Nature et Faune REVUE INTERNATIONALE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE EN AFRIQUE Gestion de la Faune, Am^nagement d' aires prot6g6es, Conservation des ressources naturelles. INTERNATIONAL JOURNAL ON NATURE CONSERVATION IN AFRICA Wildlife and Protected Areas Management and Natural Resources Conservation. Volume 6 , n" 1 , Janvier - Mars 1990. January - March 1990. **aH^^- V'-^^ w- I * '•"*i* *^,%'.». *• 1-:r res pour rAIimentation et TAgriculture Food and Agriculture Organization of the United Nations ■>v ^ Programme des Nations Unies pour y TEnvironnement Vi tt| ^ M United Nations Environment ^^ ^.Zi^ Programme FAO Regional Office for Africa Bureau Regional de la F.A.O. pour I'Afrique - Accra (Ghana) Nature et Faune Janvier-Mars 1990. January - March 1990. La revue Nature et Faune est une publication Internationale trimestrielle destin6e k permettre un 6change ({'informa- tions et de connaissances scientifiques concemant la gestion de la faune, Tamdnagement des aires prot6^6es et la conser- vation des ressources naturelles sur le continent africain. "Nature et Faune" is a quarterly international publication de- dicated to the exchange of information and scientific data on wildlife and protected areas management and conserva- tion of natural resources on the African continent. Editeurs - Editors : A. lokem - J J. Leroy Ass. Editeur - Ass. Editor : J. Aikins Conseillers - Advisers : J.D. Keita - G.S. Child Nature et Faune d6pend de vos contributions b6n6voles et volontaires sous la forme d'articles ou d'annonces dans le domaine de la conservation de la nature et de la faune sau- vage dans la R6gion. Pour la publication d'articles ou tout renseignement compl6mentaire, 6crire k I'adresse suivante : Nature et Faune is dependent upon your free and voluntary contributions in the form of articles and announcements in the field of wildlife and nature conservation in the Region. For publication of articles or any further information, please contact : Revue NATURE ET FAUNE FJlO. Regional OfTice for Africa P.O. Box 1628 Accra (Ghana) S omm aire Editorial 3 CITES : Conference de Lausanne (9 au 20 octobre 1989) 5 Etude et Gestion de la faune sauvage : Id6es anciennes, tendances nouvelles et perspectives . . 12 The Campfire Programme in Zimbabwe. An overview of the Programme. Its concept and implementation 22 Un futur pour les oiseaux forestiers end6miques des lies Comores ? 28 Elevage experimental des Cricetomes (Cricetomys gambianus et C. emini). Note d'information. Description de quelques comportements 35 TRADUCTIONS - TRANSLATIONS 45 Le contenu dM articlM d« cede r«vu« exprim* Im opinions de leurs auteura et ne refine pas nicessairement celles de la FAG, du PNUE ou d« la redaction. II n'expdme done pas une prise de poeition officielle, ni de I'Organisation des Nations Unies pour I' Alimentation et I'Agriculturs, ni du Programme des h4ations Unies pour rEnviron- nement. En particuller les appellations emptoyies dans cette publication et la presentation des donnies qui y figurent n'impliquent de la part de ces Organisations au- cune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorltfa, nl quant aux traces de leurs frontiires ou limHes. The opinions expressed by contributing authors are not necessarily those of FAO, UNEP or the editorial board. Thus, they do not express the official position o* the Food and Agriculture Organization of the Unrted Nattons, nor that of the United Nations Environment Programme. The designations employed aruJ the presentation of mate- rial in this publication do not imply the position of these organisations concerning the legal status of any country, territory, city or area or of its authorities, or concerning the delimitation of its frontiers or boundaries. PRINTED IN GHANA BY WELMAX GRAPHIC ARTS LIMITED. EDITORIAL La conception et la naissance de la revue Nature et Faune sont dus principale- ment k la voloht6 in6branlable des respon- sables de ce projet et au soutien actif de la FAO et du PNUE. Depuis son lancement en 1985 jusqu'^ ce jour, cette revue a ac- quis une audience consid6rable. L'ld6e de depart de cette revue 6tait de combler le manque flagrant de lltt^rature en langue frangaise dans le domaine de la conservation et de la gestion de la faune sauvage en Afrique. Elle r6pondait k un souhalt souvent exprim6 par les reunions statutaires de la FAO dans ce domaine. A I'aube de sa sixidme ann6e, suite aux nombreuses demandes pour sa publi- cation en anglais - y compris celle du der- nier Groupe de Travail sur I'Am^nagement de la Faune Sauvage en Afrique tenu au Malawi en avril 1989 -, II fut d6cid6 de la pu- blier dans les deux langues. II fut d6cid6 que les articles seraient publics dans la langue originale de la re- daction - soit frangais, sort anglais - avec il- lustrations et tableaux bilingues, formant ainsi le corps de la revue. L'ensemble des traductions int^grales seraient rassembl6es en fin de num6ro sous forme de texte contl- nu. Cette solution quelque peu hiybride permettra done ci tout lecteur de b6n6ficier, dans une seule et meme 6drtion, du texte integral des articles dans la langue de son choix, aucune des deux langues n'6tant pri- vil6gi6e. Nous esp6rons que les lecteurs The conception and successful birth of the magazine "Nature et Faune" was due mainly to the unwavering determination of the officials in charge of this project and the active support of FAO and UNEP. The ma- gazine has gained a large audience since rts inception in 1985. The inrtial objective for publishing the magazine was to make up for the significant lack in French Irtterature in the area of wil- dlife conservation and management in Afri- ca. It responded to numerous requests ex- pressed at FAO meetings on this subject. At the dawn of rts sixth year, following several requests for an english edrtion of the magazine - including that of the last session of the Working Party on Wildlife Manage- ment held in Malawi in April 89 -, rt was deci- ded to publish rt in the two languages. It was decided that articles would be published in their original languages - erther english or french - wrth bilingual illustrations and tables constrtuting the main body of the magazine. All the translated articles will then follow in their entirety. This somewhat hybrkJ solution will provide the reader wrth a choice of lan- guage as articles are published fully in two languages in a single issue. We hope that our readers will find this new version suita- ble. As mentioned in the first edrtorial of the magazine, we repeat that "Nature et Faune" Intends to contribute toward a better knowledge and propagation of the scientific appr^ieront cette nouveile presentation de la revue. Ainsi que mentionn^ dans le premier Editorial de la revue, nous rappelons que Nature et Faune se propose de contribuer d une nr^iileure conr^issance et k une plus grande diffusion des bases scientifiques de i'ani^nagement de la faune sauvage et des aires prot^^es et de ddveJopper des solu- tions plus efficaces aux probldmes de conservation en Afrique. Nous rappelons 6gaiement que Na- ture et Faune est distribute gratuitement et fait appel k des contributions b^n^voles pour la reaction des articles publics. Nous langons done un nouvel appel pressant k tous les responsables et k tous les experts en am^nagement de la faune sauvage et des pares nationaux africains pour qu'ils fassent profiler leurs collogues de leur experience, les aidant ainsi k contri- buer plus efficacement k la conservation et ^ la valorisation de la faune et de la flore sau- vages africaines, ressources essentielles du continent. bases of the management of wildlife and protected areas arxj develop the most effec- tive approaches to conservation problems in Africa. We also remind you that "Nature et Faune" is distributed free of charge and the- refore appeal for voluntary contributions of articles. Thus, we urgently appeal to all ex- perts in wildlife management and national parks in Africa to help their colleagues to be- nefit from their experience in order to better contribute toward the conservation and de- velopment of wild fauna arxj flora which are essential resources for the African continent. CITES : Conference de Lausanne 9 au 20 octobre 1989. Du 9 au 20 octobre 1989, s'est tenue la septidme Conference des Parties de la CITES (Convention sur le Commerce International des Espdces menacSes d' extinction). 92 pays Parties - un record - 6taient presents. A Ceux-ci s'ajoutdrent des observateurs de quatre pays non-Par- ties, du PNUE, de I'UNESCO, de la FAO, de la CEE, de meme que 135 autres organisations ou agences dont la presence 6tait principalement justifi6e par les discussions sur r6l6phant d'Afri- que Loxodonta africana. Cette Conference 6tait attendue depuis longtemps par les milieux naturalistes du fait que le sort de I'^l^phant d'Afrique devait dtre le centre des d6t)ats annonc6s i grands renforts de m6dia. N6anmoins, si cet important probldme a quelque peu 4clips6 le reste des d6bats, d'autres probldmes tout aussi importants, si non aussi spectaculaires, dtaient dgalement d I'Ordre du jour. Nous r6sumons ci-aprds les principales discussions et resolutions de cette Conference. Aprds I'ouverture de la reunion par Mr. William Mansfield, Directeur Exdcutif adjoint du PNUE (Programme des Nations Unles pour I'Environnement) et divers discours In- troductifs, Son Altesse Royale le Prince Bern- hard des Pays-Bas donna son discours d'ou- verture. II attira particulidrement I'attentlon sur I'El^phant d'Afrique en insistant sur la n6- cessit6 d'assurer sa survie. Sur ce sujet brO- lant, II inslsta aupr^s des Parties pour qu'elles ddcident sur base de donn^es scientifiques plutdt que politiques, commerclales ou 6mo- tionnelles. II leur demanda 6galement de fi- nancer le Secretariat de la CITES de manidre adequate pour lui permettre de fonctionner correctement et surtout de donner une plus grande priority k la mise en vigueur de la Convention au niveau national. Coitiite Permanent Le Comit6 Permanent, compos6 d'un repr^sentant de chacune des six principales regions gdographiques, est I'organe qui agit au nom de la Conference entre les diff^rentes reunions de la Conference des Parties. La composition de ce Comity fut 6tablie lors de la pr6c6dente reunion d'Ottawa en 1987. A I'usage, ii apparut que I'incapacit^ - pour queJque raison que ce soit - de certains membres de participer aux Sessions de ce Comit6 r6duisait la capacity de ce dernier k remplir correctement les taches lui confides. Pour pallier ei cela, la Conference d6ci- da de designer des repr6sentants r6gionaux suppliants. La region Afrique sera des lors repre- sentee dans ce Comite par le Malawi, sup- piee par le Maroc Par ailleurs, le Malawi fut eiu President de ce Comite Pernnanent. Rapport du Secretariat - Financement et Budget Ce 13eme rapport du Secretariat cou- vrait la periode allant du 1er Janvier 1988 au 30 juin 1989 au cours de laquelle le nombre de Parties s'est accru de 96 ei 102 Etats. II apparait dans ce rapport que, bien qu'un certain nombre de reserves aient ete retirees, le nombre total de pays en ayant emis a augmente, quatorze Parties emettant des reserves sur 33 espdces de I' Annexe I, six sur 30 especes de I'Annexe II et sept concernant 49 espdces reprises en Annexe III. Au cours de cette periode, le Secreta- riat a vislte 48 pays Parties afin de les aider dans la mise en application (formation, ana- lyse des problemes, developpement de pro- jets,...) de la Convention. Quatre pays non- Parties furent egalement visite en vue d'une eventuelle adhesion. D'autre part, trois semi- naires furent organises en 1989 au niveau eu- ropeen afin d'ameiiorer I'applicatlon de la Convention, notamment au niveau des Douanes et d'Interpoi. L'examen des comptes financiers du Secretariat pour 1987-1988 fit apparaitre une nette amelioration de la situation par rapport ^ la crise financiere qu'il connut en 1986- 1987 et apres avoir pris note des previsions budgetaires pour les annees k venir, la Conference approuva les comptes pour 1987 et 1988 et prit note de I'estimation des de- penses pour 1989. Elle demanda de plus au Directeur Executif du PNUE d'obtenir le consentement du Secretaire general des Na- tions Unies pour proroger la duree du fonds d'affectation speciale jusqu'au 31 decembre 1995 en vue d'apporter un appui financier k la realisation des objectifs de la Convention. Le PNUE avait apporte une aide fina:iciere di- recte au Secretariat, k titre interimaire, jus- qu'en juin 1988. Le Secretariat langa egalement un vlf appei aux Parties leur denr^ndant de payer leurs contributions annuelles dans les deiais et si possible en avance. Rapports nationaux Le rapport sur les rapports nationaux, prepare par le WTMU (World Trade Monito- ring Unit) pour le Secretariat, examinait i'effi- caclte de la mise en application de la Convention. Le rapport fait remarquer que, bien que le nombre de Parties croit sans cesse, la proportion de rapports nationaux soumis ne progresse pas. Par ailleurs, la per- petuelle soumission tardive de ces rapports ne permet pas une surveillance precise du commerce entre les Parties. II fut recom- mand6 que les procedures de rapports soient am6lior6es, que les esp^ces commer- cialisdes soient reprises par Annexes dans les rapports nationaux et que les donn^es commercial es y reprisent soient bas6es sur le commerce r6el plutot que sur les permis 6mis. II tut recommand^ que le Secretariat s'enquidre des raisons de soumission tardive des rapports nationaux annuels et que les Parties qui ont besoin d'assistance pour ce faire en informent le Secretariat. II est 6galement recommand6 aux Par- ties que des efforts soient faits pour que les rapports soient plus precis et plus compJets; en parliculier, qu'ils soient r6alis6s cargaison par cargaison en reprenant les numdros de permis/ certificats. Le probidme de I'informatisation des donn6es des rapports nationaux fut 6gale- ment abord6, notamment I'enregistrement des donn^es concernant le commerce des plantes propag6es par voie artificielle. Les Parties non encore inforrnatis6es pour la saisie de leurs statistiques commer- ciales relevant de la CITES sont press^es d'en 6tudier la possibility d^s que possible en veillant a la compatibility avec le WTMU. et s'assurent de la pr6sence - ou tout au moins de la preuve de leur existence - des documents d'exportation valides requis aux termes de la Convention et que, les Parties adoptent une legislation les autorisant k saisir et confisquer les envois en transit d^pourvus de tels documents. D autre part, pour faciliter la mise en vigueur et la lutte contre la fraude, la Confe- rence recommande I'utilisation d'une nomen- clature normalisde - 6tablie par le Secretariat - pour designer les Parties et produits CITES. Commerce de I'ivoire Les discussions sur le commerce d'l- volre d'6l6phants d'Afrlque auront vraiment 6t6 le point chaud des d6bats de cette 76me Conference des Parties. Sept pays avaient soumis une proposi- tion de transfert de r6l6phant d'Afrlque Loxo- donta africana de I'Annexe II vers I'Annexe I de la Convention, k savoir, I'Authche, les Etats-Unis, le Ghana, la Hongrie, le K6nya, la Somalie et la Tanzanie. Ces propositions s'appuyaient sur le fait que la population to- tale d'^^phants est pass^ de 1,1 million en Revue des infractions Le Secretariat pr6senta un rapport sur les tentatives - r§ussies ou non - faites pour contourner les regies de la Convention. Deux recommandations sortirent des discussions. La premidre concerne le controle du transit. La Conference des Par- ties recommande que les Parties, dans la mesure ou leur legislation nationale les y autorise, inspectent les cargaisons en transit 1979 k quelque 620.000 en 1989. II faut toute- fois remarquer que le taux de d6clin est en- core beaucoup plus rapide dans certaines re- gions, en partlculier I'Afrique de I'Est. A I'in- verse, les populations de certains pays d'au- tres r^ions sont stables voire croissantes. En fonction de quol, ces pays - en partlculier I'Afrique du Sud. le Botswana, le Malawi et le Zimbabwe - tirent argument que leurs popu- lations d'6l6phants ne remplissent pas les cri- tdres de Berne pour un transfert en Annexe I et devraient done demeurer en Annexe II afin de leur permettre de continuer k g6n6rer des revenus k partir de I'lvoire. L'assemk)i6e se dennanda alors si il 6talt opportun de consid6rer s6par6ment dlf- f6rentes populations d'6l6phants mais la question centrale d6battue fut de savoir si il serart possible d'interdire toute exportation il- I6gale d'ivoire de certains pays alors que, dans le meme temps, d'autres continueraient k commerclaliser I6galement leur Ivoire. Le Secretariat d6crit alors le syst^me de controle du commerce de I'ivoire pour les deux dernieres annees r^futant le fait que le systeme avait failli k ses objectifs. D'autre part, afin de soutenir le main- tien des populations d'6l6phants d'Afrique australe en Annexe II, le Zimbabwe avait pre- pare un dossier sur un nouveau systdme de controle du commerce de I'lvoire au sein du- quel tout I'lvoire serait vendu dans une m§me salle d'enchdres au Botswana, lis proposd- rent un moratoire sur le commerce de I'ivoire jusqu'^ I'etablissement d'un tel systeme. Le r6seau TRAFFIC et I'UICN posent alors la question de savoIr selon quels en- tires determiner quelles populations reste- raient en Annexe II ? Les pays d'Afrique aus- trale rdtorqudrent que des informations suffl- santes 6taient d6j^ disponibles pour decider et proposer les populations d'Afrique du Sud, du Botswana, du Zimbabwe, du Mozambique et, dds leur adhesion k la CITES, d'Angola et de Namibie. Diverses propositions furent mises au vote. Finalement la proposition de la Somalle fut approuv6e par 76 voix contre 1 1 , proposi- tion aux termes de laquelle I'espdce entidre est transferee en Annexe I mals dont cer- taines populations pourraient, k une date ul- terieure, Stre renvoy^es en Annexe II sur re- commandatlon d'un panel d'experts. La com- position et les termes de reference de ce pa- nel furent ddfinis par un groupe de travail. N'ayant aucune garantie que certaines populations seront effectivement renvoy6es en Annexe II ult^rieurement, les repr^sen- tants du Botswana, du Burundi, du Malawi, du Mozambique, de la Zambie et du Zim- babwe 6mirent des reserves quant k cette decision. II faut ajouter qu'aux termes de la reso- lution 5.11, tout Ivoire acquis aprds la pre- miere insertion de reiephant d'Afrique en An- nexe III (1976) devra dtre consldere sous An- nexe I apres le 18 Janvier 1990 et ne pourra done plus etre commercialise. Une resolution visant k permettre de commerclaliser les stocks existants d'ivoire fut rejetee avec force. II en fut de meme d'une proposition des Etats-Unis visant k etablir un systeme de quotas pour I'exportation de defenses d'eie- phants tires par des chasseurs sportifs. Le prot>ieme de la destruction des stocks d'ivoire confisque auquei plusieurs pays sont period iquement confrontes fut k nouveau evoque. Peaux de leopards Blen qu'inscrit en Annexe I de la Convention, les populations de l6opards Pan- c ^^PU»^# thera pardus de certains pays sub-sahariens ne sont pas menac6es d 'extinction. La Conference autorisa done de poursuivre le systdme de quotas sans n6cessit6 de modifi- cations. Le Botswana vit augmenter son quo- ta ^ 100 unites, au lieu de 50, et I'Afrique du Sud se vit attribuer un quota de 50 peaux. Quotas de crocodiles Dans son rapport pr6par6 pour la Conference, Dr. J.Hutton, consultant sur le Crocodile du Nil Crocodylus niloticus, conclut que les operations de ranching impll- quant la r^coite des oeufs dans la nature ne pr6sente pas de gros risques de surexploita- tion, ^ I'inverse de la chasse des adultes sau- vages qui peut rapldement decimer les popu- lations sauf si elle est sevdrement contr6l6e. En fonction de cela, les propositions de ran- ching du Malawi, de la Zambie et du Botswa- na, n'impliquant pas de r6colte de peaux dans la nature furent approuv6es. De son c6- t6, le Mozambique retira sa proposition de re- colter 1000 peaux dans la nature avant de voir sa proposition de ranching accept6e. La proposition de ranching de Madagascar quant k elle fut s6verement discut6e avant d'etre renvoyee k un groupe de travail. L'attribution de quotas d'exportation fut ensuite abordee. Le cas du Kenya fut lon- guement discute et finalement ce pays modi- fla sa demande de quota pour permettre uni- quement I'exportation de peaux issues d'operatlons de ranching. Le Soudan quant k lui a interdit toute chasse de crocodiles mais demanda de pouvoir ecouler en 1989 et 1990 son stock de 10.040 peaux. Quant au Congo, ii demanda un quota pour la seule espdce Crocodylus cataphractus et plus aucun pour C.niloticus, rares dans le pays, et Osteolae- mus tetraspis dont les peaux sont invenda- bies. A I'appui de sa demande d'augmenta- tion de quotas de crocodiles marins C. poro- sus, rindonesie fit remarquer que la chasse des crocodiles k Irian Jaya continuait k un taux alarmant et que la majorlte des peaux etaient evacuees vers Singapour ou il est dif- ficile d'effectuer des contrdles du fait des re- serves emises par ce pays. Apres discussion, le quota fut ensuite attribue avec I'assurance de rindonesie que de plus en plus de peaux proviendraient de la production en ranchs et que les marchands impiiques dans la chasse iiiegale de peaux se verraient retirer leurs li- cences et, que plus aucune peau ne serait exportee vers Singapour. Commercialisation de specimens de plantes Aprds de nombreuses discussions concernant les propositions de transfert d es- pies entre les Annexes, la probl6matique d'une identrflcation adequate fut abord6e. Un guide CITES des plantes dans le connmerce international est en preparation. Ce guide essalera de fournir les moyens d' Identifier une selection des plantes menac6es. Toutes les espdces inscrites en Annexe I et beau- coup de celles inscrites en Annexe II seront d^crites. Le probleme de la differentiation des specimens propag6s par voie artificielle de ceux r6colt6s dans la nature fut discut6. La mise sur pied d'un syst^me d'enregistrement et d'authentlfication des p6pini6res produi- sant des specimens relevant de I'Annexe I fut sugg6r6 comme solution possible k ce pro- bleme. d'etre pratique et facile k mettre en oeuvre par toutes les Parties. A cet effet, la Conference a recom- mande, pour I 'Identification des specimens vivants, que tout systeme de marquage exi- geant I'apposition d'une etiquette, d'une ba- gue ou dun autre dispositif, ou le marquage dune partie de I'anatomie d'un animal, soit non traumatisant et fonctlon du comporte- ment nature! du specimen en question. II fut egalement recommande d'appll- quer des implants de micro-circuits codes, sur une base experimentale et sur un echan- tillon de taxons inscrits k I'Annexe I, eieves en captivite et de grande valeur, faisant I'ob- jet de commerce international. De plus, II est suggere que, en ce qui concerne les especes eievees en ranch ou en captivite, le Secretariat, k la demande des Parties, achete et distribue les etiquettes ou timbres adequatement codes et que les frais soient factures aux Parties interessees. Marquage des specimens La Conference s'est ensulte penche sur les exigences en matiere de marquage, pour la commercialisation des specimens de taxons ayant k la fois des populations ins- crites aux Annexes I et II. Reconnaissant le droit aux Parties de commerclaliser les specimens provenant d'un eievage en ranch agree ou d'une es- pece beneflciant d'un quota annuel k I'expor- tation, la Conference se dolt de trouver un systeme de marquage des specimens rele- vant de ces deux cas, systeme qui se doit Transport d'animaux vivants Ce probieme avalt dejci ete discute au cours de la Conference precedente, mais la Commission de I'lATA (Association du Trans- port Aehen International) sur les animaux vi- vants ne I 'avalt pas accepte sous cette forme parce que des recommandatlons speclfiques et certaines clauses de la llste de contrdle avaient ete consideres comme ne relevant pas de I'autorite de la CITES. D'autre part, 11 fut constate que la mortallte durant le trans- port restalt tres preoccupante et que des donnees suppiementaires etaient neces- saires, la mortallte durant le transport remet- tant en question le concept mdme de com- merce durable. 10 La Conference a done reconnnnandd que soient poursulvies les discussions entre le Secretariat CITES, par I'entremise du Co- mite Permanent, et la Commission sur les Animaux vrvants de I'lATA et I'Animal Air Transport Association, afin d'6tudier plus k forxj ce probieme majeur et d'y apporter une solution durable. Diverses dispositions prati- ques sur ce probieme ont egalement fait I'ob- jet de recommandations. Transfert de TAnnexe I a I'Annexe II Certains probl^mes etant apparus dans la mise en application des crlt^res de transfert de taxons de I'Annexe I k I'Annexe II afin de permettre aux Parties d'utiliser ration- nellement des esp^ces inscrltes en Annexe I, la Conference a revu ces criteres speciaux. Aux termes des discussions et apres avoir annuie la resolution Conf. 5.21, la Conference a fait de nouvelles recommanda- tions et etablit de nouveaux criteres speciaux pour le transfert de populations d'especes inscrltes en Annexe I vers I'Annexe II. Ce transfert est demande par certains pays en vue d'une exploitation rationnelle et peut etre accepte pour autant que lesdits pays accep- tent de mettre en place un systeme de quo- tas ne mettant pas en danger la survie de I'espece k retat sauvage. La Conference charge le Comite pour les animaux d'eiaborer des recommanda- tions pour le marquage et d'autres methodes appropriees de controle du commerce des specimens des especes faisant I'objet de quotas, de fagon k garantir que ce com- merce est effectivement reglemente. L'etat>lissement des quotas, leur confirmation ou leur modification reievent de la seule autorite de la Conference des Par- ties. D'autres points furent egalement abor- des lors de cette 7eme Conference des Par- ties. Nous ne les developperons pas ici. Les personnes interessees peuvent s'adresser au Secretariat de la CITES pour obtenir plus de details et consulter les comptes-rerxJus de la reunion. Les participants prirent conge en se fixant rendezvous pour la prochaine Confe- rence des Parties qui se tiendra k Tokyo(Ja- pon). debut 1992. Source : CITES et Traffic Bull., 11(2/3). ^|K 11 ETUDE ET GESTION DE LA FAUNE SAUVAGE : Idees anciennes, tendances nouvelles et perspectives par J.-Ci. Ruwet * Jusqu'au milieu du vingtidme si^le, et sp^ialement dans les pays de langue fran- gaise, I'^tude de la faune sauvage, de ses moeurs, de ses populations n'a pas eu droit de clt6 dans les milieux de la zodogie offi- cielle. Ce tut vrai pour I'ensemble de la faune: faut-il rappeler que Jean-Henri FABRE accomplit toute son oeuvre, mondialement c6l6bre et c6l^br6e, en dehors des milieux acad^miques ou son succ^s ne suscita qu'irritation et jalousie. Ce fut sp^cialement vrai pour la faune des vert6br6s. S'int6resser k celle-ci, sur le terrain de surcroit, dtait consid^r^ comme de I'amateurisme, du di- vertissement, "de la promenade"; il subsiste d'ailieurs des traces et resurgences de cette mentality aujourd'hui !... La d-marche scientifique en zoologie classique supposait d'abord une r^colte d'dchantillons dans la nature, le plus souvent par des interm6diaires, sulvie d'un examen en "laboratoire" ou en "conservatoire". Les petites pieces 6taient pr6f6r6es aux grosses, encombrantes, et d'ailieurs ne savalt-on pas sur ces derni^res tout ce qu'on devait savoir! Depuis BUFFON, ce qui Importait, c'6talent les conqudtes de I'hommes: les animaox do- mestiques. Le reste n'6tait que pestes, b§tes fauves, nuisibles, ou gibier. S'agissant de ceux-ci, les specimens vivants ou morts en- voy^s aux zoos et museums dtaient rassem- bl6s par des r6colteurs occasioneis ou pro- fessionels, qui pouvaient ainsi justifier la pos- session de permis sp6ciaux de chasse ou capture leur conf^rant des droits quasi illimi- t^s. Le fondateur de notre Institut, Edouard VAN BENEDEN, gloire scientifique beige, qui ^ucida en 1884 le m^canisme de la reduc- tion chromatique lors de la m6iose, le r6le du noyau de chaque gamdte lors de la f^conda- tion, et qui multiplia les travaux d'embryolo- gie, ne s'int^ressait k la faune sauvage, aux lidvres, chevreuils et sangliers qu'en tant qu'il 6talt aussi chasseur. A I 'inverse, le premier sp^cialiste frangais de I'dcologie et du com- portement des mammifdres, Francois BOUR- UERE, ne trouva pas k faire une carridre de zoologiste en ces domaines : II est m6decln physiologiste, special iste en g^rontologie. 12 Puisque les zodogistes en titre et en poste ignoraient, n^gligeaient, voire mdprisaient I'etude de la grande faune sauvage, il nest pas 6tonnant que les chasseurs sen soient intronis^s les sp^iaiistes, et que I'adminis- tration mise en place entre autres pour la g6- rer, celle des Eaux et For§ts. la couve d'at- tentions nnonopoiistiques, en liaison par prio- rity avec les milieux cyn^g^tiques. Un premier tournant s'est op6r6 dans la mentality des zoologistes vis-^-vis de la faune sauvage avec la creation de reserves naturelles et pares nationaux dans les em- pires coloniaux. L'exploration syst6rnatique de ces Terra incognita leur fut en effet confine. Arrach6s ^ leurs laboratoires ou conservatoires, ne fut-ce que pour diriger sur place des 6quipes de r^colteurs, ils prirent contact avec la r^lltd de I'animal dans son milieu. Ainsi, participant aux missions d'ex- ploration mises sur pied par I'lnstitut des Pares nationaux du Congo beige, des ichtyo- logues comme Max POLL, des hydrobioio- gistes comme Hubert DAMAS, des ornitholo- gues syst6maticiens comme Ren6 VER- HEYEN s'ouvrirent k I'dcoiogie, apergurent r^thologie, pr6figur6rent les conservation- nistes et gestionnaires d'aujourd'hui. Mieux, ils firent souche dans nos Universites. Aprds avoir consacrd leurs premiers efforts ^ I'in- ventaire et au classement de la faune de ces pares et reserves, les instituts scientifiques responsables de cette exploration mirent sur pied, sous la force invincible de leur propre experience et sous I influence de courants plus avancds k I'^tranger, des missions plus r6solument centr6es sur I'^cologie et I'^thdo- gie. Ainsi, sous la direction de H. HEDIGER d'abord, de F. BOURLIERE ensuite, Jacques VERSCHUEREN devlnt-il un pionier de I'dco- logie et de la conservation des grands mam- miferes africains. - '* C'est surtout au contact de I'oeuvre accomplie dans les pares nationaux en Afri- que que nos instances officielles se sont for- m6es aux id6es de protection, d'abord dans la ligne des efforts de rUnion Internationale pour la Protection de la Nature UIPN, cr66e k Fontainebleau en 1948 et basde k Bruxelles, aux Iddes nouvelles de conservation et de gestion des ressources naturelles ensuite, dans la mouvance de I'Union, rebaptis6e Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses Ressources, UICN, d6m6- nag6e k Merges en 1960 et k Gland ult6rieu- rement. Ce que nos nations industrial is6es avaient accompli en matidre de conservation dans leurs empires coloniaux, elles se sont d6cid6es k le transporter en m6tropole, dans des conditions de eontraintes spatlales, 6co- nomiques et d6mographiques plus aigues, mais avec le soutien et sous la pression d'un mouvement d'opinion stimuli par les coups d'aiguillon de nombreuses soci6t6s de natu- ralistes amateurs, dont on ne soulignera ja- mais assez le role determinant dans les pro- gr^s de la conservation. Paralldlement, dans nos institutions scientifiques, revolution ou le renouvellement des maitres, I'apparition d'une nouvelle generation d'etudiants puis de chercheurs avides de sciences naturelles pratiquees dans la nature, confirment que celles-ci ont enfin une petite place au soleil. Quel est done, k la fin des annees cin- quante, le point de la situation en matiere d'etude et gestion de la faune sauvage ? II faut distinguer ce qui se passe en dehors et dans les pares et reserves, que ce soit en Eu- rope ou en Afrique. "^ En dehors des pares et reserves, I'lnte- ret pour la faune sauvage est subordonne aux interets economiques et envisage sous Tangle de I'exploitation et de la production forestiere, de Tagriculture, de reievage. La faune sauvage est tol6ree comme objet de 13 '.«s^a.V ■ -A^^JiS, . •* ~ri*ii. K - vajte*5>ii»fs-'* irt • .-«*. \ 'TW Gazelle de Thomson • Thomson's Gazele ffiflZftlh th"nanni) - Serengetj . Tanzania, (photo Ruwat) divertissement, via la chasse et le tourisme, pour autant qu'elle ne g§ne pas les int6r§ts pr^it^s. Elle est sacrifi^ chaque fois que ceux-ci sont en jeu. Pour I'essentiel, eile est soumise k la loi sur la cliasse et relive d 'ad- ministrations et inspections relevant du Minis- tdre de I'Agriculture ou des Ressources natu- reiles. Elle est soumise au contrdie, ^ la sur- veillance, aux decisions et interventions de gestion d'agronomes, forestiers, v6t6rinaires, zootechniciens, qui ont 6t6 formds pour g6- rer et produire. Les maltres-mots en effet sont exploitation, utilisation. Au niveau inter- national, cette politique trouve sa place dans le cadre de la F.A.O. Dans les reserves et pares nationaux, la faune sauvage est prot6g6e en tant que partie du patrimoine biologique et culture! de I'humanitd. Elle est laiss^ ^ son Evolution spontan^, sous le jeu des interactions natu- relles du climat, de la v6g6tation, des pr6da- teurs, proies. concurrents. Elle est I'objet de recherches scientifiques visant avant tout ^ d^hiffrer ces interactions complexes, sans but utilitaire imm^diat. Selon les cas, un tou- risme I6ger, ^ caractdre Mucatif, est toldrd. Elle est couverte par des lois sp^iales de protection, est I'objet de I'attention des zoo- logistes, et depend d'administrations et insti- tutions k caractdre scientifique - politique scientifique, Education nationale - ou touristi- que, voire d'associations priv^s qui, dans le donr^ine de la protection, vont plus loin que les legislations nationales. Les maitres-mots sont protection et non Intervention. Ce fut, jusqu'en 1960, la politique de I'lnstitut des Pares nationaux du Congo, politique large- ment poursuivie par I'lnstitut zaTrois pour la Conservation de la Nature IZCN. Au niveau international, cette politique trouve sa place dans le cadre de I'UNESCO. 14 II y a done deux pditlques, visant des buts diffdrents, pratiqu6es et d^fendues par des sp^ialistes ayant regu des formations diff^rentes. Ces deux (X)iitiques cohabitent tant bien que nnal, car il y a confiit d'lnt6rdt, notamment pour I'espace : ce qui est conc6- d^ k I 'exploitation est perdu pour la conser- vation; ce qui est mis en reserve est soustrait k I'exploitation. Mais la separation gdogra- phique des affectations r6duit ce que les dlf- fdrentes attitudes ont de conflictuel. Dans les anndes soixante, une double Evolution s'est dessin^, qui a infidchi les deux politiques, les amenant k converger, les corxJuisant k se rapprocher, voire k chevau- cher certains donr^ines communs. Tout d'abord, I'dchec de certaines ten- tatives de transferer sous les tropiques des modules de gestion et d exploitation d'ani- maux domestiques originaires des regions temp^r^es a conduit les utilisateurs k accor- der plus d'attention aux ressources animates et k I'environnement locaux. Agronomes, zootechniciens, v6t6rir^ires ont commenc6 k s'interesser k la faune sauvage en tant que potentiel 6conomique, k partir duquel on peut experimenter de nouvelles formes d 'ex- ploitation, et k considerer les ecosystdmes natureis comme des reservoirs de res- sources, ou des territoires alternatifs d'exploi- tation lorsque les corxiitions favorat)ies aux eievages de type classique n'etaient pas reu- nies. Toutes les tentatives n'ont pas ete des succds, car trop de precipitation en vue de rendements rapides k conduit k meconnaitre la complexite et la fragilite des ecosystemes natureis, la diversite des preferenda, exi- gences, comportements des animaux sau- vages. Par ailleurs, les protecteurs ont realise le caractere fallacleux du concept de reserve naturelle integrale, en tant qu'il exclut I'homme; Taction moderee de celui-cl, pour autant qu'elle puisse etre absorbee par etale- ment dans le temps et dans I'espace, ne peut etre seule exclue d 'ecosystemes ou elle s'est exercee pendant des millions d'annees et qu'elle a contribue k fagonner. lis ont pris conscience aussi que la perennlte des pares et reserves, sanctuaires de la faune et de la f)ore, banques naturelles de genes, heritage de I'humanite, monuments de la nature, se- lon divers conceptions et appellations consa- crees, ne peut Stre assuree contre la volonte des populations humaines. mais avec celles- ci. II est done necessaire de degager, des connaissances acquises, des applications permettant de conceder des avantages Im- mediats aux populations riveraines et d'inte- resser les gouvernements locaux. Des plans de gestion ont ete eiabores, testes, revus, corriges pour comprendre et contrdler revo- lution des populations animales et en tenter prudemment et ponctuellement I'exploitation rationnelle. Les maitres-mots sont done de- venus conserver et gerer. Or, ce qu'il est possible de faire en faveur des populations ri- veraines des pares k partir des connais- sances acquises dans les pares, il est possi- ble aussi de realiser k plus grande echelle dans les vastes zones economiquement mar- ginales constituees d' habitats semi-naturels ou les methodes classiques d'eievage se sont reveiees inadequates. Les pares sont done devenus des zones d 'etude ou mettre au point des actions k entreprendre au-del^ des pares. Cette tendance, que j'ai plus lon- guement expliquee ailleurs (1974) culmine dans la strategie mondiale de la conserva- tion, avec et pour I'homme, mise au point et diffusee par I'UICN en 1981. Les pratieiens se mettent done k eonsiderer les ecosystemes natureis, y com- pris ceux sous statut de pare ou reserve, comme des territoires k ouvrir k I'exploita- tion. Les conservationnistes se mettent k 15 penser que \h ou I'exploitation a cours, on dolt en changer les mdthodes. Cette conver- gence, et a fortiori ces tentations de ddbor- dement reciproque. est lourde de dangers, comnie elie peut dtre riche de promesses. On en voit ies dangers. Tout d'abord. au d^nt^dt initial pour ia faune sauvage. risque de succMer un trop-piein d'int6rdt, i'erxxxnbrement de bonnes intentions, cha- cun excipant de sa formation et de son exp^ rience pxxjr r^damer i'honneur, le privilege, voire ie nrKxx)pole de I'^tude, de ia gestlon, de i'exploitation de ia faune sauvage. Si elie est pergue comme une concurrence, cette convergence va done conduire k des conflits de competence. Or, M faut dtre clair : on ne peut faire n'importe quoi n'importe ou et personne ne peut pr^terxJre tout faire. li n'est pas question de cr^r des reserves par- tout, ni de consid^rer une reserve comme un centre d'^evage. ii faut maintenir s^par^es les affectations : ici ia conservation. 1^ {'ex- ploitation. II ne peut dtre question non plus de remettre en cause ie caractdre de peren- nite des pares et reserves, leur fonction pre- miere de sanctuaire pour ia fiore et la faune ou, comme on aime k dire aujourd'hui, de re- servoir de combinaison g^netiques adaptees. L'ensembie des pares et reserves qui constellent la terre, modestes echantilior^ des communautes biologiques evoluant en equHibre avec ies dimats locaux, sont tout k la fols les archives, musees et laboratoires sur iesquels doit pouvoir compter I'hunr^nite pour que les chercheurs, s'inspirant des modes de fonctionnement des systemes bio- logiques naturels, degagent et mettent en ap- plication, en dehors des pares et reserves, les techniques d 'exploitation les plus ade- quates tenant compte des possibilites lo- caies. Personne - forxJamentaliste ou prag- matique, eonservationniste ou pratieien - n'est de trop pour reaiiser ee vaste pro- gramme, et chacun a besoin de I'autre. Buffies d'Afrique - African Buffaloes (Syncerus caffer caffer) . Akagera. Rwanda, (photo Monfort). 16 Les formations, qualit^s et aptitudes en effet sont distinctes. Les praticiens ont I 'esprit orient^ vers le rendement, le concret, faction, le court -terme; ils possddent des te- chniques, des certitudes, obtiennent des r6- sultats, bons ou moins bons. S'agissant d'a- border la faune sauvage, toutefois, leur for- mation apparait trop exclusivement contr6e sur quelques mod^es domestiques univer- sels; ce qui peut les conduire k des simplifi- cations abusives, des interventions pr6matu- r^s ou inaddquates. Les zooiogistes-natura- listes sont mieux pr^par^s k aborder et ap- pr^hender la multiplicity des formes et des in- teractions d'un morxJe vivant diversifi6, en- core que leur formation en 6cologle et en 6thologie demeure trop margir^lis^e. F6rus de th^rie et rompus k la critique, ils sont 66- munis devant le concret et demeurent sou- vent veil^itaires et pusillanimes dans Taction. Si done au contraire, et du fait de cette duality des formations, la convergence est v6cue comme une complementarity, elie peut etre source de progr^s. II ne faut pas se leurrer, et chercher le confort intellectuel en demeurant chacun Chez soi, I'un dans son centre d'^levage, I'au- tre dans sa reserve natureile. Les probidmes qui se posent sur le terrain obligent k la confrontation des Id6es, ^ la complementari- ty des approches, k la collaboration des ac- tions, et au partage des lauriers ... s'U y en a. Ainsi. en 1974, j'eus le privilege de pre- senter k Son Excellence Juvenal HABYIARI- MANA, President du Rwanda, les principes generaux d'une serie d'actions en faveur des populations riveraines du pare national de I'Akagera. Ayant donne son accord par prlo- rite k un projet de centre de surveillance per- manente de la faune et de la flore sauvages. puis k des actions precises de deveiopement de la peche et de la pisciculture, le President demanda un complement d'information quant k un projet de ferme k gibier sur le pla- teau du Mutara. ou des troupeaux de bovins domestiques et d'herbivores sauvages au- raient dO coexister. Etant fils d'un peuple d'eieveurs. le President etait inquiet des suites de cette cohabitation et souhaitait un complement d'enqu§te sur les risques de transmission des maladies entre bovins do- mestiques et bovides sauvages. Dans le mdme ordre d'Idees, j'eus en 1980 avec Mi- chael LEAKEY, representant au Parlement des eieveurs MasaT et Vice-Ministre des Res- sources naturelles du Kenya, une discussion sur les possibilites d'utilisation de la faune sauvage; son souci portait sur le m§me pro- bieme d'echange de maladies entre bovins et gnous. II avait constate en effet que les pre- miers avaient I'habitude de flairer et nr^chon- ner les arrieres-faix trafhant sur la plaine tors des mises-bas chez les seconds. II etait pr§t k accorder des facilites de recherche k qui- conque etait dispose k aborder ce type de probieme. Cette cohabitation et cette mixite temporaire des bovides domestiques et sau- vages a toujours pose des probiemes. Jadis, les quelques eievages domestiques et sau- vages implantes en Afrique etaient entoures de vastes etendues de brousse ou evoluaient les betes sauvages. Celles-ci etaient accu- sees de servir de reservoir k des parasites, microbes et virus, d'en transmettre les germes, de propager les maladies, d'etre cause des epidemies affectant le betail do- mestique. Pour preserver celul-cl, on a pro- cede, 11 y a quelques decennies, k des mas- sacres d'animaux sauvages. En 1959 en- core, j'ai entendu un administrateur de socie- te ayant des interets dans des eievages pre- coniser. contre toute legalite. la distribution de poudre et de bailes aux paysans congo- lais pour acceierer reradication de la faune et enrayer la trypanosomiase du betail qui me- nagait le cheptel de FULREAC au Katanga. 17 ,,f- Buffles d'Afrique. African Buffaloes. (Svncerus caffer caffer) . Les buffles sont trds sensibles k la peste bovine et leurs populations peuvent 6tre r^duites de manl^re drastique par cette nnaladie. Buffaloes are very sensitive to rinderpest and their populations may be drastically reduced by this disease. haut/top : Virunga (Zaire) (photo Dubuisson) bas/below : Manyara (Tanzania) (photo Ruwet). 18 Les probldmes demeurent mais I'dquilibre des forces est completement inverse aujour- d'hui. Ce sont en effet d6sormais les trou- peaux d'animaux sauvages qui sont confines dans une constellation de pares et reserves, Isolds et sdpar6s les uns des autres, tandis que les bovidds domestiques parcourent TAfrique du Nord au Sud et d'Est en Quest. Le conservationniste qui ne voudrait pas s'in- t6resser au cheptel domestique et denneure- rart Isold dans son pare k dtudier des trou- peaux sauvages sous protection legale, ferait une grave erreur d'apprdciation. Ses projec- tions d'dvolution des populations doivent te- nir compte des maladies qui peuvent affecter les bovins domestiques et il doit s'inquidter des moyens d'y faire face. L'dvolution des populations d'herbi- vores sauvages au Pare du Serengeti en Tan- zanie est un cas exemplaire : Les premiers explorateurs europdens qui ont traversd la region du Serengeti ont tdmoignd de I'abondance des herbi- vores sauvages dans ses vastes sa- vanes et steppes. A la fin du sidcle pas- sd toutefois, une dpiddmie de peste bo- vine, apparue en Afrique du Nord-Est vers 1884, ravage le continent, attei- gnant le Cap en 1 896. Vehiculde par les bovins domestiques, la maladie n'6- pargne pas les ruminants sauvages. Apparue dans la region du Serengeti en 1890, deux ans lui suffisent pour d6- truire 95% du cheptel domestique et des troupeaux sauvages (gnous, buf- fies, girafes). Get effondrement du cheptel provoque une effroyable famine Chez les peuples d'dleveurs masaT, qui se transforment en pillards et donnent prise aux ravages de la variole. Les deux-tiers meurent. Les lions eux- memes, privds de nourriture, deviennent mangeurs d'hommes. La diminution des pSturages permet la multiplication des broussailles, favorable k I'implanta- tion et I'expansion des mouches tsd-tsd. Le milieu, ddj^ vidd de ses animaux. de- vient tout k fait hostile k I'homme. Les populations humaines reculent et I'a- bandonnent. Les premieres mesures de lutte contre la famine sont prises vers 1920; le ddbroussaillement pour lutter contre la tsd-tsd commence en 1930. La region Sud-Ouest du Serenge- ti redevient habitable pour les pasteurs et agriculteurs; de ce fait, les 6l6phants sont chassis de ces zones et affluent dans la zone actuelle du pare, ou ils In- terfdrent avec la vdgdtation et les autres herbivores. On note des resurgences de peste bovine chez les herbivores sauvages en 1917-18, 1923, 1938-41, 1957-59. Mais grace k une vaccination du bdtail domestique, un cordon sani- taire est dtabii autour du pare, ce qui enraye la transmission de la peste vers le pare, tandis que la maladie s'dteint chez les animaux sauvages. L' Elimina- tion de la maladie est acquise dds 1962 chez les gnous, dds 1963 chez le buffie. A partir de ce moment, les populations de ces ruminants commencent une ex- posion extraordinaire et ddeulpent. Mais un nouveau danger les menace, car ces populations sauvages aetuelles sont pleinement rdceptives. Or, la mala- die est de nouveau aux portes du pare, par suite du relSchement de la vaccina- tion du cheptel domestique. Le rdtablis- sement d'une campagne systdmatique de vaccination des bovins domesti- ques est done indispensable au sauve- tage des grands troupeaux d'herbi- vores sauvages, et notamment de plus d'un million cinq cent mille gnous. 19 La conclusion est claire. Dans quel- que region que ce soit du monde, ii n'est plus possible de considerer une reserve, meme si elle est sous statut de reserve inte- grate et quelle que soit son etendue, comme une aire independante du monde qui I'en- toure. Pareillement, il nest plus possible ^ un zooJogiste-naturaliste travaillant k la conservation de la faune dans une de ces re- serves de se croire en charge dune mission et d'un domaine reserves ^ I'abri des pro- blemes et pressions du monde qui I'entoure. Tout en etant bien d'accord sur la na- ture de notre authenticity - nous puisons no- tre motivation dans I'amour de la nature et de la faune sauvage - et sur la specificite de no- tre mission - nous nous vouons a I'etude et au maintien de la diversite et de la complexite du monde vivant - qu'il me soit permis d'atti- rer I'attention de mes collegues naturalistes et de mes confreres en zoologie sur deux faits que nous negligeons trop souvent. Tout d'abord, les lacunas de notre formation, ou I'ecologie et I'ethologie, mais aussi tout ce qui est indispensable ci un homme de terrain, sont insuffisants et trop marginalises. De plus, il y a ce vice redhibi- toire qui veut que, dans le cursus actuel, trop de zoologistes-naturalistes negligent, m6pri- sent ou rejettent I'approche reductionniste experimentale, aux niveaux moleculaire et cellulaire. Or, la formation academique la meilleure pour celui qui veut apprehender ce qu'est le vivant, independamment de la for- mation de naturaliste de terrain que, jusqu'a present, nous avons ete contraints de nous donner par nous-memes en-dehors de I'uni- versite, c'est la biologie generale, dans tous Eland du Cap. Cape Eland. (Taurotragus orvx) (photo FAO). Eland nnort de peste bovine. Bien qu'actueilement consid6r6e comme une victims de la paste bovine, la faune sauvage fut longtemps accus6 d'en §tre le reservoir. An Eland which died of rinderpest. Although currently considered as a victim of rinderpest, wildlife has long been accused to be its reservoir. 20 ses aspects compl6mentaires, en ce compris la pathoiogie, qui en est indissociable, et fait partie de l'6cologie. Pour etre un bon zodo- giste de terrain, il ne suffit pas d'etre natura- liste, il taut aussi etre bidogiste. Sans quol, on n'a qu'une vue partielle des choses et on est incapable de comprendre ce que font les autres. Ensuite, lapport positif des autres. Nous ne sommes pas les seuls naturalistes. A I'aube de choisir une carriere, nombre de naturalistes, rebuffs d'ailleurs par ce que le cursus de zodogie a de trop classique, choi- sissent des etudes plus orientees vers le contact concret avec I'animal et la nature : medecine veterinaire, agronomie, eaux et fo- rets, d'autant plus que ces orientations leur offrent davantage de perspectives d'emploi, dans les circonstances actuelles. Sans re- noncer a leurs gouts initiaux de naturalistes, lis y acquierent des connaissances et techni- ques qui leur permettent de contribuer effica- cement aujourd'hui k I'etude et k la gestion de la faune sauvage. De ces considerations, il r^sulte que les zoologistes-naturalistes d^sireux de se consacrer a la faune sauvage sont condam- nes el une double obligation : - obligation d'excellence dans leur discipline propre, notamment en incorpo- rant ei leur savoir natural iste traditionnel toutes les techniques nouvelles qui font au- jourd'hui du travail de terrain un travail te- chnique aussi sophistiqu6 qu'un autre; k cet effet, leurs programmes d'6tudes devront etre revus et completes, sans negliger I 'effort personnel de specialisation. - obligation d'ouverture et d'interdis- ciplinarit6, ce qui implique I'aptitude k com- prendre ce que font les autres, et I'humilitd necessaire pour admettre leurs apports posi- tifs. Reperes bibliographiques. BOURLIERE, F., 1951. Vie et Moeurs des Mammiferes. Ed. Payot. Paris. 250 pp. BOURLIERE, F. et VERSCHUEREN, J., 1960. Introduction d I'^cologie des ongu- les du Pare National Albrt. Vol.1, 158 pp; Vol.2: 49 planches. Inst, des Pares Natio- naux du Congo beige. Bruxelles. HEDIGER, H., 1951. Observations sur la psy- chologie animale dans les pares natio- naux du Congo beige. 194 pp. Mission Hediger-Verschueren, 1948. Inst, des Pares Nalionaux du Congo beige. Bruxelles. RUWET, J. CI. (6d.), 1974. Zoologie et assi- stance technique. 381 p. Fondation Uni- versitd de Liege pour les Recherches scienlifiques en Afrique Centrale (FUL- REAC). Lidge. SINCLAIR, A.R.E., and NORTHON-GRIF- HTHS, M. (6d.), 1979. Serengeti : Dyna- mics of an Ecosystem. 189 pp. The Uni- versity of Chicago Press. Chicago.. VERHEYEN, R., 1951. Contribution d I'etude ethologique des mammiferes du Pare Na- tional de rUpemba. 161 pp., Inst, des Pares Nationaux du Congo beige. Bruxelles. VERHEYEN, R., 1954. Monographie ethologi- que de I'hippopotame. Exploration du pare national Albert. 91 pp. Inst, des Pares Nationaux du Congo beige. Bruxelles. (1) Institut de Zoologie Universit6 de Li^ge Ouai Van Beneden, 22 B-4020 LIEGE (Belgique). 21 THE CAMPFIRE PROGRAMME IN ZIMBABWE. An overview of the Programme. Its concept and implementation. by Simon Metcalfe * CAMPFIRE stand for Communal Areas Management Programme For Indi- genous Resources. It was conceptually de- veloped by the Branch of Terrestrial Ecology, Department of National Parks and Wildlife Management in the Ministry of Natural Re- sources and Tourism. The fundamental aim behind the Campfire Programme is to get away from purely protectionist and preserva- tionist wildlife management policies and move toward an approach which combines conservation with development. Campfire relates to all natural resource management where those resources are found on commonly owned land. It is not a policy for state or private lands. It faces the challenge of common property ownership and management. Having arisen in the Natio- nal Parks Department, the focus of Campfire has so far mainly focussed on the wildlife re- source but is is anticipated that other ele- ments such as water, soil and vegetation will become "holistically" incorporated. Another obvious reason for the Importance of wildlife in the Initial phase of Campfire is that wildlife Is valuable, very renewable and highly re- sponsive to sustainable utilization. Campfire aims to integrate conserva- tion with development. Therefore the value that the natural resource base has, is of criti- cal importance. Being common property, of equal importance is the issue of equity or dis- tribution of value. To whom do the trees, soils, rivers, and wild animals belong ? What Campfire argues Is for the proprietorship by local people of their natural resource base. That grass for instance is not just a free and abundant resource but a limited resource that can facilitate the production of domestic (cattle, goats) or indigenous (wildlife) spe- cies, or both. The crux of the matter is often that do- mestic animals are private property whilst wildlife (trees, soils, vegetation) Is common property. Campfire addresses both the pro- perty relations of wildlife and the equity issue. Make no mistake, there can be conflicts be- tween private and common property as can be seen in grazing management schemes and arguments over carrying capacity and 22 how much. Often the person with a lot of pri- vate property (cattle) may not look too kindly on the community stating that grazing land Is common property and that the consensus of the community Is to have either more wildlife or that there should be a grazing levy. Wildlife, as stated has been the cata- lyst resource In the Campfire Programme. This has occurred where there happens to be abundant wildlife or good wildlife mar^ge- ment potential. In Zimbabwe's case this has also tended to be In the remote rural commu- nity areas with low population densities. A further vital point is that Campfire has taken off where a rural community Is situated next to a wildlife area, national park, forestry area or protected land. What we witness is a na- tional park managed under a protectionist or preservationist policy surrounded by a com- munal (peasant) area which is adopting a utl- llzatlonlst or conservationist policy. With the old policy what we found was wildlife being regarded by colonial and post- colonial administrations as state property (royal game). This alienated local people from the resource base and created hostility towards the resource and the authorities (na- tional parks department). This "hard edge" between the wildlife area and the communal area caused a lot of conflict and the net re- suit was that domestic animals were given an unfair advantage in determining land use in communal lands. If a man cannot benefit from wildlife then he would rather have a goat or a cow which he can own. With population growth and pressure on pasture, wildlife fails to compete as a land use. Campfire, by allowing local communi- ties to manage and benefit from their wildlife resource base, empowers local people to evaluate appropriate land use more fully. Since the Initiation of the Campfire pro- gramme we are now witnessing wildlife ma- nagement competing as a land use. Wildlife In communal lands outside of protected areas will not survive purely for aesthetic rea- sons but because it can yield a competitive or complementary yield per square kilometre. It was for this reason that Zimbabwe and the Campfire programme fought so hard to pre- vent the Ivory products ban at the 1989 Convention on International Trade In Endan- gered Species. Campfire as a concept ba- sed on sustainable utilization argues that out- side of protected areas (which are expensive to manage) it is the value of wildlife equitably distributed that will conserve It. An Ivory ban will reduce the value from wildlife per square kilometre and make domestic livestock pro- duction more competitive. Wildlife already labours under the eco- nomic handicap of being a common property whilst livestock is private property. Private livestock can deliver income and economic security directly to the Individual. Common property terxls to deliver benefits to the group. So much research and Investment and nr^rketing has already been invested Into domestic livestock compared to wildlife that each further restriction in the terms to trade for wildlife make Campfire more difficult. Hence we see the Importance of international sport hunting to the Campfire Programme. The value of wildlife is not a static thing as, apart from meat and hide, there is also the potential for hunting and photographic rafa- ris. Whatever one's personal views about sport hunting, It is a very conservative activity because low numbers of animals are taken at a high price in international currency. Fur- ther, sport hunting can be well monitored and controlled. Taking the example of the Kariba Di- strict, we find a low rainfall, brittle environ- ment that on average underproduces grain to the tune of 20% per annum and depends on 23 The ivory ban reducing the value of wildlife makes the Cannpfire Programnne less attractive for the rural communities and threatens its cost-effectiveness and continuation. En rMuisant la valeur de la fauhe sauvage, Tinterdiction du commerce de I'ivoire rend le programme Campfire moins attractif pour les communaut^s rurales et en menace la rentabilit6 et la continuation, (photo FAO). central government food aid. Yet the 3,000 square kilometres of Kariba District sur- rounds a 2,000 square kilometre National Park and has a 300 kilometre frontage on Lake Kariba. Within the district are over 20 species of large mammals including ele- phant, IkMi, leopard, rhino, buffalo, zebra, ku- du, etc... The value of this is hard to estimate. What we know is that in the first year of community management, the Nyaminyami Wildlife Management Trust has made over US$200,000 net profit from internattonal sport hunting alone. These resources allow the distrk:t to fir^nce their own management, pay compensation for elephant caused crop damage and ensure capital can be replaced and pay direct benefits to the community. In additk>n. the district has been able to crop 1,500 impala and distribute the 30,000 kilo- grammes of meat at cost price. We have hardly scratched the surface of natural re- source utilization potential in regards to non consumptive wildlife tourism rK>r of seconda- ry industries or ranching of crocodiles or lake based activities. The concept of local partk^ipatkxi, pro- prietorship or equity in the wildlife resource tiase is critical to the Campfire Programme. So too is the legislation in Zimbabwe, that empowers govemment to delegate the right to manage, administer and benefit from the resource. In fact it is dear in Zimt)abwe that it is the delegation of the "Appropriate Autho- rity" of the wildlife resource that has t^een the catalyst in Campfire. The private sector in the country has enjoyed such status for the 24 t-^*i With Campfire, 30,000 kg of impala meat have been distributed to the local communities at cost price. Avec Campfire, 30.000 kg de viande d'impala ont 6t6 distribu^s aux communaut6s locales au prix coutant. (photo FAO). past decade and the countt7 has witnessed a massive growth in the wildlife industry. What we now witness is that growth in the commu- nal sector. The law says that the local autho- rity of a common land area may receive the wildlife authority from the state. Once that happens a local community, provided it is de- mocratically constituted, has to work out the relations of people to the resource. To define the "right of access" for themselves and de- cide what to do about poaching and law en- forcement issues. Internal poaching or sub- sistence hunting is no longer the theft of state property but of local property and under- standings between the group and the indivi- dual have to be elaborated upon. To restate the point; it is the delegation of authority from central to local level that is the key to Campfire and common property management. Once authority is at the di- strict level relations between households, vil- lages, communities and the district body also need to be worked out. Hence the Campfire Programme Insists on democratic repre- sentation as the only way the district can avoid behaving like a mini-state. District Au- thorities have so long depended on central government grants in order to function that their first instinct has been to see wildlife re- venues as district revenues. This is under- standable and has benefits such as greater economic autonomy at the local level and greater social security and welfare in the pro- vision of health and educational facilities. However, if we recall that wildlife is compe- ting as a land use with private property that puts income into the household, we still have the problem that the individual will vote for domestic livestock rather than wildlife. Also wildlife is rarely evenly distributed and those who live with the wildlife may resent sharing its benefits with everyone else in the district. In sum, if the distributive element of the wil- dlife programme is not satisfactorily resolved then wildlife management as a land use op- tion may not be competitive even though it produces a greater return from the land ove- rall. In Zimbabwe, the "Responsible Autho- rity", the Department of National Parks has not been prepared to delegate the "Appro- priate Authority" to districts unless they ac- cept the principle of distribution benefits ac- cording to the resource's distribution itself or in other words that 'those who pay the social cost of living with wildlife should reap the economic benefits". Therefore, Campfire fo- cuses on the institutional development for management of wildlife and the participation in benefits. We have districts and below them we have demoratic institutions of wards and villages. In Campfire the authority of the 25 district must recognise also the authority arxj participation of wards and villages. The Boards' of Management at the district level have representatives from the Wards. At the Ward level there is a Ward Wildlife Manage- ment Committee with representatives from the villages. Accountability is as crucial as good management. Campfire establishes the local commu- nities up as producers of wildlife. They are not necessarily the marketers of wildlife. This is because the value of the wildlife depends critically on how well it is marketed and by whom. For instance, two different safari companies can produce very different results and this applies to hunting and photo safaris. Thus we are witnessing within the Campfire programme the negotiation of several Joint Ventures between communal wildlife produ- cers and private sector safari/tourist compa- nies. We are trying to work towards the ideal joint venture where you achieve the highest market value, shared equitably between nnar- keter and producer. The control over securi- ty of access to the resource Is a strong lever on the producers side. Most marketers will reduce profit margins if they have greater se- curity of tenure. The joint venture approach unites communal subsistence farmers with the best of private sector entrepreneurship. Hence part of the management problem is answered as well as the dependency on do- nor akJ and technical assistance. This is not to say there is no place for donor assistance but to realise that wildlife management can be economically viable quite rapidly. In Zimbabwe we are putting donor finance into capital and technical sup- port leaving recurrent cost to come out of wildlife revenues. This way local communi- Cape Eland - Eland du Cap (Taurotragus oryx). Wildlife can easily compete with domestic livestock for production on marginal lands. La faune sauvage peut facilement rivaliser avec le b^taii domestique pour I 'exploitation des terres marginales. (photo lokem). 26 ties can feel the impact of the programme much faster, not having to capitalise them- selves, arxJ hence the crucial community in- volvement aspects can be motivated quickly. We have a group of agencies working closely together. Firstly, there are the Autori- ties; National Parks at national level and local government at district level. We have three Non-Government Organisations bound toge- ther by a collaborative understanding each with a specific function. The Centre of Ap- plied Social Sicences (CASS) at the Universi- ty of Zimbabwe has established a socio-eco- nomic research programme into communal natural resource management. They provide a base line, ongoing monitoring of the Camp- fire progamme and invaluable planning input. The World Wide Fund For Nature (WWF) Multi-Species Project has an ecological and wildlife research and planning function. Hence CASS and WWF are highly comple- mentary providing social and ecological te- chnical inputs. The Zimbabwe trust, focuses on implementational issues and supporting the growth of local level institutions to ma- nage and administer their own natural re- source and wildlife bases. The Zimbabwe Trust also negotiates with large-scale donors in order to access financial inputs into these projects. As Local Authorities have the right to manage finance as well as their wildlife, an NGO is well placed to have direct dealings with District Councils whereas bi- and multi- lateral donors find more difficult. Campfire fosters the development of decentralisation and enhanced local responsibilities for the natural resource base and development ge- nerally. In 1989 the first two districts. Nyami- nyami and Guruve, were granted "Appro- priate Authority". During 1989 the Zimbabwe Trust facilitated three workshops to Introduce the programme to other districts. By Octo- ber 1989, a further 11 districts were writing out proposals and negotiating for manage- ment rights. The Parks Department has just granted them these rights so at the start of 1990 there are riow 13 districts with the right to implement Campfire projects directly. The estimated total revenue from hun- ting safaris alone in these areas is about four million US dollars of which atxDut half will go directly to the districts. This is revenue that was not there before. I estimate that approxi- mately 25% of the revenue will be spent on management (crop protection, compensation for crop damage, problem animal control, law enforcement, training and information etc.), 15% of the district level for support of district level initiatives, 20% to the ward level for community services (health, education, grinding mills, etc..) and 40% to household benefits. Of course the distribution of bene- fits has to be settled at community level and the issues can be full of debate and conten- tion. As I see It, having decentralised the right of proprietorship over the common pro- perty resource base, there are two critical Is- sues; firstly, you have to market and put a va- lue on the resource and secondly, you have to distribute that value equitably. Neither one is necessarily simple but the will of local peo- ple in Zimbabwe is definitely to try it out as Campfire or equitable sustainable utilization holds a promise far in excess of the pro- tectionist policies for them and I believe for wildlife arxj its habitat as well. Zimbabwe Trust, Director of the Community Wildlife Management Programme. P.O. Box 4027 Harare (Zimbabwe). 27 UN FUTUR POUR LES OISEAUX FORESTIERS ENDEMIQUES DES ILES COMORES ? par M. Louette * "PROTEGEONS LES OISEAUX UNIQUES DES COMORES" L'affiche que I'on peut voir un peu partout ii Moroni, depuis novembre 1989 est montr6e ici dans la figure 1. Cette affiche repr6sente un pigeon end6mique de la for§t : le NINGA Alectroe- nas sganzini. menace par la destruction de la foret et par la chasse. C'est le symbole d'une campagne pour encourager la protection des oiseaux en R4publi- que F6d4rale Islamique des Comores. Cette activity est men6e par une Squipe beige et como- rienne pour le compte du "CIPO" (Conseil International pour la Protection des Oiseaux). L'dquipe est dirig6e par le Dr. Michel Louette, auteur du livre "Les oiseaux des Comores", paru en 1988 aux Editions du Mus6e Royal de I'Afrique Centrale, Ten/uren, Belgique, qui est I'auteur de la pr4- sente note. Les oiseaux endemiques aux Comores Des oiseaux terrestres ont colonist I'archipei ^ une 6poque lointaine, aprds la formation g6ologlque des Comores. Ces oi- seaux provlennent de r6gions limitrophes mals Ici leur morphologle a chang6. La plu- part d'entre eux provlennent de Madagascar, mals certalnes espies sont d'orlglne afrl- calne et quelques-unes m§me d'origine asia- tlque (Louette, 1988). Treize espies d'oiseaux n'existent au monde que sur I'archipei des Comores : on les appelle des espdces endemiques. Vingt-trois autres espdces nicheuses aux Comores montrent des differences Im- portantes avec les populations vivant ailleurs dans le monde : il s'agit de sous-espdces en- demiques. Certalnes de ces populations dif- ferent mdme entre les iles de sorte que le nombre total de sous-espdces decrites pour I'archipei des Comores s'eieve k 40. Pour quatorze autres espdces ni- cheuses aux Comores, aucune difference 28 PRDTEGEONSiEs UNIOUES DEs COMORES ORGANISEE PAR LE Rgure 1 . avec les populations limitrophes n'est appa- rente : il s'agit d'espdces non-end6miques. En plus de ces 60 espdces d'oiseaux nicheurs aux Comores, 39 autres espies ont 6t6 observ6es d'une fagon certaine, mals ne nichent pas ici, il s'agit de migrateurs et d'erratiques. Relation ecologique entre les oiseaux et le milieu Chaque tie de I'archipel posskJe une avifaune terrestre sp^ifique, due aux ha- sards de la colonisation. Mais la presence de la plupart de ces oiseaux k un endroit pr6cis sur chaque tie depend de fagon d^terminante de la v6g6tation : les formes end^miques des Comores ne vivent que dans la for§t et une seule dans les bruydres du Karthala (la figure 2 montre la position actuelle de ces types de v6gdtation sur la Grande Comore). Cecl se comprend pulsque ces oiseaux ont v6cu pendant des mlll6naires dans cette for§t avant la venue de I'homme aux Comores et y sont done compldtement adapt6s. Ces oiseaux peuvent dtre utilises comme param^tre pour mesurer la "sant6" de r^cosystdme. Si la fordt est en bonne condi- tion, toute une gamme d'oiseaux caract^risti- ques est localement prdsente et invers6ment, si I'on ne trouve pas telle ou telle espdce d'oi- seaux k un certain erxdroit. cela constitue une indication de la degradation de I'^cosystdme local. Les zones qui ont subi une influence humaine profonde renferment une avifaune plus banale avec surtout des oiseaux arrives Foret Bruyer«s KARTHALA Rgure 2. Position actuelle de la v6g6tation naturelle sur la Grande Connore. Present natural vegetation map of the Grand Comoro. 29 r6cemment aux Comores. Ces oiseaux plus toli§rants vis-^-vis de renvironnement sont moins interessants du point de vue scientifi- que car lis ne sont pas du tout typiques de I'archipel. Ces derniers risquent pourtant de devenir dominants si les for§ts et bruydres originales diminuent encore en superficie. Quant aux oiseaux marins et aux 6chassiers migrateurs en hivernage, la cote et les flots sont leur milieu naturel, lis ne se- ront pas pris en consideration ici bien que le nombre de certaines de ces espdces soit im- portant k r^chelon international. Protection des oiseaux En 1985, une exp6diton beige avait d6- j^ vislt6 la Grande Comore et Moh6li dans le but de pr6ciser les aires de distribution et les effectifs des espdces end6miques. Ces iles et les deux autres dans I'archipel des Co- mores (Anjouan et Mayotte) ont aussi 6t6 etudi^es par les Missions Zoologiques Beiges en 1981 et 1985. La mission CI PC de 1985 avait pour but principal de compter tous les oiseaux dans 17 stations choisies k des altitudes diff^rentes allant du niveau de la mer jusqu'au sommet du Mont Karthala (Grande Comore), sur tous les c6t6s de la montagne (voir figure 3. Louette et al., 1988). la mission de 1989, qui avait un but plus dl- dactique, a n6anmoins encore ajout6 six nouvelles stations, dont quatre sur le Kartha- la et deux sur La Grille; dix stations de 1985 ont 6t6 compt6es une deuxl^me fois. De ces comptages, il ressort claire- ment que des cinq espdces end^miques de la Grande Comore, quatre sont restreintes k des regions precises du Mont Karthala (voir figure 4). Columba polleni Figure 3. Localisation des stations de connptage d'oiseaux et courbes d'altitude sur la Grande Comore. L'exemple nnontre que la densit6 du Pigeon des Comores augmente dans la fordt avec I'altitude, sans doute en relation avec la d6gradation de celle-ci. L'espdce est absente dans la zone supraforesti^re des bruy^res. Sites of counting plots of birds according to altitudinal ranoe on the Grand Comoro, ft shows that the density of Comoro Pigeon increases in the forest according to altitudinal range surely in relation with forest degrada- tion. The Species is absent from the heath zone. Tandis que le Gobe-mouche du Kar- thala Humblotia flaviorostris (un genre end6- mique) possdde une aire de distribution as- sez vaste et que ses effectifs peuvent §tre estim^s k quelques milliers, une autre es- pdce, toute aussi nombreuse, k savoir le Zos- t6rops du Karthala Zosterops mouroniensis, est limits k la region du cratdre mSme. Le Petlt-duc du Karthala Otus pauliani et le Drongo de la Grande Comore Dicrurus fusci- pennis ont des aires de distribution plus res- 30 treintes et les populations ne doivent pas d^ passer quelques dizaines de couples. Otus pauliani, une esp^e terrltoriale, est la plus menac^e, car Ii6e k des endrolts de fordt vierge en altitude, Zosterops mouroniensis avec son aire de distribution tr^s restreinte doit ^galement §tre conslddr6e comme vul- nerable. Les deux autres espies ne sont pas en danger imm^iat. mais Dicrurus fus- cipennls est peu represents. La cinquldme espdce endemique, la Fauvette de la Grande Comore Nesillas bre- vicaudata, est blen rSpartle dans toutes les regions supdrieures k 400 m d'altitude. Aucune sous-espSce endSmique ne semble trSs menac6e actuellement, sauf I'Ar- tamle azurde Cyanolanius madagascarinus bensoni, dScrite r6cemment, qui n'a pas Ste observ6e depuis sa redScouverte en 1981. Pour les autres espies autochtones, des conclusions tout aussi importantes quant k leur distribution altitudinale, leur preference topographlque ou leur density ont ete tiroes. Ces conclusions sont surtout intdressantes pour leur etude scientifique, mais lis appor- tent egalement des donnees importantes pour leur protection. Nous ne pouvons en- trer dans les details ici, mais nous voulons mentionner que I'exemple de la figure 3 mon- tre que le Pigeon des ConrK}res Columba fX)!- leni, espece erxJemique presente sur les qua- tre lies est surtout un oiseau d'altitude sur la Grande Comore. II faut remarquer quand mdme que la deforestation des ties amenerait sans aucun doute la disparition complete de cette faune de la for§t d'altitude, comme on I'a constate ailleurs : compietement k I'lle Ce- bu aux Philippines (King. 1985) ou presque aux Mascareignes (Cheke, 1987). Sur Moheii, ou la population humaine est molns nombreuse, la seule espece ende- mique (la Fauvette de Moheii Nesillas ma- riae) est blen repartie. Sa distribution et ses relations avec son congenere sympatrlque, la Fauvette malgache N. typica moheliensis ont ete etudiees au cours de I'expeditlon CIPO. II y a quelques autres especes avec races en- demiques qui sont limitees k la dorsale fores- tiere. Le Colombar maltsou Treron australis griveaudi, une autre race endemique de Mo- heii, est menace par la chasse. Sur Anjouan, ou II n'y a pas d'especes endemlques, certains olseaux Interessants tels Nesillas typica longicaudata et le Soui- manga malgache Nectarinia souimanga co- morensis sont bien reparties. Sur cette He, les habitats naturels sont fort restreints et persistent uniquement sur quelques pentes de montagne peu accessibles, ce qui fait que les especes stenotypiques de la fordt sont tres rares. Mayotte possede deux especes ende- mlques : le Souimanga de Mayotte Nectari- nia coquereli qui est commun, le Drongo de Mayotte Dicrurus waldenii qui est limite k quelques parcelles de for§t aux altitudes su- perieures k 200 m. Peu de forets persistent sur cette iie moins eievee, mais ici, la pres- slon demographique est beaucoup moins forte qu'e Anjouan. Un rapport detailie sur la conservation des oiseaux de Mayotte a ete publie separement (Louette, 1988a). Menaces King (1985) a enumere les cinq me- naces qui pesent sur les oiseaux des petites lies. Nous pouvons les enumerer dans le pre- sent contexte. 1. Parte del'habitat Le facteur le plus important k longue echeance. Les especes stenotypiques de la 31 foret ne peuvent survivre que si une superfi- cie suffisamment grande de cet habitat per- siste. L'exp6drtlon constata une destruction de la foret sur la Grande Comore, due surtout k la croissance de la population humaine, qui doit cultiver k une altitude de plus en plus haute sur le Mont Karthala. A certains en- droits les cultures atteignent 1400 m d'alti- tude. Si Ton se contente de planter sous les grands arbres, Iaiss6s intacts, les d6gats sont encore limit^s, bien que meme dans ces conditions, la r6g6n6ratlon de la foret de- vienne impossible. L'exploltation forestidre est une autre menace et aussi - et surtout - les projets de construction d'une route gou- dronn6e de la cote jusqu'au cratdre que Ton ne peut atteindre actuellement qu'en grim- pant (projet temporairement abandonnd, semWe-t-il). Une telle route permettrait k beaucoup de gens d'atteindre les regions du sommet ou actuellement la foret et les bruydres existent encore dans un 6tat quasi vierge. Le r6sultat serait dramatique, car les cultures en altitude risquent de provoquer une Erosion et la destruction de la foret chan- gerait le regime pluviom^trique, done I'^co- systdme complet de I'ile, et diminuerait meme les reserves en eau potable. Nous suggerons deux alternatives possibles pour creer une r6sen/e naturelle sur la Grande Comore : a. un secteur dans la partie Sud du Mont Karthala; b. la region sup6rleure k la cote de 1400 m d'altitude. Nous proposons aussi de conserver la foret au-dessus de 400 m d'altitude sur Mo- h6li, ou celled est encore intacte. Une re- serve naturelle devrait aussi englober I'iiot de M'Chaco et d'autres ilots - surtout Magnou- gnl - pr6s de la cote Sud car ils h6bergent des oiseaux de mer. 2. Prddation Les dangers d' introduction de mammi- f6res exotiques sont le deuxidme facteur im- portant, aprds la perte de I'habltat. Aux Co- mores, le Rat noir Rattus rattus et la Rasse Vi- verricula indica sont presents depuis longue date et ne semblent pas constltuer une me- nace majeure pour les oiseaux terrestres. Par contre, la Mangouste Herpestes auro- punctatus, d'introduction r6cente, constitue un r6el danger. 3. Chasse Ceci concerne surtout les pigeons. Nous avons remarqu6 que le Ninga (sur les quatre iles) et le Colombar maitsou {k Moh6- li) sont un gibler privil6gi6; si le nombre de fu- sils devait encore augmenter aux Cc mores, ces espdces coureraient un grand risque. 4. Competition Les oiseaux anthropophiles, d'arriv^e r6cente, peuvent 6liminer des esp6ces origi- naies. Pourtant, peu d'espdces introduites p6n6trent en for§t, sauf le Martin triste Acri- dotheres tristis qui monte jusqu'^ la lisidre de la foret et qui niche dans des trous d'arbres 6galement recherch6s par les espdces auto- chtones, tels les perroquets Coracopsis sp.. 5. Maladies Le role des maladies dans I'extermina- tion d'espdces d'oiseaux n'est pas encore bien connu, mais des maladies amen^es par des esp^ces introduites pourraient menacer les oiseaux autochtones. Aucun cas sp^cifi- que aux Comores n'est connu. mais la raret^ de certaines espdces (I'Artamie azur^e sur la Grande Comore ?) pourrait trouver 1^ son ex- 32 Rgure 4. Distribution mondiale des quatre espdces end6miques du Mont Karthala. World distribution of the four endemic species of Mount Karthala. 33 plication. Cheke (1987) a des soupgons ana- logues sur les Mascareignes. Le futur Pour obtenir des r6sultats de cette campagne de protection des oiseaux, il faut que les Comorlens eux-memes se rendent compte de I'importance de tout I'^cosyst^me subtil qui les entoure. La campagne veut done en premier lieu sensibiliser la popula- tion comorienne grace ci I'affiche, qui en est le symbole. Mais d'autres initiatives sont prises, dont des contacts avec les responsa- bles de la gestion des forets et les pouvoirs publics. Des cours d'ornithdogie sont don- nes par les specialistes beiges aux dtudiants de lEcole Nationale de TEnseignement Sup6rieur a Mvouni. Une vitrine sur la distri- bution des oiseaux est installee au Centre National de Documentation et de Re- cherche Scientifique a Moroni. Un membre du personnel du CNDRS a suivi un stage en ornithologie et en protection de I'environne- ment en Belgique et en Grande-Bretagne. Le message primordial de cette cam- pagne est que la preservation du patrimoine a une importance majeure pour la Commu- naute Comorienne. Mis a part la notion de patrimoine national, il y a aussi celle de la n6- cesslt6 de pouvoir vivre en harmonie avec I'environnement, puisque la foret naturelle a une importance majeure dans la regulation du regime pluviom^trique sur une fle telle la Grande Comore et dans la lutte centre I'ero- slon (surtout a Anjouan). II faut souligner que la strat6gie agricole doit etre dirigee vers une augmentation de la production des par- celles d§j^ utilisees et non vers la destruction syst^matique ^ventuelle des lambeaux de fo- ret naturelle en altitude pour agrandir la su- perficie des cultures ou des paturages. II est temps aussi de stimuler les possibilitds dans le domaine du tourisme aux Comores, ou pr6cis6ment le milieu marin, le volcanisme, mais aussi la remarquable faune, li^e ci la fo- ret originale, sont des atouts. Ainsi, il y aura un futur pour les oiseaux forestiers end6mi- ques! Bibliographie CHEKE, A.S.. 1987. An ecological history of the Mascarene islands, with particular refe- rence to extinctions and instructions of lans vertebrates. In : Studies of Masca- rene Island Birds. A.W.Diamond, Ed. Cambridge University Press. KING, W.B.. 1985. Will the future repeat the past? In : Conservation of Island Birds. PJ.Moors. Ed. ICBP. Cambridge. Te- chnical Publication n° 3. LOUETTE, M.. 1988. Les oiseaux des Co- mores. Ann. Mus. R. Afr. Centr.(Zool.) 255 : 1-192. LOUETTE, M.. 1988a. La conservation des oi- seaux de Mayotte (Moore). In : Livre rouge des oiseaux menaces des departe- ments, territoires et collectivit6s territo- riales d'outre-mer. J.C. Thibault. Ed. CIPO. Paris. LOUETTE, M., STEVENS J., BUNENS L. et JANSSENS L.. 1988. A survey of the en- demic Avifauna of the Comoro Islands. ICBP. Cambridge. Study Report n° 25. M. Louette Section des Vert6br6s Mus6e Royal de I'Afrique Centrale B-1980 Tervuren (Belgique). 34 ELEVAGE EXPERIMENTAL DES CRICETOMES (Cricetomys gambianus et C. emini). Note d'information. Description de quelques comportements. par J.T.C. Codjia (1) et J.C. Heymans (2) INTRODUCTION Les observations rapportdes dans la pr6sente note reinvent d'un programme de recherche Ianc6 k rUniversit6 nationale du B^nin sur les possibilit^s d'^ievage de la faune sauvage et particulidrement des es- pies traditlonellement les plus pr^levdes pour I'allmentation humaine : rongeurs, es- cargots, reptiles, oiseaux, grands mammi- fdres sauvages, etc. Cet dievage, se congoit comme un complement k I'^levage classique d'animaux domestiques et contribue k la so- lution du probldme de malnutrition auquel se trouvent confront6es les populations rurales africaines. Parmi les esp>dces les plus consom- mdes en Afrique figurent certains rongeurs, comme les cric6tomes. Commun6ment ap- pel6s rats de Gamble, les cric6tomes sont omnivores et de moeurs entidrement noc- turnes. L' habitat nature! des cric^tomes varie en fonction de I'espdce. Cricetomys gambia- nus vit dans les zones de savane et dans les jachdres ou il creuse son terrier, pr6f6rant surtout les endroits frais (Ajayi, 1975). II peut 6galement vivre dans les termiti^res aban- donn6es. Son poids varie entre 1 ,2 et 2 kg. Cricetomys emini, par contre, vit en foret dense (Majer, 1975). En milieu naturel, le rat de Gamble vit de fagon plus ou moins soli- taire. II creuse un terrier aux multiples en- trees. Plusieurs aspects de I'^levage ont 6X6 envisages lors de la conduite de nos travaux. Nous nous sommes voiontairement limit^s dans cette note k quelques aspects du com- portement (sociability, sexuality, docility, et cannibalisme) (Codjia, 1985). 35 MATERIEL ET METHODE Les rats de Gamble doivent etre 6lev^s dans des locaux suffisament a6r6s : I'optl- mum thermique varie entre 26 et 31 "C. Les animaux sont maintenus dans un bailment en dur recouvert de tole. La trajectoire du soleil fait un angle d 'environ 60° par rapport k la longeur du bStiment. Mentionnons la pre- sence d'une partie grillag^e qui permet ra6- ration du beitiment. Les cages d'6levage sont faltes k partir de grillage k mailles rectangu- laires dont les fils de fer ont un diamdtre de 1,6 mm. Les cages sont de deux types : - Cages de type 1 : Ce sont des cages mdtalliques de 0,5 x 0,5 x 0.32 m ins- talipes cote k cote et poshes sur un es- cabeau mdtallique. - Cage de type 2 : Elles pr6sentent deux compartiments : . une partie obscure le jour, faite de plaques m^taliiques ; . une partie 6clair^ le jour, grillagde. Les deux compartiments communl- quent par une ouverture. Ces cages de 0,63 X 0,49 X 0,26 m sont 6tag6es dans les cadres d'un support m6tallique. Sous chaque cage est plac^ une cuvette m6tallique coulissante servant k recueillir I'urine et les fdcds des ani- maux. 1.1. Animaux 6tudi6s Les observations ont port6 sur 34 ani- maux (18 males et 16 femelles). Six couples de cric6tomes {Cricetomys gambianus) ont 6t6 respectlvement places dans six cages de type 2. L'emploi de ces derniers permet de tester I'effet des conditions d'6levage sur la vie sexuelle des animaux. Douze animaux de la meme espdce (6 males et 6 femelles) ont 6t6 individuellement repartis dans des cages de type 1 en vue de subir des tests de docili- t6 en relation avec une alimentation sal6e. Les dix animaux restants, 6lev6s dans des cages de type 1 , ont fait I'objet d'un sulvi en groupe en vue de I'^tude du comportement social et du cannibaiisme. Les diff^rents groupes constitu^s sont les suivants : - groupe 1 : 2 males Cricetomys gambianus. - groupe 2 : 1 m^Ie Cricetomys emini. 1 male Cricetomys gambianus. - groupe 3 : 1 male Cricetomys gambianus. 1 femelle Cricetomys emini. - groupe 4 : 1 male Cricetomys emini. 1 femelle Cricetomys gambianus. - groupe 5 : 1 femelle Cricetomys emini. 1 femelle Cricetomys gambianus. Tous les animaux ont 6t6 captures k I'^tat sauvage. La mdthode de capture consiste k rechercher leurs terriers, et k les ^ventrer afin d'attraper les aninr^ux k la main. Pour empdcher la fuite 6ventuelle des ani- maux, il faut recenser les issues de sortie (1 k 4) et les obstruer. 1.2. Aliments Utilises Les aliments et I'eau sont distribuds ad libitum. L'alimentation est constitute de Ma- nihot esculenta, du Tridax procumbens, de noix d'E/ae/s guineensis et d'insectes vivants (criquets Zonocerus variegatus). Ces aliments sont repartis en trois re- gimes : - Regime 1 : Manihot esculenta. Tridax procumbens. Elaeis guineensis. 36 - Regime 2 : Manihot esculenta, 6pluch6 et poudr^ de sel de cuisine (300 g de manioc / 40 g de sel). - Regime 3 : Manihot esculenta. Tridax procumbens. Elaeis guineensis. Zonocerus van'egatus. Le regime 1 est servi aux couples (cages de type 2). Les animaux repartis en lots regoivent le regime 1 pour le premier lot et le regime 2 pour le second lot. Ceux 6le- v6s en groupe dans les cages de type 1 ont 6td aliment6s avec le regime 3 mais les in- sectes n'ont 6t6 distribu^s qu'ei partir de la cinquidme semaine de captivity. Les ali- ments sont sen/Is tous les matins entre 8 h et 10 h. 1.3. Collecte des donn6es La pr^sente 6tude qui a dur6 16 se- nr^ines s'est essentiellement Iimit6e k I'obser- vation des comportements suivants : - Sociabilite et Sexuality - Docility et Cannibal isme Les animaux sont observ6s period 1- quement (toutes les heures pendant 10 mn) k travers I'ouverture sltu6e au-dessus du com- partiment obscur de la cage 2 en vue de sur- prendre un eventuel accouplement et/ou la fagon dont les deux animaux cohabitent. Cette observation s'effectue dgalement k tra- vers I'entr^e s6parant les deux comparti- ments de la cage. L' observation, toutes les deux heures, de la region ano-gdnitale des Repartition des animaux (1) 12 Cages de type 1 animaux repartis en cage individuelle (2) 5 Cages de type 1 Animaux disposes en groupe (3) 6 Cages de type 2 Animaux disposes Total en couple (4) Etude (6) Nb.de Nb.de (5) Nb.de Nb.de Nb.de Nb.de Docility (7) 12 Comportement sexuel (8) 12 Cannibalisme et comportement social (9) 6 10 TOTAL 34 Tabl. 1 : R6partition des animaux en fonction des observations - Sampling of the animals according to observations. (1) Distribution of animals. (2) 12 type 1 cages with aninnal distributed in individual cages. (3) 5 type 1 cages with animals ditributed in groups. (4) 6 type 2 boxes with animals in couples. (5) Number oT. (6) Study. (6) Docility. (8) Sexual Dehaviour. (9) Cannibalism and social behabiour. 37 N** de couple (1) Poids du mSle (g)(2) Poids de la femelle (g)(3) Difference de poids P(4) 1 943 2 859 3 1142 4 793 5 1066 6 955 1090 813 1023 848 865 1035 -147 + 46 + 119 -55 + 196 -80 P = poids du male - Poids de la femelle. (5) Tabl. .2 : Poids initiaux des animaux par couple. - Initial weights of animals by couple. (1) Pair number. (2) Male weight in g. (3) Female weight in g. (4) Weight difference P. (5) P = male weight - female weight. femelles en accouplement permet de consta- ter si le vagin est ouvert ou ferm^. Pour retude de la sociability et du can- nibalisme, les animaux ^lev^s en groupe dans cages de type 1 sont suivis k quatre re- prises pendant 24 h. Leur comportement en 24 h est note toutes les minutes. Pour les mesures de docility, le rat de Gamble est jug^ seion les critdres suivants : - accueii de la main placde au milieu du plancher - tolerance au contact direct - caresse prolongde Cette observation du comportement de I'anlmal vis-^-vis de I'homme s'effectue tous les matins entre 8 h et 1 1 h lors de la distribution des aliments. RESULTATS 2.1. Docilit6 Les animaux frafchement captures et mis en cage cherchent k s'6vader en s'agrip- pant fr6n6tiquement aux mailles des cages, s'efforgant de trouver une issue ou s'atta- quant au fil de fer au moyen des dents; les cric6tomes, surtout C. emini restent tr6s sau- vages au cours de la premiere semaine de captivity. Dans le lot d'aninr^ux recevant du manioc sal6 les sujets ont montr^ une docili- ty renr^rquable apr^s quatre semalnes de vie captive, lis ne mordent pas et se laissent fa- cilement caresser. Par contre, les animaux du secorxJ lot manifestent un d^sir constant de fuite suivi d'une grande agressivitd. Chez les animaux en couple, les fe- melles ont fait preuve d'une grande docility : elles se laissent caresser sans donner le moirxJre coup de dents. Cependant les fe- melles des couples 1 et 6 ont pr^sentd jus- qu'^ la fin des observations une certaine tur- bulence. 2.2. Comportement sexuel et reproduction Durant les deux premldres semaines qui ont suivi la vie en commun. les animaux en couple se sont s^rieusement battus. Mais au cours des semaines sulvantes, les com- 38 bats sont devenus sporadiques. Cependant les animaux sont restds s^par6s dans les cages. Dds la fin de la troisidme semaine, les Individus des couples 2, 3 et 5 ont commen- ce el nicher ensemble. Chez les couples 1 et 6, les combats sporadiques ont persist^ jus- qu'^ la fin des experiences. L'observation de la region ano-g^nitale des femelles a permis de constater dds la quatridme semaine la presence quasi permanente d'une pellicule jaunStre obstruant les vagins des femelles des couples 2, 3 et 5. Chez les femelles des couples 1 et 6, le vagin 6tait tantot ferm6 par cette pellicule et tantot ouvert. Huit semaines aprds I'accouplement, les femelles des cou- ples 2, 3 et 5 ont commence ci mettre bas (cf. tableau n° 3). Quelques heures avant la mise bas, la femelle commence la construction d'un nid qui est tenu propre. La mise bas se fait en position couchde. A la naissance la mdre I6che ses petits. Les premiers jours aprds la mise bas, la femelle est calme et reste la plus grande partie du temps dans son nid. Ce- pendant elle peut manifester une aggressivit6 lorsqu'elle sent ses petits menaces. A la naissance, les jeunes ont le corps rose et en- tidrement nu avec les yeux ferm^s. De petits vibrisses sont d^j^ en place d^s le premier jour. Le pelage compiet est apparu au bout de vingtidme jour et les yeux s'ouvrent entid- rement aux environs du vlngt-septi6me jour. 2.3. Comportement social D^s que les mSles du groupe 1 ont 6t6 mis ensemble, lis se sont aussitdt t)attus. Ces combats singuliers ont dur6 20 minutes environ et I'animai le plus faible s'est r6fugi6 dans un coin de la cage. Dans le cas du groupe 2, les combats sont plus violents et N" du couple Nombre de jours s6pa- Taille de la port6e Dur6e probable Folds (1) s6parant la mise en cou- (3) de la gestion (4) moyen d'un ple et la mise bas (2) male femelle jeune (g) (5) 1 2 54 2 2 32 26.75 3 51 1 2 30 31 4 - - - - 5 58 3 1 37 29,25 6 - - - - TOTAL - 6 5 - Sex - ratio = 1 ,2 mile pour 1 femelle Sex-ratio = 1 .2 male for one female Tabl. 3 : Rdcapitulatif des naissances - Summary of births. (1) N° of couple. (2) N° of days between couple formation and delivery. (3) Size of the litter. (4) Assumed duration of gestation. (4) Average weight of a cub in g. 39 c'est ie plus souvent Cricetomys emini qui i'emporte. Ces combats peuvent devenir parfois sanglants. Par centre les individus de sexes opposes ont cohabits sans trop de probldmes. Tous les animaux 6iev6s ensem- ble ddposent leurs defecations dans un coin de la cage. Un mSle de Cricetomys gambia- nus et une femelle de Cricetomys emini ^e- v^s ensemble ont un comportement plus doux qui se manlfeste par Ie i^chage du scrotum, de la t§te, des oreilles et de la queue du mlUe par la femelle. Mais dans Ie cas d'un groupe compost d'un mSle de Cri- cetomys emini et d'une femelle de Criceto- mys gambianus, on note un d^sint^resse- ment total de Tun envers I'autre et la femelle cherche toujours k se cacher dans un coin de cage. Lors de la distribution de la nourriture, {'ensemble des animaux se pr^cipitent sur les aliments en se remplissant entidrement les abajoues. C'est I'animal Ie plus rapide et Ie plus fort qui s'approprie la quasi totality de la nourriture, I'autre battant Ie plus souvent en retraite. 2.4. Cannibalisme Dans Ie groupe 2, la queue ainsi que les phalanges du Cricetomys gambianus ont 6t6 d6vor6es par Cricetomys emini. La queue est consomm6e du t>out terminal vers la partie proximale. De mdme k la suite de la mort de la femelle de C. gambianus du groupe 5, les viscdres ainsi que les pha- langes du cadavre ont 6t6 entidrement d^vo- r6es par la femelle Cricetomys emini. Dans Ie groupe 3 ou Ie mSle Criceto- mys gambianus est mort, ses testicules ont 6t6 enti6rement consomm6s par la femelle Cricetomys emini qui pourtant avait un com- portement mettement affectif envers ce mSle lorsqu'il etait vivant. Une forme particulidre de canniba- lisme (automutilation) a 6\6 observe chez les animaux des groupes 3 et 5 dans la cin- quidme semaine de vie captive apr^s la mort de leur partenaire. Ces animaux consom- maient leurs propres queues. II a ete consta- te un arret de ce comportement d'automutila- tion apres deux semaines d'apport de com- plement alimentaire constitue de criquets i^onocerus variegatus) encore vivants. Des formes de cannibalisme ont egale- ment ete enregistrees chez les aninr^ux en accouplement. Un mSle Cricetomys gambia- nus a devore un de ses petits deux jours apres la mise bas. DISCUSSION ET CONCLUSION 3.1. Docilit6 Cricetomys emini semble beaucoup plus aggressif que C. gambianus. II s'agit en effet d'une espece de foret qui vit tres soli- taire dans des terriers assez profonds, longs et sinueux, rendant sa capture beaucoup plus difficile. L'eievage en captivite constitue dej^ une perturbation au niveau du compor- tement des deux especes mais I'espace confine de la cage d'eievage offert k C. emini serait egalement un facteur favorable k des manifestations aggressives plus frequentes et plus intenses. La consommation d'aliments sales semt>le avoir un effet positif sur I'apprivoise- ment du rat de Gambie. L'aliment de base distribue k ces animaux etait peut-etre caren- ce en sel. Cette carence a pu entraiher des perturbations comportementales. 40 '. i I l,!'.il"'"".Mi Ml ^^M^lm^ Au bout de quatre semaines, la vie en groupe a eu un effet positif sur. la dcx^ilitd des animaux accouplds et surtout sur les fe- melles qui se laissaient caresser facilement. II semble que leur agressivit^ ait dt6 6mous- s^e par les combats vidents des premidres semaines et par I'attraction naturelle entre sexes opposes. Un animal calme priv6 de nourriture semble retrouver son agressivit6 et ne se laisse plus caresser. La docility chez le cric6- tome serait ^gaiement conditionn^ par une alimentation rdgulidre. 3.2. Comportement sexuel et reproduction Un certain nombre de facteurs seraient k I'origine des combats auxquels les animaux couples s'6taient livrds. Dans la nature ii semble que c'est la femelle qui accueille sou- I I i t ^ I I / I I I I I ; i vent le mSle et qu'une certaine familiarity se ddveloppe d'atx)rd entre les deux animaux avant I'acceptation de I'accouplement par la femelle. Or ici, les deux sexes ont 6td places au m§me moment dans la cage. Get 6tat de chose peut n6gativement infiuencer I'accou- plement. Parmi les six couples formes, ce sont les couples 2, 3 et 5 qui sont les plus prompts et les seuls k r^pondre k nos at- tentes. Ce comportement prouve bien que les cages 2 r^pondent aux conditions d'obs- curit^ requises pour le rat de Gamble. En ef- fet, aucune naissance n'a 6td observde chez les couples ayant s^journd dans les cages de type 1 depuis plus d'un an. Toutefois k Tis- sue d'une dissection, trois embryons ont 6t6 observes dans I'ut^rus d'une femelle s^jour- nant dans la cage de type 1. La deuxidme condition qui a favorisd I'accouplement semble le rapport entre le 41 poids des animaux. L'acceptation du mSle par la femelle n'a 6t6 positive que dans les seules cas oCi les poids des mSles ^taient su- p^rieurs k ceux des femelles. Ceia permet au mSle de maftriser la femelle beaucoup plus facilement. Les perturbations peuvent dgalement avoir un effet n^gatif sur la repro- duction, car le cricdtome est un animal trds discret. II apparait en definitive que i'obscurlt^, la quietude, la fratcheur, le rapport des poids des couples en faveur du mSle et une bonne alimentation sont autant de conditions ndces- saires k I'accouplement et k la fdcondation. Cependant beaucoup de travaux restent en- core k conduire en vue de cerner tous les pa- ramdtres qui influent d'une fagon ou d'une autre sur la reproduction des cric6tomes. Le sex-ratio ^ la naissance est de 1 ,2 mSle pour 1 femelle, ce qui confirme les r6- ^'^ suitats obtenus au Nigeria par Ajayi (1975). Selon le mdme auteur, la durde de la gesta- tion varie de 27 k 36 jours tandis que nos ob- servations nous ont permis de la situer entre 30 et 37 jours. Des suivis dolvent 6tre effec- tu^s dans une population plus Importante en vue de tirer des conclusions plus fiables. La parturition a un effet b^n^fique sur la femelle en ce qui concerne la docility. Compte tenu de I'aspect de nudity des jeunes k la naissance, II est n^cessaire avant les mises bas de disposer une iitidre impor- tante dans les cages. Durant la gestation le vagin reste tou- jours ferm^ mais ceia ne peut constituer un critdre pour le test de gestation k cause du fait que le m§me ph6nom6ne est souvent ob- serve Chez les femelles non gravides. jgyOHWW^H MHJtote' Jfe mjmmtmji^ mum^^^^^ ^^j^W^^^ ^^W^WW WP'' 1WIMPit»i» <ats, il s'eta- blit au sein du groupe des animaux m^les une certalne hierarchie en fonction de I'es- pece. C'est le plus souvent Cricetomys emi- ni qui devient le mSle dominant. Dans le pire des cas Cricetomys emini devient le preda- teur et Cricetomys gambianus la proie. Ce comportement est alors un facteur llmltant la survie de C. gambianus. En dehors de ces coactions, les crice- tomes vivent de fagon plus ou molns solitaire comme c'est le cas d'ailleurs en milieu natu- re!. Ainsi, les cricetomes peuvent connaitre un developpement parfait s'lls sont eieves seuls. 3.4. Cannibalisme D'apres Codjia (1985), Heymans et Codjia (1988), le cricetome vlt de fagon plus ou moins solitaire dans la nature. Le canni- balisme observe ici peut etre une reaction de refus k la vie en groupe ou une forme tres se- vere de competition doubiee d'un comporte- ment de territorial ite tres marque. Les conduites d 'auto-mutilation qui ont ete obsen/ees chez Cricetomys emini consti- tuent une forme tres particuliere de canniba- lisme qui semt>le k priori n'avoir aucun rap- port avec la carence en proteines. Le deial d'une semaine d 'alimentation avec un regime riche en proteines parait tres court pour agir sur requilibre biologique. Cependant 11 convlendrait de faire tester des aliments de differentes teneurs proteiques pour mieux comprendre les causes du cannitalisme Chez le rat de Gamble. Compte tenu du cannibalisme enregis- tr6 entre le pere et sa progeniture, il est ne- cessaire de separer le m^le et la femelle apres la mise bas. Ajayi (1975) a egalement observe le cannit>alisme de la mere au de- pend de ses jeunes; ce que nous n'avons pas encore observe. Les conduites d'automutilation chez C. emini auraient pu avoir une origine ethologi- que. C. emini vlt en effet difflcilement dans les endroits confines et ce comportement pourrait etre consider6 comme un refus k la privation de liberte. Le fait de lui avoir servi des criquets encore vivanta (capables de se mouvoir dans la cage) amene peut-etre le cri- cetome k retrouver des comportements de chasse qu'il avalt en nriilieu naturel et k ces- 43 ser spontan^ment ses conduites d'automuti- lation. La question reste cependant k 6luci- der. BIBLIOGRAPHIE Ajayi, S.S. (1975). Observation of the biology, domestication and reproductive perfor- mance of the Giant rat {Cricetomys gam- bianus Waterhouse) in Nigeria. Mammalia, 39 (3) : 343-348. Codjia, J.T.C. (1985). Utilisation du gibier et son impact socio-6conomique en zone rurale ^ travers une 6tude comparative de r6co6thologie des rats de Gambie (Cricetomys gambianus et Cricetomys emini), du rat palmiste (Xerus erythro- pus) et de I'aulacode (Thryonomys swin- derianus) en captivite 6troite. Th. Ir. Ag. U.N.B./F.S.A. Univ. Ibadan, 197 p. Ewer, R.F. (1967). The behaviour of the Afri- can Giant rat (Cricetomys gambianus, Waterhouse). Z. Tierpsych, 24 : 7-79. Gary, A.P. (1980). The effect of cannibalism on the demography and activity of a Na- tural Population of Desert scorpions. Beh Ecol Sociobiol, 7 (1) : 25-35. Heymans, J.C. et J.T.C. Codjia. (1987). Sur I'actogramme en captivit6 de quatre ron- geurs africains : les Rats de Gambie (Cricetomys gambianus et C emini), le Rat palmiste (Xerus erythropus) et I'aula- code (Thryonomys swinderianus). Cah. Eth. appl 7 (3) : 247-262. Heymans, J.C. et J.T.C. Codjia. (1988). L'Ele- vage des rongeurs : une possiblitd pour rdsoudre le probl^me alimentaire en Afrique. Rised-Bulletin. 7: 9-12. Majer, J.D. (1973). Observation on the pattern of the forest Giant rat Cricetomys emini. Mammalia. 37 (3) : 390-393. Mensah, GA.. (1985). Rapport final des 6tudes prdliminaires sur I'dlevage de I'aulacode (Thryonomys swinderianus) au B6nin. N°.0.2.3. D.E.P./M.D. R.A.CyR.P.B. doc Inddit. 44 CITES: Lausanne Conference October 1989. The seventh meeting of the Conference of the Parties to CITES (Convention on Interna- tional Trade for Endangered Species) was held in Lausanne, Switzerland, front 9 to 20 Octo- ber 1989. Credentials were ap- proved for 92 Party States, more than at any previous CITES meeting. The participants also included observers from four non-Party States, the United Na- tions Environment Programme (UNEP), the United Nations Development Programme, UNESCO, the Food and Agri- culture Organisation of the Uni- ted Nations, the European Eco- nomic Commmunity (EEC) and 135 other organisations and agencies, including many who were attending solely for discus- sions on the African Elephant Loxodonta africana. This conference had long been expected within the natura- lists circles, as the main theme for discussion, the fate of the African elephant, had been wi- dely announced by the media. However, if this important problem somehow overshado- wed the rest of the discussions, other equally important issues fi- gured on the agenda. The following is a summary of the most significant points of the conference. After the opening of the meeting by Mr. WiUiam Mans- field, Deputy Executive Direc- tor of UNEP, and various in- troductory speeches. His Royal Highness Prince Bemhard of the Netherlands gave the key- note address. He drew special attention to the African Ele- phant and stressed the need to ensure its survival. On this bur- ning issue, he urged the Parties: to make decisions on the basis of scientific evidence, rather than politics, commerce or emotion; to fund the CITES Secretariat properly, and to give a higher priority to enfor- cement at the national level. Standing Committee The Standing Committee, which includes a representative of each of the six main geogra- phical regions, effectively acts on behalf of the Conference at the various meetings of the Conference of the Parties. The composition of this Committee was made during the preceding meeting held in Ottawa in 1987. In practice, it appeared that the inability - whatever the reason may be - of some members to attend sessions of this commit- tee hampered it from fully car- rying out the functions it had been assigned. To correct this, the confe- rence decided to designate al- ternate regional repre- sentatives. The Africa region was the- refore represented at the com- mittee by Malawi, with Moroc- co as alternate. Malawi was al- so elected chairman of the Standing Committee. Report of the Secretariat. Finance and Budget The thirteenth report of the Secretariat covered the period 1 January 1988 to 30 June 1989, during which the number of Parties increased from 96 to 102 states. It appears in this report that although a number of re- servations had been withdrawn, overall the number of countries with reservations had increa- sed. Fourteen states held re- servations with regard to a total of 33 Appendix-I taxa, six Par- ties had entered reservations relating to 30 Appendix-II taxa and seven had entered reserva- tions that concerned 49 Appen- dix-Ill taxa. The Secretariat also conducted visits to 48 Party States to assist them in various ways and particularly for pur- poses of training, meetings, analysis of problems, develop- ment of projects...of the Convention. Four non-Party countries were also visited with a view to their possible acces- sion. To help in improving im- plementation and enforcement of the Convention, the Secreta- riat organised three seminars at the European level in 1989 for customs and Interpol. The Se- cretariat's financial report for the period 1987-88 indicated that, following the adoption of its special finandal plan for 1988-89, the state of affairs had improved considerably as com- pared to the financial crisis the Secretariat had faced in 1986- 1987 and after examining the new budget proposals, the Conference approved the ac- counts for 1987 and 1988 and 45 the proposals for 1989. It as- ked the Executive Director of UNEP to obtain the approval of the UN Secretary General to extend the Trust Fund until 31 December 1995 to enable it provide the financial assistance needed for the realisation of the objectives of the Conven- tion. UNEP had given a tem- porary direct financial assi- stance to the Secretariat until June 1988. The Secretariat urged all Parties to pay their contribu- tions promptly and in advance if possible. National Reports The report on national re- ports prepared on behalf of the Secretariat by the WTMU (World Trade Monitoring Unit), examined the effective- ness of the implementation of the Convention. The report in- dicated that despite the consi- derable increase in the number of Parties, there had been no increase in the percentage sub- mitting annual reports. Annual reports are consistently submit- ted late, which hampers the ac- curate monitoring of trade be- tween Parties. It was recommended that reporting procedures should be improved, that annual reports should include the Appendix- listing of species traded, and that trade reported on should be based on actual trade rather than permits issued. It was re- commended that the Secreta- riat should investigate the rea- sons for problems in submis- sion of annual reports, and that Parties needing technical assi- stance urgently inform the Se- cretariat. It was also recommended to Parties to ensure that accu- racy and completeness of their reports are improved; in parti- cular, reports should be made on a shipment by shipment ba- sis and should include per- mit/certificate numbers. The issue of computerisa- tion of national re|X)rt data was also discussed, notably compu- terisation of data on artificially propagated plants. Parties not yet computeri- sing their recording of CITES trade statistics should explore this possibility as soon as possi- ble and ensure that any such computerisation is compatible with the CITES database at WTMU. Review of alleged infractions The Secretariat presented a report on attempts - success- ful or unsuccessful - made to violate or evade the provisions of the Convention. Two recommendations were made at the meeting. The first concerns control of transit shipments. The Conference of Parties called on Parties to ins- pect such consignments to the extent possible under their na- tional legislation and to adopt legislation allowing them to seize and confiscate transit shipments that were not cove- red by valid export document. On the other hand, to faci- litate the implementation of the fight against fraud, the Confe- rence recommended the adop- tion of a standard nomencla- ture for the designation of CITES parts and derivatives. Trade in Ivory Discussions on trade in ivo- ry from African elephants do- minated the debate at the CITES meeting. Seven countries (Austria, United States, Ghana, Hunga- ry, Kenya, Somalia and Tanza- nia) submitted a proposal to transfer the African elephant Loxodonta africana from An- nex II to Annex I in the Convention. The proposals dwelt on the fact that the popu- lation of the species throughout Africa had declined rapidly from around 1.1 million in 1979 to some 620,000 in 1989. The rate of decline far exceeded the average in some regions, parti- cularly East Africa, but the po- pulations of some countries in other regions were stable or in- creasing. Several of the latter countries, particularly Botswa- na, Malawi, South Africa and Zimbabwe, argued that their elephant populations did not fulfil the Berne Criteria for transfer to Appendix I, and should therefore be left in Ap- pendix II to allow them to continue to generate income from ivory sales. The assembly therefore dis- cussed whether it was appro- priate to consider different po- pulations of Elephant separate- ly, but most of the debate cen- tred on whether continuing le- gal trade in ivory from some countries would make it impos- sible to prevent ivory leaving others illegally. 46 The Secretariat described the operation of the ivory trade control system over the pre- vious two years, refuting the charges that it had failed. In support of its request to have elephants in southern Africa retained in Appendix II, Zim- bawe had prepared a document outlining a new ivory trade control system, by which all ivo- ry would be sold through a sin- gle auction room in Botswana. They proposed a "moratorium" on trade until such a system could be established. The TRAFFIC Network and UICN suggested defining objective criteria to judge which populations this should apply to. The southern African countries felt that they already had sufficient information to judge this and proposed the po- pulations of South Africa, Bots- wana, Zimbabwe, Mozambi- que, Malawi, Zambia and, on their accession to CITES, An- gola and Namibia. Several pro- posals were put to the vote. Fi- nally, a proposal by Somalia was accepted by 76 votes to 11, thus calling for transfer of the entire species to Appendix I, and agreeing that at a later date, certain populations could be transferred back to Appen- dix II on the recommendation of a panel of experts. The com- position and terms of reference of this panel were decided by a working group. Having no guarantee that the return of certain popula- tions to Appendix II would be achieved, the representatives of Botswana, Burundi, Malawi, Mozambique, Zambia and Zimbabwe announced that they intended to take reservations against this decision. It must be added that un- der the terms of resolution 5.11, all stocks of ivory acquired since the first inclusion of the African elephant in appendix III (1976) must be considered to be Appendix I material after 18 January 1990, and therefore not eligible for international trade under the pre-Conven- tion exemption. A draft resolu- tion to allow the trade in exis- ting stocks of ivory, met with strong opposition and was de- feated. A draft resolution in- troduced by the US to establish a quota system for the export of tusks from elephants shot by trophy hunters was also rejec- ted. The problem of disposal of confiscated stocks of ivory, about which several countries were concerned, was also dis- cussed. Leopard skins Although included in An- nex I of the Convention, popu- lations of leopards Panthera paidllS of certain sub-Saharan African countries were not threatened with extinction. The conference adopted a re- solution which allowed the quo- ta system to continue without the need to review it. Botswa- na's annual quota was increa- sed to 100 instead of 50, and a new quota of 50 established for South Africa. Crocodilian quota species A report prepared by Dr John Hutton, the Secretariat's consultant on Nile crocodile Crocodylus niloticus. conclu- ded that ranching operations involving only the removal of eggs from the wild bore little risk of over-exploitation, but that the hunting of wild adults could rapidly deplete popula- tions unless it were carefully controlled. Accordingly, the two proposals which indicated that few or no skins were to be harvested from the wild, those of Malawi and Zambia, were rapidly approved. Mozambi- que had originally proposed a wild harvest of 1000 skins a year in parallel to its ranching offtake, but withdrew this re- quest in response to the prevai- ling mood, and the ranching proposal was then accepted. The ranching proposal from Madagascar attracted so much adverse comment that it was re- ferred to a working group, from which it re-emerged as a re- quest for continuation of an ex- port quota. The case of Kenya was dis- cussed at length and finally it modified the quota request to allow only the export of ran- ched skins and products. Su- dan for its part, has banned all crocodile hunting but had some 10,040 skins stockpiled which it asked to be allowed to export over the period 1989 and 1990. Congo requested a quota for only one species Crocodylus cataphractus and no more for C. niloticus which are rare in the country and Qsteolaemus tetraspis whose skins it could not sell. In support of its proposal for an increase in its quotas for saltwater crocodile C. prorosus, Indonesia demonstrated that il- legal hunting of crocodiles in Irain Jaya was continuing at 47 alarming rates and that most of the skins found their way to Singapore where Uttle control was possible owing to that country's reservations. After prolonged debate, quotas were eventually granted on the assu- rance by Indonesia that increa- sing quantities of crocodiles would come from ranch pro- duction, that the dealers invol- ved in illegal skin hunting would have their Ucences revo- ked and that no further croco- dile skins would be exported to Singapore. Trade in plant specimens After discussions concer- ning proposals to change the listings of species in the Appen- dices, the problem of sufficient identification was discussed. The CITES guide to plants in international trade is in prepa- ration. This guide will attempt to provide the means to identify a selection of threatened plants. All species listed in Ap- pendix I and many in Appendix II will be described. The problem of distingui- shing between artificially pro- pagated and wild-collected spe- cimens was discussed at some length. The establishment of a system of registration and certi- fication for nurseries that pro- pagate Appendix I specimens was included in measures sug- gested to help in coping with the problem. Marlting of specimens The conference also dis- cussed the general principles for a marking and identification system for species subject to ranching, whose populations were divided between Appen- dix I and II. Recognising the right of the Parties to commercialise speci- mens subject to ranching or an- nual e}qx>rt quotas, the confe- rence intends to find a system for marking of specimens of the two types, which will at the same time be practical and easy to be implemented by all the Parties. To this end, the conference recommended, with respect to the identification of live speci- mens, that any marking system should be undertaken with due regard for the humane care, well-being and natural beha- viour of the specimen involved. It also recommended that the use of coded microchip im- plants should be tested on a sample range of Appendix-I taxa. It was further suggested that for sp>ecies subject to ran- ching or captive-breeding, where requested by individual Parties, the Secretariat should purchase coded tags or stamps with expenses to be borne by Parties involved. Transport of live animals This issue had been discus- sed at the previous meeting of the conference of the Parties, but had proved unacceptable to the LATA Live Animals Board because of specific recommen- dations and some clauses in the attached checklist which were considered outside of CITES authority. It was also observed that the issue of deaths during transit was very preoccuping and that supplementary data had become very necessary, as this issue of deaths questions the very concept of a durable trade. The Conference thus re- commended that the dialogue between the CITES Secretariat, through the Standing Conmiit- tee, and the Live Animals Board of the International Air Transport Association be conti- nued to help to carry out an in- depth study into this major pro- blem and find a lasting solution. Other reconmiendations called for several practical measures to be adopted. Transfer of Taxa from Appendix I to Appendbc II Whilst certain problems arose in the implementation of criteria for the transfer of taxa from Appendix I to Appendix II in order to enable Parties to utilize, in a rational way, certain species formerly listed in Ap- pendix I, the Conference revie- wed this special criteria. At the end of the debates and after annulling Resolution Conf. 5.21, the Conference ap- proved new recommendations and established new special cri- teria for the transfer of species from Appendix I to Appendix II. This transfer is requested by countries for a rational exploi- tation and may be accepted on- ly when the said countries agree to set up a quota system which does not endanger the survival of the species in the wild state. Responsibility for developing recommendations 48 for marking and other methods of controlling trade in speci- mens of species subject to quo- tas, was given to the Animals Committee. Only the Conference of Parties is authorised to esta- blish, confirm or change quo- tas. Other issues were also dis- cussed by the seventh Confe- rence of the Parties which we will not mention here. Interes- ted persons should contact the CITES Secretariat to obtain further information and consult the reports of the meeting. The next meeting of the Conference of the Parties will be held in Tokyo, Japan, early in 1992. source : CITES - Traffic Bulletin., Vol. 11 nos. 2/3 STUDY AND MANAGEMENT OF WILDLIFE : old ideas, new trends, and perspectives. J.-CI. Ruwet • Up until the middle of the twentieth century, particularly in the French-speaking coun- tries, the study of the numbers and mode of behaviour of wild- life, wiis not accorded any at- tention in official zoological cir- cles. This was true for the en- tire wildlife scene. One hardly needs to recall that Jean-Henri FABRE conducted his entire work, which gained world-wide fame and recognition, outside academic circles where his suc- cesses caused much annoyance and jealousy. This was espe- cially true in regard to verte- brates. Any interest shown in them, more especially in the field, was considered a "leisure- ly exercise", amateurish and for fun. There are signs, and even a reemergence, of this mentah- ty today! The scientific approach in the study of classical zoology then entailed firstly a collection of samples in nature, most of- ten by intermediaries, followed by an examination in a "labora- tory" or a "museum". Small units were preferred to the big, cumbersome ones. Moreover, all that needed to be known about the latter was already known ! Since the time of BUFFON, the important area of interest related to those al- ready subdued by man : dome- stic animals. The rest were considered a nuisance: wild and harmful beasts or game. Their living or dead specimens were sent to zoos and museums and were assembled by part- time or professional collectors who could thereby justify the possession of special permits which granted them virtually unlimited rights to hunt or cap- ture game. The founder of our Insti- tute, Edouard VAN BENE- DEN, a famous Belgian scien- tist, who in 1884 elucidated the mechanism of chromatic reduc- tion during meoisis as well as the role of the nucleus of each gamete during fertilisation, and who carried out several re- search works into embryology, only showed interest in wildlife - hares, roe-bucks and wild boars - because he was also a hunter. On the other hand, the first French exf>ert in ecology and behaviour of mammals, Fran9ois BOURLIERE, did not have the opportunity of pursuing a zoologist's career in these fields : he is a medical physiologist, a specialist in ge- rontology. Since the qualified and practising zoologists igno- red, neglected and even treated with contempt the study of the large mammals, it is not surpri- sing that hunters have emerged as experts. The Forestry and Water resources department set up to manage wildlife, among other things, over-pro- tected it as its monopoly, pri- marily in conjunction with game officials. An initial turning point oc- cured in the mentality of zoolo- gists in respect to wildlife, after the establishment of natural re- 49 serves and national parks in the colonial empires. The systema- tic exploration of these Terra incognita (unkown lands) was assigned to them. Drawn away from their laboratories or mu- seums, even if only to lead teams of collectors to the spot, they came into contact with the animal in its natural environ- ment. Thus, in participating in ex- ploratory missions organised by the Institute of National Parks of Belgian Congo, ichtyologists such as Max POLL, hydrobio- logists such as Hubert DA- MAS, systematician ornitholo- gists such as Ren6 VER- HEYEN came to embrace eco- logy, grasp^ed ethology and be- came the forerunners of today's conservationists and managers. Better still, they established a lineage of conservationists in the universities. The scientific institutes responsible for the expeditions, initially devoted their attention to the inventory and classification of the parks and reserves. Afterwards, they estabUshed under the compel- ling force of their own expe- rience and the influence of more advanced foreign schools of thought, missions that focu- sed more resolutely on ecology and ethology. Accordingly, Jacques VERSCHUEREN un- der the guidance, first of H. HEDIGER and then of F. BOURLIERE, became a pio- neer of the ecology and conser- vation of the major African mammsils. It was through their contact, especially with the work accomplished in Africa's national parks, that the authori- ties were initiated into the ideas of protection. Firstly they ap- preciated it along the lines of the International Union for the Protection of Nature (lUPN), created at Fontainebleau in 1948 and based in Brussels, and then according to the new ideas of natural resource conserva- tion and management, within the framework of the Union. The Union is now called the In- ternational Union for the Pro- tection of Nature and its Re- sources (UICN); its headquar- ters was transferred to Merges in 1960. The industrialised na- tions decided to transpose to the metropolis what they have achieved in their colonial em- pires. They did this under more acute spatial, economic and demographic conditions, but with the support, and under the pressure of a public opinion spurred on by numerous socie- ties of amateur conservatio- nists. The crucial role of these amateurs in the progress of conservation cannot be over- emphasised. Simultaneously, in our scientific institutions, the transformation and renewal of trainers' curriculum, coupled with the emergence of a new generation of students and re- searchers interested in practi- cal natural sciences, are a testi- mony to the fact that these have finally secured some form of re- cognition. What then was the state-of- the-art of wildlife studies and management at the end of the 1950's ? A clear distinction must be made between what happens outside and inside parks and reserves, whether in Europe or Africa. Outside parks and reserves, interest in wildlife is subordina- ted to economic benefits and is considered in terms of develop- ment of the timber industry, agriculture and animal bree- ding. Wildlife is tolerated as an object of entertainment through hunting and tourism so far as it does not jeopardise the economic benefits. It is sacrifi- ced whenever it it at stake. Ba- sically, it is subject to game law and falls under the authority of admninistrations and inspecto- rates operating under the Mi- nistry of Agriculture or of Na- tural Resources. It is subject to the control, supervision, deci- sions and management inter- ventions of agronomists, forest rangers, veterinary doctors, and zootechnicians who have been trained to manage and pro- duce. Indeed, the key words are development and utilisa- tion. At the international level, this policy is pursued within the framework of the FAO. In the national reserves and parks, wildlife is protected as part of the biological and cultural heri- tage of mankind. It is allowed to develop spontaneously under the natural interplay of climate, vegetation, predators, preys, and competitors. It is the ob- ject of scientific research aimed first and foremost, at determi- ning these complex interac- tions, without any immediate practical objective. A small- scale educational tourism may be tolerated depending on the case. Wildlife is governed by special laws on protection and is the object of attention of zoo- logists. It is dependent on science-oriented administra- tions and institutions - science policy, public education - or tourist ones, and even private associations which, in the field of protection, go further than national legislations. The key 50 words are protection and non intervention. Up until 1960, this was the policy of the Natio- nal Parks Institute of Congo, a policy largely pursued by the Zairean Institute of Environ- mental Protection (IZCN). At the international level, this poli- cy is pursued within the frame- work of UNESCO. Thus, there are two pohcies with different aims, supp)orted and pursued by experts with different training backgrounds. These two p>olicies coexist so- mehow, for there is a conflict of interest, notably for space : what is conceded to develop- ment is lost for conservation; what is placed in reserve is ta- ken away from development. But the geographical separa- tion of assignments reduces the conflict of different attitudes. In the 1960's, a double evo- lution occured, redirecting the two policies, making them converge, bringing them closer together, and even with certain common areas overlapping. First of all, the failure of certain attempts to transfer to the tropics models of manage- ment and development of do- mestic animals from temperate regions, led users to pay greater attention to local animal re- sources and environment. Agronomists, zootechnicians, veterinary doctors, all began to show an interest in wildlife as an economic potentitil, which could offer new forms of deve- lopment, and to consider the natural ecosystems as resource reservoirs, or alternative terri- tories for development when conditions were unfavorable for the traditional type of animal breeding. All attempts were unsuccessful, for too much pre- cipitation to get quick results led to a misunderstanding of the complexity and fragility of natural ecosystems and the di- versity of preferences, require- ments and behaviour patterns of wild animals. Moreover, conservationists realised the fallacy in the concept of integrated natural reserve which excluded man; much as the moderate activity of man can be absorbed by being spread over time and space, it cannot be excluded entirely from ecosystems where this activity has been carried out for millions of years and which it has contributed to forge. They also realised that the perennity of parks and re- serves, sanctuaries of fauna and flora, natural gene banks, heri- tage of mankind, monuments of nature - if we are to adopt the various accepted concepts and designations - cannot be ensur ed if they go against the wishes of human populations. They must rather involve them. It is therefore necessary to draw from the acquired knowledge, actions that will enable imme- diate benefits to be granted to surrounding populations and to get local governments interes- ted in them. Management plans have been designed, tes- ted, reviewed, and rectified to include and control the growth of animal populations, and to make careful and timely at- tempts to ensure their rational development. Thus, the key words have now become conserve and manage. What can be done for the populations living around the parks on the basis of the knowledge acqui- red there, can also be done on a larger scale in the economi- cally vast marginal zones com- prising semi-natural habitats where the traditional methods of animal breeding have proved inadequate. Accordingly, parks became study zones for developing actions that would be carried out outside the parks. This trend, which I have explained at greater length elsewhere (1974) culminates in the global conservation strategy which involves man and is in- tended for man. This was deve- loped and propagated by the UICN in 1981. Practioners therefore be- gan to consider natural ecosys- tems including statutorily-desi gnated parks or reserves as ter- ritories to be used for exploita- tion. Conservationists began to call for a change in the methods of development in areas under exploitation. This convergence, and more so, this attempt to outmanoeuvre one another is as dangerous as it can be promi- sing. The inherent dangers are evident. First of all, the initial disinterest in wildlife is likely to be succeeded by an excessive interest, an encumberance of good intentions, with each one invoking his training or expe- rience to claim the honour, pri- viledge and even the monopoly to study, manage and develop wildlife. If this convergence is perceived as a competition it will surely lead to conflicts of authority. Thus, we must be clear about this : one cannot do just anything anywhere, and no one can claim to be able to do everything. The issue does not Ue in creating reserves every- where or in considering a re- serve as a breeding center. We must maintain separate the dif- 51 ferent areas assigned for diffe- rent purposes : cx)nservation in one area, development in ano- ther. Neither can the issue lie in questioning the perennial na- ture of parks and reserves, their primary function as a sanctuary for flora and fauna, or, to use a current expression, as a reser- voir of suitable genetic combi- nations. The \viiole cluster of parks and reserves on earth, modest samples of biological communities growing in harmo- ny with local climates, consti- tute altogether the archives, museums and laboratories on which mankind should depend. Then, researchers, inspired by the operational modes of natu- ral biological systems, will, out- side the parks and reserves, identify and then apply the most suitable development te- chniques, taking into conside- ration local opportunities. No- body, whether a fundamentalist or pragmatist, conservationist or practician, must be left out in the implementation of this vast program; we need each other. Training, qualities, and ap- titudes are quite distinct. Prac- titioners have their minds focu- sed on output, substance, ac- tion, short-term effects; they have skills, are sure of them- selves and achieve good or not- so-good results. On the issue of tackling wildlife, however, their training seems too exclusi- vely centered on a few universal domestic models, and this can lead them to over-simplifica- tions, premature and inade- quate operations. Naturalist- zoologists are better equipped to tackle and grasp the multi- pUcity of forms and interactions of a diversified Uving world. though their training in ecology and ethology is too marginali- sed. Steeped in theory and adepts at criticism, they are helpless in the face of reality, remaining often undecided and fainthearted in action. If, on the contrary, and as a result of this dual training, convergence is seen as being complementary, it can thus be considered a source of pro- gress. We must not deceive our- selves with each person seeking intellectual comfort by remai- ning confined to his own sphere, whether in the breeding center or in the natural reserve. The problems faced in the field call for an exchange of ideas, complementary strategies, joint action and the sharing of lau- rels...if any. Thus, in 1974, 1 had the pri- viledge to present ot His Excel- lency Juvenal HABYIARIMA- NA, President of Rwanda, the guidelines of a package of mea- sures for the riverine jwpula- tions of the Akagera National Park. The president had alrea- dy given his prior consent to a science center project for the monitoring of wildlife, and then to specific actions for develo- ping fishery and fish farming. He requested for additional in- formation on a game farm pro- ject on the Mutara Plateau, in- volving the coexistence of herds of domestic cattle and wild her- bivores. A son of livestock breeders, the president was na- turally concerned about the consequences of this cohabita- tion and wanted an additional survey on the risks of disease transmission between domestic cattle and wild bovides. In the same vein, I had a discussion in 1980, with Michael LEAKEY, parliamentary representative of the Masai livestock farmers and Kenya's deputy minister of na- tural resources. In our discus- sions on the potential uses of wildlife, he expressed concern over the same problem of ex- change of diseases between bo- vines and wildebeests. Indeed, he had remarked that the for- mer were in the habit of smel- Ung out and chewing the after- birth left on the plains during the latter's delivery. He was willing to grant research facili- ties to anyone ready to tackle this kind of problem. The co- habitation and temporary mixing of domestic and wild bovides have always posed pro- blems. Formerly, the few mo- dern livestock farms set up in Africa were surrounded by vast stretches of bush for the growth of wild creatures. These were accused of serving as a reser- voir for pests, microbes and vi- rus, transmitting their germs, communicating their diseases and causing epidemics among domestic cattle. To preserve the latter, massacres of wild animals were undertaken a few decades ago. Even in 1959, I heard a company administrator with interests in livestock activi- ties call illegally for the distri- bution of gunpowder and bul- lets to Congolese farmers to speed up the eradication of wil- dlife and wipe out cattle trypa- nosomiasis that was threatening the FULREAC livestock in Ka- tanga. Problems still remain but the balance of forces has completely changed. Indeed, it is now herds of wild animals that are confmed in a cluster of parks and reserves, isolated and separated from one ano- 52 ther, whilst domestic bovides move across Africa from north to south, east to west. The conservationist who is unwilling to take an interest in domestic livestock and remzuns isolated in his park studying legally pro- tected wild herds, would be committing a serious error of judgement. His population growth projections must take into account diseases that can affect domestic cattle, and he must be concerned with how to address the problem. The population growth of wild herbivores at the Serengeti park in Tanzania is an exempla- ry case : The early European explo- rers who crossed over the Se- rengeti region attested to the abundance of wild herbivores in its vast savannas and steppes. At the end of the last century, however, an outbreak of a rin- derpest epidemic in north-east Africa around 1884 devastated the continent, reaching up to Cape Town in 18%. Carried by domestic cattle, the disease did not spare wild ruminants. It appeared in the Serengeti re- gion in 1890, taking only two years to destroy 95 % of the do- mestic Uvestock and wild herds (wildebeests, buffaloes, gi- raffes). The collapse of this Uvestock caused a terrible fa- mine among the Masai live- stock farming populations who became pilferers and fell easy prey to yellow fever attacks. Lions themselves, deprived of food, became man eaters. The decrease of grazing lands led to the miltiplication of shrubs that encouraged the presence and expansion of tse-tse flies. The environment, already emptied of its animals, became quite hostile to man, with human po- pulations withdrawing and abandoning it. The initial mea- sures to control famine were ta- ken around 1920; clearing of weeds in the campaign against tse-tse fly began in 1930. The south-west region of Serengeti became once more hospitable for stockbreeders and farmers; accordingly, elephants were driven out of these areas, inva- ding the present area of the park where they interfere with vegetation and other herbi- vores. There was a reemer- gence of rinderpest in wild her- bivores in 1917-18, 1923, 1938- 41, 1957-59. But, with the vac- cination of domestic cattle, a sanitary cordon sealed off the park and this curbed the trans- mission of the pest towards the park, whilst the disease was eradicated in wild beasts. The disease was completely elimina- ted from wildebeests in 1962 and buffaloes in 1963. From this moment, the populations of these ruminants began to grow at an extraordinary rate, multi- plying tenfold. But a fresh dan- ger threatens them, for the pre- sent wild populations are fully receptive. The disease is once more knocking at the doors of the pcu-k as a result of a slack in the campaign for the vaccina- tion of livestock. Mounting once again such a systematic campaign is therefore vital for safeguarding large herds of wild herbivores, and especially more than 1,500,000 wilde- beests. The conclusion is clear. In no region of the world can we consider any longer a reserve, even if statutorily designated an integral reserve, and irrespec- tive of its size, as an area inde- pendent of the world around it. Similarly, the naturalist-zoolo- gist engaged in wildlife conser- vation in one of these reserves can no longer consider himself as being entrusted with a mis- sion and a reserved area which is far removed from the pro- blems and pressures of the world around him. Whilst agreeing entirely with the nature of our authenti- city - we draw our motivation from the love of nature and wil- dlife - and with the specificity of our mission, we devote our- selves to the study and mainte- nance of a diverse and complex living world. I would hke to draw the attention of my collea- gue naturalists and my counter- parts in zoology to two facts that too often, we tend to over- look. First is the shortcomings in our training, where ecology and ethology as well as everything that is vital for the field practi- tioner, are inadequate and too marginalised. Moreover, there is this redhibitory defect which, under the present curriculum, causes too many naturalist-zoo- logists to neglect, disregard or reject the experimental reduc- tionist approach at the molecu- lar and cellular levels. The best academic training, in fact, for anyone desirous of under- standing the living being, irres- pective of the training as a field naturalist that we have, up until now, been compelled to give ourselves outside the confines of the university, is general bio- logy, in all its complementary aspects, including pathology which cannot be dissociated from it, and forms part of eco- logy. For one to be a good field zoologist, it is not enough for 53 him to be just a naturalist; he must also be a biologist, other- wise he only has a partial view of things and is incapable of un- derstanding what others are doing. Next is the positive contri- bution of others. We are not the only naturalists. When they are about to choose a career, many naturalists, put off by a too classical course of study in zoology, opt for programs that ane. more oriented towards real contact with the animal and na- ture veterinary medecine, agronomy, forestry, particularly as these career orientations of- fer them better job opportuni- ties in the present circum- stances. Without giving up their initial tastes as naturalists, they acquire in their areas of study, knowledge and skills which presently help them to effectively contribute toward the study and management of wildlife. From these considerations, it follows then that naturalist- zoologists desirous of devoting themselves to wildlife are irre- vocably faced with a double obligation : - obligation of excellence in their own discipline, especially by incorporating into their tra- ditional naturalist knowledge all the new techniques which render contemporary field work as technically sophistica- ted as any other; in this res- pect, their curricula should be reviewed and updated, without neglecting the personal effort at specialisation. - obligation to open up to and consult with colleagues in other disciplines, which in- volves the capacity to under- stand what others are doing and the requisite humility to ac- knowledge their positive contri- butions. Lecturer at the Zoology Institute University of Liege Quai van Beneden, 22 B4020 Liege (Belgium). LE PROGRAMME CAMPFIRE AU ZIMBABWE. Un aper^u du programme. Son concept et sa mise en application. par Simon Metcalfe * CAMPFIRE est une abr6- viation anglaise signifiant Pro- gramme d'Am6nagement des Ressources Indigenes des Aires Communales. II fut congu par le Service d'Ecologie Terrestre du D6partement des Pares Na- tionaux et de I'Amdnagement de la Vie Sauvage du Ministdre des Ressources Naturelles et du Tourisme. Le but essentiel du programme CAMPFIRE est de se ddbarasser de 16gislations purement protectionnistes et prdservationnistes d'amdnage- ment de la vie sauvage et de se diriger vers une approche com- binant conservation et d6velop- pement. Campfire s'occupe de la gestion de toutes les ressources naturelles prdsentes sur les terres communales. II n'est pas d'application pour les terres privdes ou de I'Etat. II est confront6 au d6fi du droit de propri6t6 et de la gestion de biens communs. Ayant 6t6 lan- c6 par le D6partement des Pares Nationaux, Campfire s'est jusqu'^ prdsent concentr6 sur les ressouces en faune sau- vage mais il est pr6vu que d'au- tres 616ments tels que I'eau, les sols et la v6g6tation y seront in- corpor6s d'une manidre glo- bale. Une autre raison 6vidente de I'importance de la faune 54 sauvage dans la phase initiale de Campfire est que celle-ci est pr6cieuse, tits renouvelable et hautement sensible k une utili- sation durable. Campfire tend k int6grer la conservation au d6veloppe- ment. C'est pourquoi la valeur de la base des ressources natu- relles est d'une importance cru- ciale. S'agissant de biens com- muns, le probldme d'6quit6 et de rdpartition de la valeur est aussi importante. A qui appar- tiennent les arbres, le sol, les ri- vieres et les animaux sauvages ? Campfire plaide le droit k la propri6t6 des populations lo- cales de leur base de ressources naturelles. L'herbage par exem- ple n'est pas seulement une res- source gratuite et abondante mais plutot une ressource limi- t6e qui pent faciliter la produc- tion d'espdces domestiques (bovins, caprins) ou indigenes (faune sauvage), ou les deux. Bien souvent le noeud de ce probldme est que les ani- maux domestiques sont un bien priv6 alors que la vie sauvage (arbres, sol, v6g6tation) sont un bien commun. Campfire s'oc- cupe des relations de propri6t6 de la faune et de la flore sau- vages mais aussi du probl6me de r6quit6. U ne faut pas faire d'erreur, sans quoi il pent y avoir des conflits entre les biens priv6s et les biens communaux comme on pent le voir dans les plans de gestion des paturages, ou des arguments au sujet de la ca- pacit6 de charge et bien d'au- tres. Souvent la personne ayant beaucoup de biens priv6s (bo- vins) peut ne pas voir d'un bon oeil que la communautd consi- dtrc que les zones de paturages sont des biens communs et que le consensus de la communautd est soit d'avoir plus de faune sauvage soit qu'il faudrait lever une taxe de paturage. Comme dit pr6c^emment, la faune sauvage a 6t6 une res- source catalytique pour le pro- gramme Campfire. Cela est ap- paru dans des r6gions abritant une faune abondante ou dans celles oil existe un bon poten- tiel de gestion de la faune sau- vage. Dans le cas du 21imbabwe, cela a 6galement eu tendance k se passer dans les zones com- munales rurales les plus recu- 16es avec de faibles densit6s de population. Un autre point essentiel suppl6mentaire est que Camp- fire a d6marr6 1^ oil une com- munautd rurale se trouvait juste k cdt6 d'une aire prot6g6e, un pare national, une aire de foret ou un territoire prot6g6s. Cela a abouti k un pare national g6r6 selon une politique protection- niste ou pr6servationniste en- tour6 par une aire communale ayant adopt6 une politique uti- lisatrice ou conservationniste. Sous I'ancienne politique, la faune sauvage 6tait consid6- r6e par les administrations co- loniales et postcoloniales comme une propri6t6 d'Etat (chasse royale). Cela privait les populations rurales de leur base de ressources et cr6ait une hostilitd k I'dgard de ces res- sources et des autorit6s (d6par- tement des pares nationaux). Ce point d'achoppement entre la zone prot6g6e et la zone communale fut la cause de nombreux conflits et il en r6sul- ta que les animaux domestiques furent anormalement avantagds dans le choix de I'utilisation des terres conununales. Si I'hom- me ne peut tirer avantage de la faune sauvage, il pr6f6rera plu- tot garder une chdvre ou une vache qui lui appartienne. Avec la croissance d6mogra- phique et la pression sur les pa- turages, la faune sauvage n'6tait pas comp6titive en tant que mode d'utilisation des terres. En autorisant les conmiu- naut6s locales k g6rer et b6n6fi- cier de leur base de ressources en faune sauvage, Campfire donne les pleins pouvoirs aux populations rurales pour 6va- luer au mieux I'utilisation des terres la plus appropride. Depuis le lancement du programme Campfire, nous constatons que la gestion de la faune sauvage peut rivaliser en tant que mode d'utilisation des terres. La faune sauvage vivant sur les terres conununales en-de- hors des aires prot6g6es ne sur- vivra pas pour des raisons pure- ment esth6tiques mais parce qu'elle pourra rapporter un re- venu comp6titif ou compl6men- taire au kilometre carr6. C'est pour cette raison que le Zim- babwe et le programme Camp- fire ont combattu si ardemment I'interdiction du commerce de I'ivoire lors de la Conf6rence de la Convention Internationale sur le Commerce des Espdces Menac6es en 1989. Campfire, en tant que concept bas6 sur une utilisation durable, pr6tend qu'en-dehors des aires prot6g6es - dont la gestion coute cher -, c'est la va- leur de la faune sauvage 6quita- blement partag6e qui permet- tra de la conserver. L'interdic- tion du commerce de I'ivoire r6duit la valeur de la faune sau- vage au kilometre carr6 et rend 55 la production du cheptel do- mestique plus competitive. La faune sauvage souffre d6j^ du handicap d'etre un bien commun alors que le cheptel est un bien privd. Le cheptel priv6 peut foumir k I'individu un apport et une s6curit6 6co- nomiques directs. Un bien commun quant k lui tend k foumir des bdndfices au groupe. Tant de recherches, d'in- vestissements et de marketing ont d6}k 6t6 investis dans le b6- tail domestique par rapport k la faune sauvage que chaque re- striction suppl6mentaire dans le commerce de la faune sau- vage rend le programme Camp- fire plus difficile. D'ou apparait I'importance de la chasse spor- tive intemationale pour ce pro- gramme. La valeur de la faune sau- vage n'est pas une chose stati- que car k c6t6 de la viande et des peaux, il y a 6galement un potentiel pour les safaris cyn6- gdtiques et photographiques. Quoiqu'on puisse p)enser de la chasse sportive, c'est une activit6 trbs conservative car un faible nombre d'animaux sont pr61ev6s k un prix 61ev6 en de- vises 6trangdres. De plus, la chasse sportive peut etre bien surveilI6e et contr616e. Prenons I'exemple du di- strict de Kariba oik nous trou- vons une faible pluviositd et un environnement fragile qui pro- duit en moyenne seulement 20% de ses besoins en c6r6ales et qui d6pend de I'aide alimen- taire du gouvernement central. Or, les 3.000 kilometres carr6s du Kariba entoure un pare na- tional de 2.000 km^ et un acc^s au lac de Kariba sur 300 km de long. Ce district abrite plus de 20 espdces de grands mammi- fdres dont r616phant. le lion, ie Idopard, le rhino, le buffie, le z6bre, le koudou, etc... Leur valeur est difficilement estima- ble. Ce que Ton sait c'est que durant la premiere annde de gestion conmiunautaire, le Trust de gestion de la faune sauvage de Nyaminyami a fait un b6n6fice net de 200.000 dol- lars EU uniquement grace k la chasse sportive. Ces ressources permettent au district de finan- cer sa propre gestion, d'indem- niser les dommages caus6s aux cultures par les 616phants, de garantir le remplacement du capital et de payer des bene- fices directement k la conmiu- naute. En plus, le district a pu pr6lever 1.500 impalas et distri- buer 30.000 kg de viande au prix coutant. Or en ce faisant, nous avons k peine entam6 le poten- tiel d'utilisation des ressources naturelles tant du point de vue du tourisme non consommateur de faune sauvage que de celui des industries secondaires ou des ranchs de crocodiles et des activit6s bas6es sur le lac. Les concepts de participa- tion, de propriety et d'6quit6 en ce qui concerne la base de res- sources en faune sauvage est crucial pour le programme Campfire, de meme pour ce qui concerne la legislation du Zim- babwe qui autorise le gouver- nement k deieguer le droit k g6- rer, k administrer et k ben6fi- cier de ces ressources. En fait au Zimbabwe, il est clair que c'est la delegation de r"Autorite Competente" pour les ressources en faune sauvage qui a ete le catalyseur de Campfire. Le secteur prive dans le pays a pu apprecier un tel sta- tut durant les dix demieres an- nees et le pays fut temoin d'une croissance massive de I'indus- trie de la faune sauvage. Ce que nous constatons actuelle- ment c'est cette meme crois- sance au niveau communal. La loi dit que I'autorite locale re- sponsable de terres commu- nales peut recevoir de I'etat I'autorite sur la faune sauvage. Quand c'est le cas, la com- munaute locale, k condition qu'elle soit democratiquement constituee, doit resoudre les probiemes de relation entre la population et la ressource. La communaute doit definir le "droit d'acc^s" pour elle-meme et decider comment resoudre les probiemes de braconnage et de mise en application des lois. Le braconnage interne, ou chasse de subsistance, ne constitue plus un vol d'un bien de retat mais d'un bien local commun et des accords doivent etre eiabores entre le groupe et I'individu. En resume, c'est la delega- tion de I'autorite de I'echelon central vers I'echelon local qui est la clef de Campfire et de la gestion des biens communaux. Une fois que I'autorite est k I'e- chelon du district, il faut resou- dre les relations entre les me- nages, les villages, les commu- nautes et les organes du di- strict. C'est pourquoi le pro- gramme Campfire insiste sur la representation democratique qui est le seul moyen d'eviter que le district ne se comporte comme un mini-etat. Les autorites du district ont si longtemps dependu des dons de retat central pour leur fonc- 56 tionnement que leur premier r6flexe fut de considdrer les re- venus de la faune sauvage comme des revenus du district. Ceci est parfaitement comprd- hensible et a permis une plus grande autonomie dconomique au niveau communal et de meil- leurs s6curit6 et bien-etre so- ciaux en fournissant des fadli- t6s pour la sant6 et I'dducation. N6anmoins, si on se rap- pelle que la faune sauvage riva- lise en tant qu'utilisation des terres avec la propridtd priv6e qui g6n6re des revenus pour les manages, nous rencontrons toujours le probl^me que I'indi- vidu votera pour le b6tail do- mestique plutot que pour la faune sauvage. D'autre part, la faune sauvage est rarement dis- tribu6e de fa^on homogdne sur le territoire et ceux qui vivent avec elle peuvent ne pas appr6- der de devoir partager ses b6- n6fices avec d'autres dans le di- strict. En somme, si le facteur dis- tributif du programme Faune Sauvage n'est pas rdsolu de ma- ni^re satisfaisante, la gestion de la faune sauvage en tant qu'op- tion d'utilisation des terres ne sera pas comp6titive mdme si elle produit des revenus plus 61ev6s pour I'ensemble des terres. Au Zimbabwe, TAutoritd Compdtente", le Ddpartement des Pares Nationaux n'a pas 6t6 pr6par6 k ddldguer r"Autorit6 Comp6tente" aux districts k moins qu'ils n'acceptent le principe de distribution des b6- ndfices selon la distribution de la ressource elle-meme, ou en d'autres termes, que "ceux qui supportent le cout social de la vie avec la faune sauvage doi- vent rdcolter les b6n6fices 6co- nomiques". C'est pourquoi, Campfire se concentre sur le d6veloppement d'institutions de gestion de la faune sauvage et de participation aux b6n6- fices. En-dessous des districts, nous avons des institutions d6- mocratiques des secteurs et des villages. Dans Campfire, TAu- torit6 du District doit reconnai- tre 6galement Tautoritd et la participation des secteurs et des villages. Les Secteurs ont des reprdsentants aux Conseils d'administration des districts. A I'dchelon sectoriel, il y a un Comit6 Sectoriel de gestion de la faune sauvage avec des re- prdsentants des villages. La re- sponsabilit6 est aussi impor- tante que la bonne gestion. CampHre considdre les conununaut6s locales comme producteurs de faune sauvage. lis ne sont pas n6cessairement des commer^ants de faune sau- vage parce que la valeur de la faune sauvage d6pend forte- ment de la mani^re dont est r6alis6e la commercialisation et par qui. Par exemple, deux compa- gnies diff6rentes de safaris peu- vent produire des r6sultats tr6s diffdrents et cela est valable tant pour les safaris de chasse que pour les safaris photos. Avec le prc^amme Camp- fire nous sonunes done t6moins de ndgodations de plusieurs "joint venture" entre des pro- ducteurs communaux de faune sauvage et des compagnies pri- vies du secteur tourisme-safa- ris. Nous essayons de mettre sur pied un "joint venture" id6al oil la valeur marchande la plus 61ev6e puisse etre atteinte et partagde de manidre 6quitable entre le marchand et le produc- teur. La s6curit6 d'accds k la res- source est un argument puis- sant pour les producteurs. La plupart des marchands acce- pteront de rdduire leur marge b6n6ficiaire s'ils ont Tassurance du marchd. L'approche du "joint venture" unit les agricul- teurs communaux de subsi- stance avec I'dlite du secteur priv6. De cette manidre, le probl^me de la gestion est r6so- lu de meme que celui de la d6- pendance vis-^-vis de I'aide et de I'assistance technique des grands donateurs. Ceci ne signifie pas qu'il n'y pas de place pour I'assistance des donateurs mais que la ges- tion de la faune sauvage pent etre dconomiquement rentable assez rapidement. Au Zim- babwe, nous injectons Targent des donateurs dans le support financier et technique laissant les coiits rdcurrents provenir des revenus de la faune sau- vage. De cette fa9on, les com- munautds locales peuvent sen- tir beaucoup plus rapidement I'impact du programme sans avoir k capitaliser eux-memes et ainsi la participation essen- tielles de la communautd peut etre motiv6e rapidement. Nous avons un groupe d'a- gences travaillant en dtroite re- lation. Tout d'abord, il y a les Autoritds; Pares Nationaux au niveau national et Gouverne- ment local au niveau du di- strict. Nous avons trois organi- sations non gouvemementales lides par un accord de collabo- ration avec chacune une fonc- tion sp6cifique. Le Centre de Sciences So- ciales Appliqudes (CASS) de rUniversitd du ^mbabwe a 6tabli un programme de re- cherche socio-6conomique sur 57 la gestion des ressources natu- relles communales. II fournit des lignes directrices, un pro- gramme inestimable de surveil- lance et de planiHcatiOn de Campfire. Le Projet Multi-Es- pdces du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) a une fonc- tion de recherche et de planifi- cation sur r6cologie et la faune sauvage. De ce fait, le CASS et le WWF sont fortement com- pl6mentaires en apportant les donn6es techniques sociales et 6cologiques. Le Zimbabwe Trust se concentre siu* les probldmes de mise en application et soutient la croissance des institutions lo- cales dans la gestion et Tadmi- nistration de leur propre base de ressources naturelles et de faune sauvage. Le Zimbabwe Trust ndgocie aussi avec les gros bailleurs de fonds en vue d'injecter des apports finan- ciers dans ces projets. Vu que les Autorit6s lo- cales ont le droit de g6rer les fi- nances autant que leur faune sauvage, une ONG est tout k fait appropri6e pour traiter di- rectement avec les Conseils de District alors que les bailleurs de fonds bi- ou multi-lat6raux ont plus de difficult6s. Campfire favorise la ddcen- tralisation et accroit les respon- sabilit6s locales vis-^-vis de la base des ressources naturelles et du d6veloppement en g6n6- ral. En 1989, les deux premiers districts, Nyaminyami et Gu- ruve, furent d6clar6s "Autoritds Comp6tentes". Au cours de 1989, le Zimbabwe Trust orga- nisa trois ateliers afin de pro- mouvoir le programme dans d'autres districts. En octobre 1989, onze nou- veaux districts firent des propo- sitions et n6goci6rent leur droit k la gestion. Le d6partement des Pares vient juste de leur oc- troyer ces droits portant ainsi, au d6but 1990, k treize le nom- bre de districts ayant mainte- nant directement le droit d'ex6- cuter les projets Campfire. L'estimation du revenu to- tal des safaris de chasse dans ces seules rdgions est d'environ 4 millions de dollars EU dont environ la moiti6 ira directe- ment aux districts. Ce sont des revenus qui n'existaient pas au- paravant. J'estime qu'environ 25% des revenus seront d6pens6s pour la gestion (protection des cultures, compensation pour les d6gats aux cultures, controle des probl6mes dus aux ani- maux, mise en vigueur des lois, formation et information, etc), 15% au niveau du district comme support aux initiatives prises k cet 6chelon, 20% au niveau sectoriel pour les ser- vices aux communaut6s (sant6, 6ducation, minoteries, etc) et 40% au profit des manages. Bien sur la distribution des b6n6fices doit etre organis6e au niveau conununautaire et les probl6mes sont fortement d6- battus et donnent lieu k nombre de malentendus. Selon moi, la d6centralisa- tion du droit de propri6t6 de la base des ressources commimes entrament deux points impor- tants : d'abord, il faut commer- cialiser et donner une valeur k la ressource, ensuite cette va- leur doit etre distribu6e de ma- nifere Equitable. Aucun de ces points n'est simple mais la vo- lont6 des populations rurales du Zimbabwe est r6solument d'essayer le programme Camp- fire vu que celui-ci, ou I'utilisa- tion 6quitable et durable des ressources, sont pour elles por- teurs - et, je pense, pour la faune sauvage et son habitat dgalement - de promesses al- lant bien au-del^ des Idgisla- tions protectionnistes. Director of the Community Wildlife Management Programme Zimbabwe Trust P.O.Box 4027 Harare (Zimbabwe). 58 "LET'S PROTECT THE UNIQUE BIRDS OF THE COMOROS" by M. Louette * Fig. 1 (page 28) depicts the poster (Usplayed practically eve- rywhere in Moroni since Novem- ber 1989. The poster shows an endemic forest pigeon^ NINGA Alectroenas sganzini, currently threatended by deforestation and hunting. It is used as the symbol of a campaign to promote the protection of birds in the Islamic Federal Republic of the Como- ros. This campaigtt is promoted by a joint Belffan and Comoran team on behalf of ICBP (Inter- national Council for Birds Pro- tection). The team is led by Dr Michel Louette, author of the- book ""Birds of the Comoros", published in 1988 by the Royal Museum of Central Africa, Ter- vuren, Belgium. Dr Louette is the author of this write-up. Endemic Birds in the Comoros Terrestrial birds settled in the Comoran archipelago long ago, after its geological forma- tion. They came from nearby regions albeit their morphology has changed. Most of them came from Madagascar whilst some originated from mainland Africa, and others from Asia (Louette 1988). There are 13 bird species that cannot be found anywhere else in the world except on the Comoran Islands. Being ende- mic, they thus constitute an im- portant national heritage. 23 other nestling species in the Comoros are significantly different from bird populations elsewhere in the world: they are endemic sub-species. Some of these populations differ even within the various islands; and thus the total number of sub- sjDecies in the Comoran archi- pelago may be up to 40. For 14 other nestling spe- cies in the Comoros, there is apparently no difference with the neighboring populations and they are non-endemic spe- cies. In addition to these 60 nestling bird species, there are 39 others that have certainly been observed but which do not nest: they are migrants and er- ratics. Ecological Relationship Between Birds and the Environment Each island of the arichpe- lago possesses a specific terres- trial avifauna, resuling from the effects of colonisation. Howe- ver, the presence of most of these birds at a definite point on each island depends crucial- ly on the vegetation: the ende- mic types live only in the forest with just one in the Karthala heath-lands (fig. 2, page 28, shows the current position of these vegetation types on Grand Comoro). This is un- derstandable, since these birds have lived for ages in this forest before the advent of man on the Comoro Islands. They are thus completely adapted. These birds may serve as a parameter for measuring the "health" of the ecosystem. If the forest is in good condition, a whole range of characteristic birds is present locally, and conversely, if a particular bird species is not found at a certain point, that indicates a degrada- tion of the local ecosystem. The areas that have been subjected to profound human influence possess a more ordi- nary avifauna, especially with birds that have recently arrived in the Comoros. These more environmentally tolerant birds are in no way typical of the archipelago. They are however likely to be predominant if there is a further decrease in the size of forests and original heath-lands. Concerning sea birds and migratory wader birds in sum- mer, the coast and the islets are their natural environment. They will not be considered here even though some of them are very important at the inter- national level. Protection of Birds In 1985, a Belgian expedi- tion visited the Grand Comoro and Moheh islands with the aim of identifying the locations and current numbers of endemic bird species. These islands and the two others in the Comoro archipelago (Anjouan and Mayotte) were also studied by the Belgian Zoological missions in 1981 and 1985. The main aim of this 1985 ICBP mission was to count all the birds at 17 stations selected at various alti- tudes ranging from sea level to 59 the top of Mount Karthala (Grand Comoro), on all sides of the mountain (see fig. 3, page 29; Louette et al. 1988). The 1989 mission, with a more didactic aim, has however ad- ded 6 new stations, 4 on the Karthala and 2 on "La Grille"; 10 stations of 1985 were coun- ted a second time. The counts clearly reveal that out of the five endemic species of Grand Comoro, four are restricted to specific re- gions of Mount Karthala (see fig. 4, page 32).: Whilst the Karthala Flycatcher, Humblotia flavirostris (an endemic type), estimated at a few thousand, has a rather extensive area of distribution, another species, equally numerous, the Karthala white-eye Zosterops mouronien- sis is limited to the crater itself. The Karthala Scops owl {Otus pauUani) and the Grand Como- ro Drongo {Dicrunis fuscipen- nis) have more restricted distri- bution areas, with their popula- tions not expected to exceed a few dozen couples. Otus Pau- Uani, a territorial species, is the most endangered one, since it is associated with virgin forest uplands. Zosterops mouronien- sis with its very limited distribu- tion area, must also be conside- red as vulnerable. The two other species are not in inmii- nent danger; although, there are very few Dicrurus fuscipen- nis. The fifth endemic species, the Grand Comoro Brush-war- bler {Nesillas brevicaudatd), is well distributed in all areas above 400 m altitude. No endemic sub-species seems to be in great danger at the moment, except the Blue Vanga {Cyanolanius madagas- cofinus bensoni) described re- cently; this has not been obser- ved since its rediscovery in 1981. Concerning the other indi- genous species, equally impor- tant conclusions have been drawn regarding their altitudi- nal distribution, topographical preference or density. These conclusions provide a special interest for their scientific study as well as important data for their protection. We cannot enter into details here, but suf- fice it to mention that the example in fig. 3 shows that the Comoro pigeon {Columba pol- leni), an endemic species pre- sent on the four islands, is espe- cially an altitude bird on Grand Comoro. It must be noted that the deforestation of the islands would no doubt lead to the complete disappearance of this fauna from the upland forest as observed elsewhere: this was the case on the Cebu island in the Philippines (Kmg 1985); and virtually the same in the Mascarene islands (Cheke 1987). On Moheli, with a less nu- merous human population, the only endemic species (the Mo- heli Brush-warbler, Nesillas mariae, is well distributed. Its distribution and relations with its sympathic congeneric, the Madagascar Brush-warbler N. typica moheUensis, were stu- died during the ICBP expedi- tion. There are a few other en- demic sub-species which are li- mited to the central range. The "Colombar maitsou", Treron australis g^veaudi, another en- demic sub-species in Moheli, is threatened by hunting. On Anjouan, where there are no endemic species, some interesting birds such as Nesil- las typica longjlcaudata and the Malagasy Souimanga sunbird, Nectarinia soouimanga como- rensis are well distributed. Their natural habitats on this island are very limited and exist only in a few inaccessible mountain slopes; thus the ste- no-typical forest species are ve- ry rare. Mayotte possesses two en- demic species: the Mayotte Sunbird Nestarinia coquereli which is common, and the Mayotte Drongo, Dicrurus wal- denii, which is limited to a few forest plots at an altitude of over 200 m. There is httle fo- rest in this less elevated island, but here, the population pres- sure is far less severe than in Anjouan. A detailed report on the conservation of birds in Mayotte has been published se- parately (Louette 1988 a). Threats King (1985) has enumera- ted the five factors that threa- ten small island birds presented as follows: 1. Loss of habitat. The most imix>rtant factor in the long term. The forest steno-typical species cannot survive unless there is a suffi- ciently large area of this habi- tat. The expedition noticed a destruction of the forest in Grand Comoro due especially to human population growth which necessitates farming at an increasingly high altitude on Mount Karthala. At certain 60 places, crops reach up to an al- titude of 1400 m. If planting is done only under big trees that are left intact, the damages then become limited, even though forest regeneration un- der this condition becomes im- possible. Logging constitutes another threat as well as the as- phalt road construction project from the coast up to the crater which can only be reached through climbing (the project seems to have been abandoned temporarily). Such a road would enable many people to reach the top areas where the forest and massive heaths are now in a virtually virgin state. This would have a dramatic consequence, since the upland crops are likely to cause ero- sion. Indeed, forest destruction would change the rainfall pat- tern and thereby the islands* entire ecosystem and even di- minish reserves of drinking wa- ter. We suggest two alternatives for establishing natural reserve on Grand Comoro: a) a sector in the southern portion of Mount Karthala b) the area above a coastal altitude of 1,400 m. We also propose that the forest should be preserved at a coastal altitude of over 400 m on Moheli, where it is still in- tact. (A natural reserve should also include the M'chaco islet and others - especially Ma- gnougni - near the southern co- ast, since they also accomodate sea birds). 2. Predation. The dangers posed by the introduction of exotic mammals are the second most important factor after loss of habitat. In the Comoro Islands, the Black Rat (Rattus rattus) and the Small Rat {Viverricula indica) have been present for a long time and do not seem to pose any major threat to terrestrial birds. On the contrary, the re- cently introduced Mongoose (Herpestes auropunctatus) constitutes a real danger. 3. Hunting. This concerns especially pi- geons. We have observed that the Ninga (on the four islands) and the Colombar maitsou (at MoheU) are a privileged game; these species run a great risk if the number of guns should in- crease in the Comoro Islands. 4. Competition. Anthropophile birds, of re- cent arrival, can eliminate origi- nal species. However, few of the introduced species go dee- per into the forest, except the Common Myna {Acridotheres tristis)^ which goes as far as to the edge of the forest and nests in the holes of the trees. They are equally sought after by mdi- genous species such as parrots {Coracopsis sp.) 5. Diseases. The role of diseases in the extermination of bird species is not yet well established; but di- seases brought by species intro- duced from outside could threaten the indigenous birds. No case specific to the Comoro is known as yet, but the scarcity of certain species (the blue Ar- temia on the Grand Comoro) could be explained in this way. Cheke (1987) suspects the same for the Muscarene Is- lands. The Future To ensure the success of this campaign for the protec- tion of birds, it is necessary for the Comorans themselves to be aware of the importance of the whole subtle ecosystem sur- rounding them. Thus, firstly the campaign seeks to sensitise the Comoran population through the poster, which is its symbol. But other initiatives are being taken including contacts with forest managers and the authorities. Courses in ornithology are provided by Belgian experts to students of the National Advanced Insti- tute at Mvouni. A stand on the distribution of birds is mounted at the National Documentation and Science Research Centre at Moroni. A staff member of the NDSRC has pursued a course in ornithology and envi- ronmental protection in Bel- gium and Great Britain. The primary message of this campaign is that preserving the national heritage is of major importance for the Comoran community. Apart from the notion of national heritage, there is also the need to live in harmony with the environment, since the natural forest is of crucial importance in regula- ting the rainfall pattern on an island such as Grand Comoro, and in erosion control (espe- cially at Anjouan). It needs to be emphasized that the agricul- tural strategy must be geared towards increasing the produc- 61 tion of already utilised plots ra- ther than the systematic demo- lition of remaining pieces of na- tural upland forest for increa- sing the acreage of crops or pastures. It is also imperative to develop tourist potentials in Comoro where, precisely, the marine environment, volcanic action as well as a remarkable fauna associated with an origi- nal forest, constitute real assets. In this way, there will be a fu- ture for the endemic forest birds ! EXPERIMENTAL BREEDING OF GIANT RATS (Cricetomys sambia- nus et C. emini) Informative document. Description of some beha- viour patterns byJ.T.C.Co4Jia(l)and J.C. Heymans (2) varies between 1.2 and 2 kg. Cricetomys emini, on the other hand, lives in thick forests (Ma- jer, 1975). In the natural envi- ronment, the Giant rat Uves a more or less solitary life. It burrows a hole with multiple entries. Several aspects of breeding were considered during our re- search work, but we are limi- ting ourselves here to a few as- pects of behaviour : sociability, sexuality, docility and canniba- lism (Codjia, 1985). Service des Vertdbr^ M\}s6c Royal de TAfrique Ccntrak B-1980 Tcrvurcn (Belgium). INTRODUCTION The observations made in this document are based on a research program carried out at the National University of Benin on the possibilities of breeding wildlife, particularly species that have been the most hunted traditionally, for human consumption: rodents, snails, reptiles, birds, large wild mam- mals etc. Such breeding is des- igned to supplement the nor- mal breeding of domestic ani- mals and to help in solving the problem of malnutrition that faces nu'al African populations. Rodents, such as giant rats, are among the most consumed species in Africa. Commonly known as Giant rats, they are omnivorous and have an entire- ly nocturnal behaviour. The natural habitat of giant rats va- ries according to the species. Cricetomys gambianus lives in savanna areas and in fallows where it burrows its hole, pre- ferring especially cool places (Ajayi, 1975). It can also live in abandoned ant hills. Its weight EQUIPMENT AND METHOD Giant rats must be bred in adequately ventilated premises, with the thermal optimum va- rying between 26 and 31 *C. The animals are kept in a sheet-covered concrete buil- ding. The sun's trajectory forms an angle of nearly 60° with the length of the building. A grated portion also ensures the ventilation of the building. The breeding cages are made of rectangular mesh gratings, with wires 1.6 mm in diameter. The cages are of two types : - Type 1 cages: they are metal- lic cages measuring 0.5 x 0.5 X 0.32 m placed side by side and standing on a me- tallic stool. - Type 2 cages: they have two compartments: - a dark p>ortion in the day- time made of metallic plates - a lighted portion in the daytime, with wire netting. There is an opening be- tween the two compartments. These cages measuring 0.63 x 0.49 X 0.26 m are tiered up by 62 metallic support frames. A sli- ding metallic basin placed un- der each cage is used to collect the animals' urine and faeces. 1.1. Animals studied 34 animals (18 males and 16 females) were observed. Six couples of giant rats {Criceto- mys gambianus) were placed in six type 2 cages respectively, to test the effect of breeding conditions on the sexual life of the animals. Twelve animals of the same species (6 males and 6 females), were distributed indi- vidually to type 1 cages to im- dergo docility tests with salted food. The remaining ten ani- mals, bred in type 1 cages, were monitored in order to study their social behaviour and can- nibalism. The different groups are as follows : - group 1 : 2 males Cricetomys gambianus - group 2 : 1 male Cricetomys emini and 1 male Criceto- mys gambianus - group 3 : 1 male Cricetomys gambianus and 1 female Cricetomys emini - group 4 : 1 male Cricetomys emini and 1 female Criceto- mys gambianus - group 5 : 1 female Cricetomys emini and 1 female Criceto- mys gambianus (see Table 1 on page 36). All the animals were captu- red in the wild. The method used involved searching for holes, ripping them open and then catching the animals by hand. To prevent a possible es- cape of animals, the exits must be identified (1 to 4) and blocked. (see Table 2 on page 37). \2 Feeds utilised Feeds and water are distri- buted ad-Ubitum. Feeding consists of Mamhot esculenta, Tridax procumbens, Elaeis gui- neensis nuts, and live insects Zonocerus variegatus locusts). The diets have been divided in- to three : Diet 1 : Manihot esculenta Tridax procumbens Elaeis guineensis Diet 2 : Manihot esculenta, pee- led £md sprinkled with ta- ble salt (300g cassava/40g salt) Diet 3 : Manihot esculenta Tridax procumbens Elaeis guineensis Zonocerus variegatus Diet 1 is served to couples (type 2 cages). The animals di- vided into groups are served with diet 1 for the first group, and diet 2 for the second one. Animals group-bred in type 1 cages are fed on diet 3, with the insects being distributed only from the fifth week of captivity. Feeds are served every morning between 8 and 10 o'clock. 13. CoUectioo of data This study which lasted 16 weeks, was limited essentially to the observation of the follo- wing behaviour patterns : - Sociability and sexuality - Docihty and cannibalism The animals are observed regularly (10 mins every hour) through the opening above the dark compartment of cage 2. This is aimed at catching both animals unawares in a possible mating and/or observing how they cohabit. It is also conduc- ted through the entry separa- ting the two cage compart- ments. An observation every two hours, of the ano-genital section of the coupling females enables us to determine whe- ther the vagina is opened or closed. In the study of sociability and cannibalism, group-bred animals in type 1 cages are mo- nitored four times during a 24- hour period, and their beha- viour is noted every minute. The docihty of the giant rat is assessed according to the fol- lowing criteria: - reception of the hand placed in the middle of the floor - tolerance of direct contact - long caressing This observation of the ani- mal's behaviour to man is conducted every morning be- tween 8 and 11 o'clock during the distribution of feeds. RESULTS 2.1. Docility Newly captured and caged animals seek to escape by hol- ding frantically on to the cage meshes, trying to find a way out or furiously biting into the wire; giant rats, especially C. emini, remain very wild during the first week of captivity. 63 In the portion of animals receiving salted cassava, the subjects showed remarkable docility after four weeks of cap- tive life. They do not bite and easily allow themselves to be caressed. On the contrary, ani- mals in the second portion show a constant desire to run away, combined with consibe- rable aggressiveness. With coupling animals, the females showed considerable docility, allowing themselves to be caressed without the sligh- test bite. However, the females of couples 1 and 6 showed some agitation up to the end of the observations. 22. Sexual behaviour and re- production In the first two weeks after their life as a couple, the ani- mals fought fiercely with each other, but this became occasio- nal in subsequent weeks. Ho- wever, the animals remained separated in the cages. At the end of the third week, indivi- duals of couples 2, 3 and 5 star- ted nesting together. With cou- ples 1 and 6, their occasional fights persisted until the end of the experiment. By observing the ano-genital section of the female, we noticed in the fourth week a virtually permanent yel- lowish peUide obstructing the vaginas of the females of cou- ples 2, 3 and 5. In the case of females of couples 1 and 6, the vaginas were sometimes ope- ned and sometimes closed by this pellicle. Eight weeks after mating, the females of couples 2, 3 and 5 started delivering (see table n* 3 on page 38). A few hours before delive- ring, the female begins to build a nest which is kept neat. Deli- vering is done in a recumbent position. At birth, the mother hcks its young ones. During the early days after delivery, the fe- male remains calm, spending most of the time in her nest. However, she can prove aggres- sive when she feels its litter are threatened. At birth, the ybimg ones have an entirely naked and rose-coloured body, with their eyes closed. Little vibris- sae appear from the first day. There is complete unhairing at the end of the 20th day, with the eyes being fully open around the 27th day. 23. Social behaviour As soon as the males in group 1 were put together, they started fighting. These peculiar fights lasted almost 20 minutes and the weaker animal took re- fuge in a corner of the cage. In the case of group 2, the fights were more violent with Criceto- mys emini often coming out vic- torious. These fights could even be bloody, at times. On the other hand, individuals of opposing sexes cohabited wi- thout too many problems. All the animals bred together defe- cate in a comer of the cage. A Cricetomys gambianus male and a Cricetomys emini female rai- sed together have a gentler dis- position, expressed through the hcking of the male's scrotum, head, ears and tail by the fe- male. However, in a group for- med by a male Cricetomys emi- ni and a female Cricetomys gambianuSy we note a total lack of interest in each other, with the female always seeking to hide in a comer of the cage. During the distribution of food, all the animals rush on it, filling the pouches of their cheelcs completely. The faster and stronger animal seizes vir- tually, the whole food, with the other often hastily withdrawing. 2.4. Cannibalism In group 2, the tail as well as the phalanxes of the Criceto- mys gambianus were devoured by Cricetomys emini. The tail is consumed from the terminal end to the proximal section. This behaviour was observed right from the first week of their common life. Similarly, after the death of the Cgambia- nus female in group 5, the vis- cera as well as the phalanxes of the carcass were completely de- voured by the female Criceto- mys emini. In group 3 where the male Cricetomys gambianus died, its testicles were eaten up entirely by the female Cricetomys emini which however, had shown much affection towards this male when it was alive. A particular form of canni- balism (self-mutilation) was ob- served in animals of groups 3 and 5 in the fifth week of cap- tive life after the death of their partner. These animals ate up their own tails. We noticed an end to this self-mutilation beha- viour after two weeks of sup- plementary feeding comprising live locusts {Zonocems variega- tus). Forms of cannibalism were also recorded in coupling ani- mals. A Cricetomys gambianus 64 male devoured one of its young ones two days after it was born. DISCUSSION AND CONCLUSION 3.1. Docility Cricetomys emini seems far more aggressive than C gam- hianus. Indeed, it is a forest species that leads a very solitary life in holes that are quite deep, long, and winding. This makes it far more difficult to capture. Breeding in captivity already constitutes a disruption of the behaviour of the two species, but the confined space offered C emini in the breeding cage is a contributory factor to the more frequent and aggressive behaviour. The consumption of salted foods seems to have a positive influence on the taming of the giant rat. The main diet served to these animals was perhaps deficient in salt, and this could account for the behavourial dis- ruptions. At the end of the four weeks, group Ufe had a positive impact on the docihty of cou- pled animals, especially the fe- males who easily allowed them- selves to be caressed. Their ag- gressiveness had apparently been dulled by the violent fights of the initial weeks and by the natural attraction between the opposing sex. A calm animal deprived of food seems to recover its ag- gressiveness and no longer al- lows itself to be caressed. Do- cility in the giant rat is also af- fected probably by regular fee- ding. 3J. Sexual behaviour and reproduction A number of factors proba- bly account for the fights among the coupled animals. In the natural environment, it seems it is the female who often welcomes the male, vtith a cer- tain degree of famiharity deve- loping between them first be- fore the female consents to ma- ting. In this instance, however, the two sexes have been placed at the same time in the cage, a situation which may have a ne- gative influence on mating. Among the six couples for- med, couples 2, 3 and 5 are the only ones who meet our expec- tations more promptly. This clearly proves that type 2 cages satisy the requisite conditions of darkness for the giant rat. Indeed, no birth was observed with couples that had stayed in type 1 cages for more than a year. However, after dissec- tion, three embryos were found in the uterus of the female staying in the type 1 cage. The second favorable condition for mating seems to be the weight ratio of the ani- mals. The accceptance of the male by the female was only po- sitive in instances where the weights of males were higher than those of the females. This enables the male to overpower the female much more easily. Disturbance can also have a ne- gative effect on reproduction, for the giant rat is a very dis- creet animal. It seems then that dark- ness, quietness, coolness, weight ratio favouring the male, and proper feeding are requisi- te conditions for mating and fertilisation. However, a lot more studies need to be conducted in order to define all the parameters that somehow influence the reproduction of giant rats. Sex ratio at birth of 1.2 male to 1 female confirms the results obtained in Nigeria by Ajayi (1975). According to this author, the gestation period va- ries between 27 and 36 days. However, our observations led us to situate it between 30 and 37 days. Follow-up tests must be conducted with a larger po- pulation in order to draw more reliable conclusions. Parturition positively af- fects the female's dociUty. Prior to delivery, there is the need to have considerable litter in the cages in view of the nudity of the young ones at birth. During gestation, the vagi- na always remains closed but this cannot be a criteria for ge- station test because the same development is often observed in females which are not pre- gnant. 33. Social behaviour Cohabitation between indi- viduals of the same species or different ones leads to several types of relations, among which may be noted the following : - Mutual assistance : this is ob- served especially when in- dividuals of opposite sexes and of the same species are left together. Such mutual aid is expressed through social interactions : mutual cleaning, huddling up against one another during rest periods, and especially 65 when ambient tempera- tures are below 26°C. Cohabitation between young or adult males does not pose any major problems if they are of the same spe- cies. Interspecies competition : this is observed when food is being taken with animals completely filling up the pouches of their cheeks with food in order to have some reserves. This beha- viour involves a deprivation of the weaker animals which are thus compelled to put up with the rem- nants. It is therefore necessary to share food ad-libidum to enable all individuals to be properly fed. Intraspecies aggressiveness : this emerges when males of different species find them- selves together. After nu- merous fights, a certain hierarchy is established wi- thin the group, according to species. Most often, it is . Cricetomys emini that be- comes the dominant male. At worst, Cricetomys emini becomes the predator and Cricetomys gambianus the prey. This behaviour is thus an inhibiting factor for the survival of C.gambia- nus. Apart from these coac- tions, ^ant rats hve a somewhat solitary life, as is the case in the natural environment. Thus, giant rats may develop perfectly if bred alone. 3-4 Cannibalism According to Codjia (1985), Heymans and Cod- jia(1988), the giant rat lives a somewhat solitary life in nature. The cannibalism observed here, may be a negative reaction to group life, or a very severe form of competition, combined with a very violent behaviour to seek territorial domination. The act of self-mutilation observed in Cricetomys emini, constitutes a very particular form of cannibalism which, at first sight, seems to have no re- lation with protein deficiency. A week's feeding on a protein- rich diet seems a very short pe- riod to affect the biological ba- lance. However, it would be necessary to have tests conduc- ted on foods of different pro- tein contents in order to better understand the causes of canni- balism in the giant rat. In view of the cannibalism observed between the father and its offspring, it is necessary to separate the male and the fe- male after dehvery. Ajayi (1975) also observed canniba- lism on the part of the mother against its young ones. We are yet to make this observation. The act of self-mutilation by C emini could possibly have ethological origins. Indeed, C. emini fmds it difficult to live in confined places, and this beha- viour could be considered as a refusal to be deprived of its freedom. Serving the giant rat with hve locusts (capable of moving about in the cage) j)er- haps makes it to recover the hunting instincts it had in the natural environment and to stop automatically its acts of self-mutilation. This question however needs to be clarified. (1) Agronomist, lecturer at the Natio- nal University of Benin Faculty of Agricultural Sciences B.P. 526 Cotonou, Benin (2) Dr. Professor at the National Uni- versity of Benin Projet CT.U/Benin c/o Mus^e de Zooiogie, Quai Van Beneden, 22 B-4020 Liege(Belgium) 66 »*; 9,'Wf. ' iip*^-f 'PW''- k$, ^ *• */ ##l^