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DES SCIENCES NATURELLES

2 AE 0 à DE GÉOLOGIE,

| RÉDIGÉ PAR MM. DELAFOSSE, GUILLEMIN, | LESSON ET LUROTH.

SECTION DU BULLETIN UNIVERSEL,

DR x ;- PUBLIÉ

SOUS LES AUSPICES ;

7 Dome le Min s PAR LA SOCIÉTÉ

POUR EA

| PROPAGATION DES CONNAISSAN CES 154 à

+ dote ET INDUSTRIELL LES VA BA ET SOUS LA DIRECTION : DE MS LE BARON DE FÉRUSSAC. a ep ON SOUSCRIT À PA RS:

| Au BUREAU CENTRAL DU BuI. LETIN, rue de l'Abbaye, 3 Et chez M. LEvRAULT, rue de la Harpe , 8x.

| Paris, Strasbourg et Londr es, chez MM. TrauTTez xr VW CREZ.

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RUN CR NOR PAPE CR MA FAN 14 Re A nes à DE LA sou TION . tes adbônnéfhens pour le Bulletin universel GE à son ensemble, co | pour chacune de ses diverses sections, og on. ae nou séparéme HAN SE _ datent de janvier, pour douze cähieré de e que ection, paraissant le Fo 1er de chaqne mois. Le prix en est payé d’ Frans des lettres de Le A 4e à tk pa Al l'argent sont adressés francs de port. Ve) NT EEE Les prix d'abonnement, pour l'année 1828, coeur HU conforméme au tableau suivant des boit sections al Bulletin. AE Lee BA

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| Sciences ruathématiques ÿ

ysiques et chimiques. 1

WG Stences naturelles et géo- | 10 : loges AL eee Tee

3 | ans médicales, etc”.

Sbiences agricoles , écono- # | riques ; etc........,2:

6 Rene géographiques ,

écon. publ., voyages... 7 um historiques » an-

tiquités philologie. .....

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Sciences militaires, ..... 4

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} tions prises ensemble. .. AUS x 213 249 l. (rex da Bulletin complet. Ÿ | ste ee at le aus 230. 368. 306 À

On voit, par ce tablean, qu’ on peut prendre le Balletin Lotle, avec on sans Ja section des Sciences militaires , et que , dans l’on et l’autre cas, les prix offrent une économie de 28 Bancs par an sur le prix Lars des { sections prises séparément. jt AE

On s'abonne aussi spécialement pour chacune de ces 6 sertions ? #

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Pourlé chez M. PACRELtER, quai des Augustins ; 553

ja®- M. Levraurr, rue de la Harpe, 8r; NA a! M. Patate | rue de l'École-de-Médecine, 13 ph: MmeHuzagp , rue de l'Éperon, 75 y M. Canrrran-Gosuny, quai des Angustins, 41; M. Anvaus Berrraxm, rue Hantefeuille, 23;\ ÿ ; ne MM. Doxpsx-Durré pere et fils, rue e Richelien,n° 49 bis ; 5. M. Anserin, rue Danphine, ÿ

On pent PAPE s'adresser à MM. les D ‘ceteurs des pou, Pan 1e départemens et dans les pays étrangers. ‘ARE

HISTOIRE NATURELLE

GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE DES MOLLUSQUES, ( | 5 @ PAR M. LE DE FÉRUSSAC.

“QC ——

HISTOIRE NATURELLE

DES APLYSIENS. PREMIÈRE FAMILLE DE L'ORDRE DES TECTIBRANCHES :

PAR M. SANDER-RANG,

Lieutenant de vaisseau, membre-associé de l'Académie royale de la Rochelle, correspondant des Sociétés d'histoire naturelle de Paris, et Linnéenne de Bordeaux.

Les besoins de la science, les instances de tous les vaturalistes qui nous ont sollicité de publier par Mo- nographies séparées l’histoire naturelle des familles qui appartiennent aux divers ordres des CÉPHALOPODES,

(2) des PréroPonxs et des GASTÉROPODES, qui précèdent les PuLmoxés, nous ont depuis long-temps porté à nous occuper de répondre aux vœux de la science et des savans. Absorbé, en quelque sorte, par la fondation du Bulletin universel et de l'Association qui, aujourd'hui, est appelée à perpétuer et à développer cette importante Institutiom, nous avons pu néanmoins continuer à pré- parer la suite de notre ouvrage sur les Mollusques ter- restres et fluviatiles, et recueillir les matériaux des di- verses Monographies qui forment la tête de cet ouvrage; mais, C'est avec un vif regret que nous avons vu nos efforts et des sacrifices considérables, en tout genre, impuissans et pour produire à-la-fois nos travaux sur les Mollusques, et pour fonder et diriger l'entreprise du Bulletin universel. Persuadé que nous pouvions rendre un service bien plus important aux sciences et à l'industrie en général, aux progrès des efforts de l'esprit humain et à la civilisation elle-même, en fon- dant cette Institution qu'en continuant sans relâche notre ouvrage sur cette partie de la Zoologie, dont l'influence ne saurait s'étendre à des résultats si éle- vés, nous n'avons pas hésité à nous dévouer à cette même Institution, dont un jour, sans doute, on re- conpaîtra le haut intérêt, et qui déja est appréciée par les esprits éclairés. Ghacun au moins pourra comprendre les sacrifices pécuniaires, le temps et les soins qu'ont demander cette simultanéité de travaux; mais les naturalistes seuls pourront sentir combien à coûter ce partage inégal d'affection et d'efforts entre les objets de notre prédilection spéciale et l'entreprise à laquelle

nous nous somimes presque exclusivement dévoué.

63

Depuis long-temps, tous les Ceéphalopodes de l'ordre des Cryptodibranches, comprenant les Argonautes, les Poulpes, les Calmars , les Seiches et les genres voisins, composent un ouvrage prêt à être livré à l'impression, et dont les planches, au nombre de plus de 50, sont ürées et enluminées. L'ordre entier des Ptéropodes forme une Monographie qui suivra de près la publication de celle que nous livrons aujourd'hui au public. Nous avons exécuté la Monographie des Ptéropodes en com- mun avec M. Rang, qui a bien voulu se charger seul de l'Histoire naturelle des Aplysiens, famille remarquable dont les animaux étaient peu connus, et dont il n’exis- tait, pour quelques espèces seulement, que des figures peu exactes et non coloriées. M. Rang avait réuni dans ses voyages des matériaux précieux et nouveaux sur ces animaux, et son travail, exécuté d'après le plan suivi dans notre ouvrage, sera certainement accueilk avec reconnaissance par les naturalistes.

Nous avons cru devoir choisir la lithographie pour représenter ces animaux, ce genre de dessin convenant à merveille à tous les gros Mollusques nus, et recevant très-bien le coloriage. L'emploi de ce moyen nous per- met d'ailleurs de donner la livraison à un prix bien inférieur à celui des livraisons de notre Histoire natu- relle des Mollusques terrestres et fluviatiles, dont 2r li- vraisons sont publiées, et nous croyons avoir répondu aux vœux des naturalistes en adoptant la lithographie de préférence à la gravure.

Baron DE FÉRUSSAC.

(A)

CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION.

ensemble, de onze feuilles et demie de texte, et de vingt-cinq planches lithographiées et enluminées avec le plus grand soin, publiées de mois en mois à partir du 1" mai 1829. L'ouvrage étant a libre de retirer à la fois les quatre

Quatre livraisons

. rs 0 terminé, on ser livraisons.

Édition in-folio, sur quart de colombier, figures sur

papier vélin-fort des Vosges.

Prix de la livraison. .......:-.°-"1:°°

De tout l'ouvrage.

Édition in-4°, sur quart de Jésus, figures sur papier vélin-fort des Vosges.

Prix de la livraison.:...:.....

De tout louvrage......::.....-.:°:

2 «pe pie Die 51e 2e NL

10

e1F948

ON SOUSCRIT A PARIS,

CHFZ ARTHUS BERTRAND, LIBRAIRE, RUE HAUTEFEUILLE , 23.

Nota. On trouve chez le même Libraire l'Histoire Naturelle des

Mollusques terrestres et fluviales , 21 livraisons, qu’on peut prendre

de mois en mois.

Le prix chaque livraison , in-folio, est de,....... 30 fr.

Celui de l'in-4°, figures en noir, est de

IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT,

JMPRIMEUR DU ROT, RUE JACOB, 24.

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BULLETIN DES SCIENCES NATURELLES ET DE GÉOLOGIE.

CARLA BRLLIVELEE UE VUE VUE VAE LR VE LES VE LE LS VIE VUE VIE VER VS LIVE VIS VU

GÉOLOGIE.

1. COURS ÉLÉMENTAIRE DE GÉOGNOSIE , fait au Dépôt général de la guerre, par M. Rozer, officier au corps royal des ingé- nieurs géographes. Un gros vol. in-8°, avec 7 pl.; accompa- gné d’une Description, avec figures gravées, des principaux genres de Coquilles fossiles, par M. Desnaxes. Un vol. in-8° avec planches.

Les deux volumes paraïîtront ensemble en décembre 1829; le prix de la souscription est de 15 fr., payables en recevant l'ouvrage. Après le 1°° novembre, ce prix sera augmenté de 2 francs.

On souscrit à Paris, chez M. Rozet, rue de Verneuil, 40; chez M. Deshayes, rue de Paradis, au Marais, 9, et chez Levrault, libraire-éditeur,.

2. Das LEBEN DER Env, etc, La vie de la terre; par S. C. ? a A U6 s # » & Q WacenEr. In-8°, avec 7 tables; prix, 12 fr. Berlin, 1828 ; Amelung.

L'auteur de cet ouvrage, qui est ministre de l'Évangile, cher- che à prouver que le globe terrestre jouit de forces vitales par- ticulières, qu'il a une peau et des perspirations cutanées, et que son intérieur est habité non-seulement par différentes es- pèces d'animaux, mais mème par des hommes. A. B.

3. Uxrerweur, etc. Vie souterraine, ou Preuves que l’inté- rieur de la terre est habitable et habité, In-8°. Lcipz 1828; Wieubrack.

; [LS lg,

4. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA NATURE DE LA VÉGÉTATION QUI COUVRAIT LA SURFACE DE LA TERRE aux diverses périodes de la formation de son écorce; par M. Adolphe BronxciarT. ( Annal. des Sciences nut.; nov. 18»8.)

L'auteur, qui croit être parveuu à déterminer dans la plu-

B, Toue X VII, 1 - "

2 Géologie: ù 4 part des cas avec certitude les grandes classes auxquelles ap- partiennent les végétaux fossiles, avertit d'abord que, par le nom de classes, il entend les divisions premières très-naturel- les qu'on peut établir dans le règne végétal, Ces divisions peu- vent, suivant lui, être portces à six : les agames, les cryptoga- mes cellulaires , les cryptogames vasculaires , les phanérogames gymnospermes , Comprenant sous ce nom les conifères et les cycadées , les phanérogames monocotylédones et dicotylé- dones. : J

Les recherches de M. Adolphe Brongniart l'ont conduit à reconnaître que les végétaux fossiles, étudiés dans l’ordre de leur création, paraissent indiquer trois grandes périodes , pen- dant chacune desquelles la végétation a conservé les mêmes caractères essentiels , tandis que ces caractères sont totalement différens quand on passe d’une période d’un groupe de for- mation à un autre,

La première période, la plus ancienne, comprend l’espace de temps qui s’est écoulé depuis le dépôt des premiers terrains de sédiment (époque probablement la végetation a com- mencé à s'établir sur la terre ) jusqu'après le dépôt des forma- tions de houille. On peut considérer les grandes couches de houille comme résultant de la destruction de cette végétation prinitive de la terre. L’ancienneté des terrains dans lesquels se rencontrent les végétaux appartenaït à cette période prouve, ce que d’ailleurs on aurait pu admettre à priori, que la vie a commencé sur la terre par le règne végétal. Pendant tout lin- tervalle auquel appartient la période que nous signalons, les invertébrés seuls vivaient sur les terrains mis à nu; il est dou- teux que les mers renfermassent des poissons, |

Après la période que nons venons de signaler, 11 s’est dé- posé plusieurs couches qui ne renferment que des végétaux ma- rins ou des végétaux terrestres en trop petite quantité pour

- permettre de rien établir de positif sur la nature de la végéta- tion du globe à l'époque de leur formation. Au-dessus de ces couches ( qui comprennent le grès bigarré et le calcaire con- chylien), on recommence à trouver une végétation nouvelle, tout-à-fait différente de la première, et qui s’est maintenue sur la terre pendant tout le temps qui s’est écoulé depuis le dépôt du lias du grès à bâtir jusqu'à la craie. C’est çe qui forme la

toy | Géologie. 3 seconde période de végétation , dont on trouve aujourd’hui les débris renfermés principalement dans le calcaire jurassique,, ou dans les couches immédiatement inférieures ou supérieures à ce terrain, Pendant cette période, aucun mammifère terrestre ne paraît avoir existé sur la terre, qui n'était habitée que par les grands reptiles, au nombre desquels se trouvaient ces pté- rodactyles, ces plésio-saurus , ces ichtyo-saurus, que la nature avait organisés pour voler et pour nager.

La seconde époque se termine à la craie : cette dernière for- mation ne renferme que quelques traces de plantes marines, et sépare la seconde époque végétale de la troisième , qui ré- pond à l’espace de temps pendant lequel nos terrains tertiaires se sont formés, c’est-à-dire celui pendant lequel ont eu lieu les dernières irruptions marines dont notre pays a été le théâtre, et les intervalles qui ont permis la propagation, d’abord des palæotheriums et des anoplotheriums , et autres genres aujour- d’hui perdus, puis des éléphans, des rhinocéros, et autres ra- ces contemporaines.

Il ne faut pas croire que, pendant chacune des trois pério- des que nous venons de signaler, la végétation soit restée-par- faitement la même ; elle a plus ou moins varié ; et ces périodes, M. Adolphe Brongniart ne les donne que comme des abstrac- tions. On peut les comparer à ce qu'on a nommé région en géo- graphie botanique. Les mêmes végétaux ne se trouvent pas par- tout dans une même région ; et cependant l'ensemble de la vé- gétation présente, dans chacune d'elles, des caractères qui la distinguent de celle des régions voisines : ainsi, sans être pro- fond botaniste, on reconnait facilement la différence qui existe entre l’ensemble des végétations des bords de la Méditerranée, du nord de la France et des Hautes-Alpes, ou du nord de la Suëde. Il en est de même pour les époques reconnues par M. Brongniart ; senlement la nécessité de classer les végétaux d’a- près les débris qui nous en restent ajoute beaucoup à la difii- culté de la détermination.

Pourtant, une comparaison attentive des portions de végé- taux qu’on trouve dans les différentes couches, avec les mêmes organes des végétaux vivans, peut conduire à déterminer, dans la plupart des cas, la famille et méme le genre auxquels ces vé- gétaux ont appartenu : détermination curieuse, à l’aide de la-

2 1.

 Géologie. 4 quelle on peut, par un travail analogue à celui qu'a fait M. Cu- -vier sur les espèces inconnues d'animaux fossiles, se représen- ter les caractères et l'aspect de la végétation qui couvrait la terre pendant chacune des périodes que nous venons d'in- diquer. |

Nous allons nous effurcer de faire connaître les résultats très-importans auxquels M. Adolphe Brongniart est arrivé sur ce sujet, en commençant par les couches les plus superficielles, par celles dont la formation est la plus récente, pour descendre ensuite aux formations anciennes.

Et d'abord, dans la troisième période, si nous nous bornons à considérer les végétaux renfermés dans les terrains supérieurs d'eau douce, et autres formations antédiluviennes des plus ré- centes, nous n'y trouverons rien qui annonce un climat diffé- rent Cu nôtre; les plantes sont celles qui croissent encore dans nos contrées. Dans les meulières des environs de Paris, par exemple, les fossiles indiquent l'existence de genres semblables à ceux qui se rencontrent encore dans nos marnes et dans nos étangs; ce sont des chara, des 2ymphæu, etc.

Dans les formations plus anciennes de la dernière période, dans celles qui sont séparées des terrains d’eau douce supérieurs par des traces d'une ou plusieurs irruptions marines, la végétation est différente. Elle n'offre encore, il est vrai, rien dans son ensemble qui ne se trouve actuellement sur le globe; mais les végétaux qui couvraient alors notre sol n'étaient pas ceux qui l’embellissent aujourd'hui : ils appartenaient presque tous à des familles propres actuellement aux pays chauds. Tels sont les palmiers et plusieurs feuilles qui sembleraient indiqner des lauriers et des mélastomes; tels sont encore les fruits de l'ile Shepey, dont la plupart ne peuvent être rapprochés que de genres exotiques des pays chauds. On ne peut même dou : ter que les lignites décrits par M. Faujas de Saint-Fond ne soient, en plus grande partie, composés de troncs de palmiers dont on a même retrouvé quelques fruits qui annoncent des co- cotiers ou un des genres voisins.

Des troncs de palmiers, ou d’autres arbres monocotylédons, ont été trouvés à Montmartre; des feuilles de palmiers ont été rencontrées dans lesplâtrières d'Aix et dans la molasse des en- virons de Lausanne, Ainsi, à l’époque les animaux de Mont-

+

.

Géologie. 5

+ martre (les palæotheriums et les anoplotheriums) vivaient aux

environs de Paris, le même sol nourrissait des palmiers; et ces ‘deux circonstances réunies annoncent déjà d’une manière évi-

dente un climat plus chaud que celui que nous supportons ac- tuellement, quoique moins brülant que celui des régions équa- toriales.

Du reste, abstraction faite de ce déplacement de climat, la totalité de la végétation de l’époque qui nous occupe présente -tous les caractères de la totalité de la végétation actuelle, prise -dans son ensemble; elle se composait, comme celle qui couvre aujourd’hui le-globe, de végétaux très-nombreux, très-variés , analogues, quant aux familles et aux genres, à ceux qui exis- tent encore actuellement. Ces végétaux, considérés relative- ment aux grandes classes qu’il comprennent, se trouvaient dans des rapports numériques à peu près les mêmes qu'actuelle- ment ; c'est-à-dire que les dicotylédons étaient de beaucoup les’ plus nombreux, et les grands cryptogames , tels que les fougè- res, les lycopodes, etc., les moins nombreux.

La seconde période de végétation, celle qui correspond à l'espace de temps qui s'est écoulé depuis le dépôt des conches de grès immediatement inférieures au calcaire du Jura jusqu’à la craie imclusivement ; offre avec la précédente des différences considérables.

Nous n’y trouvons plus rien qui annonce ni les plantes di- cotylédones de notre époque, ni les palmiers ; les cryptogames s'y montrent en proportion immense ; la famille des fougères seule y figure pour un tiers, et, conjointement avec les cyca- dées et les conilères, elle forme la presque totalité de la végé- tation. Une particularité bien connue de ces différentes fa- milles, c'est que leurs genres, du moins pour les fougères, étant susceptibles de croitre sur la totalité du globe terrestre, on remarque que partout, dans ces genres, le développement des individus se trouve en proportion de l'élévation de la tem- pérature du climat. Or, dans la période qui nous occupe, les genres dont il est question offrent un degré de développement qui paraît avoir à peu près égalé celui qu'ils présentent dans “les régions équatoriales. Les plus petits appartiendraient au- jourd’hui tout au moins au climat du Cap de Bonne-Esperance et de la Nouvelle-Hollande,

x! » 6 | Geologie. Â

Remarquons de plus que la présence, dans la secondepé- riode , des deux familles des cycadées et des conifères est ex- trémement curieuse, en ce qu'elle semble indiquer une espèce de passage entre la végétation de la troisième période, les dicotylédones dominent, et celle de la première, dans la- quelle, comme nous allons le voir, les plantes cryptogames constituent à elles seules la presque totalité de la végétation. Ajoutons de plus que la végétation de cette seconde période, plus abondante en espèces, si elle l’est moins en genres, que celle de la troisième , est au contraire moins abondante en es- pèces et plus en genres que celle de la première.

Pour dernière remarque, faisons observer que, pendant la durée de cette période, le règne animal a présenté des modi- fications analogues à celles du règne végétal : ainsi, point de de mammifères, ni marins, ni terrestres. Les reptiles formaient à eux seuls tous les vertébrés, et les espèces de cette classe d'animaux, constituant d’ailleurs aussi des genres différens de ceux qui existent maintenant, présentaient des individus dont les dimensions étaient plus considérables.

Arrivons enfin à la première période, d'autant plus curieuse qu’elle nous porte à l’époque de la première apparition de la vie à la surface du globe; les végétaux de cette période, dont les restes ont formé les couches de houille, présentent au plus haut degré les caractères de la simplicité dont nous avons vu que la nature ne s'était encore que peu écartée à la deuxième période : ils sont tous remarquables par leur peu de variété , par la simplicité de leur organisation , et par la grandeur de leurs dimensions.

Les végétaux de la première période paraissent tous pou- voir se rapporter à six familles différentes, tandis que maiïnte- nant nous en connaissons près de deux cents, Sur ces six famil- les, quatre appartiennent aux cryptogames la famille dont l'organisation est la plus simple ), une aux monocotylédones , et probablement une aux dicotylédones ; même ces derniers groupes diffèrent tellement des monocotylédones et des dico- tylédones connues actuellement, qu’il y a beaucoup de doute à leur égard, tandis qu'il n’y en a presque pas pour les quatre derniers.

Le rapport numérique des espèces de la première végétation

Cu AGéologie. 7 comparé à ce qui se passe de nos jours offre encore une dispro- portion plus grande. Alors, sur cent espèces, quatre-vingt douze au moins appartenaient à cette classe si simple des eryp- togames, six aux dicotylédones , et deux aux monocotylédo- nes. Ce rapport est tout-à-fait inverse de celui des végétaux vi- wans, parmi lesquels, sur cent, il n’y a guère que 3 à 4 cryptogames vasculaires , des mêmes familles que celles qu'on trouve à l’état fossile, tandis qu'il y a environ 80 dicotyléda. nes et 16 monocotylédones.

Des conséquences extrêmement curieuses ressortent de ces considérations générales sur la nature de la végétation pri- mmitive.

, Et d’abord, si nous nous arrêtons aux dimensions que pré- sentent les individus de chacune des familles existantes à l’épo- que qui nous occupe, nous verrons que tous ces végétaux of- frent un développement , une grandeur, une force de véggta- tion bien supérieurs à ceux qu'ils acquièrent dans nos climats,

et même à ceux dont jouissent ces mêmes familles dans les ré- gions équatoriales.

Ainsi les fougères en arbre de cette première période, quoi- que analogues, à beaucoup d’égards, à celles qui maintenant ne croissent plus que sous la zone torride, s'élèvent à une hau- teur deuble de celle qu'atteignent les plus élevées parmi ces dernières : elles ont jusqu'à 40 ou 50 pieds, tandis que, dans uotre époque, elles ne dépassent pas 20 à 25 pieds au plus, la plupart ne s'élévant qu'à 8 à ro.

Les lycopodes et les équisétacées ne sont actuellement que des plantes herbacées , ou tout au plus de petits arbustes qui s’é- lèvent à quelques pieds de haut. Parmi les plantes du terrain houillier, au contraire, les équisétacées, du genre calamite, ont 10 à 15 pieds, et peut-être plus, de haut, et jes Iycopodiacées, qui forment le genre lépidodendron, ont jusqu’à 60 ou 70 pieds .de haut.

Or, nous voyons actuellement que les végétaux de ces trois familles, les fougeres, les Iycopodiacées et les préles, acquiè- rent toujours une taille d'autant plus considérable que le eli- mat dans. lequel elles croissent est plus chaud. Nulle part elles ne s'élèvent si haut que dans les régions à la fois chaudes et hu- mides, telles que celles de l'Amérique équinoxiale et des îles

8 Géologie. Nûé à de l'archipel d'Asie. Nous pouvons donc raisonnablement con- clure de cette considération, que les végétaux des terrains houilliers ont croître sous un climat à la fois beaucoup plus chaud et plus humide que les régions équinoxiales de l'Améri- que et que les îles de l'archipel d'Asie.

Cette conclusion, qui se présente déjà avec un si haut degré de vraisemblance, va paraître encore plus évidente par des considérations puisées dans le genre de la végétation des ter- ains houilliers.

Nous disions tout à l'heure que la végétation des terrains houilliers était surtout remarquable par la grande proportion d'espèces appartenant à la classe des cryptogames : or, si nous cherchons à la surface du globe les points maintenant la proportion des grands groupes de végétaux entr'eux se rap- proche davantage de celle qu'on observe parmi les fossiles de première période, nous verrons que, dans les îles, les crypto- games deviennent incomparablement plus nombreux que sur les continens, et que, parmi ces espèces, ce sont surtout les fougères et les familles voisines qui prédominent.

On remarque même d’une manière évidente que, plus les îles sont petites et éloignées des continens, plus les fougères lyco- podes deviennent nombreuses, tandis que Îles végétaux pha- mérogames diminuent de.telle sorte que, dans les îles isolées, telles que l'Ascension, Tristan-d'Acuña, etc. , ces familles peuvent surpasser les phanérogames, du moins les égaler. Nous pouvons donc concevoir que, si des îles éparses au mi- lieu d’un vaste océan existaient sans aucun grand continent, leur flore aurait le caractère de la flore de cette première pé- riode de végétation, quant au rapport numérique des plantes entr’elles.

Ces deux considérations du rapport numérique des végétaux entr’eux et de leur taille, comparés à ce qui a lieu maintenant à la surface de la terre, nous permettent donc de penser qu'à époque de la formation des houilles.

La surface découverte de la terre ne formait que des îles ou des archipels épars au milieu d'une vaste mer sans grands continens ;

Que la température de ces îles était beaucoup plus éle- vée que ne l’est aujourd’hui celle d’aucur lieu de la terre; et,

Géologie. 9 de plus, comme partout les végétaux fossiles de la première période de la végétation présentent à peu près les mêmes ca- ractères, nous devons en induire que cette température plus élevée était répandue plus uniformément sur toute la surface du globe. |

Une foule de faits de détail sont venus confirmer M. Adol- phe Brongniart dans l'adoption de cette théorie. En effet, les bassins houilliers se rencontrent presque toujours semés en séries interrompues, de manière à se rapprocher de ce qu’on remarque dans les archipels, les îles, représentant des som- mets de chaînes de montagnes, sont presque toujours disposées par lignes interrompues. Des îles basses, semblables , pour leur position, aux iles de coraux de la mer du Sud, devaient pré- senter une végétation très-uniforme , attendu qu’elles n’ont pas de montagnes. 3

Si la considération de la nature et des dimensions des végé- taux qui croissaient sur les premiers terrains de transition nous conduit à regarder la surface du globe comme couverte par une mer immense d’eau chaude , au milieu de laquelle s’ele- vaient quelques îles, la géologie confirme le même résultat en nous faisant connaître l’immense étendue et la puissance des calcaires de transition (formations déposées par la mer }, qui servent comme de base aux terrains houilliers, et l'étendue bor- née des couches de houille.

La nature des animaux que ces mers immenses renfermaient offre une nouvelle preuve de leur température élevée.

Aucun mammifère n’est connu à cette époque; on sait que de nos jours aussi ils sont beaucoup plus rares dans les petites iles ils n'existent peut-être que lorsqu'ils y ont été transpor- tés des continens. Au surplus, les végétaux qui existaient à l'é- poque qui nous occupe ne pouvaient servir de nourriture à aucun animal connu.

Quant aux dépôts houilliers eux-mêmes, M. Adolphe Bron- gniart les représente comme de vastes tourbières très-diffé- rentes , il est vrai, des tourbières actuelles par la nature des végétaux qui leur ont donné naissance, et par le climat sous lequel elles se sont formées, mais composées , comme elles, des détritus des végétaux qui avaient cru sur ce sol bas et humide depuis un temps plus ou moins considérable.

do Géologie, 4

Les couches de tourbe ancienne ont été ensevelies par le dé- -pôt de couches de grès ou d'argile, dont l'origine est difficile à concevoir. |

Ces lits de tourbe se sont reproduits à plusieurs reprises pour donner naissance aux diverses couches de houille qui compo- sent une même formation houillière. Enfin, elles ont été recou- vertes complètement, et la végétation qui leur donnait nais- sance parait avoir été détruite par quelque grande catastrophe contemporaine de l’éjection des porphyres, qui, dans beau- coup de dieux, recouvrent les terrains houilliers. Peut-être doit-on attribuer à ces porphyres eux-mêmes, et à la chaleur qni a accompagné leur éruption, la destruction complète des végétaux vivans et la carbonisation parfaite des lits de char- bon. On sait, en effet, que, dans des terrains plus récens, les Zgrites , qui ordinairement présentent une apparence ter- reuse , prennent l'aspect de la houille ou de lanthracite, lors- qu'ils ont été recouverts par des couches de déjections volcani- ques. C’est ce qu’on observe en divers lieux, ce qu'on remarque sur les végétaux enfouis sous les laves des anciens volcans de l'Auvergne.

Ainsi, en résumant ce qui est relatif à la végétation de la terre dans les trois grandes périodes admises par M. Adol- -phe Brongniart, nous la voyons d’abord simple comme l'orga- nisation du règne animal aux mêmes époques ; nous retrou- vons dans ses caractères la preuve de cette température élevée que tout prouve avoir été en effet celle de la terre au temps de la formation de ses anciennes couches de terrain de transition et de transport; la distribution des familles et des genres nous représente les premières terres mises à nu comme des îles sor- tant à peine du vaste océan primitif, qui n’a formé que plus tard nos terrains tertiaires.

À la seconde période, séparée de la première par un temps -qu’on peut supposer très-considérable, la végétation se compli- que et se modifie dans un sens qui la rapproche, sous tous les rapports, de ce qu’elle deviendra dans la troisième ; elle indi- que une plus grande étendue de terre sortie de l'Océan, une température moins élevée, des geures de végétaux qui se rap- prochent de ceux qui prédominent maintenant, surtout de ceux qui croissent dans les régions équatoriales,

Géologie. © enx

: A la troisièmne période apparaissent les plantes monocotylé-

‘dones et dicotylédones; les familles et les genres deviennent ‘beaucoup plus nombreux ; tout annonce une température plus

modérée; en nn mot, un état de choses qui se rapproche de

plus en plus de l'état actuel.

M. Brongniart termine son important mémoire en se deman-

‘dant s’il ne serait pas possible d’expliquer par quelque suppo- ‘sition plausible comment une végétation vigoureuse de plantes

à respiration aérienne apparait dès les temps les plus reculés

-de la formation du globe, tandis qu'au contraire ce n’est que

dans les dernières périodes de cette formation qu’on rencontre des animaux à sang chaud, c’est-à-dire ceux des animaux dont

‘la respiration aérienne est la plus active.

L'auteur pense qu’on doit chercher la cause de ce double

“phénomène dans la composition de l’atmosphère aux différen-

tes époques dont il est question ; composition telle, que lat-

:mosphère aurait contenu d’abord une proportion d’acide car-

“bonique beaucoup plus considérable que celle qu’on y recon- naît aujourd’hui.

Les animaux ne puisent le carbone qu'ils s’approprient que dans les végétaux ; maïs les végétaux, l’ont-ils pris d’abord ?

* On ne concoit pas comment ils auraient pu se assimiler, s’il

avait été à l’état solide. Il paraît donc impossible de supposer

-que les végétaux aient puisé ailleurs que dans l'atmosphère , et l’état d'acide carbonique, le carbone qui se trouve encore

dans tous les végétaux et dans tous les animaux existans, et celui qui, après avoir servi à leur nutrition, a été déposé sous

- forme de houille, de lignite ou de bitume, dans les divers ter-

rains de sédiment. Si on suppose donc que tout ce carbone à l’état d’acide car- bonique était répandu dans l'atmosphère avant la création des

premiers êtres organisés, on verra que l'atmosphère, au lieu

de contenir moins d’un millième d’acide carbonique, comme

* cela a lieu actuellement, devait en renfermer une quantité qu'on

ne peut évaluer exactement, mais qui était peut-être de 3, 4, 5, 6 même 8 pour r00. | On sait parfaitement, par les recherches de M. Théodore de

* Saussure, que cette proportion d'acide carbonique, loin de

nuire à la végétation, lui est très-favorable, lorsque les plantes

12 Geologie.

sont exposées au soleil. Cette différence très-probable dans la nature de l'atmosphère peut donc être considérée comme une des causes les plus puissantes qui ont influé surla végétation si active et si remarquable de la première période.

Mais cette même circonstance a nuire beaucoup, au con- traire , à la décomposition des restes des végétaux morts, et à leur transformation en terreau ; car ce mode de décomposition est essentiellement à la soust action d’une partie du carbone du bois par l’oxigène de l'air; et si l’atmosphère contenait moins d’oxigène et plus d'acide carbonique, cette décomposi- tion devait, sans aucun doute, être plus difficile et plus lente. De l'accumulation de ces débris de végétaux, et de aussi des espèces de couches tourbe, même dans des circonstances et avec des végétaux qui, dans l'état actue: de l'atmosphère, ne donneraient pas lieu à la formation de semblables couches de combustibles.

D'un autre côté, cette différence dans la composition de l'atmosphère, si favorable à l'accroissement et à la conservation des végétaux, devait être un obstacle à l'existence des animaux, et surtout des animaux à sang chaud, dont la respiration plus active exige un air plus pur. Aussi , durant cette première pé- riode , pas un seul animal à respiration aérienne ne paraît avoir existé.

Pendant cette méme période, l'atmosphère avait été purgee d’une partie de son excès de carbone par les végétaux , qui, croissant sur la terre, se l’étaient d’abord assimilé , et l'avaient ensuite enfoui à l’état de houille dans le sein de la terre. C'est après cette époque, pendant la seconde et la troisième pério- des de notre auteur, que commencent à paraître cette immense variété de reptiles monstrueux, animaux qui, par la nature de leur respiration, peuvent vivre dans un air beaucoup moins pur que celui qu'exigent les animaux à sang chaud ; et qui en effet ont précédé ceux-ci à la surface de la terre.

Les végétaux continuaient à soustraire une partie du carbone de l'air, et rendaient ainsi l'atmosphère plus pure; mais ce n’est qu'après l'apparition d’une végétation toute nouvelle, riche en grands arbres, et origine de nombreux dépôts de lignites, vé- gétation qui paraît avoir couvert la surface de la terre de vas- tes forêts, qu’un grand nombre d'animaux mammifères , analo-

Géologie. 13 gues, sous le rapport des traits essentiels de lenr organisation, à ceux qui existent encore sur la terre, purent se développer et s'accroître,

Ne peut-on pas supposer, d’après cela, que notre atmos- phère était arrivée à ce degré de pureté qui seul pouvait con- venir à la respiration plus active des animaux à sang chaud, et favoriser également le développement des végétaux et des ani- maux, lorsque ces derniers parurent pour la première fois à sa surface ? L'existence simultanée de ces deux ordres d'êtres, et l'influence inverse de leur respiration, maintiennent actuelle- ment notre atmosphère dans un état de stabilité, qui est un des caractères remarquables de la période actuelle. ( Ze Globe ; Tom. VI, 122, 24 déc. 1828, et Tom. VII, 1, janv. 1829.)

5. WiEDERAUFRICHTUNG VERWORFENER GÆNGE, etc. Recher- ches des filons, des bancs et des couches, déjetés. Mémoire géognostique fondé surtout sur des observations faites au Harz , et accompagné de remarques sur des déductions et des hypothèses géologiques ; par le Ch. ZrmmErmanx. In-8° de 204 p.; avec 6 planches; prix, 7 fr. Darmstadt et Leipzig, 1828; Leske.

L'auteur voulant appliquer au Harz les règles données par M. Schmidt pour retrouver les filons déjetés, a trouvé sa théorie bonne, mais non pas ses déductions pratiques, et les a rectifiées dans cet ouvrage , qui intéresse donc plus le mineur que le géologue. Dans le 1°° chapitre, il passe en revue les idées des différens auteurs sur le dérangement des filons; ce sont Agricola, Lohneyss, Rossler, Oppel, Delius, Werner, Schmidt et Hecht. Il fait remarquer qu'Oppel a été plus près de la ve- ritable théorie, savoir, de celle de Schmidt, que Werner, car ce dernier n’a pas eu une idée claire de la liaison entre le déjé- tement suivant la direction et celui suivant l’inclinaison. M. Schmidt a bien reconnu que les failles produites dans la di- rection des filons sont soumises aux mêmes lois que celles faites dans le sens de leur inclinaison, et que les abaissemens du toit des filuns servaient aussi à expliquer les dérangemens qu'ils ont pu subir dans le sens de leur direction. D’un autre côté, ce savant n’a pas mis hors de doute que si l’abaissement du toit produit le dérangement, l’on doit toujours déduire la direction dans laquelle ce mouvement a eu lieu, de l’écartement du sens

14 Géologie;

de l'inclinaison de la masse coupante et de la diréction dela ligne d’intersection des deux plans des filons. De plus, il a né- gligé les calculs et les figures géométriques, ce qui a rendu ses règles imparfaites. Les filons ont été déjetés pendant. qu'ils étaient ouverts, Il y a des cas la théorie n’admet pas la pos sibilité des failles et elles n’ont pas non plus lieu dans la nature. Des filons peuvent se déjeter mutuellement et produire ainsi des doubles failles. Dans le second chapitre , l’auteur com= bat l’idée de Charpentier le père , qui prétendait qu’un point de l'intersection d’un filon ne permettait de rien conclure pour d’autres points d'intersection. Le chapitre est consacré à con- firmer par des exemples, que les filons sont des fentes remplies. Le chapitre contient les règles pratiques pour retrouver les filons déjetés. Le 5°, les propositions comparées à celles de M. Schmidt, Le 6°, la détermination mathématique de la situa- tion de la ligne d’intersection de deux filons, et les règles pra- tiques qui en découlent. Le 7°, la démonstration des cas il ne peut y avoir de dérangement d’après la théorie. Le 8°, la description des failles observées dans le district supérieur de Burgstadt, près de Clausthal, et des dérangemens qui en résultent d’après la théorie ; et le 9°, l'application de la théorie pour re- chercher des filons déjetés au Harz. Dans ce dernier, il consi- dère les dérangemens produits par l’intersection de filons mé> tallifères, par celle d’un filon de schiste, par celle d’autres filons stériles ou remplies de cailloux,'et par celle de fentes. Les exemples qu'il donne seront lus avec intérêt par le praticien comme par le géologue. Enfin , le 10° chapitre est une confir- mation de la théorie d’après des exemples tirés des mines étran- gères, par ex. du gîte cuivreux, près de Roraas en Scandinayie, des mines d’Himmelfürst et de Freyberg, et il termine par la dé- monstration de la possibilité des doubles dérangemens des filons. A. B.

6. GÉOGNOSIE DES TERRAINS TERTIAIRES, Tableau des prinei- paux animaux invertébrés des terrains marins tertiaires du midi de la France; par M. Mancer pr Serres, prof. de mi- néralogie et de géologie à la faculté des sciences de Montpel- lier. 1 vol. in-8° d’env. 400 p., avec 5 pl. lithogr. et 2 gr. tabl. de coupes géologiques; prix, 7 fr. par souscription: Montpellier et Paris ; Pomathio-Durville. (Prospectus).

! C2

Géologie: 15

Le principal but qu'a eu l’auteur, en publiant ce travail, a été de démontrer que la constitution géognostique des bassins tertiaires n’était différente que parce que certains de ces bassins dépendaient de l'Océan, tandis que d’autres dépendaient, au contraire, des mers intérieures, Or, comme cette constitution a toujours paru la même, dans les bassins dépendans des mêmes mers , les mers intérieures devaient être séparées de l'Océan, lorsque les dépôts tertiaires ont eu lieu. Pour le prouver, l’au- teur a comparé les espèces fossiles ensevelies dans les bassins méditerranéens, avec celles des bassins océaniques ; comparai- son qui a bien démontré qu'il existait des espèces communes dans ces différens bassins, mais que l’ensemble de ces espèces n'était semblable que dans ceux qui dépendaient des mêmes mers, quelle que fût la distance horizontale qui les séparât les uns des autres.

Ce point de fait une fois établi, M. de Serres en a conclu que les dépôts marins tertiaires des bassins méditerranéens devaient avoir été produits postérieurement aux mêmes dépôts précipités dans les bassins océaniques, la Méditerranée étant rentrée plus tard que l'Océan dans ses limites actuelles. Dès-lors les dépôts tertiaires doivent avoir eu lieu à une époque peu éloignée des temps historiques, puisqu'avec des espèces qui paraissent per- dues , il en existe tant d’analogues ou de semblables à nos races actuelles, et que, d’après des faits incontestables , cértaines espèces ont été détruites depuis ces temps historiques. Or, si des espèces ont cessé d’exister depuis la période actuelle, l'é- poque vivaient, dans nos contrées, les éléphans, les masto- dontes, les rhinocéros, les hippopotames, les lions et les hyènes, et tant d’autres animaux dont les débris fourmillent dans nos terrains tertiaires, n'est peut-être pas fort éloignée de Pépoque actuelle. Ainsi, ces phénomènes en apparence si extraordi- naires, peuvent être saisis par l’analogie, et les causes qui agissent encore, font très-bien concevoir comment ils ont été produits.

Ces considérations ont un si grand degré d'intérêt, que l’au- teur à fait tous ses efforts pour les rendre sensibles à ceux même qui n'ont aucune idée de géologie. C’est à ce but qu'est consacrée son introduction, il examine si les modifications

16 Geologie.

que le globe a subies ne sont point une suite nécessaire de sa constitution, et si les causes qui ont agi pour les produire, ne. sont pas les mêmes que celles qui agissent encore (1).

Après cette introduction, qui tend à donner une nouvelle direction à la géologie positive, l’auteur a tracé des tableaux qui montrent comment la partie connue de l'écorce du globe est composée, et de quelle manière les débris des animaux et des végétaux y sont disséminés. Reconnaissant , avec tous les géologues, que la création a eu lieu par générations succes- sives, il établit plusieurs périodes, pendant lesquelles les ani- maux et les végétaux ont conservé un ensemble de caractères communs, périodes qui concordent assez bien avec les forma- tions géologiques.

La seconde partie de l'ouvrage est spécialement destinée à faire connaître les principaux animaux invertébrés dont on ob- serve les débris dans les dépôts marins tertiaires du midi de la France. L'auteur n'y a jamais indiqué que les espèces qu'il 4 vues par lui-même, et dans le grand nombre qu'il en signale (près de 600), il a été extrêmement réservé pour admettre des espèces nouvelles; les animaux invertébrés, et surtout les mol- lusques, éprouvant beaucoup plus de variations dans leurs caractères que les animaux d’un ordre plus élevé, Quant aux espèces que l’on a cependant regarder comme nouvelles, les dessins qu'en a faits M. Node-Véran, dont l'exactitude est bien connue, feront juger si c’est à tort qu’elles ont été consi- dérées comme telles. Ces dessins seront lithographiés dans l'éta- blissement de MM. E. Moquin et Bœhm, qui, participant à la publication de l'ouvrage en qualité d’éditeurs, de concert avec nous, y apporteront tous les soins dont ils sont capables.

Enfin, la partie de l’onvrage de M. de Serres est consacrée à faire connaître les divers dépôts l’on rencontre des in- sectes fossiles, et particulièrement les dépôts gypseux et mar- neux du bassin d’Aix (Bouches du-Rhône), l’auteur en à découvert un si grand nombre, qui, tous, semblent se rappor- ter à des espèces analogues à celles de nos régions. Cette dé- couverte est si remarquable et encore si pen connue, qu'à elle seule elle donnerait un intérêt particulier au iivre que, comme

(1) Depuis long temps M. de lérussac soutient cette opinion qui, comme l'on voit, commence à avoir des partisans,

Géologie: 17 éditeurs, nous nous empressons d'annoncer, et qui est, en

quelque sorte, un traité de géologie, espèce d'ouvrage dont nous manquons en France.

7. SUPPLÉMENT AU MÉMOIRE SUR LES TERRAINS DU DÉPARTEMENT pu Cazvapos, lu à l’Académie roy. des sciences, arts et belles- lettres de Caen, le 23 nov. 1827, par M. Héraurr. (Annales des Mines ; série, Tom. III, p. 361 (3° liv., 1828).

Le Bulletin à fait connaître (en 1823, Tom. IV,n° 531, en 1824, Tom. III, 206,et en 1825, Tom. VI, 3) les tra- vaux géologiques de M. Hérault sur le département du Calvados. La nouvelle note supplémentaire que l’auteur publie aujour- d’hui est relative au terrain houillier de Litry. Elle fait connaître que, dans le puits creusé au Carnet , en 1826, on a rencontré, à 107 mètres du jour, et à la profondeur à laquelle on aurait rencontrer la couche de houille exploitée, un pétrosilex ver- dâtre, analogue à ceux que l’on connaît à Montmirail et ailleurs, dans les terrains intermédiaires; ce qui dénote au Carnet un re- lèvement extraordinaire de ces terrains, analogue à ceux qui interrompent fréquemment la couche de houille de Litry, en divisant le terrain houiller par-dessous, en bassins irréguliers par leur forme et par leur grandeur, et en redressant les couches qui les environnent. M. Hérault conclut de ses observations, que le sol de transition présente, au-dessous du terrain houillier, une configuration très-ondulée, analogue à celle qu'il affecte dans les parties qui, situées à un niveau plus élevé, sont restées au jour. La couche de houille exploitée occupe ordinairement le milieu de l'épaisseur de la formation houillière, d’où résulte pour elle la foule d’accidens provenant des inégalités du terrain inférieur, accidens auxquels elle ne serait pas sujète si elle était déposée 25 ou 30 mètres plus haut.

L'auteur donne quelques détails sur les deux bassins de l’an-

_cienne exploitation et du Carnet, puis sur un banc de poudingue qu'on a percé, à Gorille, sur une épaisseur de 65 mètres, sans en avoir trouvé la fin, ensuite sur les limites du terrain houil- ler, borné au midi et au sud-ouest par les terrains intermé- diaires , au levant et au nord-ouest par le Zias, recouvert par le grès rouge, le calcaire magnésifère, le grès bigarré ou par des alluvions ; il se prolonge vers le nord-ouest jusqu’au Plessès,

B, Tome XVII, 2

18 Géologie.

département de la Manche, ces couches se relèvent encore contre les terrains intermédiaires, mais sans replonger ensuite, comme elles le font à Litrv, à l'extrémité opposée de son éten- due. B—».

8. Norice sur LE KAOLIN Des Pieux, départ. de la Manche; par M. Héraurr, ingénieur des mines. (Mémoires de la Société d'hist. nat. de Paris ; Tom. IV, p. 194).

Le bourg des Pieux est bâti sur un monticule, dont le pied est occupé par un schiste argileux verdâtre, qui s'appuie vers le sud-ouest sur un grès quarzeux formant la sommité de la butte des Pieux. Les couches de ce grès sont presque verticales, et recouvrent le granite de Tréauville, qui occupe le penchant nord-ouest de la même butte.

C’est sur ce penchant qu'est située la carrière de kaolin , à droite en arrivant par la route de Cherbourg ; elle s’exploite à ciel ouvert; l'épaisseur des dépôts de kaolin varie de 17,3 à 3% 6; ces dépôts sont contenus dans une argile jaune pâle d’allu- vion , et gissent à des profondeurs très-variables; dans la car- rière visitée par M. Hérault, le kaolin se trouvait à 8 ou 9 mètres au-dessous du sol.

L’argile jaune que renferme le kaolin présente, dans sa par- tie inférieure, beaucoup de petits blocs anguleux de grès quar- zeux, qui proviennent probablement de celui qui occupe le sommet de la butte.

Le kaolin se trouve dans le voisinage des Pieux, de distance en distance, sur un espace d'environ 10 kilomètres. Le terrain de toute cette partie est intermédiaire; il est à présumer que tout le kaolin provient du lavage par les eaux du granite voi- sin, qui se décompose très-facilement.

Le kaolin des Pieux, bien épluché, a un grain très-fin ; il est d’un blanc assez pur, mais il contient des traces d’oxide de fer qui donnent à la porcelaine une couleur bleuâtre. Presque tout le kaolin des Pieux est employé dans la manufacture de porce- laine de Bayeux ; depuis quelques années seulement on en envoie un peu à Nevers. R—7T.

9. Norice GéoLociQuE sur LE Purrs ne Meurenrs (Seine-[nfé- rieure) ; par M. A. Passy. (Zbid.; p. 387).

Ce puits a été creusé avec la sonde en 1796, par les ordres

Géologie. 19 et sous la direction de M. Castiau, dans le but de trouver des couches de houille; mais à mille pieds de profondeur, il n'at- teint que des couches qui viennent au jour dans le centre du pays de Bray.

Dans d’autres sondages on rencontra une couche de houille à 267 pieds de profondeur ; mais l'irruption d’une forte source d’eau vint interrompre tous les travaux, et la géologie d’une petite partie du département de la Seine-nférieure a pu seule y gagner quelque chose. M. Vitalis est descendu dans le puits de Meulers à une profondeur de 1025 p., et il a donné un précis historique des travaux entrepris pour la recherche de la houille dans ces environs.

M. Passy a retrouvé dans le fond d’une armoire, à la biblio- thèque de Rouen, une collection des échantillons nommés par M. Castiau. Leurs caractères n’offrent aucune contradiction avec les noms donnés aux substances du catalogue par le même M. Castiau. Ces noms ont été donnés dans le but d’établir des rapports avec les couches qui, dans la Belgique, précèdent la houille exploitée. Enfin, il a encore examiné deux suites d’é- chantillons du puits de Meulers: l’une à l'École des mines, et l'autre chez M, Ferct, à Dieppe. La comparaison des mor- ceaux de ces trois collections , leurs marques et leurs carac- tères semblables ne laissent aucun doute sur leur origine com- mune et leur authenticité.

L'auteur de cette notice a visité l'emplacement du puits en octobre 1827; et les débris accumulés à l’entour lui ont offert des substances et des fossiles identiques à ceux des collections de Rouen, Paris et Dieppe. D’après le tableau des différentes couches traversées par la sonde, que M. Passy a placé à la fin de son travail, il pense qu’on peut grouper ces couches en trois divisions :

175" environ de terram superficiel, de craie blanche, marneuse et glauconieuse , et de marne bleue. |

109" de grès calcaires, glauconieux, et de marnes,

100" de calcaire marneux, de calcaire lumachelle, de marnes , de grès et d’argiles schisteuses.

Le terrain du pays de Bray et le cap de la Hève, près du Hävre, offrent la même disposition,

2:

20. Géologie.

Ces couches concordent bien avec celles qui se montrent au jour dans le Bas-Boulonnais.

Le pays de Bray est une dénudation de la craie circonscrite par cette formation, et caractérisée par la présence d’argiles schisteuses avec fougères (Pecopteris reticulala, Mantell.), et par la présence d’un calcaire marneux pétri de Gryphées virgules.

En comparant les roches du pays de Bray avec celles du cap de la Hève, M. Passy ne trouve de différence que dans l’épais- seur des couches, mais l’ordre est exactement le même, et les fossiles présentent une analogie parfaite. Il donne ensuite une esquisse du profil du cap de la Hève, d’où il résulte que dans le premier étage, il existe 7 à de sable mêlé de silex pyro- maque jaune; ensuite 15® de craie jaunâtre à grains verts, et 30° de craie glauconieuse avec silex pyromaque.

Le second consiste en couches de craie glauconieuse-sableuse, de marnes micactes et glauconieuses, et de deux lits de pou- dingues et de sables ferrugineux, séparés par une marnemicacée; cette portion a 15" de puissance.

La partie inférieure dont la puissance est la même, 15", se compose d'une alternance de calcaire marneux, de marne et de grès calcaire. Les coquilles les plus communes sont le Gryphea virgula , le Trigonia costata et V'Ostrea deltoidea..\

Le cap de la Hève s'élève à 100" au-dessus de la mer. Le puits de Meulers est à 40% au-dessus de la mer, et il descend à 333% de profondeur. Le calcaire lumachelle ne se rencontre qu'à 122% au dessous de son orifice; le point le plus élevé me- suré dans le pays de Bray, est une colline à l’ouest de Savei- guiers (Oise), qui atteint 242% au-dessus de la mer.

D'après toutes les observations que nous venons de rappor- ter, il devient constant que la craie, qui occupe tout le sol du département de la Seine-Inférieure, est supportée par les ter- rains de sable ferrugineux et de calcaire marneux qui recou- vrent la formation oolitique. R—T.

10. NOTICE GÉOGNOSTIQUE SUR QUELQUES PARTIES DU DÉPARTEMENT DES ARDENNES ET DE LA BELGIQUE; par M. Rozer, officier au corps des ingénieurs, (Mémoire lu à l'Académie des sciences, le 9 mars 1829).

Dans l'introduction, M. Rozet cite les différens auteurs qui

Géologie. 21 ont écrit sur ces contrées, et annonce que leurs ouvrages lais- sent beaucoup à désirer, que l’âge relatif des différentes époques géognostiques n'y est pas parfaitement établi. En parlant de la configuration générale du sol, il prouve que la ligne du maxi- mum de hauteur, entre la Meuse et la Seine, est située plus à l’est que celle du partage des eaux; enfin, il établit deux plans généraux de pentes partant du centre des Ardennes, et se di- rigeant, en baissant graduellement, l’un en France et l'autre en Belgique. L'auteur a fait deux grandes coupes dans ces contrées, lune depuis Mézières jusqu’à Liége, en suivant la vallée de la Meuse, l’autre en France, depuis Rimogne jusqu'à Liart, vil- lage situé à 4 lieues à l’ouest de Rimogne; la première coupe offre les formations suivantes, par ordre d’ancienneté et en stratification concordante: les schistes alternant avec des diorites, des quarzites, des trapps, etc., et recouverts vers le haut par des grauwackes ; puis le vieux grès rouge, passant vers le haut à des grauwackes schisteuses qui composent un second étage dans la formation. Là-dessus repose la grande masse cal- caire qui s'étend tout le long de la vallée de la Meuse, et qui donne les marbres de Dinant, de Namur, etc., qu’il faut rap- porter au Mountain-limestone des Anglais. Cette masse supporte toute la grande formation houillière de la Belgique. M. Rozet n'a rien vu au- delà. Toutes ces formations sont couvertes de blocs erratiques.

En France, le lias avec ses Gryphées arquées, repose en stratification transgressive sur les schistes. Ensuite on voit se développer la grande oolite, le coral-rag et la craie; cette dernière formation est très-morcelée, ce qui prouve qu’une grande catastrophe est venue bouleverser ce pays à une certaine époque. Cette révolution est annoncée encore par les débris du terrain de transition, répandus en grande abondance sur les roches secondaires, dans les vallées et sur les montagnes, à plus de 300” au-dessus de la mer. L'auteur examine avec soin ces débris et les circonstances de leur gisement, ce qui le porte à conclure qu'ils ont été transportés après le creusement des vallées, ou, tout au plus, pendant ce creusement, par une cause inconnue, et qui doit être la même que celle qui a déposé les différentes parties du terrain diluvien, si développées dans les contrées qu'il décrit. = Commissaires : MM. Cuvier, Bron- gniart et Beudant, (L'Uriversel; 1x mars 1829.

22 Géologie.

11. DESCRIPTION GÉOLOGIQUE Du GRAKD DUCHÉ DE LUXEMBOURG, suivie de Considérations économiques sur ses richesses miné- rales ; par A. Excerspacu-Lanivière. In-4° de 163 p., avec # pl; prix, 4 fr. Bruxelles, 1828; Hayes.

La partie de ce travail est consacrée à la description de la géographie, l'hydrographie, l'orographie et climatologie de Luxembourg. Les vallées y ont été formées par l'érosion des eaux, et n'offrent pas de traces de déchirement. Il y a un seul bassin particulier au centre de la province, il a une circon- férence de 4 myriamètres, et il est borde de dépôts de cailloux dont les plus gros sont au fond et les plus petits vers le haut des versans. Dans la seconde partie géologique, l’auteur dis- tingue dans cette contrée de grandes étendues primordiales composées de schistes, de grauwacke et de calcaire anthraei- fère, de petits lambeaux du terrain houillier, de calcaire magné- sien intermédiaire et de grès bigarré, enfin du muschelkalk, du keuper, du grès quarzeux blanc, dulias, des gypses et des ar- giles. Le sol primordial occupe tout le nord, l’ouest et une par- tie de l’est de la province, et il est limité par une ligne tirée de Gensingen par Holtz, Habay-la-Vicille, Chiny à Florenville; le centre est occupé surtout par le grès bigarré, et une partie de l’est et du sud du grand duché par les autres dépôts. Il dé- critensuile en détail les roches de ces formations. Dans le schiste argileux , quelquefois à silex, il place à Vibrin, Houffalize et Cherain des fentes de 30 à 60 centim. d’épaisseur, et remplies de grauwacke coquillière (Spirifer, Ammonites, sacer Blum.) et à empreintes. L’ardoise forme deux bandes principales, l’une du nord au sud, de Salm-Château à Hadelange, et l’autre du nord-est au sud-ouest, de Hoffelt à Herbeumont. La plus grande largeur est pour la première 4000 t., et pour la seconde 8oot. La bande contient des bancs de schiste novaculaire (Vieil- Salm , Ottré, Lierneux-Sart), et est peut-être plus ancienne que Ja seconde. 11 y a deux assises irrégulières de micaschiste qui partent du nord et vont à l’ouest; l'une existe entre Horemar et Longueville, et l'autre entre Verlaine et Lahesse. Le schiste quarzo-micacé court du nord-est au sud-ouest, de Bogery à Lierncux. Le schiste siliceux forme deux veines de 6 à 30 cent, de largeur, l'une à Herman et Onneux, et l'autre à Longuc- ville. Le schiste alunifère est disposé en une bande étroite entre

Géologie. 23

Heïd, Morville et Opagne. Il y a un schiste argileux singu- lièrement décomposé. Le calcaire anthracifère du nord-ouest de la province est divisé en 3 bandes principales ; l’une à 2000 mèt. de largeur et 3200 mèt. d’étendue , entre Opagne, Borlon, Champlon et Hassonville; l’autre, de 800 mèt. de puissance, entre Ville, My, Bomal et Durbuy; et une de 600 mèt., entre Lagne, War et la Petite-Somme. Entre les deux dernières il y a un petit banc d’un mêt. de calcaire (Tubipores) entre Herbet et Grande-Somme. La stratification et linclinaison de ces assises varie beaucoup. Il y a un petit filon d’anthracite à Jusaine. Il y a du calcaire à Encrines à Hassonville, et à Trilobites (Caly- mène Macrophtalma), au-dessus de My. Au-dessous de tous ces calcaires, l’auteur estttenté de placer un massif assez sem- blable et en partie grenu Durbuy et entre Humain, Melreux et Hotton. Le quarz compacte forme dans le schiste des filons d’un mètre et plus en puissance. Il y a des brèches quarzeuses à Salm-Château et Recht, des agglomérats quarzo-talqueux mélés de schiste à Vieil-Salm, Bihain, etc., et de petits amas de brèches calcaires dans des cavités calcaires. La grauwacke est peu répandue. Parmi les minéraux de ces différentes roches anciennes et alternant ensemble , il cite 19 variétés de chaux carbonatée, des filons de fluore à Humain, de l’asbeste ligni- forme et du disthène granuliforme dans une veine quarzeuse à Houlpaix , près Ottré; et du talceschiste et diallage lamelliforme à Providroux. Il parle ensuite des gites de minerais, de filons de galène dans le calcaire, de ses variétés de forme , de ceux du cuivre pyriteux et zinc sulfuré de Stolzembourg , de ses formes cristallines, du cuivre carbonaté vert en filons , près de Vieil- Salm ; du fer oligiste de Bihain, du fer sulfuré en amas, du fer hydraté en filons et enamas, des amas de manganèse oxidé de Bihain, du filon d’antimoine sulfuré près de Goesdorf, ete. Parmi les fossiles, il cite les Productus Martini, gigantesque Sow. et ondé Defr., Terebratula tetraedra , un Spirifer voisin du S. attenuatus Sow.(War), l'Orthoceratite sgracilis Blum. Nodo- saire dans le schiste et le calcaire, les Ævomphalus nodosus , catillus et angulosus Sow., un Helicites trochilinus Park, le Potertocrinites tenuis Miller ; des Cariophyllies à Verdeur (C. corricula Defr.), le Madrepora Gervilli Defr.

Le terrain houillier n’occupe que la commune de Bende ; il

24 Geologie.

offre beaucoup de sigillaires sans écorce intérieure, et de la pholérite dans des fentes. Le calcaire magnésien, en partie glo- bulaire , qui existe à Grande-Somme et Durbuy, alterne avec le calcaire anthracifère sous-jacent ; ce n’est donc pas un dépôt secondaire, comme l’auteur le prétend. Le grès bigarré occupe surtout un triangle entre Osperen, Holenfelz et Niderwarchen; ailleurs, il n’est qu’en lambeaux, méme est remplacé seule- ment par un poudingue quarzeux, comme à Junglinster, God- bringen et Eischbach. Il passe insensiblement et par alternances au muschelkalk, qui existe en bandes entre Diekirck et Meis- sembourg, Aspelt, Muno, Rossignol, Nobresart et Engelsdorf. Il est argileux dans le bas, et oolitique et coquillier (4m- montites costatus Sch]., franconicus Schl., nodosus Brug., Be- lemnites fusiformis Miller, Cariophyllie, Encrinite, Gryphæa obliquata Sow., Pecten lens et orbicularis? Sow., Trochilites lævis Schl., Venus interrupta Defr.) Le grès quarzeux blanc se lierait, suivant l’auteur, avec le calcaire précédent lorsque le keuper n’est pas présent. Ce grès renferme des silex et du lignite, Le keuper se développe entre Wasserbillig, Manternach, Sennengen-Mondorf et la Moselle. Il présente quelquefois in- férieurement des bancs du grès blanc; il alterne çà et avec des strates de calcaire cellulaire gris, et il a offert des regnons de sel dans du gypse. Le lias, qui n’atteint que 6 à 8 m. de puissance, ne se voit que dans la partie ‘sud et sud-est du Luxembourg. Il renferme du schiste marno-bitumineux à Ber- dorff, etc., et les fossiles suivans : Æmmonites Bucklandi: Sow., Pecten equivalvis Sow., Nautilus reticulatus Monfort, Baculites vertebralis Lam., Belemnites hastatus et bisulcatus Blainv., une Donax voisine de D. rugosa Lam., et Gryphea arcuata, Ostra- cites, Spondiloïdes , Crclolite Lam. La région gypseuse est bor- née par la Sarre, la Moselle, et une ligne tirée de Diekirk à Contern et Mondorff; elle appartient en grande partie au keu- per. Il y a des amas de tuf calcaire dans le sud et l’est de la province; il détaille surtout celui du bois de Lahaye, il y a des ossemens des genres Canis et Mustela, et des coquilles, dont l’une est l'Helix algira. Parmi les argiles, il place la lithomarge des filons du sol primordial (War, Stolzembourg) et d’autres argiles éparses en amas. Le terrain meuble abonde davantage dans le sol secondaire horizontal que dans le terrain ancien. Il termine

Géologie. 7 par l'énumération des minéraux et minerais secondaires; les localités des amas de minerai de fer liés au grès blanc sont indiquées.

La partie, économique et technique, de l'ouvrage sera trai- tée dans une autre section. Le tableau méthodique des espèces minérales des roches et des fossiles du grand duché, terminent cette monographie. A. B.

12. REMARQUES SUPPLÉMENTAIRES SUR LES FORMATIONS OOLITIQUES et sur les roches qui y sont associées dans les comtés de Sutherland et Ross, dans les Hébrides; par M. Ronerrer Impeyx Murcmisox. (Transact. de la Soc. géologique; série, Vol., p. 359).

Nous avons déjà rendu compte dans le dernier numéro du Bulletin de ce nouveau mémoire de M. Murchison; nous nous sommes borné, dans notre extrait, à indiquer les faits relatifs aux formations oolitiques , qui formaient spécialement l’objet de ce travail. En relisant notre extrait, nous avons regretté de n'avoir pas indiqué plusieurs faits importans qui ont conduit l'auteur à regarder le granite de cette partie de l'Écosse comme le produit d’un soulèvement ez masse; nous allons réparer cette omission en rapportant les observations principales de M. Murchison sur ce sujet. Nous parlerons aussi de quelques faits relatifs à la dénudation.

L'auteur avait déjà indiqué dans son premier Mémoire (voir le Bulletin , Tom. XV, 13) que le promontoire appelé Ord of - Cailtsness, composé de granite, était la limite N.-E. des formations oolitiques; il avait également remarqué que les parties du ter- raincalcaire en contact avec le granite, étaient à l’état de brèche, ce qui l'avait conduit à cette conclusion remarquable, que le granite de cette côte avait été souleve à une époque postérieure au dépôt des couches oolitiques. Les observations nouvelles de M. Murchison, faites conjointement avec M. Sedgwick, le por- tent à croire que le granite a été soulevé à l'état solide, et que cette roche en traversant les dépôts marins qui faisaient alors la surface de cette partie du globe, en avait fracturé les cou- ches, et avait ainsi produit les fragmens qui forment la brèche actuellement en contact avec le granite.

À la pointe du Ord of Eailisness , le granite forme le loug de

26 Géologie. x

la côte un escarpement vertical d'environ deux milles Ébiebii le vieux grès rouge sur son flanc nord , du côté de la plaine de Cailtsness, tandis que sur le côté sud on voit la brèche s'ap- puyer dessus; cette brèche est composée exclusivement de frag- mens des formations oolitiques , réunies par un ciment calcaires elle parait stratifiée dans quelques points. La surface des escar- pemens est recouverte par des alluvions épaisses provenant des montagnes primitives qui sont dans l’intérieur de l'île.

Près de Portgower, le contact du granite avec les couches de grès et d'argile schisteuse, mérite d’être indiqué. On voit sur les deux côtés d’un ravin les roches formées par des couches peu inclmées, Les supérieures présentent une forme courbe et tortueuse, due probablement à des masses fracturées et irrégus lières qui ont étésoulevées et introduites verticalement dans les couches schisteuses qui les recouvrent. En continuant à remon- - ter ce ravin, on observe que toutes les couches sont divisées en un grand nombre de fragmens; on remarque de plus en un point le petit monticule conique, composé de ces mêmes frag- mens, placé sur le granite. Ces phénomènes prouvent clairement à l’auteur que le granite à été soulevé après le se de ces couches secondaires.

Granite du Sutor of Cromarty. La partie de cette côte qui est formée de roches primitives, présente des couches presque verticales de gneiss très-schisteux, associé avec des couches sub- ordonnées de hornblende schisteuse et de talc; cette roche est traversée par de nombreuses veines de granite de dimensions très-différentes. On admet généralement que le granite était à l'état liquide à l'époque ces veines ont été formées, et plu- sieurs géologues supposeut en outre que le gneiss n’était pas encore complètement solidifié. Quel que soit au reste l’état du granite lorsqu'il s’est introduit en veines dans le gneiss, il est nécessaire d'adopter une autre supposition pour lélévation du granite sur la côte du comté de Sutherland. Il est évident, en effet, que le granite, lorsqu'il a été soulevé, n'était pas dans un état de liquidité, car il n’a ni pénétré ni recouvert les masses de brèche qui lui sont contigues. Il est pius probable que le granite était solide et à l’état cristallin, et que par son élévation il a brisé les couches de grès, de calcaire et d'argile schisteuse, préparant ainsi les matériaux qui devaient former la brèche qui

Géologie. 2 se trouve près des escarpemens qu'il forme. Une autre preuve de l'élévation en masse du granite sur la côte N.-E. du Suther- land, selon M. Murchison , c’est que non-seulement les couches du conglomérat de grès rouge ont été brisées , mais elles ont de plus été soulevées, puisqu'on voit ce conglomérat sur lés som- mets de plusieurs montagnes dont la base est de granite ou de gneiss pénétré de veines de granite.

Preuves de la dénudation des collines oolitiques de Braambury et Hare.

La forme de ces collines, composées de couches qui corres- pondent au Calcareous grit, paraît être le résultat de la dénu- dation. Les sillons nombreux parallèles que l’on observe sur la surface de ces collines, nous montrent, pour ainsi dire, les causes de ce grand phénomène; leur disposition régulière et pa- rallèle les fait regarder par Fauteur comme les traces que doi- vent avoir laissées les cailloux transportés par un courant rapide et violent. M. Murchison avait déjà observé ces sillons lors de son premier voyage dans ce comté; mais depuis cette époque la surface du terrain ayant été mise à nu sur une grande éten- due pour des travaux de carrières, il s’est assuré qu'ils exis- taient constamment. D’après la forme de ces sillons, ils doivent avoir été creusés par des' cailloux de toutes grandeurs entrai- nés par des courans qui allaient du N.-0. au S-E. En prolon- geant ces lignes dans l’intérieur, on peut tracer le chemin qu'ont suivi les blocs de vieux grès rouge depuis les escarpemens à pic au sud de Loch-Brora, d’où on les suppose détachés jusque sur les collines de Braambury, Ce phénomène singulier a déjà été remarqué en Suède par M. Brongniart.

Formation d’eau douce à l'ile de Skye.

M. Murchison a trouvé sur les rives N.-E. du lac Hastin, en Écosse, des fragmens aplatis d’un calcaire coquillier cen- tenant cinq espèces de Cyclade, une de Paludine, une d’'Huitre, un Mytilus et quelques bivalves non encore décrites. Parmi les cinq espèces de Cyclades, deux se retrouvent dans les couches supérieures de l'argile de Weald , ainsi que la Paludine et l’es- pèce d’Huitre. Ces coquilles décèlent l'existence d’une formation - d’eau douce dans cette partie de l'Écosse, fait qui n’avait en- core été observé par aucun géologue. De cette observation in-

28 Géologie.

téressante, l'auteur conclut que quoique les terrains d'eau douce soient ordinairement plus limités que les terrains marins, cepen- dant à la même époque les couches de l'argile de Weald se déposaient en Angleterre, des causes semblables donnaïent naissance, dans le nord de l'Écosse, à un terrain d’eau douce analogue. | D.

13. WaNDERUNGEN, etc. Voyages dans des parties peu visi- tées des Alpes de la Suisse; par Hinze-Escrer. In-8° de 168 p. Zurich, 1829; Fuüssli.

Cet ouvrage contient la course de ce savant au mont Rose, et une excursion dans le Redetenstock, Kanpferstock et Glar- ner-Faulhorn, montagnes des cantons de Schwitz et de Glaris. Ce dernier voyage , d’une lecture amusante, contient quelques notes géologiques. Ce sont principalement des grauwackes ou des grès gris ou rouges dont on y parle, et il y a très-peu de chose sur le contact des grès récens ou coquilliers avec le cal- caire alpin et avec la molasse.

M. Huggy a publié une lithographie représentant la figure et en même temps la structure de la première chaîne jurassique, derrière Soleure.

14. NIVELLEMENT BAROMÉTRIQUE DU FICHTELGEBIRGE, d'Eger à Baireuth; par le prof. Bencaaus. ( Hertha; Vol. VIT, cah. 3. Gaz. Geogr. p. 123), avec une carte.

On consultera avec intérêt ce nivellement, qui nous apprend que Baireuth est à 1105,04 p., et Eger à 1389,86 p. Le point culminant de la route entre ces deux points a 2108,6 p. d’élé- vation.

L'on sait aussi que le prof. Hoffmann a fait, en 1826 et 1827, un relevé géologique du Fichtelgebirge. ( Teutschland Geolog.; vol. 4, cah. 2, p. 256.)

15. NiVELLEMENT BAROMÉTRIQUE DE LA SAXE; par WIEMANN. (Ibid. ; Vol. VI, cah. 3, p. 216.)

L'auteur annonce qu'il propose 2 profils de hauteur de la Saxe, l’un pour la gauche et l’autre pour la droite de l'Elbe.

Geologie, 29

16. Mesures DE MAUTEURS FAITES EN WESTPHALYE; par Fr. Horr- MANN, de Stuttgart. ( Zbé.; p. 218.)

L'auteur détermine le niveau du Rhin à Dusseldorf, qui serait de 100 à 142 pieds et donne ses observations, faites en West- phalie.

17. NIVELLEMENT BAROMÉTRIQUE DE LA FORÈT NOIRE ET DES CONTRÉES VOISINES, en 1825 et 1826; par E. H. Micagzis. (Ibid. ; Vol. X, cah.3, p. 195 ), avec 3 profils.

Ce nivellement , offrant environ la hauteur de 560 points et le détail de toutes les opérations , mérite d’être cité. Les profils s'étendent de Saarburg à Rothweil sur le Necker, de Remire- mont au Danube, et de Remiremont à Schaffhouse.

18. HAUTEUR ABSOLUE DE BRUNSWICK SUR LA MER Du Norp, avec des mesures de hauteur des environs; par le W.1L; Lacamanx jun. ( Zbëd.; Vol. XI, cah. 1, p. 81.)

Ce mémoire contient un grand nombre de points mesurés dans l’Elm et ses environs , au Huyseburg, au Liebenburg, au Lichtenberg, dans le Soiling et le Harz; et l’auteur y a ajouté toujours la nature minéralogique du sol. Brunswick est à 292,5 p- sur la mer. À. B.

19. LÆNGEN UND BREITENBESTIMMUNGEN, Ctc. Détermina- tions trigonométriques de longitude et latitude de divers lieux dans les seigneuries de Reichenau et Czernikowitz avec des mesures barométriques de hauteurs et des observations géognostiques; par Cassien Harrascnka, In-8° de 113 p.; prix, 3 fr. Prague, 1822; Straschiripka.

Ce petit ouvrage, intéressant pour les géographes, contient une vingtaine de pages géologiques. L'auteur distingue la con- trée examinée en pays plat ou secondaire, autour de Sinkow, et composé de marne crétacée et de grès vert reposant sur le schiste argileux et le granite. Il comprend les monts de Merk- lowitz, de Dobrzinow. En "ontagnes moyennes, compo- sées de gneiss, schiste argileux ou micacé, de calcaire, de gra- nite, de grunstein avec du fer oxidé. Ce sont les montagnes de Ribnay, de Katsch, de Lukawitz, de Lomm. En pays élevé, sur les frontières de la Silésie, et composé surtout de gneis avec du micaschiste, du marbre (Ritschka), du fer oligiste, etc. fl

30 Geologre.

entre dans des détails intéressans par leur nouveautce sur cette contrée pen connue, et cite des coquillages dans le grès vert, ainsi qu'une espèce de houille. j A. B.

20. CONSIDÉRATIONS GÉOGNOSTIQUES GÉNÉRALES sur le terrain de transport du Val d’Arno supérieur; par M. BERTRAND- Geszix. ( Mém. lu à l’Acad. des Sciences, le 11 août 1828.)

L'auteur annonce que ce mémoire fait partie d’un travail géologique sur l'Italie qu’il se propose de publier. Dans une première partie, il examine d’abord les différentes opinions des naturalistes qui ont écrit sur le Val d’Arno. Les uns pensent que ce terrain meuble a été déposé par des eaux marines, comme les collines subappennines, Vient ensuite une descrip- tion topographique de la vallée, séparée en trois grands bas- sins, savoir : celui de Casentino, celui d’Arezzo , et celui de Ft- gline. Ces bassins sont séparés entr'eux par des barrages ou défilés très-étroits, et circonscrits par des chaînes élevées de roches secondaires : celle du nord est de grès macigno; celle du sud, de calcaire noir; le terrain de transport ne se montre que dans les bassins d’Arezzo et Figline. 11 est généralement composé ainsi qu'il suit, en partant d’en haut : de sables jau- nes argileux en couches épaisses; de bancs très-puissans de cailloux roulés; de sables jaunes acquérant plusieurs toises d'épaisseur, contenant à leur partie moyenne et inférieure beaucoup d’ossemens fossiles de Mammifères; de marne ar- gileuse bleue, micacée, puissante, formant le fond du bassin, renfermant à sa partie supérieure des ossemens fossiles.

De l’ensemble des observations de l’auteur, il résulte que les cailloux roulés les plus gros et les plus abondans sont sur le pied de la chaîne secondaire du nord; les sables grossiers, à la partie centrale du Val; et les plus fins, sur le pied de la chaîne calcaire du sud. Ces sables et ces argiles blancs sont générale- ment en couches horizontales. Les ossemens fossiles sont très- abondans sur la partie centrale du Val, sur la droite de Arno, et rares sur la gauche de ce fleuve. Ces os, quelquefois dissémi- nés, sont généralement déposés sur plusieurs plans. Le terrain meuble contient des coquilles fluviatiles, jamais de coquilles marines. M. Bertrand-Geslin le classe dans la série des terrains d'aitérissement postérieurs aux lerrains tertiaires,

Géologie. + 32 \ La partie du mémoire de M. Bertrand-Geslin est consa- crée à des considérations systématiques. Leur ensemble le con- duit à distinguer dans la formation du terrain meuble du Val d’Arno supérieur, deux époques. Daus la 1°° (contemporaine des terrains de transport), les matériaux extraits des chaînes secondaires du Casentino ont été convertis en cailloux rotlés, en sables et argiles. Dans la 2°, les argiles blanches, les sables, les cailloux roulés et les ossemens de Mammifères abandon- nés sur le flanc des chaines secondaires, ont été pris par les affluens et charriés à plusieurs reprises dans le Fa! d’Arno supérieur. ( Le Globe ; 20 août 1828.)

21, DEs CaïLLOUX ET DE QUELQUES PUDDING NOUVEAUX pu Vi-

GENTIN ; par L. Pasiwr. ( Giorn. dell’ Ital. Letter.; Tom. LXV, mars et avr. 1828, part. scient., p. 97.)

_ L'on sait qu'à l’occasion de médailles de bronze, d’objets fa- briqués et de vestiges de constructions, trouvés par M. Tou- louzan dans les collines qui entourent Marseille, sous une ar- gile grise recouverte par une espèce de poudingue nommé par lui Roche vive, ce naturaliste a avancé que ces faits peuvent conduire à des résultats d’une haute importance pour la Géologie qu'on fait peut-étre trop ancienne, et pour l'Histoire qu'on fait Peut-être trop nouvelle. ( Bullet. des Scienc. nat. ; IX, p. 266.) M. Pasini a pour but, dans le mémoire dont nous rendons compte, de prouver que M. Toulouzan a eu tort d’avancer une telle as- sertion, qui est contredite, d’ailleurs, par tous les faits. Il exa- mine successivement la manière dont se forment sous nos yeux les poudingues, travertins et sables agglutinés que l’on rencon- tre à la surface des terrains de sédimens inférieurs, et principa- lement ceux du Vicentin, prouve que le mode de formation de ces roches est bien différent de celui qui a présidé à celle des roches du terrain tertiaire, enfin établit que le poudingue sous lequel M. Toulouzan a trouvé des traces des travaux des hommes appartient évidemment à cette classe de conglomérats très-récens, qui se forment tous les jours sous nos yeux; par conséquent que le fait en question, loin de porter atteinte aux idées généralement recues sur l'âge des dépôts qui composent la croûte solide du globe, ne fait que confirmer l'opinion ad- mise par la totalité des géologues, que la terre n’a été habitée que long-temps après la formation de terrains tertiaires.

32 Géologie.

Voici du reste les faits particuliers que renferme ce mémoire. La plaine vénitienne est recouverte partout également d’un ter- rain d’alluvion, provenant des détritus des différentes roches qui constituent les montagnes environnantes. Le long de celles- ci, on voit de grands amas de cailloux roulés répartis ça et irrégulièrement, dont le volume et l'étendue diminuent à me- sure qu'on descend dans la plaine. Au-dessus de celle-ci, s'é- tend universellement une couche d'argile très-tenace, tantôt jaune, tantôt grisâtre, d’une épaisseur quelquefois très-consi- dérable ; cette argile provient de la décomposition du porphyre pyroxénique et des autres roches d’origine ignée qui s'élèvent au-dessus des couches secondaires qui composent les collines. La couche d'argile est recouverte par la terre végétale. Dans beaucoup d’endroits, il faut creuser très-profondément pour trouver les sables. La mer couvrait toute cette formation quand le dépôt de l'argile eut lieu, puisque dans le Vicentin et le Pa- douan elle renferme des coquilles qui vivent actuellement dans l’Adriatique. Au pied des Alpes vénitiennes, et en général de toutes les montagnes de cette partie de FlItalie, ainsi que sur leur sommet, on trouve de grandes masses de cailloux et de sables, qui s'élèvent quelquefois à une grande élévation et qui souvent alternent à plusieurs reprises avec des argiles, = Les grandes vallées de l’Agro, du Zeogra, de l’Astico, de la Brenta , sont remplies de ces sables dont les bancs sont toujours beaucoup au-dessus du niveau de ces torrens. L'origine de ces dépôts remonte à l’époque du creusement des vallées; car les fleuves actuels sont incapables de les avoir formés. Alors de grandes masses d’eau se sont répandues sur les flancs des mon- tagnes, ont entraîné et accumulé à leurs pieds et dans le fond des vallées toutes les matières incohérentes qui en recouvraient la superficie; les fragmens les plus gros ont été arrêtés à peu de distance de leur point de départ, tandis que les cailloux et les sables, plus divisés, ont été transportés à de plus grandes dis- tances et se sont déposés dans les plaines. Sur le dos du Bu- falan , entre les parties les plus élevées de cette montagne et les monts qui s'appuient à sa base, on remarque un amas de cail- loux à la hauteur de 300 pieds. Ils sont dolomitiques comme la montagne, et c’est à leur chûte qu'est due cette série de pics et de pyramides qu’elle présente, et cette forme dentelée qui

Géologie. 33 distingue toujours la Dolomie. Dans le haut Vicentin, entre les sables et les argiles, on trouve des troncs de grands pins, qui ont conservé la majeure partie de leur substance ligneuse et qu'on peut travailler; néanmoins il y a quelques parcelles silieeuses entre leurs fibres. Dans la vallée d’Acquasaliente } on voit se former le long d’une fontaine une pierre poreuse qui renferme des débris de plantes et des coquilles terrestres dont les espèces vivent sur les lieux. Ce travertin a servi à la cons- truction de la nouvelle église de #.-Ulderico.— A Cengielle, Civillina , Monte Sumano, Marchesini et dans beaucoup d’au- tres lieux, on trouve un poudingue formé par des cailloux réu- nis par un ciment calcaire que les eaux, en filtrant, ont dépo- dans les interstices de ces amas sableux. Ce poudingue est très-solide et résiste d'autant mieux à la décomposition que le eiment n’est pas mélangé d'argile. Queiquefois, principalement sur le flanc des montagnes, les fragmens qui le composent ont été à peine usés, en sorte qu’ils ont conservé leurs angles; c’est alors une véritable brèche. 11 y a un banc assez puissant de poudingue, dans la vallée du Zeogra ; le long d’une masse de sable qui s'élève à 30 pieds au-dessus du niveau actuel du tor- rent. Les vallées de l4dda, du Zambro, de V'Olona, dans le Milanais, en présentent aussi qu’on exploite pour la bâtisse sous le nom de Ceppo. On en trouve également dans les vallées du Bremèo , du Serio et de l'Ogtlio. Sur les bords de la mer, près de Venise, l’auteur a trouvé ça et une pierre arénacée remplie de coquilles marines dans leur état naturel; ce n’est autre chose qu'un agglomérat de sable, très-faible, que les flots

_détruisent très-facilement, J. GIRARDIN. ÿ

22. Reise vON ORENBURG NAcH Bucnara. Voyages d'Oren- bourg à Buchara; par le Ed. Evrersmann, avec des Addi- tions sur FHist. nat., par le prof. Licarensreix. In-4° de 150 pag., avec 3 cartes. Berlin, 1823; Christiani. ( Part, géolog.) On fera bien de comparer cette description avec celle publiée

par M. Pander { Voy. Bullet., 1826, 4, p. 412, etn° 5, p.

_10.) L'auteur donne quelques détails de plus sur les localités du calcaire à Ammonites, à Huîtres, etc. Ne serait-ce pas du lias?

A Timir, il cite un crâne d'un Linx. Dans les monts Mugosar

Moughodjar, il distingue des grunsteins intermédiaires et

B. Toux XVII, 3

34 Geologie,

secondaires. Dans le désert de Kul, jadis une baie de la mer d’Aral, il signale les mêmes Cardium, Huiîtres, Peignes qu’à Termembesse,

Il signale du Hornfels à 16 werstes de Juskuduk et dans les monts Susseskara; à 35 werstes de ces montagnes, du calcaire compacte à Helmintolithes; autour de Karaata, du calcaire secondaire récent à Vermiculites, et à Agetma, des collines de calcaire sablonneux à dents de poissons. Dans sa récapitulation, il expose l’opinion que les Steppes sont occupés par des dépôts modernes, secondaires, tertiaires et alluviens, et qu’ils étaient re- couverts par la mer Aral, unie jadis à la mer Caspienne et même à la Baltique. 11 croit que ces mers diminuent encore journelle- ment; ainsi la ville de Jankend, placée au débouché du Ser, est à présent à 4 journées de la mer d’Aral.

Tout le pays entre Orenburg, Astracan et Moscou est occupé par du calcaire coquillier moderne et des grès; derrière Moscou, les monts Waldai formaient une fois un promontuire de cal- caire secondaire, et entre ces monts et Pétersbourg, il n’y a que du sable, des argiles et des marécages jusqu’à la bordure inter- médiaire du golfe de Finlande. Ce dernier a aussi diminué de profondeur depuis Pierre-le-Grand. À Preussisch Holland on a trouvé dans une carrière un anneau pour attacher des vais- seaux, et le même fait a été vu en Livonie, C’est bien dommage que notre savant n'ait pas une idée claire des dépôts secon- daires et tertiaires, et surtout des roches calcaréo-siliceuses d’eau douce dont la description permet de soupconner la présence dans ces contrées, A. B.

23. CORRECTION AU VOYAGE DE LEDEBUHR DANS L'ALTAI. | Her- tha ; Vol. 12, cah. 3, Gaz. Géogr, p. 81.)

A'Koluwan il yaune fabrique de pierre à aiguiser et non pas de soufre; le Ravennaja Sopka n’est pas un volcan, et près d’Altun-Tube, dans les steppes des Kirghis, il y a de la Diop- tase et non pas de l'Émeraude.

24. Description DE L'ILE DE Cos; par M. Hubert LAUVERGNE. (Partie géolog.) (Journ. des Foyag.; Tom. XXXI, p. 53.)

île de Cos est traversée dans toute sa longueur par une chaine de montagnes qui courent noxd et sud, Le mont le plus

Geologie. 35 élevé porte le nom de Monte Christo ; ce sommet culminant s'aperçoit de très-loin et sert de reconnaissance aux navires. Son élevation au-dessus du niveau de la mer est de 860 mètres, hauteur barométrique prise par l’infatigable et savant Durville. L'aspect géologique de l'ile ne démontre point d’autres foyers jadis phlégréens; les produits volcaniques, d’ailleurs, ne se ren- contrent qu'aux environs du Périmètre embrassé par le Honte Christo. Dans la très-haute antiquité, lile de Cos a été tour- mentée par des commotions souterraines, le fameux temple d’Esculape fut même renversé dans l’un de ces tremblemens. D’après des renseignemens précis, Cos n’est plus depuis des siècles le théâtre de ce terrible phénomène; peut-on dire ici, comme pour l'Etna, que l’éruption de nouvelles bouches igni- vômes diminue ét finit par éteindre l’activité des volcans an- ciens? On sait que l’île de Cos avoisine plusieurs foyers ignivo- mes; Santorin, par exemple, dont les bouleversemens pro- fonds s'offrent avec tant d'intérêt aux yeux du géologue. Après le Monte Christo , les autres montagnes sont légèrement ondulées dans leur direction. On n’y voit ni ressauts ni escar- pemens : leurs flancs sont sillonnés par les pluies qui descendent en torrens baigner les nombreux jardins de l'ile. La constitu- tion de leur massif est presque entièrement calcaire, mélée de schiste souvent micacé. Les sources qui alimentent les fontaines de Cos, sont claires et limpides; purifiées par une longue course, elles ne donnent aux réactifs que quelques atômes de carbo- nate calcaire. Aucun pays de l’Archipel n’est peut-être aussi riche en fontaines que la moderne Cos; elles ont toujours attiré la sollicitude des divers gouvernemens qui l'ont possédée, ex- cepté celle des Turcs. On voit encore tombant en ruines, par l’incurie de ceux-ci, un aquedue remarquable qui fut ouvrage des Vénitiens. L'aspect des fontaines de cette île rappelle ce qu'Hyppocrate a dit dans son Traité des Eaux : « Les meilleures sont celles qui affrontent le Levant et qui, par une course éten- due, se sont dépouillées des sels et matières animales qu’elles contiennent. »

25. DESCRIPTION DE LA MiINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE D’UNE PARTIE DE LA NOUVELLE-ÉCOSSE ; par Ch. T. Jacksox et F. ALGER. (Americ. Journ, of Sc.; Vol, XIV, 2, pag. 305; avec une carte géol.) À

36 Géologie.

La presqu’ile de la Nouvelle-Écosse a 300 milles de long et 150 de large, et offre 3 chaînes de montagnes, dont deux sont les montagnes du sud et Gu nord, et la troisième, moins élevée, traverse le comté de Cumberland et les districts de Colchesteret de Pictou. Ils commencent par l'extrémité sud.'Les îles de Briers et de Long-Island sont composées de Grunstein prismé à petits filons de Jaspe, de Calcédoine et d’Améthyste. Un amygda- loide avec beaucoup de terre verte supporte cette roche. Les filons de Jaspe pénétrant l’amygdaloïde présentent l'apparence de l'argile cuite, Dans la même formation trappéenne qui forme ia côte depuis Long-Island aux caps Split et Dor, et même jus- qu’à la rivière Apple dans la baie de Chignecto, l’auteur s’ar- rête surtout aux colonnades de Grunstein à 6 milles de Petit Passage, et 1l prétend que c'est une roche amphibolique !... A Mink Cove ces roches renferment du jaspe, des géodes de quarz à chabasie et un filon de fer oxidulé. À Sandy Cove le Grun- stein repose sur une brèche ou amygdaloïde trappéenne à spath alcaire, calcédoine, stilbite, mésotype et quarz primitif et à petits filons de fer oligiste, mélé à de la chabasie. Le fer micacé, disséminé dans la calcédoine, produit des agathes singulières. La Laumonite, associée avec du spath calcaire et du fer spécu- lire, y est en filons d’un pied de largeur. À 1 mille à Pest, le minerai de fer y est en filons assez considérables pour offrir des cristallisations comme à l'ile d’Elbe, et les roches trappéennes y contiennent aussi des filons de fer oxidulé en octaèdres ou do- décaèdres; ces derniers ont quelquefois 8 pouces de puissance. Près d'Outer Sandy Cove, il y a de larges filons de jaspe rouge à géodes et filets de quarz, d’améthyste et d’agathe. Ils ressor- tent en forme de murailles de la surface décomposée du trapp. Il y a, non loin, delà de l’agathe à dessins de fortification, et de l’agathe brèchiforme fort belle. Il cite une géode à filets de fer sulfuré et fer oxidé rouge au milieu de l’agathe, Il y a du jaspe zoné en gros blocs à la base du mont Titus. À Trout Cove àl ya de beaux filets d’agathe dans le trapp prismé. A Gulliver’s Hole il y a de jolies stilbites et des filons irréguliers de fer oxidulé et de fer oxidé jaspoide rouge, qui ont quelquefois un pied de largeur. L'isthme qui unit la presqu'ile de Digby’s Neck avec le continent, est composé de grès rouge et gris, s’élevant à 100 ou 150 p.,et appartenant peut-Ctre à la formation du vieux

Geologie. 37 grès rouge. Les strates du grès, en partie micacé, sont séparés par de l'argile calcarifère rougeâtre. A 3 milles à l’est de Nichols Mountain , il y a du fer oxidulé en blocs sur la brèche trap- péenne, et contenant des zéolithes et du quarz. Au ruisseau de Williams Brook il cite de l’'Heulandite et de la Stilbite, mélées de terre verte et de chabasie; à r mille à l’ouest de Chutes Cove, de l'Héliotrope et du Grunstein porphyrique ; à St.-Croix Cove, de l’Heulaudite, l'Analcime et du cuivre natif capillaire dans des cavités cylindriques traversant Pamygdaloïde à mésotype; à Martials Cove, de l’'Heulandite en filons et de l’Analcime tra- pezoèdre et verdätre à filets de cuivre natif.

Dans les Hadley et Gates Mountains le trap s'élève à 300 p., et l'amygdaloïde de la cime renferme des noyaux de Chloro- phæite à druses de spath calcaire pyramidal. A Gates Mountain il y a beaucoup d’Analcime, de Mésotype et de Thompsonite, semblable à celle de Dumbarton en Écosse, et des filons de fer oxidulé. À Peters-Point il signale dans une petite caverne gar- nie de cristaux de Laumonite, du Spath calcaire et de Apophyl- lite dont il décrit les formes. À French Cross Cove il y a 4 cou- ches trappéennes, savoir, de bas en haut un amygdaloïde rouge à zéolites, un amygdaloïde ordinaire, un grunstein peu vésicu- laire, et la même roche prismée. Des blocs de grès indiquent son voisinage. Il y a de la Laumonite, de la Mésotype, de la Heulandite, des Calcédoiïines, de PAnalcime rouge, etc.

Entre les caps Split et Blomidon sur le Mines Bason, les mêmes mineraux, ainsi que la Mésotype aciculaire, abondent. Au dernier cap l’on voit sous le trapp le grès qui s’élève à 100, tan- dis que l'autre roche atteint les 500 p. Ce grès contient une brèche calcaire à noyaux de silex corné et à amas de manganèse oxidé près de Wilmot.

20. OBSERVATIONS sur LA HouILLE, LE DILUVIUM ET D’AUTRES GOUCHES DE L'On10 ; par le Hicprerw. ( Zbid. ; Vol. XII, 1; sept. 1827, p. 38.)

De Marietta à Zanesville il y a des alluvions. Après avoir quitté la rivière, on trouve du calcaire et du grès houillier; sur le calcaire il y a du grès, un schiste rouge et ferrugineux, une argile schisteuse rouge de 10 à 20 p. de puissance, et une argile grise. Sur les cimes des côteaux il y a des lits calcaires

38 Géologie.

coquilliers plus récens.'A Zanesville il y a 3 couches de houilles les chûtes de Muskingum sont formées par des rocs calcaires, quelquefois rouge, et un assez bon marbre. La méme formation s'étend vers Newark et de au lac Érie, le pays est plat. De Newark, vers la Delaware, le diluvium règne pendant 20 milles et offre une argile jaune de 20 à 5o p. d'épaisseur et placée sur une argile bleue. 11 y a beaucoup de blocs primaires. Dans la crète appelée Flint Ridge, Pauteur signale du quarz grenu ét une espèce de meulière. A. B.

27. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE DU BÀS PAYS DE LA CAROLINE SEPTENTRIONALE ; par E. Mircuezx. ( /bëd.; 2, janv. 1828, p. 336.) *

L'auteur parle d’abord de la composition du pays formé d’ar- gile, de sable et de cailloux. L’argile contient des pyrites, et il y a du fer limoneux, de l’ocre et du lignite, ainsi que de la marne et des coquilles fossiles, Le sable et les cailloux couvrent des éminences dans l’intérieur, et à 6o à 80 milles de la meron commence à trouver au bord des rivières des argiles et sables à coquilles marines. Et dans la partie N. et S.-E, de cet état il y a de grandes masses d’agglomérat calcaire et siliceux à co- quilles, par exemple à Wilmington, au cap Fear; ces roches sont quelquefois couvertes par les alluvions précédentes. Le bas pays n’a pas été produit par l’action de causes encore existan- tes, et la terre ferme n’a pas repoussé l'Océan, mais cette con- trée est sortie tout d’un coup des eaux par suite d’un abaisse ment de la mer ou un soulévement du continent. Elle n’a pas été formée par un transport subit de sables et d'argile. Sa for- mation tombe dans une époque antérieure au déluge de Noé, puisqu'on a déterré des os de Mastodonte et d'Éléphant à l’em- bouchure de la Neuse. A. B.

28. NOTE SUR UN RAPPORT GÉOLOGIQUE CONCERNANT LA CARO- LINE SEPTENTRIONALE; par DENISON Ormsrep. Écrit de 141 p., publié en 1824 et 1825. ( Zbid.; Vol. XIV, 2, p. 230.)

Ce relevé a été ordonné par la Législature de cet état, et M. Vanuxem à été chargé de méme de celui de la Caroline méri- dionale. Le long de l'Océan jusqu'à 150 milles, règne le sol ter- tiaire composé d’alternats de sable et d'argile avec des lits ac-

Géologie. 39 cidentels de grès et de calcaire coquillier. Le canal entre les baies de Clubfoot et Harlow a découvert la section suivante : terre végétale noire, argile à potier brunâtre, lit mince de sa- ble à coquiiles marines et os de Mammifères (Mammouth , etc.) et argile bleue. Les coquillages sont les mêmes qu’au cap Look- out et offrent surtout des pétoncles et des cardium. A Johnsons- Point, à 4 + milles de Newbern, l’auteur a examiné la marne ar- gileuse coquillière à pectoncles, huîtres, cardium, coraux et madrepores , qui borde la rive sud de la Neuse. Dans la partie orientale du comté de Wayne , les Sarpony hills, entre la Neuse et le cap Fear, offrent une formation de calcaire oolitique cou- verte de blocs de marne presque sans coquilles et ressemblant à la pierre de Bath. Dans le comté de Lenoir et de Lincoln il y a beaucoup de sable quarzeux blanc, et sur roo milles le long de la Neuse, l’argile contient des pyrites et du lignite ou des troncs bituminisés ou silicifiés. Il y a du fer limoneux et de l’hé- matite brune dans la partie est de cet état, et du fer natif dans la formation primaire. A l’ouest de la zône tertiaire il y a une bande arénacée de 12 milles de largeur, que l’auteur classe dans le terrain houillier ancien. C’est la continuation du bassin de Richmond et du dépôt entre le Connecticut et le Rappahan- nock. Il s'étend dans la Caroline méridionale. On y a trouvé peu de houille et de calcaire. Plus à Pouest vient la formation schisteuse , composée de schiste argileux, novaculaire, siliceux, alumineux, talqueux et chlorité, de grunstein, de porphyre, de siénite, de serpentine, de quarz grenu, d’une brèche schisto- trappéenne et de grauwacke. Il y a de l'or, de la pyrite arsé- nicale, du manganèse oxidé, du fer oxidulé, oligiste et hy- draté , de la coccolite, de ia grammatite , etc. Il décrit au long les carrières de novaculites à 7 milles O. de Chapel Hill, à Chat- ham, à Randolph, près Deep River, et en général depuis Flat River, dans la partie orientale de Person, jusqu'aux Narrows of the Yadkin. Il y beaucoup de belle stéatite dans le comté d'Orange. A l'O. du schiste on rencontre le micaschiste, le gneis et le granite qui traversent l’état dans une direction N.- E. à S.-O. et s’étendent aux montagnes bleues. Le granite est en contact avec la zône schisteuse; puis vient le gneis et ensuite le micaschiste, suivi de nouveau de schiste argileux à ouest. À Surry, 7 milles N. de Rockford, il y a une variété cu-

40 Géologie.

rieuse de gneis prismé. 11 décrit de belles variétés de granite à Salisbury, à Louisburg, à Warrenton, à Halifax, et une espèce à feldspath décomposé se trouve dans les comtés de Stokes et de Surry. En allant encore plus à l'O. l’on trouve des crètes de granite et de grunstein, et une roche trappéenne présumée voi- sine du basalte forme des filons dans le granite à Rowan. Ces fi- lons ont quelquefois 8 pouces d'épaisseur. Le micaschiste con tient des bancs et des filons ferrifères, des amas de marbre et de plombagine. Ce dernier minéral est exploité à l'O. de Ra- leigh sur la route de Hillsborough, il est en lits de quelques pouces, a 20 p. de puissance, au milieu d’un schiste rouge blanc, Ce dépôt a au moins 18 milles de longueur. Dans la Ca- roline septentrionale il y a un grès flexible appartenant aux roches quarzeuses qui forment en particulier la cime du mont Pilot, dans le Rockingham. C’est une masse cylindrique fort escarpée qui s'élève à 1551 p. sur sa base, Le quarz grénu mêlé de mica rouge y domine et il y a peu de micaschiste, Ce même quarz se revoit sur la rivière Ararat. À quelques milles à l’est, vers les monts Sawratown, la cime la plus élevée, le Moore Mountain a 1833 p. au-dessus de la rivière Dan. Il y à une cas- cade de 65 p. de hauteur et une grotte célèbre au milieu des roches quarzeuses. Les cimes appelées Dan, dans les Monts Bleus, s'élèvent à 12 à 1500 p. au-dessus de la rivière du méme nom, et le micaschiste y règne. Il y a plusieurs sources minérales salines dans ce sol primaire de la Caroline, Dans le - comté de Rockingham une masse cunéiforme intermédiaire s'in- troduit depuis la Virginie au milieu du terrain primaire, on y trouve du grès, du schiste, de la houille et surtout des lignites comme à 2 milles à l’est de Germantown, Ces dépôts de trones d'arbres bituminisés ressemblent à ceux de la Neuse, A. B.

29. SUR LE TRANSPORT SUPPOSÉ DE ROCHERS; par DE Kay. (Jbid.; Vol. XIII, 2, janv. 1828, p. 348.)

L'ile de New-York est composée de gneis couvert de sable, qui renferme et supporte des blocs de trapp, de schiste,de gra- nite et de calcaire coquillier. Le trapp vient des bords de l'Hud- son, etc. Il y a un bloc d’asbeste qu'on avait eru venir de Ho- boken, tandis qu'ilest plus probable qu’il dérive d’un banc de serpentine découvert dans l’île méme. L'auteur pense que les blocs tirent leur origine de rochers détruits sur place.

Geologie. A1 30. Mévances sur LES Wire Mouxrarss ; par le prof. F. Haux. (Ibid.; p. 373.)

Il y a du Béril à Freyburg (Maine), de l'Améthyste sur la ri- vière Sako, et du Schorl au mont Washington. Les White hills offrent des scènes alpines.

3r. Sur ra HouILLE DE Troca. ( Zbid. ; p. 381.)

Cette houille existe à la source de la branche sud de la Tioga, près de Covington dans le comté de Wayne en Pensylvanie, et ce dépôt accompagne cette rivière. L'hydrogène carboné émane de la terre dans le cemté de Chatanque sur le lac Érié.

32. RAPPORTS GÉOLOGIQUES DES MINES D'ANGANGEO AU MEXIQUE; par J. Burkarr. { Zeitsch. für Mineral; 1827 11 €Ë 12, P. 401 ), avec une coupe géclogique (n° 10.)

Angangeo est à 8687 p. angl. sur la mer; entre ce village et Tlalpujahua, il y a une chaîne de 10,653 p. de hauteur. Le por- phyre intermédiaire forme les environs de Angangeo. De Tlal- pujahua :on suit pendant un quart d’heure le schiste argileux pour entrer ensuite sur le soi du calcaire bleu du torrent San José. Sur la gauche du torrent, règne de l’agglomérat trachyti- que de Tlalpujahua. Il renferme des morceaux de grauwacke frittée et poreuse, de schiste argileux cuit, de ponce, et d’obsi- dienne verte et noire. Cette roche va jusqu’à San Rafael paraît sous elle un dépôt de porphyre à amphibole. L'auteur le réunit minéralogiquement au trachyte de Tlalpujahua. A 2 heures au N. d’Angangeo, on revoit de grands rochers du même porphyre qui y renferme les filons. Il n'y a donc pas de limites tranchées entre le trachyte entouré d’agglomérats trachytiques et le por- . phyre métallifère reposant sur le schiste et la grauwacke. Au sud d’Angangeo, l’'agglomérat trachytique couvre le porphyre. Les filons y courent h. x * et h. 2, et inclinent 75 à 80° à l'O. Lis ont de 16" à 10'8" ( mes. rhénane) de puissance. Il y a des fragmens de porphyre, beaucoup de pyrite, de quarz, et plus ra- rement du spath magnésifère. On y rencontre encore de la ga- lène, de la blende, du cuivre pyriteux, de la pyrite arsénicale et de l'argent sulfuré en partie antimonié, de l’antimoine sulfuré (mine de San Pedro) et du fer hydraté (filon Descubridora.) On retire par semaine 300 à 350 marcs d'argent des 4 filons exploi- tés d’Angangeo, A. B.

42 Géologie. 33. Sur LES BLOCS PRIMYTIFS DE L'OWIO ET DES ÉTATS OCCIDEN- TAUX; par B. Tappaw. (Zbid.; vol. XIV, 2, p. 291. )

On à supposé que les bassins du Mississipi et des lacs du nord étaient jadis réunis, et que les blocs avaient été flottés sur la glace. D’autres les ont attribués à un courant venu du nord par le lac Érié et la vallée de Miami. L'auteur n’admet pas ces idées. Is viennent peut-être d’une chaîne primaire et intermédiaire, qui s'étend de la côte du Labrador, au côté N. 0. du lac supé- rieur, et sépare les eaux se rendant dans la baie d'Hudson de celles des lacs du St.-Laurent. Les blocs offrent du granite, du gneis, de la siénite, de l’amphibolite granitifère, du granstein, ete. En élevant par la pensée le lac Érié à 50 p. au-dessus de son ni- veau qui est déjà de 565 p. sur l'Océan et 300 p. sur le lac On- tario, les eaux du premier lac couleraient dans ce lac par un ca- nal de 80 milles de largeur. 11 faudrait élever le lac Erié à 334 p. pour que ses eaux se rendent dans la vallée de Miami, et à 600 pieds, pour qu'elles atteignent l'élévation extrême des blocs. Ba limite des eaux de l'Ohio et äu Mississipi et de cellesdes grands lacs est jusqu’en Pensylvanie à 1200 p. au-dessus du lac Erié et à 700 p., entre Erié et Waterford. Plus à l’ouest, le plateau de séparation est à 334 p. sur le même lac, mais il offre des cimes de 550 et 600 p. au-dessus du lac. Le lac Michigan est 25 pieds plus haut que le lac Erié. Il fait la supposition d'un grand lac couvrant le territoire N. O. à 1165 p. au-dessus de l'Océan, ét ensuite il tâche de montrer que ce territoire est bien un plateau assez élevé et incliné vers la baie d'Hudson, de manière que ses eaux s’y rendraient sans l'intervalle occasioné par la grande vallée des lacs et du St-Laurent. Il prétend donc que c'est ab- surde d'y chercher l’origine des blocs du bassin du Mississipi; et il semble les regarder comme des accidens des actions volcani- ques qui ont bouleversé çà et la stratification des dépôts du Mississipi. A. B.

34. RECHERCHES SUR DES ÉPIS ET D'AUTRES PARTIES VÉGÉTALES PÉTRIFIÉES appartenant au Cupressus Ullmanni et provenant du minerai de Frankenberg; par le prof. H Bronx (Zeëüschr. für Mineral; 7, p. bog.)

Ce mémoire intéressant commence par détailler en gros le gisement de ces fossiles qui sont dans un schiste cuivreux (eui-

Géologie. 43 vre carbonaté, cuivre sulfuré, cuivre gris etc.) au-dessous d’al- ternat de grès, d'argile, de calcaire et d’agglomérat et au-dessus de la grauwacke. On y trouve d’abord des parties de houille et de bois dicotylédon, puis des fougères peu déterminables et di- vers restes de conifères, tels que leurs fruits et des parties iso- lées de ces fruits. L'auteur décrit fort en détail ces différentes parties, prises jadis pour des fleurs, des épis de blé ete., qui ont été changées en minerai de-cuivre. Il conclut que la plupart de ces pétrifications appartiennent au genre Cyprès, et il établit au long l'espèce nouvelle du Cupressus Ullmanni avec toute la syno- nymie désirable. Le Poacites phalaroides Schloth. y appartient. Ce travail est accompagné d’une planche représentant tous ces fossiles, à part les fougères, et d’un catalogue de tous les écrits concernant ce gite singulier de l’âge du premier calcaire secon- daire, Il est curieux que ces mêmes fossiles soient classés par

Ad. Brongniart sous le nom de Fucoides Brardii. Qui des deux a raison ? -

35. RAPPORT SUR LES ROCHERS SORTIS DE LA MER MÉDITERRA- NÉE PENDANT LE TREMBLEMENT DE TERRE D'ALEP EN 18292;

par C. EurenserG. (4rnal. dephys. de Poggendorf; Vol. 85 ou vol. 9, cah. 4, 1827, p.60or.)

D'après M. Zetto, capitaine march. autrichien, ce rocher a paru , le 13 août 1822, entre Alexandrie et Chypre, à 28° 35 long. est et 34° 28 latit. nord de Paris. On ne sentit pas ce tremblement de terre dans le Dongola, mais bien à Alexandrie et surtout dans le Beirut. Le 29 août P. M. 1820, l’auteur res- sentit une secousse en mer à,36° 12/latit. nord, entre la Sicile et la Morée.

36. Sur Les VOLCANS DE L'ARGHIPEL DE L'INDE ; par C. G.C. Reix- WARDT, prof. à l’'Univ. de Leyde. Extrait d’un mémoire lu à la section des beaux-arts et des sciences de cette Société, le 23 avril 1825, ( Magaz. voor wetensch. konst en lett.; part. V,

_cah. 1, page 71.)

Les contrées, objet de cette notice, constituent une grande partie de l’Archipel indien, spécialement l'île de Java et toutes les autresiles qui, de cepoint, s'étendent à peu près en droite li- gne à l’est, telles que les îles de Timor, de Banda, d’Amboïne ,

44 Géologie. 36 des Moluques, proprement dites, et enfin la pointe la plus septentrionale des Célèbes. Ces différentes îles ont à peu près la même constitution quant au sol, et nombre d’entre elles présen- tent les mêmes phénomènes naturels, ou indiquent assez par d’ostensibles vestiges qu’elles en ont été le théâtre à des époques antérieures.

Dans toutes, on trouve ce fond compacte, ce noyauintérieur, cette espèce de roches, couverte d’une terre friable dont se com- pose le sol, qui se rencontre fréquemment en Europe elle est assez généralement connue sous le nom de Basalte.

Au-dessus de la surface de l'Océan, le basalte forme des mon- tagnes dont la hauteur la plus ordinaire varie de 6 à 7,000 p.; et il s’en trouve à Java de beaucoup plus élevées, notamment le Sindoro, dont la hauteur est estimée de 12 à 13,000 pieds au moins. Elles ont notamment la forme d’un cône tronqué, régu- lier, dont la base élargie là, la montagne est isolée et libre dans ses développemens, s'étend et va par une pente douce se confondre avec le niveau des plaines.

Le calcaire peut être considéré comme tenant le second rang sous les rapports de la quantité, du gisement et de l’origine. On ne le trouve guères que dans des lieux isolés et épars; jamais il ne s'élève à des hauteurs considérables; partout il ne forme que le rebord extrême de cesiles ou des petites îles voisines; il s’ap- puie aux montagnes de basalte, ce qui prouve évidemment qu'il est d’une formation plus récente, ainsi que l'annonce d’ailleurs la nature de ses élémens, qui proviennent en majeure partie des bancs de corail de la mer. Résistant plus que le basalte à l'action destructive de Pair et de l’eau, elle donne, en général, un sol stérile ou peu propre à la culture.

D’après cette constitution particulière de Java et des autres iles mentionnées ci-dessus, qui les distingue du continent de

l'Inde dont elles sont voisines, ou des grandes îles de Sumatra et de Borneo, ilest probable qu’elles en diffèrent encore par l’é-

* poque de leur origine et le mode de leur formation, et aussi qu’elles n’en ont point fait autrefois partie intégrante, ainsi qu'on l'a supposé; circonstance, dont au surplus, on ne trouve aucun indice certain dans l’histoire.

Or, c’est dans ou sous ces montagnes de basalte, qu'il se fait partout un travail intestin, qui se manifeste dans une direc-

dE °} Géologie. 45 tion ascendante, par des secousses, par le soulèvement et le dé- chirement du sol, par l’éruption d’une multitude de matières, et toujours par un embrâsement uni au dernier de ces phéno- mènes.

À Java et dans les îles de Bali, Lombak, Sumbawa et Floris, situées plus à l’est, ce travail intestin est continuel; il en est de de méme à Banda, à Ternate et dans la partie de l’île de Célè- bes; aux îles Amboines, les phénomènes se bornent à des trem- blemens de terre qui s’y font sentir temps à autre. La plus grande partie des montagnes formées du sol de Java, et qui s’é- tendent du sud-ouest à l’est, dans toute la longueur de lile, portent des signes d’un travail souterrain continuel qui se ma- nifeste par la fumée et la vapeur qui s’en élèvent, par l’appari- tion de sources chaudes et de fontaines en ébullition , ou par d’autres indices. De temps en temps, seulement, il occasionne des secousses et des éruptions violentes.

Si on se représente cet enchaînement et cette succession d’iles ou de contrées qui, douées de la même constitution physique, produisent les mêmes phénomènes; si on réfléchit que les secous- - ses occasionées par ces convulsions souterraines se font sentir parfois généralement et simultanément dans tous ces pays, il faudra supposer que ces forces agissent du fond d’un abîme creusé au-dessous de la masse de ces îles, et que leur foyer ne se concentre pas sur des points isolés, encore bien que leurs ef- fets ne se manifestent que sur un seul. L'expérience nous ap-

prend même que ce travail intestin ne limite pas son action au - sol ferme, mais qu’il l'étend également sur lamer. Celle-ci a été et est encore, non moins que la terre, sujête à de nombreuses et violentes secousses. En 1827, l’auteur fut témoin oculaire, à Bima , dans lilé de Sumbawa, d’un phénomène de cette na- ture. Ce lieu fut, par l'effet d’un tremblement de terre et de mer, et du soulèvement extraordinaire de celle-ci, submergé au point que des vaisseaux mouillés dans le port, furent lancés par les vagues jusqu’à une grande distance dans l’intérieur des terres, et même, sur certains points, par dessus les habitations; et la même cause se fit simultanément ressentir non-seulement dans les îles voisines, mais encore dans toute l'étendue de Pile de Cé- lèbes, et occasiona, notamment à Makassar, qui est séparé de Bima par une mer de plus de 4 degrés de largeur , les mêmes

46 Géologie, 36 débordemens violens, les écroulemens et les dévastations dont ce dernier lieu avait été le théâtre.

On ressentit à Bima, régulièrement à des intervalles de 5 à 6 minutes, de fortes commotions, et, dans le même temps, unemon- tagne volcanique située au sein de la mer, au nord est de l'en- trée du détroit de Bima, vomit des pierres embrâsces, des cen- dres et d’épaisses vapeurs.

Souvent l’action souterraine ne s'annonce que sur des points isolés, ou se circonscrit dans l’aire d’un simple volcan, toutes les fois que cette dernière semble offrir un champ suffisant à son énergie et à ses développemens., L'un des phénomènes les plus étonnans de nos jours, fut l’éruption volcanique qui, au mois d’avrili815, eut lieu dans l'île de Sumbawa. Des deux districts de Tomboro et de Pekat, jusques-la si fertiles, il ne resta, par l'effet de cet événement, qu'un monceau de débris eomposé de cendres et de lave. Des 12,000 individus dont se composait la population, 5ooo seulement survécurent à ce désastre, L'effet de l'éruption e fit sentir dans tout l’Archipel indien, à une dis- tance de plus de 15 degrés à la ronde du foyer de l'action. Au centre de Java, à une distance de plus de 120 grands milles géographiques, l'épo uvantable bruit de l’explosion se fit enten- dre aussi distinctement que s'il füt parti du lieu même. Une grande partie de Java fut couverte de cendres; et aujourd’hui méme encore des blocs de pierre ponce calcinés , provenant de cette éruption, flottent çà et surles mers de PArchipel indien.

A Java, ainsi qu'on l’a indiqué ci-dessus, l’action volcanique s’est étendue sur toute la longueur de l'ile. Plusieurs fois de ter- ribles éruptions ont détruit de fond en comble des contrées en- tiéres, avec tout ce qu'elles contenaient d’habitans, d'animaux et de propriétés. Jusqu'en 1822, ces éruptions se sont renouve- lées avec violence, On n’a point oublié celle de la montagne de Gloengoeng, dans laquelle plusieurs milliers d’habitans périrent. Le mont Lamongan, situé dans la partieorientale de Java, bri-

_ lait déjà de nouveau et depuis long-temps, et son sommet, con- stamment couvert de pierres embrâsées et de cendres lancées du foyer du volcan, présentait de nuit le spectacle imposant d'une immense masse de feu. ,

Dans la partie occidentale de l’île de Banda, formée par la montagne volcanique de Goerong-Api, se trouvait autrefois une

Géologie. 47 vaste baie de la profondeur d'environ 60 brasses. Au lieu de cette baie et jusqu’au penchant de cette montagne, qui s'en trouve à une grande distance, il se forma en l’année 1820 un vaste promontoire au moyen duquel toute cette baie se trouve comblée et exhaussée , et qui se compose de blocs de basalte d’une grosseur prodigieuse, fortement calcinés, et grossièrement amoncelés. Ces monceaux forment diverses groupes, qui, du sein de la mer, vont se rattacher aux flancs de la montagne. Cette nouvelle formation s’effectua d’une manière si trauquille et avec si peu d’agitation extérieure, que les habitans des îles de Banda n’en eurent connaissance que lorsqu'elle se trouvait en majeure partie consommée, qu'elle ne s'était manifestée que par un fort bouillonnementetune chaleur extraordinaire de l’eau de la mer. En 1821, la chaleur n'avait pas encore cessé, et, de tous côtés, des vapeurs s’élevaient d’entre lesblocs. Tous ces débris portent des marques évidentes qui annoncent qu'ils ont subi un haut degré de combustion, et il en est qui, par la calcination, se trou- vent réduits à l’état de pierre ponce, ou qui, exposés au grand air, tombent en poudre.

Cette masse de pierres a surgi sans être accompagnée de cen- dres, ce qui annonce un mode d’éruption différent dans ses principes de celui suivant lequel opèrent les grands volcans.

La montagne dont se compose l'ile de Ternate offre un exem- ple d’un semblable phénomène, qui ne diffère du précédent qu'en ce que les pierres sont d’un noir de charbon de terre, et qu’elles présentent une masse beaucoup plus étendue. Ces dé- bris amoncelés à une grande hauteur, forment une large digue ou croupe qui, sortant du sein de la mer, s'étend au travers du rivage, delà franchitune vaste étendue de terrain allant en pente douce, et enfin va s’appuyer à la montagne même. Il est évi- dent que , semblable à une mine qui joue, le sol se soulevant et S'ouvrant dans cette direction du fond de la mer, aura rejeté de son sein cette immense quantité de matières.

Les iles volcaniques d’une origine plus ancienne offrent une nouvelle preuve de ces soulèvemens submarins. Là, gît sur le rivage et dans tout le pourtour de ces îles, un haut banc de pierre calcaire qui, comme un rebord, ceint les montagnes de basalte situées dans l’intérieur du pays. Cette masse de matières provientévidemment, ainsi que l’annonce leur composition spé-

48 Geologte.

cifique, d’un corail plus moins converti en roche calcaire, et parconséquent du fond dela mer. Partout ce banc de pierres s'étend sous la mer, et se lie avec les bancs de corail qui s’y for- ment insensiblement.

On voit que dans les îles de l’Archipel les produits volcani- ques sont de deux sortes; ils consistent , les uns dans les matiè- res lancées avec violence du sein et par le cratère d’un volcan, les autres dans des matières qui, par une action tranquille et lente, se trouvent graduellement comme expulsées des entrailles de la terre. Partout les premières se composent de roches, la plupart de basalte, qui se présentent dans différens états de mo- dification occasionée par l’action du feu, soit entièrement fer- mes et compactes, soit poreuses, soit d’une composition déliée ou spongieuse, soit enfin dans l’état d’une substance réduite par la calcination à celui de pierre ponce. Nul des volcans en acti- vité n’a, dans les dernières éruptions, vomi de lave liquéfiée; inais on à découvert parmi d'anciens produits volcaniques de la lave qui, évidemment, avait été dans ce dernier état, ainsi que l'annonce la présence de l'obsidienne. Dans le district de - Menado, situé sur la côte nord-est de l’île de Célébes, terre en- tièrement volcanique, on a trouvé tout un canton couvert d’une lave de cette espèce. Le plus souvent, les pierres lancées par les volcans se composent en partie d'énormes blocs noirs, en partie d’un gravier fin, et en partie d’une sorte de cendre subtile , et parfois si légère qu'elle se tient long-temps comme suspendue en Pair, et est transportée par le vent à de très-gran- des distances.

Du reste les volcans de l’Archipel indien ne rejettent pas une si grande diversité de matières minérales que le Vésuve et l’Etna. Elles consistent toujours en un Basalte plus ou moins modifié, mêlé avec quelque peu d’autres substances minérales. Mais ce qui est bien remarquable, c’est la grande quantité d'eau que quelques volcans ont lancée dans leurs éruptions, tandis que d’autres ne jettent que des substances sèches. Dans sa der- nière éruption , le mont Zdjen, le plus récent des volcans , situé à l'est de Java, déchargea un volume d’eau si prodigieux, que sur une étendue de 20 lieues, une grande partie du pays situé entre la montagne et la mer,en fut entiérement submergée, et qu'il donna en outre naissance à deux grandes rivières, Cette eau

Géologie. 49 était chaude et chargée de soufre et d’acide sulfurique. Elle fit périr dans son cours tous les arbres et Iles plantes, La montagne jette encore continuellement de Peau soufrée et blanche comme du lait. Ilest probable que son cratère est encore comme il l’é- tait lorsque l'auteur partit de Java, rempli d’un lac d’eau sul- fureuse blanche en ébullition, ear il s'échappe constamment du

“soufre enflammé de la partie supérieure de ses flancs. Plusieurs

autres montagnes de Java contiennent de semblable acide sulfureux à leurs sommets et dans leurs anciens cratères caici- nés, ou encore et en partie en activité. On trouve un des plus beaux lacs de ce genre sur le mont Tulayu Bodas, nom qui signifie lac blanc. La hauteur de cette montagne est d'environ 6,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Le grand lac de soufre du mont Patocha, dont l'élévation surpasse de beaucoup celle de l’autre , n’est pas moins remarquable.

Les volcans dont l’action intestine est lente , paisible et con- tinue, ne donnent que de l’eau et de la vapeur de soufre, Celle-ci, en se refroidissant,se condense, et, dans cet état , revêt de tous côtés la pierre à laquelle elle s'attache. C’est ainsi que nombre de volcans produisent une quantité considérable de soufre. Il s’est formé dans le lac de Patorha, mentionné ci- dessus, une ile entièrement composée de cette substance. La vapeur aqueuse et le soufre sout les produits constans de ces sortes de volcans paisibles, et même de toutes les localités “né chaleur souterraine se manifeste à la superficie du sol. L'auteur dit n'avoir, dans aucun des lieux qu’il a observés, trouvé d'exception à cette règle générale.

. RELATION DE L'ÉRUFTION D'UN VOLCAN DANS L'INTÉRIEUR DE Sumarra. (Journal des Voyages ; 92, juin 1826, p. 343).

IP wy à qu'un très-petit nombre d’années que les Européens connaissent avec quelque certitude l’intérieur de la grande île de Sumatra. Le premier Européen qui visita cette région inté- rieure, fut sir Th. Stamfort Raffles, lorsqu'eu 1818 il fut nommé gouverneur de Sumatra. Accompagné de lady Raffles et d'une nombreuse suite, il traversa des montagnes qui jusqu'alors avaient opposé une barrière insurmontable aux recherches des Européens, et pénétra dans les contrées du Menangkabo,, ce qui aurait été longtemps impraticable pour tout voyageur isolé.

B. Tome XVII. 4

50 Géologie. No 37 Des circonstances empéchèrent l’auteur de cette notice de faire partie des premiers Européens qui s'avancèrent dans cette contrée. Toutefois, le sort voulut, que trois ans après, il contri- buät à y étendre l'influence de sa nation. Pour arriver à ce but, il fit quelque séjour dans un pays dont l'existence physique et politique n'avait été jusqu'alors qu'un sujet de conjectures, Parmi les spectacles intéressans qui méritèrent son attention, fut l’éruption d’une haute montagne volcanique appelée par les naturels Gunung-Ber-Api, ou la montagne par excellence. Cette éruption a&rriva le 23 juillet 1822, à 6 heures du ma- tin. La colonne de fumée, qui, depuis quelques jours, était plus forte qu'à l'ordinaire, s’accrut tout à coup d’uue manière con- sidérable. Le ciel clair et sans nuages en ce moment, laissait la cime de la montagne entièrement dégagée, La fumée ordinaire ment blanchâtre ou d'une couleur grise, devint alors noire, à mesure qu'elle devenait plus épaisse ; elle était mélée de cendre qui, tombaut en de larges masses, couvrait plus de la moitié de la montagne, et s'élevait à une grande hauteur vers le ciel. Une pluie de pierres, dont quelques unes étaient énormes, tomba de tous câtés, après avoir été lancée fort au-dessus du sommet. Dans les premiers momens, le volcan fit entendre un bruit continuel qui ressemblait à celui du tonnerre, quand il est encore éloigné. L'effet combiné de tous ces phénomènes pré- sentait quelque chose de grand et de terrible qui contrastait for- tement avec la beauté paisible des contrées environnantes; éclai- rées par toute la splendeur du soleil levant des tropiques, ses rayons dissipaient graduellement les nuages épais des vapeurs qui étendaient leurs voiles de neiges sur ces belles vallées. L'éruption s'accrut avec une violence excessive, pendant un quart d'heure. La pluie de pierres et les bruits souterrains commencèrent alors à duniuuer, mais continuérent encore pen- dant les deux heures suivantes ; à 9 heures et demie, tout cessa; excepté les nuages de cendres et de fumée, mélés de sillons de feu, qu'on vit sortir de la bouche du volcan tout le jour entier, et une partie de la nuit suivante; et plus d'ine semaine s'e- coula, avant que la colonne de fumée ne revint à son volume ordinaire. Depuis quelques jours le temps avait été très-sec, quoiqu’une très petite pluie fut tombée pendant les deux dernières nuis;

1

Géologie. 51 le thermomètre de Fahrenheit, placé à l'ombre, avait constam- ment monté au-dessus de 30 degrés au lever et au coucher du soleil; à 6 heures du matin, il montait de 65 à 68 degrés, à midi de 85 à 88 degrés; cette chaleur excessive du jour n'em- péchait pas que les nuits ne fussent très-froides.

Les ravages qu’amena cette éruption furent bien moindres que ceux causés par des phénomènes pareils dans l'île de Java, de grands villages, des plantations étendues et des mil- liers d'hommes ont quelquefois péri dans ces convulsions de la nature. Il est vrai que, généralement parlant, la population n'est pas si nombreuse à Sumatra, mais la partie de l’île dont il s’agit fait exception, étant entièrement couverte de villages et de cultures de riz, de café, ete. La récolte de quelques-uns des habitans fut détruite en totalité ou en partie, non-seulement

: par la pluie de pierres et les cendres volcaniques, mais aussi par une poussière qui couvrait en abondance le terrain, et qui fut portée par le vent à une très-grande distance; cette pous- sière était blanche, presqu'impalpable, et avait l'odeur du soufre.

Peu de temps après cet évènement, la peste attaqua les trou: pes stationnées dans le pays, ainst que les naturels; mais ces derniers en souffrirent moins. On supposa que l'atmosphère, encore imprégnée de la poussière sulfureuse et des vapeurs vol- caniques , avait amené cette horrible maladie.

Suivant les naturels, une éruption pareille eut lieu cinquarte ans auparavant; elle fut considérée, d’après les superstitions indiennes, comme un présage des guerres et des calamités qui 1 suivirent ; tandis que celle dont on vient de ire ies détails, fut regardée par plusieurs comme un signe de la cessation pro- chaine de ces désastres, qui depuis bien des années affligent une si belle et si fertile contrée.

Deux mois après , un violent tremblement de terre se fit sen- tir dans l'Est de l'ile, et plus fortement encore dans le Menang- kabo que dans les districts maritimes, particulièrement vers le Gunung-Ber-Api, et le Gunung-Tallang, autre montagne volcanique, située à quelqne distance dans la province de Tiga- Blas. On fait ici mention de ce tremblement de terre , dans l’es- pérance que ce sera jeter une lumière de plus sur la connexion qui doit exister entre les éruptions et ce dernier phénomène.

. À.

ba Géologie. Pendant près d’un jour et d’une nuit, les secousses se firent sentir d'heure en heure, accompagnées d’un bruit étrange et souterrain, qui semblait venir alternativement des 2 volcans. Le Ber-Api fournit en abondance du soufre pur, que les naturels emploient dans la fabrication de leur poudre. Plusieurs rivières ont leur source dans la montagne, et quelques sources minérales, qu'on suppose en venir, se trouvent dans le voisi- nage. Les naturels emploient ces sources contre diverses mala-

Be? soit qu'ils en boivent beaucoup, qu'ils s’y baignent: L. S. N.

38. SUR LE PLUS PETIT VOLCAN DU GLOBE, SUR LA PETITE ÎLE pe Coosima, située dans l’Archipel du Japon, près du cap Sanÿgar; par Tisesius. (Mémoir. de l’Acad. impér.des scienc. de Pétershbourg ; Tom. X, 1826, p. 309 ).

Ce petit volcan n’est autre chose que le sommet d’un volcan sous-marin, qui paraît un peu au-dessus de la surface de la mer. Il a été vu et dessiné par M. Tilesius, qui accompagnäit, en qualité de naturaliste, le célèbre voyageur Krusenstern, lors de sa navigation autour du globe. En revenant du Japon, et passant près du cap Sangar, pour traverser les iles Couriles, l'expédition rencontra les deux petites îles volcaniques d'Oosé- ma et de Coosima. Celui qui ne connaît que les grands volcans du continent, ou ceux des îles très-élevées au-dessus de la mer, comme le pic de Ténériffe, serait étonné en voyant un si petit volcan, qu'on peut le saisir dans son ensemble au premier coup-d'œil, puisque ce n’est qu’une pointe qui se montre hors de l’éau, qui l'entoure et la presse de tous côtés. L'une de ces îles, Cousima, est sous la forme d'un pic qui fume toujours; son sommet seul s'élève au- dessus de l’eau à 150 pieds seule- ment; c’est probablement le plus petit volcan de notre globe. Il est situé entre le 41° degré de latitude, et le 120° 14 45e Jongitude. Il est nu, stérile, d’une couleur bleuâtre; on n’aper- çoit pas une seule plante, pas même un brin d'herbe sur ce roc volcanique, dont les bords sont formés de matières rougeâtres et poreuses en decomposition, et qui offre différentes couches de laves qui s'élèvent en forme d'escalier au-dessus de la‘suirface de la mer, jusqu’au cratère méme. L'autre ile , nommée par les Japonais Oosima, et qui est situce non loin de Coosima, pour

Minéralogie. 53 rait être la pointe d’une montagne appartenant à la première, en supposant que ces deux montagnes forment une seule île dans la mer. Elle est plus grande, et se trouve à l'Oucst de l’autre. L'auteur fait mention d’un très-grand nombre d’autres Îles volcaniques, que l’on rencontre dans ces parages.

MINÉRALOGIE.

39. Grunpriss DER MixeraLoc1E. Élémens de minéralogie; par le Grocker. Iu-8°; prix, à fr. Breslau, 1828.

4o. MacaziN FUR DIE ORYKTOGRAPHIE VON SACHSEN.— Magasin pour lOryctographie de la Saxe; par J. C. FREIFSLEBEN. 1*° cah., in-8° de 160 p. Freyberg, 1828; Craz et Gerlach.

L'auteur se propose d'offrir aux minéralogistes, dans une suite de cahiers qui paraïîtront à des époques indéterminées, une oryctographie complète de la Saxe, c'est-à-dire un tableau systématique de tous les minéraux simples que renferme ce pays, et de leurs différentes variétés, considérées sous le rap- port de leur gisement, de leurs localités et de leur histoire. Cet exposé des richesses minérales de la Saxe est fait avec un grand soin, et dans un ordre méthodique; l’auteur fait connaïi- tre pour chaque substance , les différens terrains elle se ren- contre, et les localités on l’a observée; et ce qui ajoute un grand prix à son travail, c'est l'attention qu'il a en d'appuyer d’autorités toutes ses citations, en renvoyant aux difiérens ou- vrages ou mémoires dans lesquels il a puisé les matériaux du sien. Le premier cahier contient la description des deux pre- miers genres de la classe des minéraux terreux, le genre Zér- cone et le genre Sélice. Dans le genre Zrércone , sont compris le Zircon et l'Hyaciuthe : le se trouve dans les syénites de Plauen et de Meissen; la seconde dans le pays de Hohenstein, et à Hinterhermsdorff, près de Sebnitz.— Le genre Silice réu- nit trente espèces minérales, parmi lesquelles nous citerons quelques-unes des plus remarquables :

La Chondrodite. En grains dans un calcaire grenu, formant une couche subordonnée au milieu du gneis, à Boden, entre Annaberg et Marienberg. M. Freiesleben fait remarquer que

54 Minéralogie.

c'est à tort que dans le Bulletin des sc. nat. de juillet 1825, on a cité ce minéral comme étant la Péricline de Brcithaupt. L'Augite. L'auteur mentionne ici, comme par appendice, un minéral qui a été trouvé en Bohême, dans le Mittelgebirge , et dans le pays de Hinterhermsdorf, près de Schandau : il res- semble beaucoup à un produit de feu, et M. Breithaupt l’a in- troduit sous le nom de SfÆorian dans sa caractéristique du règne minéral. Le Diopside, à Neudorf, Grospoehla, Breitenbrunn et Zschorlau. L'auteur réunit à cette substance deux minéraux encore mal connus, mais qui paraissent s'en rapprocher beau- coup, l’un trouvé à Grünstædtel, l’autre à Teufelstein; ces mi- néraux ont été décrits par lui dans ses Travaux gévgnostiques. L’Erlan, dans le distriet de Schwarzenberg. L'Helvin, aux environs de Breitenbrunn et de Breyerfeld. Le Grenat, dans une multitude de localités et de giscmens différens. Le Spinelle , dans le Seufzengrund, près Sebnitz. L'Émeril, à Ochsenkopf. La Topaze, dans un grand nombre d’endroits. Le Béril, à Johanngeorgenstadt et au Rabenberg ; à Klin- gebach, entre Schellerhau et Altenberg. 10° La Tourmalne, dans une multitude de lieux. 11° La Zéévrite, dans le Mica- schiste, à Schorlau. 12° La Pistazite, à Bautzen, Friedersdorf, Gersdorf, ete, 13° L'Égeran, dans une roche d’Erlan, à Grün- staedtel et Zchorlau. 14° L’Axinite, à Thum et Schnechberg! Ce cahier du Magasin oryctographique est terminé par une liste des différens catalogues qui ont été publiés sur les miné-

raux de la Saxe.

41. EXAMEN CHIMIQUE DE MIiNÉRAUX, PROVENANT LA PLUPART DE L'AMÉRIQUE ; par Tomas Trowsow, prof. de chimie; avec des notes de Jonn TorRey. { Annals of the Lyceum of natural history of New- Fork ; avril 1828, p. 9).

M. Thomson, professeur de chimie à Glasgow, a entrepris, de concert avec ses meilleurs élèves, un très-grand nombre d'analyses dans son laboratoire, pendant le cours des années 1826 et 1827. Il entre dans quelques détails relativement aux méthodes qu'il a suivies, lesquelles sont fondées sur les travaux de Klaproth et de Vauquelin, de Stromeyer et de Berzelius. Voici l’'énumération succincte des substances examinées, et des résultats obtenus par ce chimiste. ù

Minéralogie. 55

1. Aluri de soude natif, de la province de St-Jean, dans l’A- mérique du Sud. Ce sel est blanc, composé de fibres parallèles, et a quelque ressemblance avec le gypse fibreux. Il se présente en nodules irréguliers, disséminés dans un schiste d’un bleu noirâtre, et très-tendre, semblable à l'argile schisteuse des ter rains houilliers. Sa pesanteur spécifique est de 1,88. Il est beau+ coup plus soluble dans l'eau que l’alun ordinaire, Il diffère de l’alun de soude artificiel, en ce qu'il contient seulement 20 atôs mes d'eau, tandis que celui-ci en renferme 25 ; en outre , il pas raît cristalliser en prismes , tandis que Pautre cristallise en oc- taèdres réguliers.-— 53,25 grains de ce scl contiennent : acide sulfurique, 203 alumine, 6,75 ; soude, 4; eau , 22,5; C'est-à-diré 3 atômes de sulfate d’alumine, 1 atôme de sulfate de soude et 20 atômes d’eau.

2. Bisilicate de manganèse, de Cummington en Massachu- setts, 1l existe en abondance. Sa couleur est le rouge-bru< nâtre. Sa pesanteur spécifique est 3,83. Elle est plus forte que celle du silicate de manganèse de Suède et de Cornouailles. On la regardé comme un carbonate de manganèse, parce qu’il fait une légère effervescence avec les acides, ce qu'il doit à la pré sence d’une petite quantité de carbonate de fer.—Il est composé ainsi qu'il suit: silice, 40,58; protoxide de manganèse 38,9 ; protoxide de fer, 13,50 ; eau, 3,00; acide carbonique, 3,23; total, 99,23.— Il paraît qu'une portion du protoxide de manganèsé est remplacée par une égale quantité de protoxide de fer. Par une longue exposition à l'air, ce minéral dévient noir à sa sure face, parce que le protoxide de manganèse passe alors à l’état de peroxide.

3. Silicate de manganèse. Ce minéral n’a point encore été décrit, quoiqu'il constitue une espèce bien distincte. L'auteur l'a recu sous le nom de Silicate de zinc rhomboïdal. IH a été trouvé à Franklin, dans le New-Jersey. Sa couleur est le rouge. brunätre clair. Il se clive dans 3 sens différens, parallèlement aux faces d'un prisme droit obliquangle, d'environ 86° et 4°. Son éclat est vitreux ; sa dureté est à peu près la même que celle du feldspath; sa pesanteur spécifique est de 4,078. Quand le calcine, il devient brun, et perd 2,7 de son poids. Il est so- luble sans effervescence dans l'acide muriatique. Son analyse a donné les proportions suivantes : silice, 29,64; protoxide

56 Minéralogie. 4x manganèse, 66,60; peroxide de fer, 0,92; parties volatiles, 2,70. On peut le considérer comme formé d’un atôme de silice et d’un atôme de protoxide de manganèse. Ce minéral n’est pas rare à Franklin; il est communément associé avec le zinc oxidé rouge et la Franklinite. M. Torrey pense que sa forme primitive est un prisme rectangulaire à base oblique.

4. l'erro-silicate de manganèse, de Franklin, New-Jersey. El a été indiqué dans le catalogue de Robinson, sous le nom.de Manganèse oxidé silieeux cristallisé. Sa couleur est le brun, avec une nuance rougeâtre. Extérieurement, ilest terne et d'un aspect terreux; mais intérieurement, il est lamelleux et écla- tant. Sa dureté est sensiblement la même que celle du feld- spath. Sa forme primitive est un prisme obliquangle à base obli- que, dans lequel P sur M = 108°, P sur T = 86° 30',et M sur T = 86° 30’; ces mesure: ne sont qu'approximatives. Sa pe-, santeur spécilique est de 3,44. Ce minéral se présente quelque- fois en cristaux prismatiques, à 6 ou 8 pans , de deux pouces de longueur et d’un pouce de diamètre. Il est composé de 4 atô- mes de silicate de manganèse ct d’un atôme de persilicate de fer; en poids, de silice, 29,45; protoxide de manganèse, 50,8 ; peroxide de fer, 13,22; eau, 3,17.

5. Siticate de manganèse ferrugineux , de Franklin. L'auteur l'a reçu sous le nom de Séicate de zinc. H est brun , et s'offre en cristaux imparfaits, qui paraissent être des dodécaèdres à faces rhombes, originaires d’un rhomboïde. Pesanteur spécifique, 3,03. Il est soluble avec effervescence dans l'acide muriatique. 11 paraît formé de 3 atômes de silicate de manganèse et d'un atôme de sesqui-persilicate de fer. Son analyse a donné: silice, 30,650; protoxide de manganèse, 46,215; peroxide de fer, 15,450; perte par le feu, 7,300. Ce minéral a été analysé et décrit comme silicate de zinc, par MM. Vanuxem et Keating. Ils lui ont assigné pour forme primitive un dodécaèdre rhom- boiïdal.

6. Sesqui-silicate de manganèse. Ce minéral, trouvé aussi à Franklin, a été appelé Dysluite granulaire, Grenat massif, et Franklinite. La masse qui le présente est un mélange de sub- stances différentes : l'une, de couleur jaune, translucide et gra nulaire, a l'aspect du grénat et de la chondrodite; l'autre, en petites plaques ou écailles, a tout-à-fait celui de la Franklinite.

‘h © Mineralogie. 57 C'est cette dernière substance que M. Thomson a soumise à l'analyse. Sa couleur est le noir de fer ; son éclat est métallique. Sa dureté est à peu près celle de l'hypersthène. Elle n’agit point sur l'aiguille aimantée; en quoi elle diffère de la Frankhnite, Sa pesanteur spécifique est de 3,67. Elle est composée de silice, 38,388; protoxide de manganèse, 31,666; peroxide de fer, 9:444; chaux, une trace, Elle est associée à la dysluite et au greuat manganésien.

7. Diphosphate de fer, de Mallica Hills, comté de Gloucester, en New-Jersey. Composé de cylindres d'environ deux pouces de long, et d’un demi pouce en diamètre, incrustés d’un sable jaune-rougeitre, dont ils sont en outre entremélés, en sorte qu’ils paraissent avoir été formés au milieu de cette matière pulvéru- lente. Ce sable est formé de grains de quarz, fortement colorés par l’oxide de fer. La couleur des cylindres estle noir-bleuâtre : chacun d’eux est un assemblage de cristaux aciculaires, qui di- vergent à partir de l'axe. Ils sont composés: d'acide phospho- rique, 24; protoxide de fer, 42,65 ; eau, 5; sable mélangé, 7,90. M. Thomson ne distingue pas le minéral du fer phosphaté de l'ile de France, du Brésil et du Cornouaiiles.— On le trouve en différens endroits, dans les terrains tertiaires de Ne“-Jersey, sous la forme de Belemnites et de Coquilles bivalves.

8. Arfvedsonite. Ce nom a été donné par M. Brooke à un minéral rapporté par M. Giesecke, de Kangardluarsuk en Groen- land , et que l’on avait regardé comme une hornblende ferrugi- neuse, M. Thomson en à soumis à l’analvse un échantillon, dont il est redevable à M. Giesecke lui-méme, et qui avait la forme d’un prisme quadraugulaire oblique , sans sommets dis- tincts. Les angles de ce prisme sont de 123° 55° et 36° 5°. Sa couleur est le noir pur; sa pesanteur spécifique est de 3,37. IL est composé de 4 atômes de trisilicate de peroxide de fer, et d’un atôme de trisilicate de peroxide de manganèse; ou, d'après l'analyse directe, de silice, 50,508; peroxide de fer, 35,144 ; deutoxide de manganèse, 8,920 ; alumine, 2,488 ; chaux, 1,560; parties volatiles, 0,960.

9. Franklinite. Ce minéral existe abondamment à Fran- klin, comté de Sussex, dans le New-Jersey. Il a été analysé en 1819 par M. Berthier, qui l’a trouvé compose de : peroxide de fer 66; oxide rouge de manganèse 16, et oxide de zinc 17.

58 Minéralogie. 4x Mais les fragmens qui ont servi à cette analyse provenaïent d'un mélange de Franklinite et d’oxide rouge de zine, et pou- vaient aussi avoir été souillés d'un peu de cette dernière sub- stance. Cest ce qui a porté le D' Torrey à désirer une nou: velle analyse de ce minéral; et pour cela, il a envoyé à M. Thomson des échantillons de Franklinite sans mélange d’au- cune autre substance. Ces échantillons sont d’un gris de fer, et dun éclat métallique : ils sont cristallisés en octaèdres régu- liers : on en tronve qui ont trois ponces de diamètre. Hs sont rayés par le feldspath. Leur pesanteur spécifique est de 5,069. Ils agissent sensiblement sur l’aiguille aimantée. Leur compsi- tion est la suivante : peroxide de fer 66,10 ; deutoxide de man- ganèse 14,96 ; oxide de zinc 17,425; silice 0,204; eau 0,550. Cette analyse s'accorde parfaitement avec celle de M. Berthier. On peut considérer la Franklinite comme la combinaison d’un atôme de deuto-ferrate de fer avec an atôme de deuto-ferrate de zinc.

10. Winerai de fer manganésien, de Sterling, Massachusetts. Couleur noire ; éclat métallique. I paraît avoir pour forme pri- mitive un octaèdre régulier, Il est rayé difficilement par le quarz ; sa poussière est rouge. Il agit faiblement sur l'aiguille aimantée; sa structure est laminaire; on ne peut le éliver que dans un seul sens. Il se casse avec une grande facilité. Sa pe- santeur spécifique est 3,079. Il est composé de peroxide de fer 75,5; deutoxide de man janèse 22,65; acide titanique et pe- roxide de fer 1,15; parties volatiles 0,40. Ces principes consti- tuans ne sont pas en proportions définies , mais ils approchent dés proportions suivantes : 3 atômes de peroxide de fer et x atome de deutoxide de manganese; mais il y a nne surabon- dance de peroxide de fer. Ce minerai diffère beaucoup par son aspect du fer oligiste, et constitue certainement une nouvelle espèce de mine de fer.

11. Bucholzite, de Chester, sur la Delaware, au S.:0. de Phi-- ladelphie. Pes. spécif. 3,193. Composition : Silice 46,40; alu- mine 52,92. C’est un silicate simple d’alumine.

12. Nacrite; Mica vert du micaschiste de Brunswick, dans le Maine. Pesant. spécilique 2,788. Composition : Silice 64,440; alumine 28,844; peroxide de fer 4,428; eau 1,000. C'est un bisilicate d'alumine, constituant une espèce particu=

| Minéralogie. 59 lière. 1] ne renferme point de potasse, comme la nacrite ana- lysée par Vauquelin.

13. Xanthite. M. Thomson a douné ce nom à un minéral qui a été trouvé à Amity, comté d'Orange, dans le New-York. Il se trouve dans une roche grenue , composée de trois substances différentes, savoir : le calcaire spathique, la xanthite qui forme la plus grande partie de la masse, et des grains opaques d’un vert foucé. Sa couleur est le jaune-grisâtre clair ; sa texture est grenue à grains fins. Ces grains sont translucides ou transpa- reus; leur éclat est vif, et tire sur le résineux. Leur pesanteur spécifique est de 3,201. Ce minéral est très-tendre; il est rayé par le spath calcaire. Il est infusible sans addition. Son analyse a donné les proportions suivantes : Silice 32,708 ; chaux 36,308; alumine 12,280; peroxide de fer 12,000 ; protoxide de manga- nèse 3,680; eau 0,600. Les grains verts qui accompagnent la xanthite pèsent spécifiquement 3,223; ils sont composés de si- lice 24,72; magnésie 26,60; peroxide de fer 22,26; chaux 21,60; aluminé 3,60. La xanthite du Thomson a été re- gardée par quelques minéralogistes comme le pyrallolite de Nordeuskiaeld , et la substance verte qui l'accompagne comme une pargasite ; mais l’analyse de cette dernière prouve que ce n'est point un amphibole.

14. Phyllite. M. Thomson donne ce nom à un minéral de Sterling, en Massachusetts, composé de lames d’un noir -bru- nâtre, ou d’un gris-bleuâtre, et qui ressemble assez bien par son aspect à la plombagine. Son éclat est résineux, ou demi- métallique. Il est sonore et fragile; sa pesanteur spécifique est de 2,889. Il est composé de : Silice 38,40; alumine 23,68; pe- roxide de fer 15,52; magnésie 8,96; potasse 6,80 ; eau 4,80.

15. Silivate hydraté de magnésie, de Easton en Pensylvanie; Variété de la serpentine noble de Werner, que M. Thomson identifie avec la picrolite de Hausmann. Sa couleur est le jaune- verdâtre : sa pesanteur spécifique est de 3,3. Elle est composée de : Silice 41,55; magnésie 40,15; peroxide de fer 3,90; eau 13,70.

16. Bisilicate de magnésie, de Bolton, Massachusetts; ayant les plus grands rapports avec la picrosmine de Haïdinger : sa couleur est le blanc nuancé de verdâtre; il est composé d'un amas de cristaux prismatiques irrégulièrement groupés, qui

60 Minéralogie. 4x paraissent être des prismes quadrangulaires à base oblique. Ces cristaux se clivent longitudinalement; ils ont l'éclat vitreux et sont translucides sur leurs bords. Leur pesanteur spécifique est de 2,976. Ils sont composés de : Silice 56,64; magnésie 56,52; alumine 6,07; protoxide de fer 2,46. |

17. Hypersthène. Les trois espèces minérales, Pyroxène , Amphibole ct Hypersthène ont de grands rapports de composi- tion et de gisement. Toutes trois sont des parties constituantes des roches trappéennes, et l’on peut admettre qu’elles aient été originairement dans un état de fusion. Elles sont composées essentiellement de silice et de magnésie; dans le pyroxène et dans lamphibole, la chaux et l'oxide de fer entrent aussi comme parties intégrantes; et la même chose a lieu dans l'hypersthène. Celle-ci est l’un des composans d’une belle roche trappéenne, à laquelle on a donné le nom de Roche d’Hypersthène, qui s’ob- serve dans le nord de l'Angleterre; elle a été trouvée en cris- taux isolés dans l’île de St.-Paul, sur la côte du Labrador, et Werner lui a donné le nom de Paulite. M. Thomson a ana- lvsé comparativement la Paulite du Labrador et l’hypersthène de l'île de Skye, et il a obtenu les résultats suivans : pour la Paulite ; silice 46,112; magnésie 25,872; peroxide de fer 14,142; prot. de mang. 5,292; chaux 5,380 ; alumine 4,068 ; eau v, 480. Pour lhypersthène de l'île de skye : silice 51,348; magnésie 11,092; peroxide fer 33,924 ; chaux 1,836 ; eau 0,500.

18. Chondrodite, trouvée à Newton, comté de Sussex, New-Jersey; et à Eden, comté d'Orange, New-York. M. Thom- son a analvsé cette dernière variété; sa pesanteur spécifique est de 3,118. Elle est composée de : Silice 36,00; magnésie 54,64; peroxide de fer 3,97 ; acide fluorique 3,75; eau 1,62; c’est-à-dire, d’un atôme de fluate de magnésie et de six atô- mes de silicate de magnésie ; en regardant le fer et l'eau comme accidentels. La chondrodite de Newton a reçu aussi les noms de Maclurite et de Brucite : elle a été introduite dans la classi- fication minéralogique de Cleaveland (x1”°° édit. de son Traité ) sous le nom de Fluate de magnésie. On à trouvé récemment qu’elle était identique avec la humite de Bournon, que l’on rencontre parmi les produits du Vésuve.

19. Gæhkumite, Substance d'un vert-jaunâtre de la carrière de Gockum en Uplande, qui ressemble beaucoup par ses ça-

Mineralogie. 61

ractèrs extérieures à une autre substance de la mème carrière, appelée Gahnite par le chev. Lobo; et Loboite par M. Berzelius. L'analyse qu’en a faite M. Thomson différant de celle du chi- miste suédois, il en conelut que le minéral qu'il a examiné n’est pas la même chose que la Loboïte, et il lui donne en conséquence le nom de Goekumite. Elle est composée de : Silice 35,680; chaux 25,748; prot. de fer 34,460; alumine 1,400; eau 0,600 ; c’est-à-dire d’un atôme de silicate de chaux, et d’un atôme de silicate de fer. Sa pesanteur spécifique est de 3,74. Elle ést opaque, ou seulement translucide sur les bords; sa structure est laminaire.

20. Zdocrase, Salisbury, Connecticut. Elle est d’un rouge- brunâtre , à texture grenue. Pcsanteur spécifique 3,503. Ana- lysé : Silice 40,89; chaux 35,56; prot. de fer 18,33; alumine 5,67 ; eau 0,60. M. Torrey dit l'avoir observée sous la forme du dodécaèdre rhomboïdal : ce serait alors une variété de grenat.

21. Grenat brur manganésien, de Franklin, comté de Sus- sex ; Néw-Jersey. Sa couleur est le brun de Tombac; sa texture est grenue. Pesanteur spécifique 3,829. Analyse: Silice 33,716; chaux 25,884 ; alumine 7,972; protox. de fer 15,840; prot. de manganèse 16,704 ; eau 0,080.

22. Pierre de pipe. M. Thomson donne ce nom à une pierre de l'Amérique du Nord , dont les Indiens font usage pour la fa- brication des pipes de tabac. Elle est compacte, d’ün bleu-gri- sâtre; sa poussière est d’uu bleu-clair. Elle est plus dure que le gypse , et cependant assez tendre pour être rayée par l’ongle. Sa pesanteur spécifique est de 2,696. Elle cst infusible sans ad- dition. Elle contient les proportions suivantes : Silice 55,620 ; alumine 17,208; soude 12,160; peroxide de fer 7,612; chaux 2,256 ; magnésie 0,112; eau 4,600.

23. Ehchergite.. Pes: sptcif. 2,723. Composition : Silice 43,572 ; alumine 24,480 ; chaux 15, 460 ; peroxide de fer 3,540; soude 9,148; eau 1,800.

24. Fahlunite triclasite de la mine d’Eric Matts. Pes. spé- Gif. 2 ,63. Composition : Silice 51,840 ; alumine 24,-80; magné- sie 7,704 ; protoxide de fer 10,296; prot. de manganèse 2,248 ; chaux 2,684; eau 0,576.

25. Spirelle et Ceylanite. Spineile vert des États-Unis, ayant pour'gangue une roche composée de feldspath et de quarz.

62 * Minéralogie. Pes. spécif. 4,465; composition : Silice 5,620; alumine 73; 308; magnésie 13,632 ; protoxide de fer 7,420.

Ceylanite d’Amity, comté d'Orange, état de New York : Sis lice 5,596 ; alumine 61,788 ; magnésie 17,868 ; protoxide de fer 10,564; chaux 2,804; eau 0,980.

26. Stilbite et Heulandite,. Analyse de la stilbite rouge de Dumbarton: Silice 52,500 ; alumine 15,368 ; chaux 11,520% eau 18,450.— de la Heulandite blanche desiles Feroë : Silice 59,144; alumine 17,920; chaux 7,652; eau 15,400.

27. Stvinheilite, de la mine de cuivre d'Orijerfvi ; en Finlande. Pes. spécif. 2,6. Analyse de M. Thomson : Silice 52,362; alu mine 33,488; magnésie 4,000; protoxide de fer 8,556; eau 1,900.

28. Harmotome de la mine de plomb de Strontian, dans l’Argyleshire. Pes. spécif. 2,4. Composition : Silice 48,735; alumine 15,100; baryte 14,255; chaux 3,180; potasse 2,550; eau 14,000.

29. Thomsonite. Espèce créée par M. Brooke, et dont M. Thomson a donné une analyse en 1820 dans les Annales de Philosophie. Par inadvertance, il avait indiqué Kilpatrick comme la localité de l’échantillon qu'il avait employé; mais 11 venait réellement de Lochwinnoch, distant de quelques milles à l'Ouest de Paisley. Une analyse de Thomsonite de Kilpatrick, faite par Berzelius lui ayant donné de la soude dans la proportion de 4,5 pour cent, M. Thomson, qui n'avait pas trouvé cet alcali dans la variété de Lochwinnoch, a voulu examiner celle de Kilpa- trick, et l’a trouvée composée ainsi qu'il suit : Silice 37,08; alumine 33,02; chaux 10,55; soude 3,70; eau 13,00.

30. Nuttallite de Bolton, Massachusetts. En cristaux prisma- tiques dans une roche composée de spath calcaire et de grains verts ayant l'aspect de l'Amphibole. Pes. spécif. 2,55. Analyse : Silice 35,808 ; alumine 25,104; chaux 18,336; prot. de fer 7,892; potasse 7,30; eau 1,500. G. Det.

42 ANALYSE CHIMIQUE DU KLINGSTEIN OU PHONOLITE ; par le professeur G.G. GmeLix.(Annalen der Phys. und Chemie. ; 18, 1828, p. 353.)

Le Phonolite a déjà été analyse par Klaproth, Bergmann et

Siwuve; mais ces chimistes l'ont considéré comme un tout,

Minéralogie. 63. formé d’un seul individu. M. G. Gmelin l'envisage comme une roche mélangée, dont les composans sont le feldspath vitreux, quise montre en pelits cristaux disséminés çà et dans la masse , et une substance analogue par sa composition à la sotype. Cette substance se trouve quelquefois en si petite quan- tité dans le phonolite, qu'on a pu aisément prendre celui-ci pour une roche purement feldspathique; mais dans d’autres cas, elle entre pour moitié dans le mélange. M. Gmelin est par- venu à séparer les deux substances de la manière suivante : le phonolite, réduit en poudre et bien lavé, est traité à froid par l'acide hydrochlorique suffisamment concentré, et on laisse dé- poser la liqueur pendant 24 heures. Lorsque le phonolite contient une quantité notable de mésotype, on obtient une ge- lée assez ferme ; dans le cas contraire, le dépôt gélatineux est à peine sensible. On lave ensuite la masse à l’eau bouillante sur un filtre , et le résidu «st traité à chaud par une solution de ear- bonate de potasse. Celui-ci dissout la silice mise à nu par l'ac- tion de l'acide hydrochlorique sur la mésotype, et le précipité, formé seulement de la partie feldspathique , est pesé avec soin. En opérant de cette manière, M. Gmelin à trouvé les propor- tons relatives des deux composans dans plusieurs phonolites , savoir : dans le phonolite de Hohenkrähen, dans le Hegau : mé- sotype 5,193; feldspath, 4,227; dans celui de la Pferdekuppé : mésotype 1,897; feldspath 8,306; dans le phonolite de Abts- rode : mésotype 2,097 ; feldspath 11,142. Le feldspath des pho-

nolites se rapporte à la formule K | S? + 3AS;.

43. Sur L'ÉriniTEe, nouvelle espèce minérale, ( 4anals of Phi-

losophy ; 1828; Tom. IV, p. 154. Annalen der Physik und Chemie ; 1828, 10, p. 228.)

L'Érinite provient du comté de Limerick en Irlande; elle a été découverte par M. Haidinger dans la collection de M. Allan. Les échantillons que ce savant a observés, sont formés de couches concentriques à surface rude au toucher; ces couches se laissent aisément séparer les unes des autres ; elles sont ordi- nairement compactes, possèdent quelquefois une cassure im- parfaitement conchoïde, et montrent quelques indices de eli- vage parallèlement aux pans d’un prisme rectangulaire, Leur

64 Minéralogie.

couleur est le vert d'émeraude , passant au vert d'herbe; elles sont translucides sur les bords. Cette substance est facile à casser ; sa dureté est intermédiaire entre celles du fluore et de l'apatite. Sa pesanteur spécifique est de 4,043. Elle est aecom- pagnée de cuivre arséniaté commun, et de cuivre arséniaté d'un bleu foncé. D'après un essai d’analvse, fait par le D°Tur- ner, elle est composée : d’oxide de cuivre PNTE acide arséni- que 33,78 ; urine , 2,973 et eau ‘5,017.

h. SUR LA Frs 2 DE WÆSCHGRUNDE, PRÈS D'ANDREASBERC : 1 , ; par MM. SrromExERr et Hausmanx , prof. à Goettingue. (Ar- chiv von Kastner ; Tom. XIII, 1°° cah., p. 78.)

La Datolithe de Wäschgrunde près d’Andreasberg, se trouve au pied du mont Mathias-Schmidt, en filons dans le grünstein, qui forme une assise puissante au milieu du schiste argileux primitif de la contrée d’Andreasberg. Elle est accompagnée de quarz, et quelquefois d’un minéral cristallisé analogue au feld- spath. Il est à remarquer que dans le grünstein du Harz, on trouve en différens endroits de l’axinite, qui, par l'acide bori- que qu'elle contient, a quelques affinités avee la datolithe. La nouvelle variété de ce minéral se présente tantôt en masse, tantôt en beaux cristaux d’un demi-pouce de grosseur , telle- ment groupés les uns avec les autres, que l’on ne peut obser- ver qu'une partie de leurs formes, qui sont en général des pris- mes droits irréguliers à huit pans. Ces cristaux sont communé- ment transparens; ils ont l'éclat vitreux , tirant quelquefois sur l'éclat perle; leur couleur blanche a souvent une nuance de vert de rougeitre, Leur pesanteur spécifique est de 3,34. Ils sont composés de : Chaux 35,67 ; silice 37,36; acide borique 21,26; eau 5,71. LODEL

45. SUR L'HISTOIRE NATURELLE ET LES PROPRIÉTÉS DU TABASHEER, CONCRÉTION SILICEUSE DU BameBou; par David Bnewsren. ( Edinburgh Journal of sciences ; avril 1898, p. 285. )

Dans les Zransactions philosophiques de 1829, M: Brewstèr a donné un essai sur les propriétés optiques et les propriétés physiques générales du tabasheer qui lui avait été remis parle D' Kennedy; depuis, ayant reçu de M. George Swinton, secré- taire du gouvernement à Calcutta, un grand nombre d'échan-

Minéralogte. 6 üilions qui l'ont mis à méme de mieux étudier cette matière : à cette collection étaient jointes des observations sur le tabasheer, extraites des ouvrages de médecine en sanscrit par le Wil- son , Secrétaire de la Société asiatique de Calcutta.

La manne du bambou, dit le D' Wilson , est connue dans la matière médicale des Hindous sous diversnoms qui indiquent sa propriété ou son origine comme lait, sucre ou camphre du bam- bou; le nom le plus ordinaire est Bausa-Rochunu. Les Maho- métans de l’Inde l’appellent Tabasheer, mot arabe qui, d’après Meninski, signifie liqueur, espèce de sucre concret du gros ro- seau indien presque pétrifié.

D'après les livres de médecine sanscrits, ainsi que d’après ceux de Bhava Prakes et Rajo Nighaut le Bauslochum ( nom corrompu dans le dialecte vulgaire } est légèrement astrin- gent et d'une saveur douce; il est adoucissant, bon pour les lièvres, etc., etc.

. On le trouve sous trois états au marché de Caleutta ; le meil- leur s'appelle Patnaë, parec qu'il vient de Patna; il est en pe- tits morceaux d’un blanc de lait, avant l’éclat de l'émail et de- mi-transparent. On le nomme Nrthunthi, à cause de sa teinte bleuâtre, et Paherika, parcequ'on l’apporte de Pakar. La se- conde espèce est d'un blanc sale, sans éclat ni transparence, et beaucoup plus friable que le précédent. On l'appelle CA4o- luta par corruption de Syihet. La troisième et plus mauvaise qualité se nomme Dos pays, elle est blanche, avec une teinte jaunâtre, moins friable que la précédente, sans éclat ni transpa- rence; celle-ci est, dit-on, soluble dans l’eau; les autres ne le sont pas.

. Le capitaine Playfair, résidant à Hazoreebagh, donne les renseignemens suivans sur le Paharia.

Le Bauslochum se trouve à Zelda Bondoo , à soixante milles de Hazareebagh ; on le trouve dans les petites montagnes de bambou; sur cinquante ou soixante, cinq ou six seulement contiennent cette substance. On en retire 4 ou 5 grains de chaque bambou, très-rarement on en trouve cinquante grains. On en trouve de différentes qualités dans le même bambou; la meilleure espèce est d’un blanc bleuâtre et présente une surface brillante. Il yen aune espèce brune, et la plus mauvaise est noire La seule préparation qu'on lui fasse subir est une calcination

B. Tome XVII, 5

66 Mineralogie.

imparfaite : on en place une certaine quantité dans un vase de terre que l’on met sur un feu de charbon activé avec des souf- flets jusqu'à ce que le vase ct la matière soient rouges. La ma- tière devient d’abord noire, et ensuite elle dégage une odeur aromatique : on la garde au rouge pendant quelque temps ;'en la remuant de temps à autre avec une cuiller de fer, et quel- quefois on renverse un autre vase sur le premier; on laisse alors éteindre le feu et le Bunslochum redevient blanc; une once : se réduisent à 1 once; l'opération dure ? d'heure.

D’après les renseignemens pris par M. Brewster auprès d'un naturel de Vizagapatam qui a vu beaucoup de plantations de bambou , dans chaque joint qui renferme du tabasheer, il se trouverait une petite perforation faiteévidemment paruninsecte, et il s’en écoule un suc quise concrète; mais le Brewster ob- serve qu'il a trouvé beaucoup de bambous qui donnaient du tabasheer sans présenter de perforation. Le tabasheer est d’au- tant plus beau qu’il n’y a pas de perforation; lorsque des insec- Les ont fait des trous à la tige, cette matière est noire.

Le tabasheer rapporté par le D” Russel en 1790 avait été re- gardé par Smithson comme de la silice pure; Fourcroy et Vau- quelin trouvèrent celui que le baron de Humboldt avait rap- porté formé de silice et de potasse.

Quand on plonge des morceaux de tabasheer dans l'eau, il se fait un grand dégagement d'air; les belles variétés ont acquis plus de transparence, mais les variétés communes sont restées opaques. Le poids de l’eau imbibée surpasse celui du tabasheer: les espaces occupés par les pores sont, aux parties solides , à peu près :: 2+à1

Les espèces de tabasheer qui ne deviennent pas transpa- rentes dans de l’eau ou de lhuile de Casse, s’imbibent d'huile grasse , et avec l'huile de faîne elles deviennent transparentes comme du verre; mais elles exigent beaucoup de temps pour que l'air soit expulsé.

Si on place une gouite d’eau sur le tabasheer, elle est instan- tanément absorbée, mais la partie touchée devient opaque comme si elle avait été couverte de plomb.

Une dés propriétés les plus remarquables du tabasheer est son faible pouvoir réfringent, qui est de 1,111 à 1, 1825.— Les espèces les plus denses réfractent davantage la lumière. =

G. »x C,

Mineralogie. 67 A6. NOUVELLES RECITERCHES SUR LES CRISTAUX SILICE, DE PHOSPHATE ET D'OXALATE DE CHAUX, CONTENUS DANS LES PLAN TES ; par M. Rasparz. { Ze Globe; 1°° octob. 1828, p. 526. ) M. Raspail a écrit à l'Académie royale des sciences une lettre pour annoncer qu'il vient de s'assurer, de manière à ne plus conserver de doute, d’un point qu'il avait laissé indécis dans son travail sur les cristaux de silice et d’oxalate de chaux {Voy. le Bulletin, T. XI, 224). Ayant adapté à un microscope de Selligue une lentille d’une ligne de foyer non achromatisée, l'auteur annonce avoir obtenu un grossissement de mille diamètres, et de deux mille en tirant les deux tubes. A la faveur de ce gros- sissément et surtout en ayant soin de diminuer l'intensité de la lumière au moyen d'un petit diaphragme, j'ai pu, dit M. Ras- pail, léver tous les doutes qui me restaient, et reconnaitre que les cristaux des Pendanus, Trpha, Orchis, etc., enfin tous ceux qui, dans les végétaux, ont de millimètre en longueur et -2- environ en diamètre, sont des cristaux de phosphate de chaux , tandis que les cristaux d’érés, c.-à-d. ceux qui ont de millimètre en diamètre, sont des cristaux d'oxalate de chaux. Les cristaux de Pendanus sont des prismes hexaèdres régu- liers, puisqu'à chaque sixème de tour de cristal ils offrent, par transmission de la lumière, trois lignes longitudinales parallèles, dont la médiane blanche et les deux latérales obscures. L’au- teur a soumis, sur une lame de verre, les cristaux de Penda- nus à une haute température. Observés au microscope après le refroidissement , ils n'avaient pas subi la moindre altération. Les acides végétaux ne les ont nullement attaqués; ils les ont seulement lavés des cendres des tissus, et la forme et léclat des cristaux se sont montrés avec plus de netteté. Les oxacides minéraux , au contraire, les ont dissous instantanément, mais sans la moindre effervescence. Ces cristaux n'existent pas dans les graines des céréales, quoique celles-ci possèdent du sulfate de chaux; mais M. le Baillif vient de faire passer à l’auteur des graines d'une plante méridionale, le Theligonum Cynocrambe , qui en renferment par myriades. G. Der.

47: NOUVELLE SCIENTIFIQUE.

Le voyage pour les sciences naturelles projetée par M. le D' Frédérie Parrot, conseiller aulique et professeur de physique

æ CE

63 Botanique. à l’université de Dorpat, a été approuvé le 16 décembre 1828, par l'empereur de Russie. Le D’ Parrot doit se rendre au mont Ararat, accompagne de plusieurs élèves de l’université de Dorpat, qui entreprennent ce voyage à leurs frais. Il emmène avec lui un botaniste, un zoologiste, un minéralogiste et un as- tronome. (4/9. Zeitung ; 1829, 66.)

-

- —26--.-.

BOTANIQUE.

48. UrgEr Das WiNDEN DER PFLANZEN. Sur les plantes volu- biles. Dissertation inaugurale botanico-physiolegique ; par Louis Henri Paru. In-8°. Tubingue, 1825.

Voici le programme de la Faculté de médecine de l’université du Tubingue, qui a donné lieu à cet opuscule :

« Cùm plures sint plantarum species, quæ vicina volubiles amplectuntur adminicula, quin talia haud parum remota affec- tare videntur; exactè investigetur, microscopii quoque ope, structura ad figendum faciem, sive caulis, qui in cuscutä , lu- pulo, lonicerä, convolvulo, ipomæà, phaseolo, aliisque ipse cireüm agitur; sive cirrhorum, quibus vicia, pisum , lathyrus, cucumis, bryonia, cucurbita, vitis eic.utuntur. Perquiratur, quorsum, an definite, an varie, singulæ flectantur species; quousque appelant remotiora stabilimenta ? Exploretur deni- que, an valent ad hunc motum caloris, lucis, humoris et ven- torum vis; an plantæ inhæreat electio attractoria , determinata fulcimentorum viciniorum figurä, pondere, materie, facultate electricum ignem vel cohibendi, vel diffundendi, positivum vel negativum illius modum provocandi, superficie Iævi, scabra, odores spirante, variè fucata ?

Nous avons cru devoir transcrire ce programme en entier, parce que le sujet est un des plus intéressans de la physiologie végétale, et un de ceux qui ont été le moins étudiés. C’est en méme temps un de ceux dont les botanistes isolés peuvent le plus aisément et le plus utilement faire l'objet de leurs obser- vations, et qui les dédommageront le plus de la privation des ressources scientifiques des grandes villes. La botanique est de- venue une étude si immense, qu'il est impossible, à moins de circonstances favorables , d'en embrasser toutes les parties, Mais

Botanique. 69 l'observation directe de la nature peut avoir lieu sans le secours des bibliothèques; et, pour revenir à l’ouvrage que nous vou- lons analyser, il n'est pas de propriétaire de campagne, qui ne puisse consacrer une petite portion .de son jardin à la culture de plusieurs des plantes qui ont occupé M. Palm d’une ma- nière si utile. Tous cultivent pour leur table des haricots , des cucurbitacées, des vignes, etc.; tous se permettent le luxe bien modeste du chévrefeuille, du jasmin, du pois de senteur, des liserons; la vigné vierge, les aristoloches, les clématites, la vi- gne de la Passion, le jasmin de Virginie décorent un grand nombre d’établissemens de ce genre; dans plusieurs, nous voyons serpenter les riches festons du Cobæa... Chacune de ces plantes peut occuper d’une manière fructueuse, pendant tont un été, les loisirs d’un homme des champs; et 1l peut être assuré qu'une suite d'observations faites sur le Phaseolus vulgaris, le Cucurmis melo, le Vitis vinifera etc., lui fera autant d'honneur que celles qu'un physiologiste des capitales pourrait faire sur les Zauhinia , les Hibbertia, les Banisteria etc.

Mais il ëst temps de revenir à M. Palm. Au surplus, nous ne nous sommes point éloignés de lui, notre digression rentrant dans l'esprit qui a dicté son ouvrage.

Ce petit traité de 107 pages sur les plantes volubiles se com- pose d’une introduction et de deux sections, divisées en 33 cha- pitres. La 1°° comprend les résultats matériels des observations de l’auteur ; il essaie dans la d'apprécier l'influence des di- vers agens, auxquels on peut attribuer les phénomènes qu'il à exposés.

Pour rendre compte de cet intéressant travail, nous n'avons rien de mieux à faire qu'à donner une traduction libre du der- mer Chapitre intitulé : Résultats généraux des recherches sur les plantes volubiles et sur les vrilles, en y intercalant les faits les plus marquans qui se trouvent dans le corps de l'ouvrage.

Trente-quatre familles renferment des plantes volubiles; ce sont les Dilléniactes, Ménispermées, Violariées, Polygalées , Malpighiacées, Passitlorées, Hippocratéacées, Guttifères, Am- pélidées, Légumineuses, Cucurbitacées, Caprifoliacées, Ru- biacées, Composées, Campanulacées, Jasminées, Apocynées , Bignoniacées, Convolvulacées, Boraginées, Solanées, Anthir- rhinées, Acanthacées, Amaranthacées, Chénopodées, Polygo-

70 = Botanique. 48 nées, Laurinées, Aristoloches, Euphorbiacées, Unticées, 4s= paragces, Liliacées, Rhamnées, Tropéolees. 17 familles offrent des genres munis de vrilles : les Renonculacées, Fumariacées, Passiflorées, Malvacées, Sapindacées, Ampélidées, Rhamnées, Térébinthacées, Légumineuses, Cucurbitacées, Composées, Apocynées, Bignoniacées, Antirrhinées, Orchidées, Asparagées, Lilacées.

Ces noms ne formentuuère qu’un cinquième de la totalité des familles. Les plantes volubiles se trouvent en bien plus grand nombre entre les tropiques, et l'on en compte aussi davantage, relativement à la superficie, dans l'hémisphère occidental que dans l'hémisphère oriental. 11 y en a peu dans les zônes tem- pérées, et presque aucune dans les zônes glaciales.

Elles exécutent un double mouvement, qui ne commence toutefois qu'au-dessus du premier entrenœud , et elles ne font d’abord qu'un tour en 24 heures; plus tard, elles en font 6-8 dans le même temps. L'embryon de la cuscute décrit deux tours de spire, mais sa tige est droite.

Les odeurs ne paraissent exercer ici aucune attraction ; il en est de même des couleurs, et les corps métalliques , pierreux, les tiges couvertes d’épines vivantes ou mortes, servent indif- {éremment d'appui. Il faut en excepter la cuscute, qui ne re- cherche que les corps vivans. L'auteur donne beaucoup de dé- tails très-curieux sur les évolutions de cette plante.

La direction autour du tuteur est constamment la méme; celle de la plante autour d'elle-même varie, La longueur de la spirale décrite par la plante est proportionnée à épaisseur du tuteur, mais de manière à ce que les feuilles soient toujours placées régulièrement, Cette partie du mémoire, une des plus curieuses, est aussi une de celles qui demandent excore le plus d'expériences.

Leurs fleurs ne paraissent que quand la plante est arrivée. à un certain point, ou que le tour complet est achevé; autrement la végétation cesse ( dans le houblon ), ou est retardée ( dans le haricot et le liseron ), en raison de la quantité de sues ab- sorbés par la fleur.

Plusieurs expériences prouvent qu'un sol d’une qualité su- périeure peut rendre volubiles certaines plantes; c’est ce que l’auteur a constaté, après Willdenow, sur l’Æsclepias nigra,

Botanique. 71

Parmi les nombreuses Cryptogames, sur lesquelles 1l à fait des essais, le CAantransia glomerata(?) est la seule qu'il ait VU eXÉ- euter des mouvemens de ce genre.

L'électricité et le magnétisme n'ont aucune influence sur la _ direction des spirales. Le galvanisme accélère quelquefois la végétation et les mouvemens.

La lumière agit le plus puissamment sur les mouvemens des plantes , mais elle ne peut changer complètement la direction des spirales. La chaleur est un agent d’une force inférieure. L'humidité lui est au contraire supérieure; elle peut ralentir les mouvemens des plantes même exposées à la lumière. Parmi les plantes aquatiques, l'Utricularia volubilis, de la Nouvelle- Hollande , ne tourne probablement que hors de l’eau; mais la femelle du ’allisneria spiralis et les Chantransia glomerata et rivularis tournent dans l'eau même, l’auteur a vu ces mou- vemens exécutés également par le houblon, le haricot et le li- seron ; il a vu, par un temps chaud, mais le ciel couvert, une éponge imbibée d’eau attirer la pointe de la plante, ce qui n’a- vait pas lieu quand les rayons du soleil n’étaient point inter- ceptés.

Les vents, comme moyen mécanique d’ébranlement, favo- risent la végétation et les mouvemens, et facilitent puissamment la résorption dans les plantes comme dans les animaux. Mais il est douteux qu'ils influent sur la direction , à moins que leur action ne soit intense et prolongée ; car, dans ce cas, elle peut dessécher les fibres des plantes, et même, en neutralisant l’in- fluence de la lumière, changer la direction. Cet effet, toutefois, ne se manifeste que dans les entrenœuds, qui se développent pendant l’action des vents; quand celle-ci cesse, la tige reprend sa direction, ce qui est contraire aux expériences que Bonnet a faites sur des feuilies qu’il avait placées sous l’appareil pneu- matique, et que l’auteur rapporte.

Il n’y a, dans la structure des plantes ne x rien qui ex- plique ce genre de mouvement; il se manifeste avant que leurs organes alent acquis leur développement. Il ne peut provenir des trachées, dont plusieurs plantes volubiles sont dépourvues, Il est également impossible d'admettre un rapport entre cette disposition et la forme de l'embryon, des racines et de toutes les parties qui varient selon les plantes.

m2 Botanique.

Nous sommes obligés de renvoyer aux développemens don- nés par l'auteur sur ces différens points, de même que pour ce qui a rapport aux vrilles. 11 applique à celles-ci, en grande partie, les règles fondées sur les expériences auxquelles il a soumis les plantes volubiles.

Le mémoire de M. Palm est loin d'être complet. Plusieurs questions n'y sont qu’effleurées ; d’autres sont restées sans so- lution ; mais presque toutes celles qui ont rapport à ce sujet y sont soulevées ; les divisions sont bonnes, et l’auteur rapporte beaucoup de faits fort intéressans. Nous devons désirer qué sa position lui donne des facilités pour continuer ses recherches. Son onvrage est accompagné de trois planches de dessins re- présentant quelques embryons et un assez grand nombre de coupes horizontales et verticales de tiges de plantes volubiles et de vrilles. Aug. Duvau.

49. Jussreu’s UND CANDOLLE’S NATURLICHE PFLANZEN5YSTEME etc.— Les systèmes naturels de Jussieu et de De Candolle , développés d’après leurs principeset comparés aux familles des plantes de Agardh, Batsch et Linné ainsi qu'au système sexuel de Linné; par CaarLes FumLrorr. In-8° de 242 pages.

Bonn , 1820.

M. C. G. Nces d’Esenbeck avait publié en 1820 et 1821 les deux premiers volumes de son Manuel de botanique { Voy.-le Bulletin de 1824, Tom. I, 60); le volume, qui devaittraiter des systèmes en botanique , n’a point encore été livré au public par l’auteur, qui, dans la préface qu'il fait à l'ouvrage de M. Fublrott, déclare considérer l'ouvrage de ce dernier comme complément du sien, et annonce l'intention de s'en servir dans les cours de botanique qu'il professe à l’université de Bonn. Le but que M. Fubiroit s’est proposé en composant cet ouvrage était de donner un aperçu succinet de ce qu'on appelle système na- turel en botanique. Ce livre sera assurément bien acceueilh par les compatriotes de M. Fuhlrott, un grand nombre de bota- nistes d'Allemagne avant depuis long-temps reconnu linsuffi- sance du systéme Linnéen et lies nombreux avantages que la méthode naturelle présente pour létude ct la connaissance intime des plantes. L'auteur à pensé que la meilleure manière d'exposer cette méthode serait de la faire connaitre en don-

Botanique. 73 nant par extrait les ouvrages de ses fondateurs mêmes, et c’est à cet effet qu'il nous donne dans le présent ouvrage une traduction très-bien faite des principes de la méthode naturelle des végétaux que M. A. L. de Jussieu a insérés dans le 30° vo- lume du Dictionnaire des sciences naturelles. A la suite de cette traduction, nous trouvons le tableau de la division des classes proposée par M. A. Richard dans sa Botanique médicale. Vient ensuite un extrait de la Théorie élémentaire de M. De Candolle pour faire connaître les principes sur lesquels ce botaniste à fondé la théorie de la classification. Pour compléter son tra- vail , M. Fuhiroit a fait suivre les deux traités precédens d’une exposition du système de Linné. Les difficultés que ce dernier système présente dans la recherche des plantes, difficultés nées de ce que Linné a voulu donner à son système artificiel, autant que possible, un caractère de système naturel, ne sent point passées sous silence.

L'exposition des travaux de ces trois botanistes célèbres est précédée d’une notice de M. Fuhlrott lui-même, dans laquelle il discute ce qu’on doit entendre en botanique par système natu- rel. I examine, à cet effet, d’abord lacception en histoire natu- relie du motsystème, en second lieu, ceile du mot système naturel, eten troisième lieu, ce qu'en botanique on doit entendre par sys- tème naturel, Un système qui reproduirait la nature dans sa marche ne peut être établi, quand même on admettrait que la nature à suivi un système quelconque. Plus nous connaissons la nature et ses productions et plus nous y faisons de découvertes, plus aussi nous reconnaissons de lacunes dans les dispositions que nous établissons. Chaque système d’ailleurs, comme pro- duit de notre esprit, est nécessairement plus moins arbi- traire et par conséquent artificiel. Le système artificiel se fonde sur une partie quelconque de la plante, choisie arbitrairement, tandis que le système naturel est fondé sur la connaissance de tous les caractères et des affinités naturelles des végétaux.

La seconde partie de l'ouvrage de M. Fuhlrott renferme un tableau des familles naturelles avec leurs sous-divisions et leurs genres. Dans ce tableau, l'auteur a suivi la marche que M. De Candolie a admise dans son Prodrome; il a eu soin d’intercaler les familles et les genres établis depuis la publication de lou- vrage de M. De Candolle, Le prodrome ue renfermant les fa-

74 Botanique.

milles que jusqu'aux Grossulariées, on a admis pour les familles suivantes l’ordre indiqué dans la théorie élémentaire de M. De Candolle, en intercalant les familles nouvellement établies. Les genres sont alors suivis du nom de leur auteur. Les familles ad- mises sont au nombre de 209. L'auteur a réuni avec soin tous les matériaux pour son travail dans les auteurs récens. Dansun tel travail de compilation, les erreurs sont inévitables : ainsi nous avons remarqué que le genre Hippuris se trouve comme tribu de la famille des Haloragées et se retrouve comme famille particulière à côté des Naïades; le genre rota Blum. se trouve dans la famille des Simarubées, à côté de Sarmadera Juss., avec lequel il est identique, et il se retrouve dans les Malpighiacées; le geure Cremidostachys Mart. est le même que Microstachys Juss. L'auteur à mis ces deux genres dans deux tribus différentes des Euphorbiacées. L'ouvrage est terminé par l'indication des familles naturelles par Agardh , Ant. Laurent de Jussieu, Bern. de Jussieu, Batsch et Linné, Enfin un grand tableau donne un aper- cu comparatif de ces différentes divisions , comparées à celle qui a été admise par M, De Candolle. B....n.

Bo. Carozr LiNNXI SYSTEMA VEGETABILIUM. Edit. 16% , curante Curr. SPRENGEL. 4 vol. in-8°. Plus un volume supplémentaire ayant pour titre : Curæ posteriores. Gœttingue, 1825-1827; Dietrich.

M. C. Sprengel avait à decrire dans ces { volumes l'immense quantité de végétaux connus jusqu'à l’année 1827 (x). C'était une tâche qui assurément présentait les plus grandes difficultés, et qui ne pouvait être entreprise que par un homme dont léru- dition fit, pour ainsi dire, autorité parmi les botanistes. Il fal lait non-seulement bien savoir ce que les autres ont fait, mais il fallait avoir les moyens de juger leurs ouvrages; et cés moyens ne pouvaient consister qu'en matériaux suffisans , c’est-à-dire en livres et en collections. Nons présumons que l’auteur, dont nous annonçons l'ouvrage, en aura été nanti abondamment ; car nous y remarquons une foule de changemens qui, à la vé- rité, ne portent, pour la plupart, que sur les noms des objets, mais” dont quelques-uns indiquent une critique faite sans doute après

(r) Les trois premiers volumes comprenuent toutes les plantes phané+

rogames ; le est consacré à la cryptogamie, Le nombre total des genres est de 3503.

Botanique. 75 le minutieux examen des choses. En général, il y a beaucoup d'innovations dans l'ouvrage de M. Sprengel; par exemple, beaucoup de transpositions d'espèces d’un genre dans un au- tre, et il est fâcheux que la forme concise qu'il a été oblige de donner à ses phrases descriptives, ne lui ait pas permis de motiver les changemens qu'il a opérés. On regrette aussi que la synonimie ne soit pas plus détaillée; que les noms des ou- vrages ne se trouvent pas cités en même temps que les anteurs; car il est bien difficile de savoir dans quel mémoire particulier de MM. R. Brown, De Candolle et d’autres producteurs infati- gables , on doit chercher l'espèce citée sous: les simples noms de ces botanistes. L'indication des figures aurait été une chose fort utile, surtout pour les plantes qui appartiennent aux gen- res excessivement nombreux en espèces. En signalant ces omis- sions importantes, nous croyons exprimer les réflexions de tout lecteur qui n’a en vue que le perfectionnement de la science, et nous sommes bien persuadés qu'elles n'auront pas échappé à l'auteur lui-même, que de graves raisons auront forcé sans doute à agir autrement.

Dans le Systema vegetabilium , se trouvent proposés par M. Sprengel un grand nombre de genres nouveaux; ou sous des noms nouveaux , et dont nous allons donner une simple énu- mération, en suivant l’ordre du système sexuel.

MonANDRIE MONOGYNIE. Ditmaria. Genre fondé sur l’Erisma floribundum , de Rudge. Agardhia. Genre proposé pour 2 plantes du Brésil, appartenant peut-être à la famille des Tere- binthacées.

DraNDRIE MONOGYNIE. Henchelia. Ce genre a pour type le Rottlera ineana, de Vahl. Reichenbachia. La plante qui con- stitue ce genre est absolument nouvelle; elle croit au Brésil, et appartient à la famille des Nyctaginées.

TRIANDRIE MONOGYNIE. Zibertia. Deux Sésyrinchium de la

Nouvelle-Hollande, décrits par M. R. Brown, et un autre du

Chili et de la Nouvelle-Zélande, placé par Thunberg dans le genre Moræa , et par Willdenow dans le Ferraria, composent cenouveau genre.

PRIANDRIE DIGYNIE. Merostachys. Genre de la famille des Graminées, établi sur une plante absolument nouvelle et ori- ginaire du Brésil,

76 Botanique. 50

Porrinix et CymBopocox. Ce sont deux nouveaux genres de Graminées , formés aux dépens des 4rdropogon de Linné et des auteurs.

TRIANDRIE TRIGYNIE. Galurus. Ce genre est fondé sur le Ca- turus spiciflorus A.

TÉTRANDRIE MONOGYNIE. Acrodryon. Les Cephalanthus orien- talis et angustifolius de Loureiro, constituent ce genre de la famille des Rubiacées. Bigelowia. Le Spermacoce verticillata L. et plusieurs autres espèces de Spermacoce, ainsi que le Zor- rera suaveolens de Meyer, ont été séparés sous ce nom généri- que. Dunalia. Le nom de M. Dunal a été appliqué par M. Sprengel à un genre dont l'espèce a été diversement nommée par les botanistes (Hedyotis tuberosa Swartz). Nous devons faire observer que le nom de Dunalia a déjà été proposé par M. Kunth pour un genre de Solanées, famille illusirée par le bota- miste de Montpellier. À la vérité, M. Sprengel a débaptisé le genre de M. Kunth, pour lui donner le nom de Déerbachia. Andrewzia, Ce genre est le même que le Centaurella de Mi- chaux. Seringia. C’est le Ptelidium, de M. Du Petit-Thouars. Daphnitis. Genre quiréunit le Délopeia de Du Petit-Thouars, et le Zaurophyllus de Thunberg. Moldenhauera. Nom qui doit remplacer celui de Cavanilla, proposé par Thunberg.

TÉTRANDRIE TÉTRAGYNIE. Ottonia. Genre formé sur une plante nouvelle du Brésil. Ce nom générique ne peut subsister, puis- qu’il existe un genre Hottonia , établi par Linné. |

PENTANDRIE MONOGYNIE. Purshia. C'est VOnosmodium de Michaux. Dioclea. Genre de la famille des Borraginées, fon- sur l'Anchusa asperrima Delile, et qu'il ne faut pas confon- dre avec le genre admis sous le même nom par MM. Kunth et De Candolle; celui-ci appartient à la famille des Légumineuses, et a recu de M. Sprengel le nouveau nom d’Hymenospron.

Torreya. Genre de la famille des Nyctaginées, ayant pour type une plante nouvelle du Brésil (7. paniculata). Hippion. M. Sprengel nomme ainsi un genre de Gentianées qui renferme les Gentiana verticillata et hissopifolia X,.,etV'Exacum viscosum Smith. Zehmannia. Le Nicotiana tomentosa, de Ruiz et Pa- von, est le type de ce nouveau genre. Diplocalÿymma. Une plante (D. volubile) qui a le port d’un Convoloulus, mais dent l’origine est inconnue, constitue ce genre. Dierbachia. Symo: oyme du Dunalia de M. Kunth, Colladonia, Genre fondé

Botanique. 7

sur une espece de Psychotria, de l’herbier de Willdenow. Winterlia. C'est le Sellowia uliginosa de Roth.—Solea. Genre de la famille des Violacées, et qui comprend la plupart des Zo- nidium des auteurs. #Wolfia. Xl est fondé sur une nouvelle plante du Brésil. (#7. brasiliensis).

PENTANDRIE DIGYN1F. Retnwardtia. Synonyme du Dufourea de Kunth. Ce dernier nom avait été appliqué à deux genres, l’un de Cryptogames, l’autre de la famille des Restiacées. M. Choisy a, d'un autre côté dans les Annales des sciences naturelles , proposé le nom de Prevostea pour le Dufou- rea de M. Kunth. Dondia. L'Astrantia Epipactis A. est l'es- pèce sur laquelle ce genre a été constitué, Tragium. Genre d'Ombellifères, fondé sur quelques espèces des Pémpinella des auteurs. Biforis. Sur le Cortandrum testiculatum L.— Schult- zia. Sur le Sison crinitum de Pallas.

PENTANDRIE PENTAGYNIE. Gaya. Ce nom est substitué à celui de Seringia , donné par M. Gay.

HEXANDRIE MONOGYN1E. Acanthospora. Synonyme du Bona- partea de Ruiz et Pavon. Schwægrichenia. Syn. de l'Anigo- santhus de Labillardière et Brown. Funkia. Genre fondé sur l'Hemerocallis japonica Thunb. et espèces voisines. —ZBaum- gartenia. C’est le genre Borya , de R. Brown. Æhrenbergia. Genre étabh sur une plante nouvelle du Brésil (£. céliate).

HEXANDRIE TRIGYNIE. Cymation. Syn. du ZLichstensteinia de Willdenow.

OcTaNDRIE MONOGYNIE. Saeelia. Genre proposé pour une nouvelle plante du Brésil (S. fructicosa). Sclas. C’est le genre Gela de Loureiro. Xeithia. Genre établi sur une nouvelle plante du Brésil (Æ. brasiliensis).

DÉCANDRIE MONOGYNIE. Lussacia. Pour Gay-Lussacia de Kunth. Zacara. Genre fondé sur une nouvelle plante du Brésil (Z. triplinervia).

IcosaxDR1E moxoGxNIE. Xunzia. C’est le Pur FE de De Can- dolle.

POLYANDRIE MONOGYNIF. erhiea. Synonvme de Richœia de Du Petit-Thouars.

DinyNAMIE ANGIOSPERMIE, Razumovia. Genre établi sur une plante nouvelle de l’Inde-Orientale (A. tranquebarica),

MONADELPHIE PENTANDRIE, Jérgensia. C'est le genre Medusa de Loureiro.

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MoxapezpmiE Icosanprre. Jackia. Synonyme de #allichia de De Candolie. Ur

MONADELPAIE POLYANDRIE. Blumia. Synonyme du Reinivard- tia de Blume! Ræperia. Syn. du Ricinocarpus de Desfon-" taines. V1

DiADELPHIE DIANDRIF. } rolichia. C’est le genre Hetéremilhia de Nces.

DiaDELPRIE DECANDRIE. Cryptobolus. Genre formé aux dé- pens des G/ycine subterranea, monoica, cte. C'est le même que le Voandzeia de Du Petit-Thouars , et l'#mphicarpa d'Elliot ét Nuttall. Westonia. Genre formé sur le G/ycine humifusa Willd. Bonninghausia. Sur le Glycine vincentina de Ker.

Porvyanezrnie. Martia. C'est VÆlodea d'Adanson et Pursh ,' genre formé sur quelques espèces d’Hypericum.

SyxGENEsrE. Wéhstræmia. Genre établi sur l'Eupatorium Da- lea de Swartz. Albertinia. Sur une nouvelle plante du Bré- sil, Hophirkia. C'est le Salmea de De Candolle. Günthe- ria. Genre établi sur une nouvelle plante de FAmérique méri- dionale (G. megapotamica). Styloncerus. Pour Siloxerus de Labillardière. Selloa. Syn. de Denchia de Thuberg. Le nom de Selloa a été donné à un autre genre par M. Kunth. Ælo- tovia. Genre établi sur deuxnouvelles plantes du Brésil. —ZFeæa. C’est le genre Se/loa de M. Kunth. Centrospermium. Genre établi sur une nouvelle espèce quicroit en Espagne (C. Chrysan- themum). Nestlera. C'est le genre Columetlia, de Jaequin. Coliæa. Syn. de Chrysanthellum de Richard. Rodigia. Genre établi sur le Seriola læœvigata de Vahl. Mosigia. Pour Mos- caria de Ruiz et Pavon. Foigtia. Syn. du T'urpinia de Bon- pland. Delilia. Genre établi sur une nouvelle plante de VA- mérique méridionale (D. Berterii).

GYNANDRIE MONANDRIE. Himanthoglossum. Pour Loroglossum

de Richard. Glossaspis. Pour Glossula de Lindley.— Parag- nathis. Svn. de Diplomeris de Don. Dipera. Pour Disperis de Swartz. Chamærepes. Pour Chamorchis de Richard, -—-

Cybelion. Synonime de Zonopsis de Kunth.

MoxogciE ANDROGYNIF, Zantedeschia. Pour Richardia de Kunth.

MoxorciE PENTANDIRIE, Friesia, C'est le geure Crotonopsis de Michaux.

Botanique. 79

MOoNoEGIE MONADELPHIE. Zhalamia. Syn. du Podocarpus de Labillardière.

Cayrrocamie. Maschalocarpus. Genre de Mousses renfer-

mant la plupart des Prcrogonium Pterygynandrum des au-

teurs. Zrypethelium. Genre de Tichens parasites sur les écorces officinales , adopté par Acharius et M. Fée, 'orms-

Hioldia. Syn. du Delesseria de Lamouroux. Coccochlorts. Syn. du Palmella de Lyngbye; parmi les Algues. Le Coccocklo- ris fut proposé en 1807, tandis que le Palmella ne l'a été qu'en 1819. Lasiobotrys. Genre de Champignons parasites, formé sur le Xy/oma Xylostei D. C.— Gyrotrichum. Syn. de Cércinotri- chum Ge Nees.

Sous le titre de Curæ Dosteriores, M. Spreungel a publié, en 1827, un volume de rectlications et d’additions, se trouvent aussi établis plusieurs genres nouveaux propres à l’auteur, ainsi que des changemens qu’il importe de signaler. |

Le genre Aidelus a pour type une plante du Napaul { 4. mi- cranthus), et appartient à la Diandrie monogynie, il est pla- près de l'Oligarrhena de R. Brown.

Oncoma. Syn. d'Oxcra de Labillardière.

Thalasium et Caryochloa. Ce sont deux genres de Graminées fondés sur des plantes de Montevideo.

Zuccarinia. C'est le genre Jaëkia de Walhich. |

Amphirrhox. M. Sprengel a proposé ce nom pour remplacer celui de Spathularia employé par M. Aug. de Saint-Hilaire pour un genre nouveau de Violacées, parce qu'il existe déjà un genre de ce nom dans la Cryptogamie.

Compsanthus. Pour Compsoa de Don.

Steriphoma. Synonyme de Stephani4 de Willdenow et De Candolle.

Acrozus. Pour Acronodia de Blume.

Diplopetalon. Syn. de Dimereza de Labillardiére.

Glechon. Genre de la famille des Labices, établi sur une nou- velle plante de l'Amérique méridionale (G. thymoides).

Asaphes. M. Sprengel donne ce nom générique à la plante que M. Don a cru la même que le Morina persica.

Crenias. Syn. du Mniopsis de Martius.

Schizochiton. Pour Chisocheton de Blume.

Corynüis, Pour Corynella de De Candolle,

80 Botanique.

Hyrnenospron. Syn. de Dioclea de Kunth. Schtechtendalia. Syn. de Mollia de Martins. GUILLEMIN.

51. TENTAMEN SUPPLEMENTI ad systematis vegetabilium Lin- næani editionem decimam sextam, Auct. ANT. SPRENGEL , Ph. D. In-8° de 35 pages. Gættingue, 1828; Dietrich.

Cet opuscule de M. Sprengel fils renferme les plantes pu- bliées depuis l’année 1827, époque à laquelle a paru le dernier volume de l'ouvrage dont nous avons rendu compte dans l’ar- ticle qui précède.

On y remarque un assez grand nombre d'espèces nouvelles, provenant des collections de divers voyageurs allemands, tels que MM. Zeyher, Weigelt, Sello, qui, dans ces dernières an- nées, ont exploré le cap de Bonne-Espérance, la Guiane hol- landaise et le Brésil. Quelques plantes nouvelles ont fleuri dans le jardin de Halle, M. Ant. Sprengel à pu les étudier avec soin, Il ne s’est pas borné à faire connaitre ces plantes par de simples phrases descriptives, mais encore il en a donné des de- scriptions assez détaillées et des observations sur les caractères qui Les distinguent des espèces connues.

Deux genres nouveaux sont établis sous les noms de Moqui- nia et de Zeyheria.

Le 1°", dédié à M. Moquin-Tandon, de Montpellier, appar- tient à la famille des Lobéliacées,et tient le milieu entre le $eæ- vola et le Dampicra. I a pour type une plante du cap de Bonnc-

Espérance (M. rubra), découverte par M. Zeyher.

Le second est une Synanthérée qui se place près de PUrsc- nia de Gærtner. Le Zeyheria acaulis est ne plante du cap de Bonne-Espérance, recueillie, comme la précédente, par le bo- taniste auquel le genre a été dédié. M. Sprengel fait observer que le genre Zeyheria établi précédemment par M. Martius, paraît être identique avec le Spathodea de Beauvois.

L'auteur fait connaître un genre Æicidia, fondé par M. Cun- mingham (ée Field's Mem. of nea south Wales, p. 364), qui ap- partient à Ja famille des Bignoniacées, près du Crescentin. L'es- pèce (Æ. australis) croît dans les Montagnes Bleues de la Nou- velle-Hollande. Gus Ne

59. Manuez comrLrr de botanique; par M. Borranp. édition, Un vol, in-18 de 468 p. Paris, 1828; Rorct.

Sans doute il existe un nombre plus que suffisant d'ouvrages

Botanique. 8r

élémentaires sur la botanique; sans doute, le savant n'ira pas chercher dans celui que nous annoncons de nouveaux faits qui puissent agrandir le domaine de ses connaissances; mais, con- sidéré comme un simple résumé des principes sur lesquels est fondée la science des végétaux, le Manuel de M. Boitard a son mérite particulier. Il a réuni, dans le cadre le plus rétréci, une masse énorme de documens, et, loin de lui faire, avec certains critiques , un reproche de nous avoir exposé le tableau des sys- ièmes plus ou moins défectueux et plus moins absurdes que les anciens avaient imaginés, nous lui saurons gré, au con- traire, d’avoir eu la patience {d’exhumer toutes ces vieille- ries qui semblaient condamnées à un éternel oubli. Cependant nous aurions désiré qu'à l'égard de nos contemporains il se fût montré historien plus exact, qu'il n’eût pas cité (p. 200) Adan- son comme l'inventeur des familles naturelles, et présenté De Jussieu comme celui qui n’a fait que perfectionner ce système. Cette assertion est contredite par l’auteur lui-même, qui, plus loin (p. 276), rend hommage sans restriction à la gloire de Ber- nard et d'Antoine Laurent De Jussieu. Dans l’énumération des familles, M. Boitard cite toujours M. De Humboldt comme l’au- teur de découvertes botaniques qui appartiennent à M. Kunth dont le nom est aujourd’hui trop célèbre pour qu’on puisse pardonner à un botaniste de l’ignorer. Au surplus, ces taches légères ne font pas beaucoup de tort à l’ouvrage de M. Boitard, quise recommande en général par une lucidité classique et par une surabondance de chapitres intéressans. A.

53. SLOVAR 1 RODOVOUIKH IMIONE RASTÉNII. Dictionnaire des noms génériques des plantes; par Jean MarTiNor. Saint- Pétersbourg, 1825. 362 pages in-8°,

54. CATALOGUE DES PLANTES qui eroissent spontanément dans le district de Dmitrief sur la Svapa, dans le gouvernement de Koursk; par M. Horrrr. ( Moskofski Télégraph. -— Télégra- phe de Moscou; 6; mars 1826, p. 156.)

Bien que l'étendue de la flore du district de Dmitricf, situé sous le 52° degré de latitude septentrionale et le 32° degré de longitude orientale, soit très bornée, l'ouvrage de M. Hæfft sera cependant fort utile pour les progrès de la botanique, en

B, Tome XVII, , . 6

82 Botanique.

ce qu'il servira comme d'introduction à la flore de l'Ukraine septentrionale, On y voitles plantes des gouvernemens de Saint: Pétersbourg et de Moscou , qui nese rencontrent déjà plus dans ceux de Kharkof et de Tchernigof, et l’on y retrouve, au eon- traire, des plantes méridionales qui n’ont point été aperçues jusqu'ici dans le gouvernement de Moscou, non plus qu’au nord des provinces de Toula et de Kalouga, telles que la Feronica incana, Cyperus fuscus, Iris biflora, Plantago arenaria, Echium rubrum ; Aconitum anthora , Adonis vernalis , Aster amellus ; et d’autres encore, quoiqu'en petit nombre, M. Hæfft trouve beaucoup d’analogie entre cette flore et celle de Berlin.

A: 3:

55. Pranranum Brasizix Icones et Descriptiones hactenùs ine- ditæ. Auct. J. E. Poe , M. D. Tom. I en 4 fascicules. In-fol., fig. color. Vienne , 1825-1828.

Depuis quelques années, les études des botanistes se sont, pour ainsi dire, concentrées sur les productions de l'Amérique méri- dionale; et, parmiles vastes régions qui constituent cet immense continent , l'empire brésilien, par le luxe et la magnificence de sa végétation, a fixé particulièrement l'attention de nos savans, Personne n’ignore combien la science est redevable aux voyages du prince de Neuwied, de MM. Auguste Saint-Hilaire, Martius, Mikan, Raddi, etc. Voici encore un nouveau voyageur qui vient communiquer à l’Europe les résultats de ses travaux, après un séjour de plusieurs années dans les provinces de Minas Geraes, de Goyaz, de Minas Novas, et après avoir parcouru d'immenses contrées, non pas absolument désertes, puisque partout la nature y développe ses richesses avec profusion, mais le tableau n’est jamais animé par la présence de l’homme civilisé. M. Pobl, déjà encouragé dans son expédition par la munificence de l’empereur d'Autriche, a encore reçu de ce sou- verain de nouvelles marques de bienveillance. Plus heureux que d’autres botanistes européens, qui, après beaucoup de dé- marches auprès des distributeurs subalternes des faveurs de leur gouvernement , obtiennent la permission d’une dédicace et la souscription à quelques exemplaires de leurs ouvrages; plus heureux, dis-je,qüe nos compatriotes, il a été vivement excité à publierimmédiatement les plantes nouvelles qu'ila découvertes:

Botanique. 83

L'ouvrage de M. Pohl offre toute l'élégance typographique ét iconographique qu’on puisse désirer. Sans suivre d'ordre dé- terminé , il a néanmoins rassemblé à la suite les unes des au- tres les plantes du même genre et de la même famille. Ses descriptions sont très-détaillées, et les figures, principale- ment en ce qui concerne le port des plantes, sont d’une belle exécution. Dans l’énumération suivante des genres et des espè- ces que renferme le premier volume, nous ne pouvons présen- ter de détails que pour les genres nouveaux; car la simple cita- tion des espèces nous’entraînerait dans des longueurs presque inutiles , ou pour le moins très-fastidieuses.

L'auteur dédie à l’empereur d'Autriche un nouveau genre de la famille des Scrofularinées, et qui a beaucoup de rapports avec le Browallia de Linné. Ce genre, nommé FRanciscEA, se compose de 7 espèces, toutes remarquables par la beauté de leurs fleurs et de leur feuillage. Nul doute que ces plantes ne deviennent bientôt l’ornement des serres chaudes.

Le genre Cosmibuena, de Ruiz et Pavon, qui a de grandes affinités avec le genre Circhona, est augmenté d’une belle es- pèce; et M. Pohl a cru nécessaire de changer le nom générique en celui de Buexa, nom que Cavanilles avait déjà donné à une autre Rubiacée, qui fait maintenant partie du genre Gonzalea (G. panamensis).

Un genre nouveau de la famille des Euphorbiacées est pro- posé sous le nom d’Anenorortux. Il est formé aux dépens de l’ancien gerre Jatropha de Linné et des auteurs. A la suite de la description de la nouvelle espèce que l’auteur à figurée, se trouve l'indication de toutes les espèces de Jatropha, qui peu- vent être rapportées à ce genre. Le nombre en est de 24.

Le genre Manihot de Plumier, Tournefort et Adanson, est rétabli par M. Pohl, qui, poussant peut-être un peu trop loin l'esprit de méthode, rejette le nom de /azipha, imposé par M. Kunth au même genre, parce qu'il ne convient qu'à une seule espèce (Jatropka Janipha 1), tandis que le nom de Manihot est appliqué par les Brésiliens à une quantité considérable d’es- pèces. L'auteur en décrit et figure 39 espèces nouvelles, dont plusieurs, à la vérité, nous AC n'être que de simples va- riétés les unes des autres, Le nombre total je plantes appar-

6.

84 Botanique.

tenant au genre Manihot est de 48, toutes mentionnées dans l'ouvrage de M. Pohl.

Sous le nom de Cniposcozus, est encore établi à un nouveau genre aux dépens des /atropha Janipha. Le Jatropha urens qui en fait partie, avait déjà été érigé en genre distinct par Houston et par Rafinesque-Schmaltz ; mais les noms de /ussieua et de Bivonœa, que ces botanistes lui avaient imposé, ne pou- vaient être adoptés, puisqu'ils ont été appliqués à d’autres gen- res. 4 espèces de Cridoscolus sont amplement décrites et figu- rées; 11 autres sont simplement énumérées, et, parmi celles- ci, il y en a 8 de nouvelles, accompagnées d’une ie carac- iéristique et de l'indication de la patrie.

Le PnysocaLryx est un genre nouveau de la famille des Scro- fularinées, ayant de laffinité avec le Schrwalbea de Gronovius. il est surtout remarquable, ainsi que son nom l'indique, par son calice renflé comme une vessie. 11 ne renferme qu’une seule espèce (Physocalyx aurantiacus), qui est Sans contredit une des plus belles plantes de la famille dans laquelle M. Pohl place ce genre. |

Un nouveau genre de la famille des Labiées a recu le nom de Pecropow, à cause de la forme des dents du calice qui sont peltées au sommet. Ce genre est voisin de l’Hyptis et du Bystro- podon, et se compose de 3 espèces. (2. pusillus, radicans et to- mentosus.)

Le genre 4llamanda de Linne , est augmenté de 2 espèces nouvelles, sous les noms & 4. ænotheræfolia et A. angustifolia. L'auteur décrit et figure sous celui d’4. Schottié, VA. cathartica de Schrader. Il donne ensuite lénumération et la synonymie des autres espèces du genre 4llamanda.

Le genre Merasaxruus, établi par M. Pohl et placé dans à famille des Verbenaceées, entre le Duranta et le Lippia, pré- sente néanmoins de grandes affinités avec le Sckwenckia, qui appartient aux Scrofularinées. Ce nouveau genre est CORP de G espèces, toutes absolument nouvelles.

Dans la famille des Salicariées est placé un nouveau genré sous le nom de Dipzusopox, qui renferme des plantes dont l'aspect est des plus élégans. Ce genre, dont nne espèce a été placée par M. Kunth dans son genre Nesæa, a été définitive- went adopté par M. De Candolle dans le vol. de son Pro-

Botanique. 85

‘dromus; il avait également reçu de MM. de Chamisso et de Schlechtendal le nom de Friedlandia; mais celui que M. Pohl à imposé est antérieur. Le nombre des espèces de ce genre est très-considérable: M. Pohl en décrit et figure 16; mais, dans l'ouvrage cité de M. De Candolle, il y en a 35. = Un genre qui l'emporte encore sur le Diplusodon par la beauté de la plante qui le constitue, c’est le Prysocazymma. Ce venre est voisin du Diplusodon; mais il s'en distingue par quelques caractères importans, ct il parait former le passage ‘au Calyplectus de Ruiz et Pavon, ou Zafoensia de Vandelli. Le Physocalymma floridum Pohl ( Physocalymna florida D. C. Prodr.) ést un arbre pourvu d’un beau feuillage et de fleurs ex- ‘trémement nombreuses et aussi remarquables par leur char- mante symétrie que par la vivacité de leurs couleurs. Son bois est de couleur rose, et nommé pour cette raison Pao de Rosa par les habitans de la capitainerie de Goyaz.

Sous le nom de SipmanrarrA, M. Pohl à établi un nouveau genre de la famille des Mélastomacées, renfermant 3 espèces absolument nouvelles. |

Le genre Rhopala, de la famille des Protéacées, est augmenté ‘de 8 espèces nouvelles, dont 5 sont figurées. Un genre nouveau

est établi sous le nom d’Axprrareratuw, et formé aux dépens des Rhophala des auteurs, L'auteur en publie 2 espèces nou- velles.

Enfin, 15 espèces du beau genre Fellosia de Vandelli, sont décrites par M. Pohl avec tout le soin que méritent ces plantes, dont quelques-unes étaient à peine connues des botanistes, il

y a fort peu de temps. Ce genre, qui appartient à la famille des Haæœmodoracées de R. Brown, à été diversement nommé par les auteurs modernes. C’est le même que le Carmpderia d'A- chille Richard. (Bull. de la Soc. Philomat., 1822.)

GUILLEMIN.

_b6. PLANTE ASIATICÆ RARIORES, Descriptions et figures d’un choix de plantes inédites de l’Inde orientale ; par N. Wazrics, M. et Ph. D., surintendant du jardin botanique de la Com- pagnie des Indes orient, à Calcutta , ete. 3 vol. in-fol. avec 300 pl, color, Londres; Treuttel et Wuürtz. (Prospectus)

De toutes les grandes régions du globe, llude orientals est

86 Botanique.

sans contredit la plus remarquable par la vanité, la beauté et l'utilité de ses productions naturelles, Les parfums, les médica- mens, les tissus, le sucre, l'indigo, en un mot, les objets de commerce les plus précieux et les plus recherchés, ont tous une origine indienne, Cependant, malgré le puissant intérêt qu'in- spirent les végétaux de l'Inde orientale, il s'en faut de beau- coup qu'ils soient connus avec tous les détails que la science exige de nos jours. A l'égard de la plupart d’entr'eux, on est mème réduit à compulser les ouvrages très-remarquables pour leur époque, mais surannés pour notre siècle, de Rhéede et de Romphius, qui se sont plus appliqués à faire connaître les pro- priétés vraies ou imaginaires des plantes qu'à décrire exacte- ment celles-ci dans toutes leurs parties. Mais, faute de meil- leurs renseignemens , c’est encore dans ces ouvrages que l’on va puiser tout ce qui a rapport aux végétaux de l’Inde, et leur importance est telle, qu'un naturaliste célèbre , le Hamil- ton, a récemment publié de savans commentaires sur l'Hortus Malabaricus et sur l'Herbarium Amboinense. A une époque plus rapprochée de nous, Burmann fit paraître une flore de l'Inde tellement incomplète, qu’elle n’offre presque aucune uti- lité aux botanistes. Enfin, le D' Roxburgh, en publiant ses plantes de la côte du Coromandel, s'est acquis un beau titre de gloire aux yeux des savans ; mais les végétaux qu'il a. décrits et figurés sont indigènes des parties les plus australes du lit- toral de la presqu'ile indienne; de sorte que ceux qui croissent daus les contrées septentrionales ne sont aujourd’hui illustrés par aucun ouvrage scientifique à figures, si ce n’est par quel- ques mémoires insérés dans les recueils de diverses Sociétés sa- vantes, Ce sont surtout les plantes du Napaul et des autres pays septentrionanx de l'Inde que les Européens désirent connaître ; car l'intérét qu'une espèce inspire se mesure en raison de son utilité ou de la possibilité de l'étudier vivante. Or, les expérien- ces de l’horticulture et les lois de la géographie botanique ont prouvé que les plantes du Napaul peuvent être cultivées en Europe avec autant de chance de succès que celles de l'Améri- que septentrionale.

M. Wallich est de tous les botanistes contemporains ce- lui qui réunit au plus haut degré les conditions néces- saires pour mettre au jour un ouvrage parfait sur les plan- tes de l'Asie. Sa position, comme directeur du jardin bota-

Botanique. 87

niqué de Calcutta, pendant plusieurs annéés, et un séjour de plus de vingt années dans l’Inde, durant lequel espace de temps il a exécuté des voyages considérables dans l’Indos- tan, le Napaul, la péninsule de Malacca et les contrées de Bur- ma; l'ont mis à même d'étudier, avec tout le soin possible, les végétaux de ces diverses régions. Aidé des lumières des illustres botanistes européens, avec lesquels il à depuis long-temps entretenu une active correspondance, il se propose de publier, pendant son court séjour en Angleterre, les plantes les plus rares et les plus utiles. L'ouvrage sera composé de 3 volumes in-folio, conténant chacun 100 planches gravées et coloriées avécun grand soin. Les dessins originaux ont été faits d’après nature, sous la direction de l’auteur, par les peintres de la Di- rection des Indes orientales, qui sont des naturels du pays, Les descriptions seront en latin , langue universeile et Ja plus commode pour l’histoire naturelle. L'ouvrage-sera distribué en 12 livraisons contenant chacune 25 gravures coloriées, avec les descriptions correspondantes. La première livraison parai- tra en juillet 1829; les autres livraisons suivront exactement de trois en trois mois. Le prix de chaque livraison est de 64 fr. remis à Paris. On souscrit dès à présent, sans rien payer d’a- vance. Les éditeurs ne faisant tirer qu'un très-petit nombre d'exemplaires au-delà du nombre des souscripteurs, les pér- sonnes du continent, qui désireront se procurer l'ouvrage, sont priées de se faire inscrire le plus tôt possible à la librairie Treuttel et Würtz, à Paris et à Strasbourg. On peut aussi s’a- dresser aux principaux libraires de la France et des pays étran- gers. La liste des souscripteurs sera imprimée. G...x.

57. ALoysit COLLA ILLUSTRATIONES ET ICONES RARIORUM STIR- PIUM, quæ in ejus horto Ripulis florebant, anno 1824, addi- üs ad hortum Ripulensem appendicibus I et II. (Memor. dell Real. Acad. dell, Scienze di Torino; 1827, p. 111 et 319.)

Lorsque M. A. Colla publia son Hortus Ripulensis , un grand nombre de plantes, parmi celles qui y sont énumérées, n'avaient pu être suffisamment éclaircies, puisqu'elles n’avaient encore donné ni fleurs ni fruits. Sur ces entrefaites, le jardin de Ri- voli s’est enrichi de plusieurs espèces nouvelles: de-là uti- lité et nécessité pour la science, de faire mieux connaître,

88 Botanique. 57

dans des dissertations, en forme de commentaires, les plantes qui ont fleuri et fructifié postérieurement à la publication de l'Hortus Ripulensis ; de publier des appendices contenant les catalogues des espèces nouvellement introduites. C'est ce qu'a fait M. A. Colla dans le travail dont nous allons donner un apercu.

Sous le nom d’'ÆEucalyptus saligna, Smith avait décrit un ar- buste qui fut réuni par M. Bertoloni au genre Leptospermum, sous le nom de Z. resiniferum. M. Sprengel changea le nom spécifique en celui de fexuosum , parce que cette plante est identique avec le Metrosideros flexuosum de Willdenow; et comme ce changement a été admis par M. Link, le botaniste de Turin s’est cru obligé de s'y conformer, malgré l’antériorite acquise au nom imposé par M. Bertoloni. {| donne une deserip- tion des parties de la fructification, et il fait remarquer que la capsule de cette plante est constamment triloculaire, ce qui in- firme le caractère attribué généralement au genre Leptosper- mum, d'avoir une capsule à 4 ou à 5 loges. L'auteur donne une figure d’un rameau de la plante, avec quelques détails d'analyse de la fructification.

L’Hakea rubricaulis avait été décrit sans fructification dans l'Hortus Ripulensis. M. Colla en donne une figure et la deserip- tion des organes fructificateurs. Il accompagne cette descrip- tion de quelques observations sur les organes que les botanistes ont décrit tantôt comme des pétales, tantôt comme des sépales, et il les considère comme des filets pétaloïdes ; en conséquence, il admet pour le genre Hakea (et probablement pour les autres Protéacées) un calice commun composé de plusieurs écailles ca- duques, mais point de calice proprement dit ni de corolle.

La floraison du Melaleuca densa a eu lieu dans l'été de 1824, et a nécessité un changement dans les caractères de la fleur, qui avaient été primitivement copiés dans l’Hortus Kewensis. M. Colla en donne aussi une figure.

Le Nemophila Nuttallié est spécifiquement identique avec le Nemophila phacelioides, décrit par M. Nuttall et reproduit sous ce dernier nom par les auteurs anglais. M. Colla critique le nom spécifique adopté par ceux-ci, et il donne une description complète et une figure de cette plante,

C'est avec le même soin que l’auteur décrit et figure Le Cen- taurea american et VEuphorbia variegata,

Botanique. 89

L'auteur avait recu, sous le nom de Tréstania corÿymbosa, une belle plante, qui , ayant fleuri, fat reconnue pour une espèce d'Eugenia {E. australis Wendi.) 1 en donne la description, la figure , et il fait ressortir les caractères qui la distinguent de l'Eugenia Mini Aubl., et de VE. elliptica W. dont elle est voi- sine.

Une espèce d’Hakea était restée plus de 15 ans sans donner de fleurs ; enfin elle a fleuri, et M. Colla l'a rapportée à l’Hakea pectinata de Dumont-Courset, espèce dont il n'existe aucune figure. Elle pourrait bien aussi être la même plante que l’Æ. sua- veolens; mais M. Colla expose les raisons qui empêchent de re- garder ces espèces comme identiques.

Le Cineraria platanifolia est une plante d'ornement assez répandue dans les jardins, et qui avait été figurée dans l'Herbier de l'amateur, mais sans qu'on y trouvât les détails complets de l'organisation florale. M. Colla à rempli cette lacune, en don- nant une description tellement exacte et étendue, que nous la dirions Cassinienne, si l'auteur avait adopté la nomenclature du savant synanthérologiste français.

Le Cratægus indica X., fait maintenant en partie du genre Raphiolepis de Lindley. On n’en connaissait qu'une figure in- complète publiée dansle Botanical Magazine, 1526. M. Colla a pensé que la description et la figure qu'il donne de cette es- pèce ne seront pas superflues. +. Oncultivedans les jardins une Malvacée qui a reçu de Schrader le nom de Lavatera australis, et de Schultes celui d’ 4/#4æa ple- deja. M. De Candolle, dans le second volume de son Prodromus, Va nommée Lavatera plebeja; et c'est sous cette dénomination qu'elle est décrite et figurée par M. Colla. Nous nous bornerons à indiquer les descriptions et les figures de trois autres plantes qui sont aujourd’hui assez connues dans les jardîns , savoir : le Calothamnus villosa,\e Fiburnum sinense et le Salvia splendenrs.

M. Colla établit un nouveau genre surle Curculigo sumatrana du jardin de Cels { Catalogne 1825 }. Ce nouveau genre de la “famille des Hypoxidées de Brown, est dédié à Molineri, autre- fois conservateur du jardin royal de Turin. Il est ainsi essen- tiellement caractérisé : MociNer1a. Corolla ( Perigonium D. C.) monçpetala semisupera sexfida, Spatha univalois. Stylus longissi- mus, Sigma capitatum. Capsula unilocularis trivalvis poly sper-

90 Botanique.

ma apice foveola insculpta. Semina inappendiculata. Le Molèpe: ria plicata est une plante or iginaire de Sumatra, qui Ale port et les feuilles d’une Orchidée. | .

Enfin, l’auteur décrit avec beaucoup de soins une. nouyslle espece de Pourretia sous le nom de P. magnispatha. sit

Les figures qui accompagnent les descriptions que nous ve= nons de mentionner,sont lithographiées. Malheureusement, lar- tiste qui les a exécutées, quoique bon dessinateur, n'avait pas l'habitude du crayon lithographique, habitude qui, seule, peut donner cette pureté si nécessaire pour les analyses délicates des parties de la fleur et du fruit,

Les deux appendices que M. Colla a placés à la suite des descriptions de plantes nouvelles, sont des catalogues alphabé- tiques de toutes les espèces qu'il a cultivées depuis la publica tion de son Hortus Ripulensis. |

On y trouve le nom adopté avec la synonymie la plus mos derne ; l'indication des auteurs et des figures publiées ; la patries l'époque de la floraison, ete, Une grande quantité de notes ser- vent à éclaircir quelques points obscurs relativement à certaines plantes, ou à recüfier quelques erreurs répandues dans les ou- vrages récens. Il nous serait impossible de retracer ici ces im portantes observations, tant elles sont nombreuses; et mous nous bornerons à indiquer la formation de deux ou troisgenres nouveaux. |

Vivrania. Ce genre appartient à la famille des Rahibtite: et avait d’abord recu le rom de Melanopsidium, 11 est dé- dié au prof. Viviani de Gènes, et il est ainsi caractérisé : Calyæ semisuperus b-7-partitus. Corolla hypocrateriformis, tubointüs barbato - sctoso , limbo b-5-partito. Stamina d-7 tubo . adnata. Germen extus calyce cinctum, superne annulo nectartfero téctum. Stigmata 5. Drupa abortu monosperma. Le Fiviania psrcho- trioides est un sous arbrisseau dont la patrie est ignorée

ANrommarGnra, Ce genre, dédié an médecin de l'illustre-pri- sonnier de Sainte-Hélène, est formé aux dépens du genre Cor- rea,; et renferme les espèces qui constituent la seconde sec- tion de ce genre dans le Prodromus de M; De Candolle. Il avait été établi précédemment dans une dissertation inédite que l’auteur avait lue, en août 1826, à la Société de physique de Genève, Voici ses caractères : Calyx subintegerrimus, persistens. Corolla gamopetala cylindracea, limbo 4-fido erecto. Stamina 8

Botanique. 9x

inæqualia, erecta, quorum | vix exserta. Flores pendulr. Cætera ut in Corræa.

Huzrenra, M. Colla adopte le genre formé sous ce nom par M. Dumortier-Ratteau ( Ann, de la Soc. Linn. de Paris, 1825, P. 4. ). Ila pour type le Rosa berberifolia ou À. simplicifolia.

G.,.,N,

58. La FLORE ET La POMONE FRANCAISES, Description, his- toire et culture des fleurs et des fruits de France; par M. Jaume Sr.-Hiraire. Livraison 1 à 12. Paris, 1828; l’auteur, rue de Furstemberg, 3.

.

Dans une Collection des plantes de la France antérieurement publiée, M. Jaume St-Hilaire s'était particulièrement occupé des espèces les plus connues et le plus généralement cultivées ; il se propose actuellement de donner l’histoire et la figure de toutes les plantes pui ne sont pas dans cette précédente collec- tion, ainsi que des nouvelles variétés de fruits cultivés en France. Quelques-unes de ces plantes avaient été bien figurées et décrites dans des ouvrages étrangers, mais nous n’avions pas d'ouvrage national sur ces plantes ; car doit-on considérer comme tels ces ouvrages entrepris sur un plan gigantesque, ét qui n’existent encore qu’en projets précédés de pompeuses an- nonces ?

Un grand nombre des plantes publiées par M. Jaume St.-Hi- laire, et considérées comme de nouvelles espèces n’avaient pas été illustrées par des figures. Sous ce point de vue, l'ouvrage dont nous annoncons les 12 premières livraisons pourra être fort utile à la botanique française. Quoique, dans la disposition des espèces, l’auteur ne se soit astreint à aucun ordre métho- dique , nous allons donner un aperçu succinct de ce que ces li- vraisons renferment de plus intéressant.

Parmi les espèces de Campanules, dont le nombre est porté à plus de 20, se trouve le Campanula bellidifolia, conservé dans lherbier de Vaillant, et indiqué comme croissant aux Pyrénées. Cette espèce ne paraît pas avoir été retrouvée depuis par les botanistes. Le Campanula decurrens, de Thore, est aussi décrit et figuré. Cette espèce, fort du voisine €. patula, a également beaucoup de ressemblance avec le €. ramosissima, de Sibthorp et Smith, ou C. Loreyti, de Pollini.

9? Botanique.

Les genres des Violettes, des Primevères et des Liserons , remplissent les autres livraisons. Leurs espèces sont décrites fort brièvement, et l’auteur ne s'est pas engagé dans le dédale de la synonymie. Comme cet ouvrage paraît spécialement des- tiné à faire connaître les espèces, on n’y trouve pas beaucoup de détails sur l’organisation florale. Au reste, cette partie de la science et suffisamment connue, quant aux plantes françaises. Les fruits qui sont décrits et figurés étant plutôt du domaine de l’horticulture que de la botanique proprement dite, nous renvoyons à on article qui paraîtra sur ce sujet dans la sec- tion du Bulletin. A.

59. FLora Brunsvicensis.—Énumération des plantes qui crois- sent spontanément dans les environs de Brunswick; par W. Lacmmanx , D. M. 2 vol. in-8°, avec une carte botano-géo- guostique et une table lithographiée. Brunswick, 1827- 1828; Meyer. | Une préface fait connaitre la marche que l’auteur a suivie

dans lexécution de cet ouvrage. Il n’a pas voulu se borner seulement à donner les descriptions des plantes de sa contrée, et l'indication des endroits elles se trouvent ; mais il a en- core essayé de présenter la chorographie, la géognosie, l'in- fluence du sol sur les plantes, et la météorologie des enxixons de Brunswick. Un sujet aussi vaste n’était pas facilité par.des travaux préparatoires qui pussent servir de guide à l’auteur ; car, depuis 1631, personne n'avait mis la main à la flore de Brunswick. Il n'existait que quelques remarques isolées sur la géognosie de certaines localités ; la partie météorologique était tout-à-fait négligée; la hauteur de Brunswick au - dessus du niveau de la mer n'était méme pas connue, Le défaut de no- tions si intéressantes fut précisément ce qui a déterminé l'au- teur à publier un ouvrage qui dût y suppléer. Mais l'insuff- sance des renseignemens lui a fait commettre quelques mépri- ses dont il à reconnu plus tard quelques-unes, et qu'il a corri- gées dans la préface. A la description géognostique, il a ajouté une earte coloriée, qui fait voir les différentes couches du sol ; enfin il énumère les variations des plantes, qu'il croit produi- tes par les différentes variétés de terrain. Ici, suivent les obser- valions météorologiques concernant les mouremens réguliers el irréguliers de l'océan atmosphérique,

Botanique. 93

L'état de la culture de cette contrée, les plantes cultivées et leurs produits, commencent le chapitre intitulé : Fégétation générale. L'auteur compare la Flore de Brunswick à la Flore générale de l’Allemagne ; il donne le rapport des Mouocotylé- dones aux Dicotylédones ; celui des plantes arborescentes aux plantes herbacées ; celui des familles naturelles entr’elles ; il fixe l'évaluation du nombre des genres et des espèces; il parle ensuite de la station et de l'habitation des plantes, etc. Dans tous ces calculs, l’auteur a fait, autant que possible, abstraction des plantes cultivées. C’est pourquoi il ne compte pour l'Allemagne que 2890 espèces de Phanérogames , et pour Brunswick 1060 ( proportion de la flore de Brunswick à celle d'Allemagne 1 : 2, 72 ). En comptant pour l'Allemagne 3015 et pour Bruns- wick 1193, y compris toutes les plantes cultivées, on trouve la proportion 1 : 2, 52. L'auteur examine ensuite avec dé- tail cette question pour les diverses familles.

Un apercu des Phanérogames selon les affinités naturelles ; un calendrier qui indique les plantes selon Feépoque de la flo- raison dans les divers mois ; un autre calendrier selon le temps de la floraison de quelques plantes observées au même en- droit pendant plusieurs années, terminent cette première partie.

La seconde et la troisième parties contiennent les Phanéro- games disposés selon le système de Linné ; système qui a paru à l’auteur plus convenable pour une Flore spéciale, que Far- rangement selon les familles naturelles. C’est ici que dans le diagnostic des plantes, l'auteur a essayé de réunir aux termes descriptifs et scientifiques , ceux qui sont en quelque sorte em- piriques, et il a eu le soin de les imprimer en caractères diffé- rens. A.

60.1J.F. RE AD FLORAM PEDEMONTANAM APPENDIX ALTERA. ( Men. 2) e, 1 } « D 2 \ del. real. Acad. di Torino ; 1827, p. 189.)

Le D°J. F. Re avait publié, en 1821, une énumération de plantes nouvelles pour la Flore piémontaise. Depuis cette épo- que, il n’a cessé de continuer cette investigation, et il en donne le résultat dans cet appendice. Le cadre étroit de notre Zulle- tin nous interdit la citation des nombreuses espèces qui y sont mentionnées , et que l’on ne croyait pas indigènes du Piémont,

94 Botanique. Un grand nombre de plantes ont été communiquées À l'auteur par MM. Bertero et Balbis. Les Cryptogames sont surtout fort nombreuses , et parmi elles se trouvent deux espèces nouvelles établies par M. Bertero, savoir : CLavarra Raizopus, cla- eula cylindrico-filiformi-subulata glabra, stipite filiformi piloso basi flexuoso radicato, tuberculo fusco per ætatem lenticulari. Hab. ad terram madidam in locis umbrosis Albæ. Pezrza Mr- LIACEA, gregarta, minutissimu ; sessilis, cupulis globosis croceis leviter pilosis, margine obsoleto. Hab. Albæ ad arborum truncos cæsos. ; ee...

61. FLORULA LITTORALIS AQUITANICA ; auct. J. B. GRATELOUr, (Bulletin d'hist. natur. de la Soc. Linn. de Bordeaux ; Tom. IL, oct, et nov. 1827, p. 28 et 34.) Voy. le Zulletin, T. XW, 185.

Continuation et terminaison du Catalogue précédemment annoncé. Ces deux numéros renferment les Légumineuses, les Térébinthacées, les Frangulacées, les Papavéracées, les Crucifè- res, les Capparidéeë, les Rutacées , les Caryophyllées, les Cisti- nées, les Malvacées, les Géraniacées, les Hypéricinées et les Renonculacées,.

62.MonocraPuie DES ORC&IDÉES des Iles de France et de Bour- bon ; par M. Achille Ricmarp. ( Mémoir, de la Société d'hist. natur, de Paris ; Tom. IV ; avec 11 pl. gray.)

Ce Mémoire fait partie d’un travail beaucoup plus considé- rable, dont M. Richard s'occupe depuis plusieurs années, et qui doit embrasser la flore complète des Iles de France et de Bourbon. En attendant que les nombreuses observations qu'il a réunies sur la végétation de ces îles puissent être mises au jour, l’auteur a voulu faire connaître l’une des familles les plus re- marquables, et il a choisi celle des Orchidées, plantes qui, par leur nombre { le 15° environ des espèces qui se trouvent dans ces îles ) et la variété de leurs formes ont attiré plus particuliè- rement son attention. -

Les auteurs qui se sont occupés de la distribution des formes végétales sur le globe ont souvent parlé de la ressemblance que présentent la Flore du Cap de Bonne-Espérance et celle des lies de France et de Bourbon : récemment M, Lindley a méme

+ Botanique. 9ÿ

insisté sur l’aflinité des Orchidées de ces deux contrées. Il ré- sulte au contraire des travaux de M. Richard que, dans cette dernière famille , deux genres seulement sont communs au Cap de Bonne-Espérance et aux îles australes de l'Afrique, et en- core les espèces de ces deux genres sont-elles tout-à-fait diffé- rentes dans ces deux localités. En comparant les Orchidées des Iles de France et de Bourbon à celles des autres régions tropi- cales, M, Richard observe que plusieurs genres et une espèce de Dendrobium sont communs à ces iles et au continent améri- cain. Mais en rapprochant les plantes qui sont ie sujet de son Mémoire de celles de la méme famille que on observe dans Archipel indien, l'auteur trouve encore des rapports plus mul- tipliés ; plusieurs genres sont particuliers à ces deux contrées ; et plusieurs espèces qu'ils renferment sont parfaitement identiques. Cette observation, qui peut jeter un nouveau jour sur la géo- graphie physique des Iles de France’et de Bourbon, a été con- firmée récemment par la publication d’un ouvrage sur les Or- chidées de Java, que M. Van Breda vient de faire paraître à Gand ; il suffit de comparer les genres qu'il décrit avec ceux contenus dans le Mémoire dont nous faisons l'extrait, pour voir Panalogie frappante qui existe entre la végétation de ces deux contrées.

L'organisation de la fleur dans la famille des Orchidées s’é- loigne tellement de celle des autres plantes monocotylédones , qu'il devient quelquefois très-diflicile de la ramener à un type régulier. Pour M. Richard, ce type est un périanthe à six divi- sions régulières, dont trois externes et trois internes, et six éta- mines. Cette régularité est toujours plus moins masquée par des avortemens constans daus les différens genres, et par le développement des trois étamines externes en appendices péta- loides.

Passant à la partie descriptive de son Mémoire, M. Richard divise les Orchidées en trois sections fondées sur la nature du pollen. La première comprend, sous le nom d’Ophrydées, les genres dont le pollen est formé de petits grains solides, très- nombreux , adhérens tous entr’eux par le moyen d’une matière visqueuse et tenace qui, lorsqu'on écarte les grains, s’alonge sous la forme de filamens élastiques. Dans la seconde, celle des Limno= dorées, les masses polliniques se composent de grains extrême»

6 Botanique. N°62 ment petits, très-peu adhérens entr’eux, se séparant facilément, et formant des masses comme pulvérulentes. Enfin la troisième, qui a reçu le nom d'Épidendrées , est formée des genres dans lesquels les masses polliniques sont solides et céracées.

Nous allons passer rapidement en revue les genres et les es- pèces contenus dans le Mémoire de M. Richard. Il faudrait presque le transcrire en entier, si l’on voulait insérer dans le Bulletin toutes les observations neuves qu'il renferme.

Section, OPHRYDÉES.

Hasexaria Willd. Ce genre est composé de 6 espèces dont 2 nouvelles, A. lancifolia et vesiculosa , et 2 rapportées précé- demment au genre Satyriun, H. præalla et spiralis.

Gymxapenia R. Brown. 8 espèces; 2 sont nouvelles, G. Com- mersonit et Boryana, et les 6 autres avaient été rapportées à d'autres genres.

Sarxrium Swartz. Une seule espèce décrite sous le nom de Diplectrum amænum, par M. du Petit Thouars.

Anxorria Ach. Rich. Ce genre est voisin, par son port et par la structure de son anthère, du Gymnadenia, mais ilen dif- fère par les divisions extérieures et supérieures de son calice prolongées en forme d'ailes, par son labelle sans éperon, sem- blable aux deux divisions intérieures, et soudé avec elles par sa base. Ce genre se compose d’une seule espèce, l’4. mauri- tiana , qui paraît étre la même plante que l'4mphorchis iner- mis de M. Du Petit Thouars.

Daxopria Du Pet. Th. 3 espèces déjà connnes.

Goopxexa R. Brown. Une seule espèce déjà publiée,

PLaryzeris Ach. Rich. Une seule espèce décrite par M. Du Petit Thouars sous le nom de Goodyera occulta. Dans ce genre le gynostéme est à peu près de la longueur des divisions exter- nes du calice; les deux divisions internes sont soudées ensem- ble par leur bord supérieur, et avec le labelle par l’inférieur, Ces trois parties forment une sorte de tube qui environne et embrasse les deux tiers inférieurs du gynostéme avec lequel il se confond et se soude, de manière que les deux lanières in- ternes et le labelle paraissent naître du tiers supérieur du gy- nostème. Cette organisation distingue ce nouveau genre du Goodyera.

Botanique, 07 > Section, LIMODORÉES.

ApLosrEuL1s Ach. Rich. Ce genre, fondé sur une seule espèce, l'Arethusa simplex de M. Du Petit Thouars, est proposé avec doute par M. Richard, qui le décrit d’après la figure que cet auteur en à donnée dans son Mémoire sur les Orchidées d’A- frique.

Brera Ruiz et Pav. Une seule espèce, 2. »éllosa Ach. Rich. {Limodorum villosum , Du Pet. Th.)

Bexrmamia Ach. Rich. Ce genre a quelques rapports avec le Prescotia de M. Lindley , mais il en diffère par ses masses polli- ques, au nombre de deux seulement , et qui ne sont pas adhé- rentes à ure glande placée à la face supérieure du clinandre. Ilse compose de deux espèces : l’une, le Z. spéralis, entière- ment nouvelle; l’autre rapportée précédemment an genre Sa- tyrüum.

Cxxrrosta Ach. Rich. Ce genre a des rapports avec le Zlctia, mais il en diffère par son labelle, qui, à sa base, enveloppe en totalité le gynostème avec lequel il est plus ou moins adhérent, de sorte que l’éperon, qui est de la longueur de l'ovaire, sein- ble naïître de la base même du gynostème. La disposition du la- belle, qui semble naître du sommet du gynostéme, offre quelques ressemblances avec les véritables espèces du genre £pidendrum ; mais la nature des masses polliniques et plusieurs autres carac- tères éloignent ces deux genres. M. Richard rapporte à son genre Centrosia une seule espèce, l4lésmorchis centrosis de M. Du Pe- tit Thouars.

Livonorux Rich. (Orch. Europ.) 4 espèces déjà publices par M. Du Petit Thouars.

Section, ÉPIDENDRÉES.

Liparis Rich. (Orch. Europ. ) 5 espèces, dont 4 avaient été rapportées au genre Mularis.

Preuroraazis Rob. Brown : une seule espèce déjà connue, mais rapportée, soit au Cymbidium , soit à l'Epidendrum.

Dexprogiuy Swartz : 2 espèces déjà décrites. - BursoPayxzzum Du Pet. Th. 4 espèces déjà décrites par M. Du Petit Thouars.

Axerzcum Rumph. Ce genre eit le plus nombreux en espè-

B. Tome XVII, ui

98 Botanique.

ces de tous ceux qui composent, aux iles de France et de Bour- bon, la famille des Orchidées. M. Richard le divise en 2 sec- tions : l’une comprend les espèces dont les feuilles sont ren- flées en bulbe à leur base, l’autre celles les feuilles sont sim- ples. 11 renferme 20 espèces; une, l'4. monophyllum, est com- plètement nouvelle; une autre, 4. polystachyum, avait été pré- cédemment rapportée à d’autres genres ; 18 avaient été déjà publiées par M. Du Petit Thouars.

Gussoxes Ach. Rich. Ce genre est voisin de l'Oncidium et de l’Odontoglossum de M. Kunth, dont il diffère surtout par Son labelle terminé en éperon à sa base, et par plusieurs autres caractères. Il renferme une seule espèce, le G. aphylla, qui est l'Angræcum aphylum de M. Du Petit Thouars.

Brcranpia Ach. Rich. 3 espèces, Z. erecta ( Angræcum ela- tum Du Pet. Th.), Z. macrostachya ( Epidendrum macrosta- chys Du Pet. Th.), 8. brachystachya (Epidendrum brachysta- chyum Du Pet. Th.).

On voit, d’après ce qui précède , que le Mémoire de M. Ri- chard contient, des généralités fort instructives, soit sur l’organisation des Orchidées , soit sur la géographie physique des îles de France et de Bourbon; la description de 19 gen- res, dont 7 sont nouveaux, et de 66 espèces parmi lesquelles plusieurs étaient restées inédites jusqu’à ce jour. Cette seconde partie est suivie de 17 planches dessinées avec le plus grand soin, et représentant l’organisation des genres contenus dans le Mémoire, et quelques-unes des espèces nouvelles. Camwsess.

:

63. DESCRIPTION D'UNE ESPÈCE NOUVELLE DE Dapuxe; par M. GRATELOUP. ( Bulletin d'hist. nat. de la Soc. Linn. de Bor- deaux ; T. 2, mars 1828, p. 71.)

M. Grateloup doune le nom de Daphne multiflora à un ar- brisseau qu'il considère comme une espèce nouvelle, et qui croit au milieu des bois sur des collines fraiches et ombragées, de la commune de Gaas, à deux lieues de Dax ( dép. des Lan- des). Voici sa phrase spécifique : « D. racemis axillaribus mul= tifloris, floribus parvulis nnmerosis, luteo-viridibus , fere sessi- libus, bracteatisque ; folïis alternis, integris, lanceolatis, sessi- libus, glabris. » Cette espèce a la plus grande analogie avec le D. Laureola , qu'il peut remplacer quaut aux usages chirurgi- eaux de son écorce, G:.,N.

Botanique. 99

64. Sur Les Bates pu Nenprux { Rhamnus Catharticus } Er CEt- LES DU TROËNE { Ligustrum vulgare ); par M.T. D. Vrpac Zisxex. | Béjdrag. tot. de Natuurk. Wetens.; part. 1, 17, p. 130.)

En Hollaide, on confond assez communément ces deux es- pèces de fruits. Ce n’est point seulement par leur couleur, leur grosseur et leur organisation intérieure, que l’on peut les dis- tinguer avec certitude : comme dans la plupart des plantes, les deux premiers de ces caractères dépendent de la nature du sol et du degré plus ou moins grand de maturité ; et quant au indice , la différence entre les deux baies est trop insensible et trop incertaine pour pouvoir servir de base de comparaison fixe. D'ailleurs, un examen de cette nature exige de soi plus de temps et d'attention qu'un pharmacien ve saurait souvent en consacrer à cet objet.

Voici des signes plus prononcés et plus constans auxquels on peut reconnaître avec certitude les baies de l’une et Fautre plantes :

Rhamnus Catharticus.

Ligustrum vulgare. Chaque baie tient à un pé-

Les baies tiennent en grou-

dicule particulier.

Le suc des baies, dans l’état de maturité, est d’un vert noi- râtre ; la baie elle-même est noire en dehors et verte en de- dans.

La baie est gluante et grasse au toucher.

pe à un pédicule commun.

Le suc des baies müres est d’un bleu foncé; la baie même est noire tant en dedans qu’en dehors.

La baie est lisse et sèche à l'extérieur,

C’est ce dernier caractère qui constitue la différence la plus sûre et la plus remarquable qui existe entre ces baies ; car si on plonge la main dans une certaine quantité de baies müres du Rhamnus Catharticus, on les reconnaitra de suite à leur vis- cosité.

65. EXAMEN DE La QUESTION de savoir si les Cristatelles ou Éponges d’eau douce sont des végétaux; par M. De La Py- LAYE. (Annual. de la Soc. Linn. de Paris; sept. 1826, p. 407.)

L'auteur décide cette question affirmativement, après avoir été déterminé par plusieurs observations, dont principale est celle de l'existence de graines sphériques logées dans les cellules inférieures, graines qui ont la plus grande analogie

7+.

100 Botanique.

avec celles de quelques autres ’plantes cryptogames. La nature végétale des éponges d’eau douce avait déjà été annoncée par M. Gray. M. De La Pvylaye donne ensuite une description dé- taillée de la Cristatelle. G.. wir 1

66. Myxcorocia EuroprA, seu completa omnium fungorum in varis Europeæ regionibus detectorum enumeratio, ete. Sec- to Hi, particula 1. Aussi sous le titre : MONOGRAPHIA AGARI- coRuM, comprehendens enumceratlionem omniurn specierum huc usque cognitarum ; auctore C. H. PErsoon ; eum tabulis va color. In-8° de 282 pag. Erlangen, 1828. { Voy. le Bulletin, Tom. VI, 302, nov. 1825, p. 383.) |

Dans ce volume, l’auteur à commencé à traiter des Agarices; qui forment le genre le plus étendu de la famille des Champi- gnons. L'étude et la détermination des espèces sont. d'autant plus difficiles qu’elles sont fort nombreuses, que la plupart sont de peu de durée, et qu’elles se ressemblent beaucoup; il y en a un assez grand nombre qui diffèrent plutôt par un certain habitus que par des caractères tranchés et faciles à saisir, Pres- que 500 espèces sont décrites par M. Persoon, sans compter les nombreuses variétés et plusieurs espèces encore douteuses. nombre ne reuferme cependant que a moitié à peu près des es- pèces du genre Agaricus , tel qu'il à été admis Jusqu'à présent. Vraisembhlement la seconde moitié fera l’objet d’une autre par tie de l'ouvrage.

Pour mettre de l’ordre dans un nombre si considérable d'espèces, et pour en faciliter la détermination, l’auteur les a distribuées en plusieurs groupes naturels, établis d’après la forme et la consistance du chapeau (péleus), la présence ou l'absence et la position du pédicule (stpes\,et la manière variée dont les lamelles y sont attachés. La couleur est admise comme caractère pour les subdivisions. Les descriptions sont suecinctes, mais elles renferment tous les caractères essentiels. M. Persoon ne donne les descriptions des auteurs que pour les espèces qu'il n'a pas eu occasion d'examiner lui-méme. Nous avons remarqué un as- sez grand nombre d'espèces nouvelles et de variétés remarqua- bles; celles surtout que représentent les 8 planches qui accom- pagnent l'ouvrage, et dont l'exécution ne laisse rien à désirer.

Botanique, 101

67. Note son LE PirosoLus CRYSTALLINUS ; par M. Gacnrr. { Bullet. d'hist natur. de la Sec. Linn.de Bordeaux ; Tom. IF, août 1828, p. 159.)

Cette note est destinée à faire connaître quelques particula- rités omises par ceux qui ont décrit cette plante cryptogame, dont il a été parlé plusieurs fois dans le Bulletin (Voy.Tom.VIT, n°% 187 ct 360). La courbure du pédicule n’a jamais été si- gnalée ; cependant les individus qui présentent cette courbure dans leur jeunesse la conservent pendant toute leur vie. M. Ga- chet rapporte ensuite plusieurs anomalies dans la disposition et le nombre des parties qui constituent le Pélobolus cry stalli- nus. GUN

68. Nore sur La PuGcinia GRamINIS; par M. Gacner. | Zbid.; déc: 1828, p. 211.)

Hedwig avait décrit, sous le nom de Puccinia arundinacea , unc plante cryptogame parasite, que M. De Candolle avait considérée comme simple variété de la Puccinia graminis. M. Gachet revient à l'opinion d'Hedwig, et expose, dans une des- cription détaillée, les caractères qui distinguent cette espèce.

09. SUR LES HERBIERS DE L'ACADÉMIE 1MPÉBIALE DE SaAINt-Pi- TERSBOURG.

L'activité de l'académicien ‘Frinius pendant les deux der- nières années s’est concentrée principalement à l’arrangement de la partie du musée d'histoire naturelle confiée à ses soins. Notre Compte rendu de Fannéc passée a fait mention des grandes collections botaniques de Gorenki, du profes. Hoffmann et de Sieber, dont l’Académie a fait l'acquisition, collections qui, jointes à ce qu’elle possédait déjà depuis l'époque des voyages, ont concouru à élever les herbiers de l'Académie à un degré de richesse et de perfection vraiment surprenant , si lon considère le court espace de temps qui s'est écoulé depuis la régénération dudit cabinet, Le public connaît également les dons qui nous ont été offerts en fait de plantes, et les démar- ches que, sur la proposition de M. Trinius, l'Académie a faites pour se procurer des flores de l'empire russe et de l'Amérique septentrionale. Ces démarches ont eu depuis le succès desire,

102 Botanique.

en ce que des envois considérables de l’intérieur- sont vents enrichir notre dépôt. On peut juger du travail que l’arrange- ment de toutes ces differentes collections a coûter à M. Trinius. 11 les à distribuées préalablement en classes rangées d’après le système naturel, et ensuite déterminé et collationné les genres; de manière qu'en procédant ainsi méthodiquement jusqu'aux individus, il sera bientôt possible au spectateur d'acquérir un apercu scientifique de toutc la collection en gé- néral, et d’y puiser une étude instructive. {Compte rendu des travaux de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg pour les années 1823-1826, p. 37).

70. Biocrapnre pe Tuwanneus Hxwxcre, botaniste du roi d’'Es- pagne. (Linnæa; Vol. TI, avril 1826, p. 259).

Cette notice biographique que publie la Linnæa , est puisée dans lavant-propos du président du musée de Bohême, le comte de Sternberg. Quoique nous ayons déjà annoncé les cir- constances malheureuses de la mort de Hæncke (V. le Bulletin ; Tom. XV, nov. 1828, p. 386), il nous a semblé utile de faire connaitre en détail la vie d’un naturaliste qui, de son vivant, n’a pas fait beaucoup parler de lui, et dont les travaux sont pu- bliés en Bohéme par ies soins de la Société d'histoire naturelle de ce pays.

Hæncke naquit à Kreibitz en Bohême, district de Leumeritz, en 1761; il fit ses études à Prague, il fut reçu docteur en philosophie en 1782. En 1786, il fit des excursions dans les Sudètes, et se rendit immédiatement à Vienne. Dans le courant des années 1787 et 88, il fit pluseurs excursions botaniques dans les Alpes autrichiennes jusqu’au Frioul et au Tyrol. Les résultats de ces excursions sont rapportés dans les Collectanea de Jaquin. Eu 1589, il fut nommé botaniste du roi d'Es- pagne, et il devait faire le voyage avec Malaspina; il se wen- dit en conséquence à Madrid, s'embarqua à Cadix pour Montevideo , il espérait trouver le vaisseau qu'il avait manqué, mais ne l'ayant trouvé ni à Montevideo ni à Buénos - Ayres , il traversa l'Amérique et se rendit par les Cordillières à Saint-Jago, au Chili. Après avoir exploré le Chili, le Pérou et Quito, il se dirigea vers la partie septentrionale de Ja Califor- nie,en longeant la côte jusqu'au détroit de Nutka; de le vais-

Botanique. 103 seau sur lequel il s'était embarqué fit voile pour le port de Saint-Blas et puis pour Acapulco. De ce dernier lieu, Hæncke fit un voyage au Mexique; de retour à Acapulco, il s'embarqua pour Tinian et Guahan, et enfin pour Luçon. À son retour, il passa par les îles de la Suciété et débarqua à la Conception, au Chili, en 1594. Il y fit de nombreux voyages dans l'intérieur, En 1596, il s'établit dans la ville de Cachabamba, d’où il fit également plusieurs voyages dans l'intérêt de la science. Cepen- dant la guerre civile troubla beaucoup ses occupations , et ses recherches furent interrompues pendant quelque temps. C'est en 1811 qu'on recut en Europe les dernières nouvelles de ce naturaliste. Sa mort fut apprise en 1817 par les feuilles pu- bliques ; et l’on sut que ses collections, manuscrits, etc., avaient été transportés à Lima. Depuis 1794 on n’a rien recu en Europe des collections de Hæncke; et les envois qu'il avait faits anté- rieurement n’y sont parvenus qu’en partie. Plusieurs botanistes se sont prètés à travailler sur les plantes qu'il avait envoyées ; c’est ce travail qui a donné naissance aux Reliquiæ Hænckeanæ, dont le cahier est consacré aux plantes cryptogames. A,

71. GENRE NOUVEAU DES OXALIDÉES,

M. Cambessèdes a lu à la Soclété d’histoire naturelle de Pa- ris, dans la séance du 20 avril 1859, un mémoire sur un genre nouveau de la famille des Oxalidées, auquel il donne le nom de Cæsarea. Ce genre est particulièrement remarquable en ce qu’il enchaine, par son organisation, les Oxalidées aux Geraniacées, groupes que plusieurs naturalistes ont considérés comme très- distincts. G...N.

72. Le savant Mararrr, auteur de la Flora Romana (V.le Bull. de 1825; Tom. IV, p. 346) et de plusieurs autres ouvrages estimés , vient de mourir à Rome, à l’âge de 96 ans; il était à Aquila.(Z’ Universel (qui, par erreur, a imprimé Martelli); 12 mars 1829, p. 1°°).

73. Howocrapwie, ou Choix de 20 plantes indigènes et colo- niales; par brevet d'invention, de perfectionnement et d'im- portation. Dédiée à S. A. R. Mapame duchesse de Berry ; par Ch. »'Arcuesezce. Gr. in-fol., sur papier jésus d’Annonay ;

prix, 10 fr., et 15 fr. sur papier de Chine. Paris, 1828; l’auteur, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 111.

104 Botanique.

L'Homographie consiste en un procédé de superposition , appliqué au dessin des plantes et de manière à ce qué la plante elle-même serve de prototype et de matrice. On conooit déjà que sous beaucoup de rapports rien ne peut être plus exact que des copies obtenues de cette manière, et c’est une ingénieuse application de lithographie due à M. d’Aiguebelle, qui travaille avec zèle à des applications plus importantes encore.

Cette méthode a déjà été pratiquée par limpression immé- diate des feuilles sur le papier, mais toujours imparfaitement ; aujourd’hui M. d'Aiguchelle imprime non-seulement les feuilles, mais encore les tiges, les branches et toutes les parties de la plante sur la pierre lithographique, qui les transporte avec toute la perfection possible sur le papier, en présentant les par- ties les plus délicates et les plus compliquées de l’organisation végétale, dont les détails ne peuvent ètre saisis par Pœil du dessinateur le plus exercé, et que le burin ne pourrait jamais rendre complètement et avec la même fidélité.

M. d’Aigucbelle se propose d'exécuter un Æ4lbum de nos plantes indigènes , et qui demanderait un grand nombre d’an— nées et des frais énormes pour être amené à sa fin avec plus ou moins de perfection. À

Nous avons sous nos yeux une série de 20 plantes exécutées avec beaucoup de succès selon ce procédé, par son inventeur, qui en a fait l'hommage à S. A. R. Madame duchesse de Berry, sous les auspices de laquelle il a placé cet art nouveau. Ces 20 dessins représentent: la Vigne, la Pivoine, le Framboisier, le

rolkameria, le Figuier, le Rosier-du-Roï, le Cassis, le Tuli- pier du Bengale, le Mürier, le Datura arborea, le Néflier, un Passiflora, VAnone trilobée, l'Hibisque militaire, le Noiïsetier, le Geraniüm des prés, le Solanum Aubergine, le Salvia pratensis, le Fusain, l'Héliotrope.

L'Homographie peut s'appliquer heureusement à l'impression des indiennes et toiles peintes, et sous ce rapport il est possible d'en obtenir d’heureux résultats dans les arts, Quant à son ap- plication à la botanique, l'Académie des sciences a été consul- tée sur l'emploi de l'Homographie à la représentation des plantes; et la Commission nommée à cet effet par l'organe de M. de Mirbel, son rapporteur, a témoigné l'opinion que cette méthode, méme en y joignant le secours du dessin, ne pourrait

Zoologie. 10

donner que des resultats inférieurs à ceux que l’on peut obtenir de la gravure et de la lithographie ordinaire. Des perfection- nemens peuvent peut-être porter cet art à ce genre utilité, la botanique exigeant des effets et des détails qu'il ne comporte pas dans son état actuel; mais dans tous les cas, cette méthode peutétre appliquée avec avantage à beaucoup d’onvrages usuels et surtout dans les impressions d’étoffes, le prix des procé- dés et l'exactitude lui donneront du succès. D.

OS

ZOOLOGTE.

74. IcONOGRAPHIE DU RÈGNE animaz, de M. le Baron Cuvier, ou Représentation , d’après nature, de l’une des espèces les plus remarquables , et souvent non encore figurée, de chaque genre d'animaux. Ouvrage pouvant servir d’Atlas à tous les traités de Zoologie; dédié à M. le Baron Cuvier et à M. La- treille, par M. F. G. Guérin. {Voy. le Bulletin de janvier, 83). PREMIÈRE LIVRAISON.

Nous avons déjà signalé deux fois cette utile entreprise à nos lecteurs , avec tout l'intérêt qu'elle doit inspirer à tous les na- turalistes; aujourd’hui nous avons la satisfaction de leur annon- cer la publication de la 1°° livraison de cet ouvrage, qui ue peut manquer d'obtenir un brillant succès, si le zèle etles soins de l'éditeur ne se ralentissent point; aucun texte n’accompagne les 10 planches qui composent cette livraison. Les noms des ob- jets représentés se trouvent au bas de chaque planche. Nous n'avons donc à parler que de l'exécution des figures et de l’in- térèt des espèces qui ont été choisies. Sous le rapport de l’exé- cution, ces planches sont tout ce que Pon pouvait espérer de mieux et pour le format et pour le prix. L'on sent qu'il estim- possible, dans le format in-8°, de reproduire avec le même avantage tous les détails des grands animaux , comme on les donnerait dans des dessins exécutés sur ane plus grande échelle; cependant nous croyons que tout le monde sera content de celles-ci, même sous ce rapport; et quant aux petites espèces, elles ne peuvent étre l’objet que de justes louanges. Les dessins ont été faits avec soin et avec l'intelligence des objets à figurer. La gravure les a bien rendus, et Fenluminure , très-bien enten-

,

106 Zoglogie. - 74 due, leur donne un caractère important de vérité et d'utilité auquel ne peuvent prétendre Îles figures noires. En un mot, cette partie de Fentreprise mérite des éloges sincères à M. Guérin. douct

On doit penser que les espèces de chaque genre qui ont été représentées ont été choisies sur les indications même de. M. Cuvier, en sorte que l’on pourra les considérer comme les types de ses coupes génériques, Plusieurs sont nouvelles, d’autres n'avaient point encore été figurées. Les 2 premières planches sont consacrées aux Mammifères. 1 pl. d’Oiseaux, 1 pl. de Rep- tiles, 1 de Mollusques , 1 de Crustacés, 1 d’Arachnides, et 3 pl. de Coléoptères, composent cette livraison. Les planches appar- tenant à chaque classe d'animaux sont numérotées à part. Dans la 1°° planche de Mammifères, on remarque le Chimpansé, Simia troglodytes L., dessiné d’après un individu jusqu'ici unique du Muséum. Le trait de la tête a été dessiné sur un moule en plâtre , pris sur l'animal au moment de sa mort, Le Sémia satyrus, Y Hylobates syndactylus et le Cercopithecus Mona, composent cette 1°* planche. Dans la on remarque la figure du Semnopithecus melalophus Rafl., dont la tête a été dessinée sur le vivant, par M. Duvaucel, dans l'Inde. Le Macacus ne- mestrinus et VInuus Syloanus sont aussi figurés sur cette plan- che, La tête et les mains du Magot sont faites d’après un dessin de M. le Baron Cuvier.

Les Oiseaux qui composent la planche qui leur est consacrée, sont le Fultur indicus, les Sarcoramphus Gryphus et Papa, le Gypaëtos barbatus avec la tête du Cathartes Aura. Tous d’après la nature vivante, à ce qu'il parait,

Dans la planche de Reptiles, on remarque le Testudo de- pressa, le Chelonia virgata et le Tryonix gangeticus, qui sont de nouvelles et curieuses espèces. La tête et le plastron du Zes- tudo clausa, VEmys concinna jeune âge, le Chelys fimbria, et le plastron du Trionyx ægyptiacus sont aussi représentés sur celte planche.

L'Octopus Cuvieri de notre Prodrome, l4rgonauta Argo et sa coquille, la Sepra officinalis (la couleur est fausse), le Loligo Brongnartii de notre Prodrome, le Nautilus Pompilius et Va Spi- rula australis composent cette planche de Mollusques, avec quelques détails. Il aurait fallu au moins deux planches pour les types des genres de Céphalopades cryptodibranches.

Zoologie. 107

Dans la planche de Crustacés l’on remarque le Thalamites Admete Latreille, espèce nouvelle, et le Matuta Peroni, qui n'avait été figuré que par Shaw,

Parmi les Arachnides figurés, nous signalerons l’£riodon oc- catorius Latr., quin’avait jamais été figuré; une bonne figure du Mygale cæmentaria mâle, le Thomisus heterogaster Latr., es- pèce nouvelle et de la forme la plus curieuse; le Zycosæ Tu- rentula a été dessiné sur de beaux individus que l’on a fait ve- nir exprès d'Italie, parce que l’on n’en avait que de mauvaises figures.

Dans les 3 planches de Coléoptères, l’on distinguera le The- rates basalis d'Urville, espèce nouvelle accompagnée des dé- tails de toutes ses parties caractéristiques ; le Colliuris modesta Dej. , nouvelle espèce ; la Cricindela tenuipes, très-jolie espèce que M. Guérin a fait le premier connaître. Toutes les espèces de la planche sont nouvelles, à ce qu'il parait. Ce sont les Graphipterus multiguttatus Latr., Casnonia senegalensis StFarg, Brachinus Jurinei Dej., Trichognatus marginatus Latr., Helluo costatus Latr., Dripta ruficollis Dej., Agra splendida Lair., Le- bia flavo-maculata Guérin.

Les Coléoptères de la planche sont également nouveaux, à l'exception de l’{potomus rufus. Le Siagona europæa ,\ Oxys- tomus Sancti-Hilarii, le Scapterus Guerini Dej., VEnceladus Gi- gas, Bon., le Morio simplez Dej., l Acanthocelis ruficornis Latr., le Ditomus violaceus Latr., le Cyclosomus flexuosus Latr., sont les espèces figurées complètement; mais dans cette planche, comme dans les précédentes, outre les détails caractéristiques grossis et entièrement neufs, sur chacune de ces espèces, des détails analogues appartenant à d’autres espèces intéressantes, sont également représentés et ajoutent beaucoup à l'utilité de ces figures. Ces analyses et l'excellente exécution des figures rendront l'intelligence du texte da Régre animal infiniment plus facile , et l’on peut dire que l’entreprise de M. Guérin étendra beaucoup l'utilité pratique de cet important ouvrage, et les progrès que la science s’en promet. Nous ne saurions donc trop encourager cette utile entreprise et de nos éloges et de nos vœux, et nous ne préjugeons rien en fui annoncant un grand succès. FE,

108 Zoologie.

72. Zootocrcat ILLUSTRATIONS , etc.— Illustrations zoologiques, avec figures et descriptions; par William Swarxsox. série, n°% I à IL; prix, 7 fr. le cahier de 5 pl. color. avec le texte corresp. Londres et Paris, 1829; Levrault.

M. William Swainsou a déjà publié 3 volumes des Z/{ustra- tions zoologiques. En imprimant une nouvelle série , il a eu pour but de mettre son utile et agréable recueil à la portée d’un plus grand nombre d'amateurs, sans qu'on ait besoin de faire une dé- pense un peu élevée pour se procurer les trois volumes publiés. On sait que les Illustrations zoologiques, à l'exemple des recueils de Shaw , de Leach, de Donovan, se composent de figures soigneusement faites et de descriptions des espèces nouvelles ou peu connues qui intéressent la science; mais l’ouvrage de M. Swainson est bien supérieur en exécution à ces anciens recueils, dont la vogue, au reste, a été considérable. Les dessins faits par l'auteur sont d’une exactitude remarquable et d’une grande correction. Leur coloriage est poussé à un point supé- rieur de vérité et d'éclat. Le format commode de ces cahiers, la netteté de l'impression, et plus que cela, de bonnes descrip- tions, font que l’ouvrage de M. Swainson , indispensable au na- turaliste qui cultive les parties qui y sont traitées, doit être bien accueilli dans toute bibliothèque d’amateur. Laborieux, et qui plus est, consciencieur, M. Swainson est l’ornithologiste le plus distingué de la Grande-Bretagne : ses travaux doivent efficacement avancer cette partie des connaissances humaines , car ils reposent sur l’examen des faits, et non sur des théories que la saine raison réprouve.

Les Zoological illustrations sont principalement consacrées à décrire et figurer des Oiseaux, des Insectes et des Coquilles.

Les 3 premiers cahiers renferment les objets suivans :

Polyborus brasiliensis : le Caracara , Azara, espèce décrite.

Psittaculus vernalis ; Psittacus vernalis , Sparm. Carls., pl. 29.

Setophaga picta , espèce nouvelle.

Ancillaria rubiginosa Sw., espèce nouvelle.

Mitra melania Tamk., espèce décrite; Mitra tessellata Sw., espèce nouvelle; Parra africana Lath.; Cuculus nigricans , es- pèce nouvelle; Lorius Isidorit Sw., espèce nouvelle très-rappro- chée, mais distincte, de la Perruche à masque, pl. 4 de Le-

ù Zoologie. 109 vaillant; Ampullaria carinata Sw., espèce nouvelle. Unio trun- catus Sw., espèce nouvelle; Triothorus mexicanus Sw.; Lorius garrulus, le Nouara Levaill., pl. 96, Tom. II, des Perro- quets; Coccyzus Levaillanté, ou l'Edolio, variété, Levaill. af., pl. 209; Marmarostoma undulata SW., genre nouveau; Foluta bullata Sw., espèce nouvelle. LESsOx.

76. MEMORIE SCIENTIFICHE, etc. Mémoires scientifiques de Paul Savr. Décade 1°*,avec 7 pl. In-8° de 117 p. Pise, 1828; Nistri.

Le Bulletin a déjà rendu compte de la plupart des mémoires qui sont renfermés dans ce volume, mais les naturalistes doivent des remerciemens à M. Savi pour les avoir réunis en un corps d'ouvrage, que le commerce puissé fournir à ceux que les maté- riaux utiles qu'il renferme, intéressent directement. M. Savi, par l'exactitude de ses observations, s’est placé aux premiers rangs des zoologistes, et les mémoires qu'il a fournis à la science sont d’un grand intérêt. Nous nous bornerons à les indiquer : de- scription d’une Antilope vivante { 4atilope gibbosa) non décrite; sur la Taupe aveugle des anciens; sur une espèce de Jule très-commun en Toscane; sur une autre espèce de Jule( Voy: le Bull. 1823, Tom.1IV,n° 545); sur le nid de la Sy?vra césticola (Ibid. ; Tom. I, 250); sur les illusions d'optique (Voy. la 1"° section du Bulletén); sur une Musaraigne inédite (Sorex etruscus) (Voy. Ibid.; Tom. I ,n° 242) ; sur la vessie aérienne buccale du Dromadaire (Zbid.; Tom. V, 84); sur une nou- velle espèce de Salamandre terrestre {Zbëd. ; 1823, Tom. IV, 336); 10° enfin sur lA4ztilope suturosa. 7 planches in-/4° accom- pagnent ce volume et lui donnent un nouveau prix. Less.

57. THE Tower MENAGERIE, comprising the natural history of the animals contained in that establishment. _— La ménagerie de la Tour de Londres comprenant l’histoire naturelle des animaux réunis dans cet établissement, avec des notes sur leurs caractères et leur histoire , et des figures dessinées sur le vivant, par William Harvrx, et gravées en taille douce par Bransron et Wricuar. In-8°; prix, 32 fr. Londres, 1829.

L'histoire des animaux conservés en vie dans la Tour de

tro Zoologie.

Londres, est dédiée au roi George 1V. L'exéeutien des figures (1) est délicieuse par la délicatesse des tailles et le pittoresque des poses. Les culs de lampe , le dessinateur a donné libre car- rière à son imagination , sont d’une perfection dont rien ne nous donne la moindre idée en France. Enfin , la pureté de l'impres- sion et la beauté des caractères prêtent à ce volume une élé- gance qui n’est pas rare chez nos voisins d’outre-Manche,. se borne pour nous le mérite positif et incontestable de la Aéra- gerie de la Tour.

Les animaux décrits sont les suivans : le Lion du Bengale, la Lionne et ses petits, le Lion du Cap, la Lionne de Barbanie, le Tigre, le Léopard, le Jaguar, le Puma, l'Ocelot, le Caracal, le Chetah ou Léopard-Chasseur ou Éhéhata , l'Hyène rayée, l’'Hyène tachetée, le Chien peint, la variété africaine du Chien domestique, le Loup, le Loup noir, le Jackal, la Civette, la Civette de Java, l’Ichneumon gris, le Paradoxure, le Coati brun, le Raton, l'Ours noir d'Amérique, l'Ours féroce, l'Ours du Tibet, l’Ours de Bornéo, les Singes Aigrette, Macaque, Bonnet chinois, Baboin à museau de cochon, le Baboin ordi- naire, le Maki à tête blanche ; le grand Kangourou, le Porc-Épic, l'Éléphant d'Asie, le Zèbre de Baschell, le Llama, lAntilope indienne des Malais, le Cerf-Cheval, le Mouton d'Afrique, lAigle impérial, le grand Aïgle ossifrage , le Griffon, le Faucon messager, le Strix de Virginie ; deux Aras , un Cacatoës blanc, un Émou de l’Australie, une Demoiselle de Numidie, un Péli-

can, le Caiïman des Antilles” les Pythons de la Sonde et le Ser- pent à sonnettes.

Par cette énumération des animaux décrits par les auteurs, on voit que tous sont plus moins bien connus depuis très- long-temps, et que les détails consacrés à chacun d'eux ne de- vaient intéresser les naturalistes de profession que par la va- ricté des aperçus nouveaux qu'on eût réunir dans la notice qui les concerne. C'est ainsi, par exemple, que les détails fournis sur le Chien peint, que M. Temminck avait nommé Hyæna picta, ceux relatifs au Zèbre de Baschell, à l'Ours du Tibet et Malais, au Cerf-Rusa, des Malais, seront utiles au zoologiste; mais les descriptions des autres espèces ne renfer-

(1) Chaque animal est figuré avec vérité,

Zoologie, iii ment vien qui n'ait déjà été imprimé ailleurs, soit dans des trai- tés de zoologie, soit dans des mémoires particuliers.

Comme ouvrage littéraire, destiné à fournir un tableau des- criptif et rapide de Fhistoire de chaque animal, soit aux gens du monde, soit aux hommes de lettres et aux artistes, ou enfin üne sorte de guide des riches ladies qui visitent la Tour de Londres, ce livre mérite des éloges; il est, sous ce rapport, parfaitement bien fait. Les détails consacrés à chaqué animal sont les plus avérés de ceux admis par nos connaissances actuelles , et se trouvent renfermés avec une sage discrétion dans des proportions régulières. Les descriptions ne sont pas techniques et donnent suffisamment les caractères de chaque être. Enfin, l’auteur mérite des éloges, en cherchant à populariser le goût de l'histoire naturelle; car ceux qui augmen- tent le nombre des sectateurs de cette science méritent bien une petite partie de la gloire de ceux qui la font marcher à l’aide de leurs travaux profonds et substantiels.

Mais il est un genre de mérite qu'on pourrait désirer dans les ouvrages analogues à celui-ci; un mérite qui s’adresserait à toutes les classes de lecteurs, et que nous espérions y rencon- trer. C’est une partie descriptive complète des mœurs, des ha- bitudes, de la manière de vivre enfin, de chaque animal en cap- tivité. Certes, l'esclavage flétrit les dons qu'un étre vivant a reçus de la nature , et quelle que soit l'immense distance qu'on observe entre un animal livré à l'impulsion de ses facul- tés natives, développées en liberté, et celui qui sent les fers dont on à enchaîné ses mouvemens, toujours est-il, qu'en attendant les détails que de long-temps nous ne pourrons obtenir, il eût été piquant de réunir dans un cadre resserré et dramatique la peinture des habitudes, des expressions de chacun des animaux conservés et nourris dans la Tour. Ces détails, qu'on ne peut obtenir qu’à la suite d'observations minutieuses, et qui deman- dent du tact et de la sagacité , eussent procuré à la Tower

Menagerie un succès général non douteux. Lressow.

78. L. Sur LES CHANGEMENS SURVENUS GHEZ LES ANIMAUX DOMES- TIQUES transportés d'Europe en Amérique. Mémoire lu à

l'Académie royale des sciences, par M, Roux, (Ze Globe; 8 octobre 1828, p. 743).

112 Zoologie.

79. IL. RAPPORT FAIT SUR CE MÉMOIRE PAR MM. GEOFFROY SAINT- Hicaie Er SERRES, à la séance du 8 décembre. (Ibid. ; 13 dé- cémbre, p. 895).

Les observations que l’auteur présente ont été faites pendant un séjour de 6 années en Colombie , et recueillies dans la Nou- velle-Grenade et dans une partie du Venezuela, dw au 10° degré de latitude nord , et du 70° au 80° degré de longitude oc: cidentale, Quoique cet espace soit assez limité, il offre un champ très-favorable à l’observation, étant traversé dans toute son étendue par la grande Cordillère des Andes, divisée dans cette partie en trois chaînes , de sorte qu’on peut étudier, à quelques lieues de distance, les mêmes animaux , vivant les uns dans une température moyenne de 10 degrés centimètres, et les autres dans une température de 30°.

Mammifères. Les mammifères transportés de l’ancien dans le nouveau continent, sont : le porc, la brebis, la chèvre, l'âne, le cheval, la vache et le chien. Ils sont devenus aujourd'hui ; dans le nouveau continent, plus nombreux que tous les grands quadrupèdes indigènes.

Le porc, quand on le considère élevé dans les vallées chau- des, il erre tout le jour dans les bois, cherchant des fruits sauvages, qui, en certaines saisons, composent toute sa nourri- ture, a perdu presque toutes les marques de la domesticité : il redevient à moitié sanglier. C’est à l'île de Saint-Domingue que furent apportés les premiers porcs, dans l'année 1493, un an après la découverte de l'Amérique. Dans les années suivantes, ils furent portés successivement dans tous les lieux les Es- pagnols songèrent à se fixer ; et, dans l’espace d'un demi-sièele, on les tronve établis du 25° degré de latitude nord, au 45° de latitude sud. Nulle part ils ne semiblèrent souffrir du change- ment de climat, et, dès le commencement, ils se reproduisirent avec la même facilité qu’en Europe.

L'établissement du gros bétail offrait plus de difficultés : ces difficultés furent pourtant toutes vaincues par l’admirable per- sévérance des premiers colons. L'ile de Saint-Domingue, ces animaux furent amenés d’abord , devint une espèce de pépinière ils multiplièrent prodigieusement, et d'où on les tira succes- sivement pour les conduire sur divers points de la terre ferme et de la côte du Mexique, et de dans l'intérieur,

7, #18:

Zoologie. 113

. Dès que le bétail se fut multiplié et ne se tint plus autour des habitations, on s’aperçut qu'une certaine quantité de sel dans ses alimens lui était nécessaire, et méme indispensable , et que, s'il ne la trouvait pas dans les plantes, les eaux, on dans cer- taines terres d’un goût saumätre, comme 1l en existe en plu- sieurs contrées, il devenait chétif, que les femelles devenaient moins fécondes, et que le troupeau dépérissait rapidement. Dans les lieux même le bétail trouve suffisamment de sel, il y a avantage à lui en donner; c’est un moyen de l'habituer promptement à se réunir à heure fixe au lieu l’on a coutume de le visiter, et il sait qu’il trouvera du sel. Si l’on néglige de faire les battues (rodeos), on doit s'attendre à le voir se disper- ser rapidement, et devenir sauvage.

En Europe, le lait entre pour beaucoup dans le produit d’un troupeau de gros bétail, on trait généralement la vache depuis le moment elle devient féconde jusqu’à celui elle cesse de l'être. Cette pratique, constamment exercée sur tous les individus pendant une longne suite de générations, a fini par produire des altérations dans l’espèce : les mamelles ont acquis une ampleur démesurée, et le lait continue d’y affluer, lors même que le nourrisson est enlevé à la mère. En Colombie, une foule de circonstances inutiles à énumérer, ont contribué à interrompre de semblables habitudes: eh bien !il n’a fallu qu'un petit nombre de générations pour que l’organisation, laissée en liberté, remontät vers son type normal. Il faut, en Colombie, pour que la vache conserve son lait, que le veau soit tout le jour avec elle, et puisse la téter : on l'en sépare seulement le soir, et lon ne profite que du lait qui s’est amassé pendant la nuit. Si le veau cesse de téter, le lait se tarit à l’instant.

L'âne, dans les provinces M. Roulin a eu occasion de l’ob- server, ne paraît avoir subi que des altérations très-légères dans sa forme et dans ses habitudes. Dans certaines localités, l’on en a peu de soin, et on l’accable de travaux, il naît souvent déformé. Dans aucune des provinces visitées par l’au- teur, il n’est redevenu sauvage.

Il n’en est pas de même du cheval; il en existe de marrons dans plusieurs parties de la Colombie. On voit alors, par suite de la vie indépendante, reparaître chez ces animaux un carac- tère appartenant à l'espèce non réduite, la constance de cou-

B, Towe XVII, 8

*

114 Zoologie. N°° 78-59 leur. Le bai châtain est non-seulement la couleur dominante, mais presque l'unique couleur de ces animaux. Le pas qu'on préfère dans les chevaux de selle domestiques , est l’'amble et le pas relevé: on Les y dresse de bonne heure. Tandis qu’on s'en sert, on a grand soin de ne jamais leur permettre de prendre un autre pas. Après un certain temps, les chevaux contractent habituellement des engorgemens : alors, s'ils sont d'une belle forme, on les lâche dans les Latos, comme étalons; çar on ne châtre qu'un petit nombre d'individus. Chose remarquablelil résulte de une race dans laquelle l’amble, chez les adultes, est aussi naturelle que le trot chez nos chevaux. On donne aux chevaux quimarchent naturellement l'amble, le nom d’A4guilillas.

Les chiens ont été transportés en Amérique dès le second voyage de Colomb; il estméme à remarquer qu'à sa première bataille contre les Indiens de Saint-Domingue, il avait, dans sa petite armée, une troupe de 20 limiers. Ils furent.employés en- suite dans la conquête des différentes parties de la terre ferme, surtout au Mexique et à la Nouvelle-Grenade. Leur race s’est conservée sans altération apparente sur le plateau de SantaFé, et on l’y applique à la chasse du cerf. Elle y déploie une ardeur extrême, et y use encore du même mode d'attaque qui la ren- dait autrefois si redoutable aux indigènes. Ce mode consiste à saisir l'animal au bas-ventre , et à le renverser par un brusque mouvement de tête, en profitant du moment le corps porte sur les jambes de devant. Le poids du cerf ainsi terrassé, est souvent sextuple de celui du chien. Certains chiens de race pure héritent aussi, sans avoir été dressés, de l’instinct néces- saire à la chasse du pécari, à laquelle on les emploie. L'adresse du chien y consiste à modérer son ardeur, à ne s'attacher à au- cun animal en particulier, mais à tenir toute la troupe en échec sans se laisser entourer. Or, parmi ces chiens, on en voit main- tenant qui, la première fois qu'on les mène au bois, attaquent . déjà de la manière la plus avantageuse; un chien d’autres parens s’élance tout d’abord, et, quelle que soit sa force, il est dévoré en un instant.

Le mouton transporté en Amérique n’est pas le mérinos, mais des deux espèces dites de /ana basta y burda, Le mouton se propage assez bien dans les climats tempérés, et nulle part ne montre aucune tendance à se soustraire à la domination de

Zoologie. 119 l'homme. Dans le climat brûlant des plaines, il se maintient plus difficilement ; mais son existence donne lieu à un phé- nomène extrémement curieux. La laine, chez les agneaux, y croît à peu près de la même manière que chez ceux des climats tempérés , quoique un peu plus lentement. Arrivée au point l'animal serait bon à tondre, elle ne présente rien de remärqua- ble sous le rapport de la finesse; si on la coupe alors elle re- commence aussitôt à croître, et tout se passe comme dans les climats tempérés; mais si, dans un climat chaud, on laisse pas- ser le temps favorable pour dépouiller Panimal de sa toison, la laine s’épaissit, se feutre, finit par se détacher par plaque, et laisse au-dessous d'elle, non une laine naissante , non une place nue et dans un état maladif, mais un poil court, bien couché, brillant, enfin très-semblable à celui de la chèvre dans les mêmes climats. Dans les lieux ce poil a paru, il ne croît plus jamais de laine.

La chèvre, quoique sa figure soit tout-à-fait celle d’un ani- mal de montagnes, s’accommode beaucoup mieux des vallées basses et brülantés que des parties élevées des Cordillères. La chèvre n’étant plus traite si souvent, ne conserve plus les énot- mes mamelles qui la rendent chez nous si remarquable, et on observe chez elle un changement analogue à celui que nous avons noté dans la vache.

Oiseaux. Parmi les oiseaux ; les changemens ont été peu ma- mifestes; les poules, à l’état adulte, ne présentent presque aucune différence d’avec celles de l’Europe. Mais, dans les pays chauds, le mode de développement présente chez les espèces acclima- tées une anomalie remarquable. Les poulets, dont les parens vivent, depuis un grand nombre de générations, sous une tem- pérature moyenne supérieure à 28 degrés centigrades , naissent avec un peu de duvet, perdent bientôt le peu qu'ils en ont, et jusqu’à plus de deux mois, restent sans avoir d’autres plumes que celles des aîles. Les poulets non acclimatés let à la vingtième génération, ils re sont pas encore acclimatés), gardent leur premier duvet comme s'ils en avaient encore besoin. Combien, dit l’auteur, faudra-t-il d'années pour qu’un changement sen- sible s'opère sous ce rapport dans leur organisation ? Les poules apportées par les Espagnols, réussirent très-bien dans la plu- part des iles du littoral on les amena; mais, dans quelques

8,

116 Zoologie.

parties élevées, comme à Cusco et dans toute la vallée, il fut d’abord impossible d'obtenir qu’elles se propageassent. A force de persévérance, on obtint pourtant quelques poulets. Ces pre- miers individus furent peu féconds, mais leurs descendans le sont devenus promptement, et aujourd'hui ils se reproduisent avec la même facilité que dans nos climats.

La même chose paraît devoir arriver pour les oies, qui n’ont été introduites à Bogota que depuis un petit nombre d'années:

Le paon, la pintade et le pigeon n’ont paru avoir subi aucun changement. Ce dernier même a conservé la variété de couleurs qu’il présente en Europe. ;

On peut tirer de ces observations les conclusions suivantes : que, lorsqu'on transporte des animaux dans un climat nou veau, ce ne sont pas les individus seulement, mais les races qui ont besoin de s’acclimater; que, dans le cours de cette ac- climatation, il s'opère communément dans ces races certains changemens durables qui mettent leur organisation en harmo- nie avec les climats ils sont destinés à vivre; enfin que les habitudes d'indépendance font promptement remonter les es- pèces domestiques vers les espèces sauvages qui en sont la souche.

Dans un rapport fait à l’Académie des sciences, sur le Mé- moire de M. Roulin, M. Geoffroy-Saint-Hilaire, en son nom et au nom de M. Serres, établit d’abord que c’est seulement dans le système de l’épigénèse , ou de la formation successive des ger- mes, et non dans celui de la préexistence des germes , que Vim- portance des remarques de l'auteur peut bien se concevoir, puisque dans ce dernier système, la nature et les formes géné- rales des êtres organisés sont déterminées d’une manière irrévo- cable. Il rappelle ensuite les belles recherches de M. Edwards et celles de M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, sur le même ob- jet. Dans les Considérations générales sur les mammiféres, te jeune zoologiste établit que les variétés nombreuses du bœuf, du pore, du cheval, de la chèvre , sont un résultat de la domes- ticité, dans ce sens qu'elles sont le résultat de l’action lente, mais continue, qu'exercent nos habitudes sociales Sur le zésus Jformativus normal et régulier. Les recherches du Roulin fournissent des indications en sens inverse, qui tendraient à confirmer l'opinion de M, Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire.

Zoologie. 117

S0. MÉMOIRE SUR DE NOUVELLES ESPÈCES D'HYÈNE rossice , dé- couvertes dans la caverne de Lunel-Viel, près Montpellier ; par MM. Jules de Cnisroz et A. Bravarp. Avec fig. (Mém. de la Soc. d'hist. natur. de Paris ; Tom. IV, 1828 , p. 368).

Les auteurs établissent que les débris fossiles d’'Hyène trouvés en France , en Allemagne, en Hongrie, en Italie, en Suisse, en Angleterre, ont été attribués par M. Cuvier à une seule espèce de grande taille qui, par la forme de ses molaires, se rapproche de l'Hyène tachetée; opinion également adoptée par le pro- fesseur Bucklanid dans les nombreux ouvrages qu'il a publiés. Mais indépendamment de cette espèce, dont la présence dans la caverne de Lunel-Viel est constatée, les auteurs décrivent deux arrières molaires inférieures qui ne peuvent lui être rapportées.

La première a bien, comme sa correspondante, dans toutes les espèces vivantes et fossiles connues, deux lobes tranchans; mais elle diffère de l'Hyène tachetée et de l’'Hyène fossile pré- cédente par un talon plus considérable en arrière des deux grands lobes, et par un tubercule saiilant, appliqué coutre la base du bord interne du lobe le plus reculé; caractère qui lui est commun avec l’'Hyène rayée ou du Levant.

A l’égard des caractères qui peuvent faire distinguer ce fossile de l'espèce vivante qu’on vient de citer, les auteurs s'expriment ainsi : « Nous sommes assez fondés à rapprocher notre Hyène de i’Hyène rayée, mais nous ne prétendons pas, pour cela, dire quelle soit absolument de la même espèce; nous pensons seulement que c’est à cette dernière qu’elle doit être rapportée plutôt qu'à toute autre, à cause des caractères identiques des dents qui, comme on sait, sont dans les quadrupèdes ce qu’il y a de plus coustant et de moins sujet aux variations si fréquentes dans la couleur de la robe et dans les dimensions. »

MM. de Cristol et Bravard proposent, en conséquence, de classer cette espèce sous le nom d'Hyéne rayée fossile ou Hyéne de Montpellier, par opposition aux noms recus d’Hyéne rayée vivante Hyéne du Levant.

L'existence de la seconde espèce fossile repose aussi, comme nous l’avons dit, sur une arrière molaire inférieure. Celle-ci, à la vérité, de même que la précédente, a un talon et un tuber- cule; mais ce tubercule est beaucoup plus petit que dans les Hyènes rayées vivantes et fossiles, et en outre il se trouve place

118 Zoologie. plus en arrière et se joint au talon dont il est néanmoins bien distinct. Le rebord ou collet du bord antérieur n’est presque pas sensible, MM. de Cristol et Bravard pensent que cette dent peut se rapporter à l'Hyène brune, de patrie inconnue, dont M. Cuvier à parlé dans ses Recherches , et dont la dernière molaire présente aussi, au bord interne du lobe postérieur, un tuber> cule moins aigu et moins saillant que dans l’'Hyène rayée (1). Les auteurs se livrent ensuite à quelques considérations sur les circonstances qui accompagnent les os fossiles dans les ca- vernes ; ils citent les nombreux débris d’ossemens rongés et bri- sés en petits éclats, qui paraissent évidemment les débris aban- donnés par les Hyènes qui habitaient ces sortes de repairess et quoique leur opinion, sur ce point, soit tout-à-fait opposée à celle de M. Marcel de Serres, qui suppose que tous ces os ont été introduits par le fait d’un courant , néanmoins ces natura- listes admettent d’un commun accord que toutes les cavernes ont été comblées à la même époque par une cause générale, | RATE

81. 1. Mémoire sur LE Tarir, et particulièrement sur une nou- velie espèce de ce genre appartenant aux hautes régions de la Cordillère des Andes; par M. Rouux. ( Mém, lu à l Acad. roy. des sciences , le 9 févr. 1829 ).

82. IL. Rapponr sur cE Mémoire; par M. le Baron Cuvrer.

Le rapport de M. le baron Cuvier, que nous devons àvson obligeance, faisant parfaitement connaitre l’intéressant Mé- moire de M. Roulin, nous ne croyons pas devoir en repro- duire l'analyse.

«Nous avons été chargés, M, Duméril et moi, de rendre compte a l'Académie d'un mémoire qui Jui a été présenté par M: le Roulin, et qui a pour objet l'histoire naturelle du Tapir, et par. ticulièrement celle d’une nouvelle espèce de ce genre que l’au-

(1) La planche 23 du volame de la Societé d'histoire naturelle repré- seute 3 dents de chacune des espèces indiquées par les anteurs, mais il faut remarquer que le chiffre indicateur des figares ne correspond pas toujours à celui du texte; cette erreur doit être ainsi rectifiée: le chiffre t de la première figure sera conservé, tandis que les chiffres à et 3 des deux dernières, étant transposés, seront rétablis l’un à la place de l’autre,

Zoologie. 119

- teur a découverte dans les hautes régions de la Cordillière des Andes. »

« On sait que, jusqu'à ces derniers temps, ime seule espèce de Tapir avait été connue des naturalistes, et même qu’on la con- naissait si mal, que le véritable nombre de ses dents , ainsi que leur arrangement , n’a été indiqué, pour la première fois , que par notre confrère M. Geoffroy-St-Hilaire , et n’a été repré- senté , ainsi que toute son ostéologie, que dans les recherches de l’un de nous sur les ossemens fossiles. On croyait néanmoins encore le genre du Tapir propre au nouveau continent, lors- qu’une seconde espèce, plus grande et de couleur plus remar- quable que celle d'Amérique, découverte à Sumatra et dans la presqu’ile de Malacca, fut décrite et envoyée en Europe par MM. Duvaucel et Diard ; son ostéologie, assez différente de celle du Tapir d'Amérique, a paru aussi dans l’ouvrage que nous vé- nons de citer.»

« À ces deux espèces, le Roulin vient en ajouter une troisième, parfaitement distincte des deux autres, et qui est même très-intéressante, en ce qu'elle se rapproche un peu, du moins par sa tête, des formes du Palæotherium.»

«L'auteur avait déjà soupconné son existence d’après des pas- sages d'Oviédo , et de quelques autres anciens auteurs espa- gnols, qui attribuent au Tapir un poil épais et noirâtre, carac- tère qui ne convient point au Tapir des plaines, lequel est pres- que nu. À la vérité, on pouvait croire que , transporté sur les hautes montagnes, son poil, comme celui de tant d’autres ani- maux, y aurait pris de l'épaisseur et de la force; mais M. Rou- lin ne conserva pas long-temps cette idée, lorsqu'il vit que ce Tapir des plaines ne s'élève pas au-dessus dune certaine hau- teur; et qu'après en avoir perdu pendant long-temps les traces, si marquées par sa piste, par ses fumées et surtout par les sen- tiers qu'il pratique dans les broussailles, il revit des animaux de ce genre vers les sommets des montagnes. »

«Il eut enfinle plaisir de voir deux individus de cette espèce, ‘tués dans le Paramo de Summapaz, à une journée de Bogota; et w’ayant pu en faire l'acquisition en entier, il en prit une fi- gure, et en obtint du moins la tête et les pieds qu’il a rapportés à Paris. La tête diffère déjà à l'extérieur de celle du Tapir com- mun , par sa forme générale; son occiput n’est pas saillant, sa

120 Zoologie. NS 81-82

nuque est ronde et n'a point cette crète chaïnue, si remarquable dans l'espèce ordinaire. Tout le corps est couvert d’un poil très- épais, d’un brun-noirâtre plus foncé à la pointe qu’à la racine ; le menton a une tache blanche, qui se prolonge vers l'angle de la bouche, et revient jusqu’à la moitié de la lèvre supérieures sur la croupe, on voit de chaque côté une place nue, large comme deux fois la paume de la main, et au-dessus de la divi- sion des doigts, une raie blanche dégarnie de poil.»

«Mais, les caractères distinctifs Les plus frappans de cette es- pèce ne se voient bien que dans son squelette; ses arêtes tem- porales sont beaucoup plus basses et ne se rapprochent pas pour former, comme dans le tapir commun, une crête unique et élevée; le bord inférieur de sa mâchoire est beaucoup plus droit; ses os du nez sont plus forts, plus alongés et plus sail- Jans; sous ces divers rapports, ce Tapir des Andes ressemble da- vantage à celui de Sumatra ; et toutefois, indépendamment de la couleur, il en diffère par moins de hauteur proportionnelle de la tête.»

«La tête du Tapir des Andes, ainsi que celle du Tapir oriental, ressemble plus que celle du Tapir ordinaire, au Palæotherium. Cette derniére, quant à l’ensemble, diffère principalement des Tapirs par un crâne plus alongé, et par des mâchoires plus courtes, surtout dans cette partie dénuée de dents que l’on nomme /es barres, et qui a lieu, comme on sait, dans ces deux genres aussi bien que dans celui des Chevaux. »

«Les Palæotherium, les Lophiodon, les Tapirs, les Chevaux, forment, sous ce rapport comme sous beaucoup d’autres, qua- tre genres très-voisins, et en quelque sorte une petite famille dans l’ordre des Pachydermes. »

«Que l’on ne pense pas, toutefois, qu'il y ait le moindre sujet de soupçonner une métamorphose de ce genre antédiluvien des Palæotherium dans les Tapirs de notre monde actuel, Les mâ- chelieres des uns et des autres ne se ressemblent point,.et les différences en sont même trop fortes; beaucoup d’autres dé- tails de leur ostéologie en offrent de non moins grandes; et les Tapirs ont au pied de devant un doigt de plus que les Palæo- therium; or, il n’y a dans toute l’histoire des animaux, aucun fait reconnu, d'où l’on puisse induire que des changemens quel- conques de régime, d'air et de température, aient produit de

Zoologie. 121

‘variation sensible dans les formes des dents, le type le plus profond peut-être que la nature ait imprimé à ses ouvrages. Sans doute, en se transportant en imagination dans des temps et des espaces dont personne n’aura jamais d'idée positive, on peut tirer de prémisses vagues et arbitraires des conclusions qui ne le seront pas moins; mais sortir de ces généralités sur lesquelles le raisonnement n’a pas de prise, mais dire nette- ment et en indiquant ces espèces, tel animal du monde actuel descend en ligne directe de tel animal antédiluvien, et le prou- ver par des faits ou des inductions légitimes, voilà ce qu'il fau- drait pouvoir faire, et c’est ce que, dans l’état actuel de nos connaissances , personne n’oserait seulement essayer ; au reste, M. Roulin ne propose pas les hypothèses dont nous parlons, et ce n'est que par l’analogie du sujet que nous avons été conduits à en dire quelques mots; mais il ne laisse pas que d’éclaireir un fait qui a rapport à l’histoire des animaux autédiluviens, et qui avait méme fait avancer par quelques auteurs qu'un genre de ces animaux , celui des Mastodontes, existe probablement en- core dans les hautes vallées des Cordillères. Il règne, en effet, parmi quelques-unes des peuplades de l'Amérique, lopinion que les forêts de ces contrées nourrissent un grand animal connu sous le nom de Pinchoque , qu'ils redoutent beaucoup, et que les uns égalent au cheval, mais dont la taille est indiquée par d’autres comme beaucoup supérieure; on avait même pré- tendu en trouver des vestiges tout près de Bogota, et l'on y en a apporté des fumées, et la mesure de ses impressions, on y a ‘même joint des poils qui étaient demeurés attachés aux buis- sons; mais M. Roulin, d’après l'examen le plus suivi, montre que dans tout cela il n’est rien qui ne puisse se rapporter, soit à sanouvelle espèce de Tapir, soit à l'Ours des Cordillères. C’est ainsi, dit-il, qu'un grand nombre de faits, tous vrais en eux- mêmes, venant se grouper autour d'un premier fait grossi par ‘la frayeur, ont confirmer les Indiens dans leur croyance à un être tel que le Pérchoque ; ils auraient pu même douer cet ‘animal d’une force prodigieuse , ou en raconter des choses assez extraordinaires,sans s’écarter en rien de la vérité; le Tapir des “plaines ; lui-même, est si vigoureux, qu'il rompt d’un premier effort les lacets avec lesquels les chasseurs espagnols arrêtent ‘les Taureaux sauvages les plus furieux. Au reste, le Pirchoque

152 Zoologie,

n'est pas le seul étre fabuleux qui ait tiré son origine des récits exagérés faits sur des animaux du genre des Tapirs.Les Chinois ont dans leurs livres un quadrupède qu'ils appellent Hé, et dont la figure est évidemment celle d’un Tapir avec la livrée du jeune âge, et seulement avec une trompe exagérée pour la lon- gueur; et ils lui attribuent des propriétés merveilleuses, Ses os résistent au fer et au feu ; il dévore les serpens , il ronge le cui- vre et le fer; tout cela encore peut avoir quelque fondement dans la véritable histoire de l’animal. Le vrai Tapir, par exem- ple, brise et avale du bois; dans sa nature un peu brute, il saisit avec les dents toute sorte de corps, et il n’en a pas fallu davantage pour faire dire que le ronge le fer; mais, selon M. Roulin, c’est aussi à lui que doivent se rapporter des fables bien plus anciennes et bien plus célèbres. Des hommes peu instruits, voyant le ou le J'apir oriental de loin, et, dans l’état de repos, lorsque sa courte trompe infléchit son extrémité au devant de sa bouche, ont pu croire cet animal armé d’un bec crochu assez semblable à celui de l’aigle, tandis que ses pieds divisés en doigts arrondis, ont leur offrir quelque rapport ayec ceux du lion quand il tient ses ongles retirés, et de là, selon notre auteur, sera née la fable du Griffon. En ef- fet, quand le Tapir est assis et en repos , il rappelle assez les figures que l’on donne du Griffon, les ailes exceptées ; mais ces ailes mêmes paraissent étre une addition postérieure ; et comme le fait remarquer notre auteur, Hérodote n’en parle point en- core dans sa description de cet animal mythologique. Ces idées sont ingénieuses et pourront être appréciées ultérieurement par les savans qui s'occupent de l'antiquité. Quant aux naturalis- tes, M. Roulin leur fournit assez de faits nouveaux et certains, pour mériter, dès à prèsent, leur reconnaissance. Il fait connai - tre tout ce qui a pu être observé des mœurs et des habitudes de son animal. Il entre dans des détails curieux sur la nomen- clature des Tapirs en général, dans les différentes contrées de PAmérique ils habitent, et sur les erreurs dont elle a été l’objet de la part des écrivains; il nous apprend que le nom d’Anta de Danta qu'on lui donne dans beaucoup d’ouvra- ges, est un mot espagnol, qui s'entend génériquement de tous les animaux dont la peau peut se préparer comme celle du buflle, et fournit des vétemens d'une certaine épaisseur; et à ce

Zaologiè 193

sujet, il nous donne des éclaircissemens pleins d'intérêt sur la manière dont les Espagnols et les Portugais, lors de leurs pre- miers progrès sur le continent de l'Amérique méridionale, ont transporté les noms des animaux d'Europe à des espèces toutes nouvelles pour eux , sans trop s'inquiéter des rapports réels de ces espèces avec celles auxquelles une ressemblance superfi- cielle les faisait comparer. Les naturalistes pourront tirer parti de cette portion de son mémoire pour lhistoire de plusieurs animaux autres que le Tapir. »

« En un mot, on reconnaît partout, dans le travail de ce sa- vant voyageur, un esprit aussi actif qu'’éclairé ; et nous pensons que ce mémoire, qui a l’avantage si rare d’avoir ajouté au cata- logue des animaux un grand quadrupède, appartenant à un genre, qui, pendant longtemps, n'avait compté qu’une seule es- pèce, et qui de plus dissipe les nuages que des faits mal vus avaient jeté sur un point important de géologie , mérite toute l'approbation de l’Académie , et d’être imprimé parmi ceux des savans étrangers ».

83. C. Curisten. DissErTarIo 1NauG. DE Lama non nullas ob- servationes anatomicas sistens. In-8°. Tubingæ , 1827.

Ce sont principalement les viscères du Lama que l’auteur dé- crit dans cette dissertation.

84. Rem. Huscaxe : COMMENTATIO DE PECTINIS IN OCULO AVIUM _ potestate anatomica et physiologica. In-4° de 20 pages. Jena, 1827.

83. Diss. DE ocuLo RerrTicium; auct. Ant. Fricxee. In-4° de 17 pag. Tubingæ, 1827.

86. HisToiRE NATURELLE DES OisEaux-Moucxes; par M. R. P. Lessox. ( Voy. le Bullet. de mars 1829, p. 462). III° livraison.

Cette nouvelle livraison, qui mérite tous les éloges que nous avons donnés aux précédentes, renferme les figures des espèces Suivantes : Oiseau-Mouche Pétasophore ( O. petasophora ) ; cette délicieuse espèce est décrite dans la livraison. L’oi- seau-Mouche-Rivoli ( O. Rivoli); nouvelle espèce magnifique, dont la tête est bleu d'azur et la gorge vert d’éemeraude. Le Huppecol mâle et femelle. Le Petit Oiseau-Mouche.

124 _ Zoologie.

Les descriptions contenues dans cette livraison sont celles des O. M. Barbe bleue ( O. cyanopogon, Lesson), espèce nouw. ; l'O. M. Cora ( O. Cora Lesson); publié pour la fois dans l'Atlas du Voy.de la Coquille ; VO. M. aux huppes d’or (O. chry- solopha Lesson); le Trochilus cornutus du prince de Wied., VO. M. Arsenne (O. Arsennit Less. ; Trochlius leucaotis Niellot); et l'O. M. à Oreilles d'azur, mâle et femelle (O0. aurita Less. Tro- chilus auritus Gmelin ). D.

87. Synopsis pes REPTILES SAURIENS recueillis dans l'Inde; par le major-général Harpwicke. ( Zoological Journal; X, avril-sept. 1827, p. 213).

Les espèces sont rangées d’après un Gezera publié dans le Philosophical Magazine, 1827. Nous nous bornons ici à signa- les espèces décrites comme nouvelles.

SAURIENS. Genre AGAMA.—_4.armatla, nOY. Sp. Pallida, brunneo- marmorata, squamis lanceolatis carinatis, Sptnis trihedris raris supra dorsum et membra ; superciliis carinatis, squamarum serie lævi in spinam longam posticé desinente ; dorso serie spinarum gracilium cristato ; cauda seriebus pluribus squamarum longa- rum tetragonarum. Long. 12 pouces, corps 9 ;, queue 6 +. Hab. Singapore. à

À. indica , nov. sp. Pallidè virescens, brunneo marmorata, infra albida; capitis squamis parvis , corporis, membrorum cau- dæque,;" latis lanceolatis, carinatis ; parotidibus fasciculis duobus spinarum supra aures ; cristd spinarurn simplicium compressa- rum ab occipite ad medium usque dorsum. Long. 12 pouces +, corps 3 :, queue 9-10. Hab. Dumdum, Java, commun. nom vulg. à Calcutta GAirgit.

A. minor, nov. sp.—Brunnea, obscur marmorata, infra pal- lida; capite brevi ; capitis, caudæ, membrorum abdominisque squa- mis ovalis, obtusis; superciliis carinatis ; supra aures fasciculis à spinarum ; dorsi squamis latissimis , obtusè carinatis , cristä& per totum dorsum vix elevat&; caudä corpore breviore.

Var. Capite dorsoque asperioribus. Long. 6 pouces, corps 3 :, queue 2 + Hab. Chittagang. Var. Mheudy Ghat. Les plaines sa- blonneuses.

À. tuberculata ; nov. sp.— Viridis, flavo marmorata et pune- tata ; squamis parvis ovatis, caudæ et membrorum externè majo-

Zoologie. 195

ribus carinatis ; femoribus seriebus 3=4 tuberculorum Cconicorum ; caud& corpore duplo longiore, basi incrassatä, apice attenuatà. Long. 12 pouces, corps 4, queue 8. Hab. l’Inde.

Genre Draco Lin.—D. abbreviata , nov. sp.—Squamis parvis; ad alarum marginem membrorumque posteriorum latera squa- mis ovalibus compressis ciliata ; alis partim femoribus adnatis , subtus maculatis ; gul& brevi thoracem attingente. Long. 12 pou- ces, corps à , queue 7. Hab. Singapore.

D. quinque-fasciata , nov. sp. D. viridis Kuhl, Beëtr. 1092? Squamis parvis, paulo majoribus; membris posticis squamis ovatis compressis marginatis ; alès fasciis.quinque nigris, cœruleo mar- ginatis ; gul& thoracem longè superante. Long. corps 4 pouces, queue 5 +.

Genre Uromasrix.— U. Hardiwickit Gray, mss.—Supra vires- cens, nigro punctulata brunneoque marmorata ; subtus pallidé brunnea,femoribus posticis maculä nigrä adbasin;interum squamis mernbrorum parvis , infrà corpus-majoribus , tibiarum spinis spar- sis, caud& Supré annulis spinarum déstiénctis. Hab. les plaines sa- blonneuses de Kanonge dans l'Hindoustan, nom vulg. Saara.

U. Belliana, nov. sp.—Olivacea, dorso fasciis tribus, longitu- dinalibus, cum seriebus quatuor macularum albarum, nigro-mar- ginatarum alternantibus; membris maculis albis ocellatis; lateribus nigro-maculatis; squamis parvis subtüs paulo majoribus, caudæ parvis, verticillatis. Long. corps 5 pouces, queue 9.

Fam. des Geckotidæ, genre PTEROPLEURA, nOV. gen. Digi- tis palmatis, ad basin usque dilatatis; squamis latis uniseriatis indivisis , ultémo articulo adunco , libero ; pollice mutico ; ports Jemoralibus nullis; corporis et membrorum lateribus fimbriatés.

P. Horsfieldü Gray. Phil. Mag., 1827. —Supra pallidé fusca, nigro fusco maculata, infra albida. ab. Singapore, Java. Long. 5 pouces, tête 1, corps 2, queue 2. Diffère du Ptychoroon de Kubl par l'absence des pores fémoraux.

Genre. EusrermaRris, nov. gen. Digitis 5. 5. subæqualibus, simplicibus , conicis, brevibus, unguiculatis ; poris subanalibus disténctis; caudé cylindricé verticillaté.

£. Hardwickü Gray. Philos. Magaz., 1827.—Supra fusca, fas- cüs quatuor albis ; dorsi squamis parvis subconicis ; infra albida. Hab. Chittagong, Penang. Long. 7 pouces ;, tête ct corps-4, queue 3 ;.

126 Zoologie.

Gen. b. CxaTonacryLus, mov. gen, Digitis 5. 5, apice com pressis, retroflexis, dein incurvatis, unguiculatis ; poris + “sf bus nullis ; caudé& cylindric4.

C. pulchellus, nov. sp. Gray. Phil. Mag. sr pal lidé fuscus, subaculeatus, fasciis purpureis duodecimn, latis ; infra lævis pallidus; superciiis denticulatis, explanatis, internè purpu- reo-brunneis. Long. du corps 3 pouces, tête 1 +, queue ?.

Genre Moxiron.— M, flavescens, nov. sp.— Naribus rostri apict quamx oculis propinquioribus; carind elevatd utrinque supra dorsum ; digitis validis brevibus subæqualibus ; squamis magnis, flavis , brunneo-rufescente marmoratis ; crue corpore duplo feré longiore. Long. de la queue, 14 pouces +, corps 8. Sur.um des- sin qui paraît représenter un individu de la même espèce, le corps a 13 pouces et la queue 18.

Genre Varanus.— #. Scincus , Mer. Hab. Futtebghur,

Le dessin diffère un peu de l'individu donné au British Mu- seum, par M. Ritchies, qui l’a rapporté de Tripoli; il ressem- ble exactement à celui de M. Geoffroy, Rep. d'Égypte, To. 3, f. 2. 1l est pâle en-dessus , avec trois larges bandes irrégulières, le ventre présente quatre bandes noires étroites, la queue est aussi annelée.

SawroPæiDIENS. Genre TiriQua. 7, trivittata, now. SP: Supra pallidé brunnea; fasciis flavis tribus latis, nigro marginatis; lateribus pallidis; maculis nigris, raris ; subtus albida. Long. 8 pouces +, corps 4 +, queue 4. Hab. les jardins, Dumdum. #. vri- lineatus Schneid. ? Les écailles de la queue sont toutefois uni- formes.

Gen. Lycosoma, nov. gen. Corpore caudâque longis eylin-- dricis; caud4 parum attenuatä, squamis paribus imbricatis tectä; pedibus 4 breviusculis , digitis 5. 5. inæqualibus , unguiculatis ; capite scutato; auribus depressis, parum verd occultis.

L. Serpens. (Lacerta Serpens Bloch. Chalcides Serpens Latr:) Long. 8 pouces, queue 3 =. Hab. Java. Seps multilineata Boïé. ?

Le Scincus , 43. Gronovius Zoopkyl., p. 11, un individu figuré par Séba, Tom. 11, pl. 12, fig. 6, et le Lacerta abdomi- nalis paraissent appartenir à ce genre. œh. Ç.

88. Sur re Croconize nu Gaxcr; par le D' CI. Asez. (Brews- ter, £dinb. Journal of Science ; avril 1828 , pag. 339. )

Le Crocodile qui fait le sujet de cette note avait 18 pieds de

Zoologie. 127

long ; il était mort depuis plusieursJours lorsque M. Abel eut occasion de lexaminer; les indigènes lui donnent le nom de Cummeer; les descriptions des espèces connues ne s’accor- daient pas en tout point avec les caractères qu’on lui recon- nut; on remarqua surtout que les 2 doigts internes des membres antérieurs, et le doigt interne des postérieurs étaient parfaite- ment libres et non réunis avec les autres par une membrane, comme dans les autres espèces de Crocodile. Si ce caractère était constant, le Cummeer ne formerait pas seulement une nou- velle espèce de Crocodile, mais il faudrait aussi changer les ca- ractères donnés par les auteurs actuels au genre et à la famille.

Dans l'estomac de cet animal, on trouva les restes du corps et quelques ornemens d’une femme, un chat entier et des restes d’un chien et d’un mouton. |

89. OBSERVATIONES QUÆDAM DE SALAMANDRIS ET TRITONIEUS. Diss inaug.; auct. C. Th. E. de Sresozn. In-4°, cum tabulä æneà. Berlin, 1828 ; Petsch.

Voici la nomenclature des chapitres de cette dissertation que nous üe connaissons que par l'annonce d’un recueil littéraire allemand : chap. I. De Salamandræ terrestris cordylis, Spira- cula branchialia cordylorum ; Os hyoideum cordylorum ; Apparatus musculorum ad arcus branchiarum movendos; De vi cordylorum rebus adversis se aptandi. Obs. 12. Pulmones cordylorum improviso vices branchiarum suscipiunt. Obs. 2%. Repentinus transitus cordyli aquatilis in animal terrestre. Chap. IL. De evolutione Salamandræ terrestris. Chap. IL, De muscu- lorum apparatu, in Salamandré terrestri adulté, ad linguam et os hyoideum movendum. Chap. IV. De vi reproductivé Tritonis aigri. Explication de la planche.

90. I. RÉSUMÉ DES RÉCHERCHES SUR LES ANIMAUX SANS VERTÈBRES _ faites aux îles Chausey; par MM. Aunouix et M. Enwanps. ( Annales des sciences natur, ; septemb. 1828, 9

91. II. EXTRAIT DU RAPPORT FAIT SUR CE MEMOIRE à l’Acad. roy. des sciences ; par MM. Covrer et Dumériz. ( Zbédem, p.111.)

Les îles Chausey sont un groupe d’écueils situés vis-à-vis de Granville, dans le département de la Manche; ces iles, au

123 Zoologie. or nombre de à, sont imhabitées, mais leurs côtes fournissent en. | abondance des animaux invertébrés marins. Ceux de ces der- . niers, qui ont en premier lieu fixé l'attention des auteurs, sont les Ascidies composées, en partie déjà connues par les belles recherches de M. Savigny. La plupart des nombreuses espèces. trouvées par MM. Audouin et Edwards sont nouvelles. Ces deux : naturalistes en ont étudié l’anatomie, et, de plus, ils font con-. naître le mode de propagation, jusque-là inconnu, de ces étres composés ; ils ont vu qu’à leur naissance les Ascidies compo- sées ne font point partie de l’aggrégat auquel appartient leur mère, que chaque individu est solitaire et parfaitement libre, . doué de la faculté de se déplacer, en nageant avec rapidité à l’aide des mouvemens ondulatoires qu'il imprime à une longue queue dont il est pourvu. Souvent on voit les jeunes animaux s'arrêter sur les parois du vase qui les renferme, puis recom- mencer leur course, comme s'ils cherchaient un point convena- ble pour y établir leur demeure. Enfin, après avoir joui de la faculté de changer ainsi de place, pendant environ 2 jours, ils se fixent et deviennent complètement immobiles; car, si on les détache, ils restent privés de mouvement. La plupart des jeunes animaux paraissent se réunir à la masse d’où ils proviennent; d’autres vont se fixer autour, pour fonder de nouvelles colonies.

La jeune Ascidie qui vient de naître ne ressemble en rien à ce qu'elle deviendra plus tard. Sa forme est régulière ct symé trique; son corps est arrondi ou ovalaire; on distingue en avant 3 éminences qui paraissent percées d'autant d'ouvertures, eton voit en arrière une queue effilée, dont la longueur varie suivant les espèces. Lorsque l'animal s’est une fois fixé, sa queue dis- paraît plus ou moins complètement , son corps se déforme, l'ab- domen devient distinct du thorax , et enfin les ovaires se mon- trent lorsque l’animal est parvenu à une certaine taille.

Les auteurs se sont ensuite occupés à examiner les Flustres, dont ils ont trouvé la structure bien plus compliquée qu'on ne l'avait cru pendant long-temps. Parmi les Acalèphes libres, les auteurs ont particulièrement étudié l’organisation des Béroés. Les Acalèphes fixes leur ont offert plusieurs espèces nouvelles ou mal connues ; il en a été de même pour les genres Planaire, Siponcle, Holothurie, etc, Les Mollusques, les Annélides et sur- tout les Crustacés microscopiques ont fourni le sujet d’autres observations,

Zoologie. 159

Ces animaux appartiennent , avec les Ascidies composées, à une même série naturelle. Plusietrs des résultats consignés par M. Grant dans son mémoire sur les Flustres { Voy. le Bullet. , Tom. XIII, 263 ) se trouvent confirmés par les recherches des auteurs, sans que ceux-ci aient eu connaissance du travail du naturaliste anglais.

L'organisation des Ascidies composées et des Flustres s’est aussi retrouvée, jusqu'à un certain point, dans plusieurs Vorti- celles. La structure des autres Polypes marins, soit nus, soit à polypiers, est toute différente de celle des animaux dont il vient d’être question. Sur les Éponges , les auteurs ont confir- plusieurs des résultats de M Grant ( Voy. le Bullet., Tom. XII, 132). Plusieurs Alcyons qu'ils ont examinés ne leur ont pas présenté, plus que les Éponges, de polypes d’au- tres animaux semblables. Un nouveau genre de Spongiaires fait partie de leur collection. Ils n’ont rien observé qui puisse jus- tifier l'opinion de ceux qui attribuent de la contractilité aux Éponges. C’est peut-être sur les Thétyes et non pas sur les Éponges elles-mêmes que Marsigli et Ellis ont observé des phé- nomènes de contractilité.

Le mémoire est terminé par une division de la classe des Po- lypes en 4 sections. La 1°° section ou famille des auteurs com- prendrait les Spongiaires; la les Polypes fixes, soit nus, soit à polypiers, dont la cavité digestive a la forme d’un cul de sac creusé dans la substance même de leur corps ( Hydres, Sertu- laires , plusieurs Vorticelles ) ; la famille renfermerait les Po- lypes dont le corps est creusé d’une cavité, au milieu de laquelle est suspendu un canal digestif membraneux, communiquant au dehors par une seule ouverture, et portant à son extrémité in- férieure des appendices en forme de petits intestins, qui pa- raissent remplir la fonction d’ovaires ( Lobulaires , Gorgones, Pennatules, Vérétilles, Cornulaires, etc. ); la famille con- tiendrait les Flustres et les autres polypes dont le canal diges- tif communique au dehors par deux ouvertures distinctes et dont l'organisation se rapproche de celle des Ascidies composées.

MM. Audouin et M. Edwards publieront prochainement dans une série de mémoires les résultats de leurs nombreuses re-- cherches. Le rapport de MM, Cuvier et Duméril rend aux au- teurs un juste tribut d’éloges.

B, Toue XVII. 9

130 Zoologie. 92. I. OBSERVATIONS SUR LES ANIMAUX TROUVÉS JUSQUE-LA dans #

les coquilles du genre Argonauta avec fig.; par M. W. J. Bropertr. (Zoological Journal, XIII, pag. 57.)

93. IL. NOTE ADDITIONNELLE SUR L’ARGONAUTE; par le même. (Zbidem ; XIV, pag. 224.)

:

Voici un mémoire qui remet de nouveau en doute la ques- tion de savoir si le Poulpe de l’Argonaute est le légitime pro- priétaire de sa coquille. M. Broderip commence par citer les opinions contradictoires exprimées récemment par MM. Wood, Leach, Everard Home, de Blainville, Ranzani et de Férussac; puis il rend compte des observations faites sur un individu par: faitement bien conservé du Poulpe avec sa coquille, que le prof. Buckland avait rapporté d'Italie, Cet individu est repré- senté sur la planche. Plus de la moitié de la coquille est remplie d’un paquet d'œufs très-serré. Quelques-uns de ces œufs ont été remis à M. Bauer pour être examinés sous le microscope qui a aussi servi à faire les figures du mémoire de M. E. Home sur les œufs des Sèches , dans les Phëlos. Transact. de 1817. D’au- tres œufs furent confiés à M. Roget, qui les a examinés sous le microscope de M. Amici. M. Bauer n’a trouvé dans l'œuf au- cune trace de la coquille ; il n’a vu que du jaune, et toutle reste était semblable aux figures publiées dans les PAilos. Transact. M. Roget a donné une réponse écrite, accompagnée de fi- gures.

Les œufs qu'il ‘a observés avaient —=- de pouce de long sur + de large; ils adhéraient, par un filament grèle, à un tissu tressé de fibres et situé au centre de la grappe des œufs; le fi- lament, lorsqu'on enlevait l'œuf du reste du paquet, s’étendait jusqu’à 5 ou 6 fois la plus grande longueur de l'œuf avant de se rompre. Après avoir ouvert l'enveloppe externe de l'œuf, ce qui eut lieu sous l'esprit de vin, dans un verre de montre, on y fit une piqûre avec une aiguille fine. De cette manière on obtint un certain nombre de fragmens irréguliers d’une substance dont la consistance paraissait étre uniforme, Malgré les recherches les plus minutieuses, on ne put rien découvrir, parmi ces frag- mens, qui offrît la moindre apparence d'une coquille ou d’un rudiment de coquille. Durant cette opération, une multitude de petits globules se répandirent hors de l'œuf, dans l’esprit de vin. Qutre ces petits globules , il y en avait d’autres d’un vo-

Zoologie. 131 “Jume plus grand, mais fluides, parfaitement transparens , et ayant tout-à-fait l'apparence d’une huile. L'enveloppe externe de l'œuf était une pellicule mince et demi-transparente, qui se déchirait au moindre attouchement, et dont la texture parais- sait granuleuse. Deux ou trois lignes opaques partaient du point d'insertion du pédicelle de l’œuf. Chacune de ces dispositions est représentée par des figures.

Le résultat de ces observations est directement opposé à ce- lui annoncé par Poli ( Voy. le Bulletin, Tom. XV,n° 236. Il y a donc autorité contre autorité, et l’on peut regarder la ques- tion comme n'étant pas définitivement résolue. M. Broderip, tout en restant dans le doute, est cependant disposé à croire que le Poulpe de l’Argonäute n’est pas l'artisan de sa co- quille, et si on lui demandait pourquoi, si le Poulpe y vit en pa- rasite, on ne trouve pas quelquefois l'habitant véritable du Nau- tile papyracé? il répondrait par cette autre question: pourquoi le Nautilus Pompilius, coquille des plus communes , ne s'est-il presque jamais rencontré avec son animal? Il élève ainsi une difficulté contre une autre sans renverser la première; mais il en est une que M. Broderip n’a pas songé à élever contre son opinion, c'est de savoir, comment il se fait que le Poulpe de l’Argonaute se rencontre toujours avec une coquille de la méme espèce, et jamais avec une autre, et surtout comment il se peut que cette coquille soit toujours exactement proportionnée à la taille de l'animal qui l’habite ? Car c’est ce qui résulte des ob- servations de M. Delle Chiaje, déjà rapportées dans l’article du Bulletin cité plus haut. Si le Poulpe n’était qu'un usurpateur, il faudrait lui supposer bien de l’habileté à se procurer constam- ment une habitation aussi bien assortie à sa taille!

L’assertion de Poli, relative à l’existence d’une ébauche de coquille dans l’œuf est positive, et ce naturaliste n’était pas novice dans ce genre d'observations. Pour lui refuser la con- fiance qu’il mérite, il faudrait avant tout, que les circonstances dans lesquelles MM. Bauer et Roget ont examiné leurs œufs eussent été en tout point les mêmes que celles qui ont favorisé l'observateur napolitain ; cela n’a point été, car on ignore si les œufs étaient au même point de développement dans les deux cas; ceux de Poli étaient tout récens; ceux de M. Broderip étaient conservés depuis assez long-temps dans l'alcool : dans

9.

132 Zoologie.

les premiers , il y avait un egpryen , accompagne , selon Poli ; d’un rudiment de coquille ; dans les seconds, point d'embryon ni de trace de coquille, mais des fragmens irréguliers d’une substance homogène et des globules plus ou moins volumineux. Il eût éte à désirer, pour prévenir toute objection, que Poli eût employé comme réactif chimique quelque acide minéral qui eût fait effervescence avec le carbonate de chaux de la co- quille, si réellement elle existait. MM. Bauer et Roget ont éga- lement négligé ce moyen qui eût pu ajouter au poids de leurs preuves négatives.

Peut-être un autre observateur plus heureux parviendra-t-il, par des recherches plus variées et plus multipliées, à résoudre enfin les difficultés qui entourent encore la question que nous venons d’agiter.

La note additionnelle n’est qu’une citation de Bontrus : Hést. nat. et med. Jnd. or., pag. 59. S. G L

94. SUR L'ANIMAL DE L'ARGONAUTE. ( Extrait d’une lettre à M. de Férussac.

Nous pensions que la question de l’Argonaute était résolue depuis long-temps par les belles observations de Poli et de MM. Férussac et Delle Chiaje, lorsque, à notre grande surprise, nous avons trouvé dans le Bulletin des sciences naturelles d'oc- tobre 1828, des renseignemens qui ont été donnés à MM. Quoy et Gaimard, par un habitant d’Amboine, sur l’animal de cette co- quille. De ces renseignemens il résulterait que le Mollusque qui la construit est un Gastéropode rampant sur les rivages sablonneux de cette île, et que le Poulpe qu'on y trouve tou- jours ne serait, comme plusieurs savans l’ont pensé, qu’un ani- mal parasite, Depuis long-temps habitué à rencontrer ce Poulpe avec la coquille, nous croyons pouvoir ajouter quelques ob- servations à celles, déjà si nombreuses, réunies contre cette der- nière opinion.

Au retour d’un voyage de l'Inde, passant sur le banc des Aiguilles, nous vimes, pendant un temps très orageux, la mer couverte d’une quantité innombrable d’Argonautes dont il nous était facile de distinguer les bras s’agitant autour d’eux. La ra- pidité de notre marche ne nous permit pas d'en prendre, mais trois jours après, nous en rencontrâmes au cap de Bonne-Espé- rance, à bord d’un bâtiment anglais, dont l'équipage s'était

Zoologie. 133

amusé à en faire la péche. Il y en avait plus de cent, entassés péêle-mêle dans une baille. En les examinant, nous reconnümes d'abord que les coquilles appartenaient à deux espèces : l'A. Argo et l’À. tuberculata, la première se trouvant en nombre bien plus grand que la seconde. Notre idée fut aussitôt de com- parer entr'eux les animaux de chacune d'elles; mais cela nous fut impossible, parce qu'il paraît qu'ils les avaient tous aban- données avant que de mourir. Nous interrogeâmes alors les gens de l'équipage qui les avaient péchés, et nous apprimes que l'animal de l’une des espèces était très-distinct de celui de l’au- tre. Ils s’'accordaient encore à les reconnaitre, quoiqu’ils fussent tous plus ou moins décomposés; on indiquait comme appartenant à l’4. tuberculata ceux qui conservaient encore quelque cou- leur , et à l’4. 4rgo ceux qui étaient presqu’entièrement blancs.

Ce fait nous aurait certainement convaincu si nous ne l’avions déjà été; car est-il permis de croire qu’un aussi grand nom- bre de Poulpes ait tout juste rencontré un pareil nombre de coquilles , et surtout que chaque espèce d’animal ( car il paraît qu'ils diffèrent au moins dans la couleur ) discerne et adopte toujours la même espèce de coquille ?

Avant cette rencontre, notre opinion avait déjà été fixée par l'examen de l'animal, Ses deux bras, dilatés de manière à élever deux sortes de voiles au-dessus de la coquille, nous semblaient prouver que celle-ci appartient bien au Céphalopode; car, en sup- posant qu’elle appartint à un auire Mollusque, il se pourrait que le Poulpe n’en renconträt pas, et alors à quoi lui ser- viraient ces deux membranes véliformes ?

La comparaison des coquilles pélagiennes avec celles qui sont littorales nous apprend, que les premières sont toujours minces, fragiles et plus ou moins transparentes, tandis que les autres sont au contraire plus ou moins solides, épaisses et opaques, surtout dans les Gastéropodes; la raison en est sans doute que les coquilles pélagiennes, toujours errantes au milieu de l'Océan, n'ont à craindre aucun choc étranger, tandis que les coquilles littorales , toujours entourées de corps durs et sans cesse ba- lottées par les vagues, sont continuellement exposées à ce dan- ger. Peut-on, d'après cela, ne pas voir une coquille unique- ment pélagienne dans celle de l'Argonaute, qui est si analogue dans sa structure à la Carinaire? Ou peut-on croire qu’elle

134 Zoologie.

serve d’enveloppe protectrice à un Gastéropode littoral, comme le dit cet habitant d’Amboine, qui a donné lieu à la note de MM. Quoy et Gaimard?

Nous n’ajouterons qu'une seule réflexion qui nous est suggé- rée par le passage suivant de cette note : « Nous croyons qu'il ( l'animal de l’Argonaute } se rapproche de l’Atlante, et nous sommes d'autant plus portés à le croire que la même personne nous a dit, qu'en nageant, l'Argonaute renversait son pied comme font le Janthine et l’Atlante, » Si ce Mollusque ressemble à l’At- lante, il ne doit jamais ramper ; etc’est tout-à-fait un Mollus- que pélagien, car nous avons fait voir dans un travail anato- mique sur ce genre, inséré dans les Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris, que l’Atlante n’a point de pied, ou plutôt que cet organe est transformé en une véritable nageoire, portant une petite ventouse comme la Carinaire, au moyen de laquelle il se fixe momentanément, sans pouvoir se livrer à la reptation.

Nous ne pensons donc pas qu'il faille tenir grand compte des renseignemens donnés à ces estimables naturalistes, et que, dans l'intérêt d’une discussion si importante, ils n’ont cepar dant pas cru devoir laisser passer sous silence.

L'idée que le Poulpe n’a pas construit la coquille dans la- quelle on le treuve, nous a plusieurs fois semblée répandue parmi des personnes entièrement étrangères à la science, telles que les pécheurs de la Méditerranée; sans doute parce que ces hommes ont été surpris de voir l'animal qui ressemble si bien aux Poulpes de leur rivage quitter brusquement son test après avoir été pris. Un jour qu'à Portrendus nous montrions un de ces Mollusques à plusieurs pêcheurs, afin de connaître le nom qu'ils leur donnent dans le pays, ils nous répondirent que c'é- tait celui de Pouffre ( corruption évidente de poulpe ), ajoutant aussitôt, comme l'habitant d’Amboine , que ce n’était pas tou- jours lui qui était dans la coquille, mais bien un autre animal qui à deux grandes ailes, et qu'ils rencontrent quelquefois quand ils vont bien au large des côtes. N'est-ce pas le même , animal ? Et ces deux grandes ailes ne sont-elles pas ces deux bras élargis en forme de voile et que l’argonaute, dit-on, pré- sente au vent pour accélérer sa marche ? Ou bien devons-nous, d’après une telle autorité, nous écrier que l’animal de l'Argo- naute est un Ptéropode ?

Zoologie. 135

95. MémMorRE SUR UN NOUVEAU GENRE DE COQUILLES de la fa- mille des Zoophages; par M. P. A. Mizcer. ( Annal. de la Soc. Linn. de Paris ; sept. 1826, avec fig.)

M. Millet, qui s'occupe avec un grand succès de l’histoire na- turelle du département de Maine-et-Loire qu'il habite, après un grand nombre de publications intéressantes , fait connaître aujourd’hui des coquilles fossiles du calcaire grossier, pour les- quelles il croit devoir former un genre nouveau, qu'il dédie à M. Defrance. Ce genre est caractérisé de la manière suivante,

Coquille fusiforme ou turriculée, à ouverture ovale , recouverte en partie par le bord droit ; terminée inférieurement par un ca- nal court, plus ou moins droit. Bord droit tranchant, légere- ment crénelé , recouvrant , sinué à sa partie supérieure , el munt extérieurement d’un bourrelet plus ou moins arqué et distant de l'ouverture. Bord gauche sans callosité, mais ayant une petite dent ou protubérance, placée à la partie supérieure de l’ouver- ture , commence le sinus du bord droit. M. Millet trouve de grands rapprochemens entre les Defrancies et le Pleuroto- mes d’une part, et les Struthiolaires de l’autre; malheureuse- ment, les figures de ces différentes espèces, un peu négligées à endroit essentiel , celui qui retrace les caractères de l’ouver- ture, n’aident point assez la description pour que nous puis- sions, sans avoir vu ces coquilles, juger des différences qu’elles présentent avec les genres que nous venons de citer ; cependant nous pensous que les caractères qui leur sont propres, surtout celui du renversement du bord droit sur l'ouverture, ne sont pas suffisans pour établir, en zoologie, une distinction généri- que. Les cinq espèces de M. Millet nous semblent diffciles à écarter des Pleurotomes; mais nous les croyons propres, par quelques caractères qui leur sont communs , tels que la pré- sence d’une petite dent sur la columelle, à former un groupe remarquable dans ce genre.

Les cinq espèces citées par ce zélé naturaliste, sont les D. pagoda, variabiles , hordeacea , suturalis et Milletii. Cette der- nière lui est dédiée par la Société Linnéenne de Paris. Ranc.

96. ANATOMISCH-PHYSIOLOGISCHE UNTERSUCHUNGEN ÜBER DIE Tercamuscrez. Recherches anatomico-physiologiques sur la Moule des étangs; par le F. F. Uncer. In-8° de 36 p., avec x pl. lithogr, Vienne, 1827. ,

136 Zoologie.

L'auteur connaît bien ce qui a été fait sur son sujet par ses devanciers, et il montre que ses descriptions sont le fruit de recherches propres. 11 examine successivement les organes de l'assimilation, des sécrétions, les systèmes vasculaire, nervéux et loconioteur. Il se déclare contre l'opinion de Méry et de M. Tréviranus, d’après laquelle l'eau traverserait le canal digestif en un courant continu. La production artificielle de perles sur dés Moules conservées dans des verres n’a point réussi à l'au- teur. Celui-ci croit avoir trouvé dans une Moule un calcul bi- liaire de 2 lignes d'épaisseur. Le corps brun, situé sous lecœur, et regardé par Bojanus comme le poumon, est plutôt le rein d’après l'opinion commune, qu'adopte l’auteur. 11 a vu lorifice des oviductes sur le côté du pied, mais il n’a pu décider si cet orifice conduit dans les ovaires. Il n’y a d’ailleurs rien de neuf dans cette dissertation. (Heusinger. Zeitschrift 1. d.organ. Physik ; Tom. IL; 1828, 4, pag. 457)

97. SUR L'ANIMAL DE LA GLYCIMÈRE (Glycimertis Siliqua Lawmk.), et sur l’Anatomie de ce Mollusque; par M. Aupouix. (Bullet. des Annual. des Sciences natur.; mars 1829.)

Après avoir remarqué que ses observations datent du com- mencement de lan dernier, M. Audouin présente un aperçu des différentes opinions qui ont été émises par les conchylio- logistes relativement à la Glycimère. L'animal n'étant pas connu, on a du fonder les caractères de ce genre sur la coquille, et dé- duire de cet examen ses rapports naturels avec les genres voi- sins. L'auteur décrit ensuite la forme de l'animal et ses organes extérieurs. Il est pourvu antérieurement d’un pied robuste, qui sort par une fente étroite, pratiquée au manteau. Celui-ci est très-épais; il occupe l’espace baillant qui s’observe entre cha- que valve, et se prolonge postérieurement en un tube simple, ‘très-gros, non rentrant, muni de petits tentacules, recouvert, comme tout le reste, d’un épiderme noirätre et rugueux. Ce tube est partagé, seulement à l’intérieur, en deux siphons par une cloi- son charnue. Les branchies sont assez développées, leur tissu est épais. Les tentacules buccaux, au nombre de quatre, ont assez de longueur; ils sont virgulaires et dirigés en arrière. L’abdomen est renflé, cylindroide et tronqué postérieurement.

L'inspection anatomique a présenté un tube digestif très-

Zoologie. 137

développé dans sa portion intestinale, et débutant par un œso- phage court, qui aboutit à un estomac très-vaste. Ce dernier est entouré par le foie, dont les lobules sont assez distincts et de couleur verdâtre. Les systèmes nerveux, circulatoire et géné- rateur ont été successivement examinés par l’auteur; il les a trouvés fort analogues à ceux des Myes. En effet, c’est avec les Myes que, suivant M. Audouin, les Glycimères ont le plus de rapports, et on doit leur donner place auprès de ce genre, aimsi que l’a judicieusement fait M. Cuvier dans son Règne animal. Ce mémoire et les dessins coloriés qui l’accompagnent paraï- tront incessamment dans les Annales des Sciences naturelles. X.

98. I. DESCRIPTION DE PLUSIEURS ESPÈCES DE COQUILLES FOSSILES DES ENVIRONS DE Dax (Landes); par M. GrareLour. ( Bullet. d'hist. nat. de la Soc. Linn. de Bordeaux; T. IE, 1°" livr. p. 4.)

99. IE. TABLEAU DES COQUILLES FOSSILES QU'ON RENCONTRE DANS LES TERRAINS CALCAIRES TERTIAIRES ( Faluns) des environs de Dax, départ. des Landes ; par le même. ( Zbid,, livr., p. 72; livr., p. 123; livr., p. 192.)

100. LIT. NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA FÉRUSSINE (Ferussina), genre de coquille fossile terrestre, connue sous le nom d’Anostome de Dax ; par le même. ( Zbid., livr., p. 256.)

M. le Gratcloup, observateur consciencieux et habile, a rendu célèbre le dépôt de Dax. Pendant plusieurs années il s’est attaché à en recueillir tous les fossiles, et personne ne pouvait mieux que lui nous faire connaître les importantes richesses de ce vaste dépôt. C’est à son obligeance et à son zèle infatigable que la plupart des naturalistes doivent de possèder ces espèces de Dax dans leur collection. Il se rend aujourd’hui aux vœux qui lui ont souvent été manifestés, il nous offre le catalogue des espèces qu'il a recueillies et plusieurs observations curieuses sur des coquilles non encore décrites avant lui.

Dans son premier mémoire, M. Grateloup donne quelques vues générales sur le depôt de Dax. Il fait remarquer l'identité des fossiles de cette localité avec ceux des terrains de sédiment supérieur du Vicentin, décrits par M. Alex. Brôngniart, et ceux des collines subapennines publiés par Brocchi. La couleur même du terrain calcaire dans lequel sont ces fossiles ne diffère

138 Zoologie,

pas, soit à Dax, soit en Italie. L'auteur se propose, dureste, faire connaître les environs de Dax sous le point de vue géologique.

En attendant il présente quelques observations isolées, et décrit de nouvelles espèces.

Hyalæa aquensis, Hyale de Dax, c'est l'espèce qui a été décrite aussi par M. Rang. {Voy. & Bulletin, Tom. XHLE, 327.) M. Grateloup l’a découverte en 1826 , dans le dépôt de Man- dillat.

Helix trochiformis. Testé ventricoso conicé , basi dilataté, transverse leviter striat4, apice acutà ; anfractibus ‘medio convexis; infirmé facie convexiusculd, imperforatä. Cette espèce ressemble à un Zrochus. Elle vient des faluns argilo-bleuâtres de Gaas, à 2 lieues de Dax.

FERUSSINE. Férussina. Genre nouveau que le Gra- teloup a la bonté de nous dédier, et qui comprend des coquil- les extrêmement curieuses. Voici la phrase caractéristique qu'il donne pour ce nouveau genre. Testé orbiculari umbilicaté , aperturd rotundatä&, integré, simplici , peristomaté, retroversd.

Nous ne connaissions pas le travail de M. Grateloup lorsque nous avons signalé dans le Bulletin de nov. et déc. 1828, p- 405, le mémoire de M. Deshaies sur le Strophostome. Nous renvoyons nos lecteurs aux observations que nous avons faites

sur l'établissement de ce nouveau genre , formé pour la coquille -

qui a servi de type à M. Grateloup pour l'établissement du genre Férussine. Dans tous les cas, il est évident que l’antério- rité de la découverte et de la publication appartient à M. Gra- teloup. Ce savant décrit cette curieuse coquille, qu’il nomme Ferussina anostomæformis. I Va découverte dans les faluns sa- blonueux jaunâtres d’Abesse, et dans le calcaire tertiaire de Gaas.

Les observations annoncées sous le III, ont pour objet de rappeler la découverte de M, Grateloup, et d'établir l’anté- riorité de l'établissement de ce genre, L'auteur a donné des dé- veloppemens à son premier travail sur cette curieuse coquille.

Auricula Judæ. Selon M. Grateloup, cette coquille paraît étre absolument la méme que l'espèce suivante, Elle a été trou- vée dans les faluns blanchâtres de Tartas, de Lesbarritz et de Gaas.

Cyclostoma granulosa an C, volulus ? M. Grateloup en

.

Zoologie. 139

donne une phrase descriptive étendue, elle vient du dépôt de Gaas. Nous avons signalé avec plus de détail les espèces précé- dentes, parce qu'étant terrestres, elles sont des découvertes tout-à-fait remarquables. Dans son mémoire, M. Grateloup décrit ou signale en tout 28 espèces, dont plusieurs nouvelles et appartenant à des genres très-différens. Il nous serait impossi- ble d'extraire un semblable travail.

IL en est de méme du Catalogue systématique des fossiles des faluns de Dax. L'auteur a suivi la méthode de M. de Lamarck ; il rappelle les caractères des genres, accompagne chaque espèce de synonymie lorsqu'elle est connue, et en donne une courte phrase descriptive, ainsi que sa taille, et mentionne son habitat.

D’après ce qui précède, on voit que ce n’est point une simple liste des noms des espèces. C’est un travail complet, riche en espèces nouvelles, et indispensable à tous les naturalistes qui veulent étudier les fossiles de Dax, et visiter cette riche localité.

Ce précieux catalogue ne contient encore que les Univalves. Nous en devons espérer la suite dans les cah. du Bulletin qui paraîtront en 1829.

Nous reprocherons à M, Grateloup d’être tombé dans l’er- reur avec M. de Lamarck, au sujet des coquilles qu’il a com- prises dans le genre Auricule, et de n'avoir point consulté notre travail sur cette famille. FÉrussac.

101, OBSERVATIONS SUR DEUX ESPÈCES DE PHOLADES trouvées dans les environs d’Édimbourg; par John Srark. (Ædinb. Journ. of Scienc.; juin 1826, p. 98.)

L'auteur reproduit les opinions émises par plusieurs natura- listes sur les moyens employés par les Pholades pour creuser leur habitation dans les rochers, et se range du côté de ceux qui admettent qu'elles y pénètrent par un mouvement semi-

_rotatoire de leurs valves. Il trouve principalement la preuve de cette érosion dans les stries circulaires qu'on remarque sur la paroi intérieure et au fond de la cavité, observation déjà faite

par Bonanni et par Pennant , qui en avaient tiré la même con- séquence.

Les naturalistes cités comme partageant l'opinion de ces deux derniers sont Poli et Gray; ceux qui ne croient pas que les cellules des Pholades soient le résultat du frottement des

140 Zoologie.

valves sont Montagu et Wood. M. Stark paraît w’avoir pas eu connaissance d’un mémoire de M. Fleuriau de Bellevue _ (Journal de Physique, an 10), dans lequel on trouve de nou- veaux faits tèndans à prouver que certains Lithophages, et peut-être tous s’introduisent dans les rochers à l’aide d’une li- queur dissolvante et non par l’action mécanique de leurs valves. Les deux espèces étudiées vivantes par M. Stark, Pholas cris. pata et candida, ont été trouvées par lui sur la côte près de Portobello, et non dans le voisinage d'Édimbourg comme le titre de son mémoire l'indique. F. DE R.

102. SUR LE DOMMAGE QUE LE TARET ( Zeredo navalis ) cause : aux navires construits en bois de Tek; par B, Wircox. (Jbid.; janv. 1828.)

M. Wilcox a lu à la Société d'Histoire naturelle de Portsmouth et de Portsea un mémoire dans lequel il appelle d’abord l’atten- tion sur la forme irrégulière de la coquille, sur la structure de la tête, de la charnière et des valves du Taret. L’assertion de plu- sieurs auteurs que le corps de animal s'étend tout le long du tube fut reconnue inexacte, puisque ce tube, formé d’une matière sécrétée par le corps de l'animal, a souvent plusieurs pieds de long et différentes courbures. L’auteur décrivit la manière dont l'animal se creuse sa route dans le bois, et démontra la struc- ture intérieure des tubes; il prouva aussi le peu de fondement de l'opinion d’après laquelle le bois de Tek serait exempt des attaques de ce dangereux Mollusque.

Le vaisseau de ligne anglais The Sceptre, qui avait perdu une portion de sa doublure en cuivre fut tellement endommagé par les Tarets, qu'on fut obligé de le réparer, quoiqu'il fut construit en bois de Tek. C’est encore une erreur de croire que animal tourne toujours dans le même sens sur lui-même, pour creuser le bois. M. Wilcox a parlé ensuite des Pholades; pour expliquer le mécanisme de leur action sur les masses pierreuses dans lesquelles ces Mollusques pénètrent, il admet avec d’au- tres auteurs la présence d’un acide; il pense également qu'à l'aide d’une matière que sécrète son corps, le Taret amollit d’abord le boïs qu'il va creuser. Enfin, selon lui, le Zepisma , insecte extrêmement commun dans les mers orientales, attaque aussi le bois, dès qu'il est plongé dans l’eau.

Zoologie. | 141

Dans une note ajoutée par le rédacteur du Journal cité, l'opi- nion de M. Wilcox sur l’action térébrante des Pholades, par le "moyen d’un dissolvant chimique, est déclarée inadmissible. Quant au prétendu Zepisma, l'auteur de la note pense que ce n'est autre chose que le Zimnoria terebrans Leach, qui a aussi causé de grands ravages dans les piliers du fondement du pont de chaînes, à Trinity près d'Édimbourg.

103. ÉTABLISSEMENT DE LA FAMILLE DES BÉROÏDES dans l'ordre des Acalèphes libres, et Description de deux genres nouveaux qui lui appartiennent; par M. Ranc. (Mémoires de la Soc. d'hist. nat. de Paris ; Tom. IV, avec fig.)

L'auteur de ce mémoire croit que l’on doit diviser l’ordre des Acalèphes libres en trois familles, dont les caractères seraient pris dans les organes locomoteurs. « Ainsi, dit-il, dans la 1°° de ces familles les organes du mouvement consistent dans un nombre toujours pair de côtes longitudinales, formées par des séries très nombreuses de petits cils ou rames; dans la ce sont des membranes quelquefois entières, quelquefois fran- gées ou découpées en folioles , et rangées en cercle autour d’une ombrelle; et dans la ces organes ne consistent que dans le bord de l'ouverture principale, et quelquefois aussi dans une membrane qui en garnit le pourtour. » C’est principalement de la première de ces familles que le mémoire traite, car la se- conde se trouve naturellement établie par Péron et Lesueur sous le nom de Médnsaires, et la troisième appartient à MM. Quoy et Gaimard, qui la nomment famille des Diphides, du genre Diphie qui en est le type.

La famille des Béroïdes est très-naturelle ; enrichie des dé- couvertes de M. Rang, elle devient une des plus intéressantes. Elle est ainsi caractérisée :

« Organes locomoteurs composés de cils rangés à la suite les uns des autres sur des côtes longitudinales ; une seule cavité, profonde et verticale ; ouverture principale inférieure. »

Le genre Béroé de Muller en est le type, et M. Rang la com- pose, dans l’ordre suivant: des Calliarires de Péron, qui font suite aux Béroés; des Cestes de Lesueur, et enfin de ses deux genres nouveaux A{cinoëé et Ocyroé qui, munis, outre leurs bandes ciliées, de membranes natatoires, font naturellement le passage aux Médusaires.

142 Zoologie.

Ces deux genres sont ainsi caractérisés :

G. ALGINOÉ. R.

« Corps cylindrique, vertical, gélatineux , transparent , muni de lobes natatoires verticaux , libres à la base et sur les côtés seu« lement, et de côtes ciliées dont une partie est cachée sous ses lobes ; quatre bras également ciliés environnent l'ouverture. »

L’Alcinoe vermiculata, seule espèce connue, est remarquable par de petits filets rougeâtres, simulant des vermisseaux, et qui parcourent son tissu; elle a 4 pouces de longueur et est très- commune dans le mois d'avril à l’entrée de la baïe de Rio-de- Janeiro, seul endroit l’auteur l'ait encore trouvée.

G. RO R.

« Corps vertical, cylindrique , transparent, muni supérieure- ment de deux lobes latéraux, musculoso-membraneux, bifides , épais , larges et garnis de deux côtes ciliées chacun; deux autres côtes ciliées se remarquent sur les bords entre les lobes ; l'ouver= ture est environnée de quatre bras également munis de cils.»

Ce Zoophyte est remarquable par la disproportion de son appareil locomoteur qui, selon la manière dont l'animal le dé- veloppe, ou le tourne, le fait aller dans tel ou tel sens. M. Rang a observé dans différens points de l'Océan troïs espèces bien distinctes.

L'une d'elles, l’O. cristallina , qui n’a que trois pouces envi- ron, est extrêmement diaphane et incolore; la seconde, ©. fus- ca, a six à huit pouces, et se montre d’une couleur brunûtre, uniforme ; enfin l'O. maculata, qui a jusqu'à quatorze pouces, est extrêmement diaphane et bien distincte des deux autres par la présence de quatre grandes taches brunes foncées, réguliè- rement placées, deux sur chaque lobe. Toutes ces espèces sont éminemment phosphoriques pendant la nuit; les deux premières appartiennent aux mers équatoriales , non loin du Cap Verd, et la dernière est des Antilles elle est commune,

Deux planches, gravées et coloriées d’après les dessins faits sur nature vivante par M. Rang, accompagnent ce mémoire, qui n’est qu'un extrait d'un travail beaucoup plus considérable et abondant en Zoophytes nouveaux, que ce naturaliste prépare depuis plusieurs années sur la classe des Acalèphes. F.

Zoologie. 143 104. SUR LES OEUFS DE LA PONTOBDECLA MURICATA Lmk,, avec

fig.; par R. E. Graxr. ( Edinb, Journal of Science ; XI,

juillet 1827, p. 160.)

Ces œufs ont l'aspect et la forme d’un grain de poivre, porté sur un pédicule étroit qui prend naissance dans une base large et membraneuse. Ils se composent d’une double capsule, d l'intérieur est rempli d’un liquide gélatineux, au milieu duquel le jeune animal se trouve plongé. A deux points opposés de sa circonférence , l'œuf présente une petite saillie qui tombe et laisse une ouverture par laquelle le fœtus sort de l’œuf. La cap- sule extérieure, plus épaisse que l’intérieure, est d’une teinte brune-verdâtre foncée; elle est de la même substance que la base par laquelle l’œuf est fixé aux pierres, aux coquilles et aux autres corps dans les profondeurs de la mer. Ordinairement on rencontre ces œufs au nombre de 30 à 40; chacun d’eux ne contient qu’un seul animal ; c’est M. Charles Darwin, de Shrews- bury , qui a le premier trouve que ces œufs appartiennent à la Pontobdella muricata, On voit que ces œufs, ou plutôt ces cap- sules, ne diffèrent pas essentiellement des cocons des autres Sangsues ; seulement, ils ne contiennent qu’un seul embryon au lieu de plusieurs. Les Planaires ont aussi des cocons pédiculés, comme l’a fait remarquer M. Baer pour le Planaria torva. (V. le Bulletin, Tom. XVI, 226.)

10). TRUXALIS INSECTI GENUS ILLUSTRATUM a Car. Petr. THux- BERG. ( Nova acta reg. Soc. Scient. Upsal. Vol. IX, 1827, pag. 76.)

Dans ce mémoire, Thunberg donne d’abord le caractère du genre Truxale, tel qu'il l'entend, ce que nous devons d’autant plus remarquer, qu'il nous paraît avoir réuni des espèces fort étrangères aux véritables Truxales , et qui depuis ont servi de type au genre Xiphicère Lat. ( fam. nat.). L'auteur mentionne vingt-deux espèces dont seize sont nouvelles ; il les divise ainsi qu'il suit : 1°* division. Élytres cendrées. 1°° subdivision. Ély- tres d’une seule couleur et sans taches. 7. obscurus. Entière- ment cendré sans taches ; corselet convexe, lisse. Amérique mwridionale, Brésil. 7! cénereus. Entièrement cendré sans taches; corselet tricaréné, T. dorsalis. Élytres cendrées, leur bord dorsal päle, Amérique méridionale, Brésil, 7,

144 Zoologie.

sanguineus. Élytres d’un brun cendré; ailes d’un rouge de sang: A cette subdivision l’auteur rapporte le 7. vittatus Fab., de la Chine. subdivision. Élytres tachetées. T. scaber. Élytres cendrées, parsemées de petites taches brunes, ailes transpa- rentes. 7. testaceus, Cendré; élytres ayant une ligne brune

u marquée; tête en ayant 3 et le corselet 2, de couleur rousse.

T. annulatus, Cendré; élytres portant une ligne brune ac- compagnée de chaque côté d’une ligne blanche; cuisses et jambes ayant un anneau blanc. T. bilineatus. Cendré ; élytres ayant une ligne brune, accompagnée de chaque côté d’une ligne blanche ; tête et corselet avec deux lignes rousses. 10° T, un- datus. Cendré; élytres avec une ligue blanche; ailes rousses ayant des bandes ondées, noires. 11° T°, nebulosus. Cendré; élytres ayant une ligne brune portant des points noirs, corselet à quatre lignes noires; ailes rousses, avec des bandes ondées, noires. 12° T°. serratus. Cendré ; élytres avec une ligne dentelée noire ; tête et corselet ayant des lignes noires. division. Ély- tres vertes. 1°° subdivision. Élytres d’une seule couleur et sans taches. 13° 7. unicolor. Vert, sans taches; corselet à troïs ca- rènes. M. Thunberg place en outre dans cette subdivision Je 7. brevicornis Fab. subdivision. Élytres tachetées. 14° T. linea- tus. Vert; antennes rousses ainsi que les pattes, les lignes du corselet et celle des élytres ; de Maroc. 15° T. marginellus. Vert; ligne des élytres et du corselet, rousses ; ailes d’un rouge san- guin. 16° T. bicolor. Vert ; dos des élytres et antennes de cou- leur rousse ; corselet ayant quatre lignes de cette même cou- leur. 17° 7. dentatus. Vert; élytres avec une bande rousse ; corselet en ayant deux, et la tête quatre, de cette même couleur. Des Indes orientales. De cette subdivision sont encore, d’après M. Thunberg, les nasutus Fab.; crenulatus Fab.; conicus Fab.; hungaricus Fab.

Aux phrases spécifiques que nous venons de citer sont jointes des descriptions détaillées. Sans contredit, ces mémoires seront utiles par le nombre d'espèces qui y sont décrites; maïs il est à regretter que l’auteur n'ait point connu des ouyrages quiavaient précédé le sien, et, quant au mémoire sur les Truxales, nous pensons que les espèces européennes n’y sont pas toutes indi- quées. A. S. F.

Zoologie. 145 105. SUR LES SEMBLIS BICAUDATA ET S. LUTARIA, insectes de deux genres différens, avec fig.; par le Sucxow. ( Zeit- schrift für die organische Physik ; Tom. IT, 3, mars 1828,

p- 265.)

Fabricius, induit en erreur par la grande ressemblance que présentent les parties de la bouche, dans les Semblis en. 1 et S. lutaria , a réuni ces deux espèces dans un seul genre; mais la structure des organes de la digestion et de ceux de la géné- ration , la forme des œufs, l’état de larve et les métamorphoses prouvent que ces espèces ne sauraient rester dans un même genre. Voici quelles sont leurs différences organiques, mises en

regard : Semblis bicaudata.

OEsophage constituant la moi- . tié de la longueur du tube diges- tif, en forme de sac, à parois min- ces, transparentes, d’abord assez uniforme, se dilatant à son entrée dans l'abdomen; membrane in- terne striée selon la longueur, formant une valvule à l'extrémité stomachique.

Estomac d’une structure plus forte, muni à son origine de six appendices cœcaux, dont deux plus grands, et les quatre autres plus petits; ces appendices sont appliqués tout autour de l’extré- mité renflée de l’œsophage. L’es- tomac est étroit, d’une largeur uniforme, plus musculeux que l'œsophage, dont il égale à peine * la moitié de la longueur ; sa mem- brane interne est plus fortement striée que celle de l’œsophage.

Intestin grèle court, étroit, pré- sentant de légères inflexions vers la fin.

Rectum cannelé, pourvu de

petits tubercules pyriformes, non- transparent.

Vaisseaux biliaires s’ouvrant derrière le pylore, ennombre con- sidérable ; ils sont assez courts,

B, Tous XVII,

Semblis lutaria.

OEsophage assez court, flasque , étroit, n'offrant point de dilatation à son en- trée dans l'abdomen. Mem- brane interne lisse, un tant soit peu ridée vers l’extré- mité stomachique.

Estomac en forme de ves- sie, d’un tissu membraneux mince et transparent; il est flasque et se rétrécit vers son extrémité postérieure.

Intestin grèle étroit, et formant le segment le plus long du tube digestif.

Rectum simple, dilaté, transparent.

Canaux biliaires, au nom- bre de quatre, tout-à-fait libres, minces, flexueux et

10

246

blancs, et se présentent, lorsqu'on ouvre le corps de l’insecte, sous forme d’un peloton entortillé, qui enveloppe la partie postérieure de l'estomac.

Testicules en forme de grap-

constitués par plusieurs sé- Fe petites vésicules.

Conduits déférens d’abord éva- sés, puis filiformes, se continuant avec les vésicules séminales, qui sont flexueuses.

Les canaux urinaires quent.

man-

Pénis large, terminé par un renflement en forme de bouton, qui représente le gland.

Ovaires dendroiïides , formés d’une quantité infinie de chape- lets, dont chacun contient 16 à 20 ovules.

Trompes d’abord très-dilatées, puis rétrécies près de leur réu- nion dans le vagin.

Vagin court, flasque.

Vaisseau urinaire (dans la fe- melle) contourné en s.

Zoologie.

égalant la moitié de la lon- gueur du tube digestif,

Testicules hémisphériques solides. iQ

Conduits déférens recour- bés en forme d’are, capil- laires; vésicules séminales épaisses, contournées en $ italique.

Canaux urinaires en forme de massue, courts, ayant une direction droite.

Pénis renflé à son origine, et s’amincissant successive ment vers son extrémité, qui est mousse, |

Ovaires présentant la for- me d’un haricot alongé, compacts; disposition des ovules en forme de peigne.

Trompes courtes, à peine visibles.

Vagin court, fort,

Vaisseau urinaire (dans la femelle) en forme de sac, musculeux.

Outre les différences que présentent les organes de la diges-

tion et de la génération dans, ces deux inséctes, on en trouve d’autres dans la conformation extérieure, qui ne permettraient pas leur réunion dans un seul genre, Ainsi le corps du Sermblis bicaudata est aplati, et les ailes sont horizontalement appli- quées sur le dos de linsecte, tandis que le corps du Semblis lutaria est cylindrique et recouvert par les ailes dans un sens oblique. Ici les extrémités sont courtes et faibles ; elles sont grèles et alongées. Dans la larve du Semblis bicaudata on recon- nait déjà, d’une manière distincte, toute la structure de l’insecte parfait, à l'exception des ailes, qui n'existent qu’à l'état rudimentaire ; la larve du Semblis lutaria , au contraire, indi-

Zoologie. 147 que un tout autre individu. La S. taria dépose ses œufs sur des plantes aquatiques, immédiatement après qu'ils sont sortis du vagin; la S. bicaudata ne les dépose pas tout de suite après leur sortie des organes génitaux, mais elle les porte quelque temps avec soi sous une espèce de valvule qui se trouve à son abdo- men.

L'auteur conclut de ses recherches que le S. Zutaria doit for- mer un genre à part, qui viendrait se placer entre les genres Semblis et Phryganea. K.

106, SUR L'INSECTE QUI HABITE LES FIGUES DANS LA HAUTE ÎTALIE ; av. fig.; par M. L. C. Treviranus. { Linnæa ; Tom. II, 1°° cah,, janv. 1828, p. 70.)

- En 2825 , M. Treviranus eut occasion de faire quelques ob- servations dans le Tyrol méridional, sur les figuiers sauvages et sur le rôle que joue le Cyrips Psenes dans la caprification. Il trouva d’abord qu'il n’y a pas de raison pour admettre avec Linné, et ceux qui le suivent, que les figuiers offrent 3 modi- fications dans l’arrangement de leurs organes sexuels, en sorte que les uns portent des figues mâles, d’autres des figues femelles, et d’autres encore des receptacles hermaphrodites. C’est à tort qu’on appuie cette opinion de l'autorité de Pontedera ; car cetau- teur ne parle que d’arbres à figues hermaphrodites (Caprificus), et d'arbres à figues simplement femelles ( Ficus sativa), dont il distingue, sous le nom d’Ærinosyce , une modification, sa- voir , l'arbre qui, dans la première partie de l’année, porte des figues hermaphrodites ( grossi), et dans la seconde partie, des figues femelles.

Le xx août, M. Treviranus trouva sur les vieux murs d’un château , près de Botzen , une grande quantité de figues sauva- ges de la variété Caprificus de Pontedera. Il en cueillit quelques ünes, qu'il enveloppa chacune d’un morceau de papier, les unes entières, les autres coupées en long. En ouvrant les petits papiers, dans la seconde moitié de septembre, il trouva dans chacun d'eux, à côté de la figue, un grand nombre de petits insectes. Dans les figues coupées, les ovaires étaient presque tous creux; un grand nombre d’entre eux avaient un trou , et dans quelques uns M. Treviranus trouva encore un insecte. La mème chose avait lieu dans les figues entières dont l'œil avait

104

148 Zoologie. servi d’issue aux petits insectes ; il était clair que les ovaires de ces figues sauvages avaient servi d'habitation à un tmete; qui en était sorti après sa métamorphose. k L'auteur a donné une figure de cet insecte; son corps est tout-à-fait noir et luisant; les ailes sont transparentes; sa lon- gueur est de 1 + lig.; la tête se termine en avant par deux pal- pes recourbés en dedans à leur pointe; l’abdomen est terminée par une double tarière; le bord postérieur des 4 ailes est bordé de cils; les ailes postérieures sont beaucoup plus grandes que les antérieures, et offrent à leur bord antérieur une marque sémi-lunaire, À quelques légères différences près, ces caractè- res sont ceux du Cyrips Psenes L., mais il faut en distraire le synonyme d’Hasselquist. L’insecte que ce naturaïiste voyageur a trouvé dans les figues, aux environs de Smyrne, paraît for- mer une espèce distincte. S. G:Lrre

107. DESCRIPTION DE CINQ ESPÈCES DE LÉPIDOPTÈRES NOCTURNES, des Indes orientales; par M. Alex. LEFERVRE. (Zoological Jour- ral; X, avril-septemb. 1827, pag. 20. )

Ces cinq espèces de Lépidoptères nocturnes appartiennent au cabinet de M. Vigors, et sont regardés par lui comme nouvelles, M. Lefebvre, que le désir de reculer les bornes de la science a déjà conduit dans divers pays, et qui suit actuellement les traces de M. Champoilion en Égypte, se trouvant à Londres, fut prié par M. Vigors de les décrire. Nous allons rapporter les phrases spécifiques de chacune d'elles.

© Gasrropacua. ( Lasiocampa. Lat. Bois-Duv.) Wisknou. Enverg”* 2 pouces + au moins. 44s dentatis ; feminæ , utrinque luteo-flavis ; anticis ad basin griseo-maculatis | puncto solitari at- bido , nigro cincto , ab exteriort margine ad angulum externum, punctis fuscis ; posticis, lincä, sericque punctorum fuscorum trans- versalibus : fimbrid violaceä. Bomeyx Brahma. Enverg. 3 pouces au plus. {lis integris; feminæ, utrinque fulvo-rufis ; anti- cis, ad basin puncto minuto albo, vittisque duabus cinereis, albido marginatis : margine exteriori punctis obscurioribus, punctoso- litari cinereo ; fimbrid albä. Bomeyx Buddha. Enverg. 18 lig. environ. Alis integris; maris, subflexuosis pallidè rufo-fuscis ; an- ticis, maculé fusco-rubré, arcu ad medium albo nitente, margineque obscuriori, Bompyx Siva, Euverg. à pouces, 9 lig. Alisénte-

Zoologie. 149 gris; maris etfeminæ, brunneo fulvis : anticis, puncio solitari mi- auto obscuroque ; lined albd, sinuat&, transversali, maculis tribus albis, antic4 ad basin, posticé ad marginem externum, accenti- Jormibus, terti& ad medium nitente : posticis pallidioribus, ad an- gulum ani paululüm nigro signatis. Bousyx Ganesa. Enverg. x pouce +. Alis éntegris ; maris, rufis : anticis, maculis duabus obscurioribus, anticé quadrangulari paululèm margine superior, posticä oblongé, ad medium arcu albo nitenti inscriptd ; fasctis albis valdé sinuatis transversaliter signatis ; posticis utrinque albi. dis ad angulum ani, nigro signatis : ano barbatissimo.

Ces phrases spécifiques sont suivies de descriptions détaillées qui nous paraissent le fruit d’un examen réfléchi, quoique l’au- teur se plaigne de n’avoir pas pu y mettre tout le temps qu'il aurait désiré. Au. S.

108. I. REMARQUES sur L'Oisrros DES ANCIENS; par M. KE- FERSTEIN. ( {sis ; Tom. XX, 1827, p. 177.)

109. II. DE L’INSECTE APPELÉ OÏSTROS PAR LES ANCIENS, et Sur la véritable espèce à laquelle ils donnaient ce nom, etc.; par M. Braco-CLark. (Philos. Magaz. and Annals of philos. ; avril 1828 , p. 283.)

On s’est long-temps disputé sur la question: si les insectes nom- més Oistros ( Oïorgcs) et Myops (M5wy ) par les anciens Grecs ou bien Æsilus et Tabanus par les Romains, appartiennent au genre Oestrus et Tabanus de Linnæus; et encore récemment MM. Mac- Leay, Keferstein et Clark ont longuement disserté sur ce point. Quant au premier, on a déjà donné un extrait de son mé- moire dans le Zull., T. IV, p. 394; il pense que l’Oistros ap- partient au genre Tabanus des modernes. Quant à M. Kefers- tein, il fait un long raisonnement sur le même sujet, sans arri- ver à une décision satisfaisante. Suivant Aristote ( Hist. anim. , 8. 11; ex ed. Schneiïd. 13, et De part. anim., cap. 17.),le Myops et lOistros sucent le sang par le moyen de leur langue en forme de dard; maïs le 1°° attaque les hommes et le les animaux. Les Oistros proviennent, dit ce même naturaliste, de larves larges qu’on trouve à la surface de l’eau ( Hist. anim., 5. 19.— Ed. Schneiïd. 17); tandis que celles des #yops viennent dans le bois ( Hist. anim. , 5. 17). Suivant Pline ( Hist. nat., 11. 33), les larves de Tabanus vivent dans le bois, et il ajoute que ces ani- maux, qu'on appelle aussi 4sélus, ont leur dard dans la bou-

190 Zoologie. che (Z e., 11: 28), et inquiètent beaucoup les chameaux ( Æ.x., 31.2). Relativement au Tabarus bovinus des entomologistes modernes, on sait , d’après De Geer, que sa larve vit dans la terre, el qu'en conséquence cette espèce ne saurait être une de celles indiquées soit par Aristote, soit par Pline, à moins qu'ils u’aient été dans l'erreur sur la génération de ces animaux; et pour ce qui est de ce dernier, cela n’étonnerait pas beaucoup, toute la partie zoologique de son ouvrage étant un fatras. de fables, de contes et d'erreurs grossières. Pour répondre à cette objection, M. Keferstein pense qu’Aristote a confondu les Ois- tros qui piquent, avec les Stratiomys qui ne piquent pas ; et les Myops avec les Sirex, dont la larve vit en effet dans le bois (c’est donner des explications fort commodes), dont l’insecte par- fait a un long oviductus en forme de dard, et qui en même temps bourdonne fortement en volant; deux caractères qui peuvent lavoir fait confondre avec le Myops par Aristote. M. Keferstein admet par tacitement, que le naturaliste grec se contredit, puisque les Wyops doivent avoir leur dard dans la bouche: Suivant M. Mac-Leay , l’Oistros ne serait au contraire qu’une des espèces de Tabanus de Lin. ; et selon l’opimion de M. Clark, l’Oistros des Grecs, et l’Asilus des Romains est le même que les diverses espèces d’Oestrus de Lin., dont les piqüres pour dé- poser les œufs sont en effet très-douloureuses, d’après les ob- servations de plusieurs naturalistes. Cette opinion nous paraît la mieux fondée; et il est fort probable aussi que les Afrops ou les Tabanus appartiennent au genre auquel Linnæus a con sacré ce dernier nom; et quant à leur mode de génération et à la manière de piquer, on peut très-bien admettre qu’Aristate et surtout Pline ont été dans l'erreur. Les caractères qu'ils leur assignent s'appliquent à la fois à aucun insecte connu. S..s.

110. DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE STRONGLE TROU- VÉE DANS LE MarsOuIN; par M. Kuux, D. M. (Note commu- niquée par l'auteur.)

M. Rudolphi, en parlant du Strongylus infleæus , décrit suc- cessivement le Strongle qu'on trouve dans les poumons du Mar- souin (Delphinus Phocæna) et celui qu’on trouve auprès de l'os tympanal du même Cétacé, et il finit par dire que ces vers ne doivent point étre séparés, qu'ils appartiennent conséquem-

Zoologie, ait

ment à la même espèce. J'ai eu l’occasion d'observer et de com- parer ces Helminthes, que j'ai trouvés sur un Marsouin, et j'ai pu me convaincre facilement qu’il y en a deux espèces bien distinctes. L'une de ces espèces n’'atteint presque jamais un pouce de longueur, tandis que l’autre a constamment six à huit pouces de long. La petite espèce est bien certainement à l’âge adulte, puisque les femelles sont pleines d'œufs: La grande es- pèce est le véritable Strongylus inflexus de M. Rudolphi. J'ai trouvé les deux espèces réunies dans les bronches et dans les vaisseaux pulmonaires; je n’ai trouvé que la petite espèce au- près du tympan. La plupart des individus de la grande espèce, ou du S£. inflezus , vivaient encore, quoique le Marsouin fût mort depuis plus de huit jours : leur tête est constamment tour- née du côté de la terminaison des bronches, et leur queue flotte librement vers l'endroit la trachée-artère commence à se ramifier; cette disposition leur permet de s’accoupler sans changer de place; l’on éprouve beaucoup de peine à les enlever; il paraît qu’ils peuvent se fixer au moyen de leur bouche; le plus souvent on les déchire en tirant sur l'extrémité qui est flottante dans les bronches; ils sont d’ailleurs très-élastiques; quand on les poursuit en incisant les bronches, on arrive à une petite poche, plus ou moins régulière, à laquelle mène le petit canal bronchique qui renferme le ver : c’est dans cette poche que se trouve l'extrémité antérieure du parasite, repliée sur elle - même , d’où la dénomination d’énfleæus. La poche est munie d’une muqueuse, continuation de la muqueuse bronchique, et qui sécrète une espèce d’humeur caséeuse. On xéconnaît déjà, en tâtant le poumon, la présence des poches servant à loger une portion du ver; les endroits elles se trou- vent présentent des dûretés, absolument comme les tubercules dans les poumons qui en renferment.

Quant à la petite espèce, je dirai qu'on ne la trouve pas pré. cisément dans la cavité du tympan, comme le disent les au- teurs, mais dans lesinus caverneux : en effet, dans le Marsouin, ce sinus s'étend jusqu'à la face interne de l'os tympanal, qui en forme conséquemment la paroi externe; toute cette partie de Vos est tapissée par une membrane fine, laquelle n’est autre chose que la continuation de la tunique interne des sinus vei- neux. J'ai trouvé tout ce sinus et toutes les autres veines de la base du crâne remplis de ces petits Strorgylus , parallèlement

152 Zoologie. agglomérés les uns aux autres. J’ai déjà dit que je les avais aussi rencontrés dans les bronches et les vaisseaux pulmonaires. Voici quels sont les caractères de cette petite espèce, à laquelle je donnerai le nom de Strongylus minor, par comparaison avec l’autre espèce de Strongle qu’on trouve dans le Marsouin : Strongylus minor ; filiformis, octo lincas sive pollicem longus ; fœmina mare crassior longiorque ; corpus anticè parüm, posticè null magis attenuatum ; os nudum , orbiculare. Maris cauda inflexa, parum apice incrassante ; bursa triloba, ejusdem ac cauda latitudinis, lobo anteriore prolongato, sensim incorpus an: trorsum abeunte, lobo medio plus minuüs-ve rotundato , poste- riore semi-diviso. In lateribus lobi postici appendices binæ ; poné

lobum eundem appendi

ertia, que genitale masculum. Maris

cauda in quoquo latere maculd lute& ; curv& , trans cutem appa-

rente, notata.

Feminæ cauda recta, attenuata , subäcuta, antè cujus api- cem levis papilla eminet , vulbæ ferens orificium. Habitat in Delphini Phocænæ bronchiis , vasis pulmonum ; ac

præsertim venosis cranit sénubus.

Quant aux caractères distinctifs des deux espèces de Stron- gles du Marsouin, je les ferai ressortir davantage en les oppo- sant les uns aux autres dans le tableau qui suit :

Strongylus inflexus. Corps long de 6 à 8 pouces.

Épaisseur assez uniforme, sur- tout dans les femelles, il n’y a aucune diminution vers l’extré-

mité postérieure.

Bourse du mâle dépassant de beaucoup en largeur l'extrémité postérieure du corps.

Lobes de la bourse bien tran- chés; les postérieurs étroits, sail- lans et entiers.

L'extrémité caudale de la fe- melle est pourvue de deux sail- lies, l’une plus grande et l’autre plus petite : la grande forme une espèce de crochet pointu, recour-

Strongylus minor. Corps long de 8 lignes à

un pouce.

Corps légèrement renfle dans sa moitié antérieure, et s’'amincissant depuis le mi- lieu du corps jusqu’à l’extré- mité postérieure.

Bourse du mâle ayant la méme largeur que l’extré- mité postérieure du corps.

Lobes de la bourse faible- ment tranchés; les posté- rieurs aplatis et comme divisés en deux par un fai- ble sillon.

L’extrémité postérieure de la femelle se termine sim- plement en pointe sans cro- chet ni autre appendice. Un peu au devant du sommet

Zoologie. 153

en bas, et terminant À propre- de la queue s'élève un petit ment parler le corps de l'animal. tubercule au milieu duquel La plus petite de ces saillies est s'ouvre la vulve.

un peu cachée par la grande, sous laquelle elle est située; son som- met, qui est très-pointu, est légè- rement rezourbé en arrière. Ainsi disposées, ces deux saillies pré- sentent quelqu’analogie avec un bec d'oiseau; c’est dans leur in- terstice que se trouve la vulve, petit orifice arrondi.

J'ai cru devoir entrer en même temps dans ces détails par rap- port au Strongylus inflexus, et jai surtout insisté à décrire, d’une manière un peu précise, l'extrémité caudale de la femelle, parce que ce point n’avait point encore été assez complètement traité par les auteurs.

M. Raspail, à qui j'ai envoyé une certaine quantité de Stron- gylus minor, s'occupe en ce moment de l’anatomie de ces Hel- minthes.

111. OBSERVATIONS SUR LA PROPAGATION DE LA LOBULARIA DI- GiTATA Lmk (4/cyonium lobatum Pall.); par R. E. GRANT, prof. de Zoologie à l’'Univ. de Londres. (ÆEdinb. Journ. of Science ; XV, janv.-avril 1828.) | Dans le courant du mois d'octobre de 1827, M. Grant se

procura du golfe de Fortk quelques exemplaires de la variété blanche de la Zobularia digitata , qui étaient chargés d’un grand nombre d'œufs, ce qui lui offrit l’occasion d'observer le mode de propagation de ces Zoophytes à axe charnu, et de le compa- rer à celui des espèces de nature siliceuse , calcaire et cornée.

La structure de la Zobularia a été examinée par Jussieu il y a plus de 80 ans ( Mém. de l’ Acad. roy. des Scienc., 1742.). El- lis a donné d’excellentes figures de sa structure interne, de la position des œufs et de leur mode d’expulsion par le corps du polype (Philosoph. Transact., Tom. LIT, pl. 20.). Spix, dédai- gnant les travaux d’Ellis, s’est considérablement éloigné de la nature dans les descriptions et les figures qu'il a données de cet animal ( 4znal. du Mus., Tom. XIII, pl. 33.). Lamouroux a rec- tifié quelques-unes des erreurs de Spix (Hist. des Polypes , pl. XITE:); mais comme il n’a examiné les Lobulaires qu’au prin- temps, il n’a rien pu dire ni sur les ovaires, ni sur les œufs de ces Zoophytes,

154 Zoologie.

Ces ovaires sont des canaux dans lesquels les œufs ou plutôt les gemmes de l'animal se développent vers l'automne. Chaque œuf a son cordon ombilical qui lui apporte la nourriture, et qui le fixe à un repli de l’intérieur du canal. Lorsque ces gem- mes arrivent à leur maturité, elles prennent une belle teinte rouge, se détachent de l’individu mère, sont expulsés par l’es- tomac et la bouche du polype, et vont former un animal à part. Ces gemmes jouissent de mouvemens spontanés, que M. Grant attribue à des organes particuliers qu'il appelle cé/s, et dont il a déjà été question plus d’une fois. (Voy. Bull., Tom.XIE, n°134.)

Les gemmes parvenues à maturité se composent d’une cap- sule membraneuse qui renferme une substance gélatineuse, composée de globules microscopiques, comme les autres œufs de Zoophytes. Traités par l’acide nitrique, ces œufs ne produi- sent pas la moindre effervescencé, quoique ces exemplaires adultes de la Lobulaire contiennent du carbonate de chaux dans toutes leurs parties.

M. Grant donne une description détaillée des œufs dans lo- vaire, de leur mode d’expulsion et des mouvemens qu'ils exé- cutent à l’aide de leur prétendus cils.

112. OBSERVATIONS SUR LA CIRCULATION DANS LES TENTACULES DE LA PLumaATELLA cRisTATA Link ; par M. ne HEyDEN. Communi- quées par le prof. Cretzschmar à l'assemblée des naturalistes allemands, à Munich, en 1827. (Jsis; 1828, Tom XXI,5° et cah., pag. 505. )

En 1819, l’auteur apercçut sous le plus fort grossissement du microscope, de très-petits globules hyalins, réels ou apparens, qui se dirigeaient avec une grande vitesse vers la pointe du tentacule et y disparaissaient. Le phénomène restait toujours le même, quelque direction qu’on donnât au bras. Des monades et d’autres corpuscules étaient entraînés par le torrent lorsqu'ils en approchaient. Les globules se pressaient en si grand nombre et avec une vitesse telle, qu'il était impossible d'en suivre au- cun en particulier, Si ces globules n'étaient pas un liquide cx- culant dans l’intérieur de l’animal, et si leur mouvement n’était qu'apparent , ilse pourrait, dit l’auteur, que la surface entière du tentacule fùt couverte de rangées parallèles de très-petits cils ou de petites fibrilles, dont les mouvemens très rapides produiraient sur l'œil l'impression de petits globules.

Zoologie, 1 55 En septembre 1827, M. de Heyden vit les globules monter le long de l’un des côtés du tentacule et descendre de l’autre; il ne sait comment expliquer cette différence: il est encore incer- tain s’il y a sous ce phénomène une véritable circulation san- guine. Nos lecteurs.en ont trouvé l'explication dans le mémoire de M. Raspail, dont le Zu. a rendu compte, Tom. XII,n° 134). {ls y ont vu que les petites fibrilles et les petits globules qu’on aperçoit sous le microscope, sont produits par l’action respira- toire de l’animal sur le liquide ambiant.

223. I. HISTOIRE NATURELLE DE L'ALCYONELLE FLUVIATILE ( Al “exonella stagnorum ), et de tous les genres voisins, considérés soit sous le rapport de leur organisation et de leur identité spécifique, soit sous le rapport physiologique de leurs tenta- cules avec les branchies des Mollusques et des animalcules infusoires ou spermatiques, avec fig.; par M. Rasparc. (Mé- moires de la Société d'histoire naturelle de Paris; Tom. IV, septembre, 1828, pag. 75.)

214. 11. EXPÉRIENCES DE CHIMIE MICROSCOPIQUE, ayant POUF but de démontrer Fanalogie qui existe entre la disposition qu’af- fecte la silice dans la Spongille et dans certaines Éponges, et celle qu'affecte l’oxalate de chaux dans les végétaux, aceom- pagnées de Fanatomie microscopique des Spongilles; par le même. ( Zbidem; page 204.)

119. IIL NOTES ADDITIONNELLES relatives aux mémoires sur l’Alcyonelle et sur les Spongilles; par le méme. {Zbidem; page 246. )

116. IV.RÉcLAMATION DE M. Barr de Kæœnigsberg contre M. Ras-

pail. ( Zsis ; 1828, cah. 6 et 7.)

L'analyse du I se trouve dans le Bulletin Tome XII, 134, et T. XIII, 171; celle du II est donnée Tome XI, 224; et T. XIII, 102. Les notes additionnelles contiennent, sur VAlcyonelle, un passage de Ch. Bonnet, relatif à une observa- tion de Trembley. Il résulte de ce passage que Trembley semble ävoir déjà vu son polype à panache sous la forme d’un Polypier que dans la suite on nomma Alcyonelle. Les observations de Trembley confirment aussi que le Polype ne survit point à sa parturition ovipare. Une autre note est relative aux cristaux d’oxalate de chaux que l’auteur a observés dans la rhubarbe. M. Raspail s’est assuré qu'il n’y a qu’une seule espèce de Spon-

156 Zoolopie.

gille, dont la Sp. pulvinata serait un premier état et la Sp. ramosa un état plus avancé. Les œufs de la Spongille ont un hile trés-distinct, surtout à l'état sec. M. Baër, de Kæœnigsberg, dans sa réclamation, se défend d’abord contre l’opinion émise par M. Raspail, d'après laquelle l'Entozoaire qu’il a trouvé dans les Moules, et auquel il a donné le nom d’A4spidogaster ( Voy. Bulletin, Tom. XVI, 124), ne serait qu'un lambeau de tissu des branchies de la Moule. M. Raspail a déjà abandonné cette opinion dans le mémoire I. A la fin de sa réclamation, M. Baër fait connaître, qu’il a fait de son côté des recherches sur l’'Alcyonelle, et qu’il est d'accord avec M. Raspail pour ce qui concerne l’anatomie du Polype, mais non pas sur son identité avec les autres genres dont M. Raspail l’a rapproché.

117. OBSERVATIONS SUR LA SPONGILLE RAMEUSE ( Spongilla ramo- sa. Lwk. Æphydatia lacustris. Lmx. ); par M. Durrocxer. ( Annales des Sciences naturelles ; oct. 1828, p. 20. )

Ainsi que tous.les autres observateurs, M. Dutrochet n'a point trouvé de polypes dans la Spongille , ni de'traces d'irri- tabilité animale ; il a aussi observé les courans d’eau que M. Grant a décrits dans les Éponges; ces courans, qui, une fois établis, ne s'arrêtent plus, sont, d’après l’auteur, un effet de l’endosmose, ou de l'introduction continuelle de l’eau ambiante dans les cavités de la Spongille, cavités rem- plies d’un fluide organique plus dense que l’eau ambiante. Cette eau, sans cesse affluente dans l’intérieur du tissu de la Spongille, chasse l’eau précédemment introduite. L’expulsion a lieu d’une manière insensible, lorsqu'il n’y a point de conduits d'expulsion visibles, mais elle se fait par torrens continus, lors- que ces conduits existent. Ils sont formés, dit M. Dutrochet, aux dépens de la membrane diaphane qui revêt la Spongille. Cette membrane commence par être soulevée par de l’eau qui se trouve au-dessous d'elle; détachée du tissu fibreux qu’elle revêtissait, elle forme tantôt des sortes de canaux irréguliers, tantôt de petites éminences coniques. Ces éminences se percent à leur sommet, et dès lors le courant s'établit par l'ouverture, entraînant de temps en temps quelques parcelles d'une matière caséiforme qui existe dans'les cavités de la Spongille. La protu- bérance, d’abord conique et versant de l’eau par son sommet, s’alonge bientôt en un boyau qui se renfle tantôt à son extré-

Zoologie. 197 mité, tantôt à son milieu, et prend les formes les plus diverses. Ces conduits membraneux dont la turgescence est maintenue par l’eau qui y afflue, s’affaissent aussitôt, lorsqu'on pratique à leur base une ouverture qui livre passage à l’eau.

M.Dutrochet a conservé dans l’eau d’un vase, pendant l'hiver, un fragment de Spongille fixé sur un morceau de bois. Les par- ties molles ne tardèrent pas à se dissoudre par la putréfaction, et il n’en resta que les fibres les plus grosses, auxquelles étaient fixés d'innombrables corps oviformes de couleur jaune. On ent soin dechanger de temps en temps l’eau du vase; au printemps, on vit cette production renaître, elle reprit sa couleur verte, s’accrut et se couvrit de sa pellicule membraneuse qui avait to- talement disparu pendant l'hiver. Durant cet accroissement, on vit peu à peu se flétrir les corps oviformes, qui n'offrirent bientôt plus qu'une coque aplatie et entièrement vide. L’accrois- sement ne s’opéra qu'aux dépens de la substance organique que contenaient dans le principe les corps oviformes. Ces corps sont donc, dit l’auteur, des espèces de zubercules ; ce sont des réser- voirs de matière nutritive pour servir au développement du vé- gétal et à sa reproduction au printemps.

M. Dutrochet considère donc la Spongille comme un végétal, parce qu'elle a la couleur verte des végétaux, parce qu’elle forme une expansion membraneuse qui s'accroît par ses bords de la même manière que certaines Ulves, et qu’elle possède des tubercules reproducteurs. Elle ne se rapproche des animaux que par la composition chimique de la membrane diaphane qui en tapisse la surface extérieure, et celle de ses cavités, et par les mouvemens singuliers, auxquels sont dus les changemens de forme des conduits tubuleux que produit quelquefois cette membrane.

Ces changemens de forme ne dépendent point de la contrac- tion de la membrane diaphane ; car cette membrane n’est point contractile, et les changemens de forme dont il s’agit, s’opèrent tantôt dans le sens du resserrement, tantôt dans celui de la di- latation, de l'alongement ou du raccourcissement. M. Dutrochet a vu que l'accroissement des productions tubuleuses ne s’opé- rait qu'aux dépens des portions voisines qui perdaient une par- tie de leur largeur, en sorte qu'il s’opérait un transport de ma- tière composante d’une partie du tube dans la partie voisine.

Tous les changemens de forme dépendent d’un mouyement

158 Table des articles. 117

des molécules qui composent le tissu de la membrane tubuleuse; En examinant cette membrane sous le microscope, M: Dutro- chet l’a tronvée composée entièrement de globules probable- ment vésiculaires. Ces globules se meuvent les uns sur lesautres sans quitter leur adhérence, par une sorte de glissement, et cela par l’effet d’une force inconnue qui appartient au tissu vi- vant. Ce glissement spontané des vésicules élémentaires lesunes sur les autres s'opère dans une direction déterminée et qui est la même pour toutes celles qui composent la même partie! M. Dutrochet regarde ce glissement spontané comme un fait de la plus haute importance en physiologie. C’est, dit-il, une action vitale nouvelle qui joue certainement un des principaux rôles dans le phénomène de l'accroissement en longueur des végétaux; accroissement qui est quelquefois d’une rapidité singulière. :

. L 4 RER D Re BAT A AR RE RUE ARR DR 8/1 RD RE D A/R SE RS RARE

TABLE

DES ARTICLES DE CE CAHIER.

Géologie. Cours élémentaire de géognosie , fait au dépôt de la guerre ; M. Rozet. Das Leben der Erde, la vie de la Terre; Wagner. Consi- dérations générales sur la nature de la végétation qui couvrait la surface de la terre aux diverses périodes de sa formutions; Ad. Brongniart........ ie mn spcst-néirenbre SESETREEESS 1 Recherche des Alone: des bancs et des couches déjetés; Zimmermann. 13 Supplément au mémoire sur les terrains du dépt. du Calvados; Hérault. 29. 403 161.48 AELTARENE so GUY. ENOOUED Notice sur le Kaolin de Pieux , dépt. de la Manche ; M. Hérault.— Notice géologique sur le puits de Meulers ; M. Nassy. css fse DURS Notice géognostique sur quelques parties du dépt. des Ardennes et

de la Belgique; Rozet....,.,....,.....; soso s célestes 20 Description géolog. du grand duché de Luxembourg; Engelspac- Dariviérei. 4 son aue can te amet ae CCE T enr M à :

Remarques supplément. sur les formations oolitiques et sur les roches

qui y sont associées, dans les Hébrides ; Roderick Impey Murchison. 25 Voyages dans les parties peu visitées des Alpes de la Suisse; Hirzel-

Escher.— Nivellement barométrique du Kichtelgebirge ; Berghaus,

Id. de la Saxe; Wiemann.......:.,., dodove sl sn las Mesure de hauteurs faites en Westphalie; Hoffmann. Nivellement

barométrique de la forêt Noire; Michaelis. La hauteur absolue

de Brunswick , sur la mer du Nord ; Lachmann.— Déterminations

trigonométriques de longitudes et de latitudes dans les seigneuries

de Reichenau et Czernikowitz; Hallaschka...,.,..,......,,.. 29 Considérations géognostiques g générales sur le terrain de transport da

Val d'Arno snpérieur ; Bertfonil : Geslini 6.441 ANT ENT. Gr Des Cailloux et de quelques soudingnex n nouveaux du Vicentin; :

Pasinis ses -5.2 ts CR ER ET | 31

Voyages d'Orenbourg à Buchara ; Eversmann..,,,,,,,4.,4..44% 93

Table. des articles.

Correction au voyage de Ledebuhr dans l'Altai. bone ue de l'ile de Cos; Hubert Lauvergne.,......... . \sèles Description de la minéralogie et géologie d'a partie le Nou- velle-Écosse ; Jackson et Alger,,.....,......... ANRT Observations sur Ja veviles le dilavinm et d’antres rate de l'Ohio ; D' Hildreth.…. ae à lee Gier bla atoie ce le alpi ee 04e ele » ss Sur le caractère et l’origine ut bas Pr À la Caroline AT Ep male; Mitchell. Note sur un rapport Ro concernant la Caroline septentrionale ; Denison Olmsted. Sur le transport supposé de rochers; de Kay................... Mélanges sur les White Mountains ; Hall. Sur la houille de Tioge. Rapports géologiques des mines d'Angangeo au Mexique; Burkart,....... . Sur les blocs unit de l'Ohio et des états occidentaux ; B. Tappan. Recherches sur des épis et d’autres parties végétales pétrifiées ; provenant dn minerai de Frankenberg ; ; H. Bronn Rapport sur les rochers sortis de la mer Méditerranée péniout ide tremblement de terre d'Alep en 1822; C. Ehrenberg.— Sur les volcans de l’Archipel de l'Inde; C. Reinwardt........... ATTE Relation de l’éruption d'un xoloan dans l’intérieur de Suiiatral

Sur le plus petit volcan du globe, ou sur la petite ile de Cocsiuia ; Tilesius......,......

J.

Minéralogies Grundriss der Mineralogie. Élémens de Mineralogie ; D' Glocker, Magasin pour l'Oryctographie de la Saxe; Freiesleben......... Éxamen chimique de minéraux provenant la Lee de l'Amérique ; Thomas Thomson. Sorene : Aualyse chimique du Dhonclita: G C. Gmelin.... Sar l'Érinite , nouvelle espèce LACS at RENTE Sur la Datolithe de Wæschgrunde, près peste D Stromeyer et Hausmann......... ss SOU GE Sur l’histoire naturelle et les propriétés 5e HS eoietshin si- liceuse du Bambou ; David Brewster....................... Nouvelles recherches sur les cristanx de silice, de phosphate et d’oxalate de chaux, contenus dans les plantes ; Raspail Nouvelle scientifique., ......

ns

Botanique. Sur les plantes volubiles ; L. H. Palm.....................,,.. Exposition des systèmes naturels de Jussieu et De Caudolle; C. Fahlrott …... ........ Dee nec sn ns terne ss ee C. Linnæi systema vegetabilium; Curt, Sprengel.......,....,.... Tentamen supplementi ad systematis vegetabilium; Ant. Sprengel. Manuel complet de botanique ; Boitard. CREER Dictionnaire des noms génériques des plontons É Martinof. + Cuta- logue des plantes du district de Dmitrief sur la Svapa; Hoœft.. Plantarum Brasilie Icones et Descriptiones ; J.E. Pohl.......... Plantæ asiaticæ rariores ; N. Wallich. ( Prospectus ).. . . Aloysii Colla illustrationes et icones rariorum. stirpium Flore et Pomone francaises ; Jaume St.-Hilaire. Flora Brunsvicensis ; W. Lachmann J.F. Re ad Floram Pedemontanam appendix aliera AA ec NE Florula littoralis Aquitanica ; J. B. Grateloup. Monographie des Orchidées des Iles de France et de Bourbon; A. Richard... Description d’une nouvelle espèce de Daphne; Grateloup...... Le Sur les baïes du Nerpran et du Troëne ; Vrijdag Zijnen.— Sur la na-

Maures ste ess ee

tare végétale des Cristatelles ou Éponges d’acu douce; B. De La

Pylaÿe, pessesseneresons LE PRO PA EME A AL ACT AREA PORC ECS

160 _ Table des articles.

Mycologia Europea ( Monogr. agricorum ); C. H. Persoon.!. .,.. Note sur le Pilobolus crystallinus ; Gachet. Note sur le Puccinia graminis ; Gachet. Sar les Herbiers de l’Académie impériale de Saint-Pétersbourg. RARE SFA de ne Biographie de Thaddæus Market DU ose NS RE PERS Cæœsarea , nouveau genre établi par M. Cambessèdes. Mort de Mo- ratti.— Homographie , ou Choix de Arr figurées à l’aide d’un

nouveau procédé; Ch. d’Aiguebelle.. . Ne. Corte lee lentes halte

Iconographie du règne animal ; Guérin.. ..... SRE ET Ed es

Zoological Illustrations, etc.; Swainson.............. a nn +

Memorie scientifiche; P. Savi.— The Tower Menagerie ; W. Harvey.

Changemens survenus chez les animaux domestiques transportés d'Europe en Amérique; Roulin...........,...... He rot Rapport sur ce mémoire; Geoffroy-Saint-Hilaire et Serres......... Nouvelles espèces d'Hyène fossile; de Cristol et Bravard. .. ... 1. Mémoire sur le Tapir des Andes ; Roulin.— Rapport sur ce Mémoire; baron Qnvier ankret ULE RS AT nd rc -.. Diss. De Lama Christea.— De péslleé in oculo avium; Huschke.— De , oculo Reptilium; Fricker.—-Hist. nat. des Oiseaux-Mouches; Lesson, Reptiles sauriens recueillis dans l’Inde ; Hardwicke.............. Sur le Crocodile &u Gange ; CI. Abel.......sn............ Obss. quædam de Salamandris et Ti rit lEus ; C. Th. E. de CARRE —Animaux sans vertèbres des iles Chausey; Audouin et M. Ed-

VAL S.. 20 008 RENAN Te TS A ARR ACERRRS Bh : Sur l’animal de l'Argonaute ; Broderpios OMR D en ce Lettre sur. le méme sujét 42006 TNANMEENERERRRRE

Defrancia, nouv. genre de coquilles Zoophages; Millet. _= fakgi

misch-physiologische Untersuchungen über die Teichmuschel; Unger. Sur l'animal de la Glycimère ; Audouin. 2980 re MM Été Coquilles fossiles des environs de Dax ; Grateloup.— Nouvelles obss,

sur la Férussine; le même............. ML NER MEL À rt Obss. sur 2 esp. As Pholades ; J. Stark........ SAME Sur le dorimage que le Taret cause aux navires, Wilcox.......... Établissement de la fimille des Béroïdesé s Ronñgie. ç ORNE Sur les œnfs de la Pontobdella muricata ; Grant.— Truxalis Leias

illustrat. ; Thunberg.......... MÉMOOMC IeTs 2e 04 LOUER EETE

Semblis bicautata et lutaria, insectes de 2 genres différens ; Sackow. Sur l’Insecte qui habite les figues dans la honte Italie; L. C. Trevi-

NAN ec CreC er be Ue st ses ad ET dd ete NE '. Descr. de à esp. de Lépidoptères nocturnes; Al. Lefebvre......., Sur l'Oistros des anciens; Keferstein et Clark.....,,........... Nouvelle espèce de Strongle trouvé dans le Marsouin ; Kubn.. Obs. sur la propagation de la Lobularia digitata. .... TE es Circulation dans les tentacules de la Plumatella cristata ; de Heyden. Hist. nat. de l'Alcyonelle fluviatile ; Raspail.— Expériences de chimie

100

147 148 149 150 153 154

microscopique sur la Spongille ; le même.—Note additionnelle Récla-

mation:de M. Baërsne su. ni GO E erenne JE DE TRE 155 Obss. sur la Sponzille rameuse; Dutrochet....... ÉD» Ÿ 156 Erratum de Mars. Tome.X VI, p. 421, l’article qui commence au bas

de cette page doit être numérotée 318, au lieu de 218.

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| sciences, | l'industrie ou l’art militaire, sont invités à les faire parve- j nir, broches et francs de port, avec l'indication du prix, à la direc- ñ lion du Bulletin, rue de l'Abbaye, 3.Le reçu en est constaté par l'insertion de P annonce ou de l'analyse de l'ouvrage, et par l'envoi # aux éditeurs des articles imprimés extraite du Bulletin.

| vitées à à envoyer, pour le Eulletin 4 Pextrait. détaillé des procès-ver- | baux de leurs séances, l’2 annonce des pre qu’elles pren etleurs | publications diverses. At 4. Les écrits POLITIQUES ET PUREMENT LITTÉRAIRES n' "entrent 1 point dans le cadre du Bulletin. | On doit attendre des Socictés savantes, des écrivains et des libraires % tous les pays, qu fils seconderont les vues qui ont fait établir cette entreprise. L'intérêt des : Savans, comme celui de l'industrie et de la librairie, est de profiter du moyen qui leur est offert de répandre généralement et rapide- ment la conmaissance des ou rages qui paraissent. 1 Muis les difficultés et les _- Jenteurs qu’on éprouve à faire parvenir les livres à Paris entravant quelque- # fois ce désir, nous allons indiquer i ici quelques moyens faciles et peu dispen- \ LU dieux dont on peut se servir, soit pour envoi des livres destinés à l’armnonce dans le Bulletin , soit pour l’evoi des jourraux adressés en échango de ce recueil. On recommande seulement d’expédier les uns et les autres immé- diatement après leur publication. . On peut, d'après les traïtés conclus avec la Franes, No pour . Paris, sons bandes croisées, les ouvrages broches au prix de 10 centimes en | 2 sons par feuilie d'impression ; dans les pays suivans : le Roy. ne Sar- DAIGNE; -— le roy. nes Pays-Bas; toutes les PROVINCKS PRUSSIENNES en Allemagne‘et en Pologne , toute la Prusse. Hamsoure , le Haxo- vRE, —-le GRARD-BUCEÉ | DE. EH =— toute l'ALLEMAGRE enfin, excepté

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Sn mudicalesss ete teen I 4 ,

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Géog. et stat., con. pub},, voyag. |

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