Or^aiUi»ation dt>> Nations lln pour i'Alimentatioii et I'Agriculture y g^ ^ Programme des Nations Unies Sjj^yjr pour I'Environnement. Bureau Regional de la F.A.O. pour TAfrique - Accra ((ihana). ^ Nature et Faune Janvier - Mars 1987 \^9J La revue Nature el Faune esl une publication inter- naiionale trimestrielle destinee a permettre un echange d' informations el de connaissances scienti- fiques concernant la gestion de la faune, I'amenage- ment des aires protegees et la conservation des res- sources nalurelles sur le continent africain. Editeur : A. lokem Ass. Editeur : P. Happee C onseillers : J. D. Keita el C}. S. Child Pour la publication d'articles ou toul renseignement complementaire, ecrire a I'une des adresses sui- vantes : REVUE NATURE ET FAUNE F.A.O. Regional Otficc tor Alrica PC). Box 1628 Accra. (Ghana). tVoCiS. Child div. t-ORW I.A.O..U N via delle lerme di Caracalla 1-OOlUO Rome (Italic). Le contenu aes articles ae cette revue expnme les opinions ae leurs auteurs et ne re- flete pas necessairement ceiies de la FAO, au PNuE ou de la redaction. II n'ex- pnme done pas une pnse de position oflicieiie, ni de ('Organisation des Nations Umes pour I'Amimentation et rAgnculture, ni du Programme des Nations Unies pour I'Environnement. En panlculier les appellations employees dans cette publication et la presentation des donnees qui y figurent n'impliquent de la part de ces organisa- tions aucune prise de position quant au statut jundique des pays, territoires, lilies ou zones Ou ae leurs autorltes, ni quant aux traces de leurs trontieres ou limites. S () m in a i r e Editorial 1 Amcnagement de la faune sauvage el des pares nalioriaux en Afrique : besoins de personnel el formation 2 Eradication de la mouche tse-tse 12 Aciualile de la pesle bovine en Afrique 14 La valeur d'exploiialion de la faune sauvage 24 Ethologie 29 Livres 35 PRINTED IN GHANA BV WELMAX GRAPHIC ARTS LIMITED P O. BOX 3276 ACCRA L'evolution economique, demographique et politique de I'Afrique, consiitue un peril grandissant pour la faune sauvage. Cependant, tout le monde s'accorde pour reconnaitre le role important que pourrait jouer la faune sauvage dans ces condi- tions difficiles : source de proteines, profit economique rural, apport de devises, mais aussi preservation du patrimoine natu- rel ei lutte contre la desertification. Si une volonte politique tend a se faire jour pour une me i lieu re exploitation de cette richesse africaine, ces activites se voieni partout freiner par un manque important de person- nel qualifie a tous les niveaux. L'eiude menee par la F.A.O. ces dernieres annees fait ressortir Tacuite de la situation et appelle a I'elaboration d'une Ntraiegie regionale pour se donner les moyens de relever ce de- fi. II est vital que I'Afrique reagisse et se donne les moyens de former le personnel qualifie dont elle a besoin et de mener des recherches approfondies sur les potentialites de ces faune et flore sauvages afin d'en assurer une gestion rationnelle au profit des buts nationaux de developpement et des generations futures. Amenagement de la faune sauvage et des Pares Nationaux en Afrique : Besoins de personnel et formation. Preambule L 'Afrique a fail de grands progres, an cows de ces 20 demieres annees, en niatiere deformation concemant Vamenagement de la faune ei ks Pares Nationaux. Les ecoles de faune de Mweka (Tanzanie) et de Garoua (CamerounJ s^nt devenues des symboles de la cooperation intemationale dans ce domaine. Parailleurs, plusieurs payk ont developpe leur capaciie de formation professionnelle et un certain nombre d'universites de la region offrent maintenant des cours sur la faune sauvage et des zones protegees. Neanmoins, les structures deformation restent insuffisantes a tous les niveaux pour repondre a la demande croissante de personnel qiialifie. En vue d'une solution a long temie au probleme des.besoins de personnel qualifie de la region, un plan d'action a ete mis sur pied et a ete entrepris avec I'assistance de la FAO et du PNUD. Les residtats de la premiere phase de ce plan d 'action evaluant la situation actuelle des besoins de personnel, mais egalemeni la capacite des institutions de formation actuellement disponibles dans la re- gion, oni ete publics tout recemment par la FAO. Nous reproduisons ci-apres les resultats de cette enqueie importante menee par Mr. JINGU. I. INTRODUCTION La region Alriquc cl les lies adjacenies comrcni une superficie lolale de plus ou moin^ 2^^ millions de km". De cela, quelque 1 4iV (KM) km" ou soil quelque yV du lerriioire lolal dc la region, onl un slalul de Pare Natio- nal, de Reserves de faune ou d aires protegees. In amenagement adequat de ces aires pr^iegcLS requieri du personnel specialemeni et adequalement lorme. C'est parliculiere- ment vrai acluellemeni quand chaque utilisa- tion des terres doit justilier ct)mment elle ren- contre les huts nationaux de developpement et d'aulosuflisance. Depuis 20 an.s. la FAO et le PNUD ont aide a la formation en amenagement de la faune sauvage el des aires protegees en Afri- que. Cette assistance s'esi principalement concentree sur le College de Mweka en Tan- zanie el I'ecole de faune de Garoua au Came- roun. Ces deux ecoles onl forme des techni- ciens de la faune el de ramenagemenl respec- livemcni pour les pays anglophones el tranco- phonc^ du continent. Ensemble, elles onl for- me quelque 1501) lechniciens de la faune sau- vage el de I'amenagemenl des aires proiegees. Ceiie assistance a loriement ameliore la direction technique de nombreuses organisa- tions d'amenagemeni de la laune sauvage el des aire> proiegees en Alrique. Pourlanl, la demande pour plus de personnel torme est en- core cn.>rme. C'esi d'auiant plus vrai que ces diplomcs soni egalement recherches pour renseignemenl universilaire el prolessionnel. En ellei, les recommandations el demandes de divert lora regionaux lels que I'OUA, la com- mission Airicaine des Foreis, le SADCC, le CILSS ... onl lous insiste sur la necessite de coniinuer el d'augmenler Tassislance aux pro- grammes de formation pour I'amenagemenl de la faune sauvage el des aires protegees. Le JIL ( lomt Inspection Unit des Nations Unies) dans se^ rapports sur les programmes regio- naux d amenagement de la faune sauvage en Afrique a fait les memes recommandations (Sawc, l*>79 - Hutagalung and Sawe, 1983a), arguani quune plus grande cooperation regio- nale dans I'esprit d'une cooperation economi- que (TCDC/ECDC) est requise pour promou- voir Pauiosuffisancc dans ce domaine. Pour pouvoir s'attaquer a ce probleme de formation en amenagement de la faune sauvage el des aires protegees en Afrique, la FAO el le PNUD onl demande une etude pour faire le point sur ce sujel. Cette etude faisait parlie d'un projel FAO/PNUD plus large sur I'assistance regionale pour la forma- tion en amenagement de la faune sauvage et des aires protegees en Afrique, ECOLE POUR LA FORMATION 0^ SPECIALISTES DE LA FAUN5: 't^i\V sunerlieies nationales variant de 20 km" ((iambie) a plus de 200 000 km" (Zam- bie) (tableau 1). La majeure partie de ces aires protegees se lri)uve en zone de savane ou de savancs boisees. Neuf paramelres a irois niveaux - eleve, moyen el laible - ont ete utilises pour evaluer les aeiiviies d'amenagement des 30 pays. Cinq paramelres parmi ees neuf ont ete considerees par plus de la moitie des pays a un niveau ele- ve. c esi-a-dire comme clanl des acliviies prin- cipales pour leur personnel a Theure acluelle, a savoir : - prolection (luUe anli-braconnage) - realisation de plans d'amenage- ment - information el educalion - utilisation des ressources Dans 73,3*^6 des pays, la lulte anli-bra- connage reste la principale activile du person- nel, et dans certains d'enlre eux, cette activile accapare la majeure partie des moyens finan- cieres disponibles pour I'amenagement des aires protegees. Certains organismes estimenl par ailleurs que cette situation est encore ag- gravee du fait que certains pays n'ont pas en- core adhere aux conventions internalionales pour la Con.servation de la Nature. Du fait que le braconnage implique ge- neralemeni plus d'un pays, certains estimenl qu'il serail necessaire de mettre sur pied une strategic interregionale stride de lulte anli- braconnage, du type "Interpol". Une telle strategic pose denormes problemes pratiques el necessilerait inevitablemenl un personnel specialemeni forme a eel effel. Egalement 73,3% des pays reconnais- seni qu'ils n'ont pas de reels plans de gestion pour leur faune sauvage el leurs aires prote- gees el que gene rale me nt ces aires sont g6r6es au cas par cas. Un exemple de cetle lacune est la presence de gros villages ou de peliles villes qui ne s(.)nl pas rares dans certaines aires pro- tegees. De nombreux organismes donnenl prio- rite a I'information et a Teducalion; pourianl ces acliviies sont quasi inexistanles. Cette pas- siviie dans ce domaine pourrail se compren- dre du fail que le rare personnel concerne par ces acliviies n'a requ aucune formation profes- sionnelle specifique sur ce sujet. En ce qui concerne les programmes d'ulilisalion de la faune et des aire;3 protegees, deux types sont consideres : les acliviies "consommal rices" el les "non-consomma- trices". Les acliviies "consommal rices" impli- quenl une recolle physique d'une ressource pour quelque raison que ce soit - chasse, re- colle, cueilletle, capture d'animaux -. Les ac- liviies "non-consommatrices" quant a elles sont celles liees au tourisme. Les organismes consultes sont conscienls que les programmes d'ulilisalion sont priorilaires car elles peuvenl Activit^s de gesCion Besoins eAtim&B de personnel pour cbaque niveau d'enseignement Profess ionnel Technique Universitaire "NoTH-ratios" "Norm-ratios" "Norm-ratios" 1 : 3.000 1 : 2.500 1 : 5.000 1 : 2.000 1 : 5.000 1 : 2.5000 Protection Gestion des ressources Utilisation Tourisme Divers 200 100 60 40 "20 400 200 120 80 40 12 15 4 3 7 24 30 8 6 14 2 5 1 1 5 4 10 2 2 9 TOTAUX 420 840 41 82 14 27 Tableau 2 : Eblimalion ties besoins en persi)nncl etre dun ires grand rappori financier - li- cences de chasse, safaris, lermes de gibier (au- IruchcN. serpenis. crocodiles) -. Neanmoins de lelLb initiatives requierent un personnel competent specialemenl forme. Les aulorites responsables relevent egalemeni un grand be- soin en personnel forme tout specialement a rect>ni)mie de la faune sauvage et a la gestion des lniMrs. la majorite des aires protegees souffre d'un manque impt>rtanl de donnees scientifi- ques necessaires a leur amenagement ration- nel. d lui bien souvenl I'absence de plan d'a- menagcment et la resolution au coup par coup des pri>blemes qui se posent. Toulefois, a I'in- verse des autres activites, le rare personnel y assigne semble bien forme a ces taches de re- cherche. Neanmoins, le manque de surveil- lance continue et systematique des ecosys- tcmes proteges reste un grave handicap dans beaucoup de pays. C es cinq activites d'amenagement considerees comme prioritaires oni toutes en commun un manque important de personnel qualifie qui empeche leur developpemenl. Trois d entre elles se sont vues reconnailre un urgeni bcboin de personnel qualifie, a savoir : - gestion des pares et des loisirs - information et education - protection et lutle anti-braconnage. Pour ce dernier point, une attention toute particuliere sera donnee a la compre- hension el a la mise en oeuvre des conventions internationales concernant la Conservation de la Nature. 3.2. Personnel des organismes d'ame- nagement de la vie sauvage. 32.1. Manque de personnel qualifie. II a deja ete dil combien le fonclionne- nient de la plupart des organismes souffre du manque de personnel qualifie. Une analyse deiaillee de la situation ac- tuelle du personnel el des previsions des be- soins tulurs a eie faile sur base des donnees re- cueillit's dans les 30 pays en ce qui concerne les 5 activiies ciiees pr6ce- demmcnl. La methodologie ' Child Jingu a ete utili- see pour eslimer les be- soins en personnel qua- lifie dans la region. Touietois, le manque de donnees precises a ne- cessiie quelques modifi- caiions des normes rela- tives a cerlaines acliviles d'amenagemeni. Line normc regionale pour les acliviles de pro- leclion a eie deierminee, par exemple en lone- lion du type de lerrain - difficile ou favorable - , pour le personnel professionnel de lerrain el de la, les aulres normes onl eie exlrapolees pour les niveaux techniques el universilaires selon la methode Child/Jingu. Elabli sur base de ces normes, le ta- bleau 2 fournil les estimations des besoins en personnel pour une superficie d'aires prote- gees de 10000 km". Grace a I'ulilisalion d'un coefficient multiplicaleur propre a chaque pays, il devienl des lors tres facile d'esiimer les besoins en personnel aux niveaux national el regional. Exemple : I'Elhiopie avec une superfi- cie d'aires protegees de 23770 km" a un coeffi- cient multiplicaleur de 2,4 el une norme de 1/2500 - terrain difficile -. L'estimation des besoins en personnel de terrain en Ethiopie esl done de 2,4 fois 400 soil %0. II faul rappeler que ces valeurs soni des estimations qui doivent bien evidemmenl eire ulilisees avec precaution, des facte urs impor- lanis pouvani ne pas avoir ete pris en comptc par la methodologie proposee. Par exemple, dans dc nombreux pays, une forte proportion des populations animales sauvages vivent hors des aires protegees, pourtani elles necessiteni egalement un amenagemeni adequal. De meme certains facleurs economiques. sociaux et politiques peuvent influer forlement sur les besoins en personnel. 3.2 J. Besoins en personnel actuels et futurs. Les estimations de ces besoins actuels et futurs en personnel proviennent de deux sources differenies: d'une pari les donnees et les estimations fournies par les pays el d'au- tres part, les estimations selon Child/Jingu. A I'heure actuelle, alors que ces pays estiment leurs besoins a 1023 personnes, seu- lement 345 universilaires soni employes dans 36 des 44 pays. Selon Child/Jingu, un total de 2335 personnes seraient necessaires pour 38 des 44 pays. Force esl de conclure a une grave penu- rie d'universilaires dans la region. Ouani a la situation du personnel de ni- veau technique, 1512 techniciens soni acluel- lemenl employes par 26 des 44 pays alofs que 21 d'entre eux estiment leurs besoins globaux a 3506 techniciens et que Child/Jingu estiment que 6922 techniciens soni necessaires pour la region. La situation du personnel technique ap- parait done relalivemenl meilleure qu'au ni- veau universilaire. Ceci s'explique en partie eertainemeni par le role que tiennent les ecoles de Garoua el de Mweka. si Ton licm comply du fail que lO^/i du personnel se pariage des aciiviles de proiec- lion, d amenagemeni el de geslion de res- sources, la silualion semble relalivemeni saine. ' Par conire. seuls 3,3^ de ce personnel esl charge des aciiviles d'uiilisalion de la faune el de lourisme, ce qui esl loui a fail ca- fasirophique. II faui noler que de nombreux orga- nismes esiimenl que le peu de personnel uni- versiiaire disponible serail mieux ulilise dans ladminisiralion, la recherche ou la formalion pluioi que pour des aciiviles d'amenagemeni el de proleclion pour lesquelles ils jugeni les lechniciens. apparail ici ires nellemenl, de meme que leur imporiance pour le fulur. Au niveau professionnel, 27 pays em- ploienl acluellemeni 11637 personnes alors que 20 pays esiimenl leurs besoins loiaux a 21534 el que Child Jingu eslime qu'un lolal de 70929 personnes serail necessaire pour la re- gion. Nolons que la majeure parlie de ce per- sonnel dans les pays francophones n'a aucune formalion specifique en amenagemeni de la faune sauvage el des aires proiegees. Ceci n'esl pas auiremeni surprenanl quand on sail que louie TAfrique francophone depend de Tunique ecole de (iaroua pour ses besoins en formalion el que par ailleurs celle ecole esl beaucoup plus orieniee vers la formalion de 1-^ ffKS.T.i—,.-! '^t La geslion de la faune requierl un personnel qualifie. Remarquons par ailleurs que, a I'inslar des universilaires, la pluparl des lechniciens provienneni des pays anglophones (81,7^t). (ieneralemenl, dans les pays francophones, les lechniciens sonl foresliers de formalion. Le role des ecoles de Garoua el- de Mweka pour la formalion de ces lechniciens lechniciens. Devani ceite silualion, de nombreux pays francophones onl donne priorite a la for- malion de leur personnel de lerrain. Remar- quons loulefois que celle situation prevaut egalemenl dans certains pays non franco- phones. 3.3 Situation actuelie des institu- tions de formation. 33.1. Institutions universitaires. Sepl universiies de la region offreni des eludes en amenagemeni de la faune sauvage el des aires protegees doni six en region anglo- phone - Ibadan (Nigeria), Juba (Soudan), Kampala (Ouganda), Dar-es-Salaam (Tanza- nie), Nairobi (Kenya) el Harare (Zimbabwe) - el une en region francophone a Abidjan (Cole d'lvoire). Depuis les six dernieres annees, qualre d'enirc clles oni ouveri des licences en amena- gemeni de la \ie sauvage - Ibadan, Juba. Kam- pala el Dar-es-Salaam - Nairobi el Harare of- freni des licences en /oologic el sciences nalu- relles. Une mailrise en amenagemeni de la vie sauvage peul etre suivie dans six universiles doni Abidjan. 11 faui remarquer que ces uni- versiic- dhi ou\eri leurs mailrises avani les li- cences. A lexcepiion de Juba, les possibililes de fairc un doctoral exislenl dans loules les uni- versiles mais bien evidemmenl la frequence el le nomhre de poslulants esl Ires variable d'an- nee en annee. Ouelque .31 eleves oblienneni leur li- cence annuellemeni el 26 leur mailrise. Signalons que I'lnstilul d'Ecologie Iro- picale de I'Universiic d'Abidjan, seule univer- sile francophone offranl des eludes en amena- gemeni de la vie sauvage, fait I'objet dans ce domaine d'un projet-pilote de I'UNES- C()/MAB dans le cadre duquel I'universite a engage plusieurs chercheurs-etudiants origi- naires du Burundi, Cameroun, R.C.A., Gabon, Congo, Guinee et Zaire. Une priorite absolue doit etre donnee a I'ouverture d'etudes en amenagement de la vie sauvage dans les universites francophones et lusophones. En-dehors de cela, les problemes principaux que rencontrent ces universites sont le manque de personnel enseignant quali- fie et le manque de materiel didactique. Ces universites voudraient pouvoir beneficier de I'appui de Professeurs-visiteurs (consultants de courte duree) pour epauler les professeurs nalionaux. 332. Ecoles techniques. Actuellemeni qualre ecoles techniques exislenl dans la region : Garoua (Cameroun), New Bussa (Nigeria), Masvingo (Zimbabwe) el Mweka (Tanzanie). L'ecole de Wondo-Ge- nel (Eihiopie) offre egalement quelques pos- sibililes. Ces ecoles forment annuellement quelque 150 lechniciens. Deux nouvelles ecoles oni ouveri leurs portes au debut de I'e- lude, I'une au Malawi et la seconde au Kenya. A I'inverse des auires ecoles, Garoua et Mwe- ka remplisseni un role regional important. Touies deux se sont fortement developpees depuis leur creation. 11 semble que lout pro- gramme TCDC ECDC pour la formation de lechniciens supplemeniaires doive s'articuler aulour de ces deux eci)les. Si ces deux ecoles doivent continuer a jouer un role regional reel, il serait important de porter remede aux deux principaux maux chroniques doni souffrent depuis longtemps ces deux institutions : corps professoral trop resireint et insuffisance de fonds. 333. Ecoles professionnelles Selon les informations recueillies, neuf ecoles professionnelles sont ouvertes dans la region. Qualre d'entre elles forment egale- ment des lechniciens - Wondo Genet (Eihio- pie), Garoua (Cameroun), New Bussa (Nige- ria), Naivasha (Kenya) -. 300 eleves sont di- plomes annuellement dans ces ecoles a voca- tion nationale quasi exclusive si ce n'est Ga- roua qui joue un role regional pour les pays francophones. 3.4. Capacite des institutions exi- stantes. Ouelles sonl les capaciles des instil u- lions exislanles a combler les besoins fulurs en personnel? A I'heure acluelle, seize pays disposeni d'insliiulions de formation en amenagement de la vie sauvage, tous niveaux confondus. Pour les universites et les ecoles techniques, deux approches sonl proposees, d'un point de vue d'une pari national et d'autre part regio- nal pour lequel qualre sous-regions sonl considcrees : 3.4.2. Plan regional 3.4J.1. Sous-region A Tant au niveau universitaire que techni- que, la sous-region n'offre aucune formation en amenagement de la vie sauvage. Vu les conditions ecologiques specifiques de la sous- region, il est imperatif d'y developper des cours dans ce domaine et a tous les niveaux. 3.422. Sous-region B - sous-region A (Nord-Sahara) - sous-region B (lusophone) - sous-region C (francophone sub- harienne) - sous-region D (anglophone). Au niveau professionnel. les ecoles oni surtoui un role national et exceplionnellemeni sous-regional. Cependant, il est clair qu'il y a un besoin evident de nouveaux centres nalio- naux ou ^ous-regionaux de formation a ce ni- veau piofessionnel. 3.4.1. Flan national line situation similaire a la precedente y prevaui. Aucune possibilite n'est offerle tant au niveau universitaire que technique. Cependant, I'universite de Maputo prevoit I'ouveriure d'une section Ecologie. Ulterieu- remeni, une section specifique a I'amenage- meni de la vie sauvage pourrait eire ouverte dans la foulee. 3.4J J. Sous-region C Avec son unique universile concernee par le sujei, 120 ans seraient necessaires pour former le personnel requis. Inutile d'insister plus sur I'urgence qu'il y a a ouvrir d'autres cours dans d'autres universiiei^. L elude estime que les sepl univcrsiics exislanles necessileraienl de cinq a vingi ans pour former du personnel en nombre suffi- sani. Neanmoins, si Ton lieni compie dej> perio Li de nouvelles demandes dans le sec- teur, leur role reste quasi vital indefinimenl. Pour les ecoles techniques, au rythme de formation actuel et sans aucune perte, de deux a quinze ans seraient necessaires pour que les six pays oil sonl implantees les ecoles soient aulosuffisantes mais ce serait unique- meni pour six des 44 pays de la region. Au niveau technique, seul le Cameroun a son ecole. Au rythme actuel, les besoins en personnel de la region seraient combles dans 40 ans. Le developpemeni de I'ecole de Ga- roua el d'autres insiitulions similaires dans la region est done primordiale pour remedier au manque important de lechniciens dans les pays francophones. 3.4J3. Sous-region D Les 17 pays anglophones de cette sous- region ont les meilleures facilites pour la for- 10 malion de leur personnel lani au niveau uni- versilaire que technique. Malgre cela, aux deux niveaux, el au ryihme acluel, vingt ans se- raienl necessaires pour former suffisamraenl de personnel pour la sous-region. 3.43. Conclusions II esl imporlant d'insisler sur le fail que I'elude ci-dessus a ele faile pour indiquer une eventuclle slralegie qui pourrait permettre de former ^uifisammenl de personnel pour cou- vrir les besoins de loule I'Afrique. Cependanl el en realile, loule slralegie dependra forie- menl du developpemenl d'inslilulions de for- malion dans les differenls pays. Par exemple. des pays oil de nouvelles inslilulions seraienl ouverles pourraienl souhailer former leur propre personnel avanl d'accepler des elu- dianls d'aulres pays. D'un aulre cole, la re- parlilion en sous-regions lelle que proposee dans cetle etude presuppose I'acceptation des programmes TCDC/ECDC inclus dans celle etude. C'esl en partie pour ces raisons que de nombreux fora ont insiste pour que les fonds qui pourraienl elre liberes soient diriges en priorile vers les institutions a vocation regiona Bien que le besoin de plus de personnel qualifie soil persistant, I'elendue des besoins reels n'a jamais eie determine. L'elude fail ressortir une reelle penurie de personnel qualifie dans loule I'Afrique et a tous les niveaux : universitaire, technique et professionnel. De plus, il existe d'enormes la- cunes dans le schema educatif de la region. En regie generale, les pays anglophones se po- sitionnent le mieux tant pour la situation ac- tuelle de leur personnel que pour les institu- tions de formation; neanmoins, ils doivent faire face egalement a des manques significa- lifs. 11 y a un besoin reel d'amelioration de la situation a court et a long lerme, aux niveaux nalionaux el interregionaux. Nonobstanl, I'avenir de la faune sau- vage el des aires protegees en Afrique ne de- pendra pas uniquement du personnel qualifie. II faut integrer ces activites de formation aux activiies regionales de gestion, de recherche, el socio-economiques. (Tire de l'elude de R.A. JUNGU : "A study on wildlife and protected area management training and manpower requirements in Africa", FAO, Rome, 1986.) 4. CONCLUSION Pres de 5% du territoire de I'Afrique ont re^;u un slatul d'aires protegees. L'amena- gemeni el la gestion adequats de toutes ces aires rcquierent du personnel qualifie a tous les niveaux. Toute personne desireuse de se procurer le texte integral - acmellement uniqueniem disponi- ble en anglais - pent le demander aupres de Mr. CHILD, F..4.0. via delle Tenne di Caracalla I- 00 1 00 Italie. Une version franqaise de I 'etude de- vrait etre disponible sous peu. 11 ERADICATION DE LA MOUCHE TSE-TSE La science ve- nani a bout de la mouche tse-tse, cer- tains pays africains de- cideront bienlot d'ou- vrir de vastes regions au paturage. Cepen- danl d'aucuns prelen- deni que le DDT el I'elevage des bovins pour- raieni eire de pires fleaux que la mouche tse- tse elle-meme. Deux membres africains de I'UICN de- mandent une reevaluation radicale et peut- elre couteuse des programmes d'eradication de la mouche tse-tse au Botswana, en Zambie, au Zimbabwe, au Malawi et au Mozambique. Dans un rapport de six pages, la Wildlife So- ciety ot Zimbabwe et la Zambezi Society de- mandeni un reexamen de I'ulilisation du DDT dans ce programme et du programme lui- meme. Les organisations pretendent que la recherche menee est insuffisante du point de vue de I'environnement ou de I'etre humain el qu'il iaui approfondir celle recherche avant la mise en oeuvre du plan. Elles craigneni que les plans d'elevage beneficiani d'un souiien international n'en- iraineni une degradation irreversible des sob. Selon elles, des etudes preliminaires indiqueni que, d'un point dc vuc financier, les terres marginales peuveni rapporier davantage si elles soni livrees a la faune sauvage que si on y introduit du belail. David GUMMING, ecologiste en chef du Deparlement des pare nalionaux du Zim- babwe (el president du groupe de specialistes de I'elephani et du rhinoceros d'Afrique de rUICN) est inquiet. Dans un recent discours prononce devant le Fonds national du Zim- babwe pour la conservation, il a declare : "L'A- frique possede la faune de grands mammiferes la plus riche du monde et cependant nos sys- temes de production animaliers s'interessent quasi uniquement au belail. Les grands mam- miferes indigenes tels que le buffle coniinuent a elre elimines pour faire place au belail do- meslique. La richesse que repesentent les grands mammiferes est canlonnee dans des re- serves de gibier et dans quelques exploitations doni les proprietaires explorent courageuse- ment le potentiel productif de la faune sau- vage africaine." La Wildlife Society of Zimbabwe et la Zambezi Society precisenl que I'exlermination de la mouche tse-tse, financee par la Commu- naule europeenne procede en deux eiapes. La premiere elape concerne 19 700 km" au nord- esi du Zimbabwe de meme qu'une partie de la region de SebungNve, comprenani les terres communales de Omay et Siabuwa el la region de faune sauvage de Chele el Malusadona. Celle phase est essenliellemenl une operation de reconqueie, visanl a repousser la mouche 12 ise-ise sur ks fronticres qu'ellc occupail avani 1975. Par la suite, une deuxieme phase, de plus grande envergure. egale- menl fliiancee par la CEE, pourrail comprendre la ceinlurc commune au Ma- lawi el au Mozambique oil vil la mouche Ise-lse el sans doule "de nombreuses regions encore inoccu- pees. Les membres de la socieie soni en colere. En effel, ils eslimenl que, lan- dis que le DDT coniinue a eire utilise conlre la mouche ise-lse, il exisie un aulre moyen de luile ex- irememeni efficace el pre- seniani lavaniage d'etre biologique. Reparduion de la-tse-lse en Alrique Dans le district dc Bjnga, au Zimbabwe, des eludes recentes sur le laii humain oni mis en exidence des laux de DDT alleignant Ic double de ce qui est juge acceptable par I'Or- ganisation Mondiale de la Same. 11 est egale- menl prouve. selon eux, que Tulilisation du DDT dans le Pare national de Chi/arira a probablement affecle les laux de reproduction du laucon pelerin el du faucon Taila. l.es organisations soulignenl quelle ne sont pas opposees a I'eradication de la mouche tse-tse, mais aux methodes employees el aux croyances selon lesquelles des qu'il ny aura plus de ise-lse. la meilleure utilisation possi- bles des leres sera I'elesage. Simon STUART, responsable du pro- gramnu pour les especes a I'UICN, declare que ces projets en d'aulres regions du monde se soni reveles peu viables el exiremement dangereux pour renvironnemeni. 11 est prob- able que les statistiques n'ont pas ete bien etu- diees dit-il. Par exemple, "au Botswana, on a recemment decouvert qu'une espece com- mune de papillon (qui seraii tuee par un irai- temenl au DDT) produil des cocons de soie de haute qualite valanl de Tordre de 40 dollars par hectare. En comparaison, le betail fournit un revenu de Tordre de U) dollars par hectare. Une geslion durable de la laune sauvage du Botswana vaut 14 dollars par hectare el peut cire menee parallelement a une industrie de la soie. Le Botswana se irouve place devanl le choix d'un revenu de M dollars par hectare pour la soie el la laune ou d'une eradication de la mouche tse-tse el d'un ekvage lui rap- poriant 10 dollars par hectare". STUART ajoule ce ne soni pas seulement les pays qui ne comprennenl pas ces choses : il semble que les organismes d'aide sont prets a financer des programmes d'eradication au Zimbabwe et au Bolswana pour le troisieme choix economique en ce qui concerne I'ulilisalion de la terre". STUART s'esl montre de(5U des rapports concernanl les plans d'elevage car selon lui, ces dernieres annees, de nombreux organismes d'aide, y compris la CEE, se sont monlres beaucoup plus conscienls des principes du de- veloppemeni durable el des consequences eco- logiques de leurs projets. (source : Bulletin UICN Vol. 7, no. 7-9) 13 ACTUALITE DE LA PESTE BOVINE EN AFRIQUE par P.P. PASTORET* etJ.D. SALIKI** Note de I'editeur Dans de nombreiises parties de I'Afrique, le hetail joue un role tres important notamment comme source de proieines animales. Toutefois, certaines maladies entravenl serieusement la production animate et lafaune sauvage, a tort ou a raison, est regulierement incriminee, pour son role dans la transmission de ces maladies. D 'autre part, elle a ete et est encore regidierement assimilee a un frein pour le developpement de I'elevage en Afrique. Qu V/i est-il reellement? Au trovers d'une serie d'articles, Nature et Faune essaiera defaire le point sur le role exact de lafaune dans la transmission des principales maladies qui affectent le detail. Nous constate- rons ainsi que lafaune est parfois la victime du betail, vecteurde nombreuses maladies devastatrices. La peste bovine est un probleme d'actualite en Afrique, au Proche-Orient et en Asie du Sud-Est. Son incidence economique n 'est plus a demontrer. Les chiffres officiels de mortalite provoquee par cette mala- die soni eloquenis. Par exemple, en 1983 au Cameroun, elle a tue 21.000 bovins, 4.000 cobes de Buff on et des ceniaines de phacocheres, bubales et cobes defassa. En Tanzanie, au moins milk buffles des reserves defuunc iun pave tribut a cette maladie. A t'heure de la campagne panafricaine d'eradication de la peste bovine, et afin de mieitx connaitre cette maladie, nous reproduisons ci-apres le texte d'une conference donnee Van passe a la Facidte de Mede- cine veierinaire de I'Universite de Liege par le Professeur PASTORET et le Dr. SALICKI. Les references precises a la situation qui a prevalu en Belgique au debut de ce siecle mettent en evidence le schema general de lutte a organiser pour debarrasser le monde de ce fleau. Introduction et hiStOrique ^^" ^'^^'^^ '^ maladie la plus meunriere du betail en Europe au cours des siecles passes. succinct Cesl la pesle bovine qui provoqua I'ap- parilion des premieres mesures de police sani- laire qui lureni le point de depart de toute no- Dans louvragc qu'il a consacrc a This- ire legislation actuelle sur les maladies conta- loire dc la Mcdecine veierinaire beige. Marc gieuses des animaux domesliques. D'origine MAMMERICKX (1*)()7) commence par re- asiaiique. la peste bovine subsistail en Europe tracer les grandes epizooiies de la pesle bo- cent rale el envahissait regulierement le resle vine que la Belgique a connues jusqu'a sa der- dc (Europe avec les grands deplacements de niere incursion en 1*)20. La pcsic bovine lui iroupeaux occasionnes par les guerres. 14 l.a dcrnierc epi/ooiic de peslc bovine en Btlgique na pas fail exception puisqu'ellc s'esl preseniee dans les annees 1870-72. A cellc cpoquc. le raviiaillemenl de I'armee allc- mandc au cours du conllit tranco-allemand dc 187(1 nccessila Tulilisalion d'animaux en pro- venance des conirees orienlales de I'Europc. Ces bo\ins ne lardereni pas a semer la pcsu bovine dans la Prusse rhenane el dans Li France en\ahie. TEurope qui Ta propagee sur ce conlinenl, lAlrique nesl pas encore parvenue a I'eradi- quer, mais I'exemple de I'Europe a montre que Teradicalion est possible el que toule nou- velle incursion peui eire combailue par le seul emploi de mesures drasliques de police sani- Kiire. Cel aper(5U montre aussi que TEurope eonnaissail encore au siecle dernier une situa- lion comparable a celle de I'Afrique aujour- dhui. En \^)2{). la pesle bovine se declara a nouveau accideniellemenl dans noire pays (Anon.. I'^2l)). Un iroupeau de zebus inlectes en provenance des Indes anglaises el a desti- nation Ju Bresil reinlroduisil en eftei la mala- die. ( L^ animaux. en transit au port d'Anxer^. y sejournerent pendant quinze jours environ dans les locaux de quarantaine , oil ils iurent mi.s en contact a\ec du betail americain de boucherie expedie ensuue aux marches de Bru.xclles el de Ciand. Dans celle derniere lo- calile. ce betail contamina des bovins recupc- res d'Aliemagne qui, distribues ensuite dans le pays, disseminereni la maladie. Celle-ci eclaia en multiples foyers et ne fut reconnue qu'a- pres troii semaines. malgre la mort de sept des zebus Iran- sites. Une prophylaxie exclusive- ment hygienique (abattage, .sequestration, de- sinlection), faisant le vide aulour des foyers, eul raison de I'epizootie au bout de cinq mois environ (aoui l'>20 a Janvier 1921). En Afrique, jusqu'au siecle derniei, I'E- gypte seule se irouvait periodiquement infec- lee lorsque, vers 1890, c'esi-a-dire a roccasion de la premiere expedition ilalienne en Abyssi- nie, la peste bovine se propagea le long du Nil pour aiieindre graduellement lout le conti- nent alricain, exception faite de son territoire septentrional (barriere naturelle formee par le desert du Sahara (VAN GOIDSENHOVEN el SCHOENAERS, I960). Ce bref aper^u hisiorique met en evi- dence une des caracteristiques de la pesle bo- vine : elle a loujours su tirer parli des guerres, des troubles civils et des calamiles nalurelles (PLOWRIGHT, 1985). Elle met aussi en evi- dence que I'hisloire de la pesle bovine en Afri- que est relaiivement jeune. Conirairement a LE VIRUS DE LA PESTE BOVINE Depuis les experiences de NICOLLE el Adil BEY (1902), on sail que I'agenl respon- sable de la pesle bovine est un virus. II fail panic des Morbillivinis ((ilBBS et al., 1979), de meme que celui de la rougeole humaine (\irus morbilleax) qui a donne son nom au groupe, ceux de la maladie de Carre el de la peste des petils ruminants, Les morbillivirus font panic des paramyxovirus (MOHANTY et DUTTA, 1981). Les quatre virus qui vien- neni d'etre cites possedeni une eiroite parente antigenique entre eux. Le virus de la peste bovine (PLO- WRICiHT, 1968) parlage done les caracleres de cette famille. II s'agil de virus a RNA monocaienaire, de symelrie helicoidale el en- veloppes. ce qui les rend relalivemeni sensi- bles dans le milieu exierieur. La transmission du virus de la pesle bovine s'opere essenlielle- meni de maniere direcle, par contacl, mais aussi indireciement par les secretions el les ex- cretions. Toutes les souches de virus de la pesle bovine sont anligeniquemenl homogenes el toule souche vaccinale confere une protection a long terme conire n'importe quelle souche sauvage. Des differences antigeniques mi- neures entre souches onl neanmoins ele rap- ponees (PLOWRIGHT, 1968) et des me- 15 ihodcs d'etudc plus precises des variation^ aniigeniques, lelles que celles utilisani dcs aniici)rj)s monDcionaux ou les lechniquo d'emprcinles du RNA (RNA lingerprinling). scri)ni precieuses pour les recherches epide- miologiques. Les aniniaux qui surmontent I'infeciion deve- loppeni une immunile solide. La periode d'incubalion dure en niDvenne de 3 a 10 jours; mais parfois plus dans les zones d'enzoolie. Les principaux sympiomes sonl les suivanls: forte hyperther- mic, jclagc nasal, erosions au niveau dc la mu- qucusc buccale, constipation suivie de diar- rhee. deshydratation, poils piques, mort en Eland moil de pesie bovine (Tanzanie) (Photo FAO). LA MALADIE Cesi rafTeciii)n la plus redoutable pour Tespece bovine car la plus meurlriere. 11 s'agil dune maiadie lebrilc aigue. caracierisee dans les cas lypiques, par un eial lyphoide grave ac- compagne dinilammalion hemorragique ei pseudomembraneuse des diverses muqueuses digestives (Mexico- US Com. lor FMD, 1982,: JACOTOTei MORNET, 1967) Le virus est present dans le sang et les secretions avant I'apparition des premiers sympiomes. C'esl pour cetie raison que la ma- iadie pcul elre introduite par inadvertance. sepi a douze jours. Les lesions macroscopi- ques comprennent des erosions a I'emporte- piece au niveau des surface internes de la le- vres inierieure, des gencivcs, de la face ven- irale de la langue, du palais. Les ganglions Kmphaliques .sont oedematises. les plaques de Peyer sonl enflammees et erodees, severement hemorragiques el necrosees. U y a souvent de locdeme, des hemorragies el des erosions de la muqueuse du caecum, de la jonction ileo- caecale et du rectum. La muqueuse de la der- niere portion du gros intestin presente des ze- brurcb. Le poumon est egalement atteint. 16 La pesie bovine sous sa forme suhaiguc esi difficile a dislinguer de piusieurs autres af- feclion^ du beiail el parliculieremeni de la maladie des muqueuses. Celle confusion cli- nique a\ec la maladie des muqueuses est a To- rigine de cerlaines erreurs de diagnostic donl la plus marquanie est celle qui s'esl recem- meni produite en Egyple. En effel, la peste bovine y a eie confondue pendant un certain lemph avec la maladie des muqueuses et la souche de virus bovipeslique isolee de ces cas est de faible virulence pour le betail (PRO- VOST, communication personnelle). REPARTITION ACTUELLE DE L1NFECTION PLOWRIGHT (198-5) a fait I'histori- que de la recente extension de la peste bovine en Asie et en Afrique et sa distribution ac- luelle. Aujourd'hui, la maladie est grossiere- ment limitee au souh-continent indien, au Proche el Moyen Orient, a I'Egypte et a une large zone de I'Afrique au sud du Sahara (ODEND'HAL, 1983). Comme les renseigne- menis provenant de certains pays sonl parfois fragmeniaires el recueillis tardivement, il est vraisemblable que loute carte illustrant la re- partition geographique de la maladie est de- passee au moment de sa parulion. Apres avoir connu une periode de recession, suite aux campagnes massives de vaccination, la maladie connait actuellemeni une recrudescence de- puis 1979. II faul egalemeni regretter que la presence de la maladie ne soil pas reconnue ou plus simplement soil volontairement igno- ree dan^ certains cas. EPIZOOTIOLOGIE: SOURCES DE VIRUS ET TRANSMISSION Les souches hautemeni virulenies sonl aisemeni recorwiues dans la pluparl des effec- tifs hautemeni sensibles mais les souches moins virulenie.^, a I'exemple de celle isolee recemment en Eg\'pte, requierent un examen aitentif et competent el des examens de labo- raloire pour confirmer le diagnostic. Dans les especes domestiques moins sensibles, comme le moulon et la chevre, I'in- fection se manifesle le plus souvent .sous une forme asymptomalique (PLOWRIGHT, 198.^). Ces derniers ne semblent cependant pas jou(^r un role determinant dans la perenni- le de Unfection en Afrique (PROVOST, 1982). Comme nous I'avons vu, I'excretion du virus debute en fin de periode d'incubation ou prodromique; les viandes et les abals des ani- maux abaltus pendant les memes periodes sonl infectes et leurs tissus peuvent conlenir des quantiles considerables de virus, lout spe- cialemeni les ganglions lymphaliques et les or- ganes hemalopoietiques. II n'est pas rare que des animaux soient abaltus a ce stade de la ma- ladie lors d'epizooties severes. Si celle viande et ces abals sonl commercialises, puisqu'ils conviennenl a la consommalion humaine, ou s'ils ionl iransportes par les vaulours ou d'au- trcs charognards, cela pent disseminer de grandes quantiles de virus sur de longues di- stances avec les risques qui en decoulenl. On considere en regie generale qu'un tel mode de conlaminali(m indirecte ne joue qu'un role mi- neur du fail que les bovins ne consommenl pas de viande el que la voie d'infeclion orale est inefficace. II est neanmoins probable que les souches hautemeni transmissibles lelles que Tacluellc souche "soudanaise" pourraient etre iniroduiles de celle maniere dans les regions indemnts eiani inoculees par des dipieres pi- queur's ou les mains des bouviers. I'ne autre modaliie de I'excreiion silen- cicu.sc du virus esl celle qui peul survenir lors- quc dcb veaux donl I'immuniie passive d'ori- 17 Especes fortement sensibles Sensibilite tres elevee • Fiulflc • Phacothere • Eland • Grand koudou • Peiii Koudou Syncerus caller Phacochoerus aeihiopicus Tauroiragus orv^ Tragelphus strept.iceros T. imbcrhib Sensibilite elevee • G 1 ra I c • Guib harnache • Poiamochere • Sitatunga • Cube de Buffon • H>lochere • Bongo • Gnous Giratla camelopardalis Tragelaphub scnpius Poiamochoerus porcus Tragelaphus spekei Rob us kob Flylochoerus mcinert/hageni Boocercub eurNCcrob Connochaetes spp. Kspeces faiblemeiit sensibles Sensibilite moderee • Reduncas • Damalisquc • Blesbok • Bontebok • Gemsbok • Hippotrague noir • Aniilope rouanne • Ourebi • Impala • Springbok Redunca spp. Damaliscus horngum Damaliscus dorcas albitrons Damaliscus dorcas pygargus Ot)-\ gazella Hippotragus nigcr Hippotragus equinus Ourebia ourebi Aepyceros melampus Antidorcas marsupiaiis Sensibilite faible • Cobes • Cephalophes • Oryx beisa • Gazelle de Grant • Dik-dik de Kirk • Bubales Kobus ellipsiprjmnus et K. defassa Cephalophus spp. Or^TC beisa Gazella grant! Rhynchotraghus kirki Alcelaphus spp. Sensibilite tres faible • Gazelle de Ihompson • Hippopotame • Ga2;elle-girafe Gazella thompsoni Hippopotamus amphibius I.itocranius wallcri Tableau 1 : Classemeni dcs cspeces recepiives (PLOWRIGHT, 1968) gine malcrnelle decline sont infecles de ma- niere subciinique au niveau de la muqueuse respiraioire (PROVOST, 1982); d'apres PROVOST egalement, certains bovins vacci- nes pourraienl egalement souffrir d'infection locale inapparente, excrelanl ainsi du virus transmissible aux animaux receptifs a leur 18 coniaci mais eel evenemenl doil raremeni sur- venir(PLOWRIGHT, 1985). Lc virus bovipcsliquc csl elimine dc I'organismc dans Ics irois ou quatrc scmaincs qui suivcni un episode intcclieux. On n'a pas encore decril d'inleclion persislanle el si cela devail survenir, il esl probable que cela ne jouerail aucun role dans la perennile du virus de la pesle bovine. Enfin, la maladie a une incidence varia- ble selon les saisons. Au Nigeria, par exemple, FELTON el ELLIS (1978) ont conslale que le nombre de foyers de pesle bovine augmente si- gnificalivemenl pendanl le premier el le deuxieme Irimeslres de I'annee, quand les ani- maux lendenl a se concenlrer aux abords des poinis d'eau pendanl la saison seche avanl de se disperser a nouveau peu apres I'arrivee des pluies. ROLE DES ESPECES SAU- VAGES Pendanl plusieurs decen- nies, les ani- maux sauvages ont ele conside- res comme re- servoirs de plu- sieurs maladies affeclani L cheplel domes- tique el chaque fois qu'une nou- velle epizooiie eclaiaii on les incriminail sysiemaliquemeni. C esl ainsi que les efforts deploves pour lutter conirc la pesle bovine en Afrique de I'Esl (Tan/anie el Zambie) ont enlraine Tabatlage de plu> de 10.000 ruminants sauvages entre 1941 el 1951. A celle epoque, on ne disposail d'aucunc preuve scieniifique du role de la launc sauvii^i' comme reservoir dans I'epizOo- liologie de la pesle BoV'ine. Touies les especes apparlenanl a I'or- dre des artiodaclyles sonl probablcment re- ceplives au virus de la pesle bovine; les es- peces les plus sensibles appartiennent aux sous-ordres des ruminants el des suides (PLOWRKiHT, 1968) (Tableau 1.) Comme le montre le tableau, certaines especes sauvages sonl ires sensibles a la pesle bovine el leur infection peut meme conslituer la premiere indication de la presence de la maladie dans une region. Par le passe, il elail generalemenl admis que les grandes concen- trations d'animaux sauvages, lelles que dans la region de Serengeli en Afrique de I'Esl, peu- veni jouer le role de "reservoir a long lerme" du virus, en I'absence de la maladie che/ les bovins (PROVOST, 1979). Cette idee, qui persisle encore aujourd'hui dans I'espril de certains, se base essenliellemenl sur la decou- verie d'anlicorps specifiques chez les animaux sauvages (ROSS ITER el al., 198.^). Ceci ne conslitue pas necessairemeni une preuve en faveur de I'hypothese de "reservoirs de la pesle bmine' dans la faune sauvage; en effel, une haute frequence d'anlicorps chez ceriaines es- peces pourrail signifier simplemenl que ces animaux s'immuniseni bien conlre rinfeclion (on sail que les bovins qui surmonienl la mala- die acquiereni une immuniie solide el dura- ble). La question de la specificiie des reac- tions se pose egalemeni puisque des anlicorps aniibovipesliques ont ete trouves chez le belail de Nouvelle-Caledonie oil la maladie n'exisle pas (PROVOST, communication person- nellc). D'aulre part, il exisle au moins un argu- ment solide pour demontrer que la faune sau- \age ne conslitue pas un reservoir de la peste K>vine : I'eliminalion de la maladie chez les bovins en Afrique du Sud apres la panzoolie dc 1888-1901 el en Tanzanie (Region de Se- rengeli) entre 1968 el 1970 a ele suiviej dans \ci^ deux cas, par une diminution de I'incidence des anlicorps neulralisanls dans les popula- tions de la faune sauvage, pourtani ires dense dans ces deux regions (PLOWRIGHT, 1985). 19 Mi>riaiiie imporianie dans k beiail non vaccine (Pholo FAO). C cci iiuliquc que dans une region donnee, la maladic n'cxisle chez les animaux sausages que li)rsquelle sevil egalemenl che/ les ani- maux domesliques. Les animaux sauvages ne constituent done pas un reservoir de la pesle bovine. Leur role se limile a leur contribution dans la disse- mination de la maladie, par des contacts spo- radiques avec les animaux domestiques dans une situation enzoolique ou epizootique. LES RAISONS DE LA LUTTE CONTRE LA PESTE BOVINE Certains onl conteste la necessile de luiter C4)ntre la pesle bovine allant meme jus- qu'a pretendre que cctle lutte est nuisibL puisqu'ellc protege du betail qui est en sur- nombre, au detriment des productions vege- tales. De tout temps, ce que I'homme a cher che en agissanl sur son milieu c'esl non scule- meni dc rencontre r des besoins immediais. mais aussi de remplacer I'alealoire par le pre- visible (HANSET, 1985). La decouverle et le developpement permanent de I'agriculture et de I'elevage parlicipent aussi de I'idee de rem- placer I'alternance naturelle de Tabondance el de la diselle par une alimentation constanie, bref, previsible, et de se mellre de plus en plus a labri des calamiies nalurelles. C'esl exacle- ment le role de la lutte contre la pesle bovine. La fat;on dont les ressources ainsi creees ou protegees sont ulilisees esl du ressorl de la so- ciologie et de la politique. La pesle bovine a en Afrique une im- portance economique considerable. La pesle bovine peut relarder ou reduire a neant les projels d'amelioralion du betail el I'aspecl hu- main de I'impact de la maladie ne peut etre ignore. On rapporte qu'au Nigeria, les ele- veurs Fulani, dont le betail eiait grievemeni atleinl, vendirenl leurs beles a des prix deri- soires, connurent la banqueroule el certains en vinrent meme au suicide (NAWATHE et LAMORDE, 1983. 1984). 20 LES MOYENS DE LA LUTTE ERADICATION DB LA PESTE BOVINE? Comme on I'a vu, TEurope s'esl dclini- livcmcni debarrassec dc la pesle bovine a I'aidc dc simples mesures strides de police sa- niiairc. 11 faul cependani garder a I'esprii que le \iru.^ de la peste bo\ine sail lirer parli des guerres, des troubles civils el des calamites na- tureiles. Tous ces desordres. donl on connail malheureusement plusieurs exemples dans un passe recent en Afrique, entrainent des migra- tions intra- ou inter-etaiiques du betail, qui sen souveni de butin ou dc provisions. II exisic aussi, bien sur, en-dehors ou pendant ces periodes de troubles, un grand nombre de deplacements "normaux" de betail, en Airique lout particulieremeni, soil a la recherche de paiuragcs (transhumance) ioil vers les mar- ches ptmr Tabatlage. Des lors, tanl que de^ ilols d'inleciion subsisicni dans le conlincni al'ricain, la \acci- naiion a grande echelle. sinon a I'echelle d"un conlincni sera necessaire. L'elimination de la pesle bovine de grandes surfaces du continent alricain est possible grace a la vaccination de masse, a la mise en quarantaine des troupeaux inlectes et aux restrictions imposees aux de- placements, sans devoir I'aire appel aux me- sures extremes du "stamping out" comme en Europe. Actuellement, nous possedons un vaccin produit en culture de cellules inoffensif et efficace. Les campagnes de vaccination a i'aide de vaccins produits en culture de cel- lules couplees au controle du degre d'immuni- te des populations obtenu a I'aide d'un test de neutralisation virale peuvent etre hautement efflcaces; le taux global d'immunisation peut approcher les "^5% immediatement apres la vaccination (PLOWRICJHT, 1985). Une vac- cination reussie confere une immunitc a vie. Un nouveau programme de vaccination mas- sive est d'ailleurs prevu (P.A.R.C.) (PRO- VOST, 1982; LEPISSIER, 1983). Tous ceux qui caressent I'espoir d'era- diquer la peste bovine du continent alricain doi\cnt se souvenir de I'exemple lourni par lEurope qui a demontre depuis de nom- breuses annees que leradication etait techni- quemeni possible. En Atrique, lorsqu'on ras- semblera les derniers eflorts pour eradiquer la pesle bovine, ceux-ci doivent etre concentres sur la reduction du nombre d'animaux recep- lils en-dessous du seuil critique permetlanl la perpetuation du virus (PLOWRIGHT, 1985). II laul egalement se souvenir de I'exemple lourni par I'eradicalion de la variole. Le;> caracteristiques qui permetteni I'e- radicalion d'une maladie virale ont ete resu- meespar FENNER (1982) : 1. Maladie grave et importante. 2. Infection subclinique; excretion associee a I'eruption culanee; 3. Les animaux en periode d'incubalion ou prodromique ne soni pas conlagieux; 4. Absence de portage asymptoma- tique ou de recurrence de contagio- sile ou de la maladie; 5. Un seul "serotype" de virus; 6. Disponibilite d'un vaccin stable et efficace; 7. La maladie doit avoir de preference une incidence - saisonniere; 8. Absence de reservoir animal allernalif; En 1937, Charles NICOLLE, a qui Ton dt)ii la decouverte de la nature virale de la peste bovine, s'inlerrogeail deja sur le destin 21 des maladies inteclieusds pour decouvrir que, commc les civilisations, elles peuvenl nc pas elrc eicrncUes. Son livrc "Le dcslin des mala- dies inleclieuses" se lermine ainsi : "L'efforl humain conlre reflorl rialurel ; Si I'inlelligence de I'homme lui a per- mis de realiser de grands progres dans la iulle conlre les maladies, si souvenl son effort s'a- jouie a celui de la nature pour limiter, peut- elre un jour supprimer les maladies inlec- lieuses, il ne faul pas croire que les deux forces s'additionnenl loujours; l'efforl limiie, intelligent de I'homme peul parlois contrarier l'efforl aveugle, mais conlinu de la nature. Pour se rendre compte des deux sens conlradictoires dans lesquels peul s'exercer refforl humain, il suffil de se rappeler que la seule vt)ie que suive la nature pour realiser la suppression d'une maladie est de trapper pen- dant des siecles toutes les generations de I'es- pece sensible. L'immuniie qui suit ratleinte de Tindividu par la maladie naturelle se trans- forme ainsi pcu a peu en une resistance here- dilaire de plus en plus grande ainsi peu a peu en une resistance hereditaire de plus en plus grande qui aboutit, en fin de compte, a une ve- ritable immunile de I'espece. I*ar I'emploi de vaccins preventils. rhomme agit dans le mcnie sens que la nature el son intervention s'ajoute, dans ce cas, a Tac- tion de celle-ci." II est vraisemblable qu'aujourd'hui nous pv)ssedv>ns toutes les connaissances techniques necessaires a I'eradication d'un terrible lleau. Les M)luiit)ns techniques existent, il suffil d"a- \oir la \i>lonie politique d'appliquer les re- celles disponibles. BlliLIOGRAPHIi: Rev. gen. Med. Vet., 29 : 577-583. FELTON, M.R. & P.R. ELLIS, 1978 Siudies on the control of rinderpest in Nige ria University of Reading, Study no. 23. FENNER, F.. 1982 A successful eradication campaign : glo- bal eradication of smallpox. Rev. Infect. Dis., 4:916. GIBBS, E.P.J., W.P. TAYLOR, M.J.P. L MAN & J. BRYANT, 1979 Classification of small ruminants pest vi- rus as the fourth member of the genus morbillivirus. Intervirology, 11 : 268-274. HANSET, R., 1985 Genetique et production animale. Belgische Fracqui-heerslvel, 1983- 1984. Rijksuniversiteit Gent, Facul teit van de Diergeneeskunde. JACOTOT, H. Si P. MORNET, 1967 La peste bovine Collection : les maladies animales a vi- rus. L'expansion edileur, Paris. LEPISSIER, H.E. 1983 Campagne panafricaine contre la pestt bovine. I.E.M.V.T., Maisons-Alforl. MAMMERICKX, M., 1967 Histoire de la medecine veterinaire beige. Memoire de I'Academie Royale de Me- decine de Belgique. Heme serie, in 8e, Tome V, no. 4, Bruxelles. 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PASTORET, 1985 La peste procine africaine. Ann. Med. Vet., 129(1). VAN GOIDSENHOVEN, CH., 8l F. SCHOENAERS, 1960 Maladies infectieuses des animaux do- mestiques. Vigot Freres, Paris; Desoer, Liege. (Extrait des Cahiers d'Ethologie Appli- quee, vol.5, fasc.l et reproduit avec Taimable autorisation des auteurs et de Tediteur Nous les en remercions vivement. * Professeur Paul-Pierre PASTORET : Professeur de Virologie-Immunologie et Pa- thologie des maladies virales, Faculle de Me- decine Velerinaire de I'LJniversile de Liege, rue des Veterinaires 45, B-1070 BRUXELLES(Belgique). ** Docteur .1. SALIKI : Docteur en me- decine Velerinaire S.R.Z. de N'Gaoundere, WAKWA, Cameroun. 23 LA VALEUR D'EXPLOITATION DE LA FAUNE SAUVAGE. parAntoon de I'os Au cours des dcrnieres decennies, dc turicu.^c^ coniroverses se sont developpees au sujct dL la valeur el de la necessiie de I'uliliba- lion dc ccriaines especes sauvages pour le de- veloppcmeni socio-economique de Thomme, que cl >.i.)ii pour la viande, les peaux ou d'au- lre> pruduils animaliers. Les amoureux de la nalure onl exprime leur ferme opposition a ce sujei. De meme, I'induslrie animaliere basee sur lulilisalion du belail dotneslique sesl ge- neralenieni opposee a I'exploilalion de la launL ^auvage de crainle d'une evenluelle coneurience future. II est pourtant clair - particulieremenl dans les pays en voie de developpement - que si les populations rurales ne peuvent retirer des benefices economiques de la faune sau- vage - que ce soil I'induslrie lourislique, du travail dans les pares el les reserves, de la nourriiure -, ils continueront a exploiter cetle faune scion leurs methodes bien etablies - par exemple le braconnage - el a empieler sur les aircb protegees. Lexploitalion de la faune devrait eire consideree comme une forme legitime d'utili- saiion des terres lout comme I'elevage du be- lail. En fait, ce qui c'est produit par le passe, esl que I'homme a domestique un nombre li- mite d'animaux, principalement dans les zones lemperees, en negligeanl un potentiel conside- rable d'autres animaux qui pourraient etre do- mesliques ou utilises avec une meme reussite. De plus, il a imporie plusieurs especes de be- lail dans des zones ecologiques auxquelles cellcb-ci ne sont pas adapiees ce qui a enlraine une utilisation abusive des sols, en parliculier dans les pays en voie de developpement. En- ire auires abus, nous pouvons citer le surpatu- rage el I'erosion des sols qui en decoule acce- lerant ainsi, dans de nombreuses regions, le processus de desertification. Dans son empressemeni a se develop- pcr ei a apporter le progres, I'homme n'a que peu pense au mainlicn des ecosystemes natu- rels, le^quels sont pourtant au debut generale- ment bien equilibres. A I'inverse, I'homme a agresse el altere ces ecosystemes generale- meni en eliminant la plupart des especes sau- vages indigenes. L'ulilisalion de I'ensemble des sirates vegeiales est remplace par Tutilisa- lion d'un nombre limite d'especes fourrageres ires souvent surpaturees. La terre ne peut supporter qu'un nombre limite d'animaux brouteurs. Si ce sont des bovins, ou d'autres animaux domesliques, les animaux sauvages doivent s'en aller. Neanmoins les avanlages de I'exploita- tion de la faune sauvage commencenl enfin a etre reconnus comme une alternative de pro- duction acceptable pouvant equilibrer I'utili- sation des terres a long lerme. Les ranchs ou les fermes a gibier sont des syslemes d'utilisa- tion des terres qui, par nalure, respectenl I'en- vironnemenl el s'imposenl done comme une solution d'amelioration des terres menacees 24 Le gibier esi deja largemenl exploile dans le monde (Ph.FAO) de degradation. Un autre a\aniage connu est que ceriaines especes actuellement menacees par Ics ^yslemes d'ulilisation des terres mis en place par rhomme peuveni etre preservees de I'extinciion parce qu'elles sonl exploitees sur une base rationnelle. L'objet de eel article est de demontrer par quelques exemples choisis comment la faune sauvage est deja exploitee dans le monde. La base de Texploitaiion de la faune sauvage repose sur une gestion rationnelle produisant des surplus qui pourront etre re- colles annuellement. Si ces animaux ne sont pas recolies, soil ils seront la proie des preda- leurs. soil ils seront victimes de maladies. Un depassemeni de la capacile de charge des lerres cnirainerait d'ailleurs egalemeni un surpaiurage el part la suite une degradation des sols. L exploitation de la faune sauvage peui se realiser de diverses manieres, tels que la chassc <;poriive. le piegeage, les ranchs ou les fermc.v 11 est bien connu que des millions d'a- nimaux ^oni deja chasses ou pieges pour leur fourrurc de par le monde. Ce qui est moins relate dans la litteraiure, ce sont les types de ranchs ou de fermes a gibier qui existent et ou elles existent, c'esl pourquoi le present article va se concenlrer sur ce dernier sujet. La diffe- rence entre les ranchs el les fermes reside dans le type d'exploitation, respectivement ex- tensive ei intensive, mais lous deux reposenl sur une gestion rationnelle et scieniifique d'a- nimaux sauvages pour les besoins de I'homme. Lexploitalion de la faune sauvage est un mode d'exploitation ires repandu depuis longiemps dans le monde developpe, tandis que c'esl plus recent dans les pays en voie de developpemenl, A litre dexemple de fermes de gibier dans le monde developpe, nous pouvons citer, aux Etais L'nis, les fermes de faisans, les fermes d'alligators dans le Sud, mais aussi I'apparition de fermes de dindons sauvages, de cailles. etc. Un bel exemple de ranch aux Etats L nis est le ranch King au Texas qui ex- ploite de grands troupeaux d'ongules sauvages africains. europeens ou indiens qui vivent dans des conditions de semi-liberte. Ces ranchs sonl sous la surveillance constante d'un groupe de biologistes du gibier. 25 Exploitation de la faune sauvage en Afrique. Les ranchs dc gibier soni deja exploiles ddpuis ires longiemps en Afrique du Sud ou certaines especes de gibier peuveni vivre - el survivre - sur des fermes ex- lensives. Cela a per mis de sauvcr cerlaines especes menacees lelles que le Cinou a queue blanche ou le Zebre de moniagne. Recemmenl, ces ranchs onl ele promus el plu- sieurs especes d'ongules sauvages, lels que le Springbok el le Zebre, sonl eleves pour leur viande el leurs peaux dans des aires cloiurees. L'elevage d'aulruches, aulrefois fail a grande echelle, a ele viriuellemenl abandonne vu la chule de la demande en plumes. II y a egalemenl de nombreux ranchs a gibier au Zimbabwe sur lesquels de nom- breuses especes d'ongules sauvages sonl ele- ves; mais egalemenl de nombreuses fermes de crocodiles ou les animaux sonl mainlcnanl ele- ves en capliviie. Des efforls considerables dans I'e- levage du gibier onl ele fails au Kenya. Dans le projel (ialana, des Oryx el des Elands elaienl eleves en condilions se- mi-domesliques el elaienl eleves ensemble avec du belail. Sur la ferme Hopcrafl pres de Nairobi, des ga/elles de Thompson sonl elevees dans un enclos de 8000 Ha el le rendemenl compa- re a celui du betail. La croissance nalurelle en poids dans chaque enclos a ele mesuree avec precision. Les rendemenis en viande maigre, exprimcs en kg,'Ha, elaienl de 16,35 poUr les gazelles el de 8,85 pour le belail experimenial. Des bovins eleves selon des methodes iradi- lionnelles produiraienl seulemenl 1,12 kg/Ha. Ces donnees donneni une idee des polenliali- les des especes d'ongules sauvages mainienus dans leur environnemenl nalurel el monlre que Tadapialion a un ecosysieme nalurel esl ires imporlanie en lermes de produclion. Ces gazelles depenseni beaucoup moins d'energie que le belail imporie pour vaincre les ele- menls hosliles de I'environnemenl - vegelalion pauvre, maladies, climal. Plus d'energie esl done disponible pour la croissance. De plus, dans de nombreuses regions d'Afrique, les prix de la viande de brousse esl superieur a celle de bovins. Quatre Ha sonl necessaires pour elever une vache el irois ans pour produire une peau. Huil ga- zelles sonl recoliees par an pour une meme surface el produiseni 24 peaux sur irois ans. Si plus d'ongules sauvages devaieni elre ulili- ses sur la meme surface, les renlrees seraient encore beaucoup plus elevees el la capacile de charge toiale des lerres serail amelioree. D'aulres iravaux experimentaux onl de- monire que les especes indigenes apportenl de meilleures renlrees que du belail imporie. De plus, pour les especes indigenes, les bains anti- parasilaires, les vaccinations, ralimenlalion en eau, les enclos de nuit, ele ... ne sonl pas re- quis. D'apres les iravaux de recherche menes par Hopcrafl (1982) el d'aulres, les conclu- sions suivantes peuveni elre avancees: 1. - le mode d'ulilisalion des lerres devrail elre aussi proche que possible du syieme nalurel; 2. - un ranch ou une ferme de plusieurs especes esl plus produclif qu'un ranch monospecifique; 26 3. - les sysiemes utilises ne devraieni pas necessiler d'importalion d'ener- gie, car elle est trop chere. En Afrique de I'Ouesl, des aulacodes ci des Rais de Gambie sonl eleves en cages dans de peliics fermes car leur viande est beaucoup plus chcre el prisee que celle des bovins. sonl acluellement recolies pour la nourrilure el la production de laine. Les fermes des crocodiles sonl une spe* culalion recenle dans divers pays dont le Mexique et le Venezuela. L'elevage de lortues verles a demarre recemmenl au Surinam. Exploitation de la faune sauvage en Amerique du Sud. Exploitation de la vie sauvage en Asie et en Australie. L uiilisalion de la faune sauvage en Amerique du Sud esl moin^ avancee quen Afrique. mais duranl les dernieres decennies, des efforts considerables oni eie fails. Un exemple remarquable esl l'elevage en ferme de Capybaras (rongeurs geanls). Les pores de Guinec M)nl egalemenl eleves en grand nom- bre pour lalimenlaiion. Des iroupeaux de vi- gognes, bien que non mainlenus en capiiviie. Une grande variete de projets d'utilisa- lion de la faune sauvage progresseni actuelle- meni. Le developpemeni rapide des fermes de cervides en Nouvelle-Zelande en est I'exemple le plus remarquable. En moins de 20 ans, une induslrie considerable a ete deve- loppee realisani des millions de dollars a I'ex- poriaiion - viande, bois ... . A I'heure aciuelle, il exisie plus de 4000 fermes de cervides sur lesquelles un total de pres d'un demi-million de cerfs est eleve, parmi lesquels le Cerf Elevage de crocodiles a Cuba (Photo FAO) 27 elaphe esl le plus utilise, mais aussi le Daim el le Wapili. II y a egalemenl de nombreuses fermes de cervides en Republique de Chine, en U.R.S.S., en Coree, en Ausiralie el au Japon. En Chine, de nombreux cerfs a muse soni ele- ves pour la produclion de muse, subslanee precieuse pour I'industrie des parfums. D'au- tres especes de Cerfs soni eleves en capliviie donl le Cerf rouge el le Sika. Le Cerf rusa esl eleve a grande echelle sur I'lle Maurice. Les fermes de crocodiles sont un aulre exemple d'exploilation de la faune sauvage en Papouasie-Nouvelle-Guinee oii deux especes - le crocodile marin el le crocodile de Nouvelle- Guinee - soni eleves en grand nombre. La plus grande ferme de crocodiles esl siluee pres de Bangkok en Thailande. Une ferme de serpenis a eie eiablie a Tamil Nadu en Inde pour Texiraclion du poison. La caille el le fai- san soni eleves pour leur viande el leurs oeufs, mais egalemenl comme animaux d'ornemeni. Des fermes de grenouilles exisleni aussi en di- vers endroils d'Asie du Sud-Esl. l/l'.I.C.N., conscienle que I'exploila- lion de la laune sauvage esl inlimemenl liee au probleme plus general de la proleclion de celle-ci. a clabli une uniie de sur\'eillance des elevagcs de gibier au niveau mondial. Les don- nees recollees soni ulilisees pour la classifica- lion des especes considerees exploilables - ranchs ou fermes - au sein de la Convention sur le Commerce International des especes menacees (CITES). Selon la CITES, I'elevage en ranchs signifie "e lever dans un environne- meni conirole des especes prealablemeni cap- turees dans la nature". Quant aux fermes de gibier. il s'agil d'elevage en capliviie. .A pres avoir insisie sur la valeur econo- miquc de I'exploitalion de la faune sauvage, abordons brievement le role de I'elevage du gi- bier pour la protection el la reintroduclion d'especcN. L'aniilopes Saiga en U.R.S.S. a par exemple eie saijvee de Textinction grace a un programme d'elevage. Un des principaux ob- jeclifs de I'elevage d'especes menacees en cap- liviie esl - ou serait - un lachage des surplus dans des habitats adequals desquels ces es- peces oni ete eliminees. A litre d'exemple, nous pouvons ciler la reintroduclion de Nenes - ou oie hawaienne - dans leur aire d'origine et la reintroduclion du Cerf du Pere David envi- sagee en Republique de Chine. Pour terminer, signalons que certaines especes d'animaux sauvages soni elevees en capliviie pour des raisons de recherche. Par exemple, un grand nombre de primates et de singes eleves en capliviie sont utilises pour des experiences de recherche medicale pour le be- nefice de la same humaine. Remarquons louiefois que les exemples preciles ne representenl qu'une lisle incom- plete et que beaucoup d'aulres especes sont ulilisees dans diverses parlies du monde. Pour conclure celte revue non exhaus- tive de types d'exploilation de la faune sauvage a travers le monde, reconnaissons que celte forme d'utilisation des lerres marginales ou forestieres esl non seulemenl valable mais qu'elle se presenle a I'heure acluelle comme une imporlanle contribution a I'apporl de proieines el de produils animaliers, a la pro- leclion des especes menacees el a la recherche medicale Bibliographie: Hopcrafl, D., 1982. Wildlife ranching in perspective. Tigerpaper, Vol. IX, n 2, pp. 17-20. ( Cet article a deja ete public dans Tigerpaper, Vol. XIII, nl, 1986.) 28 ETHOLOGIE Le dispendieux et reconome. En ce'lie epoque de prise de conscience ecologique, les eludes sur les animaux sau- vages sonl souvent menees pour savoir com- ment certaines especes soni piiysiquemenl et ethologiquement adaptees a ieurs habitats et un moyen d'evaluer cette adaptation est la comparaison d'especes proches. Prenons par exemple deux anlilopes : I'impala et le blesbok. L'impala, habitant des savanes boisees, se nourrit d'une grande varie- te d'herbes el de feuilles, alors que le blesbok vit en milieux plus ouverls et a un regime ali- mentaire specialise, mangeant uniquement de I'herbe. D.R. KLEIN el N. FAIRALL de I'U- niversile de Pretoria ont compare ces anti- lopes dc meme taille pour savoir ce qui expli- .que ces regimes et comportements alimen- laires differents. C^es bio- logisles ont re- marque que l'impala passe plus de temps a se nourrir parce qu'il se- lectionne sa nourriiure el se deplacc plus pour la trouver, a I'inVerse du blesbok qui lui, mange beaucoup d'herbe el a done plus de temps pour se repo- ser et digerer. Le blesbok a un plus grand in- tesiin pour faire lace a des aliments plus gros- siers; landis que l'impala digere moins de fibre el a unc digestion complete plus rapide. L'analyse des feces monlre que I'ali- ct^sr^ mentation de l'impala contienl plus de pro- teines, iraduisanl bien les efforts fails par eel ani- mal pour manger des aliments de bonne qualile, passant de I'herbe en ete, aux feuilles en hiver, au mo- ment oil I'herbe est pauvre. Des conforma- tions differenies de la bouche chez les deux es- peces se juslifienl egalement par une alimen- tation differenie. Le blesbok a un museau large pour paiurer et l'impala un fin pour choisir les feuilles el eviter les epines. L'a- breuvemeni differe egalement; l'impala, plus aciif et a meiabolisme plus eleve a besoin de plus d'eau mais aussi pour un mei41eur "net- loyage" de lous les composes chimiqUes conte- nus dans les feuilles ingerees. Neanmoins certaines differences entre les deux especes, telles que la reponse aux va- riations de temperature el aux predaleurs, ap- paraissenl moins manifeslement liees a I'habi- lat et au comportement alimentaire. L'impala a besoin d'un conlrole plus strict de la tempe- rature de son corps que le blesbok, car il s'ac- live par temps froid et recherche I'ombre par temps chaud. Par conlre, le blesbok devienl moins actif quand le temps se refroidil. L'im- pala est ires nerveux el saute en tous sens a n'imporle quel signe de danger, alors que le blesbok reste en alerte et fuira lout predaleur lout en restanl groupes dans I'espoir de confondre tout poursuivant. L'energie semble elre la cle de I'exploi- talion. Chaque espece a une fa^on tres diffe- renie de se maintenir en forme, l'impala inge- rant constamment une nourriiure energelique, landis que le blesbok adapte son comporte- ment a la qualile de son alimentation. L'impala a done un style de vie plus di- rectemeni lie j la consommalion d'energie - demonlre meme dans sa reaction au danger -, qui coute plus cher en energie mais qui est plus efficace dans un habitat a visibilile re- 29 duile. En cc qui le conccrne, le blesbok neccs- sile unc, meilleure conservation de son energie car il mange une nourrilure de moindre quali- le el il devienl beaucoup moins actil quand la nourrilure esl la plus pauvre en qualiie. En effei, le comporiemenl du blesbok esi forle- menl lie aux saisons el en hiver, son pas leni el couri. son palurage reslreini, el ses bains de soleil sonl apalogues au comporiemenl ener- geliquemenl econome de cerlains animaux arciiques en hiver. {J. of Applied Ecology, vol. 23, pp.4S0- 502) La hierarchie chez les hyenes favorise les femelles. L'hyene lacheiee Croaiia crocuia fe- melle csi un animal pluloi insolile : elle res- semble a un male - porianl meme des "imiia- lions" dorganes sexuels males -, son sang coniieni de forls laux d'hormones males, elle esi ires agressive el capable de dominer n'im- porie quel male. La raison de celle apparence el de ce comporiemenl male de l'hyene femelle a lou- jours eie mysierieuse pour les zoologisies, mais unc etude recenie pourrail y apporier une reponse. Le Dr. Laurence Franck de I'U- niversile de Californie a Berkeley qui a eiudie I'elhologie des populations d'hyenes dans le Pare National de Serengeli-Mara suggere que les femelles onl besoin de dominer pour pre- server -sutTisammenl de nourrilure pour leurs petits. Dans le monde ires concurreniiel des predaleurs, beaucoup d'animaux se balieni pour une seule carcasse el les petits, tropfai- bles. seraieni perdanis ei atfames. Par exem- ple. 15% des lionceaux ne surviveni pas, sou- vent par manque de nourrilure. Mais les jeunes hyenes, quanl a elles, sonl protegees par leur mere el peuvenl manger tranquille- menl. Le Dr Franck etudia un groupe de 60 a 80 hyenes, un groupe lypique a hierarchie stride ou le rang social individuel esl herile de la mere. II observa qu'un cadavre esl consom- me ires rapidement. Comme lout le groupe se nourrii en meme temps dans la cohue et en se chamaillani. cerlains individus sonl ecartes de la carcasse qui se reirecit a vue d'oeil, laissanl seulemeni les animaux de plus hauls rangs se nourrir el eveniuellemeni, la femelle matrone - connue par Franck sous le nom de 04 - en possession du squeletle. (les hyenes utilisenl leurs puissanles machoires pour manger I'ani- mal en entier, squeletle compris). Les petits de 04 et les petits de ses filles, pouvaient man- ger iranquillemeni lant qu'elle etait a cote du squeletle, aulorisanl par la suite ses autres proches parents - d'abord ses jeunes les plus ages et ensuite les families de ses filles - a par- lager les restes. Franck remarqua aussi qu'apparem- meni la matrone (04) elevait des fils tardive- ment dans sa vie - elle laisserait mourir les fe- melles. Ses fils etaient des males dominants agressifs qui pouvaient se nourrir a volonte et restaieni dans le clan de la mere jusque I'age de 40 mois. Les autres jeunes males quittenl le groupe vers I'age de 2 ans - les hyenes fe- melles resteni dans le clan oil elles sont nees - pour rejoindre un autre groupe en tanl qu'ani- maux de rang inferieur. A I'instar des femelles, ies males sent- 30 hifrarchises, avec un male dominanl engen- drant la plupari des jeunes nes dans le groupc. II esl ccrlain que les fils de la malrone 04 reus- sironi ires cerlainemenl dans leur nouveau groupc vu leur agressivile el devraienl rapide- menl y monler dans la hierarchic. Franck en conclul qu'une femelle ne profile pas seulemenl de son rang dominanl pour mieux proieger ses pelils mais egalemeni pour engendrer des lils Ires prosperes. {Animal Behaviour : vol. 34) Vervets : Les amis des amis sont des amis II semble que les adultes de nombreuses especes peuvenl reconnailre leurs parents el ceriains. lels les primates ou les singes, peu- venl aussi reconnaitre la famillc ou les proches des auires. Les hommes quanl a eux sont ca- pables d'une discrimination bien plus com- plcxe : nous sommcs conscicnls de similarites enlre nos propres relations el celles d'autres personnel. Une elude rcccnic dc Dorothy CHES- SEY CI Robert SEYFARTH dc I'Univcrsiic dc Pcnnsyivanie el dc llnslilul de Recherchcs sur les Primates, suggcrc que les vervei Ccrco- pithcais aethiops sont cgalcmenl capablcs dc lelles distinctions. Les cherchcurs menerenl leur elude dans Ic pare dc I'Amboseli au Kenya, lis oni note qu un verxet adulte esl plus agressif vis-a- vis de certains congeneres si il s'est recemmeni dispute avec des parents de ccs individus. DeS animaux dc plus dc 3 ans sont aussi plus en- clins a malmener un autre singe si la lamille de cc dernier s'esl dispulee recemmeni avec la leur. Par exemplc. une temclle. connuc sous le noni de Carlyle. ciail plus agressive vis-a-vis d'unc auire femelle. Magmol, lorsquc sa socur Shelley setail dispuicc avec la progeniturc de Maginot. Les primates ont des societes com- plexes ou chacun collabore el rivalise avec les auires. Chessey et Seyfarth pensent que ceci les a amends a developper une capacite de ge- neralisation sur leurs relations el aussi prevoir le comportement de leurs congeneres. {Animal Behaviour, vol.34) Les croqueurs d'os au secours des jeunes vautours. Les vautours sembleni avoir le mauvais oeil el presager la morl. Pourtant, ils sonl aussi a la merci d'autres charognards. Les jeunes vautours necessitenl une ali- mentation avec un labx de calcium adequal; sans ccla. leur os se felenl ou se lordenl. Mais lalimenialion de ces jeunes vautours esl prin- cipalcmcni composee de tissus laches conle- nani pcu dc calcium. Les parents doivenl done loiirnir a leur progeniturc des os riches en calcium ei dc la viande. C'esi en fail ce qu'ils fonl, eomme en lcmt)ignc le grand nom- 31 bre dc Irag- menls d'os dan-s cl aulour dcs nids. P.R.K. RICHARD- SON dc rUni- tj, versiie de Pre- ? loria, P.J. MUNDA du Fonds pour les EspccL^ Menacecs cl I. PLUG du museum du Transvaal onl observe que, dans les ranchs, 6% dc jcunes vautours souflrcnt dc deforma- lions v)s.scuses alors que ccla n'exisie pas dans les reserves de faune sauvagc. Les hyenes soni capable;, de croquer les os el de les detacher de la carcasse fournissanl ainsi aux vaulours une source de pelils fragments d'os. Or dans les ranchs, des squelettes gisent souveni in- lacts pendant des mois car les autres man- geurs de charognes lels que les lycaons et les chacals. ne peuvent pas les croquer. Les vau- lours soni done obliges d'altendre que la car- casse sc decompose mais a ce moment la ma- jeure panic du calcium est deja eliminec. Ceite observation pourrait bien aider a sauver Ic vauiour du Cap menace. En effet, depuis 10 ans. I'incidence de la maladie des os est lombe de 24% a 2.5% - cc qui est atlribuc direciemenl a Tintroduciion en 1977 de res- laurants pour vautours" offrant une selection allechanle d'os idealement casses. {Journal of Zoolog\', vol. 210, p. 23 ) CONSERVATION RAMSAR PROGRESSE Depuis 197L malgre quelques obstacles poses, par les langues officielles el le finance- menis, la Convention de Rams^r sur les zones humides a prouve sa solidiie en devenant I'un des irailes inlcrnalionaux les mieux reconnus. Resoudre les problemes ne fut cependant pas chose aisec. Aujourd'hui, apres moult peripe- lics, les chses changenl el les membres espe- reni que ces changements pourront garantir Tavcnir des zones humides mondiales. La Convention de Ramsar, iraile inter- national qui sen de cadre a la cooperation in- ternal ionalc en matierc dc conservation des biotopes des zones humides enirc dans une ere nouvcllc. Lc Mcxiquc vienl dc signer la Convention doni il est dcvcnu lc 40c Elal mcmbrc. Des procedures dc ratification onl etc cniamccs par le Costa Rica, le Perou, I'Ou- ganda cl les Eials-Unis d'Amerique. Rcccmment signe par I'lran et la Bulga- rie, le ProiiKolc adopte a Paris en 1982 est en- Ire en vigucur Ic ler oclobre 1986, apres la si- gnature dc PIslandc. A cellc date, la France cl I'Egypic onl rejoint les rangs des Parties contraclanies. Le Prolocole prevoii des ver- sions olficiellcs du tcxle de la Convention en d'aulres langues el inslaure une procedure d'amcndcmenl. Conlormcmcnl au Prolocole, la Convention s'inlitule dorenavant, en fran- <,ais. Convention relative aitx zones humides d'importance Internationale, paniculierement comme habitat des oiseaia d'eau. Scion Daniel Navid, chef du service des relations internationales a I'UICN, c'est un evencmcni determinant pour I'avcnir de la Convention de Ramsar, et ccla pour plusieurs M raisons. Puisque les versions fran^aise el es- pagnole du lexle notammenl, foni desormais foi, de nouveaux Etals seront encourages a re- joindre les Parties contractanles el, grace a la procedure d'amendemeni, on pourra remedier a ceriaines des lacunes adminislralives de la Conveniion. Comme le slipule la Strategic mondiale de la conservation Texperience a monlre qu'une conveniion inlernationale doit disposer d'un secretariat (permanent el sur) et d'un mecanisme de financemenl pour etrc efficacc mais la Convention sur les zones hu- mides n'a ni I'un ni I'auire." Suite au travail preparaioire accompli par les Parlies et a I'en- iree en vigueur du Protocole de Paris, une ses- sion extraordinaire sera convoquee en meme temps que la Troisieme Conference des par- ties contractanles, a Regina. Canada, du 27 mai au 5 juin 1987. Cette session extraordi- naire aura pour but d'examiner et, on I'esperc, d'adopier les modifications adminislralives necessaircs. Des projels d'amendemeni, pre- pares par un groupe d'etude des Parties (Ca- nada, Danemark, Pays-Bas, Pologne, Senegal et Tunisie) prevoient de renforcer I'auioriie de la Conference des Parties et de mettre en place un regime financier de souiien au secre- tarial a>sure par I'UICN avec I'appui perma- nent du BIROE (Bureau international de re- chcrchc^ ^u^ les oiseaux d'eau). II est egalc- meni prc\ u de crecr un comiie permanent qui guidera la politique de Ramsar enlre les reu- nitms des Parties et d'adopter un reglement interieur permanent de la Conveniion. M. Navid esiime que la Conference de Regina donnera I'occasion de prouver a quel point Ramsar peut eire un instrument pre- cieux pour la conservation puis "de prendre les mesures necessaires pour que les promesses de la Conveniion se concreiisent". Daniel Na- vid ajouie que "la cooperation inlernationale. evidenic lors de la preparation de Regina de- monire un interet croissant a I'echelle mon- diale pour la conservation des zones humides. C'esi loul particulieremenl important a une epoque ou la confiance ne regne pas vis-a-vis des accords internalionaux." Toute information sur le programme de la Conference et les possibiliies de participa- tion est disponible aupres du service des rela- tions internalionales de I'UICN. {source : UICN vol.17, no.7-9 10eme Session du Comite du Patrimoine Mondial. La lOeme session ordinaire du Comite du Patrimoine Mondial s'est tenue du 24 au 28 novembre 1986 au siege de I'UNESCO a Pa- ris. Les vingl Eiais Membres du Comite du Patrimoine Mondial elaieni representes. 37 auires pays parmi les 91 pays Parties a la Conveniion participerent a cette reunion en lant qu'observaleurs. Mr J.D. COLLINSON (Canada) el Mr L.F. Seixas CORREA (Bre- sil) onl ele repeciivement elus President et Rapporteur el I'Algerie, la Bulgarie, I'lnde, le Mexique et le Zaire vice-presidents. Le Comi- te a decide d'inscrire 31 sites - donl 23 sites culturels et 8 sites naturels - sur la lisle du Pa- trimoine Mondial porlanl ainsi le nombre to- la! de sites repris sur cette Lisle a 247. Le represenlanl de I'UICN - present en lant qu'observaleur - a fail rapport sur I'etal dc la Conservation dans seize sites naturels re- pris sur la Lisle du Patrimoine Mondial. Le braconnage inlensifie des elephants et des rhi- noceros sur certains sites en Afrique inquieta vivemenl les membres du Comite. Le Comite demanda au President de contacter le secreta- riat de la Conveniion sur le Commerce Inter- national des Especes Menacees (CITES) pour exprimer son inquietude el prendre des me- sures adequales dans le cadre de ces deux C onvenlions pour reduire le probleme du bra- connage sur les sites du Patrimoine Mondial concernes. Le Comite insista sur I'importance des "jumelages" entre des sites du Patrimoine Mondial du monde industrialise et ceux des pays en voie de developpement attenuant les problemes de protection el d'enlretien des sites du Patrimoine Mondial dans les pays en 33 voie dc dcveloppement. Un comite special charge de surveiller la situation des sites cullu- rels dc la Liste du Patrimoine Mondial a etc cree. L'amelioration de I'etat du Fonds du Palrimi)ine Mondial permit au Comite d'ap- prouver presque le doublement du montant des fonds disponibles pour la realisation de la Convention du Patrimoine Mondial en 1987 par rapport au montant assigne en 1986. L'n surplus d'activites au niveau national pour la promotion de la Convention du Patrimoine Mondial a ete encourage. L'n rapport complet des deliberations de la lOeme session du Comite du Patrimoine Mondial est disponible aupres du Secretariat du MAB (Secretarial du MAB, UNESCO, place de Fonlenoy 7, F-757000 Paris - France). enire la religion ei le monde de la Conserva- tion dans I'espoir que les aulorites religieuses, s'appuyant sur leur propres traditions de res- pect de I'integrite de la Creation, diffuseronl le message de la Conservation aux cenlaines de millions de fideles. ECHOS D'ASSISE Le WWF avait choisi un haut-lieu sym- bolique pour marquer son 25eme anniversaire : ASSISE, patrie de Saint Frangois qui procla- mait deja au 13eme siecle que I'homme depen- dail de la nature et avait done interet a la pro- tege r. Le 29 seplembre dernier, la ville de St. FranijOiM a \ecu a I'heure de la conservation lor.^quc des centaine^ de pelerins" converge- rent vers Assise. Les pelerins se sont joints aux delegues des organisations mondiales dc Conhcrxalion et aux chels spirituels des 5 grande.s religions du monde pour une ceremo- nie unique alin de forger de nouveaux liens Hotes de I'Ordre Franciscain, les digni- taires religieux ont medite, au cours de deux jours, sur le message que donne leur propre religion a propos des relations de I'homme avec la nature. Ces reflexions ont ete rassem- blees dans une declaration commune reaffir- mant I'obligation de prol^ger ce que Dieu a cree. Avant cette ceremonie, les responsables de la Conservation rencontrerent des person- nages-cles du monde des Affaires, de I'econo- mie, de I'industrie. de la politique, des sciences, des media et du Tiers-Monde pour une importante conference internationale de la Conservation, analysant les benefices scien- tifiques et economiques de la Conservation de la Nature et la place de I'Homme sur la Terre el ses responsabilites envers elie. ,-V ■■ J«.,--.. J-.i-/l ,^ji ,■?.;,; ,^;ti,-:fi'', ■r»:. :.- ( 34 LIVRES 1. La Machine Nature de Paul Ehrlich, Piiblie par Simon and Schuster, New York, et Paladin, Londres, 1986. C ombien de fois ai-je parcouru la cam- pagnc avec un scieniifique, jouant le role du specialisie de la conservation! Alors que nous regardons le paysage, il decline lanloi I'idenii- le de IlI oiseau, lanloi le nom lalin de telle planu ou encore la composition chimique d'un M>l - el divers aulres aspects particuliers de la ^cene seialant a nos pieds. Et cepen- dani. lorsque je demande comment les difte- rcniCN [)ariies s'assemblent pour former un loin'} Ou commenceni les ecosystemes et ou lis ^ini^^cm? Comment I'ensemble est-il, de loulc evidence, plus important que la somme dcs paiiio? La reponse se lait attendrc. Jen deduis dt>nc que bien des biologistes. comme bien dc> experts de la conservation, sonl des "reduciu>nnisies purs et simples; peu imporle si la nature sauvage est pure el complexe. ... (.)u est-ce qui fait tourner le monde et commcni continuer a le faire tourner? L'au- teur commence par un rappel des liens unis- sani un organisme, que ce soil un papillon, un elephani, une plante, un microbe ou un hu- main, avec son environnement physique. Comnicni I'herbe lire-l-elle de I'energie du so- leil, comment une vache tire-t-elle son energie de I'herbe, comment le lecteur tire-l-il de Te- nergie de la vache? Comment un minuscule insecie peut-il prosperer a des temperatures auxquelles le chercheur qui I'observe mourrail rapidement de froid? Nous passons ensuite aux populations d'especes particulieres et a ce qui leur arrive lorsqu'elles vivent et meurent, evoluenl et prosperent ou d6clinent ensemble. Ensuite, une analyse des communautes : Qui vit ou et pourquoi? Et avec quel taux de reus- site (avec differentes definitions d'une rdussite ecologique - rarement excessive)? Enfin, une exploration de cet ullime niveau de I'organisa- lion ecologique, les ecosystemes - el dans quelle mesure les etres humains demeurent partie de la nature, peu importe a quel point ils essaient de s'en eloigner. Tout cela est decrit dans un style agrea- ble. Ehrlich nous fait vivre son odyssee 'f>er- sonnelle, nous apprenant comment il a lui- meme absorbe I'enseignement d'autres gou- rous de I'ecologie tout en comprenanl, par ses travaux de terrain et ses experiences en labo- ratoire, certaines complexites de la science elle-meme. Une science de haut niveau, pre- sentee avec une louche anecdotique legere. Lisez Ehrlich et vous verrez tout le plaisir que peut procurer I'ecologie. Puis, passez le livre a voire representant politique local afin qu'il puisse apprendre qu'une chaine alimenlaire est autre chose qu'une serie de supermarches - et bien plus importante pour le bien-etre de I'homme. Norman MEYERS (Email du bulletin UIC.W vol. 17, no. 7-9) 2. Recherche Entomologique dans les Ecosystemes Forestiers Africains. de G. COUTURIER, J. BOUSSIEN- GUETet H. DOSSO (eds.), UNESCO, Paris, 1986. Cet ouvrage est le rapport d'un atelier regional de formation sur les aspects techni- ques de la recherche entomologique dans les ecosystemes forestiers tropicaux, qui s'est tenu a Abidjan el a Tai en Cote d'lvoire du 25 no- vembre au 5 decembre 1985 et etait organis6 conjoiniemeni par I'lnstitut d'Ecologie Tropi- 35 cale (lET) d'Abidjan, I'ORSTOM, I'UNES- COMAB, le PNUE el le Reseau Africain dcs Bioscknccs. Cc cours s'adressait aux specialistes des pay^ francophones et avail pour bul de par- faire la lormalion des chercheurs, des geslion- naircs cl des lechniciens iravaillani dans les domaincs de reniomologie generale ou agri- cole. Apres un resume introduclif el une sec- lion dc recommandalions el de reraercie- « menls, la majeure parlie du rappori reprend des coniributions lechniques presentees lors de eel alelier el des compies-rendus de de- monslralions de terrain el de laboraloire. Les sujels abordes sonl des resumes des re- cherches enlomologiques dans plusieurs pays d'Afrique francophone, les populations d'in- secles des denrees stockees, les insectes nuisi- bles des plantations arboricoles et des cultures vivrieres, I'uiilisalion des virus pour la lulte biologique contre les insectes, les methodes d'echaniillonnage, les lechniques de prepara- tion el de conservation des collections de refe- rence. Le Centre de Surveillance de la Conser- vation (CMC) de rUICN a deja catalogue 16000 de ces plantes comme dangereusement rares ou en voie d'extinction. Cette situation desaslreuse a amene les bolanisles du monde eniier a identifier les plantes menacees de leur pays, malheureusemenl les resullats de ces in- vestigations sonl peu publics el peu connus. "Plants in danger" ne veul pas donner une information sur chaque espece menacee - ce qui se ferail difficilement en un seul ou- vrage - mais veul mettre a la disposition des lecteurs un sysleme de reference facilemenl accessible. Ecrii de maniere concise avec classe- meni par ordre alphabetique et par pays, ce li- vre repond a des questions telles que "Ou puis- je me renseigner sur la flore de mon pays? Quelles sonl les plantes qui y sonl menacees? Comment m'y interesser?". Un ouvrage essen- tiel de reference pour toute personne concer- nee par la conservation des plantes. Des copies de ce rappori sonl disponi- bles aupres du Secretariat du MAB ou de rinslitul d'Ecologie Tropicale, B.P. 109, Abidjan, 08 (Cote d'lvoire). 3. Plants in danger know? What do we lie Stephen D. DAMS et ai, UICN/CMC Publications UICN ISBN 2-tiH0M-707-5, now 1986. Siupefianil Scion un groupe d'emi- nenis bolanisles reunis par I'UICN/WW'F, 40000 a 60tXX) plantes - quasimenl un quart dc louics les plantes exislanies pourraienl dispa- railrc dici 2050. 4. Sahel Report Publications UICN, now 86 ISBN 2-88032-405-x (frangais) ISBN 2-88032-506-4 (anglais) Cel ouvrage rapporte les activites du Groupe de Travail international et interdisci- plinaire de I'LUCN concernant le SAHEL et les aulres regions d'Afrique affeclees par la secheresse. II examine les causes susceptibles d'en- rayer et d'inverser ce processus en unissant I'ensemble des ressources exislanies sur les plans technique, financier et institutionnel. II ideniifie une strategic globale et defi- nit le role de I'UICN dans le Plan d' Action a promouvoir en collaboration avec des associa- tions gouvernementales, inter- et non-gouver- nementales. 36 5. Managing Protected Areas in the Tropics {source :Bullciin UICNvol. 17, No.7-9} Compile pur John ef Kathy MacKinnon. Ciraham Child, Jim Thorsell. Publicalion i'lCN. 6. Migrator) Species in International Instruments : An Over\iew. Dcuxicmc publicalion issue des aiclicr> du Congres mondial dcs pares nationaux reuni a Bali, en 1*>82. Iniroduciion generale au do- mainc piuridisciplinairc dc la geslion dcs aires prolegccs conicnani dcs chapilrcs sur la selcc- lion dch hilcs d'aprcs dcs criieres biogeogra- phiquc.^. Ics bcsoins juridiqucs cl politiques dc base, Tulilisalion par le public cl les relalions avec la population locale, les direciivcs dc gcs- lion des ressources el ics moyens d'assislancc. L'ouvrage comprend dcs eludes dc cas sur touies les regions iropicales cl souhaile servir d'ouvrage dc relerencc pour les cadres supc- rieures el moyens des 1750 reserves iropicales du mondc. Environmeniul Policy and Law Occasio- nal Paper 2 Publication UlCN Commandc par la Rcpublique tederale d'Allcmagne pour la premiere Conference des Parlies a la Conveniion sur les especes migra- iriccs. cc document coniienl une vue d'ensem- blc dc loules les conventions inlernalionales irailanl a ce jour dcs especes migrairiccs. La dcuxiemc panic donne dcs renseignemenls sur chaque conveniion, notamment les especes qu clle couvre el un resume de ses disposi- tions. Couverture : Grand Koudou Dos de la couverture : Impala 37 * I * <*-»1»' ^'l^f^ Mr\} ^'