mOlVOGRAPHIES ©^^(BiaîïîîDiDiaïaïïîiâSa IMrniMERIE DE TETlTrlERRE , A NEUCHATEI.. MONOGRAPHIES DÉCHIl\ODERMES 1Î1&®S 11 PA,R LOUIS AGASSIZ, DoCT. EK PHIL., MÉD. ET CHIR. , DOCT. EN DROIT H. C. DES UNIV. d'eDIMBOURG ET DE DUBLIN; ME3IBRE DES SOC. ROI". DK LONDRES ET d'eDIMBOURG, DES ACiD. ROY. DES SCIENCES DE STOCKHOLM ET DE TURIN, DE l'aC. IMP. lÉOP. CES. DES CUR. DE L\ N.IT., DE LA SOC. IMP. DES NiT. DE MOSCOU, DE LA SOC. PHILOM. DE PARIS, DES AC. DE PHILADELPHIE ET DU VAL d'aRNO, DU LYCÉE DE NEW-YORK, DE l'iNSTITUT DE BRISTOL, DE LA SOC. PHILOS. ET LITT. DE LEEDS , DE LA SOC. GÉOL. DE FRANCE, DE l'aSSOC. BRITT. POUR l' AVANCEMENT DES SCIENCES, DES SOC. HELVÉT. ET GERMAN. DES SC. NAT. ET MÉll. , DE LA SOC. DES ANTIQ. DU NORD A COPENHAGUE, DE CELLE DES SC. PHYS. , CHIM. , ARTS AGRIC. ET INDUSTR. DE FRANCE , DES SOC. d'hIST. NAT. DE BERLIN, FRANCFORT , PRAGUE, HEIDELBERG, STRASBOURG, SILÉSIE, H ILLE, FRIBOURG, ZURICH, BALE, ETC.; PROFESSEUR d'hISTOIRE NATURELLE A NEUCHATEL. NEUCHATEL EN SUISSE, .\IIX FRAIS DE LAUTEUK. 1858. 0 9) »cJ M. VALEI\CIEX]\ES , PROFESSEUR DE ZOOLOGIE AU JARDIN DES PLANTES, t i;t a M. PAUL DESHAYES, PROFESSEUR DE CONCHILIOLOGIE , A PARIS . tCviileiiï. PREFACE. J^a nature des résullats généraux auxquels l'étude des poissons fossiles m'a conduit ; la certitude que j'ai acquise par là que les changemens que cette classe a subis à travers Tensemble des formations géologiques, présentent une sorte de transformations progressives , annonçant un ordre de choses supérieur, accompli dans l'époque actuelle avec l'apparition de l'homme ; le désir d'apprendre à connaître les tendances diverses qui se sont manifestées dans le développement des autres embranchemens du règne animal ; enfin le besoin toujours plus pressant d'embrasser d'un coup-d'œil général les rapports qui existent entre tous les êtres vivans dans leur apparition sur la terre, toutes ces considérations nx'ont engagé à faire des recherches sur plusieurs classes d'animaux dont je m'étais occupé moins spécialement jus- qu'alors. La classe des Echinodermes m'a paru d'abord devoir mériter une atten- tion toute particulière. La solidité du test de la plupart des espèces, à laquelle il faut attribuer la conservation souvent très-parfaite de nombreux débris de ces animaux , dans toutes les couches de l'écorce de notre globe qui con- tiennent des fossiles, me donnait par avance la certitude de pouvoir examiner les caractères de ces animaux sur l'échelle la plus étendue , en même temps que la nature compliquée de ces enveloppes solides me promettait de nom- breux termes de comparaison et par conséquent la possibilité d'une étude plus complète et plus significative de leur organisation que ne l'eut offert l'examen des coquilles des Mollusques. Une autre circonstance me paraissait encore, de prime abord , devoir faciliter des recherches dans cette classe , et conduire plus promptementà des résultats certains: c'était le nombre comparativement moins considérable d'espèces connues. Cependant , je m'aperçus bientôt lutôt les détails descriptifs, j'ai associé à mon travail un de mes amis, M. Desor, qui a fait, sous ma direction, une étude très-approfondie des Echinodermes , et qui déjà s'est chargé du soin de la rédaction de mes notes et de la direction des artistes occupés à dessiner les matériaux considérables que j'ai maintenant sous les yeux. Nenchâtel, le 22 décembre 1838. L. Agassiz, ËCHIIMITË8 FAMILLE DES CIDARIDES. DES SALEMES. QUELQUES OBSERVATIONS SUR LES SALÉNIES EN GÉNÉRAL. A mesure que, depuis Liunée, l'on a commencé à subdiviser les Oursins en plusieurs genres, on a reconnu la nécessité de restreindre les caractères génériques à des particularités d'organisa- tion auxquelles on n'avait d'abord attaché que peu d'importance. Néanmoins, le nombre de genres que l'on admet maintenant dans la famille des vrais Oursins, est encore peu considérable; et cependant les différences organiques qui existent entre les espèces qu'on a laissées dans le genre Echinus, ont souvent une valeur générique aussi grande que les caractères d'après lesquels on a distingué les genres adoptés jusqu'ici, savoir, les genres Cidaris, Diadema, Arbacia (Gray) ou Echinocidaris (Desmoiûïns ) , Salenia, Echinomefra et Echinus. En effet, c'est surtout à cause de la structure de leurs ambulacres, composés, comme dans les Cidaris, de deux paires de pores seulement, que l'on a détaché les Arbacia et les Salenia du genre Echinus ; et les grands tuber- cules ambulacraires des Cidaris ont servi à les distinguer des Diadèmes. Or, si l'on examine attentivement les espèces placées dans chacun de ces genres, on sera frappé des différences qu'elles présentent, et l'on. éprouvera une très-grande difficulté à y introduire un grand nombre d'es- pèces inédites, dont l'examen, loin de faire naître l'idée de réunir derechef des genres déjà éta- blis, fait plutôt sentir le besoin d'en créer de nouveaux, avec des limites plus étroites qui per- mettent de grouper plus naturellement les espèces suivant leurs affinités les plus intimes. C'est surtout l'étude des espèces fossiles qui fait sentir le besoin de multiplier les genres ; car à me- sure qu'on les connaît mieux, on s'aperçoit qu'elles cadrent mal avec les espèces vivantes auxquelles on a l'habitude de les associer ; par exemple , le Cidaris crenuîaris, placé successivement dans les genres Cidaris et Diadema, est le type d'un genre particulier que j'appellerai Hemicidaris, dont les piquans sont si bizarres que souvent même ils ont été envisagés comme des polypiers. Je connais maintenant une dizaine d'espèces inédites de ce genre. Un autre genre également nou- veau, et voisin des Hemicidaris, est celui des Gijmnocidaris , caractérisé par l'absence à-peu-prês complète de gros tubercules à la face supérieure du test. Dans les collections de Paris, j'ai rc- — 4 — connu un genre tout nouveau, voisin des Cidaris, que j'appellerai Acrocidaris, et dont les pi- quans me sont également connus ; ils ressemblent à ceux de XEchinometra mammillata. D'autres lypes génériques voisins des Cidaris semldent indiqués par les piquans que l'on confond sous le nom de Cidaris gîandifera, et dont je connais cinq ou six espèces distinctes, des terrains juras- siques et crétacés. Les piquans dont on a fait le Cidaris Schmidelii, paraissent aussi se rappor- ter à un genre particulier. Il en est de même d'une espèce inédite de l'oolitlie inférieure, dont les piquans se terminent en larges lames spatuliformes. En résumé, le nombre des espèces de Cidaris, dans le sens le plus étendu de ce genre, que je connais maintenant et que j'ai exami- nées en nature, est au moins triple de celui qu'ont signalé les auteurs. Quant aux Diadèmes, il est évident pour moi que les fossiles jurassiques et crétacés que l'on a rapportés à ce genre, diffèrent génériquement des Diadèmes vivans, tant par la structure de leur test, que par la nature de leurs piquans. J'ai cru en conséquence devoir reporter ces derniers dans le genre Asteropyga, établi par Gray. Mais je ne me suis pas arrêté là : j'ai en- core été conduit à admettre plusieurs coupes génériques dans les fossiles , en séparant des vrais Diadèmes trois genres nouveaux , les Tetragramma, les Acropeltis et les Pedina; le premier ca- ractérisé par la présence de quatre rangées de tubercules principaux sur les aires interambula- craires , le second par un appareil oviducal tout particulier, analogue à celui des Salénies , et le troisième par sa forme généralement aplatie et la disposition de ses ambulacres. Les espèces à tubercules non perforés , qu'on avait jusqu'ici confondues parmi les Diadèmes , ne pouvaient dès lors plus rester réunies à ce genre, quelle que fût l'analogie de leurs formes. J'en ai fait plusieurs genres distincts : le genre Cyphosoma , à ambulacres simples avec deux ran- gées de tubercules principaux sur les aires ambulacraires et interambulacraires ; le genre Cœ- lopleurus , dont les aires ambulacraires sont épineuses , les interambulacraires , au contraire , dépourvues de tubercules dans toute la partie supérieure du test , et les genres Echinopsis, Codiopsis et Terina. Malgré ces restrictions, il me reste encore dans les vrais Diadèmes cinq lois plus d'espèces qu'on n'en a décrit jusqu'à présent. Les Arbacia vivantes différent génériquement des espèces jurassiques que j'avais rangées dans ce genre. Le nombre des espèces s'est aussi doublé depuis la publication de mon Prodrome. Mais c'est dans le groupe des Salenia que j'ai fait le plus d'acquisitions ; car le nombre en a été quintuplé , et j'ai reconnu trois genres nouveaux qui étaient confondus dans cette division. Je n'étendrai pas plus loin mes indications sur les additions que la classe des Ecbinodermes est sur le point de recevoir. Je me bornerai seulement à faire remarquer à cette occasion, com- — s — bien nos connaissances en paléontologie sont encore incomplètes, puisque dans une classe dont on s'est tant occupé depuis Lamarck, et sur laquelle il a paru des travaux si remarquables , quelques visites dans les collections existantes m'ont fourni une pareille masse de matériaux nouveaux, et combien les résultats scientifiques présentés jusqu'à présent subiront probable- ment de modifications. Ne voulant m'occuper, pour le moment, que des Salénies et des genres qui s'en rapproclient le plus , je vais indiquer les caractères généraux de ce groupe ; j'entrerai plus tard dans des détails très-circonstanciés sur les genres Echinometra et Echinus proprement dits , qu'il faut également subdiviser en plusieurs genres , mais dont l'énumération m'entraînerait au delà de mon but actuel. Les Saléxies, telles que Gray les a caractérisées [Proceed. of the Zool. Soc. 1835, p. 58), et telles qu'on les a envisagées jusqu ici , sont des Oursins à aires ambulacraires plus étroites que les interambulacraires , n'ayant qu'un gros tubercule imperforé sur chaque plaque coronale, et dont les plaques ovariales et interovariales , soudées entre elles de manière à ne pas se disloquer fa- cilement, forment un disque saillant traversé par l'appareil anal dont l'ouverture est tantôt centrale, tantôt antérieure et tantôt postérieure. En examinant cependant attentivement ce groupe , j'ai reconnu des différences notables dans la structure de l'appareU oviducal ; et comme , par une particularité digne de remarque, cet appareil se trouve conservé dans tous les exem- plaires tant soit peu reconnaissables , au point que lorsqu'il s'agirait de déterminer un oursin qui réunirait tous les caractères des Salénies, mais auquel il manquerait l'appareil oviducal, on pourrait sans crainte de se tromper le rapporter à d'autres genres , j'ai cru devoir attacher une importance toute particulière à cette partie du test, et diviser le groupe des Salénies en (^atre genres suivant les modifications qu'elles présentent. Ce sont : 1° le genre Salenia proprement dit , 2" le genre Goniopijgm , 3" le genre Peltastes et 4° le genre Goniophorus , qui tous paraissent particuliers aux terrains crétacés , puisqu'on n'en a jusqu'à présent trouvé aucune espèce ni dans les terrains plus anciens, ni dans les plus récens. Goldfuss àla vérité cite aussi son Cidariles scutiger dans la formation jurassique , mais cette indication mérite confirmation. Comme les Salénies sont généralement de petite taille , et leurs caractères par conséquent difficiles à saisir à l'œil nu , j'ai eu soin de faire représenter les différentes parties du test grossies à côté des figures de grandeur naturelle. Chaque espèce se voit de profil et parles faces supé- rieure et inférieure ; les parties grossies sont, pour chaque espèce , une aire ambulacraire et une interambulacraire, le pourtour de l'ouverture inférieure du test, l'appareil oviducal et un tubercule vu de profil. 6 — CHAPITRE I. DU GENRE SALEIVIA Giay (Ag.) Le genre Salenia , restreint aux limites que je lui assigne maintenant, est caractérisé par une plaque impaire, placée au milieu de l'appareil oviducal, que j'appellerai la plaque suranale et qui, suivant sa position vis-à-vis de l'ouverture anale, rend l'anus toujours excentrique, le re- jetant tantôt en avant, tantôt en arrière. Cette plaque suranale est ordinairement de même gran- deur que les plaques ovariales, et forme avec elles , ainsi qu'avec les cinq interovariales, un disque circulaire diversement échancré dans son pourtour. Les plaques elles-mêmes ont leurs bords ou tronqués, ou dentelés, ou lobés, ce qui constitue des différences spécifiques très-importantes. Lorsque la plaque surauale est placée en avant de l'anus, les trois plaques ovariales postérieures sont ordinairement un peu plus grandes que les deux antérieures ; et au contraire lorsqu'elle est reportée en arrière et rapprochée de l'aire interambulacraire postérieure , ce sont les quatre plaques ovariales paires qui sont les plus grandes. Les aires interambulacraires sont fort larges , composées d'un petit nombre de plaques sur le milieu desquelles s'élève un large cône , en- touré dune zone lisse qui est bordée d'autres petits tubercules. Ce cône est surmonté d'un mamelon articulaire , au sommet duquel il n'y a point d'impression foraminiforme , comme dans les espèces de la tribu des Cidaris. L'étranglement qui sépare le mamelon articulaire de la base du cône tuberculaire , est marqué d'impressions rayonnées qui , d'après l'observa- tion que M. de Buch en a faite pour les Cidaris , servent à fixer les baguettes et à régulariser leurs mouvomens. Jusqu'à présent je n'ai eu occasion d'observer les baguettes d'aucune espèce de Salenia. Les aires ambulacraires portent deux rangées de tubercules principaux, séparés quelquefois par de petites granulations verruqueuses plus ou moins nombreuses, mais en géné- ral plus rapprochées que dans le genre Diadema ; elles sont bordées de chaque côté d'une double rangée de pores disposés par paires obliques simples , et très-rapprochés des petits tubercules que portent les plaques ambulacraires. Le nombre de ces paires de pores est constamment — 7 — plus considérable et souvent triple de celui des tubercules. L'ouverture de l'appareil buccal est toujours plus petite que le disque formé par l'appareil oviducal , bien que dans des proportions différentes. Dans quebpies exemplaires brisés de diverses espèces, j'ai pu remarquer que le test des Salenia est fort épais , proportionnellement à leur taille, et que les supports auxquels l'ap- pareil buccal est fixé sont très-courts. Toutes les espèces que je connais sont de petite taille , les unes ayant à peine un tiers de pouce , les autres un demi-pouce de diamètre. Elles proviennent toutes des terrains crétacés, depuis le terrain néocomien jusqu'à la craie blanche inclusivement. D'après la position de l'anus, j'ai divisé ce genre en deux sections : la première comprend les es- pèces où l'anus est antérieur , la seconde celles où il est postérieur. I. Salcnics ayant rouvcptarc auale en avant. I. Salema personata Ag. Tab. 1. fig. 1-8. Ckîaris personata Dcfrance , Msc. Sa forme est orbiculaire , avec un fort aplatissement à la face inférieure fig. 2 et 3. L ou- verture buccale est plus petite que l'appareil oviducal et légèrement rentrante ; son pourtour est circulaire , quoique pourvu de petites échancrures placées à égale distance les unes des autres , de manière que le bord des aires ambulacraires et celui des aires interambulacraires ont â-peu-près la même étendue; seulement ce dernier est droit, tandis que le bord des aires ambulacraires est caractérisé par une dentelure médiane plus petite, qui correspond à la jonction des deux rangées de tubercules , fig. 3 et 7. L'appareil oviducal occupe à-peu-près la moitié de la surface su- périeure du test. Les plaques dont il se compose sont proprement lisses , mais comme elles s'articulent en lignes sinueuses , et qu'elles sont déprimées au point de jonction , il en résulte que l'appareil entier offre un aspect très-raboteux qui a valu à l'espèce le nom de personata. Les plaques ovariales diffèrent essentiellement des interovariales par leurs dimensions et leur struc- ture ; ce sont de larges écussons trilobés, percés d'un petit trou au milieu. Les interovariales sont sensiblement plus petites et allongées dans le sens du diamètre transversal ; enfin la plaque suranale affecte une forme toute particulière : elle ressemble à un large croissant embrassant toute la moitié postérieure de l'ouverture anale , qu'elle rend par là même plus saillante que la partie antérieure , bordée par la base des deux plaques ovariales de devant. L'ou- verture anale elle-même est ovale dans le sens du diamètre transversal de l'animal , fig. 1 et G. — 8 — Les aires ambulacraircs , quoique très-étroites , au point de ne laisser aucun espace libre pour de plus petites verrues entre les deux rangées principales de tubercules, sont cependant plus larges dans la partie inférieure que dans la partie supérieure du disque, et convergent en ligne légèrement sinueuse de la base au sommet ; elles se composent de deux rangées de tubercules simples , assez petits , auxquelles sadosse , de chaque côté , une ligne de double pores , disposés par paires obliques , comme les tubercules , fig. 5. Sur les aires interambu- lacraircs , qui sont très-larges , on remarque deux séries de quatre gros tubercules coniques , dont les plus saillans occupent le milieu de la circonférence ; leur base est parfaitement lisse , mais le sommet présente un étranglement assez prononcé , avec de petites crénelures articulaires tout autour du mamelon qui termine le cône, fig. 8. Autour de chaque gros tubercule viennent se grouper en cercle , en dehors d'une zone lisse et assez large , de plus petits tubercules sem- blables à ceux des ambulacres , fig. 2 et 4. L'étiquette des exemplaires que je dois à l'obligeance de M. Defrance , indique comme ori- gine Minorque , et comme gisement le grès-vert. M. Valenciennes m'en a communiqué un exem- plaire du Muséum , portant les mêmes indications. J'en dois d'autres à l'obligeance de M. Des- Hayes ; leur origine m'est inconnue. IL Salema scripta Ag. Tab. i. fig. 9 — 16. On peut considérer cette espèce comme intermédiaire entre les S. personata etpetalifera. Son carac- tère essentiel consiste dans la structure de l'appareil oviducal, fig. 9 et 14 , et en particulier dans la manière dont les différentes plaques se soudent entre elles. Les sutures représentent de fines lignes, traversées elles-mêmes par de petites dépressions perpendiculaires, qui passent des bords d'une plaque à ceux des plaques adjacentes , et sont surtout apparentes sur les sutures qui unis- sent la grande plaque surauale aux trois ovariales postérieures. Les plaques ovariales sont toutes percées d'un petit trou au milieu , mais elles diffèrent entre elles de forme et de grandeur selon leur position : celles du côté postérieur ressemblent à de grands écussons en forme d'ept.i- gones irréguliers , plus larges à leur bord interne qu'à leur bord externe , tandis que celles du côté antérieur affectent jusqu'à un certain point la forme de croissant , et sont réduites par le pourtour de l'anus qui est subcentral et porté en avant. La plaque suranale qui forme la bordure immédiate de l'ouverture anale du côté postérieur, est très-épaisse et très-saillante ; elle diffère des ovariales par ses plus grandes dimensions et par sa base plus concave. Les interova- — î) — riales dé-borJciU quelciue peu les ovaiiales ; elles sonl irréguliéremcnl losangées e( fincineiU dentelées à leur bord externe. L'ouverture anale est ovale , allongée dans le sens du dia- mètre transversal. L'ouverture inférieure n'est pas très-grande, flg. IL On remarque sur son pourtour, aux angles des aires ambulacraires , des crénelures assez profondes plaeées à-peu-près à éjrale dislance les unes des autres; mais le bord des aires ambulacraires diffère du bord des aires inlerambulacraires , en ce qu'il présente une petite crénelure secondaire correspondant à la réunion des deux séries de tubercules , tandis que le dernier est à-peu-près droit , fig. 1 1 et 15. Les aires ambulacraires sont très-étroites , et leurs tubercules très-petits ; cependant on aperçoit encore çà et là quelques petites granulations verruqueuses entre les deux rangées de tubercules. Les aires inlerambulacraires sont larges, fig. 10, à tubercules assez apparens , qui ont cela de remarquable, que leur mamelon articulaire est proportionnellement très-petit, lig. 16. Autour de chaque gros tubercule on remarque également, comme dans la plupart des espèces de ce genre, un cercle de plus petits tubercules mamelonnés. D'autres, plus petits en- core , viennent prendre place entre ces différens cercles et forment une zone sinueuse assez large entre les rangées de grands tubercules. Le seul exemplaire parfait que je connaisse de cette espèce, fait partie de la collection du Muséum de Paris, et m'a été communiqué par M. Valeu- ciennes. Son origine est inconnue. o" III. S.VLEMA PETALIFERA Ag. Tab. 1. fig. 17-24. Ecliiims, pctalifcrus DesM. (Defrancc, Dict. Se. nal. Tom. 37, p. 10 L DesM. Echin. p. 304. La disposition de l'appareil oviducal , qui se détache sensiblement de la face supérieure du test , et le nombre assez considérable de petites verrues entre les deux rangées de tubercules des aires ambulacraires, constituent le caractère le plus saillant de cette espèce, fig. 18 et 21. Sa forme circulaire, très-aplatie au côté inférieur, la rapproche de la ^. scripta et de la S. geometrica. L'ou- verture inférieure est assez grande et rentrante ; les entailles de son pourtour sont larges et pro- fondes , et l'on remarque que le bord des aires ambulacraires entre deux crénelures est aussi grand , sinon plus grand que celui des aires inlerambulacraires. La différence consiste en ceci , (•est que ce dernier est taillé en saillie , taudis que celui des aires ambulacraires est échancré , fig. 19 et 23. Les aires ambulacraires forment une bande légèrement sinueuse, composée de deux séries de tubercules principaux , qui convergent en se resserrant de la base au sommet , 2 — 10 — mais qui sont cependant assez distantes , surtout vers la face inférieure , pour permettre l'insertion de deux autres rangées de plus petites verrues. Les pores sont disposés par paires obliques sur deux lignes très-rapprocliécs qui s'adossent immédiatement , de chaque côté , à la bande tuber- culeuse, fig. 18 et 21. Autant qu'il m'a été possible de m'en assurer sur des tests fossiles, j'ai cru reconnaître qu'il n'y en a guère qu'une paire pour une plaque de l'aire ambulacraire. Les aires interaml)ulacraires sont larges et pourvues de deux rangées d'environ cinq gros tubercules assez raides , et surmontés d'un assez gros mamelon qu'entourent , au-dessous du col du tubercule , de très-petits sillons articulaires , fig. 20 et 24. Les plus gros tubercules sont placés au-dessus de la partie la plus renflée du test ; plus bas ils diminuent sensiblement de grosseur à mesure qu'ils approchent de l'ouverture inférieure. Chaque tubercule principal est entouré d'un cercle complet de plus petites verrues dépourvues de mamelon et assez analogues aux tubercules des aires ambulacraires. D'autres granulations verruqueuses , plus petites encore , viennent remplir l'espace entre ces cercles et forment ainsi plusieurs lignes sinueuses de bas en haut, fig. 18 et 20. L'appareil oviducal est à-peu-près circulaire , et très-détaché ; il occupe environ le tiers de la face supérieure du test. Les cinq plaques ovariales , de forme plus ou moins régulière suivant leur position en avant ou en arrière de l'ouverture anale , sont percées chacune d'un petit trou au milieu ; les interovariales sont plus petites , en forme de triangles allongés et ondulés à leur bord externe ; la plaque suranale , enfin , est eu forme de croissant irrégulier , placée entre les ovariales postérieures et l'ouverture anale dont elle forme le bord immédiat qui est très-saillant. Toutes ces plaques sont lisses et unies entre elles par des sutures très-distinctes sur lesquelles apparaissent d'espace en espace de petits points creux qui donnent aux plaques un air tant soit peu découpé et persillé. Le pourtour de l'appareil entier présente une ligne uniformément on- dulée , résultant de ce que les plaques ovariales et interovariales ne se dépassent point les unes les autres. L'ouverture anale est subcentrale, penchant vers le côté antérieur, fig. 17 et 22. Le test , en général , est d'une épaisseur moyenne ; sa structure est très-élégante et très-délicate. Parmi les exemplaires que j'ai eus à ma disposition, deux m'ont été communiqués par M. Des- Hayes , un par M. Defrance et deux par M. Brongniart , dont l'un provient du cap La Hève et l'autre de Longleat. — 11 — IV. S.VLENl.V GEOMETIUCA Ag. T.lb. 1. fljf. 25 32. C est la plus grande des espèces de ce genre connues jusqu'à présent. Sa forme élevée , presque sphéroïdale , iiiiLloment aplatie à la face supérieure et inférieure , l'étroitesse des aires ambula- craires et les sutures rcctilignes de l'appareil oviducal (qui m'ont engagé à lui donner le nom ci-dessus), serviront toujours à la distinguer de prime abord de la plupart de ses congénères. L'ouverture inférieure est plus petite que l'appareil oviducal. Son pourtour est circulaire, bien que légèrement écbancré entre les aires ambulacraires et les aires interambulacraires. Comme dans la S. pmonata , le bord de ces dernières est presque droit , tandis que celui des aires ambulacraires présente une légère inflexion correspondant au point de jonction des deux séries de tubercules ; et il est digne de remarque que malgré la grande différence de largeur des aires ambulacraires et interambulacraires , les échancrures qui les séparent sur le pourtour de l'ouverture buccale soient à égale distance , fig. 27 et 31. Les aires ambulacraires, très-étroites et légèrement sinueuses, portent deux séries de tuber- cules tellement rapprochés , qu'il ne reste point d'espace libre entre elles pour de plus petites verrues ; c'est à peine s'il en existe quelques-unes très-petites prés de l'ouverture inférieure. Les pores forment de chaque côté de l'aire ambulacraire une double série parallèle aux rangées de tubercules , fig. 26 et 29. Les aires interambulacraires, également larges du côté anal et du côté buccal , sont formées d'un petit nombre de grandes plaques portant chacune un tubercule très-saillant , entouré d'un cercle de plus petites verrues. Les plus gros tubercules sont placés au-dessus du milieu de la circonférence; tous, sans exception, s'élèvent du milieu d'une large zone lisse et sont couronnés d'un mamelon articulaire très-apparent , quoique petit compara- tivement à la largeur de la base , fig. 28 et 32. Les petites crénelures articulaires du mamelon se voient très-bien au-dessous du col des tubercules ; enfin l'espace entre les deux séries de gros tubercules est parsemé, comme dans l'espèce précédente, mais en nombre moins considérable, de très-petites granulations qui ont été omises par erreur dans le dessin. Les plaques ovariales et interovariales et la plaque suranale sont également lisses. L'ouver- ture anale est subcenlrale , légèrement saillante et bordée diins sa moitié postérieure par la grande plaque suranalc qui occupe le centre du disque supérieur ; celte dernière est de forme hexagonale à base concave. Les ovariales sont irrégulièrement hexagonales , allongées et rétré- cies en dehors, avec un petit trou au milieu. Leur bord extérieur est trontiué et arrondi; mais — 12 — il ne dépasse pas le bord des plaques interovariales , ce qui rend le disque apicial circulaire et assez régulier. Les plaques interovariales sont en forme de triangles irréguliers ; leur plus grand côté est tourné en-dehors et légèrement ondulé. Les sutures qui unissent toutes ces plaques représentent des lignes droites interrompues d'espace en espace par de petites impressions an- guleuses, Og. 25 et 30. M. dOrbigny a eu l'obligeance de me communiquer plusieurs exem- plaires très-bien conservés de cette espèce, provenant des couches inférieures de la craie de Saintes , près de la Charente , dans le département de la Charente-Inférieure. Un autre , non moins parfait , m'a été confié par M. DesHayes. V. Salema scutigera Gray. Tab. 2, lig. 1 — 8. Cidarkes scutigcr. Miinst. (Goldf. Tab. 49. fig. 4 a et 4 6.) J ai cru devoir reporter celte espère, du genre Cidaris où l'a placée M. le comte de Munster, dans le genre Salenia , parce qu'elle n'a point les tubercules perforés. M. Gray, et d'après lui M. DesMoulins la confondent avec la S. pctalifera (Echinus petaliferus DesM.), mais il est plu- sieurs particularités de structure qui l'en distinguent suffisamment pour qu'on puisse l'envisager comme spécifiquement différente : c'est entre autres l'étroitesse des aires ambulacraires et la disposition des plaques composant l'appareil oviducal , fig. 1 , 2 et 6. J'ai vu plusieurs exemplaires de cette espèce , dont deux trouvés par M. Coulon dans la pierre jaune ( étage moyen du terrain néocomien ) , au Roc près de Neuchàtel , et deux provenant du grès-vert d'Angleterre, dont l'un m'a été communiqué par M. Brongniart et l'autre par M. Dé- fiance. On en a cité également dans plusieurs autres localités, mais je doute que tous soient spé- cifiquement identiques avec mon espèce, notamment ceux que M. Goldfuss dit avoir été trouvés dans le terrain jurassique. En revanche, la figure publiée par cet auteur de l'exemplaire du comte de Munster, provenant du grès-vert de Kehlheim, ne me paraît pas en différer. Le pourtour de l'ouverture inférieure est circulaire , légèrement crénelé à l'angle des aires ambulacraires dont le bord dépasse tant soit peu celui des aires interambulacraires , fig. 3 et 7. Les pores sont disposés par paires simples de chaque côté de l'aire ambulacraire et convergent , comme celle-ci , uniformément vers le sommet, fig. 2 et 5. Les aires interambulacraires, fig. 4, sont parsemées d'une masse de tubercules, dont deux rangées de très-gros , à base lisse et à som- met étranglé et plissé au-dessous de l'étranglement, fig. 8. Un cercle très-serré de tubercules — 15 — plus petits entoure les gros , cl l'espace entre ces différens cercles est en outre occupé par d'autres tubercules encore plus petits , également nombreux sur toute la surface du disque. L'appareil oviducal , fig. 1 et 6 , parfaitement conservé dans l'exemplaire du grés-vert d'An- gleterre, que je dois à. l'obligeance de M. Defrance, est beaucoup plus grand que l'ouverture inférieure; son pourtour est légèrement sinueux. Les plaques ovariales sont grandes , arrondies à leur bord externe, fortement crénelées à leur bord interne et percées chacune d'un trou. Les plaques interovariales sont moins grandes et allongées transversalement ;. les ovariales s'arti- culent entre elles et avec la grande plaque suranale qui forme le bord postérieur inmiédiat de l'anus , par des lignes droites marquées de petits points creux. L'ouverture anale est circulaire , rejetée en avant et légèrement relevée sur ses bords. Toutes les plaques de l'appareil oviducal sont lisses. VL Salema gibba Ag. Tab. 2. fig. 9 — 16. Cette espèce se fait remarquer entre toutes ses congénères par la très-forte saillie de son appareil oviducal, fig. 10, qui lui donne une forme à-peu-près conique de bas eu haut. Les aires ambulacraires , comme dans la S. geometrica, se distinguent par leur étroitesse extrême; au point qu'il n'y a pas même de place pour les plus menues granulations entre les deux rtuigées de tubercules : ceux-ci ne sont eux-mêmes pas plus gros que les verrues secondaires qui bordent les gros tubercules des aires interambulacraires , fig. 10 et 13. Les aires inter- aml)ulacraires , fig. 10 et 12, sont proportionnellement aussi larges que les ambulacraires sont étroites. Les gros tubercules sont au nombre de quatre ou cinq dans chaque rangée , entourés chacun d'un cercle très-prononcé de plus petites verrues , et surmontés d'un mamelon articu- laire très-apparent, fig. 16. L'ouverture inférieure a son pourtour garni de petites échancrures, qui en font un polygone à-peu-près équilatéral , fig. 11 et 15. Par la structure de l'appareil oviducal, fig. 14, cette espèce se rapproche assez de la S. personata et de la S. petalifera; seulement les dépressions sur les lignes de sutures sont ici plus profondes. Les plaques ovariales ont , jusqu'à un certain point, la forme d'une feuille de vigne, tandis que les interovariales sont plutôt triangulaires. La plaque suranale est pro- portionnellement très -large , de manière que l'ouverture anale se trouve considéraldement — 14 — rejetée en avant ; et cette circonstance , jointe à lélévation de tout l'appareil , détermine cet aspect irrégulier et bossu qui a valu à l'espèce son nom. Les exemplaires que j'ai sous les yeux m'ont été communiqués l'un par M. Michelin, et l'autre par M. d'Orbigny , qui la trouvé dans le grés-vert de l'île d'Aix, à l'embouchure de la Charente. VII. Sale.ma trigonata Ag. Tab. 2, lig. 17 — 24. La structure de l'appareil oviducal et la taille des tubercules des aires interambulacraires , qui est plus considérable que dans les autres espèces , fig. 22 et 20 , constituent le carac- tère distinctif de la S. trigonata , qui d'ailleurs se rapproche assez , par son aspect général , de la S. personala. Sa forme est spbérique avec un aplatissement assez considérable au côté inférieur, fig. 18. L'ouverture inférieure est circulaire, moins grande que l'appareil ovidu- cal et légèrement échancrée sur son pourtour , de manière que les bords des aires ambula- craires et interambulacraires sont à-peu-prés égaux , fig. 23. Les aires ambulacraires portent, comme dans la S. personata , deux rangées de petits tubercules assez rapprochées pour qu'il ne reste point de place entre elles pour de plus petites verrues , fig. 18 et 21. Les pores sont disposés par paires simples de cliaque coté des aires ambulacraires , fig. 21 . Les aires interam- bulacraires, comme nous venons de l'observer, sont remarquables par leurs grands tuber- cules . La zone lisse qui entoure leur base est très-grande , et le sommet du cône , fig. 24 , forme une forte aréole articulaire entourée de petits plis rayonnes dont on aperçoit surtout bien la disposition lorsque le mamelon qui les surmonte est enlevé. Un cercle de six à sept petites verrues entoure la zone lisse de la base des gros tubercules , et un certain nombre de granulations plus petites encore , et fréquentes surtout prés de l'ouverture buccale , viennent remplir l'espace entre les différens cercles, fig. 20. L'appareil oviducal, fig. 17 et 22, est à-peu-près circulaire, les angles des plaques inter- ovariales ne débordant que légèrement les ovariales. Leurs sutures sont marquées d'espace en espace par de petites dépressions triangulaires assez profondes. Les ovariales sont générale- ment plus grandes que les interovariales , en particulier celles du bord postérieur qui ont la forme de fleurs de lis , tandis que les antérieures paraissent atrophiées et sont à-peu-près triangulaires : les interovariales sont en forme de triangles isocèles , ayant leur base droite et tournée vers les ambulacres. Enfin la plaque suranale, en forme de croissant irrégulicr. — 16 — l'orinc (lu côté postérieur la bordure immédiate de l'ouverture auale , qui se trouve ainsi refoulée en avant du côté de l'ambulacre impair. Sur cette plaque naissent des côtes rayonnées qui s'étendent sur les plaques ovariales avoisinantes , et forment , avec d'autres côtes transver- sales , des triangles plus marqués dans les jeunes exemplaires que dans les vieux , où ils sont à peine sensibles. L'ouverture anale elle-même est insensiblement allongée dans le sens du diamètre transversal ; ses bords sont renflés et saillans. Les exemplaires que j'ai eus à ma disposition proviennent des environs de Tours. Ils font partie de la collection de M. Mi- chelin. II. $>alénie$> aynut ronveptni'e anale en ai>pière. Vin. Salema stellulata Ag. Tal). 2, fig. 25 — 32. L appareil oviducal atteint dans cette espèce des développemens considérables : il occupe plus de la moitié de la face supérieure du test , et présente un aspect persillé qui le rend trés-apparenl , quoiqu'il ne soit que peu saillant, fig. 30. La forme générale du test est cir- culaire , fortement aplatie en dessous , légèrement déprimée en dessus , fig. 26. Les aires ambula- craires portent deux séries de petits tubercules qui se resserrent légèrement à mesure ([u'ils s'éloignent du milieu de la circonférence, pour se rapprocher de l'appareil buccal ou de l'appa- reil anal. Les pores ambulacraires sont disposés par simples paires obliques de chaque côté des tubercules, fig. 26 et 29. Les aires interambulacraires sont fort larges et garnies de deux ran- gées de gros tubercules coniques à base lisse , mais sillonnés de petits plis articulaires rayonnes autour de l'étranglement. On remarque , en outre , autour de chaque gros tubercule , un cercle de petits tubercules à-peu-près de même grandeur que ceux des aires ambulacraires, fig. 28 et 32. Mais comme l'appareil oviducal occupe, en grande partie, la face supérieure du test, et (|ue par conséquent ni les uns ni les autres ne dépassent guère le milieu de la circonférence , il en résulte que , vue d'en-haut , cette espèce paraît porter beaucoup moins de tubercules que la plupart de ses congénères. L'ouverture inférieure est circulaire , et son pourtour présente des crénelures analogues à celles que nous avons signalées dans toutes les espèces précédentes, fig. 27 et 31. L'ouverture anale est presque circulaire , subcentrale , refoulée en arrière par la plaque suranale qui s'articule avec les deux plaques ovariales antérieures, formant ainsi de ce côté le bord de l'ouverture , qui est — 16 — plus relevé que du côté poslérieur. Les plaques ovariales et iiitcrovariales sont profoudémeut dentelées dans tout leur pourtour, et cette particularité détermine l'aspect persillé et étoile de la plupart de ces plaques , auquel il est facile de reconnaître l'espèce et qui lui a valu son nom. Les ovariales antérieures sont plus grandes que les postérieures , toutes sont percées d'un trou au milieu. Les interovariales sont en forme de triangles irréguliers. La surface des unes et des autres est lisse, fig. 25 et 30. Le plus bel exemplaire que j'aie vu de cette espèce appartient à M. Cél. Nicolet, qui l'a trouvé dans le terrain néocomien des environs de la Chaux-de-Fonds. Un autre exemplaire m'a été communiqué par M. Defrance ; il provient du grès-vert de Wiltshire. IX. Salenia areolata Ag. TaL. 3, fig. 1 — 8. Forme circulaire, aplatie au côté inférieur, moins déprimée au côté supérieur, fig. 2. L ou- verture inférieure , fig. 3 et 7, est moins grande que l'appareil oviducal ; cependant la différence entre leurs dimensions relatives est moins considérable que dans la 5. stellulata. Son pour- tour offre des crénelures au point de contact des aires interambulacraires avec les aires ambula- craires , et , comme d'ordinaire , l'espace compris entre deux crénelures est toujours plus grand en face des aires ambulacraires qu'en face des aires interambulacraires, quoique celles-ci soient beaucoup plus larges dans tout le reste de la périphérie. L'appareil oviducal ne diffère guère, dans sa forme générale , de celui de la S. stellulata. Les plaques ovariales et interovariales pré- sentent , sur leurs points de jonction , de petites dépressions qui donnent à l'appareil entier un aspect inégal et raboteux, et aux plaques ovariales en particulier, une forme assez semblable a une feuille de chêne. Les interovariales sont petites et assez régulièrement triangulaires. La plaque suranale enfin est en forme de croissant irrégulier. L'ouverture anale est fortement al- longée dans le sens du diamètre transversal , et son bord antérieur est plus saillant que le bord postérieur, fig. 1 et 6. Les aires ambulacraires sont pourvues de deux rangées simples de tubercules de moyenne grandeur, plus grands, proportionnellement, que dans le S. stellulata, surtout à la face infé- rieure du test. Les pores sont rangés sur deux lignes de chaque côté de l'aire ambulacraire , qu'ils accompagnent dans toute son étendue , fig. 5. Les aires interambulacraires sont fort larges et ornées de deux rangées de quatre à cinq tubercules de plus en plus gros , depuis les plaques qui entourent l'ouverture inférieure jusqu'à celles qui se forment en avant de — 17 — lappareil oviducal, cl entourés chacun d'un cercle de plus petits tubercules, à-peu-près de même dimension que ceux des aires ambulacraircs , fig. 2 et 4. Leur mamelon articulaire , fig. 8 , est plus gros , proportionnellement , que dans la S. s(ellulata. Comme dans toutes les vraies Saléuies, ces gros tubercules sont lisses à leur base et étranglés à leur souunel, qui est entouré d'un cercle de petits plis rayonnes. Les petits tubercules, placés en cercle autour des gros , étant plus nombreux au milieu de l'aire iuterambulacraire que du côté des ambulacres, il en résulte une sorte de double ligne sinueuse au milieu des deux rangées de gros tubercules. Jusqu'ici cette espèce ne s'est encore rencontrée que dans le terrain néocomien ; M. Coulon en a trouvé un exemplaire dans la pierre jaune du Roc , et M. DuBois un second dans la marniére de Ilauterivc, près de Neuchâtel. A l'occasion des genres Salenïa et Àrbacia, étaldis par M. Gray et pour lesquels M. Des- Moulins réclame la priorité , ce dernier a élevé des doutes , dans ses études sur les Ecbinides , pag. 207, sur la date de mon Prodrome d'une Monographie des Radiaires ou Eehinodermes, lu à la Société des Sciences naturelles de Neucbàtel le 10 février 1834, imprimé pendant lliiver de 1835 à 1836 et publié en juillet 1836. Il se fonde sur ce que j'ai introduit dans mon énumération des genres publiés par M. Gray en 1835, imprimés dans les Proceedings de la Société zoologique de Londres en avril (et non eu octobre, comme M. DesMoulins le croit), et que je n'aurais par conséquent pu connaître en 1834. Il n'en est cependant pas moins vrai que j'ai connu les genres de M. Gray dès 183i', ce savant ayant eu l'obligeance de m'en communiquer les caractères avant la publication de ses notes. Comme il ne s'agit pas ici pour moi d'une question de priorité , mais d'une justice à rendre à l'auteur des genres Salenia et Arbacia , j'ai dû faire voir qu'en conservant les noms de M. Gray je suivais la règle généralement admise , sans faire aucun tort à M. DesMoulins , dont les noms ne sauraient être conservés dans ce cas , puisque son ouvrage a paru eu août 1835 , c'est-à-dire plus tard que celui de M. Gray. 11 n'en est pas moins vrai , cependant, que M. DesMoulins a très-bien établi ces groupes à une époque où il ne pouvait pas avoir connaissance du travail de 31. Gray. En indiquant comment , de mon côté , je les ai connus plus tôt , j'ai simplement eu l'in- tention de me disculper des reproches que ce rapprochement de dates semblait faire peser sur moi. Des collisions semblables à celles que je viens de signaler entre M. Gray et M. Des- Moulins , se reproduiront pour plusieurs genres que j'ai établis ou modifiés dans le même sens que M. DesMoulins. N'attachant pas une grande importance à des questions de ce genre, et pour ne pas abuser de la priorité que me donne la lecture de mon mémoire en 1834, je me bornerai à conserver ma nomenclature lorsqu'elle me paraîtra préférable à celle de 3 — 18 — M. DesMoulins. Je le ferai d'autant plus volontiers que les tableaux de ce savant ont le grand avantage sur mon Prodrome, de présenter une synonymie complète et généralement très-bien faite de toutes les espèces connues jusqu'ici. Dans mon Prodrome, etc., j'ai cité sous les noms de Salem'a hemisphœrica et Salenia Iloff- manni , deux espèces que j'avais cru pouvoir rapporter à ce genre , d'après les caractères qu'en donne M. Rœmer. N'ayant point eu l'occasion de voir depuis les originaux de ces espèces , je me suis abstenu de les mentionner dans cette monographie , dans la crainte de confondre dans un même genre des types différens , quoique voisins , comme sont, par exemple , les genres Cyphosoma, Acropeltis et Salenia. Le fait seul que ces espèces proviennent des terrains jurassiques me fait douter que ce soient de véritables Salénies ; car, ainsi que je l'ai dit p. 5 et 7, toutes les espèces que je possède et dont l'origine est connue appartiennent au terrain crétacé. Au moment de mettre sous presse, je reçois un envoi de fossiles de M. Rœuier, parmi lesquels se trouve un exemplaire de sou Cidariics Hoffmanni, le Salenia Hoffmanni de mon Prodrome , qui est une fort jolie espèce de mon genre Hcmicidaris, dont je donnerai une description détaillée dans ma Monographie de ce groupe. Il ne reste donc maintenant de douteux que ma Salenia hemisphœrica, le Cidariles hcmisphœ- rictts de M. Rœmer, que j'espère recevoir aussi avant de publier la Monographie des Hcmicidaris , dans laquelle je pense qu'elle devra prendre place , à en juger d'après sa grande ressemblance avec le Cidariles Hoffmanni. 19 CHAPITRE II. DU GENRE GONIOPYGUS Ag. Je comprends dans ce genre toutes les espèces de la famille des Salénies dont l'appareil ovi- ducal est dépourvu de cette plaque suranale qui , dans les trois autres genres , reporte l'ouverture anale tantôt en avant , tantôt en arrière , suivant qu'elle est placée en arrière ou en avant de son oriflce. Les plaques ovariales ne sont point soudées dans toute leur longueur aux interova- riales , d'où il résulte que l'appareil oviducal présente constamment une rosette décagonale plus ou moins distincte. L'ouverture anale est centrale, tantôt circulaire, tantôt anguleuse, suivant les espèces. Quelquefois elle est triangulaire , carrée ou pentagonale , et l'on voit ordinairement surgir de l'intérieur de ces angles d'autres petites plaques plus ou moins distinctes. Les dimensions des espèces de ce genre sont soumises à des variations notables , depuis le G. major qui atteint un diamètre d'un et un quart de pouce et au-delà , jusqu'au G. intricatus qui n'a guère qu'un quart de pouce dans son plus grand diamètre ( voy. tab. 3 et 4. ) La structure générale du test est à peu de chose près la même que dans les vraies Salénies ; les pores sont disposés par simples paires , d'où il résulte que les ambulacres proprement dits doivent être très-étroits. Les aires inlerambulacraires sont bien moins tuberculeuses que dans les autres genres de cette famille ; dans la partie supérieure du test , les plaques coronales ne portent souvent qu'un seul gros tubercule sans granulations accessoires. Enfin un dernier caractère particulier à ce genre et qui à lui seul suffirait pour le distinguer des trois autres , c'est l'absence de sillons rayonnes sur les tubercules des aires interambulacraires. On connaît jusqu'à présent deux sortes de piquans de Goniopygus , provenant toutes deux du terrain néocomien , et que je crois pouvoir rapporter avec assez de certitude aux G. peltatus et intricatus , auxquels ils sont ordinairement associés. En général , tous les Goniopygus dont l'origine est connue appartiennent aux terrains crétacés ; il n'en existe à ma connaissance aucune espèce , ni dans les terrains plus anciens , ni dans les *^ — 20 — terrains plus récens ; et dans la création actuelle on ne rencontre aucun type qui s'en rap- proche , même de loin. I. GOMOPYGUS PELTATCS Ag. Tab. 1 , Cg. 9 — 18. Salenia pellata Agass. Mém. de la Soc. des se. nat. de Neuchâtel, tom. I. Echinas peltatus DesM. Echin., p. 304. Jusqu'à présent celte espèce n'a été trouvée que dans le terrain crétacé du Jura neuchàtelois (terrain néocoraien), où elle est assez fréquente. Sa forme est circulaire, fortement aplatie en dessous, et sensiblement déprimée en dessus, fig. 10. L'ouverture inférieure est pro- portionnellement plus grande que dans aucune autre espèce ; elle occupe à-peu-près les deux tiers de la face inférieure du disque , fig. 11 ; son pourtour est régulièrement échancré au point de contact des aires ambulacraires avec les aires interambulacraires , et l'espace compris entre deux échancrures ( le nombre total est de dix , puisqu'il y a cinq aires ambulacraires et cinq interambulacraires) est toujours plus petit à l'extrémité des aires inter- ambulacraires qu'au bord des aires ambulacraires, fig. 11 et 15. En général, ces dernières ne se rétrécissent que peu ou point à l'approche de l'ouverture inférieure , tandis que le con- traire a lieu pour les interambulacraires : ce sont celles-ci qui, en s'élalant, produisent le renflement du test. L'appareil oviducal est étoile et bien moins grand que l'ouverture intérieure, fig. 9. Les plaques dont il se compose sont lisses à leur surface et échancrées à leur bord ; on remarque très-dis- tinctement les sutures qui les unissent. Les ovariales , en forme de feuille de vigne et percées d'un trou au milieu , se soudent toutes entre elles pour former la bordure immédiate de l'ouver- ture anale. Les interovariales sont plus petites , tronquées à leur bord extérieur, arrondies à leur bord interne ; la plaque ovariale de l'aire interambulacraire impaire est, comme dans la plupart des espèces, un peu plus grande que les autres. Les aires ambulacraires, composées de deux simples rangées de tubercules , se détachent fortement de la surface du test et se rétrécissent sensiblement vers l'appareil oviducal, fig. 10 et 13; quoique assez distantes, surtout vers le milieu de la circonférence , on ne remarque cependant point de tubercules plus petits entre les deux rangées. Les pores sont disposés par paires obliques de chaque côté des aires ambula- craires. Les aires interambulacraires portent deux séries de six à sept gros tubercules surmontés — 21 — (l'un fort mamelon articulaire , fig. 12 et 16. Les petites verrues qui ordinairement recouvrent tout lespace entre les gros tubercules , sont ici très-rares ; l'on n'en remarque que quelques- unes très-petites à la surface inférieure, fig. 11. Baguettes. On ne saurait douter que les baguettes qui accompagnent habituellement les exem- plaires de cette espèce , et dont la découverte est duc à M. DuBois de Monlpéreux , n'en soient les véritables piquans. Ces baguettes sont éminemment claviformes, fortement striées longitudinale- ment dans leur partie supérieure, lisses dans la partie inférieure jusqu'au tiers de la hauteur, fig. 18. Elles sont , en outre , dépoun ues de ce que l'on appelle communément la tête du piquant , c'est-à- dire de ce renflement en forme d'anneau qui , dans les baguettes des Cidaris , succède à la facette articulaire. Celle-ci est une simple petite cavité, fig. 17, dépourvue de dentelures comme le col du tubercule avec lequel elle a dû s'articuler. Cette figure est la projection d'une baguette, vue d'en bas. Toutes les baguettes ont à-peu-près les mêmes dimensions , environ un demi-pouce de long et deux à trois lignes de diamètre dans la partie la plus bombée. II. GoMOPYGcs isTRiCATCs Ag. Tab. 3, fig. 19 — 28. C'est la plus petite espèce que je connaisse de tout le groupe des Salénies et même de toute la famille des Cidarides. Par sa forme et par sa structure, elle se rapproche beaucoup du G. peltatus ; mais , d'un autre côté, elle est plus tuberculeuse, et les dimensions de l'appareil oviducal sont pro- portionnellement plus grandes, fig. 19 et 24. Les aires ambulacraires , fig. 20 et 23 , sont assez larges, sans pour cela que les deux rangées de tubercules qu'on y distingue soient séparées par de plus petites verrues. Les aires interambulacraires, fig. 20 et 22, sont pourvues de deux rangées de gros tubercules parfaitement lisses , qui deviennent surtout saillans sur le milieu de la circonférence, fig. 26. Les pores, disposés par paires simples le long des aires, sont si petits qu'on a de la peine à les reconnaître. L'ouverture inférieure, fig. 21 et 25, est fort grande et échancrée dans son pourtour ; elle occupe plus de la moitié de la face inférieure du test. L'ouverture anale est petite, tuberculée, et placée an milieu de l'appareil oviducal, qui est lui-même très-grand quoique peu apparent, à raison de sa faible saillie au-dessus du test. Les plaques ovariales forment de grands lobes allongés, dentelés sur leurs bords et percés d'un petit trou , tandis que les interovariales sont en forme de triangles assez réguliers, fig. 19 et 24. Baguettes, fig. 27 et 28. Les baguettes de cette espèce ont été découvertes simultanément avec celles du G. peltatus, dans la pierre jaune (étage moyen du néocomien) duMerdasson, par — 22 — M. DuBois de Montpéreux. Elles diffèrent de ces dernières par leur plus petite taille et par l'ab- sence de plis dans la partie supérieure. La baguette entière est plus uniforme avec un très-léger rétrécissement près de sa base , qui , comme dans le G. peltatus , est dépourvue d'un renflement annulaire , et de crénelures à sa facette articulaire. La fig. 27 est la projection du rayon, vu d'en bas. in. GoMOPYcrs Menardi Ag. Tab. 3, fig. 29—36. Echinus Menardi Desm. (Defrance, Dict. se. nat., tom. 37, p. 101.) Sa forme est circulaire, aplatie à la face inférieure, un peu déprimée à la face supérieure. Les diamètres longitudinal et transversal sont à-peu-près doubles du diamètre vertical. L'ou- verlure inférieure, fig. 31 et 35, est centrale, assez grande, plus grande même que l'appareil oviducal, de sorte qu'elle occupe la majeure partie de la face inférieure. Son pourtour, quoique circulaire, offre de petites échancrures qui correspondent aux sutures des bandes ambulacraires et interambulacraires. Il en résulte un décagone dont les plus grands côtés sont au bord des aires ambulacraires, et les plus petits en face des interambulacraires. Outre ces échancrures au point de contact des aires ambulacraires et interambulacraires , on en remarque d'autres plus petites au milieu du bord des aires ambulacraires, là où les deux rangées de tubercules se rencontrent. Quoique à peine visibles, leur existence est constante. L'appareil oviducal , fig. 29 et 34 , composé de plaques entièrement lisses et fortement soudées entre elles , forme une rosette peu proéminente au-dessus du test. Les plaques ovariales sont en forme d'eptagones allongés ayant leur angle le plus saillant tourné en dehors ; elles sont toutes d'égale dimension . Les plaques interovariales sont de moitié moins grandes , pentagonales , ayant , à l'inverse des ovariales , le plus grand côté tourné en dehors, de manière à déborder considérablement le sommet des ambulacres ; ce même côté est en outre légèrement concave , tandis que les autres côtés du polygone s'articulent par des lignes droites avec les ovariales. Enfin l'ouverture anale mérite une attention toute particulière , à cause de sa forme triangu- laire. Dans l'origine, j'étais disposé à l'attribuer à une brisure, mais l'ayant rencontrée depuis sur un nombre considérable d'exemplaires, je ne puis plus douter que ce ne soit un caractère particulier à cette espèce. Les aires ambulacraires, fig. 30 et 33, portent deux rangées de tubercules qui, quoique assez distantes, notamment vers l'ouverture inférieure et sur le milieu de la circonférence, ne sont — 25 — cependant point séparées par de plus petits tubercules. Les pores sont très-apparens , disposés par paires obliques simples , contigucs aux tubercules de l'aire ambulacraire et convergeant de la bouche au sommet sans se rétrécir beaucoup. Les aires interambulacraires , fig. 30 et 32, sont larges, munies de deux séries de gros tubercules à base lisse, et entourés, sur la moitié infé- rieure du test seulement, d'un cercle de plus petits tubercules. Les gros tubercules les plus saillans occupent le milieu de la circonférence du disque. Le mamelon articulaire qui en forme le sommet est très-gros et très-apparent, fig. 36. J'ai sous les yeux plusieurs exemplaires de cette espèce, appartenant, l'un à M. Defrance, l'autre à M. Brongniart. M. d'Orbigny m'en a communiqué d'autres beaucoup plus grands, pro- venant du grès-vert de l'embouchure de la Charente, que je rapporte à la même espèce, quoique l'appareil oviducal soit à-peu-près de même grandeur, malgré la différence de taille. Je pense que ce sont de gimples variétés. IV. GOMOPYGCS nETEROPYGtS Ag. Tab. 4, fig. 1 — 8. Il est difficile, au premier coup-d'œil, de ne pas confondre cette espèce avec le G. Menardi. Cependant il existe quelques différences d'organisation qui obligent à les séparer spécifique- ment": c'est enlr' autres la forme de l'ouverture anale, qui, au lieu d'être triangulaire comme dans le G. Menardi , est carrée. Les aires ambulacraires sont aussi plus saillantes , et leurs tubercules proportionnellement plus gros , fig. 3 et 5. L'appareil oviducal a à-peu-près les mêmes dimensions que l'ouverture inférieure. Les plaques ovariales sont toutes d'égale grandeur ; leur forme est celle d'un pentagone allongé , ayant son angle le plus aigu tourné en dehors. Leur base, qui forme la bordure immédiate de l'ouverture anale, est fortement concave, et c'est du miheu de cette concavité que s'élèvent ces petites plaques ou verrues qui sont particulières à la plupart des espèces de ce genre. La base de la plaque de l'aire interambulacraire impaire est seule droite et n'a par conséquent point de petite plaque additionnelle , ce qui réduit le nombre de ces dernières à quatre. Les plaques interovariales sont pentagonales , comme dans le G. Menardi , et s'insèrent par leur sommet entre les ovariales ; leur base présente un léger renflement au milieu. Toutes ces plaques sont parfaitement lisses , et les sutures qui les unissent sont indiquées par des lignes droites , fig. 1 et 6. Les deux rangées de tubercules ambulacraires sont trop serrées pour qu'il puisse y avoir de plus petites verrues entre elles , fig. 2 et 5. Les tubercules des aires interambulacraires — 24 — sout très-saillans , lisses et étranglés au milieu du cône, de manière à former un très-gros ma- melon articulaire, fig. 8. Les' petites verrues qui les accompagnent n'existent guère qu'à la partie inférieure du test et jusqu'au milieu de la circonférence , fig. 3 et 4. Les pores ambula- craires sont disposés par paires obliques, sur deux rangées simples, de chaque côté de l'ambu- laere. Le seul exemplaire parfait de cette espèce que j'aie rencontré , m'a été communiqué par M. DesIIayes. Il provient des environs de Tours. V. GoMOPYGCs GLOBOsts Ag. Tab. -ï. fig. 9 — 16. Les dimensions de cette espèce sont considérables, son diamètre transversal étant d'en- viron un pouce , sur un demi-pouce et au-delà de hauteur ; sa forme est circulaire , aplatie en dessous, légèrement déprimée en dessus, fig. 9 et 10. L'ouverture inférieure est d'une grandeur extraordinaire , occupant au moins la moitié de la face inférieure ; les échancrures de son pourtour sont assez profondes , et les espaces compris entre deux crénelures sont toujours moins grands au bord des aires interaml)ulacraires qu'au bord des aires ambulacraires , pourvu qu'on ne tienne pas compte d'un léger enfoncement au milieu de ces dernières , fig. 11 et 1 6. L'appareil oviducal, moins grand que l'ouverture inférieure, se compose, comme dans toutes les espèces de ce genre, de cinq plaques ovariales de forme penlagonale , ayant leur angle le plus aigu tourné en dehors , et de cinq interovariales également pentagonales ou plutôt subpentagonales , plus larges que longues , et s'inséraut par leur sommet entre' les ovariales. Les ovariales ne débordent que très-peu les interovariales ; mais ces dernières , à raison de leur moindre étendue , n'atteignent point l'ouverture anale ; celle-ci est triangu- laire , bordée uniquement par les ovariales , qui présentent à cet effet alternativement une base droite et une base concave. En avant de chacune des trois plaques à base concave, on aperçoit à l'intérieur de l'ouverture anale une espèce de petite plaque ou verrue particulière, qui semble naître de dessous les plaques principales. Toutes les plaques sont lisses ou très-légèrement ru- gueuses , et s'articulent par des lignes droites ou à-peu-près , fig. 9 et 15. Les aires ambulacraires sout remarquables par leur largeur ; elles portent deux simples rangées de tubercules qui se rétrécissent légèrement vers leur sommet, où ils s'arrondissent en se terminant. Quoique ces deux rangées de tubercules soient assez distantes, on ne voit cependant point s'élever entre elles de plus petites verrues. Les pores ambulacraires sont très-apparens , disposés par — 2o — paires obliques simples de chaqne côté de l'aire ambulacrairc , fig. 10 el 13. Les aires iiilcr- ambulacraires sont pourvues de deux rangées de gros tubercules lisses à leur base , et sur- montés d'un gros mamelon articulaire, fig. 14; autour de chacun de ces gros tubercules , on aperçoit un cercle plus ou moins complet de plus petites verrues qui sont surtout visibles au milieu de la circonférence, là où sont aussi placés les plus gros tubercules. Je n'ai vu qu'un exemplaire bien conservé de cette espèce ; il provient de l'île d'Aix (département de la Charente-Inférieure) et m'a été communiqué par M. Alex. Brongniart, dans la colleclion duquel il se trouvait sous le nom à'Echiims Mcnardi. VI. GoMOPYGUs MAJOR Ag. Tab. 4, fig. 17 — 22. C'est la plus grande espèce que je connaisse dans le groupe des Salénies. Par sa forme gé- nérale , et par la disposition de ses tubercules , elle se rapproche de certains types de Cidaris ; mais un examen attentif de la structure de son test, de l'appareil oviducal et surtout des tubercules qui ne sont ni perforés ni entourés de sillons articulaires , la fera toujours recon- naître pour ce quelle est réellement, c'est-à-dire pour un Goniopygus. Je n'en ai vu jusqu'à présent qu'un seul exemplaire bien conservé , provenant de la craie inférieure du port des Barques , à l'embouchure de la Charente , que M. d'Orbigny a bien voulu me communiquer. Cette espèce se distingue avant tout du G. globosus fax sa forme plus conique, fig. 18; son diamètre bucco-anal égale à-peu-près la moitié du plus grand diamètre, qui est d'un pouce et demi. L'ouverture inférieure n'est pas assez bien conservée pour pouvoir être décrite en détail ; on ne peut guère déterminer que sa position centrale , son pourtour circulaire et son diamètre, qui égale à-peu-près le tiers du plus grand diamètre du test. Son pourtour paraît offrir quelques légères échancrures , qui correspondent aux sutures des aires ambulacraires et inlerambulacraires , fig. 19. L'appareil oviducal forme une rosette décagonale autour de l'ouverture anale , comme dans le G. globosus , mais avec cette différence que les plaques ovariales sont notablement plus effilées* et débordent sensiblement les interovariales. Toutes les ovariales ont à-peu-près la même forme : elles sont pentagonales , très-allongées à leur sommet et concaves à leur base. Leurs bords ne sont pas parfaitement droits , mais tous à-peu-près d'égale longueur, sans crénelures sulurales et entièrement lisses. Les interovariales sont également pentagonales, mais beaucoup plus larges que hautes et légèrement renflées au bord externe , qui déborde considéraJilement 4 — 26 — le sommet des ambulacres , au dessus desquels il se trouve placé comme un chapeau à deux cornes. Leur sommet s'enchâsse entre les côtés des ovariales, et les sutures qui unissent ces deux systèmes de plaques sont indiquées par des lignes légèrement déprimées. La surface de toutes ces plaques n'est que très-légèrement granuleuse, sinon entièrement lisse. L'ouverture anale est pentagonale , et en avant de la base concave de chaque plaque ovariale naît une autre petite plaque de même nature que celles que nous avons signalées dans le G. globosus ; il est digne de remarque que dans cette espèce elles sont au nombre de cinq , tandis qu'il n'y en avait que trois dans la précédente, fig. 17 et 22. Les aires ambulacraires très-apparentes ont à-peu-près la moitié de la largeur des aires in- terambulacraires. Leurs deux rangées de tubercules, assez distantes à l'origine, se resserrent en approchant du sommet. Les tubercules eux-mêmes sont très-saillans , surtout sur le milieu de la circonférence et à la partie inférieure du test, où ils atteignent presque la même grosseur que ceux des aires interambulacraires. Ce qui mérite surtout d'être remarqué , c'est que , de même que ces derniers, ils sont étranglés vers leur sommet et terminés par un mamelon arti- culaire. De plus petits tubercules ne se voient entre les deux rangées principales qu'à la face inférieure du test. Les pores ambulacraires sont très-distincts et placés en alternance sur deux ligues à-peu-près parallèles ; à chaque paire de tubercules correspondent de chaque côté trois paires de pores , fig. 17, 18 et 21. Les aires interambulacraires se composent de plaques très-distinctes , fort grandes sur le milieu de la périphérie , et entourées de granulations tuberculeuses parfaitement distinctes et très- proéminentes. Chacune de ces plaques donne naissance à un très-fort tubercule conique, entouré d'une large zone lisse et portant un mamelon articulaire un peu aplati , qui n'est séparé du tuber- cule que par un léger étranglement sans plis rayonnes, fig. 17, 18 et 20. Les piquans ne sont pas connus. — 27 CHAPITRE III. DU GENRE PELTASTES Ag. La forme toute particulière quaffeetc l'appareil oviducal dans plusieurs espèces du groupe des Salénies m'a engagé à les élever à la dignité d'un genre que j'appelle Peltastes, à cause de la ressem- hlance de cet appareil avec un bouclier. Les plaques ovariales s'étendent en lobes allongés sur une portion considéral)le des aires interambulacraires , bordées de chaque côté par les plaques inter- ovariales auxquelles elles sont soudées dans toute leur longueur ; de manière qu'au lieu d'une éloile à dix rayons nous avons ici une simple rosette pentagouale. Outre les cinq plaques ova- riales et les cinq interovariales , il y a , comme dans les vrais Salénies , une plaque suranale placée entre les ovariales du côté antérieur et l'ouverture anale , de sorte que cette dernière se trouve refoulée en arrière comme dans la S. areolata et la S. slellulala. Les espèces connues de ce genre sont de petite taille , mais d'une structure très-élégante. L'ouverture inférieure est constamment plus petite que l'appareil oviducal. Les aires ambula- craires , quoique très-étroites comparativement aux aires interambulacraires , sont cependant très-apparentes. Les zones porifères ou les ambulacres proprement dits sont très-étroits, et ijuoiqu'il soit fort difficile de reconnaître les pores dans les exemplaires que je possède de ce genre , je suis cependant porté à croire qu'ils sont généralement disposés par simples paires comme dans toute la famille des Salénies. Enfin les aires interambulacraires sont remarquables par leurs tubercules très-saillans qui s'élèvent en cônes raides du milieu d'une zone lisse , et sont surmontés , comme dans toutes les Salénies en général , d'un mamelon articulaire non per- foré , qu'entoure, au dessous de l'étranglement , un cercle de petits plis rayonnes. L Peltvstes PiLCHELLCs Ag. Tab. 5, fig. 1 — 8. !>L Charles DesMoulins cite cette espèce dans ses Tableaiix synonymiques, p. 302, sous le nom A'Echmus acanthoùles. Du moins je pense que son Echimis amnthoides se rapproche plus — 28 — de mon Peltastes pukheUus que du P. marginalis ; n'ayant pas vu l'original de M. DesMoulins , je ne puis cependant laffirmer positivement. Sa forme est circulaire , fortement aplatie à la face inférieure et légèrement déprimée à la face supérieure ; de manière que le diamètre vertical égale à-peu-près la moitié du diamètre trans- versal, fig. 1 et 2. L'ouverture inférieure, de moyenne grandeur, est sensiblement rentrante, et son pourtour présente de petites crénelures comme dans la plupart des Salénies , mais avec cette différence qu'ici le bord des aires ambulacraires est plus saillant et plus étroit que celui des aires interambulacraires , fig. 3 et 7. Les aires ambulacraires portent deux rangées de petits tubercules assez saillans , qui se resserrent sensiblement de la base au sommet ; l'espace intermédiaire est parsemé de petites granulations verruqueuses à peine visibles à l'œil nu. Les pores paraissent disposés par simples paires de chaque côté et tout le long de l'aire ambulacraire , fig. 5. Les aires interambulacraires sont fort larges et surtout remarqualdes en ce qu'elles sont couvertes , dans toute la partie supérieure du disque , de petites verrues uniformes , les gros tu- bercules ne dépassant guère le milieu de la circonférence. Ces derniers augmentent en grosseur depuis le bord de l'ouverture inférieure jusqu'à la moitié de la hauteur du test , où ils se dis- tinguent par la raideur du cône , fig. 1 et 8. Tous s'élèvent du milieu d'une zone lisse que borde un cercle de petits tubercules placés à égale distance les uns des autres. Le sommet du cône est terminé par un mamelon articulaire remarqualile par sa petitesse et entouré d'un cercle , de très-petits plis rayonnes qu'on ne distingue guère qu'à la loupe, fig. 4 et 8. L'appareil oviducal ne fait qu'une légère saillie au dessus de la face supérieure du test ; mais en revanche sa structure est assez compliquée et souvent difficile à reconnaître, à cause des hachures transverses qui se croisent avec les lignes de suture , d'autant plus que celles-ci sont ordinairement très-fines et même quelquefois imperceptibles à l'œil nu. Les plaques ovariales sont très-allongées , crénelées à leur bord externe et considéralilement plus grandes que les inter- ovariales , qui s'insèrent en forme de croissans très-étroits entre les intervalles de leurs sommets. La plaque suranale, qui refoule l'ouverture anale en arrière, est subpentagonale et à base con- cave ; l'on remarque sur les sutures qui l'unissent aux inlerovariales antérieures les mêmes liachures transverses qu'entre les ovariales et les inlerovariales. Ses dimensions ne sont pas très- considérables. Toutes ces plaques sont parfaitement lisses, et l'aspect rugueux de l'appareil entier ne provient absolument que des hachures que je viens de signaler, fig. 1 et 6. J'ai vu deux exemplaires de cette espèce , parfaitement conservés et provenant du départe- ment du Var ; l'un m'a été communiqué par M. Studer, et l'autre par M. DesHayes. ~ 29 — II. Peltastes mabginalis Ag. Tab. 5, fig. 9 — 16. Très-voisine du P. pulchellm , par sa forme comme par sa structure. Cependant , en l'élu- dianl attentivement, on ne tarde pas à lui reconnaître des différences spécifiques incontestables : et d'abord lappareil oviducal est proportionnellement beaucoup plus grand , les plaques ova- riales sont plus larges, moins resserrées au milieu , et leur bord externe forme un angle obtus au lieu d'être dentelé comme dans le P. pukhelhis. Les plaques interovariales sont en revanche plus petites et plus arquées , et les hachures qu'on remarque sur les sutures qui les unissent aux ovariales et celles-ci à la plaque suranale sont moins profondes et plus régulières ; au lieu de sillons transverses ce sont de petits points creux placés à égale distance les uns des autres. L'ouverture anale est allongée dans le sens du diamètre transversal , et son bord antérieur, formé par le côté interne de la plaque suranale, est très-relevé. Cette plaque suranale est assez régulièrement pentagonale , à l'exception de sa base qui est concave, fig. 9 et 14. L'ouverture inférieure est fortement rentrante, et l'on remarque que les crénelures de son pourtour sont disposées de la même manière que dans l'espèce précédente, c'est-à-dire que le bord des aires ambulacraires est plus saillant et plus étroit que celui des interambulacraires, fig. 11 et 15. Les aires ambulacraires comptent deux rangées de tubercules entre lesquels naissent, sur toute la partie inférieure, de très-petites granulations. Les pores se rangent par simples paires de chaque côté de l'aire ambulacraire , fig. 13. Les aires interambulacraires sont larges et munies de très-gros tubercules qui cependant ne dépassent pas le milieu de la circonférence. La face supérieure du test est uniformément cou- verte de petites granulations. Les gros tubercules sont comme d'ordinaire lisses à leur base, et entourés d'un cercle de plus petits tubercules simples; le mamelon articulaire qui couronne leur sommet, ainsi que les plis rayonnes au-dessous, sont plus apparens que dans l'espèce pré- cédente, fig. 10, 12 et 16. L'espace entre les rangées principales est aussi parsemé de petites granulations comme la face supérieure; en général, on en voit surgir partout où les gros tu- bercules ou l'appareil oviducal ont laissé quelque espace libre. Cette espèce m'a été communiquée par M. Michelin ; elle provient de Caussols , département du Var. 30 CHAPITRE IV. DU GENRE GONIOPHORIS Agv Ce genre, très-voisin des vraies Salénies, s'en distingue, comme les deux précédens, essentielle- ment par la forme de l'appareil oviducal. La structure de cet appareil est en effet très-bizarre : au premier coup-d'œil on serait tenté de croire qu'il n'est composé que de plaques interovariales ; et ce n'est qu'en l'examinant avec attention , qu'on s'aperçoit que les côtes raides et saillantes de sa surface ne sont point des sutures, celles-ci étant à peine visibles à l'œil nu. Outre les plaques ovariales et interovariales, il y a aussi une grande plaque suranale qui, placée , comme dans les Peltastes et les Salénies de la seconde division , entre les ovariales antérieures et l'ouverture anale , refoule cette dernière en arriére La forme de l'appareil entier est celle d'un pentagone régulier, dont les angles saillans sont formés par les plaques interovariales. Je ne connais- encore que deux espèces de ce genre. L'une et l'autre se font remarquer par l'élévation de leur test, ce qui est le résultat de la hauteur extraordinaire des plaques interambula- craires proportionnellement à leur nombre qui n'est guère que de quatre à cinq dans une série. Les ambulacres ou zones porifères sont peu apparens , formés de deux rangées de pores disposés par paires simples , de manière qu'il y a à-peu-près autant de paires de pores qu'il y a de tu- ' bercules sur les aires ambulacraires. Ces dernières sont dune étroitesse extrême. Les aires interambulacraires , au contraire, sont fort larges, munies de deux rangées de tubercules prin- cipaux qui s'élèvent du milieu d'une large zone lisse bordée d'un cercle de plus petites verrues. L'ouverture inférieure est de grandeur moyenne et crénelée sur son pourtour. 1. GoMOPnoRts LUNULATUs Ag. Tab. 5, fig. 17 — 2'i. Jolie petite espèce à-peu-près aussi haute que large avec un léger aplatissement à la face inférieure, fig. 17. L'ouverture inférieure est très-petite, néanmoins l'on distingue fort bien les petites crénelures de son pourtour, qui sont placées à distance égale les unes des autres, de — 51 — manière que les bords des aires anibulacraires et iuterambulacraires sonl à-pcu-près égaux, si loutcfois l'on fait abstraction d'une autre petite dentelure au milieu du bord de cbaquc aire ambulacraire, fig. 19 et 23. Les aires ambulacraires sont remarquables par leur étroitesse et la petitesse de leurs tuber- cules ; et depuis la base jusqu'au sommet il ne reste aucun espace libre pour de plus petites ver- rues , entre les deux rangées principales. Les pores sont disposés par paires obliques sur les côtés de l'aire ambulacraire, et comme celle-ci convergent uniformément vers le sommet, fig. 18 et 21. Les aires interambulacraires sont fort larges , munies de deux rangées de tubercules princi- paux dont les plus gros occupent le milieu de la circonférence ; mais ils diminuent brusquement de grosseur à mesure qu'ils approchent de l'ouverture inférieure ou de l'appareil anal. Chacun de ces tubercules a une large zone lisse à sa base, et est en outre entouré d'un cercle de plus petites verrues; celles-ci sont même plus apparentes que dans beaucoup d'autres espèces. Le mamelon articulaire qui termine le cône , est remarquable par sa grosseur. Les plis rayonnes autour de l'étranglement sont également très-apparens , fig. 20 et 24. L'appareil oviducal occupe le tiers de la face supérieure du test. Les lignes de suture entre les diverses plaques dont il se compose sont tellement fines, que l'on a souvent de la peine à les reconnaître , d'autant plus que l'on est naturellement porté à les confondre avec les côtes , qui sont plus prononcées dans cette espèce que dans aucune autre. Cependant, si l'on examine at- tentivement , on trouvera que les plaques ovariales antérieures sont assez régulièrement penta- gonales et que les deux postérieures qui touchent immédiatement à l'ouverture anale sont seules comprimées et allongées ; ce qui tient uniquement à la position de la plaque suranale qui , eu sinsérant entre les deux ovariales antérieures et l'ouverture anale, refoule cette dernière en arriére et rétrécit par cet effet les deux ovariales postérieures. La plaque suranale elle-même est en forme de pentagone allongé embrassant à-peu-près la moitié de l'ouverture anale. Les plaques interovariales sont de petits triangles à base convexe et à sommet arrondi , qui s in- sèrent entre les ovariales et forment ainsi les angles du pentagone oviducal, fig. 17 et 22. Les côtes de l'appareil oviducal se croisent en tous sens avec les sutures des plaques ; elles sont en général , plus apparentes en avant qu'en arrière de l'ouverture anale , et forment ici trois triangles à-peu-près égaux. Les bords de l'appareil entier, ainsi que les bords de l'ouverture anale , sont très-saillans. Je ne connais encore qu'un seul exemplaire bien conservé de cette espèce. Il provient du cap la Hève et m'a été communiqué par M. LeSueur. — 52 — II. GoMOPnoRi's APicuLATus Ag. Tab. 5, fig. 25 — 32. Il est très-facile, au premier abord, de confondre cette espèce avec la précédente, dont elle se rapproche beaucoup. Mais, d'un autre côté, elle en diffère à plusieurs égards : ainsi l'appareil oviducal, quoique disposé de la même manière que dans le G. lunulalus, a cependant ses bords et ses côtes bien moins saillans ; ce qu'on ne saurait expliquer par une variété d'âge , puisque l'exemplaire que j'ai sous les yeux est à-peu-près du double plus grand que le G. lunulalus fl- guré : or, on ne peut raisonnablement admettre qu'ils se soient atténués par l'âge, fig. 25 et 30 ; il en est de même des tubercules qui sont moins saillans et moins gros. En outre , l'ouver- ture anale est moins centrale, plus grande , plus allongée , et ses bords sont plus tranchans. L'ou- verture inférieure est circulaire et crénelée à-peu-prés comme dans l'espèce précédente, fig. 27 et 3 1 . Les aires ambulacraires sont étroites et peu préominentes , composées de deux rangées simples de petits tubercules sans granulations intermédiaires ; de chaque côté s'adossent deux séries simples de petits pores disposés par paires obhques , fig. 26 et 29. Les aires interambulacraires sont larges , munies de deux rangées de forts tubercules , dont ceux qui occupent le milieu de la circonférence sont beaucoup plus grands que ceux qui en- tourent l'ouverture buccale. La zone lisse, qui occupe la plus grande partie de chaque plaque, s'élève en forme de cône plus aplati que dans le G. lunulalus ; le mamelon articulaire dont il est surmonté est également plus petit , fortement étranglé et entouré, à la base de l'étranglement, d'une rosette de petits plis rayonnes , fig. 28 et 32. La forme et la disposition de l'appareil oviducal sont absolument les mêmes que dans le G. lunulalus, si ce n'est que ses bords sont un peu plus droits et plus saillans. Il en est de même des côtes , qui , partant du trou dont chaque ovariale est percée , se dirigent dans tous les sens ; d'où résultent ces triangles que l'on prend si facilement pour les sutures des plaques. Les ovariales postérieures sont considérablement atténuées par l'ouverture anale qui penche sensiblement de ce côté , ce qui fait aussi que les côtes y dis- paraissent complètement. La plaque suranale est proportionnellement plus étroite et plus al- longée; sa forme est un pentagone irrégulier à base concave, fig. 25 et 30. C'est à l'obligeance de mon ami M. Valenciennes , qui a bien voulu me communiquer toutes les espèces d'Echinodermes de la collection du Muséum , dont je ne possède pas moi-même d'originaux , que je dois de pouvoir donner la description de cette espèce. CONSPECTUS GENERUM ET SPECIERUM SALENIARlîM. Cluiracter gentis Saleniarum e familta Cidaridum. Ambulacra siinplicia, iuterambulacris angiis- tiora ; tubercula majora nou perforata; discus ovarialis prominulus , assulis firmis , iuliine c'oujunclis. I. GeniisSALEiVIAGray.Ag. Discus ovarialis circularis, plus minusve emarginatus , assu- lis ovarialibus et interovarialibus quinque , assula unJecima , supraanali , anlica , vel postica : tubercula collo crenulato, a. Spectes ano antico. 1. Salenia persoiiata Ag. Disco ovariali iuœquo, suturis assularum deprcssis; zonis anibula- cralibus angustis; tuberculis majoribus ('). 2. Salenia scrïpta Ag. Suturis assularum disci ovarialis transverse insectis ; ano prominulo ; tuberculis minimis ; zonis ambulacralibus angustissimis. 3. Salenia petali fera Ag. Disco ovariali œquo, angulis assularum depressis , zonis ambulacra- libus amplioribus; apertura inferiore magna, raargine alte inciso. 4. Salenia geometrica Ag. Orbicularis ; disco ovariali aequo , suturis assularum linearibus. 5. Salenia scutigera Gray. Ag. Disco ovariali subpiano , margine aperturœ analis tuniido , prominulo; tuberculis minoribus. 6. Salenia gibba Ag. Disco ovariali conico, angulis assularum truncatis, depressis. 7. Salenia trigonala Ag. Disco ovariali costulis triangulos (^onferentibus pra?dito. p. Species ano postico. 8. Salenia stelMata Ag. Depressa , disco ovariali araplissimo , assulis in margiiîe crenulalis. 9. Salenia areolata Ag. Depressa ; disco ovariali insequo , assulis in margine depressis ; zonis ambulacralibus angustissimis. II. Genus GONIOPYGUS Ag. Discus ovarialis stellatus , assulis ovarialibus et interovaria- libus quinque , supraanali déficiente. Tubercula collo L-evi. (') En parcourant les planches de cette monographie, depuis qu'elle a paru , je me suis aperçu que sur un cerlaiu nombre d'exemplaires de la 1 ' = planche , les tubercules grossis paraissent perforés. Cette erreur de gravure corrigée à 1 épreuve s'est en partie reproduite au tirage. 11 m'a paru important de signaler cette inexactitude que j'aurais réparée en supprimant les épreuves, si je l'avais aperçue avant que les pierres fussent effacées. (Ag.) 1. Goniopygus peluuua Ag. Facie inferiore plana, aperlura maxima; assulis ovarialibus acii- minalis; luargine aperturae analis subpentagonali. Spiuis davatis, sulcatis. 2. Goniopygus mtn'calus Ag. Depressus , minimus ; apertura inferiore magna ; assulis ovaria- libus margine crenulatis. Spinis obtusis, lœvibus. 3. Goniopygus Menardi Ag. Disco ovariali assularura margine lineari. Margine aperlurœ analis Irigonato. 4. Goniopygus hcteropygus Ag. Margine aperlurai analis quadrato , inaequo. 5. Goniopygus globosus Ag. Suborbicularîs ; apertura inferiore magna ; ano trigonato. 6. Goniopygus major Ag. Subconicus ; disco ovariali minore ; assulis ovarialibus valde acu- minalis. Apertura anali pentagonali. III. Genus PELTASTES Ag. Discus ovarialis pentangulatus; assulis ovarialibus promineu- tibus, assulas interovariales emarginatas amplectentibus. Assula supraanali antica. 1. Peltastes jmlchellus Ag. Disco ovariali minore /assulis margine crenulatis, ovarialibus apice fissis ; tuberculis parvis, maxime prominentibus. 2. Peltastes marginalis Ag. Disco ovariali majore , assulis in angulis depressis , ovarialibus in apice integris. IV. Genus GOXIOPIIORUS Ag. Discus ovarialis marginibusrectis, pentangulatus, coslalus, assulis interovarialibus prominentibus, angulos referentibus. 1. Goniophorus lunulatus Ag. Costis disci ovarialis crassis ; apertura inferiore minima. 2. Goniophorus apicuMus Ag. Globosus ; disco ovariali majore , costis tenuioribus. Species omnes simili modo a facie superiore, laterali et inferiore delineatœ sunt. Partes auctae sunt : discus ovarialis , tuberculum spiniferum , apertura inferior , zona interambulacralis et ambulacralis. Mandato jam typis boc opusculo et amicis doctissimis proposito , clariss. Bronn speciem novam e gente Salenianim mecum communicavit , quse eo magis interest mea , quod probct non solam Saleniam scutigeram in Germania occurrere. Ad genus Goniopygorum pertinet ; aliàs accuratam ejus descriptionem cum figuris in lucem proferam. Ad Goniopygum Menardi proxime accedit; a quo tamen differt assulis disci ovarialis aculioribus, et inde disco in margine valde serrato. Apertura analis transversim ovata. Goniopygus Bronnii diccndus. E stratis cretaceo-margaceis Westphaliœ. Salfiiifs Tali.l. .^^ *'':-^;i»j ■^' *j^^ -■-^••i^: '■'^ïiâjï' W-:l ^rlSte^, ,^:> # 24 .^1*% %m 13 • 16 W" I Nouclwitd. ( 5iû&»«) '.^^.iyr-j'^. it: Snlêi IM^ ^>*> IG I.'J »;>* fi 'i Tal>.i?. w '1 >^>:' o>. ù■.^■<- ■■^^ ,•;;-,. ,A- II iiM '\ I.,rk ,;«!!.<:>>l-t;\>rnic'h,n.el <■ />y y-// ' 7^ &ef-J,'. Suk'ilics. Tnl...î. 1 ■"■■-•. - ■■:( ■ n •. 1- a« i'.<^ .# ■î 2t® SG :S4 d^j^-/J. '<^^./"f. ^y^ri^ ^0-'^^ ^^ ^- ^^o //y-/ i' Saléiiies. ^ -^SJPn' .^ Tal).4 'zn^. 8 1" u M' , '^- .■■ Wallm^ei Lidl.Àoîîicdlel .LÎî»'\ciin«i C^X^^.®©^ SiiU'iiics ■|'nl)..l CONSPECTUS GENERUM ET SPECIERUM SALENIARUM. ChARACTER GENTIS SaLEMARUM E FAMILIA ClDARlDCM. Ambulacra siiuplicia , interanibulacris angustiora ; tubercula majora non pèrforata ; discus ovarialis prominuîus , assulis finiiis , intime conjunctis. I. Genus SALENIA Gray. Ag. Discus ovarialis circularis , plus minus ve emargiualus, assulis ovarialibus et interovarialibus quinque , assola undecima , supraanali , antica , vel pos- tica; tubercula colio crenulato. «• Species ano anlico. 1. Salenia personaia Ag. Disco ovariali inœquo, suturis assularum depressis; zonis ambula- cralibus angustis ; tuberculis majoribus ('). 2. Salenia scripta Ag. Suturis assularum disci ovarialis transverse insectis ; ano prominulo ; tuberculis minimis ; zonis ambulacralibus angustissimis. 3. Salenia petaUfera Ag. Disco ovariali aequo, angulis assularum depressis, zonis ambula- cralibus amplioribus ; apertura inferiore magna , margine alte inciso. 4. Salenia geomelrica Ag. Orbicularis ; disco ovariali œquo, suturis assularum linearibus. 5. Salenia scutigera Gray. Ag. Disco ovariali subpiano , margine aperturœ analis tumido , prominulo; tuberculis rainoribus. 6. Salenia gibba Ag. Disco ovariali conico , angulis assularum truncatis , depressis. 7. Salenia trigonaia Ag. Disco ovariali costulis trianguîos conferentibus prœdito. p. Species ano poslico. 8. Salenia stellulata Ag. Depressa ; disco ovariali amplissimo , assulis in margine crenulatis. 9. Salem'a areolata Ag. Depressa ; disco ovariali inœquo , assulis in margine depressis ; zonis ambulacralibus angustissimis. II. Genus GONIOPYGUS Ag. Discus ovarialis stellatus , assulis ovarialibus et inter- ovarialibus quinque , supraanali déficiente. Tubercula collo lœvi. {') En parcourant les planches de celte monographie, depuis qu'elle a paru , je me suis aperçu que sur un certain nombre d'exemplaires de la 1'" planche, les tubercules grossis paraissent perforés. Cette erreur de graTure, corrigée à l'épreuve, s'est en partie reproduite au tirage. Il m'a paru important de signaler cette inexactitude, que j aurais réparée en supprimant les épreuves, si je l'avais aperçue avant que les pierres fussent effacées. (Ag-J 2 1. Goniopygus pcUatus Ag. Facie inferiore plana, apertura maxima ; assulis ovarialibus acuminatis ; margine aperturœ analis subpentagonali. Spinis clavatis , sulcatis. 2. Goniopygus intriccUus Ag. Depressus, minimus ; apertura inferiore magna ; assulis ovaria- libus margine crenulatis. Spinis obtusis, laevibus. Goniopygus Menardi Ag. Disco ovariali assularum margine lineari. Margine aperturse analis trigonalo. 4. Goniopygus heteropygus Ag. Margine aperturœ analis quadrato , inœquo. 5. Goniopygus glohosus Ag. Suborbicularis ; apertura inferiore magna; ano trigonalo. 6. Goniopygus major Ag.. Subconicus ; disco ovariali minore; assulis ovarialibus valde acu- minatis. Apertura anali pentagonali. III. Genus PELTASTES Ag. Discus ovarialis pentangulatus ; assulis ovarialibus pro- minentibus , assulas interovariales emarginatas amplectentibus. Assula supraanali antica. 1. Peltastes pukhellus Ag. Disco ovariali minore, assulis margine crenulatis, ovarialibus apice fissis ; tuberculis parvis , maxime promineutibus. 2. PeUasles marginalis Ag. Disco ovariali majore , assulis in angulis depressis , ovarialibus in apice integris. IV. Genus GOîVIOPHORtIS Ag Discus ovarialis marginibus redis , pentangulatus, costatus , assulis interovarialibus proniinentibus, angulos referentibus. 1 . Goniophorus lunulaius Ag. Costis disci ovarialis crassis ; apertura inferiore miuima. 2. Goniophorus apiculatus Ag. Globosus ; disco ovariali majori , costis tenuioribus. Species omnes simili modo a facie superiori, laterali et inferiore delineatœ sunt. Partes aucta» sunt : discus ovarialis , tuberculum spiuiferum , apertura inferior , zoua interambulacralis et ambulacralis. Mandato jam typis hoc opusculo et amicis doctissimis proposito , clariss. Bronn speciem no- vam e gente Saleniarum mecum communicavit , quœ eo magis interest mea , quod probet non solam Saleniam scutigeram in Germania occurrere. Ad genus Goniopygorum pertinet; alias accuratam ejus descriptionem cum figuris in lucem proferam. Ad Goniopygum Menardi proxime accedit ; a quo tamen differt assulis disci ovarialis acutioribus , et inde disco in margine valde serrato. Apertura analis transversim ovata. Goniopygus Bronnii diceudus. E. stratis cretaceô- margaceis Westpbaliœ. MONOGRAPHIES i!)^i2®]imKr(i)iDia]âmi2S3o OBSERVATIONS SUR LES PROGRÈS RÉCENS DE L'HISTOIRE NATURELLE DES ÉCIIINODERMES. Pour comploter l'aperçu que j'ai donné de mes recherches sur les Echino- dermes dans la préface de la première livraison de ces monographies, je crois devoir présenter ici quelques observations sur les progrès récens de l'his- toire naturelle des Echinodermes. Les travaux qui ont été publiés depuis quelques années, ou qui se publient encore dans ce moment sur ces animaux, sont assez nombreux. Ils embrassent, soit leur classification en général et l'histoire naturelle descriptive des genres et des espèces, soit leur anatomie descriptive et comparée, soit l'étude des nombreux fossiles qui ont représenté celte classe aux différentes époques du développement de la vie organique. C'est aussi dans cet ordre que nous allons les passer en revue; puis je terminerai par quelques renseignemens sur les collections que j'ai examinées dans ces derniers temps. Autant ces diverses branches de l'histoire naturelle des Echinodermes ont fait de rapides progrès , autant il est à regretter que la connaissance de leurs mœurs , de leur mode d'alimentation , de leur développement , des fonctions de leurs organes, etc., etc., soit restée en quelque sorte stationnaire ^ à l'ex- ception de quelques remarques détachées sur les espèces européennes. Le seul ouvrage qui embrasse toute la classe des Echinodermes est le char- mant volume que M. E. Forbes a publié par livraisons sur les Echinodermes d'Angleterre, en 1 840 et 1 841 , sous le titre de History of britisli Starjislies and allier animais of tlie class Echinodennata. Il les divise en six ordres , savoir: i" les Pinnigrades ou Crinoides ; 2° \es Spinigrades ou 0/jhiiirides, qu'il subdivise en Ophiures proprement dites et en Eurjales-^ 3° les Cirrld- grades ou Astériades , qu'il subdivise en Urastéries , S ol astérie s ^ Gonias- téries et Astéries proprement dites ; 4° les Cirrhi-spinigrades ou Echinides, pour lesquels il adopte les subdivisions que j'ai proposées dans mon Prodrome ; — 4 — 5° les Cirrhi-vermigrades ou Holothuries, dont il fait quatre familles, les Pso- lides, les Pentactes _, les Thyones et les^y^/za/Jïei, et enfin 6" les Vennigrades ou Siponculides, qu'il subdivise encore en trois familles : les Siponculacées, les Priapidacées et les Thalasseinacées. Il place ainsi au même rang, comme ordres, les Grinoïdes, les Ophiurides et les Astéries, que j'avais laissés dans unseul ordre, dansmon Prodrome dune histoire naturelle des Echinodermes; et il réunit aux Echinodermes les Siponcles que j'en avais éloignés pour les réu- nir aux vers. Je me suis, en effet, convaincu, à la vue des préparations que m'ontfait voir à Edimbourg MM. ForbesetGoodsir, que les Siponcles sont réel- lement des Echinodermes. Les descriptions que M. Forbes donne des espèces d'Angleterre sont beaucoup plus complètes que toutes celles que l'on possédait jusque là , et il en a considérablement augmenté le nombre , surtout dans la famille des Holothuries et des Siponcles ; il a en outre établi , en partie con- jointement avec son ami M. Goodsir, les deux nouveaux genres PsoUnus et Ocnns , et circonscrit d'une manière plus rigoureuse mes genres Tjraster et Cribrella, de la famille des Astéries. Plusieurs des espèces décrites par M. Forbes ont été découvertes par M. Thompson, de Belfast, et par M. Bail, de Dublin. Précédemment, M. Forbes avait déjà publié, dans le 8" volume des Transactions de la Société wernérienne d'Edimbourg, un mémoire sur les Astéries de la mer d'Irlande, dans lequel il a établi deux genres nouveaux [Solaster et Luidia) et décrit plusieurs espèces nouvelles. MM. J. Millier et Troschel ont entrepris une révision de la famille des Astéries, qu'ils ont d'abord subdivisée en quatorze et puis en seize genres basés pour la plupart sur des caractères nouveaux et généralement circonscrits dans de justes limites. Ce sont les genres : Asteracanthion M. et Tr. (Stel- loniaNard. Forbes, UrasterAg.); PisasterM. etTr.; StichasterM. etTr.^ Echinaster M. et Tr. ; Crossaster'M. et Tr. (Solaster Forbes)^ Chœtaster M.etTr.; OphidiasterA^^.;Linckia^ard. (M. etTr.); Goniasterk^.-^ Platy as- ter DeBl. (Scutasterias DeBl.) ; Asterope M. et Tr. ; Culcita Ag. 5 Asteriscus M. etTr. (Asterina Nard., PalmipesLink); ArchasterM. etTr.; AsteriasA^. (Astropecten Link, Stellaria Nard.), Hemicnemis . M. etTr. (Luidia Forbes). Leur travail, qui n'est encore publié que par extraits insérés dans les Bulletins de FAcadémie de Berlin, du mois d'avril 1840, et dans les Archives d'his- — o toire naturelle de W iegniann pour 1 840, p. 31 8 et 3G7, renferme de précieux détails sur l'organisation de ces animaux. Plus tard, ces messieurs ont étendu leurs recherches aux Ophiures et puhlié un aperçu très intéressant des genres de cette famille, qu'ils portent maintenant à huit (Arcliives d'histoire naturelle de Wiegniann 1 840 ^ p. 826 et 368) , savoir les genres Ophiolepis 31. et Tr., Ophiopholis 31. et Tr. , Ophiocoma Ag. , Ophiothrix 31. et Tr., Opliioderma 31. et Tr. (Ophiura Lam.), Ophionyjc 31. et Tr., Ophiomyxa 31. et Tr. eiOphiocnemis 31. et Tr., sans compter les genres que j'ai étahlis pour des espèces fossiles. 31. J. E. Gray a publié un travail très important et très étendu sur les Astéries dans les cahiers de novembre et de décembre des Annals and Magazine of Natural History. La tendance de ce mémoire est toute dif- férente de celle de la publication de 3131. 31uller et Troschel. Tandis que les naturalistes de Berlin avaient surtout en vue d'étudier les détails de l'organisation des Astéries , 31. Gray cherchait plutôt à grouper de la manière lapins naturelle et d'après leurs affinités les plus étroites, l'en- semble des espèces qu'il a eu l'occasion d'examiner et qui sont très nom- breuses, particulièrement dans la section des Pentacérotides. 31. J. E. Gray a établi uniquement parmi les Astéries proprement dites, quarante-cinq genres, (sans compter les nombreux sous-genres ) qu'il répartit en quatre familles , comme suit : AsTERiADAE Gr. : Aster'ias Gr. (Pentasterias DeBl., Stellonia Nardo , Forbes, Uraster Ag. , Asteracanthion 31. et Tr.) \ HeliasteiQ^r. (Solasterias DeBl.); Tonia Gr. (Stichaster 31. et Tr.). AsTROPECTiNiDAE Gr. : Nauriciu Gr. (Archaster 31. et Tr.) ; Astropecten Link (Asterias L. Ag. ; Crenaster Link, Stellaria Nardo;) avec le sous- genre Astropus Gr. Luidia Forbes (Hemicnemis 31. et Tr.) ; Petalaster Gr. ; Solaster Forbes (Crossaster 31. et Tr.), avec les sous-genres Endeca Gr. et Poljaster Gr. ; Henricia Gr. (Linckia Forbes, Cribrella Ag. , Forb.). PEiNTACEROTiDAEGr. X" Pentacerotùia : CulciiaA^.-^ Pejitaceros hink, Gr. (Goniaster Ag.), avec le sous-genre Nidorellia Gr. ; Stellaster Gr. ; Compta- 7iiaGr.;GymnasteriaGi\ (Asterope31.etTr.); Pfl«//aGr., RandasiaGr r^ An- theTieaGr. j HosiaGw^ II/ppasteriaGv.-^ Calliaster Gr.; Goniaster Ke^. (Gr.); — 6 — (Gr.)^ PeiKagonaster Qv .-^ TosiaGi\-2" Echinasterina: EchinasterGv. (non M. etTr.).-3° Cribellina: Othilia Gr. (EchinasterM. etTr.); Metrodira Gr. (Chaetaster M. et Tr.) ; Rhopia Gr. (Echinaster M. et Tr.) ; Ferdina Gr. ; Z)«c?7'Zo5a5?e'r Gr. (Ophidiaster Ag.) ; Tamaria Gr . ; Cistina Gr.-^ Ophidias- 1er Ag. avec les sous-genres Hacelia Gr. etPharia Gr. ; Linckia Nardo, Gr., avec les sous-genres Phataria Gr. et Acalia Gr. \ Fromia Gr. (Linckia Nar- do), Gomophia Gr.; Nardoa Gr. (Linckia Nardo) ; Narcissia Gr. ; iVec- //7<7 Gr. ; Nepanthia Gr. ; Mithrodia Gr. 5 Unioplwra Gr. AsTERiiNTDÂE Gr. : P<7//?^?'/7e5 Liuck ( Auscropoda Nardo, Palmastcrias DcBl. , Asteriscus M. et Tr.) ; Porania Gr. (Goniaster Forb.) ; Asterina Nardo (Cte- îiaster Ag., Asteriscus M. et Tr., Pentaceros Linck) • Patiria Gr.; Soco- mia Gr. Quelque nombreuses qu'elles soient, la plupart de ces coupes m'ont paru naturelles, et je pense qu'elles devront être adoptées après quelques rectifica- tions dans les noms, qui font souvent double emploi avec ceux de MM. Mùller et Troschel et autres, comme on peut s'en assurer par la synonymie que j'ai jointe en parenthèse aux noms de M. Gray. Il est vraiment à regretter que ce dernier n'ait pas connu à temps le travail de 3IM. Millier et Troschel , qui a cependant six mois de priorité sur le sien. M. Gray fait des Astéries une classe à part sous le nom d'HYPosTOMA ; mais je ne crois pas que cette séparation des autres Echinodermes puisse être justifiée anatomiquement , ni même zoologiquement. En effet, le caractère sur lequel on a le plus insisté jusqu'ici pour distinguer les Astéries des Oursins est fictif, puisque la plupart des Astéries ont un anus, comme l'a fait connaître le premier M. J. Miiller. Les études sur les Echinides de M. Ch. DesMoulins étant un ouvrage qui doit se trouver entre les mains de tous ceux qui s'occupent de l'histoire natu- relle des Echinodermes, je puis me dispenser d'en rendre ici im compte détaillé. Je me bornerai à rappeler que m. DesMoulins n'admet que dix- sept genres dans l'ordre des Echinites^ savoir : les genres Clypeaster, Scu- tellttj, Fibularia, Cassididus j, Galerites , Pyjnna, Ecliinometra , Echi- nus , Ecliinocidaris , Diadema, Cidaris , Echinoneiis , Echinolampas , Nucleolites , CoUyrites , Ananchjtes et Spataiigus. Antérieurement à cette publication, 31. Ch. DesMoulins avait déjà publié un catalogue descriptif — 7 — des Stcllcridcs vivantes et fossiles de la Gironde, avec deux planches (Actes de la Soc. linnéenne de Bordeaux, Tom. 5). Parmi les travaux plus spéciaux , je citerai la monographie des Astéries voisines de VAsterias aiirantiaca que M, Philippi a publiée dans les Archives d'histoire naturelle de Wiegmann pour Tannée 1 837 , vol. 1 . , p. 1 93, et la description d'un genre nouveau de Crinoïde vivant, des plus curieux, nommé Holopus, par M. Aie. dOrbigny^ qui l'a publié dans le 3Iagasin de Zoologie de Guérin, de 1837. Dans un travail encore inédit sur les espèces vivantes de l'ancien genre Echinus , travail que je me propose de publier prochainement , j'ai établi les coupes suivantes , dont je me bornerai à citer ici les types : Temnopleu- riis (E. toreumaticus) , Pleurechinus (E. bothryoides) , Microcyphus (E. versicolor), Tripneustes (E. venlricosus), Amblypneustes (E. griseus), Toxopneustes (E. pileolus), Stomopneustes (E. variolaris). J'ai également cru devoir subdiviser le genre Arbacia en trois, laissant ce nom aux petites espèces fossiles , pour appeler Tetrapy a^us celles qui ont l'anus fermé par quatre valves , et Agarites celles dont les aires interambulacraires sont en partie dépourvues de tubercules et de piquans. Les Holothuries sont toujours la division des Echinodermes dans laquelle il reste le plus à faire. La difficulté d'observer ces animaux nous a privés jus- qu'à présent de planches qui satisfissent aux exigences de la science. Il n'y a que celles qui ont été publiées par MM. Quoy et Gaimard^ dans l'Atlas zoo- logique de l'Astrolabe, qui, à cet égard, ne laissent rien à désirer. Quant à leur délimination en genres, il reste encore beaucoup de vague et d'incer- titude dans les caractères sur lesquels on a fait reposer ces gi'oupes. Oken (Lehrbuch der Naturgeschichte 181 5) a été le premier à subdiviser les Holothuries en quatre genres qu'il appelle Tliyone , Suhuculm, Holothuria et P soins. Lamarck n'a admis que deux genres dans cette famille, les Holo- thuries et les Fistulaires-, encore ces genres sont-ils mal délimités. Cuvier, sans donner des noms génériques à ses divisions, a cependant établi dès la 1"" édition du Règne animal, six sections très naturelles dans le genre Holo- thuria , dont la première correspond au genre Psolus d'Oken , la seconde au genre Cuvieria de Pérou; les 3' et 4" aux vraies Holothuries; la 5"^ au genre Subuculus d'Okcn, qui est en même temps le genre Cucumaria des — 8 — auteurs ou Penlacta de Goldfuss \ la 6° enfin correspond au genre Thyone d'Oken , que de son côté M. Fleming a nommé Mûlleiia dans son History of british Animais, mais qui n'est point le genre Mûlleria de Jaeger. Plus tard, Eschsclioltz établit, dans l'Atlas zoologique du second voyage autour du monde du capitaine de Rotzebue , deux genres nouveaux sous les noms de Synapta et Chirodota , qui correspondent au genre Tiedemannia de Leuckardt (Isis 1 831 , compte-rendu de la réunion des naturalistes allemands à Hambourg). M. Leuckardt a en outre établi les genres Phascolosoma et Ochetostoma de la famille des Siponculacées; le premier dans son adresse pour le jubilé de Blumenbach , le second conjointement avec M. l\uppell dans l'atlas qui accompagne le voyage dans le nord de l'Afrique. Dans sa dissertation sur les Holothuries (Zurich 1833, in-4°), M. Jaeger a établi trois nouvelles coupes sous les noms de Midleria, Bohadschia et Tiepang^ mais son genre Mûlleria n'est point, comme il le pense, iden- tique avec celui de Fleming. La seconde partie de cette dissertation renferme des détails anatomiques. Dans mon Prodrome d'une monographie des Ra- diaires ou Echinodermes, j'ai dû me borner, pour l'ordre des Holothuries, à énumérer ce qui avait été publié . n'ayant pas alors d'observations qui me fussent propres sur ces animaux. Le travail le plus étendu qui ait paru depuis long-temps sur les Holothu- ries est de Brandt ; il fait partie de son Prodromus descriptionis animalium ah H. Mertensio observât, etc. , inséré dans le recueil des Actes de la séance publique de l'Acad. des se. deStPétersbourg, de 1835. L'auteur divise d'abord cette famille en deux grands groupes , les Pedatce et les Apodes ; puis il sub- divise les Pedatœ en Homoiopodes et en Heteropodes:, les Homoiopodes se subdivisent à leur tour en Dendropneumones et en Apneumojies] les Dendro- pneumoncs sont ensuite Peripodes ou Hypopodes ^ et les Peripodes Penta- sticliœ ou Sporadipodes-^ puis les Pentastichœ sont Adetopneiunones avec les genres Cladodactyla Br. ( et les sous genres Polyclados Br. Holigocla- dos Br.), et DactylotaBv. ou Detopneumones avec le genre Aspidochir Br. Les Sporadipodes ne comprennent que le genre Sporadipus Br. avec les sous-genres Colpochirota Br. et Acolpos Br. Les Hypopodes qui sont toutes Platygastricae, comprennent les genres Psolus Oken (Jœg.) et Ciwieria Pér. — 9 — et les Apneumones le seul genre Oncinolahes Br. Quant aux llcteropodes, il les subdivise en Stichopodes Br. avec les genres Slichopus Br. (qui ren- ferme les sous-genres Perideiis Br. et Gymnochirota Br.), et Diploperideris Br. et en Sporadipodes Br., qui sont ou Aspidochirotœ Br. avec les genres Holothuria Lin. (Br.) (et les sous-genres Tlielenota Br., Camarosoma Br., PlatysomaBv. et 3IicrotJieleBv.) Bohadschia ix^er, Mïillen'a Jvc^er, Tre- pang Jœgcr ou Dendrochirotœ, avec le genre Cladolabes Br. Le 2'' grand groupe, les Apodes, se subdivise en Pneiimonopliorœ avec les genres Lio- sotna Br. et Chiridota Esch. et en Apneumones avec le genre Synapta Eschsch. Cet aperçu systématique est accompagné de la description d'un grand nombre d'espèces , la plupart observées par 3Iertens. Brandt décrit ensuite trois espèces nouvelles AeSlpiinculus et un Echiurus. Dans Tordre des Ecbinites enfin il établit les genres suivans : Strongylo- centrotus pour des espèces nouvelles, Heterocentrotiis pour les espèces dont j'ai fait mon genre Acrocladia ., Colohvocentroius pour celles que je range dans mon genre Podophora et Phyllacanthus pour les Cidaris à grosses ba- guettes cylindriques et tuberculeuses. M. de Blainville, dans le 60" vol. du Dict. des sciences naturelles, n'admet- tait que les cinq genres suivans de la famillle des llolotburies : Cuvieria ^ Holothuria , Thyone , Fistulajia et Cucwnaria'^ mais dans le supplément à son Manuel d'Actinologie, il les divise en six groupes, dans lesquels il admet une partie des genres de ses prédécesseurs. Ses articles sur les Echino- dermeSj dans le Dictionnaire des sciences naturelles, et son Manuel d'Acti- nologie, qui en est un recueil systématique, renferment une foule de rensei- gnemens précieux sur l'ensemble de ces animaux. Enfin les nombreuses notes que M. Dujardin a ajoutées au 3'' vol. de la seconde édition des animaux sans vertèbres de Lamarck, ont mis, dans cet ouvrage, la classe des Echino- dermcs au niveau actuel de la science. A ma sollicitation 31. le Professeur Valentin a bien voulu entreprendre pour cet ouvrage une révision générale de 1 anatomie des Echinodermes. Déjà la première monograpliie de ce travail, qui comprend l'anatomie du genre Echinus, est acbevée. Huit plancbes in-folio , dessinées sous les yeux de M. Valentin, par un artiste très-babile, 31. Dickmann, sont déjà litbogra- II — 10 — phiées , et le texte s'imprime dans ce moment. Le monde scientifique sait ce que Ton peut attendre du scalpel et de la plume de M. Valentin ^ je me bor- nerai donc à dire ici, pour rendre justice à son désintéressement, que 31. Va- lentin a fait, à ses propres frais, un voyage sur les bords de la Méditerra- née, dans le but spécial de se livrer aux recherches nécessaires pour compléter une pareille entreprise. Des monographies sur l'organisation de ces ani- maux sont d'autant plus nécessaires maintenant, que depuis la publication des travaux de Tiedemann et de Délie Chiaje, la plupart des recherches qui ont été faites dans ce domaine de la science, concernent des points de détail. L'article Echinodermata , par Sharpey , dans l'Encyclopédie anatomique et physiologique de Todd , contient seul un résumé complet de l'état de nos con- naissances sur l'organisation de l'ensemble de ces animaux. Quelques monographies sont en outre venues étendre ce domaine tout ré- cemment. C'est ainsi que M. Grube a publié une description anatomique très-complète du Sipuncuhis nudus, accompagnée de planches très-bien faites (Archives de Millier, 1837, pag. 237). M. Krohn (ibid., 1839, pag. 348) a ajouté quelques détails sur le système nerveux de cet animal, qui avaient échappé à M. Grube. M. J . Millier a étudié avec beaucoup de détails et d'une manièi'e comparative l'organisation du Pentacrinus Caput Medusœ ^ dont il est parvenu à se procurer un exemplaire conservé dans l'esprit de vin. La publication de son mémoire sera une précieuse addition à nos connaissances sur l'anatomie des Echino- dermes ; malheureusement il n'en a encore paru qu'un extrait dans les Bul- letins de l'Académie de Berlin , du mois d'avi'il 1 840 , tellement concis et si riche en faits nouveaux, qu'il faudrait le reproduire en entier pour en donner une juste idée. Ce qui s'y trouve déjà relaté est d'un haut intérêt, non seu- lement sous le point de vue anatomique, mais encore sous le point de vue zoologique. J^L J. Mùller abandonnant, dans sa description des parties solides de cet animal , la nomenclature bizarre employée d'abord par Miller, puis par tous ceux qui ont décrit des Crinoïdes depuis lui , propose une terminologie beaucoup plus simple de toute cette charpente si compliquée. Plusieurs points de détail de l'anatomie des Echinodermes ont également été éclairés. M. Krohn a publié un mémoire très-intéressant sur le système — 11 — nerveux des Echinides et des Ilololhuries (Arch. de Midler, i841, p. l), que 31. van Beneden a observe de son côté chez les Oursins (Instit. n°273, p. 96.). Ehrcnberga le premier découvert les yeux dans les Astéries (Arch. de Midler, ] 834, p. 570) , et décrit leur connexion avec les nerfs des rayons; ils se voient très-facilement dans beaucoup d'espèces, même à l'état sec. 31. Forbes les a ensuite signalés dans les Oursins ( liist. of british Star- fishes, etc., pag. 1 52); je les ai vus après lui dans plusieurs espèces. M3I. Eh- renberg (Arch. de Muller 1834, P- ^80), de Siebold (ibid. 1836, p. 291) , Valentin ( Repert. 2 vol. p. 26) et J. Muller (Bull, de l'Acad. de Berlin, 1840) ont donné des renseignemens détaillés sur les réseaux calcaires dont se compose la charpente solide des Echinodermes. De mon côté j'ai cherché à préciser les lois de la disposition et de l'accroissement de ces plaques et leur analogie dans différentes familles ( Mémoires de la Soc. des sciences na- tur. de Neuchàtel, tom. 1, p. 2-6 et 7-11), contre lesquels M. Philippi a présenté quelques objections ( Wiegmann Archiv. 1837, vol. 1,p. 194). M. Duvernoy a communiqué à l'Académie des sciences de Paris ses idées sur la charpente solide de ces animaux ( Institut 1 837, N" 21 6, p. 208), auxquels il attribue un squelette intérieur, mais périphérique (Oursins) , tandis qu'il en- visage les Astéries comme formées de la réunion de plusieurs individus sou- dés autour d'une bouche commune. Dans une notice sur quelques points de 1 organisation des Euryales, etc. (2'' vol. des Mém. de la Soc. des se. nat. de Neuchàtel) j'ai donné des détails circonstanciés sur la structure et la dis- position des parties solides de ces animaux, et décrit deux espèces compara- tivement. MM. Sarset Forbes ont revu ce que Olto Fr. 3Iidler avait dit sur les Pédi- cellaires des Echinodermes et ajouté de nouvelles observations sur ces orga- nisations bizarres (llist. of brit. Starf. p. 1 55). Dans mon Prodrome j'avais élevé des doutes contre la part que les tubes membraneux des ambulacres des oursins prennent à leurs mouvemens , m'appuyant sur quelques observations que j'avais faites sur les côtes sa- bleuses de la Normandie, et sur l'assertion bien positive d'Aristote qui dit qu'ils se meuvent avec leurs piquans et que l'on distingue môme à l'état des piquans leur habileté à se mouvoir (*). 31ais M. Forbes a rectifié cette ma- (»)Livr. 4. Cliap. 5. — 12 — nière de voir en démontrant qu'ils se meuvent également à l'aide des tubes membraneux des ambulacres , surtout lorsqu'ils vivent sur des surfaces so- lides. J'en ai vu chez 31. Forbes grimper à l'aide de ces tubes le long des parois verticales d'un bocal en verre parfaitement lisse. On ne saurait plus révoquer le fait en doute; reste à savoir si chez les Cidaris à longs piquans ces baguettes ne sont pas le principal organe du mouvement, et si chez les oursins à soies très courtes ce ne sont pas les tubes ambulacraires qui rem- plissent essentiellement cette fonction. M. de Siebold mentionne l'existence de lils microscopiques dans l'intérieur de ces tentacules et de leurs ampoules (Arch. de 3Iuller 1 836^ p. 295). 31. Ehrenberg, d'un autre côté, décrit des mou- vemens vibratoires dans la peau des piquans de l'Echinus saxatilis (mouve- mens qui sont niés par 31. Forbes) et indique l'existence d'une circulation intérieure de corpuscules semblables aux globules de sang dans tous les ten- tacules rétractiles de la face dorsale de l'Asterias violacea : il ajoute en outre que la surface de ces tentacules est toute couverte de cils vibratoires (Arch. de 3Iuller 1834, p. 577). 31. Volkmann a aussi donné des détails nouveaux sur la circulation des Astéries, mais je ne connais son travail que par ex- traits (Arch. de Wicgmann 1838, vol. 2, p. 333.) L'histoire du développement des Echinodermes s'est enrichie de plusieurs faits importans. 31. Sars a fait connaître les changemens que suh'itVAsterias sangiiinolenta 3Iûller pendant les premiers temps de son existence. 31. Thompson, de Cork, une douzaine d'années après avoir décrit son Pen- tacrinus europœus, publia un second mémoire sur cet animal, dans lequel il l'envisage comme le jeune état du Comatula rosacea. Cette opinion a été plei- nement confirmée par 3131. Forbes^ Thompson de Belfast et Bail, qui ont vu le Pentacrinus europœus vivant se détacher de sa tige et nager librement sous la forme d'une petite Gomatule. Les renseignemens que 31. Forbes a donnés sur le développement de cette Gomatule sont très-curieux. 31. de Siebold a signalé l'existence de la vésicule et de la tache germi- native chez toutes les Astéries qu'il a examinées ( Arch. de 31ûller 1836, p. 297.). 31. 3. 3Iùller a également décrit la vésicule et la tache germina- tive des Comatules et des Ophiures. 31. Peters ( Arch. de 31iiller 1 840, p. 143) annonce que les oursins ont des sexes distincts. Ils ne diffèrent pas, il — 13 — est vrai, extérieurement ; les organes sexuels des mâles et ceux des femelles ont la même apparence- mais chez les femelles des Ecliinus purpureus et Melo , les glandes sexuelles sont rouges et renferment des œufs où l'on dis- tingue le vitellus et la vésicule germinative , tandis que chez les mâles elles sont blanches et remplies de spermatozoaires. MM. Valentin et 1\. Wagner ont également remarqué une semblable diqilicité de sexes chez les Holothuries, et 31. Rathke chez les Astéries. M. J. Mùller fait observer en outre qu'il en est probablement de même des Grinoïdes ou du moins des Comatules (Arch. de 31uller 1 840, p. 1 44.) M3I. Valentin et Miescher ont observé des sperma- tozoaires dans le Spatangus purpureus (Repert. de Valentin 1 840, pag. oOl). M. Milne-Edwards a confirmé ces faits par de nouvelles observations. Dans un mémoire spécial, inséré dans les Archives d'histoire naturelle de AViegmann (1837, vol. I^ p. 241) , M. Philippi a décrit deux monstruosités d'Echinus et de Spatangus. MM. H. de Meyer et Agassiz ont aussi fait con- naître diverses monstruosités par défaut et par excès. Plusieurs mémoires étendus ont été publiés sur les Echinodermes fossiles, et un bon nombre d'espèces se trouvent décrites dans divers ouvrages géné- raux de géologie et de paléontologie. Mais ces travaux manquent encore d'en- semble , la plupart des auteurs divergeant d'opinion sur les limites à assigner aux genres. Ceux qui ont été établis depuis 3Iiller dans la famille des Cri- noïdes, et qui sont assez nombreux,, paraissent surtout avoir besoin d'une ré- vision. 31. Alcide d'Orbigny vient d entreprendre cette tâche diflicile en pu- bliant son Histoire naturelle des Crinoides vivans et fossiles , travail qui re- pose sur l'examen critique d'une collection très-considérable. Le grand mérite de cette monographie me paraît consister dans l'an'angement méthodique des genres, qui sont ici distribués par familles naturelles; tandis que jusqu'à pré- sent on les avait placés pêle-mêle à la suite les uns des autres. Déjà trois li- vraisons de cet intéressant ouvrage ont paru; elles renferment la description des genres Guettardicrinus , Apiocrinus et Millericrinus de la famille des Apiocrinidées. Il est à regretter seulement que 31. d'Orbigny n'ait pas tenu compte des travaux de 31. Ch. Ronig qui, dans ses Incones sectiles, a déjà éta- bli depuis longtemps plusieurs genres , ses Ceriocrinus , Pomatocriniis et Symphytocriniis, qui me paraissent en partie faire double emploi avec ceux — 14 — que M. d'Orbigny propose. M. L. de Buch vient également de publier dans les bulletins de l'Académie de Bei'lin un travail critique sur les Sphaeroni- tes , groupe peu connu de Crinoïdes, dont la véritable structure avait échappé aux auteurs qui s'en étaient occupés jusqu'à lui. Le mémoire de M. de Bucli est accompagné de très-belles figures. Pander, dans ses Beytraege ziir Geo- ^nosie des russischen Reichs , donne aussi quelques renseignemens sur ces fossiles, accompagnés de figures. M. Goldfuss, dans un mémoire spécial sur les Crinoïdes fossiles, inséré dans les Acta nova Academ. caesar. Leop. Carol. Naturœ Curiusoriim, T. 19, etc., a fait connaître un nouveau genre sous le nom de Gasterocoma et donné d'excellentes figures et de très-bonnes des- criptions d'un nombre assez considérable d'espèces qui ne figuraient point en- core dans son grand ouvrage sur les fossiles d'Allemagne. M. le comte de Munster a aussi décrit plusieurs Crinoïdes nouveaux des terrains de transi- tion , dans ses Beytraege ziir Petrefactenkunde , parmi lesquels il y a trois genres nouveaux, très-remarquables par la disposition des parties de leur calice qui, déviant du type quinaire, qui est le plus fréquent dans ce groupe d'animaux , présente des nombres inusités dans la classe des Echinodermes. 11 appelle ces genres : Dichocriniis , Triacrinus et Asterocrinus. Dans le même ouvrage M. le comte de Munster a en outre établi son genre Coma- turella et décrit plusieurs espèces nouvelles de genres déjà connus. M. Herm. de 31eyer a aussi établi deux genres nouveaux de Crinoïdes dans le Muséum Senkenbergianuin de 1837, sous les noms à^Isocrinus et de Chelocrinus. M. Bronn a décrit le genre Ctenocrinus dans le Jahrbuch fur Minerai, u. Petref. de 1 840; M. Steininger le genre Halocrinites dans les volumes 8 et 9 du Bulletin de la société géologique de France, et dans le premier vo- lume des Mémoires de cette Société. M. Quenstedt (Wiegmann, Arcliiv. \ 835) et Bronn (Jahrb. fiir Min. \ 837) ont décrit de nouvelles espèces d'Encrinus du Muschelkalk ; ensorte que l'on connaît maintenant trois espèces distinctes de ce genre remarquable. M. Pbilipps , dans la seconde partie de sa géologie du \orksbire, a aussi établi deux genres de Crinoïdes provenant des terrains houillers et qu'il dé- signe sous les noms à^Euryocrinus et de Gilbertsocrinus , et décrit plusieurs espèces nouvelles de genres déjà connus. Dans le grand ouvrage sur le sys- — 13 — tème silurien de M. Murchisoiij M. Philippsa eu outre décrit un grand nom- bre de Crinoïdes nouveaux, provenant des terrains fossilifères les plus anciens, parmi lesquels se trouvent encore plusieurs genres nouveaux, qu'il nomme Marsupiocrinites , Hypanthocrinites et Dimerocrinites. Le genre hcliadites de M. Konig (3Iurchison Silurian System pi. 20, fig. Il) appartient aussi aux Crinoïdes; M. de Buch l'envisage comme identique avec le .,9/>//rte/'oniVes Aurantumi. Sous le nom de Scypliocrinites , M. Zenker a décrit une forme particulière de ces animaux , dans son Naturgescliichte der Urwelt. Enfin M. de Ilagenow a fait connaître un genre nouveau voisin des Solanocrinus , qu'il nomme Heitha, et plusieurs espèces nouvelles de Crinoïdes et d'Echi- nites. Je mentionnerai encore les genres Glenotieinites de Goldfuss et Ganymeda de Gray, quoique j'aie acquis la certitude qu'ils ont été établis d'après des axes de Crinoïdes de la famille des Comatules et qu'ils doivent par conséquent être supprimés. Quant aux genres Caryocrinites de Say et Trianisites àeVxdi- linesque^ ils ne me sont connus que par des citations nominales. Le genre Marsupites de 31. Mantell (^Marsupiuni Ronig) est déjà trop connu pour être encore mentionné parmi les nouvelles acquisitions de la paléontologie. M. Romer dans son ouvrage sur les fossiles du terrain jurassique du nord de l'Allemagne et dans son second ouvrage sur les fossiles du terrain crétacé des mêmes contrées, décrit un nombre assez considérable d'espèces nouvelles d'Echinodermes, de l'ordre des Ecbinites et des Crinoïdes. MM. Kocb et Dunker ont aussi décrit plusieurs Ecbinites nouveaux dans leur supplément au premier ouvrage , et M, Hinsinger tous ceux des terrains de la Suède, dans son Lethaea suecica, accompagnés de très-bonnes figures. La famille des Crinoïdes mérite d'autant plus de fixer l'attention des natu- ralistes, qu'elle donnera la clef du développement de toute la classe des Echi- nodermes à raison des formes variées qu'elle renferme ; ce sont en quelque sorte les précurseurs des Comatules, des Astéries et des Ecbinites , dont ils affectent même quelquefois déjà les formes. A cet égard, le plus curieux de tous les genres est celui que je décrirai sous le nom à'Echinocrinus et qui a tout-à-fait la forme spbéroïdale des oursins avec des ambulacres étroits et de longs piquans épineux comme certains Cidaris. L'analogie avec ces der- — 16 — niers est si frappante, que des fragmens détachés de ce genre, qui est circons- crit dans les terrains de transition et dans les terrains houillers , ont réelle- ment déjà été décrits comme des Cidaris ; tels sont entre autres le Cidaris Uriiàe Fleming, et les Cidarites Nereij Protêt et priscus du Comte de Muns- ter et quelques espèces inédites. Les Astéries et les Ophiures fossiles sont encore très-peu connues; on n'en a même signalé qu'un petit nombre, parmi lesquelles je citerai comme nou- velles celles que M. Williamson a décrites dans le Magasin d'histoire natu- relle de Loudon pour -1836 et celles de la collection de Lord Enniskillen et de Sir Philippe Egerton décrites par M. Broderipdansle 5" volume des Tran- sactions de la société géologique de Londres, sans compter celles qu'ont dé- crites M. le Comte de Munster, M. Goldfuss, M. DesMoulins et M. Agassiz. Mais le nombre en est assez considérable, et je me plais à annoncer sur ce su- jet \\\\ travail spécial de M. Dixon, qui doit embrasser toutes les espèces d'Angleterre. Dans l'atlas de son voyage en Crimée, etc., M. Frédéric Dubois de Mont- péreux a préludé à la publication des magnifiques collections de fossiles qu'il a rapportées de ces contrées, par l'émission d'une grande planche d'Echinites très-intéressans. Dans le 4" vol. de la 2" série des mémoires de l'Académie des sciences de Turin, M. le docteur Sismonda a publié une monographie com- plète des Echinites fossiles du Piémont, dans laquelle il décrit un genre nou- veau sous le nom à^Anaster^ et un grand nombre d'espèces nouvelles accom- pagnées de bonnes figures. M. Grateloup a aussi publié un mémoire spécial sur les oursins fossiles qui se rencontrent dans les terrains calcaires des en- virons de Dax (Actes de la soc. lin. de Bordeaux, tom. 8, accompagnés de nombreuses figures.) M. Leymerie a décrit plusieurs espèces intéressantes de Diadèmes dans le 3° vol. des mémoires de la Soc. géologique de France. Dans le même recueil, tom. 2, M. Dujardin a également décrit un oursin nouveau de la craie. M. DeFrance a donné, dans le Dictionnaire des sciences naturelles de Levrault, de nombreux articles sur les divers genres d'Echinodermes fossiles , qui font connaître l'état de la science sur ce sujet à l'époque de la publication de ce recueil encyclopédique. Quoiqu'il embrasse l'ensemble des fossiles, le — 17 — grand ouvrage de Goldfuss sur les pétrifications d'Allemagne sera encore pendant longtemps l'ouvrage capital pour l'étude des Echinodermes fossiles. Moi-même j'ai fait connaître les Echinites fossiles de la Suisse dans deux mémoires insérés dans les Nouveaux mémoires de la société helvétique des sciences naturelles^ tom. 2 et 4 ; mes descriptions sont accompagnées de figures, qui représentent toutes les espèces sous plusieurs faces. Dans ce mémoire, j'aiétabli les genres nouveaux suivans: Hyboclypus, Pygorhynchus, Conoclypus, Pygurus , Ilemicidaris , Acrocidaris, Acrosalenia, Tetra- gramnia, Pedina, et Glypticus. Précédemment, j'avais déjà publié à part une notice sur les espèces du terrain néocomien, insérée dans le \" vol. des Mémoires de la soc. des se. nat. de JYeucIidtel. A la suite de mon Cata- logue systématique des moules des Oursins fossiles du 31usée de Neucliâtel*, j'ai publié les caractères diagnostiques des genres nouveaux ou encore peu connus que j'ai établis jusqu'à ce jour parmi les Ecbinites ; les genres suivans s'y trouvent caractériséspourla première fois: Toxaster A^. , Brissopsis Ag. , JSucleopygus Ag., Globalor A^., CaratomusA^. ,AniblypYgus Ag. ,Helio- pliora** Ag., Amphiope Ag., Encope Ag., Echinopsis Ag., Cyphosoma A^. Acropeltis , Cœlopleurus, Codiopsis , Podophora, Acrocladia. L'émis- sion de plusieurs collections de ces moules a donné à l'ensemble de mon travail sur les Echinites fossiles une première publicité qui contribuera, je l'espère, à avancer nos connaissances de ces fossiles et à faciliter l'identifi- cation d'exemplaires appartenant à des espèces qui ne sont encore ni figurées ni même décrites. J'ai mis par là en circulation des l'eprésentations aussi fidèles qu'il est possible de les obtenir, d'un grand nombre d'échantillons uni- ques ou dans un état parfait de conservation. Depuis la publication de ma première monographie des Echinodermes, en 1 838 , les matériaux dont je dispose se sont considérablement augmentés. Une quantité d'espèces nouvelles appartenant à tous les ordres de la classe des Echinodermes m'ont été confiées par les nombreux amis de la science qui ont compris que réunir en un même faisceau le plus de données possibles, c'est le plus sûr moyen de la servir avantageusement. Je me fais par conséquent (*) Catalogus System. Ectyporum Echinoderraatum fôssiliuni Musei neocomensis. 4" 1840. (**) Ce genre a repris plus tard le nom de Rotula que lui avait donné Klein , il y a déjà plus d'un siècle, et dont personne n'a tenu compte. lU — 18 — un devoir et un plaisir de consigner ici les noms de tous ceux qui se sont ac- quis de nouveaux droits à ma reconnaissance, soit en me communiquant des ori- ginaux, soit en me fournissant des renseignemens sur la i épartition ou le gise- ment des espèces. M. le professeur Mérian de Bâle m'a confié tous les originaux de la belle collection du musée de Bâle, dans laquelle j'ai retrouvé des originaux de plu- sieurs espèces figurées et décrites dans le grand ouvrage de Knorr. M. An- dré Deluc que j'eus l'avantage de voir à Genève en 1 839, a bien voulu me permettre d'emporter toutes les espèces nouvelles contenues dans sa célèbre collection, l'une des plus belles qui existent. M. Yalenciennes m'a donné le même témoignage de bienveillance , en mettant à ma disposition un grand nombre .d'espèces fort rares du Muséum de Paris. 3IM. DesHayes et Miclielin ont continué de nie faire part avec un généreux empressement de toutes les espèces nouvelles dont se sont enrichies leurs collections. J'ai reçu en commu- nication de M. Elie de Beaumont plusieurs espèces fort intéressantes de la craie et des terrains pisolitiques de Vérone. M. le professeur Pictet de la Rive m'a communiqué plusieurs espèces nouvelles du musée de Genève. M.Walch- ner, directeur de l'Ecole polytechnique de Carlsruhe , m'a confié de fort beaux oursins recueillis par lui dans la chaîne du Sentis et en Allemagne. M. Alex. Brongniart a bien voulu m'adresser un second envoi d'oursins pro- venant des terrains crétacés de France. M. le comte de Maiidelslohe et M. Rœmer m'ont confié chacun leurs collections pour me faciliter la compa- raison des espèces du Jura Wurlembergeois et du Nord de l'Allemagne avec celles du Jura suisse. 31. Rechsteiner de Teuifen, canton d'Appenzell, m'a en- voyé plusieurs espèces très-précieuses recueillies par lui dans le néocomien et dans la craie marneuse des Alpes de St-Gall. M. Cha vannes de Lausanne m'a confié plusieurs espèces fort intéressantes du musée de Lausanne. Les oursins de la collection de feu M. Pxenaud-Comte, contenant des espèces fort intéressantes des terrains jurassiques et néocomiens, m'ont été communiqués au nom de la famille du défunt , par M. Nicolet, qui y a joint plusieurs es- pèces nouvelles trouvées par lui dans la molasse et dans le néocomien du can- ton de Neuchâtel et du département du Doubs. M. le docteur Mayor de Ge- nève et M. x\lphonse Favre-Bertrand m'ont remis de nombreux oursins de la — lî) — montagne des Fis^ dn Saxoiinet, du Reposoir, du Salève et de la perte du Rhône, qui serviront, je l'espère, à fixer d'une manière de plus en plus précise les rapports qui existent entre les terrains fossilifères de ces intéressantes lo- calités et les terrains crétacés de France et de Suisse. M. Strohmeyer, curé à Obergœsschen, dans le canton de Soleure , ma envoyé plusieurs espèces fort rares de Toolitc du Jura soleurois et bernois. M.Yoltz, dont la science déplorera longtemps la perte, m'a envoyé en communication, dans le courant de l'été 1 839 , les Echinodermes fossiles de l'Ecole des mines de Paris, parmi lesquels se trouvent des espèces fort remarquables d'étoiles de mer. M. DesMoulins m'a confié l'original de l'une de ses espèces nouvelles de Scutelles , accompa- gné de nouveaux renseignemens sur les Scutelles. M. Leymerie m'a adressé les originaux de toutes les espèces de Diadèmes décrites et figurées dans son mémoire sur le terrain secondaire des environs de Lyon. M. J. Mûller de Ber- lin m'a envoyé un nombre considérable de beaux exemplaires d'oursins des terrains jurassiques et crétacés. Je dois aussi à MM. Alex, et MaxRraunla communication de plusieurs espèces jurassiques et crétacées, et à M. de Buch. la connaissance d'une espèce nouvelle de Dysaster. Enfin MM. Gressly^ Cou- Ion père et fils, Parandier et Escher de la Linth ont continué de me faire part de toutes les espèces nouvelles qu'ils ont recueillies dans ces dernières années. Mais c'est surtout dans mon dernier voyage en Angleterre que j'ai recueilli le plus de matériaux pour mon travail. M. le marquis de Northampton daigna me confier les exemplaires les plus précieux d'un grand nombre d'espèces ju- rassiques et crétacées de la Grande Bretagne. Je dois à l'obligeance de MM. Forbes , Thompson de Belfast et Bail de Dublin une collection à peu près complète des Echinodermes vivans observés jusqu'à ce jour sur les côtes des lies britanniques. Ces matériaux ont pour moi une valeur inappréciable, puisqu'ils me serviront à fixer les limites de l'iden- tité des espèces du nord de l'Europe avec celles de la 31éditerranée. 31. le D' Fleming m'a rendu un service non moins grand en me communiquant les exemplaires originaux de plusieurs espèces qu'il a le premier décrites dans son histoire naturelle des animaux de la Grande Bretagne. 31. Stokes a également mis à ma disposition sa magnifique collection d'oursins et d'é- — 20 — toiles de mer vivans et de Grinoïdes fossiles. M. Wood m'a communiqué toutes les espèces du crag qui se trouvent dans sa belle collection. M. Ban- bury, secrétaire de la société géologique de Londres, a mis à ma disposition ime foule d'espèces de Dover et de Warminster, et M. Bowerbank toute une série provenant du crag, de l'argile de Londres et delà craie. M. Wood- ward et M. Dixon m'ont confié de fort belles espèces du crag et de la craie. Je dois aussi à l'obligeante amitié de Lord Enniskillen, deSir Pbilip Egerton, de M. Lyell et de M. Hibbert la communication d'une foule d'espèces prove- nant de tous les terrains fossilifères. M. Austin m'a communiqué une espèce nouvelle d'un genre fort remarquable, que j'ai appelé Echinocrinns. J'ai en outre puisé de précieux renseignements sur les rapports géologiques des es- pèces et des genres, dans la riche collection de la société géologique. A Edim- bourg, M. le professeur Jameson , de son côté, m'a offert toutes les facilités désirables pour étudier la riche collection du Musée de cette ville; les Ophiures surtout y sont d'une rare beauté. MM. Drummond etPatterson de Belfast m'ont communiqué plusieurs espèces d'Oursins et de Grinoïdes. J'ai les mêmes obli- gations à M. Portlock et à M. Goodsir qui possède une fort belle série d'Holo- thuries. Enfin M. Gray a rais à ma disposition tous les matériaux du musée britannique , qui est surtout riche en Astéries, comme le prouve le travail re- marquable de ce savant zoologiste sur cette famille, travail qui repose essentiel- lement sur l'examen des espèces du 3Iusée britannique. 31. Gray ayant donné son assentiment à mon projet de faire dessiner toutes les espèces nouvelles qu'il a décrites, j'ai la certitude de pouvoir rendre cette partie de mon ouvrage aussi complète qu'il est possible maintenant, d'autant plus que 31. Yalen- ciennes m'a donné la même assurance à l'égard des espèces du Musée de Paris, et 31. J. 31uller pour celles qui font la base de son travail. Fort du concours de tant de naturalistes distingués , j'espère rendre mes 31onographies toujours plus dignes de l'accueil bienveillant qu'elles ont reçu. Neuchâtel, en juillet 1 841 . L' Agassiz. ECHINITES FAMILLE DES CLYPÉASTROIDES. DES SCUTELLES. 1841 PRÉFACE. Partant du point de vue que les organismes fossiles sont intimement lie's aux organismes vivans, et que pour arrivera 1 intelligence complète des rap- ports qui existent entre les divers membres d'une famille d'animaux, il faut en poursuivre le développement dans les diffe'rentes périodes de Tliistoire de la terre, j'ai réuni dans cette monographie les espèces fossiles et vivantes du groupe des Scutelles, dont j'ai pu me procurer des exemplaires, et j'ai lieu despérer que pour les géologues, comme pour les zoologistes, l'étude des modifications que ce type remarquable a subies depuis sa première apparition à la surface de la terre jusqu'à nos jours, ne sera point la partie la moins in- téressante de ce mémoire. Malgré l'intéi'êt tout particulier qui semble se rattacher aux Scutelles, à cause de leur forme bizarre et de leur grande taille , ces animaux n'en sont pas moins fort rares 5 ce qui se comprend en quelque sorte, lorsqu'on songe que les espèces vivantes habitent pour la plupart les mers tropicales, d'où elles n'ont été rapportées que par quelques naturalistes, et que les fossiles sont restreintes pour la plupart aux terrains tertiaires. Aussi n'aurais-je pas pu songer à soumettre cette tribu à un travail monographique^ si je n'avais eu le bonheur de rencontrer chez tous ceux de mes collègues qui sont posses- seurs ou directeurs de collections, le plus généreux empressement à secon- der mon entreprise, soit en me confiant les originaux dont ils disposent, soit en me permettant de les faire dessiner. Les amis de la science ne s'étonne- neront pas de m'entendre nommer encore ici, comme ayant droit à ma plus entière reconnaissance, les noms de 31M. Valenciennes, Gray, Stokes, Michelin, DesHayes. Je dois aussi des remerciemens tout particuliers à M. Alex. Brongniart, à 31. le Doct. Mayor de Genève, à M. Pictet de la Rive, à M. Alcide d'Orbigny, et à 31. 3Iérian de Bâle. Dans la synonymie des espèces , je n'ai mentionné que ceux des auteurs qui ont étudié les Scutelles sur des originaux : les principaux sont Klein, Leske, Lamarck, DeBlainville, Gray et Des3Ioulins. Les ouvrages de ces auteurs , auxquels se rapporte ma synonymie, sont: de Lamarck, la seconde édi- tion de son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres ; de Charles Des- 3Ioulins ses Etudes sur les Echinides, extraites des Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, et plus particulièrement son troisième mémoire in- titulé Tableaux synonyniiques des Echinides, Tom. IX, 2'' livr. des Actes ci-dessus; de 31. DeBlainville, son article Zoophytes , dans le Dictionnaire des sciences naturelles de Levrault, et son article Scutelle dans le même dic- tionnaire; de 31. Gray, son mémoire extrait des Annals of Philosophy et ayant pour titre An Attenipt to divide the Echinida or Sea Eggs into na- tural Eamilies; enfin mon Prodrome dune Monographie des Radiaires inséré dans les Mémoires de la société des sciences naturelles de Neuchàtel, Tom. 1. J'ai donné des figures coloriées de toutes les espèces vivantes dont les teintes m'ont paru n'être que peu ou point altérées. 31alheureusement le nombre n'en est pas considérable. I DU GROUPE DES SCUTELLES EN GÉNÉRAL. Le groupe des Scutelles dont il est traité dans cette monographie, fait partie de la division des Echinites que j'ai désignée dans mon Prodrome sous le nom de Clijpêaslrdidea et dont le ca- ractère est d'avoir la bouche centrale , tandis que l'anus est subcentral , tantôt supère , tantôt infère, et tantôt marginal. A côté de ces caractères généraux, les genres que je range dans le groupe des Scutelles se distinguent de tous les autres Clypéastroïdes par une physionomie par- ticulière, qui résulte de la combinaison de plusieurs caractères constans , dont le plus remar- quable est l'aplatissement extraordinaire du test. Ce dernier caractère suffirait à lui seul pour distinguer les Scutelles de tous les autres types delà famille des Clypéastroïdes. Mais cette forme aplatie se retrouvant dans toutes les espèces de ce groupe, quelle que soit d'ailleurs leur structure et leur dimension , je ne pense pas qu'on doive l'envisager comme un simple caractère géné- rique, ainsi que l'ont fait Lamarck et DesMoulins. Je la considère au contraire comme un ca- ractère distinctif de tout le groupe , de même que j'ai envisagé la forme écussonnée et saillante de l'appareil oviducal dans les Salénies , comme un des caractères significatifs de toute cette tribu *. Les Scutelles ont de tout temps fixé l'attention des naturalistes. Nous les trouvons figurées et mentionnées dans les plus anciens ouvrages d'histoire naturelle. Les auteurs systématiques du commencement du siècle passé les ont même déjà divisées en plusieurs genres, qui, quoique cir- conscrits d'une manière très-naturelle, n'ont cependant pas été admis par les modernes. Klein (*) Monographies d'Echlnodermes vivans et fossiles, 1" livr. conlenant les Salénies, pag. 5. 2 dont l'ouvrage parut en 1734* divise les Scutelles en quatre genres qu'il désigne sous les noms de Mellita , Laganuni, Rotula et Arachnoïdes. Avant Klein , Breynius "* avait déjà décrit et fi- guré plusieurs espèces de Scutelles sous le nom à'Echinodiscm. Rumphius *** leur donna des noms hollandais, qui rappellent d'une manière plus ou moins précise la forme extérieure de ces animaux. Van Phelsum*'** remplaça le genre Rotula de Klein par son genre Echinotrochus, mais en lui associant à tort le Mellita hexapora. Il créa en outre le genre Echùioglycus qui cor- respond à peu près au genre Mellita de Klein, c'est à dire qu'il comprend des Lobophores, des Encopes et des vraies Mellites. Son genre Echinarachnius correspond aux Arachnoïdes de Klein ; mais comme il renferme deux types distincts , j'ai conservé pour l'un le nom de Klein et pour l'autre celui de van Phelsum. Enfin c'est à van Phelsum que remonte le genre Echinocyamm qui comprend à la fois les Fibulaires et les vrais Echinocyames. Davila*'"* divise les Scu- telles en deux genres, Placenta et Rotula, le premier embrassant les genres Mellita, Laga- num et Arachnoïdes de Klein ; le second correspondant à son genre Rotula. Leske, le commentateur de Klein, réunit toutes les Scutelles, à l'exception des Echinocyames, en un seul genre, sous le nom A'Echinodiscm que lui avait donné Breynius. Linné, selon son habitude de ne tenir aucun compte des travaux de ses devanciers , supprima tous ces genres en les réunissant à son genre Echinus dans lequel il comprenait tous les Echinites. Lamarck sentit le besoin de nouvelles coupes dans les Echinites et établit son genre Scutella qui a été admis par Cuvier et par la plupart des auteurs modernes , mais qui en définitive n'est autre chose que le genre Echinodiscus de Breynius et de Leske^ car il comprend des espèces d'à peu près tous les types du groupe des Scutelles. Dans ces derniers temps M. Gray a de nouveau réintégré les genre Lagana, Echinodiscus et Echinocyamus , que M. De Blainville a également maintenus, en conservant toutefois le nom d'Ecliinodiscus pour le genre Echinarachnius, et celui de Scu- tella pour les vraies Scutelles , que Gray laisse dans le genre Echinodiscus avec les Mellites cl les Rotules. M. Ch. Des Moulins , dans son travail sur les Echinites , n'a point admis cette réin- tégration , mais s'en est tenu aux genres Scutelle et Fibulaire de Lamarck. (*) J. T. Kli'ui Naturalis dispositio Ecliinodermatum, in-'i". Edit. auct. a Nath. God. Leske; Lipsiac 1778. (**) 7. P. ZJrej-niV Dissertatio pliysica de Polytlialamis, Gedani 1732, in-i". (***) G. E. Ritmph. d'Amboinsche Rariteitkammer. Amsterdam, 1705 Fol. (****) Mure, van Phelsum Brief aan Cornélius Nozeinann over de Gewelvslekken of Zee-egelen. RoUerdain, 1774. (*•*'*) Davila Catalogue systémallque, etc. Paris, I7fi7, in-8°. — o — Division des Scntelles. Ces nombreuses oscillations dans la délimitation des genres de ce groupe sont une preuve de la difficulté qu'il y a à bien saisir leurs caractères généraux, lorsqu'on n'a pour se guider que la forme et la structure extérieure du test. Un coup d'œil jeté sur les planches qui accompagnent ce mémoire suffit, il est vrai, pour faire sentir que les diverses espèces qui y sont figurées , quoi- que toutes construites sur le même plan, n'en forment pas moins plusieurs types très-distincts. Qu'y a-t-il de commun entre une Encope et un Echinocyame, entre une Rotule et une vraie Scutelle? Mais ces différences en apparence si tranchées s'effacent en quelque sorte, à mesure que l'on pénétre dans les détails des espèces, et les types les plus dissemblables se lient par des espèces intermédiaires , qui en rendent la délimitation des plus difficiles. On comprend dés-lors, que des auteurs, d'ailleurs fortexacts, aientété conduits à établir des coupes très-peu na- turelles, pour avoir accordé une valeur trop exclusive à certains caractères extérieurs. D'autres, plus circonspects , ont préféré réunir toutes les Scutelles en un seul genre, tels que Leskc , La- marck et Ch. DesMoulins. Pour arriver à une appréciation plus rigoureuse de la valeur des divers caractères que l'on avait envisagés comme génériques et des limites dans lesquelles ils peuvent varier, il importait d'étudier leurs rapports avec l'organisation entière de l'animal et surtout avec les principaux organes intérieurs, ce qui me fut d'autant plus facile que je possédais des doubles d'espèces appartenant à la plupart des types. Cette étude m'ayant fait connaître des différences d'organisation profondes dans la structure intérieure d'espèces dont l'apparence exté- rieure est très-semblable, j'ai dû réintégrer en partie les genres des auteurs anciens et en éta- blir en outre plusieurs nouveaux ; ensorte que le groupe des Scutelles , tel qu'il est circonscrit dans cette monographie, compte treize genres qui sont les suivans : Roltdaïil. [Echinotrochus van Phels). — Runa Ag. — Mellita Kl. (Ag.) (Echinoglycus van Phels). — Encope Ag. — Loho- phora Ag. — Amphiope Ag. — Scutella Lam. (Ag.) [ Echinodisciis Breyn., Gray). — Echina- rachnius v. Phels. (Ag.) — Arachnoïdes Kl. (Ag.) — ScutcUina Ag. — LaganumK\. (Ag.) — Echi- nocyamus van Phels. [Fibularia Lam.) — Moulinia Ag. — Chacun de ces genres se distingue par un ensemble de caractères constans et précis , tirés essentiellement de la structure de l'inté- rieur combinée avec les principaux traits de la surface du test. Pour ne laisser aucun doute sur la valeur de ces caractères , j'ai eu soin de donner des figures comparatives de l'intérieur du test, dans les genres les plus ressemblans ; et j'ai lieu d'espérer que, sous ce rapport au moins, les coupes génériques que je propose seront pleinement justifiées, quelque nombreuses qu'elles puis- sent paraître au premier abord. La forme générale, la disposition de l'appareil oviducal et de l'étoile ambulacrairc, la position de l'anus, la structure de l'appareil masticatoire et de la cavité intérieure du test, sont autant de caractères dont les combinaisons variées donnent à chaque genre sa physionomie particulière , et qui devront, par conséquent , servir de guides dans l'étude des genres et des espèces. J'ai préféré, en général, conserveries noms des auteurs anciens toutes les fois que j'ai pu le faire sans craindre de donner lieu à des confusions, que d'introduire des noms nouveaux , comme ce n'est que trop lliabitude des modernes, qui se croient en droit de ne tenir aucun compte des travaux de leurs devanciers , lorsqu'ils ne cadrent pas avec leur système. Klein déjà avait fort bien saisi les caractères génériques des Scutelles, quoiqu'il n'en connût qu'un petit nombre d'espèces, et la manière dont il les classe prouve qu'il avait une connaissance assez exacte de l'organisation intime de ces animaux. La séparation qu'il établit entre les espè- ces à bords entiers qu'il désigne sous le nom de Laganum, et celles dont le test est entamé par des lunules ou des vacuoles, ne repose pas seulement sur la forme extérieure , elle est encore justifiée par la nature des organes intérieurs qui présentent une disposition fort différente, ainsi que nous le verrons plus bas. Son genre Rotula, circonscrit d'une manière très-précise, comprend les espèces dont le bord postérieur est orné de digitations. Aussi me suis-je fait un devoir de le réintégrer dans le même sens que l'avait défini son auteur. Son genre Mellita est moins précis ; il réunit sous ce nom toutes les Scutelles à bords sinueux ayant deux ou plusieurs ouvertures, c'est-à-dire des espèces appartenant à des types différens. En circonscrivant d'une manière plus naturelle ces différens genres, j'ai conservé le nom de Mellita aux espèces pourvues d'au moins quatre vacuoles ambulacraires très-étroites , d'une lunule semblable dans l'aire interambula- craire postérieure, mais dont l'appareil oviducal n'a que quatre trous oviducaux. J'ai en outre établi trois genres nouveaux parmi les espèces dont le test est entamé : ce sont les genres Encope, Lobophora et Ampkiope. Le premier comprend les grandes espèces du type du Scutella emarginala ayant cinq vacuoles ambulacraires et une grande lune dans l'aire intcrambulacraire postérieure. Le second est composé d'espèces ayant deux vacuoles allongées dans les aires ambulacraires postérieures , et un appareil masticatoire d'une structure particulière. Les Amphiopcs enfin ont, au lieu de vacuoles allongées, deux ouvertures circulaires dans les aires ambulacraires pos- térieures. Parmi les espèces dont le test est entier, j'ai conservé le nom de Scukiks à celles qui ont l'a- mis à la face inférieure , en prenant pour type du genre le Sculella subrolunda de Lamarck. Jai divisé les Echinaracbnius en trois genres , en conservant le nom d'Echinarachmus proprement dit aux espèces du type de VE. parma ; j'en ai éloigné les petites espèces , telle que \'E. knlicularis et VE. nummularius des auteurs, dont j'ai fait un nouveau genre sous le nom de Scutellina. Enfin , j "en ai aussi éloigné l'espèce connue sous l'ancien nom d'E. placenta que j'envisage comme le type d'un genre à part, auquel j'ai conservé le nom d'ÀmcImoides. J'ai restreint le genre Laganum aux espèces de forme allongée et subpentagonale et à bords entiers. J'ai conservé le nom A'EcIn- iwcyamus de van Pbclsum aux espèces à test pyriforme ou subpentagonal, ayant les ambu- lacres légèrement arrondis et les quatre pores génitaux très-rapprocbés. J'en ai complètement éloigné les petites espèces globulaires , que Lamarck avait réunies à tort aux Echinocyames et que je crois devoir être associées au groupe des Galérites à raison de la structure particulière de l'intérieur du test. Le genre Runa qui ne compte encore que deux espèces, remarquables par les proportions des aires ambulacraires comparées aux aires interambulacraires, et le genre Moulinia qui se distingue par la structure de la surface de son test, sont tous deux nouveaux. Le premier de ces deux genres établit un passage entre les Scutelles à bords entiers et celles qui ont des entailles. N'oublions cependant pas de faire remarquer qu'il existe dans le groupe des Scutelles, tel qu'il est ici limité , deux grands types assez tranchés : l'un qui comprend les genres à test circulaire ou elliptique, tels que les Rotules, les Mellites , les Encopes, les Lobophores, les Amphiopes, les vraies Scutelles , les Ecbinaracbnius et les Arachnoïdes ; et l'autre qui embrasse les genres à test pen- tagonal ou anguleux, c'est-à-dire, les Laganes et les Echinocyames. Ces derniers semblent au premier abord bien plus voisins des Clypéastres que des Scutelles, d'autant plus que leurs tuber- cules et leurs soies ne présentent pas cette forme et cet arrangement variés qui caractérisent tous les genres circulaires ; la forme de la bouche rappelle aussi davantage celle des Clypéas- tres, surtout dans les Echinocyames. Mais d'un autre côté, il existe des passages incontestables d'un type à l'autre, dans les deux genres Arachnoïdes et Echinaracbnius, qui ont la forme circulaire des Scutelles et l'aspect uniforme des Laganes. Ajoutons à cela que l'intérieur du test est construit de la même manière que dans les Scutelles; c'est la même disposition de l'intestin, la même structure celluleuse des bords du test et à peu de chose près la même structure de l'ap- pareil masticatoire. Néanmoins je me suis demandé plusieurs fois, s'il ne conviendrait pas de faire des Laganes un petit groupe à part, intermédiaire entre les Scutelles et les Clypéastres. Peut-être cela deviendra-t-il nécessaire , lorsqu'on aura fait une élude comparative des parties — 6 — molles de tous ces genres. En attendant, il m'a semblé que les ressemblances l'emportaient sur les différences, au moins en ce qui concerne les parties solides et particulièrement la structure de la cavité intérieure ; en conséquence , j'ai réuni les Laganes au groupe des Scutelles. M. Gray va plus loin encore ; il joint même les vrais Clypéastres et les Cassidules au groupe des Scu- telles ; mais ces rapprochemens sont exagérés , surtout ce dernier. De la forme générale. La forme aplatie est , comme nous l'avons dit plus haut , un caractère commun à tout le groupe des Scutelles. A part quelques petites espèces d'Echinocyames, la hauteur égale à peu prés le sixième de la longueur dans la plupart des genres. La face supérieure est en général bombée, à l'exception de quelques espèces de Laganes et d'Echinocyames dont les bords sont très- renflés. Le plus grand renflement coïncide ordinairement avec le sommet apicial , excepté dans les Encopes et les Mellites, où il est à la région postérieure. La face inférieure est plate. Le pourtour du test est tantôt circulaire ou suborbiculaire ( dans les Rotules, les Mellites , les vraies Scutelles , les Echinarachnius), tantôt allongé ou subpentagonal (dans les Encopes , les Laganes les Echinodiscus, etc). Dans les espèces à test subcirculaire, c'est ordinairement le diamètre lon- gitudinal qui l'emporte sur le diamètre transversal ; quelquefois aussi c'est le contraire qui a lieu , témoins les vraies Scutelles et plusieurs espèces de Mellites. Souvent le bord postérieur est plus ou moins tronqué , tandis que le bord antérieur est rostre. C'est en particulier le cas des Laganes et des Ecbinocyames. Plusieurs genres se font en outre remarquer par des entailles , des lunules et des vacuoles de forme diverse ; il y en a dont le pourtour n'est pour ainsi dire composé que de digitations, résultant des découpures qui entament le disque, par exemple dans les Rotules. Ordinairement ces vacuoles affectent de préférence les aires ambulacraires , et même dans les genres dont le test n'offre aucune solution de continuité , on remarque souvent en face des ambulacres , un sinus ou une échancrure , qui semblent indiquer un moindre déve- loppement dans ces parties du test que dans les aires interambulacraires. Il n'y a que les Rotules qui fassent exception à cette règle , en ce que les vacuoles sont plus considérables dans les aires interambulacraires que dans les aires ambulacraires. — 7 — De In sd'uctiii'C du test. Le test (les Scutelles se divise , comme celui de tous les Echinides , en dix aires , dont cinq ambulacraircs et cinq interambulacraires. Chacune de ces aires est composée de deux séries de plaques principales qui sont souvent si intimement soudées qu'on a de la peine à reconnaître les sutures qui les unissent , surtout dans les vieux individus. Dans les jeunes, l'articulation est plus distincte. Le nombre normal des plaques principales est par conséquent de vingt, en faisant abs- traction des plaques porifères , dont nous traiterons à l'article des ambulacres. Sur le pour- tour immédiat de l'ouverture buccale, on ne compte ordinairement que dix plaques et quelque- fois seulement cinq au lieu de vingt. Leur forme diffère complètement de celle des plaques qui composent le reste du test; au lieu d'être carrées, elles sont cunéiformes, et de leur disposition en cercle autour de la bouche résulte une rosette très-élégante que je désignerai sous le nom de rosette buccale. Cette rosette est plus ou moins distincte , suivant que la couche tuberculifére est mince ou épaisse. Il m'a été impossible de la reconnaître dans les Echinocyames et dans plu- sieurs Laganes; cependant je ne doute pas qu'elle n'existe comme dans les autres genres. Quant aux vacuoles et aux entailles, M. DesMoulins a fait l'observation très-juste que loin de s'ou- vrir dans les plaques, elles sont toujours le résultat d'une disjonction et d'un élargissement de la suture, dans les aires ambulacraircs comme dans les aires interambulacraires. Il en est de même de l'ouverture anale. Lorsque les soies qui recouvrent le test des Scutelles sont enlevées (comme c'est le cas de la plupart des exemplaires qu'on voit dans les collections et particulièrement des espèces fossiles), la surface entière du test apparaît revêtue de petits tubercules d'apparence très-homogène, mais qui , lorsqu'on les examine à la loupe, n'en présentent pas moins des différences très-notables. Il y en a de gros distinctement mamelonnés et perforés , qui portent les soies les plus dévelop- pées; ce sont ceux que M. DesMoulins appelle tubercules spiniféres. A côté de ceux-ci , on en remarque une foule d'autres beaucoup plus petits, mais également mamelonnés, quoique à peine visibles à l'œil nu; ce sont les tubercules miliaires de M. Ch. DesMoulins. La fig. 9 de PI. 2, qui représente une portion de la face supérieure du Mcllila Augusti Kl. sous un gros- sissement de plusieurs diamètres, donnera une idée de cette disposition. A la face inférieure, l'ar- rangement des tubercules est ordinairement plus varié qu'à la face supérieure. Les gros tuber- cules et notamment ceux des aires interambulacraires y sont moins serrés et beaucoup plus dé- — 8 — veloppés, les petits au contraire y sont excessivement nombreux : de là cet aspect élé dit-11 , est strié transversalement par des sillons plus larges que ceux du dehors de l'ambulacre, et ces sillons sont sépa- » rés par des côtes tranchantes et denticulées.. . , Les parties molles du système consistent dans des membranes roses, «très-minces, fixées parallèlement et verticalement comme autant de cloisons sur le dos de chaque côte, et elles com- » muniquent par les trous dont ce sillon est percé (les pores ambulacraires ) avec le derme externe de l'animal. Ces mem- » branes sont parcourues par une infinité de nervures en relief ( vaisseaux ), et portent les suçoirs dont on aperçoit les » restes dans les pores. » Je n'ai pas eu l'occasion de constater cette disposition des membranes , ni leurs rapports avec les côtes qui séparent les sillons de la face inférieure, dans TE. teirapora, mais j'ai rencontré une structure analogue à l'intérieur des Encopes dans plusieurs autres espèces. — 11 — plus suivies que j'ai faites depuis lors, sur la struclurc du test des Scutellcs et la découverte que M. Forbcs vient de faire sur les Echinus , et que j'ai constatée sur plusieurs espèces de ce genre , de la présence d'yeux dans les petits pores situés au sommet des ambulacres et généralement connus sous le nom vague de pores interoviducaux ou intergénitaux, ces faits joints à d'autres considérations tirées de la structure de ce même appareil dans l'intérieur, m'ont engagé à chan- ger la dénomination trop restreinte d'appareil oviducal en celle de rosette aptciale, qui au moins ne donnera pas lieu à des équivoques. Cette rosette se compose de trois organes, qui sont : le corps madréporiforme , les plaques génitales et les plaques ocellaires. Dans la plupart des genres, ces trois plaques sont si intimement articulées entr'elles qu'on n y distingue aucune trace de suture ; j'en étais même à me demander si peut-être les pores génitaux et ocellaires ne s'ovi- vraient pas dans le corps madréporiforme lui-même, lorsque je reconnus dans le Laganum de- cagomim une articulation distincte entre les diverses plaques de la rosette apiciale. Le corps madréporiforme est un bouton plus ou moins développé , mais d'une apparence diffé- rente de celle du reste du test , et qui, lorsqu'on l'examine à la loupe, montre une quantité de petits pores très-semblables aux cellules de certains petits coraux microscopiques. De là sans doute le nom de corps madréporiforme qu'on lui a donné. Mais cette structure cclluleuse n'est qu'extérieure. A l'intérieur le sommet du test se présente sous la forme d'une étoile très-com- pacte et pourvue de cinq rayons grêles et saillans , destinée sans doute à protéger l'oviducte ou le canal spermatique , qui passe sous ces saillies avant d'arriver à la surface. De même qu'à l'extérieur , on n'y distingue pas la moindre trace de suture. Pendant la vie de l'animal , l'é- sophage est fixé au milievi de cette étoile apiciale interne , dans une petite cavité qui est ouverte dans la direction de l'intestin. Les pores génitaux s'ouvrent tantôt à l'extrémité des rayons de la rosette apiciale, tantôt dans les sinus intermédiaires. Dans ce dernier cas, ils sont toujours très rapprochés, par exemple, dans les Rotules. Le nombre normal de cinq pores génitaux est réduit à quatre dans la plu- part des genres du groupe des Scutelles, par exemple dans les Rotules, les Mellites , les Lobo- phores, les Amphiopes, les vraies Scutelles , les Echinarachnius, les Echinocyames et dans une partie des Laganes. Je ne saurais dire si cette absence du cinquième pore dépend réellement, comme le veut M. DesMoulins, de l'avortement du cinquième ovaire , par suite de la direction de l'intestin. En tous cas je ne pense pas qu'on puisse l'envisager à bon droit comme un ca- ractère essentiel; car lorsqu'on vient à examiner la rosette intérieure, on trouve le rayon de l'aire interambulacraire impaire construit de la même manière que ceux des interambulacraires — 12 — paires; sauf qu'il n'y a point de trou. Les recherches anatomiques ultérieures nous apprendront si cette particularité correspond à une différence capitale dans l'organisation , ou non. Les pores occllaires acquerront dorénavant une grande importance , s'il est vrai , comme je n'en doute pas , qu'ils servent aussi dans les Scutelles, à loger les organes delà vision. Pour s'en as- surer , il faudrait avoir à sa disposition des individus vivans , ce qui est bien difficile en Eu- rope, en sorte que nous devons nous contenter pour le moment des preuves tirées de l'analo- gie; et je crois qu'en général on peut leur accorder une valeur d'autant plus grande que les or- ganes principaux sont construits sur le même plan général dans toute la classe des Echino- dermes. 11 n'y a jamais moins de cinq trous ocellaires ; mais quelquefois ils sont si petits , qu'on a de la peine à les distinguer même à la loupe. Ils sont invariablement placés au sommet des ambulacres , et pénétrent le test de part en part , de même que les pores génitaux. Des pîqnnns. Les Scutelles portent , comme tous les Clypéastro'ides , de petits piquans qui s'articulent aux tubercules de la surface du test. Ces piquans sont de forme très-variable , suivant les genres et les espèces , et même dans les individus d'une même espèce , ils présentent des différences très- notables , suivant qu'ils sont à la face supérieure ou à la face inférieure. Ceux de la face supé- rieure sont en général courts et clavellés ; ceux de la face inférieure , grêles et aciculaires. EnOn, plusieurs espèces de McUites et d'Encopes en portent d.'une troisième espèce sur le pourtour des lunules : ce sont des piquans assez développés et aplatis à leur extrémité. A l'état vivant, l'animal meut ces piquans à son gré dans toutes les directions ; mais dans les individus morts , on les trouve toujours inclinés de la même manière. Ceux de la face inférieure sont dirigés, dans les aires interambulacraires postérieures , du bord vers le centre , et dans les aires ambulacraires antérieures, du centre vers le bord. Cette disposition me frappa vivement lorsque je l'observai pour la première fois dans le MeUita testudinata ; mais plus tard je l'ai retrouvée dans toutes les espèces dont les soies sont conservées. Il n'y a que les Ecbinarachnius et les Laganes qui semblent faire exception à cette règle ; car leurs soies ne présentent point une disposition bien régulière. Lorsqu'on examine ces divers piquans au microscope , on est tout étonné de leur trouver la même structure qu'aux piquans des vrais oursins. Au lieu d'être lisses , comme on le suppose naturellement, ils sont fortement plissés dans le sens de la longueur, et ces plis sont en outre hérissés d'une quantité de petites épines. (Voy. Tab. 4 a, fig. 7, 11 et 12. Tab. 6 a , fig. 4 et 7 ; Tab. 10 a, (ig. 1 et 2 ; Tab. 20, fig. 7, 8 et 13, et Tab. 22, fig. 28. — 15 ^ De la coulriir. La couleur est rarement conservée ; elle paraît même être très-fugace. J'ai vu dans ma propre collection des exemplaires du Mellila pentaporn, d'une teinte très-vive, pâlir en peu de mois. Aussi , parmi les exemplaires qu'on conserve dans les collections , la plupart sont-ils décolorés à tel point que l'on ne peut pas deviner quelle a été leur teinte à l'état vivant. Les couleurs qui prédominent paraissent être le vert et le violet ; le vert dans les Rotules , les Mellites, et le violet dans les Encopes, les Lobopliores et les Echinarachnius. J'ai vu des Encopes , de toutes les nuances, depuis le cramoisi jusqu'au rouge-brun. Quelquefois la couleur se maintient, alors même que les soies sont enlevées ; et même dans les exemplaires qui ne les ont conservées que partiellement , on remarque la même teinte sur les endroits garnis de cils comme sur ceux qui en sont dépourvus. Au reste, les Scutelles sont en général unicolores ; et si parfois l'une des faces est plus claire ou plus foncée que l'autre , celte différence ne porte que sur les nuances ' d'une seule et même couleur. Je nai jamais rencontré une Scutelle bigarrée. Oe la bouche. La bouche est centrale comme dans tous les Clypéastroïdes, et proporlionellement plus petite que dans aucun autre groupe de cette famille. Son pourtour est ordinairement subcirculaire ou sub- pentagonal , et revêtu, pendant la vie de l'animal, de nombreuses soies plus grandes que celles du reste du test, qui s'entrecroisent dans tous les sens, de manière à en masquer souvent l'ouver- ture. Dans la plupart des genres, on remarque sur le pourtour de la bouche, à l'extrémité ou plutôt à l'origine des sillons ambulacraires , de petits renflemens qui font saillie dans l'ouver- ture buccale, et qui, lorsqu'on vient à les examiner de près, se présentent sous la forme de tubes ayant une ou plusieurs ouvertures à leur extrémité. J'envisage ces tubes comme les cavités destinées à loger les branchies buccales, qui en tout cas ont dû être très-petites. Lorsque ces tubes manquent , comme c'est par exemple le cas des Laganes , des Echinocyames et des Echinodiscus , le pourtour de la bouche n'en est pas moins pentagonal ; mais sa forme rappelle davantage celle des vrais Clypéastres. _ 14 ^ De roi'ifice anal. La forme et la position de l'orifice anal méritent une grande attention dans l'étude de ces animaux, à cause des rapports intimes de cet organe avec l'intestin. Aussi nous fournit-il en général de bons caractères génériques. Cependant il ne faut pas lui attribuer une valeur trop exclusive , comme l'ont fait quelques auteurs qui ont rangé dans des familles différentes cer- taines espèces d'ailleurs très-voisines, par la raison que dans les unes Vanus est marginal, tandis que dans d'autres il est supère ou infère. Ce serait à mon avis une erreur de vouloir éloigner les Ecbinaracbnius des autres Scutelles, parce qu'ils ont l'anus supra-marginal ; tandis que les vraies Scutelles font à la face inférieure. Dans les genres qui ont une entaille ou une lunule dans l'aire interambulacraire impaire , fanus est généralement plus rapproché de la bouche que dans les genres à bords entiers. Sa forme est tantôt circulaire, tantôt elliptique, jamais anguleuse. Pendant la vie de l'animal , l'orifice anal est fermé par une membrane re- vêtue de petites plaques calcaires d'inégale grandeur, qu'on trouve quelquefois conservée dans les exemplaires desséchés, par exemple dans le Laganum depressum , figuré PI. 23, fig. 6. De l'iutéi'ieni* dn test. L intérieur des Scutelles ne présente point une cavité uniforme, comme celui des Spatan- goïdes, des Cidarides et delà plupart des Clypéastroïdes. Il est au contraire diversement accidenté par des cloisons , des piliers et des réseaux calcaires , dont la forme , la structure et la disposition, très-variées dans les divers types du groupe, suffiraient, à elles seules, pour justifier la plupart des coupes génériques que j'admets ici*. L'espace central qui contient l'ap- pareil masticatoire^ et que j'appelle la cavité buccale, est distinct de la cavité intestinale qui s'étend tout alentour. Le plus souvent , il est vrai , la cloison qui les sépare n'est qu'une cloison membraneuse (dans les Rotules, les Lobophores , les vraies Scutelles, les La- ganes , etc.); mais quelquefois aussi c'est une cloison calcaire continue (par exemple dans les Encopes ) , ou bien ce sont des piliers qui s'élèvent des aires interambulacraires, et autour des- (*) L'intérieur du test des vrais Clypcaslres est construit à peu près delà même manière que celui des Scutelles; et l'on y distingue de plus une quantité de fines aiguilles très-accrces que je n'ai jamais rencontrées dans les Scutelles. M, Des- Moulins dit en avoir observé de très-Cnes dans un exemplaire du Scntella (Encope) cmarginata. — 13 — quels est étendue une membrane, par exemple, dans les Melliles. Quant à la cloison horizon- tale, qui sépare le test en deux étages superposés, elle n'existe que dans les Encopes (voyez l'arlide du genre Encope) , et c'est sans doute pour n'avoir eu à sa disposition que les espèces de ce genre que M. DesMoulios en parle comme d'un caractère commun à tout le groupe. Les Lords sont ordinairement très-caverneux à l'intérieur , parfois même ils ne présentent qu'un réseau continu et très-compliqué de cellules qui pénètrent la substance calcaire du test comme une éponge ; d'autres fois , et le plus souvent, ce sont des canaux flexueux qui circulent entre des piliers verticaux massifs , et dans lesqupk vont se loger les appendices cécaux du canal intestinal. Les genres Scutelline et Echinocyame sont remarquables en ce que les aires ambulacraires sont séparées des aires interambulacraires par des lames calcaires saillantes, qui s'étendent du centre au bord. En revanche, les bords eux-mêmes ne sont ni caverneux, ni cel- luleux. Le principal caractère qui distingue les Echinocyames des vraies Fibulaires avec lesquels on les a confondus jusqu'ici, consiste précisément dans ces cloisons, qui les rattachent aux Scutelles, tandis que les Fibulaires n'ont ni cloisons, ni cellules, ni piliers. Les Scutelles ont en outre , comme tous les autres Clypéastroïdes , cinq auricules ou supports calcaires fixes, placés autour de l'ouverture buccale et destinés à faciliter le jeu des mâchoires. Ils sont moins développés que dans les Cidaridcs. Leur forme , leurs dimensions et même leur disposition varient plus ou moins dans les différens genres. Ils sont petits et très-rapprochés lorsqu'ils servent de pivots aux mâchoires , comme c'est le cas des Lobophores ; ils sont au contraire très-développés lorsqu'ils leur servent de contreforts , comme par exemple dans les Laganes. De l'appareil nia$if icatoirc. Cet appareil, ordinairement très-développé et mobile, est construit sur le même plan que celui des Clypéastres , dont M. DesMoulins a donné une description détaillée , accompagnée de figures dans ses Etudes sur les Echiniles, avec cette différence cependant qu'il n'y a point de ro- tules*, et que les dents, au lieu d'être fixées verticalement à l'extrémité des mâchoires, sont, au contraire , implantées horizontalement à la face supérieure de ces dernières. Les cinq mâ- choires, qui composent l'appareil masticatoire des Scutelles, sont triangulaires, et ressemblent, (*) M. DesMoulins a donné le nom de rotules à cinq petites picces alternant avec les dents, et destinées, selon lui , à faciliter l'indépendance de mouTement de chacune des mâchoires. Voyez DesMoulins p. GC. — 16 — comme celles des Clypéaslres, à un V très-ouvert, ou a un compas placé horizontalement ( voy, Tab. 8, fig. 3 et 4 et Tab. 6, fig. 7-9). Toutes ont à la face supérieure , sur la ligne médiane , un sillon, dans lequel se fixent les dents , dont l'extrémité fait saillie au delà des mâchoires. La face inférieure est ordinairement renflée sur la ligne médiane , et lorsque les dents pivotent sur les auricules , comme c'est le cas des Lobophores , on y remarque en outre une petite dépres- sion , que M. DesMoulins a appelée fossette navtculaïre. Les différences, parfois très-frappantes, que présentent les mâchoires dans les divers genres, sont plus apparentes que réelles , et en résumé , les mâchoires des Laganes , qui sont très- hautes, ne différent de celles des Lobophores , qui sont très-plates, que par la courbure de la charpente postérieure et par le développement plus considérable des lames verticales , dont elles sont hérissées en dessus et en dessous ; ensorte que celles qui nous paraissent les plus épaisses se trouvent réduites à des plaques très-minces, lorqu'on leur enlève ces lamelles, qui bordent leurs faces supérieure et inférieure. Mais comme ces variations se maintiennent dans des limites constantes, elles nous offrent d'excellens caractères génériques. Chaque mâchoire est composée de deux parties que M. DesMoulins appelle osselets. Ils sont si intimement unis qu'il est difficile d'apercevoir la suture. Cependant je me suis convaincu par l'examen des mâchoires de VArachnoidcs Placenta que les deux osselets sont articulés par une sorte de charnière , l'osselet gauche étant pourvu d'une petite carène qui s'emboîte dans un sillon correspondant de l'osselet droit. Les mâchoires antérieures sont plus petites que les postérieures , et entre celles-ci c'est tou- jours la mâchoire impaire qui est la plus grande. Pendant la vie de l'animal , les cinq mâchoires sont réunies par des fibres musculaires transversales qui , en se contractant et se dilatant suc- cessivement , déterminent des mouvemens de va et vient, qui rapprochent les pointes des dents et opèrent ainsi la mastication. Dans les exemplaires desséchés , ces fibres musculaires ont ordinairement disparu , à bien plus forte raison ne doit-on pas s'attendre à les voir conservées dans les espèces fossiles; aussi les mâchoires sont-elles rarement adhérentes entr'elles. Au reste les rapports de position de l'appareil masticatoire avec les autres parties de l'animal ne varient pas dans tout l'ordre des Echinites ; chaque rayon de la rosette correspond à une aire ambu- lacraire, tandis que les cinq mâchoires correspondent aux aires interambulacraires. La fig. 6, de PI. 3, donnera une juste idée de cette disposition. Il est rare de trouver les dents adhérentes aux mâchoires, surtout lorsque l'on a à faire à des exemplaires desséchés; cependant j'ai pu les observer dans la plupart des genres. Ce sont de — 17 — petites lames placées verticalemenl dans le sillon médian de la face supérieure des mâchoires , cl ordinairement émaillées dans toute leur longueur, excepté dans les Laganes, où elles ne le sont qu'à leur extrémité, comme dans les vrais Clypéastres. Lorsque les mâchoires sont plates , (dans les Lobophores, les Mellites) , les dents sont à peu près horizontales; elles sont au contraire arquées lorsque celles-ci sont très-élevées (dans les Rotules et les Laganes, elc.j. De riiitestin. Il paraît que la forme générale de l'intestin ne varie pas d'une manière sensible dans les différens groupes de la famille des Clypéastroïdes. M. Charles DesMoulins en décrivant et figurant cet organe dans le Clypeaster Rangianus DesM. nous a en même temps fait connaître toutes les particularités essentielles du canal intestinal des Scutelles (*). En sortant de l'appareil masticatoire, le canal intestinal va se fixer dans un creux de la rosette apiciale interne, au sommet du plancher supérieur, entre les pores génitaux; de là il se dirige sur l'avant, en passant par dessus la mâchoire antérieure droite ; arrivé près du bord , il se détourne à gauche , longe le flanc gauche , retourne par le flanc droit jusque dans la région antérieure et de là, se repliant sur lui-même, revient de nouveau en arriére et va aboutir à l'orifice anal qui est situé à la face inférieure de la région postérieure ; il passe par conséquent deux fois sur le côté droit et une fois seulement sur le côté gauche. Je me suis assuré par l'examen attentif de l'intérieur du test dans plusieurs espèces , entre autres dans une Lagane conservée dans 1 esprit devin et dans un exemplaire très-bien conservé àa Mellita pentapora , que l'intestin est garni dans tout son trajet d'appendices ou de processus latéraux qui vont se loger dans les cellules de la masse calcaire; ensorte que ces cellules, sur la nature desquelles M. DesMoulins conservait des doutes, sont bien réellement des poches de l'intestin. Cette disposition ressort d'une manière évidente de la fig. 28 de Tah. 22, qui représente la moitié de l'intérieur du Laganum Bonani vu par la face inférieure. Dans cette espèce et dans toutes les Laganes en gé- néral, ces cellules latérales sont moins nombreuses que dans d'autres genres tels que les Mellites, les Encopes et les vraies Scutelles ; mais l'on voit très-distinctement la manière dont elles commu- niquent avec le canal principal. Il m'a été impossible , faute d'exemplaires assez bien conservés , de distinguer exactement les différentes parties du canal intestinal ; cependant je pense que la Cliarles DesMoulins. Pjeniier mémoire sur les Echinides, avec planches ; p. Cl. pi. 2. — 18 — portion étroite du tube , qui s'étend de l'appareil masticatoire jusqu'au bord de la cavité intesti- nale, correspond à l'ésophage; la partie qui s'étend sur le flanc gaucbe , et qui est la plus ren- flée, me parait être l'estomac ; enfin la partie qui occupe le flanc droit et qui se replie sur elle même me paraît correspondre à l'intestin grêle. La partie que j'envisage comme correspondant à l'estomac est largement plissée , au moins dans les Laganes ( Tab. 22, fig. 28 n) , tandis que les processus latéraux paraissent être lisses. Elle est de plus ordinairement vide dans les exem- plaires desséchés; les deux anses du côté droit, au contraire, sont constamment remplies de débris de substances organiques réduits à l'état d'une pâte fortement triturée, dans laquelle on distingue cependant encore des fragmcns de petits coraux et de menus débris d'autres ani- maux testacés. De l'appai'eil génital. Les organes génitaux n'avaient jusqu'ici été observés que dans la famille des Cidarides, où ils acquièrent ordinairement un développement extraordinaire. M. DesMoulins lui-même n'en fait au- cune mention dans sa description d'ailleurs très-complète du Ciypeaster Rangianus. Je devais par conséquent envisager comme une bonne fortune la possession d'un exemplaire du Laganum Bonani conservé dans l'esprit de vin , que j'ai dû à la générosité de M. Valenciennes. Afin d'en tirer le meilleur parti possible , je priai mon ami , M. le professeur Valentin , de vouloir bien en faire l'anatomie. Voici ce que nous avons observé à l'égard des organes génitaux : lorsqu'on enlève le plancher supérieur du test , on trouve une membrane d'apparence réticulée et diversement ramifiée, qui recouvre tout l'intestin. Comme cette membrane communiquait par des tubes allongés avec les pores génitaux situés au sommet du test, nous ne pouvions douter que ces tubes ne fussent ou des oviductes ou des canaux spermatiques. Malheureusement la membrane réticulée n'était pas assez bien conservée pour qu'il nous fût possible de reconnaître si c'était un organe mâle ou femelle , car il est probable que, de même que dans les vrais Echinus , les ovaires et les testicules sont Irès-ressemblans , même dans les individus vivans. Les tubes (oviductes ou canaux spermatiques) sont au nombre de cinq, et la membrane elle-même, quoique continue , nous parut également divisée en cinq parties , ensorte que le nombre cinq se répète également dans les organes reproducteurs, au moins dans le genre Lagane. La fig. lia; de Tab. 22 montre la manière dont ces organes sçnt étendus sur l'intestin et la disposition de trois canaux conducteurs, passant par dessus le milieu des mâchoires pour regagner les pores — 19 — "éuitaux. J'ai infiniment regretté de n'avoir pu me procurer un exemplaire frais d'un genre n'ayant que quatre trous oviducaux au lieu de cinq, afin de m'assurer si cette absence du cin- quième pore correspond ou non à l'absence du cinquième ovaire ou du cinquième testicule. Du mode d'accroissement des Scntelles. Il est fort difficile de se rendre compte de la manière dont s'opère l'accroissement dans les Scutelles. A-t-il lieu par l'addition de nouvelles plaques, ou bien les plaques primitives ne font- elles que s'agrandir sur leurs bords, ou bien ces deux modes d'accroissement ont-ils lieu simul- tanément? Il existe à cet égard des opinions très-différentes entre les naturalistes. Tous, il est vrai, reconnaissent que les plaques principales, d'abord petites dans le jeune âge, s'étalent en s'élargissant sur leurs bords ; il suffit d'ailleurs d'examiner attentivement la structure des plaques dans un individu un peu détérioré , pour voir qu'elles se composent de lames déposées successi- vement de l'intérieur à l'extérieur; ce qui fait qu'elles paraissent souvent renflées au milieu. On est loin de s'entendre aussi bien sur la question de savoir si de nouvelles plaques s'ajoutent aux anciennes, comme c'est le cas des Cidarides. En tous cas, si une pareille addition a lieu, je ne pense pas que ce puisse être, comme dans ces derniers, autour de la rosette apiciale, car ici toutes les parties du test sont trop intimement liées à l'organisation entière de l'animal pour que l'on puisse admettre une pareille adjonction. Mais est-il vrai que de nouvelles plaques perforées naissent entre le bout de l'ambulacre et les anciennes plaques ambulacraires , comme le prétend M. Ch. DesMoulins ('). Je ne le pense pas, par la raison qu'ayant eu l'occasion d'étudier comparativement, dans différentes espèces, des séries d'exemplaires de tous les âges , entr'autres du Rolula Rumphii et de YEncope Slockesit , je me suis assuré que les plus petits (parmi lesquels il y en a qui n'ont pas même la moitié du diamètre des plus grands), ont cependant le même nombre de plaques que les plus grands. Je me suis également convaincu , par l'étude de l'intérieur du test dans ces séries, que M. DesMoulins s'est trompé en supposant que l'intervalle entre les piliers du bord finit par se remplir avec l'âge ; car il n'y a pas jusqu'aux digitations des Rotules, dont l'intérieur ne soit le même dans les jeunes et dans les vieux exemplaires. Il n'en est pas de même des entailles qui, ainsi que nous le verrons en traitant des Rotules , augmentent et se modifient considérable- ment avec 1 âge. (*) eu. DesMoulins, Etudes sur les Echinides, p. 137. — 20 — Rapports des ScntcIIes avec les autres Clypéastroïdcs. Un groupe aussi nombreux que celui des Scutelles doit nécessairement avoir des points de contact avec plusieurs autres genres de la famille. C est dans l'appréciation juste de ces affinités que consiste le principal mérite du naturaliste qui , selon que les ressemblances l'emportent sur les dissemblances, devra rapprocher ou éloigner tel groupe de tel autre. Les Scutelles tiennent d'une part aux Galérites par les Echinocyames , et d'autre part aux vrais ClypéastresparlesLaganes (*) ; mais cette ressemblance n'est pas une raison pour confondre ces divers genres dans un même groupe avec les Scutelles. Je conviens qu'en comparant certaines espèces d'Echinocyames avec les Fibulaires, on ait pu être tenté de les associer génériquement , comme l'ont fait presque tous les auteurs. Mais ici encore on s'est laissé induire en erreur par une ressemblance extérieure ; car en étudiant comparativement l'intérieur du test de ces ani- maux , j'ai reconnu que les uns ( les Echinocyames ) sont construits sur le même plan que les Scutelles, tandis qu'il n'en est pas de même des Fibulaires, qui n'ont ni cloisons, ni cellules, ni piliers. Les vrais Clypéastres sont sans contredit ceux qui ont le plus d'analogie avec les Scutelles , malgré que leur forme élevée leur donne souvent une apparence tout à fait différente. Les La- ganes et surtout les Echinocyames rappellent , par leurs bords renflés et par leurs ambulacres souvent légèrement saillans, le type des vrais Clypéastres. De plus, la position de l'intestin est absolument la même dans les deux groupes, ainsi que l'a déjà démontré M. DesMoulins ; mais à côté de ces ressemblances nous trouvons des différences très-notables dans la structure de l'inté- rieur du test et notamment de l'appareil masticatoire. Et d'abord l'intérieur des Scutelles n'est point hérissé de ces aiguilles verticales , qui frappent si fort dans les vrais Clypéastres. Les dents ne sont point non plus verticales , mais horizontales , et il n'existe point de rotules servant à l'articulation des mâchoires, comme dans les Clypéastres. La bouche enGn , qui est toujours pentagonale et très-concave dans ces derniers, est à fleur de test dans les Scutelles. Les Echinocyames et les Laganes du type du Laganum Bonani ont bien aussi la bouche pentago- (*) Les Clypeus n'ont des Scutelles que la forme aplatie discoïde du test ; mais la position particulière de l'anus dans uu profond sillon de la face supérieure et la forme concave de la bouche les rapprochent davantage des Nucléolites. Aussi je ne sache pas qu'aucun auteur les ait jamais associés au groupe des Scutelles, ou les ait même placés dans leur voisinage. — 21 — nale; mais il y a cette différence, c'est que les angles du pentagone correspondent aux ambu- lacres, tandis que dans les Clypéastres , ils correspondent aux aires iuterambulacraires. J'aurais désiré pouvoir étudier comparativement l'intérieur du test et notamment les parties molles dans plusieurs genres de la famille des Clypéastroides ; mais l'extrême rareté des espèces rend cette tâche très-difficile , sinon impossible. Distribution géologique des dentelles. Les premières traces des Scutelles apparaissent dans la partie supérieure de la formation crétacée , qui contient plusieurs espèces d'Echinocyames , et même une espèce de véritable Scu- telle , le Se. Rogersi Mort. , qu'on trouve dans la craie de New-Jersey. Les terrains de la for- mation jurassique n'en ont offert jusqu'ici aucune trace, non plus que les étages inférieurs de la formation crétacée , tels que le néocomien et le grès vert. En revanche , les terrains tertiaires en renferment un nombre assez considérable , notamment le calcaire grossier des environs de Paris et les faluns de la Touraine. En comparant les espèces fossiles avec les espèces vivantes, on remarque entre elles des dif- férences assez notables. Les espèces vivantes sont en général plus accidentées dans leur forme que les espèces fossiles : elles sont marquées de lunules , de vacuoles et d'entailles plus ou moins variées. C'est ainsi que les genres Rotula , Mellita et Encope, qui ont le test plus accidenté, ne comptent que des espèces vivantes (à l'exception du genre Runa, qui est à la limite entre les types à bords entiers et les formes entaillées , et qui renferme deux espèces fossiles des terrains les plus récens). Les vraies Scutelles, dont le test ne présente aucune solution de continuité dans son pourtour, sont toutes fossiles. Les genres Echinarachnius, Echinocyamus et La- gauum , dont le bord est également entier , semblent rattacher plus particulièrement la faune fos- sile à la faune vivante , car ils existent à la fois dans les terrains tertiaires et dans l'époque ac- tuelle; le genre Echinocyame a même des représentans dans la formation crétacée, ainsi que nous l'avons dit plus haut. Il eu est de ce genre comme de certains autres types de la famille des Cidarides , qui se maintiennent à travers plusieurs formations , tandis que d'autres sont remplacés d'une formation à l'autre par des types nouveaux. C'est ainsi que dans la famille des Cidarides , le genre des vrais Cidaris , même dans les limites auxquelles je l'ai restreint dans ma Description des Echinodermes fossiles de la Suisse (*), a des représentans dans la formation juras- (*) Description des Echinodermes fossiles de la Suisse, 2= Partie, dans les Nouv. Mémoire» de la Soc. Hel. des Se. nat. Toiti. IV, p. 5'(. — 22 — sique , dans la formation crétacée, dans les terrains tertiaires et dans l'époque actuelle, tandis que les Salénies, par exemple, sont limitées à la formation crétacée, les Acrosalénies et les Hemicidaris, à la formation jurassique (*). Les genres Lobophore et Amphiope forment en quelque sorte le passage entre les vraies Scu- telles, d'une part , les Encopes et les Melliles , de l'autre. Le premier ne contient que des espèces vivantes. Le second (Amphiope) ne compte encore que deux espèces, qui toutes deux sont fossiles. Il est également digne de remarque que les plus grandes espèces soient celles de l'époque ac- tuelle. Je ne sache pas que l'on ait signalé nulle part une espèce de vraie Scutelle, dont la taille approchât de celle de VEncope Valenciennesi. Cette supériorité des espèces vivantes n'est pas seu- lement propre au groupe des Scutelles. On remarque une progression semblable dans plusieurs autres groupes de l'ordre des Echinites , dont les espèces paraissent être d'autant plus volumi- neuses , qu'elles sont d'une origine plus récente ; c'est tout le contraire de ce qui a lieu dans d'autres classes du règne animal , et notamment dans l'embranchement des vertébrés et dans celui des mollusques , qui affectent en général des dimensions moins considérables dans l'époque actuelle que dans les époques plus anciennes. Nous aurons occasion de revenir sur cette question, en traitant des autres groupes et en particulier des vrais Spatangus et des vrais Echinus. Les Scutelles vivantes habitent pour la plupart les régions tropicales. Elles paraissent surtout être fréquentes dans les parages de l'Océan paciBque. Les mers du nord n'en contiennent que quelques espèces , entre autres des Echinarachnius , tels que l'E. parma et l'E. atlanticus , qui vivent sur les côtes du Canada. Les mers d'Europe et la Méditerannée n'ont fourni jusqu'ici que quelques petits Echinocyames. (*) Je cite ces exemples afin de prouver aux naturalistes qu'en restreignant les limites des genres , je ne me suis point laissé guider par des considérations systématiques, et que loin de subordonner mes déterminations à l'habitation ou au gisement, comme on me l'a reproché , j'ai toujours pris pour base de mes déterminations les caractères zoologiques et anatomiques. Si en procédant de cette manière, je suis parvenu à démontrer que, tout en indiquant une liaison incontes- table entr'elles , les diverses époques n'en présentent pas moins toutes un nombre plus ou moins considérable de types particuliers, qui en constituent la physionomie générale, j'aurai obtenu, par l'étude des Echinodermes, un résultat qui ne fera que corroborer ceux auxquels m'avaient déjà conduit mes Recherches sur les poissons fossiles. — 23 — CHAPITRE I. DU GENRE ROTULA Klein (Ag). Le genre Rotula, ainsi que nous l'avons dit plus haut, remonte à Klein , qui y rangeait les deux espèces ci-dessous décrites. Il ne fut pas maintenu par Leske, qui confondit les Rotules avec les Laganes sous le nom à.'Ecliùiodiscus. Linné ne mentionne pas même les noms de Klein et de Leske , mais se contente de placer les Rotules dans son genre Echtnus. Avant Klein , Breynius avait déjà décrit et figuré les deux espèces de ce genre , mais sans leur donner de nom spécifique. Lamarck et DesMoulins placent les Rotules en tête de leur genre Scutelle, mais sans les séparer génériquement des autres types. Il suffit d'avoir vu une Rotule pour en saisir le caractère générique , et lorsque l'on considère la manière précise dont Klein détermine son genre Rotula , on comprend à peine que ses suc- cesseurs aient pu le confondre de nouveau avec des espèces appartenant à des types entièrement différens tels que les Laganes , les Encopes , les Lobophores , les Ecbinarachnius , etc. En réinté- grant les Rotules dans leurs droits , je ne crois donc pas encourir le reproche de multiplier trop les genres , attendu que celui-ci au moins avait déjà été circonscrit de la même manière par le célèbre naturaliste de Dantziff. Les Rotules sont des oursins très plats , de forme circulaire , nettement caractérisés par la présence de digitations très prononcées au bord postérieur ou anal , mais dont le nombre , la forme et les dimensions varient dans des limites assez étendues , suivant les espèces et même suivant les individus. Ayant eu l'occasion de comparer des séries nombreuses d'exemplaires des deux espèces de Klein , je me suis convaincu que le Scutella radiata et le Se. oclodadijla des au- teurs ne sont que des variétés d'âge, l'un du R. Rumphii et l'autre du R. Augusli , et qu'il n existe réellement que ces deux espèces dans les grands musées d'Europe. La bouche est pe- tite , circulaire et placée au centre de la face inférieure. L'anus, tantôt circulaire , tantôt ovoïde, est plus rapproché de la bouche que du bord postérieur. L'étoile ambulacraire est de moyenne — 24 — grandeur , et les zones porifères des pétales , au lieu de se former à leur extrémité , ont au con- traire une tendance à diverger. Ordinairement les pores se prolongent, d'une manière irré- guliére , jusque près du bord. A la face inférieure , les ambulacres sont représentés par cinq sillons criblés d'une multitude de petits pores invisibles à l'œil nu , mais fort distincts à la loupe. Ces sillons ne se ramifient pas d'une manière aussi variée que dans les Encopes et les Mellites. Chaque sillon se divise , à une petite distance de la bouche , en deux branches qui se subdivisent à leur tour en deux rameaux, ensorte qu'il y en a un pour chaque digitation. Cette disposition des sillons, jointe à l'uniformité des tubercules , est cause que la face inférieure des Rotules est moins accidentée que celle de la plupart des autres genres. La rosette apiciale présente une structure toute particulière : les trous oviducaux , au nombre de quatre , sont excessivement rapprochés ; mais au lieu d'être placés à l'extrémité des rayons du corps madréporiforme , ils sont logés dans les sinus intermédiaires ; ce sont , en revanche , les trous ocellaires qui occupent le sommet des rayons. Il suffira de comparer la fig. 7 de tab. 2 avec la fig. 7 de tab. 9 pour se rendre compte de cette différence. Le corps madréporiforme lui- même est très petit relativement à la grandeur du test; examiné à la loupe, il présente la structure spongieuse ordinaire à toutes les Scutelles. L'intérieur du test n'est pas moins remarquable que sa surface. Il n'existe point de cloison golide entre la cavité buccale et la cavité intestinale , et, comme les entailles correspondent aux aires interambulacraires, tandis que les aires arabulacraires sont moins découpées, il y a tout lieu de croire que l'intestin se déploie dans les anses de ces dernières et envoie des processus dans la masse cellulaire qui remplit l'intérieur des digitations et le bord intérieur du côté anté- rieur ( Tab. 4 , fig. 2). La face interne du plancher supérieur est à peu près lisse ; car il n'y a que les rayons de la rosette apiciale qui fassent une légère saillie ; le plancher inférieur est hérissé intérieurement de petites crêtes irréguliéres qui rappellent à certains égards la structure celluleuse des Encopes et des Lobophores. L'appareil masticatoire est petit; les mâchoires sont garnies de lames calcaires sur leurs deux faces ; mais celles de la face inférieure sont beaucoup plus hautes que celles de la face supérieure, quoique elles ne débordent pas la lame osseuse, comme c'est par exemple le cas des Mellites et des Encopes. Le sillon de la face supérieure des mâchoires, dans lequel s'articulent les dents , est très profond. Je n'ai pas vu les dents elles-mêmes; mais à en juger par les mâchoires , elles doivent être minces et tranchantes comme dans toutes les Scu- telles. Les auricules sont larges, mais peu saillantes ; elles ont au milieu une petite fosette qui correspond à une petite carène de la face inférieure des mâchoires. 26 r. RoTULA RiMPim Kleiu. lab. I. SïN. Rolula Rumphii Klein. Nat. Disp. Ecbinodcrniatum Ed. Leske, p. 26, §91, Tab. 22, fig. E. F. Placenta Rotuîa sp. 2. Klein. GaU. § 91, p. 96, Tab. 12, fig. C. Echinodiscus, lUmidia pcriferia incisionibtis acqualibus fcrc praedita Breyn. Dissert. pbys. de Poly- ibal. Sclicdiasma, etc., p. 64, Tab. 7, fig. 3 et A. Echinolrochus decem dentalus Van Phelsuni, p. 33. Echinus solaris (de Zonnestraal de Pannekoel; ) d'Aquet. in Rliumpb. p. 37 (nota), Tab. 14, fig..l. Ecliinus orhiculus var. a et h. L. Gm. p. 3192. Oursin denté Bosc ( Deterv. Tom. 2 1, p. 281). Oursin solaire (Rotula) Davila, Cat. Tom, I, p. 425, N» 959. Oursin disque D'ArQeny. Zoomorpb. Tab. 7, fig.D. Echinus planus , singularis, etc. Seba. Thés. Tom. III, p. 35. Tab. 15, fig. 15, 16. Tertia Echinodisci species minuscula Seba. Tlies. ibid. p. 35. Tab. 15, fig. 19 et 20. Echinodiscus dcntntus heshe apud Kl. p. 212, Tab. 22. fig. E, F. rar. minor Leske ibid, p. 212, Tab. 49, fig. 6 et 7. Scutella dcntata Blalnv. Dict. se. t. 48, p. 226. — Zooph. p. 201. — Agass. Prod. Ech. p. 188. E. Desl. Enc. T. 2, p. 675, K» 1. — Encycl. méih. PI. 151, fig. 1-4 — Lam. Ilist. nat. 3« Ed. Tom. 3, p. 277, N° 1 ■ — DesMoul. Tabl. syn. p. 220, N" 1. Scutella scmisolY)eS\. Dict. se. nat. Tom. 48, p. 226 — DesMoul. Tabl. syn. p. 220. N" 2. Scutella radiata DeBl. Zooph. p. 201. —Agass. Prodr. Ech. p. 188.— Lamaick p. 278, N" la' Boccon. Observ. p. 273. — Favan. Zoomor. Tab. 74, fig. C. — Gualtieii, Test. 110, fig, H. — Va- lent. IMus. T. 3, p. 177, fig. 2. Nous voyons par celle longue liste de synonymes que l'espèce dont il est ici question a fixé nombre de fois l'attention des naturalistes. Nous la trouvons figurée pour la première fois dans Breynius sous le nom d.'Echùiodiscus, par lequel cet auteur désignait toutes les Scutelles. Klein la dé- crivit sous le nom de Rolula Rumphii , la dédiant au célèbre Rumpb. Leske et Lamarck qui n'ad- mirent pas le genre Rotula, la rangèrent, le premier, dans son genre Echinodiscus , le second, dans son genre Scutella. M. de Blainville en fit le type de sa division des Demi-soleils. En réin- tégrant le genre Rotula dans les mêmes limites que Klein l'avait établi, il était naturel que j'admisse aussi ses noms spécifiques de préférence à ceux de ses successeurs; et c'est pourquoi — 26 — cette espèce figure ici sous le nom de Rotula Rumphii, au lieu de s'appeler Sculella dentala ou Scutella radiala. Avant d'avoir à ma disposition une série complète d'individus de tous les âges, dont les va- riations les plus importantes sont représentées sur la PI. 1, je partageais l'opinion de Blainville qui envisage les formes que l'on a distinguées depuis sous les noms de Se. dentata et Se. radiata, comme deux espèces distinctes; je les ai même citées comme telles dans mon Prodrome; et, en effet, l'exemplaire de fig. 1 [Se. radiata des auteurs) parait au premier abord fort différent de ceux de fig. 5 et 8 [Se. dentata des auteurs) ; le nombre des digitations y est surtout bien moins considérable. Mais si l'on poursuit ce caractère dans une série d'exemplaires , on trouve qu'il n'a absolument rien de constant. C'est ainsi que l'exemplaire de fig. 5, quoique plus petit que celui de fig. 8, a treize digitations, tandis que ce dernier n'en a que onze, et néanmoins il ne viendra à l'idée de personne de faire de ces exemplaires deux espèces différentes. Ce qui prouve en outre qu'il n'existe aucune règle fixe dans la distribution de ces digitations, c'est qu'elles ne sont pas réparties d'une manière uniforme sur les deux côtés d'un même individu : témoin encore l'exemplaire de fig. 5, dans lequel l'ambulacre antérieur gauche est séparé en deux digitations, tandis que l'ambu- bulacre antérieur droit n'en a qu'une. Dans l'exemplaire de fig. 3 , les digitations ne s'étendent pas aux ambulacres antérieurs ; aussi n'y en a-t-il que dix en tout; dans la fig. 1 enfm il n'y a que l'une des séries des aires interambulacraires postérieures qui se détache du reste du test ; ce qui fait que nous n'avons ici que huit digitations. La longueur des digitations varie égale- ment dans des limites assez notables ; elles sont plus développées dans les individus adultes que dans les jeunes , 'et celles du milieu sont plus longues que celles des bords. Il est assez difficile, dans l'état actuel de nos connaissances, de dire si ces différences résultent du mode d'accrois- sement ou si elles ne sont qu'un effet de résorption. Je serais tenté d'admettre cette dernière explica- tion de préférence à l'autre, par la raison que dans les individus les plus digités , tels que les exemplaires de fig. 5 et 8 , les digitations diminuent de longueur à mesure qu'elles approchent du bord antérieur ; et comme les dernières n'existent pas dans les jeunes individus , on est naturellement conduit à supposer qu'elles sont les plus récentes. En tout cas , l'accrois- sement ne se fait pas par l'addition de nouvelles plaques , attendu que leur nombre est à peu près le même dans tous les individus, qu'ils soient grands ou petits. Dans le R. Augusti , les en- tailles sont bien plus inégales ; celles qui correspondent aux aires interambulacraires sont nota- blement plus grandes que celles des ambulacres, et c'est en quoi cette espèce se distingue essen- — 'J7 — liullemciU de noire U. Ruinjthii, qiiuiciue i)lusieuis exemplaires de celui-ii présentciil aussi des traces de celte irrégularité, par exemple l'exemplaire de fig. 5. La forme générale du R. Runiphii est à peu près circulaire en supposant rinlervalle entre les digitations rempli; dans la plupart des individus, le diamètre longitudinal est un peu plus grand que le diamètre transversal. Le sommet est sensiblement renflé et décline d'une manière graduée vers les bords, ainsi que le montrent les fig. 7 cl 10, qui représentent le profd de deux exemplaires vus par la face postérieure. L'étoile ambulacraire est assez grande. Les pétales sont de moyenne largeur , de forme allongée et toujours plus ou moins renflés ; les zones pori- fères sont sensiblement plus étroites que l'espace intermédiaire. Tous les pétales se prolongent jusqu'au delà de la moitié du rayon qui va du sommet à la périphérie, mais sans s'arrondir à leur extrémité , comme c'est le cas de la plupart des autres genres. Passé cette limite, les pores sont encore visibles, mais ils ne montrent plus cette continuité qu'ils ont dans les pétales et ne sont plus réunis par un sillon. La fig. 13 , qui représente l'ambulacre antérieur de fig. 8 grossi, donnera une idée exacte de cette structure. Le sommet du disque est occupé par la rosette api- ciale qui est représentée grossie dans la fig. 12 , avec les quatre trous oviducaux qui sont très- rapprochés, et les cinq trous ocellaires, qui ne sont pas visibles à l'œil nu. Vue à la loupe, cette rosette présente une structure finement spongieuse. La fig. li représente l'aire interam- bulacraire postérieure vue par la face supérieure , afin de donner une idée exacte de la dispo- sition et de la grandeur relative des plaques. La face inférieure présente au premier coup d'oeil une apparence uniforme et treillissée , qui provient de ce que les sutures des plaques sont toujours très marquées, surtout dans les indi- vidus adultes (voyez fig. 6 et 9) ; à côté de ces sutures, l'on aperçoit les sillons ambulacraires qui sont en général plus grêles et souvent à peine visibles à l'œil nu. Ces sillons représentent ici les ambulacres, et malgré leur petitesse , ils sont garnis, dans toute leur longueur, de pores microscopiques. Ils rayonnent de la bouche vers la périphérie , se divisant d'abord en deux branches , lesquelles se subdivisent chacune en deux rameaux qui gagnent le bord sans se ra- mifier ultérieurement; chaque digitation est ainsi accompagnée d'un rameau ambulacraire. Quant aux tubercules qui garnissent la face inférieure , ils sont à peu près aussi uniformes que ceux de la face supérieure. On n'y retrouve point cette variété que nous rencontrerons dans les différentes espèces d'Encopes et de Mellites. — L'ouverture buccale est à peu près centrale , elle est petite et circulaire. La fig. 1 1 nous la représente sous un grossissement de 1 '/o diamètre , (jui permet de reconnaître la structure intime des sillons ambulacraires, et à l'extrémité de — 28 — chaque sillon , sur le pourtour de la bouche , les trous un peu plus grands qui étaient sans doute destinés à loger les branchies buccales. L'anus est placé à peu près à moitié chemin entre la bouche et l'extrémité des digitations ; il est plus petit que la bouche et de forme cir- culaire. La fig. 16, qui représente le plancher inférieur du test vu par sa face interne, ne montre autre chose que les cinq auricules implantées dans les aires interambulacraires et desti- nées à fixer les mâchoires. En général l'intérieur du test est beaucoup plus accidenté dans les espaces interambulacraires que dans les ambulacres; il y a même de petits piliers qui s'avancent vers le centre et qui se retrouvent également à la face supérieure et à la face in- férieure. Au delà de ces piliers , la cavité intérieure ne présente qu'un réseau de cellules plus ou moins régulières qui s'étendent jusqu'à l'extrémité des digitations. La fig. 17 représente l'appareil masticatoire grossi , vu par sa face inférieure , les cinq mâchoires étant réunies. La fig. 18 est une dent isolée, légèrement grossie, vue par la face inférieure et montrant la structure, lamelleuse de ses bords. La fig. 19 est la même mâchoire, vue par sa face supérieure, avec le sillon dans lequel était fixée la dent. La fig. 20 enfin représente cette même mâchoire, vue de profil , afin de montrer son épaisseur considérable et la juxta-position des lames calcaires dont ses bords sont garnis. La fig. 17 représente les contours de l'appareil masticatoire, de grandeur naturelle. Parmi tous les exemplaires que j'ai eu l'occasion d'examiner, je n'en ai retrouvé aucun qui eût conservé ses soies. La couleur du test est en général d'un vert foncé; les jeunes individus ce- pendant se font remarquer par des teintes ordinairement plus claires ( voy. fig. 1, 2^ 3, 4) ; il est probable que les soies avaient la même couleur que l'épiderme. Tous les exemplaires que je connais de cette espèce proviennent de la côte occidentale d'Afrique et particulièrement du Sénégal. Quelques auteurs citent comme origine les côtes d'Amérique, mais je crois cette citation erronnée. Les originaux de mes figures m'ont été communiqués par M. Michelin. II. RoTCLA AuGUSTi Klein. Tab. 2. fig. 1 — 10. et tab. ï a fig. 1—6. Svx. Jiotula yiugiisù Klein. Edt. Leshe, p. 26. § 90, Tab. 22, fig. A, B, C, D. Echinodiscus dimidia pcrifcria inœqiialibiis incisionibiis, etc. Brcyn. p. 64, Tab. 7. fig. 5 et 6. Placenta rolitla sp. 1 Klein Gall. p. 94, Tab. 12, fig. A. B. Echinodiscus dccies digiiatus Leshe apud Kl, p. 200. Talj. 22, fig. A. B. Echinodiscus oclies digilalus Lcsl;c iljid. p. 21 1 , Tab. 22, fig. C, D. — 29 — Oursin il ilix doigts Bosc, Détei'v. T. 24, p. 281 .' ' ' •■ Echinodiscus GwdXi. Test. Tab. 110, fig. II. Ecliiims octodaclilos L. Gni. p. 3101. Ecltinus altcrplanus Seba Tlier. III, Tab. 15, fig. 17, 18. Echinolrochus octodigilatus (Agtvingeterigc Egclscliyv ) van Pliels. p. 33. Gen. 3, sp. 6. ScutcUa dccadactyla dcBl. Dict. Se. nat. T. 48, p. 227. — Zoopli p. , 201 . — DesMoul. Talil. syii. p. 222. N° 3. ScutcUa digitata Lani. Toin. 3. p. 278, ]N°2. — E. Desl. Enc. Ton). 2, p. G75, N" 2. — Encycl. mélli. PI. 150 , fig. 3-6. — Agass. Prod. Ecli. p. 188. Sciitella octodacljla de Bl. Dict. Se. nat. Toni. 48., p 227. — Zoopli. 201 . — Lamaicl;. Tom. 3, p. 279. — Agass. Prod. Ech. p, 188. Davila, Catal.Tom. I. p. 425, N" 9G0. Eocycl. (Dict.desSc.)Tab. 59, fig. 7. Favanne, Tab-58, fig. C 2 et C 4. Cette espèce est, comme la précédente, assez, géuéralement connue des naturalistes, qui en ont également fait deux espèces, sans doute parce qu'ils n'ont pas eu l'occasion de l'étudier aux différens âges. Je serais probablement tombé dans la même erreur , si je n'avais eu le bon- beur de trouver dans la collection de mon ami, M. Ch. Stokes, deux exemplaires de moyenne taille (Tab. 2, figures 4 et 5 ) qui forment évidemment le passage entre les grands exemplaires connus sous le nom de Se. decadactijla ou digitata (fig. 1) et les petits semblables à celui de Tab. 4 a, fig. 1, que M. de Blainville a désignés sous le nom de S. ododaclyla. Ne possédant pas moi- même un individu d'aussi petite taille, j'ai reproduit (Tab. 4a, fig. 1) la figure de Breynius, qui m'a paru être la plus caractéristique de toutes celles qui ont été publiées. Il suffira de com- parer cette figure aux figures l , 2, 4 et 5 de Tab. 2 pour acquérir la certitude que ces trois individus appartiennent bien réellement à la même espèce et que la profondeur des entailles dans les grands individus n'est qu'un effet de la croissance. La forme générale de cette espèce est à peu près circulaire ; cependant le diamètre transversal est un peu plus long que le diamètre longitudinal. C'est en outre une espèce très plate , le som- met surtout est bien moins renflé que dans le R. liimphti. Mais le caractère essentiel de l'espèce réside dans les entailles et les vacuoles du test : le bord postérieur est entaillé sur tout son pour- tour, comme le R. Ilumphii , mais avec cette différence que les entailles sont beaucoup plus inégales et que celles des aires interambulacraires sont toujours beaucoup" plus profondes que celles des aires ambulacraires. Celle différence se reproduit dans les individus de tous les âges, — 50 — ot nous voyons que dans le jeune exemplaire de ïab. 4 a fig. 1 , où les entailles des aires ani- hulacraires ne sont encore que très légèrement marquées , celles des aires interambulacraircs sont déjà très profondes, ensorte que le bord postérieur paraît ici composé de deux festons por- tant chacun quatre courtes digitations , ce qui porte le nombre de ces dernières à huit : de là le nom de S. octodadyla que lui ont donné les auteurs. Dans l'exemplaire de fig. 5 (Tab.2), nous eu comptons déjà dix et dans celui de fig. 4 douze ; dans l'exemplaire de fig. 1 les va- cuoles des aires ambulacraires paires antérieures sont restées fermées ; mais cette circonstance n'est point un caractère constant , comme on peut s'en assurer en comparant l'exemplaire de fig. 4 où elles sont ouvertes. Nous en concluons que la forme et la grandeur des entailles et des lunules ne peuvent point être envisagées comme des caractères spécifiques, mais qu'elles n'in- diquent que des variétés d'âge. Une autre particularité de cette espèce , qui ne se rencontre point dans la précédente , c'est la présence de vacuoles un peu moins allongées que les entailles des aires interambulacraircs postérieures et toujours fermées, dans les aires interambulacraircs paires antérieures. Les pétales des ambulacres sont allongés et de largeur moyenne ; ils ne sont point fermés à leur extrémité, et leurs pores, non réunis par un sillon, se prolongent par paires isolées , à peu prés jusqu'au bord de la circonférence. La rosette apiciale est limitée à un très petit espace, aussi les pores oviducaux sont-ils très rapprochés ; ils sont logés dans les sinus que forme le corps madréporiforme au sommet des aires interambulacraircs. Les trous ocellaires , au nombre de cinq , sont situés à l'extrémité des rayons de l'appareil oviducal et par conséquent plus distans les uns des autres. La fig. 7, qui représente cet appareil grossi, don- nera une idée de la disposition de ces divers organes. — Lorsqu'on examine la surface du test à l'œil nu, on n'y voit qu'une fine granulation très homogène; mais lorsqu'on vient à examiner cette granulation sous un fort grossissement , on la trouve composée de tubercules spinifères crénelés, mamelonnés et perforés , entourés d'une multitude de tubercules miliaires très-petits , mais éga- lement mamelonnés, ainsique les représente la fig. 9, qui est prise à la face supérieure. Je n'ai jamais vu d'exemplaires avec ses soies. La face inférieure présente à peu près la même structure que nous avons décrite dans le R. Rumphii. Les sillons ambulacraires sont étroits et se divisent en quatre branches , qui se prolon- gent jusqu'à l'extrémité des digitations , sans détacher de rameaux latéraux. La rosette buccale qui entoure la bouche , est des plus distinctes ; elle est composée de dix plaques cunéiformes ; celles qui correspondent aux aires interambulacraircs sont sensiblement plus étroites que celles qui correspondent aux aires ambulacraires. La bouche elle-même est petite et circulaire- — 51 — on 1 exaniinaiU ii lu loupe, ou observe sur sou pourlour , à l'oiigiue des sillons, plusieurs ouvertures dislinetes (ordinairement trois) , qui correspondent aux tubes branchifères et sont probablement destinées à donner passage aux branchies buccales. La fig. 10 représente cette structure de l'ouverture buccale sous un grossissement de deux fois le diamètre. L'anus est plus rapproché de la bouche que du bord; il est subcirculairc , ordinairement un peu allongé dans le sens du diamètre transversal. L'intérieur du test est lisse ; il n'y a que que le bord et l'extrémité des digitations qui soient cellulcux , ainsi qu on le voit par la fig. 2 de Tab. 4 a. La fig. 3 de la même planche montre une portion de la face interne du plancher inférieur , qui est plus inégal que le plancher supé- rieur; autour de l'ouverture buccale qui est au milieu, se voient les cinq auricules , qui sont simples , assez larges , mais peu élevées. Les fig. 4 et 5 montrent l'appareil masticatoire , en gran- deur naturelle, dans l'une ( fig. 4) vu par en bas , dans l'autre ( fig. 5) vu par en haut. Il diffère à peine de celui du R. Rumphii; cependant les lames calcaires qui garnissent les mâchoires sont proportionnellement moins développées que dans cette dernière espèce. Les mâchoires posté- rieures, et notamment la mâchoire impaire, sont sensiblement plus grandes que les mâchoires antérieures. Les dents elles-mêmes ne sont pas conservées ; mais , à en juger par la direction des sillons destinés à les loger , il est probable qu'elles étaient légèrement recourbées de haut en bas. Les fig. 6 et 6 a présentent le profil de la mâchoire postérieure vu par devant et de côté. L'habitat de cette espèce m'est inconnu. CHAPITRE II. DU GENRE RUNA Agass. Le caractère saillant de ce petit genre consiste dans la forme et les proportions des aires in- terambulacraires , qui sont sensiblement plus étroites que les aires ambulacraires et séparées de ces dernières par des sillons plus ou moins profonds. Les pétales ambulacraires , au lieu de se fermer, s'évasent au contraire à leur extrémité. 11 paraît aussi qu'il n'existe point de sillons trausverses entre les rangées des zones porifères. L'ouverture buccale, de forme circulaire ou ellipsoïde, est placée au centre de la face inférieure. L'anus, plus petit que la boucbe, est situé entre l'ouverture buccale et le bord postérieur. Je ne connais jusqu'ici que deux espèces de ce genre ; le Runa Coniploni , décrit ci-dessous , et le Runa decemfissa (Scutella decemfissa DesM.), mdiqué par M. Cbarles DesMoulins, dans ses tableaux synonymiques des Ecbinides , et qui se trouve en la possession de M. Jouannct. L'une et l'autre sont de très-petite taille , et proviennent des terrains tertiaires. En plaçant ce petit genre après les Rotules , je n'ai eu pour me guider que la forme exté- rieure, car ne possédant que deux exemplaires du jR. Comptoni , il m'a été impossible d'étudier l'intérieur du test. Il se pourrait donc, qu'en réalité, les Runes fussent plus voisines des Laganes et des Echiuocyames que des Rotules. En attendant de plus amples informés , il ma semblé que par les entailles de leur bord, elles établissaient en quelque sorte un passage entre les genres à bords entiers et ceux qui ont les bords entaillés. L RCNA COMPTOM Ag. Tab. II, fig 11-19. Cette petite espèce est de forme subcirculaire ou plutôt ovoïde, plus longue que large et mé- diocrement renflée; la hauteur, qui égale à peu prés les deux tiers de la longueur, présente — oo une déclivité très-uniforme du sommet vers les bords , qui sont très-épais. Les aires inleram- bulacraires sont très-étroites ; elles n'ont que la moitié de la largeur des aires ambulacraires , comme on le voit surtout bien à la face inférieure , où la séparation des aires est très-distincte. Les zones porifères des ambulacres ne sont visibles à la face supérieure que jusqu'à mi-bord, où elles disparaissent en divergeant. Les entailles qui séparent les aires ambulacraires des aire interambulacraires sont profondes ; elles s'étendent au delà du tiers de la distance entre le bord et le sommet. La boucbe , de forme elliptique , est située dans une dépression au centre de la face inférieure. L'anus, sensiblement plus petit que la bouche, est circulaire et plus rapproché du bord postérieur que de l'ouverture buccale. Je n'ai pu reconnaître la disposition des tuber- cules, la surface du test étant trop altérée. La rosette apiciale contient quatre pores génitaux. Les pores ocellaires, placés au sommet des pétales, sont excessivement petits. J'ai représenté de grandeur naturelle (fig. 11-13 et 14-15) les deux seuls exemplaires que je possède, et dont l'un (fig. 14), paraît être un jeune. Les fig. 17-19 représentent l'in- dividu de fig. 1 1 grossi , afin de faire voir les détails du test. L'apparence écailleuse de la face inférieure (fig. 18) provient de ce que les plaques du test sont rongées près des bords arti- culaires , ce qui les fait paraître saillantes au milieu. Cette espèce a été découverte dans le terrain tertiaire des environs de Palerme , par M. le marquis de Northarapton , président de la Société royale de Londres, auquel je me suis fait un plaisir de la dédier. H. RlXA DECEMFISSA Ag. Sïx. Scutclla decemfissa DesMouI. Tabl. syn. p. 232. Je ne connais cette espèce que par un croquis que je dois à l'obligeance de M. DesMoulins, et par lequel j'ai pu me convaincre qu'elle est réellement différente du R. Comptoni. Quoique très-petite, puisqu'elle a moins d'une ligne de long, elle est cependant proportionnellement plus allongée que l'espèce ci-dessus ; l'anus est plus rapproché de la bouche , et le pourtour du test est bien plus flexueux. Cette espèce a été découverte par M. Jouannet dans le terrain tertiaire de Terre Nigre , prés de Bordeaux. M. Ch. DesMoulins a promis d'en donner une description détaillée. — 34 CHAPITRE m. DU GENRE MELLITA Klein (Ag.) (*). Ce genre tient en quelque sorte le milieu entre les Rotules et les Encopes. Tandis que la disposition des vacuoles le rapproche de ces derniers , sa forme aplatie et l'absence d'un trou génital dans l'aire interambulacraire impaire semldent au contraire le rattacher aux Rotules. Mais à coté de ces affinités, les Mellites présentent plusieurs caractères qui leur sont propres et qui justifient pleinement la coupe générique que Klein déjà avait établie sous le nom deMellita, et que je propose de réintégrer, en en défalquant les espèces à deux entailles que cet auteur confondait avec les véritables Mellites et dont j'ai fait mon genre Lobophore. Le genre Mellita, ainsi circonscrit , comprend de grandes espèces très plates et de forme sub- circulaire, les diamètres longitudinal et transversal étant à peu près égaux ; quelques espèces, tels que le M. penlapora et le M. tesludtnata sont même plus larges que longues , comme c'est aussi le cas de plusieurs espèces de véritables Scutelles. Les lunules sont tantôt au nombre de cinq , tantôt au nombre de six , suivant qu'il y en a une dans l'aire ambulac.raire impaire ou non. Les ambulacres pairs eu sont toujours pourvus , ainsi que l'aire interambulacraire impaire; la lunule de cette dernière est même pour l'ordinaire la plus grande. Cette variation dans le nombre et la forme des vacuoles constitue des caractères spécifiques dont il faut tenir compte dans l'étude de chaque espèce. En général, les lunules des Mellites sont allongées, grêles et presque toujours fermées , tandis que celles des Encopes sont rondes , larges et souvent ouvertes sur les bords. L'étoile ambulacraire est de moyenne grandeur ; les pétales sont arrondis à leur extrémité. La rosette apiciale présente une structure poreuse et finement granulaire. Les pores oviducaux , au nombre de quatre , s'ouvrent à l'extrémité des rayons du corps madrépori- forme, au sommet des aires interambulacraires. Les cinq trous ocellaires placés au sommet des ambulacres, sont ordinairement trop petits pour pouvoir èlre aperçus à l'œil nu. La bouche (*)Ce niOme nom de ihlliia a tté donné plus tard à mi genre d'insectes Iivmi-nopléres. — 33 — est légèrement subcentralc; elle est de forme circulaire, mais les tubes des branchies qui font saillie sur son pourtour lui donnent ordinairement une apparence ondulée. L'anus est de forme ovale ou pyriforme, et d'autant plus rapproché de la bouche que la lunule de l'aire interambula- craire impaire est plus longue ; en général l'espace qui sépare l'ouverture buccale de l'ouverture anale n'excède pas la longueur de cette dernière. La face inférieure est aussi accidentée que la face supérieure est uniforme. Les sillons anibu- lacraires se ramifient de toute manière dans leur trajet du centre à la périphérie ; les tuber- cules affectent également une disposition très variée : ils sont ordinairement très développés sur le milieu, tandis qu'ils sont beaucoup plus serrés et presque microscopiques le long des sillons. Cette disposition des tubercules se réfléchit nécessairement dans l'arrangement des piquans , ensorte que les aires interambulacraires sont garnies de soies beaucoup plus développées que les aires ambulacraires. Il existe en outre une différence profonde, quant à la forme , entre les soies de la face inférieure et celles de la face supérieure. Ces dernières sont courtes et clavellées ; celles de la face inférieure au contraire sont grêles et subulées. Une troisième espèce de soies , de forme aplatie , entoure les lunules à la face supérieure ; ce sont les plus grosses. La cavité intérieure présente des particularités fort remarquables : du plancher inférieur naissent , dans les aires interambulacraires, des piliers plus ou moins développés, qui semblent destinés à supporter le plancher supérieur. Leur forme n'a rien de régulier ; il y en a ordinaire- ment deux dans chaque aire , mais souvent aussi ils sont soudés entre eux de manière à n'en former qu'un seul. Une membrane est étendue autour de ces piliers et sépare ainsi la cavité buccale de la cavité intestinale. Quoique les exemplaires dont je me suis servi pour étudier les organes intérieurs ne fussent pas entièrement frais , j'ai cependant pu y reconnaître la forme de l'intestin et le poursuivre dans son trajet depuis la bouche jusqu'à l'anus. En sortant de l'appareil masticatoire , l'intestin va s'attacher à la rosette apiciale interne , passe par dessus la mâchoire antérieure droite et de là se courbe à gauche ; d'abord très grêle , il se dilate peu à peu et acquiert sa plus grande largeur vers le milieu de son trajet. Après avoir parcouru le flanc gauche et envoyé des processus dans toutes les cavités cellulaires , il arrive au bord postérieur : ici les cloisons de la lunule de l'aire interambulacraire impaire lui barrant le passage , il s'in- fléchit en dedans , passe par dessus l'ouverture anale en traversant un canal formé par les piliers de l'aire interambulacraire impaire , qui sont adossés contre les cloisons de la lunule , et de là se dirige sur le côté droit , remonte jusqu'à l'aire interambulacraire antérieure droite , où il se replie sur lui-même pour regagner de nouveau le bord postérieur et venir aboutir à l'ouverture — 56 — anale (Voy. pour les détails la fig. 6 de Tab. 3 , qui représente l'intérieur du Mellita quinquc- fora, vu d'en haut). L'appareil masticatoire est composé de cinq mâchoires à charpente très grêle , mais garnies de lames nombreuses et très allongées , surtout dans les mâchoires postérieures. Les dents sont de petites lames aplaties , émaillées et fixées verticalement dans le sillon de la face supérieure des mâchoires ; comme ces dernières ne sont pas très hautes , les dents ne sont que légèrement in- clinées de haut en bas. Chaque mâchoire s'appuie sur une des cinq auricules qui entourent l'ouverture buccale. Je connais jusqu'ici cinq espèces de Mellites , dont les unes habitent les côtes occidentales d'Afrique, les autres les côtes orientales du centre de l'Amérique. Celles qui ont conservé leurs teintes sont toutes vertes. L Mellita quinquefora Ag. * Tab. 3. SvN. Scutella quinqucforaLam. 3« Ed. Tom. 3. p. 280. — E. Desl. Enc. Tom. 2, p. 676, N° 5. — DeB). Dict. Se. nat. T. 48, p. 223. — DesMoul. Tabl. syn. p. 224, N° 7. S culella pentapora DeBl. Zoopli. p. 220. — Agass. Prod. p. 188. Cette espèce figure généralement dans les collections d'Europe sous le nom de Scutella quin- quefora que lui a donné Lamarck. Ayant un jour eu l'occasion de comparer une série assez nombreuse d'exemplaires qui m'avaient été envoyés de Porto Rico, je m'aperçus qu'on avait confondu plusieurs espèces sous ce nom. Les exemplaires provenant de la Vera-Crux diffé- raient évidemment de ceux de Porto Rico , et comme c'est l'espèce de la Vera-Crux qui se trouve figurée dans Leske, je lui conservai le nom de Mellita (es/udinala que lui avait donné Klein , en la distinguant du Mellita quinquefom , qui est l'espèce de Lamarck. Les fig. 1 et 2 représentent le Mellita quinquefora avec ses teintes naturelles , lorsque les soies sont enlevées. La fig. 3 le montre avec ses soies par la face supérieure. La fig. 5 est une esquisse d'un jeune individu vu par la face inférieure. Un coup d'oeil jeté sur ces diverses figures suffit pour en faire ressortir l'un des caractères les plus importans , la largeur extraordinaire du test comparée à sa longueur. Dans l'exemplaire de fig. 3, l'un des plus beaux et des plus (*) Lorsque je fis exécuter les planches ci-joinles, je n'avais pas encore distingué le genre Mellita des Encopes: c'est pourquoi cette espèce y figure sous le nom à' Encore pentapora , au lieu de Mcllila quinquefora. — 37 — grands que je connaisse , le diamètre transversal est de ^j: plus long que le diamètre longilu- ilinal , et l'on remarque que la région postérieure est toujours plus large que la région anté- rieure ; au reste , la forme du test est assez généralement subcirculaire. Le côté antérieur est tantôt arrondi , tantôt tronqué. Il en est de même du côté postérieur ; en sorte que le plus ou le moins de régularité dans le pourtour du test ne peut point être invoqué comme un caractère spécifique. L'exemplaire de fig. 6 a même une forte échancrure au bord postérieur dans le pro- longement de la lunule de l'aire interambulacraire impaire ; mais il est probable que cette écban- crure n'est qu'accidentelle , peut-être même le résultat d'une brisure qui se sera cicatrisée et recouverte de soies avec le temps. La fig. 4 représente le profil de cette espèce qui , comme on le voit , est très plate ; le plus fort renflement correspond à la région postérieure. Les lunules sont au nombre de cinq , ainsi que l'indique le nom spécifique. Il y en a une dans le prolonge- ment de chaque ambulacre et une dans l'aire interambulacraire impaire ; l'ambulacre im- pair en est dépourvu ; toutes ces lunules sont étroites et très-allongées ; celle de l'aire interam- bulacraire est la plus grande. Les pétales ambulacraires sont larges et s'étendent jusqu'au delà de mi-bord ; elles montrent un léger renflement au milieu. Les deux pétales pairs postérieurs sont ordinairement un peu plus grands que les antérieurs , plus ou moins tronqués à leur ex- trémité et légèrement fléchis en dedans, sans doute par l'effet de la lunule de l'aire interam- ])ulacraire impaire qui les refoule latéralement. L'espace occupé par les petits sillons , ou la zone porifère proprement dite , est plus large que l'espace intermédiaire. La fig. 9 représente une partie d'un ambulacre sous un très fort grossissement , où l'on voit que même l'espace entre les sillons est garni de petits tubercules très rapprochés et disposés par rangées transversales. La face supérieure du test présente une granulation très homogène qui correspond à l'unifor- mité des soies. Il n'y a que les bords des lunules qui soient garnis de tubercules plus gros ; aussi portent-ils des soies beaucoup plus développées, qui souvent ferment presque entièrement les lunules. La rosette apiciale est petite et d'une structure spongieuse. Les quatre pores génitaux sont placés à l'extrémité des rayons de cet organe spongieux, au sommet des aires interambula- craires. Les trous ocellaires, placés au sommet des aires ambulacraires, sontàpeine visibles à l'œil nu. La face inférieure , ainsi que nous l'avons dit à l'article du genre , n'a rien de l'uniformité de la face supérieure ; les aires interambulacraires y sont garnies de ^tubercules beaucoup plus nombreux que les aires ambulacraires; aussi portent-ils des piquans sensiblement plus grands. Cette différence dans la structure de la face inférieure se réfléchit même dans les teintes de l'animal, qui sont toujours plus claires sur les aires interambulacraires que sur les aires ambulacraires, alors — 5« — iiièuie que les soies sont enlevées , voy. fig. 2. La fig. 10 représente une portion grossie d'une aire interanibulacraire de la face inférieure; les tubercules y sont entourés d'une granulation excessive- ment fine que l'on n'aperçoit qu'à l'aide d'une forte loupe. Les sillons qui correspondent aux am- bulacres, sont criblés de petits pores dans toute leur étendue, jusqu'à l'extrémité des rameaux laté- raux les plus menus. Ces sillons , très marqués dans cette espèce , se ramifient d'une manière fort irrégulière , eusorte que la fréquence des branches latérales ne peut pas être envisagée comme un caractère spécifique : elle varie d'un individu à l'autre, et souvent même les sillons d'un seul el même individu peuvent présenter des variations très notables , comme c'est par exemple le cas de l'exemplaire figuré ; les sillons des ambulacres postérieurs sont bien plus ramifiés que ceux des ambulacres antérieurs et, qui plus est, ils empiètent même sur l'aire interambulacraire impaire , qu'ils sillonnent dans tous les sens (fig. 2). La bouche est subcentrale , plus rapprochée du bord antérieur que du bord postérieur; elle est de forme circulaire et entourée, dans les exemplaires bien conservés , d'un cercle de soies qui la masquent plus ou moins. Son apparence ondulée provient uniquement des saillies que font sur son pourtour les tubes des branchies buc- cales , qui occupent la partie antérieure des sillons ambulacraires. Ces tubes sont plus longs dans les sillons des ambulacres postérieurs que dans ceux des ambulacres antérieurs , par la raison que dans ces derniers les deux branches du sillon ne se réunissent que dans le voisinage du pour- tour de la bouche. L'anus est de forme ovoïde et très rapproché de la bouche , il est ordinaire- ment fermé par un tissu de plaques calcaires de forme irrégulière. J'ai pu étudier, dans l'exemplaire de fig. .3 , les trois sortes de piquans qui caractérisent les Mellites : ceux de la face supérieure sont en général petits , mais d'une forme particulière ; on dirait de petites massues très renûées à leur extrémité ; la fig. 11 a en représente un sous un très faible grossissement. Ceux de la face inférieure sont les plus longs , cylindriques et subulés ; enfin les soies qui occupent le bord des lunules , forment la troisième espèce ; ce sont des pi- quans moins longs que les précédens, mais sensiblement plus massifs; les fig. li / et c les mon- trent par leur face aplatie , qui présente d'un côté une espèce de dépression en forme de cuillère allongée. La fig. d représente le même piquant vu de profil par sa face tranchante. Toutes ces soies paraissent soumises dans leur disposition à des lois constantes. Ceux de la face supérieure sont généralement inclinés vers la périphérie avec une tendance plus ou moins marquée à se courber latéralement, disposition qui n'est pas visible à l'œil nu à cause de la petitesse des soies , mais qu'on aperçoit fort bien au toucher. Les soies des lunules sont généralement dirigées obli- quement des bords vers le milieu , ce qui fait que souvent elles masquent à peu près complète- — 50 — ment ces dcruiéres. A la l'ace iuférieure, les soies des aires interaïubulacraires postérieures paires sont dirigées en dedans, tandis que celles des aires antérieures le sont en dehors. Comme la même disposition se reproduit ;i peu près dans toutes les espèces dont j'ai observé les soies, je renvoie à la fig. 11 de pi. V a qui représente la face inférieure du Mellita hcxapora avec ses soies. La disposition des organes intérieurs est d'un très grand intérêt : la fig. G de lab. 3 repré- sente l'intérieur du test , vu d'en baut , le plancher supérieur étant enlevé. On y reconnaît très distinctement la forme et la direction de l'intestin , qui , en quittant le sommet de la rosette api- ciale interne, passe par dessus la mâchoire antérieure droite , de là se déploie , sous forme d'es- tomac , sur le flanc gauche , passe ensuite sur le flanc droit , remonte vers le bord antérieur et re- vient de nouveau en arrière ; en sorte qu'il passe deux fois sur le côté droit et une fois sur le côté gauche. Toute la masse du test est en outre remplie de cellules , que j'ai trouvées tapissées d'une membrane brunâtre , absolument semhlable à l'intestin, ensortcquejene doute nullement qu elles ne soient destinées à recevoir des appendices du canal intestinal. L'appareil masticatoire occupe le centre de la cavité intérieure ; il est séparé de la cavité intestinale proprement dite par les piliers qui s'élèvent du plancher inférieur dans les aires interambulacraires. La fig. 8 représente l'appa- reil masticatoire isolé , vu par sa face inférieure. On remarque que les deux rayons postérieurs de la rosette sont sensiblement plus longs que les antérieurs. Cette différence tient uniquement à ce que les lames inférieures sont beaucoup plus longues dans la mâchoire postérieure que dans les au- tres, ainsi qu'il est facile de s'en convaincre en étudiant attentivement les mâchoires isolées. Les dents , dont l'extrémité seule est émaillée , sont fixées par leur tranche dans le sillon des mâchoi- res. La fig. 7 représente la partie centrale du plancher inférieur , après en avoir enlevé la ro- sette masticatoire. On y dislingue la position et la forme des auricules destinées à supporter l'appareil masticatoire; elles sont larges et présentent une légère échancrure au milieu. La bouche, qui est au centre , est entourée de soies rayonnantes. Enfin l'on aperçoit aussi dans cette même figure les piliers calcaires, qui sont situés, ainsi que les auricules, dans les aires interambu- lacraires. J'ai déjà fait remarquer plus haut que ces piliers varient considérablement de forme et de grosseur suivant les individus. Je dois à l'obligeance de mon parent , M. Auguste Mayor, de New-York, une série nombreuse d individus de cette espèce , recueillis par lui à Porto-Rico. Tous sont d'une belle teinte verte. — 40 — II. Mellita testudinata ri. Tab. 4a, fig. 7-9. Syn. Mellita icstudinata Klein, Ed. Leske, pag. 25, Tab. 21, fig. C. D. — Ejusd. Maxillœ, p. 36, Tab. 33, fig. r et s— Klein Gall. § 82, p. 92, Tab. 1 1 , fig. C. Echinodiscus quinquies perforalus Lesl.e apud Klein, p. 197, sp. 51. Echinus orbiculus var. 7 Lin. Syst. nat. 12'' édit. p. 1105. Echinus pentaforus Lin. Gni. p. 3189. Ecldnoglycus quinque canalibusperi'iiis van Phels. Brief over ZeeEgelen, p. 35. Pain d'épice delà Vcra-Crux Davila. Catal. T. 1, p. 423. Echinus laganoidcs orbicularis Seba, Thés. Tom. 3. Tab. 15, fig. 9 et 10. Scutella quinqucfora^nc-^cX. mèth. T. 149, fig. 3 et 4. Echinodiscus Gu:dl. Test. Tab. 110, fig. E. IMuUer Délie, nat. I. p. 93. Tab. D. I, fig. 16. L'espèce dont il est ici question a déjà été décrite et figurée par Klein , et comme les figures que cet auteur en donne se trouvent reproduites dans l'Encyclopédie méthodique , et que la fi- gure de Seba semble être la même , j'ai rapporté au M. testudinata tous les synonymes des au- teurs anciens , en ne citant au M. quinquefora que ceux des auteurs qui ont décrit des exem- plaires du Muséum de Paris ou du moins les ont eus sous les yeux. Le principal caractère qui distingue le M. testudinata du M. quinquefora consiste en ce que le plus grand diamètre transversal, au lieu de correspondre à la région postérieure, correspond au contraire à la région antérieure. Cette différence , bien qu'essentielle et constante, ne frappe pas au premier abord , surtout lorqu'on n'a pas l'habitude d'orienter les individus en les étu- diant. Sous tous les autres rapports le M. testudinata présente à peu près les mêmes particula- rités de structure que nous avons signalées dans le M. quinquefora (voyez la description ci-des- susj. La fig. 10 représente les tubercules de la face supérieure sous un fort grossissement , afin de faire voir leur forme et la manière dont ils sont entourés de plus petites verrues. Les soies présentent la même structure et la même disposition que dans le M, quinquefora. J'ai figuré au microscope (fig. 7 a) l'un des piquans qui bordent les lunules à la face supérieure, afin de faire voir que malgré son apparence lisse ^ il est cependant hérissé de nombreuses aspérités, comme les piquans de tous les Echinides en général. Le dessin le représente par la face aplatie. — /il — Klein a donné une figure assez iniparfaile de l'une des mâchoires. Je n'ai pas eu l'occasion d'observer moi-même l'appareil masticatoire dans son ensemble ; mais je ne pense pas qu'il puisse être bien différent de celui du M. quinqucfora, qui se trouve figuré sur la pi. 3, fig. 6 et 8. Tous les exemplaires de cette espèce que j'ai pu examiner jusqu'ici proviennent de la Vera- Crux, d'où était aussi originaire l'exemplaire de Klein. Je les ai tous trouvés d'une teinte bru- nâtre ; mais comme les soies des lunules sont encore vertes dans l'exemplaire figuré , il est vraisemblable qu'à l'état vivant ces animaux sont verts comme le M, pentapora. Les exem- plaires figurés font partie du Muséum de Paris et m'ont été communiqués par M. Valenciennes. III. Mellita iiexapora Ag. Tab. IV, fig. 4-7, et Tab. IVa, fig. 11 et 12. Srx. Echinics hexaporus L. Gm., p. 3189. — Favann. pi. 58, 6g. C 3. Sculclla hexapora DeBl. Zooph. p. 200. — Agass. Prodrome Echin. p. 188. Sciadla sexforis Lam. T. 3, p. 279, N° 4. — E. Desl. Enc. T. 2, p. 676, N" 4. — Encycl. niétli. pi. 149, fig. 1 et 2. — DesMoul. Tabl. syn. p. 224, N° 6. Echinotrochus perforalas {'Doov^ebooràe'E.^e\sc\\y\-) Van Phels. p. 33, N°2. Echinodiscus sexies perforaiiisheslie apud Kl., p. 199, Tab. 50, fig. 3, 4. Echionanlhus Seba Thés. Tab. 15, fig. 7, 8. Oursin de mer étoile Klein Gall. Siippl. au Cab. de Réaumui- , p. 230 , 231 . Tab. 24, fig. A, B, et 1 , 2. Pain d'cpice de la Barbade « six fentes. Davil. Catal. I. p. 423, N° 955. Millier Deliciae nat. I, p. 93, Tab. D, 1, fig. 17. Encycl. ( Dict. des se. ) Tab. 59, fig. 6. Knon-, Délie. Tab. D, I, fig. 17. C'est évidemment à tort que Laniarck envisage le Mellila hexapora et le Mellita quinquefora comme de simples variétés d'une seule et même espèce. Non seulement le M. hexapora a cons- tamment six lunules, mais sa forme est aussi complètement différente. Le diamètre longitudinal et le diamètre transversal sont à peu près égaux ; le côté postérieur est tronqué ou subtronqué ; le côté antérieur au contraire est légèrement rostre. Les lunules sont en général étroites et très- allongées ; celle de l'aire interambulacraire impaire est la moins développée ; elle est même très- petite et presque rudimentaire dans les jeunes individus (voy. fig. 7). Le test est très-aplat i (fig. 5). La rosette ambulacraire est petite proportionellement aux dimensions du test (voy — 42 — fig. 4) ; les pétales n'atteiguenl pas même la moitié de la distance entre le sommet et la péri- phérie; les zones porifères ont à peu près la même largeur que l'espace intermédiaire. Les pores génitaux sont distans ; les pores ocellaires sont trop petits pour être aperçus à l'oeil nu. Les plaques dont se compose le test sont toutes renflées au milieu , quoique d'une manière moins frappante dans les vieux individus que dans les jeunes : ceux-ci ont au centre des plaques une petite aspérité plus ou moins saillante, qui cependant n'est point un tubercule (fig. 7). L'intérieur ne laisse apercevoir aucune trace de l'articulation des plaques : on n'y remarque qu'une surface rugueuse, cellulaire, en forme de lames saillantes, (voy. la flg. 6, qui repré- sente le plancher supérieur vu par sa face interne). Les quatre pores génitaux s'y ouvrent à l'extrémité des rayons osseux qui s'avancent dans les aires interamhulacraires. Les ambulacres montrent la structure intime et l'articulation des plaques des pétales. Au sommet de ceux-ci se voient les trous ocellaires qui sont au nombre de cinq. Enfin l'on remarque aussi des traces de l'intestin autour de l'extrémité des pétales ambulacraires. La fig. 11 de PI. 4 a montre la disposition des soies à la face inférieure, telle qu'elle se pré- sente dans toutes les espèces de ce genre. Celles des aires interarabulacraires paires posté- rieures sont coucbées de dehors en dedans; celles des aires interamhulacraires paires anté- rieures , au contraire , de dedans en dehors ; de telle manière qu'en promenant le doigt de l'aire interambulacraire postérieure gauche à l'aire interambulacraire antérieure droite , et de même de l'aire interambulacraire postérieure droite à l'aire interambulacraire antérieure gauche , on trouve les soies inclinées dans la même direction , à l'exception de celles qui entourent immé- diatement la bouche, et dont la disposition est circulaire. Les soies de l'aire interambulacraire impaire sont inclinées latéralement vers la lunule. J'ai figuré des soies isolées des différentes parties du test sous un très-fort grossissement, afin de donner une idée exacte de leur forme et de leur structure. Celles de fig. il a,b, c, sont tirées delà face supérieure; elles se font remarquer par leur forme clavellée. Les soies de la face inférieure sont plus cylindriques, celles de fig. 12rf, e, sont prises sur les aires ambula- craires ; celles des fig. a, b sont des aires interamhulacraires , et celle de fig. c du bord de la bouche. On le voit, il n'y a que la forme qui varie; la structure intime est la même dans toutes ; même le piquant de fig. 7 a, qui appartient au M. testudiiiata^ ne présente sous ce rapport aucune différence. II y a tout lieu de croire que les auteurs ont confondu plusieurs espèces sous le nom de M. (Scutella) hexapora; surtout si l'on considère les habitats très-différens qu'ils lui assignent. — /i5 — Leskc dit que lexemplairc du Musée de Iloaumur fut rapporte de l'île Barbade par Hughes. Muller la cite à la fois dans l'Océan indien et dans les mers septentrionales ; Davila la dit ori- ginaire de la côte de Coromandel et de la Vcra-Crux. Or il n'est pas vraisemblable que la même espèce se rencontre dans des contrées et des climats aussi différens. Parmi les nombreux exemplaires que j'ai eu l'occasion d'examiner, il ne s'en trouve aucun dont l'origine me soit connue. Je dois à l'obligeance de M. Gray la communication de l'exemplaire muni de ses soies, représenté Tab. 4 a, fig. 11, Sa couleur est d'un beau vert olive. D'autres exemplaires m'ont été confiés par M. Michelin et par M. le docteur Mayor , de Genève. IV. Mellita similis Ag. Tab. IV, fig. 1-3. Il est probable que cette espèce a été confondue jusqu'ici avec le M. hexapora dont elle est effectivement très-voisine. Sa forme est subcirculaire , le côté postérieur est plus ou moins tronqué ; le côté antérieur, au contraire, a une légère tendance à se rostrer. Le diamètre longitudinal est plus grand que le diamètre transversal. L'espèce est en même temps moins plate que les précédentes et notamment que le M. hexapora, et l'on remarque que la plus grande épaisseur, au lieu de correspondre au sommet, est à la région antérieure (voy. Tab. 4, fig. .3). Les lunules sont au nombre de six, mais elles sont bien moins allongées et plus irrégulières que dans le M. hexapora. Enfin , quoique l'espèce soit plus petite , l'étoile ambulacraire est en général plus grande que dans cette dernière. La face inférieure se fait remarquer par des sillons et des ondulations très-prononcés, surtout au bord des lunules; ce qui lui donne une apparence très-accidentée, que n'a point le M. hexapora. Je ne connais que deux exemplaires de cette espèce; tous deux sont dépourvus de leurs soies; mais comme ils sont décolorés , je me suis contenté de représenter en noir l'exemplaire qui a servi d'original à mes figures. Il provient de Porto-Rico , d'où il m'a été envoyé par M. A . Mayor ; le second fait partie de la collection de M. Michelin. — 44 — V. Mellita lobata Ag. Tab. 4a, figl3, et Tab. 16, 4-7. Quoique voisine du Mellita hexapora, celte espèce présente cependant une physionomie toute particulière , qui résulte essentiellement de ce que les lunules des ambulacres postérieurs sont ouvertes. Ce caractère, quoique frappant, ne serait cependant pas suffisant pour constituer une espèce à part, si toutes les lunules n'étaient en même temps sensiblement plus larges que dans les autres espèces du genre. La lunule de l'aire interambulacraire impaire est la moins longue et la plus étroite de toutes. La forme irrégulière du test n'est sans doute qu'accidentelle; cepen- dant il est probable que, même dans les individus réguliers, le diamètre longitudinal est plus grand que le diamètre transversal. Les pétales des ambulacres sont larges et arrondis à leur ex- trémité. Les zones porifères l'emportent de beaucoup en largeur sur les espaces intermédiaires. Les trous de la rosette apiciale sont très-distincts , et , par une particularité digne de remarque, les cinq pores ocellaires sont aussi grands que les pores génitaux ; ceux-ci sont au nombre de quatre , comme dans toutes les espèces du genre. La face inférieure ne présente rien de particulier dans sa structure ; les sillons ambulacraires y sont très-fins et peu marqués , comme dans le M. hexapora , et l'on ne remarque autour des lunules aucune trace de ces ondulations prononcées qui sont un caractère essentiel du M. similis. L'intérieur est conformé de la même manière que l'intérieur du M. quinquefora. L'appareil masticatoire est composé de mâchoires de moyenne grandeur, hérissées de fines lames calcaires en haut et en bas. La fig. 4 de Tab. 16' représente cet appareil vu par la face inférieure , les cinq mâchoires étant réunies et montrant, sur la figne médiane, la petite carène qui s'engrène dans l'échancrure des auricules. La fig 7 représente les cinq mâchoires disjointes, vues par la face supérieure, avec le sillon médian, dans lequel étaient fixées les dents. Les fig. 5 et 6 montrent le profil de l'une des mâchoires , de côté (fig. 6) , et par derrière (fig. 5). Je ne connais de cette espèce que le seul exemplaire qui est ici figuré, il fait partie de la col- lection du Muséum de Paris et m'a été communiqué par M. Valenciennes. Son origine est inconnue. (*) C'est par erreur que les mâchoires de celle espèce onl été ajoutées aux figures du Se, iruncata , au lieu d'être figurées sur la Tab. 4 a. 4i5 — CHAPITRE IV. DU GENRE ENCOPE. Les Encopes sont en général des espèces de grande dimension , qui , pour la plupart , se font remarquer par leur forme élégante et par les belles proportions de toutes les parties de leur test. Toutes ont une écliancrure ou une lunule dans le prolongement des pétales ambulacraires et une ouverture dans l'aire interambulacraire impaire. La forme et les dimensions de ces lunules varient plus ou moins dans les différentes espèces, et l'on remarque même des différences assez notables dans les individus d'une seule et même espèce , suivant leur âge. Les échancrurcs am- bulacraires , ordinairement très ouvertes dans les jeunes , ont une tendance à se fermer dans les vieux. La bouche est centrale ou subcentrale, sa forme est circulaire; mais comme les tubes destinés à loger les branchies buccales font saillie sur son pourtour, il en résulte que celui-ci prend, dans la plupart des espèces, une apparence ondulée. Dans les individus qui ont con- servé leurs soies , la bouche est plus ou moins masquée par les piquans qui naissent et s'entre- croisent sur ses bords. L'anus est très rapproché de la bouche et placé sur le bord interne de la lunule de l'aire interambulacraire impaire. Les pétales ambulacraires sont en général très développés et arrondis à leur extrémité. Lorsque la lunule interambulacraire est très grande, les pétales postérieurs qui sont toujours les plus longs, sont ordinairement un peu refoulés latéralement ; de là leur forme souvent arquée. Les soies varient suivant leur position ; celles de la face supérieure sont courtes et clavellées , celles de la face inférieure sont grêles et cylin- driques. Mais tous ces caractères sont plus ou moins communs aux Melliles. Voici maintenant à quels signes particuliers nous distinguerons le type des Encopes : Les lunules et les entailles sont toujours élargies , plus ou moins arrondies et souvent très ouvertes, tandis que dans les Mellites elles sont allongées , très grêles et généralement fermées. De plus , il y a cinq pores génitaux, tandis que les Mellites n'en ont que quatre. Enfin la couleur des Encopes est généralement — 4G — rouse , violetle ou brune ; celle des Mellites est au contraire verte ou olivâtre. A ces caractères extérieurs correspondent des différences plus profondes dans la structure de l'intérieur du test. Ces différences consistent essentiellement dans la présence d'une cloison celluleuse continue qui sépare la cavité buccale de la cavité intestinale et qui remplace par conséquent les piliers calcaires qui se trouvent dans les Mellites. Pour donner une idée exacte de cette disposition , j'ai représenté sur la PI. 19a, fig. 7 , l'intérieur de VE. micropora , après en avoir enlevé le plancher inférieur. La cavité buccale , qui est au centre , présente un pourtour pentagonal , dont les anses corres- pondent aux aires ambulacraires ; c'est dans ces anses que se logent les rayons de l'appareil masticatoire. En sortant de la cavité buccale , l'ésophage passe par dessus un col de la cloison médiane [x) correspondant à l'aire ambulacraire impaire , s'étale sur le flanc gauche (a) , tra- verse, au dessous de l'anus, un canal étroit qui se trouve à l'origine de la lunule de l'aire interambulacraire impaire , passe sur le flanc droit, où il remonte jusqu'à l'aire interambulacraire antérieure gauche (b) ; là il se replie sur lui-même et rétrograde vers l'anus en suivant un canal bordé d'une part par la cloison de l'ouverture buccale et , de l'autre , par une cloison particu- tière (c). Arrivé de nouveau au bord de la lunule postérieure , après avoir décrit plusieurs con- tours très prononcés , il s'enfonce dans le test et vient aboutir à l'anus (s figures ci-jointes sont dessinées d'après l'exemplaire original de Laniarck , le seul qui existe dans la collection de Paris; je n'en connaissais pas d'autres, lorsque mon ami M. Stokes, de Londres, eut l'obligeance de m'en communiquer toute une série, qui m'a servi à com- pléter la description de cette espèce. Plusieurs de ces exemplaires ont conservé une partie de leurs soies. Elles sont petites et en apparence lisses. Mais lorsqu'on vient à les examiner à la loupe , on trouve qu'elles sont toutes striées et hérissées d'épines : celles de la face supérieure sont clavellées; celles de la face inférieure sont cylindriques et subulées, à peu près comme celles de YEncope ietrapora (voyez PI. 10 a). Les teintes de la surface du test sont d'un brun-jau- nàlre : mais cette couleur passe au lilas sur les bords des lunules et du pourtour. L'habitat de cette espèce n'est pas exactement connu ; elle paraît provenir des Philippines. IL Encope tetrapora Ag. Tab. 10a, fig. 1-3. Echinus Iclraporus Gin. p. 3190. Sciitella tclrapora DeBl. Zooph. p. 200. — Agass. Piod. Ech. p. 188. Scutdla qiiaririfora Lam. Tom. IIF, p. 280.^ E. Desl. Eue. Tom. 2, p. 676, N" 6. — Eiicycl. mcili. PI. 148, fig. 1, 2. — DcBl. Dict. Se. nat. T. 48, p. 224. — DesMoul. Tabl. syn. p. 224. Echinndiscus quater perjoralus Leskc p. 204. Sp. 56. Echinoglycus oblique incisas (Scliyf gescheiiide Egel koek met buisen ) van Phcls. p. .34, N° 5. Echi nanthits spec. 3. SebaThes. Tom. III, Tab. 15, tig. 5, 6. Quoique le SculeUa {Encope) tetrapora se trouve mentionné dans tous les ouvrages qui traitent des Oursins , il n'est cependant connu que par la figure qu'en a donnée Séba et qui a été copiée par plusieurs auteurs. J'ai vainement cherché dans les collections et les musées d'Europe une espèce qui portât ce nom. N'en trouvant pas , j'ai cru devoir envisager comme telle celle de mes espèces qui se rapproche le plus de la figure ci-dessus mentionnée, sans que je puisse ga- rantir d'une manière certaine son identité spécifique. C'est une question que l'on ne pourra décider que lorsqu'on aura retrouvé l'original de l'auteur hollandais. En attendant, voici les ca- ractères de l'espèce que j'envisage comme YEncope (relapora: la forme est à peu prés circulaire ; la plus grande largeur est en arrière du sommet. L'exemplaire figuré est même un peu plus large que long. Le pourtour du test présente de légères échancrures dans le prolongement des arabu- — 30 — lacres. Les lunules des ambulacres postérieurs sont ouvertes et d'égale largeur dans toute leur étendue. Les lunules ('es ambulacres antérieurs et latéraux sont petites , de forme ovoïde et complètement fermées. L'épaisseur est assez considérable, et la surface supérieure présente une déclivité uniforme, mais très-brusque, sur le pourtour du test (fig. 3). La bouche est centrale et circulaire. L'anus est petit , de forme ovoïde et plus rapproché de la bouche que du bord postérieur (fig. 2). Les sillons se ramifient considérablement dans toutes les directions. Les pétales sont larges, et malgré les soies qui recouvrent toute la surface du test, l'on remarque que l'espace intermédiaire entre les zones porifères est Irès-large. L'exemplaire figuré a conservé sa couleur , qui est d'un rouge-brun très-foncé. Les soies sont très abondantes et diversement conformées suivant la place qu'elles occupent sur le test. Celles de la face supérieure sont en forme de massues (fig. la, b) ; celles de la face inférieure sont cylindracées et beaucoup plus longues que celles de la face supérieure , surtout dans les aires interambulacraires (fig. (/, c ). Examinées au microscope, toutes sont garnies de plis longitu- dinaux, finement dentelés. L'exemplaire figuré, le seul que je possède, m'a été communiqué par mon ami M. Stockes ; il provient des îles de Gallopagos. M. Ch. DesMoulins cite comme origine de son exemplaire la côte occidentale d'Afrique, d'où il a été rapporté par M. Rang. Reste à savoir si c'est le même type. J'ai lieu de croire que non, car M. DesMoulins trouve la figure de Seba, plus ronde que son exemplaire. in. Encope micuopora Agass. Tab. 10 a, fig. 4-8 et Tab. 19 a, fig. 7. Très-voisine à bien des égards de YE. emarginata , cette espèce n'en diffère que par quel- ques caractères en apparence peu importans , mais qui n'en sont pas moins des caractères spécifiques , attendu qu'on les retrouve invariablement dans tous les individus. Ces caractères sont : 1" la petitesse de la lunule de l'aire interambulacraire impaire, que rappelle le nom de niicropora; 2° la largeur considérable des pétales ambulacraircs, qui s'arrondissent fortement à leur extrémité , sans cependant se fermer complètement. L'espace compris entre les zones porifères de chaque pétale est notamment plus large que ces zones elles-mêmes , surtout dans les pétales antérieurs; 3" la forme de la rosette apiciale, qui est moins grande que dans — lil — \'E. emargimia. Les pores génitaux sont aussi en général plus rapprochés , quoique placés à l'oxlrémilé des rayons du corps madréporiforme. Ce dernier est d'un aspect spongieux comme dans toutes les espèces d'Encopcs ( fig. 6). Les trous ocellaires sont excessivement petits, mais cependant visibles même à l'œil nu. L'épidermc, finement granulaire , présente, sous un fort grossissement, les deux sortes de tubercules qu'on retrouve dans presque toutes les Scutelles, les tubercules spinifères, qui sont distinctement perforés et mamelonnés , et les tubercules mi- liaires qui entourent ces derniers et sont très-nombreux (voy. fig. 8). Dans les zones porifères des pétales ambulacraires, les tubercules spinifères forment des séries transversales très-régulières, séparées par les sillons transverses ( voyez fig. 7). La face inférieure ne présente rien de parti- culier : c'est la même disposition des sillons et des tubercules que nous avons décrite dans l'espèce précédente. L'ouverture buccale est petite et circulaire. L'anus est pyriforme et allongé dans le sens du diamètre longitudinal. Quant à la forme générale, elle est à peu près circulaire. Le diamètre longitudinal et le diamètre transversal sont sensiblement égaux. Le bord postérieur est un peu plus tronqué dans les vieux exemplaires que dans les jeunes. La fig. 5 représente le profil ; la plus grande épaisseur est vers le bord antérieur. La fig. 7 de Talj. 19 a représente la cavité intérieure, telle que nous l'avons décrite à Tar- de du genre (voy. pag. 46). La différence spécifique de cette espèce d'avec 1'^. emarginata est encore confirmée par le trajet du canal intestinal, dont les contours sont bien plus nombreux, notamment sur le flanc droit. Je possède plusieurs exemplaires de cette espèce, qui m'ont été donnés par M. Stokes; mais il n'en est aucun dont l'origine me soit connue. Leur teinte paraît être, à l'état vivant, d'un brun foncé , à en juger d'après quelques traces qui en sont conservées. IV. EXCOPE PERSPECTIVA Val. Tab. 10 ^ fig. 1-5. Celte espèce a la plus grande ressemblance avec VE. miaopora. Sa forme (fig. 1) , son profil (fig. 2) , la disposition de ses lunules , sa rosette apiciale (fig. 5) , sont à peu près identiques ; et cependant je la crois différente , par plusieurs raisons : et d'abord la lunule de l'aire interambu- lacraire impaire , au lieu d'être petite et allongée , est très grande , élargie et ovo'ide ; son pour- tour est marqué de tubercules beaucoup plus développés que ceux du reste du test ; c.e qui fait — 52 — supposer qu'elle était bordée de soies correspondantes. En second lieu , les pétales ambulacraires sont moins larges que dans rcspèce précédente , surtout les postérieurs, qui sont en outre légè- rement flexueux par l'effet de la lunule qui empiète en quelque sorte sur leur domaine. Enfin les zones porifères égalent à peu près en largeur l'espace intermédiaire ; à l'origine des pé- tales elles sont même plus larges. Les pétales antérieurs sont sensiblement plus courts et plus arrondis que les postérieurs. Les sillons de la face inférieure se ramifient considérable- ment. Les aires ambulacraires auxquelles ils correspondent sont revêtues de tubercules tellement fins qu'ils donnent à la surface un air velouté. Les aires interambulacraircs sont garnies de tubercules plus développés. La bouche est flexueuse ou légèrement pentagonale , par suite des saillies que font sur son pourtour les tubes des branchies buccales (voyez fig. 3). La fig. 4 repré- sente la forme et la disposition des tubercules delà face supérieure sous un très fort grossissement. Je ne connais de cette espèce que l'exemplaire figuré qui ma été communiqué par M. Valen- ciennes , sous le nom ci-dessus , mais sans indication d'origine. Sa couleur est tout à fait lernie. C'est par erreur que cette espèce est indiquée sur ma planche comme établie par moi ; c'est M. Valencicnnes qui le premier l'a distinguée. V. Encope cyclopora Ag. Tab. 10 6, fig. 6-9. 11 n'est guère possible de confondre cette espèce avec les précédentes. La tendance de ses lu- nules, et en particulier de la lunule de l'aire interambulacraire impaire , à s'arrondir, lui donnent une physionomie toute particulière. Elle est en outre remarquable par sa forme très élargie ; c'est jusqu'ici la seule Encope connue dont le diamètre transversal soit plus considérable que le diamètre longitudinal. Son épaisseur est moyenne; mais la partie la plus renflée ne correspond pas exactement au sommet apicial (fig. 7). Le côté antérieur est moins large que le côté postérieur. Celui-ci présente une échancrure assez prononcée dans le prolongement de la lunule de l'aire interambulacraire. Les lunules des ambulacres postérieurs sont ouvertes , au moins dans l'exeni' plaire figuré. Les pétales ambulacraires sont droits, réguliers et très uniformes ; les antérieurs sont à peine plus petits que les postérieurs ; les zones porifères sont aussi larges et même plus larges que l'espace intermédiaire. La rosette apiciale est légèrement saillante ; les cinq pores génitaux y sont fort distincts et placés à l'extrémité des rayons du corps madréporiforme. Les iî3 — pores ocellaires sont également distincts, même à l'œil nu. Le corps niadréporiforme lui-même est composé d'une agglomération de tubes capillaires très serrés (fig. 8). Enfin une dernière par- ticularité de cette espèce consiste dans l'absence de tubercules niiliaircs distincts ; on ne re- marque que des tubercules spinifères , qui , examinés sous un fort grossissement , présentent la forme et la disposition indiquées dans la fig. 9. La face inférieure est très accidentée , les sillons y sont plus ramifiés que dans aucune autre espèce ; mais les rameaux latéraux sont courts et larges , à l'exception des derniers qui s'éten- dent autour des lunules. La bouche est de moyenne grandeur. L'anus , de forme pyriforme , est placé au bord interne de la lunule de l'aire interambulacraire. L'exemplaire figuré, le seul que je connaisse, m'a été communiqué par M. Michelin; son origine est inconnue. Ses teintes sont entièrement fanées. VI. Encope oblonga Ag. Tab. 9. Cette espèce est plus allongée qu'aucune autre Encope ; elle formerait un ovale régulier , si le côté postérieur n'était légèrement tronqué. La hauteur est proportionnée aux autres dimen- sions ; mais le point le plus élevé, au lieu d'être en avant ou au centre, est reporté sur l'arriére et le sommet apicial est même un peu déprimé (fig. 2). Les lunules ambulacraires , ainsi que la lunule de l'aire interambulacraire, sont très-grandes, surtout cette dernière, et ont les bords considérablement renflés ; toutes sont contiguës à l'extrémité des pétales dont elles sont en quel- que sorte le prolongement. Les ambulacres eux-mêmes ne diffèrent, ni dans leur forme , ni dans leurs dimensions , de ceux de VE. emarginata. La fig. 4 représente la moitié du pétale an- térieur gauche sous un grossissement de deux fois le diamètre , afin de montrer la structure intime de cette partie du test. On voit par cette figure que les zones porifères sont garnies de petits tubercules entre les sillons transversaux absolument comme le reste de la surface. Les pores internes sont ronds , tandis que les externes paraissent sensiblement allongés. La rosette apiciale se fait remarquer par la saillie extraordinaire de ses rayons ; le rayon postérieur est tronqué, et par là même sensiblement plus petit que les autres (fig. 7). Les pores génitaux sont placés à l'intérieur des rayons. Les pores ocellaires occupent le sommet des ambulacres dans les angles rentrans du corps niadréporiforme. — M — Les sillons de la face inférieure sont de largeur moyenne , mais leurs ramifications sont moins marquées que dans l'autre espèce, quoique on y dislingue toujours les pores ambulacraires, lors- qu'on vient à les examiner à la loupe. La bouche ne présente rien de particulier; elle est comme d'ordinaire subcentrale en avant, et laisse apercevoir l'extrémité des dents. La flg. 5 représente le pourtour de la bouche grossi , montrant un nombre extraordinaire de pores mi- croscopiques , plus cinq trous un peu plus grands , placés à l'extrémité des petits tubes qui , sans doute, contenaient les branchies buccales. L'anus est très rapproché de la bouche , ce qui s'explique par la grandeur de la lunule de l'aire interarabulacraire. J'ai dû la communication de cette curieuse espèce à mon ami , M. le professeur Pictet. Son origine n'est malheureusement pas connue. Le seul exemplaire que j'en aie vu est celui que j'ai figuré ; il est déposé au Musée de Genève. VIL EXCOPE VALENCIENNESII Ag. Tab. 7 et 8. C'est la plus grande espèce de la famille des Scutelles et l'un des plus grands Oursins connus. Bien qu'il en existe des exemplaires dans plusieurs collections, je ne les trouve décrits ni figurés nulle part ; c'est à l'obligeance de mon ami, M. Valenciennes , que je dois la communication de l'exemplaire figuré qui fait partie du Muséum d'Histoire naturelle de Paris ; aussi me suis-je fait un plaisir de lui dédier cette belle espèce. La forme élégante de VE. Vaknciemiesii est due aux belles proportions de toutes les parties du test. Les entailles ambulacraires, ainsi que la lunule de l'aire interambulacraire, sont en rapport avec les dimensions du test ; cependant il existe des différences assez marquées dans leurs dimensions et dans leur forme : les entailles des ambulacres postérieurs sont plus grandes que celles des ambulacres antérieurs ; la plus petite est celle qui correspond à l'ambulacre antérieur (a). Ces cinq entailles, dont j'ai indiqué par des lettres la position relativement au plan de l'animal , ont à peu près la même forme et sont toutes contiguës à l'extrémité des ambulacres. Quoique aucune d'elles ne soit fermée, on remarque cependant qu'elles ont une tendance à se rétrécir sur le pourtour du test : par conséquent je ne pense pas que l'on puisse envisager comme un caractère spécifique le cas où l'une ou l'autre de ces entailles serait fermée. La lunule de l'aire interambulacraire est grande et de forme allongée ; ses bords sont irrégulièrement ondulés et forment un renflement assez marqué au dessus de la surface du tesl, comme cela se voit surtout bien dans la fig. 2 de la planche 7 qui représente le profil vu par derrière. Le contour du test est à peu près circulaire : cependant le diamètre longitudinal est un peu plus grand que le diamètre transversal. La hauteur est plus considérahle que dans d'autres espèces ; elle égale le sixième de la longueur et diminue dune manière graduée vers les bords , de manière que la face supérieure est très régulièrement bombée (voyez la fig. 2 de Tab. 8 qui représente le profd réduit vu par le côté). Les pétales antérieurs et latéraux sont plus larges , plus courts et plus arrondis que les postérieurs ; aussi lespace compris entre les zones porifères est-il dans ces derniers plus étroit que les zones elles- mêmes ; enfin , comme la lunule de l'ambulacre impaire est très grande, il en résulte que les ambulacres postérieurs sont refoulés latéralement et présentent une courbe assez marquée. Les contours de la rosette apiciale ne sont pas très-précis ; en revanche , les pores n'en sont que plus distincts ; les trous ocellaires sont très visibles et tout aussi développés que les pores génitaux. Examiné à la loupe, le corps madréporiforme présente la même apparence spongieuse que nous avons signalée dans les espèces précédentes; mais ce qu'il y a de particulier, c'est qu'il s'étend plus en avant dans les aires interambulacraires ; car les pores génitaux , quoique très distants du centre , s'ouvrent cependant encore dans cette surface spongieuse. La face supérieure est garnie de tubercules spinifères très homogènes surgissant chacun du milieu d'une petite dépression cl entourés des tubercules miliaires qui ne s'aperçoivent qu'à l'aide d'un fort grossissement. La fig. 3 de Tab. 7 représente quelques-uns de ces tubercules grossis; la figure ï , une portion de la zone porifère d'un pétale , prise à son extrémité et montrant les intervalles des sillons garnis de tubercules, de même que le reste de la surface.' La face inférieure (Tab. 8) présente la même variété des tubercules que nous avons déjà si- gnalée dans l'E. emarginata ; ceux des aires interambulacraires étant toujours plus gros que ceux des aires ambulacraires. Mais ce qui mérite surtout d'être remarqué, c'est la profondeur et la largeur des sillons et la manière dont ils se ramifient dans toutes les directions ; les moindres rameaux montrent encore jusqu'à leur extrémité des pores très visibles à la loupe. L'ouverture buccale est circulaire, plus rapprochée du bord antérieur que du bord postérieur. L'anus est à l'origine de la lunule interambulacraire et séparée de l'ouverture buccale par un espace qui correspond au neuvième de la longueur ; il est de forme ovale comme dans toutes les Encopes. L'appareil masticatoire présente la structure ordinaire à cet organe dans toutes les Encopes ; mais il est digne de remarque que malgré les dimensions plus grandes de notre espèce, ses mâ- choires soient moins développées que celles de l'E. emarginata. Comme à l'ordinaire, la ma- — 36 — clioire postérieure impaire est plus développée que les mâchoires paires ; ses ailes surtout sont plus allongées. La fig. 3 de Tab. 8 représente les cinq mâchoires disjointes , vues d'en haut et mon- trant d'une manière fort distincte la juxta-position de leurs lames perpendiculaires; les carènes saillantes qui se voient sur la ligne médiane sont les dents qui sont fixées dans un sillon cor- respondant à la soudure des deux osselets ou demi-mâchoires. La fig 4 représente les mêmes mâchoires vues par la face inférieure avec le renflement médian qui correspond à l'échancrure du sommet des auricules. La fig. 5 représente la mâchoire impaire vue de profil. Les soies ne sont pas conservées dans l'exemplaire figuré ; mais je les ai retrouvées sur des exemplaires de la collection de M. Stokes et du Musée britannique ; elles sont cylindriques avec un fort renflement annulaire au dessus de la surface articulaire ; leur grandeur est en rapport avec la grosseur des tubercules ; aussi, à la face inférieure, celles des aires interambulacraires sont-elles beaucoup plus développées que celles des aires ambulacraires ; celles de la face supérieure sont très petites et en forme de massue. Cette espèce provient de la Martinique. VIII, Encope sdbclausa Ag. (*) Tab. 5. On ne saurait méconnaître la grande ressemblance qui existe entre cette Encope et YE. Va- lenciennesîi que nous venons de décrire. La seule différence qui frappe au premier coup d'oeil c'est que les entailles postérieures sont fermées : or , en posant en fait qu'en général les en- tailles ont une tendance à se refermer avec l'âge , il n'est guère possible d'identifier ces deux espèces, attendu que r£. Valenciennesii , malgré ses plus grandes dimensions a cependant tou- tes les entailles ambulacraires largement ouvertes. Mais, d'un autre côté , nous avons vu aussi qu'il existe de nombreuses exceptions à cette règle et que la forme des entailles peut varier considérablement dans une même espèce. Je ne puis donc affirmer d'une manière positive que \'E. subclaiisa soit réellement une espèce distincte, quoique j'y aie remarqué quelques autres (*) Dans l'origine de mon travail sur les Seutelles je pris cette espèce pour le Scutella tetrapora des auteurs, et je la fis figurer , dès 1S39, sur la planche citée, sous le nom à'Encope tclrapora. Mais ayant eu plus tard occasion d'examiner l'exemplaire figuré, Tab. 10 , fig. 1-3, je lui ai trouvé plus de rapports avec la figure de Seba que tous les auteurs citent comme Scutella tetrapora, qu'avec l'espèce que je désigne maintenant ici sous le nom à' Encope subclausa ; ensorte que le nom de Encope tetrapora , qui se trouve au bas de la PI. 5, devra être changé eu celui de Encope sutclaiisa, qui a trait à la forme des entailles. — ii7 — parllcularitos que je vais in(li»nior : et «l'abord la lunule de l'ambularre impair est proporlion- nclUMuent plus étroite que dans l'^. Vakncîennesii ; les sillons de la face inférieure sont moins profonds et moins larfjes , les rameaux secondaires surtout sont moins apparens ; enfin les bords du test sont plus trancbans et s'amincissent d'une manière moins graduée. Sous tous les autres rapports, notre espèce ne diffère en rien de YE. Valenciennmi. Sa forme générale est sensi- blement la même. Les ouvertures ])uccale et anale ne montrent aucune différence, non plus que la rosette apiciale qui se fait remarquer par ses pores génitaux et occllaires très-distincts. Enfin les ambulacres ont la même forme ; les soies qui recouvrent le test cmpècbent d'en aperce- voir les détails. Cette espèce m'a été communiquée par M. le professeur Pictet ; l'exemplaire figuré provient du Brésil et se trouve au Musée de Genève. IX. Encope grandis Ag. Tab. 6. Cette espèce est construite sur le même plan que le E. Vaknctennest , et quiconque ne verrait qu'une figure de la face inférieure ou de la face supérieure , ne pourrait guère s'empêcher de la prendre pour un jeune de cette espèce , attendu que le principal caractère qui l'en distingue , consiste dans l'épaisseur du bord, qui est plus considérable que dans aucune autre espèce du genre (voyez les fig. 3 , 4 , 5 et 6 qui en représentent le profil). L'étoile ambulacraire présente les mêmes proportions que dans les espèces précédentes. Les pétales postérieurs sont sensiblement plus longs que les antérieurs et légèrement fléchis de dehors en dedans. Les entailles du pour- tour sont peu profondes et largement ouvertes ; celles qui correspondent aux ambulacres posté- rieurs sont plus grandes que celles qui correspondent aux antérieurs et notamment à l'ambulacre impair. La lunule de l'aire interambulacraire impaire est large et de forme ovale , ses bords sont très renflés et forment une espèce de crête à la face supérieure. La face inférieure, représentée dans la fig. 2 , nous offre les mêmes détails de structure que nous avons reconnus dans les espèces précédentes. Les fig. 4 et 5 montrent l'intérieur du test vu de profil, l'exemplaire étant coupé par le milieu , dans le sens longitudinal. La cavité buccale occupe le centre ; elle est séparée de la cavité in- testinale par une cloison celluleuse qui n'est interrompue que sur le devant pour donner passage — o8 — à l'inteslin ; uue cloison horizoulale sépare également l'appareil ambulacraire des cavités buc- cale et intestinale. J'ai indiqué par des lettres les différentes cavités telles qu'elles se présentent dans les profils ci-dessus : t est la cavité buccale ; o et p, sont des oreillettes; a, l'anus; n, la ca- vité occupée par la première anse de l'intestin ; h , l'ouverture que traverse le canal intestinal en passant du côté gauche au côté droit ; e, c, l, i, gh, d, trous conduisant sous les ambulacres dans les cavités occupées par les tubes ambulacraires lorsqu'ils sont rentrés ; m et q deux de ces cavités ouvertes longitudinalement (?n), et en travers [q); fc et /"ouvertures conduisant dans la cavité des aires interambulacraires. La fig. 6 est une section transversale du côté droit , s est l'ouverture par laquelle le canal intestinal sort de la cavité buccale pour s'engager dans les réseaux calcaires de la périphérie du test ; q est le canal qui renferme l'anse externe et l celui qui renferme l'anse interne du côté droit du canal intestinal. J'ai représenté trois mâchoires par leurs différentes faces , afin de donner une idée exacte de leur forme. Les fig. 7, 8 et 9 les montrent de profil , les fig. 7' 8' 9' par la face inférieure et les fig. 7" 8" 9" par la face supérieure. Les dents proprement dites ont disparu. Elles étaient fixées dans le sillon qui est à la face supérieure et qui correspond à la suture des deux osselets de la mâchoire. Cette espèce m'a été communiquée par M. Michelin ; elle provient probablement des Antilles. X. E.NCOPE JIICHELIM Ag. Tab. 6a, fig. 9 et 10. C'est une espèce très-massive , sensiblement plus longue que large , à bords épais ; mais ce qui la distingue d'une manière toute particulière, c'est que le maximum de hauteur, au lieu d'être au sommet apicial, est considérablement rejeté en arrière, ensorte que le côté postérieur présente une déclivité très-considérable , tandis que le côté antérieur est très gradué , ainsi que le montre la fig. 10 , qui représente le profil. Le bord postérieur est tronqué et même légèrement échancré au milieu de l'aire interambulacraire impaire. La rosette ambulacraire est grande ; les pétales sont arrondis à leur extrémité , les postérieurs sont plus élancés que les antérieurs, et les zones porifères sensiblement plus larges que l'espace intermédiaire. Les entailles des aires ambulacraires sont très-ouvertes, de moyenne largeur et très-uniformes; cependant les pos- térieures sont un peu plus profondes que les antérieures : les unes et les autres ne — i>9 — niontrenl aucune tendance à se refermer au bord. La lunule de l'aire interambulacraire pos- térieure est petite et étroite; ses bords sont légèrement renflés à la foce supérieure. La ro- sette apiciale est un pentagone régulier dont les cinq angles sont occupés par les pores génitaux. La face inférieure est entièrement plane ; ses sillons sont peu profonds , mais diversement ra- mifiés. La bouche est centrale ; son pourtour onduleux résulte de la saillie des tubes branchiaux. C'est encore à M. Michelin que je dois cette belle espèce; son origine n'est malheureusement pas connue. Je l'ai dédiée à l'infatigable paléontologiste qui me l'a communiquée. XL E.NCOPE STOKESII Ag. Tab. 6 a, fig. 1-8. Ou rencontre souvent, sur la limite des genres, des espèces qui, par la combinaison de leurs caractères, semblent se soustraire à la détermination zoologique. L'j?. Slokesit est dans ce cas : sa physionomie est tout à fait celle des Encopes; mais si l'on vient à ouvrir l'intérieur, on est tout étonné d'y trouver la structure des Mellites. Au lieu de la cloison calcaire , qui sépare la cavité buccale de la cavité intestinale , et qui s'étend en outre sur le flanc droit , entre les re- plis de l'intestin grêle , nous n'avons ici que des piliers calcaires qui s'élèvent des aires inter- ambulacraires , absolument comme ceux que nous avons décrits dans le M. penlapora (Tab. 3, fig. 6 et 7). J'ai voulu m'assurer si ce caractère particulier existait dans tous les exemplaires , et je l'ai retrouvé le même dans les adultes comme dans les jeunes , ensorte qu'il ne peut y avoir de doute sur sa valeur réelle. Si d'un autre côté nous considérons que \'E. Stohesii a. tous les caractères extérieurs des Encopes, la forme générale , la grandeur de l'étoile ambulacraire, la forme arrondie et souvent ouverte des lunules^ et enfin les cinq pores génitaux, ensorte que pour qui ne connaîtrait pas la structure intérieure, il ne pourrait y avoir aucun doute sur le genre auquel il faut rapporter cette espèce; si, dis-je, l'on tient compte de toutes ces circons- tances , on devra convenir qu'il est à peu près impossible , dans l'état actuel de nos connais- sances sur l'anatomie de ces animaux, de prononcer un jugement définitif; aussi n'ai-je pas la prétention de décider la question dès maintenant. Il est un seul caractère extérieur qui, quoi- que secondaire , semble cependant trahir une plus grande affinité avec les Mellites , c'est la couleur , qui est verte , comme dans les Mellites ; tandis que nous avons vu que toutes les En- copes, dont les teintes sont conservées, sont brunes, violettes ou lilas. _ GO — Cousidéré en lui-même el comme espèce , l'E. Stohesii se fait remarquer par sa forme circu- laire dans les jeunes individus , et plus ou moins tronquée en arriére dans les adultes. Le dia- mètre transversal et le diamètre longitudinal sont à peu prés égaux. Le point culminant corres- pond au sommet apicial et la face supérieure présente une déclivité uniforme vers les bords (voyez (ig. 3). Les pétales ambulacraires sont larges et arrondis à leur extrémité, mais n'atteignent pas le bord des entailles. La lunule de l'aire interambulacraire impaire est de forme ovoïde et très rapprochée du bord. La bouche est au centre de la face inférieure , entourée d'une rosette buccale décagonale (fig. 2). Lorsque les soies sont conservées, comme c'est le cas de la plu- part des exemplaires que je possède, l'ouverture buccale est masquée par des soies très roides qui naissent sur son pourtour. L'anus est pyriformc, situé à moitié chemin entre la bouche et le bord postérieur. Les sillons de la face inférieure sont très marqués , même dans les exem- plaires revêtus de leurs soies; ils se bifurquent une ou plusieurs fois avant d'atteindre le bord. J'ai représenté des exemplaires de différons âges, afin de faire mieux ressortir les modifica- tions que subissent ces animaux en grandissant. J'ai pu m'assurer en comparant une vingtaine d'exemplaires de taille différente , que , dans cette espèce au moins, les entailles des aires am- bulacraires , au lieu de s'élargir avec l'âge , tendent au contraire à se refermer sur le bord. En effet, elles sont très ouvertes dans le petit exemplaire de fig. 1 ; dans les exemplaires de fig. 2 , 5 et 8, elles montrent déjà une tendance très prononcée à se fermer; enfin , dans l'exemplaire de fig. 6, les entailles antérieures sont complètement fermées, et les postérieures ne sont que très peu ouvertes sur le bord. Les soies varient de forme suivant leur position ; celles de fig. 4, prises à la face supérieure, se font remarquer par leur forme essentiellement clavellée. Celles de fig. 7 sont de la face infé- rieure ; elles se distinguent par leur forme cylindrique et subulée. La fig. c' représente une partie du piquant 7c sous un grossissement double , montrant la forme et la disposition des fines dentelures dont sont hérissées les stries longitudinales. Tous ces piquans ont la face articulaire très distincte et séparée par un anneau ou renflement circulaire très marqué. La fig. 8 montre la cavité intérieure avec les piliers calcaires que nous avons signalés plus haut ; autour de ces piliers , s'étend le canal intestinal , qui est ici représenté à l'état desséché , ce qui le fait paraître si étroit. Je me suis assuré par l'examen de la cavité d'autres exemplaires que la partie qui occupe le flanc gauche est sensiblement plus large que dans la fig. 8. L'appareil masticatoire est loin d'être massif; la charpente des mâchoires surtout est très mince — 61 — l'I les lames voiticalos très délicalcs. La l;icc inférieure présente une pclitc carène qui s'adapte dans un sillon du sommet des auriculcs. Ces dernières sont petites et rapprochées. Cette espèce paraît être comnmne sur les côtes occidentales de l'Amérique tropicale. Je dois à lobligcance de mon ami , M. Stokcs , la communication d'une série considérable d'evemplaires provenant des îles Gallopagos. Leur couleur est d'un vert cendré , un peu plus foncé dans les vieux individus que dans les jeunes. Les naturalistes de la Bonite , MM. Eydoux et Souleyel en ont déposé au Muséum d'histoire naturelle de Paris plusieurs exemplaires , provenant de Guaya- ([uil . teintés de lilas , mais dépourvus de leurs soies. — G'i CHAPITRE V. DU GEIVRE LOBOPIIORA Agass. Ce geurc se distingue par plusieurs caractères de première valeur tant extérieurs qu'intérieurs. Il comprend en général des espèces très aplaties , ayant le bord antérieur arrondi , tandis que le bord postérieur est tronqué et entamé par deux entailles ou lunules plus ou moins profondes , correspondant aux aires ambulacraires postérieures. La présence de ces deux entailles , sans être un caractère essentiel , suffit cependant , dans létat actuel de nos connaissances , pour dis- tinguer les Lobopbores de tous les autres genres de Scutelles. L'étoile ambulacraire est petite proportionnellement aux dimensions du test , et les pétales atteignent rarement la moitié du rayon entre le bord et le sommet. La rosette apiciale montre la même structure spongieuse qui est propre à toutes les Scutelles. Les pores génitaux au nombre de quatre s'ouvrent à l'extrémité des rayons de cette rosette ; les pores ocellaires sont ordinairement très distincts. La face infé- rieure est complètement plane. Les sillons ambulacraires sont moins prononcés , et surtout moins ramifiés que dans les genres précédens, mais également criblés de pores microscopiques. La bouche est centrale ; l'anus est circulaire et plus ou moins rapproché du bord postérieur, sans cependant être marginal. La cavité intérieure se fait remarquer par l'absence d'une cloison et de piliers entre l'appareil masticatoire et le canal intestinal. En revanche il existe tout autour de l'intestin un réseau de cellules calcaires très-développées , qui occupe plus de la moitié de la cavité du test et qui paraît destiné à loger des appendices du canal intestinal. L'intestin lui même est très grêle; son trajet est le même que dans les genres précédens , c'est-à-dire qu'il passe une fois sur le côté gauche et deux fois sur le côté droit. La seule particularité qui distingue, sous ce rapport, les Lobopbores, c'est qu'avant de rétrograder vers l'anus, l'intestin se replie sur le côté, dans une anse assez profonde , correspondant à l'aire interambulacraire antérieure droite (voy. Tab. 13 %• 6). — 63 — i. appareil masticatoire présente uue structure tout-à-fail parl'culière. Les mâchoires sont excessivement plates, par la raison que les lames verticales dont elles sont hérissées à la face supérieure et à la face inférieure, sont très peu développées. Mais ce qui en constitue le carac- tère le plus remarquable , c'est que les auricules destinées à maintenir les mâchoires dans leur position , ne forment point un enclos autour de ces dernières, comme c'est le cas des Mellites , des Encopes et surtout des Laganes, mais s'articulent au contraire dans une fossette qui est au milieu de la face inférieure des mâchoires , à peu près de la même manière que cela a lieu dans les vrais Clypéastres. Cette fossette qui est représentée dans la fig. 5 de Tab, 14, danslafig. 7 de Tah. 12, et dans la fig. 4 de Tah. 13, a été désignée par M. DesMoulins , chez les Clypéastres , sous le nom de fossette ixaviculaire. Les dents elles-mêmes sont des lames émaillées fort minces , implan- tées de champ dans le sillon de la face supérieure des mâchoires, dont elles n'occupent pas toute la longueur. Les soies sont plus uniformes que dans les genres précédens ; cependant il existe encore uue différence entre celles de la face inférieure et celles de la face supérieure : ces dernières sont légèrement renflées à leur extrémité ; celles de la face inférieure au contraire sont grêles et cylin- driques. Je n'ai vu jusqu'ici qu'une seule espèce qui ait conservé sa couleur, c'est le L. bifissa , qui est d'une belle teinte violette. Les espèces connues jusqu'à ce jour sont au nombre de quatre; toutes appartiennent à l'épo- que actuelle. Malheureusement il règne quelque confusion dans la synonymie , par suite de la mauvaise habitude des auteurs , de citer des synonymes sans consulter les ouvrages , et de copier leurs figures sur des figures plus anciennes , au lieu de prendre pour types des exemplaires — 64 — I. LOBOPHORA BIFORA AgaSS. lab. 12. - SrN. Sculclla hifora Lani. Tom. 3, p. 281, N° 7. — Agass. Piodr. Ech. p. 188. Echinus hiforis L. Gni. p. 3188 ( pio parte). Echinoglycus irrcgularis ( Omegelmatige Egelkoel; ) Van Pliels. p. 35, N" 1.5, ( pro parte). Echinodiscus Knoir Dclic. nat. T. 1 . p. 92, Tab. D 1 fig. 1 . — ( pio parte). Sculclla Inlincarijora DesMoul. Tabl. syii. p. 226, NMl. Lcspccc que je désigne sous ce nom , ue se trouvant figurée dans aucun auteur , je n'aurais pas songé à lui conserver, de préférence à la suivante qui est plus anciennement connue, le nom si généralement reçu maintenant de S. hifora , si je n'avais acquis , au Musée de Paris , la certi- tude que Lamarck l'envisageait comme le type de son Scutella hifora, nom sous lequel il con- fondait cependant comme de simples variétés plusieurs espèces très distinctes. La forme du L. hifora est irrégulière ; le côté antérieur est arrondi et sensiblement plus étroit que le côté postérieur, qui est tronqué et présente une légère échancrure dans le prolongement de l'ouverture anale. La plus grande épaisseur n'est pas exactement au centre , mais en avant de la rosette apiciale (fig. 3j. Les lunules sont très obliques, allongées et plus rétrécies au milieu qu'à leur extrémité. La rosette ambulacraire est très inégale , les pétales postérieurs étant sen- siblement plus longs que les antérieurs ; ces derniers sont en outre comme atrophiés, et, au lieu d'être arrondis à leur extrémité, ils paraissent tronqués. On est assez naturellement porté à attribuer cette circonstance à l'empiétement des vacuoles; cependant il faut remarquer que les pétales antérieurs qui n'ont point de vacuoles dans leur prolongement , ne sont pas non plus par- faitement arrondis. La fig. 6 représente une portion d'une zone porifère sous un grossissement de plusieurs diamètres, pour montrer que même les espaces intermédiaires entre les sillons transver- ses sont garnis de petits tubercules comme le reste de la surface. La fig. 5 représente la face interne d'un pétale ambulacraire sous un grossissement moins fort. On y voit d'abord les deux rangées régulières de pores, et de plus , dans l'espace intermédiaire , entre les deux zones pori- fères , deux autres rangées moins régulières , dont l'usage m'est demeuré inconnu jusqu'ici. La face inférieure est d'un aspect beaucoup plus varié que dans les autres espèces, et d'abord les sillons ambulacraires sont plus larges et plus distincts, sans cependant être plus ramifiés ; — 6o — chaque sillon n"a qu'un seul rameau principal qui se dirige sur l'aire interambulacraire. De plus, les aires interambulacraires se distinguent des aires ambulacraires par une granulation toute dif- férente, composée de tubercules spinifères très serrés, mais qui ne sont point entourés de tuber- cules miliaires (voyez (ig. 1 1). Dans les aires ambulacraires , au contraire, les tubercules spini- fères sont plus petits et naissent du milieu d'une dépression entourée de tubercules miliaires très apparcns, à peu près comme cela se voit dans la fig. 10 , qui représente une portion de la face supérieure grossie. Enfin les sillons ambulacraires sont accompagnés, dans toute leur longueur, d'une bande d'apparence lisse et veloutée , mais qui , lorsqu'on l'examine à la loupe , se montre également composée de tubercules excessivement fins et nombreux. Cette diversité dans la forme et les dimensions des tubercules implique sans doute des différences analogues dans la structure des soies ; il n'en est donc que plus à regretter que celles-ci ne soient pas conservées. L'ouverture buccale est à peu près centrale, très petite et de forme lobée par suite des saillies que font sur son pourtour les tubes des branchies buccales. La fig. 4 représente cette partie du test sous un grossissement de 1 ^/a diamètre , afin d'en faire voir la structure intime ; la rosette buccale est composée de cinq grandes plaques lobées correspondant aux aires interam- bulacraires et de cinq autres plaques excessivement grêles correspondant aux sillons des aires ambulacraires ; les sillons montrent les pores microscopiques qui sont ici moins nombreux que dans les genres précédens. L'anus est très petit et de forme circulaire ; il est situé en face d'une écbancrure du bord postérieur. L'intérieur est remarquable par la structure compacte de la masse cellulaire qui remplit sur- tout les bords et qui, lorsqu'on l'examine de profil, ressemble à une forêt de piliers osseux. Les mâchoires sont excessivement minces, ainsi qu'on le voit par la fig. 9 , qui représente le profil d'une mâchoire isolée. J'ai indiqué par les lettres a, l, p la position anlérieure , latérale et pos- térieure des mâchoires dans les figures 7 et 8. L'une (fig. 8) représente l'appareil masticatoire vu par sa face supérieure, les mâchoires étant réunies; on distingue très bien au milieu de chaque mâchoire un petit sillon dans lequel étaient fixées les dents, qui ont disparu. Dans la fig. 7, qui représente l'appareil masticatoire par sa face inférieure , les mâchoires sont disjointes et l'on remarque sur chacune d'elle une petite dépression qui est la fossette naviculaire. Les auri- cules qui correspondent à ces fossettes sont très petites. M. DesMoulins ayant eu l'obligeance de m'adresser un croquis de son Scutella hilinearifora, m a mis à même d'affirmer avec certitude que son espèce est bien la forme dont Lamarck faisait le type de son Se. bifora. Les exemplaires que j'ai eu occasion d'examiner m'ont été commu- 9 — G6 ^ uiqués par M. Valenciennes et par M. Chavannes, mais sans indication d'origine. L'un de ces exemplaires a la face inférieure teintée de brun-olivàtre terni. M. DesMoulins rapporte que le sien provient des côtes de la Cafrerie. II. LOBOPHORA TRUNCATA Ag. Tab. 11, fig. 11-16. SvN. Sculella hifora var. 2. Lam. T. 3, p. 281. — E. Desl. Enc. T. 2, p. 676. — DeBl. Dict. se. nat. T. 48, p. 223. — DesMoul. Tabl. syn. p. 226. — Encycl. méth. Tab. 147, fig. 7 et 8. Scutella iî/onVDeBl. Zooph. p. 200. Echinus biforis L. Gm. p. 3188. Mellita laevis Klein Edt. Leske p. 25, Tab. 21, fig. A, B. — Klein Gall, § 81 , p. 90, Pi. 1 1 , fig. B. Echinodiscus bipcrforaiicsheske apud Kl. p. 196. Echinodiscus Mull. Del. natur. I, p. 92, Tab. D T. fig. 15, Pain d'épice à deux fentes Davila Catal. T. 1 , p. 423, N° 955. Cette espèce parait avoir été la plus anciennement connue des auteurs. Klein déjà en a donné une Ggure sous le nom de Mellita Icevis ; plus tard Leske changea ce nom en celui A'Echino- discus biper forains en comprenant dans la même espèce le L. h' fora que nous venons de décrire. Lamarck , au lieu de séparer ces deux espèces, les envisage comme deux variétés et leur en ad- joint même une troisième , qui est mon Ampluope hioculata. DesMoulins le premier a fait de ces divers types trois espèces distinctes qu'il désigne sous les noms de Scutella bilinearifora (mon L. hi- fora), de Se. hioculata (mon Amphiope hioculata) et de Se, hifora (l'espèce dont il est ici question). N'ayant pas cru devoir conserver le nom spécifique de Klein, qui comprend deux espèces distinctes on me demandera pourquoi je n'ai pas maintenu celui de DesMoulins. J'ai déjà répondu à cette objection dans la description de l'espèce précédente , en rappelant que c'est cette dernière que Lamarck envisageait comme le type de son Scutella bifora. Force donc me fut de donner à l'es- pèce qui nous occupe un nouveau nom : je l'appelle (runcata à cause de la forme tronquée de son bord postérieur qui est à peu près droit. Quoique cette espèce soit très voisine de la précédente , on l'en distinguera cependant très faci- lement à la forme toute différente de ses lunules , qui , au lieu d'être grêles et allongées comme dans le L. hifora, sont sensiblement plus courtes et plus élargies. De plus, la rosette ambula- — 67 — craire prcscnle une structure toute différente; les pétales ne sont point atrophiés en dehors, mais s'arrondissent au contraire à leur extrémité et sont séparés des lunules par un espace assez considérable. Enfin les zones porifères sont moins larges , et les sillons Iransverscs intermé- diaires ne s'étendent pas d'une rangée à l'autre, comme dans le L. hlfora, mais sont au con- raire très limités (voyez la fig. 15 de ïah. 1 1 qui représente une portion de l'amhulacre grossi). La face inférieure ne montre aucune particularité remarquable , si ce n'est que les sillons ambu- lacraires se ramifient un peu plus que dans le L. bifora; la bande lisse qui borde les sillons est en revanche moins prononcée. La rosette apiciale est représentée grossie dans la fig. 14; on y reconnait très-distinctement la position des pores génitaux, au sommet des aires interambula- craires et celle des pores ocellaires, au sommet des ambulacres. La fig. 13 représente le profil du test , qui est très régulier. Les mâchoires offrent la même structure que celles du L. bi- fora, mais elles sont proportionnellement un peu plus petites. L'origine de cette espèce m'est inconnue. L'exemplaire figuré fait partie du Musée de Paris. III. LoBOPHORA mnssA Ag. Tab. 13, fig. 2-6 et Tab. 14, fig. 1 et 2. Sv.v. Sculclla hijissa Laui. Tom. 3, p. 281, N° 8. — E. Desl. Enc. Tom. 2, p. 676,N'' 8. — DeBl. Dict. se. nat. T. 48, p. 22-i. — DesMoul. var. A. Tabl. syn. p. 226, N" 12. — Encycl.métb. Tab. 152, fig. 1 et 2. Scutellainauriia{Yiro-pdLVie) DeBl. Zooph. p. 200. — Agass. Prod. Ecli. p. 188. Echinus inauritus var. a. L. Gm. p. 3199. Echinoglycus inauritus (Ongeoorde Stomphart ) van Phels. p. 34, N" 2. Echinodiscus inauritus Leske apud Klein, p. 202. Echinus planus ( Groole Panuekoel; ) Piumph. p. 37, Tab. 14, fio. F. Placenta laganum majus Ruiiiphii Klein Gall. § 85, p. 92. Oursin double-entaille Bosc Deler. T. 24, p. 281 . Echinanihus Seba Tlies. Tab. 15, fig. 1 et 2. La détermination de cette espèce m'a présenté les plus grandes difficultés à cause des ren- seignemens contradictoires des auteurs. Van Phelsum et plus tard Leske distinguaient déjà deux espèces dans le type des Lobophores à deux entailles ouvertes, l'une ayant le bord postérieur tronqué [inauritus) , l'autre l'ayant pourvu de prolongeraens saillans (auritus). Leske rapporte — 68 — à la première les fig. 3 et 4 de Tab. 15 de l'ouvrage de Séba , ainsi que la figure de Rumpli (Tab. 14 F.), mais en faisant remarquer qu'il trouve à peine les différences suffisantes. Lamarcl; et DesMoulins ne les envisagent que comme des variétés d'une seule et même espèce , qu'ils désignent sous le nom de Scutella hifissa. L'espèce que je décris ici sous le nom spécifique de Lamarck correspond à sa variété a et à la lig. 3 de la PI. 15 de fouvrage de Séba. 11 est vrai que le lobe postérieur intermédiaire entre les deux entailles est un peu moins saillant ; mais en revanche, son bord est tronqué et plus ou moins flexueux ; or comme ce caractère est précisément celui que van Pbelsum indique comme le plus significatif, j'ai rapporté à cette espèce tous les synonymes qui ont trait à la figure ci-dessus men- tionnée de Séba , et à celle de la PI. 152 de l'Encyclopédie méthodique qui n'en est qu'une copie réduite. Par sa forme générale, le L. bifissa ressemble parfaitement à une houe ; le côté antérieur est arrondi et sensiblement plus étroit que le côté postérieur, surtout dans les vieux individus. C'est l'espèce la plus aplatie de tout le genre , et peut-être de tout le groupe des Scutelles. Dans es vieux exemplaires , tels que celui de Tal). 1 3 , fig. 2 , fépaisseur égale à peu près le onzième de la longueur. Les entailles situées dans le prolongement des aires ambulacraires postérieures sont de largeur moyenne à leur origine, mais s'élargissent sensiblement vers la périphérie. La rosette ambulacraire est petite proportionnellement à la grandeur du test ; les pétales posté- rieurs sont, comme dans tous les Lobophores, plus courts que les antérieurs. Leur longueur est égale à celle des entailles , et l'espace intermédiaire a à peu près les mêmes dimensions. La rosette apiciale est petite ; les pores génitaux , au nombre de quatre , sont à l'extrémité de ses rayons ; les pores ocellaires sont à peine visibles. L'articulation des plaques est très distincte particuliè- rement dans les jeunes exemplaires (Tab. 14, fig. 1 et 2) ; les soies sont très petites , surtout à la face supérieure. L'exemplaire de Tab. 13 , fig. 2, en est revêtu dans une moitié, tandis que fautre moitié montre l'apparence granulaire des tubercules. Les soies de la face inférieure sont plus développées , notamment dans les aires interambulacraircs ; au lieu d'être renflées à leur extrémité , elles sont grêles et cylindriques dans toute leur largeur. La face inférieure est plus uniforme que dans les deux espèces précédentes ; les sillons ambu- lacraires y sont moins prononcés , mais plus ramifiés , au moins dans les vieux exemplaires. Les tubercules, quoique d'apparence uniforme , sont cependant différens suivant leur position; ils sont bien plus développés dans les aires interambulacraircs que dans les aires ambulacraires > et cette différence se traduit même dans les soies. L'ouverture buccale est au centre de la face — Gi) — inférieure; son pourtour est circulaire. La rosette qui l'entoure est fort distincte et composée en apparence de cinq plaques rhomboïdales ; mais lorsqu'on l'examine de près , on y reconnaît en- core cinq autres plaques très-étroites , correspondant aux sillons amLulacraires , ensorte qu'il y en a réellement dix, comme dans toutes les Scutelles. L'anus est placé à la hauteur de l'ori- gine des entailles , c'est-à-dire un peu plus près du bord postérieur que de l'ouverture buccale ; il est très petit et de forme circulaire. La couleur est d'un violet très vif dans les jeunes exem- plaires ; dans les vieux , elle semble passer au rouge brun. On remarque qu'à la face inférieure , les soies sont plus vivement colorées dans les aires interambulacraires que dans les aires anibu- lacraires. L'intérieur est en grande partie occupé par les réseaux cellulaires ; il ne reste par conséquent que très peu de place pour l'appareil masticatoire et pour l'intestin ; aussi ce dernier est-il réduit à un boyau très étroit; la fig. 6 de Tab. 13 représente son trajet sur le côté droit : après être re- monté jusqu'à la hauteur de l'aire intcrambulacraire antérieure droite , il entre dans une anse profonde où il se replie sur lui-même pour rétrograder vers l'ouverture anale. Cette anse est fortement inûéchie à droite , tandis que dans l'espèce suivante elle est moins courbée. Les fig. 4 et 5 de Tab. 13 représentent l'appareil masticatoire d'un individu de même taille que celui de Tab. li, fig. 1; il est vu par sa face inférieure, dans la fig. 4, et par sa face supérieure dans la fig. 5. Dans celte dernière, on voit les dents en place. La fig. 3 représente le plancher in- férieur vu par sa face interne , l'appareil masticatoire étant enlevé ; on y reconnaît les cinq au- ricules sur lesquelles s'articulent les mâchoires. L'exemplaire de Tab. 14, fig. 1 et 2, m'a été confié par M. Valenciennes ; il provient de la Mer-rouge, d'où il a été rapporté au Muséum de Paris par M. Roux. L'exemplaire de Tab. 13, fig. 2 , m'a été communiqué par M. Pictet , de Genève ; son origine n'est pas connue. Dans le grand ouvrage sur l'Egypte , Savigny a donné une figure de cette espèce parfaitement conforme à l'exemplaire que j'ai représenté Tab. 14, et provenant également de la Mer-Kouge. — 70 — IV. LOBOPIIOUA AUBITA Ag. Tal). 13, fig. 1 et Tab. 14, fig. 3-7. SïN. Scutclla aurila DeBl. Zoopli. p. 200; — Agass. Piod. Ech. p. 188. Scuiella Infusa var. 2. Lam. Tom. .3, p. 282. — Encycl. inéth. PI. 151, fig. 5, 6. — DesMoul. var. C. Tabl. syn. p. 228. Echinoglycus aurilus ( Geoorde Stronipliarl) Van Phels. p. 34. Echinus aurilus L. Gni. p. 3189. Echinodiscus aurilus Leske apud Klein, p. 202. Echinanlhus maximus Seba Thés. 3. Tab. 15, fig. 1,2. FavanneTab. 58, fig. C, 1. Ce n'est pas sans quelque hésitation que je rapporte cette espèce au Scuiella aurila des auteurs. L'exemplaire figuré, le seul que je connaisse , n'a pas le bord postérieur intact , ensorte que je ne puis affirmer avec une pleine certitude qu'il était réellement pourvu de prolongemens auri- culés. Une circonstance cependant me fait supposer que ces prolongemens existaient : c'est l'épaisseur du test qui est ébréché et plus considérable en cet endroit ( l'angle des entailles ) qu'ailleurs. En tous cas cet exemplaire appartient à une espèce différente de la précédente , ainsi que nous allons le voir. Et d'abord son pourtour n'est pas le même ; le côté antérieur surtout est plus large et bien moins uniformément arrondi ; les pétales ambulacraires sont plus étendus elles entailles, au lieu de s'élargir vers la périphérie , ont au contraire une tendance à se rétrécir; elles sont en outre proportionnellement plus longues , ce qui fait que l'espace qui les sépare de l'extrémité des pétales est d'autant plus restreint. Enfin l'anus est placé sensiblement en arrière de l'origine des entailles et par conséquent plus rapproché du bord postérieur. La fig. 3 de Tab. 14 représente la face supérieure qui montre distinctement l'articulation des plaques du test ; la forme des pétales ambulacraires et l'arrangement des pores génitaux , qui sont au nombre de quatre et très apparens. Les cinq pores ocellaires , situés au sommet des pé- tales, sont à peine perceptibles à l'œil nu. La face inférieure n'offre aucun caractère particulier à cette espèce, si ce n'est que la différence entre les tubercules des aires interambulacraires et ceux des aires ambulacraires est plus frappante que dans le L. bifissa. Les sillons y sont peu marqués. — 71 — Lafig. 1 cleTab. 1 3 représente la cavité inlérieure, le plancher inférieur étant enlevé ; les pétales anibulacraires s'y dessinent aussi nettement qu'à la face externe ; on voit les pores génitaux s'ouvrir dans quatre carènes osseuses saillantes , qui s'étendent dans les aires interambulacraires ; la carène correspondant à l'aire intcrambulacraire impaire ne diffère des autres , qu'en ce qu'elle est dépourvue du pore génital. A côté de l'ambulacre antérieur impair se voit le sinus dans lequel l'intestin se recourbe sur lui-même pour regagner lanus. Les fig. 5 et 6 de Tab. 14 re- présentent l'appareil masticatoire, vu en dessous (fig. 5) , et en-dessus (fig. 6) ; les lettres a. I. p. indiquent , comme dans le L. hifora , la position relative des mâchoires. Dans la fig. 5 , on dis- lingue fort bien , à la surface de chaque mâchoire , les fossettes naviculaires ; elles correspondent aux cinq auricules qu'on voit surgir des aires interambulacraires dans la fig. 4 , qui représente le plancher inférieur du test vu par sa face interne. Les mâchoires sont très grandes , mais peu épaisses ; la fig. 7 en montre une de profil avec la dent fixée verticalement à sa surface. L'exemplaire figuré a été adressé au Musée de Neuchâtel par M. Guebhard , consul de Prusse à Alexandrie. Il provient de la Mer rouge. — 72 _ CHAPITRE VI. DU GEIVRE AMPIIIOPE Ag. Les espèces que je range dans ce genre ont les plus grands rapports avec les Lobophores ; ( opcndant j ai cru devoir les en séparer à cause de la forme de leurs lunules qui est arrondie, au lieu d'être allongée comme dans les Lobophores. Cette forme particulière détermine un arrangement tout différent des plaques des aires ambulacraires postérieures qui, au lieu de former des rangées régulières de chaque côté de la lunule , sont disposées en cercle autour d'elle. (Com- parez les fig. 1 et 6 de la pi. 11 avec la flg. 11 de la même planche.) A part cela , les Lobo- phores sont des Oursins très réguliers, fort aplatis , à pourtour généralement subcirculaire. Les pétales ambulacraires , larges et courts , s'arrondissent à leur extrémité , mais dépassent rare- ment la mi-bord. Les pores génitaux sont au nombre de quatre et placés au sommet des rayons du corps madréporiforme ; les trous ocellaires occupent leur place habituelle à l'origine des pétales. La face inférieure est plane. Les sillons qui indiquent les ambulacres se divisent à une petite distance de la bouche en deux branches qui détachent dans leur trajet vers la périphérie un nombre plus ou moins considérable de rameaux latéraux. La bouche est centrale ; son pour- tour circulaire est rendu flexueux par les saillies des cinq tubes branchiaux. La rosette buc- cale est en apparence pentagonale ; mais examinée de prés , on y reconnaît dix plaques comme dans les Lobophores. L'anus est à la face inférieure et très rapproché du bord postérieur, il est petit et circulaire. •le ne connais encore que deux espèces de ce genre; toutes deux sont fossiles, des terrains tertiaires. /o I. AmPIIIOPE niOCCLATA Ag. Tab. 11, ng. 1-5. Syn. Scutellabioculala DesMoul. Tabl. syu. p. 232, N" 23. Se. hifora Lani. var. r, Tom. 3, p. 282. — E. Desl. Encycl. Tom. 2, p. 676, N" 7. — Encycl. méth. Tab. 147, fig. 5-6. — Desmar. dans Al. Broiig. Tbéor. des terr. Tabl. N» 5, p. 12. Dict. se nat. T. 54. Amphiope bioculala Ag. Calai, syst. Ectyp. Mus. Neoc. p. 6. Cette espèce est de forme à peu prés circulaire et médiocrement aplatie. Son pourtour ne présente aucune échancrure, mais bien de légères rentrées en face des^ ambulacres pairs. Le dia- mètre longitudinal égale à peu près le diamètre transversal. Le côté postérieur est tronqué. Les lunules sont à peu près circulaires ; elles occupent l'espace intermédiaire entre le bord et l'extré- mité des pétales postérieurs et autour d'elles, les plaques du test sont disposées en cercle (fig. 1). Les pétales ambulacraires sont courts , mais larges et arrondis à leur extrémité. La fig. 4 re- présente la rosette apiciale avec l'extrémité des ambulacres sous un faible grossissement. On y distingue les quatre trous oviducaux au sommet des angles du corps madrépori forme , qui cor- respondent aux aires interambulacraires paires ; l'aire interambulacraire impaire en est dépour- vue. Les sillons de la face inférieure donnent lieu à de nombreuses ramifications , dans les- quelles on distingue, à l'aide d'une forte loupe , des rangées de pores microscopiques. Près de la bouche , là où ils sont encore indivis , ces sillons sont plus profonds et présentent de légères carènes qui sont sans doute les tubes dans lesquels étaient logées les branchies buccales. La fig. 5 qui représente la rosette buccale donnera une idée assez claire de cette disposition des tubes branchifères autour de la bouche. L'anus est infra-marginal, mais il ne détermine au- cune échancrure dans le bord postérieur. h' Amphiope hioculata provient du terrain tertiaire de France. M. Desmoulins cite comme lo- calité Bordeaux , et Sure près Bollène, département de Vaucluse. Les exemplaires que j'ai sous les yeux m'ont été communiqués, l'un par M. Deshayes, et l'autre par M. Michelin ; ils provien- nent de la Touraine. 10 _ 74 — II. Amphiope perspicillata Ag. Tab. ll,fig. 6-10. SïN. Catal. syst. Eclyp. Mus. Neoc.p. 6. Cette espèce est l'une des plus plates de la famille des Scu telles. Elle n'a pas plus d'une ligne d'épaisseur , tandis que sa longueur et sa largeur sont de près de deux pouces. Le côté antérieur est sensiblement plus étroit que le côté postérieur ; ce dernier , au lieu d'être tronqué comme dans 1'^. bioculata, est au contraire arrondi et même légèrement rostre ; les deux sinus qui correspon- dent aux ambulacres pairs postérieurs sont très marqués. Les lunules ont une forme subcircu- laire et sont de même grandeur que dans l'espèce précédente. On remarque aussi autour d'elles la même disposition des plaques en cercle. Les ambulacres sont plus petits et surtout moins larges que ceux de VA. bioculata; leur extrémité est aussi moins arrondie. La flg. 9 représente l'appa- reil oviducal avec le sommet des ambulacres. A la face inférieure, on distingue fort bien les sillons ambulacraires , et à l'origine de ces derniers , prés de la bouche , les tubes branchifères avec leur ouverture, telles que les montre la fig. 10, qui représente la rosette buccale. L'anus, sensiblement éloigné du bord , est à peu près au quart de la distance entre celui-ci et la bouche. L'exemplaire figuré m'a été communiqué par M. Michelin ; il provient du terrain tertiaire de Rennes. — 73 CHAPITRE VII. DU GE\RE SCUTELLA Lam. (Ag). Après avoir défalqué du genre des Scutelles tel que l'a caractérisé Lamarck , d'une part toutes les espèces pourvues d'entailles, de lunules, de digitations, etc., dont nous avons fait les genres Rotiila , Runa, Mellila, Encore, Lobophora at Amphiope ; et d'autre part, les espèces ayant l'anus marginal , tels que les Echinarachnius , les Arachioides , les Scutellines , ainsi que les espèces plus voisines des vrais Clypéastres , tels que les Laganum , les Ecliinocyamus et les Moulinia , il ne reste plus comme vraies Scutelles , que les espèces à bords entiers , qui ont les ambulacres con- vergens et l'anus à la face inférieure. Les Scutelles ainsi limitées sont des oursins de grande taille, ordinairement très aplatis et pré- sentant une déclivité très graduée du sommet vers le bord. La plupart des espèces sont plus larges que longues ; leur pourtour est généralement ondulé et le côté antérieur pour l'ordinaire sensiblement plus étroit que le côté postérieur. Le point culminant du test coïncide avec la ro- sette apiciale. Les pétales ambulacraires sont plus ou moins développés suivant les espèces ; leur longueur et leur largeur relatives constituent les principaux caractères spécifiques des espèces. La rosette apiciale présente ordinairement un pentagone assez régulier. Il n'y a que quatre pores génitaux ; les trous ocellaires , moins distincts que ces derniers , sont cependant reconnaissables dans tous les exemplaires bien conservés. Le corps madréporiforme se montre composé d'une agglomération de tubes capillaires comme dans les genres précédens. La face inférieure est moins uniforme que la face supérieure; les sillons surtout s'y ramifient considérablement. La bouche est centrale , entourée d'une rosette buccale ordinairement très grande et composée de dix pla- ques cunéiformes dont les plus grandes correspondent aux aires ambulacraires ; elle serait de plus circulaire , n'étaient les tubes branchiaux dont l'extrémité fait saillie sur son pourtour. L'anus est petit , plus ou moins rapproché du bord postérieur ; mais jamais il n'est entièrement marginal. — 76 — L'intérieur des Scutelles rappelle à beaucoup d'égards la cavité intérieure des Lobophores ; il n'y a ni piliers , ni cloison calcaire destinés à séparer l'intestin des organes masticatoires ; mais la cavité libre du milieu est très petite ; en revanche les bords ne présentent qu'un labyrinthe de piliers calcaires , entre lesquels étaient sans doute logés , pendant la vie de l'animal , des ap- pendices du canal intestinal. L'appareil masticatoire est en général très solide; les mâchoires sont fortes , hérissées de lames calcaires très hautes , implantées sur une charpente massive. Je ne connais que des espèces fossiles de ce genre. A l'exception d'une seule , le Se. Rogersi, qui est de la craie, elles appartiennent toutes aux différens étages de la formation tertiaire, de- puis le calcaire grossier des environs de Paris jusqu'aux Faluns de la Touraine. l. SCCTELLA SUBROTU.NDA Lam. Tab. 17. Sr.-^. Scutella subrotunda Lam. Toni. III, p. 284, JN" 14. — DeFr. Dict. se. nat. T. 48, p.' 230. — DeBl. Zooph. p. 201.— DesMoul. Tabl. syn. p. 232.— Bronii Lethaea p. 138. — Ag. Cat. syst. Ectyp. Mus. Neoc. p. 6. Rien n'était plus facile que de déterminer cette espèce lorsqu'elle était la seule Scutelle con- nue ayant l'anus inframargiual , le bord entier et les cinq ambulacres resserrés à leur extrémité. Mais depuis que l'on a reconnu dans les nombreux exemplaires confondus sous le nom de .S\ sub- rotunda , des variations constantes , les caractères diagnostiques indiqués par Lamarck (*) sont devenus insuffisans comme caractères spécifiques et ne peuvent plus s appliquer qu'au genre. 11 importe par conséquent maintenant , pour distinguer le S. subrotunda de ses congénères , d'en- trer dans l'examen détaillé de sou lest et d'avoir égard à toutes les particularités de sa structure. L'espèce à laquelle je conserve le nom de Se. subrotunda est celle que Lamarck désignait ainsi et dont M. Valenciennes m'a fait voir au Muséum de Paris des exemplaires portant encore l'éti- quette écrite de la main de Lamarck. Elle est de forme subcirculaire , légèrement ondulée sur son pourtour , par suite des sinuosités qui correspondent au milieu des aires ambulacraires ; le côté postérieur est tronqué et séparé du reste du test par les deux sinus des aires ambulacraires paires postérieures ; le diamètre transversal est un peu plus grand que le diamètre longitudinal. (*) Scutella orbicularis, dorso conTexiuscula; ambulacris quliiis subovalis, apice coarctatis; aiio infra margluem. — 77 — La hauteur du lest égale à peine le sixième de la longueur et le septième de la largeur ; les bords sont minces sans être aussi tranclians que dans le Se. truncata. La surface entière du test est revêtue d'une granulation homogène , composée de tubercules spinifères surgissant du milieu d'une aire hexagonale entourée d'une quantité de tubercules miliaires. La fig. 11 représente quelques tubercules de la face inférieure sous un grossissement de plusieurs diamètres. Ceux de la face supérieure sont moins gros ; d'où je conclus que les soies devaient être plus développées à la face inférieure qu'à la face supérieure. La disposition des plaques se reconnaît souvent à travers cette granulation, surtout dans les exemplaires dont la surface est un peu usée. On peut voir par mes figures que les plaques sont proportionnellement bien moins larges à la face supé- périeure qu'à la face inférieure ; autour de la rosette buccale qui est formée de pièces prismati- ques disposées en rayons , elles affectent même souvent une forme allongée plus ou moins irrégulière. L'étoile ambulacrairc est très régulière et ne fait nullement saillie au-dessus du lest. Par suite de la convergence des zones porifères , les pétales s'arrondissent à leur extrémité , mais sans se fermer complètement; les postérieurs sont à peine de quelques lignes plus longs que les antérieurs. L'espace intermédiaire entre les deux zones porifères est un peu moins large que ces zones elles-mêmes ; les pores des rangées externes sont allongés , tandis que ceux des rangées internes sont petits et ronds ; les sillons qui les unissent sont dirigés obliquement de dedans en dehors. La rosette apiciale représente un pentagone régulier; les pores génitaux, au nombre de quatre, sont fort distincts et placés à l'extrémité des angles du pentagone; les trous ocellaires, beaucoup plus petits , sont à l'origine des pétales, dans le sinus du pentagone apicial (Gg. 6). La face inférieure est plane ; les sillons ambulacraires y sont assez profonds, mais irrégulièrement ramifiés. La bouche est centrale, petite et ondulée. La rosette buccale est grande et très reconnaissable dans cette espèce ; il n'est pas une suture que l'on ne distingue parfaitement (fig. 2). L'anus est inframarginal, petit et très rapproché de l'échancrure du bord postérieur qui est très prononcée dans cette espèce. L'intérieur du test présente sur ses bords un labyrinthe très compliqué de piliers , de cellules et de canaux (fig. 4. 5), ensorte que la cavité centrale est très restreinte; et si l'on considère que l'appareil dentaire (fig. 7) en occupait une bonne partie, il faut convenir qu'il ne restait que peu de place pour les parties molles de l'animal. La fig. 4 montre dans son bord gauche , et la fig. 5 dans son bord droit , le canal qui traverse l'extrémité postérieure de l'intestin. Le test lui-même est d'une épaisseur médiocre; près de la bouche il est même très mince. — 78 — L'appareil masticatoire est admirablement conservé dans l'exemplaire iîguré. La fig. 7 le montre d'en haut , les cinq mâchoires étant réunies. Dans la fig. 8 , le même organe est vu d'en bas , les cinq mâchoires étant séparées. De même que dans les genres précédens , les mâchoires antérieures (a a) sont plus petites et plus symétriques que les latérales (/. L), dont l'une des branches est sensiblement plus longue que l'autre. La mâchoire impaire est la plus développée de toutes (p) ; la fig. 10 représente cette dernière de profil montrant son épaisseur qui est assez considérable; la fig. 9 la représente en face , pour faire voir sa forme ondulée et la hauteur des lames calcaires dont elle est hérissée. Cette espèce paraît être particulière au terrain tertiaire de Bordeaux. Au moins je n'en connais pas d'exemplaires provenant d'une autre localité ; l'exemplaire figuré fait partie de la belle collection de M. Deshayes. L'espèce figurée par M. de Grateloup (Tab. 1 , fig. 3) a la plus grande ressemblance avec le S. subrotunda, au point qu'il serait difficile de l'en distinguer, si l'auteur ne disait expressément que l'anus est sensiblement rapproché du centre ; ce qui me fait supposer que c'est le Se. propinqua. IL SCCTELLA TRCNCATA Val. Tab. 16, fig. 1,2, 3, 8, 9, 10 et Tab. 19, fig. 3-6. Syn. Scitlella irun.caiaYa\. Explic. des Planches de l'Encycl. méth. Tabl. 146, fig. 45. Scutella intégra DeBl. Dict. se. nat. T. 48, p. 225. — Zoopb. p. 201 — Ag. Prod. p. 188. SciUella lalissima DesMoul. Tabl. syn. p. 228 (pro parte). Cette espèce se fait remarquer par sa forme renflée et par son bord très- aminci. L étoile am- bulacraire est grande ; les ambulacres sont larges , très-arrondis à leur extrémité , par suite de la convergence des zones porifères. Le pourtour du test, à l'exception des deux sinus corres- pondant aux ambulacres postérieurs , ne présente que de très-légères ondulations. La bouche est centrale. Son pourtour sinueux se montre criblé d'une immense quantité de petits pores dans les aires ambulacraires (fig. 10). Les sillons de la face inférieure sont peu profonds; chaque sillon se divise, à l'extrémité du petit tube branchial, en deux branches , qui détachent un ou deux rameaux latéraux. La rosette buccale montre la même disposition que dans le 5c. subro- tunda; les plaques dont elle se compose sont au nombre de dix; il y en a par conséquent une par aire. L'anus est placé au premier quart de la distance entre le bord et le centre. Le bord pos- — 79 — térieur ne présente point cette échancrure profonde qui caractérise le Se. subrolumla ; l'on n'y remarque qu'une légère ondulation. La surface entière du test est revêtue de tubercules très serrés qui s'étendent même entre les sillons ondulés des zones porifères (fig 8). En les examinant sous un fort grossissement , on y reconnaît des tubercules spinifères très distincts, entourés de tuber- cules miliaires excessivement petits (fig 9). L'appareil masticatoire (Tab. 19 fig. 3) * ne diffère pas sensiblement de celui du Se. subro- tunda ; il est digne de remarque que les lames verticales se soient aussi bien conservées dans un espèce fossile (fig. 5, 6). La fig. 3 représente cet appareil vu en dessous, montrant les cinq mâchoi- res réunies et au milieu de chacune d'elles une petite carène suivie d'un petit creux (la fos- sette naviculaire) destiné à lengrènement des auricules. Dans la fig. 4 les mâchoires sont dis- jointes et l'on voit sur la ligne médiane le sillon dans lequel étaient fixées les dents. J'ai sous les yeux plusieurs exemplaires de cette espèce. Celui qui est ici figuré est originaire de l'Anjou et fait partie de la collection de M. Deshayes. Le Muséum de Paris en possède de non moins parfaits provenant des faluns de la Touraine. M. Ch. Des Moulins rapporte à tort la planche citée de l'Encyl. métliod. à son Se. lah'ssima , qui est un vrai Clypeaster. in. SCÏTELIA PROPINQUA Ag. Tab. 16, fig. 11-16. Par sa forme générale , cette espèce se rapproche sensiblement des Se. truncata et subrotuiula, mais elle en diflère d'un autre côté par plusieurs caractères que nous allons indiquer. Et d abord l'étoile ambulacraire est proportionnellement beaucoup plus petite (fig. 11). Les pétales ambula- craires sont ronds à leur extrémité , et de plus l'espace compris entre les zones porifères est sen- siblement plus large que les zones elles-mêmes. Le diamètre transversal du test est plus grand que le diamètre longitudinal. Le bord est entier et n'offre d'autres sinus que ceux qui correspondent aux ambulacres pairs postérieurs. Le bord anal lui-même ne présente qu'une très légère rentrée bien différente de l'échancrure profonde qui caractérise le Se. subrotunda. L'anus est encore plus éloigné du bord que dans le Se. truncala ; il est au tiers de la distance entre le bord et Ja bouche. (*) Le liihograplie a figuré par erreur l'appareil masticatoire du 3Je//i!a lobala , au lieu de celui du Se. tnmcaia , sur la PI. 16, ce qui m'a obligé de reporter sur la PI. 10 le véritable appareil masticatoire du Se, trimeata. — 80 — La bouche est de moyenne grandeur ; la rosette buccale qui l'entoure est petite et les dix plaques dont elle se compose ne paraissent pas être aussi allongées que dans les espèces précédentes. La surface entière du test est revêtue d'une granulation en apparence très homogène , qui oc- cupe même les espaces intermédiaires entre les sillons transverses des pétales (fig. 15), mais qui, examinée sous un fort grossissement , présente des tubercules spinifères distinctement mame- lonnés et entourés d'une quantité de tubercules miliaires (fig 16). La fig. 14 représente la rosette apiciale grossie , laissant apercevoir les tubes capillaires dont elle est criblée. Cette espèce se trouve dans les faluns de laTouraine ; l'exemplaire figuré provient de Saint- Georges en Anjou, et m'a été communiqué par M. le Dr. Mayor de Genève. IV. SCUTELLA BrONGNIARTI Ag. Tab. 15, fig. 1-3. Cette espèce est de moyenne taille , très aplatie et à bords très minces. Le diamètre trans- versal n'excède que de quelques lignes le diamètre longitudinal. La hauteur égale à peine le sixième de la longueur. Le pourtour du test est légèrement sinueux , mais les deux sinus pos- térieurs sont très marqués, de façon que le côté postérieur paraît sensiblement rostre. Les pétales anibulacraires sont de moyenne grandeur et presque fermés à leur extrémité. L'espace compris entre les zones porifères est plus large que les zones elles-mêmes. A la face inférieure , les sillons sont peu profonds et peu ramifiés ; la bouche est petite ; l'anus est très rapproché du bord, sans cependant être marginal. Vue d'en haut , cette espèce a la plus grande analogie avec le 5c. propinqua ; mais elle en diffère cependant par sa forme plus aplatie et par la position de l'anus qui est plus marginal. Je ne connais qu'un exemplaire de cette espèce. Il provient du terrain tertiaire de Grignon, où je l'ai trouvé moi-même. — 81 — V. SCUTELLA FAUJASII DeFr. ïab. 15, fig. i-G. Sr.N. Se. Faujasii DeFr. Dict. se. nat. T. 48, p. 230. — DeBl. Zoopb. p. 201. — DesMoul. Tabl. syn. p. 2-i4,N°27. Un caractère essentiel de cette espèce , et qui frappe au premier coup d'oeil , c'est l'épaisseur du bord comparé à la hauteur peu considérable du test. Les sinus postérieurs sont très prononcés, ensorte que le bord anal forme une sorte de rostre très marqué et plus étroit que dans les espèces précédentes. Les pétales ambulacraires sont de forme elliptique, arrondis à leur extrémité. Les sillons de la face inférieure sont très profonds et très sinueux. L'anus est placé à peu près au tiers de la distance entre le bord et le centre , à peu près comme dans le Se. tnmcala. Le test est très épais , comme j'ai pu en juger par quelques brisures du bord et par la cavité buccale. Son apparence est aussi en général plus massive que celle de la plupart des autres espèces. Je ne connais que très peu d'exemplaires de celte espèce ; celui qui est ici figuré provient du terrain tertiaire du département de la Sarthe, et m'a été communiqué par M. Eudes- Deslonchamps. Le Se. Faujasii de M. de Grateloup (Mém. sur les Oursins foss. Tab. I, fig. 2) est le Se. truncafa de M. Valenciennes , tandis que sa variété b (PI. 1 , fig. 3) est probablement le Se. propinqua. Ag. VL ScUTELLA STRUTULA M. de Sr. Tab. 18, fig. 1-5. Syn. .Sculclla slnalala M. de Sr. Géogr. p. 156. — DesMoul. Tabl. syn. p. 234. Scutclla sul/rotunda Gial. Tabl. 1, fig. 1. M. Marcel de Serres est le premier qui ait distingué cette espèce; elle est en effet fort dif- férente de toutes ses congénères par sa forme subconique (fig. 3) , par son pourtour fortement ondulé et par une échancrure étroite et très profonde au bord postérieur. Les pétales ambula- craues sont très arrondis à leur extrémité et plus petits que dans aucune autre espèce , car ils 11 — 82 — atteignent rarement la mi-bord. Les zones porifères sont un peu plus larges que l'espace inter- médiaire. La fig. 5 représente l'extrémité d'un pétale sous un faible grossissement montrant la l'orme des pores qui sont allongés dans la rangée externe , petits et circulaires dans la rangée interne. Enfin , les sillons qui réunissent les deux rangées , au lieu d'être obliques ou ondulés , sont transverses jusqu'à l'exlrémité des pétales. La fig. 4 montre la disposition des tubercules sous le même grossissement que la fig. 5. La face inférieure est plane. La bouche est entourée d'une rosette décagonale fort élégante. Les sillons sont peu profonds et peu ramifiés. L'anus esl submarginal et presque contigu à l'échancrure du bord postérieur. M. de Grateloup, qui l'a rap- portée à tort au Se. sitbroiunda , la cite dans les faluns jaunes et sur la couche superficielle des dépôts de St Paul , près de Dax , au 3Iainot , à Mandillot , en faisant remarquer qu'elle ne se rencontre jamais dans les faluns bleus. Cette espèce se trouve dans le terrain tertiaire de l'Europe méridionale. L'exemplaire figuré m'a été communiqué par M. Brongniart. VIL SCUTELLA PRODUCTA Ag. Tab. 18, fig. 6-10. Au premier abord , cette espèce a la même physionomie que le Se. striatula figuré sur la même planche. Mais il suffit d'entrevoir les détails du test pour se convaincre qu'elle en diffère com- plètement. L'un de ses caractères les plus saillans consiste dans la forme très rostrée de son bord postérieur ; son pourtour est très ondulé ; son épaisseur est moyenne ; mais au lieu d'être subconique , elle est arrondie et légèrement déprimée au sommet (fig. 8). L'étoile ambulacraire est de moyenne grandeur ; les pétales sont très arrondis à leur extrémité ; ils dépassent rarement la mi-bord. Les zones porifères , d'abord très étroites à leur origine , s'élargissent considérable- ment vers leur extrémité, où elles sont sensiblement plus larges que l'espace intermédiaire. La lig. 10 représente l'extrémité d'un pétale grossi , où l'on voit que les sillons qui unissent les deux rangées de pores , au lieu d'être transverses comme dans l'espèce précédente , sont au contraire obliques. La face inférieure laisse apercevoir quelques traces de la rosette buccale entourant la bouche. Les tubes branchiaux y sont un peu plus distincts. Les sillons paraissent être peu — «5 — marqués et peu rauiifiés. L'anus est situé au tiers de la distance entre le bord postérieur et la bouche, et par conséquent bien moins marginal que dans le Se. s/rki/itla. Je connais plusieurs exemplaires de cette espèce, dont je dois la communication à l'obligeance de M. Valenciennes et de M. DeFrance ; ils proviennent des environs de Saumui'. VIII. SCITELLA PAILENSIS Ag. Tab. 19, fig. 8-10. Cette espèce est la plus commune dans les collections , où elle figure ordinairement sous le nom de Se. suhrotunda. Elle est en effet très voisine de cette dernière ; sa forme est subcirculaire fortement élargie en arrière , de manière que le diamètre transversal est sensiblement plus grand que le diamètre longitudinal. Son épaisseur est peu considérable (fig. 10) ; ses bords sont amin- cis, sçns être aussi trancbans que dans le Se. truncala. Les pétales ambulacraires sont de moyenne grandeur, très arrondis à leur extrémité ; et les zones porifères sont plus larges que l'espace intermédiaire. La bouche est petite et centrale. L'anus est infra-marginal, mais l'on ne remarque point, au bord postérieur, cette écbancrure caractéristique du Se. suhrotunda. Le pourtour du lest est légèrement ondulé, et les sinus des ambulacres postérieurs eux-mêmes sont peu prononcés. Comme tous les exemplaires que j'ai vus de cette espèce proviennent du terrain tertiaire su- périeur de St Paul-Trois-Chàteaux près de Dax, je luiai donné le nom ie Se. paulensis , qui rappelle son origine. Les originaux de mes figures m'ont été communiqués par M. le docteur Mayor de Genève. IX. SciTELLA STELLATA Ag. Tab. 19, fig. 1, 2. L'épaisseur extraordinaire du test constitue le caractère essentiel de cette espèce. Quoique je ne la connaisse que par l'exemplaire assez défectueux représenté PI. 19 , fig.l et 2, jene crains cependant pas d'être taxé de témérité pour l'avoir distinguée de toutes les autres Scutelles. Le côté dorsal en particulier se fait remarquer par son excessive épaisseur , qui , comme on le voit — 8/i — par le profil de fig. 2 , est égale à la moitié de la hauteur. Les bords s'amincissent brusquement. Los ambulacres sont très-larges , surtout vers leur extrémité , où ils s'arrondissent à-peu-près complètement. Les sillons de la face inférieure sont peu profonds, quoique larges. L'original de mes figures fait partie de la belle collection de M. Desbayes et provient des faluns de la Touraine. X. SCDTELLA SUBTETRAGONA Grat. Tab. 19, fig. 7. SiN. Scutclla subtelragona Giat. Mém. sur les Ouïs. foss. p. 87, Tab. 1, Cg. 4. — DesMoul. Tabl. syn. p. 234. Celte espèce, découverte par M. Grateloup dans les faluns jaunes des environs de Dax, ne m'est connue que par la description et la figure que ce naturaliste en a données dans son Mé- moire sur les Oursim fossiles des environs de Dax, et que je reproduis dans la planche ci-dessus. Il suffit de jeter un coup d'œil sur cette figure pour saisir le caractère distinctif de cette espèce, qui consiste dans son extrême largeur, qui est d'un tiers à peu près plus considérable que la longueur. Le pourtour du test est très onduleux , presque quadrilatère , par suite des échan- crures très profondes correspondant aux ambulacres pairs. Le bord postérieur est aussi marqué d'une légère entaille. Les pétales ambulacraires sont petits , étroits et lancéolés. M. DesMoulins rapporte que l'exemplaire de M. Grateloup est le seul qui soit connu jusqu'à présent. L'anus n'y est pas visible. XL ScuTELLA Smitiiiana Ag. Tab. 19 a, fig. 5 et 6,. Cette espèce est jusqu'ici la seule qui ait été signalée dans les terrains molassiques. Quoique l'exemplaire que je possède soit très-imparfait, j'ai cependant cru devoir le figurer, parce que j'ai tout lieu de croire qu'il constitue une espèce à part, très-voisine du 5c. suhrotunda et qui étant entière, paraît avoir eu des dimensions assez considérables, ainsi qu'on peut en juger par la figure ci jointe, qui représente un exemplaire dont le bord antérieur est en grande partie enlevé. — 8iî — In caractère cependant la distingue de rcspècc précitée , c'est la largeur proporlionncllenu-nt plus grande des pétales anibulacraires, qui, quoique arrondis à leur extrémité, ne se ferment cependant pas entièrement. Je n'ai pas pu réussir à dégager la face inférieure ensorte que la po- sition de l'anus m'est demeurée inconnue. Le profd (fig. 6) fait voir que c'est une espèce très aplatie. L'original m'a été communiqué par M. Smith de Jordan-Hill; il provient de la molasse des environs de Lisbonne. C'est jusqu'ici le seul exemplaire connu. XIL SCDTELLA ROGERSI Mort. Tab. 19 a, fig. 1-4. Sr.t. SculcUa Rngcrsi Morton, Synops. des foss. de la Craie des Etats-Unis. — DesMoulins. Tabl. syn. p. 236. Lagana Rogersi Ag. Catal. syst. Ectypt. Mus. Neoc. p. 6. Cette espèce , décrite et figurée par Morton , dans son ouvrage sur la Craie des Etats-Unis , parait être particulière à la Craie d'Amérique. Au moins je ne sache pas que personne l'ait signalée jusqu'à présent dans les terrains crétacés de l'Europe. Elle n'est pas moins remarquable par ses caractères zoologiques que par son gisement , car elle participe des caractères de plusieurs genres à la fois . Elle tient aux Echinarachnius par sa forme circulaire et par la disposition de ses sillons ; aux Laganes par son bord renflé , et aux vraies Scutelles par la forme de ses am- bulacres , qui sont arrondis à leur extrémité et par la position de son ouverture anale. Suivant que l'on accordera une valeur prépondérante à l'un de ces caractères , on la rangera dans l'un ou l'autre de ces genres ; mais sa place définitive ne pourra lui être assignée que lorsqu'on aura appris à connaître la structure de la cavité intérieure. Peut-être devra-t-on alors en faire le type d'un nouveau genre. En attendant , il m'a paru que c'était du genre des vraies Scutelles qu'elle se rapprochait le plus ; et , en effet , si l'on fait abstraction de sa forme circulaire et de la pré- sence de cinq pores génitaux au lieu de quatre , elle a tous les caractères essentiels de ces der- niers : la forme arrondie des pétales anibulacraires, la position de l'anus, qui est au milieu de l'espace intermédiaire entre la bouche et le bord postérieur , les sillons de la face inférieure , qui sont ramifiés comme dans les vraies Scutelles , et la présence de tubes branchiaux autour de l'ouverture buccale. — 86 — En tout cas , ces caractères sont plus que suffisans pour la distinction spécifique de respècc. Voici comment on peut la caractériser : c'est une Scutelle de forme circulaire, d'épaisseur moyenne, à bord très renflé , et montrant de plus , entre ce dernier et le sommet , une dépression circu- laire assez marquée comme dans les Laganes du type du L. Bonani (*). Les pétales s'étendent un peu au delà de mi-bord ; ils sont très arrondis à leur extrémité sans cependant se fermer complètement. Les zones porifères sont sensiblement plus larges que l'espace intermédiaire. La rosette apiciale est petite ; on y reconnaît distinctement cinq pores génitaux placés à l'extrémité des rayons du corps madréporiforme. Il y a également cinq pores ocellaires très petits. La bouche est centrale, de forme circulaire , entourée de cinq tubes branchiaux très distincts. L'anus, plus petit que la bouche , est également circulaire et occupe le milieu de l'espace entre cette der- nière et le bord postérieur. Les sillous ambulacraires de la face inférieure se ramifient à plusieurs reprises dans leur trajet. Le test est épais comme dans les vraies Scutelles; sa surface entière est revêtue de tubercules d'apparence très homogène , semblables à ceux des Scutelles ; ce qui me fait présumer que les soies étaient de même nature. L'exemplaire qui a servi de type à cette description , fait partie de la collection du Musée de Lausanne , et m'a été communiqué par M. le professeur Chavannes ; il provient de la craie d'Alabama , dans l'Amérique septentrionale. OBSERVATIONS ADDITIONNELLES SUR LES SCUTELLES. M. Charles DesMoulins mentionne dans ses Tableaux sijnomjmiques deux espèces fossiles du terrain tertiaire de Blaye qui me sont inconnues, le Scutella marginalis DesMoulins, dont il dit exister deux variétés, et le Sculella pohjrjona Des Moulins. Il est possible que ce soient de vraies Scutelles , et dans ce cas elles font peut-être double emploi avec l'une ou l'autre des espèces décrites ci-dessus ; ou bien ce sont des Laganes analogues aux Lag. reflcxum Ag. et Lag. lenuis- simum Ag. figurées sur la PI. 26. Je ne connais pas davantage le Scutella gibbercula de Marcel de Serres qui provient du terrain tertiaire de Cadenet , département de Vaucluse , et dont M. DesMoulins dit avoir vu un exemplaire dans la collection de M. Reqiiien. Espérons que ('; Celte particularité m'avait engagé précédemment à ranger le Se. Rogersi dans le genre Laganiim. Catal. syst.Ectyp. Mus. Neoc p. G. — 87 — M. DesMoulins ne lardera pas à on publier la description et qu'il complétera ainsi cette étude monograpliique des Scutelles. Quant aux descriptions et aux figures des auteurs anciens , qu on cite généralement dans la synon\mie du Scu/ellasubrotunda , elles ne mont pas paru assez précises pour pouvoir être rapportées avec certitude à cette espèce plutôt qu'à telle ou telle autre qui en est voisine, les figures ne représentant pour l'ordinaire que la face supérieure , et les descriptions ne portant pas sur les détails de structure qui constituent les différences spécifiques. L'espèce figurée par Scilla sous le nom de Echinus Melttensis (*) se rapproche beaucoup , il est vrai , de notre Se. mbro- lunda; cependant sa forme plus arrondie et sou gisement dans les terrains tertiaires de Malte, me font supposer que c'est une espèce particulière. 11 en est de même de celle que Leske décrit sous le nom à' Echinodtscus subrotimdus et dont il donne une figure empruntée à l'ouvrage de t.l. Andreae (**) ; comme cette figure est faite d'après un exemplaire provenant de l'île de Malte , il est probable qu'elle représente la même espèce. La figure de Parkinson (*") est plus précise; mais comme l'auteur n'indique pas la position de l'anus , il est impossible de dire avec certitude si c'est au Se. subrotunda ou au S. propinqim , ou au Se. pauknsis qu'il faut la rapporter. C'est peut-être de cette dernière qu'elle se rapproche le plus ; l'auteur la dit originaire d'Italie. Il serait tout aussi bazardé de vouloir rapporter au Se. subrotunda, plutôt qu'à telle ou telle autre es- pèce, V Eeltinus sidn'otiindm de L'iDiw , ainsi que la figure deValenlin (""). (') Sillln de Corp. niarinls, Tab. 8, Cg. 1-3. (**) Aiitircac, Bricfe .nus der Scliweiz nacli Hannover gesclirieben, in deni Jalire 1763. Zurich uncl Winterlhur, 177G. Tab. S.fîg./,;;. (***) Parkinson, Organic Remains, etc. Tab. 3, Cg. 2. (**•') Valentin, Musei Museorum, 1714. Tab. 3, fig. 7 h. — 88 CHAPITRE YIII. DU GENRE ECHINARACimiUS v. Pl.els. Le genre Echiuarachnius remonte dans l'origine à van Phelsum auquel l'emprunta Leske, qui le substitua au genre Arachnoïdes de Klein. Mais Klein ne cite qu'une espèce dans son genre Arachnoïdes , l'A. placenta qui est le grand Echinodiscus de Breynius ; et ce n'est que tout récemment que M. Gray, en réintégrant le genre Echinarachnius, a groupé autour de cette pre- mière espèce d'autres espèces qui en sont plus ou moins distinctes. Ayant reconnu des différences génériques très marquées entre l'^. placenta et les espèces du type de YE. parma , j'ai dû con- server à cette première le nom primitif i'Arachnoides que lui avait donné Klein et réduire le genre Echinarachnius à celles du type de YE. parma. Circonscrit dans ces limites , le genre Echinarachnius se'rapproche sensiblement des vraies Scu telles , dont il diffère cependant par sa forme plus circulaire , par ses pétales ambulacraires plus ouverts, et surtout par la position marginale de l'ouverture anale. Sans accorder à ce der- nier caractère une valeur aussi grande que l'ont fait la plupart des auteurs, je crois cependant qu'il doit être pris en considération dans la délimitation des genres , surtout lorsqu'il coïncide avec d'autres caractères constans et qu'il contribue ainsi à donner à toute une série d'espèces une physionomie particulière. Les espèces connues jusqu'ici sont au nombre de quatre, dont trois vivantes et une fossile. Ce sont en général des Oursins à test massif, de forme circulaire et à bords étroits. L'étoile ambula- craire est distincte ; les pétales sont très-larges et s'étendent au delà de mi-bord , mais ne se ferment pas à leur extrémité. La rosette apiciale se distingue à peine du reste du test ; il n'y a que quatre pores génitaux ; les trous ocellaires sont au nombre de cinq. A la face inférieure , les ambulacres sont indiqués par des sillons très distincts, qui s'étendent jusqu'à la périphérie, en détachant ordinairement deux rameaux latéraux. La bouche est centrale, circulaire et de moyenne grandeur. La rosette buccale est décagonale comme dans les vraies Scutelles. La surface du test — «9 — est revêtue d'une granulation très uniforme , composée de tubercules spinifércs autour desquels se groupent une quantité de tubercules miliaires. Il n'y a que peu tic différence à cet égard entre la face supérieure et la face inférieure , si ce n'est que , sur cette dernière , les tubercules spini- fércs sont un peu plus développés et espacés qu'à la face supérieure. Cette différence se traduit dans les soies ; celles de la face supérieure sont courtes , très serrées et renflées à leur extrémité ; celles de la face inférieure sont plus longues , cylindriques et effilées ; les unes et les autres sont distinctement striées lorsqu'on les examine au microscope. Les espèces dont j'ai pu observer la couleur sont, ou d'un violet foncé tirant sur le brun, comme VE.parma, ou d'une teinte rose- lilas , comme 1'^. a/lanticus. La cavité intérieure offre à peu près la même structure que celle des vraies Scutelles ; il n'y a ni cloison ni piliers calcaires entre l'appareil masticatoire et l'intestin ; en revanche , le bord présente un labyrinthe très compliqué de canaux circulant entre de nombreux piliers calcaires. L'appareil masticatoire se compose de mâchoires très hautes ; aussi les dents sont-elles dirigées à peu près verticalement de haut en bas. Les auricules , contre lesquelles sont appuyées les mâchoires , ont une petite échancrure très distincte au milieu. Je n'ai pas vu les dents propre- ment dites , ensorte que je ne puis dire si elles sont émaillées dans toute leur longueur ou seu- lement à leur extrémité. L EcHix.vR.vcHMts PARMA Grav. Tab. 20, fig. 7-18. SïN. Echinaradinius panna Giay. AUeinpt on Ecb. p. 6. — Ag. Piotlr. p. 188. Echinodiscus parma])eB\. Zoopli. p. 199. Scuiclla parma Lam. p. 284, N° 13— E. Del. T. 2, p. 677. N» 13.— DeBl. Dict. se. nat. T. 48, p.226. C'est une espèce de forme subcirculaire plus ou moins rostrée en arrière , notamment dans les vieux exemplaires et d'une épaisseur moyenne, présentant une déclivité uniforme vers le bord, qui est fort épais. Le sommet correspond à la rosette apiciale. Les pétales ambulacraires, ou- verts et même légèrement évasés à leur extrémité , s'étendent au delà de mi-bord ; les zones por'ifères n'ont pas même la moitié de la largeur de l'espace intermédiaire ; au delà de leur extrémité , l'on voit encore les pores ambulacraires se prolonger par paires isolées jusqu'au pour- tour du test. La face inférieure est à peu près aussi uniforme que la face supérieure ; les sillons 12 — 90 — y sout très marqués ; chaque sillon détache deux branches principales près du pourtour du test et plusieurs autres petits rameaux moins marqués , et qui , par cette raison , ne sont pas visibles sur les exemplaires munis de leurs soies (fig. 13). La surface du test est revêtue d'une granulation excessivement serrée , surtout à la face supérieure. La fig. 14 représente une portion de l'extrémité de l'un des pétales ambulacraires , sous un grossissement de 1 '/2 diamètre , montrant la disposition des tubercules spiniféres et la manière dont ils sont entourés par les tubercules niiliaires ; on y voit également les pores ambulacraires devenir de moins en moins réguliers à l'extrémité des pétales , à mesure que la distance qui les sépare est plus considérable. Les tubercules de la face inférieure sont moins nombreux et plus développés. A ces différences correspondent des différences analogues dans la forme et la disposition des soies : celles de la face supérieure sont courtes et très serrées ; leur extrémité est plutôt tronquée que renflée (fig. 1 a b c). Celles de la face inférieure sout subu- lées, cylindriques et considérablement plus longues que celles de la face supérieure (fig. 8 a b, et fig. 13 a 6 c). Examinées au microscope , les unes et les autres se montrent carénées et héris- sées de fines dentelures sur les carènes ; la face articulaire seule est lisse. L'appareil masticatoire est composé de mâchoires très fortes , hérissées de lames fort élevées; aussi chaque mâchoire prise isolément est-elle d'une très grande épaisseur, comme on le voit par la fig. 17 qui on représente le profil. La fig- 15 est une mâchoire vue par la face inférieure, montrant au milieu la petite carène qui s'adapte sur l'auricule. La fig. 16 montre la même mâchoire vue par sa face supérieure , l'on y remarque le sillon médian dans lequel était fixé la dent. La fig. 18 enfin représente encore la même mâchoire par sa face postérieure. Par une inadvertance du dessinateur , elle se trouve ici sens dessus dessous , ensorte que les arcs mon tans de la charpente , au lieu d'être dirigés en haut , le sont en bas. J'ai représenté plusieurs variétés d'âge de cette espèce dans la planche ci-jointe. La fig. 9 est un jeune individu entièrement circulaire, sur lequel on distingue parfaitement l'articulation des plaques du test, sans doute parce que l'épiderme n'a pas encore atteint toute sou épaisseur. Fig. 10 est un individu un peu plus âgé , dans lequel le rostre du bord postérieur est déjà sen- siblement marqué. Les fig. 7 et 8 montrent un individu de moyenne taille , revêtu de ses soies. Enfin les fig. 12 et 13 représentent deux individus adultes , l'un (fig. 13), avec ses soies, vu par la face inférieure , l'autre dépourvu de soies (fig. 12) et très distinctement rostre. L' Eclunarachnius parina habite les côtes du Canada , où il n'est pas rare. Une partie des ori- ginaux de mes figures ont été rapportés de ce pays par M. Lyell , frère du célèbre géologue anglais. D' — 91 — H. ECHIX.VRACHSIUS RuMPHII Ag Tab. 20, fig. 1-G. Sv.N. Ecltitiarachnius Rumphii Ag. Prodr. p. 188. Echinndiscus Rumphii \ic\S\. Zoopli. \i. 199. SculeUa Rumphii BeBl. Dict. se. iiat. T. iS, p. iiG. Ecliinus planus Riimpli. Talil. 14 G. M. de Blainville le premier a dislinguë cette espèce de la précédente, sous le nom d'IUchùio- disais RumpJiii. Plus tard cette différence a été contestée ; cependant comme elle habite la côte d'Amboine d'où elle a été rapportée parRumph, tandis que l'autre provient du Canada, on est eu quelque sorte eu droit d'en conclure à priori qu'elles sont spécifiquement dictinctes. Je ne connais point l'origine de l'exemplaire que je figure ici sous le nom d'E. Rumphii, et ce n'est qu'en m" appuyant sur la description de M. de Blainville avec laquelle il s'accorde en tous points que je l'ai distingué de l'espèce canadienne. Il m'a paru qu'elle en différait par la forme plus ar- quée de ses ambulacres , par la position plus supère de l'ouverture anale , et en ce que le bord postérieur , au lieu d'être arrondi ou légèrement rostre, est plus ou moins tronqué. Sous tous les autres rapports les deux espèces sont parfaitement identiques. La bouche est centrale, entourée d'une rosette buccale décagonale. Les sillons ambulacraires sont fort distincts et criblés d'une multitude de petits pores ; on remarque également sur le pourtour de la bouche les ouver- tures des tubes branchiaux (voy, fig. 4, l'ouverture buccale grossie). La fig. 5 représente la ro- sette apiciale également grossie avec ses quatre pores génitaux situés au sommet des aires in- terambulacraircs , à l'extrémité des angles du corps madréporiforme, qui présente une surface linement granulaire, au milieu de laquelle on distingue de petits tubes très menus. La fig. 6 enfin montre la disposition des tubercules sous un très fort grossissement. On voit que les tuber- cules spinifères sont très développés et distinctement mamelonnés et perforés. C'est à tort que sur la Tab. 20 les fig. 7 et 8 sont attribuées à cette espèce ; elles appartiennent à ÏEcli. Parma. L'original de mes figures fait partie de la collection du Musée de Neuchàtel. M. de Blain- ville en cite deux exemplaires dans la collection du prince d'Eslingen. — 92 — m. EcniNARACHMCs ATLANTicus Gray. Tab. 21, fig. 32-34. Cette espèce a été établie par M. J. E. Gray d'après une série d'exemplaires déposés au Mu- sée britannique. Elle a le test proportionnellement moins massif que les autres. La hauteur égale à peine le sixième de la largeur. Sa forme est à peu près circulaire; cependant le diamètre trans- versal l'emporte sur le diamètre longitudinal : le bord postérieur présente un léger sinus au mi- lieu de l'aire interambulacraire impaire . Un second caractère consiste dans la forme des pétales ambulacraires, qui, au lieu d'être très ouverts, comme dans les espèces précédentes, ont au contraire une tendance très prononcée à s'arrondir à leur extrémité sans cependant se fermer cnliércment. Les zones porifères des pétales sont sensiblement plus étroites que l'espace inter- médiaire. La rosette apiciale montre quatre pores génitaux et cinq pores ocellaires ; les uns et les autres sont à peine visibles à l'œil nu. L'ouverture buccale est au centre de laface inférieure; elle est circulaire et entourée d'une rosette composée de dix plaques cunéiformes , dont celles qui correspondent aux aires interambulacraires sont plus grandes que celles des aires ambulacraires. Les sillons ambulacraires sont peu marqués , aussi n'en aperçoit-on aucune trace lorsque le test est recouvert de ses soies ; ils ne se bifurquent que deux fois dans leur trajet du centre à la circonférence. L'anus est entièrement marginal et situé dans l'échancrure du bord postérieur. Ne possédant qu'un individu de cette espèce, que je dois à l'obligeance de M. Gray, je l'ai représenté de moitié avec ses soies, afin de donner une idée d'autant plus exacte de sa structure. Il en existe plusieurs exemplaires au Muséum britannique , qui sont tous d'une belle teinte rosée tirant au lilas et qui proviennent tous des côtes de Terre-Neuve. — 93 — IV. ECIIINARACHMIS I.NCISIS Atf. w Tab. 21, fig. 29-31. Sï.N. Scuiclla {misa Defr. Dict. se. liât. T. iS, p. 231. - DesIMoul. Tabl. syn. p. 234. K" :52. C'esl jusqu'ici la seule espèce dEchinarachnius fossile connue : quoique petite , elle est voisine à bien des égards de l'^". parma. Sa forme est circulaire , son épaisseur égale à peu prés un cin- quième de sa longueur ; son bord est renflé (fig. 30). L'ouverture buccale , située au centre de la face inférieure , est petite et circulaire. Mais ce qui la distingue de toutes ses congénères, c'est la position de louverture anale qui est très petite et tournée vers la face inférieure (fig. 31) , au- dessous de l'échancrure du bord postérieur. Les pétales ambulacraires sont très ouverts à leur ex- trémité, et de même que dans toutes les espèces de ce genre , les zones porifères sont moins larges que les espaces intermédiaires. Cette espèce a été décrite sous le nom de Sculella incisa par M. Defrance qui l'a recueillie dans le calcaire grossier de Ilauteville. L'exemplaire figuré qui m'a été communiqué par M. Des- llayes et dont j'ai complété le dessin d'après un exemplaire du Muséum de Paris , provient de la même localité. J'en ai vu d'autres exemplaires dans la collection de M. DcFrance ; en sorte qu'il ne peut rester aucun doute sur l'identité de ce fossile avec le synonyme que je lui rapporte. — 94 CHAPITRE IX. DU GEXRE arachnoïdes Klein. Klein , en établissant son genre Arachnoides , n'y rangea qu'une seule espèce, qui avait déjà été figurée antérieurement parBreynius, sous le nom à' Ech'mdiscus et que Linné appela plus tard Echiims placenta. Comme cette espèce est encore aujourd'hui la seule connue de ce genre , il suffira de la décrire pour signaler en même temps ses caractères génériques. 1. Arach>oides placenta Ag. Tab. 21, fig. 35-42. Syn. Arachnoïdes Klein, éd. Leske, p. 26, § 94, Tabl. 20, lig. A, B. — Klein Gall, p. 98, Tabl. 11, li;], A. Sctaella placenta Lam., p. 283 — E. Desl., Encycl. T. 2, p. 677. — DeBl. Dict. se. nat. T. 48, p. 22.5. — Encycl. mélb. Tabl. 143, lig. 11 et 12. — DesMoul. Tabl. syn. p. 228, N" 1.5. Echinaraclinius placcntaGvn-^ k\Xcm\i\.on'Ec\\. p. 6. — Fleni. Biit. An. p. 479. — Ai«.Protl. p. 188. — Foibes History of Britisb ftarfisbes. p. 178. Echinodiscus placenta DeBl. Zoopb. p. 199. Echinus placenta Linn. 12<- edit. p. 1105. — Bosc Délerv. T. 24, p. 281. Ecltinodiseus inaxintus etc., Bieyn. Scbed. p. 64, Tabl. 7, fig. ", 8. Echinarachnius Lesl;e, ap. Klein, p. 218, Tab. 20, fig. A, B. Echinarachnius ( Egelspinueweb ) van Pbels. p. 38. ArachnoïdesBaxWa, Cat. Toni. 1, p. 424, N° 958. Gualt. Test. Tab. 110, fig. G. S c niella porpita Expl. Enc. mélb. Tab. 152, fig. 3 et 'i. — Ag. Prod. p. 188. (Tiès-jeune exemplaire). On reconnaît au premier abord cette espèce à sa forme lenticulaire , à ses bords très amincis, à son profil subconique et à son anus supra-marginal. J'ai long-temps partagé l'opinion des — 9d — natiiralisles qui l'envisagent comme congénère des vrais Echinaracluiius que nous venons de décrire dans le chapitre précédent. Mais une étude plus approfondie des détails de son orga- nisation m'a appris que les différences qui les distinguent sont trop profondes pour que Ion puisse se refuser à y voir deux types indépendans. En effet , si i'.l. plamiin tient aux Echinarachnius par sa forme circulaire, par ses pétales ouverts et même très évasés à leur extrémité, et par la position de l'ouverture anale , qui est presque marginale , il s'en éloigne par d'autres caractères peut-être bien plus importans: et d'abord les sillons de la face inférieure ne sont pas de même nature, ils ne se ramifient point dans leur trajet du bord à la circonférence, et, malgré toute la peine que je me suis donnée , je n'ai pu y découvrir la moindre trace de pores microscopiques ; c'est une bande lisse et déprimée qui se continue également sur la face supérieure jusqu'à la rosette apiciale. En second lieu, la structure du test est très différente : au lieu d'être massif, comme dans la plupart des Echinarachnius , il est au contraire très mince et revêtu d'une gra- nulation toute particulière, remarquable surtout par l'arrangement variable des tubercules. Sur les aires ambulacraires , les tubercules spiniféres forment des séries régulières obliques , séparées par de petites lignes en apparence continues (fig. 39) , mais qui , examinées sous un plus fort grossissement (fig. 39 o) , se montrent composées de tubercules miliaires conformés de la même manière que les tubercules spiniféres , c'est-à-dire mamelonnés et perforés , quoique d'une pe- titesse extrême. Cette disposition des tubercules est la même à la face inférieure, quoique moin* apparente à l'œil nu. Les tubercules des aires interambulacraires sont loin de présenter cette régularité ; ils sont répartis sans ordre apparent à la surface du test , et les tubercules sont en- tourés de tubercules miliaires comme dans les genres précédens. Cependant l'on remarque que ces derniers (les tubercules miliaires) sont proportionnellement moins nombreux (fig. 37 a). Un troisième caractère qui distingue cette espèce des Echinaracbnius , c'est la présence de cinq pores génitaux , tandis qu'il n'y en a que quatre dans ces derniers. Ces pores occu- pent leur place habituelle au sommet des aires interambulacraires. Les pores ocellaires au nombre de cinq et à peu près aussi grands que les pores génitaux , sont placés au sommet des pétales ambulacraires et forment avec ces derniers un cercle régulier autour du corps nia- dréporiforme, qui est composé , comme à l'ordinaire , dune agglomération de petits tubes capil- laires invisibles à l'œil nu , mais très distincts à la loupe (fig. 41). Les ambulacres ont une forme très particulière ; ils ressemblent à des triangles allongés et étranglés sur le milieu des flancs ; et comme ils s'évasent considérablement , de manière à affecter à peu près les contours des aires interambulacraires dans d'autres genres , il est arrivé (juon — 1)6 — les .1 toufoudus avec ces dernières, e( prétendu que l'anus s'ouvrait dans un ambulacre. (Voyez la fig. 39 qui représente un pétale grossi). Les zones poriféres ne se maintiennent comme zones continues que jusqu'à la moitié de la largeur du test ; passé cette limite , les pores n'existent plus ({ue par paires isolées que l'on poursuit jusqu'à la circonférence. Les sillons transverses qui unis- sent les deux rangées de pores d'une même zone sont très marqués. Les pores eux-mêmes sont ronds et très uniformes. La structure de l'intérieur justifie aussi sous plusieurs rapports la distinction que nous avons établie entre ce genre et les Echinarachnius. A part les réseaux ou piliers calcaires qui occupent les bords, on ne remarque à la face interne du test d'autres aspérités que les auricules; mais celles-ci sont d'une forme très particulière , car elles se terminent par deux petits bourrelets séparés par une échancrure très profonde. L'appareil masticatoire est aussi grêle que celui des Ecbinaracbnius est massif: les màcboires représentent un compas très ouvert (fig. 42 a, b); leur cbarpente est très mince, hérissée de fines lames calcaires, sur les bords; (voyez les fig. 42 c et d qui représentent le profil d'une mâchoire vue par derrière et de côté). Il existe en outre, à la face supérieure des mâchoires , une crête assez saillante qui s'élève de chaque côté du sillon dentifère (fig. 42 6, c, d). La face inférieure (fig. 42 a) n'est hérissée que de très petites lames calcaires bien moins élevées que celles de la face supérieure. C'est à ma connaissance la seule espèce où l'articulation des deux demi-mâchoires sur la ligne médiane soit distincte. Elles se désarticulent même très facilement , et il est alors facile de se convaincre que la demi-màchoire droite est pourvue d'une petite carène longitudinale articulée dans un sillon correspondant de la demi-màchoire gauche. La bouche est centrale et circulaire , entourée d'une rosette buccale peu distincte , mais qui paraît composée de dix plaques , dont celles qui correspondent aux aires ambulacraires sont les plus étroites (fig. 36). J'ai représenté (fig. 40) le pourtour de la bouche sous un grossissement de 172 diamètre , pour faire voir que les sillons qui viennent ici aboutir à la bouche sont réel- lement dépourvus de pores microscopiques. Dans l'exemplaire qui a servi de modèle à la fig. 40 , l'on voit quelques soies des bords des aires interambulacraires converger vers le centre de 1 ou- verture buccale, à peu près comme dans les Astéries. Une autre particularité , c'est que dans l'enceinte de la rosette buccale , on ne remarque aucune différence entre les tubercules des aires ambulacraires et ceux des aires interambulacraires ; ils ne reprennent leur disposition respective qu'en dehors de celte rosette. L'anus , comme nous l'avons dit plus haut , est supra-marginal , circulaire et paraît percé d'arrière en avant. — î)7 — Les soies sont très fines , mais il no paraît pas quelles diffèrent beaucoup dans leur structure de celles des autres genres. Examinées au microscope, elles se montrent hérissées de carènes fortement dentelées ; celles de la face supérieure sont clavellées ; celles de la face inférieure plus ou moins cylindriques. M. Forbes en a donné une figure grossie dans son Histoire des Echi- nodernies anglais , pag. 181. Le Scutella Porpiia des auteurs est bien certainement un jeune de Y Arachnoïdes Placenta ; je m'en suis assuré par la comparaison que j'ai faite des exemplaires du Musée de Paris. Il m'est dès lors démontré que l'espèce fossile que M. Ch. DesMoulins a signalée dans ses Tableaux sy- nonymiques sous le nom de Cassiduhis Porpiiaet que je neconnais pas, ne saurait avoir pour sy- nonymes les citations relatives au Scutella Porpiia des auteurs que M. DesMoulins lui rapporte ; car il m'est impossible de penser que M. DesMoulins ait pu prendre un jeune Arachnoïdes Pla- centa pour une espèce du genre Cassidulus. C'est par erreur que l'on a cru cette espèce originaire de l'Océan austral ; elle habite en réalité les mers du Nord. M. Forbes au moins assure que l'exemplaire qu'il a décrit et figuré dans son ouvrage a été recueilli par M. le professeur Jameson à l'île Toulah , l'une des îles Shetland; mais c'est à tort qu'il la confond avec l'espèce du Canada de la collection deM. Lyell, qui est VEchinarachnius parma , ainsi que nous l'avons dit plus haut en traitant de cette espèce. Les originaux de mes figures mont été communiqués par MM. Valeucienncs et J. E. Gray. 13 98 CHAPITRE X. DU GENRE SCUTELLIIVA (Ag). Au premier abord les espèces de ce genre ne semblent pas différer beaucoup des Echina- rachuius , dont elles partagent les caractères les plus frappans, tels que la forme circulaire ou subcirculaire , l'anus marginal ou submarginal et les pétales ambulacraires disjoints ; aussi les avais-je rangées parmi les Ecbinarachnius avant que je n'eusse étudié leur structure inté- rieure. Pour justifier l'établissement de ce nouveau genre , je vais indiquer les caractères par- ticuliers que m'a présentés la cavité intérieure. Lorsque l'on vient à ouvrir une Scutelline , on est tout étonné d'y rencontrer , au lieu des réseaux calcaires qui forment un labyrinthe continu sur le pourtour intérieur du test des Ecbinarachnius et de la plupart des autres genres , une série de lames ou cloisons verticales rayonnant du centre vers la périphérie et séparant les aires ambulacraires des aires interambulacraires. Aux abords de la bouche, ces cloisons ne s'élèvent pas jusqu'au plancher supérieur en sorte qu'il est probable que l'intestin passait par dessus pour s'étendre successivement dans les anses des aires interambulacraires entre les cloisons. L'appareil masticatoire présente aussi une structure différente de celui des Echinaraclmius. Les mâchoires, au lieu d'être courtes et hautes comme dans ces dernières , sont au contraire très basses et fort al- longées (Tab. 21, fig. 14 a 6 c). Leur charpente est horizontale et les lames qui hérissent leurs bords sont à peine sensibles. A ces particularités de structure intérieure se joignent des carac- tères extérieurs non moins importans , quoique peu apparens ; et d'abord il n'existe point de sillons visibles à la face inférieure, ou bien s'ils existent, ils ne sont jamais ramifiés comme ceux des Ecbinarachnius ; de plus , les pores des zones porifères des pétales ne sont point réunis par des sillons transverses. Si l'on tient compte de tous ces caractères, on trouvera que les Scutellines sont bien plus voisines des Echinocyames que des Ecbinarachnius ou de tout autre genre. Elles ne diffèrent même des premiers que par un seul caractère essentiel , la position — «y — marginale de l'anus , auquel il faut ajouter la forme circulaire ou subcirculaire du test , tandis que la forme des Echinocyames est généralement subpentagonalc ou pyriforme. Les Scutellines sont des Oursins de petite taille et très aplatis. On n'en connaît jusqu'ici que des fossiles qui proviennent toutes des terrains tertiaires. Souvent la surface du test présente une apparence fèneslrée , une sorte de mosaïque régulière résultant de ce que le milieu des plaques est corrodé , tandis que les bords sont entiers ; ensorte que chaque plaque fait l'effet d'un carreau entouré d'un cadre. I. SCUTELLISA NUMMCLARIA Ag. Tab. 21, fig. 8-14. Sï.N. Scuiella nummularia. Defr. Dict. sc.nat. T. 48, p. 231. — DeBl. Zooph. p. 202. — Lani. Tom. III, p. 287, N" 20 — Ag. Prodr. p. 188. — DesMoul. Tabl. syn. p. 236, N° 34. Echinarachnius niimmularis Ag. Cat. syst. Ectyp. Mus. Neoc. p. 6. Je prends cette espèce pour type du genre Scutellina, parce qu'elle est assez fréquente dans les collections de fossiles tertiaires. On la reconnaît facilement à sa forme parfaitement circulaire, sauf une petite échancrure au bord postérieur dans laquelle s'ouvre l'anus. C'est une espèce très plate à bord assez renflé. Les pétales ambulacraires sont grands, arrondis en forme de lobe, mais cependant ouverts à leur extrémité; ils s'étendent au delà de mi-bord. Les zones poriféres sont bien moins larges que l'espace intermédiaire , et leurs pores ne sont pas réunis par des sillons transverses, ou s'il y en a , ils sont à peine visibles. La rosette apiciale se présente sous la forme d'un petit bouton légèrement saillant ; en l'examinant à la loupe , on y reconnaît fort bien les quatre pores génitaux ; quant aux pores ocellaires , je n'ai pas pu les découvrir, mais je ne doute pas qu'ils n'existent , les ayant aperçus dans d'autres espèces. La bouche est circulaire. La face inférieure est complètement plane ; ce n'est que dans les exemplaires parfaitement conservés que l'on remarque quelques traces des sillons , qui sont droits et non ramifiés comme dans toutes les espèces de ce genre. L'anus est entièrement marginal, ensorte qu'on ne le voit ni de la face supérieure ni de la face inférieure ; il est en outre très petit et correspond , ainsi que je l'ai dit plus haut , à l'échancrure du bord postérieur. Les fig. 11 , 12 et 13 représentent un exemplaire très extraordinaire, eu ce qu'il n'a que quatre ambulacres ; j'ai cru dans l'origine qu'il constituait une espèce à part , mais ayant ren- — 100 — contré depuis plusieurs anomalies semblables dans d'autres genres, j'envisage ce cas comme une monstruosité par défaut ; et comme cet exemplaire a du reste tous les caractères du Se. nummu- laris et qu'il provient de la même localité et du même terrain , je ne crois pas être téméraire en l'associant à cette espèce ; sa forme subquadrangulaire provient sans doute de la même cause. La fig. 14 représente une mâcboire de cette espèce vue par ses différentes faces ; fig. a la moutre de grandeur naturelle ; la fig. b montre la face supérieure sous un grossissementde deux diamètres, i-n sorte que l'on y remarque très bien le sillon médian dans lequel était fixée la dent ; la fig. c montre la face inférieure sous le même grossissement ; la fig. (/ est vue par la face antérieure ; et la fig. e de profil. On voit par cette figure que ce qui caractérise surtout ces mâchoires , c'est leur forme allongée, comparativement à leur faible hauteur. Cette espèce est fréquente dans le terrain tertiaire de Grignon. Elle se trouve également , .suivant M. DesMoulins , à Blaye (département de la Gironde). Obseiivation. Les anomalies dont cette espèce nous offre un exemple ne sont pas très rares dans les Echinodermes. Dans un travail inédit sur l'analogie qui existe entre les parties solides des Oursins et celles des Astéries, travail que j'ai présenté , il y a plusieurs années, à la société des sciences naturelles de Neuchàtel , j'ai cherché à démontrer que chaque rayon d'Astérie correspond à une aire ambu- lacraire d'Oursin , plus les deux demi-aires interambulacraires adjacentes , de telle sorte que les grosses plaques qui bordent les rayons de certaines Astéries correspondraient aux plaques inter- ambulacraires des Oursins. Cette analogie se trouve pleinement confirmée par les anomalies que j'ai observées dans les Oursins ; car dans les déviations du nombre typique des aires, c'est toujours une aire ambulacraire et les deux demi -aires interambulacraires adjacentes qui manquent, comme c'est le cas du Scutellina nummularis, mentionné ci-dessus et comme je l'ai encore observé dans un Discoidea cylindrica de la collection de ^L Michelin et dans un Cidarts coronata du Musée de Carlsruhe * ; ou bien il y a une aire ambulacraire surnuméraire , accompagnée de deux demi-aires interambulacraires , interposées entre l'aire ambulacraire impaire et l'aire am- bulacraire paife antérieure de droite ou de gauche. J'ai vu une anomalie de ce genre dans une i') M. H. de Me\ er , qui a publié une figure de ce fossile, l'a niallieureusement représenté sens dessus dessous. — 101 — Galéiilc du Muséum de Paris ; M. H. de Meyer en a figuré et décrit un autre cas '). La décou- verte qua faite M. E. Forbes des yeux des Oursins confirme également cette analogie entre les Oursins et les Astéries. On savait par M. Ehrenberg qu'ils se trouvent dans la pla([ue terminale des rayons ; dés que j'appris qu'ils avaient été observés dans les Oursins , je supposai qu'ils devaient se trouver au sommet des aires ambulacraires , et c'est en effet dans le trou des plaques que l'on a appelées jusqu'ici in/eroviducaks et que j'appelle plaques ocellaires, qu'ils sont logés et où je les ai vus dans plusieurs espèces. Les anomalies observées chez les Crinoides contribueront sans doute aussi à faciliter les comparaisons entre ces animaux et les autres Echi- nodermes. IL SCDTELLINA LENTICULARIS Ag. Tab. 21, fig. 20-23. SïN. ScutcUa kniicidaris Def'r. Dict. se. nat. Toni. 'ÎS, p. 230. — Lani. Tom. III, p. 282, N° 9. — E. Desl. Enc, Toni. 2, p. 677. — DeBl. Zoopli. p. 202. — DesMoul. Tabl. syn. p. 234, N° 33. Echinarachnius Icnlicu/aris Gray. Ait. on Ecli. p. 6. — Ag. Prodr. p. 188. De même que la précédente , cette espèce a été décrite en premier lieu par M. DeFrance, sous le nom de Scutella lentt'cularis. Son pourtour est elliptique ; sa face supérieure n'est pas également déclive ; les flancs sont au contraire fléchis en dos d'âne, ce qui lui donne une appa- rence gibbeuse toute particulière ; en même temps la face inférieure est légèrement concave ; les sillons ambulacraires sont droits et se présentent sous la forme de rigoles déprimées. L'anus est marginal ou plutôt légèrement infra-marginal , car il n'est pas visible d'en haut, mais bien en partie d'en bas. Les pétales ambulacraires s'étendent jusqu'à mi-bord, mais ne se ferment point à leur extrémité. Les tubercules ne sont pas visibles à l'œil nu , mais lorsqu'on les examine à la loupe , on les trouve disposés de la même manière que dans les autres genres : les tuber- cules spiniféres sont entourés de tubercules beaucoup plus petits, mais ayant la même forme et la même structure. La lig. 20 a représente le sommet apicial sous un faible grossissement, afin de faire voir la disposition des pores génitaux qui sont au nombre de quatre. La fig. 23 montre les dix cloisons rayonnantes dont nous avons parlé à l'article du genre ; elles divisent (*) Act. Nov. Acad. Caes. Leop. Carol. nat. Cur. vol. 18, p. 1. — 102 — le test en dix triangles à peu près réguliers. Autour de la bouche se voient les cinq auricules qui sont fort larges et contre lesquels s'appuyaient les mâchoires. Ces dernières ne me sont pas connues dans cette espèce; je doute cependant qu'elles différent beaucoup de celles du Se. num~ mularis. Il existe de nombreux exemplaires de cette espèce dans les diverses collections de fossiles ter- tiaires que j'ai examinées; la plupart proviennent du calcaire grossier de Grignon. M. DesMou- lins la cite également dans le terrain tertiaire de Blaye (département de la Gironde) et d'Antibes (département du Var). m. SCUTELLINA PLACENTULA Mer. Tab. 21, fig. 1-7. SïN. Ccissidulus placenlula Mévian, Mas. de Bà\e. Cette espèce est l'une des plus petites de toute la famille. Je n'ai jamais rencontré d'Oursin plus petit que celui de fig. 1 qui a à peine une demi-ligne de diamètre. Sa forme est circulaire ou plutôt subovale et très aplatie. L'anus est supra-marginal ; la face inférieure est légèrement concave ; la bouche qui est située au centre, est circulaire. Quant aux détails de la structure du test , ils ne peuvent guère être aperçus autrement qu'à la loupe ; aussi ai-je ajouté aux figures de grandeur naturelle les fig. 6 et 7 , qui représentent l'individu sous un grossissement de 1 72 diamètre. On voit par ces figures que la surface du test est revêtue d'une granulation très homogène. Mais ce qui constitue un caractère saillant de l'espèce , c'est la forme des pétales ambulacraires qui sont très étroits, en sorte que les zones poriféres sont aussi larges que l'espace intermédiaire. Cette espèce provient du terrain tertiaire de Chaumont. J'en ai rencontré plusieurs exem- plaires au Musée de Bàle ; c'est à l'obligeance de mon ami M. Mérian que je dois la commun' - cation des originaux de mes figures. — 105 — IV. SciTELLINA SIPERA Ag. Tab. 21, fig. 15-19. La position supère de l'anus dans cette espèce pourrait faire naître des doutes sur ses rapports génériques , si elle ne rappelait par les détails de sa structure le type réel des Scutellines , et si nous n'avions comme intermédiaires entr'elles et les espèces à anus complètement marginal , le Se. placentuîa qui, comme nous venons de le voir, a également l'anus supère, mais plus rappro- ché du bord. Son pourtour est pyriforme, le côté antérieur est beaucoup plus étroit ([ue le côté postérieur. La face supérieure présente une sorte de déclivité bilatérale comme dans le Se. lenti- cularis et par la même raison la face inférieure est concave. La bouche située au centre de la face inférieure est circulaire et proportionnellement plus grande que dans les autres espèces. Les pétales ambulacraires sont de moyenne grandeur , mais ne se ferment pas à leur extrémité. Les zones porifères y sont très étroites et dépourvues de sillons transverses. Au reste la position su- père de l'anus à laquelle il est fait allusion dans le nom spécifique, suffirait à elle seule pour dis- tinguer cette espèce de toutes ses congénères. C'est peut-être le Cassidulus Hayesianus de M. DesMoulins , qui ne m est connu que par la simple citation de cet auteur pag. 246 de ses Tabl. synonymiques. Elle provient du calcaire grossier de Grignon. Je n'en connais encore qu'un seul exemplaire qui a été déposé au Musée de Neuchàtel par M. Auguste de Montmollin. V. SCCTELLINA OBOVATA Ag. Tab. 21,fig. 24-2S. Le caractère principal de cette espèce réside dans sa forme ovoïde. Je lavais d'abord envi- sagée comme une simple variété du Se. nummularia , mais la constance de sa forme m'a fait changer d'opinion et je crois qu'elle constitue réellement une espèce particulière ; elle est d'ail- leurs beaucoup plus petite que cette dernière. L'anus est complètement marginal. La bouche est grande et centrale. Les pétales ambulacraires sont très ouverts à leur extrémité; mais les zones porifères n'en sont que plus étroits , et l'on ne remarque aucune trace de sillons transverses entre — 104 — leurs pores. La rosette apiciale est remarquable en ce que les pores génitaux sont fort distans ; il y en a quatre comme dans toutes les Scutellines. Cette espèce est fréquente dans le terrain tertiaire de Grignon , où on la trouve avec le .SV. nummularia. 11 se pourrait que ce fût le Scutella elliptica de M. DesMoulins , cité dans les Tabl. synon. pag. 236, mais qui n'est encore décrit et figuré nulle part, bien que M. DesMoulins le dise commun dans le terrain tertiaire de Paris. S'il en était ainsi, il faudrait changer le nom de Scutellina obovata en celui de Smlellina elliptica DesMoul. — 105 — CHAPITRE XI. DU GENRE LAGANUM Klein. Au premier coup d'oeil , les Laganes ont plus de ressemblance avec les vrais Clypéastres et notam- ment avec les espèces plates telles que les Clypeaster placwiarius, C. ladssimus, C. scufiformù, etc.» qu'avec les Scu telles. Leur forme pentagonale ou subpentagonale contraste surtout avec la forme ar- rondie de ces dernières ; cependant cette différence est plus apparente que réelle , car il suffit d'avoir observé l'organisation intérieure de ces animaux pour se convaincre qu'ils sont construits sur le même plan , et , chose singulière , c'est le genre Rotula , celui qui a le moins de ressemblance extérieure avec les Laganes, qui s'en rapproche le plus par sa structure intérieure. Le genre Laganum a eu le même sort que beaucoup d'autres genres de l'ordre des Echinites ; c'est-à-dire qu'il a été circonscrit de la manière la plus variée. Klein qui l'établit, y rangeait des espèces très diverses, préoccupé qu'il était de l'idée que le caractère essentiel des Echinites consiste dans la position de l'anus ; c'est ce qui fait qu'il rangea dans son genre Laganum de véritables Scutelles. Leske ne tint pas plus compte de ce genre que des autres et confondit les Laganes de Klein dans son genre Echinodiscus. Lamarck et DesMoulins en flrent des Scutelles. Ce fut M. DeBlainville qui réunit de nouveau les Laganes en un genre particulier; mais au lieu de lui conserver le nom de Laganum de Klein , il l'appela Lagana. Je range dans le genre Laganum les espèces de forme subpentagonale ou ovoïde avant le bord postérieur tronqué ou subtronqué , et le bord antérieur tantôt arrondi , tantôt plus ou moins anguleux. Le diamètre longitudinal l'emporte ordinairement de beaucoup sur le diamètre transversal. Quoique la hauteur ne soit pas très considérable, le bord est généralement renflé; en revanche , la face supérieure n'en est que plus plate, et dans plusieurs espèces dont le sommet est à peine plus élevé que les bords , il règne une dépression sensible sur tout l'espace compris entre le sommet et les bords. La rosette ambulacraire est grande ; les pétales se ferment plus ou moins à leur extrémilé; 14 — 106 — je ne connais aucune espèce dans laquelle ils ne dépassent la moitié du rayon entre le sommet et le bord. La bouche est centrale, circulaire et proportionnellement plus grande que dans les genres précédens. L'anus, tantôt circulaire , tantôt allongé , oscille entre le bord postérieur et l'ouverture buccale , sans être jamais complètement marginal. Les sillons ambulacraires ne se bifurquent pas dans leur trajet et sont rarement visibles au delà de mi-bord , bien qu'ils soient criblés de pores microscopiques. Les aires interambulacraires sont bien moins larges que les aires ambulacraires, surtout à la face inférieure où elles sont réduites, dans la plupart des espèces, à une bande très étroite que l'on poursuit du centre à la circonférence. La surface du test présente une granulation très homogène qui diffère complètement de celle que nous avons observée dans les genres précédens , en ce que les tubercules spiniféres y sont bien moins serrés et bien moins nombreux, tandis que les tubercules miliaires y sont excessivement abondans. Ceux de la face inférieure ne diffèrent guère en général de ceux de la face supérieure , si ce n'est par leurs dimensions plus considérables. Il n'existe non plus aucune différence sensible entre ceux des aires ambulacraires et ceux des aires interambulacraires. La même uniformité se reproduit dans les soies. Cependant celles de la face inférieure sont en général un peu plus lon- gues et un peu plus grêles que celles de la face supérieure. Ainsi que je l'ai fait remarquer ci-dessus , c'est dans la cavité intérieure que j'ai puisé les caractères les plus importans pour la classification de ce genre. C'est surtout en étudiant la structure de l'appareil masticatoire que j'ai été conduit à ranger les Laganes dans le groupe des Scutelles, au lieu de les envisager comme un groupe à part. En effet, quoique les mâchoires des Laganes se distinguent par leur apparence massive , elles sont cependant conformées de la même manière que celles des genres précédens ; c'est-à-dire que les dents sont articulées dans un sillon de la face supérieure des mâchoires , et si parfois elles paraissent très inclinées et presque verticales , ce n'est que par l'effet du développement excessif des lamelles inférieures ; ce qu'il importe de constater ;, c'est qu'elles ne sont jamais fixées dans un sillon vertical de l'extrémité des mâchoires, comme cela a lieu dans les vrais Clypéastres ; mais un caractère qui leur est com- mun avec ces derniers, c'est que l'extrémité des dents est seule émaillée. Il n'existe aucune trace de cloisons ni de piliers entre l'appareil masticatoire et le canal intes- tinal ; ces deux organes ne sont séparés que par une membrane. En général , l'intérieur du test est moins celluleux que dans les genres précédens ; il n'y a guère que les bords de la cavité qui présentent un labyrinthe de piliers calcaires ; d'où je conclus que les appendices du canal intesti- nal sont moins nombreux que dans les espèces qui ont la cavité intérieure très celhilairc. Le — i07 — trajet du canal intestinal est le même que dans les autres Scutelles, ainsi qu'on peut le voir par la fig. 5 de Tab. 25 , qui représente la cavité intérieure du Laganum roslralum vue par dessous. L'intestin sort de la cavité centrale , en passant par dessus la mâchoire antérieure droite ; de là il se déploie, sous forme d'estomac, sur le flanc gauche, passe sur le flanc droit, où il remonte jusqu'à la hauteur de la mâchoire antérieure droite et rétrograde de nouveau vers l'anus , en contournant une cloison tendineuse très solide. La structure et la position relatives des différens organes intérieurs sont indiquées par des lettres concordantes dans les fig. 25 , 27 et 28 de Tab. 22 : n est l'intestin qui est également plissé îur le flanc droit et sur le flanc gauche ; r (fig. 27) représente l'œsophage qui est plus étroit et marqué de plis plus serrés ; s. s (fig. 28) sont les appendices de l'intestin en communication avec ce dernier; x. x (fig. 25 et 27) sont les ovaires étendus sur l'intestin; k (fig. 28) est, suivant M. Valentiu , une partie des branchies inférieures ; t (fig. 25 et 27) est l'extrémité des rayons de l'appareil masticatoire. La fig. 29 eafin représente l'un des suçoirs des sillons inférieurs de la même espèce sous un grossissement de 102 diamètres. Il est un point de l'organisation des Laganes qui offre de graves difficultés, c'est la variété qui règne dans le nombre des pores génitaux , une partie des espèces en ayant invariablement cinq , tandis que d'autres n'en ont que quatre. J'ai vainement cherché à rattacher ce fait à quel- que autre caractère constant de l'organisation ; mais n'ayant reconnu dans la structure de l'ap- pareil génital à l'intérieur aucune différence entre les espèces qui ont quatre pores et celles qui en ont cinq , j'ai dû renoncer provisoirement à les diviser. Plus tard , les naturalistes reviendront sans doute sur ces différences, et peut-être sépareront-ils les espèces du type du Laganum Peronn (qui ont généralement quatre pores très distans) de celles du type du L. Bonani (qui en ont cinq très rapprochés) , en faisant en outre du L. rostratum le type d'un genre à part distinct de celui du L. Bonani, etc., par ses quatre pores génitaux et par sa forme rétrécie en arrière. En attendant des renseignemens plus complets, que l'anatomie comparée de ces divers animaux ne manquera pas de nous fournir avec le temps , je me contenterai de réunir ces divers types sous la rubrique du genre Laganum, qui comptera ainsi 14 espèces, dont 12 vivantes et 2 fossiles. — 108 — 1. Laganim bonam Klein. Tab. 23, fig. 8-12, et Tab. 22, fig. 25-29'. SïN. Laganum Bonani Klein, p. 25, § 84, Tab. 22, fig, a, b. Laganum minus Bonani Klein, p. 25, § 84, Tab. 22, fig. c. Lagana minorGra-^ Alt. on Ech. p. 6. Clypeasler laganum Lam. T. III, p. 291, N° 5. — E. Desl. Encycl. T. 2, p. 199, N" 5. Scutella laganum DeBl. Dict. sc.nat. T. 48, p. 228. — DesMoul. Tabl. syn. p. 230. Lagana laganum DeBl. Zoopli. p. 196. Echinodiscus laganum Leske ap. Klein, p. 204, Tab. 22, fig. c. Echinus laganumh. Gm. i>. 3190. Echinus planus ( Zeereal ) Rumpb. p. 36, 37, Tab. 14, fig. E. Echinodiscus Gualt. Tab. 110, fig. c. SebaThes. Tab. 15, fig. 25, 26. Le nom de Lag. Bonani a élé donné à celle espèce par Klein, et comme c'est le plus ancien, j'ai cru devoir le conserver dans son intégrité de préférence aux noms des auteurs postérieurs. La forme de cette espèce est pentagonale ; le bord postérieur est tronqué et quelquefois même légère- ment rentrant ; le bord antérieur est saillant. Le diamètre longitudinal l'emporte sur le diamètre transversal. La plus grande largeur est ordinairement en avant du sommet et correspond à une ligne tirée de l'extrémité de l'un des ambulacres antérieurs pairs à l'extrémité de l'autre. L'épais- seur n'est pas considérable; mais le bord est très renflé; aussi le sommet s'élève-t-il à peine au dessus de ce dernier (fig. 10); il y a de plus entre le sommet elle bord une dépression très sensible. L'étoile ambulacraire est très grande ; les pétales, de forme lancéolée, se prolongent au delà de mi- bord sans se fermer complètement , quoiqu'ils se rétrécissent considérablement àleur extrémité. La rosette apiciale n'occupe qu'un très petit espace au sommet des ambulacres ; les pores génitaux , à peine visibles à l'œil nu, sont au nombre de cinq et très rapprochés. Les trous ocellaires sont encore plus petits et difûciles à découvrir, même à la loupe. A la face inférieure, les sillons ani- bulacraires sont très prononcés; ils s'étendent jusqu'au delà de mi-bord, mais sans se ramifier ( fig. 9) ; examinés à la loupe , ils se montrent criblés de pores microscopiques , surtout prés de l'ouverture buccale. On remarque en outre au milieu des aires intcrambulacraires (fig. 9), mais seulement dans les jeunes individus , une sorte de bande très peu marquée , qui résulte de — 101) — ce que les tubercules sont ici moins serrés que sur le reste de la surface. La bouche est distinc- tement subpentagonale. Dans aucun exemplaire je n'ai pu apercevoir la rosette buccale , mais je suppose qu'elle n'en existe pas moins. L'anus est au milieu de l'espace entre le bord postérieur et l'ouverture buccale ; son pourtour est distinctement ovale ; seulement le bord tourné vers la bouche est légèrement déprimé , comme si l'ouverture anale avait été percée obliquement d'avant en arrière. Les tubercules sont nombreux et serrés ; ceux de la face infé- rieure présentent la même disposition que ceux de la face supérieure , mais ils sont un peu plus développés. Les soies sont en apparence très homogènes, et les individus qui en sont revêtus (lig. 12) se font remarquer par leur uniformité ; à peine distingue-t-on, à la face supérieure, les ambulacres et parfois quelques petites taches noires sur les aires interambulacraires. Mais dès que l'on vient à examiner les soies des diverses parties du test au moyen d'une forte loupe ou au microscope, on y reconnaît les mêmes différences tranchées que nous avons signalées dans la plupart des genres précédens. Celles de la face supérieure sont grêles , petites et se terminent en un bour- relet à leur extrémité (Tab. 22 fig. 27 a. b.); celles de la face inférieure sont plus longues et subulées (fig. 28 c. d.) ; vues sous un fort grossissement , elles laissent apercevoir distincte- ment les carènes dentelées , dont elles sont hérissées dans toute leur longueur (fig. e ); enfin , il y a encore les soies du pourtour de la bouche : ce sont les plus grandes ; mais elles sont moins régulières et surtout moins droites que les précédentes (fig. 28 a 6). Toutes ces soies ont à leur base une facette articulaire lisse , surmontée d'un anneau saillant et crénelé. J'ai représenté Tab. 22, fig. 26, une mâchoire du L. Bonani vue par ses diverses faces ; la fig. a montre sa face inférieure et la manière dont les lames calcaires latérales se réunissent en fais- ceaux ; la fig. b représente la face supérieure avec le sillon médian dans lequel était logée la dent; la fig c. montre le profil et les proportions relatives des lames feuilletées et de la char- pente ou plaque massive; la fig. d enfin est la dent vue par derrière , montrant les deux arcs montans de la charpente et la manière dont les lames feuilletées y adhèrent ; on voit par cette figure que les lames inférieures sont bien plus longues et plus fortes que les supérieures. Les fig. 25, 27 et 28 de Tab. 22 représentent les détails anatomiques que nous avons décrits à l'article du genre et dans les généralités. Cette espèce est fréquente dans les collections où elle figure ordinairement sous le nom de Clypéastre ou Scutelle beignet , (Clypeaster ou Scutella Laganum) sans doute à cause de sa forme très aplatie. Il en existe de nombreux exemplaires conservés dans l'esprit de vin , au Muséum — no — Je Paris ; la plupart ont été rapportés de l'Océan austral par MM. Quoy et Gaimard ; il y eu a plusieurs de la Nouvelle Guinée ; les originaux de mes figures proviennent de Vanicoro. C'est évidemment à tort que Leske confond cette espèce avec le Se. orbicularis, qui en est fort distinct. En revanche , la petite variété ou le Laganum Bonani minus de Klein ne me paraît pas en différer spécifiquement. II. Lagancm depresscm Less. Tab. 23, fig. 1-7. Cette espèce est voisine à plusieurs égards de la précédente, entre autres par sa forme subpen- tagonale et par la dépression qui règne autour du sommet; mais d'un autre côté elle est bien plus aplatie , et le côté antérieur est proportionnellement très large , tandis que le côté postérieur est sensiblement rétréci. Le pourtour du test est en outre plus anguleux , notamment dans les vieux exemplaires. Mais ce qui la distingue surtout du L. Bonani , c'est la forme de l'anus, qui, au lieu d'être longitudinal , est au contraire allongé transversalement, ainsi que le montre la fig. 6 , qui représente cet organe sous un faible grossissement ; l'anus est en outre sensiblement plus rapproché du bord postérieur. Les pétales ambulacraires sont larges , mais se rétrécissent fortement à leur extrémité, sans cependant se fermer complètement ; les sillons qui unissent les rangées de pores sont très marqués. La rosette apiciale est petite et les pores génitaux à peine visibles. Les tubercules spinifères ne sont pas aussi serrés que dans la plupart des autres espèces, notamment à la face inférieure ; aussi les soies n'y sont-elles pas très fournies ; en revanche , les tubercules miliaires et les petites soies qui en dépendent sont très abondans. La bouche est petite et centrale; la fig. 7 la montre grossie, afin de faire voir la forme et la dis- position des tubercules et des tubes branchiaux qui rayonnent autour de son pourtour. Les sillons ambulacraires ne sont pas visibles jusqu'au bord. La rosette ambulacraire fai- blement indiquée dans l'exemplaire de fig. 2 , se compose de dix plaques ; celles qui corres- pondent aux aires ambulacraires sont sensiblement plus larges que celles des aires interambula- craires. L'articulation des plaques est en général beaucoup plus distincte que dans le L. Bonani, par la raison que lépiderme est bien moins épais ; aussi est-ce une espèce plus élégante. Les fig. 4 et 5 représentent un très grand exemplaire revêtu de ses soies. La fig. 3 est un exemplaire plus petit garni de ses soies sur la moitié de sa surface et montrant sur l'autre la structure des — 111 — diverses parties du test. Fig. 1 et 2 représentent un individu de moyenne taille, proportionnelle- ment un peu plus large que les autres. La eavité intérieure ne diffère en rien de celle du L. Bouani , si ce n'est quelle est moins éle- vée ; l'appareil masticatoire est très puissant et maintenu en place par des auricules très hautes, contre lesquelles sont adossées les mâchoires. Les dents, très arquées, ne sont émaillées qu'à leur extrémité. Cette espèce provient de l'île Bourou, d'où elle a été rapportée par MM. Lesson et Garnot, qui l'ont déposée au Muséum d'histoire naturelle de Paris, sous le nom de Lagana dcpressa. in. LaGANCM ELLIPTICUM Ag. Tab. 23, fig. 13-15. La forme elliptique de cette espèce rappelle les Laganes à quatre pores génitaux du type du Lag. orhiculare ; mais sa structure intime la rapproche du Lag. Bonani; elle a comme celle-ci le bord très renflé et une dépression très marquée entre le bord et le sommet ; aussi ce dernier ne fait-il qu'une très légère saillie au-dessus du bord (fig. 15.) Les pétales ambulacraires s'arron- dissent presque complètement à leur extrémité. Les zones poriféres, quoique plus étroites que l'espace intermédiaire qu'elles circonscrivent» vont cependant en s'élargissant du sommet vers la périphérie. Les pores génitaux sont au nombre de cinq et très petits , comme dans les espèces précédentes. Les porcs ocellaires ne sont pas visibles. La face inférieure est légèrement con- cave ; l'ouverture buccale est située à peu près au centre ; sa forme pentagonale est à peine sensible. Les sillons ambulacraires qui l'entourent , ne sont visibles que jusqu'à une assez faible distance. En revanche , les bandes des aires interambulacraires se poursuivent jusqu'au bord. L'ouverture anale est allongée transversalement, comme iausleL.depressuni, et plus rapprochée du bord postérieur que de l'ouverture buccale. Les tubercules qui garnissent la surface du test, sont de même nature à la face inférieure ; et à la face supérieure les tubercules spinifères nais- sent d'une dépression très marquée, surtout à la face inférieure, ce qui lui donne une appa- rence très rugueuse. J'ai réussi à extraire une mâchoire de l'exemplaire figuré ; elle présente à peu près la même structure que les mâchoires du Lag. Bonani, figurées Tab. 22 , fig. 20. Cette espèce ma été communiquée par M. Stockes ; son origine est inconnue. — 112 — IV. Laganum decagoncm Less. Tab. 23, fig. 16-20. Cette espèce n'est connue que par un seul exemplaire rapporté de l'île Waigiou par MM. Lesson et Garnot. Elle est remarquable par sa forme très aplatie et subconique au sommet et par son pourtour à peu prés circulaire , ensorte qu'on la prendrait facilement pour un Aracb- noïde , si elle n'avait d'ailleurs tous les autres caractères des Laganes du type du Lag. Bonani. Les pétales ambulacraires en particulier sont conformés de la même manière que dans cette der- nière espèce. Ils sont étroits, lancéolés et ne se prolongent guère au delà de mi-bord; leurs zones porifères sont très rétrécies et n'égalent pas même la moitié de l'espace intermédiaire. Le bord du test est légèrement renflé sur son pourtour, mais d'une manière plus sensible en avant que la- téralement (fig. 18). La rosette apiciale laisse apercevoir à la loupe quelques traces assez distinctes de sutures qui ne permettent pas de douter que les pores génitaux et ocellaires ne s'ouvrent dans des plaques particulières. Le corps madréporiforme est garni de tubercules comme le reste de la surface ; les pores génitaux , au nombre de cinq , sont très distincts, les pores ocellaires en revanche ne sont pas visibles (fig. 20). La bouche est au centre de la face inférieure, où elle se montre entourée de cinq petits sillons qui, vus sous un fort grossissement, apparaissent bordés d'une infinité de pores microscopiques (fig. 19). L'articulation des plaques y est fort distincte , et l'on voit par la fig. 17 que les aires interambulacraires sont proportionnellement plus étroites qu'à la face supérieure, car elles n'ont pas même la moitié de la largeur des aires ambulacraires. L'anus , sensiblement rapproché du bord postérieur, est petit , de forme circulaire , et semble percé de dehors en dedans. Le test est revêtu d'une granulation très homogène, mais remar- quable en ce que les tubercules spinifères sont moins nombreux que dans les espèces ci-dessus et entourés d'un nombre considérable de tubercules miliaires, ainsi qu'on peut le voir par la fig. 16 a, qui représente une portion de la face supérieure sous un fort grossissement. L'original montre des vestiges d'une belle couleur rouge , qui s'est surtout conservée vive sur t les articulations de la face supérieure. — 115 — V. Lagancm texuissimcm Ag. ïab. 26, fig. 4-6. Syn. Lagana tcnuissima Ag. Cat. Ectyp.Mus. Neoc. p. 6. Le nom de cette espèce en indique le principal caractère , qui consiste dans son extrême apla- tissement (fig. 5). Les bords cependant sont légèrement renflés, surtout en avant , ensorte que l'espace intermédiaire entre le pourtour et le sommet forme une zone sensiblement déprimée. La forme générale du test est ovoïde ; le côté postérieur est tronqué. Les pétales ambulacraires s'étendent jusque près du bord , sans se fermer à leur extrémité. Les zones porifères égalent en largeur à peu près la moitié de l'espace intermédiaire. La rosette apiciale n'est pas assez bien conservée pour laisser apercevoir exactement le nombre des pores génitaux ; mais j'ai tout lieu de croire qu'il y a en cinq comme dans les espèces précédentes. L'articulation des plaques est assez distincte , et jai pu m'assurer que , comme dans toutes les Laganes, les aires interambulacraires sont plus étroites que les aires ambulacraires , notamment à la face inférieure. La bouche est centrale et circulaire. L'anus a la même forme , mais il est plus petit et situé près du bord postérieur. Cette espèce provient du terrain tertiaire de Blaye. L'original de mes figures m'a été commu- niqué par M. Michelin. VL Laganum reflexu.« A g. Tab. 26, fig. 1-3. Cette espèce diffère du Laganum tenuissimum par son épaisseur plus considérable et par le renflement extraordinaire de ses bords et particulièrement du bord antérieur (fig. 2); la face supérieure est par conséquent marquée d'une large dépression qui règne tout autour du sommet. Le pourtour du test est ovoïde , le côté postérieur est tronqué , le côté antérieur est plus étroit que le côté postérieur. Les pétales ambulacraires sont très allongés -, ils atteignent presque le 15 — 114 — bord du tesl et sont très ouverts à leur extrémité. La bouche est circulaire et centrale. Lanus est petit et rapproché du bord postérieur. L'exemplaire figuré est le seul que je connaisse de cette espèce ; comme le précédent , il pro- vient des terrains tertiaires de Blaye, et m'a été communiqué par M. Valenciennes. Mes Laganum (enuissimum et reflexum correspondent probablement aux Scuiella marginalis et po- hjgona de M. Ch. DesMoulins , qui proviennent également de Blaye ; mais comme ces dernières ne sont ni décrites ni figurées , je n'ai pas pu m'en assurer. S'il en était ainsi , je serais le pre- mier à regretter d'avoir multiplié inutilement les synonymes. VIL Laganum tonganesse Quoy et Gaim. Tab. 26, fig. 7-19. Cette espèce tient en quelque sorte le milieu entre les espèces du type du Lag. Bonani et celles du Lag. Lesueuri décrites ci-dessous. Elle a les grandes dimensions et la forme anguleuse de ce dernier, tandis que son profil ondulé, résultat d'une dépression plus ou moins marquée entre le sommet et le bord (fig. 9) et la présence de cinq pores génitaux très petits , la rapprochent du Lag. Bonani. Les fig. 8 et 10 représentent deux variétés de cette espèce, l'une allongée et ovoïde (fig. 10), fautre large, anguleuse et courte (fig. 8). La fig. 7 est un jeune individu re- vêtu de ses soies. Les pétales ambulacraires sont lancéolés et en général peu réguliers ; leurs zones porifères, bien moins larges que l'espace intermédiaire, ne se rejoignent point à leur ex- trémité. Le pétale antérieur est en général plus grêle que les autres. La surface du test est re- vêtue d'une granulation très-homogène, qui, examinée sous un fort grossissement , se montre composée de gros tubercules spiniféres déprimés sur leur pourtour , distinctement mamelonnés et perforés à leur sommet et entourés d'une quantité de tubercules miliaires (fig. 13.) La ro- sette tuberculeuse apiciale présente la môme apparence, et Ion y reconnaît de plus quelques traces de sutures. Les pores génitaux sont petits et au nombre de cinq. Les pores ocellaires ne sont pas visibles à la surface (fig. 12). L'arrangement des plaques est toujours distinct lorsque les soies sont enlevées , et l'on reconnaît dans leur disposition les mêmes rapports que nous avons déjà signalés dans les autres espèces , c'est-à-dire qu'à la face supérieure les plaques des aires interambulacraires sont bien moins larges, quoique plus hautes , que celles des aires am- bulacraires (fig. 8). A la face inférieure , elles sont encore moins développées ; aussi les aires — lia — inleraïubulacraircs y sont-elles rëdiiilcs à cinq bandes très-étroites qui rayonnent du centre à la périphérie (fig. 7.) La bouche est centrale et circulaire, entourée de cinq silh)ns ambula- craires visibles jusqu'à mi-bord. Dans les exemplaires revêtus de leurs soies, l'ouverture buc- cale est fermée par des piquans d'une espèce particulière, inqilantés sur tout son pourtour et convergeant vers le centre (fig. 7). L'anus est grand et circulaire, situé à-peu-près à moitié chemin de la bouche au bord. La cavité intérieure ne présente aucune aspérité, si ce n'est sur les bords, où l'on remarque des piliers et des réseaux calcaires , comme dans toutes les espèces du genre. La fig. 10 montre la face interne du plancher supérieur, où l'on distingue fort bien l'articulation des plaques des pé- tales, et , au centre, les cinq pores génitaux s'ouvrant dans de petites carènes. L'aire interam- bulacraire impaire est marquée d'un large sillon correspondant à l'ouverture anale. La fig. 1 1 montre la face interne du plancher inférieur enlevé à la fig. 10 ; on y remarque l'ouverture buccale , entourée des cinq auricules qui s'élèvent en forme de gros piliers arqués , destinés à maintenir en place l'appareil masticatoire. Ce dernier est construit sur le même plan que celui des Laganes en général; c'est-à-dire qu'il se compose de mâchoires très-hautes et garnies , tant à leur face supérieure qu'à leur face inférieure , de nombreuses lames calcaires , comme on le voit par les fig. 17 et 18, qui représentent une mâchoire isolée, de profil (fig. 18) et par derrière (fig. 17). La fig. 16 est la même mâchoire, vue par sa face supérieure avec le sillon destiné à recevoir la dent. Les fig. 14 et 15 enfin montrent l'appareil masticatoire tel qu'il si- présente lorsque les cinq mâchoires (dont la position se trouve indiquée par des lettres) sont réunies. La fig. 14 représente la face inférieure, la fig. 15 la face supérieure avec le cercle formé par la juxtaposition des arcs montans de la charpente massive de chaque mâchoire. Les soies qui revêtent la surface du test, quoique, d'apparence uniforme, se montrent cependant très variées dans leur forme lorsqu'on vient aies examiner au microscope. J'ai figuré (fig. 19), sous le même grossissement, des soies empruntées aux différentes parties du test , afin de donner une idée de leurs proportions : a est un piquant de la face supérieure ; b est le piquant d'un tubercule spinifére de la face inférieure; c est le piquant d'un tubercule miliaire ; cl enfin est l'une des soies qui entourent le pourtour de la bouche. Comme à l'ordinaire , ces dernières sont plus développées, mais aussi plus irrégulières que les autres soies de la face inférieure. Il est digne de remarque que celles de la face supérieure (fig. 19 a) ne sont point davellées à leur extrémité. — 116 — Cette espèce a été rapportée de Tonga par MM. Quoy et Gaimard , qui l'ont déposée au Mu- séum de Paris , sous le nom de Lagana tonganensis. C'est à tort qu'elle est inscrite sous mon nom, sur la planche. VIII. LAGANCM LESUEIRI Val. Tab. 24, fig. 3-6. C'est la plus grande espèce du genre ; elle atteint jusqu'à 5 ^jz pouces de longueur sur 5 pouces de large. La hauteur est peu considérable, elle n'atteint pas même 1 pouce dans les plus grands exemplaires. Le bord n'est point renflé comme dans les espèces du type du Lag. Bonani , et par la même raison il n'existe point de dépression entre ce dernier et le sommet. Le pourtour du test est polygonal , et l'on remarque une espèce de troncature en face de chaque ambulacre ; ensorte que si l'on voulait préciser rigoureusement les contours du lest, on trouverait qu'il est décagonal. Ces troncatures ambulacraires sont toujours plus petites que la partie qui correspond aux aires interambulacraires. Au rebours des espèces précédentes, le côté antérieur est sensible- ment plus large que le côté postérieur. Les pétales ambulacraires se font remarquer par leur étroitesse, comparée à la grandeur du test ; ils sont tout d'une venue, et, au lieu de s'arrondir, ils sont comme tronqués à leur extrémité. L'espace intermédiaire entre les zones porifères est plus large que ces zones elles-mêmes. Les pores oviducaux sont très apparens , mais au nombre de quatre seulement , situés à l'extrémité des rayons du corps madréporiforme , qui affecte la forme d une étoile à cinq rayons très prononcés et échancrés à leur extrémité (voyez dans la fig. 6 , la rosette apiciale grossie). 11 m'a été impossible d'apercevoir les trous ocellaires ; cepen- dant je ne doute pas qu'ils n'existent dans les sinus du corps madréporiforme , au sommet des ambulacres. La face inférieure est complètement plane. L'ouverture buccale est centrale et cir- culaire ; sur son pourtour se voient les tubes branchiaux qui ont à leur extrémité plusieurs ouvertures plus ou moins distinctes (voyez fig. 5 , qui représente la bouche grossie). La rosette buccale n'est pas bien distincte ; quant aux sillons ambulacraires, ils sont très marqués près du centre et criblés d'une quantité de pores microscopiques , mais ils disparaissent vers le bord. Les aires interambulacraires sont excessivement étroites à la face inférieure, où elles se présentent sous la forme de bandes indistinctement limitées ; c'est dans une de ces bandes que s'ouvre l'anus , qui est très rapproché du bord. Sa forme est circulaire , mais il semble percé obliquement de dehors — 117 — en dedans. Une granulation très uniforme recouvre toute la surface du test. Les tubercules spi- niféres, un peu plus gros à la face , inférieure qu'à la face supérieure, naissent du milieu d'une dépression très prononcée, et l'espace intermédiaire est garni d'une quantité de tubercules miliaires. Les soies, même celles qui s'articulent aux tubercules spinifères, sont très grêles; mais examinées à la loupe , elles se montrent distinctement carénées (fig. 3 b) , et si l'on vient à les observer sous un plus fort grossissement , on trouve que ces carènes sont hérissées de petites dentelures très acérées (flg. 3 c). La cavité intérieure n'a ni cloisons ni piliers, et le réseau de cellules n'existe que sur les bords, où il est cependant plus varié que dans le Lag. Bonani. La rosette apiciale interne affecte la forme d'une étoile composée de cinq rayons, qui s'étendent dans les aires interambulacraires et à l'extrémité desquelles s'ouvrent les pores génitaux. La carène qui correspond à l'aire interam- bulacraire ne diffère des autres qu'en ce qu'elle est un peu plus forte et qu'elle n'a point de pore génital ; au reste sa forme et sa structure sont les mêmes. Cette espèce a été rapportée par Péron et Lesueur de leur voyage aux terres australes et par M. Plée de la Guadeloupe. Je n'en connais pas d'autres exemplaires que ceux du Muséum de Paris. C'est M. Valenciennes qui le premier a reconnu les caractères spécifiques qui la distin- guent du Laganum tonganense. Ainsi que je l'ai dit plus haut, lorsqu'on aura une connaissance plus approfondie de ses rap- ports anatomiques , cette espèce devra probablement former le type d'un genre à part , auquel se rapporteront également les Laganum elongatum et rostratum et peut-être aussi le L. tonganense. IX. Laganum elongatum Ag. Tab. 24, fig. 1, 2. Cette espèce a absolument la même physionomie que le L. Lesueur i, dont elle ne diffère que par un seul caractère essentiel , la position de l'anus , qui , au lieu de correspondre au côté le plus étroit , est au contraire au côté le plus élargi , ou , en d'autres termes , le côté postérieur , qui , dans l'espèce précédente , est très étroit , est ici élargi. A part cela , on retrouve en elle tous les caractères principaux du L. Lesueuri; sa forme est subdécagonale, quoique un peu moins anguleuse. La hauteur égale à peu près ^/s de la longueur. Les pétales sont allongés , mais avec une tendance assez prononcée à se fermer à leur extrémité. La rosette apiciale est corn- — 118 — posée de cinq rayons 1res dégagés et échancrés à leur extrémité , prés de laquelle s ouvrent les pores génitaux. Les tubercules qui garnissent la surface du test sont conformés de la même manière à la face supérieure et à la face inférieure ; ils occupent également les espaces inter- médiaires entre les sillons transverses des zones poriféres, où ils sont disposés par rangées régu- lières (fig. la). La face inférieure est entièrement plane. Les aires interambulacraires y sont indiquées par des zones très étroites , qu'on poursuit jusqu'à la périphérie ; les sillons ambulacraires ne s'éten- dent guère au delà de mi-bord. La bouche est circulaire et centrale ; sur son pourtour s'aper- çoivent les ouvertures des petits tubes branchiaux (fig. 2). L'anus est à peu près aussi grand que la bouche et également circulaire. Je ne connais encore qu'un seul exemplaire de cette espèce que m'a communiqué M.Stokes ; son origine n'est malheureusement pas connue. X. Lagancm rostratcm Ag. Tab. 25. Cette espèce appartient au type du L. Lesueuri; elle est très allongée et ovale. Le côté posté- rieur est moins large que le côté antérieur. Le pourtour du test n'a point cette forme anguleuse qui caractérise l'espèce ci-dessus mentionnée , bien que l'on remarque encore de légères tronca- tures dans le prolongement des aires ambulacraires , surtout des postérieures. Mais un caractère particulier de cette espèce consiste dans la déclivité uniforme de la face supérieure (voyez le profil en fig. 3). Le bord est épais sans être renûé. Les pétales ambulacraires, étroits et lancéolés, ne se ferment point à leur extrémité. L'espace intermédiaire entre les zones poriféres a le double de la largeur de ces zones elles-mêmes. La rosette apiciale est assez large et lorsqu'on l'exa- mine de près, l'on y reconnaît la même structure spongieuse qui caractérise la plupart des Scu- telles. Les pores génitaux, au nombre de quatre, sont très apparens ; l'un d'eux, celui de l'aire interambulacraire postérieure droite, est même double dans un de mes exemplaires. Je n'ai pu reconnaître que des traces incertaines des trous ocellaires qui paraissent cachés sous l'épiderme (voyez fig. 4, qui représente la rosette apiciale et deux pétales grossis). La face inférieure est complètement plane. L'ouverture buccale est centrale et circulaire ; elle est entourée d'un cercle de petites soies très roides et distinctement striées dans le sens de leur — lii) — longueur. Les sillons ambulacraires sont très marqués et, comme d'ordinaire, ils contiennent une quaulité de petits pores. Les aires inlerambulacraires forment une bande étroite et assez distinc- tement limitée ; elles affectent même une teinte plus vive que le reste du test dans les exem- plaires qui ont conservé leur couleur. L'anus est très rapprocbé du bord ; son pourtour est garni de petites soies , qui naissent dans la dépression même de l'ouverture anale et qui , par leurs dimensions , sont intermédiaires entre celles des tubercules spiniféres et celles des tubercules miliaires. C'est la seule espèce qui m'ait présenté une disposition pareille des soies autour de l'anus. La surface entière du test présente une granulation très uniforme , mais remarquable en ce que les tubercules spiniféres sont bien moins serrés que dans la plupart des autres Laganes. On ne remarque à cet égard aucune différence sensible entre la face supérieure et la face inférieure. L'intérieur , que j'ai représenté dans la flg. 5 , le plancher inférieur étant enlevé , m'a fourni de précieux indices sur plusieurs points obscurs de l'organisation des Scutelles : j'y ai trouvé , outre la position relative des principaux organes que nous avons décrits à l'article du genre (p. 1 06) , les pétales ambulacraires garnis intérieurement d'une espèce de tissu spongieux qui paraît avoir été mou durant la vie de l'animal et que je crois être les véritables branchies, car elles sont composées de feuillets qui viennent aboutir à la rangée externe des pores , absolu- ment comme dans les vrais Echinus. Ces branchies ne s'étendent pas au delà de l'extrémité des pétales ; ensorte qu'il y a tout lieu de présumer qu'ils constituent un organe différent de celui dont dépendent les suçoirs de la face inférieure. L'appareil masticatoire est remarquable par son apparence massive. Les mâchoires sont très hautes par suite du développement extraordinaire des lames feuilletées à la face inférieure. La charpente elle-même , et particulièrement ses arcs montans sont très forts , et , vus d'eu haut , ils forment à la face supérieure de l'appareil masti- catoire un cercle très massif, lorsque les cinq mâchoires sont réunies (lig. 7). Les fig. 8 , 9 et 10 représentent une mâchoire isolée de grandeur naturelle, vue d'en haut en fig. 9 , de profil en fig. 10, et par derrière en fig. 8 ; ces deux dernières figures donnent une idée de la hauteur extraordinaire des mâchoires et de la disposition des feuillets calcaires. Les dents sont fixées de champ dans le sillon de la face supérieure des mâchoires ; mais comme celles-ci sont très hautes, il en résulte qu'au lieu d'être horizontales , comme dans les espèces à mâchoires plates , les dents doivent être obliques et très arquées pour atteindre l'ouverture buccale ; de plus elles ne sont émaillées qu'à leur extrémité, de même que dans les vrais Clypéastres. L'appareil mastica- toire est maintenu en place par cinq fortes auricules, qui, au lieu de servir de pivot aux mâ- choires , comme c'est le cas des Lobophores , forment au contraire de puissans contre-forts qui — 120 — les empêchent de dévier. Ces auricules sont toujours placées sur les aires interambulacraires , comme on le voit par la fig. 6 qui représente la face interne du plancher inférieur avecla bouche au milieu. La couleur de cette espèce est d'une teinte brunâtre tirant sur le violet. Elle provient de la Nouvelle-Zélande ; j'en ai dû des exemplaires à M. DesHayes et à M. Michelin. XI. Laganum orbicclare Ag. Tab. 22, fig. 16-20. SvN. Echinodiscus orhicularis LesUe p. 208, Tab. 45, fig. 6, 7. Echinodiscus circinatus etc. Breyn. Sched, p. 64, Tab. 7, fig. 1,2. — Gualt. Tab. 1 10, fig. B. Laganum Scliyru'oelii Klein, p. 25. Echinus planus (Zeeschelling) Rumpb. p. 37. Ecldnus orbiculiis'L. Syst. nat. XII, p. 1105, N° 17, d. Echinus orhicularis L. Gni. p. 3191. Boccon Obs. p. 269, fig. 2, 3. ; Encycl. méth. Tabl. 147, fig. 1, 2. J'envisage cette espèce comme le type de la division des Laganes à quatre pores génitaux. C'est sans doute la même qui se trouve dt^à figurée dans Breynius et dans Leske et qui de là a passé dans tous les ouvrages qui traitent des Echinodermes. Sa forme est subcirculaire ; le côté postérieur est légèrement rostre. Elle est en outre très-aplatie ; le bord est renflé et séparé du sommet par une large dépression (fig. 18.) Les pétales s'étendent jusqu'au delà de mi-bord ; ils sont de moyenne largeur et se terminent en pointe effilée ; les sillons des zones porifères prennent une direction de plus en plus oblique vers l'extrémité des pétales. La surface entière est revêtue de tubercules spinifères très-distincts , fort espacés, qui s'étendent également sur les aires inter- ambulacraires, sur les aires ambulacraires et sur la rosette apiciale. Les quatre pores génitaux sont situés au sommet des aires interambulacraires , qui sont ici bien moins larges que les aires ambulacraires (fig. 19). Lorsqu'on examine les tubercules sous un fort grossissement, on les trouve distinctement mamelonnés , perforés et entourés d'une multitude de tubercules miliaires qui paraissent être conformés delà même manière (fig. 16a). L'anus est circulaire, situé au tiers de l'espace entre le bord et la bouche; il a l'air d'être percé obliquement d'arrière en avant. Je — 121 — n'ai poiut pu observer la bouche faute d'exemplaires entiers ; mais il est probable que sa foi inc est la même que dans les espèces suivantes , si toutefois il est permis d'en juger par l'analogie des parties avoisinantes. La fig. 20 représente la rosette apiciale vue par la face interne sous le même grossissement que fig. 19 ; on y distingue fort bien les quatre rangées de plaques qui composent les pétales ambulacraires et , au centre , une dépression très-marquée , bordée d'un bourrelet ridé auquel était fixé l'œsophage. Les bords du test montrent , à l'intérieur, des piliers calcaires et une espèce de labyrinthe ou de réseau dans lequel se logent sans doute les appen- dices de l'intestin , comme cela a lieu dans le L. Bonani. L'exemplaire figuré appartient au Musée de Neuchàtel ; son origine m'est inconnue. Je ne rapporte point à cette espèce le Scutella orbicularis deLaraarck, qui est le Lagana orhi- eularis de M. de Blainville , parce que l'exemplaire du Muséum de Paris , qui a servi à ces des- criptions , est une espèce très différente de l'Echinodiscus orbicularis de Leske dont il s'agit ici ; je décris ci-dessous l'espèce de Lamarrk sous le nom de Laganum Peronii. XII. Lagamm marginale Ag. Tab. 22, fig. Il -1.5. Cette espèce est très-voisine du Lag. orbiadare; il se pourrait même qu'elle n'en fût qu une variété. Cependant voici pourquoi je penche à croire qu'elle en diffère spécifiquement. Quoique aussi plate et peut-être même plus plate que cette dernière , son bord est proportionnellement plus renflé. La dépression qui occupe l'espace entre le sommet et le bord est plus prononcée. Les pétales ambulacraires sont plus larges et plus en relief; enfin les pores génitaux sont plus grands (comparez les fig. 14 et 19). Quant à la forme générale, elle est ovoïde comme celle du Lag. orbiculare. La face inférieure est plane ou à-peu-près. L'anus est petit et circulaire. Je n'ai pas pu observer la bouche ; au lieu de cela j'ai représenté (fig. 15) la face interne de la rosette apiciale qui montre absolument la même disposition que celle du Lag. orbiculare, excepté que les pétales ambulacraires sont un peu plus larges à leur sommet. La surface du test est revêtue des mêmes tubercules spiniféres et miliaires qui caractérisent toutes les Laganes et dont la fig. 1 1 a représente la structure et l'arrangement sous un très-fort grossissement. Outre ces tubercules, le bord renflé du test présente une quantité de petites vésicules vitrées, dont il ma été impossible de reconnaître la nature : elles sont aussi nombreuses que les tubercules spi- 16 — 122 — niféres et à-peu-près de la même taille, lorsqu'on les examine à la loupe. La fig. 116 les mon- tre mêlées aux tubercules miliaires. Je ne connais qu'un seul exemplaire de cette espèce, qui ma été communiqué par M. IMiclie- 11 n ; son origine m'est inconnue. XIII. Laganum stellatcm Ag. Tab. 22, fig. 7-10. La forme de cette espèce est largement ovoïde ; sa hauteur est plus considérable que celle des deux espèces précédentes ; en revanche la dépression intermédiaire entre le sommet et le bord est à peine sensible (fig. 9.) Le bord est épais. Les pétales ambulacraires sont larges , lancéolés; et ce qui constitue un caractère particulier de cette espèce , ils ne convergent point vers le som- met , ensorte que les pores génitaux situés au sommet des aires interambulacraires sont néces- sairement très-distans ( fig. 7). Les zones porifères sont étroites, et les sillons transverses qui unissent les pores des deux rangées, à peine visibles. La face inférieure est légèrement dépri- mée ; on y reconnaît les traces de cinq bandes ou sillons ambulacraires dirigés vers la bouche, (jui est au centre de la dépression. L'anus est plus petit que l'ouverture buccale et de forme sub- i irculaire. Les tubercules spinifères sont conformés comme dans les autres espèces, mais les tuber- cules miliaires qui les entourent sont moins nombreux (fig. 7a). Etant parvenu à extraire quel- ques mâchoires de l'un de mes exemplaires, j'ai pu m'assurer que l'appareil masticatoire est con- struit , dans cette espèce de la même manière que dans les espèces du type du Laganum Bonani. Les mâchoires sont très-hautes et garnies d'abondantes lames calcaires , comme on peut le voir par les fig. 10 c et cZ, qui représentent le profil d'une mâchoire, vue latéralement en c, et par der- rière en d. La fig. 10 a représente la face inférieure, et la fig. 10 b la face supérieure de l'ap- pareil masticatoire, les cinq mâchoires étant réunies. Je n'ai pas vu les dents; mais Ion peut juger par la hauteur des mâchoires et par la forme des sillons destinés à les loger, qu'elles sont très- arquées. Je dois à l'obligeance de mon ami M. Stokes plusieurs exemplaires, de cette espèce, provenant de la Nouvelle-Galles du Sud. — 125 — XIV. Laganum peronii Ag. Tab. 22, fig. 21-24. SwN. Sculclla orbicularis Lani. Tom. III, p. 282, N" 10. — E. Desl. Enc. T. 2, p. 677, N» 10. — DeBl. Dict. se. nat. T. 48, p. 228. — DcsMoul. Tabl. syn. p. 232. Lagana orbicularis DeBl. Zoopli. p. 196. Echinodiscus orbicularis DcBl. Zoopli. p. 199. C'est à tort que Lamarck , DeBlainvillc et DesMoulius rapportent cette espèce au Laganum or- bkulare. Il suffit de comparer les Cg. 16 et 21 de PI. 22 , qui représentent ces deux espèces par la face supérieure, pour se convaincre de leur grande différence spécifique. Le Laganum Peronii est beaucoup plus élevé (fig. 23) , à peine ondulé entre le sommet et le bord , et son pourtour, au lieu d'être circulaire , est subpcntagonal. Les pétales ambulacraires s'étendent jusque près du bord , et sont plutôt arrondis qu'effilés à leur extrémité. Les zones porifères sont étroites et les sillons transverses fort obliques. Enfin un dernier caractère du Lag. Peronii, qui, à lui seul, suffirait pour faire distinguer celte espèce de toutes ses congénères , c'est l'éloignemenl considé- rable des pores génitaux, qui sont à peu près aussi distans du sommet que du bord. La surface entière du test est revêtue d'une granulation homogène composée de tubercules spinifères entourés d'une quantité prodigieuse de tubercules miliaires (fig. 21a). Les bords du test se distinguent en outre par une quantité de vésicules vitrées comme celles que nous avons signalées dans le Lag. marginale. La face inférieure est médiocrement déprimée ; la bouche, située au centre de cette dernière, est subpentagonale, et lorsqu'on l'examine à la loupe (fig. 24), on trouve que les sillons ambulacraires qui régnent autour de son pourtour, quoique très peu marqués, sont cependant criblés d'une quantité de petits pores. On remarque en outre , sur le pourtour immédiat de la bouche, à l'extrémité de chaque sillon, deux pores un peu plus marqués, qui sont sans doute les ouvertures des tubes branchiaux. L'anus est petit, circulaire, et situé au tiers de la dis- tance, entre le bord postérieur et la bouche. J'ai appelé cette espèce du nom de l'illustre naturaliste voyageur qui la rapportée des mers australes. Mes figures sont faites d'après l'exemplaire même dePéron, qui est déposé au Muséum de Paris, et qui m'a été communiqué par M. Valenciennes. — 124 — REMARQUES ADDITIONNELLES SUR LES LAGANES, LES SCUTELLINES ET LES ECHINARACHNIUS. L'iudécision qui a régné chez la plupart des auteurs à l'égard des limites à assigner au genre Lagamtm y a fait rapporter des espèces qui doivent en être exclues maintenant que ses carac- tères sont mieux déterminés. C'est ainsi que le Lagana ou Scutella ovalis des auteurs , qui est aussi le Scutella reliculata DeBl. et dont l'Encyclopédie méthodique renferme une figure PI. 144, fig. 5 et 6 , doit être retiré du genre Lagamtm pour prendre place dans le genre des vrais Clypeaster. Mon Lagana profimda , (Catal. syst. Ectypor. Mus. Neoc. p. 6 , fossile des Alpes suisses, est également un vrai Clypeaster. Plus loin , nous aurons occasion de faire reiuarquer encore que plusieurs espèces rapportées aux genres Laganum et Fibularia doivent maintenant prendre place parmi les Echinocyamus ; telles sont le Lagana occitana et les Fibularia altavilensis , oblma , sicula , pyriformis , etc. Le Laganum Scillœ de Klein est une véritahle Scutelle qui se trouve mentionnée p. 87. Quant au Laganum Rumphii de Klein , M. DesMoulins le rapporte à son Scutella bifissa qui est mon Lobophora bifissa ; mais j'ignore ce que peut être son Laganum Plotii. Plusieurs espèces que j'ai rapportées au genre Eclunarachniiis dans mon Prodrome et dans mon catalogue des moules d'Echinodermes , doivent aussi être éloignées de ce genre maintenant qn'il est autrement circonscrit; telles sont les Echinarachnius nummularis et lenticularis qui rentrent dans le genre Scutellina , V Echinarachnius Parma qui est redevenu avec Klein le type du genre Arachnoïdes , et les Echinarachnius placunarim et latissimus (rapportés par M. de Blainville à son genre Echinodiscus) , qui sont de vrais Clypeaster. Il en est de même du Scutella clypcasiriformis DeBl. qui est redevenu plus tard le Clypeaster scuiiformis de Lamarck. Pour le dire en passant, je ferai remarquer que le Clypeaster placunarim Lamarck est en même temps le Scutella ambigena Lamarck ; je m'en suis assuré au Muséum de Paris par l'inspection des exemplaires originaux de Lamarck. Enfin M. le professeur Bronn assure que les Scutella gibbosa et pyramidalis de Risso sont également de vrais Clypeaster. — l2o — CHAPITRE XII. DU GENRE ECIIINOCYAMUS v. Phels. Ce genre, quoique très ancien, est cependant celui dont l'étude m'a offert les plus grandes difficultés. Van Phclsum qui l'établit y rangeait quatorze espèces , auxquelles il assignait comme principal caractère , suivant Leske , d'avoir l'anus à la face inférieure et rapproché de la bouche. Lamarck circonscrivit ce genre à peu près de la même manière (*) ; mais au lieu de lui conserver le nom primitif d Echinocyamus , il le changea en celui de Fibularia. Dans ce genre ainsi déli- mité sont compris deux types très différens, ainsi que nous allons le voir. Goldfuss, dans son grand ouvrage sur les pétrifications d'Allemagne , leur en a même associé un troisième , en les confondant avec les Ecbinonées. M. de Blainville a de nouveau réintégré le genre Echinocya- mus, en prenant pour type VEchinocyamus pusillus décrit ci-dessous; mais d'un autre côté il con- fond les Fibulaires et plusieurs espèces de vraies Echinocyames dans un même genre avec les Ecbinonées et les Galérites, ce qui est une grave erreur. Cette confusion , que je n'ai pu éviter entièrement dans mon Prodrome , faute de matériaux sufflsans , tient à deux causes principales, qui sont , en premier lieu, la rareté de ces animaux, que les collecteurs ont sans doute dédaignés à cause de leur petitesse et de leur peu d'apparence, et en second lieu , la rareté plus grande encore de l'ouvrage de van Phelsum. A défaut de l'ori- ginal , j'ai été obligé de me contenter de l'extrait qu'en donne Leske dans sou édition de Klein , et quoique les descriptions des espèces y soient peu précises, j'ai cependant pu y reconnaître les deux types mentionnés ci-dessus, savoir: des espèces globuleuses, ou des Fibulaires, et des espèces aplaties , ou de vrais Echinocyames. Les premières paraissent être les plus nombreuses dans l'ouvrage de van Phelsum. ■'o'- (*) Corpus subglobosum , obofaliim aut oibictdaïc , margiiu nitUo vel roliindalo ; spiiiis minim'u, Amhidacra quiiumc , brefia, iigiisln , circiimscripln. Os Infenim , centrale ; aiw ori vici/w yvl mcdiaiio inira os et margiiiem. — 126 — J'ai déjà insisté dans rintroduction (pag. 20) sur les différences profondes qui distinguent ces deux genres en apparence si voisins. Tandis que la cavité intérieure des Fibulaires est complè- tement unie et ne présente d'autres aspérités que les cinq auricules destinées à supporter les mâchoires, les Echinocyames ont l'intérieur du test garni de cloisons calcaires, qui rayonnent du centre à la périphérie et divisent ainsi la cavité en dix sections correspondant aux aires am- bulacraires et interambulacraires ; c'est absolument la même structure que nous avons reconnue dans les Scutellines. Cette structure particulière implique nécessairement une disposition des organes intérieurs, et notamment du canal intestinal, fort différente de ce qu'elle doit être dans les Fibulaires. Quant aux Echinonées, que Goldfuss confond avec ces dernières , M. DesMoulins a déjà fait remarquer que celte association d'espèces si différentes doit être rejetée d'emblée. Dans mon Prodrome je les avais également déjà séparées. Circonscrit dans les limites que nous lui assignons ici , le genre Echinocyame tient donc d'une part aux Scutellines, par la structure cloisonnée de l'intérieur du test, et d'autre part aux Fi- bulaires par son apparence extérieure , par la forme de ses pétales amhulacraires et par la position de l'anus, qui est plus ou moins rapproché de la bouche. D'un autre côté, les mêmes caractères qui le rapprochent de l'un de ces genres , l'éloignent de l'autre ; il diffère par consé- quent des Scutellines par la position de l'anus à la face inférieure, et des Fibulaires par la struc- ture cloisonnée de sa cavité intérieure. Comme ce dernier caractère est lié à l'organisation intime de ces animaux , les différences doivent être plus profondes entre les Echinocyames et les Fibu- laires qu'entre les Echinocyames et les Scutellines. En conséquence, j'ai non seulement séparé les Fibulaires comme genre , mais je crois encore qu'elles doivent être complètement éloignées du groupe des Scutelles et reportées dans un autre groupe ; car j'envisage quelles sont bien plus voisines du type des Galérites et surtout des Echinonées que du groupe des Scutelles. Un caractère important des Echinocyames consiste dans leur forme ovale et renflée sur les bords. Les pétales ne sont pas limités d'une manière bien distincte, et, sous ce rapport, ce genre forme en quelque sorte le passage entre les Clypéastroïdes à ambulacres bornés et ceux à ambu- lacres continus. Les zones porifères sont très rapprochées , mais les pores ne sont pas réunis par des sillons transverses , ou , si ces sillons existent , ils sont si petits, qu'ils cessent en quel- que sorte d'être un caractère important. Il n'y a que VE. occitanus dans lequel ils soient très distincts. La surface entière du test est recouverte de tubercules spinifères ordinairement très développés relativement à la taille de ces oursins et entourés de tubercules miliaires ; cette même granulation s'étend aussi sur la rosette apiciale, ensorte qu'Userait assez difficile de la reconnaître — 127 — »i elle n'était ordinairement un peu plus saillante que le reste ilu test. Les pores génitaux sont au nombre de quatre et ordinairement très petits. Les pores ocellaires sont généralement imper- ceptibles. Les soies sont assez développées sur toute la surface du test ; celles de la face inférieure sont comme d'ordinaire cylindriques et plus longues que celles de la face supérieure , qui sont tronquées et légèrement renflées à leur extrémité. L'appareil masticatoire se compose de màcboires très hautes , à peu près comme celles des Laganes , ensorte que les dents, pour atteindre l'ouverture buccale, devaient nécessairement être très-arquées. Les espèces que je décris ici sont au nombre de onze : deux sont de l'époque actuelle , sept proviennent des terrains tertiaires, et deux, V Echinocyamus alpinus et YEcliinoc. occitanus, de l'époque crétacée : cette dernière, qui est la plus grande de tout le genre, deviendra peut-être un jour le type d'un genre à part; car elle diffëre notablement des autres espèces (voyez ci- dessous la description de l'espèce). La synonymie des espèces de ce genre est très-diflicile à établir. Il m'a été impossible de retrouver dans les collections les originaux des descriptions de la plupart des auteurs ; même ceux des espèces de Lamarck et de Blainville ne se trouvent pas au Musée de Paris , et la briè- veté de leurs descriptions ne permet pas de déterminations rigoureuses : aussi, sur les onze espèces ci-dessous décrites, il n'y en a qu'une seule que j'aie cru pouvoir rapporter aux synonymes de van Pbelsum et de Leske. Il ma paru préférable de passer sous silence toutes les citations douteuses et de m'en tenir à la description des espèces que je possède moi-même. J'ajouterai sous forme d'appendice, à la fin de ce chapitre, les indications les plus importantes que j'ai re- cueillies dans les divers ouvrages qui traitent de ces petits animaux. — 128 — I. Ecni>ocvAMUs pusiLLus Flcm. Tab. 27, fig. 1-8. SïN . Echinocjamus pusil/its Flein. Biit. anim. p. 481 . — Ed. Forbes llist. of br. Starûsh. p. 175. Spalangiu pusiUus Millier Zool. dan. p. 18, Tab. 91, fig. 5, 6. Echiniis minulus\j. Gm. p. 3194. Echinocjamus minutas DeBl. Zoopli. p. 195. Cette espèce semble rattacher d'une manière directe , par sa forme renflée, les Fibulaires aux Echinocyames. Il importait par conséquent d'étudier avant tout l'intérieur, pour s'assurer si ce passage existe réellement, et, dans le cas contraire, pour savoir auquel des deux genres il fallait la rapporter. Or il suffit de jeter un coup dœil sur les fig. 6 et 7, qui représentent l'intérieur, pour se convaincre que c'est bien réellement un Echinocyame , car il n'y a que les espèces de ce genre qui aient des cloisons semblables ; les Fibulaires , comme nous venons de le dire à l'ar- ticle du genre , n'ont d'autres aspérités à l'intérieur que les auricules. L'E. pusiUus est une petite espèce de forme ovoïde ou pyriforme, très-haute comparativement à son volume (fig. 3). La face supérieure est uniformément bombée, et le point le plus saillant correspond à la rosette apiciale. La face inférieure est légèrement concave ; la bouche, de forme circulaire , en occupe le centre. L'anus, situé à moitié chemin entre l'ouverture buccale et le bord postérieur, est très-petit (fig. 4). Afin de donner une idée plus exacte de la structure de ce petit oursin , j'ai ajouté aux figures de grandeur naturelle , les figures 2 , 5 , 7 et 8 qui sont vues sous un grossissement de deux diamètres. Une particularité de cette espèce consiste dans la grosseur proportionnellement très-considérable des tubercules spinifères (fig. 2 et 5) . Les pétales ambulacraires sont à peine sensibles , même sous ce grossissement ; cependant l'on remarque qu'ils affectent une forme plus ou moins arquée , mais sans s'arrondir à leur extrémité. J'ai cru remarquer aussi que les pores des zones porifères n'étaient pas réunis par des sillons transverses. La fig. 8 représente un exemplaire garni de ses soies; vues à l'œil nu, ces soies paraissent être très- uniformes sur toute la surface; mais en les examinant au microscope, on trouve entre elles des différences de forme très-notables: celles de la face inférieure (fig. 8a) sont cylindriques, su- bulées et beaucoup plus longues que celles de la face supérieure (fig. 8b), qui n'ont guère que la moitié de la longueur des précédentes, et sont renflées à leur extrémité ; mais les unes elles — 129 — autres présenlcnt la même slructure , c'esl-à-dire qu'elles sont marquées de carènes longi- tudinales hérissées de fines épines. La fig. 7 est un grossissement de fig. 6, d'après un exem- plaire un peu plus grand que celui de fig. 1 ; on y reconnaît distinctement les dix. carènes qui rayonnent du centre à la périphérie et séparent les aires ambulacraires des aires interarabu- lacraires. Les auricules aussi y sont très-distinctes ; elles correspondent aux aires interambula- craires, qui sont ici, comme dans les Laganes, sensiblement plus étroites que les aires ambu- lacraires. Depuis l'impression des planches ci-jointes, j'ai eu l'occasion d'observer aussi l'appareil masticatoire ; il est composé de cinq mâchoires très-hautes , à-pcu-prés comme celles de VE- chinocyamus pyriformis représenté dans les fig. 24 de la même planche. Une conséquence na- turelle de cette hauteur considérable des mâchoires , c'est que les dents sont très-arquées. Cette espèce est fréquente sur les côtes d'Angleterre. Les originaux de mes figures m'ont été communiqués par M. Ed. Forbes ; ils proviennent des côtes de l'île de Man et de la baie d'Edimbourg. M. Fleming m'en a communiqué un exemplaire provenant des îles Shetland. On la dit très-répandue en Europe ; mais il importerait de revoir ces indications , des exem- plaires en main, afin de ne pas confondre sous une même dénomination des individus qui pourraient appartenir à des espèces distinctes. IL Ecni\ocYAMUs suffolciencis Ag. Tab. 27, fig. 9-13. .Syn. Fibularia suffolcieiicis Aq. Piodr. p. 188. — DesMoul. Tabl. syn. p. 244. Voisine à bien des égards de ÏE. pusillus , cette petite espèce en diffère cependant par sa forme plus déprimée et plus élargie (fig. il) qui la rend à peu près circulaire , tandis que VE. pusillus est bien plus ovoïde. Quant aux détails de la structure du test, ik sont sensiblement les mêmes dans les deux espèces, ainsi que le montrent les dessins grossis de fig. 10 et 13 comparés à ceux de fig. 2 et 5. Les pétales ambulacraires sont peu distincts, mais l'on remarque cepen- dant qu'ils ne s'arrondissent point à leur extrémité. La bouche est beaucoup plus grande que 1 anus et située au centre de la face inférieure, qui est légèrement déprimée. Les tubercules qui revêtent la surface du test sont très développés, sans cependant être aussi gros que ceux de ÏE. pusillus. 17 — 150 — Cette espèce a été trouvée dans le Crag rouge d'Augleterre à Sutton dans le Suffolk. J'en ai vu de nombreux exemplaires dans la collection de M. Wood , qui possède en outre plusieurs autres espèces encore inédites de ce genre , provenant également du Crag. L'exemplaire ûguré m'a été communiqué par M. Woodward fds ; il est d'une teinte brun foncé , comme beaucoup de fossiles de cette localité. Cette couleur est due aux parties ferrugineuses que contient ce terrain. 111. ECHINOCYAMUS ANGULOSUS Leskc. Tab. 27, fig. 14-18. Syn. Echiiwcyamus angulosus Leske ap. Kl. p. 215. Fibularia angulosaDeBl. Dict. se. nal. T. 16, p. 512. —: E. Desl. Eue. T. 2, p. 390. — DesMoul. Tabl. syii. p. 236. — Lam. T. 3, p. 301. La forme de cette espèce est tantôt subpentagonale , tantôt plus ou moins ovale ; le côté an- térieur est un peu moins large que le côté postérieur , qui est en outre tronqué ou subtronqué en arriére ; la hauteur est moyenne ; la face supérieure est médiocrement bombée ; les bords sont épais. La face inférieure est ordinairement un peu déprimée , et c'est au centre de cette dépression qu'est située l'ouverture buccale. Les pétales ambulacraires ne montrent aucune tendance à s'arrondir à leur extrémité ; c'est à peine s'ils sont un peu arqués à leur origine, près de la rosette apiciale. Les aires interambulacraires , dont on distingue fort bien les sutures à la face inférieure (Gg. 16), sont très étroites, car elles n'ont guère que le quart de la largeur des aires ambulacraires. Les fig. 17 et 18 représentent l'intérieur de cette espèce avec ses cloi- sons divergentes, qui ne permettent pas de douter que ce ne soit un Echinocyame. La fig. 17 montre la face interne du plancher supérieur, la fig. 18 la face interne du plancher inférieur avec les cinq auricules qui entourent l'ouverture buccale. Cette espèce habite les côtes d'Irlande. J'ai recueilli l'exemplaire figuré avec plusieurs autres petites coquilles marines dans l'intérieur d'un Murex de la baie de Belfast. Je la rapporte à V Echinocyamus angulosus de Leske , parce qu'elle m'a paru correspondre le mieux à la descrip- tion qu'en donne cet auteur. Les naturalistes qui possèdent l'ouvrage de van Phelsum décide- ront si mon espèce est réellement identique avec celle de l'auteur hollandais. 151 — IV. ECIUXOCYAMIS PYUIFORMIS Ag. Tab. 27, lig. 19-24. Sï.\. Fibulaïut pyrijormis Ag. Catal. syst. Ectyp. Mus. Neoc. p. 6. Quoique fossile, celte espèce ressemble si fort à \E. angulosus , qu'il m'a été impossible dans lorigine de l'en distinguer spécifiquement. Il est vrai que sa forme est en général moins angu- leuse et plus pyriforme , et que dans la plupart des exemplaires , le côté antérieur n'a guère que la moitié de la largeur du côté postérieur ; mais cette différence ne pouvait à elle seule constituer à mes yeux un caractère spécifique , attendu que j'avais reconnu des passages incontestables entre ces diverses formes. Ce ne fut qu'après avoir examiné l'intérieur de ces deux espèces que je reconnus qu'elles étaient réellement distinctes ; la principale différence consiste dans l'épaisseur du test qui est assez considérable dans 1"^. pyriformis , tandis que le test de VE. aiigulosus est d'une ténuité extrême. La surface présente une granulation très homogène , et quoique l'espèce soit plus grande que VE. pusilhis , les tubercules spiniféres sont cependant sensiblement plus petits. Les pétales ambulacraires , d'abord très distincts près de la rosette apiciale , se perdent insensiblement vers le bord , et l'on ne remarque en eux aucune tendance à se fermer. Les pores oviducaux, au nombre de quatre , sont petits et rapprochés. Les pores ocellaires ne sont pas visibles , sans doute à cause de leur extrême petitesse. La fig. 24 représente l'appareil masticatoire sous ses diffé- rentes faces, en a par la face inférieure, en b par la face supérieure , les cinq mâchoires étant réunies. La mâchoire postérieure se fait remarquer par son excessive largeur, qui est à peu près double de celle des autres mâchoires. Les autres figures représentent le profil de cette même mâchoire , vu de côté en d , par derrière en e, et par devant en c. Cette espèce est très fréquente dans le terrain tertiaire de Grignon. Je pense que c'est le Scu- tella inflala de M. DeFrance; mais je n'oserais l'affirmer, n'ayant pas vu d'exemplaire origi- nal de cette espèce. S'il en est ainsi, le nom i'' Echmocyamus pijriformù devra être remplacé par celui (C Echinocynmm infla/us. — 152 — V. ECHINOCYAMUS ALTAVILLENSIS Ag. Tab. 27, fig. 25-28. Stx. Scutella altwillcnsis BeYt. Dict. se. nat. T. 48, p. 231. — DeBl. Zooph. p. 202. — Ag. Prod. p. 188. — DesMoul. Tabl. syn. p. 234. - Lam. T. 3, p. 286. Fibularia allai'illcnsts Cat. sysl. Ect. Mus. Neoc. p. 0. La forme de cette espèce est en général suLcirculaire ; le côté postérieur est tronqué , le côté antérieur tantôt arrondi, tantôt rostre. La face supérieure est aplatie et légèrement inclinée d'avant en arrière , ensorte que la plus grande hauteur est au bord antérieur (fig. 27). Les pétales am- bulacraires sont quelque peu renflés prés de la rosette apiciale et arqués à leur origine ; mais ils ne se ferment pas à leur extrémité (fig. 26). Les pores génitaux , au nombre de quatre, sont situés au sommet des aires interambulacraires , dans une petite dépression , du milieu de laquelle le corps madréporiforme s'élève sous la forme d'un petit bouton légèrement saillant. La bouche est circulaire et située dans une petite dépression au centre de la face inférieure. L'anus est excessivement petit (fig. 28). Celte espèce se trouve dans le terrain tertiaire de Hauteville , où elle a été recueillie par M. DeFrance, qui l'a décrite sous le nom de Scutella altavillensis. VL Echinocyamus obtusds Ag. Tab. 27, fig. 29-32. Sv.^. Fibularia obiusa Ag. Cat. syst. Ect. Mus. Neoc. p. G. Au premier abord , cette espèce ne paraît différer del'E. altavillensis que par sa forme plus allon- gée et plus ovo'ide. Cependant il est un autre caractère qui lui est particulier, et qui, à mon avis, est plus important que la forme générale; c'est que les pétales ambulacraires, au lieu d'être arqués, sont droits dans toute leur longueur, et disparaissent près du bord sans se courber ni en dehors , ni en dedans ; ce caractère ressort dune manière très distincte de la comparaison — 153 — de fig. 30 avec la fig. grossie de l'espèce précédente (fig. 26). La face inférieure est légèrement concave , la bouche est circulaire, ainsi que l'anus, qui est situé à moitié chemin entre l'ouverture buccale et le bord postérieur. La face supérieure présente la même déclivité uniforme que nous avons signalée dans l'espèce précédente , ensorte que le point culminant est au bord antérieur ((ig. 31). Les pétales sont aussi légèrement saillans. Il est probable que cette espèce a été confondue plus dune fois avec l'^. aUavtlknsis qui se trouve avec elle dans les mêmes localités. L'original de mes figures provient du terrain tertiaire de Hauteville ; il m'a été communiqué par M. Michelin. VL ECHINOCYAMCS SICULUS Ag. Tab. 27, fig. 33-36. Sv.v. l-'ibularia siiula Ag. Cat. syst. Ect. Mus. Neoc. p. 6. Il se pourrait que cette espèce ne fut qu'une variété de l'^. pyriformis décrit ci-dessus. Cependant, comme je sais par expérience combien il est facile de se tromper dans l'identification des espèces et surtout des espèces tertiaires , j'ai cru devoir séparer provisoirement l'espèce sicilienne tertiaire , dont il est ici question , de celle des terrains de Grignon , par la raison qu'au lieu d'être pyriforme , elle est ovoïde , légèrement rostrée en avant , tronquée en arrière, et que la différence de largeur entre le côté antérieur et le côté postérieur n'est pas aussi grande que dans l'espèce précitée. Quant aux pétales ambulacraires , ils sont excessivement grêles. Les zones porifères ne montrent aucune trace de sillons transverses, ni aucune tendance à converger à leur extrémité. Cette espèce provient du terrain tertiaire de Sicile. L'original de ma figure m'a été communiqué par M. Deshayes. — 154 — VIII. ECHIXOCYAMUS ANNOXII Mer. Tab. 27, Og. 37-40. SvN. Fibularia y^iinonii Mev\sinCata\. niansc. du Muséede Bàle. Knorrll, 2, p. 180, Tab. E, II, Gg. 8. Celte espèce a déjà été décrite et figurée par Knorr , et j'ai même lieu de croire que l'original de cet auteur est le même que celui qui a servi à mes figures. Elle se distingue de toutes ses congénères par sa forme circulaire , qui semble la rattacher plus directement aux Scutellines ; mais elle n'en est pas moins un véritable Echinocyamus , attendu que l'anus est à la face infé- rieure. Un autre caractère qui lui est propre et qui ne se trouve pas suffisamment indiqué dans la fig. 38 , c'est que les pétales ambulacraires sont plus saillans que dans aucune autre espèce de ce genre ; de plus ils sont très larges , distinctement arrondis et ont une tendance très mar- quée à s'arquer à leur extrémité sans toutefois se fermer. On remarque aussi entre les zones poriféres des traces distinctes de sillons transverses. La rosette apiciale montre quatre pores génitaux très distincts. Les pores ocellaires ne sont pas visibles. Le point le plus élevé est au centre de la face supérieure qui présente par conséquent une déclivité uniforme dans toutes les directions. La bouche est centrale, petite et circulaire. L'anus, encore plus petit, est situé entre le bord postérieur et l'ouverture buccale. Cette espèce provient du terrain pisoolitique de Vérone. Tous les exemplaires que j'en ai vus et qui m'ont été communiqués par M. Mérian , sont d'une teinture rougeâtre , comme tous les fossiles de ce terrain ferrugineux ; ils sont déposés au Musée de Bàle et faisaient jadis partie de la collection d'Annone que Knorr a illustrée. IX. Echinocyamus alpixus Ag. Tab. 27, fig. 41-43. Syn. Flbularia alpina Ag. Descr. des Ech. foss. de la Suisse , 1" paît. p. 74, Tab. 12, fig. 1-3. Cette espèce , que j'ai décrite et figurée dans ma DescrijUion des Echinodermes fossiles de la Suisse sous le nom de Fibularia alpina, se fait remarquer par sa forme régulièrement ovale et par — 13o — la position de l'ouverture anale , qui est très rapprochée du bord postérieur. La face supérieure est très bombée ; la face inférieure est légèrement concave ; l'ouverture buccale qui en occupe le centre, est circulaire. Mais ce qui rend surtout cette espèce intéressante , c'est son gisement. Je n'en connais que deux exemplaires qui font partie du Musée de Berne ; ils ont été recueillis dans la chaîne des Alpes suisses , à Burgenberg , près Stanz ( canton d'Unterwalden ), dans une sorte de conglomérat fossilifère noir appartenant au terrain crétacé et contenant une quantité de fossiles triturés , entre autres une grande nummulite. X. ECHINOCYAMUS AMBIGUIS Ag. Tab. 27, fig. 44-47. SïN. Sfulclla ambigua Expl. de la P). 153, de l'Encycl. méth. fig. 4. Le caractère saillant de cette espèce , dont l'Encyclopédie méthodique a donné une bonne ligure , est facile à saisir : il consiste dans l'épaisseur extraordinaire du bord (fig. 46) ; en re- vanche , la face supérieure est complètement plate. Les pétales ambulacraires sont distinctement arqués , mais ne se ferment point à leur extrémité. La fig. 45 représente l'origine des pétales sous un grossissement de plusieurs diamètres. On voit par cette figure que les zones poriféres sont d'une étroitesse extrême comparées à l'espace intermédiaire; ce caractère, joint à l'absence de sillons transverses, sert à distinguer notre espèce de rJE". occûanits décrit ci-dessous. La face inférieure présente une dépression centrale assez marquée dans laquelle est située la bouche. L'anus est au milieu de l'espace entre cette dernière et le bord postérieur. M. Mèrian m'a communiqué de fort bons exemplaires de cette espèce, provenant d'Alençon. Le Musée de Paris en possède également plusieurs exemplaires très-bien conservés. J'ai tout lieu de croire que cette espèce est synonyme du Scutella hispana de M. DeFrance , dont je n'ai cependant pas pu constater l'identité, faute d'exemplaires originaux. — i5« _ XI. ECHINOCYAMUS OCCITANUS Ag. Tab. 27, fig. 48-58. Sr>. Sculellaoccitana DeFr. Dict. se. iiat. Tom. 48, p. 231.— DeBl. Zoopli. p. ÎOa.— Ag. Piodr. p. 188. Lagana occiiana Ag. Cat. syst. Ectyp. Mus. Neoc. p. 6. Il est très facile de prendre îe change sur cette espèce et de la confondre avec les Laganes du type du Lag. Bonani , à cause de son bord renflé et de ses longs pétales ambulacraires qui attei- gnent presque le pourtour du test. Je suis moi-même tombé dans cette erreur, et ce n'est quaprès avoir ouvert un exemplaire que je me suis assuré qu'elle appartient bien réellement au genre Ecliinocyame ; car les lames rayonnantes qui séparent les aires ambulacraires des aires inter- ambulacraires sont aussi distinctes qu'il est possible de l'être. Mais ces lames présentent une particularité de structure qui ne se retrouve point dans les autres espèces : au lieu d'être unies , elles sont hérissées de lames latérales ou de processus nombreux qui se présentent comme des épines adhérentes aux cloisons (fig. 53). Ces épines ne se voient pas au plancher supérieur (fig. 52), car les cloisons ne l'atteignent que sur ses bords. Les auricules entourent le pourtour de la bouche, mais elles sont proportionnellement bien moins larges que dans les petites espèces que nous avons décrites plus haut, tels que les E. imsillus, angulosus et pyriformis. La forme générale de \'E. occifanus est subcirculaire , légèrement tronquée en arrière , comme le montrent les fig. 48 et 49 qui représentent deux individus de différens âges. La face supérieure est à peu près plate ; aussi le bord est-il très-épais (fig. 50). Les pétales ambulacraires se font remarquer par leur longueur extraordinaire ; ils atteignent à peu près le bord du test , mais sans se fermer à leur extrémité ; cette dernière particularité est très importante , car elle est le principal caractère qui distingue extérieurement cette espèce des Laganes. En second lieu , les pores des zones porifères sont réunis par des sillons transverses obliques très distincts ; or nous avons vu par les descriptions qui précèdent que ces sillons ne se rencontrent point dans les autres espèces d'Echinocyames , ou du moins n'y sont que très rudimcntaires. Les pores génitaux sont au nombre de quatre, comme à l'ordinaire ; les pores ocellaires sont rarement reconnaissables. La face inférieure est légèrement déprimée ; la bouche, de forme subpentagonale , en occupe le centre. L'anus est circulaire et situé au milieu de l'espace entre le bord postérieur et l'ouverture buccale. Les aires interambulacraircs sont beaucoup plus étroites que les aires ambulacraires , — 137 — notamment à la face inférieure, où elles sont ordinairement indiquées par cinq bandes qui rayon- nent du centre à la périphérie et dans l'une desquelles s'ouvre l'anus (fig. 51). La surface entière du lest est revêtue de tubercules très uniformes sur toutes les faces. L'appareil masticatoire est remarquable par sa hauteur extraordinaire (voyez les fig. 56 , 57 et 58, qui représentent les différentes faces de l'une des mâchoires , vue de profil en fig. 57, par derrière en fig. 58 p.ar devant en fig. 56). Cette hauteur est le résultat du développement extraordinaire que prennent les lames calcaires qui entourent la charpente de la mâchoire. La fig. 54 représente l'appareil masticatoire vu d'en bas, les cinq mâchoires étant réunies ; la fig. 55 le représente vu d'en haut. Cette espèce paraît être fréquente dans la craie supérieure. Les originaux de mes figures m'ont été communiqués par M. Alcide d'Orbigny, qui les a recueillis à Royan, département de la Gironde. REMARQUES ADDITIONNELLES SUR LES ECBINOCTAMES. Il ne peut y avoir de doute sur les affinités génériques des espèces figurées et décrites par Goldfuss comme appartenant au genre Echinoneus. V Echinoneus scuialus Munst. (Goldf. Tab. 42 , fig. 11) , du grès marin tertiaire de Blinde , est un vrai Echinocyame très voisin de mes Echinoajamus altavillensisetobdisus. Cependant , comme jen'en possède pas d'exemplaire authentique, je n'ai pas cru devoir me prononcer sur les rapports de ces espèces. J'ignore quels motifs ont pu engager M. DesMoulins à réunir comme synonymes les Echinocijamus scuialus , ambiguus et occi/anus, L' Echinoneus placenta de Goldfuss (Tab. 42, fig. 12), du calcaire crétacé de la montagne de St-Pierre de Maestricht , est un vrai Echinocyame très voisin de mon Echinocyamus pyriformis ; il paraît n'en différer que par sa forme plus anguleuse. L' Echinoneus ovaius Miinst. (Goldf. Tab. 42, fig. 10) des marnes sablpuses tertiaires d'Astrupp, près d'Osnabrûck , et de Wilhelmshohe , près de Cassel , est également un vrai Echinocyame , voisin de mon Echinocyamus suffokiensis , mais constituant évidcnunent une espèce particulière que je n'ai pas encore vue en nature. L'Echinoneus suJglobosus Goldf. (Tab. 42 , fig. 9) est une véritable Fibulaire. Le Fibularia Francii de DesMoulins , du terrain tertiaire de Paris , auquel il donne pour sy- nonyme le Sculella inflata DeFr. , est très vraisemblablement mon Echinocyamus pyriformis. 18 — 158 — J'ignore ce que peuvent être les Fibularia aiisiralis , af finis et subcaudata de M. DesMoulins. Le Scutella fibularis Lam., auquel M. Dujardin a donné pour synonyme, dans la seconde édition des Animaux sans vertèbres , les Echinoneus ovatus Munst. et Scutella hispana DeFr. , est très probablement un véritable Echinocyame ; il serait fort possible qu'il fît double emploi avec l'une ou l'autre des espèces que j'ai décrites. Mais il sera difficile de s'en assurer, les originaux de Lamarck ne s'étant pas retrouvés dans les collections de Paris. Les nombreuses espèces rapportées par van Phelsum à son genre Eckinocyamus paraissent appartenir en grande partie au genre Fibularia ; tels sont au moins ses Echinocijamus nucleus , lafhyrns el craniolaris. Quant au Fibularia tarentina Lam. , espèce vivante de la Méditerranée , je pense que c'est un véritable Ecbinocyame , quoique je n'aie pu m'en assurer par des exemplaires authentiques. Il en est de même du Fibularia trigona Lam. et du Fibularia inaequalis de M. de Blainville. Le Fibularia ovulum de Lamarck est très probablement synonyme de VEchinocyamus pusillus. L'Echinocyamus indéterminé, mentionné dans mon tableau de la distribution géographique des espèces, comme habitant la Méditerranée , est une très petite espèce , voisine de l'isV/i/KO- cyamus pusillus. M. Desor en avait recueilli , il y a quelques années , plusieurs exemplaires dans l'intérieur d'un Spatangue provenant des côtes de Sicile ; malheureusement ces exemplaires ont été égarés , ensorte que je n'ai pu en donner la description. 159 — CHAPITRE XIII. DU GEXRE MOULINIA Ag. Ce petit genre constitue un type tout-à-fait particulier et fort différent de tous les genres dont nous avons traité jusqu'à présent , mais qui cependant paraît se rapprocher sous plusieurs rap- ports des Echinocyames et des Scutelles. Je l'ai dédié à M. Ch. DesMoulins , dont les travaux sur les Echinodermes ont si puissamment contribué à l'avancement de nos connaissances sur cette classe des Rayonnes. Je n'en connais encore qu'une seule espèce,qui est le MOULIMA CASSIDCLINA Ag. Tab. 22, fig. 1-6. Srw. Scutella cassidulina DesMouI. Tabl. syn. p. 232. Le caractère qui frappe le plus dans cet Oursin , c'est la présence de sillons profonds entre les différentes rangées de plaques , ensorte que le test se trouve divisé extérieurement en vingt sec- tions très marquées ; ce qui fait que le bord est fortement ondulé. Les sutures transversales sont également indiquées par de petits sillons , qui cependant sont moins profonds que les su- tures des rayons. Ces sutures ou dépressions ne sauraient être le résultat d'une alté- ration, car dans ce cas les tubercules et l'épiderme auraient disparu; or, loin de là, tous deux sont parfaitement conservés ; les tubercnles surtout sont très saillans et fort distincts. Les pétales ambulacraires divergent fortement à leur extrémité ; les pores ne sont pas réunis par des sillons transverses ; ils ne s'ouvTent pas non plus dans des plaques particulières , comme c'est le cas de la plupart des autres genres ; mais ils sont percés dans les plaques mêmes de l'aire ambu- lacraire, absolument comme les plaques des Galérites, avec cette différence qu'ils sont limités — 140 — à la face supérieure. On pourrait dés lors se demander si cette espèce appartient bien réellement au groupe des Scutellcs et s'il ne vaudrait pas mieux la reporter avec les Fibulaires dans le groupe des Galérites. Il est incontestable que l'affinité est grande entre ces deux genres , et si je me suis décidé à l'associer au groupe des Scutelles , c'est eu égard à sa forme très aplatie , qui rappelle tout particulièrement les Scutellines. La bouche est centrale et circulaire. L'anus , situé à la moitié de la distance entre le bord et la bouche , est également circulaire et de gran- deur moyenne. Je n'ai pas eu l'occasion d'observer la structure de l'intérieur du test, ni l'appa- reil masticatoire. L'espèce dont il est ici question, est de forme subcirculaire, un peu plus longue que large , très plate , à bords minces , ondulés et arrondis. Les Cg. 1 , 2 et 3 la représentent de grandeur naturelle par les faces supérieure, inférieure et de profil. Afin de faire mieux ressortir les dé- tails du test , j'ai représenté ces mêmes figures sous un grossissement de deux diamètres dans les fig. 4 , 5 et 6. La fig. 4 a montre une portion de la surface sous un grossissement plus considérable encore , afin de donner une idée de la disposition des tubercules spinifères, qui sont distinctement mame- lonnés , perforés et entourés d'un cercle de tubercules miliaires qui paraissent être conformés de la même manière. Mais un caractère particulier qui ne se retrouve dans aucun autre genre du groupe des Scutelles , pas même dans les Echinocyames , c'est qu'au lieu d'être entourés d'une aréole lisse, les tubercules s'élèvent immédiatement de la surface du test, ce qui les fait paraître si saillans. Je n'ai pas pu observer la rosette apiciale ; mais je ne doute nullement qu'elle ne présente encore quelque caractère particulier qui permette d'établir d'une manière plus com- plète les affinités naturelles de ce genre. Je ne connais cette espèce que par un seul exemplaire, que je dois à l'obligeance de M. Des- Moulins. 11 provient des côtes de la Martinique, où cette espèce a été découverte par M. Rang. — l/ll — TABLEAU DE LA DISTRIBUTION GEOLOGIQUE ET GEOGRAPHIQUE DES ESPECES DU GROUPE DES SCUTELLES. 1). Espèces de lY'poque Scutclla Rogcrsi , Mort . . Craie blanche , Echinocj anuis alpiuus , Ag. , . Craie alpine , . » occitanus , Ag. , Craie supérieure . S> Espèces de l'époqne crétacée. Amérique septentrionale. Stanz, canton d'Untcrwalden. Royan (départ, de la Gironde). tertiaire. Soute lia Brongniarti Ag. , Calcaire grossier , Grignon. » Siuilhiana Ag. , . Molasse . Lisbonne. M suLrotunda Lani. , Terrain tertiaire,. Bordeaux. )» Faujasii DeFr. , . » ... Département de la Sarthe » producta Ag. , » ... Saumur. » truncata Val. , Faluns . Anjou , Touraine. » propinqua Ag. , . » ... Touraine. » striatula M. de Ser. , » ... St. Paul , prés Dax. » paulensis Ag. , » ... St. Paul , près Dax. » stellata Ag. , . . . » ... Touraine. » subtetragona Grat. , . » ... Dax. Ecliinocyamus pyriformis Ag., Calcaire grossier, Grignon, » altavillensis Ag. M Ilauteville. )) obtusus Ag., » Uauteville. » ambiguus Ag. » Alençon . » siculus Ag. Terrain tertiaire. Sicile. » suffolciensis Ag. Crag. Angleterre. » Annonii Mer. Terrain pisolitique. (Craie ?) Vérone. Scutellina nummularia Ag. , Calcaire grossier, Grignon. » lenticularis Ag. , . » Grignon, Blaye. » Placentula Mer. , . » Cbaumont. Scutellina supera Ag. » obovata Ag. , . Echinarachnius incisus Ag. , Laganum tenuissimum Ag. , » reflexum Ag. , . Amphiope bioculata Ag., . » perspicillata Ag. , Runa decemfissa Ag. , . » Comptoni Ag. — 142 — Calcaire grossier, Grignon. » Grignon. » Hauteville. . » Blaye. » Blaye. Faluns, Touraine, Bordeaux. » Rennes. Terrain tertiaire , Bordeaux. » Palerme. 3). Espèces TiTanfes. a). Des mers boréales, delà mer du nord et de l'Océan atlantique, jusqu'au 45". Echinarachnius Parma Gr. , Canada. » atlanticus Gr. , . . . Terre-Neuve. Arachnoïdes Placenta Ag. , .... Foulah (Iles de Shetland). Echinocyamus pusillus Flem., .... Mers d'Irlande et côtes d'Ecosse. angulosus Leske, Côte d'Irlande. b) De la Méditerranée. Echinocyamus (espèce indéterminée.) c) Mer des Antilles, golfe du Mexique, côtes du Brésil et côtes occidentales d'Afrique. Rotula Rumphii Ivl. , Sénégal. Mellita quiuquefora Ag Porto-Rico. » tesludinata Kl. , , Vera-Cruz. » hexapora Ag. , Antilles ? (DesMoulins) . » similis Ag Porto-Ricco. Encope Valenciennesii Ag. , La Martinique. » suhclausa Ag. , Côtes du Brésil. » grandis Ag. , La Martinique. Laganum Lesueurii Val Guadeloupe. Moulinia cassidulina Ag La Martinique. — 143 — d) Océan indien , mer rouge , golfe persique et golfe du Bengale. Encopc cmarginata Ag. , . .Ile de Bourbon ou Philippines? Lobophora bifora Ag. , u bifissa Ag. , » aurita Ag. , Côtes de la Cafrerie ? Mer rouge. Mer Rouge. Laganum Bonani Kl. depressum Less. decagonum Less. tonganenseQ. etG. stellatum Ag. , . roslratum Ag. . Peronii Ag. . . e) Iles de la Sonde, Australie et Polynésie. Nouvelle-Guinée. Vanicoro. Ile de Bourou. Ile de Wai"iou. Ile de Tonga. Nouvelle-Galles du Sud. Nouvelle Zélande. Mers australes. /") Côtes occidentales de V Amérique tropicale et îles Gallopagos.. Encope tetrapora Ag. , « Stokesii Ag. , Rotula Augusti Kl. Mellita lobata Ag. Encope micropora Ag. » perspectiva Val. » cyclopora Ag. » oblonga Ag. » Michelini Ag. Lobophora truncata Ag. EchinarachniusRuniphiiAg. , (Amboine?) Laganum ellipticum Ag. elongatum Ag. orbiculare Ag. marginale Ag. . . Iles de Gallopagos (Côte occidentale d'Afrique, DesMoulins) . Guaj aquil et îles de Gallopagos. g) Espèces d'origine encore inconmie. — 144 — Il résulte de ces tableaux que dés leur première apparition , les Scutelles ont habité le nouveau aussi bien que l'ancien monde, mais qu'elles ont été beaucoup plus nombreuses en Europe durant l'époque tertiaire que maintenant. Quant aux espèces vivantes , qui diffèrent toutes spéciûque- ment , et même pour la plupart génériquement des espèces fossiles , il est curieux que les Echi- uarachniiis, les Arachnoides et les Echinocyamus , qui se rapprochent le plus des fossiles , habitent seulement les mers du Nord , tandis que les Melliies et les Moulinies caractérisent les mers des Antilles et le golfe du Mexique, les Rotules les côtes occidentales d'Afrique, et les Lobophores l'Océan indien. Les Encopes et les Laganes sont répandues dans toutes les mers tropicales , les Encopes surtout sur les côtes orientales et occidentales d'Amérique, et les Laganes dans le grand Océan. Le nombre total des Scutelles qui me sont connues giaintenant est de 73 , dont 33 fos- siles et 40 vivantes. — 1/lJ — CONSPECTUS GENERUM ET SPECIERUM SCUTELLARUM. CnARACTER GENTIS ScUTELLARUSI E FAMILIA ClYPEASTUOÏDEORUM. Testa depressa, circularis vcl ovata. Os centrale, rotundatum vcl subangulatum. Anus infe- rus vel marginalis. Ambulacra petaloïdea. I. Geuus ROTULA Klein. Discus orbicularis , margine posteriore digitatus ; petala am- bulacrorum magna, clongata, aperta. Quatuor foramina genitalia in sulcis corporis madrepori- forniis sita. Os médium , anus inferus ; sulci ambulacrales inferiores dichotomi , vix ramosi. 1 . Rotula Rumphii Klein (Tab. 1). Disco convexiusculo , petalis angustis , elongatis , apertis ; digitis numerosis , cylindricis. 2. Rolula Augus/i Klein (Tab. 2 , fig. 1 — 10 et Tab. 4 , fig. 1 — 6). Disco depresso ; petalis lalioribus , arcuatis , apertis ; digitis dichotomis depressis. II. Genus RLNA Agass. Testa ovata ; areae interambulacrales angustae , incisuris marginalibus sejunctœ ; petala angusta , divergentia. 1. Runa Comptoni [T ah. 2, fig. 11 — 19) Agass. Testa lata, ovata; ore medio, magno , elliptico ; ano parvo , margini posteriori propinquiore. 2. Runa decemfissa Agass. Testa elongata, margine flexuoso , ano ori propinquiore. III. Genus MELLITA Klein. Discus suborbicularis ; petala lata, arcuata , subclausa. Foramina genitalia quatuor in angulis corporis madreporiformis. Lunulœ elongatœ in areis am- bulacralibus et in area interambulacrali posteriori. Os parvum , médium , sinuosum. Anus pyriformis ori proximus. Sulci ambulacrales inferiores ramosissimi. 1. Mellila quinquefora (Tab. 3) Agass. Disco suborbiculari postice latissimo, lunulis quin- que ; petalis latis, arcuatis, subclausis. Ore sinuoso; ano magno pyriformi; sulcis ambulacrali- bus inferioribus latis , ramosissimis. 2. Mellila (estudinaf.a Klein (Tab. 4 a , fig. 7 — 9). Disco suborbiculari , antice latissimo ; lu- nulis quinque; petalis latis , subclausis. 3. Mellila hexaporaXgass. (Tab. 4, fig. 4 — 7, Tab. 4 a, fig. il — 12). Disco suborbiculari valde depresso ; lunulis sex, angustis; lunula arcœ posterions imparis angustissima ; petalis parvis , clausis ; basi subœquali. 19 — 146 — 4) M elH ta similis Agass. (Tab. 4, fig. 1 — 3). Disco suborbiculari vel subquinquangulari , lunulis sex; basi undulata; sulcis ambulacralibus valde ramosis. 5. Melliia lobala A^ass. (Tab. 4 a, Cg. 13, et Tab. 16, fig. 4 — 7). Disco suborbiculari, lunulis sex ; lunulis ambulacralibus posticis apertis ; petalis brevibus , ovatis , subclausis ; poris genitalibus ocellaribusque vere distinctis. IV. Genus ENCOPE Agass. Discus niagnus orbicularis, vel ovatus. Aperturœ vellu- nulœ sex. Petala magna , dausa vel subdausa. Pori génitales quinque , in angulis corporis madreporiformis. Os centrale , sinuosum. Anus elongalus , ori proximus. Sulci ambulacrales inferiores ramosissimi. 1. Encope emarginata Agass. (Tab. 10). Disco suborbiculari, postice truncato ; petalis ambu- lacralibus magnis , latis, subclausis ; lunulis ambulacralibus clausis vel subclausis ; lunula areae interambulacralis elongata, 2. Encope tctrapora Agass. (Tab. 10 a, fig. 1 — 3). Disco orbiculari ; lunulis ambulacralibus posticis anguslis , apertis; petalis latis , ovatis , subclausis. 3. Encope micropora Agass. (Tab. 10 a, fig. 4 — 8, Tab. 19 a, fig. 7). Disco orbiculari ; lunulis ambulacralibus clausis; lunula postica minima; petalis latissimis , ovatis , subclausis. 4. Encope perspecliva Val. (Tab. 106, fig 1 — 5). Disco orbiculari; lunulis ambulacralibus clau- sis, ovatis ; lunula postica maxima , ovata ; petalis anticis brevioribus , ovatis. 5. Encope cyclopora Agass. (Tab. 10 6, fig. 6 — 9). Disco subcirculari , postice latissimo ; lunulis ambulacralil)us posticis apertis , anticis ovatis, clausis ; lunula postica magna subcircu- lari ; petalis elongatis; angulis corporis madreporiformis prominentibus ; basi plana ; sulcis am- bulacralibus ramosissimis. 6. Encope ohlonga Agass. (Tab. 9). Disco elliplico ; lunulis ovatis, clausis , margine superiori incrassatis ; lunula postica maxima ; petalis posticis elongatis, anticis brevioribus, latis; an- gulis corporis madreporiformis prominentibus. 7. Encope Valenciennesii Agass. (Tab. 7 et 8). Disco maximo convexiusculo ; sinubus ambula- cralibus latis, apertis ; lunula postica elongata, margine superiore incrassata; petalis posticis elongatis , leviter incurvis , anticis latis , ovatis. 8. Encope subdausa Agass. (Tab. 5). Disco subovato ; aperturis antice subclausis ; lunula postica elongata , margine superiori leviter incrassata. 10. Encope Michclini Agass. (Tab. 6 a, fig. 9 — 10). Disco subovato, postice truncato, in parle posteriore altiore; sinubus ambulacralibus apertis ; lunula postica parva, angusta. — 1/17 — 9) Encope grandis Agass. (Tab. 6). Disco subovalo, poslicc cmarginato marginc crassissimo ; sinubus ambulacralibus latis, aporlis; liinula poslica cUiptica, magna. II. Encope S lohcsii Agass. (Tab. G a, fig. 1 — 8). Disco orbiculari convexiusculo ; sinubus in prima a^tate apertis, in ailultis subclausis; petalis subovatis latis. Differl ab aliis speciebus pariete intcsliuum sejungenlo nuUo. V. Genus LOBOPIIORA'Agass. Discus suborbicularis , duabus incisuris vel lunulis in margine posteriore. Petala breviora, convergcnlia. Foramina gcnilalia quatuor, in angulis corporis madrcporiforniis. Os médium, sinuosum. Anus parvus , margini propinquior quam ori. Sulci ambulacrales inferiores ramosi. 1. Lobophora bi fora Agàss. (Tab. 12). Disco sinuoso, postice valde dilatato, lunulis an- guslis elongatis ; pctalis latis, brevibus, truucalis. 2. Lobophora /runcata Agass. (Tab. 11, fig. 11 — 16). Disco sinuoso postice truncato ; lunulis elongatis; petalis brevibus, ovatis , clausis. 3. Lobophora bifissa Agass. (Tab. 13 , fig. 2 — 6 et Tab. 14, fig. 12). Disco depressissimo , valde dilatato ; incisuris posticis duabus ; petalis latis , ovatis, clausis. 4. Lobophora aurita Agass. (Tab. 13, fig. 1 et Tab. 14, fig. 3 — 7). Disco sinuoso , incisuris angustis, elongatis. Petalis subovatis , clausis. VI. Genus AMPUIOPE Agass. Discus valde depressus ; lunulis duabus rotundatis , posticis; petala ambulacralia lata, subovata, clausa, foramina genitalia quatuor. Osparvum; anus margini postico propinquus. 1. Amphiopc bioculata Agass. (Tab. 11 , fig. I — 5). Disco suborbiculari , postice truncato ; lunulis subcircularibus ; petalis latis, ovatis, subclausis. Ano margini proximo ; sulcis ambu- lacralibus ramosissimis. 2. Amphiope perspicillata Agass. (Tab. Il , fig. 6 — 10). Disco valde depresso , postice sub- rostralo; lunulis subcircularibus; petalis subovatis, acutis. VII. Genus Scutella Lam. (Ag). Discus orbicularis, margine integro. Petala ambula- cralia subovata, subclausa. Foramina genitalia quatuor. Sulci ambulacrales inferiores ramosi. Os médium sinuosum. Anus margini postico proximus. 1. Scutella mbrotunda Lam. (Tab. 17). Disco suborbiculari, valde dilatato, margine postico subrostrato, truncato, in medio inciso; petalis elongatis, subclausis; sulcis ambulacralibus inferioribus ramosissimis ; ano infra marginem. — 148 — 2. Scutella iruncata Val. (Tab. 16, fig. 1, 2, 3, 8, 9). Disco inflato; margine tenuissimo poslice subrostrato , truncato ; petalis latis , ovatis , clausis ; ano a margine renioto. 3. Scutella proptnqua Agass. (Tab. 16, fig. 11 — 16). Disco convexiusculo , postice truncato, rostrato ; petalis ovatis ; ano a margine valde remoto. 4. Scutella Brongniarti Ag&ss. (Tab. 15, fig. 1 — 3). Disco subcirciilari ; margine postico lato, truncato, subrostrato; petalis latis, ovatis, clausis; ano margini postico propinquiore. 5. Scutella Faujasii J)e¥r. (Tab. 15, fig. 4 — 6). Disco dilatato ; margine crassissimo , pos- tice angusto , rostrato , truncato ; petalis latis ; ano a margine remoto. 6. Scutella striatula M. de Sr. (Tab. 18 , fig. 1 — 5). Disco tenui, subconico, poslice rostrato, inciso ; petalis parvis , ovatis ; ano infra incisionem marginalem posticam. 7. Scutella producia Agass. (Tab. 18, fig. 6 — 10). Disco convexiusculo, postice valde ros- trato ; petalis ovatis ; ano a margine remoto. 8. Scutella paulemis Agass. (Tab. 19, fig. 8 — 10). Disco convexiusculo , valde dilatato, postice truncato, non inciso; petalis elongatis, subclausis ; ano infra marginera. 9. Scutella stellata Agass. (Tab. 19, fig. 1 — 2). Disco convexiusculo; petalis niagnis , latis, ovatis ; testa crassissima. 10. Scutella subtetragona Grat. (Tab. 19, fig. 7). Disco valde siuuoso , subquinquangulato , postice truncato , inciso ; petalis parvis. 11. Scutella Smithiana Agass. (Tab. 19 a, fig. 5). Disco tenui, dilatato; petalis latis, ovatis, clausis. 12. Scutella Rogersi Mort. {Tah. 19 a, fig. 1 — 4). Disco orbiculari , superne undato , mar- gine crassissimo ; petalis ovatis , non clausis ; ano inter os et marginem medio. VIII. Genus ECHIIVARACHIVIUS v. Phels. Discus orbicularis, convexiusculus , mar- gine integro ; Petala lata, aperta. Foramina genitalia quatuor. Basis plana. Anus marginalis. Os circulare, médium. Sulci ambulacrales inferiores trifurcati. 1. Echinarachnius parma Gray (Tab. 20, fig. 7 — 18). Disco orbiculari, margine crasso , postice subtruncato ; petalis latis , valde apertis ; ano marginal!. 2. Echinarachnius Rumpkii Agass. (Tab. 20 , fig. 1 — 6). Disco subovali , margine crasso ; ano submarginali ; petalis latis , valde apertis. 3. Echinarachnius atlanticus Gray (Tab. 21 , fig. 32 — 34). Disco circulari , margine tenui; petalis subovalis , convergentibus, non clausis; ano marginal!. — 149 — 4. Echinarachnius incisus Agass. (Tab. 21 , fig. 29 — 31). Disco circulari; testa subconicaj ano sub marginc ; petalis subovatis , valdc aportis. IX. Genus ARACHÏVOIDES Ricin. Discus circularis. Anus supra marginem. Pctala vaille aperta. Foramina genitalia quinque. Basis plana. Os rotundatum. Sulci ambulacrales in- feriores simplices , recli. Amchnokles Placenta Agass. (Tab. 21 , fig. 35 — 42. Testa subconica, margiue tenuissimo ; areis ambulacralibus multo majoribus quam areœ interambulacrales, tuberculis per séries obli- quas dispositis ; ano supra marginem. X. Genus SCUTELLINA Ag. Discus orbicularis vel ovatus ; intus parictibus ra- diantibus prœditus. Anus marginalis vel supraraarginalis. Petala aperta , poris non conjunctis. Os rotundatum. 1. Scutellina nummularia Ag. (Tab. 21 , fig. 8 — li). Disco orbiculari, valde depresso; basi plana; petalis aperlis, leviter convcrgcntibus ; ano marginali. 2. Sculellina lenticularù Ag. (Tab. 21 , fig. 20 — 23). Disco ovato , convexiusculo ; basi con- cava ; ano marginali. 3. Scutellina placcniula Mer. (Tab. 21 , fig. 1 — 7). Disco ovato, minimo, depresso; ano supramarginali. i. Scutellina superaAg. (Tab. 21 , fig. 15 — 19). Disco ovato, convexiusculo, anticc angustiore, ano supra marginem ; basi concava ; ore magno, rotundato. 5. Scutellina obovata Ag. (Tab. 21 , fig. 24 — 28). Disco ovato, depresso ; ano marginal!. XI Genus LAGANOI Klein. Discus elongatus, subcircularis vel angulosus, marginetu- midovelinflato. Basis plana. Os rotundatum. Anus infra marginem. Petala elongata,lanceolata. Foramina genitalia quatuor vel quinquc. 1. Laijanum Bonani Klein (Tab. 23 , fig. 8—12 et Tab. 22, fig. 25—29). Disco subquin- quangulato , depresso , margine valde inflato ; petalis elongatis , lanceolatis , subclausis ; forami- nibus gcuitalibus quinque ; ano longitudinali , inter os et marginem medio ; sulcis ambulacra- libus inferioribus ad dimidiam peripberiam productis. 2. /.a(/aiH(m(fppms«mLess. (Tab. 23, fig. 1—7). Disco subdecagonali, postice truncato , antice dilatato , margine inflato; petalis elongatis , lanceolatis, subclausis ; foramiuibus genita- libus quinque ; ano transverso , margini postico propinquiore. 3. Laganmn ellipiicum Ag. (Tab. 23, fig. 13 — 15). Disco ovato , depresso , margine tumido; — liSO — petalis clongalis, subclausis; foraminibus genilalibus quinque ; ano Iransverso, margini postico propinquiore. 4. Laganum decagonum Less. (Tab. 23, Cg. 16 — 20). Disco convexiusculo , subcirculari , sub- angulato ; testa tenuissiraa, margine leviter inflato ; petalis anguslis, subclausis; foramiuibus genitalibus quinque ; ano margini postico proximo. 5. Laganum iemmsimum kg. (Tab. 26, lîg. 4 — 6). Disco ovato, postice truncato ; testa tenuis- sima , margine antice inflato ; petalis elongatis , postice apertis ; ano postico. 6. Laganum reflexum Ag. (Tab. 26 , flg, 1 — 3). Disco ovato , postice truncato , margine an- ticoreflexo maxime tumido ; petalis longis , apertis ; ano postico. 7. Laganum tonganense Qaoy et Ga\m. (Tab. 26, fig. 7 — 19). Disco convexiusculo, subovato vel subangulato , postice truncato , margine tumido ; petalis elongatis , apertis , irregularlbus ; foraminibus genitalibus quinque ; ano magno iuter os et marginem posticum medio. 8. Laganum Lemeuri Val. (Tab. 24, fig. 3 — 6). Disco convexiusculo , decagonali , antice dilatato ; petalis elongatis , apertis ; foraminibus genitalibus quatuor ; ano magno , margini pos- tico propinquiore. 9 . Laganum elongafum Ag. Ag. (Tab. 24, fig. 1 — 2). Disco ovato, subangulato; antice rostrato, truncato; petalis convexiusculis ; foraminibus genitalibus quatuor ; ano magno, mar- gini postico propinquiore. 10. Laganum rostratum Ag. (Tab. 25). Disco convexiusculo, ovato, postice rostrato, margine crasso , non inflato ; petalis elongatis, apertis; foraminibus genitalibus quatuor; ano margini postico proximo. 11. Laganum orbiculare Ag. (Tab. 22, fig, 16 — 20). Disco orbiculari, postice subrostrato , margine inflato ; petalis lanceolatis , acutis , clausis ; foraminibus genitalibus quatuor ; ano postico. 12. Laganum inarginale Ag. (Tab. 22, fig. 11 — 15). Disco ovato, tenuissimo, convexiusculo, margine inflato ; petalis lanceolatis acutis ; foraminibus genitalibus quatuor. 13. Laganum slellatum Ag. (Tab. 22, fig. 7 — 10). Disco convexo, ovato ; petalis acutis ; fora- minibus genitalibus quatuor, distantibus. 14. Laganum Peronii Ag. (Tab. 22, fig. 21 — 24). Disco alto, subcirculari, postice truncato ; petalis ovatis ; foraminibus genitalibus quatuor, maxime distantibus. XII. Genus EGH1]\0CYA3IUS v. Phel. Discus ovatus , depressus , intus parietibus — 131 — radianlibus praDdilus. Pelala apcila , recta vel ovata. Foramina genitalia quatuor. Basis plana vel concava. Os rotundaluni, tontralc. Anus infra niargineni. 1. Echimcyamus ptm'lhis Flem. (Tab. 27, fig. 1—8). Discoovato, inflato, tuberculis maxi- inis; ano intcr os et marginem posticum niedio. 2. Echinocyamits suffolciensis Ag. (Tab. 27, fig. 9 — 13). Disco ovato , depresso; tuberculis magnis. 3. Echinocyamus angulosus Lcske (Tab. 27, fig. 14 — 18). Disco ovato, subinflato ; pctalis angustis , apertis ; testa tenui. 4. Echinocyamus pyrifonnts Ag. (Tab, 27, fig. 19 — 24). Discoovato, subinflato, anlice sub- acuto, postice dilatato ; petalis angustis, apertis ; testa crassiore. 5. Echinocyamus aliavilknsis Ag. (Tab. 27, fig. 25 — 28). Disco circulari, depresso; petalis ovatis , apertis. 6. Echinocyamus oblusus Ag. (Tab. 27, fig. 29 — 32). Disco ovato, depresso; petalis rectis , apertis. 7. Echinocyamus siculus Ag. (Tab. 27 , fig. 33 — 36). Disco ovato, subinflato, antice subacuto, postice dilatato; petalis apertis, rectis. S. Echinocyamus Annonii Mer. (Tab. 27 , fig. 37 — 40). Disco orbicularï ; petalis ovatis, convexiusculis , apertis. 9. Echinocyamus alpinus Ag. (Tab. 27, fig. 41 — 43). Disco ovali, inflato; ano margini postico propinquiore. 10. Echinocyamus ambiguus Ag. (Tab. 27, fig. 44 — 47). Disco ovato , depresso, niargine crassissimo ; petalis ovatis vel subovatis , apertis. 1 1 . Echinocyamus occitanus Ag. (Tab. 27 , fig. 48 — 58). Disco depresso , subcirculari , postice truncato , margine crasso ; petalis magnis , apertis , sulcis transversis conjunctis ; ano inter os et mnrgincm posticum medio. XIII. Genus 3I0LXIjXIA Ag. Discus ovatus, depressus, extus sulcis radiantibus inter areas prœditus. Anus inferus, inter os et marginem médius. Petala ambulacralia aperta, sulcis transversis non conjunctis. Moulinia cassidulina Ag. (Tab. 22 , fig. 1 — 6). Disco ovato, convexiusculo, sulcis radiantibus profundis ; margine undato ; tuberculis prominentibus. ERRATA. Page 6, ligne 12, où il est à la région posléiieuie, q/o!((e~ ; ou antcrieuie. » » 15, les Echinodiscus , /ijc: : les Echinocyames. 7 , » 5, le nombre normal des plaques , lisez : le nombre normal des séries. 8, >) 19 , des ambulacraires. lisez : des ambulacres. 9, » ZO, les Echinodiscus, lisez : les Scutellines. 13, » 25 , des Echinodiscus, ^('jcx; .• des Scutellines. 22, » 21 , effacez : les mers d'Europe. 24, » 24, se former, lisez: se fermer. 27, » 31 , circulaire , lisez: subcirculaire. 37, >> 10, postérieure, /(',«ec; antérieure. 38 , .. 25 , les fig. 1 4 / , lisez : les fig. 1 1 /. 97, >. 15, l'île Toulah, //.(c;.-l'îleFoulah. 100, » 3 et 24 et p. 102 , 1. 4 , nummularis , lisez : numnmlaria. 111, » 24 , à la face inférieure ; et à la face supérieure les tubercules , lisez : à la face su- périeure et à la face inférieure; les tubercules. 124, 1. 20 , l'Ecliinarachnius Parnia. /i.fe;:rEcliinarachnius Placenta. 139, » 5 , Scutelles, lise: : Scutellines. Soiilclles. L.k). ^04 i« 9o. 3. m 1-: t 16. M #5?, fLi 4^ .i '1>^- ^St« l.'>. -,:iri*^v;*::":^--:%^_ ^.j,^??^^ ., ■s;-^sstr^ï5%:ï?~a mWi 12 Li'ivil- Mita.jti-t3l!Al«!.i-ie'- » ll-"?h-r* {'--.. 1K1&W-. Srwtelles. L Tab^. Q^^m Il 43» li y D^eV-m j-nn idai»c in Lap del. Litli.de::Jioolet ec JCAiija.fueti'NewckiteL ?a!mo ScTitelles Tal>.3 - lan. r^,'F!«u'î'^uLr!él i^n JEW^^Wm IFSFÎÏÏ'i.IP'DlM i^. Scu telles. Tal,.4 ^./-J. MIîSILILEm SÏÏMIÏÏILng A|re5^. .4-/ . SciLfcllcS . 1 ab h * 4^1 i 7> ne -^--^^a. ^i.-cr "vp-A -■'\^id JD €i r^ieltiLiajiii. Afl JxatiTiLAp. -,m'iiiKêii*M \f !l 4^ .-i^. \. *w«*»*^-' ïïJâw*^- «I "% "\- ■■•■>. ^. '■•^*iv Scutelles. Tph 6ê -ielfm.aii-n_ ^i .^^t in. I-ix, :^.eL 1.1 th.. de Hicolct ce JeaîiÏ5m,ïr PàNeiio>. j te 1 'y^f./-^Eimmm m®mM^mKà..^^^-MmmG®ms mE(smmmmii n ^ r-jf- -/' .«• * ^"m f /:r^"^ N; ^ •/: SU<>.s Tal,..'). •^aSEv w ^'•|«''M.^é OiekiTiaaui-iii ikTi ]EM(S®]PÎ1 ,(S)IB]L®H©i\. j:.,-. S<"lltpIlPS Tab.lo ^ s^.a-.'Sxiâagr Iii 3, Ni«l.liire-Jf>>«:l.'l I 5uu.il EMCiS^ipJi îEMî.ajE(snMA"ïrA 1.4. ^ Û-, rr-i ■53 3.3 te l , o H "T^^Wî.^ ,•1 o l \J *W -hm. ^^^V.^^;■.-- • te 0^ C/"J .GOo::;%,oa-.o,0 . .-;^, ■'■'4^ S<:ulelle.s. !»!> II 16. 1.: UlUu»'''- IxÙ-i cle Uict>lel-à-'N«U':l\aJ»;l ■< '3-. V^^D?^^-)"-)' ^^f0?!^^^^^ ê ■^:;:::.t.t:::;;;:,:::S;# SaîÈSi^SSÊSiàsS^ ^^^^«Aâ^, 4 i i^A.Wt'-.J: jf f^-yz^—.--^ rg I -J feS ^v w^ y* ^ m u^ — b ■y. SciilolLo.s. lab. 1.'). gi^" I - v^^. /-J Scia tell es. TablG. ]>icltTnaji:nm 1 aii X\tK. de Kicolet à, Ntfu.olia.tel. ! Srnsse \ ^./-^fScsiuiimiLiLA iTiiiiiîEf-ŒiiTrA wni.^.//-/^ ssiij^,ipm©ipiiî5fiiîi\i\|. H •^^ m"^ t'i/.. ^ '''iiiïii;" ' m Scaitelles. Tab.l8. Liùi àel^icoiet NeucKatel, ASom'ol ainai aila]). ^^./-j scsnrwBiLiL^ ^îPMn^^miLA Mog2=.r^r^/^ ^(SîiîTroFmoiDiiîS^iiivg .SnilHIcs. 'l'^li.iy. ,'/ ./W ^. Di '')ïr j'" i'^M^ DiekjcQ^ajux ad-,Tia.t.iTl_La.p.del. XiLh.deNicolet etJe^ûitap'ueiàNtucLatel.. 5^- te' Scutelles TaL.21. > o 'ea Ag. Tab. 4, fig. 12-16. SvN. Galerites Castunca Ag. Desci'. dcs Ech. foss. delà Suisse 1" part. p. "77. Tab. ]2, lig. 7^1). — Id. Catal. syst. Ectyp. p. 7. Catopijgus Castanea Ag. Prodr. ctc. Méni. de la Soc. d'Hist. nat. deNeuchâtolTom. l, p. 183. Nucleolites Castanea Al. Brong. dans Cuvier Rech. sur les Osseni. foss. 4°"' Edil. Pi. Q. fig. 14. — Defi'. Dict. se. nat. T. 3o , p. 214.— Delil. Zoopli. p. ISS. Pyrina Castanea DesMonl. Tabl. syn. p. 2oS. N° 3. Galerites rothomagensis Ag. Catal. SVSl. Eolvp. p. 7. La connaissance de cette espèce est due à M. Alex. Brongniart, qui la figura sous le nom de \ucleolites Castanea, dans les Ossemens fossiles de Cuvier. M. Agassiz la rangea d'abord dans son genre Catopygus , mais en la décrivant avec plus de détails , dans ses Descriptions des Echino- dermes fossiles de la Suisse, il lui assigna sa véritable place dans le genre des Galerites. Tout en reconnaissant la grande ressemblance de cette espèce alpine avec un fossile analogue de la craie marneuse de Rouen , ce naturaliste ne crut cependant pas devoir les identifier, et il donna à ce dernier le nom de G. rhoihomagensis. Ayant repris plus tard la comparaison de ces deux fossiles sur des exemplaires plus parfaits, que je dois surtout à l'obligeance de M. le docteur Mayor, de Genève, je crois m'être assuré que l'espèce de Rouen, qui est représentée dans les fig. 12 et 13 , est identique avec celle de la craie des Alpes , ou du moins n'en est qu'une variété. Celte identité n'a d'ailleurs rien qui doive étonner, car on eu connaît plusieurs exemples ; et parmi les Echi- nodermes, je citerai en particulier le Holaster suborbicularis , qui est très-fréquent dans les deux localités. Le G. Castanea est une espèce subpeutagonale, plus longue que large, et plus large que haute. Sa plus grande largeur est à la partie antérieure , entre les deux ambulacrcs antérieurs pairs. Le _ 24 — côté postérieur est sensiblement rétréci, sans cependant l'être autant que dans le G. angulosa. La carène postérieure est à peine sensible. L'ouverture anale est grande , elliptique et marginale. Le test est mince , comme on peut le voir par les brisures que j'ai eu soin d'indiquer dans l'exemplaire figuré. Je n'ai pu observer les détails du test que dans la variété de Rouen, et je me suis assuré que les tubercules y sont plus nombreux que dans toutes les autres espèces du genre; car les aires ambulacraires ont sur le milieu du testau moins six rangées de tubercules (fig. 13 b), et les plaques des aires interambulacraires comptent jusqu'à vingt-cinq tubercules principaux (fig. 12 a). Les exemplaires alpins se trouvent au Reposoir, à la Montagne des Fis et au Sacconnet , oii ils sont assez fréquens. La variété de Rouen ne parait pas être bien rare. J'en dois deux exem- plaires à l'obligeance de M. Studer. XL Galerites l^vis Ag. Tab. 4, fig. 8-11. Syn. Galerites lœvis Ag. Catal. syst. Ectyp. p. 7. Celte espèce se fait remarquer par quelques caractères qui , pour n'être pas très-apparens , n'en sont pas moins précis : le plus saillant consiste dans la forme et la grandeur de l'ouver- ture anale, qui est supra-marginale , et s'élève jusqu'à la moitié de la bauteur du test (fig. 9 et 10). La forme générale est indistinctement pentagonale, élargie en avant, plus ou moins rétrécie en arrière. La hauteur n'a guère plus de la moitié de la longueur. La carène postérieure ou sur- anale est très-peu apparente. La face inférieure est à-peu-près plane , à bord arrondi ; les tu- bercules sont moins nombreux que dans le G. Castanea, particulièrement ceux des aires ambu- lacraires, qui ne forment guère que quatre rangées principales. Les tubercules des aires interambulacraires sont fort irréguliers ; on n'en compte que dix ou douze sur une plaque , tandis que nous avons vu qu'ils étaient bien plus nombreux dans le G. Castanea ie Rouen. Je ne connais encore qu'un exemplaire de cette espèce ; il fait partie de la collection de M. DesHayes , et est sans doute originaire des terrains crétacés de France. — 2o — CHAPITRE II. DU GEXRE PYlllNA DesMoul. M. DesMoulins a réuni sous ce nom plusieurs espèces fossiles de la craie qu'il caractérise de la manière suivante : « forme générale régulière, circulaire ou ovale, plus ou moins bombée en des- » sus ; surface inférieure plate, ou légèrement pulvinée, ou légèrement concave; sommet médian; » quatre pores génitaux; aires interambulacraires doubles ou triples des aires ambulacraires ; am- » bulacres complets, droits , plans, bordés de cbaque côté d'une seule paire de pores fort rappro- » chés, unis ou non par un sillon; boucbe symétrique, centrale, ronde, peu ou point enfoncée; anus » supra-marginal, ou entre le bord et le sommet, ovale ou arrondi, quelquefois énorme.» (*) Cette diagnose est évidemment trop vague ; aussi ne doit-on pas s'étonner de voir figurer parmi les Py- rines de DesMoulins , des espèces qui diffèrent dans des points essentiels de leur organisation. Des sept espèces que l'auteur énumère dans ses Tableaux synonymiques , trois seulement sont connues par des descriptions et des figures : ce sont les Pyrina Castanea , Rolula et depressa, ( Nucleolûes Castanea , Rotula et depressa de M. Alex. Brongniart) (*'). Or, le P. Rolula est une véritable Dis- coïdée ; l'espèce appelée Castanea est, comme nous l'avons vu plus haut, une véritable Galérite ; et comme M. DesMoulins convient lui-même que le genre Pyrina ne diffère des Galérites que par son anus supère , il n'y aurait que l'espèce figurée par Brongniart sous le nom de Niicleolites de- pressa qui put rester dans le genre Pyrina. Néanmoins , je crois avec M. Agassiz que, restreint à ses limites les plus précises , ce genre représente une coupe naturelle du groupe des Galérites. Il suffit en effet de supprimer de la diagnose de M. DesMoulins « la forme circulaire et les ambula- cres unis par un sillon », pour en éliminer à la fois les Discoïdées et les Catopygus, et avoir ainsi (*) DesMoviliiis Etudes sur les Echinites. Prodr. p. 20. (•') Les quatre autres espèces ne me sont connues que par les citations purement nominales de M. DesMoulins. Il paraît cepen- dant , d'après le synonyme de Leske , que le Pyrina dubia est une véritable Galérite ; le Pyrina pctrocoriensis , que l'auteur dit différer de ce dernier par la position plus supère de l'anus , pourrait bien être une espèce de Globator. Le P. cassiduluris ( Echi- noncus cassidularis DeBl.) paraît être un Catoiivgas. Le P. ediinonea m'est complètement inconnu. 4 — 26 — l'expression de la véritable physionomie du genre Pyrina tel que M. Agassiz l'a circonscrit dans ses Characteres diagnostici annexés à son Catalogue systématique des moules d'Ecliinodermes fossiles du Musée de Neuchâtel. Les Pyrines ainsi délimitées sont des Oursins allongés, ovoïdes, renflés, à tubercules irréguliers , ayant la bouche centrale et l'anus situé à la face postér'ieure. Voisins à la fois des Galérites et des Globator, ils diffèrent des uns et des autres par leur forme régulièrement ovale, les Galérites étant coniques et subpenlagonaux et les Globator circulaires. Ce même carac- tère les éloigne aussi des Nucleopygus. En revanche , ils se rapprochent beaucoup , par leur ap- parence extérieure , des Catopygus qui sont également de forme ovale et ont l'anus supra-mar- ginal, mais qui présentent, en même temps, cette différence capitale , d'avoir des ambulacres pétaloides. Quant à la bouche des Pyrines, au lieu d'être ronde et symétrique, comme le dit M. DesMoulins, elle est au contraire anguleuse comme dans les Galérites et, déplus, allongée dans le sens du diamètre longitudinal ; mais il faut avoir à sa disposition des exemplaires parfaitement conservés pour s'en assurer. Je n'ai pas pu étudier l'appareil génital d'une manière détaillée ; mais tout ce que j'en ai vu me fait présumer qu'il est construit sur le même plan que celui des vrais Galérites. Les espèces ici décrites sont le P. OvuIumA^., le P . ovata Ag.,\eP. depressaDesM.,et le P. pygcea Des. qui figure, dans le Catalogue syst. des moules de M. Agassiz, sous le nom de Galérites pygœa. Les trois premières sont de la craie moyenne et supérieure , la dernière est propre au terrain néocomien. L Pyrixa Ovclcm Ag. Tab. 5, fig. 35-37. Sv.N. Pyrina Ovuliim Ag. Catal. syst. Ectyp. p. 7. La physionomie de cette espèce me paraît renfermer l'expression la plus parfaite de ce petit groupe de Galérites ovoïdes , dont on a fait , à tort ou à raison , le genre Pyrina. Aussi large de- vant que derrière , elle forme un ovale régulier. Le côté postérieur est marqué d'un sillon très- élargi au dessous de l'ouverture anale , et paraît par conséquent tronqué lorsqu'on l'examine d'en bas ( fig. 37), tandis qu'il l'est moins vu d'en haut (fig. 35). L'anus lui-même est elliptique et situé au bord supérieur de la face postérieure , de manière qu'on l'aperçoit aussi bien d'en haut qu'eu face. L'ouverture buccale laisse apercevoir des traces distinctes de sa forme anguleuse, et si elle paraît ici oblique (fig. 37), ce n'est sans doute qu'accidentellement. Les tubercules sont — 27 — plus serrés que dans aucune espèce de Galérite ; examinés au microscope, ils présentent l'aspect de fig. 37 c; c'est-à-dire que les gros tubercules sont distinctement mamelonnés; le mamelon lui- même est perforé an sommet et entouré d'une collerette de plis très-apparens à sa base. Des tu- bercules miliaires en très-grand nombre occupent l'espace entre les tubercules principaux. Les aires ambulacraires comptent, sur le milieu du test, six rangées de tubercules qui se réduisent à quatre près du sommet (fig. 35a). Les pores sont superposés d'une manière assez régulière , au moins à la face supérieure (fig. 35a), tandis qu'à la face inférieure, ils forment de petites lignes obliques composées de plusieurs paires superposées, ainsi que le montre la fig. 37 6, qui repré- sente une aire ambulacraire prise à la face inférieure. Je ne connais de cette espèce que l'exemplaire figuré qui a été communiqué à M. Agassiz par M. DesIIayes; il provient des terrains crétacés de France. IL Pyrina ovata Ag. Tab. 5 , fig. 32-34. Syn. Pyrina ovata K^. CaltU. syst. Ecly|). p. 7. Entre cette espèce et la précédente , la différence n'est pas grande , et il se pourrait fort bien qu'elles ne fussent que des variétés d'une seule et même espèce. La forme du P. ovata , comme celle du P. Ovulum, représente un ovale régulier. Le côté antérieur et le côté postérieur sont d'é^^ale largeur. La face supérieure est aplatie ; la face inférieure est légèrement pulvinée. L'ouverture buccale, de forme anguleuse, en occupe le centre. La seule différence que j'aie remarquée, c'est que l'anus s'élève un peu moins haut et que le sillon sous-anal est moins accusé. Les tubercules aussi sont un peu moins serrés. Plusieurs exemplaires de cette espèce ont été comuniqués à M. Agassiz par M. d'Orbigny, qui les a recueillis dans la craie inférieure de Saintes , prés de la Charente. - 28 — III. Pyrina depressa DesMoul. Syn. Pyrina depressa DesMoul. Tabl. syn. p. 2o8. Nucleolites depressa M. Brong. dans Cuvier Ossem. foss. 4"' Ed. Tab. "2, fig. 17. Galerites Casfanea Ag. Catal. syst. Ectyp. p. 7. N" 6C tant seulement. L'état de conservation, généralement très-imparfait de cette espèce, et la figure assez incomplète qu'en a donnée M. Alex. Brongniart dans ses Ossemens fossiles , ont occasionné quelques erreurs qu'il importe de rectifier avant de passer à la description de ses caractères spécifiques. Un Oursin de forme oblonge et ovoïde , provenant de la montagne des Fis et fort semblable à celui qui nous occupe ici, avait été communiqué à M. Agassiz ; ce savant reconnut que les ambulacres étaient pétaloïdes , et rangea par conséquent l'espèce dans son genre Catopygus. Comme elle avait la même forme que le Nudeolkes depressus de Brongniart et qu'elle provenait de la même localité , M. Agassiz crut devoir identifier ces deux Oursins; et c'est ce qui nous explique pourquoi le Nucleolites depressus Brong. figure dans la Description des Echinodermes fossiles de la Suisse comme synonyme du Catopygus depressus. Cependant, M. le D"" Mayor, de Genève, recueillit plus tard, dans la même localité, plusieurs exemplaires également ovoïdes, mais dont les ambulacres simples indiquaient qu'ils n'appartenaient point au genre Catopygus : ce sont ces exemplaires que je désigne ici sous le nom de Pyrina depressa ; et comme ils ressemblent davantage à la figure de Brongniart que l'espèce à ambulacres pétaloïdes ( Catopygus depressus Ag.) , je crois de- voir rapporter, de préférence à l'espèce qui nous occupe ici, le synonyme de Brongniart, quoi- que la figure originale ne donne pas dune manière précise la structure des ambulacres. Il importera donc de bien distinguer â l'avenir le Pyrina depressa du Catopygus depressus , qui, quoi- que très-semblable par sa forme , fait cependant partie d'un autre groupe. Dans son Catalogue systématique des moules d' Echinodermes fossiles , M. Agassiz fit de cette espèce un Galerites Caslanea, l'envisageant, à tort, comme un jeune de cette espèce. On ne saurait disconvenir en effet que le P. depressa ne ressemble beaucoup aux Galerites; car en dépit de sa forme ovale et allongée, on y reconnaît encore , d'une manière distincte , les rudimens de cette forme pentagonale qui carac- térise la plupart des Galerites. L'anus, quoique situé à la face postérieure, est moins élevé que dans les autres espèces , ensorte que l'on peut dire , sans être téméraire , que le Pyrina depressa forme le passage des Pyrines aux vrais Galerites. Le test n'est pas assez bien conservé pour que Ion puisse en apercevoir les détails ; mais l'on voit par les brisures qu'il est extrêmement mince. — 29 — Les aires ambulacraires sont proportionnellement très-étroites , elles n'égalent guère en largeur que le tiers des aires interambulacraires. La face inférieure est bombée sans être pulvinée. L'ou- verture buccale, qui en occupe le centre , est distinctement pentagonale dans l'exemplaire figuré. L'anus est très-grand et de forme elliptique , mais pointu. Je ne connais encore que quelques exemplaires de celte espèce, qui proviennent du terrain crétacé de la montagne des Fis et du Reposoir. Des circonstances indépendantes de ma volonté m'ont empêché d'en donner des figures. 11 sera cependant facile, à l'aide de cette description , de la distinguer de ses congénères, si l'on se rappelle qu'elle est sensiblement plus renflée en avant qu'en arrière, et que l'anus est moins haut. IV. Pyrixa pyg.ea Des. Tab. 5, fig. 27-31. SvN. Galeritcs pygœa A{j. Descr. des Ecli. foss. de la Suisse 1" partie p. 78. Tab. 12 , fig. 3-6. — Calai, syst. Ectyp. p. 7. Quoique assez fréquenté dans le calcaire jaune de l'étage néocomien , cette espèce est cepen- dant rarement bien conservée. L'exemplaire représenté dans mes figures 27-30 est le seul qui m'ait offert toutes les parties du test intactes. Sa forme ovoïde et la position de l'anus au bord postérieur m'ont engagé à le transporter du genre Galérite , dans lequel lavait rangé M. Agassiz , dans le genre Pyrina , dont il a toute la physionomie. Il n'existe en effet aucune différence de largeur entre le côté antérieur et le côté postérieur. La face supérieure est plus ou moins aplatie, tandis que la face inférieure est fortement pulvinée. Ce n'est qu'accidentellement que l'ouverture buccale, qui en occupe le centre, paraît ici oblique (fig. 30); il est probable qu'à l'état normal, elle est anguleuse comme dans les autres espèces de ce genre. Les tubercules sont fort nombreux; on en compte jusqu'à six rangées sur le milieu des aires ambulacraires; mais leur nombre diminue considérablement près du sommet. La fig. 31a représente quelques tubercules d'une aire interambulacraire , montrant leur structure intime et la manière dont ils sont entourés par les tubercules miliaires ; il faut que les crénelures de la base des mamelons, qui sont si distinctes dans les tubercules du P. Ovulum (fig. 37 c), soient ici très-fines, car je n'ai pu les apercevoir, même au microscope. La fig. 28 représente un exemplaire de grande taille, du même terrain, des environs de Neuchàtel, mais moins renflé et plus large que l'autre, et qui pourrait bien être une variété de l'espèce. — 50 — CHAPITRE IJI. DU GENRE GLOBATOR Ag. Ce genre a été établi par M. Agassiz dans ses Charaderes diagnostici , etc. , annexés au catalogue des moules d'Echinodermes fossiles du Musée de Neuchàtel. En réalité, il ne diffère des Galérites et des Pyrines que par sa forme. Aussi pourrait-on être tenté , par cette raison , de mettre sa vali- dité en doute. Cependant , si l'on se rappelle qu'un trait fondamental des Galérites consiste dans leur forme plus ou moins pentagonale, et que, quelque circulaires qu'ils puissent paraître, ils sont cependant tous plus étroits du côté postérieur que du côté antérieur, et que, chez tous, l'anus est surmonté d'une carène plus ou moins saillante, on comprendra qu'une espèce presque globuleuse, aussi large en arrière qu'en avant, et sans aucune trace de carène sur-anale, ait pu paraître à M. Agassiz digne de devenir le type d'un genre particulier, tout comme d'autres naturalistes ont séparé les Echinomètres des Echinus , uniquement à cause de leur forme allongée. La position de l'anus au milieu de la face postérieure ne peut pas être envisagée comme un caractère géné- rique, attendu qu'elle est la même dans certains Galérites, entr'autres dans le Galérites Globulus. Ce genre ne compte encore qu'une seule espèce , le Globator Nucleus. Globator Ndcleus Ag. Tab. 3, fig. 1-4. Syn. Globator Nucleus Ag. Catal. syst. Ectyp. p. 7. La forme circulaire et globuleuse de cette espèce , jusqu'ici la seule de son genre , ressort d'une manière assez évidente des figures ci-jointes , pour que je puisse me dispenser d'insister sur ce caractère. Cette forme est due essentiellement à l'étroitesse de la face inférieure , qui s'ef- t'ace presque complètement. L'ouverture buccale, qui en occupe le centre, est anguleuse et, de — 51 — plus, elle m'a paru être allongée dans le sens du diamètre longitudinal. Sous ce rapport, le Glo- bator dont il est ici question, semble se rapprocher plus des Pyrines que des Galérites. Peut- être trouvera-t-on un jour que cette forme correspond à quelques, particularités de l'appareil mas- ticatoire. L'anus est elliptique et situé au milieu de la face postérieure. L'appareil génital , qui se trouve très-bien conservé dans l'exemplaire figuré, présente les mêmes dimensions et est conformé à-peu-près de la même manière que celui du Galcrûes Globulus. Les quatre plaques génitales paires sont percées d'un trou assez apparent. La plaque impaire manque complètement. Les plaques ocellaires , au nombre de cinq , sont aussi grandes que les plaques génitales ; mais leurs porcs sont d'une petitesse extrême et se voient à peine à la loupe (fig. 1 a). Quant aux détails du test, les tubercules principaux sont très-nombreux, distinctement mame- lonnés , perforés au sommet et crénelés à la base du mamelon. Chaque tubercule naît d'une zone circulaire lisse, qui est "surtout distincte et profonde à la face inférieure. Les aires ambula- craires ont quatre rangées de tubercules , mais elles ne sont pas très-régulières. Je n'ai pas pu m'assurer si les plaques dont elles se composent sont toutes de même forme , ou s'il y en a de primordiales et d'intercalées, comme dans les vrais Galérites. Les pores sont disposés par paires obliques. Je ne connais qu'un exemplaire de cette espèce , le même que M. Agassiz a fait mouler pour sa collection de moules. Il fait partie de la collection de M. DesHayes. Son origine n'est pas connue, mais je ne doute nullement que ce ne soit un fossile crétacé. 52 — CHAPITRE IV. DU GENRE NUCLEOPYGUS Agass. Ce genre, institué comme le précédent, par M. Agassiz, dans son Catalogue systématique des moules d'Echinodermes fossiles , comprend quelques espèces qui ont la physionomie générale des Nucléolites, mais qui en diffèrent en ce que les ambulacres, au lieu d'être pétaloïdes, sont simples et vont en divergeant du sommet vers le bord. Or s'il est vrai que la forme et la disposi- tion extérieure des pores correspond à des particularités d'organisation dans le système respiratoire , la place que l'on assignera aux espèces dont il est ici question devra être subordonnée à la valeur que l'on accorde aux modifications du système respiratoire. Si l'on attache une grande impor- tance à ces organes , on devra placer les Nucleopygus dans le voisinage des Galérites , comme nous le faisons ici ; si au contraire il résultait d'observations ultérieures que la forme et la dis- position des pores ambulacraires n'implique point une structure particulière de l'appareil respi- ratoire , on devrait les rapprocher des Nucléolites, avec lesquels ils ont extérieurement la plus grande ressemblance. 11 résulte de tout ceci que les Nucleopygus tiennent, jusqu'à un certain point, le milieu entre les Galérites et les Nucléolites ; ce sont de petits Oursins déprimés , à tubercules irrégulièrement répartis , ayant l'ouverture buccale au centre de la face inférieure, tandis que l'ouverture anale est à la face supérieure , très-près du sommet , et s'ouvre même dans une espèce de sillon , comme c'est le cas des Nucléolites. Mais, d'un autre côté , les ambulacres sont simples , c'est-à-dire que les pores ambulacraires ne sont pas réunis à la face supérieure par de petits plis transverses , mais sont au contraire rangés par paires obliques superposées comme dans les Galérites. Je ne connais encore que deux espèces de ce genre, qui toutes deux appartiennent à la for- mation crétacée. — 33 — ^ ? I. NUCLEOPYGCS MINOR Ag. Tab. 5, fig. 20-22. Syn. Nticleopygus minor Ag. Catal. syst. Ectyp. p. 7. Celte petite espèce a au plus haut degré la physionomie des \Taies Nucléolites. Comme ces dernières, elle est arrondie et rétrécie en avant, tronquée et élargie en arriére. Le côté anté- rieur est sensiblement plus renûé que le côté postérieur , qui parait même fortement déclive, lorsqu'on l'examine de profil (fig. 21). L'ouverture buccale est située à-peu-près au centre de la face inférieure , dans un grand creux de forme anguleuse. L'anus s'ouvre au fond d'un large sillon , tout près du sommet ( fig. 20). Cet ensemble de caractères est bien de nature à faire sup- poser une vraie Nucléolite; d'autant plus que les ambulacres sont tellement petits, qu'on a de la peine à les apercevoir , même à la loupe. Mais si on les soumet à un examen rigoureux , on ne tarde pas à s'apercevoir que les pores ambulacraires se continuent d'une manière uniforme de- puis le sommet jusque près de la bouche , sans être unis par un sillon transversal (voyez le des- sin grossi de fig. 21 a, qui représente la partie supérieure d'une aire ambulacraire). Dès-lors, d'a- près les considérations que j'ai présentées à l'article du genre , on ne doit pas hésiter à ranger cette petite espèce parmi les Nucleopygus. Les tubercules sont très-serrés , comme on peut le voir par la fig. 216, qui représente une portion d'une aire interambulacrairc vue à la loupe; et de plus, les mamelons de ces tubercules ne sont pas perforés à leur sommet , ni plissés à leur base. Je ne connais de cette espèce que l'exemplaire figuré qui fait partie de la magnifique collection de M. DesHayes. C'est, selon toute apparence, un fossile crétacé. IL NCCLEOPYGCS ixcisus Ag. Tab. 5 , fig. 23-26. SvN. Nucleopygus incisus Ag. Catal. syst. Ectyp. p. "7. Cette espèce est une de celles dont le classement présente les plus grandes difficultés; elle est fort différente de la précédente , et rien en elle ne rappelle le type des Nucléolites ; sa physiono- mie générale la rapproche au contraire des Pyrines, dont elle a la forme ovoïde et les ambu- lacres; mais elle a en même temps le côté postérieur déclive (fig. 24) et l'anus, sans être logé au 5 _ 34 — fond d'un sillon , est cependant très-rapproché du sommet ( fig. 23). Cette dernière considération a sans doute engagé M. Agassiz à ranger notre espèce dans son genre Nuclcopygus , dans le- quel je l'ai laissée, ne voulant pas faire d'une espèce qui n'est encore connue que par un seul exemplaire , le type d'un nouveau genre. Peut-être l'incorporera-t-on par la suite au genre Pyrina, lorsqu'on aura reconnu que la position de l'anus ne doit pas constituer à elle seule un caractère générique. Le côté antérieur et le côté postérieur sont de même largeur et également arrondis ; la face inférieure est pulvinée, et l'ouverture buccale , qui en occupe le centre, est an- guleuse. L'anus est très-grand et pyriforme. Les tubercules sont nombreux et disposés de la même manière que dans les Pyrines. Je n'ai pas pu distinguer les détails de l'appareil génital, non plus que la forme des plaques des aires ambulacraires ; tout ce que j'ai vu , c'est que les pores sont simples et non réunis par un sillon. L'original appartient au Musée de Neuchàtel. Son origine ne m'est pas connue d'une manière certaine, mais je suis porté à croire que c'est un fossile néocomien. — 5Ô — CHAPITRE V. DU GENRE CARATOMUS Ag. Ce genre ne comprend en général que de petites espèces , voisines à plusieurs égards des vrais Galérites , mais présentant cependant un ensemble de caractères qui leur donne une physionomie particulière. Et d'abord , la forme élevée et subpentagonale des Galérites est ici remplacée par une forme déprimée, ovale ou circulaire. Le côté antérieur ne l'emporte plus en largeur sur le côté postérieur , et si Ion remarque , à cet égard , quelque différence entre le devant et le derrière , c'est plutôt le côté postérieur qui est le plus large. On ne saurait pas davantage confondre les Caratomes avec les Pyrines , à cause de leur forme toute différente , et parce que l'anus est invariablement situé à la face inférieure et surmonté dune espèce de carène , qui , dans quelques espèces , devient un rostre très-proéminent. L'ouverture buccale est centrale et en ap- parence circulaire; mais lorsqu'on l'examine avec soin dans un exemplaire bien conservé, on ne manque pas d'y reconnaître la forme décagonale qui est commune à presque tout le groupe. Les tubercules sont très-fins , et irrégulièrement répartis à la surface du test. L'appareil génital est composé de quatre plaques génitales paires et de cinq plaques ocellaires très-petites ; mais il est rare que l'on puisse les distinguer. L'appareil masticatoire nous est complètement inconnu ; mais nous avons une preuve de son existence dans les- petits creux qui entourent la face interne de la bouche et qui se traduisent , dans les moules, sous la forme de petits bourrelets très-saillans (Tab. V, fig. 19). Comme nous l'avons dit , en traitant des vrais Galérites , il est probable que ces petits creux servaient à fixer d'une manière quelconque les mâchoires. Les espèces connues jusqu'à ce jour se montent à cinq et proviennent toutes des étages supérieurs de la formation crétacée. — 56 — I. Caratomus Avellana Ag. Tab. 5, fig. 11-13. SvN. Caratomus Avellana k^,. Catal. syst. Ectyp. p. 7. Catopygus Avellana DuB. Voy. au Caucase. Tab. I, fig. 19-21. Cette espèce, figurée pour la première fois sous le nom de Catopygus Avellana, par M. DuBois (le Montpéreux, réunit à un haut point tous les caractères que jai énumérés ci-dessus comme distinctifs des Caratomes , et c'est pour cette raison que je l'envisage comme le type de ce genre. Sa forme est ovale et déprimée ; sa plus grande largeur est en arrière du sommet ; mais , à partir de ce point, le test se rétrécit brusquement pour former un rostre qui est assez sensible. L'anus est inframarginal et situé à l'extrémité du rostre. La face inférieure n'est pas parfaitement plane ; ses bords sont très-arrondis. L'ouverture buccale est petite ; mais ce n'est sans doute que par suite d'une pression qu'elle paraît irrégulière dans l'exemplaire figuré. Les tubercules, que leur petitesse rend imperceptibles à l'œil nu , sont peu nombreux ; on n'en compte guère que huit à dix dans une plaque de l'aire interambulacraire. Le test, sans être bien épais, est cepen- dant loin d'être mince. J'ai été assez heureux pour découvrir dans un exemplaire appartenant à M. DuBois de Montpéreux , la disposition des plaques dans les aires ambulacraires. Elles sont en- chevêtrées de manière à former un zig-zag très-prononcé sur la ligne médiane. Toutes les plaques sont égales, et l'on ne remarque point, comme dans les Galérites , de ces plaquettes intercalées dans lesquelles s'ouvrent une partie des pores ambulacraires. Les pores sont au reste très-petits, comme on peut le voir par le dessin grossi de fig. lia, qui représente un ambulacre de la face supérieure. La fig. 12 6 représente la disposition de l'appareil génital sous le même grossis- sement. Les plaques génitales paires sont grandes , pentagonales et perforées à leur sommet. La plaque impaire paraît manquer complètement. Les plaques ocellaires sont tellement petites qu'il m'a été impossible de massurer si elles sont perforées ; cependant l'analogie nous oblige en quelque sorte à le supposer. • Ce fossile est particulier à la craie , et il n'est pas sans intérêt d'avoir rencontré le même fossile dans la craie de Crimée , où l'a découvert M. DuBois de Montpéreux , et dans les terrains cré- tacés de France, où il a été recueilli par M. DesHayes. — 57 — II. Caratomus Faba Ag. Tab, 5, fig. 8-10. Syn. Caratomus Faba Ag. Catal. syst. Ectyp. p. 7. Celte espèce ne se distingue du C. Avellana que par sa forme plus allongée et plus régulière- ment ovale. Le côté postérieur ne l'emporte point en largeur sur le côté antérieur. Le rostre postérieur paraît aussi moins accusé. Malgré ces particularités, la physionomie des deux espèces est à-peu-près la même , et l'on pourrait encore conserver des doutes sur leur différence spéci- fique , si les caractères que je viens d'assigner à notre espèce n'étaient empruntés qu'à un seul exemplaire ; mais ayant vu toute une série d'individus affecter constamment ces mêmes particu- larités, je pense que M. Agassiz a eu raison de faire de ce fossile une espèce distincte du C. Avellana. L'exemplaire figuré fait partie de la collection de M. Michelin , qui l'a communiqué à M. Agassiz, sans indication d'origine. J'en ai vu d'autres non moins bien conservés , provenant de l'Ile d'Aix , à l'embouchure de la Charente, où ils ont été recueillis par INI. Alcide d'Orbigny. III. Caratomus hemisph^ricus Des. Tab. 5, fig. 14-15. Le nom de cette espèce en indique le caractère saillant qui consiste dans sa forme régulière- ment hémisphérique. Le rostre postérieur n'est plus indiqué que par un faible renflement au- dessus de l'anus , à-peu-près comme dans les Galérites. L'anus lui-même est complètement mar- ginal. La face inférieure est plane. L'ouverture buccale, qui en occupe le centre , paraît, au pre- mier abord, circulaire; mais lorsqu'on l'examine attentivement, dans des exemplaires bien conservés , on y reconnaît la forme décagonale qui paraît être commune à toutes les espèces. Les tubercules sont un peu plus serrés que dans les espèces précédentes , et il paraît qu il en est de même des pores ambulacraires. L'appareil génital offre la même disposition des plaques que nous avons décrite à l'occasion du C. Avellana. Le moule intérieur , dont j'ai représenté un exemplaire très-bien conservé (fig. 17, 18 et 19) a la même physionomie que les individus revêtus de leur test, bien qu'il soit beaucoup plus grand qu'aucun de ceux que je connais. On re- marque , sur le pourtour de l'ouverture buccale , les cinq paires de petits bourrelets dont j'ai parlé à l'article du genre ; ils correspondent aux aires ambulacraires , et sont plus développés que dans la plupart des moules de vrais Galérites. — 58 — Cette espèce paraît être assez fréquente dans la craie blanche d'Angleterre. M. le Marquis de Northanipton a eu robligeance d'en communiquer toute une série à M. Agassiz. Le Galeriles sulcato-i'adialus de Goldfuss ( Petref. Tab. XL, fig. 4), est une espèce trés-voi- sine de celle-ci , mais moins renQée. IV. CaRATOMUS ORBIC0LARIS Ag. Tab. 5, fig. 5-7. SyN. Carafomus orhicularis Ag. Catal. syst. Eclyp. p. 7. Un caractère assez frappant de cette espèce , consiste dans l'absence à-peu-prés complète du rostre postérieur que nous avons signalé comme caractéristique pour le genre des Caratomes , absence qui pourrait peut-être faire naître quelque doute sur sa position générique , si l'ensemble de ses autres caractères et sa physionomie toute semblable à celle des espèces non douteuses ne nous disaient que ce n'en est pas moins un véritable Caratome. Sa forme est parfaitement circu- laire et même hémisphérique. Sa face inférieure est plutôt renflée que plate. L'ouverture buccale, qui- en occupe le centre, est petite. L'anus est marginal, de manière qu'il se voit également de profil et d'en bas. Les tubercules sont clair-semés et proportionnellement moins petits que dans le C. Avellana. L'appareil génital semble présenter la même structure que dans cette dernière espèce. L'exemplaire figuré provient de la craie de Villers, et m'a été communiqué par M. Studer. J'en ai vu d'autres dans la collection de M. Michelin. Tous sont très-petits et ont à peine un demi-pouce de diamètre. V'. Caratomds rostratcs Ag. Tab. 5, fig. 1-4. SvN. Caialomus rostraliis A{J. Calai, syst. Ectvp. p. 7. Cette espèce frappe au premier coup d'œil par son rostre très-pointu, qui lui donne une ap- parence pyriforme. Elle est en outre très-déprimée. L'anus, situé à l'extrémité du rostre, est complètement infra-marginal. La bouche est ouverte au centre de la face inférieure, qui est lé- gèrement concave. Les tubercules de la surface sont clair-semés et assez gros proportionnelle- ment à la taille de l'Oursin. A l'aide de ces caractères, qui sont tous très-précis, on ne court — 39 — aucun risque de confondre cette espèce avec aucune de ses congénères. En revanche, les carac- tères génériques n'en sont que plus difficiles à démontrer, par la raison que les ambulacres sont fort peu distincts ; ce n'est qu'après avoir exposé un exemplaire à l'action de l'acide, que M. Agassiz est parvenu à découvrir la disposition des pores ambulacraires. Une fois qu'il eut re- connu , au moyen de ce procédé, que les pores ne sont point réunis à la surface supérieure par des sillons transverses , ou en d'autres termes , que les ambulacres ne sont point pétaloïdes , la position générique de cette espèce ne pouvait plus supporter aucun doute , et ce fut dans son genre Camlonuif. qu'il devait la placer. Les fig. 1 , 3 et 4 représentent ce petit Oursin en grandeur na- turelle. La fig. 2 est un dessin grossi à la loupe, montrant la disposition des tubercules qui s'aperçoivent à peine autrement. La fig. 2 a, enfin , représente une portion d'une aire interambu- lacraire prise à la face supérieure; malgré ce grossissement, les pores sont à peine reconnais- sablés ; cependant l'on peut voir qu'ils sont disposés par paires obliques qui sont assez distantes les unes des autres. Les originaux de mes figures m'ont été communiqués par M. DesHayes et proviennent, selon toute apparence , de la craie blanche de France. — 40 — CHAPITRE YI. DU GENRE ECHIIVONEUS Van Phel. Ce genre, institué d'abord par van Phelsum , sous le nom hollandais A'Egehchuitjc, et admis par Leske et plus tard par Lamarck sous le nom à'Echinoneus, comprend certaines espèces vivantes carac- térisées par leur forme ovoïde et par leur anus infère et rapproché de l'ouverture buccale. « On » les distingue des Fibulaires, dit Lamarck, par leurs ambulacres complets qui rayonnent du som- » met à la base, et des Galérites , parce qu'elles ont l'anus voisin de la bouche. » Cette première distinction ne fut pas admise par Goldfuss , qui confondit les Fibulaires et les Echinonées en un seul genre, sous prétexte qu'il existe, parmi les Fibulaires, des espèces à ambulacres non con- vergens. Il est vrai que le Fihularia subglobosa, qu'il cite comme exemple, n'a point les zones porifères arquées à leurs extrémités ; mais ces zones n'en sont pas moins limitées à la face supérieure, ou, si elles se poursuivent à la face inférieure, c'est sous une autre forme. Mais en supposant même que la différence ne fût pas réelle, sous le rapport des ambulacres, il n'en faudrait pas moins séparer les Echinonées des Fibulaires , à cause de la forme de leur bouche. Toutes les Echinonées connues jusqu'à ce jour ont la bouche oblique. Lorsqu'on voit pour la première fois une Echinonée, on est naturellement porté à attribuer cette particularité à un accident quelconque, d'autant plus que l'une des deux espèces de Leske porte le nom d'E. cyclostomus (à bouche ronde). Mais lorsque on a eu l'occasion d'étudier de nombreux exemplaires apparte- teuant à des espèces différentes, et qu'on les trouve tous affectés de cette singulière forme buccale, on est bien forcé d'y voir un caractère générique. Mais alors, comment se fait-il que tous les auteurs parlent d'une espèce à bouche ronde? J'ai cherché en vain cette singulière espèce; bien plus, les exemplaires dE. cyclostomus du Musée de Paris , d'après lesquels Lamarck a fait ses descriptions , ont tous la bouche oblique. En conséquence , je suis porté à croire que ce caractère de la bouche ronde a été emprunté à quelque dessin d'un auteur ancien , soit de Breynius , soit de Séba, et que de là il aura passé dans la méthode, sans qu'on ait songé depuis à le vériOer. S'il en était autrement, — Al — une pareille exception serait suffisante pour reporter l'E. cyclostomus dans un autre genre. C'est ce que M. DesMoulins a fort bien senti ; aussi le range-t-il dans le genre des Galérites, sous le nom de Galérites echinonea, en faisant cependant remarquer qu'il n'en a pas vu d'exemplaire. Les mêmes raisons éloignent les Echinonées des Pyrines, qui en diffèrent en outre en ce qu'elles ont l'anus à la face postérieure. Les rapports de cette forme particulière de l'ouverture buccale avec l'appareil masticatoire me sont demeurés inconnus ; non seulement je n'ai trouvé cet appareil dans aucune des espèces que M. Agassiz a bien voulu me confier pour ce travail ; mais je me suis encore assuré qu'il n'existe pas la moindre trace d'auricules sur le pourtour interne de l'ouverture buccale ; ensorte que , loin de pouvoir donner à cet égard des explications satisfaisantes, j'en suis encore à me de- mander s'il existe réellenieut un appareil masticatoire chez les Echinonées. L'analogie pourrait même en faire douter, puisqu'on ne connaît aucun genre de la famille des Clypéastroïdes dont l'ap- pareil masticatoire ne soit appuyé sur des auricules. Un autre caractère, moins apparent, mais qui n'en mérite pas moins d'être constaté, c'est que les tubercules des Echinonées ne sont ni perforés , ni ornés d'une collerette de plis à leur base , comme c'est le cas de tous les autres genres de ce groupe. Ce caractère, bien qu'en apparence peu important , mérite cependant d'être pris en considération , à cause de sa constance dans d'autres groupes de l'ordre des Echinites ; il constitue , entre autres, l'une des différences qui distinguent les vrais Cidaris des vrais Echinus. L'appareil génital est, en apparence, simple, puisqu'il se compose de quatre pores génitaux for- mant un carré régulier et correspondant au sommet des quatre aires interambulacraires paires. Je n'ai pu apercevoir, dans aucune des espèces ci-dessous décrites , la moindre trace de sutures indiquant les contours des plaques ; cependant je ne doute pas que ces plaques n'existent , car elles sont un caractère fondamental de toutes les familles; et si on ne les aperçoit pas, c'est pro- iiablement parce que les sutures sont trop intimes. Elles ne se voient pas davantage à la face interne. Les trous ocellaires, situés au sommet des aires ambulacraires , sont tellement petits, qu'on les remarque à peine à la loupe. Us sont un peu plus apparens à la face interne. Il est un dernier caractère qui mérite particulièrement de fixer notre attention. Lorsqu'on examine à l'aide d'une forte loupe une espèce quelconque d'Echinonée , on distingue , entre les tubercules principaux et miliaires , qui sont mamelonnés et opaques , un nombre considérable de tubercules transparens, souvent aussi gros que les tubercules principaux, mais qui échappent facilement à la vue, à cause de leur transparence. Ces tubercules, que j'appelle tubercules vitrés, 6 — 42 — ne sont pas mamelonnés, et par conséquent ne portent pas de piquans. J'ai longtemps hésité à leur accorder une valeur organique ; car, comme on ne lesVetrouve que dans des espèces vivantes, je soupçonnais qu'ils pourraient n'être autre chose que des globules ou vessies mucilagineuses. Ces doutes ne pouvaient être résolus que par l'observation microscopique. Je m'adressai à cet effet à M. Valentin, qui, ayant examiné un fragment de test de \'E. conformis , trouva les ré- seaux calcaires formés de la même manière que ceux de l'Echinus (voyez Monogr. d Ech. viv. et fossiles , 4^ liv.) , mais avec cette différence, que les mailles , au lieu d'être vides, étaient rem- plies d'une substance transparente , qui , près de la surface , recouvrait même les piliers de ma- nière à ne présenter qu'une couche homogène. C'est sans doute cette substance émaillée qui forme les tubercules vitrés. Ces tubercules sont plus ou moins nombreux et de dimensions va- riables , suivant les espèces. En général , ils sont plus nombreux que les tubercules principaux , au moins à la face supérieure , tandis qu'à la face inférieure , ils sont constamment plus petits et plus rares. Ces variations ne laissent pas que d'être d'un grand secours pour la détermination des espèces; et c'est dans ce but que j'ai ajouté, à chacune des espèces représentées, une ou plusieurs figures grossies au microscope. Les Echinonées ne sont connues que dans l'époque actuelle, dans laquelle elles sont, jusqu'à présent , les seuls représentans du groupe des Galérites ou Clypéastroïdes à ambulacres simples. Ce sont aussi les seuls dont nous connaissions les piquans ; encore ne les ai-je vus que sur un seul exemplaire de YEchin. conformis (Tab. 6, fig. 18-21). Ce sont de très-petites arêtes, comme on peut l'inférer de la petitesse des tubercules ; mais leur structure n'en est pas moins intéressante ; non-seulement ils sont distinctement carénés ; mais on remarque aussi , chez eux , une sorte de division transversale par anneaux , division qui ne se retrouve dans aucun autre genre. Les piquans des tubercules miliaires sont tellement petits qu'on les distingue à peine à la loupe. Quant aux espèces, elles se ressemblent si fort dans leur forme et leur physionomie , qu'il faut souvent avoir recours à la loupe ou au microscope pour reconnaître les différences. — 43 — 1. EcniNONEUs CYCLOSTOMis Lcske. Tab. 6, fig. 13-15. Syn. Echinonetis cyvlostomns Leske ap. Kloiii . p. 173, Tab. 37, fig. 3, ''i. — Lam. Ill, p. 304. — Encycl. méthod. Tab. 153 , tijj. 19 , 20. — E. Desl. Enc. T. 2, p. 290.— DeBl. Dicl. se. iial. T. 14, p. 196. Ag. Prodr. (Mém. Nciich. p. 187). Echinus cijclostomus L. Gin. p. 3183. Galerites echinonea DcsMoul. Tabl. syii. p. 246. Oursin cydostome Bosc. Détcrv. T. 24, p. 280. Scba Mus. 111, Tab. 15, fig. 33—38. Breyniiis Sclied. p. 57, Tab. 2 , fig. 5-6. Boccone Obs. nat. p. 219. Rimi])!! Amb. p. 6, Tab. 14 , fig. D. Millier Del. p. 90 , Tab. D. 1, fig. 11. Van Phelsum p. 32 , sp. 1 (Rondmond). Baier Oryet. Tab. 3 , fig. 35. II est assez difficile , en examinaDt les figures de Breynius et de Leske , que Lamarck rapporte à XE. njclostomus , d'arriver à une détermination rigoureuse de l'espèce qu'il a voulu décrire. Et d'abord, la figure de Leske est trop imparfaite pour pouvoir servir de guide. Il y a plus , elle est même fautive, puisque l'anus y est placé à la face supérieure; et si la description de l'auteur ne disait positivement « anus oblongiis, ori vicinus, » on devrait même supposer qu'elle représente un Oursin d'un autre genre. Les figures de Breynius etdeSébasont meilleures, mais je doute qu'elles soient parfaitement correctes , par la raison que l'anus , au lieu d'être grand et elliptique , est très- petit et de forme circulaire. Lamarck, dans la diagnose qu'il donne de cette espèce, me semble également s'être laissé induire en erreur ; car il dit qu'elle a la bouche ronde et cinq pores géni- taux , lui assignant ainsi deux caractères qui ne se retrouvent dans aucune des espèces d'Echi- nonées que j'ai eu l'occasion d'examiner; toutes, au contraire, ont la bouche transversalement oblique et quatre pores génitaux. En présence de ces indications contradictoires , on comprend que ce n'est que d'une manière très-dubitative que je puis rapporter les synonymes ci-dessus à telle espèce plutôt qu'à telle autre. Si, malgré cela, je me suis décidé à le faire, c'est que, sentant le besoin de fixer d'une manière plus rigoureuse les limites des espèces , et ne voulant pas remplacer par des noms nou- veaux des noms déjà consacrés dans la science, j'ai cru devoir conserver le nom i'E. cyclostomus à celle qui, par sa forme générale , se rapproche le plus des figures mentionnées ci-dessus. — 44 — L'espèce qui figure ici sous le nomd'E. cyclostomus se distingue par sa forme large et ovoïde, de même qu'elle est aussi proportionnellement la plus déprimée. Entre le côté antérieur et le côté postérieur, il n'y a qu'une très-petite différence de largeur. La face inférieure est sensiblement concave ; mais , je le répète , la bouche n'est nullement ronde , mais oblique , comme dans tou- tes les autres espèces ( fig. 15 ). L'anus, qui en est très-rapproché , est grand et elliptique. Le test est excessivement mince , à tel point , qu'il en est presque transparent. L'articulation des plaques y est indiquée par des lignes un peu plus ternes. L'appareil génital ne présente rien de particulier dans sa structure; les quatre pores génitaux sont très-visibles; mais il n'existe aucune trace d'un cinquième pore. Les pores ocellaires , au nombre de cinq, sont très-distincts à la face interne. Examinés à la loupe, les tubercules des aires interambulacraires présentent l'apparence de fig. 13 a, et si l'on vient à examiner quelques uns de ces tubercules au microscope, ils présentent l'aspect de fig. 13 6; c'est-à-dire que les tubercules prin- cipaux sont distinctement mamelonés et s'élèvent sur une base conique assez roide , tandis que les tubercules vitrés, qui les entourent, sont beaucoup plus nombreux et n'ont que la moitié de la taille des précédens. A la face inférieure, la différence entre les tubercules principaux et vitrés est encore plus grande ( fig. 15 c). Les tu])ercules miliaires se distinguent des tubercules vitrés par leur apparence plus terne et en ce qu'ils sont mamelonés comme les tubercules principaux. M. Agassiz possède plusieurs exemplaires de cette espèce provenant des îles de Lord Ilood et d'autres qui lui ont été communiqués par M. Michelin sans indication d'origine. De ce nombre est l'exemplaire figuré. — Aâ — II. ECUINONEI'S MIXOR Lcskc. Tab. G, fig. 16. Syx. Echinoncus minor Lcsko ap. Kl<>in. p. 17''i, Tab. ^i9, fij)-. 8-9. Echiiionciis semilunaiis var. 2. Lain. III , p. 304. — E. Desl. T. 2 , p. 290. — Ag. Pi'odr. (Mém. Netich. T. 1, p. JS7). — DesMoul. Tabl. syn. p. 340.— Lamoiir. Dict. se. nat. T. G, p. 38.— DeBb Zoopli. p. 193. Echinus oralis Mus. Tessin. p.lJ4, Tab. 6, fig. 2. Seba Mus. III, Tab. 10. fig. 1 a.h. Van Phpisum p. 32, sp. 2 (Speletmond). D'Argemillc , Tab. 57, fig. B G ot B. 7. Lamarck admet, dans l'espèce qu'il signale sous le nom d'£. semiîunaris, deux variétés , et il rapporte à la seconde l'espèce que Leske désigne sous le nom à'E. minor. Or, comme les figures de Leske ressemblent beaucoup, par leur forme générale, à une espèce recueillie par M. Latrobe à la Trinité et envoyée à M. Agassiz , je n'ai pas hésité à l'identifier. Le caractère essentiel de cette espèce consiste dans sa forme très-allongée et arrondie au sommet , ce qui la fait paraître presque cylindrique. Le côté postérieur n'est pas beaucoup plus large que le côté antérieur. L'anus est très-rapproché de la bouche; sa forme est plus ou moins cunéiforme. J'avais envisagé , dans l'origine , cette espèce comme une variété de YE. conformis , et c'est ce qui m'avait engagé à n'en donner qu'une seule figure ; mais ayant reconnu plus tard qu'elle en différait par sa structure microscopique , j'ai dû la décrire comme espèce à part. La fig. 16 a, comparée à la fig. 19 a, montre au premier coup d'œil cette différence. Les tuber- cules vitrés sont ici beaucoup plus petits que dans 1'^. conformis. En revanche, les tubercules miliaires sont plus gros et atteignent à peu près les dimensions des tubercules vitrés. Quant à la première variété de YE. semiîunaris de Lamarck, à laquelle cet auteur rapporte la figure de Séba, Tom. III, Tab. 15, fig. 37, je n'ai pas encore rencontré jusqu'ici une espèce qui pût lui être rapportée avec quelque certitude. — 46 — m. ECHINONECS GIBBOSUS LaiD. Tal). 6, fig. 4-6. Syn. Echinoneus (jibbostis Lum. III, p. 305. — E. Desl Enc. T. 2, p. 296. — DeBl. Dict. se. nat. T. 14, p. 196. —Ag. Piodr. (Mém. Neuch. p. 187).— DesMoul. Tabl. syn. p. 340. On distingue assez facilement cette espèce à sa forme bossue, qui contraste d'une manière as- sez tranchée avec la forme régulière et ovoïde de la plupart des autres espèces. Lamarck , qui lui donna, pour celte raison, le nom de gibboswf, la dit plus grosse que les autres espèces con- nues ; mais comme il n'en indique pas les dimensions et qu'il ne cite point de figures , je ne pense pas que cette indication doive servir de guide dans la détermination spécifique. L'exem- plaire dont je donne ici plusieurs figures vues par les diverses faces, serait, dans ce cas, un jeune ; car non seulement il n'est pas plus grand que les autres espèces , mais il figure même parmi les plus petits. Les zones porifères sont situées dans des sillons étroits et profonds , qui font que les aires ambulacraires se détachent très-bien des aires interambulacraires. La fig. 5 b représente la partie supérieure d'une aire interambulacraire , vue à la loupe , et montrant la disposition des pores et des tubercules. La structure microscopique varie considérablement, suivant les régions du test. A la face supérieure , les tubercules principaux ne sont pas beaucoup plus gros que les tubercules vitrés. Ces derniers , quoique nombreux , le sont cependant proportionnellement moins que dans 1'^. crucialus (fig. 1 b). Des tubercules miliaires sont dispersés çà et là , sans ordre apparent, dans les interstices des tubercules principaux et vitrés (fig. 4 a). La fig. 6c représente quelques tubercules principaux de la face inférieure, entourés de quelques tubercules miliaires. Les tubercules vitrés ont ici à-peu-près complètement disparu. J'ignore quelle est l'origine de cette espèce. Lamarck indique, mais d'une manière dubitative , les mers d'Amérique. IV. ECHINOXEUS CRCCIATUS Ag. Tab. 6, fig. 1-3. Au milieu de l'uniformité générale qui rend les déterminations spécifiques si difficiles , cette espèce se dislingue par plusieurs caractères faciles à saisir : elle est régulièrement ovoïde ; sa face supérieure est très-aplatie ; mais son caractère essentiel réside dans ses tubercules. Les tubercules — 47 — principaux sont petits cl proportionnellement peu nombreux (fig. 1 a), surtout si on les compare aux tubercules vitrés. A la face supérieure, ces derniers sont trois fois aussi nombreux et , pour le moins, aussi gros que les tubercules principaux ; mais pour se faire une juste idée de ces rap- ports , il est presque indispensable d'examiner le test au microscope. La fig. 1 b représente une portion d'une aire interambulacraire vue de cette manière. Les rapports numériques des tuber- cules sont tout autres à la surface inférieure , où les tubercules principaux acquièrent une pré- pondérance marquée sur les tubercules vitrés , qui ne sont guère plus gros que les tubercules miliaires (voy. fig. 3c). Les ouvertures buccale et anale ne présentent rien de particulier, non plus que l'appareil génital. L'habitat de cette espèce m'est inconnu. Je n'en connais encore qu'un seul exemplaire, qui fait partie du Musée de Neucbàtel. V. ECHINONECS ELEGANS DeS. Tab. 6, fig. 7-9. Cette espèce est très-voisine de l'E. cydosionms , et il se pourrait même qu'elle n'en fût qu'une variété. Toutefois , j'ai cru remarquer en elle certaines particularités qui , quelle que soit la va- leur qu'on leur accorde , méritent cependant d'être mentionnées. Et d'abord , elle est plus allon- gée et proportionnellement moins déprimée. La différence de largeur entre le côté antérieur et le côté postérieur est plus notable. Enfin , le test est aussi plus épais. Passant de là à l'étude des détails , nous trouvons que les tubercules sont en général très-nombreux , comme le montrent les fig. 7a et 8c, qui représentent, la première, une aire interambulacraire , et la seconde , une aire ambulacraire de la face supérieure, vues à la loupe. Cette dernière figure indique en outre, d'une manière très-distincte , la disposition des pores , qui sont ici rangés par paires superposées et légèrement obliques. A la face inférieure, ces mêmes pores sont bien moins apparens et très-obli- ques ( fig. 9 d ). Les détails microscopiques , tels que les représentent les fig. 76 et 9 e , ne diffé- rent pas d'une manière sensible de ceux de 1'^'. cyclostomus , comme on peut le voir en comparant ces figures avec les fig. 13 6 et 15 c, qui représentent les mêmes parties dans YE. cyclostomus. M. Agassiz possède plusieurs exemplaires de cette espèce, qui proviennent de l'île de Porto- Ricco, où ils ont été recueillis par M. Auguste May or. — 48 — VI. ECHINOXECS SERIALIS DeS. Tab. 6, fig. 10-12. J'ai appelé cette espèce serialis , parce qu'elle est jusqu'ici la seule dont les tubercules soient disposés par séries régulières; et ce caractère, qui est surtout frappant dans les aires ambula- craires (fig. lie), suffirait pour justiûer l'établissement d'une nouvelle espèce. C'est un Our- sin d'assez grande taille , ayant la face supérieure très-déprimée et presque plate. Le côté anté- rieur est sensiblement plus étroit que le côté postérieur. Le test est épais. L'anus , très-rapproché de la bouche, est grand, et surtout remarquable par sa largeur (6g. 12). Enfin, la disposition sériale des tubercules, qui sont très-apparens, donnent au test une élégance toute particulière, que n'ont pas les autres Ecbinonées. La régularité et la grosseur des tubercules principaux semblent en quelque sorte rachetées aux dépens des tubercules vitrés , qui sont proportionnellement plus petits que dans aucune autre espèce, comme le montre la fig. 10 &, qui représente une partie d'une aire interambulacraire vue au microscope. A la face inférieure, chaque tubercule naît du milieu d'une surface distinctement hexagonale (fig. 12 (/). Les tubercules vitrés sont ici très-peu nombreux et limités, en quelque sorte, aux angles de l'hexagone. Je ne connais cette espèce que par un seul exemplaire qui a été communiqué à M. Agassiz par M. Michelin. Sa couleur est un fond brun tirant au violet , sur lequel les tubercules , d'apparence nacrée , se détachent d'une manière très-gracieuse. Son habitat n'est pas connu. VIL ECHINONEUS CONFORMIS DcS. Tab. 6, fig. 17-21. Cette espèce présente de grandes affinités avec plusieurs de ses congénères. Elle est très-ren- flée , à-peu-près comme YE. minor ; cependant le côté antérieur et le côté postérieur sont plug uniformes (fig. 18). La bouche est large, oblique et très-rapprochée de l'anus, qui est lui-même Irès-grand (fig. 20). L'exemplaire figuré est, sous ce rapport, d'autant plus précieux, que non seu- lement les contours des orifices sont intacts, mais que les plaques anales y sont encore conservées, et permettent par conséquent une étude détaillée de leurs parties. La fig. 20 b les représente dans leur position naturelle , vue à la loupe. Un cercle de plaques assez semblables par leur forme , quoique de grandeur variable, et qui sont probablement immobiles pendant la vie, garnissent — 49 — le pourtour immédiat de l'ouverture. Au milieu de ce premier cercle , on remarque d'autres pla- ques , de forme différente, entourant un bouton en forme de panache, qui, probablement , se dé- plaçait pour donner passage aux excrémens. Toutes ces plaques sont gprnies de tubercules por- tant de petits piquans. Les détails du test (Gg. 19 a) rappellent ceux de YE. elegans : les tubercules principaux sont plus gros que les tubercules vitrés , et les interstices de ces derniers sont parsemés d'une quantité de tubercules miliaires. Cette espèce est jusqu'ici la seule sur laquelle j'aie retrouvé les piquans adhérens au test. J'ai ainsi pu m'assurer qu'il n'y a que les tubercules principaux elles tubercules miliaires qui portent des piquans. Les tubercules vitrés n'en ont point. Ces piquans sont trop petits pour que l'on puisse en Siaisir la structure à l'œil nu ; la loupe même ne suffit pas , et il faut avoir recours au microscope. Les fig. 18 et 20 montrent quelques parties du test garnies de ces soies. La fig. 21 représente deux piquans vus au microscope. On y distingue fort bien la tète ou la partie condy- loïde, qui est entièrement lisse. La collerette , qui sépare la tête de l'aiguille, est saillante, mais très-étroite. L'aiguille elle-même est pourvue de carènes longitudinales très-fines, mais saillantes: on y remarque, en outre , une quantité d'anneaux transverses, qu'on serait tenté de prendre pour des anneaux d'accroissement. La fig. 17 représente un grand exemplaire de forme un peu différente, mais cependant très- renflé ; peut-être appartient-il à une autre espèce ; toutefois sa structure microscopique (fig. 17 a) ne m'a pas paru motiver une séparation spécifique. L'origine des deux exemplaires m'est inconnue. — SO — CHAPITRE VII. DU GENRE DISCOIDEA Gray. Le genre Discoidea peut passer pour le plus difficile de tout le groupe des Galérites , à cause de la grande uniformilé de ses espèces , et plus encore à cause de ses rapports intimes avec les Galérites. Etabli dans l'origine par Klein, sous le nom de Discoïdes, il a eu le sort de beaucoup d'autres, c'est-à-dire que les naturalistes plus récens n'en ont tenu aucun compte. Linné ne le mentionne pas même. Leske, Lamarck, Goldfuss et DesMoulins le confondent dans les Galérites. Ce n'est que dans ces derniers temps que Gray l'a de nouveau réintégré dans ses droits ; mais il n'y range encore qu'une seule espèce , le Discoidea rotiilaris qui n'est autre , d'après sa propre citation , que le Discoïdes subuculus de Klein. Tout récemment , M. Agassiz en a décrit et figuré un certain nombre d'espèces nouvelles dans ses Descr. d'Ech. foss. de la Suisse , en les accompagnant d'une description générique (*) qu'il résume de la manière suivante : « Ce sont des Oursins de forme » circulaire, ayant l'ouverture buccale placée au centre de la face inférieure et ornée de dix créne- » lures. L'ouverture anale est grande, ovale, ordinairement submarginale, rarement marginale. » Les ambulacres sont composés de deux rangées de petits pores ronds et très-rapprochés. Les tu- » bercules , disposés par séries régulières , sont perforés et mamelonnés, et l'espace intermédiaire M entre les séries principales est recouvert d'une fine granulation souvent imperceptible à l'œil nu. » L'appareil oviducal est au sommet du disque; il est formé d'un bourrelet central , entouré de » cinq plaques ovariales et de cinq plaques interovariales » . Je n'aurai que peu de chose à ajouter à cette description du genre Discoidea. Je dirai seulement que l'étude d'un grand nombre d'espèces, tant jurassiques que crétacées, ma fait découvrir cer- {') V celle occasion, M. Agassiz aurait iù préférer le nom de Discoides, qui est le nom original de Klein , ii celui de Discoidea, (lue lui a substitué Gray, sans dire ses raisons. C'eût été un hommage rendu à la mémoire de l'un des naturalistes qui ont le |dus contribué à faire connaître les Echiuodermes. Maintenant que le nom de Discoidea est consacré par l'usage , ce serait pous- ser (r(Ji) loin le désir des réformes nominales, si j'essayais encore de proposer cette substitution. — 31 — laines combinaisons de caractères qui semblent rapprocher plus particulièrement telles espèces, en même temps qu'elles les éloignent de telles autres. Les moules intérieurs sont, sous ce rapport, d'une très-grande importance. Lorsqu'on vient à examiner certains moules , on est étonné de voir leur pourtour entamé par des entailles très-larges et très-profondes (lab. VU, fig. 21 et 22, Tab. VIII, lig. 12 et 13). Il en est de ces entailles à-peu-près comme des lobes des cloisons dans les Ammo- nites: elles ne se voient pas à la surface, mais elles n'en fournissent pas moins des caractères impor- tans à la détermination zoologique ; car en les étudiant de près , on trouve qu'elles sont occasion- nées par des processus du test qui s'élèvent du plancher inférieur de ce dernier, à-peu-près comme les piliers et les cloisons verticales de plusieurs genres du groupe des Scutelles ('). Cette particularité n'a point échappé à l'attention de Lamarck , qui, ayant rencontré un moule ainsi cré- nelé dans sa circonférence, en fit le type d'une espèce à part, sous le nom de Galeriies fissitratm. Goldfuss.au contraire, attribue cette forme à un remplissage incomplet du test, et ne voit dans le Gai. (issuraius qu'un exemplaire imparfait du Gai. abbrcviata. N'ayant pas vu l'exemplaire original de Lamarck, je ne puis dire à quelle espèce il appartient; mais on ne saurait douter que ce ne soit une Discoidée, probablement le Z). cijlindrica, à en juger d'après un croquis qu'en possède M. Agassiz. Ces entailles n'existent pas dans toutes les espèces que M. Agassiz range dans son genre Dis- coidée. En étudiant , sous ce rapport , les différentes espèces dont j'avais des moules à ma dispo- sition , j'ai reconnu que les espèces qui en sont pourvues, présentent aussi à l'extérieur une cer- taine physionomie particulière qui permet de la distinguer facilement. Ainsi les espèces à moule entaillé sont en général plus hautes et plus hémisphériques que les autres ; elles ont la face infé- rieure plane, la bouche et l'anus plus petits , les tubercules très-fins , et se distinguent en général par leur grande affinité avec les Galérites. Les espèces dont le moule est entier sont au contraire plus ou moins déprimées ; elles ont la face inférieure concave , l'anus très-grand et pyriforme , les tubercules plus développés , notamment à la face inférieure , et leur extérieur rappelle davan- tage le type des Echinus. Cette distinction mérite d'autant plus d'être prise en considération , qu'elle correspond, d'une manière assez exacte, à la répartition géologique des espèces , en ce sens , que toutes les espèces du Jura , autant qu'elles sont connues jusqu'à ce jour , ont le moule intact, tandis que celles de la formation crétacée , à l'exception du seul Discoidea macropuga du (•) Voyez, dans la seconde Monographie, les genres Encopc, Scutella, et surtout le genre EtliHiocyamus, Tab. XI\ i', lig. 7, et Tab. XWll (ig. G , 7, 25 , 52 , 53. — 32 — Néoconiien , ont toutes le moule entaillé. D'autres naturalistes n'auraient pas hésité à faire (le ces deux types deux genres distincts; cependant, comme je ne connais pas encore assez l'im- portance de ces entailles , j'ai préféré, pour éviter de trop fréquentes mutations, les décrire ici sous le nom de Discoïdées, en les rangeant en deux sections : l'une comprenant les espèces à moule entaillé ou les vraies Discoïdées ayant pour type le D. Subuculus, et l'autre, celles à moule intact ou les Holectypes (') , ayant pour type le D. depressa. Quant à l'appareil génital , je n'ai pu étudier sa structure d'une manière rigoureuse que dans les Discoïdées jurassiques ou Holectypes. Il se compose de cinq plaques génitales et de cinq plaques ocellaires , entourant une plaque d'apparence spongieuse , qui est le corps madrépori- forme. Les plaques génitales sont pentagonales et ont leur angle le plus saillant tourné en de- hors ; les plaques ocellaires sont plus petites , et c'est leur côté le plus large qui est en dehors. Les unes et les autres sont perforées, à l'exception de la plaque génitale impaire qui est en même temps la plus grande (Tab. X , Og. 4 a et ûg. 7 a). Je ne possède aucun indice de l'appareil masticatoire ; mais la conformité qui existe , dans la structure de l'ouverture buccale , entre les Discoïdées et d'autres genres de la famille des Cly- péastroïdes que nous savons pourvus de mâchoires (les Clypéastres, les Scutelles et même les Galérites) , ne nous permet pas de douter que cet appareil n'existe aussi bien dans ce genre que dans les autres. Les tubercules principaux forment des séries régulières qu'on poursuit depuis la bouche jus- qu'à l'appareil génital. Ces séries sont surtout frappantes dans les Holectypes ou Discoïdées ju- rassiques ; et cette particularité contribue essentiellement à leur donner cette grande ressem- blance extérieure avec les Cidarides. Dans les Discoïdées proprement dites , les tubercules sont beaucoup plus petits, et souvent on éprouve quelques difficultés à reconnaître au premier coup- d'œil leur alignement ; cependant leur disposition sériale ne saurait être contestée ; car même dans les espèces les plus uniformes, on reconnaît toujours au moins deux séries régulières dans chaque aire interambulacraire, alors même que les autres ne sont pas assujettis à un parallélisme complet. Pour qu'il n'existe aucun doute à cet égard, j'ai donné des figures grossies du test, toutes les fois que mes exemplaires me l'ont permis. Il arrive cependant qu'à la face inférieure , les tubercules d'une même plaque se resserrent et forment des séries transversales très-apparentes qui empêchent (') "De o).oç, entier, et czt'jttoç, moule. parfois de reconnaîlrc les séries verticales; mais ceci n'a lieu que prés de la circonférence; plus loin le parallélisme reparaît toujours. Les tubercules miliaires sont en général microscopiques , et l'on n'est ordinairement guère tenté d'en faire un sujet d'étude. J'ai cependant reconnu que leur disposition présente des com- binaisons très-variées qui peuvent, dans certains cas , être très-utiles à la détermination spécifique. Ils sont non-seulement plus ou moins abondans , mais leur disposition est aussi fort différente suivant les espèces. Parfois ils sont dispersés sans ordre apparent autour des tubercules princi- paux ( Tab. VII, fig. 13 a, fig. 18 a, Tab. VIII, fig. 15 a); d'autres fois ils forment des séries horizontales régulières, et plus ou moins serrées (Tab. IX, fig. lia, fig. 14 a, fig. 18 h). Ces différences ne coïncident pas , comme on pourrait le penser , à la division que je propose de faire entre les Discoïdécs proprement dites et les Ilolcctypes , car on en trouve des deux sortes dans l'une et dans l'autre de ces divisions ; mais en comparant ces différentes figures entre elles , on comprendra quelle peut être l'importance de ces tubercules pour l'étude comparative de certaines espèces. La structure des tubercules n'est pas sans importance. Les tubercules principaux sont mamelonnés dans les vraies Discoidées comme dans les Holectypes ; la plupart ont en outre leur mamelon perforé au sommet et entouré d'une collerette de plis à sa base ( Tab. VII, fig. lie, Tab. VIII, fig. 15 6, fig. 9, fig. 13 e). Cependant quelques petites espèces de vraies Discoidées, entre autres le D. Subuculus et le D. minor font exception à la règle, en ce que leur mamelon n'est ni perforé ni plissé à sa base (Tab. VII, fig. 4 e et fig. 5 e). Les tubercules miliaires ont, selon toute apparence, la même structure que les tubercules principaux; j'ai pu m' assurer qu'ils sont au moins mamelonnés. J ai dit plus haut que les Discoidées jurassiques ou Holectypes se trahissent à l'œil exercé par une physionomie particulière , ensorte qu'il n'est pas nécessaire d'avoir toujours recours au moule pour décider de la division à laquelle une espèce appartient. Les Discoidées jurassiques rap- pellent les Pygastres et même les Cidarides ; les vraies Discoidées , au contraire, se rapprochent davantage des vraies Galérites. La ressemblance entre ces deux types est même parfois très- grande , et l'on conçoit qu'en plaçant côte à côte un exemplaire du Discoidea cijUndrka et un Galérites abbreviata, les auteurs aient trouvé naturel de les classer dans le même genre, Et ce- pendant il existe des différences profondes entre ces deux Oursins. Le nombre des espèces se monte à vingt , dont dix vraies Discoidées et dix Holectypes ou Discoidées jurassiques. Les premières se trouvent réparties dans la formation crétacée, depuis le grès vert jusqu'à la craie blanche. Les autres sont des fossiles jurassiques , à l'exception du seul Dis- — 34 — coidea (Holectypus) macropyga qui appartient à la formation crétacée. Les plus anciennes se trou- vent dans rOolite-inférieure. A. Discoidées propremeut dites. DiAGN. Tubercules peu apparens ; face inférieure plagie ; anus inoins grand que dans les Holectypus ou Dis- coïdèes jurassiques. Moule marqué d'entailles sur son pourtour ('). I. DiscoiDEA ScBUCULUs Bronu. Tab. 7, fig. 5-7. Syn. Discoidea Subueulus Bronn. Leth. p. 615. Tab. 29, fig. 19. — Ag. Calai, syst. Eclyp. etc. , p. 7. Discoidea rotularis Gray Âtt. p. 7. — Ag. Prodr. p. 186. Galerites rotularis Lam. III, p. 309. — E. Desl. Enc. T. 2, p. 433.— Defr. Dict. se. nul. T. 18, p. 86. — Encycl. niéth. Pi. lo3, fig. 14-17. — Al. Brongn. dans Cuvier Oss. foss. 4= édit. Tab. Q, fig. 13. Discoides Suhucidus Klein p. 20-21 , Tab. 14 , fig. l. m. n. o. —Klein gall. § 57, p. 76 , pi. 8 , fig. D. E. Taylor in Geol. Trans. vol. I, p. 378. Echinites Subueulus Leske ap. Klein p. 171 . Echinus Subueulus ■sav. a et b. L. Gm. p. 3183. Galerites Subueulus Gldf. Petrf. p. 129, Tab. 41 , fig. 2, a. b. c— Desitioiil. Tabl. syn. p. 254.— Passy Seine-Inf. p. 338. — Fitton in Geol. Trans. vol. 4 ,p. 128, 3o2.^Klœden Verstein. Brandenb. p. 247. Parkinson Org. Bcm. T. 3, p. 21. Tab. 2, fig. 7. Van Phels. p. 37. Rosetop Egelmuts et Kreeft ooffie E. Naapje. Gesner Petlif. p. 35, n° 6. «Echinites discoideus depressus'i. Davila Catal. 111, p. 180. v Echinite en forme de disque ». Lang Lap. fig. p. 126. Tab. 36. Bourguet Pétrif. p. 77. Tab. 53 , fig. 359, 360. Plott. Osfordsh. Tab. 8 , fig. 9. Mari. Lister Lap. turb. fig. 2. C'est cette espèce que Klein a prise pour type de son genre Discoïdes, en lui donnant le nom spé- cifique de Subueulus , qui signifie bouton. Ce nom s'est maintenu dans les auteurs jusqu'à La- niarck qui, trouvant sans doute les figures et la description de Klein trop peu précises, appela l'espèce dont il est ici question Galerites rotularis, en lui rapportant comme synonyme le Discoïdes (*) Elimination faite des espèces jurassiques, on pourrait encore admettre deux sous-types dans cette division des vraies Discoidces, représentés, l'un par le D. Su6i(cii(ws et l'autre par le D. ojlinirica. Les uns sont de petits oursins coniques très- liauls ;i Lords renflés; les autres sont grands, hémisphériques à base plus plane. — bi) — Subuculm, (le Klein. Goldfuss, en la figurant avec la précision qui lui est habituelle , lui rendit de nouveau son ancien nom de Subuatlus ; Gray , en rétablissant le genre Discoïdes sous le nom de Discoidea , ne songea pas à réintégrer aussi l'espèce, qu'il cite , ainsi que M. Agassiz (dans son Prodrome), sous le nom de Discoidea roiularis. C'est dans la Lethaea de Bronu que je retrouve pour la première fois le nom de Discoidea Subuculus, sous lequel cette espèce se trouve ici dé- crite, et que je crois" être à la fois le plus légitime et le plus convenable. Quant aux synonvmes des auteurs antérieurs à Klein , tels que Lang, Gesncr , Plott, van Phelsum, etc., n'ayant pu les consulter tous moi-même , je les ai en partie rapportés sur l'autorité de Klein et de Leske. C'est sans contredit l'une des plus élégantes espèces du genre ; aussi , eu examinant attentive- ment la richesse de ses détails, on ne s'étonne pas qu'elle ait été remarquée entre toutes ses con- génères. Sa forme est conique et, sous ce rapport, elle contraste d'une manière assez frappante avec les autres espèces dont nous aurons à nous occuper dans ce chapitre. Sa hauteur est au dia- mètre de sa base, comme 3 à 4. Sa face inférieure est pulvinée, et l'ouverture buccale, située dans une cavité assez profonde, présente ce pourtour décagonal, qui est un caractère de toutes les Discoïdées. L'anus est infra-marginal et largement elliptique (fig.7). Quant aux détails du test, il est impossible de les saisir tous à l'œil nu ; mais en s'aidant de la loupe , on voit que les tuber- cules principaux , quoique très-petits , forment des rangées très-élégantes sur tout le pourtour du test. Au bord de la circonférence, ces rangées se montent à dix, dans les aires interambulacraires (fig. 5i), et à quatre seulement dans les aires ambulacraires (fig. 5 a); mais celles des aires inter- ambulacraires disparaissent très-promptement à la face supérieure qui n'en compte plus que deux bien avant d'atteindre le sommet. Les tubercules des aires ambulacraires sont de moitié plus petits que ceux des aires interambulacraires , et se distinguent à peine des tubercules miliaires. Une plaque isolée d'une aire interambulacraire, vue au microscope, se présente sous la forme de fig. 5 c, et l'on peut s'assurer que, même les tubercules miliaires dont le test est si abondamment fourni, sont distinctement mamelonnés ; mais ni les tubercules principaux ni les tubercules miliaires ne paraissent être perforés au sommet, et garnis d'une collerette de plis à leur base. La division des plaques est indiquée dans cette espèce d'une manière très-distincte , par de petits sillons trausver- ses, qui correspondent aux sutures horizontales. L'on remarque en outre , sur chaque aire inter- ambulacraire, deux carènes qui s'étendent de la bouche au sommet et déterminent cette variété de relief qui fait du D. Subuculus un Oursin si élégant. L'appareil génital n'offre rien de particulier dans sa structure. On y reconnaît les cinq plaques génitales et les cinq plaques ocellaircs , entourant le corps madréporiforme. Toutes, à 1 excep- - 36 — lion de la plaque génitale impaire , sont perforées. Les plaques ocellaires sont d'une petitesse ex- trême. C'est une espèce particulière, à ce qu'il paraît, à la craie marneuse. Elle se trouve également en France, en Angleterre et en Allemagne. L'original de mes Ggures fait partie de la collection de M. DesHayes. D'autres, qui m'ont été communiqués par M. Alex. Brongniart proviennent de Longleat. IL DiSCOIDEA MIMMA Ag. Tab. 7, fig. 1-4. Sy>. Biscoidea minima Ag. Catal. Syst. Ectyp. p. 7. C'est jusqu'ici la plus petite espèce du groupe des Galérites. Sa physionomie rappelle à tous égards celle du D. Subuculus , et lorsqu'on l'examine à la loupe , on y reconnaît , à la face supé- rieure , les mêmes rangées de tubercules et de pores (fig. 4). Sa forme générale est cependant un peu moins conique ; la face inférieure paraît aussi être moins concave et ses bords moins renflés ; mais l'anus présente les mêmes rapports de dimension et de position , c'est-à-dire qu'il s'étend un peu au-delà de la moitié de l'espace entre le bord et la bouche. Un hazard heureux a rendu M. Michelin possesseur d'un exemplaire dans lequel les plaques anales sont parfaitement conser- vées. J'ai représenté , dans la fig. 3 a, cet organe tel qu'il se voit sous un grossissement de deux diamètres : les plaques, distinctement juxtaposées et séparées par des sutures très-apparentes, sont de grandeur inégale ; on en remarque de nombreuses petites du côté voisin de l'ouverture buccale, et trois grandes du côté externe; celle qui est au milieu porte un tubercule assez gros ; les autres sont parsemées de très-petites granules. La fig. 3 b représente une section de la face inférieure , comprenant une aire ambulacraire et une aire interambulacraire , avec l'une des en- tailles du pourtour de la bouche. Les fig. 4 a et 4 6 représentent ces mêmes parties à la face supé- rieure, savoir, fig. 4 a une aire ambulacraire , et fig. 4 b une aire interambulacraire. Les tuber- cules principaux sont moins nombreux , mais plus gros poportionnellement à la taille de l'Oursin que ceux du D. Subuculus.. De plus, les tubercules miliaires forment des séries horizontales obli- ques comme le montre la fig. 4 c, qui représente une plaque isolée d'une aire interambulacraire vue au microscope , tandis que les tubercules miliaires du D. Subuadus , sont répartis unifor- mément autour des tubercules principaux. — 57 — Celte espèce ne m'est encore connue que par un seul exemplaire qui provient, selon toute appa- rence, lie la craie marneuse de France. III. DiscoiuEA pisuM Mer. Il existe au Musée de Bàle une série de petites Discoïdées que M. Mérian a inscrites dans le catalogue des Collections sous le nom de D. Pisum. Extérieurement , ces petits Oursins ne diffé- rent en rien du D. miniina ; aussi les avais-je identifiés avec cette dernière espèce, lorsque ren- contrant dans le nombre un exemplaire mieux conservé que les autres, je vis, en l'examinant à la loupe et au microscope , que les tubercules miliaires , au lieu d'être rangés par séries hori- zontales, sont répartis uniformément à la surface du test, comme ceux du D. Subuciilus (Tab. 7, (ig. c), et que les tubercules principaux sont distinctement perforés au sommet, particularité que je n'ai pas remarquée dans les deux espèces précédentes. Mais, je le répète, ces caractères ne sont appréciables que sur des exemplaires parfaitement conservés . Lorsqu'il n'en est pas ainsi , il faut renoncer à l'espoir de distinguer le D. Pisum du D. minhna. L'origine de cette espèce ne m'est pas connue. Cependant je ne doute pas que ce ne soit un fossile crétacé , et la présence de paillettes de mica dans l'intérieur de quelques-uns fait pré- sumer qu'ils appartiennent à la Glauconie. IV. DlSCOIDEA TDRUITA DeS. Tab. 13, fig. 1-3. Syn. Gaîerites tiinita Des. (sur la planche). Cette espèce vient d'être découverte par M. Gressly, dans le grès vert de la Perte-du-Rbône. Elle a la forme conique du D. Subuculus , et, quoique proportionnellement plus haute, elle ne lui en ressemble pas moins par l'ensemble de sa physionomie. Mais les détails de son test présentent certaines différences très-importantes, quoique peu sensibles au premier abord. En effet, en exa- minant cette espèce à la loupe, on reconnaît, dans les aires interambulàcraires , au moins douze séries de tubercules , tous semblables , sauf que les uns s'élèvent plus haut que les autres : or, comme nous l'avons vu plus haut , il n'en est pas de même dans les aires interambulàcraires du D. Subuculus, où les rangées qui correspondent aux deux carènes verticales des aires interambu- làcraires sont seules bien apparentes. Il suffira de comparer à cet égard notre fig. 26, qui repré- 8 — o8 — sente une aire interanabulacraire vue à la loupe, avec la fig. 5 6 de Tab. 7, qui représente la même partie du test sous le même grossissement. EnGn, et ceci mérite surtout d'être remarqué, les tuber- cules principaux sont distinctement perforés, ce qui n'est pas le ras des tubercules du D. Subuculus. Le test lui-même est assez épais, et , comme il est brisé sur l'un de ses bords , j'ai pu m'assurer de la présence des entailles marginales , qui sont ici proportionnellement aussi marquées que dans les autres espèces. J'en ai reconnu deux dans chaque aire interambulacraire. Je n'ai pas réussi à dégager l'ouverture buccale, et ne puis par conséquent indiquer les détails de son pourtour. L'anus est pyriforme et occupe à-peu-près la moitié de l'espace entre le bord et l'ouverture buccale. - Je n'en connais encore que le seul exemplaire qui est ici ligure. V. DiSCOIDEA CYLINDRICA Ag. Tab. 8, fig. 8-16. SvN. Discoidea cylindrica Ag. Descr. des Echiiiod. fossiles de la Suisse , 1" part. p. 92 , Tab. 6, fig. 1.3-15. — Catal. syst. Ectyp. etc., p. 7. Galerites cylindriciis Lam. III , p. 311 (excl. syn.) — E. Desl. Enc. T. "2 , p. 433. Comiliis Hawkinsii Mantell Trans. Soc. geol. Lond. T. 3, p. 201. Galerites Hmvkinsii DesMoul. Tabl. syn. p. 253. Galerites canaliculatiis G\(\f. p. 128. Tab. 41, fig. 1. Galerites quadrifasciata Val. Expl. de la pi. 153 de l'Enc. niélb. fig. 10, 11. — DeBl. Zooph. p. 203. Echinus quadrifasciatus L. Gm. p. 3183. Echinites quater-fasciatus Leske p 170. Tabl. 47, fig. 3,4,5. Van Plielsum p. 30, 31. (Tierhandige cirkelronde Egclstcen.) Gehler Diss, de char. foss. extern, p. 13. Walch. KnoiT. Délie, nat. Siippl. p. 218 et 233. Tab. 9 g, fig. 7, 8,9, et Tab. 9d, fig. 3. Galerites sexfasciatiis Lam. III, p. 308.— E. Desl. Enc. T. 2, p. 432. — Encycl. méth. Tab. 153, fig. 12, 13. — Defr. Dict. se. nat. T. 18, p. 86.— DcBl. Zooph. p. 204. Echinus sexies fasciatus L. Gm. p. 3183. Echinites sexies fasciatiis Leske p. 170 , Tab. 50 , fig. 1-2. Gehler Diss. de char. foss. extern, p. 13. Walch. Knorr Délie, nat. Suppl. Tab. 9 jr, fig. 4, 5, 6. Van Phelsiini p. 31 (Zeshand). Ce fossile , l'un des plus beaux de la craie , a été décrit et figuré sous divers noms génériques et spécifiques parles auteurs. Lamarck l'appelle Galerites cylindricus; Mantell, dans sa Géologie de Sussex, le nomme Comilus Hawh'mii , et Goldfuss le décrit sous le nom de Galerites camlicula/a. — i>î) - M. Agassiz, en le reportant dans le genre Discoidca, lui a conservé le nom spéeifique de cylindrica , qui est le plus ancien, et qu'il ne faut pas confondre, comme l'a fait M. Desmoulins, avec le Cly- peaulcr subnjlindricus de Miinster dans l'ouvrage de Goldfuss, qui est un Pyijorhynchus du terrain tertiaire, c'est-à-dire, un Clypéastroïde à ambulacres pétaloïdes. C'est une espèce circulaire , à sommet régulièrement bombé , et comme sa hauteur dépasse , dans les grands exemplaires, la moitié de sa longueur et qu'elle en égale même les deux tiers , il en résulte que, vue de profil , elle présente une apparence quelque peu cylindrique (fig. 12 et 15), qui lui a valu son nom spécifique. La face inférieure est à-peu-près plane , sauf quelques ondula- tions qui se rattachent à la structure intérieure. Sa bouche a une apparence circulaire; mais en l'examinant de près, on reconnaît qu'elle est, eu réalité, décagonale. L'anus est, proportionnel- lement fi la taille de l'Oursin , beaucoup plus petit que dans aucune autre espèce : sa longueur égale la septième partie de la base; sa position est intermédiaire entre la bouche et le bord. Les tubercules sont très-petits et d'une uniformité remarquable. Ceux des aires interambulacraires , quoique nombreux , ne forment que deux séries régulières qui s'étendent de la base au sommet^ et correspondent à une espèce de carène qui vient aboutir aux entailles du pourtour ; les autres sont disséminées sur les plaques sans ordre apparent. On en compte environ six ou sept sur une plaque du milieu du test (voy. fig. 15a). Ceux de la face inférieure sont plus développés et disposés en séries horizontales (fig. 16) ; mais en s'éloignant du bord, ces rangées sont moins fournies, et , sur le pourtour de l'ouverture buccale , il n'y a plus guère qu'un tubercule par plaque , ainsi que le montre la fig. 17, qui représente l'origine d'une aire interambulacraire vue à la loupe. Examinés au microscope, ces tubercules présentent une structure très-délicate; ils sont perforés , mame- lonnés et garnis d'une collerette de crénelures à leur base ; les tubercules miliaires qui les entou- rent sont fort nombreux (fig. 15 6). Dans les aires ambulacraires , les tubercules principaux ne forment guère que deux rangées. Les plaques de ces aires sont très-étroites à la face supérieure , mais cependant régulières , et dans chaque plaque s'ouvre une paire de pores disposés oblique- ment (fig. 14a). A la face inférieure, ces mêmes plaques augmentent considérablement de hau- teur; elles sont même, près de la bouche, plus hautes que longues; aussi portent-elles chacune un tubercule, et sont percées de trois ou quatre paires de pores bordés extérieurement par une série régulière de tubercules miliaires. Il suffit de comparer la fig. 16 o à la fig. lia pour se faire une idée de la valeur de ces détails. L'appareil génital est très-petit et d'apparence spongieuse; les plaques génitales, au nombre de cinq , sont à-peu-près d'égale grandeur; les quatre plaques paires sont perforées près de leur — GO — sommet; la plaque impaire m'a paru dépourvue de pore génital. Les plaques ocellaires sont d'une petitesse extrême, et se reconnaissent à peine à la loupe. Le moule intérieur n'est pas moins intéressant à étudier que le test lui-même. Les articulations des plaques et même les empreintes des pores y sont ordinairement visibles (fig. 12). Mais ce sont surtout les sillons de la face inférieure qui méritent une attention particulière ; il y en a deux principaux sur chaque aire interambulacraire , qui s'étendent du bord de la circonférence jus- qu'au pourtour de la bouche. C'est même ici qu'ils atteignent leur plus grande longueur; en re- vanche, ils sont plus profonds prés du pourtour du test, où ils s'enfoncent de plusieurs lignes dans l'intérieur du moule (fig. 12). Il existe en outre, entre ces sillons principaux, de chaque côté delà suture médiane des aires interambulacraires, trois petites rainures marginales qui sont également visibles d'en bas et de profil. Ces rainures affectent une forme un peu différente dans l'aire interambulacraire impaire, où elles sont plus profondes; de plus, il n'y en a que quatre au lieu de six. L'ouverture buccale , par là même qu'elle est plus grande dans le moule qu'à la surface du test, laisse apercevoir plus distinctement sa structure décagonale, qui empiète plus sur les aires in- terambulacraires que sur les aires ambulacraires. On y remarque aussi , en face de chaque aire ambulacraire , deux petits bourrelets saillants produits évidemment par de petits creux de la face interne du test, qui sans doute servaient au mécanisme de l'appareil masticatoire. Il existe plusieurs monstruosités de cette espèce, les unes n'ayant que quatre, les autres six ambulacres , monstruosités dont on a fait des espèces à part , sous les noms de Galerùes quadrïfas- ciata et G. sexfasciala. Nos figures 8 , 9 et 10 représentent un exemplaire très-bien conservé de ce soi-disant G . quodrifasciala. Quant au G. scxfasciala des auteurs, c'est avec doute que je le rap- porte comme synonyme à cette espèce. Cependant , j'ai cru remarquer dans la figure de Leske (|uelques entailles sur le bord du monle; ce qui prouverait que c'est au moins une Discoïdée, et non une vraie Galérite. On rencontre le D. cylmdrica à-peu-prés partout dans la craie marneuse , en Angleterre , en France , en Allemagne , etc. Le bel exemplaire de fig. 14-16 a été communiqué à M. Agassiz par M. le marquis de Northampton ; le moule de fig. 12 et 13 provient delà craie alpine de la mon- tagne des Fis , et fait partie de la collection du Musée de Neuchàtel. L'exemplaire de fig. 8- 10 appartient à M. DesIIayes ; celui de fig. 11 est une variété moins élevée provenant de la craie. En ce qui concerne le moule de fig. 12 et 13, il ne sera peut-être pas sans intérêt de faire remarquer qu'il est charbonné , à-peu-près comme tous les fossiles de la montagne des Fis ; — (il — et comme jusqu'ici je n'ai rencontré des moules naturels de Discoïdées que dans ces terrains , je vois dans ce fait une nouvelle preuve en faveur de l'opinion qui envisage ce terrain comme noirci et transformé par la chaleur, d'autant plus (ju il suffit d'exposer des exemplaires de la craie blanche à l'action du feu, pour en enlever le test avec la plus grande facilité. VI. DlSCOIDEA ROTCLA Ag. Tah. 7, (ig. 15-16. (excl. fig. 12, 13, 4.) SvN. Discoidea Rotiila Ag. Prodr. p. ISij. — Descript. des Echinod. foss. de la Suisse, i" partie p. 90. Tab. f), lig. 10-1-2. — Catal. Syst. Ectyp. Ecli. p. 7. NucholltesRotnla Al. Bron.on. dans Cuvier Oss. foss. T. II, 2= part. p. 33(5. Tal). 0 , fig. 13. Pyiina Rotula Desiiioiil. Tabl. syn. p. 258, n. 1. Alex. Brongniart a figuré , dans les Ossernens fossiles de Cuvier , sous le nom de Niicleolïtes liolula , une espèce de Discoidée dont M. DesMoulins a fait, à tort , une Pyrine , et que M. Agas- siz a décrite et figurée plus tard sous le nom de Disc. Rotula, dans sa Description des Echinoder- mes fossiles de la Suisse. J'aurais pu me contenter de renvoyer les paléotolongistes à ces deux ouvrages ; mais ayant reçu récemment eu communication plusieurs espèces fort semblables , j'ai pensé qu'il serait utile de les figurer toutes sur la même planche , afin de mieux faire ressortir les caractères qui distinguent chaque espèce. Les fig. 15 et 16 représentent un moule de la montagne des Fis, qui me semble être le véri- table Nucleoliles Rotula de Brongniart. Un caractère particulier de cette espèce , caractère qui la distingue surtout du D. conica , c'est d'être parfaitement circulaire et d'avoir l'ouverture anale si- tuée au milieu de l'espace entre le bord postérieur et l'ouverture buccale. Une seconde particula- rité plus frappante, mais qui n'est visible que dans les moules, réside dans les entailles margi- nales, qui sont bien moins larges que dans le D. conica, comme on pourra s'en assurer en com- parant les fig. 15 et 16 avec les fig. 20 , 21 et 22. Lorsque je fis exécuter mes planches , je ne connaissais encore le D. Rotula que par des mou- les ; et si quelques exemplaires avaient conservé des lambeaux du test , ces lambeaux étaient trop frustes pour qu'il fût possible d'en étudier la structure intime ; et comme j'avais rencontré , parmi des Oursins envoyés à M. Agassiz par M. Alex. Brongniart, une espèce très-semblable par sa forme , j'avais cru pouvoir l'identifier avec le D. Rotula. Plus tard, M. Favre, de Genève, m'en- voya , du Saxonnct, un exemplaire du D. Rotula avec sou test parfaitement conservé. Je le — 62 — comparai à celui de Roueu , et je m'assurai que les tubercules du D. Rotula sont fort différens de ceux du Discoïdea de Rouen , et qu'au lieu d'être répartis sans ordre apparent à la surface du test , ils forment des séries horizontales très-continues , à-peu-près comme dans le D. macropyga (Tab. 7, fig. 9 b). En conséquence , je dus éloigner du Discoïdea Rotula la Discoidée de Rouen, pour en former une espèce à part sous le nom de D. Fairïna. VII. Discoïdea. Favrina Des. Tab. 7, fig. 12-14. (sous le nom de Discoïdea Rotula.) J'ai dit, en décrivant le D. i?o — (letlc espèce ne paraît pas être (rés-rare, il en existe de fort beaux échantillons au Musée de Carlsrulie. au Musée de lîàle et dans la collection de M. Strohmeyer d'Obergosschen. Suivant les indications que m'a fournies M. Gressly, on la trouve dans une couche particulière de l'oolite inférieure , la marne à Ostrea amminata , la même qui contient aussi le Discoidea depressa et le Dysofler analis; c'est au moins dans cette couche que l'a rencontrée M. Strohmeyer. II. ITVBOCLYPUS CANALICULATUS DcS. Tal). 4 des Dysastcr, fig. 8 et 9. Sv^. Niicleolitcs caiialiciihitusMunst. (dans GId. Pctref. , p. 140, Tab. J49 , fig. S.) .\utant l'espèce précédente est accidentée, autant celle-ci est régulière: elle est subcirculairc, uniformément bombée et peu élevée; le côté antérieur, sans être aussi large que le côté posté- rieur, est cependant proportionnellement bien moins rétréci que dans le //. gibbcrulus; la carène dorsale et le sillon antérieur manquent complètement; le sillon postérieur, dans lequel s'ouvre l'a- nus, est large, profond et évasé vers le bord; les ambulacres sont disjoints et les deux sommets bien plus distans que dans l'espèce précédente ; les ambulacres postérieurs surtout s'élèvent moins haut. La face inférieure n'est pas conservée. On ne saurait plus désormais confondre cette espèce avec les vraies Nucléolites, puisque elle a les ambulacres simples , tandis qu'un caractère essentiel des Nucléolites est d'avoir les ambulacres pétaloïdes. L'original de mes figures est le même que M. le comte de Miinster a figuré dans l'ouvrage de Goldfuss. Elle provient de l'oolite inférieure du Staffelberg, près de Bamberg. 86 — TABLEAU DE LA DISTRIBUTION GÉOLOCIQUB ET GÉOGRAPHIQUE DES ESPÈCES DU GROUPE DES GALÉRITES. a) Jura inférieur. Discoidea depressa Ag. '> hemisphaerica Ag. " concava Ag. » Mcriani Des. Hyboclypus gibberuliis Ag. ') canaliculatus Des. Pygaster laganoides Ag. Ji) Jura moyen. Discoidea arenata Des. » Mandelslohi Des. . punctulata Des. Pygaster tenuis Des. c) Jura supérieur. Discoidea inflata Ag. » speciosa Ag. Pygasler patelliformis Ag. Umbrella Ag. " Gresslyi Des. a) Néocomieu. Discoidea macropyga Ag. Pyrina pygaea Des. Nucleopygus incisus Ag. 1. Espèces de l'époque jurassique. l' marnes à 0. acuminata \ [ calcaire à polypiers calcaire à polypiers oolite ferrugineuse ? marnes à 0. acuminata oolite ferrugineuse calcaire à polypiers terrain à chaLlles ( terrain à chailles ( corallien i terrain à chailles ( corallien terrain à chailles .Jura soleurois. Jura suisse. Normandie. Normandie. Normandie. Jura soleurois. Staflelberg , près de Bamberg. Normandie. .lura soleurois. Jura soleurois. Albe wurtenibergeoise , Jura soleurois, Besançon. Allie wurtenibergeoise. portlandien pordandien porUandien portlandien portlandien Vallée de la Birse, près de Laufon. Carrière de Greifel , vallée de la Birse. Carrière de Greifel, vallée de la Birse. Carrière de Greifel, vallée de la Birse. Raedersdorf (Haut-Rhin). 2. Espèces de l'époque crétacée. neocormen . néoconiien . néocomien.? . Neucliàlel. Neuchàtel. Neuchàtel. 87 1)) Craie inférieure. Discoidca Favrina Des. Roliila Ag. conica Des. " decorala Des. " siibucuhis Ag. " miiiima A{j. " Pisuni Mer. » turritu Des. ■> plana Ajj. Galei'ites Castanea Ag. Pyrina ovulum Ajj. . » depressa DesM. ovata Ag. Caialomus Faba Ag. Pygastor costellatiis Ag. ■> triincatus Ag. (■) Craie supérieure. Galei'ites Albo-galcrus Lam. » vulgarls Lam. » conica Ag. » subrotunda Ag. . » globulus Des. " angulosa Des. pyraniidalis DesM. » orbignyana Ag. . » laevis Ag. » abbreviata Lam. Globator nucleus Ag. Nuclcopygiis minor Ag. Caratomiis hemisphacriciis Des » rostratiis Ag. . Avellana Ag. •> orbicularis Ag. Glauconie Glauconie Glauconie Glauconie Glauconie Glauconie? Glauconie Glauconie ? Glauconie Glauconie ? Glauconie Glauconie Glauconie Glauconie Glauconie craie blanche, craie blanche craie Ijlanche craie blanche craie blanche craie blanche étage supérieur? étage supérieur ? étage supérieur ? sables détritiques étage supérieur ? étage supérieur ? craie blanche craie blanche craie craie Rouen. Monttigne des Fis. Saxonnet, Rouen. Bas-Dauphiné. France. France. Bas-Dauphiné. Perte-du-Rliône. Vaches-Noires. Rouen. France. Montagne des Fis , Reposoir. Saintes^, Charente inf. Ile d'Aix. Ile d'Aix. Ile d'Aix. Angleterre. Ile de Wight. Angleterre. Ile de Wight. Angleterre. Angleterre. France. Tour aine. France. Stada (Âllemag. sept.) France. France. Angleterre. France. Crimée , France. Villers. — 88 — 3. Espèces vivantes. Ecliinoncus cydostomus Leske niinor Leske gibbosus Lam. cruciatus Ag. elegans Des. serialis Des. conformis Des. Iles de lord Hood. Trinité. Amérique ? ? PortoRicco. ? ? — 89 CONSPECTUS GENERUM ET SPECIERUM GALERITARUM. Character gentis Galeritarijm e familia Clypeastroideoucm. Testa inflala, raro dcpressa, orbicularis vel ovata vel subquinquangulala. Anihulacra simplicia, ad periplieriam divergenlia. Os inferum centrale vel subcentrale. Anus intra os et verticem varie situs. I. Genus GALERITES Lam. Testa inflata; ambitus suborbicularis vel subquinquangu- latus, postice angustior ; basis plana; os centrale, subdecagonale ; anus marginalis vel inframar- ginalis ; assulae génitales pares perforatae ; assula impar imperforata , minor quam pares ; tuber- cula non seriata, sed perforata et crenata. 1. Galeriles Albo-galents Lam. (Tab. 1 , fig. 4-11, Tab. 13, fig. 7). G alta, conica, ambitu suborbiculari ; basi plana ; ano marginali ; tuberculis magnis rarioribus. 2. Galerùes pijramidalis DesMoul. (Tab. 1 , fig 1-3). G. alta, pyriformis, ad verticem coarc- tata, ambitu subquinquangulato ; basi plana; margine obtuso; ano inframarginali. Nucleus. 3. Galerùes vulgarisLam. (Tab. 2, fig. 1-10, et Tal). 13, fig. 4-6). G. valde inflata, postice angustata ; ambitu suborbiculari; basi plana; margine obtuso; ano marginali; tuberculis confer- tioribus. 4. Galeriles conica Ag. (Tab. 1 , fig. 12-19). G. altissima, ad verticem compressa, postice at- tenuata; ambitu subquinquangulato ; ano marginali ; basi plana; margine valde obtuso. 5. Galerites suhrotunda Ag. (Tab. 2, fig. 11-14). G. inflata, superne hemispbaerica ; ambitu orbiculari ; ano marginali ; basi plana ; margine obtuso. 6. Galerites Globulus Des. (Tab. 4, fig. 1-4). G. valde inflata , subsphaerica, postice attenuata, subcarinata; ambitu suborbiculari; basi plana, angusta; margine valde obtuso; ano supramar- ginali. Assula genitalis impar deest. 7. Galerites abbrevtata Lam. (Tab. 3, fig. 9-17). G. conica, abbreviata ; ambitu orbiculari; basi plana ; ano inframarginali. 8. Galerites Orbignyana Ag. (Tab. 3, fig. 5-8). G. inflata, hemispliaerica ; ambitu orbiculari ; basi subconcava; ano supramarginali. 12 — 90 — 9. Galerilex mgulosa Des. (ïab. 4, fig. 5-7). G. inflata, elongata, postice valde angustala ; arabitu suLquinquangulato ; basi plana; ano uiarginali. 10. Gakritcs Castanea Ag. (Tab. 4, fig. 12-16). G. inflata, ovata; basi subconcava; margine tumido ; ano magno , marginali ; testa tenui. 11. Gakrites /acm Ag. (Tab. 4, fig. 8-11). G. inflata, ovata; basi plana; margine tumido; ano supramarginali. II. Genus PYRINA DesMoul. Testa tuniida , elongata, ovata ; ambitus ellipticus ; basis plana vel subconcava ; os subdecagonale ; anus in facie postica ; tubercula majora non seriata , perforata, crenata. Quatuor pori génitales. 1. Pyrina ovulum Ag. (Tab. 5, fig. 35-37). P. inflata, ovata, superne depressa ; ambitu elliptico ; basi plana ; margine valde tumido ; ore elongato , obsolète decagono ; facie postica late sulcata; ano elliptico, margini superiori proximo ; tuberculis numerosis. 2. Pyrina ovata Ag. (Tab. 5, fig. 32-34). P. inflata, ovata, superne depressa, postice leviter sulcata; ambitu elliptico; basi plana; ano in medio faciei posticae. 3. Pyrim depressa DesMoul. P. inflata, superne convexiuscula ; ambitu ovato ; basi subconcava ; margine tumido ; ano supramarginali. 4. Pyrim pygœa Des. (Tab. 5, fig. 27-31). P. ovata, inflata; basi subconcava; ano in me- dio faciei posticae. III. Genus GLOBATOR Ag. Testa orbicularis , subsphaerica ; os subdecagonale ; anus supramarginalis , altus. Quatuor pori génitales. Globalor NucleusAg. (Tab. 3, fig. 1-4). G. subsphaericus ; basi plana, angustata ; ore elon- gato , decagono ; ano elliptico , in medio faciei posticae. IV. Genus NUCLEOPYGUS Ag. Testa elongata , subdepressa; basis subconcava; os obsolète decagonum ; anus superus, in sulco areae interambulacralis imparis situs. 1. Nucleopygus minor Ag. (Tab. 5, fig. 20-22). N. antice rotundatus , postice depressus, truncatus , dilatatus ; ore concavo ; ano vertici proximo, in sulco lato. 2. Nucleopygus incisus Ag. (Tab. 5, fig. 23-26). N. subdepressus ; ambitu ovato ; basi plana; ano elliptico, intra apicem et marginem posticum sito. V. Genus CARATOMUS Ag. Testa inflata, vel subdepressa ; ambitus orbicularis vel ©va- lus, postice rostratus ; basis plana ; os angulosum ; anus inframarginalis. Quatuor pori génitales ; assula genitalis impar non perforata. — 91 — 1. Caratomus Avellana Ag. (Tab. 5, fig. 11-13). C. inflalus, dilalaliis , postiee rostralus; am- bilu ovato ; basi plana, ano inframarginali ; testa crassa. 2. Caralomus Faba Ag. (Tab. 5, fig. 8-10). C. clongalus , couvexiusculus , poslice subcari- natus ; ambitu' ovato ; ano inframarginali. 3. Caratomus hemisphœricus Des. (Tab. 5, fig. 14-19). C. lieuiispbicricus, poslice subcarinatus ; Itasi plana , pulvi lata ; ano inframarginali. i. Caralomus orbicularis Ag. ( Tab. 5, fig. 5-7). C. valde inflatus, hemispliacricus ; margine inflato; basi pulvinata; ano inframarginali. 5. Caratomus rostratus Ag. (Tab. 5, fig. 1-4). C. depressus , valde rostratus ; ambitu pyri- formi; basi pulvinata; ano inframarginali. VF. Gcnus ECHINONEUS Van Pliels. Testa tu mida,elongata, ovata; ambitus ellipticus ; basis plana vel subconcava ; os obliquum, irregulare; anus inferus , ori vicinus , ellipticus; tu- bercula imperforata ; tubercula vitraca minora inter majora vulgaris indolis. 1. Echinoneus cydostomus Leske (Tab. 6, fig. 13-15) E. inflatus, ovatus, dilatatus, superne subdepressus ; tuberculis vitreis parvis , numerosis ; ore obliquo. 2. Echinoneus minor Leske (Tab. 6, fig. 16) E. inflatus, ovatus, cylindricus, superne couvexius- culus ; tuberculis vitreis paucis , parvis. 3. Echinoneus gibbosus Lam. (Tab. 6, fig. 4-6) E. ovatus, inflatus, convexiusculus, gibbosus ; areis ambulacralibus distincte circumscriplis ; tuberculis vitreis magnis, numerosis. 4. Echinoneus cruciatus Ag. (Tab. 6, fig. 1-3) E. ovatus, inflatus, superne depressus ; tuber- culis vitreis maximis, numerosissimis. 5. Echinoneus elegans Des. (Tab. 6, fig. 7-9) E. ovatus, inflatus, superne depressus; tuberculis vitreis multo rainoribus quam vulgaria. 6. Echinoneus serialis Des. (Tab. 6, fig. 10-12). E. ovatus, inflalus, superne subdepressus, poslice dilatatus ; tuberculis magnis in area ambulacrali serialis ; tuberculis vitreis parvis. 7. Echinoneus conformis Des. ( Tab. 6, fig. 17-21). E. ovatus , inflatus , superne convexiuscu- lus ; tuberculis vitreis mediocribus; aculeis parvis, strialis , Iransverse annulatis. VII. Genus DISCOIDEA Gray. Testa subconica vel hemispbœrica ; ambitus circularis ; basis plana vel concava; os centrale , decagonale , ad angulos incisum; anus pyriformis ; tu- bercula seriata ; pori génitales quatuor; pori ocularii quinque ; assula genitalis impar non per- forata. — 92 — A) discoïdes proprie sic DICT7E. Tubercula minima ; anus minor quam in Holec- typis; nucleus incisus. 1. Discoidea Subuathts Bronn (Tab. 7, fig. 5-7). D. subcouica ; basi concava, margine pul- vinato ; ano mediocri , elliptico ; tuberculis magnis plus minusve seriatis , imperforatis ; tuber- culis miliaribus irregulariter adspersis. 2. Discoidea minima Xg. (Tab. 7, fig. 1-4). D. minima subconica ; basi plana; margine inflato; tuberculis miliaribus oblique seriatis. 3. Discoidea Pisum Mer. Testa minima, subconica; basi plana; tuberculis miliaribus non se- riatis ; tuberculis magnis distincte perforatis. 4. Discoidea turrita Des. (Tab. 13, fig. 1-3), D. altissima , conica ; tuberculis magnis valde seriatis, distincte perforatis ; nucleo late inciso. 5. Discoidea cylindrica Ag. [Tab. 8, fig. 8-16). D. inflata, hemispbœrica vel subcylindrica; am- bitu orbiculari ; basi plana ; ano elliptico , parvo ; tuberculis parvis , indistincte seriatis ; nucleo in utraque area sulcis magnis duobus et pluribus minoribus praedito. 6. Discoidea Ro/ula Ag. (Tab. 7, fig. 15, 16). D. inflata, hemispha^rica ; ambitu orbiculari; basi plana ; margine inflato ; ano parvo , elliptico ; tuberculis miliaribus distincte seriatis. 7. Discoidea Favrina Des. (Tab. 7, fig. 12-14). D. inflata, hemispbaîrica ; ambitu valde or- biculari ; basi plana ; ano parvo , elliptico ; tuberculis miliaribus non seriatis. 8. Discoidea conica Des. (Tab. 7, fig. 17-22). D. inflata, subconica, postice truncata ; basi plana ; ore subconcavo ; ano elliptico ; nuclei margine late et profunde inciso ; tuberculis miliaribus non seriatis. 9. Discoidea decorataBes. (Tab. 8, fig. 1-3). D. subinflata; ambitu orbiculari; basi subcon- cava ; margine inflato ; ano magno , pyriformi. 10. Discoidea plana Ag. (Tab. 9, fig. 1-3). D. depressa, subconica; ambitu ambiculari ; basi concava ; ano pyriformi , infra-marginali ; tuberculis miliaribus seriatis. B). HOLECTYPI VEL DISCOIDE/E JURASSIC.E. Tubercula valde prominula ; testa sub- conica ; basis concava; anusmaximus, pyriformis. Nucleus integer. 11. Discoidea depressa Ag. (Tab. 10, fig. 4-12). 0. alta subconica ; basi concava ; oris margine late inciso; ano maximo; tuberculis miliaribus non seriatis. 12. Discoidea MerianiBes. (Tab. 10, fig. 1-3). D. inflata, superne rotundata , hemisphaerica ; ])asi subconcava ; margine inflato ; ano latissimo. — 95 — 13. Discoidea aremla Des. (Tab. 9, fig. 11-13). D. inllata; basi concava ; margioe lumido; ore niagno; ano maxinio; tuberciilis miliaribus serialis, ad pcripheriam oris elongatis (fig. 13c). ii. Discoidea Mandehlohi Bcs. (Tab. 9, fig. 14-16). D. inflata , subconka ; basi subplauu; tubcrculis inferne valde prominulis : tuberculis miliaribus numcrosis, serialis. 15. Discoidea pundulata Des. (Tab. 9. fig. 17-19). D. inflata; basi subconcava; margine tu- niido ; tuberculis miliaribus paucis , distincte serialibus. 16. Discoidea concava Ag. (Tab. 9. fig. 4-6). D. alta, subconica; basi concava; margine pul- vinato. 17. Discoidea inflata Ag. (Tab. 9, fig. 7-10). D. inflata; basi subconcava; margine valde tumido ; ano maximo, pyriformi. 18. Discoidea hemisphwrica Ag. (Tab. 8, fig. 4-7) D. inflata, subconica; basi concava; ano maximo, marginali. 19. Discoidea speciosa Ag. (Tab. 10, fig. 13-15). D. depressa, subconica; basi subconcava; ore parvo; ano ore majore, pyriformi. 20. Discoidea tnacropyga Ag. (Tab. 7, fig. 8-11). D. inflata; basi concava ; margine valde tu- mido ; ore magno, pyriformi; tuberculis miliaribus paucis, distincte serialis. VIII. Genus PYGASTER Ag. Testa depressa, vel subdepressa; ambitus orbicularis, vel subangulatus ; basis concava ; os decagonum, ad angulos incisum ; anus maximus, superus, in sulco lato silus ; tubercula seriata; pori génitales quatuor. i.Pygaster Umbrella Ag. (Tab. 12, fig. 4-6). P. subconicus, quinquangulatus , postice at- tenualus; basi subconcava; ore profunde inciso ; ano maximo, pyriformi; tuberculis magnis; testa crassissima. i 2. Pygaslcr patelliformis Ag. (Tab. 11, fig. 11-13). P. inflatus ; ambitu orbiculari ; basi con- cava ; ano magno , pyriformi ; testa crassa ; tuberculis magnis. 3. Pygaster laganoides Ag. (Tab. 11, fig. 5-7). P. depressus , postice truncalus ; ore magno , laie inciso ; ano in sulco lato , ad verticem porrecto ; testa tenui. 4. Pygasler tennis Ag. (Tab. 12, fig. 1-3). P. depressus, subconicus; ambitu subquinquan- gulalo ; ano magno, pyriformi; testa tenui. 5. Pygaster coslellalus Ag. (Tab. 11, fig. 1-4). P. depressus; margine inflato ; ore parvo, irapresso ; ano obliquo , supramarginali ; tuberculis parvis. 6. Pygaster /runcatusAg.{Tah. 11, fig. 8-10). P. depressus, postice attenuatus, valde truncalus; — 94 — basi pulvinata; ore concavo; ano maximo, pyriformi; tuberculis scriatis, postice in seriebus ar- cuatis dispositis. IX. Genus HYBOCLYPUS Ag. Testa angulata vel suborbicularis ; os plus minusve excen- tricus ; anus superne in sulco lato situs ; anibulacra ad apicem non convergentia ; tubercula non seriata , sed perforata. 1. Hyboclypus gibberulus Ag. (Tab. 13, lig. 11-14). H. subangulatus, antice attcnuatus, emaiginatus , postice truncatus , superne carinatus; ore excentrico, antico; sulco analilato , ad apicem augustato, profundo. 2. Hijbochjpus canaliculalus Des. (Monogr. quart. Tab. 4, fig. 8, 9). H. suborbicularis, ovatus, antice attenuatus , postice dilatatus ; sulco anali profundo ; ambulacris posticis in medio inter apicem et marginem posticum conjunctis. (j alei'itfs T;il>.l 1^ ® ® '^« ^- 0 iLilcin^ini ail,m.LanJ.a3> l.iti.deNic^olet (*l Jt^aiijAinLCti N"trtui.atc-1 . G;iléi"ites. ïal> 2. Ducltman-n àrl tca ir îsn lAet a_"ÎJeuchaîeV i;ç./-/a©AiLïEmiiiriE§ ■NjTuiLc&iimns iLam.-^..//-/^ ®iiiL. sitnBiafâ-^^raimAivi, ^ G^ilérires. 'l'ai.. ;{. t>'^!«^ ---i^^^&^^it' "DiflcTn j.-Ti-r. ad-.-uaD.i-TLAp.de].. LiiiLdeNiCoIet- Pw JeajifamieC i; ML-noli^t-i. Galeritcs TabA Uii-k.io-a.TiLa. n .in L^p-del , 1.-. tb..U rîie.^iL tii.ifJiiytj'i'.'t « et « N( lu.-li^ir Oaleritcs. Tab. 5. Diekmaiiii iid.Tiat.iixLa.y.del Liih lieNii^oiet ft Jean j.i guet â.Neu.eh,q tri . Gale'r I I es. 'la 1) (>■ S,. 19- /.:;a-p..s>..a,-"v.:-."--'s.\ ^.^;s;s;o-;!,|^::!|:;K.^:\ Diekrnani' axl-Hât: juTaJ" del. ttti.tV Wicolet ( t ^PAU^^^jnet ciT^eucJi^r y/t//'''''/ù. %:}à.mÀÊmi -f /u/;-yi^\i ii.iLU» ji^'ïïFMSïrTiïaii'îrii iDj.es. &5 ^ P; i5s « «(^ÏS ^ ^ r £^ ^ sa ir fe Bîi sa «3 0 f^l H ir-J ^ H g J;^ -^ H £9 '4 ea 1 « Ce i=^ K H E2 B l^3 1 é ^ Galerites. TablS. Diefem axiiLa. ïi._irLl,au. deL. LiLh- dtr tJicolf t et JeajiiaiTuet aNeuclia r*' MONOGRAPHIES i£>'Miniie(DiDis]âmis^ ECHI]\ITES FAMILLE DES CLYPÉASTROIDES. ^ttafrt^m^ Q^0n^ira;p^t^ DES DYSASTER. PAR I£]D, IDIS^^IE« 1842 11 n'y a pas long-temps que le type des Dysaster était inconnu , comme tel , aux naturalistes. Le peu d'espèces qu'ils en ont décrites ont été ordinairement rangées par eux dans les Anan- chytes ou dans les Spatangues , dont elles se rapprochent en effet par leur forme extérieure. Mais cette ressemblance n'est que superficielle, et il suffit de jeter un coup d'oeil sur les détails de leur test pour y reconnaître des différences d'organisation profondes, différences qui engagèrent M. Agassiz à les séparer des Spatangues sous le nom de Dysaster, tandis que M. DesMoulins en faisait , à peu près à la même époque , son genre Colhjriles. Le caractère le plus saillant de ces Oursins consiste dans la présence de deux sommets aui- bulacraires , c'est-à-dire , que les cinq ambulacres , au lieu de converger tous vers le sommet du test, comme cela se voit dans presque tous les autres Echiuites, se rencontrent sur deux points plus ou moins dislans de la face supérieure , les trois ambulacres antérieurs ordinaire- ment un peu en avant du sommet, les deux ambulacres pairs postérieurs au dessus de l'anus. Une pareille disposition des ambulacres implique nécessairement des modifications profondes dans le système respiratoire de ces animaux , qui , au lieu de se réunir, comme d'ordinaire, au sommet, se trouve relégué sur les côtés antérieur et postérieur, et par conséquent éloigné du système génital , avec lequel il est plus ou moins en contact dans tous les autres genres. Or si nous avons pu nous croire autorisé à éloigner les Galérites des autres Clypéastroïdes , à cause de la forme particulière de leurs ambulacres à la face supérieure , à bien plus forte raison n'hésiterons- nous pas à faire des Dysaster un groupe à part, dont le cachet réside également dans la nature de ses ambulacres. Une question plus difficile à résoudre, c'est celle de savoir à quelle famille les Dysaster ap- partiennent. M. Agassiz, dans son Prodrome, les place en tète des Spatangoïdes ; Lamarck en fait des — 6 — Aiianchytes ; Goldfuss des Spataugues, et DesMoulins les place, comme genre à part, entre les Nu- cléolites et les Ananchytes. Plus tard , Agassiz revint de sa première opinion et , dans son Catal. syst. des moules d'Echin., il rangea les Dysasler parmi les Clypéastroïdes. Une si grande diversité d'opinions à legard d'Oursins , d'ailleurs trés-caractérisliques, prouve assez que les parties essen- tielles de leur organisation nous sont inconnues. De fait , la question se résume à ceci : Les Dy- saster ont-ils un appareil masticatoire semblable à celui des Clypéastroïdes, ou bien cet appareil manque-t-il complètement, comme dans les Spatangoïdes. Par malheur, toutes les espèces sont fossiles, et il nous a été impossible de reconnaître dans aucune d'elles des traces d'un organe que l'on ptît envisager comme faisant partie du système digestif. Les moules internes sont par- faitement unis ; c'est à peine si l'on y distingue les articulations des plaques et les empreintes des pores ambulacraires. Le pourtour de la bouche est surtout très-uniforme. Nous en sommes par con- séquent réduits aux caractères extérieurs qui seuls ne peuvent donner que des probabilités plus ou moins concluantes; après les avoir tous pesés, je suis porté à croire que les Dysaster ont en réalité plus d'af6nité avec les Clypéastroïdes qu'avec les Spatangoïdes; car s'ils ont la physionomie extérieure de ces derniers , leur bouche est conformée d'une toute autre façon : au lieu d'être allongée transversalement et bilabiée , comme dans les Spatangoïdes , elle est anguleuse , comme dans les Galérites ; ce qui me fait présumer qu'il existe au moins quelques rapports entre le sys- tème digestif de ces deux groupes. Lorsqu'on songe que tous les Dysaster , à l'exception de trois , sont des fossiles de la forma- tion jurassique, c'est-à-dire qu'ils vivaient à une époque où le type des Spatangues n'existait pas encore , on est en quelque sorte tenté de les envisager , ainsi que les Hyboclypcs , comme un de ces types primitifs, dans lesquels se trouvent réunis des caractères qui, dans d'autres époques, n'ap- partiennent qu'à des groupes très-différens. On dirait que dans les Dysaster le type des Spa- tangues n'est pas encore séparé de celui des Galérites. Jusqu'ici, ce groupe si remarquable ne se compose encore que d'un seul genre, qui est le genre Dysaster. — 7 — DU GENRE DYSASTER Ac. Les Dysaster sont en général des Oursins de moyenne laille ; quelques espèces atteignent des (liuiensious un peu plus considérables et ont jusqu'à deux pouces de longueur. Leur apparence est uniforme, et comme leurs tubercules sont peu développés et clair-semés , nous en concluons quils étaient, comme les Galérites , des Oursins peu épineux. La bouche est centrale ou subcentrale en avant, sans cependant être aussi excentrique que celle des Spatangucs ; mais ce qui constitue un caractère plus important que la position de la bouche , c'est sa forme qui, quoique en général d'apparence circulaire, est cependant, dans le principe, décagonale ; si elle paraît pentagouale dans certaines espèces, c'est ordinairement parce que le bord de l'ouverture correspondant aux aires interambulacraires est tellement restreint , qu'il disparaît à peu près complètement ('). L'ouverture anale est de moyenne grandeur et invariablement située à la face postérieure , or- dinairement au dessus d'un sillon évasé qui occupe le milieu de l'aire interambulacraire impaire. Sa forme est elliptique de haut en bas. Il est à regretter que l'appareil génital soit ordinairement si mal conservé. Cependant, tout ce que j'ai pu en apprendre, d'après quelques exemplaires d'une meilleure conservation, c'est que cet appareil présente une structure particulière. On remarque , près du sommet ambulacraire antérieur, quatre pores formant entre eux un losange irrégulier; deux sont situés en avant des ambulacraires pairs antérieurs , et deux en arrière. Je n'ai pas pu m'assurer si les plaques dans (*) C'est pour avoir accordé trop de. confiance aux descriptions et aux figures souvent incorrectes des auteurs qui représen- tent les Dysaster comme ayant la bouche ronde, que M. DesJIoulins a été conduit à ranger dans son genre CoUijriles, des Our- sins complètement étrangers à ce groupe. En cela , M. DesMoulins a cependant été conséquent avec son principe qui place la forme de la bouche en première ligne , dans l'appréciation des caractères génériques. Mais à supposer même que les Dysaster eus- sent la bouche ronde, ce qui est une erreur, ce ne serait pas encore pour moi une raison d'associer aux Dysaster des Oursin? à ambiilacres convergens au sommet. Pour que le genre Collijrites de M. DesMoulins correspondit exactement au genre Dysaster, il faudrait en éloigner les Colbjriles a,mij(jdalu, C. brissoïdes, C. Iieterodyta , C. canaliculata et C. dcprcssa. Les trois premiers sont des Spatangoïdes des genres Micrasler et Holaster; leC. canaUculata est notre Hyboclipus canaliciilahis, etleC.depressa, le Pyr/asler costellalus Ag. J'ignore complèlenient ce que peut l'trc le Colhjriles trirjoiuita. - 8 — lesquelles ces pores s'ouvrent sont des plaques particulières ; mais d'après tout ce que j'en ai vu, elles ne diffèrent en rien extérieurement des plaques des aires interambulacraires. Quant aux pla- ques ocellaires, je n'en ai découvert aucune trace, quelque peine que je me sois donnée à cet effet. Les aires ambulacraires n'ont guère que le tiers de la largeur des interambulacraires ; aussi leurs plaques sont-elles beaucoup plus petites; il y en a cinq, et même six pour une plaque interambulacraire. Cependant, malgré leur petitesse, il est facile d'en connaître le nombre, puisque chaque plaque ne compte qu'une paire de pores, au moins à la face supérieure. A la face inférieure , les plaques ambulacraires sont plus hautes , ce qui fait paraître les pores plus distans. Ce n'est que sur le pourtour immédiat de l'ouverture buccale que l'on voit quelquefois des pores se dédoubler et former quatre rangées au lieu de deux (Tab. I, fig. 21). Les deux sommets ambulacraires de la face supérieure ne sont pas toujours à égale distance l'un de l'autre ; aussi leur éloignement plus ou moins considérable et la manière dont ils sont arqués , constituent-ils des caractères spécifiques importans. C'est ainsi que dans le D. bicordatus, les am- bulacres postérieurs se rencontrent immédiatement au dessus de l'anus, tandis que dans le D. se- miglobus (Tab. 4 , fig. 10 — 12) , ils s'élèvent fort haut et sont très-rapprochés des ambulacres an- térieurs. Les tubercules sont uniformément répartis sur toute la surface du test. Ils ne présentent au- cune disposition régulière ; ceux des aires ambulacraires ne différent en rien de ceux des aires interambulacraires; seulement ceux de la face inférieure sont plus serrés et en général un peu plus développés que ceux de la face supérieure. Quant à la forme générale , elle varie plus ou moins , suivant les espèces , mais toutefois dans des limites restreintes qui , jointes à la direction des ambulacres, constituent la physionomie des Dysaster. Quelques espèces sont très-déprimées , d'autres sont renflées; les unes sont tronquées en arrière , les autres pointues , les autres arrondies. La face inférieure est plus ou moins on- dulée , suivant que les ambulacres sont logés dans des sillons plus ou moins profonds ; mais une particularité qui se retrouve dans toutes les espèces , même dans celles dont la face inférieure est le plus uniforme, et qui semble rappeler le type des Spatangues , c'est que l'aire interambula- craire est toujours plus renflée que le reste du test. Le sillon de l'ambulacre antérieur n'est pas seulement borné à la face inférieure ; dans beaucoup d'espèces , il est encore très-marqué à la face supérieure et fait paraître le côté antérieur bilobé. Le nombre des espèces connues jusqu'à ce jour est de vingt; dans ce nombre il y en a plu- sieurs qui se trouvent en très-grande quantité dans certains terrains , et ordinairement par ni- _ 9 — chées de six , dix , vingt individus et même davantage ; d'où il résulte que ces animaux vivaient en société. Jusqu'ici toutes les espèces, à l'exception de trois , sont de l'époque jurassique, ensorte que l'on peut envisager, à bon droit, les Dysaster comme caractéristiques de cette formation. Les marnes à Ostrea acumùiaia (étage de l'oolite inférieure dans le Jura suisse et français) , l'oxfor- dien et plus particulièrement le terrain à chailles en ont fourni jusqu'à présent le plus grand nombre. Le D. omlum se trouve dans le néocomien, le D. excentn'cus et le D. Munsteri dans la craie. Les dépôts tertiaires n'en contiennent aucune trace. L Dysaster bicoudatus Ag. Tab. 2, fig. 1-4. Syn. Dysaster hicordatus A{j. Catal. sysl. Ectyp. Suppl. Ananchytes hicordatus Lam. III. p. 317 (excl. syn.)-— E. Desl. Enc. T. -2, p. 162. Spatangites ovalis Leske , p. 233 , Tab. 41, fig. 5. Collyrites clliptica DesMoiil. Tabl. syn. p. 3C4. D'.^nnoiic in Miner. Belus. T. 3 , p. IGl, Tab. 4 , fig. 1,2,3. Knorr. Il , p. 1S2, Tab. E. III, n" 6. Van rlielsum p. 32 , sp. 3 (Egelschuitje hcee top). Il est peu d'espèces dont la synonymie soit aussi embrouillée que celle du D. hicordatus. Nous trouvons le nom de hicordatus dans la plupart des auteurs modernes , et presque toujours ap- pliqué à une espèce différente, ou associé à d'autres synonymes. Leske donna d'abord le nom de Spatangites hicordatus à un moule des environs de St-Jacques , sur les bords de la Birse , moule qui , si les ambulacres sont exacts , n'est autre chose que notre Dysaster propiuquus. Lamarck re- porta cette espèce dans son genre Ananchyte avec la plupart des autres Dysaster ; mais l'on ne comprend pas comment Goldfuss a pu figurer sous le nom de hicordatus, en citant la figure de Leske , un Oursin si complètement différent de celui de cet auteur. C'est une espèce particulière que nous décrirons plus bas, sous le nom de D. Munsteri. M. Agassiz, lorsqu'il publia sa Descr. des Ech. foss. de la Suisse, pensait encore que le Spatangus ellipticus Lam. et le Sp. hicordatus pourraient bien n'être que des variétés d'une même espèce ; mais il revint plus tard de cette opi- nion, et admit deux espèces distinctes dans son Catalogue des Moules d'Ecbinodermes. Cependant , à côté de son Spatangites hicordatus , Leske avait décrit et figuré , d'après Knorr, sous le nom de Spatangites ovalts , une autre espèce originaire de Muttenz, près deBàle, et que Parkinson et Phillips identifient, à tort, avec une espèce analogue du Jura moyen de Kellowiiy Cette fausse identification fut cause qu'on oublia peu à peu l'original de Leske et de Knorr, et que — 10 — l'on prit l'habitude de se représenter sous le nom de Spalangus ou Dysaster ovalis une espèce du Jura moyen. Cependant les deux espèces sont fort distinctes , comme le fait déjà présumer la différence de leur gisement ; il devenait dès lors nécessaire de les différencier. A la rigueur, le nom iVovalis eut dû être conservé à l'espèce de Leske ; mais pour éviter de nouvelles confusions , M. Agassiz préféra le garder pour l'espèce anglaise ; d'un autre côté, ne voulant pas que l'an- cien nom de bicordalus fût éliminé de la nomenclature , il le donna à l'espèce que Leske avait décrite primitivement comme SpcUangites ovalis. L'espèce que nous appelons maintenant Dysaster bicordalus est de taille moyenne et diffère par sa forme élevée, du D. analis, qui se trouve dans le même terrain. Le côté antérieur est surtont haut et subtronqué ( fig. 2) ; le côté postérieur est moins élevé et moins large, mais également tronqué obliquement. L'anus s'ouvre au bord supérieur de la face postérieure, et, au dessous, se voit un sillon évasé qui s'étend jusqu'à la base (fig. 3). La face inférieure est presque plane; la bouche est située au tiers de la longueur et séparée du côté antérieur par un sillon plat. Les ambulacres antérieurs se rencontrent un peu en avant du sommet (fig. 1); les ambulacres postérieurs viennent se joindre immédiatement au dessus de l'anus (fig. 3). Comme les détails du test sont très-bien conservés dans plusieurs exemplaires de cette espèce , j'ai profité de cette circonstance pour en donner des figures grossies. La fig. 2 a représente une plaque de l'aire interambulacraire postérieure impaire vue à la loupe ; la fig. 2 b représente quelques tubercules de cette même plaque vus au microscope; la fig. 4 c enfin montre quelques tubercules de la face inférieure, vus au microscope; comme à l'ordinaire, ils sont plus développés que ceux de la face supérieure. C'est une espèce particulière des marnes à Ostrea acuminata (Oolite inférieure ) , et , comme les seuls exemplaires que j'en connais proviennent de la même localité que Knorr et Leske assignent au leur, il ne saurait y avoir de doute sur l'identité de 1 espèce. IL Dysaster analis Ag. Tab. 2, fig. 8-10. SvN. Dysaster analis Ag. Descrip. des Echin. foss. de la Suisse , 1" partie , p. 6 , Tab. 1 , fig. 1 î--! i . — Catal. syst. Ectyp. p. 3. — Gressly, Jura soleiirois , p. 76. CoUyiitcs analis DesMoul. Tabl. syn. p. 368. C'est l'espèce la plus répandue en Suisse; ou la trouve partout où les marnes à Ostrea acuminata sont à découvert. Sa forme est ovale, déprimée, élargie en avant, rétrécie en arriére. Le côté posté- — 11 — rieur est tronqué. Le sillon sous-anal est à peine sensible; le sillon antérieur, correspondant à l'aire arabulacraire impaire, est un peu plus prononcé. La face inférieure est à peu près plane ; car il ny a que l'aire interambulacraire postérieure qui soit un peu plus renflée. L'ouverture buc- cale est au tiers antérieur; j'ai été à même d'en examiner le pourtour, dans plusieurs exemplaires intègres, et je l'ai trouvé pentagonal (fig. 10 6) : cette forme est déterminée par la petitesse du bord correspondant aux aires interambulacraires , relativement au bord des ambulacres. Si le bord des aires interambulacraires était un peu moins rétréci , l'ouverture buccale serait décago- nale , comme dans les Galérites et les Discoïdécs ; mais il est rare de rencontrer des individus dont la boucbe soit intacte. L'anus est à peu près circulaire et situé au bord supérieur de la face postérieure ; il est immédiatement recouvert par les ambulacres postérieurs, qui convergent en s'arquant au dessus de son bord supérieur. Les ambulacres antérieurs se rencontrent en avant du sommet et laissent par conséquent un espace très-grand aux aires interambulacraires posté- rieures paires ; aussi , leurs plaques sont-elles beaucoup plus longues que celles des aires inter- ambulacraires antérieures. La fig. 8 a représente une de ces plaques vue à la loupe , afin de montrer la disposition des tubercules. La fig. 8 b est un tubercule isolé, vu au microscope; comme tous les tubercules de Dysaster, il est mameloné , perforé et pourvu d'une collerette de plis très-accusés à la base du mamelon. Les tubercules miliaires qui les entourent sont également mamelonés. Les tubercules des aires ambulacraires ne diffèrent en rien de ceux des aires interam- bulacraires. La fig. 9 a représente l'ambulacre antérieur gauche vu à la loupe, montrant l'arti- culation des plaques et la disposition des pores qui sont invariablement situés à la base de ces derniers. L'appareil génital est rarement conservé ; il se compose de quatre pores formant entre eux un carré rhomboidal. Deux sont en avant et deux en arriére des ambulacres antérieurs. Le D. analis , ainsi déterminé , peut être envisagé comme l'un des fossiles les plus caractéris- tiques de cette couche de l'oolite inférieure que les géologues suisses appellent marnes à Ostrea acuminata. On le trouve ordinairement par nichées de quatre, huit, dix exemplaires et davan- tage, ce qui fait supposer que ces animaux vivaient en groupe. C'est la même couche qui con- tient aussi le Discoidea depressa , le Dysaster ringens et le Dysaster bicordatus : ces deux derniers sont cependant moins fréquens. — 12 — III. Dysaster ellipticus Ag. Tab. 2, fig. 5-7. SvN. Dysaster ellipticus Ag. Prodr. p. 16. — Catal. syst. Ectyp. p. 3. Ananchytes elUptica Lam. III, p. 318. (exclue!, syn.) — E. Desl. Enc. T. 2, p. 63. Collyrites elliptica DesMoul. Tabl. syn. p. 364. Lamarck a donné ce nom à une espèce très-voisine des D. analis et hicordalus , mais cependant différente de l'une et de l'autre. Elle est déprimée comme le D. analis , mais avec cette différence, que le côté antérieur, au lieu d'être élargi , est , au contraire , un peu rétréci. Les ambulacres antérieurs remontent aussi plus haut et , de plus , il existe un espace libre entre les ambulacres postérieurs et l'ouverture anale , ensorte que les aires interambulacraires postérieures paires oc- cupant l'espace entre les deux sommets ambulacraires sont moins larges que dans l'espèce pré- cédente. C'est là, à mon avis, le caractère essentiel du D. ellipticus. Le bord postérieur est ar- rondi , et c'est à peine si l'on y remarque une légère trace du sillon sous-anal. L'échancrure antérieure , correspondant à l'aire interambulacraire impaire , n'est que faiblement indiquée. Les ambulacres pairs antérieurs forment une courbe gracieuse en se rencontrant prés du sommet (fig. 5). La fig. 5 a représente l'aire ambulacraire antérieure gauche, vue à la loupe; or comme il n'y a jamais à la face supérieure qu'une paire de pores par plaque, et que les plaques diminuent de hauteur en approchant du sommet , il en résulte que les pores paraissent plus rapprochés en haut que sur la circonférence. La face inférieure ne présente aucun caractère particulier; elle est â-peu-près plane comme dans le D. analis , et l'ouverture buccale est située au tiers antérieur. J'ai sous les yeux plusieurs exemplaires de cette espèce, provenant du département de la Sarthe ; ce sont évidemment des fossiles jurassiques ; mais j'ignore quel est l'étage dont il pro- viennent. L'exemplaire figuré fait partie de la collection de M. Michelin. — 13 — IV. DVSASTEK EXCENTRICCS DcS. Tab. 4, fig. 1-3. Syn. Nxtdcolites eaccntricns Miinsl. (clans Goldfiiss Potrcf. p. 140 Tab. 41), li;;. 7.) Catopygus excentrions Ag. Prodr. p. lî>. Le D.excentricus, décrit et figuré par le comte de Munster, sous le nom de Nucleoliies excentricus, a tout-à-fait l'apparence d'un Dysaster jurassique , et cependant il provient , d'après l'indication de cet auteur, de la craie marneuse d'Essen , sur la Rœhr. Par sa forme générale , il se rapproche le plus des D. bicordatus et elliplicm , et a même été confondu par les auteurs avec ce dernier, décrit ci-dessus. Il est, comme le D. bicordatus, court et large ; ses ambulacres postérieurs sont très-arqués et se rencontrent immédiatement au dessus de l'anus ; ses ambulacres antérieurs ne s'élèvent pas tout-à-fait jusqu'au milieu du test, ensorte que les aires interambulacraires posté- rieures paires, comprises entre les deux sommets ambulacraires , sont très-larges. Mais ce qui distingue notre D. excentricus de l'espèce que nous venons de mentionner, c'est sa forme bien moins élevée ; car, bien qu'il soit très-court , sa hauteur n'égale guère plus de la moitié de sa longueur, et le côté antérieur, au lieu d'être tronqué brusquement , est , au contraire , très-gra- duellement arrondi ; l'anus est au bord supérieur de la face postérieure ; le sillon sous-anal est large et très-évasé ; la face inférieure est plane ; la bouche est au tiers antérieur ; le sillon qui occupe l'espace entre cette ouverture et le bord est très-peu marqué; enfin, le test est très-niince comme dans tous les Dysaster ; les tubercules et les pores des ambulacres n'offrent rien de parti- culier; la fig. 2 a représente quelques tubercules vus à la loupe. Ce grossissement est trop faible pour faire distinguer la perforation des tubercules ; mais on peut s'assurer qu'ils sont réellcmenl perforés , en examinant un tubercule au microscope. M. le comte de Munster a eu l'obligeance de communiquer à M. Agassiz l'original de cette figure , ensorte que c'est le même individu qui est figuré dans les deux ouvrages. — 14 — V. Dysaster propinqccs Ag. Tab. 3 , fig. 24-26. SvN. Dysaster propinquus Ag. Descript. des Ecliin. foss. de la Suisse, l" partie, p. 2, Tab. J, fig. 1-3. — Catal. syst. Ectyp.p. 3. Spatangites hicordatus Leske p. 244, Tab. 47, fig. 6. Andréa; Litt. Helv. p. 10 , Tab. II, fig. c. Cette espèce a tout-à-fait l'apparence extérieure du D. analis, et c'est pour cette raison qu'en la décrivant pour la première fois dans sa Description des Eclùnodermes fossiles de la Suisse , M. Agassiz lui donna le nom de propinquus. Elle est, comme le D. analis, déprimée et plus étroite eu arriére qu'en avant ; le côté postérieur est subtronqué ; la face inférieure est plus ou moins ondulée ; l'aire interambulacraire impaire y est surtout renflée (fig. 25) ; le sillon anal est à peine indiqué ; en revanche , le sillon antérieur est assez marqué ; l'ouverture buccale est très- rapprocbée du bord antérieur, car elle est située au quart du diamètre longitudinal. Malgré cette conformité extérieure , le D. propinquus se distingue par un caractère essentiel, qu'il suffira de signaler pour en faire ressortir toute l'importance : les ambulacres postérieurs , au lieu de con- verger immédiatement au-dessus de l'anus, s'élèvent bien plus baut et ne se rencontrent qu'au tiers postérieur (fig. 24); de plus, ces ambulacres sont beaucoup plus larges que dans les espèces ci-dessus décrites , et l'ambulacre gauche s'élève plus haut que l'ambulacre droit. Ce dernier ca- ractère m'avait d'abord paru insignifiant; mais l'ayant retrouvé, plus tard, sur un nombre con- sidérable d'exemplaires de celte espèce , je crois pouvoir l'énumérer parmi les traits particuliers de l'espèce. Le D. propinquus , très-peu connu il y a quelques années , se trouve maintenant en nombre considérable dans plusieurs collections suisses , à tel point qu'on peut l'envisager comme un fos- sile caractéristique de l'étage oxfordien , et plus particulièrement du terrain à chailles ou du co- rallien siliceux qui en forme la partie supérieure. M. Gressly en a recueilli de nombreux exem- plaires dans le terrain à chailles du Fringeli, dans le canton de Soleure ; près de Liesberg, dans le Jura bernois ; à Largue , dans le département du Ilaut-Rbin , et à Wahlen , dans le Jura soleu- rois. Le Musée de Bàle en possède toute une série provenant du même terrain. Enfin , M. Paran- dier l'a aussi trouvé dans le terrain à chailles du Mont-de-Bregille , près de Besançon. Dans le — i;î — nombre, on en trouve qui ont une taille double de celui que j'ai figuré ; Ion remarque aussi que les vieux exemplaires sont en général plus déprimés que les jeunes. Nous avons dit , en décrivant le D. bicordatm , que c'est très-probablement celte espèce (jue Leske appela , dans l'origine , du nom de Spalangùes hicordatus. VI. DySASTEU OVALIS Ag. Tab. 3, ng. 21-23. Syn. Dysttsler ovalis A{j. Calai, syst. Eclyp. p. 3. ' Spatangus ovalis Park. Org. Rem. — Pliill. Gcol. of Yorksli. p. 127, Tab. A , fig. •3-3. CoUyiites oridis DesMoul. Tabl. syn. p. 368. Parkinson et Pbillips ont décrit , sous le nom de Spalaïujus ovalis , une espèce de Dysaster du Calcareous grit de Scarborough, qu'ils rapportent à tort au Spatanyûes ovalis de Leske, qui est , comme nous l'avons vu plus haut , notre D. bicordalus. La figure de Phillips n'est pas assez finie pour permettre une détermination rigoureuse, surtout lorsque, comme c'est ici le cas, les dil- férences portent sur des caractères d'organisation en apparence imperceptibles. M. Studer ayant communiqué à M. Agassiz un exemplaire de Kelloway , provenant, selon toute apparence , du même terrain , j'ai cru pouvoir l'identifier avec l'espèce de Phillips , et c'est d'après cet exem- plaire que j'ai fait représenter les figures ci-jointes. En comparant ces figures à celles du D. pro- pinquus, on est frappé de leur très-grande ressemblance. Les différences portent uniquement sur la forme du test; l'espèce anglaise est un peu plus renflée et plus plane à sa base. Quant aux ambulacres, ils présentent la même disposition que nous avons décrite en traitant du D. propin- quus , c'est-à-dire que les ambulacres postérieurs s'élèvent considérablement au dessus de l'anus , et sont en même temps très-larges. Il se pourrait donc que le D. ovalis ne fût qu'une variété du D. propinquus. Mais comme je n'en possède encore qu'un seul exemplaire , je préfère attendre de plus amples informés pour me prononcer à cet égard. L'exemplaire figuré étant très-bien conservé dans plusieurs de ses parties , j'ai pu y reconnaître d'une manière distincte l'articulation des plaques, non seulement dans les aires interambulacraires, mais aussi dans les aires ambulacraircs. Les plaques ambulacraires sont beaucoup plus hautes à la face inférieure qu'à la face supérieure , particulièrement celles des ambulacres postérieurs , et comme il n'y a qu'une paire de pores par plaque , il en résulte que ceux-ci sont beaucoup plus distans en dessous qu'en dessus. — 16 — VII. Dysaster mai.um Ag. Tab. 2, fig. 11-13. Syn. Dysaster Malum Ag. Catal. syst. Ectyp. p. 3. La disposition des ambulacres nous fournit le caractère le plus important de cette espèce. Les ambulacres antérieurs atteignent à-peu-près le milieu de la longueur, et comme , de leur côté , es ambulacres postérieurs s'élèvent aussi très-haut , il en résulte que les aires interambula- craires postérieures, ou l'espace entre les deux sommets ambulacraires, sont proportionnellement très-restreints. Cet espace n'a guère plus du quart de la longueur, tandis que, dans d'autres es- pèces, il équivaut presque à la moitié de la longueur. La forme générale du test est régulière- ment ovoïde ; la face inférieure est à-peu-près plane; le sillon antérieur est à peine indiqué; l'aire interambulacraire impaire elle-même est presque de niveau avec les autres parties du test; la bouche, située au tiers antérieur (fig. 13), est proportionnellement très-petite; l'on remarque aussi que les pores se rapprochent considérablement sur son pourtour, sans doute parce que les plaques sont moins hautes. 11 en est à-peu-près de même près du sommet , comme le montre la fig. 12 o , qui représente la partie supérieure de l'aire ambulacraire antérieure gauche. La fig. 116 représente une plaque de l'aire interambulacraire postérieure gauche , vue à la loupe : on y dis- tingue les tubercules principaux et les tubercules miliaires, ces derniers occupant l'espace entre les tubercules principaux. La fig. lie, enfin, représente un tubercule isolé , vu au microscope, avec les tubercules miliaires qui l'entourent. La principale différence qui existe entre cette espèce et le D. propiiiquus dont elle se rappro- che le plus , consiste dans la direction des ambulacres antérieurs qui s'élèvent bien plus haut. Les ambucracres postérieurs sont aussi proportionnellement plus étroits. Je ne connais de cette espèce que le magnifique exemplaire qui est ici figuré. 11 fait partie de la collection de M. DesHayes, et provient, selon toute apparence, du terrain jurassique de France. Son gisement ne m'est pas connu d'une manière plus précise. — 17 — VIII. Dysasteu truncatus DuBois. Tab. 13 (les Galéritcs, fig. 8-11. SvN. Dysastcr tnincati/s DuBois. Voy. au Caucase Sér. gôol. Tab. I, fig. 1. M. DuBois a figuré sous ce nom un moule de Dysaster recueilli par lui dans le terrain juras- sique de Popilani , en Lilhuanie. Mais comme le test est encore inconnu , il est assez difficile de l'identifier avec l'une ou l'autre des espèces mieux connues, d'autant plus que nous ignorons à- pcu-près complètement les rapports des moules avec le test dans les Dysaster. La figure que je donne ici du D. tnmcatus est faite d'après l'original de M. DuBois , et bien que le moule ne soit pas entier, il donne cependant une idée suffisante de sa forme générale, qui est ovale et médio- crement renflée ; le côté postérieur est tronqué et l'on remarque, au dessous de l'anus qui en occupe le centre, un sillon évasé (fig. 9) ; les deux sommets ambulacraires sont rapprochés ; les ambulacres eux-mêmes ne présentent rien de particulier dans leur direction ; les postérieurs se rencontrent à une certaine distance au dessus de l'anus ; la face inférieure paraît avoir été forte- ment ondulée'; l'aire ambulacraire , au moins , forme un relief très-prononcé. En résumé, c'est des D. omlts el propinquus ([ue ce moule se rapproche le plus. Peut-être reconnaîtra-t-on un jour, lorsque l'on aura étudié toutes les variétés d'âge de ces Oursins , que ces trois Dysaster ne for- ment qu'une seule espèce. IX. Dysaster granulosus Ag. Tab. 3, fig. 18-20. SvN. Dysaster granulosus Ag. Prodr. p. 16. — Catal. syst. Ectyp. p. 3. Colhjrites gramdosa DesMoul. Tabl. syn. p. 364. JSiicleoUtes granulosus Mùnst. (dans Gldf. Petr. p. 138, Tab. 43 , fig. 4). Cette espèce, décrite et figurée pour la première fois par Munster dans le grand ouvrage de Goldfuss , a une physionomie des plus caractérisées ; aussi n'est-il guère possible de la confondre avec aucune de ses congénères. La troncature très-brusque du bord postérieur suffirait à elle seule pour la faire reconnaître entre tous les Dysaster. Sa forme générale est allongée et sensible- ment renflée; sa face inférieure est parfaitement plane; il n'existe aucune trace d'un sdlon anal, — 18 — et uième le sillon antérieur est à peine reconnaissable ; les ambulacres antérieurs n'atteignent pas le sommet ; les ambulacres postérieurs se rencontrent immédiatement au dessus de l'anus ; ensorte que l'espace intermédiaire est fort considérable et comprend plus du tiers de la longueur totale. La fig. 19 a représente quelques tubercules de la face supérieure, vus au microscope , et montrant la manière dont ils sont entourés par les tubercules miliaires. Le gisement de cette espèce n'était connu jusqu'ici que d'une manière vague. Goldfuss la cite dans les couches supérieures et moyennes du Jura d'Amberg , de Streitberg et de Vurgau , en Bavière. Récemment M. le comte de Mandelslohe m'en a communiqué plusieurs exem- plaires provenant du corallien inférieur ou terrain à chailles des environs d'Urach , dans l'Alpe wurtembergeoise , où elle se trouve avec le Discoidea Mandeklohi. M. Gressly vient aussi de la rencontrer dans le terrain à chailles du Jura bernois, à Liesberg, dans le val de Laufon. X. Dysaster semi-globus Des. Tab. 4, fig. 10-12. SvN. Nucleolites semi-globus Miinst. ( dans Goldf. Petref. p. 139. Tab. 49, fig. 6.1 Collyrites semi-globus DesMoul. Tabl. syn. p. 368. Catopyyiis semi-globus A{J. Pl'odr. p. 18. S'il est une espèce qui puisse faire naître l'idée d'un rapprochement entre les Spataugues et les Dysaster, c'est, à coup sur, celle dont il est ici question. Lorsque j'ai examiné la figure qu'en a donnée Goldfuss , sous le nom de Nucleohles semi-globus, et en voyant les ambulacres convergeant vers un seul point du sommet , comme dans les Spatangues , tandis que la face inférieure n'est ni bila])iée , ni rapprochée du bord antérieur, comme cela devrait être , si c'était réellement un Spa- tangue, j'en étais à me demander s'il ne serait pas convenable de faire de cette espèce exception- nelle le type d'un nouveau genre ; mais il m'importait pour cela de connaître l'original. M. Agassiz voulut bien s'adresser à M. le comte de Munster, qui eut l'obligeance de le lui communiquer. Je me suis dès-lors assuré que les sommets ambulacraires , quoique très-rapprochés , sont cependant réellement distincts. Mais comme ils sont assez oblitérés près du sommet , le dessinateur les aura sans doute trop rapprochés ; car, en réalité , les ambulacres antérieurs sont séparés des ambu- lacres postérieurs par un espace d'au moins deux à trois lignes (fig. 11). C'est donc bien réelle- — 19 — ment à un Dysaster que nous avons à faire ici , et dès-lors la position presque centrale de l'ouver- ture buccale, et sa forme, que je crois anguleuse , quoique le contour en soit assez endommagé, n'ont plus rien que de très-normal. Il est inutile de dire que c'est la faible distance qui sépare les deux sommets ambulacraires qui constitue le caractère saillant de cette espèce. A part cela, elle se fait encore remarquer par sa forme renflée et semi-globuleuse qui lui a valu son nom spéciflque ; le côté antérieur est un peu plus large que le côté postérieur ; l'anus est situé à la face postérieure et n'est pas visible d'en baut; la face inférieure est concave, et la boucbe, qui est un peu excentrique en avant, paraît avoir été de grandeur moyenne. Les détails delà surface ont, pour la plupart, disparu. Le test est mince , comme on peut en juger par les lambeaux qui y sont adhérens. M. le comte de Munster indique comme gisement le calcaire jurassique de Pappenheim et de Monheim en Bavière. XL Dysaster acutus Des. Tab. 3, fig. 15-17. Cette espèce tient en quelque sorte le milieu entre les espèces cordiformes, telles que les -D. carinatus, capistratus, Buchii, etc., et les espèces plus elliptiques et plus aplaties, telles que les D. analis , propinquus, etc. Elle est déprimée et élargie en avant comme ces derniers, tandis que le côté postérieur est pointu comme dans les premiers; le côté postérieur est sensiblement plus renflé que le côté antérieur ( fig. 16) ; la face inférieure est à peu près plane ; le sillon antérieur est très-marqué; la boucbe est située au quart antérieur; l'anus esta l'extrémité postérieure, de manière à être visible à la fois d'en bas et d'en haut ( fig. 15 et 17 ) ; les ambulacres antérieurs s'élèvent assez baut , ensorte que l'espace entre les deux sommets ambulacraires équivaut à peme au tiers de la longueur du test. Je ne connais cette espèce que par un seul exemplaire qui fait partie du Musée de Neuchàtel ; son origine m'est inconnue ; cependant je ne doute pas que ce ne soit un fossile jurassique. — 20 — XII. DySASTER CARINATCS Ag. Tab. 3, fig. 1-4. Syn. Dysaster carinattis Âg. Prodr. p. 16. — Descr. DesEch. foss. de la Suisse^ p. 4, Tab. J , fig. 4-6.— Calai, syst. Ectyp. p. 3. — Lam. III , p. 349. Ananchytes carinata Lam. III, p. 318, — E. Desl. T. "2, p. 63. Echiiius carinattis L. Gni. p. 3299. Spataiigites carinatus Leske apiid Klein p. 245, Tab. 51, fig. 3, 4. Spatangus carinatus Gldf. Petref. p. 150, Tab. 46, fig. 4. — DeBl. Zoopli. p. 185. — Bronn Lethaea, p. 286 , Tab. 17, fig. 7. Collyrites carinata DcsMoul. Tabl. syn. p. 366. Echinus cordatus Val. Expl. des pi. de l'Encycl. inéth. Tab. 158, fig. 1-2. Echinus paradoiius Sclllotll. p. 318. Oursin en cœur BOSC. Délerv. T. 24, p. 282. Baier Oryct. noric. Tab. 3, fig. 43. Valentin Mus. T. 2 , Tab. 3 , fig. 7, N° 1 . On trouve cette espèce , sinon figurée et décrite , au moins mentionnée dans presque tous les auteurs , et sa forme très-caractèrislique permet de la reconnaître facilement. Elle a la forme d'un cœur de carte , c'est-à-dire qu'elle est échancrée en avant et pointue en arrière ; son épaisseur est médiocre ; son nom lui vient sans doute de la présence d'une carène longitudinale qui s'étend sur la partie postérieure de la face supérieure , depuis le milieu du test jusqu'à l'anus; la face inférieure est fortement pulvinée et l'aire interambulacraire impaire en particulier forme un relief très-saillant ; l'ouverture buccale est située au quart antérieur de la longueur ; le sillon antérieur est fortement accusé ; l'anus occupe l'extrémité du bord postérieur, de manière à n'être pas visible d'en haut (fig. 1) ; les ambulacres antérieurs se rencontrent à peu près à l'opposile de la bouche, c'est-à-dire au tiers antérieur; les ambulacres postérieurs sont séparés de l'anus par un espace assez considérable (Cg. 1); le plus souvent, ils sont très difficiles à reconnaître. C'est une espèce particulière à l'étage oxfordien, et c'est par erreur qu'elle est citée dans les Echinodermes fossiles de la Suisse , deM. Agassiz. comme appartenant au Lias. M. le comte de Mandelslohe m'en a communiqué récemment un exemplaire très-bien conservé , provenant du corallien inférieur d'Urach , dans l'Alpe wurtembergeoise , où elle se trouve avec le Dysaster granulosHS elle Discoidea Mandehhhi. M. Gressly en a recueilli plusieurs exemplaires dans le ter- rain à chailles de Giinsberg dans le canton de Soleure, où elle paraît remplacer le D. propinquus. — 21 — XIII. Dysaster capistra-tus Ag. Tab. 3,flg. i2-14. SvN. Dysaster capistmtiis A{j. Procir. p. IG. — Doser, des Ecli. foss. de lu Suisse, 1" part. p. 7, Tub. 4, fig. d-S. — Catol. syst. Ectyp. p. 3. — Lam. III, p. 350. Spatangus capistiatiis Munst. (dans GIdf. Petref. p. 151, Tab. 46, fig. o.) CûUijiites capistrata DesMouI. Tabl. syn. p. 366. Spatangus carinatiis var. p. Bronn Lelhaea, p. 287. La forme générale de cette espèce est fort semblable à celle du D. carinalus ; c'est-à-dire, qu'elle a le côté antérieur large et émarginé et le côté postérieur pointu. Cependant, un examen attentif nous fera bientôt connaître les différences qui existent entre les deux espèces. Et d'abord: le D. capislralus n'a point cette carène remarquable du bord postérieur qui constitue l'un des ca- ractères du D. carinalus; et par une conséquence nécessaire, l'anus, au lieu de n'être visible que d'en bas, ne l'est que d'en haut (fig. 13): la face inférieure n'est pas très-accidentée, à l'ex- ception cependant du sillon antérieur, qui est assez prononcé (fig. 14); l'aire interambulacraire postérieure n'est que légèrement pulvinée ; les ambulacres antérieurs s'élèvent assez haut , et de même les ambulacres postérieurs ; ce qui fait que l'espace intermédiaire est plus rétréci que dans beaucoup d'autres espèces , car il ne mesure guère plus du quart de la longueur totale. Les am- bulacres postérieurs ne sont pas parfaitement égaux. J'ai trouvé celui de gauche un peu plus élevé que celui de droite. La fig. 13 a représente quelques tubercules vus au microscope. Cette espèce ne paraît pas être très-fréquente. Le Musée de Carlsruhe en possède plusieurs exemplaires assez bien conservés , mais dont l'origine est inconnue. Tout me porte cependant à croire que c'est un fossile du Jura moyen , probablement du terrain à chailles. Miinster se contente de dire que c'est un fossile jurassique. XIV. Dysaster Bcchii Des. Tab. 3, fig. 9-11. Cette petite espèce est voisine à la fois du D. carinalus, et du D. capistratus , et l'on peut fort bien avoir des doutes sur sa valeur spécifique. Peut-être n'cst-elle, en effet, que le jeune âge de l'une ou de l'autre de ces deux espèces; cependant il ne faut pas perdre de vue que sa forme est plus 3 — 22 — renflée , et que le sillon antérieur est à peu près nul ; l'ouverture buccale est placée au tiers an- térieur ; l'anus est à l'extrémité postérieure et placé de manière à n'être visible que d'en bas , comme dans le D. cannatus. 11 existe aussi, à la partie postérieure de la face supérieure, une espèce de carène , comme dans cette dernière espèce. L'exemplaire figuré a été communiqué à M. Agassiz par M. de Buch et provient du calcaire à Nérinées de Stockach, dans le Grand Duché de Bade. II existe dans la collection de M. de Mandelslohe plusieurs petits Dysaster fort semblables , provenant du corallien de Sirchingen , qui m'ont paru appartenir à la même espèce. XV. Dysaster ovulcm Tab. 3, fig. 5-8. Cette espèce se distingue par une physionomie particulière, qui la fait remarquer au premier coup-d'œil entre tous les Dysaster, et qui provient essentiellement de sa forme très-renflée (fig. 6). N'ayant pu découvrir, dans l'origine, les ambulacres, j'ai été long-temps dans le doute sur le genre auquel il conviendrait de rapporter cette espèce ; car ce n'est qu'après avoir exposé un exemplaire à l'action de l'acide que j'ai réussi à mettre à jour ces organes; je me suis ainsi assuré qu'ils sont disposés comme dans les Dysaster et proportionnellement beau- coup plus larges que dans toutes les autres espèces ; circonstance qui contribue sans doute à les rendre plus imperceptibles. L'espace intermédiaire entre les deux sommets ambulacraires est très-reslreint ; c'est à peine s'il égale le quart de la longueur du test; le sillon anté- rieur n'est pas très-profond ; la face inférieure est légèrement pulvinée ; l'ouverture buccale est située au quart antérieur; l'anus est à l'extrémité du bord postérieur et n'est pas visible d'en haut. Le petit exemplaire de fig. 5, 6 et 7 a été trouvé, ainsi que plusieurs autres semblables, par M. C. Nicolet dans l'étage néocomieu de la vallée de la Chaux-de-Fonds. La fig. 8 représente un grand exemplaire qui fait partie de la collection de M. DeLuc à Genève. — 25 — XVI. Dysaster Avellana Ag. lab. l,fig. 1-4. Syn. Dysaster ArcUana A{;'. Catal. svst. Ectyp. \i. 3. Celte petite espèce est ordinairement très-renflée, ce qui lui donne l'apparence d'une noisette ; de là son uora spécifique. Sa hauteur égale au moins les trois quarts de sa longueur ; le côté antérieur est non seulement plus élevé, mais aussi plus large que le côté postérieur; la face inférieure est plane ; le côté postérieur est tronqué (fig. 4) , surtout lorsqu'on l'examine d'en bas ; mais il n'en est pas moins pourvu d'un large sillon évasé, qui s'étend de l'ouverture anale jusque au bord inférieur (fig. 3). Les ambulacres postérieurs se montrent immédiatement au dessus de l'anus ; et , comme les ambulacres antérieurs n'atteignent pas le milieu du test , il en résulte que l'espace entre les ambulacres postérieurs et les ambulacres antérieurs est proportion- nellement plus grand que dans aucune autre espèce, puisqu'il équivaut à la moitié de la longueur du test (fig. 1). Il en résulte, en outre, que les plaques des aires interambulacraires postérieures sont beaucoup plus grandes que celles des aires interambulacraires antérieures. Quant à l'aire interambulacraire impaire, comme elle est très-étroite , ses plaques sont naturellement petites. La fig. 1 a représente quelques tubercules vus à la loupe. Cette espèce ne m'est encore connue que par quelques exemplaires du calcaire à polypiers de Normandie. Elle ne se trouve , à ce qu'il paraît, ni dans le Jura suisse, ni dans le Jura français. XVII. Dysaster Eudesii Ag. Tab. l,fig. 5-12. SVN. Dysaster Eudesii Ag. Catal. syst. Ectyp. p. 3. Cette espèce semble être le représentant du D. ringens dans l'oolite ferrugineuse de Normandie. Elle n'a été signalée jusqu'ici que dans le calcaire à polypiers de cette contrée ; et comme c'est à M. Eudes Deslongchamps qu'en appartient la découverte , M. Agassiz l'a appelée du nom de cet infatigable géologue. Le D. Eudesii a la face inférieure fortement pulvinée; les ambulacres y sont logés dans des sillons très-marqués. La forme générale du test est allongée , ovoïde et fortement renflée — 24 — ( fig. 5 , 7 et 8) ; mais on trouve aussi des exemplaires plus déprimés et presque circulaires, tel que celui de fig. 11 et 12 qui, pour avoir une physionomie un peu différente, n'en appar- tient pas moins , selon toute apparence , à la même espèce. Un sillon assez marqué s'étend de l'anus au bord inférieur, et comme l'aire interambulacraire forme ici un coussinet très-renflé ( fig. 9) , le sillon n'en est que plus apparent. Les ambulacres postérieurs se rencontrent immé- diatement au dessus de l'anus et sont élégamment arqués (fig, 7, 9, 11). Les ambulacres anté- rérieurs atteignent à peu près le milieu du test et l'espace intermédiaire entre ces deux points équivaut à plus du tiers de la longueur ( fig. 7). La fig. 7 a représente quelques tubercules de la face supérieure, entourés des tubercules miliaires. La fig. 11 a représente ces mêmes tubercules dans la variété circulaire , où ils sont un peu plus développés. XVIII. Dysaster ringens Ag. Tab. 1, fig. 13-17. Syn. Dysaster ringens Ag. Descr. desEcli. foss. de la Suisse, 1" part. p. 5 , Tab. 1 , fig. 7-11. — Catal. syst. Ectyp. p. 3. Collyrites ringens DesMoul. Tabl. syn. p. 368. Cette espèce frappe au premier coup-d'œil par l'apparence inégale et fortement pulvinée de sa face inférieure et par le renflement extraordinaire de l'aire interambulacraire impaire au dessus de l'anus (fig. 14 et 15). Sa forme est subcirculaire; car la différence de largeur entre le côté postérieur et le côté antérieur n'est que très-peu sensible ; son épaisseur est peu considérable, sur- tout si l'on fait abstraction des inégalités delà face inférieure; peut-être même est-ce l'espèce la plus plate de tout le genre. La face supérieure est très-uniformément arrondie ; les ambulacres anté- rieurs se rencontrent en général sur le milieu de la longueur; les ambulacres postérieurs recou- vrent immédiatement l'anus (fig. 13, 15); les premiers sont proportionnellement très-étroits, et n'y eùt-il que ce caractère , il suffirait pour distinguer cette espèce de la variété circulaire du D. Eudesii; les ambulacres postérieurs sont plus larges. J'ai pu observer les pores génitaux dans plusieurs exemplaires , et je les ai toujours trouvés disposés de la même manière , c'est-à-dire au nombre de quatre, dont deux en avant et deux en arrière des ambulacres antérieurs , et formant entre eux un rhonibe plus ou moins régulier (fig. 13). La fig. 13 a montre la disposition des tu- bercules vus à la loupe. Les tubercules principaux y sont nombreux et entourés d'une quantité de tubercules miliaires. — 23 — Cette espèce est assez fréquente dans l'oolite inférieure ( marne à Oslrea acuminata du Jura suisse) , où on la trouve en société du Dysaster analis et du Discoidca depressa. Les exemplaires figurés ont été recueillis par M. Gressly , à Goldcnlhal, dans le Jura soleurois. XIX. Dysaster voltzii Ag. Tab. 1, fig. 18-21. Syn Dysaster T'oltzii Ag. Descr. dcs Ech. foss. de la Suisse, l'" part. p. 8, Tab. 4, fig. H-13. On distingue aisément cette espèce à sa forme circulaire. Sa face supérieure est uniformément bombée et, sous ce rapport, elle a la plus grande ressemblance avec le D. ringens; mais sa face in- férieure est loin d'être aussi accidentée ; à l'exception du rostre postérieur , elle est même à peu près plane. L'ouverture buccale est presque centrale, ce qui n'a lieu dans aucune autre es- pèce ; les ambulacres antérieurs s'élèvent jusqu'au milieu de la face supérieure ; les postérieurs recouvrent l'anus ; les uns et les autres , très-étroits à la face supérieure, s'élargissent considéra- blement à la face inférieure (fig. 21), et j'ai même pu m'assurer, par l'exemplaire figuré, que les pores, en approchant de l'ouverture buccale, se multiplient considérablement, à peu prés comme dans beaucoup de Cidarides. Les tubercules ne présentent rien de particulier, ni dans leur structure, ni dans leur disposition (fig. 19 a). C'est à feu M. Voltz qu'est due la découverte de cette espèce. Elle n'a été signalée jusqu'à présent que dans l'oxfordien des Voirons , près de Genève. Parmi les exemplaires que j'ai sous les yeux , il s'en trouve un qui a trois pouces et demi de diamètre , c'est-à-dire le double de la longueur de l'exemplaire figuré. XX. Dysaster Munsteri Des. Tab. 4, fig. 4-7. Syn. Spatangus hicordatus Goldf. Petref. p. 151, Tab. 46, fig. 6. L'espèce dont il s'agit ici porte , dans Goldfuss , le nom de Spatangus bicordaius ; mais nous avons déjà eu l'occasion de faire observer qu'elle ne ressemble en rien au Spalangites bicordatus de Leske. En conséquence, nous avons dû changer le nom spécifique ; et pour qu'elle ne fût plus confondue avec le Dysaster bicordatus d'Agassiz , qui est de l'oolite inférieure , nous l'avons appelée D. Munsteri , du nom du célèbre et infatigable paléontologiste qui l'a découverte le premier. — 26 — Le D. Munsteri est l'espèce la mieux caractérisée de tout le genre ; elle ne ressemble en rien à toutes les espèces que nous avons décrites jusqu'ici : et d'abord, elle est à-peu-près aussi haute que longue ; tandis que , dans aucun des autres Dysaster, le diamètre vertical n'excède les deux tiers du diamètre longitudinal : son bord antérieur est tronqué presque verticalement , et repré- sente un triangle presque rectangle , au milieu duquel est creusé le sillon antérieur, qui est sur- tout profond près du bord inférieur : la face supérieure est comprimée et se termine en toit ; le côté postérieur est beaucoup plus étroit que le côté antérieur. L'anus est situé au sommet de la face postérieure, mais recouvert par la carène dorsale, de manière à n'être pas visible d'en haut (fig. 6) ; le sillon sous-anal est profond , et, en passant à la face inférieure, il détermine deux pe- tites protubérances marginales. A la face inférieure, l'aire interambulacraire est fortement renflée, surtout en arrière (fig. 7); l'ouverture buccale est très-rapprochée du bord antérieur. Les ambulacres antérieurs sont plus éloignés du milieu du test que dans aucune autre espèce ; et comme les ambulacres postérieurs recouvrent presque immédiatement l'anus , il en résulte que les aires interambulacraires postérieures paires qui occupent l'espace entre les deux sommets ambulacraires sont aussi beaucoup plus larges que celles d'aucun autre Dysaster. Celte espèce parait être d'origine crétacée , d'après l'indication de M. le comte de Miinster. L'exemplaire figuré, qui est l'original même de Miinster, provient du Mecklenbourg. 27 — TABLEAU DE LA DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE DES ESPÈCES DU GROUPE DES DYSASTER. 1. Espèces de l'époque jukassique. a) Etage inférieur. Dysastor iin{jcns Ag'. Ijicoi'ilatiis A{j. " analis Ag. » AvcUana Ag. » Eudesii Ag. » Malum Ag. » tnincatiis DuB " ellipticiis Ag. b) Etage moyen. Dysaster Voitzii Ag. ■> cariiiatiis Ag. " propin(|iius Ag. •) granulosus Ag. » capistratus Ag. » ovalis Ag. " acutns Des. (.') Etage supérieur. Dysaster Bucliii Ag. » semi-glohus Des. Dysaster Miinsteri Des. . » exccntriciis Des. » ovuluni Des. marnes à Ostrea acuminata marnes à Ostrea acuminata marnes à Ostrea acuminata calcaire à polypiers calcaire à polypiers terrain jurassicpie terrain jurassique terrain jurassique oxfordien oxfordien , terrain à cliailies terrain à cliailies terrain à cliailies Jiu'a moyen calcareous gi'it terrain jurassique Jura supérieur calcaire jurassique . Jura suisse. Vallée de la Birse. Jura suisse. Normandie. Normandie. France. Popilani (Litluianie). Département de la Sartlie. Voirons près de Genève. Giinsberg (Jiu'asoleurois). /Liesberg (Jura Bernois), Fringeli, jwalilcn, (cant. de Soleure), Largue \ (départ, du Haut-Rhin), Besançon. Uracli (Wurtemberg). Jura suisse. Scarborough , Kelloway. ? Stockacli (cant. de Schafl'house). Pappenlieim et IMonheim (liavière). 2. Espèces de l'époque crétacée. craie marneuse craie marneuse néocomien Mecklembourg. Essen sur la Rœhr. La Cliaux-de-Fonds. — 28 — CONSPECTUS GENERUM ET SPECEERUM DYSASTERORUM. Characteres gentis Dysasterorum e familia Clypeastroideorum. Ambulacra simplicia , ad peripheriam divergentia , in verlice disjuncta , tria in summo vertice, duo postice convergentia. Genus DYSASTER. Ambulacra disjuncta; ambitus elliplicus, subcordiformis ; os angulo- sum, obsolète decagonum, plus minusve excentricum ; anus posticus; tubercula non seriata, sed perforata et crenulata ; testa tenuissima. 1. Dysaster bicordalus Ag. (Tab. 2, Gg. 1-4). D. inflatus, antice subtruncatus , postice depres- sus , obtusus ; ambitu ovato ; basi plana ; anibulacris anticis non ad verticem usque porrectis ; ambulacris posticis arcuatis , ano incumbentibus. 2. Dysaster analis Ag. (Tab. 2, fig. 8-10). D. depressus, antice dilatatus, postice angustatus, subtruncatus ; ambitu ovato ; basi plana ; ambulacris posticis ano incumbentibus , ab anteriori- bus maxime recedentibus. 3. Dysaster ellipticus Ag. (Tab. 2, fig. 5-7). D. subinflatus antice depressus, postice obtusus; ambitu ovato ; basi plana ; ambulacris posticis supra anum convergentibus , anticis in summo vertice conjunctis. 4. Dysaster excenlricus Des. (Tab. 4, fig. 1-3). D. depressus, postice oblique truncatus ; am- bitu subquadrato ; basi plana; ore à margine remoto; ambulacris posticis ano incumbentibus. 5. Dysaster propmqims Ag. (Tab. 3 , fig. 24-26). D. subinflatus vel depressus , antice trun- catus, emarginatus; ambitu ovato ; basi undulata, ad anum tumida ; ambulacris posticis rectis, ab ano remotis. 6. Dysaster ovalis Ag. (Tab. 3, fig. 24-26). D. inflatus, antice subtruncatus ; ambitu ovato; basi undulata ; ore cxcentrico ; ambulacris posticis angustis , rectis, ab ano remotis. 7. Dysaster Malum Ag. (Tab. 2, fig. 11-13). D. inflatus; ambitu ovato; basi plana ; ore parvo ; ambulacris anticis summum verticem adtingentibus ; ambulacris posticis rectis, ab ano remotis. 8. Dysaster truncatus DuBois (Tab. 13 Galeritarum fig. 8-11). D. inflatus, elongatus, postice truncatus ; basi undulata, ad anum tumida ; ambulacris posticis rectis, ab ano remotis. Nucleus. — 29 — 9. Dysiaslvr gratmlosus A§. (Tab. 3, fig. 18-20). D. inllatus, elongalus , antice rotundaUis, postice Iruncatus, quailratus ; ambulacris posticis arcuatis, ano incumbentibus. 10. Dyxaster semi-glohus Des. (Tab. 4, Og. 10-12). D. inflatus, subhemisphaericus ; ambitu ovato ; basi plana ; ore subcentrali ; ambulacris poslicis rectis, ab ano remotissimis, sed ambula- cris anterioribus proximis. 11. Dymster acutus Des. (Tab. 3, 6g. 15-17). D. inflalus, antice subdcpressus, submargina- tus, postice tumidus, subovatus ; basi undulata; ambulacris posticis angustis, ab ano remotis. 12. Dysasier carinalus A§. (Tab. 3, fig. 4-1). D. cordatus, inllatus, postice acuminatus, superne carinatus; basi undulata; ambulacris posticis arcuatis, ab ano remotis. 13. Dysaster capistratus Ag. (Tab. 3, fig. 12-14). D. inflatus, elongatus, antice sublruncatus , emarginatus, postice acuminatus; Ibasi undulata; ambulacris posticis latis, rectis, ab ano remotis. 14. Dysasier BuchitBes. (Tab. 3, fig. 9-11). D. inflatus, altus, cordatus, antice truncatus, submar- ginatus, postice coarctatus, acutus; superne rotundatus; ambulacris posticis rectis; basi undulata. 15. Dysaster ovulumBes. (Tab. 3, fig. 5-7). D. altus, tumidus, rotundato-ovatus , antice subemarginatus , postice subrostratus ; ambitu cordato ; basi undulata ; ambulacris posticis latis , rectis, ab ano remotis, subinconspicuis. 16. Dysaster Avellana Ag. (Tab. 1, fig. 1-4). D. inflatus , postice sublruncatus, subdcpressus ; ambitu suborbiculari ; ambulacris anticis summum vertieem non adtiiigentibus , posticis ano in- cumbentibus; basi subplana. 17. Dysaster Eudesii Ag. (Tab. 1, fig. 5-12). D. inflalus, ovalus ; basi valde undulata, sul- cata , area postice tumida, sulco infraanali amplo ; ambulacris anlicis ad vertieem summum por- rectis, posticis arcuatis, ano incumbentibus ; variât ambitu ovato , vel orbiculari. 18. Dysaster ringens Kg. (Tab. 1, fig. 13-17). D. deprcssus, superne subrotundatus, ambitu suborbiculari; basi maxime undulata, sulcata area; postica tumida, subcarinata; ore submedio, poris creberrimis cincto ; sulco infraanali amplo; ambulacris anticis angustis, ad summum ver- tieem porrectis ; posticis arcuatis ano incumbentibus. 19. Dysasier y oltzi Ag. (Tab. 1, fig. 18-21). D. depressus, superne subrotundatus ; ambitu orbiculari ; basi subplana , area postica tumida ; ore submedio , poris creberrimis circumdata ; ambulacris posticis ano arcuatis incumbentibus. 20. Dysaster Mûnstcri Des. (Tab, 4, fig. 4-7). altissimus, subcarinatus , antice et postice trun- catus et utrumque sulcatus, lateraliter declivus ; basi undulata, ad posticum marginem tumida ; ore antico, ioframarginali ; ano altissimo ; ambulacris anterioribus anticis , posterioribus supra anum convergenlibus, inde ab anterioribus remotissimis. Dys aster. TaL.L «.'■■-?*'■ 13 ^ T'irk.uiAUj) -1 n,:iD'--»p àf} 1 deî4icolet ec Jeaai.iac[Uâl à N"etmJiit.eJ . Dysaster. Tah.2. I). .>A,^ -T* i^k lu a li-ii ad- CLac.irLLajî.dffi LîLti. drNicoiec et Jeanjacfuec àNeuchaCd . D y s.'i src^p. Tah 3. (3 9il/-.T ^ri :f ?6. OiekirLAnTL a h iii.r.J.p iCi de Uicrtlft. «LJc-AUT^a ixec "ÂUCiifli^a tel. DyScisler. 'ï^b.h. 3 10 ■■ ••?/-;--®-:':fe- JiO.Tniiii, , li .ap. Lict-JcMicolct i.--h .leaa^iyurt j.l^mëWâ'W)&mL\ùi- das; mais c'est une espèce très-distincte, figurée par Leske, Tab. 38 , fig. 2, 2 «j, 3 et 3 «, et par Forbes dans son Hist. of Brit. Starf. p. 17 2. Fleming, la confondant avec V Echinus subanguîaris de Leske , l'a décrite sous ce der- nier nom, comme j'ai pu m'en convaincre par l'examen des exemplaires que je dois au savant professeur d'Aberdeen. Les piquans sont très-courts, sillonnés et dentelés; les ambulacres sont composés, dans toute leur longueur, d'arcs serrés , composés de cinq paires de pores et séparés par de petits tu- bercules ; l'ouverture inférieure du test est décagonale, sans incisions pro- fondes. Mes exemplaires proviennent du nord de l'Ecosse. 7. Echinus GRAKULARis Lam. Cette espèce, quoique très-distincte, a été négligée par les auteurs modernes, qui l'ont confondue avecVEchinus œquitu- beiculatus de M. DeBlainville et avec Y Echinus brevispinosus de Risso, qui diffèrent également l'un de l'autre, comme ils diffèrent l'un et l'autre de l'es- pèce de Lamarck. En revanche, VEchinus subglobifonnis DeBlainville est sy- nonyme de V Echinus granularis Lam. Possédant des exemplaires authen- tiques de ces trois espèces, je pourrai en préciser les caractères distinctifs. An- ciennement on les a sans doute pris indistinctement pour Y Echinus esculen- tus ^ mais depuis que l'on sait (\vicV Echinus esculentus de Linné, qui est le Sphceraàe 31iiller_, n'existe point dans la Méditerranée, il faut, ou supprimer complètement le nom à^ Echinus esculentus , ou le restituer à l'espèce quia été designée la première sous ce nom, et laisser aux espèces de la Méditerra- née les noms que leur ont donnés Lamarck , DeBlainville et Kisso. UEchinus granularis paraît être la plus rare des trois; c'est celle qui a les plus gros tubercules et les plus grandes auricules qui sont en outre fortement obliques : le bord de l'ouverture inférieure du test a dix fortes entailles; son test est très-épais; les piquans sont de moyenne grandeur, sillonnés, créneléset fai- blement amincis à leur pointe qui est blancbe, tandis que la base est d'un vert pourpré; les séries arquées des ambulacres sont formées de cinq paires de pores, et séparées par un petit tubercule. Cette espèce paraît se trouver également dans la Méditerranée et dans l'Océan Atlantique ; mais elle n'existe pas dans les mers du Nord. 8. EcHiNus BREvispiNOsus Risso. Ccst Y Echiuus esculentiis des ouvrages de MM. de Lamarck et DeBlainville, et des auteurs qui ont décrit, sous ce der- nier nom , des Oursins de la Méditerranée; mais il ne faut pas confondre cette espèce avec VEchimis esculentus des mers du nord de 1 Europe , qui est le Sphœra de 31ûller et de E orbes. h'Echinus bre^'ispinosus a des tubercules plus petits et plus nombreux que VEchinus granularis; ses piquans sont un peu plus gros et plus obtus ; les auricules sont plus petites et moins obliques ; l'ouver- ture inférieure du test a également de fortes entailles; les séries arquées des ambulacres sont formées de cinq paires de pores , sans petits tuîjercules inter- médiaires. Sa couleur est généralement violette ; les piquans sont également vio- lets ou pourprés à leur base et blanchâtres à leur sommet; il y en a même dont la partie blanche est plus considérable que la partie colorée. Lamarck et Risso citent une variété à piquans blancs; mais je crois que c'est une espèce dis- tincte , dont je parlerai plus bas. 9. EcHiNus AEQUTTUBEUCuLATus DcBl. Ccttc cspècc diffère des deux pré- cédentes par l'extrême ténuité du test , par la grande uniformité des tuber- cules qui se font remarquer par leur blancheur sur le fond violet de l'épiderme; les piquans sont plus lins et aciculés, tantôt tout blancs, tantôt violets jusque près du sommet, qui est constamment blanc. Les auricules sont faibles, obli- ques, à arcs plus grêles. Il n'y a constamment que quatre paires de pores dans chaque série arquée des ambulacres. Le bord de l ouverture inférieure du test a de fortes entailles. Mes exemplaires proviennent de Sicile. VI — 10. EcHiNus ALBiDUS Agass. Cette espèce ressemble beaucoup , par l'en- semble de ses caractères, à Y Echinas brevispinosus , c'est-à-dire qu'elle a les mêmes pores , les mêmes incisions au pourtour de l'ouverture inférieure du test; mais elle en diffère par des tubercules blancs , portant des épines égale- ment blanches, qui sont proportionnellement plus longues et plus acérées. Le test est violet. Les auricules sont grêles comme dans VEchiniis œquitubercula- tiis. Des côtes de la Manche. Lamarck l'envisageait comme une simple variété de son Echinus esculentus, et Risso comme une variété de son brevispinosus. Il se pourrait cependant que la variété blanche de Risso fût Y Echinus œquitu- berculatus DeBlainville. II ne me reste plus à mentionner, parmi les espèces d'Europe , que V Echi- nus niiliaris; mais avant d'en signaler les caractères, je dois faire remarquer que, sous cette dénomination, l'on a confondu plusieurs espèces très-distinctes, qui ont cela de commun, que la membrane buccale, loin d'être nue, est complètement couverte de plaquettes solides , imbriquées comme des tuiles, semblables à celles que l'on observe chez les vrais Gidaris. Déjà Risso supposait que son Echinus miliaris n'était pas celui des auteurs. Une comparaison directe d'un grand nombre d'exemplaires provenant de la Méditerranée, de la mer du Nord et de la mer d'Irlande, m'a fait distinguer les quatre espèces suivantes : 1 1 . Echinus miliaris (Lesk. Lam.) Tubercules des séries primaires assez gros et rapprochés; ouverture inférieure du test ample et faiblement échancrée ; piquans aciculés, allongés, pourprés à la pointe. Cette espèce se trouve sur les côtes de la Manche et sur celles d'Angleterre. Des exemplaires authentiques m'ont donné la certitude que c'est celle que Lamarck a décrite sous ce nom. C'est aussi celle que Forbes a figurée dans son Hist. of brit. Starf. 1 2. EcHiiNus pusTULATus Agass. Les tubercules sont plus petits et plus ser- rés que ceux de l'espèce précédente et ressemblent à de petites vésicules perlées ; les piquans sont plus courts et moins aciculés. Les entailles de l'ouverture buccale sont peu marquées. Les exemplaires que je possède de cette espèce proviennent de la mer d'Irlande, et m'ont été communiqués par M. Ed. Forbes. 13. Echinus pulchellus Agass. Fort bien caractérisé par Risso sous le nom à^ Echinus iniliatis. Il ne m'est connu que de la Méditerranée, très-petit; dé- primera très-petits tubercules; zones ambulacraires jaunâtres sur un fond ver- VII — dâtre foncé 5 piquans grêles et petits, rosés à leur sommet, à base verdàtre ; ouverture inférieure chi test petite, avec dix entailles assez marquées. 14. Echiniis decoratus Agass. Encore plus petit que le précédent, mais conoïdc 5 les tubercules sont moins petits, et les niiliaires surtout moins nom- breux que dans l'espèce précédente; l'ouverture inférieure du test est plus pe- tite, et les entailles moins marquées. Le fond de la couleur est pourpré ou vert, mais les zones ambulacraires sont d'un blanc jaunâtre très-clair, qui contraste très-fort avec le reste. Vu d'en baut, il paraît orné d'une étoile à dix ra^^ons, ce qui lui a valu son nom. Ce groupe comprend aussi de nombreuses espèces exotiques qui se distin- guent toutes par la prépondérance des tubercules des séries primaires sur les autres tubercules, par des séries brisées de trois paires de pores dans les ambu- lacres, et par les plaques imbriquées de la membrane buccale ; tels sont les Echinus l'ariegatus, siibangiilosiis et pcntagoniis de Lamarck, etc. L'existence, dans ces espèces, des plaques imbriquées de la membrane buccale qui caracté- risent si bien les Cidaris proprement dits, et les distinguent des Diadèmes, nie porte à croire qu'il faudra établir pour elles un genre à part , dont je connais déjà une dixaine d'espèces. Plusieurs autres espèces exotiques offrent les mêmes caractères généraux que celles de nos côtes, qui se rapprochent de V Echinus Melo , duSphœra, du li- vidus ou. du brevispinosus ^ etc., et que nous avons examinées plus haut; mais il en existe aussi un grand nombre qui ne présentent pas la même uniformité de caractères et dont les ambulacres et la disposition des tubercules sont très-dif- férens de ce que l'on observe généralement dans les espèces mentionnées ci- dessus. Ces différences coincïdent probablement avec des particularités de l'or- ganisation intérieure assez tranchées pour justifier anatomiquement leur sépa- ration générique ; mais cela ne fût-il pas, les caractères extérieurs que je vais indiquer me paraissent motiver à eux seuls suffisamment l'établissement des genres que je propose ici. \j! Echinus toreuniaticus en particulier s'éloigne considérablement des Our- sins ordinaires, par ses ambulacres simples et droits, qui sont très-semblables à ceux des Arhacia, des Tetrapygus et des Agarites ; mais il en diffère par les ciselures de ses plaques; aussi en ai-je fait un genre à part souslenom deTEiw^o- PLEURLS. Ses piquans sont longs, grêles et comprimés. J'en connais une seconde VIII espèce fossile, du Crag d'Angleterre, que je désigne sous le nom de Temn. TVoodiî. Je pense qu'il faudra associer ce genre au groupe des Arbaciens , plutôt qu'à celui des Echiniens. Il en est de même du genre Pleurechiinus, dont le Cidaris bothryoïdes de Leske est le type et dont j'ai vu un exem- plaire dans la collection de M. Stokes, qui lève tous les doutes sur l'existence de ce curieux Oursin. Il est caractérisé par des plaques en forme de côtes ho- rizontales, munies de tubercules uniformes. Le genre 3Iicrocyphus est tout aussi extraordinaire. J'en connais deux espèces, toutes deux inédites, que je dé- signe sous les noms de Micr.versicolor et maculatuSj et qui se distinguent de tous les Oursins connus par la petitesse de leurs tubercules, qui sont groupés sur les aires ambulacraires, et au milieu et sur les bords internes des plaques interambulacraires, tandis que les bords externes et les bords supérieurs et in- férieurs de ces plaques en sont dépourvus. Je ne connais pas les baguettes de ce genre, ni celles du genre précédent. Je crois encore devoir établir un genre particulier, sous le nom de Salmacis, pour une espèce inédite d'Oursin de l'Océan indien, intermédiaire entre les Oursins proprement dits et les Arbacies, caractérisé par des séries horizontales de tubercules à-peu-près égaux sur chaque plaque interambulacraire et ambu- lacraire et disposées de telle sorte que les séries verticales ne ressortent point. Les piquans sont petits , mais chaque piquant porte à son sommet une sorte d'aiguille plus acérée. Les ambulacres sont formés, danschaque demi-aire, d'une quadruple rangée irrégulière de pores. J'appelle Ves\Vece S al m. bicolor. Le test est brun^ les piquans sont rouges et leur sommet est bleuâtre. Je dois cet Our- sin à l'obligeance de M. Valenciennes. Quant à mes genres T/ipneustes , Am- bljpneusteSj Toxopneustes eï, Stomojmcustes, ils se rapprochent davantage des vrais Echinus; mais la structure des ambulacres et la disposition des tubercules me paraît en différer assez pour justifier l'établissement de genres distincts. L'anatomie des parties molles devra confirmer ou infirmer l'induction tirée de l'examen du test. Le genre Tp.ipneustes est caractérisé par trois rangées verticales et parallèles de doubles pores dans chaque demi-aire anibulacraire et par une rangée prin- cipale de tubercules aux bords internes des plaques interambulacraires. La collerette des piquans est très-développée et la baguette fortement sillonnée d'un bout à l'autre. Ces Oursins ont de profondes entaillei au pourtour de l'on- IX verliire inférieure du test. Il se pourrait que ce genre coïncidât avec le genre Hipponoë de Gray qui n'est point encore décrit , mais simplement cité dans le catalogue du 31usée britannique. Dans ce cas , le nom de M. Gray devrait être préféré au mien. Les espèces que je rapporte à mon genre Tripneustes , sont les Echinas ventricosus , snhcœrideus , obtusaiigiilus , etc. La facilité avec laquelle ces Oursins se fendent en segmens, embrassant chacun une aire am- bulacraire au milieu, et une demi-aire interambulacraire sur les deux côtés, prouve évidemment qu'il faut considérer l'Oursin comme formé de cinq segmens semblables. Le genre amblypneustes est également caractérisé par de triples rangées de doubles pores dans chaque demi-aire ambulacraire; mais ces rangées n'offrent pas le même parallélisme vertical ; l'ouverture inférieure du test est petite simplement décagonale, sans entailles profondes; les tubercules sont très-petits et plus uniformément répartis sur les diverses parties de la surface; mais je ne connais pas la structure des piquans; les ambulacres égalent en largeur les aires interambulacraires. Je rapporte à ce genre les Echinas Ovuni, gri- seus , etc. Je croyais, dans le principe, pouvoir rapporter au genre Amblypneustes le Cidaris granulata de Leske ; mais un examen plus détaillé de cette intéressante espèce m'a engagé à l'envisager comme le type d'un genre particulier que j'appelle IIolopneustes. Dansée genre, non seulement chaque demi-aire am- bulacraire égale en largeur une aire ambulacraire entière, mais les pores eux-mêmes sont disposés par paires formant deux séries marginales continues, entre lesquelles serpentent deux ou trois autres séries interrompues et irrégu- lières. Les ambulacres sont garnis de très-petits tubercules. Il y en a une série principale sur chaque demi-aire interambulacraire et entre les deux demi-aires ambulacraires. Je ne connais pas la nature des piquans. L'ouverture inférieure du test est très petite. Le genre Toxopneustes a des ambulacres formés de séries arquées de doubles pores, convergeant vers le milieu des aires et séparées par des rangées paral- lèles de petits pores. Chaque série arquée se compose de six à neuf paires de pores. Vers la bouche il y en a moins ; mais elles sont plus rapprochées. Les tuber- cules des séries principales sont assez grands ; l'ouverture inférieure du test ofïre dix échancriires peu profondes. Je prends pour type de ce genre VEchimis iuherculatus i j'en connais quelques espèces inédites. Le genre stomopneustes ne compte encore qu'une espèce \ c'est VEchinus i'ariolaris de Leske. Les tubercules sont très gros 5 il n'y en a qu'une rangée principale sur chaque demi-aire , tant des ambulacres que des interambula- cres , ce qui fait ressembler cet Oursin à un Cyphosome. Les ambulacres sont formés de séries de trois paires de pores, disposés par bandes étroites dans la partie supérieure du test ,^mais tellement élargies en-dessous , du coté de la bouche, que l'espace occupé par les tubercules est proportionnellement petit; c est ce caractère qui m'a fait donner à ce genre le nom de Stomopneustes. Je ne doute pas que, lorsqu'on connaîtra mieux les Oursins exotiques, il ne faille encore établir plusieurs genres dans cette famille. M. Gh. DesMou- lins m'en a même déjà signalé un qui n'est point compris parmi ceux que je viens de caractériser et qu'il se propose de décrire. Loin d'être nuisible aux vrais progrès de la science, cette multiplication des genres, lorsqu'ils sont établis sur des caractères précis, nesaurait avoir d'autre effet que de rapprocher de plus en plus les espèces que leurs caractères naturels lient le plus étroitement. C'est là le grand avantage des petits genres, et cet avantage est surtout sensible dans les familles dont toutes les espèces se res- semblent par leur aspect extérieur et par l'ensemble de leurs caractères. Je dois à M. Yalentin de déclarer ici que son travail était achevé dès le mois de mai 1 840 , et qu'il m'a remis son manuscrit à cette époque. La publication n'en a été retardée que par les soins qu'a réclamés l'exécution typographique des planches et la traduction du texte. Neuchâtel , en décembre 1841. L. Agassiz. I L'espèce qui a servi à la description anatomique des Oursins, telle quelle est contenue dans cette monographie est VEchinus Imdus (*). Ce n'est qu'exceptionnellement et pour rendre plus clairs cer- tains détails, que parfois j'ai eu recours aux Echùius Sphœra et brevispinosus , en les employant comme types de quelques Ggures. Tous les dessins ont été exécutés sous mes yeux par M. Dick- mann et lithographies par le même artiste distingué, et j'ose espérer que, sous le rapport de la précision du moins , ils satisferont aux exigences de la science. La plupart sont faits d'après des exemplaires conservés dans l'esprit de vin ; les recherches anatomiques , au contraire , ont été faites en majeure partie sur des exemplaires vivans , à Marseille et à Nice , quelquefois à Berne , sur des exemplaires conservés dans l'esprit de vin. Les parties essentielles de l'Oursin ont déjà été décrites avant moi , par d'autres naturalistes , entre autres parCuvier , J. F. Meckel et surtout par Tiedemann et Délie Chiaje , aussi ne restait-il guère à étudier que quelques parties de l'organisation , tels que les organes situés à la face infé- rieure de la lanterne et les pédicellaires de la bouche, si caractéristiques dans les Oursins , le sys- tème nerveux (**), des détails sur le système vasculaire, etc. En revanche, l'observation microscopique de toutes ces parties était entièrement à faire ; aussi m'a-t-elle fourni des résultats qui , ainsi que j'ai lieu de l'espérer, porteront leurs fruits dans l'avenir. Abstraction faite de l'intérêt que présentent les parties molles de l'Oursin , comme celles de tous les animaux , lorsqu'on les (*) C'est la même espèce que Tiedemann a disséquée et qu'il désigne sous le nom d'Echiiius sa.xatUts dans son ouvrage. (Agassiz). (") Depuis que ce travail a été fini, MM. Krolin et Forbes ont ajouté des études approfondies sur le système nerveux et sur les veux. — 2 — examine au microscope, l'emploi de cet instrument est d'une importance toute particulière dans la classe des Echinodermes , à cause des squelettes calcaires si particuliers qui se trouvent dans leur intérieur. Les réseaux calcaires qui composent la charpente solide du test peuvent éga- lement être envisagés comme un trait caractéristique de ces animaux. Il existe en outre dans les organes mous , tels que les tubes ambulacraires , la membrane buccale , les branchies externes, les pédicillaires de la bouche, ceux du corps, etc., de petits réseaux calcaires qui, quoique visibles seulement sous un grossissement plus ou moins fort , n'en sont pas moins des plus remarquables , par leur nombre aussi bien que par leur structure élégante. Pourquoi ces organes ne se seraient-ils pas conservés à l'état fossile , aussi bien que le test lui-même , la lan- terne, les dents et d'autres organes? Aussi j'ai la conviction qu'ils deviendront un vaste champ à cultiver pour la paléontologie microscopique des Echinodermes (*). C'est dans le but d'établir dès à présent quelques points de repaire pour l'étude paléontologique , que j'ai représenté dans ce travail la texture des parties solides ainsi que les petits squelettes microscopiques des or- ganes de l'Oursin. L'organisation de ces animaux est des plus compliquées ; déjà leur test présente une variété ex- traordinaire de parties. Il est garni de piquans mobiles entre lesquels se cachent les tubes ambula- craires et les différentes espèces de pédicellaires. Au sommet du disque ( fig. 1), on remarque les cinq plaques génitales avec les ouvertures des cinq oviductes ; à côté de celles-ci , les plaques ocellaircs avec les yeux ( fjg. 4. ) et à l'intérieur les nombreuses plaques anales avec l'ouverture anale. La face opposée (fig. 3) contient l'ouverture buccale avec l'extrémité des cinq dents qui font plus ou moins saillie , la membrane buccale avec ses lèvres , les tubes buccaux et les di- vers pédicellaires qui s'y rattachent. Enfin l'on remarque sur la limite de la membrane buccale et du test, les cinq paires de branchies externes (fig. 57 ). A l'intérieur, les organes digestifs , res- piratoires, génitaux et locomoteurs , ainsi que le système vasculaire, présentent un développe- ment très-remarquable. Le système nerveux paraît moins développé quant à son volume; mais quant à ses fonctions , il ne le cède en rien au système nerveux des autres invertébrés. Avant de passer à la description de toutes ces parties, nous devons nous entendre sur la manière dont il faut interpréter les différentes régions du corps et sur le sens que nous attachons aux ex- pressions de haut et de bas , d'avant et d'arrière , de gauche et de droite. On sait que dans sa posi- tion normale , l'Oursin a la face buccale en bas et la face anale en haut. C'est dans cette posi- (*) Déjà j'ai découvert des squelettes calcaires de Pédicellaires dans le terrain néocomien des environs de Neucliâtel , depuis que les dessins de M. Yalentin me les ont fait connaître dans tous leurs détails. ^Agassiz) — l> — lion qu'il repose ou se meut au fond de la mer, et sur d'autres surfaces plus ou moins horizontales ou même perpendiculaires ; car lorsqu'on le tient enfermé dans un vase en verre , il arrive très- fréquemment qu'il se met ù ramper le long des parois du vase pour arriver à la surface de l'eau , et c'est toujours , comme l'observe très-justement Gravenborst (*), en ayant la bouche tournée contre les parois duvase(**). Il résulte des expériences de Bellonius et de Tiedemann (*") que ces animaux se trouvent dans une position très-gênée lorsqu'on les place la bouche en haut et l'anus en bas; aussi font-ils tous leurs efforts pour se retourner. En tenant compte de cette position de l'animal vivant, on trouve que Tiedemann (*'*') , Meckel Ç""^ et Sharpey p**") ont été très- conséquens en appelant inférieure la région buccale et supérieure la région anale. C'est en effet de cette manière qu'il faut figurer ces animaux, si l'on ne veut pas se mettre en opposition avec l'impression que l'on en reçoit à l'état vivant ; aussi n'ai-je pas hésité à représenter dans les fig. 2, 5 , 9, 56 et 128 la bouche eu bas et l'anus en haut. Les déterminations de devant et derrière, de gauche et de droite, ont été introduites dans la science seulement depuis que M. Agassiz (*"****), a fait la remarque que la partie antérieure est diamétra- lement opposée à la plus grande plaque géuitale. Ce point une fois arrêté , il n'est pas difficile de déterminer les autres régions. C'est conformément à cette manière de voir que sont orientées les fig. 1 , 2, 3 , i, 5 , 6 , 56, 57, 13i et 161 ; et dans la description des divers organes je me suis toujours appliqué à indiquer d'une manière précise tous ces rapports de position , parce que c'est le seul moyen d'obtenir un point de comparaison fixe pour l'étude d'autres Echinites conformés différemment ou dans lesquels le devant et le derrière sont naturellement indiqués , comme chez les Spataugues. Dans les mouvemens de l'animal , l'aire ambulacraire impaire antérieure semble jouir d'une sorte de prépondérance. Sans prétendre que les Oursins cheminent toujours dans une direction constante , je ferai cependant remarquer que cette position de l'ambulacre impaire en avant leur (*)Tergestiua. Breslau, ISSl.in-S", p. 94. (**) Chez M. Forbes, à Edimbourg, j'en al vu moi-même grimpant ainsi le long des parois d'un bocal. (Ag.) ("•*) Anatomieder Rœliren-Holothurie, des pomeranzenfarbigen Seesterns und des Stein-See-Igel. Landilnil, ISIC. in-l° p. 70. Ouvrage couronné par l'Institut , en 1812. (***') Anatomie etc., p. 72. (*'***) System der vergleiclienden Anatomie , i. p. Halle, 1829, 8", p. !>7. (**'*"•) Echinodermata ( Cvclopedia of auatomy and pliysiology. ) London, 1 837, 8° p. i. (**■*"•*) Mémoires de la Société des Sciences natiirelles de Neuclultel. Tom. I. 1S3G. 4', p. ITl. _ 4 — semble être très-habituelle , quoique souvent ils se dirigent latéralement ou dans un sens op- posé , lorsqu'ils rencontrent des obstacles sur leur chemin. En terminant ces observations préliminaires , je dois encore ajouter un mot au sujet du texte. Il règne dans beaucoup de descriptions d'histoire naturelle une espèce de pédanterie qui embrouille plus qu'elle n'explique et qui est parvenue à son dernier terme dans l'ostéologie humaine , pédan- terie qui consiste à décrire les moindres choses avec le plus grand détail et à confondre ainsi l'acces- soire avec l'essentiel. Il est surtout difficile d'échapper à ce défaut dans une monographie qui traite d'un seul animal. Pour l'éviter j'ai tâché de rendre mes planches aussi complètes que possible. Je pourrai ainsi me dispenser d'entrer dans de longs détails sur des particularités d'organisation qui ressortent suffisamment de la simple inspection des figures. CHAPITRE I. DU TEST. Lorsqu on examine un oursin tlëpouillé de ses piquans , on remarque au premier coup-d'œil que son test est divisé en zones verticales , d'inégale largeur, qu'on a distinguées sous le nom à'aires ambulacratres et d'aires interambulacraires. On en compte cinq de chaque espèce ; mais les interambulacraires sont en général les plus larges, et dans les espèces dont il est ici question, elles ont plus du double de la largeur des ambulacraires. Chaque aire en particulier se compose d'une double rangée de plaques. Ces diverses aires alternent entre elles et sont séparées par dix zones plus étroites , percées de petits pores , qui sont les zones porifères ou les ambtilacres pro- prement dits. Il résulte de-là que le test de l'Oursin, comme celui de tous les Echinites en général, se compose extérieurement de vingt zones distinctes; c'est-à-dire, de dix aires sé- parées par dix zones de pores. Mais telle n'est cependant pas sa véritable division ; car en étudiant de plus près l'organisation de l'Oursin, on trouve qu'il se compose en réalité de cinq segmens d'égale grandeur, dont un impaire et quatre pairs. Le segment impaire est , comme l'a fort bien démontré M. Agassiz , l'antérieur; il est constamment opposé à la plus grande des plaques génitales. Les quatre segmens pairs sont le segment droit antérieur, le segment droit postérieur, le segment gauche antérieur et le segment gauche postérieur. Chacun de ces cinq segmens comprend une aire ambulacraire , deux zones porifères et deux demi-aires interambu- lacraires qui s'articulent entre elles au moyen de sutures en zigzag qu'on poursuit depuis le bord de l'ouverture buccale jusqu'à l'orifice anal ( fig. 9.) (*) (*) En envisageant de celte manière la structure du test des Oursins, il est facile de saisir son analogie avec la char- pente solide des Astéries. Chaque rayon de ces dernières peut dès-lors être comparé à un segment d'Echlnite, et la confor- mité de leur organisation ressort d'elle-même. (Agassiz) — 6 — I. De l'extérieur du test. Il existe à la surface de l'Oursin trois espèces de plaques calcaires: 1) les plaques dont sont for- mées les aires ambulacraires et interanibulacraires et que M. DesMoulins désigne sous le nom de plaques coronaîes ; elles occupent à beaucoup prés la plus grande partie du test et en constituent en quelque sorte la charpente ; 2) les petites plaques dispersées sur la membrane buccale (Gg. 6),- et 3) les plaques apiciales , ainsi appelées parce qu'elles occupent le sommet du disque , où elles for- ment deux anneaux distincts , l'un interne , comprenant les plaques anales proprement dites (lig 12 c) et l'autre externe, entourant ces dernières et comprenant les plaques génitales (fig. 12 a) elles plaques ocellaires (fig. 12 b.) (*). Toutes ces plaques, à l'exception de celles de la membrane buccale, sont revêtues de tubercules sur lesquels s'articulent des piquans. A côté des tubercules , se remarquent les pores ambulacraires, qui sont d'une importance capitale pour l'élude anatomique des Oursins. Nous allons examiner succinctement ces différentes parties du test en commençant par les tu- bercules. Nous traiterons ensuite des porcs ambulacraires et enfin des plaques de l'appareil gé- nital, des yeux et de l'anus. Quant aux plaques de la membrane buccale, nous nous en occupe- rons en traitant de cette membrane et de sa structure. Tous les tubercules ne sont pas de même grandeur : il y en a de gros , disposés en séries ré- gulières qui sont désignés sous le nom de tubercules principaux; ce sont ceux qui portent les grands piquans ; et d'autres plus petits et moins réguliers qui portent de très-petites épines et occupent les espaces intermédiaires entre les tubercules principaux; ce sont ceux qu'on a appelés tuber- cules miliaires. Le nombre des tubercules principaux varie dans les aires ambulacraires comme dans les aires inlerambulacraires suivant l'âge et la grandeur des individus. Dans VEcliinus li- vidus et les espèces analogues , ils forment sur les aires ambulacraires quatre rangées à-peu-prés égales; toutefois les deux rangées externes, contiguës aux rangées de pores, et que j'appelle rangées primaires (fig. 4 e), en comptent un plus grand nombre que les deux rangées internes ( fig. 4. /). Enfin il y a encore, dans les aires ambulacraires, une troisième rangée de tubercules rudimcntaires (fig. 4 m, fig. 6 n), qui n'existe guère qu'au milieu du test , même dans les (*; Il n'en est pas de même dans les Spatangoïdes et les Clvpéastroides, qui n'ont pas l'anus au sommet du disque. — 7 — exemplaires les plus grands ; je n ai jamais vu ces tubercules former une double rangée com- plète, car ils disparaissent bien avant d'atteindre l'ouverture buccale ou l'appareil génital. Les aires intcrarabulacraires comptent un plus grand nombre de séries de tubercules que les aires arabulacraires. Pour faciliter l'étude des différentes séries d'une aire, je les ai désignées, dans les figures de PI. 1 , par des lettres différentes en réunissant , au moyen d'arcs brisés , celles qui se cor- respondent, ensorte que si l'on envisage les rangées les plus longues comme rangées primaires (fig. 4 g, lig. G g, fig. 9 /;), on pourra classer les autres dans l'ordre suivant : 1) les rangées se- condaires externes (fig. 4 h, fig. 6 h, fig. 9 i); 2) les rangées tertiaires externes (fig. 4 i, fig. G i, fig. 9 h); 3) les rangées quaternaires externes (fig. 9 /); 4) les secondaires internes (fig. 4 fe, fig. 6 k, fig. 9 m), et 5) les tertiaires internes (fig. 4/", fig. G/", fig. 9h) (*). Les deux rangées primaires at- teignent seules le sommet et embrassent l'extrémité des plaques génitales, ensorte que les pores gé- nitaux s'ouvrent dans une échancrure de l'aire interambulacraire. De même , ce sont les deux ran- gées principales qui pénètrent seules dans le lobe compris entre les entailles de l'ouverture buccale. En considérant que toutes les rangées se répètent cinq fois sur la périphérie du test, nous aurons ainsi, dans l'E. Itvidus adulte, quatre-vingt-dix rangées de tubercules , savoir: pour les aires am- bulacraires , dix rangées primaires , dix rangées secondaires et de cinq à dix rangées tertiaires ; pour les aires interambulacraires dix rangées primaires, dix rangées secondaires internes, dix ran- gées tertiaires internes , dix rangées secondaires externes , dix rangées tertiaires externes et dix rangées quaternaires externes. Mais toutes ces rangées n'existent que dans les individus qui ont atteint leur taille définitive, car nous verrons plus tard que le nombre en augmente avec l'âge. Dans de petits exemplaires de YE. mliaris, tel que celui de fig. 8, qui n'a que six lignes de large et autant de haut, les rangées qui frappent le plus sont les rangées primaires des aires interambulacraires ; les rangées secondaires sont bien indiquées par de petites verrues, mais elles ne sont ni très-dévelop- pées, ni disposées en séries régulières. Les rangées interambulacraires tertiaires, enfin, ne sont re- présentées que par quelques petites verrues, et les autres manquent complètement; il faut pour les apercevoir que l'Oursin ait atteint une taille double de celle de fig. 8. On peut en conclure , sinon avec certitude, du moins avec la plus grande probabilité que les rangées primaires ambu- (*) Il pourrait paraître plus naturel de décrire chaque aire interambulacraire comme un tout, et dans ce cas il faudr.iit a^-çe\eT rangées cxtei nés , celles que nous appelons ici internes; mais le test devant être envisagé comme formé de cinq segmens ayant une aire ambulaeraire au milieu et deux demi-aires interambulacraires sur les côtés, tel que le représente la fig. 9, il s'en suit que les rangées qui occupent le milieu des aires interambulacraires, sont enréalitu les rangées externes du segment. — 8 — lacraires et interambulacraires se développent et probablement se forment les premières et que les secondaires, tertiaires et quaternaires suivent successivement. L'observation d'une série nom- breuse d'individus grands et petits m'a appris que les aires interambulacraires s'élargissent en ef- fet de très-bonne heure et ménagent ainsi l'espace pour toutes les rangées secondaires , tertiaires et quaternaires qui viennent successivement s'y juxtaposer. Les aires ambulacraires restent au contraire bien plus étroites; aussi ne donnent-elles lieu qu'à des rangées secondaires. Il est inu- tile de dire que toujours les rangées secondaires apparaissent avant les tertiaires et celles-ci avant les quaternaires. On remarque aussi que dans les aires interambulacraires, les rangées externes se développent un peu plus tôt que les rangées internes. (Comp. fig. 7 et 8). L'arrangement des gros tubercules, dont la régularité frappe au premier coup-d'œil, est soumis à des lois constantes que nous allons essayer d'exposer. On voit, au premier abord , que les tu- bercules de chaque demi-aire alternent avec ceux de la demi-aire voisine , mais que les rangées primaires , secondaires , tertiaires et quaternaires d'une même demi-aire sont disposées sur un seul rang. Examinons d'abord les tubercules des aires ambulacraires. Chaque plaque compte un tubercule primaire , un tubercule secondaire et un tubercule tertiaire , qui , lorsqu'ils ont acquis un certain développement, sont disposés de manière à former une ligne ascendante qui part du tubercule de la rangée primaire , qui est toujours le plus bas , ou en d'autres termes le moins dis- tant de l'ouverture buccale. Or comme les plaques alternent entre elles , il en résulte que les lignes de tubercules doivent présenter une alternance correspondante. L'arrangement des tuber- cules des aires interambulacraires est un peu plus compliqué : il y a ici deux lignes montantes qui partent du tubercule de la rangée primaire , ou , en d autres termes , chaque tubercule de la rangée primaire forme , d'une part avec les tubercules correspondans des rangées secondaires , tertiaires et quaternaires externes , et d'autre part avec les rangées secondaires et tertiaires in- ternes , deux lignes montantes , dont l'externe est cependant la plus inclinée. Cette disposition régulière est surtout frappante lorsque les tubercules ont acquis un certain développement ; elle est moins distincte dans les individus qui ne sont pas encore parvenus au terme de leur accroissement. Si l'on se rappelle que le test de l'oursin est composé de cinq segmens sur lesquels ^es tuber- cules sont disposés de diverses manières, et que l'on compare , dans les divers segmens, ceux qui sont rangés d'une même façon , on ne manquera pas de découvrir entre eux certains rapports de position tout à fait conformes à la formation des tubercules et des plaques qui les portent. Que Ton marque, par exemple, d'un signe quelconque , les tubercules des rangées externes de l'aire interambulacraire , compris dans une même plaque, savoir un tubercule de la rangée primaire. — 9 — un de la rangée secondaire, un de la rangée tertiaire et un de la rangée quaternaire externe, soit les lettres h, i. A, /, de lig. i) ; ([ue l'on saute la série correspondante de la même aire , les deux rangées de pores ambulacraires et tous les tubercules de l'aire ambulacraire , jusqu'à ce que l'on arrive de nouveau à la rangée concordante de la prochaine aire interambulacraire, et l'on trouvera que la rangée qui s'aligne directement avec celle que l'on vient de marquer est également composée d'un tubercule primaire, secondaire, tertiaire et quaternaire, et qu'elle en forme en quelque sorte le prolongement en spirale. En poursuivant plus loin cette fdiation , l'on trouve que les lignes formées par les tubercules qui présentent ainsi une disposition analogue , s'élèvent en spi- rale du pourtour de l'ouverture buccale jusqu'à l'appareil génital , et qu'un tour est toujours ter- miné avec la cinquième ligne. Ces lignes ascendantes comptent d'autant moins de tubercules qu'elles sont plus rapprochées de l'ouverture buccale et de l'appareil génital. La même chose a lieu pour les tubercules de l'autre moitié de la plaque interambulacraire : mais comme ils sont dirigés dans un sens opposé, il faut tourner l'oursin dans le sens contraire; ensorte qu'en ne tenant compte que des tubercules externes de l'aire interambulacraire , nous aurions , sur tout le jiourtour de l'oursin , dix spirales , dont cinq enroulées à gauche et cinq à droite. La même chose s'applique aux tubercules des aires ambulacraires ; nous avons ici également un double système de spirale , dont l'un est dirigé à gauche et l'autre à droite. Ces spirales sont plus difficiles à poursuivre à l'égard des rangées formées par le tubercule principal, secondaire et tertiaire interne de l'aire interambulacraire, puisque, avant d'arriver à la ligne correspondante , il faut sauter les lignes dirigées dans un sens opposé. Il résulte de ceci que le test de l'oursin a trois systèmes de spirales dirigés à gauche et trois di- rigés à droite , savoir un double système de tubercules interambulacraires externes , un double système de tubercules interambulacraires internes et un double système de tubercules ambula- craires. L'ouverture de ces angles augmente rapidement de bas en haut et diminue également d'une manière très-rapide en approchant de l'appareil génital. Ce qui rend le tracé de ces lignes spirales difficile , ce n'est pas seulement l'obligation dans la- quelle on est de sauter les spirales intercalées , mais encore cette autre circonstance que de petits tubercules accessoires viennent souvent s interposer entre ces tubercules principaux et déranger leur régularité. (*) (*) Pour se rendre compte de cette disposition en spirale, il importe d'étudier d'abord des Oursins qui ont un petit nombre de gros tubercules comme lesCidaris, où cet arrangement n'est point compliquéde tubercules secondaires, et où il est facile de reconnaître l'ordre dans lequel ils se forment sur les plaques nouvelles autour de l'appareil génital. — 10 — Les petits tubercules sont bien plus nombreux que les gros ; ils se rencontrent égalemeul sur les aires ambulacraires et sur les aires interambulacraires (fig. 9), ordinairement sur la li- mite des différentes plaques ou aux angles de ces dernières , où ils sont même ordinairement un peu plus gros que sur les bords. Comme les plaques elles-mêmes, ils sont disposés en séries al- ternantes, ainsi que cela se voit surtout sur les aires interambulacraires, où ils sont en général plus nombreux et plus développés que sur les aires ambulacraires. Les zones poriféres ou ambulacres bordent de chaque côté les aires ambulacraires , qu'ils sépa- rent ainsi des aires interambulacraires. Ils s'étendent depuis le pourtour de l'ouverture buccale jusqu'à l'appareil génital, en se rétrécissant à l'approche du sommet (fig. 4 d). Le nombre des pores est soumis à certaines variations dans les individus adultes. J'ai compté, sur un test ayant 2" 9'" de diamètre et de 2" 1'" de haut, 640 pores dans une zone porifère ; ce qui porterait leur nombre total à 3,200 (*) . En général, on compte pour chaque tubercule d'une rangée primaire de l'aire ambulacraire , cinq paires de pores formant une sorte dédouble arc autour du tubercule ; mais sou- vent l'une des paires appartient à deux arcs à la fois , ce qui nous explique pourquoi le nombre des pores des différentes zones poriféres n'est pas habitueUement conforme à celui des tubercules primaires multiplié par dix. En tenant compte de certaines modifications , la disposition en spi- rale que nous avons signalée plus haut pour les tubercules, pourrait bien aussi s appliquer jus- qu'à un certain point aux pores ambulacraires. Les plaques apicialessont, comme nous l'avons vu plus haut, de deux sortes ; elles forment au- tour de l'ouverture anale un double anneau, dont l'un interne et l'autre externe ( fig. 1, fig. 4, fig. 12). L'anneau externe se compose de dix plaques, savoir : cinq plaques génitales (fig. 12a) et cinq plaques ocellaires (fig. 12 b). Les plaques génitales s'étendent depuis le sommet des aires nterambulacraires jusqu'au contact des plaques anales. Les plaques ocellaires correspondent aux aires ambulacraires ; elles sont plus petites que les plaques génitales et n'atteignent pas en général le bord des plaques anales. Cependant cette règle n'est pas sans exception, et l'on trouve des cas où quelques-unes de ces plaques s'insèrent entre les plaques génitales et font partie intégrante de l'anneau externe (fig. 12 6). Les plaques génitales sont d'inégale grandeur et la plus grande est toujours celle qui est oppo- sée au segment antérieur ; les quatre autres sont plus petites. La forme de ces plaques est penta- gonale , leur sommet est tourné en dehors , tandis que leur base , qui est fort large , et plus ou C) Dans un exemplaire de X'Eclùnus Sphœra M. Forbes (aHislory of britisli Starfisbes, Loudon, 184 I. S. p. 152. 153) a calculé 3,720 pores. — 11 — moins semilunaire cnlourc les plaques anales. Le trou génital est situé prés du sommet de l'angle, tandis que prés de la base on remarque toujours un ou plusieurs tubercules de grandeur moyenne entouré de plus petites verrues. Les plaques ocellaires (fig. 12 6), sensiblement plus petites que les plaques génitales, sin- sinuent en quelque sorte entre ces dernières avec lesquelles elles alternent ; leur forme est éga- lement polygonale et même pentagonale, en tant qu'on ne tient pas compte des dentelures du bord extérieur ; mais ce qui les distingue surtout des plaques génitales , c'est que leur sommet au lieu d'être tourné en debors, l'est en dedans; leur base présente ordinairement deux échancrures, et partant trois triangles qui s'articulent avec les dernières plaques des aires ambulacraires. Près du sommet du triangle médian se trouve un petit trou à peine visible à l'œil nu. C'est dans ces trous que sont logés les organes que MM. Forbes et Agassiz ont pris pour des yeux et dont nous aurons à nous occuper en dé'ail plus tard. L'anneau apicial interne est formé par les plaques anales ( Tab. I, Gg. 12c). Leur nombre est variable, ainsi que leurs dimensions. Les plus grandes occupent la périphérie, tandis que les petites sont au centre. Ces dernières sont ordinairement triangulaires , et peuvent se replier au gré de l'animal, pour éconduire les matières fécales. Ces diverses plaques sont tantôt unies et tantôt pourvues d'un tubercule , surtout les plus grandes , qui sont aussi plutôt pentagonales que triangulaires. Quant au développement et au mécanisme des différentes pièces du test, M. Agassiz (*) a fait à ce sujet de nombreuses recherches, d'où il résulte que les pièces coronales dans les individus de grande et de moyenne taille , sont moins intimement unies , et portent des piquans moins dévelop- pés prés du cercle des plaques anales et ocellaires, qu'ailleurs. On rencontre même dans cette région des plaques de forme irrégulière, sans tubercules, ni piquans, et qui attestent en gé- néral un développement moins avancé. Les très-jeunes plaques apparaissent comme des points d'ossification, qui s'agrandissent dans toutes les directions, mais d'une manière inégale, ce qui fait que le côté inférieur atteint beaucoup plutôt le terme de son accroissement , tandis que le bord supérieur est encore parfois tronqué , alors même qu'un rudiment de tubercule commence à se montrer au milieu. La membrane externe est dans ces jeunes plaques plus molle que dans les plus anciennes, qui adhérent déjà intimement entre elles. Les piquaus n'ont d'abord aucune mobilité, mais ils en acquièrent avec le temps, et ne dépassent pas un certain maximum de (*) Prodrome p. 175 .i 170. — 12 — développement. Lorsqu'ils viennent à se perdre, ils se renouvellent de la même manière, c'est- à-dire par renflement et extension de la membrane externe. Pour se rendre compte de toutes ces particularités de l'accroissement, il importe de comparer des individus de différens âges , et c'est, entre tous les genres , celui des vrais Cidaris qui est le plus approprié à cet étude. On peut s'as- surer que les jeunes individus n ont qu'un petit nombre de plaques dans chaque rangée prin- cipale. Ces plaques s'accroissent au moyen d'une sécrétion calcaire , qui s'opère lentement sur leur périphérie jusqu'à ce que celles qui entourent la bouche aient acquis leur taille définitive et soient entièrement adhérentes entre elles. Pendant ce temps les plaques supérieures continuent à grandir et à augmenter en nombre , ensorte que le test de l'animal s'accroît de bas en haut , et de déprimé qu'il était, devient de plus en plus globuleux et même turrité. Au reste , l'accroisse- ment des nouvelles plaques se fait en spirale. Quant aux piquaus, ce sont encore ceux qui avoi- sinent la bouche qui atteignent les premiers le terme de leur accroissement , comme on peut s'en assurer dans les Cidaris ; les plus grands sont situés au tiers supérieur du test , et les incomplets à l'extérieur des plaques génitales et ocellaires. J'ai dû rapporter en détail ces observations de M. Agassiz (*), parce que je ne possède pas par de- vers moi des faits suffisans pour me rendre un compte exact de l'accroissement de l'Oursin. 11 m'a cependant toujours semblé qu'il devait y avoir un double accroissement , l'un vertical et l'autre périphérique : le premier me semblait être propre aux cinq segmens principaux et se manifester sur le pourtour de l'oviducte aussi bien que sur le pourtour de l'ouverture buccale. C'est au moins ce qui m'avait paru résulter de l'examen des Cidaris , qui montrent , près de l'anneau api- cial , des plaques de dimension inégale , tandis qu'il y en a de plus petites encore au pourtour de la bouche (**). L'accroissement périphérique a lieu sur tous les bords des plaques et entre les sutures en zig-zag du milieu des aires ambulacraires et des aires interambulacraires. En tenant compte (*) M. Philippi a aussi présenté quelques observations intéressantes sur l'accroissement du lest des Echinites dans les Archives d'Hist. nat. de Wiegmann, 1837, p. 244. ('*) Je crois que la divergence qui semble exister entre la manière de considérer l'accroissement des Oursins de M. Va- lenlin et la mienne est plus apparente que réelle. En effet, quoique les plaques et les tubercules qui entourent l'ouverture buc- cale soient aussi petits et même souvent plus petits que ceux qui se développent dans la région anale, il n'est pas rigoureux d'en conclure qu'ils se sont formés plus tard que ceux du milieu du test et qu'ils sont par conséquent plus jeunes qu'eux. Leur aspect, leur épaisseur et leur liaison intime me paraissent au contraire devoir les faire envisager comme les plus anciens, c'est-à-dire comme ceux qui se sont consolidés lorsque l'Oursin était trés-jeune; et dès lors leur petitesse n'a plus rien qui puisse nous surprendre. (Agassiz) — 13 — de la formation des plaques , on est en quelque sorte autorisé à en conclure que l'accroissement péripliérique cesse plutôt que laccroissement vertical. Quant à laccroissemcnt des piquans, mes expériences confirment entièrement celles de M. Agassiz. Il résulte de ceci que le nombre des plaques doit être différent, suivant l'âge des individus; mais leur énumération est acconq)agnée de grandes difficultés. 11 est plus difficile de compter les gros tubercules et leurs piquans. Le nombre des petits tubercules qui entourent les gros est très- considérable, mais il ne saurait être indiqué d'une manière précise, à cause de leur inconstance. On ne saurait pas davantage indiquer le nombre absolu que les tubercules d'un Oursin peuvent atteindre, par la raison que personne ne peut prétendre avoir eu en mains le plus grand individu d'une espèce. Une pareille énumération ne serait d'ailleurs d'aucune importance pour l'anatomie ; en revanche l'énuraération des tubercules, relativement à la grandeur de l'Oursin, conduit à quelques rapports intéressans, comme on peut le voir parle tableau suivant, où j'ai comparé huit individus de difl'érente grandeur. Les chiffres sont en pouces et lignes duodécimales. (*) Rangées interambulacraircs. Test. Rangée primaire. li iiigees exlcrn es. Quaternaire. lijtigées internes. Ka igees ambula Sccoodaire. 'rai r es. y" 1 2 Largenr. Hauteur. Secondaire. Tertiaire. Secondaire. 33"" 34—35 Tertiaire. Primaire. Tertiaire. 2"9"'5 2"1'" 29 26 18—19 U 22 38—39 30—31 13 14 2"8"'5 2"3"' 30 20 18—19 12 21 39 30—31 3 2"2"'5 1 ''2'" 23 21 13—14 »» 25 13—14 27 22 »» 5 7 ~8 i"ll"' 1" 19 17—18 9—10 » — » » B» 21 11—12 25 18 »» 10"'5 5"'5 13 10 »» 13 »» n» 15 8 » » 8'" 4"'5 U 10 )) — )) » » » 10—17 » » — » » 16 — 17 9—10 » n 6''' 5'" 12 9 » — « » >,,, 14 » » — » n 1 5 — 1 0 12 » » 5'"75 10 9—10 n » » ))» 13 » » — »» 13 — l 'i- » » » » Si nous réduisons maintenant le nombre des tubercules des autres rangées à celui de la ran- gée ambulacraire primaire , prise comme unité , nous aurons : (*) La première colonne du tableau indique le numéro de l'exemplaire. Les seconde et troisième colonnes indiquent les dimensions transverses et verticales du test de ces exemplaires ; tandis que les colonnes suivantes donnent le nombre de tubercules observés dans toutes les rangées, tant arabulacraires qu'interambulacraires, primaires et secondaires, internes et externes, comme le désignent spécialement les titres des coloiines elles accolades qui les réunissent. _ 14 — 1 Lnrgeur. Hauteur. » » » » 2 3 » » » » » » » » 4 » » » » 5 » » » » 6 7 » » » » » » » » 8 » » » » Rangée primaire. 0,76 —0,74 0,759 0,85 0,76 0,86 0,87 -0,82 0,80 -0,75 0,77 -0,71 Secondaire, 0,68 —0,66 0,66 0,77 0,68 -0,72 0,66 0,62 -0.58 0,60 -0,56 0,70 -0,71 Rangées interambulacraires Rangées externes. Tertiaire. Quaternaire. 0,47—0,48 0,46—0,48 0,48—0,51 0,36—0,40 » »» — » »» » n» — » »» 0,29 —0,28 0,42 » ))» » »)) » » » )) » )) » » » » » » Rangées in Secondaire, ternes. Tertiaire. 0,87 -0,84 0,87 -0,90 0,92 0,81 0,86 1 0,93 -0,87 1 0,92 0,58 —0,56 0,53 0,48 -0,52 0,44 -0,48 Kange'es amhulacraires. Prim<^. jSecondaire. 0,79 0,76 -0,78 » »»\ 1 1 0,81 0,72 0,53 Tertiaire. 0,33 0,36 0,50 0,.50 0.80 0,75 Il résulte de ce tableau : 1° Qu'abstraction faite des tubercules miliaires , qui sont encore plus nombreux, mais disposés Irés-irréguliérement , le nombre total des gros tubercules et des tubercules de moyenne gran- deur est dans la proportion suivante : iV" 1, sur une largeur de 2"9"'5 et une hauteur de 2''1"' » 2, » 3, » 4, 1) 5, » 6, » 7, » 8, 2"8'"5 2 "2'/ '5 10"'5 8'" 6"' 5"'75 2/.'l'i' . . 2200—2230. 2''3"' . 2240—2270. I "2"' . 1440—1460. 1" . 1200—1230. 5"'5 . . 590. 4"'5 . . . 650—680. 5^" , 620—630. 4'" . 450—470. ;gal de piquans Ces tubercules supposent naturellement un nombre égal de piquans. 2° Que c'est toujours l'aire ambulacraire primaire qui possède le plus grand nombre de tuber- cules. 3° Que la rangée qui tient le second rang sous le rapport du nombre des tubercules , n'est pas toujours la même. Dans les vieux individus, c'est ordinairement la rangée secondaire interne de I — io — J'aire inlerambulacraire ; vient ensuite la rangée secondaire ambulacraire et la rangée primaire in- terambulacraire, les rangées secondaire externe, et tertiaire interne de l'aire interambula- craire, la rangée tertiaire ambulacraire et la rangée inlerambulacraire quaternaire externe. i° Que, même dans les jeunes individus, la rangée primaire de l'aire ambulacraire l'emporte sur toutes les autres sous le rapport de son développement. 5" Que dans l'accroissement de l'animal le nombre des tubercules n'augmente ni proportion- nellement à la hauteur, ni proportionnellement à la largeur du test. ()° Qu'en général le nombre des rangées interambulacraires se maintient dans une certaine proportion avec la largeur du test, proportion qui cependant n'est pas toujours rigoureuse. 7° Que les rangées secondaires et tertiaires sont subordonnées , quant au nombre de leurs pi- quaus, de leurs tubercules et de leurs pièces coronales, à la forme générale du test. Leur pro- portion relative ressort du second tableau ci-dessus. II. De la face interne du test. Autant l'extérieur du test de l'Oursin est rugueux et tuberculeux, autant sa face interne est lisse; ce qui fait que les sutures des différentes plaques y sont très-distinctes , et permettent un exa- men bien plus rigoureux. De plus, on rencontre ici plusieurs particularités de structure qui ne se trahissent pas à l'extérieur, notamment sur le pourtour de la bouche, à la face interne des aires ambulacraires et interambulacraires , et en partie aussi sur le revers des appareils génital et anal ; particularités qu'il importe d'étudier avec soin , si l'on veut se rendre un compte exact de la nature véritable du test et comprendre le mode d'insertion des parties molles et de l'appareil masticatoire en particulier. Lorsqu'on a enlevé toutes les pièces qui composent la lanterne d'Aristote ou l'appareil mastica- toire, dont nous traiterons plus tard , on remarque sur le pourtour intérieur de l'ouverture buccale une sorte d anneau renflé qui , de même que lépiderme , est entamé par les entailles de la bouche (Tab. ll,fig. 147i). Aux angles des zones poriféres, cet anneau s'élèveen forme de deuxbranches : ce sont les auricules destinées à supporter la lanterne. Le plus souvent ces auricules sont soudées à leur sommet, mais de manière à laisser entre elles une ouverture en forme de lunule, qui cor- respond à la suture des aires ambulacraires ( fig. 14 g et fig. 15 j). Les pores ambulacraires se présentent à l'intérieur sous la forme de petits trous ronds, dont la disposition mérite une attention toute particulière. Tous sont percés obliquement de dehors en — i6 — dedans et en partie de haut eu bas. C'est particulièrement le cas des pores internes, c'est-à-dire de ceux qui sont les plus rapprochés du centre de l'aire ambulacraire. La forme générale des aires amhulacraires est à-peu-près la même qu'à la surface , c'est-à- dire qu elle se rétrécit en haut et en bas, tandis que le milieu est élargi. 11 existe en outre, au milieu de l'aire , une carène saillante qui en occupe toute la longueur et qui sert à l'insertion d'un genre particulier d'organes respiratoires. Cette carène, que j'appelle carène am^M/acratre, partdel'ap- pareil génital , où elle est sensiblement rétrécie , descend en s'élargissant le long de la suture des plaques et se termine en face de la lunule des auricules. De chaque côté de cette carène, qui corres- pond à la ligne médiane des branchies internes, l'aire ambulacraire se déprime , de manière à at- teindre sa plus grande profondeur en avant des pores internes ; plus loin , elle se relève de nou- veau , et il résulte de ce mouvement une espèce de sillon aplati, destiné à loger les feuillets bran- chiaux. De la carène ambulacraire partent en outre de nombreuses lignes horizontales, dirigées en de- hors , et dont chacune atteint une paire de pores ou du moins le pore interne de l'une des paires. C'est ordinairement la 6'', rarement la 7<^ ou la 8", et plus rarement encore la 4'^ paire qui coïn- cide avec la suture de l'aire interambulacraire. Il existe aussi sur la limite extrême des aires amhulacraires, mais en dehors des pores ex- ternes, une ligne quelque peu saillante qui augmente d'épaisseur à mesure qu'elle approche de l'ouverture buccale. C'est le long de cette carène, un peu à l'intérieur, que sont les sutures en zig- zag qui unissent les plaques des aires amhulacraires à celles des aires interamhulacraires. La suture médiane et les sutures des différentes plaques sont trop évidentes pour ne pas fixer (le prime abord l'attention. La suture médiane s'étend depuis l'appareil génital jusqu'au pourtour (le 1 ouverture buccale , où elle vient aboutir à la suture des auricules. Sa forme en zig-zag ré- sulte de l'enchevêtrement des deux rangées de plaques dont se compose chaque aire. Les zig-zag sont d autant plus marqués que les plaques sont plus grandes , et l'on comprend dès-lors qu'ils soient moins sensibles près de l'appareil génital et aux abords de la bouche, qu'au milieu du test. De même que dans l'aire ambulacraire, il existe aussi dans l'aire interambulacraire, le long de la suture médiane , une ligne légèrement renflée à laquelle se fixe le mésentère de l'ovaire. L aire interambulacraire s aplatit de chaque côté de cette ligne médiane pour se relever de plus en plus près de l'aire ambulacraire ; ensorte que nous avons ici , comme dans cette dernière , de chaque côté de la suture médiane , une dépression en forme de sillon trés-évasé. Outre ces dépres- sions, on remarque souvent aussi, à côté de la ligne médiane de l'aire interambulacraire, de petits — 17 — creux plus ou moins appaieus qui correspondent aux tubercules primaires des aires interambu- lacraires. Les plaques de l'appareil génital (fig. 13 c) et celles de louverturc anale ( fig. 13 g), sont articulées à la face interne à-peu-près de la même manière qu'à la surface du test. Il se forme à la base des plaques génitales des renûemens , dont l'ensemble représente une espèce d'an- neau saillant. Ces renûemens sont en général égaux dans les quatre pi aques génitales paires; mais comme ils s'affaissent à leurs deux extrémités , il en résulte que cet anneau n'est pas con- tinu, et l'on remarque de petites solutions de continuité au point de contact des diverses plaques. Le rendement de la plaque impaire est plus plat et plus large que les autres ; il s'é'argit surtout considérablement du côté du sommet de la plaque, en formant une sorte de bouton sur l'anneau. On distingue de plus à la face interne de cette même plaque , notamment dans les grands individus , une structure flbreuse rayonnante d'une forme toute particulière , qui provient sans doute de la part que cette plaque prend à la carène annulaire ci-dessus. Les pores génitaux sont disposés obliquement de dedans en dehors et de bas en haut ; mais cette obliquité est en général bien moins sensible que dans les pores ambulacraires. Il existe aussi quelque chose de semblable dans les trous ocellaires. Les plaques anales n'offrent rien de particulier à la face interne. De même que les plaques gé- nitales , elles ne montrent aucune trace de saillies ni de verrues. III. Strcctcre du test. Les sutures au moyen desquelles les diverses plaques du test adhérent entre elles s'aperçoivent parfois déjà à l'extérieur de l'Oursin ; mais la quantité de tubercules grands et petits dont la sur- face est revêtue empêchent de les poursuivre dans le détail. Leur articulation n'est bien distincte qu'à la face interne , où l'on voit au premier coup-d'œil que toutes les pièces sont polygonales , plus ou moins pentagonales ou hexagonales, et qu'elles se laissent toutes ramener à deux systèmes , celui des aires ambulacraires et celui des aires interambulacraires. Chacun de ces systèmes est com- posé de deux rangées de plaques qui se répètent cinq fois sur le pourtour du test ; ensorte qu'il y a constamment vingt rangées de plaques principales. Le ciment qui les tient réunies paraît être d'une nature organique, car il se dissout facilement dans la potasse. Les plaques des aires interambulacraires sont les plus grandes ; elles ont une forme plus ou moins hexagonale , sont plus larges que hautes et limitées en haut et en bas par des lignes droites, 3 — 18 — plus ou moins arquées et en général parallèles entre elles ; tandis que les bords latéraux internes et externes présentent au contraire des angles qui, en sarliculant entre eux, déterminent les lignes en zig-zag qui sont si distinctes à la face interne. L'angle du côté interne de chaque double série est plus aigu que celui du côté externe ; ce dernier est même très-ouvert, mais il n'en existe pas moins , alors même que la suture ne présente en apparence qu'une ligne droite. Les plaques des aires ambulacraires , également pentagonales ou hexagonales dans le principe, ont leurs bords supérieur et inférieur droits et parallèles, et leurs bords externe et interne angu- leux ; mais les angles sont en général très-obtus , surtout les internes. C'est au bord externe de chaque plaque que s'ouvrent les pores ambulacraires, au nombre de quatre ou cinq paires pour chaque plaque. Le bord interne se relève graduellement, de manière que la carène ambula- craire dont nous avons parlé plus haut , coïncide à peu près avec la suture de deux rangées de plaques ambulacraires. Celles-ci sont en général moins larges que les interambulacraires , mais leur hauteur est plus considérable proportionnellement à leur largeur. En poursuivant une rangée de plaques dans toute sa longueur , on remarque qu elles dimi- nuent aussi bien vers la bouche que vers l'anus, mais d'une manière différente. Du côté de l'ou- verture buccale, elles perdent de leur hauteur, tandis que c'est plutôt leur largeur qui diminue du côté de l'appareil génital , de manière qu'elles sont ici plus hautes relativement à leur largeur qu'au milieu du test. Lorsqu'on brise un test d'Oursin , les brisures correspondent parfois aux sutures ; mais plus généralement elles traversent en tout sens les plaques, et donnent souvent lieu à une cassure conchoidale. Cette seule circonstance sufûrait au besoin pour démontrer que les plaques adhé- rent entre elles d'une autre manière que par la simple juxta-position ; circonstance qui se trouve pleinement justifiée par l'observation microscopique ; car nous verrons que le test de l'Oursin comme celui de tous les Echinodermes , contient des réseaux calcaires dont la substance se compose en majeure partie de sels calcaires et surtout de carbonate de chaux. Mais ces réseaux ont toujours pour base un squelette organique d'un tissu fibreux (Tab. H, fig. 18 et 23). En exposant le tout à la chaleur , on parvient à éloigner ce squelette organique , et les parties inorganiques restent seules. Les acides produisent un effet contraire : ici c'est la substance inorganique qui est enlevée, tandis que le squelette organique seul reste intact; mais il faut, pour obtenir ce résul- tat , avoir soin de bien ménager les proportions , parce que le squelette organique est lui-même soluble dans l'acide un peu concentré. 11 suffit de faire une coupe transversale d'une plaque de l'aire interamhulacraire pour s assurer — lî) — que la masse entière est composée d'une (juantilé de réseaux calcaires fort élégans (ïab. 2, fig. 18), séparés par des mailles plus ou moins circulaires. On remarque quelquefois sur les coupes faites à la hâte des groupes de mailles qui semblent être plus grandes que les autres ; mais il est facile de se convaincre que cette différence est illusoire, au moins en ce qui concerne les coupes transversales. Ce sont certains piliers qui, par l'efl'et d'une trop forte pression, se sont détachés des autres pour se réunir artificiellement aux mailles adjacentes. Aussi, lorsque les ré- seaux calcaires plus petits se sont conservés soit au dessus , soit au dessous d'une assez grande maille , on les aperçoit toujours distinctement au travers de ces dernières , et lorsque l'on a l'habi- tude du microscope, l'on reconnaît bientôt que les mailles et les réseaux sont à des niveaux dif- férens au foyer de l'instrument. Il peut aussi arriver que l'image perde de sa précision , lorsque certaines mailles se remplissent de matière pulvérisée par la friction ; cependant cette circonstance donne rarement lieu à des erreurs. Le moyen le plus sûr de connaître la structure intime des réseaux calcaires et la manière dont le test se brise, c'est d'examiner au microscope la poudre de friction après l'avoir préalablement lavée. Cette poudre ainsi traitée se montre composée de deux sortes de pièces , de fragmens de réseaux et d'esquilles plus petites , appartenant aux piliers qui composent les réseaux. Les réseaux calcaires entrent constamment dans la composition du test , et présentent à peu près partout la même apparence générale. Les mailles comprises entre les piliers sont circu- laires, plus souvent elliptiques et quelquefois aussi subtriangulaires. Leur diamètre varie plus ou moins suivant les individus. Je l'ai trouvé de 0,000525 à 0,001100" dans la couche externe d'une plaque de l'aire interambulacraire d'un grand Echinus; de 0,000375 à 0,000600", dans une plaque de l'aire ambulacraire et de 0,000400" dans la plaque génitale impaire. Les mailles des différentes couches superposées ne se recouvrent pas , mais alternent en quel- que sorte , de manière que les piliers de la couche inférieure se voient à travers le milieu de la couche superposée. C'est ce dont il est facile de se convaincre par des coupes très-minces , ou en humectant la masse avec de l'acide muriatique. Vue au microscope, la substance des piliers qui constituent le réseau se présentent sous la forme d'une masse très-dure et cassante comme du verre. Elle est blanche ou d'un blanc jaunâtre; ses contours sont tranchans , fortement ombragés, et l'on y reconnaît, en beaucoup d'endroits, des lignes arquées tantôt interrompues , tantôt continues , telles qu'on les observe dans les es- quilles d'une masse de verre très-compacte (Voyez Tab. 2, fig. 20). Leurs bords sont tantôt an- guleux, tantôt arrondis, tantôt droits ou arqués. Ces piliers sont adhérens entre eux dans toutes — 20 — les directions et à tous les niveaux ; ce qui fait que , lorsque de petits fragmens se détachent du réseau , il en résulte des saillies et des lignes qui pourraient faire supposer que les piliers sont réunis entre eux par des sutures ; cependant il ne faut qu'un peu d'attention pour reconnaître la véritable cause de ces saillies. Le mode de cassure tranchante des piliers détermine la forme même des plus petits fragmens, et toutes les esquilles microscopiques qui ne sont plus adhérentes entre elles affectent les formes les plus variées et se distinguent par leur cassure conchoïdale, comme le feraient de petites particules de substance vitrée. Leurs contours sont pour la plupart arqués. Souvent ils se ter- minent d'un côté par une pointe saillante ; d'autres fois ils sont plus arrondis , ou bien ce sont de petits fragmens anguleux provenant d'un ou de plusieurs piliers. Au premier abord, on dirait que ces fragmens affectent des formes cristallines ; mais l'on finit bientôt par se convaincre que ce ne sont pas des cristaux, mais des fragmens à cassure conchoïdale. Cette apparence cristalline est surtout frappante dans la poudre des plaques anales et génitales. Toutes les coupes horizontales, de quelque partie du test qu'elles proviennent, montrent la continuité des réseaux dans le sens de la hauteur comme dans le sens de la largeur. La même continuité s'observe jusque dans les sutures qui se présentent au microscope sous la forme de bandes rectilignes (Tab. II, fig. 19) ; et il n'y a pas jusqu'aux bords des ouvertures où les réseaux ne soient parfaitement circonscrits , par exemple, autour des pores ambulacraires (fig. 19), sur le pourtour de l'ouverture buccale , etc. Les coupes verticales sont encore bien plus instructives , car elles montrent la manière en la- quelle les grands et les petits tubercules se forment et la différence qu'il y a , sous le rapport de la structure, entre la couche externe et la couche interne. La fig. 16 représente une partie d'une pareille coupe destinée à rendre ces rapports plus sensibles. Les trois renflemens principaux , l'un au milieu et les deux autres sur le bord , représentent la coupe de trois gros tubercules , séparés par des tubercules plus petits. On remarquera que les réseaux calcaires et leurs mailles sont plus petits et plus circulaires dans les couches externes et à l'intérieur des tubercules que dans les couches internes (fig. 16 et 17). La surface du mamelon est revêtue d'une bande circulaire qui se détache plus ou moins du reste de la masse. Les mailles du milieu du tubercule sont juxtaposées sans ordre apparent (fig. 16 a) , tandis qu'elles forment, sur ses ûancs, des lignes symétriques et régu- lières, qui convergent de haut en bas , ou mieux de l'extérieur à la base de l'axe idéal du tubercule. Les petits tubercules sont composés de réseaux plus uniformes ; cependant 1 ou remarque en- core ici des traces de lignes convergentes. Le mamelon des petits tubercules , lorsqu'il existe — 21 — ( fig. 16 b), se fait remarquer par sa structure vitrée. Dans les couches externes du test, les réseaux calcaires sont, ou disposés en lignes horizontales (fig. il c) ou bien répartis d'une manière plus irrégulière (fig. 16); dans la couche interne, au contraire, ils se composent de grands réseaux allongés (fig. 16 cet fig. 17 d), qui paraissent se relever parallèlement aux gros tubercules et s'abaisser dans les espaces intermédiaires (fig. 16). Bien que les réseaux cal- caires passent d'une manière continue du test dans les tubercules , on n'en remarque pas moins, dans les coupes longitudinales de tests fortement cimentés , une bande plus foncée, rougeàtre , qui passe sous les tubercules , et sépare en quelque sorte la substance de ces derniers de celle du test , circonstance qui semble expliquer pourquoi la base des tubercules est plus fortement pimentée que les tubercules eux-mêmes. En soumettant le test à l'action de l'acide muriatique , on voit les parties calcaires se dissoudre et occasionner une forte effervescence, qui est due à l'acide carbonique, qui devient libre. Pour peu que l'acide ne soit pas trop concentré et que l'on ait soin de l'appliquer graduellement, on obtient par ce procédé un squelette mou , très-délicat , qui , examiné au microscope , reflète d'une manière plus ou moins distincte les contours des réseaux calcaires, tout en montrant une struc- ture fibro-granulaire et membraneuse (Tab. II, fig. 23). On obtient par ce procédé des sque- lettes mous aussi parfaits et aussi distincts que les réseaux calcaires eux-mêmes, lorsqu'on a soin d'appliquer avec précaution l'acide , et souvent même on parvient à distinguer le mamelon (Tab. II, fig. 21). En calcinant le test, on obtient des plaques avec leurs tubercules sans aucune altération. Ce- pendant il arrive souvent que le test se délite en fragmens réguliers ou qu'il se brise sous la moindre pression. Il ne saurait en être autrement, par la raison que le ciment organique que nous avons mentionné plus haut, se trouvant réduit par l'action de la chaleur à sa substance in- organique, perd sa force d'adhérence. Mais les réseaux calcaires se reconnaissent toujours de la manière la plus distincte jusque dans la cendre , avec cette différence cependant qu'au lieu d'être vitrés et homogènes comme à l'état frais , ils affectent une structure grenue , et conservent , lorsque l'incinération n'a pas été complète, une teinte roussàtre plus ou moins intense. Les plaques génitales et les plaques anales n'offrent rien de particulier dans leur structure microscopique. Leurs réseaux calcaires sont petits et le pourtour des ouvertures génitales et ocellaires présente la même apparence que celui des pores ambulacraires représenté Tab. H, fig. 19. Quant à la composition chimique du test de l'Oursin , ce que nous venons de dire de sa struc- — 22 — ture nous conduit à conclure de prime abord qu il doit se trouver du carbonate de chaux parmi les substances inorganiques dont il se compose. Tiedemann déjà indique l'existence du carbonate et du phosphate de chaux. J'ai moi-même trouvé les proportions suivantes : 1°) 3,384 grm. de test pris dans l'aire interamhulacraire d'un grand Echinus lividus, donnèrent 3, .50 grm. de cendre, ce qui établit une proportion de 90,17 °/o de cendre pour 9,83 °/o de subs- tance organique. 2°) 1,624 grm. des aires amhulacraires du même Oursin donnèrent 1,.505 de cendre, ce qui fait 92,67 "/o de cendre et 7,33 °/o de substance organique, 3°) 2,170 grm. des aires amhulacraires du même Oursin donnèrent 2,021 de cendre , par con- séquent 93,13 °/o de cendre et 6,87 °/o de substance organique. La moyenne de ces trois expériences nous donne par conséquent 91, 99 °jo de matière inor- ganique sur 8,01 de substance organique. M. le Professeur Brunner, de son côté , a obtenu les résultats suivans : 100 parties de cendre de même nature que celles mentionnées au N° 1 lui donnèrent : Carbonate de chaux 96,27 Sulfate de chaux 1,53 Carbonate de magnésie 0,93 Des traces distinctes d'oxide de fer, mais point de vestiges d'acide phosphorique. M. Brunner ne reconnut pas non plus la présence de la potasse. En revanche , il constata la présence du muriate et du sulfate de soude, qui cependant étaient en trop petite quantité pour qu'il pût en indiquer les proportions. En appliquant ces résultats au test à l'état frais , nous aurions : Carbonate de chaux 86,81. Sulfate de chaux 1,38. Carbonate de magnésie 0,84. Autres sels et perte 1,14. Substance organique 9,83. 100,00. Si dès-lors il est démontré que le test ainsi que les piquans ne contiennent qu'une très-mi- nime quantité d'acide muriatique et de chlorure de sodium , on en est à se demander, comme à l'égard des polypiers , pourquoi la nature n'emploie point pour la formation des animaux marins le chlore et le chlorure de sodium contenus en si grande abondance dan? l'eau de mer. L'absence — 23 — de phosphates est également un fait curieux à constater , ainsi que la quantité considérable de cendres comparativement à la substance organique. Nous avons déjà mentionné plus haut le ciment qui sert à unir les différentes plaques du test. Les plaques anales jouissent en outre dun mécanisme particulier : elles sont réunies par une membrane épaisse , contractile, qui se voit même à l'œil nu dans les interstices , et qui , en se con- tractant, déplace les plaques, ensorte que l'anus s'abaisse ou s'élève au gré de l'animal. Lors- qu'on soumet cette membrane à l'action de la potasse pour la rendre plus transparente , on recon- naît dans son intérieur un tissu fibreux revêtu extérieurement par l'épithelium etla couche pimentée, et intérieurement par une couche membraneuse très-mince. En ramollissant, au moyen de l'acide, la partie inférieure du test, on distingue en outre dans le squelette organique plusieurs particula- rités dignes de fixer l'attention , et d'abord les contours des plaques et partant les divisions prin- cipales du test s'élèvent sous forme de carènes qui rendent les sutures d'autant plus distinctes: la membrane pimentée se laisse facilement enlever , et en enlevant dans une préparation sem- blable l'anneau des plaques anales , on réussit aisément à mettre à jour la membrane fibreuse qui leur sert de support , et l'on y reconnaît distinctement de vigoureux faisceaux musculaires qui ap- partiennent à la classe des fibres musculaires composées (Voy. plus bas les organes du mouve- ment). Ces muscles s'attachent probablement à l'anus , et doivent à mon avis être envisagés comme les moteurs de cet organe ( motores ani ) . La face interne du test est revêtue , dans toute son étendue, par la membrane intérieure du test, qui entoure également l'intestin, les ovaires, l'oviducte et les branchies. Elle forme également le mésentère, qui entoure, ainsi que le péritoine des autres animaux dépourvus de diaphragme, l'œsophage , le cœur , les artères et les veines , et communique en outre avec la membrane de la lanterne, dont nous traiterons à l'occasion des organes de la digestion. Cette même membrane forme sur chacune des sutures principales , un mésentère ovarien composé d'une double lamelle ; elle en- veloppe l'ovaire et l'oviducte , et est en un mot , dans le sens le plus étendu , un péritoine vibratile pour toute la cavité intestinale de l'Oursin, La membrane pimentée , enfin , revêt toutes les parties extérieures. Ehrenherg a prétendu avoir observé à sa surface un épilhélium vibratile ; mais ni Forbes ni moi n'avons rien remarqué de semblable. — 24 — CHAPITRE II. DES PIQUAXS. Les piquans qui recouvrent la surface des Oursins sont flxés sur les tubercules que nous ve- nons de décrire dans le chapitre précédent ; ils sont , comme ceux-ci , de grandeur variable , et l'on peut admettre qu'en général leur taille correspond à celle des tubercules. Les uns et les autres atteignent leur plus grand développement sur le milieu du test, dans les aires ambulacraires et interambulacraires , en diminuant plus ou moins vers la bouche et vers le cercle anal ; et de même qu'il existe entre les gros tubercules de plus petits tubercules (Tab. I , fig. 4-, 5, 6, 9, 10 et 11), de même aussi l'on trouve entre les rangées des grands piquans primaires , secondaires , ter- tiaires et quaternaires, une quantité de petits piquans (Tab. I, fig. 1, 2 et 3j. Les piquans disparaissent autour de l'ouverture buccale, et la membrane buccale, au lieu d'être revêtue de véritables tubercules , ne porte que des plaques calcaires (Tab. V, flg. 73 c, d). Il n'en est pas de même des plaques anales et génitales , qui sont garnies de petits tubercules ( Tab. I,fîg. 1, flg. 4 a, fig. 4&, Tab. II, iig. 12, 12', 12", Tab. IV, fig. 56 e, f) portant des piquans de taille variable. Dans tout piquant , qu'il soit grand ou petit , qu'il appartienne au test proprement dit ou aux plaques anales, l'on distingue une partie libre et une autre qui, cachée dans les tissus articu- laires , sert uniquement à son articulation avec le mamelon du tubercule. La partie libre , co- nique , plus ou moins effilée , est à beaucoup près la plus considérable , et forme la baguette ou k piquant proprement dit ( Tab. III, fig. 25 6, 28, 29, 39 d). La partie inférieure, non libre, est cachée dans les membranes articulaires et les muscles des baguettes ; elle comprend la tête ou la partie condyldkle du piquant (fig. 25a, 28 et 29). Immédiatement au dessus de cette dernière, on remarque , à la partie inférieure du piquant , un renflement annulaire qui sépare en quelque sorte la partie articulaire de la baguette proprement dite, et qui, à en juger par ses stries et par sa couleur , ressemble davantage à cette dernière qu'à la partie condyloïde ; c'est la collerette du piquant. Oiî La longueur des piquans présente des variations très-considérables dans le même individu ; dans l'exemplaire de VE. Imdus, qui a servi à cette description , les plus grands piquans am- bulacraires avaient une longueur de 10"'5, tandis que leur diamètre avait à leur base 0"'5; les plus longs piquans ambulacraires mesuraient de 8"' à 8"'5 ; dans les premiers, le diamètre du bord de la collerette était de 0"'83, dans les derniers de 0"'75. La longueur des plus petits piquans des aires interambulacraires était d'un peu moins de 0"'5. Quant à la partie condy- loïde , voici les dimensions que je lui ai trouvées : Longueur de la baguette. Longueur de la tête ou Rapport des deux longueurs. partie condyloïde. 9"'5 0'"5 19 : 1. 8"'0 0"5 16 : 1. 7'"75 0"'5 15,5 : 1. 6'" 0"'45 13,3 : 1. 3"'25 0"'33 9,85 : 1. l'"5 0"'25 G : 1. Il résulte de cet aperçu , que dans les petits piquans , la partie condyloïde est relativement plus développée que dans les grands, Les jeunes piquans sont en général grêles; les grands, au contraire, et ceux de taille moyenne sont proportionnellement plus gros. La forme des baguettes est cylindrique ou plutôt conique ; elles atteignent leur maximum de largeur prés de la tête , et se terminent à leur extrémité par une pointe qui paraît émoussée à l'œil nu, au moins dans les exemplaires de grande et de moyenne taille (Tab. III, flg. 28), mais qui sous le microscope présente une forme arrondie (Tab. III, fig. 25 et 39). Une quantité de plis recouvrent le piquant dans toute sa longueur (Tab. III, fig. 25, 28, 29 et 39) et sont séparés par autant de sillons. J ai souvent trouvé ces plis au nombre de 23 , nombre qui me paraît être le plus régulier; dans d'autres, j'en comptai 20, 21, 18, et parfois aussi seulement 12 ou 15. Le meilleur moyen de déterminer le nombre de ces plis est de prendre un piquant intact , de faire avec la pointe d'un couteau une incision sur l'un des plis , que l'on prend pour point de dé- part, et de tourner le piquant sur son axe en l'examinant à la loupe. De cette manière, tous les plis arrivent successivement dans le champ de la loupe et se laissent très-facilement compter. Nous verrons plus bas, en traitant de la structure des piquans, qu'un moyen plus sûr encore , c'est de prendre pour guide les coupes transversales, en les examinant au microscope. 4 — 26 — La baguette du piquant est toujours pimentée, sa couleur est brune dans YE. Imdus , et d'un bleu brunâtre passant au violet dans VE. brevispinosus. La pointe est plus claire. La collerette se présente extérieurement sous la forme d'un renflement de la partie inférieure de la baguette. Les sillons longitudinaux s'y continuent, mais en déviant horizontalement, de manière à former autant de divisions fort distinctes. Chacune de ces divisions se termine isolément et donne ainsi lieu à un petit renflement intermédiaire. C'est ce qui fait que, même à l'œil nu, mais surtout lorsqu'on vient à l'examiner à la loupe , l'anneau de la collerette se présente sous la forme d'une rosette d'autant plus distincte que le grossissement est plus fort (Tab.lII, fig. 35). La plupart des renflemens de la rosette ont à leur face supérieure uue dépression plus ou moins mar- quée , dépression qui n'est cependant pas également sensible sur tous les renflemens d'un même piquant. De leur face inférieure naît une arête qui se dirige obliquement en bas vers le condyle. Le condyle se distingue par sa teinte blanche ou d'un blanc verdâtre. Il n'est jamais pimenté comme la baguette ou la collerette , parce que la peau externe ne le revêt plus ; sa forme est cylindrique et légèrement rétrécie vers le bas ; son bord supérieur est en contact avec les stries venant du bord inférieur de la collerette ; sa face articulaire montre une dépression centrale ( Tab. in, fig. 36 b) , qui est entourée d'un bord circulaire renflé. Pour bien connaître la structure intime des piquans, il importe en premier lieu d'en faire des coupes minces et de les examiner ainsi au microscope, puis d'isoler le squelette organique par les acides. Ce dernier procédé m'a donné, pour les piquans, de meilleurs résultats que pour le test. Pour obtenir de fines lames transversales au moyen d'une fine scie , il est indispensable que le piquant ait été imprégné d'eau pendant un certain temps. A l'état sec, il est tellement cassant qu'il est impossible d'obtenir des coupes assez minces. Si l'on vient à examiner une coupe du milieu d'un piquant de moyenne grandeur, Ion voit des lames rayonnantes diverger du centre vers la périphérie. En examinant cette coupe sous un faible grossissement et sur un fond noir, l'on voit partir du centre autant de rayons qu'il existe de sillons à la surface; en même temps les espaces intermédiaires sont occupés par des lamelles simples qui correspondent aux plis de la surface. Dans des coupes de jeunes piquans, il n'est même pas diffi- cile de s'apercevoir que la substance centrale est formée de réseaux calcaires très-élégans. Si l'on examine une coupe transversale, prise au milieu d'un piquant, et suffisamment mince pour être parfaitement transparente, même sous un fort grossissement (Tab. III, fig. 31), on re- marquera que les bandes correspondant aux carènes de la surface (fig. 31 b) sont composées d'une substance calcaire simple , tandis que les espaces intermédiaires correspondant aux sillons — 27 — (fig. 31 c) sont un réseau de mailles calcaires. On peut en outre se convaincre, au moyen de coupes très-minces, que les rayons avec leurs réseaux calcaires ne s'étendent pas tout à fait jusqu'à la circonférence, mais qu'il y a entre deux renflemens de la rosette une incision ouverte et étroite en dehors, arrondie et élargie en dedans. Les réseaux calcaires des sillons sont composés de mailles très-grandes accompagnées d'un certain nombre d'autres plus petites. La substance centrale en montre aussi d'inégale grandeur. Une coupe longitudinale faite par le milieu du piquant (Tab. IH, fig. 33) m'a donné des ré- sultats concordans. On y voit très-distinctement les couches de substance simple qui correspondent aux bandes de la coupe transversale et aux carènes delà surface, et de même les réseaux cal- caires intermédiaires entre ces bandes. La substance simple (fig. 33 et 34 a) n'affecte aucune structure particulière. Il est vrai que souvent l'on y remarque de fines stries ; mais elles ne sont qu accidentelles et dues au polissage. Souvent aussi cette substance montre, en différens endroits, des renflemens circulaires, tuberculeux, irrégulièrement fendillés, qui sont surtout nom- breux près des feuillets du centre (fig. 34) et à la partie interne des deux lamelles extérieures ( fig. 34'). Mais il suffit d'un examen un peu attentif pour s'assurer qu'il ne s'agit point ici de véritables tubercules comme ceux de la surface du piquant , mais que ce ne sont que des piliers rompus , intercalés entre les lamelles superposées. Les réseaux calcaires intermédiaires entre les lames de la substance simple sont très-distincts dans les coupes longitudinales , ce qui se conçoit d'ailleurs , puisque leur direction est parallèle à l'axe du piquant. Les mailles du réseau sont ordinairement très-compliquées près de la périphé- rie (fig. 34c, fig. 34*), tandis que les lamelles du centre donnent lieu à des figures qui imitent un peu les bras d'une échelle (Tab. l\\, fig. 34). Les différentes lames d'un piquant ne sont pas toujours parfaitement parallèles dans les coupes longitudinales. En comparant entre elles une série de coupes, on voit qu'elles convergent un peu vers le haut, quoique d'une manière peu sensible. La convergence est plus marquée dans le bas , ainsi que nous le verrons en traitant de la structure de la collerette et de la partie condyloïde du piquant. En traitant une coupe longitudinale d'un piquant à l'acide , on obtient, comme pour le test, un squelette organique très-mince, qui montre encore la structure réticulée. Au lieu de la subs- tance simple, on aperçoit une masse délicate finement grenue. Les taches et la couche de piment de la peau externe ne disparaissent pas par l'action de l'acide ; elles n'en deviennent au contraire que plus distinctes , et il faut être sur ses gardes pour ne pas confondre ou identifier la peau ex- terne avec le squelette organique proprement dit. — 28 - Il résulte de tout ceci que les piquans se composent de deux substances calcaires différentes ; l'une que nous avons appelée la substance simple et l'autre qui est la substance calcaire réti- culée. La substance simple est composée de lames disposées autour de l'axe central du piquant, et représentent autant de triangles qui s'élargissent vers la périphérie , où leur base, en s'arron- dissant, détermine les carènes de la face extérieure. La substance réticulée occupe le centre du piquant et envoie des rayons entre les lames de la substance simple , qu'elle sépare ainsi les unes des autres. Ces rayons réticulés s'élargissent également vers la périphérie; mais, comme ils sont un peu moins longs que les lames de la substance simple , ils déterminent de légers sinus qui cor- respondent aux sillons longitudinaux de la surface du piquant. Cette structure est commune à tous les piquans , aux jeunes comme aux vieux. Il n'y a que les proportions qui varient. La substance centrale augmente de volume avec l'âge. Je lui ai trouvé 0"0060 de diamètre sur une coupe de 0"0360 ; elle était par conséquent égale à un sixième du diamètre. Dans la coupe d'un petit piquant de 0 "0022, la substance centrale était de près d'un tiers. Il paraît aussi que cette substance n'est pas également développée dans toute la longueur d'un même piquant ; elle s'élargit du sommet vers la base ; c'est ainsi que j'ai trouvé le diamètre d'une coupe transversale prise près du sommet de 0"0120 et le diamètre de la substance centrale de0"046, par conséquent d'un tiers; au milieu du piquant, le diamètre de la coupe était de 0"0280, celui de la substance centrale de 0''0064, par conséquent du quart; à la base, enfin, le diamètre de la coupe était de 0"0400 et celui de la substance centrale de 0"060, par consé- quent de moins du sixième. Une autre particularité des piquans consiste dans les stries concentriques et dans la coloration intérieure qui s'observent sur les coupes transversales. Les stries surtout se voient très-distincte- ment , lorsqu'on a soin de faire une coupe très-mince et de l'imbiber convenablement d'eau ; elles se présentent alors sous la forme en laquelle je les ai représentées dans la coupe de Tab. III, lig. 35. Cette circonstance nous permet de conclure que les piquans se forment par lames su- perposées. Il est probable que de nouvelles couches se déposent ainsi à des époques déterminées autour des anciennes , jusqu'à ce que le piquant ait atteint sa taille définitive. Ce mode d'accrois- sement est rendu probable par le fait que ces lignes concentriques ne sont point des lignes cir- culaires ; elles forment au contraire une série de segmcns juxtaposés les uns aux autres et correspondant au contour du bord des lames du triangle de la substance simple. Si cette manière de voir est juste, il en résulterait que les différentes couches ne devraient pas être d'égale épais- seur ; et en effet , celles qui occupent le milieu de la couche sont plus larges que celles qui sont — 29 — plus voisines du bord. Si donc il s'agissait d'établir une règle à cet égard , on pourrait supposer que les coucbes extérieures sont plus minces , parce qu'elles sont obligées d'alimenter avec la même substance une plus grande surface ; mais il est une circonstance qui s'oppose à cette ex- plication, c'est que l'on trouve souvent entre deux coucbes également minces une couche beau- coup plus épaisse. Dans les piquans plus développés, le diamètre de ces couches varie de 0,0012" à 0,0035 '. La substance centrale montre une coloration d'un rouge très-intense , la partie colorée for- mant en quelque sorte un anneau dans lequel pénètre l'origine des rayons , ensorte qu'il en ré- sulte autant de divisions qu'il y a de lames dans la substance simple de la coupe. Chacune de ces divisions ressemble à un corps pyriforme , dont la convexité est tournée en dehors , et dont le bord correspond à celui des carènes extérieures du piquant, sans cependant lui être parallèle. Les piquans de ÏË. Sphœra et brevispinosus montrent dans leurs parties essentielles la même structure que ceux de ÏE. lividus , sauf quelques détails qui présentent des particularités de struc- ture dignes de remarque. J'ai examiné de grands exemplaires de l'E. Sphwra qui avaient long- temps séjourné dans l'esprit de vin , et j'ai trouvé que leurs piquans , d'un bleu violet plus ou moins pâle , se distinguaient des autres en ce que la substance calcaire et les rayons réticulés étaient extraordinairement développés, comparativement aux lames de substance simple. C'est ainsi que dans un piquant de même grandeur, dont la coupe prise au milieu du piquant mesurait 0"0305, le diamètre de la substance centrale était de 0"0160, ce qui équivaut à plus de la moitié de la grandeur du premier. La substance centrale était entourée d'un anneau concentrique, les réseaux calcaires des rayons étaient larges et semblaient déborder en quelques endroits les lames de la substance simple. Je n'ai point aperçu de coloration particulière dans l'anneau cen- tral; en revanche, toute la masse du piquant et surtout la substance centrale montraient une teinte bleuâtre lorsqu'on l'examinait sur un fond noir. Les piquans de YE. brevispinosus , qui ont la pointe blanche , tandis que leur base est d'un bleu rougeâtre ou violet , lorsqu'ils ont sé- journé quelque temps dans l'esprit de vin, m'ont semblé tenir le milieu entre YE. lividus et l'E. 5/)/tœra relativement au développement de la substance centrale. Il est cependant digne de remarque que cette substance ne formait point un cercle , mais bien une sorte d'ellipse , et cette circons- tance était sans doute due à la présence d'un cercle de mailles plus grandes que les autres. Les rayons étaient proportionnellement larges. Les lamelles simples en revanche présentaient une teinte d'un beau bleu violet qui formait un cercle à quelque distance de la périphérie. Quant à la collerette, le meilleur moyen de l'étudier nous est offert par les coupes transversales. — 30 — Une pareille coupe prise au milieu de la collerette d'un piquant de ÏE. lividus montre au milieu tous les élémens du piquant, savoir : la substance centrale (Tab. lll, fig. 35 a), les lames simples (fig, 35 c) et les rayons composés de réseaux calcaires (fig. 35 6). Les ondulations du pourtour sont le résultat d'une accumulation de substance calcaire réticulée particulière ( ûg. 35 d) qui détermine cette forme rosacée de la coupe , et est en outre remarquable par l'extrême petitesse de ses mailles. Quant aux dimensions relatives des différentes parties, la substance centrale est proportionnellement très-petite , les lamelles simples et les rayons se maintiennent dans les mêmes proportions qu'à la base de la baguette ; la rosette en revanche est très-large. J'ai mesuré une coupe de 0,0710" de diamètre et j'y ai trouvé le diamètre de la substance centrale de 0'.'0070, la longueur d'une lamelle de 0"019o et la largeur de l'anneau extérieur de 0"0125. Lorsque l'on examine la substance de l'anneau sous un fort grossissement et sur des coupes très-minces , on la trouve composée de réseaux calcaires d'une rare beauté ressemblant à ceux de la fig. t05 b, de Tab. VI , qui appartiennent à une dent. Les couleurs qui s'observent dans une coupe transversale de la collerette sont d'une rare beauté. J'ai vu au centre un anneau d'un jaune orange passant au rouge et, autour de celui-ci , un second anneau d'un beau jaune , puis un troisième qui était blanc , un quatrième d'un rouge écarlate , un cinquième blanc , un sixième jaune , un septième blanc , un huitième jaune et enfin un neu- vième blanc ou d un jaune mat qui touchait à l'anneau extérieur. Ces anneaux étaient surtout distincts sur un fond transparent. Sur un fond noir, on n'aperçoit que les plus intenses, c'est-à- dire quelques cercles rouges ou quelques jaunes ; l'anneau extérieur était opaque sur un fond noir , mais d'une blancheur éclatante lorsque la lumière passait au travers du foyer. Dans ÏE.Sphœra, la collerette est extérieurement plus petite que dans YE. lividus; aussi passe-t-elle plus insensiblement au condyle; mais on aurait tort d'en conclure qu'elle fût plus mince. C'est tout le contraire qui a lieu ; il suffit d'en examiner une coupe au microscope pour se convaincre que les lames simples sont étroites , tandis que les rayons réticulés sont considérablement développés , et que le tout est enveloppé d'un anneau très-large d'une substance finement réticulée qui n'est point ondulée à son bord , comme c'est le cas des piquans de l'^. lividus. J'ai trouvé la largeiir de cet anneau de 0"0070 dans une coupe transversale dont le dia- mètre était de 0"0370. Sous le rapport de ses dimensions, l'E. brevispinosus tient le milieu entre ÏE. lividus etïE. Sphœra.La. collerette est un peu plus saillante que dans ce dernier; mais les petites carènes qui sont dirigées de la base vers la surface condyloïde ne sont pas moins déve- loppées que dans YE. lividus. Les lames simples sont plus larges , les rayons réticulés plus étroits — 51 — que dans l'E. Sphœra; les mailles de la substance réticulée sont plus voisines de celles de ce dernier que de celles de l'E. lividus. En revanche l'anneau extérieur est également ondulé comme dansl'Jï. lividus; sa largeur était deO"0110 dans une coupe d'un diamètre de 0"0530. Quelquefois il se forme autour de la substance centrale , au moyen de masses calcaires interca- lées transversalement, un second anneau qui partage les rayons de la substance simple en deux parties, l'une interne, centrale, qui est la plus petite, et l'autre externe et périphérique. Lorsque la coupe est très-mince, on voit cette substance calcaire oblique passer au moyen de piliers d'un rayon à l'autre, trahissant une disposition à former encore de nombreux anneaux sem- blables. Ces anneaux se renflent de distance en distance , et sont composés d'une quantité de parties juxta-posées , renflées au milieu et amincies aux extrémités. Sous un plus fort grossisse- ment, l'on voit les renflemens des rayons réunis par de ^petits piliers et près de la périphérie Ion remarque souvent , entre deux rayons , un réseau complet formé de petits piliers et de grandes mailles. Quant à la formation de la collerette au moyen d'une substance finement réticulée , elle se trouve parfaitement confirmée par l'étude des coupes longitudinales ( Tab. III, fig. 38). De la tête ou partie condyloïde des piquans. La structure de la tête ou partie condyloide des piquans est plus simple. Elle se compose d'une substance calcaire réticulée, à petites mailles et homogène dans toute son épaisseur. Une coupe faite par le milieu de la partie condyloide, dans YE. Itvidus, paraît blanche sur la circonférence et forme au centre un anneau vert qui s'étend aussi quelquefois jusque vers la périphérie. Lorsque l'on examine cette coupe sous un grossissement médiocre ( Tab. III, fig. 36), on trouve que la substance centrale foncée, correspondant par sa position à la facette articulaire du piquant (fig. 36 6), aussi bien que la substance périphérique (fig. 36a), se composent de réseaux cal- caires à petites mailles, dont les petits piliers forment, par leur disposition générale, des lignes rayonnées, qui souvent ne sont pas entièrement droites, mais décrivent des courbes plus ou moins sensibles du centre à la périphérie. On remarque entre la substance centrale et le bord trois à cinq anneaux concentriques. Examinés sur un fond noir , la substance centrale et surtout l'anneau qui lui succède sont verts. Lorsque la coupe est suffisamment mince, on peut s'assurer, au moyen d'un plus fort grossissement (Tab. III, fig. 37), que la substance centrale est composée d'un réseau calcaire serré et très-élégant , montrant surses bords des espaces arrondis libres. — 52 — Lorsque la coupe transversale passe par la région inférieure de la partie condyloïde , on dirait au premier abord que les réseaux calcaires subissent une modification sensible au-dessus de la fos- sette : on voit des points noirs et des rayons d'apparence fibreuse , tantôt isolés , tantôt réunis par des rameaux latéraux. Cette apparence est déterminée uniquement par la poudre de friction qui remplit les intervalles entre les mailles dont la communication est alors beaucoup plus appa- rente qu'à létat normal, lorsque les mailles des réseaux sont vides. Ces particularités sont les mêmes dans VE. Sphœra et dans VE. brevispinosus. Les coupes longitudinales de la partie condyloïde ne sont pas moins intéressantes que les coupes transversales. On y voit, même à l'œil nu, la partie brune de la baguette se continuer au delà de la collerette dans le domaine de la partie condyloïde et y devenir convexe , tandis qu'autour de ce dernier s'étend une bande verdûtre. Ce n'est qu'au dessous de celle-ci que se trouve la masse calcaire blanche qui forme la région inférieure de la partie condyloïde et la fossette articulaire. Cette disposition de la bande verte nous explique pourquoi , dans les coupes transversales , la teinte verte est tantôt centrale et tantôt s'étend jusqu'à la périphérie. Le premier cas a lieu lorsque la coupe transversale est prise très-bas , et le second lorsqu'elle est dune région supérieure. La fig. 38 de Tab. III représente une coupe longitudinale d'un piquant de VE. lividus sous un faible grossissement. On voit ici les lames delà substance compacte avec leurs rayons intermédiaires se continuer dans l'intérieur de la partie condyloïde, la plupart et surtout celles du centre formant des lignes droites dans la plupart des coupes, tandis que les extérieures divergent plus ou moins. Dans d'autres, les rayons médians convergent en pointe ; c'est ce qui se voit surtout lorsque la coupe est prise exactement par le milieu. Il y a divergence au contraire lorsqu'elle est plus ou moins latérale. Autour de ces lames s'étend la bande verte et au dessous de celle-ci la bande blanche de la substance calcaire finement réticulée, qui d'ailleurs est la même dans les deux bandes ; aussi passe-t-elle insensiblement de l'une à l'autre, ensorte qu'il n'y a que la couleur qui établisse une différence. Cette différence est moins sensible lorsqu'on fait passer la lumière dans le foyer; ce- pendant Ion remarque que l'anneau vert prend une teinte plus ou moins bleuâtre qui passe par- fois au violet, tandis que la bande blanche paraît sur certains points quelquefois entièrement verte. La bande verte montre aussi, dans beaucoup de coupes, des divisions séparées par des sillons, comme le représente la fig. 38 de Tab. III. Mais elles ne peuvent pas être envisagées comme cons- tantes. La bande blanche ne montre rien de semblable. — oo Dans tout le revêlement extérieur, qui forme les bandes verte et blanche, les petits piliers des réseaux sont répartis avec une régularité admirable, tantôt rayonnant vers le bord , tantôt pré- sentant une disposition plus homogène ; cette dernière se manifeste surtout à l'intérieur , et vers le haut, tandis que la structure rayonnée se remarque de préférence à l'extérieur et par en bas. Souvent aussi l'une ou l'autre de ces deux formes s'étend sur toute la coupe longitudinale , de même qu'il arrive aussi qu'elles allcrnent dans certains piquans. La fig. 38 donnant un idée juste des contours de la partie coudyloïde et de la facette articulaire d'un piquant de l'/i. U- vidus, me dispensera d'entrer dans de plus amples détails sur ce sujet. La coupe longitudinale du piquant de YE. Sphœra montre plusieurs particularités de structure, mais qui cependant, examinées au microscope, rentrent dans les formes que nous avons décrites ci-dessus. Les lames et les rayons de la baguette se prolongent un peu plus en avant dans la partie condyloïde, et atteignent parfois la région qui, dans 1'^. lividm, correspond au bord inférieur de la bande verte. A côté des réseaux des rayons ordinaires , on remarque des réseaux intermé- diaires que nous avons déjà signalés dans les coupes transversales, et qui sont d'une rare magni- ficence dans les coupes longitudinales ; ils se rapprochent sous plusieurs rapports des réseaux des dents (Tah. VI, fig. 105 a). La substance finement réticulée de la partie condyloïde est la même , mais moins développée, et forme dans sa disposition générale, d'une part, des rayons qui di- vergent vers la périphérie, et d'autre part des lignes arquées dont la convexité est dirigée vers la fossette articulaire. Celle-ci présente les mêmes réseaux réticulés que dans l'^. lividus ; l'on v Aoit aussi quelquefois les espaces tubulaires se diriger perpendiculairement vers la surface de la fossette articulaire. Les coupes longitudinales de YE. brevispinosus concordent parfaitement avec celles de YE. lividus. Si l'on examine la poudre d'un piquant sous un fort grossissement , on y reconnaîtra des débris de différentes formes et dimensions. La plupart ont l'apparence de blocs de rochers grands ou petits. Quelques-uns, surtout les petits, montrent la même forme et la même texture conchoïdale que les fragmens du test. Ceux de moyenne grandeur laissent souvent apercevoir des lignes droites ou courbées d'une apparence assez élégante. Tantôt ces lignes sont à la face supérieure , tantôt sur les brisures. 11 y en a aussi sur lesquels on remarque des réseaux cal- caires ou des fragmens de réseaux , et surtout des piliers brisés. Ces derniers (Tab. III , fig. 27) ressemblent en quelque sorte à des varices , et il faut être sur ses gardes pour ne pas les envi- sager comme telles. Quant à ce qui concerne la face supérieure des piquans , elle montre les mêmes stries longi- 5 — 54 — tudinales dont nous venons do parler à l'occasion des fragraens. Les petits piquans qui recou- vrent les plaques génitales et anales sont revêtus de petites arêtes ou dentelures très-élégantes qui s'aperçoivent déjà dans la fig. 25c de Tab. III, mais que l'on voit surtout bien dans la fig. 26, qui représente le même piquant sous un fort grossissement. Elles sont disposées par lignes sur les carènes du piquant , et sont plus larges à leur base qu'à leur sommet. Leurs détails s'aperçoivent surtout bien lorsque l'on comprime un piquant entre deux plaques de verre. On voit alors sur le bord de certains fragmens diverses bandes qui montrent à leur tour les lignes concentriques déjà mentionnées ci-dessus , et les parties transparentes permettent de distinguer les arêtes ou dentelures dont elles sont revêtues : les petites soies du test ont les mêmes arêtes ; mais je ne saurais dire si elles se trouvent sur les piquans plus développés. La substance de ces petites arêtes est du calcaire compacte sans réseaux ni cellules. L'analyse chimique des piquans m'a donné les résultats suivans : 1", 1,235 grm. de piquans d'un Echinus lividm ayant 10 lignes de large etSlignes et demie de haut, donnèrent 1,115 grm., ce qui fait par conséquent 90,28°/o de cendres et 9,72 *>/o de substance organique; 2°, 5,009 grm. de piquans d'un Echinus de 2' 2'", 5 de large et 1" 2'" de haut, donnèrent 4,629 "!„ de cendres , ce qui fait 92,41 °/o de cendres et 7,59 "/o de substance organique. Cent parties de cendre du n" 2 comparées à cent parties de piquans frais, donnèrent à M. Bruuner : 100 parties. de cendre Carbonate de chaux 96,74. Sulfate de chaux 1,23. Carbonate de magnésie .... 0,07. Autres sels et perle 1,96. Matière organique » »» de piquans frais. — 89,40. — 1,14. — 0,06. — 1,81. — 7, .59. 100,00, —100,00. Il s'y trouva aussi des traces évidentes d'oxide ferreux. En revanche, on n'y retrouva aucune trace d'acide phosphorique ni de potasse. Il résulte de la simple comparaison du piquant et des tubercules correspondans , que la fossette articulaire du premier doit être susceptible de se tourner sur le tubercule. Comment cette rota- tion s'opère-t-elle ? C'est ce que nous apprend l'étude des parties molles qui entourent le piquant. L'articulation du piquant (artimlalio aculei) (Tab. III, fig. 28 et 29) entoure le piquant fixé sur le renflement articulaire du tubercule, et s'étend en s'élargissant depuis la collerette jusqu'au pourtour extérieur du tubercule. Les parties qui la composent sont : la membrane externe pimentée, les muscles et la capsule articulaire. — on I " La mnnbrane externe pùnenlée sélend comme peau extérieure par dessus rarticulalion du piquant, et de là par dessus le piquant lui-même, où l'on peut quelquefois l'enlever avec le couteau , en j^rattant les endroits qui montrent des taches de piment. Mais elle se remarque sur- tout bien sur les piquans qui ont séjourné quelque temps dans iacide muriatique cl qui se trou- vent privés de leurs parties calcaires , comme j'en ai représenté un Tab. Ili, fig. 39. Cette couche de piment pénétre aussi, à ce qu'il paraît, l'intérieur du piquant ; du moins l'on trouve , lorsque l'on enlève les parties calcaires d'une coupe longitudinale ou transversale, une membrane criblée de petites boules et de taches grenues. La même membrane s'observe aussi d'une manière très- distincte sur les fragmens des plus petits piquans. C'est surtout sur l'articulation que la membrane pimentée se laisse enlever facilement. Elle montre ici des taches de piment plus ou moins grandes , repose immédiatement sur la surface des muscles , et se continue plus ou moins dans la couche pimentée du test. 2" Les muscles du piquant (musculi s. motores aculei) sont recouverts immédiatement par la mem- brane pimentée et se dirigent du bord, et surtout de la fossette articulaire du piquant vers le pour- tour extérieur du tubercule. En général, il y a autant de muscles , ou plutôt de faisceaux mus- culaires, qu'il existe de prolongemens des stries à la collerette. Leur direction vers la périphérie du tubercule s'observe surtout bien lorsqu'on coupe un piquant immédiatement au dessus de la collerette et que l'on déploie les parties antérieures de l'articulation. La même opération peut aussi se faire sur des piquans ramollis par l'acide (voj . Tab. IH, fig. 39). Chacun de ces faisceaux, séparé des faisceaux voisins auxquels il envoie parfois cependant une ou deux fibres musculaires, se compose d'autres faisceaux plus petits et très-nombreux , qui montrent des fibres distinctes et souvent aussi des indices de stries transversales, comme nous le verrons plus bas en traitant des muscles. 3° La capsule articulaire est une membrane ligamenteuse très-forte , composée de deux couches distinctes qui unissent la partie articulaire du piquant avec le tubercule, mais de telle sorte ce- pendant, que la fossette articulaire du premier et le sommet du second demeurent libres. Le feuillet intérieur naît immédiatement au dessus du bord qui entoure la fossette articulaire du piquant; le feuillet extérieur, au contraire, sur la face externe de l'articulation (fig. 39 6); l'un et l'autre s'attachent autour du tubercule proprement dit. La capsule articulaire se distingue par sa solidité ainsi que par sa couleur blanche. Examinée au microscope, elle se montre composée de fibres très-fortes ayant 0,''001 jusqu'à 0,"003 de diamètre, qui se composent à leur tour de filets plus fins encore, et se distinguent par leur appa- — 56 — rence particulière des fibres musculaires et de celles du ligament extérieur oblique de la char- pente masticatoire. On aperçoit entre elles de fins filets qui correspondent aux filets du tissu cel- lulaire de l'Oursin. On le voit, il existe entre le piquant et le test une sorte d'arthrodie : lorsque tous les muscles agissent simultanément , ils doivent nécessairement serrer le piquant contre le tubercule. Reste à savoir maintenant si une contraction simultanée de tous les muscles est possible , ou s'il n'est pas plutôt indispensable qu'une partie soit en repos , tandis que l'autre se contracte. Si ce der- nier cas a lieu , le piquant devra toujours être ramené vers le côté où s'opère la contraction, et, par le fait, le mouvement circulaire aura son plus grand contour au- sommet, et sera le plus petit à la base du piquant. Si les muscles se contractent et se relâchent successivement , il devra en résulter un mouvement de rotation. Il décrira ainsi un cône dont la base correspondra au som- met du piquant et le sommet à sa base , à-peu-près comme les cils vibratiles dans leurs mou- vemens infondibuliformes. L'extrême solidité de la capsule articulaire explique pourquoi l'articulation ne se disloque pas lorsque l'animal , après avoir contracté ses tubes ambulacraires , fait reposer sur quelques piquans tout le poids de son corps. Elle empêche en même temps que des secousses trop violentes n'occasionnent une désarticulation de ces mêmes piquans. Jusqu'à quel point les piquans contribuent-ils à la locomotion? C'est ce que nous verrons plus bas, en traitant des fonctions des tubes ambulacraires. 37 — CHAPITRE III. DES TUBES AMBULACRAIRES. Avant de commencer la description de ces organes qui jouent un si grand rôle dans les Oursins, nous devons nous entendre sur la signification des divers noms qu'on leur a donnés. Les anciens naturalistes employaient le nom A'ambulacres pour désigner les zones porifères qui séparent les différentes aires ; il y en a même qui comprennent dans cette appellation non seulement les zones porifères, mais aussi l'aire ambulacraire que ces zones embrassent. Les anatomistes, au con- traire , ont transféré ce nom aux tubes ou suçoirs membraneux qui sortent par les trous des zones porifères. On me fera peut-être le reproche de ne pas suivre l'exemple de mes prédécesseurs ; mais comme ce travail fait partie d'une série de monographies publiées par M. Agassiz, j'ai dû avant tout rechercher la conformité des termes; et pour éviter toute confusion, j'appelle (wôes ambulacratres les organes dont il est traité dans ce chapitre : quant au nom d'ambulacres, je l'em- ploierai avec M. Agassiz, comme synonyme de zone porifére. Les tubes ambulacraires frappent d'une manière toute particulière dans les individus vivans , parce que, comme l'a déjà fait remarquer Délia Chiaje * , ils atteignent et dépassent même , dans les vrais Echinus , la longueur des plus grands piquans , et parce que l'animal en étend et en retire alternativement une partie, soit pour toucher les objets qui l'entourent, soit pour se mouvoir. Dans les exemplaires conservés dans l'esprit de vin , ils sont constamment contractés et très-courts ( Tab. IV, fig. 56 et 57); ce qui fait qu'on ne les remarque pas aussi facilement, à moins que les piquans n'aient été enlevés préalablement. Ceux de ces tubes qui s'ouvrent dans les pores des ambulacres sont cylindriques et ont, à leur extrémité libre, des ventouses, et dans leur intérieur, une cavité qui communique avec les cavités des branchies mternes : ce sont les tubes ambula- craires proprement dits. D'autres, en bien moins grand nombre, sont fixés à la membrane buc- O Della Chiaje Memorie, Tab. 22, fig. 1 et 1 1 ; Tab. 23, fig. 1;Tab.2i,Cg. |.3et2(;-. — 38 — cale , et portent pour cette raison le nom de tubes ou suçoirs buccaux : ils différent sous plusieurs rapports des tubes ambulacraires , et comme ils sont intimement liés à l'appareil buccal , nous ne nous en occuperons pas ici ; nous réservant de les étudier en détail au chapitre de la mem- brane buccale. Quant aux rapports qui existent entre ces deux sortes de tubes et les branchies , nous en traiterons en parlant de ces derniers organes. Comme les tubes ambulacraires correspondent par leur nombre et leur position aux pores des ambulacrcs, ils sont aussi comme eux disposés par doubles séries (ïab. IV, fig. 56 et 57), qui s'étendent de l'ouverture buccale à l'appareil génital. Ordinairement petits autour de la bouche , ils s'agrandissent vers le milieu du test pour diminuer sensiblement à l'approche des plaques gé- nitales. Quant à ceux qui entourent l'ouverture buccale , ils ne sont disposés en séries qu'autant que les pores qui leur donnent passage le sont eux-mêmes. Dans les exemplaires conservés dans la liqueur , on trouve souvent les tubes ambulacraires renflés à leur base ; dans les exemplaires vivans , ils m'ont paru être plus uniformément cylin- driques, sans que je puisse cependant affirmer qu'il n'existe aucune trace de renflement. La partie cylindrique ou la tige du tube est au reste molle, contractile, flexil)le et s'affaisse quel- quefois sur elle-même par l'effet de la contraction du canal central qui la traverse. La ventouse est un peu plus dure ; elle paraît quelquefois contractée dans les individus morts ; mais souvent aussi elle est étalée et dure : c'est une conséquence de la présence dun squelette calcaire qui se trouve à l'intérieur, et qu'Alex. Monro paraît avoir remarqué le premier. Essayons d'étudier ce squelette avant de passer à l'examen de la structure des parties molles. Lorsqu'on place une ventouse isolée dans de l'eau , sur un fond noir, et qu'on l'examine au microscope, sous un faible grossissement , on y reconnaît la présence de plaques calcaires, même à travers les membranes de la ventouse. 'Mais les différentes pièces s'observent plus distinctement lorsqu'on comprime la ventouse. Pour obtenir le squelette calcaire complètement intact , on sou- met la ventouse pendant quelque temps à l'action d'une solution de potasse qui, en rongeant peu à peu les parties molles , les rend transparentes , à tel point qu'on finit par voir le squelette entier dans toute sa perfection. Ce squelette se compose de deux parties distinctes, une supé- rieure, que j'appelle la rosace (Tab. IV, fig. 61), et une inférieure, l'anneau calcaire (Tab. IV, fig. 62). Ce dernier se trouve à la base de la ventouse ; le premier, au contraire, est placé prés de la surface. Dans VE. lividus, la rosace se distingue par un caractère général (Tab. IV , fig. 59 j 60 et 61), qui consiste en ce que les plaques dont elle se compose forment un cercle complet, au milieu — 39 — duquel se trouve une grande ouverture circulaire ; de cette ouverture partent des fissures linéaires qui se prolongent entre les différentes plaques, et s'élargissent sur le milieu de leur longueur en une vacuole allongée et ouverte en dehors. Le pourtour de la rosace est formé par les aspérités (les plaques. Le nombre des plaques n'est pas le même dans toutes les ventouses ; le nombre normal cepen- dant paraît être de cinq (Tab. IV, fig. 60) ; cnsortc qu'il y en aurait une impaire antérieure , deux gauches et deux droites. Fréquemment ces cinq plaques sont de grandeur inégale ; souvent aussi il n'y en a que quatre (Tab. IV, fig. 59 et 61) ; mais il est rare d'en rencontrer trois, six ou sept. En général , on pourrait croire qu'il n'y a régulièrement que quatre plaques de grandeur iné- gale; mais en examinant la rosace de près, on trouve que l'une des plaques est divisée en deux, ensorte qu'il y en a réellement cinq ; mais dans ce cas , il faut être bien sur ses gardes pour ne pas prendre pour une suture quelque brisure accidentelle. Celles-ci se reconnaissent toujours à l'irrégularité de leurs bords , et , en employant un plus fort grossissement , on aperçoit ordinai- rement de petites esquilles calcaires qui s'en sont détachées. Les vieux exemplaires de VE. brevispinosus montrent souvent sept plaques. On en rencontre aussi fréquemment six dans les grands exemplaires de YE. Sphœra. Il se pourrait par consé- quent que le nombre en augmentât avec l'âge; ce qui se trouverait justifié par cette autre cir- constance , que la grandeur des plaques, ainsi que nous l'avons vu plus haut , est variable. La position de ces plaques calcaires, relativement à la bouche et à l'anus, est très-difficile à déterminer, parce que l'on ne peut jamais savoir avec certitude si la tige du tube n'a pas été dérangée. J'ai cependant cru remarquer que dans les tubes des ambulacres antérieurs im- pairs, la plaque impaire antérieure était dirigée dans l'axe de la zone porifère. Ces plaques sont aplaties, et chacune d'elles présente quatre bords diffèrens : 1'' le bord in- terne , qui est arqué et contribue ainsi pour sa part à former l'ouverture centrale ; 2° les deux bords latéraux, qui divergent de dedans en dehors, chacun d'eux présentant un ou plusieurs petits sinus qui forment les vacuoles intermédiaires entre deux plaques ; les sutures aboutissent tantôt dans une aspérité de la circonférence, tantôt dans un espace intermédiaire entre deux aspérités ; 3° le bord externe enfin , qui est hérissé d'aspérités obtuses , mais assez saillantes. Il m'a paru que les plaques diminuaient d'épaisseur de dehors en dedans. Les plaques de la rosace se composent d'un réseau de mailles présentant une disposition par- ticulière (Tab. IV, fig. 60). Les mailles sont plus ou moins arrondies, et les piliers ordinairement disposés de telle manière qu'une partie (ceux qui sont les plus forts et qui peuvent être envisagés — 40 — comme les principaux piliers longitudinaux) diverge plus ou moins dé l'intérieur à l'extérieur, et se termine au bord extérieur en saillies arrondies , qui rappellent certains ornemens des édifices gothiques. Quelquefois l'on aperçoit une petite plaque calcaire, placée transversalement entre deux saillies ; mais le plus souvent ces saillies sont séparées par un sinus plus ou moins profond. Parfois aussi, l'on remarque que l'une ou l'autre est garnie, mais d'un côté seulement, par le tissu calcaire ; d'autres fois on voit de petites carènes les entourer, et enfln il arrive aussi qu'elles sont complètement dégarnies. Le bord interne des plaques est tellement mince, que ce n'est qu'à grand peine que l'on y aperçoit quelques traces de piliers longitudinaux. Le tout ne forme qu'une couche très-mince de petites mailles calcaires. J'ai mesuré le diamètre d'une ventouse prise dans l'ambulacre d'un grand exemplaire de VE. h'vîdus , et je l'ai trouvé être de 0",0480 ; le diamètre de la rosace était de 0",0340 et la longueur d'une plaque isolée , de 0",0115. L'anneau calcaire est situé au dessous de la rosace , à la base de la ventouse et près du sommet de la tige du tube , ensorte qu'on l'aperçoit déjà en partie à travers les plaques calcaires , ainsi que cela est représenté Tab. IV, fig. 59 et GO. Mais pour l'examiner convenablement , il faut renver- ser la ventouse. Cet anneau est un organe calcaire très-délicat qui, lorsqu'on l'examine sur un fond noir, se distingue par sa blancheur, non seulement des parties molles environnantes, mais encore de la rosace. Comme cette dernière , il augmente d'épaisseur de dedans en dehors ; son bord externe forme un carré ou un polygone à cinq , six , sept ou huit côtés , qui, au lieu d'être rectilignes , sont plus ou moins arqués. Le bord interne laisse bien aussi apercevoir des traces de cette disposition polygonale ; mais , en somme , il se rapproche davantage de la forme cir- culaire. Cet anneau est composé d'une plaque calcaire criblée de trous (Tab. IV, fig. G2) , se prolongeant jusque près du bord interne, mais sans s'ouvrir dans la cavité intérieure; ils sont, au contraire, toujours fermés par de petites poutres transversales , ensorte qu'on dirait que le bord interne est ourlé d'un fil calcaire circulaire. Vers le bord externe , la substance calcaire est en général moins trouée et plus contiguë. J'ai trouvé son diamètre de 0"0185, son épaisseur moyenne de 0''00030. Exposés à l'action de l'acide muriatique , les squelettes calcaires dégagent, en se décomposant, une quantité d'acide carbonique ; ensorte qu'ils contiennent , sans aucun doute , un carbonate quelconque , vraisemblablement du carbonate de chaux ; car il est à présumer qu'en général leur — 41 — substance chimique ne diffère point de celle des autres tissus calcaires. Leur cendre contient éga- lement les formes essentielles des réseaux calcaires. Il est très-possible que ces squelettes se soient également conservés dans les espèces fossiles ; les observations microscopiques ne manqueront pas de nous fournir, avec le temps , des rensei- gncmens positifs à cet égard (Voyez pag. 2). Avant de passer aux parties molles des tubes ambulacraires , il me reste encore à mentionner quelques tissus calcaires particuliers que j'ai observés dans leur tige , en disséquant des individus conservés dans de l'esprit de vin: c'étaient, dans YE. lividus, de petites aiguilles calcaires en forme de croissant (Tab. V, fig. 65), qui, entièrement isolées les unes des autres, étaient accu- mulées en nombre plus ou moins considérable , le plus souvent sous la membrane pimentée de la tige. Dans YE. hrevispinosus (Tab. V, fig. 66), ces aiguilles se ramifient à leur extrémité; on les trouve dans cette espèce , comme dans la précédente, sous la couche de piment dans la tige du tube (Tab. V, fig. 67). Quelquefois aussi on en rencontre dans les ventouses ainsi que dans les autres organes intérieurs et extérieurs. M. Miescber les a même trouvées dans les ovaires de YE. lividus. Ils résistent à l'action de la potasse , mais se dissolvent dans l'acide muriatique , en dégageant de l'acide carbonique. Reste à savoir si ces petits corps calcaires sont des produits ar- tificiels, ou bien s'ils existent aussi dans l'animal vivant. J'ai trouvé leur longueur de 0", 001 10 et leur largeur de 0, "00015, dans YE. lividus. Quant aux parties molles de la ventouse, son entonnoir terminal, d'apparence lisse, présente une quantité de renflemens (Tab. IV, fig. 59) séparés par autant de dépressions. Cette disposition est surtout frappante dans YE. hrevispinosus : de chaque renflement part un pli saillant qui se dirige vers le centre en se rétrécissant de plus eu plus (fig. 59c); il en est de même des dépressions correspondantes (fig. 59 d). Nous verrons plus bas à quel usage sert sans doute cette organisation particulière de la ventouse. Lorsqu'on veut étudier les parties molles situées sous l'épithélium et la couche de piment , il est indispensable de traiter plusieurs ventouses à l'acide muriatique , pour dissoudre leur squelette calcaire, tandis que d'autres devront être exposées à l'action de la potasse, afin de donner aux par- ties molles une plus grande transparence. Dans les préparations ramollies par l'acide , on re- connaît très-distinctement, surtout vers le bord de la ventouse, l'épithélium, dont on aperçoit même quelquefois les carreaux , et sous celui-ci la couche de piment. Dans quelques préparations, on distingue encore des fibres rayonnées recouvertes par la couche de piment , ce qui s'explique par ce fait, que l'ouverture de l'anneau calcaire est plus grande que l'ouverture du canal central 6 — 42 — (lu tube (Tab. IV, flg. 59 a). Il existe en effet entre ces deux ouvertures (celle de l'anneau calcaire et celle du canal central), dans la plupart des tubes, un tissu membraneux, composé de fibres très- distinctes qui rayonnent en divergeant du centre vers la périphérie (fig. 59 6). Les plaques du squelette calcaire empêchent ordinairement d'observer la direction ultérieure de ces fibres dans les exemplaires frais , ainsi que dans ceux qui n'ont pas été rendus suffisamment transpa- rens. Mais si l'on est parvenu à dissoudre ce squelette sans léser les parties molles de la ventouse, l'on voit des fibres rayonnées s'étendre jusqu'à la périphérie , entre la couche de piment et les plaques calcaires. J'ai trouvé qu'en général VE. brevispinosus s'appropriait le mieux à ces sortes de recherches. Dans plusieurs exemplaires de YE. Sphœra, j'ai en outre, parfois remarqué, au dessus de cette couche fibreuse , une couche grenue que je suis cependant disposé à regarder comme un produit artificiel. On peut admettre par avance qu'il existe aussi des fibres circulaires dans la ventouse ; cepen- dant je ne suis pas en état de donner à leur égard des renseignemens bien détaillés. Dans bon nom- bre de préparations exposées à l'action des acides et de la potasse , elles ne sont pas visibles du tout. En revanche , l'on aperçoit quelquefois sur les plaques calcaires qui ont été rendues trans- parentes par la potasse , des stries circulaires qui sont très-probablement des impressions de fibres musculaires circulaires. On en découvre également dans les déchirures fraîches du tube. Ces fibres sont extrêmement fines; leur épaisseur n'est que de 0",0002; mais elles n'en portent pas moins tous les caractères des fibres musculaires. Les plis , ainsi que les fibres musculaires superposés aux plaques de la rosace , semblent des- tinés à fixer la ventouse ; peut-être les premiers se dilatent et se contractent-ils dans ce but. Le squelette calcaire fournit sans doute à tout l'appareil un point d'appui, et lui permet ainsi de s'attacher plus fortement. Cette supposition semble justifiée par le fait que dans les tubes buccaux, qui , à raison de leur position , ne contribuent que peu ou point à la succion , ainsi que nous le démontrerons au chapitre de la membrane buccale, la rosace est plus imparfaite, tandis que l'anneau calcaire manque complètement. Le traitement par la potasse nous a en outre fait connaître plusieurs autres points de l'orga- nisation de la ventouse : les plis de sa surface deviennent peu à peu transparens , tout en se rac- courcissant (sans doute par l'effet de la dissolution), de manière qu'ils affectent en quelque sorte la forme de cornets répartis à la circonférence de la ventouse. Il ne s'agit donc pas ici de nou- veaux organes ; mais l'on acquiert par ce moyen la certitude qu'il existe réellement des tissus membraneux au dessus des plaques calcaires , ce qui ne s'aperçoit pas dans les autres méthodes I — 43 — de préparation. Je ne saurais décider si ces tissus que j ai représentés, Tah. V , fig. 64 c, d'après un tube buccal , sont des matrices pour les plaques calcaires et en particulier pour leurs dente- lures, ou s'ils servent à un autre usage. Les parois de la partie cylindrique du tube montrent , à l'état de contraction , une quantité de plis transverses et circulaires (Tab. IV, fig. 58) qui disparaissent lorsque le tube se dilate. Ces parois elles-mêmes sont composées de l'épitbelium externe , de la peau , y compris la couche de piment, de la couche musculaire et de la couche intérieure avec son épithelium , ses vaisseaux sanguins et probablement aussi ses nerfs. L'épithelium semlile être un épithelium vibratile. La couche de piment et la peau sous-jacenles ont ensemble une épaisseur assez considérable ; elles se laissent en partie détacher des couches inférieures , et leurs lambeaux montrent d'une manière très-distincte , à leur face externe , les plis circulaires mentionnés ci-dessus , lesquels sont bien moins distincts à la surface des couches internes. Ces lambeaux permettent en outre d'observer la superposition de la couche de piment sur le corium fibreux qui représente les plis. J'ai trouvé en général ce corium fibreux plus dis- tinct dans les tubes de YE. brevispinosus que dans ceux de VE. lividus. Il est hors de doute qu'il existe également , dans les couches sous-jacentes à la couche pimentée , des fibres musculaires longitudinales et transversales ; c'est ce dont on peut s'assurer en examinant l'extrémité inférieure d'un tube arraché de sa base , ou bien la tige , après en avoir enlevé la couche de piment. Les fibres longitudinales forment de longs faisceaux dirigés de bas en haut. Les fibres transversales , plus extérieures , forment de petits faisceaux dont plusieurs correspondent aux plis transverses ci-dessus mentionnés. Quelquefois l'on croit aussi apercevoir des plis obliques ; mais ils ne sem- blent être qu'apparens et résulter du déplacement des fibres transverses de la paroi opposée (*). Le diamètre moyen des fibres musculaires que j'ai observé est de 0",0003. La potasse les rend éga- lement transparens. Immédiatement au dessus se trouve la couche interne avec son épithelium , qui, selon toute apparence, est aussi vibratile. Dès qu'on a enlevé la couche de piment avec la couche externe de la peau , on remarque sur les tiges des tubes intacts une ligne qui s'étend le long du milieu de leurs faces antérieure et pos- térieure , accompagnée parfois de deux lignes latérales secondaires. Lorsqu'on réussit à rendre la tige transparente au moyen de la potasse , on voit que la ligne médiane contient un vaisseau renfermé dans une gaine et s'étendant sur toute la longueur du tube , depuis sa base jusqu'à la (*) Par fibres obliques, j'entends ici des fibres qui remonteraient obliquement ou en spirale, mais non pas celles qui «'interposent entre les fibres longitudinales et transversales, sous la forme de branches obliques anastomosées. — 44 — ventouse. Dans les tubes de moyenne grandeur, la largeur moyenne de ce vaisseau est de 0'',001 1, et le diamètre moyen de sa gaine de 0",0038. J'ai cru aussi reconnaître parfois des vaisseaux transverses dans les plis du tube, notamment dans VE. brevispinosiis. L'ouverture extérieure du canal central se voit très-bien à l'œil nu, au milieu de la ventouse. A l'état de contraction , son diamètre paraît être un peu plus petit que le diamètre de la cavité de la tige. Cette dernière s'élargit lorsque le tube est contracté vers sa base. Mais si l'on ouvre un tube et qu'on l'examine par sa face interne, l'on y voit fort bien les faisceaux de fibres musculaires longitudinales faire saillie, dès qu'on a enlevé la membrane interne. Je ne saurais dire si la même cbose a lieu à l'état vivant. Cette organisation des tubes explique parfaitement leur fonction telle qu'on l'observe dans l'animal vivant. La dilatabilité et la contractilité si considérables de la tige sont dues principalement au jeu des fibres musculaires longitudinales et transversales. Lorsque la tige est le plus dilatée, les fibres musculaires longitudinales sont à l'état de repos. Lorsque les fibres circulaires se contractent , l'intérieur du cylindre se rétrécit , et ces fibres contribuent ainsi probablement d'une manière indirecte à allonger le tube. Le contraire a lieu dans les deux sortes de fibres musculaires , lorsque la tige se raccourcit. Le squelette calcaire de la ventouse , sert évidemment â donner à cette dernière une plus grande solidité. La succion s'opère d'après le mécanisme commun à toutes les ventouses en général , c'est-à-dire par l'action des muscles qui la revêtent , jointe à la dilatation des plis. Nous traiterons plus bas des rapports des tubes avec l'ex- tension et la contraction des organes brancbiaux. Jusqu'ici je me suis en vain appliqué à trouver des nerfs dans les cylindres et dans les ventouses des tubes ; ni les exemplaires vivans , ni ceux conservés dans l'esprit de vin ne m'en ont fourni la moindre trace. Et cependant je ne doute pas qu'ils n'existent, et même en grande quantité; car l'animal se sert de ses tubes comme d'organes du toucber, et il paraît qu'il discerne de cette manière fort bien les objets qui l'entourent; il les retire dès qu'on les touche avec une aiguille. Les tubes servent en outre à la locomotion. Il est vrai que les opinions des auteurs sur ce point sont très-contradictoires. Aristote , Réaumur, Al. Monro (') et Agassiz (-) ont envisagé les pi- quans comme servant à la locomotion, tandis que Gondolph (') remarqua le premier que ces animaux se servent de leurs tubes dès qu'ils veulent changer de place. Ce fait a été plus tard (') Dans Tiedemanii, Anatomiep. 71. (') Prodr. Mém. de la Soc. des se. uat. de Neuchàtel. Tom. I. Neuchàtel. 1S3 5. 4. p. 173. (') Dans Tiedemann, Anatornie p. 70. — 43 — coufirraé par Baster, Bianchi, Spallanzani , Tiedemanu ('), Della Chiaje (-) , Gravenhorst (^) , For- bes(^), et je m'en suis assuré moi-même sur des animaux vivans ('). L'animal se fixe au moyen des ventouses de ses tubes aux objets avoisinans. Veut-il progresser, il reconnaît au moyen d'autres lubes les objets adjacens, s'y flxe et relàcbe ceux qui adhéraient les premiers. Les picjuans ne semblent avoir pour but que de faciliter la rotation du corps en agissant à peu près comme des balanciers ou des gouvernails ; ils ne deviennent de véritables appuis que lorsque tous les tubes sont rétractés, comme cela arrive peu de temps avant la mort, lorsque l'animal est à sec. Mais même dans ce cas, il n'y a point de locomotion ; les piquans entrent , au contraire, en mouvement lorsque l'on excite l'animal , qu'on le retire de l'eau pour le mettre à sec , etc. Les tubes ambula- craires sont par conséquent les principaux organes locomoteurs , ainsi que cela résulte des expé- périences détaillées de Tiedemann, expériences qu'il est très-facile de répéter. Je n'ai jamais vu nager les vrais Oursins; ils ne font que ramper sur le fond delà mer, ensorte que l'on est forcément obligé d'abandonner l'hypothèse que les piquans agissent comme des rames. Si l'on jette un Oursin dans la mer ou dans un vase rempli d'eau, il ne s'y maintient nullement en sus- pens, mais tombe aussitôt au fond. (') Anatoniie p. 70. (') Mémorie vol. II, p. 330. Instituzioni dl anatomia e fîsiologia comparata, Tom.I, Napoli, IS32. S. p. Cl. (') Tergestina. Breslau, 1S31. 8. p. 94, 95. (') History of brit. Starf. London, IS4l.8.p. 143. (') Depuis la publication de mon Prodrome, je me suis également convaincu que les tubes ambulacraires sont les princi- paux organes du mouvement. Voyez ma Monographie des Scutelles : Observations sur les progrès récens, etc., pag. II et 12. (Âgassiz.) — 46 — CHAPITRE IV. DES PEDICELLAIRES. Il existe à la surface extérieure de l'Oursin des appendices pédicellés qui ont été décrits pour la première fois par O. F. Millier (*) sous le nom de Pédicellaires ("). On en distingue trois sortes qui sont 1) \es pédicellaires genimi formes, 2) les pédicellaires Iridactyles, 3) les pédicellaires ophicé- phales. Comme ces derniers prédominent et sont surtout développés sur le pourtour de la bouche, je les appelle aussi pédicellaires buccaux, bien qu'ils se trouvent également sur d'autres régions du test. Ces trois espèces de pédicellaires ont un caractère commun qui consiste dans la présence d'un squelette calcaire intérieur entouré de tissus mous et composé de deux parties fort distinctes, la tête qui est à l'extrémité libre, et la tige. Nous n'aurons à nous occuper ici que des pédi- cellaires gemmiformes et des tridactyles. Les pédicellaires opbicéphales étant trop intimement liés à la membrane buccale pour pouvoir en être séparés , nous en traiterons au chapitre de cette dernière. Les uns et les autres entourent les piquans; mais comme ils sont beaucoup p'us courts et plus grêles que ces derniers , on ne les voit bien que lorsque le test est entièrement débarrassé de ces épines, et même, dans ce cas, il est encore bon de tenir le test sous l'eau, pour qu'ils n'échappent pas à l'observation. fLes pédicellaires gemmiformes (Tab. IV, fig. 40-43) sont placés tout autour des tubercules, surtout des plus gros , sur les aires ambulacraires aussi bien que sur les aires interambulacraires (*) Otto F. Millier Zool. danica Fasc. 1, p. IC (Edt. allemande p. 53-55). Ce naturaliste les envisageait comme des ani- maux parasites particuliers, dont il décrit trois espèces sous les noms de Pedicellaria globifera, triphylla et tfidens. Proba- hlement la première correspond a. mes pédicellaires gemmiformes, la seconde aux ophiccphales, et la troisième aux tridactyles. ('*) Depuis la rédaction de ce travail, Sars et Forbes ont aussi fait des obserrations sur les Pédicellaires. Voy. Forbes History,etc., p. 15G, 174, 18C. Voyez aussi parmi les auteurs plus anciens, Tiedemann p. 98, et Délia Chiaje Memorie Vol. 2, p. .324. — /i7 — et même quelquefois sur les zones porifères. Ils sont composés d'une tige longue et grêle , sur la- quelle est fixé un ronflement que j'appelle le bouton, et que l'on reconnaît facilement à sa cou- leur qui est d'un rouge brun. La longueur moyenne de la tige, dans les exemplaires conservés dans l'esprit de vin, est de 1"2 à 1"8. La longueur de la base du bouton est d'à peu près 0",005, celle du bouton lui-même de 0",020. Le squelette calcaire contenu dans le bouton est, ainsi que nous l'avons dit plus haut, séparé de celui de la tige. Le premier est désigné sous le nom de tête, l'autre sous celui de massue. Ces deux squelettes sont moins éloignés l'un de l'autre dans les pédicellaires gemmiformes que dans les deux autres espèces. Leur position relfitive est représentée sous un fort grossissement dans la lig. 40, Tab. IV. La ligne qui forme le contour indique les parties molles. Pour eu bien saisir tous les détails , il importe de les préparer préalablement à la potasse. La tête est composée , dans YE. lividus , de trois parties égales flxées sur une base commune et correspondant chacune à l'un des bras en forme de pince (Tab. IV, fig. 44 e). Cette base s'appuie elle-même sur une pièce calcaire (fig. 44 f) qui correspond à la partie que je désigne dans les pé- dicellaires buccaux sous le nom d'arc ou de canal semicirculaire. Chacun des trois bras de la pince (ûg. 44c) est composé d'une lame aplatie, allongée, à peu près quadrangulaire , limitée par des carènes ou nervures latérales , et percée d'une quantité de petites ouvertures. Chaque bras est en outre armé d'une double paire de dents, l'une supérieure (fig. 44 rf), l'autre inférieure (ûg. 44 e), qui sont dirigées en dedans et se terminent plus ou moins en pointe. A la base de la tête, les trois bras alternent avec les pièces basilaires. Celles-ci sont au nombre de trois (fig. 44 h) et se composent chacune de deux plaques paires pointues en haut et arrondies en bas, entourant de leurs carènes une plaque calcaire élégamment celluleuse. Ces pièces basilaires adhèrent elles- mêmes à la pièce arquée, triangulaire (fig. 44/"), qui est ici très-simple, ayant sa base tournée en haut et sa pointe eu bas. Les trois bras de la pince peuvent opérer des mouvemens de va et vient, c'est-à-dire s'ouvrir et se fermer sans inconvénient , comme cela se voit sur l'animal vivant. Les dents se rappro- ( lient dans ce cas et peuvent même saisir et réduire certains objets. La longueur moyenne de ces têtes est de 0",020. La massue (Tab. IV, fig. 44a) est très-longue et très-grêle, et pénètre jusque dans l'intérieur du bouton, ensorte qu'elle est beaucoup plus rapprochée des pièces basilaires que dans les deux autres espèces de pédicellaires. C'est au milieu qu'elle est le plus grêle; elle s'élargit graduellement vers le haut, et surtout vers le bas. Son extrémité supérieure se termine par un renflement assez mar- — 48 — que que j'appelle latête de la massue , et qui, relativement à la partie moyenne, est plus déve- loppée que dans les deux autres espèces. L'extrémité inférieure est également renflée et tronquée brusquement. La substance de la massue se compose , comme dans les deux autres espèces de pédicellaires , de fines ramules calcaires longitudinales , ou de bandes séparées par des espaces Iransparens. Si l'on examine cette partie sous un fort grossissement, l'on remarque que les bandes calcaires qui font une légère saillie à la surface sont réunies par des piliers transverses qui , sous un moindre grossissement, font l'effet destries transversales. Ces bandes calcaires longitudinales, qui ordinairement se brisent en travers et donnent lieu à de petites saillies sur les brisures , s'é- tendent du bord de l'extrémité inférieure jusqu'à l'origine du bouton qui termine la massue. Sur celui-ci , les piliers transverses deviennent plus forts et plus nombreux , et se changent en véri- tables réseaux calcaires. Les parties molles qui entourent la massue n'ajoutent guère à son diamètre. 11 n'en est pas de même de la tête , dont elles augmentent considérablement le volume ; aussi le bouton se présen- te-il sous la forme de trois lobes réunis , dont les extrémités sont rapprochées comme la co- rolle d'une fleur dormante pendant la nuit (Tab. IV, fig. 40 et 41). La figure 42 représente une coupe transversale prise par le milieu des trois lobes. Vers le sommet , les trois lobes du bouton s'écartent considérablement et prennent en quelque sorte la forme d'une dent (fig. 43) , et c'est dans l'intérieur de ces lobes renflés que sont logées les trois pinces qui se trouvent ainsi revêtues par les parties charnues de lorgane. Lorsque l'on est parvenu à rendre ces pédicellaires transparens, au moyen de potasse très-éten- due, l'on voit un épithélium s'étendre de la massue sur les lobes du bouton ; mais la forme renflée de ce dernier n'en est pas moins due à une masse particulière , d'une apparence grenue , quelquefois légèrement fibreuse , et que je crois devoir envisager comme composée de muscles , quoique je n'y ai pas aperçu d'une manière distincte des fibres musculaires. Une masse semblable se voit à la base du bouton et entoure la tête de la massue. La tige, en revanche, n'est revêtue que d'une mince couche de parties molles , composées , à ce qu'il m'a paru , d'un épithélium , d'une couche de piment et d'une membrane fibreuse au dessous de cette dernière. Nous avons déjà dit plus haut que les lobes du bouton peuvent s'ouvrir et se fermer sans qu'il en résulte aucun dommage pour le squelette calcaire. On peut s'assurer que les mêmes mouve- mens s'opèrent aussi pendant la vie. 2*^ Les pédicellaires iridaclyles sont remarquables par leur grandeur ; ce sont sans doute ceux — Ad — que Basler connaissait déjà. Ticdemann (*) et Della-Cliiaje (**) les mentionnent également. Il est facile de les distinguer des deux autres espèces , même à l'œil nu ; mais ce qui les caractérise surtout , c'est leur structure microscopique et particulièrement leur squelette. Comme les pédi- cellaires gemmiformes , ils entourent les tubercules, particulièrement ceux des aires interambula- craires ; mais jusqu'ici je n'ai pas pu reconnaître pourquoi l'on trouve de préférence en tel endroit des pédiccllaires gemmiformes , et en tel endroit des pédicellaires tridaclyles. La longueur moyenne de tout l'organe , sur des échantillons conservés dans de l'esprit de vin , est de 2'" à 2"',2 ; la longueur de la tête 2",5 à 0,55". La Cg. 45 de Tab. IV représente la forme de la tête calcaire d'un pédicellaire tridactyle. Trois pinces convergentes (b) , séparées par des interstices vides, en forment, conjointement avec le renflement de la base (a) , les élémens essentiels. Chaque pince se compose de deux pièces forte- ment dentelées à l'extérieur, et d'une pièce moyenne plus profonde et à jour; la tête est par conséquent concave à l'intérieur, et très-étroite, comparativement à sa longueur. La forme du renflement basilaire ressort mieux de la Ogure ci-jointe que ne pourrait le faire une description détaillée. Il est inutile de dire qu'il existe aussi ici trois pièces correspondant aux trois pinces ; elles sont triangulaires, convergent sous un angle de 120° et présentent chacune une grande ouverture près de l'angle de convergence. Les pièces correspondantes aux arcs semicirculaires ne paraissent pas exister. La massue ressemble , par sa forme et ses dimensions , à la massue des pédicellaires buccaux (Tab. IV, fig.46) ; elle se compose de filets calcaires et, à son extrémité près de la tête , de réseaux calcaires, absolument semblables à ceux des deux autres sortes de pé- dicellaires. Les parties molles qui l'entourent sont plus développées que dans les pédicellaires gem- miformes, et peut-être même que dans les pédicellaires buccaux; elles se composent, ainsi que nous le verrons en traitant de ces derniers, d'un épithélium externe, d'une couche de piment et de fibres longitudinales et transversales. 3° Les pédicellaires ophicépliales qui se trouvent çà et là à la surface du test ressemblent si fort, parleur squelette calcaire , de même que par leurs parties molles , aux pédicellaires buccaux , que nous pouvons en renvoyer la description au chapitre suivant , qui traite de ces derniers. J'ai trouvé quelquefois de très-petits pédicellaires dont les pinces sont larges, en forme de feuilles arrondies ou échancrées dans le haut, mais dont la base est peu saillante et dépourvue de pièces (*) Anatomie p. 98. (") Mémoire Vol. II. p. 32'i. — 30 — analogues aux canaux semicirculaires. Je n'ai pu m'assurer si ce sont des pédicellaires d'une espèce particulière , ou s'ils ne sont que le jeune âge des pédicellaires ophicéphales. La première idée qui se présente à l'esprit , c'est que les diverses espèces de pédicellaires dont nous venons de traiter ne sont que des formes variées d'un seul et même organe. Cependant, je crois devoir envisager la chose différemment , parce que je n'ai point trouvé de formes transitoires , et parce que les différences m'ont paru assez prononcées pour justifier l'idée que ce sont des organes indépendans les uns des autres. J'ai cru remarquer que dans les individus adultes de l'E. brevispinosiis , les tridactyles et les ophicéphales prédominent. Leurs pinces se font remarquer en ce qu'elles s'élargissent et deviennent lancéolées vers la partie supérieure; tandis qu'elles ont à l'intérieur une carène, et à l'extérieur, ainsi que sur les flancs , des réseaux calcaires très-élégans qui s'étendent presque jus- qu'au bord : les carènes sont proportionnellement étroites , et leurs dents petites. A la base , cha- cune des pinces se transforme en une large plaque, qui conserve encore à l'intérieur sa carène moyenne. La face inférieure de la pièce basilaire des pédicellaires est conformée, dans YE. brevispi- nosus, delà même manière que dans YE. lividus. Les massues, ainsi que les parties calcaires des pédicellaires ophicéphales ne se distinguent que par leur plus grand développement. Il existe aussi de petits pédicellaires ophicéphales absolument analogues à ceux de YE. lividus. JJE. Sphœra montre les trois espèces de pédicellaires. Leurs parties calcaires et leurs parties molles sont les mêmes que dans YE. lividus. L'usage de ces petits organes n'est pas encore connu d'une manière précise. On est naturel- lement porté à les envisager comme des organes de préhension , d'autant plus qu'ils s'ouvrent et se ferment comme les doigts de la main , comme Monro (*) l'a observé le premier. Cette hypothèse est surtout vraisemblable à l'égard des pédicellaires gemmiformes, dans lesquels les trois parties de la tête s'ouvrent et se ferment , tandis que les parties extérieures très-épaisses servent peut-être de moteurs , si toutefois il est vrai que ce soient des muscles. Cette interprétation offre moins de vraisemblance à l'égard des tridactyles et des ophicéphales , parce qu'il n'existe pas un appareil aussi vigoureux de parties molles (contractiles). On peut même ouvrir les pinces jusqu'à un cer- tain degré , sans les endommager. Mais s'il est vraisemblable que ce sont des organes de préhen- sion , leur utilité n'en est pas encore démontrée, attendu qu'il n'existe dans leur voisinage au- cun canal par lequel ils pussent faire passer les objets qu'ils auraient saisis. Les transmettent-ils (*) Vergleicliuiig des Baues und der Pliysiologie der Fische, mit dem Baue der Menschen und der ûlirigen Tliiere, -ul)erselzt von J. J. Schneider. Leipzig 1787. 4. p. 88. — iil — de l'un à l'autre pour les faire arriver jusqu'à la bouclie? Celte hypothèse est peu vraisemblable , attendu qu'il existe à la base de la membrane buccale, à côté des branchies externes , une inter- ruption dans leur succession. Peut-être pourrait-on admettre que , dans le mouvement de trans- mission , cette lacune est remplacée par un mouvement vibratile de la surface des branchies ex- ternes. Quoi qu'il en soit, que l'on envisage les pédicellaires comme des organes de préhension, ou qu'on leur assigne d'autres fonctions , leur nombre et la constance de leur disposition suffisent pour nous convaincre de leur importance. Leurs tissus mous leur donnent en même temps la fa- culté de s'allonger et de se rétrécir considérablement, et par conséquent d'exécuter des mouvemens sensibles dans l'eau. Les pédicellaires gemmiformes sont, sous ce rapport, moins favorisés, tandis que les tridactyles et les ophicéphales sont doués de cette faculté à un très-haut degré. (•) L'iiK'orliUuk' ([ui a régné jusqu'ici sur lo nalurc (1^^1 l'édicollaircs et la divcrsilé d'oiiinioiis que |irofessent encore à leur sujet les naturalistes, montrent assez les difficultés que présente la solution de ce problème. Cet embarras provient sans doute de l'ignorance complète dans laquelle ou se trouve sur le développement des embryons des Oursins. En effet, si l'on avait pu poursuivre tous les changemens que Pœuf de TOursin subit, depuis la ponte jusqu'à l'entier accroissement de l'animal, on saurait si les Pédicellaires sont des organes formés par l'animal . et quel rapport naturel les lie à l'enveloppe extérieure du corps à laquelle ils sont attacliés , ou , s'ils sont parasites , à quelle époque du développement de l'Oursin ils commencent à s'y fixer, et sous quelle forme ils s'y attachent. Ne pouvant dans ma position faire des recherches successives sur cette intéressante question, je me permets de soumettre ici à l'attention des naturalistes qui habitent le voisinage des côtes maritimes, quelques considérations qui les engageront peut-être à de nouvelles recherches. Et d'abord les Pédicellaires existent-ils sur les plus petits exemplaires d'Oursins comme sur les plus grands? existent-ils à toutes les saisons de l'année? présentent-ils à toutes les saisons les mêmes caractères? les mâles en sont-ils munis comme les femelles? Une réponse positive à ces diverses questions acheminerait sans doute vers la solution du problème. Je me les suis adressées , parce que je ne puis me défendre de l'idée liijsioloQic du sang Cah. 1 . 1853, p. iS, et son manuel d'ana- toinie comparée I, 1. c. — 97 — CHAPITRE IX. DU SYSTEME NERVEUX. Plusieurs travaux ont été publiés sur le système nerveux de l'Oursin. Tiedemann (') vit de très-fins filets blancs à la face interne de très-grands exemplaires de VE. saxatilis , conservés dans de l'esprit de vin. Il vit aussi, à plusieurs reprises , des filets semblables à la face externe de la lanterne et aux environs des muscles interpyramidaux ; d'autres fois il remarqua des filets blancs sur les branchies internes. Cependant il ne réussit pas à découvrir la connexion de ces filets entre eux. Il lui paraît qu'un anneau nerveux existe à la face interne de la membrane buccale. Van Beueden et Grant (-) mentionnent un anneau pharyngien qui enverrait de fins filets descen- dant à la lanterne , et d'autres montant au pharynx et à l'ésophage. Enfin , Rrohn (^) a publié , dans ces derniers temps , des études très-détaillées sur ce sujet. Suivant cet anatomiste , l'anneau pharyngien qui entoure le pharynx forme un pentagone situé à quelques lignes de la bouche, au dessus de la cavité buccale , entre les impasses de cette dernière et l'extrémité des pyramides. On le reconnaît, dans l'^. subglobifonnis de Blaiuville et dans beaucoup d'exemplaires deYE. Uvidus, à une teinte violacée : dans le Cidaris hyslrix , il est d'un vert foncé sale ; dans les E. œqukuber- culatus et miliaris , il est encore plus apparent. De cet anneau partent , à l'endroit où les cinq pièces annulaires se rencontrent , cinq rameaux nerveux , dont chacun sort entre deux pyra- mides , s'étend sur la membrane buccale , traverse l'auricule par le milieu et se continue sur la ligne médiane entre les branchies internes, pour aboutir à l'ouverture de la plaque ocellaire, c'est- à-dire à l'organe que MM. Forbes et Agassiz envisagent comme l'œil. Le nerf branchial , étroit à ses extrémités, large et aplati au milieu , se divise, au moyen d'un sillon qui est surtout distinct {') Anatomie p. 89, 90. (') Anatomie comparée, traduction allemande parC. C. Sclimidt, p. 219. (') Miiller's Arcliiv IS'H. p. 2 à 7. 13 — 98 — près de la membrane buccale , en deux branches qui envoient des rameaux aux feuillets Irans- verses des branchies. Ces rameaux arrivent par les pores dans les tubes ambulacraires , et se poursuivent, sous la forme de filets extrêmement délicats, jusqu'au disque de la ventouse. Il en est de même des filets qui se détachent avant les auricules pour gagner les branchies et les tubes buccaux. Ordinairement le nerf est coloré jusque prés de l'auricule, et l'on ne saurait douter que cette coloration ne provienne des grains de piment. Je n'ai que peu de chose à ajouter à ces résultats obtenus par Krohn. C'est sur de grands exemplaires de VE. Sphœra conservés dans l'esprit de vin , que ces détails m'ont paru le plus dis- tincts. La fig. 181 de Tab. IX contient un dessin de l'anneau pharyngien, tel qu'il se présente lorsque la lanterne , les pyramides et le pharynx sont enlevés. On y distingue le pentagone ner- veux (b) formé d'arcs concaves en dehors , ainsi que les branches principales (a) qui s'en déta- chent, et que nous proposons de désigner sous le nom de nerfs branchiaux, puisqu'ils s'étendent sur tout le long de la ligne médiane des branchies. J'ai représenté , dans la fig. 180 de Tab. IX , deux nerfs (a) avec l'arc pentagonal correspondant [b), d'après une préparation faite avec beau- coup de soin, tandis que la fig. 181 contient un dessin plus idéal fait d'après les différentes parties que l'on a pu observer. C'est à dessein que , dans la fig. 180 , l'on a enlevé l'une des pyramides , tandis que l'arc pentagonal adhère encore à la partie supérieure du pharynx ; car , comme les rameaux nerveux longent les sutures médianes des aires ambulacraires , et que chacun des arcs du pentagone correspond à l'espace intermédiaire entre deux nerfs branchiaux , il en résulte que chacun des arcs du pentagone correspond, par sa position , à une aire interambulacraire , plus, deux demi-aires ambulacraires. Leur position , relativement aux parties de la lanterne , est dés- lors facile à saisir. De chaque arc du pentagone naissent de nouveaux filets destinés aux muscles interpyramidaux (fig. 180 c, 183c, ) et à l'ésophage (fig. 182 c). En passant à la surface de la membrane buccale , et avant de traverser l'auricule , le nerf branchial détache des filets pour les branchies buccales internes et les tubes buccaux , comme aussi pour les muscles de la lanterne qui s'attachent aux arcs des auricules, ou s'insèrent entre ces derniers. Il est probable que d'au- tres filets se répandent dans la membrane buccale et dans les branchies externes ; cependant je n'ai pas encore pu les voir. En suivant la ligne médiane des branchies internes , le nerf branchial alimente les différens feuillets branchiaux internes , et les tubes ambulacraires , ainsi que l'a déjà démontré Krohn. Après s'être aminci à son extrémité supérieure , le nerf entre enfin dans l'orifice de la plaque ocellaire (fig. 185 6). Je ne saurais dire si des feuillets latéraux vont gagner les testicules et les ovaires. En revanche, j'ai cru remarquer, dans déjeunes exemplaires — 1)9 — Irais de \ L. lividus , des traces d'un système nerveux intestinal : plusieurs lilels anastomosés (Tal). VllI, lig. 159 et 160), dont l'un paraissait même pourvu de renllemcns , longent l'éso- phage. Il est hors de doute qu'ils proviennent du pentagone nerveux ; peut-être même procèdent- ils des rameaux pharyngiens de ce dernier (Tah. IX, fig. 182 c) ; et c'est sans doute le cœur et l'ésophage qu'ils alimentent en premier lieu. 11 résulte de ceci, qu'il existe des nerfs pour tous les principaux organes. Ce qui étoiuie , »■ est le peu de développement de la substance ganglio- naire. Quant à la structure pimentée, elle n'est pas étrangère au système nerveux: on la remar- que surtout dans le domaine du pentagone et de la membrane buccale. Des amas de piment [b] sont épars sur les fibres nerveuses (a), comme cela se trouve représenté dans la fig. 186. La fig. 187 montre les débris du contenu des nerfs. — 100 — CHAPITRE X. DES ORGANES DES SENS. Il est facile de s'assurer que les Oursins sont doués en plusieurs endroits de leur corps , d'un toucher très délicat. Les tubes ambulacraires sont sans doute des organes du toucher, comme nous l'avons démontré plus haut; mais les pédicellaires et les piquans n'en réagissent pas moins aussi sur l'animal lorsqu'ils entrent en contact avec des corps irritans. La sensation se manifeste également tantôt à la membrane extérieure du test , tantôt à la membrane buccale ou à celle de l'appareil génital et ocellaire. Nous n'avons encore aucune trace de l'odorat ni de l'ouïe chez ces animaux. En revanche , MM. Forbes et Agassiz ont observé, dans chacun des pores des plaques ocellaires ( Tab. II, fig. 12 b), un organe pimenté entouré d'un cercle plus clair ( Tab. IX, fig. 188a, 188 6, 189 a). C'est cet organe qu'ils envisagent comme l'œil, et cette opinion est en effet corroborée par l'ana- logie des yeux des Astéries observés par Ehrenberg et Siebold. Il est évident que le canal qui tra- verse la plaque ocellaire est occupé par un organe. Nous avons vu que le nerf branchial vient y aboutir et qu'il reçoit aussi plusieurs vaisseaux sanguins, comme l'a déjà fait remarquer Délia Chiaje. Je dois cependant avouer que, jusqu'à présent, toutes mes tentatives pour découvrir une len- tille dans cet organe ont été vaines. Je n'y ai trouvé qu'un corps pimenté , composé de différens tissus fibreux et celluleux. Une seule fois j'ai cru y découvrir, dans un exemplaire de \'E. lividus, conservé dans l'esprit de vin, un organe globuleux, adhérent à une tige, ainsi qu'il est représenté dans la fig. 190 de Tab. IX; au reste je n'ai pas non plus rencontré de lentille dans les taches rouges qu'on dit être les yeux des Astéries. — 101 — CHAPITRE XI. DES ORGAIVES LOCOMOTEURS. Les organes actifs et les organes passifs du mouvement sont disposés de telle sorte dans l'Our- sin, que nous avons jugé convenable, pour éviter toute confusion, de les traiter indépendamment l'un de l'autre. Au nombre des organes passifs du mouvement qui, par leur consistance et leur con- tenu calcaire font en quelque sorte partie du squelette, nous comptons : le test , les piquans , les plaques génitales et anales, la lanterne, les tissus calcaires d€S tubes ambulacraires, ceux des pé- dicellaires et la membrane buccale. Les organes tendineux sont principalement: les ligamens prin- cipaux fixés à la lanterne, moins cependant l'un des ligamens intérieurs que le ligament extérieur. Les organes actifs du mouvement sont, abstraction faite des fibres musculaires contenues dans les différens organes de l'animal , les muscles des piquans , ceux de la lanterne , de la membrane buccale, de la membrane anale [motores ani), les muscles des tubes ambulacraires , des pédicel- laires et ceux des branchies internes. Nous avons traité de la substance des diverses parties du squelette, des ligamens, des muscles et des membranes à l'occasion de ces différens organes. Les parties calcaires du squelette sont composées en partie de réseaux calcaires , en partie de pièces calcaires plus simples ; mais il n'existe nulle part une structure osseuse comme dans les animaux vertébrés. Les ligamens sont composés de fibres liga- menteuses que nous avons caractérisées en traitant du ligament extérieur oblique (Tab. VIII, fig. 1 57 et 158). Les fibres musculaires sont de quatre sortes. H y a : 1° des fibres musculaires composées. Ce sont des faisceaux montrantdes lignes transversales distinctement espacées(Tab.VIII, fig. 154), à-peu-près comme on en remarque dans les fibres musculaires des insectes. Ils sont d'un jaune rougeàtre très-intense : la cassure n'en est point rhomboïdale. Quelquefois l'on remarque entre les lignes transversales foncées les plus distantes , des stries transversales qui, dans quelques fibres, rappellent les tissus analogues des Vertébrés (Tab. VIII, fig. 155 ). Les fibres primitives, - 102 — cylindriques et homogènes , font partout saillie ; c'est en particulier le cas de tous les muscles de la lanterne , des moteurs des piquans , peut-être aussi des muscles des ambulacres et en tout cas des moteurs de l'anus. 2" Des flbres musculaires simples. Ce sont des libres primitives, étroites, allongées et aplaties qui, isolées, se recoquillent facilement et prennent ainsi l'apparence trompeuse de renflcmens rhomboidaux (Tab. VIII, fig. 15G). Cette sorte de fibre existe dans la membrane musculaire du pharynx , de l'ésophage et de l'intestin. Peut-être faut-il aussi ranger dans cette catégorie une par- tie des fibres des ovaires (Tab. IX, fig. 172). 3° Des fibres contractiles en réseaux. Elles existent dans les branchies, sont fines, très-plates, à ce qu'il paraît, et attachées aux parois des branchies , à-peu-prés comme les fibres ligneuses s'attachent aux parois cellulaires primaires des cellules végétales primitives en formant entre elles un réseau (Tab. VIII, fig. 141), ou en se bifurquant. 4° Des fibres contractiles ondulées , plus ou moins arquées, cylindriques, se contractant et se dilatant pendant la vie. Tels sont les muscles de la membrane buccale et des lèvres , des pédicel- laires buccaux et des pédicellaires du corps. Peut-être faut-il aussi ranger ici , plutôt que dans la première classe, les fibres musculaires des tubes ambulacraires. La contraction des muscles s'opère d'une manière très-énergique , quoique assez lente. Il suffit de se rappeler avec quelle force les dents agissent, avec quelle vigueur les piquans sont mus , et combien les tubes ambulacraires adhèrent fortement. L'irritabilité continue longtemps après la mort. J'ai vu, à Nice, au mois de septembre, des Oursins coupés en deux et même des parties d'Oursins mouvoir leurs piquans avec la plus grande énergie , le second jour après avoir été dis- séqués. — 105 — CHAPITRE XII. DES ORGAMES DE LA GENERATIOIV. La dualité des sexes dans les Oursins était admise par le peuple long-temps avant qu'elle ne lût constatée par les savans. De tout temps les habitans des côtes méridionales de l'Italie ont dis- tingué des Oursins rouges et des Oursins blancs. D'après ces indications, M. Risso m'apprit qu'en automne , l'on trouvait , dans quelques Oursins , un liquide blanc , et dans d'autres un liquide jaune foncé dans le voisinage de l'anus. M. Peters(*) reconnut en effet, par l'étude microscopique, que la liqueur blanche contient des animaux spermatiques en très-grande quantité et que c'est par conséquent le véritable sperme , tandis que ceux qui ne sont point pourvus de cette liqueur blanche , sont évidemment garnis d'ovaires. En comparant numériquement toute une série d'exemplaires, il trouva sur 98 individus 43 mâles et 55 femelles, en sorte que la fréquence des mâles ne le cède pas de beaucoup à celle des femelles. Cependant il est probable que les mâles ne se voient en aussi grand nombre, sur les côtes, qu'à l'époque de l'accouplement et, qu'à toute autre époque, ils habitent les grandes profondeurs; car sur un nombre assez considérable d'individus ( plus de trente ) que je reçus en 1839 du golfe de 'Villa-franca , il n'y avait pas un mâle ; tous ont été reconnus être des femelles, et cependant je recueillis dans le même golfe de nombreuses Holothuries parmi lesquelles il y avait presque autant de mâles que de femelles. Les organes de la génération sont très-ressemblans dans les deux sexes et, suivant M. Peters, les testicules différent à peine des ovaires dans leur forme extérieure. N'ayant point eu l'occasion d'examiner des testicules , je me bornerai ici à la description des ovaires , en ajoutant , pour ter- miner , quelques détails sur le sperme. Les ovaires sont au nombre de cinq : ce sont des corps allongés (Tab.Vll, (ig. 127/", fig. 128 )i, fig. I30gf, et ïab. VIII, fig. 161 d, e,f,f]), entourés d'un mésentère Irès-dèlicat et resserré. (') Miiller's Archiv, {8'tO, p. I«i3. — 104 — C'est au moyen d'une double lame de ce mésentère, se détachant de la surface externe (Tab. Vlil, fig. 163), que les ovaires sont fixés au test. Les endroits où le mésentère se fixe au test corres- pondent aux sutures principales de ce dernier, ensorte que les ovaires ont la même position que les plaques génitales auxquelles ils correspondent. Chacun des cinq ovaires se termine, à son extrémité supérieure, par un canal cylindrique et in- dépendant qui vient aboutir aux plaques génitales. Monro (*) pense que ces cinq canaux se réu- nissent autour de l'anus en un vaisseau circulaire ; mais cette indication repose évidemment sur une erreur; car, abstraction faite du mésentère , il existe aussi des vaisseaux sanguins de l'ovaire qui , en se réunissant en un anneau autour de l'anus , représentent un polygone. Mais si l'on vient à examiner de prés ce prétendu anneau , on voit que chaque oviducte se continue au-delà et va aboutir directement à l'un des pores génitaux , sans communiquer en aucune façon avec les oviductes voisins. On pourrait supposer que , comme la plaque génitale postérieure surpasse les autres en gran- deur, il devrait aussi en être de même de l'ovaire. Cependant mes observations ne confirment nul- lement cette supposition. Dans les très-petits Oursins, qui n'ont qu'un pouce de diamètre, les ovaires sont à peine assez longs pour atteindre la moitié de la hauteur du test ; ils sont un peu plus longs dans les individus adultes (Tab.YlII, fig. 161 ). Lorsqu'ils ont atteint toute leur tur- gescence , immédiatement avant l'époque du frai , ils s'étendent bien au delà du milieu de la hauteur et se prolongent à-peu-près jusqu'à la cloison inférieure; mais dans tous ces états, ils ne montrent entre eux aucune différence de grandeur constante et assez importante pour qu'il soit permis d'en tirer aucune conclusion. Une différence particulière qui s'observe surtout dans les in- dividus de moyenne taille, et d'une manière moins frappante dans VE. lividus et VE. brevispinosus que dans VE. Sphœra est celle-ci : les ovaires pairs sont tellement développés qu'ils se touchent, tandis que celui de l'amhulacre impair postérieur demeure plus isolé , comme je l'ai indiqué dans la fig. 161 de Tab. VIII. J'ai trouvé cette même différence chez des Oursins qui n'étaient pointdans l'époque du frai, et dans lesquels les ovaires n'étaient que médiocrement renflés. J'ignore si la même particularité se retrouve dans tous les états de son développement; mais j'ai tout lieu de le supposer. De plus l'ovaire, lorsqu'il est rempli d'œufs, est convexe ou aplati à sa face externe, tandis que sa face interne est renflée de chaque côté du sillon médian. Sa structure est glandu- leuse ; on remarque, même sans préparation préalable, à sa face externe (Tab. VIII, fig. 163) comme à sa face interne (Tab. VIII, fig. 16i), les renflemens cécaux par lesquels se termine la (•) Analouiic p. 90. » — iOii — structure glanduleuse. Ces petits cécums ont, à leur sommet, des lignes transversales plus ou moins distinctes ; ces lignes sont paires et limitées , à la face externe, par le mésentère, et à la face interne par le sillon longitudinal de l'ovaire, auquel elles viennent aboutir des deux côtés. Un canal médian (Tab. Vill, fig. 165) reçoit de nombreux rameaux latéraux qui se ramilient plus ou moins et se terminent à leur extrémité par des impasses arrondis, comme c'est par exemple le cas des E. lividus et brempinosus. Dans les exemplaires de Ï'E. Spluvra, dont les ovaires ne sont pas entièrement remplis, le sillon médian est moins distinct et l'aplatissement latéral moins symétrique et moins déclive. Les formes particulières des tubes cécaux sont représentées aussi fidèlement que possible, dans les fig. 165 et 166 de Tab. VIII. Ces ramifications se voient très-distinctement dans les ovaires à moitié remplis de VE. brevispinosus. Leurs parois se composent d'un épitbélium vibratile interne, d'une couche fibreuse médiane ( Tab. IX , fig. 171), et d'une membrane externe qui paraît être identique avec le mésentère. Ces trois membranes se reproduisent aussi dans l'oviducte. Il est presque inutile d'ajouter que le mésentère de l'ovaire est également vibratile. Les canaux glan- dulaires de l'ovaire sécrètent leurs œufs depuis le fond des tubes cécaux (Tab. VIII, fig. 162) jusque dans le canal sécréteur principal. Ici tous les œufs, même les plus petits, peuvent être faci- lement étudiés au microscope, grâce à leur transparence : ils ne montrent rien de particulier dans leur structure, mais se composent de la membrane vitellienne, du vitellus , qui est huileux et grenu, et dont les grains sont souvent agglomérés dans les exemplaires conservés dans la liqueur (Tab. IX , fig. 170) de la vésicule germinative , qui est transparente , et de la tache germinative , qui est en général simple. Dans la tache germinative solide , on distingue en outre souvent en- core un corps rond et parallèlement à lui un halo simple ou multiple. Dans les œufs d'un certain âge, la quantité du vitellus devient toujours plus considérable, comme dans les autres animaux ; ce qui rend l'étude de la vésicule germinative d'autant plus difficile (*) (voyez Tab. IX, fig. 169. Tab. VIII, fig. 167). Les animalcules spermatiques contenus dans le sperme et que l'on retrouve à côté de corpus- cules germinatifs, ont été observés, ainsi que je lai dit plus haut, par M. Peters. Ils ont le corps allongé et ovale, plus ou moins arrondi en avant et pointu en arrière , et probablement une trés- (') A l'état frais, je n'ai jamais rencontré que des œufs ronds. Mais des Oursins conservés dans l'esprit de vin m'en ont souvent offert d'allongés et de clavellés. Quoique cette forme doive être attribuée en premier lieu à l'induence de l'esprit de vin, il n'en serait pas moins digne de l'attention des naturalistes de voir s'il n"cxiste pas réellement diverses formes d'œufs dans les Oursins frais. 14 — 106 — fine queue qu'il ne put cependant reconnaître avec certitude. Leurs mouvemens sont très-vifs. J'ai représenté dans la fig. 168 dcTaL.VIII les diverses formes de ces animalcules d'après un des- sin original que je dois à l'obligeance de M. Péters. Je me suis permis d'y ajouter les queues qui certainement doivent exister. Kœlliker (') a observé depuis lors les zoospermes àesAsterias rubens, violaceaetpapposa, de même que ceux AesEchinus saxatilts et esculentus. Tous ont le corps allongé, une très-fine queue en forme de cheveux, et exécutent des mouvemens très-rapides. De son côté, il s'est assuré de la grande ressemblance de structure des testicules et des ovaires dans ces deux ordres d'Ecbinoderraes. Dans VE. saxatilts , les testicules sont d'un brun foncé et même quelquefois noirs. Les œufs sont d'un brun clair passant au jaune. La liqueur spermatique est blanche ; les animalcules avaient 0'",0015 de ligne de long, étaient pyriformes et paraissaient déprimés sur un point de leur surface, lorsqu'on les examinait de profil ; ils se mouvaient soit en serpentant , soit par des contractions saccadées de leur queue filiforme. Kœlliker a également trouvé dans la liqueur spermatique d'un E. esculentus des cellules de 0"',001 à 0"',018, dont quelques-unes contenaient de nombreux corpus- cules ayant de 0"',0005 à 0"',001 et d'autres globules libres , assez semblables à ces dernières, mais pourvus d'un appendice filiforme de 0"',005 à 0''',01 de long. Quelques-unes des plus petites cellules avaient un appendice dont l'extrémité présentait un élargissement circulaire ou bien un renflement au milieu. A l'époque de l'accouplement, le sperme ainsi que les œufs sont excrétés par les ouvertures gé- nitales de l'appareil génital, où l'on en trouve souvent des traces très-marquées. Nous sommes encore dans une ignorance à-peu-près complète du mode d'accouplement et de fécondation des Oursins , ainsi que de leur embryologie. (*) Bcitrsege zur Kenntniss der GeschlecIitsverhaeUnisse und dcr Samenflussigkeit wirbelloscr Thiere, ncbst cincm Vcrsuch liber das Wesen und die Bedeutung der sogenannten Samenlhiere. Berlin iS^il. 4°. p. 57 — 39. — 107 — EXPLICATION DES PLANCHES. Tab. I. Fig. 1 — 3. Exemplaire femelle de moyemie taille de 1'^. lividus avec tous ses piqiiaiis , qiie j'ai représentés hérissés dans tous les sens , tels qu'ils étaient sur im individu que je fis mourir en le mettant dans l'esprit de vin. J'ai vu d'autres individus morts de la même manière, dont les piquans présentiùent ime disposition si réjjuUère , iju'on eût dit des cheveux peignés soigneusement. Fig. 1. L'animal vu par sa face anale. On voit les piquans, les tubes ambulacraires , les plaques génitales et ocellaires , les plaques anales et l'ouverlure anale. Fig. 2. L'animal, vu de profil, dans sa position naturelle, l'ouverture buccale étant tournée en bas et l'ouverture anale en haut. On y voit les piquans et les tubes ambulacraires. Fig. 3. L'animal vu par sa face buccale; on voit les piquans, les tubes ambulacraires, la membrane buc- cale, les tubes buccaux, les lèvres, l'ouvertiu-e buccale et l'extrémité des dents faisant saillie par cette dernière. Fig. 4 — 6. Test d"un oursin adulte de l'espèce de VEchinus hrevispinosus , pour faire voir les différens sys- tèmes de tubercules. Fig. 4. Face anale du test. \u centre se voient les plaques anales et les plaijues génitales. cl,c2,c3,c4,c5. Sutures entre les deux séries des aires interambulacraires. d\,d2,d'i,dlk,do,d&, dl , d ii , d 9, rflO. Les dix ambulacres ou zones porifères, enclavant entre d \ et f> f, f> f- Les cinq auricules. 9' 9> 9> 9> 9- L'ouverture des auricules. h, h, h, h, h, etc. Les dix entailles île l'ouverture inft'rieure du test. i, i, i, i, i. Partie de l'anneau auriculaire correspondant aux aires interambulacraires. Fig. 15. L'anneau aiu'iculaire , vu de profil. ") f, 9, ^, i , ont la même signification que dans la fig. précédente. k. Sutm-es verticales d'iuie auricule. Fig. 16. Coupe verticale d'une plaquette du test. a, a, a. Trois tubercules grossis. b, Pn tubercule miliaire. c , c. Tubercules de la plus petite dimension. d, d. Simples renflemens. e, Réseau calcaire de la face interne du test. Fig. 17. Une semblable coupe sous un plus fort grossissement. a. Mamelon du tubercule. b. Colline du tubercule. c. Substance externe du test. d. Substance interne du test, ayant de plus grands réseaux calcaii'es. Fig. 18. Coupe transversale de la substance interne à grands réseaux. Fig. 19. Coupe transversale delà partie externe d'une aire ambulacraire , afin de rendre plus sensible la forme des pores anibulacraires et des sutures. a, a, a, a. Pores ambulacraires. b. Sutures. Fig. 20. Fragmens détachés constituant la poudre du test. a. Fiagment qui contient encore une maille du réseau. b. Fragmens du réseau montrant une cassure plus ou moins conchoïdale. — 110 — c. Fragmens de dimension moyenne. d. Fragmens plus petits. e. Fragmens de la plus petite dimension , qui quelquefois jjeuvent induire l'observateur en erreur par leur apparence crystalline. Fig. 21. Tubercules ramollis par l'acide muriatique, le mamelon étant enlevé. Fig. 22. Un semblable tubercule vu au microscope. Fig. 23. Coupe transversale d'un fragment de test ramolli par l'acide mi^iatique. Tab. III. Fig. 24. Petit piquant de l'appareil génital d'un £. lividus , de moyenne taille. a. La partie condyloide. h. La baguette. Fig. 2o. Le même piquant grossi. a. La partie condyloide. b. La baguette avec les carènes qui la caractérisent. c. Quelques traces des fines aspérités des carènes. d. Les muscles du piquant (motores actileorum) . Fig. 26. Partie supérieure libre du même piquant grossi , pour montrer les fines épines des carènes. Fig. 27. Fragment du même piquant encore plus fortement grossi , pour montrer sa cassure conchoïdale , sa substance simple et les épines de sa surface. Fig. 28. Piquant de grande taille du même animal de grandeur naturelle , avec une portion du test. Fig. 29. Le même piquant légèrement grossi, pour montrci- comment les membranes extérieures du piquant sont fixées au tubercule. Fig. 30. Coupe transversale du piquant par le milieu. a. La substance centrale. b. La suljstance simple. c. Les rayons de la substance réticulée. Fig. 31. Coupe transversale par le milieu du piquant. La si{jnitication des lettres est la même que dans la fig. 30. Fig. 32. Portion grossie |dc la substance réticulée. Fig. 33. Coupe longitudinale par le milieu du piquant. a. Feuillet de la suljslanee simple. h. Substance réticulée. Fig. 34. Fragment de la coupe longitudinale sous un plus fort grossissement. a. Substance simple. b. Sulistance réticulée extérieure. c. Substance réticulée intérieure. Fig. 34*. Réseaux de la coupe longitudinale fortement grossis. Fig. 35. Coupe transversale de la tête d'un piquant de grande taille. a. La substance centrale. b. La substance simple. c. La substance réticulée. d. La rosette de la collerette. Fig. 36. Coupe transversale de la partie articulaire du condyle , avec sa cavité médiane. a. La partie périphérique. — 111 — h. La cavité arliciilairc. Fig. 37. Substance do la partie centrale du condyle , légèrement grossi. Fig. 38. Coupe longitudinale de la partie inférieure du piquant. On voit les feuillets do la siiltstance sini|)le, ainsi que la substance rc'ticulée , convergcn- vers le bas. On y voit (''gaiement de quelle manière la collerette se forme et comment sa substance entoui'e la léle du pi(|uaut et forme la cavité articulaire. Fig. 39. Picjuant de moyenne grandeur ramolli par l'acide. a. La cavil('' articulaire. /'. La membrane interne de la capsule; celle-ci est enlevée d'un côté pour faire voir l'origine des mo- tores aculeoriim. c. Les motores aculeorum. Tab. IV. Fig. 40 et M. Pédicellaires gemmifoimes vus de côté. a. La tige. h. Le renflement basilaire. c. Le bouton. Fig. 42. Le bouton vu d'en liaut. Fig. 43. Bouton ramolli par l'acide monti'ant ses renflemens et sa cavité. Fig. 44. Pédicellaire gemmiforme traité à la potasse pour montrer le squelette calcaire. Les parties molles qui entourent ce dernier sont indiquées dans leur position naturelle. a. La massue. b. Base des pinces. c. Pinces. d. Dents externes, et e, dents internes des pinces. Fig. 45. Squelette calcaire d'un pédicellaire tridactyle. a , renflement basilaire. h , bras des pinces. Fig. 46. Pédicellaiie buccal rendu un peu transparent par la potasse. a. La tige. h. Le bouton. c. Canal central des parties molles entre la tige et le bouton. d. Fibres longitudinales des parties molles, sur lesquelles on remarque extérieurement la couche pimentée. e. Fibres transversales près du renflement du bouton. Fig. 47, 48, 49, 50. Têtes de piquans buccaux dans différentes positions. a. Bras des pinces. 6. Pièces basilaires. c. Aies semicirculaires. Fig. 51 , 52 , 53. Pinces isolées , tirées des boutons représentés dans les figures précédentes. Fig. 51 , vues en grande partie en dedans. Fig. 52 , vues de profil et un peu obliquement. Fig. 53 , vues par la foce externe. a. La nervure marginale. h. La nervure médiane. c. Nervure transversale. — 112 — d. Partie des pièces basilaires correspondant à la base des pinces. Fig. 54. Massue des filets buccaux. a. Partie clavellée libre. h. Base de la massue. Fig. 55. Partie du test d'un petit E. lividus prise dans le voisinage de l'anus , et montrant la disposition des pédicellaires tridactyles et gemmiformes. a. Tube ambulacraire. h. Pédicellaire gemniiforme. c. Pédicellaire tridactyle. Fig. 56. Profil d'un test A'E. lividus dégagé de ses piquans , pour montrer la saillie de l'anus et la direc- ioii des ambulacres. a. Les aires interambulacraires. h. Les aires ambulacraires. c. Les tulïes ambulacraires. d. L'orifice anal. c. Les plaques anales. f. Les plaques génitales. Fig. 57. Face inférieure du même Oursin. a. Aire ambulacraire impaire antérieure. h. Tubes ambulacraires. c. Branchies buccales. d. Membrane buccale. e. Tubes buccaux. f. Ouverture buccale avec les cinq dents qui en surgissent. Fig. 58. Tulîe ambulacraire grossi, rendu im peu transparent par la potasse. a. Squelette de la ventouse. h. Paroi externe plissée transversalement. c. Canal central. d. Faisceau principal de fibres longitudinales. Fig. 59. Ventouse d'un tube ambulacraire, rendue légèrement transparente par la potasse. a. Ouverture centrale de la ventouse. h. Fibres rayonnantes entourant l'ouverture. c. Squelette calcaire de la ventouse. d. Plis de la surface des parties molles. Fig. 60. Rosace de la ventouse d'ini tube ambulacraire. On voit l'anneau calcaire au travers des cinq pièces de la rosace. Fig. 61. Rosace de la ventouse d'un tulie ambulacraire composé de quatre pièces. Fig. 62. Anneau calcaire d'un tube ambulacraire. Fig. 63. Tube ambulacraire buccal rendu semi-transparent par l'acide acétique, vu de|)rofil. a. La ventouse. h. La membrane externe revêtue de piment. c. La grande cavité centrale. d. Fibres musculaiies de la tige. e. Ces mêmes fibres surgissant par faisceaux à l'endroit oii elles ont été déchirées. — 115 — Tab. V. Fi{j. 64. Squelette calcaire d'un tube buccal del'jE. lividus. a. L'ouverture centrale. h. Le réseau calcaire. c. La substance molle qui l'entoure. Fi{j. 65. Corps semi-circulaires calcaires de la partie (■yliudri([ue d'un liibo buccal de VE. litidus. Fig. 66. Les mêmes corps pris sur un E. hrevispinosus. Fig. 67. Les mêmes corps vus en place , avec la membrane pimcntc'c f(ui les recouvre. Fig. 68. Membi-anc étalée d'une lèvre de la membrane ijuccale de YE. lividus. a. La couche externe. h. La couche interne. c. Les membranes et muscles adjacens de la lanterne. Fig. 69. Feston isolé de la lèvre rendu transparent par la potasse. a. L'épithélium. h. Les fibres rayonnées. Fig. 70. Couche externe de piment de la membrane buccale. Fig. 71. Couche externe de la lèvre de la membrane buccale de VE. lividus. traitée à la potasse. a. Le bord libre de la lèvre. h. Le piment en pavé. c. La couche substantielle fibreuse de la membrane buccale, d' d" d'" d"". DiflV>rentes formes de réseaux calcaires. Les internes sont les moins développés. Les externes sont plus compliqués. Fig. 72. Fragmens de la membrane buccale du même animal , pris à l'endroit où se trouve le cercle des tubes ambulacraires buccaux , et rendus transparens par la potasse. a. Plaques des tubes buccaux. h. Trou destiné à l'insertion d'un tube buccal. c. c. c. Petits fragmens de la membrane buccale. d. Réseaux calcaires dispersés dans la membrane buccale. On remarque en outre, dans cette figure, de plus petits piquans et des massues de différens pédicellaires. Fig. 73. Profil de la membrane buccale desséchée de VE. lividus , avec les parties adjacentes du test. a. L'ouverture buccale avec l'extrémité des dents qui font saillie. h. Les plis rayonnes de la membrane buccale. c. Les plaques des tubes buccaux. d. La partie externe de la membrane buccale avec ses plaques calcaires. e. Les entailles du test. Fig. 74. Face inférieure d'un E. lividus. Une partie de la membrane buccale est enlevée pour faire voir la position des pyramides et des dents , re- lativement à l'ouverture buccale. a. La pyramide. b. L'extrémité des dents. c. Les lèvres. Fig. 73. Face inférieure du même animal. La membrane buccale est en partie enlevée jusqu'à son inser- tion dans le test. a. La pyramide. 15 — 114 — h. L'extrémité des dents. V. Le bord des lèvres. d. La plume dentaire apparaissant à travers le grand creux de la pyramide. e. Les aiiricules. /'. Les muscles mterarcaux. g. Les muscles extenseurs de l'ouverture dentaire. Fig. 76. Lanterne d'Aristote de \'E. Sphœra, vue de profil. a. L'extrémité des dents faisant saillie en dehors des pyramides. h. Les pyramides. t. Le grand creux ou trou de la pyramide. d. L'extrémité des compas. e. La plume dentaire. Fig. 77. Le même appareil , vu d'en haut. a. Les auricules. h. La pyramide. c. La faux. d. Le compas. e. La plume dentaire. f. L'ouverture ésophagienne de la pyramide. Fig. 78. Pyramide vue par sa face externe. a. La grande fossette de la pyramide (fovea magna cxtenta). h. Le bord externe (margo proeminens extema). c. Le grand sillon longitudinal externe (sulcus longitudinalis e.rtenius major). d. Le petit sillon longitudinal externe (sulcus longitudinalis externus minor). e. La demi-lune (semi-hma) . f. L'arc transverse de la pyramide (arcus transversus pyramidis) . g. L'échancrure de l'arc (fovea arcualis). h. Le grand creux ou trou de la pyramide (foramen magnum pyramidis). i. Le grand creux ou trou de la pyramide vue obliquement . Fig. 79. Pyramide avec la dent qu'elle contient vue de profil. a. Le grand creux (7brame/i magnum pyramidis). h. La face latérale de la pyramide avec ses stries transversales. c. L'extrémité de la dent faisant saillie. d. La plume dentaire. Fig. 80. Pyramide vue par sa face interne. a. Le côté latéral. h. Le sillon dentaire. c. L'échancrure destinée à loger la faux. d. L'échancrure dentaire. o. Petit creux de la pyramide (foramen minus pyramidis). Fig. 81. Pyramide avec sa dent, vue par la face interne pour faire voir la manière dont la dent est ren- l'ermée dans la pyramide. a. Stries transversales. h. La dent, c. Le sommet de la plume dentaire. — lliî — Fig. 82. La |>\ ramidc vue par sa f.ice interne , la dent et une partie des parois latérales étant enlevées, aliii cl(! montrer le sillon dentaire et les carènes qui le bordent. a. Les cai'ènt'S saillantes de la p\i'aiuide (lineœ eminentes pyramidis). b. Le sillon dentaire (sulcus dcntalis). c. L'échancrure dentaire (incisura dentalis). d. Le grand trou de la pyramide (foramen magnum pyramidisj. Fig. 83. Pyramide vue d'en liaul. a. Le petit creux de la pyramide (foranicii minus pyramidis). b. Le trou vide de l'arc transverse (foveac vacuac arvus transveisi). c. Le grand creux de la pyramide (foramen magnum pyramidis). Fig. 84 , 8o et 80. La faux vue de trois côtés,- Hg. 81, représentant le côté supérieur; fig. 85, le côti- infé- rieiu-, et fig. 86, le profil. Fig. 87, 88 et 89. Le compas, vu en dessus (fig. 87), en dessous (fig. 88), et de profil (fig. 89). aa. Les impressions musculaires ('i»i^;essio« es musculares). Fig. 90. Profil de la faux et du compas réunis pour montrer leur superposition. a. La faux. b. Le compas. Fig. 91, 92 et 93. Partie supérieure d'une dent vue de trois côtés. Fig. 91. Face externe. a. La carène moyenne. h. Les deux surfaces planes. c. Les faces inclinées. Fig. 92. La face interne. Fig. 93. Le profil. Fig. 94. La face interne de la plume dentaire. a. Son extrémité. h. La carène de la plume dentaire. Fig. 96. La lanterne d'un E. Sphœra avec ses muscles et ses membranes, vue de profil. a. L'intestin sortant de la lanterne. b. L'arlère principale qni longe l'intestin. c. La pyramide. d. L'extrémité des dents. e. Le compas. f. Les plumes dentaires. g. Les muscles comminateurs (musculi cottiminatores ciborum). h. Le ligament externe oblique (Ugamentum extemum obliquum). Fig. 96. La lanterne avec ses muscles, vue d'en haut et légèrement grossie. a. L'intestin sortant de la lanterne. b. Les auricules. c. Les arcs transverses des pyramides. d. Les compas. e. Les muscles comminateurs. f. Le ligament externe oblique. g. Les extenseurs de l'ouverture dentaire. h. Les muscles transverses (musculi transveni). — 116 — Fig. 97. Face supérieure de la lanterne d'un grand E. hrevispinosus de grandeur naturelle , afin de montrer les fines stries qui servent peut-être à mouvoir les plumes denuiires , si toutefois ce sont des muscles. a. L'origine de l'intestin sortant de la lanterne. h. Les pyramides. c. Les compas. d. Les muscles transverses. e. Les muscles internes de la plume dentaire. /. Les muscles externes de la plume dentaire. g. Les plumes dentaires. Fig. 98. Face intérieure du test, avec la lanterne, dans la position dans laquelle elle se trouve dans l'animal vivant^ qui a son ouverture buccale tournée en bas, et l'ouverture anale tournée en haut. Cette figure est des- tinée à faire voir la disposition des muscles comminateui's et des muscles obliques externes. a. Branchies internes. h. riaques interambulacraires. c. Auricules. d. Pyramides. e. Entailles de la pyramide. f. Les faux. g. Les compas, h. Petite cavité de la pyramide, laissant apercevoir la partie supérieure de la grande cavité. i. Les muscles comminateurs. k. Ligament externe oblique. /. Les extenseurs de l'ouverture dentaire. Fig. 99. Face interne du test avec la lanterne. On a enlevé les muscles comminateurs et les ligamens ex- ternes obliques , afin de donner une idée de la position des extenseurs de l'ouverture dentaire. a. Les branchies internes. h. Les aires interamljulacraires. c. Les auricules. d. Les pyramides. e. Les compas. f. Les plumes dentaires. g. L'ouverture interne des cavités des branchies externes. h. Les extenseurs de l'ouverture dentaire. On voit distinctomeni leur double insertion sur les auricules et la demi-lune de la face externe des pyramides. Fig. 100. Cette figure est destinée à représenter les muscles inlerpyramidaux , Tune des cinq pyramides de la lanterne étant enlevée . ainsi que l'ésophage. a. La pyramide. h. La grande cavité de la pyramide. c. L'extrémité des dents. d. Les plumes dentaires. e. Les faux. f. Les compas. g. Les liords de la pyramide. h. Les nmscles interpyramidaux occupant l'espace entre deux pyramides. Fig. 101. Les stries transversales des faces latérales des pyramides avec les faisceaux des muscles inter|)y- — 117 — raniidaux , pour montrer que les fibres musculaires ne s'attachent qu'aux carènes , et nullement aux sillons interméiliaircs entre ces carènes. a. Les stries transverses. h. Les espaces des sillons entre les stries. c. Les faisceaux musculaires des muscles interpyramidaux. Fi{ï. 10'2. Coupe mince des stries transversales des faces latérales des pyramides montrant leur forme et leurs réseaux calcaires. a. Les stries. h. Les sillons intermédiaires. c. Le bord de la partie latérale de la pyramide. d. Partie saillante des stries trans verses. Tab VI. Fig. 103. Coupe transversale de la partie inférieure d'une dent de l'£. Sphœra, légèrement grossie à la loupe. Fig. 104. La même coupe, plus fortement grossie. a. Réseaux fibreux verticaux. b. Réseaux calcaires sans disposition sérialc. Fig. 105. Partie supérieure de fig. 104 sous un très-fort gi'ossissement. a. Réseaux fibreux verticaux. b. Réseaux calcaires sans disposition sériale. Fig. 106. Coupe transversale , de grandeur naturelle , d'une dent d'Oursin prise à la partie supérieure ;, là où elle est revêtue d'émail. Fig. 107. La même coupe grossie. Fig. 108. Une portion de la fig. 107, plus fortement grossie. a. La sidistance externe. b. Les fibres. Fig. 109. Autre partie de fig. 107, sous le même grossissement que fig. 108. a. Sul)8lance externe. b. Réseaux en pavé. c. Substimce simple. Fig. 110. Fragmens d'une coupe longitudinale d'une dent montrant les trois substances fibreuses principales. a. La couche externe. b. Fibres dentaires externes. c. Fibres dentaires internes. Fig. 111. Coupe transversale prise au miheu d'une pyramide près de l'endroit où l'on remarque , au mi- lieu de la substance , luie couche émaillée jaunâtre. a. SubsUmce réticulée. b. Substance simple. Fig. 112. Coupe prise à l'endroit même où cette substance jaunâtre se voit à l'intérieur de la pyramide. a. Substance en pavé. b. Substance réticulée. Fig. 113. Partie inférieure de la face externe de la plume dentaire d'iui jeune £. Hvidus. a. La pointe. b. La substance latérale plus mince et transparente. — 118 — c. La suture médiane. d. La carène dentaire située à la face interne. Fig. dJ4. L'extrémité inférieure de la plume denUùre d'un individu plus jeune de la même espèce , mais plus fortement grossi. a. La pointe. h. La substance latérale. V. L'extrémité de la carène dentaire. Fig. dl5. Fragmens du milieu de la plume dentaire d'im E. lividusde moyenne grandeur. La fece interne est ici représentée pour faire voir comment les lames se relèvent pour former la carène. a. Pai'ties latérales. h. Suture médiane, c. Carène de la plume dentaire. Fig. ] IC. Fragmens minces pris sur le milieu de la plume dentaire d'un plus grand exemplaire d'un £. H- ridiis , faisant voir la forme des lames qui composent la plume dentaire. La signification des lettres est la même que dans la figure précédente. tab. vn. Fig. 117. Différentes formes de lames détachées d'une plume dentaire. a. Plarpcs rhomboidales. h. Plaques moins régulières. c. Fragmens aciculaires. Fig. 118. Lanterne d'un jeune E. lividus, vu à la loupe, montrant les vessies ovales remplies de li(iuide à iravers lesquelles on découvre l'extrémité des jjlumes dentaires. a. Les pyramides. h. Les compas entre lesquels on voit en partie les muscles transverses. c. Les vésicules ovales. d. Les parties supérieures des plumes dentaires se voyant à travers les vessies. e. L'origine du canal intestinal. Fig. 119. Face supérieure de la lanterne d'un E. lividus de taille moyenne, monlranl les organes glandu- leux situés à l'extérieur du vaisseau annulaire de la lanterne. a. Les pyramides. /). Les échancrures dentaires. c. Les faux. d. Les compas. e. La petite ouverture des pyramides. f. Les muscles transverses. ij. L'artère descendant à la lanterne. h. Le vaisseau artériel annulaii'e de la lanterne. /. Les organes glanduleux situés à l'extérieur du vaisseau annulaire de la lanterne. h. La partie du canal intestinal sortant de la lanterne. Fig. 120. Les organes glanduleux. a. La partie correspondante du vaisseau annulaire artériel de la lanterne. h. Le canal principal de cet organe. ce. Les canaux secondaires. d. Les sacs cécaux avec les taches de piment dont ils sont recouverts. — 119 — e. Le canal latéral. Fig. 121. L'ésophagc avec les renfleniens ésophagiens et les liganiens longeant l'ésophage. Les deux py- ramides postérieures sont entières ; les deux latérales sont séparées par le milieu , et l'antérieure ne montre i\\\Q sa partie infériciu'e renversée. a. Partie inférieure. h. Partie supérieure des deux pyramides latérales. c. Partie inférieure renversée de la pyramide antérieure. d. La faux. c. Le compas. f. L'ésophage. if. Les ligamens longitudinaux longeant l'ésophage. h. Les renflemens ésophagiens. i. Les organes blancs filiformes, i. Origine du canal intestinal sortant de la lanterne. /. L'artère descendant à la lanterne. Fig. 122. L'ésophage avec les renflemens ésophagiens d'mi E. lividns. Les pyramides sont tellement écartées que les insertions supérieures des ligamens longeant l'ésophage se voient sur les pyramides. a. La face externe de la pyramide. h. La face latérale avec ses stries transversales. c. L'extrémité des dents. d. La partie supérieure de la plume dentaire. e. Les renflemens ésophagiens qui, vus de dehors, ont Tapparence de petits sacs. f. L'ésophage. g. Les ligamens longeant l'ésophage. h. Les organes en spirale. t. L'origine du canal intestinal sortant de la lanterne. k. L'étranglement entre le canal intestinal et le pharynx. Fig. 123. Le pharynx avec le commencement de l'ésophage d'un E. lividns , l'un et l'autre ouverts , afin de montrer la face interne. a. La pyramide. b. Les dents. c. Les renflemens pharyngiens avec leurs bourrelets. d. La face interne de l'ésophage avec ses fibres obliques et ses cinq divisions longitudinales , dont une postérieure et deux latérales sont visibles , tandis que les deux antérieures sont enlevées. e. La face interne de la partie supérieiue de l'ésophage. f. La partie supérieure de l'ésophage. Fig. 124. Le pharynx d'un jeune E. lividus isolé , vu à la loupe. a. Le pharynx. h. Les renflemens pharyngiens. c. Les ligamens longeant le pharynx. d. Les organes en spirales. Fig. 12;i. Face supérieure de la lanterne d'un jeune E. lividus avec l'ésophage qui lui est adhérent, mon- trant leur rapport avec le cœur, en grandeur naturelle. a. La pyramide. h. La petite ouverture de la pyramide. — 120 — c. La faux. d. Les compas. e. L'ésophage. f. La face postérieure du cœur. g. L'artère descendant à la lanterne. h. Le vaisseau annulaire artériel de la lanterne. Fig. 126. Une partie de la membrane séreuse de l'ésophage d'un £. Kvidus , sous un fort grossissement. a. Les renflemens. b. Les espaces entre les renflemens. c. Les taches claires. d. Les renflemens. Fig. 127. Cette figure représente le cours total du canal intestinal , à l'exception du pharynx , d'après un exemplaire de l'-E. Sphœra. La membrane buccale a été enlevée avec une partie du test , et la lanterne avec l'ésophage qui en dépendent sont ici repliés en dehors de manière que l'on voit l'intérieur de l'Oursin par en bas. La couche inférieure de l'intestm est déplacée au moyen d'un crochet, afin de faire voir les tours supérieurs. a. Le test débarrassé de ses piquans, de ses tubercules ambulacraires et de ses pédiceUaires. h. Les auricules. c. Les trous des auricules. d. Les sutures médianes des auricules. e. Les pyramides. f. Les faux. y. Les compas. h. Les muscles coniminateurs. i. Le ligament oblique externe. l. Les muscles trans verses. m. L'ésophage. n, Le vaisseau longeant l'ésophage. 0. Le cœur. p. L'appendice. q, r,s, t ,u. Les cinq tours inférieurs de l'intestin. V ,w , X, y, z. Les cinq tours supérieurs de l'intestin. A. Les filets attachant l'intestin à la membrane de la face interne du test. B. Le vaisseau intestuial interne, c. Le vaisseau intestinal externe. D. La lamelle niésentérique entre le vaisseau intestinal externe et l'intestin. E. Ovaires. (Le trait indique ici l'ovaire postérieur droit). F. Branchies internes correspondant aux tulles ambulacraires. G. Le rectum. H. L'anneau circulaire de l'anus. Fig. 128. L'intestin , vu de profil , d'un jB. lividus de taille ordinaire (l'aire interambulacrairc gauche ex- térieure et les parties avoisinantes du test sont enlevées, et les parties correspondantes de l'intestin sont coupées) . a. Le test. h. L'extrémité des dents surgissant de la membrane buccale. c. Les auricules. d. L'ouverture des auricules. — l'il — ''. La suture longitudinale des aiiricules. f. La lanterne, dont les difl'érentes parties sont faciles à reconnaître d'après les détails de la lij'iire pré- cédente. g. L'ésophage. h. Le cœur. ». L'appendice cécal de l'intestin. A-. Partie ilu premier tour delinlestin qui est ici coupé verticalement. /. Tours supérieiu's île rinleslin. m. Tours inférieurs de l'intestin. 7!. Les ovaires. Fig. 129. Profil de l'intérieur d'un jeune £. lividus ; une aire interambulacraire est enlevée pour l'aire voir les fils d'attache de l'intestin. a. Le test. h. L'extrémité des dents surgissant de l'ouverture buccale. c. La membrane buccale. d. Une auricule. c. La lanterne. f. L'intestin. g. Les fils d'attache de l'intestin. h. Vaisseaux internes de l'intestin. I. Vaisseaux externes de l'intestin. Fig. 130. Profil de l'inlérieiu- d'un E. lividus. L'un des côtés du test , la lanterne, les tours correspondans de l'intestin , l'ésophage et le rectum sont en- levés, afin de faire voir, d'une part, le rapport des tours supérieurs avec les inférieurs , et, d'autre part, les oviductes aboutissant à l'anneau anal. a. Le test. h. Les tours inférieurs de l'intestin. c. Les tours supérieurs de l'intestin. d. Les fils d'attache. p. Le vaisseau intestinal interne. f. Le vaisseau mtestinal externe. g. Les ovaires. h. Les oviductes. i. L'anneau anal. h. Les branchies internes. Fig. 131. Membrane séreuse de l'mtestin , légèrement grossie. Fig. 13-2. Contenu de l'intestin d'un E. lividus et d'im E. Sphmm , pour montrer que ces animaux se nour- rissent essentiellement, sinon exclusivement, déplantes. a. Fragment d'une plante. h. et c. Fi-agmens de plantes marines , probablement des varecs. d , e. Fragmens ressemblant à des conferves. f. Fragmens ressemblant à des cociuilles; mais trahissant leur nature végétale quand on les examine de près. . Partie correspondante de l'anneau pharyngien, c. Rameau destiné au muscle interpyramidal correspondant. Fig. 181. L'anneau pharyngien avec les nerfs branchiaux. a. Les nerfs branchiaux. b. L'anneau pharyngien. Fig. 182. Rameaux de l'anneau pharyngien destinés au pharynx. a. Origine des nerfs branchiaux. b. L'anneau pharyngien. c. Rameaux destinés au pharynx. Fig. 183. Rameaux nerveux destinés aux muscles interpyramidaux et aux autres parties delà lanterne. a, h, c. Ont la même signification que dans fig. 182. d. Rameau destiné à certaines parties de la lanterne. Fig. 184. Rameaux nerveux destinés aux muscles arcaux. o. Nerf branchial. b. Rameaux nerveux des muscles arcaux. — 126 — Fig. 185. Extrémité des nerfs branchiaux. a. Le nerf brancliial. h. La branche terminale du nerf branchial allant aboutir au canal de la plaque ocellaire. c. Le rectum renversé. Fig. 186. Dessin microscopique d'un faisceau nerveux avec des taches de piment. a. Les filjres nerveuses. b. Le piment. Fig. 187. Fibres nerveuses avec des débris du contenu nerveux , tels qu'ils se présentent dans des exem- plaiies conservés à la liqueur. Fig. 188 et 189. Les yeux tels qu'ils se présentent dans des exemplaires vivansdcl'^. lividus , d'après un dessin de M. Forbes. Fig. 188 a. La rosette apiciale composée des plaques génitales , des plaques ocellaires cl des plaques anales. Fig. 188. è. La même rosette fortement grossie. Un œil se voit dans le trou ocellaire 0. Fig. 189. Le même œil plus fortement grossi. Fig. 190. Dessin grossi de l'organe visuel tel qu'il a été observé une seule fois au microscope. TABLE DES MATIÈRES. Préface ..... Introduction .... Chapitre I. Du test .... Chap. II. Des piqiians .... Chap. III. Des tubes anibiilacraires Chap. IV. Des Péclicellaires Chap. V. De la mcniljrane buccale et des organes t|ui eu dépendent. Chap. VI. Des organes digestifs. Chap. VII. Des organes respiratoires. . Chap. VIII. Du système vasculaire. Chap. IX. Du système nerveux. Chap. X. Des organes des sens Chap. XI. Des organes locomoteurs Chap. XII. Des organes de la génération Explication des Planches. page I i 5 24 37 46 52 63 82 89 97 100 101 i03 107 ■'- " -s. '"^^gm^ ^ "VÎT-AKS ET FOSSÏ4S3 'M COiiTENANr L£S SCUTJlIiES. a>- i ^IJ^^^' ^^^yl/^^^^=. ?êi -/•et: i ^^J \\ vr^A ^•^^ WMP^^^W^(kFf) ^^ àX (o. C^^ J' VI VANS ET FOSSILES ■■■- ••• i*--^^;x. X .V^ y. II: J \ k-r^~Sl à '^■••• ^!@ ff^^ \./i-\,J'\ ^•:-:.:3j::::_.„_, .„ ^ AUX IRAIS /)/ L AUTEUR 1,-s GAÏiKlTESSÎfsDyNASIER ^*((^j<; Suis? se. NICOLE T .", JEANJAÇUrr i M l ( 1 t if-Qj SOLOTDURN lui JENT S- GASSMAN^;. '*^1 ' 'M UJ^H " ANATOMIF.aiiàenrfrAlIlNIS.^t^^f^ lUCHA* •IJTHOOKAPHIi; NICOLE T ,% JEANJAÇUET A .\Ei'rHAii;i,