne très-grêle, très-étroite, formant comme un fer de lance très-étroit à ses extrémités; néanmoins, la partie inférieure est plus longue et plus large. Rapp. et dif.—Cette espèce se distingue du C. Bonpland, par le manque de tubercule à l'extrémité des bras sessiles; par ses bras plus inégaux ; par sa tête plus volumineuse; par ses nageoires plus arr et et par sa coquille plus étroite. Hab. La Méditerranée, près de Nice, où elle a été découverte par M. Vérany. Expl. des fig. PI. 24, fig. 4, animal entier réduit; a bras tentaculaire vu en dessus ; b bras tentaculaire vu en dessous ; c les cupules placées sur leur tige ; fig. 2, extrémité du corps 3178 CÉPHALOPODES. vue en dessous; fig. 3, intérieur de l’ombrelle, pour montrer la disposition des bras et de la membrane buccale ; fig. 4, appa- reil de résistance, partie de la base du tube locomoteur , avec le bourrelet opposé dedans; fig. 5, bourrelet de l'intérieur du corps séparé; fig. 6, l'appareil de la base du tube locomoteur sans son bourrelet; fig, 7, cupule charnue de l'extrémité des bras tentaculaires; fig. 8, cupules des bras tentaculaires ; fig. 9, cercle corné des mêmes cupules; fig. 10, cercle corné - des bras sessiles; fig. 41, mandibule supérieure du bec; fig. 42, la mandibule opposée. N° 2. CHIROTEUTHIS BONPLANDI, d'Orbigny. Loligopsis Bonplandi, Verany , 1837, Acad. de Turin, t. I, 2° série, tab. v. O. corpore conico ; pinnis rhomboïdalibus ; brachris ses- silibus apicè tuberculatis, inæqualibus pro longitudine 3, 2,1, 4; testà infernè dilatatd. Dim. Longueur, 470 mill. Animal allongé, pourvu d'une petite tête, d'un corps co - nique, occupé dans la moitié de la longueur par une grande nageoire dont l’ensemble est rhomboïdal. Bras sessiles inégaux, subulés, terminés, chacun à leur extrémité, par un tubercule arrondi. Couleurs : bleu vitré, avec des points bleuâtres et rougeâtres , surtout à la région médiane du corps. Coquille très-allongée, étroite à la partie supérieure, large à la partie inférieure ; le milieu très-étroit. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue facilement par les tubercules de l'extrémité de ses bras sessiles. M. Vérany dit ne lui avoir pas vu de traces de bras tentaculaires, mais il se pour- rait fort bien que l'individu qu'il a observé les eût perdus très- jeune; car, du reste, il a, par son osselet, tous les caractères des Chiroteuthis. Hab. L'Océan Atlantique, par 29° de latitude nord , et 39° de long. ouest. Résumé sur les Chiroteuthis. Des deux espèces connues, l'une, le €. Veranyt, est propre à la Méditerranée, et l'autre, le C.Bonplandi, à | Océan Atlantique. G. HISTIOTEUTHIS. 379 m° GENRE. HISTIOTEUTHIS, d'Orb. PI. 25. Cranchia, Férussac, 1835, Histioteuthis , d’Orb., 1839, Animal court, cylindrique, acuminé postérieurement, muni d'un appareil de résistance formé: 1° sur la base du tube lo- comoteur, par une surface allongée , cartilagineuse , plus large au bas, sur laquelle est une fosse longitudinale profonde élargie, entourée de bourrelets saillants ; 2° sur la paroi interne correspondante du corps, vis-à-vis par une crète longitudinale saillante plus large en bas, occupant seulement la partie voisine du corps; 3° sur la région cervicale, par une partie oblongue marquée d'un sillon longitudinal médian; et 4° par la partie correspondante modelée dessus. Nageoires terminales, très-larges, arrondies, échancrées en avant et en arrière. Tête énorme comparée au reste, cylindrique, plus large que l'ouverture du corps, sans crêtes cervicales, ayant des yeux non saillants, très-grands, pourvus à l'extérieur d'une ou- verture ovale, sans sinus facrymal ni paupières contractiles ; membrane buccale peu grande, extensible, pourvue de six lobes allongés, lisses, dépourvus de cupules. Bec petit, oreille externe placée sur le col en arrière des yeux, et formée par une protubérance percée au miliea. Quatre ouvertures aqui- fères buccales placées une de chaque côté à la base des bras supérieurs, et à la base des bras inférieurs, se continuant dans une large cavité qui entoure la masse buccale, et deux ouvertures brachiales placées en dehors des bras tentaculaires , n'ayant que très-peu de profondeur, point d'ouvertures anales. Bras sessiles gros, volumineux, peu inégaux, munis d'une crête natatoire indiquée aux bras latéraux-inférieurs, et de cupules très-petites, obliques, charnues, pédonculées, très- espacées, sur deux lignes alternes, seulement à la base des bras, leur cercle corné forme une calotte sphérique, à ouverture excentrique, convexe et lisse en dehors, armée de dents. 380 CÉPHALOPODES. Les bras tentaculaires non rétractiles sont terminés par une massue lancéolée, pourvue en dehors d’une crête natatoire, latéralement de membranes protectrices des cupules, et de cupules sur six lignes alternes, plus grosses à la base, toutes peu obliques, dont le cercle corné est armé de dents aiguës. IL y à, en outre, quelques cupules sur la longueur des bras, près de leur extrémité. La membrane de l’ombrelle est très-dé- veloppée, unissant, sur plus de leur moitié, les trois paires de bras supérieurs, puis de là, passant en dedans des bras ten- taculaires et des bras inférieurs, pour rejoindre la partie interne des bras de la quatrième paire. Le tube locomoteur est très-court, gros, restant bien en dessous de la partie inférieure des yeux, sans aucune bride supérieure, n1 valvule interne. Coquille interne cornée , flexible , élargie en forme de plume ou d’un large fer de lance, soutenue au milieu par une côte ferme saillante, et latéralement par des expansions minces. Rapp. et diff. — Les Histioteuthis se distinguent facile- ment des deux autres genres par leur forme raccourcie, par Ieurs nageoires échancrées postérieurement, par leur appareil de ré- sistance tout à fait différent, par la membrane qui unit les bras, et enfin par leur coquille interne d’une autre conformation. On ne connaît encore qu'une seule espèce dans ce genre. HISTIOTEUTHIS BONELLIANA, d'Orbigny. PI. 25. Cranchia Bonelliana , Férussac, 1835, Mag. de Zool., pl. 66. Histioteuthis Bonelliana, d'Orb., 1839, Céphal. acét., Cranchies, pl. 2. IT. corpore brevi, obtuso ; pinnis semi-cireularibus, latis ; testà latä, lanceolatd. Dim. Longueur totale, 400 mill.; longueur du corps, 70 mill. Animal court, lisse, dont le corps tronqué en avant est pourvu de nageoires arrondies, latéralement échancrées en avant et en arrière. Tête très-grosse, parsemée de tubercules surtout en dessus. Bras sessiles très-gros, charnus, les laté- raux couverts de tubercules arrondis, alternes sur deux 2 F4 G. HISTIOTEUTHIS. 383 lignes très-distantes les unes des autres, leur cercle corné à trois ou quatre dents du côté le plus large. Bras ten- taculaires ayant des cupules, dont huit ou neuf très-2rosses ; leur cercle corné a tout autour, en dedans des pointes aiguës, rapprochées et nombreuses. Couleurs : rouge-vif passant au pourpre, formées d’une multitude de petits points. Les membranes qui unissent les bras sont d’une couleur pourpre sur laquelle se détachent comme des points bleus, les deux rangées de cupules de chaque bras. Le dessous du corps, de la tête et des bras inférieurs est couvert de taches jaunes, dispo- sées en quinconce, et près de chacune de ces taches s'élève en relief une autre tache ronde bleue. Hab. La Méditerranée, près de Nice. Hist. Découverte par M. Vérany, elle a été envoyée à M. de Férussac qui, le 27 octobre 1834, la nomma Cranchia Bonelliana. D'après les caractères du genre Cranchia , il est évident qu'elle n ydoit pas être placée, et je pense qu'on ne peut la classer zoologiquement que dans cette famille sous un nom de genre distinct. Exp. des fig. PI. 25, fig. 4. Animal vu de trois quarts ; fig 2, intérieur de l’ombrelle pour montrer la disposition des membranes; fig. 3, extrémité du corps vu en dessus ; fig. #4, une cupule des bras tentaculaires vue de profil ; fig. 5, la même, vue en dessus; fig. 6, cupule des bras sessiles vue en dessus; fig. 7, la même, vue de profil; fig. 8, mandibule supérieure du bec; fig. 9, mandibule inférieure; fig. 10, coquille vue en dedans. 382 CÉPHALOPODES, 5° famille. TEUTHIDÆ, d'Orbigny. Animal allongé, d'une consistance musculaire, charnue. Corps libre, allongé, muni de nageoires anguleuses , rhom- boïdales dans leur ensemble. Tète médiocre, portant : des yeux latéraux, pourvus d’un sinus lacrymal, profond, une membrane buccale très-développée, une crète auriculaire lon- gitudinale très-marquée, et des ouvertures aquifères anales. Tube locomoteur, attaché à la tête, en dehors par une ou deux brides de chaque côté, et ayant une forte valvule à sa partie interne supérieure. Coquille interne cornée, sans loges aé- riennes. Rapp. et diff. — Cette famille, bien caractérisée, se dis- tingue des Lohigopsidæ , par la présence de sinus lacrymal aux yeux, par la valvule interne et les brides externes de son tube locomoteur, par sa crête auriculaire et par ses ouvertures aquifères. Elle se distingue du Belemnitidæ, par le manque de loges aériennes dans sa coquille interne. Je groupe dans cette coupe les genres Onychoteuthis, Eno- ploteuthais, Acantoteuthis, Ommastrephes et Belemnosepia. G. ONYCHOTEUTHIS. 383 1°’ GENRE. ONYCHOTEUTHIS, Lichteinstein. Sepia Molina, Onychoteuthis, Lichtenstein, 1818; Onykia, Lesueur, 1821 ; Loligo , Blainville, 1823. Animal très-allongé, dont le corps libre, lisse, subeylin- drique, toujours très-acuminé postérieurement, tronqué en avant, s'unit à la tête par un appareil de résistance mobile, composé : 4°, sur la base du tube locomoteur, de chaque côté, d’une partie plane, allongée, subcartilagineuse, arrondie à ses extrémités, plus large en haut qu’en bas, sur le milieu de la- quelle est un sillon profond, longitudinal; 2° sur la paroi in- terne correspondante du corps, d’une légère crête longitudi- nale, étroite et saillante, qui prend au bord même du corps, au dessous des saillies latérales, et se continue sur près de la moitié de sa longueur, ces deux parties s'assemblant entre elles; 3° sur la partie cervicale, d'un large bourrelet cartilagi- neux allongé, séparé en deux par un sillon; 4° vis-à-vis en dessous de l’osselet, à la paroi interne du corps, d'une partie correspondante comme modelée sur celle de la partie cervicale. Nageoires terminales très-larges, occupant la moitié et plus de la longueur du corps qu'elles embrassent en arrière, formant un ensemble rhomboïdal, dont le grand diamètre est presque toujours transversal. Tête peu grosse, peu déprimée, pourvue de chaque côté de trois à onze crêtes longitudinales saillantes, le plus souvent re- tenues en arrière par une autre crête transversale; l'oreille ex- terne est percée dans l’avant-dernière de ces crêteslongitudinales. Les yeux saillants sont assez grands, latéraux, pourvus à l'exté- rieur d’une ouverture ovale ou arrondie, munie antérieurement d'un sinus lacrymal. Membrane buccale extensible, terminée par sept lobes allongés, lisses, sans cupules ; ces lobes sont marqués à l'extérieur par autant de crêtes épaisses, qui vont s'unir à la . base des bras; la supérieure se bifurque pour s’insérer aux deux En | “ 384 | CÉPHALOPODES . bras supérieurs. Bec médiocre, ferme à la partie rostrale, flexible etcornéailleurs, dont lamandibule inférieure est composée d’une aile latérale longue, étroite, et d’une expansion postérieure forte- ment bifurquée, carénée en dessus et marquée sur les côtés d’une crète épaisse, longitudinale, dirigée vers l'extrémité du lobe. La mandibule supérieure est sans aile, formée d’un rostre long, aigu, courbé, muni d'une expansion courte, peu détachée. Deux ouvertures aquifères brachiales, une de cha- que côté, située entre la troisième et la quatrième paire de bras sessiles; six ouvertures buccales; une ouverture anale placée en dessus du tube locomoteur. Bras sessiles conico-subulés, quadrangulaires ou triangu- laires , carénés ou tricarénés en dehors, les supérieurs toujours les plus courts, les inférieurs ou les latéraux-inférieurs, les plus longs, pourvus d'une crête natatoire large aux troi- sième et quatrième paires, et de cupules alternant sur deux lignes bien distinctes, dont le cercle corné est convexe en de- hors, sans bourrelet extérieur, ni dents à son pourtour. Bras tentaculaires en partie rétractiles, forts, ornés d’un méplat en dedans, acuminés, pourvus ou non d'une mnagcoire près de leur extrémité, mais manquant de membranes protec- trices des cupules. Ils sont armés de crochets seuls, ou de cro- chets et de cupules, et portent à leur base un groupe carpéen de petites cupules peu mobiles, et quelquefois un autre petit à l'extrémité de la main. Entre ces deux groupes on voit deux rangées alternes de crochets cornés dont les plus grands sont en dehors, ou deux rangées de crochets au milieu, deux ran- gées de cupules en dehors. Le tube locomoteur courbe à son extrémité est toujours logé dans une cavité inférieure de la iête, très-court, retenu à la tête, de chaque côté, par deux brides. Coquille interne cornée, flexible, occupant toute la longueur du corps, étroite ou élargie, en forme de plume, munie à son extrémité inférieure, en dessus, d'un appendice conique plein , comprimé, et s'étendant bien au-delà de l'extrémité. G. ONYCHOTEUTHIS. 385 Rapp. et diff. — Les Onychoteuthis se distinguent des Loligo , par l'appareil de résistance, par l’œil ouvert à l’exté- rieur, par des nageoires dont l’ensemble est plus rhomboïdal et toujours transversal, par l'iris arrondi au lieu d’être ovale, par les membranes buccales toujours dépourvues de cupules, par la forme de l'oreille externe, par la présence de crochets au lieu de cupules, par des bras tentaculaires non rétractiles, par le manque de membrane protectrice des cupules aux bras tentaculaires, par la présence des cupules du groupe carpéen. Après les caractères distinctifs que je viens d’énumérer, on a pu s'assurer que la présence des crochets n’est pas comme on l'a pensé, le seul caractère qui distingue les Onychoteuthis des calmars, mais que tous les détails d'organisation sont en même temps complétement modifiés dans leurs formes. Ils diffèrent des Ommastrephes par un appareil de résis- tance distinct, par six ouvertures aquifères buccales au lieu de quatre, par la présence de crochets ou griffes aux bras sessiles, par un cercle corné, toujours dépourvu de dents aux cupules des mêmes bras, par une coquille souvent en plume, et pour- vue d’un appendice conique non creux à son extrémité. Les Onychoteuthis sont réparties d’une manière à peu près régulière dans les diverses mers, et ne paraissent point indifférentes à la température , puisqu'à l'exception d’une seule, qui se trouve sur une surface immense, toutes, au con- traire, sont des régions chaudes ou tempérées, et abondent surtout vers la zone équatoriale ou elles ne sont jamais par grandes troupes comme les Ommastrephes, à en juger au moins par les individus toujours isolés qu’on trouve dans l’es- tomac des dauphins, tandis qu'on rencontre fréquemment un grand nombre d'Ommastrephes de la même espèce à la fois dans l'estomac de ces mêmes cétacés. Les Onychoteuthis sont remarquables dans leur mode de préhension. En effet, en joignant les petites cupules carpéen- nes de leurs bras tentaculaires, elles s'en servent comme des mains. (Voy. pl. 26, fig. 7.) MOLLUSQUES T. I. 25 386 CÉPHALOPODES. Ce genre a été créé en 1818 par M. Lichtenstein, sous le nom d'Onychoteuthis ; trois ans après, M. Lesueur établis- sait cette coupe générique qu'il appela Onykia. Comme M. Lichtenstein a l’antériorité, le nom d'Onychoteuthis doit être conservé. J'ai cru devoir séparer des véritables Onycho- teuthis, sous le nom d'Enoploteuthis, les espèces dont tous les bras sont armés de crochets, et la coquille dénuée d’ap- pendice postérieur. On pourrait diviser les espèces des véritables Onychoteuthis en deux groupes. Première Section. — Des crochets seulement aux bras tenta- culaires. L. Banksu, Féruss. L. Dussumieri, d'Orb. Lichtenstenti, Féruss. Deuxième Section. — Des crochets et des cupules aux bras tentaculaires. L. Platyptera , d'Orb. Cardioptera, d'Orb. On ne connaît pas encore de véritables Onychoteuthis fossiles. N° |. ONYCHOTEUTHIS BANKSII, Férussac. PI. 26, fig. 4-7. Dinten-Fisch, Crantz, 1770, Hist. von Groenl., p. 134. Sepia lotigo, Fabricius , Fauna Groenlandica , p. 359. Loligo Banksii, Leach, 1817, Zool. Miscell., vol. ILf, p. 141, sp. 4; Tuckey, Exp. to Zaire app. IV, p. 411, sp. 1: Onychoteuthis Bergii, Lichtenstein, 1818, p. 1592, n°4, t. XIX ,f. a. Das, Zoo!l. mus. des Univ. zu Berlin., p. 94. O. Fabricit, Licht. 1818 , Isis, t. XIX. Onykia angulata, Lesueur, 1821, Journ. of the Acad. of the nat, Sc. of Philad.. t. Il, p. 99, pl. 9, f. 3, et p. 296, pl. 17. Loligo Bartlingii, Lesueur, 1821, loc. cit., p. 95, n° 4. Loligo Bergit, Blainville, 1823, Dict. des Sc. nat., t. XXVII, p. 138. Idem, Journ. de Phys., t. LXXXXVI, p. 126. Loligo Bartlingit, Blainv., 1823, Dict., p. 146. Loligo Banksii, Blainv., 1823, Dict., p. 137. Idem, Journ. de Phys., t. LXXXXVI, p. 125: Loligo Felina, Blainv., 1823, Dict., p. 139. Idem, Journ. de Phys., t. LXXXXVI, p. 427. Loligo Fabricii, Blainv., 1823, Dict., p. 126. Loligo Bartlingii, Féruss., 1823, Dict. class., t. III, p. 67, n° 15. G. ONYCHOTEUTAIS. 387 Loligo Bergii, Féruss., 1823, Dict. class., t. III, p. 67. Loligo Banksii, Féruss., 1823, Dict. class., p. 67, n° 8. Loligo angulatus, Férussac, 1823, Dict. class., t. III, p. 67. Loligo uncinatus, Quoy et Gaimard , 1838, Zoolog. de l’Uranie, t, I, p. 410, pl. 66,f. 7. Onychoteuthis angulata, Féruss., 1825, d’Orb., Tabl. des Céphal., p. 60, n°2. O. uncinata, Féruss., 1825, idem, n° 3. O. Felina, Féruss., 1825, idem, n° 4. O. Banksii, Féruss., 1825, idem, n° 7, p. 61. o. Bergit, Féruss., 1825 , idem, n° 5. O. Lessonti, Féruss., 1825, idem, n° 6. O. Fabricii, Férussac, 1825, idem, n° 10, p. 61. Loligo Bartlingii, Fér., 1825, d’Orb. Tabl. méth. des Céph., p. 60, 61 et 63. Onychoteuthis Lesueurii, d’'Orb., 1826, Onychoteuthes, pl. 4 des Céph. acét. Onychoteuthis Lessonii, Lesson, 1830, Voy. de la Coquille, pl. 1, f. 3. Onychoteuthis Fleurii, Reynaud, Centurie de M. Lesson, p. 61, pl. 17, Onychoteuthis angulata, d'Orb., 1835, Voy. dans l'Amér, mérid., Moll., p. 42, Onychoteuthis angulata, Guérin , Iconog. du Règne anim. O. Bergit, d’Orb., 1838, Moll. des Antilles , t. I, p. 46, n° 12. O. Bergii, d'Orb. et Féruss., 1839, Céph. acét., Onychoteuthes, pl. 1, 2, 4, 5, 7,93 pl. 12, f. 1-0. O. corpore elongatissimo, cylindraceo, posticè acuminato; piünnis rhomboidalibus ; brachiis sessilibus conico-subulatis inæqualibus, pro longitudine 2, 3, 4, 1. Brachiis tentaculi- feris duplici uncinorum serie armatis. Dim. Longueur totale, 310 mill. ; longueur du corps, 430 mill. Par rapport à la longueur du corps : longueur des na- geoires, 3 largeur des nageoires, -ÉE; longueur de la co- quille, 430 mill. Par rapport à la longueur : largeur de la co- quille, =: Animal lisse, allongé, subeylindrique ou légèrement renflé jusqu’à la nageoire, d'oùil diminue brusquementen cône, jusqu’à son extrémité assez aigue ; ses nageoires rhomboïdales presque à angles latéraux et postérieurs aigus. Tête munie à sa partie cer- vicale, de chaque côté, de onze petites crêtes très-saillantes, longitudinales, croissant en longueur des supérieures aux infé- rieures. Bras sessiles, peu gros, pourvus de cupules ayant une excroissance charnue qui leur donne la figure d’une poire com- primée, dont le cercle corné est oblique, à bords entiers. Bras tentaculaires, très-extensibles, munis de cupules du groupe car- 388 CÉPHALOPODES. péen, très-rapprochées, dont sept ou huit sont ouvertes et sept ou huit non percées, de cupules du groupe de l'extrémité de la main au nombre de seize à dix-sept, toutes ouvertes, et de cro- chets au nombre de vingt à vingt-deux, sur deux lignes alternes, la rangée externe contenant les pluslongs. Couleur : rouge en dessus, tachetée de points plus foncés. Coquille très-allongée, étroite et déprimée en avant, com- posée d'une côte épaisse, et latéralement de lames, d'abord élargies vers le milieu de leur longueur, puis se reployant l'une sur l'autre de manière à représenter une lame comprimée, en approchant de l'extrémité, où elle est légèrement élargie, re- courbée en dessous, et pourvue sur le côté carénal d'un appen- dice conique, en forme de lame, placé en long sur la carêne. Rapp. et diff. — Cette espèce a les mêmes formes que l'©. Lichtinstenii, mais elle s'en distingue par son corps non pro- longé en queue, par ses nageoires plus rhomboïdales, par onze crêtes cervicales au lieu de huit , par les expansions supérieures des cupules, et enfin par sa coquille, faisant le passage des co- quilles penniformes , aux coquilles allongées de l'espèce avec laquelle nous la comparons. Du reste, un caractère la distingue encore de toutes les autres; c’est la côte élevée de la base in- férieure de son corps. Hab. L'Océan atlantique, et le grand Océan dans toutes ses parties , depuis les régions chaudes jusqu'aux plus froides. Fast. Leach, le premier, a fait, en 1 817, connaître cette espèce sous le nom de Loligo Banksii. M. Lichtenstein, en 1818,en établissant le genre Onychoteuthis, publia deux espèces qu'il nomma O. Bergii et Fabricii. M. Lesueur, en créant aussi son genre d'Onykia, y plaçasous lenom d'O. Angulata, une espèce basée seulement sur une figure, tandis que la même espèce, sans bras, était par lui décrite, dans son Mémoire, sousle nom de Lo- ligo Bartlingii. M. de Blainville, dans sa Monographie du genre Calmar, distingue commeespèce les Loligo Felina, Bartlingui, Fabrici et Banksii. En 1823,M. de Férussac, faisant, dans le Dictionnaire classique, l'énumération des espèces de Calmars, G. ONYCHOTEUTUIS. 389 cite Les Loligo Bergii, Bartlingti et Angulatus.M. Quoy et Gai- mard indiquentle Loligo Felina de M. de Blainville, sous le nom de Loligo uncinata. M. de Férussac, en 1825, dansmon tableau des Céphalopodes, nomma les O. Angulata, uncinata, Felina, Bergi, Banksir, Fabricii, et Lessonri qu'il créa pour un dessin, rapporté par M. Lesson. Vers la même époque, en 1826, j'ai imposé aussi à tort le nom de Onychoteuthis Lesueurii à un exemplaire rapporté par M. Lesueur. Depuis, M. Reynaud a publié un Onychoteuthis sous le nom d'Onychoteuthis Fleurüi. En étudiant scrupuleusement les individus d'Onychoteuthes en nature, je suis arrivé à trouver que toutes ces espèces nominales appartenaient à une seule. Voila donc une espèce décrite tour à tour sous les noms de Banksii, Bergii, Fabricii, Angulata, Bartlhingi, Felina, Uneinata, Lessonir, Lesueurii, Fleurui, et portant dix noms différents dans la science, quoiqu elle ne fût bien connue que depuis 1817. En 1838, dans mes Mollus- ques des Antilles, j'ai publié mon opinion en réunissant déjà les Onychoteuthis Bergii, Angulata, Lesueurii, Lessontr , Fleurii, Bartlingü , Uncinata et Felina. H ne restait donc plus à y réunir que l'O. Fabricii, pour arriver aux résultats où m'ont amené mes observations postérieures. Le nom de Banksir étant le plus ancien, je le conserve à l'espèce. Expl. des fig. PL. 26, fig. 1, animal entier dessiné vivant ; fig. 2, tête vue de profil, montrant a les lamelles auriculaires, b le sinus lacrimal ; fig. 3, appareil de résistance de l’inté- rieur du corps; fig. #, bras tentaculaires montrant a le eroupe de cupules fixes carpéennes, b les cupules de l'ex- trémité des bras, c les crochets ; fig. 5, extrémités des bras ten- taculaires tels que l'animal les réunit dans l'acte de la préhen- sion ; fig. 6, coquille interne, vue en dessous; fig. 7, la même vue de profil. N° 2. ONYCHOTEUTHIS CARDIOPTERA, d'Orbigny. Loligo cardioptera , Péron, 1804, Voyag. atlas, pl. 60, f, 5. Sepiola cardioptera, Lesueur, 1821, Journ, of the Acad. nat. Sc. of Philad., v. II, p. 100. 390 CÉPRALOPODES. Onykia caribæa, Lesueur, 1821, Journ, of the Acad, of the nat. Sc. of Phil., t. II, p. 98, pl. 9. f. 1,2. Loligo caribæa, Blainv., 1823, Dict des Sc. nat.,t. XXVII, p. 139. Idem, Blainv., 1823, Journ. de Phys., t. LXXXXVI, mars, p. 127. Loligo cardiaptera, Blainv., 1825, Journ. de Phys., p. 123. Idem, Blainv., Dict. des Sc. nat., t. XXVIT, p. 155, Cranchia cardioptera, Féruss., 1823, Dict. class., atlas, PL: Loligo caribæa , Feruss., 1823, Dict. class., t. IT, p. 67, atl., f. 4. Sepia cardioptera, Oken , Schrb. des zoo!,, p. 343, n° 5. Cranchia cardioptera, Féruss., 1825, d'Orb., Tabl. méth. des Céphal., p. 58. Onychoteuthis caribæa, Féruss., 1825, d’Orb., Tab. des Céph., p. 60. Cranchia cardioptera, Féruss. et d’Orb., 1826, Céphal. acét., Cranchies. pl. 4; Onyeh,, pl. 5, f. 4-6, 4 Idem, d'Orb., 1835, Voy. dans l'Am. mér., Moll., p. 34. Onychoteuthis Leachit, Féruss., 1835 , Céph. acét., Onychoteuth., pl. 10, f, 1-4. Onyéhoteuthis caribæa, d'Orb., 1838, Moll. des Antilles, t. I, p. 57, n° 14. 0, cardioptera, d'Orb., 1838, Moll. des Antilles, t. I, p. 53, n° 13. O. corpore oblongo, magno, maculis rubris variegalo; pen- nis rotundis, junctis subrhomboidalibus posticè terminatrs ; capitemagno, brachiis sessilibus inæqualibus pro longitudine a 94,4: Dim. Longueur, 80 mill. Animal court, dont le corps bursiforme est oblong, et se prolonge en une partie étroite qui soutient le milieu des na- geoires terminales, ovales ou plutôt rhomboïdales. Bras ses- siles pourvus de cupules placées sur deux lignes alternes. Bras tentaculaires assez longs, sans élargissement à leur extré- mité, qui montre une surface couverte de deux rangées de eupules et de deux rangées de crochets ordinaires. Couleurs : couvert de taches rouge bistré, beaucoup plus grandes et plus nombreuses sur le milieu du corps. Coquille lancéolée, peu large, paraissant être pourvue d'une expansion postérieure terminale. Rapp. et diff. — Cette espèce a beaucoup de rapports avec l'O. Platyptera, par ses bras tentaculaires, pourvus en même temps de crochets et cupules; mais elle s’en distingue par ses nageoires plus terminales, très-courtes. Du reste, tous les indi- vidus que nous avons vus étant jeunes, il est probable qu'on trouvera d’autres caractères, lorsque les adultes seront bien G. ONYCHOTEUTHIS. 391 connus. L’O. cordioptera, que j'ai reconnu le premier ne pas être une cranchie, me paraît le jeune de l'O. caribæa. Hab. L'Océan atlantique , sous les régions tropicales et prin- cipalement dans les bancs de Sargassum. Espèces de la Méditerranée. N° 3.0NYCHOTEUTHIS LICHTENSTEINII, Féruss. PI. 26, fig. 8-12. Onychoteuthis Lichtenstenii, Féruss., manuscr., 1834. O. Bellonii, Féruss. et d’Orb., 1835, Céph. acét., Onychoteuth., pl. 8. 0. Lichtensteinit, Féruss. et d’Orb., 1839, Onych., pl. 14, f. 1-3. O. corpore elongato, posticè angustato , producto, pinnis triangularibus ; brachiis subulatis, inæqualibus pro longitu- dine 4,3, 2, 1; teslà depressé, angustatd, posticè product , compressé. Dim. Longueur totale, 370 mill.; longueur du corps, 455 mill. Par rapport à la longueur : longueur des nageoires, 5; largeur des nageoires, 5%; longueur de la coquille, 455 mill. Par rapport à la longueur : largeur de la coquille, +. Animal formé d'un corps lisse, très-allongé, cylindrique jus- qu'à la naissance des nageoires; de ce point diminuant gra- duellement en cône jusqu’à son extrémité qui est très-allongée en queue aigue ; son bord antérieur est coupé carrément. Il est pourvu de nageoires rhomboïdales dans leur ensemble , et d'une tête volumineuse portant huit crêtes longitudinales, saillantes sur le cou. Bras sessiles, forts, à peine marqués de crêtes nata- toires, munis de cupules si rapprochées qu'elles se confondent souvent, dont le cercle corné a les bords entiers. Aux bras ten- taculaires, les cupules du groupe carpéen sontau nombre de 10, ouvertes, pourvues de cercles cornés, et de 11, non ouvertes, en tout 21. Cupules du groupe de l'extrémité de la main , au nombre de 16 ou 17, elles sont toutes ouvertes et pourvues de cercles cornés:; les crochets au nombre de 22. Couleurs : une grande multiplicité de petits points violacés, très-rapprochés, se remarquent sur le milieu des parties supérieures. Coquille transparente, très-allongée, formée d’une large côte déprimée, conique, sans expansion latérale, accompagnée sur 392 CÉPHALOPODES. les côtés d’un léger sillon. À sa partie postérieure, elle est pour- vue en dessus d'un très-long appendice conique, épais, plein, très-aigu, qui dépasse de beaucoup l'extrémité. Rapp. et diff. — Cette espèce se rapproche par ses crochets de l'O. Berg; mais elle s'en distingue par son corps non oblique à son bord antérieur, par ses nageoires et son corps plus longs en arrière; par huit crêtes cervicales au lieu de onze; par l'ordre de longueur de ses bras sessiles ; par le manque d’ex- pansion supérieure aux cupules de ces bras sessiles ; par le nom- bre des cupules du groupe carpéen des bras tentaculaires ; et enfin par une coquille tout à fait différente. Hab. La Méditerranée , près de Nice, où elle a été décou- verte par M. Vérany. Expl. des fig. PI. 26, fig. 8, mandibule supérieure vue de profil; fig. 9, mandibule tendee fig. 10, crochet corné des bras ne. vu de profil; fig. 44, le même vu en dessous ; fig. 12, coquille interne, vue de of Espèces du grand Océan. ONYCHOTEUTHIS BANKSII, Lichtenstein. V, p.386, n°4 N° 4. ONYCHOTEUTHIS DUSSUMIERI, (l'Orbieny. Onychoteuthis Dussumieri, d'Orb. et Féruss., 1839, Céphal, acét,, Onych., pl'413. O. corpore elongato, subeylindrico; pinnis brevibus,rhom- boïdalibus ; brachiis sessiibus, inœæqualibus, pro longitudine 2,4, 3,1; testé angustatà , anticè depressä, tricostatà, pos- ticè appendiculaté. Dim. Longueur totale, 508 mill.; longueur du corps, 443 mill. “Par rapport à la longueur du ue : longueur des nageoires, #1; largeur des nageoires, #%-; longueur de la co- quille, 1 7 mill. Par rapport à la longueur : largeur de la co- quille, +. Animal formé d’un corps finement chagriné par de très-pe- tits tubercules égaux, très-rapprochés les uns des autres, pourvu de nageoires formant un ensemble rhomboïdal régulier, dont le G. ONYCHOTEUTHIS. 393 grand diamètre est transverse. Bras sessiles , pourvus d'un sil- lon creux sur toute leur longueur, ce qui les rend canaliculés en dehors, et de cercles cornés obliques, à bords entiers et con- vexes. Bras tentaculaires très-grêles, sans élargissement à leur extrémité; paraissant avoir été couverte d’au moins trente cro- chets sur deux lignes alternes. Coquille très-allongée, déprimée , formée en avant de trois côtes; l’une médiane, large, et de deux latérales étroites, en bordures qui s'étendent sur toute la longueur, en diminuant graduellement de largeur jusqu'à former, à l'extrémité, une partie étroite triangulaire, munie d’un très-long appendice co- nique très-aigu. Rapp. et diff. — Cette espèce ne se rapproche réellement d'aucune autre, en différant par son corps granuleux, par sa courte nageoire; par la tache brune de sa mandibule inférieure ; par la longueur respective de ses bras sessiles ; par l'allonge- ment extraordinaire et le manque de massue de ses bras tenta- culaires, ainsi que par la forme de sa coquille, très-voisine de celle des Ommastrèphes. Hab. Le grand Océan, à 200 lieues au nord de l’île Maurice. N° 5. ONYCHOTEUTHIS PLATYPTERA, (l'Orbigny. PI. 26, f. 43. Onychoteuthis platyptera, ®'Orb., 1835, Voy. dans l’Amér, mérid., Moll., p. M1, pl. 3, f. 8, 11. Onychoteuthis peratoptera, d'Orb., 1835, loc. cit., p. 39, pl. 3, f. 5, 7. O. platyptera, d'Orb. et Féruss., 1839, Céphal. acét., Onychoteuthes, pl. 10, f. 5-10; pl. 14, f. 14-22, O. corpore cylindrico, rubro maculato: pinnis elongatis , transversis, angulatis; brachiis inæqualibus, pro longitudine 3, 4, 2,1. Testà lanceolatà, posticè appendiculatd. Dim. Longueur totale, 120 mill.; longueur du corps, 32 mill. Par rapport à la longueur du corps : longueur des na- geoires, 2%; largeur des nageoires, 2%; longueur de la co- quille, 32 mill. Par rapport à la longueur de la coquille : lar- nt 48 geul , 100° Animal ayant un corps lisse, subeylindrique, muni de na- 394 CÉPHALOPODES. geoires triangulaires, dont l’ensemble est un losange transver- sal, très-étroit. Bras sessiles, longs, pourvus de cupules très- inégales en grosseur, surtout celles des bras latéraux, qui ont une saillie conique supérieure. Bras tentaculaires, peu longs, non élargis à leur extrémité, ayant, au groupe carpéen, des cu- pules au nombre de 10 à 11, ouvertes, et de 14 tuberculeuses, alternant par lignes diagonales; on y remarque deux lignes de 12 crochets au milieu, et deux lignes de cupules latérales. Cou- leurs : dessus des bras, de la tête et du corps, tachetés de rouge-violet. Coquille très-mince, en fer de lance, élargie chez les fe- melles, étroite chez les mâles; composée d’une tige large à sa partie supérieure ; de lames minces commençant aux deux tiers supérieurs, et à l'extrémité, en dessus, d’un appendice conique très-aigu, comprimé, placé en long. Rapp. et diff. Cette espèce diffère des autres par son corps court, ventru; par ses nageoires anguleuses et très-longues transversalement ; par ses bras très-longs ; par les deux rangées de crochets et de cupules de ses bras tentaculaires, ainsi que par la largeur de son osselet. Hab. Le grand Océan austral, en dehors des côtes du Chili, au 40° degré de latitude sud, et 85° degré de longitude ouest de Paris; les mers de l'Inde. Expl. des fig. PI. 26, fig. 13, coquille réduite, vue en dessus. Espèces citées qui n’appartiennent pas au genre Onychoteuthis. (V. Acanthoteuthis prisca , d'Orb. LUE ET M MEN ON A IV. Ommastrephes Angusta, d'Orb. Armatus, Quoy et Gaim. , 1832. V. Enoploteuthis armata , d'Orb. Cochlearis, Munster, 1837. V. Ommastrephes Cochlearis. Ferussaci, Munster, 1837. V. Acanthoteuthis prisca, d'Orb. Intermedia, Munster, 1837. V. Ommastrephes intermedius, d'Orb. Lata, Munster, 14837. V. Acanthoteuthis prisca, d'Or. G. ONYCHOTEUTHIS. 395 Leptura, Féruss., 4826. V. Enoploteuthis Leptura. Lesueurti, Féruss., 1834. V. Enoploteuthis Lesueurii, d'Orb. Lichtensteinii, Munster, 1837. V. Ommastrephes Angustus, d'Orb. Molinæ, Licht., 1818. V. Enoploteuthis Molinæ, d Orb. Morisii, Verany, 4837. V. Enoploteuthis Morisii, d'Orb. Prisca, Munst., 1834. V. Acanthoteuthis prisca, d'Orb. Prisca, Moris., 1843, V. Belemnosepia Bollensis, d'Orb. V. Acanthoteuthis prisca, d'Orb. V. Ommastrephes Angusta, d'Orb. Smitbii, Féruss., 1826. V. Enoploteuthis Leptura. Speciosa, Munst., 1837. V. Acanthoteuthis prisca, d'Orb. Subovata, Munst., 1837. V. Acanthoteuthis prisca, d'Orb. Tricarinata, Munst., 1837. V. Acanthoteuthis prisca, d'Orb. Résumé sur les espèces d’Onychoteuthis. On à mentionné jusqu'à présent dans le genre Onychoteu- this 36 noms d'espèces, sur lesquelles 47 n’appartenant pas au genre, il en reste 49 que la discussion des caractères et de la synonymie m a fait réduire à cinq espèces positives. Ces espèces, divisées suivant les mers auxquelles elles appar- tiennent, me donnent : A l'Océan atlantique, deux espèces, les O. Banksii et Car- dioptera ; À la Méditerranée , une espèce, l'O. Lichtensteinti ; Au grand Océan, trois espèces, les O. Banksii, Dussumieri et Platyptera. Il résulte qu'à l'exception de l'O. Banksii, qui se trouve dans deux mers à la fois, toutes les autres espèces sont circonserites dans leurs océans particuliers. L'O. Banksii, qui fait exception comme répartition géographique, vient présenter un autre fait qui explique cette même exception. Tandis que toutes les autres Onychoteuthes habitent seulement les régions chaudes des mers, celle-ci, plus indifférente à la température, se ren- contre depuis les régions chaudes jusqu'aux régions glacées des pôles. Sagittata, Munst., 1837. 396 CÉPHALOPODES. Table alphabétique des espèces réelles ou nominales du genre ONYCHOTEUTHIS Pages Angulata (Onykia), Lesueur, 1821. Voy. O. Bankst, FÉES. AHMNO LE RURAL , TORRES 386 Angusta, Munster, 1830. V. Acanthoteuthisprisca, d'Orb. 394 Armatus, Quoy et Gaim., 1832. V. Enoploteuthis ar- males d'OrbEs lot LUNA TOI CESR 394 Banksiü (Loligo), Leach, 1817. V. O. Banks, Féruss. 386 Banksii, Féruss., 1825. Océan Atlant. et grand Océan.. 386 Bartlingii (Loligo), Lesueur 4821. V. O. Banksü, Fér.. 386 Bellonii, Féruss., 4835. V. O. Lichtensteinii, Féruss.. 391 Bergü, Lichtenstein, 48148. V. O. Banksii........... 386 Cardioptera (Loligo), Péron, 1804. V. O. cardioptera, d'Orb, :. PUobes cms tés, met sue bob LUE 389 Cardioptera, d'Orb:, 1838. ‘Oc. At. 4. 11088 2 389 Caribæa (Onykia), Lesueur, 1821. V. O. cardioptera, d'Or A. RER EFene 2 IRON P ARE 390 Cochlearis, Munster, 1837. V. Ommastrephes cochlearis, DOTE ET AE ART nl herbes SN. 100 ... 394 Dussumieri, d'Orb., 1839. Gr. Océan............... 392 Fabriceu, Licht,, 1818. V. O. Banksti, Fér........... 386 Felina (Loligo), Blainv., 1823. V. O. Banksi, Féruss. 386 Ferussaci, Munster, 1837. V. Acanthoteuthis prisca , Münsti..spominl Ci at sm, depet. SANGCCRERE 394 Fleurii, Reynaud. V. O. Banks, Fér........ 1% 387 Intermedia, Munster, 1837. V. Ommastrephes interme- husdiOrhios grid etils OA LAN GC 39% Lata, Munster, 4837. V. Acanthoteuthis lata, d'Orb.... 39% Leachi, Férussac, 4835. V.O, cardioptera, d'Orb...... 390 Leptura, Féruss., 1026. V. Enoploteuthis leptura...... 395 Lessont, Féruss., 1825. V. O. Bankst, Fér......... 387 Lesueurÿ, d'Orb., 4826. V. O. Banksii, Féruss....... 387 Lesueurii, Féruss., 4834. V. Enoploteuthis Lesueurni , D'OND: 2 PRE PT Re >< 0395 G. ENOPLOTEUTHIS. 397 Pages Lichtensteinni, Féruss., 1834. Méditerranée... ....... 391 Lichtensteinii , Munster, 4837. V. Ommastrephes Lich- a OT at us de 391 Loligo (Sepia) Fabricius. V. O. Bandksii, Féruss....... 386 Molinæ, Lichtenst., 1818. V. Enoploteuthis Molinæ, Nr D 395 Morisii, Verany, 1837. V. Enoploteuthis Moristi,d'Orb. 395 Peratoptera, d'Orb., 4835. V. O. Platyptera, d'Orb.... 393 Patvpiera ŒOrh- Grand Océans, ce. 393 Prisca, Munster, 1834. V. Acanthoteuthis prisca, d'Orb. 395 Prisca, Moris., 1843. V. Belemnosepia Bollensii, d'Orb. 395 Sagittata, Munster , 4837. V. Acanthoteuthis prisca, Re 395 Smithii, Féruss., 1826. V. Enoploteuthis Leptura..... 395 Speciosa, Munster, 1837.V. Acanthoteuthis prisca,d'Orb. 395 Subovata, Munster,1837.V. Acanthoteuthisprisca,d'Orb. 395 Tricarinata, Munster, 4837. V. Acauthoteuthis prisca, ns 0 du: dd: ur DIR à, ste 395 Uncinatus (Loligo), Quoy et Gaim, 1828. V.O. Banks, Ré 0 Name eipintes A 387 398 CÉPHALOPODES. n° GENRE. ENOPLOTEUTHIS : d'Orb. PI. 27. Animal allongé, formé d’un corps couvert de tubercules ré- guliers en dessous, et muni de nageoires le plus souvent non terminales et dépassées par une longue queue. Ensemble cé- phalique très-volumineux par rapport au reste. Les membranes buccales pourvues de huit lobes extérieurs , dont deux brides supérieures distinctes, s'insérant aux deux bras supérieurs. Bras sessiles, pourvus de crochets cornés fermes, plus ou moins longs, élargis à leur base, pourvus d'une membrane qui les enveloppe et se contracte entièrement sur eux, de manière à les couvrir. Bras tentaculaires grêles et faibles, armés de cro- chets seulement. Tube locomoteur, muni de deux brides se rattachant à la tête. Coquille en forme de plume, et constamment dépourvue d'ap- pendice à son extrémité, mais ayant des expansions latérales le plus souvent sinueuses. Rapp. et diff. Les Enoploteuthis, que je sépare comme genre distinct des Onycholeuthis, s'en distinguent par la présence de crochets seulement à tous les bras, par les tuber- cules de leur corps; par leurs nageoires non terminales; par huit brides à la membrane buccale, et par une coquille penni- forme, sans appendice postérieur. Ils habitent sous les régions chaudes, le milieu des Océans, et ne sont que fortuitement jetés sur les côtes. On connaît de ce genre une espèce fossile, et plusieurs vi- vantes. ESPÈCES FOSSILES. Espèces de l'étage oxfordien supérieur. N° 1, ENOPLOTEUTHIS SUBSAGITTATA, d'Orbigny. Loligo subsagittata , Munster, 1836, Taschenb., p. 582; 1839, p. 375. Idem, Munster, 1843, Beitrag. zur Petref., p. 107, pl. 10, f, 3, 1 D'Everhos, armé, et de TevÜos, calmar. G. ENOPLOTEUTHIS. | 399 Enoploteuthis subsagittata, d'Orb., 1845, Paléont, univ., pl. 19: Paléont. étrang., pl. 15. E. testà elongatä , pennatä, anticè angustatà , productà , posticè dilatatà , lateribus sinuatd. Dim. Longueur, 130 mill. Par rapport à la longueur : lar- geur, 7 Coquille en forme de plume; partie antérieure étroite, très- longue, se continuant sans s’élargir jusqu’à moins de la moitié, où naissent des expansions latérales peu larges, qui, avant de se terminer en arrière, montrent de chaque côté une échancrure. On remarque de plus, sur les côtés, parallèlement au bord des expansions, une ligne assez prononcée. La côte médiane est très-saillante. Rapp. et diff. — Cette espèce, ressemble beaucoup par les échancrures latérales de sa coquille, à l'£. armata, ce qui m'a fait la rapporter au genre Enoploteuthis, plutôt que de la laisser dans le genre Loligo où M. Munster l'avait placée. Localité. Dans les couches de pierres lithographiques de l'étage oxfordien supérieur de Eichstadt (Bavière.) ESPÈCES VIVANTES. Espèces de l'océan Atlantique. N° 2. ENOPLOTEUTHIS LEPTURA, (d'Orb. PI. 27, fig. 1-9. Loligo leptura, Leach, 1817, Zool. miscell., t. IT, p. 141, sp. 21,p. 3; Tukcy exped. to Zaire append. IV, p. 411, sp. 2, p. 3; Trad. francç., atlas, p. 14, pl. 18, f. 3 et 4; Journ. de Phys., t. LXXXVI, p. 395, pl. de juin, f 3,5, Loligo Smithit, Leach, 1817, idem, Misc., t. IT, p. 141, sp. 8. Loligo leptura , Blainv., 1823, Dict. des Sc. nat., t. XXVII, p. 137; idem, Journ. de Phys., t. XCVI, p. 126. Loligo Smithii, Blainv., 1823, Dict., p. 437, et Journ. de Phys., p. 126. Loligo leptura, Férussac, 1823, Dict. class, t. III, p. 67, n° 9, atlas, pl. fig. 3. Loligo Smithit, Férussac, 1823, idem , p. 67. Onychoteuthis leptura, Fer., 1825, d’Orb., Tabl. méth. des Céph., p. 61, sp. 8. Onychoteuthis Smithit, Féruss., 1825 , loc. cit., p. 61, sp. 9. Enoploteuthis leptura, d'Orb., 1839, Céph. acét., Onychot., pl 2, f. 3, 4, pl. 6,pl. 11, f. 6-14, pl. 12, f. 10-24. &00 CÉPHALOPODES. Idem, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 17, f, 1-9; Paléont. étrang., pl. 44, fig. 1-9. E. corpore conico, subulato, subtüs longitudinaliter tuber- culato, tuberculis numerosis. Pinnis triangularibus ; brachiis elongatis, inæqualibus, pro longitudine 4, 3, 2, 1. Test lan- ceolatà, latà. Dim. Longueur totale, 200 mill. ; long. du corp, 73 mill. Par rapport à la longueur du corps : longueur des na- geoires , 3 largeur des nageoires, #5; longueur de la co- quille, 93 mill. Par rapport à la longueur de la coquille, =. Animal. Corps conique jusqu'au-delà des nageoires ; il se rétrécit ensuite tout à coup et se termine en une longue queue postérieure pointue, flasque et très-extensible; lisse en dessus, pourvu en dessous de sept lignes longitudinales, de petits tu- bercules saillants, arrondis, épais, dont les deux lignes laté- rales sont irrégulières. Nageoires au milieu de la longueur du corps, échancrées et pourvues d'un lobe arrondi en avant; cha- eune d'elles représente un triangle assez aigu, et dans leur en- semble un rhomboïde , dont le grand diamètre est transversal. Bras sessiles inégaux, pourvus de crochets au nombre de soixante environ à chaque bras. Bras tentaculaires longs, très- erêles, fortement comprimés, sans former de main distincte, ni de crêtes extérieures. Les cupules du groupe carpéen au nom- bre de cinq, ouvertes, et de cinq tubercules non percées, for- ment une surface allongée non continue. Crochets au nombre de dix, sur deux lignes alternes peu distinctes. Couleurs. Les parties supérieures sont pourvues de points rouges violacés; les parties inférieures plus foncées en violet, avec les lignes de tubercules alternativement blanchâtres , et violet foncé. Coquille transparente, mince, en fer de lance ; composée d'une tige plus épaisse, dont le centre est soutenu par une côte longitudinale; aux deux tiers supérieurs, d'expansions laté- rales, d'abord larges, puis diminuant eraduellement de lar- geur jusqu à l'extrémité. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue au premier G. ENOPLOTEUTHIS. 101 aperçu, par les lignes longitudinales de tubercules de toutes les parties inférieures ; par ses nageoires plus anguleuses. Hab. L'Océan atlantique, près du que de Guinée ; le grand Océan. Hist. Cette espèce, considérée comme un Loligo par MM. Leach, Blainville et de Férussac, a été placée par le dernier dans les Onychoteuthis. Expl. des fig. PI. 27, fig. 1, animal vu en dessous ; fig. 2, tête vue de profil montrant, a le sinus lacrymal ; b les crêtes auriculaires ; fig. 3, mandibule supérieure vue de profil; fig. 4, la même, vue de face ; fig. 5, mandibule inférieure vue de face ; fig. 6, la même vue de profil; fig. 7, un crochet avec sa mem- brane; fig. 8, un crochet sans membrane; fig. 9, coquille in- terne. N° 3. ENOPLOTEUTHIS MORISII, (l'Orbigny. Onychoteuthis Horisii, Vérany, 1837 , Mém. de l’Acad. de Turin, t. I, t. IV. E. corpore conico , lœvigato, pinnis triangularibus termi- nato : testà lanceolatà , lateribus subsinuatà. Dim. Longueur du corps, 38 muill. Par rapport à la lon- gueur du corps : longueur des nageoires, TE; largeur des nageoires , À. Animal raccourci, formé d'un corps conique non prolongé en arrière, lisse, dont les nageoires, très-grandes, en occupent les deux tiers. Celles-ci triangulaires, s'étendant jusqu'à l'ex: trémité du corps, sont rhomboïdales dans leur ensemble, et for- tement échancrées en avant. Tête grosse, munie de bras iné- gaux, les plus grands inférieurs. Coquille lancéolée, assez large, un peu sinueuse sur les côtés. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue des autres par ses nageoires terminales, par le manque de tubercules et par sa coquille. Hab. L'Océan atlantique, par 39° de latitude nord et 20° de longitude ouest. Recuallie par M. Vérany. MOLLUSQUES T I. 26 402 CÉPHALOPODES. Espèces du Grand Océan. ENOPLOTEUTHIS LEPTURA, (’Orb. V. p. 399 ne 2, N° 4. ENOPLOTEUTHIS MOLINÆ, d'Orb. Grande seiche, Banks, Prem. voy. de Cook, t. II, p. 301. Sepia unguiculata , Molina, Saggio sulla Stor. nat. del. Chili, p. 499. Idem, Gmelin , 1789 , Syst. nat., ed. XIII, p. 3150. Idem, Tourton , Syst. of nat., IV, p. 119. Sepia unguiculata, Bosc, 1802, Buff. de Déterville, V. t. I, p. 47. Le Poulpe unguiculé, Montfort, 1802, Buff. de Sonnini , Moll., t. IIT, p. 99. Sepia unguiculata, Leach , 1817, Tuckey exp. to Zaire, trad. franc., p. 18. Onychoteuthis Molinæ, Lichtenstein, 1818, Iris, p. 19592, n° 2. Loligo unguiculata , Blainv,, 1823, Dict. des Sc. nat., t. XXVII, p. 140, Journ. de Phys., t. XCVII, p, 128. Idem, Férussac, 1825, d’Orb., Tab. méth. des Céph., p. 61. Idem , Férussac, 1835, Note sur les Seiches de Molina, Ann. des Sc. nat., août 1835, t. IV. On ne connaît de cette espèce qu'une partie d'un bras ses- sile gigantesque, couvert de crochets sur toute sa longueur. Ce caractère étant celui des Ænoploteuthis , je l'ai placé dans ce genre. Je dois à l’obligeance de M. Richard Owen an beau dessin de ce bras déposé au Musée du collége des Chirurgiens de Londres. Il y a lieu de croire, comme l’a imprimé M. de Férussac, que le Sepia unguiculata de Molina, est le même que ce grand bras recueilli lors du voyage de Banks. Persuadé de cette vérité je ne balance pas à le donner sous le nom d'E. Molinæ, appliqué par M. Lichtenstein ; car le nom plus ancien d’Un- guiculata ne peut plus être conservé, parce qu'il indique un caractère commun à toutes les espèces. Hab. Le Grand Océan, entre l'Amérique et l'Océanie. N° 5. ENOPLOTEUTHIS LESUEURIT, d'Orb. PI. 27, fig. 10. Onychoteuthis Lesueurii, Féruss. et d’Orb., 1835, Céph, acét.,Onychot., pl. 11, f. 1-5; pl. 14, f. 4-10. Enoploteuthis Lesueurii, d'Orb. et Féruss., 1839, Céph. acét., Onychot., pl. 14, fig. 4-10. Idem, d'Orb., 1845 , Paléont. univ., pl. 17,f, 10; Paléont. étrang., pl. 14, fig. 10. . À E. corpore elongato, acuminato, producto , subtüs tuber- G. ENOPLOTEUTHIS 403 culis requlariter dispositis, pinnis anterioribus, triangula- ribus ; brachiis elongatis ; testà angustat4, lanceolatà. Dim. Longueur totale, 286 mill. ; longueur du corps, 125 mill. Par Pro à la longueur du LL : longueur des na- geoires, 455 > largeur des nageoires, 55; longueur de la co- quille, 425 mill. Par rapport à sa longueur : largeur de la coquille, À. Animal dont le corps est lisse en dessus, marqué en des- sous de tubercules saillants au nombre de 21, très-régulière- ment disposés. Nagcoires occupant les trois cinquièmes anté- rieurs de la longueur du corps. Chacune d'elles représente un triangle irrégulier, et leur ensemble forme un rhomboïde peu irrégulier, dont le grand diamètre est transversal. Bras sessiles excessivement gros, longs, volumineux, arrondis extérieure- ment, inégaux dans l'ordre 3, 2, 4, 1; tous pourvus de cro- chets sur deux lignes alternes peu distinctes. Bras contractiles longs, peu gros. Couleurs : La partie supérieure montre une teinte violacée, l'intérieur des bras et de la bouche est violet ; les tubercules inférieurs sont violets ou noirs avec du blanc au milieu. Coquille lancéolée, étroite, transparente, mince sur ses bords, épaisse et cartilagineuse en dessous, sur la ligne médiane, composée d'une très-large tige marquée sur la ligne médiane, d'une côte saillante arrondie, et d'expansions latérales minces qui commencent près de la partie antérieure. Rapp. et diff. —Cette espèce se rapproche de l’'Æ. leptura, par le prolongement caudal du corps, par les tubercules de sa partie inférieure ; mais elle s’en distingue par ses énormes nageoires commençant au bord antérieur du corps, par la po- sition isolée et régulière de ses tubercules, et par sa coquille beaucoup moins large au milieu, plus large en haut et que double un cartilage épais. Hab. Le grand Océan. Expl. des fig. PI. 27, fig. 10. Coquille réduite, vue en dessous. 404 CÉPHALOPODES. N° 6. ENOPLOTEUTHIS ARMATA, d'Orb. PI.27, fig. 11,42 Onychoteuthis armatus, Quoy et Gaimard, 1832, Zoologie de l’Astrolabe, t. TI p.781%/atlas pl 0641-92; Idem, Règne anim. de Cuvier, éd. avec planch., pl. 2. (Copie de MM. Quoy et Gaimard. ) Enoploteuthis armata, d'Orb., 1839, Céph. acét., Onychot., pl. 9, f. 2-6; pl. 14,f. 11-14. Idem, d'Orb., 1845 , Paléont. univ., pl. 17, f. 11,12; Paléont. étrang., pl. 14, fig. 11, 12. | Æ. corpore elongato, suprà lœævigato , subtüs tuberculato ; tuberculis sparcis, regulariter dispositis; pinnis angustatis terminalibus ; testé lanceolatà, lateribus sinuatd. Dim. Longueur totale, 62 mill.; longueur du corps, 23 mill. Par rapport à la longueur du corps : longueur des na- geoires, 2%; largeur des nageoires, À% ; longueur de la co- quille, 23 mill. Par rapport à la longueur de la coquille : largeur, Animal dont le corps est lisse en dessus, orné en dessous, et un peu sur les côtés ainsi quesur la tête, d’un grand nombre de petits tubercules, dont les uns, un peu plus gros, se reprodui- sent de chaque côté à la même place, formant des figures ré- gulières. Nageoires enveloppant toute l'extrémité du corps, chacune d'elles triangulaire, et leur ensemble en fer de flè- che très-ouvert. Bras sessiles longs, grèles, les deux infé- rieurs ornés en dehors de deux rangées marginales de petits tu- bercules peu saillants, les trois paires inférieures pourvues d'une crête; tous munis de crochets alternativement d'un côté et de l'autre, sur une seule ligne, jusqu'à près de leur extrémité, où les crochets sont remplacés par deux rangées de cupules demi-sphériques. Bras tentaculaires, longs, grêles, sans main bien distincte à leur extrémité, terminée en pointe émoussée, dont les cupules du groupe carpéen sont au nombre de trois ou quatre; quatre crochets longs, aigus, alternant avec une ligne de cupules; à l'extrémité deux rangs de cupules seules. Couleurs, blanchâtres avec de larges taches rouges el noires, qui se remarquent aussi sur les bras. Dessus G. ENOPLOTEUTAIS. 405 du corps orné de taches petites, espacées, d'un rouge violet foncé. Coquille mince, ferme, lancéolée, composée d'une tige étroite, carénée en dessus, concave en dessous, diminuant de largeur de la partie supérieure à l'inférieure , et aux deux tiers supérieurs , d'expansions latérales, peu larges, très-échancrées, assez près de l'extrémité. Rapp. et diff. — Cette espèce, par ses tubercules , se rap- proche de l'Enoploteuthis leptura, et de VE. Lesueurii, mais elle s’en distingue nettement par la forme de ses nageoires, le non-prolongement de son corps en dehors de celles-ci, par la disposition des tubercules de sa partie inférieure, par des cro- chets et des cupules en même temps à tous les bras, ainsi que par la forme de sa coquille. Hab. Le Grand Océan, dans la mer des Moluques. Elle n'avait qu'imparfaitement été observée par M. Quoy. Exp. des fig. PI. 27, fig. 11. Coquille vue en dessous ; fig. 42, la même, vue de profil. Fésumé sur les espèces &'Enoloteuthis, On a mentionné jusqu à présent 8 noms d'espèces qui se rap- portent aux Ænoploteuthis, et que la discussion des caractères et de la synonymie m'a fait réduire à 6 espèces positives. De ce nombre une, l'Æ. subsagitlata , se trouve fossile dans l'étage oxfordien supérieur, et cinq, encore vivantes, sont ainsi réparties dans les Océans : À l'Océan Atlantique 2, les Æ. Leptura et Morici. Au Grand Gcéan 4, les Æ. Leptura, Lesueurir, Armata et Moline. li résulte qu à l'exception de l'Æ. Leptura, qui se trouve à la fois dans le Grand Gcéan et dans l'océan Atlantique, toutes les autres sont circonscrites dans leurs océans particuliers, principalement dans les régions chaudes et tempérées. 406 CÉPHALOPODES. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre ENOPLOTEUTHIS. Pages Armata (Onychoteuthis), Quoy, 1832. V. E. Armata, DOTE. voresl aus natural se AMEN 40% Armata, d'Orb., 1839. Grand Océan, mers des Mo- luquessui duc ace ete dire dit à 2 4 2. 404 Leptura (Loligo), Leach, 1817. V. E. leptura, d'Or. 399 Leptura, d'Orb., 1839. Océn atlantique et Gr. Océan. 399 Lesueurii (Onychoteuthis) Férussac, 1835. V. E. Le- anenrisnd Orhisissautacah nl led 1 402 Lesueurn, d'Orb., 1839. Grand Océan............. 402 Molinæ (Onychoteuthis), Lichtenstein, 1818. V. E. Mo- nes: d'OnP de us de eh ae not 10 NAT ER 402 Molinæ, d'Orb., 1845. Grand Océan, Océanie... .... 402 Moricii (Onychoteuthis), Verany, 1837. V. £. Moricii, d'Orbignys : 35 see Lame tee CASE 401 Moricii, d Orb., Océan atlantique... 4. 44 2245086808 401 Smithi (Loligo), Leach, 1817. V. E. leptura, d'Orb. 399 Subsagittata (Loligo), Munster, 1836. V. Æ. subsa- Géthaterd'Orbesssaihotheun. Le atd) eee eee 398 Subsagittata, d'Orb., Foss. ter. Oxfordien supérieur. . 398 Unguiculata (Sepia), Molina. V. EÆ. Molinæ, d'Orb... 402 G. ACANTHOTEUTHIS. 407 il GENRE. ACANTHOTEUTHIS, Wagner. Kelæno, Munster, 1836 (non Kelæno, Munster 1842); Onychoteuthis, Muns- ter, 1837; Acanthoteuthis, Wagner, 1839. Animal allongé, cylindrique, dont Le corps est terminé par des nageoires anguleuses, qui paraissent avoir été courtes. Bras au nombre de dix, peu inégaux, tous munis de crochets sur deux lignes. Coquille interne cornée, en forme de glaive conique, un peu élargi en haut et diminuant ensuite graduellement vers l'extrémité, en pointe simple, sans expansion ni appendice ter- minal. En dessus est une côte médiane longitudinale repré- sentée, en dessous, par un sillon. Rapp. et diff. — Par les crochets à tous les bras, les Acan- thoteuthis se rapprochent beaucoup des Enoploteuthis, dont ils se distinguent néanmoins par une coquille interne, coni- que, étroite, dépourvue d'expansion et d’appendice terminal. Ils se distinguent également des Onychoteuthis par les cro- chets à tous les bras et par la forme de la coquille. Comme j'ai remarqué que le changement de forme dans la coquille interne était toujours en rapport avec la modification des au- tres caractères zoologiques, je ne balance pas à distinguer ce genre des Ænoploteuthis et des Onychoteuthis , par ce seul caractère. Histoire. La première espèce de ce genre a été figurée par M. Ruppell, en 1829, sous le nom de Loligo prisca. En 1834, M. le comte Munster parla de la découverte qu'il venait de faire des céphalopodes fossiles pourvus de crochets à tous les bras. En 1836 , il me communiqua les dessins de ces espèces, sous le nom de Æelæno. Je lui répondis que, si les osselets en glaives pouvaient être rapportés certainement à l'animal dont il avait découvert les bras, il faudrait conserver ce genre qui, sans cela, par les seuls caractères des crochets à tous les bras, 108 CÉPHALOPODES. rentrait dans la série de l’'Onychoteuthis leptura, connue de- puis 1817, dont je venais de former mon genre Enoploteuthis. Je ne sais si M. le comte Munster a recu ma lettre; mais il changea d'opinion en 1837, et publia toutes ses espèces dans le journal de M. Bronn et Leohnart, sous le nom d'Onycho- teuthis. Néanmoins, conservant des doutes, il écrivit à et Lesueurii pourvus de crochets à tous les bras, et figurés de- puis longtemps dans mon ouvrage avec M. Férussac, proposa pour ce seul caractère différentiel, le nouveau nom d’Acantho- teuthis, tout en disant qu'il croyait pouvoir y rapporter les osselets en glaive qui se rencontrent dans les mêmes couches. Les observations de M. Wagner firent encore changer d'avis M. le comte Munster. Il abandonna les noms de ÆKelæno, d O- nychoteuthis, adoptés par lui, et prit, en 1839, la dénomina- tion générique d'Acanthoteuthis; mais généralisant trop cette idée, il paraît croire que tous les osselets fossiles en glaive et en lancettes, décrits par lui comme des Onychoteuthis , sont des Acanthoteuthis , tandis que j'y ai trouvé plusieurs espèces bien caractérisées d’Ommastrèphes. Il décrit, la même année, trois espèces distinguées par les bras, que je crois dépendre d'une seule. En 1842, me basant sur le premier nom communiqué par M. Munster, je publiai le genre Æelæno , caractérisé par la forme de sa coquille interne, et par la présence des cro- chets à tous les bras. La même année, M. le comte Munster, pour des animaux très-différents des premiers, et qui même ne me paraissent pas être des céphalopodes, reprit le nom de Kelæno. Cette cir-- constance me force aujourd hui d'abandonner le nom le plus ancien, afin de ne pas induire en erreur, et d'adopter la dé- nomination d'Acanthoteuthis, sans néanmoins admettre la multiplicité des espèces introduites par M. le comte Munster. 2 L 2 ” » G. ACANTHOTEUTAIS,. 409 N° 1. ACANTHOTEUTHIS PRISCA, (l'Orb. PI. 98. Loligo priscus, Ruppell, 1839, Abbildung Und Besch., p. 8, pl. 3 f. 1. Onychoteuthis angusta, Munster, 1830, Jahïb., p. 404, 458. Kelæno spinosa, Munster, 1836, manusc. K. Ferussaci. Munster, 1836, manusc. K. sagittata, Munster, 1836, manusc. Onychoteuthis angusta, Munster, 1836, Jahrb., p. 250, 630. Onychoteuthis spinosa, Munster, 1837, Jahrb., p. 252, . Ferussaci, Munster, 1837, Jahrb., p. 252. . Sagittata, Munster, 1837, Jahrb., p. 252. . angusta, Munster. 1837, Jahrb., p. PE . subovata, Munster, 1837, Jahrb., p. 252. . tricarinata, Munster, 1837, Jharb., p. 252. O. lata, Munster, manusc. Acanthoteuthis, 1839, Wagner. Acanthoteuthis Ferussacii , Munst., 1839, Beitrag., I, hefs, p. 104, pl. 10, f. 1. A. speciosa, Munster, 1839, Beitr., I, heft. p. 105, pl. 9. A. Lichtensteinii, Munster, 1839, I, feft., p. 105, pl. 10, f. 2. Acanthoteuthis brevis, Munster, 1842, Beitr., V, tab. 1, f. 3. Kelæno speciosa , d'Orb., 1842, Paléont. franc., Ter. jur., t. I, p. 140, n°55, «23, f. 1-4. nthoteuthis prisca, d'Orb., 1845, Paléont, univ., pl. 19, 20, 21; Paléont. étrang., pl. 16, 17, 18. © © © S © C. corpore elongato , subcylindrico , pinnis terminalhibus , angulatis ; testà depressà , tricarinat@, conicd. Dim. Longueur de la coquille, 240 mill. Par rapport à la longueur : largeur, -©-; angle apinal de 5 à 7 dégrés. Animal allongé , pourvu de nageoires courtes, anguleuses. Coquille conique, un peu élargie antérieurement, munie en dessus d’une large côte médiane, qui s’atténue en avant, de ma- nière à se confondre avec le reste, tandis qu'elle s'élève da- vantage aux parties inférieures. Des individus femelles ont la coquille un peu plus large. Rapp. et diff. — M. le comte Munster n'ayant égard qu à la manière dont se présente l'empreinte des bras, des crochets, du corps et de la coquille dans les couches, a formé une foule d'espèces dans ce genre. Après un mür examen de tous les matériaux que je dois à la complaisance de ce savant, je suis arrivé à croire, au contraire, qu'il n en existe qu'une seule, dont le corps, les crochets, les bras et la coquille, plus ou 410 CÉPHALOPODES. moins conservés, appartiennent à des âges différents ; car il est certain que les crochets plus rapprochés de l'A. Lichtensteinii, ne proviennent que de la contraction des bras à l'instant de la mort de l'animal. Les rainures des crochets sont probablement dues à la fossilisation et à l’âge des individus. Hist. Figurée et nommée pour la première fois par M. Rup- pell, en 1829, sous le nom de Lolhigo prisca, ses bras ont été décrits successivement par M. le comte Munster, sous les noms de Kelæno speciosa , Ferussaci et Sagittata ; d'Onychoteuthis, Speciosa , Ferussaci et Sagittata, et ensuite d’Acanthoteuthis, Speciosa, Ferussaci, Sagittata et Brevis, tandis que la co- quille recevait, du même auteur, les noms d’'Onychoteuthis, Angustata, Lata, Prisca, Subovata et Tricarinata. Pour moi, toutes ces espèces appartiennent à une seule à laquelle le nom de Prisea , doit être conservé comme le plus ancien. Loc. Dans les calcaires lithographiques de l'étage corallien de Solenhoffen (Bavière), où ils sont assez communs. C’est peut- être la même que l'espèce rencontrée par M. Itier, dans les schistes bitumineux du département de l'Ain. Expl. des fig. PI. 28, fig. 4. Animal avec ses bras; fig. 2, un bras de grandeur naturelle; fig. 3, un crochet dessiné à part; fig. 4, coquilleinterne, vue en dessus. Résumé sur les Acanthoteuthis. On à mentionné jusqu'à présent, dans le genre Acanthoteu- this, 10 espèces que la discussion des caractères et de la sy- nonymie m'a fait réduire à une seule espèce fossile propre à l'étage oxfordien supérieur. G. ACANTHOTEUTHIS. AE Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre ACANTHOTEUTHIS. Pages Angusta (Onychoteuthis) Munster, 1830. Voy. À. pris- Ce d'Oc 409 Brevis, Munster, 1842. V. À. prisca, d'Orb......., 409 Ferussaci (Kelæno, 1836. Onychoteuthis, 1837, Acanth. 1839), Munster. V. À. prisca, d'OS. actes 409 Lata (Onychoteuthis), Munster, 1837. V. À. prisca, Reda aiupe yo SUR ATHENA 109 Lichtensteini, Munster, 1839. V. À. prisca, d'Orb.. 409 Priseus (Loligo), Ruppell., 4829. V, À. prisca, d'Orb. 409 Prisca, d'Orb., 1842. Foss. étage oxfor. supérieur. ... 409 Sagittata (Kelæno, Onychoteuthis), Munster, 1836, RL Ame, d'Othsni deu #19 nds col + 09 Speciosa (Kelæno, Onychotheuthis), Munster, 1836, M1, NV... A. prisca, d'Orbsuis danchatinent sais 409 Subovata (Onychoteuthis), Munster, 4837. V. À. pris- DAME ON NOR PEN CET PR PPT 409 Tricarinata (Onychoteuthis), Munster, 1837. V. À. uso OT. oh saute dausté-es vit 409 412 CÉPHALOPODES. iv° GENRE. OMMASTREPHES , d'Orb. PI.29-30. Sepia loligo, Linné, 1767; genre Loligo, Lamarck, 1779; Caimars, Sect. D, ou Calmars flèches, Blainville. 1823, Ommastrèphes , d'Orbigny, 1835. Animal formé d'un corps long et d’une tête courte; corps très-allongé, cylindrique, très-acuminé postérieurement, tron- qué carrément en avant. Appareil de résistance composé 1°, à à la base du tube locomoteur, de chaque côté, d'une partie car- tilagineuse représentant, dans son ensemble, un triangle à ex- trémité supérieure prolongée, obtuse, divisée en deux cavités, l'une supérieure longitudinale, l’autre inférieure transverse, se communiquant entre elles par un canal étroit, dont les côtés sont formés de protubérances obtuses très - cartilagineuses ; 2° sur les côtés de la paroi interne inférieure du corps, par des saillies correspondant aux cavités, formées en dessus d’un bou- ton oblong, longitudinal, élargi et épais en bas, qui se joint à une crête transverse inférieure; 3° sur la partie postérieure cer- vicale de la tête, d'un sillon médian et de deux bourrelets lon- gitudinaux sur une plaque demi-cartilagineuse ; 4° à l'intérieur du corps en dessus, sous l’osselet, d’une crête, et de deux sil- lons latéraux destinés à s'appliquer sur la plaque cervicale. Na- geoires postérieures terminales, très-larges, n’occupant jamais la moitié de la largeur du corps, qu'elles embrassent toujours en ar- rière ; leur ensemble forme un rhomboïde, dontle grand diamètre est transversal. Tête assez grosse, peu déprimée, rétrécie tout à coupenarrièredes yeux, à la partie cervicale, et pourvue sur cette partie, de chaque côté, de trois crêtes longitudinales très-sail- lantes; la dernière recevant l'orifice externe de l'oreille. Yeux très-grands, latéraux, pourvus à l'extérieur d’une ouver- ture ovale, munie d’un sinus lacrymal très-prononcé. Mem-- 1 De Zuya, œil, et de s+o5pw, tourner (qui tourne les yeux). G. OMMASTREPHES. 413 brane buccale, très-extensible, plus large en bas qu'en haut, pourvue de sept lobes allongés, lisses, sans cupules. Bec gros, flexible , excepté à la partie rostrale; mandibule inférieure, composée d’une aile latérale peu longue, étroite, et d’une ex- pansion postérieure lisse, très-courte, carénée en dessus, for- tement échancrée en arrière, ainsi que l'expansion postérieure ; celle-ci non échancrée, très-prolongée. Ouvertures aquifères au nombre de deux brachiales, situées entre la troisième et quatrième paire de bras sessiles, et en dehors des bras tenta- culaires, donnant dans une cavité courte, antérieure seulement aux yeux; de quatre buccales, deux, une de chaque côté à la base des bras de la première paire; deux, une de chaque côté entre les bras de la troisième et de la quatrième paire, donnant dans une cavité qui entoure la masse buccale; de deux ouver- tures anales, placées une de chaque côté du tube locomoteur, en dehors de sa bride externe, donnant chacune dans une cavité simple. Bras sessiles, conico-subulés, les supérieurs et inférieurs quadrangulaires, les autres triangulaires ou comprimés, sou- vent carénés en dehors; tous inégaux entre eux, dans l’or- dre suivant : la troisième paire la plus longue, la plus forte ; puis la seconde, la première et la quatrième les plus courtes. une crête natatoire externe aux bras de la troisième paire. Mem- brane protectrice des cupules, souvent très-développée. Cupules très-obliques , charnues, placées sur un petit pied au sommet d'une saillie conique des bras, et alternant sur deux lignes presque toujours bien distinctes, et pourvues de cercle corné oblique, armé de dents à son bord supérieur ; convexe et arrondi en dehors, sans bourrelet externe ni rétrécissement inférieur. Bras tentaculaires, non rétractiles, peu longs, gros, forts, pour- vus en dehors d’une légère crête longitudinale, non élargis en massue à leur extrémité, simplement acuminée ou un peu lan- céolée, toujours munis d’une crête nataloire, et d’une mem- brane protectrice des cupules. Les cupules sont obliques, char- nues, sur quatre lignes alternes ; deux médianes très-grandes, &A4 CÉPHALOPODES. deux latérales toujours petites, dont le cercle corné est sem- blable, pour la forme, à celui des bras sessiles. Membrane de l'ombrelle nulle, excepté entre la troisième et la quatrième paire de bras, où elle est très-marquée. Tube locomoteur sou- vent logé dans une cavité inférieure de la tête, court, large, retenu par quatre brides ; deux très-larges, internes, étroites ; celles-ci laissant entre elles une cavité profonde, dans laquelle vient aboutir un canal. La cavité interne est pourvue d'une valvule supérieure. Coquille interne, cornée, flexible, occupant toute la longueur du corps, ayant toujours la forme conique, allongée, très- déprimée, un peu élargie en avant, et de là diminuant gra- duellement jusqu'à l'extrémité, terminée par des expansions courtes, qui se réunissent pour former un godet creux, sans loges aériennes. Un bourrelet épais se remarque de chaque côté de la coquille, et un autre médian étroit, linéaire. Rapp. et diff. — Ce genre, que j'ai séparé des Calmars, avec lesquels tous les auteurs l'avaient confondu , et que Je place même dans une famille tout à fait différente, se distingue des Loligidées parce qu'il a les yeux ouverts à l'extérieur, tan- dis que les Calmars ont ceux-ci recouverts par une membrane. Les Ommastrèphes diffèrent encore des Calmars, par l’ap- pareil de résistance très-compliqué ; par leurs nageoires, tou- jours plus terminales , plus anguleuses, et rhomboïdales dans leur ensemble; par la tête plus ferme, plus large, toujours pourvue de trois crêtes longitudinales; par leur sinus lacrymal ; par l'iris arrondi; par le manque de cupules aux lobes de la membrane buccale ; par le bec dont la mandibule inférieure est beaucoup plus échancrée en arrière; par la forme de l'o- reille externe; par les ouvertures aquifères brachiales très- peu profondes ; par quatre ouvertures buccales au lieu de six ; par la présence d'ouvertures latérales au tube locomoteur ; par la forme des cercles cornés des bras, toujours convexe et sans bourrelets extérieurs; par des bras tentaculaires non rétrac- tiles ; par le tube locomoteur logé dans une cavité de la tête, et G. OMMASTREPHES. 415 pourvu de quatre brides au lieu de deux; par la présence du canal supérieur au tube locomoteur ; enfin, par une coquille toujours en flèche, sans expansion latérale et pourvue d'un go- det terminal. Chaque espèce est, pour ainsi dire, cantonnée dans une vaste région des mers, dont elle ne sort pas, et y forme des troupes voyageuses, composées de myriades d'individus qui viennent encombrer les côtes des régions méridionales et septentrionales de l'Amérique. Ces animaux servent presque exclusivement à nourrir, dans les régions polaires, ces myriades d'oiseaux péla- giens (albatros , pétrels, etc.) qui couvrent l'immensité des mers, ainsi que les nombreux cétacés à dents, cachalots, dau- phins et marsouins. Toutes les espèces sont pélagiennes et noc- turnes. On connaît des espèces fossiles et des espèces vivantes de ce genre. ESPÈCES . FOSSILES. Espèces de l'étage oxfordien supérieur. N° |. OMMASTREPHES ANGUSTUS, d'Orb. 1845. PI. 30, fig. 9, 44. Onychoteuthis angusta, Munster 1830, Jabrb., p. 404, 458; idem, 1836, p. 250, 630, Onychoteuthis Lichtensteinii, Munster, 1837, manusc. O. sagittata, Munster , 1837, Jahrb.. p. 252. (Non Sagittata, Lam. 1799,) O. angusta, Munster, 1837, Jahrb., p. 252. Ommastrephes angustus, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 23, f. 9-11; Pal. étrang., pl. 20, f. 9-11. O. testà elongatä, depressä , longitudinaliter tricostatà ; anticè posticèque dilatatd. Dim. Longueur, 218 mill. Par rapport à la longueur : lar- geur supérieure, +3; largeur de l'expansion inférieure, + ; angle d'ouverture , 7 degrés. Coquille allongée, eu ornée de trois côtes longitudi- pales, dont la plus forte est médiane ; partie antérieure arron- die; partie inférieure représentant un large fer de lance. Rapp. et diff. — Cette espèce, voisine de l'O, sagittatus , 416 CÉPHALOPODES. s'en distingue par son angle plus ouvert, etpar sa côte médiane bien plus forte. Elle ne laisse aucun doute sur le genre au- quel elle appartient. Loc. Dans les couches coralliennes, ou de l’étage oxfordien supérieur de Solenhoffen (Bavière. Hist. Cette espèce, qui ma été communiquée par M. le comte Munster, portait dans ses divers états les noms d'Ony- choteuthis angusta, Lichtensteinii, et sagittata. Je lui ai con- servé le plus ancien, quoique sous ce nom l’auteur ait également confondu des espèces d’Acanthoteuthis. Expl. des fig. PI. 30, fig. 9, coquille interne; fig. 40, ex- trémité inférieure vue de profil, montrant le godet; fig. 44, partie médiane. N° 2. OMMASTREPHES INTERMEDIUS, d'Orb. 1845. Onychoteuthis intermedia, Munster, 1837, Jahrb., p. 252. Ommastrephes intermedius, d’'Orb., 1841, Céph. acét., Introd., p. xL. Ommastrephes intermedius, &'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 24, f. 1; Pal. étrang:, pl. 2156, 4. O. test elongatä, conicä, supra convexd, unicostatà; pos- ticè angustato-lanceolatd. Dim. Longueur de la coquille, 162 mill. Par rapport à la LOSUENE : longueur de ES inférieure, -5; sa lar- geur, 7555 War d'ouverture, 6 À Coquille allongée, conique, convexe en dessus et pourvue d'une côte rs et de quelques lignes latérales ; sa partie postérieure est pourvue de très-étroites expansions dont l'ensem- ble représente un fer de lance très-étroit et très-aigu. Rapp. et diff.—Voisine, par son angle d'ouverture, de l'O. angustus celte coquille a la côte médiane bien plus large, et l'extrémite inférieure bien plus étroite et de forme différente. Décrite par M. de Munster comme une Onychoteuthis, je crois devoir la placer, au contraire, parmi les Ommastrèphes dont elle a les caractères. Loc.Dansles calcaires lithographiquesde l'étage corallien ou oxfordien supérieur de Solenhoffen (Bavière). Comte Munster. G. OMMASTREPHES. 417 N° 3. OMMASTREPHES COCHLEARIS, d'Orbigny. Onychoteuthis cochlearis, Munster, 1837, Jahrb., p. 252. Ommastrephes cochlearis, d’Orb., 1841, Céph. acét., Introd., p. xL. Ommastrephes cochlearis, 4'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 24, f. 2; Paléont, étrang., pl. 21, f. 2. O. testà, longitudinaliter unicostatä , anticè posticeque dilatatà ; posticè lanceolato-dilatatd. . Dim. Longueur, 160 mill. ; angle apicial, 9 degrés. Coquille assez large, convexe en dessus et pourvue sur Ja li- gne médiane d'une côte très-prononcée. Sa tige est large; son expansion inférieure large, forme dans son ensemble un rhom- boïde allongé. Rapp. et diff. — Par sa tige et pas son extrémité inférieure très-large, cette coquille se distingue facilement des espèces vivantes; elle l’est pourtant moinsque l'O. Munsteriri. Ce n’est point , comme l'avait pensé M. le comte Munster, une espèce d'Onychoteuthis, mais un Ommastrèphe à large coquille, opé- rant le passage au genre Geoteuthis. Loc. Dans les calcaires lithographiques de l'étage corallien ou oxfordien supérieur de Solenoffen (Bavière). M. le comte Munster. N° 4. OMMASTREPHES MUNSTERII, d'Orbigny. 4845. Ommastrephes Munsterii, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl, 24, f. 8; Paléont. étrang., pl. 21, f. 3. O. testà dilatatà , brevi, cochleari, anticè dilatatà, longi- tudinaliter radiatà , posticè dilatato-obtusà. Dim. Longueur de la partie connue, 80 mill. Coquille très-large, très-courte, convexe en dessus; large et marquée de lignes rayonnantes au milieu et en avant ; pourvue en arrière d énormes expansions qui paraissent avoir été réunies en dessous comme celles de ce genre, ce qui m'a porté à clas- ser cette coquille parmi les Ommastrephes , plutôt que parmi les Geoteuthis, qui n'ont point ces lames réunies. Rapp. et diff.—Cette espècese distingue facilement de toutes les autres par la grande largeur de ses parties. Elle offre évidem- ment un passage entre les Ommastrephes et les Geoteuthis. MOLLUSQUES Te !, 97 118 CÉPHALOPODES. Loc. Dans le calcaire lithographique de l'étage oxfordien su- périeur de Solenhoffen (Bavière). Communiqué sans noms par M. le comte Munster. ESPÈCES VIVANTES. Espèces de l'Océan atlantique, N° 5. OMMASTREPHES SAGITTATUS, d'Orbigny. PI, 29, f. 42, 16. Sepia minor , Seba, 1758, Thesaur., t. III, pl. 3, f, 5, 6. Loligo, Seba, 1758, t. III, pl. 4,f. 3, 4, 5. Sepia loligo, Linné., 1767, Syst. nat., ed. XII, p. 1095, n° 4. Sepia media, Barbut, 1788, Gener. verm., p. 75,t. VIII, f. 8. (Copie de la f. 6, pl. 3 de Seba.) Sepia loligo, Gmel., 1789, Syst. nat., p. 3150. (Confondu.) Sépia loligo, Brug., 1789, Encycl., pl. 77, f. 12. (Copie de la f. 8 et 4 de la pl. 4.) Loligo sagittata, Var. B. Lam., 1799, Mém. de la Soc, d’Hist. nat. de Paris, p. 15. Calmar harpon, Montfort, 1805, Buff. de Sonini, Moll., t. Il, p. 65, pl. 44. Loligo illecebrosa, Lesueur, 1821, Journ. o* the Acad, of nat, Sc. of Philad., Vu p:109 Loligo sagittata, Var. B. Lamarck, 1822, Anim. sans vert., t, VII, p. 665. Loligo harpago, Féruss., 1823, Dict, class., t III, p. 67, n° 3. (D’après Montfort, ) Loligo Brongniartit, Blainv., 1823, Dict. des Sc. nat.,t. XXVII, p. 442* Idem ; Blainv., 1823, Journ. de Phys., mars, p. 130. Loligo illecebrosa, Blainv., 1823, Dict. des Sc, nat, t. XXVII, p. 142, ét Journ, de Phys., p. 130. Loligo piscatorum, La Pylaie, 1825, Ann. des Sc. nat., t, IV, p. 319. Loligo Brongniartii, Féruss., 1825, d’Orb., Tabl. des Céph., p. 63, n° 4. Loligo tllecebrosa, Féruss., 1825, d’Orb., idem, idem, p. 63, n° 5. Loligo piscatorum , Féruss,, 1825, d’Orb., idem , idem, p. 63, n° 6, Loligo sagittata, Blainv., Faun. franç., p. 15. Idem, Payrodeau , 1826, Cat. des Moll. de Corse, p. 173, n° 353. Idem, Risso , 1826, Hist, nat.,t. IV, p. 6, n° 8. Idem, Guérin, Icon. du Règne anim. de Cuvier, pl. 1, fig. 5, Idem , Philippi, 1836, Enum. Moll. sic., p. 241, n° 2, Loligo Coindetit, Verany, 1837, Mém. de l’Acad. des Sc. de Tur., t. I, pl. 4, (Individu très-jeune. ) Loligo sagittata , Cantraine , 1841 , Nouv, mém. de l’Acad. de Brax., t. XIIT, p' 419541. Ommastrephes sagittatus, d’Orb. et Fér., 1839, Céphal. acét., Galmars, pl. 4, pl. 5; Ommastrèphes, pl. 4, f. 1-10. Idem , d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 22, f. 12-16: Paléont. étrang., pl. 19 f. 12-16. G. OMMASTREPHES. 419 O. corpore elongato, cylindrico ; pinnis latis, rhomboïda- libus; brachiis tentacularibus, elongatis, apice acetabulis nu- merosis munitis; test elongatà , posticè lanceolatd. Dim. Longueur totale, 440 mill.; longueur du corps, 465 mill. De rapport à la longueur qu RE : longueur des nageoires, = ; largeur des nageoires, LE ; longueur fe la co- quille, 165 mill. Par PES rt à ja longueur : longueur des ex- pansions terminales, ÀL ; largeurdes expansionsterminales, Lt ; angle apical, 4 degrés. Animal ayant le corps allongé, légèrement renflé au milieu de sa longueur. Tête volumineuse. Bras sessiles, gros, longs, munis de cupules dont les cercles cornés sont variables suivant la partie du bras où ils $e trouvent. Bras tentaculaires, compri- més partout , couverts de cupules seulement à leur extrémité non élargie et munie de cupules commençant sur deux rangs, ensuite sur quatre: deux de très-grandes peu obliques, et deux latérales de très-petites , très-obliques ; puis à l'extrémité, ces nombres sont remplacés par une multitude de très-petites cu- pules au moins sur huit de front. Cercle corné des grosses cupules, lorsqu'elles sontsur quatre rangs, peu oblique, lisse en dedans, ou seulement fendu peu visiblement, de distance en distance sur leur côté le plus large. Couleurs : teinte géné- rale rosée, formée de très-petites taches violacées sur toutes les parties supérieures. Coquille allongée, étroite, pourvue de trois côtes longitudi- nales, dont les plus grosses sont latérales; les expansions de l'extrémité inférieure sont larges. Rapp. et diff. — Cette espèce a la forme générale de l'O. todarus, mais elle s’en distingue par sa nageoire, n'occupant que le tiers du corps; par les cupules de ses bras tentacu- laires placées seulement à l'extrémité, au lieu d'être sur toute la longueur , ainsi que par tous les détails des cercles cornés des cupules et des ouvertures aquifères. Son caractère le plus tran- ché est d'avoir un très-grand nombre de cupules (plus de huit 420 CÉPHALOPODES. de front) à l'extrémité des bras tentaculaires, caractère qui ne se rencontre chez aucune autre espèce. Hab. L'Océan atlantique, dans les régions boréales, sur les côtes de l'Amérique septentrionale, à Terre-Neuve, où des bancs innombrables s’échouent , et servent annuellement à la pêche de la morue; la Méditerranée. Hist. Confondue avec l'O. todarus par Lamarck, cette es- pèce a reçu successivement, comme on peut le voir à la syno- nymie, les noms de Sagittata, d'Illecebrosa, d'Harpago, de Brongniartit, de Piscatorum et de Coindetir. Une comparai- son minutieuse des types eux-mêmes, déposés dans les collec- tions du Muséum, m'a permis de reconnaître qu'ils apparte- naient tous à une même espèce. Expl. des fig. PI. 29, fig. 12, l'extrémité d'un bras tenta- culaire ; fig. 13, cercle corné des cupules des bras sessiles vu de profil; fig. 14, le même vu de face; fig. 15, cercle corné des cupules médianes des bras tentaculaires vu de face; fig. 16, le même vu de profil. N° 6. OMMASTREPHES BARTRAMII, d'Orb. PI. 29, f. 4-2. PI. 30, f. 7-8. Cornet, Pernetti, 1770, Hist. d’un Voy. aux îles Malouines, t. II, p. 76 pl. 11, £. 6. Loligo Bartramii, Lesueur, 1621, Journ. of the Acad. nat. Soc. of Philad., VA pM00, pl. tre Idem, Féruss.,, 1823, Dict. class., t. III, p. 67, n° 12. Idem, Blainv., 1823, Dict. des Sc. nat., t. XXVII, p. 141. (D’après Lesueur.) Idem, Blainv., 1823 Journ. de Phys., mars, p. 120. Loligo sagittata, Blainv., 1823, Dict des Sc. nat., t. XXVII, p. 140. Idem, Blainv., 1823, Journ. de Phys., mars, p. 128. Loligo Bartramit, Féruss., 1825, d’Orb., Tabl. des Céph., p. 63. Ommastrephes Bartramii , d’Orb., 1835, Voy. dans l’Amér. mér., Moll., p. 55. Ommastrephes cylindricus, d'Orb., 1835, Voy. dans l’Amér. mér., Moll., Po TS DIS TS QUE Loligo vitreus, Rang, 1837, Mag. de Zoolog., pl. 36, p. 71. Ommastrephes Bartramii , d’Orb., 1838, Moll. des Antilles, t. I, p. 59, n° 45. Ommastrephes Bartramit, d'Orb., 1839 , Céph. acét., Calmars, pl. 2; Omma- strèphes, pl. 2, f. 11-20. N Idem, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 22, f. 1-2, pl. 28,f, 7, 8 ; Paléont. étrang., pl, 19, f, 1-2, pl. 20, f. 7-8. G. OMMASTREPHES, 491 O. corpore elongato, cylindraceo, posticè acuminato, an- ticè truncato , suprà zond violaced longitudinaliter ornato. Pinnis dilatatis rhomboïdalibus , acutè angulatis ; capite brevi ; testà tenui elongatd. Dim. Longueur totale, 240 mill.; longueur du corps, 450 mill. Fa rapport à la longueur qu ALP : longueur des nageoires, 4%; largeur des nageoires, 7; longueur de la co- quille, 450 mill. Par rapport à la longueur : longueur de Pepe terminale , --; largeur de Vale termi- nale, +. Animal très-allongé. Corps cylindrique et arrondi, muni de nageoires ec tsen éesen avant, enveloppant le corps en ar- rière, et formant là, une pointe peu aiguë; leur ensemble est rhomboïdal et transverse. Bras sessiles courts, bicarénés ou tri- carénés en dehors, pourvus extérieurement d'une nageoire longitudinale assez large ; aux supérieurs, la membrane pro- tectrice des cupules est large au côtéexterne, courte en dedans’; cette membrane est beaucoup plus large que le bras à la 3° paire, toujours marquée de sillons transversaux élevés, qui correspon- dent au sillon sur lequel la cupule est fixée. Cupules alternes dont le cercle corné est armé tour à tour de dents plus longues sur le côté large. Bras tentaculaires, courts, gros, comprimés, carénés en dehors, bicarénés en dedans; l’une des carènes formant membrane et s'étendant jusqu'à l'extrémité du bras, de chaque côté des cupules, qui sont sur quatre rangs, deux de grandes au milieu, dont le cercle corné est armé de deux dents aiguës, alternant une grande et une petite. Le cercle corné des rte latérales est armé tout autour. Couleurs : sur la parte médiane du corps, une large bande violette, accompagnée de chaque côté d'une bande rouge-jaune. Coquille très-étroite dans toutes ses parties, avec l'extré- mitéélargie, plus petite à proportion et plus fortement striée que dans les autres. Rapp. et diff.— Cette espèce est, par sa forme cylindrique, voisine de l'O. Oualaniensis : mais elle s'en distingue par ses 422 CÉPHALOPODES.. cupules sur deux lignes, aux bras sessiles et par son appareil de résistance non soudé. Hab. Tout l'Océan atlantique, et la Méditerranée, où elle vit isolée. Expl. des fig. PI 29, fig. 4, animal entier; fig. 2, tube lo- comoteur, pour montrer & la cavité dans laquelle il est logé ; b les ouvertures aquifères. PI. 30, fig. 7, coquille vue en des- sous ; fig. 8, la même vue de profil. N° 7. OMMASTREPHES PELAGICUS, d'Orbigny. Sepia pelagica, Bosc, 1802, Buff. de Dét., Hist. nat., Vers, t. I ,p. 46, pl. 1, f. 4,2. Calmar pélagien, Montfort, 1805, Buff. de Sonnini, Moll., t. IT, p. 86, pl. 49, Loligo pelagicus, Féruss., 1823, Dict. class., t. III, p. 67, n° 7. ( Citation.) Idem , Féruss., 1825, d’Orb., Tabl. des Céph., p. 63, n° 7. Ommastrephes pelagicus, d’Orb., 1839, Céphal. acét., Calmars , pl. 18, f. 1, 2; Ommastrèphes, pl. 1, f. 17, 18. O. corpore elongato, suprà lœvigato, subtüs tuberculis sparsis, requlariter dispositis. Dim. Longueur totale, 65 mill.'; longueur du corps, 37 mill. x Par rapport à la longueur du corps : longueur des nageoires, 56 + ; largeur des nageoires, 55. Animal allongé, dont le corps subcylindrique, lisse en des- sus , est marqué en dessous de petits tubercules blancs à peine saillants, placés sur huit lignes transversales. Nageoires occu - pantun peu plus du quart de la longueur du corps, très-minces, échancrées en avant, accompagnant le corps jusqu'à son extré- mité, offrant dans leur ensemble un rhomboïde transverse, à angles arrondis. Bras sessiles, triangulaires, peu inégaux, munis de cupules, sur deux lignes alternes et portées sur un long pé- doncule. Bras tentaculaires, très-grêles, comprimés, non élargis à leur extrémité, pourvus de quatre rangs de cupules pédon- culées. Couleurs : il paraît avoir été blanc diaphane, marqué de taches rouges en dessus, sur la ligne médiane, et en dessous de dix-neuf points blauc-mat, sur huit lignes. Coquille ordinaire, très-mince, très-grêle, sans aucune fer- meté, avec un très-petit capuchon terminal. G. OMMASTREPHRS. 493 Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue facilement de toutes les autres, par les points saillants qu'on remarque sur la partie inférieure de son corps, ainsi que par la brièveté de ses nageoires. Hab. L'Océan atlantique, en pleine mer. Espèces de la Méditerranée. LS OMMASTREPHES SAGITTATUS, d'Orb. Voy. p. 418, n° OMMASTREPHES BARTRAMII, d'Orb. Voy. p. 420, n° 6. N° 8. OMMASTREPHES TODARUS3, d'Orb. PI. 29, fig. 3-11. PI, 30, fig. 5-6. Loligo, Seba, 1758, Thesaur., t. IL, pl, 4, f. 4, 2. Sepia loligo, Linné, 1767, Syst. nat., éd. XII, p. 1095, n° 4. Idem, Gmel., 1789, Syst. nat., éd. XIIT, p. 3150, n° 4. Loligo sagittata, Var. À, Lamarck, 1799, Mém. de la Soc. d'Hist, nat, de Paris, p. 18. Sepia loligo, Shaw., Natur. Miscell., t. CCCLXIIT. Calmar flèche, Montfort, 1805, Buff. de Sonnini, Moll., t. IT, p. 56. Calmar du Brésil, Montfort,, 1805 , Buff. de Sonnini, Moll., t. II, p. 56. Loligo Todarus, Raffinesque , 1814, Précis des découv. somiol. Loligo sagittata , Var. À Lamarck, 1822, An. sans vert., t. VII, p. 663. Idem, Féruss., 1823, Dict. class., t. III, p. 67, n° 2. (D’après Linné,) Loligo brasiliensis, Féruss., 1823, Loc. cit., n° 4. (D’après Montf. ), Loligo maxima, Blainv., 1823 , Dict. des Sc. nat., t. XXVII, p. 140, et Journ. de Phys., Mars, 1823, p. 129. Loligo sagittata, Carus, 1824, Icon. sep., pl. 30, p. 3183; Nov. act. Phys. méd. Acad. Leop. Carol. nat. cur., t. XII. Idem, Payraudeau, 1826, Catal. descrip. et méth. des Moll. de Corse, n° 352. Ommastrephes todarus, d’'Orb., 1839, Céphal. acét., Calmars, pl. 1; Ommas- trèphes, pl. 2, f. 4-10. Idem , d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 22, f. 3, 11, pl. 23, f. 5-6; Paléont, étrang., pl. 19, f. 3-11, pl. 20, f. 5, 6. O. corpore incrassato, rubro maculato; pinnis latis, rhom- boïdalibus ; brachiis tentacularibus robustis, apice acetabulis duplei serie minutis. Dim. Long. totale, 820 mill. ; longueur du corps, 340 mill. Par rapport à la longueur du corps : longueur des nageoires, ££; largeur des nageoires, --; longueur de la coquille, 340 mill. Par rapport à la longueur de la coquille : longueur de 124 CÉPHALOPODES. l'expansion terminale, -; largeur de l'expansion termi- nale, +. Animal court, robuste, dont le corps est presque cylin- drique jusqu'à la naissance des nageoires; celles-ci occupant plus de la moitié de la longueur du corps, offrant dans leur ensemble un rhomboïde irrégulier, à angles aigus dont le grand diamètre est transversal. Bras sessiles , inégaux, sans membrane extérieure, pourvus de cupules dont le cercle corné estarmé de sept dents espacées, tranchantes et obliques sur le côté le plus large ; l’autre, lisse. Bras tentaculaires très-forts, non élargis en massue, couverts, à la base, de cupules sur deux lignes ; plus en avant, de cupules sur quatre rangs, dont deux de très-grosses; leur cercle corné est armé tout autour de vingt dents très-aiguës. Couleurs : tout le corps, le dessus de latête et des bras, est rougeàtre, tacheté de cette teinte plus intense. Coquille très-déprimée, un peu élargie en avant, terminée par un capuchon, formé de la réunion postérieure des lames; concave en dedans, convexe en dehors. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue de toutes les au- tres, par ses bras tentaculaires, couverts de cupules sur toute leur longueur. Hab. La Méditerranée, près de Naples; l'île de Corse; Toulon. Expl. des fig. PI. 29, fig. 3, tête vue de profil, montrant a le sinus lacrymal ; b le tube locomoteur; € la crête auriculaire ; d l'appareil de résistance; e l'ouverture aquifère anale; fig. #4, appareil de résistance de la base du col ; fig. 5, contre-partie de l'intérieur du corps; fig. 6, cercle corné des cupules latérales des bras tentaculaires; fig. 7, le même vu de face ; fig. 8, cercle corné des grosses cupules; fig. 9, profil du même; fig. 10, cercle corné des cupules des bras sessiles; fig. 11, le même vu de profil. PI. 30, fig. 5, coquille vue du dessous; fig. 6, profil de l'extrémité. 425 CÉPHALOPODES, Espèces du grand Gcéan. N° 9. OMMASTREPHES GIGANTEUS, (l'Orbigny. PI. 30, fig. 4- Pernetti, 1770, Hist. d’un Voy. aux Malouines, t. II, p. 76? Sepia tunicata, Molina, 1789, Hist. nat. du Chili, p. 173? Idem, Gmelin, 1789, Syst. nat., ed XIIT, p. 3151, sp. 8? Sepia nigra, Bosc., 1802, Hist. nat. des Vers, t. I, p. 47? Calmar réticulé, Montf., Buff. de Sonnini, Moll., t. IT, p. 96, pl. 21? Idem, Shaw, Nat. Misc., vol. XIV, pl. Ommastrephes gigas , 'Orb., 1835, Voy. dans l’Amér. mér., Moll., pl. 4, p. 50. Ommastrephes giganteus, d'Orb., 1839, Céphal, acét., pl. 20. Idem , d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 23, f. 1-4; Pal. étrang., pl. 20 , f. 1-4. O. corporeelongato, cylhindraceo supernè, violaceo ; pinnis latis, rhomboïdalibus, acutis; testà elongatissimd angustatà. Dim. Longueur totale, 4 mètre 410 mill.; longueur du corps, 440 mill. pe rapport à la longueur du LOST ire des nageoires, #® ; largeur des nageoires, 3; longueur de la coquille, 440 mill. Par rapport à ie longueur de la LE : longueur de l'expansion terminal, - 106 ; sa largeur, +. Animal pourvu de grandes nageoires, occupant la moitié de la longueur du corps, échancrées en avant, ayant dans leur en- semble la forme d'un rhomboïde transverse. Bras sessiles longs, inégaux, munis d'une membrane protectrice des cupules, mar- quée de côtes transversales aux bras latéraux inférieurs; cette partie étant remplacée sur les autres bras, à la base externe des cupules, par un appendice long, aigu, charnu, conique, man- quant néanmoins au côté inférieur de la deuxième paire de bras. Tous ont des cupules pourvues d'un cercle corné, armé de dents très-aiguës , parmi lesquelles une médiane supérieure et deux latérales sur le côté sont plus longues. Bras tentacu- laires carénés en dessous, sur toute leur longueur, mar- qués en dessus d’un méplat, avec de petites côtes transver- sales, sans membrane protectrice des cupules. Cupules sur quatre rangs alternes, deux médians plus grands. Leur cercle corné est armé de dents, dont quatre plus grandes que les autres. Les cupules latérales sont placées chacune sur 426 CÉPHALOPODES,. une côte élevée, tortueuse, qui passe entre les grosses cupules. Couleurs : très-foncée , d’un violet sale, légèrement mélangé de bistre. Coquille très-longue, très-grêle, à godet beaucoup plus court que dans les autres espèces, Ses deux côtes latérales épaisses, la ligne médiane à peine saillante. Rapp. et diff. Cette espèce est, par sa forme, intermédiaire entre l'O. Bartrami et le Sagittata; mais elle se distingue du premier par sa forme moins allongée; par ses nageoires plus grandes; par la longueur respective de ses bras; par le manque de larges membranes protectrices des cupules ; par les appen- dices latéraux qui la remplacent; par les côtes transversales de ses bras tentaculaires. Elle se distingue du second par les mêmes caractères; par le manque des petites cupules de l’ex- trémité des bras tentaculaires ; par sa coquille dont le capu- chon est plus court; enfin, elle se distingue de toutes les au- tres espèces par les appendices charnus de la base de ses cu- pules. Hab. Le grand Océan. Elle paraît, pendant une partie de l'année, vivre du 40° au 60° degré de latitude sud, à l’ouest des côtes de l'Amérique méridionale. J'en ai vu, au mois de mars, un grand nombre jetés encore vivants, sur la côte du Chili, de la Bolivia et du Pérou. Malgré les grandes dissemblances de forme, et tout en ne lui conservant pas le nom de Tunicata, que lui rend tout à fait impropre le manque de l'organe qui pourrait le justifier, je ne doute pas que ce ne soit le Sepia tunicata de Molina; car c'est, au dire des pêcheurs du Chili, la seule grande espèce de ces mers. Expl. des fig. PI. 30, fig. 1, coquille interne, vue en des- sous ; fig. 2, la même vue de profil; fig. 3, mandibule supé- rieure du bec vue de profil; fig. #, mandibule inférieure. G. OMMASTREPHES. 427 N° 10. OMMASTREPHES OUALANIENSIS, d'Orbigny. Loligo oualantensis , Lesson, 1830, Zoologie de la Coquille, p. 240, pl. 1, f, 2, Loligo vanicoriensis. Quoy et Gaimard , 1832 , Zoologie de l’Astrolabe, Moll., A n79nl 5%f; 1. 2 Loligo brevitentaculata, Quoy et Gaimard, 1832 , loc. cit., p. 81. Ommastrephes oceanicus, d'Orb., 1839, Céph. acét., Calmars, pl. 3, pl. 213 Ommastrèphes, pl. 1, f. 14, 15. O. corpore elongato, cylindrico ; pinnis terminalibus, latis, transversis ; brachiis brevibus, inæqualibus, acetabulis und serie munilis; testd elongatä, angustatd. Dim. Longueur de la tête, 435 mill. ; longueur du corps, 85 mill.. ss rapport à la longueur du Re longueur de la nageoire, +; largeur de la nageoire, -.. Animal dont le corps est solide , cylindrique ou légèrement renflé vers la moitié de sa longueur. Appareil de résistance, comme dans le genre, avec cette différence notable que la par- tie inférieure est toujours soudée de manière à ne pouvoir se détacher sans déchirement. Nageoires fermes, minces sur leurs bords, formant dans leur UE un rhomboïde irré- gulier, transverse, Bras sessiles, courts, très-inégaux, pourvus d'une large crête natatoire en dehors, et d'une membrane pro- tectrice des cupules, nulle en dedans des bras supérieurs. Leurs cupules, aux deux paires latérales, sont confondues sur une seule ligne, dont le cercle corné est garni de dix à douze dents aiguës. Bras tentaculaires, courts, très-comprimés, pourvus d'une membrane protectrice des cupules, d'un côté et de l'au- tre, d'un grand élargissement latéral de la crête supérieure. Le cercle corné est orné de dents très-aiguës, longues, dont une plus grande au milieu du bord, Couleurs : sur le milieu du dos et de la tête, une large bande longitudinale, violet, brun foncé, composée de taches trés-rapprochées. Coquille, comme celle de l'O. todarus, mais avec l’extré- mité en capuchon beaucoup plus court. Rapp. et diff. , extérieurement, à l'O. Bartranvii par sa forme et par ses détails; mais néan- moins elle s'en distingue par son appareil de résistance, tou- 4928 CÉPHALOPODES. jours soudé et non susceptible de se détacher sans déchire- ment; par ses nageoires, occupant moins de longueur, et dont l'angle postérieur est plus court que l'antérieur, et enfin par ses cupules sur un seul rang au lieu de deux aux bras la- téraux. Hab. Le grand Océan, dans toute son étendue. Hist. En 4830 ,M. Lesson le nomma Loligo Oualaniensis. Deux ans plus tard, MM. Quoy et Gaimard appelèrentun individu bien conservé Loligo vanikoriensis. Un autre, en partie altéré par son séjour dans l'estomac d’un poisson, fut nommé par eux Loligo brevitentaculata. Y'ai constaté cette identité sur les ty- pes mêmes de ces trois espèces. J’avais pensé à lenommer Ocea- nicus, mais je reviens au nom le plus anciennement donné, celui de Oualaniensis. Espèces inceréaines, N° 11. OMMASTREPHES LATICEPS, (l'Orbigny. Loligo laticeps, Owen , 1836, Trans. zool. Soc. of London, pl. 21, f. 6-10. Cranchia perlucida, Rang., 1837, Mag. de Zool., p. 67, pl. 94. Dim. Longueur totale, 20 mill. ; longueur du corps, 7 mill. Animal subgélatineux, de forme ovale, allongée, terminée en pointe aiguë. Bras sessiles égaux; bras tentaculaires, munis de petites cupules répandues sans ordre. Nageoires minces, ar- rondies , terminales, réunies dans une partie de leur base, au- delà de l'extrémité du corps. Couleurs : une grande quantité de taches rousses et brunâtres, sur un fond blanc-bleuâtre. Fab. L'Océan atlantique équatorial, dans la haute mer, en decà du 25° degré nord. Par la taille, par la grande largeur de la tête, ces individus sont évidemment les jeunes, peut-être d'une espèce qui nous est encore inconnue à l'état adulte. N° 12. OMMASTREPHES ARABICUS, d'Orbieny. Pieroteuthis arabica, Ehremberg. , 1831, Symbolæ physicæ. O. corpore terete in caudam obtusam, teretem altenuato, al& rhomboïdali, corpus dimidium cum caudà includente. G. OMMASTRÈEPHES. 499 Animal. Corps effilé, les aïles rhomboïdales commencant vers la queue et embrassant la moitié du corps, Lame dorsale cartilagineuse, étroite. Deux séries égales de cupules sur les bras sessiles. Sur la partie terminale dilatée des bras tentacu- laires, il y a cinq rangées de cupules ; les trois médianes plus larges, une plus étroite, marginale de chaque côté; les cercles cornés sont dentés. Hab. L'île volcanique Ketumbal , dans la mer ne entre Gumpuda et Poheca. ; La forme seule de la coquille m'a fait placer cette espèce dans le genre Ommastrèphe ; mais les renseignements zoologiques qui précèdent, donnés par M. Ehremberg sont trop incomplets pour que le genre même de cette espèce soit certain. Résumé sur les Gimmastrèphes, On a donné, jusqu à présent, 31 noms aux espèces que je rapporte dans le genre Ommastrèphes. La discussion des carac- tères et de la synonymie me les a fait réduire à : HSDÉCESINOPITVES.. +4 de saut dblne uit LA Espèces incertaines....:. . Ju. 14. Hédyas usa ant 2 Total sta: «4709 De ces espèces positives, quatre sont fossiles, et six sont vi- vantes. Les quatre espèces fossiles sont spéciales, dans le terrain jurassique, à l'étage oxfordien supérieur, et deux d'entre elles se distinguent des espèces vivantes par une largeur infiniment plus grande. Les six espèces vivantes, divisées suivant les mers auxquelles elles appartiennent, me donnent : À l'Océan atlantique, trois espèces, les ©. sagittatus, Bar- tramui et Pelagicus , dont le premier paraît cantonné dans les régions septentrionales, tandis que les autres sont des régions chaudes et tempérées. A la Méditerranée , trois espèces dont une spéciale, l'O. to- darus , et deux communes à l'Océan atlantique, les O. Bartra- ma et Sagittatus. 430 CÉPHALOPODES. Au grand Océan, deux espèces , l'O. giganteus , cantonné dans les régions méridionales, et l'O. Oualaniensis, qui en habite toutes les parties chaudes. Il résulte du dépouillement des espèces d'Ommastrèphes con- nues: 1° que quatre se trouvent fossiles dans l'étage oxfordien supérieur, sans qu'on en rencontre de traces dans les étages in- férieurs ousupérieurs des autres terrains ; 2° que les espèces vi- vantes sont réparties à peu près également dans toutes les mers, et cantonnées sur des régions plus ou moins étendues. Les es- pèces qui existent dans deux mers à la fois se rencontrent seu- lement dans la Méditerranée et dans l'Océan atlantique, sur Les points voisins de la Jonction de ces deux mers. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre OMMASTREPHES. Pages Angusta (Onychoteuthis), Munster, 1830. Voy. O. angus- us, d'Oc PP PE PMR TE PURES 1E) Angustus , d'Orb., 1845. Foss. de l'étage oxf. sup... ... 415 Arabica (Pteroteuthis) , Ehremb., 1831. V. ©. arabicus, dOrbiix ns csis la: s hrs tete 3e TER 4198 Arabieus, d'Orb., 4845. Mer ie xs sv NÉS Bartramii (Loligo), Lesueur, 1821. Y. 0. Bar nr y H'Ochans ere dois assidu mate 15 «, 490 Bartramu, d Orb., 4835. Gr. Oc. et Méditeres AT 1 Brasilienais, Fér., 1823. ss wr todarus.… 4 48 sr: 692 Brevitentaculata (Loligo), QuoyetGaim.,1832. V. 0. Dis laniensis, d'Orb. ....:. htm, ; PARA 0 |. Brongniartii (Loligo), Blainville, 4823. V. sé sagillalus, d'Ocb. Yucatan Melun véto obus. tort AT ERENS Cochlearis (Onychoteuthis), are , 1837. V. O. co- chlearas sd ODA TEE PRO EUTE SE. 417 Cochlearis, d'Orb., 1841. Foss., étage mr sup hé 417 Coindetii (Loligo), Verany, 1837. v, O. sagittatus.... 418 Cylindraceus, d'Orb., 1838. V. O. Bartramui, d'Orb... 420 G. OMMASTREPHES,. Flèche (Calmar), Montfort, 4805. V. O. todarus, d'Orb.. Giganteus, d'Orb., 1835. Gr. Oc............,...,.. Harpago (Loligo), Féruss., 1823. V. O.sagittatus, d'Orb. Harpon(Calmar), Montfort, 1805. V. O. sagittatus, d'Orb. Intermedia (Onychoteuthis), Munster , 4837, V. O. in- nes EN dns à dde soie tes ER Intermedius, d'Orb., 1841, Foss., étage oxf. sup... ... Laticeps, Owen, 1836. V. O. Lathiceps, d'Orb......... Latceps, d'Orb., 4845. Oc. atlant..........,....., Lichtensteinii (Onychoteuthis), Munster, 1837. V. O. an- OA ONNNE See 2 see Tr à Maxima (Loligo), Blainv., 4823. V. O. todarus........ Media (Sepia), Barbut, 4788. V. O. sagittatus, d'Orb.. Munster, d'Orb., 1845. Foss., étage oxf. sup......... Nigra (Sepia), Bosc, 1802. V. O. giganteus. d'Orb..... Oceanicus , d'Orb., 1839. V. O. Oualaniensis, d'Orb.. Oualaniensis (Loligo), Lesson, 1830. V. O. Oualanien- LE AC, OS CSA APN NEC OR Co Oualaniensis, d'Orb., 4845. Grand Océan.........,.. Pelagica (Sepia), Bose, 1802. V. O. pelagicus, d'Orb.….. Bohérns :dOrb.21839: Qc Al. . Sasiiser ont Perlucida (Cranchia), Rang., 4837. V. O. laticeps, Piscatorum, La Pylaie, 1825. V. O. sagittatus, d'Orb.. Réticulé (Calmar), Montfort, 4805. V. O. giganteus...…. Sagittata, var. À (Loligo), Lamarck, 1799. V.O. todarus, Sagittata, var. B (Loligo), Lamarck, 1799. V. O. sagitta- SARA TE PRES PRO RARE ML Sagittata (Loligo),Blainv.,1823.V. O. Bartramii,d'Orb. Sagittata (Onychoteuthis) , Munster, 1837. V. O. angus- tus, d'Orb....... esdias be Rs Dir PRE G. OMMASTREPHES. 133 Sagittatus, d'Orb., 1835. oc. Alt. et Méd........... 420 Todarus (Loligo), Raffinesque, 181 4.V.0. todarus,d'Orb. 423 Todarus, d'Orb., 1839. Méditerranée. .............. 193 Tunicata (Sepia), Molina. V. O. giganteus, d'Orb..... 425 Vanicoriensis (Loligo), Quoy et Gaim., 1832. V. 0. Oua- lantensis;4d'Orb 4 16h nent" CSN 427 Vitreus (Loligo), Rang, 1837. V. O. Bartramiü, d'Orb.. 420 G. BELEMNOSEPIA. 133 - v° GENRE. BELEMNOSEPIA, Acassiz. Belemnosepia, Agassiz , 1835 ; Belopeltis, Voltz, 1840; Loligosepia, Quenstedt, 1843 ; Geoleuthis , Munster , 1843. Animal inconnu. Coquille interne cornée, mince, large ou allongée, tronquée en avant , accompagnée en arrière d’ex- pansions terminée par une parte convexe, acuminée ou lan- céolée. Elle se compose de deux parties distinctes : d’une ré- gion médiane, et d’expansions latérales. La région médiane plane, conique, s'élargissant des parties postérieures aux anté- rieures se forme de trois parties distinctes, d’une première au milieu , plus large que les deux autres, marquée de lignes d’ac- croissement transversales droites et souvent de lignes longitu- dinales et sur la ligne du milieu d'une côte prononcée. De cha- que côté de celles-ci sont des parties souvent séparées de la première par des sillons, sur lesquels se prolongent des lignes d'accroissement paraboliques dont la convexité de l’are en avant. Les expansions latérales commencent, suivant les espèces, à une plus ou moins grande distance de l'extrémité de la région mé- diane; elles sont formées de stries d'accroissement qui les divisent en deux parties faciles à distinguer ; l’une qui s'insère à la ré- gion médiane, consiste en stries d’accroissement sinueuses, ar- quées ou paraboliques dont la convexité est en bas; l’autre partie qui n'est que la continuité de la première, est extérieure et se compose de lignes d'accroissement verticales, obliques ou très-légèrement arquées, dont la convexité de l'arc est externe. La partie postérieure est convexe en dessus et très-concave , en cuiller en dessous, disposition qui, dans l'acte de la fossilisa- tion, a occasionné beaucoup de formations déterminées par la pression des couches. Rapp. et diff. —Par sa ligne médiane conique et par ses ex- pansions latérales terminales, la coquille à beaucoup de rapports MOLLUSQUES T, 1, 28 434 CÉPHALOPODES. avecles Ommastrephes et les Belemnites; néanmoins les Belem- nosepiase distinguent de tous les deux, par des expansions qui ne se réunissent pas en dessous pour former un cône creux, et des premiers par le manque de loges aériennes et de rostre pro- tecteur. C’est un type générique bien nettement caractérisé. Hist. M. le comte Munster parla le premier de ces corps en 1830, et les nomma alors Onychoteuthis prisca. Jahrb., 1830, p. 443. À peu près à la même époque, Schubler, dans Zieten, en figura sous les noms de Loligo bollensis et Aalen- sis. Buckland les a cités et figurés sous les mêmes noms, dans sa Minéralogie , tab. 28, f. 6. 7; t. 29, Î. 1-3; t. 30. MM. Agassiz et Buckland les ayant trouvés près des Bé- lemnites, ont pensé qu'ils pourraient appartenir au même animal, et alors M. Agassiz (Jahrb., 1835, p. 168), et M. Buc- kland (Jahrb., 1836, p. 36), leur ont donné le nom de Be- lemnosepia. Tout en croyant qu'ils dépendaient des Bélem- nites, il paraît néanmoins, d'après le nouveau nom imposé, que ces savants ne les identifiaient pas positivement avec les Bélemnites, car le nom de Belemnites existant, il était inutile d'en créer un nouveau pour des parties d'un même ani- mal. Quoiqu'il en soit, ces osselets internes reçurent, en 1835, le nom de Belemnosepia.M. Voltz, en parlant de l Onychoteu- this prisca (Jahrb., 1836, p. 223), se rangea à l'opinion de MM. Agassiz et Buckland. M. le comte Munster, la même année (Jahrb., 1836, p.583), déclare que, n'ayant jamais trouvé , dans aucune collec- tion d'Allemagne, des rostres de Bélemnites avec ces osselets internes, il les regarde comme des corps distincts. M. Quens- tedt (Jahrb., 1829, p. 156), fut aussi de cette opinion et 1l l'appuya de la description comparative de ces osselets avec les traces de la coquilles cornée, restées sur l’alvéole intérieure des rostres de Bélemnites, ce qui le porta judicieusement à croire qu'ils ne pouvaient appartenir au même animal. Néanmoins, M. Voltz, en 1840, persista à rapprocher les osselets en question des Bélemnites (Bull. de la Soc. géolog., G. BELEMNOSEPIA. 435 t. 44, p.40, et Mém. de la Soc. de Strasbourg, 1. 3, 1843), mais les figures qu'il donne pour prouver le rapprochement, démontrent une différence très-marquée. Sans répondre aux objections présentées par M. Quenstedt, il croit que ce sont des osselets internes de Bélemnites, et pourtant il ne conserve pas le nom de Belemnosepia , et impose la nouvelle dénomi- nation de Belopeltis. En 1842, (Paléontologie française , terrains jurassiques), je cherchai à reconstruire la coquille des Bélemnites d'après l'empreinte de l’alvéole; mais n'ayant pas alors de maté- riaux, je m abstins de parler des coquilles de Céphalopodes d'Ohmden. M. Quenstetd en 1843 , Flolzgeberge, Wurtemb., p. 252, . dit qu'on devrait les séparer des Bélemnites, et propose de les nommer Loligosepia. M. le comte Munster, la même an- née (Beitrag. VI, p. 65), reprend la question ; il fait l'histori- que de ces osselets , et sans nier que les Bélemnites puissent en avoir un particulier, 1] n'a jamais trouvé d’analogie entre ceux d'Ohmden et de Solenhoffen, et les empreintes des alvéoles de Bélemnites, et finit par conclure que ces corps n'étant pas des parties de Bélemnites, on doit en former un genre à part, comme l’a dit M. Quenstedt; mais alors, au lieu de prendre le nom de Belemnosepia , imposé par M. Agassiz en 4835, celui de Belopeltis donné en 1840 par M. Voltz, ou celui de Loligo sepia appliqué en 1843, par M. Quenstedt, il propose une qua- trième dénomination, celle de Geoteuthis. D'après l'examen des faits je crois devoir prendre une détermination différente. Un nom différent de celui de Bélewunites ayant été créé pour ces corps dès 1835 (abstraction faite des rapprochements), je crois devoir le conserver au genrecomme le plus ancien, et je prends celui de Belemnosepia , qui indique un animal intermédiaire entre la Bélémnite et la Seiche. Par suite de l'étude minutieuse de belles pièces en nature, je me range à l'opinion de MM. Quenstedt et Munster, et je con- sidèreces corps problématiques comme devant former une coupe 436 CÉPHALOPODES. générique nouvelle, appartenant à la famille des Teuthidæ, et venant se ranger près des Ommastrèphes. Ce genre ne s’est montré jusqu'à présent que dans les cou- ches de lias supérieur; il est presque toujours accompagné de quelques parties de l'animal, et surtout du sac à encre. N° |. BELEMNOSEPIA LATA, (d'Orbieny, pl. 31, fig. 1; Geoteuthis lata, Munster, 1843, Beitr. zur Petref., VI, pl. 7, fig. 1. Belopeltis emarginata, Voltz, manusc. Coll. de l'Ecole des mines. Belemnosepia lata, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 25, fig. 1, pl. 26, fig. 1; Paléont.tétrans. pl 22 041" pl223; FU: Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., pl. 31, f. 4. B. testà dilatatä, compressé, anticè latä, truncatdà, postice lateribus alis latis integris ornatd. Dim. Longueur, 200 mill.; angle d'ouverture de la partie médiane, 25°!. Coquille très-large, courte, mince; région médiane tron- quée carrément, assez prolongée en avant des expansions laté- rales. On n'y remarque, à la partie moyenne, aucune côte mé- diane; mais seulement des stries ou des rides transverses d'accroissement très-prononcées, et des stries longitudinales, la partie latérale a des stries d’accroissement très-prononcées. A la jonction de cette partie aux expansions latérales, il y à un sillon très-marqué. Les expansions latérales très-sinueuses à leur jonction, sont larges, minces et striées longitudinale ment en dehors. La poche à l'encre occupe le milieu de la coquille. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue facilement des autres par sa grande largeur et par l'angle de sa partie mé- diane très-ouvert. Elle parait différer du B. Orbignyana par le manque de renflement inférieur aux expansions latérales. Loc. Dans le lias supérieur d'Ohmden et de Mezingen (Wur- temberg), collect. de l'École des Mines de Paris. Expl. des fig. PI. 31, fig. 4. Coquille entière restaurée par moi sur un échantillon de l’École des Mines. 1 C’est la mesure exacte donnée par l’hélicomètre. La figure du G. lata que donne M Munster ne parait avoir que 48° à son angle médian. G. BELEMNOSEPIA. 437 N° 2. BELEMNOSEPIA FLEXUOSA, (l'Orb., pl. 31, fig. 2. Geoteuthis fleæuos®, Munster , 1843 , Bcitr. zur Petref., VI, pl. 9, f. 2. Belemnosepia flexuosa, d'Orb., 1846 , Paléont. univ., pl, 25, f. 2,pl. 26, f, 2; Idem, Paléont. étrarg., pl. 22, f. 2, pl. 23, f. 2. Idem, d’'Orb., 1846. Moll. viv. et foss., pl. 31, f. 2. B. testä oblongo-elongatä; productà, truncatà, posticè an- gustè lanceolatà , lateribus alis angustatis elongatis ornatd. Dim. Longueur, 140 mill. ; largeur, #0 mill.; angle d'ou- verture de la partie médiane, 45°. Coquille oblongue; partie médiane de 15° de largeur, assez prolongée en avant, marquée d’une côte médiane étroite, et de quelques indices de sillons longitudinaux. Les expansions la- térales occupent presque toute la longueur de la coquille ; elles sont lancéolées à leur extrémité, fortement sinueuses à leur jonction antérieure, marquées de rides d’aceroissement avec lesquelles viennent se croiser quelques lignes rayonnantes longitudinales. L’extrémité en cuiller est souvent tronquée ou fendue par suite de la pression. Rapp. et diff. — Cette espèce, par ses lames , a du rapport avec le B. Lata, mais elle est beaucoup moins large, ses ex- pansions sont autrement disposées et bien plus sinueuses. Loc. Dans le lias supérieur d'Ohmden (Wurtemberg) et de Franconie. Expl. des fig. PI. 31, fig. 2. Coquille entière restaurée par moi sur un échantillon de l’École des Mines. N° 3. BELEMNOSEPIA AGASSIZIT, ('Orb., pl. 31, fig. 3. Teudopsis Agassisit, Deslongchamps, 1835, Mém. de la Soc. Linn. de Nor- ande. ENV D 72 DIe 21-715: Belemnosepia Agassisit, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 25, f, 3; Paléont, étrang., pl. 22, f. 8. Idem , &'Orb., 1846. Moll. viv. et foss., pl. 31, f. 3. B. testé elongatä, conicä, anticédilatat&, posticè attenuatä; alis latis, elongatis lateribus ornatd. Dim. Longueur, 240 mill.; largeur, 70 mill.; angle d’ou- verture de la partie médiane, 40°. Coquille allongée, étroite, tronquée et comme trilobée en 438 CÉPHALOPODES. avant. Région médiane large de 10°, peu prolongée au delà des expansions, marquée au milieu de trois sillon#longitudinaux, et d'un autre sillon externe de chaque côté. Les expansions sont presque aussi larges que la partie médiane; elles forment un sinus profond à leur jonction, qui a lieu près de l'extrémité antérieure, s’élargissant un peu, et se continuant ensuite sur toute la longueur. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue nettement de toutes les autres par sa forme conique, par son angle médian étroit, et par la longueur extraordinaire des expansions. Loc. Dans le lias de Trois-Monts à trois lieues de Caën, et à Curcy (Calvados), M. Deslongchamps. Expl. des fig. PI. 31, fig. 3, coquille entière, dessinée par M. Deslongchamps. N° 4. BELEMNOSEPIA ORBIGNYANA. Geoteuthis Orhignyana , Munster, 1843, Beitr, zur Petref,, VI, pl 7, f, 2. Belemnosepia Orbignyana, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 26, f, 3; Paléont. étrang, nl 129, 01. 0. B. testé dilatatä, compressd, anticè latä, poshcè lateribus alis latis, sinuosis ornatd. Dim. Longueur, 160 mill. Angle d'ouverture de la partie médiane, 20°. Coquille très-large, mince; région médiane tronquée car- rément, prolongée en avant, sans côte médiane. Expansions la- térales assez larges, longues, pourvues d’une profonde échan- crure latérale à la moitié de leur longueur , par suite d’un se- cond renflement terminal. Rapp. et diff. — Cette espèce, figurée par M. le comte Munster, ressemble beaucoup à B. lata, dont elle ne paraît différer que par les échancrures latérales de ses expansions. Peut-être est-ce la même espèce. Loc. Dans le lias supérieur d’'Ohmden (Wurtemberg). N° 5. BELEMNOSEPIA SAGITTATA, d'Orbigny, 1846. Geoteuthis sagittata, Munster, 1843, Beitr, zur Petref., VI, tab, vit, f, 3, tab. vint, f. 4, et tab. xIv, f. 4. G. BELEMNOSEPIA. 439 Belemnosepia sagittata, d'Orb., 1846 , Paléont. univ., pl. 27: Paléont, étran- gère, pl. 24. B. test elongatà , anticè dilatatä, posticè lanceolatä, la- teribus alis brevibus ornat4. Dim. Longueur, 140 mill. Angle d'ouverture de la partie médiane, 45 à 47°!. Coquille allongée, assez étroite ; région médiane de 1 5° de largeur, très-prolongée en avant des expansions latérales , et tronquée, pourvue au milieu d'une côte médiane assez saillante et de sillons latéraux. Les expansions latérales ne parais- sent occuper que le quart postérieur de la coquille, et re- présentent un élargissement lancéolé. Elles sont striées en long. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue facilement du B. lata, par sa forme plus étroite et par son prolongement mé- dian infiniment plus long. La ligne d'insertion des expansions ne paraît pas avoir eu de sinus antérieur. Loc. Dans le lias supérieur d'Ohmden et d'Holzmaden (Wur- temberg). J'ai pu examiner de beaux échantillons montrant très-bien les parties antérieures. N° 6. BELEMNOSEPIA HASTATA, d'Orb., 1846. Geoteuthis hastata, Munster, 1843, Beitr. zur Petref,, VI, tab. vin, f. 3. Belemnosepia hastata, d'Orb., 1846, Pal, univ., pl. 28, f. 1; Pal. étrang., plan tite B. testä angustat&, elongatd; anticè anqustd, posticè lan- ceolat&, obtusd, lateribus alis angustatrs ornatà. Dim. Longueur, 190 mill.; largeur, 30 mill. Angle d'ou- verture de la région médiane, environ 40°. Coquille très-allongée, étroite. Région médiane de 10° de largeur, très-prolongée en avant des expansions latérales, pour- vue d’une forte côte au milieu. Les expansions latérales oceu- pent le tiers inférieur de la longueur de la coquille. Elles sont étroites, et forment, dans leur ensemble, un fer de lance étroit et très-obtus. ! J’aimesuré 15°; la figure donnée par M. le comte Munster en donne 17. 440 CÉPHALOPODES. Rapp. et diff. — Plus étroite encore que Ie B. sagittata , cette espèce paraît s’en distinguer, de plus, par la forme étroite et obtuse de l’ensemble de ses expansions terminales. La figure donnée par M. le comte Munster laisse du reste beaucoup à désirer pour les détails. Loc. Dans le lias supérieur d'Holzmaden (Wurtemberg). N° 7. BELEMNOSEPIA SPECIOSA, (l'Orb., 1846. Geoteuthis speciosa, Munster , 1843, Beitr. zur Petref., VE, tab. vrrr, f. 2. Belemnosepia speciosa, d'Orb., 1846. Paléont. univ., pl. 28, f. 2; Paléont. étrang., pl. 25, f. 2. Dim. Longueur, 280 mill. ; largeur, 70 mill. En donnant cette espèce, d'après M. le comte Munster, je le fais avec quelques doutes, n'ayant pas pu reconnaitre, dans le vague du dessin, si elle devait réellement constituer une espèce, ou n'être qu'un état différent de fossilisation du B. bollensis. Elle paraît avoir des stries en contre-sens qui se contrarient tellement, qu'il est impossible de ne pas croire qu'il y a eu con- fusion des stries propres à la coquille , et des stries que laisse souvent l'empreinte de l’animal. Elle paraît néanmoins plus étroite et plus conique que le B. bollensis. Loc. Près de Boll (Wurtemberg), dans le lias supérieur. N° 8. BELEMNOSEPIA BOLLENSIS, l'Orb., 1846. Lolige Aalensis, Schubler, 1830, Zieten Wurtemberg, p. 34, pl. 25, fig. 4. Loligo Botlensis, Schubler, 1830, Zieten Wurtemberg, p. 34, pl. 25, f. 5-7. Loligo Aalensis, Buckland, 1838, Min., pl. 28, f. 6, 7, pl. 29,f. 4, 2; pl. 30. Belopeltis sinuatus, Voltz, 1840. Geoteuthis Boltensis, Munster, 1843, Beïtr. zur Petref., VI, tab. xIv, f, 3, tab. vx , 4, Belemnosenia Bollensis, Q'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 29, f. 1-3 ; Paléont. étrang., pl. 26, f. 1-3. B. testà dilatatä, oblongä, anticè dilatatä, truncatà, late- ribus alis subangustatis sinuosis ornatd. Dim. Longueur , 400 mill. ; largeur, #0 mill. Angle d’ou- verture de la région moyenne, 20°. Il a jusqu’à 240 mill. de longueur. Coquille oblongue , large, tronquée en avant, arrondie en G. BELEMNOSEPIA. A1 arrière ; région médiane large de 20°, peu prolongée en avant, marquée d'une légère côte médiane et de deux sillons latéraux. Les expansions latérales occupent une grande longueur de la coquille; elles sont fortement sinueuses à leur jonction , et for- ment un ensemble arrondi à l'extrémité postérieure. Rapp. et diff. —Intermédiaire entre les B. lata et fleæuosa, celte espèce est moins large que la première, ayant de plus une côte médiane. Elle se distingue de la seconde par son angle médian, plus large de 5 degrés, et par la forme de ses expan- sions. Loc. Dans le lias supérieur de Boll, d'Ohmden, d'Aalen en Wurtemberg, de Lyme-Regis (Angleterre). N° 9. BELEMNOSEPIA OBCONICA, d'Orb., 1846. Geoteuthis obconica , Munster, 1843, Beitr. zur Petrif., VI, t. 1x, f. 1. Belemnosepia obconica , d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 29, f. 4, 5; Paléont. étrang., pl. 26, f. 4, 5. B. testä conicé, oblongé, anticè dilataté, truncatd, lateri- bus alis angustatis ornatà. Dim. Longueur, 100 mill.; angle d'ouverture de la région médiane, 16 à 18°. Coquille mince, oblongue, très-conique, tronquée en avant, arrondie, un peu anguleuse en arrière ; région médiane de 16 à 18° d'ouverture, prolongée en avant, marquée d'une légère côte médiane et de côtes latérales. Les expansions latérales étroites. Rapp. et diff. — Bien que cette espèce ait les plus grands rapports avec le B. Bollensis, elle paraît en différer par son angle médian moins ouvert, et par sa forme plus conique. Loc. Dans le lias supérieur de Banz , le Schwarzach et de Mistelgau, en Franconie. Résumé sur les Belemmosepia. On a donné jusqu'à présent, dans le genre Belemnosepia, douze noms d'espèces que la discussion des caractères et de la synonymie m'a fait réduire à neuf. 449 CÉPHALOPODES, Toutes ces espèces se trouvent à l’état fossile, et sont propres seulement aux couches du lias supérieur. Il est très-curieux , lorsque ce genre ne s’est pas montré dans les formations plus anciennes, de le voir apparaître en nombre, seulement avec la faune du lias supérieur, où il reste enseveli pour toujours; car, au moins jusqu'à présent , on ne le connaît pas dans les autres étages Jurassiques ni dans les terrains crétacés et tertiaires, pas plus qu'au sein des mers actuelles. C'est un des faits les plus remarquables de la distribution géologique des genres dans les couches de l'écorce terrestre. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre BELEMNOSEPIA. Pages Aalensis (Loligo), Schubler, 1836. V.B. bollensis,d'Orb. 440 Agassizii (Teudopsis), Deslongch., 1835. V. B. Agassizui, LTD ah niduaunnts lise AUS CG. JOCCRRRRE 437 Agassizi, d'Orb., 1845. Foss., étage du lias sup...... 437 Bollensis (Loligo), Schubler, 1836. V. B.bollensis,d'Orb. 440 Bollensis, d'Orb., 1845. Foss., étage du lias sup... ... 440 Emarginata (Belopeltis), Voltz, 1843. V. B. lata, d'Orb. 436 Flexuosa (Geoteuthis), Munster, 1843. V. B. flexuosa, L'OFD:.2 Lee bre te SUR LOT LS NOUS 437 Flexuosa, d'Orb., 1845. Foss., lias sup. d'Ohmden.... 437 Hastata (Geoteuthis), Munster, 1843. V. B. hastata, d'Onbimlreuntindtes us. ronst id Re k39 Hastata, d'Orb., 1845. Foss., lias sup...........,.... 439 Lata (Geoteuthis), Munster, 1843. V. B. lata, d'Orb... 436: Lata, d'Orb., 1845. Foss., lias sup. d'Ohmden........ 136 Obconica} d'Orb. Las Sup. 7 MTS ES LG Orbignyana (Geoteuthis), Munster, 14843, V. B. Orbi- JhyaNG ILE, LUN, DORA NP PUR PORTER ONE 438 Orbignyana, 1843. Foss., lias sup. d'Ohmden. ........ 138 G. CONOTEUTHIS, 443 Pages Sagittata (Geoteuthis), Munster, 1843. V. B. sagrtlata DROIT. her. reed td een #1 Cie eh 139 Sagittata, d'Orb., 1845. Foss., lias sup. d (iérobe 138 Sinuatus (Belopeltis), Voltz, 1840. V. B. bollensis. .... 440 Speciosa (Geoteuthis), sat 1843. V. B. sono d'Orb.. L'OITN AU JHPRANUN SHENDIRES PA PIRE « . 440 6° famille. BELEMNITIDÆ , d'Orbigny. Animal allongé pourvu d’une coquille interne, cornée et testacée, munie, à la partie postérieure, de loges aériennes, em- pilées sur une ligne presque droite, représentant un cône percé, à sa partie inférieure, d'un siphon marginal. Rapp. et diff. — Cette famille, voisine des Teuthidæ par sa coquille cornée, s'en distingue par une série de loges aé- riennes, empilée à son extrémité postérieure, et formant une partie conique percée d'un siphon, analogue à la coquille com- plète des Orthoceratites ; mais s'en distinguant par sa position interne comme le reste de la coquille cornée de laquelle elle dé- pend, au lieu d'être externe. La famille des Belemnitidæ ne renferme, jusqu'à présent, que les genres Conoteuthis, Belemnitella et Belemnites. L44 CÉPHALOPODES. ' cexre. CONOTEUTHIS, d'Orbigny, PI. 32. Animal inconnu. Coquille interne, cornée, très-allongée, terminée postérieu- rement, par un cône alvéolaire contenant une série de cloisons transverses aériennes, percées d'unsiphon à la partieinférieure. Les lignes d’accroissement dénotent une forte carène mé- diane supérieure longitudinale, et un cône qui se réunit obli- quement à la carène. Rapp. et diff. — Par la forme allongée de la coquille, par la présence du cône postérieur, ce genre à la plus grande ana- logie avec les Ommastrephes. Par son alvéole, pourvue de cloi- sons aériennes, représentant un cône, il a de grands rapports avec la Bélemnite. Il diffère néanmoins des premiers par son cône alvéolaire, cloisonné, tandis qu il est simple chez les Om- mastrephes. Il se distingue des seconds par sa coquille étroite en avant, au lieu d’être spatuliforme, par le manque de rostre testacé autour de l'alvéole. Le genre Conoteuthis , par ses caractères intermédiaires en- tre les Ommastrephes et les Belemnites, doit évidemment prendre place près de ces deux genres. On n’a rencontré, jusqu à présent, qu'une seule espèce fos- sile, dans l'étage aptien, du centre de la France. N° 1. CONOTEUTHIS DUPINIANUS, (l'Orbigny, PI. 32. Conoteuthis Dupinianus, d’'Orbigny, 1842, Ann. des Sc. nat, ; Zool.,t. XVIT, pl. 12, fig. 1-5. Idem, d’Orbigny, 1846, Paléont. univ., pl. 30. Idem, d'Orb., 1846, Paléont. franc., terr. crét., suppl., pl. 1. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., pl. 32. C. testà conicä, oblique striatä, subarcuatà , septis rectis. Dim. La partie connue à 12 mill. de longueur, son angle d'ouverture a 30° . Coquille interne très-allongée, pourvue, postérieurement, d'un cône corné oblique, lisse, ou seulement marqué de très- G. CONOTHEUTIS 445 légères lignes d'accroissement. Cloisons transversales, lisses. Crête longitudinale saillante et presque tranchante. Loc. Dans l'étage aptien ou argile à plicatules, du bassin parisien ; entre Ervy et Marolles, près de Seignelay (Yonne), MM. Dupin, Ricordeau et Cotteau ; Saint-Dizier (Haute-Marne), M. Tombeck. Expl. des fig. PI. 32, fig. 4, cône alvéolaire de grandeur naturelle, vu de profil; a la tige: la partie ombrée est ce qu'on connaît en nature, le reste est supposé ; fig. 2, le même, vu de en dessus; fig. 3, godet terminal, supposé d’après les lignes d’accroissement; fig. 4, coquille entière, supposée d'après les lignes d’accroissement marquées sur le cône alvéolaire; fig. 5, la figure 2 grossie, la partie non ombrée supposée; fig. 6, la la figure 4, grossie; a, partie supposée; D, partie positive ; fig. 7, cône alvéolaire, vu en dessus, avec son siphon ventral, de ma collection. 446 CÉPHALOPODES. n° GENRE. BELEMNITELLA , d'Orbigny. Actinocamazx (pars); Belemnites (pars). Animal. Coquille interne, probablement cornée, terminée en arrière , par un godet conique, contenant une série trans- verse de loges aériennes traversées par un siphon continu , sur la région inférieure, le tout protégé extérieurement par un en- croûlement postérieur ou rostre. Rostre allongé, subeylindri- que ou lancéolé, pourvu , en avant, à la région ventrale, d'une fente profonde, communiquant avec la paroi externe de l'alvéole. À Ja région dorsale antérieure se voit, en avant, une côte médiane, et de chaque côté une impression longitudinale latéro-dorsale d’abord, large en avant, puis rétrécie vers l'extré- mité, où elle se divise en rameaux plus ou moins partagés, di- rigés vers la région ventrale. L’alvéole est, comme l'extrémité supérieure du rostre, pourvue d’une forte côte dorsale longi- tudinale, qui règne sur toute la longueur. Observ. La côte longitudinale médiane du rostre pourrait faire croire que la coquille cornée interne avait une tige étroite, comme celle des Conoteuthis, tandis que la présence de la fis- sure inférieure, et les impressions latéro-dorsales du rostre dé- notent une organisation particulière. La singulière forme carrée du godet de l’alvéole du B. quadrata annoncerait peut-être une enveloppe cornée plus épaisse à cette partie qu'elle ne l'est dans les Bélemnites ordinaires. Rapp. et diff. — Les Belemnitella, offrent, comme les Conoteuthis, une côte longitudinale dorsale, élevée, sur la partie supérieure de l'alvéole ; mais elles s'en distinguent par la présence d’un rostre postérieur. Les Belemnitella ont, par leur rostre, les plus grands rapports avec les Belemnites, néanmoins, elles s’en distinguent toujours de la manière la plus tranchée par la côte supérieure dorsale de l'alvéole, par les im- G. BELEMNITELLA. 447 pressions latéro-dorsales du rostre, et par la fissure inférieure de celui-ci, communiquant avec la paroi externe de l’alvéole, trois caractères zoologiques constants, qui manquent toujours chez les Belemnites , et dénotent un animal pourvu d'organes différents. Toutes les espèces de Belemnatella sont fossiles, et par une rare exception, semblent du moins, jusqu à présent, n'être pro- pres qu'aux couches supérieures de la craie, auxquelles elles ne paraissent pas avoir survécu. Æspèces de l'étage turonien, ou de la craie chloritée. N° À. BELEMNITELLA VERA, d'Orbigny, 1846. Breynius, 1732, Dissertatio phys., p. 411, t. VIT, fig. 15. Beudant, 1810, Ann. du Mus., t. XVI, pl. 3, fig. 8, 9, Parkinson , 1811, Organ. rem., vol. II, pl. 4, fig. 19. Belemnites fusiformis, Young, 1822, Geol. of York, XIV , pl. 14, fig. 2 2? Actinocamax verus ; Miller, 1823, Trans. of the geol. Soc,, IT, p. 64, pl. 9, fig. 17. Belemnites plenus, Blainv., 1827, Mém. sur les Bél., p. 59, n° 1. Idem , Dict. des Sc. nat., fig. 3. B. mucronatus, Sow., 1829 , Min. conch., VI, p. 205 (pars), pl. 600, fig. 6, 7, B. lanceolatus , Sow., 1829 , Min. conch., VI, p. 208, pl. 600, fig. 8, 9. (Non Schloth., 1815.) Actinocamazx Blainvillei, Voltz, 1830, Bélemn., p. 35. B. plenus, Desh., 1830 , Encycl. méth., t. I, p. 124, n° 1. B. lanceolatus, Pusch , 1837, Polens paléont., p. 162, n° 2. B. plenus, Bronn, 1837, Lethæa géol., t, XXXIII, fig. 14. B. plenus, Potiez et Mich., 1838, Galerie, I, p, 22, n° 9. B. plenus, Roemer, 1841, Kreid., p. 84, n° 7. Belemnitella Galliennei, d’Orb., 1842, Bull. de la Soc, géol. B. lanceolalus, Morris, 1843, Brit. foss., p. 177. Belemnitella vera, d'Orb., 1846, Pal. univ., pl. 32, fig. 1-6. Idem, d'Orb., 1846, Terr. crét., suppl., pl. 2, fig. 1-6. Idem, d’Orb., 1846, Moll., viv. et foss., I, Bélem., n° 1. B. testé elongatà, lanceolatä, lævigatä, anticè subtrigond, posticè dilatatä, depressd, acuminato-mucronatà ; lateribus sulcis impressis latis, posticè evanescentibus; alveolo ? anticè truncato,radiatim costato, subtuüs scissurato. Dim. Longueur, 90 mill. Grand diamètre postérieur, 4% mill.; grand diamètre antérieur, 10 mill. 148 CÉPHALOPODES. iostre très-allongé, fusiforme, rétréci en avant, renflé au tiers postérieur, et fortement acuminé en pointe en arrière. La coupe antérieure est comprimée, triangulaire ; à la partie la plus large, elle est déprimée ovale. Dessous se remarque une légère dépression antérieure. Impressions latéro-dorsales larges en avant, sans ramifications, rétrécies à la partie la plus di- latée, et alors marquées seulement de deux nervures. Je ne connais celte espèce qu à l'étatd'Actinocamax, c'est-à-dire sans alvéole ; néanmoins, sur un des échantillons que je possède, on voit le commencement de l’alvéole, et de la scissure inférieure qui y conduit. La troncature paraît être identique sur tous les individus; elle est oblique, la région ventrale plus saillante; on y remarque, en dessus, trois côtes divergentes, en dessous une dépression médiane, et sur chacun des côtés, vis-à-vis des im- pressions latéro-dorsales, une forte côte rayonnante. Il y a, en outre, d’autres petites côtes moins prononcées. Cette es- pèce varie beaucoup pour son allongement. Rapp. et diff. — Elle se Fe facilement des autres par sa forme lancéolée, par sa nn lisse, sans ramifications latérales, et enfin par la singularité de sa troncature. Loc. Elle est propreà l'étage turonien supérieur. En France, elle a été recueillie à Sainte-Cerotte (Sarthe), par M. Gal- lienne ; en Belgique, à Tournay, à Lathinne et à Tirlemont, par M. de Konincket par moi; en Angleterre, à Hamsey, à Steyning. Hist. Considérée, en 4841, par M. Beudant, come dnepointe d'oursin, cette espèce fut le type du genre Actinocamax, et de l'A. verus, par Miller. Trois ans après , M. de Blainville, en la plaçant dans le genre Belemnites, changea son nom spéci- fique en celui de Plenus; M. Sowerby l’appela Lanceolatus, et M. Voltz, Blainvillei. Je l'avais d'abord indiquée, en 1842, sous le nom de Belemnitella Galliennei, mais aujourd'hui je crois devoir revenir au nom le plus anciennement donné, celui de Vera, malgré sa défectuosité. G. BELEMNITELLA,. 449 Espèces de l'étage sénonien ou de la craie blanche. N° 2. BELEMNITELLA MUCRONATA, d'Orbigny, PI. 33, fig. 4-6. Belemnites, Breynius, 1732, Dissertatio phys., p. 41, t. VII, fig. 1-14. Klein, 1773, Desc. tubul., p. 30, tab. vur, fig. 3, 4, 5. B. Faujas, 1799, Hist. de la mont. Saint-Pierre, p. 127, pl. 32, fig. 3. Belemnites paxillosa, Lamarck, 1801, Syst. des an, sans vert., p. 104. Belemnites Paxillosus, Montfort, 1808, Conch. syst., p. 383. (Non Schloth., 1813). Parkinson , 1811, Org. rem., II, p. 9, fig. 1. B. paxillosus, Schloth., 1813, Min. Tasch., v. VII, p. 51, 70, 100 , 111 (pars). B. mucronatus, Schloth., 1813, Min. Tasch, v. VII, p. 3. B. mucronatus, Schloth., 1820, Petrefacten, p. 47, n° 4. B. cylindricus, Wahlemb., 1821, B. mucronatus, Mantell, 1822, The Foss. of the south Dow., etc., pl 16, f, 4. B. mucronatus, Brong. et Cuvier, 1822, Géogn. par., pl. 3, fig. 1, ab. B. Subconicus, Lam., 1822, An. sans vert., VIT, p. 592, n° 1. ( Plusieurs es- pèces confondues ) 1. B. fusoïides, Lam., 1822. An. sans vert. B. electrinus , Miller, 1823 , Observ. on Belemnites, p. 61, n° 9, pl. 8, f. 2. B. mucronatus , Nilsson, 1825, Act. reg. acad. Holm., 339. B. mucronatus, Blainv., 1827 , Mém. sur les Bélemnites, n° 7, pl. 1, f. 12. _ Id., Diction. des Sc. nat., f. 5. B. Osterfieldi, Blainv., 1827, idem, p. 62, n° 3, pl.1,f. 8. Dict., pl f. 1. B. mucronatus , Nilsson, 1827, Petrif. suec., p. 9, n° 4, tab. 11, f. 1à 4, L. B. mucronatus , Ure, 1829, A new syst., pl. 2 et pl. 5. B. Idem, Sowerby , 1829, Mineral. conch., t. 600, f. 1, 2 et 4. B. Idem, Deshayes, 1830 , Encycl. méth., p. 125, n° 5. Règne animal, pl. 11, fig. 3. Idem, Hartmann, 1830, Wurt., p. 17. Idem, Zieten, 1830 , Wurt., p. 30, tab. XXII, f. 2. Belemnites americanus , Morton, 1830 , Amer. journ., XVII, p. 281; XVIII, pl. 1, fig. 1-8. B. mucronatus,, Desh., 1831, Coq. caract., p. 212, pl. 6, f. 3. B. americanus, Keferst, 1834, p. 424, n° 12. B. electrinus , Keferst, 1834, p. 425, n° 37. B. mucronatus, Pusch, 1837, Polens paléont., p. 162, n° 1, Idem, Hisinger, 1837, Leth. suec., p. 30, t. X, f. 6. 1 Cette espèce de Lamarck, comme son B, fusoïdes, à en juger par les figures de Breynius, auxquelles il la renvoie, est bien le Belemnitella mucronata, tandis que la localité indiquée ferait présumer qu’il est ques- tion d’une autre espèce. D'un autre côté, la figure de l'Encyclopédie re- présente une orthocère, MOLLUSQUES T. I. 29 450 CÉPHALOPODES. Idem, Bronn, 1837. Leth. géogn., p. 716, tab. XxxI, Ê. 10. Idem, Galeotti, 1837, Braban, p. 165, n° 1. Idem, Potiez et Mich, 1838, Gal. de Douai, I, p. 22, n° 7. Belemnitella mucronata, d'Orb., 1840, Paléont. franc., T. Crétacés, pl. 7. Belemniles mucronatus, Geinitz, 1840, Charak. Kreïd., p. 42. Belemnites mucronatus , Rœmer, 1841, Kreïid., p. 84, n° 4. Idem, Morris, 1843, Brit. foss., p. 177. Belemnitella mucronata, d'Orb., 1845, Murch, Vern. et Key., Russia, p. 489, pl. 43,f. 1-4. Idem, d’Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 34, f. 1-6, pl 35. Idem. d'Orb, 1846, Paléont. étrang., pl. 27, f. 1-6. Idem, d’Orb, 1846, Moll. viv. et foss., pl. 33, f. 1-6, n° 2. B. testà elongatä, subconicä , rugosd, anticè cylindricd, fissuratd , lateribus suleis complanatis ramulosis, posticè multis ramosis ; posticè acuminatd, mucronalà, aperturà ro- tundä ; alveolo, angulo 19 vel 20°. Dim. d'un grand individu : longueur, 126 mill. Par rap- port à la longueur, 555. Rostre allongé, quelquefois un peu comprimé en avant, cy- lindrique sur sa moitié antérieure ; de là, acuminé et déprimé jusqu'à l'extrémité très-obtuse, au milieu de laquelle est une pointe souvent assez allongée; les deux impressions latéro- dorsales sont très-marquées, larges, et il en part de petits sil- lons ramifiés et réticulés qui viennent joindre la partie infé- rieure. Scissure longue, occupant la moitié de la cavité. Cavité ronde, conique, très-longue, occupant les deux cin- quièmes de la longueur, pourvue en dessus d'un sillon creux longitudinal ; alvéole avec des cloisons séparées, dont les traces se montrent encore dans la cavité. L’alvéole que je possède est légèrement comprimé, pourvu d’une côte en dessous, et d’une bien plus forte en dessus; celle-ci accompagnée d’un sillon latéral. Jeune, sa forme est plus conique et légèrement com- primée chez quelques individus, cylindrique chez d'autres. Rapp. et diff. — Analogue, pour la forme, au Belemnitella quadrata, le mucronata s'en distingue par son ouverture ronde et non anguleuse, par sa surface plus ramifiée. Loc. Étage sénonien ou craie blanche la plus supérieure, Meudon, près de Paris; Épernay, Césane (Marne), MM. Du- G. BELEMNITELLA. 451 temple, de Wegmann et moi; Sens (Yonne) ; Orglande (Man- che), MM. de Gerville et Desnoyers ; Norfolk, dans le Sussex; le Yorkshire, Askton-Moor, Norwich, dans le Kent, dans le Sussex, à Norfolk (Angleterre); Maëstricht, en Belgique; Bals- berg, Kjugestrand, Kopinge, Oldembourg, Pétersberg (Suède); Aix (Prusse); Peine (Hanôvre), M. Rœmer; pays du Donetz et dans le gouvernement de Sembirsk (Russie), M. de Verneuil ; New-Jersey (États-Unis), M. Morton. C'est à tort que M. Sowerby a rapporté à cette espèce les PB. quadratus, Scaniæ et verus; ce sont des espèces bien dis- tinctes. Le nom le plus ancien est, sans contredit, celui de paæillosus; mais, comme Lamarck, Montfort et Schlotheim ont confondu, sous ce nom, presque toutes les Belemnites connues, je crois devoir conserver celui de mucronalus, qui ne laisse aucun doute et qui est le plus connu. Expl. des fig. PL. 33, fig. 1. Variété de l'Amérique septen- trionale, vue de côté; fig. 2, la même, vue en dessous ; a la nervure inférieure del alvéole; fig. 3, ouverture vue en dessus; fig. 4, alvéole vu en dessus ; a la côte dorsale ; fig. 5, le même, vu de profil; a côté dorsal ; fig. 6, le même, vu en dessus ; a côte dorsale. N° 3. BELEMNITELLA QUADRATA, d'Orb., 1840, Belemnites quadratus, Defrance (dans sa collection). Ldem , Blainv., 1827, Bélemn., p. 62, n° 4, pl. 1, f. 9 (individu entier, usé ), B. granulatus, Blainv., 1827, Bélemn., p. 63, n° 5, pl. 1, f. 40 (individu non usé , à ouverture cassée). Dict. des Sc. nat., fig. 2. (Non granutatus, Zie- ten, 1830). B. striatus, Blainv., 1827, Bélemn.. pl. 64, n° 6, pl. 1, £. 11 (individu tron- qué à ses deux extrémités ). ( Non striatus, Hartm., 1830 )P B. granulatus , Sowerby, 1829. Mineral conc,, VI, p. 207, tab. 600, fig. 3, 5, B. granulatus, Deshayes, 1830 , Encycl. méth., p. 135, n° 3. B. striatus, Deshayes, 1830, Encycl. méth., p. 125, n° 4. B. granulatus , Potiez et Mich., 1838, Galerie de Douai I, p. 22, n° 6. Belemnitella quadrata, &'Orb., 1840, Ter. crét., I, p. 60, n° 10, pl. 6, f. 5-10: Belemnites granulatus, Rœmer, 1841, Kreïid., p. 84, n° 5. Idem , Morris , 1843, Brit. foss., p. 177. Belemnitella quadraia, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 34, f. 5-10. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Belemnitella, n° 3. 459 CÉPHALOPODES. B. testà elongatä, subcylindricä, anticè compressä, fissu- rat, posticè acuminatd, mucronatd; suleis lateralibus latis, posticè trifurcatis, ramulosis ; aperturd subquadratà. Dim. Longueur, 68 mill.; diamètre, 12 mill. Rostre allongé subeylindrique, un peu comprimé en avant, acuminé d’abord , puis s'atténuant tout à coup pour se termi- ner par une pointe aiguë, grêle; sa surface couverte de gra- nulations assez régulières, formant souvent des espèces de stries vers l'extrémité, interrompues seulement par les sillons supérieurs, ceux-ci profonds et doublement impressionnés, ra- mifiés sur les côtés. Scissure peu prolongée. Cavité quadran- oulaire, courte, occupant un peu plus du quart de la longueur ; stries en long en dessous, stries en travers au dessus ; les bords supérieurs sont obliques, festonnés en quatre lobes, dont les supérieurs un peu onduleux. Jeune, :l est plus allongé, l'extrémité plus acuminée. Je ne puis expliquer la forme carrée de l'ouverture, qu’en supposant que l’alvéole était enveloppé de parties cornées détruites par la fossilisation. Rapp. et diff. — Cette espèce diffère du Belemnitella mu- cronala par sa surface granuleuse, par sa cavité plus courte et quadrangulaire. Ce dernier caractère, surtout, la fait recon- naître au premier aperçu. Loc. Étage sénonien ou craie blanche. Hardivilliers, près de Beauvais (Oise), M. Graves; Reims (Marne), M. Dutemple; Sens (Yonne) , M. Baudouin de Solène et moi; à Lewes, dans le Yorkshire (Angleterre); à Osterhofen, près d'Eisen, M. Hæ- ninghauss. Elle ne se trouve point à Meudon. Hist. Elle montre combien les erreurs se perpétuent dans la science. Trop souvent on se contente de copier ses de- vanciers, et se fiant aux figures , sans recourir aux originaux, on augmente la confusion qu'une critique plus sévère aurait dû faire cesser. M. de Blainville, d'après la belle collection de M. Defrance, décrit trois espèces de Bélemnites de la craie blanche, son B.quadratus, son B. granulatus et son B. stria- lus, que Je crois devoir réunir en une seule espèce. Ce savant G. BELEMNITELLA. 453 décrit la première comme lisse et à cavité quadrangulaire; la seconde, comme granulée, à cavité subtriquètre; la troisième , comme striée, à ouverture triquètre, et ces caractères sont ex- primés dans les figures. M. Deshayes a décrit, deux ans après, le Belemnites granulatus, sans parler de sa cavité, et le Be- lemnites striatus, avec une cavité peu profonde , trigone , à bords tranchants et sans fissure. Dans le manuel de Labèche, on trouve encore les trois espèces indiquées, et dès lors bien établies. Ayant promis, dans cet ouvrage, deneme fier qu aux échan- tillons même, j'ai voulu remonter aux sources, et voir chez M. Defrance les pièces qui ont servi à ces descriptions. Voici ce que j'ai trouvé: le Belemnites quadratus de M. de Blainville est un sujet à cavité bien entière, mais dont la superficie est un peu usée, paraît lisse au premier aperçu; cependant on y recon- naît facilement les granulations de l'espèce. Le Belemnites gra- nulatus est en tout semblable de forme, granulé oulégèrement strié à son extrémité, et bien évidemment de la même espèce. Les échantillons de M. Defrance sont cassés en avant, cequiapu autoriser l'erreur de l'ouverture, rendue positive par une figure creuse imaginaire ; mais un échantillon montre encore un des pans de sa forme quadrangulaire, fait qui lève tous les doutes sur la nécessité de les réunir. Pour le B. striatus, de M. de Blainville, je me suis aperçu que ce n'était qu'un tronçon de la même espèce, sans ouver- ture ni extrémité, où les granulations, comme on le trouve dans quelques autres échantillons du B. quadratus, forment des stries irrégulières vers l'extrémité. De plus, J'ai pu recon- naître que le peintre n'avait, en aucune manière, rendu sa forme, en le faisant trop conique, trop tronqué à’son extré- mité, et surtout en donnant à l'ouverture une figure creuse pu- rement de son invention; car l'échantillon type est tronqué vers 1 On trouve aussi sur l'extrémité de certains exemplaires du Belem- nitella mucronata, des stries semblables à celles qui existent sur ce tronçon. 154 CÉPHALOPODES. le tiers de sa longueur, bien avant la cavité. Cest probable- ment de cette figure factice qu'aura été emprunté le caractère de la cavité indiquée par M. de Blainville. Si M. Deshayes, lorsqu'il a fait sa description, avait vu l'échantillon en nature, il aurait sans doute reconnu cette erreur, et n'aurait pas dit que son ouverture a des bords tranchants, et que sa cavité est peu profonde , caractères encore évidemment empruntés à la figure dessinée par le peintre, et qui n'existe pas dans l'échantillon. Ainsi, un fragment d'espèce mal figuré et re- présentant un caractère fictif, sert de thème à des descriptions, et devient une espèce véritable, citée dans les Manuels comme désormais bien établie. M. Sowerby a placé le B. quadratus comme synonyme du mucronatus, en décrivant le granulatus comme espèce séparée. Le nom de quadratus ayant été imposé le même jour que les autres, et rappelant un caractère unique dans les Bélemnites , je l'ai conservé de préférence à celui de granulatus, certains échantillons du À mucronata étant quelquefois subgranulés. N° 4. BELEMNITELLA SUBVENTRICOSA, d'Orb., pl. 33, fig. 7-12. Belemnites subventricosus, Wahlemb., 1821, Act. Ups., vol. VIIX, p. 80. Belemnites mamillatus, Nilsson, 1825, Act. acad. Holm. , p. 340. Belemnites Scaniæ, Blainv., 1827, Mém. sur les Bélemn., p. 61, n° 2. Idem, Diction. des Sc. nat, f. 6. B. mamillatus , Nilsson, 1827, Petref. suec., p. 10, n°. 2, tab. 11, f, 2, B. subventricosus., Voltz, 1830, Bélemn., p. 64, n° 17, pl. 8, f. 1. B. Scaniæ, Desh., 1830, Encycl, méth., t. IT, p. 124, n° 2. B. mamillatus , Hising. 1837, Leth. suec., p. 31,t.x, f. 7, B. subventricosus , Rœmer, 1841, Kreide , p. 84, n° 6. Belemnitella subventricosa, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 31, f. 7-12. Idem, d’Orb., Paléont. étrang., pl. 27, f. 7-12. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., n° 4, pl. 33, f. 7-12. B. testä elongatä, subcylindricä, lœævigaté, anticè subtri- gonâ compressä , lateribus sulcis complanatis simplicibus, posticè evanescentibus; posticè depressé, apice mucronatà , apertur& conicé vel concentricè rugosd. Dim. Longueur, 90 mill.; grand diamètre, 18 mill. G, BELEMNITELLA, 155 Rostre allongé, lisse, subeylindrique, presque égal en gros- seur, légèrement rétréci, triangulaire et un peu comprimé en avant, très-déprimé en arrière, surtout à la région ventrale, terminé par une pointe mucronée, très-prononcée, Les impres- sions latéro-dorsales commencent par occuper une grande lar- geur et par former deux sillons en avant, réunis en un sur la moitié, et de là s'abaissant vers la pointe, sans avoir de rami- fications inférieures ni de branches près de l'extrémité; scissure courte, mais assez large. La cavité alvéolaire est conique, pro- fonde chez les jeunes individus, et montre alors un angle régu- lier et rond d’environ 43 degrés. À un âge plus avancé, l'ou- verture s’évase, les couches du pourtour sont comme rongées, elles forment des sillonsconcentriques etdessillonsrayonnants, comme chez les Actinocamax, et la cavité, chez les très-vieux, est tout à fait irrégulière. Les jeunes individus montrent une forme bien plus allongée. Rapp. et diff. — Cette espèce, très-voisine par sa forme, du B. quadrata, s’en distingue à tous les âges par sa surface lisse, sans rameaux aux sillons latéraux-dorsaux, par sa cavité al- véolaire non carrée. Elle se distingue aussi, à tout âge, du B. paxillosa, par son manque de ramifications aux sillons la- téraux-dorsaux. Loc. Dans l'étage sénonien d'Ignaberga, Balsberg, Opp- manna, Sœndraby, Bokenas et dans l’île Ifo (Suède), Nilsson. Expl. des fig. PI. 33, fig. 7. Individu adulte vu de côté; a dessus ; b dessous ; fig. 8, le même, vu en dessous; € canal ; fig. 9, extrémité supérieure de la même, vue en dessus; a côté dorsal ; € canal; fig. 10, coupe prise près du tiers inférieur; fig. 11, coupe supérieure de la même; a canal; fig. 42, coupe d'un jeune individu ayant alors la cavité alvéolaire plus pro- fonde. De ma collection. 456 CÉPHALOPODES. Espèces incertaines, N° 5. BELEMNITELLA AMBIGUA, d'Orbigny, pl. à3, fig. 43, 44. Belemnites ambiquus, Morton, 1830, Sell. Amer. Journ., vol. XVIIT, tab. 1, fig. 4. Idem , 1834, p. 424 , n° 11. Belemnitella ambigua, &'Orb., 1846, Paléont. étrang., pl. 27, f. 13-14. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., pl. 33, f. 13, 14. Cette espèce , dont je ne connais que la figure donnée par M. Morton, pourrait bien n'être qu'un jeune de la Belemni- tella mucronata. Loc. La craie supérieure de la contrée du Gloucester-New- Jersey (États-Unis), M. Morton. _ Expl. des fig. PI. 31, fig. 13, copie de la figure donnée par M. Morton; fig, 44, la même, vue en dessus. Résumé critique et géologique sur les Belemnitella. On à mentionné ou décrit, jusqu'à présent, 21 noms d’es- pèces, qui se rapportent au genre Belemnitella. La discussion sévère des caractères et de la synonymie de ces espèces m'a fait réduire ce nombre à : ESpÈCES posiivVEs Me 2 CAN SRE PRE Éspeces incertaines 0 2 RARE OA POIL 2 LP: Sins Nc ES SORT Des quatre espèces positives l’une, le B. vera, paraît être propre aux couches les plus supérieures de l'étage turonien, des terrains crétacés du bassin de la Loire, de la Belgique et de l'Angleterre. Les trois autres espèces positives sont toutes de l'étage séno- nien, ou de la craie blanche du terrain crétacé : 1° l'une, le B. mucronata , se trouve en même temps dans l'Amérique du Nord et en Europe. Dans cette dernière partie du monde, elle se rencontre en France, en Russie, en Allemagne, en Belgique, G. BELEMNITELLA. 457 en Suède ct en Angleterre, et occupe dès lors une surface con- sidérable; 2° le B. quadrata, se rencontre dans le bassin pari- sien, en France et en Angleterre; 3° le B. subventricosa, est spécial, jusqu'à présent, à la Suède. Aïnsi, les Belemnitella se seraient montrées, pour la pre- mière fois, avec le terrain crétacé dans les couches les plus supé- rieures de l’étage turonien; l'espèce de cet étage se serait anéan- lie, ettrois espèces seraient venues la remplacer dans l'étage sé- nonien, ou l'une d'elles vivait simultanément en Amériqueet en Europe ; puis le genre serait entièrement disparu de la surface du globe, avec la fin de la période crétacée, fait très-curieux et très-digne de fixer l'attention des géologues et des paléonto- logistes. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre BELEMNITELLA. Pages Ambigua, d'Orb., 1846. Étagesénonien.........,... 456 Ambiguus (Belemnites),Morton, 1830. V. B.idem,d'Orb. 456 Americanus (Belemnites), Morton, 1836. V. B. mucro- DIU een a das cut a Sade op à de cN, 2 VO Blainvillei (Actinocamax), Voltz, 1830. V.B. vera, d'Orb. 447 Cylindricus (Belemnites), Vahlemb., 41821. V. B. mucro- ER de nue ati ee 0 ee 0 ie ed oe noCRRe Electrinus (Belemnites), Miller, 41823. V. B. mucronata. 449 Fusiformis (Belemnites), Young, 1822. V. B. vera... .. 447 Fusoïdes - Lam., 1822. V. B. mCrONEtA k49 Galliennei, d'Orb., 14842. V. B. vera, d'Orb....... RER T Granulatus Haut lainv., 1827. V. B. quadrata. 451 Lanceolatus (Belemnites) , Sov 1899. V. B.vera, d'Orb. 44 Mammillatus (Belemnites), Nilsson, 1825. V. 8. subven- PORT Trier se RUE 22 2 Mucronata, d'Orb., 1840. Étage sénonien...,... +. HE Mucronatus aa Schloth... 1813. V. B. mucro- RL OEM Me: co DE SR ARE Pr id | À 458 CÉPHALOPODES, Osterfieldi (Belemnites), Blainv., 1827.V. B. mucronata . Paxillosus (Belemnites), Lam., 4801. V. B. mucronata. Plenus (Belemnites), Blainv., 1827. V. B. vera, d'Orb. Quadrata, d'Orb., 1840. Étage sénonien.........,.. s Quadratus (Belemnites), Defrance. V. B. quadrata. ... Scaniæ (Belemnites), Blainv., 1827. V. B. subventricosa. Striatus (Belemnites), Blainv., 1827. V. B. quadrata. Subconicus (Belemnites), Lam., 1822. V.B, mucronata. Subventricosa, d'Orb., 1846. Etage sénonien......... Subventricosus(Belemnites) Wahlemb., 1821.V. B.idem. Vera, d'Orb., 1846. Etage turonien............... ; Verus (Actinocamax), Miller, 1823. V. B. vera, d'Orb.. Pages 449 449 k47 451 451 45% 451 449 454 454 447 L4T G, BELEMNITES, 459 mu GENRE. BELEMNITES, Lamarck. Belemnites, Agricola, 1546; Nautilus belemnita, Linné, 1767. Genre Belem- nites, Lamarck, 1801. Genres, Paclites, Thalamus (alvéole) Callirhoe ( vos- tre }, Cetocis, Belemnites, Acamas, Hibolites, Porodragus, Montfort, 1808 ; Belemnites. Pseudobelus , Blainville , 1827. Animal eéphalopode allongé, formé d’une tête portant dix bras analogues à ceux du genre Enoploteuthis ; pourvu, comme ceux de ce genre, de deux rangées alternes de crochets, et d’un corps bursiforme, conique, très-allongé, muni latéralement, un peu au-dessus du milieu de la longueur, de nageoires ar- rondies en avant". Coquille interne cornée, élargie antérieurement, rétrécie en arrière et terminée postérieurement, par un godet conique plus ou moins profond, contenant une série de loges aériennes, em- pilées et traversées, sur le côté externe inférieur, par un siphon continu, que rétrécit l'étranglement de chaque loge. Le godet postérieur est protégé à l'extérieur et seulement en arrière par un encroûtement testacé, représentant un rostre épais, pointu ou obtus, généralement allongé. Rostre allongé, conique, aigu ou obtus, entier en avant, et sans fente inférieure. Alvéole sim- plement conique sans côte supérieure. Rapp. et diff. —Les Belemnites sont voisines des Be- lemnitella, avec lesquelles elles avaient été confondues par leur rostre testacé ; mais elles s'en distinguent toujours par le manque de côte supérieure à l'alvéole, par le manque de ces impressions latéro-dorsales si ramifiées du rostre, et enfin par le manque constant de la fissure ventrale de cette partie. Ainsi des caractères organiques séparent nettement ces deux coupes génériques, confondues par les auteurs. 1 On doit à M. Owen des figures et un travail intéressants sur l’animal de la Bélemnite, rencontré dans les couches oxfordiennes. Philos, trans., part. I, 1844, p. 65, PI. 2, 7. 460 CÉPHALOPODES. Toutes les espèces de Belemnites sont fossiles, et aucune ne paraît peupler les mers actuelles. Obs. Les Belemnites étant généralement peu connues, quoi- qu'elles aient servi de texte à beaucoup d’écrits et d'importants travaux, Je crois devoir entrer, à leur égard, dans une série de considérations destinées à détruire, s’il est possible, les incer- titudes qui existent encore sur leur véritable composition et sur la place qu'elles occupent dans l'échelle des êtres. Je ne cher- cherai point à reproduire les opinions plus ou moins bizarres professées par les auteurs, relativement à leur forme primitive, et à l'animal auquel elles appartenaient. Il me suffira d'expli- quer les faits résultant de mes observations sur les immenses matériaux que j'ai eus sous les yeux, en les rattachant à la con- naissance que m'a donnée de leur ensemble, l'étude compa- rative des céphalopodes vivants !. Composition de la coquille. Des recherches minutieuses sur les restes de Bélemnites, conservés au sein des couches ter- restres, m'ont démontré, par l'inspection d'un grand nombre d'empreintes restées, soit sur les alvéoles, soit sur la paroi in- terne de la cavité alvéolaire du rostre, que la coquille interne de Bélemnite se compose de quatre parties intimement liées entre elles, et constituant un osselet interne compliqué. Ces parties sont : 1° antérieurement, une lame cornée, spatuli- forme, élargie en avant; 2° en arrière, un godet profond ou alvéole conique, contenant une coquille conique testacée dans laquelle est une série transverse de loges aériennes ; 3° un si- phon inférieur traversant toute la série de loges ; 4° un en- croùtement calcaire plus ou moins allongé, recouvrant et pro- tégeant l'alvéole, et constituant un véritable rostre terminal. Je vais successivement passer en revue ces différentes parties, en les décrivant dans tous leurs détails. 4 J'ai imprimé une grande partie de ces considérations en 4842, Paléont. franç., terr.jurass , p. 41. Il est étonnant que M. Owen n’en ait pas eu connaissance, en 1844, lorsqu'il a publié ses recherches sur le même sujet. G. BELEMNITES. 461 Partie cornée de la coquille. La partie cornée de la coquille, est chez les Bélemnites peu variable dans sa forme, ainsi que j'en ai pu juger sur plus de quinze espèces distinctes dont les rostres sont très-disparates, et où Je lui ai toujours trouvé la même configuration. Elle se compose : en avant, d’une lame élargie, spatuliforme, assez courte, formée au milieu, d'une région dorsale large (pl, 35, fig. 1, 2, aa, et pl. 36, aa), dont l'angle dépasse toujours dix degrés d'ouverture ; couverte de stries d’accroissement en ogive, allant se réunir, de chaque côté, à la ligne médiane quelquefois saillante, striée, ou légère- ment sillonnée. De chaque côté de la région dorsale règnent des eæpansions latérales * (pl. 35, la région compriseentrea et b), qui partent de cette région et forment, de chaque côté, des lames cornées, minces, étroites, marquées de lignes d’accrois- sement, obliques, de haut en bas, et de dessus en dessous. Ces expansions accompagnent la coquille sur toute sa longueur, et vont se réunir à la partie inférieure, où elles forment un godet conique (pl. 35, fig. c) plusou moins long, mais paraissant oc- cuper près de la moitié de l’ensemble. Sur les côtés, au point de jonction des expansions latérales au godet terminal ou al- véolaire, les lignes d’accroissement s’arquent tout à coup, dé- crivent des courbes dont la convexité est en bas ?, et deviennent ensuite transversales sur toute la région ventrale, pour consti- tuer le godet terminal, espèce de cône renversé, corné, où les loges aériennes se forment successivement, au fur et à mesure de l’acccroissement de l'animal. En résumé, la partie cornée se compose : 1° d’une région dor- sale large, plus courte, mais analogue à la tige de la coquille des Ommastrèphes, des Onvchoteuthes, ete.; d’expansions la- térales plus étroites, mais de même nature que celles des co- quilles de Calmars, d'Onychoteuthes, etc. ; 3° d'un godet ter- 1 Ce sont les Asymptotes de M. Voltz, Mémoire, p. 3. ? Ce sont ces lignes convexes, lorsque le cône est renversé, qui forment ce que M. Voltz appelle régions hyperbolaires. 462 CÉPHALOPODES. minal identique, mais plus grand que celui qui existe à° l'extrémité de la coquille des Ommastrèphes ; ainsi, sans aucune hypothèse, en suivant, comme je l'ai fait, sur l'empreinte même d'une alvéole, toutes les lignes d'accroissement de la coquille, on arrive à la restituer telle qu'elle devait être à l'état complet, de manière à ne plus laisser de douies, quant à sa forme ou à ses rapports avec les autres Céphalopodes connus. J'ai dit que j'ai pu reconnaître la coquille cornée sur les em+ preintes internes de plus de quinze espèces de Bélemnites, dont le rostre avait les formes les plus disparates, ei que cette co- quille m'avait paru partout absolument identique dans ses dé- tails. C'est, en effet, ce que j'ai trouvé, puisqu à l'exception d’une plus ou moins grande largeur de la région dorsale, lar- geur toujours relative à l'ouverture de l’angle de l’alvéole, je n'ai remarqué entre ces coquilles aucune différence appréciable. On doit en conclure que, chez les Bélemnites comme chez les autres Céphalopodes actuellement vivants, cette partie in- terne est en rapport avec les autres caractères zoologiques, et qu’elle peut avec certitude être adoptée comme caractère dis- tinctif des genres. Dans son mémoire sur les restes de Bélemnites fossiles !, M. Richard Owen ne parle pas de cette partie essentielle de la Bélemnite. Sans doute qu'elle avait disparu par la fossilisation sur les échantillons qu'il a observés, car j'ai sous les yeux de rostre de la même espèce étudiée par ce savant, et sur l'alvéole duquel on voit parfaitement la coquille cornée. D'ail- leurs la partie située au-dessus du cône alvéolaire, marquée d dans toutes ses figures, et montrant le tissu musculaire du corps, était, sans aucun doute, la région occupée par cette co- quille. Si M. Owen avait étudié les empreintes cornées de la coquille qui se voient souvent sur le cône alvéolaire, il aurait sans doute modifié son opinion relativement à l'ensemble de la coquille de Bélemnite, 4 Philosoph. trans., 1844, p. 65. G. BELEMNITES. 163 Godet ou cône alvéolaire. Ce godet se compose de deux par- ties distinctes : du cône alvéolaire, corné, qu'on a vu n être que le prolongement de l'extrémité de la coquille, cornée et de l’al- véole ! ou coquille testacée où se forment les loges aériennes, au furet amesure des besoins de l'animal. Il en résultequela par- tie extérieure du cône, toujours cornée, préexistait à ce dépôt testacé des cloisons, et que celles-ci n’en ont en rien modifié la forme. Si j'en juge par un grand nombre d'empreintes que j'ai pu voir, le godetou cône alvéolaire aurait occupé moins dela moi- tié de la longueur dela coquille. Il paraït certain aussi que ses bords s’élevaient en avant comme les parois d'un cornet et dépassaient de beaucoup l'alvéole (pl. 35, ee). Cette partie, souvent un peu comprimée, ne varie que dans sa largeur ; aussi, son angle se réduit-il à onze ou quinze degrés d'ouverture chez le Z. hasta- tus, tandis que sa plus grande ouverture est de vingt-huit à trente degrés chez le 2. brevis et Tricanaliculatus, sans qu'elle soit toujours en rapport avec la longueur respective du rostre extérieur, puisque, parmi les plus larges, se trouvent des es- pèces à rostre court et d'autres à rostre très-long. Ce godet est loin de former invariablement un cône régulier. Quand on le voit en dessus ou en dessous , il est éffectivement conique, et s'accroît régulièrement sur toute son étendue ; mais, lorsqu'on le regarde de côté, il offre presque toujours une courbe mar- quée, la pointe s'inclinant évidemment vers la région ventrale (Pal. univ., pl. 47 et 57). Quelquelois, 1l est presque droit. L’alvéole ou coquille testacée, se dépose en dedans du cône alvéolaire , dont elle tapisse les parois internes, et occupe presque toute la longueur (pl. 36 , dd). Elle contient, dans les deux tiers de la longueur environ (pl. 35, ff), une série de loges aériennes. Si j'étudie ces loges, je verrai que la première est ovale, ronde ou cupuliforme (Pal. univ., pl. 53), et qu'elle paraît appartenir à l'âge embryonnaire de la Bélemnite (j'en 1 Cette partie a été appelée PAragmocone par M. Owen, doc. cit., p. 66. 464 CÉPHALOPODES. traiterai plus tard). Sur cette loge viennent successivements’en déposer d’autres, déprimées, minces, convexes en dessous, con- caves en dessus, et augmentant d'épaisseur proportionnelle- ment à la largeur du cône testacé, où elles se forment de manière à ce que les premières soient les plus minces et les der- nières les plus épaisses. L'étude de la composition des cloisons qui séparent ces loges me donne, comme je l'ai dit, la certitude qu'elles sont indépendantes, non-seulement du godet corné qui les reçoit, mais encore les unes des autres. En effet, lorsqu on examine au microscope les parois des cloisons, on s'aperçoit de suite, que chacune en particulier se forme d'une chambre spé- ciale, que chaque chambre, avec ses cloisons supérieure, infé- rieure et latérale, s'applique l'une sur l’autre (Paléont. umv., pl. 53, fig. 8), et que chacune des cloisons est elle-même com- posée de deux couches. Ces couches, ainsi què le reste de la co- quille testacée, paraissent avoir été nacrées comme les loges in- ternes de toutes les coquilles multiloculaires des Céphalopodes. En résumé, la coquille testacée ou l’alvéole, que M. Owen a nommée Phragmocone*, et Les loges aériennes qui y sont conte- nues, sont déposées dans une cavité terminale de la coquille cor- née, analogue à celle de 'Ommastrèphe. Dès lors, elle n'est pas un animal parasite comme l'a pensé M. Raspail, ni un corps indépendant, comme le croyait Denis de Montfort*. Cet alvéole paraît avoir un angle d'ouverture assez constant dans chaque espèce; on pourrait s'en servir comme caractère spécifique; mais il faudrait tenir compte de la compression qui existe presque toujours et modifie beaucoup l’ouverture de l'angle. Le siphon est un canal longitudinal qui traverse toutes les loges aériennes de l’alvéole, sans communiquer avec elles. Il 1 M. Voltz a bien vu ce fait. Mémoire, p. 4. ? L’alvéole ou coquille testacée interne ne paraît pas avoir adhéré à la coquille cornée, car M. Owen en figure qui ont été trouvées séparées du reste. 8 Annales des sciences d'observation. & Conchyliologie systématique. G. BELEMNITES. 465 se compose d'un tube formé de segments obliques, renflés dans chaque loge, rétréei et comme étranglé à chaque cloison. En l'observant avec soin sur des échantillons remarquables de ma collection, j'ai reconnu qu'à chaque nouvelle loge, ce siphon vient saillir en dehors. Dans la figure que j'en ai donnée (Pal. univ, pl. 53, fig. 7), on voit parfaitement qu'il existe un point de suture, non sur la ligne des cloisons et au point de rétrécis- sement, comme l'ont cru MM. Voltz!' et Duval?, mais bien dans l'intervalle de chaque cloison, sur le tiers inférieur du renfle- ment; et cettesuture, très-marquée, ne suit en rien l’obliquité des cloisons, étant au contraire transversale à l’axe du cône al- véolaire. Ce siphon, toujours contigu aux parois externes de l'alvéole, est invariablement placé sur la partie médiane et marginale de la région ventrale de l’alvéole, c'est-à-dire en dessous de la coquille. Le siphon est une partie dont la position relative a beau- coup de valeur zoologique. En le voyant, en effet, toujours marginal ou dorsal, chez les genres de forme si bizarre qui composent la famille des Ammonidées, tandis que chez les Nau- tilidées, également très-variés, il est médian ou assez près du bord ventral, sans être contigu ; on doit croire qu'il tient, dans l'organisation de ces êtres, une place très-importante, en rap- port avec la forme des cloisons, et que, dès lors, sa position, relativement aux autres organes, est la conséquence de mo- difications organiques de grande valeur. S'il n’en était pas ainsi, le siphon ne conserverait pas, dans la grande famille des Ammonidées, une position identique, et varierait suivant les genres, ou même suivant les espèces. Il n’est donc pas dou- teux que le siphon ne soit invariable dans sa position, selon les grandes coupes, et que, zoologiquement, il ne doive en être ainsi. M. Duval, attachant à un simple sillon de la matière en- croûtante du rostre de la Bélemnite plus d'importance qu’au 1 Voyez son Mémoire, p. 6. ? Bélemnites des Basses-Alpes, p. 22. MOLLUSQUES T. 1. 30 466 CÉPHALOPODES. siphon lui-même, parce quil rencontrait un sillon du côté op- posé où il se trouve le plus souvent, y a vu un déplacement de siphon, et a fondé sur ce caractère deux groupes distincts : ses Notosiphites, pour les Bélemnites qui ont, à son avis, le siphon dorsal, et ses Gastrosiphites, pour celles qui l'ont ventral. Or, il y à lieu de se demander lequel des deux organes, du sillon du rostre, ou du siphon, présente zoologiquement plus de va- leur? Les sillons sur les corps internes, tels que les coquilles de seiches et de calmars, ne sont point dus à une grande modi- fication organique; ils sont formés, comme je m en suis sou- vent assuré, par un simple pli, ou un épaississement de la paroi interne des téguments qui enveloppait la coquille. Ils ne sont pas non plus le siége d’attaches musculaires, mais sont simple- ment des crans longitudinaux, destinés à empêcher la coquille de changer de place, de remuer dans sa gaïîne charnue. J'ai fait voir quelle était l'importance réelle du siphon d’après l'in- variabilité de la place qu'il occupe ;-je crois inutile de pousser plus loin la comparaison. Tous les zoologistes auront déjà com- pris que, pour les Notosiphites de M. Duval, c'est le sillon qui devient dorsal, tandis que le siphon est à sa place normale. "Les noms de Notosiphites et Gastrosiphites, donnés par ce natura- liste, ne peuvent donc plus être conservés, à moins que cette position inverse du siphon ne soit justifiée par l'ensemble de la coquille elle-même. Alors, il ne faudra plus former de groupes d'espèces, mais bien de véritables genres distincts, puisqu'il y aurait une modification importante dans l’économie animale. Le rostre, que j ai nommé ainsi! parce qu'il termine la co- quille en arrière, et qu'il est dès lors en avant dans la nage rétrograde, le rostre n'est, à proprement parler, qu'un ex croûtement calcaire, de forme très-variable, le plus souvent allongé, recouvrant et protégeant l'extrémité cornée de la co 1 J'ai le premier adopté cette expression, et j’en ai donné l'explication, en 1840, dans ma Paléontologie française, terrains crétacés, t. 1, p. 35. C’est la gaîne de M. Voltz. G. BELEMNITES. 467 quille et l’alvéole qu'elle renferme; ainsi, dans la Bélemnite, le godet terminal de la coquille cornée aurait reçu, en dedans, la coquille testacée ou les loges alvéolaires, tandis qu'en dehors il serait recouvert par le dépôt calcaire constituant le rostre. Cette partie est des plus variées dans sa forme, comprimée, déprimée, sillonnée ou non, pourvue d'un ou de plusieurs sillons vers la pointe ou vers sa région supérieure, courte ou allongée, coni- que, ventrue ou lancéolée. Elle change d'aspect, suivant cha- cune des espèces, ou même dans les périodes diverses de l'exis- tence de l'animal , sans avoir de caractères extérieurs toujours bien saisissables, toujours bien constants. En un mot, comme on devait s'y attendre pour un corps interne qui n’a aucune importance zoologique, le rostre de la Bélemnite est une partie sujette à une immense extension de variation, et ne peut se restreindre en des limites spécifiques qu'après une discussion sévère de toutes les causes susceptibles d'amener des diffé- rences, tenant à l'âge, au sexe, ou aux accidents nombreux qu'il peut éprouver. Ne pouvant définir la forme fixe des rostres qu'en traitant des modifications qu'ils sont susceptibles d'éprouver, je me borne ici à l'exposé des lois invariables auxquelles leurs for- mes sont soumises. Le rostre, comme je l'ai dit, n’est qu'un encroûtement calcaire qui revêt extérieurement le godet ter- minal de la coquille cornée. Cet encroûtement, recevant tou- jours, sur toute sa longueur, de nouvelles couches au fur et à mesure de l'accroissement du godet, et l'accroissement du go- det ayant lieu en avant, il en résulte que la région postérieure du rostre devient plus épaisse que l’antérieure, et qu’elle forme souvent un cône ou une partie très-allongée. En avant, au con- traire, les couches calcaires du rostre deviennent d'autant plus minces qu'on approche de l'extrémité antérieure, et finissent par former une pellicule si peu épaisse qu'elle est à peine sensible. M. Duval! a dit que le bord antérieur du rostre devait se 1 Bélemnites des Basses-Alpes, p. 23, 29, 38. 468 CÉPHALOPODES. terminer différemment, suivant les espèces; 11 Le décrit ; ül le figure avec un long prolongement, en dessus et en dessous, et avec une échancrure sur les flancs. Je crois que ces saillies ne tiennent qu à l’altération des rostres observés, et voici sur quoi je me fonde : je possède des échantillons des B. tripartitus et acutus (Pal. univ., pl. 38 et 45), où les lames testacées du rostre se prolongent en avant, sur l'alvéole, en une pellicule très-mince, jusqu’à une très-grande distance, et ne cessent évi- demment d’être perceptibles que par suite d'une altération. Ces deux faits, dans leur isolement même, eussent déjà été con- cluants; mais en observant toutes les coupes longitudinales, faites sur plus de quinze espèces de rostres très-bien conser- vés, je me suis encore assuré, à l’aide d'un fort grossissement, que les couches testacées du rostre, loin de venir s'achever car- rément sur l’alvéole, dans la direction du rostre, s'étendent en une couche très-mince qui revêt, en s'évasant très-loin en avant, le cône alvéolaire. Je crois donc, en dernière analyse, d’après les observations citées, que le dépôt testacé du rostre . se continuait sur presque toute la longueur du godet terminal de la coquille, et que, dès lors, ses bords suivaient la forme arrondie de ce godet. Quand il y a des parties élevées des côtes, sur le rostre, ces côtes s’atténuent, s’abaissent peu à peu et s’'effacent même à la partie antérieure, comme j'ai pu le voir sur plusieurs espèces des terrains jurassiques et crétacés B. hastatus, Blaïnvillei, ete. Toutes les saillies et les échan- crures antérieures du rostre me paraissent devoir n'être que le produit d'altérations plus où moins fortes dans la décom- position ou dans l'usure, et ne tenir nullement à la forme de son bord. Le rostre, composé de couches calcaires successives, ne les reçoit pas uniformément sur toute sa longueur. Les couches se portent le plus souvent en arrière, où elles forment, tout d'un coup, des prolongements énormes, comme on peut le voir pour les B. irregularis, giganteus, unicanaliculatus et minimus. Dans tous les cas, Le rostre étant {toujours terminé par une ex- G, BELEMNITES. 469 trémité acuminée au centre postérieur, ce centre, cetteextrémité de tous les âges, se montre dans les coupes, depuis le sommet de l’alvéole jusqu'aux dernières couches terminales du rostre, il forme une ligne droite, arquée ou flexueuse, suivant les es- pèces. Cette ligne, ancienne trace de l'extrémité successive du rostre, a été nommée Apiciale par M. Voltz; elle est, le plus souvent, identique suivant les espèces. Les rostres des Bélemnites sont très-allongés chez les B. has- tatus, pishlhformas, clavatus, giganteus, ete.; ils sont, au contraire, très-courts chez les B. acutus, brevis, curtus. Entre ces deux extrêmes, il y a tous les intermédiaires. Leurs seuls ornements consistent : 1° En un sillon ventral prolongé sur presque toute la lon- oueur (B. hastatus, Duvalianus, suleatus, bessinus, Fleu- riausus, etc.), n'occupant que la partie antérieure (B. Sauva- nausus, pishilliformis, minimus, semicanaliculatus), où mar- qué seulement en arrière (B. Puzosianus); 2° En un sillon dorsal marqué sur toute la longueur (B. la- lus, conicus), ou seulement à l'extrémité supérieure (B. dila- tatus, Emerici, Grasianus); 3° En deux sillons latéraux-supérieurs, marqués sur toute la longueur (B. tricanaliculatus); 4° En sillons latéraux-pairs, visibles sur une étendue plus ou moins grande (B. Coquandianus, bipartitus, dilata- tus, etc.). Toutes ceslignes longitudinales du rostre, quis'effacent quel- quefois chez les individus d’une même espèce, et auxquelles on a donné une trop grande importance zoologique, en les consi- dérant comme des restes d’attaches musculaires, ne sont, comme je l’expliquerai, que le résultat d’un simple pli dans l'enveloppe charnue de la coquille. Il suffit, du reste, d'ouvrir un calmar ou une seiche, pour s'assurer que cette dernière n'adhère aux parois par aucun muscle longitudinal, et que 4 M. Duval, opuse, cit., p. 23. 70 CÉPHALOPODES. toutes les saillies et les creux de la coquille ne sont que la re- production des saillies et des creux formés par l'épaississement des diverses parties des téguments de l'espèce de gaîne charnue où elle se trouve renfermée, le rostre n’en étant lui-même que la partie la plus éloignée des organes essentiels à la vie. Le rostre est formé de matière calcaire, compacte, en couches superposées, ou d'étuis s'emboîtant les uns dans les autres. Sa cassure est fibreuse ou rayonnante, du centre à sa circonférence. Ce caractère n'est point, comme on l’a cru longtemps, un état de pétrification, puisqu'un rostre de seiche enlevé aux espèces vivantes montre les mêmes couches superposées et les stries rayonnantes. J'ai même, par la comparaison, acquis la certi- tude que le rostre de la Bélemnite était, avant sa fossilisation, testacé, ferme et analogue à celui des Seiches’. Il était dès lors probablement nacré, et cet aspect se retrouve encore chez quel- ques Bélemnites de tous les terrains, D’après les détails dans lesquels je viens d'entrer, on voit que la coquille cornée est, par sa forme antérieure, voisine de celle des Loligo et des Onychoteuthis. Le godet terminal est identiquement celui des Ommastrèphes ; seulement, il est plus grand et contient de plus, en dedans, une coquille testacée ren- fermant des loges aériennes, et, en dehors, un encroûtement rostral. Lorsqu'on voit le genre Conoteuthis offrir un cône al- véalaire sansrostre, dans une coquille tout à fait analogue à celle des Ommastrèphes , on aura les passages d’un genre à l'autre, sans aucune lacune zoologique. L'alvéole aérien, tout en diffé- rant de forme, est, chez les Bélemnites, le représentant de la co- quille de la spirule ou Spirulirostra ; il ne diffère que dans sa forme conique. Le rostre de la Bélemnite est absolument iden- tique au rostre testacé de la coquille de seiche. En résumé, la coquille de Bélemnite est conformée comme 1 M. Owen, opusc. cit., p. 69, 70, 82, paraît croire le dire le premier en 1844, tandis que je l'ai imprimé dès 1840, Paléont. franç., terr. cré- tacés, p. 36. G. BELEMNITES. TA celle des Céphalopodes qui habitent actuellement nos mers; seulement, elle est plus compliquée, puisqu'elle réunit plu- sieurs caractères isolés chez les autres Céphalopodes. Néanmoins, sa forme allongée et ses autres rapports m'ont (dès 1840) porté à la rapprocher davantage des Ommastrèphes. La découverte du genre Conoteuthis vient, en établissant les passages, confir- mer ces rapprochements et prouver que la Bélemnite était un Céphalopode acétabulifère, dont les caractères conduisent à for- mer une famille distincte. La découverte des restes fossiles, étu- diés par M. Owen‘, vient confirmer cette déduction, tirée des caractères internes; seulement, elle nous donne, de plus, la forme générale d’une espèce, la conformation et la place des nageoires, et nous apprend que les Bélemnites avaient des crochets aux bras, comme les Enoploteuthis d'aujourd'hui. On voit, par la place que j assigne aux Bélemnites, que je suis loin de les mettre entre les Spirula et les Sepia, où les classe M. Owen, d'après la forme des nageoires, caractère peu 1m- portant, et d'après la présence des loges aériennes. Les considérations étendues dans lesquelles je suis entré aux généralités ?, sur les fonctions de la coquille, suivant sa forme et sa composition, mont, dès 1842, porté à croire que la forme allongée de l'ensemble de la coquille de la Bélemnite annonce un Céphalopode voisin des Ommastrèphes et des Ony- choteuthes, bon nageur, sans néanmoins avoir atteint, sous ce rapport, le degré de perfection auquel sont parvenus les Om- mastrèphes. La présence du rostre indique, en même temps, un être dont les habitudes étaient côtières; ainsi la Bélemnite aurait joint une nage très-prompte à des mœurs purement rive- raines. Les modifications des caractères extérieurs des rostres de Bé- lemnites paraissent tenir à plusieurs causes : aux variétés natu- relles, aux variétés accidentelles, aux variétés de sexe et aux variétés d'âge. 1 Mémoire cité, Philos. trans., 1844. 2? Voyez p. 134 et suivantes. 472 CÉPHALOPODES. Variétés naturelles.—Ces variétés sont d'autant plus larges chez les rostres des Bélemnites, qu'elles ont lieu sur une partie moins importante dans l’économie animale. J'ai dit que, sur plus de quinze espèces dont j'avais pu voir, par les empreintes, la coquille cornée , cette partie ne m'avait offert aucune diffé rence bien appréciable dans sa forme. J'ai dit aussi que l'ou- verture de l'angle, dans le cône alvéolaire, montrait peu ou point de variations, suivant les individus d'une espèce. On voit, que les parties essentielles des Bélemnites sont, en quel- que sorte, invariables, et offrent ainsi un caractère spécifique important. Si je passe au rostre, je trouverai, au contraire, les limites de variations si étendues, que je puis croire qu'il n'existe pas d'autres corps organiques plus difficiles à circonscrire dans leurs caractères spécifiques. — En effet, prend-on pour base la longueur relative de l’alvéole ou du rostre? on la voit varier à l'infini. Prend-on la compression ou la dépression? celle-ci est plus ou moins marquée. Enfin, se sert-on de la présence des sillons? ils sont si prononcés sur cer- tains individus et si faibles chez d'autres, qu'on est réellement très-embarrassé. Il devient donc impossible de fixer les limites des variétés naturelles, sans tenir compte des variétés acciden- telles, des variétés de sexe et d'âge. Les variétés accidentelles peuvent dépendre de trois causes. Elles sont produites, à l'état de vie de l'animal, par les lé- sions de l'extrémité du corps dues au choc du rostre, dont elles modifient la pointe; par une rupture au milieu de la lon- gueur du rostre, par l'enlèvement d'une partie du rostre. Je vais les traiter séparément. 4° Les monstruosités provenant de la lésion de l'extrémité du corps par un choc, doivent être plus fréquentes, et ce que j'ai dit de la nage rétrograde ! les explique d’une manière sa- üsfaisante. Il est certain qu'un choc violent doit rompre l'ex- 1Voyez p. 438. G. BELEMNITES. 473 trémité du rostre, meurtrir les chairs et endommager notable- ment la peau ; dès lors, pendant cette période, et ensuite si la blessure est forte, les matières testacées ne se déposent plus régulièrement, et il en résulte des formes anormales, souvent des plus bizarres ; ainsi, de pointu qu'il était, le rostre devient rond (8. hastatus. Pal. univ., PI. 53, fig. 9), et cette mons- truosité, la plus commune de toutes, se remarque surtout chez les très-vieux individus de chaque espèce ( 2. niger, tripar- hitus). D'autres fois, la lésion amène un tortillement à l'extrémité du rostre (B. hastatus. Pal. univ., PI. 53, fig. 10), ou encore une pointe crochue (B. tripartitus, B. unicanaliculatus). Lorsque la lésion est devenue trop forte, il a dû en résulter une plaie non fermée. Les parties testacées ne se déposant que dans les points non malades, il s’est formé une extrémité boursoufflée avec une crevasse irrégulière (Pal. univ., PL. 53, fig. 8). Ces monstruosités pouvaient être si fréquentes et si va- riées, que les caractères spécifiques tirés de l'extrémité du rostre sont, comme on le voit, les plus mauvais qu'on puisse prendre, lorsqu'ils ne se retrouvent pas identiques sur un grand nombre d'échantillons, et lorsqu'ils ne sont pas accompagnés d’autres différences constantes. Pour faire usage des caractères de l'ex- trémité du rostre, sur un échantillon anormal, il convient de le couper préalablement en deux, afin de voir s’il n’y à pas de traces de lésions internes. 2° Les monstruosités provenant d'une rupture au milieu de Ja longueur du rostre ne peuvent avoir lieu que chez les espèces dont cette partie est allongée et grêle ; aussi ne la voit-on, jus- qu'à présent, que chez les 8. hastatus et pistilliformas. C’est elle quiamène évidemment les Bélemnites sans cône alvéolaire, dont on a formé le genre Actinocamax. J'ai donné!, dès 1849, une courte explication de cette singulière déformation, que je regardais comme le produit d'une rotation des deux parties, 1 Voyez Paléont, franc., terrains crétacés, p. 38. 474 CÉPHALOPODES. pendant la vie de l'animal. Aujourd'hui,'je n'ai pas changé d'o- pinion. J'ai dit que le genre Actinocamax était le produit d’une rupture pendant la vie, et d'une rotation, l'une sur l’autre, des parties rompues du rostre. Voici comment je me l'explique (PI. 36, fig. 5) : ce genre de mutilation se remarque principa- lement sur deux espèces, toutes deux de forme lancéolée, c'est-à-dire plus large en haut et en bas qu'au milieu de leur longueur, et offrant ainsi plus de facilité à se rompre dans cette partie faible qu'ailleurs, soit au-dessous, soit au commen- cement de l’alvéole; c'est, en effet, ce qu’on trouve, tous les prétendus Actinocamax n'étant que des Bélemnites ou des Be- lemnitella rompues dans leur partie la plus mince. Je crois qu'il n'y a pas de doute à cet égard, et les figures que j'ai don- nées en 1840 peuvent servir à le démontrer. On a encore la certitude que ces ruptures ont presque toujours eu lieu dans l'instant où le rostre était très-délié, très-faible, comme on en peut juger par le diamètre de la partie saillante du rostre du B. pistilliformis et par la taille des Actinocamax fusiformis, qui ne sont que des mutilations du B. hastatus (Pal. univ., PI. 55, fig. 4, 6). Le rostre s'était donc rompu à une grande distance de son extrémité postérieure. J'ai dit encore que la coquille est, chez les Céphalopodes, logée dans une gaine char- nue, très-étroite, de la région la plus supérieure du corps‘; que le rostre en occupe la partie la plus déliée, la plus pointue de l'extrémité postérieure?; que l'animal, dans la nage rétro- grade, présente constamment cette partie déliée à la résistance de l'eau. Il est alors évident que l'extrémité du corps, n'étant plus affermie par le rostre entier, recevra dans la natation, sur le point de la rupture, un mouvement incessant en tous sens, ou une espèce d’articulation mobile, qui amènera constamment la rotation, l’une contre l'autre, des deux parties rompues. 1 Voyez p. 133. 2 Voyez p. 139, G. BELEMNITES. 475 Aucune soudure ne pourra devenir possible, puisqu'il faudrait que l'animal restât sans mouvement, ce qui serait difficile à desêtres entourés d'ennemis auxquels ils servent de nourriture, et qui ne cessent de les poursuivre. Si donc l’animal ainsi blessé exécute le moindre mouvement déterminé par la résistance de l'eau, ce mouvement du corps sur la partie rompue du rostre viendra pincer, tantôt d'un côté, tantôt de l’autre, la paroi in- terne de la gaîne; il en résultera une lésion constante de cette partie, une plaie permanente qui empêchera la soudure. De plus, l'état pathologique augmentant toujours, la paroi perdra peu à peu, sur ce point, ses facultés sécrétantes; 1l s’en suivra cette série de couches enretraite qui commencent au point de rupture première et s'achèvent plus ou moins loin, suivant l'étendue de la partie malade. Si, après une période plus ou moins lon- gue, la plaie se cicatrise, en partant des parties postérieures non lésées, et en s’avançant vers le point primitif de la bles- sure, il en résultera une sécrétion extérieure qui, au lieu d’être en retraite, débordera la partie déjà formée, et il se formera ces bouts saillants du sein d'une cavité, comme on le voit sou- vent (PI. 53 et68 de la Pal. univ). 3° Les monstruosités par enlèvement d’une partie de la lon- gueur du rostre doivent provenir de deux causes : d'un choc qui à déterminé une blessure grave, et par suite la chute de l'extrémité da rostre, après sa rupture; ou d'une morsure quelconque, qui a enlevé l'extrémité postérieure du corps. C'est sans doute à l'une et à l’autre de ces causes que sont dues ces mulilations si singulières, figurées par M. Duval, et qu'il a re- connues sur le 2. pistilliformis (Pal. univ., PL. 70). Pour me résumer, quant aux variétés accidentelles, je crois qu'elles sont tellement marquées et tellement exagérées pour les rostres des Bélemnites, qu'on ne saurait trop longtemps ré- fléchir avant d'établir une espèce sous une forme anormale dont on n’a qu un représentant. Variétés de sexes. Comme je l’ai fait remarquer, les sexes apportent, chez les loligo, des différences très-grandes dans la #76 CÉPHALOPODES. forme du corps et de la coquille interne. Ces observations, ap- pliquées aux rostres des Bélemnites, m'ont fait reconnaître que, dans chaque gisement où se rencontrent beaucoup de Bélem- nites, il existait toujours des individus plus allongés et d’au- tres plus courts, sans le moindre changement dans les autres caractères ; jefus, en conséquence, logiquement conduit à penser que ces proportions si distinctes ne devaient tenir qu'aux sexes des individus qui les présentent. J'ai fait, en ce sens, des ob- servations multipliées sur des milliers d'échantillons, et je suis arrivé à ne conserver aucun doute sur les variations dues aux différences de sexes dans les rostres des Bélemnites. Ces variétés de sexes dans les rostres sont simples ou com- pliquées. Je les appelle simples, lorsqu'elles consistent seulement en un plus ou moins grand allongement constant du rostre, et cette différence, je lai trouvée chez les B. niger, tripartitus, umbilicatus, brevis, acutus, Fournelianus, Nodotianus, cla- vatus, hastatus, Puzosianus, sulcatus, etc. On conçoit qu'ad- mettant ces différences apportées par les sexes, toute mesure de rapport entre la longueur relative de l’alvéole et du rostre de- vient illusoire, puisqu'elle varie suivant les individus. Je l'appelle variété de sexe compliquée, lorsqu'avec des proportions très-différentes suivant les sexes, ce caractère se joint aux changements de forme dus à l’âge. Ces variétés sont surtout très-marquées chez les B. irregularis et giganteus. Chez la première, je regarde comme individus mâles ceux qui sont allongés dans leur jeunesse, et comme femelles ceux qui, jusqu'à un âge très-avancé, sont fortement obtus. Ils croissent ainsi un temps plus ou moins long. Il arrive enfin un instant où le rostre de la femelle reçoit, sur les couches calcaires de son extrémité, un prolongement énorme qui, plus tard, le fait changer de forme; seulement, l'extrémité croissant trop vite pour recevoir assez de parties calcaires, reste creuse ou tubu- leuse. Ce changement si singulier m'a été dévoilé par des coupes (Pal. univ., PI. 44), et m'a donné la certitude absolue G. BELEMNITES. 477 qu'un rostre obtus et tronqué, comme celui de la femelle jeune, pouvait appartenir à la même espèce que celui qui est si allongé et sigrêle, puisqu'on trouve, par la coupe, que ce rostre, d'a- bord court et obtus, reçoit, à un certain âge, un prolongement terminal qui le rend tout aussi long que celui des mâles. Dans le Z. giganteus, les changements, sans être aussi considérables, ne laissent pas d'avoir une grande portée. Les rostres des jeunes mâles sont longs, élancés : c’est le 8. gla- dius des auteurs. Le rostre de jeune femelle est conique et court : c'est le 2. quinquesulcatus. Le rostre du mâle continue tou- jours à croître aussi élancé; le rostre de la femelle cesse, à un certain âge (Pal. univ., PI. 47, 48), d’être conique et court : il reçoit à l'extrémité, comme celui du 2. trregularis, un pro- Jongement qui, plus tard, le fait ressembler en tout à celui des mâles. En résumé, les limites des variétés de sexe, non-seulement amènent toujours une bien plus grande longueur du rostre chez les mâles que chez les femelles; mais cette longueur peut encore se compliquer, à un certain âge, par un changement complet dans la forme, comme on le voit chez les 2. 2rrequ- laris et giganteus. Il est donc très-important de faire entrer toutes ces considérations dans l'établissement d'une espèce, en ayant soin d'user Les rostres, pour s'assurer si, dans l'intérieur, il n'y a pas de trace de ce changement. Variétés d'âge. Les modifications dues à l’âge, dans les rostres des Bélemnites, sont aussi étendues que possible, et of- frent les faits les plus curieux. Pour les reconnaître, il suffit de couper longitudinalement et transversalement un grand nombre de rostres ; alors il paraîtra constant que ces modifica- tions ne sont point l'effet du hasard, mais qu’elles ont lieu d'une manière régulière dans presque toutes les espèces. La période embryonnaire est très-marquée chez les Bélem- nites, etse distingue parfaitement sur l'alvéole et sur le rostre. Elle est représentée, dans l'alvéole, par cette première loge aérienne ronde, ovale ou cupuliforme, toujours différente des 478 CÉPHALOPODES. autres, qui commence l’empilement alvéolaire des chambres aériennes (Pal. univ., PI. 53, fig. 6). Cette première loge se retrouve, sans exception, chez toutes les espèces de Bélemnites; elle était toujours accompagnée d'un rostre plus ou moins Tong, mais invariablement rond, sur la tranche : ainsi la Bé- lemnite a commencé par avoir un rostre et une alvéole, et n’é- tait point, dans le jeune âge, un corps sans cavité intérieure, comme l’a pensé M. de Blainville. On peut dire que les rostres de Bélemnites commencent tous, sans exception, par être ronds, lors même que, plus tard, ils doivent être comprimés ou anguleux, et présentent les formes les plus disparates (B. polygonahs, dilatatus, Emericr, hastatus, biparti- tus, etc.). L'âge embryonnaire, chez les Bélemnites, affecte donc la plus grande uniformité dans les caractères de toutes les espèces, et prouve encore qu’à cet âge, loin d'être une ex- ception, cette simplicité et cette uniformité dépendent des lois générales de la Zoologie. A l'âge embryonnaire succède, chez les Bélemnites, la pre- mière période d’accroissement. Alors le rostre est générale- ment plus grêle, plus allongé, plus aigu à son extrémité. Il conserve cette forme plus ou moins! longtemps, suivant les es- pèces; il reste aussi arrondi pendant un temps variable, puis, revêtant les caractères essentiels de l'espèce, 1l se comprime, se déprime, se couvre ou non de sillons; et ceux-ci, ainsi que tous les autres caractères extérieurs , se marquent davantage : le rostre est en pleine croissance. Lorsque l'accroissement n’amène pas de changementsexcep- tionnels dans les formes, comme il arrive pour le plus grand nombre des Bélemnites, les rostres, dans beaucoup de cas, perdent un peu de leur longueur, s'épaississent, deviennent plus courts à proportion, et demeurent ainsi jusqu'à ce qu'ils aient atteint le maximum de leur taille; seulement, les plis de leur extrémité postérieure sont moins visibles dans la vieillesse la plus avancée, et l'extrémité du rostre prend la forme obtuse (Z. niger, tripartitus). Lorsque l'accroissement G. BELEMNITES. 479 détermine des changements exceptionnels, semblables à ceux qu'on remarque chez les 2. irregularis, giganteus, mininrus et unicanaliculicus, on voit dans une dernière période de l’exis- tence, chez les deux sexes ou dans les coquilles de femelles seulement, naître, sur l'extrémité du rostre, ces prolongements si singuliers qui manquaient durant une période assez longue de la vie de ces individus, et dont j'ai dù parler en traitant des variétés des sexes. On peut conclure que, chez les Bélemnites, l'âge apporte les plus grands changements aux formes ; et, si l'on ne tenait compte de ces changements, on courrait le risque de commet- tre les plus graves erreurs, dansla détermination des espèces et de leurs véritables limites naturelles. En résumé, d’après les grandes modifications que peuvent subir les rostres des Bélemnites, par suite d'accidents, de dé- formations, des changements qu'apportent les sexes et les âges, on voit qu'on ne peut être sûr de rien sans une étude appro- fondie des espèces, faite sur un nombre immense d'échantil- lons. L'expérience m’a convaincu que le genre Bélemnite, l’un des plus intéressants par ses caractères et par son application à la géologie, est aussi, sans contredit, le plus difficile à déter- miner positivement, quant à ses espèces, qu’on ne distingue plus qu'au moyen d’une très-petite partie de l’ensemble, et encore la moins importante dans l’économie animale. En général, on explique le chaos qui règne à cet égard dans les auteurs qui sen sont occupés, parce qu'on s'est borné aux formes purement extérieures des rostres, sans y appliquer les modifications si étranges que j ai eu le bonheur de découvrir, relativement à l’âge et aux sexes. Ces mêmes modifications vien- dront justifier, je l'espère, les nombreuses réformes que j'ai cru devoir faire subir à celles qui ont été décrites ou figurées jusqu’à ce jour. | Explication des Planches de généralités. PI. 34. Belemnites Puzosianus, d'Orb., n° 24, fig. 4, copie 480 CÉPHALOPODES. de la pl. 3 du mémoire de M. Owen : c cône alvéolaire, d cou- ches musculaires du corps, e nageoires, + bras armés, n sac à encre ; fig. 2, copie de la pl. 6 du mémoire de M. Owen. Les lettres c, d, e, à représentent les mêmes parties qu’à la fig. 4, k supposé, par M. Owen, être les bras tentaculaires, L les yeux, h fibres musculaires de la tête ; fig. 3, un crochet grossi. PI. 35, fig. 1. Cône alvéolaire grossi, pourvu de sa coquille cornée, sur lequel on a suivi les lignes d'accroissement pour donner la forme de la coquille cornée interne x; a région dorsale spatu- liforme. Entre a et b est comprise l'expansion latérale; c godet terminal; d limite du cône alvéolaire, ou Pragmocone de M. Owen; e æ limite supérieure du godet corné terminal; ff loges aériennes ; fig. 2, le même cône alvéolaire, vu sur le dos; fig. 3, ensemble de la coquille, vu de profil; a coquille cornée; c son godet terminal ; g le rostre, par rapport au godet qu'il contient; fig. 4, la même coquille, vue en dessous; fig. 5, coquille et son rostre rompu, sur le point, y, pour expliquer la formation des Actinocamax. (Voyez les généralités qui précè- dent.) PI. 36, fig. 4. Animal de la Bélemnite, restauré d’après les connaissances actuelles; a osselet corné; b rostre testacé ; e cône alvéolaire; d muscles du corps; e nageoires ; f loges aériennes ; 4 les bras sessiles armés ; k les bras tentaculaires ; | yeux ; m le tube locomoteur; n bords inférieurs du corps; fig. 2, animal vu en dessous; fig. 3, corps vu de profil. Division des rostres de Bélemnites par groupes. Il paraît, au premier abord, plus que hasardeux d’oser for- mer des groupes parmi des corps qui ne sont que la très-petite partie d'un tout; pourtant, comme ce mode de procéder peut simplifier les recherches de détermination, je crois devoir l'a- dopter pour les Bélemnites. l 1 groupe : les Acuarui. Rostre plus ou moins conique, souvent sillonné ou ridé à l'extrémité inférieure, sans sillons ventral ni latéraux aux par- G. BELEMNITES. 481 ties antérieures. Ce groupe comprend les Z. irregularis, ni- ger, tripartitus, umbilicatus, longissimus, brevis, acutus, curtus, Fournehianus, Nodotianus, du lias; B. giganteus, de l'oolite inférieure; Z. excentralis, Puzosianus, magnificus, Panderianus, Russiensis, Kirghisensis, Borealis, des cou- ches oxfordiennes; B. Souicheï, de l'étage kimméridgien. Z. Subquadratus, de l'étage néocomien. 2° groupe : les Canaliculati. Rostre allongé, lancéolé ou conique, pourvu inférieurement d'un sillon ventral, occupant presque toute la longueur. Point de sillons latéraux. Ce groupe comprend les Z. canaliculatus, sulcatus, unicanaliculatus, Bessinus et Fleuriausus ; toutes appartenant à l’oolite inférieure et à la grande oolite. 3° groupe : les Hastatr. Rostre allongé, le plus souvent lancéolé, pourvu de sillons latéraux, sur une partie de leur longueur, et antérieurement d'un sillon ventral très-prononcé. Z. tricanaliculatus, du lias; 2. hastatus, Duvalianus, Coquandus, Sauvanosus, Di- dayanus, enigmaticus, latisulcatus, Grantianus , Altdor- fensis, Volgensis, des couches oxfordiennes; 2. Royerianus, de l'étage corallien; 2. bipartitus, pistilliformis, bicanali- culatus, semicanaliculatus, minaret, de l'étage néocomien; B. minimus, du gault; 2. ultimus, de l'étage turonien. L° groupe : les Clavati. Rostre allongé, souvent en massue, pourvu de sillons laté- raux. Point de sillon ventral en avant. 2. clavatus, exilis et T'essonianus, du lias. 5° groupe : les Dilatal. Rostre comprimé, souvent très-élargi, pourvu de sillons la- téraux, et, en avant, d'un profond sillon dorsal. Z. dilatatus, Emerici, polygonalis, latus, binervius, Orbignianus, coni - eus, Grasianus, de l’étage néocomien. MOLLUSQUES T I. 31 482 CÉPHALOPODES,. ESPÈCES DES TERRAINS JURASSIQUES, Espèces du lias inférieur, ou étage sinemurien (avec la gryphæa ps Po et au-dessous ). # N° 1. BELEMNITES ACUTUS, Miller, pl. 37, fig. 1-3. Luid. , 1699, tab. xxv, fig. 1683? Belemniles acutus, Miller, 1823, Trans. of the Gcol., vol, If, pl. 8, f. 9. ( Non acuiïus, Blainv., 1827 ; Desnayes, Zieten). B. brevis, Blainv., 1827, Bélemn., p. 86, n° 26, pl. 3,f. 1. Excl,, f. 2,3. B. acutus, Sowerby, 1828, Min, conch., VE, p. 178, pl. 590, £. 7, 8, 10. B. pyramidalis , Munster , Zieten, 1830. Wurt., pl. 24, £. 5? | B. acutus , d'Orb., 1842, Paléont, franç., Ter. jur., t. I, p. 94, n° 10, pl, 9, f. 8-14. B. acutus, Morris, 1843. Brit, foss., p. 177. Idem, d’Orb., 1846, Paléont, univ., pl. 38, f. 8-14. Idem , 'Orb., 1846, Moll, viv. et foss., pl. 36, f, 1-3. B. testà brevi, conic&, compressiusculd, posticè acumi-, natd; aperturà oval; alveolo, 18, 24°. Dim. Longueur, 50 mill.; grand diamètre, 7 mill. Rostre court, conique, fortement comprimé, acuminé régu- lièrement en arrière ; la pointe presque médiane. On ne remar- que aucune trace de sillons. Coupe un peu ovale, centre peu excentrique. Cavité alvéolaire très-prolongée en dehors du ros- tre, et en occupant les trois quarts. Elle est presque centrale , et ses angles sont de 48 à 24 degrés. Des individus sont plus ou moins allongés. Rap. et diff. — Voisine, par sa forme courte, des B. brevis et curtus, celte espèce se distingue de la première par sa forme bien plus conique et non renflée, de la seconde par son manque de sillons et par sa forme beaucoup plus allongée. Loc. Lias inférieur à Gryphœa arcuata; à Villefranche (Rhône), M. Gaudry; à Chevigny, Semur et Thibaud (Côte- d'Or), à Avallon (Yonne), MM. Puzos, Nodot, Moreau, Des- places de Charmasse et moi; à Mende, près de Lyon, M. Terver; à Maure, près de Besançon (Doubs), M. Marcou; à Pinperdu, près de Salins (Jura), M. Marcou; à Saint-Rambert (Ain), G. BELEMNITES. 483 M. Sauvanau ; aux environs de Nancy (Meurthe), M. Delcourt ; à Shorne-Cliff; à Charmouth (Angleterre). Hist. Décrite et figurée par Miller, dès 1823, sous le nom d'Acutus, cette espèce fut appelée Brevis par M. de Blainville, et Pyramidalis par M. Zieten. Comme Miller a l’antériorité positive, je reprends la dénomination qu il lui a imposée. Expl. des fig. PI. 36, fig. 4, individu entier, vu de côté et réduit. fig. 2, coupe supérieure , du même ; fig. 3, coupe inférieure, du même. Espèces du lias moyen, ou étage liasien, (des couches supérieures au Grypheæa aïrcuala, jusques et y compris l'horizon du Gry- phicæa cyimbèvenn). N° 2. BELEMNITES NIGER , Lister. Belemnites niger, Lister, 1678 , Cochl, angl., tab. vit, 31, 226? B. coniformis, Parkinson, 1811, Org. rem., IT, p. 127, pl. 8, f. 11, 12,15? B. paxillosus , Schlotheim, 1813, Taschenb., t, VII, p. 51, 70. (Non paxillo- sus, Montfort, 1808.) Idem, Schloth., 1820, Petref., p, 46, n° 3. B. vulgaris, Young, 1822, Geol. survey of Yorksh., p. 256, pl. 44, f. 1, 2. B. apicicurvatus , Blainv., 1827, Bélemn., p. 76, n° 16, pl. 2, f. 6. B. bisulcatus, Blainv., 1827, Bélemn. , p. 79, n° 49, pl. 2,f. 7; Dict., pl., f. 6-7. B. paxillosus , Blainv., 1827, Bélemn., p. 101, n° 43. Idem , Voltz , 1830, Bélemn., pl. 6, f. 2. B. crassus, Voltz, 1830 , Belemn,, p. 53, n° 10, pl. 7, f, 2. B. apicicurvus, Hartm., 1830. Wurt., p. 15, n° 1. B. subaduncatus, Zieten , 1830, Wurt., p. 27, tab. xxr , f, 4. (Non Voltz.) B. teres, Sthal, 1830, Zieten, Wurt., p. 28, tab. xx1, f. 8. ( Déformation. ) B, Carinatus, Hehl., 1830, Zieten, Wurt., p. 27, tab, xxx, f, G. B. crassus, Zieten, 1830, Wurt., tab. xxur, f, 1. B. apicicurvatus, Zieten, 1830, Wurt., p. 30, tab. 23, f. 4. B. papillatus, Pheninger, 1830 , Zieten , p. 30, tab. xxmr, f. 7. B. subpapillatus , Zieten, 1830, Wurt., p. 30, tab. xxur, f. 87? B. bisulcatus, Hartmann, 1830, Zieten Wurt., p. 31, 31, tab. xxiv, f. 2. Idem , Hartmann, 1830, Wurt.; p. 16, n° 1. B. quadrisulcatus , Hartmann, 1830 , Ziet., p. 31, tab. xxiv, f. 4? B. afjinis, Munster, 1830 , zur Belem., p. 14, tab. 11, f. 1, 3. (Non Raspail, 1829.) B. bisuleatus, Desh., 1830, Encycl., 2, p. 128, n° 12, B. subaduncatus , Voltz., 1830 , Bélemnites, p. 48, n° 8, pl. 3, f. 2. B. paxillosus, Voltz, 1830, Bélemnites, p. 50, n° 9, pl. 6, f. 2, pl. 7, f, 5, Idem , Zieten, 1830, Wurt., pl. 25, f. 1, p. 29. Idem, Hartmann, 1830, Wurt,, p. 17, n° 1 484 CÉPHALOPODES. B. lævigatus , Zieten, 1830, Wurt., p. 282, pl. 21, f. 12? B. turgidus, Schub., 1830, Zieten, Wurt., p. 28, t. xxIr, Î. 1. B. teres, Hehl., 1830, Zieten, tab. xxr, f. 2? (Déformation. ) B. paxillosus, Keferst., 1834, Dict. nat., p. 427, n° 68. B. apicicurvatus, Keferst., 1834; p. 424, n° 14. >. bisulcalus, Keferst., 1834, p. 424, n° 19, 20. B. crassus, Keferst., 1834, p. 425, n° 31. B. subaduncatus, Keferst., 1834, p. 428, n° 91. B. Carinatus , Keferst., 1834, p. 425, n° 27. B. papillatus , Keferst., 1834, p. 427, n° 69. B. subpapillatus , Keferst., 1834, p. 428, n° 95. B. quadrisulcatus, Keferst., 1834, p. 427, n° 78. B. afjinis ,Keferst., 1834, p. 424, n° 9. B. lævigatus, Keferst., 134, p. 426, n° 55. B. paxillosus, Rœmer, 1835, Ool., p. 171, n° 17. B. crassus, Rœmer, Ool., p. 174. B. subaduncus, Rœmer, 1835 , Ool., p. 170, n° 15. 3, papillatus, Ræœmer, 1836, Ool., p. 169. B. subpapillatus, Rœmer, 1836, Ool., 169. B. quadrisulcatus, Rœmer, 1835, Ool., p. 175. B. lævigatus, Rœmer, 1835, Ool., p. 169. B. striatulus, Rœmer, 1836, Nord. Ool., p. 165, n° 3? B. impressus, Rœmer, 1836, idem , p. 170, n° 16, tab. xvr, f. 5. B. bisulcatus, Rœmer, 1836, idem, p. 171, n° 18. B. paxillosus, Pusch, 1837, Polens Paléont., p. 162, n°. 5. B. crassus , Potiez et Mich., 1838, Gal., t. I, p. 22, n° 4. B. Bruguierianus, d’'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr, jur,, 1, p. 84, pl. 6, pl. 7, fig. 15. B. paxillosus, Morris, 1843, Brit. foss., p. 177. B. Niger lister, d'Orb., Paléont. univ., pl. 39; pl. 40, f. 1-5. idem, 4'Orb., 1846, Moll viv. et foss., t. I, Bélemn., n° 2. B.testé elongatä, subcylindricä, quadrato-rotundatà, pos- hicè acuminatà, supra bisulcatä, anticè dilatatà; aperturà subquadralä ; alveolo, 20°. Dim. Longueur d'un très-vieil individu, 440 mill.; grand diamètre, 22 mill. Rostre allongé, arrondi ou un peu carré, cylindrique au milieu, élargi en avant par l’alvéole, acuminé et obtus en ar- rière; marqué , à la partie dorsale, de deux sillons latéraux profonds, et de stries; quelquefois même il y a un indice de dépression à la partie ventrale, mais toutes ces impres- sions n occupent que l'extrémité, Coupe presque carrée, à la G. BELEMNITES, 485 moitié de sa longueur; cavité alvéolaire occupant beaucoup moins de la moitié du rostre. Elle est un peu comprimée, pres- que médiane; son angle est de 20 degrés. Dans le jeune âge, cette espèce est plus conique et manque, le plus souvent, de sillons à la pointe; quelquefois, elle est beaucoup plus grêle et plus allongée que la figure 1. Rapp. et diff. — Cette Bélemnite se distingue du 2. triparti- tus par sa forme plus cylindrique, par ses deux sillons apiciaux au lieu de trois, par sa tranche formant un carré à angles très- émoussés, par son centre toujours près du milieu, par son al- véole, dont l'extrémité est médiane et non pas ventrale. Obs. Dans toutes les localités où elle se trouve, elle montre, avec les mêmes caractères généraux de sillons, des formes plus ou moins allongées. Les uns, par exemple, ont le double de longueur des autres. Je regarde les premiers comme des ros- tres de mâles, les seconds comme des rostres de femelles. Quel- quefois les deux sillons apiciaux sont à peine marqués, d’au- tres fois ils le sont beaucoup. Loc. Lias moyen; Vieux-Pont, Evrecy, Croisilles, près du village, Fontaine-Etoupe-Four (Calvados), M. Tesson et moi: Lyon (Rhône), M. Terver; Chevigny, Semur, Pouilly (Côte-. d'Or), MM. Leignelet, Nodot, Collenot et moi: Metz, Thionville, MM. Fournel, Joba, Hollandre ; Avallon (Yonne), MM. Moreau, de Charmasse et moi; Ludres, Ville-en-Viennois (Meurthe), MM. Guibal et Delcourt; Lassagne (Haute-Marne), M. Del- court; Mont-de-Lans (Isère), M. Gras; Saint-Rambert (Ain), M. Sauvanau: Saint-Amand (Cher), MM. Robin-Macé, Mau- genest et moi; Île Bernard, près de Talmont, Fontenay (Ven- dée), moi; Niort (Deux-Sèvres), M. Baugier et moi; dans le Yorkshire et le Gloucestershire (Angleterre) , à Heiningen, Mizingen, Boll, Sodelfungen, Banz, Wasseralfengen (Wur- temberg); à Liesberg (Jura-Bernois), M. Gresly; à Staffe- legy, près d'Aarau; Montaigu et Conliége, près de Lons-le- Saunier; Pinperdu et Aresche, près de Salins (Jura), M. Mar- cou. 486 CÉPHALOPODES, Hist. Cette espèce, figurée d'une manière reconnaissable dès 4678, par Lister, sous le nom de Z2. niger, a reçu suc- cessivement ceux de Coniformis, Parkinson; .de Paxillosus , Schloth.; d'Apicicurvatus, de Bisulcatus, Blainville; de Crassus, Voltz; de Subaduncatus, de Carinatus, de Papilla- tus, de Subpapillatus, de Quadrisulcatus, de Lœnigatus, de Turgidus, Zieten; d’Affinis, Munster; de Bruguwerianus, d'Orbigny; basés sur des variétés d'âge et de sexe, et sur des monstruosités de l'espèce type. Je crois devoir revenir au nom le plus ancien, qui devra désormais rester à cette Bélemnite, et y réunir, comme synonyme, toutes les espèces qui me pa- raissent en dépendre. N°3. BELEMNITES UMBILICATUS, Blainv. Belemnites umbilicatus , Blainv., 1827, ee , DL 8, fe 410, PO R087 B. clavatus, Blainv., 1827, Bél., pl. 3, f. 12, f, bc. B. umbilicatus, Desh., 1830, Bacs ‘,1P- 192, n°23. B. subdepressus, Voltz, 1830, Mém., pl. 2, f. 4, p. 40, n° 5; pl. 7, f. 4, f. 5. B. perforatus, Voltz, 1830, Bélemn., p. 63, n° 16, pl. var, Î. 2? B. ventroplanus, Voltz, 1830, Bélemn., pl. 1, f,. 10, p. 40, n° 4. B. umbilicatus , Hartm., 1839, Wurt., p. 17, n° 1 B. subclavatus, Zieten, 1830, Wurt., p. 29, pl, 22, f. 5. B. subclavatus, Sthal, Wurt., p. 19. B. perforatus, Keferst., 1834, p. 427, n° 71. B. umbilicatus, Keferst., 1834, p. 429, n° 109. B. subdepressus, Keferst., 1834, p. 428, n° 93. B. subclavatus, Keferst., 1834, p. 428, n° 92. B. ventroplanus, Keferst., 1834, p. 429, n° 113. B. subclavatus, Rœm., 1835, Ool., p. 167, n° 9 B. ventroplanus, Ræœm., 1835, Ool., p. 168, n° 10. B. ventroplanus , Red, 1835, p. 168. B. subdepressus, Rœm., 1836, Ool., p. 166, n° 7 B. umbilicatus, d’Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t. I, p. 86, pl. 7, fig. 6-11. Idem , d'Orb., 1846, Moll, viv. et foss., I, Bélemn., n° 8. B, testà elongatä, subcylindricé, subtus depressd, posticè acuminatd, subumbilicatä, anticè subdilatatd ; aperturd su- brotundatä : alveolo, 19°. Dim. Longueur, 90 mill. ; grand diamètre, 44 mill. Rostre très-variable, suivant l’âge. Jeune, il est très-allongé, G. BELEMNITES, 187 presque fusiforme, très-acuminé à son extrémité, el assez élargi en avant, marqué longitudinalement, sur les côtés, d'un très- léger sillon; sa tranche alors est presque circulaire. Adulte, sa pointe est beaucoup moins effilée; son extrémité plus obtuse et souvent ombiliquée. La tranche, vers le milieu de la longueur, montre une forte dépression ventrale, qui rend l’ensemble plus large que haut, tout en montrant, par les lignes d’accroissement, que, dans le jeune âge, les lignes concentriques n'avaient pas la même forme. Cavité alvéolaire oblique, du côté ventral, occupant moins du tiers de la longueur. Son angle paraît être de 19°. | Rapp. et diff. — Cette espèce a beaucoup de rapports avec le B. tripartibus jeune, pourtant elle s’en distingue par son aplatissement inférieur et son manque de sillons au sommet. Adulte, elle diffère du 2. trregularis par son ensemble dé- primé. Loc. Lias moyen; Vieux-Pont, près de Bayeux, Evrecy (Cal- vados), M. Tesson et moi; Fleury-les-Faverey (Haute-Saône), M. Thirria; Urhweiler, Gundershoffen (Bas-Rhin), M. Voltz; Buc et Béfort (Haut-Rhin), M. Voltz; Montmartre d'Avallon (Yonne), M. Moreau et moi; Mende, près de Lyon (Rhône), M. Terver; Chevigny, Pouilly (Côte-d'Or), M. Nodot et moi; Nancy (Meurthe), M. Guibal ; Fontenay (Vendée), moi. Hist. Cette espèce est encore une de celles où il y a eu le plus de doubles emplois ; figurée d'une manière imparfaite par M. de Blainville, M. Voliz ne l’a pas reconnue. Il a formé, de l'adulte son 2. subdepressus, et d’une variété femelle plus courte son 2. ventroplanus. La comparaison d’un très-grand nombre d'individus m'a permis de vérifier tous les passages. N° 4, BELEMNITES CLAVATUS, Blainv., pl. 37, fig. 4-5. Belemnites clavatus, Blainv., 1827, Bélemn., p. 97, n° 38, pl: 3, f. 12, 4, b. Exclus., f, c. Idem, pistilliformis, Sowerb., 1828, Min. conch., p. 177, pl. 589, f. 3, " B. clavatus, Desh., 1830, Encycl., p. 130, n° 24. B. subclavatus, Voltz, 1830, Bélemn., pl. 1, f. 11. B, pistilliformis, Hartm., 1830, Wurt,, p. 17, n° 1. 488 CÉPHALOPODES. B. clavatus, Hartm., 1830, Wurt., p. 16, n° 1. B. clavatus, Keferst., 1834, p. 425, n° 298, B. pistilliformis, Keferst., 1834, p. 427, n° 69. B. pistilliformis, Rœmer., 1835, p. 168, n° 11. B. pistilliformis, Rœmer, Nord Ool, 1836, p. 168, n° 11, B. clavatus, Rœmer, 1836 , p. 168, n° 10. B. subclavatus, Rœmer, 1836, p. 167, n° 9. B. clavatus, d'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr, jur., t. T, p. 103, pl. 11, f. 10-20, B. pistilliformis, Morr., 1843, Brit. foss., p. 177. B. clavatus, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 41, f. 19-23, Idem , d'Orb., Moll. viv. et foss., n° 4, pl. 34, f. 4-5. B. testà elongatissimä, claviformi, anticè dilatatä, medio- gracili, posticè inflatà, submucronatà, lateraliter bisulcatà ; aperturà compressd ; alveolo ? Dim. Longueur totale, 60 mil.; diamètre de la massue, 7 mil. Rostre très-allongé, claviforme, comprimé, fortement élargi à son extrémité supérieure ; de là s’amincissant Jusqu'au tiers de la longueur, puis s'élargissant pour former une partie fusi- forme, et terminée par une pointe. On remarque, de chaque côté, deux sillons parallèles, à peine tracés. Coupe comprimée, le centre excentrique inférieur. Cavité alvéolaire assez longue, saillante en dehors. Rapp. et diff. — Cette espèce, par sa forme en massue, pourrait se confondre avec le 2. pistilliformis des terrains néo- comiens, et le B. Royerianus du coral-rag ; mais, si elle se distingue de la première par sa compression constante, l’autre étant toujours ronde, elle diffère de la seconde par sa com- pression , le B. Royerianus étant déprimé. Loc. Lias moyen, environs de Nancy (Meurthe), MM. Gui- bal, Delcourt; Mende, près de Lyon (Rhône), M. Terver; Pouilly, Mussy (Côte-d'Or), M. Nodot et moi; Fontenay, près de Tilly, Fontaine-Étoupe-Four, Vieux-Pont (Calvados), M. Tesson et moi; Pinperdu, près de Salins (Jura), M. Mar- cou; Vassy, près d’Avallon (Yonne), MM. :Moreau, de Char- masse et moi; côte de Lormeché (rive gauche de la Seille), et Saint-Julien, près de Metz (Moselle), MM. Hollandre, Joba, Fournel; Beurre, près de Besancon (Doubs), M. Moreau ; Saint- G, BELEMNITES. 489 Amand (Cher), M. Maugenest et moi; Langres (Haute-Marne), M. Babeau; Charmouth, Dorset (Angleterre); Uhrveiller, Mublhausen (Bas-Rhin), M. Engelhardt; Hiensbach, Wur- temberg; chaîne du Vellerat, près de Délémont (canton de Berne), MM. Thurman et Marcou. Hist. M. de Blainville donne cette espèce sous le nom de Clavatus, tout en y rapportant sa fig. 42 ce, qui paraît être le B. wmbilicatus. Sous la dénomination de Pistilliformis, le même auteur représente, pl. 5, fig. 14 et 15, le Belemnites pishilliformis des terrains crétacés, fig. 16, le B. clavatus. Pour sa fig. 47, il l'indique d'Esnandes, près de la Rochelle, c'est alors le B. Royerianus, comme je le dirai plus tard. Le nom de Clavatus à été donné depuis par M. Schubler à une espèce distincte. Expl. des fig. PI. 36, fig. #, individu entier, vu de côté; fig. 5, coupe à l'extrémité supérieure. De ma collection. N° 5. BELEMNITES FOURNELIANUS, (l'Orbignv. B. Fournelianus, d’'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t. 1, p. 98, n° 12, pl. 10,f. 7-4. Idem, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 42, f. 7-14. Idem, Moll. viv. et foss., n° 5. B. testä brevi, compressä, posticè obtus&, lateraliter im- pressé ; aperturä compresst, oblongä ; alveolo, angulo 17°. Dim. Longueur, 40 mill.; grand diamètre, 40 mill.; petit diamètre, 7 mil}. Rostre plus ou moins allongé, très-comprimé, égal sur sa longueur ou légèrement rétréci en avant, marqué, sur les cô- tés ou seulement en arrière, d’une forte dépression; en arrière, il est très-obtus, avec une légère saillie excentrique, ridée ou pourvu d’un petit sillon de chaque côté. Tranche ovale ou oblongue antérieurement, souvent échancrée sur les côtés, vers l'extrémité. Cavité alvéolaire, occupant la moitié chez quelques individus, tandis qu'elle n’en prend que le tiers chezles autres; elle est presque centrale, et donne un angle de 37 degrés. Cer- tains échantillons ont, avee les mêmes caractères, le double de 490 CÉPHALOPODES. longueur des autres; je les regarde comme ayant appartenu à des individus mâles. Rapp. et diff. — Cette Bélemnite, dans sa forme courte et obtuse, tient du B. rregularis et du B. Nodotianus ; mais elle se distingue facilement de la première par sa forte dépression latérale; elle diffère de la seconde par sa compression, placée près de l'extrémité postérieure et non avant; elle en diffère en- core par sa pointe obtuse et par le manque de sillon ventral. Loc. Lias moyen ; Metz (Moselle), MM. Fournel, Hollandre; Missy et Fontaine-Etoupe-Four (Calvados) , MM. Tesson, Puzos et moi; Nancy (Meurthe), MM. Guibal et Delcourt; Mende (Lozère) ; Langres (Haute-Marne), M. Babeau; Gunderhoffen (Bas-Rhin), M. Engelhardt ; Pinperdu, près de Salins (Jura), M. Marcou; Hœæningen (Wurtemberg). N° 6, BELEMNITES LONGISSIMUS, Miller, 1833. Belemnites longissimus. Miller, 1823 , Trans. géol. Soc., II, p. 60, pl. 8, £ 12. B. cylindricus , Blainv., 1827, Bélemn., p. 9/4, n° 33, pl. 3, f. 10. B. longissimus, Blainv., 1827, Bélemn., p. 95, n° 35, pl. 4. f, 7. Idem. Zieten, 1830, Wurt., p. 28, tab. xx1, f. 10, 11. B. cylindricus, Desh., 1830, Encycl., IT, p. 131, n° 22, Idem, Hartm., 1830, Wurt., p. 16. B. longissimus, Keferst., 1834, p. 426, n° 60. B. cylindricus, Keferst., 1834, p. 425, n° 33. B. longissimus, Rœmer, 1836, Nord Ool., p. 168. Idem , Morris, 1843, Brit. fos., p. 177. B. longissimus, d'Oxb., 1846, Paléont. franc., Terr. jur., Suppl, pl. 1, f, 1-7. Idem, d'Orb., Paléont. univ.»pl. 43, f. 1-7. Idem, d'Orb., 1846, Moll, viv. et foss., I; Bélemn., n° 6. B. testé elongatissimd, gracili, compressä, anticè dilatatà, posticè obtuso-acuminatd, longitudinaliter, lateribus subunt- costatà ; aperturd compressé. Dim. Longueur, 104 mill.; grand diamètre, 8 mill.; petit diamètre, 6 mill. Rostre très-allongé, très-grêle, fortement comprimé, légè- rement fusiforme, marqué de chaque côté de deux dépressions latérales, qui circonscrivent une sorte de côte longitudinale G, PELEMNITES. 191 médiane: extrémité antérieure dilatée, extrémité postérieure acuminée, mais d'une manière obtuse. Elle est très-étroite ct très-grêle, dans le jeune âge. sd: Rapp. et diff. — Cette espèce, la plus longue de toutes, se distingue facilement du B. giganteus mâle, par son manque de sillon à son extrémité, etde l’irregularis, par sa forme lancéolée et les deux sillons latéraux qui règnent sur toute sa longueur. Loc. Lias moyen; du canal de Saint-Amand (Cher), M. de Valdan et moi ; Avallon (Yonne), MM. Moreau, de Charmasse et moi; Pouilly (Côte-d'Or), moi; Pinperdu, près de Salins (Jura), M. Marcou; Lyme-Regis, Weston (Angleterre) ; Boll, Wurtemberg. Espèces du lias supérieur, ou étage Toarsien (toutes les couches comprises, de la Gryphæca cymbivm ; jusqu’à l@olite inférieure de Dundry). N° 7. BELEMNITES BREVIS, Blainv., 1827. B. brevis, Blainv., 1727, Bélemn., p. 86, n° 26, pl. 3, f. 2. (Exclus., f. 14) B. abbreviatus , Sowerby, 1828, Min. conch., t, VI, p. 178, pl. 590, f. 9. (Ex- clus., f. 2, 3.) Non Miller, B. breviformis , Voltz, 1830, Mém., n° 6, p. 43, pl. 2, f. 2, 3,4. B. breviformis, Munster, Zieten, 1830, Wurt., pl. 21, 7 De re Idem, Zieten, 1830, Wurt., p. 27, tab. xx1, f. 7? . pyramidatus , Schub., 1830. Zieten, p. 29, tab, xx1r, f, 9 7, . brevis, Desh., 1830, Encycl., IE, p. 131, n° 19. . brevis, Hartm., 1830 , Wurt., p. 16, n° 1. . incurvatus, Keferst., 1834, p. 126, n° 51. . pyramidatus , Keferst., 1834, p. 427, n° 76. . breviformis, Keferst., 1834, p. 425, n° 25. . brevis, Keferst., 1834, p. 425, n° 24. breviformis, Rœm., 1835, Ool., p. 164, n° 1,t. XVI, f. 8. . pyramidalis, Rœm., 1836, p. 169. . conulus, Munster, Rœm.,1836 , Nord Ool., p. 165, n° 2. . pyramidalis, Rœm., 1836, idem, p. 172, n° 21. . brevis, Galeotti, 1837, Brab., p. 166, n° 13. . acutus , Potiez et Mich., 1838, p. 21, n° 1. . abbreviatus, d'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t, I, p. 92, n°9, pl. 9, f. 1-7. B. idem, Brown, 1843, Foss. conch., p. 21, pl. 2, f. A1, 42. B. breviformis, Morris , 1843, Brit. foss., p. 177. B. brevis, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 38, f. 1-7, Idem, d'Orb. 1846, Moll, viv. et foss., I, Bélemn., n° 7. . B & & & à & & & & & & & & 492 CÉPHALOPODES, B. testäbrevi, inflatà, compresstusculà, posticè acuminato- mucronatà, anticè dilatatà ; apertur4 subquadratà vel com- pressé ; alveolo obliquato, angulo 28°. Dim. Longueur d'un grand individu, 80 mill. ; grand dia- mètre supérieur, 23 mill. Rostre assez court, conique, renflé, un peu comprimé, élargi en avant, rétréci tout à coup en arrière, où il forme une pointe légèrement comprimée , recourbée en dessous. IL est entière- ment lisse; il ne montre aucune trace de sillons. Coupe un peu comprimée, légèrement quadrangulaire. Cavité alvéolaire, occupant beaucoup plus de la moitié du rostre; elle est ronde et fortement inclinée vers le ventre. Son angle est de 28 de- grés. Les rostres des femelles sont la moitié plus courts que ceux des mâles. Rapp. et diff. — Courte comme le B. acutus, cette espèce s'en distingue facilement par sa forme obtuse, renflée, rétrécie avant sa pointe et mucronée. Loc. Lias supérieur : Gundershoffen et Mulhausen (Bas- Rhin), MM. Engelhardt, Voltz; Chevillé, Brallon, Asnières (Sarthe), M. Marçais et moi; Croisilles (Calvados), MM. Tes- son, Puzos et moi; Metz (Moselle), MM. Fournel et Joba; Jean-de-l'Eau (Doubs), M. Carteron; Ludres (Meurthe), MM. Guibal et Delcourt; Saint-Maixent, Niort, Thouars (Deux-Sèvres), MM. Baugier, Garant, de Vieilbane et moi; Aresche, près de Salins (Jura), M. Marcou; Saint-Quentin (Isère), M. Gras; près de Langres (Haute-Marne), M. Ba- beau ; dans le Gloucestershire (Angleterre). N° 8. BELEMNITES TRICANALICULATUS, Hartm. B. canaliculatus, Bauhino, 1698, p. 34? B. tricanaliculatus , Hartm. ; Zieten, 1830. Wurt., pl. 24, f. 10, p. 32, Idem, Hartm., 1830, Wurt., p. 17 , n°1. B. quadricanaliculatus , Hartm., 1830, Zieten Wurt., p. 32, tab. xxiv , f, 2. Idem , Hartm., 1830, Wurt., p. 17. Idem, Keferst., 1834, p. 427, n°79. B. tricanaliculatus, Keferst., 1834 p. 428, n° 102, B. tricanaliculatus, d'Orb., 1842, Paléont, franc., Terr. jur., t. T, p. 100, ON AUS à) ES I CS G. BELEMNITES. 193 B. tricanaliculatus, d'Orb., 1846, Pal. univ., pl. 41, f, 1-5. idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., n° 8. B. testà elongatä, conicd, posticè obtusä, longitudinalter trisulcatà : sulcis non interruptis, excavatis; apertur& tri- quetrà ; alveolo, angulo 30°. Dim. Longueur, 50 mill.; grand diamètre, 7 null. Rostre allongé, conique, non élargi en avant, obtus à son extrémité. De sa pointe partent trois sillons profonds, qui con- tinuent, sans s'interrompre, jusqu'aux parties les plus supé- rieures; de ces trois sillons, l'un est ventral et les deux autres latéro-dorsaux : souvent, il y a sur le dos un quatrième sillon double. Cavité alvéolaire courte, peu inclinée du côté ventral, formant un angle de 30 degrés. Lorsqu'on coupe cette espèce longitudinalement, on reconnaît que le milieu du rostre est très- poreux ou comme vermiculé. Rapp. et diff. —Cette espèce se distingue facilement de toutes les autres espèces connues par ses lrois sillons marqués sur toute sa longueur. Loc. Lias supérieur de Boll (Wurtemberg), M. Hartmann; Saint-Quentin (Isère), M. Gras; Fontenay {Vendée), moi. N° 9. BELEMNITES EXILIS, (l'Orb. B. exilis, d’Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t. I, p. 101, pl. 15, f. 6-12, Idem, d'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 41, f. 6-12. Idem, d'Orb., 1846, Moil. viv. et foss., Bélemn., n° 9. B. testà elongatissimd, subulatä, gracilr, compressé, late- ribus unisulcatä, posticè acuminalo-acutd ; aperturd com- pressà, subquadratä, angulosä ; alveolo, angulo 20°. Dim. Longueur totale, 90 mill. ; grand diamètre, 4 mill. Rostre très-allongé, grêle, égal sur sa longueur, élargi en avant, rétréci insensiblement et très-acuminé en arrière. Cette partie est aiguë, allongée, lisse; à une assez grande distance de cette extrémité commence à paraître, de chaque côté, mais plus près du dessous que du dessus, un sillon qui se marque davantage en se creusant, à mesure qu'il avance vers l’ouver- ture ; alors, aussi, le dessus et le dessous s'aplatissent et finis- 494 CÉPHALOPODES. sent par être coupés carrément. La tranche, à l'extrémité, est ovale, comprimée ; au milieu, elle est seulement échancrée, de chaque côté; au milieu de l’alvéole, elle est très-anguleuse. Cavité alvéolaire très-courte, un peu inclinée en bas, formant un angle de 20 degrés. La première loge est ovale, très-grande relativement aux autres. Rapp. et diff. — Par sa forme subulée , cette espèce repré- sente la Bélemnite la plus allongée; c’est aussi, dans les ter- rains Jurassiques, la seule qui soit pourvue de sillons latéraux aussi profonds, et dont la forme soit aussi anguleuse : elle est plus mince et plus grêle que la Z. longissimus. Loc. Lias supérieur ou étage thoarsien de Besançon (Doubs), M. Puzos; Saint-Quintin (Isère) ; dans le minerai de fer, M. Gras. Très-rare. N° 10. BELEMNITES TESSONIANUS, d'Orbigny. B. Tessonianus, d'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t. I, p. 403, pl. 11, f. 13-18. Idem , d'Orb., 1846, Paléent. univ., pi. 41, f, 13-18. Idem, d’'Orb., 1846, Mall. viv. et foss., I, Bélemn., n° 16. L B. testà elongatä, gracili, posticè obtusd, anticè dilataté, supra bisulcatà ; subtüs trisulcatä; alveolo obliquato, an- gulo 27°. Dim. Longueur, 25 mill,; grand diamètre, 4 mill. Rostre allongé, très-grêle, un peu comprimé, fortement élargi en avant, légèrement conique sur sa longueur, et obtus à son extrémité. Son côté supérieur est orné de deux sillons parallèles assez profonds, qui commencent près de l'extrémité et se prolongent jusqu'à l’évasement de l'alvéole. De ses deux sillons, l’un se bifurque vers le tiers supérieur de la longueur totale; en dessous, il y a trois sillons peu marqués, dont le médian est double. Cavité alvéolaire très-prolongée en dehors du rostre, assez inclinée du côté ventral : son angle est d'envi- ron 27 degrés. Rapp. et diff. Par sa forme grêle, par ses deux sillons, dont l'inférieur est bifurqué, cette espèce se distingue de toutes les G. BELEMNITES. 495 autres Bélemnites des terrains jurassiques, et forme un type tout à fait spécial. Loc. Lias supérieur, Amayé-sur-Orne (Calvados), M. Tes- son. Elle n'y est pas commune. N° 11. BELEMNITES CURTUS, d'Orb. B. brevirostris . d'Orb., 1842. Paléont. franc., Terr. jur., t. I, p. 96, n°. 11, pl. 10, f, 1-6. (Non brevirostris, Raspail, 1829.) B. curtus, d'Orb., 1846 , Paléont. univ., pl. 42, f. 1-6. Idem , d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I Bélemn., n° 11. B. test& brevi, conicä, compressé, apice obtusd, bisulcata; aperturd triquetrd; alveolo, 28°. Dim. Longueur totale, 23 mill.; grand diamètre, 44 mill. Rostre très-court, conique, très-comprimé, obtus à son ex- trémité postérieure, et marqué, dans cette partie, de deux sil- lons latéraux supérieurs, prolongés très-loin en avant. Coupe ovale un peu triquètre, centre très-excentrique. Cavité alvéo- laire occupant presque tout le rostre et n'étant, dès lors, re- couverte que par un très-léger encroùtement extérieur; elle est excentrique, inclinée du côté ventral; son grand angle est d'environ 28 degrés. Rapp. et diff. Courte comme les B. acutus et brevis, cette espèce sen distingue par sa forme encore plus raccourcie et par ses deux sillons latéraux. C’est la Bélemnite dont le rostre est le plus réduit, Loc. Lias moyen : Milhau (Aveyron), par moi; Chevigny (Côte-d'Or), M. Nodot; environs de Lyon (Rhône), M. Terver; Thibaud (Côte-d'Or), M. Puzos; Avallon (Yonne), par moi; Gundershoffen (Bas-Rhin), M. Engelhardt; Heiningen, Me- zingen (Wurtemberg), M. Mandelslohe. N° 12. BELEMNITES NODOTIANUS, (l'Orbigny. B. incurvatus, Zieten, 1830, Wurtemb., pl. 22, f, 7, p. 29. (Non #ncurvatus Raspail, 1829.) B. incurvalus, Kefersi., 1834, p. 426, n° 51. Idem, Rœm., 1835, Wurt., p. 174. B. Nodotianus, d'Orb., 1842, Paléont. franç., Terr, jur,, t, 1, p. 98, n°13, pl. 10, f, 15-20. 3 196 CÉPHALOPODES. = Idem, d’Orb., 1846 , Paléont. univ., pl. 42, f. 15-20. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., n° 12. B. tesià oblongä, compressé, anticè dilatatä, posticè ob- tuso-mucronalà, sublus sulcatd ; aperturd compresso-qua- dratä ; alveolo, 25°. Dim. Longueur, 70 mill.; grand diamètre, 46 mill.; petit diamètre, 43 mill. Rostre oblong, fortement comprimé, égal sur la plus grande partie de sa longueur, marqué alors d’un méplat latéral ; puis, il s'acumine assez brusquement et se termine en une pointe lé- sèrement comprimée, droite. De l'extrémité inférieure part un sillon ventral profond, qui se perd vers le tiers inférieur. On remarque aussi, sur les côtés, un sillon qui n'occupe que la pointe. Cavité alvéolaire assez courte, fortement inclinée du côté ventral, et formant un angle de 23 degrés. Rapp. et diff. — Voisine, par sa compression, du B. irre- qularis, cette espèce s'en distingue par sa pointe; assez voi- sine encore par sa pointe du B. breurs, elle en diffère par sa forte compression latérale et par ses sillons. Loc. Lias supérieur : Semur, Mussy (Côte-d'Or), M. Nodot et moi; Avallon (Yonne), M. Moreau; Saint-Quintin (Isère), M. Gras; Gundershoffen (Bas-Rhin), M. Engelhardt; près de Langres, M. Babeau. Hist. Le nom d'Incurvalus ayant été appliqué, en 1829, à une Bélemnite distincte de celle de M. Zieten, je me trouve forcé de le changer, et je nomme l'espèce B. Nodotianus. N° 13. BELEMNITES IRREGULARIS, Schlotheim. Belemnites irregularis, Schloth., 1813, Min. Tasch., v. VIT, p. 70, tab. ur, fig. 2. B. irregularis, Schloth., 1820, Die petref., p. 48, n° 5. Belemnites acuarius, Schloth., 1820 , Petref., p. 46, n° 2. B. penicil'atus, Schloth., 1820, Petref., n° 10. B. tubularis, Young , 1822, York., pl. 14, f. 6. B. acuarius, Blainv., 1827, Bélemn., p. 96, n° 36. 3. trregularis, Blainv., 1827, Bélemn., p. 104, n° 46. B. digitalis, Blainv., 1827, Bélemn., p. 88, n° 28 , pl. 8, f. 5, 6. B. penicillatus, Blainv., 1827, Bélemn., p. 89, n° 29, pl, 8, f, 7. me. À % G. BELEMNITES. 497 Pseudobelus striatus , Blainv., p. 113, pl. 4, f. 13. (Non Striatus, Defr.) Pseudobelus levis, Blainv., p. 112, pl. 4, f. 14. B. penicillatus, Sow., 1828, min., Conch., VI, p. 181, pl. 590 , f. 5,67? B. tubularis, Philips, 1829, Yorksh., pl. 12, f. 20. B. gracilis, Hell. Zieten, 1830, Wurt., p. 28, pl. 22,f. 2. (Non gracilis, Raspail, 1829; Philips, 1829.) B. lagenæformis, Hartmann, Zieten, 1830, Wurt., p. 33, pl. 25, f. 1. B. pygmeus , Zieten, 1830, Wurt., p. 28, tab. xx1, f. 9? B. rostratus, Zieten, 1830, Wurt., p. 30, tab. xx, f, 5. (Non rostratus, Raspail , 1829. ) B. penicillatus, Desh., 1830, Encycl., II, 2, p. 131, n° 21, B. longisulcatus , Voltz, 1830, Mém., p. 57, pl. 6, f. 1. B. tenuis, Munst., 1830, Zur Belemn., pl. 22, f. 5, 6. B. semistriatus, Munst., 1830, Zur Belemn., t. 2, f. 4. B. acuarius, Munster, 1830 , Bélemn., p. 15, tab. 11, f. 5, 6. B. digitalis, Voltz, Bélemn, 1829 ,t. II, f. 5,p. 45, n° 7. Idem , Zieten , 1830, p. 31, t. XXIII, f. 9. B. irregularis, Zieten, 1830, Wurt., p. 30, t. XXII, f. 6. Idem, Hartm., 1830, Wurt., p. 16. B. acuarius, Hartm., 1830, Wurt., p. 15. B. penicillatus, Hartm., 1830, Wurt., p. 17. B. digitalis, Bélemn., 1830, Wurt., p. 16. B. tenuis, Hart., 1830, Wurt., p. 17. B. digitalis, Keferst., 1834, p. 425, n° 35. . trregularis, Keferst., 1834, p. 426, n° 52. acuarius , Keferst., 1834, p. 424, n° 4. penicillatus, Keferst., 1834, p. 427, n° 70. . striatus, Keferst., 1834, p.428, n° 90. . gracilis, Keferst., 1834 , p. 426, n° 46. . lagenæformis, Keferst., 1834, p. 426, n° 54. pygmeus, Keferst., 1834, p. 427, n° 77. . rostratus, Keferst., 1834, p. 427, n° 83, B. longisulcatus, Keferst., 1834, p. 426, n° 58. B. tenuis, Keferst., 1834, p. 428, n° 99, B. semistriatus, Keferst., 1834, p. 428, n° 88. B. digitalis, Rœm., 1836, Ool., p. 167, n° 8. B. gracilis, Rœm., 1835, Ool., p. 175. B. longisulcatus , Rœm., 1835, Ool., p. 174. B. tenuis, Rœm., 1835, Ool., p. 169, n° 13. B. acuarius, Rœm., 1835 , Ool., p. 174. B. lævis ,Rœm., 1836, Ool., p. 165, n° 4? B. rostratus , Rœm., 1835, Ool., p. 175. Guibal, Mém. sur les Terr. jur., pl. II, f. 11-13. B. irregularis, d'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t. I, p. 76, pl. 5. B. irregularis, d’Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t. 1, p. 74, pl. 4 fig. 2-8. B. acuarius , d’'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., 1, p. 74, pl. 7, EH EE RE E MOLLUSQUES T. I. 32 % 498 CÉPHALOPODES. B. tubularis, Morris, 1843, Brit. foss., p. 178. B. irregularis, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 43, f. 9-11, pl. 44. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., Bélemn., n° 15. B. testà (junior) brevi, compressé, posticè obtusd, submu- cronatà ; (adulta) elongatissimé , compressd, subconicé, pos- ticè attenuatä, suboblusä, longitudinaliter striato-sulcatà; aperturd compressé; alveolo, angulo 20-22°. Dim. Longueur d’un individu bien complet, 230 mill. grand diamètre antérieur, 16 mill. Rostre changeant souvent de forme, suivant l'âge. Jeune, il est peu allongé, comprimé, légèrement conique, très-obtus en arrière, et peu oblique en &essous. C'est alors le B. irregularis. Souvent le rostre reste dans cette même forme jusqu'au plus grand âge connu; dans ce cas ilest peu allongé, comprimé, presque égal sur sa longueur, à peine un peu plus large en avant, très-obtus en arrière, où sa partie ternunale est légèrement oblique en dessous. Dans certains individus, cette extrémité est très-obtuse, sans pointe apparente ; chez d'autres, le sommet forme une légère sallie mucronée; chez quelques autres encore, on remarque, en dessous, un sillon prolongé. Les côtés sont fortement comprimés et pourvus de très-légères dé- pressions. La cavité occupe plus de la moitié de la longueur du rostre; elle forme un cône légèrement comprimé, dont les an- gles sont de 20 et 22 degrés. L'alvéole paraît se prolonger beau- coup en haut. Adulte. À l'extrémité de cet âge du rostre que je viens de décrire, 1l naît un prolongement conique très-long, légèrement comprimé, entièrement lisse à sa base, marqué au sommet d'un sillon ventral, d'un autre latéral, et, de plus, beaucoup de stries longitudinales plus ou moins prononcées et passant à des sil- lons. Souvent, les stries manquent et les sillons sont très-atté- nués ou nuls. Quelques individus, que je regarde comme ayant appartenu à des mâles, sont allongés dès la jeunesse. Il n'y aurait alors que les osselets des femelles qui changeraient de forme, G. BELEMNITES. 499 Obs. De la description qui précède il ressort que, jusqu'à certain âge, dans quelques individus regardés comme femelles, le rostre est très-court, obtus et, comme tous les autres, com- posé de couches dont la tranche est rayonnante. Après ce pre- mier âge, on pourrait croire que l'animal qui le contenait à changé de forme, et que son corps, d’obtus qu'il était, prend un prolongement postérieur, analogue à celui qu'on remarque chez les mâles du Loligo media, et que, dès cet instant, ce pro- longement du corps dépose sur le rostre obtus un prolongement testacé conique et très-allongé, semblable à celui du B. mini- mus, Lister; mais ce nouvel appendice, croissant, sans doute, avec beaucoup plus de rapidité que le reste, est tubuleux et creux sur presque toute sa longueur et d’une contexture tout à fait différente. Lorsque son extrémité est pleine de matière testacée, cette matière est cristalline et jamais fibreuse (ce qui a déterminé le genre Pseudobelus de M. de Blainville). Lors- que ce prolongement est resté creux, ce qui arrive le plus sou- vent, la pression, dans la fossilisation, a d'ordinaire amené son écrasement. J'ai dit qu'au jeune âge, le rostre est court,’ obtus dans les rostres qui sont présumés avoir appartenu à des femel- les, et qu'il ne prend son grand allongement qu'après son ac- croissement. Lorsqu'on voit, chez le Loligo media, l'osselet in- terne du male différer d'une manière si complète par son grand allongement de celui dela femelle, ne pourrait-on pas croire que le rostre des B. irregularis et acuarius provient de semblables modifications de sexes? Le premier serait un rostre de femelle ayant conservé sa forme à tous les âges; le second, un osselet de mâle, qui aurait cet allongement extraordinaire signalé chez l'Acuartius. Quoi qu'il en soit, il est évident que, dans le jeune age des rostres de femelle, Le rostre de l'Acuarius est identique au rostre constant du B. irregularis; et, queje ne crains pas de les réunir en une seule espèce, les individus, obtus et allongés, se trouvant partout ensemble. Rapp. et diff. — Cette espèce diffère des suivantes par la forme primitive obtuse de son rostre; elle se distingue nette- 900 CÉPHALOPODES. ment de toutes les autres par le prolongement de sa partie pos- térieure. Loc. Lias supérieur, Essay, Bouxières-aux-Dames, Villers- les-Nancy, près de Nancy (Meurthe), MM. Guibal et Delcourt; Amayé-sur-Orne (Calvados) ; Saint-Quintin (Isère), M. Gras; Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or), M. Jules Baudouin; Montmédy (Meuse), M. Raulin; Niort, Saint-Maixant, Thouars (Deux-Sè- vres), MM. Baugier, de Vieilbanc et moi; Brullon, Chevillé, Asnières (Sarthe), M. Marçay et moi; Urweiller, Gundershof- fen (Bas-Rhin), M. Engelhardt; Thionville, Arcy (Moselle), MM. Fournel et Hollandre; Pouilly (Côte-d'Or), M. Nodot; près de Langres (Haute-Marne), M. Babeau; Pinperdu, Ares- che, près de Salins, Le Pin, près de Lons-le-Saulnier (Jura), M. Marcou; Maure, Pouilley-les-Vignes, près de Besançon (Doubs), M. Marcou; mont Terrible, près de Porentruy (Berne), M. Thurmann; Saltwich, Yorkshire, Gloucester (Angleterre); Wasseralfingen, Banz, Mezingen Heiningen, Ohmden, Holz- heim (Wurtemberg), M. Mandelslohe; Banz (Franconie). st. Décrite par Schlotheim, dès 1813, sous le nom d’Jr- reqularis, elle fut rapportée, en 4827, par M. de Blainville, au B. digitalis de Faure-Biguet. J'ai sous les yeux le travail de Faure Biguet, et j y cherche en vain une espèce de ce nom; en effet, cet auteur a décrit les B. dactylus, digitulus et digi- tus, et nullement le B. digitalis. En comparant même les fi- gures, Je ne reconnais aucune espèce qui soit réellement celle de M. de Blainville. Il faut en conclure que la figure de ce nom, que le savant analomiste a donnée de cette espèce, est différente de celle de Faure Biguet, à laquelle tous les auteurs l'ont rapportée. Le nom que Schlotheim a imposé étant le plus ancien, 1l convient de le conserver à l'espèce. Elle offre le fächeux exemple de la multiplicité de noms donnés par les géologues à toutes les variétés de formes. En effet, elle est inscrite dans la science sous quatorze dénominations dis- tinctes, comme on peut le voir à la synonymie. C'est l'espèce dont la circonscription exacte m'a donné le plus de travail. G. BELEMNITES. 501 N° 14. BELEMNITES TRIPARTITUS, Schlotheim, pl. 37, fig. 6-9. Plott., 1764, Phil. trans., vol. XIT, pl. 3, f. 8. B. tripartitus, Schloth., 1820, Petref., p. 48, n° 6. Belemnites elongatus, Miller , 1823, Trans. géol. Soc., pl. 7, f. 6-7. B, aduncatus, Miller, 1823, pl. 8,f. 6. (Déformation. ) B, tripartitus, Miller, 1823, p. 66, pl. 8,f. 10-13. (Extrémité. ) Idem, Blainv., 1827, Bélemn., p. 82, n°21, pl. 4, f. 4. B. trisulcatus, Blainv., 1827, Bélemn., p. 83, n° 22, pl. 5,f. 13. (Extrémité.) . ovatus , Blainv., 1827, Bélemn., p. 88, n° 27, pl. 3,f. 4? . aduncatus , 1827, Bélemn., pl. 2, f. 6, p. 77,n° 17; pl. 8, f. 6-11. . elongatus, Blainv., 1827, Bélemn., p. 95, n° 34. pl. 4,f. 6. . unisulcatus, Blainv., 1827 , Bélemn., p. 81, pl. 5,f. 21. (Jun.) elongatus, Sow., 1829, Min. conch., VI, p. 178. . compressus , Phill., 1829, York, pl. 12, f. 21? . trifidus, Voltz, 1830, Bélemn., p. 62, n°15, pl 7, Rae . trisulcatus, Hartm., Zieten, 1830, pl. 24, f. 8. . oxyconus, Hel., Zieten ,1830 , Wurt., pl. 21, f. 5, p. 27. . elongatus , Zieten, 1830, Wurt., p. 28, pl. 22, f. 6. . unisulcatus, Desh., 1830, Encycl. méth., IT, p. 129, n° 13. subula, Desh., 1830, Encycl. méth., IT, p. 130, n° 17. ovatus , Desh., 1830 , Encycl. iméth., II, p. 131, n° 20. unisulcatus , Hartm., 1830, Zieten, Wurt., p. 31, tab. xxIV, f.-1. tripartitus, Hartm., 1830, Wurt, p. 17. . trisulcatus, Hartm., 1830, Wurt., p. 17. . elongatus , Hartm., 1830, Wurt., p. 16. . unisulcatus, Hartm., 1830, Wurt., p. 17. compressus, Voltz, 1830, Bélemn., p. 53, pl. 11, f. n° 2. tripartitus, Keferst., 1834, p. 428, n° 104. trisulcatus, Keferst., 1834 , p. 428, n° 105. . trifidus , Keferst., 1834, p. 428, n° 403. . elongatus, Keferst., 1834, p. 435, n° 39. . aduncatus, Keferst., 1834 , p. 424, n° 8. . unisulcatus, Keferst., 1834, p. 429, n° 112. . oxyconus, Keferst., p. 427, n° 67., . tripartitus, Rœm., 1836, Ool. . trisulcatus, Rœm., 1836, Ool., p. 172, n° 20. . elongatus, Rœm., 1836, Ool., p. 169. B. oxyconus, Rœm., 1836, Ool., p. 175. B. ornithocephalus , Theodori, Rœm., 1836, Nord. ool., p. 169, n° 14? B. compressus, Rœm., 1836, idem, p. 171, n° 19. B. compressus, d'Orb., 1842, Paléont. franc., ter. jur., pl 6179318 B. elongatus, d’Orb. 1842, Paléont. franc., Terr. jur., F6 PO ne tpIE rs; fig. 6-11. t B. unisulcatus , d'Orb., 1842, idem, I,p. 88, n° 7, pl. 8, f. 1-5. B. elongatus, Matheron, 1842, Catal., p. 258, n° 277. HELENE EDR EEE SR ENE EEE ES 502 CÉPHALOPODES. B. compressus, Matheron, 1842, Catal., p. 258, n° 278. B. trifidus, Morris, 1843, Brit. foss., p. 178. B. elongatus, Morris, 1843, Brit. foss., p. 177. B. tripartitus, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 45, pl. 46. Idem, d'Orb., 1846, Terr. jur., Suppl., pl. 2. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., Bélemn,, n° 14, pl. 37, f. 6-9. B. (Jun.) testà elongatä, gracili, compressé, posticè atte- nuato-acutà, subtüs unisulcatä; aperturà, compressé (Adul.), test conic@, compressé, posticè acuminatà, trisulcatà , anticè dilatatà, apertur ovali compressé ; alveolo, angulo, 22-25. Dim. Longueur, 440 mill.; grand diamètre, 26 mill. (Jeune femelle.) Rostre allongé, un peu quadrangulaire, élargi en avant, puis presque égal jusqu'au quart postérieur, où il s’'amincit et se termine en une pointe aiguë, effilée. De la pointe part, au côté inférieur, un sillon assez marqué qui s'é- tend et se perd avant ou après la moitié de la longueur de l’en- semble, On remarque, de plus, à la pointe, deux autres petits sillons latéraux peu prononcés qui, presque effacés, se conti- nuent jusqu'à la partie antérieure. C'est alors le Z. unisul- catus, Blainv. : (Jeune mâle.) Rostre très-allongé, fortement comprimé dans son ensemble, égal au milieu, élargi en avant, très-atténué et très-aigu en arrière. La pointe, souvent striée longitudinale- ment, est ornée, en dessous, d'un sillon assez profond, qui s’ef- face vers le cinquième inférieur de la longueur ; 1l y a, de plus, sur les côtés, un très-léger sillon beaucoup moins prolongé que le premier. Cavité alvéolaire occupant moins du tiers supérieur; son angle est 22 et 25 degrés environ. Elle s'incline tellement vers la partie ventrale, que le centre de son sommet correspond presque au tiers du diamètre. Son alvéole est quelquefois énorme en dehors du rostre. L'adulte conserve, suivant les sexes, la forme allongée où obtuse des jeunes; mais a toujours trois sillons prononcés à l'extrémité du rotre. Rapp. et diff. Cette espèce, propre à une couche différente du Æ. niger, s'en distingue par trois sillons apiciaux au lieu G. BELEMNITES. 503 de deux, par sa forme conique, comprimée et surtout par son jeune âge, très-distinct, toujours pourvu d’un sillon ventral à l'extrémité. Loc. Lias supérieur : Brullon, Asnières, Chevillé (Sarthe), M. Marçais et moi; Thouars, Niort, Saint-Maixant (Deux- Sèvres), MM. de Vieilbanc, Baugier et moi; Saint-Quintin (Isère), M, Gras; Amayé-sur-Orne, Subles, Croiselles (Calva- dos), M. Tesson et moi; Nancy (Meurthe), M. Guibal; Chevi- ony, Mussy, Semur (Côte-d'Or), M. Nodot et moi; Vassy, Aval- lon (Yonne), MM. Moreau, de Charmasse et moi; Lyon (Rhône), M. Terver; Fontenay (Vendée), moi; Gundershoffen (Bas-Rhin), M. Voltz; Wast, Mont-de-Lans (Isère), M. Gras; Metz (Moselle), M. Hollandre; Saint-Rambert (Aïn), M. Sauvanau; Aix (Bou- ches-du-Rhône), M. Coynard; Saint-Amand (Cher), M. Maü- genest et moi; Montmédy (Meuse), M. Raulin; Milhau (Avey- ron), moi; entre Bonneneuve et Nouvelle, Tuchan (Aude), M. Brown et moi; près de Langres (Haute-Marne), M. Babeau ; Pinperdu et Montservant, près de Salins, Maynal, près Lons-le- Saulnier (Jura), M. Marcou; Maure, près de Besançon (Doubs), M. Marcou ; Hœnengen, Mezingen, Boll {(Wurtemberg), Mis- telgau (Franconie), Lyme-Regis; Graham , Yorkshire (An- oleterre); Erschwyl, canton de Soleure, M. Gressly ; Alpes- Bernoises, dans le schiste, M. Agassiz. Les différents âges et les difformités de cette espèce l'ont fait inscrire sous dix noms différents. De ces noms, celui de Tripar- titus étant le plus ancien, et caractérisant parfaitement l'espèce, je n'ai pas balancé à le lui restituer. Sa nouvelle synonymie, ainsi que ses caractères, prouve- ront que je l'ai considérée aujourd’hui sous un nouveau point de vue bien différent de celui sous lequel je l'avais envisagée eni842, faute de renseignements. Eæpl. des fig. PI. 37; fig. 6, individu entier, vu en des- sous ; fig. 7, le même, vu sur le côté; fig. 8, coupe à l’extré- mité supérieure du rostre; fig. 9, coupe à l'extrémité inférieure du rostre. 50% j CÉPHALOPODES, Espèces de l'oalite inférieure, ou de l'étage Bajocien, N° 15. BELEMNITES GIGANTEUS , Schlotheim. Klein , 1751 , Descrip., tab., 1. IX, f. 314. Bourguet, 1742, Trait. des Pétrif., pl, 45, f. 576. Knorr, Mon., vol., IIT, IV, f. 3c4. Parkinson, 1811, Org. rem., IT, p. 126, 128, pl. 8, f. 8. Belemnites giganteus, Schloth., 1813, Min. Taschenh., VII, p. 70. Idem , Schloth., 1820, Petref., p. 45, n° 1. B. ellipticus, Miller, 1823, Trans. of the geol., v. II, pl. 8, f. 14-17. B. abbreviatus, Miller , 1823, Trans. geol. Soc. of London, IT, p. 59, pl. 8, f. 9, 40 (jeune). B. compressus, Blainv., 1827, Bélemn., p. 84 , n° 24, pl. 9. B. abbreviatus, Blainv., 1827, Bélemn., p. 91, n° 31, pl. 4,f. 5. B. ellipticus , Blainv., 1827, Bélemn., p. 102, n° 44. B. quinquesulcatus, Blainv., 1827, Bél., p. 83, n° 22, pl. 2, f. 8. (Jun. fem.) B. gladius, Blainv., 1827, Bélemn., n. 86, n° 25, pl. 2, f. 10; Dict. des Sc. nat., fig. 10. B. gigas, Blainv., 1827, Bélemn., p. 91, n° 32, pl. 5, f. 20. Excl., pl. 8, f. 9, B. compressus, Sowerby, 1828, Min. conch., t. VI, pl. 590, f. 4, p. 182. B. abbreviatus, Sowerb., 1828, Min. conch., VI, p. 179, pl. 590, f. 2, 3, (Excl., f. 9.) B. quinquesulcatus, Phill., 1829, Yorcksh., pl. 9, f. 38. B. gladius, Deshayes, 1830, Encycl., p. 136, n° 18. B. compressus, Desh., 1830, Encycl., IT, p. 129, n° 15. B. aalensis. Voltz , 1830, Mém., p. 60, pl. 4 etpl. 7,1, f, 7. B. longus, Noltz, 1830, Mém., pl. 58, n° 13, pl. 5, f. 1. B. aalensis, Zieten, 1830, Wurtemb., pl. 19, p. 25, tab. xxIv, f. 6, B, quinquesulcatus, Zieten, 1830, Wurt., pl. 20, f. 3, pl. 26. B. grandis, Schubl., 1830. Zieten, Wurt., pl. 20, f. 1, p. 26. B. acuminatus, Schubl., Zieten, 1830, Wurt., pl. 20, f. 5, p. 26? B. bipartitus, Hartmann, Zieten, 1830, Wurt., pl 14, f. 7, p. 32? (Non bi- partitus Blainv., 1827.) B. bicanaliculatus, Hartm., Zieten, Wurt., 1830 , pl. 24, f. 9, p. 32? (Non Blainv., 1827.) . compressus, Zieten, 1830, Wurt., p. 26, tab. xx, f, 2, . quinquecanaliculatus , Hartm., 1830, Zieten, Wurt., p. 32, tab. xx1v, f. 12, . Milleri, Desh., 1830, Encycl., IT, p. 129. . gladius, Desh., 1830, Encycl., IT, p. 130, n° 18? . giganteus, Hartm., 1830, Wurt., p. 16. . compressus, Hartm., 1830, Wurt., p. 16. . quinquesulcatus , Hartm., 1830, p. 17. . bipartitus, Hartm., 1830, p. 16. . bicanaliculatus, Hartm., 1830, p. 15. . bicanaliculatus , Keferst., 1834, p. 424, n° 17. . aalensis, Keferst., 1834, Die nat., p. 423, n° 1. D SNS = SE > & E à G. BELEMNITES, 505 B. abbreviatus, Kefcrst., 1834, p. 424, n° 2. B. ‘giganteus , Keferst., 1834, p. 426, n° 46. B. ellipticus, Keferst., 1834, p. 425, n° 38. B. acuminatus, Keferst., 1834, p. 424, n° 5. B. compressus, Keferst, 1834, p. 426, n° 29. B, quinquesulcatus, Keferst., 1834, p. 427, n° 81, B. quinquecanaliculatus, Keferst., 1834, p. 427, n° 81. gladius, Keferst., p. 426, n° 84. longus, Keferst., p. 426, n° 59. . grandis, Keferst., p. 426, n° 48. . bipartitus, Keferst., p. 424, n° 18. giganteus , Rœmer, 1836, p. 174. gladius, Rœmer, 1836, p. 174. . aalensis, Rœmer, 1836, p, 174, n° 24, longus, Rœmer, 1836, p. 174. . grandis, Rœmer, 1836, p. 174. acuminatus, Rœmer, 1836, p. 175. quinquesulcatus, Rœmer, 1836, p. 173, n° 22. . ellipticus, Rœmer, 1836, p. 174. . anomalus, Rœmer, 1836, p. 173, n° 23? . giganteus , d'Orb., 1842, Paléont. franc., Ter. jur., t. I, p. 112, pl. 14, 15, . aalensis, Morris, 1843, Brit. foss., p. 177. . ellipticus, Morris , 1843 , Brit. foss., p. 177. . quinquesulcatus , Morris, 1843, Brit. foss., p. 477. B. giganteus, d’Orb., 1846 , Paléont. univ., pl. 47, 48. Idem , ©'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., n° 15. HN RSR ERSERES EE & 5 & & B. testd elongatd, compressé, acuminatà vel subinflatà, posticè acuminatd, lateraliter sulcatà ; anticè dilatatà ; aper- turd ovalh ; alveolo, angulo 20-25°. Dim. Longueur (individu court), 310 mill.; grand diamè- tre, 47 mill.; longueur (individu allongé), #00 mill. Rostre variable, plus ou moins allongé, entièrement coni- que ou renflé, près de son extrémité, toujours comprimé. Il est marqué, à son extrémité, de chaque côté, d'un ou deux sillons d'autant plus prolongés que l'individu est plus effilé. Les plus profonds de ces sillons sont à la partie dorsale; quel- quefois il n'y en a qu’un, tandis que sur d'autres individus il y en à cinq ou beaucoup plus, et la tranche devient alors comme ridée. Quelques-uns sont presque lisses. Cavité alvéolaire, de 20 et 25°, dans son angle d'ouverture; elle s'incline beau- coup du côté ventral. 506 CÉPHALOPODES. Obs. Cette espèce est une des plus variables dans son allon- gement, tout en conservant, du reste, les autres caractères de compression et surtout des sillons latéraux de l'extrémité. On a généralement remarqué que, dans chaque localité, où se trou- vent les échantillons très-allongés, se rencontrent aussi les in- dividus raccourcis, et l'on a fait de ces derniers des espèces différentes. En reconnaissant la grande disparité de longueur respective de l’osselet des mâles d'avec celui des femelles, chez les Loligo vulgaris et subulata, 11 est impossible de ne pas croire que cette différence de l'allongement, quand d’ailleurs tous les autres caractères sont uniformes, ne tienne au sexe des animaux qui les ont formés. De plus, comme cette différence dans l'allongement se retrouve chez toutes les espèces de Bé- lemnites, on ne doit y attacher que l'importance qu’elle mérite. Ces considérations m'amènent à réunir en une seule beaucoup des espèces des auteurs, qui ne sont que de simples variétés de sexe et d'âge. Les rostres des femelles sont les plus courts; ils ont servi à l'établissement des B. quinquesulcatus, gigas, aa- lensis, ete., tandis que tous les autres ont appartenu à des males. Rapp. et diff. Par sa forme ovale sans sillon ventral, cette espèce se distingue de toutes les Bélemnites de L'oolite infé- rieure. Les sillons latéraux de son extrémité, qui laissent par- tout des traces sur la tranche, la font différer des autres Bé- lemnites ovales. C'est, du reste, la plus grande des espèces connues. Loc. Oolite inférieure, Bayeux, Moutiers (Calvados), M. Tes- son et moi; Saint-Maixant (Deux-Sèvres), M. Garan et moi; Foulain, près de Chaumont (Haute-Marne), M. Royer; près de la grande Chartreuse (Isère), M. Millet; près de Théancourt, Longevy, Génevaux (Moselle), MM. Hollandre, Joba et Jean- not; Saint-Rambert (Ain), M. Sauvanau; Don (Ardennes), Montmédy (Meuse), M. Raulin; près de Mamers (Sarthe), M. Chauvin et moi; Geraise, près de Salins (Jura), M. Marcou; Whitenab, Dundry, Sommerset (Angleterre); Stinsenberg, G; BELEMNITES. 507 Gruibingen, Aalen, Dettingen, Attenstadt (Wurtemberg); Gol- denthal, canton de Soleure, M. Gressly. Hist. C'est certainement de cette espèce que parle Schlo- theim, sous le nom de giganteus; et c’est, en effet, la plus grande de toutes, je propose de lui conserver cette dénomi- nation qui, du reste, est la plus ancienne. En 1823, M. Miller a décrit un individu allongé sous le nom d’ellipticus, et un échantillon femelle sous celui d'abbreviatus; des échantil- lons d'Angleterre m'en ont donné la certitude. En 4827, M. Blainville, de plus du B.ellipticus de Miller, applique à la même espèce, lorsqu'elle est allongée, la dénomination de gla- dius; lorsqu'elle est courte, celles de quinquesulcatus, d'ab- breviatus, de gigas. Sowerby l'appelle compressus, abbrevia- tus. Trois ans après, M. Voltz, à son tour, ne paraît pas avoir comparé ses échantillons à ceux qui étaient déjà décrits, puis- qu'il appelle aalensis et longus, deux variétés de l'espèce qui m'occupe. La même année, M. Zieten, tout en oubliant égale- ment les auteurs antérieurs, emprunte à M. Voltz la détermi- nation d’aalensis, et publie, de plus, comme Bélemnites dis- tinctes, la variété allongée, sous les noms de grandis et d’acu- minatus, la variété courte sous celui de quinquesulcatus, un tronçon supérieur sous celui de bipartitus, déjà employé, de- puis 4827, par M. de Blainville, et sous ceux de bicanalicula- tus, de quinque canaliculatus, Hartmann. Pour M. Rœmer, il adopte, dans son ouvrage d'aillears si intéressant, toutes les déterminations antérieures des différents auteurs; il cite, dès lors, les B. giganteus, gladius, aalensis , longus , grandis, acuminatus, quinquesulcatus et ellipticus. Si l'on suivait longtemps une telle marche, les noms se multiplieraient à l'infini, et, dans les catalogues des géologues, on pourrait ar- river, en les citant tous, à quintupler le nombre réel des es- pèces. Pour me résumer, je pense : 4° que le nom de giganteus, doit être comme plus ancien, conservé à l'espèce; 2° que les B. elhipticus, gladius, grandis, acuminatus, sont des indi- vidus mâles; 3° que les B. quinquesulcatus, aalensis, longus, 508 CÉPHALOPODES. gigas, soni des individus femelles; 4° que le B. bipartitus est une extrémité inférieure. Cette espèce aurait eu, jusqu à pré- sent, quinze noms spécifiques. N° 16. BELEMNITES SULCATUS, Miller. PI. 37, fig. 10-44. Plott., Hist. of Oxford, t. II, f. 6. Belemnites sulcatus, Miller, 1823, Trans. of the geol. Soc., t. II, pl. 8, IS; Up: 50; B. apiciconus , Blainv., 1827, Bélemn., p. 69, pl. 2, f. 2, B. sulcatus, Keferst., 1834, p. 428, n° 98. B. apiciconus, Keferst., 1834 p. 424, n° 13, a. B. sulcatus, d'Orb., 1842, Païléont. franc., Ter. jur., t I, p. 105, pl. 42, fig. 1-8. Idem, Morris, 1843 , Brit. foss., p. 117. Idem, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 49, f. 1-8. Idem, d’Orb., Moll. viv. et foss., Bélemn., n° 16, pl. 37, f. 10-14. B. testà elongatd, anticè compressä, posticè depressd, œquali, apice obtuso-mucronatà,subtüs sulcatà : sulco posticè evanescente; aperturd compressd ; alveolo, angulo18°, 48° à. Dim. Longueur, 400 mill. ; grand diamètre, 44 mill. Postre allongé, presque égal sur sa longueur, acuminé seu- lement en arrière, où il est pourvu d’une pointe mucronée; il est comprimé en avant, fortement déprimé en arrière ; pourvu, sur sa longueur, en dessous, d'un profond sillon qui commence en avant, va en s'élargissant jusqu à l'instant où le rostre s'a- mincit en arrière, et alors se perd tout-à-fait, sans se continuer jusqu'à la pointe. Tranche comprimée en avant, fortement dé- primée en arrière, cavité alvéolaire occupant plus du tiers de la longueur, un peu inclinée en bas, et dont l'angle est de 48° à 1822. Les jeunes paraissent avoir été plus allongés et moins déprimés que les adultes. Certains individus sont infiniment plus allongés que les autres et me paraissent avoir appartenu à des mâles. Rapp. et diff. — Très-voisine des B. canaliculatus et uni- canaliculatus, cette espèce se distingue de la première par son canal interrompu en arrière, par sa partie antérieure comprimée, puis par l'angle de son alvéole. Elle diffère de la seconde par G. BELEMNITES. 309 sa dépression postérieure, par sa forme obtuse et par son sillon interrompu en arrière. Loc. Oolite inférieure : Saint-Vigor et aux Moutiers (Calva- dos), MM. Tesson, Deslongchamps etmoi; Saint-Maixant (Deux- Sèvres), M. Garan et moi; Pissotte, près de Fontenay (Ven- dée), moi; environs de Metz (Moselle) , M. Joba; près Saint- Amand (Cher), M. de Valdan; Dundrvy, Somerset (Angleterre). Hist. Décrite et figurée, dès 1823, par Miller sous le nom de sulcatus. Quatre ans après, M. de Blainville a changé cette dé- nomination en celle d'apiciconus. Je reviens au premier nom. Expl. des fig. PL. 37, fig. 40, individu vu en dessous ; fig. 11, le même, vu de côté; fig. 42, coupe à la partie supérieure ; fig. 42, coupe au tiers inférieur : fig. 13, coupe à l'extrémité inférieur. De ma collection. N° 17. BELEMNITES UNICANALICULATUS , Hartmann. Belemnites acutus, Blainv., 1827 , Bélemn., p.69, pl. 2, f. 3. (Non acutus, Miller, 1823.) Dict. des Sc. nat., f. 4. B. Blainvillei, NVoltz, 1830, Bélemn., p. 37, n° 2, pl. 1, f. 9. (Non Blainv. Catullo, 1829. ) . acutus, Deshayes, 1830, Encycl., p. 176, n° 26. . acutus, Zieten, 1830, Wurt., p. 26, tab. xx1, f. 1? . unicanaliculatus , Hartm., 1830 , Zieten Wurt., p. 32, tab. xxIV , f. 8. . Blainvillei, Desh., 1830, Encycl. méth., II, p. 127, n°10. . sulcatus , Munster. . acutus , Keferst., 1834, p. 424, n° 7. . unicanaliculatus , Keferst., 1834, p. 429 , n° 110. Blainvillei, Keferst., 1834, p. 424, n° 21. . Blainvillei, Rœmer, 1835, Ool., p. 176, n° 27. . acutus, Mich. et Potiez, 1838, Gal., 1 p. 21, n° 1. . Blainvillei, d’Orb.,1842, Paléont. franc., Terr. jur., t. 1, p. 107 , pl. 12, fig. 9-16. B. unicanaliculatus, &'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 49, f. 9-16; pl. 50, fig. 1-2, Idem, d'Orb., 1846, Paléont. franc., Terr. jur., Suppl., pl. 8, f. 1, 2. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., t. I, Bélemn., n° 17. B. testé elongatä, compressd, subconicä, posticè acumi- nato-obtusä, subtùs longitudinaliter sulcatà : sulco antice, posticèque interruplo ; aperturd compressd, ovalr ; alveolo, angulo 22°. & © © & & & à & & & & 510 CÉPHALOPODES. Dim. Adulte. Longueur, 120 mill.; grand diamètre, 15 mill. Rostre allongé, conique dans l’âge adulte, un peu renflé au tiers inférieur, chez les jeunes, comprimé sur toute salongueur, terminé par une pointe obtuse. Il est orné, en dessous, d’un sil- lon étroit, qui règne sur toute la longueur et s’efface en avant et en arrière d'une manière insensible, en s’évasant un peu. Tranche comprimée, ovale, non échancréeà la partieantérieure, échancrée ensuite, en dessous, par le sillon longitudinal. Ca- vité alvéolaire occupant moins du tiers de la longueur, sur la ligne médiane ; son angle est de 22°. Obs. Cette espèce est du nombre de celles qui changent de forme avec l'age. Jeune, elle est légèrement renflée, avant la pointe ; adulte, elle est conique. Il en résulte évidemment qu'à un âge déterminé, elle s’acumine beaucoup, en s accroissant plus vers la pointe que vers la partie supérieure, comme il ar- rive pour quelques autres espèces. Rapp. et diff. — Voisine par son sillon inférieur des B. sul- catus et canaliculatus, elle s'en distingue par sa compression générale, par son sillon interrompu en avant, puis par sa forme conique. Loc. Oolite inférieure; Moutiers et Saint-Vigor (Calvados), M. Tesson et moi; Fontenay (Vendée), moi; Niort, Saint- Maixant (Deux-Sèvres), M. Baugier et moi. Hist. M. de Blainville l’a figurée le premier, en 1827, sous le nom d'Acutus, déja employé, en 1823, par Miller pour une autre espèce. Décrite ensuite, en 4836, par M. Voltz, sous la dénomination de Blainvillei, je ne la lui conserve pas parce qu'elle est appliquée, en 1829, par M. Catullo, à une autre espèce. Je suis obligé de prendre dès lors le troisième nom donné. N° 18. BELEMNITES CANALICULATUS, Schloth. Belemnites canaliculatus, Schloth., 1820, Petref,, p. 49, n° 9. B. canaliculatus , Hartm., 1830, Wurt., p. 16. Idem, Keferst., 1834, Dict., p. 425, n° 96. Idem, Zieten, 1530, Wurt,, t, 21, f. 8 G. BELEMNITES. 511 Idem, Ræœmer, 1835, p. 176, n° 26. Idem, d’Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t. I, p. 109, pl. 13, f. 1-5. Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 51 ,f. 1-6. Idem, d’Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Belemn., n° 18. B. testé elongatd, depressä, cylindricd, posticè acuminato- obtusä ; subtüs, longitudinaliter sulcaté : sulco non inter- rupto,æqualiter impresso ; aperturd depressd, subtüs sinuatd; alveolo, angulo 25°. Dim. Longueur, 50 mill.; grand diamètre, 10 mill. Rostre médiocrement allongé, presque égal sur la longueur, néanmoins un peu conique, déprimé partout, surtout en avant, arrondi en dessus, marqué en dessous d'un sillon profond mé- dian, quis’étend, sans s'interrompre, de la partie antérieure à l'extrémité, qui en est partagée. L'extrémité inférieure est lé- gèrement acuminée et obtuse. Tranche déprimée en avant et en arrière, échancrée en dessous. Cavité alvéolaire, occupant plus du tiers de la longueur, un peu inclinée en bas. Son angle est de 25°. En suivant les lignes d’accroissement de À coupe lon- gitudinale, on acquiert la certitude que les jeunes individus étaient bien plus raccourcis que les adultes. Rapp. et diff. — Voisine principalement du B. sulcatus, Miller et unicanaliculatus, cette espèce se distingue de la première par son canal non interrompu vers la pointe et par la dépression de sa partie antérieure. Elle diffère de la seconde par sa forme obtuse et déprimée. Loc. Oolite inférieure : Stuifemberg (Wurtemberg); Niort (Deux-Sèvres); Fontenay (Vendée), M. Baugier et moi. N° 19. BELEMNITES BESSINUS, d'Orb. Belemnites hastatus, Deslongch., 1837, Mém. de la soc. Linn. de Norm., t. VI, p. 105, pl. 1,f. 4. (Non hastatus, Blainv. ) B. bessinus, d’'Orb. 1842, Paléont, franc., Terr, jur., t. I, p. 110. PI. 13, f. 7-13. B. Idem, d’Orb., 1846, Paléont, univ., pl. 51, f. 7-18. Idem, d’Orb., Moll. viv. et foss., I, Bélemn., n° 19. B. testà elongalä, anticè compressé, posticè depressä, sub- ts longitudinaliter sulcatä : sulco posticè interrupto ; aper- turd compressd, subtus sinuald ; alveolo , angulo 20°, 512 CÉPHALOPODES. Dim. Longueur, 100 mill.; grand diamètre, 43 mill. Rostre allongé, très-lisse, légèrement fusiforme, comprimé en avant, déprimé en arrière, arrondi en dessus et en dessous. Il part, près de la pointe, un double sillon d'abord peu sensible, qui continue jusqu à la partie la plus supérieure. L'extrémité postérieure est très-effilée, aiguë. La tranche, assez près de de l'extrémité en arrière, est déprimée, échancrée en dessous ; le centre en est très-excentrique en dessous ; à l'extrémité an- térieure, la tranche est comprimée, toujours échancrée en des- sous. Cavité alvéolaire, occupant un peu moins du tiers de la longueur totale; elle est un peu inclinée en bas; son angle est de 20 degrés. Le siphon est par rétrécissements obliques très- marqués. La première loge est cupuliforme, assez grande. J'ai vu un grand nombre d'échantillons de cette espèce; 1lsne mont offert, entre eux, aucune différence. Rapp. et diff. — Voisine du B. Fleuriausus, cette espèce s'en distingæe par sa forme moins allongée, par son sillon moins profond et par celui-ci se perdant en arrière. Loc. À la partie supérieure de l'oclite inférieure de Port- en-Bessin, de Sainte-Honorine (Calvados), moi; aux environs de Niort (Deux-Sèvres), M. Baugier et moi. Espèces de la grande &olite. ou étage Bathonien. N° 20. BELEMNITES FLEURIAUSUS, d’Orbigny. B. Fleuriausus, d'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., I, p. 111, pl. 13, fig. 14-18. B. Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 51, f. 14-18. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., 1, Bélemn., n° 20. ‘ B. testà elongatä, gracili, anticè compressé, altenuat, postice depressä, aculissimä, sublus longitudinaliter sulcatä: sulco posticè anticèque non interrupto ; aperturd compressd, alveolo ? Dim. Longueur totale, 80 mill.; grand diamètre, 5 mill. Rostre très-allongé, lisse, un peu fusiforme, comprimé en avant, déprimé en arrière, arrondi en dessus, marqué en des- sous d'un sillon profond, unique, non interrompu sur toute la G. BELEMNITES. 513 longueur, fortement acuminé en arrière et terminé par une pointe très-aiguë, déprimée. La tranche est très-peu déprimée en arrière et échancrée en dessous; elle est comprimée en avant. Cavité alvéolaire très-courte, occupant à peine le cinquième de la longueur ; sa pointe est un peu inférieure. Je n'ai pas pu en mesurer l'angle. Rapp. et diff. — Voisine du B. bessinus par sa forme fu- soïde, par son sillon inférieur, par sa compression antérieure, par sa dépression postérieure, cette espèce s'en distingue par son sillon non bifurqué et non interrompu en arrière. Elle est aussi infiniment plus grêle. Loc. Grande oolite, aux environs de Luçon (Vendée). Rare. Espèces de l'étage oxfordien inférieur, ou Æeliovien (Kelloway- rock )., zone de l’Æm2nonites coronatus. N° 21. BELEMNITES HASTATUS, Blainv. PI. 37, fig. 15-20. Bauhino, 1598, Hist, fontis, etc., p. 34. ‘ Luid, t. xxv, f. 1705. s Bourguet, 1742, Trait. des Pétrif., pl. 45, f, 374. Langius, pl. 37, f. 3. Journ. de Phys., fructidor an IX, pl. 1, f. D. E. Hibolithes hastatus, Montf., 1808, Conch. syst., p. 386. Porodragus restitutus, Montfort , 1808, Conch. syst., p. 390. B. fusiformis, Parkinson, 1811, Org. rem.,t. IIT, p. 122 ,pl. 8, f. 13. B. lanceolatus , Schloth., 1813, Taschenb.,t. VII, p. 111. ( Non lanceolatus, Sow.. 1829. ) Idem , Schloth., 1820, Petref., p. 49, n° 8. B. fusiformis, Young. et Birds., 1822, Yorksh., pl, 14, f. 2. B. fusiformis, Miller, 1823, Trans. of the geol., v. Il, pl. 7, f. 22, p. 61, 13 CALUESS EG 7 2 B. hastatus, Blainv., 1827, Bélemn., p. 71, n° 12, pl. 1,f. 43 pl 2, f. 4; pl 5,1. 3. Dict.'des Sc. -hat., f.5: B. semi-hastatus , Blainv., 1827, Bélemn., p. 72, n° 13, pl. 2, f. 5; pl 5, he 4,022 B. fusiformis, Blainv., 1827 , Bélemn., p. 74, n° 14. B. gracilis, Raspail, 1829, Ann. des Sc. d’observ., pl. 5, f. 17,18. B. hastatus, Raspail, 1829, Ann. des Sc. d’observ., pl. 8, f. 91. B. ferruginosus , Voltz, 1830 , Mém., pl. 1,f. 8, p. 36,n° . Actinocamax fusiformis, Volz, 1830, Mém., pl.1, f. 6, p. 34. B. semi-hastatus, Zieten ,1830, Wurt., p. 22, pl. 22, f. 4. Actinocamax lanceolatus, Hartm., 1830, Zieten, t. XXV, f, 3. B, hastatus, Desh., 1830, Encycl., p. 127, n° 9. MOLLUSQUES T, 1. 33 2 = CEÉPHALOPODES. . semi-sulcatus, Munster, 1830, Bélemn., p. 7, tab, 4, f. 4,8, 15. . pusillus, Munster, 1830, Bélemn., p. 8, tab. t, f. 9-10. (Jun.) . deformis, Munster, 1830, Bélemn., p. 8, tab. 1, f. 11, (Déformée. ) . hastatus, Hartm., 1830, Wurt., p. 16. . fusiformis, Hartm., 1830, Wurt., p. 16. . semi-hastatus, Hartm., 1830 , Wurt., p. 17. . hastatus, Keferst., 1834, p. 426, n° 50. . fusiformis, Keferst., 1834, p. 426, n° 43. . semi-hastatus , Keferst., 1834, p. 428, n° 88. semi-sulcatus , Keferst., 1834, p. 428, n° 87. . ferruginosus, Keferst., 1834, p. 425, n° 41. pusillus, Keferst., 1834, p. 427, n° 74. . deformis, Keferst., 1834, p. 427, n° 34. . [usiformis, Rœmer, 1836, p. 176, n° 26 . semi-hastatus, Rœmer, 1836, p. 175, n° 25. suh-hastatus, Rœmer, 1836, p. 177, n° 29. . pusillus, Rœmer, 1836, p. 177. . plano-hastatus, Rœmer, 1836, Nord ool., p. 177, n° 30, pl. 12, f, 2. . semi-hastatus , Pusch, 1837, Polens, Paléont., p. 162, n° G. . lanceolatus, Pusch, 1837, Polens, Paleont., p. 162, n° 2. . fusiformis, Pusch, 1837, Polens, Paleont., p. 162, n° 3. . hastatus, Deslongchamps, 1837, Mém. de la soc. Linn., p. 38, pl. 1, £. 4-5. . fusoides, Potiez et Mich., 1838, Gall. I, p. 22, n° 5. B. hastatus, @’Orb., 1842, Paléont. franc., Terr, jur., t. I, p. 121, n° 27, pl. 18 et pl. 19. Idem, Matheron, 1842, Cat., p. 258, n° 279. B. fusiformis, Morris, 1843 Brit. foss., p. 177. B. gracil.s, Morris, 1843, Brit. foss., p. 177. B. hastatus, d'Orb., 1845, Paléont. du voy. de M. Homm. de Hell, IT, p. 420, n, 1. Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 52, 53. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., n° 21, pl. 37, f. 15-20. B. testé elongatd, gracili, fusifornu, anticè dilatatä, com- pressé, posticé inflatà, depressä, acutè mucronatà ; subtüs sul- catà ; sulco posticè evanescenii, interrupto ; aperturd subro- tundd ; alveolo, angulo 11-18°. Dim. Longueur d’un vieil individu, 250 mill.; grand dia- mètre à la partie renflée, 23 mill. ; grand diamètre moyen, 13 mul. Rostre très-allongé, fusiforme, grêle, fortement dilaté à son extrémité supérieure, par la saillie de l’alvéole, rétrécie et com- primée vers la base de celui-ci; de là s'élargissant peu à peu jusqu'aux deux tiers inférieurs, où il est déprimé et renflé, RRRREEEREREEE HER E EE EEE Et G. BELEMNITES. 519 puis s’atténuant vers l'extrémité inférieure, terminée par une pointe légèrement mucronée. Vers le tiers ou les deux cin- quièmes inférieurs, naît en dessous un sillon profond qui se continue jusque sur l’alvéole. Dans les individus bien conser- vés, On remarque, sur les côtés, à la partie renflée, une im- pression longitudinale assez large, pourvue de deux sillons lon- _gitudinaux qui s’écartent et se perdent vers l'endroit où com - mence le sillon inférieur. Ouverture supérieure presque ronde. Coupe à la moitié de l'alvéole, fortement comprimée, dépri- mée en arrière. Cavité alvéolaire très-longue, him che en avant, sous un angle qui varie de 44° à 48°. Les cloi- sons sont très-écartées, et la première, bulliforme, est très- marquée. Obs. Très-jeune, cette espèce est, près du roMesant, beau- coup plus déprimée que les adultes ; elle est si grêle, que les ruptures doivent être très-fréquentes, près de l’alvéole, ce qui détermine les actinocamax des auteurs. Adulte, elle varie par le plus ou le moins d’allongement de l'ensemble, ce qui devait tenir aux sexes des individus. Les monstruosités de cette espèce sont nombreuses, et tiennent toutes à des déformations de l’ex- trémité postérieure du rostre, par suite de blessures. Dans cer- tains individus, cette partie devient arrondie, très-obtuse; d'autres fois, elle se contourne ou prend une forme très-irrégu- lière et caverneuse. j Rapp. et diff. — Cette magnifique espèce se distingue net- tement de toutes les autres par/sa forme lancéolée et par son sil- lon, interrompu près de l'extrémité. Loc. Etage oxfordien inférieur et moyen. Dans l'étage infé- rieur on le trouve aux Blaches, près de Castellane (Basses-Alpes), M. Duval; Moulsaon, près de Chaumont (Haute-Marne), M. Royer et moi; Pas-de-Jeux, Ouaron, près de Thouars (Deux-Sèvres) , M. de Vielbanc et moi; Pizieux, Marolles , Chauffour, Beaumont (Sarthe), M. Chauvin-Lalande ct mot; aux Vaches-Noires (Calvados), moi. Dans l'étage oxfordien moyen : Darois, Mussy, Marsannay- 516 CÉPHALOPODES. le-Bois (Côte-d'Or), M. Nodot; Châtel-Censois, Grigny et Elivay (Yonne), MM. Lallier et Cotteau; Ecrouves (Meurthe), MM. Delcourt et Guibal ; Niort, Saint-Maixant (Deux-Sèvres), MM. Garran, Baugier et moi; Saint-Rambert (Ain), M. Sau- vanau ; Dournon, près de Cernans (Jura), M. Marcou; Beuve, près de Besançon, Maiche, Rosureux, Russey (Doubs), MM. Chassy et Carteros; île Delle (Vendée), environs de Nantua (Aïn),M. Cabannet; Claps, commune de Vauvenargue (Bouches- du-Rhône), Rians (Var), MM. Coquand et Puzos; Waast et envi- rons de Marquise (Pas-de-Calais), M. du Souich; Meillan, près de Saint-Amand (Cher), Is-sur-Tille (Côte-d'Or), MM. Richard et Puzos ; Neuvisi (Ardennes), MM. Raulin, Bouvignier et moi; Ecommoy (Sarthe), moi; calcaire lithographique de Solenhoffen et de Papenheim (Bavière), M. Munster; Kobsel (Crimée), M. Hommaire ; Weymouth, Stonesfield, Oxon, Scarborough (Angleterre); Sierra-de-Mala-Cara, royaume de Valence (Espa- gne); Largere (Haut-Rhin), M. Gressly; chaîne du Jura suisse et français, M. Marcou; Nauffen, Dettingen (Wurtemberg), Frioigeli, près Baerschavyl, Gunsberg, canton de Soleure, Trimbash, près d'Olten, au Durrenberg, M. Muzinger; Saint Braix, Val de Laufon, Liesberg, canton Bernois ; Beberstem (Argovie), M. Gressly; Derschburca, Staffelegg, Mont-Ter- rible, près d'Aarau, Saint-Sulpice, canton de Neuchâtel, M. Borel. Hist. Il est peu d'espèces plus faciles à reconnaître que celle-ci ; aussi peut-on s'étonner du grand nombre de noms qu'elle a reçus des auteurs. Montfort l'a assez bien figurée dès 1808, sous les noms de Zlibolithes hastatus et Porodragus restitutus. Parkinson, en 48114 ,1a nomma Fusiformis; Schlot- heim, en 1813 et 4820, l’appela Lanceolatus, sans revenir, pour cette espèce, suivant son habitude, aux noms de Mont- fort. Lamarck, qui estimait peu Montfort, appliqua, en 1822, un cinquième nom à cette Bélemnite, en la désignant comme Fusoides. Pour M. de Blainville, il revint au nom spécifique de Montfort, en la plaçant dans le genre Bélemnite ; mais, con- G. BELEMNITES. 517 sidérant les jeunes comme d'espèce différente, il les appela Semi-hastatus, Fusiformis. C’est à tort qu'il rapporte à l’Has- tatus le Canaliculatus de Schlotheim. M. Raspail, au milieu de la multiplicité de noms qu'il donne à tous les échantillons de Bélemnites, applique à celle-ci ceux de Gracilis et d’Hastatus. Ordinairement juste dans ses observations, M. Voltz, en 1830, est encore venu compliquer la synonymie des Bélemnites, en introduisant deux dénominations nouvelles. Il appelle les indi- vidus adultes B.ferruginosus, et du jeune il fait son Actinoca- max fusiformis. La même année,M. Zieten donne le jeune sous le nom de Semi-hastatus ; le jeune non complet est son Acti- nocamax fusiformis. Pour son B. subhastatus, c’est une autre espèce. Le comte Munster, pourun jeune forme le B. pusillus, et pour un individu déformé le B. deformis. De ces noms, M. Rœ- mer en conserve seulement quatre. En résumé, cette Bélemnite a reçu seize noms spécifiques dis- üncts, ce qui, plus que tout.le reste, prouve le peu de progrès de la science, à l'égard des fossiles. De ces dénominations, la plus ancienne étant, sans contredit, celle d’'Hastatus, je la con- serve et renvoie les autres à la synonymie. Cette espèce caractéristique, s'il en fut jamais, des étages ox- fordiens, à été indiquée par M. de Blainville comme étant pro- pre au bleu-lias. Si M. de Blainville part de principes aussi justes pour critiquer la paléontologie, il est facile de concevoir à quels résultats il peut arriver. Expl. des fig. PI. 37, fig. 15, individu entier, vu en des- sous ; fig. 16, le même vu de côté; fig. 17, coupe à la partie moyenne de l’alvéole; fig. 18, coupe à la base de l’alvéole; fig. 19, coupe au tiers inférieur ; fig. 20, coupe de la pointe du rostre. N° 92. BELEMNITES LATESULCATUS. B. latesulcatus, d’Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 50, f. 3-8. Idem , d’Orb., 1846, Paléont. franc., Terr. jur. Suppl., pl.3,f. 3-8, Idem, 4Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., n° 22. B. testä elongat4, gracili, fusiformi, anticè attenuaté de- 518 CÉPHALOPODES. pressd, posticè depressä, acutà ; subtus longitudinaliter sul- catà, sulco non interupto ; apertur4 depressà. Dim. Longueur, 80 mill. Rostre très-allongé, fusiforme grêle et très-comprimé à son extrémité supérieure, élargi latéralement, mais encore très-dé- primé au tiers inférieur, et terminé en arrière par une pointe très-effilée. En dessous règne un profond et large sillon qui s’é- tend presque jusqu'à l'extrémité. On remarque, sur les côtés, une ligne impressionnée, peu droite, souvent double, Ouverture déprimée, ainsi que la coupe sur toute la longueur. Rapp. et diff. — Cette espèce, voisine, par sa forme lan- céolée et son sillon inférieur, du B. hastatus, s'en distingue par la dépression qui règne sur toute sa longueur, ainsi que par son sillon bien plus large, et continué bien plus près .de l'extré- mité postérieure du rostre. Elle paraît très-distincte. Loc. Elle appartient seulement aux couches inférieures de l'étage oxfordien ou Kelloway-rock, et n’a encore été rencon- trée que dans le Jura. À Mémont, à Fontenay (Doubs), MM. Car- teron et de Valdan; Clucy, Andelot, près de Salins (Jura), M. Marcou; Nauffen, Dettingen, Mont-Terrible, Haffelegg, près Aarau; Val de Laufon {0 ura Bernois), MM. hrs et Thurman. N° 23. BELEMNITES DUVALIANUS, (l'Orb. B. Duvalianus, d’'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t. I, p..127, n° 29. pl. 20, f. 6-10. Idem, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 54, f. 6, 7. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., n° 23. B.testà elongatä, gracili, subfusiforni, compressé, an- ticè attenuatd, posticè acuminatà, subtus sulcatä : sulco an- gusto, non interrupto, apertur4 ovali, compressé. Dim. Longueur présumée, 100 mill.; grand diamètre, 9 mill. Rostre très-allongé, grêle, fusiforme, comprimé partout, ré- tréci en avant, jusqu à l’alvéole; puis s’élargissant un peu de ce point Jusqu'en arrière, où il s’acumine de nouveau et se ter- mine par une pointe assez obtuse. De cette pointe part un sil- G, BELEMNITES, " 519 lon étroit qui occupe toute la région ventrale. Coupe comprimée et légèrement échancrée en dessus, dans toute sa longueur. Cavité alvéolaire inconnue. Rapp. et diff. — Par sa forme lancéolée, cette espèce se rapproche du B. hastatus, mais elle s’en distingue bien nette- ment par sa compression égale partout, et par son sillon pro- longé jusqu'à l'extrémité. Plus voisine, par sa compression, du B. Didayanus, elle en diffère encore par son sillon ventral non interrompu en arrière et par le manque de petits sillons latéraux. - Loc. Étage oxfordien inférieur, la Clape, près de Chaudon (Basses-Alpes), M. Duval. N° 24. BELEMNITES PUZOSIANUS, d'Orb. PI. 34. B. Puzosianus, d’Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t. I, p. 118. PI, 16, f. 1-6. B. Owenii, Pratt, 1844, Owen, Phil. trans., I, p. 65, pl. 1 à 6. B. Puzosianus, d’Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 35, pl. 50, f, 9; pl. 55, f. 1-6; pl. 56. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., no 24, pl. 34, Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. étrang., pl. 28, 31. Idem , Orb., Paléont. franc., Terr. jur., Suppl., pl. 3, f. 9. B. testé elongatä, cylindricd, compressé, posticè acumi- nalo-rectà, subtüs compresso-subbisulcatà ; aperturd com- pressä, subquadratà ; alveolo, angulo 16° +. Dim. Longueur, 180 mill., grand diamètre, 19 mill. Rostre lisse, [très-allongé, cylindrique et un peu comprimé sur sa longueur, très-droit, fortement acuminé en arrière et terminé par une pointe conique, souvent ridée en long. II part de la pointe en dessous un large sillon qui se perd vers le cin- quième de sa longueur. Ce sillon est d'abord circonscrit, de chaque côté, vers la pointe, par une forte dépression longitu- dinale; dépression qui ne tarde pas à disparaître. Ouverture un peu comprimée, légèrement quadrangulaire. Cavité alvéolaire occupant près du quart du rostre. Elle est un peu comprimée, ovale, inclinée en dessous. Ses angles sont 16° +. Jeune, cette espèce est très-allongée, grêle ; alors elle se rapproche beau- 520 CÉPHALOPODES. coup du B. elongatus. Son sillon est surtout très-marqué. M. Owen, dans un savant mémoire, a fait connaître l'animal presqu’entier de cette espèce, dans lequel on distingue le corps, les nageoires, la tête, les yeux, les bras pourvus de crochets, comme les Enoploteuthis, et surtout les rapports de longueur des diverses parties. On y distingue aussi le sac à encre, logé dans la partie supérieure du cône alvéolaire. Les nageoires sont arrondies en avant, et placées au-dessus de la moitié de l'ensemble. Rapp. et diff. — Très-allongée, comme les B. niger et tri- partitus, cette espèce s’en distingue par sa forme cylindrique, et surtout par le large sillon de son extrémité inférieure. En effet, les deux dernières manquent de sillon dans cette partie. Loc. Etage oxfordien inférieur et moyen: Vaches-Noires (Calvados), M. Puzos et moi; Waast, près de Colembert (Pas- de-Calais), M. Dusouich; Neuvisi (Ardennes), Danvillers (Meuse), M. Raulin et moi; à Christian-Malford, Wiltz (An- gleterre), M. Owen. Expl. des fig. — PI. 3, fig. 4, copie de la pl. 3 du mé- moire de M. Owen : c cône alvéolaire, d couches musculaires du corps, e nageoires, + bras armés, n sac à encre; fig. 2, co- pie de la planche 6 du mémoire de M. Owen. Les lettres c, d, à représentent les mêmes parties qu'à la fig. 4, & supposé, par M. Owen, être les bras tentaculaires, / les yeux, À fibres musculaire de la tête; fig. 3, un crochet grossi. N° 25. BELEMNITES EXCENTRALIS, Young. Belemnites excentralis, Young, 1822, Geol. of Yorksh., pl. 14, f, 4, 5. B. excentricus, Blainv., 1827, Bélemn., p. 00, n° 30, pl. 3, f. 8. B. excentricus, Keferst., 1834, p. 425, n° 40. B. excentricus, d'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t. I, p. 120, no 26, pieir; B. abbreviatus, Morris, 1843, Brit. Zool., p. 127 ( pars). B. excentralis, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 57. Idem, d'Orb., 1816, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., no 25. B. inæqualis, Rœmer, 1836, Nord. ool., p. 166, n° 5, tab, x1r, f. 1. B. lœvis, Rœm., 1836, Nord. ool., p. 165, n° 1. B. testà brevi, inflatà, lateraliter impressé, subtetragond, G. BELEMNITES. 591 posticè acuminato-incurvatà, anticè dilatatà ; aperturé sub- telragond ; alveolo, angulo 19°. Dim. Longueur, 95 mill.; grand diamètre, 24 mill. Rostre plus ou moins court, très-lisse, conique, renflé sur sa longueur, élargi en avant, légèrement arqué vers son extrémité, qui dès Lors est excentrique et incliné en dessous. Cette extré- mité est presque mucronée. À partir de ce point, se remarque de chaque côté un méplat très-prononcé, Il yen a un troisième à peine visible, près de la pointe en dessous. Coupe un peu té- tragone à la partie supérieure. Cavité alvéolaire occupant les deux tiers supérieurs de la longueur du rostre. Elle est ronde et fortement inclinée vers le ventre. Son angle est d'environ 19°. Jeune, elle est légèrement déprimée et marquée, sur les côtés, de doubles impressions linéaires ; adulte , elle est presque carrée , très-grande. Des individus, provenant sans doute de mâles, sont presque du double plus allongés que les autres. Rapp. et diff. — Cette espèce, est par sa forme raccourcie, irès-voisine du B. abbreviatus du lias supérieur et du B. Cor- nuelhanus du terrain néocomien ; mais ellese distingue du pre- mier par sa pointe excentrique et par ses méplats, l’autre étant entièrement lisse. Elle diffère du second par sa forme tétra- gone, et non pas déprimée, et par le manque de canal large sur la partie inférieure de l'extrémité inférieure. Plus voisine du B. Pusozianus, elle s'en distingue par son méplat latéral. Loc. Etage oxfordien inférieur, moyen et supérieur. Dans l'étage inférieur, on la trouve aux lieux suivants : Dives, Va- ches-Noires (Calvados). Etage moyen, aux environs de Marquise et de Waast (Pas-de-Calais), M. Dusouich; à Trouville, à Vil- lers (Calvados), par moi; près de Saint-Mihiel (Meuse), par moi; Saint-Maixant (Deux-Sèvres), par moi. Etage supérieur, dans les grés à Viller-Ville (Calvados), par moi; à Wagnon (Arden- nes), par moi. C'est sans doute à cette espèce qu'on doit rapporter la moitié du B. abbreviatus de M. Morris. 522 CÉPHALOPODES. N° 96. BELEMNITES ALTDORFENSIS, Blainv. B. Ielveticus, Defrance (dans sa coll.), Blainv., Bélemn., p. 68. B. altdorfensis, Blaïinv., 1827, Bél., p. 67, n° 9, pl. 2, f. 1. Idem, Desh., 1830, Encycl., 2, p. 126, n° 7. : Idem, Hartmann, 1830, Wart., p. 15 ? Idem. Keferst., 1834, p. 424, n° 10. Belemnites absolutus, Fischer, 1837, Oryct, du gouv. de Moscou, p. 173, pl. 49, fig. 2. B. Beaumontianus, d’Orb., Paléont. franc., Terr. jur., p. 118, pl. 16, fig. 7-11. B. absolutus, d'Orb., Murch. et Vern., Russia, 2, p. 421, n° 3, pl. 29, f. 1-9. B. altdorfensis, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 55, fig. 7-11 ; pl. 59, fig. 1-3. Idem, d’'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., 1, Bélemn., n° 26. Idem, d’Orb., Palécnt. étrang., pl. 33, f. 1-3. B. testà subelongatä, conic4, anticè posticèque depressä, longitudinaliter sulcatà, sulco anticè evanescentibus; aper- turd rotundo-depressà ; alveolo, angulo 20°. Dim. Longueur du rostre, 140 mill. Par rapport à la lon- gueur : diamètre supérieur, LÀ. Rostre allongé, un peu conique, lisse, plus large en avant que partout ailleurs, fortement acuminé en arrière, où il est terminé par une pointe allongée et aiguë. On remarque de cha- que côté un léger méplat assez étroit ; en dessous, il naît, à la pointe même, une petite rainure longitudinale qui s élargit en un large sillon, et se rétrécit , avant de s’effacer entièrement, vers la moitié de la longueur de l’alvéole. Ouverture déprimée, arrondie. Coupe partout semblable à celle de l'ouverture. Ligne apiciale très-excentrique, placée à l'extrémité de l'alvéole au 40 centième inférieur du diamètre, et devenant beaucoup plus excentrique encore en approchant de l'extrémité du rostre. Cavité alvéolaire ronde, un peu arquée vers le bas; son angle est.de 20°. Obs. Cette espèce varie peu suivant l'âge; seulement, au diamètre de 3 millimètres, elle est beaucoup plus allongée et lancéolée, tandis que chez les plus vieux individus elle est co- nique. | Rapp. et diff. — Comme je l'ai dit pour le B. volgensis , si tous les échantillons de cette espèce s'étaient rencontrés avec le B. altdorfensis, je les aurais réunis sous une même nom, en G, BELEMNITES. 598 prenant celles-ci pour un sexe différent de l'autre; mais il n'en est pas ainsi, puisque les deux formes paraissent être spé- ciales à leur localité. Les différences que j'ai remarquées sont les suivantes : le B. altdorfensis est toujours bien plus rac- courci à tous les âges, plus conique; l'angle de son alvéole est de 20° au lieu de 27°, sa ligne apiciale est moins excentrique à l'extrémité de l’alvéole, et beaucoup plus à la pointe du rostre. Hist. M. de Blainville a le premier en 1827 mentionné cette espèce sous le nom d'Altdorfensis. M. Fischer de Waldheim l’a décrite sous le nom de B. absolutus, en en donnant une fi- gure peu reconnaissable. N'ayant pas de points de comparaison, j'ai publié, en 1842, la même espèce sous le nom de Beau- montianus, mais l'étude que j'ai pu faire des échantillons en nature m'ayant donné la certitude de l'identité des espèces, J'abandonne la dénomination que j'ai imposée pour revenir à la dénomination la plus ancienne. Loc. Etage oxfordien inférieur, à Dives (Calvados), par moi ; Stonesfield (Angleterre), M. Agassiz; environs de Moscou (Russie), MM. Murchison et de Verneuil. C'est à tort que M. de Blainville, Bélemn.,p. 69, y rapporte le À, sulcatus, Miller, que, dans la même la page, 1l place en- core, comme synonyme de son B. apiciconus. N° 27. BELEMNITES GRANTIANUS, d'Orb., 4846. Belemnites canaliculatus, Grant., 1837, Trans., of the Geol. soc., 2° série, vol. V, pl. 23, f. 2, 3. (Non Schloth.) Belemnites Grantianus, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 58. Idem, d'Orb., 1846, Paléont, étrang., pl. 32. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., 1, Bélemn., n° 27. B. testà elongatà, cylindricä, compress, subtüs longitudi- naliter latè-sulcatà ; sulco excavalo; aperturd rotundato- compressd ; alveolo, angulo, 17°. Dim. Longueur, 400 mill.; grand diamètre, À. Rostre allongé, subeylindrique, égal sur toute sa longueur, assez brusquement acuminé en arrière, en une pointe obtuse. Très-lisse, il est légèrement comprimé, sur toute sa longueur ; à 524 CÉPHALOPODES. la pointe naît, en dessous, un sillon, d'abord étroit, puis élargi, très-profond, à bords carénés, sur tout le reste. Ouvertureronde comprimée, et les coupes sur toutes la longueur conservent cette même forme avec l’échancrure inférieure du sillon. Ligne apiciale, peu excentrique, droite, arquée seulement à l'extré- mité. Cavité alvéolaire ronde, très-droite, occupant souvent la moitié de la longueur du rostre. Obs. Jeune, elle est bien plus grèle, mais toujours comprimée et obtuse à son extrémité. Rapp. et diff. — Très-voisine, par sa forme et son sillon in- férieur, du B. Volgensis, cette espèce s’en distingue par son rostre comprimé sur toute sa longueur, par le manque de sail- lie longitudinale sur le côté, par sa pointe toujours plus ob- tuse, par son sillon bien plus large à l'extrémité supérieure, par son ouverture ronde comprimée, et enfin par sa ligne api- ciale presque centrale. Loc. Découverte dans la province de Cutch, Indes-Orien- tales, près de Charée, dans une couche que, d’après les au- tres fossiles, je crois pouvoir rapporter à l'étage kellovien. Hist. Cette espèce, que M. Grant regarde à tort, comme le B. canaliculatus , de Schlotheim, est très-voisine de mon B. Volgensis, mais doit former une nouvelle espèce bien ca- ractérisée que je dédie au savant qui en a parlé le premier. N° 28. BELEMNITES MAGNIFICUS , (l'Orb., 1844. Belemnites magnificus, d'Orb., 1846, Murch., Vern. et Keys., Russia, 2, Du125; n°7: Idem, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 59, fig. 4-8. Idem, &'Orb., 1846, Paléont. étrang., pl. 33, f. 4-8. Idem, Moll. viv. et foss., 1, Bélemn., n° 28. B. testé elongatà, cylindricä, depressé, acumäinatà ; subtüs complanalà, posticè angustè canaliculatà ; apertur4 subtetra- gond ; alveolo, 27 À. Dim. Longueur totale, 225 mill. Par rapport à la longueur : grand diamètre, 2. Rostre très-allongé, subeylindrique sur la moitié de sa lon- gueur, ensuite s'acuminant peu à peu vers l'extrémité qui est G. BELEMNITES. 525 très-allongée, ridée en long à la pointe, et de plus ornée en travers, sur les vieux individus, de rides ponctuées par lignes ondulées irrégulières. Il part de la pointe en dessous d'abord deux petits sillons étroits qui se rapprochent et forment, en se réunissant à peu de distance de la pointe, un seul sillon aussi large que les deux premiersensemble ; bientôt ce sillon s’élargit, s efface et se trouve remplacé, vers les parties supérieures, par un simple méplat. Il est à remarquer que, dès l’instant où le sillon s’élargit, la matière composante, d'aspect presque corné qu'elle conserve partout, devient blanche, peu serrée et s'ex- folie facilement. Ouverture subtétragone, plus large en dessous qu'en dessus. Ligne apiciale partout très-excentrique. Cavité alvéolaire courte, inclinée en dessous ; ses angles sont de 27° ;. Rapp. et diff. —Très-voisine du Belemnites Puzosianus d'Orb., par sa forme allongée, par les rides et par le sillon de sa pointe, cette magnifique espèce s’en distingue parsa coupe non comprimée en avant, par le méplat inférieur, par la dépression de son extrémité, par l’excentricité remarquable de sa ligne apiciale et par son alvéole, dont l'angle est de 27° au lieu de 46. Loc. Etage oxfordien inférieur, sur les bords du Volga, au- dessous de Kostroma (Russie), à Gorodichtché, près de Simbirsk et de Saragula, steppe des environs d'Orenbourg (Russie), M. de Verneuil. N° 29. BELEMNITES VOLGENSIS, d'Orbigny, 1844. Belemnites volgensis, d'Orb., 1844, Murch. et Vern., Russia, 2, p. 410, n° 1, pl. 28, fig. 1-14. Idem, d’'Orb., 1846. Pal. univ., pl. 60. Idem, d'Orb., Paléont. étrang., pl. 34. Idem, d'Orb., Moll. viv. et foss., 1, Bélemn., n° 29. B. testà elongatä, subfusiforna, anticè quadratä, posticè depressä, longitudinaliter latè sulcatà ; sulco excavato, con- tinuo ; aperturà quadratà ; alveolo, angulo 27°. Dim. Longueur du rostre, 441 mill. Par rapport à la lon- gueur : diamètre supérieur, 5. Rostre très-allongé, sub-fusiforme, très-légèrement rétréci 526 CÉPHALOPODES. en avant, cylindrique sur les deux tiers, puis fortement acu- miné en arrière, où il est terminé par une pointe aiguë, ridée en long; de chaque côté, on remarque une légère ligne saïl- Jante, à peine marquée, accompagnée en dessous d'une dépres- sion ; de ce même côté, on voit naître, à la pointe même, deux petites rainures longitudinales qui, à peu de distance, donnent naissance à un large sillon, s'élargissant d’abord sans se creuser, puis à la partie cylindrique, ce sillon est très-profond, à bords inclinés. Le sillon s’efface tout à fait près du bord de l'alvéole seulement. Ouverture un peu déprimée, carrée, à angles arrondis ; coupeà l'extrémité de l’alvéole, ayant la même forme, seulement elle est échancrée en dessous. Aux deux tiers inférieurs, la coupe est arrondie en dessus et sur les côtés ; elle est beaucoup plus déprimée et très-fort échancrée en dessous. Ligne apiciale très-excentrique , placée vers le sommet de l'al- véole au tiers inférieur du diamètre, et devenant centrale au sommet. Cavité alvéolaire ronde, légèrement arquée versle bas, occupant une très-petite partie de la longueur du rostre ; son angle est de 27°. Obs. À tous les âges, cette espèce conserve la même forme; seulement, au diamètre de 4 millimètres, elle est un peu plus allongée, son sillon inférieur est plus large, plus régulier, et la petite côte latérale plus saillante ; l'extrémité est alors lisse. Dans l’âge adulte, le sommet est moins aigu, ridé surtout en dessous. Les couches qui se déposent dans le sillon inférieur sont peu adhérentes, elles s’exfolient facilement et n'ont pas la contexture serrée des autres parties. Rapp. et diff. — Cette espèce, voisine du Belemnites alt- dorfensis par son sillon inférieur, s’en distingue par sa forme plus carrée aux parties antérieures, par sa pointe plus effilée et par une bien plus grande longueur dans toutes ses proportions. J'en ai sous les yeux vingt échantillons. S'ils avaient été ren- contrés dans le même lieu quele Belemnites altdorfensis, j'au- rais pu les considérer comme une variété de sexe de ce dernier; mais la présence du Z. Volgensis seulement sur le Volga, G. BELEMNITES. 527 tandis que le B. altdorfensis ne s'est montré que près de Mos- cou, m'ont donné la certitude que ces deux formes ne peuvent dépendre d'une même espèce. . Loc. MM. Marchison et de Verneuil l'ont recueillie dans les marnes de l'étage terrain oxfordien des bords du Volga, au- dessous de Kostroma ; elle y est très-commune. N° 30. BELEMNITES PANDERIANUS, d'Orb., 1844. Belemnites aalensis, Fisch., 1837, Oryct. du gouv. de Moscou, p. 173, pl 49, fig. 1 ? (Non aalensis, Voltz.) Belemnites excentricus, idem, 1843, Revue des foss. de Moscou, n° 5? (Non excentricus, Blainv.) B. Panderianus, d'Oxb., 1844, Murch. et Vern. Russia, p. 423, n° 6, pl. 30. Idem, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 61. Idem, d'Orb., 1846, Paléont. étrang., pl. 35. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., 1, Bélemn., n° 30. B. testä brevi, subconicd, lateraliter compressä ; posticè subtüs impressä, acuminalà ; aperturd compressé ; alveolo, angulo, 22°. Dim. Longueur du rostre, 440 mill. Par rapport à la lon- gueur : diamètre supérieur, 22. Rostre lisse, assez court, conique, élargi en avant, acuminé et droit en arrière, où son extrémité est très-effilée. On remar- que, de chaque côté, un fort méplat sur toute la longueur, et en dessous, près de l'extrémité seulement, un léger canal ou une simple dépression qui s’efface peu après. Ouverture comprimée; alvéole aplatie sur les côtés, coupée vers la moitié, comprimée comme la bouche. Ligne apiciale très-excentrique, placée au sommet de l'alvéole au 27 centième inférieur de la largeur, puis formant un arc dont la convexité est en dessous, en se rappro- chant, de plus en plus, du côté ventral jusqu'à affleurer presque le bord ver: l'extrémité. Cavité alvéolaire ronde, légèrement ar- quée sur la longueur, et occupant la moitié du rostre; son ex- trémité est fortement inclinée vers la région ventrale ; son an- gle est de 22°. Les cloisons des loges aériennes sont très-rap- prochées. Obs. Jeune, au diamètre de 7 mill., le rostre est proportion- nellement beaucoup plus allongé, sa ligne apiciale moins ex- 528 CÉPHALOPODES. centrique , et l'ensemble beaucoup plus grêle. Au diamètre de 4% mill., elle conserve absolument la même forme; au diamè- tre de 27 mill., l'ensemble est déjà infiniment plus court, et l'on retrouve l'intermédiaire ou le passage aux rostres adultes. Ceux-ci, au diamètre de 27 mill., sont courts, assez coniques, à extrémité aiguë prolongée. Il arrive alors quelquefois, sans doute par suite d’une blessure de l'animal, que les couches de parties calcaires qui doivent être partout réparties d’une manière régulière chez les individus placés en des conditions normales, commencent à ne plus se déposer d’une égale épaisseur; elles sont plus minces en dessus et même ne vont plus à l'extrémité en dessous ; dès lors, la forme de cette extrémité change , de- vient bossue en dessus, et finit par représenter de très-vieux individus, dont le diamètre est de 31 mill.; alors aussi, l’on voit toujours en dessous les couches en retraite, les unes sur les autres, l’état pathologique du derme de l'animal perdant de plus en plus ses propriétés secrétantes. Rapp. et diff. —Au premier aperçu, j'avais pensé à réunir ces échantillons au Belemnites excentricus, tant (au moins pour les individus déformés) ils offrent d’analogie; mais en les ana- lysant comparativement, | ai reconnu qu'à tous les âges ils s’en distinguent par une forme plus comprimée , moins tétragone, par le manque de pointe mucronée, par la présence d’une dé- pression inférieure marquée à la partie antérieure du dessous, par une extrémité plus allongée, plus conique, par son alvéole de 22° au lieu de 19°, et enfin par une ligne apiciale infiniment plusexcentrique, caractères qui, réunis sur tous les rostres ren- contrés en Russie, démontrent une espèce distincte. Loc. MM. Murchison, de Verneuil et de Keyserling, ont re- cueilli en très-grand nombre cette espèce dans les marnes oxfor- diennes des bords du Volga, au-dessous de Kostroma, etaux envi- rons de Moscou. Elle est très-commune dans les deux localités. Iist. C’est sans doute cette espèce que M. Fischer a rap- portée au B. aalensis, qui n’est autre chose que le B. gigan- teus de l'oolite inférieure. G. BELEMNITES. 529 N° 31. BELEMNITES RUSSIENSIS, d'Orb., 1844. Belemnites Russiensis, d’Orb., 1844, Murch., vo et Keys,, Ru 2, p. 422, n° 4, pl. 29, fig. 10-16. Idem, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 62, f. 1-7. Idem, d’Orb., 1846, Paléont. étrang., pl. 36, fig. 1-7. Idem, d’Orb., 1846, Moll, viv. et foss., 1, Bélemn., n° 31. B.testà, dilatatà, depresso-conica, posticè, longitudinaliter sulcatä ; sulco brevi evanescente ; aperturà depressd ; alveolo,* . angulo, 20°. Dim. Longueur ne 75 mill. Par rapport à la longueur : diamètre supérieur, 2. Rostre médiocrement allongé, élargi sur les côtés, acuminé en arrière, partout déprimé, pourvu, à l'extrémité de la partie inférieure, d’une légère rainure qui s’évase de suite en un sillon large sans être profond, disparaissant lui-même avant le tiers inférieur de la longueur totale, et ne laissant plus qu'un méplat, sur toute la longueur. Ouverture très-déprimée, surtout en dessous. La coupe est égale partout, moins à la partie sillonnée, où elle est échancrée inféricurement. Ligne apiciale excen- trique, placée à l'extrémité de l’alvéole au ©. Inférieur du dia- mètre, mais beaucoup plus rapprochée du bord en avançant vers la pointe du rostre. Cavité alvéolaire ronde, ayant l'angle de 22°. Obs. Cette espèce, identique à tous les âges quant à sa forte dépression, à son court sillon postérieur, est seulement bien plus allongée, proportions gardées dans la jeunesse, et s’élargit dans la vieillesse, en se raccourcissant beaucoup. Rapp. et diff. — Elle est voisine, par son sillon interrompu, des Bélemnites qui précèdent, mais elle s’en distingue à la pre- mière vue par sa grande compression, son aplalissement vers l'extrémité, joint à son sillon très-court. Loc. MM. de Verneuil et Keyserling l'ont recueillie dans l’é- tage oxfordien de Gorodichtché, au nord de Simbirsk (Russie), où elle est rare. N° 32. BELEMNITES KIRGHISENSIS, d'Orbigny, 1844. Belemnites Kirghisensis, d'Orb., 1844, Murch., Vern. et Keys., Russia, 2 p. 423, n°5, pl. 29, fig. 17-21, MOLLUSQUES T, I. 34 9 530 CÉPHALOPODES,. Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 62, fig. 8-11. Idem, d’Oxb., Paléont. étrang.. pl. 36, fig. 8-11. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., 1, Bélemn., n° 32. B. tesià elongato-conicä, subquadratä, inferne depressd, posticè longitudinaliter sulcat; sulco brevi evanescente; aperturd quadratà ; alveolo, angulo 20°. Dim. Longueur totale, 95 mill. Par rapport à la longueur : diamètre supérieur, :55- Rostre assez allongé, comprimé sur les côtés, fortement acu- miné en arrière, pourvu à l'extrémité, vers la région inférieure, d’une légère rainure qui s'élargit et forme un sillon n occu- pant que le quart de la longueur, s’effaçant tout aussitôt pour ne plus former qu'un méplat jusqu’à la partie supérieure. Ou- verture comprimée, presque carrée; la coupe est peu différente sur la longueur. Ligne apiciale excentrique, placée à l'extré- mité de l'alvéole au 30 centième inférieur du diamètre. Alvéole très-arquée vers le bas, ayant 20° d'ouverture. Rapp. et diff. — Cette espèce, tout en ayant le sillon in- terrompu des B. Panderianus, Puzosianus et magmficus, se distingue de la première par sa forme carrée et non déprimée; de la seconde, par l’excentricité de sa ligne apiciale, par sa forme carrée et son moindre allongement. Elle se distingue encore de latroisième par les mêmes caractères et par l'angle de son alvéole bien moins ouvert. C’est un type bien diffé- rent. Loc.M. de Verneuil l’a découverte dans les grès des environs d'Orenbourg, steppe de Saragula (Russie), où elle esttrès-rare. N° 33. BELEMNITES BORFEALIS, (l'Orbigny, 1844. B. borealis, d'Orb., 1844, Murch., Vern. et Keys., Russia, 2, p. 420, n° 2, pl. 28, fig. 15-22. Idem, d'Orb., 1846. Paléont. univ., pl. 62, f. 12-18. idem, d'Orb., Paléont. étrang., pl. 36, fig. 12-18. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., 1, Bélemn., n° 33. B. testà elongatä, subfusiformi, anticè posticèque ovalr, compress, lateribus impressd ; aperturà ovali. Dim. Grand diamètre du rostre, 5 mill. Rostre très-allongé, sub-fusiforme, lisse, rétréci en avant, G. BELEMNITES. 531 élargi en arrière et terminé par une pointe allongée, légère- ment comprimé sur toute sa longueur et marqué d'une légère impression latérale. Aucun sillon ventral. Ouverture ovale, comprimée. Coupeovale sur toute sa longueur. Ligne apiciale; peu excentrique, néanmoins un peu inférieure. Cavité alvéo- laire comprimée, courte. Obs. Cette espèce, dont je ne connais que les deux extré- mités, devait être très-longue, et cette grande longueur, comme Je l'ai fait remarquer aux généralités, pouvait déter- miner la monstruosité si remarquable dont on a fait le genre Actinocamaxæ. En effet, cette mutilation singulière se trouve parmi le nombreux échantillons recueillis par M. de Verneuil. Rapp. et diff. — De toutes les espèces de Belemnites de Russie, c'est la seule qui soit dépourvue de dépression ou de sillon inférieur ; c'est aussi la seule comprimée partout, dont la ligne apiciale ne soit pas très-excentrique. Comine je con- nais le jeune âge des autres Belemnites, il est certain que celle-ci en diffère essentiellement, et doit, par son manque de sillon , constituer une nouvelle espèce distincte du Z. Puzo- sianus. Loc. M. de Verneuil l’a rencontrée dans les marnes de l’é- tage oxfordien, sur les bords du Volga, au-dessous de Kos- troma, en Russie. Espèces de l'étage oxfordien moyen, on proprement dit; zone de l’Ainmmonitles cordatus. BELEMNITES HASTATUS, Blainv, Voy. p. 543, n° 21. BELEMNITES PUZOSIANUS, (dl’Orb. Voy. p. 519, n° 24. BELEMNITES EXCENTRALIS, Young. VOy. p. 520, n° 95. N° 34. BELEMNITES DIDAYANUS, d'Orh. B. Didayanus, d’Orb., Paléont. franc., Terr. jur., 4, p. 126, n° 28, pl. 20, fig. 1-5. Idem, 1846, Pal. univ., pl. 54, f. 1-5. Idem, d’'Orb,, 1846, Moll, viv. et foss., 4, Bélemn., n° 54. 532 CÉPHALOPODES. B. testà elongatä, subfusiformi, anticè compressä, atte- nuatà, lateraliter impressd , posticè acuminatà, sublus uni- sulcatd : sulco posticè interrupto ; aperturd compressd, si- nuatà. Dim. Longueur première, 120 mill.; grand diamètre pos- térieur, 47 mill. Rostre très-allongé, fusiforme, comprimé sur toute sa lon- gueur, rétréci en avant, un peu élargi en arrière, puis terminé par une pointe un peu mucronée. Un sillon profond, étroit, oc- cupe toute la région ventrale de la partie antérieure jusqu'à la partie la plus large de l'extrémité postérieure, où il s’efface tout à fait. On remarque, de chaque côté, une dépression lon- gitudinale formée de deux sillons peu visibles. Coupe com- primée sur toute la longueur du rostre. Cavité alvéolaire in- connue. Rapp. et diff. — Lancéolée comme le B. hastatus, cette espèce s’en distingue par sa forme comprimée sur toute sa lon- gueur; comprimée comme le B. Duvalianus, elle en diffère par son sillon interrompu en arrière, par ses sillons latéraux, plus marqués, puis par sa forme élargie en arrière. Loc. Etage oxfordien moyen: Rians, vallon de Simiane (Var), MM. Coquand, Puzos ; près de Châtillon-sur-Seine (Côtes- d'Or), M. Jules Baudouin. N° 35. BELEMNITES SAUVANAUSUS, d'Orbigny. B. Sauvanausus, d'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t. I, p. 127, n° 80, pl. 21, f. 1-10. Idem, Mathér., 1842, Catal., p. 258, n° 281. Idem, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 63, f. 1-10. Idem, d’Orb., 1846, Moll. viv. et foss., 1, Bélemn., n° 35. B. teslà elongald, anticè attenuatä, poshicè ancrassatd, aculè mucronalà, subtüs anticè, profundè scissuratà, aperturà subquadratà, subtüs sinuatà ; alveolo, angulo 20°. Dim. Longueur totale, 70 mill.; grand diamètre, 42 mill. Rostre plus ou moins allongé, claviforme, rétréci en avant, rès-fortement élargi en arrière, où il est terminé par une pointe aiguë, çxcentrique, inférieure, quelquefois très-saillante, d'au- G. BELEMNITES. 533 tres fois à peine mucronée. Le dessus et le dessous sont lisses, jusqu'un peu avant la naissance de l’alvéole ; alors commence une petite fossette longitudinale très-profonde, qui s'étend jus- qu'au bord antérieur; cette fossette bien que très-excavée , ne paraît pas communiquer avec l’alvéole, comme chez les Belem- nitella. On remarque quelquefois un très-léger sillon latéral, surtout chez les jeunes individus. Coupe subquadrangulaire sur toute la longueur, non échancrée sur les côtés. Cavité alvéolaire occupant moins de la moitié de l'ensemble, à peu près médiane ; son angle paraît être de 20°. Obs. Cette Bélemnite est très-variable dans son allongement et dans la forme de son extrémité, quelquefois très-aigué ; elle est aussi très-courte, très-obtuse. Rapp. et diff. —Elle montre une forme analogue aux B.Co- quandus, Duvalianus, ete.; mais elle s'en distingue par la scissure profonde qu'on remarque du côté ventral; ce caractère la fait différer de toutes les autres de la même série, qui n'ont qu'un sillon très-superficiel. Loc. Etage oxfordien moyen, Saint-Rambert et près de Nan- tua (Ain), MM. Sauvanau et Cabannet ; Simiane, près de Rians (Var) ; à Claps, commune de Vauvenargues (Bouches-du-Rhône), M. Coquand ; dans la Sierra de Mala-Cara, royaume de Va- lence (Espagne), M. Teyeux ; près de Châtillon-sur-Seine (Côte- d'Or), M. Jules Baudouin. N° 36. BELEMNITES COQUANDUS, d'Orbigny. B. Coquandianus, d'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur,, t. I, p. 130, n° 31, pl. 21, f. 11-18. Idem, Mathér., 1842, Cat., p. 258, n° 282. Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 63, f. 11-18. Idem, 1846, Moll. viv. et foss., 1, Bélemn., n° 36. B. testé elongatä, clavatä, anticè attenuatä; posticè in- crassatà, mucronatà, subtüs lævigaté, lateraliter sulcatà : sul- as excavalis , posticè bifurcatis ; alveolo ? Dim. Grand diamètre, 9 mill. Rostre allongé, claviforme, rétréei en avant, fortement élargi 534 CÉPHALOPODES. en arrière, où il est terminé par une pointe excentrique infé- rieure; en dessus et en dessous, on remarque quelques indices de plis longitudinaux. Les côtés sont pourvus d'un profond sillon, qui règne sur toute la longueur, se bifurque et s’efface en arrière, peu après le plus grand élargissement de cette par- ue. Coupe presque carrée, fortement échancrée sur les côtés. Cavité alvéolaire inconnue. Rapp. et diff. — Cette espèce rappelle, par ses sillons laté- raux, le Z. bipartitus de l'étage néocomien, tout en s’en dis- tinguant par sa forme en massue raccourcie. Sa forme en mas- sue la rapproche du B. Sauvanausus, dont elle diffère par ses sillons latéraux très-profonds, par ses plis longitudinaux et par sa forme un peu comprimée. Loc. Etage oxfordien moyen, Rians (Var), M. Coquand. N° 37. BELEMNITES ÆNIGMATICUS, d'Orbigny. B. ænigmaticus, d'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t. I, p. 131, n° 32, pl: 22, f. 1-3. | Idem, d’Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 64, f. 1-3. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Belemn., n° 37. B. testà brevissimd, obtusd, lævigatà, posticè obtuso-rotun- datä ; apertur4 subquadratä, suprà sinuatä, alveolo an- qulo 20°. Dim. Longueur, 40 mill.; grand diamètre, 45 mill. Rostre très-court, obtus, un peu rétréci, en avant ; très-obtus et arrondi en arrière; le dessus est légèrement déprimé, et l'on voit, sur les côtés, une dépression linéaire à peine marquée. Coupe un peu carrée et déprimée; cavité alvéolaire occupant les sept huitièmes de la longueur; son angle est de 20°. Obs. En suivant les lignes d'accroissement sur la coupe, on s'aperçoit que jeune cette espèce était très-conique, qu'ensuite elle est devenue mucronée à son extrémité, et que, plus tard, cette pointe est devenue de moins en moins saillante, jusqu à disparaître entièrement. Rapp. et diff. — Par sa forme courte, cette Bélemnite se distingue tellement de toutes les autres, que je n’y vis d'abord qu'une monstruosité; mais, ayant usé sa coupe, je n'ai trouvé G. BELEMNITEL. 4$ 535 aucune trace de blessure, et, au contraire, un accroissement très-régulier, qui pourrait me faire mn que c’est bien une espèce distincte. Dans tous les cas, comme je n en connais qu’un seul échantillon, je ne la donne qu'avec doute, en attendant que de nouvelles observations confirment son existence comme espèce. Loc. Etage oxfordien moyen, Rians (Var), M. Coquand, Espèces de l'étage oxfordien supérieur ou corallien. BELEMNITES EXCENTRALIS, Young. Voy. p. 520, n° 25. N° 38. BELEMNITES ROYERIANUS, d'Orbigny. B. pistilliformis, B1., 1827, Bélemn., pl. 5, f. 17. (Exclus, fig. 14-16.) B. Royerianus, d'Orb., 1842, Paléont, franc., Terr. jur., p. 132, n° 33, pl. 22, fig. 9-45. Idem, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 64, fig. 9-15. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn,, n° 38. B. testé elongatà, gracili, fusiformi, depressd, posticè acu: minatà, anticè attenuatd, subtis anticè sulcatà ; sulco in me- dio evanescente. Dim. Longueur, 15 mill.; grand diamètre, 3 mill. Rostre très-allongé, très-grêle, fusiforme, très-déprimé sur toute sa longueur, très-rétréci en avant, élargi en arrière, et terminé par une pointe assez aiguë. Les jeunes n'ont de sillon ventral que tout à fait à la partie antérieure. Chez les adultes ce sillon se prolonge un peu plus loin. Il est étroit et à peine évasé. Cavité alvéolaire inconnue. Coupe ovale transversa- lement. Rapp. et diff. —Très-voisine du B. hastatus, par sa forme hastée, cette espèce s'en distingue par sa dépression générale, égale partout, par son sillon de moitié plus court, âge égal. Le dessin du B. plano-hastatus de M. Rœmer diffère de mon es- pèce par son centre excentrique et par sa coupe moyenne, ce qui m a émpêché de la réunir, ne sachant pas si ces différences tien- nent aux caractères de la Bélemnite. Loc. Etage oxfordien supérieur, Roocourt-la-Côte (Haute- Marne), M. Royer , peu rare; Esnandes (Charente-Inférieure), 536 CÉPHALOPODES. par moi; à Racdersdorf (Haut-Rhin), Vénerie de Laufon (Jura Bernois), Aarau, M. Gressly. Ù Espèces de l’étage Portlandien. N° 39. BELEMNITES SOUICHII, d'Orb. B. Souichii, d'Orb., 1842, Paléont. franc., Terr. jur., t, I, p. 133, n° 84, pl. 22, fig. 4-8. Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 64, fig. 4-8. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Belemn., n° 39. B. testà elongatä, sublanceolatä, depressé, posticè acumi- natà ; subtüs complanatà ; aperturd depressä, subtriangulari; alveolo ? | Dim. Longueur totale, 50 mil. grand diamètre, 8 mill. Rostre lisse, allongé, déprimé, un peu lancéolé, droit, for- tement acuminé en arrière, convexe en dessus, très-aplati en dessous, où il est marqué d'un méplat longitudinal. Tranche supérieure ovale transversalement, presque triangulaire vers son extrémité postérieure. Cavité alvéolaire, occupant près de la moitié de la longueur. Je n'ai pu mesurer son angle. Jeune, elle paraît avoir été entièrement ronde. Rapp. et diff.—Par sa dépression générale et par son méplat inférieur, cette espèce paraît se distinguer de toutes les autres, parce que celle qui s'en rapproche le plus, le B. umbilicatus, est beaucoup plus effilée et que son sommet est obtus. Loc. Etage portlandien, carrières de grès du Hauvringhen, près de Wimille, Tour de Croï, près de Boulogne (Pas-de-Ca- lais), M. du Souich. ESPÈCES DES TERRAINS CRÉTACÉS. Espèces de l'étage méocomien, N° 40. BELEMNITES BINERVIUS, Raspail. Belemnites binervius, Pasp.,1829, Ann. des Sc. d’obs., I, p. 34, n° 4, pl. 6, f. 6. B. pisciformis, Raspail, 1829, idem, p. 43, pl. 7,f. 65. B. accinaciformis, Raspail, idem, p. 35, n° 5, pl. 6, fig. 8, B. truncatus, Raspail, idem, p. 35, n° 6. pl. 6, fig. 9. B. distans, Raspail, 1829, idem, p. 36, n° 7, pl. 6, fig. 7. B. dilatatus, 4'Orb., 1839, Terr. crétacés, p. 39, pl. 2,f, 9-19. B. hybridus, Duval, 1841, Bélemnites, p. 51, pl. 3. B. binervius, d'Orb., 1841, Résumé sur les Céphal., Terr. crét., I, p. 617. G. BELEMNITES. 537 Idem, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 65, fig. 1-6; pl. 66, fig. 9-19. Idem, d'Orb., 1846, Terr. crétacés, Suppl,, pl. 3, fig. 1-6. Idem, d’Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., n° 40. B. test oblongä, compressé, subæquali, anticè angustatd, suprà sulcatà,lateribus complanatd, bistriaté, posticè obtuso- mucronatà ; alveolo angulo 24° 30°. Dim. Longueur, 70 mill.; largeur, 26 mill.; épaisseur, 43 mill. Rostre oblong, presque égal sur la longueur, comprimé par- tout, à peine rétréci enavant, terminé en arrière par une pointe obtuse excentrique peu saillante. En avant, sur la région dor- sale, est un sillon qui s'efface promptement. Sur les côtés sont de légères saïllies ondulées, et deux nervures parallèles, le plus souvent droites. On voit, de plus, en dessus ou en dessous comme des méplats à bords anguleux quoique obtus. Obs. Dans le jeune âge, le rostre est allongé, lancéolé, com- primé ; le sillon dorsal court, les côtés convexes sont pourvus de deux lignes parallèles très-prononcées, qui s'étendent sur toute la longueur ; la pointe médiane assez aiguë; souvent des parties anguleuses en dessus ou en dessous. Rapp. et diff. — Voisine par sa forme comprimée, par ses nervures latérales, par son extrémité obtuse, du B. dilatatus, cette espèce s'en distingue par sa moins grande compres- sion, par son sillon plus court, par son cône alvéolaire plus ou- vert et par ses formes anguleuses. Loc. D'après M. Duval, elle ne se trouverait pas avec le B. dilatatus, ct serait propre aux couches les plus infé- rieures de l'étage néocomien. On la rencontre à Liéous, à Chei- ron (Basses-Alpes), à Gigondas (Vaucluse), M. Renaux; Haute-Rive, près de Neuchâtel (Suisse), M. Coulon. Fist. Décrite et figurée par M. Raspail, en 4829, sous cinq noms différents, elle en a encore recu un sixième de M. Duval. Je crois devoir revenir à l’un des premiers donnés. Je la conserve, cette espèce, parce qu elle ne se trouve Jamais dans les mêmes couches que la B. dilatatus, dont elle se rapproche beaucoup. 538 CÉPHALOPODES. N° 41. BELEMNITES LATUS, Blainville. B. latus, Blainv., 1828, Mém. sur les Bélemn. sup., p. 121, pl. 5, fig. 10 (adulta). B. obesus, Raspail, 1829, Ann. des Sc. d’obs., I, p. 307, pl. 6, fig. 13. B. Honoratii, Raspail, 1829, loc. cit., p. 316, pl. 8 fig. 88. B. convexus, Raspail, 1829, loc. cit., p. 42, pl. 7, fig. 17. B. persona tonsoria, Raspail, loc. cit., p. 46. B. latus, d’Orb., 1839, Paléont. franc., Terr. crét., t. I, p. 48, n° 4, pl. 4, fig. 4-8. (Exclus, fig. 1-3.) Idem, Duval, 1841, Bélemn., p. 61, pl. 6. (Exclus, fig. 1.) B. latus, Mathéron, 1842, Catal., p. 258, n° 284. Idem, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 67, fig. 1-9; pl. 68, fig. 4-8. Idem, d'Orb., 1844, Terrains crétacés sup., pl. 4, fig. 1-9. Idem, d'Orb., 1840, Moll. viv. et foss., I, Belemn., n° 41. B.testà elongatä, lanceolatd , obliquä , crassd , compressé, posticè obtuso-mucronatà, subtüs longitudinaliter latè sul- catà ; apicè excentric ; alveolo 20°. Dim. Longueur, 70 mill.; largeur, 15 mill.; hauteur, 49 mill. Rostre allongé, lancéolé, très-épais, obtus en arrière, où une légère pointe excentrique évidée autour vient en occuper la partie moyenne supérieure ; jeune, il est comprimé; mais, comme dans les adultes, l'encroûtement à lieu plus sur les côtés qu’en dessus et en dessous; il en résulte qu'il s épaissit et devient beaucoup plus large; son diamètre, du reste, est plus étroit en avant que vers l'extrémité postérieure. On re- marque deux sillons latéraux près de l'alvéole. Le sillon infé- rieur est profond, large et marqué, sur presque toute la lon- gueur, ne s'effaçant que vers l'extrémité. Cavité conique très- prolongée. Couleur noirâtre, opaque, ou blonde. Rapp. et diff. — Ayant, comme le B. dilatatus, une ten- dance à se dilater, à s’élargir, cette espèce s’en distingue faci- lement par son sillon plus large et; continu presque jusqu'à l'extrémité. Loc. Etage néocomien inférieur, près de Castellane, à Cha mateuil (Basses-Alpes), MM. Emeric, Duval et moi ; à Mont- Clus, à Saint-Julien (Hautes-Alpes), MM. Groz et Rouy à Alais (Gard), M. Requien. Hist. Cette espèce a été bien indiquée par M. de Blamville &. BELEMNITES. 539 sous le nom de Latus, ce qui n'a pas empêché M. Raspail de lui donner quatre dénominations nouvelles. C’est à tort que j ai rapporté le B. conicus de Blainville au jeune de cette espèce ; c’est le jeune du B. extinctorius, Raspail. M. Duval est tombé dans la même faute. Le grand nombre d'individus de tout âge de cette espèce et de l'autre, que je possède en ce moment, m'a fait arriver à cette nouvelle conclusion. N° 42. BELEMNITES ORBIGNYANUS, Duval. Belemnites Orbignyanus, Duval, 1841, Bélemn., p. 65, pl. 8, fig. 4-9. Idem, d’Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 67, fig. 10-16. Idem, d'Orb.,1846, Terrains crétacés suppl., pl. 4, f, 10-16. Idem, d’Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., n° 42. B. testé elongatà , subcylindrica, lævigatd, supernè com- pressiuscula, subtus sulcatà, sulco medio evanescentibus ; posticè depresso-mucronato ; alveolo angulo 18°. Dim. Longueur, 70 mill.; diamètre, 10 mull. Rostre allongé, cylindrique, légèrement comprimé en avant, déprimé en arrière, où il est pourvu d'une pointe mucroné assez longue. On remarque, en dessous, un sillon profond qui occupe plus de la moitié de la longueur, et dont les bords sont ca- rénés. Il y a de plus, sur les côtés, un indice de doubles sillons parallèles. Cette espèce paraît avoir été la même à tous les âges et la forme n’en a pas changé. Rapp. et diff. — Voisine, par sa forme cylindrique, du B. subfusiformis, elle s’en distingue par son ensemble plus court, plus cylindrique, et par son sillon plus prolongé. Loc. Dans les couches inférieures de l'étage néocomien, Cheiron, Liéoux, Anglès, Robion (Basses-Alpes), MM. Emeric et Duval; Mont-Clus (Hautes-Alpes), M. Rouy. N° 43. BELEMNITES BIPARTITUS, Catullo. Pseudobelus bipartitus, Blainville, 1828, Mémoire sur les Bélemnites sup., pa pl5; fe, 40 Belemnites bicanaliculatus, Blainville, 1828, Mémoire sur les Bélemn. sup., p. 120, pl. 5, fig. 9. (Exclus, fig. 8.) Idem, Raspail, 1829, Ann. des Sc. d’obs., p. 58. B. bisulcus, Raspail, 1829, Ann. des Sc. d’obs., II, p. 88, pl.4, f. 20, 21. Belemnites bipartitus, Catullo, 1829, Ann. des Sc. nat, de Bologna, V,p. 311, 540 CÉPHALOPODES. Belemnites bipartitus, Desh., 1830, Encycl, méthod., p. 128, n° 11. Idem, d'Orb., 1840, Paléont. franc., Terr. crét., t. I, p. 45, n° 2, pl, 3,f, 6-12, Idem, Duval, 1841, Bélemn., p. 41, pl. 1, f. 1-8, Idem, d’'Orb., 1845, Paléont. univ., pl. 69, fig. 6-12. Idem, &'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., n° 43. B. testä elongatà, fusiformi, anticè angustatä, subquadri- later4, posticè acuminatä, acutà, lateraliter compressäà, longi- tudinaliter sulcatà ; supra rotundatà ; subtüs anticè sulcatà. Dim. Longueur totale, 70 mill.; largeur, 8 mill.; hauteur, 10 mill. Rostre allongé, lancéolé ou fusiforme, très-acuminé et aigu en arrière, rétréci en avant, où sa coupe est un peu quadrila- térale ; comprimé sur les côtés, où il est marqué, depuis la par- tie supérieure jusque près de la pointe, d'un sillon profond qui la partage en deux lobes : ces sillons moins marqués en avant; à la partie antérieure, existe un sillon inférieur qui se continue seulement sur la moitié de la longueur, en sorte que, près de l'ouverture, il y a trois sillons. Cavité très-prolongée et très-profonde, couleur blonde ou noirâtre. Rapp. et diff. — Cette espèce montre le rare exemple de deux sillons latéraux très-profonds qui la divisent en deux par- ties sur toute la longueur ; ce caractère, joint au sillon inférieur, suffit pour bien la distinguer de la B. Coquandus, également pourvue de sillons latéraux, mais non du sillon inférieur. Loc. Couches inférieures de l'étage néocomien, Liéous, Cheï- ron, Anglès, La Lagne, Robion, près de Castellane (Basses- Alpes), MM. Emeric, Duval et moi; Saint-Auban, les Lates (Var), M. Astier; montagne de Chadres, Mont-Clus (Hautes- Alpes), MM. de Beaumont et Rouy. N° 4h. BELEMNITES PISTILLIFORMIS, Blainville. Belemnites, Beudant, 1810, Observ. surles Bélemn., pl. 3, fig. 9. B. minimus, Blainville, 4827, Mém. sur les Bélemn., p. 119, pl. 4, fig. 1; pl. 5, fig. 6. (Non minimus Lister.) B. pistilliformis, Blainv., 1827, Mém. sur les Bélemn., p. 98, pl. 5, fig. 14, 45. (Exclus. fig. 16, 17.) Non Rœmer, 1835; non Sowerby, 1829. B. subfusiformis, Raspail, 1829, Hist. nat. des Bélemn., p. 55, pl. 8, fig. 93. B. crassior, Raspail, 1829, Ann. des Sc. d’obs., p. 57, pl. 8, fig. 84. B. crassissimus, Raspail, 1829, p. 327, pl. 8, fig. 85, 86, 87. G. BELEMNITES. 544 B. pistilliformis, Raspail, 1829, Ann., I, p. 327, pl. 8, fig. 95-97, 100, 102. B. aculeus echini, Raspail, 1829, p. 327, pl. 8, f. 87, B. hastatus, Raspail, 1829, pl. 8, f. 91. B. symetricus, Rasp., 1829, p. 54, pl. 8, fig. 90-101. B. præmorsus, Rasp., 1829, p. 55, pl. 8, fig. 27. B. contortus, Rasp., 1829, p. 56, pl. 8, fig. 28, 29. B. oblongus, Rasp., 1829, p. 52, pl. 8, fig. 82. B. navicula, Rasp., 1829, p. 51, pl. 8, fig. 79. B. brevirostris, Rasp., 1829, p. 51, pl. 8, fig. 80. B. fusus, Rasp., 1829, p. 52, pl. 8, fig. 81. B. gemmatus, Rasp., 1829, p. 51, pl. 8, fig. 77. B. rostratus , Rasp., 1829, p. 51, pl. 8, fig. 78. Actinocamax fusiformis, Voltz, 1830, Observations sur les Bélemn., p. 34, pl. 1, fig. 6 (junior). Actinocamax Milleri, Voltz, 1830, Observ. sur les Bélemn., p. 35, pl. 1, fig. 7 (adulta). Belemnites pistillum, Ræœmer, 1836, Nord, Oolith., p. 108, pl. 16, f. 7. B. subfusiformis , d'Orb., 1840, Paléont. franç., Terr. créc., t. I, p. 53, n° 5, pl. 4, f. 9-16. B. pistilliformis, d'Orb,, 1840, Paléont, franc, Terr. crét.,t. I, p. 53, n° 6, pl. 6, f. 1-4. B, subfusiformis, Duval, 1841, Bélem., p. 66, pl. 9, 10. B. pistilliformis, Duval, 1841, Bélem., p. 72, pl. 8, f. 10-16. B. pistillum, Rœmer, 1841, Nord. Kreid., p. 83, n° 2. : B. pistilliformis, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl, 34, f, 1-4; pl. 68, fig. 9-10, pl. 70. Idem, d'Orb., 1846, Terrains crétacés sup., pl. 5. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., n° 44. B. test elongaià , subfusiformi, anticè acuminalä, posticè acuto-mucronatà, lateraliter longitudinaliterque bisulcatà sublüs anticè suleatà. Alveolo 20°. Dim. Longueur d'un grand individu, 90 mull.; diamètre, 9 mill. Rostre (adulte). Très-allongé, fusiforme, arrondi, renflé vers le tiers inférieur de sa longueur, s'amincissant en avant, où 1l est marqué en dessous, sur une petite longueur, d'un sillon assez profond ; acuminé et mucroné en arrière. Sur les côtés se remarquent deux petits sillons rapprochés, parallèles, très-prononcés à la partie la plus renflée et disparaissant vers les extrémités. Ligne apiciale droite, coupes transversales, ron- des ou légèrement ovales. Cône alvéolaire occupant du quart jusqu'au cinquième de la longueur du rostre. 042 CÉPHALOPODES. Jeune. Je rapporte au jeune âge, par l'analogie du centré de quelques individus adultes, une Bélemnite très-allongée, presque linéaire, semblable, pour la partie supérieure, et qu'on trouve aux mêmes lieux que les vieux; elle manque, le plus souvent, de sillon ventral. Couleur blonde ou noïrâtre. On trouve des individus infiniment plus allongés les uns que les autres. Je regarde cette variation comme dépendant des sexes. Obs. Cette espèce est sujette à beaucoup de déformations et de monstruosités. Comme je l'ai dit aux généralités!, comme elle est l'une des plus allongées, elle donne plus souvent que les autres lieu au cas pathologique qui forme le genre Actino- camax. Je considère encore comme simple variété d’encroute- ment les individus dont on à formé le B. pistillifornus, car à cela près d’un dépôt plus abondant à l'extrémité, qui rend cette partie obtuse au lieu de la laisser aiguë, je ne trouve aucun autre caractère différentiel !. Rapp. et diff. — Gette espèce est voisine par sa forme lan- céolée du B. hastatus, dont elle se distingue par son sillon bien plus court, par sa forme non déprimée et sa coupe cireu- laire à l'extrémité. Loc. Couches inférieures de l'étage néocomien, Robion , La Lagne, Peyroulles, (Basses-Alpes), MM. Eméric Duval et moi; Les Lates, Saint-Aubin, Gréolières (Var), MM. Duval, Astier, Mouton ; à Saint-Julien (Hautes-Alpes), M. Rouy ; en Crimée, M. Dubois; Chambéry (Savoie), M. Hugard; au Folhorn, (Suisse), M. Martins; à Lafferde et Bredenbak (Bavière), M. Rœmer; environs de Neufchâtel (Suisse), M. Gressly; No- zeroy, Mièges (Jura), M. Marcou ; la Sarra (canton de Vaux), M. Marcou. M. de Blainville à parlé le premier, en 1827, de cette espèce en décrivant ses B. mènimus et pistilliformis; ainst, le nom de pisthlliformis, en le réservant à cette espèce, 1 Voyez p. 472. 1 En A840, j'avais fait présentir cette réunion. Terr. erétacés, p. 53. G. BELEMNITES, 543 serait le plus ancien. Bien que M. de Blainville y ait con- fondu deux espèces, je crois devoir le conserver. Deux ans après, M. Raspail l'a désigné sous quinze dénominations différentes ; et M. Voltz la place parmi les actinocamax. J'avais d'abord séparé les individus en massue, sous le nom de prstilli- fornus, et les autres comme subfusiformis Raspail, mais au- jourd'hui je pense qu'on doit les réunir en une seule. N° 45. BELEMNITES SUBQUADRATUS, Rœmer. Belemnites subquadratus, Rœmer, 1836, N. Oolith., p. 166, tab. xvr, f. 6. Idem, Geinitz, 1840, Charak., p. 68. Idem, Rœmer, 1841, N. Kreidegeb., p. 83, n° 1. B. Cornuelianus, 4 Orb., 1842, Terrains crétacés, t. I, p. 618. B. subquadratus, Geinitz, 1842, Charak. Kreid., p. 68. Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 71, f. 1-4. Idem, d'Orb., 1846, Terrains crétacés sup., pl. 6. fig. 1-4. Idem, &'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemnites, n° 45. B. testé elongatä, subeylindricä, lœvigatà, anticè subqua- dratä, posticè subdepressé , infernè complanato-depressd , apicè subacutà. Dim. Longueur, 120 mill.; grand diamètre, 24 mill. Rostre très-allongé, subcylindrique, lisse , aussi large que haut en avant, où la tranche est un peu carrée, de là, elle se déprime un peu et forme en dessous un fort méplat qui se continue sur toute la longueur, en se creusant davantage, près de l'extrémité. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue nettement de toutes les Bélemnites du même étage par sa forme presque cylindrique sans sillons, et par son méplat antérieur en des- sous. Par ce dernier caractère, elle se rapproche du B. russien- sis dont elle diffère par sa forme plus allongée, et par sa région antérieure non déprimée. Loc. Dans les couches inférieures de l'étage néocomien aux environs de Wassy (Haute-Marne), M. Cornuel; dans l'Hils- conglomerat de Schandelahe et de Bredenbeck AA M. Rœmer. À 544 CÉPHALOPODES. N° 46. BELEMNITES BAUDOUINII, (d'Or. B. Baudouïnii, d’Orb., 1840, Paléont. franc., Terr. crél., t. I, p. 54, n° 7, pl. 5, f. 1-2. Idem, dOrb., 1846, Paléont. univ., pl. 76, fig. 1, 2. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., [. Bélemn., n° 46. B. tesià elongato-conicé, lœvigatà, anticè dilatatt, posticè acuminalà, acut4, subtus sulcatà. Dim. Longueur totale, 45 mill.; diamètre, 5 mill. Rostre très-allongé, conique, lisse, atténué et aigu en ar- rière; 1] va en augmentant régulièrement jusqu'à la partie antérieure, représentant ainsi un cône très-allongé, sillonné en dessous, en avant. Cavité longue et conique. Sa couleur est noirâtre, cornée. Rapp. et diff. — Toutes les autres espèces des terrains crétacés étant plus ou moins fusiformes ou comprimées , celle- cisen distingue facilement par sa forme tout à fait conique. Comme elle est empâtée dans la roche, il m'a été impossible de m'assurer si elle avait des sillons latéraux. Loc. Couches inférieures de l'étage néocomien. Environ d'Auxerre (Yonne), M. Baudouin de Solène. Elle est dans l'intérieur d'un Nautilus pseudo-elegans, Nob. N° 47. BELEMNITES BICANALICULATUS, Blainv. Belemnites bicanaliculatus, Blainv., 1828, Mém. sur les Bélem. sup. p. 120, pl. 5, fig. 8. (Exclus. fig. 9.) Idem, Kefest., 1834, p. 424, n° 16. Idem, d'Orb., 1840, Paléont. franc., Terr, crét., t. I, p, 47, n° 3, pl 8, fig. 13-16. Idem, d'Orb., Paléont. univ., pl. 69, fig. 13-16; pl. 71, fig. 5-8. Idem, d'Orb., Terr. crétacés sup., pl. 6, fig. 5-8. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., 1, Bélem., n° 47. B. testà elongatà, subcylindricä, anticè subquadrilaterà, posticè obltuso-acuminatà , lateraliter, anticè longitudinaliter subsulcatà, subtüs anticè sulcatd. Dim. Longueur (individu tronqué), #2 mill.; largeur et hauteur, 4 mill. Rostre très-allongé, presque cylindrique, acuminé en ar- rière, un peu rétréci en avant, où il forme un quadrilatère, nullement comprimé, aussi haut que large; ses côtés sont G. BELEMNITES. 545 pourvus, en avant, sur les deux tiers et plus de sa longueur, d'un fort sillon bistrié; en avant, à la partie ventrale, est un léger sillon apparent sur une très-petite partie de la longueur. Cavité? Couleur noirâtre, opaque. Rapp. et diff.— Assez voisine du B. bipartitus par ses trois sillons, deux latéraux et le troisième ventral, cette espèce en diffère par sa forme non comprimée, par ses sillons latéraux moins profonds et moins prolongés, par sa forme générale re- lativement plus allongée, et en massue, peu différente de Ia forme du 2. pistilhiformus. Loc. Etage néocomien : Lucana , près d'Andruze; à Saint- Julien ; Montagne de Chadres, au sud de Serres (Hautes-Alpes), MM. Elie de Beaumont et Rouy. Hist. Sous le nom de B. bicanaliculatus, M. de Blainville décrit et figure deux espèces différentes : l'une, la figure 8, planche %, qui est celle-ci; l’autre, figure 9, comprenant évidemment la même espèce que son Pseudobelus bipartitus, à laquelle j'ai conservé sa dénomination spécifique. Je laisse à celle-ci le nom de B. bicanaliculatus, tout en ne citant à la sy- nonymie que la figure 8 de M. de Blainville. N° 48. BELEMNITES CONICUS, Blainville. Belemnites conicus, Blainv., 1827, Bélem., p. 118, pl. 5, f. 4 (jun.). Belemnites exstinctorius, Raspail, 1829, Ann. des Sc. d’obs., I, p. 308, pl. 6, f. 20 (adult.) B. latus, d’'Orb., 1840, Terr. crétacés, pl. 4, fig. 1, 3. (Exclus. fig. 4-8.) B. latus, Duval, 1841, Bélem., pl. 6, f. 1, 4. (Exclus. fig. 2, 3, 5-8, B. conicus, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 68, fig. 13; pl. 71, fig. 9-16. Idem, d’Orb., 1846, Terr. crét. sup., pl. 6, fig. 9-16. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélem., n° 48. B. test brevi, conicé, subcylindricä, crassd, anticè dila- tald, posticè acuminatà, acutd, subtus longitudinaliter latè sulcatä ; sulco lateribus carinato. Dim. Longueur, 70 mill. Rostre dans le jeune âge conique , à peine comprimé, sans sillons latéraux, à pointe plus ou moins excentrique et mucro- née. Chez les adultes, les couches se déposent principalement MOLLUSQUES T. 1. 35 546 CÉPHALOPODES. près de l’alvéole, d'où il résulte qu'il se raccourcit et devient très-large et plus conique. Le sillon ventral très-excavé, à bords carénés, est bien plus large chez les adultes ; il cesse très-près de la pointe postérieure. J'en possède plus de trente échantillons qui ne varient que par le plus ou moins de largeur. Rapp. et diff. — Avec le sillon ventral du À. latus, cette espèce est bien plus courte, non comprimée et toujours coni- que au lieu d'être lancéolée. Loc. Les couches inférieures de l'étage néocomien, Cheir- ron , Angles, Liéoux, Peyre-Naille, Malmairi (Basses-Alpes), MM. Emeric et Duval ; Mont-Clus, Montagne de Chadres, au sud de Serres (Hautes-Alpes), MM. Elie de Beaumont et Rouy. Haist. M. de Blainville a connu le jeune de cette espèce, qu'il nomme conicus. M. Voltz, à l'École des mines, le désigne comme Belemnites studeri. M. Raspail a fait de l'adulte son B. extinctorius. Ne connaissant que le jeune, je l'ai rapporté à tort au B. latus. M. Duval a commis la même erreur. Au- jourd'hui, je reconnais cette identité sur un grand nombre d'individus, et je restitue à l'espèce ce nom de conieus, comme étant le plus anciennement appliqué. | N° 49. BELEMNITES POLYGONALIS, Blainville, pl. 37, fig. 28-34. Belemnites polygonalis, Blainv., 1827, Bélem. sup., p. 121, n° 156, pl. 5, f. 10. Idem, Raspail, 1829, Ann. des Sc. d’obs., I, p. 330. Groupe tetragonolobi, Raspail, 1830, vol. II, p. 87, pl. 4, f. 1-7. Groupe leiragoni, Raspail, 1830, vol. III, p. 87, pl. 4, f. 8-13. Groupe heteromorphi, Raspail, 1830, vol. II, p. 88, pl. 4, f. 14-10. PB, dilatatus, d'Orb., 1840, Terr. crét., pl. 2, fig. 1-8. Exclus. fig. 9-23. B. isoscelis, Duval, 1841, Bélemn. p. 46, pl. 1, fig. 9-16. B. urnula, Duval, 1841, Bélemn., p. 47, pl. 2, f. 1-7. B. trabiformis, Duval, 1841, Bélem., p. 48, pl.2, f. 8-14. B. sicyoides, Duval, 1841, Bélemn., p. 49, pl. 2. f, 15-20, B. polygonalis, &'Orb., 1846, Paléont. univ., pl, 66, fig. 1-8; pl. 72. Idem, d'Orb., 1846, Terr. crét. sup., pl. 7. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn,, n° 49, pl. 36, fig. 28-34. B. testä elongatà, lanceolatd, compressd, anticè tetragono- lobatà , suprà unisulcatà , posticè tetragond ; lateribus com- planaid vel excavatä, supra subtüsque posticè complanatis G. BELEMNITES. 547 vel excavalis ; apice acuminato, mucronato. Alveolo angulo, 20-22°. Rostre plus ou moins allongé, comprimé sur toute sa lon- gueur, souvent lancéolé, montrant, en avant, une saillie sur les flancs pour l’alvéole, et des deux autres côtés une côte obtuse, pourvue d'un sillon court en dessus. La saillie des flancs s’atté- nue souvent et se remplace vers le tiers postérieur par un méplat ou par une dépression ; en même temps, le sillon dorsal disparaît et d'un côté et de l’autre se forme un méplat ou bien une partie plus ou moins excavée. Dès lors, la coupe devient carrée à angles aigus, pourvus de bourrelets ou bien émoussés. De cette partie jusqu à l'extrémité, le rostre s’arrondit de nou- veau et se termine en pointe. Les binervures latérales sont souvent très-marquées, d’autres fois à peine visibles. Obs. Cette espèce varie à l'infini dans sa forme et ses détails; on peut néanmoins rapporter ces deux variétés à deux types, les uns courts, ( B. isoscelis Duval) que je regarde comme des individus femelles, et les autres allongés que je regarde comme des rostres de mâles. Parmi ceux-ci, les uns, peu anguleux, comprimés, ont déterminé M. Duval à les séparer sous les noms d’Urnula, les autres sont aussi épæs que larges ( B. tra- biformis Duval), tandis que les derniers sont plus lancéolés (B. sicyoides Duval). Après avoir comparé entre eux un grand nombre d'individus, et avoir partout trouvé les passages entre ces diverses variétés, de manière à ne pouvoir les circonscrire, comme espèce, j'ai dù les réunir dans une seule, à laquelle je conserve la déno- mipation plus ancienne de polygonalis. Rapp. et diff. — Cette espèce, à tous les âges, se distin- oue des autres bélemnites comprimées de l'étage néocomien par ses formes plus élancées et par ses côtés anguleux au tiers inférieur. Loc. Dans les couches moyennes et inférieures de l'étage néocomien de Provence. Aiglun, Les Lates, La Lagne, Talloire (Basses-Alpes), MM. Emeric, Duval et moi. 548 CÉPHALOPODES. Expl. des fig. PI. 37, fig. 28, rostre vu de côté; fig. 29, coupe supérieure; fig. 30, coupe moyenne; fig. 31, autre rostre vu de côté; fig. 32, le même vu en dessous ; fig. 33, coupe moyenne; fig. 34, coupe supérieure. N° 50. BELEMNITES EMERICI, Raspail. pl. 37, fig. 24-27. Belemnites Emerici, Raspail, 1829, Ann. des Scien. d’obs. I, p. 302, n° 1, pl 6:11 1: B. pileus, Raspail, 1829, loc. cit., p. 304, n° 2, pl. 6, f. 2, 5. B. affinis, Raspail, 1829. loc. cit., p. 304, n° 3, pl. 6, f. 3, 4. B. dilatatus, d'Orb., 1839, Paléont. franc., Terr. crét., pl. 2, fig. 22, 23; pl. 8, f. 1-3. (Pars.) B. Emerici, d'Orb., 1840, Paléont, franc., Terr. crét., 1. p. 617. B. Emerici, Duval, 1841, Bélemn., p. 58, pl. 5, f. 1-7. Idem , d’Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 66, f. 22-23; pl, 69, fig, 1-3; pl. 73, fig. 1-7. Idem, d'Orb.. 1846, Terrains crétacés, supp., pl. 8, fig. 1-7. Idem, d’'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn.,n° 50, pl. 37, fig. 24-27. B. testà oblongä, maximè compressd, anticè dilataté , compressà lateribus , inflatä ; medio dilatatä, lateribus de- press, posticè obliquè acuminaià, suprà sulcatà; alveolo an- gulo 18° Dim. Longueur, 400 mull., largeur, 40 mill. Rostre oblong, fortement comprimé partout, rétréci en avant, élargi en arrière, où il est terminé d'une pointe oblique et excentrique à tous les âges. En avant, on remarque une partie élevée latérale, qui se continue sur plus de la moitié de la lon- gueur, et, de chaque côté de celle-ci, une dépression qui cir- conscrit une espèce de saillie lisse et arrondie en dessous", pourvue en dessus d’un fort sillon, qui ne s’étend pas au delà de l’alvéole. A cette partie, la région dorsale s'élève, s’épaissit et se trouve séparée du reste par une forte dépression latérale. La région ventrale s’épaissit plus encore que l’autre. Ligne apiciale courbe. Obs. Dans le jeune âge, on remarque la même forme, avec 1 Quoique je n’aie pas vu le siphon du côté où l’indique M. Duval, je dois croire qu’il l’a bien observé ; dès lors, le sillon est dorsal au lieu d’être ventral. U. BELEMNITES, 549 une bien plus grande compression. On y voit latéralement un sillon qui, près de l'extrémité, forme deux petites nervures latérales, mais pas encore de dépressions latérales bien mar- quées, celles-ci ne se montrant qu'au diamètre de 42 à 44 millimètres. À mesure que les sillons latéraux se prononcent, les nervures latérales s’effacent et disparaissent entièrement. Rapp. et diff. — Voisine par sa forme comprimée du B. dilatatus, cette espèce s'en distingue, à tous les âges, par ses dépressions latérales, par sa forme dilatée à son extrémité, par sa pointe persistante et coupée obliquement en dessus, par les deux nervures de son jeune âge, marquées seulement à l'extrémité du rostre. Loc. Étage néocomien moyen. Peyroulles, Seranon (Var), Liéoux, Angles, Cheiron (Basses-Alpes), MM. Emeric, Duval et moi; Trois-Perdrix (Gard), M. Renaux. Hist. Décrite sous trois noms par M. Raspail. Je l'ai consi- dérée d’abord, en 1839, comme une variété du B. dilatatus, mais, en 1840, je l'ai séparée comme espèce, bien avant le travail de M. Duval. Expl. des fig. PI. 37, fig. 24, rostre adulte, bien entier ; fig. 25, le même vu du côté du sillon; fig. 26, coupe supé- rieure; fig. 27, coupe inférieure. N°51. BELEMNITES DILATATUS, Blainv. Belemnites dilatatus, Blainv.,1827, Mém. sur les Bélemn., p. 99, pl. 3, fig. 13, b, d; pl. 5, fig. 18. . linearis, en Hist nat. des Bélemn., p. 36, n° 8, pl. 6, fig. 11. . elegans, Rasp., idem, p. 36, n° 9, pl. 6, fig. 10. . anomalus, Rasp., Hist. nat. des Bélemn., p. 36, n° 10. . variegatus, Rasp., idem, p. 41, n° 1, pl. 7, fig. 55. . formosus, Rasp., idem, p. 41, pl. 7, fig. 58. . apiculatus, Rasp., idem, p. 42, pl. 7, fig. 56. . sinuatus, Rasp., idem, p. 42, pl. 7, fig. 59. . Spathulus, Rasp., idem, p. 42, pl, 7, fig. 61. . ellipsoïdes, Rasp., idem, p. 43, pl. 7, fig. 48. . complanatus, Rasp., idem, p. 43, pl. 7, fig. 63, 64. . Delphinus, Rasp., idem, p. 44, pl. 7, fig. 47. . bifurcatus, Rasp., idem, p. 44, pl. 7, fig. 67. .angustus Rasp., idem, p. 44, pl. 7, fig. 66. . amorphus, Rasp., idem, p. 44, pl. 7, fig. 49. S & SH & 5 5 5 & & & & & 550 CÉPHALOPODES, B. triqueter, Rasp., idem, p. 44, pl. 7, fig. 46. B. pseudo-formosus, Rasp., idem, p. 45, pl. 8, fig. 83. B. emarginatus, Rasp., idem, p. 45, pl. 7, fig. 50, 51, 60. B. difformis, Rasp., idem, p. 45, pl. 7. fig. 54. B. mitra, Rasp., idem, p. 45, pl 7, fig. 53. B. mitræformis, Rasp., idem, p. 46, pl. 7, fig. 52. B. dilatatus, Catullo, 1829, Ann. di Hor, de Bologna, V, p. 310. B. dilatatus, Deshayes, 1830, Encycl. méth., p. 132, n° 24. Idem, Keferst., 1834, p. 425, n° 36. Idem, d'Orb., 1839, Paléont. franc., Terr, crétacés, t, I, p. 39, n° 1, pl. 2, ne 20 ST ED 3 Hp. 0. Idem, Duval, 1841, Bélemn., p. 54, pl. 4. Idem, Mathéron, 1842, Catal., p. 258, n° 283. Idem, d’'Orb., 1846, Pal. univ., pl. 65, fig. 7-15; pl. 66, fig. 20-21; pl. 69, Hg. 11,00. Idem, d'Orb., 1846, Terr. crétacés supp., pl. 3, fig. 7-15. Idem, d'Orb., 1846. Mall, viv, et foss., I, Bélemn,, n° 51. B. testä oblongä, maxime compressé, sublanceolatà , late- ribus convexiusculà , longitudinaliter unisulcatà , posticè obtusä, anticè sulcatä ; alveolo angulo 20°. Dim. Longueur, chez les plus vieux individus, 90 mill.; largeur, 44 mill.; hauteur, 28 mill. Rostre oblong, légèrement rétréei en avant, très-fortement comprimé partout, terminé en arrière par une pointe mucronée souvent très-obtuse chez les très-vieux individus. En avantseu- lement se remarque un sillon dorsal. Côtés légèrement renflés, lisses chez les adultes, marqués d’un sillon chez les jeunes ; le dessus et le dessous n’ont jamais de parties anguleuses. Jeune, sa forme est régulière, lancéolée, très-comprimée, à pointe mucronée un peu excentrique. Obs. Cette espèce est on ne peut plus variable chez les adultes, tandis que les jeunes ont une forme très-arrêtée et fa- cile à reconnaître. Rapp. et diff. — Voisine et même facile à confondre avec le B. binervius, par suite de son ensemble, elle s'en distingue, à tous les âges, par sa forme plus acuminée à l'extrémité du rostre, par ses nervures trifurquées à l'extrémité, par sa plus grande compression, par son alvéole plus large, et par le manque de parties anguleuses. G. BELEMNITES. 551 Loc. Étage néocomien moyen. Robion, la Lagne, les Lattes, près de Saint-Auban, Liéoux, Cheiron, près de Castellane (Basses-Alpes et Var), MM. Émeric, Duval, Grolières ; Escra- gnolle (Var); Mons, près d'Alais (Gard), MM. Requien et As- tier ; aux environs du Vantoux (Vaucluse), M. Renaux; près de Wassy (Haute-Marne), M. Cornuel. Appelée Dilatatus, en 1827, par M. de Blainville , les va- riétés de cette Bélemnite ont servi à M. Raspail à l’établisse- ment d'une foule d'espèces nominales que j'ai cru le premier devoir réduire en 1839. N° 52. BELEMNITES MINARET, Raspail. Belemnites rimosus, Rasp., 1829, Ann. des Sc. d’obs., 1, p. 319, pl. 8, f. 68. B. depressus, Raspail, 14829, loc, cit., p. 819, pl. 8, fig. 69. B. incurvatus, Raspail, 1829, p. 319, pl. 8, fig. 71. B. marginatus, Raspail, 1829, p.319, p. 8, f. 70, 73, 74. B. attenuatus, Raspail, 1829, p. 319, pl. 8, f. 72. B. gibbosus, Raspail, 1829, p. 320, pl. 8, f. 76. B. asulus, Raspail, 1829, p. 308, pl. 6, f. 19? B. rugosus, Raspail, 1829, p. 322, pl. 8, f. 89. B. minaret, Raspail, 1829, p. 323, pl. 8,f. 94. B. platyurus, Duval, 1841, Bélemn., p. 73, pl. 11, f, 1-4. B. minaret, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 75, fig. 1-8. Idem, d'Orb., 1846, Terr. crétacés, supp., pl. 10, f. 1-8. Idem, d’'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., 1, Bélemn., n° 52. B. testà elongatä, subacuminatd, anticè rotundat4, subtis unisulcatd, posticè depressd, acuminato-conicé ; alveolo an- gulo 18°. Dim. Longueur, 80 mill.; grand diamètre, 41 mill. Rostre allongé, à peine lancéolé, ou, le plus souvent, égal sur la moitié antérieure de salongueur, en cône aigu et diminuant graduellement sur le rostre ; la partie antérieure ronde, la partie postérieure fortement déprimée. Près de l’alvéole com- mence, en dessous, un sillon qui s'étend jusqu'à la moitié, et se trouve remplacé ensuite par une dépression. Coupe anté- rieure circulaire, ovale et déprimée en dessous, en arrière. Rapp. et diff. — Voisine, par son sillon inférieur, du B. hastatus, cette espèce s’en distingue toujours par sa forme plus raccourcie, à peine lancéolée. Elle est aussi bien plus courte 552 CÉPHALOPODES. que le B. pishlliformis , dont elle diffère encore par sa coupe déprimée. Loc. Dans les couches supérieures de l’étage néocomien : entre Blaron et Castillon, à la Garde, près de la chapelle Saint- Sébastien, Chamateuil, Robion, près de Castellane (Basses- Alpes), MM. Emeric, Duval et moi; Escragnolle, Collette, de Clar (Var), MM. Duval et Astier, ist. Cette espèce a été décrite, en 1829, sous six noms dif- férents par M. Raspail, et bien figurée, au moins pour son B.mi- naret. En 1841, M. Duval, quoiqu il donne ces noms en syno- nymie, qu'il en reconnaisse bien l'identité, et qu'il désigne surtout (p. 74) le B. minaret, comme bien représenté, croit devoir lui donner une septième dénomination. Je suis loin d'adopter ce changement, etJe reviens à l'un des noms imposés par M. Raspail. N° 53. BELEMNITES GRASIANUS, Duval. Belemnites Grasianus, Duval, 1841, Bélemn., p. 63, pl. 7, f. 1-4. Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 73, fig, 8-13; pl. 74, fig. 1-6. Idem, d’'Orb., 1846, Terr. crétacés, supp., pl. 8, fig. 8-13; pl. 9, fig. 1-6. Idem, d'Orb., 1846, Moll, viv. et foss., I, Bélemn., n° 53. B. testä oblongä, compressé, anticè subcylindricä, pos- ticè acuminatà , acutà ; supra longitudinaliter latè sulcat ; sulco externè carinato : alveolo angulo 20°. Dim. Longueur, 60 mill. Rostre comprimé, oblong, dans sa jeunesse, et marqué alors, près de l'extrémité, d’une légère dépression latérale, et même d'indices de nervures; sa pointe est mucronée assez aiguë, et son sillon dorsal étroit, mais prolongé jusqu'aux deux tiers de la longueur. Chez les adultes, l'ensemble est plus épais et les sillons latéraux disparaissent. Rapp. et diff.—\oisine, par sa compression et par son sillon, du B. latus, cette espèce s'en distingue par sa forme non ré- trécie en avant, et non lancéolée; elle se distingue du B. co- nicus également sillonnée, par la compression; et par sa forme nullement conique. Elle diffère essentiellement de toutes les Bélemnites plates, par son sillon beaucoup plus prolongé. G. BELEMNITES. 553 Loc. Couches supérieures de l'étage néocomien et aptien, à Blieux, au midi de la chapelle Saint-Pons, à Blaron, à Cas- tillon, à Vergons, à la Garde, près de la chapelle de Saint- Sébastien, près d'Eoulx, à Robion, à Chamateuil (Basses-Alpes), MM. Emeric, Duval et moi; à Gargas (Vaucluse), M. Renaux; dans le département de l’Arriége, M. Chassy. Espèces de l'étage aptien, ou néocomien supérieter. BELEMNITES GRASIANUS, p. 552, n° 53. N° 54. BELEMNITES SEMICANALICULATUS, Blainville. B. semicanaliculatus, Blainville, 1827, Mém. sur les Bélemn., pl 67, pl. 1 fig. 13. B. cribrarius , Catullo , 1829, Ann. di Sc. nat. de Bologna, V, p. 312, tab. v, T4 B. Blainvillei, Catullo, 1829, Ann. di Sc. nat. de Bologna, V, p. 312, tab. v, f. 2. (Non Blaivillei, Voltz.) B. integer, Rasp., 1829, Ann. des Sc d’obs., I, p. 310, pl. 6, f. 22. B. pistilloides, Raspail, 1829, idem. I, p. 50, fig. 75. B. semicanaliculatus, Deshayes. 1830, Encycl. méth., IT, p. 126, n° 6. Idem, d'Orb., 1840, Paléont. franc., Terr, crét., t. I, p. 59, n° 9, pl. 5 f. 10-15. Idem, Duval, 1841, Bélemn., p. 74, pl. 6, f. 5-12. Idem, d'Orb. 1846, Paléont. univ., pl. 76, fig. 10-15; pl. 74, fig. 7-9. Idem, d'Orb.. 1846, Terr. crét. sup., pl. 9, fig. 7-9. Idem, d’'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., n° 54. B. testà elongatä, cylindricä, posticè acuminatä, mucro- nat ; anticè lateribus compressé, subtüs sulcatà, sulco in me- did longitudine evanescente terminatà ; aperturd integr ; al- veolo angulo 18°. Dim. Longueur totale, 95 mill.; hauteur en avant, 15 mill ; largeur, 44 mill. Rostre assez allongé, cylindrique, conique et mucroné en ar- rière, plus large vers les deux cinquièmes postérieurs, et de là s’atténuant très-légèrement jusqu'en avant, où il est comprimé latéralement et pourvu, en dessous, d'un sillon assez profond, qui disparaît peu à peu vers la moitié de la longueur; sa coupe su- périeure est ovale, mais non fissurée, comme M. de Blainville l'a cru (ce dont je me suis assuré sur un grand nombre d'é- chantillons bien complets). Cavité longue, conique, médiane, / pourvue d'un alvéole rempli de loges. Sur cette partie on re- 9 554 CÉPHALOPODES. marque la forme de l'empreinte de l’osselet, qui ressemblait à celui des autres Bélemnites. Sur les individus bien frais, on voit latéralement deux nervures longitudinales parallèles, qui naissent d’une dépression antérieure. Obs. Cette espèce, très-grêle dans sa jeunesse, se rompt souvent alors, et forme les Actinocamax, dont M. Raspail a fait son 2. integer, qui manque d'alvéole. Rapp. et diff. — Cette espèce diffère de toutes celles que j'ai décrites ci-dessus, par sa forme aiguë, par sa compression latérale. Elle diffère du B. minimus, par le manque de pro- longement postérieur et par sa forme bien moins obtuse, lors- qu'elle est jeune. Loc. Étage aptien, ou argile à plicatules. Gargas (Vau- clause}, MM. Requien et Renaux; Clansayes (Drôme), Blieux, près de la chapelle de Saint-Pont, Liéoux, Meouille, Vergons, Robion , Chamateuil (Basses-Alpes), MM. Duval et Emeric. Une double erreur a été commise par M. Duval à l'égard de cette espèce. Il croit qu'elle est identique au B. minimus du gault, et qu'elle se trouve dans la même couche. Elle diffère complétement du B. minimus, comme on peut le voir aux ca- ractères de celle-ci, et se rencontre toujours dans un étage différent. Espèces de l'étage alhien, ou gault. N° 55. BELEMNITES MINIMUS, Lister, pl. 37, fig. 21-23. B. minimus, Lister, 1678, Hist. anim. Angliæ, p. 228, fig. 32. B. Listeri, Mantell, 1822, Geology of Sussex, p. 88, tab. xix, fig. 17, 18, 23. B. minimus. Miller, 1823, Observ. on Belem., Trans. geol, soc., pl. 9, f. 6. Idem, Blainv., 1827, Bélemnites, p. 75, pl. 4, fig. 1,c., etsup., p. 119, pars. Idem, Sowerby, 1828, Mineral conchology, tab. bLxxxIx, fig. 1, . attenuatus, Sowerby, 1828, Mineral conchology, tab. DLxXxxIX, fig. 2. . Listeri, Phillips, 1829, Geology of Yorkshire, pl. 1, fig. 18. . jaculum, Phill., 1829, Yorksh., pl. 3. f. 1.7? . minimus, Keferst., 1834, p. 427, n° 63, . altenuatus, Keferst., 1834, p. 424, n° 15. . minimus, Bronn., 1837, Lethea geog., t. XXXIII, f. 13. ? Idem, Michelin , 1838, Mém. de la Soc. géol., IT, p. 100. B. minimus, d'Orb., 1840, Paléont. franc., Terr. crét., t. I, p. 57, n° 8, pl. 5,f. 3-9. B. minimus, Gcinitz, 1840, Charak,, p.68,tab. xvur, f. 32, 33, 84. 7? B = & & & & G. BELEMNITES. 555 B. minimus, Rœmer, 1841, Kreideg.,p. 84, n° 3. ?? B. attenuatus, Morris., Brit. foss., p. 177. B. jaculum, Morris., Brit. foss., p. 177. B. minimus, Morris., Brit. foss., p. 177. B. minimus, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 76, fig. 8-9. Idem, d'Orb., 1846, Moll. viv. et foss., I, Bélemn., n° 55. B. testäelongatä ,claviformi (jun), posticé obtusd (adulta), atlenuatä, acutâ; anticè angustatà, truncatä, sublis uni- sulcaté, lateraliter longitudinaliterque bisulcatd. Dim. Longueur d’un jeune obtus, 30 mill.; longueur d’un adulte, atténué, 40 mill.; diamètre de la partie antérieure, 5 mill. Rostre. Jeune, allongé, claviforme, obtus et mucroné en ar- rière, plus large vers le tiers postérieur, et de là légèrement aminci vers l'ouverture, qui est presque ronde. Des deux côtés on remarque, sur les individus bien frais, un double sillon à peine marqué, prolongé vers le tiers postérieur; en avant en dessous, est un court sillon n’occupant que le quart de la lon- gueur totale; cavité très-longue, conique et médiane, pourvue inférieurement d’une crête médiane. Couleur blonde, transpa- rente; c’est alors le B. minimus, Sowerby. Adulte, il ne s’ac- croit plus que faiblement en avant ; maisles couches s'accumu- lent sur l'extrémité du rostre, et viennent y former une pointe atténuée très-longue, souvent percée au sommet ; c’est alors le B. attenuatus, Sowerby. Un exemplaire adulte usé m'a mon- tré, par les lignes d’accroissement, que l’une de ces espèces n'é- tait que le jeune de l’autre. Rapp. et diff. — Très-voisine du B. pistilliformas, cette espèce en diffère par une taille toujours de moitié plus petite dans les adultes, par beaucoup moins de longueur, par sa forme plus grêle, par sa cavité très-prolongée, et enfin par ce singulier caractère de s'atténuer chez les adultes, mode d'ac- croissement qui n'existe jamais chez les B. pistilliformis, m1 chez le B. semicanaliculatus qui lui est également voisin, mais qui en diffère bien positivement. Loc. Étage albien ou gault, à Folkestone, Ringmer, dans 556 CÉPHALOPODES. le Kent, au Cambridgeshire, dans le Sussex, à Lyme Regis, Speeton, Yorkshire (Angleterre), Wissant, près de Boulogne- sur-Mer (Pas-de-Calais), M. d’Archiac et moi; Machéroménil (Ardennes), par moi; à la perte du Rhône (Ain), M. Agassiz. Hist. Décrite vaguement par Lister, cette espèce a été figurée sous deux noms par Sowerby, ce savant n'ayant pas reconnu que les deux espèces n'étaient que des variétés d'âge. Expl. des fig. PI. 37, fig. 21, individu jeune, vu en dessous, pour montrer le sillon antérieur ; fig. 22, individu adulte, usé longitudinalement, pour montrer, par les lignes d'accroisse- ment, l'instant où les couches s'appliquent seulement à l’extré- mité, et changent l’ensemble claviforme en une extrémité très- atténuée. Cette figure indique, de plus, la longueur de la ca- vité. Fig. 23, coupe supérieure. Espèces de l'étage turonien ou de la craie chloritée. N° 56. BELEMNITES ULTIMUS, d'Orbigny, 1846. Belemnites ultimus, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 75, fig. 9-13. Idem, d’'Orb.. 1846, Terr. crét. sup., pl. 10, fig. 9-13. B. testà elongatà, cylindricä, lævigatä, anticè rotundato- compressiusculà; subtüs unisulcatà, sulco evanescente; posticè acuminato-mucronatà ; alveolo angulo 20°. Dim. Longueur, 50 mill.; grand diamètre, 8 mill. Rostre allongé, cylindrique et de la même largeur sur toute sa longueur, terminé, en arrière, par une pointe centrale un peu mucronée. En avant, la coupe est légèrement comprimée, mais circulaire partout ailleurs. Un léger sillon ventral à peine marqué occupe une partie de la région antérieure : l’alvéole est un peu comprimé. On voit dessus les restes de l'empreinte de l’osselet. Rapp. et diff. — Voisine, par sa forme et par son court sil- Jon ventral, des B. semicanaliculatus et minimus, cette espèce se distingue de la première par le manque de dépression de la région postérieure, et par son sillon moins profond ; de la seconde par son extrémité plus acuminée, et par le manque de prolongementsupplémentaire, ainsi que par sa taille du double. G. BELEMNITES. 557 Loc. Étage turonien ou de la craie chloritée, Montagne- Sainte-Catherine, près de Rouen (Seine-lnférieure), par moi. Je n’en connais encore qu'un échantillon. Espèces incertaines. N° 57. BELEMNITES LAMELLA, Faure- Piguet. Belemnites Lamella, Faure-Biguet, 1819, Cons. sur les Bélem., p. 39, n° 1, fig. 3,4. Idem, d'Orb., Pal. univ., pl. 77, fig. 12-17. Idem, d'Orb., Paléont. étrang., pl. 37, fig. 12-17. «Très-comprimé, tranchant inférieur plus ou moins sinué vers le bout; pointe courte. Cavité courte, sans gouttière. Hauteur, 7; largeur, 2 : lignes; longueur 2 £ pouces. Lorsqu'il est tout jeune, il est rond ; dans son âge moyen, il est aplati, mais épais, avec une pointe aiguë et souvent allongée; il figure alors une gousse de haricot ou un fer de lance, et varie beaucoup. A cette époque, il a ordinairement, comme les deux espèces suivantes, une large impression longitudinale de chaque côté, indiquant un muscle qui aurait pressé la matière pour donner au Bélem- nite la forme comprimée; lorsqu'il est parfait, il offre les pro- portions indiquées ci-dessus, et il est un tiers plus étroit vers la base que vers la pointe; sa couleur est un gris de corne foncé. A Valdrome en Diois, à mi-côte d’une montagne dont la partie supérieure porte le nom de Sarcena. » F. B. (Cette espèce, à en juger d’aprèsles figures, doit comprendre les Z. dilatatus, binervius et peut-être polygonalis de l'étage néocomien ; mais, comme on ne peut en être certain, il con- vient de la supprimer.) N° 58. BELEMNITES VAGINA, Faure-Biguet. Belemnites Vagina, Faure-Biguet, 1819. Bélemnites, p. 40, n° 2. « Comprimé; pointe très-courte. Cavité courte, gouttière courte. Hauteur, 7 5 ; largeur, 4 {lig.; longueur, 2 + pouc. Il ressemble assez au précédent ; il est plus épais et muni d’une gouttière un peu plus longue que la cavité, mais qui n'aboutit cependant pas au milieu de la longueur de la pierre ; il varie d'ailleurs de la même manière, sa couleur est la même, il se trouve au même endroit. » F. B. 5958 CÉPHALOPODES. N° 59. BELEMNITES CAPULUS, Faure-Biguet, Belemnites capulus, Faure-Biguet, 1819, Bélemnites, p. 41, n° 3. « Comprimé, avec une aire longitudinale ; plane de chaque côté de la gouttière. Cavité courte; gouttière très-longue. Hauteur, 5 ; largeur, 2 À lig.; longueur présumée, 2 5 pouces. L'exemplaire unique que je possède est figuré en fer de lance, ou plutôt en massue aplatie et pointue; car il est proportion- nellement beaucoup plus épais que les deux espèces précé- dentes dont il semble se rapprocher. S'il est jeune, sa forme dans l’âge parfait sera différente ; s’il est à peu près fini, alors sa base pourrait être très-prolongée avec un égal diamètre, ce que je ne puis juger, parce que la cavité manque entièrement. Dans tous les cas, sa distinction spécifique est suffisamment éta- blie par la longueur de sa gouttière qui arrive jusqu'à la nais- sance de la pointe et par l'absence de toute autre fissure. Au quartier de Roussas, près Valdrome. » F. B. N° 60. BELEMNITES COLUTEA, Faure-Biguet. Belemnite Colutea, Faure-Biguet, 1819, Bélemnites, p. 42, n° 4. « Comprimé; avec pointe très-inférieure. Cavité longue; gouttière très-longue et forte. Hauteur, 8; largeur, 4 à 5 li- gnes; longueur, 3 à 4 pouces. Il n'est peut-être pas d'espèce qui varie autant dans son état parfait : tantôt la pointe est laté- ralement comprimée; tantôt elle ne l’est pas plus que le reste de la pierre; tantôt elle porte comme deux carènes latérales obtuses; tantôt, au contraire, quoique d'une taille plus grande, elle offre en place des carènes, des espèces de larges sillons ; quelquefois enfin, elle surpasse de moitié les dimensions données : malgré cela, on la reconnaît toujours facilement par la réunion des caractères que je lui assigne. Sa couleur est gris corne. Sur les côteaux du quartier appelé Osson, au sud de la ville de Die, Drôme. » F. B. N° 6!. BELEMNITES CORONILLA, Faure-Biguet. Belemnites Coronilla, Faure-Biguet, 1819, Bélemnites, p, 42, n° 5. « Comprimé; avec deux sillons fins et très-longs. Une légère élévation plate (probablement en dessous). Hau- G. BELEMNITES, 559 teur, 7 5; largeur, 5 & lignes. Je n'ai de cette espèce que quelques fragments d'environ un pouce et demi vers la pointe, ce qui m empèche d'indiquer sa longueur, sa cavité, ni sa gouttière; mais les notes que je donne sont suffisantes pour la faire reconnaître et montrer qu'elle est distincte. Quoi- que sa pointe ne soit pas inférieure, le corps du Bélemnite est si sensiblement comprimé, que l'on ne peut pas le sortir de cette division. Sa couleur est noire. À demi-lieue au nord de Die, sur les collines de Commane. » F. B. N° 62. BELEMNITES SILIQUA, Faure-Biguet. Belemnites Siliqua, Faure-Biguet, 1819, Bélemnites, p. 43, n° 6. « Comprimé; renflé vers le bout, surtout en dessus; sillons larges. Cavité courte; gouttière longue. Hauteur, 4; largeur, 3; longueur, 24 à 24 lignes. Il est ordinairement en massue, ayant un renflement vers l'extrémité; maistantôt ce renflement forme une vraie bosse en dessus, tantôt il est plus également disposé ou tellement porté vers le bout, qu'à peine aperçoit-on un petit mamelonde la pointe : quelquelois cette pointe est assez allongée, et quelque fois ellese courbe sensiblement en bas. Sa couleur est très-noire dans tous les individus. On les trouve au même endroit que l'espèce précédente. » F. B. N° 63. BELEMNITES LEGUMEN, Faure-Biguet. Belemnites legumen, Faure-Biguet, 1819, Bélemn., p. 44, n° 7. « Comprimé; peu renflé vers la pointe; cavité courte; goutüère courte. Hauteur, 4; largeur, 3 lignes. Je n'ai qu'un échantillon tronqué de cette espèce, que la brièveté de sa gouttière doit faire regarder comme différent de la pré- cédente. Sa couleur est très-noire. À Die, quartier de Com- mane. » F. B. N° 64. BELEMNITES CASSIA, Faure-Biguet,. Belemnites Cassia, Faure-Biguet. 1819, Bélemn., p. 44, n° 8. « Légèrement comprimé; conoïde, à pointe obtuse et ar- rondie; point de sillons. Cavité longue; point de gouttière. Hauteur, 9; largeur, 7 lignes, vers le milieu; longueur, & + pouces. Ce n'est que lorsqu'ils sont entièrement finis qu ils 560 CÉPHALOPODES. prennent le caractère de cette division, et même celui de l’es- pèce. Quoique déjà fort gros, il ne sont point comprimés; ils sont pointus, et la pointe est au milieu ; ensuite, lorsqu'ils sont parfaits, la matière s'accumule en dessus, vers la pointe, de ma- nière à rendre celle-ci très-obtuse, excentrique, et à former, sur la longueur du fossile, une dépression latérale légère, mais sen- sible. Dans tous les âges, il est assez facile de confondre ce Bélemnite avec le B. Dard; il en a la grandeur, la forme, et presque la couleur ; mais, dans la fracture, Les stries rayon- nantes sont dans celui-ci plus fines, plus serrées, ét d’un gris plus clair. Sa cavité surpasse un peu la moitié de la longueur de la pierre, et l’on observe souvent une variation notable dans l'épaisseur des bords fracturés de cette cavité, quelques indi- vididus ayant plus d'épaisseur en dessus, les autres en dessous, et quelquefois de l'augmentation de matière se trouvant, non pas avec symétrie au milieu du dessus ou au milieu du dessous, mais sur le côté. J'ignore son gisement. » F. B. N° 65. BELEMNITES CATALPA, Faure-Biguet. Belemniles catalpa, Faure-Biguet, 1819, Bélemn., p. 45, n° 9, f. 5. B. catalpa, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 77, fig. 18. Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. étrang., pl. 37, f. 18. « Très-légèrement comprimé. Fusiforme, sans vrais sillons. Cavité courte ; sans gouttière. Hauteur, 5 ; largeur, 4 lignes ; longueur, 4 pouces. Sa compression est si peu sensible, que j'allais le placer dans la division suivante, lorsque je me suis aperçu que sa pointe n'était pas au milieu, mais un peu infé- rieure. Les jeunes sont exactement coniques, plus larges à la base que partout ailleurs, et seraient alors de la troisième di- vision : mais ils s’allongent ensuite sans acquérir plus de gros- seur à leur base, et la matière s’accumulant vers le milieu, sur tout en dessus, ils deviennent à peu près fusiformes, à pointe allongée. La coupe transverse montre un ovale très-obtus des deux côtés, et dont la moitié inférieure est plus étroite que la supérieure : les stries rayonnantes sont grossières et couleur de corne. Cette espèce est la seule qui m'ait montré sa cavité à G. BELEMNITES. 561 peu près entière; ses bords, quoique doublés par la matière blanche, sont aussi minces qu'une feuille de papier fin, et ne sont pas perpendiculaires à la longueur de l'axe, mais inclinés de manière que la partie supérieure avance beaucoup. Au Mont- Cindre, près de Lyon, en Suisse, et ailleurs. F.B. N° 66. BELEMNITES ATTENU2TUS, Faure-Biguet. Belemnites attenuatus , Faure-Biguet, 1819, Bélemnites, p. 47, n° 10. (Non Attenuatus, Sow. 1828.) «Très-allongé; sillons très-longs. Cavité courte; gouttière moyenne. Hauteur, 6 ; largeur, 4 5 lignes; longueur présumée, 6 pouces. Cette espèce étant très-effilée, ne se trouve, à cause de cela, jamais entière; mais, en réunissant les tronçons selon leurs grosseurs , l’on évalue qu’elle devait avoir dans son âge moyen trois pouces à trois pouces et demi de long, lorsque son diamètre n’était que de deux lignes en travers et de deux lignes et demie en hauteur. Dans cet âge moyen, les sillons sont quel- quefois si profonds, que le Bélemnite semble composé de deux cylindres collés l’un sur l’autre; dans l’âge parfait, les sillons se garnissent de matière sans en être remplis, et Le corps de la pierre devient cylindrique : dans ses deux âges, moyen et par- fait, l'endroit de la cavité est toujours rond et cylindrique ; mais j'ignore si l'extrémité ne change pas de forme ; je serais porté à croire que, comme les deux suivants, 1l est à peu près fusi- forme, c'est-à-dire plus mince et plus petit vers l'endroit de la cavité que vers le milieu et le bout. Cette espèce a encore ceci de particulier qu'elle n'offre que rarement et bien faible- ment, à l’intérieur, la cristallisation en stries rayonnantes des autres, et que sa fracture ne présente pas le creux bien prononcé de celles qui sont fortement striées du centre à la cir- conférence. Elle est néanmoins sujette, comme les autres, aux diverses picotures des animaux parasites. Aux environs de la ville de Die (Drôme). » F. B. N° 67. BELEMNITES CLAVA. Faure-Biguet. Belemnites clava, Faure-Biguet, 1819, Bélemnites, p. 48, n° 11. « Très-allongé, augmentant de la base à la pointe : sans sil- MOLLUSQUES Te I. 36 562 CÉPHALOPODES. lons. Cavité très-courte ; gouttière très-longue. Diamètre, 8 li- gnes, vers le milieu; longueur présumée, 6 à 7 pouces. Ainsi que le précédent, ce Bélemnite-ci ne m'a fourni que des tron- cons ; mais J'en ai beaucoup, et j'ai facilement pu juger par eux des dimensions et des caractères que je lui attribue; ils me montrent évidemment que la gouttière est toujours plus large que dans les autres espèces, et qu'elle est prolongée jusques à la base de la pointe ; que le fossile devait être très-allongé relativement à sa grosseur ; que, dans son jeune et moyen âge, le diamètre est plus large que haut, tandis que, dans l'âge par- fait, il devient à peu près égal et cylindrique ; qu'il a toujours été, dans tous les âges, deux fois plus gros vers le bout que vers la base, ce qui constitue, dans cette espèce-ci, la forme constante de massue que la plupart des autres ne prennent qu'accidentelle- ment ou dans leur jeune âge; enfin, que sa cavité, quoïque faite en cône allongé, est néanmoins très-courte, relativement à la longueur de la pierre. Sa couleur est noire ou noirâtre. À Com- mane, près de la ville de Die. » F. B. N° 68. BELEMNITES INDEX, Faure-Biguet. Belemnites Index, Faure-Biguet, 1819, Bélemnites, p. 50, n° 12, «Fusiforme, àpointeallongée, sans sillons.Cavité très-courte; gouttière longue et large. Diamètre de la base 4, du milieu, 7 lig. Long. présumée 5 + à 6 pouces. Les divers échantillons de cette espèce que J'ai et que j'ai eus sous les yeux, ont été recueillis en des endroits différents très-éloignés les uns des autres; aucun ne conservait la moindre portion de sa ca- vité; le plus grand, dont je donne les dimensions, a cepen- dant encore , tout tronqué qu'il est, plus de quatre pouces de longueur, ce qui me fait juger que la cavité doit être fort courte ; ils ont tous la pointe allongée en pyramide, ce qui, joint au retrécissement de leur base, présente constamment, dans cette espèce, la forme d’un fuseau. Les stries rayonnan- tes sont fines. La couleur interne est grisätre. À Valdrome et ailleurs.» F. B. G. BELEMNITES. 563 N° 69. BELEMNITES DACTYLUS, Faure-Biguet. Belemniles Dactylus, Faure-Biguet, 1819, Bélemnites, p. 51, n° 13, pL £, 6. Idem, d’Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 77, f. 19. Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. étrang., pl. 37, f. 19. « Cylindrique, sillons plus longs que la cavité. Cavité lon- gue, gouttière large, aussi longue que les sillons. Diam. 6 lig., long. 2 À pouces environ. Ses sillons étroits, profonds et bien marqués, distinguent singulièrement cette espèce. J'en possède un exemplaire dont la pointe se courbe en bas, de la longueur d'environ deux lignes. Sa couleur est très-noire. Aux environs de Die. » F. B. N° 70. BELEMNITES DIGITUS, Faure-Biguet. Belemnites digitus, Faure-Biguet, 1819, Bélemnites, p. 51, n° 14. Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 77, f. 20-22, Idem, d'Orb., Paléont. étrang., pl. 87, f. 20-22, « Cylindrique, transparent, sans sillons. Cavité moyenne, gouttière un peu plus longue que la cavité. Diam. 4 + à 5 Llig., long. 3, 3 ; à 4 pouces. Les jeunes individus ont tous deux pointes plus ou moins apparentes, et sont presque tous fusifor- mes; les moyens sont tantôt cylindriques, tantôt fusiformes, et tantôt un peu en massue, avec une cavité très-courle, souvent imparfaite, et dont les bords sont plissés comme ayant été re- joints et resserrés à une époque où ils étaient encore flexibles; les vieux sont le plus souvent cylindriques à pointe effilée; mais quelquefois la pointe est courte et même obtuse, et quel- quefois ils ont la base un peu étranglée ou l'extrémité un peu renflée. La longueur de la gouttière suit l'accroissement de la pierre qui s’allonge principalement par les bords de la cavité; elle est très-courte dans le bas-àge, occupant à peine la hui- tième partie de la longueur du fossile, tandis que, dans l'état parfait, elle en occupe quelquefois les deux tiers, parce qu'elle est toujours un peu plus longue que la cavité qui, comme je viens de le dire, s’allonge plus que le massif de la pierre. Il se trouve par tout le royaume et dans beaucoup d’endroits du département de la Drôme, notamment au pont de Barret, arrondissement de Montélimart, où, dans un très-petit espace, 564 CÉPHALOPODES. j'en ai collecté une grande quantité de tous les âges. » F. B. L'auteur confond, sous ce nom, trois espèces, entre autres le B. clavatus qu'on peut reconnaître dans la fig. 7. B. N° 71. BELEMNITES DIGITULUS, Faure-Biguet. Belemnites Digitulus, Faure-Biguet, 1819, Bélemn., p. 53, n° 45. « Cylindrique, sans sillons. Cavité longue, gouttière très- longue. Diam. 3 à #, long. 21 à 2% lignes. Dans l’âge moyen, il est cylindrique dans toute sa longueur, avec une cavité bien formée et une pointe effilée; ensuite, lorsqu'il est vieux, la matière se porte au-delà de la cavité, ce qui le rend ou fusi- forme ou en massue : mais, dans l’un et l’autre cas, la lon- gueur de la gouttière qui se prolonge jusque vers la naissance de la pointe, et même au delà, le fera aisément reconnaître. Il est très noir. Aux environs de Die.» F. B. N° 72. BELEMNITES STRIATUS, Faure-Biguet. Belemnites striatus, Faure-Biguet, 1819, Bélemn., p. 53, n° 16. « Cylindrique, sillons doubles, fins et superficiels, prolongés jusque sur la pointe. Cavité......….; gouttière nulle. Diam. moyen 3 À lig., long. présum. 2 ? pouces. J'ai divers fragmens de cette espèce, dont l'un porte une portion de la cavité, et tous ensemble me démontrent qu'elle est distincte, mais ne me permettent pas de la caractériser d’une manière satisfai- sante. Les sillons que je lui attribue sont formés chacun par deux stries fines et très-rapprochées; et, selon les analogies, ils ne seraient pas aussi régulièrement conformes qu'ils le sont, si l'un était une gouttière et l'autre une rainure , s ils avaient été placés, l’un dessus, l’autre dessous. Le fragment que J'ai de l'extrémité est en massue grossissant insensiblement jusqu à la pointe, qui est très-courte; mais il pourrait être Jeune, et cette forme n'être qu’une variété. Aux environs de Die. » F. B. N° 73. BELEMNITES DENS, Faure-Biguet. Belemnites dens, Faure-Biguet, 1819, Bélemn., p. 55, n° 17. « Conique, sans sillons. Cavité longue, sans gouttière. Diam. 3, long. 9 lignes. Quoique bien petit, ce Bélemnite me semble parfait, parce que sa cavité forme plus de la moitié de sa lon- G, BELEMNITES. 565 gueur. Il est noir-opaque. Dans les carrières de Couzon, près Lyon. Obs. L'on peut soupçonner qu'il en existe de parfaits qui sont encore plus petits, tels que ceux que Bourguet à fait graver sous les n°° 280 et 282 de sa planche 56 du traité des pétrifications.» F. B. N° 7h. BELEMNITES FULMEN, Faure-Biguet. Belemnites Fulmen, Faure-Biguet, 1819, Bélemn., p. 55, n° 18. « Conique; pointe latéralement comprimée. Cavité très- longue ; gouttière grande et très-longue. Diam. 7 ?, long. présum. # à # } pouces. L'extrémité est toujours plus ou moins comprimée par côté, de manière à présenter un ovale dans sa fracture. Couleur noire. À demi-lieue au sud de la ville de Die, sur les côteaux schisto-argileux du quartier appelé Osson.» F. B. N° 75. BELEMNITES TONITRUUM, Faure-Biguet. Belemnites Tonitruum, Faure-Biguet, 1819, Bélemn., p. 56, n° 19. « Conique très-allongé; sans sillons. Cavité longue ; sans gouttière. Diam. 5 lign., long. présum. 2 pouces 9 lignes à 3 pouces. Sa cavité dépasse le milieu de sa longueur. Ses pro- portions effilées et sa couleur grisätre le distinguent du Bélem- nite dent. Aux environs de Lyon. » F.B. N° 76. BELEMNITES JACULUM, Faure-Biguet. Belemnites Jaculum, Faure-Biguet, 1819, Bélemn., p. 56, n° 20. « Conique, plus ou moins effilé; deux sillons plus ou moins apparents, vers la pointe seule ment, et un peu en dessous. Ca- vité courte; sans gouttière. Diam. #, 6 ou 8 lig.; long. 31 à 4 pouces. Cette espèce varie beaucoup dans ses proportions, étant quelquefois plus allongée avec un moindre diamètre : elle n'est pas toujours bien ronde, et sa fracture offre, alors, un cir- cuit légèrement aplati sur quatre côtés; Les petits et très-courts sillons de la pointe forment son caractère spécial, c'est dom- mage qu'ils varient aussi : ils existent toujours, mais ils sont quelquefois si peu apparents, qu'il faut, pour les découvrir, les chercher au grand jour et dans certains sens. Sa couleur est une vraie couleur de corne de bœuf. On le trouve en divers endroits des environs de Lyon, surtout au mont Cindre. » F. B. 566 CÉPHALOPODES. N° 77. BELEMNITES SULCULATUS, Risso. Belemnites sulculatus, Risso, 1826, Hist, nat, Eur, mérid., t. IV, Mollusq., p. 14. n° 31. « B, testa elongato-conica, sulcis longitudinalibus sculpta. Coq. allongée, conique, sculptée par des sillons longitudinaux. Long. 0,050. Séj. Calcaire marneux, Alpes maritimes. » R. N° 78. BELEMNITES DACTYLUS, Risso. Beleminites, Dactylus, Fisso, 1826, Hist, nat., Eur. mérid., t, IV, Mollusq., p. 14, n° 32. « 1. testa dactyliformis, glabra, posticè gradatim acumi- nata. Cog. dactyliforme, lisse, graduellement acuminée vers sa partie postérieure. Long. 0,070. Séj. Marne chloritée, Mon- talban. » R. N° 79. BELEMNITES TUBULOSUS, Risso. Belemnites Tubulosus, Risso, 1826, Hist. nat., Eur, mérid., t. IV, Mollusq., p. 14, n° 33. « B. testaglabra, elongata, anticè angusta, medium versum paululum crassior, versus apicem abrupte acumanata. Coq. lisse, allongée, étroite sur le devant, un peu épaisse vers le mi- lieu, brusquement acuminée près du sommet. Long. 0,055. Séj. Grès chlorité, Roccatagliada. » R. N° 80. BELEMNITES META, Blainv. PI. 77, fig. 8, 9. B. meta, Blainv., 1827, Bélemn., p. 87, pl. 3, f, 3. Idem, d’Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 77, fig. 8, 9. Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. étrang., pl. 37,f. 8, 9. Cette espèce, donnée dans les planches par M. de Blainville, comme une variété du B. brevis, et dans le texte, comme une espèce douteuse, pourrait bien être un cas pathologique peu caractérisé. N° 81. BELEMNITES ANOMALUS, Phillips. B. anomalus, Phillips, Yorkshire, p. 166. Espèce du Kelloway-Rock du Yorkshire, seulement indiquée par l’auteur. N° 82. BELEMNITES TORNATILIS, Phillips. B. tornatilis, Phillips, 1829, Yorkshire, p. 166. Espèce citée seulement comme étant du Kelloway-Rock du Yorkshire, mais non décrite par l’auteur. G. BELEMNITES. 567 N° 83. BELEMNITES CYLINDRIFORMIS, Parkinson. Belemnites cylindriformis, Parkinson, 1811, Org. rem., t. III, p. 127, pl. 8, f. 10, 14. Idem, d'Orb., 1846, Paléont, univ., pl. 77, f, 4, Espèce qui n'est pas assez caractérisée pour qu'on puisse la reconnaître. N° 84. BELEMNITES SUBUNGULATUS, Hartmann. B. subungulatus, Hartmann, 1830, Zieten Wurt., p. 33, t. XXV,f, 2, Idem, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 77, fig. 2-6. k Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. étrang., pl. 37, f, 2-6. Du schiste du lias d'Heiningen. Hart. Cette espèce est évidemment une monstruosité déterminée par un cas pathologique. En attendant qu'on la rapporte à une espèce normale, elle doit être exclue des bonnes nomen- clatures. N° 85. BELEMNITES ACICULA. Munster. B. acicula, Munster, 1830, Bemerkungen zur Nahern Ken. des Belem., p. 8, CETTE B. acicula, Keferst., 1834, De nat., p. 424, n° 3. Idem, d'Orb., 1846, Paléont, univ., pl. 77, f, 7. Idem, d'Orb., 1846, Paléont. étrang., pl. 37, fig. 7. Individu jeune peut-être du 2. Puxzosianus. N° 86. BELEMNITES PREVOSTII, Deshayes. Belemnites Prevosti, Desh., 1830, Encycl. méth. Vert., t. IT, p. 130, n° 16. « B. testà elongato-conicd, angustà, subclavatd, lævigatd, apice acuto multistriato, striis tenuissimis, profundis. Nous dédions cette espèce remarquable à notre ami M. C. Prévost, céologue distingué. Le sommet de cette coquille la rend vrai- ment remarquable; aucune autre des espèces que nous con- paissons, soit en nature, soit par les descriptions, ne présente rien de semblable. Il est strié dans toute sa circonférence ; les stries sont fines, nombreuses, longitudinales, d'autant plus pro- fondes qu’elles s’'approchent davantage du sommet, et tellement profondes, quand elles sont parvenues à son extrémité, qu'elles le divisent dans toute son épaisseur : ces stries, qui sont au nombre de vingt, n'arrivent pas toutes à l'extrémité; six prin- cipales y parviennent, et le partagent en six lobes égaux et sy- 568 CÉPHALOPODES. métriques. La base est un peu dilatée, l'ouverture arrondie et la cavité petite; au-dessus de la base, le diamètre diminue légèrement, etilaugmente ensuite peu à peu jusqu'au tiers pos- térieur. Toute la coquille est grêle, cylindracée, complétement lisse hors le sommet. Elle à 55 millimètres de longueur sur 5 seulement de diamètre à la base. Nous ignorons d'où elle vient.» Desh. Cette espèce pourrait bien être la même que le B. irregula- ris, la seule qui soit allongée et qui ait l'extrémité striée. Espèces apocryphes, BELEMNITES OBTUSUS, Blainville. Belemnites obtusus, Blainville, 1827, Bélemn., p. 101, n° 42, pl. 3, f. 14. Idem, d’'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 77, f. 10, 14. Idem, d'Orb., 1846, Paléont. étrang., pl. 37, fig. 10, 11 (fig. dénaturée.) Cette espèce a été introduite dans la science par suite d’une singulière préoccupation de M. de Blainville. En voyant la figure 2 de la tab. 9 de Klein, d'où elle a été copiée par Knorr, on s'aperçoit facilement que c'est un tronçon coupé longitudi- nalement et tronqué tranversalement. Dans le dessin qu'en a fait faire M. de Blainville. {(Bélemnites, pl. 3, fig. 44); d’après Knorr, suppl, t. IV, . 2, figure copiée et dénaturée, le peintre a fait disparaître la troncature supérieure, et en a fait une partie arrondie. C'est sur cette figure fautive, reproduite dans le Dictionnaire des sciences naturelles, que M. de Blain- ville aura fait sa description, car il se serait aperçu sans doute sil avait vu la figure originale que, loin d'être une Bé- lemnite entière, ce n’en est qu'un tronçon. BELEMNITES BIFORATUS, Schloth. Knorr, Monuments, t. II, section 2, p. 242, pl. 1*, fig. 7. Paclites biforatus, Montfort, 1808, Conchyl. syst., p. 318, genre 80. Belemnites biforatus, Schlotheim, 1813, Min. Tasch., vol. VII, p. 70. Espèce créée par Montfort, sur une mauvaise figure de Kanorr, dénaturée. BELEMNITES UNGULATUS, Schloth. Knorr. Monum., t. III, IV, sup., tab. 1v, f. 8, 9, p. 146. Thalamus polymitus, Montfort, 1808, Conch. syst., p. 328. Belemnites ungulatus, Schl., 1820, Petrif., p. 50, n° 9. G. BELEMNITES. 569 Cette espèce est basée sur une mauvaise figure de Knorr, dé- naturée par Montfort, et doit être supprimée. BELEMNITES ALVEOLATUS. Callirhoe alveolatus, Montf., 1808, Conch, syst., p. 363. Espèce basée sur un alvéole des Bélemnites. BELEMNITES GLABER, Schloth. Knorr. Monum., t. IT, sect. 2, p. 241, pl. 1*, f. 4. Cetocis glaber, Montf., 1808, Conch. syst., p. 371. B. cetaceis glaber, Schloth., 1813, Min. Tasch., vol. VII, p. 69, pl. 35. B. penicellaius, Schloth., 1820, Petrif., p. 50, n° 10. Espèce basée sur un échantillon roulé etusé, indéterminable. BELEMNITES POLYFORATUS, Schloth. Knorr, Monum., t. II, sect. 2, p. 241, pl. 1*, f. 1-3. Acamas polyforatus, Montfort, 1808, Conch. syst., p. 374. B. polyforatus, Schloth., 1813, Min. Tasch., vol. VII, p. 69, Idem, 1820, Petref., p. 50, n° 11. B. ungulatus, Blainv., 1827, Bélemn., p. 78, n° 18 (non Schlotheïm, 1813). B. polyforatus, Blainv., 1827, Bélemn., p. 103, n° 45. Espèce faite sur une mauvaise figure de Knorr, dénaturée par Montfort. A rejeter. BELEMNITES PYRGOPOLON-MOSÆ, Schloth. Pyrgopolon mosæ, Montf.. 1808, Conch. syst., p. 394, genre 99. Belemnites pyrgopolon-mosæ, Schloth., 1813, Min. Tasch., VII, p. 110. B. canaliculatus, Schloth., 1820, Petrif., p. 49, n° 7. Espèce basée probablement sur un morceau de Bélemnite, dénaturé par Montfort, à laquelle Schlotheim y a réuni plus tard, en 1820, la figure de Schroters IV, t. HE, f. 42, qui re- présente une autre espèce. Elle doit être supprimée. BELEMNITES RETICULATUS, Schloth. Knorr. Monum., t. Il, sect. 2, p. 133, pl. 6, 7,f. 4. Chrysaor hercininus, Montfort, 1808, Conch. syst., p. 378. B. reticulatus, Schloth., 1813, Min. Tasch., vol, VIT, p. 110. Espèce faite par Montfort sur la mauvaise figure de Knorr, qui pourrait n'être, d'après Wallh, qu'une écrevisse roulée, ou tout au plus, une pointe indéterminable de rostre de Bélemnite. A supprimer. BELEMNITES FISTULOSA, Blainv. B, fistulosa, Blainv., 1827, Bélemn., p. 100, n° 41, 570 CÉPHALOPODES. Espèce formée d'après ‘une figure représentant une coupe longitudinale prise dans Knorr, part. IF, pl. 4, f. 5. À suppri- mer des catalogues. Espèces citées qui n’appartiennent pas au genre Beélemniles. Ambiguus, Morton, 4830. V. Belemnitella ambigua, d'Orb. Americanus, Morton, 4830. V. idem. mucronata, d'Orb. Blainvillei (actinocamax) Voltz, 1830. V. Belemnitella vera, d'Orb. Cylindricus, Vahlemb., 1821. V. Belemnitella mucronata , d'Orb. Electrinus, Miller, 4823. V. idem. idem, d'Orb. Fusiformis, Young, 1822. V. id. vera, d'Orb. Fusoides, Lam., 1822. V. id. mucronata, d'Orb. Galliennei, d'Orb., 1842. V. Belemmnatella vera, d'Orb. Granulatus, Blainv., 14827. V. id. quadrata, d'Orb. Lanceolatus, Sow., 4829. V. id. vera, d'Orb. Mammillatus, Nils., 1825. V. id. subventricosa,d'Orb. Mucronatus, Schloth, 1813. V. id. mucronata, d'Orb. Mucronatus, Sow., 1829. V. id. vera, d'Orb. Osterfieldi, Blainv., 4827. V. id. mucronata, d'Orb. Paxilosa, Lam., 1801. V. id. id. d'Orb. Plenus, Blainv., 1827. V. id. vera, d'Orb. Quadratus, Defrance, 1827. V. id. quadrata, d'Orb. Scaniæ, Blainv., 1827. V. id. subventricosa,d'Orb. Striatus, Blainv., 1827, V. id. quadrata, d’Orb. Subconicus, Lam., 1822. V. id. mucronata, d'Orb. Subventricosus, Wahlemb., 4821. V. id. subventricosa,d Orb. Verus(Actinocamax), Muller, 1823.V. ad. vera, _ d'Orb. Résumé critique sur les Bélemnites, De l’ensemble du travail sur les Bélemnites, comme on pourra le voir à la table, il résulte, qu'on a donné, jusqu'à présent {rois cent cinq noms d'espèces. 305. En séparant de ce nombre les espèces qui appartien- G. BELEMNITES. 571 nent à d’autres genres, au nombre de 22. Les espèces apocryphes à supprimer, Total; 31. au nombre de 9, Il me restera encore le chiffre immense de | 274. En appliquant à ces dernières espèces une révision sévère des synonymies, des difformités, des altérations dues à la fossili- sation des différences apportées par l’âge et par les sexes, je suis arrivé à les réduire à, Espèces incertaines 30. Espèces positives 56. Total 86. ou moins du tiers, tout en y introduisant vingt-sept espèces nouvelles. J'espère que les considérations qui précèdent , et les descriptions de chaque espèce en particulier justifieront cette réforme, qui m'a paru indispensable. Du reste, je puis dire qu'aucun genre en zoologie nest plus difficile à traiter, et qu'il ne m'a fallu pas moins de trois années d’études pour ar- river aux résultats que je présente ici. Je n'ai indiqué comme positives que les espèces dont j’ai pu discuter les caractères zoologiques, et la position géologique, sur des échantillons en nature. J'ai donné comme espèces 1n- certaines, toutes les Bélemnites décrites ou figurées, que je n'ai pu rapporter avec certitude à aucune des espèces en nature, et qui probablement devront être supprimées des catalogues. Néanmoins, voulant publier la monographie du genre, j'ai dû les reproduire, pour compléter mon travail. CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES SUR LES BÉLEMNITES. L'étude de la circonscription des faunes renfermées dans les couches des terrains jurassiques et crétacés de tous les pays, me porte à les diviser ainsi qu'il suit, pour celles qui renfer- ment des Bélemnites'. Les cinquante-six espèces positives de Bélemnites, sont distribuées ainsi qu'il suit : 1 Afin d'établir une terminologie uniforme pour les divisions d'étage, 572 CÉPHALOPODES, À ESPÈCES DE BÉLEMNITES DES TERRAINS JURASSIQUES. Espèces du lias inférieur, ou de l'étage Sinemurien !. (Comprenant les couches où se trouvent la Gryphæa arcuata, et ce qui lui es inférieur.) B. acutus, Miller. Espèces du lias moyen ou étage Liasien. (Des couches supérieures à la Gryphæa arcuata, jusques et y compris les couches à Gryphœa cymbium.) B. Niger, Lister. B. Umbilicatus, Blainville. Fournelianus, d'Orb. Clavatus, Blainv. Longissimus, Miller. Espèces du lias supérieur, ou étage Tourcien *. (Des couches supérieures à la Gryphœa cymbium, jusqu'à l’Oolite inférieure. ) B. Irregularis, Schloth. B. Tripartitus, Schloth. Brevis, Blainv. Exlis, d'Orb. Tessonianus , d'Orb. Tricanaliculatus, Hartm. Curtus, d'Orb. Nodotianus, d'Orb. Espèces de l’&clite inférieure, ou étage Bajocien ‘. B. Giganteus, Schloth. B. Unicanaliculatus, Hartm. Sulcatus, Miller. Canaliculatus. Bessinus, d'Orb. Espèces de Ia grande OGolite, où étage Bathonien. B. Fleuriausianus, d'Orb. Espèces de l'étage &xfordien inférieur. ou étage Kclovien. (Killoway-Rock des Anglais, zone de l’Ammontites coronatus.) B. Hastatus, Blainville. B. Volgensis, d'Orb. Puzosianus, d'Orb. Borealis, d'Orb. Kirghisensis, d'Orb. Russiensis, d'Orb. Magnificus, d'Orb. Panderianus, d'Orb. j'ai cru devoir introduire quelques noms nouveaux empruntés aux lieux où le terrain est le mieux développé. 1 Le lias moyen étant très-développé aux environs de Semur (Sinemu- rium). 2 Le lias supérieur existe seul à Thouars, Toarcium (Deux-Sèvres). * De Bayeux (Bajoce) où cet étage estle mieux développé. G. BELEMNITES. 514 Sauvanausus , d'Orb. Duvalianus, d'Orb. Excentralis, Young. Latesulcatus, d'Orb. Altdorfensis , Blainv. Grantianus, d'Orb. Espèces de l'étage Oxfordien moyen, ou @xfordien proprement dit. B. h. D: (Oxford-Clay, zone de l’A4m. cordatus.) Excentralis, Young. B. Didayanus, d'Orb. Hastatus, Blainville. Coquandianus, d'Orb. Ænigmaticus, d'Orb. Puzosianus, d'Orb. Sauvanausus , d'Orb. Espèees de l'étage supérieur, ou étage Coralien. (Coral-Rag.) Royerianus, d'Orb. B. Excentralis, Young. Espèces de l'étage Portlandien, Souichui, d'Orb. ESPÈCES DE BÉLEMNITES DES TERRAINS CRÉTACÉS. Espèces de l'étage Néocomien inférieur. . Baudouin, d'Orb. B. Bicanaliculatus, Blainv. Binervius, Raspail. Bipartitus, Catullo. Subquadratus, Rœmer. Minaret, Raspail. Conicus, Blainv. Emerici, Raspail. Dilatatus, Blainv. Grasianus, Duval. Latus, Blainville. Orbignyanus, Duval. Pistilliformis, Blainv. Polygonalis, Blainv. Espèces de l'étage Aptien, ou Néccomien supérieur. Semicanaliculatus, Blainv. B. Grasianus, Duval. Æspèces de l'étage Albien ou du Gault. Minimus, Lister. Espèces de l'étage Turonien ou de la craie chloritée. Ultimus, d'Orb. En résumé, d’après les connaissances actuelles, on doit croire que les Bélemnites, inconnues dans les étages triasiques et du Muschelkalck!, naissent avec les dernières couches du 1 C’est à tort que M. Owen (Philosoph. trans., part. 1, 1844, p. 65) 574 CÉPHALOPODES. Lias inférieur ou étage Sinémurien, et y montrent une seule espèce, qui disparaît en même temps que la Gryphœa arcuata, et se trouve remplacée, dans le Lias moyen ou étage liasien , par cinq espèces distinctes. Ces espèces disparaissent à leur tour avec la Gryphœa cymbium , et il en naît huit différentes dans le Lias supérieur ou étage Toarcien. Ces espèces du Lias supérieur s'éteignent de nouveau et cessent d'exister avant les premiers dépôts de l’'Oolite inférieure (étage Bajocien), où elles sont remplacées par cinq espèces distinctes des autres, que caractérisent leur canal inférieur. Celles-ci ne survivent pas aux dernières couches de cet étage et ne sont plus représentées , dans la grande Oolite ou étage Bathonien , que par une espèce particulière. Les étages oxfordiens commencent, pour les Couches infé- rieures, étage Kellovien, avec quatorze espèces différentes des autres, mais celles-ci s'éteignent avec la zone de l’Ammonites coronatus , et à l'exception des B. hastatus excentralis et Pu- zosianus, qui continuent d'exister, quatre formes nouvelles les remplacent dans l'étage oxfordien proprement dit. Si l’on remonte ensuite dans les couches supérieures, étage Cora- hen, on ne retrouve plus, avec le 2. excentralis, qu'une seule espèce différente de celles qui l’ont précédée, et une autre espèce, également distincte, dans l’étage Portlandien. Ces résultats, quoique sur une très-petite échelle , font en- trevoir, qu'à l'exception de trois espèces qui parcourent les étages oxfordiens, chacune peut être considérée comme carac- téristique de son étage. Si l’on jette un coup d'œil rapide sur ce qui a eu lieu dans les terrains crétacés, on voit, par exemple, après la dispari- tion complète des Bélemnites dans les couches jurassiques su- périeures, naître à la surface du globe, avec les mers de l’épo- que néocomienne, le nombre énorme de quatorze espèces de Bélemnites entièrement distinctes des espèces anéanties dans indique les Bélemnites dans le Wuschelkalck, les Pélemnites manquant jusqu’au lias, au moins jusqu’à présent. G. BELEMNITES. 575 les terrains jurassiques et caractérisées par leurs formes com- primées et bizarres. Cette apparition soudaine de nombreuses Bélemnites dure peu, car dans l'étage aptien ou néocomien supérieur, on n'en trouve plus qu'une espèce différente des autres, une autre dans l'étage du gault, ou étage Albien, et une troisième isolée dans l'étage Turonien ou dans la craie chloritée; puis les Bélemnites s’effacent pour toujours de la surface du globe. Ainsi, nées avec les premiers étages jurassiques, les Bélem- nites montrent, dans le lias et dans l’étage oxfordien, deux époques du maximum de développement de forme; elles ces- sent momentanément d'exister avec les dernières couches ju- rassiques , pour reparaître en grand nombre dans l'étage néoco- mien ; mais cette apparition est momentanée; car elles s’anéan- tissent avec les premiers dépôts de la craie chloritée, et ne se rencontrent plus ensuite, les Belemnatella les remplaçant dans l’étage sénonien ou même cette forme cesse aussi d'exister. Si maintenant je cherche les rapports des caractères z0ologi- ques des Bélemnites, avec leur distribution géologique au sein des couches, je reconnaîtrai que : to Le groupe des Acuarü! ne s’est trouvé, jusqu à présent, que dans les couches jurassiques, et principalement dans le lias, puisque, sur dix-neuf espèces, neuf sont spéciales à cet étage. 2° Le groupe des Canaliculati ne sort pas (au moins dans l'état actuel de la science) des couches de l’oolite (étage Bapocien et Bathonien), qu'il peut parfaitement faire reconnaître. 3° Le groupe des ffastati se montre à son maximum de déve- loppement avec les couches oxfordiennes, où il montre onze espèces sur dix-neuf, tout en continuant de paraître sous d'au- tres formes spécifiques, jusque dans les terrains crétacés infé - rieurs. &° Le groupe des Clavati n'appartient qu'au las. 1 Voyez la division des groupes, p. 480. 516 CÉPHALOPODES. 5° Le groupe des Dilatati est spécial aux étages néocomiens ou il montre huit espèces. À En se servant des caractères que j'ai indiqués, on voit que, dans presque tous les cas, les groupes des Bélemnites sont spé- ciaux à chaque étage, et que, du reste, chacune des espèces, à peu d’exceptions près, est propre à son étage particulier. G. BELEMNITES. LÉ | Table alphabétique et synonimique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre BELEMNITES. Pages Aalensis, Voltz, 1830. Voy. B. giganteus (Sch.)..... 504 Aalensis, Fischer, 1837. V. B. Panderianus (d'Orb.).. 527 Abbreviatus, Miller, 1823. V. B. giganteus......... 504 Abbreviatus, Sow., 1828. V. B. brevis............ 491 Absolutus, Fischer, 1837, V. B. altdorfensis. ....... 522 Accinaciformis , Raspail. V, B. binervius. ........... 536 Acicula, Munster, 1830. (espèce incertaine.)........ 567 Acuarius, Schloth. , 4820. V. B. irreqularis (Sch.)... 496 Aculeus echini, Raspail, 1829. V. B. pistilliformis. .. 541 _Acuminatus, Schub., 1830. V. B. giganteus (Sch.).. 504 Redtus, Milles: 182% .(Lias mt, 22,22. us: 2 482 Acutus, Blainv., 1827. Voy. B. unicanaliculatus , Hart.. 509 Aeutus, Potiezet Mich., 1838. B. brevis.. "7" 491 Aduncatus, Miller, 4823. V. B. tripartitus (Sch.)... 501 Affinis, Raspail , 1829. V. B. Emerici..........,.. 548 Affinis, Munst., 4830. V. B. niger (Lister. )........ 183 Allioni, Fleming. V. Belemnitella mucronata........ 570 Altdorfensis, Blainv., 1827. Oxord. inférieur. ....... 522 Alveolatus (callirhoe), Montf. Espèce apocryphe..... 569 Ambiguus, Morton, 1830. V. Belemnitella ambiqua... 570 Americanus, Morton, 1830. V. Belemnitella mucronata. 570 Amorphus, Raspail, 1829. V. B. dilatatus.......... 549 Angustus, Raspail, 4829. V. B. dilatatus........... 549 Anomalus, Raspail, 4829. V. B. dilatatus. (BI. 1827). 549 Anomalus, Phillips, 1829. Espèce incertaine... ...... 566 Apiciconus , Blainv., 4827. V. B. sulcatus, (Miller, TE a Re nl ES TON . 508 Apiculatus, Raspail, 1829. V. B. dilatatus Ale xd 549 Apicicurvatus, Zieten, 4830. V. B. niger.......... 483 Apicicurvatus, Blainv., 1827. V. B. niger (List.).... 483 Asulus, Raspail , 4829. V. minaret?.....,..,..... . 551 MOLLUSQUES T, I. on 578 CÉPHALOPODES, Pages Attenuatus, Faure-Biguet, 1819. Espèce incertame.... 561 Attenuatus, Sowerby, 1828. V. B minimus (Lister)... 555 Attenuatus, Raspail, 1829. V. B. manaret ........ 551 Baudouini, d'Orb., 1840. Étag. néac. inf,........ .. 544 Beaumontianus, d'Orb., 1842. V. B. altdorfensis.... 522 Belemnites (nautilus), Linné. V. Genre Belemnites.... 459 Bessinus, d'Orb., 1842. Ool. inférieure... .,. 2% 541 Bicanaliculatus, Blainv., 1827. Étag. néocomien ..... 544 Bicanaliculatus, Blainv., 1897 (fig. 9.). V. B. bi- MOPÉLUUS qe sat exe pusne D 4e goes SES 539 Bicanaliculatus, Hartm., 1836. V. B. giganteus (Sch.). 505 Biforatus, Schloth., 1813. Espèce apceryphe.. .. 568 Bifurcatus, Raspail, 1829. V. B. dilatatus......,.. 550 Binervius, Raspail, 1829. Étage néocomien...,.,... 536 Bipartitus (pseudobetus), Blainv., 1827. V. B. bipar- DIRE Re : due dé on su8 Ge © SG SC CRE 539 Bipartitus, Catullo, 4829. Néocom. infér...,....... 539 Bipartitus , Hartmann, 4830. V. f. giganteus (Sch.).. 504 Bisuleatus, Blainv., 4827. V. B, niger (Lister.).,... 483 Bisulcus, Raspail, 4829. V. B, bipartitus,.......... 539 Blainvillu , Catullo, 4829, V. B. semicanaliculatus... 553 Blainvillu, Voltz, 1830. V. B. unicanaliculaius..... 509 Blainvillii (actinocamax), Voltz, 1830. V. Beleinitella gen i OMARES de sec: RE 570 Borealis, d’Orb., 1844. Oxford. inférieur.......... 530 Previformis.-Moltz. 89000. 2h Drepis.. "2 728 491 Brevirostris, Raspail, 1829. V. B. pastilliformas. . . ... 541 Brevirostris, d'Orb., 1842. V. B. curtus (d'Orb.).... 495 Brevis, Blainv., 1827. PI. 3, fig. 2, V. acutus (Mil- PSE Le tn ét Cr AR ne | .. 482 Brevis Blainv., 4827 Fig. 4. Lias supérieur, ......., 494 Bruguierianus , d'Orb., 1342. V. B. niger (List.).... 484 Canaliculatus , Schloth , 4820. Ool. inférieure. » ...... 510 Canaliculatus, Grant, 1837. V. B. Grantianus (d Orb.). 523 G. BELEMNITES. 579 __ Pages Capulus, Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine... 558 Carinatus, Hehl. . 4830. V. B. niger (Lister.)...... . 483 Cassia, Faure-Biguet , 41819. Espèce incertaine....,.. 560 Catalpa , Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine. . . . 560 Cetaceis-glaber, Schloth., 1813. Espèce incertaine. ... 569 Clava, Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine. . ...... 561 Clavatus, Blainv., fig. a, 4827. Lias MOV. Sid: is 487 Clavatus, Blainv., 4827. PI. 3, fig. 42, D. c. V. B. Mnbrheatus ÉRlanmy:). 2. 1 utilenton te : aus 486 Colutea, Faure-Biguet,51819. Espèce incertaine. ... .. 558 Complanatus , Raspail, 1829. V. B. dilatatus........ 550 Compressus, Blainv., 1827. V. B. giganteus (Sch.)... 504 Compressus, Phillips, 4829. V. B. tripartitus (Sch.).. 504 Compressus, Voliz, 1830. V. B. tripartitus (Sch.)... 501 Conicus , Blainv., 4827. Etage néocomien........... 545 Coniformis, Parkinson, 4811. V. B. niger......... 483 Contortus, Rasp., 1829. V. B. pistilliformis. .. 541 Conulus, Munster, 1836. V. B. brevis (Blainv. 1827). 494 Convexus, Raspail, 1829. V. B. latus......... 4 84% Coquandus, d'Orb., 1842. Oxfordien moyen... ..... 533 Cornuelianus , d'Orb., 1841. V. B. subquadratus (Rœ- AnASBU ir dore LH Re rdalé déont 543 Coronilla, Faure-Biguet, 4819. Espèce incertaine. . 559 Crassior, Raspail, 4829. V. ‘B. pistilliformis. . ...... 540 Crassissimus, Raspail, 1829. V. B. pistilliformis. . … . 540 Crassus, Voliz, 4830. V. B. niger (Lister)........ 483 Cribrarius, Catullo, 4829. V. B. semicanalieulatus... 533 Curtus, d'Orb., 1846. Lias supérieur... .....,.... 495 Cylindricus, Blainv., 4827. V. B. longissimus (Mil- POELE ROUEN OC RP TE: PARA 190 Cylindricus, Vahlb. V. Belemnitella mucronata.…. 570 Cylindriformis, Parkinson, 1844. Espèce incertaine... 867 Dactylus, Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine, ..….. 563 Dactylus, Risso, 1826. Espèce incertaine. . ,...,.... 366 580 CÉPHALOPODES. n Pages Deformis, Munster, 1830. V. B. hastatus........ » 26 BE Delphinus, Raspail, 1829. V. B. dilalatus.......... 550 Dens , Faure-Biguet , 1819. Espèce incertaine. .s1122.. 564 Depressus , Raspail, 1829. V. B. manaret....,.... .. 591 Didayanus, d'Orb., 4842. Oxfordienzmoyen....... 0h41 Difformis, Raspail, 1829. V. B. dilatatus.......... 550 Digitalis, Blainv., 1827. V. B. trregularis (Sch.).... 495 Disitus! Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine. . .... 563 Digitulus, Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine. . 564 Dilitatues, Blainv., 4827. Étage néocomien moyen..... 549 Distans, Raspail, 1829. V. B. binervius......... 536 Duvalianus, d'Orb., 4842. Oxf. inférieur.......... 518 Electrinus, Miller, 1823. V. Belemnitella mucronata.. 570 Elegans , Raspail, 1829. V. B. dilatatus (Blainv.).... 549 Ellipsoïdes, Raspail, 1829. V. R. dilatatus (ain 550 Elliptieus, Miller, 1823. V. A giganteus (Sch.)... 504 Elongatus, Miller, 1823. V. B. tripartitus (Schl.).... 501 Emarginatus, Raspail, 1829. a PB. dilatatus::108 04e 550 Emerici, Raspail, 41829. Etage néocomien........... 548 Excentralis, Young, 1822. Étage oxford. inf., moyen Qt SUPÉTIQUT.. + ...e..es.ss.sssssssessses . 920 Excentricus , Blainv., 4827. V. B. excentralis one 520 Excentricus, Fischer, 1843. V. B. Panderianus (d'Orb.). 527 Exilis, d'Orb., 4842. Lias supérieur............... 493 Extinctorius, Raspail, 4829. V. B. conicus (Blaiuv.). 545 Ferruginosus , Voltz, 1830. V. B. hastatus.......... 513 Fistulosa, Blainv., 1827. Espèce à supprimer. . .. 569 Fleuriausus , d'Orb. Étage bathonien................ 512 Flumen, Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine. ..... 565 Formosus, Raspail, 1829. V. B. dilatatus (BL., 4827). 550 Fournelianus, d'Orb., 1842. Lias moyen....... 54488 Fusiformis, Parkinson , 48414. V. B. hastatus........ 513 Fusiformis, Young, 4822. V. Belemmitella vera (d’Orb.). c.éitle. me else total c'e ee ES CNT Le € o euros, 0070 G. BELEMNITES. 581 Pages Fusiformis (Actinocamax), Voltz, 1830. V. B. pistill- Dons (Dlanve ous LR 2 42 ee RIT, . 54 Fusoïdes , Lam. , 1822. V. Belemnitella mucronata... 570 Fusus, Raspail, 1829. V. B. pistilhiformas........ 541 Galliennei, d'Orb. 1842. V. Belemnatella vera. ...... 570 Gemmatus, Raspail, 1829. V. B. pistilhformis.. . .... 541 Gibbosus, Raspail, 4829. V. B. minaret............ 551 Giganteus, Schloth, 4813. Ool. inférieure. ......... 504 Gigas , Blainv., 4827. V. B. giganteus (Schl.)....... 504 Glaber (Cetocis), Montfort, 1808. Espèce à supprimer. . 569 Gladius, Blainv., 4827, V. B. giganteus (Sch.)....... 504 Gracilis, Raspail, 1829. V. B. hastatus (Blainv.)...... 513 Gracilis, Hehl., 1830. V. B. irregularis (Sch.)....... 497 Grandis, Schubl., 4830. V. B. giganteus (Sch.)...... 504 Granulatus, Blainv., 1827. V. Belemnitella quadrata. . 570 Grantanus, d'Orb. Oxflhinférieur. : . 2224: .LLman 523 Grasianus, Duval, 1841. Étage néocomien supérieur. . .. 552 Hasta, Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine. ...... ° 561 Hastatus (Hibolithes), Montfort, 1808. V. B. hastatus.. 513 Hastatus, Blainv., 1827. Oxf. inf. et moyen.......... 513 Hastatus, Raspail, 4829. V. B. pistilliformas.. . .. ... 541 Hastatus, Deslonchamps, 1837. V. B. bessinus (d'Orb.). 514 Helveticus, Defrance. V. B. altdorfensis............ 522 Hereininus (Chrysaor), Montf., 1808. Espèce à suppr... 569 Heteromorphi, Raspail, 4829. V. B. polygonalis... 546 Honoratu, Raspail, 1829-V: 4 latus. A. . 4 01538 Hybridus, Duval, 4841. V. B. binervius. .......... 53 Impréssus , Roemer, 1836. V. B. niger (List.)........ 484 Index, Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine. ....... 562 Inæqualis, Roemer, 1836. V. B. excentralis.......... 520 Incurvatus, Raspail, 1829. V. B. minaret........... 551 Incurvatus, Zieten, 1830. V. B. Nodotianus (d'Orb.)... 495 Integer, Raspail, 1829. V. B. semicanaliculatus...... 553 Irregularis , Schloth, 4813. Lias supérieur. ....,..... 496 582 CÉPHALOPODES. Pages Isocelis, Duval, 1841. V. B. polygonalis..........., 547 Jaculum , Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine. . .... 565 Jaculum, Phillips, 4829. V. B. minimus (Lister)... ... 555 Kirghisensis, d'Orb., 1844. Oxford. inférieur, ....... 529 Lagenæformis, Hart. 1830. V. B. rregularis, Sch.. 497 Lamella, Faure-Biguet, 41819. Espèce incertaine, . . . 557 Lanceolatus, Schlot., 4813. V. B. hastatus......... 513 Lanceolatus, Sow., 4829. V. Belemmitella vera (d'Orb.). 570 Latesulcatus. Oxford: inférieuts . #Q . 9. 210 CON 517 Latus , Blainv., 1827. Etage néocomien inférieur. .... . 538 Latus, d'Orb., 4840, fig. 43. V. B. conicus (Blainv.).. 545 Lævis (Pseudobelus), Blainv., 4827. V. B. irreqularis.. 497 Levis, Rœmer, 4836. V. B. excentralis......,.,.... 520 Lævigatus, Zieten , 4830. V. B. niger (Lister.)....,.. 184 Legumen, Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine... .. 559 Linearis, Raspail, 4829. V. B. dilatatus............ 549 Listeri, Mantell., 4822. V. B. minimus (Lister.). .. 554 Longiscatus, Voltz, 1830. V. B. arregularis (Sch.).... 497 Longissimus, Miller, 1823. Lias moyen............ 490 Longisulcatus, Voltz, 1830. V. B. 1rregularis. .. ..... 497 Longus, Voltz, 4827. V. B. giganteus (Sch.)........ 504 Mammillatus, Nilsson , 4825. V. Belemnitella subven- ticosa (d'Orh.}! sein NN. RE 570 Marginatus, Raspail, 1829. V. B. manaret........,. 554 Magnificus, d'Orb., 4844. Oxford. inférieur. ...,.... 524 Meta, Blainv., 1827. Espèce incertaine... ........... 566 Milleri (Actinocamax), Voltz, 1830. V. B. pisilh- formis. LE RL eo bta E SENORRSS 541 Milleri, Desh., 4830. V. B. giganteus (Sch.)....... 504 Minaret, Raspail, 1829. Etage néocomien sup........ 551 Minimus, Lister, 1678. Etage albien........ 14 4600 554 Minimus, Blainv., 14827. V. B. pistilliformis.. . . .. 540 Mitra, Raspail, 1829. V. B. dilatatus............. 550 Mitræformis, Raspail, 4829. V. B. dilatatus. . ...... 550 G. BELEMNITES. 583 Pages Mosæ (Pyrgopolon), Montfort, 4808. Espèce à supprim. 569 Mucronatus, Schl. 4813. V. Zelemnitella mucronata.. 570 Mucronatus, Sow., 4829. Belemnitella vera (d'Orb.).. 570 Navicula, Raspail, 4829. V. B. pistilliformis. . ...,., 544 Niger, Lister, 1678. Lias moyen................ .. 483 Nodotianus, d'Orb., 4842. Lias Supérieur... ,..... .. À95 Obesus, Raspail, 4829. V. B. latus.............. « 538 Oblongus, Raspail, 4829. V. B. pistilliformuis (Blainv.). 541 Obtusus, Blainv., 1827. Espèce apocryphe. ......,.. 568 OEnigmaticus, d'Orb., 1842. Oxfordien moyen. .... vs b34 Orbignyanus, Duval, 1841. Etage néocomien infér.... 539 Ornithocephalus, Theodori. V. B. triparhitus........ 501 Osterfieldi, Blainv., V. Æelemnitella mucronata.....4: 570 Ovatus, Blainv., 4827. V. B. tripartitus (Sch.)...... 501 Owenii, Prat, 4844, V. B. Puzosianus (d Orb., 1842). 519 Oxyconus, Hehl., 1830. V. B. tripartitus (Sch.),... 501 Panderianus, d'Orb., 1844. Oxford. inférieur. . ...... 527 Papillatus , Pheninger, 1830. V. B. niger (List.)...... 483 Paxillosa, Lam., 4801. V. Belemnitella mucronata... 570 Paxillosus, Schl., 1813. V. B. niger.............. 483 Penicillatus, Schloth, 1820. V. B. 2rregularis....... 496 Perforatus, Voltz, 4830. V. B, umbilicatus (BL., 1827). 486 Persona tonsoria, Raspail , 4839. V. B. latus......... 538 Pileus, Raspail, 1829. V. B. Emeraci........,..... 548 Pisciformis , Raspail, 4829. V. Z. binervius. ......., 536 Pistilliformis, Blainv., 4827 Néocomien inférieur. ... 540 Pistilliformis , Blainv., 4827. PI. 5, fig. 47. Voy. 2. Royerianus (d'Orbi).4 1044 45 punis tas bre 535 Pistilliformis, Sowerb. V. B. clavatus (BL.).......... k87 Pistillium, Roemer, 1836. V. Z. pistilliformis (BL) 541 Pislloïdes, Raspail, 4829. V. PB. semicanaliculatus CRARVE). He AERE EA à Un nn Th 553 Plano hastatus, Roemer, 4836. V. B. hastatus....... 513 Platyurus, Duval, 4841. V. B. minaret (Rasp., 1829). 551 584 CÉPHALOPODES. Plenus, Blainv. , 4827. V. Belemnitella vera (d’Orb.).. Polymitus (Thalamus), Montfort, 1808. Espèce à suppr. Polyforatus (Acamas), Montfort, 1808. Espèce à suppr.. Polygonalis, Blainv., 1827. Etage néocomien Præmorsus , Raspail, 1829. V. 2. pistilliformis (BL.).. Prevosti, Deshayes, 1836. Espèce incertaine. . .... TE Pseudoformosus, Raspail, 1829. V. Z. dilatatus..... Pusillus, Munster, 1830. V. B. hastatus............ Puzosianus, d'Orb., 4842. Oxford. inférieur....... EH Pygmæus, Zieten, 4830. V. B. irregularis (Sch.).... Pyramidalis, Munster, 1830. V. B. acutus (Miller, A83 9). se « » ELA, CE «7. 0e AT CORRE Pyramidatus, Schubl. , 1830. V. B. brevis......... Pyrgopolon mosæ, Schl., 1813. Espèce à supprimer. .… Quadratus, Defrance, 4827. V. Belemnatella quadrata. 5 Quadricanaliculatus, Hartm., 1830. V. B. tricanalicu- Quinque canaliculatus, Hartm., 1830, V. B. giganteus. Quadrisulcatus, Hartm., 1830. V. 2. niger (List.)... Quinque sulcatus , Blainv., 1827. V. B. giganteus...… Restitutus (Porodragus), Mont., 1808. V. B. hastatus.. Reticulatus, Schloth, 1813. Espèce à supprimer. ..... Rimosus, Raspail, 1829. V. B. minaret............ Rostratus, Zieten, 4830. V. Z. 2rregularis (Sch.).... Rostratus, Raspail, 1829. V. 2. pistillifornus Royerianus, d'Orb., 1842. Oxfordien supérieur Rugosus, Raspail, 1829. V. B. minaret.....,..,... Russiensis, d'Orb., 4844. Oxfordien inférieur Sauvanausus, d'Orb., 4842. Oxfordien moyen Semicanaliculatus, Blainv., 4827. Etage aptien Semibastatus, Blainv., 14827. V. B. hastatus........ Semistriatus, Munster, 1830. V. B. 2rreqularis (Sch.). Scaniæ , Blainv., 4827. V. Belemnitella subventricosa. Sicyoïdes, Duval, 4841. V. B. polygonalis 0... e. Se 01 lotte G. BELEMNITES, Siliqua , Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine... .... Sinuatus, Raspail, 1829, V. B. dilalatus..... PR Souichii, d'Orb. 18492. Portlandien. . :... .4 2.41 + Spathulus, Raspail, 4829. V. B. dilatatus.......... Striatulus , Roemer, 14836. V. B. niger.........,... Striatus, Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine... .... Striatus, Blainv., 4827. V. Belemnitella quadrata..... Striatus (Pseudobelus), Blainv., 1827. V. B. srregularis. Subaduncatus, Zieten, 1830. V. B. niger (Lister)... Subclavatus, Voltz, 1830. V. B. clavatus........... Subclavatus, Zieten, 4830. V. B. umbilicalus....... Subconicus, Lam., 1822. V. Belemnitella mucronata.. Subdepressus, Voltz, 1830. V. B. umbilicatus (Blainv. Subfusiformis, Raspail, 1829. V. B. pistilliformis. . Subpapillatus, Zieten, 1830. V. B. niger (Lister).... Subquadratus, Roemer, 1836. Etage néocomien infér.. Subula, Deshayes, 1830. V. B. tripartitus (Sch.).... Subungulatus, Hartm., 1830. Monstruosité. . ........ Subventricosus, Vahlen. V. Belemnitella subventricosa RS UE und HAE ee ion dite ie Sulcatus, Miller, 1823. Ool. inférieure..........,... Sulcatus, Munster. V. B. unicanaliculatus........., Sulculatus , Risso, 1826. Espèce incertaine. ........ Symetricus, Raspail, 4829. V. B. pistilliformis. . . Tenuis, Munster, 1830. V. B. irreqularis (Sch.)...... moe eh. 4830. Vi Bamiger.en. 4 à la eme s Tessonianus, d'Orb., 1842. Lias supérieur. ......... Tetragoni, Raspail, 1829. V. B. polygonalis. ....... Tetragonolobi, Raspail, 1829. V. B. polygonalis. . . 5 Tonitrum, Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine. . .. . Tornalits, Phillips, 1829. Espèce incertaine. ......... Trabiformis, Duval, 4841. V. B. polygonalis. ......…. Tricanaliculatus, Hartmann, 4830. Lias supérieur. . .. . 586 CÉPHALOPODES. Pages Trifidus , Voltz, 4829. V. B. tripartitus (Sch.)....... 501 Tripartitus, Schlotheim, 4820. Lias supérieur... .... 501 Triqueter, Raspail, 1829. V. B. dilatatus........... 559 Trisulcatus, Blainv., 4827. V. B. tripartitus (Sch.)... 501 Truncatus, Raspail, 1829. V. B. binervius........... 536 Tubularis, Young, 1826. B. irregularis............. 496 Tubulosus, Risso, 1826. Espèce incertaine... .....,.. 566 Tumidus, Zieten, 4830. Monstruosité d'une espèce in- certaines Eee L'ANURES dOR AN PER EES 569 Turgidus, Schub: , 1830. V. B: niger, 0020008 184 Ultimus , d'Orb., 1846. Etage turotien. « .. +. 42600 556 Umbilicatus, Blainv., 4827. Lias moyen. .........4 486 Unicanaliculatus, Hartm., 1830. Ool. inférieure. . . ... 509 Ungulatus, Schl., 1820. Espèce à supprimer. ........ 568 Unisulcatus, Blainv., 1827. V. B. tripartitus (Sch.).. 501 Urnula, Duval, 4841, V. B. polygonalis (Blainv.).... 547 Vagina, Faure-Biguet, 1819. Espèce incertaine... . ... 558 Variegatus, Raspail, 1829. V. B. dilatatus.......... 550 Ventroplanus, Voltz, 4830. V. B. umbilicatus ( Blain., À SES ANSE ROMANS SOS ARS 486 Verus (Actinocamax), Miller, 4823. V. Belemnitella vera {d'Orb.-)sesie HAUSSE, HAE 570 Volgensis, d'Orb., 1844. Oxford. inférieur. ..,..... Da Vulgaris, Young, 4822. V. B. niger (Lister)........ 183 G. CONCHORHYNCHUS. 587 Gene CONCHORHYNCHUS, Blainville. Rhyncholites, Faure-Biguet, 1819; conchorhyncus , Blainville, 1827. Animal inconnu. Bec testacé formé de deux mandibules triangulaires, larges, dont l’une, regardée comme supérieure, est anguleuse en avant, dépourvue en dehors de capuchon; cette partie seulement con- vexe, anguleuse, marquée de côtes rayonnantes, dont trois mé- dianes, et trois latérales; la partie intérieure est concave, et en avant, au point où devait s'exercer la mastication, sont des surfaces dentaires épaisses, munies de saillies et de dépressions régulières. La mandibule inférieure, avec les mêmes côtes rayonnantes, est munie, en dehors, à son extrémité, d’un capuchon peu large, représentant un rebord sur toute sa surface antérieure. L’extrémité antérieure est obtuse, la partie dentaire munie de fortes facettes. Rapp. et diff. — Ce bec diffère de tous les autres becs de Céphalopodes connus, par son ensemble triangulaire, convexe en dessus, concave en dessous, et par sa surface antérieure ou dentaire, que nous ne retrouvons chez aucun autre Céphalopode. Histoire. Connus très-anciennement, les becs fossiles furent indiqués comme des Glossopetres , sans qu'on y attachât la moindre importance. Blumenbach, le premier, supposa que ce devait être un bec de Mollusques, et l'indiqua comme bec de Sepia. En 1819, Faure-Biguet, tout en les réunissant dans un même groupe, et leur donnant le nom générique de Rhyn- cholites , n'émit aucune opinion sur leur fonction de bec, ni sur l’animal auquel il devait appartenir. L'année suivante, Schlotheim les décrivit et les figura sous le nom de Lepas avi- rostris, en les considérant, dès lors, comme les valves opercu- laires d'un Balanus, rapprochement qui n'avait rien de zoolo- gique. M. Gaillardot, en 4824 (Ann. des sc, nat., tom. n, 588 CÉPHALOPODES. p. #85), adopta l'opinion de Guettard, en considérant les becs fossiles comme les mandibules d’un animal voisin des Sepia. L'année suivante (1825, Ann. des sc. nal., t. V, Juin), j'ai aussi écrit sur cette question, et l'étude que j'avais, dès cette époque, faite des Céphalopodes, ne me permit pas de penser comme mes devanciers. Je m’exprimai ainsi à leur égard : « Je « pense même que les animaux auxquels ils appartiennent n é- «taient pas du genre Sepia. Les becs des sèches et ceux des «autres Céphalopodes sans coquille polythalame, sont minces, «cornés, et les deux mandibules s’enchevêtrent les unes dans « les autres; ce qui ne peut avoir lieu que d'une manière bien «imparfaite dans ceux-ci, qui sont toujours épais, pleins de «matière calcaire, et d'un forme différente. » J'en concluai que ces becs n’appartiennent à aucun des genres connus des Céphalopodes sans coquilles, et qu'ils ne dépendent pas tous du même genre. Je proposai alors de les diviser en deux groupes, auxquels je ne donnai pas de nom, et J'émis l'opinion que les becs à capuchons pourraient bien appartenir au genre Nautiles. M. de Blainville, en 1827, sans parler des divisions que j a- vais établies, forma de ma seconde son genre Conchorhynchus, que, par une singulière bizarrerie, il rapprocha de : « L'extré- «mité d’une coquille bivalve, en forme de bec; peut-être de «quelque genre voisin des Térébratules. » Le rapprochement que j'ai fait, en 1825, des becs solides (Rhyncholites gigas et hirundo), avec l'organe masticateur des Nautiles, a été complétement confirmé par l'étude de l'a- nimal du Nautilus pompilius; ainsi, dix années d'avance, j'avais indiqué cette réunion. Une fois la série de becs fos- siles comprenant les Rhyncholites gigas, hirundo, classée au genre Nautilus , et les becs triangulaires, et concaves en dessous, réunis dans le groupe que j'ai établi en 1825, et que M. de Blainville à nommé Conchorynchus, il me reste une troisième série de formes, solide comme les becs de Nautiles, mais bien plus déprimée, et n’appartenant en aucune manière G. CONCHORHYNCHUS. 589 ni à l’un, ni à l'autre genre. Comme j'ai trouvé sur tous les autres Céphalopodes que les modifications de la forme du bec suivent les autres caractères des genres, et que, chaque fois que la forme change, elle dénote un animal ayant des caractères particuliers, je ne balance pas à créer un genre pour ces der- niers becs, et je les nommerai Rhynchoteuthis, en le plaçant . dans la série des Céphalopodes acétabulifères; car le nom de Rhyncholites , beaucoup trop vague et souvent appliqué aux pointes d’Echnides, ne peut être conservé, car 1l indique seule- ment un bec fossile, et que ce peut aussi bien être un bec de Balanus, qu'un bec d’Oiseau. M. Deshayes a pensé (Æncycl. meth., art. Lecut, t. HT, p. 944), qu'on ne devait pas conserver à un bec, un nom géné- rique, parce que ce n'était qu'une partie d'un animal et non l'ani- mal entier. Cette proposition est tout à fait inadmissible. En sui- vant ce faux principe, il faudrait supprimer la moitié des genres fossiles dont nous ne connaissons souvent qu'une partie, comme le genre Bélemnites, et même tous les mammifères et les co- quilles dont les genres sont perdus, puisqu'on n’en connaîtqu'une partie et nullement l'animal. Nous croyons, au contraire , que tous les restes de l’animalisation éteinte, dès l'instant qu'ils ne peuvent rentrer dans les genres connus, doivent être placés comme genre dans la série animale qui s’en rapproche le plus. , Espèces de l'étage triasique. N° 1. CONCHORHYNCHUS AVIROSTRIS, Bronn. PI. 58, fig. 1-6. Knorr, 1768, part. IT, tab. H. 1, à f. 9-10. Gmelin, N. G. minér., t. III, tab. vi, f. 79-80. Schræter EyÉ Lexics AVI p.307, Blumemb. (LINE bia. Lepadites avirostris, Schlotheim, 1820, Petrif., pl. 29,f. 10, p. 169, n° 2. Gaïillardot, 1824, Ann. des Sc. nat., t. IT, p. 485, pl. 22, f. 3-14. Rhyncholites Gaillardoti, 'Orb., 1825, Ann. des Sc. nat. ,t. V, p. 9, pl. 6, fig. 2. Conchorhynchus ornatus, Blainv., 1827, Bélemn., p. 115, pl. 4, f. 12. Rhyncholites Gaillardoti, Zieten, 1830, Wurt., p. 49, pl. 37, f. 2, Idem , Hartm., 1830, Wurt,, p. 31, 590 CÉPHALOPODES. Sepia Gaillardoti, Kéferst., 1834, Die nat., p. 53, n° 2, Conchorhynchus avirostris, Bronn, 1837, Leth. geog. Conchorhyncus avirostris, Munster, 1839, Reitr., I, pl. 5, f. 2, 3. p. 69. idem, d'Orb., 1847, Paléont. univ., pl. 78, f. 1-6. Idem, d'Orb,, 1847, Moll. viv. et foss., pl. 38, f. 1-6. Idem, d'Orb., 1847, Terr. paléozoïques et trias., pl. 1, f. 1-6. Mandibule supérieure, triangulaire, convexe en dehors, mar- quée, sur la ligne médiane, de trois côtes rayonnantes, formant un ensemble élevé sur lequel sont des fosseties obliques de chaque côté, entre la côte latérale et la ligne médiane. Latéra- lement à cette partie élevée est une dépression rayonnante, de l'extrémité du bec vers le bord. En dehors de cette dépres- sion sont deux côtes rayonnantes distantes du bord. La par- tie intérieure est concave en arrière, mais marquée en ayant d'une forte bordure dentaire, formée au milieu d’une protu- bérance, latéralement en dedans de fossettes allongées, et en dehors de fossettes obliques interrompues. La mandibule inférieure, avec les mêmes ornements internes et externes , offre un capuchon extérieur peu large sur lequel, à l’extrémité antérieure très-obtuse, sont quelques fossettes rayonnantes. Loc. Cette espèce est caractéristique de la couche supérieure du Muschelkalck, à Rehainviller, près de Lunéville (Meurthe), M. Lebrun. M. de Munster l'a rencontrée à Laineck, près de Bayreuth (Bavière), et la cite à Schwarzwald, à Meinigen ; à Willingen (Wurtemberg). Expl. des fig. PI. 38, fig. 4, une mandibule , vue en des- sus: fig. 2, la même, vue en dessous; fig. 3, la même, vue de profil; fig. 4, l'autre mandibule, vue en dessus; fig. 5, la même; vue en dessous; fig. 6, la même, vue de profil; fig. 7, bec avec ses expensions latérales. De ma collection. N° 2. CONCHORHYNCHUS DUPLICATUS, d'Orbieny. PI. 38, fig. 7-10. | Rhyncholitus duplicatus , Munster, 1829, Reitr., I, pl. 5, f. 5, p. 70, Conchorynchus duplicatus, &'Gxrb., 1847, Paléont. univ., pl 78, f. 7-10; Idem, &'Orb., 1847, Moll. viv. et foss., pl. 38, f. 7-10. Idem, d'Orb., 1847, Terrains paléozoïques, pl. 4, f. 1-6. G. CONCHORHYNCHUS. 591 Cette espèce, que je n'ai pas vue en nature, paraît différer de la première, d'après M. le comte Munster, en ce quelle forme le passage des Conchorhynchus, sans capuchons supérieurs aux espèces qui en sont pourvues. En effet , sa partie postérieure a les mêmes caractères qu le €. avirostris, avec une partie élevée médiane, couverte de fossettes obliques, tandis qu'à la partie antérieure un large rebord en couvre le côté extérieur ; il en diffère encore par sa partie inférieure sans rides. Loc. Dans le Muchelkalck; à Laineck, près de Bayreuth (Bavière). Expl. des fig. PI. 38, fig. 8, bec avec ses expansions, co- pié, ainsi que les figures suivantes, d'après M. le comte Munster ; fig. 9, bec, vuen dessus; fig. 10, bec, vu en dedans; fig. 11, bec, vu de profil. N° 3. CONCHORHYNCHUS CASSIANUS, Meyer. PI. 38, fig. 41, 42. Conchorhynchus Cassianus, Herm. de Mey., Klipstein. 1843, Reitr. Zur. Geog. Kems. der ost. Alpen.,p. 145, pl. 9. f. 7. Idem, d'Orb., 1847, Paléont. univ., pl. 78, f. 7-10. Idem, d'Orb., 1847, Moll. viv. et foss., pl. 38, f. 11, 12. Idem, d’Orb., 1847, Terr. paléoz., pl. 1, fig. 11, 12. M. Meyer regarde comme une espèce distincte du Concho- rhynchus avirostris, un fragment de bec dont les caractères me paraissent avoir disparu par l'usure. Quoi qu'il en soit, ne ne l'ayant pas vu en nature, je m'abstiens de tout jugement. M. Meyer croit quil en diffère par son bord inférieur plus mince, par son côté antérieur plussaillant surtout, au bord, par sa région inférieure plus concave. Si cela ne dépend pas de l'usure, il me paraît différer encore par le manque de fossettes obliques à sa région dorsale médiane. Loc. Des couches salifères , de Saint-Cassian, dans les Al- pes-Autrichiennes. Expl. des fig. PI. 38, fig. 12, fragments du bec, vu en dessus (copie de M. Klipstein); fig. 13, le même, vu en rac- courci. 592 CÉPHALOPODES. Hésumé géologique. Nous connaissons, jusqu’à présent, troisespèces de ce genre, toutes Les trois de l'étage Conchilien ou du Muschelkalek. Ce qui paraîtrait prouver que les Conchorynchus ont paru seulement à cette époque géologique, qu'ils ont caractérisé et à laquelle ils n’ont pas survécu ; fait curieux, mais qui se représente quel- quefois dans l'histoire chrononologique des faunes terrestres. Table alphabétique de toutes les espèces réelles ou nominales du genre CONCHORHYNCHUS. Pages Avirostris (Lepadites), Schloth., 1820. V. C. avirostris. 589 Avirostris, Bronn. Etage conchylien. . ... 0 SCO Cassianus, Meyer, 4829. Etage salifère.…....... TL 591 Duplicatus unes Munster, 1829. V. C. dupli- CONUS.5e SUR Jr escroc c. CRC RES À S< 28 "000 Duplicatus, d'Orb., 1847. Etage conchylien RE su O0 Gaillardoti, d'Orb., 1825. V. C. avirostris.......... 589 Ornatus, Blainville, 4827. V. C. avirostris........,. 589 G. RHYNCHOTEUTHIS. 593 Genre RHYNCHOTEUTHIS, d'Orbigny, 1847. Rhyncholites auctorum. Animal inconnu. Bec testacé, déprimé, triangulaire ou al- longé, toujours plus large qu'épais; le dessus est pourvu, en avant, d'une partie anguleuse, lisse, convexe, triangulaire, acu- minée antérieurement, large en arrière, et terminée par des espèces d’expansions latérales aliformes. Cette partie constitue la mandibule externe. En arrière est une partie interne déclive, plane en dessus, coupée carrément sur les côtés, en partie ca- chés par les expansions latérales, sur laquelle s’attachaient des muscles puissants propres à sa manducation. En dessous est la partie intérieure de la mandibule, en contact avec la mandi- bule du côté opposé; elle montre antérieurement une partie convexe, médiane, anguleuse. Rapp. et diff. — Entièrement différent des Conchorhyn- chus, par son ensemble divisé en deux parties, par sa région inférieure non concave, et enfin par tout son ensemble. Ce bec se distingue des becs de Nautilus par sa forme dé- primée, au lieu d'être comprimée, par ses expansions latérales postérieures bien plus longues et échancrées au milieu, par la région postérieure, toujours coupée carrément en dessus et sur les côtés. J'ai cru devoir séparer, sous le nom de Rhynchoteuthis, des becs qui ont des caractères communs , mais qui ne peuvent, en aucune manière, rentrer dans les genres connus. Ces becs ne se sont rencontrés, jusqu'à présent, que dans les étages oxfor- dien , néocomien et sénonien. Comme à ces étages on ne trouve avec eux que des Nautiles dont les becs sont connus, des Ammonites et des Bélemnites, avec lesquelles on n’a jamais trouvé de becs dans les autres étages où ces genres montrent de si nombreuses espèces, j'ai dù croire qu'ils ne pouvaient leur appartenir. La même raison m'a porté à penser qu'ils ne pou- MOLLUSQUES T. I, 38 594 CÉPHALOPODES. vaient dépendre des autres genres de Céphalopodes à coquille externe; et cette raison m a fait les placer à la fin des Céphalo- podes acétabulifères, jusqu'à ce que de nouvelles observa- tions viennent fixer sur leur véritable place. TERRAINS JURASSIQUES. Espèces de l'étage kellovien. N° |. RHYNCHOTEUTHIS HONORATIANUS, d'Orbigny, 1847. PI. 39, fig. 1-4. Rhynchoteuthis Honoratianus, d’'Orb., 1847, Paléont. univ., pl. 79, f, 1-4. Idem, d’'Orb., 1847, Moll. viv. et foss., pl. 39, f, 1-4. Idem, d'Orb., 1847 , Terr. jurass., suppl, pl 4, f. 1-4. Bec. Partie antérieure très-large, triangulaire, lisse, con- vexe et arrondie en dessus, acuminée en avant, fortement échancrée en arrière, au milieu, entre deux ailes très-longues, prolongées au delà de l'extrémité postérieure. Partie posté- rieure très-courle, coupée carrément et ridée en dessus. En dessous, on voit en avant, près de l'extrémité, une côte aiguë médiane qui s'abaisse ensuite en arrière, sans cesser d'exister, et s'élève de nouveau à la partie postérieure, L'en- semble est presque droit, sinueux postérieurement, convexe en dessous. Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue facilement de toutes les autres par sa grande largeur, par la longueur des ailes de sa région antérieure, et par la brièveté de sa région postérieur . Loc. Environs de Dignes (Basses-Alpes), où elle a été re- cueillie par M. Honorat. D'après les fossiles qui m'ont été com- muniqués par ce savant, je pense qu'on doit rapporter les cou- ches qui renfermént cette espèce à l'étage kellovien ou oxfor- dien, mais je n’en ai pas la certitude. Expl. des fig. PI. 39, fig. 4. Bec vu en dessus; fig. 2, le même, vu en dessous ; fig. 3, le même, vu de côté; fig. 4, grandeur naturelle. De ma collection. G. RHYNCHOTEUTHIS. 595 N° 2. RHYNCHOTEUTHIS ANTIQUATUS, Rousseau. PI. 39, fig. 5-8. Rhyncholites antiquatus , Rousseau, Voyage de M. Demidof, pl. 1, f. 4, Rhynchoteuthis antiquatus, d'Orb., 1847, Paléont. univ., pl. 79, f. 5-8. Idem, d’'Orb., 1847, Moll. viv. et foss., pl. 39, f. 5-8, Idem, d'Orb., 1847, Terr. jurass,, suppl, pl 4, f 5-8. Bec. Partie antérieure triangulaire, marquée en dessus de sillons concentriques d'accroissement, d'une saillie médiane, acuminée en avant, échancrée au milieu en arrière et pourvue d'ailes qui s'étendent presque jusqu’à l'extrémité de la région postérieure. Celle-ci large, coupée carrément en dessus et à son extrémité marquée d'un sillon médian et de rides transverses. En dessous est, en avant, une saillie médiane très-courte, ter- minale , et le reste est pourvu d’un sillon longitudinal. L'en- semble est droit, concave en dessous, vers le milieu de sa lon- gueur. Rapp. et diff. — Cette espèce très-voisine, par son ensem- ble, du R. larus, s’en distingue, ainsi que de toutes les autres, par les sillons concentriques de sa partie supérieure, et par la saillie terminale inférieure. Loc. M. Rousseau l’a rencontrée en Crimée. D'après les au- tres fossiles figurés sur la même planche, je crois pouvoir la rapporter à l'étage kellowien. Expl. des fig. PI. 39, fig. 5. Bec vu en dessus; fig. 6, le même vu en dessous; fig. 7, le même, vu de profil; fig. 8, grandeur naturelle. Espèces de l'étage oxfordien. N° 3. RHYNCHOTEUTHIS EMERICI, d'Orb., 4847. PI. 39, fig. 9-12. Rhyncholites Emerici, d'Orb., 1825, Tabl. des Céphal., p. 72. Rhyncholite aigu, Blainv., 1827, Bélemn., pl. 5, f. 22. Rhynchoteuthis Emerici, d'Orb., 1846, Paléont. univ., pl. 79, f, 9-12, Idem, d'Orb., 1847, Moll. viv. et foss., pl. 39, f. 9-12. Idem , d'Orb., 1847, Terr. jurass., suppl., pl. 4, f. 9-12. Bec. Partie antérieure lisse, convexe, carénée en dessus, très-acuminée en avant, peu échancrée en arrière, où sont, de 596 CÉPHALOPODES. chaque côté, une aile courte, passant à peine la longueur totale. Partie postérieure occupant un peu moins de la moitié, large, concave et lisse en dessus, coupée carrément sur les côtés. En dessous est une large côte médiane longitudinale, accompagnée latéralement, de parties excavées; cette côte est munie d'une ligne élevée médiane. L'ensemble est arqué et la région posté- rieure, en dessous, est convexe. Rapp. et diff. —Noisine du R. Renauxianus, par sa forme allongée, cette espèce s’en distingue par sa partie antérieure carénée en dessus, par sa région postérieure non ridée en tra- vers, par la côte inférieure de moitié moins large, par son en- semble la moitié plus déprimé, et par sa région postérieure convexe. Loc. Étage oxfordien. MM. Honorat et Emeric me l’ont en- voyé des environs de Dignes (Basses-Alpes). MM. Coquand et Astier l'ont rencontré à Rians (Var). Expl. des fig. PL. 39, fig. 9. Bec vu en dessus; fig. 10, le même vu en dessous; fig. 44, le même, vu de profil; fig. 42, grandeur naturelle. N° 4. RHYNCHOTEUTHIS LARUS , d'Orb. PI. 39, fig. 13-46. Rhyncholites Larus. Faure-Biguet , 1819, p. 58, n°1, t.I, f. 2, pl. 6, f. 2. Idem, d'Orb., 1825, Ann. des Sc. nat., t. 5, p. 8, n° 3, pl. 6,f. 2. Rhynchoteuthis Larus, d’'Orb., 1847, Paléont. univ., t. I. pl. 79,f, 13-16. Idem, d'Orb., 1847, Moll, viv. et foss., pl. 29, f. 13-16. Idem, d’'Orb., 1847, Terr. jurass., suppl., pl. 4, f. 13-16. Bec. Partie antérieure lisse, et arrondie en dessus, obtuse en avant, fortement échancrée en arrière au milieu, entre les ailes; celles-ci prolongées sur les côtés jusqu'à l'extrémité pos- térieure. Partie postérieure coupée carrément en dessus, et en arrière, marquée de quelques rides transverses; les côtés sont également aplatis. En dessous, on remarque, près de l'extrémité antérieure , une espèce de saillie médiane, anguleuse comme une dent, puis en arrière une dépression ou même un sillon mé- dian qui se continue jusqu’à l'extrémité. L'ensemble de la man- dibule est comme ployée en deux, par le milieu, et convexe pos- térieurement en dessous. G. RHYNCHOTEUTHIS. 597 Rapp. et diff. — Cette espèce se distingue facilement de toutes les autres par son ensemble ployé en deux, par sa région antérieure obtuse en avant, et pourvue en dessous d’une espèce de saillie. | Loc. Etage oxfordien. De Rians (Var), recueilli par MM. Co- quand et Astier ; des Blaches, près de Castellane (Basses-Alpes), par M. Astier ; M. Renaux l'a également rencontrée à Puymeras, à Gigondas, à Montmirail (Vaucluse), dans des marnes qu'il re- garde comme néocomiennes; mais les indications précédentes sont positives, et d'ailleurs, dans les lieux cités par M. Renaux, on trouve également les couches oxfordiennes. Expl. des fig. PI. 39. fig. 13. Bec vu en dessus, donton a en- levé, d'un côté, une aile afin de montrer le côté du talon posté- rieur ; fig. 14, le même, vu en dessous; fig. 15, profil du même ; fig. 16, grandeur naturelle. De ma collection. N° 5. RHYNCHOTEUTHIS COQUANDIANUS, d'Orb., 1847. PI. 39, fig. 17-20. : Rhynchoteuthis Coquandianus , d’Orb., 1847, Paléont. univ., pl. 79, f, 17-20. Idem, d'Orb., 1847, Moll. viv. et foss., pl. 39, f. 17-20. Idem, d'Orb., 1847, Terr. jurass., suppl., pl. 4, f. 17-20. Bec. Partie antérieure lisse en dessus, acuminée en avant, échancrée en arrière , où sont deux ailes courtes, se prolon- geant seulement jusqu'aux deux tiers de l’ensemble. Partie pos- térieure un peu concave et pourvue d’un sillon médian, échan- crée à son extrémité, ses côtés un peu concaves, lisses. En dessous, on remarque une crête médiane antérieure longitudi- nale et une dépression au milieu de sa longueur. L'ensemble est arqué, et la région postérieure en dessous est aplatie. Rapp. et diff. — Cette espèce, voisine du R. larus, par sa région antérieure lisse, s'en distingue par sa forme plus acuminée, par ses ailes courtes, par sa partie postérieure con- cave, pourvue d'un sillon médian. Elle est peut-être la mandibule opposée du R. Larus, mais comme il n’y a pas concordance dans les parties rentrantes ou saillantes, j'ai cru devoir les séparer. 598 CÉPHALOPODES. Loc. Cette espèce m'a été envoyée par Coquand , qui l’a re- cueillie dans l'étage oxfordien de Rians (Var). Expl. des fig. PI. 39, fig. 47, bec, , vu en dessus; fig. 48, le même, vu en dessous ; fig. 19, le même, vu de profil ; fig. 20, grandeur naturelle. De ma collection. Espèces de l'étage néocomien. N° 6. RHYNCHOTEUTHIS ALATUS, d'Orb., 4847. Rhynchoteuthis alatus, d'Orb., 1847, Paléont. univ., pl. 80, f. 1-4. Idem, d'Orb., 1847, Terr. crétacés. suppl., pl. 11, f. 1-4, Bec. Partie antérieure très-aiguë, triangulaire, évidée laté- ralement, lisse, convexe en dessus, fortement échancrée, en ar- rière. Ailes très-longues, prolongées au delà de l'extrémité “postérieure et s’élargissant sur les côtés en une partie aliforme distincte. Partie postérieure courte. Le dessous montre antérieu- rement une côte médiane interrompue au tiers postérieur, un peu concave au milieu. L'ensembleest arqué, concave sur toute sa longueur. Rapp. et diff. — Cette espèce, voisine de forme du R. Ho- noratianus, S'en distingue par sa forme plus évidée sur les cô- tés, par ses ailes plus longues et élargies à leur extrémité, par la côte inférieure moins prononcée en avant, nulle en arrière, et par son ensemble arqué, régulièrement concave en dessous. Loc. M. Astier l’a recueillie dans l'étage néocomien avec la Belemnites Emerici, à Cheiron (Basses-Alpes), où elleest-rare. Espèces de l'étage aptien. N° 7. RHYNCHOTEUTHIS ASTIERIANUS, d'Orb., 1847. Rhynchoteuthis astierianus, Orb., 1847, Paléont. univ., pl, 80, f, 5-7. Idem , d’'Orb., 1847, Terr. crétacés, suppl., pl. 41, f. 5-7. Bec. Partie antérieure triangulaire, lisse, un peu anguleuse en dessus, acuminée en avant, à côtés droits, échancré en ar- rière, où sont deux ailes courtes, prolongées seulement jusqu'aux trois quarts de l'ensemble. Partie postérieure concave en des- sus, découpée à son extrémité, convexes sur les côtés, ridés en travers. Le dessous est convexe, anguleux, pourvu d’un angle saillant qui se prolonge jusque très-près de l’extrémité posté- G. RHYNCHOTEUTHIS, 599 rieure, munie d'un sillon médian. L'ensemble est presque droit, avec une partiesaillante au milieu de la partie inférieure. Rapp. et diff. — Cette espèce est, par sa forme, assez voi- sine du À. Coquandianus, dont elle diffère par son ensemble non arqué, par les côtés de sa région postérieure convexes, et ridés en travers, et par la saillie anguleuse du dessous. C’est du reste la plus grande des espèces connues. Loc. M. Astier me l'a envoyée comme provenant des marnes de l'étage aptien de Blieux (Basses-Alpes). M, Renaux l’a aussi rencontrée aux environs d'Apt (Vaucluse). Elle est très- rare. Étage sénonien. N° 8. RHYNCHOTEUTHIS DUTEMPLEI, d'Orb., 1847. M. Dutemple m'avait prêté unexemplaire de bec de ce genre, rencontré par lui à Chavot (Marne), dans la craie blanche de l'étage sénonien ; mais 1l s’est perdu, je ne sais comment, le jour même de mon arrivée. Sa forme était voisine de celle du À. Emerici, mais un peu plus court. J'espère que la découverte d'autres échantillons me permettra, par la suite, de le figurer. Espèces incertaines. N° 9. RHYNCHOTEUTHIS UNIDENTATUS, d'Orb., 4847. Rhyncholites unidentatus, Faure Biguet, 1819, p. 58, n° 2. Rhynchateuthis unidentatus, d’'Orb., 1847, Paléont, univ., n° 9. Idem, d'Orb., 1847, Moll. viv. et foss., n° 9. « Carène du dessous très-saillante, sinueuse et munie d’un onglet vers le milieu, à Valdrome. » Faure-Biguet. Nous ne pouvons rapporter, avec certitude, cette espèce non figurée par son auteur, à aucune de nos espèces. N° 10. RHYNCHOTEUTHIS HASTA., d'Orb., 1847. Rhyncholites hasta, Faure-Biguet, 1819, p. 59, n° 8. Rhynchoteuthis hasta, d’'Orb., 1847, Paléont. univ., n° 10. Idem, d'Orb., 1847, Moll. viv. et foss., n° 10. « Carène du dessous à crête large, sans protubérance. Ailes «très-dilatées et terminées carrément, à Luc. » Faure-Biguet. 600 CÉPHALOPODES, N° 11. RHYNCHOTEUTIS TUBERCULATUS, (l’Orb., 1847. Rhyncholites turberculatus, Faure-Biguet , 1819, p. 59. Rhynchoteuthis tuberculatus , d'Orb.. 1847, Paléont. univ., n° 11. Idem , &'Orb., Moll. viv. et foss., n° 11. « Caréné en dessus, avec une petite protubérance vers la « base, et une plus grosse vers la pointe. Ailes dilatées presque « carrément, à Valdrome. » Faure-Biguet. HBésumé sur les Bhynchoteuthis. Je connais de ce genre sepf espèces positives , et trois espèces incertaines. Les espèces positives sont toutes fossiles, et ainsi réparties : Dans l'étage Kellovien. R. Antiquatus, d'Orb. R. Honoratianus , d'Orb. Dans l'étage Oxfordien. R. Coquandianus, d'Orb. R. Emerici, d'Orb. R. Larus, d'Orb. Dans l'étage Néocomien. R. Alatus, d'Orb. Dans l'étage Aptien. R. Astierianus, d'Orb. Dans l'étage Sénonien. A. Dutemplei, d'Orb. Il résulte, qu'au moins jusqu'à présent le genre Rhyncho- teuthis n'aurait commencé à se montrer qu'avec l'étage Kel- lowien, qu'il serait devenu plus nombreux dans l'étage Ox- fordien , et qu'il aurait montré une espèce dans trois étages différents des terrains crétacés, sans passer dans les étages supérieurs. G. RHYNCHOTEUTHIS. 601 Table alphabétique des espèces du genre Rayncnoreutuis. Pages Alatus, d'Orb., 4847. Étage Néocomien. ........... 598 Antiquatus, d'Orb., 1847. Étage Kellovien......... 595 Astierianus, d'Orb., 4847. Étage Aptien............ 598 Coquandianus, d'Orb., 1847. Étage Oxfordien....... 597 Dutemplei, d'Orb., 1847. Étage Sénonien.......... 599 Emerici, d'Orb., 4847. Étage Oxfordien........ 23 Pos Hasta, d'Orb., 1847. Espèce incertaine. .......... 599 Honoratianus, d'Orb. Étage Kellovien....... ds 594 Larus, d'Orb., 4847. Étage Oxfordien........... .. 596 Tuberculatus, d'Orb., 1847. Espèce incertaine. ..... 600 Unidentatus, d'Orb., 1847. Espèce incertaine. . ...... 599 à LOS 2 1 CI RPAREES nn . DORE rt un Des the à AOUPONONET à PRES À à VA Lo de à 46 ï Ni tr de is gathrotr0 sans. KAf “Ad. robinet 954 RUURE k { rire d | 608 [LE UE CEA LA 4 dit TA 4 4. Brie Ati : 4 (el É<% SNA Vélo - A Peu L'ARte AN t Lmrtel Hu (n tr clé j ii m2 re | tregai HYAmnE ra ET: E RUE 1? NET LOT nf LS Le ] il ‘6 + lat 1 oran T DEL nu n 4} AE 2" : Put: OÙ REA, | l'ANPE N AH LT + Léhykais dos areas COLE fuits ae he D : ù TABLE DES MATIÈRES ET DES MONOGRAPHIES DE GENRES CONTENUES DANS CE VOLUME. GÉNÉRALITÉS, Pages Introduction, , sesuersses rade RFA ann DOI A OUR ER « 5 Plan de l'ouvrage, ,,,.,.,.... tr se raie in codinlie ent 13 MOLLUSQUES, . . ......,, uiben SÉPARER M TÉ Pet 19 Caractères généraux, . esse seureeee AE Lio MUC Lai. di ess 19 Rapports et différences......................... DA ne toile 19 Coup d’æil sur l’ensemble des caractères internes et externes des Mol- lusques, considérés dans leurs rapports et dans leurs fonctions... 20 Coquille considérée comme partie intégrante du derme............ 22 Différentes parties de l’organisation des Mollusques................. 28 He GDDDSe +00. email, aoleletetet tele teniel tete steel el Te SN lee a le etat e 28 La tête, prise dans son ensemble.............................. 29 Système nerveux, ..:..:..:.4......eee.eessesers esse 29 Organes de la vision. ....... PR PS SM MEL A FD, Se 31 Organes de l'audition....................................... 32 Organes du tact ou du toucher................................ 33 Organes de locomotion... .........................sessees vec 35 SIAHONMOrmale -..:---2-...Let.0ee. nent. eee es VU Organes de la préhension .................................... 43 Organes de la manducation et de la digestion,................. nn li Organes de la circulation .,.................... ............. 45 Organes de la respiration, .,.................................. L5 Organes de la génération...........,......................... 18 Reproduction des Mollusques................................... 50 Développpement de l'embryon dans lœuf...................:.... o4 Variations naturelles déterminées par l’accroissement............ .. 55 Période embryonnaire de l’animal,......... .................. 56 Période d’accroissement de Panimal...................,...,..... 58 Période embryonnaire des coquilles. ........................ .. 59 604 MOLLUSQUES. Pages Période d’accroissement des coquilles. ,.......,.,...... ss tive 00 Période de dégénérescence dans l’accroissement des coquilles. ..... 65 Variations des coquilles déterminées par le sexe.......... AS « 66 Variations pathologiques des coquilles. ................. S6Gbee …. 66 Variations naturelles des coquilles, déterminées par l'influence locale et par Tes possibilités yiies.ss. 0" 2... CNRS … 168 Limites de l'espèce dans les Mollusques,. ................... AS Distribution géographique des Mollusques vivants........... ss + D DIT Distribution géologique des Mollusques fossiles... ............ ses TI Niveau d'habitation des Mollusques au sein des mers.....,...... Ste 80 Manière de vivre, habitudes des MOolusques. APE). Le 81 Nourriture des animaux mollusques. ............. TT ET D OCR 84 Animaux à qui les Mollusques servent de nourriture , et moyens qu’ils emploient pour leur échapper.................. Ride rio e 86 Les Mollusques considérés dans Jeurs rapports utiles ou nuisibles à FAR TS RE ee RUE Le. et. CON DS : 89 Des principes généraux des classifications... ..... ............. cc 0000 Des causes d’erreur dans la détermination des espèces de coquilles fossiles, 2 bb tes ae Re Ode cadpat ce 95 De la formation dans les espèces de coquilles fossiles. ............ 98 De la nomenclature relative aux coupes primordiales, aux coupes géné- riques et à l’espèce chez les Mollusques.........,......... .... 103 Division des Mollusques en classes. ................,........ 1006 SPÉCIALITÉS QU MONOGRAPHIES, CÉPHALOPODES. Première classe des Mollusques.. ..,...,...... 107 Modification des organes des Céphalopodes comparés aux fonctions qu’ils doivent remplir, et causes d'erreur dans la détermination des PO Dre ntertebes ses eccocrte-cce ce CR ES 108 De la coquille interne ou externe...................... MOT C0 2 Division des Céphalopodes en deux ordres. ............... «+. 156 ACETABULIFERA. Premier ordre... uit te ae ste 157 Ocropona. Premier sous-ordre, ........................ és ter 163 Octopidæ, famille... .........,...,............ 0 164 ONQUS, LA St Le does cou e ete: 10 CCR 165 Plinoctopus, d'Orbigny-seiusuins 6 ah de Rate 0 sas SP 193 Eledone, Leach, ….,......: Luce OS 194 Cirrhoteuthis, Echrithl.../..:..., 00 RS “e010108 Fhilonecide .: famille, . ue... SR OS 199 Philonesis, d'Or... 0 EC RE 200 Arponauta "Tinné. ee A ANS saintes 210 Decapoa. Deuxième sous-ordre...,..,.......,,.................. 236 SEpIUŒ, MAI 2e CRUE ss cine: rt RSR EUR 237 Cranchia , Leach... 4e. : 22 gs. nice. OO SE E0e SNS 238 TABLE DES MATIÈRES. 605 Pages Sepiola, Rondelet..... sons denses se Send de ETES os... 245 Rossia, Owen. ........ uses eco tem eee TT 255 SEDIA, LINNÉS RE eee HéC'mcuone boaobio at ouuouue 261 DRAUIOLE, LANUIPRR PEER ee eee ce ce ocre see idees Sc de gobt 306 Beloptera, Deshaves Pre. eee ececee tee C Mere 307 Spiuirostta, d'Or espece: on Et 241 SDUIA LAMATCK eee Ce CL EI 314 Loligidæ, famille....... Le 0 eue ct OOME o de 318 SePIDICUTNIS, CBI: ee se etelee unes bielle Te ee ete 319 Bolipo,: Lamarck:: 22422 ssareme ce Ne rca ER Te {173382 Heudopsis, DeslongCHAMps 5:11... Re cer 0e 359 Meploteuthis'MEVEREE 7. + pets ere eee ar ane Ge Cm es 363 BelO BUTS MIDISTOP Re ete ses semste Oen ii e A ee 364 Laligopsidæ, d'Orb®, famille:....:.:....:.1. ere ee el Le 367 PoleOnsis Damarck....s..e ct am To RARE de. ‘308 Ghinoteuthis, d'Or. 2800 RL ent 375 Histioteutis Or: 7: REC PORN RE Re 379 Feuthidæe-4Orcb:, famille, épars... PAPE NN Re AMAS = 382 Gaychoteuthis, Lichtcinsteins 2... mue. 4e. eo 383 EMODiOteuthiSs d'Obama ce D CIE 398 Blcanthotenthis Wagner. 0e rer see ecie se ce 407 Gmmastrephes LS AOED: 2 ee eee clone mess eue ee LE 412 DelEMOSe DIT EASSIZe de citons eo siatetonte ee aise uen er ee RIT 133 RAETREEG CR OLD ARNIIE..... de ue code te docs 443 CREATION, s RSR TR . &hk Ben OR CROP OC L46 RENE RDA NTAT CR eee «seau aenerseme esse unes 459 CONCHHERVNCNUS., Blainville. 223 24.4 deu ea cale oies oisies es ee 587 ES ABHOIQULDIS MODE date ce uen semer casses 593 Paris. — Imprimerie d'A. Sirou et Desquers, rue des Noyers, 37. “rai ; D ne. AS Anim LUALL OPA LL TE Rte pe IR 2 «: OR PE, j 4 ANUS LPO ÉTETENT LOAR es fu) Cag (LE sv ot A1" Hhurinniane ? DE PENCPANS RES 0 7 #-à tv Fe RC CREER ect, arch 1 r ps LAPS PAC EE DR Aubin eu tout né Tr, ‘hiré CMP HORS pe A RER à LILAS PS 4 ÆT 7 At k Au te MS ef ri CRUE #5 etape « ' Es FOR» à: ARDENNES RER Nid, 8" "FR: MON RTE ‘as 8, oasessos dl hi M nn 7 | 18 de ART CR TON PTT APE Me SR «: RÉ ne PET - Mat f h res AA Pre & 624 LU y tee rar Li 127 vis. # + M. di ñ . A r . k F. "+ CT A fl Nu Le eUm . ‘0 ni A Lh | DL ' LP LE Deer Ve { tre n ' U s CI & nn. | 0 i ? 2 [LAN 1" ” ii i [= ATP 141 rs . À Ra ‘ En: dl p [' A M. PAT] A bn ch. +14 RS dre ai " - A y et ire, Un t tale bits © + 5 du os NOR Ê w ba \ de ‘ CAR: DS RO US Du, , done ex AE, TITRE , | À ie, À " . vf. k 1 de Su y, Gr D RD te Me, Ant TL AN TRS UP A RL LA CRE RATER PE é AE Aie RASE PUANEUE " , Jus à \ Le RÉ à : l : à à a du ACTE R pi ac , % h 1 1 1 tds : : DE NAN DE Pi HAL Et DRE l à MADE N h: K! Jus "ie Lx : ‘ Ml: ! d., MOD LR ENZ E \ : , " 4 © y | È Ÿ “, k 14 LUN 72 248 214 RS ETS M sich CE TU Had