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C // 71ÈME ANNÉE DÉCEMBRE 1910 W 5

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%c Semeur

Organe de V Association Catholique de la Jeunesse Canadienne- française

SOMMAIRE JUA(]7j955

Paysage d'hiver et paysag-e d'âme Lionel Montai 105

Journaux et revues dans les séminaires La Direction 106

Vie sociale (suite et fin) J--L. Teasdale 1 10

Le Bill Laverg-ne Hervé Roch 1 1 S

L'Association Catholique delà Jeunesse C.-F.. Eugène Belhit 116

Socialisme Hervé Roch 126

Petit arsenal pour les g-roupes d'étude 128

Chronique des cercles Guy Vanier 129

Notes et commentaires: D'excellentes nouvelles. Le

Dr Baril au Congrès de «la Croix» 136

Bibliog'raphie ix

Bureau de Poste, casier, 2183 - - - Hontréal

M. C. Gagnon Sept. 10

LE SEM EUR

Parait au commencement du mois

ABONNEMENTS

Canada, Angleterre et États-Unis $1.00

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ADMINISTRATION ET RÉDACTION

Tout ce qui concerne l'administration ou la rédaction du SEMEUR, les rensei"-nements sur l'Association, les commandes d'objets ou les remises d'arge'nt doit être adressé: LE SEMEUR, casier postal, 2183, Montréal.

Envoi d'argent. Le meilleur mode de remise est par bon postal. On recommande aussi l'emploi du mandat de poste et du mandat sur express. Les chèques de banque doivent être marqués payables au pair à Montréal.

Correspondance.— Les communications particulières aux divers membres duComité Central doivent être envoyées à leurs adresses respectives.

Comité central de l'Association Catholique de la Jeunesse Canadienne=française

Président: V.-E. Beaupré, ingénieur civil 502, rue St-Hubert, Montréal. Vice-Présidents : C.a-MILle Tessier, avocat, New-York

Arthur Saint-Pierre, journaliste, 784, Marie-Anne, Montréal Secrétaire : Gustave Monette, étudiant en droit. Université Laval, Secrétaires-Correspondants : Henri LaCERTE, étudiant en droit. Université

Laval, Montréal. Guy Vanier, étudiant en droit, 180, Mance, Montréal Trésorier: E. Lavergne, agent d'immeubles, 22, Ste-Clotilde, Montréal Gérant du "Semeur" : Emile Girard, comptable, 160, St-Jacques, Montréal Aumônier-Directeur: R. P. Edgar Colclough, S. J., 232, Bleury, Montréal

Comité général de l'Association Catholique de la Jeunesse Franco=Américaine

Louis Perras, président, 359, rue North Front. New Bedford, Mass.

Fortunat Belleau, 1er vice-président, Lewiston, Me.

Napoléox-J. Barbeau, 2me vice-président, Salem, Mass.

L. -Adolphe Robert, secrétaire, The Kennard Blg., Manchester, N. H.

Antonio Laliberté, trésorier, New-Bedford, Mass.

Abel Guillkmettk, secrétaire-correspondant. Central Falls, R. I.

Louis Breton, secrétaire-correspondant, Watervillc, Me.

O.-D. Ricard-Tessdîr, administrateur, Guérin Spinning Co. Woonsocket, R. L

M l'abbé Alphonse Graton, curé, aumônier-directeur, 36. rue Slater,

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L'A. C. J. C. a manifesté, cette année, une intensité de vie remarquable : fondation de , douze nouveaux groupes, propagande pour le monument Dollard, congrès à Ottawa en juin, organisation de comités paroissiaux pour la grande manifestation de la jeunesse à l'Arena pendant le Congrès Eucharistique de Montréal, etc.

Malgré ce déploiement d'activité elle a trouvé le temps d'éditer deux volumes : Le Congrès de la Jeunesse à Québec en 1908 (in-8° de 460 pages, nombreuses gravures ; $1.15 franco) et Le Congrès de la Jeunesse à Ottawa en 1910 (in-8° de 150 pages; $0.40 franco).

L'A. C. J. C. youlait déterminer à Ottawa quelle doit être son ACTION A l'heure PRÉSENTE. Le nouvcau volume présente donc un intérêt plus qu'ordinaire puisqu'il élabore un programme et traduit les aspirations de la jeune génération.

Des orateurs éminents ont adressé la parole aux congressistes. Mentionnons : Mgr J.-O. Routhier, les RR. PP. Charlebois, Joyal, O.M.L, Côté, O.P., MM. les abbés Corbeil, Groulx, Magnan, etc. ; l'hon. juge Constantineau, l'hon. sénateur Belcourt, MM. J.-U. Vin- cent, C.-J. Magnan, André Fauteux, Omer Héroux, Louis Perras, Amédée Denault, G.-W. Séguin, etc.

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%c Semeur

7ième année DÉCEMBRE 1910 No S

PAYSAGE D'HIVER ET PAYSAGE D'ÂMES

C'était du violet au lointain nostalgique.

Les champs fleuraient l'hiver; et les érables nus,

Les vieux chênes raidis, avec un air tragique,

Sous les cieux bas, dressaient leurs larges fronts chenus.

Alors sur le sol fauve et sous le ciel d'automne, S'abattit un grand vol de flocons drus et blancs: Étoiles d'argent fin dont la blancheur détonne. Sous le foncé du ciel, sur le fauve des champs.

Les étoiles tombaient par lentes avalanches. Le ciel s'était baissé, comme pour neiger mieux; Et les anges disaient: les plaines seront blanches De la blancheur des cieux!

*

Marqué déjà du sceau blême de la tristesse, C'était l'arbuste en fleurs qu'effeuillent les gros temps; Et les vents froids du doute y soufflant la détresse Ont flétri l'idéal en son cœur de vingt ans.

106

LE SEMEUR

Mais sur l'âme d'éphèbe au fond mélancolique, Sombre comme les sols que novembre a jaunis, Souvent tombait du ciel la neige eucharistique, Étoile immaculée aux rayons infinis.

Plus divins que des fleurs de lis ou de pervenche, Les flocons s'épandaient, cristaux mystérieux; Et les anges disaient: «L'âme sera plus blanche Que la blancheur des cieux ! »

Lionel Montal

JOURNAUX ET REVUES DANS LES SEMINAIRES

N nous écrit: «N'y a-t-il pas une décision récente de Rome interdisant la lecture des journaux et revues dans les séminaires? Cette défense n'affec- tera-t-elle point la publication du Semeur et l'œuvre de l'A. C.J.C?»

Nous pouvons tout de suite rassurer notre

estimable correspondant et ceux de nos amis qui

pourraient éprouver la même inquiétude: aucune décision de

Rome, y compris les plus récentes, n'affecte la publication du

Semeur et l'œuvre de l'A. C. J. C.

Pour mettre les choses bien au clair et n'avoir pas à revenir sur ce sujet, nous allons donner le texte même de la partie du document pontifical auquel notre correspondant fait allusion. Ce document est un motu proprio de Sa Sainteté Pie X «Établissant des lois pour repousser le péril du moder- nisme»; il porte la date du 1er septembre 1910 et a paru dans la livraison du 9 septembre des Acta Apostolicœ Sedis organe officiel du Saint-Siège. On en trouvera une traduc-

JOUNRAUX ET REVUES DANS LES SÉMINAIRES 107

tion française dans Les Questions Actuelles de Paris, fascicules des 22 et 29 octobre 1910, et une traduction anglaise dans le Catholic Register de Toronto, du 13 octobre 1910. Nous repro- duisons le texte latin des Acta et la traduction des Questions Actuelles. Voici le paragraphe en question:

Luctandum est enim cum hostihus non imperitis, qui ad elegantiam studiorum scientiam sœpe dolis consutam adiungunt. quorum speciosœ vibrantesque sententiœ magno verhomm cursu sonituque feruntur, ut in iis videatur quasi quid peregrinum instrepere. Quapropter expedienda mature sunt arma, hoc est, optima doctrinœ seges comparanda omnibus quicumque sanc- tissimis perarduisque muneribus in umbratili vita se accingunt.

Verum, quia vita hominis iis est circumscripta limitibus ut ex uberrimo cognoscendarum rerum fonte vix detur aliquid summis labiis attingere, discendi quoque temperandus est ardor et retinenda Pauli sententia: ce non plus saper e quam oportei sapere, sed sapere ad sobrietatem (Rom. xii, 3) . » Quare, ctim clericis' multa iam satis eaque gravia sint imposita studia, sive quœ pertinent ad sacras litteras, ad Fidei capita, ad mores, ad scientiam pietatis et ofjftciorum,, quam aasceticamy) vocant, sive quœ ad historiam Ecclesiœ, ad ius canonicum, ad sacram eloquiam referuntur; ne iuvenes aliis quœstionibus consectandis tempus terant et a studio prœcipuo distrahantur, omnino veta- mus diaria quœvis aut commentaria, quantumvis optima ab iisdem legi, onerata moderatorum conscientia, qui ne id accidat religiose non caverint.

Le même passage est ainsi traduit dans les Questions Actuelles:

«Nous avons à lutter avec des ennemis habiles, qui joignent à l'élégance de leurs arguments une science souvent arti- ficieuse: leurs phrases spécieuses et sonores ne vont pas sans un grand flux et un grand fracas de paroles, d'où semble jaillir quelque chose d'insolite. C'est pourquoi ils doivent se

108 LE SEMEUR

hâter de préparer leurs âmes et d'amasser de grands trésors de doctrine, tous ceux qui, dans le calme d'une vie cachée, se disposent à exercer de très saintes et très difficiles fonc- tions.

«Cependant, la vie de l'homme étant bornée par des limites telles que de la multitude des connaissances qui s'offrent à nous, c'est à peine s'il nous est donné d'en effleurer quelques- unes, il faut modérer l'ardeur d'apprendre et se souvenir de cette parole de saint 'Paul: // ne faut pas savoir plus qu'il ne convient, mais savoir avec modération {Rom. xii, 3). C'est pourquoi, comme les clercs sont déjà soumis à de nombreuses et sérieuses études, qu'elles aient rapport aux saintes Lettres, au dogme, à la morale, à Vascétique, science de la piété et des devoirs, ou bien encore à l'histoire de l'Église, au droit canon, à l'éloquence sacrée, il importe que les jeunes gens ne gaspillent pas leur temps à d'autres questions et ne soient pas distraits de leurs études principales; c'est pourquoi Nous leur défendons absolument la lecture de tous journaux et revues, si excellents soient-ils, chargeant la conscience des supérieurs qui n'auront pas veillé avec un soin scrupuleux à l'empêcher. »

Le texte est fort clair et ne laisse place à aucune am- biguïté: rénumération des matières qui forment le pro- gramme des études précise qu'il s'agit surtout et principale- ment des grands séminaires. Or au Canada, la lecture des journaux et revues est déjà interdite par le règlement de la plupart, sinon de la totalité, des grands séminaires. On com- prend alors que cette décision n'affecte aucunement la publi- cation du Semeur et l'œuvre de l'A. C. J. C.

La défense s'applique-t-elle aussi aux petits séminaires proprement dits, c'est-à-dire tels que les demande et les définit le Concile de Trente? Ce n'est pas apparent, si l'on

JOURNAUX ET REVUES DANS LES SÉMINAIRES 109

s'en tient à la lettre du motu proprio, mais c'est peut-être dans son esprit.

Faut-il étendre cette application aux collèges classiques et autres établissements d'instruction secondaire qui portent souvent le nom de «petits séminaires» mais reçoivent des élèves externes et aussi des pensionnaires qui ne se destinent pas au sacerdoce? Il semblerait que cette extension n'est point selon la lettre et selon l'esprit du motu proprio qui ne fait pas même une allusion voilée à ces divers établissements. C'est pourquoi il faut s'en tenir à la règle ordinaire d'inter- prétation en pareille matière: odiosa sunt restringenda.

Maintenant nous n'apprendrons pas à nos lecteurs qu'à l'exception peut-être du Séminaire de Philosophie de Mont- réal, du Petit Séminaire récemment fondé à Saint- Bonif ace par Sa Grandeur Mgr Langevin et de la nouvelle Maison sacerdotale que les Messieurs de Saint-Sulpice ont l'intention d'établir, tous nos autres collèges et petits séminaires ne sont point des internats stricts et admettent d'autres élèves que ceux qui se destinent au sacerdoce. Tous ces établisse- ments d'instruction se trouvent donc dans la dernière caté- gorie énumérée, celle que ne vise pas le décret. C'est bien aussi l'interprétation qu'on semble avoir adoptée partout.

Après cette explication peut-être fastidieuse à force d'être détaillée, on comprendra la légitimité de notre très catégorique assertion du début, qu'aucune décision de Rome n'affecte la publication du Semeur et l'œuvre de l'A. C. J. C.

Faut-il ajouter que si le Saint-Père désire jamais appliquer aux collégiens la défense faite aux Séminaristes, nous serons des premiers à nous conformer à ce désir.

La Direction

VIE SOCIALE-Iir

m

OMMENT s'y préparer au collège? Nous ne prétendons pas répondre à cette question de manière à remplir tous les cadres peut s'exercer l'activité du jeune homme. Quelques points de détail sont seulement indiqués ici. Peut-être reviendrons-nous plus tard sur chacune de ces suggestions en particulier.

Mais auparavant, quelques remarques pour nous mettre bien avec tout le monde. Nous avons parlé dans l'article précédent d'initiation première. En effet, il ne s'agit pas pour le jeune étudiant de laisser classiques et philosophes, de se monter la tête avec l'ambition d'accomplir immédiatement de grandes, de très grandes choses. Rien ne vaut que ce qui se fait à son heure. Le jeune homme est au collège pour former son intelligence, l'élever, l'afhner au contact des meilleurs esprits de l'antiquité et des temps modernes; mais il doit aussi former son cœur en l'agrandissant jusqu'à la mesure de dévouement que Dieu lui a marquée et pour laquelle l'édu- cation chrétienne et des connaissances étendues lui sont données. La seule chose que la société soit en droit de lui demander durant cette période de formation, et c'est tout ce que nous lui de- manderons aussi c'est qu'il se prépare à la servir plus tard par la culture de toutes les qualités de son âme, la culture de son intelligence, de son cœur, de sa volonté, de son caractère; c'est qu'il développe toutes les énergies qui sommeillent en lui, et munisse ainsi l'homme complet, l'homme social et actif qui sèmera le bien dans l'avenir.

Tard dans la vie, l'égoïsme s'est développé et il n'y a plus moyen de tirer parti de l'homme qui n'a pas appris à se dévouer. Il est donc important de combattre, dès le bas âge ou au moins dès la jeunesse, cette tendance déplorable à se replier sur soi- même dans l'adoration stérile et coupable du moi.

La vie de société demande des sacrifices: les rendra-t-on plus faciles en retardant toujours l'époque de l'exécution?

Il importe donc que le jeune homme allume de bonne heure

1 Voir LE Semeur de juin-juillet, page 308, et celui d'octobre, page 51. La jeune fille contemporaine, de Paris, a reproduit la première partie de ce travail dans sa livraison de septembre 1910.

VIE SOCIALE

111

dans son âme, la belle, la noble flamme de l'enthousiasme qui décuple les forces; il importe qu'il attise constamment le saint désir de se dévouer à son pays et à ses semblables par l'exercice futur d'une action sociale. Il faut que cette pensée soit un ai- guillon pour ses efforts, qu'elle l'entraîne toujours au premier rang partout, lorsqu'on réclame du dévouement. Il faut de l'en- thousiasme pour cela, les blasés ne font rien; et pour remplir son devoir social, il faut un grand cœur.

Or, il appert qu'aux heures de congé et d'ennui on ne se pas- sionne guère à la poursuite des travaux scolaires qui ont fait l'objet de l'enseignement ordinaire; et l'on a constaté aussi que, généralement, nos jeunes étudiants en dehors de ceux qui jouent, et même ceux-là quand les jeux sont rendus impossibles ont des entretiens pitoyables, parce qu'ils vont chercher leurs sujets de conversation un peu partout et ne dédaignent pas de descendre jusque dans le ruisseau. La question sociale apparaît donc à propos pour entretenir la flamme sacrée de l'enthousiasme, pour préserver les jeunes gens du désœuvrement ou les empêcher de se salir.

Et comment?

Nous ne toucherons pas à la piété. Le Semeur a déjà|publié un article solidement charpenté qu'il ferait bon relire: «La piété virile au collège» (novembre 1907). Nous y renvoyons nos lec- teurs. Il y a encore de la marge. Et tout d'abord un mot sur les idées courantes. Les saines notions disparaissent. Ceci n'est pas une constatation nouvelle, mais il ne faut pas se contenter de le crier, il faut réagir. Les saines notions disparaissent, et, comme le disait un des rapporteurs au Congrès Eucharistique, nombre de personnes qui pour tout au monde ne voudraient pas mettre les pieds dans une loge maçonnique se font, consciemment ou non, les colporteurs des idées de la veuve. Le chemin fait par le libéra- lisme au sein de notre pays avait préparé les esprits à l'admission de principes erronés que l'Église condamne. . . Et ce sont ces principes qui vont courant le monde.

Allons-y donc franchement. Aimons à répéter à nos étudiants que le libéralisme n'a jamais fait et ne fera jamais de véritables apôtres. Faisons-leur sentir que pour l'action salutaire il leur faut le christianisme tel qu'il est, le christianisme complet, intégral, avec son dogme, sa discipline et sa morale. Se figure-t-on en effet, les Apôtres discutant avec Notre-Seigneur sur les limites de

112 LE SEMEUR

leur liberté de pensée et d'action pour le bien, en dehors de sa direction souveraine? Or, ces principes faux sont-ils assez dénoncés? Nos élèves sont-ils assez mis en garde contre eux? «A quoi bon, disait, en janvier 1903, M. Henri Bazire, à quoi bon dissimuler notre foi derrière des paravents que l'ennemi a tôt fait de percer, sous des masques qui ne vont pas à nos visages ? Distinction puérile entre la vie privée et la vie publique, timidité maladroite d'un libéralisme doctrinal bien usé et dont personne ne veut plus. » (Revue de l'A. C. J. F.)

Apprenons plutôt à regarder et à faire regarder ces convaincus qui ne craignent pas de porter sur leur front le signe glorieux du chrétien. A leur exemple, ancrons nos convictions religieuses. Ce n'est que par ce moyen que s'opère le bien dans le monde. Disons-leur, à ces chers élèves, et qu'ils se le répètent entre eux, qu'on ne se relève jamais du sacrifice des principes. La volonté fléchit, et trop souvent, hélas! mais tant que les vraies doctrines restent debout, on peut espérer, car tout n'est pas perdu. Avec elles une société peut se relever et se refaire tôt ou tard.

Comment encore?

Ne nous contentons pas d'ouvrir les bibliothèques et d'inviter les élèves à y puiser. Dirigeons ces recherches et pressons les studieux d'en faire connaître le résultat. Ici apparaissent les cercles d'études. On les a malmenés, ces pauvres cercles! En cer- tains endroits, leur existence a été bien éphémère; ailleurs on ne s'est même pas donné la peine de leur faire l'honneur d'une ten- tative; ailleurs, heureusement, ils se portent bien et travaillent ferme. En général, l'académie prévaut. L'académie produit des fruits merveilleux, et plus que personne, nous pouvons le soutenir. Mais qui donc empêche, lorsque doit se faire une lecture, de choisir ce morceau, au moins de temps en temps, dans un livre bien écrit qui traite de sociologie? Qui empêche que les travaux aient de temps à autre un aspect moins renfermé? Qui empêche d'ad- mettre un élève en philosophie à exposer une thèse de morale mise en bon français avec ses corollaires, devant l'auditoire intel- ligent et attentif de l'académie? Pourquoi n'inviterait-on pas, en des circonstances extraordinaires, des conférenciers de l'extérieur qui jetteraient de la lumière sur un point du conflit entre le capital et le travail, sur la mutualité, les caisses d'épargne ou, ce qui vaut mieux, sur les luttes des catholiques par tout le monde aux prises avec le maçonnisme et la persécution, triomphant

VIE SOCIALE 113

cependant, grâce à leur initiative, sur tous les terrains l'intérêt de l'Église est en jeu. Ces réceptions amicales feront connaître à l'élève que tout enthousiasme n'est pas mort même au Canada; qu'au sortir du collège, il retrouvera des gens dévoués avec qui il pourra utiliser les matériaux amassés, des hommes qui le sou- tiendront dans ses débuts, des hommes qui ne mettront pas d'argent dans son gousset, mais qui l'aideront à faire du bien, lui mettant ainsi au cœur une somme abondante de joie.

Cela ne vaudrait-il pas, pour le moins, autant, comme for- mation solide et pratique, que ces discussions prétendues histo- riques entre deux grands hommes une manière de lutte pour le championnat chacun des discutants s'efforce de faire valoir son héros en allongeant les faits, en torturant les textes, et, à tout risque, fermant les yeux sur les bévues, les fautes, les défaillances, qu'il excuse par toutes sortes d'expédients, pour le faire triompher coûte que coûte, tandis que l'adversaire, lui, s'atta- chera aux seuls traits qui peuvent l'amoindrir?

Serait-il donc tout à fait inutile de donner des notions pré- cises, brèves, élémentaires, mais pratiques, sur les ' grèves, les syndicats, l'éducation, la société, la famille, oui, mon Dieu! la famille? Un professeur, sacrifiant quelques instants d'un repos bien mérité, certes, mais dans un but d'apostolat, réunit les élèves de bonne volonté, durant une récréation du soir ou une journée de pluie, quand tout jeu extérieur est impraticable, leur explique ce qu'il faut penser du socialisme, de l'école neutre, de la gratuité scolaire telle que prônée par les ennemis de l'Église, de l'uniformité des livres, etc. Au défaut d'un professeur, pourquoi un étudiant en philosophie, dont le travail aurait été auparavant revisé, ne se chargerait-il pas d'instruire ses confrères tout en les intéressant? Il développerait ainsi au moins son talent d'exposition, ce qui est bien quelque chose

Infailliblement, le sérieux des réflexions émises fera prendre un cours nouveau aux conversations qui suivent les repas l'on se paie souvent le triste plaisir de la critique contre l'autorité, quand on ne parle pas de choses assez peu rassurantes pour le pro- grès de la morale, ou qu'on ne verse pas dans les discussions poli- tiques dont le résultat est si pauvre et si aigrissant parfois.

N'est-ce pas que le seul fait de donner à la conversation un tour plus noble et plus chrétien serait déjà un beau succès? Cela demande un petit effort, je le sais, mais que l'on regarde les fruits!

114 LE SEMEUR

Ne pourrait-on pas aussi réfuter, en petit comité, les objec- tions courantes contre la religion, l'Église et son enseignement? Ne savons-nous pas combien, ordinairement, on est mal préparé à cette réfutation? Et pourtant, l'objection ne nous arrive qu'après avoir traîné sur les pavés des villes d'Europe.

Nous avons toute une petite économie sociale dans nos asso- ciations sportives ou athlétiques. Donnons-leur plus de cohésion, si possible, en resserrant davantage les liens qui en unissent les membres, comme par une caisse en cas d'accidents ou de maladie. Donnons à ces associations plus de latitude, si la discipline ne doit pas en souffrir. Permettons-leur de gérer leurs affaires. Ayons des bureaux de renseignements et de placement. Ne serait-il pas bon de chercher à établir partout l'œuvre du sou scolaire? Une excellente idée qui a donné d'excellents résultats l'on en a fait l'application. Ce serait peut-être un moyen de faire apprécier davantage à nos élèves le bienfait de l'éducation. . . Dans un autre ordre de choses, les congrégations de la Sainte- Vierge, ne pour- raient-elles pas s'organiser comme autrefois, dans certains collèges d'Europe et dans un de nos collèges montréalais, en une sorte de conférence de Saint- Vincent-de-Paul, comprenant la visite des malades et des pauvres sous la direction d'un prêtre éclairé et généreux ?

Les jeunes gens doivent apprendre à venir en contact, sans froisser personne, avec les déshérités. Ils doivent s'accoutumer à voir dans ces malheureux des frères, de vrais frères, et le leur manifester par la considération qu'ils leur témoignent. Dès lors ils s'intéresseront à eux; ils trouveront facilement du secours; ils feront agir des personnes influentes pour améliorer la condition de leurs protégés; ils apprendront à prévoir.

Comprend-on bien l'immense service rendu à la société par une telle formation, donnée à des hommes qui n'auront pas seulement acquis la science, mais encore sauront, par une intelligente charité, adoucir plus d'un frottement?

Des hommes ainsi préparés dès le collège resserreront natu- rellement plus tard dans la vie les liens qui les ont déjà unis et dont ils ont goûté la douceur. Ce sera une organisation sociale puissante. Ces hommes pris d'un idéal commun; le bien de leurs concitoyens, de l'humanité toute entière, passeront par-dessus les préjugés de races et de partis, se rapprocheront pour le bien comme, hélas! les méchants se rapprochent si facilement pour le mal.

LE BILL LA VERONE 115

Et soutenus les uns par les autres, ils manieront plus habilement le principal instrument de toute régénération sociale: le sacrifice.

Quand on est jeune on se donne facilement. On comprend mieux l'immolation. Quand cet esprit de dévouement sera passé à l'état d'habitude, nous aurons une société forte, la société selon l'Evangile, selon les principes de Jésus-Christ: l'égoïsme agonisera... et alors quelle fécondité dans l'action sociale!

Dieu, étant accepté pour ce qu'il est, versera à flots ses béné- dictions, car une telle société priera, et une société qui prie accom- plit merveilleusement sa destinée.

J. L. Teasdale

LE BILL LAVERGNE

LE 1er janvier entre en vigueur la loi Lavergne relativement à l'égalité des deux langues dans les services d'utilité pu- blique.

Quelle sera l'attitude des compagnies, et quelle doit être la nôtre?

La loi est votée, et c'était dû. Les compagnies devront s'y soumettre, c'est juste.

Si un demi-million de signatures recueillies, non sans les horions de quelques-uns de nos compatriotes et les moqueries de certains journaux, si les efforts accomplis depuis deux ans par M. Armand Lavergne et les défenseurs de la langue française ont réussi à faire reconnaître un droit, à nous maintenant de le faire respecter.

La soumission des compagnies exige de notre côté la demande incessante du bien conquis. L'A. C. J. C. fait en conséquence appel à tout citoyen canadien-français, soucieux des intérêts de sa race, lui demandant d'être énergique à revendiquer sa langue, et à faire respecter la loi. Certaines compagnies ont semblé méconnaître l'existence d'une population de langue française. Qu'elles aient peu souci d'une nationalité et de ses droits, c'est vraiment déplo- rable. Nous leur demandons du moins: le respect de l'autorité.

Hervé Roch

L'ASSOCIATION CATHOLIQUE DE LA JEUNESSE CANADIENNE-FRANÇAISE-II '

1^

LE RECRUTEMENT

I bien que l'Association ne songe pas à enrôler la masse. Les traditions nationales, tout jeune Canadien doit les respecter, les vénérer au-dessus de n'importe quelle grandeur, les aimer et baiser dans la poussière leurs empreintes glorieuses de souvenirs. Ce n'est pas assez. Quand il les voit amoindries ou méconnues, il doit les ressaisir, les faire passer dans son âme et leur vouer un culte qui les replace sur les autels. Toute- fois, la masse est-elle capable de ces nobles ambitions? Peut-être. Mais à tme condition : c'est qu'une élite, faite de force, de lumière et de vie agissante, entraîne la masse. Et c'est pourquoi l'As- sociation de la Jeunesse canadienne ne veut être, suivant le mot d'ordre de Mgr l'archevêque de Montréal, qu'un «bataillon d'élite». C'est assez pour donner à toute une génération l'élan vigoureux et sûr vers la lutte pour la foi et la patrie, la poussée libératrice vers la réalisation de l'idéal catholique qui doit être l'idéal canadien-français.

Du reste, l'A.C.J.C. se restreint aux seuls Canadiens-Français. D'aucuns, il est vrai, sont d'origine différente, mais ne sont plus étrangers que de nom: ils ont même langue, même éducation, mêmes aspirations françaises. Pour ceux-là le Comité central ou le Conseil fédéral devait faire des exceptions. Avant tout, l'Asso- ciation se garde du danger des enrôlements irréfléchis.

Pourtant, les individualités capables de fournir les éléments d'une élite sociale se rencontrent partout et dans toutes les con- ditions. Ce n'est pas seulement parmi les bacheliers d'aujourd'hui que se rencontreront les influents de demain. Donc l'A. C. J. C. estime qu'elle doit se mettre en contact intime avec tous les milieux sociaux.

Le groupe lui-même ne sera pas un type rigide: il devra s'adapter aux contingences du milieu. Ici, il sera uniquement cercle d'études; là, il débordera ce cadre pour créer des sections de propagande, des caisses d'épargne, comme le cercle Pie X, etc.; ou encore, tel groupe sera spécialement composé des élèves des collèges, tel

^ Voir Le Semeur de novembre, page 81

l'association catholique de la jeunesse c.-f. 117

autre sera un groupe rural. Montréal a plusieurs cercles mixtes d'employés de bureaux, de commis, d'ouvriers, même d'avocats et de médecins.

Le Comité fédéral est le lien et l'auxiliaire des groupes. A leur fondation, il a souvent pris une large part. Ce n'est pas pour les tenir en tutelle. Au contraire, sans supprimer leur autonomie, il ajoute aux avantages de leur vie particulière ceux d'une vie très large, commune à tous les groupes. En mettant sans cesse chaque unité au courant des efforts de tous, il prévient la torpeur, infuse de la vie: sans lui, plus d'un groupement n'aurait de réalité que sur le catalogue.

Mais, dans ce vaste ensemble qu'est la Fédération de la Jeunesse canadienne, rien d'administratif et de conventionnel. Qu'avait-on à gagner au formalisme de parade? Mieux valait ne pas sacrifier aux exigences centralisatrices qui auraient fait d'une œuvre de spontanéité une cohésion illusoire d'effectifs numériques. Et puis- qu'il fallait pourtant une organisation, on s'inspirerait d'un large esprit de liberté, qui laisserait à chaque groupe le champ ouvert à toutes les initiatives.

En sorte que l'organisation de la Jeunesse catholique canadienne se rapproche singulièrement de celle de la Jeunesse catholique française. Serait-ce que des aspirations identiques se rencontrent d'instinct dans la recherche des moyens nécessaires à leur épanouis- sement? Ou faut-il en voir Ja cause dans les délicates attentions d'une Providence qui devait amener les deux Associations à frater- niser comme fils d'une même mère? L'enthousiasme avec lequel, au Congrès de 1908, fut accueilli M. Gerlier, le délégué de l'Associa- tion française, autorise les meilleures interprétations.

Du reste, l'Association canadienne, tout en profitant des longues expériences et des résultats acquis, a su se donner une note très personnelle. Et nous n'avons pas de peine à la relever dans le programme d'études qu'elle adjoint à ses statuts dès la première heure, comme s'ils devaient en être l'âme informante. Questions religieuses, nationales, sociales, la famille, l'Etat, la colonisation, le commerce, l'industrie, etc.: la conception en est vaste. Elle jette des clartés sur l'état actuel du Canada, ses aspirations, ses besoins, etc. Connaître la vérité dans ses divers domaines, en propager le culte et l'amour, créer des individualités robustes, aptes à la défense et à la conquête: tel est le but vers lequel il oriente les efforts.

Et grâce à la souplesse du type général, quelle variété d'efforts!

118 LE SEMEUR

Si chaque cercle d'études prie, agit, travaille sur la trame présentée par l'Association, quelle diversité dans le choix des travaux!

Même dans les moyens d'action, chaque groupe peut avoir ses méthodes. Ainsi, il en est qui ont préféré adopter la méthode parlementaire; d'autres, au contraire, y ont vu des inconvénients.

Très éclectique dans le choix des moyens d'étude, l'Association ne proscrit rien de ce qui peut la conduire à la fin qu'elle se propose. Elle pense que si le système parlementaire est une des méthodes propres à l'Association, tout aussi bien les travaux académiques, les exercices de diction et de déclamation, les essais littéraires, les représentations dramatiques, les séances avec projections lumi- neuses, chant ou musique, etc., sont de son domaine. Entre ces diverses méthodes d'instruction \ elle s'attache de préférence à celles qui ont le plus de valeur effective, à celles que la grande école de l'expérience a démontrées plus sûres en elles-mêmes et plus efficaces dans leurs résultats.

«LE SEMEUR»

La naissance et le développement de l'Association catholique de la Jeunesse canadienne-française, les formes d'action qu'elle a adoptées, les difficultés morales et matérielles auxquelles elle s'est heurtée, l'organisation enfin qui, petit à petit, s'est constituée, fortifiée' d'elle-même: tout cela méritait d'être connu, d'être chanté. Des écrivains se sont rencontrés parmi les jeunes, des poètes aussi au verbe suave et triomphant. Et le Semeur leur a ouvert toutes larges ses pages.

Par ses articles nombreux, variés et courts, tous d'une lecture facile, il jette chaque mois le grain qui lèvera. A ses amis de tout âge et de toute condition, à ceux qui s'intéressent à la jeunesse catholique ou désirent connaître ses aspirations et ses entreprises, il donne l'idée exacte et pittoresque de la vie de l'A. C. J. C.

Le premier bien et le premier devoir pour un jeune homme, c'est peut-être d'être jeune. Aux vrais jeunes, tout est jeune. La fraîcheur de leur âme se manifeste dans toutes leurs créations. Et c'est pour cela, sans doute, que le Semeur se présente exquis

i

' Le Semeur, p. 125, décembre 1908.

l'association catholique de la jeunesse c.-f. 119

et délicat, avec sa couverture d'une blancheur de lis déployant son titre en rose.

ÉCOLE D'ACTION

L'Association catholique de la Jeunesse canadienne est une école d'action: elle agit dans le présent, elle va vers l'avenir. Et pourtant son idée première a été une idée de réaction. Il faut l'en- tendre. Le principe d'où elle partait, c'était la croyance à la possi- bilité de réveiller chez les Canadiens-Français la conscience nationale. Et son effort, le R. P. Bellavance, premier directeur de l'A. C. J. C., l'a magistralement caractérisé dans un article du Semeur (Février 1908):

«Réaction contre l'apathie et l'indifférence générale au milieu des dangers indéniables pour la foi et la vie nationale, en face d'attaques menaçantes, d'ennemis toujours plus hardis. Réaction contre la course aux intérêts mesquins, par suite d'une dépression de l'esprit public livré à tout vent de doctrine, par suite d'un affadissement sensible du sentiment national et religieux. »

Ainsi, ce que l'on demande aux jeunes de l'A. C. J. C, c'est l'action forte, mais calme et sûre. S'ils veulent, par le rayonnement de leur influence, faire de leurs concitoyens un peuple éclairé, jaloux de ses droits, un peuple vivant de la vie cathoHque dans son intégrale beauté, qu'ils s'exercent d'abord à une action réelle sur eux-mêmes. Et leur sincérité à vouloir la fin et l'idéal de l'Asso- ciation se trahira vite par la pratique plus constante de la vertu, l'énergie à confesser leur foi religieuse et nationale.

Mais on n'arrive point à ces résultats par les chemins battus. Et ceux qui rêvent de sortir des chemins battus ont, avant tout, besoin de se constituer une forte vie intérieure. Pour garder toujours ou tout au moins retrouver constamment la ligne juste, impartiale, il leur est nécessaire d'échapper de temps en temps, aux sollici- tations extérieures, aux entraînements des tendances et des partis, aux cris discordants qui déchirent l'air autour, d'eux. Or, ce recueil- lement, oii le trouver? Comment établir le silence en plein tumulte? D'autant qu'on le redoute souvent plus qu'on n'y aspire. C'est ce qui fait vraie la parole de Channing: «Il vit et meurt des multitudes d'hommes aussi étrangers à eux-mêmes que sont à nous les pays à peine connus de nom, mais qu'un pied humain n'a jamais foulés. »

Les jeunes de l'A. C. J. C. ne veulent pas plus s'ignorer eux- mêmes que méconnaître leur devoir. Et c'est pour apprendre l'un

120 LE SEMEUR

et l'autre qu'ils n'hésitent pas à prendre les moyens de s'affermir dans une forte vie intérieure. Dès cette année, en juin, ils ont eux-mêmes organisé une retraite jermée.

Se recueillir, c'est forger et fourbir ses armes à l'écart pour les reporter au combat avec une énergie nouvelle. Aussi la vie externe de l'Association catholique de la Jeunesse canadienne se manifeste- t-elle dans un élan vigoureux. Faut-il rappeler les manifestations éclatantes qui ont marqué les fêtes du Ille centenaire de la ville de Québec ? Toute une jeunesse groupée autour du drapeau national du Sacré-Cœur, gravissant le vieux rocher Cartier et Champlain plantèrent la croix, il y a trois siècles, et là, au pied du monument du fondateur de la NoUvelle-France, jurant de rester fidèles au génie national, et proclamant la royauté de Jésus-Christ: quel spectacle! Et il ne s'agissait pas d'un patriotisme bruyant, phra- seur et tapageur, mais d'un patriotisme vrai et actif, parce que conscient et réfléchi. La grande tradition d'héroïsme et de générosité qui résultait du passé, était assez de nature à élever l'amour ins- tinctif du sol natal jusqu'à ces sentiments à la fois profonds et enthousiastes que l'on ne saurait longtemps contenir, et qui éclatent en transports de fierté et d'allégresse.

INITIATIVES: ENQUÊTES SOCIALES

D'ailleurs, à côté des démonstrations bruyantes, les jeunes de l'A. C. J. F. multiplient les initiatives pacifiques. Elles ne sont pas moins fécondes. Ainsi, quelques membres du cercle Pie X ont tenté l'aventure d'une enquête sociale. Excellente méthode pour faire du travail pratique. Ils se sont adressés à des jeunes gens de 17 ans et plus, non mariés et travaillant pour un salaire. Et, quelque modestes qu'aient été les prétentions, quelque resserré qu'ait été le terrain d'expérience, un double résultat a été immé- diatement atteint: recueillir les informations désirées, surtout ins- pirer le goût et le désir de l'épargne à un grand nombre de leurs camarades. Car leur rôle ne se bornait pas à poser de furtives questions. Pour obtenir soixante réponses satisfaisantes, ils ont causer de prévoyance et d'économie avec plus de cent jeunes gens, et les exhortations de quelques-uns des enquêteurs ne sont pas restées sans résultat.

l'essociation catholique de la jeunesse c.-f. 121

Voici, en substance, les questions posées avec discernement:

Quel est ton salaire ?

Combien mets-tu de côté par année? par mois? par semaine?

Combien as-tu ainsi d'argent amassé ?

mets-tu cet argent? à la banque? dans le commerce?

As-tu une assurance? Appartiens-tu à une société de secours mu- tuels? à une association professionnelle? En cas de maladie, sur quels

secours peux-tu compter?

Quelles causes te détournent de l'épargne?

Sans doute, plus d'une réponse serait falsifiée, beaucoup reste- raient imprécises; pourtant on pouvait espérer arriver à une approxi- mation. Elle est intéressante.

La somme du salaire des soixante jeunes gens interrogés, commis, ouvriers, employés de bureaux, etc., s'élève pour un an à 26,535 dollars \ ce qui fait un salaire moyen de 442 dollars 25 par année, ou de 8 dollars 50 par semaine. Là-dessus ils épargnent 39 dollars 78 par année, ou un peu plus de 75 cents par semaine, soit 9 pour cent de leur salaire.

Six épargnent la moitié ou plus de leur salaire. Treize en épargnent le tiers ou plus, mais moins de la moitié. Onze en épargnent le cinquième ou plus, mais moins du tiers. Douze en épargnent moins du cinquième. La cause en est, pour deux, la pauvreté de leur famille; pour deux autres, l'exi- guïté du salaire; pour huit autres enfin, le luxe et la prodigalité.

Dix-huit n'épargnent pas du tout: trois à cause de l'exiguïté de leur salaire; six à cause de la gêne de leurs parents; les neuf autres à cause du luxe, des plaisirs et du libertinage. Quelques-uns ne paient pas même leur pension.

Si l'on prend maintenant ceux dont les salaires sont les plus élevés, nous en trouvons vingt-deux qui gagnent 500 dollars et plus par année, soit une moyenne de près de 10 dollars par semaine. Cinq de ceux-là n'épargnent pas du tout; six n'épargnent pas plus d'un dixième de leur salaire; trois en épargnent le quart, et deux plus de la moitié.

Parmi ceux qui n'épargnent pas, se trouve celui dont le salaire est le plus élevé de tous, 900 dollars.

La plupart de ceux qui n'épargnent plus du cinquième de leur salaire, déposent leurs économies dans les caisses d'épargne, quelques-uns les enga- gent dans les sociétés à actions, un certain nombre font partie des sociétés d'assurances mutuelles ^.

' Le dollar équivaut environ à S fr. 25 de notre monnaie. ^ Extrait du Semeur, oct. 1908. Art. de Arthur Saint-Pierre, président du Cercle Pie X.

122 LE SEMEUR

Sans parler de l'utilité immédiate qu'il y a pour les jeunes gens à se mettre ainsi en contact avec la vie réelle, ces enquêtes ont l'avantage de mieux leur faire sentir quelle doit être, au sein du mouvement général, l'orientation sépciale de leur propre action.

Non moins efficace a été l'entrée de la Jeunesse canadienne dans la «croisade antialcoolique». D'après la loi, au Canada, pour empêcher d'ouvrir un cabaret, il faut que l'opposition recueille la moitié plus une des signatures des électeurs de la commune. Désormais, il faudra compter avec les jeunes aussi. Ils sont les plus intrépides à faire campagne contre la multiplication des débits de boisson, allant à domicile recueillir des signatures. Le succès les encourage: tout récemment encore, ils viennent d'obliger une municipalité à refuser une licence pour un cabaret qui s'établissait à vingt pas d'une école.

Cela ne leur suffit pas. Leur ambition va plus loin. Il y a quelques mois, l'Association s'entendait avec la Fédération nationale des Dames pour organiser un mouvement en faveur d'une loi qui ren- drait plus difficile encore l'octroi des licences.

En attendant la diminution progressive des débits de boisson, les membres de plus "d'un cercle se les proscrivent pour eux-mêmes. C'est l'apostolat par l'exemple. Signalons notamment l'élan imprimé par le cercle Saint-Alphonse du petit séminaire de Nicolet. Après une conférence de Sa Grandeur Mgr Bruneault sur V alcoolisme et le travail discret de l'aumônier-directeur, M. l'abbé Courchesne, les membres du cercle eux-mêmes eurent vite fait d'emporter la place d'assaut: les trois cents élèves du séminaire de Nicolet s'en- rôlèrent généreusement sous la bannière de la Croix de Tempérance.

Voici les articles de cet engagement solennel. Jusqu'à l'âge de trente ans:

«1° Ne jamais faire usage de boissons fortes, telles que cognac, genièvre, rhum, whisky, excepté dans les cas de maladie.

Ne jamais offrir, ni fournir, ni accepter ces boissons dans les visites, les repas, les réunions de familles, les noces, les excursions de chasse, pêche ou autres, dans les voyages, dans les élections, enfin en aucune circonstance.

Rompre absolument avec la funeste habitude de la traite; n'aller jamais dans les buvettes ou débits quelconques de boissons enivrantes que pour de graves et légitimes raisons, et jamais pour y boire ou faire boire les autres.

Ne jamais favoriser de son vote ou de son influence l'octroi de licence pour la vente des boissons sans stricte nécessité, et sans avoir auparavant pris avis du curé de la paroisse. ))

l'association catholique de la jeunesse c.-p. 123

A ce sujet la Semaine Religieuse de Québec à laquelle nous em- pruntons ces détails ajoute:

«Les élèves du séminaire de Québec ont pris, eux aussi, dans ces derniers temps, un engagement de tempérence. Sans doute, dans tous nos collèges, la jeunesse étudiante s'est engagée ou s'engagera à s'abstenir de tout usage des boissons alcooliques. ))

Les jeunes de l'Association catholique canadienne-française ont- ils saisi tout entière l'immense portée de la campagne antialcoolique qu'ils mènent avec une si belle audace?

L'A. C.J. C. ET LES ASPIRATIONS NATIONALES

Du reste ils ne reculent jamais dès qu'une cause demande leur concours. A plus forte raison quand il s'agit de la dignité nationale dont ils sont si justement, si impérieusement jaloux. On a pu s'en rendre compte dans la question de la langue française.

Le principe c'est que tous les services législatifs, administratifs et judiciaires devraient être régis dans les deux langues.

Naturellement cela ne veut pas dire que tous les fonctionnaires ou employés publics d'un bout à l'autre du pays devront parler l'anglais et le français; il y a des provinces comme la Colombie anglaise le français serait peu utile; dans certaines parties de la province de Québec au contraire les fonctionnaires pourraient facilement se dispenser de connaître l'anglais.

Et cela ne veut pas dire non plus que tout le personnel de l'administration centrale à Ottawa devra savoir les deux langues.

Mais cela signifie que les chefs de service devront être en état de comprendre les deux langues, et que tous les représentants des pouvoirs pubHcs qui, de par leurs fonctions, sont appelés à venir en contact avec les deux branches de la famille canadienne, devront être, soit par des interprètes, soit par eux-mêmes, en état de traiter avec le public.

En réalité les choses ne se passaient guère ainsi. Peu à peu les exigences s'étaient atténuées. La mauvaise volonté des uns, la passivité des autres créaient un dangereux compromis. L'A. C. J. C. se fit une mission de rappeler à la conscience des gouvernants les droits imprescriptibles des Canadiens-Français. En mars 1908, elle prenait l'initiative d'un vaste pétitionnement au sujet de l'emploi du français à l'égal de l'anglais dans la province de Québec

124 LE SEMEUR

pour les services d'utilité publique, sous le contrôle direct ou in- direct de l'État.

Cette tentative avait pour but de faire apparaître très mani- festement le sentiment de la population canadienne à cet égard, et de hâter l'adoption définitive d'un projet de loi présenté en ce sens au Parlement.

Voici la teneur de cette pétition. Elle précise assez bien la situa- tion trop peu connue de nos frères du Canada sur un point essentiel : celui de l'idiome national. Il y est dit:

«Considérant que de droit les langues française et anglaise sont sur un pied d'égalité, particulièrement dans la province de Québec;

Considérant que de fait dans les services d'utilité publique les compagnies et les employés négligent l'usage du français, souvent au grand ennui et au détriment de la majorité des citoyens ;

Considérant que les remontrances et des doléances exprimées par les revues et les journaux sur ce déplorable état de choses ont été inefficaces ;

Considérant enfin que, pour y remédier, un appel à la courtoisie des com- pagnies ne suffit pas, mais qu'il y faut joindre une loi qui les oblige ;

Les soussignés demandent que :

Dans la province de Québec les compagnies de chemin de fer, de tram- ways, de télégraphe, de téléphone et les services publics soient tenus d'em- ployer les langues française et anglaise dans toutes leurs communications avec le public...

Le Parlement spécifie une sanction pour toute contravention à l'article précédent. »

La demande ne renfermait rien que de juste et de raisonnable. Et les jeunes se mirent à l'œuvre. Le patriotisme fut éloquent: il fit surmonter tous les obstacles qui semblaient devoir se dresser devant cette manifestation d'impatience. Aussi bien ce fut un magnifique triomphe pour l'A. C. J.C.: ses membres recueillirent plus de 450,000 signatures.

Ce qu'il faut ajouter, c'est que ces 450,000 signatures ne sont pas restées tout à fait comme il arrive trop souvent impuis- santes devant un sectarisme intransigeant. Jusqu'à un certain point, mais très réellement, elles ont forcé la main aux ministres et imposé aux Compagnies, dans les divers services d'utilité pu- blique, vg. les chemins de fer, etc., la reconnaissance pratique des droits du français.

l'association catholique de la jeunesse c.-f. 125

L'A. C. J. C, ESPÉRANCE POUR L'AVENIR

L'histoire de l'Association catholique de la Jeunesse canadienne- française est brève. Déjà elle est illustrée par des événements de toutes sortes: manifestations grandioses, témoignages de confiance et d'affection des chefs de l'Église et du Saint-Père lui-même, entreprises hardies, pacifiques victoires, extension progressive, mais organisation puissante, etc. Que parfois l'enthousiasme pousse aux exagérations: cela peut arriver. La pratique de la vie les corrigera.

Et c'est chose rassurante de savoir que des jeunes gens, à leur sortie du collège, au collège même, se proposent de pratiquer la vie; qu'ils la prennent très au sérieux; qu'ils comprennent clairement leur devoir social; qu'ils s'appliquent à découv^rir, par l'étude et par la réflexion, les voies et moyens de l'accomplir; que leur jeune raison se réchauffe à ces sentiments, et que les vues de leur esprit ne sont point courtes, ni les aspirations de leur cœur limitées. La jeunesse canadienne a été séduite par un idéal. Elle a trouvé une raison de vivre dans l'effort vers un retour aux traditions pour en ressaisir l'âme et la faire vivre.

Par elle le Canada retrouvera les énergies de sa foi et la cons- cience de sa fierté nationale. Ce sont des apanages de race.

C'est l'honneur de l'A. C. J. C. de ne pas les laisser tomber en déshérence.

«Rives des lacs glacés, forêts, plaines immenses Vous pouvez témoigner de ses labeurs féconds, Vous avez vu germer les célestes semences Et vous voyez mûrir les splendides moissons V »

Eugène Bellut

' A. Chossegros: Le Semeur, décembre 1908.

SOCIALISME

UX prophètes de «l'âge d'or» des peuples, le socialisme paraît incarner la régénération de l'humanité pré- tendue déchue.

dans l'impiété et la révolution, et propagé par elles, ce système implique la solution de l'harmonie sociale dans une œuvre humaine, dans une société organisée par les hommes, substituée a la société voulue et instituée par Dieu. Par sa doctrine fonda- mentale — l'égalité de tous le socialisme suppose en outre la non-existence de l'autorité, et par suite rejette celle de Dieu. C'est ainsi qu'un chef socialiste prononçait un jour ce blasphème: «Que Dieu règne dans le ciel s'il le veut, le maître de la terre c'est l'homme».

Aboutissant au bouleversement de l'ordre social établi, le socialisme n'en a pas moins progressé depuis près d'un siècle et pourquoi.

L'ouvrier, vu ses conditions de vie, a besoin de protection. Malheureusement c'est même il croit assurer son bien-être qu'il travaille à l'entraver et à le ruiner. Les unions ou syndicats faisant directement ou indirectement partie de l'Internationale sont en effet les foyers se développe la doctrine socialiste. Nombre d'autres unions ou associations ouvrières sont également des centres propres à sa propagande. Leur action toutefois n'est efficace qu'en autant que certaines causes extérieures y con- tribuent.

M. Bonaparte, secrétaire de la marine des Etats-Unis, disait en juillet 1906: «Le socialisme est le produit de deux conditions existant à des degrés plus ou moins grands parmi les classes les moins éclairées de la société civiHsée moderne: le déclin de la foi religieuse et une éducation populaire superficielle et par consé- quent, défectueuse». Ces deux conditions semblent être en réahté adhérentes au socialisme, dont l'accroissement est en raison directe de leur progrès.

Le fait se constate: plus l'éducation populaire est défectueuse, moins la foi religieuse est vivace; et plus la foi religieuse diminue dans la société, plus cette dernière subit l'influence de théories fausses et dangereuses au maintien de la paix et de la concorde entre les différentes classes qui la composent.

SOCIALISME Î27

Et ainsi, aux véritables principes sur lesquels repose la société seront opposées ces inventions machiavéliques destinées à la restaurer.

L'inégalité des êtres humains est à la base même de la société dont ils sont membres. Enlever les gouvernants et les sujets, détruire l'autorité, c'est par le fait même plonger le monde dans l'anarchie, et peupler la terre d'êtres qui s'entrégorgeront.

Telle est pourtant la conséquence inévitable du socialisme, sorti de cette doctrine d'après laquelle, de plein droit, tous les hommes devraient ê.tre faits absolument égaux. Et partant les ambitions, les appétits, la haine et l'orgueil sont attisés au cœur des générations vivantes. L'augmentation de salaire, la dimi- nution des heures de travail, le bien-être des classes ouvrières, dissimulent la véritable portée du socialisme, qui après avoir fait supposer aux classes faibles que la défense de leurs droits et même l'acquisition de quelques autres devient clairement la destruction de la propriété privée, et une guerre, vigoureuse et acharnée, contre la société actuelle. Ce que nous voulons, disent les meneurs, c'est la mort du bourgeois.

Ce que nous voulons, c'est réaliser cet état les ouvriers seront désormais patrons, et les machines ou instruments de travail remplaceront la classe ouvrière d'aujourd'hui; c'est que la plus-value du travail devienne la propriété des ouvriers; c'est l'établissement de la société collective dans laquelle tout travail retourne à la société établie qui en retour donne aux citoyens la subsistance et les plaisirs.

Ce que nous voulons enfin c'est l'égalité de tous les hommes.

Ces appels incendiaires ont été jetés presque sur toutes les plages de la terre. De toutes parts on a répondu au cri de rallie- ment poussé en 1847: «Prolétaires de tous les pays, unissez- vous».

Oui, unissez-vous pour conquérir vos libertés. Démolissez les trônes. Abattez les têtes couronnées, la noblesse et la bourgeoisie, afin d'élever sur leur victime la société idéale. Faites l'égalité et avec l'égalité vous aurez la révolution sociale, et alors ouvriers d'un nouvel âge, votre œuvre vous détruira elle-même.

Semblable à un volcan le socialisme ne cesse de faire couler ses laves sur la société en vue de la détruire.

En face du danger les peuples s'inquiètent. Et entraînés par les appas trompeurs d'une doctrine inspirée par tous les souffles

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du siècle, les prolétaires croient entrevoir en elle l'aurore d'une vie meilleure.

Non, le socialisme ne peut la réaliser cette vie parce qu'il mé- connaît les principes de justice et de charité chrétienne, seuls garants de l'harmonie et de la félicité sur terre. «Aimez-vous les uns les autres», a dit le Fils du charpentier. est le bonheur des peuples et des individus.

Hervé Roc h

PETIT ARSENAL POUR LES GROUPES D'ETUDES

LES tracts comptent parmi les plus actifs moyens de propa- gande; on les a répandus à profusion pour l'attaque ou la défense des bonnes causes. A-t-on-songé qu'il y a tout un arsenal bien garni, les membres de nos cercles peuvent puiser à pleines mains des sujets d'étude et des armes de combat? La plupart de ces feuillets sont à un prix nominal, et le cercle le moins fortuné pourrait faire un choix qui lui serait fort utile en temps de disette..

Nous croyons être utile à tous en reproduisant la liste des prin- cipales œuvres de tracts donnée dans la Vie Nouvelle du 24 juillet.

Tracts de la Bonne Presse, 5, rue Bayard, Paris. Tracts illustrés de Lahyre, 117, Boul. Raspail, Paris. Tracts du «Petit Patriote», 8, rue du Collège, Auxerre. Tracts de la «Réponse», 82, rue Bonaparte, Paris (6°)' Tracts de l'abbé Gamier, 123, rue Montmartre, Paris. Tracts du comité d'éducation populaire par le tract et l'affiche, 46, rue de la Charité, Lyon. Tracts de l'Information populaire, 32, Boul. du Temple, Paris. Le Petit Liseron, 131, rue de Vaugirard, Paris (15°). Comité Orléanais du tract et de l'affiche, place St-Pierre-le-Puelher, Orléans. Sociaux et politiques, 10, rue Cassette, Paris. Tracts de Mgr Gibier, 28, rue d'Assas, Paris. Tracts de Mgr de Ségur. Collection «Science et religion», 7, place St-Sulpice, Paris. Action populaire. S, rue des Trois-Raisinets, Reims. Œuvre de Grammont. Belgique. Guermonprez, à Lille. Œuvre du Bon Grain, rue Joufïroy, à Paris. Imprimerie Coopérative, 16, rue St-Siméon, Bordeaux. Œuvre des tracts, 3, rue Bernard, à Bourg. Œuvre des cam- pagnes, rue de la Planche, Paris. Cattier, à Tours. Comité ca-

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tholique de la rue de Grenelle, Paris. Ligue anti-maçonnique, 42, rue de Grenelle, Paris. Le «Petit Démocrate», 16, Boul. Gam- betta, à Limoges. ^ Désolée, Baillart, Toutan, à Toulouse. Ligue patriotique des françaises, 368, rue St-Honoré, Paris. Ligue des femmes françaises, 10, rue de l'Abbaye d'Ainay, à Lyon. Impri- merie Ste- Marguerite, Marseille. Œuvre de la propagande catho- lique, rue Violet, Paris. La Vérité populaire de Châlons-sur- Mame. Librairie Catholique, 3, place Belcourt, Lyon. Tracts de «l'Express de l'Ouest» à Nantes. «Arsenal de la Propa- gande», à Pelle voisin (Indre).

Comme on le voit le champ est vaste et il y a beaucoup à y glaner. Nous ne pouvons entrer dans le détail et apprécier chacune de ces œuvres. Les intéressés pourront faire eux-mêmes cette petite enquête et, s'ils le jugent à propos, nous en donner ensuite des nouvelles.

CHRONIQUE DES CERCLES

Prières d'adresser avant le 15 de chaque mois, les rapports des cercles aux secrétaires-correspondants: MM. Henri Lacerte, 377, rue Bourbonnière, ou Guy Vanier, 180, rue Mance, Montréal.

MES chers amis, au moment d'entrer en relation plus intime avec chacun de vos cercles j'ai l'immense plaisir de vous adresser le plus cordial salut. A mon grand regret le Comité central me fait un devoir de passer les ciseaux dans vos gentils comptes-rendus et d'y mêler hélas! ma prose. J'ose croire que vous me pardonnerez mon insolence pour ne vous rappeler qu'une chose: que je suis l'ami de chacun et le serviteur de tout le monde.

Vous obligeriez beaucoup les secrétaires-correspondants en leur adressant à leur domicile toute correspondance qui comporte exclusivement le rapport mensuel de vos cercles: Henri Lacerte, 377 rue Bourbonnière, Montréal, ou Guy Vanier, 180 rue Mance, Montréal.

Cercle Duhamel {Ottawa) . Les amis d'Ottawa sont toujours de l'avant lorsqu'il s'agit d'œuvres religieuses et patriotiques.

A l'avant-demière séance du cercle, un grand nombre de cama- rades se sont groupés au Monument National pour écouter les

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magnifiques conférences du cam. Dion sur l'Acte d'Union et du cam. Claude sur les miracles.

A notre dernière séance nous étions heureux de serrer la main du cam. Gustave Monette, cet ami si dévoué pour l'A. C. J. C. Il s'est agi de la fondation d'une Caisse Populaire, la suggestion a été fort bien accueillie. Notre projet est en voie de se réaliser. A ce sujet les RR. PP. Charlebois et Paquette nous ont donné d'utiles renseignements. Un Conseil d'administration est déjà élu: Terrien, Guertin, Desloges, Dion et Loranger en feront partie.

Le cercle compte quatre nouveaux membres.

Cercle Saint-Isidore (Oka) . La première séance a été consacrée au renouvellement du Conseil, à l'admission de nouveaux membres et à quelques autres détails d'organisation intérieure. Le bureau se compose comme suit: Henri Cloutier, président; Raphaël Rous- seau, vice-président; Elzéar Montreuil, secrétaire-correspondant; J.-B. Blanchard, secrétaire-archiviste; J.-C. Magnan, trésorier; A. Raymond et Frs Langlais, conseillers. Treize nouveaux membres ont signé les formules d'adhésion, ce qui porte le total des inscrip- tions à trente-six. L'Institut Agricole peut être fier de son cercle.

Cercle Charest (Québec) . Le cercle a tenu trois séances durant le mois d'octobre.

A la première séance le cam. A. Mercier donne une conférence sur la crémation des corps, une intéressante discussion s'en suivit. En reconnaissance des services que Mgr A. Gauvreau a rendus au cercle, les membres lui confèrent le titre de bienfaiteur. A la deuxième séance M. l'abbé Côté nous communique les impressions que lui a laissées la première assemblée de l'Union Régionale tenue le 16 octobre. On félicite le cam. A. Duval de sa nomination à la présidence de l'Union Régionale. Le cam. E. Moreau est délégué au Comité régional. A sa dernière séance le cam. E. Moreau donne le rapport du comité des questions sociales sur l'étude qu'il était chargé de faire: la peine de mort. Comme d'habitude il s'en suit une discussion générale.

Cercle De LaMennais (Montréal) . Le cercle a fait de la bonne besogne ce mois-ci. Notons d'abord une séance dramatique au profit du monument Dollard; la fondation d'un nouveau cercle à Saint-Pierre-aux-Liens. Nous nous proposons de donner des soirées récréatives partout Messieurs les curés voudront bien nous recevoir; les paroisses Saint-Pierre-aux-Liens et Saint-Edouard nous

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ont déjà fait excellent accueil. Ce travail n'a pas nui à nos séances d'études qui n'ont cessé de se poursuivre tous les lundis. L'ency- clique Rerum novarum fait en ce moment l'objet de notre étude. Par malheur, après dix ans de loyaux services, le frère Léonnis doit quitter la direction du cercle, nous lui devons une dette im- mense dé gratitude.

Cercle Laval (Montréal) . Les débuts du cercle Laval ont été des plus heureux cette année: le programme plein d'initiative du cam. Lacerte, son énergie, son talent, ont déchaîné l'enthousiasme des membres. Tous sont décidés, à la suite de leur président, à réaliser les espérances que fonde l'association sur ce groupe universitaire. Un nouveau bureau de direction a été élu: les titulaires sont: H. Lacerte, E. E. D., président; R. Leblanc, E. E. M., vice-prési- dent; M. Nantel, E. E. D. McGill, secrétaire-correspondant; G. La- casse, E. E. M., secrétaire-archiviste; C.-E. Lavergne, E.-E. D., trésorier.

Le 8 novembre le cam. Ladouceur se fit au cercle l'avocat des Dames. Il réclama pour elles le droit de suffrage. L'auteur a traité la question avec une rare maîtrise. Mardi le 16 novembre, M. le chanoine Roy avait pris pour sujet de la conférence: L'obs- tétrique et ses rapports avec la religion. C'était une étude de la plus haute importance, aussi plus de cent cinquante étudiants s'étaient-ils groupés dans le salon des universitaires. Le cercle a amendé sa constitution de manière à permettre l'entrée aux jeunes Canadiens français de l'École des Hautes Études et de l'Université McGill. Déjà les adhésions sont nombreuses.

Cercle Crémazie {Québec) . La première séance du cercle s'est tenue le 8 octobre. Les membres du nouveau bureau sont les suivants: L.-P. Morin, président; N. Verge, vice-président; Jules Moreau, secrétaire-correspondant; C. Gagnon, secrétaire-archiviste; R. Dion, trésorier, René Jacquemart, bibliothécaire.

Le cercle a substitué aux séances du Parlement modèle l'étude des questions religieuses, historiques et économiques. Quinze nou- velles recrues sont venues, à la grande joie des vieux, grossir les rangs de notre groupe. Tous ces jeunes paraissent animés du meil- leur esprit. Unis aux anciens, ils se proposent de se montrer for- tement attachés à la constitution fondamentale de l'A. C. J. C, persuadés qu'ils trouveront dans cette fidélité la plus sûre garantie de la stabilité et de l'union indispensables à une œuvre de cette nature.

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Cercle Saint-Louis (Montréal) . Les membres du cercle Saint- Louis restent fidèles aux traditions de leur longue existence dans l'A. C. J. C. Depuis le travail opiniâtre et efficace qu'ils n'ont cessé de prodiguer pendant tout le temps des fêtes eucharistiques, nos bons amis se sont maintes fois réunis en séance. Il y a quelques semaines, à l'invitation du cercle, M. l'abbé Élie Auclair est venu causer avec nous de questions actuelles. Le cam. Paul Paquette donnait plus tard lecture d'un excellent travail sur le ministère de l'instruction publique. Enfin comme les membres se sont fort intéressés aux Chevaliers de Colomb durant plus d'une séance, M. l'abbé Perrier a bien voulu prendre part à la discussion et répondre à nos pressantes questions. Le cercle avait l'honneur, au commencement de novembre, de recevoir la visite d'Arthur Saint-Pierre, de Gustave Monette et de Henri Lacerte du Comité central. Depuis le Congrès nous sommes heureux de constater que les demandes d'admission se font de plus en plus nombreuses. Grâce à nos efforts un nouveau cercle est fondé dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste.

Cercle Laflèche (Trois-Rivières) . Le cercle n'est pas mort et il ne mourra pas, nous assure son secrétaire. Partagés en trois co- mités les membres étudient l'apologétique, la question ouvrière ou l'économie sociale en général, puis en commun les rapports de chacun de ces comités sont discutés avec soin. Nos amis triflu- viens prennent le meilleur moyen d'assurer le succès de l'œuvre dans leur ville: ils se font connaître. Voulez- vous voir nos amis à la besogne, deux fois la semaine, ouvrez le Bien Public et lisez le «Coin des jeunes».

Cercle Laval (Québec). Depuis la réouverture des cours le cercle Laval de Québec a tenu trois séances. Le cam. J. Trudel com- mença la série des conférences par un travail sur l'éloquence. M. l'abbé Robert, directeur du cercle Saint-François de Sales, fit les frais de la deuxième séance. Il nous parla du Sillon et de sa condamnation. La séance s'est terminée par une vigoureuse protes- tation contre les paroles infâmes de Nathan le Juif. Enfin à la troisième séance, l'Hon. M. Thomas Chapais nous a fait le grand honneur de répéter tout spécialement pour nous la splendide con- férence sur Dollard qu'il avait récemment donnée à Saint-Roch. Le travail est intense, nous voulons vivre d'une vie laborieuses et digne.

CHRONIQUE DES CERCLES 133

Cercle Saint-Stanislas (Montréal). C'est avec bonheur que je dois vous dire que le cercle a fait quelques pas de plus vers le chemin du progrès. Les membres sont assidus et pleins d'ardeur. Depuis le dernier rapport, quatre séances régulières ont eu lieu, voici les titres des travaux qui en ont fait l'objet: L'homme est-il descendant du singe? par Adolphe Sauriol; Jean-Jacques Rousseau, par Orner Hardy; Voltaire, par R. Lefrançois, et le Protestantisme, par A. Sauriol.

Cercle Saint-Augustin (Lévis) . Nos amis suivent de très près la question irlandaise, les conférences des camarades H. Ferland et A. Laberge en font foi; c'est avec le plus vif plaisir qu'on écouta le premier discourir sur les Chevaliers de Colomb, et le second sur l'Université d'Ottawa. C'est un problème national qui s'im- pose à l'attention de tout vrai patriote, il fait bon de l'aborder résolument. Les camarades L. Turgeon et P. Dupré sont délégués au Comité régional. L'ancien président du cercle Saint- Augustin, le cam. E. Champoux, assistait à notre dernière séance, ses bonnes paroles nous ont démontré qu'il n'a pas cessé d'être un membre convaincu et zélé de l'A. C. J. C.

Cercle Saint-Alphonse-de-Liguori (Nicolet) . Au début de cette nouvelle année académique, le cercle a élu le bureau suivant: Wilfrid Plante, président; D. Lavallée, vice-président; L. Pinard, secrétaire-archiviste; A. Desilets, secrétaire correspondant; J.-A. Descôteaux, E. Autote et R. Frigault, juges; A. Desrochers, biblio-

La vie, l'enthousiasme, manifestés dès les premiers jours sont de bon augure. Nous nous sommes réunis cinq fois pour écouter d'excellents travaux de nos amis. Le président raconte à une première séance les impressions qu'il a rapportées du Congrès d'Ottawa; le cam. O. Grenier se fait plus tard l'apôtre de la tem- pérance; enfin Donat Guguy fait revivre l'héroïque figure de Dol- lard des Ormeaux, W. Plante raconte les origines du droit mo- derne et Vigneault rappelle les mérites du grand Sobieski, le sauveur de la Pologne.

Cercle Saint-François-Xavier (L'Assomption). Le cercle a tenu ses séances hebdomadaires depuis l'ouverture des classes, et voici les travaux accomplis durant le mois écoulé: Lettre de Roberval à François 1er, par G. Dumas; Exil et dispersion des Acadiens,

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par C. Robert; La piété au collège, par S. Charron; L'étude au collège, par B. Piché; L'action au collège, par J. Harevy; Leçons qui se dégagent du Congrès Eucharistique, par E. Patenaude; Impressions de la messe en plein air, par G. Lemire; Conférence sur l'indifférence actuelle, par A. Beauregard; Nationalité, langue et religion, par E. Patenaude; Papineau, par R. Beaudoin; Le caractère chez les jeunes gens, par T. Caisse.

Aux élections dernières, le bureau suivant était élu: Ernest Pate- naude, président; T. Caisse, vice-président; A. Brissette, trésorier; J.-E. Belleau, secrétaire-correspondant.

Cercle Larocque (Sherbrooke). Le cercle a repris le cours de ses séances. On se promet plus d'assiduité et plus de travail que jamais. Comme par le passé, nous nous ferons un devoir tout particulier de promouvoir dans notre ville les intérêts de la langue française; vous n'ignorez pas sans doute qu'à notre demande le gouvernement a fait peindre des inscriptions françaises sur les voitures des postes.

Par suite de la nomination de M. l'abbé Vincent à la charge de directeur des élèves du séminaire, il fallait nous assurer le dévouement d'un nouvel aumônier; M. l'abbé C.-E. Chartier a été appelé à recueillir la succession à la grande joie du cercle. Nos mercredis sont très goûtés. Le cam. Dubuc nous a d'abord entre- tenu de l'impérialisme; M. l'aumônier nous donnait plus tard lecture d'une magnifique étude sur l'apostolat; enfin récemment le cam. Panneton nous causait des origines de Sherbrooke. Le cercle s'adressera ces jours-ci à la Chambre de Commerce française de notre ville pour l'inviter à répandre l'usage du français dans les différentes maisons de commerce de Sherbrooke.

Cercle Saint- Joseph (Rimouski) . Nos amis se sont réunis tout exprès pour rendre hommage au dévouement de Dollard et de ses compagnons. Le cam. Belzile raconta les exploits des braves de 1660, et le cam. A. Saint-Pierre invita lui-même les membres de l'A. C. J. C. à s'inspirer des mâles vertus de Dollard. Le prési- dent Jessup, M. l'abbé L. Roy, notre aumônier, et quelques autres personnes louangèrent à leur tour les martyrs de la patrie. Cette démonstration produira incessamment ses fruits, le cercle compte vous remettre sous peu son obole pour le monument Dollard.

Cercle Mailloux {Sainte- Anne-de-la-Pocatiere) . Voici quels sont les travaux présentés au cercle: Les services que les écoles fores-

CHRONIQUE DES CERCLES 135

tières et les écoles d'agriculture sont appelées à rendre au pays, par le cam. Côté; Comment un cercle doit fonctionner, par le cam. Bouhain; L'école mennaisienne en 1830, par le cam. A. Jean. De plus une séance toute entière fut consacrée à l'étude de l'im- portante question qui suit: Quel esprit doit animer les membres d'un cercle?

Cercle Routhier (Sainte-Thérèse) .—Le cercle travaille ferme. Pen- dant le mois dernier, il y a eu plusieurs débats généraux sur des sujets comme ceux-ci: Lequel est le plus grand homme. Maison- neuve ou Champlain? En 1607, était-il préférable d'abandonner l'Acadie pour aller fonder une colonie dans la vallée du Saint- Laurent? Quel est le plus homme de Montcalm et de Wolfe? Le feu est-il plus utile que l'eau? Nous avons donné une séance publique dramatique et musicale, le cam. G. Robert avait été prié de faire connaître l'A. C. J. C. Dans une autre circonstance, le cercle a donné une séance privée pour les élèves du pensionnat. Je relève sur le programme une causerie du cam. J. Boileau qui avait pour titre: Comment se faire une volonté forte.

Cercle Saint-Thomas-d'Aquin {Tr ois-Rivières). Il y a eu trois séances qui comportent, chacune, un intéressant programme. Le cam. J.-M. Rivard donne d'abord lecture d'un travail sur le séna- teur Anselme Trudel, et le cam. A. Brouillette communique lui- même une chronique pleine d'intérêt. A la séance suivante, nos amis L. Lamothe et R. Bellefeuille nous parlent le premier de Vaudreuil devant ses juges, le second, de la révolution au Por- tugal. A la suggestion de l'aumônier, cinq comités d'études sont formés; voici de quelle façon ils se partagent les tavail: les uns s'occupent de l'éducation, les autres des questions ouvrières, de l'apologétique, de l'alcoolisme et de l'histoire nationale. Trois de ces comités faisaient rapport récemment sur les questions sui- vantes: J. Paquin, sur la question ouvrière au Canada; A. Cler- mont, sur l'éducation en Suisse et A. Dansereau, sur les écoles bilingues dans l'Ontario. Enfin pour compléter cette longue série de travaux, le cam. J.-M. Rivard fournit d'amusantes explications sur les emblèmes et les inscriptions maçonniques.

Guy Vanier,

Secrétaire-correspondant.

NOTES ET COMMENTAIRES

D'excellentes nouvelles. D'excellentes nouvelles nous arrivent de tous côtés sur la fondation de nouveaux groupes. Au Manitoba, c'est le groupe Provencher qui vient de naître au Collège de Saint- Boniface et a déjà accompli beaucoup de besogne; ce cercle à l'activité dévorante sera un terrible rival pour le cercle La Vérendrye qui s'est peut-être un peu négligé l'an dernier, mais vient de re- constituer ses cadres, renouveler son effectif, et n'entend pas du tout, paraît-il, se laisser devancer par son jeunes adversaire. Les Cloches de Saint-Boniface publiaient récemment une note de félici- tation et d'encouragement à l'adresse de ces deux cercles. Le cercle Collin de Saint-Jean vient aussi de faire sa demande d'affi- liation; le cercle Jeanne d'Arc de Saint-Joseph de Montréal est tout prêt à entrer dans nos rangs. A Sainte-Brigide et à Saint- Pierre de Montréal, etc., d'autres groupes sont formés et dans quelques semaines, nous aurons toute une pléiade de vigoureux compagnons d'armes à présenter aux camarades des anciens cercles. Nous ne désespérons pas non plus de voir se reformer et s'améliorer quelques rares groupes qui se négligent, comme, par exemple, le cercle Racine de Chicoutimi, et sans doute nous causeront quelque surprise l'un de ces jours. Nous voulons la jeunesse, toute la jeunesse canadienne-française, et nous savons que la jeunesse ne demande pas mieux que de se joindre à nous quand des amis dévoués lui procurent cet avantage. A l'œuvre donc les vrais amis des jeunes !

Le Dr Baril au Congrès de «la Croix». L'Action Sociale du 5 novembre publie une belle lettre adressée à Sa Grandeur Mgr Bégin par M. Paul Feron-Vrau, directeur de la Croix de Paris, pour remercier au nom de ses collègues, MM. les abbés Thellier de Poncheville et Belleney, les «frères du Canada» qui ont si bien accueilli les aînés de France. On y lit le paragraphe suivant: «Nous venons d'avoir le Congrès de la Croix et nous avions le plaisir de posséder le docteur Baril, vice-président, je crois, de la Jeunesse Canadienne. En notre nom à tous je lui ai exprimé nos sentiments de gratitude et d'affection. Comme le dit si bien Votre Grandeur, nos Hens seront désormais plus étroits; nous avions déjà les liens du sang, la connaissance plus complète qui s'est produite développera nos relations et augmentera notre affection mutuelle. »

SUPPLÉMENT AU SEMEUR

BIBLIOGRAPHIE

Les Chants du Grillon. Paroles et mélodie: Louis Giblat; Lettre- préface: Amédée Gastoué; Chanson-préface: Théodore Bo- trel; 100 superbes gravures par Jos. Gwennic. In-8 écu de 272 pages. P. Lethielleux, 10, rue Cassette, Paris (6°). Prix: 3 fr. 50.

On trouvera difficilement un plus gracieux volume à offrir en cadeau à l'époque des fêtes. Le recueil contient quarante-et-une chansons notées et le nom de l'auteur et des patrons du volume est une garantie au point de vue de la musique et des paroles. C'est une œuvre saine, gaie et sincère. L'illustration est de toute beauté et la maison Lethielleux, dont les éditions sont toujours soignées, n'a rien épargné pour faire du volume un petit bijou artistique.

L'âme de Jeanne d'Arc. Recueil de panégyriques et conférences, par M. l'abbé Coubé. In-8° écu de 440 pages. P. Lethiel- leux, Éditeur, 10, rue Cassette, Paris (6°). Prix: 4 fr.

Ces panégyriques ne sont pas seulement l'œuvre oratoire, émou- vante et brillante que les principales églises ont entendue et souvent même applaudie, ils forment un poème d'un lyrisme puissant l'âme de la Bienheureuse apparaît dans toute sa beauté à côté de l'âme de la France. Partout ils ont retenti, ils ont produit une impression profonde, dont toute la presse s'est faite l'écho.

Auprès du Maître, entretiens à des jeunes gens, par Ph. Ponsard. In- 18 raisin de 160 pages. Paris, Gabriel Beauchesne & Cie, 117, rue de Rennes, 1910. Prix: 1 fr. 50.

Ceux qui ont entendu le R. P. Ponsard, l'hiver dernier, à Notre- Dame et au Monument National connaissent sa manière et n'atten- dront pas que nous fassions l'éloge de ce volume avant de se le procurer. L'auteur s'adresse à des jeunes gens bien réels de notre temps et leur pose les questions essentielles de la vie. Il y répond avec une connaissance profonde du cœur humain et un souci constant d'élever l'âme vers les hauteurs de la vie morale. Avec lui, on conçoit de nobles enthousiasmes, on devient fier de sa foi, honteux seulement non pas d'être chrétien, mais de ne l'être pas assez.

SUPPLEMENT AU SEMEUR

Histoires édifiantes relatives à la Première Communion, par l'abbé A. Saulnier. In-16 de 350 pags. Paris, Gabriel Beau- chesne & Cie, 117, rue de Rennes, 1910. Prix: 3 fr.

Cet ouvrage rendra de grands services aux enfants et à ceux qui les préparent à la sainte communion. C'est ce qui a décidé l'éditeur à le publier sous deux formats, l'un pour la lecture ordi- naire, l'autre pour les distributions de prix. Rien de plus édifiant que ces soixante-quinze histoires très variées et capables d'inspirer aux enfants les meilleurs sentiments.

La Crise organique de l'Église en France, par Paul VuLLiAUD. In-16 de 202 pages. Paris, Bernard Grasset, Éditeur, 61, rue des Saints-Pères, 1910. Prix: 2 fr.

Il est toujours délicat d'entreprendre de faire la leçon à son curé, et plus délicat encore de la vouloir faire à presque tous les curés et tous les évêques d'un pays. L'auteur s'en rend parfaitement compte, mais juge que ce scrupule ne doit pas l'empêcher de dire franchement ce qu'il croit être la vérité. Débarrassé de ce scru- pule, il dit en effet ce qu'il pense. La première partie de l'ouvrage est consacrée à la ''question intellectuelle; la seconde traite la question disciplinaire. On soupçonne bien, car il s'agit de crise, que ce n'est pas un panégyrique des méthodes en honneur jusqu'à présent. La critique est-elle toujours aussi juste qu'elle est sévère.? Nous ne sommes pas en mesure de répondre à cette question. L'auteur n'aime pas ceux qui jurent uniquement par saint Thomas, sans l'avoir étudié; il avoue, après de prudentes distinctions, certaines sympathies pour un ontologisme qui ne serait point condamné. Le livre est intéressant et instructif; il sera proba- blement discuté, et contribuera à faire la lumière sur une question complexe et difficile. Nos remerciements à l'auteur pour l'envoi d'tin exemplaire.

Les Annales politiques et litéraires, par Léon JULES. Brochure

de 124 pages. En vente aux bureaux de Romans-Revue,

Sin-le-Noble, Nord, France. Prix: 1 fr.

On vient de fonder à Montréal tme branche de l'Université des

Annales. C'est une création dont l'opportunité n'est point du tout

évidente, et plusieurs se sont sans doute enrôlés sans faire la moindre

enquête préalable. La brochure de M. Léon Jules arrive à point:

elle permettra aux intéressés de faire connaissance avec l'esprit

qui anime les «Annales » et l'Université attenante. Dans ces pages

piquantes d'intérêt, M. Jules ne parle pas à la légère: il étale

SUPPLÉMENT AU SEMEUR

chacune de ses affirmations sur des citations authentiques et bien compromettantes pour les auteurs. C'est une brochure à répandre à profusion de ce temps-ci; elle dessillera peut-être certains yeux qui regardent vaguement ou ne regardent pas du tout avant de conduire leurs possesseurs au hasard de certaines périlleuses aven- tures.

La Franc-maçonnerie et la Conscience catholique, étude sur la dénon- ciation juridique, par le R. P. Couët, O. P. Brochure de 32 pages. Québec, U Action Sociale, 103, rue Ste-Anne, 1910. Montréal, Librairie Beauchemin. Prix: 5 sous l'unité; 50 sous la douzaine; $3.00 le cent. C'est une nouvelle édition, revue et complétée, de l'importante brochure que nous recommandions en mai dernier. Le franc-maçon est un ennemi sournois et perfide qui complote dans l'ombre, porte ses coups dans le dos, puis regagne le maquis. Il faut l'y suivre, lui arracher son masque et le produire au grand jour. "On aurait tort, dit l'auteur, de reprocher à l'Église cette manière de combattre. Ce n'est pas elle qui l'a voulue. Encore un coup, elle est née pour le combat, il faut bien suivre l'ennemi sur le terrain que lui-même a choisi, à moins que l'on ne prétende qu'elle doive se laisser égorger bêtement comme une victime que l'on conduit à la boucherie. » On trouvera cet opuscule très bien fait au point de vue doctrinal et tout à fait d'actualité. Nos remerciements à l'auteur pour l'envoi d'un exemplaire.

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Sommaire du 12 novembre: Hippolyte Parigot: La Crise du français. Vicomte de Reiset: Catherine Worlée, princesse de Tal- leyrand. Frantz Funck-Brentano : Racine et la cour de Louis XIV. (A propos d'une conférence à l'Odéon). C.-F. Ramuz: Aimé Pache, peintre vaudois (VII). Frédéric Robida: Artistes et artisans. L. Pervinquiere: Chronique scientifique.

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